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Full text of "Études sur les échinides fossiles du département de l'Yonne"

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COMPARATIVE ZOÛÜLOGY, 
AT HARYARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MAS. 


Doundeù bp private subscription, în 1861. 


DR. L. De KONINCKS LIBRARY. 


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ÉTUDES 


ÉCHINIDES FOSSILES 


DU 


DEPARTEMENT DE L'YONNE. 


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ETUDES 


ÉCHINIDES FOSSILES 


DÉPARTEMENT DE L'YONNE 


Par M, GUSTAVE COTTEAU 


AVEC DES FIGURES DE TOUTES LES ESPÈCES 
Lithographices d’après nature 
Par MM. VACHEY Er LEVASSEUR. 
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TOME LI. 


TERRAIN JURASSIQUE. 


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PARIS 
J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE-ÉDITEUR 
Rue Hantefcuille, 19. 


1549-1856 


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Commencée en 1849, cette première parue de nos 
études sur les Échinides fossiles du département de 
l'Yonne n'a été terminée qu'en 1856 ; elle comprend la 
description des espèces jurassiques au nombre de quatre 
vingt douze. 

Ces espèces sont très inégalement réparties dans les. 
différents étages du terrain jurassique. Le lias infé- 
rieur nous en a offert une ; le lias moyen, une; loolite 


inférieure (étage bajocien), quatre ; la grande oolite et les 


VI 

assises qui iui sont subordonnées (étage bathonien), 
douze ; l’Oxford-clay proprement dit, sans y comprendre 
les couches de Pacy et d'Ancy-le-Franc, six; le coral- 
rag, cinquante-deux ; le calcaire à astartes et le kimmé- 
ridge-clay, vingt. Aucun échinide n’a jusqu'ici été ren- 
contré dans nos calcaires portlandiens (1). 

Sur ces quatre vingt douze échinides, quarante-deux 
étaient déjà connus ; plus de la moitié, par conséquent, 
sont nouveaux. Un seul genre à été établi par nous, le 
genre Desorella représenté par quatre espèces du coral- 
rag inférieur. 

Nous avons fait figurer toutes les espèces, nous atta- 
chant surtout à reproduire en les grossissant, les détails 
les plus intéressants et notamment, toutes les fois que 
cela nous a été possible, l'appareil oviducal, cet organe 
dont la structure est si remarquable et qui joue un rôle 
important dans la classification des échinides (2). 

in commencant ce travail, nous avons fait un appel 


(1) Plusieurs autres espèces découvertes depuis peu dans la grande 
oolite, l'Oxford-clay et le coral-rag, seront décrites dans un supplément 
lorsque la publication des espèces crétacées sera terminée. 

(2) La structure de l'appareil oviducal nous a engagé à séparer des 
autres Collyrites, les Collyrites granulosa et anasteroides auxquels nous 
avons rendu le nom de Dysaster (p. 384).— C’est également la structure 
de cet organe qui nous a fait, dans nos élues sur les échinides de la 


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à ceux qui, dans le département, s'occupent de recherches 
paléontologiques. Notre appel a été entendu, et si nous 
avons pu décrire un nombre aussi considérable d'espèces 
Jurassiques, nous le devons à l'obligeance de MM. Rathier, 
Robineau-Desvoidy, d'Ormois, Moreau, de Charmasse, 
qui nous ont communiquéavec tant d'empressement tous 
les échantillons qui pouvaient nous être utiles. Nous les 
en remercions bien sincèrement. Qu'il nous soit permis 
en même temps de témoigner notre reconnaissance à 
MM. Michelin et d'Orbigny, qui nous ont si généreuse- 
ment permis de consulter leurs riches collections. 


Sarthe, distinguer sous le nom de Galeropygus certaines espèces qu’on 
avait jusqu'ici réunies aux Hyboclypus (Hyboclypus agariciformis, 
Forbes et caudatus, Wright), mais qui en diffèrent nettement par leur 
appareil oviducal subcirculaire, dentelé sur les bords, à plaques ocellai- 
res latérales non en contact par le milieu. (Mém. lu à la Soc. géol. 
le 2 juin 1856). 


Châtel-Censoir, 20 octobre 1856. 


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ÉTUDES 


SUR LES 


ÉCHINIDES FOSSILES 


DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE. 


NOTIONS PRÉLIMINAIRES. 


L'étude des échinides offre à l'observateur un puissant intérét : 
bien que placés sur les degrés presqu'inférieurs de l'échelle zoologique, 
ces animaux radiaires ont, depuis longtemps, fixé l'attention des 
naturalistes, par la multiplicité de leurs espèces, par la diversité tou- 
jours graeieuse de leur forme, par la singularité de leur structure et 

de leur organisation intérieure. Mais c’est surtout sous le rapport pa- 
léontologique qu'il est intéressant d'étudier les échinides. Leur appa- 
rition remonte à l'époque de la formation du terrain carbonifère [1). 
Depuis ces temps géologiques jusqu'à nos jours, ils ont traversé la 
série des terrains, modifiant à l'infini leur forme et laissant, dans 
chaque étage, des espèces et quelquefois des genres caractéristiques. 

Les terrains du département de l'Yonne sont riches en échinides, 
Dans le cours de ce travail nous nous proposons d'examiner, sous le 
double point de vue de la zoologie et de la géologie, les nombreuses 


(4) Agassiz, cat. rais. des éch., annales des sciences nat., 3e série, (ome vur, 
année 1846. 


2 


espèces qu'on y a recueillies; mais avant de commencer des études 
analytiques de cette nature, il nous a semblé utile de les faire précéder 
de quelques idées générales, dont la connaissance est indispensable 
pour l'étude de ces êtres curieux 

Jetons d'abord un coup-d'œil rétrospectif sur les principaux tra- 
vaux dont les échinides ont été l'objet. 

Aristote qui, par son vaste génie et l'importance des ouvrages qu'il 
a laissés, domine tous les naturalistes de l'antiquité grecque et latine, 
consacre, dans son histoire des animaux , plus d’un chapitre à l'examen 
des échinides, auxquels il donne le nom d'Eyvos (échinus, oursin) ; il 
en distingue plusieurs espèces et mentionne des observations très- 
justes sur leur test, leurs piquants, leurs mâchoires et leurs ovaires ; 

mais il se trompe en les classant parmi les mollusques ORVEIVES 
(osrpaxodepux) (1). 

Pline , dont l'ouvrage sur l’histoire naturelle n'est qu'une savante 
et laborieuse compilation, se borne, en ce qui concerne les oursins, à 
traduire les observations d’Aristote, tout en rapprochunt cependant 
ces animaux des crustacés (2). 

Dans le scizième, dans le dix-septième siècle , les quelques auteurs 
- qui s'occupèrent des échinides, tels que Rondelet {5), Gesner 4 }, 
Aldrovande (5), continuèrent les erreurs de leurs devanciers, et les 
laissèrent, tantôt parmi les crustacés, tantôt parmi les mollusques. 

Au commencement du dix-huitième siècle parut le systema natüræ 
de Linnée. Cet ouvrage apporta dans la science, en en réformant la 
nomenclature, une véritable révolution. Dans ce vaste ensemble , les 
échinides ont leur place; ils forment un seul genre et sont rangés 
escore parmi les mollusques, dans la classe des vers testacés (6). 


(1) Aristote, Aristotelis opera omnia (Paris, 153%). 

(2) Pline, histoire des animaux (Lefèvre, Paris, 1847). 

(8) Rondelet, libri de piscibus (Lyon, 1554). 

(4) Gesner, de rerum fossilium lapidum et gemmarum, etc. (Zurich, 1555) 
(#) Aldroyande, historia naturalis (Bologne, 1599). 

(6) Linæus, systema naturæ (4735). 


5 

La création d'un seul genre pour une famille dont le nombre des 
espèces augmentait chaque jour, rendait leur distinction très-difficile; 
afin de remédier à cet inconvénient, Klein publia, en 1734, une 
nouvelle classification des oursins vivants et fossiles, et les répartit en 
dix genres, presque tous adoptés aujourd'hui (1). 

Klein, ainsi que Leske, son savant commentateur, laissa les oursins 
parmi les testacés. 

Frédéric Muller, de 1776 à 1789, donna plusieurs travaux impor- 
tants qui contribuèrent à l'avancement de la zoophytologie ; il apporta 
de nombreuses modifications au système de Linnée; toutefois, il 
adopta sa classe des vers, la divisa en cinq ordres, et le quatrième, 
celui des vermes testacea, comprend encore les oursins (2). 

En 1777, Scropoli sépara enfin les oursins des mollusques, et les 
réunissant aux astéries et aux polypiers, il en fit une section particu- 
lière (3). 

Vers 1779, Blumenbach établit sous le nom de crustacea, un 
ordre distinct pour les oursins et pour les astéries (4). 

Dans son tableau méthodique de vers faisant partie de l’Encyclopé- 
die, Bruguière adopta le système de Blumenbach, et donna à son 
ordre de crustacea le nom de vers échinodermes (5). 

Depuis Linnée, les observations s'étaient multipliées ; des travaux 
plus ou moins importants avaient été publiés; des faits nouveaux 
étaient venus, en grand nombre, enrichir la science, et l’œuvre du 
naturaliste suédois demandait à être revisée, lorsque parut, en 1816, 
le règne animal de Georges Cuvier, ouvrage capital qui présente une 
classification complète de tous les animaux, d’après leur organisation 
et leurs affinités naturelles, et qui restera toujours comme un monu- 


(4) Klein, naturalis dispositio échinodermatum (Dantzig, 173%). 

(2) Oth. Fred. Muller, zoologiæ daniæ prodomus (Copenhague, 1776). — 
Zoologia danica, (1788). 

(3) Scropoli, introductio ad historiam naturalem (Prague, 1777). 

(4) Blumenbach, manuel d'histoire naturelle (GϾttingue, 1779). 

(5) Bruguières, encycl. méth., Vers; Paris, 1789. 


4 


ment du génie de son auteur. La classe des zoophytes fut entièrement 
refondue, et cette fois, enfin, les oursins occupèrent une place zoolo- 
gique, en rapport avec leur organisation. 

A peu près à la même époque, Tiedman publiait une belle mono- 
graphie anatomique des astéries, des oursins et des holothuries (1), et 
Lamark donnait la première édition des animaux sans vertèbres. Il y 
décrivait toutes les espèces d’oursins, et multipliait avec raison le 
nombre des coupes génériques. 

Depuis cette époque jusqu’à nous, les échinides vivants et fossiles 
observés successivement, et sous le rapport de leur organisation, et 
sous celui de leur classification, ont été l’objet de travaux partiels on 
généraux qui ont répandu de vives lumières sur cette partie de l’ac- 
tinologie. 

Delle Chiaje, en 1828, publia, sur l'anatomie des oursins, des obser- 
vations pleines d'intérêt (2). 

Goldfuss, en 1829, décrivit un grand nombre d'espèces fossiles dont 
la plupart étaient nouvelles (3). 

L'année suivante, parut l’article zoophytes du dictionnaire des 
sciences naturelles , article dans lequel M. de Blainville présente un 
travail d'ensemble sur les échinides, et mentionne leurs nombreuses 
espèces (4). 

De 1855 à 1837, M. Desmoulins publia plusieurs mémoires spécia- 
lement consacrés à l'étude des échinides. Le dernier, appliqué à 
l'examen critique des espèces, contribua beaucoup à éclaircir la syno- 
nimie devenue déjà si embrouillée et si obscure (8). 


(1) Tiedman, anat de last., de l'oursin et de lholoth. (Landshut, 1805). 

(2) Delle Chiage, mém. sur l’hist. nat. des an. sans vert. du royaume de 
Naples (1823). 

(3) Goldfuss, petrefacta allemana (1829). 

(4) De Blainville, dict. des sciences nat, t. 60 (Levrault, édit., 1830). 

(3) Charles Desmoulins, synonimie générale (extr. des actes de la soc. 
lin. de Bordeaux, livre 1x, sept. 1837). 


ù 

A peu près à la même époque se produisirent les premiers travaux 
de M. Agassiz, sur les échinides. Son prodrome, d’une monographie 
sur les échinodermes {1}, est le commencement d'une série d’études. 
L'illustre professeur de Neufchâtel, envisageant les échinides sons un 
nouveau point de vue, apporta de profondes modifications dan 
méthodes adoptées , s'aidant, pour certaines parties, du concours de 
MM. Desor et Valentin, il publia successivement la description des 
échinides fossiles de la Suisse (2), puis ses belles monographies des 
salénies (3), des scutelles (4), des galérites (5), des dysaster (6), et nn 
travail complet sur l'anatomie du genre echinus (7). L'année dernière, 
enfin, il fit paraître dans les annales des sciences naturelles (8), de con- 
cert avec M. Desor, son catalogue raisonné des familles, des genres et 
des espèces de l’ordre des échinides, travail général où toutes les ob- 
servations antérieures sont résumées, où toutes les découvertes nou- 
velles sont mentionnées, et qui, dans l'état actuel de la science, 
complet au point de vue de la classification, est appelé à servir de 
base à toutes les études qui seront faites sur les échinides. 

