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Full text of "Études sur la langue des Francs à l'époque mérovingienne"

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J. 


ETUDES 

SUR    LA 

LANGUE  DES  FRANCS 

A  l'Époque  mérovingienne 


Chalon-sur-Saône.  -  Impr.  française  et  orientale  de  E.  Bertrand 


ÉTUDES 


SUR   LA 


LANGUE  DES  FRANCS 


L'ÉPOQUE  MÉROVINGIENNE 


PAR 


H.    D'ARBOIS   DE   JUBAINVILLE 


MEMBRE    DE    L  INSTITUT 


PARIS 

LIBRAIRIE    EMILE    BOUILLON,    ÉDITEUR 

67,   RUE  DE  RICHELIEU,  AU  PREMIER 


1900 


ir 'I  uuMiiuwuiauu 


.      SEEN  BY 

Q  S^  O  \t'  é ."'  ^  L'.  Ê^ 


riA-rr- 


Au  Docteur  OSKAR  SCHADE 

DOYEN      DES      MAÎTRES      DE      LA      PHILOLOGIE      GERMANIQUE 
PROFESSEUR  A  L"UNIVERSITÉ  DE  KOEMIGSBKRG 


Hommage  de  son  vieux  disciple 

H.  D'ARBOIS  DE  JUBAINVILLE 

DOCTEUR    DE    PHILOSOPHIE    DE  LA    MÊME    UNIVERSITÉ 


TABLE  DES  MATIERES 


Pages 

Préface p .       *1 

Introduction *7 

CHAPITRE  PREMIER 

Quelques  noms  royaux  mérovingiens p.       *7 

Thierry *9 

Clovis *14 

Clotilde *24 

Clodomir *27 

Childebert *28 

Clotaire   *33 

CHAPITRE  II 

De  l'origine     et    de    la  significafion  des 

NOMS      propres      de     PERSONNE     MÉROVIN- 
GIENS   ,  p .     *39 

1"   Origine,    influence   paternelle,    influence 

maternelle *39 

Emprunt  aux  noms  du  père  et  de  la  mère. . .  *43 

Noms  d'aïeux,  de  collatéJaux *46 

2°  Sens *53 

Doctrine  de  Fortunat *54 

—        de  SmarcKidiis *57 

Sens   religieux.   Les    principaux  dieux    des 

Francs;  signification  de  -uèdius *72 


VIII  tahm:  dks  matières 

Pages 

Que  veulent  dire  les  noms  des  fils  et  de  quel- 
ques autres  successeurs  de  Clovis  ? *79 

CHAPITRE  III 

Les  noms  propres  hypocoristiques,  ou,  pour 
s'exprimer  plus  exactement  et  plus  clai- 
rement, les  noms  propres  familiers  ou 
diminutifs  chez  les    francs  a  l'époque 

mérovingienne p.     *83 

Rapport  des  noms  hypocoristiques  avec  le 
nom    solennel  dont  ils   sont  tirés  pour  la 

plupart *85 

Noms  hypocoristiques  qui  ne    dérivent  pas 

du  nom  solennel *84,  *93,  *101,  *10;3 

Suffixes  masculin  -on-,  iôn-,  féminin  ^'«.dans 

les  noms   hypocoristiques *96 

Suffixe  ino- *106 

Suffixe  -lo-,  -la- *10H 

Suffixe  -Iôn-,  -lan- *109 

Suffixe  U'iio-,  -lîno *110 

Noms  hypocoristiques  identiques  au  premier 

terme  du  nom  solennel *113 

Suffixes  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  les  noms 
hypocoristiques  chez  les  Francs  mérovin- 
giens, savoir: 

-âco- *114 

-asco- *119 

-ira- *1 20 

CHAPITRE  IV 

Quelques  observations  sur  la  phonétique  mé- 
rovingienne        p.  *121 

/  bas-latin  tenant  lieu  dV  long *121 


TABLE  DES  MATIERES  IX 

Pages 

Chute  du  g  médial *122 

A  tenant  lieu  d'o  tonique *127 

O  final  du  premier  terme *128,*140 

A  final  du  premier  terme *129 

E  final  du  premier  terme *160 

/  final  du  premier  terme *lt)2 

Ch  mérovingien  pour  /;  germanique '163 

H  mérovingien *164 

Chute  de  Vh  dans  le.s  textes  mérovingiens. . .  *167 

Clh  mérovingien  pour  Jd  germanique *168,199 

E  bref  mérovingien  pour  i  bref  gothique *169 

Ê  mérovingien  archaïque,  {mérovingien  pos- 
térieur pour  et  indo-européen  ;  notation  mé- 
rovingienne de  àl  germanique  =■  oi *174 

A  notation   dialectale  d'è   indo-européen   en 

francique *176 

Seconde  Lautccrsc/iiebiinr/  en     francique   à 

l'époque  mérovingienne *179 

Umlaut *180 

CHAPITRE  V 

La  déclinaison  dans  la  langue  des  francs 

A   l'époque  MÉROVINGIENNE.  p.    181 

Voyelles  finales  du   second   terme  des  noms 

composés 

Chute  de  ces  voyelles *186 

Noms  féminins  en  j'a *189 

Thèmes  consonantiques *189 

Génitifs  masculins  en  ne *190 

post-scriptum *193 

Addition  et  Corrections *199, 231 

Index  de  l'Introduction *201 


«184 


X  TABLE   DES  MATIERES 

Pages 

Mots  franciques p.  *201 

Mots  vieux-saxons *217 

Mots  vieux-haut-allemands *217 

Mots  allemands  modernes *218 

Mots  anglo-saxons *219 

Mots  anglais  modernes *219 

Mots  gothiques *21î) 

Mot  vieux-frison *221 

Mots  vieux-scandinaves *222 

Mots  germaniques  divers *222 

Mots  grecs *222 

Mots  latins  classiques  et  bas-latins *221 

Mots  gaulois  du  Continent  et  de  Grande-Bre- 
tagne   *224 

Mots  irlandais *226 

Mots  gallois *226 

Mots  bretons "*22() 

Mots  lituaniens *226 

Mots  sanscrits *226 

Mots  français *226 

Supplément  a  l'Errata  de  la    i'age  190. . . .  *231 

Fragments  d'un  Dictionnaire  des  Noms 
propres  francs  de  personne  à  l'époque  mé- 
rovingienne  |/.  1  à  104 

Abo— , l) .       1 

Achto-, 3 

Adal-, 4 

Adre-, <j 

Age-,  Agi- 7 

Agilo-,  Agili-, 9 

Agino— , 14 

Ago-, lî 


TABLE  DES  MATIERES  XI 

Pages 

Aigo- 18 

Albo-, 21 

Alchi-, 24 

Aleho-, 25 

Aldo-, 25 

Allô-, 27 

Amalo— , 31 

Ancio— ,  Ance-, 33 

Angan-, 34 

Anse—,  Anso— ,  Ans—, 34 

Anti- Ante-, 38 

Apta— , 40 

Arbo-, 45 

Arne— ,  Arni— ,  Arn— ,  Aro— ,  Ara—, 47 

Asca— 50 

Audo  ~,  Aude~^  aud-,  aut— 51 

Auge-,  Augi-, 59 

Auno— ,  Auna— ,  Aime-, 59 

Auro— , 63 

Auso-,  Ause— , 64 

Austa— ,  Austo— , 65 

Austro— ,  Austri— ,  Auster— ,  Austr  - 65 

Badu-,  Baudu 66 

Baudi— , 76 

Bodus-, 80 

Baino— , 82 

Baldus-,  82 

Bando- 84 

Beri-,  Bera-,  Bere-,  Bero— , 85 

Berctho— ,  Bertho-,  Bertha-,    Bertlie-,  Be- 

rcto— ,  berto-,  perto— , 89 

Index  des  Fragments  d'un  Dictionnaire 105 


PREFACE 


Pendant  bien  des  années,  mon  ambition  s'est 
proposé  deux  buts  qu'elle  n'atteindra  jamais. 
Je  ne  parle  pas  d'ambition  politique.  Une  place 
dans  un  conseil  municipal  de  village  avait,  sur  ce 
point,  satisfait  les  désirs  de  Taine,  qui  en  parlait 
souvent  devant  moi,  et  semblait  tout  heureux 
du  plaisir  que  lui  procurait  cette  haute  position; 
il  en  paraissait  plus  fier  que  du  succès  si  beau  et 
si  mérité  de  ses  livres.  Mais  je  n'ai  pas  désiré  de- 
venir conseiller  municipal  dans  mon  village,  je 
pense  ne  l'être  jamais.  Ce  que  j'ai  longtemps  am- 
bitionné, c'est  de  prendre  place  dans  l'honorable 
et  si  utile  phalange  des  auteurs  de  Dictionnaires, 
et  je  mourrai  sans  avoir  eu  la  joie  d'y  pénétrer. 

J'ai  réuni  de  nombreuses  notes  pour  la  prépa- 
ration de  deux  Dictionnaires,  l'un  de  la  langue 
franque  à  l'époque  mérovingienne,  l'autre  de 
celle  des  Gaulois. 

Le  dictionnaire  gaulois  que  je  projetais  devra 
restera  l'état  de  matériaux  incomplets  et  frustes  : 


*2  l'HEFACE 

VAUrcliisclierSprachschatzùii  M.  Alfred Holcler, 
beaucoui)  ])lus  cnnsidërablc  que  n'aurait  été  mon 
livre,  le  rend  inutile.  Tout  en  applaudissant  au 
succès  si  mérité  du  savant,  patient  et  sympathique 
))ibliothéeairc  de  Carlsruhe,  je  ne  puis  sans  regret 
jeter  les  yeux  sur  celles  des  notes  réunies  par  moi, 
(jui  sont  l'd'uvre  de  mes  deux  zélés  collaborateurs, 
MM.  E.  Ernault  et  G.  Dottin,  auxquels  j'ai  fait 
faire  un  travail  dont  jamais  ils  ne  tireront  aucun 
honneur,  puisqu'il  ne  pourra  pas  voir  la  lumière. 
Quant  à  mon  ébauche  d'un  Dictionnaire  de  la 
langue  franque  à  l'époque  mérovingienne,  elle 
ne  m'inspire  aucun  regret  semblable:  je  l'ai  faite 
sans  collaborateur;  je  suis  seul  à  souffrir  del'avor- 
tement  de  mon  œuvre,  supposé  que  j'en  souffre. 
Cette  ébauche  était  déjà  à  peu  près  terminée  en 
18G9,  quand,  à  Troyes,  (jue  j'habitais  alors,  j'ai 
reçu  la  visite  de  W.  Arndt,  qui  préparait  son 
édition  de  Grégoire  de  Tours  et  (jui  avait  entre 
les  mains  la  copie  destinée  â  l'impression,  mer- 
veilleux recueil  de  variantes  dont  j'ai  pu  dès  lors 
admirer  la  richesse.  Le  demi-volume  contenant 
VHistoria  Fi'uiicoriun  de  Grégoire  a  i)aru  en 
1884;  l'édition  du  manuscrit  de  Corbie  par 
M.  II.  Omont  date  de  1886^;  or,  je  m'étais  servi 

l.Grrijolre  de  Tuii/'S,  IIis(oi/-c  des  Francs,  lares  I-VI, 


PRÉFACE  *3 

du  texte  donné  au  siècle  dernier  par  D.  Bouquet, 
dans  le  tome  II  de  i^ou.  Recueil  des  Historiens  des 
Gaules  et  de  la  France.  Pour  la  connaissance 
des  nombreux  noms  propres  inscrits  sur  les  mon- 
naies, j'étais  réduit  aux  œuvres  de  Ponton  d'Amc- 
court;  M.  Maurice  Prou  ne  devait  publier  que 
bien  des  années  plus  tard  son  savant  ouvrage  : 
Catalogue  des  M onncdes  françaises  de  la  Biblio- 
thèque Nationale,  les  Monnaies  méi'ovingiennes., 
1892.  Quant  aux  diplômes  royaux  originaux,  — 
je  dis  ((  originaux  »,  car  pour  étudier  la  langue 
franque  à  l'époque  mérovingienne,  on  ne  peut 
faire  usage  des  copies  écrites,  soit  à  l'époque 
carolingienne,  soit  sous  les  Capétiens,  où  toujours 
l'orthographe  est  modernisée,  —  je  m'étais  servi 
d'un  bon  livre,  les  Monuments  Idstoriques,  de 
Jules  Tardif,  1866;  mais  je  n'avais  pu  comparer 
les  textes  de  J.  Tardif  à  ceux  qu'a  donnés,  en  1872, 
G.-H.  Pertz,  dans  \Q\o\\xm.Qmiit\x\é:Diplonicdum 
Imperii  tonius  I.  Je  n'avais  de  même  pu  consul- 

toxtedti  tns.  de  Coi'hie,  BiblioUicque  NatioiKtlc,  iits.  latin 
17655.  Cette  publication  de  M.  Omont  consiste  en  un  vo- 
lume in-S"  de  xxxii-235  pages.  M.  G.  CoUon  l'a  complétée 
en  1893  par  la  publication  des  livres  VII-X,  d'après  le  ms. 
de  Bruxelles,  qui  étant  plus  récent  présente  pour  nous 
moins  d'intérêt.  Les  deux  volumes  ont  paru  à  la  librairie 
Alphonse  Picard. 


-*4  PRÉFACE 

ter  alors  les  deux  excellentes  publications  de 
M.  H.  Kern  :  l""  Die  G/ossen  in  der  Lex  Salica, 
uncl  die  Spraclie  der  Salischen  Franken^  1869; 
2'^  A'otes  on  thefrankisli  tcords  in  the  Lex  Salica, 
à  la  suite  de  la  Lex  Salica  de  M.  J.-H.  Hessels, 
1880.  Découragé  par  cette  insuffisance  de  mon 
travail,  j'ai  laissé  dormir  mes  fiches  dans  un  car- 
ton pendant  près  de  trente  ans,  durant  lesquels 
je  me  suis  exclusivement  occupé  d'autres  études. 
J'ai  voulu  ensuite  me  remettre  à  cette  tâche, 
en  remplaçant  ou  en  complétant  mes  vieilles  notes 
par  des  notes  nouvelles,  prises  dans  les  publications 
postérieures  à  1868.  Mais  j'ai  vieilli,  je  travaille 
plus  lentement  qu'autrefois,  j'ai  d'autres  occupa- 
tions, la  fin  de  ma  vie  approche,  je  ne  pourrais 
terminer  mon  entreprise,  je  m'arrête.  Je  donne 
ici,  de  mon  récent  travail,  des  fragments  précédés 
d'une  introduction.  J'espère  que  cet  essai  d'un 
vieillard  suggérera  à  un  jeune  homme  intelli- 
gent et  laborieux  l'idée  d'écrire,  sur  la  langue 
franque  à  l'époque  mérovingienne,  l'œuvre  que 
j'ai  rêvée  et  que  je  n'ai  pu  accomplir.  Le  modèle 
que  j'avais  sous  les  yeux  avant  l'achèvement  de 
mon  pretnier  travail  était  le  mémoire  de  Wilhelm 
Wackeri^agel  :  Sprache  und  Spraclidenknuder 
der  BurfiLUiden,  publié  en   1868  à  la  suite  du 


PREFACE  ■■■0 


volume  intitulé  :  Das  burr/undiscli-j'onianisches 
Kônigreich  von  443-532  n.  Clir.,  cine  Reichs- 
und  RecIitsgeschicJitliche  UntersiicJaing  von 
Karl  Bindinrj.  —  Erster  Band.  —  Gesc/iichte 
des  burrjundisck-romanischen  Kônigreich.  De- 
puis ont  paru  :  Sprache  und  Sprachdenkmdler 
der  Lanfjobarden,  Quellen,  Grammalik  und 
Glossar,  par  Cari  Meyer,  1877;  —  Uebev  die 
Sprache  der  Ostgoten  in  Italien,  par  Ferdinand 
Wrede,  1891  ' .  Je  voudrais  suggérer  à  quelque 
érudit  j)lus  vigoureux  et  plus  heureux  que  moi 
l'idée  d'entreprendre  un  travail  analogue  sur  la 


1.  L'étude  sur  la  langue  franque  qui  forme  le  chapitre  xx 
du  livre  de  J.  Grimm,  Geschlrlitc  dci-  (leiitsrhcn  Sprach(\ 
3"  éd.,  p.  358-382,  n'est  qu'une  esquisse  rapide.  Quant  au 
savant  ouvrage  que  M.  Richard  Ileinzel  a  intitulé:  Ge- 
schicJite  der  iiicdcrfranhisrlien  Grschâftsprric/iP,  il  traite 
d^une  époque  postérieure  à  la  période  mérovingienne.  On 
peut  faire  la  même  observation  sur  l'exellent  petit  volume 
que  M.  Moritz  Heyne  a  publié  sous  le  titre  de  KIcincre 
ait niedcrdctitschr  Donl;mdloi\  2''  éd.,  Paderborn,  1879,  et 
sur  la  savante  étude  d'onomastique  germanique  faite 
d'après  un  des  principaux  monuments  du  règne  de  Charle- 
magne  et  publiée  en  1885  par  M.  A.  Longnon,  Polupiiique 
de  l'ahhai/c  de  Saint-Gcrmaiji-des-Près ,  introduction, 
p.  270-382;  ce  remarquable  travail  est  généralement  resté 
«n  dehors  de  notre  sujet,  bien  que  nous  ayons  eu  plus  d'une 
fois  occasion  d'en  tirer  parti  et  de  le  citer. 


*6  PRÉFACE 

langue  des  Francs  à  l'époque  mérovingienne.  Mon 
but  sera  atteint  si  l'inconnu  auquel  j'adresse  cet 
appel  fait  tomber  bientôt  dans  l'oubli  l'essai  que 
Je  livre  au  public. 

Jubainville^  Vosges,  le  26  septembre  1899. 


INTRODUCTION 


CHAPITRE  PREMIER 

QUELQUES  NOMS   ROYAUX  MÉROVINGIENS 

Une  jeune  et  gracieuse  enfant  de  dix  ans,  fille 
d'un  de  mes  fermiers,  ma  voisine,  en  même  temps 
élève  à  l'école  primaire  de  mon  village,  m'a  prêté 
l'ouvrage  qui,  dans  cette  école  et  dans  beaucoup 
d'autres  établissements  de  même  ordre,  sert  au- 
jourd'hui à  l'enseignement  de  l'histoire  de  France. 
C'est  un  charmant  volume  in-S*"  de  282  pages, 
orné  de  5(30  gravures  et  de  20  cartes.  Les  ou- 
vrages classiques  de  mon  jeune  temps  n'étaient 
pas  si  jolis.  Il  est  intitulé  :  Deuxième  livre  dlii^- 
toire  de  France;  il  a  été  composé  par  deux  écri- 
vains à  moi  inconnus,  MM.  Claude  Auge  et 
Maxime  Petit.  Je  connais  mieux  l'imprimerie  et 
la  librairie  d'où  il  sort.  Il  a  été  édité  par  la  maison 
Larousse,  17,  rue  Montparnasse,  à  cent  mètres 


*8  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

environ  de  Vappartement  que  j'occupe  à  Paris,  et 
la  maison  où  j'ai  trouvé  l'exemplaire  qui  m'a  été 
confié,  est  située  aussi  à  environ  cent  mètres  de 
l'habitation  où  je  passe  mes  vacances,  à  quatre- 
vingts  lieues  de  Paris.  La  centralisation  amène  en 
France  d'étranges  coïncidences. 

L'exemplaire  que  j'ai  entre  les  mains  fait  partie 
de  la  septième  édition.  J'en  ai  lu  les  premières 
pages.  Elles  attestent  que  les  auteurs  connaissent 
les  découvertes  les  plus  récentes  sur  les  origines 
préhistoriques,  gauloises  et  romaines.  Quant  à  la 
période  mérovingienne,  rien  d'important  n'est 
changea  ce  que  j'apprenais  il  3^  a  soixante  ans, 
ni  à  ce  qu'enseignaient    Mézeray  '  et  Daniel  au 

1.  Je  n'ai  jamais  entendu  parler  de  Mézeray  que  comme 
d'un  historien  ridicule  et  méprisable.  Cependant  au  tome  I" 
de  son  Ab/rf/à  chronolor/t'r/Kc  de  l'histoii-e  de  Franco^  éd. 
d'Amsterdam,  1723,  p.  40,  je  lis:  «Clovis  ou  Louis,  car  c'est 
le  même  nom.  »  C'est  un  des  faits  sur  lesquels  nous  insis- 
terons plus  loin. 

Mézeray  n'est  pas  responsable  de  ce  que  je  vais  dire  en 
terminant  la  présente  note.  L'édition  dont  j'ai  un  exem- 
plaire entre  les  mains  contient  les  portraits  des  rois  de 
France  à  partir  de  Clovis  inclusivement.  Los  portraits  de 
ses  quatre  prédécesseurs,  Pharamond,  Clodion,  Mérovée, 
Childôric.  ont  été  ajoutés  à  mon  exemplaire  par  un  pro- 
priétaire du  XVIIP  siècle  qui  au  bas  du  portrait  de  Phara- 
mond a  écrit  :  «  Cette  estample  {sic)  et  les  deux  suivantes 


NOMS    ROYAUX.   —  THIERRY  ■■'9 

XVIPetau  XVIIP  siècle.  Ainsi  Clovis,  vainqueur 
du  Romain  Syagrius,  épouse  Clotilde,  et  laisse 
quatre  fils  :  Thierry,  Clodomir,  Childebert  et  Clo- 
taire.  Nous  allons  examiner  ce  qu'il  faut  penser 
de  ces  noms  royaux  d'origine  germanique. 

Il  y  en  a  un  qui  échappe  à  la  critique,  c'est 
Thierry.  Thierry  est  la  forme  française  régulière 
du  nom  royal  écrit  Tlieudericus\  dans  les  actes 
de  la  chancellerie  des  rois  mérovingiens  pendant 
le  dernier  quart  du  Vil"  siècle  et  au  commence- 
ment du  VI1T%  plus  exactement  de  677  ou  678  à 
710".  C'est  ainsi  que  signe  de  sa  propre  main  le 
roi  Thierry  III,  673-691,  au  bas  de  trois  diplômes 

»  m'ont  été  données  comme  originales  par  le  célèbre  Antoine 
»  Lancelot,  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
»  censeur  royal,  grand  bibliothécaire  du  Louvre,  archiviste 
»  de  Lorraine  et  mon  bienfaiteur  d'éternelle  mémoire,  en 
»  janvier  1740.  »  Cette  note  n'est  pas  signée. 

Je  ne  puis  croire  que  Lancelot  soit  coupable  de  l'insigne 
bévue  dont  son  protégé  le  gratifie. 

1.  C'est-à-dire  Tlieuclerlciis.  Le  premier  ii  est  une  con- 
sonne. 

2.  Ta.vdiî,  MoniiiDciits  /listorii/iirs,  n°  20,  1.  1,15,  p.  17 
n"  21,  1.1,21,  p.  17 J8;  n"  22,  1.  1,  p.  18;  n»  23,  1.  1,  p.  18 
n»  25,1.1,  16,p. 20,21;  n"  .31,  1.  7-8,  p. 24;  n"  35,1.5, p. 28 
n°  44, 1.4,  p.  37.  Pevtz,  Diploinatani  //»/)p/'if  t.I,n°47,  p.  43 
1.41,  p.  44,  1.  9:  n"  48,  p.  44,1.  24,  51  ;  n°  49,  p.  45,  1.  10 
n"51,p.  46,  1.  22;  n"  57,  p.  51,  1.21,  p. 52, 1.5;  n"  61, p.  54, 
1.41-42;  n»  68,  p.  61,  1.  2  ;  n"  77,  p.  68,  1.  37-38. 


*10  INTRODUCTION.    —  CIIAP.    I 

émanés  de  lui  :  1"  077-678';  2«  même  date': 
3"  G88-689'.  C'est  l'ortliograplie  que,  pour  \e 
nom  du  même  roi,  on  trouve  en  710  dans  un 
diplôme  de  Childebert  HT'.  Le  Liber  historia* 
Fr  an  co  ru  m,  com\)osé  environ  trente-six  ans  après 
la  mort  de  Thierry  III,  écrit  le  nom  de  ce  roi  de 
la  même  manière  ;  on  trouvera  en  note  le  renvoi 
à  six  exemples  du  nom  de  Thierry  III  dans  l'édi- 
tion de  cette  chronique  par  M.  Krusch  '. 

C'est  aussi  pour  le  même  roi  l'orthographe  du 
continuateur  de  Frédégaire".  Theudericus  se  pro- 
nonçait théoudéricous  en  donnant  au  th  le  son  du 
th  dur  anglais  et  en  appuyant  sur  deux  voyelles  : 
1"  Vt  de  la  pénultième  syllabe  qui  portait  l'accent 
principal;  2°  l'é  de  la  première  syllabe  sur  lequel 
frappait  un  accent  secondaire.  Ces  deux  voyelles 
subsistent  seules  aujourd'hui  dans  «  Thierry  »  ; 
pour  un  plus  ancien  TIncdri,  cas  indirect  de 
Thicdris,  cas  direct  :  ie  est  la  valeur  moderne  en 

1.  Tardif,  n"  20,  1.  lo,  p.  17;  Pertz,  n"  47, p.  44,  1.  9. 

2.  Tardif,  n»  21,  1.  21,  p.  18;  Peitz,  n"  48,  p,  41,  1.  51., 

3.  Tardif,  n»  25,  1.  16,  p.  21;  Pertz,n"57,  p.  52,  1.5. 

4.  Tardif,  n"44,  1.  i,  p.  37;  Pertz,  n"  77,  p.  68,  l.  37-38. 

5.  Moutimeutd  (irrnxtnia'  historica,  in-4",  Scriptorca 
frraiii  nicroriiiiiiciii-iiin  ,  t.  H,  p.  317,  I.  15,  21  ;  p..319, 1.  10; 
p.  320,  1.  6,  23;  p.  ;j22,  1.  17. 

0.  Éd.  Krusch,  p.  168,  1.  6,  14. 


NOMS    ROYAUX.   —  THIERRY  ••■'H 

l'ranrais  de  l'ebref;  Vi  de  l'avant-dernière  syllabe 
de  Thcadericus  étant  long,  persiste  sans  chan- 
gement en  français. 

Le  Liber  liistoriœ  Firincorum  appelle  aussi, 
avec  la  même  notation,  Theudericus,  les  rois  des- 
Francs  homonymes  de  Thierry  III:  Thierry  I'"', 
oll-r>38\  Thierry  II,  596-612%  Thierry  IV,  720- 
737'.  C'est  l'orthographe  de  Frédégaire  dans  sa 
chronique  terminée  en  751,  quand  il  parle  de 
Thierry  If'' '■  et  de  Thierry  H'.  Une  monnaie  mé- 
rovingienne olï're  le  nom  de  monétaire  Teiidericux 

1.  Thnidrn'rKs,  éd.  Kniscli.  p.  274, 1.  7,  11  ;  p.  277,1. 10  ; 
p.  278,  1.  2,  10;  p.  282,  1.  12;  Thmdrrlci,  p.  284,  1.  29; 
p.  289.  1.  24;  Thendrriro,  p.  270,  1.  10;  p.  274,1.  21,  25-26; 
Tlirndcficinii,  p.  260,  1.  1. 

2.  Theudericus,  éd.  Krusch,  p.  240,  1.  6;  p.  306,  1.  24; 
p.  307,  I.  15;  p.  308,  1.  2,  10,  29;  p.  309, 1.  17;  p.  310,1. 1  ; 
Thruderico,  p.  307,  1.  22;  Tlirudevicum.  p.  306,  1.  18-19. 

3.  Thcudcricum,  éd.  Knisch,  p.  328,  1.  8. 

4.  riu'udrrirus,  éd.  Krusch,  p.  103,  1.  2,  20,  22  ;  p.  104, 
1.  26;  p.  105,1.  13,  16;  Thnidcrici,  p.  103, 1.  27, 31;  p.  104, 
1.  1.  4;  p.  105,  1.  2;  p.  108,  1. 1;  Theudcrico.,]).  90,  1.  26;- 
[).  105,  1.  4;  Theuderictim,  p.  101,  1.  7. 

5.  Tht'uderirus,  éd.  Ki'uscli,  p.  129,  1.  15;  p.  132,  1.  2-3, 
25  ;  ]).  138.  1.  11,  12,  21  ;  p.  139,  1.  4,  11,  18,  28  ;  p.  140, 
I.  3.  8-9;  Tluvidrvirl,  p.  34,  1.  16;  p.  128,  1.  22,  27;  p.  129, 
1.  17:  p.  1:51,  I.  16:  p.  133.  1.  5;  p.  138,  1.  2,  6;  p.  139,  1.30: 
p.  140,  1.  6,  15,18,  25;  p.  141.  1.  2,7,18,23;  p.  159,  1.28; 
T/ieudc/-iro,  p.  132,   1.  33;  p.  139,  1.    13;   T/icudei-icuin,. 


*12  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

]-)om' Theudericus\  La  notation  Theudericus  se 
trouve  aussi  dans  les  trois  manuscrits  de  Gré- 
goire de  Tours  qui  remontent  au  VU"  siècle,  par 
exemple,  deux  fois  dans  le  manuscrit  de  Corbie", 
une  fois  au  moins  dans  le  manuscrit  de  Cambrai^ 
trois  fois  au  moins  dans  celui  de  Beauvais*,  et 
dans  ces  passages,  c'est  de  Thierry  P^"  qu'il  s'agit. 
Dans  Theudericus,  Ve  qui  précède  la  syllabe 
7'/  tient  lieu  d'un  o  plus  ancien,  il  est  le  résultat 
d'une  assimilation  relative,  umlaut,  qui  est  com- 
plète dans  la  notation  T[li\eudirico  d'un  nom  de 
monétaire  sur  une  monnaie  mérovingienne \  Mais 
la  notation  la  plus  archaïque,  celle  que  les  manus- 

p.  l:i5,  1.  3;  i^.  132,  1.  30;  p.  139,  1.  3,  20.  La  notation 
Tcudcricus,  Tcnderici ,  Tciidcrico.  Tevdericiin),  fréquente 
dans  cette  édition,  doit  être  considérée  comme  une  faute 
des  copistes  qui  ont  négligé  l'A  de  l'original. 

1.  Prou,  n"  2.592,  p.  533. 

2.  Thctidci-li-us,  1.  III,  c.  1,  éd.  Omont,  p.  7(3.  I.  4; 
cf.  Arndt,  p.  109,  1.  33;  Thnideriro,  1.  III,  c.  2;  éd. 
Omont,  p.  76,  1.  33;  éd.  Arndt,  p.  77,  1.  37. 

3.  T/if'iidcriciis,  éd.  Arndt,  p.  118,  1.  25.  M.  Arndt  ne 
donnant  pas  de  variante  du  manuscrit  de  Cambrai,  p.  90, 
1.  7,  ni  p.  107,  1,  9,  où  son  texte  donne  les  leçons  Thctido- 
riciim  et  ThcudevicuH,  on  peut  supposer  que  cette  notation 
•est  conforme  à  ce  manuscrit. 

4.  Thriidericiis,  éd.  Arndt,  p.  111,  1.  44;  p.  111,  1.  37; 
Tlicudoricum,  p.  102,  1.  23. 

5.  Prou,  n"  26â6,  p.  543. 


NOMS    ROYAUX.    —  THIERRY  *13 

crits  les  plus  anciens  semblent  indiquer  comme 
celle  de  Grégoire  de  Tours,  notamment  lorsqu'il 
s'agit  de  Thierry  V,  est  Theudo-ricus,  sans  assi- 
milation de  la  voyelle  finale  du  premier  terme 
theudo-  a  Vi  de  la  première  syllabe  du  second 
terme  -riens.  C'est  celle  que  W.  Arndt  a  généra- 
lement suivie  dans  son  édition  de  VHistoi'ia  Fran- 
corum  écrite  par  Grégoire  de  Tours';  il  Ta  pré- 
férée, avec  raison,  à  la  notation  Theodo-ricus  avec 
un  o  substitué  à  Vu  du  premier  terme,  comme 
dans  le  manuscrit  de  Corbie',  qui  n'ofïre  excep- 
tionnellement la  leçon  primitive  Theudo-ricus' 
et  ses  variantes  avec  assimilation  relative  de  la 
voyelle  finale  du  premier  terme  à  1'/  du  second 
terme  ;  Theude-ricus''  ou  Tlieode-ricus\  La  nota- 
tion  Theode-rieus  par  eo  au  lieu  (X'eu  apparaît 

1.  Tl>niulurlcm.  p.  109,  1.  12;  p.  114.  1.  11  ;  p.  115,  1.20; 
p.  116,  1.  3,  6-7,  10,  17;  p.  118,  1.  2,13,  18;  p.  120,1.  3, 
13,  15, 18,  20:  p.  122,  1.  7;  p.  130,  l.  3,  6;  p.  131,  1.  3, 15; 
p.  137,  1.  12;  p.  138,  1.  5. 

2.  Édition  Omont,  p.  57,  1.  22-23;  p.  76,  1.5;  p.  77, 
1.  30:  p.  78,  1.  1,  2;  p.  80,  1.  34:  p.  81,  1.  20,  27,  .32,  36; 
p.  82,  1.  7,  9:  p.  85,  1.  5,  18,  21,  26,  29;  p.  87,  1.3;  p.  93, 
1.  2«;  p.  94,1.15.  32;  p.  100,1.  6,28:  p.  101,  1.  5:  p.  119, 
1.  2. 

3.  Éd.  Omont,  p.  76,  1.  4,  33. 

4.  Éd.  Omont,  p.  76,  1.  4,  33. 

5.  Ed.  Omont,  p.  68,  1.  9;  p.  77,  1.  8,  12. 


*14  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

pour  la  première  fois  dans  un  di})loine  original 
privé  en  682  ou  083'  ;  elle  ne  prend  place  dans 
les  diplômes  royaux  originaux  quen  716'.  En 
résumé,  pour  le  nom  du  roi  Thierry  I",  511-533, 
l'ortliograplie  latine  la  plus  autorisée  parait 
avoir  été^  de  son  temps,  Tlicudoricus.  Il  faut  cor- 
riger en  Tlœvdorici,  le  Teadorici  d'une  monnaie 
royale  attribuée  à  ce  roi '.  jNIais,  pour  Thierry  III^ 
■673-691,  l'orthographe  oihcielle  est  Tkeudericus 
avec  un  e  au  lieu  et  place  de  Vo  ;  de  l'un  et  de 
Tautre,  la  forme  française  est  Thierry.  Au  con- 
traire, on  ne  peut  dire  c[ue  des  mots,  tels  que 
Clovis,  Clotilde,  Clodomir,  ChildebertetClotairc, 
aient  été  formés  régulièrement  comme  Thierry 
=  Theudoricus,  Theadcvu'as. 

Nous  commencerons  par  Clovis.  Dans  les  ma- 
nuscrits les  plus  anciens  de  Grégoire  de  Tours, 
VIP  siècle,  ce  roi  s'appelle  ordinairement  Cltlo- 
do-uechus,  prononcez  Hlodo-ouchous.  La  lettre 
initiale  n'a  pas  le  son  de  notre  c  français;  c'est 
■ou  un  11.  prononcé  très  fort,  comme  il  paraît  sur- 

1.  Tardif,  n"  21,1.  li),  p.  20. 

2.  Tardif,  n"  16,  1.  6,  p.  39:  n"47,l.  6,  p.  40;  nM9,1.5, 
p.  41.  Peitz,  n"  81,  p.  72, 1.  20;  n"  82,  p.  73,  1.  25;  n"  84, 
p.  74.  1.50. 

3.  Prou,  n°  32,  p.  8. 


NOMS    l^OYAUX.    —  CLOVIS  *15 

tout  vraisembUiblc^  ou  uu  clt  allemand,  et  la  lettre 
initiale  de  la  troisième  syllal)c,  c|ue  les  éditeurs 
représentent  par  un  v,  n'est  pas  un  v,  c'est  un  u 
consonne^  c'est-à-dire  le  lo  anglais  ou  wallon.  La 
même  observation  s'applique  au  nom  du  premier 
ancêtre  certain  de  la  première  race  royale  de 
France:  le  nom  que  nous  écrivons  Mérovée,  chez 
Grégoire  de  Tours  Mero-uêcJnis\  ne  contenait  pas 
de  V  :  la  lettre  que,  dans  ce  mot,  nous  prononçons 
V  est  un  u  consonne  et  sa  valeur  véritable  en 
français  est  ou. 

Clilodo-uecincs  parait  avoir  été  l'oi-tliograplie 
ordinaire  au  VI'"  siècle,  bien  qu'elle  ne  soit  attes- 
tée par  aucun  manuscrit  antérieui'  au  Vil'''.  Il 
y  a  une  variante  ChlotlKi-iicclim^,  dont  1(3  ///  est 
^n  contradiction  avec  la  loi  de  Vernor.  Celle  lui 
grammaticale  veut  à  la  seconde  syllalje  du  nom 
royal  la  dentale  d  comme  succédanée  <\c,  la  dentale 
/,  dans  la  prononciation  germanicpie  hlado-, 
Iifodu-du  participe  indo-européen  A/«7'ô-.s,  litté- 
ralement «  entendu  »,  et  par  extension  «  connu, 

'[.  Mci-orcclaiin,  Grégoire  de  Tours,  1.  2,  c.  9;  éd.  Arndt 
p.  77,1.   16;  éd.  Omont,  p.  47,  1.  1. 

2.  Grégoire  de  Tours,  éd.  Arndt,  p.  88,  1.  1,  4,  8,  10-11  ; 
p.  90,  1.  1;  p.  91,  1.  19;  p.  92,  1.  2;  p.  93,  1.21;  p.  91,  1,  6, 
13,  etc.;  éd.  Omont,  p.  4(3,  1.  21  ;  p.  5."î,  1.  26,  29,  31;  p.  56, 
1.  4,  7;  p.  57,  1.  17  ;  p.  59,  1.  2,  etc. 


*16  INTRODUCTION.   —  CIIAI'.    I 

célèbro,  illustre  »,  premier  terme  du  composé 
Chlodo-uec/ius.  Cette  variante  a  été  conservée 
pai-  le  préambule  des  canons  d'un  concile  tenu 
à  Orléans  en  511,  du  vivant  de  Clovis  P^,  qui 
mourut  cette  même  année.  Les  évêques  adressent 
ces  canons  (loin no  s/io  (•(itholictc  ccdcxùr  filio 
Clilotliotccclio,  f/Io/'iosissiiiio  r('f/i\  L"(''diteur, 
-M.  F.  ?ylaass('ii,  a  eu  le  bon  esprit  de  ne  pas 
substituer  un  r  à  1"//  de  ravant-dernière  syllal)e 
du  nom  royal,  comme  l'a  fait  D.  Boucjuet,  Recueil 
(les  Histofiens  des  Ga ides  et  de  la  France,  t.  IV, 
]).  103  C  La  leçon  adoptée  par  les  Pères  du 
concile  d'Orléans  est  confirmée  par  la  monnaie 
mérovingienne  du  palais  où  se  lit  la  légende  chlo- 
TiiovECiivs  k[ex]'.  Je  dis  :  la  leçon  adoptée  par 
les  Pères  du  concile  d'Orh-ans  ;  je  ]>iiis  ajouter 
que  le  manuscrit  par  lequel  cette  leçon  nous  a 
été  conservée,  le  manuscrit  latin  1:^097  de  la 
l-)il)liotliè(pie  Nationale,  VP  ou  VIP  siècle  % 
parnît  remonter  plus  haut  (|ue  les  plus  anciens 
manuscrits  où  l'on  puisse  consulter  Vllistoria 
Francoviun  de  Grégoire  de  Tours. 

1.  MonnnicntaGci'manid'  Iiistorica,  in-4",  Lfr/iiiit  sectio 
fcrtia,  ConcKùi,  t.  I,  Concilia  ceci  iiici'oringici,  p.  2. 

2.  I'i-i)u.  u"  Gîrj,  ]).  ir)8.  Lisez  C/tlut/ioiicc/iKS. 
•i.  Mjiassen,  Concilia  rcri  mcrorini/ici.  p.  xii. 


NOMS    ROYAUX.   —  CLOVIS  *17 

Au  VIP  siècle,  l'ortliograplie  de  ce  nom  est 
changée,  le  second  eh,  celui  de  la  dernière  syllabe, 
disparaît,  et  rc(|ui  le  précède  dans  CJdodo-aechu^ 
est  la  plupart  du  tcnij^s  remplacé  par  un  /  dans 
les  actes  émanés  de  la.  chancellerie  royale. 
Clovis  II,  638-G56,  signe  C/ilodo-aii/s  un  diplôme 
de  l'année  653  ^ ,  et  la  même  orthographe  se  trouve  : 
au  nominatif  ('/i/o(louù/s\  au  génitif  Clilodouio, 
vers  640,  dans  un  diplôme  émané  de  sa  chancel- 
lerie'; au  même  cas,  CJdodouie,  vers  658,  dans 
un  diplôme  de  Clotaire  III,  son  hls'  ;  au  nominatif 
Chlodoaiiis,  en  710,  dans  un  diplôme  de  Chil- 
debert  III,  son  petit-lils'.  La  même  notation  pré- 
vaut dans  les  actes  de  la  chancellerie  royale  pour 
Clovis  111,  691-695.  Pendant  son  règne,  il  est  dans 
ces  actes  appelé  deux  fois  ClilodoTuuji,  l'une  en 
692",  l'autre  en  693'.  C'est  la  notation  (pii  se 
maintient  dans  les  diplômes  de  ses  successeurs 
où  ses  actes  sont  rappelés.  Son  frère  Chilbebert  III 

1.  Tai-dif,  n"  11,1.  12.  p.  10;  Portz.  w"  19,  p.  20,  1.  3.-). 

2.  T;ii-dif,  n"  11,  1.  1,  j».  10;  Poi-tz.  u"  19.  p.  19,  1.  11. 

3.  Tardif,  n"  9,  1.  12.  \).  8;  Portz,  p.  19,  1.  28. 

4.  Tardif,  n"  1."),  1.   :{,  ]).  13;  Portz,  ii"  3.5.  ]).  33.  1.21. 

5.  Tardif,  n"  14,  1.  3,  p.  37;  Pertz,  n"  77,  p.  68,  1.  36. 

6.  Tardif,  n"32,  1.  1,  p.  25;  Pertz,  n"  67,  ]>.  57, 1.  6. 

7.  Tardif,  n"  33,    1.   1,    p.    26;    Pertz,    n"    66,    j).     58. 
i.  32. 


^18  IXTlîODUCTIOX.    —  CIIAl'.    I 

Vi\[)\H'\\r  nu  i!:r\\i\iï  ('/'/(xfofiio  en  G'J.j'.  Lr  iioiui- 
jiatif  Chlodoiiiiis  du  nom  de  Chtxis  111,  cl  son 
griiiliC  Cli1(j(l()iu(i,\\\)\y,\\-M<.^{'\\\  (Ml  '^^IG  dans  (U'\\\ 
diplômes  de  son  cousin  ( 'liil|)('iic  \\'.  1!  y  a  ponr 
le  nom  ('c  ('lo\is  111  une  variante  C/i/ix/o/icifs  : 
elle  apparaît  une  lois  dans  nn  diphunc  ('niaiK''  do 
sa  (•hanccllcric  eu  (\[)2'. 

Do  ces  deux  notations  du  nom  royal  dont  il 
s'agit,  le  S(H-ondc  Chhxlniu'us,  est  (■ollo  (pic  pi'ë- 
t'cr(^  l'auteur  du  LIIht  hisUirur  h^rdiicorum .  Icr- 
ixnwr  en  7v*7  ;  il  appelle  deux  l'ois  ('lo\is  JI 
au  nonduatif  ('///(k/ouc/is  \  une  l'ois  au  dalil" 
Clilodoin'i)'  ;  une  l'ois  seulement  il  donne  au 
nom  de  c<'  roi  la  notation  alors  liistoricpie  du 
nom  de  Clo\is  J'',  à  l'accusât  il'  Chlodoue- 
r/ntin'' .  Il  appelle  aussi  deux  fois  Chlodoueus 
Clovislll'.  (,)uand  il  s'a.iiit  de  (,'lovis  l''',  taidôl 
il    suit    l'oit li()L;raplie    histoiicpic     ('hlodoiiccliKs 

1.   'l'ai-ilil.    Il"    :U.    1.     1.    |).    27;    l'cil/.     ii"    (H.    p.    :^\), 

1.  no. 

■Z.  'ViwdW.  Il"  K).  1.  (i.   |..  :?'.l;  l'nl/,  ii'Sl.  |,.  "I^.  1.  27.  — 
'l'aidif,  11"   lit.  I.  .").  |..   11  ;  l'rH/,  ii'  SI,  p.  7  1.  1.  r,l. 
:].  'l'ai-dil.  Il"  :n.  l.  l.  p.   2t  ;  i'cil/.  H"  (II.  p.  T)!.  1.  ;{G. 
1.  l'id.  l\i-iiM-ii.  p.  :{l(i.  1.  is.  21. 

T).  l'id.  iMiiscli.  p.  ;!!().  1.  12. 

0.  l'iii.  i\i-iiM-ii.  p.  :iir).  1.20. 
7.  VA.  Ki-uscji.  p.  :Vi:\.  1.11.  17. 


NOMS    ROYAUX.    —  CLOVIS  *19' 

(|u'i]  copio  chez  Grégoire  de  Toiiis',  tantôt,  avec 
une  partie  de  ses  contem|)orains,  conservant  Ve,. 
il  supprime  le  second  c/i  de  ce  nom  propre,  et  il 
écrit  C/tlofloneus  - .  La  Chronique  de  Frédégairo 
termin(>e  en  751,  ne  connaît  pas  poiu'  Clovis  I''^ 
la  notation  complète  Cldodoaechns.  Pour  les 
trois  rois  mérovingiens  que  nous  appelons 
Clovis,  elle  emploie  ordinairement  l'orthographe 
Chlodoueus  si  fréquente  dans  le  IJbci'  liistoriœ 
Francorum  et  ([ui  fait  en  092  son  apparition 
dans  les  textes  diplomatiques  originaux  de  la 
chancellerie  royale.  Quant  à  rorthograplie  Chlo- 
(loiiius,  la  plus  fréquente  dans  les  diplômes 
royaux  du  VU"  siècle  et  de  la  première  moitié 
du  VHP  dont  les  originaux  subsistent,  Frédé- 
gaire  la  connaît,  biencju'ilne  l'emploie  que  par 
exception.  Il  appelle  Clovis  F'^'  une  fois  Chlo- 
douius  au  nominatif%  deux  fois  C/dodouiae  au 
génitif'.  De  Clovis  II  il  écrit  le  nom   au    génitif 

1.  Chlodoncchiis,  et  ses v;ii'i;iiite8  casuelles,  vd.  Kniseli^ 
[).  238,  1.  30.  31,  33;  p.  239,  1.  1,2,  3,  4,  .5,  6,8,  10,11; 
p.  216,  1.  21;  p.  250.  1.  6;  p.  251,  1.  9-10,  11-12,  20-21, 
26,  28-29,  .30-31  ;  p.  253,1.  21;  p.  251,  1. 10;  p.  257,  1.  1,  5, 
11.  19,  21,  etc. 

2.  Ed.  Kmsdi,  p.  251,  1.  4,  14-15,  24;  p.  2.56,  1.  1.8, 16; 
p.  2.58,  1.  29;  p.  259,  1.  5,  8,  16,  20,  24,  29,  34,  etc. 

3.  Éd.  Ki-usch,  p.  99,  1.  21. 

4.  Éd.  Ki-Lisch,  p.  82,  1.16,  26. 


*20  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

de  la  inémc  façon.  C/i/odo/iidC,  six  fûis\  et  à 
l'ablatif  Chlodouio  une  t'ois  %  bien  qu'il  emploie 
aussi  pour  ce  roi  comme  pour  Clovis  I*"^  la  no- 
tation Chhcloueas  ou  ('/iIo(foi/eos\  Les  deux 
leeons  dilodoucas''  et  Chlodoitius''  sont  attes- 
tées pour  Clovis  II  par  les  monnaies.  Pour  Clo- 
vis III  on  n'y  trouve  que  la  seconde  \ 

De  ce  nom  royal  écrit  d'al)ord  CJilofhoucrlni.s 
et  srutoLit  Clilodouechus  au  VP  siècle,  ])uis 
Chlodo/was,  C/ilodoui/is  au  VIP  et  pendant  la 
première  moitié  du  VIII'',  la  notation  carolin- 
gienne est  ■Hludoutucns  dans  les  diplômes  de 
Louis  I'"''  dit   le  Débonnaire,  814-840',  dans  ceux 


1.  LM.Krusch,  p.  159.  1.  11.18;  p.  KH.  1.  21  ;p.  163, 1. 16. 

23;  p.  i6r),  1.  m. 

2.  Éd.  Ivrusc-h,  p.  165,  1.  30-31. 
3.Ka.Krnsch,p.  156,1.  li);  p.  161,1.  12.20;  p.  161.1.7. 

10;  p.  166,  1.  21,  26,30,  31. 

4.  Chlodovkvs,  Pi-oii,  ii"6iS6.p.  156;  ii""  687-690,  p.  157; 
n°  1361,  p.  299. 

5.  Chlodovivs,  Pi'ou,  n"  617,  p.  111;  ii"  691,  p. 157; 
Clodovios, n"  1365,  p.  299. 

6.  Chlodovio[s],  Pi-()u,  n"7],  j).   19. 

7.  Tardif,  n"107,p.78,c()I.l;n"  108,  )).  78,col.  1,  2;nM09, 
p.  79,  col.  1.2;  n"  112,  p.  79,  col.  2,  ]).  80,  col.  1;  n"  113, 
p.  80,col.  1,  2;  n"  111, p.  80,  col.  2,  \k  81, col.  1  ;  n"  116, 
p.  81,  col. 2;  n"117,  p.  82,col.  1  ;  n"118,  p.  82, col. 2;  n''119, 
p.  83,  col.  1  ;  n"120,  p.  83,col.2,p.  81,  col.  1;  n"124,p.  86, 


NOMS    ROYAUX.   —  CLOVIS  *21 

de  Louis  II,  dit  le  Bègue,  877-879 \  Hludouicn^ 
dans  ceux  de  Louis  IV,  dit  d'Outremer,  936-954% 
où  l'on  trouve,  paraît-il,  aussi  la  notation  Lu- 
douicus  sans  li  initiale'.  L'A  initiale  fait  défaut 
dès  le  IX"  siècle  dans  le  texte  des  serments  pro- 
noncés en  842  par  Louis  le  Germanicjue  et 
Charles  le  Chauve  ;  le  texte  français  appelle  au 
cas  direct  Louis  le  Germanicjue  Lodhum'gs  avec 
deux  ^^  prononcez  Lodliououigs  en  donnant  au 
dJi  le  son  du  th  doux  anglais  ;  il  note  Lodhuuuig 
le  cas  indirect.  Dans  le  texte  germanique  on  lit 
au  datif  Litd.huiiuifjc,  au  nominatif  Lud.huuuig\ 
Ainsi  C/dothoii.echus,  Chlodouechus,  C/do- 
doueus,  CJdodoidns,  Hhtdouuicus,  Hludoujcus, 

col. 2, p.  89, coi.  2  ;n"129,  p.  90,  col.  2,  p.  91,  col.  1;  n^lSl, 
l).91,col.  2;n"132,  p.  92,  col.  1  ;  n"  133,  p.  92,  col.  2.TiiT- 
(Uî  il  imprimé  H/i(doniirus  <'iu  lieu  de  Hludouuicus . 

1.  D.  Bouquet,  t.  IX.  p.  398  E,  399  B,  405  C,  412  D, 
41B  A,  417  B.  L'orthographe  Liidorlcus  paraît  empruntée 
à  des  copies  qui  n'avaient  pas  reproduit  exactement  les  ori- 
ginaux . 

2.  D.  Bouquet,  t.  IX,  p.  581  B,  936  ;  p.  595  B,  912; 
p.  598  A,  943;  p.  612  A,  953. 

3.  Dans  les  diplômes  des  années  942  et  943  cités  dans  la 
note  qui  précède,  le  nom  royal  écrit  Hltidourciis  dans  la  sus- 
cription  est  écrit  LudordcriH  dans  la  souscription,  D.  Bou- 
quet, t.  IX.  p.  595 D,  599  B. 

4.  Adolf  Horning,  LaLcnf/uc  et  laLiitêrature frcuiraiscs , 
1887,  textes,  p.  7. 


■■•■22  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

Ludouicus,  Lodiiuuigs  sont  huit  notations  du 
même  mot  dont  Torthograplie  a  été  se  modi- 
fiant comme  la  prononciation  pendant  un  espace 
de  cinq  siècles,  en  commençant  au  VL-pour  finir 
au  X*\  C'est  le  nom  que  Jean  de  Joinville  a  écrit 
Looijs  ^  et  Lo//.s  '.  Nous  disons  Louis. 

Puisqu'on  prononce  à  la  moderne  TliicMTV,  le 
nom  des  rois  mérovingiens  ([ue  l(Rn\s  contempo- 
rains ont  appelé  TliciKloi-icus,  l'heodoi'icus, 
Theadcj'icas,  TJicodcrIcns,  il  serait  logi(]Uc 
d'appeler  Louis  les  rois  mérovingiens  connus 
abusivement  sous  le  nom  de  Clovis.  Dès  le 
IX"  siècle,  un  des  copistes  de  Grégoire  deToin^s 
comprenait  que  le  nom  écrit  Chlodouechus  dans 
les  manuscrits  primitifs  de  YHistovia  Francorum 
était  identique  à  celui  du  personnage  (jui  se  dit 
lui-même  Ul tnlotinicafi^  divina  orduianie.  pro- 
videntia  imperator  augustas,  mais  (jue  nous 
appelons  Louis  le  Débonnaire,  et  dont  l'usage 
moderne  laitLouis  I",  roi  de  France.  Le  copiste 
<le  V Historia  Fraiicofii lit  iVnA  \\{)\\)<  Nouions  par- 

1.  Jean  de  Joincillc,  Hiatoire  de.  saint  Louis^  Credo  <•!■ 
lettre  à  Louis  X,  par  M.  Natalis  de  Wailly,  membre  do 
l'Institut.  Paris,  ])i,l.)|.  1807.  §§1.19.08,691.  \^.  1,10.  lu. 
382. 

2.1hidem,  §§20.  69;{,  p.  10,  382  ;  ci.  ]^.  118. 


NOMS    ROYAUX.    —  CLOYIS  *23 

1er  oA  cM'liii  (|iii  a  (M-ril  le  Coder  Laïu-issciisis, 
<-'cst-à-dire  1(^  inaniisciit  ([u'Ai'iuU  tL'sigiio  par 
la  cote  Cl,  et  ((ui  aujouid'liui  \)(nU'  à  II<Mdol- 
bors"  le  n"  86-1'.  A  ('hlodoucchus^  il  a  sul)stitué 
HlLuloitiurhiis- ,  rihidoiiichiis  \  Hlodoiiuichua  ', 
formes  (|ui  e.\|)li(|ii('nl  poui'  Louis  le  Germani((ue 
comme  on  a  vu  plus  haut  la  notation  Lod/ia/Uf/s 
du  serment  de  Stiasixturg  en  842  et,  après  la 
<-liute  du  d  m(''dial,  XI''  siècle,  la  notation  Looys, 
Lojjs  de  Jean  de  Joiii\  illc,  (piand  cet  auteur  veut 
parler  de  Louis  IX  et  de  Louis  X. 

Lorsqu'on  a  imaginé  de  distinguer  par  (l(*s 
noms  de  nom1)re  les  rct/oi  Francoi'itin ,  Franco- 
j'aiii  l'crjcs  homonymes,  il  est  étrange  qu'on  ait 
négligé  les  trois  premiers,  surtout  le  fondateur 
de  la  Monarchie  :  on  comptait  Louis  le  Débon- 
naire, dont  le  titi'e  est  non  roi,  mais  impci'afor 
aufjustns.  Louis  XIV  aurait  dû  être  Louis  XVII 
et  Louis  XVIII  Louis  XXI.  Le  concjuérant  (pie 
par  abus  nous  appelons  Clovis  aurait  au  moins 
autant  mérit(!' d'être  compté  (pie  le  malheureux 

I.V.la  pivfnco  d'Ar-ndt,  j).  2."3-26. 

2.  Kd.Arndt,  p.88.I.2S:  p.  01.  1.  13  ;  p. 93,  I.  l."i;  p.  91, 
1.36.  12;  p.  9.0,1.  40. 

3.  VA.  Ai-ndl.  p. 88.  1.2r).3(i.  38;  ]>.  90,  1.  27,  29. 

4.  Kd.  Anidf.  p.  88,  1.33;  p.  91.1.  19;  p.  92.  1.22;  p.  91, 
1.32.  10;  p.  9.').  1.28. 


••'•24  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

enfant,  mort  sans  avoir  régné  et  ciu'on  a  inséré 
dans  la  liste  sous  le  nom  de  Louis  XVII. 

Louis  est,  avons-nous  dit,  la  forme  régulière 
en  fianraismodernedu  nom  (|u'on  écrivait  Chlo- 
tJiouedius,  Chlodouechas  en  latin  mérovingien 
an  VP  siècle.  Cependant  il  faut  l)i(>n  nous  en- 
tendre, Louis  est  le  cas  direct,  conservé  [)ar  ex- 
ception, contrairement  à  l'usage  général,  comme 
dans  «  (ils  »  =:/i!i/(s,  cpii  devrait  être  «  ti  » 
comme  dans  «  sœur  »  qui  devrait  être  «  sereur  ». 
De  là  une  grande  irrégularité  dans  la  formation 
du  nom  IV'ininin  Louise.  Le  correspondant  de 
Louise  sciait  «  tilse  ))  au  lieu  de  a  fille  »  au  fé- 
minin de  lils.  ■'-C/iIof/onec/ia,  féminin  de  C/iIo- 
(loiirclins  devrait  donner  en  français  Louie  et 
non  Louise,  comme //7m  a  ])i'()(luit  «  lille  ». 

Mais  revenonsaux  nomsi'oyaux  nKM'ovingiens. 

(  )n  a  riial)i1u(le  inM''t(''r<''e  d'appeler  Clotilde 
la  femme  de  Clovis  L''.  Il  y  a  là  un  double  abus. 
Ceux  qui  ont  imagiiK'  ce  nom  pensaient  pro- 
noncer à  la  française  le  nom  méi'ovingien  Clilo- 
f/iic/ii/</is,  i)\]  ('/i/()/c/ii/(hs  :  oi',  ce  nom  n'est  j)as 
celui  de  la  femme  de  Clovis  1''',  c'est  le  nom  de 
sa  lille  ',  dont  le  j)i'emier  élément  chlothi-,chlot- 

1 .  Cli-ôgoii-odc  Tours.  1.  III, c.  10;  éd.  .\rn<It.  p.  117.1.6; 
(M.  (Jiuont,i).82,  1.23. 


NOMS    ROYAUX.   —  CLOTILDE  *25 

est  i(l('nti(|U(»  à  ('lilodo,  r/i/odto-  premier  terme 
du  nom  du  |)ére,  ('hlodo-uechus,  C/ifof/io-uechus, 
et  dont  le  second  terme  n'est  autre  chose  ([ue  la 
seconde  partie  du  nom  de  la  mère^  c'est-à-dire  de 
la  femme  de  Clovis  I",  Clirorid-cJul(lis\  Cloro- 
(lc-<-]iil(lis'\  ('hi'(>ili-chihli^\  (lirot-clilhlis''  \  ce 
double  em[)runt  est  conforme  à  un  usage  dont  il 
sera  (piestion  plus  bas,  p.  *42  et  suivantes. 

Entre  le  nom  de  la  mère  et  celui  de  la  tille,  il  y  a 
cette  différence  (jucla  première  syllabe  du  nom  de^ 
la  mère  contient  nn  r,  celui  de  la  fille  un  /.  Si  Ton 
admet  c[ue  Clotiide  doive  être  la  forme  française 
du  latin méroyingwnCh/ofliir/ifldis^  C/dotc/n'fdi.s, 
on  devrait  appeler  Crotilde  la  femme  de  Clovis  T''. 
Mais  la  lettre  initiale  de  Chrodc-cJdhlis,  (lirodi- 
rldJdis,  Chrot-childis,  n'avait  pas  le  son  du  c 
français  ;  elle  ne  peut  guère  être  représentée  dans 
notre  alphabet  que  jiar  un  h  qui  tombe  en  fran- 
çais. De  même  la  dentale  médiale  disparait  en 
français  dès  leXP  siècle,  par  conséquent  du  pre- 

1 .  Grégoit-e  de  Tours,  éd.  Ai-iidt.  \^.  106.  I.  9.  11  :  p.  112. 
l.  22. 

2.  Grégoire  de  Tours,  éd.  Arndt  p.  114.  1.9  ;  i).  12(3.  1.  20. 

3.  Ms.  de  Cambrai,  Grégoirede  Tour.s,éd.  Arndt.  j).  90. 1.27. 

4.  Grégoire  de  Tours,  éd.  Arndt,  p.  90,  I.  1,  8  ;  p.  91. 
1.  21. 


■■■26  INTRODUCTION.  —  CIIAP.    I 

mier  terme  vJii'ode-,  chrodi-,  clirot-,  il  ne  ixmiI 
rester  que  la  syllabe  ro.  (^uaiil  au  s(M'()nd  Iciinc 
childifi,  il  est  devenu  u  licut,  licull,  liaui  d,  dans 
un  autre  nom  de  reine  don)  lanolalion  IVaneaise 
a  été  régulièrement  toinK'e  :  «  Bruneheut'  »  ou 
«  Bruneheult'  »,  dans  les  Cln(»ni(|ues  de  Sainl- 
Denis,  aujourd'hui  Brunehaut,  pour  un  priniitil 
Bru,nc-chi]iU^\  Bruni-cliil(lis'\  On  devrait,  en 
l'raneais,  a|)|)eler  «  Relient,  Kolieull  ou  Roliaut  » 
la  femme  de  Clovis  I'''  ;  et  si  les  l'raneaises  nom- 
mées Clotilde  désiraient  se  conformer  aux  lois 
•de  la  phonétique,  il  leur  faudrait  substituer 
Roheut,  Rolienlt  ou  Rohaul  a  leiu'  |)r('Miom  si 
■défectueusement  noté.  Mais,  pour  ariivei'  à  ee 
résultat,  il  serait  nécessaire  de  rendre  bien  des 
jugements  de  rectification  des  actes  de  TtHat  ei\  il  ; 
et    il   est  [jrobable  (|ue   ces   jugements  ne  seront 

1.  Briinr/u-nt.  D.  IVhkhicI.  t.  lit.  ]>.  lM  1  1),  21.")  AB. 
237  B,  258  (",  259  CI).  2(i2  1  ),  203  H.  2()  1  1  ),  2(i(3  H,  2(;7  HCI  ). 
268 B,  269  A. 

'>.  Briinclwidi,  1).  B-niquel,  I.  III.  |..  221  li.  22!»  \^. 
213  C. 

3.  Briiiicc/iUdis.  m<.di^  Boauvais,  (jréii'oii'n  ilo  Toni-s.  (mI. 
Anidt,  p.  111,  1.42,  43;  p.  186,  1.  .32;  p.  191,  I.  15;  iiis.  do 
Coi-bio,  ('(1.  Omont,  p.   122,  1.  17;   p.   129,  1.   33;   p.  110, 

26;  p.  1  17.  I.  19,  .'te. 

l.  Briuiichililis,  (ovgoii-e  de  'l'ours,  éd.  .Vriidl,  p.  111. 
J.  14;  p.  163,  1.  10;  p.  172,  1.  4;  p.  186,1.  8  ;  p.  191,  1.  21. 


NOMS    ROYAUX.   —  CLODOMIR  *27 

jamais  prononcés  ;  si  la  phonétique  exige  Roheut 
ou  Roliaut,  restliétiqui;  préférera  toujours  Clo- 
tilde.  On  dit  qu'il  faut  hurler  avec  les  loups,  et 
<{ue  ce  que  femme  veut,  Dieu  le  veut.  Disons 
<lonc  Clotilde. 

Nous  appelons  Clodomir  le  second  des  lils  que 
Clovis  !'■''  eut  de  Clotilde,  c'est-à-dire  celui  qui, 
par  la  mort  du  premier-n('',  Infjonici'îs,  devint 
l'ainé  des  trois  survivants.  Clodomir  s'apjiellc  au 
nominatif  Chlodoincris  chez  Grégoire  de  Tours', 
qui  écrivait  dans  le  siècle  même  où  Clodomir 
îivait  vécu,  puisqu'il  mourut  en  594  et  que  Clo- 
domir était  mort  en  5,24.  De  cette  notation,  la 
Chronique  de  Frédégaire  en  751,  c'est-à-dire  un 
isiècle  et  demi  plus  tard,  offre  une  altération,  et 
le  Liber  Jiistoriœ  Francovimt ^  de  vingt-cpiatre 
ans  antérieur,  une  autre  modification.  La  Chro- 
nique de  Frédégaire  affaiblit  en  e  Xi  de  la  syllabe 
finale,  et  au  lieu  de  Clilodomèris,  elle  écrit  trois 
fois  Chlodoméres-  contre  une  fois  Chlo(/oiiu'/-is  \ 
Le  Liber  hisioriœ  Francoriiin  assimile  l'c'  de  la 

L  Hisfo/i((.  Francoritni,  1.  III.  c.  1  (('m1.  Arndt,  p.  109, 
1.  11  ;  (kl.  Omout,  p.  76,  1.  1 1),  c.  (3  (éd.  Arndt,  p.  li:i  1.  8; 
p.  114,  1.  1-L';  éd.  Onidiit.  p.  76,  1.  13,  34);  1.  V.  c  IS 
(éd.  Ai-ndt,  p.   210,  1.  17;  éd.  Oiii.uit.  p.  163,1.  23). 

2.  Éd.  Ivniseli,  p.  103.  1.  22;  p.  101, 1.  13, 17-18. 

3.  Éd.  Krusch,  p.  104,1.  11. 


*28  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

pénultième  syllabe  à  1'/  de  la  (iiiale,  d'où  le  nomi- 
natif Ch/orlomtris  \  Cet  ouvrage  terminé  en 
7,:^7,  est  de  plus  dedeux  sièeles  postérieur  à  la  mort 
de  Clodomir,  (pii  mourut  en  5.24.  Le  Chlodomhis 
du  IJhrr  liistori(0  Francoriun  est  devenu  Chlo- 
(loiHir/i.s-,  est  passé  de  la  troisième  déclinaison 
latine  dans  la  seconde,  sous  la  plume  d'Aimoin, 
(pli  ('erivait  ses  Gcsta  Francoriun  aux  environs 
de  l'an  mil,  piès  de  cincj  siècles  après  la  mort 
de  ce  roi.  De  là,  vers  la  (in  du  XIIP  siècle, 
la  notation  française  des  Cluonicpies  de  Saint- 
Denis,  Clodomires  au  cas  direct  %  Clodomij^e  au 
cas  indiicct  '';  telle  est  Torioinc'  de  notre  ortho- 
ii'raplic  moderne,  Clodomii',  pour  1(^  nom  du  roi 
franc  (  'hlodoirn-ris  cpii,  suivant  les  règles  de 
notre  langue  moderne,  devrait  avoir  perdu  ses 
deux  lettres  initiales  r//  et  la  sylhilxw/o. 

I.(»  troisième  des  enfants  de  Clovis  P'  et  de  Clo- 
tilde  s'appelle  chez  nous  Childebert. 

Grégoire  de  'l'ours,  dans  son  Historia  Franco- 
r///ii,  j)arle  de  deux  rois  (](':<  Francs  ([ui  portèrent 

1.  I'';.i.  iMusch.  p.  271.  1.  S-!);  p.  276,  1.  1(12:^24. 

2.  Doiu  Bouquet,  ReciwU  des  Hlsfuricns  drs  Gaules  ci 
dr  la  France,  t.  III,  p.  3!)  A,  44  D,  45  D.  46  CD,  49  B, 
:.2l). 

:?.  Ddin  Bouqucl.  I.  III.  p.  1G9  D,  177  E,  178  D,  179  A. 
4.  i).  Bouquet,!,  m,  p.  177  E,  178  A,  187  A. 


NOMS    ROYAUX.    —  CIIILDEBEHT  ••'SO 

le  nom  (|ue  nous  (''ciiNons  Cliildobert  :  1"  le  liis 
de  Clovisl^'^  c'est-à-dire  Childeberl  1-''.  qui  réf^nn 
de  511  à  538  ;  2"  le  fils  de  Sigebert  l"'',  c'est-à- 
dire  Cliildebert  U,  dont  le  règne,  commencé  en 
575,  se  termina  en  59G.  Grc'goire  semble  avoi)' 
écrit  leur  nom  Chililcbcrthns,  l)ien  que  pour  le 
premier  W.  Arndt  ait  prétÏMé  en  général  la  nota- 
tion C/d/</cher(us  sans  h  à  la  dernière  syllabe'. 
L'orthographe  Cliildcbcrtlnis  n'appaiait  dans  le 
texte  que  par  exception  et  à  partir  du  livre 
sixième.  Cependant  cette  notation  Cliiltk'bevtkui^ 
par  liii  la  dernière  syllabe  est  frécjuente  dans  un 
des  meilleurs  et  des  plus  anciens  manuscrits  de 
VHistoria  Fraiicoruin,  celui  de  Cambrai,  le  Bl 
de  W.  Arndt',  et  on  en  trouve  la  preuve  dans  le 
recueil  de  variantes  que  le  même  éditeur  a  rejeté 
au  bas  des  pages';  on  la  trouve  aussi   dans  le 

1.  Historiii  Frniicoi'tuii.M.  Anult,  \).  107,1.7,9,22,27; 
p.  109,  1.  11  ;  p.  116, 1.  18;  p.  117,  1.  3,  11,  16,  19;  p.  118, 
1.  1,11,  15-16;  p.  I:i6,  1.  :?0;  p.  128,  1.8,  1.5;  p.  i:!l.  1.  1.5, 
20;  p.  132,  1.  21;  p.  l.SS,  1.  18;  ]>.  135,  1.  16;  p.  111.  1.  4, 
7;  p.  142,  1.  12;  p.  153,  1.  12,  15;  p.  15.5,  1.  6,  11,  33; 
p.  156,  1.  20;]..  159,1.  5;  p.  186,  1.  8  ;  p.  228, 1.  24;  p.  254, 
1.  7. 

2.  Histovla  FvancoriiiH,  (kl.  Anult,  p.  263,  1.  1 1  ;  p.  264, 
1.7;  p.300,  1.  16. 

3.  Historla  Francoriiiii ,  éd.  Ariiclt.  p.  107,  1.  33;  p.  109, 


*30  INTHODUGTIOX.   —  CHAP.    I 

inamisciil  (le  lîcauvais,  (|iii  icmonte  au  VIPsiècle,. 
<'()iiiiiie  Je  prcc'tkleiit,  c'est  le  B3  de  W.  Arndt^  et 
iiiéine  dans  le  B5  de  W.  Arndt,  c'est-à-dire  dans 
l(Miianuscrit  do  Coi'bie',  (jui  oiîre  presque  tou- 
joui's  la  notation  Cliildcljcftns  sans  //  à  la  der- 
nirre  syllabe.  La  notation  (J/dldebe/'t/ms  avec  h 
à  la  dernière  syllabe  est  conforme  à  la  signature 
(le  Childebert  III,  695-711,  dans  trois  diplômes- 
oiiginaux '.  Dans  la  siiscrij)tion  des  diplômes 
de  ce  roi,  il  y  a  deux  orthographes.  L'une  est 
conforme  à   la  signât  nie  ^'////r/c/y(v7//r^s  ^  •  l'autre 


I.  31,  11),  .")1:  !..  117.  I.  27,  :54,  41  :  ]>.  IIS.  1.  2;J:|).1-J1. 
1.  33;  ]..  13."),  1.  17;  ]..  112.  1.  3();  ],.  i:)3,  i.  10;  [>.  I.m, 
1.  2(5;  i).l.")G.  1.  20;  p.  l.")i),l.  2<l. 

1.  Ilistorid  Frii ncnrinit.vi\ .  .\i-ii(lt,  \\.  12(S,  1.  2.^  ;  j).  131. 
i.  11:  [i.  132.  1.17  ;p.  13."j,  1.  47;  p.  111,1.38;  p.  153.  1.3."); 
p.  I.V..  1.  2(i;  ]..  159, 1.  29;  p.  18(5.  1.  32-33. 

2.  Ivl.  Oiuniil.  p.  211.1.  27:  IHst.  Franc,  vd.  \vw\\ . 
p.  2r.|.  1.  33. 

3.  l'.iiilil.  II"  31,  1.  IS.  [).  2N;  Pci-t/.  Il"  ()7.  p.  (')().  1.35.— 
'j'ai-dil,  ii"37.  1.  12,  p.  31;l'(M-lz,  n"  U'.l.  [,.  (12,  1. 15.— 'l'ai-dii; 
11"  11,  15.  p.  X):  IVi-lz,  !i"  72,  p.  (Il,  1.  32. 

1.  r.-inlil.  Il  31,  1.  1.  ]).  27;  l'citz,  ii"  G7,  p.  59,  I.  43.  — 
T;u-(lir,  11"  35,  1.  1,  p.28;  IVi-tz,  n"  68,  j).GO,  1.  50.  —  Tai-diL 
n"  .37.  1.  1,  p.  30;  Portz.  n"  69,p.  61, 1.  34.  — Tai-dif.n"  42, 
1.1;  l'citz,  n"  73,  j).  (il,  1.  'i(i.  — Tacdir.  ii"41.  1.  1.  p.  .37; 
l'.'itz.  Il' 77.  p.  08,1.  32.  — Tardif,  n"  45, 1.  1,  p.  38;  IVrtz, 
11"  78.  p.  C.!!,  1.  37. 


NOMS    ROYAUX.   —  CIIILDEBEHT  -%3î 

contient  inw  juaiil  lo  th:  (liihleberctlLU^^  aion 
kl  rotrou\(>  en  7iG  dans  deux  diplômes  de  Chil- 
dciic  II".  C'estj  cioyons-nous,  Va  jdIus  ancienne, 
et  celle  qui  devait  ctre  ollicielle  au  tenij)s  de 
Cliildeberl  I"  et  sous  Cliildebert  II,  (juand  Gré- 
goire de  Tours  écrivail  ses  célèbres  ouvrages. 
Nous  ne  possédons  pas  de  diplômes  originaux  d(\s 
deux  premiers  C'Iiildcbort.mais  il  en  existe  delJa- 
gobert  I*"'',  62â-C38.  Dagobert  P^'  signait  Daf/o- 
Urrcthii><  avec  un  c  avant  le  t1i\  et  sa  signature 
est  conforme  à  la.  suscri[)tion  dans  le  seul  des 
dij)l(')mes  originaux  de  ce  roi  où  cette  partie  de 
l'acte  ait  écliapp(''  à  la  destruction''.  Le  même 
nom  royal  est  écrit  avec  la  même  orthographe 
Danohcrctliii^  en  71G  dans  trois  diplômes  origi- 
naux de  Chilp(''ric  II,  diplômes  dont  le  rédacteur 
raj)[)eUe  des  actes  de  Dagobert  ¥\  mort  en  638% 

1.  Tardif,  n"  19.  1.  .").   p.   11;  Pcrtz,  ii"  81.  ]>.  71.  1.  51. 

—  Taidit.  ii"4().  1.  (j.  )).  :!!»:  Pcitz.  n"  81,  p.  ~rZ.  1.  21. 

2.  Tai-dil.  n"  :{8.  1.  1.  p.  \n  ;  IV-rt/.  ii"  TU,  p.  62.  1.  2!).  - 
— 'iai-tlif.  ji"  4;{.  1.  1.  p.  36;  l'crtz,  ii"  76,  p.  67,  I.  34. 

W.    Tanlif.  n"  6.  1.  12.  p.  6;  Per-tz,  n"  12.  p.  14.  1.  51.— 
Tanlit,  ii"  7.  1.  7,  p.  6;  i>ci-tz,  n»  14,  p.  16,  1.  31. 

4.  Tai-dil,  n"  6,  I.  1,  j).  5  ;  l'oHz,  ii"  12,  p.  14,  1.  28. 

5.  Tai-dif.  n"  47,  1.   2,  p.    10;  Pertz,  n"  81,  p.  72,  1.  27. 

—  Tar-dif.  ii"  49.  1.  5.  8,  p.  10;  Pei-tz,  n"  84.  j).  74. 
1.  51. 


■'32  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    I 

et  de  Dagoberl  IJI,  711-715  \  Ce  ne  sont  ])as  les 
seuls  noms  où  les  diplômes  mérovingiens  origi- 
naux notent  berctlms,  par  cth,  le  second  terme 
<|ue  nous  l'endoiis  pai'  «  l)ert  »;  nous  citerons  les 
signatures  Rifjo-bercthas,  Amcd-berctkus,  Arnc- 
bevcthus,  en  653,  dans  un  diplôme  de  Clovis  II', 
et  Chvodebercthus,  en  716,  dans  un  diplôme  de 
Cliilpéiic  \\\  riiomme  illiislrc  iJao-bcrr/IiKs^ 
mentionné  dans  un  diplôme  de  Clotaire  II  en 
625  *,  Y é\(tc[ue  Lanc/obercfhus ,  dont  le  nom  appa- 
raît en  677  dans  un  diplôme  de  Thierry  IIP,  etc/. 
Le  r/t  initial  de  C/u'b/cbcrct/uis  ou  Cliilde- 
bcvthus,  n'avait  pas  le  son  de  notre  cli.  Il  est  rendu 
avec  avec  raison  par  li  au  IX"  siècle  dans  le  Codex 
Laurissensis  déjà  v\{r,  où  on  lit    l-[il(h'bertuf>\ 

1.  Tardif,  n"46,  1.  6,  p.  39;  Pei-tz,  a"  8t.  p.  ~d.  1.  27.- 
Tai'dif,  n"  49,  1.  4,  p.  4;  Poi-tz,  ii"  84,  p.  74.  1.  4.  U.  j).  75, 
I.  5. 

2.  Tai-dif.  ii"  tl.  p.  10,  col.  2;  Peilz,  n"  19.  p.  20.  1.  ;i8. 
48;  p.  21,  1.  :.. 

W.  'l'ardit,  n"  47,  I.  20.  p.  lO.  —  rcriz.  ii  '  82.  p.  73, 
1.  40,  a  inipriiné  Chrodeboi-tliic-  sans  r  a\aiit  le  ^ 

4.  'J'ai-dit,  n"  1.  1.  G.  p.    1;   l'nt/.  ii"  10.   p.   lli.  1.  24. 

5.  Tai-di[,ii"21.1.  7,  p.  17;    Anidt,  ir'48.  p.  44,  1.   33. 

6.  Voii- dans  notre   Dictioniidirc  les  pages  89-104. 

7.  Kd.  .\indt,  p.  lOH,  1.  34;  p.  116,  1.  43-41;  p.  117, 
1.  27-28.  3.V3(3,  41,  43;  p.  118,  1., 23-24,  35,  41;  p.  126, 
1.  45. 


NOMS    ROYAUX. — CIIILDEBERT  *"33 

notation  (ju'offrent  déjà  des  monnaies  mérovin- 
giennes \  Entin  en  français  la  seconde  syllabe 
devrait  tomber  comme  dans  Lambert  =  Lando- 
bercthus,  Robert  =  Chvodobei'cthus.  Resterait 
quel(|ue  chose  comme  Heubert. 

Passons  an  dernier  des  (juatre  frères  successears 
de  Clovis  :  nons  l'appelons  Clotaire  P'',  c'est  le 
Chlothacharhis  de  Grégoire  de  Tours.  On  peut 
considérer  comme  certain  que  telle  a  été  la  no- 
tation adoptée  |)ar  l'auteur  de  Y Histoi'iaFranco- 
riiiti,  bien  que  W.  Arndt,  après  avoir  inséré  dans 
son  texte  cette  notation,  Chlothachariiis,  dans  le 
livre  IIP  et  au  commencement  du  livre  IV  % 
donne  la  préférence  à  la  notation  abrégée,  Chlot/ia- 
lius,  dans  la  suite  du  livre  IV'  et  dans  les 
deux  livres  suivants'.  Ch/oûia/'iiis  est  une  leçon 

1.  Prou,  n"  34,  p.  8;  n"^  1420-1426,  p.  311-313.  Dans  le 
11"  34,  ^^uivantM.  Prou,  il  s'agirait  de  Childebert  I",  511- 
558,  dans  les  autres,  ce  serait  de  Childebert  III,  695-711. 

2.  P.  109,1.11;  p.  114,  1.  13,  14;  p.  118,  1.  l;p.  127, 
1.  2.  14;  p.  128.  1.  1.  11;  p.  130.  1.  6;  p.  132,  1.  22; 
p.  135,  1.   16,   21. 

3.  P.  142,  1.12.14;  p.  143,  1.  19;  p.  147,  1.  S.  11;  p.  151, 
1.  7,  14. 

4.  P.  l.ôl,  1.  18;  p.  152,  1.7,  9;  p.  153,  1. 15,  20;  p.  155, 
1.5;  p.  156,  1.  3,  13,  15;  p.  157,  1.  1,  13;  p.  158,  1.  5,  9; 
p.  160,  1.  16;  p.  174,  1.  23;  p.  186,  1.  4;  p.  187,  1.  11. 

5.  Chlotkavlus,  p.  227,  1.  11  ;  p.  213,  I.  41  ;  p.  263, 1.  11, 
19,  20.  —  Chlot/tacharias,  p.  160,  1.  9;  p.  206,  1.   15-16. 


■•;]1  INTRODUCTION.  — CIIAr.  I 

populaire  (jui  ua  pas  pénétre  à  la  chancellerie 
royale  avant  les  dernières  années  du  VU''  siècle  : 
■Clotaire  II  signe  deux  diplômes  avec  l'ancienne 
•orthographe  C/ilothar/ia/ins  en  625*  et  en  627'. 
Un  diplôme  privé  de  l'année  670-671  est  daté  delà 
seizième  année  du  règne  domni iiostri  Chlothaclia- 
riaércgis^:  il  s'agit  de  Clotaire  III, qui  commença  à 
Tégner  en  656.  Le  même  roi  est  mentioinié  sous  le 
Jiom  de  Cldodocliarius  dans  deux  diplômes,  l'un 
émané  de  Childebert  III,  en  710\  l'autre  de  Chil- 
péricll,  en  716 '.  Une  autre  variante,  ((ui  conserve 
une  voyelle  tinale  au  [)i('mier  terme, comme  dans 
{^hlotlta-cliarius  et  ('lilodo-chariiis,  est  Cldotha- 
Jiarins  sur  une  monnaie  (ju'on  attribue  à  Clo- 
taire T''' ^  Dans  les  diplôm(>s  royaux  ori_i>-inau\, 
la  leçon  (pii  (•om[)ort('  cliutc  de  la  seconde  Noyc'jle. 
('Ii[(>(li.ai-i(i.s,  fait  son  apparition  en  692;  l'acte 
'OÙ  à  cette  date  on  trouve  celte  notation  émane 
•de  Clovis  IIP.  fSuivant  les  numismatist<'s,  cette 
notation  s(,'  rencontrerait  dans  les  monnaies  dès 

1.  'l'ai'dil,  ri"4,  1.  8.  p.  h\  Pert/,  n"  10,  p.  l;!,  1.  20. 

2.  Tardif,  n"  5,  1.  <),  p.  5;  Pertz.  n"  11.  )..  M.  1.  l;]. 

3.  Tai-dif.  n"l'.).I.   :5«.  j).  17. 

4.  Tardif,  n"41.  1.  4.  p.  Te,  Pertz,  n'  77,  p.   G8,  1.  ;iS. 

5.  Tardif,  n"  47.  1.  6.  p.  40;  Pertz,  ii'  8x\  p.  7:{.  1.  :.'!. 

6.  Prou,  n"  .'}7,  p.  *.). 

7.  'Jardif.  n"  31.1.  7.  p.  -ZA;  Portz.  n"Gl.  p.  :)4.  I.   11. 


NOMS    ROYAUX.  —  (JIllLDEBliUT  *35 

le  règne  de  Clotniiv  II,  ;iii(|ii('l  on  nttribnt?  hi  mon- 
naie [)oitant  la  h'gende  (lilotharias^  et  ses  cor- 
ruptions :  C/i/ofai-i/is\  ('h)tharius\  Clotariiia'', 
Ne  seraient-elles  pas  deClotaire m?  Il  n'y  a  pas  d« 
preuve  que  la  notation  ChlolluirinH  soit  antérieure 
aux  dernières  annc-es  du  WV  siècle,  où  elle  appa- 
raît [)Our  la  [)iemière  l'ois  dans  un  diplôme  royal 
original.  Ce  serait  alors  qu'elle  aurait  jx'nétré  dans 
les  plus  anciennes  (•o[)ies  de  ri/Z-s/o/va /v'fmro/*«m, 
c'est-à-dire  dans  le  ms.  de  Corbie',  dans  ceux 
de  Cambrai'' et  de  Beauvais'.  V.n  121,  le  Liber 
Jiistoriac  Francovnm  n'otîre  pas  d'autre  leçon 
-(pie    C/i/nt/id/'ins  pour  1(,^  nom  de  Clotaire  r'^'*, 

1.  l»iou.  n"  1G6.  p.  41. 

2.  Pi-(.u,  11"^  1361,  i;:!82-13flO.  p.  298,  303-30."). 

3.  l'i-ou.  11"  1347,  1363,  2474.  p.   294.  298,  TM). 

4.  ]'r-()u,  n"6(),  1362,  1380,  p.  16,  298.  303. 

.").  Éd.  Omonr,  p.  118.  1.  23.24;  p.  113.  1.  3.  7;  p.  114^ 
l..'j,  12;  p.  11.").  1.  19,  27;  p.  116.1.  14,  .38;  j..  117,  1.  16. 
28;  —  (•■d.  Ai-iidt,  ]).  118,  I.  3,  8;  p.  131.  1.  29;  p.  140, 
1.21;  p.  141.  1.  24;  p.  179,  1.  11,  12. 

6.  Éd.  Anidt.  p.  114,  1.  39,  40;  p.  118,  1.  23,  3i;  p.  127, 
1.27,  39-40;  p.  128,  1.  22,  33;  p.  130,  1.  29;  p.  132,  1.  48; 
p.  13."),  1.  41,  48;  p.  147,  I.  33,  38;  p.  l.-)l.  1.  32. 

7.  Éd.  Ai-ndt,  p.  109.  1.  :r);p.  118,  1.  23.  34;  p.  127, 
1.  27,  39-40;  p.  128,  1.  22,  33;  p.  130,  1.  29;  p.  1.*Î2, 
l.  48;  j).  13.-1,  1.  41,  48;  p.  147,  1.  33,  38;  p.  l.-)l,  1.  32. 

8.  Éd.  Ki'usch.  p.  274,1.  9;  p.  27.Î,  1.  19;  p.  280,  1.  3; 
p.  281, 1.  1,  18-19;  p.  282,  1.  27;  p.  283,  1.  18,  26;  p.  28.5, 


*36  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  I 

C'est  au  milieu  du  VHP  siècle  la  leçon  habituelle 
dans  la  Chronique  de  Frédégaire ',  sauf  alter- 
nance avec  la  leçon  défectueuse  Chlotarius 
sans  h  après  le  /".  Mais  le  texte  deVHisto/'ia  Fran- 
coruin,  abrégé  par  le  soi-disant  Frédégaire,  de- 
vait porter  Cklothacliarius,  et  une  trace  en  est 
restée  dans  \o.  passage  de  la  Chronique  de  Frédé- 
gaire où,  livre  III,  c.  41,  Clotaire  V^  est  appelé 
Chlotacharius'\  Au  passage  correspondant  chez 
Grégoire  de  Tours,  Historia  Francorum,  1.  III, 
c.  29,  le  ms.  de  Cambrai  otîre  la  leçon  abrégée 
Chlothcav'ns''  ;  la  bonne  leçon  Chlothacharius, 
(juc  W.  Arndt  a  insérée  dans  son  texte',  a  été 
empruntée  par  lui  auxmss,  deCorbie^etde  Beau- 
vais,  et  sur  ce  point  ces  mss.  s'accordaient  avec 
l'exemplaire  qu'avait  entre  les  mains  l'écrivain 
(jUc  nous  appelons  Frédégaire. 

Quant  à  Clotaire  II,  613-629,  Clotaire  III,  669- 

1.  18;  p.  28H.  1.  10,12.  20,2.3;  p.  287,  1.  10, 18,  21  ;  p.  288. 
1 .  9,  19-20,  22-2:3  ;  p .  289, 1 .  22  ;  p .  297,  i.  .-> . 

1.  Éd.    Krusch,   p.  103,  I.   22;    p.    lOG,  1.  5.  17.  19 
p.  107,  I.  1,  3,11,22.23,26,32. 

2.  Éd.  Ki'usch,  p.  104.1.  22,  24,  25;  p.   lO.î.  1.  10. 

3.  Éd.   Krusch,  p.  105, 1.24- 

4.  Éd.  Arndt.  p.  133,1.  43,44. 

5.  Éd.  Arndt,  p.  133,  1.  18-19. 

6.  Éd.  Omont.  i>.   9(i.  1.   32. 


NOMS    ROYAUX.  —  CIIILDEBEKT  *37 

673,  Clolairo  IV,  717-719.  dont  Giégoirc  de 
Tours  n'a  \)u  ])arlor,  Iciii'  nom  est  C/t/ot/ia/'ius 
dans  le  Liber  historiac  Francorain\  11  a  été  noté 
de  même  dans  la  Chroniciue  de  Frédégaire^  et 
dans  ses  continuations'.  Toutefois,  la  Chronique 
de  Frédégaire,  telle  (in'rllc  nous  a  été  conservée, 
otïre  ([uelques  exemples  de  la  faute  qui  consiste  à 
supprimer  le  })remier  A  et  à  écrii'c  Clothariin^'' . 

