J.
ETUDES
SUR LA
LANGUE DES FRANCS
A l'Époque mérovingienne
Chalon-sur-Saône. - Impr. française et orientale de E. Bertrand
ÉTUDES
SUR LA
LANGUE DES FRANCS
L'ÉPOQUE MÉROVINGIENNE
PAR
H. D'ARBOIS DE JUBAINVILLE
MEMBRE DE L INSTITUT
PARIS
LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR
67, RUE DE RICHELIEU, AU PREMIER
1900
ir 'I uuMiiuwuiauu
. SEEN BY
Q S^ O \t' é ."' ^ L'. Ê^
riA-rr-
Au Docteur OSKAR SCHADE
DOYEN DES MAÎTRES DE LA PHILOLOGIE GERMANIQUE
PROFESSEUR A L"UNIVERSITÉ DE KOEMIGSBKRG
Hommage de son vieux disciple
H. D'ARBOIS DE JUBAINVILLE
DOCTEUR DE PHILOSOPHIE DE LA MÊME UNIVERSITÉ
TABLE DES MATIERES
Pages
Préface p . *1
Introduction *7
CHAPITRE PREMIER
Quelques noms royaux mérovingiens p. *7
Thierry *9
Clovis *14
Clotilde *24
Clodomir *27
Childebert *28
Clotaire *33
CHAPITRE II
De l'origine et de la significafion des
NOMS propres de PERSONNE MÉROVIN-
GIENS , p . *39
1" Origine, influence paternelle, influence
maternelle *39
Emprunt aux noms du père et de la mère. . . *43
Noms d'aïeux, de collatéJaux *46
2° Sens *53
Doctrine de Fortunat *54
— de SmarcKidiis *57
Sens religieux. Les principaux dieux des
Francs; signification de -uèdius *72
VIII tahm: dks matières
Pages
Que veulent dire les noms des fils et de quel-
ques autres successeurs de Clovis ? *79
CHAPITRE III
Les noms propres hypocoristiques, ou, pour
s'exprimer plus exactement et plus clai-
rement, les noms propres familiers ou
diminutifs chez les francs a l'époque
mérovingienne p. *83
Rapport des noms hypocoristiques avec le
nom solennel dont ils sont tirés pour la
plupart *85
Noms hypocoristiques qui ne dérivent pas
du nom solennel *84, *93, *101, *10;3
Suffixes masculin -on-, iôn-, féminin ^'«.dans
les noms hypocoristiques *96
Suffixe ino- *106
Suffixe -lo-, -la- *10H
Suffixe -Iôn-, -lan- *109
Suffixe U'iio-, -lîno *110
Noms hypocoristiques identiques au premier
terme du nom solennel *113
Suffixes qui ne se trouvent pas dans les noms
hypocoristiques chez les Francs mérovin-
giens, savoir:
-âco- *114
-asco- *119
-ira- *1 20
CHAPITRE IV
Quelques observations sur la phonétique mé-
rovingienne p. *121
/ bas-latin tenant lieu dV long *121
TABLE DES MATIERES IX
Pages
Chute du g médial *122
A tenant lieu d'o tonique *127
O final du premier terme *128,*140
A final du premier terme *129
E final du premier terme *160
/ final du premier terme *lt)2
Ch mérovingien pour /; germanique '163
H mérovingien *164
Chute de Vh dans le.s textes mérovingiens. . . *167
Clh mérovingien pour Jd germanique *168,199
E bref mérovingien pour i bref gothique *169
Ê mérovingien archaïque, {mérovingien pos-
térieur pour et indo-européen ; notation mé-
rovingienne de àl germanique =■ oi *174
A notation dialectale d'è indo-européen en
francique *176
Seconde Lautccrsc/iiebiinr/ en francique à
l'époque mérovingienne *179
Umlaut *180
CHAPITRE V
La déclinaison dans la langue des francs
A l'époque MÉROVINGIENNE. p. 181
Voyelles finales du second terme des noms
composés
Chute de ces voyelles *186
Noms féminins en j'a *189
Thèmes consonantiques *189
Génitifs masculins en ne *190
post-scriptum *193
Addition et Corrections *199, 231
Index de l'Introduction *201
«184
X TABLE DES MATIERES
Pages
Mots franciques p. *201
Mots vieux-saxons *217
Mots vieux-haut-allemands *217
Mots allemands modernes *218
Mots anglo-saxons *219
Mots anglais modernes *219
Mots gothiques *21î)
Mot vieux-frison *221
Mots vieux-scandinaves *222
Mots germaniques divers *222
Mots grecs *222
Mots latins classiques et bas-latins *221
Mots gaulois du Continent et de Grande-Bre-
tagne *224
Mots irlandais *226
Mots gallois *226
Mots bretons "*22()
Mots lituaniens *226
Mots sanscrits *226
Mots français *226
Supplément a l'Errata de la i'age 190. . . . *231
Fragments d'un Dictionnaire des Noms
propres francs de personne à l'époque mé-
rovingienne |/. 1 à 104
Abo— , l) . 1
Achto-, 3
Adal-, 4
Adre-, <j
Age-, Agi- 7
Agilo-, Agili-, 9
Agino— , 14
Ago-, lî
TABLE DES MATIERES XI
Pages
Aigo- 18
Albo-, 21
Alchi-, 24
Aleho-, 25
Aldo-, 25
Allô-, 27
Amalo— , 31
Ancio— , Ance-, 33
Angan-, 34
Anse—, Anso— , Ans—, 34
Anti- Ante-, 38
Apta— , 40
Arbo-, 45
Arne— , Arni— , Arn— , Aro— , Ara—, 47
Asca— 50
Audo ~, Aude~^ aud-, aut— 51
Auge-, Augi-, 59
Auno— , Auna— , Aime-, 59
Auro— , 63
Auso-, Ause— , 64
Austa— , Austo— , 65
Austro— , Austri— , Auster— , Austr - 65
Badu-, Baudu 66
Baudi— , 76
Bodus-, 80
Baino— , 82
Baldus-, 82
Bando- 84
Beri-, Bera-, Bere-, Bero— , 85
Berctho— , Bertho-, Bertha-, Bertlie-, Be-
rcto— , berto-, perto— , 89
Index des Fragments d'un Dictionnaire 105
PREFACE
Pendant bien des années, mon ambition s'est
proposé deux buts qu'elle n'atteindra jamais.
Je ne parle pas d'ambition politique. Une place
dans un conseil municipal de village avait, sur ce
point, satisfait les désirs de Taine, qui en parlait
souvent devant moi, et semblait tout heureux
du plaisir que lui procurait cette haute position;
il en paraissait plus fier que du succès si beau et
si mérité de ses livres. Mais je n'ai pas désiré de-
venir conseiller municipal dans mon village, je
pense ne l'être jamais. Ce que j'ai longtemps am-
bitionné, c'est de prendre place dans l'honorable
et si utile phalange des auteurs de Dictionnaires,
et je mourrai sans avoir eu la joie d'y pénétrer.
J'ai réuni de nombreuses notes pour la prépa-
ration de deux Dictionnaires, l'un de la langue
franque à l'époque mérovingienne, l'autre de
celle des Gaulois.
Le dictionnaire gaulois que je projetais devra
restera l'état de matériaux incomplets et frustes :
*2 l'HEFACE
VAUrcliisclierSprachschatzùii M. Alfred Holcler,
beaucoui) ])lus cnnsidërablc que n'aurait été mon
livre, le rend inutile. Tout en applaudissant au
succès si mérité du savant, patient et sympathique
))ibliothéeairc de Carlsruhe, je ne puis sans regret
jeter les yeux sur celles des notes réunies par moi,
(jui sont l'd'uvre de mes deux zélés collaborateurs,
MM. E. Ernault et G. Dottin, auxquels j'ai fait
faire un travail dont jamais ils ne tireront aucun
honneur, puisqu'il ne pourra pas voir la lumière.
Quant à mon ébauche d'un Dictionnaire de la
langue franque à l'époque mérovingienne, elle
ne m'inspire aucun regret semblable: je l'ai faite
sans collaborateur; je suis seul à souffrir del'avor-
tement de mon œuvre, supposé que j'en souffre.
Cette ébauche était déjà à peu près terminée en
18G9, quand, à Troyes, (jue j'habitais alors, j'ai
reçu la visite de W. Arndt, qui préparait son
édition de Grégoire de Tours et (jui avait entre
les mains la copie destinée â l'impression, mer-
veilleux recueil de variantes dont j'ai pu dès lors
admirer la richesse. Le demi-volume contenant
VHistoria Fi'uiicoriun de Grégoire a i)aru en
1884; l'édition du manuscrit de Corbie par
M. II. Omont date de 1886^; or, je m'étais servi
l.Grrijolre de Tuii/'S, IIis(oi/-c des Francs, lares I-VI,
PRÉFACE *3
du texte donné au siècle dernier par D. Bouquet,
dans le tome II de i^ou. Recueil des Historiens des
Gaules et de la France. Pour la connaissance
des nombreux noms propres inscrits sur les mon-
naies, j'étais réduit aux œuvres de Ponton d'Amc-
court; M. Maurice Prou ne devait publier que
bien des années plus tard son savant ouvrage :
Catalogue des M onncdes françaises de la Biblio-
thèque Nationale, les Monnaies méi'ovingiennes.,
1892. Quant aux diplômes royaux originaux, —
je dis (( originaux », car pour étudier la langue
franque à l'époque mérovingienne, on ne peut
faire usage des copies écrites, soit à l'époque
carolingienne, soit sous les Capétiens, où toujours
l'orthographe est modernisée, — je m'étais servi
d'un bon livre, les Monuments Idstoriques, de
Jules Tardif, 1866; mais je n'avais pu comparer
les textes de J. Tardif à ceux qu'a donnés, en 1872,
G.-H. Pertz, dans \Q\o\\xm.Qmiit\x\é:Diplonicdum
Imperii tonius I. Je n'avais de même pu consul-
toxtedti tns. de Coi'hie, BiblioUicque NatioiKtlc, iits. latin
17655. Cette publication de M. Omont consiste en un vo-
lume in-S" de xxxii-235 pages. M. G. CoUon l'a complétée
en 1893 par la publication des livres VII-X, d'après le ms.
de Bruxelles, qui étant plus récent présente pour nous
moins d'intérêt. Les deux volumes ont paru à la librairie
Alphonse Picard.
-*4 PRÉFACE
ter alors les deux excellentes publications de
M. H. Kern : l"" Die G/ossen in der Lex Salica,
uncl die Spraclie der Salischen Franken^ 1869;
2'^ A'otes on thefrankisli tcords in the Lex Salica,
à la suite de la Lex Salica de M. J.-H. Hessels,
1880. Découragé par cette insuffisance de mon
travail, j'ai laissé dormir mes fiches dans un car-
ton pendant près de trente ans, durant lesquels
je me suis exclusivement occupé d'autres études.
J'ai voulu ensuite me remettre à cette tâche,
en remplaçant ou en complétant mes vieilles notes
par des notes nouvelles, prises dans les publications
postérieures à 1868. Mais j'ai vieilli, je travaille
plus lentement qu'autrefois, j'ai d'autres occupa-
tions, la fin de ma vie approche, je ne pourrais
terminer mon entreprise, je m'arrête. Je donne
ici, de mon récent travail, des fragments précédés
d'une introduction. J'espère que cet essai d'un
vieillard suggérera à un jeune homme intelli-
gent et laborieux l'idée d'écrire, sur la langue
franque à l'époque mérovingienne, l'œuvre que
j'ai rêvée et que je n'ai pu accomplir. Le modèle
que j'avais sous les yeux avant l'achèvement de
mon pretnier travail était le mémoire de Wilhelm
Wackeri^agel : Sprache und Spraclidenknuder
der BurfiLUiden, publié en 1868 à la suite du
PREFACE ■■■0
volume intitulé : Das burr/undiscli-j'onianisches
Kônigreich von 443-532 n. Clir., cine Reichs-
und RecIitsgeschicJitliche UntersiicJaing von
Karl Bindinrj. — Erster Band. — Gesc/iichte
des burrjundisck-romanischen Kônigreich. De-
puis ont paru : Sprache und Sprachdenkmdler
der Lanfjobarden, Quellen, Grammalik und
Glossar, par Cari Meyer, 1877; — Uebev die
Sprache der Ostgoten in Italien, par Ferdinand
Wrede, 1891 ' . Je voudrais suggérer à quelque
érudit j)lus vigoureux et plus heureux que moi
l'idée d'entreprendre un travail analogue sur la
1. L'étude sur la langue franque qui forme le chapitre xx
du livre de J. Grimm, Geschlrlitc dci- (leiitsrhcn Sprach(\
3" éd., p. 358-382, n'est qu'une esquisse rapide. Quant au
savant ouvrage que M. Richard Ileinzel a intitulé: Ge-
schicJite der iiicdcrfranhisrlien Grschâftsprric/iP, il traite
d^une époque postérieure à la période mérovingienne. On
peut faire la même observation sur l'exellent petit volume
que M. Moritz Heyne a publié sous le titre de KIcincre
ait niedcrdctitschr Donl;mdloi\ 2'' éd., Paderborn, 1879, et
sur la savante étude d'onomastique germanique faite
d'après un des principaux monuments du règne de Charle-
magne et publiée en 1885 par M. A. Longnon, Polupiiique
de l'ahhai/c de Saint-Gcrmaiji-des-Près , introduction,
p. 270-382; ce remarquable travail est généralement resté
«n dehors de notre sujet, bien que nous ayons eu plus d'une
fois occasion d'en tirer parti et de le citer.
*6 PRÉFACE
langue des Francs à l'époque mérovingienne. Mon
but sera atteint si l'inconnu auquel j'adresse cet
appel fait tomber bientôt dans l'oubli l'essai que
Je livre au public.
Jubainville^ Vosges, le 26 septembre 1899.
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER
QUELQUES NOMS ROYAUX MÉROVINGIENS
Une jeune et gracieuse enfant de dix ans, fille
d'un de mes fermiers, ma voisine, en même temps
élève à l'école primaire de mon village, m'a prêté
l'ouvrage qui, dans cette école et dans beaucoup
d'autres établissements de même ordre, sert au-
jourd'hui à l'enseignement de l'histoire de France.
C'est un charmant volume in-S*" de 282 pages,
orné de 5(30 gravures et de 20 cartes. Les ou-
vrages classiques de mon jeune temps n'étaient
pas si jolis. Il est intitulé : Deuxième livre dlii^-
toire de France; il a été composé par deux écri-
vains à moi inconnus, MM. Claude Auge et
Maxime Petit. Je connais mieux l'imprimerie et
la librairie d'où il sort. Il a été édité par la maison
Larousse, 17, rue Montparnasse, à cent mètres
*8 INTRODUCTION. — CIIAP. I
environ de Vappartement que j'occupe à Paris, et
la maison où j'ai trouvé l'exemplaire qui m'a été
confié, est située aussi à environ cent mètres de
l'habitation où je passe mes vacances, à quatre-
vingts lieues de Paris. La centralisation amène en
France d'étranges coïncidences.
L'exemplaire que j'ai entre les mains fait partie
de la septième édition. J'en ai lu les premières
pages. Elles attestent que les auteurs connaissent
les découvertes les plus récentes sur les origines
préhistoriques, gauloises et romaines. Quant à la
période mérovingienne, rien d'important n'est
changea ce que j'apprenais il 3^ a soixante ans,
ni à ce qu'enseignaient Mézeray ' et Daniel au
1. Je n'ai jamais entendu parler de Mézeray que comme
d'un historien ridicule et méprisable. Cependant au tome I"
de son Ab/rf/à chronolor/t'r/Kc de l'histoii-e de Franco^ éd.
d'Amsterdam, 1723, p. 40, je lis: «Clovis ou Louis, car c'est
le même nom. » C'est un des faits sur lesquels nous insis-
terons plus loin.
Mézeray n'est pas responsable de ce que je vais dire en
terminant la présente note. L'édition dont j'ai un exem-
plaire entre les mains contient les portraits des rois de
France à partir de Clovis inclusivement. Los portraits de
ses quatre prédécesseurs, Pharamond, Clodion, Mérovée,
Childôric. ont été ajoutés à mon exemplaire par un pro-
priétaire du XVIIP siècle qui au bas du portrait de Phara-
mond a écrit : « Cette estample {sic) et les deux suivantes
NOMS ROYAUX. — THIERRY ■■'9
XVIPetau XVIIP siècle. Ainsi Clovis, vainqueur
du Romain Syagrius, épouse Clotilde, et laisse
quatre fils : Thierry, Clodomir, Childebert et Clo-
taire. Nous allons examiner ce qu'il faut penser
de ces noms royaux d'origine germanique.
Il y en a un qui échappe à la critique, c'est
Thierry. Thierry est la forme française régulière
du nom royal écrit Tlieudericus\ dans les actes
de la chancellerie des rois mérovingiens pendant
le dernier quart du Vil" siècle et au commence-
ment du VI1T% plus exactement de 677 ou 678 à
710". C'est ainsi que signe de sa propre main le
roi Thierry III, 673-691, au bas de trois diplômes
» m'ont été données comme originales par le célèbre Antoine
» Lancelot, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
» censeur royal, grand bibliothécaire du Louvre, archiviste
» de Lorraine et mon bienfaiteur d'éternelle mémoire, en
» janvier 1740. » Cette note n'est pas signée.
Je ne puis croire que Lancelot soit coupable de l'insigne
bévue dont son protégé le gratifie.
1. C'est-à-dire Tlieuclerlciis. Le premier ii est une con-
sonne.
2. Ta.vdiî, MoniiiDciits /listorii/iirs, n° 20, 1. 1,15, p. 17
n" 21, 1.1,21, p. 17 J8; n" 22, 1. 1, p. 18; n» 23, 1. 1, p. 18
n» 25,1.1, 16,p. 20,21; n" .31, 1. 7-8, p. 24; n" 35,1.5, p. 28
n° 44, 1.4, p. 37. Pevtz, Diploinatani //»/)p/'if t.I,n°47, p. 43
1.41, p. 44, 1. 9: n" 48, p. 44,1. 24, 51 ; n° 49, p. 45, 1. 10
n"51,p. 46, 1. 22; n" 57, p. 51, 1.21, p. 52, 1.5; n" 61, p. 54,
1.41-42; n» 68, p. 61, 1. 2 ; n" 77, p. 68, 1. 37-38.
*10 INTRODUCTION. — CIIAP. I
émanés de lui : 1" 077-678'; 2« même date':
3" G88-689'. C'est l'ortliograplie que, pour \e
nom du même roi, on trouve en 710 dans un
diplôme de Childebert HT'. Le Liber historia*
Fr an co ru m, com\)osé environ trente-six ans après
la mort de Thierry III, écrit le nom de ce roi de
la même manière ; on trouvera en note le renvoi
à six exemples du nom de Thierry III dans l'édi-
tion de cette chronique par M. Krusch '.
C'est aussi pour le même roi l'orthographe du
continuateur de Frédégaire". Theudericus se pro-
nonçait théoudéricous en donnant au th le son du
th dur anglais et en appuyant sur deux voyelles :
1" Vt de la pénultième syllabe qui portait l'accent
principal; 2° l'é de la première syllabe sur lequel
frappait un accent secondaire. Ces deux voyelles
subsistent seules aujourd'hui dans « Thierry » ;
pour un plus ancien TIncdri, cas indirect de
Thicdris, cas direct : ie est la valeur moderne en
1. Tardif, n" 20, 1. lo, p. 17; Pertz, n" 47, p. 44, 1. 9.
2. Tardif, n» 21, 1. 21, p. 18; Peitz, n" 48, p, 41, 1. 51.,
3. Tardif, n» 25, 1. 16, p. 21; Pertz,n"57, p. 52, 1.5.
4. Tardif, n"44, 1. i, p. 37; Pertz, n" 77, p. 68, l. 37-38.
5. Moutimeutd (irrnxtnia' historica, in-4", Scriptorca
frraiii nicroriiiiiiciii-iiin , t. H, p. 317, I. 15, 21 ; p..319, 1. 10;
p. 320, 1. 6, 23; p. ;j22, 1. 17.
0. Éd. Krusch, p. 168, 1. 6, 14.
NOMS ROYAUX. — THIERRY ••■'H
l'ranrais de l'ebref; Vi de l'avant-dernière syllabe
de Thcadericus étant long, persiste sans chan-
gement en français.
Le Liber liistoriœ Firincorum appelle aussi,
avec la même notation, Theudericus, les rois des-
Francs homonymes de Thierry III: Thierry I'"',
oll-r>38\ Thierry II, 596-612% Thierry IV, 720-
737'. C'est l'orthographe de Frédégaire dans sa
chronique terminée en 751, quand il parle de
Thierry If'' '■ et de Thierry H'. Une monnaie mé-
rovingienne olï're le nom de monétaire Teiidericux
1. Thnidrn'rKs, éd. Kniscli. p. 274, 1. 7, 11 ; p. 277,1. 10 ;
p. 278, 1. 2, 10; p. 282, 1. 12; Thmdrrlci, p. 284, 1. 29;
p. 289. 1. 24; Thendrriro, p. 270, 1. 10; p. 274,1. 21, 25-26;
Tlirndcficinii, p. 260, 1. 1.
2. Theudericus, éd. Krusch, p. 240, 1. 6; p. 306, 1. 24;
p. 307, I. 15; p. 308, 1. 2, 10, 29; p. 309, 1. 17; p. 310,1. 1 ;
Thruderico, p. 307, 1. 22; Tlirudevicum. p. 306, 1. 18-19.
3. Thcudcricum, éd. Knisch, p. 328, 1. 8.
4. riu'udrrirus, éd. Krusch, p. 103, 1. 2, 20, 22 ; p. 104,
1. 26; p. 105,1. 13, 16; Thnidcrici, p. 103, 1. 27, 31; p. 104,
1. 1. 4; p. 105, 1. 2; p. 108, 1. 1; Theudcrico.,]). 90, 1. 26;-
[). 105, 1. 4; Theuderictim, p. 101, 1. 7.
5. Tht'uderirus, éd. Ki'uscli, p. 129, 1. 15; p. 132, 1. 2-3,
25 ; ]). 138. 1. 11, 12, 21 ; p. 139, 1. 4, 11, 18, 28 ; p. 140,
I. 3. 8-9; Tluvidrvirl, p. 34, 1. 16; p. 128, 1. 22, 27; p. 129,
1. 17: p. 1:51, I. 16: p. 133. 1. 5; p. 138, 1. 2, 6; p. 139, 1.30:
p. 140, 1. 6, 15,18, 25; p. 141. 1. 2,7,18,23; p. 159, 1.28;
T/ieudc/-iro, p. 132, 1. 33; p. 139, 1. 13; T/icudei-icuin,.
*12 INTRODUCTION. — CIIAP. I
]-)om' Theudericus\ La notation Theudericus se
trouve aussi dans les trois manuscrits de Gré-
goire de Tours qui remontent au VU" siècle, par
exemple, deux fois dans le manuscrit de Corbie",
une fois au moins dans le manuscrit de Cambrai^
trois fois au moins dans celui de Beauvais*, et
dans ces passages, c'est de Thierry P^" qu'il s'agit.
Dans Theudericus, Ve qui précède la syllabe
7'/ tient lieu d'un o plus ancien, il est le résultat
d'une assimilation relative, umlaut, qui est com-
plète dans la notation T[li\eudirico d'un nom de
monétaire sur une monnaie mérovingienne \ Mais
la notation la plus archaïque, celle que les manus-
p. l:i5, 1. 3; i^. 132, 1. 30; p. 139, 1. 3, 20. La notation
Tcudcricus, Tcnderici , Tciidcrico. Tevdericiin), fréquente
dans cette édition, doit être considérée comme une faute
des copistes qui ont négligé l'A de l'original.
1. Prou, n" 2.592, p. 533.
2. Thctidci-li-us, 1. III, c. 1, éd. Omont, p. 7(3. I. 4;
cf. Arndt, p. 109, 1. 33; Thnideriro, 1. III, c. 2; éd.
Omont, p. 76, 1. 33; éd. Arndt, p. 77, 1. 37.
3. T/if'iidcriciis, éd. Arndt, p. 118, 1. 25. M. Arndt ne
donnant pas de variante du manuscrit de Cambrai, p. 90,
1. 7, ni p. 107, 1, 9, où son texte donne les leçons Thctido-
riciim et ThcudevicuH, on peut supposer que cette notation
•est conforme à ce manuscrit.
4. Thriidericiis, éd. Arndt, p. 111, 1. 44; p. 111, 1. 37;
Tlicudoricum, p. 102, 1. 23.
5. Prou, n" 26â6, p. 543.
NOMS ROYAUX. — THIERRY *13
crits les plus anciens semblent indiquer comme
celle de Grégoire de Tours, notamment lorsqu'il
s'agit de Thierry V, est Theudo-ricus, sans assi-
milation de la voyelle finale du premier terme
theudo- a Vi de la première syllabe du second
terme -riens. C'est celle que W. Arndt a généra-
lement suivie dans son édition de VHistoi'ia Fran-
corum écrite par Grégoire de Tours'; il Ta pré-
férée, avec raison, à la notation Theodo-ricus avec
un o substitué à Vu du premier terme, comme
dans le manuscrit de Corbie', qui n'ofïre excep-
tionnellement la leçon primitive Theudo-ricus'
et ses variantes avec assimilation relative de la
voyelle finale du premier terme à 1'/ du second
terme ; Theude-ricus'' ou Tlieode-ricus\ La nota-
tion Theode-rieus par eo au lieu (X'eu apparaît
1. Tl>niulurlcm. p. 109, 1. 12; p. 114. 1. 11 ; p. 115, 1.20;
p. 116, 1. 3, 6-7, 10, 17; p. 118, 1. 2,13, 18; p. 120,1. 3,
13, 15, 18, 20: p. 122, 1. 7; p. 130, l. 3, 6; p. 131, 1. 3, 15;
p. 137, 1. 12; p. 138, 1. 5.
2. Édition Omont, p. 57, 1. 22-23; p. 76, 1.5; p. 77,
1. 30: p. 78, 1. 1, 2; p. 80, 1. 34: p. 81, 1. 20, 27, .32, 36;
p. 82, 1. 7, 9: p. 85, 1. 5, 18, 21, 26, 29; p. 87, 1.3; p. 93,
1. 2«; p. 94,1.15. 32; p. 100,1. 6,28: p. 101, 1. 5: p. 119,
1. 2.
3. Éd. Omont, p. 76, 1. 4, 33.
4. Éd. Omont, p. 76, 1. 4, 33.
5. Ed. Omont, p. 68, 1. 9; p. 77, 1. 8, 12.
*14 INTRODUCTION. — CIIAP. I
pour la première fois dans un di})loine original
privé en 682 ou 083' ; elle ne prend place dans
les diplômes royaux originaux quen 716'. En
résumé, pour le nom du roi Thierry I", 511-533,
l'ortliograplie latine la plus autorisée parait
avoir été^ de son temps, Tlicudoricus. Il faut cor-
riger en Tlœvdorici, le Teadorici d'une monnaie
royale attribuée à ce roi '. jNIais, pour Thierry III^
■673-691, l'orthographe oihcielle est Tkeudericus
avec un e au lieu et place de Vo ; de l'un et de
Tautre, la forme française est Thierry. Au con-
traire, on ne peut dire c[ue des mots, tels que
Clovis, Clotilde, Clodomir, ChildebertetClotairc,
aient été formés régulièrement comme Thierry
= Theudoricus, Theadcvu'as.
Nous commencerons par Clovis. Dans les ma-
nuscrits les plus anciens de Grégoire de Tours,
VIP siècle, ce roi s'appelle ordinairement Cltlo-
do-uechus, prononcez Hlodo-ouchous. La lettre
initiale n'a pas le son de notre c français; c'est
■ou un 11. prononcé très fort, comme il paraît sur-
1. Tardif, n" 21,1. li), p. 20.
2. Tardif, n" 16, 1. 6, p. 39: n"47,l. 6, p. 40; nM9,1.5,
p. 41. Peitz, n" 81, p. 72, 1. 20; n" 82, p. 73, 1. 25; n" 84,
p. 74. 1.50.
3. Prou, n° 32, p. 8.
NOMS l^OYAUX. — CLOVIS *15
tout vraisembUiblc^ ou uu clt allemand, et la lettre
initiale de la troisième syllal)c, c|ue les éditeurs
représentent par un v, n'est pas un v, c'est un u
consonne^ c'est-à-dire le lo anglais ou wallon. La
même observation s'applique au nom du premier
ancêtre certain de la première race royale de
France: le nom que nous écrivons Mérovée, chez
Grégoire de Tours Mero-uêcJnis\ ne contenait pas
de V : la lettre que, dans ce mot, nous prononçons
V est un u consonne et sa valeur véritable en
français est ou.
Clilodo-uecincs parait avoir été l'oi-tliograplie
ordinaire au VI'" siècle, bien qu'elle ne soit attes-
tée par aucun manuscrit antérieui' au Vil'''. Il
y a une variante ChlotlKi-iicclim^, dont 1(3 /// est
^n contradiction avec la loi de Vernor. Celle lui
grammaticale veut à la seconde syllalje du nom
royal la dentale d comme succédanée <\c, la dentale
/, dans la prononciation germanicpie hlado-,
Iifodu-du participe indo-européen A/«7'ô-.s, litté-
ralement « entendu », et par extension « connu,
'[. Mci-orcclaiin, Grégoire de Tours, 1. 2, c. 9; éd. Arndt
p. 77,1. 16; éd. Omont, p. 47, 1. 1.
2. Grégoire de Tours, éd. Arndt, p. 88, 1. 1, 4, 8, 10-11 ;
p. 90, 1. 1; p. 91, 1. 19; p. 92, 1. 2; p. 93, 1.21; p. 91, 1, 6,
13, etc.; éd. Omont, p. 4(3, 1. 21 ; p. 5."î, 1. 26, 29, 31; p. 56,
1. 4, 7; p. 57, 1. 17 ; p. 59, 1. 2, etc.
*16 INTRODUCTION. — CIIAI'. I
célèbro, illustre », premier terme du composé
Chlodo-uec/ius. Cette variante a été conservée
pai- le préambule des canons d'un concile tenu
à Orléans en 511, du vivant de Clovis P^, qui
mourut cette même année. Les évêques adressent
ces canons (loin no s/io (•(itholictc ccdcxùr filio
Clilotliotccclio, f/Io/'iosissiiiio r('f/i\ L"(''diteur,
-M. F. ?ylaass('ii, a eu le bon esprit de ne pas
substituer un r à 1"// de ravant-dernière syllal)e
du nom royal, comme l'a fait D. Boucjuet, Recueil
(les Histofiens des Ga ides et de la France, t. IV,
]). 103 C La leçon adoptée par les Pères du
concile d'Orléans est confirmée par la monnaie
mérovingienne du palais où se lit la légende chlo-
TiiovECiivs k[ex]'. Je dis : la leçon adoptée par
les Pères du concile d'Orh-ans ; je ]>iiis ajouter
que le manuscrit par lequel cette leçon nous a
été conservée, le manuscrit latin 1:^097 de la
l-)il)liotliè(pie Nationale, VP ou VIP siècle %
parnît remonter plus haut (|ue les plus anciens
manuscrits où l'on puisse consulter Vllistoria
Francoviun de Grégoire de Tours.
1. MonnnicntaGci'manid' Iiistorica, in-4", Lfr/iiiit sectio
fcrtia, ConcKùi, t. I, Concilia ceci iiici'oringici, p. 2.
2. I'i-i)u. u" Gîrj, ]). ir)8. Lisez C/tlut/ioiicc/iKS.
•i. Mjiassen, Concilia rcri mcrorini/ici. p. xii.
NOMS ROYAUX. — CLOVIS *17
Au VIP siècle, l'ortliograplie de ce nom est
changée, le second eh, celui de la dernière syllabe,
disparaît, et rc(|ui le précède dans CJdodo-aechu^
est la plupart du tcnij^s remplacé par un / dans
les actes émanés de la. chancellerie royale.
Clovis II, 638-G56, signe C/ilodo-aii/s un diplôme
de l'année 653 ^ , et la même orthographe se trouve :
au nominatif ('/i/o(louù/s\ au génitif Clilodouio,
vers 640, dans un diplôme émané de sa chancel-
lerie'; au même cas, CJdodouie, vers 658, dans
un diplôme de Clotaire III, son hls' ; au nominatif
Chlodoaiiis, en 710, dans un diplôme de Chil-
debert III, son petit-lils'. La même notation pré-
vaut dans les actes de la chancellerie royale pour
Clovis 111, 691-695. Pendant son règne, il est dans
ces actes appelé deux fois ClilodoTuuji, l'une en
692", l'autre en 693'. C'est la notation (pii se
maintient dans les diplômes de ses successeurs
où ses actes sont rappelés. Son frère Chilbebert III
1. Tai-dif, n" 11,1. 12. p. 10; Portz. w" 19, p. 20, 1. 3.-).
2. T;ii-dif, n" 11, 1. 1, j». 10; Poi-tz. u" 19. p. 19, 1. 11.
3. Tardif, n" 9, 1. 12. \). 8; Portz, p. 19, 1. 28.
4. Tardif, n" 1."), 1. :{, ]). 13; Portz, ii" 3.5. ]). 33. 1.21.
5. Tardif, n" 14, 1. 3, p. 37; Pertz, n" 77, p. 68, 1. 36.
6. Tardif, n"32, 1. 1, p. 25; Pertz, n" 67, ]>. 57, 1. 6.
7. Tardif, n" 33, 1. 1, p. 26; Pertz, n" 66, j). 58.
i. 32.
^18 IXTlîODUCTIOX. — CIIAl'. I
Vi\[)\H'\\r nu i!:r\\i\iï ('/'/(xfofiio en G'J.j'. Lr iioiui-
jiatif Chlodoiiiiis du nom de Chtxis 111, cl son
griiiliC Cli1(j(l()iu(i,\\\)\y,\\-M<.^{'\\\ (Ml '^^IG dans (U'\\\
diplômes de son cousin ( 'liil|)('iic \\'. 1! y a ponr
le nom ('c ('lo\is 111 une variante C/i/ix/o/icifs :
elle apparaît une lois dans nn diphunc ('niaiK'' do
sa (•hanccllcric eu (\[)2'.
Do ces deux notations du nom royal dont il
s'agit, le S(H-ondc Chhxlniu'us, est (■ollo (pic pi'ë-
t'cr(^ l'auteur du LIIht hisUirur h^rdiicorum . Icr-
ixnwr en 7v*7 ; il appelle deux l'ois ('lo\is JI
au nonduatif ('///(k/ouc/is \ une l'ois au dalil"
Clilodoin'i)' ; une l'ois seulement il donne au
nom de c<' roi la notation alors liistoricpie du
nom de Clo\is J'', à l'accusât il' Chlodoue-
r/ntin'' . Il appelle aussi deux fois Chlodoueus
Clovislll'. (,)uand il s'a.iiit de (,'lovis l''', taidôl
il suit l'oit li()L;raplie histoiicpic ('hlodoiiccliKs
1. 'l'ai-ilil. Il" :U. 1. 1. |). 27; l'cil/. ii" (H. p. :^\),
1. no.
■Z. 'ViwdW. Il" K). 1. (i. |.. :?'.l; l'nl/, ii'Sl. |,. "I^. 1. 27. —
'l'aidif, 11" lit. I. ."). |.. 11 ; l'rH/, ii' SI, p. 7 1. 1. r,l.
:]. 'l'ai-dil. Il" :n. l. l. p. 2t ; i'cil/. H" (II. p. T)!. 1. ;{G.
1. l'id. l\i-iiM-ii. p. :{l(i. 1. is. 21.
T). l'id. iMiiscli. p. ;!!(). 1. 12.
0. l'iii. i\i-iiM-ii. p. :iir). 1.20.
7. VA. Ki-uscji. p. :Vi:\. 1.11. 17.
NOMS ROYAUX. — CLOVIS *19'
(|u'i] copio chez Grégoire de Toiiis', tantôt, avec
une partie de ses contem|)orains, conservant Ve,.
il supprime le second c/i de ce nom propre, et il
écrit C/tlofloneus - . La Chronique de Frédégairo
termin(>e en 751, ne connaît pas poiu' Clovis I''^
la notation complète Cldodoaechns. Pour les
trois rois mérovingiens que nous appelons
Clovis, elle emploie ordinairement l'orthographe
Chlodoueus si fréquente dans le IJbci' liistoriœ
Francorum et ([ui fait en 092 son apparition
dans les textes diplomatiques originaux de la
chancellerie royale. Quant à rorthograplie Chlo-
(loiiius, la plus fréquente dans les diplômes
royaux du VU" siècle et de la première moitié
du VHP dont les originaux subsistent, Frédé-
gaire la connaît, biencju'ilne l'emploie que par
exception. Il appelle Clovis F'^' une fois Chlo-
douius au nominatif% deux fois C/dodouiae au
génitif'. De Clovis II il écrit le nom au génitif
1. Chlodoncchiis, et ses v;ii'i;iiite8 casuelles, vd. Kniseli^
[). 238, 1. 30. 31, 33; p. 239, 1. 1,2, 3, 4, .5, 6,8, 10,11;
p. 216, 1. 21; p. 250. 1. 6; p. 251, 1. 9-10, 11-12, 20-21,
26, 28-29, .30-31 ; p. 253,1. 21; p. 251, 1. 10; p. 257, 1. 1, 5,
11. 19, 21, etc.
2. Ed. Kmsdi, p. 251, 1. 4, 14-15, 24; p. 2.56, 1. 1.8, 16;
p. 2.58, 1. 29; p. 259, 1. 5, 8, 16, 20, 24, 29, 34, etc.
3. Éd. Ki-usch, p. 99, 1. 21.
4. Éd. Ki-Lisch, p. 82, 1.16, 26.
*20 INTRODUCTION. — CIIAP. I
de la inémc façon. C/i/odo/iidC, six fûis\ et à
l'ablatif Chlodouio une t'ois % bien qu'il emploie
aussi pour ce roi comme pour Clovis I*"^ la no-
tation Chhcloueas ou ('/iIo(foi/eos\ Les deux
leeons dilodoucas'' et Chlodoitius'' sont attes-
tées pour Clovis II par les monnaies. Pour Clo-
vis III on n'y trouve que la seconde \
De ce nom royal écrit d'al)ord CJilofhoucrlni.s
et srutoLit Clilodouechus au VP siècle, ])uis
Chlodo/was, C/ilodoui/is au VIP et pendant la
première moitié du VIII'', la notation carolin-
gienne est ■Hludoutucns dans les diplômes de
Louis I'"'' dit le Débonnaire, 814-840', dans ceux
1. LM.Krusch, p. 159. 1. 11.18; p. KH. 1. 21 ;p. 163, 1. 16.
23; p. i6r), 1. m.
2. Éd. Ivrusc-h, p. 165, 1. 30-31.
3.Ka.Krnsch,p. 156,1. li); p. 161,1. 12.20; p. 161.1.7.
10; p. 166, 1. 21, 26,30, 31.
4. Chlodovkvs, Pi-oii, ii"6iS6.p. 156; ii"" 687-690, p. 157;
n° 1361, p. 299.
5. Chlodovivs, Pi'ou, n" 617, p. 111; ii" 691, p. 157;
Clodovios, n" 1365, p. 299.
6. Chlodovio[s], Pi-()u, n"7], j). 19.
7. Tardif, n"107,p.78,c()I.l;n" 108, )). 78,col. 1, 2;nM09,
p. 79, col. 1.2; n" 112, p. 79, col. 2, ]). 80, col. 1; n" 113,
p. 80,col. 1, 2; n" 111, p. 80, col. 2, \k 81, col. 1 ; n" 116,
p. 81, col. 2; n"117, p. 82,col. 1 ; n"118, p. 82, col. 2; n''119,
p. 83, col. 1 ; n"120, p. 83,col.2,p. 81, col. 1; n"124,p. 86,
NOMS ROYAUX. — CLOVIS *21
de Louis II, dit le Bègue, 877-879 \ Hludouicn^
dans ceux de Louis IV, dit d'Outremer, 936-954%
où l'on trouve, paraît-il, aussi la notation Lu-
douicus sans li initiale'. L'A initiale fait défaut
dès le IX" siècle dans le texte des serments pro-
noncés en 842 par Louis le Germanicjue et
Charles le Chauve ; le texte français appelle au
cas direct Louis le Germanicjue Lodhum'gs avec
deux ^^ prononcez Lodliououigs en donnant au
dJi le son du th doux anglais ; il note Lodhuuuig
le cas indirect. Dans le texte germanique on lit
au datif Litd.huiiuifjc, au nominatif Lud.huuuig\
Ainsi C/dothoii.echus, Chlodouechus, C/do-
doueus, CJdodoidns, Hhtdouuicus, Hludoujcus,
col. 2, p. 89, coi. 2 ;n"129, p. 90, col. 2, p. 91, col. 1; n^lSl,
l).91,col. 2;n"132, p. 92, col. 1 ; n" 133, p. 92, col. 2.TiiT-
(Uî il imprimé H/i(doniirus <'iu lieu de Hludouuicus .
1. D. Bouquet, t. IX. p. 398 E, 399 B, 405 C, 412 D,
41B A, 417 B. L'orthographe Liidorlcus paraît empruntée
à des copies qui n'avaient pas reproduit exactement les ori-
ginaux .
2. D. Bouquet, t. IX, p. 581 B, 936 ; p. 595 B, 912;
p. 598 A, 943; p. 612 A, 953.
3. Dans les diplômes des années 942 et 943 cités dans la
note qui précède, le nom royal écrit Hltidourciis dans la sus-
cription est écrit LudordcriH dans la souscription, D. Bou-
quet, t. IX. p. 595 D, 599 B.
4. Adolf Horning, LaLcnf/uc et laLiitêrature frcuiraiscs ,
1887, textes, p. 7.
■■•■22 INTRODUCTION. — CIIAP. I
Ludouicus, Lodiiuuigs sont huit notations du
même mot dont Torthograplie a été se modi-
fiant comme la prononciation pendant un espace
de cinq siècles, en commençant au VL-pour finir
au X*\ C'est le nom que Jean de Joinville a écrit
Looijs ^ et Lo//.s '. Nous disons Louis.
Puisqu'on prononce à la moderne TliicMTV, le
nom des rois mérovingiens ([ue l(Rn\s contempo-
rains ont appelé TliciKloi-icus, l'heodoi'icus,
Theadcj'icas, TJicodcrIcns, il serait logi(]Uc
d'appeler Louis les rois mérovingiens connus
abusivement sous le nom de Clovis. Dès le
IX" siècle, un des copistes de Grégoire deToin^s
comprenait que le nom écrit Chlodouechus dans
les manuscrits primitifs de YHistovia Francorum
était identique à celui du personnage (jui se dit
lui-même Ul tnlotinicafi^ divina orduianie. pro-
videntia imperator augustas, mais (jue nous
appelons Louis le Débonnaire, et dont l'usage
moderne laitLouis I", roi de France. Le copiste
<le V Historia Fraiicofii lit iVnA \\{)\\)< Nouions par-
1. Jean de Joincillc, Hiatoire de. saint Louis^ Credo <•!■
lettre à Louis X, par M. Natalis de Wailly, membre do
l'Institut. Paris, ])i,l.)|. 1807. §§1.19.08,691. \^. 1,10. lu.
382.
2.1hidem, §§20. 69;{, p. 10, 382 ; ci. ]^. 118.
NOMS ROYAUX. — CLOYIS *23
1er oA cM'liii (|iii a (M-ril le Coder Laïu-issciisis,
<-'cst-à-dire 1(^ inaniisciit ([u'Ai'iuU tL'sigiio par
la cote Cl, et ((ui aujouid'liui \)(nU' à II<Mdol-
bors" le n" 86-1'. A ('hlodoucchus^ il a sul)stitué
HlLuloitiurhiis- , rihidoiiichiis \ Hlodoiiuichua ',
formes (|ui e.\|)li(|ii('nl poui' Louis le Germani((ue
comme on a vu plus haut la notation Lod/ia/Uf/s
du serment de Stiasixturg en 842 et, après la
<-liute du d m(''dial, XI'' siècle, la notation Looys,
Lojjs de Jean de Joiii\ illc, (piand cet auteur veut
parler de Louis IX et de Louis X.
Lorsqu'on a imaginé de distinguer par (l(*s
noms de nom1)re les rct/oi Francoi'itin , Franco-
j'aiii l'crjcs homonymes, il est étrange qu'on ait
négligé les trois premiers, surtout le fondateur
de la Monarchie : on comptait Louis le Débon-
naire, dont le titi'e est non roi, mais impci'afor
aufjustns. Louis XIV aurait dû être Louis XVII
et Louis XVIII Louis XXI. Le concjuérant (pie
par abus nous appelons Clovis aurait au moins
autant mérit(!' d'être compté (pie le malheureux
I.V.la pivfnco d'Ar-ndt, j). 2."3-26.
2. Kd.Arndt, p.88.I.2S: p. 01. 1. 13 ; p. 93, I. l."i; p. 91,
1.36. 12; p. 9.0,1. 40.
3. VA. Ai-ndl. p. 88. 1.2r).3(i. 38; ]>. 90, 1. 27, 29.
4. Kd. Anidf. p. 88, 1.33; p. 91.1. 19; p. 92. 1.22; p. 91,
1.32. 10; p. 9.'). 1.28.
••'•24 INTRODUCTION. — CIIAP. I
enfant, mort sans avoir régné et ciu'on a inséré
dans la liste sous le nom de Louis XVII.
Louis est, avons-nous dit, la forme régulière
en fianraismodernedu nom (|u'on écrivait Chlo-
tJiouedius, Chlodouechas en latin mérovingien
an VP siècle. Cependant il faut l)i(>n nous en-
tendre, Louis est le cas direct, conservé [)ar ex-
ception, contrairement à l'usage général, comme
dans « (ils » =:/i!i/(s, cpii devrait être « ti »
comme dans « sœur » qui devrait être « sereur ».
De là une grande irrégularité dans la formation
du nom IV'ininin Louise. Le correspondant de
Louise sciait « tilse )) au lieu de a fille » au fé-
minin de lils. ■'-C/iIof/onec/ia, féminin de C/iIo-
(loiirclins devrait donner en français Louie et
non Louise, comme //7m a ])i'()(luit « lille ».
Mais revenonsaux nomsi'oyaux nKM'ovingiens.
( )n a riial)i1u(le inM''t(''r<''e d'appeler Clotilde
la femme de Clovis L''. Il y a là un double abus.
Ceux qui ont imagiiK' ce nom pensaient pro-
noncer à la française le nom méi'ovingien Clilo-
f/iic/ii/</is, i)\] ('/i/()/c/ii/(hs : oi', ce nom n'est j)as
celui de la femme de Clovis 1''', c'est le nom de
sa lille ', dont le j)i'emier élément chlothi-,chlot-
1 . Cli-ôgoii-odc Tours. 1. III, c. 10; éd. .\rn<It. p. 117.1.6;
(M. (Jiuont,i).82, 1.23.
NOMS ROYAUX. — CLOTILDE *25
est i(l('nti(|U(» à ('lilodo, r/i/odto- premier terme
du nom du |)ére, ('hlodo-uechus, C/ifof/io-uechus,
et dont le second terme n'est autre chose ([ue la
seconde partie du nom de la mère^ c'est-à-dire de
la femme de Clovis I", Clirorid-cJul(lis\ Cloro-
(lc-<-]iil(lis'\ ('hi'(>ili-chihli^\ (lirot-clilhlis'' \ ce
double em[)runt est conforme à un usage dont il
sera (piestion plus bas, p. *42 et suivantes.
Entre le nom de la mère et celui de la tille, il y a
cette différence (jucla première syllabe du nom de^
la mère contient nn r, celui de la fille un /. Si Ton
admet c[ue Clotiide doive être la forme française
du latin méroyingwnCh/ofliir/ifldis^ C/dotc/n'fdi.s,
on devrait appeler Crotilde la femme de Clovis T''.
Mais la lettre initiale de Chrodc-cJdhlis, (lirodi-
rldJdis, Chrot-childis, n'avait pas le son du c
français ; elle ne peut guère être représentée dans
notre alphabet que jiar un h qui tombe en fran-
çais. De même la dentale médiale disparait en
français dès leXP siècle, par conséquent du pre-
1 . Grégoit-e de Tours, éd. Ai-iidt. \^. 106. I. 9. 11 : p. 112.
l. 22.
2. Grégoire de Tours, éd. Arndt p. 114. 1.9 ; i). 12(3. 1. 20.
3. Ms. de Cambrai, Grégoirede Tour.s,éd. Arndt. j). 90. 1.27.
4. Grégoire de Tours, éd. Arndt, p. 90, I. 1, 8 ; p. 91.
1. 21.
■■■26 INTRODUCTION. — CIIAP. I
mier terme vJii'ode-, chrodi-, clirot-, il ne ixmiI
rester que la syllabe ro. (^uaiil au s(M'()nd Iciinc
childifi, il est devenu u licut, licull, liaui d, dans
un autre nom de reine don) lanolalion IVaneaise
a été régulièrement toinK'e : « Bruneheut' » ou
« Bruneheult' », dans les Cln(»ni(|ues de Sainl-
Denis, aujourd'hui Brunehaut, pour un priniitil
Bru,nc-chi]iU^\ Bruni-cliil(lis'\ On devrait, en
l'raneais, a|)|)eler « Relient, Kolieull ou Roliaut »
la femme de Clovis I''' ; et si les l'raneaises nom-
mées Clotilde désiraient se conformer aux lois
•de la phonétique, il leur faudrait substituer
Roheut, Rolienlt ou Rohaul a leiu' |)r('Miom si
■défectueusement noté. Mais, pour ariivei' à ee
résultat, il serait nécessaire de rendre bien des
jugements de rectification des actes de TtHat ei\ il ;
et il est [jrobable (|ue ces jugements ne seront
1. Briinr/u-nt. D. IVhkhicI. t. lit. ]>. lM 1 1), 21.") AB.
237 B, 258 (", 259 CI). 2(i2 1 ), 203 H. 2() 1 1 ), 2(i(3 H, 2(;7 HCI ).
268 B, 269 A.
'>. Briinclwidi, 1). B-niquel, I. III. |.. 221 li. 22!» \^.
213 C.
3. Briiiicc/iUdis. m<.di^ Boauvais, (jréii'oii'n ilo Toni-s. (mI.
Anidt, p. 111, 1.42, 43; p. 186, 1. .32; p. 191, I. 15; iiis. do
Coi-bio, ('(1. Omont, p. 122, 1. 17; p. 129, 1. 33; p. 110,
26; p. 1 17. I. 19, .'te.
l. Briuiichililis, (ovgoii-e de 'l'ours, éd. .Vriidl, p. 111.
J. 14; p. 163, 1. 10; p. 172, 1. 4; p. 186,1. 8 ; p. 191, 1. 21.
NOMS ROYAUX. — CLODOMIR *27
jamais prononcés ; si la phonétique exige Roheut
ou Roliaut, restliétiqui; préférera toujours Clo-
tilde. On dit qu'il faut hurler avec les loups, et
<{ue ce que femme veut, Dieu le veut. Disons
<lonc Clotilde.
Nous appelons Clodomir le second des lils que
Clovis !'■'' eut de Clotilde, c'est-à-dire celui qui,
par la mort du premier-n('', Infjonici'îs, devint
l'ainé des trois survivants. Clodomir s'apjiellc au
nominatif Chlodoincris chez Grégoire de Tours',
qui écrivait dans le siècle même où Clodomir
îivait vécu, puisqu'il mourut en 594 et que Clo-
domir était mort en 5,24. De cette notation, la
Chronique de Frédégaire en 751, c'est-à-dire un
isiècle et demi plus tard, offre une altération, et
le Liber Jiistoriœ Francovimt ^ de vingt-cpiatre
ans antérieur, une autre modification. La Chro-
nique de Frédégaire affaiblit en e Xi de la syllabe
finale, et au lieu de Clilodomèris, elle écrit trois
fois Chlodoméres- contre une fois Chlo(/oiiu'/-is \
Le Liber hisioriœ Francoriiin assimile l'c' de la
L Hisfo/i((. Francoritni, 1. III. c. 1 (('m1. Arndt, p. 109,
1. 11 ; (kl. Omout, p. 76, 1. 1 1), c. (3 (éd. Arndt, p. li:i 1. 8;
p. 114, 1. 1-L'; éd. Onidiit. p. 76, 1. 13, 34); 1. V. c IS
(éd. Ai-ndt, p. 210, 1. 17; éd. Oiii.uit. p. 163,1. 23).
2. Éd. Ivniseli, p. 103. 1. 22; p. 101, 1. 13, 17-18.
3. Éd. Krusch, p. 104,1. 11.
*28 INTRODUCTION. — CIIAP. I
pénultième syllabe à 1'/ de la (iiiale, d'où le nomi-
natif Ch/orlomtris \ Cet ouvrage terminé en
7,:^7, est de plus dedeux sièeles postérieur à la mort
de Clodomir, (pii mourut en 5.24. Le Chlodomhis
du IJhrr liistori(0 Francoriun est devenu Chlo-
(loiHir/i.s-, est passé de la troisième déclinaison
latine dans la seconde, sous la plume d'Aimoin,
(pli ('erivait ses Gcsta Francoriun aux environs
de l'an mil, piès de cincj siècles après la mort
de ce roi. De là, vers la (in du XIIP siècle,
la notation française des Cluonicpies de Saint-
Denis, Clodomires au cas direct % Clodomij^e au
cas indiicct ''; telle est Torioinc' de notre ortho-
ii'raplic moderne, Clodomii', pour 1(^ nom du roi
franc ( 'hlodoirn-ris cpii, suivant les règles de
notre langue moderne, devrait avoir perdu ses
deux lettres initiales r// et la sylhilxw/o.
I.(» troisième des enfants de Clovis P' et de Clo-
tilde s'appelle chez nous Childebert.
Grégoire de 'l'ours, dans son Historia Franco-
r///ii, j)arle de deux rois (](':< Francs ([ui portèrent
1. I'';.i. iMusch. p. 271. 1. S-!); p. 276, 1. 1(12:^24.
2. Doiu Bouquet, ReciwU des Hlsfuricns drs Gaules ci
dr la France, t. III, p. 3!) A, 44 D, 45 D. 46 CD, 49 B,
:.2l).
:?. Ddin Bouqucl. I. III. p. 1G9 D, 177 E, 178 D, 179 A.
4. i). Bouquet,!, m, p. 177 E, 178 A, 187 A.
NOMS ROYAUX. — CIIILDEBEHT ••'SO
le nom (|ue nous (''ciiNons Cliildobert : 1" le liis
de Clovisl^'^ c'est-à-dire Childeberl 1-''. qui réf^nn
de 511 à 538 ; 2" le fils de Sigebert l"'', c'est-à-
dire Cliildebert U, dont le règne, commencé en
575, se termina en 59G. Grc'goire semble avoi)'
écrit leur nom Chililcbcrthns, l)ien que pour le
premier W. Arndt ait prétÏMé en général la nota-
tion C/d/</cher(us sans h à la dernière syllabe'.
L'orthographe Cliildcbcrtlnis n'appaiait dans le
texte que par exception et à partir du livre
sixième. Cependant cette notation Cliiltk'bevtkui^
par liii la dernière syllabe est frécjuente dans un
des meilleurs et des plus anciens manuscrits de
VHistoria Fraiicoruin, celui de Cambrai, le Bl
de W. Arndt', et on en trouve la preuve dans le
recueil de variantes que le même éditeur a rejeté
au bas des pages'; on la trouve aussi dans le
1. Historiii Frniicoi'tuii.M. Anult, \). 107,1.7,9,22,27;
p. 109, 1. 11 ; p. 116, 1. 18; p. 117, 1. 3, 11, 16, 19; p. 118,
1. 1,11, 15-16; p. I:i6, 1. :?0; p. 128, 1.8, 1.5; p. i:!l. 1. 1.5,
20; p. 132, 1. 21; p. l.SS, 1. 18; ]>. 135, 1. 16; p. 111. 1. 4,
7; p. 142, 1. 12; p. 153, 1. 12, 15; p. 15.5, 1. 6, 11, 33;
p. 156, 1. 20;].. 159,1. 5; p. 186, 1. 8 ; p. 228, 1. 24; p. 254,
1. 7.
2. Histovla FvancoriiiH, (kl. Anult, p. 263, 1. 1 1 ; p. 264,
1.7; p.300, 1. 16.
3. Historla Francoriiiii , éd. Ariiclt. p. 107, 1. 33; p. 109,
*30 INTHODUGTIOX. — CHAP. I
inamisciil (le lîcauvais, (|iii icmonte au VIPsiècle,.
<'()iiiiiie Je prcc'tkleiit, c'est le B3 de W. Arndt^ et
iiiéine dans le B5 de W. Arndt, c'est-à-dire dans
l(Miianuscrit do Coi'bie', (jui oiîre presque tou-
joui's la notation Cliildcljcftns sans // à la der-
nirre syllabe. La notation (J/dldebe/'t/ms avec h
à la dernière syllabe est conforme à la signature
(le Childebert III, 695-711, dans trois diplômes-
oiiginaux '. Dans la siiscrij)tion des diplômes
de ce roi, il y a deux orthographes. L'une est
conforme à la signât nie ^'////r/c/y(v7//r^s ^ • l'autre
I. 31, 11), .")1: !.. 117. I. 27, :54, 41 : ]>. IIS. 1. 2;J:|).1-J1.
1. 33; ].. 13."), 1. 17; ].. 112. 1. 3(); ],. i:)3, i. 10; [>. I.m,
1. 2(5; i).l.")G. 1. 20; p. l.")i),l. 2<l.
1. Ilistorid Frii ncnrinit.vi\ . .\i-ii(lt, \\. 12(S, 1. 2.^ ; j). 131.
i. 11: [i. 132. 1.17 ;p. 13."j, 1. 47; p. 111,1.38; p. 153. 1.3.");
p. I.V.. 1. 2(i; ].. 159, 1. 29; p. 18(5. 1. 32-33.
2. Ivl. Oiuniil. p. 211.1. 27: IHst. Franc, vd. \vw\\ .
p. 2r.|. 1. 33.
3. l'.iiilil. II" 31, 1. IS. [). 2N; Pci-t/. Il" ()7. p. (')(). 1.35.—
'j'ai-dil, ii"37. 1. 12, p. 31;l'(M-lz, n" U'.l. [,. (12, 1. 15.— 'l'ai-dii;
11" 11, 15. p. X): IVi-lz, !i" 72, p. (Il, 1. 32.
1. r.-inlil. Il 31, 1. 1. ]). 27; l'citz, ii" G7, p. 59, I. 43. —
T;u-(lir, 11" 35, 1. 1, p.28; IVi-tz, n" 68, j).GO, 1. 50. — Tai-diL
n" .37. 1. 1, p. 30; Portz. n" 69,p. 61, 1. 34. — Tai-dif.n" 42,
1.1; l'citz, n" 73, j). (il, 1. 'i(i. — Tacdir. ii"41. 1. 1. p. .37;
l'.'itz. Il' 77. p. 08,1. 32. — Tardif, n" 45, 1. 1, p. 38; IVrtz,
11" 78. p. C.!!, 1. 37.
NOMS ROYAUX. — CIIILDEBEHT -%3î
contient inw juaiil lo th: (liihleberctlLU^^ aion
kl rotrou\(> en 7iG dans deux diplômes de Chil-
dciic II". C'estj cioyons-nous, Va jdIus ancienne,
et celle qui devait ctre ollicielle au tenij)s de
Cliildeberl I" et sous Cliildebert II, (juand Gré-
goire de Tours écrivail ses célèbres ouvrages.
Nous ne possédons pas de diplômes originaux d(\s
deux premiers C'Iiildcbort.mais il en existe delJa-
gobert I*"'', 62â-C38. Dagobert P^' signait Daf/o-
Urrcthii>< avec un c avant le t1i\ et sa signature
est conforme à la. suscri[)tion dans le seul des
dij)l(')mes originaux de ce roi où cette partie de
l'acte ait écliapp('' à la destruction''. Le même
nom royal est écrit avec la même orthographe
Danohcrctliii^ en 71G dans trois diplômes origi-
naux de Chilp(''ric II, diplômes dont le rédacteur
raj)[)eUe des actes de Dagobert ¥\ mort en 638%
1. Tardif, n" 19. 1. ."). p. 11; Pcrtz, ii" 81. ]>. 71. 1. 51.
— Taidit. ii"4(). 1. (j. )). :!!»: Pcitz. n" 81, p. ~rZ. 1. 21.
2. Tai-dil. n" :{8. 1. 1. p. \n ; IV-rt/. ii" TU, p. 62. 1. 2!). -
— 'iai-tlif. ji" 4;{. 1. 1. p. 36; l'crtz, ii" 76, p. 67, I. 34.
W. Tanlif. n" 6. 1. 12. p. 6; Per-tz, n" 12. p. 14. 1. 51.—
Tanlit, ii" 7. 1. 7, p. 6; i>ci-tz, n» 14, p. 16, 1. 31.
4. Tai-dil, n" 6, I. 1, j). 5 ; l'oHz, ii" 12, p. 14, 1. 28.
5. Tai-dif. n" 47, 1. 2, p. 10; Pertz, n" 81, p. 72, 1. 27.
— Tar-dif. ii" 49. 1. 5. 8, p. 10; Pei-tz, n" 84. j). 74.
1. 51.
■'32 INTRODUCTION. — CIIAP. I
et de Dagoberl IJI, 711-715 \ Ce ne sont ])as les
seuls noms où les diplômes mérovingiens origi-
naux notent berctlms, par cth, le second terme
<|ue nous l'endoiis pai' « l)ert »; nous citerons les
signatures Rifjo-bercthas, Amcd-berctkus, Arnc-
bevcthus, en 653, dans un diplôme de Clovis II',
et Chvodebercthus, en 716, dans un diplôme de
Cliilpéiic \\\ riiomme illiislrc iJao-bcrr/IiKs^
mentionné dans un diplôme de Clotaire II en
625 *, Y é\(tc[ue Lanc/obercfhus , dont le nom appa-
raît en 677 dans un diplôme de Thierry IIP, etc/.
Le r/t initial de C/u'b/cbcrct/uis ou Cliilde-
bcvthus, n'avait pas le son de notre cli. Il est rendu
avec avec raison par li au IX" siècle dans le Codex
Laurissensis déjà v\{r, où on lit l-[il(h'bertuf>\
1. Tardif, n"46, 1. 6, p. 39; Pei-tz, a" 8t. p. ~d. 1. 27.-
Tai'dif, n" 49, 1. 4, p. 4; Poi-tz, ii" 84, p. 74. 1. 4. U. j). 75,
I. 5.
2. Tai-dif. ii" tl. p. 10, col. 2; Peilz, n" 19. p. 20. 1. ;i8.
48; p. 21, 1. :..
W. 'l'ardit, n" 47, I. 20. p. lO. — rcriz. ii ' 82. p. 73,
1. 40, a inipriiné Chrodeboi-tliic- sans r a\aiit le ^
4. 'J'ai-dit, n" 1. 1. G. p. 1; l'nt/. ii" 10. p. lli. 1. 24.
5. Tai-di[,ii"21.1. 7, p. 17; Anidt, ir'48. p. 44, 1. 33.
6. Voii- dans notre Dictioniidirc les pages 89-104.
7. Kd. .\indt, p. lOH, 1. 34; p. 116, 1. 43-41; p. 117,
1. 27-28. 3.V3(3, 41, 43; p. 118, 1., 23-24, 35, 41; p. 126,
1. 45.
NOMS ROYAUX. — CIIILDEBERT *"33
notation (ju'offrent déjà des monnaies mérovin-
giennes \ Entin en français la seconde syllabe
devrait tomber comme dans Lambert = Lando-
bercthus, Robert = Chvodobei'cthus. Resterait
quel(|ue chose comme Heubert.
Passons an dernier des (juatre frères successears
de Clovis : nons l'appelons Clotaire P'', c'est le
Chlothacharhis de Grégoire de Tours. On peut
considérer comme certain que telle a été la no-
tation adoptée |)ar l'auteur de Y Histoi'iaFranco-
riiiti, bien que W. Arndt, après avoir inséré dans
son texte cette notation, Chlothachariiis, dans le
livre IIP et au commencement du livre IV %
donne la préférence à la notation abrégée, Chlot/ia-
lius, dans la suite du livre IV' et dans les
deux livres suivants'. Ch/oûia/'iiis est une leçon
1. Prou, n" 34, p. 8; n"^ 1420-1426, p. 311-313. Dans le
11" 34, ^^uivantM. Prou, il s'agirait de Childebert I", 511-
558, dans les autres, ce serait de Childebert III, 695-711.
2. P. 109,1.11; p. 114, 1. 13, 14; p. 118, 1. l;p. 127,
1. 2. 14; p. 128. 1. 1. 11; p. 130. 1. 6; p. 132, 1. 22;
p. 135, 1. 16, 21.
3. P. 142, 1.12.14; p. 143, 1. 19; p. 147, 1. S. 11; p. 151,
1. 7, 14.
4. P. l.ôl, 1. 18; p. 152, 1.7, 9; p. 153, 1. 15, 20; p. 155,
1.5; p. 156, 1. 3, 13, 15; p. 157, 1. 1, 13; p. 158, 1. 5, 9;
p. 160, 1. 16; p. 174, 1. 23; p. 186, 1. 4; p. 187, 1. 11.
5. Chlotkavlus, p. 227, 1. 11 ; p. 213, I. 41 ; p. 263, 1. 11,
19, 20. — Chlot/tacharias, p. 160, 1. 9; p. 206, 1. 15-16.
■•;]1 INTRODUCTION. — CIIAr. I
populaire (jui ua pas pénétre à la chancellerie
royale avant les dernières années du VU'' siècle :
■Clotaire II signe deux diplômes avec l'ancienne
•orthographe C/ilothar/ia/ins en 625* et en 627'.
Un diplôme privé de l'année 670-671 est daté delà
seizième année du règne domni iiostri Chlothaclia-
riaércgis^: il s'agit de Clotaire III, qui commença à
Tégner en 656. Le même roi est mentioinié sous le
Jiom de Cldodocliarius dans deux diplômes, l'un
émané de Childebert III, en 710\ l'autre de Chil-
péricll, en 716 '. Une autre variante, ((ui conserve
une voyelle tinale au [)i('mier terme, comme dans
{^hlotlta-cliarius et ('lilodo-chariiis, est Cldotha-
Jiarins sur une monnaie (ju'on attribue à Clo-
taire T''' ^ Dans les diplôm(>s royaux ori_i>-inau\,
la leçon (pii (•om[)ort(' cliutc de la seconde Noyc'jle.
('Ii[(>(li.ai-i(i.s, fait son apparition en 692; l'acte
'OÙ à cette date on trouve celte notation émane
•de Clovis IIP. fSuivant les numismatist<'s, cette
notation s(,' rencontrerait dans les monnaies dès
1. 'l'ai'dil, ri"4, 1. 8. p. h\ Pert/, n" 10, p. l;!, 1. 20.
2. Tardif, n" 5, 1. <), p. 5; Pertz. n" 11. ).. M. 1. l;].
3. Tai-dif. n"l'.).I. :5«. j). 17.
4. Tardif, n"41. 1. 4. p. Te, Pertz, n' 77, p. G8, 1. ;iS.
5. Tardif, n" 47. 1. 6. p. 40; Pertz, ii' 8x\ p. 7:{. 1. :.'!.
6. Prou, n" .'}7, p. *.).
7. 'Jardif. n" 31.1. 7. p. -ZA; Portz. n"Gl. p. :)4. I. 11.
NOMS ROYAUX. — (JIllLDEBliUT *35
le règne de Clotniiv II, ;iii(|ii('l on nttribnt? hi mon-
naie [)oitant la h'gende (lilotharias^ et ses cor-
ruptions : C/i/ofai-i/is\ ('h)tharius\ Clotariiia'',
Ne seraient-elles pas deClotaire m? Il n'y a pas d«
preuve que la notation ChlolluirinH soit antérieure
aux dernières annc-es du WV siècle, où elle appa-
raît [)Our la [)iemière l'ois dans un diplôme royal
original. Ce serait alors qu'elle aurait jx'nétré dans
les plus anciennes (•o[)ies de ri/Z-s/o/va /v'fmro/*«m,
c'est-à-dire dans le ms. de Corbie', dans ceux
de Cambrai'' et de Beauvais'. V.n 121, le Liber
Jiistoriac Francovnm n'otîre pas d'autre leçon
-(pie C/i/nt/id/'ins pour 1(,^ nom de Clotaire r'^'*,
1. l»iou. n" 1G6. p. 41.
2. Pi-(.u, 11"^ 1361, i;:!82-13flO. p. 298, 303-30.").
3. l'i-ou. 11" 1347, 1363, 2474. p. 294. 298, TM).
4. ]'r-()u, n"6(), 1362, 1380, p. 16, 298. 303.
."). Éd. Omonr, p. 118. 1. 23.24; p. 113. 1. 3. 7; p. 114^
l..'j, 12; p. 11."). 1. 19, 27; p. 116.1. 14, .38; j.. 117, 1. 16.
28; — (•■d. Ai-iidt, ]). 118, I. 3, 8; p. 131. 1. 29; p. 140,
1.21; p. 141. 1. 24; p. 179, 1. 11, 12.
6. Éd. Anidt. p. 114, 1. 39, 40; p. 118, 1. 23, 3i; p. 127,
1.27, 39-40; p. 128, 1. 22, 33; p. 130, 1. 29; p. 132, 1. 48;
p. 13."), 1. 41, 48; p. 147, I. 33, 38; p. l.-)l. 1. 32.
7. Éd. Ai-ndt, p. 109. 1. :r);p. 118, 1. 23. 34; p. 127,
1. 27, 39-40; p. 128, 1. 22, 33; p. 130, 1. 29; p. 1.*Î2,
l. 48; j). 13.-1, 1. 41, 48; p. 147, 1. 33, 38; p. l.-)l, 1. 32.
8. Éd. Ki'usch. p. 274,1. 9; p. 27.Î, 1. 19; p. 280, 1. 3;
p. 281, 1. 1, 18-19; p. 282, 1. 27; p. 283, 1. 18, 26; p. 28.5,
*36 INTRODUCTION. — CIIAP. I
C'est au milieu du VHP siècle la leçon habituelle
dans la Chronique de Frédégaire ', sauf alter-
nance avec la leçon défectueuse Chlotarius
sans h après le /". Mais le texte deVHisto/'ia Fran-
coruin, abrégé par le soi-disant Frédégaire, de-
vait porter Cklothacliarius, et une trace en est
restée dans \o. passage de la Chronique de Frédé-
gaire où, livre III, c. 41, Clotaire V^ est appelé
Chlotacharius'\ Au passage correspondant chez
Grégoire de Tours, Historia Francorum, 1. III,
c. 29, le ms. de Cambrai otîre la leçon abrégée
Chlothcav'ns'' ; la bonne leçon Chlothacharius,
(juc W. Arndt a insérée dans son texte', a été
empruntée par lui auxmss, deCorbie^etde Beau-
vais, et sur ce point ces mss. s'accordaient avec
l'exemplaire qu'avait entre les mains l'écrivain
(jUc nous appelons Frédégaire.
Quant à Clotaire II, 613-629, Clotaire III, 669-
1. 18; p. 28H. 1. 10,12. 20,2.3; p. 287, 1. 10, 18, 21 ; p. 288.
1 . 9, 19-20, 22-2:3 ; p . 289, 1 . 22 ; p . 297, i. .-> .
1. Éd. Krusch, p. 103, I. 22; p. lOG, 1. 5. 17. 19
p. 107, I. 1, 3,11,22.23,26,32.
2. Éd. Ki'usch, p. 104.1. 22, 24, 25; p. lO.î. 1. 10.
3. Éd. Krusch, p. 105, 1.24-
4. Éd. Arndt. p. 133,1. 43,44.
5. Éd. Arndt, p. 133, 1. 18-19.
6. Éd. Omont. i>. 9(i. 1. 32.
NOMS ROYAUX. — CIIILDEBEKT *37
673, Clolairo IV, 717-719. dont Giégoirc de
Tours n'a \)u ])arlor, Iciii' nom est C/t/ot/ia/'ius
dans le Liber historiac Francorain\ 11 a été noté
de même dans la Chroniciue de Frédégaire^ et
dans ses continuations'. Toutefois, la Chronique
de Frédégaire, telle (in'rllc nous a été conservée,
otïre ([uelques exemples de la faute qui consiste à
supprimer le })remier A et à écrii'c Clothariin^'' .
Une notation l)eaucoup meilleure est celle du
Coder L(iiu'is!iensifi de VHistoria Fvancorum ,
1. Kd. Ki-usch, p. lMO, I. ."), 9, 11-12; p. 301, Lie?
p. 303. 1. 20; p. 301, 1. 12, 1.5; p. 305, 1. 20; p. 306, I. 1,
28-29; p. 307, I. 11-12, 19; p. 310, 1. 12,25; p. 311, I. 10;
p. 312. 1. 21 ; p. 313, I. 8, 25-26; p. 314, 1. 14, où il s'agit
de Clotaire II; — p. 210, 1. 17; ]>. 317, 1. 6, 14, où il est
«luestion de Clotaire III; — p. 327, 1. 17-18, où c'est de Clo-
taire IV qu'il est fait mention.