Les échinides font partie de la classe des échinodermes. Dans son 
dernier travail, M. Agassiz prenant en considération la position rela- 
tive de la bouche et de l’anus, et la présence ou l'absence d’un appa- 
reil masticatoire, les a divisés en quatre familles : les cidarides, les 
clypéastroïdes, les cassidulides et les spatangoïdes.. 


(1) Agassiz, prod. d'une monog. sur les éch., extr. du premier volume des 
mém. de la soc. de Neufchâtel. 

(2) Agassiz, descript. des éch. foss. de la Suisse (extr. des mém. de la soc. 
hist. des sciences nat., 1840). 

(3) Agassiz, monographie des salénies (Neufchâtel, 1838). 

(4) Agassiz, monographie des scutelles (Neufchâtel, 1840). 

(5) Desor, monographie des galérites (Neufchâtel, 1842). 

(6) Desor, monographie des dysasters (Neufchâtel, 1842). 

(7) Valentin, anatomie du genre échinus (Neufchâtel, 1841). 

(8) Agassiz et Desor, annales des sciences nat., t. vi, décembre 1846, 
t. vu, mars 14847, t. vin, juillet 1847, t. vur, décembre 1847. 


6 


Des cidarides aux spatangoïdes , il existe une gradation organique 
très-sensible. Le type, parfaitement symétrique et rayonné des pre- 
miers, se modifie peu à peu, jusqu’à ce qu'il arrive à la forme ellip- 
tique et allongée des spatangoïdes. 


CIDARIDES. 


Nous nous occuperons d’abord de la famille des cidarides qui, en 
raison même de la forme radiaire et circulaire des individus qui la 
composent, occupe le rang le plus inférieur dans l’ordre des échinides, 
Nous nous étendrons, de préférence, sur l’organisation des cidarides 
qui, plus que les autres, ont été l’objet de travaux importants. Leur 
étude sera notre point de départ, et, en ce qui concerne les autres 
types, nous n'aurons que des modifications à constater. Nous pren- 
_drons le plus souvent pour exemple, l’échinus lividus dela Méditerranée 
que nous avons été à même d'observer sur les rivages de la Corse où 
il est si abondant, et à l'anatomie duquel M. Valentin, sous la direc- 
tion de M. Agassiz, a consacré un volume tout entier (1). 

La partie essentielle des cidarides , comme de tous les échinides, la 
seule qui puisse se conserver dans les collections, la seule qui, après 
avoir traversé les révolutions du globe, se retrouve aujourd’hui dans Jes 
couches de la terre (2), c’est le test; aussi, cette partie sera-t-elle 
tout d’abord l’objet de notre examen. 

Le test des cidarides affecte une forme sphérique et quelquefois lé- 
gèrement pentagonale, à l'exception du groupe des échinomètres chez 


(4) Le travail de M. Valentin nous a été d’un très-grand secours ; nous y 
avons puisé de nombreux documents et nous nous hâtons de le reconnaitre 
une fois pour toutes, ne voulant pas multiplier à chaque instant les notes et 
les renvois. 

(2) Indépendamment du test, on rencontre souvent dans le coral-rag de 
Châtel-Censoir et de Druyes, des débris de l'appareil masticatoire si puissant 
des cidarides. 


7 


lesquels cette forme devient elliptique. Ce test, plus ou moins épais, 
plus ou moins solide, est de nature calcaire; il est formé de plaques 
polygones qui s'articulent entre elles, et le partagent en dix segments, 
dont cinq prenant le nom d’aires ambulacraires, et cinq celui d’aires 
interambulacraires. Chaque aire est formée de deux rangées de pla- 
ques. 

Les aires ambulacraires et interambulacraires alternent entre elles 
et sont séparés par dix zônes de petites plaques, à travers lesquelles 
s'ouvrent les pores respiratoires et qui sont désignées sous le nom 
d'ambulacres. 


Le test de l’oursin se compose donc de vingt zônes distinctes ; ces 
zônes partent du sommet où elles sont très-étroites , s’élargissent in- 
sensiblement jusqu’à la circonférence, puis se retrécissent en arrivant 
près de l'ouverture buccale, placée en dessous, et, par leur disposition 
symétrique, donnent à tous les cidarides cet aspect rayonné qui les 
caractérise. 

Outre ces plaques qui constituent l’ensemble du test et auxquelles 
M. Desmoulins a donné le nom de plaques coronales, il en existe d’au- 
tres encore qui, placées au sommet de la face supérieure des cidarides, 
ont été appelées plaques apiciales. 

- Les plaques apiciales sont disposées autour de l'anus; ce sont : les 
plaques anales, les plaques ovariales et les plaques ocellaires ou inter- 
ovariales, 


Les premières, dont le nombre varie ainsi que les dimensions , cor- 
respondent à l’orifice anal ; elles sont placées à l'intérieur et se replient 
au gré de l'animal pour livrer passage aux matières fécales. 


Les plaques ovariales, au nombre de cinq, sont les plus grandes; 
leur forme est irréguliérement pentagonale et chacune est percée, 
près du sommet, d’un trou génital. dont le but, à l’époque da frai, est 
de donner une issue, suivant le sexe de l’oursin, aux œufs ou à la li- 
queur fécondante. Les plaques ocellaires, beaucoup plus petites, sont 
situées à la base des plaques ovariales, avec lesquelles elles alternent. 


8 


Elles sont également percées d’un trou où sont logés des organes que 
M. Agassiz a regardés comme les yeux. 

La réunion des plaques ovariales et ocellaires , ordinairement au 
nombre de dix, constitue l'appareil oviducal qui prend, suivant les 
genres, une plus ou moins grande extension. 


Les plaques coronales et les plaques apiciales elles-mêmes sont re- 
couvertes de tubercules ou mamelons destinés à recevoir les piquants. 
On distingue deux espèces de tubercules : les tubercules principaux et 
les tubercules miliaires : les premiers sont peu nombreux, quelquefois 
très-gros et toujours disposés en séries verticales qui descendent du 
sommet à la bouche. Les tubercules miliaires sont plus petits, beau- 
coup plus nombreux et le plus souvent disséminés au hazard autour 
des tubercules principaux. Les tubercules s'élèvent au milieu d'une 
zône unie, plus ou moins étendue; leur base est lisse ou crénelée, et 
le mamelon qui les termine est perforé ou non-perforé. 

Les tubercules principaux varient de grosseurs suivant les genres 
et les espèces. Les aires ambulacraires en sont parfois entièrement 
dépourvues; le plus ordinairement, cependant, elles sont ornées de 
tubercules plus petits que ceux des aires intérambulacraires. Sur un 
même individu, les plus gros tubercules se trouvent vers la cir- 
conférence, les plus petits au sommet et autour de louverture 
buccale. ; 


A chaque tubercule s’adapte un piquant dont la taille correspond 
ordinairement à celle du tubercule qui le supporte. Les piquants se 
composent de deux parties distinctes : 4° la baguette, 2 la partie 
condyloïde ou la tête. La baguette de forme plus ou moins allongée, 
plus ou moins renflée, est libre. La partie condyloïde, entourée d’un 
bourrelet et concave à la face inférieure, s'articule avec le piquant ; 
elle est séparée de la baguette par une espace lisse qui varie d’étendue 
suivant les espèces. 

Les piquants éprouvent dans leur forme les modifications les plus 
nombreuses; les uns sont allongés, cylindriques, fusiformes, 
aciculés; d’autres sont comprimés,  spatuliformes, triangulaires ; 


9 


tantôt, au contraire, ils sont renflés, piriformes , claviformes , et quel- 
quefois, tellement applatis qu'ils ressemblent à de petites plaquettes. 
Les ornements qui les recouvrent ne sont pas moins variés ; leur sur- 
face est garnie de stries plus ou moins fines, de granules, d’épines, 
d’aspérités plus ou moins proéminentes, tantôt disposées en lignes 
symétriques, tantôt disséminées au bazard. Un même individu est 
souvent armé de piquants dissemblables entre eux et par leur gros- 
seur, et par leur forme; c’est ainsi que les piquants qui entourent 
l'ouverture buccale, ne ressemblent point à ceux qui garnissent la face 
supérieure, que ceux des aires ambulacraires sont quelquefois diffé- 
rents de ceux des aires interambulacraires. 

Les piquants sont réunis au test, non-seulement à l’aide des muscles 
qui les retiennent; mais encore ils se trouvent emboîtés, en quelque 
sorte, dans une capsule articulaire ou membrame ligamenteuse très- 
forte qui, garnissant et le tubercule et la tête du piquant, empêche 
ce dernier de se désarticuler. La capsule articulaire , les muscles du 
piquant sont en outre recouverts par la menbrane externe pimentée 
qui s'étend à leur surface comme une peau et pénètre les piquants 
eux-mêmes. 

Les relatious qui existent entre le test et les piquants , permettent 
à l'animal, sans doute à l’aide de contractions musculaires , de leur 
imprimer certains mouvements. Aussi, un grand nombre d'auteurs ont- 
ils envisagé les piquants, comme servant à la locomotion des oursins ; 
mais les observations ont démontré, et M. Valentin cite plusieurs faits 
à l'appui, que le siége principal de cette fonction se trouve, non pas 
dans les piquants, mais bien dans les tubes ambulacraires. 

Les aires ambulacraires, ainsi que nous l'avons déjà dit, sont bor- 
dées par des zônes porifères appelées ambulacres ; souvent même on 
étend cette dénomination, et on désigne sous le nom d’ambulacres, 
non-seulement les zônes porifères, mais l'espace qu'elles circonscrivent. 
Sur tous les individus de la famille des cidarides , les zônes porifères 
sont au nombre de dix et forment des lignes verticales, tantôt droites, 
tantôt sinueuses, qui partent du sommet dorsal de l'oursin et convergent 


10 


à la bouche. Les pores qui les constituent sont des petits trous allongés, 
percés obliquement de dehors en dedans; leur disposition est loin 
d'être constante ; quelquefois ils sont rangés deux à deux et par sim- 
ples paires ; d’autres fois on en compte deux, trois, quatre, cinq et 
jusqu’à dix paires, formant des séries, tantôt régulières et horizon- 
tales, et tantôt obliques, arrondies et parfois disséminées au hazard. 
Quels que soient, du reste, leur disposition et leur nombre, ils sont 
relativement beaucoup plus abondants aux approches de la bouche et 
beaucoup plus rares vers le sommet. 

Chaque pore livre passage à un tube membraneux, connu sous le 
nom de tube ambulacraire. Ces organes, qui jouent un si grand rôle 
dans l’organisation des échinides, non-seulement correspondent à 
chaque pore, mais se retrouvent encore quoiqu’en bien moins grand 
nombre, fixés à la membrane buccale où ils prennent le nom de suçoirs 
buccaux. 

Chaque tube ambulacraire est composé d’une tige molle, flexible, 
essentiellement contractile, et d’une ventouse qui paraît un peu plus 
dure et dont la consistance est due à la présence d'un squelette cal- 
caire, visible seulement au microscope; la ventouse et la tige qui la 
soutient sont perforées. 

Les tubes ambulacraires s'étendent et se contractent au gré de 
animal. Lorsque l’oursin est plongé dans l'eau de la mer , les tubes, 
surmontés de leurs ventouses, s’allongent et s’agitent, et leur longueur 
dépasse quelquefois celle des piquants eux-mêmes; mais après Ja 
mort de l'animal, lorsqu'il est à sec ou conservé dans l'esprit de vin, 
les tubes se rétractent et ils sont à peine apparents. 

Les tubes ambulacraires ont été, de la part des naturalistes, l’objet 
d’études approfondies , et il est résulté de leurs observations que ces 
organes curieux étaient appelés à remplir, dans la vie de l'oursin, une 
double fonction; ils communiquent avec les feuillets branchiaux, 
placés à la face interne du test, à côté des rangées de pores ambula- 
craires, et contribuent à la respiration de l'animal. 

Ils servent, en outre, à la locomotion. 


11 


A l’aide des ventouses qui garnissent ses tubes, l’oursin adhère plus 
ou moins fortement aux corps qui se trouvent près de lui; s'il veut 
progresser, il fixe en avant ses ventouses et relâche les plus éloignées, 
et par cette reptation successive, il se meut au fond de la mer et sur 
les parois des rochers. 