Une  notation  l)eaucoup  meilleure  est  celle  du 
Coder  L(iiu'is!iensifi  de  VHistoria  Fvancorum , 


1.  Kd.  Ki-usch,  p.  lMO,  I.  ."),  9,  11-12;  p.  301,  Lie? 
p.  303.  1.  20;  p.  301,  1.  12,  1.5;  p.  305,  1.  20;  p.  306,  I.  1, 
28-29;  p.  307,  I.  11-12,  19;  p.  310,  1.  12,25;  p.  311,  I.  10; 
p.  312.  1.  21  ;  p.  313,  I.  8,  25-26;  p.  314,  1.  14,  où  il  s'agit 
de  Clotaire  II;  —  p.  210,  1.  17;  ]>.  317,  1.  6,  14,  où  il  est 
«luestion  de  Clotaire  III;  —  p.  327,  1.  17-18,  où  c'est  de  Clo- 
taire IV  qu'il  est  fait  mention. 

2.  Éd.  KiHisch,  p.  119,  1.  1,  26;  ji.  120,  1.  7,  9,  20,  21,  25; 
p.  128.  1.  22,  26;  p.  130,  1.  15;  p.  138,  1.  21.  25;  p.  139, 
I.  3;  p.  110.  1.  4,  5,  8,  20,  22;  p.  111,  1.  8,  9,  12,  16,  25; 
p.  112, 1.1.9,  11,  20,  24,  28;  p.  143,  1.2,  4;  p.  144,  1.  1,  5, 
9,  11,  14;  p.  145,  1.  7;  p.  146,  1.  1,  14,21,  26;  p.  147,  13, 
5,  13,  15,  19,  20-21,  22,  23,  24,  25;  p.  148,  1.  6,  14,  15,16, 
22,  où  le  personnage  mentionné  est  Clotaire  II. 

3.  liid.Krasch,  p.  168, 1.  8.  pour  Clotaire  III;  p.  174,  1.12, 
19,  pour  Clotaire  IV. 

4.  Éd.  Krusch,  p.  124,  1,  21-22;  ]>.  127,  1. 17,  ^8;  p.  128, 
1.  19,  21;  p.  131,  1.4,11.  13,  15;  p.  132,1.  18,  27;  p.  111, 
1.27;  p. 144,  1.2. 


*38  INTRODUCTION.  — CIIAP.  I 

*Hii  nous  oH'rc  ce  nom  mvcc  roi1hoî4i'nj)li('  (\[t 
JX'' sic'ck',  HJotJwi'ius^  ou  Hlntlia/-i/fs- .  h-à  ^nv- 
mière  est  exactement  conforme  à  celle  du  roi 
de  Franc(^  Lotliaire,  954-986',  comme  de  l'em- 
pereiii"  Lothaiie  I*'"',  817-855\  et  du  roi  do 
Lorraine  homonyme,  855-809'. 

Quant  au  HhUhavius,  qui  dans  le  Code,/:  Lan- 
j'isscnsis  de  Y Hhtorirt  Fi'fincorum  est  la  notation 
ordinaire  du  nom  de  Clotaire  P'',  on  peut  le  raj)- 
proclier  du  passage  des  serments  de  Strasbourg 
où,  dans  la  ])ai'tie  germani(pie,  «  avec  Lotliaire  )) 
est  dit  ini(  Lndliei-eii.  Après  la  eliuie  de  la 
dentale  UK'dialeau  XI''  siècle,  la  forme  moderne 
<Ie  ce  nom  royal  aurait  dfi(''tre  Loliier,  I.ouliier, 
ou  Loyei",  et  en  tous  cas  il  est  incontestable 
que  les  (piatre  Clotaire  et  runi(pie  Lotliaire,  roi 
de  France,  sont  tous  ciii(|  homonymes. 

1.  Ilistoi-iii  Fnnirnriiiii,  éd.  Armlt,  [).  lOil,  1.  ;^.">. 

2.  Ilisforid  Frnnrni-iiiii.  v(\.  Ariidt,  p.  107,  1.  o4,  .")!.. "ji; 
p.  lit,  1.  :n;  p.  lir).  l.  2S,  40;  p.  IIH.I.  2îI:  p.  lis,  1.2;}. 
31;  ]).  127,  1.  2(5;  p.  128,1.  22;  ]>.  VM).  1.  2i);  j).  i:i2.  1.  48; 
p.  13:?,  I.4I;  p.  1:55,1.  41.  18,  etc. 

:5.  'lardif,  ii "  2:i().  p.  148,  14H. 

4.  'lardir,   n"^  119  et  120.   p.  83;  n"  13.').  p.  9.-);  n"  137, 
j).  93,  94;  ir  1:^9,)).  94;  n"  l(i8,  p.  10(5,107;  ii"  1()9,  p.  107. 
5. Tardif,  n"  172.  p.  loii.   110. 
().  Loyer  est  le  ikuii  d'un  députédu  dt''|);iiteiiieiit  du  ,\ni'd. 


CHAPITRE  II 

DE  l'origine  et  DE  LA  SIGNIFICATION    DES    NOMS. 
PROPRES  MÉROVINGIENS 

Au  (l('])ut  de  la  coiiKklicdesiViaV.s,  représentée 
pour  la  première  l'ois  en  424  avant  J.-C,  c'est-à- 
dire  un  peu  plus  de  neuf  siècles  avant  le  mariage 
du  roi  franc  Clovis  T''  avec  la  Burgunde  Clotilde, 
Aristophane  nous  introduit  dans  l'intérieur  d'un 
ménage  athénien.  Le  mari  est  un  type  que  toutes- 
les  civilisations  ont  connu,  c'est  le  paysan  en- 
richi :  d'où  provient  sa  fortune?  Chez  lui  et 
avant  lui  dans  sa  famille,  un  travail  opiniâtre  a 
été  depuis  longtemps  associé  à  l'économie  poussée 
jusqu'à  la  lésinerie  dans  tous  les  détails  de  la  vie 
et  à  une  Hnasserie  qui  n'était  pas  toujours  d'une- 
profonde  délicatesse  dans  les  marchés.  Il  s'appelle 
►Strepsiadês,  iToeJ^tior^ç,  c'est-à-dire  «  descendant  de 
Strepsros  »,  et  Strej)s/os  est  un  dérivé  de  ^■zpi<\>'.^, 
«  ruse,  tour  de  finesse,  fraude^  ».  II  est  hls  de 

1.     August   Fick,    Die    i/ricrhisc/tcn    Pcrsoncnnanicn^ 
2'  édition,  j).  256. 


•^40  INTRODUCTION.  —  Cil  AI'.  II 

Pheidôn,  'i>£;c;wv.  c'est-à-dire  «  celui  (|iii  épargne, 
l'économe'  ». 

Cependant  la  vanité  a  fait  faire  une  sot- 
tise à  ce  rustre  ;  il  s'est  marié  dans  une  famille 
aristociati(iue  d'Athènes,  il  a  épousé  une  Alc- 
méonide,  tille  de  Mégaclès,  j^etite-fille  d'un  autre 
Mégaclès,  sœur  d'un  troisième  Mégaclès.  Méga- 
clès veut  dire  «  au  grand  renom  ».  Dans  cette 
famille,  bien  dilf'érente  de  celle  de  Strepsiadês, 
(in  a  la  passion  des  courses  de  chevaux:  ce  n'est 
pas  seulement  pour  y  assister,  mais  on  entretient 
des  chevaux  de  course  ;  cela  coûte  beaucoup  plus 
d'argent  qu'un  train  de  culture,  cela  rai)porte 
aussi  l)ien  moins,  mais  on  en  tire  tant  de 
gloire  1  La  femme  de  Strepsiadês  a  porté  dans 
son  ménage  les  goûts  luxueux  de  son  ])ère,  de 
son  frère  et  de  ses  aïeux.  Strepsiadês  sera  ruin«'', 
malgré  les  clTorls  (|u'il  fail  et  dont  les  assistants 
sont  témoins.  Par  (wemple,  il  veut  batlr*^  un 
esclave  cjui  a  mis  dans  une  lampe  une  mèche  trop 
grosse  :  l'huile  brûle  plus  vite  cpi'il  ne  faudrait. 
Strepsiadês  se  plaint  aussi  de  ce  <pie  sa  char- 
mante ('pouse  lui  a  tiss(>  un  mant<'au  dans  le(|uel 
les  (ils  sont  trop  près  les  uns  des  autces  <'t  (pii, 
par  conscMjuent ,  coûtera  l)eaucoup  trop  cher. 

1.  A.  I-'it-k,  ihidcni,  p.  275. 


ORIGINE   ET    SENS   DES   NOMS  *41 

11  a  eu,  quelque  tem})s  après  son  mariage,  une 
grande  querelle  avec  elle.  Un  lils  leur  allait 
naître  ou  leur  était  né  :  ((uel  nom  lui  donner? 
Lui  voulait  l'appeler  Pheidonidês,  c'est-à-dire 
(I  petit-lils  d'un  aïeul  (''conome  ».  Sa  femme  toute 
à  la  pensée  de  la  gloire  accfuise  par  les  membres 
de  sa  famille,  grâce  à  leurs  succès  dans  les 
courses  de  chevaux,  désirait  que  l'enfant  eût  dans 
son  nom  (juclque  clios(3  qui  rappelât  ces  agréables 
souvenirs.  Cheval,  en  grec,  se  dit  ot-ko;,  elle  de- 
manda ([ue  son  fils  s'appela  Xanthippe,  ï:àv6'.7:-iro;, 
((  |)ropriétaire  d'un  cheval  blond  »,  ou  Chairippe, 
Xa'p'--o;,  «  celui  qui  aime  le  cheval  »,  ou  enfin 
Kallippidés,  KaXÀ'-7:(oy,;,  «  descendant  d'un  ancêtre 
(jui  avait  un  beau  cheval  ».  Il  se  fit  entre  le  père 
et  la  mère  une  transaction.  Le  fils  reçut  un  nom 
composé  de  deux  éléments  :  le  premier  conforme 
aux  désirs  du  père,  le  second  donnant  satisfaction 
aux  souhaits  maternels;  il  s'appela Pheidippidês, 
«tiôioiTT-îr/fi^,  «  desc(Midant  d'un  aïeul  économe  en 
chevaux  ». 

Mais  une  fois  grand,  le  fils  de  Strepsiadès  ne 
justifia  en  aucune  façon  le  nom  sur  lequel  son 
père  et  sa  mère  s'étaient  accordés  :  il  ruina  son 
père  par  les  dépenses  exagérées  auxquelles  l'en- 
traîna le  goût  onéreux  des  chevaux  de  courses  ; 


*42  INTHODUCTIOX.    —  CIIAP.  II 

on  ne  pouvait  ])lus  ])r('ndr('  son  nom  (\uo  dans  un 
sens  ironi(|ue  comme  le  surnom  de  Philadelplie, 
«  ami  de  ses  frères  »,  donné  plus  tard  à  Ptolé- 
mée  II,  roi  d'Egypte,  qui  avait  fait  tuer  deux  d(^ 
ses  frères  ;  et  le  surnom  de  Pliilopatôr,  «  ami  de- 
son  père  »,  par  lequel  on  distingua  Ptolémée  IV,. 
arcusé  d'avoir  empoisonné  l'auteur  de  ses  jours. 

Mais  n'insistons  pas  sur  ce  détail:  le  point  iin- 
])oi'tant  pour  nous  et  sur  lecpiel  il  y  a  surtout  ici 
lieu  d'attirer  l'attention,  c'est  que  le  nom  de 
Pheid-ippidés  se  compose  de  deux  éléments,  le 
premier,  Plicid-,  a  été  choisi  par  le  père,  et  le  se- 
cond -ijjpidcs  est  dû  à  l'influence  maternelle.  Dan» 
le  monde  germanique,  on  trouve  des  exemples  de^ 
laits  analogues.  Ainsi,  (juelquefois,  dans  la  for- 
mation des  noms  germaniqu(>s,  comme  le  l'ait 
rcmar(|ii<M^  M.  Franz  Stark,  quand  on  donne  un 
nom  à  l'enfant  (pii  vient  de  naître,  on  emprunte 
lin  (\o>i  deux  éléments  au  nom  du  père,  l'autre  au 
nom  de  la  mère.  C'est  du  Pohjptijqnc  de  Saint- 
Geriitdiii-dcs-Prcs  (|ue  le  savant  allemand  a  tiré 
sesexenq)les  les  ])lus  anciens^  :  TciKl-uJf'n^  qX  sa 

1  .  Si/ :i(iii/hi-rirhl('  ili'r/t/ii/i>si>p/iisr/i-/tis/(>risi-/ir/i  Chissc- 
(Icr  /.Kisi'rlir/irit  Al,(i<iciiii('  dcr  Wisscnschiiflcn  .;n 
Wii'ii,  tome  IJI  (18G6),  p.  343. 


OUIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *4> 

IViiiinc  E/'can-hc/'fn  nonuiHuit  leur  fillo  Teiit- 
hcrta'  ;  Acb'e-(/aifcli(s  et  sa  femme  Anse-r/undis 
nomment  leur  tille  Adre-r/i/ndis^ ;  Frodo-ardifs 
6't  sa  lemme  Ei-hc-dildis  nomment  leur  fils 
A'/•/;r)-o/v//^s  '  ;  Ah-aniis  et  sa  femme  Bcvto-ina 
nomment  leur  lils  Alt-hertus''  ;  Acie-Itardtis 
vi  sa  fenune  Tend-ifdis  nomment  un  fils  Tciii- 
hai'diis,  une  fille  Aclc-]nldis\ 

Le  Po]tjptij(jii(>  de  Saint-Gci'incun-des-Pi'rx 
date  (lu  commeneement  du  IX'^  siècle,  et  les 
noms  ((u'il  nous  fournit  sont  ceux  des  hommes 
cl  des  femmes  (\i'  l'abbaye  à  cette  date,  c'est-à- 
dire  dans  1(^  j)remi(M'  siècle  de  la  période  carolin- 
gienne. On  peut  remonter  i)lus  haut. 

Imi  voici  un  exemple  hors  de  France.  Vers 
Tannée  514  de  notre  ère,  Alboin,  Alboenns,  Af- 
h()inns=i-^AIh()-i'i/7f!s,  roides  Langobards,  épousa 
Cldodi-sinda'',  ('/di)f/i-sind((\  Cldot-siunda,  lille 

1.  Loiiijrnoii,  l'nh/pfiff/iii'  (If  Saiii(-G('fnuiin-d('s-P/'cs, 
texte,  1).  li)7. 

2.  Jhid.,  p.  102. 
:{.  IhnI.,  p.  101. 
4.  Ih'ul.,  p.  209. 
.'i.  Ilild.,  [).  9. 

0.  (îréiroire  de  Tours,  Hisforic  Francoriini,  IV,  3,  nis. 
de  Cambrai,  éd.  Ariidt,  p.  143,  l.  42. 

7.  Ihid.,  ms.  de  Corbie,  j).  113,  I.  42;  éd.  Omont^ 
p.  106,  1.  14. 


-*44  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  II 

de  Clotaire  P*",  roi  des  Francs  ;  il  ou  eut  une  fille 
qui  s'appela  Alb-suinda  ou  Alp-suinda\  Mais 
prenons  des  exemples  français.  Nous  avons  déjà 
parlé  de  Chlot-c]iihlii<'\  tille  de  CIdotlio-uechus 
ou  C/iloffo-ncc/i/fs,  (|ue  nous  ap])elons  Clovis  I'''', 
481-511,  et  de  Chi'ode-childis  ou  Chrot-childis, 
dont  nous  écrivons  le  nom  abusivement  Clotilde. 
Cldotlid-charius,  r|ue  nous  appelons  Clotaire  I-^" 
<'t  (pii  mourut  en  561,  avait  d'Ingunde,  Iiujun- 
dis^^'^In(fO-(jund\>^,  sa  première  femme,  six  en- 
fants, dont  l'anK'  reçut  le  nom  de  Gunte-dKiritis 
ou  (jiiiil-hfu'iiis,  pour  Gnndi-c/ia/'ius'\  -^^0^- 
hcr[c]t//(is,  notre  hSigebert  !'''",  mort  en  575,  avait 
eu  environ    cin(|    ans    plus    tôt    de    Bruncliaut, 

1.  Tulit  Albnii)  iixdi'c  Hdsainuiida,  lilia  Cuiiiinuiuli, 
qua*  praod;n  orat,  (juia  jam  iiKirlua  fuerat  uxor  ipsius 
Flutsuiiida,  qiia>  luit  tilia  T'Iotliario.  re,ei  Francoruin,  de 
(|iia  lial)uit  filia  nomine  Alhsiiinda.  ()/-i(/<)  (jcntls  L((iif/(i- 
Ijdrdiii-iint ,  r .  .'>.  —  Chlotai-ius  rex  P>ancomin,  ( 'lilulsuin- 
<lan)  ci  filiaiii  iiiatrimoiiio  sociavit,  de  qua  uiiam  laiduiii 
filia  11)  Alpsuiinhiiii  nomine  genuit.  Paull  Historiac  La/i- 
</t)li((i-(l(iiuiiii.  1.  I,  c.  27.  —  (î.  VVaitz,  Scflptorea  i-erum 
L((H(/(>l)((rilic(ir/<ni  ci  It(i/ic<iriiiii  .s^/rc.  VI-IX,  p.  5,  69. 

2.  (irégoire  de  Tours,  1.  III,  c.  10;  éd.  Arndt,  p.  117, 
1.  5;  (kl.  Omont,  {).  <S2,  1.  :52.  Cf.  ci-dessus,  p.*2'»,  25. 

.'5.  Grégoire  de  Touis,  I.  IV,  c.  :{;  cf.  1.  III.  c.  21  ;  éd. 
Arndt,  p.  142,  1.  24;  id'.  p.  130,  1.  6.  7;  éd.  Omont. 
p.  105,1.  22;  cf.  p.  93,1.  31,  32. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *45 

Dnuii-childis,  sa  femme,  un  (ils  appelé  ChiUlc- 
ber[r]thiis'  ;  e'est  Childehert  II,  575-596.  La 
helle-sri'iii'  et  l'ennemie  de  Brunehaiit,  Fré- 
dégonde,  Fredc-finmlis,  eut  de  Cliilpérie  I'"', 
Chilpe-/-ic/(s,  son  maii,  mort  en  584,  une  lille  (jui 
ivriit  le  nom  do  Bi-f/i/ndis-,  c'est-à-dire  Ric- 
(juiuli^  ou  Bic-ch/ni<fis\  pour  '■^Rico-gundis. 

Ce  sont  autant  de  témoignages  d'une  bonne  en- 
tente dans  les  ménages  royaux  ;  et  ces  noms  d'en- 
fants empruntés  à  la  fois  au  nom  du  père  et  à 
celui  de  la  mère  constituent  en  (juchpie  sorte  dos 
actes  de  naissance.  Mais  il  faut  bien  reconnaître 
qu'ils  sont  des  exceptions.  Des  cin([  enfants  ({im 
Clovis  eut  de  Clotilde  :  Inrjo-nx'ris,  Chlodo- 
nu'/'is,  C/iilde-hcrct/i/is,  Cldotlta-cluirin.!^,  C/dot- 
(du'ldis,  un  seul,  le  dernier,  porte  un  nom  dont 
les  deux  termes  sont  tirés,  l'un  du  nom  du  père, 
l'autre  de  celui  de  la  mère.  Clotaire  P''  eut  huit 
enfants,  d'abord  six  d'//?///'^«^//.s,  savoir:  (hnit-hn- 
riifs,  Cliildi'-ficiis,  G/fnt-('Iu'iiiin//fs,   Sif/i-hei'[r]- 

1.  Grégoire  do  Tours,  1.  V,  e.  1;  rd.  Arndt,  [>.  191. 
1.  14-17  ;  cf.  1.  ;n.  38,  42  ;  éd.  Oiiiont.  p.  117.  1.  9-i;{. 

2.  Grégoire  de  Tours,  1.  VII,  c.  39,  éd.  Arudt,  p.  320. 
1.  11-10;  éd.  Collon,  p.  41,  1.  20-26. 

3.  Liber  histoviao  Francorum,  c.  35,  éd.  Kruscli. 
!>.  302,  1.  10. 


"*46  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  II 

llins.  Chlot-si tu/a; ensuite, (\\\.i'('-f/ II. lu/i.'i,  (liilpe- 
j'iciis  ;  enliii,  de  Chunsimt,  Chrainiuis  ;  un  seul, 
Je  premier,  rentre  dans  les  mêmes  conditions  (|ue 
Chlot-childis  :  e'est  Giuit-luiriits  dont  le  picinicr 
terme,  nous  l'avons  fait  reinar<]iier,  est  le  second 
teiine  d'Inf/iuidrs  pour  Inf/o-f/iuidis,  et  dont  le 
second  terme  est  la  second*'  |)artie  de  C/ifof/ta- 
4-h(irius.  Outre  Childebcrt  11,  dont  nous  avons 
j)arlé  déjà,  Sigel)ert  !'''■  eut  de  Hruncliaul,  deux 
lilles:  Inf/um/is^  et  Ch/of-si/tda, doni  les  ncnnsont 
été  également  formés  siii\;uit  un  système  diHÏ'- 
rent  de  celui  qui  dans  le  nom  de  reniant,  associe 
le  nom  du  péic  au  nom  de  la  inèi'e. 

Souvent  le  nom  de  renfantest  celui  d'un  aïeul. 
Le  nom  de  Clodo-uechns  ou  ('/tlot/to-acc/ins,  |)orté 
par  Clovis  V\  fils  do  ChildiMic  J'"'  et  de  linsina, 
paiait  i(leii1i(|ue  à  l;i  lorme  solennelle  du  nom  du 
roi  plus  ancien  dv^-  l'"rancs  connu  sous  \\\\  nom 
hyp()corisli(pie,  c'est-à-dii'e  familier,  ('lilodco, 
C/tlodio  ou  C/i/orjio'.  Ce  roi  (pie  nous  appcdons 

1.  (hvtroire  de  Toui-s.  1.  V,  c  38;  (•■.!.  AnkII,  ]^.  230. 
1.3;  éd.  Omont,  p.  181.  1.   .30. 

2.  V.  Stai'k,  dans  les  Sit:i/iii/h'TirJilc  delà  (dusse  de  plii- 
l()si)])liio  et  d'histoii'O  de  i'Acadé'inie  iiii|)(''i-i.'ile  de  Vienne. 
1.  LU,  j).  272.  Chl(><i!i>  ehez  (oV-oiivdc  Tuins.  1.  Il,  e.  î)  ; 
VmI.  Arndl,  p.  77,  1.  8, 13;  (hI.  Omont.  p.  Ki,  1.  2."),  32;  CA/o- 
<(<■'>.  l-ml(>gairc,  1.  III,  e.  9,  (Jd.  KiuhIi,  p.  i)."),  1.  2.  1.  7; 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  '■•17 

t>ans  nous  gêner  CJodion,  et  (|u'il  serait  plus  res- 
pectueux de  nommer  Chlodouechus  ou  Clovis, 
.seml)le  avoir  été  bisaïeul  de  Clovis  I'^"',  en  sorte 
([ue  Clovis  I^""  pourrait  être  Clovis  II;  Clovis  II, 
638-657,  deviendrait  Clovis  III,  et  Clovis  III,  691- 
695,  prendrait  le  n''  IV,  et  ainsi  quatre  rois  uié- 
rovingiens  paraissent  avoir  porté  le  même  nom. 
Le  père  de  Clovis  P""  s'appelait  Cltildi/-irus\ 
et  non  Childericus,  comme  s'accordent  à  l'écrire  : 
1°  les  plus  anciens  inss.  de  Grégoire  de  Tours  % 
d'environ  deux  siècles  postérieurs  à  ce  roi,  mort 
en  481  ;  2"  les  manuscrits  de  Frédégaire',  et  ceux 
du   Liber  In^toriac  Fi'dix-oi-inii'' ,  deux    (l'uvres 

C/il(j(lio,  Lihcr  Hisforidc  Friinrafain ,  (mI.  Kniscli,  p.  23S, 
1.  t.\\  p.  245.  1.  2.  S;  ]).  21(i,  1.  7,9.  La  vai-iaiite  Cldo- 
iliiiii'iis  ch'  Chlodcii  (^sl  (loiiiK'c  par  certains  manuscrits  do 
lMV(l('gaii'e,  éd.  Ki'uscli,  p.'.)."),  1.  80. 

1.  Au  génitif  CHiLniuit  i  dans  la,  légende  de  son  sceau.  Le 
Toiiibcaii  de  Chlldci-ic,  pai- l'a bb(' Cochet,  titre,  p.  363,  367, 
:J69. 

2.  Éd.  Arndt,  p.  77,  1.  17;  p.  79,  1.  22;  p.  80,  1.  6,  12, 
15;  p.  83,  1.  5,  11,  16;  p.  88,  1.  1  ;  éd.  Oniont,  p.  47, 1.  2; 
p.  49,1.  8,  16,  25,  30;  p.  51,  1.  41,  49;  p.  52,  1.8;  p.  55, 
1.  25. 

3.  Éd.  Ivruscli,  p.  95,  1.  13,  15,  17,  22,23;  p.  96,  1.  3-4, 
10,20,  21,25,  27,  29;  p.  97,  1.  5,9,  19,  27,  28;  p.  98,  1.  2, 
18. 

4.  Éd.  Krusch,  p.  246,  1.  23;  p.  247,  1.  6-7;  p.  248, 
1.  8,  13,  21  ;  p.  249,  1.  20,  25,  32;  p.  250,  1.  22;  p.  251,1.8. 


*48  INTFiODUCTION.  —  CIIAP.  II 

du  VIIF  siècle.  La  notation  C/ii/(/irir/i.<i  a  le 
mérite  de  conserver  intact  1'/  Hnal  du  premier 
terme  rlùl(U-\  atlaibli  en  e  sous  les  Mérovingiens 
homonymes  ;nix(|uels  on  a  doniK''  l(>  nom  de  leur 
belli(iueu.\  et  aventureux  aïeul,  savoir  :  Cliilde- 
ric,  fils  de  Clotaire  I'^''  et  mort  avant  l'année  561, 
où  eu  lieu  le  décès  de  son  père^;  Cliildéric  II, 
663-675;  Childéric  III,  742-752.  Cliildéric  II  est 
a])pelé  :  C'/ijjldei'icus,  en  692,  dans  un  diplôme 
oi'io-inal  de  Clovis  II!  '  ;  (^hildericus,  en  710,  dans 
un  di])lôme  original  de  Cliildebert  IIP;  en  716, 
dans  un  diplôme  original  de  Chilpéric  II"';  CJiil- 
(f(i('/-i('//s,h\  m(''me  année,  dans  un  aulic  diplôme 
origiiuil  du   même  ('liilp(Mic ''.  ( 'hlhicriciis,  wm^c 

1.  C/ii/di-  os{  iil('iili(|Ui' ;ui  \  iiHix-saxon  l't  à  l'aniilo-saxon 
/illd,  thoiiie  JeiiiiiHii  en  /  ou,  si  l'on  \eut,  do  la  deuxième 
déclinaison.  Osicar  ScJiade.  Alfdciilsc/ics  Wo/-tr.rhtich. 
2'' édition,  preniiéi'c  partit",  p.  ."597,  au  wmA  hilitn .  Sui\anl 
une  auti'eo])inioii.  childi  a  pei-du  un  a  lin;il,  et  ce  thème  est 
iflcntique  au  \  icux-liaut-allenuind  /n/fi((,  u  Ijataille  ».  Fer- 
dinand Wrede,  L'cbi'i-  die  Spi-dchc  dcr  OHl(j<>lcn,  p.  86. 

2.  (iréiîoire  de  Tours,  Historia  Francuram,  1.  \\\  o.  3; 
éd.  Arndt,  p.  112.  1.  21;  p.  M.").  1.  lô. 

3.  Tardif,  n"  31,   I.  7,  p.  21;    l'ert/,  n"  Gl.  p.  r)4,  1.  41. 
1.  Tardif,  n"  11,  1.   1.  p.  37;  Periz.  n"  77,  p.GS.  1.  37. 

5.  Tardif,  n"  l!»,  1.  à.  p.    11  ;  Pertz,  n"  8 4,  p.  74,  1.  50. 
6.  Tardif,  n"    i7.  1.    1,   .VG.   p.   40;  Pertz,  n"  82,  p.  73, 
1.  24. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *49 

la  variante  Hildericus,  est  la  leçon  de  l'atelier  de 
Marseille  dans  les  légendes  monétaires  du  même 
voV .  Le  nom  de  Childéric  III  est  noté  de  même  à 
l'ablatif  Childcrico  dans  un  diplôme  original  de 
Pépin  le  Bref  en  750".  Ce  sont  des  altérations 
secondaires  du  nom  d'un  ancêtre  illustre:  Cldldi- 
ricus,  dont  il  est  prol)aI)le  (pie  le  second  /,  1'?' 
linal  du  premier  terme,  ne  se  j)rononçait  plus 
à  la  tin  de  la  période  mérovingienne''  :  comparez 
la  signature  Cldlpricus  du  roi  Chilpéric  II,  en 
716  \,  et  le  nom  de  lieu  dérivé,  CIdldrïciar/as\ 
f'/trldn'('iaecas\  Cldldri<-iaegas\  dans  un  di- 
|)lôme  original  de  Childebert  III  en  709. 

Cldodoueclius,  C/u'lden'ciis,  sontàes  noms  d'an- 
oêtres  pris  dans  la  ligne  paternelle.  D'autres  ont 
été  tirés  de  la  ligne  maternelle:  tel  est  Chilpéric, 
C/ii/pc/'ic/fs,  nom  du  père  de  Clotilde,  femme  d(^ 

1.  Prou,  n"'  1413-1417,  p.  310,  311.  Le  Cndrj-  Lauris- 
sensis  (le  V Hlstorm  Frauronnu  ('ci-it  HUdericInis,  orl . 
Arndl,  p.  77.  1.  42;  p.  70.  1.  4',»;  p.  80,  1.  36,  43;  p.  <S3, 
1.   38;  p.  88,  1.   2."). 

2.  Tardif,  n"  53,  1.  18,  ]>.  44;  Pertz,  n"  22,  p.  108,  1.  14. 

3.  ChUdrlciis,  Pi-(hi,  n"  1415,  p.  ;nO. 

4.  Tardif,  n"  46,  1.  16,  p.  39;  Pertz,  n"  81,  p.  73,  1.  5. 
—  Tardif,  ii"  49.  1.  12,  p.  41  ;  Pertz,  n"  84,  p.   75,  1.  15. 

5.  Tardif,  n"  43,  1.8,  p.  36;  Pertz,  n"  76,  p.  67,  1.  43. 

6.  Tardif, n"  43,  1.4;  Pertz,  n"  76,  p.  67,  1.  38. 

7.  Tardif,  n'  43.  1.  11, 16,  p.  36;  Pertz,  n"  76,  p.  68,  1.  1,8. 

d 


^50 


INTRODUCTION. 


CHAI».  II 


Clovis  T'""'  ;  Cliilp('rir  ('tait  mort  avant  1('  inariago 
d('Clotildo,  qui  eut  lien  en  492.  Ce  nom  fut  relevé 
par  un  pctit-tils  de  Clovis  I'"'  et  de  Clotilde, 
Cliilpérie  l'"',  loi  i\^'>^  Francs,  561-584,  <'t  beau- 
coup plus  tard  j)ai'  Cliilpérie  II,  715-720,  eelui 
dont  nous  avons  (•it('  la  signature  Cliilpriciis ; 
mais  dans  la  suscript ion  de  ses  (li|)l(')nics  origi- 
naux son  nom  est  écrit  ('/ii/ji('/-ic//!fs-,  axcc  main- 
tien i]o  ï'c,  voyelle  linale  du  prender  t(M'me. 

Tous  les  e\em|)les  cit(''s  juscprici  pi'ovienneut 
de  la  lign<'  directe,  d'autres  sont  des  noms  de- 
collatéi'aux  paternels  ou  matei'nels. 

C'est  à  une  ligne  collat(''rale  pateiiiejle  (pie 
fut  emprunl('>,  send)le-t-il,  le  nom  de  S^igehert, 
^Si(/ihi'/'cfIii/><,  Sif/ihcrl/ufs,  port(''  par  trois  rois 
mérovingiens  descendants  de  Clovis  I''''  :  Sige- 
l><îrt^'^  5G1-575;  Sigelx'tt  II,  lils  de  Thierry  II. 
613';  SigeîxMt  III,  (lit  ISigehei't  H,  cpiaiid  on  no 

1.  (irégoiiv  r|i' ■J'dui-s,  ///.s7ô/7V'  Ffdncoiiiiii  A .  II,c.2S;, 
éd.  Arnclt.  [>.  N'.t.  1.  l(j-21:  ]>.  <.)().  1.  1  :  •■d.  ôiiLuit.  p.  37. 

1.  6-i:{. 

2.  'l'anlif.  n"  -It).  i  ],  j).  :i8;  Pertz.  n"  81.  |..  7:.'.  1.  Vl. 
--  Tardii.  ii"  17.  1.  1.  p.  31  >  ;  Perl/,  n'  82.  p.  7:i.  1.  1',).  - 
T.-u-dil',  irl8.  1.  1,  j).  -l();P('Hz.  ii'  8:5,  p.  71,  1.  1.  —Tar- 
dif, n"  4'.),  1.  J.  1».  41  ;  Pcrlz,  ii"  81,  p.  7-1,  1.  :{'.).  —  Tardif, 
n"  50,  1.  1.  |).   il  :  l'cHz,  n"  87,  j).  77.  1.  28. 

3.  ('lii(.ni(iii('  de  l''ivd('uaire,  1.  IV,  c  41,  42,  éd.  Ivniscdi^ 
V.  Ml. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  ''•.jl 

compte  pas  lu  précédent,  638-656.  Ce  nom  avait 
été  23ort('  du  tem])s  de  Clovis  I'-'',  481-511,  par 
un  des  j)arents  de  ce  roi.  Ce  premier  Sigebert 
était  l'oi  lui-même,  roi  des  Ripuaires  \  Citons 
encore  Thierry  II,  596-613,  Thierry  III,  670-691. 
Thierry  IV,  720-737,  qui  jjortent  le  nom  de  leur 
grand-oncle  Thierry  I'''",  511-531.  D'une  ligne 
collatérale  maternelle  provient  le  nom  de  Gon- 
del)aud,  GiouJobac/in^,  j)orté  par  un  fils  du  roi 
Contran,  Guntclirainnus.  Ce  Gujidohadus  mou- 
rut du  vivant  de  son  père",  mort  lui-même  en 
593.  Il  poi'tait  le  même  nom  que  Gondebaud,  roi 
des  Burgundes,  et  oncle  paternel  de  Clotilde,  qui 
épousa  Clovis  F^'  en  492;  Clotilde  était  lagrand'- 
mére  de  Gontran,  la  bisaïeule  de  ce  nouveau 
Gundobadus . 

1.  Grégoire  de  Tours,  Historia  Francoi'iiin,  1.  II,  c.  40; 
éd.  Arndt,  p.  103-104;  éd.  Omoiit,  p.  68-69.  Il  est  appelé 
au  VU"  siècle  deux  fois  Sj/'/hibcrthiàxi  génitif  dans  le  ma- 
nuscrit d(^  Cambrai,  deux  fois  Sii/j/bcrt/n  au  même  cas 
dans  le  manuscrit  de  Beauvais  (Arndt,  p.  103,  1.  26  ;  ]>.  104, 
1.  28).  Le  nominatif  Syr/ihcrtns,  Siiiybertas  sans  A  se  trou^•e 
une  fois  pour  le  même  personnage  dans  ces  deux  manus- 
crits (Arndt,  p.  103,  1.  44).  L'A  est  également  suppriuK'  dans 
le  manuscrit  de  Corbie  (éd.  Omont,  p.  68,  1.  3.");  j).  69, 
1.  21,  35)  et  chez  Frédégalre(éd.  Kruscli.  p.  103,  1.  4,  6,  7). 

2.  Grégoire  de  Tours,  1.  IV,  c.  25;  éd.  Arndt,  p.  160; 
éd.  Omont,  p.   120. 


'02  INTRODUCTION.  —  CHAP.   II 

Enfin,  il  y  a  un  procédé  (iiii  consiste  à  em- 
prunter les  deux  ternies  du  nom  d'un  enfant  aux 
noms  de  deux  ancêtres  différents,  le  premier 
terme  ;ï  l'un,  le  second  à  TautiT.  Du  nom  de 
Thierry  P'',  Theudo-ricus,  511-534,  le  premier 
terme  Thendo-  est  identique  au  premier  terme  de 
Theado-incris,  nom  d'un  des  anciens  rois  Francs, 
prédécesseurs  de  Clodion.  Le  second  terme  -n'eus 
n'est  autre  chose  que  le  premier  terme  du  nom 
de  Ricdd-inèi'is  ou  Riche-ntéris,  père  de  Tlivudo- 
mcris\  Dans  le  nom  de  Cldodo-nu'i-is,  tils  deClo- 
visl"^',  le  thème  cidodo,  premicn- terme  de  C/dodo- 
nrchiis  =z  ('Jdodio,  notic  Clodion,  lui  des  ancêtres 
de  Clovis  I'"'',  est  associé  au  premier  terme  du 
nom  de   Aléro-uèchiis,   un  autre  aïeul   de  Clo- 

1.  Grégoire  de  Tonrs,  Hisforid  Franrontni.  1.  II,  c.  10; 
éd.  ArnfU.  p.  77,  1.  7.  '{2;  «h1.  Omont,  p.  IG,  1.  2.3,24. 
Aucun  \o\\i'  ne  nous  dit  foi-mcllenient  que  ces  prcMniers 
r-ois  fussent  île  la  même  taniille  que  les  rois  mérovin.izicus. 
Mais  ce  que  nous  savons  du  droit  iiormanique  rend  cotte 
doctrine  infininiont  probable.  Le  rcfjas  c,r  nnlililate . . . 
siiiniinl  de  Tacite,  Gcriiuniifi ,  c.  7,  doit  s'étendre  en  ce  sen;»! 
(|ii(' dans  cliaque  i»enple  !rei-maiii(|Ui'  la  nal/f/itas,  au  point 
de  vue  de  l'élection  des  rois,  est  constituée  ])ar  une  seule 
famille.  Il  est  donc  possible  que  le  nom  de  Tlictido-rims 
soit  emprunté  à  un  ancêtre  plus  ancien  que  ceux  dont  nous 
parlons  et  renKHite  an  clief  sicambre  Ae-jôôoi?  de  Strabon, 
I.  VU.  c.  1.  §  A. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *53 

vis  F'"".  L'adjectif  m('/'is,  qui  est  de  la  seconde 
déclinaison  germani(|uedans  Clilodo-meris,  passe 
dans  la  première,  si  au  suffixe  i  on  substitue  le 
sutlixe  o\  Chlot/ia-char'ias,  nom  d'un  autre  fils 
de  Clovis  I"'  et  de  Clotilde,  a  pour  premier  terme 
une  variante  du  premier  terme  de  CJdodo-nrcJius 
ou  CJiIotJio-iièclius,  et  le  second  terme  est  em- 
prunté au  nom  de  deux  rois  burgundes,  ancêtres 
de  Clotilde,  Gis/a-harius,  Gunda-harius,  pour 
le  second  desquels  on  a  la  variante  Gundi-cha- 
riiis-,  à  moins  que  Clovis  n'ait  pensé  à  son  propre 
parent,  le  roi  de  Cambrai,  Rar/ne-cJiarhis  ou 
Ragiia-cltarius  \ 

De  cette  origine  compliquée,  il  ne  faut  pas  con- 
clure que  les  noms  propres  de  personne  n'eussent 

1.  Oskar  Schade,  AUdcutschrs  Wôi'terhiich,  2' édition, 
!"■  partie,  p.  592,  au  mot  mûri . 

2.  Loi  bai-bai-e  des  Bui-iiundes,  titre  III;  Prosper d'Aqui- 
taine, chez  Mommsen.  C/ironira  minora,  t.  I,  p.  475.  — 
Cf.  BindingetWackernagel,  Das  burf/undisch-n>/nanischr 
Kônù/fcich,  p.  1.  2,  365,  368,  389,  390.  Le  passage  de  Gré- 
goire de  Tours,  11,28:  Fiiif  i;/ifur  et  Gundeneclms,  rcx 
Biu'f/iindionjiDij  ex  fjcncre  At/ifoiarici,  rcriis  persocutovls, 
veut  dire  que  Gundciicits  était  arien  et  ce  texte  n'a  aucune 
valeur  au  point  de  vue  généalogique. 

3.  Grégoire  de  Tours,  Historia  Francortini,  1.  II,  c.  27, 
42;  éd.  Arndt.p.  88,  1.  4;  p.  104,  1.  2L 


"*54  INTRODUCTION'. — CIIAP.   II 

pas  do  sens  pour  ceux  des  contemporains  Cjui 
■connaissaient  la  langue  alors  usitée  chez  les  Francs 
mérovingiens.  Je  ne  parle  pas  de  ceux  qui  l'igno- 
raient, de  ceux  des  Romani,  comme  on  disait 
alors,  (|ui  ne  savaient  que  le  latin  et  qui  don- 
naient à  leurs  enfants  des  noms  germaniques^ou 
môme  moitié  gallo-romains  et  moitié  germa- 
niques. 

Tel  est  le  nom  de  cette  Bricrio-frida,  (|ui  est 
connue  par  une  inscription  de  Tournon,  Ar- 
■dèciie",  et  dans  lequel  le  premier  terme  est  gallo- 
romain,  le  second  germanique.  Mais  il  y  avait 
même  des  Romani  en  Gaule  (|ui,  sous  les  Aléro- 
vingiens,  comprenaient  la  langue  des  maîtres 
germains.  Ainsi,  Fortunat,  bien  qu'Italien  d'ori- 
gine, connaît  le  sens  du  nom  de  Cliilpéric  I"^  561- 
•584.  Ce  sens  est  «  puissant  protecteur  »,  littéra- 
IciiKMil  ((  celui  dont  la  protection  est  puissante  )), 
■ou  «  celui  (|ui  est  puissant  par  la  protection  (ju'il 


1.  Exemples  :  Ricunicris,  i-unutiici  (/ciic/'i.s,  l''r('Hléii;iii-L', 
1.  IV,  c.  29;  éd.  Kmsch,  p.  132,  1.  17;  d.-ins  le  récit  des 
•cvéïiements  de  l'année  606-607  ;  —  Cliraiiinrlcnus,  (jcnei'c 
roiiiano,  Frédégaire,  1.  IV,  c.  78,  p.  160,  1.  3,  dans  le  récit 
des  événements  de  l'année  636-637. 

2.  Corpus  iiiscriptionnni  laiinarum,  XII,  2652  ;  cf.  Rn-ue 
celtique,  t.  XII,  p.  265;  t.  XIII,  p.  410. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *55 

lionne  ».  Le  porte  l'cnd  ce  >^{'ns  [kw  (((Ijiitof  Jortis 
<(  auxiliaire  vio-oureux  ». 

\^)ici,  en  elïet,  en  (|uels  termes  Fortunat  s'ex- 
prime (laiis  une  (''pitre  adressée  à  Cliilpéric  !'''': 

Auxilium  puiriœ,  spes  et  tutamen  ia  armis, 

Fida  tuis  virtus,  inclitus  atque  vigor, 
Chilporice  poten.s  :  .<;/  interprcx  barbarus  extet, 

a  Adjiitov  fovtifi  »  //oc  qvoque  nomen  I/abea- 
Non  fuit  vacuuni  sic  to  vocitare  parentes  : 

Priosagiuin  hoc  totum  laudis  et  omen  erat; 
Jam  tune  indiciuni  pra'bebant  terapora  nato, 

Dicia  priera  tanien  dona  secuta  probant. 

((  Tu  es  le  soutien  de  la  [)atiie,  son  (^s|)oii^  et  sa 
))  d(''t'ense  dans  les  combats;  ta  valeur  est  tidèle 
»  aux  tiens,  et  ta  force  est  illusti-e,  ô  pia'ssant 
))  (//(i/j)r/-ic .'  1111  hitcvpri'tç  hnrhare  traduirait 
))  par  ((  an.riliairc  vi(jiairca.r  »  le  nom  (jne  tu 
»  jjortcs.  Ce  n'est  j)as  en  vain  (pie  tes  parents 
))  t'ont  ainsi  appelé  :  c'était  l'annonce  et  le  pré- 
»  sage  de  ta  gloire,  c'était  au  moment  de  ta  nais- 
))  sance  l'indice  de  ce  que  tu  devais  être  un  jour, 
»  et  les  paroles  dites  alors  ont  été  depuis  jus- 
))  titi(^es  par  ton  n^nite.  » 

La  traduction  de  C/n'/j)e/-ic/is  [nw  adjcfor  /brtis 
est  exacte.    Ln   elIet,  le   premier  term(.'  cldlpe- 


*56  INTRODUCTION.  —  CIIAP.    II 

s'explique  par  le  substantif  féminin  vieux-saxon 
lii'Jpa,  vieux-haut-allemand  Inlfa.  allemand  mo- 
derne A«//(',  ]d{f'e,  anglais  help,  «  aide,  secours'  », 
correspondant  au  verbe  gotlii(|U('  Jiilpnii-,  «  ai- 
der »,  en  allemand  moderne  heljen\  du  /lil/kt, 
er  hilj't.  Le  second  teruK^  -riens  est  identique  au 
gothique  reiks,  «  chef,  magistrat  »  =  *rîhxi^, 
d'où  l'adjectif  dérivé  vieux-saxon  /"/A/,  «  puis- 
sant, riche  »,  le  verbe  vieil-allemand  fichan, 
«  régner,  prévaloir,  vaincre,  s'enrichir''  »  et  le 
substantif  allemand  moderne  Reich,  a  empire  ». 
A  l'époque  carolingienne,  le  nombre  de  ceux 
qui  ])rennent  des  noms  propres  germaniques 
sans  les  comprendre  est  énorme  par  deux  rai- 
sons. D'abord,  l'usage  de  ces  noms  est  devenu 
général   chez  les  Romani,   fjui  en  Gaule  com- 

1 .  Curinlna,  IX,  i,  25-32;  édition  de  Frédéric  Léo,  p.  202. 

2.  Oskar  Scliade,  AUdcntsches  Wnrtri-buch,  2'  édition, 
l"  pai-tio,  j).  39(1  au  mot  hi/fd  ;  d  .  \^^  ^^■a(•kernagel,  chez 
Bindiiiir,  Das  l)iiri/inidisr/i-/-oiiiinnsc/ii'  Kôni(/rric/i,p.  392, 
au  mot  nilpcf'u-iis. 

3.  O.  Schade, //>û/.,  p.  385.  ;iu  mut  Iir/J'cn  ;  cf.  Kluge, 
Etr/inolof/isrhcs  Wf-rfcrhucli  dcr  'rlriifsc/irn  Sprac/ir, 
5'  édition,  p.  103.  au  mot  holfcn.  p.  105,  au  mot  hil/c 

4.  O.  Si-liadc,  ihid.,  2'' partie,  p.  715,  aux  mots  n'c/u'  et 
/■ic/taii,  cl',  p.  708,  au  mot  rci/,s  ;  Kluga,  Etf/nwlor/isches 
Wor(r,-l,urh,  i>.  298-299.  au  mot  rclc/r,  ^V.  ^VackeI■- 
uagel,  elle/  Hiuding,  p.   383,  au  mot  Auderici. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  "*57 

meiKMMit  à  parler  franrnis;  d'autre  part,  la  défor- 
mation graduelle  des  noms  propres  en  rend 
souvent  le  sens  iin])énétrable,  même  aux  gens 
(pli  prati(iuent  un  dialecte  germanique  ou  (jui 
sim[)lement  en  possèdent  une  connaissance  litto'- 
raire.  On  peut  citer  comme  exemple  un  moine 
savant  (fui  devint  abbé  de  Saint-Mihiel,  Meuse,  à 
la  fin  du  VIII"  sièch^  ou  au  commencement  du 
IX'\  et  (pli  mourut  vers  l'année  823;  il  s'appelait 
Znunrif/dKs;  ou  Sixaraf/d us \nom  latin  d'origine 
grecque  (|ui  veut  dire  «  émeraude».  Il  composa 
avant  la  mort  de  Charlemagne,  c'est-à-dire 
en  814  au  plus  tard,  un  Traciatas  in  jxirtibjiji 
DoiKiti,  c'est-à-dire  un  commentaire  de  la  gi-am- 
maire  latine  de  Donat.  Dans  ce  commentaire,  le 
chapitre  dixième  du  livre  II  contient  le  passage 
suivant  : 

((  ^-1  parte  cnint  (leiitill  et  a  T/ieor/isea  venlunt 
/inf/iir(  (te  quibus  in  e.icnipto  Gothorum  pauca 
pi'inmni  ponimiis  noinina,  quorum  Jiaec  sunt 
e,rempta  :  Altmir,  Glitmir,  Rigmir,  Rainmir, 

UUATMIR,  UUIGMUNT,  RiGMUNT,  RaTMUNT,  UuL- 

MUNT,  et  siini/ia,  (pioruni  c.sf  in  /ntin/nn  inter- 

1.  Histoire  di-  ta.  rc/rhrr  et  aneienne  abbar/e  de  Saint- 
Mitnel,  par  le  H.  I^.  dom  Joseph  de  L'Isle,  Naiicv.  1757, 
p.  19,  27. 


-••58  INTRODUCTION.  — CIIAI'.    II 

pretatio  :  Altmir  Jiamqnc  vctuliis  milii  intcr- 
pretatur;  Glitmir,  del)itus  milii;  Rigmir,  j)otens 
milii;  Rainmir,  nitidus  milii;  Uuatmir,  vosti- 
mentummihi;  Uuigmunt,  valons  hucca;  Rig- 
MUNT;,  polcns  hucca  ;  RATMUNT,consiliiim  oiis  '.)) 
Smai'agde  croit  rcconiiaitrc  dans  le  sccojid 
tcrmn  inir  de  <'ei'tains  noms  c()n"ip()S(''s,  le  datif 
singulier'  du  pronom  de  la  première  persoimc,  en 
haut-allemand  mir,  (pii  tient  lieu  (ruii  plus 
•ancien  mis,  conservé  j)ar  le  gothique';  or,  /////' 
est  au  VHP  et  au  IX''  siècle,  —  nous  l'avons 
-établi  à  propos  du  roi  Clodomir,  —  une  pro- 
nonciation relativement  moderne  du  francique 
})lus  ancien  mcrix,  incrcs,  (pii  ;i  les  ^ariantes 
dialectales  et  latinisées  inrrns,  nn'ir/'s,  jii('i/-i//s, 
({   brillant''  ».  Altmir  est  une  piononcialion  ré- 

1.  Mabillon,  Vctcnnn  Aviilcctoruin  foinns  // (1G7()), 
j).  122.  Dann  Zoitsclti-ilï  fur  (Iciitsrhcs  Allen hiiiii ,  lieraus- 
goireben  von  Moriz  Haupt.  t.  I,  1X41.]).  :{<S'.».  :{'.)(),  sont 
données  d'après  le  ms.  de  la  Bibliothèque  Xatioiiali',  Notre- 
Dame,  225,  les  corrections  suivantes:  au  lieu  tic  (ililmir, 
(iijllinir;  au  lieu  de  JHf/iiiii-,  lilrhinii- ;  hn  lien  de  Watinir, 
l'anl/nlr;  au  lieu  de  Wi;/miuil,  l'uilliiiiiiil  ;  ;iu  lieu  de 
liniiiiiinl ,  ]{ii-liiitiiiit . 

2.  Ri'Uguiann,  (ir/iiulris.s,  t.  Il,    p.  NlcS. 

3.  Le  plus  ancien  (wemple  dati-  dr  la  iidlntinn  miris  (hus. 
les  textes  niéroviniriens  est  fourni  par  un  diplôme  royal 
•original  d(?  l'année  710,  où  se  trouve  la  signature  du  réi'é- 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  "*5î> 

cente^  vers  rannéo  800,  du  nom  propre  écrit 
Aldcmaras,  Ahloincfc,  sur  des  monnaies  méro- 
vingiennes et  ([ui  peut  être  traduit  par  «  très 
brillant'  ».  Rirjuu'j'  est  une  notation  relativement 
moderne  du  nom  de  Riclionu'i'is  ou  Ricliemcns, 
père  du  roi  franc  Tlii'iul<)iiK'TiK,(\m  fut  prédéces- 
.seur  de  Clodion'.  Le  même  nom  avait  été  porté 
par  un  consul  de  l'année  384,  plus  tard  maître 
■de  la  milice,  et  précédemment  par  ce  fameux 
Ricimer,  qui  de  45G  à  472  disposa  à  son  gré  de 
l'Kmpire  d'Occident:  il  veut  dire  «  puissamment 
illustre  »  et  non  «  puissant  à  moi'  ». 

reiidaire  Chaldo-inirls,  Pertz,  n"  70,  p.  71,  1.  6.  Il  y  a  dos 
exemples  de  cette  notation  chez  les  Burguudes,  les  Osti'o- 
iioths  et  les  Vandales  (Waekeniagel,  dans  l'ouvrage  cité  de 
Binding,  p.  355,  401;  Ferdinand  Wrede,  Die  Sprar/ie  dcr 
OsUiotcn,  p. 58-60;  Die Spi-dchrd,;-  \y,uulalpn,\^.m,%2M). 

1.  Cf.  E.  Fopstemann,  Altdcnisrhcs  Namcnbiadi.  t.  I, 
Pcrsonennamcn,  col.  51;  Longnon,  Pidyptiiqaç  de  Sdinl- 
Gei-niain-drs-P/'i's,  t.  I.  introduction,  p.  282,  350.  Com- 
parez ce  que  dit  O.  Scliade,  Altdeittschrs  Woiicrbach, 
1"  partie,  p.  12:  «  Alt...  gauz  ait,  uralt,  oder  (wie  ags. 
y Idest) princeps,  der  oberste,  vornehmste.  »  En  latin  seno- 
tor  ne  signifie  pas  plus  vieux;  on  peut  être  prêtre  chrétien, 
-jipciêjTspo;^ sans  être  vieux.  Cf.  plus  bas.  Dictionnaire,  p. 25. 

2.  Grégoire  de  Tours,  1.  11^  c.  10,  éd.  Arndt,  p.  77, 
1.  7,  32;  éd.  Omont,  p.  46,  1.   21. 

3.  Cf.  Ferdinand  Wrede,  L'cber  die  Spi-ache  der  O.st- 
fjotcn,  p.  58-60. 


*60  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  II 

SmaragdCj  dans  son  explication  de  Rain-mih 
nitidus  mihr,  «pur  à  moi», commet  deux  erreurs, 
l'une  sur  le  sens  de  mi/',  —  nous  l'avons  déjà 
signalée,  —  l'autre  sur  la  signification  de  j'ain; 
l'adjectif  qui  veut  dire  nitrdus  est  en  gothique 
Ii/'ain.s,  en  vieux-saxon  Itrihii ,  Ju'èn,  en  vieux- 
liaiit-allemand  hrcini,  (jui  peut  perdre  son  // 
initial  dans  ce  dialecte',  mais  ([ui  l'aurait  cer- 
tainement conservé  en  francicjue  au  temps  de 
Charlemagne.  Rain  dans  Rainmih  est  une  no- 
tation art'ai])lie  de  ViKjln;  thème  neutre  de  la 
j)remière  déclinaison,  (jui  signifie  en  gothique 
«  conseil  »,  «  décision  »,  «  magistrature"»:  Vul- 
hla  rend  par  nujin  le  grec  o'xovoijiia  dans  un  pas- 
sage de  VÉpitrc  auj-  Colossiens,  i,  25;  or,  en 
cet  endroit  le  mot  or/.ovofjLta  exprime  l'autorité 
que  Dieu  a  donnée  à  saint  Paul  sur  les  popula- 
tions converties  au  christianisme  par  cet  apôtre. 
Le  substantif  dérivé  l'ayineis  n'a  pas  seulement 
le  sens  de  «  conseiller  »,  il  est  employé  par  Vul- 
(ila   pour  traduire  le  grec  è-î-cpoTiro;  «  tuteur'  ». 

1.  Oskar  vSchade,  AUdctitschos  Wortcrhuch,  V"  partie, 
p.  42'^;  cl.  Kluge,  j).  299,  au  mot  rein. 

2.  Oskar  Schade,  Altdnilsclics  Wortcrhuch,  2"  partie, 
p.  G98. 

'.\.  Ad  (Jtdiotas,  ï\ ,  2. 


ORIGINE    ET    SENS    DES   NOMS  "*61 

Le  verbe  dérivé  rarjinon,  au  datif  du  participe 
présent,  j'ciginondin,  est  cliez  VuUila  l'équivalent 
du  grec  Y/i'^iJ^ovE^ov-o;,  «  gouvernant»,  employé  par 
l'évangéliste  pour  exprimer  l'idée  du  pouvoii- 
exercé  par  les  pvd'sidcs  romains  sur  les  habi- 
tants du  territoir(^  soumis  à  leui'  autorité  '. 
Rain-inii'  su|)pose  un  j)rimitif  ^Ratjin-iiicn's, 
«  brillant  par  l'autorité  ».  De  ce  nom  les  légendes 
monétaires  mérovingiennes  offrent  les  notations 
<lialectalesi?«(y/?o-///<:Y7V's\  Ra [ino-i n ai'o\Ra (j nc- 
inaro  ''  ; c' estle Raiii-i n a/' du Pol j/pt ij(j /' c  de  Saint- 
Gcriii(ii))-des-P/-rs\  Dans  Rigno-uicris,  nom 
d'un  frère  du  r(n  de  Cambrai  Raf/na-chfwius 
ou  Rar/ne-cha/ius,  parent  de  Clovis  r'''\  rfr/no- 
peut  être  une  autre  notation  du  même  mot  go- 

1 .  Luc,  II,  2;  III,  1 .  —  Le  iiotliique  rajjr'n,  thème  rahcno-, 
paraît  identique  au  substantif  sanscrit  rncana-in,  «  mettre 
en  ordre».  O.  Schade,  AltdeutschpsWôrtcvhxich,  2' ])3iVi\e, 
p.  608;  Brugmann,  Gviuulfiss,  t.  II,  p.  142.  Cf.  Ferdi- 
nand Wrede,  l'rhor  die  Spraclic  der  Osfo;/o(en,  p.  150, 
151,  au  mot  R<(f/iiarit/i.  C'i)ni[)arez  le  nom  des  assesseurs  du 
comte  appelés  irichinc-linrf/ii  dans  la  loi  Salique. 

2.  Prou,  n"  701.  p.  160. 

3.  Prou,  n"  1056,  p.  230. 

4.  Prou,  n"  1057,  p.  230. 

5.  Longnon,  introduction,  p.  458. 

6.  Grégoire  de  Tours,  Historia  Francorum,  1.  II,  c.  42; 
éd.  Arndt,  p.  105,  1.  23;  éd.  Oraont,  p.  71. 


*62  INTRODUCTION,  — CIIAP.  II 

[U'uiuc r a fj in,  avec  chute  de  1'/  du  thème  primitif 
/■((fjino-  et  assimilation  de  Va  antécédent  à  cet  / 
toml)é,  comparez  le  génitif  ])luriel  vieux-saxon 
/■Cf/ino  du  même  mot'. 

On  peut  contester  aussi  la  traduction  de  munt 
[YAY  bucca,  «bouche  ».  Il  y  a  trois  mots  munt  en 
vieux-haut-allcmand  :  l'un  suppose  un  primitif 
<4'crmani(|ue  ^iniint/ta-^,  et  un  indo-européen 
■'■nin-tô-s,  forme  masculine  correspondant  au 
neutre  latin  mentinn,  «  menton  » .  A  côté  de  ce 
substantif  se  place  wunt=^nmndi-s=^'''^inu?ith{s, 
nom  f(''ininiii  sionihant  «  main,  protection  »,  dt^ 
même  origine  probablement  (pi('  \q  h\{\\\  iiia/n/s, 
(pli  en  droit  romain  désigne  la  puis.sance  mari- 
tale ;  de  *mun(lis  dérive  le  bas-latin  niiindiuni, 
((  [)rotection,  tutelle,  puissanc<'  maiitale  ».  Imi 
troisième  lieu,  nous  citerons  ini/nt,  «  protecteur)), 
<'n  vieux-frison  iiiiuu/-.  La  doctrine  de  Smaragde, 
(|ui  préfère  h'  premier  de  co<.  trois  mots,  a 
été    adoptée    par    un    savant    fort    distingué  '. 

1.  O.  Schade,  A/ldcfiIschrs  Wortcr-hnrh,  2"  partie^ 
p.  698,  au  mot  rarjin . 

2.  O.  Schado,  Alnh-ntsclic-i  Wortn-lnirli,  V  partie, 
p.  626;  cf.  Klui>:o,  h'i '/ino/of/isc/ies  \V'>rii'rh/tc/i,  aux  mots 
nïtind,  p.  263.  et  roriniuid,  p.  392  de  la  5"  édition. 

3.  1,011  pnon,  l'oh/pti/f/tir  dr  Saint-Germain-dcs-Prcs, 
\'   partie,  introdiictiou,  |).  352. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *63" 

L'(,\\|)licali(MT  par  iniiiit,  iniind,  a  protecteur  », 
est  celle  de  .1.  Griinin',  de  M.  \\.  Forstemann"', 
et  [)lus  léceinmcnt  de  MM.  Cari  Meyer'et  Fer- 
dinand AX'rcdc''.  Les  noms  de  parties  du  corps 
employés  comme  nom  d'homme  en  allemand, 
Haapt,  (itciv)).  Faillit,  «poing)),  sont  modernes; 
dans  les  textes  mérovingiens,  les  exemples  ana- 
logues sont  rares* . 

L'explication  do  iiat  ou  mieux  iiant  par  vesti- 
/>uv^/^i'/y?  est  absurde,  non  (|ue  lu'/tci  nant  ne  9,igni- 
lient  ((  vêtement  )),mais  ])arce  (|ue  jamais  un  père- 
et  une  mère  n'ont  eu  rid(''e  d'appeler  leur  enfant  vê- 
lement''; iffuif,  est  une  notation  incomplète  d'un 
substantif  fi-minin  fort  de  la  |)remière  déclinai- 
son (jui  a  perdu  sa  Noyelle  finale:  c'est  le  thème 
gei'inanifpie  traixla,  irnntd,  «  tourbillon"  )). 

1.  (irinini,  Dciilsc/w  Grdinniatih,  V''  édition,  t.  II, 
p.  ôll. 

iJ.  E.  I''ui'sU'iii;inii.  A/iilcnisc/ws  A'anicnhifc/i ,  t'"  partie., 
l'crsonciinaiiicn,  cul.  '.);!!). 

;î.  C'ai-1  MeyLM-,  Sjirdchc  iind  SpraclidcnkiiiOlcr  dcr  Lan- 
fjolinrdcn.  |).  "^97. 

4.  l'Vrdinand  Wi-ode,  Uchcr  die  SpracJic  dcr  Ost;/oteri 
in.  Italien,  j).  ii'i. 

5.  Voir  dans  notre  Dictionnaire,  p.  33,  le  thème  ancio-. 
G.  Cf.  CHc-àv  '^Q\vààQ.  Altdcutsclics  W ôrterhncli,  2' ^mviie, 

p.  1093,  1103. 

7.  O.  ':i^hi!i(\G,Alfdci(t<<c]icsWôvtcrhuch,  2' partie,  p.  1093. 


*64  INTRODUCTION. — CIIAP.  II 

Sinaragdo  continue  et  donne  l(>s  traductions 
suivantes  :  «  Helpehich,  a(/J((torii(iii  j)(>(('us;Alt- 
Kicii,  sencx  potens ;  Ahtricii,  (hirns  potens; 
AiNARTii,  iinus  (hirus ;  Riciiart,  potens  duras; 
Steinhart,  lapns  duras  ;  Yi\G\\\iA.i:ii,  potens  con- 
silio;  Rainiirath,  nitidani  consilium;  Arthrath, 
dura /Il  consi/iiuii;  Fulhatu,  /ilenani  consiliarn; 
Tanchrat,  (jratuni  consUiain  ;  Gothrat^  bonain 
consiliarn;  Ratiiman,  consiliarias  Jionio;  Got- 
MAN,  hoN/is  Iioino;  Arthman,  duras  I/o/no; 
RiCHMAN,  potens  lioiuo;  Witman,  candidns 
Iionio  ;  ^{JARZMAK,  ni(p-as  //0///0;  Liubman,  aina- 
tus  honio  ' .  1) 

Ucl/x'/'ic/i ,  traduit  j)ai-  'i(/ja(o/'ia./n  poiciis^  est 
identi(jue  au  ChiJpcricas  du  VI''  siècle,  (jui,  sui- 
vant Fortunat,  veut  dire  ad jutor  J'ortix.  Mais 
(dt,  tiaduit  |)ar  scnc.r,  «  \icu\  )),  dans  Alfrich, 
semhh;  avoir  la  valeur  <Tun  simple  l'enforcxî- 
ment'.  Hurt,  hnrd,  ne  signilie  pas  seuhunent 
«  dur»,  il  a  1(^  sens  de  «  t'oi't ,  solide,  durable' », 


1.  M;il)illoii,  Vcicra  Analr'i-ta,  t.  II.  p.  422-42'.).  ;ivoc 
(les  (•(ii-i-cctioiis  CMupi'unti'cs  la  plup;ii-l  ;i  la  Zcitsrhrift  fi'ir 
(Iciiisc/ies  .\h<'rlliiiiii.  t.  I.  p.  ;i!)U. 

2.  \'o\oz  |)liis  haut,  p.  *.")•.).  iioli'  1. 

.'{.  ().  Sciiadc,  Al((h'ii!sc/ifs  ^Viii-tcrliiicli ,  \"  \v,\\\'w, 
p.   371.  et.  ci-dos^ns,  p.  ■■.')!).  imto  1. 


ORICxINE   ET   SENS   DES   NOMS  *65 

Smaragde  se  trompe  sur  la  valeur  du  premier 
terme  de  Ain-artli  :  dans  Aùi-arth  le  premier 
terme  n'aqu'un  rapport  fortuit  de  son  avec  le  nom 
de  nombre  cardinal  ei)i,  «  un  ».  Ain  (dans  Am- 
arth)  =  a(jin,\o\r  plus  bas  Dictionnaire,  p.  16,17\ 
Quoi  qu'il  en  soit, il  est  certain  qu'au  commence- 
ment du  IX°  siècle  comme  au  VI'"  on  attribuait 
en  Gaule  un  sens  aux  noms  de  personnes  germa- 
niques. 

Ce  sens  est-il  religieux  ?  Nous  allons  voir 
({u'il  l'est  en  certains  cas.  Un  fait  curieux  à 
observer  est  ceci  :  chez  les  Grecs  et  chez  les 
Gaulois,  il  y  a  des  noms  de  personnes  tirés  des 
noms  des  divinités,  chez  les  Germains,  il  n'en 
existe  pas.  Je  ne  parle  pas  de  termes  désignant 
la  divinité  en  général,  comme  esôc  en  grec, 
dêuos^    en    gaulois'.    On    peut    comparer   aux 

1.  Cf.  Longnon,  PoJijptijqw  de  Saint-Gcnnain-des- 
Piés,  t.  I,  introduction,  p.  279. 

2.  Voyez  chez  AugustFick,  Die  r/riechischcn  Personen- 
nainen,  2'  édition,  p.  143-145,  une  liste  de  noms  de  per- 
sonne dont  le  thème  bz6;  a  fourni  le  premier  terme  ou  le 
second . 

3.  Un  des  plus  caractéristiques  est  Dîvo-gena  pour  Dèuo- 
(jena  dans  une  inscription  deBordeaux,  citée  d'après  le  car- 
net de  Creuly,  Renie  celtique,  t.  III,  p.  166,  et  publiée 
depuis  par  M.  JuUian. 


*66  INTRODUCTION. — CHAP.  II 

iioiiis  giwx  cl  g;ui!()isainsiiV>i'iii(''s  les  noms  francs» 
dont  nn  terme  est  l'oxprossion  gvrmani(|ue  qui 
-tlésigno  l'ensemble  des  grands  dieux,  ansiii\ 
Mais  j'entends  ici  parler  des  noms  propres  (jui 
:servent;  à  distinguer  chaciue  divinitc'  :  ces  noms 
4ipparaissent  comme  élément  d<;  composition  ou 
comme  thème  à  dérivation  dans  l'onomastique 
grecque, exemples:  A'-o-'ivr,,-,  Aiovjtoyévt,;,  iioaîiowv.o;, 
A'.ovja'.'>,-,etc.',et  dans  l'onomasticpie  gauloise^  :  Ca- 
iiiiilo-f/cnos,  Totati-fjows,  Esa-ne/'tos,  Esii//ios. 
Les  formations  analogues  font  défaut  dans  les 
langues  germanicjues.  Pour  r('tal)lir,  il  faut 
■d'abord  déterminer  (juels  sont  die/  les  Germains 
les  noms  des  dieux.  ^Suivant  César,  évidemment 
mal  renseigné,  les  Germains  ne  connaissent 
d"autresdivinités(|uele  Soleil,  Vulcainet  la  Lune'. 
Tacite,  environ  un  siècle  et  demi  plus  tard,  atti'i- 
bue  aux  Chattes,  c'est-à-dire  aux  ancêtres  des 
habitants  de  la  liesse  moderne,  deux  dieux  (lu'il 


1.  ^'()ir  à  ce  sujet  notre  Dictioniudrc.  p.  ."W-ilS. 

2.  Tue  liste  de  npms  de  personne  déi-i\  es  de  noms  dixins 
il  été  donnée  par  M.  Auirust  Fick,  sous  le  titre  de  Wld- 
iiiniK/s-naiiicn,  «  noms  de  dévotion  »,  Die  (/ricc/iisr/im  Pci— 
sonenrtainrn,  2''  éd.,  p.  300-303.  On  peut  en  l'appi-ocliei- 
l'usage  de  donner  aux  enfants  des  noms  de  saints. 

3.  De  lirllu  Gallico,  1.  VI,  c.  21,  §  2. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *G-7 

:i|)|)('ll('  Mars  et  Mercure'  ;  ailleurs,  il  croit  (|ue  !<' 
(lieu  piiiieipal  des  7V/?r/e/7' est  Mars".  Mais  dans 
un  tioisième  passage,  il  dit  (jue  Mercure  est  l<i 
dieu  auquel  les  Germains  rendent  surtout  hom- 
mage, el  il  place  en  second  lieu  chez  eux  Mars  et 
llrrcule'.  Grégoire  de  Tours,  mettant  dans  la 
bouche  de  Clotilde  un  discours  adressé  à  Clovis 
pour  le  convaincre  que  les  dieux  des  Francs  sont 
indignes  du  culte  dont  on  les  honore,  donne  une 
listcdcces  dieux,  en  les  confondant,  commeTacite, 
;tvec  les  divinités  du  panthéon  romain;  il  cite, 
coinnic  Tacite,  Mars  et  Mercure;  mais  avant  eux 
il  nonune  Saturne  et  Ju|)it(M'''.  Evidemment  trois 
ûe  ces  noms  romains,  lesdciix  |)remiers  et  le(pia- 
trièm(\  sont  des  traductions. 

D'où  proviennent-elles?  Gi'égoire  de  Tours  l<'s 

1.  Tacite,  Aunoirs.  XIII,  57. 

2.  Tacite.  Histoires.  IV,  64. 

3.  Tacite,  Gc/7(/^^///r^  9.  Mercure  e.st  le  *Uô(l(ui(i :-,  Odiit 
des  (icrmaiiis. 

4.  «  Nouiiiia  vei'oquae  eis  indedistis  liomiues  fuere  non 
dii,  ut  Saturnus  qui  tilio,  ne  a  re.irno  depelleretur,  per  l'u- 
gam  elapsus  asseritui-,  ut  ipse  .Jovis  omnium  stupi-oruni 
.><purcissimus  perpoti-atur.  incestatur  vii-orum,  pi-opiiujua- 
rum  dei'isor,  qui  nec  ab  ipsius  soi-oris  propria*  potuit  absti- 
nere  concubitu,  ut  ipsa  ait:  Jorisi/ne  et  soroi- et  conjux. 
QuidMars,  Mercuriusque  potuere?  »  Gréi>:oirede  Tours,  His- 
torla  Frfdiroi-iiin,  1.  II,  c.   29  ;  éd.  Arudt,  p.  90. 


*68  INTRODUCTION.  —  CHAP.   II 

a  trouvées,  en  comparant  les  noms  des  jours  de  la 
semaine  en  latin  aux  noms  des  jours  de  la  semaine 
dans  la  langue  des  Francs. 

Les  noms  latins  des  sept  joLu\s  de  la  semaine 
ont  une  origine  astrologique: 

-    Dimanche,  Solis      dies  ; 

Lundi,  Lunœ  — 

Mardi,  Mcwtis  — 

Mercredi,  Mercarii  — 

Jeudi,  Jovis  — 

Vend  red  i ,  T 'eti  e?  '/.s  — 

Samedi,  Saturni  — 

Sol,  Lima,  Mars^  Merriwius,  Jupiter,  Venus,. 
Sa.turnus  sont  dans  cette  liste  des  noms  de  pla- 
nètes et  ne  désignent  nullement  des  divinités  \ 
Quand,  au  III''  ou  au  IV^  siècle  de  notre  ère,  la 
semaine  astrologicpie,  adoptée  par  les  Romains, 
pénétra  chez  les  Germains,  ceux-ci  crurent  (|ue 
Alars,  MercuriuSj  Jupiter,  Venus  étaient  des 
noms  de  dieux  et  les  traduisirent  en  leur  langue 
par  les  noms  de  divinités  germaniques  qui  leur 
semblèrent  équivalents.  Ils  rendirent  Mars  par 
^^Tiua^,  djeu  de  la  guerre,  dont  le  nom  estiden- 

1.  A.  BoUchô-Leclercq,  L'Astrolotjie  i/rcc/ue,  p.  470- 
484. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  '^ÔQ 

tique  à  celui  du  Zeus  grec  et  du  Jupiter  romain, 
ou  par  deux  épithètes  de  ce  même  Tituu  :  Tldn- 
(jaz,  une  de  ces  deux  épithètes,  fut  adoptée  chez 
les  Saxons  et  les  Francs;  delà  le  nom  allemand 
moderne  du  mardi,  dicnstcuj,  jour  de  Th(n(}r<z^ 
tandis  que  le  nom  anglais  tuesday,  veut  dire  «  jour 
de  Tiuaz  ^).  La  plupart  des  Germains  tradui- 
sirent Mercuriiis  par  Uodaiia.:-,  doublet  de 
Tiud.^^ ;  Jupiter  irdv '*Thimaj'a.j  ou  Thonairu, 
dieu  du  tonnerre',  ^\v^f(s  par*i^/"//o,  nom  d'une 
déesse  épouse  de^Tiucu  ou  de  *Uôdancu\  A  Sa- 
turne seul  on  ne  trouva  pas  d'équivalent  germa- 
nique, etsonnom  ne  fut  pas  traduit,  delà  l'anglais 
>^aturdaij,  «  jour  de  Saturne  »,  pour  désigner  le 


1.  Kluge^  Eti/inolo;jischos  Wôrtcrhucli,  p.  72,  au  mot 
Dleitstarj.  E.  Mogk,  chez  Paul^  Griindiiss  drr  fjonnani- 
schrri  Plnlolo'jw,  t.  I,  ]).   1053,  1054. 

2.  E.  Mogk,  chez  Paul,  Grttndriss,  t.  1,  p.  1U53,  1066. 
•et  suivantes.  Dans  la  Haute-Allemagne,  le  culte  de  *Uùdana:; 
était  inconnu.  De  là  le  nom  allemand  moderne  du  mercredi, 
initicocho,  «  milieu  delà  semaine»,  en  anglais  ircdnesdai/, 
<(  jour  de  Uôdanaz  ». 

3.  Kluge,  Eti/inolofjisc/irs  Wôi-(crhiic/i,  p.  74-75,  au 
mot  Z)o/î7?YV.  E.  Mogk, chez  Paul,  G/7//if//'i.s.s,  t.  I,p.  1053, 
1090. 

4.  Kluge,  Efi/inulof/isches  Wôrtcrbuclij  p.  118,  au  mot 
FfPtta;/.  E.  Mogk,  cliez  Paul,  Grundfiss,  t.  I,  p.  1053, 
1082,  1103. 


*70  INTRODUCTION.  —  CIIAP.    II 

saincdi,  dont  le  nom,  sahhnfi  </ics,  en  all('inan(f 
sa/nstarj,  est  doriginc  chrétienne'  et  relative- 
ment r('eent  tant  en  français  (lu'en  allemand. 
Ainsi  dans  la  liste  des  dieux  francs  donnée  par 
Grégoiic  de  Tours,  Saturne,  mentionné  le  ])re- 
inier,  est  le  r(!'sultat  (l'nne  eifcui'. 

X'oici  le  tableau  des  jours  de  la  semaine  ger- 
mani(|ue  chez  les  Francs  et  chez  leurs  voisins: 

Dimanche,  Solis  (/ics,  -''Si/juiaiis  (/nf/a^; 

Lundi,  Lvud'  (//('.<;,  '^Althions  (/tifja;  ; 

Mardi,  Ma/'tis  (lies,  '■■T/iinfjc;    (latja.:^, 

ou  Tinc;  (/(i(/(u; 

Mercredi.  Mercurii  t/ics,  '■^Uôdfiiw^  (/(ifjd.:: ; 

Jeudi,  Juvis  <llcs,  '^T/ionarc.:^  dnf/a.j ; 

Vendredi,  'W'/ic/'is  (lies,  '^Frijans  (/a/fa;  ; 

Samedi,  Satm-nl dics,  '*Sf(liœ/i('^    (/(tf/a^, 

Grégoii'e  de  Toui's  a  ndranch*'  de  cette  liste 
le  dimanche,  le  lniidi,(lont  les  noms  latins  et  gei- 
mani(|ues  lui  ont  paru  sans  int('Mét  an  point  d<^ 
vue  religieux,  et  le  vendredi,  dont  les  noms 
latin  et  g<'Mnani(pie  lui  ont  sans  doute  s<'inl)l('' 
tro|)  inconvenants. 

Les  noms  pr(''cit(''s  gei-niatu'(pies  des   troisiém<\ 

1.  Klu^'c,  l'Jri/niul<jiji.s<-/irs  Worlrrliiich.  p.  ;!11-;>12,  au 
mot  Scdnsfdi/ . 


ORIGINE   ET   SENS   DES   NOMS  *7î 

quatriémo,  ciiKiiiirinc  ot  sixième  jours  do  la 
semaine  sont  ceux  des  grands  dieux  des  Ger- 
mains, aucun  d'eux  n'apparaît  dans  les  noms 
propres  de  personne  du  même  peuple,  pas  plus 
que  les  noms  du  Soleil  et  de  la  Lune.  Le  nom 
Sunno,  S/fjino))(\  d'un  chef  franc  qui  vivait  pen- 
dant les  dernières  années  du  IV®  siècle  \  ne  doit 
pas  être  confondu  avec  le  nom  masculin  du  soleil 
en  gothique:  Sunna,  ^.u.  géniiilSunnans.  Sunno 
est  la  forme  liypocoristiqu<.',  c'est-à-dire  fami- 
lière d'un  nom  solennel,  tel  que  Sunni-u/ftis'- 
((  vrai  loup  »,  Siinne-gisilus  '  «  véritable  otage  ».. 
Le  j^remier  terme  de  ces  composés  paraît  être  le 
substantif  féminin  dont  la  notation  gothicpie  est 
siinja  et  qui  signifie  «  vérité  »  ;  le  correspondant 
francique  est  sunm's,  dont  le  sens  juridique  est 
«  exception  »,  c'est-à-dire((fait  vrai  produisant 
dispense  légale  de  comparaître  en   justice^  ».Lc 

1.  Grégoire  de  Tours,  Hlstoria  Franconint^  1.  II,  c.  9;. 
éd.  Arudt,  p.  72,  1.  18;  p.  74,  1.  12;  cf.  Simone,  Prou, 
n"1171,  p.  256. 

2.  Gi'égoire  de  Tours,  Histoi-ia  Fvancorum,  1.  IV,  c.  :i3;. 
éd.  Arndt,  P- 168,1.  28;  Tardif,  n"  40,  1.  24,  p.  33. 

3.  Grégoire  de  Tours,  HistoriaFrancoriun,  I.  IX,  c.  38;: 
éd.  AriKU,  p.  392,  1.  12,  p.  393,  1.8;  éd.  Collon,  p.  133, 
1.  8,  33,  p.  134,  1.  11-12;  ef.  Stmnoqesil,  Prou.  n°  2594, 
p.  534. 

4.  «  Auf  Walirlieit  beruliender  rechtssiltiges  Hinderniss 


"*72  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  II 

féminin  de  Simno,  Sunnone,  est  au  cas  indirect 
Sunnine\  forme  hypocoristique correspondant  à 
une  forme  solennelle  comme  Siimii-cJiildis-  ou 
Sunne-childis" . 

De  ce  que  nous  disons  là  il  ne  faut  pas  conclure 
que.  l'élément  religieux  soit  absent  des  noms 
mérovingiens  de  personne.  On  peut  à  ce  sujet 
lire  ce  que  nous  disons  des  thèmes  albo-,  cdchi-, 
ansi-,  dans  notre  Dictionnaire,  p.  21,  24,  34  et 
suivantes. 

Un  des  noms  propres  de  personne  les  ])lus  in- 
téressants à  étudier  à  ce  point  de  vue  est  le  nom 
de  Clovis,  Clodo-uccJius.  Chlodo-,  plus  exacte- 
ment *cA/«rfo-,  signifie  «  célèbre  »,  littéralement 
((  entendu  ».  Que  veut  dire  uèchusf  C'est  un 
mot  qui  jjour  nous  est  à  doul)le  sens,  un  de  ces 
sens  est  ((  guerrier  »  et  l'autre  a  prêtre».  Dans 
une  doctrine  ])riinitive,  ces  deux  sens  se  con- 
fondent en  un:  la  guerre  est  l'acte  religieux  par 

von  Gericht  zu  crscheinen.  »  O.  Scliade,  Woiierhiich, 
2"  pai'tie,  p.  894.  Notes  de  M.  JI.  Kern  sur  la  Lex 
Salica  do  3 .-ïî.  Hessels,  col.   537. 

1.  Tardil,  n"40.1.  63,  p.  34. 

2.Continii(ili<>iis  (lcFrcdi'f/aii-f\v.  ]'2:  i\\.  Kriiscli.  ]).  17."), 
1.  7. 

3.   Tardil,  n"  40,  1.  22,  p.  33. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *73 

excellence  ;  le  meurtre  de  renneini  est  un  sacri- 
fice humain,  celui  de  tous  les  sacrifices  qui  plaît 
le  plus  aux  dieux,  le  roi  est  en  même  temps  le 
chef  de  l'armée  et  le  grand  prêtre  de  la  nation. 
Tels  nous  apparaissent  :  Agamemnondans  V Iliade, 
quand,  au  deuxième  chant,  il  offre  au  nom  de 
l'armée  grecque  un  sacrifice  à  Zcus,  et  Ulysse 
dans  V Odyssée,  lorsque,  au  chant  onzième,  évo- 
quant les  âmes  des  morts,  il  immole  des  victimes 
et  invite  ses  compagnons  à  invoquer  Aïdês  et 
Perséphonéïa.  C'est  l'usage  germanique  le  plus 
ancien.  Le  terme  consacré  en  allemand  moderne 
pour  désigner  les  rois,  koenig,  a  été  emprunté  par 
les  Lituaniens  à  une  époque  où,  chez  les  Ger- 
mains, le  sacerdoce  était  encore  considéré  comme 
un  élément  de  l'autorité  royale:  de  là  en  litua- 
nien le  mot  kimingas,  désignant  tout  digni- 
taire, même  ecclésiastique \  D'après  les  sources 
norvégiennes  et  islandaises,  c'est  souvent  le 
souverain  temporel  qui,  comme  prêtre,  offre  le 
sacrifice^:  telle  est  en  cette  matière  la  plus  ar- 
chaïque conception  des  Germains.  Il  en  fut  de 
même  à  Rome. 

1.  Kai'l von  Amii-a,  diez  Paul,  Grimdriss  dcr  i/cfnuini- 
.sc/irn  P/iilolof/ie,  t.  II,  2'-  partie,  p.  126. 

2.  E.  Mogk,  chez  l^aul,  Grundriss,  t.   I,  p.  1132. 


*74  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  II 

Dans  rorganisation  sociale  des  Germains  pri- 
mitifs, le  roi  n'est  pas  seulement  le  général  qui 
conduit  les  guerriers  à  la  victoire:  la  réunion  du 
pouvoir  judiciaire  et  du  pouvoir  sacerdotal  sur 
la  tête  du  chef  de  l'armée  est  le  fondement  de  la 
royauté;  les  plus  anciens  rois  sont  prêtres  et 
juges  dans  l'Mtat,  comme  le  père  dans  la  famille  \ 
César  dit  qu'une  des  différences  entre  les  Gau- 
lois et  les  Germains  consiste  en  ce  (|ue  ceux-ci 
n'ont  pas  de  druides  qui  j)résident  aux  choses 
divines'.  Un  sacerdoce  distinct  de  la  royauté 
s'était  cependant  établi  chez  certains  peuples  ger- 
mains avant  leur  conversion  au  christianisme. 
Tacite  nous  l'apprend'.  On  connaît  par  Vulfila  lo^ 
nom  du  ])rêtre  chn  lesGoths,  c  est  gudia,  thème- 
(/uj/inn,  déiiv(''  de  f//'//i,  «  dieu  ))=* g hu-tô-m. 
K^if/nf/i,  nom  neutn^  et  j)aïen,  littéralement  «  ce' 
(|u"on  invo(jue''  »,  était  d'origine  chrétienne^  il 
serait  masculin  comint;  Osô;  et  deus.  Gudia  doit 
signifier  «  celui  ([ui  invocpie  »  ;   la  racine  est  la 

1.  Siinrock.  IldiulhiirJi  dcr  rlriifsc/wn  Mi/f/inln(/je,^''c'i\[- 
tioii,   |).  .")!i(). 

2.  ((  (jei-m;ini  iiiulliiiii  ;ib  li;ic  (•oiisuctudinpdiHoiiiiit,  liant 
neque  druides  lialx-iit  qui  sacrificiis  intorsint.  »  De  Bcllo 
Gallicn,  1.  VI.  c.  21,  §1. 

3.  Gc/-iii(Uit(i ,  7.  10,  11. 

4.  lirugmann.  (ii-midriss,  t.   II,  ]>.  212. 


ORIGIXR    ET    SENS    DES    NOMS  "''•75- 

iiiriin'  (|U('  celle  (lu  gaulois  (j/ituatfos,  (jui  veut: 
(liic  ((  pi'étrc'  ».  Mais  les  Francs  semblent  n'avoir 
eu  cl'autrcî  sacerdoce  (|ue  le  sacerdoce  primitif 
exercé  dans  clia(|ue  famille  ])ar  le  père,  et  au 
nom  de  l'Mlat  parle  roi,  chef  dans  l'ordre  des 
choses  religieuses,  comme  dans  celui  de  la  jus- 
tice et  dans  celui  de  la  guerre.  Voilà  pourquoi  la 
conversion  de  Clovis  (mi  496  eut  pour  résultat 
celle  de  tcnit  son  peuple,  trois  mille  guerriers 
fi'ancs  se  hrent  baptiseï'  a\ec  leur  roi'.  On  ne  voit 
|)as  que  les  prêtres  païens  aient  protesté:  il  n'y  en 
avait  point  chez  les  Francs,  ou  si  l'on  veut,  le 
grand  prêtre  (Hail  le  roi,  et  les  prêtres  inférieurs 
étaient  les  chef  de  famille;  ceux-ci,  subordonnc's 
à  Clovis  au  point  de  vue  religieux  comme  à  celui 
de  la  justice  et  d(^  la  guerre,  suivirent  en  religion 
l'ordre  du  maître,  ils  obéirent  avec  la  même  ponc- 
tualité (pie  s'il  avait  (■'t('  (|uestion  d'un  jugement 
j)i-ononcé  par  le  roi  en  matière  soit  criminelle, 
soit  civile,  ou  que  si  à  la  guerre  ils  avaient  en- 
tendu son  commandement.  Avant  de  se  faire  bap- 
tiser, Clovis  avait  eu  en  vrai  politi(|ue  la  politesse 
de  leur  demander  leui'  avis\  Mais  il  y  a  unefa(:;on 

1 .  A.  Holdor,  Al/rrltisr/u'/-  Sprac/i.sc/ia/.r,  t.  I,  col.  2046. 

2.  (irégoire  de  Tours, ///.s/(*r/V/  Fraiiroi-ii/it,   1.  II,  c.  31. 

3.  (Ji'égoire  de  Tours,  Historia  Francorum,  I.  II,  c.  31; 


■*76  INTRODUCTION.  —  CHAP.   II 

royale  de  poser  les  questions  qui   n'est  qu'une 
manière  habile  de  donner  un  ordre. 

Ucrlius,  second  terme  de  Chlodo-uêchus,  ex- 
prime la  réunion  sur  une  seule  tête  du  pouvoir 
militaire  et  du  ])ouvoir  religieux.  LVcA/^s  est  la 
forme  franque  latinisée  du  gothique  rcihs, 
((  sacré,  saint,  »  en  vieux-haut-allemand  wUl  d'où 
le  vieux-haut-allemand  vthan,  «  faire  »  et  spécia- 
lement faire  l'acte  le  plus  excellent,  l'acte  reli- 
gieux, le  sacrifice;  la  notation  gothique  de  ce 
verbe  est  vei/ian,  et  Vulfila  l'emploie  avec  le 
sens  de  «combattre^  ».  En  latin  uinccre,  uictus, 
(pli  désignent  des  faits  de  guerre,  ont  la  même 
racine  que  uirtima,  qui  appartient  à  la  langue  de 
la  religion.  La  racine  de  ces  mots  latins,  dont 
la    forme  l'êduite  est    uiQ,   est   aussi   la    racine 

cf.  Tacite,  Gcnuanui,  v.  11  :  Dr  ininorihus  /■rhiis  principes 
consultant,  de  iiKijorihns  oniws. 