2. Éd. KiHisch, p. 119, 1. 1, 26; ji. 120, 1. 7, 9, 20, 21, 25;
p. 128. 1. 22, 26; p. 130, 1. 15; p. 138, 1. 21. 25; p. 139,
I. 3; p. 110. 1. 4, 5, 8, 20, 22; p. 111, 1. 8, 9, 12, 16, 25;
p. 112, 1.1.9, 11, 20, 24, 28; p. 143, 1.2, 4; p. 144, 1. 1, 5,
9, 11, 14; p. 145, 1. 7; p. 146, 1. 1, 14,21, 26; p. 147, 13,
5, 13, 15, 19, 20-21, 22, 23, 24, 25; p. 148, 1. 6, 14, 15,16,
22, où le personnage mentionné est Clotaire II.
3. liid.Krasch, p. 168, 1. 8. pour Clotaire III; p. 174, 1.12,
19, pour Clotaire IV.
4. Éd. Krusch, p. 124, 1, 21-22; ]>. 127, 1. 17, ^8; p. 128,
1. 19, 21; p. 131, 1.4,11. 13, 15; p. 132,1. 18, 27; p. 111,
1.27; p. 144, 1.2.
*38 INTRODUCTION. — CIIAP. I
*Hii nous oH'rc ce nom mvcc roi1hoî4i'nj)li(' (\[t
JX'' sic'ck', HJotJwi'ius^ ou Hlntlia/-i/fs- . h-à ^nv-
mière est exactement conforme à celle du roi
de Franc(^ Lotliaire, 954-986', comme de l'em-
pereiii" Lothaiie I*'"', 817-855\ et du roi do
Lorraine homonyme, 855-809'.
Quant au HhUhavius, qui dans le Code,/: Lan-
j'isscnsis de Y Hhtorirt Fi'fincorum est la notation
ordinaire du nom de Clotaire P'', on peut le raj)-
proclier du passage des serments de Strasbourg
où, dans la ])ai'tie germani(pie, « avec Lotliaire ))
est dit ini( Lndliei-eii. Après la eliuie de la
dentale UK'dialeau XI'' siècle, la forme moderne
<Ie ce nom royal aurait dfi(''tre Loliier, I.ouliier,
ou Loyei", et en tous cas il est incontestable
que les (piatre Clotaire et runi(pie Lotliaire, roi
de France, sont tous ciii(| homonymes.
1. Ilistoi-iii Fnnirnriiiii, éd. Armlt, [). lOil, 1. ;^.">.
2. Ilisforid Frnnrni-iiiii. v(\. Ariidt, p. 107, 1. o4, .")!.. "ji;
p. lit, 1. :n; p. lir). l. 2S, 40; p. IIH.I. 2îI: p. lis, 1.2;}.
31; ]). 127, 1. 2(5; p. 128,1. 22; ]>. VM). 1. 2i); j). i:i2. 1. 48;
p. 13:?, I.4I; p. 1:55,1. 41. 18, etc.
:5. 'lardif, ii " 2:i(). p. 148, 14H.
4. 'lardir, n"^ 119 et 120. p. 83; n" 13.'). p. 9.-); n" 137,
j). 93, 94; ir 1:^9,)). 94; n" l(i8, p. 10(5,107; ii" 1()9, p. 107.
5. Tardif, n" 172. p. loii. 110.
(). Loyer est le ikuii d'un députédu dt''|);iiteiiieiit du ,\ni'd.
CHAPITRE II
DE l'origine et DE LA SIGNIFICATION DES NOMS.
PROPRES MÉROVINGIENS
Au (l('])ut de la coiiKklicdesiViaV.s, représentée
pour la première l'ois en 424 avant J.-C, c'est-à-
dire un peu plus de neuf siècles avant le mariage
du roi franc Clovis T'' avec la Burgunde Clotilde,
Aristophane nous introduit dans l'intérieur d'un
ménage athénien. Le mari est un type que toutes-
les civilisations ont connu, c'est le paysan en-
richi : d'où provient sa fortune? Chez lui et
avant lui dans sa famille, un travail opiniâtre a
été depuis longtemps associé à l'économie poussée
jusqu'à la lésinerie dans tous les détails de la vie
et à une Hnasserie qui n'était pas toujours d'une-
profonde délicatesse dans les marchés. Il s'appelle
►Strepsiadês, iToeJ^tior^ç, c'est-à-dire « descendant de
Strepsros », et Strej)s/os est un dérivé de ^■zpi<\>'.^,
« ruse, tour de finesse, fraude^ ». II est hls de
1. August Fick, Die i/ricrhisc/tcn Pcrsoncnnanicn^
2' édition, j). 256.
•^40 INTRODUCTION. — Cil AI'. II
Pheidôn, 'i>£;c;wv. c'est-à-dire « celui (|iii épargne,
l'économe' ».
Cependant la vanité a fait faire une sot-
tise à ce rustre ; il s'est marié dans une famille
aristociati(iue d'Athènes, il a épousé une Alc-
méonide, tille de Mégaclès, j^etite-fille d'un autre
Mégaclès, sœur d'un troisième Mégaclès. Méga-
clès veut dire « au grand renom ». Dans cette
famille, bien dilf'érente de celle de Strepsiadês,
(in a la passion des courses de chevaux: ce n'est
pas seulement pour y assister, mais on entretient
des chevaux de course ; cela coûte beaucoup plus
d'argent qu'un train de culture, cela rai)porte
aussi l)ien moins, mais on en tire tant de
gloire 1 La femme de Strepsiadês a porté dans
son ménage les goûts luxueux de son ])ère, de
son frère et de ses aïeux. Strepsiadês sera ruin«'',
malgré les clTorls (|u'il fail et dont les assistants
sont témoins. Par (wemple, il veut batlr*^ un
esclave cjui a mis dans une lampe une mèche trop
grosse : l'huile brûle plus vite cpi'il ne faudrait.
Strepsiadês se plaint aussi de ce <pie sa char-
mante ('pouse lui a tiss(> un mant<'au dans le(|uel
les (ils sont trop près les uns des autces <'t (pii,
par conscMjuent , coûtera l)eaucoup trop cher.
1. A. I-'it-k, ihidcni, p. 275.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *41
11 a eu, quelque tem})s après son mariage, une
grande querelle avec elle. Un lils leur allait
naître ou leur était né : ((uel nom lui donner?
Lui voulait l'appeler Pheidonidês, c'est-à-dire
(I petit-lils d'un aïeul (''conome ». Sa femme toute
à la pensée de la gloire accfuise par les membres
de sa famille, grâce à leurs succès dans les
courses de chevaux, désirait que l'enfant eût dans
son nom (juclque clios(3 qui rappelât ces agréables
souvenirs. Cheval, en grec, se dit ot-ko;, elle de-
manda ([ue son fils s'appela Xanthippe, ï:àv6'.7:-iro;,
(( |)ropriétaire d'un cheval blond », ou Chairippe,
Xa'p'--o;, « celui qui aime le cheval », ou enfin
Kallippidés, KaXÀ'-7:(oy,;, « descendant d'un ancêtre
(jui avait un beau cheval ». Il se fit entre le père
et la mère une transaction. Le fils reçut un nom
composé de deux éléments : le premier conforme
aux désirs du père, le second donnant satisfaction
aux souhaits maternels; il s'appela Pheidippidês,
«tiôioiTT-îr/fi^, « desc(Midant d'un aïeul économe en
chevaux ».
Mais une fois grand, le fils de Strepsiadès ne
justifia en aucune façon le nom sur lequel son
père et sa mère s'étaient accordés : il ruina son
père par les dépenses exagérées auxquelles l'en-
traîna le goût onéreux des chevaux de courses ;
*42 INTHODUCTIOX. — CIIAP. II
on ne pouvait ])lus ])r('ndr(' son nom (\uo dans un
sens ironi(|ue comme le surnom de Philadelplie,
« ami de ses frères », donné plus tard à Ptolé-
mée II, roi d'Egypte, qui avait fait tuer deux d(^
ses frères ; et le surnom de Pliilopatôr, « ami de-
son père », par lequel on distingua Ptolémée IV,.
arcusé d'avoir empoisonné l'auteur de ses jours.
Mais n'insistons pas sur ce détail: le point iin-
])oi'tant pour nous et sur lecpiel il y a surtout ici
lieu d'attirer l'attention, c'est que le nom de
Pheid-ippidés se compose de deux éléments, le
premier, Plicid-, a été choisi par le père, et le se-
cond -ijjpidcs est dû à l'influence maternelle. Dan»
le monde germanique, on trouve des exemples de^
laits analogues. Ainsi, (juelquefois, dans la for-
mation des noms germaniqu(>s, comme le l'ait
rcmar(|ii<M^ M. Franz Stark, quand on donne un
nom à l'enfant (pii vient de naître, on emprunte
lin (\o>i deux éléments au nom du père, l'autre au
nom de la mère. C'est du Pohjptijqnc de Saint-
Geriitdiii-dcs-Prcs (|ue le savant allemand a tiré
sesexenq)les les ])lus anciens^ : TciKl-uJf'n^ qX sa
1 . Si/ :i(iii/hi-rirhl(' ili'r/t/ii/i>si>p/iisr/i-/tis/(>risi-/ir/i Chissc-
(Icr /.Kisi'rlir/irit Al,(i<iciiii(' dcr Wisscnschiiflcn .;n
Wii'ii, tome IJI (18G6), p. 343.
OUIGINE ET SENS DES NOMS *4>
IViiiinc E/'can-hc/'fn nonuiHuit leur fillo Teiit-
hcrta' ; Acb'e-(/aifcli(s et sa femme Anse-r/undis
nomment leur tille Adre-r/i/ndis^ ; Frodo-ardifs
6't sa lemme Ei-hc-dildis nomment leur fils
A'/•/;r)-o/v//^s ' ; Ah-aniis et sa femme Bcvto-ina
nomment leur lils Alt-hertus'' ; Acie-Itardtis
vi sa fenune Tend-ifdis nomment un fils Tciii-
hai'diis, une fille Aclc-]nldis\
Le Po]tjptij(jii(> de Saint-Gci'incun-des-Pi'rx
date (lu commeneement du IX'^ siècle, et les
noms ((u'il nous fournit sont ceux des hommes
cl des femmes (\i' l'abbaye à cette date, c'est-à-
dire dans 1(^ j)remi(M' siècle de la période carolin-
gienne. On peut remonter i)lus haut.
Imi voici un exemple hors de France. Vers
Tannée 514 de notre ère, Alboin, Alboenns, Af-
h()inns=i-^AIh()-i'i/7f!s, roides Langobards, épousa
Cldodi-sinda'', ('/di)f/i-sind((\ Cldot-siunda, lille
1. Loiiijrnoii, l'nh/pfiff/iii' (If Saiii(-G('fnuiin-d('s-P/'cs,
texte, 1). li)7.
2. Jhid., p. 102.
:{. IhnI., p. 101.
4. Ih'ul., p. 209.
.'i. Ilild., [). 9.
0. (îréiroire de Tours, Hisforic Francoriini, IV, 3, nis.
de Cambrai, éd. Ariidt, p. 143, l. 42.
7. Ihid., ms. de Corbie, j). 113, I. 42; éd. Omont^
p. 106, 1. 14.
-*44 INTRODUCTION. — CIIAP. II
de Clotaire P*", roi des Francs ; il ou eut une fille
qui s'appela Alb-suinda ou Alp-suinda\ Mais
prenons des exemples français. Nous avons déjà
parlé de Chlot-c]iihlii<'\ tille de CIdotlio-uechus
ou C/iloffo-ncc/i/fs, (|ue nous ap])elons Clovis I'''',
481-511, et de Chi'ode-childis ou Chrot-childis,
dont nous écrivons le nom abusivement Clotilde.
Cldotlid-charius, r|ue nous appelons Clotaire I-^"
<'t (pii mourut en 561, avait d'Ingunde, Iiujun-
dis^^'^In(fO-(jund\>^, sa première femme, six en-
fants, dont l'anK' reçut le nom de Gunte-dKiritis
ou (jiiiil-hfu'iiis, pour Gnndi-c/ia/'ius'\ -^^0^-
hcr[c]t//(is, notre hSigebert !'''", mort en 575, avait
eu environ cin(| ans plus tôt de Bruncliaut,
1. Tulit Albnii) iixdi'c Hdsainuiida, lilia Cuiiiinuiuli,
qua* praod;n orat, (juia jam iiKirlua fuerat uxor ipsius
Flutsuiiida, qiia> luit tilia T'Iotliario. re,ei Francoruin, de
(|iia lial)uit filia nomine Alhsiiinda. ()/-i(/<) (jcntls L((iif/(i-
Ijdrdiii-iint , r . .'>. — Chlotai-ius rex P>ancomin, ( 'lilulsuin-
<lan) ci filiaiii iiiatrimoiiio sociavit, de qua uiiam laiduiii
filia 11) Alpsuiinhiiii nomine genuit. Paull Historiac La/i-
</t)li((i-(l(iiuiiii. 1. I, c. 27. — (î. VVaitz, Scflptorea i-erum
L((H(/(>l)((rilic(ir/<ni ci It(i/ic<iriiiii .s^/rc. VI-IX, p. 5, 69.
2. (irégoire de Tours, 1. III, c. 10; éd. Arndt, p. 117,
1. 5; (kl. Omont, {). <S2, 1. :52. Cf. ci-dessus, p.*2'», 25.
.'5. Grégoire de Touis, I. IV, c. :{; cf. 1. III. c. 21 ; éd.
Arndt, p. 142, 1. 24; id'. p. 130, 1. 6. 7; éd. Omont.
p. 105,1. 22; cf. p. 93,1. 31, 32.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *45
Dnuii-childis, sa femme, un (ils appelé ChiUlc-
ber[r]thiis' ; e'est Childehert II, 575-596. La
helle-sri'iii' et l'ennemie de Brunehaiit, Fré-
dégonde, Fredc-finmlis, eut de Cliilpérie I'"',
Chilpe-/-ic/(s, son maii, mort en 584, une lille (jui
ivriit le nom do Bi-f/i/ndis-, c'est-à-dire Ric-
(juiuli^ ou Bic-ch/ni<fis\ pour '■^Rico-gundis.
Ce sont autant de témoignages d'une bonne en-
tente dans les ménages royaux ; et ces noms d'en-
fants empruntés à la fois au nom du père et à
celui de la mère constituent en (juchpie sorte dos
actes de naissance. Mais il faut bien reconnaître
qu'ils sont des exceptions. Des cin([ enfants ({im
Clovis eut de Clotilde : Inrjo-nx'ris, Chlodo-
nu'/'is, C/iilde-hcrct/i/is, Cldotlta-cluirin.!^, C/dot-
(du'ldis, un seul, le dernier, porte un nom dont
les deux termes sont tirés, l'un du nom du père,
l'autre de celui de la mère. Clotaire P'' eut huit
enfants, d'abord six d'//?///'^«^//.s, savoir: (hnit-hn-
riifs, Cliildi'-ficiis, G/fnt-('Iu'iiiin//fs, Sif/i-hei'[r]-
1. Grégoire do Tours, 1. V, e. 1; rd. Arndt, [>. 191.
1. 14-17 ; cf. 1. ;n. 38, 42 ; éd. Oiiiont. p. 117. 1. 9-i;{.
2. Grégoire de Tours, 1. VII, c. 39, éd. Arudt, p. 320.
1. 11-10; éd. Collon, p. 41, 1. 20-26.
3. Liber histoviao Francorum, c. 35, éd. Kruscli.
!>. 302, 1. 10.
"*46 INTRODUCTION. — CIIAP. II
llins. Chlot-si tu/a; ensuite, (\\\.i'('-f/ II. lu/i.'i, (liilpe-
j'iciis ; enliii, de Chunsimt, Chrainiuis ; un seul,
Je premier, rentre dans les mêmes conditions (|ue
Chlot-childis : e'est Giuit-luiriits dont le picinicr
terme, nous l'avons fait reinar<]iier, est le second
teiine d'Inf/iuidrs pour Inf/o-f/iuidis, et dont le
second terme est la second*' |)artie de C/ifof/ta-
4-h(irius. Outre Childebcrt 11, dont nous avons
j)arlé déjà, Sigel)ert !'''■ eut de Hruncliaul, deux
lilles: Inf/um/is^ et Ch/of-si/tda, doni les ncnnsont
été également formés siii\;uit un système diHÏ'-
rent de celui qui dans le nom de reniant, associe
le nom du péic au nom de la inèi'e.
Souvent le nom de renfantest celui d'un aïeul.
Le nom de Clodo-uechns ou ('/tlot/to-acc/ins, |)orté
par Clovis V\ fils do ChildiMic J'"' et de linsina,
paiait i(leii1i(|ue à l;i lorme solennelle du nom du
roi plus ancien dv^- l'"rancs connu sous \\\\ nom
hyp()corisli(pie, c'est-à-dii'e familier, ('lilodco,
C/tlodio ou C/i/orjio'. Ce roi (pie nous appcdons
1. (hvtroire de Toui-s. 1. V, c 38; (•■.!. AnkII, ]^. 230.
1.3; éd. Omont, p. 181. 1. .30.
2. V. Stai'k, dans les Sit:i/iii/h'TirJilc delà (dusse de plii-
l()si)])liio et d'histoii'O de i'Acadé'inie iiii|)(''i-i.'ile de Vienne.
1. LU, j). 272. Chl(><i!i> ehez (oV-oiivdc Tuins. 1. Il, e. î) ;
VmI. Arndl, p. 77, 1. 8, 13; (hI. Omont. p. Ki, 1. 2."), 32; CA/o-
<(<■'>. l-ml(>gairc, 1. III, e. 9, (Jd. KiuhIi, p. i)."), 1. 2. 1. 7;
ORIGINE ET SENS DES NOMS '■•17
t>ans nous gêner CJodion, et (|u'il serait plus res-
pectueux de nommer Chlodouechus ou Clovis,
.seml)le avoir été bisaïeul de Clovis I'^"', en sorte
([ue Clovis I^"" pourrait être Clovis II; Clovis II,
638-657, deviendrait Clovis III, et Clovis III, 691-
695, prendrait le n'' IV, et ainsi quatre rois uié-
rovingiens paraissent avoir porté le même nom.
Le père de Clovis P"" s'appelait Cltildi/-irus\
et non Childericus, comme s'accordent à l'écrire :
1° les plus anciens inss. de Grégoire de Tours %
d'environ deux siècles postérieurs à ce roi, mort
en 481 ; 2" les manuscrits de Frédégaire', et ceux
du Liber In^toriac Fi'dix-oi-inii'' , deux (l'uvres
C/il(j(lio, Lihcr Hisforidc Friinrafain , (mI. Kniscli, p. 23S,
1. t.\\ p. 245. 1. 2. S; ]). 21(i, 1. 7,9. La vai-iaiite Cldo-
iliiiii'iis ch' Chlodcii (^sl (loiiiK'c par certains manuscrits do
lMV(l('gaii'e, éd. Ki'uscli, p.'.)."), 1. 80.
1. Au génitif CHiLniuit i dans la, légende de son sceau. Le
Toiiibcaii de Chlldci-ic, pai- l'a bb(' Cochet, titre, p. 363, 367,
:J69.
2. Éd. Arndt, p. 77, 1. 17; p. 79, 1. 22; p. 80, 1. 6, 12,
15; p. 83, 1. 5, 11, 16; p. 88, 1. 1 ; éd. Oniont, p. 47, 1. 2;
p. 49,1. 8, 16, 25, 30; p. 51, 1. 41, 49; p. 52, 1.8; p. 55,
1. 25.
3. Éd. Ivruscli, p. 95, 1. 13, 15, 17, 22,23; p. 96, 1. 3-4,
10,20, 21,25, 27, 29; p. 97, 1. 5,9, 19, 27, 28; p. 98, 1. 2,
18.
4. Éd. Krusch, p. 246, 1. 23; p. 247, 1. 6-7; p. 248,
1. 8, 13, 21 ; p. 249, 1. 20, 25, 32; p. 250, 1. 22; p. 251,1.8.
*48 INTFiODUCTION. — CIIAP. II
du VIIF siècle. La notation C/ii/(/irir/i.<i a le
mérite de conserver intact 1'/ Hnal du premier
terme rlùl(U-\ atlaibli en e sous les Mérovingiens
homonymes ;nix(|uels on a doniK'' l(> nom de leur
belli(iueu.\ et aventureux aïeul, savoir : Cliilde-
ric, fils de Clotaire I'^'' et mort avant l'année 561,
où eu lieu le décès de son père^; Cliildéric II,
663-675; Childéric III, 742-752. Cliildéric II est
a])pelé : C'/ijjldei'icus, en 692, dans un diplôme
oi'io-inal de Clovis II! ' ; (^hildericus, en 710, dans
un di])lôme original de Cliildebert IIP; en 716,
dans un diplôme original de Chilpéric II"'; CJiil-
(f(i('/-i('//s,h\ m(''me année, dans un aulic diplôme
origiiuil du même ('liilp(Mic ''. ( 'hlhicriciis, wm^c
1. C/ii/di- os{ iil('iili(|Ui' ;ui \ iiHix-saxon l't à l'aniilo-saxon
/illd, thoiiie JeiiiiiHii en / ou, si l'on \eut, do la deuxième
déclinaison. Osicar ScJiade. Alfdciilsc/ics Wo/-tr.rhtich.
2'' édition, preniiéi'c partit", p. ."597, au wmA hilitn . Sui\anl
une auti'eo])inioii. childi a pei-du un a lin;il, et ce thème est
iflcntique au \ icux-liaut-allenuind /n/fi((, u Ijataille ». Fer-
dinand Wrede, L'cbi'i- die Spi-dchc dcr OHl(j<>lcn, p. 86.
2. (iréiîoire de Tours, Historia Francuram, 1. \\\ o. 3;
éd. Arndt, p. 112. 1. 21; p. M."). 1. lô.
3. Tardif, n" 31, I. 7, p. 21; l'ert/, n" Gl. p. r)4, 1. 41.
1. Tardif, n" 11, 1. 1. p. 37; Periz. n" 77, p.GS. 1. 37.
5. Tardif, n" l!», 1. à. p. 11 ; Pertz, n" 8 4, p. 74, 1. 50.
6. Tardif, n" i7. 1. 1, .VG. p. 40; Pertz, n" 82, p. 73,
1. 24.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *49
la variante Hildericus, est la leçon de l'atelier de
Marseille dans les légendes monétaires du même
voV . Le nom de Childéric III est noté de même à
l'ablatif Childcrico dans un diplôme original de
Pépin le Bref en 750". Ce sont des altérations
secondaires du nom d'un ancêtre illustre: Cldldi-
ricus, dont il est prol)aI)le (pie le second /, 1'?'
linal du premier terme, ne se j)rononçait plus
à la tin de la période mérovingienne'' : comparez
la signature Cldlpricus du roi Chilpéric II, en
716 \, et le nom de lieu dérivé, CIdldrïciar/as\
f'/trldn'('iaecas\ Cldldri<-iaegas\ dans un di-
|)lôme original de Childebert III en 709.
Cldodoueclius, C/u'lden'ciis, sontàes noms d'an-
oêtres pris dans la ligne paternelle. D'autres ont
été tirés de la ligne maternelle: tel est Chilpéric,
C/ii/pc/'ic/fs, nom du père de Clotilde, femme d(^
1. Prou, n"' 1413-1417, p. 310, 311. Le Cndrj- Lauris-
sensis (le V Hlstorm Frauronnu ('ci-it HUdericInis, orl .
Arndl, p. 77. 1. 42; p. 70. 1. 4',»; p. 80, 1. 36, 43; p. <S3,
1. 38; p. 88, 1. 2.").
2. Tardif, n" 53, 1. 18, ]>. 44; Pertz, n" 22, p. 108, 1. 14.
3. ChUdrlciis, Pi-(hi, n" 1415, p. ;nO.
4. Tardif, n" 46, 1. 16, p. 39; Pertz, n" 81, p. 73, 1. 5.
— Tardif, ii" 49. 1. 12, p. 41 ; Pertz, n" 84, p. 75, 1. 15.
5. Tardif, n" 43, 1.8, p. 36; Pertz, n" 76, p. 67, 1. 43.
6. Tardif, n" 43, 1.4; Pertz, n" 76, p. 67, 1. 38.
7. Tardif, n' 43. 1. 11, 16, p. 36; Pertz, n" 76, p. 68, 1. 1,8.
d
^50
INTRODUCTION.
CHAI». II
Clovis T'""' ; Cliilp('rir ('tait mort avant 1(' inariago
d('Clotildo, qui eut lien en 492. Ce nom fut relevé
par un pctit-tils de Clovis I'"' et de Clotilde,
Cliilpérie l'"', loi i\^'>^ Francs, 561-584, <'t beau-
coup plus tard j)ai' Cliilpérie II, 715-720, eelui
dont nous avons (•it(' la signature Cliilpriciis ;
mais dans la suscript ion de ses (li|)l(')nics origi-
naux son nom est écrit ('/ii/ji('/-ic//!fs-, axcc main-
tien i]o ï'c, voyelle linale du prender t(M'me.
Tous les e\em|)les cit(''s juscprici pi'ovienneut
de la lign<' directe, d'autres sont des noms de-
collatéi'aux paternels ou matei'nels.
C'est à une ligne collat(''rale pateiiiejle (pie
fut emprunl('>, send)le-t-il, le nom de S^igehert,
^Si(/ihi'/'cfIii/><, Sif/ihcrl/ufs, port('' par trois rois
mérovingiens descendants de Clovis I'''' : Sige-
l><îrt^'^ 5G1-575; Sigelx'tt II, lils de Thierry II.
613'; SigeîxMt III, (lit ISigehei't H, cpiaiid on no
1. (irégoiiv r|i' ■J'dui-s, ///.s7ô/7V' Ffdncoiiiiii A . II,c.2S;,
éd. Arnclt. [>. N'.t. 1. l(j-21: ]>. <.)(). 1. 1 : •■d. ôiiLuit. p. 37.
1. 6-i:{.
2. 'l'anlif. n" -It). i ], j). :i8; Pertz. n" 81. |.. 7:.'. 1. Vl.
-- Tardii. ii" 17. 1. 1. p. 31 > ; Perl/, n' 82. p. 7:i. 1. 1',). -
T.-u-dil', irl8. 1. 1, j). -l();P('Hz. ii' 8:5, p. 71, 1. 1. —Tar-
dif, n" 4'.), 1. J. 1». 41 ; Pcrlz, ii" 81, p. 7-1, 1. :{'.). — Tardif,
n" 50, 1. 1. |). il : l'cHz, n" 87, j). 77. 1. 28.
3. ('lii(.ni(iii(' de l''ivd('uaire, 1. IV, c 41, 42, éd. Ivniscdi^
V. Ml.
ORIGINE ET SENS DES NOMS ''•.jl
compte pas lu précédent, 638-656. Ce nom avait
été 23ort(' du tem])s de Clovis I'-'', 481-511, par
un des j)arents de ce roi. Ce premier Sigebert
était l'oi lui-même, roi des Ripuaires \ Citons
encore Thierry II, 596-613, Thierry III, 670-691.
Thierry IV, 720-737, qui jjortent le nom de leur
grand-oncle Thierry I'''", 511-531. D'une ligne
collatérale maternelle provient le nom de Gon-
del)aud, GiouJobac/in^, j)orté par un fils du roi
Contran, Guntclirainnus. Ce Gujidohadus mou-
rut du vivant de son père", mort lui-même en
593. Il poi'tait le même nom que Gondebaud, roi
des Burgundes, et oncle paternel de Clotilde, qui
épousa Clovis F^' en 492; Clotilde était lagrand'-
mére de Gontran, la bisaïeule de ce nouveau
Gundobadus .
1. Grégoire de Tours, Historia Francoi'iiin, 1. II, c. 40;
éd. Arndt, p. 103-104; éd. Omoiit, p. 68-69. Il est appelé
au VU" siècle deux fois Sj/'/hibcrthiàxi génitif dans le ma-
nuscrit d(^ Cambrai, deux fois Sii/j/bcrt/n au même cas
dans le manuscrit de Beauvais (Arndt, p. 103, 1. 26 ; ]>. 104,
1. 28). Le nominatif Syr/ihcrtns, Siiiybertas sans A se trou^•e
une fois pour le même personnage dans ces deux manus-
crits (Arndt, p. 103, 1. 44). L'A est également suppriuK' dans
le manuscrit de Corbie (éd. Omont, p. 68, 1. 3."); j). 69,
1. 21, 35) et chez Frédégalre(éd. Kruscli. p. 103, 1. 4, 6, 7).
2. Grégoire de Tours, 1. IV, c. 25; éd. Arndt, p. 160;
éd. Omont, p. 120.
'02 INTRODUCTION. — CHAP. II
Enfin, il y a un procédé (iiii consiste à em-
prunter les deux ternies du nom d'un enfant aux
noms de deux ancêtres différents, le premier
terme ;ï l'un, le second à TautiT. Du nom de
Thierry P'', Theudo-ricus, 511-534, le premier
terme Thendo- est identique au premier terme de
Theado-incris, nom d'un des anciens rois Francs,
prédécesseurs de Clodion. Le second terme -n'eus
n'est autre chose que le premier terme du nom
de Ricdd-inèi'is ou Riche-ntéris, père de Tlivudo-
mcris\ Dans le nom de Cldodo-nu'i-is, tils deClo-
visl"^', le thème cidodo, premicn- terme de C/dodo-
nrchiis =z ('Jdodio, notic Clodion, lui des ancêtres
de Clovis I'"'', est associé au premier terme du
nom de Aléro-uèchiis, un autre aïeul de Clo-
1. Grégoire de Tonrs, Hisforid Franrontni. 1. II, c. 10;
éd. ArnfU. p. 77, 1. 7. '{2; «h1. Omont, p. IG, 1. 2.3,24.
Aucun \o\\i' ne nous dit foi-mcllenient que ces prcMniers
r-ois fussent île la même taniille que les rois mérovin.izicus.
Mais ce que nous savons du droit iiormanique rend cotte
doctrine infininiont probable. Le rcfjas c,r nnlililate . . .
siiiniinl de Tacite, Gcriiuniifi , c. 7, doit s'étendre en ce sen;»!
(|ii(' dans cliaque i»enple !rei-maiii(|Ui' la nal/f/itas, au point
de vue de l'élection des rois, est constituée ])ar une seule
famille. Il est donc possible que le nom de Tlictido-rims
soit emprunté à un ancêtre plus ancien que ceux dont nous
parlons et renKHite an clief sicambre Ae-jôôoi? de Strabon,
I. VU. c. 1. § A.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *53
vis F'"". L'adjectif m('/'is, qui est de la seconde
déclinaison germani(|uedans Clilodo-meris, passe
dans la première, si au suffixe i on substitue le
sutlixe o\ Chlot/ia-char'ias, nom d'un autre fils
de Clovis I"' et de Clotilde, a pour premier terme
une variante du premier terme de CJdodo-nrcJius
ou CJiIotJio-iièclius, et le second terme est em-
prunté au nom de deux rois burgundes, ancêtres
de Clotilde, Gis/a-harius, Gunda-harius, pour
le second desquels on a la variante Gundi-cha-
riiis-, à moins que Clovis n'ait pensé à son propre
parent, le roi de Cambrai, Rar/ne-cJiarhis ou
Ragiia-cltarius \
De cette origine compliquée, il ne faut pas con-
clure que les noms propres de personne n'eussent
1. Oskar Schade, AUdcutschrs Wôi'terhiich, 2' édition,
!"■ partie, p. 592, au mot mûri .
2. Loi bai-bai-e des Bui-iiundes, titre III; Prosper d'Aqui-
taine, chez Mommsen. C/ironira minora, t. I, p. 475. —
Cf. BindingetWackernagel, Das burf/undisch-n>/nanischr
Kônù/fcich, p. 1. 2, 365, 368, 389, 390. Le passage de Gré-
goire de Tours, 11,28: Fiiif i;/ifur et Gundeneclms, rcx
Biu'f/iindionjiDij ex fjcncre At/ifoiarici, rcriis persocutovls,
veut dire que Gundciicits était arien et ce texte n'a aucune
valeur au point de vue généalogique.
3. Grégoire de Tours, Historia Francortini, 1. II, c. 27,
42; éd. Arndt.p. 88, 1. 4; p. 104, 1. 2L
"*54 INTRODUCTION'. — CIIAP. II
pas do sens pour ceux des contemporains Cjui
■connaissaient la langue alors usitée chez les Francs
mérovingiens. Je ne parle pas de ceux qui l'igno-
raient, de ceux des Romani, comme on disait
alors, (|ui ne savaient que le latin et qui don-
naient à leurs enfants des noms germaniques^ou
môme moitié gallo-romains et moitié germa-
niques.
Tel est le nom de cette Bricrio-frida, (|ui est
connue par une inscription de Tournon, Ar-
■dèciie", et dans lequel le premier terme est gallo-
romain, le second germanique. Mais il y avait
même des Romani en Gaule (|ui, sous les Aléro-
vingiens, comprenaient la langue des maîtres
germains. Ainsi, Fortunat, bien qu'Italien d'ori-
gine, connaît le sens du nom de Cliilpéric I"^ 561-
•584. Ce sens est « puissant protecteur », littéra-
IciiKMil (( celui dont la protection est puissante )),
■ou « celui (|ui est puissant par la protection (ju'il
1. Exemples : Ricunicris, i-unutiici (/ciic/'i.s, l''r('Hléii;iii-L',
1. IV, c. 29; éd. Kmsch, p. 132, 1. 17; d.-ins le récit des
•cvéïiements de l'année 606-607 ; — Cliraiiinrlcnus, (jcnei'c
roiiiano, Frédégaire, 1. IV, c. 78, p. 160, 1. 3, dans le récit
des événements de l'année 636-637.
2. Corpus iiiscriptionnni laiinarum, XII, 2652 ; cf. Rn-ue
celtique, t. XII, p. 265; t. XIII, p. 410.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *55
lionne ». Le porte l'cnd ce >^{'ns [kw (((Ijiitof Jortis
<( auxiliaire vio-oureux ».
\^)ici, en elïet, en (|uels termes Fortunat s'ex-
prime (laiis une (''pitre adressée à Cliilpéric !'''':
Auxilium puiriœ, spes et tutamen ia armis,
Fida tuis virtus, inclitus atque vigor,
Chilporice poten.s : .<;/ interprcx barbarus extet,
a Adjiitov fovtifi » //oc qvoque nomen I/abea-
Non fuit vacuuni sic to vocitare parentes :
Priosagiuin hoc totum laudis et omen erat;
Jam tune indiciuni pra'bebant terapora nato,
Dicia priera tanien dona secuta probant.
(( Tu es le soutien de la [)atiie, son (^s|)oii^ et sa
)) d(''t'ense dans les combats; ta valeur est tidèle
» aux tiens, et ta force est illusti-e, ô pia'ssant
)) (//(i/j)r/-ic .' 1111 hitcvpri'tç hnrhare traduirait
)) par (( an.riliairc vi(jiairca.r » le nom (jne tu
» jjortcs. Ce n'est j)as en vain (pie tes parents
)) t'ont ainsi appelé : c'était l'annonce et le pré-
» sage de ta gloire, c'était au moment de ta nais-
)) sance l'indice de ce que tu devais être un jour,
» et les paroles dites alors ont été depuis jus-
)) titi(^es par ton n^nite. »
La traduction de C/n'/j)e/-ic/is [nw adjcfor /brtis
est exacte. Ln elIet, le premier term(.' cldlpe-
*56 INTRODUCTION. — CIIAP. II
s'explique par le substantif féminin vieux-saxon
lii'Jpa, vieux-haut-allemand Inlfa. allemand mo-
derne A«//(', ]d{f'e, anglais help, « aide, secours' »,
correspondant au verbe gotlii(|U(' Jiilpnii-, « ai-
der », en allemand moderne heljen\ du /lil/kt,
er hilj't. Le second teruK^ -riens est identique au
gothique reiks, « chef, magistrat » = *rîhxi^,
d'où l'adjectif dérivé vieux-saxon /"/A/, « puis-
sant, riche », le verbe vieil-allemand fichan,
« régner, prévaloir, vaincre, s'enrichir'' » et le
substantif allemand moderne Reich, a empire ».
A l'époque carolingienne, le nombre de ceux
qui ])rennent des noms propres germaniques
sans les comprendre est énorme par deux rai-
sons. D'abord, l'usage de ces noms est devenu
général chez les Romani, fjui en Gaule com-
1 . Curinlna, IX, i, 25-32; édition de Frédéric Léo, p. 202.
2. Oskar Scliade, AUdcntsches Wnrtri-buch, 2' édition,
l" pai-tio, j). 39(1 au mot hi/fd ; d . \^^ ^^■a(•kernagel, chez
Bindiiiir, Das l)iiri/inidisr/i-/-oiiiinnsc/ii' Kôni(/rric/i,p. 392,
au mot nilpcf'u-iis.
3. O. Schade, //>û/., p. 385. ;iu mut Iir/J'cn ; cf. Kluge,
Etr/inolof/isrhcs Wf-rfcrhucli dcr 'rlriifsc/irn Sprac/ir,
5' édition, p. 103. au mot holfcn. p. 105, au mot hil/c
4. O. Si-liadc, ihid., 2'' partie, p. 715, aux mots n'c/u' et
/■ic/taii, cl', p. 708, au mot rci/,s ; Kluga, Etf/nwlor/isches
Wor(r,-l,urh, i>. 298-299. au mot rclc/r, ^V. ^VackeI■-
uagel, elle/ Hiuding, p. 383, au mot Auderici.
ORIGINE ET SENS DES NOMS "*57
meiKMMit à parler franrnis; d'autre part, la défor-
mation graduelle des noms propres en rend
souvent le sens iin])énétrable, même aux gens
(pli prati(iuent un dialecte germanique ou (jui
sim[)lement en possèdent une connaissance litto'-
raire. On peut citer comme exemple un moine
savant (fui devint abbé de Saint-Mihiel, Meuse, à
la fin du VIII" sièch^ ou au commencement du
IX'\ et (pli mourut vers l'année 823; il s'appelait
Znunrif/dKs; ou Sixaraf/d us \nom latin d'origine
grecque (|ui veut dire « émeraude». Il composa
avant la mort de Charlemagne, c'est-à-dire
en 814 au plus tard, un Traciatas in jxirtibjiji
DoiKiti, c'est-à-dire un commentaire de la gi-am-
maire latine de Donat. Dans ce commentaire, le
chapitre dixième du livre II contient le passage
suivant :
(( ^-1 parte cnint (leiitill et a T/ieor/isea venlunt
/inf/iir( (te quibus in e.icnipto Gothorum pauca
pi'inmni ponimiis noinina, quorum Jiaec sunt
e,rempta : Altmir, Glitmir, Rigmir, Rainmir,
UUATMIR, UUIGMUNT, RiGMUNT, RaTMUNT, UuL-
MUNT, et siini/ia, (pioruni c.sf in /ntin/nn inter-
1. Histoire di- ta. rc/rhrr et aneienne abbar/e de Saint-
Mitnel, par le H. I^. dom Joseph de L'Isle, Naiicv. 1757,
p. 19, 27.
-••58 INTRODUCTION. — CIIAI'. II
pretatio : Altmir Jiamqnc vctuliis milii intcr-
pretatur; Glitmir, del)itus milii; Rigmir, j)otens
milii; Rainmir, nitidus milii; Uuatmir, vosti-
mentummihi; Uuigmunt, valons hucca; Rig-
MUNT;, polcns hucca ; RATMUNT,consiliiim oiis '.))
Smai'agde croit rcconiiaitrc dans le sccojid
tcrmn inir de <'ei'tains noms c()n"ip()S(''s, le datif
singulier' du pronom de la première persoimc, en
haut-allemand mir, (pii tient lieu (ruii plus
•ancien mis, conservé j)ar le gothique'; or, /////'
est au VHP et au IX'' siècle, — nous l'avons
-établi à propos du roi Clodomir, — une pro-
nonciation relativement moderne du francique
})lus ancien mcrix, incrcs, (pii ;i les ^ariantes
dialectales et latinisées inrrns, nn'ir/'s, jii('i/-i//s,
({ brillant'' ». Altmir est une piononcialion ré-
1. Mabillon, Vctcnnn Aviilcctoruin foinns // (1G7()),
j). 122. Dann Zoitsclti-ilï fur (Iciitsrhcs Allen hiiiii , lieraus-
goireben von Moriz Haupt. t. I, 1X41.]). :{<S'.». :{'.)(), sont
données d'après le ms. de la Bibliothèque Xatioiiali', Notre-
Dame, 225, les corrections suivantes: au lieu tic (ililmir,
(iijllinir; au lieu de JHf/iiiii-, lilrhinii- ; hn lien de Watinir,
l'anl/nlr; au lieu de Wi;/miuil, l'uilliiiiiiil ; ;iu lieu de
liniiiiiinl , ]{ii-liiitiiiit .
2. Ri'Uguiann, (ir/iiulris.s, t. Il, p. NlcS.
3. Le plus ancien (wemple dati- dr la iidlntinn miris (hus.
les textes niéroviniriens est fourni par un diplôme royal
•original d(? l'année 710, où se trouve la signature du réi'é-
ORIGINE ET SENS DES NOMS "*5î>
cente^ vers rannéo 800, du nom propre écrit
Aldcmaras, Ahloincfc, sur des monnaies méro-
vingiennes et ([ui peut être traduit par « très
brillant' ». Rirjuu'j' est une notation relativement
moderne du nom de Riclionu'i'is ou Ricliemcns,
père du roi franc Tlii'iul<)iiK'TiK,(\m fut prédéces-
.seur de Clodion'. Le même nom avait été porté
par un consul de l'année 384, plus tard maître
■de la milice, et précédemment par ce fameux
Ricimer, qui de 45G à 472 disposa à son gré de
l'Kmpire d'Occident: il veut dire « puissamment
illustre » et non « puissant à moi' ».
reiidaire Chaldo-inirls, Pertz, n" 70, p. 71, 1. 6. Il y a dos
exemples de cette notation chez les Burguudes, les Osti'o-
iioths et les Vandales (Waekeniagel, dans l'ouvrage cité de
Binding, p. 355, 401; Ferdinand Wrede, Die Sprar/ie dcr
OsUiotcn, p. 58-60; Die Spi-dchrd,;- \y,uulalpn,\^.m,%2M).
1. Cf. E. Fopstemann, Altdcnisrhcs Namcnbiadi. t. I,
Pcrsonennamcn, col. 51; Longnon, Pidyptiiqaç de Sdinl-
Gei-niain-drs-P/'i's, t. I. introduction, p. 282, 350. Com-
parez ce que dit O. Scliade, Altdeittschrs Woiicrbach,
1" partie, p. 12: « Alt... gauz ait, uralt, oder (wie ags.
y Idest) princeps, der oberste, vornehmste. » En latin seno-
tor ne signifie pas plus vieux; on peut être prêtre chrétien,
-jipciêjTspo;^ sans être vieux. Cf. plus bas. Dictionnaire, p. 25.
2. Grégoire de Tours, 1. 11^ c. 10, éd. Arndt, p. 77,
1. 7, 32; éd. Omont, p. 46, 1. 21.
3. Cf. Ferdinand Wrede, L'cber die Spi-ache der O.st-
fjotcn, p. 58-60.
*60 INTRODUCTION. — CIIAP. II
SmaragdCj dans son explication de Rain-mih
nitidus mihr, «pur à moi», commet deux erreurs,
l'une sur le sens de mi/', — nous l'avons déjà
signalée, — l'autre sur la signification de j'ain;
l'adjectif qui veut dire nitrdus est en gothique
Ii/'ain.s, en vieux-saxon Itrihii , Ju'èn, en vieux-
liaiit-allemand hrcini, (jui peut perdre son //
initial dans ce dialecte', mais ([ui l'aurait cer-
tainement conservé en francicjue au temps de
Charlemagne. Rain dans Rainmih est une no-
tation art'ai])lie de ViKjln; thème neutre de la
j)remière déclinaison, (jui signifie en gothique
« conseil », « décision », « magistrature"»: Vul-
hla rend par nujin le grec o'xovoijiia dans un pas-
sage de VÉpitrc auj- Colossiens, i, 25; or, en
cet endroit le mot or/.ovofjLta exprime l'autorité
que Dieu a donnée à saint Paul sur les popula-
tions converties au christianisme par cet apôtre.
Le substantif dérivé l'ayineis n'a pas seulement
le sens de « conseiller », il est employé par Vul-
(ila pour traduire le grec è-î-cpoTiro; « tuteur' ».
1. Oskar vSchade, AUdctitschos Wortcrhuch, V" partie,
p. 42'^; cl. Kluge, j). 299, au mot rein.
2. Oskar Schade, Altdnilsclics Wortcrhuch, 2" partie,
p. G98.
'.\. Ad (Jtdiotas, ï\ , 2.
ORIGINE ET SENS DES NOMS "*61
Le verbe dérivé rarjinon, au datif du participe
présent, j'ciginondin, est cliez VuUila l'équivalent
du grec Y/i'^iJ^ovE^ov-o;, « gouvernant», employé par
l'évangéliste pour exprimer l'idée du pouvoii-
exercé par les pvd'sidcs romains sur les habi-
tants du territoir(^ soumis à leui' autorité '.
Rain-inii' su|)pose un j)rimitif ^Ratjin-iiicn's,
« brillant par l'autorité ». De ce nom les légendes
monétaires mérovingiennes offrent les notations
<lialectalesi?«(y/?o-///<:Y7V's\ Ra [ino-i n ai'o\Ra (j nc-
inaro '' ; c' estle Raiii-i n a/' du Pol j/pt ij(j /' c de Saint-
Gcriii(ii))-des-P/-rs\ Dans Rigno-uicris, nom
d'un frère du r(n de Cambrai Raf/na-chfwius
ou Rar/ne-cha/ius, parent de Clovis r'''\ rfr/no-
peut être une autre notation du même mot go-
1 . Luc, II, 2; III, 1 . — Le iiotliique rajjr'n, thème rahcno-,
paraît identique au substantif sanscrit rncana-in, « mettre
en ordre». O. Schade, AltdeutschpsWôrtcvhxich, 2' ])3iVi\e,
p. 608; Brugmann, Gviuulfiss, t. II, p. 142. Cf. Ferdi-
nand Wrede, l'rhor die Spraclic der Osfo;/o(en, p. 150,
151, au mot R<(f/iiarit/i. C'i)ni[)arez le nom des assesseurs du
comte appelés irichinc-linrf/ii dans la loi Salique.
2. Prou, n" 701. p. 160.
3. Prou, n" 1056, p. 230.
4. Prou, n" 1057, p. 230.
5. Longnon, introduction, p. 458.
6. Grégoire de Tours, Historia Francorum, 1. II, c. 42;
éd. Arndt, p. 105, 1. 23; éd. Oraont, p. 71.
*62 INTRODUCTION, — CIIAP. II
[U'uiuc r a fj in, avec chute de 1'/ du thème primitif
/■((fjino- et assimilation de Va antécédent à cet /
toml)é, comparez le génitif ])luriel vieux-saxon
/■Cf/ino du même mot'.
On peut contester aussi la traduction de munt
[YAY bucca, «bouche ». Il y a trois mots munt en
vieux-haut-allcmand : l'un suppose un primitif
<4'crmani(|ue ^iniint/ta-^, et un indo-européen
■'■nin-tô-s, forme masculine correspondant au
neutre latin mentinn, « menton » . A côté de ce
substantif se place wunt=^nmndi-s=^'''^inu?ith{s,
nom f(''ininiii sionihant « main, protection », dt^
même origine probablement (pi(' \q h\{\\\ iiia/n/s,
(pli en droit romain désigne la puis.sance mari-
tale ; de *mun(lis dérive le bas-latin niiindiuni,
(( [)rotection, tutelle, puissanc<' maiitale ». Imi
troisième lieu, nous citerons ini/nt, « protecteur)),
<'n vieux-frison iiiiuu/-. La doctrine de Smaragde,
(|ui préfère h' premier de co<. trois mots, a
été adoptée par un savant fort distingué '.
1. O. Schade, A/ldcfiIschrs Wortcr-hnrh, 2" partie^
p. 698, au mot rarjin .
2. O. Schado, Alnh-ntsclic-i Wortn-lnirli, V partie,
p. 626; cf. Klui>:o, h'i '/ino/of/isc/ies \V'>rii'rh/tc/i, aux mots
nïtind, p. 263. et roriniuid, p. 392 de la 5" édition.
3. 1,011 pnon, l'oh/pti/f/tir dr Saint-Germain-dcs-Prcs,
\' partie, introdiictiou, |). 352.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *63"
L'(,\\|)licali(MT par iniiiit, iniind, a protecteur »,
est celle de .1. Griinin', de M. \\. Forstemann"',
et [)lus léceinmcnt de MM. Cari Meyer'et Fer-
dinand AX'rcdc''. Les noms de parties du corps
employés comme nom d'homme en allemand,
Haapt, (itciv)). Faillit, «poing)), sont modernes;
dans les textes mérovingiens, les exemples ana-
logues sont rares* .
L'explication do iiat ou mieux iiant par vesti-
/>uv^/^i'/y? est absurde, non (|ue lu'/tci nant ne 9,igni-
lient (( vêtement )),mais ])arce (|ue jamais un père-
et une mère n'ont eu rid(''e d'appeler leur enfant vê-
lement''; iffuif, est une notation incomplète d'un
substantif fi-minin fort de la |)remière déclinai-
son (jui a perdu sa Noyelle finale: c'est le thème
gei'inanifpie traixla, irnntd, « tourbillon" )).
1. (irinini, Dciilsc/w Grdinniatih, V'' édition, t. II,
p. ôll.
iJ. E. I''ui'sU'iii;inii. A/iilcnisc/ws A'anicnhifc/i , t'" partie.,
l'crsonciinaiiicn, cul. '.);!!).
;î. C'ai-1 MeyLM-, Sjirdchc iind SpraclidcnkiiiOlcr dcr Lan-
fjolinrdcn. |). "^97.
4. l'Vrdinand Wi-ode, Uchcr die SpracJic dcr Ost;/oteri
in. Italien, j). ii'i.
5. Voir dans notre Dictionnaire, p. 33, le thème ancio-.
G. Cf. CHc-àv '^Q\vààQ. Altdcutsclics W ôrterhncli, 2' ^mviie,
p. 1093, 1103.
7. O. ':i^hi!i(\G,Alfdci(t<<c]icsWôvtcrhuch, 2' partie, p. 1093.
*64 INTRODUCTION. — CIIAP. II
Sinaragdo continue et donne l(>s traductions
suivantes : « Helpehich, a(/J((torii(iii j)(>(('us;Alt-
Kicii, sencx potens ; Ahtricii, (hirns potens;
AiNARTii, iinus (hirus ; Riciiart, potens duras;
Steinhart, lapns duras ; Yi\G\\\iA.i:ii, potens con-
silio; Rainiirath, nitidani consilium; Arthrath,
dura /Il consi/iiuii; Fulhatu, /ilenani consiliarn;
Tanchrat, (jratuni consUiain ; Gothrat^ bonain
consiliarn; Ratiiman, consiliarias Jionio; Got-
MAN, hoN/is Iioino; Arthman, duras I/o/no;
RiCHMAN, potens lioiuo; Witman, candidns
Iionio ; ^{JARZMAK, ni(p-as //0///0; Liubman, aina-
tus honio ' . 1)
Ucl/x'/'ic/i , traduit j)ai- 'i(/ja(o/'ia./n poiciis^ est
identi(jue au ChiJpcricas du VI'' siècle, (jui, sui-
vant Fortunat, veut dire ad jutor J'ortix. Mais
(dt, tiaduit |)ar scnc.r, « \icu\ )), dans Alfrich,
semhh; avoir la valeur <Tun simple l'enforcxî-
ment'. Hurt, hnrd, ne signilie pas seuhunent
« dur», il a 1(^ sens de « t'oi't , solide, durable' »,
1. M;il)illoii, Vcicra Analr'i-ta, t. II. p. 422-42'.). ;ivoc
(les (•(ii-i-cctioiis CMupi'unti'cs la plup;ii-l ;i la Zcitsrhrift fi'ir
(Iciiisc/ies .\h<'rlliiiiii. t. I. p. ;i!)U.
2. \'o\oz |)liis haut, p. *.")•.). iioli' 1.
.'{. (). Sciiadc, Al((h'ii!sc/ifs ^Viii-tcrliiicli , \" \v,\\\'w,
p. 371. et. ci-dos^ns, p. ■■.')!). imto 1.
ORICxINE ET SENS DES NOMS *65
Smaragde se trompe sur la valeur du premier
terme de Ain-artli : dans Aùi-arth le premier
terme n'aqu'un rapport fortuit de son avec le nom
de nombre cardinal ei)i, « un ». Ain (dans Am-
arth) = a(jin,\o\r plus bas Dictionnaire, p. 16,17\
Quoi qu'il en soit, il est certain qu'au commence-
ment du IX° siècle comme au VI'" on attribuait
en Gaule un sens aux noms de personnes germa-
niques.
Ce sens est-il religieux ? Nous allons voir
({u'il l'est en certains cas. Un fait curieux à
observer est ceci : chez les Grecs et chez les
Gaulois, il y a des noms de personnes tirés des
noms des divinités, chez les Germains, il n'en
existe pas. Je ne parle pas de termes désignant
la divinité en général, comme esôc en grec,
dêuos^ en gaulois'. On peut comparer aux
1. Cf. Longnon, PoJijptijqw de Saint-Gcnnain-des-
Piés, t. I, introduction, p. 279.
2. Voyez chez AugustFick, Die r/riechischcn Personen-
nainen, 2' édition, p. 143-145, une liste de noms de per-
sonne dont le thème bz6; a fourni le premier terme ou le
second .
3. Un des plus caractéristiques est Dîvo-gena pour Dèuo-
(jena dans une inscription deBordeaux, citée d'après le car-
net de Creuly, Renie celtique, t. III, p. 166, et publiée
depuis par M. JuUian.
*66 INTRODUCTION. — CHAP. II
iioiiis giwx cl g;ui!()isainsiiV>i'iii(''s les noms francs»
dont nn terme est l'oxprossion gvrmani(|ue qui
-tlésigno l'ensemble des grands dieux, ansiii\
Mais j'entends ici parler des noms propres (jui
:servent; à distinguer chaciue divinitc' : ces noms
4ipparaissent comme élément d<; composition ou
comme thème à dérivation dans l'onomastique
grecque, exemples: A'-o-'ivr,,-, Aiovjtoyévt,;, iioaîiowv.o;,
A'.ovja'.'>,-,etc.',et dans l'onomasticpie gauloise^ : Ca-
iiiiilo-f/cnos, Totati-fjows, Esa-ne/'tos, Esii//ios.
Les formations analogues font défaut dans les
langues germanicjues. Pour r('tal)lir, il faut
■d'abord déterminer (juels sont die/ les Germains
les noms des dieux. ^Suivant César, évidemment
mal renseigné, les Germains ne connaissent
d"autresdivinités(|uele Soleil, Vulcainet la Lune'.
Tacite, environ un siècle et demi plus tard, atti'i-
bue aux Chattes, c'est-à-dire aux ancêtres des
habitants de la liesse moderne, deux dieux (lu'il
1. ^'()ir à ce sujet notre Dictioniudrc. p. ."W-ilS.
2. Tue liste de npms de personne déi-i\ es de noms dixins
il été donnée par M. Auirust Fick, sous le titre de Wld-
iiiniK/s-naiiicn, « noms de dévotion », Die (/ricc/iisr/im Pci—
sonenrtainrn, 2'' éd., p. 300-303. On peut en l'appi-ocliei-
l'usage de donner aux enfants des noms de saints.
3. De lirllu Gallico, 1. VI, c. 21, § 2.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *G-7
:i|)|)('ll(' Mars et Mercure' ; ailleurs, il croit (|ue !<'
(lieu piiiieipal des 7V/?r/e/7' est Mars". Mais dans
un tioisième passage, il dit (jue Mercure est l<i
dieu auquel les Germains rendent surtout hom-
mage, el il place en second lieu chez eux Mars et
llrrcule'. Grégoire de Tours, mettant dans la
bouche de Clotilde un discours adressé à Clovis
pour le convaincre que les dieux des Francs sont
indignes du culte dont on les honore, donne une
listcdcces dieux, en les confondant, commeTacite,
;tvec les divinités du panthéon romain; il cite,
coinnic Tacite, Mars et Mercure; mais avant eux
il nonune Saturne et Ju|)it(M'''. Evidemment trois
ûe ces noms romains, lesdciix |)remiers et le(pia-
trièm(\ sont des traductions.
D'où proviennent-elles? Gi'égoire de Tours l<'s
1. Tacite, Aunoirs. XIII, 57.
2. Tacite. Histoires. IV, 64.
3. Tacite, Gc/7(/^^///r^ 9. Mercure e.st le *Uô(l(ui(i :-, Odiit
des (icrmaiiis.
4. « Nouiiiia vei'oquae eis indedistis liomiues fuere non
dii, ut Saturnus qui tilio, ne a re.irno depelleretur, per l'u-
gam elapsus asseritui-, ut ipse .Jovis omnium stupi-oruni
.><purcissimus perpoti-atur. incestatur vii-orum, pi-opiiujua-
rum dei'isor, qui nec ab ipsius soi-oris propria* potuit absti-
nere concubitu, ut ipsa ait: Jorisi/ne et soroi- et conjux.
QuidMars, Mercuriusque potuere? » Gréi>:oirede Tours, His-
torla Frfdiroi-iiin, 1. II, c. 29 ; éd. Arudt, p. 90.
*68 INTRODUCTION. — CHAP. II
a trouvées, en comparant les noms des jours de la
semaine en latin aux noms des jours de la semaine
dans la langue des Francs.
Les noms latins des sept joLu\s de la semaine
ont une origine astrologique:
- Dimanche, Solis dies ;
Lundi, Lunœ —
Mardi, Mcwtis —
Mercredi, Mercarii —
Jeudi, Jovis —
Vend red i , T 'eti e? '/.s —
Samedi, Saturni —
Sol, Lima, Mars^ Merriwius, Jupiter, Venus,.
Sa.turnus sont dans cette liste des noms de pla-
nètes et ne désignent nullement des divinités \
Quand, au III'' ou au IV^ siècle de notre ère, la
semaine astrologicpie, adoptée par les Romains,
pénétra chez les Germains, ceux-ci crurent (|ue
Alars, MercuriuSj Jupiter, Venus étaient des
noms de dieux et les traduisirent en leur langue
par les noms de divinités germaniques qui leur
semblèrent équivalents. Ils rendirent Mars par
^^Tiua^, djeu de la guerre, dont le nom estiden-
1. A. BoUchô-Leclercq, L'Astrolotjie i/rcc/ue, p. 470-
484.
ORIGINE ET SENS DES NOMS '^ÔQ
tique à celui du Zeus grec et du Jupiter romain,
ou par deux épithètes de ce même Tituu : Tldn-
(jaz, une de ces deux épithètes, fut adoptée chez
les Saxons et les Francs; delà le nom allemand
moderne du mardi, dicnstcuj, jour de Th(n(}r<z^
tandis que le nom anglais tuesday, veut dire « jour
de Tiuaz ^). La plupart des Germains tradui-
sirent Mercuriiis par Uodaiia.:-, doublet de
Tiud.^^ ; Jupiter irdv '*Thimaj'a.j ou Thonairu,
dieu du tonnerre', ^\v^f(s par*i^/"//o, nom d'une
déesse épouse de^Tiucu ou de *Uôdancu\ A Sa-
turne seul on ne trouva pas d'équivalent germa-
nique, etsonnom ne fut pas traduit, delà l'anglais
>^aturdaij, « jour de Saturne », pour désigner le
1. Kluge^ Eti/inolo;jischos Wôrtcrhucli, p. 72, au mot
Dleitstarj. E. Mogk, chez Paul^ Griindiiss drr fjonnani-
schrri Plnlolo'jw, t. I, ]). 1053, 1054.
2. E. Mogk, chez Paul, Grttndriss, t. 1, p. 1U53, 1066.
•et suivantes. Dans la Haute-Allemagne, le culte de *Uùdana:;
était inconnu. De là le nom allemand moderne du mercredi,
initicocho, « milieu delà semaine», en anglais ircdnesdai/,
<( jour de Uôdanaz ».
3. Kluge, Eti/inolofjisc/irs Wôi-(crhiic/i, p. 74-75, au
mot Z)o/î7?YV. E. Mogk, chez Paul, G/7//if//'i.s.s, t. I,p. 1053,
1090.
4. Kluge, Efi/inulof/isches Wôrtcrbuclij p. 118, au mot
FfPtta;/. E. Mogk, cliez Paul, Grundfiss, t. I, p. 1053,
1082, 1103.
*70 INTRODUCTION. — CIIAP. II
saincdi, dont le nom, sahhnfi </ics, en all('inan(f
sa/nstarj, est doriginc chrétienne' et relative-
ment r('eent tant en français (lu'en allemand.
Ainsi dans la liste des dieux francs donnée par
Grégoiic de Tours, Saturne, mentionné le ])re-
inier, est le r(!'sultat (l'nne eifcui'.
X'oici le tableau des jours de la semaine ger-
mani(|ue chez les Francs et chez leurs voisins:
Dimanche, Solis (/ics, -''Si/juiaiis (/nf/a^;
Lundi, Lvud' (//('.<;, '^Althions (/tifja; ;
Mardi, Ma/'tis (lies, '■■T/iinfjc; (latja.:^,
ou Tinc; (/(i(/(u;
Mercredi. Mercurii t/ics, '■^Uôdfiiw^ (/(ifjd.:: ;
Jeudi, Juvis <llcs, '^T/ionarc.:^ dnf/a.j ;
Vendredi, 'W'/ic/'is (lies, '^Frijans (/a/fa; ;
Samedi, Satm-nl dics, '*Sf(liœ/i('^ (/(tf/a^,
Grégoii'e de Toui's a ndranch*' de cette liste
le dimanche, le lniidi,(lont les noms latins et gei-
mani(|ues lui ont paru sans int('Mét an point d<^
vue religieux, et le vendredi, dont les noms
latin et g<'Mnani(pie lui ont sans doute s<'inl)l(''
tro|) inconvenants.
Les noms pr(''cit(''s gei-niatu'(pies des troisiém<\
1. Klu^'c, l'Jri/niul<jiji.s<-/irs Worlrrliiich. p. ;!11-;>12, au
mot Scdnsfdi/ .
ORIGINE ET SENS DES NOMS *7î
quatriémo, ciiKiiiirinc ot sixième jours do la
semaine sont ceux des grands dieux des Ger-
mains, aucun d'eux n'apparaît dans les noms
propres de personne du même peuple, pas plus
que les noms du Soleil et de la Lune. Le nom
Sunno, S/fjino))(\ d'un chef franc qui vivait pen-
dant les dernières années du IV® siècle \ ne doit
pas être confondu avec le nom masculin du soleil
en gothique: Sunna, ^.u. géniiilSunnans. Sunno
est la forme liypocoristiqu<.', c'est-à-dire fami-
lière d'un nom solennel, tel que Sunni-u/ftis'-
(( vrai loup », Siinne-gisilus ' « véritable otage »..
Le j^remier terme de ces composés paraît être le
substantif féminin dont la notation gothicpie est
siinja et qui signifie « vérité » ; le correspondant
francique est sunm's, dont le sens juridique est
« exception », c'est-à-dire((fait vrai produisant
dispense légale de comparaître en justice^ ».Lc
1. Grégoire de Tours, Hlstoria Franconint^ 1. II, c. 9;.
éd. Arudt, p. 72, 1. 18; p. 74, 1. 12; cf. Simone, Prou,
n"1171, p. 256.
2. Gi'égoire de Tours, Histoi-ia Fvancorum, 1. IV, c. :i3;.
éd. Arndt, P- 168,1. 28; Tardif, n" 40, 1. 24, p. 33.
3. Grégoire de Tours, HistoriaFrancoriun, I. IX, c. 38;:
éd. AriKU, p. 392, 1. 12, p. 393, 1.8; éd. Collon, p. 133,
1. 8, 33, p. 134, 1. 11-12; ef. Stmnoqesil, Prou. n° 2594,
p. 534.
4. « Auf Walirlieit beruliender rechtssiltiges Hinderniss
"*72 INTRODUCTION. — CIIAP. II
féminin de Simno, Sunnone, est au cas indirect
Sunnine\ forme hypocoristique correspondant à
une forme solennelle comme Siimii-cJiildis- ou
Sunne-childis" .
De ce que nous disons là il ne faut pas conclure
que. l'élément religieux soit absent des noms
mérovingiens de personne. On peut à ce sujet
lire ce que nous disons des thèmes albo-, cdchi-,
ansi-, dans notre Dictionnaire, p. 21, 24, 34 et
suivantes.
Un des noms propres de personne les ])lus in-
téressants à étudier à ce point de vue est le nom
de Clovis, Clodo-uccJius. Chlodo-, plus exacte-
ment *cA/«rfo-, signifie « célèbre », littéralement
(( entendu ». Que veut dire uèchusf C'est un
mot qui jjour nous est à doul)le sens, un de ces
sens est (( guerrier » et l'autre a prêtre». Dans
une doctrine ])riinitive, ces deux sens se con-
fondent en un: la guerre est l'acte religieux par
von Gericht zu crscheinen. » O. Scliade, Woiierhiich,
2" pai'tie, p. 894. Notes de M. JI. Kern sur la Lex
Salica do 3 .-ïî. Hessels, col. 537.
1. Tardil, n"40.1. 63, p. 34.
2.Continii(ili<>iis (lcFrcdi'f/aii-f\v. ]'2: i\\. Kriiscli. ]). 17."),
1. 7.
3. Tardil, n" 40, 1. 22, p. 33.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *73
excellence ; le meurtre de renneini est un sacri-
fice humain, celui de tous les sacrifices qui plaît
le plus aux dieux, le roi est en même temps le
chef de l'armée et le grand prêtre de la nation.
Tels nous apparaissent : Agamemnondans V Iliade,
quand, au deuxième chant, il offre au nom de
l'armée grecque un sacrifice à Zcus, et Ulysse
dans V Odyssée, lorsque, au chant onzième, évo-
quant les âmes des morts, il immole des victimes
et invite ses compagnons à invoquer Aïdês et
Perséphonéïa. C'est l'usage germanique le plus
ancien. Le terme consacré en allemand moderne
pour désigner les rois, koenig, a été emprunté par
les Lituaniens à une époque où, chez les Ger-
mains, le sacerdoce était encore considéré comme
un élément de l'autorité royale: de là en litua-
nien le mot kimingas, désignant tout digni-
taire, même ecclésiastique \ D'après les sources
norvégiennes et islandaises, c'est souvent le
souverain temporel qui, comme prêtre, offre le
sacrifice^: telle est en cette matière la plus ar-
chaïque conception des Germains. Il en fut de
même à Rome.
1. Kai'l von Amii-a, diez Paul, Grimdriss dcr i/cfnuini-
.sc/irn P/iilolof/ie, t. II, 2'- partie, p. 126.
2. E. Mogk, chez l^aul, Grundriss, t. I, p. 1132.
*74 INTRODUCTION. — CIIAP. II
Dans rorganisation sociale des Germains pri-
mitifs, le roi n'est pas seulement le général qui
conduit les guerriers à la victoire: la réunion du
pouvoir judiciaire et du pouvoir sacerdotal sur
la tête du chef de l'armée est le fondement de la
royauté; les plus anciens rois sont prêtres et
juges dans l'Mtat, comme le père dans la famille \
César dit qu'une des différences entre les Gau-
lois et les Germains consiste en ce (|ue ceux-ci
n'ont pas de druides qui j)résident aux choses
divines'. Un sacerdoce distinct de la royauté
s'était cependant établi chez certains peuples ger-
mains avant leur conversion au christianisme.
Tacite nous l'apprend'. On connaît par Vulfila lo^
nom du ])rêtre chn lesGoths, c est gudia, thème-
(/uj/inn, déiiv('' de f//'//i, « dieu ))=* g hu-tô-m.
K^if/nf/i, nom neutn^ et j)aïen, littéralement « ce'
(|u"on invo(jue'' », était d'origine chrétienne^ il
serait masculin comint; Osô; et deus. Gudia doit
signifier « celui ([ui invocpie » ; la racine est la
1. Siinrock. IldiulhiirJi dcr rlriifsc/wn Mi/f/inln(/je,^''c'i\[-
tioii, |). .")!i().
2. (( (jei-m;ini iiiulliiiii ;ib li;ic (•oiisuctudinpdiHoiiiiit, liant
neque druides lialx-iit qui sacrificiis intorsint. » De Bcllo
Gallicn, 1. VI. c. 21, §1.
3. Gc/-iii(Uit(i , 7. 10, 11.
4. lirugmann. (ii-midriss, t. II, ]>. 212.
ORIGIXR ET SENS DES NOMS "''•75-
iiiriin' (|U(' celle (lu gaulois (j/ituatfos, (jui veut:
(liic (( pi'étrc' ». Mais les Francs semblent n'avoir
eu cl'autrcî sacerdoce (|ue le sacerdoce primitif
exercé dans clia(|ue famille ])ar le père, et au
nom de l'Mlat parle roi, chef dans l'ordre des
choses religieuses, comme dans celui de la jus-
tice et dans celui de la guerre. Voilà pourquoi la
conversion de Clovis (mi 496 eut pour résultat
celle de tcnit son peuple, trois mille guerriers
fi'ancs se hrent baptiseï' a\ec leur roi'. On ne voit
|)as que les prêtres païens aient protesté: il n'y en
avait point chez les Francs, ou si l'on veut, le
grand prêtre (Hail le roi, et les prêtres inférieurs
étaient les chef de famille; ceux-ci, subordonnc's
à Clovis au point de vue religieux comme à celui
de la justice et d(^ la guerre, suivirent en religion
l'ordre du maître, ils obéirent avec la même ponc-
tualité (pie s'il avait (■'t(' (|uestion d'un jugement
j)i-ononcé par le roi en matière soit criminelle,
soit civile, ou que si à la guerre ils avaient en-
tendu son commandement. Avant de se faire bap-
tiser, Clovis avait eu en vrai politi(|ue la politesse
de leur demander leui' avis\ Mais il y a unefa(:;on
1 . A. Holdor, Al/rrltisr/u'/- Sprac/i.sc/ia/.r, t. I, col. 2046.
2. (irégoire de Tours, ///.s/(*r/V/ Fraiiroi-ii/it, 1. II, c. 31.
3. (Ji'égoire de Tours, Historia Francorum, I. II, c. 31;
■*76 INTRODUCTION. — CHAP. II
royale de poser les questions qui n'est qu'une
manière habile de donner un ordre.
Ucrlius, second terme de Chlodo-uêchus, ex-
prime la réunion sur une seule tête du pouvoir
militaire et du ])ouvoir religieux. LVcA/^s est la
forme franque latinisée du gothique rcihs,
(( sacré, saint, » en vieux-haut-allemand wUl d'où
le vieux-haut-allemand vthan, « faire » et spécia-
lement faire l'acte le plus excellent, l'acte reli-
gieux, le sacrifice; la notation gothique de ce
verbe est vei/ian, et Vulfila l'emploie avec le
sens de «combattre^ ». En latin uinccre, uictus,
(pli désignent des faits de guerre, ont la même
racine que uirtima, qui appartient à la langue de
la religion. La racine de ces mots latins, dont
la forme l'êduite est uiQ, est aussi la racine
cf. Tacite, Gcnuanui, v. 11 : Dr ininorihus /■rhiis principes
consultant, de iiKijorihns oniws.
1. Oskai- Sch.'ido, AUdciitsc/n-s WOricrliiir/i, 2' i^artie,
|). 11.00-11.51, aux mots u-ik et iri/unr, cf. Klugo, Efi/molo-
(jisclœs Wôrtcrbuc/i, 5" éd., p. 400, aux mots icdfjdnd et
icrihcn. Vcilian est un verbe fort, parfait raih, riijnn, par-
ticipe ri,j(ins. Le // pour li dans tir/un, ri;/ans, est du au
déplacement de l'accent qui frappe la première syllabe dans
L'cihan, aihan, la seconde dans riiian, rifjans. C'est ce 7
qui explique le// da Li(dhui:ii/s dans les serments de Stras-
bourg. Le c dcHludouiiicus est le substitut du // j)ar l'effet
de la seconde Lautcerschicbung.
ORIGINE ET SENS DES NOMS *77
des mots germaniques précités. Chlodo-iu'cJius,
signifie clone à la fois, « célè])re, illustre guer-
rier », « célèbre, illustre prêtre »; ce double sens
est par conséquent celui de « Louis ».
Mih'o-uèclias a également ces deux significa-
tions, car inèros ou incris est un synonyme ae
r/ilodo-s. Le nom de Mèroiiéchus fut porté au
V*" siècle par le grand-père de Clovis I''^' ' et au
VL siècle par un tils de Cliilpéric L""- ; on le
reconnaît légèrement altéré dans le nom des fils
de Clotaire H, 584-628, et de Thierry II, 596-
613, que la Chroni(|ue de Frédégaire appelle
Maeroueiis\ Meroeus'', et dans celui du fils de
Théodebert II, dont la mémo Chroni(|ue écrit le
nom Mevouius \ et qui fut tué en 612. Ce nom ne
fut pas exclusivement porté dans la famille
royale. Tout père était dans sa famille prêtre
1. Grégoire de Toiu-s, Hisinria Fi-aitcurain, éd. Ai-ndt,
p. 77, 1. 16.
2. Grégoire de Tours, Htstoi-ui Fi-xiicor/ini, éd. Arndt,
!>. 164, 1. 19; p. 188, 1. 22, etc.