A la surface du test des cidarides, il existe encore de petitsappendices 
particuliers auxquels F.° Muller (1), qui les a décrits pour la première 
fois, a donné le nom de pédicellaires. Envisagés longtemps comme des 
animaux parasites, comme des zoophytes dont l'existence était indé- 
pendante de celle de l’oursin , les pédicellaires ont été regardés par 
MM. Forbes et Valentin, comme des organes spéciaux , appartenant à 
l'individu sur lequel ils se développaient, sans que cependant ces 
naturalistes aient pu indiquer les fonctions qu'ils étaient appelés à 
remplir. Hrrégulièrement disséminés sur le test et sur la membrane 
buccale, les pédicellaires sont très-variables dans leur forme et se com- 
posent ordinairement d'une tige longue et grêle, sur laquelle est fixé 
un renflement qui ressemble à un bouton hémisphérique ; la tige et 
le renflement qui la surmonte sont formés par une substance molle, 
entourant un squelette calcaire intérieur. 

Au milieu de la face inférieure du test de tous les cidarides se trouve 
une ouverture circulaire, variable dans sa grandeur et à laquelle des 
échanerures plus ou moins prononcées donnent une apparence poly- 
gonale; les bords de cette ouverture sont garnis par une membrane 
solide qu'on désigne sous le nom de membrane buccale, et qui, percée 
au centre par l'ouverture de la bouche, livre passage à l'extrémité de 
la charpente dentaire. Cette charpente, vulgairement appelée lanterne 
d'Aristote (2), se compose de cinq parties symétriques qui, à leur ex- 
trémité, sont armées chacune d’une dent. Cette lanterne est calcaire, 


(1) ©. F. Muller, zoolog. danica fasc. 1, p. 16 (édit. allem., p. 53-53). 

(2) Cet appareil osseux a quelque ressemblance avec une lanterne à cinq 
pans. Cette comparaison a déjà été saisie par Aristote, de là le nom de 
Lanterne, d’Aristote. 


12 
d'une structure très-compliquée et composée de pièces distinctes aux- 
quelles les anatomistes ont donné des noms particuliers {1). Ces 
pièces sont unies par des ligaments, par des muscles nombreux que 
l'animal contracte à son gré. La lanterne tout entière est recouverte 
d’une peau mince et transparente. 

Le pourtour de l'ouverture buccale est armé, aux angles inter- 
nes des zônes porifères, de deux branches solides, destinées à sup- 
porter la lanterne. Ces soutiens calcaires ont reçu le nom d’auricules ; 
tantôt ils sont soudés à l'extrémité et tantôt ils ne le sont pas. 

C'est au travers de l'appareil masticatoire dont nous venons de 
parler, et le long des parois internes du test que se développe le canal 
alimentaire des cidarides. Le pharinx commence immédiatement au- 
dessous de l'extrémité des dents et pénètre dans la lanterne. Après 
l'avoir traversée, le canal alimentaire recoit le nom d'æsophage qu'il 
conserve quelque temps, pour prendre celui d'intestin proprement 
dit, quand il longe les parois du test, auxquels il est attaché à l’aide 
de filets et de membranes ; il y décrit de nombreux circuits, jusqu'à 
ce qu’il aboutisse à l'ouverture anale. 


On a étudié les matières contenues dans les organes digestifs, car 
de cet examen devait résulter la connaissance des substances qui 
servent à la nourriture des cidarides. Cependant, les opinions des na- 
turalistes sont encore partagées sur ce point. Tiedman trouva, dans 
l'intérieur d’un echinus, des fragments de crustacés et de petits tests 
d’univalves (2). Cuvier prétend que ces animaux vivent de zoophytes 
et de petits coquillages (5). M. Blainville, au contraire, pense que les 
cidarides se nourrissent plutôt de matières végétales, et ce qui vient à 


(1) Chacune des parties qui composent la lanterne comprend cinq pièces 
distinctes, ce sont : 1° la dent, proprement dite; 20 la plume dentaire; 3° la 
Pyramide, qui sert de support à la dent; 40 la faux ; 5° le compas. 

(2) Tiedman, loc. cit. 

(3) Cuvier, anat. comp., t. v, p. 403, 2° édit. 


15 
l'appui de son opinion, c'est qu'il est un grand nombre d'espèces qui 
se rencontrent toujours au milieu des fucus. 

Nous n'aurons que peu de mots à dire sur le système vasculaire et 
le système nerveux des cidarides. Nous étendre sur ce sujet serait 
empiéler sur le domaine des anatomistes. L'observation a démontré 
que le sang des cidarides , tantôt roux , tantôt violet, tantôt jaune, 
variait de couleur suivant les espèces, et que ce sang se coagulait fa- 
cilement par l’action de l'alcool. A cet égard, les échinides sont les 
derniers êtres dont le sang montre une organisation compliquée de 
globules. 

M. Valentin a reconnu, chez l'échinus lividus, l'existence d’un 
cœur situé près de l'æœsophage. C’est un organe allongé, un peu 
effilé vers le haut, plus renflé vers le bas, et susceptible de se con- 
tracter et de se dilater. De ce cœur, suivant lui, s'échappent des ca- 
naux artériels qui, se divisant et se ramifiant de tous côtés, portent le 
sang dans les divers organes, puis se répartissent en veines mullipliées 
dans les feuillets branchiaux pour s'y transformer de nouveau en 
sang artériel et retourner au cœur. 


Quant au système nerveux, on a constaté aussi son existence chez 
les cidarides ; il y apparaît sous la forme de filets blancs et déliés qui 
lapissent, et la paroi interne du test, et les principaux organes. 

Un dernier point concernant l’organisation des cidarides nous reste 
encore à traiter, et bien qu'il soit, malgré les observations des natura- 
listes, entouré d’une grande obscurité, nous ne pouvons le passer sous 
silence. Nous voulons parler de la génération et de l'embryologie. 

Les oursins ont longtemps été regardés comme des animaux her- 
maphrodites. Cependant, aujourd'hui , la dualité des sexes reste dé- 
montrée, et il existe entre les oursins mâles et les oursins femelles 
cette différence essentielle que les uns contiennent des œufs destinés 
à être fécondés, les autres des spermatozoïdes propres à opérer la fé- 
condation. Mais, chez les uns et les autres, les organes génitaux ont 
une apparence à peu près identique , et se présentent sous Ia forme 
de cinq rayons de couleur brune ou orangée, et qui se tuméfient 


14 


considérablement, quand, avec le printemps, vient le moment de la re- 
production {1). Les rayons sont fixés, comme une étoile, à la surface 
interne de la partie supérieure du test et chacun d'eux est terminé par 
un canal cylindrique qui aboutit aux orifices des plaques géaitales; ce 
canal, suivant les individus, sert à transmettre au dehors, ou les œufs, 
ou la liqueur fécondante. Les observations de M. Derbëès (2) tendent 
à démontrer que la fécondation ne s'opère que lorsque les œufs, tra- 
versant le canal oviducal, ont été émis au dehors. Etudiant avec soin 
le rôle que les spermatozoïdes jouent dans la fécondation, il a vu ces 
animalcules microscopiques s’agiter autour de l'œuf, s'en rapprocher 
et s'y réunir; puis il a suivi les différentes modifications qui s’opéraient 
dans l'œuf fécondé par ce contact, et il a constaté que de la douzième 
à la vingt-quatrième heure , suivant les circonstances et les individus, 
l'éclosion avait lieu, et que l'embryon, après s'être agité dans son en: 
veloppe, la déchirait et s'en délivrait à l’aide de ses cils déjà très- 
apparents. 

Au sortir de l'œuf, la larve de lechinus lividus subit plusieurs 
transformations, métamorphoses curieuses dont M. Dufossé a étudié la 
succession. Suivant ce naturaliste , la larve se présente d’abord? sous 
l'aspect d'un petit corps arrondi sur toutes les faces, à l'exception 
d’une seule qui est légèrement concave, et au milieu de laquelle’est 
située l’ébauche de l'ouverture buccale. Les appendices filiformes 
qu'on distinguait à peine au travers de l'enveloppe de l'œuf, sont 
beaucoup plus apparents ; à l'aide de ces appendices, la larve roule sur 
elle-même et se meut avec une agilité que l'oursin ne retroüvera 


(1) C’est surtout à cette époque de l'année, lorsque les ovaires gonflés 
occupent une grande partie de l'intérieur du test, que les habitants de la 
Provence recherchent, comme aliment, l’échinus lividus qui se vend en si 
grande abondance sur les marchés de Marseille et de Toulon. 

(2) Derbès, observalions sur le mécanisme et les phénomènes {qui accom- 
pagnent la formation de l'embryon chez l'oursin comestible. — Annales des 
sciences nat., 3° série, tome vit, août 1847. 


15 


dans aucune phase de son existence. Un peu plus tard, la forme de 
l'animal se modifie ; la partie supérieure du corps, celle où se trouve 
l'anus, s’allonge, et la larve prend un aspect pyriforme ; insensible- 
ment ses mouvements deviennent plus lents, jusqu’à ce qu'un chan- 
gement, plus remarquable encore , s'opère en elle; aux environs du 
dix-huitième jour, elle perd toute faculté locomotive, et à l’aide d’un 
pédicule assez long et qui se développe très-rapidement, elle demeure 
attachée aux corps submergés sur lesquels elle s’est arrêtée. 

Ainsi fixées à une tige mobile qui flotte au gré des eaux, les Jarves 
de l’echinus lividus sont, à cet âge, tellement distinctes par leur orga- 
pisation de l'oursin adulte, qu'on pourrait les prendre pour des z00- 
phytes d'une espèce particulière (1). 

Telle est l'organisation interne et externe des cidarides. M. Agassiz 
a cru devoir répartir en quatre groupes les genres qui constituent 
cette nombreuse famille. 

Les cidarides, proprement dits, facilement reconnaissables à leur 
test épais, à leurs gros tubercules et à l’étroitesse de leurs aires am- 
bulacraires, forment le premier groupe (2). 

Le second groupe se compose des salénies que distinguent l'étendue 
et la structure particulière des plaques apiciales (3). 

Puis viennent les échinides proprement dits, dont le test est mince, 


(4) Dans cet état, les larves des oursins ne correspondraient-elles pas à 
ces organes que MM. Muiler et Valentin ont appelés pédicellaires ? En 1842, 
M. Agassiz, dans une note insérée à la fin du chapitre que M. Valentin con- 
sacre à l'examen des pédicellaires, émet l’idée que ces organes sont peut- 
être des embryons d’oursin qui, après leur éclosion, se sont fixés sur le test 
de leur mère. Depuis, cependant, dans les considérations zoologiques qui 
précèdent son catalogue, M. Agassiz a semblé renoncer à cette idée. 

(2) Le groupe des cidarides renferme six genres : cidaris, Lam; 
goniocidaris, Desor; hemicidaris, Agass.; acrocidaris, Agass.; acropelis, 
Agass.; palæocidaris, Agass. 

(3) Le groupe des salénies renferme cinq genres : salenia, Gray.; peltastes, 
Agass.; goniophorus, Agass. ; acrosalenia, Agass.; goniopygus, Agass. 


16 


et les tubercules ‘aussi serrés sur les aires ambulacraires que sur les 
aires interambulacraires (1). 


Et enfin, les échinomètres que leur forme oblongue éloigne seule: 


du groupe des echinides (2). 


CLYPÉASTROÏDES. 


La seconde famille est celle des clypéastroïdes. 

Chez les individus qui constituent cette famille, la forme générale 
du corps, loin d’être sphérique et régulière, présente de très-grandes 
modifications. Certaines espèces sont ovoïdes , renflées, parfois plus 
hautes que larges; d’autres sont déprimées et très-aplaties. Quelques- 
unes se font remarquer par des entailles, des lunules, des vacuoles et 
des digitations très-variées. 

Le test est ordinairement très-épais et composé, comme chez tous 
les échinides, de plaques polygonales qui s’articulent entre elles d’une 
manière plus ou moins apparente, et forment dix aires, dont cinq 
ambulacraires et cinq interambulacraires. Aux approches de l’ouver- 
ture buccale, on ne compte ordinairement que dix plaques au lieu de 
vingt ; quelquefois même, ce nombre est réduit à cinq. Ces plaques, au 
lieu d'être carrées , sont cunéiformes , et leur disposition autour de la 
bouche affecte celle d’une rosette. 

Les plaques sont recouvertes sur toute leur surface de petits tuber- 
cules, d'apparence très-homogène , irrégulièrement disséminés, ordi- 


(1) Le groupes des échinides renferme vingt-trois genres : astropyga, 
Gray; diadema, Gray; hemidiadema, Agass. ; cyphosoma, Agass. ; echinoci- 
daris, Desm. ; echinopsis, Agass. ; arbacia, Gray; eucosmus, Agass.; cœlo- 
pleurus, Agass. ; codiopsis, Agass.; mespilia, Desor; microcyphus, Agass. ; 
salmacis, Agass. ; temnopleurus, Agass. ; glypticus, Agass. ; polycyphus, Agass.; 
amblypneules, Agass.; boletia, Desor; tripneusles, Agass.; holopneustes, 
Agass.; echinus, Linn ; pedina, Agass.; heliocidaris, Desm. 