1.  Oskai-  Sch.'ido,  AUdciitsc/n-s  WOricrliiir/i,  2'  i^artie, 
|).  11.00-11.51,  aux  mots  u-ik  et  iri/unr,  cf.  Klugo,  Efi/molo- 
(jisclœs  Wôrtcrbuc/i,  5"  éd.,  p.  400,  aux  mots  icdfjdnd  et 
icrihcn.  Vcilian  est  un  verbe  fort,  parfait  raih,  riijnn,  par- 
ticipe ri,j(ins.  Le  //  pour  li  dans  tir/un,  ri;/ans,  est  du  au 
déplacement  de  l'accent  qui  frappe  la  première  syllabe  dans 
L'cihan,  aihan,  la  seconde  dans  riiian,  rifjans.  C'est  ce  7 
qui  explique  le//  da Li(dhui:ii/s  dans  les  serments  de  Stras- 
bourg. Le  c  dcHludouiiicus  est  le  substitut  du  //  j)ar  l'effet 
de  la  seconde  Lautcerschicbung. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  *77 

des  mots  germaniques  précités.  Chlodo-iu'cJius, 
signifie  clone  à  la  fois,  «  célè])re,  illustre  guer- 
rier »,  «  célèbre,  illustre  prêtre  »;  ce  double  sens 
est  par  conséquent  celui  de  «  Louis  ». 

Mih'o-uèclias  a  également  ces  deux  significa- 
tions, car  inèros  ou  incris  est  un  synonyme  ae 
r/ilodo-s.  Le  nom  de  Mèroiiéchus  fut  porté  au 
V*"  siècle  par  le  grand-père  de  Clovis  I''^'  '  et  au 
VL  siècle  par  un  tils  de  Cliilpéric  L""-  ;  on  le 
reconnaît  légèrement  altéré  dans  le  nom  des  fils 
de  Clotaire  H,  584-628,  et  de  Thierry  II,  596- 
613,  que  la  Chroni(|ue  de  Frédégaire  appelle 
Maeroueiis\  Meroeus'',  et  dans  celui  du  fils  de 
Théodebert  II,  dont  la  mémo  Chroni(|ue  écrit  le 
nom  Mevouius  \  et  qui  fut  tué  en  612.  Ce  nom  ne 
fut  pas  exclusivement  porté  dans  la  famille 
royale.    Tout  père  était  dans  sa   famille    prêtre 

1.  Grégoire  de  Toiu-s,  Hisinria  Fi-aitcurain,  éd.  Ai-ndt, 
p.  77,  1.  16. 

2.  Grégoire  de  Tours,  Htstoi-ui  Fi-xiicor/ini,  éd.  Arndt, 
!>.  164,  1.  19;  p.  188,  1.  22,  etc. 

3.  Éd.  Kruscli,  p.  130,  l.  1.");  il  s'agit  du  fils  de  Clo- 
taire II. 

4.  1"  Mentions  du  (ils  de  Clotaire  II,  éd.  Kruseh,  [>.  131. 
1.  6, 12;  p.  142,  1.  1.  —  2"  Mentions  du  tils  de  Thierry  II. 
ibid.,i).  132.  1.  15;  p.  140,  1.  10;  142,  1.  18,  25,  29. 

5.  Éd.  Kruscli.  p.  139,  1.  23;  p.  141,  1.1. 


"■'78  INTRODUCTION.  —  GIIAl'.  II 

ot  guenier  coinme  l'était  lo  roi.  De  là,  vers  la  lin 
du  VI"  .siècle,  chez  Grégoin?  de  Tours,  le  nom  de 
révoque  de 'Poitiers  Ma ro-ucns,  car  màro-  n'est 
(ju'un  variante  dialectale  de  /ucro-'. 

A  l'époque  mérovingienne,  -uècJius,  -luhis 
apparaît  quelquefois  comme  second  terme,  avec 
un  premier  terme  autre  cpie  inèro-.  Tel  est  le 
nom  de  Drocto-néus,,  ahlx'  de  Saint-Vincent  de 
Poitiers,  auquel  Fortunat  adres.si  une  pièce  de 
vers  dont  le  second  est  ainsi  conçu  : 

Drôctôuëe  mïhî  sêmpcr  amôrc  palêr'. 

Le  jnemier  mot  de  ce  vei's  Droct  \  ou  \  e  \  e 
se  compose  de  trois  syllabes  longues  suivies 
d'une  brève  et  nous  donne  ainsi  la  (piantit('  de 
l'ê  de  fièc/ius,  -uèui>.  Di'octoitrns  ^yàvw'û  signilier 
((  pi'étre  et  guerrier  du  peuple  ». 

Citons  aussi  deux  noms  de  monétaires  méro- 
vingiens, (pli  sont  écritsl'un  Uundoueus',  l'autre 
Laanouios''.  Launonias  est  aussi  le  nom  d'un 
prêtre     (pli     signa     les     canons      d'un     concile 

1.  llislnrin  Fr((iic(>finii,  ni.  Ariidl,  )).  30(5,  1.  7;  j).  384, 
1.  11  :  )).  393,  1.  2."j;  p.  39G,  1.  2(),  etc. 

2.  Iù)i-tunat,  C(n-inifia,  IX,  11. 

3.  Piou,  nM.'jB,  p.  39;  n"  2338,  p.    181. 
1.   l'rou,  n"  901,  p.  196. 


ORIGINE    ET    SENS    DES    NOMS  ■*79 

-d'Auxerre,  573-G03'.  Le  inèiiK"  nom  noté  Laii- 
yioueus  est  porté  par  un  j)rètre  d'Orléans  au  con- 
<'ilc  de  Paris,  573".  Le  sens  de  Baudoucus  est 
<(  guerrier  et  prêtre,  dans  la  bataille»;  celui 
Launovêus,  Launovius  v^i  «  guenier  et  prêtre 
<iigne  de  récompense  ».  C'est  par  le  fait  d'une 
<*tymologie  populaire  francjue  que  le  grand-père 
■de  Clotilde,  le  roi  burgunde  *Gnridi-uarus,  Giin- 
^li-aciis,  Guiidi-ocu^  «  vigilant  dans  la  bataille'  », 
est  devenu  Gundc-nrc/uis  sous  la  plume  de 
■Grégoire  de  Tours'. 

Des  fils  de  Clovis,  l'ai  né,  Theado-vîcus  porte 
un  nom  qui  veut  dire  «  puissant  dans  le  peuple, 
■dans  l'État»,  «  roi  du  pcu[)le,  de  l'I'-tat»  :  tJiciulo- 
•est  nne  forme  masculine  du  substantif  f('minin 
qui  est  en  gothiciuc  thiiuht.  Le  second,  Iikjo- 
7/?c'/Y^s,  porte  le  même  nom  (pic  l'oiicle  d'Arminius, 
\ IiKjmomèrus  de  Tacite  dans  le  rc'cit  des  évé- 
ncMîientsdes  années  16  et  17  après  J.-C.  Le  pre- 

1.  Y.  Maasseu,  Concilut  wri  nici-un'iif/iri,  p.  184,  1.  10. 

2.  P'.  Maassen,  Concilia  wri  mcrorinf/r'ri,  p.  147,  1.  26; 
p.  149,  1.  37. 

:}.  \V.  Wackernagel,  chez  Bindiiiir,  p.  o4.5,  346. 
4.  Historia  Franconiin,  éd.  Arndt,  p.  89,  1.  17. 
T).   4'aeite,  Annalcfi,  1.    II,  c.  17.  45;  cf.  Bernhard  ten 
Bi-ink,  chez  Paul,  Grniidriss,  t.  II,  V  partie,  p.  530. 


*80  INTRODUCTION.  —  CHAP.  II 

mier  terme  à'Inguio-mèrus,  ou  Ingo-mêres,  est 
^Ingua::,  Inguia::,  nom  de  l'ancêtre  mythique 
des  Ingœuones\  ou  mieux  Inguœones-,  un  des 
rameaux  de  la  race  germanique.  Inguio-inèrus, 
Ingo-mêres,  ou  mieux  Ingo-mèris  veut  dire 
«  illustre  comme  le  héros  '^'Inguia~-,  *In- 
gucu^  ». 

Le  nom  du  troisième  fils  de  Clovis  ^■^  ('/t/o<lo- 
/nèns\  formé  de  deux  termes  qui  signifient  clia- 
cun  ((  célèbre,  illustre  »,  peut  être  traduit  par 
«  très  célèl)re  ». 

Le  nom  du  (luatrièmc.  (Inldchcfcthiis.,  peut 
se  rendre   par  «  hrillniil  dans  la  bataille'». 

1.  'i';icit(',   (JiTiiKi nid ,  2. 

2.  E.  Mogk,  chez   Paul,  Grundriss,  t.  I,  p.  1055,  1059. 

3.  Certains  peuples  germains  ont  fait  un  dieu  de  ce  per- 
sonnage imaginaire,  rien  ne  prouve  que  telle  lût  la  crojance 
des  Francs. 

4.  Méri-  est  une  variante  de  nirro-,  et  //(rz-o-est  le  thème 
du  second  terme  du  composé  gothique  rai/d-nirr-s,  z'j-^r^arj^. 
Ad  Philippcnscs,  iv,  8. 

5.  Cf.  vieux-haut-allemand  Initia,  «  bataille  »,  vieux- 
saxon  hild,  thème  hildi-.  O.  Schade,  Ail  dent  sches  W^Oi-- 
(erbuch,  1"  partie,  p.  397.  Bcrct/nis  est  identique  au  go- 
thique briirh(-s,  Sv.o:,  çavepô;;  Jean,  ix,  3;  AdColosscnscs. 
II,  4;  /  ad  Curinthioa,  .\v,  27;  et  au  vieux-haut-allemand 
bcraht  «  brilhrnt  »,  qui  existe  aussi  en  vieux-saxon. 
O.  Schade,  Altdcuisches  Wdrtcrbiich,  1"  partie,  p.  51, 
au  mot  bi'i-aht . 


OHirnXK    KT    SENS    DES    NOMS  "*81 

Le  noiii  (lu  cinquième,  Clilotha-cliarius,  veut 
dire  «  (|ui  a  une  armée  (•élèl)re^  ». 

Si  nous  passons  à  la  génération  sui\ante, 
nous  Irouvons  les  tils  de  Clotaire  I"  :  Gnntlia- 
cliarius,  G/int-/in/'i/fs,  a  celui  (|ui  a  une  armée  de 
guerre \  C/iUpr-z-ici/s,  «  puissant  protecteur  », 
('/iaj'(-be/'cf///fs,  ((  hr'iilant  dans  l'armée  »,  Giifi- 
f/ic-c/i/'nini//fs,  Giint-clwannins,  <(  corbeau  de 
bataille  '    »,    Sifil-bcn-thiis^    «    brillant    par    la 

1.  Charlus  est  idciil iiiuc  au  i;iitlii(|ue  /tar/is,  «  armée», 
thème  haria-  identi(]ue  .-ui  thème  corio-  dans  le  paiilois 
Tri-ror-ii,  Pctrii-rorti.  et  d'où  le  grec  y.otpavo;.  pour  *7.o- 
i-iditos.  «  c-lief  d'année  »  (Bi-ugmann,  Gi-iindriss,],  2' éd., 
p.  114). 

2.  Giinth(\  l'urnie  à  désinence  all'aiblie  d'un  thème  fémi- 
nin (/iiiif/ii-  ou  (jnntliid-^  «  bataille  )),et  dans  la  poésie  Scan- 
dinave ((  déesse  de  la  guerre  ».   O.   Schade,  A/tdciitsc/ics 

Wôi-tcrhiirli,  V"  partie,  p.   li')?,  au  mot  fjiind/'a. 

3.  Le  nom  connnun  latinisé  mérovingien  chrainnus  tient 
lieu  d'un  germanique  primitif  /inil/na.-.  dont  le  h  s'est 
assimili'  à  1'»  suivant.  Comparez  le  latin  somnus  pour 
*si(cpnos,  «  sommeil  »,  en  grec  •jttvoç.  pouv  siiprws,  et  la  va- 
riante /r./o/y*n?/.s  du  gaulois  latinisées,/ o6/ms,  «sans  crainte, 
brave  ».  Le  vieux-haut-allemand  possède  pour  ce  mot  les 
deux  formes  hrnhan  et  hra/ii.  (  )n  trouve  aussi  un  ///  =■  h 
dans  le  français  sametii,  sablndi  ilics,  et  dans  l'allemand 
sainstar/  même  origine  et  même  sens.  Cf.  O.  Schade, 
Altdcntschcs  Wortci-lmch,  V  partie,  p.  421,  au  mot 
lirahan;  Ivluge,  P^ii/inolo(/ischcs  Wôrtorbuc/i,  p.  295,  au 
mot  rahc. 

f 


*82  INTRODUCTION.  —  CIIAl».    H 

victoire'  ».  Plus  tard,  apparail    Daf/o-hcz-crlnis, 
((  brillant  comme  le  joui--  ». 

1.  Sif/r'-herrthiis  es.t  nn  syiKmyiiic  dv  Sci/i-nicnis.  iioiu 
(t'un  nienibi'o  de  In  tribu  dos  Cluttli,  Tau  1.")  ck  iinti-c  riv  (  T.-i- 
cifi'.  .\iiiialfs,\,  71).  1)11  ])r('nii<'r  ti'i-iiH'.  .s/'/'-,  ixitii-  un  plus 
ancien  .svvy/-.  la  Ini'iuc  ,>:i)tlii(ju(' est  au  iioniinatil-arcusatir 
siri.irulier- .s'/z/.s-,  tlirnic  ^sci/licso-,  pour  ''''scf/li-os.  sulistaiilil 
neutre.  Letliéineiiotlii(iue  sii/is-si^  i-ecoiinaît  dans  la  \  aria  nie 
Sti/is-nifnidiis.  du  nom  du  i-oi  Ijurirunde  appeli''  Si>/i-iiiiiii(/iis 
par  (ii-(''i:<)iri'  dcToui-^.  l.a  Ini-nie  alli'inandi'  mndei-nc  ot 
sii'if  et  le  niiit  siiiiiifii'  h  xictnji'e  »  ;  cf.  liiMiirnia  nn.  (iriiiiil- 
riss.  t.  I.  -.^^'diti.in.  p.  127.  r)4ri.  .mB;  t.  II.  p.  :!'.l().  M94  : 
i).  Schade.  A/f(l<'iiis<-/i('s  Wdi-rci-l'iirli.  'i'  partie,  p.  7()1. 
au  mot  sii/ii  ;  Klu.ue.  J'yf/mohif/isr/irs  }\'hi-IitI>iii-/i.  \).  !<|S, 
au  mot  siri/ . 

2.  Le  premier  tenue  est  iden1i(|Ueau  pli  11  i(|ue  .7^(//.v.  en 
allemand  moderne  lai/,  (>ii  aiiiilais  ilof/.  ((  joui-  )),  s'expli- 
(piaid  par  un  primitif  ■v/oyAo-.s-.  Khige,  l'Ji/inn/ii'/isr/trs 
Wi")/-ff/-liiii  II.  p.  :!71,  an  mot  /"//.  ('om[iare/.  ipiaut  au 
premier  ternie,  li' nom  de  D(n/ti-l(iifi(s.  «  reste  du  joni- )>, 
porté  au  IV  siècle  de  noti-e  ère  pai-  un  [)ersonna,ue  (|ui.  en 
MGti.  ('tait  consul  et  maître  de  la  milice.  I,e  second  terme 
lie />r^r/r^-/r^//'ir/s.  s'e\])li(|ne  par  le  second  terme  du  .l;<iI  lii(|Ui' 
l,i-/rihiiii ,  en  an.ulo-sa.xon  hc-lifiai,  en  \ien\-sa\on  l>i- 
l/l)/i(ui.  en  allemand  lili'ilx'ii.  dont  la  loi^me  IL'clii'  i;ous  est: 
otl'erte  par  le  !i'otlii(iue /y/-/^/////r///,  (  ».  Scliat/.  A/n/f/ifscIirs 
V/ôrtrrliiich .  V"  [lai-tie.  p.  (il.  an  mot  Inlilmii  :  Klu.i!;e. 
Fh/llininijisr/irs  W'nrI  Cl-lill  fh .  p.  l.'l,  aU  Ulot  hli'ilii'll  ;  HruiT- 
mann.  (inifrlriss.  I.  I.  2   édition,  p.   r»l!),  G97. 


CHAPITR1<:  III 

LES  NOMS  PROPRES  HYPOGORISTIQUES,  OU  POUR 
s'exprimer  plus  EXACTEMENT  ET  PLUS  CLAI- 
REMENT, LES  NOMS  PROPRES  FAMILIERS  OU 
DIMINUTIFS  CHEZ  LES  FRANCS  A  l'ÉPOQUE  MÉRO- 
VINGIENNE. 

L'usage  primitif  indo-ouropéen  est  d'employer 
comme  noms  de  personne  des  composés  de  deux 
termes  ;  ces  (•omposés  peuvent  se  simplifier, 
peuvent  donner  naissance  à  des  noms  ])ropres 
(jni  sont  en  g(''néral  plus  courts;  or,  les  grammai- 
riens comprennent  tous  v('s  noms  dans  la  liste 
de  ceux  qu'ils  appellent  liypocoristiques,  û-oxo- 
y.7-'.y.rj'.\  c'est-à-dire  ((flatteurs,  caressants  »,  comme 

1.  M.  August  Fifk  a  puljlii-  en  1871  un  livi-c  intitiih': 
Die  Pcrsoneninunen  nac/i  ilircr  Bih/n/if/  crLIOi-i ,  mil  deii 
Namcnsjjstcin  rci-icandtcr  Sprachen  rer(jliclien  iind  systr- 
inatiscli  (/cordiiet.  La  préface,  ccxix  pages,  est  consacrée  à 
une  étude  comparative  sur  le  mode  de  formation  des  noms 
propres  de  ])ersonne  en  gree,  en  celtique,  en  gei*mani(iue, 
en  slave,  en  éranien,  en  sanscrit.  Suivent 235 pages  traitant 
exclusivement  des  noms  propres  de  personne  en  grec.  Dans 
la  seconde  édition,  publiée  en  1894  avec  la  collaboration  de- 


*84  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  III 

si  c'était  par  ainal)ilit('  (|iio  la  langue  les  avait 
créés,  tandis  (juc  pour  la  plujjart  ils  sont  la  con- 
sé(iucnce  de  la  loi  du  inoindic  cfl'oit,  de  ce  (pi'un 
lioinnie  nudveillant  pour  ses  seiuMaMes  npjx'lle- 
lail  la  paresse  humaine;  un  |)liilosoplir  plus 
aimable,  dirait:  économie  bien  entendue  de  la 
laliiiiie  et  du  temps. 

Parmi  les  noms  dits  liypocoristiques,  les  seuls 
au.\(|uels  ces  obsei'vations  ne  s'appliciueiit  [)as 
sont  :  1"  ceux  auxquels  ne  correspond  aucun  nom 
solennel,  2"  ({uel(]ues  dérivés.  Tels  sont  :  i"  Boho, 
Rocco,  2"  Rocco/enus,  Aiidolenus,  etc.,  dont  il 
sera  (pieslion  plus  bas,  p.  -lUl,  •■•103,  -110. 

Les  Romains  ont  iniagiiK'  un  système  ono- 
masticpie  difierent  de  celui  des  autres  p(,'U[)les 
indo-(niropéens  :  ils  ont  introduit  Tusao-e  du 
prénom,  du  gcMitilicc  et  du  surnom:  Mn/'c/is 
Tn/lii/s  Circro,  (iai/is  .liiliiis  ('(l's/w,  chacun 
forme''  d'un  seul  t(Mine,  et  ils  ont  abandonne  les 
noms  com])osés*;  compare/  h's  noms  gi'ccs  :  Ay,;jLo- 
tOévy,:,  ((  celui  (|ui  est  la  force  du  peuple  »,  N'./.o- 
ai/j-r,;  <<  cclui  (pli  songe  à  la  \  ictoire  »  "ApiTTo-'^àvr,; 
((  c(Oui  ([ui  a  TcM-lal    de    la  peifection  »  ;  les  noms 

M.  I-'iitz  Hcclili'l.  IV^tufli' coiiiiianiliM'  lni-iii;iiil  la  prct'ace 
de  la  |>iciiii(''i-e  tklilioii  t^sl  siipi)i-imiV  ci  les  i^IiOpa^'cs  du  tra- 
vail sur  roiioniastiquc  grecque  sont  reiuplacéos  par  17  t. 


NOMS    FAMI1.IF,I{S    OU    DIMINUTIFS  *85 

^•dulo'i^:  ('in(/('t()-ri./\  <(  l'oi  des  guerriers  »,  Ca- 
nuilo-gcnos,  «  lils  du  dieu  ('aniiffos  »,  Catn-n.r, 
((  roi  du  eoml)at  »,  au  |)luriel  Caii!-ri;/es,  nom  de 
peuple.  Mettez  en  regard  les  noms  germani(|ues 
éerits  j)ar  Tite-Live,  Boio-ri,r,  «  roi  des  i?c>//  », 
nom  d'un  roi  des  Cimbres  qui,  vainqueur  près 
{YArausio,  Orange,  tua  le  legatus  considis 
M.  Aurelius  Seaurus,  l'an  105  avant  notre  ère\ 
puis  périt  en  101  dans  les  Campi  Raudii- ; 
Cœso-T'i.f,  lisez  Gaiso-j'icns,  «  roi  des  javelots»,  fait 
prisonnier  dans  cette  dernière  bataille'.  Rap- 
pelons le  nom  (pie  Strabon  a  écrit  Asjoô-o-.;,  lisez 
TJieuclo-ricus,  «  roi  du  peuple  »  ;  il  s'agit  d'un 
chef  sicambre  '■;  voyez  chez  Tacite,  Segi-miindas, 
«  victorieux  protecteur  '  )),Sc(/t-merus,  «  illustre 
j)arla  victoire"  »,  noms  de  deux  chefs  germains 
([ui  furent  en  relations  avec  les  Romains  pendant 
les  années  14  et  15  de  notre  ère. 

Une  forme  liy[)ocoristi([ue  grecxjue  correspon- 
dant  a    A7,;j.o-C70£VY,;   <'St   AT,;jLO-crOâ,-.    Mais  il  V   a   plu- 

1.  Pci-ioclifi ,  67. 

•i.  Florus,  I,  37,  ou  III.  W. 

p..  Opnso,  V,  16,  20. 

4.  strabon,  I.  VII.  v.  1.^1:  éd.  Didot,  p.  242,  1.  32. 

5.  Annales.  I.  I.  e.  .")7. 

6.  Annales,  1.  I,  c.  71. 


"*8G  INTKODLCTION.  —  CIIAP.    III 

.sieurs  façons  plus  (-(turtes  d'abréger  A/^ao-Teivr,;,  e\ 
les  autres  noms  (|ui  ont  A/,;jlo;  a  peuple  »,  pour  pre- 
mier terme,  comme  Ar;;jL-x;:,/o,-,  dont  Tlteuflo-ricns 

•est  la  ll'aductioi],  c'est  Ay,;/(o-/,  Aàui;  =  •'■A?,;j.'.;,  A7.;jr.ia: 
3= ''Ar,;j.Laç,  Aa;i.((ov  :^r  ''Ar, U'iov,  Aàu'.y  o^  :=: '■"A'/;|j.'.y o^,  Aa- 
jjitaxoç  =  AT,;i.;ay.rj;i.    L'écpiiValent  de   AT,;jLOCjeà;    UOUS 

•est  offert  par  Canna-has,  forme  hypoeoristique  du 
nom  de  (^anna-l)niulcs,  nom  d'un  chef  gotli 
•en  270%  Canna-bas  exactement  comme  Ar,;jio-70â:; 
•est  formé  du  premier  terme  et  d'un  fragment  du 
second  terme  du  nom  solennel. 

Quant  au  système  (pii  sup|)riine  «'omplète- 
ment  le  second  terme,  comme  dans  A/jutov,  etc., 
•on  peut  citer  dans  les  textes  mérovingiens  un 
grand  nombre  d'exemples  dont  les  suivants  : 

Theoda,  roi  des  Wisigoths,  531-548,  a  son 
nom  écrit  à  la  manière  fraïKpie  T/icodo  dans  un 
'i\('ii  manuscrits  de  la  Chroni([ue  de  Fréd(''gaire  '; 
<-'est  un  nominatif  (]ui  dans  un  texte  latin  exige- 
rait 1(3  génitif  *Tlœodonis  ;  or,  le  nom  solennel 
•de  ce    personnage  est   donne''   dans  l'index    (pii 

I.Fick,  Die  (/rii-rliisc/icn  Prrsoiicnndi/irn,  ■^"  ('dit ion 
1».  94-97. 

2.  «  Gothorum  duccin  (■;iiiii;il);on.  si\o  (';inii;ib;ni<l('m.  » 
Vopiscus,  Aurèlicn,  c.  22. 

3.  Frédégaii-e,  1.  III,  c  42  ;  .'vl.  Ki-uscli,  p.  10."),  I.  27,  4G. 


NOMS    FAMILIERS    OU    DIMINUTIFS  "^87 

|)r('c('Ml('  le  lexto,  c'est  Tlicnthu-chadiis  '  «  ha- 
laillc  (lu  ])('ii|)l<' )),  «  gucn'ici-  (lu  i)('U[)le  >»,  va- 
riaiilc  (|ui  a  |)(''ii(''tr(}  dans  le  Icxlc,  tel  (]ue  nous  1(^, 
<l()nn('  un  (l(\<  manuscrits  '.  Thcodo,  ■■'ônis  est  à 
Tli('ntli<i-cli(i(l Ils,  dans  le  hk-uic  rajjport  ([LK^ 
A/,;jLojv  à  AY,;j.o-70ivr,-:.  Voici  (|uc]((ucs  ex<3mples  de 
formations  analog•u(^s  (jui  datent  du  si('cle  sui- 
vant. V.n  615,  B(^rtramnus,  (''\ç(|uo  du  ^lans, 
|)arl('  (Tune  ac(|uisition  faite  |)ar  lui  a  Bcri- 
linnino  (mieux  BertJic-clininino)  sice  Bettone  : 
Bctfi)  est  r<'([uivalent  liy|)ocoristi([ue  de  Bei't- 
Jt7'(ui/iiis\  La  Chroni(jue  de  l''r('(l('gaire  appelle 
Erincno,  un  des  dix  généraux  (jue  Dagobert  P'', 
l'an  ([iialiif'mc  de  son  r(''gne,  636-637,  envoya  en 
Gascogne  ''  ;  le  m(''ine  persoiniage  est  nommé 
Evincn-riciis  dans  Gcsta  Doijoberti  I  rc(jh\  et 
•cette  forme  solennelle  a  <''t('  substituées   l'IiNpo- 

1.  De  Tliontliacli;uluiu,   roircin  Spaiiijc,  interfectuni,  ('(1, 
Kniscli.  ]).  90,  1.  30. 
•>.  VA.  j^nisrh,  p.  10").  1.  4(3. 

3.  V;wiVss\\^,  DiploiiuUa,  1. 1,  p.  1^06;  cf.  Stai-k,  Die  Ko- 
.senuincii  (1er  Gcrinancn,  dans  SU.;iingbcric]ite  dcr  philo- 
■sophisch-historisrlion  Classe  (1er  laiiserlichen  Akadeiiiin 
dcr   Wissciiseliaften,  t.  LII.  p.  281. 

4.  Frédëgaii-o,  1.  IV,  c  78;  (••<!.  Ki-usrh,  p.  160,  I.  2;  cf. 
j).  414. 1.  39. 

ô.  C.  3(j,  é.l.  Kiiiscli,  )..  411.  I.  16. 


*88  INTRODUCTION.  —  CHAP.  III 

coristiqiie  Eviiteno  dans  certains  manuscrits  de 
Frédégairc  '.  En  662,  un  arclievè(|ue  de  Reims 
dans  la  .suscription  d'une  cliarte  se  nomme  lui- 
même  Nivo  sive  Nrvardus-,  c'est-à-dire  iVino- 
c/iai'diis,  «  nouvellement  fort  ». 

Ce  sont  autant  de  noms  masculins  en  -ô,  -ôm's. 
Les  noms  féminins  correspondants  faisaient  leur 
nominatif  la  plupart  du  temps  en  -a  et  le  génitif 
en  -cY7?/.s,  quelquefois  le  nominatif  en  -i,  le  génitif 
en  -/«/s.  Le  plus  connu  de  ces  noms  féminins  est  le 
nom  familier  de  Brurii-c/nldrs,  la  fameuse  reine 
Bruneliaut  :  on  l'appelait  en  francicpie  Bruiia, 
foi'iiK'  (lialcclalc  du  féminin  gothique  '^Bi'itno. 
La  Clironi(|ue  de  Frédégaire  écrit  à  l'accusatif 
Br/uuiin  nu  lieu  do  Bi'u?ianctn;  y^um^  \\\\o,  Bru- 
neliaut était  connue  sous  son  nom  familier, 
Bnum ;  reine,  elle  ne  fut  plus  désignée  que  par 
.son  nom  solennel:  Brinii-cltiU1i!<'\  On  peut  rap- 

1.  Éd.  Ki-useli,  p.  160,  1.  34. 

2.  Pardessus,  Dlplnmato,  t.  II,  p.  128;  cf.  F.  8t;irk. 
Die  KoNr/taiw'tt  di'r  GcriiKiitrn.  dans  Sil :ini(jli('nrlit('  dci' 
phil<is(ij>htsi-li-hisl(ii'isfJi('ii  C/((Ssc  dcf  /•((Isci-hr/ten  Aha- 
dctnic  dcr  Wisscnsc/iaf'trn,  t.  LU,  j).  272. 

3.  «Filiain  suani  niMiii;im  iionu'ii.  .\d  iioiiifii  cjusoi-nan- 
dum  est  auctuiii.  ut  \<ic;ii-otur  Rrunechildis.  »  Frédégaire, 
1.  III.  c.  r)7;  éd.  Kmscli,  p.  108,  I.  2.V28  ;  cL  c.  59,  p.  109, 
1.  1 1-17,  où  les  deux  noms  sont  répétés.  Cf.  St;n'k,  Und. 


NOM?î    l'WMII.IF.IiS    or    DIMINUTIFS  ■*89 

proclicr  do  (•(Mioni  licrin,  w  Vw^-rw^^wWï  1  icr la tie, 
ri('rfi(/tcm .  nom  de  l;i  NciiNcdc  Wurnacliarna^, 
iiiaiic  (lu  palais,  iikhI  l'an  l."!  d\\  rci^iic  dr  Clo- 
lairc  II,  (L'()-()27  \  lîcila  est  la  l'orme  li\  poco- 
listicpic  (le  noms  xilcniK'ls  tels  (pic  :  licrthc- 
Jlcdis  (I  colle  (pli  a  une  hiillantc  I)can1(''  »  nom 
d'une  lillc  de  (  "aiiWeil  I''';  licrlhc-ninidis,  ((  hril- 
laiitc  o'uciiicre.  nom  dune  de  ses  conlcmpo- 
raiiies"',  Hci'h'-lrnihs,  h  illuslic  amie  »,  nom  de 
la  socojide  femme  de  Ciotaire  II  ',  Bci-f-i'ada , 
((  illu^li'c  conseillère  »  nom  do  la  l'cmmede  l*(''pin 
loBref,  et  d'autres  encore.  La  fondatrice  de  l'ah- 
haye  de  Prum  se  dil  elle-m("'me  Bcj'trnda  i^eii 
Bevtadwn^  la  suscription  dune  charte  en  faveur 
de  ee  pieux  élahlissemenl '. 

Dans  ces  exemples,  c'est  le  i)remier  terme  (|ui 
a  servi  à  former  le  nom  liyj)ocoristi([ue.  On  pou- 
vait aussi  se  servir  du  second  terme.  Grégoire 
de  Touis  paiU'  d'un    habitant    de  Saintes  appelé 

1.  Frëd.'iraiiv,  1.  IV,  c.  .M.  éd.  Krusch.  p.  117,  1.  V.\-2t. 

2.  (irégoire  de  'Vouvs,  Hislivia  Frartrartim,  1.  IX,  <•.  ;^3. 
(■'d.  Ai-M(ît..  p.  387.  1.  .-),  10. 

3.  l''iV.d(?,i;;n'i-e,  l.IV,  c.  44,  p.  142.  1.  28-20;  (;.4().  [>.  144,1.0. 

4.  Cniiti/uKifions  lie  Vi-v(\i'ij(tlv(\  c.  33(117),  ('d.  Ivriiscli. 
p.  182.  1.13;  c.  4i»  (132),  p.   100,  1.  27.  etc. 

.").   I*;il'dcssns,   DIpInilKild.   t.  II,  p.  328. 


*90  INTRODUCTION.  —  <  HAP.  ni 

Charde-gy.silus,  c'est-à-diro  «  olngo  vigoureux  », 
■et  (|iii  était  surnommé  (rj/so:  rof/Donienfo  (ii/s()\ 
■cela  signifie  que  son  nom  liypocorisliciue  (Mail 
Gyso,  -ojiis,  mot  form<'  sur  le  ^(n-ond  terme  -////- 
si/jfs  du  nom  solennel.  Citons  encore  Fa/'o  ou 
Pharo,  évéque  de  Meaux,  dont  le  nom  solennel 
Burçjundo-j'aro  apparaît,  dans  sa  signature, 
■comme  référendaire  du  roi  Dagohert  \'\  enG'2S^ 
Onpeut  comparer  les  nomsIiypocoristicjMes  grecs: 

Kpiojv  diminutif  d'E'jpj--/.p£tov,  IlaY-xpiwv,  etc.';  Aâ;jia;, 

■diminutif  d'ivjpj-oâijLa;,  iioÀo-ôàtjia;,  etc.  '. 

Un  autre  procédé  consiste  à  doubler  la  seconde 
syllabe  du  premier  terme  :  Giui<li-(jisilui>  ou 
Gnnde-fjisilus,  «  bellicpieux  otage  »,  comte  de 
Saintes,   évéque  de  Boideaux,  était  suinoniuK' 

1.  Do  rlrfutibus  sandi  ALuI  iiii.  i.  lll,  c.  51  ;  (''il.  Ivi-iiscli, 
p.  644,  1.  24. 

2.  Tai-dif,  n"  6,  1.  12,  p.  6;  Pertz,  n"  12,  j).  14,  1.  ."il.  — 
Pertz,  n"  4U,  p.  38,  1.  13,  53.  Cf.  Pardessus,  Diplomata, 
t.  II,  p.  3,  16,  28,41,  %,  111,  111,  126,141. 

3.  A.  Fick, /)/V'  ()7-irc/iisr/i('ii  Fcrsoiicnnaincn,  2'  éd., 
p.  176. 

4.  A.  Fiek,  Die  rjri.cc/ii.'^c/it'ii  Pcrsoncnndiiicn,  2"  rd., 
{).  flO;  cf.  F.  Stuvk,  Die  KnsciHinicndcr  Gci-nHiiirn,  dnns. 
Sli^uiujhcrlrlitc  dcr  pliUosophisIt-liistoriscJn'n  Classe  dot- 
l.dirscrlirlicn  Akadeinic  dcr  Wissciisrhaftcii.  t.  LU,  p.  270, 
271. 


NOMS    FAMILIKHS    0\-    DlMlXrTIKS  "''Ol 

Dodo  '.  A  la  ligueur,  ce  nom  aniail  dû  (Hrc  *l)e(lo 
ou  Dido'-,  mais  il  y  a  «'u  assimilation  de  la 
voycIlcM.lc  la  i)rcmi(''r('  syllabe  à  la  voyelle  (l(^  la 
î^econde  syllabf.  Il  s'est  produit,  an  contraire, 
dissimilatioii  dans  le  nom  liypoe()iisti(|ue  Dado 
pour  '■'^Dodo,  d'Audocnns  pour  Audo-iunas, 
<(  ami  de  la  riehesse  »,  d'abord  r('f('Mendaire  du  roi 
Dagobert  P'  et  eonnu  alors  sous  le  nom  de  Dado, 
})uis  arclievè(|ue  de  Rouen,  et  alors  pjrenant  son 
nom  solennel  avec  le([uel  il  mourut  en  683'.  On 
dit  aujourd'hui  saint  Ouen.  Dido,  sans  assimi- 
lation ni  dissimilation,  est  le  nom  hypoeoristique 
•de  révé(|ue  de  Poitiers  qui,  en  G56,  mena  en 
Irlande  Dagobert  II,  fils  de  Sigebert  III''.  Le  se- 
<-ond  d  de  ce  nom  est  doublé  dans  le  nom  Diddone, 

1.  «  (îuiulo.uisilum  Sanctoiiicuni  ("omiteni  coinionu'nto 
Dddonem.  »  Givgoire  do  Tmirs,  Historia  Frariconim, 
1.  VIII,  c  ^2;  éd.  Arndt.  j).  3:W,  i.  :«. 

^.  Le  théine  du  prenik'i'  Icruio  l'st  *//itnt/ii-  ou  *t/iiii(li-. 
Ferdinand  Wrode,  JJi'ln'i-  iHc  Sprtir/u'dcr  Ositjotcn^  p.  121  ; 
K'f.  O.  Schado,  Altdcutschos  WôrU-rhiir/t,  1"'  partie,  p.  3.". 

3.  Tardif,  n' 7,  I.  7,  j).  G;  Portz,  n"  14,  p.  16,  1.  32.  — 
Tardif,  n"  27,  1.  7,  p.  22;  Pertz,  n"  17,  p.  19,  1.  5.  — 
Frédégaire,  1.  IV.  c.  78.  éd.  Kruscii,  p.  160,  I.  29,  ôO.  — 
Gostn  Da;/ohrrti  /,  /vy/.s  Frnncoriini ,  c  18,  éd.  Krusch, 
p.  416,  1.8,9. 

4.  Liber  liistoi-idc  Francdiuni,  v.  13.  éd.  Kruscli,p.  316, 
1.  r)-8. 


*92  INTFiODUCTION.  —  CIIAP.   III 

au  cas  indirect,  d'un  des  comtes  du  palais  qui, 
en  750,  rendirent  avec  Pé])in  le  Bref,  alors 
maire  du  palais,  un  jugement  dont  l'original  est 
conservé ' . 

Le  doublement  de  la  seconde  consonne  dans  les 
noms  hypocoristicjues  ne  se  produit  pas  seule- 
ment dans  les  formations  telles  (juc  Diddo  de 
(infn}i-f/isc/us,de  Giuuh'-j'icns,  ou  tel  autre  com- 
posé ayant  (jimdi-  pour  premier  terme;  elle  peut 
avoir  lieu  là  où  la  première  syllabe  du  premier 
terme  est  conservée  ;  exemple  :  'SV/y/yo  ' ,  -onr's,  tient 
lieu  de  Siffi-hr7'ct/ti's,  «  illustre  vainqueur»,  Sifji- 
ricus,  ((  royal  vaincpieur  »,  Sjf/i-/>r/ut(///s,  a  pro- 
tecteur victorieux  »,  Sif/i-iialch/s,  u  ])uissant 
vainqueur»,  Sirj-u/f'us,  a  victorieux  loup  »,  ou  de 
tout  autre  composé  dont  Sif/i-  (>tait  le  premier 
terme;  Sif/go  fut  le  nom  hypocoristique  d'un 
référendaire  du  roi  Sigebert  r"",  561-575.  Enfin, 
la  lettre dou])le  pouvait  être  assourdie;  exemple: 
O//0,  nom  d'un  référendaire  de  Childebert  II,  en 


1.  Tardif,  n"  53,  1.  9,  p.  44;  Pertz,  n"  107,  p.  108,  1.  1. 

2.  Grégoire  de  Tours,  Historia  Fninroriitn,  1.  V,c.  4, 
éd.  Arndt,  p.  194,  1.  25,  p.  195,  1.  4.  Cf.  F.  Stark,  dans 
le  volume  précité  des  conipfos  rendus  de  l'Académie  impé- 
riale de  Vienne,  p.  277. 


NOMS  i-a.milii;k.s  ol  diminutifs         *'93 

7^\)()\  Otto  est  une  vafi;intc  (VAuda,  (\\\\  ost  la 
l'driiic  li\  [)()c(»risli(ni('  concspoiidaiil  ikui  scuIc- 
inciil  a  '■' A  11(1(1-11 1 nus,  A  ik/o-c/x/s,  mais  à  AujIo- 
iKirinx,  Ai'(/i)'/"i/(l/(s,  etc.  '.  1  )(((•(•(),  lilsdc  Ddf/a- 
riciix,  st'iiihlc  pDilcr  lin  nom  (|iii  est  la  forme 
liy|)()C()iisti(|ii('  (lu  nom  palcind,  cl  ce  nom  oITic, 
comme  ()nii,  \\  la  lois  l'exemple  du  douUlemeiil 
de  la  seconde  consonne  du  picmier  lerme  et  de 
la  sul)>l  itiilion  de  la  souitle  ;i  la  sonore.  Dacco 
lui  mis  a  mort  par  ordic  de  CIiild(M)crt  II,  en  578 '. 
I'',nlin,  il  v  a  iV^^  nonr>^  liypocoristiipies  «pn 
n'ont  ancun  i-a[)port  avec  le  nom  solennid  du 
personnag-e,  tel  est  Uualdo  ''  ou  Uaddo  \  nom  sous 
lec^uel  était  connu  en  585  et  les  années  suivantes 
un  diaci'c  de  Bordeaux,  dont  le  nom  de  baptême 
(■tait  Ji('/-r/i-c/i/-(i/iii//(s,  ((  hi'illant  corbeau».  Citotis 

1.  (în'goirr  lie  l'oiii-s,  Hisforifi  Frnncni-imi .  1.  X.  v.  l'I, 
éd.  Arndt,  p.  W~\  1.  .^. 

2.  F.  St;u"U,  Dii'  Kosi-na mrn  th'f  (_i(riiui iicii ,  (laiis  ,S'//- 
;i(n(/l)r/-ic/i!r  (1er  j>/ti/ijsnfi/iisr/i-/tisfofi.sr/irii  (Jhissc  (1er 
/•:ais(jrlic/ieit  Ah(((lrnt('e  (1er  \VisseiiseIi(( J'teit,  t.  LU.  |).  277, 
278.  Comparez  noiw  DietimiiKtire,  p.  •"•1-.")!). 

■i.  (îrégoire  d(^  l'oui's.  flisinriti  Franeormn,  1.  V,  c  2."i, 
éd.  .Arndt,  p.  220,  1.   11-17. 

4.  Grégoire  de  Tours,  Hisfaric  Froneoi-nin,  1.  Mil.  (-.22, 
éd.  Arndt,  p.  339,  1.  27,  28. 

ô.  (Jrc'goire  de  Tours,  His/tiri((  Franenrurn,  1.  IX,  c  3."), 
éd.  Arndt,  p.  390.  1.  .").  11.  12;  p.  391,1.  1. 


*94  IN THODLXniON.  —  CIIAP.  III 

encore  le  surnom  Tatto,  du  Tourangeau  Uuistri- 
inuîidus,  miraculeusement  guéri  d'un  mal  de 
dents,  suivant  Grégoire  de  Tours,  qui  le  raconte 
à  la  (in  de  son  Historia  Fran('oriun\ 

Déjà  ]jlus  anciennement,  Chrona^  était  dans 
le  royaume  des  Francs  un  nom  hypocoristique 
de  Saedelenba,  Sic/clcuba  ou  Sedeleuba,  fille 
de  Cliilpéric,  roi  des  Burgundes^  et  sœur  de 
Clotilde,  (jui  épousa  Clovis  I",  roi  des  Francs'. 
Sulelcnha  =  Seite-h'ehe,  parait  signilier  «  celle 
((u'on  aime  avoir  à  c(Mé  de  soi*  )).  C'aurait  été 
lorl  l)ien  pour  une  l'cnime  mariée,  l'expression 
auiait  été  à  sa  ]jlace  dans  la  ])ouclie  d'un  mail. 
Mais  elle  se  lit  religieuse:  Grc'-ooire  de  Touis  ne  la 

o  o 

1.  Livre  X.  c  2d;èd.  Aiiult.  p.  441,  1.  28-31. 

2.  Grégoire  de  Tours,  His/oric  Fi-niicorinn,  1.  II,  c.  28. 
éd.  AriKU,  p.  89,  1.  21,  ôl. 

;j.  Krédégaire.  I.  III.  .-.  17.  éd.  Krus.li,  p.  99,  1.  19,  48; 
i.   \y,  c.  22;    ]i.  129,  1.    il-lO.  Pd-ssio   tmiicri  Stf/isimindi, 

p.  ;«.").  1.  18. 

4., le  erois  reconnaître  dans  le  i^reniier  ternie  sacdc-,  scde, 
sùlc,  le  vieux-saxon  sid(t,  substantif  féminin  de  la  pre- 
mière ihVlinaisDU  (O.  Schade.  AltdciUsclics  Wortci-buch, 
2'  |>;irlie,  p.  7(38,  au  moi  sita),  et  non  le  vieux-saxon  srx/», 
en  gotlii([ue  sidiis,  «  coutume  »  {ibid.,  y».  769),  quoi  qu'en 
ait  dit  \\'.\Va("kernageI,chez  Binding,  p.. 362.  Ladiphtongue 
ar  de  Sdcdclcalxi  suppose  une  voyelle  longue  à  la  première 
.syllabe  de  Sidr-lciilia. 


NOMS    I-AM1I.1F,|{S    Oi:    DIMINrriKS 


^■95. 


cniinnit  (|ii('S(»us  le  nom  liypocoiisl  i(Hi('  de  Chi'o- 
iiii^  ([iii  |i:ii;iit  sioiiilicr  n  :irl)i«'  loiubé  »,  '(  clia- 
lilis  )>.  cil  \  i('ii\-li;iiil-;illcin;m(l  /'ono  ])Ouv  Ii/'otio  ; 
(■'('«lail  rcxpicssioii  de  la  |)(mis(''('  du  peuple  fi'anc 
\()\anl  celle  lillc  de  roi,  simple  icligieusc, 
(piaud  sa  sdMiiM'tail  leur  reine;  mais  Cli/'onn, 
dont  le  r//  initial,  ('Irani^'er  à  la  lan^aie  des  !  )Ur- 
liundes,  1 1  aliil  l'oiMuine  t'iaïupie.esl  probahlemeni 
une  (l<'l(irmal  ion  du  hurgundc  '■^(ri'ôint,  lliéme 
ijrniKiii,  (l('ii\(''  de  l'adjectif  -yz/'ôy^z-N,  en  \ieu\- 
sa.\(»n  (jn'iiii,  (irantii,  en  vieux-liaut-allcmand 
iji-iioiii,  sii^niliant  <<  (pii  ^-landil,  récent  d,  d'où 
l'allemand  modeine  ///v7//  (c  vert  )),  l'anglais 
ijfccn,  «  même  sens'  ».  ■''('rrnna.  au  g(''nitif  lati- 
nis(>  '■'(jfniinvis,  p(»u\ait  (''Ire  un  joli  nom  pour 
une  petite  tille  destin(''e  par  ses  jjarents  à  éti'e, 
une  l'ois  grande,  la  coni])agne  chérie,  sidc-leiiUrt, 
(l'un  roi;  mais,  contrairement  à  leur  espérance, 
elle  fut  r('(luite,  ])ai-  la  mort  cruelle  de  son  père, 
à  se  retirer  dans  un  monastèi'c  ofi,  simple  reli- 
gieuse, telle  (pi'im  arhi'c  ren\'ers('  par  un  oi'ageet 
(pli  ne  se  relcNc  jamais,  elle  mourut  obscurément, 
sans  a\oir  joui''  dans  le  monde  aucun r(Me.  Quelle 

1.  W.  \\;ukei'iiaiJ:L'l,  clic/  Hiiitliiig,  p.  ;i42;  Klu,y:t'.  A7y- 
iiiiiln(jisc/ics  Wo/-tcrl)((c/i.  ]).147,  au  mot  ,7/7/H  ;  (  ).  Srli;i(l<', 
Altdcntsclics  Wiii-tcrliiirhA'"  |>ai-tic',  p.  3.")."),  au  mol  '//-iioni. 


*96  LXTUODUCTION.  —  CIIAP.  III 

dilïéreiice  entre  elle  et  sa  s(j'uiClotilde!  Cepen- 
dant Sedeleuba,  dans  son  niona.stère,  fut  [)eut- 
étre  la  plus  heureuse  des  deux  lilles  du  roi  bur- 
gunde  Chilpéric;  elle  n'eut  pas,  eomme  Clotilde, 
la  douleur  de  perdre  deux  tils,  puis  d'apprendre 
à  la  fois  et  l'assassinat  de  deux  enfants  du  second, 
—  deux  enfants  auxcpiels  Clotilde  tenait  lieu  de 
mèr<',  —  et  le  nom  du  meurtrier,  un  des  deux 
fils  qui    lui  restaient'  1 

Les  noms]iy|)ocoristi(|u<'s  francs  que  nous  avons 
cités  ius(iu"ici  sont  Ions  des  thèmes  en -ô/«- pour 
le  masculin,  en  -''///-  ou  -lu-  pour  le  féminin,  et  ils 
pei'dent  1"/'  au  nominal  if:  on  pouriait  en  r<''uiiir 
un  grand  n(»ml)i('  d'aulics  ('.\em|)les.  Nous  et)m- 
pi'cndrons  dans  nos  listes  les  mots  qui  offrent  le 
sullixe  iôii-.  Ouvrons  V Histoi'ia  Franconun  de 
Grégoire  de  Tours  : 

Ainnlo,  1.  IX,  c.  27,  éd.  Arndt,  |).  382.  1.  15; 
cf.  Ama/a-ricns,  l'oi  (les  ^^^isigoths,  I.  H, 
c.  37,  p.  101,  1.  20;  et  noire  J)icti()>>/inir(\ 
f).  31-33. 

Anj/o,  1.  Vil,  c.  IT),  |).  300,  I.  M;  rï.  Ai/</o- 
inihhfs,  1.  X,  c.  3,    p.    110.  1.  21,   p.  411,  1.    2; 

1.  (  ii'/'uoir.' (Il'  l'diii-s. //'.s/"/7\(  Franco/'iiiii ,  1.  III,  i-.  IS, 
cl.  c.  C). 


NOMS    FAMILIERS    OU    DIMINUTIFS  "*97 

Audo-uarius,  1.  IV,  ('.30,  p.  1G5,  1.  13;  et  notre 
Dictionnaire,  p.  51-59. 

AunoA.  VII,  c.  47,  p.  323,  ].  13;  cf.  Aiin- 
ulfus,  1.  IV,  c.  50,  |).  185,  1.  21;  Auna-charius, 
1.  IX,  c.  41,  p.  399,  1.  21  ;  et  notre  Dictionnaire, 
p.  59-63. 

Baddo,  1.  VIII,  c.  44,  p.  356,  1.  11  ;  1.  IX,  c.  13, 
p.  369,  1.  25;  cf.  Bate-chisilus,  1.  VI,  c.  9, 
p.255, 1.  3;  Bade-gysilus,  1.  VII,  c.  39,  p.  352, 
1.1,  deux  notations  du  même  nom  ;  Bade-ricus, 
l.III,  c.  4,  p.  111,  1.  6,7. 

Chundo,  1.  X,  c.  10,  p.  418,  1.  10;  cf.  Hiuit- 
J'ridas ,  Hunt-garius,   Longnon,  PoUjptyciue  de 
Saint-Gerniain-des-Prés,    texte,    c.   xx,    §  33, 
p.  277;  introduction,    p.  339. 

Ebero,  1.  VII,  c.  13,  p.  298,  1.  3;  cf.  Ebere- 
gisehis,  1.  X,  c.  15,  p.  425,  1.  22;  Ebr^e-gysilus, 
1.  IX,  c.  28,  p.  383,  1.  10;  Eber-idfas,  1.  VII, 
c.  21,  p.  288,  1.  13;  un  autre  Eber-ulfus,  1.  VII, 
C.47,  p.  323,  l.  13;  Ebre-charius,  I.  IX,  c.  28, 
p.  383,  1.  16;  et  notre  Dictionnaire,  p.  85. 

Erpo,  I.  V,  c.  14,  p.  206,  1.  4,  mieux i/erpo, 
1.  31,  qui  est  la  notation  de  ce  nom  propre  chez 
Frédégaire,  1.  IV,  c.  40,  p.  140,  1.  14  ;  c.  42, 
p.  141,  1.  40,  contre  iS'/v^o,  1.  22.  Cf.  Erp-uJfus, 
Longnon,    Polyptyciue  déjà  cité,    texte,   c.   ix, 

9 


*98  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  III 

§65,  p.  113;  c.  XII,  §  31,  p.  169.  Il  semble  y 
avoir  dans  ces  mots  la  même  racine  que  dans 
l'allemand  Hcrbst,  «  automne)),  dont  le  sens  pri- 
mitif est  «  moisson  )). 

Farro,  1.  II,  c.  42,  p.  105,  1. 1,  4,  9;  cf.  Fara- 
modus,  1.  X,  c.  26,  p.  438,  1.  17;  Fara-ul/us, 
1.  VII,  c.  18,  p.  301,  1.  18.  Comparez  ci-dessus, 
p.  '*90,  Faro^Burrjundo-fai'o. 

Gogo,  1.  V,  c.  46,  p.  238,  1.  17;  1.  VI,  c.  1, 
p.  245,  1.  4;  cf.  Gaugi-uJfas,  Tardif,  n"  40,  1.  6, 
p.  32;  Gaugi-oldiis  pour  *Gaufji-uaIdus,  Lon- 
gnon,  Polyptyque  de.  Saint-Gerinal ii-des-Prés , 
c.  XIII,  §§45,  48,  111,  p.  187,  188,  201.  Le  pre- 
mier terme  parait  provenir  d'une  racine  imagi- 
naire, yeuy,  yciug,  gug,  qu'on  peut  encore  aujour- 
d'hui croire  reconnaître  dans  l'allemand  moderne 
Gaiikler,  a  magicien,  jongleur^  prestidigitateur, 
charlatan,  bateleur  )),  et  qui  signifierait  se  mouvoir 
àla  façon  des  jongleurs,  des  prestidigitateurs,  des 
bateleurs  (cf.  Kluge,  EtyinologiscJies  Wôrter- 
buch,  p.  129,  au  mot  Gaakler)',  cette  racine  de 
création  relativement  moderne  a  été  tirée  du 
vieil-allemand  gouglari,  qui  lui-même  est  une 
prononciation  germaniciue  du  bas-latin  jocida- 
rias,joeulai'is,  d'où  le  français  «  jongleur  )). 

Grippo,  en  590,  1.  X,  c.  2,  p.  409,  1.  15,  27; 


NOMS    FAMILIERS    OU    DIMINUTIFS  *99 

p.  410,  1.  7,  M,  IG;  c  3,  p.  119,  1.22;  c.  i, 
p.  112,  1.  29.  D(ni\  dij)lôiiios  origimuix  do  Clo- 
vis  III,  692,  nous  donnent  la  variante  Gj-i'ho,  nom 
({"un  p(MS(iiinage  (liUÏTent,  mais  (jui  parait  homo- 
nyme'. Une  troisième  variante  est  G/'i/b,  nom 
d'un  lils  de  Charles-Martel,  témoin  d'un  diplôm(3 
original  de  son  i)ère  en  742".  On  ne  eonnaitpas, 
je  eroi^.  de  l'orme  solennelle  (•orresi)ondant  à  ce 
nom  h\  pocoristi(jue'. 

Lciilxt,  au  datif  Lcabac  pour  ■^Lenbofii,  nom 
<lc  la  belle-mère  du  duc  Bladastis,  L  VIII,  c.  28, 
p.  341,  1.  24,25;  cî.  Lei'h-astis^--'Lei'.ho-gr(stis, 
I.  IV,  c.  11,  p.  147,  1.  16;  LcnJ>o-ncr<i,  1.  V, 
r.  39,  |).  393,  1.  15. Le  thème  leuho-  se  reconnaît 
■dans  l'allemand  moderne  lieb,  «  aimable  ». 

Macco,  1.  IX,  c.  41,  p.  399,  1.  15;  1.  X,  c.  15, 
p.  449,1.  27;  cf.  Magna-c/iarius,  ou  Ma  fjn-hri/'ins, 
1.  IV,  c.  25,  p.  460,  1.  10,  1.  V,  c.  17;  p.  207, 
1.  18;  Ma<jne-bodus,  1.  \i,  c.  6,  p.  251,  1.24; 
Mayne-ricus,  1.  VIII,  c.  37,  p.  ^hl,\.Vè;Magno- 

1.  Tardif,  n"  32,  1.  3;  p.  25;  Pcrtz,  n'  64,  p.  57,  I.  8. 
—  Tardif,  n"  33.  1.  3,  p.  26;  Por-tz,  n"66,  p.  58,  1.  35. 

2.  Pertz,  n"  14,  p.  102,  1.  6. 

3.  Ferdinand  Wrede,  Uebcr  die  Sprar/ie  dcr  Osfr/oten, 
p.  92,  qui  d'accord  avec  Fôrstemann  l'explique  par  le 
.gotliiquc  ///vv/K^//,  :il[cm;\nd  ;/ff'{J'cn,  «  prendre,   .saisir».. 


*100  INTRODUCTION.  — CHAP.  III 

uaJdus,  1.  VIII,  ('.  36,  p.  351,  1.  9,  11;  1.  IX, 
C.9,  p.  366,  1.  11,  mots  dont  le  premier  terme 
est  identique  au  substantif  vieux-haut-allemand 
magan,    makan,    megin,   a  force,    puissance  ». 

Sunno,  dont  il  a  déjà  été  parlé,  p.  *71,  et 
dont  le  féminin  est  au  cas  indirect  Sunnine. 
Tardif,  n°  40,  1.  63,  p.  34;  cf.  Sunne-childis, 
ibid.,  1.  22,  p.  33. 

Uaddo,\.  VI,  c.  45,  p.  285,1.  19;  1.  VII,c.43, 
p.  21,  1.  19;  cf.  Uado-inarius,  nom  d'un  chef 
allemand  du  IV*^  siècle,  qui  reparait  au  VU'" 
sous  la  forme  franque  Uuade-merus ,  dans  un  di- 
plôme original  privé,  682-683,  Tardif,  n"  24,  1.  3, 
20,  p.  19,20^;  Wad-rici  villa,  nom  de  lieu  des 
environs  de  Chartres,  Longnon,  Polyptyque  de 
Saint-Gerinain-des-Prés,  c.  ix,  §§  278,  279, 
p.  145, 146. 

Uidiitrio,  ou  Uidntlirio,  1.  VIII,  c.  18,  p.  337, 
1,  4-5;  1.  X,  c.  3,  p.  410,  1.  25.  Ce  nom  pourrait 
être  la  forme  hypocoristique  de  ■^Uidmtha-cha- 

1.  Comparez  le  nom  laiigobard  Unadi-inari,  dans  un  di-  ' 
plôme  do  l'année  750,  Cari  Meyer,  Sprache  und  Sprach- 
denkmàlcr  der  Lanf/obai-den,i^A8H,  307.  Le  premier  terme 
de  ce  nom  me  semble  devoir  s'expliquer  par  le  gothique, 
vad!,(i.  gage  »,  thème  uadia-,  et  non  par  le  vieil-allemand 
irôt,  thème  féminin  en  i  :  uàdi-.  Pour  une  autre  étymo- 
logie,  voyez  W.  Wackernagel,  chez  Binding.  p.  401. 


NOMS    FAMTLIEFiS    OU    DIMINUTIFS  *101 

rinsn\uï  auraitétéaii  VPsièclela  forme  franquedu 
nom  solennel  écrit  au  XIP  siècle  Uuineta-harlus 
et  Uiunt-]iarius,  dans  la  copie  de  deux  diplômes 
émanés  de  Pépin  d'Héristal  en  706,  Pertz,  n"*^  4 
et  5,  p.  94,  1.  22;  p.  95,  1.  14-15. 

Le  sulïixe  dans  Uuintrio,  est  -ion-  et  non 
simplement -o/z-,  comme  dans  les  mots  précédents  ; 
c'est  celui  (ju'on  trouve  aussi  dans  le  nom  du 
roi  Clodion  Chlui/io,  Chlodio,  étudié  déjà  plus 
haut,  p.  *46,  *47. 

La  liste  des  noms  liypocoristiques  formés  avec 
le  suflixe  -on-  peut  être  continuée  avec  l'aide  de 
Frédégaire  et  de  ses  continuations. 

Bobo,  1.  IV,  c.  87,  p.  165,  1.  5;  Dnbonew, 
Continuations,  c.  17,  p.  275,  1.  14-15,  variantes 
Bobonem,  Puponem,  1.  31,  le  même  mot  que 
l'allemand  Babe,  «  garçon,  gamin,  polisson  », 
en  anglais  boy^ ,  en  français  Beuve,  Bovon.  Par 
exception,  il  ne  paraît  pas  y  avoir  de  nom  solennel 
correspondant  à  ce  mot. 

Droho,  variante  de  Drogo,  nom  du  fils  de  Car- 
loman,  Continuations,  c.   30,  p.    181,  1.  11,  31, 

1.  Kluge,  Eti/tiiolof/isc/ics  Wortcrhuch,  au  mot  hiihc, 
p.  56-57.  O.  Schade,  Altdcutsclies  Wôi^terhuch,  V  imrtie, 
au  mot  buobe. 


*102  INTRODUCTION.  —  CHAP.  III 

pour  ^Dmifjo,  de  la  forme  réduite  du  verbe  qui 
est  en  gothique  driiKjan,  drauJi,  drugiun,  dru- 
fjans,  ((  faire  la  guerre  »,  d'où  le  substantif  fémi- 
nin vieux-saxon  druht,  thème  dvuJdi,  «  troupe 
en  armes  ^  ;  «  comparez  les  noms  solennels  Di^octi- 
fjiselus^  Droct-uJfus ^  etc.  La  notation  Dj'ogo  se 
trouve  dans  le  Lf6er  historiae  Francomim,  pour 
le  nom  d\ui  fils  de  Pépin  d'Héristall  ^  C'est  une 
des  deux  formes  de  son  nom  dans  un  diplôme 
royal  original  de  l'année  697',  où  l'on  rencontre 
aussi  la  variante  Drofjus\  notée  Drocus  dans  les 
Continuations  de  Frédégaire ''  et  dans  plusieurs 
manuscrits  du  Liber  In storiae  Francorum\ 

Grinio  {Continuations,  c.  22,  p.  175, 1. 5).  Ce  nom 
se  trouve  aussi  dans  un  diplôme  royal  original 
de  l'année  697  (Tardif,  n"  38,  1.  3,  p.  31;  Pertz, 
n'' 70,  p.  62,1.31).  Cf.  Grinio-aldus  pour  *G77mo- 

1.  O.  Scli;id(\  Altdcutsches  Wôrter-hiich,  V'  partie^ 
1^).  111,  au  mot   drii(;j((n,   2°  partie,  p.  961,  au  mot  tr-n/tt 

2.  Éd.  Krusch,p.  323,  I.  32. 

3.  Tardif,  u"  38, 1.  7,  9,  14, 17,  p.  31  ;  1.23,  p.  32;  Pertz. 
n"  70.  p.  62,  1.  39,  42,  50;  p.  63,  1.  2. 

4.  Tardif,  n»  38,  1. 11,  20,  p.31  ;  Pertz,  n"  70,  p.  62, 1.44, 
]).  63,  1.  6.  Drof/i(s  est  aussi  la  leçon  de  plusieurs  manus- 
crits du  Liber  historiae  Francorum,  éd.  Krusch,  p.  323iv 
1.  32. 

5.  C.  5.  éd.  Kruscli,  p.  171,  1.  25  ;  c.  6,  p.  172,  1.  4. 
6..  C.48,  éd.  Krusch,  p.  323,  1.  10,  12. 


NOMS    FAMILIERS    OU    DIMINUTIFS  *10'3 

naldu S  {F lédcg-dirc,  1.  IV,  c.  85,  86,  p.  164,  1.  16, 
19^20,  etc.),  et  dans  des  diplômes  royaux  des  an- 
nées :  697  (Tardif),  n«  38, 1.  3;  Pertz,  n^  70,  p.  62, 

I.  33),  710  (Tardif  n«  44,  1.  3,  p.  37;  Pertz, 
ii'^77,  p.  68,  1.   35-36.   Tardif,   n"  45,  1.  4,  6,  7, 

II,  16,  p.  38  ;  Port/,  n"  78,  p.  69, 1.  22,  48,  50  ; 
p.  70,  1.  6,  8).  Grimo-aldas  existe  aussi  comme 
nom  de  monétaire  (Prou,  n°  1181,  p.  253).  Com- 
parez aussi  Grim-bei'cthus  (Tardif,  n°  45,  1,  14; 
Pertz,  n°  78,  p.  70,  1.  9).  Le  premier  terme  de  ces 
deux  noms  composés  existe  encore  en  allemand 
comme  adjectif  et  comme  substantif  et  signifie 
«  colère  ». 

Rado,  qui  devint  maire  du  palais  en  613,  1.  IV, 
c.  42,  p.  142,  1.  7;  cf.  Rad-bodis  {Liber  histuriac 
Francoriwi,  c.  49,  p.  323, 1.  25),  le  nom  de  femme 
si  connu  Radegundis  et  le  vieux-haut-allemand 
Rat,  «  conseil,  décision  ». 

Rocco,  1.  IV,  c.  30,  p.  132,  1.  19,  de  la  racine 
(|ui  a  donné  naissance  au  substantif  allemand 
Ruch-,  ((  *mou veinent  brusque  et  saccadé  »,  au 
verbe  rûcken,  «  remuer,  se  remuer  ».  Le  datif 
Rocconi  de  ce  nom  propre  apparaît  en  677-678, 
dans  un  diplôme  original  de  Thierry  III(Tardif, 
11°  21,  I.  1  ;  Pertz,  n°  48,  p.  44,  1-  25).  Je  ne  con- 
nais pas  de  nom  solennel  correspondant.  Mais  il 


*104  INTRODUCTION.  —  CHAP.   III 

y  a  deux  noms  liypocoristiques  tirés  de  la  même 
racine  avec  des  suffixes  différents  :  Roccula, 
nom  féminin,  au  cas  indirect  Rocculane,  dans  un 
diplôme  original  privé  vers  700  (Tardif,  n°  40, 
1.  79,  p.  34),  et  le  masculin  Roccolenus,  Rucco- 
lenus  (Grégoire  de  Tours,  Historia  Francorum, 
1.  V,  c.  1,  4,  éd.  Arndt,  p.  192,  1.  2,  23,  24; 
p.  195,  1.  6). 

Samo,  1.  IV,  c.  48,  68,  p.  144,  1.  14,  p.  154 
1.  18,  22,  24,  25,  etc.;  cf.  Saman-ildis,  «  égale 
à  une  héroïne  »,  Longnon,  Polyptyque  de  Saint- 
Germain-des-Prés ,  introduction,  p.  360,  texte, 
c.  II,  §  119,  p.  27. 

Uro,  1.  IV,  c.  86,  p.  164,  1.  18;  cf.  Ure-marus, 
Longnon,  Polyptyque  précité,  introduction, 
p.  368;  texte,  c.  ix,  §  101,  p.  119;  mot  composé 
signifiant  «  illustre  taureau  sauvage  ». 

Nous  ajouterons,  d'après  le  Lihei'  historiae 
Francorum  :  Citai da,  nom  de  la  femme  de  Clira- 
mnus,  brûlée  avec  son  mari  en  560.  Son  nom  est 
connu  seulement  par  le  Liber  historiae  Franco- 
rum, c.  28,  éd.  Krusch,  p.  286,1.  29,  qui  l'écrit 
à  l'accusatif  Chaldam  pour  C/inldancm.  C/ialda 
est  le  féminin  de  C/ialdo,  attesté  par  une  signa- 
ture au  bas  d'iui  diplôme  royal  original  de  l'an- 


NOMS    FAMILIERS    OU    DIMINUTIFS  "*105 

née  653  (Tardif,  n°  11,  p.  ll;Pertz,  n"  19,  p.  21, 
1.  5).  Ces  deux  noms  liypocoristiques  dérivent 
d'un  tlièmo  cJialdo-  ([ui  est  second  terme  dans 
Turno-clialdiis,  nom  d'un  évé(|ue  de  Paris,  men- 
tionné avec  cette;  notation  dans  un  diplôme  royal 
original  de  l'année  697  (Tardif,  n"  38,  1.  2,  p.  31; 
Pertz,  n"  70,  p.  62,  I.  31),  et  avec  la  notation 
Tui'îm-cddus  dans  un  diplôme  royal  également 
original  de  l'année  693  (Tardif,  n»  33,  1.  2,  p.  26  ; 
Pertz,  n"  66,  p.  58,  1.  35).  Le  thème  cJialdo-  est 
premier  terme  dans  Chalde-bei^cthus ,  nom  d'un 
référendaire  de  Cliildebert  III,  dans  un  diplôme 
original  de  l'année  697  (Tardif,  n°  38, 1.  25,  p.  32; 
Pertz,  11°  70,  p.  63,  1.  14),  et  dans  Clicddo-iniris, 
nom  connu  par  un  diplôme  original  de  Cliilde- 
bert III,  daté  de  711,  et  dont  on  a  de  bonnes 
copies  faites  au  siècle  dernier  et  dignes  de  toute 
confiance,  bien  qu'on  ne  puisse  aujourd'hui  pro- 
duire le  document  original  (Pertz,  n°  79,  p.  71, 
1.  6).  Chcdda  se  retrouve  sous  la  ï orme  Haï d a 
dans  le  Polyptyque  de  Scdnt-Germain-des-Prês, 
c.  XXII,  §  75,  éd.  Longnon,  p.  308.  Le  même 
document  offre  les  noms  féminins  composés 
Halde-di'udis,  Ha/d-rada,  Halt-berta  et  divers 
noms  masculins  dont  le  même  thème  est  premier 
terme,  par  exemple  Hcdt-bertus  =  Chalde-bci'c- 


*106  INTRODUCTION.  —  CHAP.  III 

tlius,  et  HcOde-mùrus  z=  Clialdo-mîris  (voir  la 
table  des  noms  de  personne  dressée  par  M.  Lon- 
gnon,  p.  409).  On  peut  supposer  que  le  thème 
francique  cJiaIdo-  est  identique  au  thème  vieux- 
scandinave  hold-  pour  un  primitif  Jiahitha-  en 
vieux-haut-allemand  heJid,  en  allemand  moderne 
held  ((  héros  »  (Kluge,  Eti/mologisches  Wôrter- 
huch,  p.  163,  au  mot  Held). 

Un  autre  suffixe  servant  à  former  des  noms 
francs  hypocoristiques  est  -îno-.  En  voici  des 
exemples  tirés  aussi  de  Grégoire  de  Tours,  His- 
toria  Francorum  : 

Audinus,  1.  VII,  c.  47,  p.  323,  1.  14;  1.  IX, 
G.  30,  p.  385,  1.  18;  c'est  un  doublet  (ÏAudo, 
mentionné  plus  liant,  p.  *96. 

Austrinus,  1.  IX,  c.  18,  p.  373,  1.  5;  cf.  Aus- 
tri-ghyselus,  1.  VII,  c.  47,  p.  322,  1.  28;  Aus- 
ti'o-ualdus,  1.  VIII^  c.  45^  p.  356,  1.  23,  p.  357,. 
1.  1;  l.IX,c.  7,  p.  364,  1.2;  c.  31,  p.  385,  1.  24. 

Cliedinus,  1.  X,  c.  3,  p.  411,  1.  23;  cf.  Chad- 
uinus,  ((  ami  de  la  bataille  »,  nom  d'un  évoque 
dans  un  diplôme  original  de  Clovis  II,  693, 
Tardif,  n"  33, 1.  3,  p.  26;  Pertz,  n°66,  p.  58,1.  35. 

Chrodinus,  1.  VI,  c.   20,  p.  261,  1.  23,  47'; 

1.  Aussi  dans  un  diplôme  original  de  Clotaire  III,  656- 
670,  Tardif,  n"  13,  1.  10,  p.  12;  Pertz,  n"  32,  p.  31,  1.  33. 


NOMS    l'AMILIEH.S    OU    DIMINUTIFS  *107 

cf.  Chrodc-cItihUs,  nom  do  iVmmc,  étudié,, 
page  *25,  et  le  nom  d'homme  Clirodo-hercthus , 
((  brillant  par  la  gloire  )),  dans  un  diplôme  royal 
original  de  677-678  (Tardif,  n"  20,  1.  4,  p.  17; 
Pertz,  nM7,  p.  43,  1.  45). 

Godr'nus,  1.  V,  c.  3;  p.  193,  1.  9,  13.  Le  même 
nom  se  trouve  on  693  dans  un  diplôme  royal 
original  (Tardif,  n"  33,  1.  4,  p.  26;  Pertz,  n«  66, 
p.  58,  1.  36).  Comparez  les  noms  de  monétaires 
(iodo-f'/'ifliis  (Prou,  n"1180,  p.  258),  Gode-Iaicus 
(Prou,  11°  2197-2203,  p.  455,  456).  Godo-  est 
identique  au  thème  de  radjectif  allemand  mo- 
derne g  ut,  «  bon  ». 

Nanthinu>>,  1.  V,  c.  36,  p.  228,  1.  15,  24, 
p.  229,  1.  3^  10.  Le  personnage  le  plus  connu 
dont  le  nom  solennel  renferme  le  thème  dont 
Nanthinus  dérive  est  la  reine  Nanthe-cJdldis, 
diplôme  royal  original  de  653  (Pertz,  n°  19, 
p.  20,  1.  2;  Tardif,  n«ll,  1.  4,  p.  10,  a  lu,  en  sup- 
primant le  premier  h,  Nante-childis)  ou  Nayite- 
f^?7f/«,  diplôme  royal  original  de  640  ou  environ 
(Tardif,  n«9, 1. 12,  p.  8  ;  Pertz,  n°  18,  p.  9, 1.  28)  ;  ce 
nom  royal  signifie  «  hardie  héroïne  ».  On  ren- 
contre aussi  le  thème  initial  dans  des  noms  d'hom- 
mes, tel  celui  du  monétaire  Nanta-harius  (Prou,, 
n"  1149,  p.  251),  et  de  l'abbé  Nant-harius,  qui 


*108  INTRODUCTION.  —  CIIAP.   III 

se  lit  dans  un  acte  de  l'année  745,  dont  on  n'a  pas 
roriginal  (Pardessus,  Diplomata,  t.  Il,  p.  396); 
celui  de  l'aveugle  Nant-ulfus  (Grégoire  de 
Tours,  In  gloria  confessoi^um,  c.  25,  éd.  Krusch, 
p.  764  1-  7);  celui  N'ant-bertus,  esclave  donné  à 
Fabbaye  de  Wissembourg,  en  718  (Pardessus^ 
Diplomata,  t.  II,  p.  748)  \ 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  citer  des  sources 
pour  le  nom  à'hoimne  Pippinus,  que  les  premiers 
Carolingiens  ont  rendu  si  célèbre,  et  qui  peut 
n'être  qu'un  doublet  de  Pôpo,  formé  de  Bobo 
(p.  "*101)  après  la  deuxième  Lautverschiebuny . 
Dans  Pippinas,  Vi  de  la  première  syllabe  peut 
s'expliquer  par  une  assimilation  à  Vi  de  la 
seconde  syllabe,  phénomène  grammatical  qui 
s'appelle  en  allemand  UinJaut. 

Nous  passons  aux  suffixes  qui  contiennent  une 
/  .-1"  -/o-  ou  -11  o-,  2''-lôfi-,  au  féminin  -là)i-,3''-lcno- 
ou  -lîno-,  ces  derniers  sont  pour  la  plupart  des 
diminutifs  de  diminutifs. 

Voici  des    exemples    du    suffixe   -h-,    -llo-, 

1.  Suivant  M.  F.  Stark,  dans  le  volume  précité  des  comptes 
rendus  de  l'Académie  impériale  de  Vienne,  p.  284,  Nannius 
(Grégoire  de  Tours,  Historia  Francorum,  1.  II,  c.  9)  serait 
un  dérivé  de  la  même  racine  que  Nanthinus. 


NOMS    FAMILIERS    OU    DIMINUTIFS  *109 

pris  chez  Grégoire  de    Toiirs^  Hisloria  Fran- 
corum  : 

Bobihj  ou  liobilld,  suriioin  d'Af/s(e/'-c/u'ldis 
(iLi  Aiisfri-fiildls^  Iroisièinc  femme  du  roi  Gon- 
iraii,  ].  IV,  c.  25,  [).  IGO,  1.  14,  15,  40,  41. 

Muntinolus,  AIoininLilas,  Muniiiiolus,  nom  de 
deux  personnages,  1"  1.  IV,  c.  42,  p.  175,  1.  6,  28, 
29,  etc.  ;  2»  1.  VI,  c.  35,  p.  274,  1.  25,  43. 

Pappolas,  1.  V,  c.  5,  p.  197,  1.  32,  37;  1.  VII, 
c.  17,  p.  301,  1.  8;  1.  VIII,  c.  10,  p.  331,  1.  22;  mot 
à  rapprocher  de  Pippinus. 

A  été  formée  avec  hi  forme  féminine  -làii-  du 
suffixe  masculin  lÔJi-,  chez  Frédégaire  : 

Theudila,  au  cas  indirect  TheiuUlanae.,  I.  IV, 
c.  42,  p.  141,  1.  22-23;  cf.  c.  30,  p.  132,  1.  24-25, 
où  ce  nom  est  écrit  Teudilane  sans  Ji .  A  com- 
parer Theote-childis,  1.  III,  c.  56,  p.  108,  1.  22, 
et  Teude-childis,  1.  IV,  c.  36,  p.  138,  1.  23. 

On  trouve  la  même  formation  au  cas  indirect, 
Roccidane ,  dans  un  diplôme  original  jirivé  vers 
700,  Tardif,  n"  40,  1.  70,  p.  34;  cf.  Rocco, 
p.  *103,  *104. 

La  forme  masculine  lôn-  du  sulfixe  apparaît 
dans  h;  nom  de  Bodi/o,  un  des  secrétaires,  ;zo- 
(arif,  de  Grégoire  de  Tours,  cpii  parle  de  lui  au 


*11.0  INTRODUCTION.  — CIIAP.    III 

livre  IV,  c.  10,  du  De  virtutibus  ^ancti  Martini, 
éd.  Krusch,  p.  652,  1.8. 

Du  suffixe  -lêno-,  -lîno-,  nous  citerons  chez 
•Grégoire  de  Tours,  Historia  Francorum,  les 
exemples  suivants  : 

Buccelenus,  1.  III,  c.  32;  p.  130,1.  7,  12,  16; 
1.  IV,  c.  9,  p.  146, 1.  29,  écrit  de  môme  dans  un 
diplôme  royal  original  de  693-694  (Tardif,  n"  33, 
1.  4-5,  p.  26;  Pertz,n'^66,  p.  58,  1.  37);  cf.  Buccio- 
ualdus,  1.  IX,  c.  23,  p.  380,  1.  29,  que,  du  temps 
<3e  Grégoire  de  Tours,  on  traduisait  par  huccn.s 
aaliclus,  «  fort  bouc  )). 

Rocco/enus,  1.  IV,  c.  1,  p.  192,  1.  2;  c.  4, 
p.  192,  1.  6,  17.  A  comparer  Rocco,  p.  *103. 

Dans  la  Chronique  de  Frédégaire  : 

Audolenus,  1.  IV,  c.  54,  p.  148,  1.  5.  Cf.  Diction- 
naire, p.  58. 

Beppelenus,  1.  IV,  c  12,  )).  127,  1.  7;  Beppo- 
lenus,  dans  un  diplôme  original  de  Dagobert  P"", 
vers  628,  Tardif,  n"  6,  1.  3,  p.  5;  Pertz,  i^  12, 
p.    14,    1.    32.   Cf.   Bobo,    p.    *101,    Pij>pinas, 

p.  nos. 

Chrainneleniis,  1.  IV,  c.  78,  p.  160,  1.  3,  écrit 
Clirainlenus  dans  un  diplôme  original  privé 
en  697,  Tardif,  n"39,  1.  24,  p.  32  ;  cf.  Chvamnm. 


NOMS    FAMILIERS    OU    DIMINUTIFS  411 

Chrainnelcnits,  veut  dire  «  petit  corbeau  »  comme 
Unl/olenus,  plus  bas,  p.  "*112,  «  petit  loup  ». 

Les  diplômes  originaux  donncul  un  grand 
nombre  d'exemples  de  ce  suflixe,  les  uns  avec  la 
notation  -h'nus,  par  è,  les  autres  avec  Ilnus, 
yi'AV  i  : 

1"  Betto-lcinis,  Tardif,  n"  19,  1.  35,  p.  16,  cf. 
Betto  1=  Bcii-hrainniis,  ci-dessus,  p.  "*87. 

Chrodo-lcnufi,,  Tardif,  n"  6,  1.  3,  p.  5  ;  Pertz, 
nM2,  p.  14,  1.33. 

Ciiuicio-Icnus,  Tardif,  n"  40,  1.  77,  p.  34. 

Erine-lênus,  Tardif,  n°  14,  1.  4,  p.  12;  Pertz, 
n"  34,  p.  32,  1.  37.  —  Tardif,  n"  15,  1.  3,  4,  p.  13; 
Pertz,  n"35,  p.  33,1.  20,  21.  — Tardif,  n'^  16,  1.  4, 
p.  13;  Pertz,  n"^  36,  p.  34,   1.  12. 

Mauro-lénus,  Tardif,  n"  19,  1.  37,  p.  17. 

Miunmolvniis,  Tardif,  n"  19,  1.  36,  p.  16,  cf. 
Mfiiiiiniolifs,  p.  ••'109. 

Sijfjgo-lénus,  Tardif,  n"  4,  1.  8,  p.  5;  Pertz, 
11°  10,  p.  13,  1.  29;  cf.  Sif/f/o,  ci-dessus,  p.  *92. 

2"  Betto-litius,  Tardif,  n'^39,  1.  25,  p.  32. 

Chramlînus,  Tardif,  n"  21,  1.  4,  p.  17;  Pertz, 
nM8,  p.44,  1.  39. 

Evinelinus,  Tardif,  n"  15,  1.  4;  Pertz,  n"  35, 
p.  33,  1.  26, 


*112  INTRODUCTION. — CHAP.  III 

Les  monnaies  offrent  la  même  alternance. 

1«  Audolênus,  Prou,  n»^  597-601,  2740,  p.  139- 
140  et  p.  559. 

BohoJénus,  n°  364,  p.  84,  cf.  Boho,  ci-dessus, 
p.  *101. 

Bodolênus,  n"«  480-483,  p.  113. 

Chiddolênus,  n"  283,  p.  67. 

Domnolènus,  n"  2749,  p.  560. 

Domolênus,  n"^  865-868,  p.  187,  188. 

Eudelênus,  n°  935,  p.  203. 

Fantolênus,  n°«  2274,  2275,  p.  468. 

Leubolénus,  n°  2535,  p.  523. 

MaminoJènus,  Alninolcnus,  n°*602,  2157-2168, 
p.  140,  448,  449. 

Theudeilênus,  n°  916,  p.  199. 

Tottolênus,  n°  1000,  p.  217. 

Uuandelênus,  n°«  692,  862,  p.  157,  187. 

Uiil/okhius,  n«^  1065,  2623,  p.  232,  539. 

2"  AudoUnus,  n«  466,  [>.  109. 

BoboUnus,i\^mi,  p.  192. 

Madelinns,  n°«  1085,  1185,  1186,  1224-1232, 
p.  238,  259,  267,  268. 

Afummolînus  et  AIiiDio/ nuis, n°^60S, 604, p. liO, 
141,448,450. 

Wandelînus,  n"  894,  p.  193. 


NOMS    FAMII.IFRS    OU    1  )IM  IN  l"  IIFS 


*li:i 


l"',nlin  (|ii('l(|ii('s  noms  liypocoiisliciiics  con- 
sistciil  siniplcmciil  en  un  Icrnic  ^\i'>^  noms  com- 
posés ':  Ici  Cliranniiis^  d  corhcan  )i,  nom  diui  lils  (1(3 
Clotaiicl'''"  ;  compare/  le  premier  leime  de  Clinini- 
iK'-smil a<i  (Grégoire  de  Tours,  llisloi'id  l'iutnco- 
nnn.  I.  VII,  c.  47;  p.  :^:\,  1.  26,  33;  1.  JX,  c.  19, 
p.  373.1.  il.  \(\r2\,  |).  371,  I.  1).  de  Cln-<iinii-nlj)is, 
(Fivd('gaire.  I.  1\',  c.  51,  p.  147,  1.  27,  29),  et  le 
second  terme  ^\r^  noms  bien  connus  :  Bcrilui- 
(■///'(Hii///'s,({  brillant  corhcan  o,  (j////f//-c///'aiiin/ts, 
<(  coilx'au  de  gauMic  «.enlin  de  l^nll'o-clii'niimns, 
dans  un  (li])l<"»me  royal  original  de  l'année  693 
(Tai'dif,  ii"33.  I.  3,  p.  2(3;  J^'rt/.  n"GG,  |).  58,  1.34). 
Citons  aussi  ViiJj'iis  ou  Unljos,  ((  loup  »  (Frédé- 
gairo,  1.  i\',  c.  29,  p.  132,  1.  15);  comparez  le  pre- 
mier terme  d(»  Uiilf()-chr<iiniiiiso\(\r  {'f///i-/((icus 
(Gr(\goirede  Tours,  HIstorIn  Fniiu-nriu)i ,  1.  A^III, 
K- .  15,  p.  333,1.  27),  ou  Ud.llo-hicciis,  diphMiie 
royal  original  de  6S8  (Tardif,  n"25,  1.  J5,  p.  20; 
Peil/,  n"  57.  p.  52,  ].  4),  C/t/fo-lair/fs,  (lipl(")mes 
royaux  oiiginanx  deG93  (Tardif  n"  33,  1.7,  j).  26; 
Pertz,  n"66,  p.  5S,  I.  40-11)  et  de()97  Pertz,  n"  71, 
p.  63,  1.  49).  inutile  de  parler  ici  di's  noms  si  nom- 


1.  Siw  i-i>  iiiod:'  lit'  loi-iu.'iliiui,  %'()}■(>/  I''.  St;irk  (l;ms  le 
volume  déjà  citédes  compte.s  roiulus  de  rAcadiTiiic  iiii|)(''i-i;ile 
de  Vienne,  j).  '270. 

h 


*li4  INTl^ODUCTIOX. CIIAI'.   IH 

breux  dont -/'////.s  (\st  le  second  Ici'ino  (cf.  ]).*152). 
DcC///''nnn/fs  (l(''ii\'('  le  (Wmlnuùï  f^.'// /-a iii/n'Jc/)// s, 
de  Uii//'(fs,  le  diminutif  U/f//'oJeii//s\ 

Parmi  les  suffixes  employés  par  les  Francs 
mérovingiens  pour  créer  les  diminutifs  je  n'ai 
trouvé  aucun  exemple  de  certains  suffixes  qui 
ont  été  ailleurs  de  fréquent  usage.  Tel  est  le 
suffixe  -àco-,  d'un  emploi  si  multipli('  chez  les 
populations  celtiques. 

Citons  :  1"  d'après  une  inscription  romaine 
le  nom  d'iionune  To(jiacif..s\  cf.  Tofjo-duinnos\ 
Togi-rix'\ 

2''  D'après  Ilirtius,  De  Bcllo  GaUico,  VIII,  26 
Gt  ^uix . ,  Dumnaciis ,  nom  d'un  chef  des^/^</e.s  ou 
mieux  Andecnri ;  cf.  Dumno-ri.f,  nom  du  frère 
de  Diriciaciis  chez  C(''sar,/)c  Bcllo  (ici/Iiro;  Diilt- 

1.  L'im|i(irl;iiii-(' (lu  luun  ilii  li)U|i  nolf  =  *iinllti:  (l;ins 
r<)ii()iiias(i([U<'  !ri'i-iiiani(Hio  pout  rtn'  cniniiaive  à  colle  du 
nom  du  diicn,  cii  on  ii-landais,  /,/  en  brittoniquo.  dans 
rononiasti(|U(>  di's  Cidti's.  Le  nnm  du  cliiiMi  on  cclticiue 
^s'employait  aussi  on  parlant  du  loup:  cii  (tllcàd,  llltorale- 
ment  «  eliion  sauvage»,  veut  dire  «  lnup  »  en  irlandais.  Le 
bi'oton  lilci.;,  tm  ii'alluis  hhiidd,  doit  axoif  ou  i)riniiti\'einont 
un  sens  plus  général  et  dc'signor  tnule  grosso  bête  sauvage. 

2.  Coi-pus  Inscriptidiiiiin   Latiacrnin,  XII,  464t. 

;{.  Dion  Cassius,  1.  LX,  c  20. 

4.  M(nnmson.  Insri'Iplioncs  Hclccticc,  139. 


NOMS    FAMll.Ii'.lJS    or     DIMIMTIFS  •■■  1  1  "> 

i)()-ucll((iiinis,  OU  ])i/ni//n-/(c//(i/i/N/s^  nom  (1111). 
l'oi  brolon  conlcinpoiaiii  (rAvigustc  et  couim  tant, 
par  l<'s  nioiniaics  (pic  [lar  la  (•(Mrhic  inscript  ion. 
d'AncNrc',  et  le  nom  d'iiounnc  moins  illustre 
Duiniio-lnhis' ,  {){[  JJ/i/jiio-lah's  '. 

3"-4"I)'apr(''s  les  notes  de  Tii-echan  suisaint  Pa- 
trice, CamifJdciis  ('{  Sc/i((c/u's,  noms  (r('\(''(pies 
oi'donn(''s  par  Patrice'.  Le  premier  de  ces  noms 
est  éei'it  Camelacus  dans  le  cél(''l)re  anti])lionaire 
de  Bangor;  corrige/.  Cditii/hic/fs;  cf.  Camiilo- 
(/cnns,  nom  d'un  chef  gaulois  (César,  De  Bcllo 
(idUlco,  1.  Ml,  e.  57,  §3;  c.  59,  ^  5;  c.  65,  §§5, 
8i,  ('(iinido-(jnata  dans  une  inscription  conservée 
l)ar  le  tn'sor  de  Bernay  à  la  Bibliothèque  Na- 
tionale; ('(iiiiiiU)-ri.r  dans  deux  inscriptions, 
run(,'  de  Pont-les-Bonfays,  Vosges,  l'autre  d'An- 
glesev"'.  Passons  à  Sc/uic/ius  j-)our  Scnaci/.s, 
nom  d'un  autre  (■'vc<pic  sacré  par  saint  Patrice, 
Sen((cnf>  est  un  nom  d'homme  dans  une  inscrip- 


1.  A.  Ilolder,  Altccllisc/wr  Sprar/isr/iat^,  t.  I.  col.  1361. 

2.  C.  I.  L..  111,10514. 

'A.  Mus("e  d'Épinal.  Ilokler.  AlicrUisrhc/-  Spr(tcliscli(ti.::. 
t.  I.  col.  i;î(jl. 