3. Éd. Kruscli, p. 130, l. 1."); il s'agit du fils de Clo-
taire II.
4. 1" Mentions du (ils de Clotaire II, éd. Kruseh, [>. 131.
1. 6, 12; p. 142, 1. 1. — 2" Mentions du tils de Thierry II.
ibid.,i). 132. 1. 15; p. 140, 1. 10; 142, 1. 18, 25, 29.
5. Éd. Kruscli. p. 139, 1. 23; p. 141, 1.1.
"■'78 INTRODUCTION. — GIIAl'. II
ot guenier coinme l'était lo roi. De là, vers la lin
du VI" .siècle, chez Grégoin? de Tours, le nom de
révoque de 'Poitiers Ma ro-ucns, car màro- n'est
(ju'un variante dialectale de /ucro-'.
A l'époque mérovingienne, -uècJius, -luhis
apparaît quelquefois comme second terme, avec
un premier terme autre cpie inèro-. Tel est le
nom de Drocto-néus,, ahlx' de Saint-Vincent de
Poitiers, auquel Fortunat adres.si une pièce de
vers dont le second est ainsi conçu :
Drôctôuëe mïhî sêmpcr amôrc palêr'.
Le jnemier mot de ce vei's Droct \ ou \ e \ e
se compose de trois syllabes longues suivies
d'une brève et nous donne ainsi la (piantit(' de
l'ê de fièc/ius, -uèui>. Di'octoitrns ^yàvw'û signilier
(( pi'étre et guerrier du peuple ».
Citons aussi deux noms de monétaires méro-
vingiens, (pli sont écritsl'un Uundoueus', l'autre
Laanouios''. Launonias est aussi le nom d'un
prêtre (pli signa les canons d'un concile
1. llislnrin Fr((iic(>finii, ni. Ariidl, )). 30(5, 1. 7; j). 384,
1. 11 : )). 393, 1. 2."j; p. 39G, 1. 2(), etc.
2. Iù)i-tunat, C(n-inifia, IX, 11.
3. Piou, nM.'jB, p. 39; n" 2338, p. 181.
1. l'rou, n" 901, p. 196.
ORIGINE ET SENS DES NOMS ■*79
-d'Auxerre, 573-G03'. Le inèiiK" nom noté Laii-
yioueus est porté par un j)rètre d'Orléans au con-
<'ilc de Paris, 573". Le sens de Baudoucus est
<( guerrier et prêtre, dans la bataille»; celui
Launovêus, Launovius v^i « guenier et prêtre
<iigne de récompense ». C'est par le fait d'une
<*tymologie populaire francjue que le grand-père
■de Clotilde, le roi burgunde *Gnridi-uarus, Giin-
^li-aciis, Guiidi-ocu^ « vigilant dans la bataille' »,
est devenu Gundc-nrc/uis sous la plume de
■Grégoire de Tours'.
Des fils de Clovis, l'ai né, Theado-vîcus porte
un nom qui veut dire « puissant dans le peuple,
■dans l'État», « roi du pcu[)le, de l'I'-tat» : tJiciulo-
•est nne forme masculine du substantif f('minin
qui est en gothiciuc thiiuht. Le second, Iikjo-
7/?c'/Y^s, porte le même nom (pic l'oiicle d'Arminius,
\ IiKjmomèrus de Tacite dans le rc'cit des évé-
ncMîientsdes années 16 et 17 après J.-C. Le pre-
1. Y. Maasseu, Concilut wri nici-un'iif/iri, p. 184, 1. 10.
2. P'. Maassen, Concilia wri mcrorinf/r'ri, p. 147, 1. 26;
p. 149, 1. 37.
:}. \V. Wackernagel, chez Bindiiiir, p. o4.5, 346.
4. Historia Franconiin, éd. Arndt, p. 89, 1. 17.
T). 4'aeite, Annalcfi, 1. II, c. 17. 45; cf. Bernhard ten
Bi-ink, chez Paul, Grniidriss, t. II, V partie, p. 530.
*80 INTRODUCTION. — CHAP. II
mier terme à'Inguio-mèrus, ou Ingo-mêres, est
^Ingua::, Inguia::, nom de l'ancêtre mythique
des Ingœuones\ ou mieux Inguœones-, un des
rameaux de la race germanique. Inguio-inèrus,
Ingo-mêres, ou mieux Ingo-mèris veut dire
« illustre comme le héros '^'Inguia~-, *In-
gucu^ ».
Le nom du troisième fils de Clovis ^■^ ('/t/o<lo-
/nèns\ formé de deux termes qui signifient clia-
cun (( célèbre, illustre », peut être traduit par
« très célèl)re ».
Le nom du (luatrièmc. (Inldchcfcthiis., peut
se rendre par « hrillniil dans la bataille'».
1. 'i';icit(', (JiTiiKi nid , 2.
2. E. Mogk, chez Paul, Grundriss, t. I, p. 1055, 1059.
3. Certains peuples germains ont fait un dieu de ce per-
sonnage imaginaire, rien ne prouve que telle lût la crojance
des Francs.
4. Méri- est une variante de nirro-, et //(rz-o-est le thème
du second terme du composé gothique rai/d-nirr-s, z'j-^r^arj^.
Ad Philippcnscs, iv, 8.
5. Cf. vieux-haut-allemand Initia, « bataille », vieux-
saxon hild, thème hildi-. O. Schade, Ail dent sches W^Oi--
(erbuch, 1" partie, p. 397. Bcrct/nis est identique au go-
thique briirh(-s, Sv.o:, çavepô;; Jean, ix, 3; AdColosscnscs.
II, 4; / ad Curinthioa, .\v, 27; et au vieux-haut-allemand
bcraht « brilhrnt », qui existe aussi en vieux-saxon.
O. Schade, Altdcuisches Wdrtcrbiich, 1" partie, p. 51,
au mot bi'i-aht .
OHirnXK KT SENS DES NOMS "*81
Le noiii (lu cinquième, Clilotha-cliarius, veut
dire « (|ui a une armée (•élèl)re^ ».
Si nous passons à la génération sui\ante,
nous Irouvons les tils de Clotaire I" : Gnntlia-
cliarius, G/int-/in/'i/fs, a celui (|ui a une armée de
guerre \ C/iUpr-z-ici/s, « puissant protecteur »,
('/iaj'(-be/'cf///fs, (( hr'iilant dans l'armée », Giifi-
f/ic-c/i/'nini//fs, Giint-clwannins, <( corbeau de
bataille ' », Sifil-bcn-thiis^ « brillant par la
1. Charlus est idciil iiiuc au i;iitlii(|ue /tar/is, « armée»,
thème haria- identi(]ue .-ui thème corio- dans le paiilois
Tri-ror-ii, Pctrii-rorti. et d'où le grec y.otpavo;. pour *7.o-
i-iditos. « c-lief d'année » (Bi-ugmann, Gi-iindriss,], 2' éd.,
p. 114).
2. Giinth(\ l'urnie à désinence all'aiblie d'un thème fémi-
nin (/iiiif/ii- ou (jnntliid-^ « bataille )),et dans la poésie Scan-
dinave (( déesse de la guerre ». O. Schade, A/tdciitsc/ics
Wôi-tcrhiirli, V" partie, p. li')?, au mot fjiind/'a.
3. Le nom connnun latinisé mérovingien chrainnus tient
lieu d'un germanique primitif /inil/na.-. dont le h s'est
assimili' à 1'» suivant. Comparez le latin somnus pour
*si(cpnos, « sommeil », en grec •jttvoç. pouv siiprws, et la va-
riante /r./o/y*n?/.s du gaulois latinisées,/ o6/ms, «sans crainte,
brave ». Le vieux-haut-allemand possède pour ce mot les
deux formes hrnhan et hra/ii. ( )n trouve aussi un /// =■ h
dans le français sametii, sablndi ilics, et dans l'allemand
sainstar/ même origine et même sens. Cf. O. Schade,
Altdcntschcs Wortci-lmch, V partie, p. 421, au mot
lirahan; Ivluge, P^ii/inolo(/ischcs Wôrtorbuc/i, p. 295, au
mot rahc.
f
*82 INTRODUCTION. — CIIAl». H
victoire' ». Plus tard, apparail Daf/o-hcz-crlnis,
(( brillant comme le joui-- ».
1. Sif/r'-herrthiis es.t nn syiKmyiiic dv Sci/i-nicnis. iioiu
(t'un nienibi'o de In tribu dos Cluttli, Tau 1.") ck iinti-c riv ( T.-i-
cifi'. .\iiiialfs,\, 71). 1)11 ])r('nii<'r ti'i-iiH'. .s/'/'-, ixitii- un plus
ancien .svvy/-. la Ini'iuc ,>:i)tlii(ju(' est au iioniinatil-arcusatir
siri.irulier- .s'/z/.s-, tlirnic ^sci/licso-, pour ''''scf/li-os. sulistaiilil
neutre. Letliéineiiotlii(iue sii/is-si^ i-ecoiinaît dans la \ aria nie
Sti/is-nifnidiis. du nom du i-oi Ijurirunde appeli'' Si>/i-iiiiiii(/iis
par (ii-(''i:<)iri' dcToui-^. l.a Ini-nie alli'inandi' mndei-nc ot
sii'if et le niiit siiiiiifii' h xictnji'e » ; cf. liiMiirnia nn. (iriiiiil-
riss. t. I. -.^^'diti.in. p. 127. r)4ri. .mB; t. II. p. :!'.l(). M94 :
i). Schade. A/f(l<'iiis<-/i('s Wdi-rci-l'iirli. 'i' partie, p. 7()1.
au mot sii/ii ; Klu.ue. J'yf/mohif/isr/irs }\'hi-IitI>iii-/i. \). !<|S,
au mot siri/ .
2. Le premier tenue est iden1i(|Ueau pli 11 i(|ue .7^(//.v. en
allemand moderne lai/, (>ii aiiiilais ilof/. (( joui- )), s'expli-
(piaid par un primitif ■v/oyAo-.s-. Khige, l'Ji/inn/ii'/isr/trs
Wi")/-ff/-liiii II. p. :!71, an mot /"//. ('om[iare/. ipiaut au
premier ternie, li' nom de D(n/ti-l(iifi(s. « reste du joni- )>,
porté au IV siècle de noti-e ère pai- un [)ersonna,ue (|ui. en
MGti. ('tait consul et maître de la milice. I,e second terme
lie />r^r/r^-/r^//'ir/s. s'e\])li(|ne par le second terme du .l;<iI lii(|Ui'
l,i-/rihiiii , en an.ulo-sa.xon hc-lifiai, en \ien\-sa\on l>i-
l/l)/i(ui. en allemand lili'ilx'ii. dont la loi^me IL'clii' i;ous est:
otl'erte par le !i'otlii(iue /y/-/^/////r///, ( ». Scliat/. A/n/f/ifscIirs
V/ôrtrrliiich . V" [lai-tie. p. (il. an mot Inlilmii : Klu.i!;e.
Fh/llininijisr/irs W'nrI Cl-lill fh . p. l.'l, aU Ulot hli'ilii'll ; HruiT-
mann. (inifrlriss. I. I. 2 édition, p. r»l!), G97.
CHAPITR1<: III
LES NOMS PROPRES HYPOGORISTIQUES, OU POUR
s'exprimer plus EXACTEMENT ET PLUS CLAI-
REMENT, LES NOMS PROPRES FAMILIERS OU
DIMINUTIFS CHEZ LES FRANCS A l'ÉPOQUE MÉRO-
VINGIENNE.
L'usage primitif indo-ouropéen est d'employer
comme noms de personne des composés de deux
termes ; ces (•omposés peuvent se simplifier,
peuvent donner naissance à des noms ])ropres
(jni sont en g(''néral plus courts; or, les grammai-
riens comprennent tous v('s noms dans la liste
de ceux qu'ils appellent liypocoristiques, û-oxo-
y.7-'.y.rj'.\ c'est-à-dire ((flatteurs, caressants », comme
1. M. August Fifk a puljlii- en 1871 un livi-c intitiih':
Die Pcrsoneninunen nac/i ilircr Bih/n/if/ crLIOi-i , mil deii
Namcnsjjstcin rci-icandtcr Sprachen rer(jliclien iind systr-
inatiscli (/cordiiet. La préface, ccxix pages, est consacrée à
une étude comparative sur le mode de formation des noms
propres de ])ersonne en gree, en celtique, en gei*mani(iue,
en slave, en éranien, en sanscrit. Suivent 235 pages traitant
exclusivement des noms propres de personne en grec. Dans
la seconde édition, publiée en 1894 avec la collaboration de-
*84 INTRODUCTION. — CIIAP. III
si c'était par ainal)ilit(' (|iio la langue les avait
créés, tandis (juc pour la plujjart ils sont la con-
sé(iucnce de la loi du inoindic cfl'oit, de ce (pi'un
lioinnie nudveillant pour ses seiuMaMes npjx'lle-
lail la paresse humaine; un |)liilosoplir plus
aimable, dirait: économie bien entendue de la
laliiiiie et du temps.
Parmi les noms dits liypocoristiques, les seuls
au.\(|uels ces obsei'vations ne s'appliciueiit [)as
sont : 1" ceux auxquels ne correspond aucun nom
solennel, 2" ({uel(]ues dérivés. Tels sont : i" Boho,
Rocco, 2" Rocco/enus, Aiidolenus, etc., dont il
sera (pieslion plus bas, p. -lUl, •■•103, -110.
Les Romains ont iniagiiK' un système ono-
masticpie difierent de celui des autres p(,'U[)les
indo-(niropéens : ils ont introduit Tusao-e du
prénom, du gcMitilicc et du surnom: Mn/'c/is
Tn/lii/s Circro, (iai/is .liiliiis ('(l's/w, chacun
forme'' d'un seul t(Mine, et ils ont abandonne les
noms com])osés*; compare/ h's noms gi'ccs : Ay,;jLo-
tOévy,:, (( celui (|ui est la force du peuple », N'./.o-
ai/j-r,; << cclui (pli songe à la \ ictoire » "ApiTTo-'^àvr,;
(( c(Oui ([ui a TcM-lal de la peifection » ; les noms
M. I-'iitz Hcclili'l. IV^tufli' coiiiiianiliM' lni-iii;iiil la prct'ace
de la |>iciiii(''i-e tklilioii t^sl siipi)i-imiV ci les i^IiOpa^'cs du tra-
vail sur roiioniastiquc grecque sont reiuplacéos par 17 t.
NOMS FAMI1.IF,I{S OU DIMINUTIFS *85
^•dulo'i^: ('in(/('t()-ri./\ <( l'oi des guerriers », Ca-
nuilo-gcnos, « lils du dieu ('aniiffos », Catn-n.r,
(( roi du eoml)at », au |)luriel Caii!-ri;/es, nom de
peuple. Mettez en regard les noms germani(|ues
éerits j)ar Tite-Live, Boio-ri,r, « roi des i?c>// »,
nom d'un roi des Cimbres qui, vainqueur près
{YArausio, Orange, tua le legatus considis
M. Aurelius Seaurus, l'an 105 avant notre ère\
puis périt en 101 dans les Campi Raudii- ;
Cœso-T'i.f, lisez Gaiso-j'icns, « roi des javelots», fait
prisonnier dans cette dernière bataille'. Rap-
pelons le nom (pie Strabon a écrit Asjoô-o-.;, lisez
TJieuclo-ricus, « roi du peuple » ; il s'agit d'un
chef sicambre '■; voyez chez Tacite, Segi-miindas,
« victorieux protecteur ' )),Sc(/t-merus, « illustre
j)arla victoire" », noms de deux chefs germains
([ui furent en relations avec les Romains pendant
les années 14 et 15 de notre ère.
Une forme liy[)ocoristi([ue grecxjue correspon-
dant a A7,;j.o-C70£VY,; <'St AT,;jLO-crOâ,-. Mais il V a plu-
1. Pci-ioclifi , 67.
•i. Florus, I, 37, ou III. W.
p.. Opnso, V, 16, 20.
4. strabon, I. VII. v. 1.^1: éd. Didot, p. 242, 1. 32.
5. Annales. I. I. e. .")7.
6. Annales, 1. I, c. 71.
"*8G INTKODLCTION. — CIIAP. III
.sieurs façons plus (-(turtes d'abréger A/^ao-Teivr,;, e\
les autres noms (|ui ont A/,;jlo; a peuple », pour pre-
mier terme, comme Ar;;jL-x;:,/o,-, dont Tlteuflo-ricns
•est la ll'aductioi], c'est Ay,;/(o-/, Aàui; = •'■A?,;j.'.;, A7.;jr.ia:
3= ''Ar,;j.Laç, Aa;i.((ov :^r ''Ar, U'iov, Aàu'.y o^ :=: '■"A'/;|j.'.y o^, Aa-
jjitaxoç = AT,;i.;ay.rj;i. L'écpiiValent de AT,;jLOCjeà; UOUS
•est offert par Canna-has, forme hypoeoristique du
nom de (^anna-l)niulcs, nom d'un chef gotli
•en 270% Canna-bas exactement comme Ar,;jio-70â:;
•est formé du premier terme et d'un fragment du
second terme du nom solennel.
Quant au système (pii sup|)riine «'omplète-
ment le second terme, comme dans A/jutov, etc.,
•on peut citer dans les textes mérovingiens un
grand nombre d'exemples dont les suivants :
Theoda, roi des Wisigoths, 531-548, a son
nom écrit à la manière fraïKpie T/icodo dans un
'i\('ii manuscrits de la Chroni([ue de Fréd(''gaire ';
<-'est un nominatif (]ui dans un texte latin exige-
rait 1(3 génitif *Tlœodonis ; or, le nom solennel
•de ce personnage est donne'' dans l'index (pii
I.Fick, Die (/rii-rliisc/icn Prrsoiicnndi/irn, ■^" ('dit ion
1». 94-97.
2. « Gothorum duccin (■;iiiii;il);on. si\o (';inii;ib;ni<l('m. »
Vopiscus, Aurèlicn, c. 22.
3. Frédégaii-e, 1. III, c 42 ; .'vl. Ki-uscli, p. 10."), I. 27, 4G.
NOMS FAMILIERS OU DIMINUTIFS "^87
|)r('c('Ml(' le lexto, c'est Tlicnthu-chadiis ' « ha-
laillc (lu ])('ii|)l<' )), « gucn'ici- (lu i)('U[)le >», va-
riaiilc (|ui a |)(''ii(''tr(} dans le Icxlc, tel (]ue nous 1(^,
<l()nn(' un (l(\< manuscrits '. Thcodo, ■■'ônis est à
Tli('ntli<i-cli(i(l Ils, dans le hk-uic rajjport ([LK^
A/,;jLojv à AY,;j.o-70ivr,-:. Voici (|uc]((ucs ex<3mples de
formations analog•u(^s (jui datent du si('cle sui-
vant. V.n 615, B(^rtramnus, (''\ç(|uo du ^lans,
|)arl(' (Tune ac(|uisition faite |)ar lui a Bcri-
linnino (mieux BertJic-clininino) sice Bettone :
Bctfi) est r<'([uivalent liy|)ocoristi([ue de Bei't-
Jt7'(ui/iiis\ La Chroni(jue de l''r('(l('gaire appelle
Erincno, un des dix généraux (jue Dagobert P'',
l'an ([iialiif'mc de son r(''gne, 636-637, envoya en
Gascogne '' ; le m(''ine persoiniage est nommé
Evincn-riciis dans Gcsta Doijoberti I rc(jh\ et
•cette forme solennelle a <''t(' substituées l'IiNpo-
1. De Tliontliacli;uluiu, roircin Spaiiijc, interfectuni, ('(1,
Kniscli. ]). 90, 1. 30.
•>. VA. j^nisrh, p. 10"). 1. 4(3.
3. V;wiVss\\^, DiploiiuUa, 1. 1, p. 1^06; cf. Stai-k, Die Ko-
.senuincii (1er Gcrinancn, dans SU.;iingbcric]ite dcr philo-
■sophisch-historisrlion Classe (1er laiiserlichen Akadeiiiin
dcr Wissciiseliaften, t. LII. p. 281.
4. Frédëgaii-o, 1. IV, c 78; (••<!. Ki-usrh, p. 160, I. 2; cf.
j). 414. 1. 39.
ô. C. 3(j, é.l. Kiiiscli, ).. 411. I. 16.
*88 INTRODUCTION. — CHAP. III
coristiqiie Eviiteno dans certains manuscrits de
Frédégairc '. En 662, un arclievè(|ue de Reims
dans la .suscription d'une cliarte se nomme lui-
même Nivo sive Nrvardus-, c'est-à-dire iVino-
c/iai'diis, « nouvellement fort ».
Ce sont autant de noms masculins en -ô, -ôm's.
Les noms féminins correspondants faisaient leur
nominatif la plupart du temps en -a et le génitif
en -cY7?/.s, quelquefois le nominatif en -i, le génitif
en -/«/s. Le plus connu de ces noms féminins est le
nom familier de Brurii-c/nldrs, la fameuse reine
Bruneliaut : on l'appelait en francicpie Bruiia,
foi'iiK' (lialcclalc du féminin gothique '^Bi'itno.
La Clironi(|ue de Frédégaire écrit à l'accusatif
Br/uuiin nu lieu do Bi'u?ianctn; y^um^ \\\\o, Bru-
neliaut était connue sous son nom familier,
Bnum ; reine, elle ne fut plus désignée que par
.son nom solennel: Brinii-cltiU1i!<'\ On peut rap-
1. Éd. Ki-useli, p. 160, 1. 34.
2. Pardessus, Dlplnmato, t. II, p. 128; cf. F. 8t;irk.
Die KoNr/taiw'tt di'r GcriiKiitrn. dans Sil :ini(jli('nrlit(' dci'
phil<is(ij>htsi-li-hisl(ii'isfJi('ii C/((Ssc dcf /•((Isci-hr/ten Aha-
dctnic dcr Wisscnsc/iaf'trn, t. LU, j). 272.
3. «Filiain suani niMiii;im iionu'ii. .\d iioiiifii cjusoi-nan-
dum est auctuiii. ut \<ic;ii-otur Rrunechildis. » Frédégaire,
1. III. c. r)7; éd. Kmscli, p. 108, I. 2.V28 ; cL c. 59, p. 109,
1. 1 1-17, où les deux noms sont répétés. Cf. St;n'k, Und.
NOM?î l'WMII.IF.IiS or DIMINUTIFS ■*89
proclicr do (•(Mioni licrin, w Vw^-rw^^wWï 1 icr la tie,
ri('rfi(/tcm . nom de l;i NciiNcdc Wurnacliarna^,
iiiaiic (lu palais, iikhI l'an l."! d\\ rci^iic dr Clo-
lairc II, (L'()-()27 \ lîcila est la l'orme li\ poco-
listicpic (le noms xilcniK'ls tels (pic : licrthc-
Jlcdis (I colle (pli a une hiillantc I)can1('' » nom
d'une lillc de ( "aiiWeil I'''; licrlhc-ninidis, (( hril-
laiitc o'uciiicre. nom dune de ses conlcmpo-
raiiies"', Hci'h'-lrnihs, h illuslic amie », nom de
la socojide femme de Ciotaire II ', Bci-f-i'ada ,
(( illu^li'c conseillère » nom do la l'cmmede l*(''pin
loBref, et d'autres encore. La fondatrice de l'ah-
haye de Prum se dil elle-m("'me Bcj'trnda i^eii
Bevtadwn^ la suscription dune charte en faveur
de ee pieux élahlissemenl '.
Dans ces exemples, c'est le i)remier terme (|ui
a servi à former le nom liyj)ocoristi([ue. On pou-
vait aussi se servir du second terme. Grégoire
de Touis paiU' d'un habitant de Saintes appelé
1. Frëd.'iraiiv, 1. IV, c. .M. éd. Krusch. p. 117, 1. V.\-2t.
2. (irégoire de 'Vouvs, Hislivia Frartrartim, 1. IX, <•. ;^3.
(■'d. Ai-M(ît.. p. 387. 1. .-), 10.
3. l''iV.d(?,i;;n'i-e, l.IV, c. 44, p. 142. 1. 28-20; (;.4(). [>. 144,1.0.
4. Cniiti/uKifions lie Vi-v(\i'ij(tlv(\ c. 33(117), ('d. Ivriiscli.
p. 182. 1.13; c. 4i» (132), p. 100, 1. 27. etc.
."). I*;il'dcssns, DIpInilKild. t. II, p. 328.
*90 INTRODUCTION. — < HAP. ni
Charde-gy.silus, c'est-à-diro « olngo vigoureux »,
■et (|iii était surnommé (rj/so: rof/Donienfo (ii/s()\
■cela signifie que son nom liypocorisliciue (Mail
Gyso, -ojiis, mot form<' sur le ^(n-ond terme -////-
si/jfs du nom solennel. Citons encore Fa/'o ou
Pharo, évéque de Meaux, dont le nom solennel
Burçjundo-j'aro apparaît, dans sa signature,
■comme référendaire du roi Dagohert \'\ enG'2S^
Onpeut comparer les nomsIiypocoristicjMes grecs:
Kpiojv diminutif d'E'jpj--/.p£tov, IlaY-xpiwv, etc.'; Aâ;jia;,
■diminutif d'ivjpj-oâijLa;, iioÀo-ôàtjia;, etc. '.
Un autre procédé consiste à doubler la seconde
syllabe du premier terme : Giui<li-(jisilui> ou
Gnnde-fjisilus, « bellicpieux otage », comte de
Saintes, évéque de Boideaux, était suinoniuK'
1. Do rlrfutibus sandi ALuI iiii. i. lll, c. 51 ; (''il. Ivi-iiscli,
p. 644, 1. 24.
2. Tai-dif, n" 6, 1. 12, p. 6; Pertz, n" 12, j). 14, 1. ."il. —
Pertz, n" 4U, p. 38, 1. 13, 53. Cf. Pardessus, Diplomata,
t. II, p. 3, 16, 28,41, %, 111, 111, 126,141.
3. A. Fick, /)/V' ()7-irc/iisr/i('ii Fcrsoiicnnaincn, 2' éd.,
p. 176.
4. A. Fiek, Die rjri.cc/ii.'^c/it'ii Pcrsoncnndiiicn, 2" rd.,
{). flO; cf. F. Stuvk, Die KnsciHinicndcr Gci-nHiiirn, dnns.
Sli^uiujhcrlrlitc dcr pliUosophisIt-liistoriscJn'n Classe dot-
l.dirscrlirlicn Akadeinic dcr Wissciisrhaftcii. t. LU, p. 270,
271.
NOMS FAMILIKHS 0\- DlMlXrTIKS "''Ol
Dodo '. A la ligueur, ce nom aniail dû (Hrc *l)e(lo
ou Dido'-, mais il y a «'u assimilation de la
voycIlcM.lc la i)rcmi(''r(' syllabe à la voyelle (l(^ la
î^econde syllabf. Il s'est produit, an contraire,
dissimilatioii dans le nom liypoe()iisti(|ue Dado
pour '■'^Dodo, d'Audocnns pour Audo-iunas,
<( ami de la riehesse », d'abord r('f('Mendaire du roi
Dagobert P' et eonnu alors sous le nom de Dado,
})uis arclievè(|ue de Rouen, et alors pjrenant son
nom solennel avec le([uel il mourut en 683'. On
dit aujourd'hui saint Ouen. Dido, sans assimi-
lation ni dissimilation, est le nom hypoeoristique
•de révé(|ue de Poitiers qui, en G56, mena en
Irlande Dagobert II, fils de Sigebert III''. Le se-
<-ond d de ce nom est doublé dans le nom Diddone,
1. « (îuiulo.uisilum Sanctoiiicuni ("omiteni coinionu'nto
Dddonem. » Givgoire do Tmirs, Historia Frariconim,
1. VIII, c ^2; éd. Arndt. j). 3:W, i. :«.
^. Le théine du prenik'i' Icruio l'st *//itnt/ii- ou *t/iiii(li-.
Ferdinand Wrode, JJi'ln'i- iHc Sprtir/u'dcr Ositjotcn^ p. 121 ;
K'f. O. Schado, Altdcutschos WôrU-rhiir/t, 1"' partie, p. 3.".
3. Tardif, n' 7, I. 7, j). G; Portz, n" 14, p. 16, 1. 32. —
Tardif, n" 27, 1. 7, p. 22; Pertz, n" 17, p. 19, 1. 5. —
Frédégaire, 1. IV. c. 78. éd. Kruscii, p. 160, I. 29, ôO. —
Gostn Da;/ohrrti /, /vy/.s Frnncoriini , c 18, éd. Krusch,
p. 416, 1.8,9.
4. Liber liistoi-idc Francdiuni, v. 13. éd. Kruscli,p. 316,
1. r)-8.
*92 INTFiODUCTION. — CIIAP. III
au cas indirect, d'un des comtes du palais qui,
en 750, rendirent avec Pé])in le Bref, alors
maire du palais, un jugement dont l'original est
conservé ' .
Le doublement de la seconde consonne dans les
noms hypocoristicjues ne se produit pas seule-
ment dans les formations telles (juc Diddo de
(infn}i-f/isc/us,de Giuuh'-j'icns, ou tel autre com-
posé ayant (jimdi- pour premier terme; elle peut
avoir lieu là où la première syllabe du premier
terme est conservée ; exemple : 'SV/y/yo ' , -onr's, tient
lieu de Siffi-hr7'ct/ti's, « illustre vainqueur», Sifji-
ricus, (( royal vaincpieur », Sjf/i-/>r/ut(///s, a pro-
tecteur victorieux », Sif/i-iialch/s, u ])uissant
vainqueur», Sirj-u/f'us, a victorieux loup », ou de
tout autre composé dont Sif/i- (>tait le premier
terme; Sif/go fut le nom hypocoristique d'un
référendaire du roi Sigebert r"", 561-575. Enfin,
la lettre dou])le pouvait être assourdie; exemple:
O//0, nom d'un référendaire de Childebert II, en
1. Tardif, n" 53, 1. 9, p. 44; Pertz, n" 107, p. 108, 1. 1.
2. Grégoire de Tours, Historia Fninroriitn, 1. V,c. 4,
éd. Arndt, p. 194, 1. 25, p. 195, 1. 4. Cf. F. Stark, dans
le volume précité des conipfos rendus de l'Académie impé-
riale de Vienne, p. 277.
NOMS i-a.milii;k.s ol diminutifs *'93
7^\)()\ Otto est une vafi;intc (VAuda, (\\\\ ost la
l'driiic li\ [)()c(»risli(ni(' concspoiidaiil ikui scuIc-
inciil a '■' A 11(1(1-11 1 nus, A ik/o-c/x/s, mais à AujIo-
iKirinx, Ai'(/i)'/"i/(l/(s, etc. '. 1 )(((•(•(), lilsdc Ddf/a-
riciix, st'iiihlc pDilcr lin nom (|iii est la forme
liy|)()C()iisti(|ii(' (lu nom palcind, cl ce nom oITic,
comme ()nii, \\ la lois l'exemple du douUlemeiil
de la seconde consonne du picmier lerme et de
la sul)>l itiilion de la souitle ;i la sonore. Dacco
lui mis a mort par ordic de CIiild(M)crt II, en 578 '.
I'',nlin, il v a iV^^ nonr>^ liypocoristiipies «pn
n'ont ancun i-a[)port avec le nom solennid du
personnag-e, tel est Uualdo '' ou Uaddo \ nom sous
lec^uel était connu en 585 et les années suivantes
un diaci'c de Bordeaux, dont le nom de baptême
(■tait Ji('/-r/i-c/i/-(i/iii//(s, (( hi'illant corbeau». Citotis
1. (în'goirr lie l'oiii-s, Hisforifi Frnncni-imi . 1. X. v. l'I,
éd. Arndt, p. W~\ 1. .^.
2. F. St;u"U, Dii' Kosi-na mrn th'f (_i(riiui iicii , (laiis ,S'//-
;i(n(/l)r/-ic/i!r (1er j>/ti/ijsnfi/iisr/i-/tisfofi.sr/irii (Jhissc (1er
/•:ais(jrlic/ieit Ah(((lrnt('e (1er \VisseiiseIi(( J'teit, t. LU. |). 277,
278. Comparez noiw DietimiiKtire, p. •"•1-.")!).
■i. (îrégoire d(^ l'oui's. flisinriti Franeormn, 1. V, c 2."i,
éd. .Arndt, p. 220, 1. 11-17.
4. Grégoire de Tours, Hisfaric Froneoi-nin, 1. Mil. (-.22,
éd. Arndt, p. 339, 1. 27, 28.
ô. (Jrc'goire de Tours, His/tiri(( Franenrurn, 1. IX, c 3."),
éd. Arndt, p. 390. 1. ."). 11. 12; p. 391,1. 1.
*94 IN THODLXniON. — CIIAP. III
encore le surnom Tatto, du Tourangeau Uuistri-
inuîidus, miraculeusement guéri d'un mal de
dents, suivant Grégoire de Tours, qui le raconte
à la (in de son Historia Fran('oriun\
Déjà ]jlus anciennement, Chrona^ était dans
le royaume des Francs un nom hypocoristique
de Saedelenba, Sic/clcuba ou Sedeleuba, fille
de Cliilpéric, roi des Burgundes^ et sœur de
Clotilde, (jui épousa Clovis I", roi des Francs'.
Sulelcnha = Seite-h'ehe, parait signilier « celle
((u'on aime avoir à c(Mé de soi* )). C'aurait été
lorl l)ien pour une l'cnime mariée, l'expression
auiait été à sa ]jlace dans la ])ouclie d'un mail.
Mais elle se lit religieuse: Grc'-ooire de Touis ne la
o o
1. Livre X. c 2d;èd. Aiiult. p. 441, 1. 28-31.
2. Grégoire de Tours, His/oric Fi-niicorinn, 1. II, c. 28.
éd. AriKU, p. 89, 1. 21, ôl.
;j. Krédégaire. I. III. .-. 17. éd. Krus.li, p. 99, 1. 19, 48;
i. \y, c. 22; ]i. 129, 1. il-lO. Pd-ssio tmiicri Stf/isimindi,
p. ;«."). 1. 18.
4., le erois reconnaître dans le i^reniier ternie sacdc-, scde,
sùlc, le vieux-saxon sid(t, substantif féminin de la pre-
mière ihVlinaisDU (O. Schade. AltdciUsclics Wortci-buch,
2' |>;irlie, p. 7(38, au moi sita), et non le vieux-saxon srx/»,
en gotlii([ue sidiis, « coutume » {ibid., y». 769), quoi qu'en
ait dit \\'.\Va("kernageI,chez Binding, p.. 362. Ladiphtongue
ar de Sdcdclcalxi suppose une voyelle longue à la première
.syllabe de Sidr-lciilia.
NOMS I-AM1I.1F,|{S Oi: DIMINrriKS
^■95.
cniinnit (|ii('S(»us le nom liypocoiisl i(Hi(' de Chi'o-
iiii^ ([iii |i:ii;iit sioiiilicr n :irl)i«' loiubé », '( clia-
lilis )>. cil \ i('ii\-li;iiil-;illcin;m(l /'ono ])Ouv Ii/'otio ;
(■'('«lail rcxpicssioii de la |)(mis(''(' du peuple fi'anc
\()\anl celle lillc de roi, simple icligieusc,
(piaud sa sdMiiM'tail leur reine; mais Cli/'onn,
dont le r// initial, ('Irani^'er à la lan^aie des ! )Ur-
liundes, 1 1 aliil l'oiMuine t'iaïupie.esl probahlemeni
une (l<'l(irmal ion du hurgundc '■^(ri'ôint, lliéme
ijrniKiii, (l('ii\('' de l'adjectif -yz/'ôy^z-N, en \ieu\-
sa.\(»n (jn'iiii, (irantii, en vieux-liaut-allcmand
iji-iioiii, sii^niliant << (pii ^-landil, récent d, d'où
l'allemand modeine ///v7// (c vert )), l'anglais
ijfccn, « même sens' ». ■''('rrnna. au g(''nitif lati-
nis(> '■'(jfniinvis, p(»u\ait (''Ire un joli nom pour
une petite tille destin(''e par ses jjarents à éti'e,
une l'ois grande, la coni])agne chérie, sidc-leiiUrt,
(l'un roi; mais, contrairement à leur espérance,
elle fut r('(luite, ])ai- la mort cruelle de son père,
à se retirer dans un monastèi'c ofi, simple reli-
gieuse, telle (pi'im arhi'c ren\'ers(' par un oi'ageet
(pli ne se relcNc jamais, elle mourut obscurément,
sans a\oir joui'' dans le monde aucun r(Me. Quelle
1. W. \\;ukei'iiaiJ:L'l, clic/ Hiiitliiig, p. ;i42; Klu,y:t'. A7y-
iiiiiln(jisc/ics Wo/-tcrl)((c/i. ]).147, au mot ,7/7/H ; ( ). Srli;i(l<',
Altdcntsclics Wiii-tcrliiirhA'" |>ai-tic', p. 3.")."), au mol '//-iioni.
*96 LXTUODUCTION. — CIIAP. III
dilïéreiice entre elle et sa s(j'uiClotilde! Cepen-
dant Sedeleuba, dans son niona.stère, fut [)eut-
étre la plus heureuse des deux lilles du roi bur-
gunde Chilpéric; elle n'eut pas, eomme Clotilde,
la douleur de perdre deux tils, puis d'apprendre
à la fois et l'assassinat de deux enfants du second,
— deux enfants auxcpiels Clotilde tenait lieu de
mèr<', — et le nom du meurtrier, un des deux
fils qui lui restaient' 1
Les noms]iy|)ocoristi(|u<'s francs que nous avons
cités ius(iu"ici sont Ions des thèmes en -ô/«- pour
le masculin, en -''///- ou -lu- pour le féminin, et ils
pei'dent 1"/' au nominal if: on pouriait en r<''uiiir
un grand n(»ml)i(' d'aulics ('.\em|)les. Nous et)m-
pi'cndrons dans nos listes les mots qui offrent le
sullixe iôii-. Ouvrons V Histoi'ia Franconun de
Grégoire de Tours :
Ainnlo, 1. IX, c. 27, éd. Arndt, |). 382. 1. 15;
cf. Ama/a-ricns, l'oi (les ^^^isigoths, I. H,
c. 37, p. 101, 1. 20; et noire J)icti()>>/inir(\
f). 31-33.
Anj/o, 1. Vil, c. IT), |). 300, I. M; rï. Ai/</o-
inihhfs, 1. X, c. 3, p. 110. 1. 21, p. 411, 1. 2;
1. ( ii'/'uoir.' (Il' l'diii-s. //'.s/"/7\( Franco/'iiiii , 1. III, i-. IS,
cl. c. C).
NOMS FAMILIERS OU DIMINUTIFS "*97
Audo-uarius, 1. IV, ('.30, p. 1G5, 1. 13; et notre
Dictionnaire, p. 51-59.
AunoA. VII, c. 47, p. 323, ]. 13; cf. Aiin-
ulfus, 1. IV, c. 50, |). 185, 1. 21; Auna-charius,
1. IX, c. 41, p. 399, 1. 21 ; et notre Dictionnaire,
p. 59-63.
Baddo, 1. VIII, c. 44, p. 356, 1. 11 ; 1. IX, c. 13,
p. 369, 1. 25; cf. Bate-chisilus, 1. VI, c. 9,
p.255, 1. 3; Bade-gysilus, 1. VII, c. 39, p. 352,
1.1, deux notations du même nom ; Bade-ricus,
l.III, c. 4, p. 111, 1. 6,7.
Chundo, 1. X, c. 10, p. 418, 1. 10; cf. Hiuit-
J'ridas , Hunt-garius, Longnon, PoUjptyciue de
Saint-Gerniain-des-Prés, texte, c. xx, § 33,
p. 277; introduction, p. 339.
Ebero, 1. VII, c. 13, p. 298, 1. 3; cf. Ebere-
gisehis, 1. X, c. 15, p. 425, 1. 22; Ebr^e-gysilus,
1. IX, c. 28, p. 383, 1. 10; Eber-idfas, 1. VII,
c. 21, p. 288, 1. 13; un autre Eber-ulfus, 1. VII,
C.47, p. 323, l. 13; Ebre-charius, I. IX, c. 28,
p. 383, 1. 16; et notre Dictionnaire, p. 85.
Erpo, I. V, c. 14, p. 206, 1. 4, mieux i/erpo,
1. 31, qui est la notation de ce nom propre chez
Frédégaire, 1. IV, c. 40, p. 140, 1. 14 ; c. 42,
p. 141, 1. 40, contre iS'/v^o, 1. 22. Cf. Erp-uJfus,
Longnon, Polyptyciue déjà cité, texte, c. ix,
9
*98 INTRODUCTION. — CIIAP. III
§65, p. 113; c. XII, § 31, p. 169. Il semble y
avoir dans ces mots la même racine que dans
l'allemand Hcrbst, « automne)), dont le sens pri-
mitif est « moisson )).
Farro, 1. II, c. 42, p. 105, 1. 1, 4, 9; cf. Fara-
modus, 1. X, c. 26, p. 438, 1. 17; Fara-ul/us,
1. VII, c. 18, p. 301, 1. 18. Comparez ci-dessus,
p. '*90, Faro^Burrjundo-fai'o.
Gogo, 1. V, c. 46, p. 238, 1. 17; 1. VI, c. 1,
p. 245, 1. 4; cf. Gaugi-uJfas, Tardif, n" 40, 1. 6,
p. 32; Gaugi-oldiis pour *Gaufji-uaIdus, Lon-
gnon, Polyptyque de. Saint-Gerinal ii-des-Prés ,
c. XIII, §§45, 48, 111, p. 187, 188, 201. Le pre-
mier terme parait provenir d'une racine imagi-
naire, yeuy, yciug, gug, qu'on peut encore aujour-
d'hui croire reconnaître dans l'allemand moderne
Gaiikler, a magicien, jongleur^ prestidigitateur,
charlatan, bateleur )), et qui signifierait se mouvoir
àla façon des jongleurs, des prestidigitateurs, des
bateleurs (cf. Kluge, EtyinologiscJies Wôrter-
buch, p. 129, au mot Gaakler)', cette racine de
création relativement moderne a été tirée du
vieil-allemand gouglari, qui lui-même est une
prononciation germaniciue du bas-latin jocida-
rias,joeulai'is, d'où le français « jongleur )).
Grippo, en 590, 1. X, c. 2, p. 409, 1. 15, 27;
NOMS FAMILIERS OU DIMINUTIFS *99
p. 410, 1. 7, M, IG; c 3, p. 119, 1.22; c. i,
p. 112, 1. 29. D(ni\ dij)lôiiios origimuix do Clo-
vis III, 692, nous donnent la variante Gj-i'ho, nom
({"un p(MS(iiinage (liUÏTent, mais (jui parait homo-
nyme'. Une troisième variante est G/'i/b, nom
d'un lils de Charles-Martel, témoin d'un diplôm(3
original de son i)ère en 742". On ne eonnaitpas,
je eroi^. de l'orme solennelle (•orresi)ondant à ce
nom h\ pocoristi(jue'.
Lciilxt, au datif Lcabac pour ■^Lenbofii, nom
<lc la belle-mère du duc Bladastis, L VIII, c. 28,
p. 341, 1. 24,25; cî. Lei'h-astis^--'Lei'.ho-gr(stis,
I. IV, c. 11, p. 147, 1. 16; LcnJ>o-ncr<i, 1. V,
r. 39, |). 393, 1. 15. Le thème leuho- se reconnaît
■dans l'allemand moderne lieb, « aimable ».
Macco, 1. IX, c. 41, p. 399, 1. 15; 1. X, c. 15,
p. 449,1. 27; cf. Magna-c/iarius, ou Ma fjn-hri/'ins,
1. IV, c. 25, p. 460, 1. 10, 1. V, c. 17; p. 207,
1. 18; Ma<jne-bodus, 1. \i, c. 6, p. 251, 1.24;
Mayne-ricus, 1. VIII, c. 37, p. ^hl,\.Vè;Magno-
1. Tardif, n" 32, 1. 3; p. 25; Pcrtz, n' 64, p. 57, I. 8.
— Tardif, n" 33. 1. 3, p. 26; Por-tz, n"66, p. 58, 1. 35.
2. Pertz, n" 14, p. 102, 1. 6.
3. Ferdinand Wrede, Uebcr die Sprar/ie dcr Osfr/oten,
p. 92, qui d'accord avec Fôrstemann l'explique par le
.gotliiquc ///vv/K^//, :il[cm;\nd ;/ff'{J'cn, « prendre, .saisir»..
*100 INTRODUCTION. — CHAP. III
uaJdus, 1. VIII, ('. 36, p. 351, 1. 9, 11; 1. IX,
C.9, p. 366, 1. 11, mots dont le premier terme
est identique au substantif vieux-haut-allemand
magan, makan, megin, a force, puissance ».
Sunno, dont il a déjà été parlé, p. *71, et
dont le féminin est au cas indirect Sunnine.
Tardif, n° 40, 1. 63, p. 34; cf. Sunne-childis,
ibid., 1. 22, p. 33.
Uaddo,\. VI, c. 45, p. 285,1. 19; 1. VII,c.43,
p. 21, 1. 19; cf. Uado-inarius, nom d'un chef
allemand du IV*^ siècle, qui reparait au VU'"
sous la forme franque Uuade-merus , dans un di-
plôme original privé, 682-683, Tardif, n" 24, 1. 3,
20, p. 19,20^; Wad-rici villa, nom de lieu des
environs de Chartres, Longnon, Polyptyque de
Saint-Gerinain-des-Prés, c. ix, §§ 278, 279,
p. 145, 146.
Uidiitrio, ou Uidntlirio, 1. VIII, c. 18, p. 337,
1, 4-5; 1. X, c. 3, p. 410, 1. 25. Ce nom pourrait
être la forme hypocoristique de ■^Uidmtha-cha-
1. Comparez le nom laiigobard Unadi-inari, dans un di- '
plôme do l'année 750, Cari Meyer, Sprache und Sprach-
denkmàlcr der Lanf/obai-den,i^A8H, 307. Le premier terme
de ce nom me semble devoir s'expliquer par le gothique,
vad!,(i. gage », thème uadia-, et non par le vieil-allemand
irôt, thème féminin en i : uàdi-. Pour une autre étymo-
logie, voyez W. Wackernagel, chez Binding. p. 401.
NOMS FAMTLIEFiS OU DIMINUTIFS *101
rinsn\uï auraitétéaii VPsièclela forme franquedu
nom solennel écrit au XIP siècle Uuineta-harlus
et Uiunt-]iarius, dans la copie de deux diplômes
émanés de Pépin d'Héristal en 706, Pertz, n"*^ 4
et 5, p. 94, 1. 22; p. 95, 1. 14-15.
Le sulïixe dans Uuintrio, est -ion- et non
simplement -o/z-, comme dans les mots précédents ;
c'est celui (ju'on trouve aussi dans le nom du
roi Clodion Chlui/io, Chlodio, étudié déjà plus
haut, p. *46, *47.
La liste des noms liypocoristiques formés avec
le suflixe -on- peut être continuée avec l'aide de
Frédégaire et de ses continuations.
Bobo, 1. IV, c. 87, p. 165, 1. 5; Dnbonew,
Continuations, c. 17, p. 275, 1. 14-15, variantes
Bobonem, Puponem, 1. 31, le même mot que
l'allemand Babe, « garçon, gamin, polisson »,
en anglais boy^ , en français Beuve, Bovon. Par
exception, il ne paraît pas y avoir de nom solennel
correspondant à ce mot.
Droho, variante de Drogo, nom du fils de Car-
loman, Continuations, c. 30, p. 181, 1. 11, 31,
1. Kluge, Eti/tiiolof/isc/ics Wortcrhuch, au mot hiihc,
p. 56-57. O. Schade, Altdcutsclies Wôi^terhuch, V imrtie,
au mot buobe.
*102 INTRODUCTION. — CHAP. III
pour ^Dmifjo, de la forme réduite du verbe qui
est en gothique driiKjan, drauJi, drugiun, dru-
fjans, (( faire la guerre », d'où le substantif fémi-
nin vieux-saxon druht, thème dvuJdi, « troupe
en armes ^ ; « comparez les noms solennels Di^octi-
fjiselus^ Droct-uJfus ^ etc. La notation Dj'ogo se
trouve dans le Lf6er historiae Francomim, pour
le nom d\ui fils de Pépin d'Héristall ^ C'est une
des deux formes de son nom dans un diplôme
royal original de l'année 697', où l'on rencontre
aussi la variante Drofjus\ notée Drocus dans les
Continuations de Frédégaire '' et dans plusieurs
manuscrits du Liber In storiae Francorum\
Grinio {Continuations, c. 22, p. 175, 1. 5). Ce nom
se trouve aussi dans un diplôme royal original
de l'année 697 (Tardif, n" 38, 1. 3, p. 31; Pertz,
n'' 70, p. 62,1.31). Cf. Grinio-aldus pour *G77mo-
1. O. Scli;id(\ Altdcutsches Wôrter-hiich, V' partie^
1^). 111, au mot drii(;j((n, 2° partie, p. 961, au mot tr-n/tt
2. Éd. Krusch,p. 323, I. 32.
3. Tardif, u" 38, 1. 7, 9, 14, 17, p. 31 ; 1.23, p. 32; Pertz.
n" 70. p. 62, 1. 39, 42, 50; p. 63, 1. 2.
4. Tardif, n» 38, 1. 11, 20, p.31 ; Pertz, n" 70, p. 62, 1.44,
]). 63, 1. 6. Drof/i(s est aussi la leçon de plusieurs manus-
crits du Liber historiae Francorum, éd. Krusch, p. 323iv
1. 32.
5. C. 5. éd. Kruscli, p. 171, 1. 25 ; c. 6, p. 172, 1. 4.
6.. C.48, éd. Krusch, p. 323, 1. 10, 12.
NOMS FAMILIERS OU DIMINUTIFS *10'3
naldu S {F lédcg-dirc, 1. IV, c. 85, 86, p. 164, 1. 16,
19^20, etc.), et dans des diplômes royaux des an-
nées : 697 (Tardif), n« 38, 1. 3; Pertz, n^ 70, p. 62,
I. 33), 710 (Tardif n« 44, 1. 3, p. 37; Pertz,
ii'^77, p. 68, 1. 35-36. Tardif, n" 45, 1. 4, 6, 7,
II, 16, p. 38 ; Port/, n" 78, p. 69, 1. 22, 48, 50 ;
p. 70, 1. 6, 8). Grimo-aldas existe aussi comme
nom de monétaire (Prou, n° 1181, p. 253). Com-
parez aussi Grim-bei'cthus (Tardif, n° 45, 1, 14;
Pertz, n° 78, p. 70, 1. 9). Le premier terme de ces
deux noms composés existe encore en allemand
comme adjectif et comme substantif et signifie
« colère ».
Rado, qui devint maire du palais en 613, 1. IV,
c. 42, p. 142, 1. 7; cf. Rad-bodis {Liber histuriac
Francoriwi, c. 49, p. 323, 1. 25), le nom de femme
si connu Radegundis et le vieux-haut-allemand
Rat, « conseil, décision ».
Rocco, 1. IV, c. 30, p. 132, 1. 19, de la racine
(|ui a donné naissance au substantif allemand
Ruch-, (( *mou veinent brusque et saccadé », au
verbe rûcken, « remuer, se remuer ». Le datif
Rocconi de ce nom propre apparaît en 677-678,
dans un diplôme original de Thierry III(Tardif,
11° 21, I. 1 ; Pertz, n° 48, p. 44, 1- 25). Je ne con-
nais pas de nom solennel correspondant. Mais il
*104 INTRODUCTION. — CHAP. III
y a deux noms liypocoristiques tirés de la même
racine avec des suffixes différents : Roccula,
nom féminin, au cas indirect Rocculane, dans un
diplôme original privé vers 700 (Tardif, n° 40,
1. 79, p. 34), et le masculin Roccolenus, Rucco-
lenus (Grégoire de Tours, Historia Francorum,
1. V, c. 1, 4, éd. Arndt, p. 192, 1. 2, 23, 24;
p. 195, 1. 6).
Samo, 1. IV, c. 48, 68, p. 144, 1. 14, p. 154
1. 18, 22, 24, 25, etc.; cf. Saman-ildis, « égale
à une héroïne », Longnon, Polyptyque de Saint-
Germain-des-Prés , introduction, p. 360, texte,
c. II, § 119, p. 27.
Uro, 1. IV, c. 86, p. 164, 1. 18; cf. Ure-marus,
Longnon, Polyptyque précité, introduction,
p. 368; texte, c. ix, § 101, p. 119; mot composé
signifiant « illustre taureau sauvage ».
Nous ajouterons, d'après le Lihei' historiae
Francorum : Citai da, nom de la femme de Clira-
mnus, brûlée avec son mari en 560. Son nom est
connu seulement par le Liber historiae Franco-
rum, c. 28, éd. Krusch, p. 286,1. 29, qui l'écrit
à l'accusatif Chaldam pour C/inldancm. C/ialda
est le féminin de C/ialdo, attesté par une signa-
ture au bas d'iui diplôme royal original de l'an-
NOMS FAMILIERS OU DIMINUTIFS "*105
née 653 (Tardif, n° 11, p. ll;Pertz, n" 19, p. 21,
1. 5). Ces deux noms liypocoristiques dérivent
d'un tlièmo cJialdo- ([ui est second terme dans
Turno-clialdiis, nom d'un évé(|ue de Paris, men-
tionné avec cette; notation dans un diplôme royal
original de l'année 697 (Tardif, n" 38, 1. 2, p. 31;
Pertz, n" 70, p. 62, I. 31), et avec la notation
Tui'îm-cddus dans un diplôme royal également
original de l'année 693 (Tardif, n» 33, 1. 2, p. 26 ;
Pertz, n" 66, p. 58, 1. 35). Le thème cJialdo- est
premier terme dans Chalde-bei^cthus , nom d'un
référendaire de Cliildebert III, dans un diplôme
original de l'année 697 (Tardif, n° 38, 1. 25, p. 32;
Pertz, 11° 70, p. 63, 1. 14), et dans Clicddo-iniris,
nom connu par un diplôme original de Cliilde-
bert III, daté de 711, et dont on a de bonnes
copies faites au siècle dernier et dignes de toute
confiance, bien qu'on ne puisse aujourd'hui pro-
duire le document original (Pertz, n° 79, p. 71,
1. 6). Chcdda se retrouve sous la ï orme Haï d a
dans le Polyptyque de Scdnt-Germain-des-Prês,
c. XXII, § 75, éd. Longnon, p. 308. Le même
document offre les noms féminins composés
Halde-di'udis, Ha/d-rada, Halt-berta et divers
noms masculins dont le même thème est premier
terme, par exemple Hcdt-bertus = Chalde-bci'c-
*106 INTRODUCTION. — CHAP. III
tlius, et HcOde-mùrus z= Clialdo-mîris (voir la
table des noms de personne dressée par M. Lon-
gnon, p. 409). On peut supposer que le thème
francique cJiaIdo- est identique au thème vieux-
scandinave hold- pour un primitif Jiahitha- en
vieux-haut-allemand heJid, en allemand moderne
held (( héros » (Kluge, Eti/mologisches Wôrter-
huch, p. 163, au mot Held).
Un autre suffixe servant à former des noms
francs hypocoristiques est -îno-. En voici des
exemples tirés aussi de Grégoire de Tours, His-
toria Francorum :
Audinus, 1. VII, c. 47, p. 323, 1. 14; 1. IX,
G. 30, p. 385, 1. 18; c'est un doublet (ÏAudo,
mentionné plus liant, p. *96.
Austrinus, 1. IX, c. 18, p. 373, 1. 5; cf. Aus-
tri-ghyselus, 1. VII, c. 47, p. 322, 1. 28; Aus-
ti'o-ualdus, 1. VIII^ c. 45^ p. 356, 1. 23, p. 357,.
1. 1; l.IX,c. 7, p. 364, 1.2; c. 31, p. 385, 1. 24.
Cliedinus, 1. X, c. 3, p. 411, 1. 23; cf. Chad-
uinus, (( ami de la bataille », nom d'un évoque
dans un diplôme original de Clovis II, 693,
Tardif, n" 33, 1. 3, p. 26; Pertz, n°66, p. 58,1. 35.
Chrodinus, 1. VI, c. 20, p. 261, 1. 23, 47';
1. Aussi dans un diplôme original de Clotaire III, 656-
670, Tardif, n" 13, 1. 10, p. 12; Pertz, n" 32, p. 31, 1. 33.
NOMS l'AMILIEH.S OU DIMINUTIFS *107
cf. Chrodc-cItihUs, nom do iVmmc, étudié,,
page *25, et le nom d'homme Clirodo-hercthus ,
(( brillant par la gloire )), dans un diplôme royal
original de 677-678 (Tardif, n" 20, 1. 4, p. 17;
Pertz, nM7, p. 43, 1. 45).
Godr'nus, 1. V, c. 3; p. 193, 1. 9, 13. Le même
nom se trouve on 693 dans un diplôme royal
original (Tardif, n" 33, 1. 4, p. 26; Pertz, n« 66,
p. 58, 1. 36). Comparez les noms de monétaires
(iodo-f'/'ifliis (Prou, n"1180, p. 258), Gode-Iaicus
(Prou, 11° 2197-2203, p. 455, 456). Godo- est
identique au thème de radjectif allemand mo-
derne g ut, « bon ».
Nanthinu>>, 1. V, c. 36, p. 228, 1. 15, 24,
p. 229, 1. 3^ 10. Le personnage le plus connu
dont le nom solennel renferme le thème dont
Nanthinus dérive est la reine Nanthe-cJdldis,
diplôme royal original de 653 (Pertz, n° 19,
p. 20, 1. 2; Tardif, n«ll, 1. 4, p. 10, a lu, en sup-
primant le premier h, Nante-childis) ou Nayite-
f^?7f/«, diplôme royal original de 640 ou environ
(Tardif, n«9, 1. 12, p. 8 ; Pertz, n° 18, p. 9, 1. 28) ; ce
nom royal signifie « hardie héroïne ». On ren-
contre aussi le thème initial dans des noms d'hom-
mes, tel celui du monétaire Nanta-harius (Prou,,
n" 1149, p. 251), et de l'abbé Nant-harius, qui
*108 INTRODUCTION. — CIIAP. III
se lit dans un acte de l'année 745, dont on n'a pas
roriginal (Pardessus, Diplomata, t. Il, p. 396);
celui de l'aveugle Nant-ulfus (Grégoire de
Tours, In gloria confessoi^um, c. 25, éd. Krusch,
p. 764 1- 7); celui N'ant-bertus, esclave donné à
Fabbaye de Wissembourg, en 718 (Pardessus^
Diplomata, t. II, p. 748) \
Nous n'avons pas besoin de citer des sources
pour le nom à'hoimne Pippinus, que les premiers
Carolingiens ont rendu si célèbre, et qui peut
n'être qu'un doublet de Pôpo, formé de Bobo
(p. "*101) après la deuxième Lautverschiebuny .
Dans Pippinas, Vi de la première syllabe peut
s'expliquer par une assimilation à Vi de la
seconde syllabe, phénomène grammatical qui
s'appelle en allemand UinJaut.
Nous passons aux suffixes qui contiennent une
/ .-1" -/o- ou -11 o-, 2''-lôfi-, au féminin -là)i-,3''-lcno-
ou -lîno-, ces derniers sont pour la plupart des
diminutifs de diminutifs.
Voici des exemples du suffixe -h-, -llo-,
1. Suivant M. F. Stark, dans le volume précité des comptes
rendus de l'Académie impériale de Vienne, p. 284, Nannius
(Grégoire de Tours, Historia Francorum, 1. II, c. 9) serait
un dérivé de la même racine que Nanthinus.
NOMS FAMILIERS OU DIMINUTIFS *109
pris chez Grégoire de Toiirs^ Hisloria Fran-
corum :
Bobihj ou liobilld, suriioin d'Af/s(e/'-c/u'ldis
(iLi Aiisfri-fiildls^ Iroisièinc femme du roi Gon-
iraii, ]. IV, c. 25, [). IGO, 1. 14, 15, 40, 41.
Muntinolus, AIoininLilas, Muniiiiolus, nom de
deux personnages, 1" 1. IV, c. 42, p. 175, 1. 6, 28,
29, etc. ; 2» 1. VI, c. 35, p. 274, 1. 25, 43.
Pappolas, 1. V, c. 5, p. 197, 1. 32, 37; 1. VII,
c. 17, p. 301, 1. 8; 1. VIII, c. 10, p. 331, 1. 22; mot
à rapprocher de Pippinus.
A été formée avec hi forme féminine -làii- du
suffixe masculin lÔJi-, chez Frédégaire :
Theudila, au cas indirect TheiuUlanae., I. IV,
c. 42, p. 141, 1. 22-23; cf. c. 30, p. 132, 1. 24-25,
où ce nom est écrit Teudilane sans Ji . A com-
parer Theote-childis, 1. III, c. 56, p. 108, 1. 22,
et Teude-childis, 1. IV, c. 36, p. 138, 1. 23.
On trouve la même formation au cas indirect,
Roccidane , dans un diplôme original jirivé vers
700, Tardif, n" 40, 1. 70, p. 34; cf. Rocco,
p. *103, *104.
La forme masculine lôn- du sulfixe apparaît
dans h; nom de Bodi/o, un des secrétaires, ;zo-
(arif, de Grégoire de Tours, cpii parle de lui au
*11.0 INTRODUCTION. — CIIAP. III
livre IV, c. 10, du De virtutibus ^ancti Martini,
éd. Krusch, p. 652, 1.8.
Du suffixe -lêno-, -lîno-, nous citerons chez
•Grégoire de Tours, Historia Francorum, les
exemples suivants :
Buccelenus, 1. III, c. 32; p. 130,1. 7, 12, 16;
1. IV, c. 9, p. 146, 1. 29, écrit de môme dans un
diplôme royal original de 693-694 (Tardif, n" 33,
1. 4-5, p. 26; Pertz,n'^66, p. 58, 1. 37); cf. Buccio-
ualdus, 1. IX, c. 23, p. 380, 1. 29, que, du temps
<3e Grégoire de Tours, on traduisait par huccn.s
aaliclus, « fort bouc )).
Rocco/enus, 1. IV, c. 1, p. 192, 1. 2; c. 4,
p. 192, 1. 6, 17. A comparer Rocco, p. *103.
Dans la Chronique de Frédégaire :
Audolenus, 1. IV, c. 54, p. 148, 1. 5. Cf. Diction-
naire, p. 58.
Beppelenus, 1. IV, c 12, )). 127, 1. 7; Beppo-
lenus, dans un diplôme original de Dagobert P"",
vers 628, Tardif, n" 6, 1. 3, p. 5; Pertz, i^ 12,
p. 14, 1. 32. Cf. Bobo, p. *101, Pij>pinas,
p. nos.
Chrainneleniis, 1. IV, c. 78, p. 160, 1. 3, écrit
Clirainlenus dans un diplôme original privé
en 697, Tardif, n"39, 1. 24, p. 32 ; cf. Chvamnm.
NOMS FAMILIERS OU DIMINUTIFS 411
Chrainnelcnits, veut dire « petit corbeau » comme
Unl/olenus, plus bas, p. "*112, « petit loup ».
Les diplômes originaux donncul un grand
nombre d'exemples de ce suflixe, les uns avec la
notation -h'nus, par è, les autres avec Ilnus,
yi'AV i :
1" Betto-lcinis, Tardif, n" 19, 1. 35, p. 16, cf.
Betto 1= Bcii-hrainniis, ci-dessus, p. "*87.
Chrodo-lcnufi,, Tardif, n" 6, 1. 3, p. 5 ; Pertz,
nM2, p. 14, 1.33.
Ciiuicio-Icnus, Tardif, n" 40, 1. 77, p. 34.
Erine-lênus, Tardif, n° 14, 1. 4, p. 12; Pertz,
n" 34, p. 32, 1. 37. — Tardif, n" 15, 1. 3, 4, p. 13;
Pertz, n"35, p. 33,1. 20, 21. — Tardif, n'^ 16, 1. 4,
p. 13; Pertz, n"^ 36, p. 34, 1. 12.
Mauro-lénus, Tardif, n" 19, 1. 37, p. 17.
Miunmolvniis, Tardif, n" 19, 1. 36, p. 16, cf.
Mfiiiiiniolifs, p. ••'109.
Sijfjgo-lénus, Tardif, n" 4, 1. 8, p. 5; Pertz,
11° 10, p. 13, 1. 29; cf. Sif/f/o, ci-dessus, p. *92.
2" Betto-litius, Tardif, n'^39, 1. 25, p. 32.
Chramlînus, Tardif, n" 21, 1. 4, p. 17; Pertz,
nM8, p.44, 1. 39.
Evinelinus, Tardif, n" 15, 1. 4; Pertz, n" 35,
p. 33, 1. 26,
*112 INTRODUCTION. — CHAP. III
Les monnaies offrent la même alternance.
1« Audolênus, Prou, n»^ 597-601, 2740, p. 139-
140 et p. 559.
BohoJénus, n° 364, p. 84, cf. Boho, ci-dessus,
p. *101.
Bodolênus, n"« 480-483, p. 113.
Chiddolênus, n" 283, p. 67.
Domnolènus, n" 2749, p. 560.
Domolênus, n"^ 865-868, p. 187, 188.
Eudelênus, n° 935, p. 203.
Fantolênus, n°« 2274, 2275, p. 468.
Leubolénus, n° 2535, p. 523.
MaminoJènus, Alninolcnus, n°*602, 2157-2168,
p. 140, 448, 449.
Theudeilênus, n° 916, p. 199.
Tottolênus, n° 1000, p. 217.
Uuandelênus, n°« 692, 862, p. 157, 187.
Uiil/okhius, n«^ 1065, 2623, p. 232, 539.
2" AudoUnus, n« 466, [>. 109.
BoboUnus,i\^mi, p. 192.
Madelinns, n°« 1085, 1185, 1186, 1224-1232,
p. 238, 259, 267, 268.
Afummolînus et AIiiDio/ nuis, n°^60S, 604, p. liO,
141,448,450.
Wandelînus, n" 894, p. 193.
NOMS FAMII.IFRS OU 1 )IM IN l" IIFS
*li:i
l"',nlin (|ii('l(|ii('s noms liypocoiisliciiics con-
sistciil siniplcmciil en un Icrnic ^\i'>^ noms com-
posés ': Ici Cliranniiis^ d corhcan )i, nom diui lils (1(3
Clotaiicl'''" ; compare/ le premier leime de Clinini-
iK'-smil a<i (Grégoire de Tours, llisloi'id l'iutnco-
nnn. I. VII, c. 47; p. :^:\, 1. 26, 33; 1. JX, c. 19,
p. 373.1. il. \(\r2\, |). 371, I. 1). de Cln-<iinii-nlj)is,
(Fivd('gaire. I. 1\', c. 51, p. 147, 1. 27, 29), et le
second terme ^\r^ noms bien connus : Bcrilui-
(■///'(Hii///'s,({ brillant corhcan o, (j////f//-c///'aiiin/ts,
<( coilx'au de gauMic «.enlin de l^nll'o-clii'niimns,
dans un (li])l<"»me royal original de l'année 693
(Tai'dif, ii"33. I. 3, p. 2(3; J^'rt/. n"GG, |). 58, 1.34).
Citons aussi ViiJj'iis ou Unljos, (( loup » (Frédé-
gairo, 1. i\', c. 29, p. 132, 1. 15); comparez le pre-
mier terme d(» Uiilf()-chr<iiniiiiso\(\r {'f///i-/((icus
(Gr(\goirede Tours, HIstorIn Fniiu-nriu)i , 1. A^III,
K- . 15, p. 333,1. 27), ou Ud.llo-hicciis, diphMiie
royal original de 6S8 (Tardif, n"25, 1. J5, p. 20;
Peil/, n" 57. p. 52, ]. 4), C/t/fo-lair/fs, (lipl(")mes
royaux oiiginanx deG93 (Tardif n" 33, 1.7, j). 26;
Pertz, n"66, p. 5S, I. 40-11) et de()97 Pertz, n" 71,
p. 63, 1. 49). inutile de parler ici di's noms si nom-
1. Siw i-i> iiiod:' lit' loi-iu.'iliiui, %'()}■(>/ I''. St;irk (l;ms le
volume déjà citédes compte.s roiulus de rAcadiTiiic iiii|)(''i-i;ile
de Vienne, j). '270.
h
*li4 INTl^ODUCTIOX. CIIAI'. IH
breux dont -/'////.s (\st le second Ici'ino (cf. ]).*152).
DcC///''nnn/fs (l(''ii\'(' le (Wmlnuùï f^.'// /-a iii/n'Jc/)// s,
de Uii//'(fs, le diminutif U/f//'oJeii//s\
Parmi les suffixes employés par les Francs
mérovingiens pour créer les diminutifs je n'ai
trouvé aucun exemple de certains suffixes qui
ont été ailleurs de fréquent usage. Tel est le
suffixe -àco-, d'un emploi si multipli(' chez les
populations celtiques.
Citons : 1" d'après une inscription romaine
le nom d'iionune To(jiacif..s\ cf. Tofjo-duinnos\
Togi-rix'\
2'' D'après Ilirtius, De Bcllo GaUico, VIII, 26
Gt ^uix . , Dumnaciis , nom d'un chef des^/^</e.s ou
mieux Andecnri ; cf. Dumno-ri.f, nom du frère
de Diriciaciis chez C(''sar,/)c Bcllo (ici/Iiro; Diilt-
1. L'im|i(irl;iiii-(' (lu luun ilii li)U|i nolf = *iinllti: (l;ins
r<)ii()iiias(i([U<' !ri'i-iiiani(Hio pout rtn' cniniiaive à colle du
nom du diicn, cii on ii-landais, /,/ en brittoniquo. dans
rononiasti(|U(> di's Cidti's. Le nnm du cliiiMi on cclticiue
^s'employait aussi on parlant du loup: cii (tllcàd, llltorale-
ment « eliion sauvage», veut dire « lnup » en irlandais. Le
bi'oton lilci.;, tm ii'alluis hhiidd, doit axoif ou i)riniiti\'einont
un sens plus général et dc'signor tnule grosso bête sauvage.
2. Coi-pus Inscriptidiiiiin Latiacrnin, XII, 464t.
;{. Dion Cassius, 1. LX, c 20.
4. M(nnmson. Insri'Iplioncs Hclccticc, 139.
NOMS FAMll.Ii'.lJS or DIMIMTIFS •■■ 1 1 ">
i)()-ucll((iiinis, OU ])i/ni//n-/(c//(i/i/N/s^ nom (1111).
l'oi brolon conlcinpoiaiii (rAvigustc et couim tant,
par l<'s nioiniaics (pic [lar la (•(Mrhic inscript ion.
d'AncNrc', et le nom d'iiounnc moins illustre
Duiniio-lnhis' , {){[ JJ/i/jiio-lah's '.
3"-4"I)'apr(''s les notes de Tii-echan suisaint Pa-
trice, CamifJdciis ('{ Sc/i((c/u's, noms (r('\(''(pies
oi'donn(''s par Patrice'. Le premier de ces noms
est éei'it Camelacus dans le cél(''l)re anti])lionaire
de Bangor; corrige/. Cditii/hic/fs; cf. Camiilo-
(/cnns, nom d'un chef gaulois (César, De Bcllo
(idUlco, 1. Ml, e. 57, §3; c. 59, ^ 5; c. 65, §§5,
8i, ('(iinido-(jnata dans une inscription conservée
l)ar le tn'sor de Bernay à la Bibliothèque Na-
tionale; ('(iiiiiiU)-ri.r dans deux inscriptions,
run(,' de Pont-les-Bonfays, Vosges, l'autre d'An-
glesev"'. Passons à Sc/uic/ius j-)our Scnaci/.s,
nom d'un autre (■'vc<pic sacré par saint Patrice,
Sen((cnf> est un nom d'homme dans une inscrip-
1. A. Ilolder, Altccllisc/wr Sprar/isr/iat^, t. I. col. 1361.
2. C. I. L.. 111,10514.
'A. Mus("e d'Épinal. Ilokler. AlicrUisrhc/- Spr(tcliscli(ti.::.
t. I. col. i;î(jl.
4. Whitley Stokes, T/ir tn'pdrtlfr Life, t. II, p. 304:
Ilo.irau. Vita sancci Pciricii, p. 60, 66, 80.
5. Holder. Altccltlschcr Sprar/ischat.;, i. I.col. 727.
*116 INTRODUCTION. — CIIAP. III
tion clirotiennc de Grande-Bretagne '. C'est la
forme liypocoristiqne de noms solennels, tels (jue
Sciio-condus^ , Seno-f/natus \ Seno-ina/j/ns * ,
Seno-ri.c, Scno-raccus, Seno-uii'os, Seno-urus \
5'- Tifiernach, nom d'nn eélèbre chroniqueur
irlandais du XI'' siècle, écrit plus anciennement
Ter/ej'iHirns en Grande-Bretagne" ; ce nom est de-
venu en gallois Teyrnoc, en vi(Hix-l)reton Tini-noc.
On peut comparer le nom complet '^Tif/ei'no-ina-
(jlos: Tidrn-inael dans le Cartidairc de Redon,
Tefjej'no-iiud/is dans une insciiption (•hrt''tienne
de Grande-Bretagne' .
6" Le célèbre nom propre gaulois Dèuiciacos
latinisé vwDiuieiacus est un diminutif de *l)èui-
cios, latinisé en /)/?if/r/o.s dans une inscription de
Sainte-Colomlx' p^rès Vienne, Isère*, au féminin
1. ll\\]>\\rv, Insrrlptioiii's Bri((iinii(P clirisliii luv, n" 141.