(2) Le groupe des échinomètres renferme trois genres : echinometra, 


Klein ; acrocladia, Agëss ; podophora, Agass. 


17 
nairement crénelés et perforés, et servant de support à des piquanté 
très-petits, filiformes, qui paraissent lisses, mais qui, en réalité, sont 
sillonnés de plis longitudinaux. 

La cavité intérieure, quelquefois simple, est le plus souvent divisée 
en compartiments de forme et d'étendue très-variables, par des piliers 
calcaires, solides, irrégulièrement disposés et qui, tantôt se rapprochent 
de la bouche, et tantôt sont confinés vers la périphérie interne du 
test. 

L'ouverture buccale des clypéastroïdes est en outre armée , à l’in- 
térieur, de cinq auricules ou supports calcaires, fixes, qui, moins dé- 
veloppés que dans les cidarides, servent également à faciliter le jeu des 
machoires. 

L'appareil génital est situé à la partie supérieure du test dont il oc- 
cupe le sommet ; il se compose de cinq plaques génitales entre les- 
quelles sont insérées les cinq petites plaques ocellaires. Ces plaques, 
dont la grandeur éprouve certaines variations , suivant les genres, 
forment, par leur réunion, une rosette dont le centre est occupé parun 
bouton d'apparence spongieuse qui porte le nom de corps madrépori- 
forme, et qui, lorsqu'on l’examine à la loupe, paraît recouvert d’une 
quantité de petits pores semblables aux cellules de certains coraux 
microscopiques. Les pores génitaux, tantôt au nombre de quatre, 
tantôt au nombre de cinq, s'ouvrent à l'extrémité des rayons de la 
rosette apiciale, ét quelquefois dans le sinus intermédiaire. Quant 
aux trous ocellaires, constamment au nombre de cinq, ils sont inva- 
riablement placés au sommet des ambulacres et sont destinés, comme 
chez les cidarides, à recevoir les organes de la vision. 

Les zônes porifèrés constituent chez les clypéastroïdes des aires 
ambulacraires bornées ; c’est-à-dire que les séries dé pores , au lieu de 
descendre régulièrement du sommet à la bouche, affectent à la face 
supérieure la forme d'une rosace composée de cinq rayons plus ou 
moins étendus, et s’y dessinent aussi gracieux que les pétales d’une 
fleur. Ces aires ambulacraires, qui ont reçu de M. Agassiz le nom dé 
pétales ambulacraires, sont formées par une double rangée de pores 

2 


18 
unis entre eux par un large sillon qu'on pourrait prendre au premier 
abord pour une suture, mais qui n’est que superficiel. Chez les elypéas- 
troïdes, les plaques porifères n'existent qu'à la partie supérieure. Au- 
delà des pétales ambulacraires, les pores disparaissent ou du moins 
nes’ouvrent plus à travers des plaques spéciales. Dans certains genres, 
les pétales ambulacraires correspondent à des sillons simples ou rami- 
fiés qui, sur la partie inféricure du test, s'étendent de la bouche à 
la périphérie. En les examinant à la loupe, on reconnaît que ces sillons 
sont criblés d’une infinité de petits pores, qui livrent passage à de 
très-petits sucoirs ou tentacules d’une structure toute particulière (1). 

Dans la classification des échinides, on ne saurait attacher une trop 
grande importance à la disposition des ambulacres. Les pores ambu- 
lacraires correspondent à des organes essentiels; aussi est-il certain 
que les modifications qu’ils éprouvent à la sur'ace du test se repro- 
duisent dans l’organisation entière (2). 

Dans tousles clypéastroïdes, la bouche est centrale et son pourtour 
subcireulaire où subpentagonal ; elle est armée d'un appareil mastica- 
toire, mais le système dentaire est beaucoup plus simple que celui 
dont nous avons constaté l'existence chez les cidarides, La plupart des 
parties accessoires manquent et les cinq machoires ne se composent 
que de dix pièces calcaires soudées deux à deux, et à la partie supé-, 
rieure desquelles sont fixées horizontalement ou verticalement les 
cinq dents. 

La présence de cet appareil masticatoire qui existe, sauf quelques 


(4) Agassiz, monographie des scutelles, p. 10. 

(2) 1 résulte des observations que M. Agassiz a faites sur quelques espèces 
du groupe des scutelles que dans ces animaux, dont les ambulacres sont 
pétaloïdes, les organes branchiaux ne s’étendent que jusqu’à l'extrémité des 
pétales ambulacraires, et qu’au-delà les filets spongieux et réticulés que ce 
savant envisage comme les branchies, ne se retrouvent plus (Desor, monog. 
des galérites, p. 2 184). 


19 


légères modifications, dans les différents genres de clypéastroïdes, ‘est 
un des caractères essentiels qui distinguent cette famille des cassidu- 
lides. 

L'intestin des clypéastroïdes a été l’objet de plusieurs observations. 

On a consiaté qu'au sortir de l'appareil masticatoire, il allait s’atta- 
cher d'abord à la rosette apiciale interne, qu'il décrivait ensuite plu- 
sieurs circuits, passait deux fois sur le côté droit, et une fois seulement 
sur le côté gauche, et aboutissait enfin à l’orifice anal. On a constaté 
également que l'intestin, qui ordinairement se développe dans la même 
cavité que l'appareil masticatoire occupait dans certains genres une 
cavité distincte et séparée. 

L'anus est situé constamment à la région postérieure ; plus ou 
moins rapproché de la bouche, il occupe une position, ou marginale, 
ou infrà-marginale. 

Les clypéastroïdes vivent actuellement presque tous dans les mers 
équatoriales. On ignore leurs mœurs, leurs habitudes. Leur bouche 
armée de dents les rapproche des cidarides, et fait présumer que, 
comme eux, ils se nourrissent de fucus (1). 


CASSIDULIDES, 


La troisième famille est celle des cassidulides. Voisine des clypéas- 
troïdes dont elle a été récemment démembrée, elle s’en distingue par 
plusieurs caractères que nous allons rapidement passer en revue. 

. 


(1) La famille des clypéastroïdes ne se subdivise en «ucun groupe, elle 
comprend seize genres : clypeaster;, Lam.; laganum, Klein; echinara- 
chnius, Van Phels ; arachnoïdes, Klein; scutella, Lam; dendraster, Agass.; 
lobophora, Agass.; encope, Agass.; rotula, Klein; mellita, Klein; runa, 
Agass.; moulinsia, Agass.; sculellina, Agass.; echinocyamus, Van Phels; 
fibularia, Lam. ; lenita, Desor. 


20 
La forme du test est très-variable; le plus souvent elliptique et al- 
longée, elle prend cependant encore un aspect circulaire. 


Le test, plus ou moins épais, est recouvert, comme chez les clypéas- 
troïdes , de tubercules qui se divisent en tubercules principaux et en 
tubercules milliaires; l'extrême petitesse de ces derniers ne permet 
pas de les distinguer sans le secours de la loupe. Les tubereuies prin- 
cipaux sont tantôt rangés en séries verticales, tantôt disséminés au 
hasard; ils sont toujours plus gros et plus abondants à la circonférence 
et à la face inférieure. A ces tubercules s’articulent des piquants très- 
petits et filiformes. 


La cavité intérieure est simple et ne présente aucune trace de cloi- 
sons ou de piliers calcaires. 

Les plaques génitales et les plaques ocellaires , réunies en anneau 
autour du corps madréporiforme, présentent une disposition analogue 
à celle des clypéastroïdes. Les pores génitaux sont au nombre de 
quatre et quelquefois de cinq. 


Les ambulacres, tantôt sont pétaloïdes, comme ceux de la famille 
précédente ; tantôt, au contraire, ils sont formés par une double 
rangée de pores qui, droite et verticale, descend du sommet et 
converge à la bouche. Cette disposition des pores a fait diviser la 
famille des cassidulides en deux groupes. 


Les échinonéïdes dont les ambulacres sont droits (4) et les nucléo- 
lides dont les ambulacres sont pétaloïdes (2). 


(1) Le groupe des échinonéides comprend dix genres : echinoneus, Van 
Phels; pygaster, Agass. ; holectypus, Desor ; discoïdea, Gray ; galerites, Lam. ; 
pyrina, Desm. ; globalor, Agass. ; caralomus, Agass. ; nucleopygus, Agass. ; 
hyboclypus, Agass. 

(1) Le groupe des nucléolides comprend douze genres : mucleolites, Lam ; 
clypeus, Klein; cassidulus, Lam; catopygus, Agass.; pygaulus, Agass., 
archiacia, Agass.; pygorinchus, Agass.; pygurus, Agass.; echinolampas; 
Gray ; amblypigus, Agass. ; conoclypeus, Agass.; aslerostoma, AÂgass. 


7 21 


— 


L'ouverture buccale, toujours située à la face inférieure, est subcen- 
trale et le plus souvent portée un peu en avant. Sa forme est oblongue, 
ronde ou pentagonale. Dans quelques genres, les bords de l'ouverture 
buccale sont garnis d'un bourrelet épais, dù à un plissement du test. 

La bouche ne présente aucune trace d'appareil masticatoire. 

L'anus est ordinairement de grande taille; très-variable dans sa 
position qui, tantôt se rapproche de l'appareil génital , et tantôt de Ja 
bouche, il est situé à fleur du test, ou dans une dépression profonde. 


SPATANGOÏDES. 


La quatrième famille est celle des spatangoïdes. 

La forme symétrique et circulaire des cidarides que nous avons vu 
s'altérer insensiblement dans les deux familles précédentes ne se re- 
trouve plus chez les spatangoïdes, que leur corps elliptique, allongé, 
constamment bilatéral , éloigne du type des radiaires et place, sous le 
rapport du développement de leur organisation, à la tête des échi- 
nides. 

Le test des spatangoïdes est très-mince ; il est recouvert de tuber- 
cules crénelés et perforés, très-variables dans leur grosseur et leur 
disposition et qui supportent des piquants de longueur inégale. 

Les plaques génitales et les plaques ocellaires , toujours placées au 
sommet, sont encore au nombre de dix; ii arrive, dans quelques 
genres, que les plaques ocellaires, au lieu de s’articuler entre les 
angles des plaques génitales , sont placées sur la même ligne ; dans 
ce cas, l'appareil génital prend une forme allongée qui détermine 
l'écartement des aires ambulacraires. Les pores génitaux sont au 
nombre de quatre et se trouvent plus ou moins éloignés les uns des 
autres, 

Les spantagoïdes sont pourvus de cinq ambulacres; cependant, ik 
arrive souvent que l'ambulacre impair, quipst antérieur, est moins 
apparent que les autres; il est ordinairement situé dans une dé- 


22 


pression du test et se fait remarquer par son organisation simple ct 
par le petit nombre de pores qui le circonscrivent. — La disposition 
qu'affectent les ambulacres, chez les spatangoïdes, est très-variable ; 
tantôt ils convergent tous à un sommet unique, tantôt ils sont disjoints 
et il existe alors deux sommets très-éloignés, l’un en avant, l’autre en 
arrière ; tantôt ils sont droits, et tantôt pétaloïdes ; tantôt ils rayonnerit 
à fleur du test, ou sont placés dans des dépressions plus ou moins pre- 
fondes. 


Beaucoup de spatangoïdes présentent, à leur surface, des cordons 
flexueux dont la disposition varie suivant les genres. Ces zônes que 
l’on désigne sous le non de fascioles, ne sont apparentes que lorsque 
le test est dépouillé de ses piquants ; tantôt elles entourent les pétales 
ambulacraires, tantôt elles n’en circonscrivent qu'un seul; quelquefois, 
elles s'étendent sur les flancs ou aux approches de l'ouverture anale. 
Au premier aspect, les fascioles paraissent lisses, mais MM. Desor et 
Kroh, qui les ont étudiées avec un soin tout particulier, ent. reconnu 
qu’elles étaient couvertes de très-petits tubercules, sur lesquels s'arti- 
culaient de véritables pédicellaires, ces mêmes organes que nous avons 
vus irrégulièrement répartis sur toutes la surface du test, chez l’échi- 
nus lividus. La présence des pédicellaires donne à ces fascioles une 
grande importance; car, quelles que soient les fonctions que les pédi. 
cellaires soient destinés à remplir, tout concourt à démontrer qu'ils 
jouent un rôle important dans l’organisation des échinides. L'absence 
ou la présence des fascioles a fait diviser les spatangoïdes en deux 
groupes (1). 


= 


(*) Le premier groupe comprend quatorze genres : spalangus, Klein; 
macropneusles, Agass ; eupalagus, Agass. ; gualtieria, Besor ; lovenia, Desor ; 
amphidetus, Agass.; breynia, Desor.; brissus, Klein ; brissopsis, Agass. ; 
hemiaster, Desor; agassizsia, Val.; schizasler, Agass.; micraster, Agass. ; 
toxaster, Agass. 