4.  Whitley   Stokes,   T/ir  tn'pdrtlfr  Life,  t.   II,  p.  304: 
Ilo.irau.  Vita  sancci  Pciricii,  p.  60,  66,  80. 

5.  Holder.  Altccltlschcr  Sprar/ischat.;,  i.  I.col.  727. 


*116  INTRODUCTION. — CIIAP.  III 

tion  clirotiennc  de  Grande-Bretagne  '.  C'est  la 
forme  liypocoristiqne  de  noms  solennels,  tels  (jue 
Sciio-condus^ ,  Seno-f/natus  \  Seno-ina/j/ns  * , 
Seno-ri.c,  Scno-raccus,  Seno-uii'os,  Seno-urus  \ 

5'-  Tifiernach,  nom  d'nn  eélèbre  chroniqueur 
irlandais  du  XI''  siècle,  écrit  plus  anciennement 
Ter/ej'iHirns  en  Grande-Bretagne"  ;  ce  nom  est  de- 
venu en  gallois  Teyrnoc,  en  vi(Hix-l)reton  Tini-noc. 
On  peut  comparer  le  nom  complet  '^Tif/ei'no-ina- 
(jlos:  Tidrn-inael  dans  le  Cartidairc  de  Redon, 
Tefjej'no-iiud/is  dans  une  insciiption  (•hrt''tienne 
de  Grande-Bretagne' . 

6"  Le  célèbre  nom  propre  gaulois  Dèuiciacos 
latinisé  vwDiuieiacus  est  un  diminutif  de  *l)èui- 
cios,  latinisé  en  /)/?if/r/o.s  dans  une  inscription  de 
Sainte-Colomlx'  p^rès  Vienne,  Isère*,  au  féminin 

1.  ll\\]>\\rv,  Insrrlptioiii's  Bri((iinii(P  clirisliii luv,  n"  141. 

2.  C.  I.   L.,    XII,  302!);  Rrmr  rr/tv/iir,  t.  XIV,  ]).  168. 
'A.  Insci-iption  dc'  Mcluii.  Creiily,  dans-  la  Reçue  re/iù/iie. 

t.  III.  [..  :)i)(3. 

1.   lIiiliiK'i',  Iiisi-iptiones  Brif((niii(r  e/trisli/ma\  ii"  *.)2. 

.").  'riicVlcnat,  dans  la  Renie  cel/i</iie.  t.  XH',  p.  108- 
lU'.). 

G.  lliibner,  Iiism'pn'oiies  Brifaiiui'e  cliristiaiia', 
n"'  35,  .58. 

7.  llûbnor,  iliid.,n"  12.  Ci.  Lolli,  Chrestoinatliic  bre- 
tonne, p.  167. 

S.  C.  I.L.,  XII,  2028. 


NOMS    FAMM.IKHS    OU    niMfNTTirS  *117 

/  )i/(ici(i\''-J)('/iicios  (h'rixc  (le  '■■JJi'iu'cos,  I;i1  inisi"  en 
J )////(■ //s"  et  ([ui  a  im  doiiUlcl  /'■'Di'iu'co,  -unis,  nom 
(riiii  chef  liclvrlc  dont  parle  Césai',  ([ui  ra])|KMl(' 
l)iiilc()\  Drnifds  v{  Driilco  sont  des  fom^'s 
liypocoristiqucs  de  noms  lels  (jne  I)<'/i()-f//)(if()s\ 
/)('UO-r/enos,  latinis(''  en   Dii/o-t/c/n/s  ' . 

Les  noms  de  li(Hi  gallo-romains  en  -('/c/i.s  sont 
(lus  an  nK'me  |)roc(''d(''  de  foiination. 

Ainsi  (\)//(fnci/s,  Condac  (Charente),  parait 
être  la  forme  abrégée,  correspondant  à  un  nom 
solennel,  tel  ((ue  Conrlo-inaf/ns,  Condom  (Gers). 

Il  doit  y  avoii'  la   même  iclation  entre: 

Tnrn((ci/s,  Tournai,  Belgique,  Tournai-sur- 
iJive(Urne)^  Ternay  (Loir-et-Cher)  ;  — el  Tin-iio- 
(lurus,  Tonnerre  (Yonne),  Tarno-in<«jus,  Tour- 
non  (Indr'e-et-Loire)  ; 

Novi  ficus ,  Neuvy-en-Champagne  (  Sartlie) , 
Neuvy-au  Houlme  (Orne),  Neuvy-le-Roi  (Indre- 
<'t-Loire);  —  et  Novio-nuujus,  Nimègue  (Pays- 
Bas),  Noyon  (Oise),  Neumagen,  Prusse  rhénane, 

l.C.I.  L.,  XII,  1920. 

Z.  Holdor,  AUcrItisrhci-  SprdclisclKa:.  t.  II.  col.  1290. 
:{.   DrBrlIo    Gclliro.  1.   I,   V.    13.  §  2. 
•1.  .\u  tiMiiiniii  Driii-i/ii(if(( .Dvtio-ijiiat(( .  IhAdi^v,  A/tccl- 
(isrhcr  Sjii-iicliscli(il ;•,  t.  I,   col.  1274-127."). 

5.    Ilolder,  Altrclllsclwr  Spnirhschal .-.  l.   I,  col.   1296. 


*il8  INTRODUCTION.  —  CIIAP.    III 

■etc.,  Novio-dnmiin  (Cc'sai',  De  Bello  GnIUco, 
VII,  12),  villodesBiturigos,àdislinoiiercliixVor?o- 
(humin  de  Belgique  {De  Bello  GaJh'ro,  II,  12),  et 
■du  Xovio-dunuin  dePannouie,  aujourd'hui Novi- 
grad,  Croatie,  enfin  du  Xorio-diinnin  situé  à 
l'embouchure  du  Danube,  aujourd'hui  Isaktcha); 

Ehtwacus,  Yoi'k^  Angleterre;  —  et  Ehai'o- 
<//;727^/»,Yverdun, Suisse  {Eburo-brijja,  Avroll(^s 
(Yonne),  a  pris  cette  forme  nouvelle  par  Tintcn^- 
médiaire  d'un  autre  suffixe  et  suppose  ^Ebnro- 
ifduin)', 

EInviacHs,  Saint-Germer-de-Fly  (Oise'.  —  et 
EJnriohrifia,  Espagne  ; 

JtiJiaru.s,  Juliers,  en  allemand  Jûlich,  Prusse 
rhénane,  en  France  les  nombreux  Juilly,  Jully, 
Juil('',  Juillac;  —  viJiilio-Uond.  Lillebonnc^  (Seine- 
Inférieure). 

La  théorie  des  noms  hypocoristiques  ou  plus 
■exactement  des  noms  abrc'gés  donne  la  solution 
d'une  diffîcultéà  la(|uelle  se  sont  jus([u'ici  li<nn'tés 
les  géographes.  Ils  n'ont  pas  compris  pourquoi 
la  ville  d'Arras,  aj)pelée  Nemeto-cenna  cliez  lïir- 
lius.  De  Bello  Gallico,  VIII,  4G,  62,  est  d('sign('e 
pai'  le  nom  de  X'einetaciun  dans  l'Itinéraire  d'An- 
lonin  ;  A^emetaciun  n'est  pas  autre  chose  (pie  la 
.l'orme  hypocoristique  de  Xemeto-centia.  Le  cel- 


NOMS    l'AMlLIF.US    OL"    DIM  IXi;  IIFS  '■' IV3 

1i(|ii('  avnil  un  siihsiaiilif  on  adjcclif  an  inas- 
rulin  rc/n/os,  dont  un  cxcniplc  <'>!  le  sccdnd 
terme  (lu  nom  {■i)\\\\)()>v  ('/fiio-cciiNos,  an  ,L:(''nilir 
^'//;?n-rr/////.  dans  nnc  inscription  (•ln(''li(Mm<'  de 
Grande-Jir<daf,^n('  dlrdjnci',  n"  18),  cng-allois  To;?.- 
<r;?;  au  f(''minin.  (•"est  le  second  terme  de  S/uiirlo- 
rcium,  aujourd'hui  liollcnhni-u',  A\"urtend)erg. 
Le  sullixe  celtiiiue  -r/ro  serait  -dchns  dans  les 
noms  m(''i(i\  indiens  :  il  me  send)le  y  faire  (hMaut. 

K.st  absent  aussi  le  sullixe  -nsciis,  si  commun 
dans  les  noni'^  de  lieu  des  régions  ligures.  Il  y  ji 
<-e|)endant  <|uel(iues  exemples  germaniques  de  ce 
sullixe:  J"  (TiiinKisciis^  nom  d'homme  connu  j)ar 
Tacite'  ;  cf.  (rdiu/i-hn/d/fs,  nom  d'(''vêque  men- 
tionné dans  une  charte  de  l'année  740^; — 2^Wa- 
ï'asfi\  nom  d'un  y^'////^s  de  Bourgogne'',  comparez 
les  noms  de  femme  Bcr/o-'/n/'fi,  Deoro-unrn  '■  <>t 
le    nom    d'honinu'     Waralto  "';    —   3"    iikuiikisI,- 


'[.Annales,  XI.  IS,  1!». 

2.FvLvdGHHUii,  DipliiiiKira,  I.   II,  p.  466. 

3.  Coinitatus  Warasconiui,  I).  I^ouquet,  VI,  202  C  ot 
note;  Warancli^XW,  110  A.  Cf.  Furstoiiiaini,  Naiii.cnhtirh, 
t.  II.  ( )r(sii(iiiicn,  col.  1552,  lô5;J  :  Ldiiuiloil,  Aflcs  liisto- 
j-i'/i(c.  [).  1;}1;  Z(,'uss,  Die  Dc'itlscltcn,  p.  117,581-585. 

4.  laiMlil.  11"  40.  1.  19,  22,  25. 

5.  Tai-dil,  11"  17,  1.  1,  ]..14;  Port/.  ii"37,  p.  34,  1.  35. 


*120  INTHODUCTIOX.  — •  CIIAP.  IH 

((   liuiiiaiii'  ».  d'où  le    (l('ii\(''  mru///iis/,iii,  mùim^ 
sens,  on  vieux- haut-allemand-. 

On  ne  trouve  pas  davantao-edans  les  textes  mé- 
rovingiensle  suffixe  -iro-,  (|ui  a  été  ("ei)endant  ger- 
manique. U''m()\ni<:l"  Clnodicfis,  lisez  C/ilodrcus, 
elief  des  Cimhres  dans  la  l)ataille  des  Canipr 
Rmulii  (101  nx.LC.y,  en  vieil-allemand  HIu- 
dili'',  —  2"  Gannic/fs,  chef  des  Germains  dans  la 
guerre  servile  (71  av.  J-C.)'. 

Le  féminin  Gannicfi  de  (jonnicus  se  trouve 
sous  l'Empire  l'omain  dans  une  inseription  de 
Suisse",  et  une  autre  inscription  romaine  nous 
donne  le  nom  masculin  accompagiK"'  dune  indi- 
cation de  filiation  qui  ne  laisse  aucun  doute  sur 
l'origine  germanique  de  l'individu  :  en  effet 
celui-ci  est  dit  fils  de  Manniis' .  Gannicns;  est  un 
doul)let  de  Grtnfxisc/is,  et  de  Gnnnica  on  a  le 
doublet   (jfinnn,  au  c-as  indirect  G((fHiane\ 

1.  Grimm,  Dciitsc/ic  Gro/iinuiti/,-,  t.  II,  p.  37."{. 

2.0.  Schàde,  Altdi'iiisr/irsW'>/-f('rl)iirh,  T'' partie. p.  590. 

3.  Orose,  1.  V.  c.  10,  §  20.  Kd.  de  Vieillie.  1882,  p.  318. 

4.  K.  MùUenhoiï.  Dcnfsr/ie  AltcrttdnsLnndr.  U,  12\. 

5.  Tite-Live,  Pp/v'orAc^,  97.  Frontin,  St/r(trt;/ènics,  1.  II, 
c.  4,  §7;c.  5,  §3J. 

6.  Mommsen,  IiiHcrIpliuncs  Hclrctira-.  ii"  201 . 

7.  GannicoManni Jilio,  CI.  L.,  III,  5102. 

8.  Pardessus, /)//J/o/;/r^/r^  t. II,  p. 282;  charte  de  raiinée  709. 


CliAPlTKl':   1\ 

QUELQUES    OBSEIJVATIONS    SUR    LA    l'IK  »m'.  IK^UE 
MÉROVINGIENNE 

Les  textes  (]-a\\>  Ics(|ii('!s  nous  (''1  udioiis  la  lang'iu' 
des  l'Yaiics  iikton  inuiciis  (»nt  ('{(''  souNciit  (''ciits 
par  (les  snilx's  «^alld-ioinaiiis  (jui  n<'  connaissaient 
|)as  cette  langue;  on  sait  combien  sont  nombreuses 
par  exemple  les  fautes  de  tiansciiption  (pii  (]r- 
parent  les  Gloses  malberç'iques  de  la  loi  ,Sali([ue. 
D'un  autre  cot('',  les  noms  de  ])eisonne  (rorigino 
tiîUKpie  ('taient  prononc('\s  la  phqtart  du  tem])s 
par  (\('>  (iallo-Ivomains  (pii  traitaient  les  dia- 
lectes germani(pies  comme  le  latin  ou  comuK^  les 
noms  d'origine  celti(pi(^  ;  et  les  mêmes  Gallo- 
Romains  ('clivaient  souvent  ces  mots  franciques- 
comme  ils  les  prononçaient. 

La  confusion  de  l'c  long  et  de  1'/  long  dans  les 
textes  nuTovingiens  se  |)i'oduit  à  la  fois  pour  les 
mots  latins  et  pour  les  mots  germaniques'.  Ainsi 

1.  (■('tt<M-niiiusi()ii  ui-aphifiuo  a  poui'  cause  on  biis-Iatin- 
un  fnir  plioiiiMifiMc  (H;il)li  par  les  rnmanistos.  ("est  que 
deux  li'tti-es.  l't;  h>\\is  et  1'/  l)i-i'l,se  jir<)U()n(:a ii'ut  en  l>as  latin 


*122  INTRODUCTION.  —  CIIAP.    IV 

dans  un  diplôme  royal  original  de  l'année  653  (Tar- 
dif, n"  11  ;  Pertz,  n"19  ,  on  lit  c/iniencinr  pour  clê- 
mentiac,  nn'fiti/'i/fin  pour  nii/s(('/'i/fiit,  citc/'is  pour 
ci'tcj'is,  conseiTUnr  pour  conscrrctiii'  ;  dnns  un 
-diplôme  royal  original  de  677-678  (Tardif,  n"  20, 
1.  3,  p.  17;  Pertz,  n"  47,  [>.  13.  1.  41),  Saorit/io 
pour  Scilicetum^  ;  v^'<.  formes  olîrcnt  le  même 
pluMiomène  gr;iplii(pie  (pie  (  'lilodoiii ns.  poui'  Chlo- 
(lojfcchiis,  Boho/in/fs  \nmv  liohoJi'niis.  ]|  est  vrai- 
seml)lal)le  que  cette  concordance  est  le  résultat 
de  lois  phonéticiues  du  latin  et  du  germani(iue. 
Mais  il  est  tel  cas  où  une  loi  de  la  dc'cadence  la- 
tine a  été  de  force  imposée  par  les  Gallo-Romains 
à  un  mot  franc  qui  dans  une  bouclie  germani(|ue 
résistait  évidemment  à  cette  loi. 

Nous  citerons  connue  exemple  les  noms 
<:omposés  dans  lescjuels  le  second  terme  -(/astis, 

exactement  de  mL'iue  l'aron  Tune  et  l'auti-o.  L'c  loua-  latin 
pouvait  donc  s'écrire  /.  En  IVaneique,  le  groupe  indo-eu- 
ropéen ci  s'est  réduit  successivement  d'abord  à  c,  puis  à  î  : 
cet  /  francique  représente  le  i>r()U])ement  de  deux  i  dont  le 
premier  a  été  primitivement  un  c  bref  et  dont  le  second  est 
■comme  dans  ci  un  i  consonne. 

1.  Saoritho  oiîre  un  exemple  daté  de  vocalisation  de  17; 
il  explique  comment  au  IX''  siècle  un  scribe  irlantlais  a 
■cru  bien  faire  de  corriger  en  OIsiodra  le  nom  d'Auxerre, 
Antcssiddiiriiin  ii  répociue  gallo-romaine. 


PTioxKTiQrF..  r:iii:TF,  Dr  r.  MÉDIAL      ■'■■123 

«  liôle  )),  ;i  jjeidu  son  //  initial.  Chez  Grégoire  d(^ 
Tours,  Histùfia  Francorain,  à  côté  (ÏArbo- 
f/astis\  on  lit  Baudastis'  pour  Baiidn-gastis  ' , 
Leiulastia  '  imLeodasils'  |)our  Lcn.do-f/astis,  Lco- 
jias(is\  probablement  pour  Launo-gastis  par 
confusion  du  thème  gerniani(|ne  launo-,  «  sa- 
laire», avec  le  nom  latin  du  lion.  Les  légendes 
monétaires  oH'rent  de  ce  traitement  du  lliemc 
-gasti-  les  e.\emplcs  suivants  :  (ir/inastc'  poui- 
Genno-gastis,  Leuhasti*  pour  Lcu.ho-gastis,  Lco- 
daste '  pour  Leudo-gasù's,  Mallasti^"  pour  Mallo- 
gastis,  Xt/ifaste^^  [)Our  Xiiu'o-gasfis ;  un  d'entre 

l.L.  II,c.9;  Ani.lr.  i..74.  1.  -S,  22;  Oiiimit.  p.  4  t.  1.4.2:!. 
2.  !..  VI.  .-.   12:  Ariidr.  p.   2:.T.   1.  i:};  Dmnnr,  ]..  20X. 
1.38. 

'■).  Cf.  Dirtiorindirc.  J).  67. 

4.  I..  V.  c.  S;  Ain.lt.  ].,  203.  1.  .3:  <•.  47,  ArncU,  p.  23S. 
1.  30.  p.  230.  1.  1. 

'^.   OniDiit.  |).  l.")7.  1.1. 

(j.  I-.  V.  c.  0;  Arn.lr.  )..  l'.IS.  I.  20. 

7.  l'r-<ni.  n"'  2292.  2293.   p.  471 .  Ce   idiu   \nuili;iir  dii-c 
«  hôte  enctianteur  ». 

8.  N"  29.5,  p.  69.   I.e  si^ns  de  co  nom  est  a  linti"  ainiablo, 
aimé  ». 

9.  X"  2331,  p.  479.  «  hôte  des  gens  »  serait  le  sens  de  ee 
nom . 

10.  N"^  2341,  2342.  p.  481.  Ce  nom  ix-iit  se  ti-aduii-o  pai- 
«  hôte  de  l'assemblée». 

11.  X" 494.  p.  115.  Ce  imm  paraît  signifier  «  noind  liôti- )). 


*12-1  INTRODUCTION.  —  CHAI'.   IV 

eux  donne  une  variante  où  le  ;i  est  rrtahli: 
à  côté  (VAraste',  {YArastes-,  on  trouve  Ara- 
(l<isfi[sY .l^Q  fl  ^^^  conservé  dans  le  premier 
j)rologue  d(^  la  loi  Sali(jue  :  Uuiso-rjastis  ou 
Uiuso-(jast,  Bo(lo-(j<istis  ou  Bodr'gaat,  Salcfjastis 
ou  Sali-fjast,  Unif/o-f/astis  sont  les  noms  des 
(juatre  commissaires  au\(|uels  est  attril)U(M'  la. 
rc'dactiou  du  texte  légal'.  Le  second  et  le  troi- 
sième prologue  donnent  un  autre  nom,  Aro-f/dfitej, 

Air)-f/((s:f\ 

Le  //  initial  (]c  radjcctit  donl  !<"  Ilicme  est 
(jcrno-,  en  gothique  (jaivn><,  (i  qui  désire  »,  est 
tombé  dans  le  nom  de  monétaire  Cldkli-crnus^ , 
pour  Cliildi-fjernus.  Comparez  le  gotliiqueyar'/»<- 

gairns,  cpiÀipY'-'P'^î'- 

Le  même  plnhioméne  s'est  produit  dans  le 
nom  de  monétaire  Dao-/fnI(Jifs\  dont  une  autre 
monnaie  donne  une  leçon  mieux  conservée,  l)a<jo- 

1.  N"  1696,  p.  351. 

2.  N"  2646,  p.  543. 

3.  N"  1697,  p.  351  ;  cl'.  Dlriioinuilre,  p.  49. 

4.  Éd.  lIoss(>ls  et  Kerii,  p.  4-.^2. 

5.  Ivl.  llrssclsc't   KiM'ii,  p.  1',?  !. 

6.  Prou,  n"  2593,  \^.  533.  (  >ii  pi'Ul  ti-aduin'  ci'  nom  i);ii- 
((  c(vii  désire  la  gueri-e  » . 

7.  Épîtro  à  'l'iinntlu'c.  II,  m.  ^•  2. 

8.  Prou.  11"  ()!(».  p.  143;  n"  706.  {).  160.  (VnDm  piMit  être- 
r-ciidu  [>;i  1'  ((  iii;ut  n'  du  jinir  »  . 


l'IIONÉTIQUF,.    rilUTE    DU    (i    MÉDIAL         M "25 

iii(l(liis\  iiidiiis  l)icii  ('rritc  dans  un  IroisiciiK^ 
■(V\(MH|»1<' :  I )(i('()-(il(l ns'\  où  le  (j  a  snl)i  la  s('('()ii(I(^ 
Lantvcrschii'liinni,  —  coiimic  dans  le  vieiix-haiil- 
allemand  thiL-,  lal,  en  ,u(»llii(|ii('  (lii(]s\  «joui)). — 
cl  où  1'/^  consonne  initial  du  second  lernie  est 
londx''  sni\an1  nn  nsa^c  l'i('M|iienl . 

T)e  I)(if/()-/f(i/(//is,  ('ciil  I)(i(i-/'(i/(ffi!<,  on  pent 
rapprocher  Ddo-hcn-îlins  dans  un  diplôme  oii- 
o-ina]  de  625  (Tardif,  n"  J,  1.  G,  p.  1  ;  Wni/.,  n"  10, 
p.  1-'),  1.  24;  comparez  chez  Gr(\goii'e.  de  Touis, 
ricjis  Mni/falonia/fs  (Hisfo/'in  Franconiin,  1.  X, 
V.  31  :  éd.  Arndl.  p.  446,  1.  5-6),  à  Mofitaloitui- 
f/ensciH  viciin,  d.  \1I,  c.  47,  p.  322,  1.  27-28).  11 
y  a  une  autre  façon  romane  de  traiter  le  //  intei- 
Aocalicpie  :  au  li(m  de  le  supprimer,  le  changer  en 
/  consonne,  comme  dans  le  français /jr/?/ .s  ;  de  là 
vient  la  notation  pmjfiu^  dans  le  Liber  Iristo- 
rid'  Frmironun,  c.  17,  19,  20,  21,  36,  37,  43 
(éd.  Krusch,  p.  269,  1.  17;  p.  274,  1.21;  p.  276, 
I.  4.  IX  ;  p.  301,  I.  25;  p.  305,  1.  15;  p.  307,  1.  5  ; 
p.  .■)15.  1.  16).  Le  ,7  (lansy;^///7/^s•  n'a  <|u"une  valeur 
Jiislori(pie,  1'//  exprime  la  i)rononciation  moderne. 

1.  l'rdu,  11"  8.")G,  |).  18G. 

2.  Prou,  n"  S.57,  p.  18G. 

3.  O.    Scli;i(li\    AlldciUsclics    Wôr/erbiich,    2'    ])ai'tie, 
p.  919. 


*126  INTHODUCTIOX.  — CIIAP.    IV 

Dans  1rs  hkmIKmiis  mamisciits  du  mrine  ouvrage, 
(jui  ])arait  dater  do  727,  le  nom  du  roi  Dago- 
l)ert  F^  Daf/obeix-thus  dans  ses  diplômes,  se 
trouve  plusieurs  fois  écrit  Daifjoherfns  ou  Daij- 
fiobertiis  (c.  35,  41,  43;  éd.  Kruseh,  p.  301,  1.  17; 
p.  311,  1.  41;  p.  315,  1.  14).  De  même,  le  nom  de 
Dagohert  II,  Dnijgobei'tas  (c.  43,  p.  316,  1.  5).  Le 
nom  de  Dagohert  III  est  également  noté  Daijyo- 
licrtits  (c.  50,  p.  324,  1.  15),  et  même  Daybei'tiis, 
(c.  53,  p.  328,  1.  26),  dont  le  pendant  est  lJ<ii- 
f/isil/is  dans  un  diplôme  original  de  l'an  700  ou 
environ  (Tardif,  n"  40,  1.  64,  p.  34)  \  Ce  sont  là 
des  notations  romanes,  étrangères  à  la  langue  des 
Francs,  et  les  scrihes  ont  trop  respecté  les  noms 
royaux  })Our   introduire  ces  notations  dans    les 

1.  Cf.  Droirtn-aldiis.  l^rou,  n"  156,  p.  36.  (Jn  doit 
au.ssi  considérer  connue  un  phénomène  pui-enient  roman 
le  renforcement  du  iiii  initial  par  une  ii;ntturale  dans  le 
nom  propr(>  Utiilid-charius  (Grégoire  d('  l'ours,  Flistoi-ia 
Francoriini,  1.  l\,  c.  17;  éd.  Arndt,  p.  1.5."ï,  1.1))^  ou 
Unlli-  cluirliisil.  IV,  c.  17;  éd.  Omont,  p.  11.5,  1.  :.M  ; 
I.  IV.  c.  20;  éd.  Arndt,  p.  1.57,  1.  5,6;  éd.  Omont,  p.  117, 
1.(5).  (_'e  nom  est  écrit  Qidlla-cliavius  ciiez  Frédc'.iraire, 
1.  III,  c.  51,  éd.  Knisch.  ]>.  107,1.  21.  De  mènie,  cliez  l<'ré- 
dégaire,  on  trou\e  (1.  n\c.  14;  éd.  Kruscli.  {).  127.  1.  18) 
Qiùiitvion<'  pour  Uuiiitrioiw,  cf.  Unlntridiu',  Viiliitiio^ 
même  Chronique  (1.  IV,  (r.  18,  p.  128,  1.  1)  et  Liber  his- 
tori(e  Franconnn  (c.  ;{6,  p.  304,  1.  26;  p.  306,  1.5-7).  Ce 


riioM-.i  I(.ji:e.  \=zo  ""■■127 

(li|il("mi('s  (|ii;ui(I  ils  oui  en  a  ('criic  le  ikhu  des 
trois  rois  doiil  ikhis  xciioiis  de  pailcf. 

,l'cssa\('iai  (le  (loiiiicr  ici  une  idt'c  de  (|ii('l(|ii('S- 
\\\]i'>  (h's  lois  plioïK'l  i(|n('s  de  la  laiiu'iic  des  l'Vaiics 
moroN  iiii^'iciis  Icllc  (nrcllc  apparail  dans  les  noms 
propres  de  jk'isoiihc.  Mais  je  ne  puis  caclicr  (pio 
cetto  pntre])ris('  pourra  (pichpictois  ne  pas  con- 
diiii'c  à  des  r(''siiltals  ahsoliiinciit  certains. 

l'n  iU'>  pliiMioiuenes  les  jilus  iiit(''ressant s  a 
éliidiei'  est  le  tiaitement  de  la  voyelle  linale  du 
premier  teime. 

On  sait  qu'en  ii-ermani(|ue  \'o  bref  indo-euro- 
péen de\ient  drs  la  |)lusliaul(>  anti(|uit('' ''/  dans  les 
syllabes  accentuées '.  Nous  en  avons  un  exemple 
franciipie  dans  Ixindis,  Ixiiidcs,  second  tei'me  de 
plusieurs  noms  composi's"  ;  baudis,  bandes,  nous 
olîre  la  prononciation  g-ermanique  de  la  forme 
pleine  il(H-liie"*BHOUDii,  d'une  racine  dont  la  forme 

l'eiiloi-couieiit  de  1'//  (■(Hisoinic  ost  lait  ])ai'7  dans  un  diplôme 
orij^diial  de  (55^,  au  lias  duijuel  s(!  trouve  la  siiinature  Giial- 
dcradiis  ('l'ai-dll.  n"  1 1,  p.  11.  col.l;  l'erlz,  n"  1'.».  p.  21, 
I.  3)  piiui-  L'iKildc-radiis,  cl.  L'nald<'-l)crliis,  L'unldc- 
Irudd,  chez  P'rédéi^aii-e. 

1.  Bi'uirinaiiii,  ( irnudriss.X.  I,  2"(klili()n.  p.  144. 

2.  Dictioniiairc,  \).  77,  7.S. 


128'*  INTRODLXTION.  — CIIAi\  IV 

réduite  est  en  sanscrit  Bi:Dn,engiec  -'J)  dans-r/Ox- 
vo;j.y.;  hn/frlis,  6(Y?/r/r.s  suppose  un  primitif  "'■/V/o/i!- 
(llii-s.  Mais  le  ehan^'enient  en  a  de  To  bref  atone  est 
moins  ancien.  Les  noms  d'Iiommc  germaniques 
(J]in7'i<)-ii(iJ(l us,  Harlo-hniul IIS,  Xav.-j-ur.îo;,  etc., 
'dans  les  (''crivains  latins  et  grecs  du  temps  de 
l'Empire  romain  en  sont  la  pi'cuve,  dit  M.  Brug- 
mann\  Pour  ne  citer  (pie  des  noms  franciques, 
nous  avons  chez  Strabon  celui  du  Sicambre  Ae-joô- 
pt;-,  nom  identi(pie  a  celui  (pie  Grc'goire  de 
Tours  a  écrit  Tliciulo-riciiH ;  puis  chez  le  même 
Grégoire  les  noms  des  ])remiers  rois  francs  : 
Geiio-handis,  Mnrco-iiirris  ' ,  Tlieudn-inèns * , 
Mèro-uechus'' ,  ('lilodo-uccliiis  .  ('Idodo-mcris, 
TJieiido-hcrtlins  '',     Th('ii(lii-ioihliis\     Thcodo- 

1.  Bi-ni^Miiaiiu,  Grnnilriss,  I  .  i,  ;^'  lidifioii,  p.  145. 
'Z.  Stmbun.  1.  VII.  r.  1.  ^  4,  (kl.  Didot,  p.  212,  1.  32. 

3.  Historia  Francorn/ii,  1.  II,  c .  0;  rd .  Anult.  p.  72,1.17, 
18;  p.  74,  1.  12.  22;  éd.  OiiK.nt.  p.  42,  1.  3i).  31:  ]>.  44. 
L  10,  23,  31 . 

4.  Histoi-ia  Francorniii.  1.  11.  c  9;  ('d.  Ai'iidl.  |).  77, 
I.  7  ;  0(1.  Omont,  p.  46,  1.23. 

5.  Historia  Francdrinn ,  1.  11.  c.  9;  (''d.  Ai'iidt.  p.  77, 
I.  16;  éd.  OiiKjut,  \).  47,  1.  1. 

6.  Tlieudo-hcrtiis,  Grégoire  do  'i'oui-s.  Hisioria  Fr((n- 
coriim,  1.  III,  c.  20,  22,  23,  31,  32;  ('d.  Anidl,  p.  130, 
1.  3,  16;  p.  131,  1.  4;  p.  135,  1.  16,21;  p.  136,1.  3,5, 
p.  138,  1.  17.  Thcodo-bcrtns,  c.  28.  p.  132. 

7.  Grégoire  de  Tours,   Historia  Froncoriiin,   tablo  dos 


IMIONÉTKiUK.    A    FINAL    DU    1"''    TF'.IiME     ■•'■129 

aaUliL'y'  (.)U  'J'hcodo-hiililiis- ,  plus  lard  Udfjo- 
hercthii^.  Cepciulant  il  y  a  chez  les  Francs  méio- 

vingieiis  dos  cxcinplcs  (1(3  1"'/  tinal  du  prcMiiici' 
\v\\\\^'  :  Ala-clniriiis,  Ahi-lridux,  noms  de  mo- 
nt'daircs',  oui  (''!(''  lorui(''s  exaeteinent  conuiic  le 
ii"()llii(pi('  iil(i-ilHirl)ii ,  ((  uuuKpiaul  de  tout  )),  (Vaw^^ 
la  liaducliou  d\\  i^icc  J--£p£VTOa'.  par  (ihithdi-lxj 
rdiriliiin  ' ,  cl  cduuuc  le  ^olliupie  <'^//^/-r'^///'.s7rcy, 
((  travaillant  de    toutes  ses  forces  »,  ([ui  rend  le 

Unilid-clidrins,  j)rètiect  ht'au-jjère  de  Cltrdiii- 
71US,  ce  malheureux  ([ue  Clotaire  P'",  son  père, 
lit  brûler'',  a  le  niènie  premier  terme  que  le 
gotliicpie  vilid-halthci ,  «  ])ienveillanee  »,  littéra- 
lement «  faxeur  de  volonté  »,  traduction  des  mots 

cliapili-es  du  li\  iv  \\ .  (kl.  Ariitll,  p.  140,  1.  K j  ;  TUcodo- 
ualdus,  .'■(1.  Onioiit.  p.  103,  1.  :.^3-24. 

1.  (jrégoire  de  'l'oui-^,  Ilistoria  Franronim,  1.  IV'.  c.  7. 
•.).  11  ;  éd.  Ai'iidl.  p.  1  l'i.  l.  o,  2:J;  p.  l.-)l.  1.  7.  (hI.  (  )iiu)iir, 
p.  108,  1.  :}2,  ;3:3;  p.  112.  i.  7. 

2.  (jivgoire  do  'l'ours.  Hisloria  Fi-<uicuri(/n,  I.  iil.c.  27; 
éd.  Ai-udl.  p.   132.  1.  IS;  éd.  Onioiil.  p.  95,  1.  ;J4. 

3.  Dirlionildirc.   [).  28. 

4.  Lii>',  XV.  14. 

5.  Ad  Culosscnsr.s,  iv.  12. 

(i.  (ii-éiioii-e  do  Tours,  Ulsli>rl(i  Fni ni-uriim ,  1.  W ,  v.  17; 
éd.  Arudt,  p.  1Ô5,  1.  ;>;  1.  X,  c  2!).  p.  448,  1.  3.  ViiriauLo 
L'uUl-cli((rius.  1.  IV',  e.  20,  p.  ir)7,  1.  û. 


■•■130  INTRODUCTION.  —  GIIAP.  IV 

grecs  TpoTwroXr/Lîa',  «  préférence  pour  (jue]- 
(lu'uiî)),  litt(''rn]ement  «  acception  de  personne  », 
et -pÔT/.À!?;;',  ((  inclination,  |)encliant  pour  (piei- 
(jii'un  ))  ;  Uilia-chni'ias  j)cut  être  considéi'(' 
comme  un  composé  possessif,  signifiant  littéra- 
leuKMit  ((  celui  (pii  a  une  armée  de  volonté;  »  on 
le  traduirait  par  «  celui  on  faveur  do  (|ui  est  la 
volonté  de  l'armée  ». 

En  face  de  ces  exemples,  où  le  même  premier 
terme  se  termine  en  a  dans  la  langue  franque 
comme  en  gothique,  on  peut  en  placer  d'autres 
où  Vo  final  du  premier  terme  en  francique  a  pour 
correspondant  a  linal  en  gothique.  On  trouvera 
dans  notre  Dictionnaire,  p.  51-57,  treize  exemples 
de  noms  propres  de  personne  dont  (indo-  est  le 
premier  terme;  or,  aado-  est  identi(|ue  au  go- 
thique rtwc/a-dans  le  second  des  deux  mots:  anstai 
aada-ha^ïs,  (|ui  traduisent  le  /.s/xv.Toj^'jiÉvr,  de  hi 
Salutation  angélique"*;  anstai  aada-hajts  veut 
dire  littéralement  «  celle  (jui  a  l'heureux  don  de 
la  grâce  ».  Leubo-ucra,  «  aimable  gardienne  », 
nom  d'une  a])besse  de  Sainte-Croix  de  Poitiers'', 

\..  Ad  Kplicsios,  VI,  9;  Ad  Cotosscascs,  m,  25. 
2.  Ad  Tlinothctiin,  i,  21. 
;}.  Luc,  I,  28. 

4.  Grégoire  de  Tours,  Historia  Fi-ancovtun,  1.  IX,  v.  .3'.); 
éd.  Arndt,  p.  393,  1.15. 


l'iioM-.ritjri-..   A   l'iNAi,  i)i;   V'  tv.umk   ^ISl 
a    |iiiiir    picinicr    Iciiiic    le   iiu'iiu'   lliciiic  ([iic  le 

o'ol  IliciUC  II  lil)il'l('ll,s,\  |;i(|  iicl  idii  (1 11  o-|'c>c  -po7CS'!Àr,;  '., 
«  aiilK',  l'Iicr,  ;iL;r('';il)l(' »  ;  1 1 iiha-lcl l,s  \vy\{  dire 
Jill('i;il<'iii(Mit  (I  ^<'ml)l;il>l(' ;i  iliiniiii'». 

Paiiiii  les  mois  tr;mci(|iics  où  le  prcuiicr  Icrinc 
.80  tciiniiic  j)ai'  ".  il  (Ml  csl  oi'i  cet  <i  sV\[)ll(|u<.' 
pai'  une  cause  |)lioii('ti(|ue,  lel  est  Chlotha- 
cliariiis,  où  Va  facilite  la  prononciation  de  la 
syllabe  suixante.  ()n  peut  e\pli(juer  de  la  inènie 
l'acj'on  Va  liiial  du  jireniier  terme  dans  les  noms 
.suivants  jelev('s  chez  Giéi^oire  de  Tours,  Historia 
Francdi-inii  : 

Aiuui-clnirins^  1.  X,  c.  41  ;  (kl.  Arndl,  j).  399, 
1.21  (cf.  DictioniKiirc,  ]).G0). 

El>r(i-cli<iriiis,  I.  X,  c.  0;  chI.  Arndt,  }).  416., 
1.  7,  21,  25;  p.  417,  1.  11;  |).  418,  1.  1,3;  écrit  une 

1.  Ad  P/iilippcnscs,  IV.  8. 

2.  .le  lie  (l()uii(>rai  |);is  ici  l;i  liste  (^l(_^s  proniiei's  termes 
en  n  e<mt(Mius  dans  les  imins  propres  de  personnes  qne 
310US  ollri'iit  les  ilociiiiieiits  mérovingiens.  Je  puis  dire 
<Hi('  j'ai  tait  le  i'('l('\(>  di's  nmiis  propres  d'iiomme,  (pii  dans 
l('li\i-e(|('M.  l'rou  et  dans  li'  ms.  de  ("orbie,  (Vliti'  ])ar 
!M.  Oinont,  otîrent  au  premier  terme  un  o  final.  J'en  ai 
tr(>uv('  dans  le  premier  cent  quarante-deux,  dans  le  second 
trente-huit. Mais  elu^z  (|nel(pies-uiis,  l'o  n'csl  pas  pi'iniitir 
t't  tient  lieu  soit  d'un  ti,  soit  d'un  /plus  ancien. 


*132  IXTKODUCTIOX.  —  CIIAP.    IV 

fois  F^hrc-cli(iriiis^  1.  IX,  c.  "-?8,  ]).  oS."',  ].  16,  sous 
\"\\\[\\\vm-v  (X Khfc-mjsilns,  ]>.  .'ÎS."!,   I.   15. 

Lmid-rhni'iiis,  1.  1\',  c.  j:],  (•■(!.  Aindt,  p.  150. 
I.  7,  i:]:  ('(1.  Oinoiit,  |).  111.  I.  JC),-.\;;cr.  Tardif, 
11"  10,  1.  10,  |).  ;J3. 

M(iiliui-cli<irins,  I.  \',  c.  17,  "-?!  ;  ('d.  Aindt, 
p.  207,  1.  18;  |).  218,  I.  1  1.  I>a  forme  ahrc'géc 
M(i(jn(iriiis  se  tioiivc  au  liviv  I\',  c.  25;  éd. 
Aindt,  p.  160,  1.  10;  (•■(!.  nmonl,  p.  120,  1.  6;  et 
au  1.  \\  c.  17,  éd.  Omont,  p.  161,  1.  0. 

M(irti-c/inri/fs,  I.  5,  (-.36;  (hI.  Aindt,  [>.  228, 
1.  17. 

RdfliKi-clKiriiis,  I.  il,  c.  12,  (■'(!.  Arndl,  [).  104, 
1.21;('d.  ()iHont,  p.  70,  1.  20,  avec  diverses 
variantes,  telles  que  Riifinc-charinx,  I.  II,  27, 
éd.  Arndt,  p.  88,  I.  1;  et  même  livre,  même  elia- 
pitre,  Rdfin-uriiis^  (Hl.  (Jmont,  p.  55,  I.  29-30; 
cf.  Aindt,  p.  905,  col.  1. 

Sont  fournis  pai'  <.W>^  diplômes  oiiginaux  les 
mots  suivants  oi'i  le  même  plu'nomé.ne  se  produit: 

f7//7^//-rA^^/7'//.s,  653;  Tardif,  ii"ll,  p.  ll;Pertz, 
11"  19,  ]).  20,  1.50. 

Bei'a-c/iii/-iiis,  vers  658;  Tardif,  n"  15,  1.  2, 
3.  5,  6.  9  ;  Pertz,  n"  35.  p.  33,  1.  19,  20.  30, 
3,8.49.  —  6)96.  Tardif,  n"  36,  1.  34  ((4'.  />/r//o/?- 
lidiiw  [).  86). 


l'noXKTKilF,.    A     l'INAL    DU     1"''    TKHMK     ■' l'.ïo 

Tlii'()(l(i-cli(iriiix^  \(M's70;),  'i'iiidil',  ii"  -10,  I.  (j.'j, 
rmild-cliiiriiis,   \(Ms  700,  Tardif,  n"  10.  I.  71, 


Siniulni-hnrins,  \c[>   700,  Tard  il,  11"   10,  1.5:2, 

)).a-^;  i.si.p.  ;ii. 

'riu'()(l<i-Ii(irlns^  Ncrs  700,  Tardif,  n"  10,1.  \\, 
|).  ww. 

h'aprcs  l''i('d('^-aii('.  nous  cilcroiis  ('hrollid- 
r/niri//s,  I.  J\',  ('.  70;  <''d.  Kniscli,  p.  150,  1.  1. 

Signalons  aussi   les  Irgendcs  monétaires  : 

Ah(-c/i>i/'i/fs,  Pion,  n"  885.  p.  191. 

Ii<iii(lii-cli(iriiis,  Pion,  n"  o97,  p.  93. 

1  )<)iiinii-cJi(irins,  Prou,  n"  362,  \).  81. 

Fi/a-c/iar'jifs],  Pion,  n"  1035,  j).  227). 

Alaif/'d-cl/tii-i/is,  Prou,  n"  999.  |).  217. 

XaiU(i-]i((rliis,  Prou,  n"  1149,  j).  251. 

Tciuld-hdriiis,  Prou,  n"  1087,  ]).  238,  variante 
<]e  Tli('0(/(i-r/in/'iiis  et  (](>  Thcoda-lxirl iii<,  cités 
plus  liant  (Vapiés  un  diplôme. 

Ces  formes  sont  plus  arcliaï(|ues  (jiie  celles  où 
IV^  Hnal  du  premier  terme  est  tombé.  CJilotha- 
chdi-iiis  est  ant(''rienrà  ('/ilot/tai-i/fs,  Mfifjiiachn- 
rids  à   Mdiiixtriiis,  I\iifi//ac/iii/-i/is  à  Rdjindi'uis. 

On  peut  faire  la  e<tm|)araisoii  de  Chlotlid- 
chari/is    aM'c    Clilodu-iicrhiis,    (V Aiind-charun^ 


*i34  INTRODUCTION.  —  ClIAP.  IV 

nxQC  Atnïo-dld IIS,  Aiii/c-i/fscliis  et  Annc-nnin- 
i/iis^;  (Y Ebj'n-c/i<triiis  avec  Ehi'c-iji/.si/iis  -,  de 
M(if/i)(i-c/ini'iiis  avec  Miuino-iinlil iis\  de  Muth- 
clinriiia  avec  Maro-iiciis  \  de  Bi(f/nrt-ch(U'iiis  avec 
I-iai/no-iiah/iis;  \ Riii/iic-inodus\  Baf/ni-j)W(Ius''  ; 
de  Ber'n-c/iiii'iiis  avec  Bero-aldiis,  Be/'c-f/iseliis, 
etc.-'; de  T/icodii-r/nn'iiis,  T/icodu-Iin/'iiis,  Tciidn- 
luiriiis  a\('c  Tln'iido-ririis,  Tliende-ririis^  de 
riKihi-cItiirijis,  avec  Una/c-rlirn/iuiiis^;  dW/n- 
c/iai'iiis  avec  Ale-hodcs,  A/c-hoifiis,  A/i-t/n'iis^^; 
(W   Bniidd-chiii'iTix    avec    Baudo-U'iios,  lidiido- 

1.  Diclldiiitd irc.   \).  (.)l-02. 

2.  G ri''ii'< )i l'c  de  'l'i>ui-s,  Hlsldriii  Fi-din-nrinn .  1.  IX.  c.  28. 
éd.  Arndt,  p.  383.  1.  10,  l.'j. 

3.  Grégoire  de  Tours,  His/a/'id  Fniiiroriun,  1.  MIL 
c.  36;  1.  IX,  c.  9;  éd.  Arndt,  p.  351.  1.  •';  p.  :U)(i,l.  11. 

i.Hisioria  F/-»nn>riim  1.  VII.  c  21;  1.  IX,  c  33,  31». 
10,  ok-.;  éd.  Ariidr,  p.  3()(i.  1.  7;  p.  389,  1.  2;  p.  393, 1.  2.">; 
p.  396,  1.2G.  etc. 

.5.  Histor'oi  FrinK-orinii.  1.  IV .  c.  12;  éd.  Ai-iidl,  p.  2Ô7, 
1.  3,  4,  33;éd.()inonf,  j..  208.  1.23,  2."). 

6.H(s((>i-w  Fi-(nirn,(iiii,\.\\  (-.11.18;  1.  VI.c  27  : 1.  VII. 
C.4,  etc.;  éd.  Arndt,  p.  202.  1.  .">;  |).  211.  1.  7;  p.  206, 1.  19, 
p.  293.  I.  9;  éd.  Omcid,  ]>.  l.")0,  I.  7;  p.  161.  1.  .">,  p.  217, 
1.  1. 

7.  Hisforia  Fi-aucornni .  1.  V,  c.  32,   p.  22.'),  1.  ïi. 

8.  Diriionivdrc,  [).  87-88. 

9.  Pn.u,  n"  970,  p.  210. 
10.,  Dlm'nniuilrr.  p.  27-28. 


PHONÉTIQUE.    A    I-I.\AI-    DU    l'"''    TF.I^ME    *135 

/(^/i/'s,  li(iii<l(t-niiil(i\  v\c.;  (le  DoiiiiKi-clidrin.^ 
a\t,'C  J)()iii/l(i/('nns''  cl  /)()Jii/in///s'\  de  Fila- 
r/i(i/'ifis  a\(H"  Fil n-iiKiriis  \  de  Maara-cluiriiis 
•A\('f  Mni//-()/('-/i/'s  '  ou  M(i/i/-(i-/i///is\  dv  Xduta- 
iiarins  a\(H'.  XaïUkc-chUdis,  nom  dci  iciiu)  bien 
connu  ■. 

(  )n  |)('ut  (•(inclure  de  ces  i'a|)|)i'()cli('monts  (jue 
dans  les  noms  c()ni|)()S(''s  dont  le  second  terme  est 
(■/iti/-i/'s,  lidi-iits^  \'<i  linal  du  |)remier  terme  est 
du  a  rinllucnce  de  la  syllabe  suivante  cha,  lia, 
dont  la  prononciation  est  facilitée  j^ar  Va  an- 
técédent. L'influenc(^  de  Va  de  la  syllabe  sui- 
vante peut  être   admise    aussi  dans  trois  noms 

1.  Dirtionnaivv.  p.  (39  et  suivantes.  B<iiiil(i-r/iariiis  iiunc 
bonne  variante  Bnitdn-rliufins,  Tai-ilif.  n"  40,  I.  93,  p.  34. 

2.  Prou,  n"  2749,  p.  560. 

3.  Historid  FninroniniA.  VI,  e.  0  ;  I.  lX,c.  39;(V1.  Arndt, 
1).254,  1.  25,  30;  p.  394,  1.  8. 

4.  Prou,  n'-^  1031-1033,  p.  225.  FUn  est  un  tlK'une  en  -?/, 
et  a  donné  naissance  en  gothic[iio  à  plusieiu-s  composés  : 
fllu-dcisei,  «  fines.se,  ruse  )•> ;  fihi-faiJts,  <(  nniltiple  ));  fiJu- 
ijalauhs.  «  de  grand  prix  «  ;  filu-nttu-dci,  «  abondance  de 
paroles  ». 

5.  Dipl(jme  original,  670-671,  Tardif,  n"  19,  I.  37,  p.  17. 
Prou,  n"'  2142,  2149,  p.  446-447.  Concile  de  Bordeaux,. 
663-675,  Concilia  œri  McroriiKjici,  p.  216,  1.  30. 

6.  Prou,  n"^  2152-2154,  p.  447. 

7.  Tardif,  n"  11,  1.  4.  p.  10;  Pertz,  n"  19.  p.  20,  1.  2. 


*136  INTRODUCTION,  —  CHAP.  IV 

inscrits  sur  des  monnnios,  et  où  le  second  terme 
ne  commence  point  paiwA  ; 

Arn-(jasti[s],  Prou,  n"  1697,  ]).  351; 

Fila-mari  us,  Prou,  n"  1029,  ]).  224; 

Malla-bado,  Prou,  n"  18G1.  p.  384, 

Mais  il  y  a  d'autres  exemples,  dans  lescjuels 
la  syllabe  initiale  du  second  terme  ayant  pour 
voyelle  un  /,  un  e  ou  un  /^  Y  a  tinal  du  premier 
terme  parait  du  à  une  influence  dialectale  et  à 
la  cause  inconnue  (pii  a,  produit  le  même  phé- 
nomène en  gothique.  Citons  d'abord  Grégoire  de 
T(/urs,  Historia  Fi'aijcoriun  : 

C'hara-ricus,  1.  II,  c.  41;  éd.  Arndt,  ]\  104, 
1.9,  13,   14;  éd.  Omont,  p.  70,  1.3,  9.  11; 

Daf/a-ficus,  1.  A',  c.  2."j;  éd,  Arndt,  p,  220, 
1.  11;  éd.  Omont,   p.  172,  I.  32; 

Fara-/f(/as,  1,  VII,  c.  18;  éd.  Arndt,  p.  301, 
1.13,  18; 

(rara-j'icus,  1,  VII,  c.  13,  25;  éd.  Arndt, 
p.  297,  1.  21;  p,  298,  1.  4;  j).  306,  1.  18; 

Ma(jn((-tvudis,  1.  X,  c.  5;  éd.  Arndl,  j).  443, 
1.  23;' 

Marca-trudis,  1.  IV,  c,  25  ;  éd.  Arndt,  p.  460, 
1.   10;  éd.  Omont,  p.  120,  1,  4. 

On  trouve  chez  Frédégaire: 


PHONÉTIQUE.    A    I  INAL    DU    1''     TEIJMI'.     •■137 

(joiiia-fi-ii(lis,  1.   W ,  c.  ,>j,    ÔS  ;    ('(l.  ]\iuscli, 
]!.   1  17.  1.  -^  ;  1».  ir)(),  I.  7; 

MaiHi-nljns,  \.  IV,  c.  90,  p.  1(37.  1.   15,  18,  21. 
Dniis  les  léq-cndcs  inoïK'taircs  : 

,l/a;//Yv//d.s.  Pi'ou,  11'- :211)1,-211):5.  |).  511,  515; 

AIa-/(ns,  Prou,  ii'^^5i:|,  511,  p.  12G; 

Alhi-iinf/uh/s,  \^\{)u,  n"  IHQ'S,  p.  '385; 

^l/^sv^-/7'r/^s•,  l*r(iii,  n"  818,  p.   181; 

Asrn-/-if//s,  Pr,,u.  n"  10:17,  p.  101,   101; 

Austa-c/ius,  Prou,  u"  lOi),  p.   19; 

Donin-ricus,  Prou,  u'-  118-.\  118:3.  p.  258; 

Ela-ricns^  l'iou,  n"  190,  p.  115; 

Leda-vidiis,  Piou,  n"  1991,  p.  115; 

Malla-ricus,  Prou,  u"-152,  p.  lOG. 

Gonia-triidis  paiait  .signilioi'«  ainio  d'iioinmo  » 
•<'t  [HMil  oivo  comparé  au  <4-otlii(pio  f/ifni<i- 
/,t//i(fs,  «  masculin,  >^  ^^'v  \  ]itl(''i'alom('nl  «  lils 
d'homme  ».  A/ana-/'J//'s,  a  loup  (l'homme  », 
-est  formé  comme  les  deux  composés  gothicjues  : 
1"  mr(7ia-s('tli-s, dont  le  senslitt('ral  est  «  semence 
d'homme  »,  i)ai-  extension,  «  nudtitude,  monde, 
).aô;',   •/.';7;jLo;  '  ;    2"     iiifoia-iiin ///•f/ijd ,    «     assassiu 

dliomme  »,  àvOpwTrv/.TOvo; ''. 

1.  Liir,  II,  2:^;  AfI  (inlntas.  iir.  28. 

2.  Lni\  i.x.  l:{. 

'.).   Lii<\  i\. '*');  J>'tiii,  VII,  7  ;  VIII,  12.  etc. 

4.   .Iran.  VIII,  41. 


*138  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  IV 

On  a  déjà  vu  (|U(?  l(?s  composés  dont  ahi-,  a//(i- 
est  le  premier  terme  peuvent  être  comparés  au 
gothique  ala-tharba ,  a  très  pauvre  »,  alla- 
vauvstva,  «  travaillant  de  toutes  ses  forces  ». 

Comparons  CJiava-vicus  avec  Har'o-inus\ 
Darja-ricits  avec  l)a(jo-bcrrtluis,  Fnva-u\f'as 
ayec  F(iro-rimt>  \  Gara-ricus  avec  Garo-nnaj't\ 
McKjna-tvudis  avec  Mafjno-ualdLis'',  Mni'ca- 
trudis  avec  Alnrco-nicTis  \  Marco-idria''  et 
Marco-ueifa'' ,  Anstd-dins  avec  Ansto-nK'ri[sy , 
DoiiKi-ricits  avec  Domo-lcju/s'',  Domo-iKild iis^" , 

1.  Charte  de  raiiii(''('  742  ])()Ui'  l'abbaye  de  ^\'isselllbourg. 
Pardessus,  Diplniiiiirn^  t.  II,  p.  470,  cf.   p.  469,  note. 

2.  Diplôme  ui-iglnal  de  082-683.  Tardif,  n"  24,  I.  21.  p.  20. 

3.  Cliarte  de  l'annéo  734  pour  l'abbaye  de\Vissemboiiriï. 
Pardessus,  Diploinata,  j).  4.Ô8. 

4.  Grégoire  de  Tours, //f.s7o/7Vf  Francorinn ,  1.  YIII,  e.36; 
1.  IX,  (-.9;  (kl.  Arndt,  p.  3.-il,  1.  9;  ]>.  366.  1.  11. 

7).  Grégoii-e  de  Tours,  Hisfoi'ia  Fraucorum,  1.  IL  c.  9; 
éd.  Arndt,  p.  72,  1.  16,  17;  ]>.  74,  1.  12,  22;  p.  7ô,  1.  4; 
éd.  Omont,  p.   42,  1.  31,  p.  41,  1.  10,  21. 

6.  Deloelie,  Eliidf  /u's/drif/nc  et  (irc/trohii/i'/nr  .sv//-  les 
Anncidi.v  sigillaires,  p.  52. 

7.  Grégoire  de  Tours,  Histoiia  Froiirariiin ,  1.  IV,  e.  26; 
éd.  Arndt,  p.  160,  1.  20;  Marc/io-iicJ a  dans  le  nis.  de 
Corbie,  éd.  Omont,  p.  120,  1.  18. 

%.  Dicfwnnali-(\  p.  61-(>.5. 

9.  Prou,  n'-  8(;.5.  866,  1812,  p.  187.  379. 

10.  Prou,  n"  193(),  p.  401. 


l'HONKTIQUF..    A    FIXAI,    DU    1"'    TF.HMP:     H39 

] j(l(i-ll(l IIS  ;i\'<M*  Ia'iI<)-(iI(I iix^  cl  Lctlo-lciHi.'^  - , 
Mulhi-ncus  [\\cr  le  I  );is-|;i  I  in  innllnni.  (  )n  pcill 
r()nsi(l(''i'('r  coiniiic  (''lal)li  (|ii(',  dans  Ions  ces 
mois,  (I  liiial  (lu  prcinicr  tciiiic  ('■iialc  o  hrof 
pi'imitil';  iiiai>  l-'iln-iiKirinx  liciil  lien  de  l'^iln- 
iiinriiix,  a\('c  /'  linal  du  iirciiiirr  ternie;  Aiisa- 
ricns  est  une  faute  <''\idente  [xnir  Ansi-/-icns  ; 
|(tut<'tV>is,  elle  s'e\|)li(|ue  par  Anso-hcn-thas, 
Aiix(i-(il(l us,  Aiiso-lnil IIS,  oi'i  In  linal  du  pre- 
mier terme  tient  lieu  de  1/  (pie  l^'l  VlUologie 
exigerait'.  Il  \  a  donc  dans  les  textes  m(H'()- 
vingiens  (\c>  liace-  d'une  influence  dialeclak^ 
i(lenti((ue  à  celle  (pii  a  tiiomplK''  en  gotlùc|U(^ 
et  (pli  \('ut  (pie  les  lliémes  (Ml  o,  empl()y(''s  comme 
premiers  tei'ines  de  e()inpes('\s,  se  terminent  en  a 
(piand  ils  coirserNcnt  cette  dernière  syllabe. 

La  \ oyelle  linale  de  cettedernieic  syllabe  tond)e 
ordinairement  ([uaiid  le  suflixe  est  io.  Une  excep- 
tion est  Uin'/i'i-c/i(iriiis,  dont  le  piemier  tei^me 
est  identi([ue  au  premier  terme  du  gotliicjuc  ri/m- 
liiiltlii'i,  ((  bien\  ('illance  )).  |"',st  foriiK'  connue  rilnt- 
lullllicl   le  g()tlli(pie   r(l(ll(l-h<)h()S,fi:'Jr;yxorr,,  litté- 

1.  PI-..U.   Il"  2270.  |>.   ir.T. 

2.  Prou.  Il"  1778,  p.   ;ili7. 
;?.  DiftioniKiirc.  \).  iU-^iS. 


*140  INTRODUCTION.  —  CIIAl'.  IV 

raleineiit  «  lettres  d'en f^-a opinent  '  »,  dont  le  pre- 
mier terme  est  le  substantif  neutre  vadi,  thème 
radja,  en  bas-latin  r  ad  In  m,  d'où  \o  franeais 
«  gage  )).  Citons  airssi  /////Jd-Icisci,  litt('ra]ement 
<(  scienee  du  poison  )),  traduisant  le  oi(>(- --;-^^;jioc/.E(a-\ 
mot  gotliicpie  dont  le  premier  t<Mnie  se  reconnaît 
•dans  le  vieux-liaut-allemand  //fj)j)i,u  poison'», 
«  soreellei'ie  ''  )).  Nous  citerons  entin  lirainja- 
hcdrtS,    ((   au  C(eui'  j)Ul\  /.aOapo,-  -.],  /.-lyA-j.  '  ». 

Imî  regard  de  ces  composés  gothi(jiies  qui  con- 
servent au  ])remier  terme  V'i  linal  du  sullixe  -Ja- 
on  peut  mettiv  un  com|)OS('^  gotliicpie  qui  perd 
cet  a.  Ce  composé  est  (ifhi-nuiiijn ,  a  héritier  », 
xÀT^povouo; '\  littéralement  ((  ])reneur  d'iiéritage  », 
•dont  le  prender  teime '//•/>/,  g'('nit if  ^//"/^yV.s  ",  est  un 
théine  neutre  en/Vï,  piimitivement -/o";  de  même 
est  tiaité  en    fi'anci([ue    le    thème  clinrio-   dans 

1.  Ad  C()Ji)SHcns('s.  II,  It. 

2.  Ad  (ial((tas,  v,  20. 

;{.  O.  Scliade,  Alidcuischcs  WnfrrrhnrJi,  V"  partie, 
j).   579. 

■1,  Alldriiisc/ics  Wôrici-hiirlt,  V'  partie,  p.  .579. 

5.    Matthieu,  v,  8. 

().  Mm-c,  \ii,  7;  Lac,  xx,  14;  Ad  (rolatas.  iv,  1. 

7.  Ad  Kphcsios,  I,  11.  18. 

S.  On  pDiirrait  citer  aussi  \H'\\\-v\yo  (iiidi-l(iiis,i.~ir.y.-i-.'tz. 
Ad  Tiniotlipiiiii ,  I,  j,   1,   mais    aiidcis,  «  lin  »,  «  ciidu  »a 


iMi()\i',ri(,iii:.   ()  ii\\i.   Dr    1"'    ii:iiMi:    ■■111 

< 'hiiri-hcrtliiis\  ( '//((/■i-fjf/sc//is- ,  ('lidri-nicfis  ■', 
(  '  lin  ri-iii  II  11(1  us  ',  ('  lin  ri -ni  I  IIS  ',  (  '  Iniri-nnld  lis'' . 
Mais  l;i  [(triuc  coiuiilclc  (lu  [jiciiiicr  Iciiiic  rA'z/v'o- 
l'-^l  all('.<l('H'  a  la  lin  du  l"''  sirclc  de  iiolrc  ci'o: 
par  Tacilc,  ([ui  a  vcv[\  ('hnrio-nnldn  pour 
(  ' IntriD-inililn :  uu  (  ' IniriD-niild ns ,  je  nom  d'un 
rlicl'  l)ala\f";  au  1\"  siècle  pai'  Aniinicii-Mai - 
ccllin,  (pli  nous  ollic  les  iiolalions  J Inno-hninlcs 
du  nom  d'un  lril)nn,  I Ini-io-hnnd us  du  nom 
d'un   clicl'  allemand";  |)lus  laid  ])ar  le  nom  d'es- 

i|iMi\  Ilii''iui's:  l'un  est  !)ii'ii  aii/l/n-,  iiinis  l'.-iutivcst  (indi-. 
jK'ciisatil'  pluriel  (uulnis  (A'I  h'onunios,  x,  IS). 

1.  (îiviiiiir.' il(^  Tours,  ///.s/n/vV'  Fnnicoriini .  1.  W .  c  !î; 
ni.  Ai-ii(lt.  |..  ll-,\  1.  21.  IS;  ,V1.  (imniil.  p.  105.  1.  >>- 
2:\.  etr. 

'Z .  (  ii"(''goil"0  (!(-'  iiiui-s.  flislorid  Fraitrnriiin.  1.  IV .  (-.51  ; 
(•(I.  Ai-ii<H.  p.  181).  1.  l'.l.  20;  p.  IcS:.  1.  ;!.  C/nirr-iji/sr/ns.  (k[. 
Oiuout,  p.  1  11.  1.  S. 

)!.  (  irt'U(.)ii-(.'  (le 'l'iini-s.  Hisnirin  Fi-niicuriini ,  1.  IX.  (-.23; 
(■•.1.  .Vi-mll.  p.  :îSO.  1.  2S. 

4.  PiMiu.  ir  :i>().  p.  N'.t. 

5.  (iri'irnin-    Oc    'l'nui's.    /fisim-in    Fnnicnrnni .    1.    \\\. 

c.  ;{7.  38.':r.i.  i;;;  (■•(!.  .Vi-ikIi.  p.  ;!17.  i.  20;  p.  :ns.  1.  '.); 

p.   :U9,  1.  2(5-27;  p.  321.  1.  21. 

(3.  (jn'iioire  de  Tours,  Hisinrin  FnnicDriiin.  1.  X.  c.  27; 
(\\.  Arndt,  p.  -I3Î).  1.  S.  l'nm.  u"  2r)17.  j).  52(;,  et  Clmrl- 
ti/iliis,  n"  2<)1.'').   ]).  54:5. 

7.  Aiinah's,   II.  11;  .")'  (Hlilinn  de  Cliaidcs  Halni.  p.  48. 

8.  Aniuiion-Mairellin,  XVIII,  2.  2.  7,1.').  18;  ('d.  (iardt- 
hausen,  1874,  t.  I.  p.  147,  148,  150. 


*142  IN'TliODUCTION.  —  CIIAl'.  IV 

("lave  Chario-lxindtis,  en  572,  dans  une  cliarte 
de  Domnolus,  ovèque  du  Mans';  par  la  suscrip- 
tion  de  l'évêque  Chario-chandus,  à  une  charte  en 
laveur  de  ra1)l)aye  de  Sainte-Colomije  de  Sens  ^ 
en  G59;entin,  à  une  date  incertaine,  par  le  nom 
du  monétaire  ('//((/•io-ni/ti/irs^  inscrit  sur  une 
monnaie '. 

Le  maintien  de  Vo  linal  du  premier  terme  dans 
ahaj'io-nindas  est  la  conséquence  d'une  loi  «pii, 
on  francique,  impose  la  conservation  de  cet  o 
toutes  les  fois  que  le  second  terme  commence 
par  les  syllabes  ita,  ne,  ni  ;  au  contraire,  l'o  linal 
du  premier  terme  tonibe  ([uand  le  second  teiine 
commence  par  u.  consonne  sui\i  d'à  \oyelk,  ce 
<iui  a  lieu  dans  tLn/fhs,  loup. 

Cet  o  final,  consei\(''  en  l'ianci(pie,  a  [)our  (Mjui- 
valent  en  gotliicpie  un  a  dans  les  composés  sui- 
vants :  f"  hiiuui-cards,  a  ingrat  )),  yiy-'s-o^  '•. 
daiuxi-r ((/■(/ s,  a  portier  »,  O'jowpo;  ',  niifh-fja/'dd- 
vaddjus,  «  mur  mitoyen  »,  :Jt-'j--.o:yrr/ \  où  le  second 

1.  l^ardessus,  Dipluinatu ,   t.    I,  |».    l^U,  note  'i,  col.   2. 

2.  Pardessus,  Diplomala ,  t.  II,  p.  111. 

3.  Prou,  n«  266:^,  p.  51G. 

4.  Ad  Tiinothf'iiiit,  II,  ii,  2. 

5.  Jean,  X,  3. 

6.  Ad  Ephcsios,  ii,  11. 


i'ii()Ni':rniUE.  ()  iiNAi,  1)1    ]'■'    ii-.KMi-;    ■■Mo 

Icriuc  (•oiiimciicf  par  ra  ; 'l'' l,ini<i-ri(l(t ,  a  lien, 
<-liain(^  »,  iX'JT'.:;  ';  \Y  l'nlhi-ritd,  ((  pail'ail  )), 
TÉÀs'.o,--,  (l(Mi\  mots  coinposôs  où  le  second  Icrinc 
<-ommciic('  par  vi  avec  /  hrof;  1"  Julhi-rcis, 
même  sons  ',  oi'i  le  second  lernie  commence  yràv 
vei  =^  «/avec  /  long. 

Passons  an\  cas  où  en  iVancicpie  ihcmon  ingieii 
le  second  terme  comuKMice  paf  la  syllabe  ua. 
Uo  final  du  premier  lerme  se  maintient  presque 
t(nijoui's  en  traiici(pie  mérovingien,  (piand  le 
second  terme  (>st  tutidiis;  (|uel(}uefois  1'?'  con- 
sonne initial  d(>  ce  second  terme  persiste,  souvent 
il  disparaît.  \'oici  i\v<.  ex(Mnples  du  maintien  de 
•cet  li  consonne  initial  et  en  même  t(nnps  de  Yo 
linal  (In  |)remier  terme  chez  Gr(''goire  de  Tours, 
Hislurid  Fi'ancorinti  : 

CJdodo-iuddas,  1.  III,  c.  6;  éd.  Arndt,p.  114, 
1.  10;  éd.  Omont,  p.  80,  1.  8; 

Giindo-ucddus,  1.  V,  c.  1;  où.  Arndt,  p.  191, 
1.  16;  éd.  Omont,  p.  147,  1.  12; 

Ra.fjiio-ufdd/is,  1.  Vl,  c.  12  ;  éd.  Arndt,  j).  257, 
1.  3;  éd.  Omont,  p.  208,  1.  23; 

1.  Ad  Jip/icsias,  VI,  20. 

2.  Ad  Philippriiscs,  m,  1.");  Ad  Colossciise.s,  i,  28;  iv, 
12. 

3.  Ad  CurliUhios,  I,  xvi,  20. 


*144  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  IV 

rhcodo-nnJdus,  1.  III,  c.  G,  37;  I.IV,  c  7,9,  14; 
éd.  Ariidt,  p.  IJl,  1.  34;  p.  140,  1.  :?S;  p.  146, 
1.  3,  22;  p.  loi,  1.  7;  rd.  Omonl,  p.  80,  I.  7; 
p.  102,  1.  18;  p.  108,  1.  32;  p.  112,  1.  7. 

Voici  des  oxcmplcs  de  la  clnilc  de  1"//  initial 
du  second  terme  l'iihh/s;  avec  o  linal  du  preniiei- 
dans  le  même  ouvrage  : 

A?)so-a/</iis,  1.  A',  c.  3;  I.  VI,  c.  18,  45;  éd. 
Arndt,  p.  195,  1.2;  p.  2G1,  1.  33  ;  p.  285  1.  40  ; 
éd.Omont,  p.  150.  1.  12;  p.  211, 1.  17,  '^6;  [>.  212, 
1.  6  ;  p.  234,  1.6;  avec  la  variante  Aiiso-ffcdc/iis, 
éd.  Arndt,  p.  261,  1.  9;  p.  285,   1.  18; 

(xiuido-dliliis,  I.  IV,  c.  47;  ('d.  Arndt.  \).  183, 
1.  4-5;  éd.  (Jmont,  [>.  138,  1.  11;  la  variante 
Gnihlo-iKihlus  a  été  inentionn('M'   plus  haut. 

Je  passe  aux  monnaies'.  L"//  consonne  initial  du 
second  terme  est  maintenu  dans  les  exemp)les 
suivants  empruntés  au  savant  ouvrage  de 
jNI.  I^rou  : 

JJao-ua/d/is,  n"^  610,  706,  p.   142,  160; 

JJoinu-ucddas,  n"  1936,  p.  401; 

1.  Dans  Ans()~(i/(l/is  =  '-Aiisi-iiuldn.s,  vt  dans  (itmdn- 
aldiis=  *Giindi-ii(Utliis,  o  peut  tciiii-  lieu  de  1'//  initial  du 
Hocoiul  toi-ine,  et  on  [H'oposerait,  peut-être  avee  raison,  une 
coupui-e  rectifiée  Ans-ualdns  =^  Ans-iuildus,  Giind-oaldii.s 
=  Gund-iialdns,i.i\Go  chute  de  Vi.  linal  du  premier  terme. 


IMIOM-.TKiCK.   O    FINAL   DU    1''''  TEK  ME        '"145 

FirJo-n(i/(([ns],  n''2^i0,  ]).  524. 

Maono-uaJdus,  \\^  456,  ]).  106. 

M(tfjno-/((if(((is,  11'"^  453-455,  2544,7545,  p.  106, 
Ii25. 

Man-o-iinldii^.  iV"^  520.  1927,  p.  123,  411. 

Rifio-imhl Hs^  11"  2601.  j).  535. 

Teodo-a(il(l[us],  ii"  2500,  j).  516. 

Un  consonne  initial  du  second  terme  a  disparu 
dans  les  exemples  suivants  tirés  du  même  livre 
de  M.  Prou  : 

Ac'fjo-aïd/is,  Ai(jo-(d(l IIS,  u"-  250,  2585,  2586, 
2667,  p.  60,  532,  547. 

Anso-cdd/is,  n"  969,  p.  210. 

Auno-aldiis,  n''^  2381,  2382,  p.  488. 

Berto-aldits,  n'-  1115,  1204.  4838,  1841,  2478, 
p.  244,  263,  378,  379,  510. 

Bono-cddiis,  u"  1072,  ]).  410. 

Charjno-i^dd/is,  n"  255,  p.  61. 

Jhiro-aldits,  n-  852-854,  857,  p.  185, 186. 

Ddiio-cddus,  n'^2454,  }).  505. 

JJroicto-aldits,  n"  156,  p.  38. 

Ebro-cddus,  n°«  829-833,  2616,  p.  181,  538. 

Fanto-cddus,  n°  2193,  p.  455. 

Fh,d,>-nldiis,  n»^  1703,  1704,  ]).  352. 

Fuiro-didiis,  11"^  150,  552,  563,  p.  37,  131. 

Gadio-dldus,  n"  2615,  p.  537. 

/ 


*146  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  IV 

Gnn>-(ihh(s,  n"  97.3,  p.  210. 

Gislo-nhJii.<;,  n"  966,  p.  209. 

Grinio-aldiis,  n"  1181,  p.  258. 

Gundo-aidns,  n"  519,  p.  120,  413. 

Guntro-aldiis,  iv  2108,  p.  494. 

In(jo-nldus,  n°  2488,  p.  513. 

Lando-aldus,  n"^520,  941, 942, 947, 967,  p.  121, 
204,  205,  209. 

Ledo-cddns,  iV'  2270,  p.  467. 

Leodo-cddns,  n«^  2277,  2537,  2640,  p.  468,  523, 
542. 

Leudo-aldus,  n'>2327,  p.  478. 

Macno-cddus,  n"  142,  p.  35. 

Mar/no-cddus,  n««  200,  705,  1788,  2414,  p.  50, 
160,  370,  495. 

Mavco-fddn^,  n'«  529,  1977,  p.  123,411. 

Mcdo-fddus,  n'^^  986,  1111,  2033,  p.  213,  243, 
423. 

Mono-<ddas,  n'>^2121,  2121  bis,  p.  442,582. 

Mucno-fddifs,  n"  2480,  p.  512. 

Rado-aldits,  n-  126.  985,  p.  31,  213. 

Ri(jo-(ddus,  n"-^  1270,  1208.  p.  263,  264. 

Rimo-aldas,  n"  1179,  p.  258. 

Sem-aldns,  ii°^  1791.  1795,  2125,  p.  370,  371, 
443. 

Senso-aldus^  n"  1747,  p.  362. 


l'IlONKI-ItilJi:.  ()    FINAL  DU   1"'  TEKMF.       *117 

Seï'o-(i/(//'s,  II"  '?.■')  1*2.  p.  7)'^7). 

Srso-dhffis,  11"  17](),  |).  ."555. 

Sico-aldus,  Sif/<>-ah//(.s,  n"'  1040,  23G5,  237;^, 
p.  227,  485,  487. 

Ti'odo-nhlns,  n"  1983,  p.  412. 

l.cs  diplômes  ()i'iL;'in;ui\  nous  oITrcnl,  avec 
inaintion  de  Vu  coiisoiinc  iiiilial  du  second  leiiiu,', 
Dcoro-iuilihis  (Tanlif,  ji"  40,  I.  1,  15,  35,  43, 
45,  53,  7G,  [).  32-34  ,  et  avec  chute  de  cett(i 
lettre: 

Anso-<([(lti^/ï\\vi.\\{,  n"  33,  1.  2,  p.  2(3;  l^jil/, 
11"  GG,  [).58,  I.  31.  Tardif,  ii"  3G,  ].  35,  p.  30.  Tai- 
dil,  n"  38,  1.  2,  p.  31;  Peilz,  n"  70,  p.  G2,  1.  31. 

Baldo-ahhis,  Tardif,  n"  31),  1.  22,  p.  32. 

Bero-aldus,  l'ardif,  n"ll,  1.  11.  p.  10;  Peitz, 
II"  19,  p.  20,  1.  34.  Tardif,  n"  J5,  1.  2;  Perl/. 
n"35,  p.  33,  1.  2G.  39. 

Chadro-ahlus,  Tardif,  n"  15,  1.  9,  ]).  13;  Perl/. 
ii'>  35,  p.  33,  1.  51. 

ClinUlolo-((l(lnx,  Tardif  n"  15,  1.  2,  p.  12. 
Per4z,  n"31,  j).  33,  1.  38,  a  écrit  C/iadolo-a/di/s. 

Chalodo-dJdnx,  Tardif,  n"  14,  1.  7,  p.  12;  Perl/. 
Il"  34,  p.  32,1.  IG. 

Drocto-(dd/is,  Tardif,  ii"20,  I.  15,  [).  17;  Pertz, 
n"  47,  p.  44,  1.  9.  Tardif,  n"  22.  1.  18,  p.  18; 
Perl/,  II"  49.  p.  45,  I.  25. 


*148  INTRODUCTION.  —  CIIAl'.   IV 

Et'iueno-didiis,  Tardif,  n"  30,  1.  6,  8,  16,  22, 
p.  21;  Perlz,  ii"  00,  p.  r>l,  1.  1. 

Friiiiio-ahlns^  Tardif,]]"  39,  1.  20,  |).  32. 

Gadro-alo'ns,  Ta]ilif,  ]]"  19,  1.  31,  p.  16. 

Grinio-ahius,  Tardif,  ]]"  38,  1.  3,  p.  31;  I^ertz, 
n°  70,  p.  62,  1.  33.  Ta]-dif,  ii"  41,  J.  3,  9,  15,  26, 
p.  37;  Poi'tz,  n"  77,  p.  08,  1.  3.5,  48,  50;  ]).  09, 
l.  6,  8  (c-f.  p.  249).  Tardif,  ii"  45.  I.  4,  6,  7,  11, 
15-17;  Pci't/.,  ]i''78,  ]).  69,  1.  12,  47,  49;  p.  70, 
1.  3,  4.  11,  15. 

M(i(lro-((hliis,  Tai'dif,  ]i°  15,  1.  5,  6,  p.  13; 
Pertz,  11"  35,  p.  33,  1.  33. 

Mrujno-akliis,  Tai^dif.  ii"  38,  1.  6.  9,  11,  45, 
18-19,  20,  p.  31;  Pertz,  ]]°  09,  j).  01,  1.  39,  42, 
43;  p.  02,  1.  4. 

R(i(jno-((/(//is,  Tai'dif,  ]i°  33,  1.  4,  p.  20;  Pertz, 
11°  70,  j).  58, 1.  30. 

Ta/'no-aldas,  Tardif,  n"  33,  1.  3, }).  20;  Pertz, 
11°  66,  p.  58,  1.  35. 

Dans  tous  ces  exemples,  (pK^l'/f  coiisoiiiie initial 
du  second  terme  soit  ou  ne  soit  pas  maintenu,  Vo 
tiiial  du  premier  terme  persiste,  ou  même,  comme 
dans  Anso-aldus,  remplace  1'/  final  du  premier 
terme  :  les  exceptions  sont  tics  rares.  Les  di- 
])lônies    originaux    nous    offrent    Krcnn-aldns^ 

1.  'l'.-ii-dir,  ii":{2,  1.   1,  ]).  2.");   l»eit/.  n"  04.  ]>.  .")7,  1.  î). 


l'iioNKTKirt:.  ()  iiNAi.  1)1    !"■  l'i.iîMi'.     ■■■"IIO 

\-M\:[\\\r  iV h^/-r/ii/in-(l/(hi.s' .  \'(iici  dcilX  cxcinplcs 
analogues  tii('s  (\t'>^  k'Liciidcs  in(iii<''laii('s  (\\\';i 
|)iil)li(''('s  M.  Pidu  : 

('/(/i/-i-//<iJ(//is,  polir  ('/iii/-i<)-!f((ldns,  n"  2547, 
|).  526. 

Gnri-fKiMifs,  pour  (iario-/tnf(îifs^  n"  1847, 
|).  3S1.  Nous  avons  (l(\j;i  (■'tu(li(''  le  tliriiK;  cliario-. 
(x>uaii(l  au  llirnic //'v/'/'o-,  il  est  socoiid  terme  dans 
Aiiuil-<j(iriiis- ,  Iili(/('-fj(U'i/is\  noms  fournis  j)ar 
ili's  diphniies  originaux  du  VU''  siècle.  Nous 
citerons  aussi  le  nom  du  fameux  évêque  d'Autim 
saint  Léger,  Lfiuif-f/ariiif>\  Le  thème  francique 
fjario-  s'e\pli(|ue  par  le  vieux-haut-allemand 
f/i/'i  =  '*fjaj'io,  ((  avidit('',  désir  ». ///c/' en  allemand 
moderne'.  La  chute  de  Vo  final  du  premier  terme 
dans   CJiari-iialdas  et  dans    Gan'-ualdiis   peut 

1.  Erc/if/nooldiis,  Frédéirairo.  1.  IV,  c  81;  éd.  Krusch, 
|).  163,  1.  22;  ('.  89,  p.  16(j,  1.1.  l'tc 

2.  Tai-dif,  n"  22,  1.  3.  6,  7,  î).  lô,  1().  21  ;  l\n-tz.  ii"  49, 
]).  45,  1.  11,  15,  1().  18.  21,  24,  28;  cf.  Frédégairo,  1.  IV, 
c.  58,73,  etc.,  éd.  Ki-usdi,  p.  1.50,  I.  4;  p.  1.58,  I.  8,  etc. 

3.  Tardif,  n"  33,  1.  4,  p.  26;  Pertz,  n"  66,  p.  58,  1.  36. 

4.  Continuation  de  Frèdégaire,  c.  2,  cd.  l\ruscli,  p.  169. 
1.  *d, 20;  Lilj'T  histoi-ùw  Fi-niicornni ,  c.  45,  même  éditt'Ui'. 
p.   318,1.  23;   p.  319.  I.  18. 

5.  O.  Sdiadc,  Alidciirsc/ics  W''>rt(vhiic/i,  1"'  partie,  p. 328; 
cl'.  Garù(-lifunliis  dans  un  acte  de  l'année  573,  Pard.^ssus, 
Diploinofn.  \.  I.  [).  138,  avant-dernière  et  dernière  lignes. 


*150  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  IV 

être  comparée  à  la  chute  de  \'<i  final  du  premier 
terme  dans  le  gothiciuc    ((//-rah/nnds.    «  to\tt- 

puissant  »,  Trav-oxpi-rtop  ' . 

La  syllabe  ita  dans  le  s(M'ond  terme  -nji/ui  n 
la  même  influence  sui'  Vo  ant('c(''dent  (pie  lois- 
<|u'elle  se  présente  dans  le  second  terme  ua/diis, 
rxemple  :  Berto-iiara,  avec  la  variante  Bci'tho- 
ara^,  et  Deoi'o-uara\  dont  on  })eut  rapprocher 
le  dérivé  ncwiits  dans  An(lo-iu(rius'' . 

Dans  Geno-uéfa,  Marco-iièfa,  Marco-ueifa  \ 
on  rencontre  comme  dans  Audo-uera  "  la  syl- 
labe initiale  ue.  De  cette  syllabe  ue  nous  avons 
déjà  étudié  les  exemples  bien  connus  :  Cl  dodo - 
KC'cliiis,  Chlodo-uéus,  Méî'o-uèchas,  Mcro-iièas, 
dont  on  peut  rapprocher  Baudo-U('us\  Nous 
avons  constaté  la  variante  C/tlodo-nins,  de  C/iIo- 
do-U('Hs;  la   même  variante    se    reconnaît   dans 


l.Ad  Corinfhios,  II,  vi.18. 

2.  Dictionnaire,  p.  97. 

3.  Tiirdit;  n"  40,  1.  19,25.  p.  33. 

4.  Dictionnaire,  p. 55. 

n.  Grégoire  de  Tours,  Historiée  Francorain,  I.  IV, 
c.  26,  l.V,  e.  48;  éd.  Arndt,  p.  160,  1.  20;  p.  162,  1.  11  ; 
|).  239,  1.  16;  (M.  Omont,  p.  120,  1.  18;  p.  121.  1.  26. 

6.  Dictionnaire,  p.  56. 

7.  Prou,  n"^  159,  2338,  p.  39,  181. 


l'IIONKllQUE.   ()  FINAL  l)i;   l"''   TKKMF-       '^51 

Aiido-idiis  \  A/o-i'i/is-,  Aui'o-iitiis^ ,  Genno- 
uuiiri'' ,  Ijinno-ulos'  loujdius  aNcc  inaiiilifii  de 
Yn  liiial  (lu  ])r(MiU('i-  Iciiiic,  égaloiiiont  conservé 
dans  Aiiso-iikI iis^'  pour  ■''Anso-iiindiis  et  dans 
Asco-niin/ns;' .  L'inllucncr  de  la  syllabe  ni,  pour 
assurer  le  niainllcn  l'o  piiH^-dcnt,  est  surtout  in- 
téressant à  observer  dans  les  noms  ('oni|)os(''s  doid 
le  seeond  terme  est  -itliuis,  réduit  à  -inas,  Icls 
(juc  AïKlo-invs* ,  Ba(Io-inus\  Berto-inus  ou 
Bei'lo-cn/'s,  dont   on  trouver  la  ^■ariante    Bcrfo- 

Jl  ne  faut  pas  eonfond)'(^  ees  noms  avec  .4 z(r//- 
)ias,  B((/u/inus,  Bc/'finiis,  cjui  sont  des  noms  liy- 
pocoristi(pies  en  -inns  (cf.  p.  *106). 

Mais  o  tinal  du  jiicmier  teime  tombe  devant 

1.  DirfloniKdrc.  p.  5(>. 

2.  Prou,  11"  545,  p.  12(1 

:J.   Prou,  n"M:«l,  1322,  p.  477. 

4.  I^rou,  11"  5.55,  ]>.  129.  Gciino-nhis  ;i\cc  doux  n  comme 
Gcnnastcs,  confinne  ce  que  nous  avons  dit  de  GcJio-iK'fa, 
Dictionnaire,  \^.  77-78,  note,  cf.  Gcnnardtis,  p.  *187. 

5.  Prou,  n"  904,  p.  196. 

6.  Pi'ou,  n"1934,  1942.  p.  400,402. 

7.  Grégoire  de  Tour^.  Historia  Fi'((nc«>rinii,  1.  IV,  c.  16, 
éd.  Arndt.  p.  153.  1.  2;  éd.  Onioul.  j).  113.  1.  29. 

8.  Dii'tn)iui(iir(\  ]).  57. 

9.  Dirfionnairc,  p.  72. 

10.  Dictionnaire,  p.  98,  et.  p.  22. 


*152  INTRODUCTION.  —  CIIAP.  IV 

Vu  consonne   initial   de  -uu/J'us,  qui   lui-même 
disparaît.  Exemples: 

Afjî-iilj'iis,  pour  ■^Ar/io-uul/'us,  Dictionnaitw 
p.  8,  18. 

Ail-uJ/ïis  et  Afjil-iilJ'us,  pour  ■^Afjilo-uul/'us, 
Dictionnaire,  p.   12,  14. 

Aig-ulfus,  pour  '■^Aifjo-uiiI/'Ks,  Dictionnaire, 
p.  19,  20. 

Arn-ul/'us,  pour  "'^Ariio-uu/Jus,  Dictionnaire,. 
p.  49. 

Aud-ulJ'us,  pour  Audo-vull't(s,  Dictionnaire, 
p.  57. 

Aun-ulfus,  pour  Auno-uulJ'us,  Dictionnaire, 
p.  62. 

Aufit/'-iiIJïts,  pour  Austo-iiuf/'as, Dictionnaire, 
p.  66. 

Bert-ii/fns,  \)()\\vBerctho-iiulfufi,Dictionnaii'e, 
p.  98. 

E1>er-uljm,  pour  Eljero-iinij'us,  Dictionnaire, 
p.  85,  etc. 

La  chute  del'o  final  du  premier  terme  devient 
de  plus  en  plus  fréquente  à  mesure  qu'on  se 
rapjoroclie  de  la  ])ériode  carolingienne. 

Elle  s'observe  déjà  en  gothique,  où  l'on  ti-ouvc 


PIIONHTIQUF,.    ()    FINAL  1)1"    1''    TI'.liMi:       '■' \~h) 

à  côl(''  (lo  f//'(/((-/(U/s,  ((  sans  (lieu,  »  àOio;',  fj/'(f- 
Iicuff^,  ((  maison  de  (lieu  »,  c  Iciiiph- »,  ■£■:■>;■;  à  (-(McV 
(le  litiisa-vaui'ds,  «  f[ui  dit  i\c-<  paiolcs  iiiiililcs  )). 
;j.aTa'.ôXoYo,-'',  1(1 /fs-/i((//(J /'S ,  (i  au\  iiiaiiis  vides  », 
/.Evô;  \  et  l(iiifi-<jilhrs,  ((  an  nciiIic  \  idc  )),  «  à. 
jeun  »,  vr,7T;;';  ;i  côtc'  de  (tht-iiKiDs,  ((  Je  o'('ni'(>. 
liLiinain  »,  liU<''i'alenienl  a  tons  les  lionunes"  )),. 
(ïala-tlud'hd ,  ((  nian([uant  d(!  loul  '  »,  d'aln- 
hj'im.'^ls,  ((  hii'denient  de  tout  »,  «  lioloeanste  », 
ôXo-/.7.jT(.);jLa*,  et  {ynla-ninrslni ^  ((  lra\aillant  de 
toutes  ses  forces,  »-£-Àr,po-i'jpr,u£vo;\^///-r'//r/^//^</,s, 
«  tout-[)iiissant  »,  -av-oxpà-rtop  '",  dll-sccrci .  ((  res- 
pect envers  tous  »,  rendant  plus  ou  moins  exac- 
tement le  grec  à-),ô-r,,-";  à  côtc'  de  rciun-f/a/'t/s, 
((  enclos  de  \igne  »,  à;j.-£)aôv  '-,  vcin-d rtml.jd ^ 
«  buveur   de  vin  »,   oîvo-j^r,;  '  '. 