2. C. I. L., XII, 302!); Rrmr rr/tv/iir, t. XIV, ]). 168.
'A. Insci-iption dc' Mcluii. Creiily, dans- la Reçue re/iù/iie.
t. III. [.. :)i)(3.
1. lIiiliiK'i', Iiisi-iptiones Brif((niii(r e/trisli/ma\ ii" *.)2.
."). 'riicVlcnat, dans la Renie cel/i</iie. t. XH', p. 108-
lU'.).
G. lliibner, Iiism'pn'oiies Brifaiiui'e cliristiaiia',
n"' 35, .58.
7. llûbnor, iliid.,n" 12. Ci. Lolli, Chrestoinatliic bre-
tonne, p. 167.
S. C. I.L., XII, 2028.
NOMS FAMM.IKHS OU niMfNTTirS *117
/ )i/(ici(i\''-J)('/iicios (h'rixc (le '■■JJi'iu'cos, I;i1 inisi" en
J )////(■ //s" et ([ui a im doiiUlcl /'■'Di'iu'co, -unis, nom
(riiii chef liclvrlc dont parle Césai', ([ui ra])|KMl('
l)iiilc()\ Drnifds v{ Driilco sont des fom^'s
liypocoristiqucs de noms lels (jne I)<'/i()-f//)(if()s\
/)('UO-r/enos, latinis('' en Dii/o-t/c/n/s ' .
Les noms de li(Hi gallo-romains en -('/c/i.s sont
(lus an nK'me |)roc(''d('' de foiination.
Ainsi (\)//(fnci/s, Condac (Charente), parait
être la forme abrégée, correspondant à un nom
solennel, tel ((ue Conrlo-inaf/ns, Condom (Gers).
Il doit y avoii' la même iclation entre:
Tnrn((ci/s, Tournai, Belgique, Tournai-sur-
iJive(Urne)^ Ternay (Loir-et-Cher) ; — el Tin-iio-
(lurus, Tonnerre (Yonne), Tarno-in<«jus, Tour-
non (Indr'e-et-Loire) ;
Novi ficus , Neuvy-en-Champagne ( Sartlie) ,
Neuvy-au Houlme (Orne), Neuvy-le-Roi (Indre-
<'t-Loire); — et Novio-nuujus, Nimègue (Pays-
Bas), Noyon (Oise), Neumagen, Prusse rhénane,
l.C.I. L., XII, 1920.
Z. Holdor, AUcrItisrhci- SprdclisclKa:. t. II. col. 1290.
:{. DrBrlIo Gclliro. 1. I, V. 13. § 2.
•1. .\u tiMiiiniii Driii-i/ii(if(( .Dvtio-ijiiat(( . IhAdi^v, A/tccl-
(isrhcr Sjii-iicliscli(il ;•, t. I, col. 1274-127.").
5. Ilolder, Altrclllsclwr Spnirhschal .-. l. I, col. 1296.
*il8 INTRODUCTION. — CIIAP. III
■etc., Novio-dnmiin (Cc'sai', De Bello GnIUco,
VII, 12), villodesBiturigos,àdislinoiiercliixVor?o-
(humin de Belgique {De Bello GaJh'ro, II, 12), et
■du Xovio-dunuin dePannouie, aujourd'hui Novi-
grad, Croatie, enfin du Xorio-diinnin situé à
l'embouchure du Danube, aujourd'hui Isaktcha);
Ehtwacus, Yoi'k^ Angleterre; — et Ehai'o-
<//;727^/»,Yverdun, Suisse {Eburo-brijja, Avroll(^s
(Yonne), a pris cette forme nouvelle par Tintcn^-
médiaire d'un autre suffixe et suppose ^Ebnro-
ifduin)',
EInviacHs, Saint-Germer-de-Fly (Oise'. — et
EJnriohrifia, Espagne ;
JtiJiaru.s, Juliers, en allemand Jûlich, Prusse
rhénane, en France les nombreux Juilly, Jully,
Juil('', Juillac; — viJiilio-Uond. Lillebonnc^ (Seine-
Inférieure).
La théorie des noms hypocoristiques ou plus
■exactement des noms abrc'gés donne la solution
d'une diffîcultéà la(|uelle se sont jus([u'ici li<nn'tés
les géographes. Ils n'ont pas compris pourquoi
la ville d'Arras, aj)pelée Nemeto-cenna cliez lïir-
lius. De Bello Gallico, VIII, 4G, 62, est d('sign('e
pai' le nom de X'einetaciun dans l'Itinéraire d'An-
lonin ; A^emetaciun n'est pas autre chose (pie la
.l'orme hypocoristique de Xemeto-centia. Le cel-
NOMS l'AMlLIF.US OL" DIM IXi; IIFS '■' IV3
1i(|ii(' avnil un siihsiaiilif on adjcclif an inas-
rulin rc/n/os, dont un cxcniplc <'>! le sccdnd
terme (lu nom {■i)\\\\)()>v ('/fiio-cciiNos, an ,L:(''nilir
^'//;?n-rr/////. dans nnc inscription (•ln(''li(Mm<' de
Grande-Jir<daf,^n(' dlrdjnci', n" 18), cng-allois To;?.-
<r;?; au f(''minin. (•"est le second terme de S/uiirlo-
rcium, aujourd'hui liollcnhni-u', A\"urtend)erg.
Le sullixe celtiiiue -r/ro serait -dchns dans les
noms m(''i(i\ indiens : il me send)le y faire (hMaut.
K.st absent aussi le sullixe -nsciis, si commun
dans les noni'^ de lieu des régions ligures. Il y ji
<-e|)endant <|uel(iues exemples germaniques de ce
sullixe: J" (TiiinKisciis^ nom d'homme connu j)ar
Tacite' ; cf. (rdiu/i-hn/d/fs, nom d'(''vêque men-
tionné dans une charte de l'année 740^; — 2^Wa-
ï'asfi\ nom d'un y^'////^s de Bourgogne'', comparez
les noms de femme Bcr/o-'/n/'fi, Deoro-unrn '■ <>t
le nom d'honinu' Waralto "'; — 3" iikuiikisI,-
'[.Annales, XI. IS, 1!».
2.FvLvdGHHUii, DipliiiiKira, I. II, p. 466.
3. Coinitatus Warasconiui, I). I^ouquet, VI, 202 C ot
note; Warancli^XW, 110 A. Cf. Furstoiiiaini, Naiii.cnhtirh,
t. II. ( )r(sii(iiiicn, col. 1552, lô5;J : Ldiiuiloil, Aflcs liisto-
j-i'/i(c. [). 1;}1; Z(,'uss, Die Dc'itlscltcn, p. 117,581-585.
4. laiMlil. 11" 40. 1. 19, 22, 25.
5. Tai-dil, 11" 17, 1. 1, ]..14; Port/. ii"37, p. 34, 1. 35.
*120 INTHODUCTIOX. — • CIIAP. IH
(( liuiiiaiii' ». d'où le (l('ii\('' mru///iis/,iii, mùim^
sens, on vieux- haut-allemand-.
On ne trouve pas davantao-edans les textes mé-
rovingiensle suffixe -iro-, (|ui a été ("ei)endant ger-
manique. U''m()\ni<:l" Clnodicfis, lisez C/ilodrcus,
elief des Cimhres dans la l)ataille des Canipr
Rmulii (101 nx.LC.y, en vieil-allemand HIu-
dili'', — 2" Gannic/fs, chef des Germains dans la
guerre servile (71 av. J-C.)'.
Le féminin Gannicfi de (jonnicus se trouve
sous l'Empire l'omain dans une inseription de
Suisse", et une autre inscription romaine nous
donne le nom masculin accompagiK"' dune indi-
cation de filiation qui ne laisse aucun doute sur
l'origine germanique de l'individu : en effet
celui-ci est dit fils de Manniis' . Gannicns; est un
doul)let de Grtnfxisc/is, et de Gnnnica on a le
doublet (jfinnn, au c-as indirect G((fHiane\
1. Grimm, Dciitsc/ic Gro/iinuiti/,-, t. II, p. 37."{.
2.0. Schàde, Altdi'iiisr/irsW'>/-f('rl)iirh, T'' partie. p. 590.
3. Orose, 1. V. c. 10, § 20. Kd. de Vieillie. 1882, p. 318.
4. K. MùUenhoiï. Dcnfsr/ie AltcrttdnsLnndr. U, 12\.
5. Tite-Live, Pp/v'orAc^, 97. Frontin, St/r(trt;/ènics, 1. II,
c. 4, §7;c. 5, §3J.
6. Mommsen, IiiHcrIpliuncs Hclrctira-. ii" 201 .
7. GannicoManni Jilio, CI. L., III, 5102.
8. Pardessus, /)//J/o/;/r^/r^ t. II, p. 282; charte de raiinée 709.
CliAPlTKl': 1\
QUELQUES OBSEIJVATIONS SUR LA l'IK »m'. IK^UE
MÉROVINGIENNE
Les textes (]-a\\> Ics(|ii('!s nous (''1 udioiis la lang'iu'
des l'Yaiics iikton inuiciis (»nt ('{('' souNciit (''ciits
par (les snilx's «^alld-ioinaiiis (jui n<' connaissaient
|)as cette langue; on sait combien sont nombreuses
par exemple les fautes de tiansciiption (pii (]r-
parent les Gloses malberç'iques de la loi ,Sali([ue.
D'un autre cot('', les noms de ])eisonne (rorigino
tiîUKpie ('taient prononc('\s la phqtart du tem])s
par (\('> (iallo-Ivomains (pii traitaient les dia-
lectes germani(pies comme le latin ou comuK^ les
noms d'origine celti(pi(^ ; et les mêmes Gallo-
Romains ('clivaient souvent ces mots franciques-
comme ils les prononçaient.
La confusion de l'c long et de 1'/ long dans les
textes nuTovingiens se |)i'oduit à la fois pour les
mots latins et pour les mots germaniques'. Ainsi
1. (■('tt<M-niiiusi()ii ui-aphifiuo a poui' cause on biis-Iatin-
un fnir plioiiiMifiMc (H;il)li par les rnmanistos. ("est que
deux li'tti-es. l't; h>\\is et 1'/ l)i-i'l,se jir<)U()n(:a ii'ut en l>as latin
*122 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
dans un diplôme royal original de l'année 653 (Tar-
dif, n" 11 ; Pertz, n"19 , on lit c/iniencinr pour clê-
mentiac, nn'fiti/'i/fin pour nii/s(('/'i/fiit, citc/'is pour
ci'tcj'is, conseiTUnr pour conscrrctiii' ; dnns un
-diplôme royal original de 677-678 (Tardif, n" 20,
1. 3, p. 17; Pertz, n" 47, [>. 13. 1. 41), Saorit/io
pour Scilicetum^ ; v^'<. formes olîrcnt le même
pluMiomène gr;iplii(pie (pie ( 'lilodoiii ns. poui' Chlo-
(lojfcchiis, Boho/in/fs \nmv liohoJi'niis. ]| est vrai-
seml)lal)le que cette concordance est le résultat
de lois phonéticiues du latin et du germani(iue.
Mais il est tel cas où une loi de la dc'cadence la-
tine a été de force imposée par les Gallo-Romains
à un mot franc qui dans une bouclie germani(|ue
résistait évidemment à cette loi.
Nous citerons connue exemple les noms
<:omposés dans lescjuels le second terme -(/astis,
exactement de mL'iue l'aron Tune et l'auti-o. L'c loua- latin
pouvait donc s'écrire /. En IVaneique, le groupe indo-eu-
ropéen ci s'est réduit successivement d'abord à c, puis à î :
cet / francique représente le i>r()U])ement de deux i dont le
premier a été primitivement un c bref et dont le second est
■comme dans ci un i consonne.
1. Saoritho oiîre un exemple daté de vocalisation de 17;
il explique comment au IX'' siècle un scribe irlantlais a
■cru bien faire de corriger en OIsiodra le nom d'Auxerre,
Antcssiddiiriiin ii répociue gallo-romaine.
PTioxKTiQrF.. r:iii:TF, Dr r. MÉDIAL ■'■■123
« liôle )), ;i jjeidu son // initial. Chez Grégoire d(^
Tours, Histùfia Francorain, à côté (ÏArbo-
f/astis\ on lit Baudastis' pour Baiidn-gastis ' ,
Leiulastia ' imLeodasils' |)our Lcn.do-f/astis, Lco-
jias(is\ probablement pour Launo-gastis par
confusion du thème gerniani(|ne launo-, « sa-
laire», avec le nom latin du lion. Les légendes
monétaires oH'rent de ce traitement du lliemc
-gasti- les e.\emplcs suivants : (ir/inastc' poui-
Genno-gastis, Leuhasti* pour Lcu.ho-gastis, Lco-
daste ' pour Leudo-gasù's, Mallasti^" pour Mallo-
gastis, Xt/ifaste^^ [)Our Xiiu'o-gasfis ; un d'entre
l.L. II,c.9; Ani.lr. i..74. 1. -S, 22; Oiiimit. p. 4 t. 1.4.2:!.
2. !.. VI. .-. 12: Ariidr. p. 2:.T. 1. i:}; Dmnnr, ].. 20X.
1.38.
'■). Cf. Dirtiorindirc. J). 67.
4. I.. V. c. S; Ain.lt. ]., 203. 1. .3: <•. 47, ArncU, p. 23S.
1. 30. p. 230. 1. 1.
'^. OniDiit. |). l.")7. 1.1.
(j. I-. V. c. 0; Arn.lr. ).. l'.IS. I. 20.
7. l'r-<ni. n"' 2292. 2293. p. 471 . Ce idiu \nuili;iir dii-c
« hôte enctianteur ».
8. N" 29.5, p. 69. I.e si^ns de co nom est a linti" ainiablo,
aimé ».
9. X" 2331, p. 479. « hôte des gens » serait le sens de ee
nom .
10. N"^ 2341, 2342. p. 481. Ce nom ix-iit se ti-aduii-o pai-
« hôte de l'assemblée».
11. X" 494. p. 115. Ce imm paraît signifier « noind liôti- )).
*12-1 INTRODUCTION. — CHAI'. IV
eux donne une variante où le ;i est rrtahli:
à côté (VAraste', {YArastes-, on trouve Ara-
(l<isfi[sY .l^Q fl ^^^ conservé dans le premier
j)rologue d(^ la loi Sali(jue : Uuiso-rjastis ou
Uiuso-(jast, Bo(lo-(j<istis ou Bodr'gaat, Salcfjastis
ou Sali-fjast, Unif/o-f/astis sont les noms des
(juatre commissaires au\(|uels est attril)U(M' la.
rc'dactiou du texte légal'. Le second et le troi-
sième prologue donnent un autre nom, Aro-f/dfitej,
Air)-f/((s:f\
Le // initial (]c radjcctit donl !<" Ilicme est
(jcrno-, en gothique (jaivn><, (i qui désire », est
tombé dans le nom de monétaire Cldkli-crnus^ ,
pour Cliildi-fjernus. Comparez le gotliiqueyar'/»<-
gairns, cpiÀipY'-'P'^î'-
Le même plnhioméne s'est produit dans le
nom de monétaire Dao-/fnI(Jifs\ dont une autre
monnaie donne une leçon mieux conservée, l)a<jo-
1. N" 1696, p. 351.
2. N" 2646, p. 543.
3. N" 1697, p. 351 ; cl'. Dlriioinuilre, p. 49.
4. Éd. lIoss(>ls et Kerii, p. 4-.^2.
5. Ivl. llrssclsc't KiM'ii, p. 1',? !.
6. Prou, n" 2593, \^. 533. ( >ii pi'Ul ti-aduin' ci' nom i);ii-
(( c(vii désire la gueri-e » .
7. Épîtro à 'l'iinntlu'c. II, m. ^• 2.
8. Prou. 11" ()!(». p. 143; n" 706. {). 160. (VnDm piMit être-
r-ciidu [>;i 1' (( iii;ut n' du jinir » .
l'IIONÉTIQUF,. rilUTE DU (i MÉDIAL M "25
iii(l(liis\ iiidiiis l)icii ('rritc dans un IroisiciiK^
■(V\(MH|»1<' : I )(i('()-(il(l ns'\ où le (j a snl)i la s('('()ii(I(^
Lantvcrschii'liinni, — coiimic dans le vieiix-haiil-
allemand thiL-, lal, en ,u(»llii(|ii(' (lii(]s\ «joui)). —
cl où 1'/^ consonne initial du second lernie est
londx'' sni\an1 nn nsa^c l'i('M|iienl .
T)e I)(if/()-/f(i/(//is, ('ciil I)(i(i-/'(i/(ffi!<, on pent
rapprocher Ddo-hcn-îlins dans un diplôme oii-
o-ina] de 625 (Tardif, n" J, 1. G, p. 1 ; Wni/., n" 10,
p. 1-'), 1. 24; comparez chez Gr(\goii'e. de Touis,
ricjis Mni/falonia/fs (Hisfo/'in Franconiin, 1. X,
V. 31 : éd. Arndl. p. 446, 1. 5-6), à Mofitaloitui-
f/ensciH viciin, d. \1I, c. 47, p. 322, 1. 27-28). 11
y a une autre façon romane de traiter le // intei-
Aocalicpie : au li(m de le supprimer, le changer en
/ consonne, comme dans le français /jr/?/ .s ; de là
vient la notation pmjfiu^ dans le Liber Iristo-
rid' Frmironun, c. 17, 19, 20, 21, 36, 37, 43
(éd. Krusch, p. 269, 1. 17; p. 274, 1.21; p. 276,
I. 4. IX ; p. 301, I. 25; p. 305, 1. 15; p. 307, 1. 5 ;
p. .■)15. 1. 16). Le ,7 (lansy;^///7/^s• n'a <|u"une valeur
Jiislori(pie, 1'// exprime la i)rononciation moderne.
1. l'rdu, 11" 8.")G, |). 18G.
2. Prou, n" S.57, p. 18G.
3. O. Scli;i(li\ AlldciUsclics Wôr/erbiich, 2' ])ai'tie,
p. 919.
*126 INTHODUCTIOX. — CIIAP. IV
Dans 1rs hkmIKmiis mamisciits du mrine ouvrage,
(jui ])arait dater do 727, le nom du roi Dago-
l)ert F^ Daf/obeix-thus dans ses diplômes, se
trouve plusieurs fois écrit Daifjoherfns ou Daij-
fiobertiis (c. 35, 41, 43; éd. Kruseh, p. 301, 1. 17;
p. 311, 1. 41; p. 315, 1. 14). De même, le nom de
Dagohert II, Dnijgobei'tas (c. 43, p. 316, 1. 5). Le
nom de Dagohert III est également noté Daijyo-
licrtits (c. 50, p. 324, 1. 15), et même Daybei'tiis,
(c. 53, p. 328, 1. 26), dont le pendant est lJ<ii-
f/isil/is dans un diplôme original de l'an 700 ou
environ (Tardif, n" 40, 1. 64, p. 34) \ Ce sont là
des notations romanes, étrangères à la langue des
Francs, et les scrihes ont trop respecté les noms
royaux })Our introduire ces notations dans les
1. Cf. Droirtn-aldiis. l^rou, n" 156, p. 36. (Jn doit
au.ssi considérer connue un phénomène pui-enient roman
le renforcement du iiii initial par une ii;ntturale dans le
nom propr(> Utiilid-charius (Grégoire d(' l'ours, Flistoi-ia
Francoriini, 1. l\, c. 17; éd. Arndt, p. 1.5."ï, 1.1))^ ou
Unlli- cluirliisil. IV, c. 17; éd. Omont, p. 11.5, 1. :.M ;
I. IV. c. 20; éd. Arndt, p. 1.57, 1. 5,6; éd. Omont, p. 117,
1.(5). (_'e nom est écrit Qidlla-cliavius ciiez Frédc'.iraire,
1. III, c. 51, éd. Knisch. ]>. 107,1. 21. De mènie, cliez l<'ré-
dégaire, on trou\e (1. n\c. 14; éd. Kruscli. {). 127. 1. 18)
Qiùiitvion<' pour Uuiiitrioiw, cf. Unlntridiu', Viiliitiio^
même Chronique (1. IV, (r. 18, p. 128, 1. 1) et Liber his-
tori(e Franconnn (c. ;{6, p. 304, 1. 26; p. 306, 1.5-7). Ce
riioM-.i I(.ji:e. \=zo ""■■127
(li|il("mi('s (|ii;ui(I ils oui en a ('criic le ikhu des
trois rois doiil ikhis xciioiis de pailcf.
,l'cssa\('iai (le (loiiiicr ici une idt'c de (|ii('l(|ii('S-
\\\]i'> (h's lois plioïK'l i(|n('s de la laiiu'iic des l'Vaiics
moroN iiii^'iciis Icllc (nrcllc apparail dans les noms
propres de jk'isoiihc. Mais je ne puis caclicr (pio
cetto pntre])ris(' pourra (pichpictois ne pas con-
diiii'c à des r(''siiltals ahsoliiinciit certains.
l'n iU'> pliiMioiuenes les jilus iiit(''ressant s a
éliidiei' est le tiaitement de la voyelle linale du
premier teime.
On sait qu'en ii-ermani(|ue \'o bref indo-euro-
péen de\ient drs la |)lusliaul(> anti(|uit('' ''/ dans les
syllabes accentuées '. Nous en avons un exemple
franciipie dans Ixindis, Ixiiidcs, second tei'me de
plusieurs noms composi's" ; baudis, bandes, nous
olîre la prononciation g-ermanique de la forme
pleine il(H-liie"*BHOUDii, d'une racine dont la forme
l'eiiloi-couieiit de 1'// (■(Hisoinic ost lait ])ai'7 dans un diplôme
orij^diial de (55^, au lias duijuel s(! trouve la siiinature Giial-
dcradiis ('l'ai-dll. n" 1 1, p. 11. col.l; l'erlz, n" 1'.». p. 21,
I. 3) piiui- L'iKildc-radiis, cl. L'nald<'-l)crliis, L'unldc-
Irudd, chez P'rédéi^aii-e.
1. Bi'uirinaiiii, ( irnudriss.X. I, 2"(klili()n. p. 144.
2. Dictioniiairc, \). 77, 7.S.
128'* INTRODLXTION. — CIIAi\ IV
réduite est en sanscrit Bi:Dn,engiec -'J) dans-r/Ox-
vo;j.y.; hn/frlis, 6(Y?/r/r.s suppose un primitif "'■/V/o/i!-
(llii-s. Mais le ehan^'enient en a de To bref atone est
moins ancien. Les noms d'Iiommc germaniques
(J]in7'i<)-ii(iJ(l us, Harlo-hniul IIS, Xav.-j-ur.îo;, etc.,
'dans les (''crivains latins et grecs du temps de
l'Empire romain en sont la pi'cuve, dit M. Brug-
mann\ Pour ne citer (pie des noms franciques,
nous avons chez Strabon celui du Sicambre Ae-joô-
pt;-, nom identi(pie a celui (pie Grc'goire de
Tours a écrit Tliciulo-riciiH ; puis chez le même
Grégoire les noms des ])remiers rois francs :
Geiio-handis, Mnrco-iiirris ' , Tlieudn-inèns * ,
Mèro-uechus'' , ('lilodo-uccliiis . ('Idodo-mcris,
TJieiido-hcrtlins '', Th('ii(lii-ioihliis\ Thcodo-
1. Bi-ni^Miiaiiu, Grnnilriss, I . i, ;^' lidifioii, p. 145.
'Z. Stmbun. 1. VII. r. 1. ^ 4, (kl. Didot, p. 212, 1. 32.
3. Historia Francorn/ii, 1. II, c . 0; rd . Anult. p. 72,1.17,
18; p. 74, 1. 12. 22; éd. OiiK.nt. p. 42, 1. 3i). 31: ]>. 44.
L 10, 23, 31 .
4. Histoi-ia Francorniii. 1. 11. c 9; ('d. Ai'iidl. |). 77,
I. 7 ; 0(1. Omont, p. 46, 1.23.
5. Historia Francdrinn , 1. 11. c. 9; (''d. Ai'iidt. p. 77,
I. 16; éd. OiiKjut, \). 47, 1. 1.
6. Tlieudo-hcrtiis, Grégoire do 'i'oui-s. Hisioria Fr((n-
coriim, 1. III, c. 20, 22, 23, 31, 32; ('d. Anidl, p. 130,
1. 3, 16; p. 131, 1. 4; p. 135, 1. 16,21; p. 136,1. 3,5,
p. 138, 1. 17. Thcodo-bcrtns, c. 28. p. 132.
7. Grégoire de Tours, Historia Froncoriiin, tablo dos
IMIONÉTKiUK. A FINAL DU 1"'' TF'.IiME ■•'■129
aaUliL'y' (.)U 'J'hcodo-hiililiis- , plus lard Udfjo-
hercthii^. Cepciulant il y a chez les Francs méio-
vingieiis dos cxcinplcs (1(3 1"'/ tinal du prcMiiici'
\v\\\\^' : Ala-clniriiis, Ahi-lridux, noms de mo-
nt'daircs', oui (''!('' lorui(''s exaeteinent conuiic le
ii"()llii(pi(' iil(i-ilHirl)ii , (( uuuKpiaul de tout )), (Vaw^^
la liaducliou d\\ i^icc J--£p£VTOa'. par (ihithdi-lxj
rdiriliiin ' , cl cduuuc le ^olliupie <'^//^/-r'^///'.s7rcy,
(( travaillant de toutes ses forces », ([ui rend le
Unilid-clidrins, j)rètiect ht'au-jjère de Cltrdiii-
71US, ce malheureux ([ue Clotaire P'", son père,
lit brûler'', a le niènie premier terme que le
gotliicpie vilid-halthci , « ])ienveillanee », littéra-
lement « faxeur de volonté », traduction des mots
cliapili-es du li\ iv \\ . (kl. Ariitll, p. 140, 1. K j ; TUcodo-
ualdus, .'■(1. Onioiit. p. 103, 1. :.^3-24.
1. (jrégoire de 'l'oui-^, Ilistoria Franronim, 1. IV'. c. 7.
•.). 11 ; éd. Ai'iidl. p. 1 l'i. l. o, 2:J; p. l.-)l. 1. 7. (hI. ( )iiu)iir,
p. 108, 1. :}2, ;3:3; p. 112. i. 7.
2. (jivgoire do 'l'ours. Hisloria Fi-<uicuri(/n, I. iil.c. 27;
éd. Ai-udl. p. 132. 1. IS; éd. Onioiil. p. 95, 1. ;J4.
3. Dirlionildirc. [). 28.
4. Lii>', XV. 14.
5. Ad Culosscnsr.s, iv. 12.
(i. (ii-éiioii-e do Tours, Ulsli>rl(i Fni ni-uriim , 1. W , v. 17;
éd. Arudt, p. 1Ô5, 1. ;>; 1. X, c 2!). p. 448, 1. 3. ViiriauLo
L'uUl-cli((rius. 1. IV', e. 20, p. ir)7, 1. û.
■•■130 INTRODUCTION. — GIIAP. IV
grecs TpoTwroXr/Lîa', « préférence pour (jue]-
(lu'uiî)), litt(''rn]ement « acception de personne »,
et -pÔT/.À!?;;', (( inclination, |)encliant pour (piei-
(jii'un )) ; Uilia-chni'ias j)cut être considéi'('
comme un composé possessif, signifiant littéra-
leuKMit (( celui (pii a une armée de volonté; » on
le traduirait par « celui on faveur do (|ui est la
volonté de l'armée ».
En face de ces exemples, où le même premier
terme se termine en a dans la langue franque
comme en gothique, on peut en placer d'autres
où Vo final du premier terme en francique a pour
correspondant a linal en gothique. On trouvera
dans notre Dictionnaire, p. 51-57, treize exemples
de noms propres de personne dont (indo- est le
premier terme; or, aado- est identi(|ue au go-
thique rtwc/a-dans le second des deux mots: anstai
aada-ha^ïs, (|ui traduisent le /.s/xv.Toj^'jiÉvr, de hi
Salutation angélique"*; anstai aada-hajts veut
dire littéralement « celle (jui a l'heureux don de
la grâce ». Leubo-ucra, « aimable gardienne »,
nom d'une a])besse de Sainte-Croix de Poitiers'',
\.. Ad Kplicsios, VI, 9; Ad Cotosscascs, m, 25.
2. Ad Tlinothctiin, i, 21.
;}. Luc, I, 28.
4. Grégoire de Tours, Historia Fi-ancovtun, 1. IX, v. .3'.);
éd. Arndt, p. 393, 1.15.
l'iioM-.ritjri-.. A l'iNAi, i)i; V' tv.umk ^ISl
a |iiiiir picinicr Iciiiic le iiu'iiu' lliciiic ([iic le
o'ol IliciUC II lil)il'l('ll,s,\ |;i(| iicl idii (1 11 o-|'c>c -po7CS'!Àr,; '.,
« aiilK', l'Iicr, ;iL;r('';il)l(' » ; 1 1 iiha-lcl l,s \vy\{ dire
Jill('i;il<'iii(Mit (I ^<'ml)l;il>l(' ;i iliiniiii'».
Paiiiii les mois tr;mci(|iics où le prcuiicr Icrinc
.80 tciiniiic j)ai' ". il (Ml csl oi'i cet <i sV\[)ll(|u<.'
pai' une cause |)lioii('ti(|ue, lel est Chlotha-
cliariiis, où Va facilite la prononciation de la
syllabe suixante. ()n peut e\pli(juer de la inènie
l'acj'on Va liiial du jireniier terme dans les noms
.suivants jelev('s chez Giéi^oire de Tours, Historia
Francdi-inii :
Aiuui-clnirins^ 1. X, c. 41 ; (kl. Arndl, j). 399,
1.21 (cf. DictioniKiirc, ]).G0).
El>r(i-cli<iriiis, I. X, c. 0; chI. Arndt, }). 416.,
1. 7, 21, 25; p. 417, 1. 11; |). 418, 1. 1,3; écrit une
1. Ad P/iilippcnscs, IV. 8.
2. .le lie (l()uii(>rai |);is ici l;i liste (^l(_^s proniiei's termes
en n e<mt(Mius dans les imins propres de personnes qne
310US ollri'iit les ilociiiiieiits mérovingiens. Je puis dire
<Hi(' j'ai tait le i'('l('\(> di's nmiis propres d'iiomme, (pii dans
l('li\i-e(|('M. l'rou et dans li' ms. de ("orbie, (Vliti' ])ar
!M. Oinont, otîrent au premier terme un o final. J'en ai
tr(>uv(' dans le premier cent quarante-deux, dans le second
trente-huit. Mais elu^z (|nel(pies-uiis, l'o n'csl pas pi'iniitir
t't tient lieu soit d'un ti, soit d'un /plus ancien.
*132 IXTKODUCTIOX. — CIIAP. IV
fois F^hrc-cli(iriiis^ 1. IX, c. "-?8, ]). oS."', ]. 16, sous
\"\\\[\\\vm-v (X Khfc-mjsilns, ]>. .'ÎS."!, I. 15.
Lmid-rhni'iiis, 1. 1\', c. j:], (•■(!. Aindt, p. 150.
I. 7, i:]: ('(1. Oinoiit, |). 111. I. JC),-.\;;cr. Tardif,
11" 10, 1. 10, |). ;J3.
M(iiliui-cli<irins, I. \', c. 17, "-?! ; ('d. Aindt,
p. 207, 1. 18; |). 218, I. 1 1. I>a forme ahrc'géc
M(i(jn(iriiis se tioiivc au liviv I\', c. 25; éd.
Aindt, p. 160, 1. 10; (•■(!. nmonl, p. 120, 1. 6; et
au 1. \\ c. 17, éd. Omont, p. 161, 1. 0.
M(irti-c/inri/fs, I. 5, (-.36; (hI. Aindt, [>. 228,
1. 17.
RdfliKi-clKiriiis, I. il, c. 12, (■'(!. Arndl, [). 104,
1.21;('d. ()iHont, p. 70, 1. 20, avec diverses
variantes, telles que Riifinc-charinx, I. II, 27,
éd. Arndt, p. 88, I. 1; et même livre, même elia-
pitre, Rdfin-uriiis^ (Hl. (Jmont, p. 55, I. 29-30;
cf. Aindt, p. 905, col. 1.
Sont fournis pai' <.W>^ diplômes oiiginaux les
mots suivants oi'i le même plu'nomé.ne se produit:
f7//7^//-rA^^/7'//.s, 653; Tardif, ii"ll, p. ll;Pertz,
11" 19, ]). 20, 1.50.
Bei'a-c/iii/-iiis, vers 658; Tardif, n" 15, 1. 2,
3. 5, 6. 9 ; Pertz, n" 35. p. 33, 1. 19, 20. 30,
3,8.49. — 6)96. Tardif, n" 36, 1. 34 ((4'. />/r//o/?-
lidiiw [). 86).
l'noXKTKilF,. A l'INAL DU 1"'' TKHMK ■' l'.ïo
Tlii'()(l(i-cli(iriiix^ \(M's70;), 'i'iiidil', ii" -10, I. (j.'j,
rmild-cliiiriiis, \(Ms 700, Tardif, n" 10. I. 71,
Siniulni-hnrins, \c[> 700, Tard il, 11" 10, 1.5:2,
)).a-^; i.si.p. ;ii.
'riu'()(l<i-Ii(irlns^ Ncrs 700, Tardif, n" 10,1. \\,
|). ww.
h'aprcs l''i('d('^-aii('. nous cilcroiis ('hrollid-
r/niri//s, I. J\', ('. 70; <''d. Kniscli, p. 150, 1. 1.
Signalons aussi les Irgendcs monétaires :
Ah(-c/i>i/'i/fs, Pion, n" 885. p. 191.
Ii<iii(lii-cli(iriiis, Pion, n" o97, p. 93.
1 )<)iiinii-cJi(irins, Prou, n" 362, \). 81.
Fi/a-c/iar'jifs], Pion, n" 1035, j). 227).
Alaif/'d-cl/tii-i/is, Prou, n" 999. |). 217.
XaiU(i-]i((rliis, Prou, n" 1149, j). 251.
Tciuld-hdriiis, Prou, n" 1087, ]). 238, variante
<]e Tli('0(/(i-r/in/'iiis et (](> Thcoda-lxirl iii<, cités
plus liant (Vapiés un diplôme.
Ces formes sont plus arcliaï(|ues (jiie celles où
IV^ Hnal du premier terme est tombé. CJilotha-
chdi-iiis est ant(''rienrà ('/ilot/tai-i/fs, Mfifjiiachn-
rids à Mdiiixtriiis, I\iifi//ac/iii/-i/is à Rdjindi'uis.
On peut faire la e<tm|)araisoii de Chlotlid-
chari/is aM'c Clilodu-iicrhiis, (V Aiind-charun^
*i34 INTRODUCTION. — ClIAP. IV
nxQC Atnïo-dld IIS, Aiii/c-i/fscliis et Annc-nnin-
i/iis^; (Y Ebj'n-c/i<triiis avec Ehi'c-iji/.si/iis -, de
M(if/i)(i-c/ini'iiis avec Miuino-iinlil iis\ de Muth-
clinriiia avec Maro-iiciis \ de Bi(f/nrt-ch(U'iiis avec
I-iai/no-iiah/iis; \ Riii/iic-inodus\ Baf/ni-j)W(Ius'' ;
de Ber'n-c/iiii'iiis avec Bero-aldiis, Be/'c-f/iseliis,
etc.-'; de T/icodii-r/nn'iiis, T/icodu-Iin/'iiis, Tciidn-
luiriiis a\('c Tln'iido-ririis, Tliende-ririis^ de
riKihi-cItiirijis, avec Una/c-rlirn/iuiiis^; dW/n-
c/iai'iiis avec Ale-hodcs, A/c-hoifiis, A/i-t/n'iis^^;
(W Bniidd-chiii'iTix avec Baudo-U'iios, lidiido-
1. Diclldiiitd irc. \). (.)l-02.
2. G ri''ii'< )i l'c de 'l'i>ui-s, Hlsldriii Fi-din-nrinn . 1. IX. c. 28.
éd. Arndt, p. 383. 1. 10, l.'j.
3. Grégoire de Tours, His/a/'id Fniiiroriun, 1. MIL
c. 36; 1. IX, c. 9; éd. Arndt, p. 351. 1. •'; p. :U)(i,l. 11.
i.Hisioria F/-»nn>riim 1. VII. c 21; 1. IX, c 33, 31».
10, ok-.; éd. Ariidr, p. 3()(i. 1. 7; p. 389, 1. 2; p. 393, 1. 2.">;
p. 396, 1.2G. etc.
.5. Histor'oi FrinK-orinii. 1. IV . c. 12; éd. Ai-iidl, p. 2Ô7,
1. 3, 4, 33;éd.()inonf, j.. 208. 1.23, 2.").
6.H(s((>i-w Fi-(nirn,(iiii,\.\\ (-.11.18; 1. VI.c 27 : 1. VII.
C.4, etc.; éd. Arndt, p. 202. 1. .">; |). 211. 1. 7; p. 206, 1. 19,
p. 293. I. 9; éd. Omcid, ]>. l.")0, I. 7; p. 161. 1. .">, p. 217,
1. 1.
7. Hisforia Fi-aucornni . 1. V, c. 32, p. 22.'), 1. ïi.
8. Diriionivdrc, [). 87-88.
9. Pn.u, n" 970, p. 210.
10., Dlm'nniuilrr. p. 27-28.
PHONÉTIQUE. A I-I.\AI- DU l'"'' TF.I^ME *135
/(^/i/'s, li(iii<l(t-niiil(i\ v\c.; (le DoiiiiKi-clidrin.^
a\t,'C J)()iii/l(i/('nns'' cl /)()Jii/in///s'\ de Fila-
r/i(i/'ifis a\(H" Fil n-iiKiriis \ de Maara-cluiriiis
•A\('f Mni//-()/('-/i/'s ' ou M(i/i/-(i-/i///is\ dv Xduta-
iiarins a\(H'. XaïUkc-chUdis, nom dci iciiu) bien
connu ■.
( )n |)('ut (•(inclure de ces i'a|)|)i'()cli('monts (jue
dans les noms c()ni|)()S(''s dont le second terme est
(■/iti/-i/'s, lidi-iits^ \'<i linal du |)remier terme est
du a rinllucnce de la syllabe suivante cha, lia,
dont la prononciation est facilitée j^ar Va an-
técédent. L'influenc(^ de Va de la syllabe sui-
vante peut être admise aussi dans trois noms
1. Dirtionnaivv. p. (39 et suivantes. B<iiiil(i-r/iariiis iiunc
bonne variante Bnitdn-rliufins, Tai-ilif. n" 40, I. 93, p. 34.
2. Prou, n" 2749, p. 560.
3. Historid FninroniniA. VI, e. 0 ; I. lX,c. 39;(V1. Arndt,
1).254, 1. 25, 30; p. 394, 1. 8.
4. Prou, n'-^ 1031-1033, p. 225. FUn est un tlK'une en -?/,
et a donné naissance en gothic[iio à plusieiu-s composés :
fllu-dcisei, « fines.se, ruse )•> ; fihi-faiJts, <( nniltiple )); fiJu-
ijalauhs. « de grand prix « ; filu-nttu-dci, « abondance de
paroles ».
5. Dipl(jme original, 670-671, Tardif, n" 19, I. 37, p. 17.
Prou, n"' 2142, 2149, p. 446-447. Concile de Bordeaux,.
663-675, Concilia œri McroriiKjici, p. 216, 1. 30.
6. Prou, n"^ 2152-2154, p. 447.
7. Tardif, n" 11, 1. 4. p. 10; Pertz, n" 19. p. 20, 1. 2.
*136 INTRODUCTION, — CHAP. IV
inscrits sur des monnnios, et où le second terme
ne commence point paiwA ;
Arn-(jasti[s], Prou, n" 1697, ]). 351;
Fila-mari us, Prou, n" 1029, ]). 224;
Malla-bado, Prou, n" 18G1. p. 384,
Mais il y a d'autres exemples, dans lescjuels
la syllabe initiale du second terme ayant pour
voyelle un /, un e ou un /^ Y a tinal du premier
terme parait du à une influence dialectale et à
la cause inconnue (pii a, produit le même phé-
nomène en gothique. Citons d'abord Grégoire de
T(/urs, Historia Fi'aijcoriun :
C'hara-ricus, 1. II, c. 41; éd. Arndt, ]\ 104,
1.9, 13, 14; éd. Omont, p. 70, 1.3, 9. 11;
Daf/a-ficus, 1. A', c. 2."j; éd, Arndt, p, 220,
1. 11; éd. Omont, p. 172, I. 32;
Fara-/f(/as, 1, VII, c. 18; éd. Arndt, p. 301,
1.13, 18;
(rara-j'icus, 1, VII, c. 13, 25; éd. Arndt,
p. 297, 1. 21; p, 298, 1. 4; j). 306, 1. 18;
Ma(jn((-tvudis, 1. X, c. 5; éd. Arndl, j). 443,
1. 23;'
Marca-trudis, 1. IV, c, 25 ; éd. Arndt, p. 460,
1. 10; éd. Omont, p. 120, 1, 4.
On trouve chez Frédégaire:
PHONÉTIQUE. A I INAL DU 1'' TEIJMI'. •■137
(joiiia-fi-ii(lis, 1. W , c. ,>j, ÔS ; ('(l. ]\iuscli,
]!. 1 17. 1. -^ ; 1». ir)(), I. 7;
MaiHi-nljns, \. IV, c. 90, p. 1(37. 1. 15, 18, 21.
Dniis les léq-cndcs inoïK'taircs :
,l/a;//Yv//d.s. Pi'ou, 11'- :211)1,-211):5. |). 511, 515;
AIa-/(ns, Prou, ii'^^5i:|, 511, p. 12G;
Alhi-iinf/uh/s, \^\{)u, n" IHQ'S, p. '385;
^l/^sv^-/7'r/^s•, l*r(iii, n" 818, p. 181;
Asrn-/-if//s, Pr,,u. n" 10:17, p. 101, 101;
Austa-c/ius, Prou, u" lOi), p. 19;
Donin-ricus, Prou, u'- 118-.\ 118:3. p. 258;
Ela-ricns^ l'iou, n" 190, p. 115;
Leda-vidiis, Piou, n" 1991, p. 115;
Malla-ricus, Prou, u"-152, p. lOG.
Gonia-triidis paiait .signilioi'« ainio d'iioinmo »
•<'t [HMil oivo comparé au <4-otlii(pio f/ifni<i-
/,t//i(fs, « masculin, >^ ^^'v \ ]itl(''i'alom('nl « lils
d'homme ». A/ana-/'J//'s, a loup (l'homme »,
-est formé comme les deux composés gothicjues :
1" mr(7ia-s('tli-s, dont le senslitt('ral est « semence
d'homme », i)ai- extension, « nudtitude, monde,
).aô;', •/.';7;jLo; ' ; 2" iiifoia-iiin ///•f/ijd , « assassiu
dliomme », àvOpwTrv/.TOvo; ''.
1. Liir, II, 2:^; AfI (inlntas. iir. 28.
2. Lni\ i.x. l:{.
'.). Lii<\ i\. '*'); J>'tiii, VII, 7 ; VIII, 12. etc.
4. .Iran. VIII, 41.
*138 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
On a déjà vu (|U(? l(?s composés dont ahi-, a//(i-
est le premier terme peuvent être comparés au
gothique ala-tharba , a très pauvre », alla-
vauvstva, « travaillant de toutes ses forces ».
Comparons CJiava-vicus avec Har'o-inus\
Darja-ricits avec l)a(jo-bcrrtluis, Fnva-u\f'as
ayec F(iro-rimt> \ Gara-ricus avec Garo-nnaj't\
McKjna-tvudis avec Mafjno-ualdLis'', Mni'ca-
trudis avec Alnrco-nicTis \ Marco-idria'' et
Marco-ueifa'' , Anstd-dins avec Ansto-nK'ri[sy ,
DoiiKi-ricits avec Domo-lcju/s'', Domo-iKild iis^" ,
1. Charte de raiiii(''(' 742 ])()Ui' l'abbaye de ^\'isselllbourg.
Pardessus, Diplniiiiirn^ t. II, p. 470, cf. p. 469, note.
2. Diplôme ui-iglnal de 082-683. Tardif, n" 24, I. 21. p. 20.
3. Cliarte de l'annéo 734 pour l'abbaye de\Vissemboiiriï.
Pardessus, Diploinata, j). 4.Ô8.
4. Grégoire de Tours, //f.s7o/7Vf Francorinn , 1. YIII, e.36;
1. IX, (-.9; (kl. Arndt, p. 3.-il, 1. 9; ]>. 366. 1. 11.
7). Grégoii-e de Tours, Hisfoi'ia Fraucorum, 1. IL c. 9;
éd. Arndt, p. 72, 1. 16, 17; ]>. 74, 1. 12, 22; p. 7ô, 1. 4;
éd. Omont, p. 42, 1. 31, p. 41, 1. 10, 21.
6. Deloelie, Eliidf /u's/drif/nc et (irc/trohii/i'/nr .sv//- les
Anncidi.v sigillaires, p. 52.
7. Grégoire de Tours, Histoiia Froiirariiin , 1. IV, e. 26;
éd. Arndt, p. 160, 1. 20; Marc/io-iicJ a dans le nis. de
Corbie, éd. Omont, p. 120, 1. 18.
%. Dicfwnnali-(\ p. 61-(>.5.
9. Prou, n'- 8(;.5. 866, 1812, p. 187. 379.
10. Prou, n" 193(), p. 401.
l'HONKTIQUF.. A FIXAI, DU 1"' TF.HMP: H39
] j(l(i-ll(l IIS ;i\'<M* Ia'iI<)-(iI(I iix^ cl Lctlo-lciHi.'^ - ,
Mulhi-ncus [\\cr le I );is-|;i I in innllnni. ( )n pcill
r()nsi(l(''i'('r coiniiic (''lal)li (|ii(', dans Ions ces
mois, (I liiial (lu prcinicr tciiiic ('■iialc o hrof
pi'imitil'; iiiai> l-'iln-iiKirinx liciil lien de l'^iln-
iiinriiix, a\('c /' linal du iirciiiirr ternie; Aiisa-
ricns est une faute <''\idente [xnir Ansi-/-icns ;
|(tut<'tV>is, elle s'e\|)li(|ue par Anso-hcn-thas,
Aiix(i-(il(l us, Aiiso-lnil IIS, oi'i In linal du pre-
mier terme tient lieu de 1/ (pie l^'l VlUologie
exigerait'. Il \ a donc dans les textes m(H'()-
vingiens (\c> liace- d'une influence dialeclak^
i(lenti((ue à celle (pii a tiiomplK'' en gotlùc|U(^
et (pli \('ut (pie les lliémes (Ml o, empl()y(''s comme
premiers tei'ines de e()inpes('\s, se terminent en a
(piand ils coirserNcnt cette dernière syllabe.
La \ oyelle linale de cettedernieic syllabe tond)e
ordinairement ([uaiid le suflixe est io. Une excep-
tion est Uin'/i'i-c/i(iriiis, dont le piemier tei^me
est identi([ue au premier terme du gotliicjuc ri/m-
liiiltlii'i, (( bien\ ('illance )). |"',st foriiK' connue rilnt-
lullllicl le g()tlli(pie r(l(ll(l-h<)h()S,fi:'Jr;yxorr,, litté-
1. PI-..U. Il" 2270. |>. ir.T.
2. Prou. Il" 1778, p. ;ili7.
;?. DiftioniKiirc. \). iU-^iS.
*140 INTRODUCTION. — CIIAl'. IV
raleineiit « lettres d'en f^-a opinent ' », dont le pre-
mier terme est le substantif neutre vadi, thème
radja, en bas-latin r ad In m, d'où \o franeais
« gage )). Citons airssi /////Jd-Icisci, litt('ra]ement
<( scienee du poison )), traduisant le oi(>(- --;-^^;jioc/.E(a-\
mot gotliicpie dont le premier t<Mnie se reconnaît
•dans le vieux-liaut-allemand //fj)j)i,u poison'»,
« soreellei'ie '' )). Nous citerons entin lirainja-
hcdrtS, (( au C(eui' j)Ul\ /.aOapo,- -.], /.-lyA-j. ' ».
Imî regard de ces composés gothi(jiies qui con-
servent au ])remier terme V'i linal du sullixe -Ja-
on peut mettiv un com|)OS('^ gotliicpie qui perd
cet a. Ce composé est (ifhi-nuiiijn , a héritier »,
xÀT^povouo; '\ littéralement (( ])reneur d'iiéritage »,
•dont le prender teime '//•/>/, g'('nit if ^//"/^yV.s ", est un
théine neutre en/Vï, piimitivement -/o"; de même
est tiaité en fi'anci([ue le thème clinrio- dans
1. Ad C()Ji)SHcns('s. II, It.
2. Ad (ial((tas, v, 20.
;{. O. Scliade, Alidcuischcs WnfrrrhnrJi, V" partie,
j). 579.
■1, Alldriiisc/ics Wôrici-hiirlt, V' partie, p. .579.
5. Matthieu, v, 8.
(). Mm-c, \ii, 7; Lac, xx, 14; Ad (rolatas. iv, 1.
7. Ad Kphcsios, I, 11. 18.
S. On pDiirrait citer aussi \H'\\\-v\yo (iiidi-l(iiis,i.~ir.y.-i-.'tz.
Ad Tiniotlipiiiii , I, j, 1, mais aiidcis, « lin », « ciidu »a
iMi()\i',ri(,iii:. () ii\\i. Dr 1"' ii:iiMi: ■■111
< 'hiiri-hcrtliiis\ ( '//((/■i-fjf/sc//is- , ('lidri-nicfis ■',
( ' lin ri-iii II 11(1 us ', (' lin ri -ni I IIS ', ( ' Iniri-nnld lis'' .
Mais l;i [(triuc coiuiilclc (lu [jiciiiicr Iciiiic rA'z/v'o-
l'-^l all('.<l('H' a la lin du l"'' sirclc de iiolrc ci'o:
par Tacilc, ([ui a vcv[\ ('hnrio-nnldn pour
( ' IntriD-inililn : uu ( ' IniriD-niild ns , je nom d'un
rlicl' l)ala\f"; au 1\" siècle pai' Aniinicii-Mai -
ccllin, (pli nous ollic les iiolalions J Inno-hninlcs
du nom d'un lril)nn, I Ini-io-hnnd us du nom
d'un clicl' allemand"; |)lus laid ])ar le nom d'es-
i|iMi\ Ilii''iui's: l'un est !)ii'ii aii/l/n-, iiinis l'.-iutivcst (indi-.
jK'ciisatil' pluriel (uulnis (A'I h'onunios, x, IS).
1. (îiviiiiir.' il(^ Tours, ///.s/n/vV' Fnnicoriini . 1. W . c !î;
ni. Ai-ii(lt. |.. ll-,\ 1. 21. IS; ,V1. (imniil. p. 105. 1. >>-
2:\. etr.
'Z . ( ii"(''goil"0 (!(-' iiiui-s. flislorid Fraitrnriiin. 1. IV . (-.51 ;
(•(I. Ai-ii<H. p. 181). 1. l'.l. 20; p. IcS:. 1. ;!. C/nirr-iji/sr/ns. (k[.
Oiuout, p. 1 11. 1. S.
)!. ( irt'U(.)ii-(.' (le 'l'iini-s. Hisnirin Fi-niicuriini , 1. IX. (-.23;
(■•.1. .Vi-mll. p. :îSO. 1. 2S.
4. PiMiu. ir :i>(). p. N'.t.
5. (iri'irnin- Oc 'l'nui's. /fisim-in Fnnicnrnni . 1. \\\.
c. ;{7. 38.':r.i. i;;; (■•(!. .Vi-ikIi. p. ;!17. i. 20; p. :ns. 1. '.);
p. :U9, 1. 2(5-27; p. 321. 1. 21.
(3. (jn'iioire de Tours, Hisinrin FnnicDriiin. 1. X. c. 27;
(\\. Arndt, p. -I3Î). 1. S. l'nm. u" 2r)17. j). 52(;, et Clmrl-
ti/iliis, n" 2<)1.''). ]). 54:5.
7. Aiinah's, II. 11; .")' (Hlilinn de Cliaidcs Halni. p. 48.
8. Aniuiion-Mairellin, XVIII, 2. 2. 7,1.'). 18; ('d. (iardt-
hausen, 1874, t. I. p. 147, 148, 150.
*142 IN'TliODUCTION. — CIIAl'. IV
("lave Chario-lxindtis, en 572, dans une cliarte
de Domnolus, ovèque du Mans'; par la suscrip-
tion de l'évêque Chario-chandus, à une charte en
laveur de ra1)l)aye de Sainte-Colomije de Sens ^
en G59;entin, à une date incertaine, par le nom
du monétaire ('//((/•io-ni/ti/irs^ inscrit sur une
monnaie '.
Le maintien de Vo linal du premier terme dans
ahaj'io-nindas est la conséquence d'une loi «pii,
on francique, impose la conservation de cet o
toutes les fois que le second terme commence
par les syllabes ita, ne, ni ; au contraire, l'o linal
du premier terme tonibe ([uand le second teiine
commence par u. consonne sui\i d'à \oyelk, ce
<iui a lieu dans tLn/fhs, loup.
Cet o final, consei\('' en l'ianci(pie, a [)our (Mjui-
valent en gotliicpie un a dans les composés sui-
vants : f" hiiuui-cards, a ingrat )), yiy-'s-o^ '•.
daiuxi-r ((/■(/ s, a portier », O'jowpo; ', niifh-fja/'dd-
vaddjus, « mur mitoyen », :Jt-'j--.o:yrr/ \ où le second
1. l^ardessus, Dipluinatu , t. I, |». l^U, note 'i, col. 2.
2. Pardessus, Diplomala , t. II, p. 111.
3. Prou, n« 266:^, p. 51G.
4. Ad Tiinothf'iiiit, II, ii, 2.
5. Jean, X, 3.
6. Ad Ephcsios, ii, 11.
i'ii()Ni':rniUE. () iiNAi, 1)1 ]'■' ii-.KMi-; ■■Mo
Icriuc (•oiiimciicf par ra ; 'l'' l,ini<i-ri(l(t , a lien,
<-liain(^ », iX'JT'.:; '; \Y l'nlhi-ritd, (( pail'ail )),
TÉÀs'.o,--, (l(Mi\ mots coinposôs où le second Icrinc
<-ommciic(' par vi avec / hrof; 1" Julhi-rcis,
même sons ', oi'i le second lernie commence yràv
vei =^ «/avec / long.
Passons an\ cas où en iVancicpie ihcmon ingieii
le second terme comuKMice paf la syllabe ua.
Uo final du premier lerme se maintient presque
t(nijoui's en traiici(pie mérovingien, (piand le
second terme (>st tutidiis; (|uel(}uefois 1'?' con-
sonne initial d(> ce second terme persiste, souvent
il disparaît. \'oici i\v<. ex(Mnples du maintien de
•cet li consonne initial et en même t(nnps de Yo
linal (In |)remier terme chez Gr(''goire de Tours,
Hislurid Fi'ancorinti :
CJdodo-iuddas, 1. III, c. 6; éd. Arndt,p. 114,
1. 10; éd. Omont, p. 80, 1. 8;
Giindo-ucddus, 1. V, c. 1; où. Arndt, p. 191,
1. 16; éd. Omont, p. 147, 1. 12;
Ra.fjiio-ufdd/is, 1. Vl, c. 12 ; éd. Arndt, j). 257,
1. 3; éd. Omont, p. 208, 1. 23;
1. Ad Jip/icsias, VI, 20.
2. Ad Philippriiscs, m, 1."); Ad Colossciise.s, i, 28; iv,
12.
3. Ad CurliUhios, I, xvi, 20.
*144 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
rhcodo-nnJdus, 1. III, c. G, 37; I.IV, c 7,9, 14;
éd. Ariidt, p. IJl, 1. 34; p. 140, 1. :?S; p. 146,
1. 3, 22; p. loi, 1. 7; rd. Omonl, p. 80, I. 7;
p. 102, 1. 18; p. 108, 1. 32; p. 112, 1. 7.
Voici des oxcmplcs de la clnilc de 1"// initial
du second terme l'iihh/s; avec o linal du preniiei-
dans le même ouvrage :
A?)so-a/</iis, 1. A', c. 3; I. VI, c. 18, 45; éd.
Arndt, p. 195, 1.2; p. 2G1, 1. 33 ; p. 285 1. 40 ;
éd.Omont, p. 150. 1. 12; p. 211, 1. 17, '^6; [>. 212,
1. 6 ; p. 234, 1.6; avec la variante Aiiso-ffcdc/iis,
éd. Arndt, p. 261, 1. 9; p. 285, 1. 18;
(xiuido-dliliis, I. IV, c. 47; ('d. Arndt. \). 183,
1. 4-5; éd. (Jmont, [>. 138, 1. 11; la variante
Gnihlo-iKihlus a été inentionn('M' plus haut.
Je passe aux monnaies'. L"// consonne initial du
second terme est maintenu dans les exemp)les
suivants empruntés au savant ouvrage de
jNI. I^rou :
JJao-ua/d/is, n"^ 610, 706, p. 142, 160;
JJoinu-ucddas, n" 1936, p. 401;
1. Dans Ans()~(i/(l/is = '-Aiisi-iiuldn.s, vt dans (itmdn-
aldiis= *Giindi-ii(Utliis, o peut tciiii- lieu de 1'// initial du
Hocoiul toi-ine, et on [H'oposerait, peut-être avee raison, une
coupui-e rectifiée Ans-ualdns =^ Ans-iuildus, Giind-oaldii.s
= Gund-iialdns,i.i\Go chute de Vi. linal du premier terme.
IMIOM-.TKiCK. O FINAL DU 1'''' TEK ME '"145
FirJo-n(i/(([ns], n''2^i0, ]). 524.
Maono-uaJdus, \\^ 456, ]). 106.
M(tfjno-/((if(((is, 11'"^ 453-455, 2544,7545, p. 106,
Ii25.
Man-o-iinldii^. iV"^ 520. 1927, p. 123, 411.
Rifio-imhl Hs^ 11" 2601. j). 535.
Teodo-a(il(l[us], ii" 2500, j). 516.
Un consonne initial du second terme a disparu
dans les exemples suivants tirés du même livre
de M. Prou :
Ac'fjo-aïd/is, Ai(jo-(d(l IIS, u"- 250, 2585, 2586,
2667, p. 60, 532, 547.
Anso-cdd/is, n" 969, p. 210.
Auno-aldiis, n''^ 2381, 2382, p. 488.
Berto-aldits, n'- 1115, 1204. 4838, 1841, 2478,
p. 244, 263, 378, 379, 510.
Bono-cddiis, u" 1072, ]). 410.
Charjno-i^dd/is, n" 255, p. 61.
Jhiro-aldits, n- 852-854, 857, p. 185, 186.
Ddiio-cddus, n'^2454, }). 505.
JJroicto-aldits, n" 156, p. 38.
Ebro-cddus, n°« 829-833, 2616, p. 181, 538.
Fanto-cddus, n° 2193, p. 455.
Fh,d,>-nldiis, n»^ 1703, 1704, ]). 352.
Fuiro-didiis, 11"^ 150, 552, 563, p. 37, 131.
Gadio-dldus, n" 2615, p. 537.
/
*146 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
Gnn>-(ihh(s, n" 97.3, p. 210.
Gislo-nhJii.<;, n" 966, p. 209.
Grinio-aldiis, n" 1181, p. 258.
Gundo-aidns, n" 519, p. 120, 413.
Guntro-aldiis, iv 2108, p. 494.
In(jo-nldus, n° 2488, p. 513.
Lando-aldus, n"^520, 941, 942, 947, 967, p. 121,
204, 205, 209.
Ledo-cddns, iV' 2270, p. 467.
Leodo-cddns, n«^ 2277, 2537, 2640, p. 468, 523,
542.
Leudo-aldus, n'>2327, p. 478.
Macno-cddus, n" 142, p. 35.
Mar/no-cddus, n«« 200, 705, 1788, 2414, p. 50,
160, 370, 495.
Mavco-fddn^, n'« 529, 1977, p. 123,411.
Mcdo-fddus, n'^^ 986, 1111, 2033, p. 213, 243,
423.
Mono-<ddas, n'>^2121, 2121 bis, p. 442,582.
Mucno-fddifs, n" 2480, p. 512.
Rado-aldits, n- 126. 985, p. 31, 213.
Ri(jo-(ddus, n"-^ 1270, 1208. p. 263, 264.
Rimo-aldas, n" 1179, p. 258.
Sem-aldns, ii°^ 1791. 1795, 2125, p. 370, 371,
443.
Senso-aldus^ n" 1747, p. 362.
l'IlONKI-ItilJi:. () FINAL DU 1"' TEKMF. *117
Seï'o-(i/(//'s, II" '?.■') 1*2. p. 7)'^7).
Srso-dhffis, 11" 17](), |). ."555.
Sico-aldus, Sif/<>-ah//(.s, n"' 1040, 23G5, 237;^,
p. 227, 485, 487.
Ti'odo-nhlns, n" 1983, p. 412.
l.cs diplômes ()i'iL;'in;ui\ nous oITrcnl, avec
inaintion de Vu coiisoiinc iiiilial du second leiiiu,',
Dcoro-iuilihis (Tanlif, ji" 40, I. 1, 15, 35, 43,
45, 53, 7G, [). 32-34 , et avec chute de cett(i
lettre:
Anso-<([(lti^/ï\\vi.\\{, n" 33, 1. 2, p. 2(3; l^jil/,
11" GG, [).58, I. 31. Tardif, ii" 3G, ]. 35, p. 30. Tai-
dil, n" 38, 1. 2, p. 31; Peilz, n" 70, p. G2, 1. 31.
Baldo-ahhis, Tardif, n" 31), 1. 22, p. 32.
Bero-aldus, l'ardif, n"ll, 1. 11. p. 10; Peitz,
II" 19, p. 20, 1. 34. Tardif, n" J5, 1. 2; Perl/.
n"35, p. 33, 1. 2G. 39.
Chadro-ahlus, Tardif, n" 15, 1. 9, ]). 13; Perl/.
ii'> 35, p. 33, 1. 51.
ClinUlolo-((l(lnx, Tardif n" 15, 1. 2, p. 12.
Per4z, n"31, j). 33, 1. 38, a écrit C/iadolo-a/di/s.
Chalodo-dJdnx, Tardif, n" 14, 1. 7, p. 12; Perl/.
Il" 34, p. 32,1. IG.
Drocto-(dd/is, Tardif, ii"20, I. 15, [). 17; Pertz,
n" 47, p. 44, 1. 9. Tardif, n" 22. 1. 18, p. 18;
Perl/, II" 49. p. 45, I. 25.
*148 INTRODUCTION. — CIIAl'. IV
Et'iueno-didiis, Tardif, n" 30, 1. 6, 8, 16, 22,
p. 21; Perlz, ii" 00, p. r>l, 1. 1.
Friiiiio-ahlns^ Tardif,]]" 39, 1. 20, |). 32.
Gadro-alo'ns, Ta]ilif, ]]" 19, 1. 31, p. 16.
Grinio-ahius, Tardif, ]]" 38, 1. 3, p. 31; I^ertz,
n° 70, p. 62, 1. 33. Ta]-dif, ii" 41, J. 3, 9, 15, 26,
p. 37; Poi'tz, n" 77, p. 08, 1. 3.5, 48, 50; ]). 09,
l. 6, 8 (c-f. p. 249). Tardif, ii" 45. I. 4, 6, 7, 11,
15-17; Pci't/., ]i''78, ]). 69, 1. 12, 47, 49; p. 70,
1. 3, 4. 11, 15.
M(i(lro-((hliis, Tai'dif, ]i° 15, 1. 5, 6, p. 13;
Pertz, 11" 35, p. 33, 1. 33.
Mrujno-akliis, Tai^dif. ii" 38, 1. 6. 9, 11, 45,
18-19, 20, p. 31; Pertz, ]]° 09, j). 01, 1. 39, 42,
43; p. 02, 1. 4.
R(i(jno-((/(//is, Tai'dif, ]i° 33, 1. 4, p. 20; Pertz,
11° 70, j). 58, 1. 30.
Ta/'no-aldas, Tardif, n" 33, 1. 3, }). 20; Pertz,
11° 66, p. 58, 1. 35.
Dans tous ces exemples, (pK^l'/f coiisoiiiie initial
du second terme soit ou ne soit pas maintenu, Vo
tiiial du premier terme persiste, ou même, comme
dans Anso-aldus, remplace 1'/ final du premier
terme : les exceptions sont tics rares. Les di-
])lônies originaux nous offrent Krcnn-aldns^
1. 'l'.-ii-dir, ii":{2, 1. 1, ]). 2."); l»eit/. n" 04. ]>. .")7, 1. î).
l'iioNKTKirt:. () iiNAi. 1)1 !"■ l'i.iîMi'. ■■■"IIO
\-M\:[\\\r iV h^/-r/ii/in-(l/(hi.s' . \'(iici dcilX cxcinplcs
analogues tii('s (\t'>^ k'Liciidcs in(iii<''laii('s (\\\';i
|)iil)li(''('s M. Pidu :
('/(/i/-i-//<iJ(//is, polir ('/iii/-i<)-!f((ldns, n" 2547,
|). 526.
Gnri-fKiMifs, pour (iario-/tnf(îifs^ n" 1847,
|). 3S1. Nous avons (l(\j;i (■'tu(li('' le tliriiK; cliario-.
(x>uaii(l au llirnic //'v/'/'o-, il est socoiid terme dans
Aiiuil-<j(iriiis- , Iili(/('-fj(U'i/is\ noms fournis j)ar
ili's diphniies originaux du VU'' siècle. Nous
citerons aussi le nom du fameux évêque d'Autim
saint Léger, Lfiuif-f/ariiif>\ Le thème francique
fjario- s'e\pli(|ue par le vieux-haut-allemand
f/i/'i = '*fjaj'io, (( avidit('', désir ». ///c/' en allemand
moderne'. La chute de Vo final du premier terme
dans CJiari-iialdas et dans Gan'-ualdiis peut
1. Erc/if/nooldiis, Frédéirairo. 1. IV, c 81; éd. Krusch,
|). 163, 1. 22; ('. 89, p. 16(j, 1.1. l'tc
2. Tai-dif, n" 22, 1. 3. 6, 7, î). lô, 1(). 21 ; l\n-tz. ii" 49,
]). 45, 1. 11, 15, 1(). 18. 21, 24, 28; cf. Frédégairo, 1. IV,
c. 58,73, etc., éd. Ki-usdi, p. 1.50, I. 4; p. 1.58, I. 8, etc.
3. Tardif, n" 33, 1. 4, p. 26; Pertz, n" 66, p. 58, 1. 36.
4. Continuation de Frèdégaire, c. 2, cd. l\ruscli, p. 169.
1. *d, 20; Lilj'T histoi-ùw Fi-niicornni , c. 45, même éditt'Ui'.
p. 318,1. 23; p. 319. I. 18.
5. O. Sdiadc, Alidciirsc/ics W''>rt(vhiic/i, 1"' partie, p. 328;
cl'. Garù(-lifunliis dans un acte de l'année 573, Pard.^ssus,
Diploinofn. \. I. [). 138, avant-dernière et dernière lignes.
*150 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
être comparée à la chute de \'<i final du premier
terme dans le gothiciuc ((//-rah/nnds. « to\tt-
puissant », Trav-oxpi-rtop ' .
La syllabe ita dans le s(M'ond terme -nji/ui n
la même influence sui' Vo ant('c(''dent (pie lois-
<|u'elle se présente dans le second terme ua/diis,
rxemple : Berto-iiara, avec la variante Bci'tho-
ara^, et Deoi'o-uara\ dont on })eut rapprocher
le dérivé ncwiits dans An(lo-iu(rius'' .
Dans Geno-uéfa, Marco-iièfa, Marco-ueifa \
on rencontre comme dans Audo-uera " la syl-
labe initiale ue. De cette syllabe ue nous avons
déjà étudié les exemples bien connus : Cl dodo -
KC'cliiis, Chlodo-uéus, Méî'o-uèchas, Mcro-iièas,
dont on peut rapprocher Baudo-U('us\ Nous
avons constaté la variante C/tlodo-nins, de C/iIo-
do-U('Hs; la même variante se reconnaît dans
l.Ad Corinfhios, II, vi.18.
2. Dictionnaire, p. 97.
3. Tiirdit; n" 40, 1. 19,25. p. 33.
4. Dictionnaire, p. 55.
n. Grégoire de Tours, Historiée Francorain, I. IV,
c. 26, l.V, e. 48; éd. Arndt, p. 160, 1. 20; p. 162, 1. 11 ;
|). 239, 1. 16; (M. Omont, p. 120, 1. 18; p. 121. 1. 26.
6. Dictionnaire, p. 56.
7. Prou, n"^ 159, 2338, p. 39, 181.
l'IIONKllQUE. () FINAL l)i; l"'' TKKMF- '^51
Aiido-idiis \ A/o-i'i/is-, Aui'o-iitiis^ , Genno-
uuiiri'' , Ijinno-ulos' loujdius aNcc inaiiilifii de
Yn liiial (lu ])r(MiU('i- Iciiiic, égaloiiiont conservé
dans Aiiso-iikI iis^' pour ■''Anso-iiindiis et dans
Asco-niin/ns;' . L'inllucncr de la syllabe ni, pour
assurer le niainllcn l'o piiH^-dcnt, est surtout in-
téressant à observer dans les noms ('oni|)os(''s doid
le seeond terme est -itliuis, réduit à -inas, Icls
(juc AïKlo-invs* , Ba(Io-inus\ Berto-inus ou
Bei'lo-cn/'s, dont on trouver la ^■ariante Bcrfo-
Jl ne faut pas eonfond)'(^ ees noms avec .4 z(r//-
)ias, B((/u/inus, Bc/'finiis, cjui sont des noms liy-
pocoristi(pies en -inns (cf. p. *106).
Mais o tinal du jiicmier teime tombe devant
1. DirfloniKdrc. p. 5(>.
2. Prou, 11" 545, p. 12(1
:J. Prou, n"M:«l, 1322, p. 477.
4. I^rou, 11" 5.55, ]>. 129. Gciino-nhis ;i\cc doux n comme
Gcnnastcs, confinne ce que nous avons dit de GcJio-iK'fa,
Dictionnaire, \^. 77-78, note, cf. Gcnnardtis, p. *187.
5. Prou, n" 904, p. 196.
6. Pi'ou, n"1934, 1942. p. 400,402.
7. Grégoire de Tour^. Historia Fi'((nc«>rinii, 1. IV, c. 16,
éd. Arndt. p. 153. 1. 2; éd. Onioul. j). 113. 1. 29.
8. Dii'tn)iui(iir(\ ]). 57.
9. Dirfionnairc, p. 72.
10. Dictionnaire, p. 98, et. p. 22.
*152 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
Vu consonne initial de -uu/J'us, qui lui-même
disparaît. Exemples:
Afjî-iilj'iis, pour ■^Ar/io-uul/'us, Dictionnaitw
p. 8, 18.
Ail-uJ/ïis et Afjil-iilJ'us, pour ■^Afjilo-uul/'us,
Dictionnaire, p. 12, 14.
Aig-ulfus, pour '■^Aifjo-uiiI/'Ks, Dictionnaire,
p. 19, 20.
Arn-ul/'us, pour "'^Ariio-uu/Jus, Dictionnaire,.
p. 49.
Aud-ulJ'us, pour Audo-vull't(s, Dictionnaire,
p. 57.
Aun-ulfus, pour Auno-uulJ'us, Dictionnaire,
p. 62.
Aufit/'-iiIJïts, pour Austo-iiuf/'as, Dictionnaire,
p. 66.
Bert-ii/fns, \)()\\vBerctho-iiulfufi,Dictionnaii'e,
p. 98.
E1>er-uljm, pour Eljero-iinij'us, Dictionnaire,
p. 85, etc.
La chute del'o final du premier terme devient
de plus en plus fréquente à mesure qu'on se
rapjoroclie de la ])ériode carolingienne.
Elle s'observe déjà en gothique, où l'on ti-ouvc
PIIONHTIQUF,. () FINAL 1)1" 1'' TI'.liMi: '■' \~h)
à côl('' (lo f//'(/((-/(U/s, (( sans (lieu, » àOio;', fj/'(f-
Iicuff^, (( maison de (lieu », c Iciiiph- », ■£■:■>;■; à (-(McV
(le litiisa-vaui'ds, « f[ui dit i\c-< paiolcs iiiiililcs )).
;j.aTa'.ôXoYo,-'', 1(1 /fs-/i((//(J /'S , (i au\ iiiaiiis vides »,
/.Evô; \ et l(iiifi-<jilhrs, (( an nciiIic \ idc )), « à.
jeun », vr,7T;;'; ;i côtc' de (tht-iiKiDs, (( Je o'('ni'(>.
liLiinain », liU<''i'alenienl a tons les lionunes" )),.
(ïala-tlud'hd , (( nian([uant d(! loul ' », d'aln-
hj'im.'^ls, (( hii'denient de tout », « lioloeanste »,
ôXo-/.7.jT(.);jLa*, et {ynla-ninrslni ^ (( lra\aillant de
toutes ses forces, »-£-Àr,po-i'jpr,u£vo;\^///-r'//r/^//^</,s,
« tout-[)iiissant », -av-oxpà-rtop '", dll-sccrci . (( res-
pect envers tous », rendant plus ou moins exac-
tement le grec à-),ô-r,,-"; à côtc' de rciun-f/a/'t/s,
(( enclos de \igne », à;j.-£)aôv '-, vcin-d rtml.jd ^
« buveur de vin », oîvo-j^r,; ' '.