Le second groupe comprend quatre genres : holaster, Agass. ; ananchiles, 
Lam; hemipneusles, Agass.; dysasler, Agass. 


23 


La bouche s'ouvre constamment à la partie inférieuré du test, 
et très-près du bord antérieur. Chez presque tous les spatangoïdes 
elle est transversale et bilabiée; chez les dysaster seuls, elle affecte 
une forme pentagonale. La bouche ne présente aucune trace d'appareil 
dentaire. 

L'anus est opposé à la bouche, il est constamment situé à 
la partie postérieure , et la place qu'il occupe est marginale ou sub- 
marginale. 

Bien que quelques espèces de spatangoïdes vivent, sur nos côtes, 
en assez grande abondance, leurs mœurs ne sont qu'imparfaitement 
connues. On sait cependant qu'ils vivent constamment enfoncés dans 
le sible, et qu'ils se nourrissent , ainsi que l’a constaté M. Desor, non 
plus de fucus comme les cidarides, mais de matières animales, de dé- 
bris de polypiers, de mollusques et même d’échinodermes , retrouvés 
méêlés à du sable fin dans leur intestin, dont les tégaments sont très- 
délicats. 


Tel est le résumé des principaux caractères zoologiques qui distin- 
guent chacune des familles des échinides. Bien qu'il existe entre elies 
d'assez notables différences, il est cependant facile de saisir le lien in- 
‘time qui les unit, il est facile de suivre les gradations insensibles par 
lesquelles les différents types se rapprochent les uns des autres, et 
forment, de cette réunion de genres et d'espèces, un ordre très-naturel. 
Assurément, bien des points dans l’organisation de ces êtres curieux, et 
dans les relations qui tendent à les confondre où à leséloigner, restent à 
éclairer; bien des espèces vivantes, bien des espèces fossiles sont en- 
core inconnues; cependant, l'étude des échinides a fait, dans ces der- 
niers temps surtout, grâce aux travaux de MM. Agassiz et Desor, un 
immense progrès. 

Dans le catalogue publié par ces deux naturalistes, plus de mille 
espèces sont nommées et réparties dans ure centaine de geures dont 
beaucoup sont nouveaux. 


24 

Cette quantité de coupes génériques introduite dans l'ordre des 
échinides paraît, au premier abord, exagérée, et l’on serait porté à 
croire qu’elle doit apporter une confusion, une complication toujours 
regreltable dans l'étude de ces animaux que Linnée avait compris 
dans un seul genre. Après un examen plus attentif, on s'aperçoit 
bientôt que les genres de M. Agassiz reposent sur des caractères es- 
sentiellement naturels et qui, bien que peu apparents, se reproduisent 
chez un plus ou moins grand nombre d'espèces avec une constance 
remarquable, et l’on ne tarde pas à reconnaître que ces divisions mul- 
tipliées, loin d'être un élément d’obscurité, rendent plus facile la dis- 
tinction d'espèces devenues très-nombreuses et qui présentent entre 
elles des analogies quelquefois très-grandes. 

Dans nos études sur les échinides du département de l'Yonne, nous 
prendrons pour base de notre classification le travail de MM. Agassiz 
et Desor, et si nous nous voyons forcé d'y ajouier quelques coupes 
génériques, nous ne le ferons qu’avec une extrême réserve et dirigés 
toujours par celte idée, qu'erreur pour erreur, il vaut mieux 
placer, à tort, une espèce dans un genre ancien, que de créer, 
sans motif valable, un genre nouveau. 

Quant aux espèces nouvelles, nous ne nous déciderons à les enre- 
gistrer définitivement, qu'après un examen long et réfléchi. Nous ne 
perdrons jamais de vue combien sont nombreuses les causes d'erreur, 
combien sont profondes les dissemblances, les modifications que 
peuvent imprimer à une même espèce les variétés d'âge et de localité, 
et les accidents de la fossilisation. 


\ 


Le terrain jurassique et le terrain crétacé présentent, dans le dépar- 
tement de l'Yonne , non-seulement tous leurs étages . mais la plupart 
de leurs subdivisions secondaires; dans chacune de ces couches, les 
échinides ont laissé des espèces plus ou moins nombreuses. Dans les 
études que notre intention est de publier successivement, non-seule- 
ment nous décrirons zoologiquement toutes ces espèces, mais nous les 
envisagerons sous le point de vue de la géologie. Nous examinerons 
la nature , les caractères de chacune des couches qui les renferment, 


25 


et à la fin de ce travail, résumant l’ensemble des faits, nous recher- 
cherons les conséquences géologiques et paléontologiques qu'on peut 
déduire de l’apparition et de l’extinction des différentes espèces d’é- 
chinides, 

En terminant cet exposé du plan que nous voulons suivre, nous 
croyons devoir faire un appel à l’obligeance de ceux qui s'occupent de 
recherches géologiques, et les prier de vouloir bien nous confier les 
espèces d'échinides qui se trouvent en leur possession. Bien que depuis 
plusieurs années, dans le but de réaliser le projet que nous entrepre- 
nons aujourd'hui, nous ayons réuni des matériaux considérables, plu- 
sieurs espèces, sans doute, nous ont échappé, et les personnes qui 
voudraient bien nous les communiquer, concourraient ainsi à rendre 
notre travail plus complet et plus utile. 


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PREMIÈRE PARTIE. 


TERRAIN JURASSIQUE. 


2e 
ET: 
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ÉTAGE LIASIQUE. 


L’étage le plus ancien de la formation jurassique est le lias. Quel- 
ques géoloques en ont fait, pendant longtemps, un groupe indépendant 
de la formation jurassique ; mais on est maintenant à peu près d’ac- 
cord pour l'y réunir. L’étage liasique, dont la puissance dans l'Yonne 
est d'environ cent cinquante mètres (1), se développe au nord du dé- 
partement et vient à Avallon même s'appuyer sur le massif granitique ; 


il se compose de couches distinctes que je vais rapidement passer en 
revue. 


INFRA-LrAS. — L’infra-lias sert de base à l'étage liasique ; il n’atteint, 
dans le département de l'Yonne, qu'une épaisseur médiocre, évaluée 


(1) Bull. de la Soc. géol. de France. 2e série. t, 1, p. 670, séance extra. 
à Avallon, 


90 

par M. Moreau à cinq mètres. Cependant, malgré son peu de puissance, 
cette couche apparaît sur plusieurs points, aux environs d'Avallon et 
de Pont-Aubert ; elle se compose ordinairement de calcaires marneux, 
gris, blanchâtres, s’exfoliant facilement et contenant souvent un grand 
nombre de fossiles parmi lesquels abondent les limes , les plicatules, 
les modioles, les térébratules, et surtout les moules intérieurs de sine- 
muria. Ces calcaires acquièrent parfois une certaine dureté , et for- 
ment alors des lumachelles pétries de fossiles. Lorsque dans certaines 
localités, les couches de l’infra-lias se sont trouvées en contact avec le 
terrain granitique , elles ont été plus ou moins profondément modi- 
fiées par l'élément igné. 

CALCAIRES À GRYPHÆA ARCUATA.—Sansêtre plus puissants que l’infra- 
lias, les calcaires à gryphæa arcuata, couvrent, dans le département 
de l'Yonne, une étendue de terrain plus considérable, et forment une 
large bande qui apparaît sur tous les bords du massif granitique. Cette 
couche est facilement reconnaissable à sa nature minéralogique et à 
ses caractères paléontologiques ; c’est un calcaire dur, grossier , à cas. 
sure inégale et terreuse ; sa couleur est grise, jaunâtre, et quelquefois 
bleue. Les bancs calcaires présentent une épaisseur variable et sont 
le plus souvent séparés par une couche de marne jaunâtre ou bleue. 
Les corps organisés y sont très-nombreux ; les ammonites , les nau- 
tiles, les bélemnites, les pholadomyes , les pleurotomaires, les spi- 
rifères, les térébratules y ont surtout multiplié leurs espèces et leurs 
individus ; mais le fossile le plus abondant est la gryphæa arcuata 
(ostrea arcuata, d'Orbig.). Cette espèce est essentiellement caractéris- 
tique de la couche qui nous occupe; aux environs d'Avallon, elle 
s’est développée avec une profusion tellement remarquable que la 
roche en est quelquefois entièrement composée. 

Les calcaires à gryphæa arcuata, comme les couches de l'infrä-lias, 
ont été souvent exposés à l’action des terrains ignés; sous cette in- 
fluence , le calcaire s’est imprégné de siiice, de barytine, ete. ; les 
coquilles ont perdu leur test et n’ont laissé que des empreintes ex- 


| 
54 
ternes et internes très-neltes, ou tapissées de petits cristaux de 
quartz. 


MARNES A BÉLEMNITES. — Les marnes à bélemnites constituent, 
au-dessus des calcaires à gryphæa arcuata, une petite couche mar- 
neuse et marno-calcaire, ou les bélemnites se trouvent en très-grande 
quantité. Les marnes et les bancs calcaires subordonnés sont de cou- 
leur grisâtre ; cette couche a peu d'épaisseur, et souvent, aux environs 
d'Avallon, elle disparaît sous les marnes supérieures. A Semur, j'ai 
visité cette même couche ; sa puissance est plus considérable et les 
corps organisés plus variés; j'y ai recueilli une petite espèce de dia- 
dème qui, probablement, est nouvelle et que je n’ai point retrouvée 
dans notre département. 


MaRNES SANS FOSSILES. — Les êtres organisés, si nombreux, 
dans les dépôts précédents, n’ont laissé aucun débris dans la 
puissante assise qui vient au-dessus. Celte assise, essentiellement 
marneuse, forme un horizon qu'il est toujours facile de reconnaître. 
Ce sont ces marnes sans fossiles qui s'étendent à la base de la colline 
sur laquelle est bâti le village de Vassy. M. Moreau évalue leur puis- 
sance à cinquante mètres. 

CALCAIRES À GRYPHÆA CYMBIUM. — Plusieurs auteurs, au nombre 
desquels se rangent MM. Elie de Beaumont {1), Dufresnoy (2), 
Roset (3), Leymerie (4), séparent les calcaires à gryphæa cymbium de 
l'étage liasique et les placent dans l’oolite inférieure ; d'autres géolo- 
gues les laissent, au contraire, dans les lias, et parmi ces derniers 
se trouve M. d'Orbigny, qui a pu étudier l'étage liasique dans un 


(1) Carte géologique de France, par M. Elie de Beaumont et Dufresnoy. 

(2) Id. 

(3) Mém. sur les montagnes qui séparent la Saône du Jura. — Mém. de la 
Société géologique de France, {re série, tome 1v, page 123. 

(4) Bull. de la Société géologique de France, 2e série, tome 11, page 370, 
réunion extraordinaire à Avallon. 


Le 4 
ep 
. 


elliptiques, et tellement rapprochées dans le sens de la hauteur, 
qu'elles paraissent se confondre, et ne sont, à leur point de jonction, 
séparées par aucune granule. Entre les rangées de tubercules, les gra- 
nules sont très-abondantes , inégales et irrégulièrement disséminées ; 


les plus grosses, cependant, se trouvent vers le pourtour des zones 
lisses. 


C4 


Dans la même couche que celle ou a été recueillille cidaris moral- 
dina, M. Moreau a découvert une très-belle baguette qui, par sa forme 
et sa taille, semble se rapporter à la même espèce. Aussi, jusqu’à ce 

que de nouvelles observations viennent démontrer le contraire, je 
crois devoir l'y réunir. Cette baguette est allongée, cylindrique. 
Malgré la longueur de l'échantillon que j'ai sous les yeux, elle ne dimi- 
nue que très-insensiblement de volume à son extrémité ; elle est cou- 


verte, sur toute sa surface, de petits mammelons allongés, inégaux 
et disposés au hasard. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES.—Le cidaris moraldina, par la disposition 
de ses tubercules, se rapproche du cidaris maxima, goldf., mais il s’en 
éloigne par plusieurs caractères. Les zones lisses qui entourent les 
tubercules, bien que rapprochées dans le cidaris maxima , ne se con- 
fondent jamais, comme cela a lieu dans notre espèce ; ces mêmes 
zones sont superficielles dans le cidaris maxima , tandis que dans 
le cidaris moraldina elles sont renflées et saillantes. 


La baguette que je rapporte au cidaris moraldina , offre quelque 
ressemblance avec le cidaris liasina, Marc., espèce établie sur des 
baguettes recueillies par M. Marcou, dans le lias moyen de Salins, et 
qui n’est connue que par une description de quelques mots. Cepen- 
dant, les deux espèces m'ont paru bien distinctes; les piquants du 
cidaris liasina sont couverts d’épines fortes et uniformes , tandis que 
ceux du cidaris moraldina sont garnis de petits mammelons inégaux 


et allongés. 