1.  A(/  h'p/icsios.  II.  12. 

2.  Jran,  xviii.  20. 

3.  AfZ  r/r/'/-*,  I,  10. 

4.  M((i-(',  XII,  ;i. 

5.  Marc,  viii,  .3. 

6.  Shcii'i'iiis,  .")!. 

7.  Z,»r,  .\v.  l'J. 

8.  .\/r^/T,  XII,  3;^. 

9.  Ad  Colosscnscs,  iv.  12. 

10.  Ad  Corinthws,  IL  vi,  IS. 

11.  Ad  Boiiiaiios,  XII,  8. 

12.  A/r//v.  XIII,  1,8,  9. 

13.  Lkc,  xni,  34, 


'*154  INTRODUCTION.  —  CIIAP.    IV 

Voici  (|uel(iues  autres  exemples  de  la  cliiite 
de  IVy  filial  du  [)i'emier  terme  en  gotlii(jue  : 

Hdiili-hairts,  «  relui  (jui  a  le  cnair  haut  », 
<(  orgueilleux  »,  aJOâor,;  [Ad  2'itiiin,  i,  7).  ; 

Haiih-thulits,  «  eelui  (|ui  a  de  hautes  pensées  », 
((  vaniteux  »,  tet'j-j^wijlévo-  [Ad  Tlinotheiuii ,  I,  vi,  G)  ; 
thème  du  premier  terme  IkiiiIki-; 

Mikil-tlLuIits,  ((  eelui  (jui  pense  grand,  or- 
gueilleux, 'jTrspTjcpàvT-  [Lac,  i,  51)  ;  thème  du  pre- 
mier terme  im'kila-; 

Xindddlis,  «  iiduvcllcmcnl  né  »,  «  petit  en- 
fant »,  vy;-'.o;  {Luc,  X,  21);  thème  du  premier 
terme,  n i/f a- =  -/zo-,  supplanté  dans  l'usage  ordi- 
naire par  le  dérivé  niuja-,  nominatif  singulier 
niujis; 

TJiiitd(in-()ardi,  «  enclos  de  roi  »,  «  maison  de 
roi»,  paacXsTov  (L«r,  VII,  25);  thème  du  premier 
terme,   tldudana-,  en  gaulois  tcatono-; 

Tldti'inagiis,  «  esclave  »,  -aT;  [Mattlueii,  viii, 
6)  ;  thème  du  premier  t(^rme,   thica-. 

Le  maintien  de  Va  hnal  du  premier  terme  est 
beaucoup  plus  fréquent  en  gothique  (jue  sa  chute. 
En  voici  quelques  exemples  en  outre  de  ceux  que 
nous  avons  déjà  donnés: 

Aina-baur,  «  unicpic  enfant  »  [SLcii'cins,  46); 


l'IIOXKTIQUi:.  VOYEl-LF.  I-INAl.F,  DU  1"''  TEIJME     •'^155 

Anitd-ltdirts,  «  iniscMicoidicux  »,  £j7-ÀaY/vo; 
(.1^/  lyi/icsios,  IV,  '.V2)  ; 

Aiujd-daïu'o,  «  fcMirlrc  ».  lill<''i;il('in(Mit  ((  |)()r't(' 
dVril  )),  OupU  {Ad  Corinthios,  II,  xi,  'X])  ; 

l)caJ(t-r((nrdei ,  «  solle  paiolc  »,  aiopo/o-zia  (^4f/ 
l\])  lie  si  os,  V,  4)  ; 

EisariKt-lxdid ,  ((  cliaiiK'  de  IVm'  »  â'/.'jT'.;  {Lnr, 
VIII,  29); 

Fif/f/i'a-f/u/f/i,  ((  niincjui  d'oi'  »,  littéralement 
<(  or  de  doigt  »,  oax-jX-.o;  (L?^r',  XV,  22); 

Gist/'a-daf/is,  «  lendemain  matin  »,  ajpiov 
{Matthieu,  vi,  30); 

Goda-kiuids,  «  de  honno  naissanee  »,  sù-'ivr^ç 
(L?^c,  XIX,  11)  ; 

Heiva-Jr(i//J(i,  a  maitre  de  maison  »,  o'./oo^ttott,,- 
(J/«/r,  XIV,  14); 

Hraiva-diiho,  «  tourterelle  »,  -roj-wv,  litté- 
ralement «  ])igeon  de  eadavre  »,  c'est-à-dire 
((  corbeau,   corneille  »  (Luc,  ii,24); 

Qind-h'/inds,  a  de  genre  féminin  »,  Or,Xu;  {Ad 
(kdatas,  III,  28); 

Ydihi-dt'ds  ((  bonne  (cuvre  »,  i-lzz-^i^loi.  {Ad  Ti- 
iitothciLin,  \\,  2). 

Quant  à  1'/  linal  du  picmier  terme,  il  est 
maintenu  dans  fjasti-(/ods,  «  bon  pour  les  hôtes  », 


*156  INTRODUCTION.  —  GHAP.  IV 

((  liospilaiier  )),  -f'.Ào;£vo,-\  et  il  toiiilx' dans  6/7//A- 

fatllS,    fiancé,    vj;j/j;;o;  '-. 

\J a    final    est     conscivr    dans: 

AsihL-(i(Airi)iix,{(  meule  tournée  pai'unânc)), 
[j.'Ao- v)':/jj-  {M(ir(\  IX,  4'^); 

Failtu-fjairns,  <(  (|ui  d(''sire  l'argent  )),  oiXàpY'jpoc 
{Ad  TimotJienin,  II,  m,  2)  ; 

Faihii-geiçjo,  «  désir  de  l'argent  »,  -f-Xapy'-'P'-a 
{Ad  Timotlœiiin,  I,  vi,  10); 

Filu-deisei,  «  abondante  1ial)ileté,  friponnerie  », 
T.'j.wouo'ii'x.  [Ad  Corint/uos,  II,  xi,  3)  ; 

Fotu-bandi,  «  lien  de  pied  »,  «entraxes  »,  -éot^ 
{Luc,  VIII,  29); 

Grnndu-raddjus,  ((murde  fondation  »,  OeuéÀ'.ùv 
{Lw,  Yi,48,  49,  etc.); 

Handu-vaiivhi>^,  «  fait  à  la  main  »,  /s-.po-oîr.To; 
{Marc,  XIV,  58)  ; 

Hardu-liairtci  ;  a  dureté  de  cœur  »,  T/.lr^zoy.y.yy.-x 
{Marc,  X,  5'  ; 

Qithi'.-hafts,  a  cell(^  qui  a  ciuelqiie  chose  dans- 
lu  ventre  »,  Y'/TTv.  i'/o'^T-y.  (J/^//'c,  xiii,  17). 

1.  Ad    Tliunthciini.   I.   III,    2. 

2.  Marc,  ii,  Y.),  L'O,  etc.  (T.  <).  Schade.  Aldlciitsr/ir^ 
Wôrirrhuch,  T"  pai-tio.  p.  SS.  au  mot  /'/v>/,  (lui  est  un  noiU: 
ti'minin  de  la  deuxième  déclinaison.  Voir  aussi  Klui.'(\ 
Eti/inolof/ischcs  Wôrterbiich,  p.  ')2.  au  mot  ln-auf. 


l'HONÉTIQUE.   VOYKLLK  FFNAI.E  DU   1''''  TEHMF.  *157 

[.('  lecteur  IroiiNcra  |)('iil-(''lr('  (|iie  nous  niiilii- 
plioiis  l)(';uic(iii|)  ('('S  exoinples  g-()llii(|ii('s.  Ils  :iii- 
ront,  peiisons-iious,  rnvantngc  de  taire  mioiix 
saisir  aux  romanistes  l'usage  gvcr  et  gernia- 
ni(jue  (le  la  e(ini|)()siti()n  i\('>^  noms,  la  racull(''i 
g'ree(|ue  el  g'ermani(|ue  de  comprendre  le  sens 
•dos  mots  ainsi  t'oiin(''s  ;  c'est  une  force  (pie  la 
langue  latine  et  ses  lilles  ont  |)i('S(pie  comph'le- 
inent  j)erdue,  et  à  d(''faut  de  hupielle  on  ne 
p)eut  comprendre  la  valeur  des  noms  ])ropres 
m(''rovingien,s.  Les  Gall(^-Komains  devaient  en 
gén(''ral  ne  pas  la  saisir;  on  ne  peut  attrilmer 
cette  incapacité  ni  aux  Francs-M('rovingiens,  ni 
à  ceux  de  leurs  sujets  (pii,  dans  cett(^  p(hiode 
j)rimitive,  avaient  appris  la  langue  (]('y<  maîtres. 

La  chute  de  la  voyelle  linale  du  piemier  terme 
>5e  rencontre  souvent  dans  les  textes  mérovin- 
giens. Nous  en  avons  cité  des  exemples  dans  les 
x-as  où  les  seconds  termes  sont  gastis,  charius, 
nul fus,  en  voici  d'autres  où  les  second  termes 
sont  ditîérents  ;  ils  sont  ])ris  dans  les  dipl(")mes 
originaux  : 

631-632.  Uandel-bvrtus,  Garjan-ricus.  Tardif, 
n«  7,  1.  1,  ]).  6  ;  Pertz,  n"  14,  p.  16,  1.  12,  13. 
653.    Eruien-vicus,    Oc/iel-piîicus,     Uandal- 


*158  INTRODUOTIOX.  CHAP.   IV 

iiKd'iis,  AiiKil-bvrçtlitis,  JMdddl-J'ridus..  Tardif, 
II"  11,  p.  11  ;  Pertz,  n"  19,  p.  20,  1.  42,  44, 48;  p.  21, 
l.  1,  6. 

Vers  656.  Aman-chiJ<l('x.  Tardif,  ii"  12,  1.  2. 
p.  11;  Pcrtz,  n"  20,  [).21,  1.  J8. 

G59.  Amal-hci'ctus.  Taidif,  n"  17,  1.  I,  p.  14; 
Pertz,  n«  37,  p.  34,  1.  35. 

670-671.  C/u'ot-hihJis,  Aggil-pertus,  Ermen- 
l'iflU!^,  Gimt-rifjus,  Erclicn-vifiu.s.  Tardif,  n"  19, 
L  32,  33,  34,  37,  38.  Ce  dii)lômo  est  privé.  La 
notation  [jopulairc  Chrot-hlldis  est  remplacée 
par  la  notation  plus  arrliai(iue  C/trodo-cIiih/is 
dans  un  diplôme  royal  de  688-689.  Tardif,  n"25, 
I.  4,  p.  20;  Pertz,  n-'57,  p.  51, 1.  28;  cf.  plus  haut, 
p.  *24-27. 

677-678.  Blkl-nininns.  Tardif,  n'^  21,  1.  7, 
]).  17;  Pertz,  n"  48,   p.  44,  1.33. 

679-680.  Ac-cliildis,  Ainal-f/ajius,  Odiin-ber- 
iJiiis  imot  étrange  corrigé  par  Pertz  en  Erchin- 
berthus).  Tardif,  n"  22,  1.  3,  6-7-8,  9,  13,  21, 
p.  18;  Pertz,  n"  49,  p.   15,  1.  12,  15,  23,  29,  30. 

682-683.  Erc(un-bci't(i,  Hcms-bevta,  An>^- 
bertua,  Rat-beriiis,  Rain-ariiiH.  Tardif,  n"  24, 
I.  3,  5,20,  22,  p.  19-20.  Le  diplôme  est  privé. 
Dans  un  diplôme  royal  de  692,  Ans-bertus,  est 
écrit  plus  complètement  Antie-bercthus  (Tardif, 


IMIOM'.IK,)!!:.   VOM'.I.l.l'.  FIXAI. i:  !)[•    ]/■'■  TF.UMK    *159 

11"  ;^0.  1.5.  -^-l;  Pcrtz,  n''  GU,  n"  ôl,  I.  :.^i,  pour 
'■-Ansi-hcrcdms. 

688-689.  Jh'r-clHirin^.  Tardif,  ii"  :.V),  I.  I,  p.  20; 
Pertz,  11",")?,  |i.  .")!,  I.  28-29;  mais  Jh'r(i-ch((i-ins 
en  658;  Tardif,  n"  15,  1.  2,  3,  5,  6,  9,  p.  12-13; 
11"  35,  p.  32.    I.  19,  20.  30,  38,  47. 

692.  Chrol-clnirins,  Aht-hadiis.  Tardif,  n"  28, 
1.  2,  7,  9,  15,  p.  23;  1^'rlz,  n"  59,  p.  5:!,  1.  22. 

692.  Ermcn-Jridas,  Amicui-trudis.  Tardif, 
11"  32.  I.  3-1.  7,  9,  11,  21,24;  Porlz,  ii"  64,  p.  57. 
1.  9,  43,  46,  49,  20,  23,32,  34. 

693-694.  Cliad-iiiiiu^,  G/uid-uj'nni^' ,  Unald- 
ramniis,  Adal-ricni^,  Clivod-niundus,  Rrifinn-frc- 
dus,  Ermen-ricus,  Chrod-hcrctlnis,  Ldiid-rlrus, 
Aud-mnauis,  IiKj-rnntnas,  Cln'ol-clidrins, 
Aincd-hcrctlm^.  Tardif,  n"  33,  1.  3,  4,  5,  etc.; 
Pertz,  11"  m,  p.  58,  59. 

697.  Erincn-lhciia,  Ad<il-i'ictis,  Bcr-cJxiriu.s. 
Tardif,  n"  38,  1.  3,  4,  41,  12,  p.  31;  Pcrlz,  n"  70, 
p.  02,  1.  33,  45,  46. 

700.  Uucdd-marus.  Tardif,  41,  ii"  1.  12,  p.  35; 
Pertz,  11°  72,  p.  64,  1.  25;  mais  Uiuddo-niai-its, 
iiK'iiie  a(  le,  Tardif,  1.  3;  Pertz,  p.  64;,  1.  10. 

Je  me  Ixiiiic  à  ces  exemples  datés;  je  laisse  de 

1.  lv\ceptii)us  à  la  règle  ordinaire  qui  exigerait  Cluido- 
inus,  Gundo-inus. 


*160  INTRODUCTION. — CIIAP.  IV 

côté  les  exemples  ((ue  poiinaient  nous  l'ournii- 
les  mss.  de  Grégoire  de  Tours,  du  Liber  histo/'iac 
Frnncoruin,  de  Frédégaire,  les  monnaies  et, 
|)aiini  les  exemples  datés,  je  m'arrête  à  la  lin  du 
VIP  siècle.  Cependanl,  parmi  les  documents  du 
VHP,  je  signalerai  deux  diplômes  dans  lesquels 
le  même  nom  est  ('crit  tantôt  avec  chute  de  Vo 
linal  du  premier  terme,  tantôt  en  remplaçant  cet 
o  linal  |)ar  un  c  : 

En  709,  Leii(/-/ridi(.^  (Tardif,  n"  43,  1.  24, 
p.  36;  Pertz,  n"  7G,  p.  68, 1.  17);  et  Lcod^fridits, 
même  diplôme  (Tardif,  1.  11,  22;  Pcilz,  p.  67, 
1.  56),  mais  Lcoclc-fh'dus,  ibid .  (Tardif,  1.  4,  7; 
Pertz,  p.  67,  1.  37,  42).  Cf.  Leado-bercthus  dans 
\\\\  diplôme  original  de  693  (Tardif,  n"  33,  1.  7, 
|).  26;  Pertz,  n"'66,  p.  58,  1.  40).  En  716,  Chdp- 
ricas,  signature  du  roi  (Tardif,  n°  46,  1.  16; 
n°49,  1.  12;  n-^  50,  1.  21;  p.  39,  41,  42;  Pertz, 
n°^  81,  84,  87;  p.  73,  1.  5;  p,  75,  1.  15;  p.  77, 
1.  50),  mais  C/u'Ipe-j'ichns  dans  le  préamlnde 
(Tardif,  n°«  46,  47,  48,  49,  50;  Pertz,  n°«  81,  82, 
83,  84,87). 

Les  monnaies  offrent  des  exemples  analogues. 

Tel  est  Lambertus  (Prou,  n°  97,  p.  26;,  à  côté 
(le  Lafide-bertus  (n°^  1081, 1082,  ]).  237);  mieux 
Lando-bcrcthiis  dans  un  diplôme  royal  original 


PHONÉTIQUE.    E  FINAL  DU   1"'  TERME      -'IGl 

(le  raimée677  (Tardif,  n"21,  1.  7,  p.  17;  Portz, 
n"  48,  p.  44,  1.  33).  Citons  encore,  d'après  une 
monnaie,  Berte-cliramnus  (Prou,  n"  246,  p.  60), 
orthographe  aussi  du  ms.  de  Corbie  (Hislo/ia 
Frcuicorum,  1.  V,  c.  18,  éd.  Omont,  p.  164,  1.4; 
Arndt,p.  211,  1.  32).  variante  de  Fiert-Jinnnnns 
(Arndt,  p.  212,  1.  6),  (jui  lui-même  tient  lieu  d'un 
plus  ancien  '^ Berctho-cltvainna^ . 

Non  seulement  c  peut  remplacer  o  hnal  du 
premier  terme  en  francique,  mais  il  peut  aussi 
tenir  lieu  d'/ et  (ï u  final.  Nous  avons  déjà  fait 
cette  observation  quant  à  1'?,  à  propos  de  C/iilde- 
ricas  tenant  lieu  d'un  plus  ancien  Cldldi-ricus, 
qui  est  attesté  par  un  monument  du  V^  siècle. 
Childe-berctlius  s'expli()ue  de  même  par  un  pri- 
mitif ""^Childi-berrt/uLs  ;  et  Ve  hnal  du  premier 
terme  de  Childc-bercthas  pouvait  tomber,  comme 
celui  de  C/dlpe-ricus  :  sur  une  monnaie  de  Tours, 
le  nom  de  Childebert  III,  695-711,  est  écrit  au 
génitif  Child-bcrti  (Prou,  n''  304.  p.  72).  Pour 
Vu  final  du  premier  terme,  lequel  u  est  ordinai- 
rement écrit  0,  mais  a  été  par  exception  conservé 
intact  dans  Baadu-c/ta/'ins  {Dictionnaire,  p.  67), 
on  peut  citer  Baude-gundis  [Dictionnaire,  p.  69), 
avec  e  final  du  premier  terme', 

1.  Les  exoniplos  (Vr  final  <lu  pi-iMiiici-  tenne  sont  très  noiii- 

/,■ 


*162  INTRODUCTION.  —  CHAP.   IV 

/  final  du  premier  terme  est  quelquefois  pri- 
mitif; exemple  CIir'h/î-iicus, nom  royal, et  Childi- 
evnus  pour  Childi-rjernus  dans  une  légende  moné- 
taire (Prou,  n°  2593,  p.  533);  mais  dans  certains 
cas  cet  i  tient  lieu  d'o  ou  d'w.  Cette  substitution 
semble  régulière  quand  la  première  syllabe  du 
second  terme  contient  un  /,  par  exemple  lorsque 
le  second  terme  est  :  1°  -gisilus,  -giselus,  «  otage», 
Austn-ghyselus  {Drctionnar're,  p.  65),  y^ouy  Aus- 
tro-ghyselifs  ;  Berti-giselus  pour  Berctho-giselus 
[Dictionnaire,  Y).  95),  Baudi-gisilus  ipour  Baudu- 
gisilus  [Dictionncdrc,  p.  68,  69);  2°-thius  :  Ali- 
tliius  [Dictionnaire,  p.  28),  pour  Alo-thius; 
S'^ -riens  :  Teudi-jicus  ])our  Theudo-7'iciis  [Prou, 
n«  2646,  p.  543)  ;  4°  -childis  :  Bnuii-chi/dis  (Gré- 
goire de  Tours,  Historia  Franc.ovum,  1.  IV, 
c.  27,  éd.  Arndt,  p.  163,  1.  10)  pour  *Brano- 
childis,  thème  bruno-'  ;  Chrodi-gildis  ou 
C/u'odi-c/uldis  pour   *C/n'odo-chiIdis   (Grégoire 

breux.  J'en  ai  relevé  :  dans  le  livre  de  M.  Prou,  quatre- 
vingt-treize;  dans  le  ms.  de  Corbie  édité  par  M.  Omont, 
trente-huit . 

l.Cf.  Kluge,  Etyinolofjisrhes  Wôrtcrbucli,  p.  52,  au 
mot  braun;  O.  Schade,  Altdeutschcs  Wôrtcrbuc/i,  V  par- 
tie, p.  87,  au  mot  brun;  Brugmann,  Grmndriss,  t.  I, 
2'  édition,  p.  112. 


PHONÉTIQUE.    I   FINAL  DU  1"''   TEllME  Cil     *163 

de  Tours,    Ilistoria  Francortint,    1.    IV,    c.   1, 
éd.  Arndt,  p.  14--?,  1.  9,  23)'. 

0.  c  tinal  du  1''''  terme,  /  pour  o  et  ])oui'  n  linal 
du  luême  terme,  sont  des  caractères  qui  dis- 
tiuo'ueut  le  francique  mérovingien  du  gothique 
de  Vultila"  ;  il  y  en  a  d'autres  encore  :  cAau  lieu 
de  h  représentant  le  k  indo-européen,  cth  au  lieu 
de  lit,  succédané  germanique  du  groupe  indo- 
européen kt ;  o  =  u.  primitif  et  gothique;  main- 
tien en  certains  cas  de  \'e  indo-européen  qui 
devient  ?"  en  gothique^  par  conséquent  eu  primitif 
conservé  intact  ou  noté  eo,  tandis  que  cette 
diphtongue  devient  toujours  ia  en  gothi(|ue. 

On  a  vu  ici  jusqu'à  présent  plusieurs  exemples 
decA  francique  mérovingien^  tenant  lieu  d'A  ger- 
mani({ue.  On  connaît  des  exemples  de  ce  di  ger- 
manique dès  le  temps  de  l'Empire  romain^;  sans 
suivre    l'ordre   des   dates,    rappelons  que    nous 

1.  J'ai  relevé  dans  le  livre  do  M.  Pi'ou  quarante-sept 
exemples  à'i  final  du  premier  terme,  seize  dans  le  ms.  de 
Corbie,  édité  par  M.  Omont. 

2.  O  final  du  premier  terme  persiste  dans  la  notation 
capétienne  Liido-ricus  du  Chlodo-ticchiis  mérovingien. 

3.  Aux  noms  propres  d'homme  cités  déjà,  p.  *141-142,  on 
peut  ajouter  les  noms  de  peuple  :  Chatnaui,  Chaud, 
Cherusci  chez  Tacite. 


*164  INTRODUCTION.   —  CHAP.    IV 

avons  parlé  des  thèmes  :  chlodo-,  en  vieux-liaut- 
allemand  hlud,  «  célèbre'  »;  chrodo-,  en  vieux- 
haut-allemand  hrod,  ruod,  «  gloire'  »  ;  chramno-, 
«  corbeau  »,  en  vieux-haut-allemand  hraban, 
Iwani,  rabo^ ;  clnldi-,  en  vieux-saxon  hild,  «  ba- 
taille )),  en  vieux-scandinave /;r?7c/;',  «  déesse  de 
la  guerre*  »;  chario-,  en  gothique  harja,  nomi- 
natif singulier  hcn'Jis,  «  année  »,  en  vieux-haut- 
allemand  haj'j,  lieri,  en  allemand  moderne  heev\ 
Le  plus  ancien  exemple  de  h  initial  au  lieu  de  ch 
dans  les  diplômes  mérovingiens  originaux  est 
celui  que  donne  en  695  un  jugement  du  roi 
Childebert  III.  Tandis  que  le  roi  y  est  nommé 
Cldldcbcvilma  avec  Ch  initial,  un  abbé  de  Saint- 
Denis  y  est  appelé  jusqu'à  six  fois  Hcdno,  avec 

1.  O.  •^Q\\Aà(i,AItdeut!ichcsWôricrhiir]i,V"  partie,  p.  408. 
au  mot  Hludicif/. 

2.  O.  Schade,  Altdcuisches  Wôrtcrhi(c/i,  V"  partie, 
p.  426,  au  mot  hrôths. 

3.  O.  Schade,  Altdciitsches  Wôiicrburh,  V  partie, 
p.  421,  au  mot  hraban;  p.  422,  au  mot  /u-am;2'  ])artie, 
p.  696,  au  mot/'a6o. 

4.  Cf.  O.  Schade,  Altdcutsc/ws  Wôiicrhurh,  1"  partie, 
p.  397,  au  mot  liiltja. 

5.  O.  Schade,  AUdciUsches  Wôrterhiic/i,  V  j)artie, 
p.  273,  air  mot  lud'Jis.  Kluge,  Elf//nologisches  Wôfter- 
bnch,  p.  60,  au  mot  heez-jauv  ch  en  francique,  voyez  Kern, 
Lc.r  Salica,  col.  436,  441,  451,  455,  471. 


PHONÉTIQUE.   CH,   II  *165 

simple  h  initial'.  Or,  le  nom  do  cet  abbé  dans 
les  diplômes  antérieurs  est  toujours  écrit  avec 
Ch  initial  :  C/iaino-,  CIiaeno\  Chctf/no'',  lui- 
même  signe  Chauio\  nom  hypocoristique  te- 
nant lieu  d'un  nom  solennel,  tel  que  Chaçjne- 
ricus\  Chagno-aldus\  ou  IIaino-r'adus\  Du 
thème  cliavio-  h^  cJi  est  médial  intervocalique 
dans  Chlotha-chaï'ius ;  \a  notation  Chlot-liarius 
par  h  au  lieu  de  ch  fait  son  apparition  dans  les 
diplômes  originaux  en  692 ^  Le  môme  thème  est 

1.  Tardif.  n°  35,  1.  3,  7,  11-12,  14,  18,  21,  p.  28;  Peitz, 
n"  68,  p.  61,  1.  1,5,  10,  13,  17,  20. 

2.  Tardif,  n"  20,  1.  5,  7,  p.  17;  Pertz,  n"  47,  p.  43,  1.46, 
p.  44,  1.  2.  —  Tardif,  n°  30,  1.  3,  5,  10,  20,  2:3,  p.  24; 
Pertz,  n"  60,  p.  53,  1.  52;  p.  54,  1.  3,  7,  19,  22.  -  Tardif, 
n'=   31,  1.  5;  Pertz,  n"  61,  p.  54,  I.    40.    —  Tardif,  a"   32, 

1.  6,  13,  17,  20,  23,  p.  25;  Pertz,  n"  64,  p.  57,  1.  12,  27,  30, 
33.  —   Tardif,  n"  34,  1.  5, 12,  p.  27;  Pertz,  n"  07,  p.  60,  1. 

2,  18. 

3.  Tardif,!!"  25,  1.  5,  p.  20;  Pertz,  n"  57,  p.  51,  1.  30.  — 
Tardif,  n°  31,  I.  16,  p.  25;  Pertz,  n"61,  p.  54,  I.  49. 

4.  Tardif,  n"  25,  1.  11,  p.  30;  Pertz,  lY-  57,  p.  51,  1.  45. 

5.  Tardif,  n°  36,  1.  38,  p.  30. 

6.  Tardif,  n°  33,  1.  4,  p.  26;  Pertz,  n»  66,  p.  58,  1.  37. 
-  Tardif,  n"  53,  1.  9,  p.  4  ;  Pertz,  n»  22,  p.  108,  1.  1. 

7.  Prou,  n"  255,  p.  61 . 

8.  Longnon,  Poluptiiiiuc  de  Saint-Germain-des-Près, 
texte,  c.  IX,  §.300,  p.  150. 

9.  Voyez  ci -dessus,  p.  *34. 


*166  INTRODUCTION.   —  CHAP.    IV 

traité  de  la  même  façon  en  697  dans  Sic-Iiarius\ 
dont  le  premier  terme  est  identique  au  premier 
terme  du  nom  royal  Sigi-bercthus.  La  voyelle 
finale  du  premier  terme  est  tombée  dans  Chlot- 
harius,  Sic-harius.  Mais  cette  voyelle  finale  s'est 
maintenue  vers  l'année  700 dans  Siuntha-harius'^ 
et  dans  Theoda-harius^,  qui,  dans  le  même  di- 
plôme, se  présente  avec  la  variante  archaïque 
Theoda-charius  par  ch'' .  Hildis  pour  chiklis, 
avec  h  pour  cJi  intervocalique,  apparaît  en  670 
ou  671  dans  un  diplôme  privé,  où  la  notation 
Chrot-hildis^  s'oppose  à  la  notation  postérieure^ 
mais  archaïque  Clirodo-ddldis  dans  un  diplôme 
royal,  688-689°.  C hildis,  [second  terme,  est 
encore  cinq  fois  écrit  avec  de  initial  dans  un 
diplôme  privé  de  l'année  700  ou  environ,  dans 
lequel  apparaissent  des  femmes  nommées  Agne- 
childis,  Simne-childis,  Tane-c hildis,  Aude- 
childis,  Mone-childis  ^ 

Quant  au  ch  médial  suivi  de  consonne,  il  tombe 

1.  Tardif,  n» 39,  I.  27,  p.  32. 

2.  Tardif,  n»  40,  1.  52,  81,  p.  33,  34. 

3.  Tardif,  n"  40,  1.  11,  p.  33. 

4.  Tardif,  n°  40,  1.  63. 

5.  Tardif,  n"  19,  1.  2,  32,  p.  15.  16. 

6.  Tardif,  n°  25,  1.  4,  p.  20;  Pertz,  n°  57,  p.  51,  1.  28. 

7.  Tardif,  n°  40,  1.  10,  22,  26,  27,  67,  p.  33,  34. 


PHONÉTIQUE.   Cil,   II  *167 

dés  la  lin  du  VIP  siècle.  Dans  un  diplôme  l'oynl 
original  de  l'année  677-678,  nous  lisons  le  nom 
de  Blid-ramnas  \  et  dans  un  autre  de  693,  ceux; 
de  Uuald-ramiius-  ou  Uualdc-/'aiiinas\  In(/- 
j'amnus^  ou  Ingo-ramnns',  Aud-vninntis''.  Ce 
diplôme  est  un  de  ceux  où  le  nom  royal  Chlodo- 
uecJins  est  écrit  C/dodo-uias  avec  chute  du  c/' 
médial  iiitervocaliciue  du  second  terme  '. 

Citons  encore  le  nom  propre  Uuine-rainnas 
dans  un  jugement  de  Pépin  le  Bref  en  750'.  Dans 
le  même  document  ce  nom  est  aussi  écrit  Uuine- 
7'am\-  ram  est  en  vieux-haut-allemand  une  des 
orthographes  du  francicjue  mérovingien  archaïciue 
chrainiius,  en  allemand  moderne  j'cibe,  en  anglais 
raven.  Je  ne  fais  pas  entrer  en  ligne  les  noms  de 
monétaires  Ramni-silus  ^\  Rane-pertus'\  dont 

1.  Tardif,  n»  21,  1.7,  p.  17;  Pertz,  n"  48,  p.  44,  1.   3.3. 

2.  Tardif,  n"  33,  1.  7,  p.  2G;  Pertz,  n"  66,  p.  58,  1.  41. 

3.  Tardif,  n"  33,  1.  37,  p.  27;  Pertz,  n»  66,  p.  59,  1.  26. 

4.  Tardif,  n"  33,  1.  10,  12,  31,  p.  26;  Pertz,  n"  66,  p.  58, 
I.  45,  48;  p.  .59,  1.   19. 

5.  Tardif,  n"  33,  1.  30,  p.  26;  Pertz,  n"  66,  p.  59,  1.  18. 

6.  Tardif,  n"  .33,  1.  8,  p.  26;  Pertz,  n'66,  p.  58,  1.  42. 

7.  Voyez  ci-dessns,  p.  17  et  suivantes. 

8.  Tardif,  n"  53,  1.  17,  p.  44;  Pertz,  n"  22,  p.  1U8,  1.  12. 

9.  Tardif,  n"  53,  1.  9,  p.  44;  Pertz,  n"  22,  p.  108,  1.  1. 

10.  Prou,  n"242,  p.  5«. 

11.  Prou,  n"^  2466,  2467,  p.  508. 


*168  INTRODUCTION.   —  CHAP.    IV 

les  premiers  termes  ne  peuvent  être  considérés 
que  comme  de  mauvaises  notations  romanes  d'un 
francique  mérovingien  chramni-,  chramne-  : 
comparez  dans  les  diplômes  originaux  le  dimi- 
nutif CJwamUnus,  677-678',  ou  CJiramlénus, 
697",  où  ch  initial  persiste,  et  le  nom  solennel 
Uuljb-chramnus,  693,  où  le  ch  médial  entre 
voyelle  et  consonne  est  conservé  \ 

Ch  mérovingien  tenant  lieu  d'A  germanique 
comme  cth  {=  ht  germanique  et  kt  indo-euro- 
péen) dont  nous  avons  déjà  parlé,  p.  *31-32, 
paraissent  remonter  au  temps  de  l'Empire  ro- 
main* et  s'être  conservés  depuis  traditionnelle- 
ment en  Gaule  jusque  vers  la  fin  de  la  période 
mérovingienne.  Ce  sont  des  notations  inconnues 
en  gothique,  où  l'on  ne  rencontre  que  Ji  et  ht. 

1.  Tardif,  n"  21,  1.  4,  p.  17  ;  Perfz,  a"  48,  p.  44,  1.  29. 

2.  Tardif,  n°  39,1.24,  p.  32. 

3.  Tardif,  n°  33,  1.  3,  p,  26;  Pertz,  n"  66,  p.  58,  1.  34. 

4.  Le  plus  ancien  exemple  de  la  notation  ct/>  est  dans 
une  inscription  romaine  de  Zeeland  qui  est  une  dédicace 
à  la  déeese  Nehfdennia,  par  Jannarinins  Amhactlilus^  pro- 
bablement un  Romain  d'origine  franque  :  la  notation  gau- 
loise du  surnom  aurait  été  Ainbaxtiiis.  Brambaeh,  Ins- 
rriptioncs  R/ienana',  36.  Le  monument  est  reproduit  par 
la  gravure  dans  un  article  de  M.  Ihm  chez  Roschcr, 
Aiisff{/irlic/ies  Lcxicon  drr  f//-irc/nsrhcn  iind  rônrisclwn 
Mijtholugù',  t.  II,  col.  79. 


IMIOXÉTIQUE.   CTII  =  KT.  I  =  E  BREF      *169 

Si  li  s(^  reiu'ontre,  comme  nous  l'avons  vu  à 
r«''l)<)(jU('  nuM'ovingicnnc,  ///  y  est  inusité,  et  pour 
Li  indo-européen  on  n'y  connaît  (juc  les  nota- 
tions, cth,  th,  et  (sur  le  son  du  f/i,  voii;  p.  •■■199). 

Un  autre  |)()int  sur  leciuel  la  comparaison  entre 
le  gothicjue  et  le  francique  est  intéressante^  c'est 
la  tendance  germanique  à  prononcer  /  Ve  bref 
indo-européen  \  Cette  tendance  se  manifeste  en 
tV;inci(iue  ;  ainsi  le  premier  ?  de  c/iildr-s,  Vi  de 
cliUpe-  paraissent  tenir  lieu  d'e  bref  primitif".  Le 
premier  i  de  Sigi-bercthus,  de  Filu-marius  sont 
d'anciens  e;  Tacite  écrit    Segi-  par  e;  et  Filu- 


1.  Voyez  Brugmaiin,  Grundriss,  t.  I,  2'"  édition,  \).  125- 
129.  Pour  la  notation  et  voyez  par  exemple  chez  Prou 
Droctc-badtis,  n"'  123,  1265,  p.  30,  275  ;  Droctc-rjiKilus 
n°^  567,  1067,  p.  132,  233;  Droicto-aldns,  n"  156,' p.  38 
Dructo-aklus,  n°  281,  p.  212  ;  Dructi-gisilus,  n"  1066,  p.  233 
dans  les  diplômes,  Drocto-aldus  (Tardif,  n"  20, 1. 15,  p.  17 
Pertz,  n"  47,  p.  44,  1.  9);  Dructo-aJdns  (Tardif,  n"  22, 1. 18, 
p.  18;  Pertz,  n°  49,  p.  45,  1.  25).  Citons  aussi  D/'oc^o-cf «s 
(Fortunat,  Carmina,  IX,  XI,  2,  éd.  Léo,  p.  212,  etc.). 

2.  Pouv  rhilpr-.  yoyezSiCha.de,  Altdcatsc/ws  Wôrterbuch, 
V'  partie,  p.  385,  au  mot  AéT/'aR;  Kluge,  Eir/mologisches 
W'Jr(crbnc/t,  p.  163,  au  mot  Iio.lfcn.  Quant  à  chtldis,  ce 
mot  semble  être  identique  au  gaulois  Celta,  sauf  le  change- 
ment de  la  voyelle  finale  du  thème;  comparez  le  gaulois 
briga  au  gothique  baurrjs,  thème  borgi-. 


*170  INTRODUCTION.   —  CHAP.    IV 

s'explique  par  un  primitif  -^pelu-',  forme  normale 
du  grec  -oXj-.  Quelques  mots  gardent  Te  à  la 
fois  en  gothique  et  en  francique^  tel  le  francique 
bercthus,  engothique6a?'rAis,  prononcez  èer/zi^s,  en 
vieux-liaut-allemand  beixiht,peraht-,  ((brillant  ». 
La  notation  gothique  de  l'cbref  est  ai,  celle  de  Vo 
est  CLÛ,  et  en  gothique  ces  deux  lettres,  e  bref  et 
o  bref  ainsi  notés,  sont  maintenues  devant  /'  et 
devant  h.  Mais  Ye  persiste  plus  souvent  en  fran- 
cique qu'en  gothique.  Un  exemple  en  est  donné 
par  le  terme  de  droit  dont  le  thème  francique 
est  Jvedo-  latinisé  enj'rediun  ou  Jredus,  quoi- 
qu'on ait  la  \a.rràniejndus,jntus  dans  des  textes 
légaux^  ;  le  thème  gothique  de  ce  mot  est fritha-, 
en  allemand  moderne  Jricde,  a  paix  )).  On  le  re- 
connaît dans  le  premier  terme  du  nom  si  fameux 
de  Frede-gundis,  que  Grégoire  de  Tours  semble 
avoir  noté  avec  un  e  à  la  première  syllabe,  bien 
que  le  ms.  de  Corbie  ofïre  pour  le  premier  terme 
la  variante  fride-  *.  Frédégaire  parait  avoir  écrit 

1.  Brugmann,  Grundriss,t.  I,  2'  édition,  p.  127.KIuge, 
Etijmologisches  Wôrterbuch,  p.  348,  391,  aux  mots  sie;/ 
et  ciel. 

2.  O.  Seha^de,  Altdimtsches  Wo/'/'r/-/y»(:7(,  l'^partie,  p.50, 
au  mot  bOralit. 

3.  Hessels  et  Kern,  Lcx Salira,  col.  614. 

4.  Éd.  Omont,  p.  142,  1.  14. 


PHONÉTIQUE.     I  =  E  BREF  *171 

Fr'ecl-ulj'us' .et  un  de  ses  contiiiunleiirs  Frcde- 
l'icus'- .  Une  inscripticni  a  fourni  Frcdc-hodas'. 
Dans  les  légendes  monétaires,  on  lit  des  exemples 
de  Ve  à  la  première  syllabe,  concurremment  avec 
des  exemples  d'/  :  1"  Frede-ricus  *  à  côté  de  Fridi- 
riciis  ',  de  Frid-rics  et  de  Frid-ricus"  ;  2"  Fredo- 
aldus' ;  Fï'edo-aald[usy ,  Fredo-niundus\Fred- 
id/as'^  en  regard  de  Fride-giselus'\  La  même 
alternance  se  rencontre  dans  les  diplômes  ori- 
ginaux avec  e:  Sigo-fredus'\  Berte-Jredus^' ,  Ra- 
gaiî-J'/'edas"'  ,Gimde-J}'ediis'\  ou  Gimdo-f'redus"- , 

1.  Frédégaire,  1.  IV,  e.  87,  éd.  Krusch,  p.  165,  1.  17. 

2.  C.  (118)  35,  éd.  Knisch,  p.  18.3,  1.  4. 

3.  Dictionnaire,  p.  81 . 

4.  Prou,  n"2403.  p.  492. 

5.  Prou,   a'-  2188,  2332,    2401.    2402,   p.  453,  471),  492. 

6.  Prou,  n"^  2225,  2430,  p.  460,  499.  De  là,  le  nom  de  fa- 
niille  français  Friry^  cf.  le  gothique  FritJia-rcihs  et  l'alle- 
mand Fried-rich. 

7.  Prou,  n"  2447,  p.  504. 

8.  Prou,  n"2540,  p.  524. 

9.  Prou,  n"^  437-439,  p.  102,  103. 

10.  Prou,  nM671,  p.  345. 

11.  Prou,  n"  25.56,  p.  527. 

12.  Tardif,  u"  21,  1.  1,  p.  19;  a"  44,  1.  17,  p.  37;  Pertz, 
n"  77,  p.  69,  1.  10. 

13.  Tardif,  n"  29,  1.20,  p.  23. 

14.  Tardif,  n°  33,  1.  6,  p.  26;  Pertz,  n"  66,  p.  58,  1.  40. 

15.  Tardif,  n"  40,  1.  73.  p.  34. 

16.  Tardif,  n"  40,  1.  27,  p.  33. 


'*172  INTRODUCTION.   —  CHAP.    IV 

Lciule-frefhi.s'  ;  mais  avec/;  Madal -fn'dus^ , 
Syf]o-fri(]us^  ou  Sigo-fn'dii.s'',  Lcode-fridus, 
Leod-fridus  ou  Leiid-fridus  '\  God-fh'dus\  Rigo- 
fridus  \ 

Les  deux  prononciations,  l'une  primitive,  e  bref, 
l'autre  plus  récente,  r\  se  rencontrent  aussi  en  fran- 
cique pour  le  mot  qui  est  en  gothicjue  thins,  thème 
thwa-,  mieux  thiiia-,  «  esclave  »,  et  qui  se  reconnaît 
dans  le  second  terme  d'un  nom  composé^  noté  avec 
e  Ale-thcus,  âxeci  Ali-tliius  {Dictionnaire,]).  28- 
29).  La  notation  -theus  du  même  second  terme 
se  trouve  dans  Aiga-theus  {Dictionnaire,  p.  20), 
et  dans  Ermen-theus  attesté  par  un  diplôme  ori- 
ginal de  697". 

Le  francique  niuia,  «  nouvelle»,  dans  Baudo- 


1.  Tardif,  n"  40,  1.  59,62,  p.  34. 

2.  Tardif,  n"  11,  p.  11  ;  Pertz,  n»  19,  p.  21, 1.  6. 

3.  Tardif,  n"  32,  1.  3,  p.  25;  Pertz,  n"  64,  p.  54,  1.  5. 

4.  Tardif,  n°  33,  1.  6,  p.  26;  Pertz,  n°  66,  p.  58, 1.  39. 

5.  Tardif,  n°  43, 1.  4,  7, 11,  22,  p.  36;  Pertz,  n"  76,  p.  67, 
1.37,42,46;  p.  68,  1. 14, 17. 

6.  Tardif,  n"  43,  1.  5, 17,  p.  36  ;  Pertz,  n"  76,  p.  68,  1.  28,  9. 

7.  Tardif,  n"  45,  1.  10,  p.  38  ;  Pertz,  n"  78,  p.  70, 1. 10. 

8.  Tardif,  n"  38,  1.  3-4,  p.  31  ;  Pertz,  n"  70,  p.  62,  1.  33. 
Ennen-teo  (Tardif,  n»  33,  1.  6,  p.  26;  Pertz,  n°  66,  p.  58, 
1.  39)  doit  être  cori-igé,  par  addition  d'A,  en  Enncn- 
theo . 


PHONÉTIQUE.   I  =  E  BREF  *173 

ni/lia  \  Md/'co-  inicia  \  Theodo-  iuiua'\  noii.s 
ort're  le  nominatif  singulier  féminin  de  l'adjectif 
dont  en  gotlu(iue  le  thème  est  niiija-,  et  le  no- 
minatif singulier  masculin  niiijis,  «  nouveau  », 
identi(|ue  au  grec  vsiô^  pour  -^'neuios.  Pour  ce  mot, 
je  ne  connais  pas  de  variante  francique  avec  c\ 
Au  contraire,  la  variante  par  /  mancjue  en  fran- 
ci(|ue  :  1'^'  pour  tlieudo-,  t/ieodo-,  t/ieude-, notations 
masculines  franciques  du  féminin  gothicjue  thiiida 
((  peuple"'  »  ;  2°  pour  le  thème  Iciibo-,  en  gotlii(jue 
liiiba-,  en  allemand  lieb^  «  aimable"  »,  premier 
terme  de  Leubo-ueva,  nom  d'une  abbesse  de  Poi- 
tiers"; de  Leubo-suinthus\  nom  d'un  affranchi; 
de  Lcob-uI/us'\  Leub-astis^'^  pour  Leubo-gastis, 

1.  Dictioii/iairc,  p.  71. 

2.  M.  Deloche,  Étude  /listori'/ne  et  archcolo(/(i/ue  sur  les 
anneaux  sigillaires,  p.  52. 

3.  Tardif,  n"  40,  1.  76,  p.  34. 

4.  Cf.   Niuo^  Xluufdus,  ci-desHUs,  p.   *S8  et  Niui-aste, 
Pi'ou,  n"  494,  p.  115. 

5.  Voyez  ci-dessus,  p.  *9-14.   Thuid-uJfus,  Prou,  n"  959, 
p.   208,  semble  uue  exception  unique. 

6.  Voyez  ci-dessus,  p.  *74. 

7.  (irégoii-e  de  Tours,  Histoi-ia  Francoruni,  I.  IX,  c.   39, 
éd.  Arndt,  p.  393,  1.  15. 

8.  Tardif,  n"  40,  I.  65,  p.  34. 

9.  r>i'()u,  n"  901,  p.  195. 

10.  Prou,  n"  295,  p.  69. 


*174  INTRODUCTION.   —  CHAP.    IV 

Leubo-naUliLs  ' ,  noms  de  monétaires  ;  second  terme 
de  Mani-lctibus  -,  Mani-leobus  ^  ;  3"  pour  leudo-s, 
((  poème  »,  mot  conservé  dans  un  passage  célèbre 
de  Fortunat'',  en  allemand  moderne  lied,  et  qui 
serait  */?«///-s  dans  un  texte  gothique^  si  le  Nou- 
veau-Testament avait  parlé  de  la  poésie  germa- 
nique. 

Il  y  a  donc  en  francique,  quant  au  traitement  de 
Ve  bref  primitif^  en  germanique  /  bref,  des  va- 
riantes dialectales  ;  elles  se  retrouvent  quand  de 
Ve  bref  on  passe  à  la  diphtongue  ei,  dont  e  bref 
est  le  premier  élément  ;  ei  peut  se  contracter  en  ê, 
Chlodo-uéchus,  Chlodo-uêus ;  mais,  cjuand  Te 
initial  du  groupe  ei  se  prononce  /,  la  résultante 
est  un  /  long,  Chlodo-uîus,  Hludo-uîcus^ . 

A  côté  de  la  diphtongue  ei,  on  peut  placer  la 
diphtongue  oi,  en  germanique  «/.  ^4?  est  conservé 
dans  le  nom  propre  franci(|ue  CJiuimedes  \  dérivé 

1.  Pi'ou,  11'"  394-396,  p.  92;  cf.  Lcuhacias,  M.  Deloche, 
Étude. .  .  sur  les  anneaux  si;/illaires,  p.  45. 

2.  Tardii,  n"  40,  1.  77,  p.  34. 

3.  Prou,  n"^  1713,  1717,  p.  354,  356. 

4.  Carmina,  VII,  VIII,  69,  éd.  Léo,  p.  63. 

5.  Voyez  plus  liaut,  p.  *17-22,  76-79  ;  comparez  le  suffixe 
-lônus,  -liniis,  ]).  *110-112. 

6.  Tardif,  n"  6,  1.  3-4,  p.  5;  Pertz,  n"  12,  p.  14,  I.  33. 
Le  auBixe-cdcs  paraît  ditîérentdu  sulïixe  odi=*-(Uia- daLiis 


PHONÉTIQUE,   E,  I  LONGS  =  El;  A,  E  =  01   *175 

d'un  lluMiie  germanique  hâiina-,  Iuliini-,  primi- 
tivement ■'7io////o-,  hoiini-, d'où  le  gotlii(|n(' A«/ms, 
désignant  un  groupe  d'halntations,  xwjjlt/.  Ar 
devient  a,  comme  dans  le  t'ran(;ais  «  hameau», 
dans  la  première  syllabe  du  francique  ham-ediae, 
hain-odius,  «  co-jureurs  ».  littéralement  «  jureurs 
du  village'  »  ;  il  se  change  en  ê  dans  la  seconde 
syllabe  de  ce  composé,  laquelle  est  la  première 
d'un  dérivé  du  thème  germanique  aitha-,  «  ser- 
ment »,  =^*oito-\  en  allemand  moderne  eid,  en 
anglais  oath,  mieux  conservé  dans  le  gothique 
dit  lis,  traduisant  le  grec  opy.o;\  E  long  pour  di  à 

le  vieux-liaut-allemand  helinuoti,  helinôti.  «  patrie  », 
=*haimàtia  ou  kaiinàtion  (Kluge,  Etyinologisches  Wôr- 
trrbuch,  au  mot  heiniat;  O.  Schade,  Altdrutsclœs  Wôv- 
tcrbac/i,  V'  partie,  p.  382,  au  mot  heiinôti).  C/iaimedcs  peut 
tenir  lieu  d'un  prégermanique  *A'at/»t7/.s. 

1.  Marc,  XI,  2;  Jean,  xi,  1;  cf.  allemand  moderne 
hrtin,  anglais  home,  mais  à  la  fin  des  composés  -ham  : 
O.  Schade,  Altdcutsches  Wôrterhuch,  V  partie,  p.  381, 
au  mot  heim. 

2.  Tardif,  n"  22,  1.  16,  p.  18;  Pertz,  n"  49,  p.  45,  1.  24, 
donnent  l'accusatif  pluriel  hamedius  ;  et,  dans  le  même 
dipl<Mue,  Tardif,  1.  19,  Pertz,  1.  27,  le  nominatif  pluriel 
liaiitediae.  Comparez  la  glose  citée  dans  le  Glossaire  de  Du- 
cange,  éd.  Favre,  t.  IV,  p.  162.  au  mot  hamedii  :  id  siint 
conjuratores. 

3.  Brugmann,  Grundrlss,t.  1,2''  édition,  p.  188;  Kluge, 
Etumoloijlsches   Worterbnr/i,  p.  84,  au  mot  eid. 

4.  Matthieu,  v,  33;  Marc,  vi,  26;  Luc,  i,  73. 


*176  INTRODUCTION.   —  CHAP.    IV 

la  seconde  syllabe  de  haniediae,  hamedius  peut 
être  rapproché  d'e  long  pour  ei  dans  -uêchus, 
-uêus,  pour  lesquels  on  a  la  variante  -mus,  -uicus. 
Quoi  qu'il  en  soit,  pour  la  diphtongue  germa- 
nique ai  =  oi  nous  avons  en  francique,  outre  la 
notation  ai,  deux  formes  secondaires  è,  a. 

A  cette  douljie  prononciation  dérivée  on  peut 
comparer  celle  de  l'e  long  primitif  indo-euro- 
péen, resté  c  en  gothique,  devenu  à  en  vieux- 
haut-allemand,  et  qui  se  présente  avec  les  deux 
sons  ê  et  à  dans  la  langue  des  Francs.  En  regard 
du  gothique  ntcr's,  «  célèbre  »,  on  peut  mettre 
les  trois  notations  franciques  :  1°  mêris,  2^ mères, 
3°  mêro-\  et  miris,  variante  de  la  première";  or, 
l'onomastique  franque  oiîre  pour  ce  mot  des 
exemples  de  1'^^  allemand  tenant  lieu  de  Vé  pri- 
mitif. Nous  avons  déjà  cité,  d'après  Grégoire  de 
Tours,  un  doublet  du  nom  TO\-à\  Méro-uechus, 
c'est  Màvo-vêus\  nom  d'un  évêque  de  Poitiers 

1.  Comparez  dans  les  Annales  àe  Tacite:  Catu-meriis, 
XI,  lu;  In(/uiu-nu'rns,l,  60;  II,  17,  45;  Sc(ji-ineras,  1,71. 
Le  thème  iiiêro-,  second  terme  dans  ces  noms,  est  premier 
terme  dans  le  nom  de  Mcro-baudcs,  consul  en  377. 

2.  Voyez  plus  haut,  p.  *27,  28,  52,  77,  79,  80.      ' 

3.  Voyez  plus  haut,  p.  *79.  Pour  la  variante  incro-,  pre- 
mier terme  de  Mei-o-ucchus,  voir  aussi  les  mots  où  nicro- 


PHONÉTIQUE.  A  LONG=E   LONG  *177 

au  VP  sièclo.  Lt*  j)i'('iiucr  Iciiiic  de  ce  nom  est 
identique  au  |)iviin(M' terme  du  nom  du  roi  suèvc 
Ma/'o-  hodidis,  ]"'■  sjpcle  de  notre  ère\  On 
reconnaît  aussi  niàro-  eliez  Grégoire  de  Tours, 
dans  le  premier  terme  de  Mari-leiJ'us,  nom  d'un 
médecin  du  roi  Cliil[)éric  1'''',  et  dans  celui  do 
jMfwa-charius,  comte,  puis  évoque  d'Angoulême'. 
Marci-charius  est  un  synonyme  de  Chlotha- 
cliarius.  Comme  second  terme,  màro,  est  fréc{uent 
dans  les  diplômes  originaux,  exemples  : 

Uandal-nuij'iis,  Tardif,  n°  11^  p.  11;  Pertz, 
n«  19,  p.  21,  1. 1;  cf.  Frédégaire,  1.  IV,  c.  4,  etc.; 
éd.  Kruscli,  p.  125,  1.  3,  etc.'.  ' 

Ghisle-marus,  Tardif,  n°  19,  1.  34,  p.  IG.  — 
Tardif,  n°  25,  1.  3,  p.  20  ;  Pertz,  n-^  57,  p.  51,1.  26. 
—  Tardif,  n°  33,  1.  5,  p.  2G  ;  Pertz,  w"  66,  p.  58, 
1.  38.  —  Ghijslc-iii(i/-/fs,  Tardif,  n"  12,  1.  9,  p.  35; 
Pertz,  n«  73,  p.  65,  1.  13. 

est  second  terme  :  Bdiiihi-iiici-tts  {Dictionnaire,  p.  70), 
Uadr-nieras,  Tardif,  ii'  21,  1.  M,  20,  p.  19,20. 

1.  Tacite,  Annalrs,  II,  2G.  14,  46,  62,  63. 

2.  Historia  Fi-anconnn,  1.  V,  c.  14;  I.  \TI,  c.  25; 
éd.  Arndt,  p.  203,  1.  7;  p.  306,  1.  17.  Ce  nom  est  identique 
à  celui  du  monélainî  Mar-Uiifus,  Prou,  n"  2526,  p.  521. 

3.  Historia  Francariini,  1.  V,  e.  36;  éd.  Arndt,  p.  228, 
1.  17. 

1.  Cf.  Vandcrc-nKiriis,  \)cVK\\Q,Et nd('...sur  les  anneaux 
siijillaires,  p.  222. 

l 


■*178  INTRODUCTION.  —  CIIAP.    IV 

Chruf/o-inrwns,  Tardif,  n°29,  1.  18,  p.  23. 

Audro-manis,TM\m,  n»  39, 1.  5,  9,  21,  p.  32. 

Uuahlo-maras,  Uald-jnarus,  Tardif,  n°  41, 
1.  3,  12,  p.  35;  Pertz,  n°  72,  p.  64,  1.  10,  25. 

Chedel-marus,  Tardif,  n°  42,  1.  2,  5,  7,  p.  35; 
Pertz,  n"  73,  p.  64,  1.  48;  p.  65,  1.  4,  9. 

On  peut  citer  les  noms  de  monétaires  qui 
suivent  : 

Filu-niarus,  Prou,  n°«  1031-1033,  p.  225. 

Ingo-marus,  Prou,  n''-'^  74,  696  bis,  p.  19,  581. 
C'est  un  doublet  d'Ingo-meiis,  p.  *27,  45,  79. 

Leudo-marus,  Prou,  n^^  300,  501,  p.  71, 117. 

RcKjne-marus  ou  Ragno-mavus ,  Prou,  n*"^  1056, 
1057,  p.  230. 

Mûrus  avait  une  variante  maris  ou  mares  : 

Auge-maris,  Prou,  n"  416,  p.  97. 

Dago-mares,  Prou,  n"^  2112,  2113,  2120, 
p.  440-442. 

Ebro-mares,  Prou,  n"  2445,  p.  504. 

Gauce-mares,  Prou,  n"  1170,  p.  256. 

Leodo-mares ,  Prou,  n"  347,  p.  80. 

Ragno-mares,  Prou,  n"  704,  p.  460. 

Cette  variante  suppose  un  tliômc  mûri-.  Ce 
thème  eut  un  dérivé  mârio-,  attesté  dans  le  do- 
maine des  Francs  par  le  nom  du  monétaire  de 
Reims,  Fila-marius  (Prou,  n"  1029,  p.  224).  On 


PHONÉTIQUE.  P  =  H,  T  =  D  ^IVÎ) 

Irouve  le  mémo  dérivé  -mario-  employé  comme 
second  terme  plus  anciennement  dans  deux  noms 
de  rois  allemands  connus  })ar  Annnicn-Marccllin  : 
CJionodo-mai'ins,  C'ifl()-iii(i/-i!t.s\'  v'c^i  le  \icu\- 
liaut-allemand ///r//'/, ///^//v,  {\wmc  mon' a-,  «  bril- 
lant" ». 

On  constate  donc  dans  la  langue  des  Francs,  à 
l'époque  mérovingienne,  deux  prononciations  de 
Ve  long  indo-européen  :  l'une  est  é  pouvant  s'af- 
faiblir en  /,  l'autre  est  à  ;  la  première  est  conform<' 
41  la  langue  de  Yulfila,  la  seconde  au  vieux-liaut- 
.allemand. 

On  })eut  rapprocher  de  cette  seconde  pronon- 
-ciation  la  notation  -pertua  axecp  initial  au  lieu 
de  b,  comme  dans  berctJtus.  Pertus  est  second 
terme  dans  Agr/il-pertus,  670-671  {Dictionnaire , 
p.  11),  et  dans  Bane-pcftus,  cité  page  *167.  La 
-substitution  dup  au  6  est  le  résultat  de  la  seconde 
Lautversc/iiebunf/ ,  comme  dans  le  vieux-haut- 
âllenvànd  fjoralU  \ 

Le  d  est  traité  de  la  m("'me  façon  et  remplacé 
par  t  dans  Rat-hci-tns  (Taidif,  \V'  24,  1.  23,  ]).  20) 

1.  Animien-Marcelliii,  XVI,  xii,  1  ;  XMII,  u.  Kî. 

2.  O.  '6c\\aidQ,AltdciUscIicsW('ii-lcrbnrh,  V"  iKii-tit',  p.  Ô92. 

3.  O.  Schade,  Altck'ttfsr/ics  Wnrfrrhiirh^  1"  ])y  riie,p,  50, 
au  mot  Jx'i-alit.. 


*180       INTRODUCTION.   —   CIIAI'.    l\ .    UMLAUT 

])Our  ■'^Rado-bercthus,  dans  aJotc  (Tardif,  n"  32. 
I.  10,  p.  25;  Pertz,  ii»  64,  p.  57,  1.  17)  pour  alodc, 
&ài\îi  Adal-trutis  [l^'àv([\i,  n"  38,  1.  15,  p.  31: 
Pertz,  n"  70,  p.  62,  1.  46)  pour  *Adal-thrudïs, 
cf.  Gibe-tJirudis ,  Mone-thrudis,  Ermine-thrudis 
(Tardif,  n"  40,  1 .  24,  64,  90-94,  p.  33,  34),  etc. 
.  Baudu  pour  badu  [Dictionncdrc,  p.  66-75), 
est  un  exemple  d'assimilation  de  la  voyelle  ra- 
dicale à  la  voyelle  de  la  syllabe  suivante  ou 
d'action  de  la  voyelle  de  la  seconde  syllalx' 
sur  celle  de  la  première,  Umlaut.  Nous  signa- 
lerons cliez  Frédégaire  :  Chairi-bertus,  1.  III. 
c.  55;  1.  IV,  c.  55,  61,  62  (éd.  Kruscli, 
p.  108,  I.  20;  p.  148,  1.  18;  p.  151,  1.  18,  19); 
Gnii'i-Jx'rfv^,  1.  IV,  c.  55  (éd.  Kruscli,  p.  148.. 
1.  13-14),  tenant  lieu  de  formes  plus  anciennes  : 
CIiari-J)ercthus,  Gari-berctlius,  et  de  notations 
pjiinilives,  Chario - bcrctJiits,  Gario - bcrcthiis. 
l'jilin  nous  citerons  le  nom  de  monétaire  Ba/l- 
Iwriti.s  (Prou,  11*^888,  p.  492)  i^our  Bcddo-chati us. 
Je  ne  parle  pas  ici  des  nombreux  exemples  où 
l'on  remarque  l'absence  de  la  lettre  h  :  t,  pour 
///,  (l(''tau1  (l'A  initial,  connue  dans  Airl-bcrtiis, 
pour  Clinri-bcrcthus  (Frédégaii'c,  1.  IV,  c.  55, 
éd.  Kruscli,  p.  148, 1.  18).  On  peut  considérer  ces 
phénomènes   comme  romans  et   non  franciques. 


CHAPITRE  V 

LA  DÉCLINAISON  DANS  LA  LANGUE  DES  FRANCS 

A  l'Époque  mérovingienne 

On  peut  en  gothique,  et  en  général  en  germa- 
nique, distinguer  (juatre  déclinaisons  : 

1'"^  déclinaison,  thèmes  terminés  en  a; 
2^   déclinaison,  thèmes  en  i  ; 
3"   déclinaison,  thèmes  en  u; 
4*'   déclinaison,  thèmes  consonantiques,  c'est- 
à-dire  terminés  par  une  consonne  ' . 

La  première  déclinaison  gothicjue  comprend  : 
1"  les  thèmes  masculins  et  neutres  en  a,  primiti- 
vement en  o  bref,  2°  déclinaison  latine;  nous 
n'avons  à  parler  ici  que  des  thèmes  masculins, 
exemple  :  nominatif  singulier  dag-s,  pour  un 
plus  ancien  *dafja-.<,  primitivement  '■^d/io(jho-s, 

1.  Telles  sont  les  divisions  adoptées  dans  lehvre  intitulé  : 
Fvicdrir/t  LudarifjStiunin's  Ul/Uas,oderdie  uns  erhaltcnen 
Dcnkinûler  der  rjot/iisr/ien  Sprachc.  Text,  Grammatlh: 
nnd  Wôrti'vJnirh .ncii  /iri-ausfje/jebenronD^  Moritz  Heyne, 
7'  édition,  Paderborn,  1879,  p.  279-288. 


*182  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    V 

((  jour  »,  génitif  (h((jis  =z  ■*dcujc.::  =  *dIio(jJicso\ 
accusatif  (la'j  =  ^'dagan  =  '■^d/io(//toin  ;  2"  les 
thèmes  féminins  en  a,  primitivement  a  long, 
f"  déclinaison  latine,  giha  ^*fjhebhà,  a  don  », 
génitif  gihos  =  *fjhebhâs^-,  accusatif  giha  =  -'^glie- 
hham.  Les  thèmes  masculins  en  ia-,  primitive- 
inent  io-,  forment  dans  la  première  déclinaison 
une  variante  intéressante  du  groupe  n°l,  exemple  : 
nominatif //«^y/s^  a  armée  »  =  ■'^/lajia.^  ='''^ko7ios , 
génitif  liarjifi.  =  -^liarie.;  =  ■^korieso ;  accusatif 
/lari  =  ■^hrtrian  =  ■^korioin.  De  même  dans  le 
groupe  n"  2  les  féminins  en  ja-,  primitive- 
ment ià,  nominatif  siuija,  «  vérité  »,  génitif 
sunjôs  =  sun-'ià-s,  accusatif  snnja=  sun-iù-m. 

Dans  la  seconde  déclinaison  gothique  se  placent 
les  thèmes  en  i  qui,  en  latin,  font  partie  de  la 
3'^  déclinaison,  exemples  :  1"  masculin,  nominatif 
</ast-s,  «  hôte  »,  qui  est  le  même  mot  que  le  latin 
hostis,  Gt  dont  legénitif  est  gastis,  l'accusatif  ^as^ 
pour  *gastrn  =  ■jjastiin;  2"  féminin  anst-s, 
«  oTâce  »,  Qiémiïi  anstais,  accusatif  «/zs/. 

La  troisième  déclinaison  gothique  se  com- 
pose des  thèmes  en  ?/,  (piatrième  déclinaison 
latine,  tels  ((ue  le  masculin  sann>i  a  hls  »,  génitif 

1.  Brugmann,  Griitidn'ss,  t.  II,  [).  ÔBS,  585. 

2.  Brugmann,  Grnndi-iss,  t.  I,  2"  (kiitlon,  ]).  150. 


DÉCLINAISON-  *183 

suna/is,  accusatif  siuia,  et  k;    iV'iniiiiii  //(indus ^ 
«  main  )),  j^-énitif  liandrius,  accusatif  handii. 

La  (|ualiicnic  {I(''cliiiaison  g-otlii((U(\  coitcs- 
pondaiit  coiniiic  la.  sccoudo  à  la  troisièiiK^  décli- 
naison latine,  conipreiid  principalement  les  tlièmes^ 
en  ;/,  conune  :  1"  /ifina,  «  coq  »,  génitif  Armm.s 
accusatif /("'///'//^  masculin;  2"  tn.fjf/o,  «  langue», 
génitif  iu(j(jôns,  accusatif  tufjgon,  féminin; 
3°  inanagei,  prononcez  inanarjî,  «  multitude  », 
génitif  mnnarjcins  {manarjîns),  accusatif //la/za- 
r/em  {maria gin),  aussi  féminin. 

Des  thèmes  en  ji  du  f ranci ciue,  troisième  décli- 
naison germanicjue,  le  seul  que  nous  ayons  étudié, 
hadn-,  b a udii-,  est  pâ^f^é  dansla  seconde  déclinai- 
son latine,  au  lieu  de  la  quatrième \  C'est  l'effet 
de  la  confusion  générale  de  Vo  hrei  avec  Vu  bref 
dansles  textesmérovingiens,  cf.  theodo-=thcado-, 
leobo  =  leubo  (p.  *9-14,  173,  174),  etc. 

Restent  donc  à  examiner  :  1°  en  fait  de  décli- 
naison vocalique,  la  première  et  la  seconde;  2**  la; 
déclinaison  consonantique  que  nous  avons  men- 
tionnée la  (juatriènK?.   Or,  ce  qu'il  y  a   de  très 

1.  Grégoire  de  Tours,  Historia  Franconint,  1.  II,  c.  32 
(éd.  Arndt,  p.  94,  1.  9;  éd.  Omont,  p.  61,  I.  16),  dit  au 
génitif  Gundobadi  au  lieu  de  '■'Gundi-bndau.s. 


*184  INTRODUCTION.   —  CIIAP.    V 

curieux^  c'est  que  les  Francs  ne  se  sont  pas  trom- 
pés quant  au  traitement  des  noms  de  la  première, 
de  la  seconde  et  de  la  quatrième  déclinaison  ger- 
mani(|ue. 

Les  trois  déclinaisons  latines  où  ils  ont  placé 
les  mots  germaniques  appartenant  à  ces  trois 
déclinaisons  sont  celles  qu'indiquerait  la  science 
moderne.  En  gothique,  le  thème  hairlita-  pour 
hJiercto-,  de  bairJit-s,  «  brillant  »,  a  i^erdu  sa 
voyelle  tinale:  les  Francs  ont  connu  cette  voyelle, 
puisqu'ils  ont  donné  hercihus  pour  nominatif 
à  ce  mot  ;  de  même  -diarius  est  le  nominatif 
francique  latinisé  du  thème  harja-  ■=■  kovio-,  dont 
le  nominatif  gothique  est  haijis,  avec  défor- 
mation de  (0  enj'i.  En  gothique,  comment  re- 
connaître que  (jasts,  «  hôte  »,  est  un  thème  en  /, 
puisque  la  voyelle  finale  i  du  thème  rjasti-  est 
tombée,  comme  celle  du  thème  daga-,  au  nomi- 
natif daçjs,  comme  celle  du  thème  hairlita-,  au 
nominatif  bairhtsf  Et  cependant  les  Francs  n'ont 
pas  fait  erreur.  Non  seulement  ils  ont  écrit  dans 
de  nombreux  documents  Childe-bercthus,  Dago- 
hercthus,  mais  aussi  dans  le  premier  prologue  de 
la  loisalique  :  Uniso-gastis,  Bodo-gastis,  Uuido- 
gastis',  dans  VHistoria  Francoruin  de  Grégoire 

1.  Éd.  Hessels  et  Kern,  p.  422. 


DÉCLINAISON,   THÈMES  EN  O,   I,  U        *185 

<\c  Tours  :  Baadaslis^  pour  Ba ad a-(jasti>i,  Leu- 
dastis,  Lcod((stis-  pour  Lcudo-f/astis ;  dans  les 
légendes  des  monnaies ;^l/'«-^a.sr/[. s]  ',  Lcubastfs  * 
pour  Leubo-rjastis,  Mrdhisti[s\'  pour  Mcdlo- 
gastif!,  avec  maintien  de  1/  final  du  thème  du 
second  1(Mine.  lui  regard  de  ces  noms  masculins 
on  peut  placer  des  noms  féminins,  tels  (pie  : 
Gundis,  Fvedc-giuidis^  IiKji-tvudis^. 

Si,  au  début  de  la  période  mérovingienne,  la 
voyelle  iinal(^  du  thème  bcrctho-  n'avait  ])lus 
existé,  les  scril^es  francs  n'auraient  pas  reconnu 
<]u'en  latinisant  ce  thème  il  fallait  le  placer  dans 

1.  L.  VI,  c.  12;  éd.  Ariiclt,  p.  257,  1.  13;  éd.  Oniont, 
p.  208,  1.  38. 

2.  L.  V,  c.  14,  éd.  Ai-iidt,  p.  203,  I.  3,  28;  éd.  Omont, 
p.  157,  I.  1. 

3.  Prou,  11"  1697,  ]>.  351. 

4.  Prou,  n'^  295.  p.  69. 

5.  Prou,  n"2342,  p.  481. 

6.  Gundis,  Deloche,  Etude...  sur  les  iuiueau,i\  p.  307; 
Frede-gundis  (Grégoire  de  Tours,  Histovia  Francovuu\, 
l.V,  C.14,  éd.  Ariidt,  p.  202,  1.  14;  éd.  Omont,  p.  156, 
I.  19);  au  génitif,  conformément  à  la  grammaire  latine, 
Frcde-r/undis  (1.  IV,  c.  28.  éd.  Arndt,  p.  164,  1.  5;  éd. 
Omont,  p.  123,1.  2),  et  Frede-f/nndœ  =  *Frcde-(/U7idais, 
conformément  à  la  grammaire  gothique  (1.  IV,  c.  51,  éd. 
Arndt,  p.  186,  1.  17;  éd.  Omont,  p.  141,  1.  5);  Inf/hi-(rudis, 
(iind.,  1.  V,  c.  21,  éd.  Omont.  219.  1.  2);  Iu;/u-frudis,  éd. 
Omont,  p.  121,  1.  35),  etc. 


*186  INTRODUCTION.   —  CHAP.    V 

la  seconde  déclinaison  latine.  Par  conséquent, 
les  légendes  monétaires  où  la  voyelle  finale  de  ce 
thème  disparait  ne  peuvent  représenter  que  la 
prononciation  de  la  fin  de  la  période  mérovin- 
gienne. Les  thèmes  en  /  et  en  u  donnent  lieu  à 
la  même  observation.  Etudions  sur  les  monnaies 
la  chute  de  la  voyelle  finale  du  second  terme  et 
commençons  par  les  thèmes  en  o: 

1"  Berctho-: 

Cas  direct  :  Norde-beiis''; 

Cas  indirect  :  Dnijo-hcvi- ,  Lco(lo-hevt'\  Serjo- 
herV. 

Ont  été  traités  de  mémo  les  thèmes  :  2"  f/iselo-, 
f/isilo-;  3"  liai  do- ;  A"  ri  co-  de  la  première  décli- 
naison; 5"  bnudi  de  la  seconde;  7"  cliardu-  de  la 
troisième  : 

2"  Le  thème  fjiselo-: 

Cas  direct  :  Alli-fjise/s'"  ; 

1.  Prou,  n"  1843,  p.  .380.  Cf.  Norde-bercthns,  Tardif, 
n"  32,  1.  2,  p.  2.5,  1.  9  (692);  Pertz,  n°64,  p.  57;  Tardif,  W  33, 
1.  10,  p.  26;  Pei-tz,  n"  66,  p.  58,  I.  45  (693-694).  —  Nordo- 
hcrcthus,  Tardif,  n"  33,  I.  4,  p.  26  ;  Portz,  a"  66,  p.  58,  I.  36. 
—  Norde-bert/iKS,  Tardif,  n"  37,  1.  12,  p.  31  ;  Pertz,  n"  69, 
p.  62,  1.  15  (696). 

2.  Prou,  II"  1296,  p.  283. 

3.  Prou,  II"  647,  p.  149. 

4.  Prou,  n"  14(J7.  p.  308. 

5.  Prou,  n»  528,  p.  122. 


DÉCLINAISON,  THÈMES  EN  O,  I,  U  ''-IST 

Cas  indirect  :  Bfuull-(ji>>il  \  Dome-giseV , 
F/anc-f/isi/  ',  Lc/'f/c-ffisil^  ; 

3"  Le  thème  iialdo-: 

Cas  direct  :  Bcrto-iiaJds\  Dado-alds''  ; 

Cas  indirect  :  Fi-edo-uald\  Leubo-uald\ 
Medo-a /(/■'; 

4"  L(5  thème  rien-  : 

Cas  direct  :  F/'id-t'ics^"  ; 

5°  Le  thème  baudi-,  2'-  déclinaison  germanique: 

Cas  indirect  :  MelJo-baud'^  pour  Mello-baudi, 
do  MeJlobandis  '  -  ; 

G"  Le  thème  -cliardu-,  3-  déclinaison  germa- 
nique: 

Cas   direct:   Getinrwds'' =  *Genno-chardus^. 

1.  Prou,  n°2553,p.  527. 

2.  Prou,  II" 924,  p.  200. 

3.  Prou,)i"G81,  p.  lô.ï. 

4.  Prou,  n"2284.  p.  470. 

5.  Prou,  n"1849,  p.   381. 

6.  Prou,  n"997.  p.  216. 

7.  Prou,  n"  2540,  p.  524. 

8.  Prou,  n"^  394,  393,  p.  92. 

9.  Prou,  11°  986,  p.  213. 

10.  Prou,  n"  2225,  p.  460. 

11.  Piou.  Il"  531,  p.  123;  cf.  Dictionnaire,  j).  78. 

12.  Piou,  ir- 530-533,  p.  123-124. 

13.  Prou,  II"  1250,  p.  272;  cf.  Gcnnardas,  n"^  1248,1249; 
1251-1253,  p.  272,  273.  Voyez  aussi,  p.  *151,  n.  4. 


'^188        INTRODUCTION.   —  CHAP.   V.   DÉCLINxVISON 

dont  le  second  terme  est  identi(iue  au  gothique 
liardus ,  parexemple dans  sain t  Luc ,  xix ,  21 ,  22,  où 
ce  mot  traduit  le  grec  ajc7-T,po;;  et  dans  saint  Jean, 
VI,  60,  où  il  rend  le  grec  cr/.Àr,pôç  <.  Le  texte  de 
Vulfila  est  ici  par  exception  plus  archaïc|ue  que 
la  légende  monétaire.  Mais  une  leçon  aussi  bonne 
f|ue  la  leçon  gothique  se  trouve  dans  un  diplôme 
original  de  671-672,  où  se  lit  la  signature 
\ C]iar]ù]-chardnf>  - . 

Aux  exemples  fournis  pai^  les  monnaies  qui 
constatent  la  cliute  de  la  voyelle  linale  des  thèmes 
vers  la  tin  de  la  période  mérovingienne,  on  peut 
en  joindre  un  fourni  j)ar  un  diplôme  original  de 
Tannée  750,  c'estle  cas  indir(>ct,  Uuine-rarn,ù.\\\\ 
nom  écrit  au  cas  direct,  conformément  à  la  tra- 
dition, Uine-raiinuis  ■'. 

Evidemment  le  franci([ue,  au  début  de  la 
période  mérovingienne,  avait  conservé  au  nomi- 
iiatif  singulier  la  vo}'elle  finale  des  thèmes  de  la 
première   et  de  la  seconde  déclinaison  germa- 

1.  Lésons  primitif  est  «  fort  ».  O.  '^Q\vàAQ,  Altdoutschcs 
Wô/icrbuch,  1"  partie,  p.  374,anniot//r(rA;  cf.  ii;ree  xpa-r-jç, 
sanscrit  kratus.  Kluge,  Eii/molo'jisc/ics  Waiicflmcli. 
p. 156,  au  même  mot. 

2.  Tardif,  n"  19,  1.  3.î,  p.  16. 

3.  Tardif,  n"  53,  1.  9.  17.  p.  14;  Pertz,  n"  22,  p.  108, 
1.   1,  13. 


THÈMES  VOfALIQUF.S   ET  CONSOXANTIQUES         *189 

nique,  voyelle  que  le  g()11ii(|U(^  ;i  i^'iduc  CJilhh-- 
bercthiix,   f'/i/otha-c/ia/-ias,    et     la    plupart   des. 
noms  fi'anri(iu('s  dont  fjastis  est  le  second  lorme, 
sont  mieux    conservés  que  le  gothique  h(ii/-h(s, 
/ta/'jis,  ffdsfs. 

Quand  à  -ni nia,  second  terme  t'raiici(|ue  de 
noms  de  femme,  ce  mot  présente  exactement  la 
même  liiiale  (pie  l'adjectif  féminin gothi(pie/2/^«yV/,. 
((  nouN'clle  i)\  <|iielegotlii(pie  .s?(;?yV/,  «  vraie,  »  a  vé- 
rité; ))' je  ne  vois  donc  pas  de  raison  pour  soutenir 
que  le  féminin  -chiUU-s,  au  lieu  d'appartenir  à  la 
même  déclinaison  (pie  le  gothique  ««.s/-.s,  thème 
<(nsti-,  f(Mniniii,  2"  d('clinaison  germanique,  soit 
le  résultat  i\o  la  di'formation  d"un  primitif  o-er- 
manique  /li/lia,  |)iemiéi('  déclinaison. 


O' 


La  d('clinaison  masculine  en  n  dans  la  langue 
des  Francs  se  distingue  de  la  déclinaison  gothique 
correspondante  en  terminant  en  -un-  les  thèmes 
masculins  ([ue  le  gothique  termine  en  rifi-  et  en 
employant  le  sullixe  an-  pour  indicjuer  le  genre 


1.  Accusalil  siniiulior,  Jean,  xiir,  31. 

2.  1"  Jean,  vu,  17;  2"  Mare,  v.  33;  Lue,  i,  7."),  etc.; 
àAr,6îta,  i'/.rfiiç,  o^j'A-r^z.  XoyezO.  iii:ha.de,  AltdeiitschesWoi-- 
tcfbucli,  2"  partie,  p.  894,  cf.  Baado-ninla ,  Marco-niula,. 
Thcodo-niuld,  p.  *172,  173. 


*190  INTRODUCTION. — CIIAP.  V 

des  noms  féminins  auxquels  le  gothique  attribue 
le  suffixe  ôn-\  En  francique,  Aiido,  Audonis, 
masculin,  s'ojDpose  à  Bertha,  Bertlianis,  féminin. 
On  trouve  dans  les  textes  mérovingiens  (juelques 
noms  en  n,  formés  suivant  la  règle  de  la  gram- 
maire gothique.  Nous  avons  cité,  par  exemple,  le 
nom  d'homme  Tlicoda.  Ces  noms  sont  étrangers 
â  là  langue  franque  et  portés  par  des  individus 
qui  appartenaient  à  une  autre  nationalité'.  Quant 
à  la  finale  féminine  en  m,  notée  ci/i  en  gothicjue, 
nous  l'avons  signalée  dans  un  document  franc  de 
l'époque  mérovingienne,  c'est  le  nom  de  femme 
écrit  au  cas  indirect  Sunnine,  dans  un  diplôme 
original  des  environs  de  l'année  700  \ 

Je  terminerai  ces  observations  en  posant  une 
question.  Les  génitifs  singuliers  Chlothn-churiœ 
(p.  *34),  Chlodoidae  (p.  "*19,  20),  ne  seraient-ils 
pas  une  déformation  d'un  génitif  francique  -^(dilo- 
tha-chaiies,  '^Chhdo-uies,  dont  les  latinistes 
des  bas  temps  auraient  cru  bien  faire  de  suppri- 
mer r.s  final?  De  même  legénitU  A^nnte-c/uldae\ 

1.  Voyez  plus  haut,  p.   ■•'86-105. 

2.  Voyoz  plus  haut,  p.*86. 

3.  Tardif,  n"  40,  p.  63,  1.  34. 

4.  Tardif,  a"  9,  1.  12,  p.  8  ;  Pertz,  n"  18.  }).  1'),  1.  28. 


CONCLUSION  *191 

de  Nanthe-childis  pourrait  .s'expli(|uer  par  un 
francique  *N^ante-childais ,  cf.  gollii([uc atistai.'>\ 
Quelque  réponse  que  cette  (piestion  obtienne, 
quelque  accueil  que  reçoivent  les  solutions  que 
sur  d'autres  points  je  propose,  mon  but  sera 
atteint  si  j'ai  établi  l'intérêt  ([ue  présenterait  nne 
étude  plus  approfondie  sur  la  langue  des  Francs 
mérovingiens.  Par  exemple,  le  dépouillement 
des  textes  légaux^  notamment  des  Gloses  malber- 
giques,  si  savamment  commentées  par  M.  Kern, 
serait  un  complément  nécessaire;  entre  autres 
résultats,  il  permettrait  d'acquérir  certaines  no- 
tions sur  la  conjugaison  franque,  dont  il  n'a  pas 
été  question  ici.  J'entreprendrais  ce  travail  s'il 
me  restait  assez  de  force  et  de  loisir  ;  je  ne  puis  ! 
Je  serais  trop  heureux  si  je  voyais  venir  le  temps 
où  il  me  serait  possible  d'applaudir  au  succès 
d'un  livre  où  le  sujet  (pie  j'ai  effleuré  serait  enfin 
traité  avec  la  compétence  nécessaire  et  avec  les 
développements  qu'il  mérite. 

1.  Voyez  plus  haut.  p.  *72  et  *100. 


POSÏ-SGRIPTUM 


En  déposant  la  plume,  j'adresse,  —  avec  un 
pénible  serrement  de  cœur,  —  un  adieu  peut- 
être  et  même  très  probablement  éternel,  aux 
quelques  volumes  qui  composent  ma  biblio- 
tlièque  germanique.  C'est  vers  l'année  1854 
que  j'ai  fait  ma  première  acquisition  d'un  livre 
représentant  cet  ordre  d'études.  J'avais  appris 
que  dans  la  Pairologia  latina  de  Migne,  tome 
XVIII,  se  trouvait  reproduit  un  savant  ou- 
vrage de  H.  C.  de  Gabelentz  et  de  J.  Loebe, 
donnant  et  expliquant  les  fragments  de  la  tra- 
duction gothique  de  la  Bible,  cette  traduction 
écrite  vers  la  fin  du  IV*  siècle  par  l'évêque 
Ulfîlas  ou  mieux  Vulfila,  Uulfila,  a  le  petit 
loup  ». 

Je  me  rendis  à  Montrouge  et  me  présentai 
dans  le    cabinet  où  recevait  le  prêtre  éminent 


*194  POST-SCRIPTUM 

qui  à  force  de  hardiesse,  de  persévérance  et 
d'énergie,  a  pu  entreprendre  et  terminer  la 
publication  monumentale  des  deux  Patro- 
logies  ' ,  L'abbé  Migne  me  reçut  d'abord  avec  un 
regard  de  satisfaction  bienveillante  et  un  sou- 
rire des  plus  aimables,  croyant  voir  en  moi  un 
souscripteur  à  ses  vastes  recueils  ;  sa  figure 
changea  et  prit  un  air  moqueur  lorsqu'il  vit  de 
quelle  petite  afïaire  il  s'agissait  et  quel  choix 
bizarre  j'avais  fait  parmi  tant  d'auteurs  illustres 
dont  il  était  l'éditeur. 

A  ce  volume  d'abord  unique  vinrent  se  joindre 
peu  à  peu  dans  ma  bibliothèque  les  œuvres  de 
Jacob  Grimm,  V Althoclideutscher  Sprachschat:; 
de  Gralï,  la  première  édition  de  V Altdeutsches 
WôiHerbuclL  de  M.  Oskar  Schade,leiV«/we/i6Mc/i 
de  M.  E.  Fôrstemann,  la  sixième  édition  de  l'Ulfila 
de  Friedrich  Ludwig  Stamm  et  d'autres  livres 
dont  une  grande  partie  est  citée  dans  les  notes 

1.  On  me  demandera  pourquoi  j'ai  fait  cette  démarche  au 
lieu  de  m'adresser  à  un  libraire.  En  voici  la  raison  prin- 
cipale :  Migne  avait  la  prétention  de  n'abandonner  aux 
libraires  que  dix  pour  cent  de  remise,  au  lieu  de  vingt-cinq 
pour  cent,  plus  le  treizième,  total  trente-trois  pour  cent 
consacrés  par  l'usage.  En  conséquence,  il  n'avait  chez  les 
libraires  aucun  dépôt.  D'autre  part,  j'étais  bien  aise  de  voir 
la  figure  de  cet  homme  célèbre,  et  alors  si  critiqué. 


POST-SCRIPTUM  *195 

du  prcsont  voliimo.  Mais  do  ces  livres  ceux  que 
j'ai  le  plus  de  plaisir  à  manier  sont  ceux  que  les 
autours  m'ont  eux-mêmes  offerts  en  cadeau,  tels  la 
seconde  édition  de  r/l//f/e«^sc/^e.s  Wôrterbuch  de 
M.  0.  Schade,  la  septième  édition  de  l'Ulfila  de 
F.L.  Stamm  par  M.  MoritzHeyne,  laLe,/-  Sah'ca 
de  MM.  Hessels  et  Kern. 

Et  cependant,  de  tous  ces  volumes  si  précieux 
pour  moi  celui  que  je  regarde  avec  le  plus  d'émo- 
tion est  le  tome  XVIII  de  la  Patrologie  latine. 
Un  jour,  ce  volume,  a  joué  dans  ma  vie  un  rôle 
important.  C'était  en  1870.  La  France  vaincue 
était  envahie.  Dans  une  partie  de  son  territoire, 
il  n'y  avait  plus  guère  en  fonctions,  ostensi- 
blement du  moins,  que  les  représentants  de  l'au- 
torité municipale.  Seuls  ou  à  peu  près,  les 
professeurs,  les  gardiens  de  prison  et  les  archi- 
vistes faisaient  exception  à  la  règle  générale.  Or, 
j'étais  archiviste.  Un  jour,  assis  dans  mon  bureau 
devant  un  registre  du  XVP  siècle,  provenant  du 
chapitre  de  la  cathédrale  de  Troyes,  j'en  rédi- 
geais l'analyse  ;  j'avais  près  de  moi  le  texte 
got]ii(|uc  édité  par  Migne,  et  j'en  lisais  quelques 
versets,  quand,  fatigué  de  ma  rédaction,  j'avais 
besoin  de  repos.  Je  vois  entrer  deux  officiers 
allemands,  l'aide  de  camp  du  général  comman- 


*196  POST-SCRIPTUM 

dant  la  place  et  un  autre  de  grade  moins  élevé. 
L  aide  de  camp  jette  les  yeux  sur  le  registre 
français  du  XVP  siècle  qui  était  ouvert  devant 
moi  :  ((  Vous  lisez  cela,  me  dit-il,  c'est  de 
»  l'écriture  gothique,  cette  écriture  que  les  Gotlis 
»  nos  ancêtres  ont  enseignée  à  vos  aïeux  ?  — 
»  Ce  n'est  pas  exact,  lui  répondis-je.  —  Com- 
»  ment  ?  répliqua-t-il,  je  sais  ce  que  je  dis,  je  ne 
))  me  trompe  point.  »  Comme  réponse,  je  saisis  le 
t.  XVIII  de  la  Patrologie  latine  de  Migne,  je 
l'ouvris  aux  premières  pages;  au  grand  ctonne- 
ment  de  l'officier,  je  lui  montrai  les  spécimens 
d'écriture  gothique  imprimés  en  tête  du  volume, 
et  je  les  plaçai  en  regard  de  l'écriture  française 
du  XVP  siècle.  Il  reconnut  (pie  les  deux  écritures 
ne  se  ressemblaient  point. 