1. A(/ h'p/icsios. II. 12.
2. Jran, xviii. 20.
3. AfZ r/r/'/-*, I, 10.
4. M((i-(', XII, ;i.
5. Marc, viii, .3.
6. Shcii'i'iiis, .")!.
7. Z,»r, .\v. l'J.
8. .\/r^/T, XII, 3;^.
9. Ad Colosscnscs, iv. 12.
10. Ad Corinthws, IL vi, IS.
11. Ad Boiiiaiios, XII, 8.
12. A/r//v. XIII, 1,8, 9.
13. Lkc, xni, 34,
'*154 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
Voici (|uel(iues autres exemples de la cliiite
de IVy filial du [)i'emier terme en gotlii(jue :
Hdiili-hairts, « relui (jui a le cnair haut »,
<( orgueilleux », aJOâor,; [Ad 2'itiiin, i, 7). ;
Haiih-thulits, « eelui (|ui a de hautes pensées »,
(( vaniteux », tet'j-j^wijlévo- [Ad Tlinotheiuii , I, vi, G) ;
thème du premier terme IkiiiIki-;
Mikil-tlLuIits, (( eelui (jui pense grand, or-
gueilleux, 'jTrspTjcpàvT- [Lac, i, 51) ; thème du pre-
mier terme im'kila-;
Xindddlis, « iiduvcllcmcnl né », « petit en-
fant », vy;-'.o; {Luc, X, 21); thème du premier
terme, n i/f a- = -/zo-, supplanté dans l'usage ordi-
naire par le dérivé niuja-, nominatif singulier
niujis;
TJiiitd(in-()ardi, « enclos de roi », « maison de
roi», paacXsTov (L«r, VII, 25); thème du premier
terme, tldudana-, en gaulois tcatono-;
Tldti'inagiis, « esclave », -aT; [Mattlueii, viii,
6) ; thème du premier t(^rme, thica-.
Le maintien de Va hnal du premier terme est
beaucoup plus fréquent en gothique (jue sa chute.
En voici quelques exemples en outre de ceux que
nous avons déjà donnés:
Aina-baur, « unicpic enfant » [SLcii'cins, 46);
l'IIOXKTIQUi:. VOYEl-LF. I-INAl.F, DU 1"'' TEIJME •'^155
Anitd-ltdirts, « iniscMicoidicux », £j7-ÀaY/vo;
(.1^/ lyi/icsios, IV, '.V2) ;
Aiujd-daïu'o, « fcMirlrc ». lill<''i;il('in(Mit (( |)()r't('
dVril )), OupU {Ad Corinthios, II, xi, 'X]) ;
l)caJ(t-r((nrdei , « solle paiolc », aiopo/o-zia (^4f/
l\]) lie si os, V, 4) ;
EisariKt-lxdid , (( cliaiiK' de IVm' » â'/.'jT'.; {Lnr,
VIII, 29);
Fif/f/i'a-f/u/f/i, (( niincjui d'oi' », littéralement
<( or de doigt », oax-jX-.o; (L?^r', XV, 22);
Gist/'a-daf/is, « lendemain matin », ajpiov
{Matthieu, vi, 30);
Goda-kiuids, « de honno naissanee », sù-'ivr^ç
(L?^c, XIX, 11) ;
Heiva-Jr(i//J(i, a maitre de maison », o'./oo^ttott,,-
(J/«/r, XIV, 14);
Hraiva-diiho, « tourterelle », -roj-wv, litté-
ralement « ])igeon de eadavre », c'est-à-dire
(( corbeau, corneille » (Luc, ii,24);
Qind-h'/inds, a de genre féminin », Or,Xu; {Ad
(kdatas, III, 28);
Ydihi-dt'ds (( bonne (cuvre », i-lzz-^i^loi. {Ad Ti-
iitothciLin, \\, 2).
Quant à 1'/ linal du picmier terme, il est
maintenu dans fjasti-(/ods, « bon pour les hôtes »,
*156 INTRODUCTION. — GHAP. IV
(( liospilaiier )), -f'.Ào;£vo,-\ et il toiiilx' dans 6/7//A-
fatllS, fiancé, vj;j/j;;o; '-.
\J a final est conscivr dans:
AsihL-(i(Airi)iix,{( meule tournée pai'unânc)),
[j.'Ao- v)':/jj- {M(ir(\ IX, 4'^);
Failtu-fjairns, <( (|ui d(''sire l'argent )), oiXàpY'jpoc
{Ad TimotJienin, II, m, 2) ;
Faihii-geiçjo, « désir de l'argent », -f-Xapy'-'P'-a
{Ad Timotlœiiin, I, vi, 10);
Filu-deisei, « abondante 1ial)ileté, friponnerie »,
T.'j.wouo'ii'x. [Ad Corint/uos, II, xi, 3) ;
Fotu-bandi, « lien de pied », «entraxes », -éot^
{Luc, VIII, 29);
Grnndu-raddjus, ((murde fondation », OeuéÀ'.ùv
{Lw, Yi,48, 49, etc.);
Handu-vaiivhi>^, « fait à la main », /s-.po-oîr.To;
{Marc, XIV, 58) ;
Hardu-liairtci ; a dureté de cœur », T/.lr^zoy.y.yy.-x
{Marc, X, 5' ;
Qithi'.-hafts, a cell(^ qui a ciuelqiie chose dans-
lu ventre », Y'/TTv. i'/o'^T-y. (J/^//'c, xiii, 17).
1. Ad Tliunthciini. I. III, 2.
2. Marc, ii, Y.), L'O, etc. (T. <). Schade. Aldlciitsr/ir^
Wôrirrhuch, T" pai-tio. p. SS. au mot /'/v>/, (lui est un noiU:
ti'minin de la deuxième déclinaison. Voir aussi Klui.'(\
Eti/inolof/ischcs Wôrterbiich, p. ')2. au mot ln-auf.
l'HONÉTIQUE. VOYKLLK FFNAI.E DU 1'''' TEHMF. *157
[.(' lecteur IroiiNcra |)('iil-(''lr(' (|iie nous niiilii-
plioiis l)(';uic(iii|) ('('S exoinples g-()llii(|ii('s. Ils :iii-
ront, peiisons-iious, rnvantngc de taire mioiix
saisir aux romanistes l'usage gvcr et gernia-
ni(jue (le la e(ini|)()siti()n i\('>^ noms, la racull(''i
g'ree(|ue el g'ermani(|ue de comprendre le sens
•dos mots ainsi t'oiin(''s ; c'est une force (pie la
langue latine et ses lilles ont |)i('S(pie comph'le-
inent j)erdue, et à d(''faut de hupielle on ne
p)eut comprendre la valeur des noms ])ropres
m(''rovingien,s. Les Gall(^-Komains devaient en
gén(''ral ne pas la saisir; on ne peut attrilmer
cette incapacité ni aux Francs-M('rovingiens, ni
à ceux de leurs sujets (pii, dans cett(^ p(hiode
j)rimitive, avaient appris la langue (]('y< maîtres.
La chute de la voyelle linale du piemier terme
>5e rencontre souvent dans les textes mérovin-
giens. Nous en avons cité des exemples dans les
x-as où les seconds termes sont gastis, charius,
nul fus, en voici d'autres où les second termes
sont ditîérents ; ils sont ])ris dans les dipl(")mes
originaux :
631-632. Uandel-bvrtus, Garjan-ricus. Tardif,
n« 7, 1. 1, ]). 6 ; Pertz, n" 14, p. 16, 1. 12, 13.
653. Eruien-vicus, Oc/iel-piîicus, Uandal-
*158 INTRODUOTIOX. CHAP. IV
iiKd'iis, AiiKil-bvrçtlitis, JMdddl-J'ridus.. Tardif,
II" 11, p. 11 ; Pertz, n" 19, p. 20, 1. 42, 44, 48; p. 21,
l. 1, 6.
Vers 656. Aman-chiJ<l('x. Tardif, ii" 12, 1. 2.
p. 11; Pcrtz, n" 20, [).21, 1. J8.
G59. Amal-hci'ctus. Taidif, n" 17, 1. I, p. 14;
Pertz, n« 37, p. 34, 1. 35.
670-671. C/u'ot-hihJis, Aggil-pertus, Ermen-
l'iflU!^, Gimt-rifjus, Erclicn-vifiu.s. Tardif, n" 19,
L 32, 33, 34, 37, 38. Ce dii)lômo est privé. La
notation [jopulairc Chrot-hlldis est remplacée
par la notation plus arrliai(iue C/trodo-cIiih/is
dans un diplôme royal de 688-689. Tardif, n"25,
I. 4, p. 20; Pertz, n-'57, p. 51, 1. 28; cf. plus haut,
p. *24-27.
677-678. Blkl-nininns. Tardif, n'^ 21, 1. 7,
]). 17; Pertz, n" 48, p. 44, 1.33.
679-680. Ac-cliildis, Ainal-f/ajius, Odiin-ber-
iJiiis imot étrange corrigé par Pertz en Erchin-
berthus). Tardif, n" 22, 1. 3, 6-7-8, 9, 13, 21,
p. 18; Pertz, n" 49, p. 15, 1. 12, 15, 23, 29, 30.
682-683. Erc(un-bci't(i, Hcms-bevta, An>^-
bertua, Rat-beriiis, Rain-ariiiH. Tardif, n" 24,
I. 3, 5,20, 22, p. 19-20. Le diplôme est privé.
Dans un diplôme royal de 692, Ans-bertus, est
écrit plus complètement Antie-bercthus (Tardif,
IMIOM'.IK,)!!:. VOM'.I.l.l'. FIXAI. i: !)[• ]/■'■ TF.UMK *159
11" ;^0. 1.5. -^-l; Pcrtz, n'' GU, n" ôl, I. :.^i, pour
'■-Ansi-hcrcdms.
688-689. Jh'r-clHirin^. Tardif, ii" :.V), I. I, p. 20;
Pertz, 11",")?, |i. .")!, I. 28-29; mais Jh'r(i-ch((i-ins
en 658; Tardif, n" 15, 1. 2, 3, 5, 6, 9, p. 12-13;
11" 35, p. 32. I. 19, 20. 30, 38, 47.
692. Chrol-clnirins, Aht-hadiis. Tardif, n" 28,
1. 2, 7, 9, 15, p. 23; 1^'rlz, n" 59, p. 5:!, 1. 22.
692. Ermcn-Jridas, Amicui-trudis. Tardif,
11" 32. I. 3-1. 7, 9, 11, 21,24; Porlz, ii" 64, p. 57.
1. 9, 43, 46, 49, 20, 23,32, 34.
693-694. Cliad-iiiiiu^, G/uid-uj'nni^' , Unald-
ramniis, Adal-ricni^, Clivod-niundus, Rrifinn-frc-
dus, Ermen-ricus, Chrod-hcrctlnis, Ldiid-rlrus,
Aud-mnauis, IiKj-rnntnas, Cln'ol-clidrins,
Aincd-hcrctlm^. Tardif, n" 33, 1. 3, 4, 5, etc.;
Pertz, 11" m, p. 58, 59.
697. Erincn-lhciia, Ad<il-i'ictis, Bcr-cJxiriu.s.
Tardif, n" 38, 1. 3, 4, 41, 12, p. 31; Pcrlz, n" 70,
p. 02, 1. 33, 45, 46.
700. Uucdd-marus. Tardif, 41, ii" 1. 12, p. 35;
Pertz, 11° 72, p. 64, 1. 25; mais Uiuddo-niai-its,
iiK'iiie a( le, Tardif, 1. 3; Pertz, p. 64;, 1. 10.
Je me Ixiiiic à ces exemples datés; je laisse de
1. lv\ceptii)us à la règle ordinaire qui exigerait Cluido-
inus, Gundo-inus.
*160 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
côté les exemples ((ue poiinaient nous l'ournii-
les mss. de Grégoire de Tours, du Liber histo/'iac
Frnncoruin, de Frédégaire, les monnaies et,
|)aiini les exemples datés, je m'arrête à la lin du
VIP siècle. Cependanl, parmi les documents du
VHP, je signalerai deux diplômes dans lesquels
le même nom est ('crit tantôt avec chute de Vo
linal du premier terme, tantôt en remplaçant cet
o linal |)ar un c :
En 709, Leii(/-/ridi(.^ (Tardif, n" 43, 1. 24,
p. 36; Pertz, n" 7G, p. 68, 1. 17); et Lcod^fridits,
même diplôme (Tardif, 1. 11, 22; Pcilz, p. 67,
1. 56), mais Lcoclc-fh'dus, ibid . (Tardif, 1. 4, 7;
Pertz, p. 67, 1. 37, 42). Cf. Leado-bercthus dans
\\\\ diplôme original de 693 (Tardif, n" 33, 1. 7,
|). 26; Pertz, n"'66, p. 58, 1. 40). En 716, Chdp-
ricas, signature du roi (Tardif, n° 46, 1. 16;
n°49, 1. 12; n-^ 50, 1. 21; p. 39, 41, 42; Pertz,
n°^ 81, 84, 87; p. 73, 1. 5; p, 75, 1. 15; p. 77,
1. 50), mais C/u'Ipe-j'ichns dans le préamlnde
(Tardif, n°« 46, 47, 48, 49, 50; Pertz, n°« 81, 82,
83, 84,87).
Les monnaies offrent des exemples analogues.
Tel est Lambertus (Prou, n° 97, p. 26;, à côté
(le Lafide-bertus (n°^ 1081, 1082, ]). 237); mieux
Lando-bcrcthiis dans un diplôme royal original
PHONÉTIQUE. E FINAL DU 1"' TERME -'IGl
(le raimée677 (Tardif, n"21, 1. 7, p. 17; Portz,
n" 48, p. 44, 1. 33). Citons encore, d'après une
monnaie, Berte-cliramnus (Prou, n" 246, p. 60),
orthographe aussi du ms. de Corbie (Hislo/ia
Frcuicorum, 1. V, c. 18, éd. Omont, p. 164, 1.4;
Arndt,p. 211, 1. 32). variante de Fiert-Jinnnnns
(Arndt, p. 212, 1. 6), (jui lui-même tient lieu d'un
plus ancien '^ Berctho-cltvainna^ .
Non seulement c peut remplacer o hnal du
premier terme en francique, mais il peut aussi
tenir lieu d'/ et (ï u final. Nous avons déjà fait
cette observation quant à 1'?, à propos de C/iilde-
ricas tenant lieu d'un plus ancien Cldldi-ricus,
qui est attesté par un monument du V^ siècle.
Childe-berctlius s'expli()ue de même par un pri-
mitif ""^Childi-berrt/uLs ; et Ve hnal du premier
terme de Childc-bercthas pouvait tomber, comme
celui de C/dlpe-ricus : sur une monnaie de Tours,
le nom de Childebert III, 695-711, est écrit au
génitif Child-bcrti (Prou, n'' 304. p. 72). Pour
Vu final du premier terme, lequel u est ordinai-
rement écrit 0, mais a été par exception conservé
intact dans Baadu-c/ta/'ins {Dictionnaire, p. 67),
on peut citer Baude-gundis [Dictionnaire, p. 69),
avec e final du premier terme',
1. Les exoniplos (Vr final <lu pi-iMiiici- tenne sont très noiii-
/,■
*162 INTRODUCTION. — CHAP. IV
/ final du premier terme est quelquefois pri-
mitif; exemple CIir'h/î-iicus, nom royal, et Childi-
evnus pour Childi-rjernus dans une légende moné-
taire (Prou, n° 2593, p. 533); mais dans certains
cas cet i tient lieu d'o ou d'w. Cette substitution
semble régulière quand la première syllabe du
second terme contient un /, par exemple lorsque
le second terme est : 1° -gisilus, -giselus, « otage»,
Austn-ghyselus {Drctionnar're, p. 65), y^ouy Aus-
tro-ghyselifs ; Berti-giselus pour Berctho-giselus
[Dictionnaire, Y). 95), Baudi-gisilus ipour Baudu-
gisilus [Dictionncdrc, p. 68, 69); 2°-thius : Ali-
tliius [Dictionnaire, p. 28), pour Alo-thius;
S'^ -riens : Teudi-jicus ])our Theudo-7'iciis [Prou,
n« 2646, p. 543) ; 4° -childis : Bnuii-chi/dis (Gré-
goire de Tours, Historia Franc.ovum, 1. IV,
c. 27, éd. Arndt, p. 163, 1. 10) pour *Brano-
childis, thème bruno-' ; Chrodi-gildis ou
C/u'odi-c/uldis pour *C/n'odo-chiIdis (Grégoire
breux. J'en ai relevé : dans le livre de M. Prou, quatre-
vingt-treize; dans le ms. de Corbie édité par M. Omont,
trente-huit .
l.Cf. Kluge, Etyinolofjisrhes Wôrtcrbucli, p. 52, au
mot braun; O. Schade, Altdeutschcs Wôrtcrbuc/i, V par-
tie, p. 87, au mot brun; Brugmann, Grmndriss, t. I,
2' édition, p. 112.
PHONÉTIQUE. I FINAL DU 1"'' TEllME Cil *163
de Tours, Ilistoria Francortint, 1. IV, c. 1,
éd. Arndt, p. 14--?, 1. 9, 23)'.
0. c tinal du 1'''' terme, / pour o et ])oui' n linal
du luême terme, sont des caractères qui dis-
tiuo'ueut le francique mérovingien du gothique
de Vultila" ; il y en a d'autres encore : cAau lieu
de h représentant le k indo-européen, cth au lieu
de lit, succédané germanique du groupe indo-
européen kt ; o = u. primitif et gothique; main-
tien en certains cas de \'e indo-européen qui
devient ?" en gothique^ par conséquent eu primitif
conservé intact ou noté eo, tandis que cette
diphtongue devient toujours ia en gothi(|ue.
On a vu ici jusqu'à présent plusieurs exemples
decA francique mérovingien^ tenant lieu d'A ger-
mani({ue. On connaît des exemples de ce di ger-
manique dès le temps de l'Empire romain^; sans
suivre l'ordre des dates, rappelons que nous
1. J'ai relevé dans le livre do M. Pi'ou quarante-sept
exemples à'i final du premier terme, seize dans le ms. de
Corbie, édité par M. Omont.
2. O final du premier terme persiste dans la notation
capétienne Liido-ricus du Chlodo-ticchiis mérovingien.
3. Aux noms propres d'homme cités déjà, p. *141-142, on
peut ajouter les noms de peuple : Chatnaui, Chaud,
Cherusci chez Tacite.
*164 INTRODUCTION. — CHAP. IV
avons parlé des thèmes : chlodo-, en vieux-liaut-
allemand hlud, « célèbre' »; chrodo-, en vieux-
haut-allemand hrod, ruod, « gloire' » ; chramno-,
« corbeau », en vieux-haut-allemand hraban,
Iwani, rabo^ ; clnldi-, en vieux-saxon hild, « ba-
taille )), en vieux-scandinave /;r?7c/;', « déesse de
la guerre* »; chario-, en gothique harja, nomi-
natif singulier hcn'Jis, « année », en vieux-haut-
allemand haj'j, lieri, en allemand moderne heev\
Le plus ancien exemple de h initial au lieu de ch
dans les diplômes mérovingiens originaux est
celui que donne en 695 un jugement du roi
Childebert III. Tandis que le roi y est nommé
Cldldcbcvilma avec Ch initial, un abbé de Saint-
Denis y est appelé jusqu'à six fois Hcdno, avec
1. O. •^Q\\Aà(i,AItdeut!ichcsWôricrhiir]i,V" partie, p. 408.
au mot Hludicif/.
2. O. Schade, Altdcuisches Wôrtcrhi(c/i, V" partie,
p. 426, au mot hrôths.
3. O. Schade, Altdciitsches Wôiicrburh, V partie,
p. 421, au mot hraban; p. 422, au mot /u-am;2' ])artie,
p. 696, au mot/'a6o.
4. Cf. O. Schade, Altdcutsc/ws Wôiicrhurh, 1" partie,
p. 397, au mot liiltja.
5. O. Schade, AUdciUsches Wôrterhiic/i, V j)artie,
p. 273, air mot lud'Jis. Kluge, Elf//nologisches Wôfter-
bnch, p. 60, au mot heez-jauv ch en francique, voyez Kern,
Lc.r Salica, col. 436, 441, 451, 455, 471.
PHONÉTIQUE. CH, II *165
simple h initial'. Or, le nom do cet abbé dans
les diplômes antérieurs est toujours écrit avec
Ch initial : C/iaino-, CIiaeno\ Chctf/no'', lui-
même signe Chauio\ nom hypocoristique te-
nant lieu d'un nom solennel, tel que Chaçjne-
ricus\ Chagno-aldus\ ou IIaino-r'adus\ Du
thème cliavio- h^ cJi est médial intervocalique
dans Chlotha-chaï'ius ; \a notation Chlot-liarius
par h au lieu de ch fait son apparition dans les
diplômes originaux en 692 ^ Le môme thème est
1. Tardif. n° 35, 1. 3, 7, 11-12, 14, 18, 21, p. 28; Peitz,
n" 68, p. 61, 1. 1,5, 10, 13, 17, 20.
2. Tardif, n" 20, 1. 5, 7, p. 17; Pertz, n" 47, p. 43, 1.46,
p. 44, 1. 2. — Tardif, n° 30, 1. 3, 5, 10, 20, 2:3, p. 24;
Pertz, n" 60, p. 53, 1. 52; p. 54, 1. 3, 7, 19, 22. - Tardif,
n'= 31, 1. 5; Pertz, n" 61, p. 54, I. 40. — Tardif, a" 32,
1. 6, 13, 17, 20, 23, p. 25; Pertz, n" 64, p. 57, 1. 12, 27, 30,
33. — Tardif, n" 34, 1. 5, 12, p. 27; Pertz, n" 07, p. 60, 1.
2, 18.
3. Tardif,!!" 25, 1. 5, p. 20; Pertz, n" 57, p. 51, 1. 30. —
Tardif, n° 31, I. 16, p. 25; Pertz, n"61, p. 54, I. 49.
4. Tardif, n" 25, 1. 11, p. 30; Pertz, lY- 57, p. 51, 1. 45.
5. Tardif, n° 36, 1. 38, p. 30.
6. Tardif, n° 33, 1. 4, p. 26; Pertz, n» 66, p. 58, 1. 37.
- Tardif, n" 53, 1. 9, p. 4 ; Pertz, n» 22, p. 108, 1. 1.
7. Prou, n" 255, p. 61 .
8. Longnon, Poluptiiiiuc de Saint-Germain-des-Près,
texte, c. IX, §.300, p. 150.
9. Voyez ci -dessus, p. *34.
*166 INTRODUCTION. — CHAP. IV
traité de la même façon en 697 dans Sic-Iiarius\
dont le premier terme est identique au premier
terme du nom royal Sigi-bercthus. La voyelle
finale du premier terme est tombée dans Chlot-
harius, Sic-harius. Mais cette voyelle finale s'est
maintenue vers l'année 700 dans Siuntha-harius'^
et dans Theoda-harius^, qui, dans le même di-
plôme, se présente avec la variante archaïque
Theoda-charius par ch'' . Hildis pour chiklis,
avec h pour cJi intervocalique, apparaît en 670
ou 671 dans un diplôme privé, où la notation
Chrot-hildis^ s'oppose à la notation postérieure^
mais archaïque Clirodo-ddldis dans un diplôme
royal, 688-689°. C hildis, [second terme, est
encore cinq fois écrit avec de initial dans un
diplôme privé de l'année 700 ou environ, dans
lequel apparaissent des femmes nommées Agne-
childis, Simne-childis, Tane-c hildis, Aude-
childis, Mone-childis ^
Quant au ch médial suivi de consonne, il tombe
1. Tardif, n» 39, I. 27, p. 32.
2. Tardif, n» 40, 1. 52, 81, p. 33, 34.
3. Tardif, n" 40, 1. 11, p. 33.
4. Tardif, n° 40, 1. 63.
5. Tardif, n" 19, 1. 2, 32, p. 15. 16.
6. Tardif, n° 25, 1. 4, p. 20; Pertz, n° 57, p. 51, 1. 28.
7. Tardif, n° 40, 1. 10, 22, 26, 27, 67, p. 33, 34.
PHONÉTIQUE. Cil, II *167
dés la lin du VIP siècle. Dans un diplôme l'oynl
original de l'année 677-678, nous lisons le nom
de Blid-ramnas \ et dans un autre de 693, ceux;
de Uuald-ramiius- ou Uualdc-/'aiiinas\ In(/-
j'amnus^ ou Ingo-ramnns', Aud-vninntis''. Ce
diplôme est un de ceux où le nom royal Chlodo-
uecJins est écrit C/dodo-uias avec chute du c/'
médial iiitervocaliciue du second terme '.
Citons encore le nom propre Uuine-rainnas
dans un jugement de Pépin le Bref en 750'. Dans
le même document ce nom est aussi écrit Uuine-
7'am\- ram est en vieux-haut-allemand une des
orthographes du francicjue mérovingien archaïciue
chrainiius, en allemand moderne j'cibe, en anglais
raven. Je ne fais pas entrer en ligne les noms de
monétaires Ramni-silus ^\ Rane-pertus'\ dont
1. Tardif, n» 21, 1.7, p. 17; Pertz, n" 48, p. 44, 1. 3.3.
2. Tardif, n" 33, 1. 7, p. 2G; Pertz, n" 66, p. 58, 1. 41.
3. Tardif, n" 33, 1. 37, p. 27; Pertz, n» 66, p. 59, 1. 26.
4. Tardif, n" 33, 1. 10, 12, 31, p. 26; Pertz, n" 66, p. 58,
I. 45, 48; p. .59, 1. 19.
5. Tardif, n" 33, 1. 30, p. 26; Pertz, n" 66, p. 59, 1. 18.
6. Tardif, n" .33, 1. 8, p. 26; Pertz, n'66, p. 58, 1. 42.
7. Voyez ci-dessns, p. 17 et suivantes.
8. Tardif, n" 53, 1. 17, p. 44; Pertz, n" 22, p. 1U8, 1. 12.
9. Tardif, n" 53, 1. 9, p. 44; Pertz, n" 22, p. 108, 1. 1.
10. Prou, n"242, p. 5«.
11. Prou, n"^ 2466, 2467, p. 508.
*168 INTRODUCTION. — CHAP. IV
les premiers termes ne peuvent être considérés
que comme de mauvaises notations romanes d'un
francique mérovingien chramni-, chramne- :
comparez dans les diplômes originaux le dimi-
nutif CJwamUnus, 677-678', ou CJiramlénus,
697", où ch initial persiste, et le nom solennel
Uuljb-chramnus, 693, où le ch médial entre
voyelle et consonne est conservé \
Ch mérovingien tenant lieu d'A germanique
comme cth {= ht germanique et kt indo-euro-
péen) dont nous avons déjà parlé, p. *31-32,
paraissent remonter au temps de l'Empire ro-
main* et s'être conservés depuis traditionnelle-
ment en Gaule jusque vers la fin de la période
mérovingienne. Ce sont des notations inconnues
en gothique, où l'on ne rencontre que Ji et ht.
1. Tardif, n" 21, 1. 4, p. 17 ; Perfz, a" 48, p. 44, 1. 29.
2. Tardif, n° 39,1.24, p. 32.
3. Tardif, n° 33, 1. 3, p, 26; Pertz, n" 66, p. 58, 1. 34.
4. Le plus ancien exemple de la notation ct/> est dans
une inscription romaine de Zeeland qui est une dédicace
à la déeese Nehfdennia, par Jannarinins Amhactlilus^ pro-
bablement un Romain d'origine franque : la notation gau-
loise du surnom aurait été Ainbaxtiiis. Brambaeh, Ins-
rriptioncs R/ienana', 36. Le monument est reproduit par
la gravure dans un article de M. Ihm chez Roschcr,
Aiisff{/irlic/ies Lcxicon drr f//-irc/nsrhcn iind rônrisclwn
Mijtholugù', t. II, col. 79.
IMIOXÉTIQUE. CTII = KT. I = E BREF *169
Si li s(^ reiu'ontre, comme nous l'avons vu à
r«''l)<)(jU(' nuM'ovingicnnc, /// y est inusité, et pour
Li indo-européen on n'y connaît (juc les nota-
tions, cth, th, et (sur le son du f/i, voii; p. •■■199).
Un autre |)()int sur leciuel la comparaison entre
le gothicjue et le francique est intéressante^ c'est
la tendance germanique à prononcer / Ve bref
indo-européen \ Cette tendance se manifeste en
tV;inci(iue ; ainsi le premier ? de c/iildr-s, Vi de
cliUpe- paraissent tenir lieu d'e bref primitif". Le
premier i de Sigi-bercthus, de Filu-marius sont
d'anciens e; Tacite écrit Segi- par e; et Filu-
1. Voyez Brugmaiin, Grundriss, t. I, 2'" édition, \). 125-
129. Pour la notation et voyez par exemple chez Prou
Droctc-badtis, n"' 123, 1265, p. 30, 275 ; Droctc-rjiKilus
n°^ 567, 1067, p. 132, 233; Droicto-aldns, n" 156,' p. 38
Dructo-aklus, n° 281, p. 212 ; Dructi-gisilus, n" 1066, p. 233
dans les diplômes, Drocto-aldus (Tardif, n" 20, 1. 15, p. 17
Pertz, n" 47, p. 44, 1. 9); Dructo-aJdns (Tardif, n" 22, 1. 18,
p. 18; Pertz, n° 49, p. 45, 1. 25). Citons aussi D/'oc^o-cf «s
(Fortunat, Carmina, IX, XI, 2, éd. Léo, p. 212, etc.).
2. Pouv rhilpr-. yoyezSiCha.de, Altdcatsc/ws Wôrterbuch,
V' partie, p. 385, au mot AéT/'aR; Kluge, Eir/mologisches
W'Jr(crbnc/t, p. 163, au mot Iio.lfcn. Quant à chtldis, ce
mot semble être identique au gaulois Celta, sauf le change-
ment de la voyelle finale du thème; comparez le gaulois
briga au gothique baurrjs, thème borgi-.
*170 INTRODUCTION. — CHAP. IV
s'explique par un primitif -^pelu-', forme normale
du grec -oXj-. Quelques mots gardent Te à la
fois en gothique et en francique^ tel le francique
bercthus, engothique6a?'rAis, prononcez èer/zi^s, en
vieux-liaut-allemand beixiht,peraht-, ((brillant ».
La notation gothique de l'cbref est ai, celle de Vo
est CLÛ, et en gothique ces deux lettres, e bref et
o bref ainsi notés, sont maintenues devant /' et
devant h. Mais Ye persiste plus souvent en fran-
cique qu'en gothique. Un exemple en est donné
par le terme de droit dont le thème francique
est Jvedo- latinisé enj'rediun ou Jredus, quoi-
qu'on ait la \a.rràniejndus,jntus dans des textes
légaux^ ; le thème gothique de ce mot est fritha-,
en allemand moderne Jricde, a paix )). On le re-
connaît dans le premier terme du nom si fameux
de Frede-gundis, que Grégoire de Tours semble
avoir noté avec un e à la première syllabe, bien
que le ms. de Corbie ofïre pour le premier terme
la variante fride- *. Frédégaire parait avoir écrit
1. Brugmann, Grundriss,t. I, 2' édition, p. 127.KIuge,
Etijmologisches Wôrterbuch, p. 348, 391, aux mots sie;/
et ciel.
2. O. Seha^de, Altdimtsches Wo/'/'r/-/y»(:7(, l'^partie, p.50,
au mot bOralit.
3. Hessels et Kern, Lcx Salira, col. 614.
4. Éd. Omont, p. 142, 1. 14.
PHONÉTIQUE. I = E BREF *171
Fr'ecl-ulj'us' .et un de ses contiiiunleiirs Frcde-
l'icus'- . Une inscripticni a fourni Frcdc-hodas'.
Dans les légendes monétaires, on lit des exemples
de Ve à la première syllabe, concurremment avec
des exemples d'/ : 1" Frede-ricus * à côté de Fridi-
riciis ', de Frid-rics et de Frid-ricus" ; 2" Fredo-
aldus' ; Fï'edo-aald[usy , Fredo-niundus\Fred-
id/as'^ en regard de Fride-giselus'\ La même
alternance se rencontre dans les diplômes ori-
ginaux avec e: Sigo-fredus'\ Berte-Jredus^' , Ra-
gaiî-J'/'edas"' ,Gimde-J}'ediis'\ ou Gimdo-f'redus"- ,
1. Frédégaire, 1. IV, e. 87, éd. Krusch, p. 165, 1. 17.
2. C. (118) 35, éd. Knisch, p. 18.3, 1. 4.
3. Dictionnaire, p. 81 .
4. Prou, n"2403. p. 492.
5. Prou, a'- 2188, 2332, 2401. 2402, p. 453, 471), 492.
6. Prou, n"^ 2225, 2430, p. 460, 499. De là, le nom de fa-
niille français Friry^ cf. le gothique FritJia-rcihs et l'alle-
mand Fried-rich.
7. Prou, n" 2447, p. 504.
8. Prou, n"2540, p. 524.
9. Prou, n"^ 437-439, p. 102, 103.
10. Prou, nM671, p. 345.
11. Prou, n" 25.56, p. 527.
12. Tardif, u" 21, 1. 1, p. 19; a" 44, 1. 17, p. 37; Pertz,
n" 77, p. 69, 1. 10.
13. Tardif, n" 29, 1.20, p. 23.
14. Tardif, n° 33, 1. 6, p. 26; Pertz, n" 66, p. 58, 1. 40.
15. Tardif, n" 40, 1. 73. p. 34.
16. Tardif, n" 40, 1. 27, p. 33.
'*172 INTRODUCTION. — CHAP. IV
Lciule-frefhi.s' ; mais avec/; Madal -fn'dus^ ,
Syf]o-fri(]us^ ou Sigo-fn'dii.s'', Lcode-fridus,
Leod-fridus ou Leiid-fridus '\ God-fh'dus\ Rigo-
fridus \
Les deux prononciations, l'une primitive, e bref,
l'autre plus récente, r\ se rencontrent aussi en fran-
cique pour le mot qui est en gothicjue thins, thème
thwa-, mieux thiiia-, « esclave », et qui se reconnaît
dans le second terme d'un nom composé^ noté avec
e Ale-thcus, âxeci Ali-tliius {Dictionnaire,]). 28-
29). La notation -theus du même second terme
se trouve dans Aiga-theus {Dictionnaire, p. 20),
et dans Ermen-theus attesté par un diplôme ori-
ginal de 697".
Le francique niuia, « nouvelle», dans Baudo-
1. Tardif, n" 40, 1. 59,62, p. 34.
2. Tardif, n" 11, p. 11 ; Pertz, n» 19, p. 21, 1. 6.
3. Tardif, n" 32, 1. 3, p. 25; Pertz, n" 64, p. 54, 1. 5.
4. Tardif, n° 33, 1. 6, p. 26; Pertz, n° 66, p. 58, 1. 39.
5. Tardif, n° 43, 1. 4, 7, 11, 22, p. 36; Pertz, n" 76, p. 67,
1.37,42,46; p. 68, 1. 14, 17.
6. Tardif, n" 43, 1. 5, 17, p. 36 ; Pertz, n" 76, p. 68, 1. 28, 9.
7. Tardif, n" 45, 1. 10, p. 38 ; Pertz, n" 78, p. 70, 1. 10.
8. Tardif, n" 38, 1. 3-4, p. 31 ; Pertz, n" 70, p. 62, 1. 33.
Ennen-teo (Tardif, n» 33, 1. 6, p. 26; Pertz, n° 66, p. 58,
1. 39) doit être cori-igé, par addition d'A, en Enncn-
theo .
PHONÉTIQUE. I = E BREF *173
ni/lia \ Md/'co- inicia \ Theodo- iuiua'\ noii.s
ort're le nominatif singulier féminin de l'adjectif
dont en gotlu(iue le thème est niiija-, et le no-
minatif singulier masculin niiijis, « nouveau »,
identi(|ue au grec vsiô^ pour -^'neuios. Pour ce mot,
je ne connais pas de variante francique avec c\
Au contraire, la variante par / mancjue en fran-
ci(|ue : 1'^' pour tlieudo-, t/ieodo-, t/ieude-, notations
masculines franciques du féminin gothicjue thiiida
(( peuple"' » ; 2° pour le thème Iciibo-, en gotlii(jue
liiiba-, en allemand lieb^ « aimable" », premier
terme de Leubo-ueva, nom d'une abbesse de Poi-
tiers"; de Leubo-suinthus\ nom d'un affranchi;
de Lcob-uI/us'\ Leub-astis^'^ pour Leubo-gastis,
1. Dictioii/iairc, p. 71.
2. M. Deloche, Étude /listori'/ne et archcolo(/(i/ue sur les
anneaux sigillaires, p. 52.
3. Tardif, n" 40, 1. 76, p. 34.
4. Cf. Niuo^ Xluufdus, ci-desHUs, p. *S8 et Niui-aste,
Pi'ou, n" 494, p. 115.
5. Voyez ci-dessus, p. *9-14. Thuid-uJfus, Prou, n" 959,
p. 208, semble uue exception unique.
6. Voyez ci-dessus, p. *74.
7. (irégoii-e de Tours, Histoi-ia Francoruni, I. IX, c. 39,
éd. Arndt, p. 393, 1. 15.
8. Tardif, n" 40, I. 65, p. 34.
9. r>i'()u, n" 901, p. 195.
10. Prou, n" 295, p. 69.
*174 INTRODUCTION. — CHAP. IV
Leubo-naUliLs ' , noms de monétaires ; second terme
de Mani-lctibus -, Mani-leobus ^ ; 3" pour leudo-s,
(( poème », mot conservé dans un passage célèbre
de Fortunat'', en allemand moderne lied, et qui
serait */?«///-s dans un texte gothique^ si le Nou-
veau-Testament avait parlé de la poésie germa-
nique.
Il y a donc en francique, quant au traitement de
Ve bref primitif^ en germanique / bref, des va-
riantes dialectales ; elles se retrouvent quand de
Ve bref on passe à la diphtongue ei, dont e bref
est le premier élément ; ei peut se contracter en ê,
Chlodo-uéchus, Chlodo-uêus ; mais, cjuand Te
initial du groupe ei se prononce /, la résultante
est un / long, Chlodo-uîus, Hludo-uîcus^ .
A côté de la diphtongue ei, on peut placer la
diphtongue oi, en germanique «/. ^4? est conservé
dans le nom propre franci(|ue CJiuimedes \ dérivé
1. Pi'ou, 11'" 394-396, p. 92; cf. Lcuhacias, M. Deloche,
Étude. . . sur les anneaux si;/illaires, p. 45.
2. Tardii, n" 40, 1. 77, p. 34.
3. Prou, n"^ 1713, 1717, p. 354, 356.
4. Carmina, VII, VIII, 69, éd. Léo, p. 63.
5. Voyez plus liaut, p. *17-22, 76-79 ; comparez le suffixe
-lônus, -liniis, ]). *110-112.
6. Tardif, n" 6, 1. 3-4, p. 5; Pertz, n" 12, p. 14, I. 33.
Le auBixe-cdcs paraît ditîérentdu sulïixe odi=*-(Uia- daLiis
PHONÉTIQUE, E, I LONGS = El; A, E = 01 *175
d'un lluMiie germanique hâiina-, Iuliini-, primi-
tivement ■'7io////o-, hoiini-, d'où le gotlii(|n(' A«/ms,
désignant un groupe d'halntations, xwjjlt/. Ar
devient a, comme dans le t'ran(;ais « hameau»,
dans la première syllabe du francique ham-ediae,
hain-odius, « co-jureurs ». littéralement « jureurs
du village' » ; il se change en ê dans la seconde
syllabe de ce composé, laquelle est la première
d'un dérivé du thème germanique aitha-, « ser-
ment », =^*oito-\ en allemand moderne eid, en
anglais oath, mieux conservé dans le gothique
dit lis, traduisant le grec opy.o;\ E long pour di à
le vieux-liaut-allemand helinuoti, helinôti. « patrie »,
=*haimàtia ou kaiinàtion (Kluge, Etyinologisches Wôr-
trrbuch, au mot heiniat; O. Schade, Altdrutsclœs Wôv-
tcrbac/i, V' partie, p. 382, au mot heiinôti). C/iaimedcs peut
tenir lieu d'un prégermanique *A'at/»t7/.s.
1. Marc, XI, 2; Jean, xi, 1; cf. allemand moderne
hrtin, anglais home, mais à la fin des composés -ham :
O. Schade, Altdcutsches Wôrterhuch, V partie, p. 381,
au mot heim.
2. Tardif, n" 22, 1. 16, p. 18; Pertz, n" 49, p. 45, 1. 24,
donnent l'accusatif pluriel hamedius ; et, dans le même
dipl<Mue, Tardif, 1. 19, Pertz, 1. 27, le nominatif pluriel
liaiitediae. Comparez la glose citée dans le Glossaire de Du-
cange, éd. Favre, t. IV, p. 162. au mot hamedii : id siint
conjuratores.
3. Brugmann, Grundrlss,t. 1,2'' édition, p. 188; Kluge,
Etumoloijlsches Worterbnr/i, p. 84, au mot eid.
4. Matthieu, v, 33; Marc, vi, 26; Luc, i, 73.
*176 INTRODUCTION. — CHAP. IV
la seconde syllabe de haniediae, hamedius peut
être rapproché d'e long pour ei dans -uêchus,
-uêus, pour lesquels on a la variante -mus, -uicus.
Quoi qu'il en soit, pour la diphtongue germa-
nique ai = oi nous avons en francique, outre la
notation ai, deux formes secondaires è, a.
A cette douljie prononciation dérivée on peut
comparer celle de l'e long primitif indo-euro-
péen, resté c en gothique, devenu à en vieux-
haut-allemand, et qui se présente avec les deux
sons ê et à dans la langue des Francs. En regard
du gothique ntcr's, « célèbre », on peut mettre
les trois notations franciques : 1° mêris, 2^ mères,
3° mêro-\ et miris, variante de la première"; or,
l'onomastique franque oiîre pour ce mot des
exemples de 1'^^ allemand tenant lieu de Vé pri-
mitif. Nous avons déjà cité, d'après Grégoire de
Tours, un doublet du nom TO\-à\ Méro-uechus,
c'est Màvo-vêus\ nom d'un évêque de Poitiers
1. Comparez dans les Annales àe Tacite: Catu-meriis,
XI, lu; In(/uiu-nu'rns,l, 60; II, 17, 45; Sc(ji-ineras, 1,71.
Le thème iiiêro-, second terme dans ces noms, est premier
terme dans le nom de Mcro-baudcs, consul en 377.
2. Voyez plus haut, p. *27, 28, 52, 77, 79, 80. '
3. Voyez plus haut, p. *79. Pour la variante incro-, pre-
mier terme de Mei-o-ucchus, voir aussi les mots où nicro-
PHONÉTIQUE. A LONG=E LONG *177
au VP sièclo. Lt* j)i'('iiucr Iciiiic de ce nom est
identique au |)iviin(M' terme du nom du roi suèvc
Ma/'o- hodidis, ]"'■ sjpcle de notre ère\ On
reconnaît aussi niàro- eliez Grégoire de Tours,
dans le premier terme de Mari-leiJ'us, nom d'un
médecin du roi Cliil[)éric 1'''', et dans celui do
jMfwa-charius, comte, puis évoque d'Angoulême'.
Marci-charius est un synonyme de Chlotha-
cliarius. Comme second terme, màro, est fréc{uent
dans les diplômes originaux, exemples :
Uandal-nuij'iis, Tardif, n° 11^ p. 11; Pertz,
n« 19, p. 21, 1. 1; cf. Frédégaire, 1. IV, c. 4, etc.;
éd. Kruscli, p. 125, 1. 3, etc.'. '
Ghisle-marus, Tardif, n° 19, 1. 34, p. IG. —
Tardif, n° 25, 1. 3, p. 20 ; Pertz, n-^ 57, p. 51,1. 26.
— Tardif, n° 33, 1. 5, p. 2G ; Pertz, w" 66, p. 58,
1. 38. — Ghijslc-iii(i/-/fs, Tardif, n" 12, 1. 9, p. 35;
Pertz, n« 73, p. 65, 1. 13.
est second terme : Bdiiihi-iiici-tts {Dictionnaire, p. 70),
Uadr-nieras, Tardif, ii' 21, 1. M, 20, p. 19,20.
1. Tacite, Annalrs, II, 2G. 14, 46, 62, 63.
2. Historia Fi-anconnn, 1. V, c. 14; I. \TI, c. 25;
éd. Arndt, p. 203, 1. 7; p. 306, 1. 17. Ce nom est identique
à celui du monélainî Mar-Uiifus, Prou, n" 2526, p. 521.
3. Historia Francariini, 1. V, e. 36; éd. Arndt, p. 228,
1. 17.
1. Cf. Vandcrc-nKiriis, \)cVK\\Q,Et nd('...sur les anneaux
siijillaires, p. 222.
l
■*178 INTRODUCTION. — CIIAP. IV
Chruf/o-inrwns, Tardif, n°29, 1. 18, p. 23.
Audro-manis,TM\m, n» 39, 1. 5, 9, 21, p. 32.
Uuahlo-maras, Uald-jnarus, Tardif, n° 41,
1. 3, 12, p. 35; Pertz, n° 72, p. 64, 1. 10, 25.
Chedel-marus, Tardif, n° 42, 1. 2, 5, 7, p. 35;
Pertz, n" 73, p. 64, 1. 48; p. 65, 1. 4, 9.
On peut citer les noms de monétaires qui
suivent :
Filu-niarus, Prou, n°« 1031-1033, p. 225.
Ingo-marus, Prou, n''-'^ 74, 696 bis, p. 19, 581.
C'est un doublet d'Ingo-meiis, p. *27, 45, 79.
Leudo-marus, Prou, n^^ 300, 501, p. 71, 117.
RcKjne-marus ou Ragno-mavus , Prou, n*"^ 1056,
1057, p. 230.
Mûrus avait une variante maris ou mares :
Auge-maris, Prou, n" 416, p. 97.
Dago-mares, Prou, n"^ 2112, 2113, 2120,
p. 440-442.
Ebro-mares, Prou, n" 2445, p. 504.
Gauce-mares, Prou, n" 1170, p. 256.
Leodo-mares , Prou, n" 347, p. 80.
Ragno-mares, Prou, n" 704, p. 460.
Cette variante suppose un tliômc mûri-. Ce
thème eut un dérivé mârio-, attesté dans le do-
maine des Francs par le nom du monétaire de
Reims, Fila-marius (Prou, n" 1029, p. 224). On
PHONÉTIQUE. P = H, T = D ^IVÎ)
Irouve le mémo dérivé -mario- employé comme
second terme plus anciennement dans deux noms
de rois allemands connus })ar Annnicn-Marccllin :
CJionodo-mai'ins, C'ifl()-iii(i/-i!t.s\' v'c^i le \icu\-
liaut-allemand ///r//'/, ///^//v, {\wmc mon' a-, « bril-
lant" ».
On constate donc dans la langue des Francs, à
l'époque mérovingienne, deux prononciations de
Ve long indo-européen : l'une est é pouvant s'af-
faiblir en /, l'autre est à ; la première est conform<'
41 la langue de Yulfila, la seconde au vieux-liaut-
.allemand.
On })eut rapprocher de cette seconde pronon-
-ciation la notation -pertua axecp initial au lieu
de b, comme dans berctJtus. Pertus est second
terme dans Agr/il-pertus, 670-671 {Dictionnaire ,
p. 11), et dans Bane-pcftus, cité page *167. La
-substitution dup au 6 est le résultat de la seconde
Lautversc/iiebunf/ , comme dans le vieux-haut-
âllenvànd fjoralU \
Le d est traité de la m("'me façon et remplacé
par t dans Rat-hci-tns (Taidif, \V' 24, 1. 23, ]). 20)
1. Animien-Marcelliii, XVI, xii, 1 ; XMII, u. Kî.
2. O. '6c\\aidQ,AltdciUscIicsW('ii-lcrbnrh, V" iKii-tit', p. Ô92.
3. O. Schade, Altck'ttfsr/ics Wnrfrrhiirh^ 1" ])y riie,p, 50,
au mot Jx'i-alit..
*180 INTRODUCTION. — CIIAI'. l\ . UMLAUT
])Our ■'^Rado-bercthus, dans aJotc (Tardif, n" 32.
I. 10, p. 25; Pertz, ii» 64, p. 57, 1. 17) pour alodc,
&ài\îi Adal-trutis [l^'àv([\i, n" 38, 1. 15, p. 31:
Pertz, n" 70, p. 62, 1. 46) pour *Adal-thrudïs,
cf. Gibe-tJirudis , Mone-thrudis, Ermine-thrudis
(Tardif, n" 40, 1 . 24, 64, 90-94, p. 33, 34), etc.
. Baudu pour badu [Dictionncdrc, p. 66-75),
est un exemple d'assimilation de la voyelle ra-
dicale à la voyelle de la syllabe suivante ou
d'action de la voyelle de la seconde syllalx'
sur celle de la première, Umlaut. Nous signa-
lerons cliez Frédégaire : Chairi-bertus, 1. III.
c. 55; 1. IV, c. 55, 61, 62 (éd. Kruscli,
p. 108, I. 20; p. 148, 1. 18; p. 151, 1. 18, 19);
Gnii'i-Jx'rfv^, 1. IV, c. 55 (éd. Kruscli, p. 148..
1. 13-14), tenant lieu de formes plus anciennes :
CIiari-J)ercthus, Gari-berctlius, et de notations
pjiinilives, Chario - bcrctJiits, Gario - bcrcthiis.
l'jilin nous citerons le nom de monétaire Ba/l-
Iwriti.s (Prou, 11*^888, p. 492) i^our Bcddo-chati us.
Je ne parle pas ici des nombreux exemples où
l'on remarque l'absence de la lettre h : t, pour
///, (l(''tau1 (l'A initial, connue dans Airl-bcrtiis,
pour Clinri-bcrcthus (Frédégaii'c, 1. IV, c. 55,
éd. Kruscli, p. 148, 1. 18). On peut considérer ces
phénomènes comme romans et non franciques.
CHAPITRE V
LA DÉCLINAISON DANS LA LANGUE DES FRANCS
A l'Époque mérovingienne
On peut en gothique, et en général en germa-
nique, distinguer (juatre déclinaisons :
1'"^ déclinaison, thèmes terminés en a;
2^ déclinaison, thèmes en i ;
3" déclinaison, thèmes en u;
4*' déclinaison, thèmes consonantiques, c'est-
à-dire terminés par une consonne ' .
La première déclinaison gothicjue comprend :
1" les thèmes masculins et neutres en a, primiti-
vement en o bref, 2° déclinaison latine; nous
n'avons à parler ici que des thèmes masculins,
exemple : nominatif singulier dag-s, pour un
plus ancien *dafja-.<, primitivement '■^d/io(jho-s,
1. Telles sont les divisions adoptées dans lehvre intitulé :
Fvicdrir/t LudarifjStiunin's Ul/Uas,oderdie uns erhaltcnen
Dcnkinûler der rjot/iisr/ien Sprachc. Text, Grammatlh:
nnd Wôrti'vJnirh .ncii /iri-ausfje/jebenronD^ Moritz Heyne,
7' édition, Paderborn, 1879, p. 279-288.
*182 INTRODUCTION. — CIIAP. V
(( jour », génitif (h((jis =z ■*dcujc.:: = *dIio(jJicso\
accusatif (la'j = ^'dagan = '■^d/io(//toin ; 2" les
thèmes féminins en a, primitivement a long,
f" déclinaison latine, giha ^*fjhebhà, a don »,
génitif gihos = *fjhebhâs^-, accusatif giha = -'^glie-
hham. Les thèmes masculins en ia-, primitive-
inent io-, forment dans la première déclinaison
une variante intéressante du groupe n°l, exemple :
nominatif //«^y/s^ a armée » = ■'^/lajia.^ ='''^ko7ios ,
génitif liarjifi. = -^liarie.; = ■^korieso ; accusatif
/lari = ■^hrtrian = ■^korioin. De même dans le
groupe n" 2 les féminins en ja-, primitive-
ment ià, nominatif siuija, « vérité », génitif
sunjôs = sun-'ià-s, accusatif snnja= sun-iù-m.
Dans la seconde déclinaison gothique se placent
les thèmes en i qui, en latin, font partie de la
3'^ déclinaison, exemples : 1" masculin, nominatif
</ast-s, « hôte », qui est le même mot que le latin
hostis, Gt dont legénitif est gastis, l'accusatif ^as^
pour *gastrn = ■jjastiin; 2" féminin anst-s,
« oTâce », Qiémiïi anstais, accusatif «/zs/.
La troisième déclinaison gothique se com-
pose des thèmes en ?/, (piatrième déclinaison
latine, tels ((ue le masculin sann>i a hls », génitif
1. Brugmann, Griitidn'ss, t. II, [). ÔBS, 585.
2. Brugmann, Grnndi-iss, t. I, 2" (kiitlon, ]). 150.
DÉCLINAISON- *183
suna/is, accusatif siuia, et k; iV'iniiiiii //(indus ^
« main )), j^-énitif liandrius, accusatif handii.
La (|ualiicnic {I(''cliiiaison g-otlii((U(\ coitcs-
pondaiit coiniiic la. sccoudo à la troisièiiK^ décli-
naison latine, conipreiid principalement les tlièmes^
en ;/, conune : 1" /ifina, « coq », génitif Armm.s
accusatif /("'///'//^ masculin; 2" tn.fjf/o, « langue»,
génitif iu(j(jôns, accusatif tufjgon, féminin;
3° inanagei, prononcez inanarjî, « multitude »,
génitif mnnarjcins {manarjîns), accusatif //la/za-
r/em {maria gin), aussi féminin.
Des thèmes en ji du f ranci ciue, troisième décli-
naison germanicjue, le seul que nous ayons étudié,
hadn-, b a udii-, est pâ^f^é dansla seconde déclinai-
son latine, au lieu de la quatrième \ C'est l'effet
de la confusion générale de Vo hrei avec Vu bref
dansles textesmérovingiens, cf. theodo-=thcado-,
leobo = leubo (p. *9-14, 173, 174), etc.
Restent donc à examiner : 1° en fait de décli-
naison vocalique, la première et la seconde; 2** la;
déclinaison consonantique que nous avons men-
tionnée la (juatriènK?. Or, ce qu'il y a de très
1. Grégoire de Tours, Historia Franconint, 1. II, c. 32
(éd. Arndt, p. 94, 1. 9; éd. Omont, p. 61, I. 16), dit au
génitif Gundobadi au lieu de '■'Gundi-bndau.s.
*184 INTRODUCTION. — CIIAP. V
curieux^ c'est que les Francs ne se sont pas trom-
pés quant au traitement des noms de la première,
de la seconde et de la quatrième déclinaison ger-
mani(|ue.
Les trois déclinaisons latines où ils ont placé
les mots germaniques appartenant à ces trois
déclinaisons sont celles qu'indiquerait la science
moderne. En gothique, le thème hairlita- pour
hJiercto-, de bairJit-s, « brillant », a i^erdu sa
voyelle tinale: les Francs ont connu cette voyelle,
puisqu'ils ont donné hercihus pour nominatif
à ce mot ; de même -diarius est le nominatif
francique latinisé du thème harja- ■=■ kovio-, dont
le nominatif gothique est haijis, avec défor-
mation de (0 enj'i. En gothique, comment re-
connaître que (jasts, « hôte », est un thème en /,
puisque la voyelle finale i du thème rjasti- est
tombée, comme celle du thème daga-, au nomi-
natif daçjs, comme celle du thème hairlita-, au
nominatif bairhtsf Et cependant les Francs n'ont
pas fait erreur. Non seulement ils ont écrit dans
de nombreux documents Childe-bercthus, Dago-
hercthus, mais aussi dans le premier prologue de
la loisalique : Uniso-gastis, Bodo-gastis, Uuido-
gastis', dans VHistoria Francoruin de Grégoire
1. Éd. Hessels et Kern, p. 422.
DÉCLINAISON, THÈMES EN O, I, U *185
<\c Tours : Baadaslis^ pour Ba ad a-(jasti>i, Leu-
dastis, Lcod((stis- pour Lcudo-f/astis ; dans les
légendes des monnaies ;^l/'«-^a.sr/[. s] ', Lcubastfs *
pour Leubo-rjastis, Mrdhisti[s\' pour Mcdlo-
gastif!, avec maintien de 1/ final du thème du
second 1(Mine. lui regard de ces noms masculins
on peut placer des noms féminins, tels (pie :
Gundis, Fvedc-giuidis^ IiKji-tvudis^.
Si, au début de la période mérovingienne, la
voyelle iinal(^ du thème bcrctho- n'avait ])lus
existé, les scril^es francs n'auraient pas reconnu
<]u'en latinisant ce thème il fallait le placer dans
1. L. VI, c. 12; éd. Ariiclt, p. 257, 1. 13; éd. Oniont,
p. 208, 1. 38.
2. L. V, c. 14, éd. Ai-iidt, p. 203, I. 3, 28; éd. Omont,
p. 157, I. 1.
3. Prou, 11" 1697, ]>. 351.
4. Prou, n'^ 295. p. 69.
5. Prou, n"2342, p. 481.
6. Gundis, Deloche, Etude... sur les iuiueau,i\ p. 307;
Frede-gundis (Grégoire de Tours, Histovia Francovuu\,
l.V, C.14, éd. Ariidt, p. 202, 1. 14; éd. Omont, p. 156,
I. 19); au génitif, conformément à la grammaire latine,
Frcde-r/undis (1. IV, c. 28. éd. Arndt, p. 164, 1. 5; éd.
Omont, p. 123,1. 2), et Frede-f/nndœ = *Frcde-(/U7idais,
conformément à la grammaire gothique (1. IV, c. 51, éd.
Arndt, p. 186, 1. 17; éd. Omont, p. 141, 1. 5); Inf/hi-(rudis,
(iind., 1. V, c. 21, éd. Omont. 219. 1. 2); Iu;/u-frudis, éd.
Omont, p. 121, 1. 35), etc.
*186 INTRODUCTION. — CHAP. V
la seconde déclinaison latine. Par conséquent,
les légendes monétaires où la voyelle finale de ce
thème disparait ne peuvent représenter que la
prononciation de la fin de la période mérovin-
gienne. Les thèmes en / et en u donnent lieu à
la même observation. Etudions sur les monnaies
la chute de la voyelle finale du second terme et
commençons par les thèmes en o:
1" Berctho-:
Cas direct : Norde-beiis'';
Cas indirect : Dnijo-hcvi- , Lco(lo-hevt'\ Serjo-
herV.
Ont été traités de mémo les thèmes : 2" f/iselo-,
f/isilo-; 3" liai do- ; A" ri co- de la première décli-
naison; 5" bnudi de la seconde; 7" cliardu- de la
troisième :
2" Le thème fjiselo-:
Cas direct : Alli-fjise/s'" ;
1. Prou, n" 1843, p. .380. Cf. Norde-bercthns, Tardif,
n" 32, 1. 2, p. 2.5, 1. 9 (692); Pertz, n°64, p. 57; Tardif, W 33,
1. 10, p. 26; Pei-tz, n" 66, p. 58, I. 45 (693-694). — Nordo-
hcrcthus, Tardif, n" 33, I. 4, p. 26 ; Portz, a" 66, p. 58, I. 36.
— Norde-bert/iKS, Tardif, n" 37, 1. 12, p. 31 ; Pertz, n" 69,
p. 62, 1. 15 (696).
2. Prou, II" 1296, p. 283.
3. Prou, II" 647, p. 149.
4. Prou, n" 14(J7. p. 308.
5. Prou, n» 528, p. 122.
DÉCLINAISON, THÈMES EN O, I, U ''-IST
Cas indirect : Bfuull-(ji>>il \ Dome-giseV ,
F/anc-f/isi/ ', Lc/'f/c-ffisil^ ;
3" Le thème iialdo-:
Cas direct : Bcrto-iiaJds\ Dado-alds'' ;
Cas indirect : Fi-edo-uald\ Leubo-uald\
Medo-a /(/■';
4" L(5 thème rien- :
Cas direct : F/'id-t'ics^" ;
5° Le thème baudi-, 2'- déclinaison germanique:
Cas indirect : MelJo-baud'^ pour Mello-baudi,
do MeJlobandis ' - ;
G" Le thème -cliardu-, 3- déclinaison germa-
nique:
Cas direct: Getinrwds'' = *Genno-chardus^.
1. Prou, n°2553,p. 527.
2. Prou, II" 924, p. 200.
3. Prou,)i"G81, p. lô.ï.
4. Prou, n"2284. p. 470.
5. Prou, n"1849, p. 381.
6. Prou, n"997. p. 216.
7. Prou, n" 2540, p. 524.
8. Prou, n"^ 394, 393, p. 92.
9. Prou, 11° 986, p. 213.
10. Prou, n" 2225, p. 460.
11. Piou. Il" 531, p. 123; cf. Dictionnaire, j). 78.
12. Piou, ir- 530-533, p. 123-124.
13. Prou, II" 1250, p. 272; cf. Gcnnardas, n"^ 1248,1249;
1251-1253, p. 272, 273. Voyez aussi, p. *151, n. 4.
'^188 INTRODUCTION. — CHAP. V. DÉCLINxVISON
dont le second terme est identi(iue au gothique
liardus , parexemple dans sain t Luc , xix , 21 , 22, où
ce mot traduit le grec ajc7-T,po;; et dans saint Jean,
VI, 60, où il rend le grec cr/.Àr,pôç <. Le texte de
Vulfila est ici par exception plus archaïc|ue que
la légende monétaire. Mais une leçon aussi bonne
f|ue la leçon gothique se trouve dans un diplôme
original de 671-672, où se lit la signature
\ C]iar]ù]-chardnf> - .
Aux exemples fournis pai^ les monnaies qui
constatent la cliute de la voyelle linale des thèmes
vers la tin de la période mérovingienne, on peut
en joindre un fourni j)ar un diplôme original de
Tannée 750, c'estle cas indir(>ct, Uuine-rarn,ù.\\\\
nom écrit au cas direct, conformément à la tra-
dition, Uine-raiinuis ■'.
Evidemment le franci([ue, au début de la
période mérovingienne, avait conservé au nomi-
iiatif singulier la vo}'elle finale des thèmes de la
première et de la seconde déclinaison germa-
1. Lésons primitif est « fort ». O. '^Q\vàAQ, Altdoutschcs
Wô/icrbuch, 1" partie, p. 374,anniot//r(rA; cf. ii;ree xpa-r-jç,
sanscrit kratus. Kluge, Eii/molo'jisc/ics Waiicflmcli.
p. 156, au même mot.
2. Tardif, n" 19, 1. 3.î, p. 16.
3. Tardif, n" 53, 1. 9. 17. p. 14; Pertz, n" 22, p. 108,
1. 1, 13.
THÈMES VOfALIQUF.S ET CONSOXANTIQUES *189
nique, voyelle que le g()11ii(|U(^ ;i i^'iduc CJilhh--
bercthiix, f'/i/otha-c/ia/-ias, et la plupart des.
noms fi'anri(iu('s dont fjastis est le second lorme,
sont mieux conservés que le gothique h(ii/-h(s,
/ta/'jis, ffdsfs.
Quand à -ni nia, second terme t'raiici(|ue de
noms de femme, ce mot présente exactement la
même liiiale (pie l'adjectif féminin gothi(pie/2/^«yV/,.
(( nouN'clle i)\ <|iielegotlii(pie .s?(;?yV/, « vraie, » a vé-
rité; ))' je ne vois donc pas de raison pour soutenir
que le féminin -chiUU-s, au lieu d'appartenir à la
même déclinaison (pie le gothique ««.s/-.s, thème
<(nsti-, f(Mniniii, 2" d('clinaison germanique, soit
le résultat i\o la di'formation d"un primitif o-er-
manique /li/lia, |)iemiéi(' déclinaison.
O'
La d('clinaison masculine en n dans la langue
des Francs se distingue de la déclinaison gothique
correspondante en terminant en -un- les thèmes
masculins ([ue le gothique termine en rifi- et en
employant le sullixe an- pour indicjuer le genre
1. Accusalil siniiulior, Jean, xiir, 31.
2. 1" Jean, vu, 17; 2" Mare, v. 33; Lue, i, 7."), etc.;
àAr,6îta, i'/.rfiiç, o^j'A-r^z. XoyezO. iii:ha.de, AltdeiitschesWoi--
tcfbucli, 2" partie, p. 894, cf. Baado-ninla , Marco-niula,.
Thcodo-niuld, p. *172, 173.
*190 INTRODUCTION. — CIIAP. V
des noms féminins auxquels le gothique attribue
le suffixe ôn-\ En francique, Aiido, Audonis,
masculin, s'ojDpose à Bertha, Bertlianis, féminin.
On trouve dans les textes mérovingiens (juelques
noms en n, formés suivant la règle de la gram-
maire gothique. Nous avons cité, par exemple, le
nom d'homme Tlicoda. Ces noms sont étrangers
â là langue franque et portés par des individus
qui appartenaient à une autre nationalité'. Quant
à la finale féminine en m, notée ci/i en gothicjue,
nous l'avons signalée dans un document franc de
l'époque mérovingienne, c'est le nom de femme
écrit au cas indirect Sunnine, dans un diplôme
original des environs de l'année 700 \
Je terminerai ces observations en posant une
question. Les génitifs singuliers Chlothn-churiœ
(p. *34), Chlodoidae (p. "*19, 20), ne seraient-ils
pas une déformation d'un génitif francique -^(dilo-
tha-chaiies, '^Chhdo-uies, dont les latinistes
des bas temps auraient cru bien faire de suppri-
mer r.s final? De même legénitU A^nnte-c/uldae\
1. Voyez plus haut, p. ■•'86-105.
2. Voyoz plus haut, p.*86.
3. Tardif, n" 40, p. 63, 1. 34.
4. Tardif, a" 9, 1. 12, p. 8 ; Pertz, n" 18. }). 1'), 1. 28.
CONCLUSION *191
de Nanthe-childis pourrait .s'expli(|uer par un
francique *N^ante-childais , cf. gollii([uc atistai.'>\
Quelque réponse que cette (piestion obtienne,
quelque accueil que reçoivent les solutions que
sur d'autres points je propose, mon but sera
atteint si j'ai établi l'intérêt ([ue présenterait nne
étude plus approfondie sur la langue des Francs
mérovingiens. Par exemple, le dépouillement
des textes légaux^ notamment des Gloses malber-
giques, si savamment commentées par M. Kern,
serait un complément nécessaire; entre autres
résultats, il permettrait d'acquérir certaines no-
tions sur la conjugaison franque, dont il n'a pas
été question ici. J'entreprendrais ce travail s'il
me restait assez de force et de loisir ; je ne puis !
Je serais trop heureux si je voyais venir le temps
où il me serait possible d'applaudir au succès
d'un livre où le sujet (pie j'ai effleuré serait enfin
traité avec la compétence nécessaire et avec les
développements qu'il mérite.
1. Voyez plus haut. p. *72 et *100.
POSÏ-SGRIPTUM
En déposant la plume, j'adresse, — avec un
pénible serrement de cœur, — un adieu peut-
être et même très probablement éternel, aux
quelques volumes qui composent ma biblio-
tlièque germanique. C'est vers l'année 1854
que j'ai fait ma première acquisition d'un livre
représentant cet ordre d'études. J'avais appris
que dans la Pairologia latina de Migne, tome
XVIII, se trouvait reproduit un savant ou-
vrage de H. C. de Gabelentz et de J. Loebe,
donnant et expliquant les fragments de la tra-
duction gothique de la Bible, cette traduction
écrite vers la fin du IV* siècle par l'évêque
Ulfîlas ou mieux Vulfila, Uulfila, a le petit
loup ».
Je me rendis à Montrouge et me présentai
dans le cabinet où recevait le prêtre éminent
*194 POST-SCRIPTUM
qui à force de hardiesse, de persévérance et
d'énergie, a pu entreprendre et terminer la
publication monumentale des deux Patro-
logies ' , L'abbé Migne me reçut d'abord avec un
regard de satisfaction bienveillante et un sou-
rire des plus aimables, croyant voir en moi un
souscripteur à ses vastes recueils ; sa figure
changea et prit un air moqueur lorsqu'il vit de
quelle petite afïaire il s'agissait et quel choix
bizarre j'avais fait parmi tant d'auteurs illustres
dont il était l'éditeur.
A ce volume d'abord unique vinrent se joindre
peu à peu dans ma bibliothèque les œuvres de
Jacob Grimm, V Althoclideutscher Sprachschat:;
de Gralï, la première édition de V Altdeutsches
WôiHerbuclL de M. Oskar Schade,leiV«/we/i6Mc/i
de M. E. Fôrstemann, la sixième édition de l'Ulfila
de Friedrich Ludwig Stamm et d'autres livres
dont une grande partie est citée dans les notes
1. On me demandera pourquoi j'ai fait cette démarche au
lieu de m'adresser à un libraire. En voici la raison prin-
cipale : Migne avait la prétention de n'abandonner aux
libraires que dix pour cent de remise, au lieu de vingt-cinq
pour cent, plus le treizième, total trente-trois pour cent
consacrés par l'usage. En conséquence, il n'avait chez les
libraires aucun dépôt. D'autre part, j'étais bien aise de voir
la figure de cet homme célèbre, et alors si critiqué.
POST-SCRIPTUM *195
du prcsont voliimo. Mais do ces livres ceux que
j'ai le plus de plaisir à manier sont ceux que les
autours m'ont eux-mêmes offerts en cadeau, tels la
seconde édition de r/l//f/e«^sc/^e.s Wôrterbuch de
M. 0. Schade, la septième édition de l'Ulfila de
F.L. Stamm par M. MoritzHeyne, laLe,/- Sah'ca
de MM. Hessels et Kern.
Et cependant, de tous ces volumes si précieux
pour moi celui que je regarde avec le plus d'émo-
tion est le tome XVIII de la Patrologie latine.
Un jour, ce volume, a joué dans ma vie un rôle
important. C'était en 1870. La France vaincue
était envahie. Dans une partie de son territoire,
il n'y avait plus guère en fonctions, ostensi-
blement du moins, que les représentants de l'au-
torité municipale. Seuls ou à peu près, les
professeurs, les gardiens de prison et les archi-
vistes faisaient exception à la règle générale. Or,
j'étais archiviste. Un jour, assis dans mon bureau
devant un registre du XVP siècle, provenant du
chapitre de la cathédrale de Troyes, j'en rédi-
geais l'analyse ; j'avais près de moi le texte
got]ii(|uc édité par Migne, et j'en lisais quelques
versets, quand, fatigué de ma rédaction, j'avais
besoin de repos. Je vois entrer deux officiers
allemands, l'aide de camp du général comman-
*196 POST-SCRIPTUM
dant la place et un autre de grade moins élevé.
L aide de camp jette les yeux sur le registre
français du XVP siècle qui était ouvert devant
moi : (( Vous lisez cela, me dit-il, c'est de
» l'écriture gothique, cette écriture que les Gotlis
» nos ancêtres ont enseignée à vos aïeux ? —
» Ce n'est pas exact, lui répondis-je. — Com-
» ment ? répliqua-t-il, je sais ce que je dis, je ne
)) me trompe point. » Comme réponse, je saisis le
t. XVIII de la Patrologie latine de Migne, je
l'ouvris aux premières pages; au grand ctonne-
ment de l'officier, je lui montrai les spécimens
d'écriture gothique imprimés en tête du volume,
et je les plaçai en regard de l'écriture française
du XVP siècle. Il reconnut (pie les deux écritures
ne se ressemblaient point.
Ce fut alors qu'il m'exposa l'objet de sa visite.
Il pensait, hélas! transformer en dépôt de poudre
le bâtiment qui contenait les collections scien-
tifiques et administratives, dont j'avais la garde.
J'eus peine à contenir un cri de désespoir. Je
fis visiter à l'aide de camp l'édifice dont il voulait
prendre possession, je lui donnai un rapide
aperçu des documents précieux qu'il contenait ;
je le suppliai de renoncer à son projet. Il accueillit
favorablement ma demande, se contenta d'occuper
POST-SCRIPTUM *197
comme magasin à poudre une partie d'un bâti-
ment voisin qui servait de bûcher : et à partir
de ce moment, toutes les fois que dans la rue
l'aide de camp rencontrait l'archiviste, l'aide de
camp portait la main à sa casquette et saluait le
premier. L'aide de camp c'était le vainqueur
tout à la joie et à l'orgueil du triomphe; l'ar-
chiviste, c"(Mait le vaincu dans la tristesse et
l'humiliation de la défaite ; mais en lui, en ce
lecteur d'un texte gothique, l'aide de camp avait
reconnu un disciple des maîtres dont à l'Univer-
sité il avait suivi les savantes leçons. C'était à
l'Ulfila de Gabelentz et Loebe édité par Migne
que je devais les égards de l'oflicier allemand
pour mon dépôt et pour ma personne. Ce volume
de la Patrologie est aujourd'hui un peu arriéré
([uant au texte, mon exemplaire est bien fatigué,
un peu malpropre même ; mais des livres de ma
bibliothèque c'est un de ceux sur lesquels mes
regards se portent avec le plus de plaisir. Retour-
nant à Paris pour m'y livrer à d'autres études^
avec d'autres livres, dans un étroit espace, je vais
le laisser à la campagne, avec la majeure partie de
ma bibliothèque. C'est avec un regret infini que
je me sépare de lui ; mais pourquoi ce regret,
quand le temps est si proche où il faudra se
*198 POST-SCRIPTUM
séparer de tout, et pourquoi regretter la vie
où les douleurs tiennent tant de place et où il
y a si peu de joies ?