LocarzrÉés. — Le cidaris moraldina , test et baguette, a été recueilli 


(æ ,S 


3 
très-grand nombre de localités (1). Je me range entièrement à son 
avis, et déjà, en 1843, lors de la réunion de la Société géologique à 


Avallon, j'ai eu l’occasion de soutenir cette opinion , concurremment 
avec M. Moreau (2). 


Ces couches se composent de bancs calcaires grossièrement dis- 
posés, quelquefois légèrement ferrugineux. La couleur est grise ou 
jaunâtre, et la texture volitique. Ces calcaires alternent le plus sou- 
vent avec de petites couches d’une argile calcarifère de couleur 
variable. Les céphalopodes y ahondent encore ; indépendamment de 
la gryphæa cymbium (ostreacymbium , d'Orbig.) qui se rencontre pres- 
que partout, on y trouve aussi des limes, des peignes, des térébratules, 
des spiriferes , etc. Plusieurs espèces , l’ammonites margarittatus, le 
belemnites bruguierianus, qui déjà s'étaient montrées dans les 
marnes à bélemnites, se retrouvent encore dans les calcaires à gryphæa 
cymbium. 

Lras SUPÉRIEUR. — Les calcaires à gryphæa cymbium sont sur- 
montés par une masse argileuse au milieu de laquelle se développent 
les couches bitumeuses servant à la confection du ciment de Vassy. 
Les bancs exploités sont des calcaires très-argileux dont la couleur est 
bleuâtre ; ces bancs, dont l'épaisseur moyenne est de deux décimètres, 
sont séparés par trois ou quatre mètres d'argile schisteuse. Les cal- 


(1) Paléontologie française. Terrains jurassiques. 

(2) Ce n’est point ici la place de rappeler les raisons qui viennent à l'appui; je 
me bornerai à dire que dansle département de l'Yonne, l'étage liasique forme, 
depuis l’infra-lias jusqu’au calcaire à entroques, un ensemble de couches, 
tantôt calcaires, tantôt marneuses, qu’il me semble bien difficile de séparer. 
Assurément, ces différentes couches ont dà subir, pendant leur dépôt, plu- 
sieurs modifications; mais par leur stratification toujours concordante, par 
leur composition minéralogique, consistant en alternances de marnes et de 
calcaires, et surtout par les caractères tirés de la paléontologie à laquelle 
j'attache une très-grande importance, toutes ces couches se lient intimement 
entre elles et doivent constituer une seule et même formation, dont les 
couches à gryphæa cymbium occuperaient une partie de la région moyenne. 


Ls 


19 


5 

sé 
caires et les argiles sont traversés çà et là par de beaux filons de 
chaux carbonatée, blanche, cristallisée, accompagnée souvent de pyrites 
de fer qui, tantôt recouvrent les cristaux et tantôt sont enclavées par 
eux. On y rencontre une assez grande quantité de fossiles parmi 
lesquels dominent presqu’exclusivement les ammonites et les bélem- 
nites, presque toujours revêtus d’une couche mince de sulfure de fer 
qui leur donne un aspect métallique. On y trouve aussi des débris de 
végétaux réduits à l’état de lignite, et dont la cassure terreuse ou 
schisteuse n'offre plus aucune trace d'organisation. Ces couches bitu- 
mineuses sont surmontées par des calcaires et des marnes qui s'y 
lient intimement et sont caractérisés par une faune nombreuse et 
variée. 

Cet ensemble de couches termine l'étage liasique et prend le nom 
de lias supérieur; il est très-développé aux environs d’Avallon, et 
atteint, dans certaines localités, plus de cinquante mètres de puissance. 
C’est lui qui constitue la butte de Vassy, et entre Pont-Aubert et 
Vézelay, la montagne de la Mangeoire, près du sommet de laquelle il 
est recouvert par le calcaire à entroques. 


Echinides de l'étage Liasique. 


CIDAR!IS MORALDINA. Cott. 
Planche 1, fig. 1-3. 


Testà maximä, subglobosa ? tuberculis profundé crenulatis. Orbibus 
verrucarum lævibus, tumidis, ellipticis, confluentibus. Aculeo cylin- 
drico , elongato , ornato verrucis parvis, oblongis, passim dispositis. 

Dimensions. — Hauteur....? Diamètre... ? 


Je ne possède de cette espèce que l'empreinte d’un fragment ; 
mais cette empreinte suffit pour caractériser un cidaris distinct de 
ceux qui ont été décrits jusqu'ici. La taille du cidaris moraldina est 
grande. Les tubercules qui le recouvrent sont renflés et profondément 
crénelés : les zones lisses qui entourent les tubercules sont grandes, 


= h 


JD 


dans les couches à gryphæa cymbium de Vassy, près Avallon. Il y est 
très-rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 1, fig. 4, empreinte du test du cidaris moraldina , de ma 
collection. | 

Fig. 2, baguette rapportée au cidaris moraldina, de la collection de 
M. Moreau. 

Fig. 3, la même, fragment grossi. 


DiaDEMA SERIALE. Agass. 


PI. 1, fig. 4-8. 
SYN. — Diadema seriale Agass. — Leymerie, Mém. de la Société géologique de 
France, t. 11, p. 350, pl. 24, fig. 1, 1839. 
——— — Agassiz et Desor, Calalogue raisonné des 
échinides Annales des sciences, 32 série , 
t. VI, p. 548. — 1848. 

Testà hemisphæricä, supernè subglobosa, infernè planä. Tubereulis 
principalibus distantibus , in areis «mbulacrariis biseriatim , in areis 
interambulacrariis supernè biseriatim, infernè quadriserialim dispo- 
sitis. Tuberculis secondariis inæqualibus, passim sparsis. Poris latis, 
oblongis. Ore parvo. 

Dimensions. — Hauteur, 21 millimètres ; diamètre, 43 millimètres 

Cette espèce est hémisphérique, plane en-dessous , légèrement ren- 
flée en-dessus ; elle affecte, comme tous les diadèmes , une forme sub- 
pentagonale. Les tubercules principaux sont petits et à peu près de 
même grosseur sur les aires ambulacraires que sur les aires interam- 
bulacraires. Ils sont perforés, à basse lisse et éloignés les uns des 
autres. Sur les aires ambulacraires, on en compte deux rangées un 
peu plus grosses vers le pourtour qu'aux approches de l'appareil ovi- 
ducal ; sur les aires interambulacraires , il s'en trouve, à la face infé- 
rieure , quatre rangées ; mais les deux du milieu s'interrompent et 


s1ù 


disparaissent à la partie supérieure. Indépendamment de ces quatre 
rangées, l'échantillon que j'ai sous les yeux présente, sur deux de ces 
aires interambulacraires, une cinquième et une sixième rangée de 
tubercules, incomplète l'une et l'autre, et qui s'étendent de chaque 
côté des pores. Ce caractère, insuffisant pour établir une différence 
spécifique, doit être particulier à cet individu. Les tubercules princi- 
paux des deux rangées ambulacraires alternent entre eux, tandis que 
ceux des rangées interambulacraires semblent placés sur une ligne à 
peu près parallèle. Les tubercules secondaires sont nombreux, iné- 
gaux et disposés au hasard. Les pores ambulacraires, rangées deux à 
deux, sont grands, ovales, espacés et fortement accusés. 


La bouche est petite ; mal conservée dans l'échantillon qui sert à 
cette description, j'ai cru devoir la faire reproduire telle qu'elle a été 
figurée par M. Ludovie Michelin (1). 


L'appareil oviducal et l'anus sont inconnus. 


D'après M. Agassiz, les piquants de cette espèce sont petits, sans 
asperité et striés longitudinalement. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le diadema seriale se distingue de 
toutes les espèces décrites par la disposition de ses tubercules qui, sur 
les aires interambrulacraires, forment quatre rangées à la face infé- 
rieure, et deux sur la face supérieure. 


LocaziTÉ. — Cette espèce se rencontre dans les couches marno- 
calcaires de l'infra-lias ; elle est très-rare dans le département de 
l'Yonne. Je n’en connais qu'un seul exemplaire, recueilli près d'A- 
vallon, à Valloux, sur la route de Paris à Lyon, et qui m'a été com- 
muniqué par M. Deschamps, pharmacien à l'hospice de Charenton. 

Hisroms.—VMentionnée et figurée, pour la première fois, sous le nom 
de Diadema seriale, dans les mémoires de la Société géologique de 


(4) Mém. de la Société géologique de France, tome n, pl. 24, fig. 1. 


sy 
France, cette espèce a été inscrite sous le même nom, dans le cata. 
logue raisonné des échinides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 1, fig. 4, diadema seriale, vu de côté, de la collection de 
M. Deschamps. 


Fig. 5, le même, vu sur la face supérieure. 

Fig. 6, le même, vu sur la face inférieure. 

Fig. 7, détail des aires ambulacraires grossi. 
Fig. 8, détail des aires interambulacraires grossi. 


Considérations paléontologiques. 


L'étage liasique du département de l'Yonne ne nous a offert que 
deux espèces d’échinides : le diadema seriale et le cidaris moraldina, 
et encore ces deux espèces se sont elles montrées si rares que, malgré 
des recherches assidues, un seul exemplaire de chacune d'elles a pu y 
être recueilli; la première s’est rencontrée dans les couches de l’infra- 
lias, et la seconde dans les calcaires à gryphæa cymbium. Tous les 
autres groupes du lias n’en ont montré jusqu'ici aucune trace. Cette 
rareté des échinides étonne au premier abord, quand on songe à la 
puissance de l'étage liasique, quand on songe surtout à l'immense 
variété des êtres qui se sont succédés pendant cette longue période ; 
mais ce fait s'explique bientôt, lorsque l’on vient à considérer que 
c’est, en quelque sorte, au commencement de l’époque jurassique que 
les échinides ont apparu à la surface du globe. En effet, avant le dépôt 
des terrains jurassiques , les observations ont démontré que les échi- 
nides n'avaient offert que très peu d'espèces. Le catalogue de 
M. Agassiz, publié en 1845, fixe à six le nombre des espèces antéju- 
rassiques. Une seule à été rencontrée dans le muschelkalk et les cinq 
autres dansl e calcaire carbonifère. Ces six espèces appartiennent aux 
genres cidaris et palæocidaris. Dans l'étage liasique, les échinides se 


08 
montrent encore en très-petite quantité (1), et M. Agassiz mentionne 


seulement six espèces recueillies dans le premier étage des terrains 
jurassiques : 


Cidaris liasina, Marc. 
Hemicidaris buccalis, Agas. 
Diadema seriale, Agas. 
Piadema globulus;. Agas. 
Diadema minimum, Agas. 
Diadema microporum, Agas. 

À ces six espèces, il faudra joindre le cidaris moraldina et le nombre 
se trouvera élevé à sept. Ces sept espèces sont réparties en trois 
genres qui, tous, ainsi que le genre palæocidaris des terrains carbo- 
niférés, font partie de la famille des cidarides. Ainsi, les premiers our- 
‘sins, les seuls qu'on voit longtemps représenter les échinides dans les 
mers du globe, se rapportent exclusivement à la famille des cidarides 
qui, comme nou$ l'avons vu dans les. notions préliminaires, occupe, 
dans cette classe d'êtres, le rang le plus inférieur. Il semble que la 
nature qui devait, dans le cours de la période jurassique , répandre, 
parmi ces êtres, lant de variétés de formes et de caractères, hésite à 
abandonner le type primitif et ne produit que de loin en loin des êtres 
qu’elle devait multiplier plus tard avec tant de profusion. 


(1) Les couches de l’infra-lias du Lyonnais, observées par M. Leymerie, 
font seule exception à cette règle. 


IE. 


ETAGE DE L'OOLITE INFÉRIEURE, 


* L'étage de l’oolite inférieure se développe au-dessus de la formation 
liasique; il acquiert, dans le département de l'Yonne, une puissance 
assez considérable et se divise en deux couches distinctes : le calcaire 
à entroques et l’oolite ferrugineuse. 


CaLcamRE À ENTRoQuEs. — Un calcaire dur, grossièrement oolitique, 
variant du blanc au gris, et auquel la présence du fer donne parfois 
une teinte jaunâtre, constitue cette première assise. Dans certaines 
localités, ce calcaire est pétri de fragments de pentacrinites ; leur cas- 
sure brillante et lamelleuse les fait facilement reconnaître dans la roche 


4 


40 


qui les empâäte et leur abondance a fait donner à cette couche le nom 
de calcaire à entroques. Indépendamment de ces débris de crinoïdes 
on remarque souvent des valves de grandes huîtres étendues à la 
surface des bancs. Les autres fossiles y sont rares ; la partie inférieure 
en contact avec les marnes du lias en renferme seule quelques-uns à 
peine reconnaissables (1). A la partie supérieure ces calcairessont quel- 
quefois percés de trous nombreux, inégaux, très-rapprochés et dus 
probablement à des coquilles térébrantes. 