Ce  fut  alors  qu'il  m'exposa  l'objet  de  sa  visite. 
Il  pensait,  hélas!  transformer  en  dépôt  de  poudre 
le  bâtiment  qui  contenait  les  collections  scien- 
tifiques et  administratives,  dont  j'avais  la  garde. 
J'eus  peine  à  contenir  un  cri  de  désespoir.  Je 
fis  visiter  à  l'aide  de  camp  l'édifice  dont  il  voulait 
prendre  possession,  je  lui  donnai  un  rapide 
aperçu  des  documents  précieux  qu'il  contenait  ; 
je  le  suppliai  de  renoncer  à  son  projet.  Il  accueillit 
favorablement  ma  demande,  se  contenta  d'occuper 


POST-SCRIPTUM  *197 

comme  magasin  à  poudre  une  partie  d'un  bâti- 
ment voisin  qui  servait  de  bûcher  :  et  à  partir 
de  ce  moment,  toutes  les  fois  que  dans  la  rue 
l'aide  de  camp  rencontrait  l'archiviste,  l'aide  de 
camp  portait  la  main  à  sa  casquette  et  saluait  le 
premier.  L'aide  de  camp  c'était  le  vainqueur 
tout  à  la  joie  et  à  l'orgueil  du  triomphe;  l'ar- 
chiviste, c"(Mait  le  vaincu  dans  la  tristesse  et 
l'humiliation  de  la  défaite  ;  mais  en  lui,  en  ce 
lecteur  d'un  texte  gothique,  l'aide  de  camp  avait 
reconnu  un  disciple  des  maîtres  dont  à  l'Univer- 
sité il  avait  suivi  les  savantes  leçons.  C'était  à 
l'Ulfila  de  Gabelentz  et  Loebe  édité  par  Migne 
que  je  devais  les  égards  de  l'oflicier  allemand 
pour  mon  dépôt  et  pour  ma  personne.  Ce  volume 
de  la  Patrologie  est  aujourd'hui  un  peu  arriéré 
([uant  au  texte,  mon  exemplaire  est  bien  fatigué, 
un  peu  malpropre  même  ;  mais  des  livres  de  ma 
bibliothèque  c'est  un  de  ceux  sur  lesquels  mes 
regards  se  portent  avec  le  plus  de  plaisir.  Retour- 
nant à  Paris  pour  m'y  livrer  à  d'autres  études^ 
avec  d'autres  livres,  dans  un  étroit  espace,  je  vais 
le  laisser  à  la  campagne,  avec  la  majeure  partie  de 
ma  bibliothèque.  C'est  avec  un  regret  infini  que 
je  me  sépare  de  lui  ;  mais  pourquoi  ce  regret, 
quand  le  temps  est  si  proche  où  il  faudra  se 


*198  POST-SCRIPTUM 

séparer  de  tout,  et  pourquoi  regretter  la  vie 
où  les  douleurs  tiennent  tant  de  place  et  où  il 
y  a  si  peu  de  joies  ? 

Jubainville,  le  22  novembre  1899. 


ADDITIONS  ET  COKUECTIONS 


P.  -*31-33,  168,  169,  nous  avons  parlé  de  la 
notation  fninci(iuo  cth  du  kt  indo-européen,  dont 
la  notation  germanique  ordinaire  est  ht.  Bien 
des  gens  croient  que  le  francique  cth  se  pronon- 
çait ht.  Voici  un  fait  qui  paraît  démontrer  le 
contraire  :  le  nom  d'homme  écrit  dans  deux  di- 
plômes royaux  originaux  vers  658  à  l'ablatif  CJi- 
[agU]berctho  (Tardif,  n»  15,  1.  7,  p.  13  ;  Pertz, 
n°  35,  p.  33,  1.  43),  à  l'accusatif  ChagUbercthum 
(Pertz,  n"  36,  p.  34,  1.  9;  Tardif,  n"  16,  1.  2, 
p.  13,  alu  Chaglibercthi),  est  noté  à  l'ablatif  Cha- 
gliberctio  dans  un  autre  diplôme  royal  original 
daté  de  l'an  trois  de  Clotaire  III,  658  (Tardif, 
n»  14,  1.  4,  p.  12;  Pertz,  n«  34,  p.  32,  1.  41).  Tio 
semble  être  être  la  notation  de  tlio  par  spirante 
dentale  sourde. 

P.  *33,  35,  37,  en  titre  courant,  au  lieu  de 
Childebert,  lise^  Clotaire.  P.  53,  note  2,  au  lieu 
de  teote,  lise^  texte. 


*200  ADDITIONS  ET  CORRECTIONS 

P.  *109,  6,  troisième  mot,  au  lieu  de  Mum- 
molus,  //se^  Mommolns . 

P.  *111,  1.  18,  au  lieu  de  Mumunolus,  Use^ 
Mummolus. 


INDEX 


Par     F«.     LE     NKSTOL^tr 


NOMS   FRANCS 


Abthadus,  159. 
Acchildis,  158. 
Aclehardus,  43. 
Aclehildis,  43. 
Adalrîcus,  159. 
Adaltruti.s,  180. 
Adregundis,  43. 
Aegoaldus,  145. 
Aggilpertus,  158,  179. 
*AgilouuIfus,  152. 
Agilulfus,  152. 
agin-,  65. 
*Agiouulfus,  152. 
Agiulfus,  152. 
Agnechildis,  166. 
Aigatheu«,  172. 
Aigoaldus,  145. 
Aigulfus,  152. 
Ailulfus,  152. 


ain-,  65. 
Ainarth,  64,  65. 
Airibertus,  180. 
Alacharius,  129,  133,  134. 
Alafius,  137. 
Alairedus,  137. 
Alafridus,  129. 
albo-,  72. 
Alboenus,  43. 
Alboinus,  43. 
*Albouinus,  43. 
Albsuinda,  44. 
alchi-,  72. 
Aldemarus,  59. 
Aldomere,  59. 
Alebodes,  134. 
Alebodus,  134. 
Aletheus,  172. 
Alithius,  134,  162,  172. 
Allamundus,  137. 
Alligisels,  186. 


*202 


INTRODUCTION. 


INDEX 


alodo,  180. 
alote,  180. 
*Alothius,  162. 
Alouîus,  151. 
Alpsuinda,  44. 
ait,  64. 
Altanus,  4.3. 
Altbertus,  43. 
Altmir,  57,  58. 
Altrich,  64. 
Araalarîeus,  96. 
Amalbercthus,  32, 158,159. 
Amalbertus,  158. 
Arualgarius,  149,  158. 
Amalo,  96. 
Amanchildes,  158. 
Anibacthius,  168,  n. 
Angantnidis,  159. 
Ansarîcus,  137,  139. 
Ansbertus,  158. 
Ansebercthus,  158. 
Ansegundis,  43. 
ansi-,  72. 
Ansis,  66. 
*Ansirîcus,  139. 
Ansoaldus,  139,  144,  145, 

147,  148. 
Ansobercthus,  139. 
Ansoindus,  139,  151. 
Ansoualdus,  144. 
*Ansouindus,  151. 
Ansualdus,  144,  n. 
Aragasti[s],  124, 136. 
Araste,  124. 


Arastes,  124. 
Arbogastis,  123. 
Aregundis.  46. 
Arnebercthus,  32. 
*Arnouulfus,  152. 
Arnulfus,  152. 
Arogast,  124. 
Arogaste,  124. 
Arogasti[s],  185. 
Arthman,  64. 
Arthrath,  64. 
Arti'ich,  64. 
Ascarîcus,  137. 
Ascouindus,  151. 
Athanai'îcus,  53. 
Audechildis,  166. 
Audîniis,  106,  151. 
Andramnus,  1.59,  167. 
Audromarus.  178. 
Audo,-ônis,  93,    96,    106, 

130,  189. 
Audoenus,  91,  93. 
Audoinus,  151 . 
Audolênus,  84,  110,   112. 
Audolînus,  112. 
Audoualdus,  93, 96. 
Audouarius,   93,  97,   150. 
Audouera,  150. 
*Audouinut-',  91,  93. 
Audouîus.  151 . 
*Audouulfus,  152. 
Audulfus.  152. 
Augemâris,  178. 
Auuacharius,  97,  131,133. 


NOMS   FRANCS 


*203 


Aunegiselus,  134. 
Aunemundus,  134. 
Auno,  97. 

Auiioaldiis,  131, 145. 
*Aunouult'u.s,  152. 
Aunulfus,  97,  152. 
Aurouîus,  151. 
Austadius,  137,  138. 
Au.stei'childis,  109. 
Austomêriis],  138. 
Austouulfus,  152. 
Austrighyselus,  106,  162. 
Austrigildis,  109. 
Austrînus,  106. 
Austroghysolus,  162. 
Austroualdus,  106. 


Baddo,  97. 
Badegysilus,  97. 
Baderîcus,  97. 
Badoinus,  151 . 
badu-,  180,  183. 
Baldoaldus,  147. 
*Baldocharius,  180. 
Baltlierius,  180. 
Basiua,  46. 
Batecliisilus,  97. 
Baudachai'ius,    133,    134. 

135,  n. 
Baudastis,  123,  185. 


Baudegundis,  161. 
-bandes,  127,  128. 
baudi-,  186,  187. 
Baudigisil,187. 
Baudigisilus,  162. 
Baudînus,  151. 
-baudis,  127,  128. 
Baiidolefiiis,  134-135. 
Baudolênos,  134. 
Baudomêrus,  177,  n. 
Baudoniuia,  135,  172,189, 

11. 
Baudoiiêus,  78,  79,  150. 
baudu-,  180,  183. 
Bauducharius,  135,  n.,161. 
Baudugastis,  123, 185. 
Baudugisilus,  162. 
Beppelênus,  110. 
Beppolênus,  110. 
Beracharius,  132, 134, 159. 
Bereliarius,  159. 
berctho-,  185,  186. 
Bercthogiselus,  162. 
*BercthouuIfus,  152. 
-berethus,  32,  80,  n.,170, 

179, 184. 
Beregiselu«,  134. 
Beroaldus,  134,  147. 
Bcrta,-aiiis,  89. 
Bertec  h  ra  m  11  u  s ,  161. 
Bertefrediis,  171. 
Bertetrudis,  89. 
Bertha,  -anis,  190. 
Berthchramnus,  93. 


^204 


INTRODUCTION. 


INDEX 


Berthechramnus,  87,  113. 
Berthefledis,  89. 
Berthegundis,  89. 
Berthoara,  150. 
Berthramnus,  111,  161. 
Berthrannus,  87. 
Bertigisolus,  162. 
Bertînus,  151. 
Bertoaldus,  145. 
Bertoeuus,  151 . 
Bertoina,  43. 
Bertoinus,  151 . 
Bertoualds,  187. 
Bertouara,  119,  150. 
Bertouinus,  151. 
Bertrada,  89. 
Bertulfus,  152. 
Betto,  87,  111. 
Bettolènus,  111. 
Bettolînus,  111. 
bhercto-,  184. 
Bladastis,  99. 
Blidegai'ius,  149. 
Blidramnus,  158,  167. 
Bobila,  109. 
Bobilla,  109. 

Bobo,  84, 101, 108, 110, 112. 
Bobolùnus,  112,  122. 
Bobolînus,  112,  122. 
Bodigast,  124. 
Bodilo,  109. 
Bodogastis,  124, 184. 
Bodolênus,  112. 
Bonoaldus,  145. 


Bricciofrida,  54. 
Bruna,  88. 
Brunechildis,  26. 
Brunichildihi,  26,    45, 

162. 
Buccelênus,  110. 
Buccioualdus,  110. 
Burgundofaro,  90,  98. 


Chadoloaldus,  147. 
Chadroaldus,  147. 
Chaduinus,  106, 159. 
Chaeno,  165. 
Chagnericus,  165. 
Chagno,  165. 
Chagnoaldus,  145,  165. 
Chaimedes,  174,  175,  n. 
Chaino,  165. 
Chairibertus,  180. 
Chalda,  104,  105. 
Chaldebercthus,  105 . 
Chaldo,  104, 105,  106. 
Chaldoloaldus,  147. 
Chaldomîris,  105,  106. 
Chalodoaldus,  147. 
Chararîcus,  136,  138. 
Chardegysilus,  90. 
chardu-,  186,  187. 
Charegyselus,  141,  n. 
Charibercthus,  81,  180. 
Charibertlms,  141. 


NOMS    FRANCS 


*205 


[Charjidchardus,  188. 
Cliarigyselus,  141. 
Chariniêns,  141. 
Charimundus,  141. 
chario-,  140,  n.,14I,  149, 

164,  165,  cf.  charius. 
Chariobandus,  142. 
*Chariobercthus,  180. 
Chariochandus,  142. 
Charioualdus,     128,    141, 

149. 
Chariouindus,  142. 
Cliaiiualdus,  141,  149. 
Cliariulfus,  141. 
charius,   80,  n.,  135,  157, 

184,  cf.  chario-,  hario-. 
Chedelmarus,  178. 
Chedinus,  106. 
Chiddolênus,  112. 
Childaerîcus,  48. 
Childbertus,  161. 
Childebercthus,  31,  32,45, 

80,  161,  189. 
Childeberthus,  29,  30,  32, 

164, 184. 
Childebertus,  29,  30. 
Childerîcus,  45,  47,  48,  49, 

161. 
childi-,  48,  n.,  164. 
*Childibercthus,  161. 
Childiernus,  124,  162. 
*Childigernus,  124,  162. 
Childirîcus,    47,   48,    49, 

161,  162. 


-childis,  26,  162,169,189. 
Childrieiaecas,     nom     de 

lieu,  49,. 
Cliildriciaogas,     nom     de 

lieu,  49. 
Childriciagas,  nom  de  lieu, 

49. 
Childrîcus,  49,  n. 
chilpe-,  55,  169,  n. 
Chilporîchus,  50,  160. 
Chilperîcus,    45,   46,    49, 

55,  64,  81,  161. 
Chilprîcus,  49,  50,  160. 
Chlodeo,  46. 
Chlodio,  46,52,  101. 
Chlodisinda,  43. 
chlodo-,  25,  52,  72,  164. 
Chlodocharius,  34. 
Chlodomêres,  27. 
Chlodomêris,   27,  28,    45, 

52,  53,  80,  128. 
Chlodomîris,  28. 
Chlodomîrus,  28. 
*chlodos,  77. 
Chlodoualdus,  143. 
Chlodouêchus,  14,  15,  16, 

17,18,19,20,21,22,23, 

24,   25,  44,  47,  49,   52, 

53,77,122,128,133,150, 

163,  n.,174. 
Chlodouêos,  20. 
Chlodouêus,18, 19,  20,21, 

150,  174. 
Chlodouiae,  190. 


*206 


INTRODUCTION. 


INDEX 


*Chlodouies,  190. 
Chlodouîus,  17, 18,  19,  20, 

21,  150,  167,  174. 
Chlogio,  46, 101. 
cil  lot-,  24. 

Chlotarius,  35,  36,  44,  n. 
Chlotacbarius,  36. 
Chlotehildis,   24,  25,   44, 

45,46. 
Chlothaehariae,  190. 
Chlothacharius,  33,34,36, 

44,45,  46,  53,  131,133, 

165,  177,  189. 
Chlothaharius,  34. 
Chlotharius,    33,   34,   35, 

36,  37,133,  166. 
chlothi-,  24. 
Chlothichildis,  24,  25. 
chlotho-,  25. 
Chlothouêchus,  15, 16,  20, 

21,  24,  25,  44,46,53. 
Chlothsinda,  4.3,  46. 
Chlotsuinda,  43,  44,  n. 
Chonodomârius,  179. 
Ciunciolênus,  111. 
Clodomîres,  28. 
Clodouêchus,  46,  72,  76. 
Clodouius,  122. 
Clothacharius,  81. 
Clotharius,  35,  37. 
Chramiênus,  110,  168. 
Chramlînus,  111,  168. 
chramne-,  168. 


Chramnelenus,  54,  n., 110, 

111,  114. 
Chramnesiudus,  113. 
chramui-,  168. 
chramno-,  164. 
Chramnulfus,  113. 
Chramnus,  46,81,  n.,104, 

110,  113,  114,  129,  167. 
Chrodbercthus,  159. 
eh  rode-,  26. 
Chrodebercthus,  32. 
Chrodechildis,  25,  44, 107. 
chrodi-,  26. 
Chrodichildis,  25,  162. 
Chrodigildis,  162. 
Chrodînus,  106. 
Chrodmundus,  159. 
chrodo-,  164. 
Chrodobercthus,  33,    107. 
Chrodochildi.s,  166. 
Chrodolênus,  111. 
Chrodomârus,  178. 
Chrona,  94,  95. 
chrot-,  26. 
Chrotehai'ius,  159. 
Chrotchildis,  25,  44. 
Chrothacharius,  133. 
Chrothichildis,  25. 
Chrothildis,  158,  166. 
Chundo,  97. 
Chunsina,  46. 
Chylderîcus,  48. 
Cunimundus,  44,  n. 


NOMS   FRANCS 


*207 


Dacco,  93. 

Dacoaldus,  125,  145. 
Dado,  91 . 
Dadoalds,  187. 
Dagalaifus,  82  n. 
Dagarîeus,  93,  136,  138. 
Dagobercthus,  31,  82, 126, 

129,  138,  184. 
Dagomâres,  178. 
Dagoualdus,  124-125. 
Daigisilus,  126. 
Daigobertus,  126. 
Danoaldus,  145. 
Daobercthus,  32,  125. 
Daoualdus,  124,  125,  144. 
Daybertus,  126. 
Daygobertus,  126. 
Deoroualdus,  147. 
Deorouara,  119,  150. 
Diddo,  91,  92. 
Dido,  91. 
Dodo,  91 . 

Doniarîcus,  137,  138. 
Domegisel,  187. 
Domnacharius,  133,  135. 
Domnolênus,  112,  135. 
Domnolus,  135. 
Domolênus,  138. 
Domoualdu8,  138,  144. 
Droctebadus,  169,  n. 
Droctegisilus,  169,  n. 
Droctigiselus,  102. 


Droctoaldus,  147,  169,  n. 
Droctouêus,  78, 169,  n  . 
DroctuUïis,  102. 
Drocus,  102. 
Drogo,  101,  102. 
Drogus,  102. 
Drolio,  101 . 
Di-oietoaldus,  126,  n.,145, 

169,  n. 
Dructigisilus,  169,  n. 
Dructoaldus,  169,  n. 


E 

Eberegiselus,  97. 
Ebero,  97. 
*Eberouulfus,  152. 
Eberulfus,  97,  152. 
Ebracharius,  131,  134. 
Ebrecharius,  97,  132. 
Ebregysilus,  97,  132,134, 
Ebroaldus,  145. 
Ebromâres,  178. 
-edes,  174,  n. 
Elarîcus,  137. 
Eibedildis,  43. 
Erboardus,  43. 
Ercamberta,  158. 
Ercanberta,  43. 
Erchenrigus,  158. 
Erchinberthus,  158. 
Erchinoaldus,  149. 
Erconaldus,  148. 


*208 


INTRODUCTION, 


INDEX 


Ermelênus,  lit. 
Ermelînus,  111. 
Ermenfridus,  159. 
Ermeno,  87,  88. 
Ermenoaldus,  148. 
Ermenrîcus,  87,  157,  159. 
Ermenrigus,  158. 
Ermenteo,  172,  n. 
Ermentheo,  172  n. 
Ermentheus.  159,  172. 
Erminethrudis,  180. 
Erpo,  97. 
Erpulfus,  97. 
Eudelênus,  112. 


Fantoaldus,  145. 
Fantolênus,  112. 
Faramodus,  98. 
Faraulfus.  98,  136,  138. 
Faro,  90,  98. 
Faroinus,  138. 
Farro,  98. 
Filachar[ius],  133. 
Filacharius,  135. 
Filamâriu.s,  136,  139, 178. 
niu-,  135,    n.,  169. 
Filumarius,  139.  169. 
Filumârus,  1.35,  178. 
Flanegisil,  187. 
Flodoaldus,  145. 
Flotharius,  44,  n. 


Flutsuinda,  44,  n. 
Fredebodus,  171. 
Fredegundis,  45,  170,  185. 
Fredericus,  171. 
fredo-,  170. 
Fredoaldus,  171. 
Fredoardus,  43. 
Fredomundus,  171 . 
Fredonald,  187. 
Fredoualdus,  145,  171. 
Fredulfus,  171. 
fride-,  170. 
Fridegiselus,  171. 
Fridirîcus,  171. 
Fridi-îcs,  171,  187. 
Fridrîcus,  171. 
Frumoaldus,  148. 
Fulcoaldus,  145. 
Fulrath,  64. 

G 

Gadioaldus,  145. 
Gadroaldus,  148. 
Gairibertus,  180. 
Gagaurîcus,  157. 
Ganna,  120. 
Gannibaldus,  119. 
Gararicus,  136,  138. 
Garibercthus,  180. 
gario-,  149. 
*Gariobercthus,  180. 
Garioualdus,  149. 


NOMS    FRANCS 


^209 


Gariualdus^  149. 
Garoaldus,  146. 
Gai'ouuart,  138. 
-gasti-.  123, 184. 
-gastis,  122,  157,  189. 
ga.sts,  189. 
Gaucemâres,  178. 
Gaugioldus,  98. 
Gaugiulfus,  98. 
Gennards,  187. 
Gennaste,  123. 
Gennastes,  151,  n. 
Gennochardus,  187. 
Gennogastis,  123. 
Gennouîus,  151 . 
Genobaudis,  128. 
Genouêfa,  150,  151,  ii. 
gerno-,  124. 
Ghysleniarus,  177. 
Gibethrudis,  180. 
Gijltmir,  58,  n. 
giselo-,  186. 
-giselus,  162. 
gisilo-,  186. 
-gisilus,  162. 
Gislaharius,  53. 
Gisloaldus,  146. 
Glitmir,  57,  58. 
Godelaicus,  107. 
Godfridus,  172. 
Godînus,  107. 
godo-,  107. 
Godoti'idus,  107. 
Gogo,  98. 


Goniatrudis,  137. 
Gothrat,  6i. 
Gotman,  64. 
Gribo,  99. 
Grifo,  99. 

Grimbercthus,  103. 
Grimo,  102. 
Grimoaldus,102, 103,  146, 

148. 
Grimoualdus,  102. 
Grippo,  98. 
Gualderadus,  127  n. 
Gundaharius,  53. 
Gundefredus,  171 . 
Gundegisilus,  90. 
Gundeucus,  53,  n. 
Gundeuêehus,  53,  n.,  79. 
gundi-,  92. 
Gundiacus,  79. 
Gundicharius,  44,  53. 
Gundigi.selus,  92. 
Gundigisilus,  90. 
Gundiocus^  79. 
Gundirîcus,  92. 
Gundis,  185. 
Gundiuacus,  79. 
Gundoaldus,  144, 146. 
Gundobadi,  183,  n. 
Gundobadus,  51 . 
Gundofredus,  171. 
Gundoualdus,  143,  144. 
Gundualdus,  144,  n. 
Gunduinus,  159. 
Guntchramims,  45,  51,  81. 


^^210 


INTRODUCTION. 


gunthe-,  81,  n. 
Guntecharius,  44. 
Guntecliramnus,  81. 
Gunthacharius,  81. 
Guntharius,  44,  45,  46,81. 
Gunthchramnus,  113. 
gunthi-,  81,  n. 
-gunthia,  81,  n. 
Guntrigus,  158. 
Guntroaldus,  146. 
Gyso,  90. 


H 

Haino,  164. 
Hainoradus,  165. 
Halda,  105. 
Haldedrudis,  105. 
Haldemârus,  106. 
Haldrada,  105. 
Haltberta,  105. 
Haltbertus,  105. 
hamêdiae,  175,  176. 
hamêdii,  175,  n. 
hamêdius,  175,  176. 
Hansberta,  158. 
hard,  64. 

Hariobaudus,  128,  141 . 
-harius,  136,  165,  cf.  cba- 

rio-,  charius. 
Haroinus,  138. 
-hart,  64. 
Helperich,  64. 


INDEX 

Herpo,  97. 
Hildebertns,  32. 
Hilderîchus,  49,  n. 
Hilderîcus,  49. 
hildi-,  80,  n. 
Hildis,  166. 
Hilperîcus,  56,  n. 
Hlodouuîchus,  23 . 
Hlotharius,  38. 
Hludouîchus,  23. 
Hludouîcus,  21,  174. 
Hludouuîeus,   20,  21,  22. 

23. 
Hludwig,  164.  n. 
Hlutharius,  38. 
hram,  81,  n. 
Huntfridus,  97. 
Huntgarius,  97. 


Imnacharius,  132. 
Ingseuones^  80. 
Ingitrudis,  185. 
Ingoaldus,  146. 
Ingomêres,  79,  80. 
Ingomêris,  27,  45,  80, 17^ 
Ingoramnus,  167. 
Ingramnus,  159,  167. 
Ingumarus,  178. 
Ingunde,  44. 
Ingundis,44,  45,  46. 
Inguaeones,  80. 


NOMS   FRANCS 


-*211 


Inguiomêrus,  79, 80, 176,  n . 
-înus,  151. 


LambertuSj  160. 
Landobertus,  160. 
Landoaldus,  146. 
Landobei'cthus,  32.  33, 160. 
Landrîcus,  159. 
Launogastis,  123. 
Launoiiêus,  79. 
Launoiiîos.  78. 
Launouîus,  78,  79,  151. 
Ledaridus,  137,  139. 
Ledoaldus,  139,  146. 
Ledolenus,  139. 
-lênus,  110-112,  174,  n. 
leobo-,  183. 
Leobulfus,  173. 
Leodaste,  123. 
Leodastis,  123,  185. 
Leodefridus,  160,  172. 
Leodfridus,  160,  172. 
Leodoaldus,  146. 
Leodobert,  186. 
Leodomâres,  178. 
Leonastis,  123. 
Leuba,  99. 
Leubacius,  174,  n. 
Leubasti,  123. 
Leubastis,  99, 173,  185. 
leubo-,  99.  173,  183. 


Leubogastis,  123,  173,185. 
Leubolônus,  112. 
Lcubosuintlius,  173. 
Leubouald,  187. 
Leuboualdus,  174. 
Leubouera,  99,  130, 173. 
Leudastis,  123,  185. 
Leudefredus,  172. 
Leiidegarius,  149. 
Leudegisil,  187. 
Leudfridus,160,  172. 
Leudoaldus,  146. 
Leudobercthus,  160. 
Leudogastis,  123,  185. 
Leudomârus,  178. 
leudos,  174. 

-lînus,  110-112,  174,  n. 
Liubman,  64. 
Ludovîcus,  21,  22,163,  n. 
Ludhiiuuig,  21. 

M 

Macco,  99. 
Macnoaldus,  146. 
Macnoualdus,  145. 
Madalfridus,  158,172. 
Madelînus,  112. 
Madroaldus,  148. 
Maerouêiis,  77. 
Magnacharius,  99, 132,133, 

134. 
Magnariu8.  132,  133. 


^212 


INTRODUCTION.   —  INDEX 


Magnatrudi.s,  136,  138. 
Magnebodus,  99. 
Magnerîcus,  99. 
Magnharius,  99. 
Magnoaldus,  146,  148. 
Magnoualdus,  99, 134, 138, 

145. 
Mallabado,  136. 
Mallaricus,  137,  139. 
Mallasti,123, 185. 
Mallogastis,  123,  185. 
Manaulfus,  137. 
Manileobus,  174. 
Manileubus,  174. 
Maracharius,  1 32, 134, 177. 
Marcatrudis,  136,  138. 
Marcoaldus,  146. 
Marcomêris,  128, 138. 
Marcoiiivia,  138,  173,  189, 

n. 
Marcouêfa,  150. 
Marcoueifa,  138, 150. 
Marcoualdus,  145. 
-mares,  178. 
mari-,  178. 
Mârileifus,  177. 
-mârio-,  178,  179. 
-maris,  178. 
-mârius,  58. 
Mârlaifus,  177,  n. 
mâro-,  78,  176,  177. 
Mârouêus,  78, 134,  176. 
-mârus,  58, 177,  178. 
Mauracharius,  133, 135. 


Maurolènus,  111, 135. 
Maurolînus,  1.35. 
Medoald,  187. 
Medoaldus,  146. 
Mellobaud,  187. 
Mellobaudi,  187. 
Mellobaudis,  187. 
-mères,  58^  17G, 
mêri-,  80,  n. 
-mêris,  53,  58,  77,  176. 
mêro-,  78,  80,  n . ,  176. 
Merobaudes,  176,  n. 
Meroeus,  77. 
-mêros,  77. 
Mêrouêchus,  15, 52, 77, 128, 

150,  176. 
Merouêus,  150. 
Merouîus,  77. 
-mêrus,  58. 
-mîris,  176. 
Mommolus,  109. 
Mommulus,  109. 
Monechildis,  166. 
Monethrudis,  180. 
Monoaldus,  146. 
Mucnoaldus,  146. 
Mummolênus,  111,  112. 
Mummolînus,  112. 
Mummolus,  109,  111. 
Mumolênus,  112. 
Mumolînus,  112. 
mund,  63. 
munt,  62,  63. 


NOMS   FRANCS 


^213 


N 

Nantacharius,  133 . 
Nantahai'ius,  107,  135. 
Nantbertus,  108. 
Nantechilda,  107. 
Nantechildae,  190. 
Nantechildis,  107,  190. 
Nautharius,  107. 
Nantliecbildis,  107,  13Ô, 
Nanthinus,  107. 
Nantulfus,  108. 
Nivardus,  88,  173,  n. 
-niuia,  172,  189. 
Niuiaste,  123,  173,  n. 
*Niuiogasti><,  123. 
Nivo,  88,  173,  n. 
Niuochardus,  88. 
Nordeberts,  186. 
Nordebercthus,  186,  n. 
Nordeberthus,  186,  n. 
Nordobercthus,  186  n. 


Ochelpincus,  157. 
-ôdi,  174,  n. 
Odiinbertbus,  158. 
Otto,  '92,  93. 


Pappolus,  109. 

-pertus,  179. 

Phai'o,  90. 

Pippînus,  108,109,110. 

Pôpo,  108. 

Pupo,  101. 


Quillacharius,  126,  n. 
Quintrione,  126,  n. 

R 

Radbodis,  103. 
Radegundis,  103. 
Rado,  103. 
Radoaldus,  146. 
Raganfredus,  159.  171. 
ragin,  60. 
ragino-,  62. 
Ragnacharius,  53,61,  132 

133, 134. 
Ragnarius,  132,  133. 
Ragnecharius,  53,  61, 132. 
Ragnemâro,  61 . 
Ragnemârus,  178. 
Ragnemodus,  134. 
Ragnimodus,  134. 


*214 


INTRODUCTION. 


INDEX 


Ragnoaldus,  148. 
Ragnomâres,  61,  178. 
Ragnomâro,  61. 
Ragnomârus,  178. 
Ragnoualdus,  134,  143. 
rain,  60. 
Rainarius,  158. 
Rainhrath,  64. 
Rainmar,  61. 
Rainmir,  57,  58,  60^  61. 
*rakeno-,  61,  n. 
Ramnisilus,  167. 
Ranepertus,  167,  179. 
Ratbertus,  158,  179. 
Rathman,  64. 
Ratmunt,  57,  58. 
Rîcchuiidis^  45. 
Rîcgundis,  45. 
Richart,  64. 
Rîchemêris,  52,  59. 
Rîchimèris,  52. 
Richman,  64. 
Richmir,  58,  n. 
Richmunt,  58,  n. 
Rîehomêri.s,  59. 
Richrath,64. 
Rîcimêr,  59. 
rîco-,  186,  187. 
Rîcogundis,  45. 
Rîcomêris,  54. 
-rîcus,  13,  52,  56,  ^  2. 
Riginir,  57,  58,  59. 
Rigmunt,  57,  58. 
riguo-,  61. 


Rignomêris,  61. 
Rigoaldus,  146. 
Rigobercthus,  32. 
Rigofridus,  172. 
Rigoualdus,  145. 
Rigundis,  45. 
Rimoaldus,  146. 
Rocco,  84,  103,  109,  110. 
Roccolênus,  84,  104,  110. 
Roccula,  104,  109. 
Rosamunda,  44,  n. 
Ruccolenus,  104. 


S 

Saedeleuba,  94. 
Salegastis,  124. 
Saligast,  124. 
Samanildis^  104. 
Sanio,  104. 
Sedeleuba,  94,  96. 
segi-,  82,11.,  169. 
Segimêrus,  82,  n.,  85,  176, 

n. 
Segimundus,  85. 
Segobert,  186. 
Senoaldus,  146. 
Sensoaldus,  146. 
Seroaldus,  147. 
Sesoaldus,  147. 
Sicharius,  166. 
Sicoaldus,  147. 
Sideleuba,  94,  95. 


NOMS    FRANCS 


^215 


Siggo,  92,  111. 
sigi-,  82,  n.,92. 
Sigiberctlius,  44,  45,    50, 
81,  82,  n.,  92,  16G,  1G9. 
Sigiberthus,  50. 
Sigiinundus,S2,  n.,  92. 
Sigirîcus,  92. 
Sigismundus,  82,  n. 
Sigiu;ildus,92. 
SigiuUus,  92. 
Sigoaldus,  147. 
Sigofredu.^,  171 . 
Sigofridus,  172. 
Sigybertus,  51,  n. 
Steinhart,  64. 
Suarzman,  64. 
Suinthaharius,  133,  166. 
Suiinechildis,  72,100,  166. 
Sunnegesil,  71,  n. 
Sunnegisilus,  71. 
Sunnichildis,  72. 
Sunnîne,  190. 
Sunnis,  71. 
Sunniulfus,  71. 
Sunno,  71,  72,  100. 
Syggolênu.s,  111 . 
Sygliiberthus,  51,  n. 
Sygibertus,  51,  n. 
Sygofridu.s,  172. 


Tanchrat,  64. 


Tanechildis,  166. 
Tatto,  94. 
Teodoaldus,  147. 
Teudaharius,  133,  134. 
Teudechildis,109. 
Teuderîeu.s,  11,  12,  n. 
Teudildis,  43. 
Teudirîcus,  162. 
Teudorîciis,  14. 
Teudulfus,  42. 
Teutberta,  43. 
Teuthai'dus,  43. 
Theoda,  190. 
Theodacharius,    133,    134, 

166. 
Theodaharius,    133,     134, 

166. 
Theoderîeus,  13,  22. 
theodo-,  86,  87,  173,  183. 
Theodobaldus,  129. 
Theodobertus,  128,  n. 
Theodoniuia,  173. 
Theodorîcus,  13,  22. 
Theodoualdus ,       128-129, 

144. 
Theotechildis,  109. 
theude-,  173. 
Theudeilênus,  112. 
Theuderîcus,  9,  10,11,  12, 

13,  14,  22,  134. 
Theudila,  109. 
Theudirîcus,  12. 
Theudo-,  13,  52,   79,  173, 

183. 


^216 


INTRODUCTION. 


INDEX 


Theucloberthus,  128. 
Theudomêris,  52,  59,  128. 
Theudorîcus,    13,    14,  22, 

52,  79,  85,  86,  128,  134, 

162. 
Theudoualdus,  128. 
-theus,  172. 
thiua-,  172. 
Thiudulfus,  173,  n. 
-thius,  162. 
Tottolênus,  112. 
Turnoaldus,  105,  148. 
Turnochaldus,  105. 


U 

Uaddo,  93,  100. 
Uadoinârius,  100,  179. 
ualdo-,  186,  187. 
-ualdus,  143-150. 
Uandalmârus,  157-158 . 
Uandelbertus,  157. 
uant,  63. 
Uantmir,  58,  n. 
-uara,  150. 
Uarius,  150. 
Uarnacharius,  132. 
uat,  63. 

-uêchus,  72,  76,  78,  176. 
-uêus,  77,  176. 
-uîcus,  176. 
Uiliacharius,  130. 
-uîus,  176. 


-ulfus,  114. 
Uremârus,  104. 
Uro,  104. 
Uuademêrus,  100. 
Uualacharius,  133,  134. 
Uualdebertus,  127,  n. 
Uualderadus,  127,  n. 
Uualderamnus,  167. 
Unaldetrada,  127,  n. 
Uualdmârus,  159,  178. 
Uualdo,  93. 

Uualdomârus,  159,  178. 
Uualdramnus,  159,  167. 
-uualdus,  143-150. 
Uualechramnus,  134. 
Uuandalraârus,   177. 
Uuandelènus,  112. 
Uuatmir,  57,  58. 
Uuidogastis,  124,  184. 
Uuigmunt,  57,  58. 
Uuiliacharius,      n.,     126, 

129,139. 
Uuilicharius,  129,  n. 
Uuiltmunt,  58,  n. 
Uuineram,  167,  188. 
Uuineramnus,  167,  188. 
Uuiuetaharius,  101. 
Uuintharius,  101. 
Uuiiithi'io,  100. 
Uuintrio,  100,101,126,  n. 
-uinus,  151. 
Uuisogast,  124. 
Uuisogastis,  124,  184. 
Uuistrimundus,  94. 


NOMS   FRANCS 

Uulfilaicus,  113. 
Uulfochramnus,  113,  168. 
Uulfolaecus,    Uulfolaicus, 

113. 
Uulfolênus,  111,  112, 

114. 
Uulfos,  113. 
Uulfus,  113,  152. 
Uulmunt,  57. 


-217 


Vandoremârus,  177,  n . 

W 

Wadrîeus,  100. 


Wandelînus,  112. 
Waratto,  119. 
Warnacharius,  89. 
Witman,  64. 


MOTS  VIEUX-SAXONS 


bilîbhan,  82,  n. 

drubt,  102. 

grôni,  95. 

gpuoni^  95,  231 . 

hëlpa,  56. 

hild,  48,  u.,80,  n.,  164. 


hrên,  60. 
hrêni,  60. 
régi  no,  62. 
rîki,  56. 
sîda,  94,  n. 
sidu,  94,  n. 


MOTS  VIEUX  HAUT  ALLEMANDS 


beraht,  80,  n.,  170. 
dak, 125. 
gîri-,  149. 
gougulâri,  98,  231. 
gruoni,  95,  n. 
hari,  164. 
hart,  188,  n. 
heimôti,  175,  n. 
beimuoti,  175,  n. 
hëlfan,  169,  n. 


helid,  106. 
heri,  164. 
hilfa,  56. 

hiltia,  48,  n.,  80,  n. 
hiltja,  164,  n. 
hlud,  164. 
Hludih,  120. 
hraban,  81,  n.,  164. 
hram,  164. 
hroini,  60. 


*218 


INTRODUCTION. 


INDEX 


hrôd,  164. 
*lirono,  95. 
liippi,  140. 
magaii,  100. 
lUcakan,  100. 
mannaskîn, 
mare,  179. 
mari,  179. 
maria-,  179. 
megin,  100. 
mir,  58. 
mnnt,  62. 


120. 


peraht,  170,  179. 
rabo,  164. 
ram,  167. 
rât,  103. 
rîchan^  56. 
rono,  95. 
ruod, 164. 
taly,  125. 
sîta,  94,  n. 
vîhaii,  76. 
wîlî,  76. 


MOTS  ALLEMANDS  MODERNES 


bleiben,  82,  n. 
bube,  101. 
dienstag,  69. 
eid,  175. 
iaust,  63. 
freitag,  69,  n. 
friede,  170. 
Friedrich,  171,  n. 
gaukler,  98. 
gier,  149. 
greifen,  99. 
grlin,  95. 
gut,  107. 
haiipt,  63. 
iieer,  164. 
heim,  175,  n. 
heimat,  175,  n. 


held,  106. 
helfen,  56,  169,  n 
herbst,  98. 
hilfe,  56. 
hilfst  (du),  56. 
hilft(er),  56. 
hulfe,  56. 
Jùlich,  118. 
kœnig,  73. 
lieb,  99,  173. 
lied,  174. 
mittwoch,  69,  n., 
Neumagen^  117. 
Novigrad,  118. 
rabe,  167. 
reich,  56. 
Rottenburg,  119. 


231, 


MOTS   ANGLO-SAXONS,   ANGLAIS 


ruck,  103. 
riicken,  103. 
samstag,  70. 
sieg,  170,  n. 


tag,  82,  n. 
viel,  170,  n. 
wolL  114,  n. 


-219 


MOTS  ANGLO-SAXONS 

bellfau,  82,  n.  |      hiid,  18,  n. 

MOTS  ANGLAIS  MODERNES 


boy, 101. 
day,  82,  n. 
green,  95. 
-ham,  175,  a. 
holp,  56. 
home,  175,  n. 


oath,  175. 
raven, 167. 
saturday,  69. 
tuesday,  69. 
wednesday,  69,  n. 
York,  118. 


MOTS  GOTHIQUES 


aiiiabaur,  154. 
aiths,  175. 
alabrun-sts,  153.. 
alamans,  153. 
alatharba,  129,  138,   153. 
allavaurstva,     129,     138, 

153. 
allsverei,  153. 
allvaldands,  150,  153. 
andei.s,  140,  n. 


andi-,  141,  n. 
andilaus,  140,  n. 
andins,  141,  n. 
andja-,  141,  n. 
anst,  482. 

anstai  audahafts,  130. 
anstais,  182,  190. 
ansts,  182,  189, 
arbi,  140. 
arbinumja,  140. 


*220 


INTRODUCTION.   —  INDEX 


arbjis,  140. 

armahairts,  155. 

asiluqairnus,  156. 

auda-,  130. 

audahafts,  130. 

augadauro,  155. 

baurgs,  169,  n. 

bairhta-,  184. 

bairhts,  80,   n.,  170,  184, 
189. 

bilaibjan,  82,  n. 

bileiban,  82,  n. 

*borgi-,  169,  n. 

bruthfaths,  156. 

Cannabas,  86. 

Cannabaudes,  86. 

dag, 182. 

daga-,  184. 

dagis,  182. 

dags,    82,    n.,    125,    181, 

184. 
dauravards,  142. 
drauh, 102. 
driugan,  102. 
di'ugans,  102. 
drugun, 102. 
dvalavaurdei,  155. 
eisarnabandi,  155,231. 
faihugairns,  124,  156. 
faihugeigo,  156. 
figgragulth,  155. 
filudeisei,  156. 
fllufaihs,  135,  n. 
fîlugalaubs,  135,  n. 


flluvaurdei,  135,  n. 
fritha-.  170. 
Frithareiks,  171,  n. 
fotubandi,  156. 
fullaveis,  143. 
fullavita,  143. 
gairns,  124. 
gasti-,  182. 
gastigods,  155. 
gastis,  182. 
gasts,  182,  184. 
giba,  182. 
gibos,  182. 
gistradagis,  155. 
godakunds,  155. 
greipan,  99,  n. 
grunduvaddjus,  156. 
gudalany,  153. 
gudhus,  153,  231. 
gudja,  74,  231. 
gumakunds,  137. 
guth,  74. 
haims,  175. 
hana,  183. 
hanan, 183. 
handaus,  183. 
handu-,  183. 
handus,  183. 
handuvaurhts,  156, 
hanins,  183. 
harduhartei,  156. 
hardus,  188. 
hari,  182. 
harja-,  164,  184. 


MOTS   GOTHIQUES 


*221 


harjis,   81,    n.,    164,  182, 

184,  189. 
hauha-,  154. 
hauhhairts,  154. 
hauhthuhts,  154. 
heivafrauja,  155. 
hilpan,  56. 
hrainjahairts,  140. 
hrains,  60. 
hraivadubo,  155. 
kuiiavida,  143. 
launavargs,  142,  231. 
lausavaurds,  153. 
lausbandus,  153. 
lausqithrs^  153. 
liuba-.  173. 
liubaloiks,  131. 
lubjaleisi,  140. 
managei,  manageius,  183. 
managein,  183. 
manamaurthrja,    137,23. 
manasêths,  137. 
mikila-,  154. 
mikilthuhts,  154. 
mis,  58. 

niithgardavaddjus,  142. 
niua-_,  154. 

niuja-,  154,  173,  189. 
niujis,  154,  173. 
niuklahs,  154. 
qinakunds,  155. 
qithuhafts,  156. 
ragin,  60,  61,  n.,  62. 


ragineis,  60. 

raginon,  61. 

reiks,  56. 

sidu.s,  94,  n. 

sigis,  82,  n. 

sunaus,  183. 

sunja,  71,  182, 189. 

sunjôs,  182. 

sunna,  71 . 

sunu-,  183. 

Theoda,  86. 

Theuthachadus,  87. 

tbiva-,  154. 

thiuda,  79,  173. 

thiudana-,  154. 

tliiudangardi,  154. 

thiumagus,  154. 

thius,  172. 

tuggô,  183. 

tuggôn,  183. 

tuggôns,  183. 

vadi,  140. 

vadjabokos,  139,  231. 

vadja-,  140. 

vailadêds,  155. 

vailamêrs,  80,  n. 

vairthan,  129. 

veihan,  76. 

veihs,  76. 

veinagards,  153. 

veindrugkja,  153,  231 . 

viljaharthei,129,139,  231. 


^222 


INTRODUCTION. 


INDEX 


MOT   VIEUX  FRISON 


mund,  62. 


MOTS  VIEUX-SCANDINAVES 


hildr,  161, 


hold-,  106. 


MOTS    GERMANIQUES  DIVERS 


Arminius,  79. 
Boiorix,  85. 
Caesorix,  85. 
Catumerus,  176,  n. 
Chamaui,  163,  n, 
XaptôfXYjpoç,  128. 
Charioualda,  141. 
Chauci,  163,  n. 
Cherusci,  163,  n. 
Claodicus,  120. 
Clodicus,  120. 
Asuoôpt^,  52,  n.,85,  128. 


Gaisoriens,  85. 
Gannascus,  119,  120. 
Gannica,  120. 
Gannicus,  120. 
Mannus,  120. 
Maroboduus,  177. 
*Thingaz,  69. 
*Uôdanaz,  69. 
wanda-,  63. 
wanta-,  63. 
Warasci,  119. 


MOTS   GRECS 


*223 


MOTS  GRECS 


iOeos',  153. 
àX/^es'.a,  189,  n. 
ilrfiéi,  189,  n. 
àX'jtj'.ç,  155. 
àjjt-îXwv,  153. 
àv6pio7:ôy.-:ovoç,  137. 
à-ÉpavTo;,  140,  n . 
à-XÔTr,ç,  153. 
'Apta-ocpàvr,ç,  84. 
ôtp!rr,v,  137. 
aùOaoTjÇ,  154. 
ajp'.ov,  155. 
aùa'Tifipôç,  188. 
àyâpta-roç,  142. 
jBaffiXsTov,  154. 
YOcaTpl  E^ouaa,  156. 
oa/.TjX'.oç,  155. 
Aà|jia;,  90. 
AajjLixî,  86. 
Aà,u'.ç,  86. 
AaîJL'sxQÇ,  86. 
Aafjityo;,  86. 
Axjjiîcov,  86. 
Ar'jjiapyOs,  86. 
Ar,a(!TXo^,  86. 
Ayjijloi;,  86. 
ATijjioîeâç,  85,86. 
ATijjLciaOÉviQç,  84,  85,  86. 


A'.oyivT]!;,  66. 
Atov'jjtOi;,  66. 
A'.ovii!JOY£vr,c,  66. 
£'JY£VT,Ç,   155. 

fjzpyziloL,  155. 
E'jpuoajjLaç,  90. 
Rùpuxpiojv,  90. 
cuaitXayyvoç,  155. 
ôsfjiéXtov,  156. 
eeô(;,74. 
OyjXuî,  1.55. 
ô'jptç,  155. 
Gapcopos,  142. 
Upôv,  153. 

y.aOapoç  tri  xapôîqt,  140. 
KaXX'.TmfSTji;,  41 . 
xsvôç,  153. 
xsj(^apiTW[jiévTi,  130. 
xXï]povôfi,oî,  140. 
/.ofpavoç,  81,  n. 
•/.ôajjLo^,  137. 
xpaT'j;,  188,  n. 
Kpitov,  90. 

XWJJLT,  ,   17.5. 

Xar^î,  137. 
Ix^Lxot.i.ô'koyoç,  153. 
Meya-z-X-^.;,  40. 
^ziôioiy  rr/ ,  142. 


■224 


INTRODUCTION.   —  INDEX 


[jl'jXoç  ôvr/.ô;,  156. 
[jiwpoXoY'-a,  155. 
veo-,  154. 
vst'oc,  173. 
vr^Titoç,  154. 
vrjffTtç,  153. 
Nf/.o[ji£or|Ç,  84. 

EàvôtTITTOÇ,    41  . 
o'.y.rjOZiJTZÔZTli; ,  1.55. 
OÎvOTlÔtTjÇ,    153. 

oXo/.a'jTto;jLa,  1-53. 
opY.oç,  175. 
rj(j'.rjzr,ç ,  189,  n. 
UaY/pétov,  90. 
TraTç,  154. 
TiavoupYta,  156. 
Travxo/.pa-ïwo,  150,  1.53. 
TriÔv),  156. 
TreTrXrjpocpopTjiJiévoç,  129, 153 

-JTOXU-,    170. 

IIoX[jox[j(.aç,  90. 
notre towv'.oç,  66. 


TtpôaxX'.citç,  130. 
TipoacsîXiQ;,  131. 
7:pojto7:oXr,'^[a,  130. 
7ï'jv9avo[JLai,  128. 
a/.Xrjpo/.apota,  156. 
(T/.Xripoç,  188. 
Zzpz'liior,;,  39,  40,  41, 
axpii^i;,  39. 

TÎT'JCflOJJLÎvOÇ,    154. 

xp'jywv,  155. 

UTr£pY]CpXVTji;,   154. 

Oax£p£Ta0a'.,  129. 
<pap[Jia-/.£ta,  140. 
'P'MiT-J.or^ç,  41,  42. 
<ï>£'!oa)v,  40. 
cp'.XapY'Jpîot,  156. 
cp'.Xàp-ppoç,  124,  156. 
cp'.Xô^îvoç,  156. 
yaîpiTZTTo;,  41 . 
^£'.pÔYpa!fov,  139. 

YStpOiroÎTjTOÇ,     156. 


MOTS  LATINS  CLASSIQUES  ET  BAS-LATINS 


ceteris,  122. 
citeris,  122. 
clementiae,  122. 
cliinentiae,  122. 
conservetur,  122. 
conservitur,  122. 


deus,  74. 
fredum,  170. 
fredus,  170. 
t'ridus,  170. 
fritus,  170. 
hostis,  182. 


MOTS   LATINS   ET  GAULOIS 


*225 


Januarius,  168,  ii. 
jocularis,  98. 
joeularius,  98. 
mallum,  139. 
Mantalomaus,  125. 
mistiriuni,  122. 
Montalomagensis,  125. 
mundium,  62. 
mysterium,  122. 


Nchalennia,  168. 
Oisiodra,  122. 
paygus,  125. 
Salicetum,  122. 
Saocitho,  122. 
vadiuni,  140. 
vietinia,  76. 
victus,  76. 
vincere,  76. 


MOTS    GAULOIS    DU    CONTINENT 
ET  DE  GRANDE  BRETAGNE 


Andecavi,  114. 
Andes,  114. 
Autessiodurum,  122. 
Bituriges,  118. 
-briga,  169,  n. 
Camulogenos,  66,  85. 
Camulogenus,  115. 
Camulognata,  115. 
Camulorix,  115. 
Camulos,  85. 
Caturix,  85. 
Celta,  169,  n. 
Cingetorix,  85. 
Condacus,  117. 
Condomagus,  117. 
corio-,  81,  n. 
Cunocennos,  119. 
*Dêuicios,  116. 


*Dêuico,  117. 
Deuogenos,  117. 
Deuognatos,  117. 
Diuicia,  117. 
Diuiciacus,  114,  116. 
Diuicios,  116. 
Diuico,  117. 
Diuicus^  117. 
Diuogenus,  117. 
Dubnotalus,  115. 
Dubnouellaunus,  115. 
Dumnacus,  114. 
Dumnorix,  114. 
Dumnotalus,  115. 
Dumnouellaunus,  115. 
Eburacus,  118. 
Eburobriga,  118. 
Ebui'odunum,  118. 


*226 

Esuuios,  66. 
Esunertos,  66. 
Flaviacus,  118. 
Flaviobriga,  118. 
gutuatros,  75. 
Juliacus,  118. 
Juliobona^  118. 
Nemetacum,  118. 
Nemetocenna,  118. 
Noviacus,  117. 
Noviodunum,  118, 
Noviomagus,  117. 
Petrucorii,  81. 
Senocundus,  116. 
Senognatus,  116. 
Senomaglus.  116. 


INTRODUCTION.   —  INDEX 


Senorix,  116. 
Senoruccus,  116. 
Senouiros,  116. 
Senourus,  116. 
Sumelocenna,  119. 
Tegernacus,  116. 
Tegernomalus,  116. 
teutono-,  154. 
Togiacus,  114. 
Togirix^  114. 
Togodumnos,  114. 
Totatigenos,  66. 
Tricorii,  81,  n. 
Turnacus,  117. 
Turnodurus,  117. 
Turnomagus,  117. 


MOTS    IRLANDAIS 


Camelacus,  115. 
Camulacus,  115, 
cû,  114,  n. 


cù  allaid,  114,  n. 
Senachus,  115. 
Tigernach,  116. 


MOTS  GALLOIS 


Concen,  119. 
ki,  114,  n 


Teyrnoc,  116. 


MOTS    FRANÇAIS 


•*227 


MOTS  BRETONS 


bleiz,  114,  n. 
ki,  114.  n. 


Tiarnmael,  116. 
Tiarnoc,116, 


kuningas,  73. 


MOT  LITUANIEN 


MOTS    SANSCRITS 


kratus,  188,  n. 


racanam,  61,  n. 


MOTS  FRANÇAIS 


Alboin,  43,  44,  n. 

Arras,  118. 

Avrolles,  118. 

Beuve,  101. 

Bovon, 101. 

Brunehaut,  26,  44    45,  46, 

88. 
Brunehault,  26. 
Bruneheut,  26. 


Caribert  ^^  89. 
Charles  le  Chauve,  21 . 
Childebert,  9,  14,  28,  29. 
ChildebertP',  29,  31,33,  n. 
Childeb^Tt  II,  29,  31.  45, 

46,  92,  93. 
Childebert  III,  10,  17,  30, 

33,  n.,  34,  48,  49,  105, 

161,  164. 


*228  INTRODUCTION. 

Childéric,  47,  n.,48. 
Childéric  I",  46. 
Childéric  IL  31,48. 
Childéric  III,  48,  49. 
Chilpéric,  49,  50,  55,  94, 

96. 
Chilpéric  I",  45,  50,    54, 

77,  177. 
Chilpéric  II,   18,    31,  32, 

34,  48,  49,  50. 
Clodion,  47,  52,  59,  101. 
Clodomir,  9,  14,  27,  28. 
Clotaire,  9,  14. 
Clotaire  I",  33,  34,  35,  36, 

44,  45,  48,  81,  113. 
Clotaire  II,  34,  35,  36,  37, 

n.,  77,  89. 
Clotaire   III,  17,    34,    36, 

37,  n.,  106,  ;n. 
Clotaire  IV,  37. 
Clotilde,  9,  14,  24,  25,  26, 

27,  28,  39,  44,  45,  49,  50, 

51,  53,  67,  79,96. 
Clovis,  8,  n.,9,  14,19,  22, 

47,  72. 
Clovis  I",  18,  19,  20,  23, 

24,  25,  26,  27,  28,  29,  33, 

39,  44,   45,  46,  47,    50, 

51,  52,   53,  61,   67,  75, 

77,  80,  94. 
Clovis  II,  17,  18,    19,  20, 

47. 
Clovis  m,  17,  18,  20,  34, 

47,  48,  99. 


INDEX 

Condac,  117. 

Condom,  117. 

Crotilde,  25. 

Dagobert,  186. 

Dagobert  I",    31,  87,  90, 

91,  126. 
Dagobert  II,  91,  126. 
Dagobert  III,  32,  126. 
Frédégonde,  45. 
Friry,  171,  n. 
Gondebaud,  51. 
Contran,  51,109. 
hameau,  175. 
Heubert,  33. 
Juillé,  118. 
Juillac,  118. 
Juilly,  118. 
Juliers,  118. 
Jully,  118. 
Jupiter,  69. 
Lambert,  33. 
Lillebonne,  118. 
Lohier,  38. 
Looys,  22,  23. 
Lothaire,  38. 
Lothaire  I",  38. 
Louhier,  38. 
Louis,  8,  n.,22,  24,  77. 

Louis  I",  20,  22,  23. 
Louis  II,  21. 
Louis  IV,  21. 
Louis  IX,  23. 
Louis  X,  23. 
Louis  XIV,  23. 


MOTS    FRANÇAIS 


^229 


Louis  XVII,  23,  24. 

Louis  XVIII,  23. 

Louis  le  Germanique,  21, 

23. 
Louise,  24. 
Loyer,  38. 
Loys,  22,  23. 
Mérovée,  15. 
Neuvy-au-Houlme,  117. 
Neuvy  -  en  -  Champagne, 

117. 
Neuvy-le-Roi,  117. 
Nimègue,  117. 
Noyon,  117. 
Pépin  le  Bref,  49. 
Ptolémée  II   Philadelphe, 

42. 
Ptolémée   IV   Philopatôr, 

42. 
Robert,  33. 
Rohaut,  26,  27. 
Roheult,  26. 
Roheut,  26,  27. 


Saint-Germer-de-Fly,  118. 
Saturne,  70. 
Sigebert,  50,  51 . 
Sigebert  P',  29,  44,  46,  50, 

92. 
Sigebert  II,  50. 
Sigebert  m,  50,  91. 
Syagrius,  9. 
Ternay,  117. 
Théodebert  II,  77. 
Thierry,  9,  22. 
Thierry  I",  11,  12,  13,  14, 

51,  52. 
Thierry  II,  11,  50,  51,  77. 
Thierry  III,  9,  10,  11,  14, 

32,51,103. 
Thierry  IV,  11,51. 
Tonnerre,  117. 
Tournai,  117. 
Tournai-sur-Dive,  117. 
Tournon,  117. 
Yverdun,  118. 


SLPPLEMEiM    A    L'ERKATA 

DES   PAGES   199-200 


En  corrigeant  les  épreuves  de  ces  Index,  je  me 
suis  aperçu  que  j'avais  laissé  échapper  dans  l'in- 
troduction les  fautes  d'impression  suivantes  : 

P.  *69,  n.  mitwoche/>o?</' mittwocli; 

P.  *74,  gndia.  pour^  gudja; 

P.  *95,  grouni /JO«r  gruoni; 

P.  *98,  gouglari /)oar  gougulâri  ; 

P.  *139,  manamaurthja /)OMr  manamaurthrja  ; 

P.  *139,  vadiabokos  pour  vadjabokos,  vilia- 
haltliei /)OMr  viljahalthei  ; 

P.  *145,  launavards /)0W7*  launavargs  ; 

P.  *143,  gudhaus  pour'  gudhus,  alavaurstva 
pour  allavaurstva  ; 

P.  *153,  veindrunkja /)o«7' veindrugkja  ; 

P.  *155,  eisarnaband,/)oz«r  eisarnabandi. 


J'ai  eu  dans   ma  préface  l'étourderie   de   ne 
point  parler  d'une  lettre  que  mon  savant  confrère 


*232  SUPPLÉMENT    A   l'eRRATA 

et  ami  M.  A.  de  Barthélémy  m'a  fait  l'honneur 
de  m'adresser  en  1881  et  qui  a  paru  cette  année- 
là  dans  la  Bibliothèque  de  l'École  des  Charités, 
p.  283  et  suivantes.  On  y  trouve  un  relevé  des 
noms  propres  de  personnes  mérovingiens  connus 
par  les  monnaies. 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


FRAGMENTS  DTiN  DICTIONNAIRE 

DKS 

.NOMS  PROPRES  FRANCS  DK  PERSONNES 

A  L'ÉPOQUE  MÉROVINGIENNE 


Abo—  est  un  thème  d'où  dérive  le  gothique 
aba,  génitif  abans,  «  homme»,  «  mari  ».  Ce  mot 
gothique  serait  en  francique  a6o,  génitif  a6o/is. 

Les  composés  dont  abo-  est  premier  terme  sont 
rares  :  je  n'en  ai  pas  trouvé  dans  les  textes  méro- 
vingiens. 

On  en  peut  rapprocher  : 

1° Le  nom  langobard  XBOALD=Aba-valda.:: ,  nom 
d'un  notaire  dans  un  diplôme  de  l'année  765,  ciiez 
Troya,  Codice  diplomatico  longobardo,  t.  Y , 
p.  318,  et  cité  par  Cari  Meyer,  Sprache  und 
Sprachdenkmàler  der  Langobarden,  p.  228. 

2"  Le  nom  allemand  Abe-vinus  dans  les  Con~ 
frcdernitates  Augienses,  col.  241,  1.  24,  chez; 
Piper,  Libri  Confraterniiatum  Sancti  Galli ,  Au- 
giensis,  Fabariensis ,  p.  225. 


'^  DICTIONNAIRE 

Ces  noms  solennels  dont  les  seconds  termes 
signifient  l'iui  «  puissant  »,  l'autre  «  ami  »  et 
dont  le  sens  aurait  été  pour  le  premier  «  puissant 
sur  les  hommes  »,  pour  le  second  «  ami  des 
hommes  ».  peuvent  expliquer  le  nom  hypoco- 
ristique  Abbo,  à  l'ablatif  Abbone,  porté  par  un 
évoque  de  Metz  dans  un  diplôme  de  l'année  093 
ou  694  (Tardif,  n°  33,  1.  3,  p.  26,  col.  1;  Pertz, 
n°  66,  p.  58,  1.  35). 

Un  autre  Abbo  un  peu  plus  ancien  était  évèque 
de  Metz  en  636.  IJagobert  P''  lui  confia  à  cette 
date  un  exemplaire  de  son  testament  (Gesi'aZ)a^o- 
berti  I,  régis  Francorum,  c.  39,  chez  Krusch, 
Scriptores  reruni  riierovingicarurii,  t.  II,  p.  417, 
1.  22).  Mais  son  nom  solennel  n'avait  aucun  rap- 
port avec  son  nom  hypocoristique:  c'était  Goeri- 
cus.  La  Vie  de  saint  Arnoul,  c.  19,  nous  l'apprend 
en  nous  racontant  l'élévation  d'Abbo  à  l'épiscopat, 
629  (Krusch,  ibicL,  p.  440,  1.  16). 

Un  troisième  Abbo  était  un  abbé  originaire  de 
Bourgogne  mentionné  dans  la  Vie  de  sainte  Rade- 
gunde,  1.  II,  c.    2Q  (Krusch,  ibicL,  p.  394,  1.  7). 

Deux  Abbo  paraissent  sur  les  monnaies  :  ce 
sont  des  monétaires  de  Chalon-sur-Saône  (Prou, 
Catal.  des  Monn.  mérov.  de  la  Bibl.  Nat.,  n"'^  202, 
207,  pp.  50,  51);  un  autre  sur  une  monnaie  qui  ne 


ABU  ' ,    ACHTO-  3 

contient  aucune  indication  ,i;(30gr;i])lii(|U(>  (Prou, 
n"  :2GG5,  p.  54G). 

Un  autre  nom  liy|)ocorisli(juo  de  même  oi'i.u'ine 
est  1"  Aholenus,  nom  d'un  iiioni'taire  du  lise 
(Prou,  n"sSl,  82,  p.  2i,  etd'un)monétaire  de  Poi- 
tiers (A.  deBelfort,  De^cripf.  ;/â/ié/-.  des  Monn. 
niêi'or.,  n»  3597,  t.  111,  p.  72).  ou  2«  Abolinus, 
nom  d'un  monétaire^  de  Dînant,  Belgique  (^Prou, 
1",  n«  1212,  p.  2G4;  2",  n"  1213.  p.  2G5). 

Cette  variante  se  trouve  en  754  dans  une  cliarte 
de  l'abbaye  de  Montier-la-Celle  (Aube),  où  ]\lon- 
taulin.  même  département,  est  appelé  Mons  Abo- 
/i/ius,  lisez  Mo/is  Abolini  (Boutiot  et  Socard, 
Dict.  top.  du  dcp.  de  l'Aube,  p.  101:. 

Achto— .  Ce  thème  parait  dans  Acte-linus, 
nomhypocoristique  d'un  monétaire  de  Sens  (Prou, 
u%557,  p.  130). 

Acte  s'explicjue  par  le  substantif  vieil  allemand 
cdita  «  attention  )>;  de  ce  nom  dérive  le  verbe  alle- 
mand moderne«cA^r/(!,  «  faire  attention  à  »,  «  con- 
sidérer )),  «  honorer  »,  en  vieil  allemand  aluôn, 
en  anglo-saxon  eahtian,  d'où  l'allemand  moderne 
Achtuiirj  ((  attention j  égard,  estime  ». 

Je  n'ai  trouvé  aucun  exemple  de  forme  solen- 
nelle corres[)ondant  à  ce  nom  familier  dans  les 


4  DICTIONNAIRE 

textes  mérovingiens,  mais  il  y  en  a  plusieurs  dans 
le  Polyptyque  de  Saint-Germain-des-Prés,  pu- 
blié par  M.  Longnon,  et  qui  date  de  l'année  800 
environ  : 

ACT-ARDUS,  1.  II,  c.  112,  p.  26;  1.  XV,  c.  3, 
p.  218; 

AcTo-HiLDis,  1.  XIII,  C.  5,  p.  178; 

AcT-iLDis,  1.  XV,  c.  10,  p.  219; 

AcTO-[u]iNUS,  1.  II,  c.  63,  p.  18;  1.  XV,  c.  10-, 
p.  219;  1.  XV,  c.  61,  p.  228;  1.  XIX,  c.  25, 
p.  263; 

AcT[o]-uiNUs,  1.  IX,  c.  193,  p.  135;  1.  XIII. 
c.  111,  p.  201  ;  1.  XXI.  c.  12,  p.  282; 

AcT-ULFUS,  1.  IX,  c.  302,  p.  152. 

Adal—  «  race  »,  en  allemand  moderne  adel 
a  noblesse  »,  «  noble  »;  en  vieux  haut  allemand 
adal,  d'où  les  dérivés  :  vieux  saxon  aedldli,  «  de 
bonne  naissance  »,  «  l'ensemble  de  la  noblesse  », 
anglo-saxon  aedhele  «  noble  »,  aujourd'hui  en 
allemand  edel. 

Adal-bildis  (Amiens,  Le  Blant,//i.sc/v/)^.  chré- 
licnnes  de  la  Gaule  antérieures  ait  VHP  siècle, 
t.  I,  p.  426,  n"  322). 

Le  second  terme  paraît  être  le  vieux  saxon  bi- 
lithi,  en  allemand  moderne  bild  «  image  »,  de  la 


ADAL~  O 

préposition  6t  (àtji-'f',  cf.  en  allemand  moderne  hei\ 
et  de  lUhii  a  membre  »  (Kluge,  Etymologisdie?. 
Wôrterbuch  der  deiUschen  SpracJie,  5"  édition, 
p.  41).  Le  mot  entier  voudrait  dire  «  noble 
image  » , 

Adal-gyselus,  dux  chargé  par  Dagobert  P' 
de  gouverner  TAustrasie  pour  le  jeune  Sigebertll, 
tils  de  ce  roi  (Frédégaire,  I.  IV,  c.  75,  éd.  Kruscli, 
p.  159,  1.  1).  Ce  nom  parait  signifier  «  noble 
otafje  ».  Le  second  terme  est  le  vieil  allemand 
(ji^(d,  auj.  Geisel,  \r\.giaU,  vieux  celtique  *géslo-. 

Adal-gudis,  au  génitif  Adalgude,  DeosagrcUa 
iTardif,  Monunie/ds  historiques,  n°  42, 1. 2,  p.  35, 
col.  2;  Pertz,  n°  73,  p.  64,  1.  49,  diplôme  de' l'an- 
née 702).  Le  second  terme  est  le  vieil  allemand 
guot,  gothique //oc/s  ;  vieux  norrois  gôdhr,  anglo- 
saxon  ^^ôd/,  anglais  good  «  bon  ».  Le  composé  pa- 
rait signifier  «  noblement  bon  ». 

Adal-ricus,  cornes  (1°  Tardif, n"  33, 1.  5, p.  2G; 
Pertz,  n°  (SQ,  p.  58,  l.  38,  diplôme  de  l'année  G93 
ou  G94;  2»  Tardif,  n°  38,  1.  4  ,  p.  31  ;  Pertz,  n°  70, 
p.  02,  1.  33,  diplôme  de  Tannée  697  ;  3'' Tardif, 
n°  39,  1.  2,  p.  32,  diplôme  de  Tannée  697).  Ce 
nom  semble  vouloir  dire  «  noble  roi  ». 

Adal-trutis,  au  cas  indirect  ^<ia/-//7</'e,  femme 
de  inlaster  vir  Drogo  (Tardif,  n°38, 1.  23,  p.  32; 


6  DICTIONNAIRE 

Pertz,  n"  70,  p.  (J3,  1. 11,  diplôme  de  l'année  697). 
Cf.  pour  le  second  terme,  le  vieux  haut  allemand 
trùt  «  ami  )).  ail.  mod.  trant.  ital.  drnda  «  ai- 
mée »,  supposant  un  ,iiot.  ■'^dviida,  d'une  racine 
DHRU,  différente  de  celle  du  gothique  trauan, 
traiien u^ef\er  ».  L'irl.  drrcth, gnW .  drud ahruyeiy , 
semble  un  mot  différent.  Le  sens  du  composé  fran- 
cique parait  être  »  noble  amie  ». 

Adel-bertus,  monétaire  de  Maëstricht  (Prou, 
n"  1188,  p.  259),  «  brillant  par  la  noblesse.  » 

Adele-marus,  monétaire  de  Tours  (Prou, 
p.  73,  n*^  3U9);  cf.  vieux  haut  allemand  n/àri  a  cé- 
lèbre j),  got.  mé/'s.  Le  composé  signifierait  «  no- 
blement célèbre  » . 

Une  forme  hypocoristique  est  : 

Adeleo,  monétaire  de  Namur  (Prou,  n°-  1217- 
1220,  p.  22G). 

Adre  .  Vieux  haut  allemand  atar  {acei-^  sa- 
fjaœ,  celer);  vieux  saxon  adro;  anglo-saxon  ddre 
«  tout  de  suite  ». 

Adre-bercthus,  nom  d'un  comte  dans  un  di- 
plôme de  693  ou  694  (Tardif,  n«  33,  1.  5,  ]).  26, 
col.  1;  Pertz,  n"  66,  p.  58,  1.  38).  mot  dent  une 
autre  notation  est  : 

Adre-bertus,  nom  d'un  monétaire  de  Melun 


ADAL~,    ADRE~,  AGE~  7 

(Prou,  n^oGG,  p.  132).  Il  paraît  signilier  u  aussitôt 
Ijrillant  ». 

On  lie  sait  si  l'on  doit  placer  ici  le  nom  hypo- 
coi'istique  Edi-o  au  cas  indirect  Edrone,  dans  un 
diplôme  de  Tannée  71G  (Tardif,  n°  48,  1.  3,  p. 40, 
col.  2;  Pertz,  n"  83,  p.  74,  1.  5).  Edrn  représen- 
terait un  ])rimitif  Adrio. 

Age—,  Agi—.  Cf.  gotli.  agis  «  crainte  »,  vieux 
haut  allemand  cdd,  cdfji,  cki.,  egi,  d'un  thème 
germanique  *afjia-,  pour  un  primitif  'agJda, 
même  sens,  mots  à  rapprocher  :  du  grec  a/o-, 
«  angoisse  »,  «  chagrin  »;  de  l'irl.  agur  «  je 
crains  ». 

Age-radus,  nom  d'un  évoque  de  Chartres, 
G82:?)-G96  (Tardif,  n°  36,  1.31,  p.  30,  col.  1).  Le 
second  terme  s'explique  probablement  parle  sub- 
stantif masculin  vieux  haut  allemand  rôt,  qui 
suppose  un  germanique  *râda-^  z=--râdo-s  «  con- 
seiller^ »  en  allemand  moderne  Rat,  en  vieux 
saxon  vàd,  en  anglo-saxon  vned,  identi([ue,  sauf 
le  genre,  au  neutre  norrois  râdli  «  conseil  )>.  Il 
faut  laisser  de  côté  l'explication  par  rat  a  provi- 
sions de  bouche»,  dans  Gcract,  Vorrat,Hausrat. 
Ageradus  semble  signifier  «  conseiller  dans  les 
moments  pénibles  de  la  vie  ». 


8  DICTIONNAIRE 

Agi-ulfus,  nom  d'un  monétaire  crAvenches 
(Prou,  n°  1278,  p.  277),  «loup  à  craindre  ))(?). 

Agi-rodius,  monétaire  de  Ballon,  Sarthe  (Prou, 
n«  432,  p.  101).  Cf.  ci-dessous,  p.  80. 

Ac-CHiLDis,  dans  un  diplôme  de  679  ou  680 
(Tardif  n'' 22,  1.  3,  p.  18,  col.  1;  Pertz,  i^  49, 
p.  45,  1.  12),  semble  une  forme  contractée  pour 
Age-childis .  La  gutturale  sonoredupremier  terme 
âge,  se  trouvant  en  contact  avec  la  gutturale  spi- 
rante  sourde  initiale  du  second  terme  après  la 
chute  de  Ve,  s'est  assourdie  par  assimilation  comme 
dans  Chrot-Itildis,  diplôme  de  l'année  670  ou  671 
(Tardif,  n°  19,  1.  2,  Liber  Hcstoriœ  Francorum, 
c.  11,  édit.  Kruscli,  p.  254,  1.  11),  au  lieu  do 
Chrode  -  childis,  qui  paraît  avoir  été  l'orthographe 
de  Grégoire  de  Tours.  Ac-childis  serait  «  celle 
qui  fait  acte  de  héros  dans  les  moments  critiques 
où  la  peur  rend  les  autres  impuissants  ». 

EcHA-RiGUS,  dans  un  diplôme  de  670  ou  671 
(Tardif,  n''  19,  1.  37,  p.  17,  col.  1),  peut  avoir 
pour  premier  terme  le  thème  germanique  '^agia, 
qui  explique  le  premier  terme  d'AGE-REDUS. 
Seulement  ici  Va  initial  serait  devenu  e  par  Tac- 
tion  rétrograde  de  1'/  de  la  seconde  syllabe  et  le  g 
serait  durci  par  l'eftet  de  la  seconde  Lautver- 
schiebung.  heg  de  rigus,  second  terme,  serait  une 


AGK",    AGILO~  9 

notation  défectueuse  de  la  gutturale  spiraiite  ch, 
(lui  par  retïot  de  la  seconde  LautcerscJucbuiifi 
succède  à  la  forme  mérovingienne  n'eus.  Echa- 
7 7^ f;.s  signifierait  «  puissant  dans  le  danger  quand 
les  autres  ont  peur  ». 

Ag-ilo-,  Ag-ili—  pourraient  s'expliquer  par 
le  gotlii(|ue  (i<jl-s,  d'où  le  dérivé  aglaiiei  «  dérè- 
glement »  «libertinage  »,  en  grec  àTÉXvî'.a.  Arjl-s 
€t  aglaitei  sont  naturellement  pris  en  mauvaise 
part  dans  les  textes  ecclésiastiques;  agi,  nomina- 
tif-accusatif neutre  traduit  le  grec  ■xW/yj-i  «  hon- 
teux )),  dans  la  première  épitre  aux  Corinthiens, 
XI,  V.  6.  Le  sens  propre  semble  avoir  été  «  li- 
bertin »,  «  polisson  »,  qualification  qui  pour  le 
clergé  chrétien  avait  nécessairement  un  sens  défa- 
vorable, mais  qui  dans  un  milieu  différent  peut 
avoir  été  tout  autrement  accueillie.  On  peut  en 
riant,  et  sans  injure  grave,  traiter  de  polisson 
un  enfant  et  quelquefois  même,  dans  certains 
milieux,  une  grande  personne. 

On  reconnaît  le  thème  agilo-  dans  le  nom  d'un 
référendaire  du  roi  Clovis  III.  Ce  fonctionnaire 
est  appelé  Aghilus  dans  deux  diplômes  de  l'an- 
née G92:  1"  Tardif,  n°  30,  I.  25,  p.  24,  col.  2: 
Pertz,  n°  60,  p.  54,  1.  24  ;  2"  Tardif,  n°  31,  1.  25, 


10  DICTIONNAIRE 

p.  25,  col.  1;  Pertz,  n°  61,  p.  55,  ].  4:  et  aiglus,. 
à  Vahlatii  Aiglo,  dans  un  diplôme  de  l'année  693 
ou  694  :  Tardif,  n°  33,  1.  7,  p.  26,  col.  1;  Pertz, 
n°  6Q,  ]).  58,  1.  41. 

Le  même  thème  est  écrit  aghili,  dans  Aghi- 
lihei-{cy.hus,  nom  d'un  référendaire  du  roi 
Thierry  III,  dans  un  diplôme  de  l'année  677  ou 
678  :  Tardif,  n^  21,  1.  21,  p.  18,  col.  1;  Pertz, 
11°  48,  p.  44,  1.  .51. 

On  trouve  la  variante  Aygli-  dans  Aijfjli- 
berctlius,  nom  d'un  évéque  qui  a  souscrit  un  di- 
plôme de  l'année  696  (Tardif,  n°  36,1.  33,  p.  30, 
col.  1).  Il  V  a  ici  assimilation  rétrograde  de  la 
première  syllabe  à  la  seconde. 

Du.  thème  agilo-  vient,  avec  assimilation  ré- 
trograde de  Vi  sur  la  première  .syllabe,  le  nom 
bypocoristique  dupatrice  Aegyla,  tué  par  l'ordre 
de  Brunehaut  en  601  ou  602,  comme  on  l'apprend 
par  FrédégairCj  1.  IV,  c.  21,  éd.  Krusch,  p.  129, 
1.  2.  Ce  nom,  qui  peut  être  d'origine  wisigothique 
ou  burgunde,  aurait  été  en  francique  Aegilo.  Il 
fut  porté  au  VP  siècle  : 

1°  Par  un  roi  wisigoth,  en  parlant  duquel 
Grégoire  de  Tours  nous  offre  au  cas  direct,  la 
notation  Agila  {Historia  Francorum,  1.  III. 
c.  30,  édit.  Arndt,  p.  134,   1.  14),  et  au  cas  in- 


AGILO-  11 

(liro(?t  Ac.iLANK  (l>i(L,  1.  \\\  c.  8.  p.  146,1.  17 
et  11))  : 

2°  Par  un  ainljassadcur  \visigolli  appelé  Agi- 
i.AM-.M  à  Taccusatif  par  Grégoire  de  Tours  dans  le 
même  ouvrage,  I.  \',  c  43,  p.  234,  1.  1. 

Un  remarqucraque  par  opposition  àFrédégaire, 
Grégoire  de  Tours  ne  pratique  pas  dans  ce  mot 
l'assimilation  de  la  première  syllabe  à  la  seconde, 
il  conserv(.'  la  vioilh;  orthographe  du  mot.  En 
elîet,  le  plus  ancien  exemple  de  ce  nom  liypoco- 
ristique  paraît  être  Agilo,  -^onis,  nom  d'un  Bar- 
bare qui  servait  dans  les  armées  romaines  au 
IV''  siècle,  et  qui  s'éleva  au  grade  de  marjisfer 
pedituin  en3G0(Ammien-Marcellin,  1.  Xl\',  c.lO, 
i^S:  1.  XX,  c.  2,  §5,^. 

Le  thème  agh.o-  a  été  altéré  de  deux  façons; 
on  l'a  confondu  avec  le  latin  ancjelus,  en  go- 
thique <'t!i!iili'^,  en  vieux  haut  allemand  atirjH, 
aujourd'hui  eiirjel  a  ange  »;  de  là  les  noms: 

1'^  De  l'évêque  de  Paris  Aggil-pertus,  dans  un 
diplôme  de  l'année  670  ou  671  (Tardif,  n°  19, 
1.  33,  ]).  16,  col.  2):  lisez  A//rjil-pe/'t[(>^  iwqc.  se- 
conde Lautverschiebung  du  h  pour  A  rjilbe/'cthus ; 

2"  Du  comte  Angli-bercthus,  d^ms  un  diplôme 
de  l'année  693  (Tardif,  n'^  33,  1.  5,  p.  26,  col.  1; 
Pertz.  n''66,  p.  58,  1.  37): 


12  DICTIONNAIRE 

3°  Du  référendaire  Angil-baldus,  mentionné 
en  710  dans  un  diplôme  de  Ciiildebert  III  (Tardif, 
nMo,  1.  19,  p.38,  col.2;Pertz,  n°78,p.  70,1.  18). 

De  là  riiypocoristique  Angilo,  au  cas  indirect 
Angilone,  dans  un  diplôme  de  l'année  700  ou  en- 
viron (Tardif,  n°  40, 1.  02,  p.  34,  col.  1). 

Un  autre  procédé  a  consisté  à  supprimer  le  (j  et 
il  écrire  Ail-  au  lieu  de  Agil-. 

C'est  une  notation  qui  apparaît  à  la  fin  de 
la  période  mérovingienne  et  qui  se  continue  à 
l'époque  carolingienne  :  elle  prédomine  enfin  au 
début  de  la  période  capétienne. 

Les  plus  anciens  exemples  me  semblent  être: 

1°  AiL-ULFus,  nom  d'un  évoque  de  Valence  en 
f)42,  chez  Frédégaire,  1.  IV,  c.  90,  édit.  Kruscli. 
p.  1G7,  1.  1; 

2°  AiL-BERTA,  nom  de  femme,  dans  un  diplôme 
de  Pépin  le  Bref,  encore  maire  du  palais,  750  : 
Pertz,  n-^  22,  p.  107,1.  42.  Tardif,  n°  53,  1.  4, 
p.  44,  col.  1,  a  imprimé  Aillerta,  avec  un  /au 
lieu  du  b  par  lequel  commence  le  second  terme. 

Il  y  a  des  exemples  du  maintien  du  g  à  l'époque 
carolingienne.  Tels  sont: 

1°  Agil-gaudus,  en  782,  dans  le  diplôme  91  de 
Charlemagne  (Sickel,  Acta  Karolinorum,  p.  42)  ; 

2°  Agil-wardus,  nom  d'un  évoque  de  Wiirz- 


AG ILO-  13 

hiirg  on  807,  clans  le  diplôme  210  de  Cliarle- 
magne  (Sickel,  Acta  Kai'oUnoruin,  p.  73); 

3"  Agl-ardus,  en  8G2,  dans  un  diplôme  de- 
Ciiarles  le  Chauve  (Tardif.  nMSG,  p.  119,  col. 2). 

Mais  dans  le  Polypljjque  de  Saint-Germam- 
dcs-Prcs,  à  côté  du  nom  de  femme  Agle-rergAv 
c.  XIX,  v^  15,  cdit.  Longnon,  p.  262,  nous  trou- 
vons la  variante  Ail-bkrga^  c.  xx,  §  46,  édit. 
Longnon,  p.  278.  On  sait  que  le  Polyptyque  de 
Saint  -  Germain  -des-Prés  a  été  écrit  vers  Tan- 
née 800.  Les  exemples  de  cette  altération  sont  très 
fréquents  dans  le  Polyptyque  plus  récent  de 
Saint -Rémi- de- Reims,  xi®  siècle,  où,  par 
exemple  : 

1°  P.  47,  on  trouve  écrit  le  nom  de  femme 
AiLE-DRUDis,  pour  Afjle-drudis  dans  le  Polyp- 
tyque de  Saint-Germain-des-Prés,  c.  v,  §  08, 
édit.  Longnon,  p.  58; 

2"  P.  34,  le  nom  d'homme  An. -herus,  pour 
Arjle-harius,  Polyptyque  de  Saint-Germain-des- 
Prés,  c.  V,  5§  67,  et  c.  XXV,  §  30,  édit.  Longnon, 
p.  58,359; 

3"  P.  4,  le  nom  d'homme  Ail-holdus  pour 
Ayle-holdus,  écrit  A  y  l-ol  dus  dans  le  Polyptyque- 
de  Saint-Germain-des-Prés,  c.  xiv^  §  71,  édit. 
Longnon,  p.  214. 


11  DICTIONNAIRE 

Une  forme  liypocoristique  du  nom  d'AciLUL- 
Fus  «  polisson   loup  »  chez  les  Langobards  était 

AGO: 

Agilulfi  qui  et  Ago  dictas  est  (Paul  War- 
nefrid,  De  Gestis  Langobardorum ,  IV,  1)  :  Agi- 
LULF  rex,  qui  et  Ago  est  appellatus  [ibid.,  IV, 
42).  Paul  Warnefrid  est  un  auteur  du  VIII*^  siècle. 
Agilulf  régna  de  591  à  615. 

Agino— .  Un  duc  Agynus  ou  Aginus  apparaît 
en  590  chez  Grégoire  de  Tours,  1.  X,  c.  8^  édit. 
Arndt,  p.  415,  1.  26,  et  en  590  chez  le  même  au- 
teur, De  Vivtutibus  sancti Martini,  1.  IV,  c.  41, 
édit.  Arndt,  p.  660,  1.  9.  Ce  nom  est  identique 
à  celui  d'un  personnage  moins  important,  appelé 
Aeginus  dans  une  charte  de  raimëe  708  dont 
Toriginal  ii"existeplus,  et  qu"apul)liée  Pardessus, 
Diplomata,  t.  II,  p.  278. 

Le  thème  agino-  se  présente  sous  la  forme 
agne-  dans  deux  documents  mérovingiens  origi- 
naux : 

Agne-childis  est  un  nom  de  femme  vers  l'an- 
née 700,  diplôme  publié  par  Tardif  sous  le  n°  40, 
1.  10,  p.  33,  col.  1; 

Agne-ricus  est  le  nom  d'un  grand  seigneur, 
optiinas,  dans  un  diplôme  de  l'année  697  (Tardif, 


AGINf)-  15 

n°  38,  1.  :J,  p.  31,  col.l;  Pertz,  n"  70,  p.  &2, 
1.32). 

Le  nom  cI'Agnericus,  au  datif  Arj/iciico,  est 
inscrit  en  caractères  mérovingiens  sur  un  plateau 
d'argent  trouvé  au  Passage,  canton  de  \'irieu, 
Isère,  et  aujourd'hui  conservé  au  Cabinet  des  mé- 
dailles de  la  Bibliothèque  Nationale  (Le  Blant, 
Nouveau  Recueil  des  Inscriptions  chvétiennes 
delà  Gaule,  n°  125,  p.  142-145).  M.  Delisle  a 
émis  rhypothèse  que  cet  Agnericus  pouvait  être 
identique  au  patrice  Agnaricus,  dont  un  jugement 
est  rappelé  dans  le  testament  d'Abbon  en  739 
(Pardessus,  Z)//?/oma^«,  t.  II, p. 372).  Cejugement 
concernait  la  revendication  d'un  colon  habitant 
le pafjus  Viennensis. 

Dans  le  Polyptyque  de  Sai/it-Gerniain-des- 
Prés,  rédigé  vers  l'an  800,  on  trouve  pour  cha- 
cun de  ces  deux  noms  plusieurs  notations: 

AGNE-Ricusest  éci'it  :  Ayen-ricus,  c.  vu,  §  12, 
p.  79;  Aine-ricus,  c.  xii,  5;^  11, p.  03;  Ain-ricus, 
c.   xxn,  §  24,  p.  30L 

Au  lieu  d'AGNE-CHiLDis,  on  a  mis  Ayen-ildis, 
c.  H,  §  51,  p.  17;  c.  V,  ^07,  p.  57,  etc.;  Ain- 
hildis,  c.  xni,  ^  50,  p.  189;  Ain-ildis,  c.  xxiv, 
§  108,  p.  336;  Ain-hildis  est  devenu  Hinot  dans 
Montliinot,  nom  d'un  écart  de  Saint- Mard-de- 


16  DICTIONNAIRE 

Réno,  Orne^  ;  —  ot  représente  hildis,  reste  Idn 
pour  ain  =  agino-. 

Le  thème  agino-  se  présente  dans  le  Polyp- 
tyque de  Scunt-Germaiii-des-Prés  sous  quatre 
formes:  agen-,  aigin-,  aine-,  ain-,  La  première, 
la  seconde  et  la  quatrième  sont  intéressantes  a 
étudier  dans  un  nom  d'homme  qu'a  rendu  célèbre 
un  historien  de  l'époque  carolingienne.  Nous  vou- 
lons parler  de  l'écrivain  qu'on  appelle  générale- 
ment en  France  h'ginhard  ;  il  écrivait  son  propre 
nom  Einhart,  et  ses  contemporains  préféraient  le 
noter  avec  une  différence  d'une  lettre  Einhard; 
c'est  l'orthographe  adoptée  par  M.  Waitz  *.  Né 
vers  770,  il  mourut  en  840'.  Son  nom  est  identique 
à  celui  des  individus  appelés  dans  le  Polyptyque 
de  Saint-Germain-des-Pi'és  : 

1°  Agen-ardus,  c.  IV,  §  17,  p.  43;  c.  viii,  §4, 
p.  92,  c.  IX,  §§38,  116,  p.  108,121;  c.  xiii,  §31, 
p.  184;  c.  XV,  §59,  p.  227;  c.  xxii,  §  66,  p.  307; 

2°  AiGiN-ARDus,  c.  I,  §  14,  p.  3  ; 

3°  Ain-hardus,  c.  xii^  ^22,  p.  167. 

L   Longnon,  Pohjptij'iuc  de   Saint-Gcrtnain-dcs-Près, 
t.II,p.l71,note3. 

2.  Doutschlands     Gcschichtsqucllon    iin     Mitielalter, 
6'édit.,  t.  I,  p.  179. 

3.  Ibid.,  p.  179,  183. 


AGIXO-,    AGO-  17 

Dans  les  Confraterniiaies  Augienses  écrites 
vers  830  et  publiées  par  M.  Paul  Piper  dans  les 
Monumeiita  Germaniœ  historica  en  1884,  Ein- 
iiART  est  l'orthographe  hiplus  fréquente,  mais  on 
rencontre  aussi  Ar/n-cwdus,  col.  2G1,  1.  34; ^m- 
karclus,  col.  244,  1.  lCj;Ein-ardus,  col.  265,  1.  5; 
Ein-liardus,  col.  385,  1.  3. 

Du  thème  ageno-  on  a  tiré  un  nom  d'homme 
hypocoristique.  Frédégaire,  1.  IV,  c.  55,  78,  parle 
d'un  homme  noble,  optimas,  d'origine  saxonne, 
qu'il  appelle  au  cas  indirect  avec  notation  bur- 
gunde  Aeghynanae,  variante  francique  Aegliy- 
jione,  au  cas  sujet  Aeghyna,  Aigyna,  variant 
Ag/iino,  Aigino,  Aighino  (édition  Krusch,  p.  148, 
1.  14,  16;  p.  160,  1.  4).  Un  homonyme,  au  cas 
indirect  Aiginane,  était  duc  des  Saxons  en  637 
ou 638  [ibid.,  1.  IV,  c.  78,  p.  61,  1.  1). 

Ag-Q— .  Ago-bardus,  monétaire  de  Dierré 
(Prou,   n°  378,  p.  88). 

Ago-brandus,  monétaire  de  Chaillé-les-Marais, 
Vendée  (Prou,  n°  2310,  p.  474). 