Jubainville, le 22 novembre 1899.
ADDITIONS ET COKUECTIONS
P. -*31-33, 168, 169, nous avons parlé de la
notation fninci(iuo cth du kt indo-européen, dont
la notation germanique ordinaire est ht. Bien
des gens croient que le francique cth se pronon-
çait ht. Voici un fait qui paraît démontrer le
contraire : le nom d'homme écrit dans deux di-
plômes royaux originaux vers 658 à l'ablatif CJi-
[agU]berctho (Tardif, n» 15, 1. 7, p. 13 ; Pertz,
n° 35, p. 33, 1. 43), à l'accusatif ChagUbercthum
(Pertz, n" 36, p. 34, 1. 9; Tardif, n" 16, 1. 2,
p. 13, alu Chaglibercthi), est noté à l'ablatif Cha-
gliberctio dans un autre diplôme royal original
daté de l'an trois de Clotaire III, 658 (Tardif,
n» 14, 1. 4, p. 12; Pertz, n« 34, p. 32, 1. 41). Tio
semble être être la notation de tlio par spirante
dentale sourde.
P. *33, 35, 37, en titre courant, au lieu de
Childebert, lise^ Clotaire. P. 53, note 2, au lieu
de teote, lise^ texte.
*200 ADDITIONS ET CORRECTIONS
P. *109, 6, troisième mot, au lieu de Mum-
molus, //se^ Mommolns .
P. *111, 1. 18, au lieu de Mumunolus, Use^
Mummolus.
INDEX
Par F«. LE NKSTOL^tr
NOMS FRANCS
Abthadus, 159.
Acchildis, 158.
Aclehardus, 43.
Aclehildis, 43.
Adalrîcus, 159.
Adaltruti.s, 180.
Adregundis, 43.
Aegoaldus, 145.
Aggilpertus, 158, 179.
*AgilouuIfus, 152.
Agilulfus, 152.
agin-, 65.
*Agiouulfus, 152.
Agiulfus, 152.
Agnechildis, 166.
Aigatheu«, 172.
Aigoaldus, 145.
Aigulfus, 152.
Ailulfus, 152.
ain-, 65.
Ainarth, 64, 65.
Airibertus, 180.
Alacharius, 129, 133, 134.
Alafius, 137.
Alairedus, 137.
Alafridus, 129.
albo-, 72.
Alboenus, 43.
Alboinus, 43.
*Albouinus, 43.
Albsuinda, 44.
alchi-, 72.
Aldemarus, 59.
Aldomere, 59.
Alebodes, 134.
Alebodus, 134.
Aletheus, 172.
Alithius, 134, 162, 172.
Allamundus, 137.
Alligisels, 186.
*202
INTRODUCTION.
INDEX
alodo, 180.
alote, 180.
*Alothius, 162.
Alouîus, 151.
Alpsuinda, 44.
ait, 64.
Altanus, 4.3.
Altbertus, 43.
Altmir, 57, 58.
Altrich, 64.
Araalarîeus, 96.
Amalbercthus, 32, 158,159.
Amalbertus, 158.
Arualgarius, 149, 158.
Amalo, 96.
Amanchildes, 158.
Anibacthius, 168, n.
Angantnidis, 159.
Ansarîcus, 137, 139.
Ansbertus, 158.
Ansebercthus, 158.
Ansegundis, 43.
ansi-, 72.
Ansis, 66.
*Ansirîcus, 139.
Ansoaldus, 139, 144, 145,
147, 148.
Ansobercthus, 139.
Ansoindus, 139, 151.
Ansoualdus, 144.
*Ansouindus, 151.
Ansualdus, 144, n.
Aragasti[s], 124, 136.
Araste, 124.
Arastes, 124.
Arbogastis, 123.
Aregundis. 46.
Arnebercthus, 32.
*Arnouulfus, 152.
Arnulfus, 152.
Arogast, 124.
Arogaste, 124.
Arogasti[s], 185.
Arthman, 64.
Arthrath, 64.
Arti'ich, 64.
Ascarîcus, 137.
Ascouindus, 151.
Athanai'îcus, 53.
Audechildis, 166.
Audîniis, 106, 151.
Andramnus, 1.59, 167.
Audromarus. 178.
Audo,-ônis, 93, 96, 106,
130, 189.
Audoenus, 91, 93.
Audoinus, 151 .
Audolênus, 84, 110, 112.
Audolînus, 112.
Audoualdus, 93, 96.
Audouarius, 93, 97, 150.
Audouera, 150.
*Audouinut-', 91, 93.
Audouîus. 151 .
*Audouulfus, 152.
Audulfus. 152.
Augemâris, 178.
Auuacharius, 97, 131,133.
NOMS FRANCS
*203
Aunegiselus, 134.
Aunemundus, 134.
Auno, 97.
Auiioaldiis, 131, 145.
*Aunouult'u.s, 152.
Aunulfus, 97, 152.
Aurouîus, 151.
Austadius, 137, 138.
Au.stei'childis, 109.
Austomêriis], 138.
Austouulfus, 152.
Austrighyselus, 106, 162.
Austrigildis, 109.
Austrînus, 106.
Austroghysolus, 162.
Austroualdus, 106.
Baddo, 97.
Badegysilus, 97.
Baderîcus, 97.
Badoinus, 151 .
badu-, 180, 183.
Baldoaldus, 147.
*Baldocharius, 180.
Baltlierius, 180.
Basiua, 46.
Batecliisilus, 97.
Baudachai'ius, 133, 134.
135, n.
Baudastis, 123, 185.
Baudegundis, 161.
-bandes, 127, 128.
baudi-, 186, 187.
Baudigisil,187.
Baudigisilus, 162.
Baudînus, 151.
-baudis, 127, 128.
Baiidolefiiis, 134-135.
Baudolênos, 134.
Baudomêrus, 177, n.
Baudoniuia, 135, 172,189,
11.
Baudoiiêus, 78, 79, 150.
baudu-, 180, 183.
Bauducharius, 135, n.,161.
Baudugastis, 123, 185.
Baudugisilus, 162.
Beppelênus, 110.
Beppolênus, 110.
Beracharius, 132, 134, 159.
Bereliarius, 159.
berctho-, 185, 186.
Bercthogiselus, 162.
*BercthouuIfus, 152.
-berethus, 32, 80, n.,170,
179, 184.
Beregiselu«, 134.
Beroaldus, 134, 147.
Bcrta,-aiiis, 89.
Bertec h ra m 11 u s , 161.
Bertefrediis, 171.
Bertetrudis, 89.
Bertha, -anis, 190.
Berthchramnus, 93.
^204
INTRODUCTION.
INDEX
Berthechramnus, 87, 113.
Berthefledis, 89.
Berthegundis, 89.
Berthoara, 150.
Berthramnus, 111, 161.
Berthrannus, 87.
Bertigisolus, 162.
Bertînus, 151.
Bertoaldus, 145.
Bertoeuus, 151 .
Bertoina, 43.
Bertoinus, 151 .
Bertoualds, 187.
Bertouara, 119, 150.
Bertouinus, 151.
Bertrada, 89.
Bertulfus, 152.
Betto, 87, 111.
Bettolènus, 111.
Bettolînus, 111.
bhercto-, 184.
Bladastis, 99.
Blidegai'ius, 149.
Blidramnus, 158, 167.
Bobila, 109.
Bobilla, 109.
Bobo, 84, 101, 108, 110, 112.
Bobolùnus, 112, 122.
Bobolînus, 112, 122.
Bodigast, 124.
Bodilo, 109.
Bodogastis, 124, 184.
Bodolênus, 112.
Bonoaldus, 145.
Bricciofrida, 54.
Bruna, 88.
Brunechildis, 26.
Brunichildihi, 26, 45,
162.
Buccelênus, 110.
Buccioualdus, 110.
Burgundofaro, 90, 98.
Chadoloaldus, 147.
Chadroaldus, 147.
Chaduinus, 106, 159.
Chaeno, 165.
Chagnericus, 165.
Chagno, 165.
Chagnoaldus, 145, 165.
Chaimedes, 174, 175, n.
Chaino, 165.
Chairibertus, 180.
Chalda, 104, 105.
Chaldebercthus, 105 .
Chaldo, 104, 105, 106.
Chaldoloaldus, 147.
Chaldomîris, 105, 106.
Chalodoaldus, 147.
Chararîcus, 136, 138.
Chardegysilus, 90.
chardu-, 186, 187.
Charegyselus, 141, n.
Charibercthus, 81, 180.
Charibertlms, 141.
NOMS FRANCS
*205
[Charjidchardus, 188.
Cliarigyselus, 141.
Chariniêns, 141.
Charimundus, 141.
chario-, 140, n.,14I, 149,
164, 165, cf. charius.
Chariobandus, 142.
*Chariobercthus, 180.
Chariochandus, 142.
Charioualdus, 128, 141,
149.
Chariouindus, 142.
Cliaiiualdus, 141, 149.
Cliariulfus, 141.
charius, 80, n., 135, 157,
184, cf. chario-, hario-.
Chedelmarus, 178.
Chedinus, 106.
Chiddolênus, 112.
Childaerîcus, 48.
Childbertus, 161.
Childebercthus, 31, 32,45,
80, 161, 189.
Childeberthus, 29, 30, 32,
164, 184.
Childebertus, 29, 30.
Childerîcus, 45, 47, 48, 49,
161.
childi-, 48, n., 164.
*Childibercthus, 161.
Childiernus, 124, 162.
*Childigernus, 124, 162.
Childirîcus, 47, 48, 49,
161, 162.
-childis, 26, 162,169,189.
Childrieiaecas, nom de
lieu, 49,.
Cliildriciaogas, nom de
lieu, 49.
Childriciagas, nom de lieu,
49.
Childrîcus, 49, n.
chilpe-, 55, 169, n.
Chilporîchus, 50, 160.
Chilperîcus, 45, 46, 49,
55, 64, 81, 161.
Chilprîcus, 49, 50, 160.
Chlodeo, 46.
Chlodio, 46,52, 101.
Chlodisinda, 43.
chlodo-, 25, 52, 72, 164.
Chlodocharius, 34.
Chlodomêres, 27.
Chlodomêris, 27, 28, 45,
52, 53, 80, 128.
Chlodomîris, 28.
Chlodomîrus, 28.
*chlodos, 77.
Chlodoualdus, 143.
Chlodouêchus, 14, 15, 16,
17,18,19,20,21,22,23,
24, 25, 44, 47, 49, 52,
53,77,122,128,133,150,
163, n.,174.
Chlodouêos, 20.
Chlodouêus,18, 19, 20,21,
150, 174.
Chlodouiae, 190.
*206
INTRODUCTION.
INDEX
*Chlodouies, 190.
Chlodouîus, 17, 18, 19, 20,
21, 150, 167, 174.
Chlogio, 46, 101.
cil lot-, 24.
Chlotarius, 35, 36, 44, n.
Chlotacbarius, 36.
Chlotehildis, 24, 25, 44,
45,46.
Chlothaehariae, 190.
Chlothacharius, 33,34,36,
44,45, 46, 53, 131,133,
165, 177, 189.
Chlothaharius, 34.
Chlotharius, 33, 34, 35,
36, 37,133, 166.
chlothi-, 24.
Chlothichildis, 24, 25.
chlotho-, 25.
Chlothouêchus, 15, 16, 20,
21, 24, 25, 44,46,53.
Chlothsinda, 4.3, 46.
Chlotsuinda, 43, 44, n.
Chonodomârius, 179.
Ciunciolênus, 111.
Clodomîres, 28.
Clodouêchus, 46, 72, 76.
Clodouius, 122.
Clothacharius, 81.
Clotharius, 35, 37.
Chramiênus, 110, 168.
Chramlînus, 111, 168.
chramne-, 168.
Chramnelenus, 54, n., 110,
111, 114.
Chramnesiudus, 113.
chramui-, 168.
chramno-, 164.
Chramnulfus, 113.
Chramnus, 46,81, n.,104,
110, 113, 114, 129, 167.
Chrodbercthus, 159.
eh rode-, 26.
Chrodebercthus, 32.
Chrodechildis, 25, 44, 107.
chrodi-, 26.
Chrodichildis, 25, 162.
Chrodigildis, 162.
Chrodînus, 106.
Chrodmundus, 159.
chrodo-, 164.
Chrodobercthus, 33, 107.
Chrodochildi.s, 166.
Chrodolênus, 111.
Chrodomârus, 178.
Chrona, 94, 95.
chrot-, 26.
Chrotehai'ius, 159.
Chrotchildis, 25, 44.
Chrothacharius, 133.
Chrothichildis, 25.
Chrothildis, 158, 166.
Chundo, 97.
Chunsina, 46.
Chylderîcus, 48.
Cunimundus, 44, n.
NOMS FRANCS
*207
Dacco, 93.
Dacoaldus, 125, 145.
Dado, 91 .
Dadoalds, 187.
Dagalaifus, 82 n.
Dagarîeus, 93, 136, 138.
Dagobercthus, 31, 82, 126,
129, 138, 184.
Dagomâres, 178.
Dagoualdus, 124-125.
Daigisilus, 126.
Daigobertus, 126.
Danoaldus, 145.
Daobercthus, 32, 125.
Daoualdus, 124, 125, 144.
Daybertus, 126.
Daygobertus, 126.
Deoroualdus, 147.
Deorouara, 119, 150.
Diddo, 91, 92.
Dido, 91.
Dodo, 91 .
Doniarîcus, 137, 138.
Domegisel, 187.
Domnacharius, 133, 135.
Domnolênus, 112, 135.
Domnolus, 135.
Domolênus, 138.
Domoualdu8, 138, 144.
Droctebadus, 169, n.
Droctegisilus, 169, n.
Droctigiselus, 102.
Droctoaldus, 147, 169, n.
Droctouêus, 78, 169, n .
DroctuUïis, 102.
Drocus, 102.
Drogo, 101, 102.
Drogus, 102.
Drolio, 101 .
Di-oietoaldus, 126, n.,145,
169, n.
Dructigisilus, 169, n.
Dructoaldus, 169, n.
E
Eberegiselus, 97.
Ebero, 97.
*Eberouulfus, 152.
Eberulfus, 97, 152.
Ebracharius, 131, 134.
Ebrecharius, 97, 132.
Ebregysilus, 97, 132,134,
Ebroaldus, 145.
Ebromâres, 178.
-edes, 174, n.
Elarîcus, 137.
Eibedildis, 43.
Erboardus, 43.
Ercamberta, 158.
Ercanberta, 43.
Erchenrigus, 158.
Erchinberthus, 158.
Erchinoaldus, 149.
Erconaldus, 148.
*208
INTRODUCTION,
INDEX
Ermelênus, lit.
Ermelînus, 111.
Ermenfridus, 159.
Ermeno, 87, 88.
Ermenoaldus, 148.
Ermenrîcus, 87, 157, 159.
Ermenrigus, 158.
Ermenteo, 172, n.
Ermentheo, 172 n.
Ermentheus. 159, 172.
Erminethrudis, 180.
Erpo, 97.
Erpulfus, 97.
Eudelênus, 112.
Fantoaldus, 145.
Fantolênus, 112.
Faramodus, 98.
Faraulfus. 98, 136, 138.
Faro, 90, 98.
Faroinus, 138.
Farro, 98.
Filachar[ius], 133.
Filacharius, 135.
Filamâriu.s, 136, 139, 178.
niu-, 135, n., 169.
Filumarius, 139. 169.
Filumârus, 1.35, 178.
Flanegisil, 187.
Flodoaldus, 145.
Flotharius, 44, n.
Flutsuinda, 44, n.
Fredebodus, 171.
Fredegundis, 45, 170, 185.
Fredericus, 171.
fredo-, 170.
Fredoaldus, 171.
Fredoardus, 43.
Fredomundus, 171 .
Fredonald, 187.
Fredoualdus, 145, 171.
Fredulfus, 171.
fride-, 170.
Fridegiselus, 171.
Fridirîcus, 171.
Fridi-îcs, 171, 187.
Fridrîcus, 171.
Frumoaldus, 148.
Fulcoaldus, 145.
Fulrath, 64.
G
Gadioaldus, 145.
Gadroaldus, 148.
Gairibertus, 180.
Gagaurîcus, 157.
Ganna, 120.
Gannibaldus, 119.
Gararicus, 136, 138.
Garibercthus, 180.
gario-, 149.
*Gariobercthus, 180.
Garioualdus, 149.
NOMS FRANCS
^209
Gariualdus^ 149.
Garoaldus, 146.
Gai'ouuart, 138.
-gasti-. 123, 184.
-gastis, 122, 157, 189.
ga.sts, 189.
Gaucemâres, 178.
Gaugioldus, 98.
Gaugiulfus, 98.
Gennards, 187.
Gennaste, 123.
Gennastes, 151, n.
Gennochardus, 187.
Gennogastis, 123.
Gennouîus, 151 .
Genobaudis, 128.
Genouêfa, 150, 151, ii.
gerno-, 124.
Ghysleniarus, 177.
Gibethrudis, 180.
Gijltmir, 58, n.
giselo-, 186.
-giselus, 162.
gisilo-, 186.
-gisilus, 162.
Gislaharius, 53.
Gisloaldus, 146.
Glitmir, 57, 58.
Godelaicus, 107.
Godfridus, 172.
Godînus, 107.
godo-, 107.
Godoti'idus, 107.
Gogo, 98.
Goniatrudis, 137.
Gothrat, 6i.
Gotman, 64.
Gribo, 99.
Grifo, 99.
Grimbercthus, 103.
Grimo, 102.
Grimoaldus,102, 103, 146,
148.
Grimoualdus, 102.
Grippo, 98.
Gualderadus, 127 n.
Gundaharius, 53.
Gundefredus, 171 .
Gundegisilus, 90.
Gundeucus, 53, n.
Gundeuêehus, 53, n., 79.
gundi-, 92.
Gundiacus, 79.
Gundicharius, 44, 53.
Gundigi.selus, 92.
Gundigisilus, 90.
Gundiocus^ 79.
Gundirîcus, 92.
Gundis, 185.
Gundiuacus, 79.
Gundoaldus, 144, 146.
Gundobadi, 183, n.
Gundobadus, 51 .
Gundofredus, 171.
Gundoualdus, 143, 144.
Gundualdus, 144, n.
Gunduinus, 159.
Guntchramims, 45, 51, 81.
^^210
INTRODUCTION.
gunthe-, 81, n.
Guntecharius, 44.
Guntecliramnus, 81.
Gunthacharius, 81.
Guntharius, 44, 45, 46,81.
Gunthchramnus, 113.
gunthi-, 81, n.
-gunthia, 81, n.
Guntrigus, 158.
Guntroaldus, 146.
Gyso, 90.
H
Haino, 164.
Hainoradus, 165.
Halda, 105.
Haldedrudis, 105.
Haldemârus, 106.
Haldrada, 105.
Haltberta, 105.
Haltbertus, 105.
hamêdiae, 175, 176.
hamêdii, 175, n.
hamêdius, 175, 176.
Hansberta, 158.
hard, 64.
Hariobaudus, 128, 141 .
-harius, 136, 165, cf. cba-
rio-, charius.
Haroinus, 138.
-hart, 64.
Helperich, 64.
INDEX
Herpo, 97.
Hildebertns, 32.
Hilderîchus, 49, n.
Hilderîcus, 49.
hildi-, 80, n.
Hildis, 166.
Hilperîcus, 56, n.
Hlodouuîchus, 23 .
Hlotharius, 38.
Hludouîchus, 23.
Hludouîcus, 21, 174.
Hludouuîeus, 20, 21, 22.
23.
Hludwig, 164. n.
Hlutharius, 38.
hram, 81, n.
Huntfridus, 97.
Huntgarius, 97.
Imnacharius, 132.
Ingseuones^ 80.
Ingitrudis, 185.
Ingoaldus, 146.
Ingomêres, 79, 80.
Ingomêris, 27, 45, 80, 17^
Ingoramnus, 167.
Ingramnus, 159, 167.
Ingumarus, 178.
Ingunde, 44.
Ingundis,44, 45, 46.
Inguaeones, 80.
NOMS FRANCS
-*211
Inguiomêrus, 79, 80, 176, n .
-înus, 151.
LambertuSj 160.
Landobertus, 160.
Landoaldus, 146.
Landobei'cthus, 32. 33, 160.
Landrîcus, 159.
Launogastis, 123.
Launoiiêus, 79.
Launoiiîos. 78.
Launouîus, 78, 79, 151.
Ledaridus, 137, 139.
Ledoaldus, 139, 146.
Ledolenus, 139.
-lênus, 110-112, 174, n.
leobo-, 183.
Leobulfus, 173.
Leodaste, 123.
Leodastis, 123, 185.
Leodefridus, 160, 172.
Leodfridus, 160, 172.
Leodoaldus, 146.
Leodobert, 186.
Leodomâres, 178.
Leonastis, 123.
Leuba, 99.
Leubacius, 174, n.
Leubasti, 123.
Leubastis, 99, 173, 185.
leubo-, 99. 173, 183.
Leubogastis, 123, 173,185.
Leubolônus, 112.
Lcubosuintlius, 173.
Leubouald, 187.
Leuboualdus, 174.
Leubouera, 99, 130, 173.
Leudastis, 123, 185.
Leudefredus, 172.
Leiidegarius, 149.
Leudegisil, 187.
Leudfridus,160, 172.
Leudoaldus, 146.
Leudobercthus, 160.
Leudogastis, 123, 185.
Leudomârus, 178.
leudos, 174.
-lînus, 110-112, 174, n.
Liubman, 64.
Ludovîcus, 21, 22,163, n.
Ludhiiuuig, 21.
M
Macco, 99.
Macnoaldus, 146.
Macnoualdus, 145.
Madalfridus, 158,172.
Madelînus, 112.
Madroaldus, 148.
Maerouêiis, 77.
Magnacharius, 99, 132,133,
134.
Magnariu8. 132, 133.
^212
INTRODUCTION. — INDEX
Magnatrudi.s, 136, 138.
Magnebodus, 99.
Magnerîcus, 99.
Magnharius, 99.
Magnoaldus, 146, 148.
Magnoualdus, 99, 134, 138,
145.
Mallabado, 136.
Mallaricus, 137, 139.
Mallasti,123, 185.
Mallogastis, 123, 185.
Manaulfus, 137.
Manileobus, 174.
Manileubus, 174.
Maracharius, 1 32, 134, 177.
Marcatrudis, 136, 138.
Marcoaldus, 146.
Marcomêris, 128, 138.
Marcoiiivia, 138, 173, 189,
n.
Marcouêfa, 150.
Marcoueifa, 138, 150.
Marcoualdus, 145.
-mares, 178.
mari-, 178.
Mârileifus, 177.
-mârio-, 178, 179.
-maris, 178.
-mârius, 58.
Mârlaifus, 177, n.
mâro-, 78, 176, 177.
Mârouêus, 78, 134, 176.
-mârus, 58, 177, 178.
Mauracharius, 133, 135.
Maurolènus, 111, 135.
Maurolînus, 1.35.
Medoald, 187.
Medoaldus, 146.
Mellobaud, 187.
Mellobaudi, 187.
Mellobaudis, 187.
-mères, 58^ 17G,
mêri-, 80, n.
-mêris, 53, 58, 77, 176.
mêro-, 78, 80, n . , 176.
Merobaudes, 176, n.
Meroeus, 77.
-mêros, 77.
Mêrouêchus, 15, 52, 77, 128,
150, 176.
Merouêus, 150.
Merouîus, 77.
-mêrus, 58.
-mîris, 176.
Mommolus, 109.
Mommulus, 109.
Monechildis, 166.
Monethrudis, 180.
Monoaldus, 146.
Mucnoaldus, 146.
Mummolênus, 111, 112.
Mummolînus, 112.
Mummolus, 109, 111.
Mumolênus, 112.
Mumolînus, 112.
mund, 63.
munt, 62, 63.
NOMS FRANCS
^213
N
Nantacharius, 133 .
Nantahai'ius, 107, 135.
Nantbertus, 108.
Nantechilda, 107.
Nantechildae, 190.
Nantechildis, 107, 190.
Nautharius, 107.
Nantliecbildis, 107, 13Ô,
Nanthinus, 107.
Nantulfus, 108.
Nivardus, 88, 173, n.
-niuia, 172, 189.
Niuiaste, 123, 173, n.
*Niuiogasti><, 123.
Nivo, 88, 173, n.
Niuochardus, 88.
Nordeberts, 186.
Nordebercthus, 186, n.
Nordeberthus, 186, n.
Nordobercthus, 186 n.
Ochelpincus, 157.
-ôdi, 174, n.
Odiinbertbus, 158.
Otto, '92, 93.
Pappolus, 109.
-pertus, 179.
Phai'o, 90.
Pippînus, 108,109,110.
Pôpo, 108.
Pupo, 101.
Quillacharius, 126, n.
Quintrione, 126, n.
R
Radbodis, 103.
Radegundis, 103.
Rado, 103.
Radoaldus, 146.
Raganfredus, 159. 171.
ragin, 60.
ragino-, 62.
Ragnacharius, 53,61, 132
133, 134.
Ragnarius, 132, 133.
Ragnecharius, 53, 61, 132.
Ragnemâro, 61 .
Ragnemârus, 178.
Ragnemodus, 134.
Ragnimodus, 134.
*214
INTRODUCTION.
INDEX
Ragnoaldus, 148.
Ragnomâres, 61, 178.
Ragnomâro, 61.
Ragnomârus, 178.
Ragnoualdus, 134, 143.
rain, 60.
Rainarius, 158.
Rainhrath, 64.
Rainmar, 61.
Rainmir, 57, 58, 60^ 61.
*rakeno-, 61, n.
Ramnisilus, 167.
Ranepertus, 167, 179.
Ratbertus, 158, 179.
Rathman, 64.
Ratmunt, 57, 58.
Rîcchuiidis^ 45.
Rîcgundis, 45.
Richart, 64.
Rîchemêris, 52, 59.
Rîchimèris, 52.
Richman, 64.
Richmir, 58, n.
Richmunt, 58, n.
Rîehomêri.s, 59.
Richrath,64.
Rîcimêr, 59.
rîco-, 186, 187.
Rîcogundis, 45.
Rîcomêris, 54.
-rîcus, 13, 52, 56, ^ 2.
Riginir, 57, 58, 59.
Rigmunt, 57, 58.
riguo-, 61.
Rignomêris, 61.
Rigoaldus, 146.
Rigobercthus, 32.
Rigofridus, 172.
Rigoualdus, 145.
Rigundis, 45.
Rimoaldus, 146.
Rocco, 84, 103, 109, 110.
Roccolênus, 84, 104, 110.
Roccula, 104, 109.
Rosamunda, 44, n.
Ruccolenus, 104.
S
Saedeleuba, 94.
Salegastis, 124.
Saligast, 124.
Samanildis^ 104.
Sanio, 104.
Sedeleuba, 94, 96.
segi-, 82,11., 169.
Segimêrus, 82, n., 85, 176,
n.
Segimundus, 85.
Segobert, 186.
Senoaldus, 146.
Sensoaldus, 146.
Seroaldus, 147.
Sesoaldus, 147.
Sicharius, 166.
Sicoaldus, 147.
Sideleuba, 94, 95.
NOMS FRANCS
^215
Siggo, 92, 111.
sigi-, 82, n.,92.
Sigiberctlius, 44, 45, 50,
81, 82, n., 92, 16G, 1G9.
Sigiberthus, 50.
Sigiinundus,S2, n., 92.
Sigirîcus, 92.
Sigismundus, 82, n.
Sigiu;ildus,92.
SigiuUus, 92.
Sigoaldus, 147.
Sigofredu.^, 171 .
Sigofridus, 172.
Sigybertus, 51, n.
Steinhart, 64.
Suarzman, 64.
Suinthaharius, 133, 166.
Suiinechildis, 72,100, 166.
Sunnegesil, 71, n.
Sunnegisilus, 71.
Sunnichildis, 72.
Sunnîne, 190.
Sunnis, 71.
Sunniulfus, 71.
Sunno, 71, 72, 100.
Syggolênu.s, 111 .
Sygliiberthus, 51, n.
Sygibertus, 51, n.
Sygofridu.s, 172.
Tanchrat, 64.
Tanechildis, 166.
Tatto, 94.
Teodoaldus, 147.
Teudaharius, 133, 134.
Teudechildis,109.
Teuderîeu.s, 11, 12, n.
Teudildis, 43.
Teudirîcus, 162.
Teudorîciis, 14.
Teudulfus, 42.
Teutberta, 43.
Teuthai'dus, 43.
Theoda, 190.
Theodacharius, 133, 134,
166.
Theodaharius, 133, 134,
166.
Theoderîeus, 13, 22.
theodo-, 86, 87, 173, 183.
Theodobaldus, 129.
Theodobertus, 128, n.
Theodoniuia, 173.
Theodorîcus, 13, 22.
Theodoualdus , 128-129,
144.
Theotechildis, 109.
theude-, 173.
Theudeilênus, 112.
Theuderîcus, 9, 10,11, 12,
13, 14, 22, 134.
Theudila, 109.
Theudirîcus, 12.
Theudo-, 13, 52, 79, 173,
183.
^216
INTRODUCTION.
INDEX
Theucloberthus, 128.
Theudomêris, 52, 59, 128.
Theudorîcus, 13, 14, 22,
52, 79, 85, 86, 128, 134,
162.
Theudoualdus, 128.
-theus, 172.
thiua-, 172.
Thiudulfus, 173, n.
-thius, 162.
Tottolênus, 112.
Turnoaldus, 105, 148.
Turnochaldus, 105.
U
Uaddo, 93, 100.
Uadoinârius, 100, 179.
ualdo-, 186, 187.
-ualdus, 143-150.
Uandalmârus, 157-158 .
Uandelbertus, 157.
uant, 63.
Uantmir, 58, n.
-uara, 150.
Uarius, 150.
Uarnacharius, 132.
uat, 63.
-uêchus, 72, 76, 78, 176.
-uêus, 77, 176.
-uîcus, 176.
Uiliacharius, 130.
-uîus, 176.
-ulfus, 114.
Uremârus, 104.
Uro, 104.
Uuademêrus, 100.
Uualacharius, 133, 134.
Uualdebertus, 127, n.
Uualderadus, 127, n.
Uualderamnus, 167.
Unaldetrada, 127, n.
Uualdmârus, 159, 178.
Uualdo, 93.
Uualdomârus, 159, 178.
Uualdramnus, 159, 167.
-uualdus, 143-150.
Uualechramnus, 134.
Uuandalraârus, 177.
Uuandelènus, 112.
Uuatmir, 57, 58.
Uuidogastis, 124, 184.
Uuigmunt, 57, 58.
Uuiliacharius, n., 126,
129,139.
Uuilicharius, 129, n.
Uuiltmunt, 58, n.
Uuineram, 167, 188.
Uuineramnus, 167, 188.
Uuiuetaharius, 101.
Uuintharius, 101.
Uuiiithi'io, 100.
Uuintrio, 100,101,126, n.
-uinus, 151.
Uuisogast, 124.
Uuisogastis, 124, 184.
Uuistrimundus, 94.
NOMS FRANCS
Uulfilaicus, 113.
Uulfochramnus, 113, 168.
Uulfolaecus, Uulfolaicus,
113.
Uulfolênus, 111, 112,
114.
Uulfos, 113.
Uulfus, 113, 152.
Uulmunt, 57.
-217
Vandoremârus, 177, n .
W
Wadrîeus, 100.
Wandelînus, 112.
Waratto, 119.
Warnacharius, 89.
Witman, 64.
MOTS VIEUX-SAXONS
bilîbhan, 82, n.
drubt, 102.
grôni, 95.
gpuoni^ 95, 231 .
hëlpa, 56.
hild, 48, u.,80, n., 164.
hrên, 60.
hrêni, 60.
régi no, 62.
rîki, 56.
sîda, 94, n.
sidu, 94, n.
MOTS VIEUX HAUT ALLEMANDS
beraht, 80, n., 170.
dak, 125.
gîri-, 149.
gougulâri, 98, 231.
gruoni, 95, n.
hari, 164.
hart, 188, n.
heimôti, 175, n.
beimuoti, 175, n.
hëlfan, 169, n.
helid, 106.
heri, 164.
hilfa, 56.
hiltia, 48, n., 80, n.
hiltja, 164, n.
hlud, 164.
Hludih, 120.
hraban, 81, n., 164.
hram, 164.
hroini, 60.
*218
INTRODUCTION.
INDEX
hrôd, 164.
*lirono, 95.
liippi, 140.
magaii, 100.
lUcakan, 100.
mannaskîn,
mare, 179.
mari, 179.
maria-, 179.
megin, 100.
mir, 58.
mnnt, 62.
120.
peraht, 170, 179.
rabo, 164.
ram, 167.
rât, 103.
rîchan^ 56.
rono, 95.
ruod, 164.
taly, 125.
sîta, 94, n.
vîhaii, 76.
wîlî, 76.
MOTS ALLEMANDS MODERNES
bleiben, 82, n.
bube, 101.
dienstag, 69.
eid, 175.
iaust, 63.
freitag, 69, n.
friede, 170.
Friedrich, 171, n.
gaukler, 98.
gier, 149.
greifen, 99.
grlin, 95.
gut, 107.
haiipt, 63.
iieer, 164.
heim, 175, n.
heimat, 175, n.
held, 106.
helfen, 56, 169, n
herbst, 98.
hilfe, 56.
hilfst (du), 56.
hilft(er), 56.
hulfe, 56.
Jùlich, 118.
kœnig, 73.
lieb, 99, 173.
lied, 174.
mittwoch, 69, n.,
Neumagen^ 117.
Novigrad, 118.
rabe, 167.
reich, 56.
Rottenburg, 119.
231,
MOTS ANGLO-SAXONS, ANGLAIS
ruck, 103.
riicken, 103.
samstag, 70.
sieg, 170, n.
tag, 82, n.
viel, 170, n.
wolL 114, n.
-219
MOTS ANGLO-SAXONS
bellfau, 82, n. | hiid, 18, n.
MOTS ANGLAIS MODERNES
boy, 101.
day, 82, n.
green, 95.
-ham, 175, a.
holp, 56.
home, 175, n.
oath, 175.
raven, 167.
saturday, 69.
tuesday, 69.
wednesday, 69, n.
York, 118.
MOTS GOTHIQUES
aiiiabaur, 154.
aiths, 175.
alabrun-sts, 153..
alamans, 153.
alatharba, 129, 138, 153.
allavaurstva, 129, 138,
153.
allsverei, 153.
allvaldands, 150, 153.
andei.s, 140, n.
andi-, 141, n.
andilaus, 140, n.
andins, 141, n.
andja-, 141, n.
anst, 482.
anstai audahafts, 130.
anstais, 182, 190.
ansts, 182, 189,
arbi, 140.
arbinumja, 140.
*220
INTRODUCTION. — INDEX
arbjis, 140.
armahairts, 155.
asiluqairnus, 156.
auda-, 130.
audahafts, 130.
augadauro, 155.
baurgs, 169, n.
bairhta-, 184.
bairhts, 80, n., 170, 184,
189.
bilaibjan, 82, n.
bileiban, 82, n.
*borgi-, 169, n.
bruthfaths, 156.
Cannabas, 86.
Cannabaudes, 86.
dag, 182.
daga-, 184.
dagis, 182.
dags, 82, n., 125, 181,
184.
dauravards, 142.
drauh, 102.
driugan, 102.
di'ugans, 102.
drugun, 102.
dvalavaurdei, 155.
eisarnabandi, 155,231.
faihugairns, 124, 156.
faihugeigo, 156.
figgragulth, 155.
filudeisei, 156.
fllufaihs, 135, n.
fîlugalaubs, 135, n.
flluvaurdei, 135, n.
fritha-. 170.
Frithareiks, 171, n.
fotubandi, 156.
fullaveis, 143.
fullavita, 143.
gairns, 124.
gasti-, 182.
gastigods, 155.
gastis, 182.
gasts, 182, 184.
giba, 182.
gibos, 182.
gistradagis, 155.
godakunds, 155.
greipan, 99, n.
grunduvaddjus, 156.
gudalany, 153.
gudhus, 153, 231.
gudja, 74, 231.
gumakunds, 137.
guth, 74.
haims, 175.
hana, 183.
hanan, 183.
handaus, 183.
handu-, 183.
handus, 183.
handuvaurhts, 156,
hanins, 183.
harduhartei, 156.
hardus, 188.
hari, 182.
harja-, 164, 184.
MOTS GOTHIQUES
*221
harjis, 81, n., 164, 182,
184, 189.
hauha-, 154.
hauhhairts, 154.
hauhthuhts, 154.
heivafrauja, 155.
hilpan, 56.
hrainjahairts, 140.
hrains, 60.
hraivadubo, 155.
kuiiavida, 143.
launavargs, 142, 231.
lausavaurds, 153.
lausbandus, 153.
lausqithrs^ 153.
liuba-. 173.
liubaloiks, 131.
lubjaleisi, 140.
managei, manageius, 183.
managein, 183.
manamaurthrja, 137,23.
manasêths, 137.
mikila-, 154.
mikilthuhts, 154.
mis, 58.
niithgardavaddjus, 142.
niua-_, 154.
niuja-, 154, 173, 189.
niujis, 154, 173.
niuklahs, 154.
qinakunds, 155.
qithuhafts, 156.
ragin, 60, 61, n., 62.
ragineis, 60.
raginon, 61.
reiks, 56.
sidu.s, 94, n.
sigis, 82, n.
sunaus, 183.
sunja, 71, 182, 189.
sunjôs, 182.
sunna, 71 .
sunu-, 183.
Theoda, 86.
Theuthachadus, 87.
tbiva-, 154.
thiuda, 79, 173.
thiudana-, 154.
tliiudangardi, 154.
thiumagus, 154.
thius, 172.
tuggô, 183.
tuggôn, 183.
tuggôns, 183.
vadi, 140.
vadjabokos, 139, 231.
vadja-, 140.
vailadêds, 155.
vailamêrs, 80, n.
vairthan, 129.
veihan, 76.
veihs, 76.
veinagards, 153.
veindrugkja, 153, 231 .
viljaharthei,129,139, 231.
^222
INTRODUCTION.
INDEX
MOT VIEUX FRISON
mund, 62.
MOTS VIEUX-SCANDINAVES
hildr, 161,
hold-, 106.
MOTS GERMANIQUES DIVERS
Arminius, 79.
Boiorix, 85.
Caesorix, 85.
Catumerus, 176, n.
Chamaui, 163, n,
XaptôfXYjpoç, 128.
Charioualda, 141.
Chauci, 163, n.
Cherusci, 163, n.
Claodicus, 120.
Clodicus, 120.
Asuoôpt^, 52, n.,85, 128.
Gaisoriens, 85.
Gannascus, 119, 120.
Gannica, 120.
Gannicus, 120.
Mannus, 120.
Maroboduus, 177.
*Thingaz, 69.
*Uôdanaz, 69.
wanda-, 63.
wanta-, 63.
Warasci, 119.
MOTS GRECS
*223
MOTS GRECS
iOeos', 153.
àX/^es'.a, 189, n.
ilrfiéi, 189, n.
àX'jtj'.ç, 155.
àjjt-îXwv, 153.
àv6pio7:ôy.-:ovoç, 137.
à-ÉpavTo;, 140, n .
à-XÔTr,ç, 153.
'Apta-ocpàvr,ç, 84.
ôtp!rr,v, 137.
aùOaoTjÇ, 154.
ajp'.ov, 155.
aùa'Tifipôç, 188.
àyâpta-roç, 142.
jBaffiXsTov, 154.
YOcaTpl E^ouaa, 156.
oa/.TjX'.oç, 155.
Aà|jia;, 90.
AajjLixî, 86.
Aà,u'.ç, 86.
AaîJL'sxQÇ, 86.
Aafjityo;, 86.
Axjjiîcov, 86.
Ar'jjiapyOs, 86.
Ar,a(!TXo^, 86.
Ayjijloi;, 86.
ATijjioîeâç, 85,86.
ATijjLciaOÉviQç, 84, 85, 86.
A'.oyivT]!;, 66.
Atov'jjtOi;, 66.
A'.ovii!JOY£vr,c, 66.
£'JY£VT,Ç, 155.
fjzpyziloL, 155.
E'jpuoajjLaç, 90.
Rùpuxpiojv, 90.
cuaitXayyvoç, 155.
ôsfjiéXtov, 156.
eeô(;,74.
OyjXuî, 1.55.
ô'jptç, 155.
Gapcopos, 142.
Upôv, 153.
y.aOapoç tri xapôîqt, 140.
KaXX'.TmfSTji;, 41 .
xsvôç, 153.
xsj(^apiTW[jiévTi, 130.
xXï]povôfi,oî, 140.
/.ofpavoç, 81, n.
•/.ôajjLo^, 137.
xpaT'j;, 188, n.
Kpitov, 90.
XWJJLT, , 17.5.
Xar^î, 137.
Ix^Lxot.i.ô'koyoç, 153.
Meya-z-X-^.;, 40.
^ziôioiy rr/ , 142.
■224
INTRODUCTION. — INDEX
[jl'jXoç ôvr/.ô;, 156.
[jiwpoXoY'-a, 155.
veo-, 154.
vst'oc, 173.
vr^Titoç, 154.
vrjffTtç, 153.
Nf/.o[ji£or|Ç, 84.
EàvôtTITTOÇ, 41 .
o'.y.rjOZiJTZÔZTli; , 1.55.
OÎvOTlÔtTjÇ, 153.
oXo/.a'jTto;jLa, 1-53.
opY.oç, 175.
rj(j'.rjzr,ç , 189, n.
UaY/pétov, 90.
TraTç, 154.
TiavoupYta, 156.
Travxo/.pa-ïwo, 150, 1.53.
TriÔv), 156.
TreTrXrjpocpopTjiJiévoç, 129, 153
-JTOXU-, 170.
IIoX[jox[j(.aç, 90.
notre towv'.oç, 66.
TtpôaxX'.citç, 130.
TipoacsîXiQ;, 131.
7:pojto7:oXr,'^[a, 130.
7ï'jv9avo[JLai, 128.
a/.Xrjpo/.apota, 156.
(T/.Xripoç, 188.
Zzpz'liior,;, 39, 40, 41,
axpii^i;, 39.
TÎT'JCflOJJLÎvOÇ, 154.
xp'jywv, 155.
UTr£pY]CpXVTji;, 154.
Oax£p£Ta0a'., 129.
<pap[Jia-/.£ta, 140.
'P'MiT-J.or^ç, 41, 42.
<ï>£'!oa)v, 40.
cp'.XapY'Jpîot, 156.
cp'.Xàp-ppoç, 124, 156.
cp'.Xô^îvoç, 156.
yaîpiTZTTo;, 41 .
^£'.pÔYpa!fov, 139.
YStpOiroÎTjTOÇ, 156.
MOTS LATINS CLASSIQUES ET BAS-LATINS
ceteris, 122.
citeris, 122.
clementiae, 122.
cliinentiae, 122.
conservetur, 122.
conservitur, 122.
deus, 74.
fredum, 170.
fredus, 170.
t'ridus, 170.
fritus, 170.
hostis, 182.
MOTS LATINS ET GAULOIS
*225
Januarius, 168, ii.
jocularis, 98.
joeularius, 98.
mallum, 139.
Mantalomaus, 125.
mistiriuni, 122.
Montalomagensis, 125.
mundium, 62.
mysterium, 122.
Nchalennia, 168.
Oisiodra, 122.
paygus, 125.
Salicetum, 122.
Saocitho, 122.
vadiuni, 140.
vietinia, 76.
victus, 76.
vincere, 76.
MOTS GAULOIS DU CONTINENT
ET DE GRANDE BRETAGNE
Andecavi, 114.
Andes, 114.
Autessiodurum, 122.
Bituriges, 118.
-briga, 169, n.
Camulogenos, 66, 85.
Camulogenus, 115.
Camulognata, 115.
Camulorix, 115.
Camulos, 85.
Caturix, 85.
Celta, 169, n.
Cingetorix, 85.
Condacus, 117.
Condomagus, 117.
corio-, 81, n.
Cunocennos, 119.
*Dêuicios, 116.
*Dêuico, 117.
Deuogenos, 117.
Deuognatos, 117.
Diuicia, 117.
Diuiciacus, 114, 116.
Diuicios, 116.
Diuico, 117.
Diuicus^ 117.
Diuogenus, 117.
Dubnotalus, 115.
Dubnouellaunus, 115.
Dumnacus, 114.
Dumnorix, 114.
Dumnotalus, 115.
Dumnouellaunus, 115.
Eburacus, 118.
Eburobriga, 118.
Ebui'odunum, 118.
*226
Esuuios, 66.
Esunertos, 66.
Flaviacus, 118.
Flaviobriga, 118.
gutuatros, 75.
Juliacus, 118.
Juliobona^ 118.
Nemetacum, 118.
Nemetocenna, 118.
Noviacus, 117.
Noviodunum, 118,
Noviomagus, 117.
Petrucorii, 81.
Senocundus, 116.
Senognatus, 116.
Senomaglus. 116.
INTRODUCTION. — INDEX
Senorix, 116.
Senoruccus, 116.
Senouiros, 116.
Senourus, 116.
Sumelocenna, 119.
Tegernacus, 116.
Tegernomalus, 116.
teutono-, 154.
Togiacus, 114.
Togirix^ 114.
Togodumnos, 114.
Totatigenos, 66.
Tricorii, 81, n.
Turnacus, 117.
Turnodurus, 117.
Turnomagus, 117.
MOTS IRLANDAIS
Camelacus, 115.
Camulacus, 115,
cû, 114, n.
cù allaid, 114, n.
Senachus, 115.
Tigernach, 116.
MOTS GALLOIS
Concen, 119.
ki, 114, n
Teyrnoc, 116.
MOTS FRANÇAIS
•*227
MOTS BRETONS
bleiz, 114, n.
ki, 114. n.
Tiarnmael, 116.
Tiarnoc,116,
kuningas, 73.
MOT LITUANIEN
MOTS SANSCRITS
kratus, 188, n.
racanam, 61, n.
MOTS FRANÇAIS
Alboin, 43, 44, n.
Arras, 118.
Avrolles, 118.
Beuve, 101.
Bovon, 101.
Brunehaut, 26, 44 45, 46,
88.
Brunehault, 26.
Bruneheut, 26.
Caribert ^^ 89.
Charles le Chauve, 21 .
Childebert, 9, 14, 28, 29.
ChildebertP', 29, 31,33, n.
Childeb^Tt II, 29, 31. 45,
46, 92, 93.
Childebert III, 10, 17, 30,
33, n., 34, 48, 49, 105,
161, 164.
*228 INTRODUCTION.
Childéric, 47, n.,48.
Childéric I", 46.
Childéric IL 31,48.
Childéric III, 48, 49.
Chilpéric, 49, 50, 55, 94,
96.
Chilpéric I", 45, 50, 54,
77, 177.
Chilpéric II, 18, 31, 32,
34, 48, 49, 50.
Clodion, 47, 52, 59, 101.
Clodomir, 9, 14, 27, 28.
Clotaire, 9, 14.
Clotaire I", 33, 34, 35, 36,
44, 45, 48, 81, 113.
Clotaire II, 34, 35, 36, 37,
n., 77, 89.
Clotaire III, 17, 34, 36,
37, n., 106, ;n.
Clotaire IV, 37.
Clotilde, 9, 14, 24, 25, 26,
27, 28, 39, 44, 45, 49, 50,
51, 53, 67, 79,96.
Clovis, 8, n.,9, 14,19, 22,
47, 72.
Clovis I", 18, 19, 20, 23,
24, 25, 26, 27, 28, 29, 33,
39, 44, 45, 46, 47, 50,
51, 52, 53, 61, 67, 75,
77, 80, 94.
Clovis II, 17, 18, 19, 20,
47.
Clovis m, 17, 18, 20, 34,
47, 48, 99.
INDEX
Condac, 117.
Condom, 117.
Crotilde, 25.
Dagobert, 186.
Dagobert I", 31, 87, 90,
91, 126.
Dagobert II, 91, 126.
Dagobert III, 32, 126.
Frédégonde, 45.
Friry, 171, n.
Gondebaud, 51.
Contran, 51,109.
hameau, 175.
Heubert, 33.
Juillé, 118.
Juillac, 118.
Juilly, 118.
Juliers, 118.
Jully, 118.
Jupiter, 69.
Lambert, 33.
Lillebonne, 118.
Lohier, 38.
Looys, 22, 23.
Lothaire, 38.
Lothaire I", 38.
Louhier, 38.
Louis, 8, n.,22, 24, 77.
Louis I", 20, 22, 23.
Louis II, 21.
Louis IV, 21.
Louis IX, 23.
Louis X, 23.
Louis XIV, 23.
MOTS FRANÇAIS
^229
Louis XVII, 23, 24.
Louis XVIII, 23.
Louis le Germanique, 21,
23.
Louise, 24.
Loyer, 38.
Loys, 22, 23.
Mérovée, 15.
Neuvy-au-Houlme, 117.
Neuvy - en - Champagne,
117.
Neuvy-le-Roi, 117.
Nimègue, 117.
Noyon, 117.
Pépin le Bref, 49.
Ptolémée II Philadelphe,
42.
Ptolémée IV Philopatôr,
42.
Robert, 33.
Rohaut, 26, 27.
Roheult, 26.
Roheut, 26, 27.
Saint-Germer-de-Fly, 118.
Saturne, 70.
Sigebert, 50, 51 .
Sigebert P', 29, 44, 46, 50,
92.
Sigebert II, 50.
Sigebert m, 50, 91.
Syagrius, 9.
Ternay, 117.
Théodebert II, 77.
Thierry, 9, 22.
Thierry I", 11, 12, 13, 14,
51, 52.
Thierry II, 11, 50, 51, 77.
Thierry III, 9, 10, 11, 14,
32,51,103.
Thierry IV, 11,51.
Tonnerre, 117.
Tournai, 117.
Tournai-sur-Dive, 117.
Tournon, 117.
Yverdun, 118.
SLPPLEMEiM A L'ERKATA
DES PAGES 199-200
En corrigeant les épreuves de ces Index, je me
suis aperçu que j'avais laissé échapper dans l'in-
troduction les fautes d'impression suivantes :
P. *69, n. mitwoche/>o?</' mittwocli;
P. *74, gndia. pour^ gudja;
P. *95, grouni /JO«r gruoni;
P. *98, gouglari /)oar gougulâri ;
P. *139, manamaurthja /)OMr manamaurthrja ;
P. *139, vadiabokos pour vadjabokos, vilia-
haltliei /)OMr viljahalthei ;
P. *145, launavards /)0W7* launavargs ;
P. *143, gudhaus pour' gudhus, alavaurstva
pour allavaurstva ;
P. *153, veindrunkja /)o«7' veindrugkja ;
P. *155, eisarnaband,/)oz«r eisarnabandi.
J'ai eu dans ma préface l'étourderie de ne
point parler d'une lettre que mon savant confrère
*232 SUPPLÉMENT A l'eRRATA
et ami M. A. de Barthélémy m'a fait l'honneur
de m'adresser en 1881 et qui a paru cette année-
là dans la Bibliothèque de l'École des Charités,
p. 283 et suivantes. On y trouve un relevé des
noms propres de personnes mérovingiens connus
par les monnaies.
H. d'Arbois de Jubainville.
FRAGMENTS DTiN DICTIONNAIRE
DKS
.NOMS PROPRES FRANCS DK PERSONNES
A L'ÉPOQUE MÉROVINGIENNE
Abo— est un thème d'où dérive le gothique
aba, génitif abans, « homme», « mari ». Ce mot
gothique serait en francique a6o, génitif a6o/is.
Les composés dont abo- est premier terme sont
rares : je n'en ai pas trouvé dans les textes méro-
vingiens.
On en peut rapprocher :
1° Le nom langobard XBOALD=Aba-valda.:: , nom
d'un notaire dans un diplôme de l'année 765, ciiez
Troya, Codice diplomatico longobardo, t. Y ,
p. 318, et cité par Cari Meyer, Sprache und
Sprachdenkmàler der Langobarden, p. 228.
2" Le nom allemand Abe-vinus dans les Con~
frcdernitates Augienses, col. 241, 1. 24, chez;
Piper, Libri Confraterniiatum Sancti Galli , Au-
giensis, Fabariensis , p. 225.
'^ DICTIONNAIRE
Ces noms solennels dont les seconds termes
signifient l'iui « puissant », l'autre « ami » et
dont le sens aurait été pour le premier « puissant
sur les hommes », pour le second « ami des
hommes ». peuvent expliquer le nom hypoco-
ristique Abbo, à l'ablatif Abbone, porté par un
évoque de Metz dans un diplôme de l'année 093
ou 694 (Tardif, n° 33, 1. 3, p. 26, col. 1; Pertz,
n° 66, p. 58, 1. 35).
Un autre Abbo un peu plus ancien était évèque
de Metz en 636. IJagobert P'' lui confia à cette
date un exemplaire de son testament (Gesi'aZ)a^o-
berti I, régis Francorum, c. 39, chez Krusch,
Scriptores reruni riierovingicarurii, t. II, p. 417,
1. 22). Mais son nom solennel n'avait aucun rap-
port avec son nom hypocoristique: c'était Goeri-
cus. La Vie de saint Arnoul, c. 19, nous l'apprend
en nous racontant l'élévation d'Abbo à l'épiscopat,
629 (Krusch, ibicL, p. 440, 1. 16).
Un troisième Abbo était un abbé originaire de
Bourgogne mentionné dans la Vie de sainte Rade-
gunde, 1. II, c. 2Q (Krusch, ibicL, p. 394, 1. 7).
Deux Abbo paraissent sur les monnaies : ce
sont des monétaires de Chalon-sur-Saône (Prou,
Catal. des Monn. mérov. de la Bibl. Nat., n"'^ 202,
207, pp. 50, 51); un autre sur une monnaie qui ne
ABU ' , ACHTO- 3
contient aucune indication ,i;(30gr;i])lii(|U(> (Prou,
n" :2GG5, p. 54G).
Un autre nom liy|)ocorisli(juo de même oi'i.u'ine
est 1" Aholenus, nom d'un iiioni'taire du lise
(Prou, n"sSl, 82, p. 2i, etd'un)monétaire de Poi-
tiers (A. deBelfort, De^cripf. ;/â/ié/-. des Monn.
niêi'or., n» 3597, t. 111, p. 72). ou 2« Abolinus,
nom d'un monétaire^ de Dînant, Belgique (^Prou,
1", n« 1212, p. 2G4; 2", n" 1213. p. 2G5).
Cette variante se trouve en 754 dans une cliarte
de l'abbaye de Montier-la-Celle (Aube), où ]\lon-
taulin. même département, est appelé Mons Abo-
/i/ius, lisez Mo/is Abolini (Boutiot et Socard,
Dict. top. du dcp. de l'Aube, p. 101:.
Achto— . Ce thème parait dans Acte-linus,
nomhypocoristique d'un monétaire de Sens (Prou,
u%557, p. 130).
Acte s'explicjue par le substantif vieil allemand
cdita « attention )>; de ce nom dérive le verbe alle-
mand moderne«cA^r/(!, « faire attention à », « con-
sidérer )), « honorer », en vieil allemand aluôn,
en anglo-saxon eahtian, d'où l'allemand moderne
Achtuiirj (( attention j égard, estime ».
Je n'ai trouvé aucun exemple de forme solen-
nelle corres[)ondant à ce nom familier dans les
4 DICTIONNAIRE
textes mérovingiens, mais il y en a plusieurs dans
le Polyptyque de Saint-Germain-des-Prés, pu-
blié par M. Longnon, et qui date de l'année 800
environ :
ACT-ARDUS, 1. II, c. 112, p. 26; 1. XV, c. 3,
p. 218;
AcTo-HiLDis, 1. XIII, C. 5, p. 178;
AcT-iLDis, 1. XV, c. 10, p. 219;
AcTO-[u]iNUS, 1. II, c. 63, p. 18; 1. XV, c. 10-,
p. 219; 1. XV, c. 61, p. 228; 1. XIX, c. 25,
p. 263;
AcT[o]-uiNUs, 1. IX, c. 193, p. 135; 1. XIII.
c. 111, p. 201 ; 1. XXI. c. 12, p. 282;
AcT-ULFUS, 1. IX, c. 302, p. 152.
Adal— « race », en allemand moderne adel
a noblesse », « noble »; en vieux haut allemand
adal, d'où les dérivés : vieux saxon aedldli, « de
bonne naissance », « l'ensemble de la noblesse »,
anglo-saxon aedhele « noble », aujourd'hui en
allemand edel.
Adal-bildis (Amiens, Le Blant,//i.sc/v/)^. chré-
licnnes de la Gaule antérieures ait VHP siècle,
t. I, p. 426, n" 322).
Le second terme paraît être le vieux saxon bi-
lithi, en allemand moderne bild « image », de la
ADAL~ O
préposition 6t (àtji-'f', cf. en allemand moderne hei\
et de lUhii a membre » (Kluge, Etymologisdie?.
Wôrterbuch der deiUschen SpracJie, 5" édition,
p. 41). Le mot entier voudrait dire « noble
image » ,
Adal-gyselus, dux chargé par Dagobert P'
de gouverner TAustrasie pour le jeune Sigebertll,
tils de ce roi (Frédégaire, I. IV, c. 75, éd. Kruscli,
p. 159, 1. 1). Ce nom parait signifier « noble
otafje ». Le second terme est le vieil allemand
(ji^(d, auj. Geisel, \r\.giaU, vieux celtique *géslo-.
Adal-gudis, au génitif Adalgude, DeosagrcUa
iTardif, Monunie/ds historiques, n° 42, 1. 2, p. 35,
col. 2; Pertz, n° 73, p. 64, 1. 49, diplôme de' l'an-
née 702). Le second terme est le vieil allemand
guot, gothique //oc/s ; vieux norrois gôdhr, anglo-
saxon ^^ôd/, anglais good « bon ». Le composé pa-
rait signifier « noblement bon ».
Adal-ricus, cornes (1° Tardif, n" 33, 1. 5, p. 2G;
Pertz, n° (SQ, p. 58, l. 38, diplôme de l'année G93
ou G94; 2» Tardif, n° 38, 1. 4 , p. 31 ; Pertz, n° 70,
p. 02, 1. 33, diplôme de Tannée 697 ; 3'' Tardif,
n° 39, 1. 2, p. 32, diplôme de Tannée 697). Ce
nom semble vouloir dire « noble roi ».
Adal-trutis, au cas indirect ^<ia/-//7</'e, femme
de inlaster vir Drogo (Tardif, n°38, 1. 23, p. 32;
6 DICTIONNAIRE
Pertz, n" 70, p. (J3, 1. 11, diplôme de l'année 697).
Cf. pour le second terme, le vieux haut allemand
trùt « ami )). ail. mod. trant. ital. drnda « ai-
mée », supposant un ,iiot. ■'^dviida, d'une racine
DHRU, différente de celle du gothique trauan,
traiien u^ef\er ». L'irl. drrcth, gnW . drud ahruyeiy ,
semble un mot différent. Le sens du composé fran-
cique parait être » noble amie ».
Adel-bertus, monétaire de Maëstricht (Prou,
n" 1188, p. 259), « brillant par la noblesse. »
Adele-marus, monétaire de Tours (Prou,
p. 73, n*^ 3U9); cf. vieux haut allemand n/àri a cé-
lèbre j), got. mé/'s. Le composé signifierait « no-
blement célèbre » .
Une forme hypocoristique est :
Adeleo, monétaire de Namur (Prou, n°- 1217-
1220, p. 22G).
Adre . Vieux haut allemand atar {acei-^ sa-
fjaœ, celer); vieux saxon adro; anglo-saxon ddre
« tout de suite ».
Adre-bercthus, nom d'un comte dans un di-
plôme de 693 ou 694 (Tardif, n« 33, 1. 5, ]). 26,
col. 1; Pertz, n" 66, p. 58, 1. 38). mot dent une
autre notation est :
Adre-bertus, nom d'un monétaire de Melun
ADAL~, ADRE~, AGE~ 7
(Prou, n^oGG, p. 132). Il paraît signilier u aussitôt
Ijrillant ».
On lie sait si l'on doit placer ici le nom hypo-
coi'istique Edi-o au cas indirect Edrone, dans un
diplôme de Tannée 71G (Tardif, n° 48, 1. 3, p. 40,
col. 2; Pertz, n" 83, p. 74, 1. 5). Edrn représen-
terait un ])rimitif Adrio.
Age—, Agi—. Cf. gotli. agis « crainte », vieux
haut allemand cdd, cdfji, cki., egi, d'un thème
germanique *afjia-, pour un primitif 'agJda,
même sens, mots à rapprocher : du grec a/o-,
« angoisse », « chagrin »; de l'irl. agur « je
crains ».
Age-radus, nom d'un évoque de Chartres,
G82:?)-G96 (Tardif, n° 36, 1.31, p. 30, col. 1). Le
second terme s'explique probablement parle sub-
stantif masculin vieux haut allemand rôt, qui
suppose un germanique *râda-^ z=--râdo-s « con-
seiller^ » en allemand moderne Rat, en vieux
saxon vàd, en anglo-saxon vned, identi([ue, sauf
le genre, au neutre norrois râdli « conseil )>. Il
faut laisser de côté l'explication par rat a provi-
sions de bouche», dans Gcract, Vorrat,Hausrat.
Ageradus semble signifier « conseiller dans les
moments pénibles de la vie ».
8 DICTIONNAIRE
Agi-ulfus, nom d'un monétaire crAvenches
(Prou, n° 1278, p. 277), «loup à craindre ))(?).
Agi-rodius, monétaire de Ballon, Sarthe (Prou,
n« 432, p. 101). Cf. ci-dessous, p. 80.
Ac-CHiLDis, dans un diplôme de 679 ou 680
(Tardif n'' 22, 1. 3, p. 18, col. 1; Pertz, i^ 49,
p. 45, 1. 12), semble une forme contractée pour
Age-childis . La gutturale sonoredupremier terme
âge, se trouvant en contact avec la gutturale spi-
rante sourde initiale du second terme après la
chute de Ve, s'est assourdie par assimilation comme
dans Chrot-Itildis, diplôme de l'année 670 ou 671
(Tardif, n° 19, 1. 2, Liber Hcstoriœ Francorum,
c. 11, édit. Kruscli, p. 254, 1. 11), au lieu do
Chrode - childis, qui paraît avoir été l'orthographe
de Grégoire de Tours. Ac-childis serait « celle
qui fait acte de héros dans les moments critiques
où la peur rend les autres impuissants ».
EcHA-RiGUS, dans un diplôme de 670 ou 671
(Tardif, n'' 19, 1. 37, p. 17, col. 1), peut avoir
pour premier terme le thème germanique '^agia,
qui explique le premier terme d'AGE-REDUS.
Seulement ici Va initial serait devenu e par Tac-
tion rétrograde de 1'/ de la seconde syllabe et le g
serait durci par l'eftet de la seconde Lautver-
schiebung. heg de rigus, second terme, serait une
AGK", AGILO~ 9
notation défectueuse de la gutturale spiraiite ch,
(lui par retïot de la seconde LautcerscJucbuiifi
succède à la forme mérovingienne n'eus. Echa-
7 7^ f;.s signifierait « puissant dans le danger quand
les autres ont peur ».
Ag-ilo-, Ag-ili— pourraient s'expliquer par
le gotlii(|ue (i<jl-s, d'où le dérivé aglaiiei « dérè-
glement » «libertinage », en grec àTÉXvî'.a. Arjl-s
€t aglaitei sont naturellement pris en mauvaise
part dans les textes ecclésiastiques; agi, nomina-
tif-accusatif neutre traduit le grec ■xW/yj-i « hon-
teux )), dans la première épitre aux Corinthiens,
XI, V. 6. Le sens propre semble avoir été « li-
bertin », « polisson », qualification qui pour le
clergé chrétien avait nécessairement un sens défa-
vorable, mais qui dans un milieu différent peut
avoir été tout autrement accueillie. On peut en
riant, et sans injure grave, traiter de polisson
un enfant et quelquefois même, dans certains
milieux, une grande personne.
On reconnaît le thème agilo- dans le nom d'un
référendaire du roi Clovis III. Ce fonctionnaire
est appelé Aghilus dans deux diplômes de l'an-
née G92: 1" Tardif, n° 30, I. 25, p. 24, col. 2:
Pertz, n° 60, p. 54, 1. 24 ; 2" Tardif, n° 31, 1. 25,
10 DICTIONNAIRE
p. 25, col. 1; Pertz, n° 61, p. 55, ]. 4: et aiglus,.
à Vahlatii Aiglo, dans un diplôme de l'année 693
ou 694 : Tardif, n° 33, 1. 7, p. 26, col. 1; Pertz,
n° 6Q, ]). 58, 1. 41.
Le même thème est écrit aghili, dans Aghi-
lihei-{cy.hus, nom d'un référendaire du roi
Thierry III, dans un diplôme de l'année 677 ou
678 : Tardif, n^ 21, 1. 21, p. 18, col. 1; Pertz,
11° 48, p. 44, 1. .51.
On trouve la variante Aygli- dans Aijfjli-
berctlius, nom d'un évéque qui a souscrit un di-
plôme de l'année 696 (Tardif, n° 36,1. 33, p. 30,
col. 1). Il V a ici assimilation rétrograde de la
première syllabe à la seconde.
Du. thème agilo- vient, avec assimilation ré-
trograde de Vi sur la première .syllabe, le nom
bypocoristique dupatrice Aegyla, tué par l'ordre
de Brunehaut en 601 ou 602, comme on l'apprend
par FrédégairCj 1. IV, c. 21, éd. Krusch, p. 129,
1. 2. Ce nom, qui peut être d'origine wisigothique
ou burgunde, aurait été en francique Aegilo. Il
fut porté au VP siècle :
1° Par un roi wisigoth, en parlant duquel
Grégoire de Tours nous offre au cas direct, la
notation Agila {Historia Francorum, 1. III.
c. 30, édit. Arndt, p. 134, 1. 14), et au cas in-
AGILO- 11
(liro(?t Ac.iLANK (l>i(L, 1. \\\ c. 8. p. 146,1. 17
et 11)) :
2° Par un ainljassadcur \visigolli appelé Agi-
i.AM-.M à Taccusatif par Grégoire de Tours dans le
même ouvrage, I. \', c 43, p. 234, 1. 1.
Un remarqucraque par opposition àFrédégaire,
Grégoire de Tours ne pratique pas dans ce mot
l'assimilation de la première syllabe à la seconde,
il conserv(.' la vioilh; orthographe du mot. En
elîet, le plus ancien exemple de ce nom liypoco-
ristique paraît être Agilo, -^onis, nom d'un Bar-
bare qui servait dans les armées romaines au
IV'' siècle, et qui s'éleva au grade de marjisfer
pedituin en3G0(Ammien-Marcellin, 1. Xl\', c.lO,
i^S: 1. XX, c. 2, §5,^.
Le thème agh.o- a été altéré de deux façons;
on l'a confondu avec le latin ancjelus, en go-
thique <'t!i!iili'^, en vieux haut allemand atirjH,
aujourd'hui eiirjel a ange »; de là les noms:
1'^ De l'évêque de Paris Aggil-pertus, dans un
diplôme de l'année 670 ou 671 (Tardif, n° 19,
1. 33, ]). 16, col. 2): lisez A//rjil-pe/'t[(>^ iwqc. se-
conde Lautverschiebung du h pour A rjilbe/'cthus ;
2" Du comte Angli-bercthus, d^ms un diplôme
de l'année 693 (Tardif, n'^ 33, 1. 5, p. 26, col. 1;
Pertz. n''66, p. 58, 1. 37):
12 DICTIONNAIRE
3° Du référendaire Angil-baldus, mentionné
en 710 dans un diplôme de Ciiildebert III (Tardif,
nMo, 1. 19, p.38, col.2;Pertz, n°78,p. 70,1. 18).
De là riiypocoristique Angilo, au cas indirect
Angilone, dans un diplôme de l'année 700 ou en-
viron (Tardif, n° 40, 1. 02, p. 34, col. 1).
Un autre procédé a consisté à supprimer le (j et
il écrire Ail- au lieu de Agil-.
C'est une notation qui apparaît à la fin de
la période mérovingienne et qui se continue à
l'époque carolingienne : elle prédomine enfin au
début de la période capétienne.
Les plus anciens exemples me semblent être:
1° AiL-ULFus, nom d'un évoque de Valence en
f)42, chez Frédégaire, 1. IV, c. 90, édit. Kruscli.
p. 1G7, 1. 1;
2° AiL-BERTA, nom de femme, dans un diplôme
de Pépin le Bref, encore maire du palais, 750 :
Pertz, n-^ 22, p. 107,1. 42. Tardif, n° 53, 1. 4,
p. 44, col. 1, a imprimé Aillerta, avec un /au
lieu du b par lequel commence le second terme.
Il y a des exemples du maintien du g à l'époque
carolingienne. Tels sont:
1° Agil-gaudus, en 782, dans le diplôme 91 de
Charlemagne (Sickel, Acta Karolinorum, p. 42) ;
2° Agil-wardus, nom d'un évoque de Wiirz-
AG ILO- 13
hiirg on 807, clans le diplôme 210 de Cliarle-
magne (Sickel, Acta Kai'oUnoruin, p. 73);
3" Agl-ardus, en 8G2, dans un diplôme de-
Ciiarles le Chauve (Tardif. nMSG, p. 119, col. 2).
Mais dans le Polypljjque de Saint-Germam-
dcs-Prcs, à côté du nom de femme Agle-rergAv
c. XIX, v^ 15, cdit. Longnon, p. 262, nous trou-
vons la variante Ail-bkrga^ c. xx, § 46, édit.
Longnon, p. 278. On sait que le Polyptyque de
Saint - Germain -des-Prés a été écrit vers Tan-
née 800. Les exemples de cette altération sont très
fréquents dans le Polyptyque plus récent de
Saint -Rémi- de- Reims, xi® siècle, où, par
exemple :
1° P. 47, on trouve écrit le nom de femme
AiLE-DRUDis, pour Afjle-drudis dans le Polyp-
tyque de Saint-Germain-des-Prés, c. v, § 08,
édit. Longnon, p. 58;
2" P. 34, le nom d'homme An. -herus, pour
Arjle-harius, Polyptyque de Saint-Germain-des-
Prés, c. V, 5§ 67, et c. XXV, § 30, édit. Longnon,
p. 58,359;
3" P. 4, le nom d'homme Ail-holdus pour
Ayle-holdus, écrit A y l-ol dus dans le Polyptyque-
de Saint-Germain-des-Prés, c. xiv^ § 71, édit.
Longnon, p. 214.
11 DICTIONNAIRE
Une forme liypocoristique du nom d'AciLUL-
Fus « polisson loup » chez les Langobards était
AGO:
Agilulfi qui et Ago dictas est (Paul War-
nefrid, De Gestis Langobardorum , IV, 1) : Agi-
LULF rex, qui et Ago est appellatus [ibid., IV,
42). Paul Warnefrid est un auteur du VIII*^ siècle.
Agilulf régna de 591 à 615.
Agino— . Un duc Agynus ou Aginus apparaît
en 590 chez Grégoire de Tours, 1. X, c. 8^ édit.
Arndt, p. 415, 1. 26, et en 590 chez le même au-
teur, De Vivtutibus sancti Martini, 1. IV, c. 41,
édit. Arndt, p. 660, 1. 9. Ce nom est identique
à celui d'un personnage moins important, appelé
Aeginus dans une charte de raimëe 708 dont
Toriginal ii"existeplus, et qu"apul)liée Pardessus,
Diplomata, t. II, p. 278.
Le thème agino- se présente sous la forme
agne- dans deux documents mérovingiens origi-
naux :
Agne-childis est un nom de femme vers l'an-
née 700, diplôme publié par Tardif sous le n° 40,
1. 10, p. 33, col. 1;
Agne-ricus est le nom d'un grand seigneur,
optiinas, dans un diplôme de l'année 697 (Tardif,
AGINf)- 15
n° 38, 1. :J, p. 31, col.l; Pertz, n" 70, p. &2,
1.32).
Le nom cI'Agnericus, au datif Arj/iciico, est
inscrit en caractères mérovingiens sur un plateau
d'argent trouvé au Passage, canton de \'irieu,
Isère, et aujourd'hui conservé au Cabinet des mé-
dailles de la Bibliothèque Nationale (Le Blant,
Nouveau Recueil des Inscriptions chvétiennes
delà Gaule, n° 125, p. 142-145). M. Delisle a
émis rhypothèse que cet Agnericus pouvait être
identique au patrice Agnaricus, dont un jugement
est rappelé dans le testament d'Abbon en 739
(Pardessus, Z)//?/oma^«, t. II, p. 372). Cejugement
concernait la revendication d'un colon habitant
le pafjus Viennensis.
Dans le Polyptyque de Sai/it-Gerniain-des-
Prés, rédigé vers l'an 800, on trouve pour cha-
cun de ces deux noms plusieurs notations:
AGNE-Ricusest éci'it : Ayen-ricus, c. vu, § 12,
p. 79; Aine-ricus, c. xii, 5;^ 11, p. 03; Ain-ricus,
c. xxn, § 24, p. 30L
Au lieu d'AGNE-CHiLDis, on a mis Ayen-ildis,
c. H, § 51, p. 17; c. V, ^07, p. 57, etc.; Ain-
hildis, c. xni, ^ 50, p. 189; Ain-ildis, c. xxiv,
§ 108, p. 336; Ain-hildis est devenu Hinot dans
Montliinot, nom d'un écart de Saint- Mard-de-
16 DICTIONNAIRE
Réno, Orne^ ; — ot représente hildis, reste Idn
pour ain = agino-.