On rencontre assez fréquemment dans cette couche, empâtés au 
milieu de la roche, des rognons assez volumineux de fer 6xidé d’un 
brun rougeâtre. Près de la commune de Tharoiseau, dans une carrière 
de calcaire à entroques, la surface des bancs exploités et les fissures de 
la roche sont souvent recouvertes de concrétions calcaires, tantôt 
blanches et presque pulvérulentes, tantôt épaisses et solides comme 
des stalactites. M. de Bonnard avait déjà constaté l'existence, dans le 
calcaire à entroques, de ces deux variétés de chaux carbonatée assez 
fréquentes, du reste, dans les dépôts calcaires des terrains jurassiques 
de notre département. 

Le calcaire à entroques constitue, dans toute la Bourgogne, un 
horizon remarquable et qui, de loin, frappe les yeux. Compacte et ré- 
sistant, il forme autour du Jias une série de mamelons et de plateaux 
aux pentes abruptes et contraste brusquement avecles marnes liasiques 
sousjacentes qui, faciles à se laisser désagréger et entraîner par les 
eaux, s'étendent en pentes douces jusque dans les vallées.—M. Moreau 
a remarqué que les sources d’eau les plus considérables des environs 
d'Avallon se font jour au point de contact des marnes et du calcaire. 


(4) M. de Bonnard a découvert, dans le calcaire à entroques de Ia Bour- 
gogne, un oursin qu’il place dans le genre cassidule {nucleoliles?..….. ). — 
Voy. Notice géologique sur quelques parties de la Bourgogne, par M. de 
Bonnard, p. 61, 1825. Nous n'avons point retrouvé cette espèce qui, peut- 
être , n'a pas été recueillie dans le département de PYonne, car l'auteur 


n'indique pas la localité. 


41 


OoLITE FERRUGINEUSE. — Le calcaire à entroques est surmonté par 
une assise que sa nature minéralogique et les corps organisés qu'elle 
renferme doivent faire considérer comme représentant, dans nos con- 
trées, l’oolite inférieure proprement dite. Cette assise a très-peu d’é- 
paisseur, souvent même elle est entièrement recouverte par les marnes 
du calcaire blanc, jaunâtre, marneux (fuller's earth), qui lui est super- 
posé; aussi n’apparaît-elle dans notre département que sur un très- 
petit nombre de points, et M. de Bonnard, malgré le soin avec lequel 
il a étudié, dans la Bourgogne, les étages inférieurs du terrain jurassi- 
que, n’a point constaté sa présence. A Ja Tour-du-Pré, près Avallon, 
où cette couche a été observée pour la première fois par M. Moreau, 
elle se compose d’un calcaire oolitique , ferrugineux , disposé 
en bancs peu épaïs, et alternant avec de minces feuillets d'argile 
jaunâtre. — Les corps organisés que renferme cette couche sont 
nombreux. Les térébratules et les ammonites y dominent. La présence 
de l’ammonites Parkinsoni, de la térébratula Spinosa et du dysaster 
ringens ne laissent aucun doute sur la place géologique qu’elle doit 
occuper. — Cette même assise apparaît encore à quelque distance 
de Sermizelles, dans les tranchées de la route de Paris à Lyon ; 
mais, dans cet endroit, elle se compose d’un calcaire moins marneux, 
moins oolitique et plus compact. C'est encore la même couche qu’on 
rencontre sur la route de Vézelay à Avallon à mi-côte de la montagne 
de la Mangeoire. 


Echinides de l'étage de l'oolite inférieure. 
Cinaris CourTaupina, Cot. 
PL, %, ha. 1-7! 


Testà ignotä. Aculeo inflato, claviformi, granulis planis, rotundis, 
numerosis, per series dispositis longitudinaliter ornato ; collo brevi, 
facie articulari leviter crenulatä. 


Dimensions, — Hauteur ?... Largeur ?..., 


42 


Je ne possède de cette espèce que des baguettes. Elles sont clavi- 
formes, fortement renflées, pointues ou arrondies à l'extrémité et 
garnies sur toute leur surface de granules rondes, aplaties, très-rappro- 
chées, et disposées longitudinalement en séries régulières plus ou 
moins éloignées les unes des autres. Entre ces séries principales se 


trouvent souvent des granules plus petites, inégales et formant des 
lignes interrompues. 


Ces baguettes présentent de nombreuses variétés. Elles sont plus ou 
moins longues, plus ou moins renflées, plus ou moins arrondies à leur 
extrémité ; les granules qui les recouvrent, bien que toujours 
très-rapprochées, tantôt sont libres et tantôt forment des séries 
linéaires non interrompues. Du reste, ces différences n’ont rien qui doive 
surprendre, quand on considère combien, dans une même espèce de 
cidaris, les piquants varient de taille, de forme et d'ornements. 


Jusqu'ici on n’a recueilli aucun fragment de test auquel on put 
rapporter les piquants du cidaris courtaudina. 


RaPPORTS ET DIFFÉRENCES. —Ces piquants se rapprochent beaucoup 
de ceux que M. Agassiz a nommés cidaris cucumifera et qui ont été. 
rencontrés dans le coral-rag de la Suisse. J'ai hésité longtemps à les en 
séparer. Cependant un examen attentif m'a fait saisir quelques dis- 
semblances. Les granulations aplaties qui ornent la surface de ces 
deux espèces forment des séries longitudinales beaucoup plus rappro- 
chées dans le cidaris cucumifera que dans le cidaris courtaudina. On 
ne remarque jamais dans le premier ces petites granulations qui 
apparaissent sur les exemplaires bien conservés du cidaris courtaudina. 
Cette différence, bien que peu importante, est constante et par cela 
même elle m'a paru suffire pour établir deux espèces distinctes. 


LocaziTÉ. — Cette espèce caractérise les couches les plus inférieures 
du calcaire à entroques. — Elle est très-abondante aux environs de 


Semur (Côte-d'Or); on la rencontre beaucoup plus rarement dans 
notre département. 


43 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 2. fig. 1. Baguette du cidaris courtaudina de la collection 
de M. Moreau. 


fig. 2. Var. de ma collection. 


DIADEMA DEPRESSUM, AGAss. 
PI. 2 fig. 5-6. 


SYN.— Diadema depressum, Agass. — Agassiz et Desor, Calalogue raisonné 
des échinides, Annales des Sciences, 
2° série, t. vi, p. 349, 1846. 


Testäà depressâ, subpentagonali. Tuberculis in areis ambulacrariis 
et interambulacrariis œqualibus et biseriatim dispositis. — Tuberculis 
secondariis nullis. Seriebus pororum plurimis in facie inferiore. Ore 
magno, decies inciso. 


Dimensions. — Hauteur 7 millimètres 1/2; diamètre 19 millimètres. 


Le diadema depressum affecte une forme très-déprimée et visible - 
ment pentagonale. Chacune des aires est garnie d’une double rangée 
de tubercules principaux de grosseur à peu près égale. Les aires 
ambulacraires sont beaucoup plus étroites que les aires interambula- 
craires et conséquemment les rangées de tubercules sont beaucoup 
plus rapprochées sur les premières que sur les secondes. Tous ces 
tubercules ont une base lisse, sont finement crénelés et perforés d’une 
manière très-apparente. Les tubercules secondaires sont presque nuls 
et se bornent à de petites granulations qui sont disséminées au hasard 
entre les rangées de tubercules. Les pores ambulacraires disposés par 
double paire sur la face supérieure se multiplient aux approches de 
l'ouverture buccale. 


L'ouverture buccale est grande et décagonale. 


44 


J'ai cru devoir rapporter ce diadema à l'espèce que M. Agassiz, dans 
son catalogue, a nommé diadema depressum. Bien que la mention 
de ce diadema n’y soit accompagnée que d’une phrase descriptive très- 
courte et très-incomplète, les caractères indiqués se retrouvent tous 
dans mon espèce et je n’ai pas hésité à les réunir. — J'aurais désiré 
pour plus de certitude, avoir sous les yeux l’échantillon-type qui avait 
servi à M. Agassiz à établir cette espèce et qui, d'après le catalogue, pro: 
venait de la collection de M. d’Orbigny. Je n'ai pu me procurer 
ce point de comparaison. M. d'Orbigny y a mis toute l’obligeance que 
je pouvais désirer ; mais il n’a retrouvé dans sa nombreuse collection 
auçun échantillon portant le nom de depressum. Il ma cependant 
envoyé plusieurs diadema provenant de l’oolite inférieure de Saint- 
Honorine parmi lesquels quelques individus, bien que d’une taille 
supérieure à l'échantillon que je viens de décrire, me paraissent se 
rapporter incontestablement à la même epèce. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. Le diadema depressum constitue une espèce 
que caractérise très-bien sa forme subpentagonale, et fortement dépri- 
mée. Par la disposition deses tubercules, elle offre quelque ressemblance 
avec le diadema subangulare, Agass. Mais elle s’en éloigne par sa taille 
toujours moindre, par son ouverture buccale relativement beaucoup 
plus grande et par le nombre des pores ambulacraires qui sont si 
abondants à la face supérieure du diadema subangulare. 


LocaLirÉs. — Cette espèce est rare dans le département de l'Yonne. 
J'en possède un seul échantillon recueilli à la Tour-du-Pré près 
Avallon dans la couche oolitique et ferrugineuse supérieure au calcaire 
à entroques. — M. d'Orbigny a recueilli cette même espèce dans 
l’oolite inférieure de Saint-Honorine où elle paraît assez abondante. 


Histoire. — Le diadema depressum a été pour la première fois 
mentionné dans le catalogue raisonné des échinides. — II n'a jamais 
été_ni décrit ni figuré. 


45 
EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 2. — fig. 3.—diadema depressum vu de côté, &e ma collection. 
fig. 4.— le même vu sur la face sup. 
fig. 5.— le même vu sur la face inf. 
fig. 6.— détail grossi. 


Hocecrypus DEVAUXIANUS, Cot. LT 
PI. 2 fig. 7-9. 


Testà hemisphericà, supernè conicà, infernè concavä. Tuberculis 
principalibus raris et passim sparsis in parte superiore, numerosis et 
transversim seriatis in parte inferiore. Ore parvo. Ano magno, mar- 
ginali. 

Dimensions. — Hauteur 12 millimètres; diamètre antéro-postérieur 
20 millimètres; diamètre transversal 19 millimètres. 


L'holectypus devauxianus, comme tous les holectypus, est hémis- 
phérique; la partie supérieure est conique et légèrement écrasée du 
côté postérieur qui est un peu plus allongé. La base est plane et for- 
tement concave au milieu. Les aires interambulacraires occupent un 
espace qui est le double des ambulacraires. La surface est partout 
recouverte de tubercules principaux et de tubercules miliaires; les 
premiers, rares à la partie supérieure où ils sont placés à peu près au 
hasard, deviennent beaucoup plus gros et beaucoup plus nombreux 
sur le pourtour et à la partie inférieure où ils sont rangés en lignes 
qui paraissent aussi régulières dans le sens transversal que dans le sens 
longitudinal. Les tubercules miliaires partout très-abondants sont dis- 
posés sans aucun ordre. 


La bouche est petite et située dans une dépression profonde de la 
face inférieure. 

L'anus est grand, oblong, tout-à-fait marginal, également visible sur 
la face supérieure et sur la face inférieure; il est éloigné de 5 millimè- 
tres de l’ouverture buccale. 


46 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'holectypus devauxianus par sa 
forme générale se rapproche de tous les holectypus jurassiques ; 
cependant, ses caractères spécifiques ne m'ayant permis de le 
réunir à aucune des espèces connues, j'ai cru devoir lui assi- 
gner une dénomination particulière. Les deux espèces avec les- 
quelles il offre le plus de ressemblance sont l'hotectypus hemis- 
phericus, Agass. el la discoïdea excisa Agass. Mais il diffère du pre- 
mier par la disposition de ses tubercules et par la place beaucoup plus 
marginale qu'occupe l'anus dont le tiers seulement est visible sur la 
face inférieure. Il se distingue de la discoïdea excisa, qui est 
une espèce crétacée, par sa forme moins arrondie, plus conique, et 
par son anus qui, bien que marginal, est beaucoup moins grand. 


LocauiTÉ. — M. Moreau et moi nous avons recueilli cette espèce 
dans l’oolite inférieure de la Tour-du-Pré ; elle y est rare; on l'y ren- 
contre avec le dysaster ringens et le diadema depressum. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 2. fig. 7.—holectypus devauxianus, Cot. vu de côté, de ma coll. 


fig. 8.— le même vu sur la face sup. 
fig. 9.— le même vu sur la face inf. 


DysaSTER RINGENS, Agass. 


Planche 2 fig. 10-15. 