Ago-mare,  monétaire  de  Bourges  (Prou, 
n"  1668,  p.  345). 

Age-ricus  nom  d'un  évêque  de  Verdun,  à  qui 
sont  consacrés  deux  poèmes  de  Fortunat,  Car- 

2 


18  DICTIONNAIRE 

mina,  III,  23  {Moniunenta  Germa/ihr  historica, 
in-4^  Auctorum  antiquissimoriun ,  t.  IV,  Impar- 
tie, p.  73,  74). 

Agi-ulfus,  sev\\iQUT ,  famulus ,  d'un  roi  mé- 
rovingien. Fortunat  lui  adresse  une  pièce  de 
vers  {Carminum  Appendix,  VII,  édition  précitée, 
p.  280,  281^. 

AiGO-BERCTHUs,  variante  : 

AiGO-BERTUs,  voir  plus  bas  les  composés  dont 
aigo  est  le  premier  terme. 

Aigo~  «propriété  )),  «  propre  »  ou  «  propre- 
ment», thème  du  verbe  gothique  aigan  ou  aihan 
«  avoir,  être  propriétaire  de  »,  d'où  le  vieux  haut 
allemand  eigo\ii\  a  propriétaire  »  et  l'allemand 
moderne  eigen  —  *aigoiia-z  «  propre,  particulier, 
distinctif  ». 

AiGO-BERGTHUS,  uoiu  du  substitut  du  référen- 
daire dans  un  jugement  rendu  par  le  roi  Chil- 
debert  III,  en  697  (Tardif,  n"  38,  1.  25,  p.  32, 
col.  1  ;  Pertz,  n°  70,  p.  63,  1.  14),  mot  évidemment 
identique  au  nom  du  menesterialis  appelé  ^zV/o- 
bertus  dans  un  jugement  du  même  roi  en  695 
(Tardif,  n°  35,  1.  3,  p.  28,  col.  1;  Pertz,  n°  68, 
p.  60,  1.  52).  Le  même  nom  est  écrit  de  deux 
façons  dans  les  légendes  des  monnaies:  1°  Aeigo- 


AIGO-  19 

bei-tus;  il  s'agit  d'un  monétaire  de  Paris  (Prou^ 
n°  716,  p.  162);  2"^4/<7o-6er^Ms,  nom  de  monétaires, 
l'un  de  Paris  (Prou,  n^Tl?,  p.  162),  l'autre  d'une 
localité  indéterminée  (Prou,  n°  2573,p.  530).  Ce 
nom  signifierait,  semble-t-il,  «  illustre  par  ses 
propriétés  »,  ou  u  proprement,  vraiment  illustre». 

Aico-MARUS  pour  *Aigo-niarus,  nom  d'un  mo- 
nétaire de  Rennes  (Prou,  n"  495,  p.  115)  «  illustre 
par  sa  propriété  »  ou  «  proprement,  vraiment 
illustre». 

AiGi-MUNDus.  nom  d'un  monétaire  de  Bourges 
(Prou,  n"  1669,  p.  345)  ou  Aego-mundus,  nom 
d'un  monétaire  de  Paris  (Prou,  n"  714,  p.  161). 
Ce  nom  paraît  vouloir  dire  «  protecteur  de  la 
propriété  »  ou  «  proprement,  vraiment  protec- 
teur ». 

AiGo-ALDUs  pour  Aigo-valdus  u  puissant  par  la 
propriété  »  (?),  «  proprement,  vraiment  puis- 
sant ))  (?),  nom  d'un  monétaire  de  Rouen  (Prou, 
n"  250,  p.  60),  inscrit  aussi  sur  une  monnaie  sans 
date  de  lieu  (Prou,  n"  2667,  p.  547),  et  sur  une 
monnaie  de  localité  incertaine  (Prou,  n**  2585, 
p.  532)  ;  on  le  trouve  noté  Aego-aldiis  dans  la 
légende  d  une  monnaie  de  localité  indéterminée 
(Prou,  n"  2586,  p.  532). 

AiG-ULFUS,  nom  d'un  comte  du  palais  qui  a 


20  DICTIONNAIRE 

souscrit  un  diplôme  de  Clovis  II  en  653  (Tardif, 
n°  11,  p.  11,  col.  1  ;  Pertz,  n"  19,  p.  20,  1.  43).  C'est 
aussi  le  nom  d'un  abbé  de  Saint-Denis,  dont  Fré- 
dégaire(l.  IV,  c.  79,  édit.  Arndt,  p.  161,  1.  19), 
parle  à  propos  de  la  mort  du  roi  Dagobert,  639. 
Le  même  nom  avec  la  même  notation  Aig-ulf- 
[Msjfutportépar  un  monétaire  de  Vaiges,  Mayenne 
(Prou,  n°  474,  p.  111).  On  trouve  la  variante  Aeçj- 
ulfus  dans  une  monnaie  de  Trizay-sur-le-Lay, 
communedePuymaufrais,  Vendée  (Prou,  n"  2368, 
p.  486).  On  peut  proposer  comme  sens  «  propre- 
ment loup»,  «  vrai  loup  ». 

AiGA-THEUs,  nom  du  procureur  d'une  certaine 
Adal-gudis  dans  un  jugement  de  Childebert  III, 
en  702  (Tardif,  n«  42,1.  8,  p.  35,  col.  2;  Pertz, 
n°  73,  p.  65j  1.  10).  Ce  composé  parait  s'ex- 
pliquer par  l'allemand  eigen-knecht  a  propre 
esclave  »  (Grimm,  Deutsche  Rechtsalterihûmer , 
2"  édition,  p.  312,  cf.  p.  303). 

Le  nom  hypocoristique  tiré  du  thème  aigo- 
devraitêtre  en  francique  Aigô,  au  génitif  at'gôns, 
mot  identique  au  vieux  haut  allemand  eigo  «  pro- 
priétaire ».  On  trouve  Aega,  nom  wisigothique 
ou  burgunde  porté  au  Vile  siècle  par  un  maire 
du  palais  de  Neustrie  mort  en  641  (Frédégaire, 
1.  IV,  c.  62,  79,  80,  82,  édition  Krusch,  p.  151, 


AIGO~,    ALBO~  21 

1.  20;  p.  161,  1.  22,  25;  p.  163,  l.  16),  aux  cas 
indirects  Aeganem  (Frédégaire,  1.  IV,  c.  79, 
89,  p.  161,  1.  11;  p.  165,  1.  31),  Aegane  (Fré- 
dégaire, 1.  IV,  c.  79,  84,  85;  p.  161,  I.  12,  p.  163, 
1.22;  p.  164,1.  11)\ 

Albo— .  Ce  thème  est  le  nom  de  personnages 
mythologiques,  en  vieux  haut  allemand  alp,  au 
pluriel  dbe,  en  vieux  Scandinave  alfr,  anglo-saxon 
âlf,  anglais  elf{(  fée»,  «démon»,  «  diable  )),  «  lu- 
tin ».  On  se  figurait  les  elbe  comme  nains  et 
taquins,  d'où  le  sens  moderne  «  cauchemar  »  de 
l'allemand  A/p'.  On  suppose  que  ce  mot  dérive 
de  la  racine  pleine  fléchie  orbh,  qui  est:  1°  réduite 
dans  le  sanscrit  rbhû-  «  artiste  »,  «  habile  », 
«  inventeur  »,  «  constructeur  »,  «  forgeron  », 
mot  qui  désigne  aussi  une  certaine  catégorie  de 
dieux  ;   —   2°  pleine  dans   le  sanskrit  arbha-s 

1 .  Sur  les  noms  masculins  burgundes  de  la  déclinai- 
son faible  en  -a,  voy.Wilhelm  Wackernagel,chezBinding, 
Das  burgundisch-romanische  Konigreich,  p.  370. 

2.VoyezGrimm,Z){'?</!scAeM>/^/jo/o^î(?,3'édit.,  p.  411-440; 
Oskar  Schade,  Altdcutschcs  Worterbuch,  2'  édit.,  p.  12, 
au  mot  alp;  Klage,  Etrjmologisches  Wôrterbtich, 5'  éàit., 
p.  10,  également  au  mot  alp;  E.  Mogk,chez  Hermann 
Paul,  Grimdriss  dcr  germanischen  Philologie,  t.  I, 
p.  1027  et  suivantes. 


22  DICTIONNAIRE 

«petit  )),  «jeune  »,  «garçon  «  dont  alpa-s  «petit» 
aussi  en  sanskrit,  paraît  un  doublet. 

Albo-fledis.,  nom  d'une  sœur  de  Clovis,  bap- 
tisée avec  lui  en  496,  et  morte  peu  après  (Grégoire 
de  Tours,  LU,  c.  31,  édit.  Arndt,  p.  93,  1.  10. 
Lr6er  Historiœ  Francorum,  c.  15^  édit.  Krusch, 
p.  264,  1.  4).  Albo-Jledis  veut  dire  «  qui  a  la 
beauté  des  fées  ».  Fledi-  parait  identique  au 
second  terme  del'allemand  un-Jlal  «  immondicité  », 
«  ordures  »,  et  veut  dire  le  contraire  de  ce  mot 
composé  dont  la  particule  négative  un  est  le  pre- 
mier terme.  L'ê  gothique  et  francique  devient  a 
en  allemand  \ 

Albo-enus  ou  Alb-uenus,  ^o\xt  Albo-uinus,  est 
le  nom  d'un  noble  Austrasien  qui  vivait  en  613 
(Frédégaire^  1.  IV,  c.  40;  édition  Krusch,  p.  140, 
1.  19,  21,  22).  Ce  nom  veut  dire  «  ami  des  lutins 
ou  des  fées  ».  Le  second  terme  -enus  à' Albo- 
enus  vient  d'un  plus  ancien  uinaz  «  ami  »,  d'où  le 
thème  germanique  uinia-  même  sens.  Le  roi  des 
Langobards  appelé  Alboenus  par  Grégoire  de 
Tours,  1.  IV,  c.  3,  p.  143, 1. 16 ;  c.  41,  p.  174, 1.  18, 

1.  Albo-chledis,  Monumenta  Gevmaniœ  historica,  in-4% 
Epistolarum  t.  III,  p.  112,  1.  18,  est  une  mauvaise  leçon 
due  à  un  scribe  qui  croyait  que  d'une  manière  générale  Vf 
mérovingien  était  la  notation  dialectale  d'un  ch  primitif. 


ALIÎO-  23 

otc.  est  nomme  Alboi/idixns  le  prologue  de  l'édit 
du  roi  langobard  Rotliaris  en  643,  Albuin  dans  le 
document  intitulé  Orirjo  r/cntis  Lanrjobardornw, 
(1.  5,  Alboi/i  chez  Paul  Warnefrid,  De  Gesiis  Lan- 
(jobardoruni,  1.  1,  23,  24.  L'i  ])rimitif  médial 
de  ce  nom  est  changé  en  e  dans  les  documents 
franciques'. 

Ali'-heida  est  le  nom  d'une  concubine  de  Pépin 
d'Héristal,  maire  du  palais  ;  elle  fut  mère  de 
Charles  Martel  vers  Tannée  688.  Dans  la  pre- 
mière continuation  de  Frédégaire,  c.  6,  édit. 
Krusch,  p.  172, 1.  14,  son  nom  a  été  écrit  d'abord 
Clmlpaida,  corrigé  ensuite  avec  raison  en  Alp- 
/leida,  en  mettant  la  gutturale  spirante  au  com- 
mencement du  second  terme^  et  non  au  commen- 
cement du  premier.  Les  Anncdes  Laurissenses 
minores  çi]e%  Atinales  F iddenses  (Pertz^  Scrip- 
/ores,  1. 1,  p.  114,  1.  4;  p.  343,  1.  5;  cf.  Annales 
Fuldenses  in  usiun  scJiohn-uni,  p.  1)  offrent  la 
bonne  orthographe.  L'aspiration  est  supprimée 
dans  la  chronique  deMoissac  qui,  sous  l'année  708, 
donne  la  variante  Alpagede  ou  Alpaigde  (D.  Bou- 
quet, t.  II,  p.  654  A),  dans  lesquelles  ge  et  ifj  sont 

1.  La  correction  d".l//"''7///.s-  en  A/hoiitiis  a  éU'  faite 
par  un  scribe.  M.  Arndt  la  signale  dans  son  édition  de 
Grégoire  de  Tours. 


24  DICTIONNAIRE 

des  notations  de  1'/  consonne.  Alpheida  veut  dire 
«  celle  qui  a  le  rang,  les  qualités,  la  manière  d'être 
des  fées  ».  -.4/^  a  subi  la  seconde  La?ti!f;e/-scAïe- 
bung  qu'on  ne  trouve  pas  dans  la  variante  Alb- 
heida  d'un  ms.  des  Annales  Fuldenses ;  helda 
a  échappé  à  la  seconde  Lautverschiebung ,  c'est 
l'allemand  heit,  l'anglais  hood,  mots  aujourd'hui 
usités  exclusivement  comme  seconds  termes  de 
composés.  Le  gothique  haidus  est  employé  comme 
mot  indépendant  avec  sens  de  «  manière,  façon». 
Je  ferai  une  exception  aux  règles  que  je  me  suis 
imposées  en  citant  ici  un  diplôme  mérovingien 
connu  seulement  par  un  cartulaire  du  XIP  siècle. 
Ce  diplôme,  émané  du  maire  du  palais  Pépin 
d'Héristal,  date  de  714.  On  y  rencontre  le  nom 
d'un  personnage  appelé  Albe-ricus  «  roi  des  fées»» 
ou  «  puissant  comme  les  fées  »  (Pertz,  p.  95, 
1.  31).  Albericus  est  devenu  en  français  Aubry. 

Alchi— ,  nom  d'un  groupe  de  divinités,  deux 
chez  Tacite,  qui  les  appelle  alcis  {Germania,  43), 
quatre  dans  VEdda^  savoir  :  Baldur^,  Hôdur, 
Wali,  Hermôdr  (Simrock,  Handbuch  der  deut- 
schen  Mythologie,  5*=  édit,  p.  294)'  ;  otîre  à  peu 
près  le  même  son  que  le  mot  suivant  : 

1.  Cf.  B.  Symons  chez  H.  Paul,  Grundriss,  t.  II,  p.  37,38. 


ALCIIO^,    ALDO~  25 

Alcho—  ('  Icmple»,  gothique«//t-s,  vieux  saxon 
alali,  anglo-saxon  alli,  eaV . 

Alche-mundus,  nom  d'un  monétaire  d'Arras 
(Prou,  n"  Ï078,  p.  23G)  «  protégé  du  temple  »,  ou 
«  des  alcis  ». 

Le  nom  d'Alcuin,  Alcuinus,  pour  A/cho-ut/ius 
signitie  «  ami  du  tem])le  »  ou  »  des  alcis  ».  Al- 
cuin,  né  en  Grande-Bretagne  vers  735,  vint  s'éta- 
blir en  France  en  782  et  y  mourut  en  804.  Son  nom 
est  donc  anglo-saxon,  mais  il  est  trop  célèbre 
pour  être  négligé  ici. 

Aldo—  «vieux  »,  en  vieux  saxon  ald,  en  nWe- 
mâïïdalt.  Aldo- =  al-tô-  est  identique  au  thème 
du  participe  passé  latin  altus  «  haut»;  c'est  le 
participe  du  verbe  gothique  alcm  «  grandir  »,  en 
norrois  ala  «  produire,  causer  »,  le  sens  primitif 
de  ce  mot  est  «  grand  »,  et,  comme  premier  terme, 
aldo-  peut  avoir  la  valeur  d'un  simple  renforce- 
ment. 

Aldo-ricus,  monétaire  de  Dierré,  Indre-et- 
Loire  (Prou,  n°'  379-381,  p.  88)  peut  signifier 
«  grand  roi  ». 

1.  Grimm,  Dratsrhr  Mi/lholoyie,  3"  édit.,  p.  57,  58. 
Simrock,  Handhiich,  p.  513.  E.  Mogk,  chez  H.  Paul,, 
Griindriss,  t.  I,  p.  1129. 


26  DICTIONNAIRE 

Aldo-bert,  monétaire  d'une  localité  inconnue 
(Prou,  n'' 2761,  p.  561)  voudrait  dire  «très  illustre». 

Alde-giselus,  monétaire  de  Poitiers  (Prou, 
n*^2348,  p.  483).  L'o  est  changé  en  e  par  l'in- 
fluence de  ïi  de  la  syllabe  suivante.  Ce  mot  peut 
signifier  «  grand  otage  ». 

Alde-marus,  monétaire  de  Senlis  (Prou, 
n°  1095,  p.  240).  Dans  ce  mot  l'o  final  d'alclo-  est 
affaibli  en  e.  Le  second  terme  est  le  gothique 
mêr-s  «  brillant,  connu,  célèbre  »,  (jui  offre 
peut-être  la  forme  pleine  de  la  racine  réduite 
contenue  dans  le  latin  merus  «  pur,  clair  ».  L'é 
primitif  devient  à  en  allemand.  Cet  a  est  en  fran- 
cique l'indice  d'une  date  relativement  récente; 
cf.  Mero-v échus  ;  le  vieil  allemand  possède  le 
dérivé  mûri  ■=  mêr-ia-^.  Alde-marus  parait 
signifier  «  très  brillant». 

Aldo-mere,  lecture  possible  du  nom  d'un  mo- 
nétairede  Vernemito, peut-être  Vernantes,  Maine- 
et-Loire,  serait  une  notation  plus  ancienne  à^ Alde- 
marus.  L'o  iinal  du  premier  terme  est  conservé^  et 
le  second  terme  mère,  qui  suppose  un  nominatif 
mêris,  n'a  pas  encore  changé  en  a  son  ê.  La  lec- 
ture Merealdo  intervertit  l'ordre  des  termes 
(Prou,  n°2659,  p.  545). 

Aldinus,   nom  d'un  monétaire  de  la   localité 


ALDO-,    ALLO"  27 

détruite  appelée  vicus  in  Poniio,  près  d'Étaples, 
Pas-de-Calais  (Prou,  n«  1137,  p.  248).  C'est  un 
nom  hypocoristique  dérivé  du  premier  terme  des 
noms  qui  précèdent. 

Allô-  ((  tout  )).  C'est  le  gothique  all-s  = 
*alla-^,  allemand  ail,  anglais  ail;  ce  thème  peut 
avoir  dans  les  composés  la  valeur  de  renforcement. 

Allo-mundus,  monétaire  de  Vadùinacus  vicus, 
environs  de  Clermont-Ferrand  (Prou,  n*  1863, 
p.  385). 

Variantes  :  Alemundus  {ibid.,  n°  1864),  et 
Almundus  [ibid.,  n"  1865):  Alemundus,  avec 
affaiblissement  en  e  du  second  a  d'alla-,  Almun- 
dus avec  chute  de  cet  a.  Le  second  terme  est 
le  germanique  *munda^  «  tutelle  ou  tuteur  » 
(Grinnu,  Deutsche  Gratnmatik,  t.  II,  p.  511),  d'où 
vient  le  premier  terme  du  composé  vieux  saxon 
mund-burd  «  protection  »,  en  îranqaismainbou7'f/ 
«  tuteur  »,  ((  gardien  »,  «protecteur  ».  Allomun- 
dus  veut  dire  «  protecteur  universel  »,  «  grand 
protecteur  »;  comparez  le  grec  nijjLîf.Xo;  «  qui 
aime  tout  ». 

Aie-  semble  aussi  une  variante  à! allô-  dans 
le  nom  du  monétaire  de  Sully-sur-Loire  appelé 
Ale-bodus  (Prou,  n"664,  p.  152),  avec  la  variante 


28  DICTIONNAIRE 

Ale-bodes  {ibid.,  n°  663,  666,  p.  152).  Bodus  = 
budus,  de  la  même  racine  que  l'allemand  Gebie- 
ter  ((  maître  »,  et  Ale-bodus  signifie  «  maître  de 
tout  » . 

Ala-charius,  monétaire  de  Meaux  (Prou, 
n°  885,  p.  191),  signifierait  «  armée  qui  peut 
résister  à  tout  »,  «  grande  armée  »;  ci.  le  grec 

nâ[JLuayo;  . 

Ala-fredus  ou  Ala-fridus,  monétaire  d'une 
localité  appelée  Asenappius,  qui  n'a  pu  être  iden- 
tifiée (Prou,  n°«  2491-2493,  p.  514-515),  signifie- 
rait «  qui  a  paix  avec  tous,  grande  paix  ». 

Ala-gisilus  à  qui  Fortunat  adresse  une  pièce 
de  vers,  Carmina,  1.  VII,  21  {Monumenta  Ger- 
maniœ  lustorica,  in-4%  Auctorum  antiquissimo- 
riim  tomus  IV,  V"  partie,  p.  174),  porte  le  même 
nom  qu.' Alli-gisel-s,  monétaire  d'Angers  (Prou, 
n"  528,  p.  122).  Ce  nom  semble  signifier  «  otage 
garantissant  toute  espèce  de  dettes  »,  «  grand 
otage  ».  L'ï  final  du  premier  terme  a///- pour 
alla-  est  dû  à  l'influence  de  Vi  contenu  dans  la 
première  syllabe  du  second  terme  gisel-s-. 

Ali-thius,  évêque  de  Cahors,  au  ,V«  siècle 
(Grégoire  de  Tours,  II,  13,  édit.  Arndt,  p.  81, 
1.3).  Son  nom  veut  dire  «  serviteur  de  tous  ». 
Cf.  goth.  thius  «  esclave  ».  Ce  nom,  écrit  Ale- 


ALLO-  29 

THEUS,  désigne  chez  Frédégaire,  1.  IV,  c.  42, 
43,  44  (édit.  Kruscli,  p.  141-143),  un  patricedu 
royaume  franc  de  Bourgogne,  G13-616. 

Une  variante  intéressante  de  ce  nom  est  Ala- 
Fius,  nom  d'un  monétaire  de  Béré,  commune  de 
Cliateaubriant  (Loire-Inférieure  (Prou,  n"^  543, 
544,  p.  126).  Ly=  tli  est  une  prononciation  ro- 
mane, et  dans  ce  mot  l'assimilation  germanique 
de  Va  final  à'ala  à  Vi  de  iJiius  ne  s'est  pas  opérée. 

Ce  nom  est  mieux  conservé  dans  le  nom  d'une 
localité  des  environs  de  Paris  donnée  à  l'abbaye 
de  Saint-Denis  par  le  roi  Dagobert  P"^  en  Tannée 
637  ou  638  :  Alateum  villare  sitiun  in  pago  Pa- 
risiaco  {G esta  Dagobert i  I  régis,  c.  26,  édition 
Kruscli,  p.  410).  Alateum  villare  veut  dire  «  pro- 
priété rurale  à!Ala-teus  ou  Ala-theus  ».  Le  nom 
d'homme  Ala-theus  apparaît  déjà  au  IV"  siècle. 
Il  était  porté  par  un  chef  goth,  mentionné  plu- 
sieurs fois  par  Ammien  Marcellin,  les  premières 
fois  en  376(1.  XXXI,  c.  3,  §  3;  c.  4,  §12),  les 
autres  fois  en  378  (l.  XXXI,  c.  12,  i^§  12,  17; 
cf.  Pauly's  Real-Encyclopœdie,  dernière  édi- 
tion, t.  I,  col.  129). 

Je  n'ai  pas  besoin  de  signaler  un  rapproche- 
ment qui  saute  aux  yeux.  Le  nom  royal  wisigotli 
Ala-ricus  a  comme  premier    terme    le    même 


30  DICTIONNAIRE 

thème  que  les  noms  précédents,  et  peut  signifier 
((  grand  roi  »  comme  Ala-mannus  «  grand 
homme  ». 

Al-berca,  pour  Al-berga  «  toute  secrète  », 
est  un  nom  de  femme  dans  une  inscription  de 
Kempten,  près  Bingen,  Prusse  rhénane  (Le  Blant, 
Nouveau  Recueil  des  Inscriptions  chrétiennes, 
p.  95,  n°  73). 

Une  meilleure  leçon,  Ali-berga  dans  une  ins- 
cription d'Aoste,  a  été  publiée  par  le  même  au- 
teur, Inscriptions  chrétiennes,  t.  II,  p.  29,n°390. 

Le  nom  hypocoristique  dérivé  du  thème  allô-, 
alla-,  est  au  cas  indirect  Alloni,  nom  d'un  moné- 
taire d'Angers  (Prou,  n''  514,  p.  120),  au  cas 
direct  Allo^  nom  d'un  monétaire  de  Binson, 
Marne  (Prou,  n°  1063,  p.  232). 

On  peut  se  demander  si  le  terme  germanique 
alla-,  qui,  dans  certains  composés  allemands,  a 
une  valeur augmentative,  ex.  :  allerliebst  a  très 
cher  »,  allweise  «  très  sage  »,  ne  serait  pas  iden- 
tique à  l'irlandais  oll  =.  *ollo-s  «  grand  »,  d'où 
ollam,  titre  du  plus  haut  rang  dans  le  domaine 
des    lettres  et  des  sciences' .  Le  thème  ollo-  se 

1.  Pour  une  doctrine  différente,  voir  Whitley  Stokes 
Urltcltlsrhor  Spr((chschat.;,p.  52;  Klnge,  Et j/niologischcs 
Wôiirrhiir/i,  5"  édition,  p.  9. 


ALLO",    AMALO""  31 

trouve  dans  \o  nom  du  roi  des  A^itiobroges,  Oli.o- 
vico^aii  génitif  Ollo-viconis  (César,  De  Bello  gai- 
If'co,  VII,  31).  Ollovico  paraît  dériver  d'un  pri- 
mitif OUovix,  qui  aurait  signilié  «  grand  guerrier», 
cf.  Lenio-vices,  Eburo-vices.  Un  autre  exemple 
de  ce  thème  estOlloudius,  surnom  du  dieu  Mars 
dans  une  inscription  d'Antibes  (C.  /.  />.,  XII, 
1(36),  OU-udius  en  Grande-Bretagne  (C.  /.  L., 
VII,  73  .  OU o-udius est\)eut-étTe\)our Ollo-uidius 
«  celui  qui  a  une  grande  vue  ».  OUo-gnatus  «  très 
connu»,  est  cité  par  M.  JuUian  dans  ses  Im^cHp- 
tions  de  Bordeaux,  I,  165;  c'est  un  nom  cel- 
tique d'homme  de  la  Gaule  Belgique. 

Amalo—  «  travail  »,  «  activité»,  «  vaillance  », 
s'explique  par  le  vieux  Scandinave  amal-r  «  la- 
bor  »,  ((  strenuitas  »,  a  travail,  activité^,  vail- 
lance ».  On  sait  par  Jordanes^  De  origine  acti- 
biisque  Getaruni,  c.  5, 14,  23,  que  chez  les  Goths 
une  des  principales  familles,  se  rattachait  à  un 
ancêtre  appelé  Amcd,  mieux  ^Amala:;.  C'était  la 
famille  des  Amali,  avec  une  finale  latine,  en 
moyen  haut  allemand  Amelunge\ 

1 .  Grimm,  Gcschirhte  dcr  dcutsclwii  Spi-achc,  troisième 
édition,  p.  313  (447);  Deutsche  Mi/thologic,  3"  édition, 
p.  345;  cf.  Deutsche  Gram/nati/:,  t.  II,  p.  365,  447; 
B.   Symonschez  H.  Paul,  G/'und/iss,  t.  II,  p.  47. 


32  DICTIONNAIRE 

Amal-bercthus,  nom  :  1°  d'un  témoin  dans  un 
diplôme  de  Clovis  il,  653  (Tardif,  n»  11,  p.  11, 
col.  1  ;  Pertz,  n°  19,  p.  20,  1.  48)  ;  2°  d'un  homme 
qui  perdit  un  procès  aux  termes  d'un  jugement 
du  roi  Clovis  III,  693  (Tardif,  n°  33,  1.  11, 16,  17, 
23,24,  etc.,  p.  26;  Pertz,  n^  66,  p.  58,  1.  46,  47, 
51,  54,  etc.).  Ce  nom,  moins  exactement  noté 
Amal-bertus,  est  celui  :  1°  d'un  sénéchal  qui 
figure  en  659  dans  un  jugement  du  roi  Clotaire  III 
(Tardif,  n°  17,  1.  1,  p.  14;  Pertz,  n°  37,  p.  34, 
1.  35);  2°  d'un  frère  de  Flaochadus,  maire  du 
palais  en  642  (Frédégaire,  1.  IV,  §  90,  p.  166, 
1.  19,  27)  ;  3°  d'un  noble  franc  qui  vivait  en  675 
{Fredegarii  Continuationes,  §  2,  p.  169,  1.  3; 
Liber  Hàtoriœ  Francorum,  §  45,  p.  318,  1. 11). 
Ce  nom  paraît  signifier  «  illustre  par  la  vaillance  ». 

Amal-garius,  nom  :  1°  d'un  individu  en  faveur 
duquel  fut  rendu  en  679  un  jugement  du  roi 
Thierry  III  (Tardif,  n°22,  1.  3,  6,  7-9,  etc.,  p.  18. 
col.let2;  Pertz,  n« 49,  p.  45,  1.  12,  15,  16,  etc.); 
2°  d'un  duc  franc  qui  est  mentionné  de  630  à  642 
(Frédégaire,  1.  IV,  §§58,  73,  78,90;  p.  150,  1.  4; 
p.  158,  1.  8;  p.  160,  1.  2;  p.  166,  1.  27,  28;  p.  167, 
1.  3,  9).  Amal-garius  est  «  celui  qui  désire,  qui 
aime  le  travail» . 

Amal-ricus,    fils   d'Anial-hercthus,    dans  un 


AMALQ-,    ANCIO"  -Ti 

jugement  de  Clovis  III  on  GU3  (Tardif,  n"  33, 
1.  17-20,  35;  p.  26,  col.  2;  p.  27,  col.  1;  Pertz, 
n"G6.  p.  58. 1.  54;  p.  59.  1.  2,4,  24).  C'est  aussi 
le  nom  d'un  roi  des  Wisigoths,  Amala-ricus  ou 
Amalricus,  507-531  (Grégoire  de  Tours,  1.  II, 
c.  37;  1.  III,  c.  1,  10,30;  éd.  Arndt,  p.  101,  1.  21; 
p.  109,  1.  14;  p.  117,  I.  10;  p.  134,  1.  11  .  Ce  com- 
posé paraît  signifier  «  roi  du  travail  et  de  la 
vaillance  »,  «  puissant  par  le  travail  et  la  vail- 
lance ». 

Ancio",  Ance— .  C'est  le  même  mot,  proba- 
blement, que  le  vieil  allemand  ancliâ,  substantif 
féminin,    thème  '*a/ich-jà  «cuisse,  jambe». 

Ancio-lutrio,  nom  d'un  monétaire  de  Rodez 
(Prou,  n°  1896,  p.  391).  Le  second  terme  n'est 
autre  chose  qu'une  forme  masculine  du  substantif 
féminin  vieux  haut-allemand  lûtri  «  pureté,  clarté, 
éclat  »,  dérivé  de  l'adjectif  hlûtar,  /î2te/",  aujour- 
d'hui lautei'  «  pur,  vrai,  sincère  ».  Ce  nom  parait 
êtreun composé  possessif  signifiant  littéralement 
<(  qui  est  brillant  par  les  jambes  »,  «  qui  a  de  bril- 
lantes, de  belles  jambes  ».  Le  mot  suivant,  dont 
le  second  terme  est  un  adjectif,  semble  à  peu  près 
.synonyme. 

Ance-bercthus,   nom   d'un    évêque    dans  un 

3 


34  DICTIONNAIRE 

jugement  de  Clotaire  III  en  658  (Tardif^  n°  10,  1.  1; 
p.  13,  col.  2;  Pertz,  n°  36,  p.  34,  1.  9).  Le  sens  lit- 
téral de  ce  mot  est  identique  à  celui  du  précé- 
dent :  «  brillant,  beau  par  les  jambes.  » 

Àng-an—  «  gêne,  douleur,  nécessité  »  (Grimni, 
Geschichte  der  deutschen  SpracJie,  3"  ëdit., 
p.  491). 

Angan-trudis.  nom  d'une  veuve  devenue  reli- 
gieuse, mentionnée  dans  un  jugement  rendu  par 
Clovis  III  en  692  (Tardif,  n*^  32,  1.  9,  etc.;  p.  25, 
col.  2;  Pertz,  n°  64,  p.  57,  1.  13,  etc.).  Ce  nom 
paraît  signifier  «  amie  dans  le  malheur  » . 

Anse—,  Anso— ,  Ans—  sont  autant  de  formes 
du  thème  primitif  ansi-,  par  lequel  les  Germains 
désignaient  tout  le  groupe  des  dieux  suprêmes, 
tel  Odin,  le  Wuotan  des  Allemands  (qu'un  texte 
norrois  appelle  AUinàttki  as  «  tout-puissant 
ansis  ))),  tel  Donar,  tel  Tins,  qui  ont  donné  leur 
nom  au  mercredi,  au  jeudis  au  mardi.  As,  au 
nominatif  pluriel  aesir,  est  la  prononciation  nor- 
roise  du  primitif  cuisi-s,  dont  l'exemple  le  plus 
ancien  nous  est  donné  au  VP  siècle  par  Jordanes, 
(juandil  nous  montre  après  une  grande  victoire 
les  Goths  ravis,   disant  que  leurs  chefs  n'étaient 


ANSE"",    ANSO~  35 

pas  des  hommes,  mais  des  demi-dieux,  c'est-à- 
dire  des  ansis  :  semideos,  iclest  ansis  {De  ori- 
gine actihiisque  Geiaruin,  c.  13,  édit.  Holder, 
p.  18;  cf.  Grimm,  Deutsche  Mrjtholorjie,  3^  édi- 
tion, p.  22,  23|;  Alogk,  chez  H.Paul,  Grundriss, 
t.  I,  p.  1053). 

Anse-berctiius,  nom  :  1°  d'un  référendaire 
dans  un  jugement  de  Clotaire  III,  vers  658  (Tardif, 
n"15,  1.2;  p.  12,  col.  2;Pertz,  n°35,p.  33, 1.  16); 
2**  d'un  évéque  d'Autun  dans  un  jugement  de 
Clovis  III,  en  692  (Tardif,  n''  30,  1.  5;  p.  24, 
col.  1;  Pertz,  n«  60,  p.  54,  1.  2); 

Anse-bercthus,  nom  d'un  des  témoins  qui 
souscrivent  un  diplôme  d'Ageradus,  évéque  de 
Chartres,  696  (Tardif,  n'^  36,  1.  32;  p.  30,  col.  1); 

Anse-bertus.  nom  d'un  défunt  dans  une  ins- 
cription chrétienne  de  Sains,  près  d'Amiens  (Le 
Blant,  Nouveau  Recueil  des  Inscriptions  chré- 
tiennes de  la  Gaule,  p.  67,  n"  47); 

An[s]e-bertus,  nom  d'un  monétaire  de  la  cité 
de  Sion,  Suisse  (Prou,  n°  1295,  p.  283); 

Anso-bercthu.s,  nom  d'un  évéque  dans  un 
jugement  rendu  par  le  roi  Clovis  III  en  693  ou 
694  (Tardif,  n°  33,  1.  3;  p.  26,  col.  1;  Pertz, 
n«  66,  p.  58,  1.  34); 

Anso-berthus,  nom  d'un  des  témoins  qui  ont 


36  DICTIONNAIRE 

souscrit  la  charte  de  Chrothildis,  670-671  (Tardif, 
n'IQ,  1.  35;  p.  16,  col.  2); 

ANS-BERTUs,nom  de  deux  personnages  dans  le 
Liber  Historiœ  Francorum  ;  l'un  est  gendre  du 
roi  Clotaire  P',  mort  en  561  (c.  27,  édit.  Kruscb, 
p.  285,  1.  33);  l'autre  est  un  évêque  de  Rouen, 
successeur  de  saint  Ouen  en  684  (c.  47,  édit. 
Krusch,  p.  322,1.  25); 

Ans-bertus,  nom  de  gens  beaucoup  moins  no- 
tables :  1°  d'un  des  témoins  qui  ont  souscrit  une 
donation  à  l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés, 
682-683  (Tardif,  n°  24,  1.  22,  p.  20,  col.  1);  2°  d'un 
voisin  dans  une  autre  charte  de  la  même  abbaye, 
697  (Tardif,  n''  39,  1.  7,  p.  32,  col.  1); 

Ans-berta,  écrit  à  tort  Hans-berta,  nom  de 
femme  dans  la  donation  précitée  de  682-683  (Tar- 
dif, n°  24,  1.  5;  p.  19,  col.  2). 

Ce  nom  composé  veut  dire  «  illustre  comme  les 
ansis  »,  c'est-à-dire  «  comme  les  grands  dieux  ». 

Anse-ricus,  nom  d'un  défunt  écrit  Anserico 
dans  une  épitaplie  recueillie  à  Plait,  près  d'An- 
dernach,  Prusse  rhénane  (Le  Blant,  Inscriptions 
chrétiennes  delà  Gaule, t.  I,  p.  487,  488,  n"  360). 

Ansa-riC;,  monétaire  de  Gentilly,  Seine  (Prou, 
n°  848,  p.  184). 

Ce  nom  composé  signifie  «  roi  des  ansis  ». 


ANSE,"    ANSO~"  37 

Ansk-flkdis  ou  Ans-fledis,  femme  de  Wa- 
ratto,  maire  du  palais,  mort  en  686  {Liber  His- 
toriœ  Fraticorum,  c.  47,  édit.  Krusch,  p.  322, 
1.  9).  Ce  nom  s'oppose  à  Albo-Jledis  a  belle 
comme  les  fées  »,  et  veut  dire  «  belle  comme  les 
ansis,  c'est-à-dire  les  dieux  »  ; 

Anse-ghysilus  ou  Anse-ghisei.us,  noble  Franc, 
fîlsd'Arnoul,  évoque  de  Metz  (611-626),  père  de 
Pépin  II,  dit  d'Héristal,  qui  gouverna  l'Austrasie 
à  partir  de  680^  la  Neustrie  à  partir  de  687,  et 
mourut  en  714  {Continuation  de  Frédégaire, 
c.  79  (3),  édit.  Krusch,  p.  170, 1.  3,  4;  Liber  His- 
ioriw  Francoriun,  c.  46,  édit.  Krusch,  p.  320, 
1.  1).  Les  auteurs  français  écrivent  à  tort  Anségise 
ce  nom  qui  veut  dire  «  otage  des  ansis  »  ; 

Anse-uualdus,  Anse-valdus,  Anso-valdus, 
Anso-aldus,  nom  d'un  des  grands  seigneurs  de 
la  Cour^  proceres^  de  Chilpéric  ^"^  575-5S5  (Gré- 
goire de  Tours,  Historia  Francorum,  1.  V,  c.  3, 
47;  1.  VI,  c.  18,  45;  1.  VII,  c.  7;  1.  VIII,  c.  11, 
31;  édit.  Arndt,  t.  I,  p.  195,  1.  2;  p.  238,  1.  31; 
p.  260,  1.  17,  23;  p.  261,  1.  9;  p.  285,  1.  18; 
p.  295,  1.  1;  p.  331,  1.  28,  p.  346,  1.  19)  ; 

Anso-aldus^  nom  :  1"  d'un  comte  du  palais 
dans  un  jugement  rendu  par  Clovis  III  en  692 
(Tardif,  n°28,  1.  9,  10;  p.  23,  col.  1;  Pertz,  n"  59, 


-38  DICTIONNAIRE 

p.  53,  1.  31);  2" d'un  des  témoins  de  la  charte 
d'Ageradus,  évoque  de  Chartres,  696  (Tardif, 
n°  36,  1.  35j  p.  30,  col.  1);  3"  d'un  évêque  dans 
un  jugement  rendu  par  Childebert  III  en  697 
(Tardif,  n"  38,  1.  2,  p.  30,  col.  1;  Pertz,  n"  70, 
p.  62,  1.  31);  4"  de  monétaires  de  Metz  (Prou, 
n"^  937-939,  p.  203),  de  Marsal  (Prou,  n"  969^ 
p.  210);  de  Maastricht  (Prou,  n"  1178,  p.  258). 

Ce  nom  veut  dire  «  puissant  comme  les  ansis  ». 

Anso-indus,  pour  Anse-uindus,  nom  d'un  mo- 
nétaire de  Limoges  (Prou,  n'*  1934,  1941-1943, 
p.  400,  402).  Uindus  est  probablement  un  dérivé 
de  la  racine  qui  est  dans  wini  a  ami  »,  et  a  un 
sens  analogue.  A/iso-mc^MS  signifierait  «  ami  des 
ansis  ». 

Anti— ,  ante—  a  géant  »,  en  anglo-saxon 
eni  =  anti-,  par  exemple  dans  l'expression  enta 
geveorc  «  œuvre  des  géants  »  (Beowulf ,  vers  2718, 
2775,  éd.  Moritz  Heyne;  2717,  2774,  éd.  Alfred 
Holder  ;  cf.  Grimm,  Deutsche  Mythologie,  3^édit., 
p.  491).  De  là  le  nom  d^Anies  donné  par  les 
Germains  à  un  groupe  de  population  slave  ; 
Antes  est  rorthograi)he  de  Jordanes,  De  origine 
actibus(iue  Getariun,  c.  5,  23.  Procope  écrit 
"Avxa-.,  De  Bello  gotltico,  1,27;  III,  40  (Cf.  Zeuss, 


ANSE".     ANTI"  30 

Die  IJeutsclieu,  p.  5U2,  593).  Du  nom  de  ce  peuple 
vient  le  surnom  ô.'Anticiis  porté  par  Justinien. 
Les  Germains  a|)polaient  Ante^,  c'est-à-dire 
((  géants  »,  les  plus  braves  des  Slaves,  eoruin  for- 
tissinii,  comme  dit  Jordanes,  c.  5  (éd.  Holder^ 
p.  8).  Ce  nom  est  le  pendant  de  celui  de  Huiiiii, 
«  Huns  »,  donné  aux  conquérants  mongols. 
Iluiuii  est  un  synonyme  d'aïUes  et  signifie  aussi 
((  géants  ». 

Ante-nerus,  nom  d\m  des  optematis  assesseurs 
du  roi  Childeijcrt  111  dans  un  jugement  rendu 
en  097  (Tardif,  n"  38,  1.3,  p.  31,  col.  1;  Pertz, 
n''  70,  p.  0"^,  1.  33).  Ante-nerus  parait  signifier 
«  qui  a  la  force  des  géants  »  ;  iiero-,  thème  de 
nerus,  dérive  de  la  même  racine  que  1<^  nom  de 
Nerthus^  déesse  germanique  s  Tacite^  Gei'niania, 
40);  c'était  vraisemblablement  une  déesse  delà 
fécondité  de  la  terre.  Elle  est  identique  au  per- 
sonnage mythologique  Scandinave  Niôrdhr; 
Niôrdhr,  dieu  de  la  fécondité  de  la  terre,  était 
père  de  Pria,  c'est-à-dire  de  la  femme  de  Vuotan, 
Odin,  déesse  du  vendredi,  Frei-tag  en  vlWq- 
mand,  ^fri-day  en  anglais.  Nerthu-s  a  la  môme 
racine  que  le  thème  gaulois  nerto-,  force,  que 
le  sabin  nero,  neronis  «  brave  »,  usité  à  Rome 
dans    la    gens  Claudia,    où  il    sert    de    cogno- 


40  DICTIONNAIRE 

men,  enim  que  le  grec  àvr;p  «  homme  )),  au  géni- 
tif àvopô;,  pour  à-vsp-ôç  (cf.  E.  Mogk,  chez  H.  Paul, 
Gjnmdriss,  t.  I.  p.  1058, 1101,  1103). 

Apta—  est  pour  hapta  ;  ce  mot,  employé 
substantivement,  signifie  «  prise,  captivité, 
lien  )).  C'est  en  vieux  haut  allemand  Jiapt  dans 
les  formules  magiques  de  Merseburg  (Oskar 
Schade,  Altcleutsches  Lesebuch,  p.  4),  en 
allemand  moderne  Jiaft;  employé  comme  adjectif 
apta-  veut  dire  «  prisonnier  »,  en  gothique 
hajt-s;  c'est  le  participe  passé  d'une  racine 
KAP,  qu'on  trouve  dans  le  latin  capio,  grec  "/•wtitj 
«  poignée  »,  gothique  hafjan  a  lever  »,  allemand 
moderne  heben.  HaJ't  est  le  même  mot  que  le 
vieil  irlandais  cacht. 

La  chute  de  la  gutturale  spirante  initiale  dans 
ce  mot  paraît  être  un  phénomène  caractéristique 
de  la  langue  des  Burgundes,  comme  le  fait  ob- 
server Wilhelm  Wackernagel,  Sprache  und 
Sprachdenkmâler  dei\  Burgunden,  à  la  suite 
de  Binding,  Gesc/uchte  der  burgundisch-roma- 
nischen  Kônigreidis,  p.  341. 

Un  des  exemples  caractéristiques  est  le  nom 
d'un  familier  du  roi  Gondebaud  ;  Grégoire  de 
Tours,  dans  le  récit  des  événements  de  l'année 


A1>TA~  41 

500,  rappelle  A/'i-dins  on  Arcdiiis  [Ilistofia 
Fr(incorum,\A\,  c.  35,  édil.  Arndt,  p.  94,  95), 
j)Our  ■^Ha/'i-t/iiiis^  (lui  aurait  été  en  ri'anci([ue 
■"^Chari-theas  «  esclave  cU;  l'aimée  ». 

Dans  une  inscription  funéraire  burguncle  de 
l'année  486  ou  de  l'année  529,  contemporaine 
par  consé([uent  ;ï  pmi  [)rès  (YAridius,  on  lit 
Ari-inundns  pour  Hari-nmndus  «  protecteur  de 
l'armée  ».  Cette  inscription  a  été  publiée  par 
E.  Le  Blant,  Inscriptions  c/wétiennes  de  la 
Gaidc,  t.  II,  p.  3-4,  n"  373.  Dans  une  inscription 
un  peu  postérieure,  538,  qui  est  encastrée  dans  la 
façade  de  l'église  d'Arandon,  Ain,  on  lit  le  nom 
àWrigunde ,  pour  Hari-fiunde  «  guerrière 
d'armée  »  {ibid.,  t.  II,  p.  22,  n«  384),  dont  le 
second  terme  est  identicjue  à  celui  de  (jnndr, 
qûdlir,  rjunnv,  une  des  Valky ries,  c'est-à-dire  des 
déesses  de  la  guerre  dans  la  mythologie  Scandi- 
nave (Grimm,  Deutsche  Myt/iolorjie,  3-  édition, 
p.  393;  Simrock,  Handhi/.ch,  5'^  édition,  p.  362, 
539;  cf.  K.  Mogk  chez  H.  Paul,  Grundriss,  t.  I, 
p.  1014-1015).  On  peut  considérer  comme  bur- 
gunde  le  nom  d'Arr-gisilus,  familier  de  Thierry 
^'^  roi  d'Austrasie  (Grégoire  de  Tours,  Historia 
Francoram,  1.  III,  c.  14,  édit.  Arndt,  p.  121). 
Are-fiisilus  fut  tué  en  532  par  Munderic,   (ju'il 


42  DICTIONNAIRE 

.avait  trahi.  Son  nom,  qui  signifie  «  otage  d'ar- 
mée )),  est  le  même  que  celui  du  Franc  (^lini-i- 
fjijselus,  cliaml)ellan,  cubicularius,  du  roi  d'Aus- 
trasie  SigiberctJuis,  et  tué  aveclui  en  575  (Gré- 
goire de  Tours,  1.  IV,  c.  51,  ]>.  186-187).  Est 
aussi  probablement  ])urgunde  le  nom  du  mo- 
nétaire de  Ruan,  Loir-et-Cher,  ('crit  Ari-raUlo 
(Prou,  n"  579,  p.  135),  tandis  que  la  forme  francjue 
■de  ce  nom  est  Chari-valdo  (Prou,  n°  2517,  yi.  5'26). 
Ce  nom  est  id(Miti(|ue  à  celui  de  C/uirio-rah/a, 
•chef  des  Bataves  l'an  16  de  notre  ère  (Tacite, 
Annales,  1.  II,  c.  11),  composé  signifiant  proba- 
blement «  celui  quia  la  puissance  sur  Tarmée  »  ; 
au  second  terme  on  peut  comparer  l'allemand 
Ge-ivalt  ((  puissance  ». 

La  chute  burgunclo  de  la  gutturale  spirante 
.sourde  initiale  s'ol)serve  aussi  dans  le  nom  propre 
Ildelod  une  inscription  de  Briord,  Ain  (Le  Blant, 
t.  II,  p.  16,  17,  620,  n"  379;  pi.  43,  n"  259). 
Ildclo  serait  en  francic^ue  mérovingien  Childelo, 
■dérivé  hypocoristique  de  Childis  a  guerre,  ba- 
taille »,  nom  d'une  des  Valkyries,  Hildv  en 
vieux  Scandinave  (Griinm,  DeatscJic  Mijf/io/ofjic, 
3'' édition,  j).  393;  Simrock,  HandhiK-h ,  5"  ('di- 
tion  p.  363). 

Apta-ciiarius  est  le  nom  donné  par  Grégoire 


Al 'TA""  13 

■de  Tours  {Histoi'id  Fraiicoriiiit,  1.  X,  c.  3, 
édition  Aiiult,  p.  il::?,  1.  8  et  17j  à  un  l'oilangubard 
qui  rc'gna  de  584  à  590.  Ce  roi  s'appelait  dans 
.sa  langue  nationale  Aut/iori,  édit  de  Rotharis 
en  643  (chez  Cari  Aleyer,  Sprachc  und  Sp/rjc/i- 
(lenkmaler  der  Lanrjobavdi>n,  p.  16),  noin 
latinisé  en  Antlidrins  par  un  nis.  de  Paul 
Warnefrid,  De  Gestis  Lamjohardorum,  1.  III, 
c.  16  {ibid.,  p.  122;  cf.  Scriptores  rerum  Lan- 
(jobardicaruin,  \).  100,  note;  Catalor/i,  ibid., 
p.  521,  1.  35;  p.  522,  1.  16;  Autari,  dans 
Origo  geiitis  Langobardorum,  c.  6,  même 
Tolume,  p.  5,  1.  17,  18).  Ce  nom  aurait  été  en 
francic|ue  mérovingien  *.4.  udo-charius  ow^A  utlia- 
chariiis.  A  l'épociue  carolingienne,  on  trouve  les 
notations  Avt-cliarius  {Polyptyque  de  Saint- 
Germain-d es-Prés ,  c.  ix,  §  21,  édit.  Longnon, 
p.  10'i)\Autcarius  {ibid.,  c.  ix,  §§  80,  297,  etc., 
[).  115,  lA^)  ;  enfm  Autharius  {ibid . ,  c.  ix,  §§  187, 
201,  p.  134,  136).  Aiit-li(ii-itis  est  dans  une 
charte  de  l'année  697,  mais  dont  l'original  n'existe 
plus,  le  nom  d'un  abbé  de  Saint-Germain-des- 
Prés  (F.  de  Lasteyrie,  CartaJaii'e  géné/rd  de 
Paris,  p.  20).  Grégoire  de  Tours  aurait  du  écrire 
le  nom  du  roi  langobard  -"^ A  udo-charius  ou 
'■^Aut/ia-cha/'ius.    '*Aut/ia-c/iarius     serait     une 


44  DICTIONNAIRE 

orthographe  conforme  à  celle  du  nom  propre 
(^/iJot/ta-chcuius,  pour  Chlodo-c/ian'ns  «  Clo- 
taire  ».  '^' Autlia-cliavius ,  dont  le  premier  terme 
signifie  «  richesse  »,  a  bonheur  »,  le  second 
((  armée  »,  peut  se  traduire  «  qui  a  une  heureuse 
armée  ».  Les  sujets  de  ce  roi  venaient  d'être 
mis  en  déroute  par  une  armée  franque  à  la  tête 
de  laquelle  était  un  général  en  chef  nommé 
Audo-valdus  «  puissant  par  la  richesse  et  le 
l)onheur  ».  En  écrivant  le  nom  du  roi  vaincu 
Apta-c/tan'us  au  lieu  de  Autha-charius,  à  peu 
près  synonyme  di  Audo-valdus,  Grégoire  de 
Tours  reproduit  un  calembour.  Apta-charius 
veut  dire  non  «  celui  cpii  a  une  heureuse  armée», 
mais  «  celui  qui  a  une  ou  des  armées  prison- 
nières » . 

C'était  de  la  part  des  Francs  de  la  forfan- 
terie, car  les  Langobards  s'étaient  sauvés  avec 
une  si  grande  agilité  que,  raconte  Grégoire  de 
Tours,  on  n'en  avait  pas  pris  un  seul.  Mais  on 
pouvait  dire  que  les  Langobards,  n'osant  pas 
affronter  les  Francs  en  rase  campagne,  étaient 
restés  iDrisonniers  derrière  les  remparts  des 
villes,  dont  les  Francs,  dépourvus  de  machines  de 
guerre,  ne  s'étaient  pas  emparés.  Quoi  qu'il  en 
soit,  Aptachavius  «    aux  armées  prisonnières», 


APTA-,    AHBO^  45 

<'sl  un  nom  (|ni  conNciKiit  à  un  roi  \;iiiicu  et 
i'(''(hii(  à  (IcMuandcr  la  [»ai\  au  \ain([U<MU'.  Les 
aml)assadeurs  envoyés  à  cet  cITcl  par  Aiithari  t^a 
rendirent  en  premier  lieu  à  la  cour  de  Gontran, 
l'oi  franc  des  Buri^'undes,  (jiii  les  r<'cut  et  qui  les 
l'cuNoya  à  son  ncxcu  le  roi  d'Auslrasie,  Cliil- 
debert  II.  C'est  à  la  cour  dci  Gonlran  (|uc  |)arait 
avoir  été  fait  le  calembour  répél(''  [)ar  Grc'goire 
de  TouY^.Apfa  pour  hapfn  est  une  ])rononciation 
burgonde.  Les  sujcls  do  C'iiildebert  II  auraicMit  dû 
prononcer  ^Chdiiihd-cjKirlnx,  mais  le  calcmi)our 
aurait  été  moins  bon;  pour  passer  (X Autacluwins 
à  Apta-chcu'iiis  prononciation  burgonde  pour  le 
premier  terme,  francique  pour  le  second,  il  n'y 
avait  (ju'une  lettre  à  changer. 

De  fioj't,  en  vieux  haut  allemand  haptj  on  a  dans 
un  document  mérovingien  une  autre  notation 
que  apta-,  première  moitié  du  vr'  siècle,  c'est 
aht,  lin  du  vu'"  siècle: 

Abt-hadus  «  celui  qui  livre  un  combat  où 
Ton  fait  des  prisonniers  »,  est  le  nom  d'un  réfé- 
rendaire dans  un  diplôme  original  de  Clovis  III, 
G91  (Tardif,  n"  28,  1.  15,  p.  23,  col.  1;  Pertz, 
n'^59,  p.  53,  1.  37). 

Arbo—  serait  peut-être,    a-t-on    supposé,    le 


46  DICTIONNAIFiE 

thème  d'où  viendrait  le  gothique  a/"6?  =  %/'6-?o-;?. 
«  héritage  »,  en  allemand  isr6e  (?). 

Arbo-gastes  est  le  nom  d'un  Franc  qui  entra 
au  service  de  l'Empire  romain  en  381,  qui  passe 
pour  avoir  fait  tuer  l'empereur  Valentinien  lU 
mort  en  392,  et  qui  régna  ensuite  sous  le  nom 
du  grammairien  Eugène.  Vaincu  par  l'em- 
pereur d'Orient  Théodose,  il  se  tua  lui-même 
en  394 \  Ce  nom  signifierait  «  liôte-lu'riticr  ». 

Un  autre  Arbo-gastes  fut  comte  de  Trêves 
dans  la  seconde  moitié  du  v**  siècle.  Sidoine 
Apollinaire  lui  adresse  une  lettre  en  prose  (1,  IV, 
ép.  17),  où  il  écrit  son  nom  au  datif  Arvogasti^ . 
Auspicius,  évêque  de  Toul,  lui  envoya  uneépître 
en  vers  où  l'on  trouve  la  noi-àXion  Arbogastis^ ^ 

Dans  le  siècle  suivant,  il  y  avait  à  Trêves,  sous 
le  roi  Théodebert  P^  534-548,  un  prêtre  homo- 
nyme, dont  Grégoire  de  Tours,  /;?  gloria  confes- 

1.  Voir  la  notice  qui  lui  est  consacrée  par  M.  Seeek, 
Paiilif  s  Real-Ejiryclopddie,  édition  donnée  par  G.Wissowa,. 
t.  II,  p.  41.5-419. 

2.  Édition  de  Chr.  Luetjoliaun,  p.  68,  dans  Monuinenta 
Gc/'/naniœ  /iis(o/-ira,  in-4°,  Aactornni  ((iiti'juissiiuofiiia 
tomus  VIII. 

3.  Vers  28,  Monuinenta  Gernianiœ  historica,  in-4°.. 
Episfolaruni  tomus  III,  p.  136,  1.  14.  Cf.  Migne,  Patro- 
lof/ia  latino,  t.  61,  col.  1007  V>. 


AHBO"^,    AHNE^  47 

s()riiin,v.  91  ((■(!.  Kiiiscli,  |).  SOC),  I.  18),  (''itïI  !»• 
iKiin  Arhit-dstis,  aAcc  cliiilc  du  //  m(''(li;il. 

C'est  Ja  notation  que  nous  donne  une  inscrip- 
tion de  Strasbourg  où  était  écrit  Arbo-astis,  le 
nom  d'un  évêciue  de  cette  ville  mort  vers  679- 
(Le  Blant.  Insci'ipfions  chrctlcimcs  de  hi  (hnilc, 
t.  I,  p.   16:i,  n«350). 

Ame—  '^Ai'iti-  «  aigle  »,  le  même  mot  (pif^ 
le  grec  opv'.;;  il  y  a  une  variante  également  voca- 
li(|ue,  mais  de  la  première  déclinaison,  arno-, 
et  une  variante  consonantique,  au  nominatif  en 
gothique  ara,  en  vieux  haut  allemand  aro, 
thème  c^/v///-;  l'allemand  moderne  ad/e/' a  aioie  » 
est  pour  adel-avo  a  noble  aigle  ». 

L'aigle  est  chez  les  Germains  un  être  sacré; 
c'est  la  personnification  du  vent  d'orage  (Grimm, 
Deutsche  Mytholoiiie,  3«  édition,  p.  600,  635). 
On  se  figure  un  aigle  au  sommet  du  frêne  qui^ 
pénétrant  l'enfer,  la  terre  et  le  ciel,  donne  au 
monde  la  solidité,  et  cet  aigle  sait  beaucoup  de 
choses  (Simrock,  Ha.ndhuch  der  deutscJwn  My- 
t/iolof/ie,  5'^  édition,  ]).  37, 41) .  L'aigle  semble  avoir 
été  une  des  formes  d'Odin,  le  Wuotan  des 
Allemands  (Simrock,  ihid.,  p.  33). 

Arne-bercthus  «  brillant  comme  un  aigle  »,. 


48  DICTIONNAIRE 

nom  d'un  des  signataires  d'un  diplôme  de  Clovis 
II,  653  (Tardif,  n"  il,  p.  11,  cul.  1;  Pertz,  n»  19, 
p.  21,  1.  5). 

Arne-bertus,  due  frane  {|ui  apparait  en 
l'année  626-627  eliez  Frédégaire,  1.  IV,  c.  54, 
édit.  Kruscli,  p.  147,  1.  15,  et  qui  fut  tué  dix 
ans  plus  tard,  e.  78,  p.  160,  1.  16;  son  nom  est 
éerit  Arin-beftiis  dans  le  même  chapitre,  p.  160, 
1.  2.  La  variante  .4/7/?o-6<:'/'/'/^s,  est  le  nom  d'un 
monétaire  de  Poitiers  (Prou,  n"^  2209,  p.  457). 

Arne-bode,  nom  de  monétaiies,  l'un  de  Paris 
(Prou,  no715,  p.  162),  l'autre  de  Toulouse  (Prou, 
n°  2448,  ]).  504),  suppose  un  cas  direct  primitif 
Avni-budi-s.  Le  second  terme  budi-s  est  un 
dérivé  en  i  de  la  forme  réduite  d'une  racine 
dont  on  trouve  la  forme  pleine  dans  le  gothique 
biudan,  en  allemand  bieten  «  olîrir,  présenter  )). 
mais  dont  le  sens  primitif  est  «  commander  )j. 
Arno-bode  veut  dire  a  maître  des  aigles  »  ; 
cf.  l'allemand  Ge-bieter  «  maitre,  souverain  »  ; 
c/ebieten  «  commander  ». 

Arno-aldus,  pour  Arno-raldus,  «  puissant 
comme  un  aigle  »,  est  le  nom  d'un  monétaire  de 
Paris  (Prou,  n°«  718-722,  p.  161,  162). 

Arnoldus  est  une  forme  contractée  iïArno- 
valdus.  C'est  le  nom  d'un  petit-tils  de  Clotaire  I''^' 


ARNE~  49 

{Liber  historid'Franrornrn,  c.  27,  édition Kruscli, 
p.  285,  1.  33). 

Arn-ulfus  «  aigle-lou|)  )),  [)()iiv  A j'/w-vnlfus, 
est  le  nom  d'un  des  ancêtres  de  la  race  carolin- 
gienne, 580-640.  Cet  illustre  personnage  fut 
évêfjue  de  Metz  après  avoir  été  marié  (Frédé- 
gaire,  1.  IV,  c.  40.  52,  53,  58;  p.  140,  1.  12; 
p.  1  IG,  1.  16;  1).  147,  1.  7;  p.  150.  1.  10,  17..  Le 
loup  est  comme  l'aigle  un  personnage  mytholo- 
gi(iue.  C'est  ainsi  (pie  deux  louj)S  sont  les  com- 
pagnons du  grand  dieu  Odin  (Grimm,  Deutsche 
Mytholofjie,  3'"  éd.,  p.  634;  Simrock,  HandbucJi , 
5*^  éd.,  p.  174). 

Aro-gastus,  mauvaise  leçon  pour  *Aro- 
(jasti-s  «  hôte  de  l'aigle  »,  un  des  législateurs 
des  Francs  [Liber  historiœ  Francorum,  §  4, 
édition  Kruscli,  p.  244,  1.  21).  Ce  nom  est  écrit 
au  cas  indirect  Aro-fiaste  dans  le  second  prologue 
de  la  loi  Salique,  édition  Hessels  et  Kern,  p.  423, 
col.  1.  On  lit  Aroast  dans  le  troisième  prologue, 
ibid. 

Ara-gasti  est  la  notation  de  ce  nom  dans  la 
légende  d'une  monnaie  de  Châteaumeillan,  Cher 
(Prou,  n"  1697,  p.  351).  Dans  une  autre  on 
trouve  la  notation  plus  moderne  Ar-aste  (Prou,. 
n°  1696,    [).   351);  le  .7  médial  est  tombé  dans  la 

4 


50  DICTIONNAIRE 

légoiulede  cette  monnaie  comme  le  d  du  nom  de 
lieu  Mediohino,  (|ui  est  écrit  MeioJano.  A  com- 
parer A/-as/es,  nom  d'un  monétaire  de  localité 
incertaine  (Prou,  n"  2646,  p.  343). 

Ara-charius  ((  celui  qui  a  une  armée 
d'aigles  »,  est  un  personnage  franc  dont  For- 
tunat,  mort  au  commencement  du  VIL'  siècle,  a 
fait  l'épitaphe  {Carininuin,  1.  IV,  19,  vers  3,  édi- 
tion de  Frédéric  Léo,  p.  91).  Son  nom  est  celui 
d'un  chef  des  Quades  mentionné  chez  Ammien 
Marcellin  (1.  XAII,  c.  12,  §§  12,  14,  16)  où  la 
notation  est  Ara-licuius. 

Asca— ,  en  vieux  Scandinave  asic-r,  est  l'al- 
lemand moderne  c.sr/?(' (c  frêne  »,  en  anglais  as/i. 
Le  frêne  était  jDOur  les  Germains  un  arbre  sacré. 
Dans  la  mythologie  Scandinave,  un  arbre  sert  de 
trait  d'union  entre  l'enfer,  la  terre  et  le  ciel,  les 
pénétrant  tous  les  trois  ;  cet  arbre  est  un  frêne, 
askj\  nommé  Yr/rjdj'asrl  (Grimm,  Dcutsc/ic 
MytJiologie ,  3"  édition,  p.  756;  Simrock, 
HandhucJi  der  Deatsclien MytJioJocjie,  5''  édition, 
p.  38.)  Un  autre  mythe  Scandinave  fait  du  frêne, 
askr,  le  premier  ancêtre  de  riiomme  (Simrock, 
p.  34;  E.  Mogk,  chez  H.  Paul,  Grand/'iss  dcr  rjc/'- 
manischcn  Philologie,  1. 1«^  \).  1113, 1114, 1115). 


ASCA-,    AUDO"  51 

AsCA-Hicus  «  loi  des  frênes  »,  est  ïc  nom 
d'un  monétaire d'Anil)azac,  ITaiite-Vienne  (Prou, 
n"  1951,  |).  101  ;  rï. .  [ sr(,-ri//(//fs,Gv.  de  T. ,  IV, IG). 

Audo— ,  aude-,  aud— .  aut  ,  llicinc  conservé 
dans  If  sui)slaiilir  xicux  iionois  (indh-f  «  ri- 
chesse »,  vieux  saxon  ^ôd  «  pi'oj)riété  »,  «  ri- 
<-liesse»,  ((  honlieui-  »,  dans  les  adjectifs  g()llii(|ues 
audahafts,  aad(if/s  a  riche  »,  «heureux  ».  11  est 
second  terme  dans  le  suhslanlif  al-od,  l)as-latin 
(dodisa  j)l(Mne,  entière  |)i'()|)ii(!'l('\  ))  «  alleu». 

AuDO-BERCTHUS  ((  brillant  par  la  richesse  ou 
le  bonlieur  »,  nom  d'un  patrice  dans  un  di[)lônie 
de  Thierry  III,  677-678  (Tardif,  n"  21,  1.  1; 
|).  17,  col.  2;  Pertz,  n'^  48,  j).  44,  1.  24). 

AuDO-BERTiius,  nom  d'un  évéciue  de  Saintes 
])résent  au  concile  de  Paris,  614  {Monitinenta 
Gcrmanid'  In'stojica,  in-4",  Cnncilra,  p.  191, 
1.  10);  Ando-hcrtua,  nom  d'un  évé()ue  de  Paris 
représenté  au  concile  de  Chalon-sur-Saône,  639- 
654  {ibid.,  p.  214,  1.  1). 

AuDO-BODO,  probablement  cas  indirect  (VAndo- 
hudns  «  propriétaire  de  lichesses  »,  monétaire 
de  Naillal,  Creuse  (Pr()u,n"  195.3,  p.  405). 

AuDEKDUS,  pour  ''^Audo-cliardiis,  pourrait 
être  traduit  par  «  richard  »  ;  c'est   le  nom  d'un 


52  DICTIONNAIRE 

patrice  qui  a  souscrit  un  diplôme  de  Clovis  II 
pour  l'abbaye  de  Saint-Denis  en  653  (Tardif, 
n°  11,  p.  11,  col.  1;  Pertz,  n»  19,  p.  21,  1.  2)  ; 
ce  mot  semble  être  identique  à  Audo-avdus, 
Polyptyque  de  Saint-Germcdn-des-Prés,  c.  ix, 
§  295,  édit.  Longnon,  p.  149. 

AuDE-CHiLDis  ((  riche  ou  heureuse  héroïne  », 
nom  d'une  jeune  esclave  dont  Ermentrude  dis- 
pose par  son  testament  en  700  (Tardif,  n"  40, 
1.27;  p.  33,  col.  1). 

AuDE-FLEDA  ((  lieureuse  et  belle  »,  nom  d'une 
fille  de  Childéric  P"^,  roi  des  Francs,  mariée  à 
Théodoric  le  Grand,  roi  des  Ostrogoths  ;  Paul 
Warnefrid,  Historia  romana,  1.  XV,  c.  20 
(Droysen,  Monumenta  Germaniœ  Idstorica, 
Auctoruin  antiquissimoruin,  t.  II,  p.  215, 
L  28j,  la  dit  tille  de  Clovis,  doctrine  reproduite 
dans  Y  Historia  Theodorici  régis  publiée  par 
M.  Krusch  à  la  suite  de  Frédégaire,  p.  206,  1.  20. 
Au  lieu  de  fille  il  faut  lire  sœur  (Grégoire  de 
Tours,  1.  m,  c.  31,  édit.  Arndt,  p.  134, 
1.  17). 

AuDE-GiSELUS  «  riche  ou  heureux  otage  », 
nom  d'un  monétaire  de  Paris  (Prou,  n*^  713, 
p.  161);  le  même  nom  est  écrit  Aude-cisilus,  ibid., 
n^  712,  p.  161.  La  notation  Audi-giselus  se  lit 


AUDO~  53 

sur  une  monnaie  d'Antian, Vienne  (ihid.,  n''2316, 
p.  476). 

AuT-HARius,  «  celui  (jui  a  une  heureuse 
armée»,  nom  d'un  monétaire  de  la  cité  de 
Limoges  (Prou,  n"^  2025,  2026,  p.  421,  422). 

AuDO-LAicus  «  aux  jeux,  aux  chants  heureux», 
laik-s  en  gothique,  thème  laiki-,  traduit  le  grec 
yopoi  a  danse  »;  h^  \ieux  haut  Scandinave  /cih-/\ 
thème  h'i/ii-,  veut  dire  «jeu  »;  le  vieil  allemand 
leih,  thème  lei/ia-,  pour  Icu'ko-,  signifie  «  jeu», 
((  morceau  de  musicjue  joué  ou  chanté  ».  Audo- 
laicus,  au  cas  indirect  Ando-laico,  est  le  nom 
d'un  monétaire  du  Mans,  Prou,  n°  425,  p.  99. 

AuDO-LENDis,  pour  Audo-Undis,  signifierait 
«  source  de  bonheur  »,  si  l'on  adoptait  pour  le 
second  terme  l'hypothèse  de  J.  Grimm,  Kleineve 
Schriften,  t.  II,  p.  398.  C'est  un  nom  de  femme 
dans  une  inscription  de  Mayence  (Le  Blant, 
Inscriptions  dirétiennes  de  la  Gaule,  n°  339,  t.  I, 
p.  454). 

AuDO-MARUS  «  célèbre  par  la  richesse  ou  le 
bonheur»,  au  cas  indirect  [Auyioinaro,  nom 
d'un  monétaire  de  Namur,  Belgique  (Prou, 
n«  1215,  p.  265). 

AuDO-MUNDUS  ((  heureux  ou  riche  protec- 
teur »,  ou  «  ({ui  a  une  riche,  une  heureuse   pro- 


54 


DICTIONNAIRE 


tection  »,  iioiii  d'un  inoïKMaire  de  Candes,  Indro- 
et-Loire  (Prou,  ii"-^  375,  377,  p.  87,  88).  Y'd- 
rinutes  :  A ude-niund us,  nom  d'un  monétaire  de 
Vienne,  Isère  (Prou,  n"^  1308,  p.  286);  Audu- 
mund[i(s],  nom  d'un  monétaire  de  Noyen-sur- 
Sartlie  (Prou,  n'^  462,  p.  108. 

AuDO-NODi[s]  «  qui  a  la  nécessité  du  bonheur  », 
«  nécessairement  heureux  »  ;  le  second  terme, 
nodi-,  en  allemand  moderne  not,  en  anglais  nced, 
suppose  un  préhistoricpie  *naut(-.  C'est  le  nom 
d'un  monétaire  de  Poitiers. 

AuDO-RAMNUS,  pour  Aiido-cliramnus  «  heu- 
reux corbeau  »,  un  des  chefs  de  la  révolte  des 
Francs  de  Neustrie  contre  le  maire  du  palais 
Berchaire  en  686  {Continuation  de  Frédéficdre, 
c.  5  (99),  édition  Krusch,  p.  171, 1.  15).  Ce  nom 
est  identique  à  à  celui  du  monétaire  de  Poitiers 
Audo-ran  (Prou,  n°  2212,  p.  458).  Le  second 
terme  de  ce  composé,  en  francique  mérovingien 
latinisé  Cltraninus,  à  l'épocpie  carolingienne 
Hvabanus,  en  all(>mand  moderne  rrd)C,  en 
anglais  raven,  est  comme  le  loup  un  iDcrsonnage 
mythologique  :  deux  corbeaux  accompagnent 
Wuotan  ou  Odin  (jui  a  aussi, avons  nous  dit,  deux 
loups  comme  acolytes  (Grimm,  DeutscJie Mytho- 
logie, 3'^édit.,  p.  134,  637). 


AuDE-Ricus  ((  |)ulss;uil  |):ir  la  richesse  ou  le 
Ixnilicui')),  nom  :  1"  d'un  évëque  d'Auch  au 
concile  de  Clicliy,  626,  627,  et  au  concile  de 
Reims,  627-630  {Mnnmiienta  Germaniœ  lusto- 
rira,  in-4",  Conri/if,,  p.  201,  1.  18;  p.  203,  1.  14); 
2"  d'un  mon(''laii(Ml'Angou]rme  (Prou,  n"  2178, 
p.  451);  variante  .-l?<r//-/7V;«s,  sur  une  monnaie 
de  Brioude  (Prou,  n'^1784,  p.  369). 

AuDO-VALDUS  «  puissant  par  la  richesse  ou 
le  bonheur  )),nom  d'un  duc  franc  en  590  (Gré- 
goire de  Tours,  1.  X,  c.  3;  édit.  Arndt,  p.  410, 
1.  24;  p.  411,  1.  2);  variante  Audo-aldus,  nom 
d'un  monétaire  de  ]\Ieaux  (Prou,  n"  886,  p.  191), 
au  cas  indirect  Audo-ahlo,  nom  d'un  monétaire 
de Lentignac,  Dordogne  (Prou,  n*^  2423,  p.  497), 
et  d'un  monétaire  d'atelier  incertain  (Prou, 
ii«2521,   p.   520). 

AuDO-vARius  ((  défenseur  de  la  richesse  »; 
le  second  terme  est  la  l'orme  masculine  du  féminin 
vieux  haut-allemand  uyiii,  en  allemand  moderne 
we]u\à'(m  notre  français  «  guerre  ».  Audo-carius 
est  le  nom  d'un  général  franc  au  service  du  roi 
Sigebert  I",  vers  l'année  568  (Grégoire  de 
Tours,  Histona  Fi'ancoruiyi,  1.  IV,  c.  30;  éd. 
Arndt,  p.  165,  1.  13;  cf.  p.  166,  1.  11,  et  la  va- 
riante en  note  qui  donne  la  bonne  leçon) . 


56  DICTIONNAIRE 

AuDO-vius,  pour  *Audo-rechus  a  heureux 
guerrier  »  (?),  nom  de  deux  prêtres  qui  sous- 
crivirent les  actes  du  concile  d'Auxerre,  573- 
603  {Monumenta  Germaniœ  historica,  in-4°, 
Concilia,  p.  184,1.  7,  10). 

AuDO-VERA  paraît  être  le  féminin  d'Audo- 
variiis.  C'est  le  nom  de  la  première  femme  légi- 
time du  roi  franc  Chilpéric  F""  (Grégoire  de 
Tours,  1.  IV,  c.  28,  édit.  Arndl,  p.  164,  1.  18). 

AuDO-[v]iNUS  «  ami  du  bonlieur  ou  de  la 
richesse)),  nom  d'un  clerc  dans  un  jugement 
rendu  par  le  roi  Childebert  III  en  709  (Tardif, 
n°  43,  1.  9,  p.  36,  col.  2;  Pertz,  n"  76,  p.  67, 
1.  45).  Variante  :  Audo-enus,  nom  d'un  évêque 
de  Rouen,  640-683  {Continuation  de Frédég aire, 
c.  4  (99),  édit.  Krusch,  p.  171,  1.  10).  Le  nom  du 
même  personnage  est  écrit  Audo-inns  dans  le 
Liber^  historiœ  Francorum,  c.  45,  47  (p.  318, 1.  29  ; 
p.  321,  1.  27-28).  On  l'appelle  aujourd'hui  Ouen 
en  français.  Son  nom  hypocoristique  était  Dado 
{Gesta  Darjoberti  I  i^egis  Francorum,  c.  38, 
Krusch,  p.  416,  1.  8-9).  C'est  sous  ce  nom  qu'il 
était  connu  avant  son  épiscopat,  quand  il  était 
référendaire  du  roi.  Il  a  signé  du  nom  de  Dado 
en  qualité  de  référendaire  au  moins  trois  diplômes 
de  DagobertP^  en  635  (Pertz,  n»  15,  p.  18,  1.  5; 


AUDO~  57 

n"  16,  p.  18.  1.  o5),  cl  sans  date  d'année,  627-628, 
(n°  17,  p.  19,  1.  5)';  c'est  sous  le  nom  de  Dado 
qu'il  est  mentionné  par  Frédégaire,  avec  la  qualité 
de  référendaire,  à  la  date  de  636-637,  1.  IV,  c.  78, 
p.  160, 1.  29.  Dado  est  aussi  le  nom  d'un  moné- 
taire de Bléré,  Indre-et-Loire  (Prou,  n"  367,  p.  85). 

Aud[o-v]ulfus  «  riche  ou  heureux  loup  », 
nom  de  monétaires  de  Noyen-sur-Sarthe  (Prou, 
n"  460,  p.  107),  des  environs  de  Troyes,  Aube 
(Prou,  n°  615,  p.  143),  de  Toulouse  (Prou, 
n''2443,  p.  503)  et  d'un  atelier  incei'tain,  n»^2582, 
2583,  p.  532). 

Nous  passons  aux  noms  hypocoristi(|ues  dérivés 
du  premier  terme  de  ces  noms  composés  : 

AuDiNUS,  citoyen  de  Tours  (Grégoire  de  Tours, 
1.  VU,  c.  47,  édit.  Arndt,  p.  323,  1.  14;  l.  IX, 
c.  30,  p.  385,  1.  18).  Variante  :  Andcnns,  nom 
de  monétaires  d'Aujac ,  Charente-Inférieure 
(Prou,  n"  2185,  p.  453)  et  des  environs  de  Péri- 
gueux  {ihid.,  n"^  2412,  2413,  p.  494,  495). 

AuDO,  nom  d'un  juge  franc  (Grégoire  de 
Tours,  1.  VII,  c.  15,  p.  300,  1.  14);  d'un  moné- 

1.  Tardif,  n"  7,  I.  7,  ]).  6,  col.  2,  donne  entre  crochets  la 
signature  de  Dado  aujourd'hui  paraît-il,  illisible.  Elle  est 
encore  parfaitement  nette  dans  le  fac-similé  de  Mabiilon, 
De  Re  diploinnttca,  pi.  XVI. 


58  DICTIONNAIRE 

taire  d'Auxerre  (Prou,  n"  584,  j).  136);  d'un 
'dhhé  d'Orléans  qui  souscrivit  le  concile  de  Cli- 
cliy,  626-627  {Monnnwnta  Germaniœ  lustorica^ 
in-4",  Concilia, Y,.  201, 1.  39);  d'un  évoque  d'Orléans 
au  concile  de  Chalon-sur-Saône,  639-654  {ibid., 
13.  213,  1.  13).  Variantes  :  Eodo,  Eudo,  duc 
d'A(|uitaine,  688-735  {Continuation  de  Frédé- 
(jaire,  c.  10  (107),  éd.  Krusch,  p.  174,  1.  13, 
16,20,  etc.);  Otto,  référendaire  de  Childebert 
II,  roi  des  Francs;  il  vivait  encore,  mais  n'était 
q^lus  en  fonctions  en  590  (Grégoire  de  Tours, 
1.  X,  c.  19,  édit.  Arndt,  p.  432,  1.  8);  un  autre 
Otto,  favori  du  roi  Sigebert  III  au  siècle  suivant; 
Frédégaire,  1.  IV,  c.  86,  88  (édit.  Kruscli,  p.  164. 
1.  18;  p.  165,  1.  26),  parle  de  lui  sous  les  date.^ 
de  640,  643. 

AuDiLA,  nom  wisigotliique  ou  burgunde  d'un 
prêtre  (jui  souscrivit  le  concile  d'Auxerre,  tenu 
entre  573  et  603  [Monitntcnta  Gcriuanio'  Iiisto- 
rica,   in-4",   Concilia,  \).    184,  1.  22). 

AuDOLENUs,  nom  d'un  lial)itant  du  pays 
d'Étampes,  père  de  Boso,  (pie  le  roi  Clotaire  II 
fit  tuer  en  626-627  (Frédégaire,  1.  IV,  c.  54, 
p.  148, 1.  5);  c'est  aussi  le  nom  de  monétaires  de 
Troyes,  Aube  (Prou,  n"^  597-601,  p.  139,  140) 
et  de  Poitiers,  ihid.,  n"  2210,  p.  457). 


AIDO     ,    AL'XO"  59 

N'aiiantc  Ai"/(i/iii".-<,  nom  d'un  nioïKMaiic  de 
Ncu\  V,  ,S;ulli('il*i()ii,  n"  l(j(),  [).  109);  B^udclenus, 
nom  d'un  nioni'laiic  de  Metz  (Prou,  n"  935, 
p.  '20''^),  ('cril  ahusivenient,  avec  \\\\  Il  initial 
HcikIcIcviis  [ihid .,  n"  \YX],  p.  202),  et  avec  une 
l(>ltiv  en  moins,  1  IcikIcIiiiis  (n"  934,  p.  202). 

AuDRO-  parait  un  dérivé  à'Aiido-  :  Audro- 
nia/'Ks,  est  le  nom  du  signataire  d'un  acte  de 
l'année  697  (Tardil\  n"  39,  1.  26,  p.  32,  col.  2). 

Auge-,  Augi^,  pour  '■(iu!/ia=^''^((!ifji<)-,  dou- 
blet du  gotlii(pie  (ii/f/o  ((  (eil  ».  On  trouve  aurji 
comme  second  terme  dans  le  gotlii({ue  aiid-aufji 
«  visag(^  )). 

Auge-maris  «  brillant  par  les  yeux  »,  nom 
d'un  monétaire  du  Mans  (Prou,  n°  416,  p.  97). 

AuGE-MUNDU.S  ((  pi'ot<'et(;ur  par  les  yeux  )), 
nom  d'un  monétaii'c  d'atelier  incertain  (Prou,, 
n"  2541,  p.  524). 

AuGi-ULFUS  «  loup  par  les  yeux  »,  nom  d'un 
monétaire  d'()rl«''ans  (Prou,  n"^  635,  637,  p.  147, 
148).  Variante:  Ai(fj-idfns  {ihid.,  n"636,  j).  147). 

Auno— ,  Auna— ,  Aune-,  s(M'ait,  su])poso- 
t-on,  un  doublet  de  A/'do-,  Aride-  (Willielm 
Walxei'naijc'l ,  Sprachc  iind  SpraclidenJimdJer 
dcr  Burgunden ,  clie/  Cari   Binding,  Das  bur- 


60  DICTIONNAIRE 

gundisc/M'omam'sche  Kœnigreich,  p.  384  ;  cf. 
Cari  Meyer,  Sprache  und  Spi^adideîikmaler  der 
Lancjobarden,  p.  280). 

AuNA-CHARius  «  celiù  (|ui  a  une  heureuse 
armée  )),  nom  d'un  évéque  d'Auxerre,  573(?)- 
603,  mentionné  deux  fois  par  Grégoire  de  Tours 
sous  la  date  de  589;  il  est  un  des  évéques  du 
royaume  de  Gontran  qui  adressent  une  lettre 
aux  évêques  de  la  province  de  Bordeaux  [His- 
tovia  Francorum,  1.  IX,  c.  41,  édit.  Arndt, 
p.  399,  1.  21)  ;  il  assiste  à  la  célébration  de  la 
fête  de  Saint-Martin  à  Tours  [De  virtiitibus  S. 
Martini,  1.  IV,  c.  13,  édit.  Kruscli,  p.  653,  1.  3). 
Dans  les  actes  des  conciles  le  nom  de  cet  évécpic 
se  présente  sous  les  deux  formes  Auna-charius, 
comme  chez  Grégoire  de  Tours,  et  Auna-arius, 
avec  chute  du  ch;  on  trouve  ces  deux  formes 
dans  les  actes  du  concile  de  Paris,  573,  c'est-à- 
dire  une  îoisAfina-c/iaii'it^i  [MonumentaGerma- 
niœ  Idstorica,  in-4°.  Concilia,  p.  147, 1.  24).  trois 
fois  Auna-arius  {ibid.,  p.  149,  1.  15;  p.  150, 
1.  1;  p.  151,  1.  3);  Auna-charius  seulement  dans 
les  actes  du  concile  deMâcon,  583  {ibid.,  p.  160, 
1.  36;  p.  161,  1.  22)  ;  dans  les  actes  du  concile  de 
Màcon,  585  {ibid.,  p.  172,  1.  17).  Nous  men- 
tionnerons pour  mémoire  Una-charius  dans  les 


AUNO~  61 

actes  du  concile  (rAuxcno.  573-603  (ibid.^ 
p.  184,  1.  1);  c'est  uii(3  faute  de  co])ie  pour 
Aiina-charius. 

La  notation  Aunnrius,  avec  suppression  du 
r/i  médial  et  contraction  des  deux  a  en  un, 
se  trouve  dans  deux  lettres  du  pape  Pelage  II, 
580-586  (?)  ;  de  la  première  de  ces  lettres  on  n'a 
pas  de  manuscrit  antérieur  au  IX*"  siècle;  la 
seconde  n'est  connue  {[ue  par  des  imprimés 
[Monumenta  Gerinaniœ  historica.,  Epistolarum 
t.  III,  p.  448,  1.  29;  p.  450,  1.  1).  La  même 
notation  Auna/'ius  se  remarque  dans  une  lettre 
adressée  par  cet  évêcjue  à  un  prêtre  {ibid., 
p.  447,  1.  10) et  dans  une  lettre  du  même  évéque 
au  même  prêtre  (ibid.,  p.  447,  1.  37).  Le  plus 
ancien  ms.  qui  nous  ait  conservé  ces  lettres 
date  du  IX*^  siècle. 

AuN-ARDUS,  iwur  '■^Aiuia-cliardus  «  fort  heu- 
reux »;  le  second  terme  chardus,  en  gothique 
hardus,  est  identique  à  l'allemand  moderne  hart 
«  dur  »,  ((  rude  »,  mais  le  sens  primitif  de 
ce  mot  est  «  fort  ».  Aunardiis  est  le  nom  (l'un 
monétaire  d'Angers  (Prou,  n"*  507,  508,  509, 
p.  118,  119). 

AuNE-GiSELUS  «  licurcux  »  OU  «  richo  otage  », 
nom  d'un  monétaire   de   Toul   (Prou,    n°  984, 


•62  DICTIONNAIRE 

p.  213).  Variante  :  Aunegisilas,  au  cas  indirect 
Aiine-gisilo,  nom  d'un  monétaire  du  Vexin 
(Prou,  no278,  p.  66). 

AuNE-MUNDUS  «  riclie  »  ou  «  heureux  pro- 
tecteur »,  nom  d'un  évè([ue  de  Lyon,  témoin 
d'un  diplôme  de  Clovis  II,  en  653  (Pertz,  n"  19, 
p.  20,  1.  52;  Tardif,  n"ll,  p.  11,  col.  1);  nom  d'un 
esclave  dans  le  testament  d'Ermentrude  en  700 
(Tardif,  n"  40,  1.  9,  p.  33,  col.  1). 

Auno-[v]aldus  «  puissant  par  le  bonheur  » 
■ou  «  par  la  richesse  »,  au  cas  indirect  Aiuioaldo, 
nom  d'un  monétaire  de  Trizay-sur-le-Lay,  Ven- 
dée (Prou,  11°  2363,  p.  485). 

Aun[o-v]ulfus  ((  heureux  lou])»,  écrit  Annnl- 
J'us  sur  des  monnaies  de  l'école  du  palais  (Prou, 
n»  80,  p.  21),  de  Strasbourg  (Prou,  n"  1156, 
p.  252),  d'un  atelier  incertain  (Prou,  n"  2496, 
p.  515);  AunidJ'o  sur  une  monnaie  du  lise  (Prou, 
n°  84,  p.  21)  et  sur  une  monnaie  de  Losne,  Côte- 
d'Or(Prou,  n»  1267,  p.  276);  .4 «;m/// sur  une 
monnaie  de  Tourteron ,  Deux-Sèvres  (Prou, 
n"2396,  p.  491).  Aium/fhs  est  aussi  le  nom  d'un 
duc  mentionné  par  Grégoire  de  Tours  dans  le 
récit  des  événements  de  l'année  575  [Historia 
Francoriim,  1.  IV,  c.  50,  édition  Arndt,  p.  185, 


AUXO-,    AUHO"  63 

1.  '21;  cf.  Lihcr hisioriif  Fruiicorniii,  c.  32,  édil. 
Kniscli,  p.  295,  1.  12). 

Auro"  déviait,  a-l-(Hi  dit,  s'('.\|)li(Hi('i-  pai'  le 
vieux  iioriois  or  «  lleclie  »  (Kai'l  Meyer,  Sjirachc 
und Spr((ch(l('nhi)i("(lcr(l('r  Lniuioixirdcn ,  p.  281). 
D'aud'cs  sujjposiMit  (pie  an/'o-  s(n'ait  pour  r^/^so, - 
<rLiiieraeineiiido-eui()|)éennesigniliant  «  briller  o. 

AuRO-VEFA,  nom  d'une  femme  esclave  afîran- 
<-liie  j)ai'  le  testament  d'I'Jinentrnde,  en  700 
(Tardif,  n"  40,  1.  77,  p.  34,  col.  1).  On  a  proposé 
il'cxpliquer  vç/ct  par  le  gotlii(jue  ctn'jj-s  «  cou- 
ronne »,  mais  il  y  a  une  grosse  difficulté,  c'est 
le  nom  de  Geno-veja,  \'  siècle,  qui  aurait  déjà 
subi  à  cette  date  dans  son  s<H'ond  terme  la 
seconde  substitution  des  consonnes.  11  pourrait 
être  plus  simple  de  reconnaitre  dans  vc/'a,  l'al- 
lemaiid  (rcih  {(  femme  »  en  xieux  saxon  ?c//j  en 
anglais  ici/e  qui  a  dû  désigner  d'abord  la 
prêtresse  propliétisant  dans  une  sorte  d'agitation 
fébrile  comme  en  Grèce  à  Delphes.  Cf.  l'adjectif 
skt.  vcpn-s  au  féminin  rc'/j</  a  agité  »  (voir 
Kluge,  5*'  édition,  p.  399).  Aaro-reJ'a  signifierait 
<(  brillante  femme  ». 