Le thème agino- se présente dans le Polyp-
tyque de Scunt-Germaiii-des-Prés sous quatre
formes: agen-, aigin-, aine-, ain-, La première,
la seconde et la quatrième sont intéressantes a
étudier dans un nom d'homme qu'a rendu célèbre
un historien de l'époque carolingienne. Nous vou-
lons parler de l'écrivain qu'on appelle générale-
ment en France h'ginhard ; il écrivait son propre
nom Einhart, et ses contemporains préféraient le
noter avec une différence d'une lettre Einhard;
c'est l'orthographe adoptée par M. Waitz *. Né
vers 770, il mourut en 840'. Son nom est identique
à celui des individus appelés dans le Polyptyque
de Saint-Germain-des-Pi'és :
1° Agen-ardus, c. IV, § 17, p. 43; c. viii, §4,
p. 92, c. IX, §§38, 116, p. 108,121; c. xiii, §31,
p. 184; c. XV, §59, p. 227; c. xxii, § 66, p. 307;
2° AiGiN-ARDus, c. I, § 14, p. 3 ;
3° Ain-hardus, c. xii^ ^22, p. 167.
L Longnon, Pohjptij'iuc de Saint-Gcrtnain-dcs-Près,
t.II,p.l71,note3.
2. Doutschlands Gcschichtsqucllon iin Mitielalter,
6'édit., t. I, p. 179.
3. Ibid., p. 179, 183.
AGIXO-, AGO- 17
Dans les Confraterniiaies Augienses écrites
vers 830 et publiées par M. Paul Piper dans les
Monumeiita Germaniœ historica en 1884, Ein-
iiART est l'orthographe hiplus fréquente, mais on
rencontre aussi Ar/n-cwdus, col. 2G1, 1. 34; ^m-
karclus, col. 244, 1. lCj;Ein-ardus, col. 265, 1. 5;
Ein-liardus, col. 385, 1. 3.
Du thème ageno- on a tiré un nom d'homme
hypocoristique. Frédégaire, 1. IV, c. 55, 78, parle
d'un homme noble, optimas, d'origine saxonne,
qu'il appelle au cas indirect avec notation bur-
gunde Aeghynanae, variante francique Aegliy-
jione, au cas sujet Aeghyna, Aigyna, variant
Ag/iino, Aigino, Aighino (édition Krusch, p. 148,
1. 14, 16; p. 160, 1. 4). Un homonyme, au cas
indirect Aiginane, était duc des Saxons en 637
ou 638 [ibid., 1. IV, c. 78, p. 61, 1. 1).
Ag-Q— . Ago-bardus, monétaire de Dierré
(Prou, n° 378, p. 88).
Ago-brandus, monétaire de Chaillé-les-Marais,
Vendée (Prou, n° 2310, p. 474).
Ago-mare, monétaire de Bourges (Prou,
n" 1668, p. 345).
Age-ricus nom d'un évêque de Verdun, à qui
sont consacrés deux poèmes de Fortunat, Car-
2
18 DICTIONNAIRE
mina, III, 23 {Moniunenta Germa/ihr historica,
in-4^ Auctorum antiquissimoriun , t. IV, Impar-
tie, p. 73, 74).
Agi-ulfus, sev\\iQUT , famulus , d'un roi mé-
rovingien. Fortunat lui adresse une pièce de
vers {Carminum Appendix, VII, édition précitée,
p. 280, 281^.
AiGO-BERCTHUs, variante :
AiGO-BERTUs, voir plus bas les composés dont
aigo est le premier terme.
Aigo~ «propriété )), « propre » ou « propre-
ment», thème du verbe gothique aigan ou aihan
« avoir, être propriétaire de », d'où le vieux haut
allemand eigo\ii\ a propriétaire » et l'allemand
moderne eigen — *aigoiia-z « propre, particulier,
distinctif ».
AiGO-BERGTHUS, uoiu du substitut du référen-
daire dans un jugement rendu par le roi Chil-
debert III, en 697 (Tardif, n" 38, 1. 25, p. 32,
col. 1 ; Pertz, n° 70, p. 63, 1. 14), mot évidemment
identique au nom du menesterialis appelé ^zV/o-
bertus dans un jugement du même roi en 695
(Tardif, n° 35, 1. 3, p. 28, col. 1; Pertz, n° 68,
p. 60, 1. 52). Le même nom est écrit de deux
façons dans les légendes des monnaies: 1° Aeigo-
AIGO- 19
bei-tus; il s'agit d'un monétaire de Paris (Prou^
n° 716, p. 162); 2"^4/<7o-6er^Ms, nom de monétaires,
l'un de Paris (Prou, n^Tl?, p. 162), l'autre d'une
localité indéterminée (Prou, n° 2573,p. 530). Ce
nom signifierait, semble-t-il, « illustre par ses
propriétés », ou u proprement, vraiment illustre».
Aico-MARUS pour *Aigo-niarus, nom d'un mo-
nétaire de Rennes (Prou, n" 495, p. 115) « illustre
par sa propriété » ou « proprement, vraiment
illustre».
AiGi-MUNDus. nom d'un monétaire de Bourges
(Prou, n" 1669, p. 345) ou Aego-mundus, nom
d'un monétaire de Paris (Prou, n" 714, p. 161).
Ce nom paraît vouloir dire « protecteur de la
propriété » ou « proprement, vraiment protec-
teur ».
AiGo-ALDUs pour Aigo-valdus u puissant par la
propriété » (?), « proprement, vraiment puis-
sant )) (?), nom d'un monétaire de Rouen (Prou,
n" 250, p. 60), inscrit aussi sur une monnaie sans
date de lieu (Prou, n" 2667, p. 547), et sur une
monnaie de localité incertaine (Prou, n** 2585,
p. 532) ; on le trouve noté Aego-aldiis dans la
légende d une monnaie de localité indéterminée
(Prou, n" 2586, p. 532).
AiG-ULFUS, nom d'un comte du palais qui a
20 DICTIONNAIRE
souscrit un diplôme de Clovis II en 653 (Tardif,
n° 11, p. 11, col. 1 ; Pertz, n" 19, p. 20, 1. 43). C'est
aussi le nom d'un abbé de Saint-Denis, dont Fré-
dégaire(l. IV, c. 79, édit. Arndt, p. 161, 1. 19),
parle à propos de la mort du roi Dagobert, 639.
Le même nom avec la même notation Aig-ulf-
[Msjfutportépar un monétaire de Vaiges, Mayenne
(Prou, n° 474, p. 111). On trouve la variante Aeçj-
ulfus dans une monnaie de Trizay-sur-le-Lay,
communedePuymaufrais, Vendée (Prou, n" 2368,
p. 486). On peut proposer comme sens « propre-
ment loup», « vrai loup ».
AiGA-THEUs, nom du procureur d'une certaine
Adal-gudis dans un jugement de Childebert III,
en 702 (Tardif, n« 42,1. 8, p. 35, col. 2; Pertz,
n° 73, p. 65j 1. 10). Ce composé parait s'ex-
pliquer par l'allemand eigen-knecht a propre
esclave » (Grimm, Deutsche Rechtsalterihûmer ,
2" édition, p. 312, cf. p. 303).
Le nom hypocoristique tiré du thème aigo-
devraitêtre en francique Aigô, au génitif at'gôns,
mot identique au vieux haut allemand eigo « pro-
priétaire ». On trouve Aega, nom wisigothique
ou burgunde porté au Vile siècle par un maire
du palais de Neustrie mort en 641 (Frédégaire,
1. IV, c. 62, 79, 80, 82, édition Krusch, p. 151,
AIGO~, ALBO~ 21
1. 20; p. 161, 1. 22, 25; p. 163, l. 16), aux cas
indirects Aeganem (Frédégaire, 1. IV, c. 79,
89, p. 161, 1. 11; p. 165, 1. 31), Aegane (Fré-
dégaire, 1. IV, c. 79, 84, 85; p. 161, I. 12, p. 163,
1.22; p. 164,1. 11)\
Albo— . Ce thème est le nom de personnages
mythologiques, en vieux haut allemand alp, au
pluriel dbe, en vieux Scandinave alfr, anglo-saxon
âlf, anglais elf{( fée», «démon», « diable )), « lu-
tin ». On se figurait les elbe comme nains et
taquins, d'où le sens moderne « cauchemar » de
l'allemand A/p'. On suppose que ce mot dérive
de la racine pleine fléchie orbh, qui est: 1° réduite
dans le sanscrit rbhû- « artiste », « habile »,
« inventeur », « constructeur », « forgeron »,
mot qui désigne aussi une certaine catégorie de
dieux ; — 2° pleine dans le sanskrit arbha-s
1 . Sur les noms masculins burgundes de la déclinai-
son faible en -a, voy.Wilhelm Wackernagel,chezBinding,
Das burgundisch-romanische Konigreich, p. 370.
2.VoyezGrimm,Z){'?</!scAeM>/^/jo/o^î(?,3'édit., p. 411-440;
Oskar Schade, Altdcutschcs Worterbuch, 2' édit., p. 12,
au mot alp; Klage, Etrjmologisches Wôrterbtich, 5' éàit.,
p. 10, également au mot alp; E. Mogk,chez Hermann
Paul, Grimdriss dcr germanischen Philologie, t. I,
p. 1027 et suivantes.
22 DICTIONNAIRE
«petit )), «jeune », «garçon « dont alpa-s «petit»
aussi en sanskrit, paraît un doublet.
Albo-fledis., nom d'une sœur de Clovis, bap-
tisée avec lui en 496, et morte peu après (Grégoire
de Tours, LU, c. 31, édit. Arndt, p. 93, 1. 10.
Lr6er Historiœ Francorum, c. 15^ édit. Krusch,
p. 264, 1. 4). Albo-Jledis veut dire « qui a la
beauté des fées ». Fledi- parait identique au
second terme del'allemand un-Jlal « immondicité »,
« ordures », et veut dire le contraire de ce mot
composé dont la particule négative un est le pre-
mier terme. L'ê gothique et francique devient a
en allemand \
Albo-enus ou Alb-uenus, ^o\xt Albo-uinus, est
le nom d'un noble Austrasien qui vivait en 613
(Frédégaire^ 1. IV, c. 40; édition Krusch, p. 140,
1. 19, 21, 22). Ce nom veut dire « ami des lutins
ou des fées ». Le second terme -enus à' Albo-
enus vient d'un plus ancien uinaz « ami », d'où le
thème germanique uinia- même sens. Le roi des
Langobards appelé Alboenus par Grégoire de
Tours, 1. IV, c. 3, p. 143, 1. 16 ; c. 41, p. 174, 1. 18,
1. Albo-chledis, Monumenta Gevmaniœ historica, in-4%
Epistolarum t. III, p. 112, 1. 18, est une mauvaise leçon
due à un scribe qui croyait que d'une manière générale Vf
mérovingien était la notation dialectale d'un ch primitif.
ALIÎO- 23
otc. est nomme Alboi/idixns le prologue de l'édit
du roi langobard Rotliaris en 643, Albuin dans le
document intitulé Orirjo r/cntis Lanrjobardornw,
(1. 5, Alboi/i chez Paul Warnefrid, De Gesiis Lan-
(jobardoruni, 1. 1, 23, 24. L'i ])rimitif médial
de ce nom est changé en e dans les documents
franciques'.
Ali'-heida est le nom d'une concubine de Pépin
d'Héristal, maire du palais ; elle fut mère de
Charles Martel vers Tannée 688. Dans la pre-
mière continuation de Frédégaire, c. 6, édit.
Krusch, p. 172, 1. 14, son nom a été écrit d'abord
Clmlpaida, corrigé ensuite avec raison en Alp-
/leida, en mettant la gutturale spirante au com-
mencement du second terme^ et non au commen-
cement du premier. Les Anncdes Laurissenses
minores çi]e% Atinales F iddenses (Pertz^ Scrip-
/ores, 1. 1, p. 114, 1. 4; p. 343, 1. 5; cf. Annales
Fuldenses in usiun scJiohn-uni, p. 1) offrent la
bonne orthographe. L'aspiration est supprimée
dans la chronique deMoissac qui, sous l'année 708,
donne la variante Alpagede ou Alpaigde (D. Bou-
quet, t. II, p. 654 A), dans lesquelles ge et ifj sont
1. La correction d".l//"''7///.s- en A/hoiitiis a éU' faite
par un scribe. M. Arndt la signale dans son édition de
Grégoire de Tours.
24 DICTIONNAIRE
des notations de 1'/ consonne. Alpheida veut dire
« celle qui a le rang, les qualités, la manière d'être
des fées ». -.4/^ a subi la seconde La?ti!f;e/-scAïe-
bung qu'on ne trouve pas dans la variante Alb-
heida d'un ms. des Annales Fuldenses ; helda
a échappé à la seconde Lautverschiebung , c'est
l'allemand heit, l'anglais hood, mots aujourd'hui
usités exclusivement comme seconds termes de
composés. Le gothique haidus est employé comme
mot indépendant avec sens de « manière, façon».
Je ferai une exception aux règles que je me suis
imposées en citant ici un diplôme mérovingien
connu seulement par un cartulaire du XIP siècle.
Ce diplôme, émané du maire du palais Pépin
d'Héristal, date de 714. On y rencontre le nom
d'un personnage appelé Albe-ricus « roi des fées»»
ou « puissant comme les fées » (Pertz, p. 95,
1. 31). Albericus est devenu en français Aubry.
Alchi— , nom d'un groupe de divinités, deux
chez Tacite, qui les appelle alcis {Germania, 43),
quatre dans VEdda^ savoir : Baldur^, Hôdur,
Wali, Hermôdr (Simrock, Handbuch der deut-
schen Mythologie, 5*= édit, p. 294)' ; otîre à peu
près le même son que le mot suivant :
1. Cf. B. Symons chez H. Paul, Grundriss, t. II, p. 37,38.
ALCIIO^, ALDO~ 25
Alcho— (' Icmple», gothique«//t-s, vieux saxon
alali, anglo-saxon alli, eaV .
Alche-mundus, nom d'un monétaire d'Arras
(Prou, n" Ï078, p. 23G) « protégé du temple », ou
« des alcis ».
Le nom d'Alcuin, Alcuinus, pour A/cho-ut/ius
signitie « ami du tem])le » ou » des alcis ». Al-
cuin, né en Grande-Bretagne vers 735, vint s'éta-
blir en France en 782 et y mourut en 804. Son nom
est donc anglo-saxon, mais il est trop célèbre
pour être négligé ici.
Aldo— «vieux », en vieux saxon ald, en nWe-
mâïïdalt. Aldo- = al-tô- est identique au thème
du participe passé latin altus « haut»; c'est le
participe du verbe gothique alcm « grandir », en
norrois ala « produire, causer », le sens primitif
de ce mot est « grand », et, comme premier terme,
aldo- peut avoir la valeur d'un simple renforce-
ment.
Aldo-ricus, monétaire de Dierré, Indre-et-
Loire (Prou, n°' 379-381, p. 88) peut signifier
« grand roi ».
1. Grimm, Dratsrhr Mi/lholoyie, 3" édit., p. 57, 58.
Simrock, Handhiich, p. 513. E. Mogk, chez H. Paul,,
Griindriss, t. I, p. 1129.
26 DICTIONNAIRE
Aldo-bert, monétaire d'une localité inconnue
(Prou, n'' 2761, p. 561) voudrait dire «très illustre».
Alde-giselus, monétaire de Poitiers (Prou,
n*^2348, p. 483). L'o est changé en e par l'in-
fluence de ïi de la syllabe suivante. Ce mot peut
signifier « grand otage ».
Alde-marus, monétaire de Senlis (Prou,
n° 1095, p. 240). Dans ce mot l'o final d'alclo- est
affaibli en e. Le second terme est le gothique
mêr-s « brillant, connu, célèbre », (jui offre
peut-être la forme pleine de la racine réduite
contenue dans le latin merus « pur, clair ». L'é
primitif devient à en allemand. Cet a est en fran-
cique l'indice d'une date relativement récente;
cf. Mero-v échus ; le vieil allemand possède le
dérivé mûri ■= mêr-ia-^. Alde-marus parait
signifier « très brillant».
Aldo-mere, lecture possible du nom d'un mo-
nétairede Vernemito, peut-être Vernantes, Maine-
et-Loire, serait une notation plus ancienne à^ Alde-
marus. L'o iinal du premier terme est conservé^ et
le second terme mère, qui suppose un nominatif
mêris, n'a pas encore changé en a son ê. La lec-
ture Merealdo intervertit l'ordre des termes
(Prou, n°2659, p. 545).
Aldinus, nom d'un monétaire de la localité
ALDO-, ALLO" 27
détruite appelée vicus in Poniio, près d'Étaples,
Pas-de-Calais (Prou, n« 1137, p. 248). C'est un
nom hypocoristique dérivé du premier terme des
noms qui précèdent.
Allô- (( tout )). C'est le gothique all-s =
*alla-^, allemand ail, anglais ail; ce thème peut
avoir dans les composés la valeur de renforcement.
Allo-mundus, monétaire de Vadùinacus vicus,
environs de Clermont-Ferrand (Prou, n* 1863,
p. 385).
Variantes : Alemundus {ibid., n° 1864), et
Almundus [ibid., n" 1865): Alemundus, avec
affaiblissement en e du second a d'alla-, Almun-
dus avec chute de cet a. Le second terme est
le germanique *munda^ « tutelle ou tuteur »
(Grinnu, Deutsche Gratnmatik, t. II, p. 511), d'où
vient le premier terme du composé vieux saxon
mund-burd « protection », en îranqaismainbou7'f/
« tuteur », (( gardien », «protecteur ». Allomun-
dus veut dire « protecteur universel », « grand
protecteur »; comparez le grec nijjLîf.Xo; « qui
aime tout ».
Aie- semble aussi une variante à! allô- dans
le nom du monétaire de Sully-sur-Loire appelé
Ale-bodus (Prou, n"664, p. 152), avec la variante
28 DICTIONNAIRE
Ale-bodes {ibid., n° 663, 666, p. 152). Bodus =
budus, de la même racine que l'allemand Gebie-
ter (( maître », et Ale-bodus signifie « maître de
tout » .
Ala-charius, monétaire de Meaux (Prou,
n° 885, p. 191), signifierait « armée qui peut
résister à tout », « grande armée »; ci. le grec
nâ[JLuayo; .
Ala-fredus ou Ala-fridus, monétaire d'une
localité appelée Asenappius, qui n'a pu être iden-
tifiée (Prou, n°« 2491-2493, p. 514-515), signifie-
rait « qui a paix avec tous, grande paix ».
Ala-gisilus à qui Fortunat adresse une pièce
de vers, Carmina, 1. VII, 21 {Monumenta Ger-
maniœ lustorica, in-4% Auctorum antiquissimo-
riim tomus IV, V" partie, p. 174), porte le même
nom qu.' Alli-gisel-s, monétaire d'Angers (Prou,
n" 528, p. 122). Ce nom semble signifier « otage
garantissant toute espèce de dettes », « grand
otage ». L'ï final du premier terme a///- pour
alla- est dû à l'influence de Vi contenu dans la
première syllabe du second terme gisel-s-.
Ali-thius, évêque de Cahors, au ,V« siècle
(Grégoire de Tours, II, 13, édit. Arndt, p. 81,
1.3). Son nom veut dire « serviteur de tous ».
Cf. goth. thius « esclave ». Ce nom, écrit Ale-
ALLO- 29
THEUS, désigne chez Frédégaire, 1. IV, c. 42,
43, 44 (édit. Kruscli, p. 141-143), un patricedu
royaume franc de Bourgogne, G13-616.
Une variante intéressante de ce nom est Ala-
Fius, nom d'un monétaire de Béré, commune de
Cliateaubriant (Loire-Inférieure (Prou, n"^ 543,
544, p. 126). Ly= tli est une prononciation ro-
mane, et dans ce mot l'assimilation germanique
de Va final à'ala à Vi de iJiius ne s'est pas opérée.
Ce nom est mieux conservé dans le nom d'une
localité des environs de Paris donnée à l'abbaye
de Saint-Denis par le roi Dagobert P"^ en Tannée
637 ou 638 : Alateum villare sitiun in pago Pa-
risiaco {G esta Dagobert i I régis, c. 26, édition
Kruscli, p. 410). Alateum villare veut dire « pro-
priété rurale à!Ala-teus ou Ala-theus ». Le nom
d'homme Ala-theus apparaît déjà au IV" siècle.
Il était porté par un chef goth, mentionné plu-
sieurs fois par Ammien Marcellin, les premières
fois en 376(1. XXXI, c. 3, § 3; c. 4, §12), les
autres fois en 378 (l. XXXI, c. 12, i^§ 12, 17;
cf. Pauly's Real-Encyclopœdie, dernière édi-
tion, t. I, col. 129).
Je n'ai pas besoin de signaler un rapproche-
ment qui saute aux yeux. Le nom royal wisigotli
Ala-ricus a comme premier terme le même
30 DICTIONNAIRE
thème que les noms précédents, et peut signifier
(( grand roi » comme Ala-mannus « grand
homme ».
Al-berca, pour Al-berga « toute secrète »,
est un nom de femme dans une inscription de
Kempten, près Bingen, Prusse rhénane (Le Blant,
Nouveau Recueil des Inscriptions chrétiennes,
p. 95, n° 73).
Une meilleure leçon, Ali-berga dans une ins-
cription d'Aoste, a été publiée par le même au-
teur, Inscriptions chrétiennes, t. II, p. 29,n°390.
Le nom hypocoristique dérivé du thème allô-,
alla-, est au cas indirect Alloni, nom d'un moné-
taire d'Angers (Prou, n'' 514, p. 120), au cas
direct Allo^ nom d'un monétaire de Binson,
Marne (Prou, n° 1063, p. 232).
On peut se demander si le terme germanique
alla-, qui, dans certains composés allemands, a
une valeur augmentative, ex. : allerliebst a très
cher », allweise « très sage », ne serait pas iden-
tique à l'irlandais oll =. *ollo-s « grand », d'où
ollam, titre du plus haut rang dans le domaine
des lettres et des sciences' . Le thème ollo- se
1. Pour une doctrine différente, voir Whitley Stokes
Urltcltlsrhor Spr((chschat.;,p. 52; Klnge, Et j/niologischcs
Wôiirrhiir/i, 5" édition, p. 9.
ALLO", AMALO"" 31
trouve dans \o nom du roi des A^itiobroges, Oli.o-
vico^aii génitif Ollo-viconis (César, De Bello gai-
If'co, VII, 31). Ollovico paraît dériver d'un pri-
mitif OUovix, qui aurait signilié « grand guerrier»,
cf. Lenio-vices, Eburo-vices. Un autre exemple
de ce thème estOlloudius, surnom du dieu Mars
dans une inscription d'Antibes (C. /. />., XII,
1(36), OU-udius en Grande-Bretagne (C. /. L.,
VII, 73 . OU o-udius est\)eut-étTe\)our Ollo-uidius
« celui qui a une grande vue ». OUo-gnatus « très
connu», est cité par M. JuUian dans ses Im^cHp-
tions de Bordeaux, I, 165; c'est un nom cel-
tique d'homme de la Gaule Belgique.
Amalo— « travail », « activité», « vaillance »,
s'explique par le vieux Scandinave amal-r « la-
bor », (( strenuitas », a travail, activité^, vail-
lance ». On sait par Jordanes^ De origine acti-
biisque Getaruni, c. 5, 14, 23, que chez les Goths
une des principales familles, se rattachait à un
ancêtre appelé Amcd, mieux ^Amala:;. C'était la
famille des Amali, avec une finale latine, en
moyen haut allemand Amelunge\
1 . Grimm, Gcschirhte dcr dcutsclwii Spi-achc, troisième
édition, p. 313 (447); Deutsche Mi/thologic, 3" édition,
p. 345; cf. Deutsche Gram/nati/:, t. II, p. 365, 447;
B. Symonschez H. Paul, G/'und/iss, t. II, p. 47.
32 DICTIONNAIRE
Amal-bercthus, nom : 1° d'un témoin dans un
diplôme de Clovis il, 653 (Tardif, n» 11, p. 11,
col. 1 ; Pertz, n° 19, p. 20, 1. 48) ; 2° d'un homme
qui perdit un procès aux termes d'un jugement
du roi Clovis III, 693 (Tardif, n° 33, 1. 11, 16, 17,
23,24, etc., p. 26; Pertz, n^ 66, p. 58, 1. 46, 47,
51, 54, etc.). Ce nom, moins exactement noté
Amal-bertus, est celui : 1° d'un sénéchal qui
figure en 659 dans un jugement du roi Clotaire III
(Tardif, n° 17, 1. 1, p. 14; Pertz, n° 37, p. 34,
1. 35); 2° d'un frère de Flaochadus, maire du
palais en 642 (Frédégaire, 1. IV, § 90, p. 166,
1. 19, 27) ; 3° d'un noble franc qui vivait en 675
{Fredegarii Continuationes, § 2, p. 169, 1. 3;
Liber Hàtoriœ Francorum, § 45, p. 318, 1. 11).
Ce nom paraît signifier « illustre par la vaillance ».
Amal-garius, nom : 1° d'un individu en faveur
duquel fut rendu en 679 un jugement du roi
Thierry III (Tardif, n°22, 1. 3, 6, 7-9, etc., p. 18.
col.let2; Pertz, n« 49, p. 45, 1. 12, 15, 16, etc.);
2° d'un duc franc qui est mentionné de 630 à 642
(Frédégaire, 1. IV, §§58, 73, 78,90; p. 150, 1. 4;
p. 158, 1. 8; p. 160, 1. 2; p. 166, 1. 27, 28; p. 167,
1. 3, 9). Amal-garius est « celui qui désire, qui
aime le travail» .
Amal-ricus, fils d'Anial-hercthus, dans un
AMALQ-, ANCIO" -Ti
jugement de Clovis III on GU3 (Tardif, n" 33,
1. 17-20, 35; p. 26, col. 2; p. 27, col. 1; Pertz,
n"G6. p. 58. 1. 54; p. 59. 1. 2,4, 24). C'est aussi
le nom d'un roi des Wisigoths, Amala-ricus ou
Amalricus, 507-531 (Grégoire de Tours, 1. II,
c. 37; 1. III, c. 1, 10,30; éd. Arndt, p. 101, 1. 21;
p. 109, 1. 14; p. 117, I. 10; p. 134, 1. 11 . Ce com-
posé paraît signifier « roi du travail et de la
vaillance », « puissant par le travail et la vail-
lance ».
Ancio", Ance— . C'est le même mot, proba-
blement, que le vieil allemand ancliâ, substantif
féminin, thème '*a/ich-jà «cuisse, jambe».
Ancio-lutrio, nom d'un monétaire de Rodez
(Prou, n° 1896, p. 391). Le second terme n'est
autre chose qu'une forme masculine du substantif
féminin vieux haut-allemand lûtri « pureté, clarté,
éclat », dérivé de l'adjectif hlûtar, /î2te/", aujour-
d'hui lautei' « pur, vrai, sincère ». Ce nom parait
êtreun composé possessif signifiant littéralement
<( qui est brillant par les jambes », « qui a de bril-
lantes, de belles jambes ». Le mot suivant, dont
le second terme est un adjectif, semble à peu près
.synonyme.
Ance-bercthus, nom d'un évêque dans un
3
34 DICTIONNAIRE
jugement de Clotaire III en 658 (Tardif^ n° 10, 1. 1;
p. 13, col. 2; Pertz, n° 36, p. 34, 1. 9). Le sens lit-
téral de ce mot est identique à celui du précé-
dent : « brillant, beau par les jambes. »
Àng-an— « gêne, douleur, nécessité » (Grimni,
Geschichte der deutschen SpracJie, 3" ëdit.,
p. 491).
Angan-trudis. nom d'une veuve devenue reli-
gieuse, mentionnée dans un jugement rendu par
Clovis III en 692 (Tardif, n*^ 32, 1. 9, etc.; p. 25,
col. 2; Pertz, n° 64, p. 57, 1. 13, etc.). Ce nom
paraît signifier « amie dans le malheur » .
Anse—, Anso— , Ans— sont autant de formes
du thème primitif ansi-, par lequel les Germains
désignaient tout le groupe des dieux suprêmes,
tel Odin, le Wuotan des Allemands (qu'un texte
norrois appelle AUinàttki as « tout-puissant
ansis ))), tel Donar, tel Tins, qui ont donné leur
nom au mercredi, au jeudis au mardi. As, au
nominatif pluriel aesir, est la prononciation nor-
roise du primitif cuisi-s, dont l'exemple le plus
ancien nous est donné au VP siècle par Jordanes,
(juandil nous montre après une grande victoire
les Goths ravis, disant que leurs chefs n'étaient
ANSE"", ANSO~ 35
pas des hommes, mais des demi-dieux, c'est-à-
dire des ansis : semideos, iclest ansis {De ori-
gine actihiisque Geiaruin, c. 13, édit. Holder,
p. 18; cf. Grimm, Deutsche Mrjtholorjie, 3^ édi-
tion, p. 22, 23|; Alogk, chez H.Paul, Grundriss,
t. I, p. 1053).
Anse-berctiius, nom : 1° d'un référendaire
dans un jugement de Clotaire III, vers 658 (Tardif,
n"15, 1.2; p. 12, col. 2;Pertz, n°35,p. 33, 1. 16);
2** d'un évéque d'Autun dans un jugement de
Clovis III, en 692 (Tardif, n'' 30, 1. 5; p. 24,
col. 1; Pertz, n« 60, p. 54, 1. 2);
Anse-bercthus, nom d'un des témoins qui
souscrivent un diplôme d'Ageradus, évéque de
Chartres, 696 (Tardif, n'^ 36, 1. 32; p. 30, col. 1);
Anse-bertus. nom d'un défunt dans une ins-
cription chrétienne de Sains, près d'Amiens (Le
Blant, Nouveau Recueil des Inscriptions chré-
tiennes de la Gaule, p. 67, n" 47);
An[s]e-bertus, nom d'un monétaire de la cité
de Sion, Suisse (Prou, n° 1295, p. 283);
Anso-bercthu.s, nom d'un évéque dans un
jugement rendu par le roi Clovis III en 693 ou
694 (Tardif, n° 33, 1. 3; p. 26, col. 1; Pertz,
n« 66, p. 58, 1. 34);
Anso-berthus, nom d'un des témoins qui ont
36 DICTIONNAIRE
souscrit la charte de Chrothildis, 670-671 (Tardif,
n'IQ, 1. 35; p. 16, col. 2);
ANS-BERTUs,nom de deux personnages dans le
Liber Historiœ Francorum ; l'un est gendre du
roi Clotaire P', mort en 561 (c. 27, édit. Kruscb,
p. 285, 1. 33); l'autre est un évêque de Rouen,
successeur de saint Ouen en 684 (c. 47, édit.
Krusch, p. 322,1. 25);
Ans-bertus, nom de gens beaucoup moins no-
tables : 1° d'un des témoins qui ont souscrit une
donation à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés,
682-683 (Tardif, n° 24, 1. 22, p. 20, col. 1); 2° d'un
voisin dans une autre charte de la même abbaye,
697 (Tardif, n'' 39, 1. 7, p. 32, col. 1);
Ans-berta, écrit à tort Hans-berta, nom de
femme dans la donation précitée de 682-683 (Tar-
dif, n° 24, 1. 5; p. 19, col. 2).
Ce nom composé veut dire « illustre comme les
ansis », c'est-à-dire « comme les grands dieux ».
Anse-ricus, nom d'un défunt écrit Anserico
dans une épitaplie recueillie à Plait, près d'An-
dernach, Prusse rhénane (Le Blant, Inscriptions
chrétiennes delà Gaule, t. I, p. 487, 488, n" 360).
Ansa-riC;, monétaire de Gentilly, Seine (Prou,
n° 848, p. 184).
Ce nom composé signifie « roi des ansis ».
ANSE," ANSO~" 37
Ansk-flkdis ou Ans-fledis, femme de Wa-
ratto, maire du palais, mort en 686 {Liber His-
toriœ Fraticorum, c. 47, édit. Krusch, p. 322,
1. 9). Ce nom s'oppose à Albo-Jledis a belle
comme les fées », et veut dire « belle comme les
ansis, c'est-à-dire les dieux » ;
Anse-ghysilus ou Anse-ghisei.us, noble Franc,
fîlsd'Arnoul, évoque de Metz (611-626), père de
Pépin II, dit d'Héristal, qui gouverna l'Austrasie
à partir de 680^ la Neustrie à partir de 687, et
mourut en 714 {Continuation de Frédégaire,
c. 79 (3), édit. Krusch, p. 170, 1. 3, 4; Liber His-
ioriw Francoriun, c. 46, édit. Krusch, p. 320,
1. 1). Les auteurs français écrivent à tort Anségise
ce nom qui veut dire « otage des ansis » ;
Anse-uualdus, Anse-valdus, Anso-valdus,
Anso-aldus, nom d'un des grands seigneurs de
la Cour^ proceres^ de Chilpéric ^"^ 575-5S5 (Gré-
goire de Tours, Historia Francorum, 1. V, c. 3,
47; 1. VI, c. 18, 45; 1. VII, c. 7; 1. VIII, c. 11,
31; édit. Arndt, t. I, p. 195, 1. 2; p. 238, 1. 31;
p. 260, 1. 17, 23; p. 261, 1. 9; p. 285, 1. 18;
p. 295, 1. 1; p. 331, 1. 28, p. 346, 1. 19) ;
Anso-aldus^ nom : 1" d'un comte du palais
dans un jugement rendu par Clovis III en 692
(Tardif, n°28, 1. 9, 10; p. 23, col. 1; Pertz, n" 59,
-38 DICTIONNAIRE
p. 53, 1. 31); 2" d'un des témoins de la charte
d'Ageradus, évoque de Chartres, 696 (Tardif,
n° 36, 1. 35j p. 30, col. 1); 3" d'un évêque dans
un jugement rendu par Childebert III en 697
(Tardif, n" 38, 1. 2, p. 30, col. 1; Pertz, n" 70,
p. 62, 1. 31); 4" de monétaires de Metz (Prou,
n"^ 937-939, p. 203), de Marsal (Prou, n" 969^
p. 210); de Maastricht (Prou, n" 1178, p. 258).
Ce nom veut dire « puissant comme les ansis ».
Anso-indus, pour Anse-uindus, nom d'un mo-
nétaire de Limoges (Prou, n'* 1934, 1941-1943,
p. 400, 402). Uindus est probablement un dérivé
de la racine qui est dans wini a ami », et a un
sens analogue. A/iso-mc^MS signifierait « ami des
ansis ».
Anti— , ante— a géant », en anglo-saxon
eni = anti-, par exemple dans l'expression enta
geveorc « œuvre des géants » (Beowulf , vers 2718,
2775, éd. Moritz Heyne; 2717, 2774, éd. Alfred
Holder ; cf. Grimm, Deutsche Mythologie, 3^édit.,
p. 491). De là le nom d^Anies donné par les
Germains à un groupe de population slave ;
Antes est rorthograi)he de Jordanes, De origine
actibus(iue Getariun, c. 5, 23. Procope écrit
"Avxa-., De Bello gotltico, 1,27; III, 40 (Cf. Zeuss,
ANSE". ANTI" 30
Die IJeutsclieu, p. 5U2, 593). Du nom de ce peuple
vient le surnom ô.'Anticiis porté par Justinien.
Les Germains a|)polaient Ante^, c'est-à-dire
(( géants », les plus braves des Slaves, eoruin for-
tissinii, comme dit Jordanes, c. 5 (éd. Holder^
p. 8). Ce nom est le pendant de celui de Huiiiii,
« Huns », donné aux conquérants mongols.
Iluiuii est un synonyme d'aïUes et signifie aussi
(( géants ».
Ante-nerus, nom d\m des optematis assesseurs
du roi Childeijcrt 111 dans un jugement rendu
en 097 (Tardif, n" 38, 1.3, p. 31, col. 1; Pertz,
n'' 70, p. 0"^, 1. 33). Ante-nerus parait signifier
« qui a la force des géants » ; iiero-, thème de
nerus, dérive de la même racine que 1<^ nom de
Nerthus^ déesse germanique s Tacite^ Gei'niania,
40); c'était vraisemblablement une déesse delà
fécondité de la terre. Elle est identique au per-
sonnage mythologique Scandinave Niôrdhr;
Niôrdhr, dieu de la fécondité de la terre, était
père de Pria, c'est-à-dire de la femme de Vuotan,
Odin, déesse du vendredi, Frei-tag en vlWq-
mand, ^fri-day en anglais. Nerthu-s a la môme
racine que le thème gaulois nerto-, force, que
le sabin nero, neronis « brave », usité à Rome
dans la gens Claudia, où il sert de cogno-
40 DICTIONNAIRE
men, enim que le grec àvr;p « homme )), au géni-
tif àvopô;, pour à-vsp-ôç (cf. E. Mogk, chez H. Paul,
Gjnmdriss, t. I. p. 1058, 1101, 1103).
Apta— est pour hapta ; ce mot, employé
substantivement, signifie « prise, captivité,
lien )). C'est en vieux haut allemand Jiapt dans
les formules magiques de Merseburg (Oskar
Schade, Altcleutsches Lesebuch, p. 4), en
allemand moderne Jiaft; employé comme adjectif
apta- veut dire « prisonnier », en gothique
hajt-s; c'est le participe passé d'une racine
KAP, qu'on trouve dans le latin capio, grec "/•wtitj
« poignée », gothique hafjan a lever », allemand
moderne heben. HaJ't est le même mot que le
vieil irlandais cacht.
La chute de la gutturale spirante initiale dans
ce mot paraît être un phénomène caractéristique
de la langue des Burgundes, comme le fait ob-
server Wilhelm Wackernagel, Sprache und
Sprachdenkmâler dei\ Burgunden, à la suite
de Binding, Gesc/uchte der burgundisch-roma-
nischen Kônigreidis, p. 341.
Un des exemples caractéristiques est le nom
d'un familier du roi Gondebaud ; Grégoire de
Tours, dans le récit des événements de l'année
A1>TA~ 41
500, rappelle A/'i-dins on Arcdiiis [Ilistofia
Fr(incorum,\A\, c. 35, édil. Arndt, p. 94, 95),
j)Our ■^Ha/'i-t/iiiis^ (lui aurait été en ri'anci([ue
■"^Chari-theas « esclave cU; l'aimée ».
Dans une inscription funéraire burguncle de
l'année 486 ou de l'année 529, contemporaine
par consé([uent ;ï pmi [)rès (YAridius, on lit
Ari-inundns pour Hari-nmndus « protecteur de
l'armée ». Cette inscription a été publiée par
E. Le Blant, Inscriptions c/wétiennes de la
Gaidc, t. II, p. 3-4, n" 373. Dans une inscription
un peu postérieure, 538, qui est encastrée dans la
façade de l'église d'Arandon, Ain, on lit le nom
àWrigunde , pour Hari-fiunde « guerrière
d'armée » {ibid., t. II, p. 22, n« 384), dont le
second terme est identicjue à celui de (jnndr,
qûdlir, rjunnv, une des Valky ries, c'est-à-dire des
déesses de la guerre dans la mythologie Scandi-
nave (Grimm, Deutsche Myt/iolorjie, 3- édition,
p. 393; Simrock, Handhi/.ch, 5'^ édition, p. 362,
539; cf. K. Mogk chez H. Paul, Grundriss, t. I,
p. 1014-1015). On peut considérer comme bur-
gunde le nom d'Arr-gisilus, familier de Thierry
^'^ roi d'Austrasie (Grégoire de Tours, Historia
Francoram, 1. III, c. 14, édit. Arndt, p. 121).
Are-fiisilus fut tué en 532 par Munderic, (ju'il
42 DICTIONNAIRE
.avait trahi. Son nom, qui signifie « otage d'ar-
mée )), est le même que celui du Franc (^lini-i-
fjijselus, cliaml)ellan, cubicularius, du roi d'Aus-
trasie SigiberctJuis, et tué aveclui en 575 (Gré-
goire de Tours, 1. IV, c. 51, ]>. 186-187). Est
aussi probablement ])urgunde le nom du mo-
nétaire de Ruan, Loir-et-Cher, ('crit Ari-raUlo
(Prou, n" 579, p. 135), tandis que la forme francjue
■de ce nom est Chari-valdo (Prou, n° 2517, yi. 5'26).
Ce nom est id(Miti(|ue à celui de C/uirio-rah/a,
•chef des Bataves l'an 16 de notre ère (Tacite,
Annales, 1. II, c. 11), composé signifiant proba-
blement « celui quia la puissance sur Tarmée » ;
au second terme on peut comparer l'allemand
Ge-ivalt (( puissance ».
La chute burgunclo de la gutturale spirante
.sourde initiale s'ol)serve aussi dans le nom propre
Ildelod une inscription de Briord, Ain (Le Blant,
t. II, p. 16, 17, 620, n" 379; pi. 43, n" 259).
Ildclo serait en francic^ue mérovingien Childelo,
■dérivé hypocoristique de Childis a guerre, ba-
taille », nom d'une des Valkyries, Hildv en
vieux Scandinave (Griinm, DeatscJic Mijf/io/ofjic,
3'' édition, j). 393; Simrock, HandhiK-h , 5" ('di-
tion p. 363).
Apta-ciiarius est le nom donné par Grégoire
Al 'TA"" 13
■de Tours {Histoi'id Fraiicoriiiit, 1. X, c. 3,
édition Aiiult, p. il::?, 1. 8 et 17j à un l'oilangubard
qui rc'gna de 584 à 590. Ce roi s'appelait dans
.sa langue nationale Aut/iori, édit de Rotharis
en 643 (chez Cari Aleyer, Sprachc und Sp/rjc/i-
(lenkmaler der Lanrjobavdi>n, p. 16), noin
latinisé en Antlidrins par un nis. de Paul
Warnefrid, De Gestis Lamjohardorum, 1. III,
c. 16 {ibid., p. 122; cf. Scriptores rerum Lan-
(jobardicaruin, \). 100, note; Catalor/i, ibid.,
p. 521, 1. 35; p. 522, 1. 16; Autari, dans
Origo geiitis Langobardorum, c. 6, même
Tolume, p. 5, 1. 17, 18). Ce nom aurait été en
francic|ue mérovingien *.4. udo-charius ow^A utlia-
chariiis. A l'épociue carolingienne, on trouve les
notations Avt-cliarius {Polyptyque de Saint-
Germain-d es-Prés , c. ix, § 21, édit. Longnon,
p. 10'i)\Autcarius {ibid., c. ix, §§ 80, 297, etc.,
[). 115, lA^) ; enfm Autharius {ibid . , c. ix, §§ 187,
201, p. 134, 136). Aiit-li(ii-itis est dans une
charte de l'année 697, mais dont l'original n'existe
plus, le nom d'un abbé de Saint-Germain-des-
Prés (F. de Lasteyrie, CartaJaii'e géné/rd de
Paris, p. 20). Grégoire de Tours aurait du écrire
le nom du roi langobard -"^ A udo-charius ou
'■^Aut/ia-cha/'ius. '*Aut/ia-c/iarius serait une
44 DICTIONNAIRE
orthographe conforme à celle du nom propre
(^/iJot/ta-chcuius, pour Chlodo-c/ian'ns « Clo-
taire ». '^' Autlia-cliavius , dont le premier terme
signifie « richesse », a bonheur », le second
(( armée », peut se traduire « qui a une heureuse
armée ». Les sujets de ce roi venaient d'être
mis en déroute par une armée franque à la tête
de laquelle était un général en chef nommé
Audo-valdus « puissant par la richesse et le
l)onheur ». En écrivant le nom du roi vaincu
Apta-c/tan'us au lieu de Autha-charius, à peu
près synonyme di Audo-valdus, Grégoire de
Tours reproduit un calembour. Apta-charius
veut dire non « celui cpii a une heureuse armée»,
mais « celui qui a une ou des armées prison-
nières » .
C'était de la part des Francs de la forfan-
terie, car les Langobards s'étaient sauvés avec
une si grande agilité que, raconte Grégoire de
Tours, on n'en avait pas pris un seul. Mais on
pouvait dire que les Langobards, n'osant pas
affronter les Francs en rase campagne, étaient
restés iDrisonniers derrière les remparts des
villes, dont les Francs, dépourvus de machines de
guerre, ne s'étaient pas emparés. Quoi qu'il en
soit, Aptachavius « aux armées prisonnières»,
APTA-, AHBO^ 45
<'sl un nom (|ni conNciKiit à un roi \;iiiicu et
i'(''(hii( à (IcMuandcr la [»ai\ au \ain([U<MU'. Les
aml)assadeurs envoyés à cet cITcl par Aiithari t^a
rendirent en premier lieu à la cour de Gontran,
l'oi franc des Buri^'undes, (jiii les r<'cut et qui les
l'cuNoya à son ncxcu le roi d'Auslrasie, Cliil-
debert II. C'est à la cour dci Gonlran (|uc |)arait
avoir été fait le calembour répél('' [)ar Grc'goire
de TouY^.Apfa pour hapfn est une ])rononciation
burgonde. Les sujcls do C'iiildebert II auraicMit dû
prononcer ^Chdiiihd-cjKirlnx, mais le calcmi)our
aurait été moins bon; pour passer (X Autacluwins
à Apta-chcu'iiis prononciation burgonde pour le
premier terme, francique pour le second, il n'y
avait (ju'une lettre à changer.
De fioj't, en vieux haut allemand haptj on a dans
un document mérovingien une autre notation
que apta-, première moitié du vr' siècle, c'est
aht, lin du vu'" siècle:
Abt-hadus « celui qui livre un combat où
Ton fait des prisonniers », est le nom d'un réfé-
rendaire dans un diplôme original de Clovis III,
G91 (Tardif, n" 28, 1. 15, p. 23, col. 1; Pertz,
n'^59, p. 53, 1. 37).
Arbo— serait peut-être, a-t-on supposé, le
46 DICTIONNAIFiE
thème d'où viendrait le gothique a/"6? = %/'6-?o-;?.
« héritage », en allemand isr6e (?).
Arbo-gastes est le nom d'un Franc qui entra
au service de l'Empire romain en 381, qui passe
pour avoir fait tuer l'empereur Valentinien lU
mort en 392, et qui régna ensuite sous le nom
du grammairien Eugène. Vaincu par l'em-
pereur d'Orient Théodose, il se tua lui-même
en 394 \ Ce nom signifierait « liôte-lu'riticr ».
Un autre Arbo-gastes fut comte de Trêves
dans la seconde moitié du v** siècle. Sidoine
Apollinaire lui adresse une lettre en prose (1, IV,
ép. 17), où il écrit son nom au datif Arvogasti^ .
Auspicius, évêque de Toul, lui envoya uneépître
en vers où l'on trouve la noi-àXion Arbogastis^ ^
Dans le siècle suivant, il y avait à Trêves, sous
le roi Théodebert P^ 534-548, un prêtre homo-
nyme, dont Grégoire de Tours, /;? gloria confes-
1. Voir la notice qui lui est consacrée par M. Seeek,
Paiilif s Real-Ejiryclopddie, édition donnée par G.Wissowa,.
t. II, p. 41.5-419.
2. Édition de Chr. Luetjoliaun, p. 68, dans Monuinenta
Gc/'/naniœ /iis(o/-ira, in-4°, Aactornni ((iiti'juissiiuofiiia
tomus VIII.
3. Vers 28, Monuinenta Gernianiœ historica, in-4°..
Episfolaruni tomus III, p. 136, 1. 14. Cf. Migne, Patro-
lof/ia latino, t. 61, col. 1007 V>.
AHBO"^, AHNE^ 47
s()riiin,v. 91 ((■(!. Kiiiscli, |). SOC), I. 18), (''itïI !»•
iKiin Arhit-dstis, aAcc cliiilc du // m(''(li;il.
C'est Ja notation que nous donne une inscrip-
tion de Strasbourg où était écrit Arbo-astis, le
nom d'un évêciue de cette ville mort vers 679-
(Le Blant. Insci'ipfions chrctlcimcs de hi (hnilc,
t. I, p. 16:i, n«350).
Ame— '^Ai'iti- « aigle », le même mot (pif^
le grec opv'.;; il y a une variante également voca-
li(|ue, mais de la première déclinaison, arno-,
et une variante consonantique, au nominatif en
gothique ara, en vieux haut allemand aro,
thème c^/v///-; l'allemand moderne ad/e/' a aioie »
est pour adel-avo a noble aigle ».
L'aigle est chez les Germains un être sacré;
c'est la personnification du vent d'orage (Grimm,
Deutsche Mytholoiiie, 3« édition, p. 600, 635).
On se figure un aigle au sommet du frêne qui^
pénétrant l'enfer, la terre et le ciel, donne au
monde la solidité, et cet aigle sait beaucoup de
choses (Simrock, Ha.ndhuch der deutscJwn My-
t/iolof/ie, 5'^ édition, ]). 37, 41) . L'aigle semble avoir
été une des formes d'Odin, le Wuotan des
Allemands (Simrock, ihid., p. 33).
Arne-bercthus « brillant comme un aigle »,.
48 DICTIONNAIRE
nom d'un des signataires d'un diplôme de Clovis
II, 653 (Tardif, n" il, p. 11, cul. 1; Pertz, n» 19,
p. 21, 1. 5).
Arne-bertus, due frane {|ui apparait en
l'année 626-627 eliez Frédégaire, 1. IV, c. 54,
édit. Kruscli, p. 147, 1. 15, et qui fut tué dix
ans plus tard, e. 78, p. 160, 1. 16; son nom est
éerit Arin-beftiis dans le même chapitre, p. 160,
1. 2. La variante .4/7/?o-6<:'/'/'/^s, est le nom d'un
monétaire de Poitiers (Prou, n"^ 2209, p. 457).
Arne-bode, nom de monétaiies, l'un de Paris
(Prou, no715, p. 162), l'autre de Toulouse (Prou,
n° 2448, ]). 504), suppose un cas direct primitif
Avni-budi-s. Le second terme budi-s est un
dérivé en i de la forme réduite d'une racine
dont on trouve la forme pleine dans le gothique
biudan, en allemand bieten « olîrir, présenter )).
mais dont le sens primitif est « commander )j.
Arno-bode veut dire a maître des aigles » ;
cf. l'allemand Ge-bieter « maitre, souverain » ;
c/ebieten « commander ».
Arno-aldus, pour Arno-raldus, « puissant
comme un aigle », est le nom d'un monétaire de
Paris (Prou, n°« 718-722, p. 161, 162).
Arnoldus est une forme contractée iïArno-
valdus. C'est le nom d'un petit-tils de Clotaire I''^'
ARNE~ 49
{Liber historid'Franrornrn, c. 27, édition Kruscli,
p. 285, 1. 33).
Arn-ulfus « aigle-lou|) )), [)()iiv A j'/w-vnlfus,
est le nom d'un des ancêtres de la race carolin-
gienne, 580-640. Cet illustre personnage fut
évêfjue de Metz après avoir été marié (Frédé-
gaire, 1. IV, c. 40. 52, 53, 58; p. 140, 1. 12;
p. 1 IG, 1. 16; 1). 147, 1. 7; p. 150. 1. 10, 17.. Le
loup est comme l'aigle un personnage mytholo-
gi(iue. C'est ainsi (pie deux louj)S sont les com-
pagnons du grand dieu Odin (Grimm, Deutsche
Mytholofjie, 3'" éd., p. 634; Simrock, HandbucJi ,
5*^ éd., p. 174).
Aro-gastus, mauvaise leçon pour *Aro-
(jasti-s « hôte de l'aigle », un des législateurs
des Francs [Liber historiœ Francorum, § 4,
édition Kruscli, p. 244, 1. 21). Ce nom est écrit
au cas indirect Aro-fiaste dans le second prologue
de la loi Salique, édition Hessels et Kern, p. 423,
col. 1. On lit Aroast dans le troisième prologue,
ibid.
Ara-gasti est la notation de ce nom dans la
légende d'une monnaie de Châteaumeillan, Cher
(Prou, n" 1697, p. 351). Dans une autre on
trouve la notation plus moderne Ar-aste (Prou,.
n° 1696, [). 351); le .7 médial est tombé dans la
4
50 DICTIONNAIRE
légoiulede cette monnaie comme le d du nom de
lieu Mediohino, (|ui est écrit MeioJano. A com-
parer A/-as/es, nom d'un monétaire de localité
incertaine (Prou, n" 2646, p. 343).
Ara-charius (( celui qui a une armée
d'aigles », est un personnage franc dont For-
tunat, mort au commencement du VIL' siècle, a
fait l'épitaphe {Carininuin, 1. IV, 19, vers 3, édi-
tion de Frédéric Léo, p. 91). Son nom est celui
d'un chef des Quades mentionné chez Ammien
Marcellin (1. XAII, c. 12, §§ 12, 14, 16) où la
notation est Ara-licuius.
Asca— , en vieux Scandinave asic-r, est l'al-
lemand moderne c.sr/?(' (c frêne », en anglais as/i.
Le frêne était jDOur les Germains un arbre sacré.
Dans la mythologie Scandinave, un arbre sert de
trait d'union entre l'enfer, la terre et le ciel, les
pénétrant tous les trois ; cet arbre est un frêne,
askj\ nommé Yr/rjdj'asrl (Grimm, Dcutsc/ic
MytJiologie , 3" édition, p. 756; Simrock,
HandhucJi der Deatsclien MytJioJocjie, 5'' édition,
p. 38.) Un autre mythe Scandinave fait du frêne,
askr, le premier ancêtre de riiomme (Simrock,
p. 34; E. Mogk, chez H. Paul, Grand/'iss dcr rjc/'-
manischcn Philologie, 1. 1«^ \). 1113, 1114, 1115).
ASCA-, AUDO" 51
AsCA-Hicus « loi des frênes », est ïc nom
d'un monétaire d'Anil)azac, ITaiite-Vienne (Prou,
n" 1951, |). 101 ; rï. . [ sr(,-ri//(//fs,Gv. de T. , IV, IG).
Audo— , aude-, aud— . aut , llicinc conservé
dans If sui)slaiilir xicux iionois (indh-f « ri-
chesse », vieux saxon ^ôd « pi'oj)riété », « ri-
<-liesse», (( honlieui- », dans les adjectifs g()llii(|ues
audahafts, aad(if/s a riche », «heureux ». 11 est
second terme dans le suhslanlif al-od, l)as-latin
(dodisa j)l(Mne, entière |)i'()|)ii(!'l('\ )) « alleu».
AuDO-BERCTHUS (( brillant par la richesse ou
le bonlieur », nom d'un patrice dans un di[)lônie
de Thierry III, 677-678 (Tardif, n" 21, 1. 1;
|). 17, col. 2; Pertz, n'^ 48, j). 44, 1. 24).
AuDO-BERTiius, nom d'un évéciue de Saintes
])résent au concile de Paris, 614 {Monitinenta
Gcrmanid' In'stojica, in-4", Cnncilra, p. 191,
1. 10); Ando-hcrtua, nom d'un évé()ue de Paris
représenté au concile de Chalon-sur-Saône, 639-
654 {ibid., p. 214, 1. 1).
AuDO-BODO, probablement cas indirect (VAndo-
hudns « propriétaire de lichesses », monétaire
de Naillal, Creuse (Pr()u,n" 195.3, p. 405).
AuDEKDUS, pour ''^Audo-cliardiis, pourrait
être traduit par « richard » ; c'est le nom d'un
52 DICTIONNAIRE
patrice qui a souscrit un diplôme de Clovis II
pour l'abbaye de Saint-Denis en 653 (Tardif,
n° 11, p. 11, col. 1; Pertz, n» 19, p. 21, 1. 2) ;
ce mot semble être identique à Audo-avdus,
Polyptyque de Saint-Germcdn-des-Prés, c. ix,
§ 295, édit. Longnon, p. 149.
AuDE-CHiLDis (( riche ou heureuse héroïne »,
nom d'une jeune esclave dont Ermentrude dis-
pose par son testament en 700 (Tardif, n" 40,
1.27; p. 33, col. 1).
AuDE-FLEDA (( lieureuse et belle », nom d'une
fille de Childéric P"^, roi des Francs, mariée à
Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths ; Paul
Warnefrid, Historia romana, 1. XV, c. 20
(Droysen, Monumenta Germaniœ Idstorica,
Auctoruin antiquissimoruin, t. II, p. 215,
L 28j, la dit tille de Clovis, doctrine reproduite
dans Y Historia Theodorici régis publiée par
M. Krusch à la suite de Frédégaire, p. 206, 1. 20.
Au lieu de fille il faut lire sœur (Grégoire de
Tours, 1. m, c. 31, édit. Arndt, p. 134,
1. 17).
AuDE-GiSELUS « riche ou heureux otage »,
nom d'un monétaire de Paris (Prou, n*^ 713,
p. 161); le même nom est écrit Aude-cisilus, ibid.,
n^ 712, p. 161. La notation Audi-giselus se lit
AUDO~ 53
sur une monnaie d'Antian, Vienne (ihid., n''2316,
p. 476).
AuT-HARius, « celui (jui a une heureuse
armée», nom d'un monétaire de la cité de
Limoges (Prou, n"^ 2025, 2026, p. 421, 422).
AuDO-LAicus « aux jeux, aux chants heureux»,
laik-s en gothique, thème laiki-, traduit le grec
yopoi a danse »; h^ \ieux haut Scandinave /cih-/\
thème h'i/ii-, veut dire «jeu »; le vieil allemand
leih, thème lei/ia-, pour Icu'ko-, signifie « jeu»,
(( morceau de musicjue joué ou chanté ». Audo-
laicus, au cas indirect Ando-laico, est le nom
d'un monétaire du Mans, Prou, n° 425, p. 99.
AuDO-LENDis, pour Audo-Undis, signifierait
« source de bonheur », si l'on adoptait pour le
second terme l'hypothèse de J. Grimm, Kleineve
Schriften, t. II, p. 398. C'est un nom de femme
dans une inscription de Mayence (Le Blant,
Inscriptions dirétiennes de la Gaule, n° 339, t. I,
p. 454).
AuDO-MARUS « célèbre par la richesse ou le
bonheur», au cas indirect [Auyioinaro, nom
d'un monétaire de Namur, Belgique (Prou,
n« 1215, p. 265).
AuDO-MUNDUS (( heureux ou riche protec-
teur », ou « ({ui a une riche, une heureuse pro-
54
DICTIONNAIRE
tection », iioiii d'un inoïKMaire de Candes, Indro-
et-Loire (Prou, ii"-^ 375, 377, p. 87, 88). Y'd-
rinutes : A ude-niund us, nom d'un monétaire de
Vienne, Isère (Prou, n"^ 1308, p. 286); Audu-
mund[i(s], nom d'un monétaire de Noyen-sur-
Sartlie (Prou, n'^ 462, p. 108.
AuDO-NODi[s] « qui a la nécessité du bonheur »,
« nécessairement heureux » ; le second terme,
nodi-, en allemand moderne not, en anglais nced,
suppose un préhistoricpie *naut(-. C'est le nom
d'un monétaire de Poitiers.
AuDO-RAMNUS, pour Aiido-cliramnus « heu-
reux corbeau », un des chefs de la révolte des
Francs de Neustrie contre le maire du palais
Berchaire en 686 {Continuation de Frédéficdre,
c. 5 (99), édition Krusch, p. 171, 1. 15). Ce nom
est identique à à celui du monétaire de Poitiers
Audo-ran (Prou, n° 2212, p. 458). Le second
terme de ce composé, en francique mérovingien
latinisé Cltraninus, à l'épocpie carolingienne
Hvabanus, en all(>mand moderne rrd)C, en
anglais raven, est comme le loup un iDcrsonnage
mythologique : deux corbeaux accompagnent
Wuotan ou Odin (jui a aussi, avons nous dit, deux
loups comme acolytes (Grimm, DeutscJie Mytho-
logie, 3'^édit., p. 134, 637).
AuDE-Ricus (( |)ulss;uil |):ir la richesse ou le
Ixnilicui')), nom : 1" d'un évëque d'Auch au
concile de Clicliy, 626, 627, et au concile de
Reims, 627-630 {Mnnmiienta Germaniœ lusto-
rira, in-4", Conri/if,, p. 201, 1. 18; p. 203, 1. 14);
2" d'un mon(''laii(Ml'Angou]rme (Prou, n" 2178,
p. 451); variante .-l?<r//-/7V;«s, sur une monnaie
de Brioude (Prou, n'^1784, p. 369).
AuDO-VALDUS « puissant par la richesse ou
le bonheur )),nom d'un duc franc en 590 (Gré-
goire de Tours, 1. X, c. 3; édit. Arndt, p. 410,
1. 24; p. 411, 1. 2); variante Audo-aldus, nom
d'un monétaire de ]\Ieaux (Prou, n" 886, p. 191),
au cas indirect Audo-ahlo, nom d'un monétaire
de Lentignac, Dordogne (Prou, n*^ 2423, p. 497),
et d'un monétaire d'atelier incertain (Prou,
ii«2521, p. 520).
AuDO-vARius (( défenseur de la richesse »;
le second terme est la l'orme masculine du féminin
vieux haut-allemand uyiii, en allemand moderne
we]u\à'(m notre français « guerre ». Audo-carius
est le nom d'un général franc au service du roi
Sigebert I", vers l'année 568 (Grégoire de
Tours, Histona Fi'ancoruiyi, 1. IV, c. 30; éd.
Arndt, p. 165, 1. 13; cf. p. 166, 1. 11, et la va-
riante en note qui donne la bonne leçon) .
56 DICTIONNAIRE
AuDO-vius, pour *Audo-rechus a heureux
guerrier » (?), nom de deux prêtres qui sous-
crivirent les actes du concile d'Auxerre, 573-
603 {Monumenta Germaniœ historica, in-4°,
Concilia, p. 184,1. 7, 10).
AuDO-VERA paraît être le féminin d'Audo-
variiis. C'est le nom de la première femme légi-
time du roi franc Chilpéric F"" (Grégoire de
Tours, 1. IV, c. 28, édit. Arndl, p. 164, 1. 18).
AuDO-[v]iNUS « ami du bonlieur ou de la
richesse)), nom d'un clerc dans un jugement
rendu par le roi Childebert III en 709 (Tardif,
n° 43, 1. 9, p. 36, col. 2; Pertz, n" 76, p. 67,
1. 45). Variante : Audo-enus, nom d'un évêque
de Rouen, 640-683 {Continuation de Frédég aire,
c. 4 (99), édit. Krusch, p. 171, 1. 10). Le nom du
même personnage est écrit Audo-inns dans le
Liber^ historiœ Francorum, c. 45, 47 (p. 318, 1. 29 ;
p. 321, 1. 27-28). On l'appelle aujourd'hui Ouen
en français. Son nom hypocoristique était Dado
{Gesta Darjoberti I i^egis Francorum, c. 38,
Krusch, p. 416, 1. 8-9). C'est sous ce nom qu'il
était connu avant son épiscopat, quand il était
référendaire du roi. Il a signé du nom de Dado
en qualité de référendaire au moins trois diplômes
de DagobertP^ en 635 (Pertz, n» 15, p. 18, 1. 5;
AUDO~ 57
n" 16, p. 18. 1. o5), cl sans date d'année, 627-628,
(n° 17, p. 19, 1. 5)'; c'est sous le nom de Dado
qu'il est mentionné par Frédégaire, avec la qualité
de référendaire, à la date de 636-637, 1. IV, c. 78,
p. 160, 1. 29. Dado est aussi le nom d'un moné-
taire de Bléré, Indre-et-Loire (Prou, n" 367, p. 85).
Aud[o-v]ulfus « riche ou heureux loup »,
nom de monétaires de Noyen-sur-Sarthe (Prou,
n" 460, p. 107), des environs de Troyes, Aube
(Prou, n° 615, p. 143), de Toulouse (Prou,
n''2443, p. 503) et d'un atelier incei'tain, n»^2582,
2583, p. 532).
Nous passons aux noms hypocoristi(|ues dérivés
du premier terme de ces noms composés :
AuDiNUS, citoyen de Tours (Grégoire de Tours,
1. VU, c. 47, édit. Arndt, p. 323, 1. 14; l. IX,
c. 30, p. 385, 1. 18). Variante : Andcnns, nom
de monétaires d'Aujac , Charente-Inférieure
(Prou, n" 2185, p. 453) et des environs de Péri-
gueux {ihid., n"^ 2412, 2413, p. 494, 495).
AuDO, nom d'un juge franc (Grégoire de
Tours, 1. VII, c. 15, p. 300, 1. 14); d'un moné-
1. Tardif, n" 7, I. 7, ]). 6, col. 2, donne entre crochets la
signature de Dado aujourd'hui paraît-il, illisible. Elle est
encore parfaitement nette dans le fac-similé de Mabiilon,
De Re diploinnttca, pi. XVI.
58 DICTIONNAIRE
taire d'Auxerre (Prou, n" 584, j). 136); d'un
'dhhé d'Orléans qui souscrivit le concile de Cli-
cliy, 626-627 {Monnnwnta Germaniœ lustorica^
in-4", Concilia, Y,. 201, 1. 39); d'un évoque d'Orléans
au concile de Chalon-sur-Saône, 639-654 {ibid.,
13. 213, 1. 13). Variantes : Eodo, Eudo, duc
d'A(|uitaine, 688-735 {Continuation de Frédé-
(jaire, c. 10 (107), éd. Krusch, p. 174, 1. 13,
16,20, etc.); Otto, référendaire de Childebert
II, roi des Francs; il vivait encore, mais n'était
q^lus en fonctions en 590 (Grégoire de Tours,
1. X, c. 19, édit. Arndt, p. 432, 1. 8); un autre
Otto, favori du roi Sigebert III au siècle suivant;
Frédégaire, 1. IV, c. 86, 88 (édit. Kruscli, p. 164.
1. 18; p. 165, 1. 26), parle de lui sous les date.^
de 640, 643.
AuDiLA, nom wisigotliique ou burgunde d'un
prêtre (jui souscrivit le concile d'Auxerre, tenu
entre 573 et 603 [Monitntcnta Gcriuanio' Iiisto-
rica, in-4", Concilia, \). 184, 1. 22).
AuDOLENUs, nom d'un lial)itant du pays
d'Étampes, père de Boso, (pie le roi Clotaire II
fit tuer en 626-627 (Frédégaire, 1. IV, c. 54,
p. 148, 1. 5); c'est aussi le nom de monétaires de
Troyes, Aube (Prou, n"^ 597-601, p. 139, 140)
et de Poitiers, ihid., n" 2210, p. 457).
AIDO , AL'XO" 59
N'aiiantc Ai"/(i/iii".-<, nom d'un nioïKMaiic de
Ncu\ V, ,S;ulli('il*i()ii, n" l(j(), [). 109); B^udclenus,
nom d'un nioni'laiic de Metz (Prou, n" 935,
p. '20''^), ('cril ahusivenient, avec \\\\ Il initial
HcikIcIcviis [ihid ., n" \YX], p. 202), et avec une
l(>ltiv en moins, 1 IcikIcIiiiis (n" 934, p. 202).
AuDRO- parait un dérivé à'Aiido- : Audro-
nia/'Ks, est le nom du signataire d'un acte de
l'année 697 (Tardil\ n" 39, 1. 26, p. 32, col. 2).
Auge-, Augi^, pour '■(iu!/ia=^''^((!ifji<)-, dou-
blet du gotlii(pie (ii/f/o (( (eil ». On trouve aurji
comme second terme dans le gotlii({ue aiid-aufji
« visag(^ )).
Auge-maris « brillant par les yeux », nom
d'un monétaire du Mans (Prou, n° 416, p. 97).
AuGE-MUNDU.S (( pi'ot<'et(;ur par les yeux )),
nom d'un monétaii'c d'atelier incertain (Prou,,
n" 2541, p. 524).
AuGi-ULFUS « loup par les yeux », nom d'un
monétaire d'()rl«''ans (Prou, n"^ 635, 637, p. 147,
148). Variante: Ai(fj-idfns {ihid., n"636, j). 147).
Auno— , Auna— , Aune-, s(M'ait, su])poso-
t-on, un doublet de A/'do-, Aride- (Willielm
Walxei'naijc'l , Sprachc iind SpraclidenJimdJer
dcr Burgunden , clie/ Cari Binding, Das bur-
60 DICTIONNAIRE
gundisc/M'omam'sche Kœnigreich, p. 384 ; cf.
Cari Meyer, Sprache und Spi^adideîikmaler der
Lancjobarden, p. 280).
AuNA-CHARius « celiù (|ui a une heureuse
armée )), nom d'un évéque d'Auxerre, 573(?)-
603, mentionné deux fois par Grégoire de Tours
sous la date de 589; il est un des évéques du
royaume de Gontran qui adressent une lettre
aux évêques de la province de Bordeaux [His-
tovia Francorum, 1. IX, c. 41, édit. Arndt,
p. 399, 1. 21) ; il assiste à la célébration de la
fête de Saint-Martin à Tours [De virtiitibus S.
Martini, 1. IV, c. 13, édit. Kruscli, p. 653, 1. 3).
Dans les actes des conciles le nom de cet évécpic
se présente sous les deux formes Auna-charius,
comme chez Grégoire de Tours, et Auna-arius,
avec chute du ch; on trouve ces deux formes
dans les actes du concile de Paris, 573, c'est-à-
dire une îoisAfina-c/iaii'it^i [MonumentaGerma-
niœ Idstorica, in-4°. Concilia, p. 147, 1. 24). trois
fois Auna-arius {ibid., p. 149, 1. 15; p. 150,
1. 1; p. 151, 1. 3); Auna-charius seulement dans
les actes du concile deMâcon, 583 {ibid., p. 160,
1. 36; p. 161, 1. 22) ; dans les actes du concile de
Màcon, 585 {ibid., p. 172, 1. 17). Nous men-
tionnerons pour mémoire Una-charius dans les
AUNO~ 61
actes du concile (rAuxcno. 573-603 (ibid.^
p. 184, 1. 1); c'est uii(3 faute de co])ie pour
Aiina-charius.
La notation Aunnrius, avec suppression du
r/i médial et contraction des deux a en un,
se trouve dans deux lettres du pape Pelage II,
580-586 (?) ; de la première de ces lettres on n'a
pas de manuscrit antérieur au IX*" siècle; la
seconde n'est connue {[ue par des imprimés
[Monumenta Gerinaniœ historica., Epistolarum
t. III, p. 448, 1. 29; p. 450, 1. 1). La même
notation Auna/'ius se remarque dans une lettre
adressée par cet évêcjue à un prêtre {ibid.,
p. 447, 1. 10) et dans une lettre du même évéque
au même prêtre (ibid., p. 447, 1. 37). Le plus
ancien ms. qui nous ait conservé ces lettres
date du IX*^ siècle.
AuN-ARDUS, iwur '■^Aiuia-cliardus « fort heu-
reux »; le second terme chardus, en gothique
hardus, est identique à l'allemand moderne hart
« dur », (( rude », mais le sens primitif de
ce mot est « fort ». Aunardiis est le nom (l'un
monétaire d'Angers (Prou, n"* 507, 508, 509,
p. 118, 119).
AuNE-GiSELUS « licurcux » OU « richo otage »,
nom d'un monétaire de Toul (Prou, n° 984,
•62 DICTIONNAIRE
p. 213). Variante : Aunegisilas, au cas indirect
Aiine-gisilo, nom d'un monétaire du Vexin
(Prou, no278, p. 66).
AuNE-MUNDUS « riclie » ou « heureux pro-
tecteur », nom d'un évè([ue de Lyon, témoin
d'un diplôme de Clovis II, en 653 (Pertz, n" 19,
p. 20, 1. 52; Tardif, n"ll, p. 11, col. 1); nom d'un
esclave dans le testament d'Ermentrude en 700
(Tardif, n" 40, 1. 9, p. 33, col. 1).
Auno-[v]aldus « puissant par le bonheur »
■ou « par la richesse », au cas indirect Aiuioaldo,
nom d'un monétaire de Trizay-sur-le-Lay, Ven-
dée (Prou, 11° 2363, p. 485).
Aun[o-v]ulfus (( heureux lou])», écrit Annnl-
J'us sur des monnaies de l'école du palais (Prou,
n» 80, p. 21), de Strasbourg (Prou, n" 1156,
p. 252), d'un atelier incertain (Prou, n" 2496,
p. 515); AunidJ'o sur une monnaie du lise (Prou,
n° 84, p. 21) et sur une monnaie de Losne, Côte-
d'Or(Prou, n» 1267, p. 276); .4 «;m/// sur une
monnaie de Tourteron , Deux-Sèvres (Prou,
n"2396, p. 491). Aium/fhs est aussi le nom d'un
duc mentionné par Grégoire de Tours dans le
récit des événements de l'année 575 [Historia
Francoriim, 1. IV, c. 50, édition Arndt, p. 185,
AUXO-, AUHO" 63
1. '21; cf. Lihcr hisioriif Fruiicorniii, c. 32, édil.
Kniscli, p. 295, 1. 12).
Auro" déviait, a-l-(Hi dit, s'('.\|)li(Hi('i- pai' le
vieux iioriois or « lleclie » (Kai'l Meyer, Sjirachc
und Spr((ch(l('nhi)i("(lcr(l('r Lniuioixirdcn , p. 281).
D'aud'cs sujjposiMit (pie an/'o- s(n'ait pour r^/^so, -
<rLiiieraeineiiido-eui()|)éennesigniliant « briller o.
AuRO-VEFA, nom d'une femme esclave afîran-
<-liie j)ai' le testament d'I'Jinentrnde, en 700
(Tardif, n" 40, 1. 77, p. 34, col. 1). On a proposé
il'cxpliquer vç/ct par le gotlii(jue ctn'jj-s « cou-
ronne », mais il y a une grosse difficulté, c'est
le nom de Geno-veja, \' siècle, qui aurait déjà
subi à cette date dans son s<H'ond terme la
seconde substitution des consonnes. 11 pourrait
être plus simple de reconnaitre dans vc/'a, l'al-
lemaiid (rcih {( femme » en xieux saxon ?c//j en
anglais ici/e qui a dû désigner d'abord la
prêtresse propliétisant dans une sorte d'agitation
fébrile comme en Grèce à Delphes. Cf. l'adjectif
skt. vcpn-s au féminin rc'/j</ a agité » (voir
Kluge, 5*' édition, p. 399). Aaro-reJ'a signifierait
<( brillante femme ».
AuRO-vius, pour '••A/u-o-rerhus a guerrier
armé de flèches », ou mieux « brillant guerrier »,
61 DICTIONNAIRE
monétaire de Marnes , Deux-Sèvres ( Prou ,
n"2321, p. 477).
Auso— , Ause— , d'une racine indo-européenne
Aus « briller ». De cette racine viennent l'al-
lemand ost « orient », le français est, même
sens, d'où l'adjectif vieux haut-allemand ostcœ
(( oriental », le vieux norrois aiisù' a orient »,
(( oriental », et le substantif moderne allemand
ostern a pâques », identique au nom d'une déesse
de la lumière dont la fête se célébrait au com-
mencement du printemps.
AusE-GUNDis « brillante héroïne », nom d'une
femme esclave dans le testament d'Ermentrude,
vers 700 (Tardif, n° 40, 1. 10, p. 33, col. 1).
Auso-MUNDUS (( brillant protecteur », nom
d'un monétaire de Clermont, Cher (Prou,
n° 1685, p. 348).
Hypocoristique Ausenus, au cas indirect
Auseno^ nom d'un monétaire de Bourg-d'Oisans,
Isère (Prou, n" 1342, p. 293).
Austa— , austo— , dérivé d'Aus peut signifier à
la fois « brillant » et « orient », mais plutôt
« brillant » dans les noms de personne.
AusTA-Dius (( brillant serviteur », monétaire
de Chalon-sur-Saône (Prou, n° 199, p. 49).
AUSO-, AUSTA-, AUSTRO- 65
AuSTO-MEHi (( brilkimmeiit illustro », nom
d'un monétaire d'atelier incertain (Prou, n" 2629,
p. 540).
Austro— , austri— , auster— , austr— a bril-
lant », « oriental » dérive aussi de la racine aus.
AusTRO-BERTUs « brillamment illustre »,
nom d'un ri/' inhistr/' ([ui sousci'ivit en 653 un
diplôme de Clovis II (Tardif, n" 11, p. 11,
col. 1; Pertz, n" 19, \). 20, 1. 44).
AusTRi-GHYSELUs (( brillant otage », nom
d'un habitant des environs de Tours (Grégoire
de Tours, Historia Francorum, 1. VII, c. 47;
édit. Arndt, p. 322, 1. 28 ; p. 323, 1. 5, 10, 11, 13).
AUSTER-CHILDIS, AuSTRI-GILDIS, AuSTRE-CHIL-
Dis, AusTRE-GiLDis « brillante héroïne », nom
de la troisième femme du roi Gontran (Gré-
goire de Tours, Historia Francorum, 1. IV,
c. 25 ; 1. V, c. 17, 35; édit. Arndt, p. 160, 1. 14,
15; p. 207, 1. 19; p. 228, 1. 1; voir variantes en
note). Son nom hypocoristique était Bobilla.
Austro- VALDUS « brillamment puissant »,
nom d'un duc franc (Grégoire de Tours, 1. VIII,
c. 45; 1. IX, c. 31; édit. Arndt, p. 356, 1. 23;
p. 357, 1. 1; p. 385, 1. 24, 27). Les mss. donnent
la variante Austro-aldus ; c'est ainsi que sont
5
66 DICTIONNAIRE
écrits le nom d'un monétaire de Marsal (Prou,
n° 961, p. 208) et celui d'un monétaire des envi-
rons de Clermont-Ferrand (Prou, n° 1867, p. 386).
Austr[o-v]ulfus « brillant loup », nom d'un
monétaire d'Autun (Prou, n° 143, p. 35). M. Prou
a corrigé avec raison Austruhus en Austridfas.
Hypocoristique : Austrinus, évoque d'An-
gers, nommé en 587 (Grégoire de Tours, 1. IX,
c, 18, édit. Arndt,p. 373, 1. 5).
Badu— ,baudu— «bataille )). Dans bauda Y t(,
de la première syllabe est dû à l'action rétro-
grade exercée par Vu de la seconde syllabe.
Il ne faut pas le confondre avec Vu ^= l du
français haud= halda^ « hardi, courageux ». La
forme baudu-, sauf chute ou altération de la
voyelle finale, qui est atone, est beaucoup plus
fréquente que la forme badu, qu'on trouvera
plus bas: 1° dans Bate-c/usilus, ou Bade-gisilus,
alternant avec Baudi-gisilus et ses variantes,
2" dans Bad-uJfus à côté de Baud-ulfus . Mais
l'exemple le plus caractéristique est le nom
du roi des Burgondes Gundo-badus, ou Gundo-
baudus;\os mss. de VHistoi'ia Francorum de
Grégoire de Tours donnent les deux ortho-
graphes.
AUSTRO-, BADU- 67
Baudu-ciiarius, defcnsor, souscrit le testa-
ment d'iM'mcntriide, vers 700, à Paris (Tardif,
11^' 40, 1. 93, p. 31, col. 2). Son nom parait
signiiier « celui qui a une armée de bataille ».
Il paraît identi({ue à Bauda-cJiarius, nom d'un
monétaire de Pont-de-Ruan, Indre-et-Loire
Prou, n" 399, p. 93), et iiBaut-liavius, nom d'un
monétaire d'atelier incertain (Prou, n" 2494,
p. 515).
Baud-iiahdus, pour Baudn-rliardus « rude
il la bataille », nom d'un monétaire de la cité de
Rodez (Prou, n° 1906, p. 393).
Baud-astes, pour Bauda-fjastis « l3atailleur
étranger », ou « hôte de bataille », « hôte
batailleur », nom d'un prêtre d'Avranclie.s qui
souscrivit pour son évéque les actes des con-
ciles d'Orléans, de 538 et de 541 {Monumenta
Germaniw historica, in-4", Lerjuin scctio III,
Concilia, i. I,p. 84,1.28; p. 80, 1. 9; p. 98, 1. 17,
où la leçon Baudavdas dans le texte est contre-
dite parla leçon Baudastes de deux mss. Baa-
dastus d'un troisième). Baud-astis, chez Gré-
goire de Tours, est le nom d'un duc franc, mort
en 581 {Historia Francoruni, 1. VI, c. 12, éd.
Arndt, p. 257, 1. 13; cf. Frédégaire, 1. III,
c. 88, édit. Krusch, p. 117, 1. 4).
68 DICTIONNAIRE
Baudi-gilus, ou Baudi-cilus, peut-être pour
Baudu-gailus « joyeux, lier, hardi dans la
bataille », nom d'un monétaire de la cité de
Paris (Prou, n°^ 875, 876, 877, p. 189). Ui pour
pour u de la seconde syllabe est dû dans ce nom
comme dans le suivant à l'action rétrograde exer-
cée par Yi de la troisièms syllabe.
Baudi-gisilus, « otage de bataille », nom d'un
évêque du Mans qui souscrivit les actes du
concile de Mâcon de l'année 585 {Monumenta
Germaniœ historica, m-A°, Legum sectio tertia,
ConciUa, t. I, p. 173, 1. 3). Il avait été d'abord
maire du palais, le premier de ces fonctionnaires
que Grégoire de Tours mentionne, 574. Grégoire
de Tours l'appelle Bate-chisilus [Historia Fr^an-
coriun, VI, 9); B au de- g y si lus {ibid., VU, 15);
Bade-gysilus [ibid., VIII, 39) ; Badi-gysilus
{ibid., X, 5; voyez édit. Arndt, p. 255, 1. 3;
p. 300, 1. 9; p. 352, 1.1; p. 413, 1. 20).
Un personnage de même nom paraît avoir
fondé le village de Bougival, Seine-et-Oise,
appelé Baude-chisilo-vallis dans un diplôme de
l'année 697 (Tardif, n° 39, 1. 18 ; p. 32, col. 2).
Le remplacement du g du second terme par
cil se remarque aussi sur une monnaie de
Ligugé, Vienne : Baudi-chisilo (Prou, n° 2320,
BADU~ 69
p. 476), et sur une monnaie d'atelier incertain :
Baudo-chis/o (Prou, n" 2602, p. 535).
On trouve aussi sur les monnaies la notation
par g. Un monétaire appelé au cas indirect
Baude-gisilo a inscrit son nom sur une monnaie
de Champagnac, Haute-Vienne (Prou, n" 1968,
p. 409); à comparer, sur des monnaies d'atelier
incertain : Bau[di]-(jisil (Prou, n" 2553, p. 527);
Baudi-gisilo (Prou, n«* 2523, 2651, p. 521, 526).
Baudo-gisi (n° 2552, p. 527) doit être corrigé
enBaudo-gisil ou Baudo-gisilo.
De ce nom, il y a une variante orthographique
Bode-gisihis. Exemples : Body-gisilus, nom
d'un duc, mort en 585 (Grégoire de Tours,
1. VIII, c. 22, édit. Arndt, p. 340, 1. 7). Bodi-
gisilus ou Bodi-ggsilus, nom d'un ambassadeur
franc tué à Carthage,"en 590 (Grégoire de Tours,
1. X, c. 2, p. 409, 1. 26; p. 410, 1.6).
Baude-gundis « guerrière de bataille », nom
de la femme d'un certain Basilius. Elle est men-
tionnée par Fortunat (Carmina, 1. I, 7, v. 7, et
1. IV, 18, V. 21; éd. Léo, p. 11, 91).
BoDO-LEVos, pour *Baudo-levos « lion de
bataille)), nom d'un des personnages ciui sous-
crivirent un diplôme de Clovis II en 653 (Tardif,
n» 11, p. 11, col. 1; Pertz, n" 19, p. 21, 1. 4).
70 DICTIONNAIRE
Ce nom paraît identique à celui de Baudo-
levus mentionné au chap. xxiv (76) de la Vita
S. Lcobini 'AiiYihwéQ sans preuve à Fortunat [Mo-
niinienta Gerinamœ historica, in-4", Auctoriun
antiquissimorinn t. IV, seconde partie, publiée
par Krusch, p. 80, 1. 37, 42, 45 ; p. 81, 1. 9).
Le nom du monétaire Baudo-lefius de Saint-
Yrieix, Haute-Vienne (Prou, n«* 2003, 2004,
p. 417), doit avoir un sens dillérent, peut-être
« survivant de l^ataille »; comparez le vieil
allemand Uban, lijimn et le composé allemand
moderne b-leiben, en vieux frison b-livâ. Ce nom
se retrouve chez Grégoire de Tours, De virtutibus
S. Martim, 1. IV, c. 17, édit. Krusch, p. 654,
1. 16, où il est écrit au génitif Baude-Ieiji.
Baudo-merus «illustre dans la Ijataille )), nom
d'un évëque qui a souscrit un diplôme de Clovis II
en 653 (Tardif, n" 11, p. 10, col. 1. Pertz, n» 19,
p. 20, 1. 35, a écrit Laudo-merus avec une faute
d'impression, L initial pour B).
On a de ce nom la variante Baudo-meris,
nom : 1° d'un évêque de Tarentaise qui sous-
crivit le concile de Chalon-sur-Saône, 639-654
[Moniimenta Germaniœ historica, Leguin scctio
III, Concilia, 1. 1, p. 213, 1. 17) ; 2«d'un monétaire
d'Angoulême (Prou, n" 2177, p. 451); ou Baudo-
RADU- 71
nierez, nom d'un monétaire de Chalon-sur-Saône
(Prou, n^'^ 174, 17G, p. 44); au cas indirect
Baudo-inere sui' une monnaie de Clialon-sur-
Saône (Prou, n°=^ 173, 175, 175 bis, p. 43, 581,
et dans le testament d'Ermentrude vers 700
(Tardif, n" 40, 1. 47, p. 33, col. 2). Variante :
Baude-mer'e (Prou, n" 175, p. 44),
Baudi-mundus (( protecteur dans la bataille)),
chez Grégoire de Tours, LUxt Viia- Pal ni m,
c. XVI, 4 (édit. Krusch, p. 727, 1. 6).
Baudo-nivia « nouvelle dans la Ijataillc )),
est probablement la l)onne leçon à su))stituer au
Baudo-ninia, nom d'une femme esclave, affran-
chie par le testament d'Ermentrude (Tardif, n° 40,
1. 77, p. 34, col. 2), dont la lecture est cependant
conforme au fac-similé. Baudo-nivia est aussi le
nom d'une religieuse de Poitiers, auteur du livre
II de la Vie de S^^ Radegunde, imprimée par
Krusch à la suite de Frédégaire, voir p. 377, 1. 7.
Baude-runa « secret des batailles », nom
d'une esclave affranchie, suivant le testament
d'Ermentrude vers l'année 700 (Tardif, n" 40,
1.67, p. 34, col. 1).
Baudo-[v]aldus; évéque de Metz à (jui For-
tunat adressa une pièce de vers [Carinina, IX, 8.
Moniunenta Germaniœ Instorica, Av.ctoi'um
72 DICTIONNAIRE
antiquissimofum t. IV, première partie, p. 215).
Baudo-veus, pour Baudo-uecJius « guerrier
de bataille », nom d'un monétaire de Rezé, Loire-
Inférieure (Prou, n° 2338, p. 481). Variante:
Baudo-vius, nom d'un abl)é qui souscrivit un
concile d'Auxerre, 573-603 {Monumenta Ger-
maniœ historica. Legum sectio III, Concilia,
t. I, p. 186, 1. 4).
Baudo-vesus (( conducteur de bataille », — si
Ton suppose que le second terme s'explique par
le même thème que l'allemand moderne weis-
sen (( montrer », primitivement aussi « con-
duire )), — est le nom d'un monétaire de Clucy,
Jura (Prou n» 1263, p. 275).
Bado-[v]inus « ami de la bataille », nom d'un
monétaire de Chalon-s-Saône (Prou, n-^ 209, p. 52).
Baud[o-v]ulfus « loup de bataille, » est le
nom d'un grand seigneur franc au commen-
cement du VIP siècle (Frédégaire, 1. IV, c. 36,
édit. Krusch, p. 136, 1. 29; p. 137, 1. 13). C'est
aussi un nom de monétaires; on le rencontre à
Angers (Prou, n° 506, p. 118) et dans un atelier
incertain (n" 2684, p. 549).
L'intéressante variante Bad-uJfus, sans u à
la première syllabe, est ofïerte par une monnaie
de Laon (Prou, n» 1053, p. 229).
BADU- 73
Badiis, baudus est le second terme dans un
certain nombre de composés, tels sont :
Ari-baudus, pour Chari-baiidus, au cas indirect
Ai'i-baudu, Ari-baudo a celui qui livre bataille
d "armée », nom d'un monétaire de Clermont-Fer-
rand (Prou, n"' 1726-1731, p. 357,358).
Drocte-badu[s] « celui (jui livre bataille de
peuples )), nom de monétaires d'Isernore, Ain
(Prou, n"123, p. 30), et de Gizia, Jura (Prou,
n" 1264, p. 275).
GuNDO-BAUDOS, pour Gundo-bciudus « celui
qui livre bataille à la guerre », nom d'un moné-
taire d'Izeures, Indre-et-Loire (Prou, n" 387,
p. 90).
C'est un nom historique, porté d'abord par un
fameux roi des Burgundes qui régna de 491 à
516. Dans le préambule de la loi barbare des
Burgundes, il s'appelle ci/' fjloriosissimus Giindo-
badus [Monumenta Germaniœ historica, in-f**,
Loges, t. III, p. 525). La correspondance de Cas-
siodore nous offre rortliograplie Gundi-badus
avec / pour o à la seconde syllabe (1. I, ep. 46 ;
1. III, ep. 1,2, 3 ; Monumenta Germaniœ histo-
l'ica, Auctorum antiquissimorum t. XII, p. 42,
78, 79); les lettres dont il s'agit remontent à
l'année 507. La bonne orthographe Gundo-badiis
74 DICTIONNAIRE
est celle des œuvres d'Avitus, évoque de Vienne,
Isère, qui fut sujet du roi des Burgundes et
mourut un peu après lui vers 524 {Monumenta
Germaniœ Idstorica, in-4", Auctorinn antiquis-
simoruin t. VI, partie 2, p. 15, 29). C'est éga-
lement la notation qu'on trouve dans la Vie de
saint Épiphane écrite par Ennodius, évêque de
Pavie, auteur contemporain du même prince
(Migne, Patrologia latina, t. 63, col. 229 A).
Chez Grégoire de Tours, Historia Fixincorum ,
l'orthograplie ordinaire des plus anciens manus-
crits, VHP siècle, est Gundobadus. Cependant, au
proœmiiim du livre III, à côté du génitif Gundo-
badi offert par le ms. de Corbie, édit. Omont,
p. 75, 1. 26, on a la variante Gundo-baiidi dans
le ms. de Cambrai, aussi du VHP siècle, et dont
la leçon a été suivie par Arndt, p. 109, 1. 4.
Frédégaire et le Liber Idstoriœ Francoruin nous
donnent ordinairement la notation Gundo-badus.
Signalons cependant la variante G/mdehadus avec
e au lieu d'o à la finale du premier terme (Fré-
dégaire, 1. III, c. 32, p. 104, 1. 3). On la trouve
aussi chez Isidore de Séville, Historia de regibas
Gothoriun, c. 37 (Migne, Patrologia latina,
t. 83, col. 1067, c). La variante Gundo-baidns,
popularisée chez nous par Aimoin^ De Gestis-.
I5ADU- /O
Fraiironuii, I. I, c. 13. 14, 19 (D. Bouqurt, t. III.
|). 37, 38^ 40, 41), appaiail dôjà cliez Grégoire de
Tours, De rirtutihiiîi sancti Jiilianl, c. 8 (éclit.
Arndt, }). 5G8, I. 13); la base de cette édition
est le ms. de Pai'is, l)il)liotIi(''(|ue Nationale,
latin 2204, IX*' siècle'. Baklus a liardi, brave»,
n'est pas le même mot f|ue badu^ « combat»;
en substituant Gnn(lo-hftl(lu.s à Giuido-hadus ou
Ci//n(/o-/ja/f(//>>;, on commet un contresens.
L'histoire nous fait connaître deux autres
Giindo-bcu/us. L'un est un petit-tils du célèbre
roi des Burgundes dont nous venons de parler.
Il était lils de Sigismond, aussi roi des Bur-
gundes, qui fut mis à mort en 524, et il périt
avec son père {Passio sanctl Sigisinnndi rcfjis,
c. d.Monunienta Gcnnaniœ Iiistoiica ,m-4'\ Scrip-
fores veTum mevorinrjicnram, t. II, p. 338, l. 9).
L'autre est un fils du roi mérovingien de Bour-
gogne Gontran, mort en 593. Il est question de ce
Giuido-badus chez Grégoire de Tours [Historia
Francorum, 1. IV, c. 25, édit. Arndt, p. 160,
1. 10) et chez Frédégaire (1. III, c. 56; édit. Krusch,
p. 108, 1. 11).
1. Sur la bonne oi'Miotrraphe du nom do ce roi, le preniicr
travail qui ait de la valeur est celui de Rluhme, Monu-
menta Gcrmaniœ historica, in-f, Loges, t. III, p. 497.
76 DICTIONNAIRE
Malla-badus « celui qui livre bataille à l'au-
dience, à l'assemblée publique dite mallum, nom
d'un monétaire de la cité des Arvernes, Prou,
n° 1861, p. 384, 609.
Transo-badus « celui qui livre bataille dans
les contestations». Transo- paraît une variante
ancienne de t/nris « procès » en Scandinave,
thi'asa dans le composé gothique thrasa-halthei
(( témérité dans les contestations ». Transo-
badus est le nom d'un prêtre de Rodez deux fois
candidat malheureux à l'épiscopat, 580, 584
(Grégoire de Tours, Historia Francovum , V,
46; VI, 38; édit. Arndt, p. 238, 1. 15, 21;
p. 278, 1. 13).
Willi-badus ou WiLLE-BADUS (( cclui qui
veut bataille», nom d'unpatriceburgunde mort
en 642 (Frédégaire, 1. IV, c. 58, 78, 90; édit.
Krusch, p. 150, 1. 5; p. 160, 1. 3; p. 166-167).
Dans le premier de ces passages, les mss. de la
troisième classe, dont les deux plus anciens ont
été écrits vers l'année 800, offrent la variante
Willi-baldus , avec la même faute que dans
Cjundo-baldus.
De BADus, BAUDUS, il faut probablement dis-
tinguer baudis, baudes = baud-i-s, où baud
BADU~, BAUDI" 77
semble être la torm(> |)leine flécliie de la racine
germanique biud, baud, bud, pour bheudh^
BHOUDH, BHUDH « faire savoir », « ordonner »,
« mander », « commander)).
Baino-baudes « celui qui commande aux
jambes », « celui qui ordonne la marche », est le
nom d'un chef germain, tribun dans l'armée ro-
maine en 354 (Ammion Marcellin, 1. XIV, c. 11,
§ 14; édit. Teubner, p. 39, 1. 23-24), et en 357
{ibicL, 1. XVI, c. 11, § 6, 9; c. 12, § 63; p. 95,
1. 32; p. 96, 1. 25,26; p. 110, 1.6).
Hario-baudes « celui qui commande l'armée »,
nom d'un Germain, tribun dans l'armée romaine
en 359 (Ammien Marcellin, 1. XVIII, c. 2, §§2,
7 ; édit. Teubner, p. 147, 1. 15 ; p. 148.
1. 14, 15).
Geno-baudes « celui qui a le commandement
séducteur », en expliquant le premier terme par
le vieux norrois ginna « séduire, charmer, trom-
per», nom d'un chef franc en 388 (Grégoire de
Tours, Historia Francorum, 1. II, c. 9; édit.
Arndt, p. 72, 1. 17). Ce nom écrit Genno-baudi,
avec deux n, conformément à l'étymologie que
nous proposons d'aprèsM. Forstemann\ estinscrit
1. Grimni, Geschichte der deutsc/ien Sprachc, 3' éd.,
p. 376, propose de considérer fjeno- comme une forme con-
78 DICTIONNAIRE
sur deux monnaies d'atelier incertain (Prou,
n" 2600, 2601, p. 535). On lit Geno-baudi avec
une seule n sur une monnaie de Crissé, Sarthe
{Prou, nM49, p. 105).
Mallo-baudis ou Mallo-baudes « celui qui
commande dans l'assemblée judiciaire dite mal-
/«/«)),estlcnom d'un Germain au service de Rome
avec titre de tribun en 355 (Ammien Marcellin,
1. XV, c. 5, § 6; édit. Teubner, p. 54, 1. 13, 17).
Il eut environ vingt ans plus tard un homonyme,
roi des Francs (Ammien Marcellin, 1. XXX, c. 3,
§ 7; édit. Teubner, t. II, p. 208, 1. 24, an 374), qui
joignit à ce titre barbare le titre romain de coines
domesticorum {r'hid., 1. XXXI, c. 10, §§ 6, 7,
p. 256, 1. 13, 17).
MELLO-BAUDisestun monétaire de la cité d'An-
gers (Prou, n» 530-535, p. 123, 124).
Mero-baudis {( illustre commandant », est le
nom d'un habitant du territoire de Poitiers (Gré-
traetée de f/agan en allemand moderne f/egen « contre ».
Mais l'antiquité de r/eno rend cette contraction peu vrai-
semblable. Dans notre système, Genooefa voudrait dire
« femme séduisante, » et ne serait pas un nom de fleur
comme le suppose Grimm, ibid., p. 378. Pour ce nom, la
variante Gennocefa par deux n (Krusch, Srriptorcs rernin
merocinf/icarum, t. II, p. 215, note) confirme le rappro-
■cliement du premier terme de ce nom propre avec ginna.
BADU", BAUDI"", lioDl 79
goire de Tours, De rr/-iiui/jus sancii Mai'tini,
J. Il, c. 15, éd. Kiuscli, p. 613, 1. 36).
— bodis, — bodes. est probablement ou une va-
riante ortliograplii(iue de buudis ou un dérivé de
la f(nme faillie bud de la même racine que
baudis.
Ale-bodes «celui (jui commando à tout », nom
d'un monétaire de Sully-sur-Loire (Prou, n"^ 663,
665, 666, p. 152).
Aono-bode, cas indirect dWuno-bodis «celui
qui commande à la fortune », nom d'un monétaire
de Trizay-sur-le-Lay, Vendée (Prou, n» 2367,
p. 486).
Ari-bode^ cas indirect de [C/i]aji-bodis « celui
qui commande l'armée », nom d'un monétaire
d'atelier incertain (Prou, n" 2643, p. 543).
Arne-bode, cas indirect (ï Ariie-bodis « celui
qui commande aux aigles », nom de monétaires
de Paris (Prou, n" 715, p. 162) et de Toulouse
(Prou, n" 2448, p. 504).
*GuNDO-BODis « celui (pii commande à la
guerre », au cas indirect Gondo-bode, est le nom
d'un monétaire d'Annezay, Charente-Inférieure
(Prou, n" 2186, p. 453).
Laune-bodis « celui (|ui exige, ou impose le
80 DICTIONNAIRE
salaire ou la composition », nom d'un duc franc
qui fit bâtir la première basilique de Saint-Cer-
nin de Toulouse (Fortunat, Carmina, II, 8. Mo-
numenta Germaniœ historica, in-4'*, Auctoj'um
antiquissimoimm t. IV, partiel, p. 36, 37).
Leude-bodis, au cas indirect Leude-bode
« celui qui commande aux gens », nom d'un mo-
nétaire de Toul (Prou, n" 983, p. 213) et de
Vierzon, Cher (Prou, n^' 1712, p. 354).
Malle-bodis « celui qui commande au mal-
lum », nom d'un monétaire de Sully-sur-Loire
(Prou, n"^ 670, p. 153). Variante: Malebodis{ibid.,
n° 669). Cf. Mallo-baudis.
On a deux exemples d'une forme plus déve-
loppée -BODIUS.
Agi-bodius « celui qui commande dans les
moments difficiles », nom d'un monétaire de
Ballon, Sarthe (Prou, n° 432, p. 101).
[Ch]ari-bodius (( celui qui commande l'armée »,
au cas indirect Ari-bodeo, nom d'un monétaire
de Saintes (Prou n« 2181, p. 452).
Bodus, identique, sauf le genre, au substantif
neutre vieil allemand bot a commandement », en
anglo-saxon bod, même sens,=* biido-n, provient
de la même racine que bodis.
BADU~, BODO- 81
Franco-bodus « celui qui commande aux
Francs », au cas indirect Franco-bodo, nom de
monétaires d'Amboise (Prou, n" 360, p. 83;
cf. n° 361, p. 84) et de Veuves, Loir-et-Cher
(Prou, nM05, 406, p. 94).
Frede-bodus « celui qui commande la paix »,
nom inscrit sur une tuile romaine à Decizo,
Nièvre (Le Blant, Inscriptions chrétiennes, t. I,
p. 27, n« 11).
HiLDE-BODUS « celui qui commande à la
guerre», nom d'un monétaire de Pierrefitte, Loir-
et-Cher (Prou, n'' 654, p. 151).
Lau-bodus « celui qui commande aux événe-
ments », d'un premier terme lau = lavos, en
gothique lêv-s « occasion », nom d'un monétaire
d'atelier incertain, au cas indirect Lau-bodo
(Prou, n«2503, p. 516).
Mado-bodus « commandant de la moisson et
de la faucliaison », nom d'un monétaire de Saint-
Calais, Sarthe (Prou, n«M58, 459, p. 107), dont le
premier terme serait identique au vieux haut
allemand mâd, et à l'anglo-saxon maedli, en
allemand moderne malid.
Magne-bodus « puissant commandant », nom
d'un diacre d'Angers (Grégoire de Tours, 1. VI,
c. 6, édit. Arndt, p. 251, note, cf. p. 883, 1. 10).
6
82 DICTIONNAIRE
Baino-, mol identique à rallemand moderne
hein « jambe » , « cuisse » , « os » , en vieux saxon bèn ,
z=*baina-ny en anglo-saxon bân, en anglais 6o;i<:'.
Balno-baudes « celui qui commande les
jambes )), c'est-à-dire « la marche », nom d'un
chef Germain au service de l'Empire romain
avec titre de tribun en 354 (Ammien Marcellin,
1. XIV, c. 11, § 14, édit. Teubner, p. 39, 1. 23-24).
et en 357 {Ammien Marcel lin, 1. XVI, c. 11, § 6,
p. 95, 1. 32; 1. XVI, c. 12, ^j 63, p. 110, 1. 6).
Baldus (( audacieux, courageux, brave », en
vieux saxon et en vieux haut-allemand bald.
Balt-h[e]rius, pour Bcdda-diavius a qui a
une brave armée », nom d'un monétaire de
Meaux (Prou, n" 888, p. 192).
Balde-childis « brave héroïne », nom d'une
reine des Francs, femme de Clovis II, morte en
680. Son nom est écrit ainsi dans un ms. de la
Continuation de Frédégaire, ch. 1 (91), édit.
Krusch, p. 168, et dans le ms. de Corbie, du
X^' siècle, c|ui nous a conservé les diplômes de
Clotaire III pour cette abbaye: l'un de 660 (Pertz,
n« 38, p. 35, 1. 30, 34); l'autre de 662 (Pertz,
n''40, p. 38, 1. 2, note). Ce ms. offre dans ces deux
diplômes la variante moins complète Bahle-Iiil-
HAIXO~, BALDO" 83
dis, suns c au coinmcnfcinont du second terme
(Pertz, p. 35, 1. 15; p. 37, 1. 12, note). Une autre
notation est Balt-hildis ; on la trou\o dans le
Liber Jdstoriœ Francorum, c. 43, édit. Kruscli,
p. 315, 1. 23; c. 44, p. 316, 1. 28.
Baldo-[v] ALDUS « courageusement puissant >),
nom d'un ahl)»'; (pii en 697 souscrivit un diplôme
en iav(>ur de rabbayedet^aint-Germain-des-Prés
(Tardif, n» 39, 1. 22, p. 32, col. 2).
Bald[o-y]ulfus « courageux loup », nom d'un
monétairede Déols, Indre (Prou, n" 1691, p. 350), de
Toulouse, Haute-Garonne (Prou, n° 2444, p. 504),
d'un atelier incertain (Prou, n°2516, p. 519).
Baldus est employé comme second terme dans:
Angil-baldus « courageux comme un ange,
nom de référendaire mentionné dans un jugement
de Childebert III en 710 (Tardif, nM5, 1. 19,
p. 38, col. 2; Pertz, n" 78, p. 70, 1. 18).
Ciiaire-baldus « courageux à l'armée », nom
d'un bienfaiteur de l'abbaye de Saint-Denis, rap-
pelé en 750, dans un jugement de Pépin le Bref,
maire du Palais (Tardif, n^' 53, 1. 4 et 13, p. 44,
col. 1, 2; Pertz, n° 22, p. 107, 1. 41 ; p. 108, 1. 8).
Ce nom est le même que celui d'Ar'i-haldus, sans
ch initial, nom d'un monétaire de la cité de Rodez
(Prou, n» 1909, p. 394).
84 DICTIONNAIRE
Egre-baldus, pour Agri-baldus, dans une
épitaphe d'Amiens (Le Blant, t. I, p. 427, n°324).
Sygo-baldus (( courageux vainqueur », nom
d'un référendaire dans un diplôme de Childe-
bert III, vers 700 (Tardif, n" 41, 1. 16; Pertz,
n«70, p. 64, 1. 31).
Bando— . Ce mot ^signifie primitivement
({ lien » ; il a pris ensuite le sens dérivé de « ban-
nière », (( drapeau », « enseigne », dans le mot
langobard écrit bandum^d,v Paul Diacre, De Ges-
tis Lanyobardorum , 1. I, c. 20 : Vexilluni quod
bcmduni appellant, à l'accusatif, et vando au
même cas : Occidit eum. Tulit bando ipsius et
capsidem dans l'opuscule intitulé : Origo gentis
Langobaixlorum , c. 46, voir ces deux textes chez
G. Waitz, Scri [dores rerum Jangobardicarum
et itaJicarum sœc. VI-IX, le premier, p. 59, 1. 10,
le second, p. 3, 1. 18; cf. p. 149 note, et enfin
p. 327, 1. 15 où l'ablatif bandis peut désigner des
bannières de procession.
En gothique on distingue par le suffixe bandi,
féminin, a lien », de bandva, bandvo, également
féminin, « signe ». En allemand b and \ eut dire
« lien » et « ruban ».
Chrodo-bandus, peut signifier « celui qui est
BALDO", BAxNDO^, BEHI~ 85
un lien glorieux entre ses parents » ou « celui
qui a une glorieuse bannière ». C'est le nom d'un
des témoins qui ont signé une donation, datée de
670-671 (Tardif, n« 19, 1. 37; p. 17, col. 1).
Beri— « cochon mâle », « sanglier », à dis-
tinguer de *beroji- « ours » ; c'est le même mot
que le vieux haut-allemand bcr, au pluriel bért,
« cochon mâle », que l'anglais boar « cochon »,
« sanglier ». Ce mot peut avoir été employé
comme synonyme d'ebero-, en vieux haut-alle-
mand ebrm, en allemand moderne, eber a san-
glier », premier terme du nom propre d'homme
Ebcrc-fjisclus, Ebet-u/J'as, Ebra-charius, chez
Grégoire de Tours, et d'où les hypocoristiques
Ebero, Eberinus, chez le même auteur. On
trouve les mêmes noms propres, sauf l'avant-der-
nier, sur les monnaies mérovingiennes qui four-
nissent en outre Eb/'o[ii]ahlus. Le sanglier était
un animal sacré (Grimm, Deutsche MytJwIofjie,
3*' éd., p. 632; Simrock, Handbuch, 5*" éd.,
p. 330, 332).
Bere-bodes « celui qui commande aux co-
chons », nom d'un monétaire de Bordeaux
(Prou, n"« 2131-2139, p. 444, 455).
Bero-[ch]adus (( celui qui livre bataille aux
86 DICTIONNAIRE
codions, aux sangliers », nom d'un monétaire de
Paris {Prou, n° 725, p. 163).
Bera-charius (( celui qui a une troupe, une
armée de cochons, de sangliers », nom d'un
évêque du Mans contre lequel fut rendu un juge-
ment de Clotaire III, vers 658 (Tardif, n° 15, 1. 2,
5,6, 9; p. 12, col. 2; p. 13, col. 1; Pertz, n° 35,
p. 33, notamment 1. 19-21, 30-49). Un autreévéque
du Mans, qui porta le même nom, souscrivit une
charte émanée d'Ageradus, évêque de Chartres,
en 696 (Tardif, n" 36, 1. 34, p. 30, col. 1) .
C'est le nom d'un maire du palais de Neustrie,
sous Thierry III, qui régna de 670 à 691. Bercha-
lius succéda au maire du palais Waratto, son
beau-père, et fut battu par le maire d'Austrasie,
Pépin II, à Testry, en 687 {Continuation de Frédé-
fjaire, c. 5 (99, 100), édit. Krusch, p. 171; Liber
historiée Francorum , c. 48, p. 322). Son nom
apparaît écrit sans h, Bercarius, en notes tiro-
niennes au bas d'un diplôme de Thierry III, 688-
689 (Tardif, n° 25, 1. 16; p. 21, col. 1; Pertz,
n° 57, p. 52, 1. 4 : les notes tironiennes manquent,
on les trouve à la p. 249). Dans le texte, ce nom
est écrit plus exactement Berc/tarius (Tardif,
n° 25, 1. 4, p. 20, col. 2 ; Pertz, p. 51, 1. 28-29).
Ce maire du palais fut tué peu après.
lîEHI- 87
Un liomoiiymc où le iik'mik' fut |)(''ro (VArla/-
fr/ifis, (^m ôpousa D/'nt/oi). lils de P(''|)in (niéris-
lal. L(> nom du Ix'au-prrc (1(^ Drogoii ap|);iraît
trois fois dans un juii-cinciit rondvi par CJiildc-
l)ei1llK (Ml GOT'iilosl ('ciit doux fois Bcrdiariti,^
(Tardif, n" :\>i>A. 11, 12, ]).;31, col. 2;P(Miz, ii'^ 70,
]). 62, 1. 45, 47) et une fois Bcre-cliarius (Tar-
dif, n»38, 1. 13, p. 31, col. 2; Portz, p. 62, 1. 18).
Ber-ciiildis, (( cello (pii liviv 1)ataillo aux co-
chons, aux sangliers », nom dune des femmes
<|uc le roi Dagobert I'^"^ éleva au rang de reine
(Prédégaire, 1. W , c. 60, édit. Krusch, p. 151,
1. 4).
Behe-gisilus (( celui (pii donne ou (|ui a des
cochons comme otages », nom d'un personnage
<jui vint en 572 demander au roi pour un parent
l'évêelié deClermont-Fei'rand (Grégoire de Tours,
J. IV, c. 35, édit. Arndt, p. 170, 1. 1). Un ms.
donne la variante Bere-(jischi.s, cju'on trouve
sur une monnaie de Clermont-Ferrancl (Prou,
if 1736, p. 359). Une monnaie de Cambrai olïre
un double/, i?c/'f-///7s//?(f.s (Prou, n"1084, p. 237).
Sur une monnaie d(>. Rayeux, on constate, au
second terme du composé, la chute du second i :
Bere~gishij> (Prou, n" 281, p. 07).
Beke-modus « celui (jui a le courage, le cceur
88 DICTIONNAIRE
du sanglier », nom d'un monétaire de la Cha-
pelle-Lasson, Marne (Prou, n° 61,4 p. 143). Pour
le sens du second terme, comparez l'allemand
moderne inuth, vieux saxon môd.
Bere-mundus « protecteur des cochons)), nom
d'un monétaire de Bazas, Gironde (Prou, n° 2434,
p. 501).
Bere-thrudis « amie des cochons, des san-
gliers )), nom de la femme du duc Laune-bodis,
qui fit bâtir l'église Saint-Cernin de Toulouse
(Fortunat, Carmina, 1. II, 8, vers 25, Monu-
menta Germaniœ historica, in-4'', Auctoriun
antiquissimorum t. IV, partie 1, p. 37).
Bero[v]aldus « fort comme un sanglier », ou
(( maître des cochons, des sangliers », nom
d'homme mentionné dans un jugement de Clo-
taire III, vers 658 (Tardif, n° 15, 1. 4, p. 13,
col. 1; Pertz, n« 35, p. 33, 1. 26).
Ber[e-v]ulfus « celui qui réunit les qualités
du sanglier et celles du loup », nom de mo-
nétaires de Tonnerre, Yonne (Prou, n° 162,
p. 40), et de Vierzon, Cher (Prou, n° 1710,
p. 354).
Bero, nom d'un comte du palais dans un juge-
ment de Childebert III en 710 (Tardif, n» 45,
1. 13; p. 38, col. 2; Pertz, n" 78, p. 70, 1. 9).
BEKI'", BERCTIIO" 89^
Ce nom propre, peut être soit la forme liypoco-
ristique de ceux qui précèdent, soit le nom
commun germanique signifiant « ours ».
Le féminin est Bei-a, au cas indirect Berane,
dans le nom de lieu Berane-curtis que mentionne
un jugement rendu vers 751 par Pépin le Bref,
maire du palais (Tardif, n'' 54, 1. 15, p. 45, col. 2;
Pertz, n°33, p. 109, 1. 12; il s'agirait probable-
ment de Brignancourt, Seine-et-Oise, suivant
M. Longnon).
Berctho-, Bertho-, bercto-, berto- «bril-
lant », d'une racine biierg avec gutturale vélaire
finale non labialisée, d'où en sanscrit bharga-s
« éclat » ; on trouve cette racine avec métathèse
de 17 dans le grec 'fX^yw « je brûle, je fais bril-
ler, je brille », dans le vieux haut-allemand ble-
chen « briller » ; on rencontre en latin la forme
réduite \fidgeo « je brille )),fahjnr « la foudre ».
Cette racine a en sanscrit un doublet : hrâjë « je
luis, je brille », bfâj « éclat ». C'est peut-être
cette forme par â -=■ è qui explique l'irlandais brîg
« considération, force, puissance », et le gallois
bri « dignité, honneur ».
Berctho-s est le dérivé mérovingien en to-
de la forme bherg ; cet adjectif est en gothique
■90 DICTIONNAIRE
bairhts « clair, évident », envieux haut-allemand
hcvaht, peralit, en moyen haut-allemand berJit,
perlit « brillant ».
Le sens de ce mot était connu dans le monde
franc. Bertlia, fille de Rigobert, comte du palais
sous Clovis II, 638-656, fonda pendant son veu-
vage, en 686, l'alibaye de Bhmgy-sur-^Ternoise,
Pàs-de-Calais. Elle mourut vers 725. On a d'elle
uneViequ'un ms. du XII'' siècle nous a conservée;
l'auteur dit que Bertha signifie «brillante, res-
plendissante » : Bertliam, qiiae interpretatur
^'uUjida seu s/»/en<://f/a(Dom Bouquet, III, 621 E).
Bertiia-charius (( celui qui a une lirillante
ïirmée », est le nom d'un roi des Thuringiens
dont la fille Rade çj midi s épousa en 538 Clo-
taire I", roi des Francs. Les meilleurs mss. de
Grégoire de Tours écrivent le nom du roi des
Thuringiens Bertha-cJicain,<! (1. III, c. 4, édit.
Arndt, p. 111, 1. 7); Bcrtc-cliar'ins; (mêmes livre
€t chapitre, édit. Omont, p. 77, 1. 20, et 1. III,
c. 7; édit. Arndt, p. 115, 1. 15); enûn Bert-Iiarins
1. III, c. 7, édit. Omont, p. 81, 1. 13. Cette der-
nière notation est celle de Frédégaire (1. III, c.32,
édit. Kruscli, p. 103, 1. 29). Berte-cliarias re-
paraît dans le Liber Iiistoriœ Fixmcoriuti , c. 22
(édit. Kruscli, p. 278, 1. 1).
BERCTIIO 91
Trois autres licrt-lidriiis apparaissent chez
Frédégaire : l'un est un conile, sujet du roi
Tliierry II, 608-609 (1. IV, c 36, p. 137, 1. 12);
un autre est un cubicnJai-ius du même roi dont il
fait prisonnier le iVére Tliéodehert en 612 (1. IV,
<'. 38, p. 139, 1. 28, 32); enfin en 624-625 apparaît
un certain Bcrt-hcu'ius, lioino Scarponinais, de
Charpeigne, eommune de Dieulouard, Meurthe-
et-Moselle, qui pai' ordre de Dagobert I'"^' tranche
la tête d'un homin(3 noble condamné à mort par
ce roi (1. IV, c. 52, p. 146, 1.25).
Berthi-childis (( brillante héroïne », est le
nom d'une religieuse à laquelle Fortunat adresse
une pièce de vers. Le titre porte : De Bertlii-
cJiilde. Mais dans le corps de la pièce Fortunat,
pour obéir aux lois de la versification, supprime
la seconde syllabe :
Mens clcvota Deo, Bertcliildis^ corde coruscaiis.
Cari ni na, 1. VI, 4, vers 1.
On pouvait donc, dès l'époque où écrivait For-
tunat, mort au commencement du VU'' siècle,
supprimer cette seconde syllabe atone. Il y a
•encore d'autres notations de ce nom propre :
1. Édit. Bcrtchilde, Moiuimenta Gennaniœ historica,
iiurtorain aiUiquissimorum t. IV, partie I, p. 135.
92 DICTIONNAIRE
Berti-child[is], nom inscrit sur une dalle tu-
mulaire de Kempten, près Bingen, Hesse rhénane
(Le Blant, Nouveau Recueil des inscriptions cJiré-
tiennes de la Gaule, p. 96, 97, n° 74).
Le même nom, écrit probablement Berte-ildis,
a été signalé sur un anneau trouvé àLaon, Aisne
(Le Blant, ibid., p. 71, n° 49). Il ne faut pas
confondre cette Berte-ldldis avec Ber-childis,
femme du roi Dagobert P^, Frédégaire, 1. IV,
c. 60, édit. Kruscli, p. 151, 1. 4. Le premier
terme du nom de Ber-childis est ber « cochon,
sanglier », et non berctlio- «brillant ».
Berthe-chramnus, Berte-chramnus, Bert-
HRAMNUS « brillant corbeau », est dans les mss.
de Grégoire de Tours le nom de deux évoques,
l'un de Bordeaux, l'autre du Mans. Sur le pre-
mier, voir 1. V, c. 18 (édit. Arndt, p. 211, 1. 6;
p. 214, 1. 11; édit. Omont, p. 164, 1. 4; p. 167,
1. 17, etc.); sur le second, d'abord archidiacre de
Paris, voir 1. VIII, c. 39 (édit. Arndt, p. 352,
1. 14; édit. Omont-Collon, t. II, p. 82, 1. 13, etc.).
L'évéque de Bordeaux ligure sous le nom de
Berte-chramnus dans les actes du concile de
Màcon de 585 {Monumenta Germaniœ historica,
in-4", Legum sectio III, Concilia, t. I, p. 164,
1. 16, et 172, 1. 11). Dans les actes du concile de
BERCTIIO" 93
Paiis, 611, le nom do l'évêquc du Mans est
écrit Be.rte-gramniis {ip. 191, l. 11). On ne sait
pas en l'honneur duquel des deux, Fortunat a
écrit les deux pièces de vers qui portent les n°^17
et 18, au livre III de ses Carmina. Dans la pre-
mière de ces pièces le septième vers donne le
nom du prélat :
Pontificisque sacri Bertechi-amni actus honore.
{Monumenta Germaniœ Idstoi'ica, Auctorum
antiqu/ssrmorwn t. IV, partiel, p. 69.)
Un diacre contemporain de l'évêque de Bor-
deaux et habitant la même ville était son homo-
nyme. Il avait reçu au baptême le nom de Berth-
CHRAMNUS, mais on l'appelait Waldo (Grégoire
de Tours, 1. VIII, c. 22, édit. Arndt, p. 339,
1. 27-28; édit. Omont-Collon, t. II, p. 67, 1. 29-30).
Berte-chramnus est le nom d'un monétaire
de Rouen (Prou, n" 246-249, p. 60);
Berte-ramnus le nom d'un monétaire de
Troyes (Prou, n" 605, p. 141).
Berthe-fledis (( celle qui a une brillante
beauté », est une fille du roi Charibert mention-
née par Grégoire de Tours, I. IX, c. 33 (édit.
Arndt, p. 387, 1. 5; édit. Omont-Collon, t. II,
p. 127, 1'. 5).
94 DICTIONNAIRE
Berthe-fredus ou Berte-fredus « celui qui
a une paix, une protection brillante », est un des
ennemis de Lupus, duc de Champagne (Grégoire
de Tours, 1. VI, c. 4, édit. Arndt, p. 246, 1. 16 et
note; édit. Omont-Collon, t. I, p. 198, 1. 22;
1. IX, c. 9; édit. Arndt, p. 364,1. 28; édit. Omont-
Collon, t. II, p. 98, 1. 10, etc., etc.).
Berto-fredus, évêque d'Amiens, souscrit le
concile de Chalon-sur-Saône, 639-654 (A/^o/i?</»e/z?'a
Gerinaniœ histovica, Lcfjuni sectro III, Concilia,
t. I, p. 213, 1. 31).
Berthe-fredus, diacre, souscrit vers 691 un
acte concernant l'abbaye de Saint-Denis, Tardif,.
n« 29, 1. 20, p. 23, col. 2.
Berte-giselus « brillant otage », se lit sur
une épitaplie trouvée à Guilherand, Ardèche
(Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule,.
t. II, p. 174, n" 474).
Berte-gisilus, neveu d'Erniine-tln'uclis dans
une charte écrite vers 700 (Tardif, n" 40, 1. 23,
p. 33, col. 1).
Berte-gyselus, abbé qui adresse une lettre
à Didier, évoque de Caliors {Monnmenta Ger-
maniœ Jiistorica in-4'*, Epistolariun t. III,
p. 204, 1. 3. Cette lettre a été écrite entre les
années 629-655. Variante : Berte-giselus, nom
BEHCTIIO" 95
(l'un (''V("'(|ii(' au concile de Kciins, G27-630 (Co/?-
rilia, l. I, p. 203, 1. 10).
Berti-giselus, monétaire de Bordeaux (Prou,
n" 2141, p. 416).
On ne trouve plus l'ortliograplie mérovingienne
dans les mss. (pii nous ont conservé lo concile de
Clichy, 626 ou 627. Le nom d'un évé(iue de
Cliartres y est écrit Hcr/ifi-f/isihts {Concilia,
p. 201, 1. 19).
l^EKTiiE-GUNDis « l)ril laiito guerrière », nom de
la lille d'Inr/y-trudis (Grégoire de Tours, Historia
Fnmcoruni, 1. IX, c. 33, édit. Arndt,p. 387,1. 19;
p. 388, 1. 25; p. 389, 1. 3; édit. Omont-Collon,
t. II. p. 127, 1. 24; p. 129, 1. 13; 1. X, c. 12, édit.
Arndt, p. 419, 1. 9). Variante, Berte-riundi^ (édit.
Omont-Collon, t. II, p. 129, 1. 4; p. 167, I. 8, 9).
Berte-landiis (( celui qui a une terre bril-
lante, » nom d'un mon(''taire de Namur (l^rou,
n" 1221, p. 266). Ce nom fut porté sous le règne
de Pépin le Bref, par un évoque de Bourges, et
l'orthographe Berte-landus donnée par certains
mss. de la Continuation de Frédégaire^ c. 125
(42) est remplacée dans d'autres par la variante
Bertc-lannus (édit. Krusch, p. 187, 1. 3, et
note).
BEHTE-iMUNDu[s] « brillant, protecteur », nom
96 DICTIONNAIRE
d'un monétaire de Moyen vie, Alsace-Lorraine
(Prou, n°972, p. 210). Sur une monnaie de Saint-
Maurice, Suisse, Berte-mindo (Prou, n° 1301,
p. 284) doit probablement être corrigé en Berte-
mundo; c'est le cas indirect de Berte-inunduSj
que le monétaire a écrit avec une faute par un /
au lieu d'un u. Dans les souscriptions du concile
de Paris, 614, le nom de l'évéque de ^o\on,Ber]U-
mundus est écrit avec une orthographe bien pos-
térieure à la date du concile {Monuinenta Ger-
maniœ Instofica, in-4°, Lerjum sectio III, Con-
cilia, V. 192, 1. 15) : c'est l'orthographe du ms.
latin 5508 de Munich, IX'^ siècle.
Berte-ricus « brillamment puissant », nom
d'un nepos d'Erminethrudis dans le testament de
cette dernière vers 700 (Tardif, n« 40, 1. 28, p. 33,
col. 1). On lit le même nom sur une monnaie de
Pierremont, Meurthe-et-Moselle (Prou, n" 926,
p. 201).
Berti-sindis (( celle qui suit un chemin bril-
lant )) , nom féminin fourni par une inscription chré-
tiennedeMayenne(Le Blant, t. P^ p. 454, n" 340).
Berte-trudis (( brillante amie », femme de
Clotaire II (Frédégaire, 1. IV, c. 44, 46; édit.
Krusch, p. 142, 1. 23, 28,29; p. 144, 1. 9). Elle fut
mère de Dagobert P^
lîi'.ucrilo " 97
Berto-valdu[s] (( hrillainineiit puissant )),nom
d'un monétaire de Chasserat, Puy-de-Dôme (Prou,
n° 1833, p. 377), où ïs final manque. C'est Vu de
la dernière syllabe qui fait défaut dans la légende
Berto-vaJds d'une monnaie de Saint-Amand-de-
Talende, Puy-de-D('.me (Prou, n" 1849, p. 381).
Ordinairement c'est le v qui est supprimé : Berto-
aldiis sur les monnaies comme ailleurs; exemple:
monnaies d'Amiens (Prou, n" 1115, p. 244); de
Huy. Belgique (n"1204, 1205, p. 263) ;deLezoux,
Puy-de-Dôme (n" 1838, p. 378); de Mauriac,
Cantal (n" 1841, p. 379) ; d'Uzès, Gard (n» 2478,
p. 510). Chez Frédégaire Berto-alduF; est, au
commencementdu VIF' siècle, maire du ])alais de
Thierry III (voir 1. IV, c. 24, 25, éd. Krusch,
p. 130).
Berto-vara « brillante protectrice », nom de
la belle-fille d'Erminthrudis dans le testament
de cette dernière, vers 700 (Tardif, n'' 40, 1. 22,
p. 33, col. 1). C'était, un siècle et demi plus tôt,
le nom d'une iille du roi Théodebert l'^''; Fortunat
parle d'elle, Cavminn, I. II, n" 11, vers 9, en
écrivant son nom au génitif Bor(ho-[r]ai'(t> :
Struxit Bcrllioara' voto compleute sacerdos.
{Monunienta Gct'nicuiiœ Jdstoj'ica, in-4°, Auc-
toriun antiquissimorum t. IV, partie 1, p. 40).
98 DICTIONNAIRE
Berto-vinus (( brillant ami », ortliographe-
donnée par une épitaplie trouvée à Couville,.
Manche (Le Blant, t. Ps p. 180, n° 90). Dans les.
légendes monétaires le r disparaît. Berto-imis,
seconde Germanie (Prou, n'^ 1243, p. 270) ; Bcrto-
ino, Méron, Maine-et-Loire (n» 2326, p. 478);
Le Port-Saint-Père, Loire-Inférieure (n" 2335,
p.480);^(?rto-e/?.«s,mêmelocalité,n"2834,p.480).
Bert[o-v]ulfus « brillant loup », nom d'un
monétaire d'Orléans (Prou, n° 633, p. 147), écrit
Bert-idfid pour Bert-uii.lfi sur une monnaie
d'atelier incertain (n° 2685, p. 550). C'est le nom
d'un abbé c|ui remplace l'évêque de Rennes au
concile de Chalon-sur-Saône (639-654); il est
écrit Bertolfus {Concilia, t. P% p. 214, 1. 4).
Les noms hypocoristiques dérivés du premier
terme de ces composés sont au nombre de trois :
Bertiiila, ace. Berthila?iein,nom d'une abbesse-
de Chelles dans la Vie de sainte Balthilde {Scrip-
toresreriun mcrovinfjicarum, t. II, p. 490, 1. 1;
p. 492, 1. 19).
Bertelinus ou Bertolenus, le premier relevé
sur des monnaies de Huy, Belgique (Prou,
n"1209, 1210, p. 264); le second sur une mon-
naie de Mouzay, Indre-et-Loire (Prou, n° 391,,
p. 91).
BERCTHO" 99
Bertinus, nom d'un personnage ou de deux
personnages qui ont souscrit deux diplômes, l'un
de 670-671 (Tardif, n° 19. 1. 35, p. 16, col. 2);
l'autre de 691 environ (Tardif, n° 29, 1. 19, p. 23,
col. 2).
Dans les noms composés qui suivent, hei'ctliua
est second terme :
Adel-bertus, c brillant parla noblesse », moné-
taire de Maestriclit, Belgique (Prou, n° 1188,
p. 259).
Adre-bercthus « aussitôt brillant », nom
d'un comte dans un diplôme en 693 ou 694
(Tardif, n" 33, 1. 5, p. 26, col. 1; Pertz, n° 66,
p. 58, 1. 38). Le même composé, écrit Adre-
hcrtus, est le nom d'un monétaire de Melun
(Prou, n" 566, p. 132).
Aghili-bercthus « brillant par la polisson-
nerie », nom d'un référendaire dans un diplôme
de 677-678 (Tardif, n" 21, 1. 21; p. 18, col. 1;
Pertz, n° 48, p. 44, 1. 51, écrit AfjhUbertlius).
Ce composé, écrit A y gli-bercthus^ est le nom d'un
évêque dans un diplôme de 696 (Tardif, n° 36,
1. 33, p. 30, col. 1).
AiGO-BERCTHus (( illustre par sa propriété » (?),
remplace le référendaire en 697 dans un diplôme
de Childebert III (Tardif, n" 38, 1. 25, p. 32, col. 1 ;
100 DICTIONNAIRE
Pertz, n" 70, p. 63, 1. 14). Aigo-bercthus est la
signature même de ce personnage, dont le nom est
écrit par un tiers d'une façon plus abrégée, sansc-
ni 11 : Aigo-bertus, menestej'ialis noster, dans un
diplôme du même roi, deux ans plus tôt, en 695
(Tardif, n' 35, 1. 3, p. 28, col. 1; Pertz, n« 68,
p. 60, 1. 52). Un monétaire de Paris a été l'homo-
nyme de ce fonctionnaire royal ; son nom est écrit
au cas indirect Aigo-berto (Prou, n° 717, p. 162),
et au cas direct Aeigo-bertus (Prou, n° 716, même
page).
Aldo-bert[us] (( très brillant», nom d'un mo-
nétaire de localité indéterminée (Prou, n*^ 2761,
p. 561).
Amal-bercthus « illustre par la vaillance »,
nom de témoin dans un diplôme de Clovis II, 653
(Tardif, n" 33, 1. 11, p. 20, col. 1; Pertz, n" 66,
p. 58, 1. 46, 47); de plaideur dans un diplôme de
Clovis III, 693 (Tardif, n« 33, 1. 11, 15, 16, 17,
p. 26; Pertz, n" 66, p. 58, 1. 46, 47, 54; p. 59,
1. 9, 15, 21); écrit Ainal-berto à l'ablatif dans
undiplômedeClotairelII, 659 (Tardif, n" 17, 1. 1,
p. 14, col. 1; Pertz. n" 37, p. 34, 1. 35; cf. Ma-
billon. De re (Uphmatica, fac-similé XVIII).
En 642, Frédégaire mentionne un certain Amal-
bertus, frère de Flaochadus, maire du palais du
BERCTHO- 101
royaume de Bourgogne (1. IV, c. 90, édit. Kruscli,
p. 166. 1. 19, 27). Un autre Amalbertus fut un
des chefs de la révolte des Francs contre Chil-
déric II en 673 {Continuation, de Ft'cdrf/ai/'e, c.2
(95), édit. Krusch, p. 169, 1. 3).
Ancf-bercthus(( brillant par les jambes», nom
d' homme dans un j ugement de Clotaire IlI,658(Tar-
dif,nn6,l.l,p. 13, col.2;Pertz,n«36,p. 34, 1.9.
Angli-bercthus « brillant comme un ange »,
dans un diplôme de l'année 693 (Tardif, n° 33, 1. 5,
p. 26, col. 1; Pertz, n» 66, p. 58, 1. 37), écrit
Agcjil-perHus dans un diplôme de 670-671 (Tar-
dif, n° 19, 1. 33, p. 16, col. 2).
Anse-bercthus « brillant comme les Ansis n,
nom d'un référendaire dans un jugement de Clo-
taire m, 658 (Tardif, n« 15, 1. 2; p. 12, col. 2;
Pertz, n" 35, p. 33, 1. 16); nom d'un évêque dans
un jugement de Clovis III, 692 (Tardif, n°30, 1. 5,
p. 24, col. 1; Pertz, n" 60, p. 54, 1. 2), dans un
diplôme d'Ageradus, évoque de Chartres, 696
(Tardif, n« 36, 1. 32, p. 30, col. 1), noté Anso-
bercthus dans un jugement de Clovis III, 693-694
(Tardif, n» 33, 1. 3, p. 26, col. 1; Pertz, n" 68,
p. 58, 1. 34). Lee de bercthus est supprimé dans
une charte de 670-671, où on lit Anso-berthus
(Tardif, n" 19, 1. 35, p. 16, col. 2).
102 DICTIONNAIRE
Le second terme est écrit hertus dans une ins-
cription chrétienne de Sains, près Amiens, où
on lit Anse-bertus (Le Blant, Nouveau Recueil ,
p. 67, n° 47), reproduit par une monnaie de Sion,
Suisse (Prou, n» 1294, p. 283), dans le Lihej^
historiœ Francorum (c. 26, 47, éd. Kruscli^
p. 285, 1. 33, p. 332, 1. 15), où Ans-bertus est
le nom d'un gendre du roi Clotaire P'', mort en
561, et du successeur de saint Ouen, évêque de
Rouen en 684; dans les diplômes mérovingiens
de 682-683 et 697, où Aiisbertus, Ans-berta (écrit
à tort Hans-berHa), sont les noms de personnages
d'ailleurs inconnus (Tardif, n" 24, 1. 22, p. 20,
col. 1 ; n° 39, 1. 7, p. 32, col. 1 ; n° 24, 1. 5, p. 19,
col. 2).
Arne-bercthus (( brillant comme un aigle » ,
nom de témoin dans un diplôme de Clovis II, 653
(Tardif, n» 11, p. 11, col. 1; Pertz, n" 19, p. 21,
1. 9). Le second terme est écrit -bertus dans le
nom du duc franc Arne-bertus ou Arin-beiHus,
626-627, chez Frédégaire (1. IV, c. 34 ; éd. Krusch,
p. 147, 1. 15; p. 160, 1. 2), et dans le nom d'un
monétaire de Poitiers, Arino' bertus (Prou,
n«2209, p. 457).
AuDO-BERCTHUS (v brillant par la richesse ou
le bonheur », nom d'un patrice dans un diplôme
BEHCTIIO- 103
de Thierry III, 677-678 (Tardif, ii« 21, I.l. p. 17,
<'ol.2; Pert/, n" 48, p. .14, 1. 24).
AusTHO-BERTUS « brillamment ïUustre », nom
d'un vir inluster qui souscrivit en 653 un diplôme
de Clovis II (Taidif. ii" 11, j). il, col. 1 ; Porlz,
n" 19, p. 20, 1. 111).
CnAGLi-BERCTHU.s « brillant comme lagrrle »,
Harjel, nom d'un homme, d'ailleurs inconnu, dans
un jugement de Clotaire III vers 658 (Tardif,
n'^ 16, 1. 2, p. 13, col. 2; Pertz, n° 36, p. 34,
1. 9). Ce nom semble identique à CliafjU-berctias
dans un jugement du même roi, même date (Tar-
dif, n" 14, 1. 4, p. 12, col. 2; Pertz, n° 34, p. 32,
1. 41).
Chalde-berctiius, pour C/ialiflo-bercthus (?)
<( brillant comme un héros », nom du référendaire
dans un jugement de Childebert III, 697 (Tardif,
n°38, 1. 25; Pertz, n°70, p. 63,1. 14).
Ciiari-berthus, Ciiari-bertus, Hari-bertus
(( brillant dans l'armée ou par l'armée »,
nom d'un roi des Francs, 561-567, fils de Clo-
taire P^ dans les mss. de Grégoire de Tours
(Historia Francoi'uin, 1. IV, c. 3, 16, 45, édit.
Arndt, p. 142, L 24; p. 153, 1. 20; p. 179,
1. 20).
Childe-bercthus, Childe-berthus, Childe-
101 DICTIONNAIRE
BERTUS, à l'époque carolingienne Hilde-bertus^
«brillant dans la bataille», nom royal méro-
vingien trop connu pour qu'il soit utile d'en
réunir ici des exemples'.
1. Voir sur lui riutroduction, p. 28 et suivantes.
INDEX
Al)b(). -onis, -2.
;ibu-,l-3.
Abulenus. 3.
Abolinus. '.).
abt-, 45.
ac, 8.
achto-, 3-4.
acte-. 3.
adal-. I-B.
adel-. (3. 99.
adre- (î, 7, 99.
-adus. 85.
Acga, -aneiii, 20. 21 .
Aegliyiia. -aiie. 17.
Aegyla-, -aiiis, 10.
âge-, 7-9.
aggil-, 11 .
agliili-. 10.99.
agliilo-, 9.
Aghino, -onis, 17.
agi- 7-9, 80.
Agila. -anis. 10, 11.
agili-. 9 11.
agilo-, 9-11.
Agilii, -onis. 11 .
Agilus, 9.
agino-. 1 1-17.
agn-, 17.
agna-, lô.
agno-, 14, IT).
ago-, 17. IS.
Ago, -onis, 1 1.
agri-, 84.
aig-, 19.
aiga-. 20.
aigi-, 19.
Aigina, -ano, 17.
aigo-, 18-21, 99.
ail-, 12, 13.
aile-, 13.
ai 11-. 15. 17.
al-, 27, 30.
ala-. 28, 29.
albo-, 24.
I. Dniis cf'l index 1'» (•oiisonnc est représenlc par la lettre u eomiiK
(l;iiis l'iiilroduclioii et non par la lettre r qui en France est ordinaire-
ment employée à cet e(Tel, el ipii a été conservée dans les fiMirmenls
di' Dictionnaire qui prii-rwli'iil.
106
DICTIONNAIRE
albo-, 21-24.
aie-, 25.
alche-, 25.
alchi-, 24, 25.
alcho-, 25.
Aldinus, 26, 27.
aldo-, 25-27, 100.
-aldus=^ualdus, 19, 37, 38,
48,62,65,71,83,88, 97.
aie-, 27,79.
ali-, 28, 31.
allô-, 27-31.
alp-, 23, 24.
amal-, 31-33, 100.
amala-, 33.
amalo-, 31-33.
unce-, 33, 34, 101.
ancio-, 33, 34.
■angan-, 34.
angil-, 11,12, 83, 101.
Angilo, -onis, 12.
angli-, 11, 101.
;i lis-, 34-40, 102.
ansa-, 36.
anse-, 34-40,101,102.
anso-, 34-40, 101.
ante-, 38-40.
An tes, 39.
anti-, 38-40.
Anticus, 39.
aono-, 79.
apta-, 40-45.
-ara, 97.
ara-, 49, 50.
arbo-, 45-47.
-ardus, 4, 16, 17, 51, 61,
67.
are-, 41.
ari-, 41, 73, 79, 80, 83.
-arius, 60, 61 .
arn-, 49.
arne-, 47, 48, 79, 102.
arni-, 47.
arno-, 48.
aro-, 49.
asca-, 50.
-astes, 50, 67.
-astis, 47, 67.
aude-, 52.
Andenus, 57.
Andila, 58.
Audinus, 57.
ando-, 43, 44, 50-57, 102.
Audo, -onis, 57.
Audolenus, 58.
Audolinus, 59.
audro-, .59.
auge-, 59.
augi-, 59.
aun-,61,62.
auna-, 59, 60.
aune-, 59, 61, 62.
auno-, 59.
auro, 63.
ause-, 64.
anso-, 64.
IXDF.X
107
jiusta-, 64.
jiuster-, 65.
nusto-, 64, 65.
austr-, 65, 66.
austre-, 65.
austri-, 65.
austro-, 65, 103.
Austri nus, 66.
a ut-, 43, 55.
autlia-, 43-45.
bad-, 66. 72.
bade-, 66, 68.
badi-, 68.
badu-. 66-79.
-badus, 66, 73-76.
baino-, 78, 82.
bald-, 83.
balde-, 82.
baldo-,83.
-baldus, 12, 75,76, 82-84.
balt-, 82, 83.
bando-, 84, 85.
bâte-, 66,68.
baud-, 66, 67.
bauda-, 67.
baude-, 68, 69, 71 .
-baudes, 77, 78, 82.
baud i-, 66, 68.
-baudis, 77, 78.
baudos-, 69-72.
baudu-, 66-79.
-baud us, 66, 73-76.
baut-, 67.
ber-, 86. 87, 92.
Bera, -anis, 89.
bera-, 87.
bei-etho-, 89.
-bercthus, 6,10,11. 18,33,
35, 47,51, 99-103.
bci-e-, 85, 87,88.
-bei'ga, 13, 30.
berhti-, 95.
ben-, 85-89.
bero-, 85-88.
Boro, -onis, 88, 89.
bert-, 26, 90, 91 .
-boi'ta, 12,
berte-, 90, 92-96.
Bertelinus, 98.
berth-, 93.
Bertlia, -anis, 90.
bertha-, 90.
bertlie-, 92-95.
berth i-, 91.
Bei-thila, anis, 98.
bei'tho-, 97.
-bei-thus, 10, .35, 51,101.
berti-, 92, 96.
Bertinus, 98.
berto-, 94, 97, 98.
Bertolenus, 98.
-bertus. 6, 12, 32, 35, 36,
48, 51,65,99-103.
-bildis, 4.
-bode, 48, 69, 79.
-bodes, 79, 85.
108
DICTIONNAIRE
bodi-, 69.
-botlis, 79, 80.
-bodius, 8, 80.
-bodo, 51.
bodo-, 69.
-bodus, 80,81.
body-, 69.
-brandus, 17.
ehagli-, 103.
chaire-, 83.
cl] aide-, 103.
chan-,42, 103.
ch.-u'io-, 42.
-charius, 28. 42-45. 50, 60,
67, 8.5-87,90.
childe-, 103.
-childis, 8, 14, 15, 42. 52,
65, 82,87. 91, 92.
-chisilus, 68.
-chislu.s, 69.
-chi'amnus, 92, 93.
chrodo-, 84, 85.
-cilus, 68.
-dius, 41,64.
drocte-, 93.
-drudis, 13.
eber-, 85.
ebere-, 85.
Eberinus, 85.
Ebei'O, -onis, 85.
ebero-, 85.
ebra-, 85.
obro-, 85.
eeha-, 8.
Edro, -onis, 7.
egre-, 84.
ein-, 16.
-enus, 22,97.
Eodo, -onis, 58.
-erdus, 51 .
Eudo, -onit>, 58.
-tleda, 52.
-flodis,22, 37, 93.
franco-, 81 .
frede-, 81.
-fredus, 28.
-fridus, 28.
-garius, 22.
-gastes, 46-47.
-gastis, 46, 47, 49.
-gaudus, 12.
genno-, 77, 78.
geno-, 77, 78.
ghiselus, 37.
ghyseius, 65.
ghysilus, 37.
-gildis, 65.
-gilus, 68.
-giselus, 26,28,52,61,85,
87,94,95.
-gisilus, 41,42, 68, 69, 87,
94, 95.
-gislus, 87.
gondo-, 79.
-gramnus, 93 .
-gunde, 41 .
INDEX
109
--midis, Gl, GiJ, 'Xi.
i;undo-, 66,73-75, 79.
-gyselus, 94.
-gysilus, 68, 69.
-Jiardus, 67.
iKiri-, n, 10;{.
Iiario-. 78.
-liai'ius, 13, 13, .')3. 67. 9().
91.
-luu-t, 17.
-lieida, 23, 24.
-heriiis.82.
Iiei'us, 13.
llcudelcnus, 59.
liilde-, 81, 103.
-hildis, 4,15, 16,82,83,91.
-holdiis, 13.
-hraniiius. 92.
Ildelo, 42.
-ildis, 92.
-in, poil/- nin, 23.
-indus, 38.
iiigy-. 95.
-inu^, poifi- uinus, 56, 72.
-laicus, 53.
-landus, 95.
lau-, 81 .
laiine-, 79.
lefius, 70.
-lendis, 53.
lonus, 3, 58, .59.98.
leude-, 80.
-leuos, 69, 70.
-linus, 3, 59, 98.
mado-, 81.
magne-, 81 .
malla-, 76.
niallo-, 80.
niallo-, 78.
-niai'o, 17.
-maris, 59.
-marus,6, 26^ 53, 59.
mello-, 78.
-mère, 26, 71 .
-mères. 71 .
-meri, 65.
-moi'is, 70.
-merus, 70.
-modns, 87,
-mundus, 19, 27,41, .53, .54,
59, 62, 61,71,88,95,96.
Nerthus, 39.
-nerus, 39.
-niuia, 71 .
-nodis, .54.
-olfus. 97.
Otto, -oiiis, 58.
-pertus, 11, 101.
-radus, 7 .
-ramnus, 54, 93.
-riens, 5, 14, 15,17,25,32,
33, 36,51,55,96.
-rigus, 8, 9.
-runa, 71 .
-sindis, 96.
-theuy,20, 29,41.
110
DICTIONNAIRE
-thius, 28, 41.
-thrudis, 88.
transo-, 76.
-tpudis, 34, 95, 50.
-trutis, 5, 6.
-*ualdaz, 1 .
-ualda, 42.
-ualdo-, 42.
-ualdus, 37, 44,55, 65,97,
-uara, 97.
-uarius, 55.
-uocliiis, 72.
-uêl'a, 63, 78.
-uonus. 22.
-uera, 56.
-uesus, 72.
-ueus, 72.
-uinus, 1,4, 22,25, 98.
-uius, 56, 63.
-ulfus, 4, 8, 12, 14, 18, 19,
20, 49, 57, 59, 62, 66, 72.
85, 88, 98.
Uualdo, -onis, 93.
-uualdus, 37.
-uuardus, 12.
uuille-, 76.
uuilli-, 76.
CHALON-SUR-SAONE, IMP. FRANÇAISE ET ORIENTALE, E. BERTRAND
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