AuRO-vius,  pour  '••A/u-o-rerhus  a  guerrier 
armé  de  flèches  »,  ou  mieux  «  brillant  guerrier  », 


61  DICTIONNAIRE 

monétaire    de    Marnes ,     Deux-Sèvres     (  Prou , 
n"2321,  p.  477). 

Auso— ,  Ause— ,  d'une  racine  indo-européenne 
Aus  «  briller  ».  De  cette  racine  viennent  l'al- 
lemand ost  «  orient  »,  le  français  est,  même 
sens,  d'où  l'adjectif  vieux  haut-allemand  ostcœ 
((  oriental  »,  le  vieux  norrois  aiisù'  a  orient  », 
((  oriental  »,  et  le  substantif  moderne  allemand 
ostern  a  pâques  »,  identique  au  nom  d'une  déesse 
de  la  lumière  dont  la  fête  se  célébrait  au  com- 
mencement du  printemps. 

AusE-GUNDis  «  brillante  héroïne  »,  nom  d'une 
femme  esclave  dans  le  testament  d'Ermentrude, 
vers  700  (Tardif,  n°  40,  1.  10,  p.  33,  col.  1). 

Auso-MUNDUS  ((  brillant  protecteur  »,  nom 
d'un  monétaire  de  Clermont,  Cher  (Prou, 
n°  1685,  p.  348). 

Hypocoristique  Ausenus,  au  cas  indirect 
Auseno^  nom  d'un  monétaire  de  Bourg-d'Oisans, 
Isère  (Prou,  n"  1342,  p.  293). 

Austa— ,  austo— ,  dérivé  d'Aus  peut  signifier  à 
la  fois  «  brillant  »  et  «  orient  »,  mais  plutôt 
«  brillant  »  dans  les  noms  de  personne. 

AusTA-Dius  ((  brillant  serviteur  »,  monétaire 
de  Chalon-sur-Saône  (Prou,  n°  199,  p.  49). 


AUSO-,    AUSTA-,    AUSTRO-  65 

AuSTO-MEHi  ((  brilkimmeiit  illustro  »,  nom 
d'un  monétaire  d'atelier  incertain  (Prou,  n"  2629, 
p.  540). 

Austro— ,  austri— ,  auster— ,  austr—  a  bril- 
lant »,  «  oriental  »  dérive  aussi  de  la  racine  aus. 

AusTRO-BERTUs  «  brillamment  illustre  », 
nom  d'un  ri/'  inhistr/'  ([ui  sousci'ivit  en  653  un 
diplôme  de  Clovis  II  (Tardif,  n"  11,  p.  11, 
col.  1;  Pertz,  n"  19,  \).  20,  1.  44). 

AusTRi-GHYSELUs  ((  brillant  otage  »,  nom 
d'un  habitant  des  environs  de  Tours  (Grégoire 
de  Tours,  Historia  Francorum,  1.  VII,  c.  47; 
édit.  Arndt,  p.  322,  1.  28  ;  p.  323, 1.  5, 10,  11, 13). 

AUSTER-CHILDIS,  AuSTRI-GILDIS,  AuSTRE-CHIL- 

Dis,  AusTRE-GiLDis  «  brillante  héroïne  »,  nom 
de  la  troisième  femme  du  roi  Gontran  (Gré- 
goire de  Tours,  Historia  Francorum,  1.  IV, 
c.  25  ;  1.  V,  c.  17,  35;  édit.  Arndt,  p.  160,  1.  14, 
15;  p.  207,  1.  19;  p.  228,  1.  1;  voir  variantes  en 
note).  Son  nom  hypocoristique  était  Bobilla. 

Austro- VALDUS  «  brillamment  puissant  », 
nom  d'un  duc  franc  (Grégoire  de  Tours,  1.  VIII, 
c.  45;  1.  IX,  c.  31;  édit.  Arndt,  p.  356,  1.  23; 
p.  357,  1.  1;  p.  385,  1.  24,  27).  Les  mss.  donnent 
la  variante  Austro-aldus ;  c'est   ainsi  que  sont 

5 


66  DICTIONNAIRE 

écrits  le  nom  d'un  monétaire  de  Marsal  (Prou, 
n°  961,  p.  208)  et  celui  d'un  monétaire  des  envi- 
rons de  Clermont-Ferrand  (Prou,  n°  1867,  p. 386). 

Austr[o-v]ulfus  «  brillant  loup  »,  nom  d'un 
monétaire  d'Autun  (Prou,  n°  143,  p.  35).  M.  Prou 
a  corrigé  avec  raison  Austruhus  en  Austridfas. 

Hypocoristique  :  Austrinus,  évoque  d'An- 
gers, nommé  en  587  (Grégoire  de  Tours,  1.  IX, 
c,  18,  édit.  Arndt,p.  373,  1.  5). 

Badu— ,baudu—  «bataille  )).  Dans  bauda  Y t(, 
de  la  première  syllabe  est  dû  à  l'action  rétro- 
grade exercée  par  Vu  de  la  seconde  syllabe. 
Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec  Vu  ^=  l  du 
français  haud=  halda^  «  hardi,  courageux  ».  La 
forme  baudu-,  sauf  chute  ou  altération  de  la 
voyelle  finale,  qui  est  atone,  est  beaucoup  plus 
fréquente  que  la  forme  badu,  qu'on  trouvera 
plus  bas:  1°  dans  Bate-c/usilus,  ou  Bade-gisilus, 
alternant  avec  Baudi-gisilus  et  ses  variantes, 
2"  dans  Bad-uJfus  à  côté  de  Baud-ulfus .  Mais 
l'exemple  le  plus  caractéristique  est  le  nom 
du  roi  des  Burgondes  Gundo-badus,  ou  Gundo- 
baudus;\os  mss.  de  VHistoi'ia  Francorum  de 
Grégoire  de  Tours  donnent  les  deux  ortho- 
graphes. 


AUSTRO-,    BADU-  67 

Baudu-ciiarius,  defcnsor,  souscrit  le  testa- 
ment d'iM'mcntriide,  vers  700,  à  Paris  (Tardif, 
11^'  40,  1.  93,  p.  31,  col.  2).  Son  nom  parait 
signiiier  «  celui  qui  a  une  armée  de  bataille  ». 
Il  paraît  identi({ue  à  Bauda-cJiarius,  nom  d'un 
monétaire  de  Pont-de-Ruan,  Indre-et-Loire 
Prou,  n"  399,  p.  93),  et  iiBaut-liavius,  nom  d'un 
monétaire  d'atelier  incertain  (Prou,  n"  2494, 
p.  515). 

Baud-iiahdus,  pour  Baudn-rliardus  «  rude 
il  la  bataille  »,  nom  d'un  monétaire  de  la  cité  de 
Rodez  (Prou,  n°  1906,  p.  393). 

Baud-astes,  pour  Bauda-fjastis  «  l3atailleur 
étranger  »,  ou  «  hôte  de  bataille  »,  «  hôte 
batailleur  »,  nom  d'un  prêtre  d'Avranclie.s  qui 
souscrivit  pour  son  évéque  les  actes  des  con- 
ciles d'Orléans,  de  538  et  de  541  {Monumenta 
Germaniw  historica,  in-4",  Lerjuin  scctio  III, 
Concilia,  i.  I,p.  84,1.28;  p.  80,  1.  9;  p.  98,  1.  17, 
où  la  leçon  Baudavdas  dans  le  texte  est  contre- 
dite parla  leçon  Baudastes  de  deux  mss.  Baa- 
dastus  d'un  troisième).  Baud-astis,  chez  Gré- 
goire de  Tours,  est  le  nom  d'un  duc  franc,  mort 
en  581  {Historia  Francoruni,  1.  VI,  c.  12,  éd. 
Arndt,  p.  257,  1.  13;  cf.  Frédégaire,  1.  III, 
c.  88,  édit.  Krusch,  p.  117,  1.  4). 


68  DICTIONNAIRE 

Baudi-gilus,  ou  Baudi-cilus,  peut-être  pour 
Baudu-gailus  «  joyeux,  lier,  hardi  dans  la 
bataille  »,  nom  d'un  monétaire  de  la  cité  de 
Paris  (Prou,  n°^  875,  876,  877,  p.  189).  Ui  pour 
pour  u  de  la  seconde  syllabe  est  dû  dans  ce  nom 
comme  dans  le  suivant  à  l'action  rétrograde  exer- 
cée par  Yi  de  la  troisièms  syllabe. 

Baudi-gisilus,  «  otage  de  bataille  »,  nom  d'un 
évêque  du  Mans  qui  souscrivit  les  actes  du 
concile  de  Mâcon  de  l'année  585  {Monumenta 
Germaniœ  historica,  m-A°,  Legum  sectio  tertia, 
ConciUa,  t.  I,  p.  173,  1.  3).  Il  avait  été  d'abord 
maire  du  palais,  le  premier  de  ces  fonctionnaires 
que  Grégoire  de  Tours  mentionne,  574.  Grégoire 
de  Tours  l'appelle  Bate-chisilus  [Historia  Fr^an- 
coriun,  VI,  9);  B  au  de- g  y  si  lus  {ibid.,  VU,  15); 
Bade-gysilus  [ibid.,  VIII,  39)  ;  Badi-gysilus 
{ibid.,  X,  5;  voyez  édit.  Arndt,  p.  255,  1.  3; 
p.  300,  1.  9;  p.  352,  1.1;   p.  413,  1.  20). 

Un  personnage  de  même  nom  paraît  avoir 
fondé  le  village  de  Bougival,  Seine-et-Oise, 
appelé  Baude-chisilo-vallis  dans  un  diplôme  de 
l'année   697  (Tardif,  n°  39,  1.  18  ;  p.  32,  col.  2). 

Le  remplacement  du  g  du  second  terme  par 
cil  se  remarque  aussi  sur  une  monnaie  de 
Ligugé,  Vienne  :  Baudi-chisilo  (Prou,  n°  2320, 


BADU~  69 

p.  476),  et  sur  une  monnaie  d'atelier  incertain  : 
Baudo-chis/o  (Prou,  n"  2602,  p.  535). 

On  trouve  aussi  sur  les  monnaies  la  notation 
par  g.  Un  monétaire  appelé  au  cas  indirect 
Baude-gisilo  a  inscrit  son  nom  sur  une  monnaie 
de  Champagnac,  Haute-Vienne  (Prou,  n"  1968, 
p.  409);  à  comparer,  sur  des  monnaies  d'atelier 
incertain  :  Bau[di]-(jisil  (Prou,  n"  2553,  p.  527); 
Baudi-gisilo  (Prou,  n«*  2523,  2651,  p.  521,  526). 
Baudo-gisi  (n°  2552,  p.  527)  doit  être  corrigé 
enBaudo-gisil  ou  Baudo-gisilo. 

De  ce  nom,  il  y  a  une  variante  orthographique 
Bode-gisihis.  Exemples  :  Body-gisilus,  nom 
d'un  duc,  mort  en  585  (Grégoire  de  Tours, 
1.  VIII,  c.  22,  édit.  Arndt,  p.  340,  1.  7).  Bodi- 
gisilus  ou  Bodi-ggsilus,  nom  d'un  ambassadeur 
franc  tué  à  Carthage,"en  590  (Grégoire  de  Tours, 
1.  X,  c.  2,  p.  409,  1.  26;  p.  410,  1.6). 

Baude-gundis  «  guerrière  de  bataille  »,  nom 
de  la  femme  d'un  certain  Basilius.  Elle  est  men- 
tionnée par  Fortunat  (Carmina,  1.  I,  7,  v.  7,  et 
1.  IV,  18,  V.  21;  éd.  Léo,  p.  11,  91). 

BoDO-LEVos,  pour  *Baudo-levos  «  lion  de 
bataille)),  nom  d'un  des  personnages  ciui  sous- 
crivirent un  diplôme  de  Clovis  II  en  653  (Tardif, 
n»  11,  p.  11,   col.   1;  Pertz,  n"  19,  p.  21,  1.  4). 


70  DICTIONNAIRE 

Ce  nom  paraît  identique  à  celui  de  Baudo- 
levus  mentionné  au  chap.  xxiv  (76)  de  la  Vita 
S.  Lcobini  'AiiYihwéQ  sans  preuve  à  Fortunat  [Mo- 
niinienta  Gerinamœ  historica,  in-4",  Auctoriun 
antiquissimorinn  t.  IV,  seconde  partie,  publiée 
par  Krusch,  p.  80,  1.  37,  42,  45  ;  p.  81,  1.  9). 

Le  nom  du  monétaire  Baudo-lefius  de  Saint- 
Yrieix,  Haute-Vienne  (Prou,  n«*  2003,  2004, 
p.  417),  doit  avoir  un  sens  dillérent,  peut-être 
«  survivant  de  l^ataille  »;  comparez  le  vieil 
allemand  Uban,  lijimn  et  le  composé  allemand 
moderne  b-leiben,  en  vieux  frison  b-livâ.  Ce  nom 
se  retrouve  chez  Grégoire  de  Tours,  De  virtutibus 
S.  Martim,  1.  IV,  c.  17,  édit.  Krusch,  p.  654, 
1.     16,    où    il  est    écrit  au  génitif  Baude-Ieiji. 

Baudo-merus  «illustre  dans  la  Ijataille  )),  nom 
d'un  évëque  qui  a  souscrit  un  diplôme  de  Clovis  II 
en  653  (Tardif,  n"  11,  p.  10,  col.  1.  Pertz,  n»  19, 
p.  20,  1.  35,  a  écrit  Laudo-merus  avec  une  faute 
d'impression,  L  initial  pour  B). 

On  a  de  ce  nom  la  variante  Baudo-meris, 
nom  :  1°  d'un  évêque  de  Tarentaise  qui  sous- 
crivit le  concile  de  Chalon-sur-Saône,  639-654 
[Moniimenta  Germaniœ  historica,  Leguin  scctio 
III,  Concilia,  1. 1,  p.  213, 1. 17)  ;  2«d'un  monétaire 
d'Angoulême  (Prou,  n"  2177,  p.  451);  ou  Baudo- 


RADU-  71 

nierez,  nom  d'un  monétaire  de  Chalon-sur-Saône 
(Prou,  n^'^  174,  17G,  p.  44);  au  cas  indirect 
Baudo-inere  sui'  une  monnaie  de  Clialon-sur- 
Saône  (Prou,  n°=^  173,  175,  175  bis,  p.  43,  581, 
et  dans  le  testament  d'Ermentrude  vers  700 
(Tardif,  n"  40,  1.  47,  p.  33,  col.  2).  Variante  : 
Baude-mer'e  (Prou,  n"  175,  p.  44), 

Baudi-mundus  ((  protecteur  dans  la  bataille)), 
chez  Grégoire  de  Tours,  LUxt  Viia-  Pal  ni  m, 
c.  XVI,  4  (édit.  Krusch,  p.  727,  1.  6). 

Baudo-nivia  «  nouvelle  dans  la  Ijataillc  )), 
est  probablement  la  l)onne  leçon  à  su))stituer  au 
Baudo-ninia,  nom  d'une  femme  esclave,  affran- 
chie par  le  testament  d'Ermentrude  (Tardif,  n°  40, 
1.  77,  p.  34,  col.  2),  dont  la  lecture  est  cependant 
conforme  au  fac-similé.  Baudo-nivia  est  aussi  le 
nom  d'une  religieuse  de  Poitiers,  auteur  du  livre 
II  de  la  Vie  de  S^^  Radegunde,  imprimée  par 
Krusch  à  la  suite  de  Frédégaire,  voir  p.  377,  1.  7. 

Baude-runa  «  secret  des  batailles  »,  nom 
d'une  esclave  affranchie,  suivant  le  testament 
d'Ermentrude  vers  l'année  700  (Tardif,  n"  40, 
1.67,  p.  34,  col.  1). 

Baudo-[v]aldus;  évéque  de  Metz  à  (jui  For- 
tunat  adressa  une  pièce  de  vers  [Carinina,  IX,  8. 
Moniunenta    Germaniœ    Instorica,    Av.ctoi'um 


72  DICTIONNAIRE 

antiquissimofum  t.  IV,  première  partie,  p.  215). 

Baudo-veus,  pour  Baudo-uecJius  «  guerrier 
de  bataille  »,  nom  d'un  monétaire  de  Rezé,  Loire- 
Inférieure  (Prou,  n°  2338,  p.  481).  Variante: 
Baudo-vius,  nom  d'un  abl)é  qui  souscrivit  un 
concile  d'Auxerre,  573-603  {Monumenta  Ger- 
maniœ  historica.  Legum  sectio  III,  Concilia, 
t.  I,  p.  186,  1.  4). 

Baudo-vesus  ((  conducteur  de  bataille  »,  —  si 
Ton  suppose  que  le  second  terme  s'explique  par 
le  même  thème  que  l'allemand  moderne  weis- 
sen  ((  montrer  »,  primitivement  aussi  «  con- 
duire )),  —  est  le  nom  d'un  monétaire  de  Clucy, 
Jura  (Prou  n»  1263,  p.  275). 

Bado-[v]inus  «  ami  de  la  bataille  »,  nom  d'un 
monétaire  de  Chalon-s-Saône  (Prou, n-^ 209,  p. 52). 

Baud[o-v]ulfus  «  loup  de  bataille,  »  est  le 
nom  d'un  grand  seigneur  franc  au  commen- 
cement du  VIP  siècle  (Frédégaire,  1.  IV,  c.  36, 
édit.  Krusch,  p.  136,  1.  29;  p.  137,  1.  13).  C'est 
aussi  un  nom  de  monétaires;  on  le  rencontre  à 
Angers  (Prou,  n°  506,  p.  118)  et  dans  un  atelier 
incertain  (n"  2684,  p.  549). 

L'intéressante  variante  Bad-uJfus,  sans  u  à 
la  première  syllabe,  est  ofïerte  par  une  monnaie 
de  Laon  (Prou,  n»  1053,  p.  229). 


BADU-  73 

Badiis,  baudus  est  le  second  terme  dans  un 
certain  nombre  de  composés,  tels  sont  : 

Ari-baudus,  pour  Chari-baiidus,  au  cas  indirect 
Ai'i-baudu,  Ari-baudo  a  celui  qui  livre  bataille 
d "armée  »,  nom  d'un  monétaire  de  Clermont-Fer- 
rand  (Prou,  n"'  1726-1731,  p.  357,358). 

Drocte-badu[s]  «  celui  (jui  livre  bataille  de 
peuples  )),  nom  de  monétaires  d'Isernore,  Ain 
(Prou,  n"123,  p.  30),  et  de  Gizia,  Jura  (Prou, 
n"  1264,  p.  275). 

GuNDO-BAUDOS,  pour  Gundo-bciudus  «  celui 
qui  livre  bataille  à  la  guerre  »,  nom  d'un  moné- 
taire d'Izeures,  Indre-et-Loire  (Prou,  n"  387, 
p.  90). 

C'est  un  nom  historique,  porté  d'abord  par  un 
fameux  roi  des  Burgundes  qui  régna  de  491  à 
516.  Dans  le  préambule  de  la  loi  barbare  des 
Burgundes,  il  s'appelle  ci/'  fjloriosissimus  Giindo- 
badus  [Monumenta  Germaniœ  historica,  in-f**, 
Loges,  t.  III,  p.  525).  La  correspondance  de  Cas- 
siodore  nous  offre  rortliograplie  Gundi-badus 
avec  /  pour  o  à  la  seconde  syllabe  (1.  I,  ep.  46  ; 
1.  III,  ep.  1,2,  3  ;  Monumenta  Germaniœ  histo- 
l'ica,  Auctorum  antiquissimorum  t.  XII,  p.  42, 
78,  79);  les  lettres  dont  il  s'agit  remontent  à 
l'année  507.  La  bonne  orthographe  Gundo-badiis 


74  DICTIONNAIRE 

est  celle  des  œuvres  d'Avitus,  évoque  de  Vienne, 
Isère,  qui  fut  sujet  du  roi  des  Burgundes  et 
mourut  un  peu  après  lui  vers  524  {Monumenta 
Germaniœ  Idstorica,  in-4",  Auctorinn  antiquis- 
simoruin  t.  VI,  partie  2,  p.  15,  29).  C'est  éga- 
lement la  notation  qu'on  trouve  dans  la  Vie  de 
saint  Épiphane  écrite  par  Ennodius,  évêque  de 
Pavie,  auteur  contemporain  du  même  prince 
(Migne,  Patrologia  latina,  t.  63,  col.  229  A). 
Chez  Grégoire  de  Tours,  Historia  Fixincorum , 
l'orthograplie  ordinaire  des  plus  anciens  manus- 
crits, VHP  siècle,  est  Gundobadus.  Cependant,  au 
proœmiiim  du  livre  III,  à  côté  du  génitif  Gundo- 
badi  offert  par  le  ms.  de  Corbie,  édit.  Omont, 
p.  75,  1.  26,  on  a  la  variante  Gundo-baiidi  dans 
le  ms.  de  Cambrai,  aussi  du  VHP  siècle,  et  dont 
la  leçon  a  été  suivie  par  Arndt,  p.  109,  1.  4. 
Frédégaire  et  le  Liber  Idstoriœ  Francoruin  nous 
donnent  ordinairement  la  notation  Gundo-badus. 
Signalons  cependant  la  variante  G/mdehadus  avec 
e  au  lieu  d'o  à  la  finale  du  premier  terme  (Fré- 
dégaire, 1.  III,  c.  32,  p.  104,  1.  3).  On  la  trouve 
aussi  chez  Isidore  de  Séville,  Historia  de  regibas 
Gothoriun,  c.  37  (Migne,  Patrologia  latina, 
t.  83,  col.  1067,  c).  La  variante  Gundo-baidns, 
popularisée  chez  nous   par  Aimoin^    De    Gestis-. 


I5ADU-  /O 

Fraiironuii,  I.  I,  c.  13.  14,  19  (D.  Bouqurt,  t.  III. 
|).  37,  38^  40,  41),  appaiail  dôjà  cliez  Grégoire  de 
Tours,  De  rirtutihiiîi  sancti  Jiilianl,  c.  8  (éclit. 
Arndt,  }).  5G8,  I.  13);  la  base  de  cette  édition 
est  le  ms.  de  Pai'is,  l)il)liotIi(''(|ue  Nationale, 
latin  2204,  IX*'  siècle'.  Baklus  a  liardi,  brave», 
n'est  pas  le  même  mot  f|ue  badu^  «  combat»; 
en  substituant  Gnn(lo-hftl(lu.s  à  Giuido-hadus  ou 
Ci//n(/o-/ja/f(//>>;,  on  commet  un  contresens. 

L'histoire  nous  fait  connaître  deux  autres 
Giindo-bcu/us.  L'un  est  un  petit-tils  du  célèbre 
roi  des  Burgundes  dont  nous  venons  de  parler. 
Il  était  lils  de  Sigismond,  aussi  roi  des  Bur- 
gundes, qui  fut  mis  à  mort  en  524,  et  il  périt 
avec  son  père  {Passio  sanctl  Sigisinnndi  rcfjis, 
c.  d.Monunienta  Gcnnaniœ  Iiistoiica  ,m-4'\  Scrip- 
fores  veTum  mevorinrjicnram,  t.  II,  p.  338,  l.  9). 

L'autre  est  un  fils  du  roi  mérovingien  de  Bour- 
gogne Gontran,  mort  en  593.  Il  est  question  de  ce 
Giuido-badus  chez  Grégoire  de  Tours  [Historia 
Francorum,  1.  IV,  c.  25,  édit.  Arndt,  p.  160, 
1. 10)  et  chez  Frédégaire  (1.  III,  c.  56;  édit.  Krusch, 
p.  108,  1.  11). 

1.  Sur  la  bonne  oi'Miotrraphe  du  nom  do  ce  roi,  le  preniicr 
travail  qui  ait  de  la  valeur  est  celui  de  Rluhme,  Monu- 
menta  Gcrmaniœ  historica,  in-f,  Loges,  t.  III,  p.  497. 


76  DICTIONNAIRE 

Malla-badus  «  celui  qui  livre  bataille  à  l'au- 
dience, à  l'assemblée  publique  dite  mallum,  nom 
d'un  monétaire  de  la  cité  des  Arvernes,  Prou, 
n°  1861,    p.  384,  609. 

Transo-badus  «  celui  qui  livre  bataille  dans 
les  contestations».  Transo-  paraît  une  variante 
ancienne  de  t/nris  «  procès  »  en  Scandinave, 
thi'asa  dans  le  composé  gothique  thrasa-halthei 
((  témérité  dans  les  contestations  ».  Transo- 
badus  est  le  nom  d'un  prêtre  de  Rodez  deux  fois 
candidat  malheureux  à  l'épiscopat,  580,  584 
(Grégoire  de  Tours,  Historia  Francovum ,  V, 
46;  VI,  38;  édit.  Arndt,  p.  238,  1.  15,  21; 
p.  278,  1.  13). 

Willi-badus  ou  WiLLE-BADUS  ((  cclui  qui 
veut  bataille»,  nom  d'unpatriceburgunde  mort 
en  642  (Frédégaire,  1.  IV,  c.  58,  78,  90;  édit. 
Krusch,  p.  150,  1.  5;  p.  160,  1.  3;  p.  166-167). 
Dans  le  premier  de  ces  passages,  les  mss.  de  la 
troisième  classe,  dont  les  deux  plus  anciens  ont 
été  écrits  vers  l'année  800,  offrent  la  variante 
Willi-baldus ,  avec  la  même  faute  que  dans 
Cjundo-baldus. 

De  BADus,  BAUDUS,  il  faut  probablement  dis- 
tinguer baudis,    baudes  =  baud-i-s,    où  baud 


BADU~,    BAUDI"  77 

semble  être  la  torm(>  |)leine  flécliie  de  la  racine 
germanique  biud,  baud,  bud,  pour  bheudh^ 
BHOUDH,  BHUDH  «  faire  savoir  »,  «  ordonner  », 
«  mander  »,  «  commander)). 

Baino-baudes  «  celui  qui  commande  aux 
jambes  »,  «  celui  qui  ordonne  la  marche  »,  est  le 
nom  d'un  chef  germain,  tribun  dans  l'armée  ro- 
maine en  354  (Ammion  Marcellin,  1.  XIV,  c.  11, 
§  14;  édit.  Teubner,  p.  39,  1.  23-24),  et  en  357 
{ibicL,  1.  XVI,  c.  11,  §  6,  9;  c.  12,  §  63;  p.  95, 
1.  32;  p.  96,  1.  25,26;  p.  110,  1.6). 

Hario-baudes  «  celui  qui  commande  l'armée  », 
nom  d'un  Germain,  tribun  dans  l'armée  romaine 
en  359  (Ammien  Marcellin,  1.  XVIII,  c.  2,  §§2, 
7  ;  édit.  Teubner,  p.  147,  1.  15  ;  p.  148. 
1.  14,  15). 

Geno-baudes  «  celui  qui  a  le  commandement 
séducteur  »,  en  expliquant  le  premier  terme  par 
le  vieux  norrois  ginna  «  séduire,  charmer,  trom- 
per», nom  d'un  chef  franc  en  388  (Grégoire  de 
Tours,  Historia  Francorum,  1.  II,  c.  9;  édit. 
Arndt,  p.  72,  1.  17).  Ce  nom  écrit  Genno-baudi, 
avec  deux  n,  conformément  à  l'étymologie  que 
nous  proposons  d'aprèsM.  Forstemann\  estinscrit 

1.  Grimni,  Geschichte  der  deutsc/ien  Sprachc,  3'  éd., 
p.  376,  propose  de  considérer  fjeno-  comme  une  forme  con- 


78  DICTIONNAIRE 

sur  deux  monnaies  d'atelier  incertain  (Prou, 
n"  2600,  2601,  p.  535).  On  lit  Geno-baudi  avec 
une  seule  n  sur  une  monnaie  de  Crissé,  Sarthe 
{Prou,  nM49,  p.  105). 

Mallo-baudis  ou  Mallo-baudes  «  celui  qui 
commande  dans  l'assemblée  judiciaire  dite  mal- 
/«/«)),estlcnom  d'un  Germain  au  service  de  Rome 
avec  titre  de  tribun  en  355  (Ammien  Marcellin, 
1.  XV,  c.  5,  §  6;  édit.  Teubner,  p.  54, 1.  13,  17). 
Il  eut  environ  vingt  ans  plus  tard  un  homonyme, 
roi  des  Francs  (Ammien  Marcellin,  1.  XXX,  c.  3, 
§  7;  édit.  Teubner,  t.  II,  p.  208, 1.  24,  an  374),  qui 
joignit  à  ce  titre  barbare  le  titre  romain  de  coines 
domesticorum  {r'hid.,  1.  XXXI,  c.  10,  §§  6,  7, 
p.  256,  1.  13,  17). 

MELLO-BAUDisestun  monétaire  de  la  cité  d'An- 
gers (Prou,  n»  530-535,  p.  123,  124). 

Mero-baudis  {(  illustre  commandant  »,  est  le 
nom  d'un  habitant  du  territoire  de  Poitiers  (Gré- 

traetée  de  f/agan  en  allemand  moderne  f/egen  «  contre  ». 
Mais  l'antiquité  de  r/eno  rend  cette  contraction  peu  vrai- 
semblable. Dans  notre  système,  Genooefa  voudrait  dire 
«  femme  séduisante,  »  et  ne  serait  pas  un  nom  de  fleur 
comme  le  suppose  Grimm,  ibid.,  p.  378.  Pour  ce  nom,  la 
variante  Gennocefa  par  deux  n  (Krusch,  Srriptorcs  rernin 
merocinf/icarum,  t.  II,  p.  215,  note)  confirme  le  rappro- 
■cliement  du  premier  terme  de  ce  nom  propre  avec  ginna. 


BADU",    BAUDI"",    lioDl  79 

goire    de  Tours,  De  rr/-iiui/jus  sancii  Mai'tini, 
J.  Il,  c.  15,  éd.  Kiuscli,  p.  613,  1.  36). 

— bodis,  — bodes.  est  probablement  ou  une  va- 
riante ortliograplii(iue  de  buudis  ou  un  dérivé  de 
la  f(nme  faillie  bud  de  la  même  racine  que 
baudis. 

Ale-bodes  «celui  (jui  commando  à  tout  »,  nom 
d'un  monétaire  de  Sully-sur-Loire  (Prou,  n"^  663, 
665,  666,  p.  152). 

Aono-bode,  cas  indirect  dWuno-bodis  «celui 
qui  commande  à  la  fortune  »,  nom  d'un  monétaire 
de  Trizay-sur-le-Lay,  Vendée  (Prou,  n»  2367, 
p.  486). 

Ari-bode^  cas  indirect  de  [C/i]aji-bodis  «  celui 
qui  commande  l'armée  »,  nom  d'un  monétaire 
d'atelier  incertain  (Prou,  n"  2643,  p.  543). 

Arne-bode,  cas  indirect  (ï Ariie-bodis  «  celui 
qui  commande  aux  aigles  »,  nom  de  monétaires 
de  Paris  (Prou,  n"  715,  p.  162)  et  de  Toulouse 
(Prou,  n"  2448,  p.  504). 

*GuNDO-BODis  «  celui  (pii  commande  à  la 
guerre  »,  au  cas  indirect  Gondo-bode,  est  le  nom 
d'un  monétaire  d'Annezay,  Charente-Inférieure 
(Prou,  n"  2186,  p.  453). 

Laune-bodis  «  celui  (|ui  exige,  ou  impose  le 


80  DICTIONNAIRE 

salaire  ou  la  composition  »,  nom  d'un  duc  franc 
qui  fit  bâtir  la  première  basilique  de  Saint-Cer- 
nin  de  Toulouse  (Fortunat,  Carmina,  II,  8.  Mo- 
numenta  Germaniœ  historica,  in-4'*,  Auctoj'um 
antiquissimoimm  t.  IV,  partiel,  p.  36,  37). 

Leude-bodis,  au  cas  indirect  Leude-bode 
«  celui  qui  commande  aux  gens  »,  nom  d'un  mo- 
nétaire de  Toul  (Prou,  n"  983,  p.  213)  et  de 
Vierzon,  Cher  (Prou,  n^'  1712,  p.  354). 

Malle-bodis  «  celui  qui  commande  au  mal- 
lum  »,  nom  d'un  monétaire  de  Sully-sur-Loire 
(Prou, n"^  670, p.  153).  Variante:  Malebodis{ibid., 
n°  669).  Cf.  Mallo-baudis. 

On  a  deux  exemples  d'une  forme  plus  déve- 
loppée -BODIUS. 

Agi-bodius  «  celui  qui  commande  dans  les 
moments  difficiles  »,  nom  d'un  monétaire  de 
Ballon,  Sarthe  (Prou,  n°  432,  p.  101). 

[Ch]ari-bodius  ((  celui  qui  commande  l'armée  », 
au  cas  indirect  Ari-bodeo,  nom  d'un  monétaire 
de  Saintes  (Prou  n«  2181,  p.  452). 

Bodus,  identique,  sauf  le  genre,  au  substantif 
neutre  vieil  allemand  bot  a  commandement  »,  en 
anglo-saxon  bod,  même  sens,=*  biido-n,  provient 
de  la  même  racine  que  bodis. 


BADU~,    BODO-  81 

Franco-bodus  «  celui  qui  commande  aux 
Francs  »,  au  cas  indirect  Franco-bodo,  nom  de 
monétaires  d'Amboise  (Prou,  n"  360,  p.  83; 
cf.  n°  361,  p.  84)  et  de  Veuves,  Loir-et-Cher 
(Prou,  nM05,  406,  p.  94). 

Frede-bodus  «  celui  qui  commande  la  paix  », 
nom  inscrit  sur  une  tuile  romaine  à  Decizo, 
Nièvre  (Le  Blant,  Inscriptions  chrétiennes,  t.  I, 
p.  27,  n«  11). 

HiLDE-BODUS  «  celui  qui  commande  à  la 
guerre»,  nom  d'un  monétaire  de Pierrefitte,  Loir- 
et-Cher  (Prou,  n''  654,  p.  151). 

Lau-bodus  «  celui  qui  commande  aux  événe- 
ments »,  d'un  premier  terme  lau  =  lavos,  en 
gothique  lêv-s  «  occasion  »,  nom  d'un  monétaire 
d'atelier  incertain,  au  cas  indirect  Lau-bodo 
(Prou,  n«2503,  p.  516). 

Mado-bodus  «  commandant  de  la  moisson  et 
de  la  faucliaison  »,  nom  d'un  monétaire  de  Saint- 
Calais,  Sarthe  (Prou,  n«M58,  459,  p.  107),  dont  le 
premier  terme  serait  identique  au  vieux  haut 
allemand  mâd,  et  à  l'anglo-saxon  maedli,  en 
allemand  moderne  malid. 

Magne-bodus  «  puissant  commandant  »,  nom 
d'un  diacre  d'Angers  (Grégoire  de  Tours,  1.  VI, 
c.  6,  édit.  Arndt,  p.  251,  note,  cf.  p.  883,  1.  10). 

6 


82  DICTIONNAIRE 

Baino-,  mol  identique  à  rallemand  moderne 
hein  «  jambe  » ,  «  cuisse  » ,  «  os  » ,  en  vieux  saxon  bèn , 
z=*baina-ny  en  anglo-saxon  bân,  en  anglais 6o;i<:'. 

Balno-baudes  «  celui  qui  commande  les 
jambes  )),  c'est-à-dire  «  la  marche  »,  nom  d'un 
chef  Germain  au  service  de  l'Empire  romain 
avec  titre  de  tribun  en  354  (Ammien  Marcellin, 
1.  XIV,  c.  11,  §  14,  édit.  Teubner,  p.  39, 1.  23-24). 
et  en  357  {Ammien  Marcel  lin,  1.  XVI,  c.  11,  §  6, 
p.  95, 1.  32;  1.  XVI,  c.  12,  ^j  63,  p.  110, 1.  6). 

Baldus  ((  audacieux,  courageux,  brave  »,  en 
vieux  saxon  et  en  vieux  haut-allemand  bald. 

Balt-h[e]rius,  pour  Bcdda-diavius  a  qui  a 
une  brave  armée  »,  nom  d'un  monétaire  de 
Meaux  (Prou,  n"  888,  p.  192). 

Balde-childis  «  brave  héroïne  »,  nom  d'une 
reine  des  Francs,  femme  de  Clovis  II,  morte  en 
680.  Son  nom  est  écrit  ainsi  dans  un  ms.  de  la 
Continuation  de  Frédégaire,  ch.  1  (91),  édit. 
Krusch,  p.  168,  et  dans  le  ms.  de  Corbie,  du 
X^'  siècle,  c|ui  nous  a  conservé  les  diplômes  de 
Clotaire  III  pour  cette  abbaye:  l'un  de  660  (Pertz, 
n«  38,  p.  35,  1.  30,  34);  l'autre  de  662  (Pertz, 
n''40,  p.  38, 1.  2,  note).  Ce  ms.  offre  dans  ces  deux 
diplômes  la  variante  moins  complète  Bahle-Iiil- 


HAIXO~,     BALDO"  83 

dis,  suns  c  au  coinmcnfcinont  du  second  terme 
(Pertz,  p.  35,  1. 15;  p.  37,  1.  12,  note).  Une  autre 
notation  est  Balt-hildis  ;  on  la  trou\o  dans  le 
Liber  Jdstoriœ  Francorum,  c.  43,  édit.  Kruscli, 
p.  315,  1.  23;  c.  44,  p.  316,  1.  28. 

Baldo-[v] ALDUS  «  courageusement  puissant  >), 
nom  d'un  ahl)»';  (pii  en  697  souscrivit  un  diplôme 
en  iav(>ur  de  rabbayedet^aint-Germain-des-Prés 
(Tardif,  n»  39,  1.  22,  p.  32,  col.  2). 

Bald[o-y]ulfus  «  courageux  loup  »,  nom  d'un 
monétairede  Déols,  Indre  (Prou,  n"  1691,  p. 350), de 
Toulouse,  Haute-Garonne  (Prou,  n°  2444,  p.  504), 
d'un  atelier  incertain  (Prou,  n°2516,  p.  519). 

Baldus  est  employé  comme  second  terme  dans: 

Angil-baldus  «  courageux  comme  un  ange, 
nom  de  référendaire  mentionné  dans  un  jugement 
de  Childebert  III  en  710  (Tardif,  nM5,  1.  19, 
p.  38,  col.  2;  Pertz,  n"  78,  p.  70,  1.  18). 

Ciiaire-baldus  «  courageux  à  l'armée  »,  nom 
d'un  bienfaiteur  de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  rap- 
pelé en  750,  dans  un  jugement  de  Pépin  le  Bref, 
maire  du  Palais  (Tardif,  n^'  53,  1.  4  et  13,  p.  44, 
col.  1,  2;  Pertz,  n°  22,  p.  107, 1.  41  ;  p.  108,  1.  8). 
Ce  nom  est  le  même  que  celui  d'Ar'i-haldus,  sans 
ch  initial,  nom  d'un  monétaire  de  la  cité  de  Rodez 
(Prou,  n»  1909,  p.  394). 


84  DICTIONNAIRE 

Egre-baldus,  pour  Agri-baldus,  dans  une 
épitaphe  d'Amiens  (Le  Blant,  t.  I,  p.  427,  n°324). 

Sygo-baldus  ((  courageux  vainqueur  »,  nom 
d'un  référendaire  dans  un  diplôme  de  Childe- 
bert  III,  vers  700  (Tardif,  n"  41,  1.  16;  Pertz, 
n«70,  p.  64,  1.  31). 

Bando— .  Ce  mot  ^signifie  primitivement 
({ lien  »  ;  il  a  pris  ensuite  le  sens  dérivé  de  «  ban- 
nière »,  ((  drapeau  »,  «  enseigne  »,  dans  le  mot 
langobard  écrit  bandum^d,v  Paul  Diacre,  De  Ges- 
tis  Lanyobardorum ,  1.  I,  c.  20  :  Vexilluni  quod 
bcmduni  appellant,  à  l'accusatif,  et  vando  au 
même  cas  :  Occidit  eum.  Tulit  bando  ipsius  et 
capsidem  dans  l'opuscule  intitulé  :  Origo  gentis 
Langobaixlorum ,  c.  46,  voir  ces  deux  textes  chez 
G.  Waitz,  Scri [dores  rerum  Jangobardicarum 
et  itaJicarum  sœc.  VI-IX,  le  premier,  p.  59, 1. 10, 
le  second,  p.  3,  1.  18;  cf.  p.  149  note,  et  enfin 
p.  327, 1.  15  où  l'ablatif  bandis  peut  désigner  des 
bannières  de  procession. 

En  gothique  on  distingue  par  le  suffixe  bandi, 
féminin,  a  lien  »,  de  bandva,  bandvo,  également 
féminin,  «  signe  ».  En  allemand  b and  \ eut  dire 
«  lien  »  et  «  ruban  ». 

Chrodo-bandus,  peut  signifier  «  celui  qui  est 


BALDO",    BAxNDO^,    BEHI~  85 

un  lien  glorieux  entre  ses  parents  »  ou  «  celui 
qui  a  une  glorieuse  bannière  ».  C'est  le  nom  d'un 
des  témoins  qui  ont  signé  une  donation,  datée  de 
670-671  (Tardif,  n«  19,  1.  37;  p.  17,  col.  1). 

Beri—  «  cochon  mâle  »,  «  sanglier  »,  à  dis- 
tinguer de  *beroji-  «  ours  »  ;  c'est  le  même  mot 
que  le  vieux  haut-allemand  bcr,  au  pluriel  bért, 
«  cochon  mâle  »,  que  l'anglais  boar  «  cochon  », 
«  sanglier  ».  Ce  mot  peut  avoir  été  employé 
comme  synonyme  d'ebero-,  en  vieux  haut-alle- 
mand ebrm,  en  allemand  moderne,  eber  a  san- 
glier »,  premier  terme  du  nom  propre  d'homme 
Ebcrc-fjisclus,  Ebet-u/J'as,  Ebra-charius,  chez 
Grégoire  de  Tours,  et  d'où  les  hypocoristiques 
Ebero,  Eberinus,  chez  le  même  auteur.  On 
trouve  les  mêmes  noms  propres,  sauf  l'avant-der- 
nier,  sur  les  monnaies  mérovingiennes  qui  four- 
nissent en  outre  Eb/'o[ii]ahlus.  Le  sanglier  était 
un  animal  sacré  (Grimm,  Deutsche  MytJwIofjie, 
3*'  éd.,  p.  632;  Simrock,  Handbuch,  5*"  éd., 
p.  330,  332). 

Bere-bodes  «  celui  qui  commande  aux  co- 
chons »,  nom  d'un  monétaire  de  Bordeaux 
(Prou,  n"«  2131-2139,  p.  444,  455). 

Bero-[ch]adus   ((  celui  qui  livre  bataille  aux 


86  DICTIONNAIRE 

codions,  aux  sangliers  »,  nom  d'un  monétaire  de 
Paris  {Prou,  n°  725,  p.  163). 

Bera-charius  ((  celui  qui  a  une  troupe,  une 
armée  de  cochons,  de  sangliers  »,  nom  d'un 
évêque  du  Mans  contre  lequel  fut  rendu  un  juge- 
ment de  Clotaire  III,  vers  658  (Tardif,  n°  15,  1.  2, 
5,6,  9;  p.  12,  col.  2;  p.  13,  col.  1;  Pertz,  n°  35, 
p.  33,  notamment  1. 19-21, 30-49). Un  autreévéque 
du  Mans,  qui  porta  le  même  nom,  souscrivit  une 
charte  émanée  d'Ageradus,  évêque  de  Chartres, 
en  696  (Tardif,  n"  36,  1.  34,  p.  30,  col.  1) . 

C'est  le  nom  d'un  maire  du  palais  de  Neustrie, 
sous  Thierry  III,  qui  régna  de  670  à  691.  Bercha- 
lius  succéda  au  maire  du  palais  Waratto,  son 
beau-père,  et  fut  battu  par  le  maire  d'Austrasie, 
Pépin  II, à  Testry,  en  687  {Continuation  de Frédé- 
fjaire,  c.  5  (99,  100),  édit.  Krusch,  p.  171;  Liber 
historiée  Francorum ,  c.  48,  p.  322).  Son  nom 
apparaît  écrit  sans  h,  Bercarius,  en  notes  tiro- 
niennes  au  bas  d'un  diplôme  de  Thierry  III,  688- 
689  (Tardif,  n°  25,  1.  16;  p.  21,  col.  1;  Pertz, 
n°  57,  p.  52,  1.  4  :  les  notes  tironiennes  manquent, 
on  les  trouve  à  la  p.  249).  Dans  le  texte,  ce  nom 
est  écrit  plus  exactement  Berc/tarius  (Tardif, 
n°  25, 1.  4,  p.  20,  col.  2  ;  Pertz,  p.  51,  1.  28-29). 
Ce  maire  du  palais  fut  tué  peu  après. 


lîEHI-  87 

Un  liomoiiymc  où  le  iik'mik'  fut  |)(''ro  (VArla/- 
fr/ifis,  (^m  ôpousa  D/'nt/oi).  lils  de  P(''|)in  (niéris- 
lal.  L(>  nom  du  Ix'au-prrc  (1(^  Drogoii  ap|);iraît 
trois  fois  dans  un  juii-cinciit  rondvi  par  CJiildc- 
l)ei1llK  (Ml  GOT'iilosl  ('ciit  doux  fois  Bcrdiariti,^ 
(Tardif,  n"  :\>i>A.  11,  12,  ]).;31,  col.  2;P(Miz,  ii'^  70, 
]).  62,  1.  45,  47)  et  une  fois  Bcre-cliarius  (Tar- 
dif, n»38,  1.  13,  p.  31,  col.  2;  Portz,  p.  62,  1.   18). 

Ber-ciiildis,  ((  cello  (pii  liviv  1)ataillo  aux  co- 
chons, aux  sangliers  »,  nom  dune  des  femmes 
<|uc  le  roi  Dagobert  I'^"^  éleva  au  rang  de  reine 
(Prédégaire,  1.  W ,  c.  60,  édit.  Krusch,  p.  151, 
1.   4). 

Behe-gisilus  ((  celui  (pii  donne  ou  (|ui  a  des 
cochons  comme  otages  »,  nom  d'un  personnage 
<jui  vint  en  572  demander  au  roi  pour  un  parent 
l'évêelié  deClermont-Fei'rand  (Grégoire  de  Tours, 
J.  IV,  c.  35,  édit.  Arndt,  p.  170,  1.  1).  Un  ms. 
donne  la  variante  Bere-(jischi.s,  cju'on  trouve 
sur  une  monnaie  de  Clermont-Ferrancl  (Prou, 
if  1736,  p.  359).  Une  monnaie  de  Cambrai  olïre 
un  double/,  i?c/'f-///7s//?(f.s (Prou,  n"1084,  p.  237). 
Sur  une  monnaie  d(>.  Rayeux,  on  constate,  au 
second  terme  du  composé,  la  chute  du  second  i  : 
Bere~gishij>  (Prou,  n"  281,  p.  07). 
Beke-modus  «  celui  (jui  a  le  courage,  le  cceur 


88  DICTIONNAIRE 

du  sanglier  »,  nom  d'un  monétaire  de  la  Cha- 
pelle-Lasson,  Marne  (Prou,  n°  61,4  p.  143).  Pour 
le  sens  du  second  terme,  comparez  l'allemand 
moderne  inuth,  vieux  saxon  môd. 

Bere-mundus  «  protecteur  des  cochons)),  nom 
d'un  monétaire  de  Bazas,  Gironde  (Prou,  n°  2434, 
p.  501). 

Bere-thrudis  «  amie  des  cochons,  des  san- 
gliers )),  nom  de  la  femme  du  duc  Laune-bodis, 
qui  fit  bâtir  l'église  Saint-Cernin  de  Toulouse 
(Fortunat,  Carmina,  1.  II,  8,  vers  25,  Monu- 
menta  Germaniœ  historica,  in-4'',  Auctoriun 
antiquissimorum  t.  IV,  partie  1,  p.  37). 

Bero[v]aldus  «  fort  comme  un  sanglier  »,  ou 
((  maître  des  cochons,  des  sangliers  »,  nom 
d'homme  mentionné  dans  un  jugement  de  Clo- 
taire  III,  vers  658  (Tardif,  n°  15,  1.  4,  p.  13, 
col.  1;  Pertz,  n«  35,  p.  33,  1.  26). 

Ber[e-v]ulfus  «  celui  qui  réunit  les  qualités 
du  sanglier  et  celles  du  loup  »,  nom  de  mo- 
nétaires de  Tonnerre,  Yonne  (Prou,  n°  162, 
p.  40),  et  de  Vierzon,  Cher  (Prou,  n°  1710, 
p.  354). 

Bero,  nom  d'un  comte  du  palais  dans  un  juge- 
ment de  Childebert  III  en  710  (Tardif,  n»  45, 
1.   13;  p.   38,   col.  2;  Pertz,  n"  78,  p.  70,  1.  9). 


BEKI'",    BERCTIIO"  89^ 

Ce  nom  propre,  peut  être  soit  la  forme  liypoco- 
ristique  de  ceux  qui  précèdent,  soit  le  nom 
commun  germanique  signifiant  «  ours  ». 

Le  féminin  est  Bei-a,  au  cas  indirect  Berane, 
dans  le  nom  de  lieu  Berane-curtis  que  mentionne 
un  jugement  rendu  vers  751  par  Pépin  le  Bref, 
maire  du  palais  (Tardif,  n''  54, 1. 15,  p.  45,  col.  2; 
Pertz,  n°33,  p.  109,  1.  12;  il  s'agirait  probable- 
ment de  Brignancourt,  Seine-et-Oise,  suivant 
M.  Longnon). 

Berctho-,  Bertho-,  bercto-,  berto-  «bril- 
lant »,  d'une  racine  biierg  avec  gutturale  vélaire 
finale  non  labialisée,  d'où  en  sanscrit  bharga-s 
«  éclat  »  ;  on  trouve  cette  racine  avec  métathèse 
de  17  dans  le  grec  'fX^yw  «  je  brûle,  je  fais  bril- 
ler, je  brille  »,  dans  le  vieux  haut-allemand  ble- 
chen  «  briller  »  ;  on  rencontre  en  latin  la  forme 
réduite  \fidgeo  «  je  brille  )),fahjnr  «  la  foudre  ». 
Cette  racine  a  en  sanscrit  un  doublet  :  hrâjë  «  je 
luis,  je  brille  »,  bfâj  «  éclat  ».  C'est  peut-être 
cette  forme  par  â  -=■  è  qui  explique  l'irlandais  brîg 
«  considération,  force,  puissance  »,  et  le  gallois 
bri  «  dignité,  honneur  ». 

Berctho-s  est  le  dérivé  mérovingien  en  to- 
de  la  forme  bherg  ;  cet  adjectif  est  en  gothique 


■90  DICTIONNAIRE 

bairhts  «  clair,  évident  »,  envieux  haut-allemand 
hcvaht,  peralit,  en  moyen  haut-allemand  berJit, 
perlit  «  brillant  ». 

Le  sens  de  ce  mot  était  connu  dans  le  monde 
franc.  Bertlia,  fille  de  Rigobert,  comte  du  palais 
sous  Clovis  II,  638-656,  fonda  pendant  son  veu- 
vage, en  686,  l'alibaye  de  Bhmgy-sur-^Ternoise, 
Pàs-de-Calais.  Elle  mourut  vers  725.  On  a  d'elle 
uneViequ'un  ms.  du  XII'' siècle  nous  a  conservée; 
l'auteur  dit  que  Bertha  signifie  «brillante,  res- 
plendissante »  :  Bertliam,  qiiae  interpretatur 
^'uUjida  seu  s/»/en<://f/a(Dom  Bouquet,  III,  621  E). 

Bertiia-charius  ((  celui  qui  a  une  lirillante 
ïirmée  »,  est  le  nom  d'un  roi  des  Thuringiens 
dont  la  fille  Rade  çj  midi  s  épousa  en  538  Clo- 
taire  I",  roi  des  Francs.  Les  meilleurs  mss.  de 
Grégoire  de  Tours  écrivent  le  nom  du  roi  des 
Thuringiens  Bertha-cJicain,<!  (1.  III,  c.  4,  édit. 
Arndt,  p.  111,  1.  7);  Bcrtc-cliar'ins;  (mêmes  livre 
€t  chapitre,  édit.  Omont,  p.  77,  1.  20,  et  1.  III, 
c.  7;  édit.  Arndt,  p.  115, 1.  15);  enûn Bert-Iiarins 
1.  III,  c.  7,  édit.  Omont,  p.  81,  1.  13.  Cette  der- 
nière notation  est  celle  de  Frédégaire  (1.  III,  c.32, 
édit.  Kruscli,  p.  103,  1.  29).  Berte-cliarias  re- 
paraît dans  le  Liber  Iiistoriœ  Fixmcoriuti ,  c.  22 
(édit.  Kruscli,  p.  278,  1.  1). 


BERCTIIO  91 

Trois  autres  licrt-lidriiis  apparaissent  chez 
Frédégaire  :  l'un  est  un  conile,  sujet  du  roi 
Tliierry  II,  608-609  (1.  IV,  c  36,  p.  137,  1.  12); 
un  autre  est  un  cubicnJai-ius  du  même  roi  dont  il 
fait  prisonnier  le  iVére  Tliéodehert  en  612  (1.  IV, 
<'.  38,  p.  139,  1.  28,  32);  enfin  en  624-625  apparaît 
un  certain  Bcrt-hcu'ius,  lioino  Scarponinais,  de 
Charpeigne,  eommune  de  Dieulouard,  Meurthe- 
et-Moselle,  qui  pai'  ordre  de  Dagobert  I'"^'  tranche 
la  tête  d'un  homin(3  noble  condamné  à  mort  par 
ce  roi  (1.  IV,  c.  52,  p.  146,  1.25). 

Berthi-childis  ((  brillante  héroïne  »,  est  le 
nom  d'une  religieuse  à  laquelle  Fortunat  adresse 
une  pièce  de  vers.  Le  titre  porte  :  De  Bertlii- 
cJiilde.  Mais  dans  le  corps  de  la  pièce  Fortunat, 
pour  obéir  aux  lois  de  la  versification,  supprime 
la  seconde  syllabe  : 

Mens  clcvota  Deo,  Bertcliildis^  corde  coruscaiis. 

Cari  ni  na,  1.  VI,  4,  vers  1. 

On  pouvait  donc,  dès  l'époque  où  écrivait  For- 
tunat, mort  au  commencement  du  VU''  siècle, 
supprimer  cette  seconde  syllabe  atone.  Il  y  a 
•encore  d'autres  notations  de  ce  nom  propre  : 

1.  Édit.  Bcrtchilde,  Moiuimenta  Gennaniœ  historica, 
iiurtorain  aiUiquissimorum  t.  IV,  partie  I,  p.  135. 


92  DICTIONNAIRE 

Berti-child[is],  nom  inscrit  sur  une  dalle  tu- 
mulaire  de  Kempten,  près  Bingen,  Hesse  rhénane 
(Le  Blant,  Nouveau  Recueil  des  inscriptions  cJiré- 
tiennes  de  la  Gaule,  p.  96,  97,  n°  74). 

Le  même  nom,  écrit  probablement  Berte-ildis, 
a  été  signalé  sur  un  anneau  trouvé  àLaon,  Aisne 
(Le  Blant,  ibid.,  p.  71,  n°  49).  Il  ne  faut  pas 
confondre  cette  Berte-ldldis  avec  Ber-childis, 
femme  du  roi  Dagobert  P^,  Frédégaire,  1.  IV, 
c.  60,  édit.  Kruscli,  p.  151,  1.  4.  Le  premier 
terme  du  nom  de  Ber-childis  est  ber  «  cochon, 
sanglier  »,  et  non  berctlio-  «brillant  ». 

Berthe-chramnus,  Berte-chramnus,  Bert- 
HRAMNUS  «  brillant  corbeau  »,  est  dans  les  mss. 
de  Grégoire  de  Tours  le  nom  de  deux  évoques, 
l'un  de  Bordeaux,  l'autre  du  Mans.  Sur  le  pre- 
mier, voir  1.  V,  c.  18  (édit.  Arndt,  p.  211,  1.  6; 
p.  214,  1.  11;  édit.  Omont,  p.  164,  1.  4;  p.  167, 
1.  17,  etc.);  sur  le  second,  d'abord  archidiacre  de 
Paris,  voir  1.  VIII,  c.  39  (édit.  Arndt,  p.  352, 
1.  14;  édit.  Omont-Collon,  t.  II,  p.  82, 1.  13,  etc.). 

L'évéque  de  Bordeaux  ligure  sous  le  nom  de 
Berte-chramnus  dans  les  actes  du  concile  de 
Màcon  de  585  {Monumenta  Germaniœ  historica, 
in-4",  Legum  sectio  III,  Concilia,  t.  I,  p.  164, 
1.  16,  et  172,  1.  11).  Dans  les  actes  du  concile  de 


BERCTIIO"  93 

Paiis,  611,  le  nom  do  l'évêquc  du  Mans  est 
écrit  Be.rte-gramniis  {ip.  191,  l.  11).  On  ne  sait 
pas  en  l'honneur  duquel  des  deux,  Fortunat  a 
écrit  les  deux  pièces  de  vers  qui  portent  les  n°^17 
et  18,  au  livre  III  de  ses  Carmina.  Dans  la  pre- 
mière de  ces  pièces  le  septième  vers  donne  le 
nom  du  prélat  : 

Pontificisque  sacri  Bertechi-amni  actus  honore. 

{Monumenta  Germaniœ  Idstoi'ica,  Auctorum 
antiqu/ssrmorwn  t.  IV,  partiel,  p.  69.) 

Un  diacre  contemporain  de  l'évêque  de  Bor- 
deaux et  habitant  la  même  ville  était  son  homo- 
nyme. Il  avait  reçu  au  baptême  le  nom  de  Berth- 
CHRAMNUS,  mais  on  l'appelait  Waldo  (Grégoire 
de  Tours,  1.  VIII,  c.  22,  édit.  Arndt,  p.  339, 
1.  27-28;  édit.  Omont-Collon,  t.  II,  p.  67, 1.  29-30). 

Berte-chramnus  est  le  nom  d'un  monétaire 
de  Rouen  (Prou,  n"  246-249,  p.  60); 

Berte-ramnus  le  nom  d'un  monétaire  de 
Troyes  (Prou,  n"  605,  p.  141). 

Berthe-fledis  ((  celle  qui  a  une  brillante 
beauté  »,  est  une  fille  du  roi  Charibert  mention- 
née par  Grégoire  de  Tours,  I.  IX,  c.  33  (édit. 
Arndt,  p.  387,  1.  5;  édit.  Omont-Collon,  t.  II, 
p.  127,  1'.  5). 


94  DICTIONNAIRE 

Berthe-fredus  ou  Berte-fredus  «  celui  qui 
a  une  paix,  une  protection  brillante  »,  est  un  des 
ennemis  de  Lupus,  duc  de  Champagne  (Grégoire 
de  Tours,  1.  VI,  c.  4,  édit.  Arndt,  p.  246, 1. 16  et 
note;  édit.  Omont-Collon,  t.  I,  p.  198,  1.  22; 
1.  IX,  c.  9;  édit.  Arndt,  p.  364,1.  28;  édit.  Omont- 
Collon,  t.  II,  p.  98,  1.  10,  etc.,  etc.). 

Berto-fredus,  évêque  d'Amiens,  souscrit  le 
concile  de  Chalon-sur-Saône, 639-654  (A/^o/i?</»e/z?'a 
Gerinaniœ  histovica,  Lcfjuni  sectro  III,  Concilia, 
t.  I,  p.  213,  1.  31). 

Berthe-fredus,  diacre,  souscrit  vers  691  un 
acte  concernant  l'abbaye  de  Saint-Denis,  Tardif,. 
n«  29,  1.  20,  p.  23,  col.  2. 

Berte-giselus  «  brillant  otage  »,  se  lit  sur 
une  épitaplie  trouvée  à  Guilherand,  Ardèche 
(Le  Blant,  Inscriptions  chrétiennes  de  la  Gaule,. 
t.  II,  p.  174,  n"  474). 

Berte-gisilus,  neveu  d'Erniine-tln'uclis  dans 
une  charte  écrite  vers  700  (Tardif,  n"  40,  1.  23, 
p.  33,  col.  1). 

Berte-gyselus,  abbé  qui  adresse  une  lettre 
à  Didier,  évoque  de  Caliors  {Monnmenta  Ger- 
maniœ  Jiistorica  in-4'*,  Epistolariun  t.  III, 
p.  204,  1.  3.  Cette  lettre  a  été  écrite  entre  les 
années  629-655.  Variante  :   Berte-giselus,   nom 


BEHCTIIO"  95 

(l'un  (''V("'(|ii(' au  concile  de  Kciins,  G27-630  (Co/?- 
rilia,  l.  I,  p.  203,  1.  10). 

Berti-giselus,  monétaire  de  Bordeaux  (Prou, 
n"  2141,  p.  416). 

On  ne  trouve  plus  l'ortliograplie  mérovingienne 
dans  les  mss.  (pii  nous  ont  conservé  lo  concile  de 
Clichy,  626  ou  627.  Le  nom  d'un  évé(iue  de 
Cliartres  y  est  écrit  Hcr/ifi-f/isihts  {Concilia, 
p.  201,  1.  19). 

l^EKTiiE-GUNDis  «  l)ril laiito  guerrière  »,  nom  de 
la  lille  d'Inr/y-trudis  (Grégoire  de  Tours,  Historia 
Fnmcoruni,  1.  IX,  c.  33,  édit.  Arndt,p.  387,1. 19; 
p.  388,  1.  25;  p.  389,  1.  3;  édit.  Omont-Collon, 
t.  II.  p.  127,  1.  24;  p.  129, 1.  13;  1.  X,  c.  12,  édit. 
Arndt,  p.  419, 1.  9).  Variante,  Berte-riundi^  (édit. 
Omont-Collon,  t.  II,  p.  129,  1.  4;  p.  167,  I.  8,  9). 

Berte-landiis  ((  celui  qui  a  une  terre  bril- 
lante, »  nom  d'un  mon(''taire  de  Namur  (l^rou, 
n"  1221,  p.  266).  Ce  nom  fut  porté  sous  le  règne 
de  Pépin  le  Bref,  par  un  évoque  de  Bourges,  et 
l'orthographe  Berte-landus  donnée  par  certains 
mss.  de  la  Continuation  de  Frédégaire^  c.  125 
(42)  est  remplacée  dans  d'autres  par  la  variante 
Bertc-lannus  (édit.  Krusch,  p.  187,  1.  3,  et 
note). 

BEHTE-iMUNDu[s]  «  brillant,  protecteur  »,  nom 


96  DICTIONNAIRE 

d'un  monétaire  de  Moyen  vie,  Alsace-Lorraine 
(Prou,  n°972,  p.  210).  Sur  une  monnaie  de  Saint- 
Maurice,  Suisse,  Berte-mindo  (Prou,  n°  1301, 
p.  284)  doit  probablement  être  corrigé  en  Berte- 
mundo;  c'est  le  cas  indirect  de  Berte-inunduSj 
que  le  monétaire  a  écrit  avec  une  faute  par  un  / 
au  lieu  d'un  u.  Dans  les  souscriptions  du  concile 
de  Paris,  614,  le  nom  de  l'évéque  de  ^o\on,Ber]U- 
mundus  est  écrit  avec  une  orthographe  bien  pos- 
térieure à  la  date  du  concile  {Monuinenta  Ger- 
maniœ  Instofica,  in-4°,  Lerjum  sectio  III,  Con- 
cilia, V.  192,  1.  15)  :  c'est  l'orthographe  du  ms. 
latin  5508  de  Munich,  IX'^  siècle. 

Berte-ricus  «  brillamment  puissant  »,  nom 
d'un  nepos  d'Erminethrudis  dans  le  testament  de 
cette  dernière  vers  700  (Tardif,  n«  40, 1.  28,  p.  33, 
col.  1).  On  lit  le  même  nom  sur  une  monnaie  de 
Pierremont,  Meurthe-et-Moselle  (Prou,  n"  926, 
p.  201). 

Berti-sindis  ((  celle  qui  suit  un  chemin  bril- 
lant )) ,  nom  féminin  fourni  par  une  inscription  chré- 
tiennedeMayenne(Le  Blant,  t.  P^  p.  454,  n"  340). 

Berte-trudis  ((  brillante  amie  »,  femme  de 
Clotaire  II  (Frédégaire,  1.  IV,  c.  44,  46;  édit. 
Krusch,  p.  142, 1.  23,  28,29;  p.  144, 1.  9).  Elle  fut 
mère  de  Dagobert  P^ 


lîi'.ucrilo  "  97 

Berto-valdu[s]  ((  hrillainineiit  puissant  )),nom 
d'un  monétaire  de Chasserat,  Puy-de-Dôme  (Prou, 
n°  1833,  p.  377),  où  ïs  final  manque.  C'est  Vu  de 
la  dernière  syllabe  qui  fait  défaut  dans  la  légende 
Berto-vaJds  d'une  monnaie  de  Saint-Amand-de- 
Talende,  Puy-de-D('.me  (Prou,  n"  1849,  p.  381). 
Ordinairement  c'est  le  v  qui  est  supprimé  :  Berto- 
aldiis  sur  les  monnaies  comme  ailleurs;  exemple: 
monnaies  d'Amiens  (Prou,  n"  1115,  p.  244);  de 
Huy.  Belgique  (n"1204, 1205,  p.  263)  ;deLezoux, 
Puy-de-Dôme  (n"  1838,  p.  378);  de  Mauriac, 
Cantal  (n"  1841,  p.  379)  ;  d'Uzès,  Gard  (n»  2478, 
p.  510).  Chez  Frédégaire  Berto-alduF;  est,  au 
commencementdu  VIF' siècle,  maire  du  ])alais  de 
Thierry  III  (voir  1.  IV,  c.  24,  25,  éd.  Krusch, 
p.  130). 

Berto-vara  «  brillante  protectrice  »,  nom  de 
la  belle-fille  d'Erminthrudis  dans  le  testament 
de  cette  dernière,  vers  700  (Tardif,  n''  40,  1.  22, 
p.  33,  col.  1).  C'était,  un  siècle  et  demi  plus  tôt, 
le  nom  d'une  iille  du  roi  Théodebert  l'^'';  Fortunat 
parle  d'elle,  Cavminn,  I.  II,  n"  11,  vers  9,  en 
écrivant  son  nom  au  génitif  Bor(ho-[r]ai'(t>  : 
Struxit  Bcrllioara'  voto  compleute  sacerdos. 

{Monunienta  Gct'nicuiiœ  Jdstoj'ica,  in-4°,  Auc- 
toriun  antiquissimorum  t.  IV,  partie  1,  p.  40). 


98  DICTIONNAIRE 

Berto-vinus  ((  brillant  ami  »,  ortliographe- 
donnée  par  une  épitaplie  trouvée  à  Couville,. 
Manche  (Le  Blant,  t.  Ps  p.  180,  n°  90).  Dans  les. 
légendes  monétaires  le  r  disparaît.  Berto-imis, 
seconde  Germanie  (Prou,  n'^  1243,  p.  270)  ;  Bcrto- 
ino,  Méron,  Maine-et-Loire  (n»  2326,  p.  478); 
Le  Port-Saint-Père,  Loire-Inférieure  (n"  2335, 
p.480);^(?rto-e/?.«s,mêmelocalité,n"2834,p.480). 

Bert[o-v]ulfus  «  brillant  loup  »,  nom  d'un 
monétaire  d'Orléans  (Prou,  n°  633,  p.  147),  écrit 
Bert-idfid  pour  Bert-uii.lfi  sur  une  monnaie 
d'atelier  incertain  (n°  2685,  p.  550).  C'est  le  nom 
d'un  abbé  c|ui  remplace  l'évêque  de  Rennes  au 
concile  de  Chalon-sur-Saône  (639-654);  il  est 
écrit  Bertolfus  {Concilia,  t.  P%  p.  214,  1.  4). 

Les  noms  hypocoristiques  dérivés  du  premier 
terme  de  ces  composés  sont  au  nombre  de  trois  : 

Bertiiila,  ace.  Berthila?iein,nom  d'une  abbesse- 
de  Chelles  dans  la  Vie  de  sainte  Balthilde  {Scrip- 
toresreriun  mcrovinfjicarum,  t.  II,  p.  490,  1.  1; 
p.  492,  1.  19). 

Bertelinus  ou  Bertolenus,  le  premier  relevé 
sur  des  monnaies  de  Huy,  Belgique  (Prou, 
n"1209,  1210,  p.  264);  le  second  sur  une  mon- 
naie de  Mouzay,  Indre-et-Loire  (Prou,  n°  391,, 
p.  91). 


BERCTHO"  99 

Bertinus,  nom  d'un  personnage  ou  de  deux 
personnages  qui  ont  souscrit  deux  diplômes,  l'un 
de  670-671  (Tardif,  n°  19.  1.  35,  p.  16,  col.  2); 
l'autre  de  691  environ  (Tardif,  n°  29,  1.  19,  p.  23, 
col.  2). 

Dans  les  noms  composés  qui  suivent,  hei'ctliua 
est  second  terme  : 

Adel-bertus,  c  brillant  parla  noblesse  »,  moné- 
taire de  Maestriclit,  Belgique  (Prou,  n°  1188, 
p.  259). 

Adre-bercthus  «  aussitôt  brillant  »,  nom 
d'un  comte  dans  un  diplôme  en  693  ou  694 
(Tardif,  n"  33,  1.  5,  p.  26,  col.  1;  Pertz,  n°  66, 
p.  58,  1.  38).  Le  même  composé,  écrit  Adre- 
hcrtus,  est  le  nom  d'un  monétaire  de  Melun 
(Prou,  n"  566,  p.  132). 

Aghili-bercthus  «  brillant  par  la  polisson- 
nerie »,  nom  d'un  référendaire  dans  un  diplôme 
de  677-678  (Tardif,  n"  21,  1.  21;  p.  18,  col.  1; 
Pertz,  n°  48,  p.  44,  1.  51,  écrit  AfjhUbertlius). 
Ce  composé,  écrit  A  y  gli-bercthus^  est  le  nom  d'un 
évêque  dans  un  diplôme  de  696  (Tardif,  n°  36, 
1.  33,  p.  30,  col.  1). 

AiGO-BERCTHus  ((  illustre  par  sa  propriété  »  (?), 
remplace  le  référendaire  en  697  dans  un  diplôme 
de  Childebert  III  (Tardif,  n"  38, 1.  25,  p.  32,  col.  1  ; 


100  DICTIONNAIRE 

Pertz,  n"  70,  p.  63,  1.  14).  Aigo-bercthus  est  la 
signature  même  de  ce  personnage,  dont  le  nom  est 
écrit  par  un  tiers  d'une  façon  plus  abrégée,  sansc- 
ni  11  :  Aigo-bertus,  menestej'ialis  noster,  dans  un 
diplôme  du  même  roi,  deux  ans  plus  tôt,  en  695 
(Tardif,  n'  35,  1.  3,  p.  28,  col.  1;  Pertz,  n«  68, 
p.  60,  1.  52).  Un  monétaire  de  Paris  a  été  l'homo- 
nyme de  ce  fonctionnaire  royal  ;  son  nom  est  écrit 
au  cas  indirect  Aigo-berto  (Prou,  n°  717,  p.  162), 
et  au  cas  direct  Aeigo-bertus  (Prou,  n°  716,  même 
page). 

Aldo-bert[us]  ((  très  brillant»,  nom  d'un  mo- 
nétaire de  localité  indéterminée  (Prou,  n*^  2761, 
p.  561). 

Amal-bercthus  «  illustre  par  la  vaillance  », 
nom  de  témoin  dans  un  diplôme  de  Clovis  II,  653 
(Tardif,  n"  33,  1.  11,  p.  20,  col.  1;  Pertz,  n"  66, 
p.  58,  1.  46,  47);  de  plaideur  dans  un  diplôme  de 
Clovis  III,  693  (Tardif,  n«  33,  1.  11,  15,  16,  17, 
p.  26;  Pertz,  n"  66,  p.  58,  1.  46,  47,  54;  p.  59, 
1.  9,  15,  21);  écrit  Ainal-berto  à  l'ablatif  dans 
undiplômedeClotairelII,  659  (Tardif,  n"  17,  1.  1, 
p.  14,  col.  1;  Pertz.  n"  37,  p.  34,  1.  35;  cf.  Ma- 
billon.  De  re  (Uphmatica,  fac-similé  XVIII). 
En  642,  Frédégaire  mentionne  un  certain  Amal- 
bertus,  frère  de  Flaochadus,  maire  du  palais  du 


BERCTHO-  101 

royaume  de  Bourgogne  (1.  IV,  c.  90,  édit.  Kruscli, 
p.  166.  1.  19,  27).  Un  autre  Amalbertus  fut  un 
des  chefs  de  la  révolte  des  Francs  contre  Chil- 
déric  II  en  673  {Continuation,  de  Ft'cdrf/ai/'e,  c.2 
(95),  édit.  Krusch,  p.  169,  1.  3). 

Ancf-bercthus((  brillant  par  les  jambes»,  nom 
d' homme  dans  un  j  ugement  de  Clotaire  IlI,658(Tar- 
dif,nn6,l.l,p.  13,  col.2;Pertz,n«36,p.  34,  1.9. 

Angli-bercthus  «  brillant  comme  un  ange  », 
dans  un  diplôme  de  l'année  693  (Tardif,  n°  33, 1.  5, 
p.  26,  col.  1;  Pertz,  n»  66,  p.  58,  1.  37),  écrit 
Agcjil-perHus  dans  un  diplôme  de  670-671  (Tar- 
dif, n°  19,  1.  33,  p.  16,  col.  2). 

Anse-bercthus  «  brillant  comme  les  Ansis  n, 
nom  d'un  référendaire  dans  un  jugement  de  Clo- 
taire m,  658  (Tardif,  n«  15,  1.  2;  p.  12,  col.  2; 
Pertz,  n"  35,  p.  33,  1.  16);  nom  d'un  évêque  dans 
un  jugement  de  Clovis  III,  692  (Tardif,  n°30, 1.  5, 
p.  24,  col.  1;  Pertz,  n"  60,  p.  54,  1.  2),  dans  un 
diplôme  d'Ageradus,  évoque  de  Chartres,  696 
(Tardif,  n«  36,  1.  32,  p.  30,  col.  1),  noté  Anso- 
bercthus  dans  un  jugement  de  Clovis  III,  693-694 
(Tardif,  n»  33,  1.  3,  p.  26,  col.  1;  Pertz,  n"  68, 
p.  58,  1.  34).  Lee  de  bercthus  est  supprimé  dans 
une  charte  de  670-671,  où  on  lit  Anso-berthus 
(Tardif,  n"  19, 1.  35,  p.  16,  col.  2). 


102  DICTIONNAIRE 

Le  second  terme  est  écrit  hertus  dans  une  ins- 
cription chrétienne  de  Sains,  près  Amiens,  où 
on  lit  Anse-bertus  (Le  Blant,  Nouveau  Recueil , 
p.  67,  n°  47),  reproduit  par  une  monnaie  de  Sion, 
Suisse  (Prou,  n»  1294,  p.  283),  dans  le  Lihej^ 
historiœ  Francorum  (c.  26,  47,  éd.  Kruscli^ 
p.  285,  1.  33,  p.  332,  1.  15),  où  Ans-bertus  est 
le  nom  d'un  gendre  du  roi  Clotaire  P'',  mort  en 
561,  et  du  successeur  de  saint  Ouen,  évêque  de 
Rouen  en  684;  dans  les  diplômes  mérovingiens 
de  682-683  et  697,  où  Aiisbertus,  Ans-berta  (écrit 
à  tort  Hans-berHa),  sont  les  noms  de  personnages 
d'ailleurs  inconnus  (Tardif,  n"  24,  1.  22,  p.  20, 
col.  1  ;  n°  39, 1.  7,  p.  32,  col.  1  ;  n°  24,  1.  5,  p.  19, 
col.  2). 

Arne-bercthus  ((  brillant  comme  un  aigle  » , 
nom  de  témoin  dans  un  diplôme  de  Clovis  II,  653 
(Tardif,  n»  11,  p.  11,  col.  1;  Pertz,  n"  19,  p.  21, 
1.  9).  Le  second  terme  est  écrit  -bertus  dans  le 
nom  du  duc  franc  Arne-bertus  ou  Arin-beiHus, 
626-627,  chez  Frédégaire  (1.  IV,  c.  34  ;  éd.  Krusch, 
p.  147,  1.  15;  p.  160,  1.  2),  et  dans  le  nom  d'un 
monétaire  de  Poitiers,  Arino' bertus  (Prou, 
n«2209,  p.  457). 

AuDO-BERCTHUS  (v  brillant  par  la  richesse  ou 
le  bonheur  »,  nom  d'un  patrice  dans  un  diplôme 


BEHCTIIO-  103 

de  Thierry  III,  677-678  (Tardif,  ii«  21,  I.l.  p.  17, 
<'ol.2;  Pert/,  n"  48,  p.  .14,  1.  24). 

AusTHO-BERTUS  «  brillamment  ïUustre  »,  nom 
d'un  vir  inluster  qui  souscrivit  en  653  un  diplôme 
de  Clovis  II  (Taidif.  ii"  11,  j).  il,  col.  1  ;  Porlz, 
n"  19,  p.  20,  1.  111). 

CnAGLi-BERCTHU.s  «  brillant  comme  lagrrle  », 
Harjel,  nom  d'un  homme,  d'ailleurs  inconnu,  dans 
un  jugement  de  Clotaire  III  vers  658  (Tardif, 
n'^  16,  1.  2,  p.  13,  col.  2;  Pertz,  n°  36,  p.  34, 
1.  9).  Ce  nom  semble  identique  à  CliafjU-berctias 
dans  un  jugement  du  même  roi,  même  date  (Tar- 
dif, n"  14,  1.  4,  p.  12,  col.  2;  Pertz,  n°  34,  p.  32, 
1.  41). 

Chalde-berctiius,  pour  C/ialiflo-bercthus  (?) 
<(  brillant  comme  un  héros  »,  nom  du  référendaire 
dans  un  jugement  de  Childebert  III,  697  (Tardif, 
n°38,  1.  25;  Pertz,  n°70,  p.  63,1.  14). 

Ciiari-berthus,  Ciiari-bertus,  Hari-bertus 
((  brillant  dans  l'armée  ou  par  l'armée  », 
nom  d'un  roi  des  Francs,  561-567,  fils  de  Clo- 
taire P^  dans  les  mss.  de  Grégoire  de  Tours 
(Historia  Francoi'uin,  1.  IV,  c.  3,  16,  45,  édit. 
Arndt,  p.  142,  L  24;  p.  153,  1.  20;  p.  179, 
1.  20). 

Childe-bercthus,  Childe-berthus,  Childe- 


101  DICTIONNAIRE 

BERTUS,  à  l'époque  carolingienne  Hilde-bertus^ 
«brillant  dans  la  bataille»,  nom  royal  méro- 
vingien trop  connu  pour  qu'il  soit  utile  d'en 
réunir  ici  des  exemples'. 

1.  Voir  sur  lui  riutroduction,  p.  28  et  suivantes. 


INDEX 


Al)b().  -onis,  -2. 
;ibu-,l-3. 
Abulenus.  3. 
Abolinus.  '.). 
abt-,  45. 
ac,  8. 

achto-,  3-4. 
acte-.  3. 
adal-.  I-B. 
adel-.  (3.  99. 
adre-  (î,  7,  99. 
-adus.  85. 

Acga,  -aneiii,  20.  21 . 
Aegliyiia.  -aiie.  17. 
Aegyla-,  -aiiis,  10. 
âge-,  7-9. 
aggil-,  11 . 
agliili-.  10.99. 
agliilo-,  9. 
Aghino,  -onis,  17. 
agi-  7-9,  80. 
Agila.  -anis.  10,  11. 


agili-.  9  11. 
agilo-,  9-11. 
Agilii,  -onis.  11 . 
Agilus,  9. 
agino-.  1 1-17. 
agn-,  17. 
agna-,  lô. 
agno-,  14,  IT). 
ago-,  17.  IS. 
Ago,  -onis,  1 1. 
agri-,  84. 
aig-,  19. 
aiga-.  20. 
aigi-,  19. 
Aigina,  -ano,  17. 
aigo-,  18-21,  99. 
ail-,  12,  13. 
aile-,  13. 
ai  11-.  15.  17. 
al-,  27,  30. 
ala-.  28,  29. 
albo-,  24. 


I.  Dniis  cf'l  index  1'»  (•oiisonnc  est  représenlc  par  la  lettre  u  eomiiK 
(l;iiis  l'iiilroduclioii  et  non  par  la  lettre  r  qui  en  France  est  ordinaire- 
ment employée  à  cet  e(Tel,  el  ipii  a  été  conservée  dans  les  fiMirmenls 
di'  Dictionnaire  qui  prii-rwli'iil. 


106 


DICTIONNAIRE 


albo-,  21-24. 
aie-,  25. 
alche-,  25. 
alchi-,  24,  25. 
alcho-,  25. 
Aldinus,  26,  27. 
aldo-,  25-27,  100. 
-aldus=^ualdus,  19,  37,  38, 
48,62,65,71,83,88,  97. 
aie-,  27,79. 
ali-,  28,  31. 
allô-,  27-31. 
alp-,  23,  24. 
amal-,  31-33,  100. 
amala-,  33. 
amalo-,  31-33. 
unce-,  33,  34,  101. 
ancio-,  33,  34. 
■angan-,  34. 
angil-,  11,12,  83,  101. 
Angilo,  -onis,  12. 
angli-,  11,  101. 
;i  lis-,  34-40,  102. 
ansa-,  36. 

anse-,  34-40,101,102. 
anso-,  34-40,  101. 
ante-,  38-40. 
An  tes,  39. 
anti-,  38-40. 
Anticus,  39. 
aono-,  79. 
apta-,  40-45. 
-ara,  97. 


ara-,  49,  50. 
arbo-,  45-47. 
-ardus,  4,  16,  17,   51,  61, 

67. 
are-,  41. 

ari-,  41,  73,  79,  80,  83. 
-arius,  60,  61 . 
arn-,  49. 

arne-,  47,  48,  79,  102. 
arni-,  47. 
arno-,  48. 
aro-,  49. 
asca-,  50. 
-astes,  50,  67. 
-astis,  47,  67. 
aude-,  52. 
Andenus,  57. 
Andila,  58. 
Audinus,  57. 
ando-,  43,  44,  50-57,  102. 
Audo,  -onis,  57. 
Audolenus,  58. 
Audolinus,  59. 
audro-,  .59. 
auge-,  59. 
augi-,  59. 
aun-,61,62. 
auna-,  59,  60. 
aune-,  59,  61,  62. 
auno-,  59. 
auro,  63. 
ause-,  64. 
anso-,  64. 


IXDF.X 


107 


jiusta-,  64. 

jiuster-,  65. 

nusto-,  64,  65. 

austr-,  65,  66. 

austre-,  65. 

austri-,  65. 

austro-,  65,  103. 

Austri  nus,  66. 

a  ut-,  43,  55. 

autlia-,  43-45. 

bad-,  66.  72. 

bade-,  66,  68. 

badi-,  68. 

badu-.  66-79. 

-badus,  66,  73-76. 

baino-,  78,  82. 

bald-,  83. 

balde-,  82. 

baldo-,83. 

-baldus,  12,  75,76,  82-84. 

balt-,  82,  83. 

bando-,  84,  85. 

bâte-,  66,68. 

baud-,  66,  67. 

bauda-,  67. 

baude-,  68,  69,  71 . 

-baudes,  77,  78,  82. 

baud i-,  66,  68. 

-baudis,  77,  78. 

baudos-,  69-72. 

baudu-,  66-79. 

-baud us,  66,  73-76. 

baut-,  67. 


ber-,  86.  87,  92. 

Bera,  -anis,  89. 

bera-,  87. 

bei-etho-,  89. 

-bercthus,  6,10,11.  18,33, 

35,  47,51,  99-103. 
bci-e-,  85,  87,88. 
-bei'ga,  13,  30. 
berhti-,  95. 
ben-,  85-89. 
bero-,  85-88. 
Boro,  -onis,  88,  89. 
bert-,  26,  90,  91 . 
-boi'ta,  12, 
berte-,  90,  92-96. 
Bertelinus,  98. 
berth-,  93. 
Bertlia,  -anis,  90. 
bertha-,  90. 
bertlie-,  92-95. 
berth  i-,  91. 
Bei-thila,    anis,  98. 
bei'tho-,  97. 

-bei-thus,  10,  .35,  51,101. 
berti-,  92,  96. 
Bertinus,  98. 
berto-,  94,  97,  98. 
Bertolenus,  98. 
-bertus.  6,  12,  32,  35,  36, 

48,  51,65,99-103. 
-bildis,  4. 
-bode,  48,  69,  79. 
-bodes,  79,  85. 


108 


DICTIONNAIRE 


bodi-,  69. 

-botlis,  79,  80. 

-bodius,  8,  80. 

-bodo,  51. 

bodo-,  69. 

-bodus,  80,81. 

body-,  69. 

-brandus,  17. 

ehagli-,  103. 

chaire-,  83. 

cl]  aide-,  103. 

chan-,42,  103. 

ch.-u'io-,  42. 

-charius,  28.  42-45.  50,  60, 

67,  8.5-87,90. 
childe-,  103. 
-childis,  8,  14,  15,  42.  52, 

65,  82,87.  91,  92. 
-chisilus,  68. 
-chislu.s,  69. 
-chi'amnus,  92,  93. 
chrodo-,  84,  85. 
-cilus,  68. 
-dius,  41,64. 
drocte-,  93. 
-drudis,  13. 
eber-,  85. 
ebere-,  85. 
Eberinus,  85. 
Ebei'O,  -onis,  85. 
ebero-,  85. 
ebra-,  85. 
obro-,  85. 


eeha-,  8. 

Edro,  -onis,  7. 

egre-,  84. 

ein-,  16. 

-enus,  22,97. 

Eodo,  -onis,  58. 

-erdus,  51 . 

Eudo,  -onit>,  58. 

-tleda,  52. 

-flodis,22,  37,  93. 

franco-,  81 . 

frede-,  81. 

-fredus,  28. 

-fridus,  28. 

-garius,  22. 

-gastes,  46-47. 

-gastis,  46,  47,  49. 

-gaudus,  12. 

genno-,  77,  78. 

geno-,  77,  78. 

ghiselus,  37. 

ghyseius,  65. 

ghysilus,  37. 

-gildis,  65. 

-gilus,  68. 

-giselus,  26,28,52,61,85, 

87,94,95. 
-gisilus,  41,42,  68,  69,  87, 

94,  95. 
-gislus,  87. 
gondo-,  79. 
-gramnus,  93 . 
-gunde,  41 . 


INDEX 


109 


--midis,  Gl,  GiJ,  'Xi. 

i;undo-,  66,73-75,  79. 

-gyselus,  94. 

-gysilus,  68,  69. 

-Jiardus,  67. 

iKiri-,  n,  10;{. 

Iiario-.  78. 

-liai'ius,  13,  13,  .')3.  67.  9(). 

91. 
-luu-t,  17. 
-lieida,  23,  24. 
-heriiis.82. 

Iiei'us,  13. 
llcudelcnus,  59. 
liilde-,  81,  103. 
-hildis,  4,15, 16,82,83,91. 
-holdiis,  13. 
-hraniiius.  92. 
Ildelo,  42. 
-ildis,  92. 
-in,  poil/-  nin,  23. 
-indus,  38. 
iiigy-.  95. 

-inu^,  poifi-  uinus,  56,  72. 
-laicus,  53. 
-landus,  95. 
lau-, 81 . 
laiine-,  79. 

lefius,  70. 
-lendis,  53. 

lonus,  3,  58,  .59.98. 
leude-,  80. 
-leuos,  69,  70. 


-linus,  3,  59,  98. 

mado-,  81. 

magne-,  81 . 

malla-,  76. 

niallo-,  80. 

niallo-,  78. 

-niai'o,  17. 

-maris,  59. 

-marus,6,  26^  53,  59. 

mello-,  78. 

-mère,  26,  71 . 

-mères.  71 . 

-meri,  65. 

-moi'is,  70. 

-merus,  70. 

-modns,  87, 

-mundus,  19,  27,41,  .53,  .54, 

59,  62,  61,71,88,95,96. 
Nerthus,  39. 
-nerus,  39. 
-niuia,  71 . 
-nodis,  .54. 
-olfus.  97. 
Otto,  -oiiis,  58. 
-pertus,  11,  101. 
-radus,  7 . 
-ramnus,  54,  93. 
-riens,  5, 14,  15,17,25,32, 

33,  36,51,55,96. 
-rigus,  8,  9. 
-runa,  71 . 
-sindis,  96. 
-theuy,20,  29,41. 


110 


DICTIONNAIRE 


-thius,  28,  41. 

-thrudis,  88. 

transo-,  76. 

-tpudis,  34,  95,  50. 

-trutis,  5,  6. 

-*ualdaz,  1 . 

-ualda,  42. 

-ualdo-,  42. 

-ualdus,  37,  44,55,  65,97, 

-uara,  97. 

-uarius,  55. 

-uocliiis,  72. 

-uêl'a,  63,  78. 

-uonus.  22. 


-uera,  56. 

-uesus,  72. 

-ueus,  72. 

-uinus,  1,4,  22,25,  98. 

-uius,  56,  63. 

-ulfus,  4,  8,  12, 14,  18,  19, 

20,  49,  57,  59,  62,  66,  72. 

85,  88,  98. 
Uualdo,  -onis,  93. 
-uualdus,  37. 
-uuardus,  12. 
uuille-,  76. 
uuilli-,  76. 


CHALON-SUR-SAONE,  IMP.  FRANÇAISE  ET  ORIENTALE,  E.  BERTRAND 


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