SYN. — Dysaster ringens, Agassiz.— Agassiz, prodromus, 1er vol. des Mém. de la 
Société des Sc. nat. de Neufchâtel, 1856. 
Collyrites ringens, Desm. — Desmoulins, 3° Mém. sur les échinides, 
p. 568, 1837. 
Dysaster ringens, Agass. — Agassiz, Échinides de la Suisse, Ire partie, 
p. à, pl. re, fig. 7-11, 1839. 
re — Agassiz, Calalogue systématique, p. 3, 1840. 
—— — Desor, Monographie des Dysaster, p. 24, 
pl. 4re, fig. 13-17, 1842. : 
—— — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
échinides, Annales des Sciences, 3e série, 
t. VIN, P. 33, 1848. 


47 


Testà supernè depressà, subplanä, infernè inœquali, pulvinat. 
Ambitu ovali vel circulari, anticè rotundato, posticè subrostrato. Areis 
ambulacrariis maximè disjunctis, duobus posterioribus, arcuatis et 
suprà anum convergentibus. Are interambulacrariä posteriore infra 
proeminente. Ano marginali, in sulco patente. Ore parvo, rotundo, 
subcentrali. Quatuor poris oviferis. 

Dimensions. — Hauteur, 14 millimètres; diamètre antero-postérieur, 
25 millimètres; diamètre transversal, 26 millimètres. 


Var. plus petite : hauteur, 10 millimètres; diamètre antero-posté- 
rieur, 20 millimètres; diamètre transversal, 19 millimêtres. 


Le dysaster ringens affecte une forme subcirculaire déprimée en 
dessus, arrondie en avant et légèrement rostrée en arrière; mais il est 
remarquable surtout par les inégalités de la face inférieure, inégalités 
qui sont dues aux renflements des aires interambulacraires, et surtout 
de l’aire interambulacraire impaire. Les aires ambulacraires sont en 
général étroites, les antérieures se réunissent à peu près sur le milieu 
de la face supérieure, les postérieures sont très-éloignées, fortement 
arquées et convergent immédiatement au-dessus de l'anus. 


La bouche est petite, ronde, subcentrale, un peu rapprochée du 
bord antérieur. L’anus est ovale et s'ouvre au bord postérieur au 
milieu d’un sillon qui s'étend et s’élargit de haut en bas. 


Les pores oviducaux sont au nombre de quatre et forment un carré 
rhomboïdal. 


Ainsi que l’a déjà constaté M. Agassiz, les individus jeunes sont plus 
allongés que les autres. 


RaPPoRTs ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme générale et par les ren- 
flements de sa face inférieure, le dysaster ringens se rapproche beau- 
coup du dysaster eudesii, Des. Il existe même entre ces deux espèces 
des points de ressemblance tellement intimes qu'il me paraît bien 
difficile de les distinguer. M. Moreau et moi nous avons recueilli dans 
une même localité une suite d'exemplaires du dysaster ringens dont 


48 


la forme est plus ou moins renflée , plus ou moins cireulaire, et parmi 
lesquels se retrouvent tous les passages conduisant au dysaster eudesii, 
qui ne serait alors qu'une variété plus petite et plus allongée du dysas- 
ter ringens. 


LocaciTÉ. — Le dysaster ringens a été recueilli par M. Moreau et 
par moi dans l’oolite ferrugineuse de la Tour-du-Pré; il n’y est pas 
rare. 


Hisroire. — Le dysaster ringens, indiqué pour la première fois par 
M. Agassiz dans son Prodrome, a été successivement décrit et figuré 
dans les échinodermes de la Suisse et dans la monographie des dysas- 
ter.— Il a été mentionné par M. Dermonlins sous le nom de collyrites 
ringens. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 2, fig. 10, dysaster ringens, Agass. vu du côté postérieur, 
de ma collection. 
fig. 11, le même, vu sur la face supérieure. 
fig. 12, le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 15, individ. jeune de ma collection. 


Considérations paléontologiques. 


L’étage de l’oolite inférieure n’a présenté jusqu'ici, dans le dépar- 
tement de l'Yonne, que quatre espèces d’échinides. 

Une seule, le cidaris courtaudina, a été rencontrée dans le puissant 
massif des calcaires à entroques. 

Les trois autres ont été recueillies dans la couche oolitique et ferru- 
gineuse qui le surmonte. De ces trois espèces, le dysaster ringens seul 
est assez abondant, les deux autres, l’holectypus devauxianus, et 
surtout le diadema depressum, sont très-rares. 


Peux de ces quatre espèces sont nouvelles ; le dysaster ringens cet le 


49 


diadema depressum étaient déjà connus et regardés comme fossiles 
caractéristiques de l'oolite inférieure, seul étage où on les eût ren- 
contirés. 


Ces quatre espèces appartiennent à quatre genres différents : les 
genres diadema et cidaris s'étaient déjà montrés dans les mers du lias; 
les genres holectypus et dysaster apparaissent pour la première fois. 
D'après la classification de M. Agassiz, le premier se place dans la famille 
des cassidulides et le second dans celle des spatangoïdes. La nature 
qui jusqu'ici s'était bornée au type essentiellement radiaire des cida- 
rides, produit, dans notre département, à l’époque de l’oolite infé- 
rieure, deux types nouveaux. 


Ce fait local est en rapport avec ce qui a été constaté sur un grand 
nombre d'autres points : en effet, si nous résumons les observations 
faites à cet égard nous reconnaîtrons que. partout, les échinides se 
sont multipliés avec une certaine profusion dans les mers de l’oolité 
inférieure. Le catalogue de M. Agassiz mentionne vingt-neuf espèces 
recueillies dans les marnes vésuliennes et dans l’oolite ferrugineuse 
proprement dite. À ces vingt-neuf il faut ajouter les deux espèces nou- 
velles que jy ai rencontrées, et nous aurons trente-une espèces réparties 
en treize genres.—Le genre dysaster contient à lui seul cinq espèces (1). 


Ce genre, que j'aurai plus d’une fois l’occasion de citer, mérite une 
attention particulière; ilest, à peu d’exceptions près, spécial à la forma- 
tion jurassique où nous le verrons multiplier ses espèces et ses indivi- 
dus. Dans les étages moyens et supérieurs du terrain crétacé, dans les 
terrains tertiaires, et parmi nos espèces vivantes, il n'offre aucun repré- 
sentant. Cependant M. Agassiz, dans son catalogue raisonné des échi- 
nides, le place à la tête de la famille des spatangoïdes qui, comme nous 
l'avons vu, sont les oursins dont l’organisation est la plus complète 


Il en résulte, au premier abord, celte conséquence, que des échinides 


(1) Je ne parle pas du dysaster eudesii, Des, qui me parait douteux. 


50 


occupant une des places les plus élevées dans leur ordre se sont déve* 
loppés seulement dans les couches les plus anciennes. 


Ce fait, au premier abord , paraît contraire à la loi qui a présidé 
à la distribution des êtrés dans les différentes couches de la terre 
et quinous montre, presque toujours, les organisations les plus simplesse 
perfectionnant au fur à mesure que l’on se rapproche de l’époque 
actuelle. 


Cependant, en étudiant les caractères zoologiques des dysaster, on 
_ reconnaît bientôt qu’en ce qui les concerne, cette exception à une 
règle qui, du reste, est loin d'être générale, n’a que peu d'importance. 
En effet, les dysaster, bien que placés actuellement dans la famille des 
spatangoïdes en différent par plusieurs caractères et se rapprochent 
par leur organisation de la famille des cassidulides dont ils ont long- 
temps fait partie, et si M. Agassiz dans son dernier travail les en a 
séparés, ce n’est pas sans hésitation. Je ne veux point apprécier ici 
les motifs qui ont pu l’engager à opérer cette modification dans sa clas- 
sification, et rechercher si les dysaster ne seraient pas plus convena- 
blement placés à la fin des cassidulides et servant de passage entre ces 
derniers et les spatangoïdes. C’est là une question purement zoologique 
et qui sort du cadre que je me suis tracé. J'ai voulu seulement fixer 
un instant l'attention sur la présence, au milieu des étages jurassiques 
les plus anciens, d’un genre placé par M. Agassiz parmi les échinides les 
plus élevés et montrer que ce fait ne pouvait être considéré comme une 
dérogation très-positive à la loi paléontologique dont nous avons parlé. 


IE. 


ETAGE DE LA GRANDE OOLITE. 


(Étage bathonien). 


L'étage de la grande oolite auquel M. d’Orbigny a donné le nom 
géographique d'étage bathonien, forme, dans le département del’ Yonne, 
une large bande qui s’appuye sur les calcaires de l’oolite inférieure et 
vient disparaître sous les premières couches oxfordiennes. Cet étage se 
subdivise en trois assises parfaitement distinctes et par leurs caractères 
minéralogiques, et par les corps organisés qu’elles renferment : l’assise 
inférieure qui paraît correspondre au fuller’s earth , l’assise moyenne 


5) 


52 


qui représente la grande oolite, et l’assise supérieure qu'on peut 
regarder comme l'équivalent, dans nos contrées, du corn-brash, du 
forest-marble et du bradford-clay des Anglais. 


ASSISE INFÉRIEURE. — Cette assise que M. Lacordaire avait appelée 
calcaire à bucardes, que M. de Bonnard, inspecteur divisionnaire au 
corps des mines, avait désignée sous le nom de calcaire blanc, jaunâtre, 
marneux (1), et pour laquelle M. Läajoie avait proposé plus tard le 
nom de calcaire à pholadomyes {2}, avait été, dès 1829, considérée 
par M. Elie de Beaumont comme représentant, en Bourgogne , 
le fuller’s-earth des Anglais (3). L'examen des fossiles est venu depuis 
confirmer l'opinion de l'illustre géologue et nelaisse aucun doute sinon 
sur l’idendité, du moins sur l’analogie et le synchronisme qui existent 
entre cette assise inférieure de l'étage bathonien et le fuller’s-earth (4). 

Dans le département de l'Yonne ainsi que dans la Nièvre où j'ai été 
à même de l’observer, cette assise présente une grande uniformité de 
caractères. Elle se compose, à la partie inférieure, d'un calcaire com- 
pacte, marneux, tendre et disposé en bancs assez épais. Près de la 
surface du sol, ces bancs se délitent en minces plaquettes, et on les ex- 
ploite, sous le nom de laves, pour la toiture des maisons. Au fur et à 
mesure qu’on se rapproche de la partie supérieure de cette assise, les 
bancs calcaires sont moins épais, la nature de la roche est plus argi- 
leuse; elle prend un aspect presque schisteux et au contact de l'air elle 


(1) De Bonnard, Notice géologique sur quelques parties de la Bourgogne, p.63 
etsuiv., 1895, 

(2) Lajoie, Note pour essayer de fixer la position du calcaire à pholadomyes 
de Bourgogne, Bull. de la Soc. géol. de France, 2° série, t. n1, p. 74, 1839. 

(3) Elie de Beaumont, Note sur l'uniformilé qui règne dans la constitution 
de la ceinture jurassique du grand bassin géologique qui comprend Londres et 
Paris, Ann. des sc. nat., 1° série, €. xvur, p. 254, 1829. 

(4) J'ai recu d'Angleterre une suite de fossiles provenant du fuller’s-earth 
de Bath; presque toutes ces espèces se trouvent à Vézelay. 


D3 

s'exfolie trés-facilement. Les argiles et les calcaires offrent une cou - 
leur assez uniforme, le plus souvent blanche et jaunâtre, comme l'in- 
dique la dénomination que lui a donnée M. de Bonnard; quelquefois 
cependant les bancs inférieurs présentent des parties bleuâtres plus ou 
moins foncées. Les fossiles sont assez rares dans les premières cou- 
ches calcaires; on n'y rencontre guère que quelques ammonites, des 
pinnes et des moules; mais à la partie supérieure, ils sont beaucoup 
plus nombreux. Les genres qui s'y sont développés avec le plus de 
profusion caractérisent de nos jours les stations vaseuses. Ce sont des 
pholadomyes, des myes, des lutraires, des bucardes, des isocardes ; 
la pholadomya Vezelayi et pholadomya murchisoni sont surtout très- 
abondantes. Lorsque la couche qui les renferme est sur place, on les 
rencontre le plus souvent dans la position même ou elles ont vécu, 
légèrement inclinées, le tube en haut. Aux genres dont je viens de 
parler se joignent des ammonites, des nautiles, des huîtres, des moules, 
des arches, des trigonies, des tellines, etc. Ainsi que l’a fait remarquer 
M. Lajoie, les bivalves prédominent ; les gastéropodes, les échinodermes 
et les polypiers n'offrent que de très-rares représentants. 


Cette assise forme, dans le département, un point de repère toujours 
facile à reconnaître. Sur le flanc des montagnes qui séparent Avallon 
de Vézelay elle s'étend en pentes très-douces et contraste avee les 
couches essentiellement calcaires de la grande oolite proprement dite 
qui viennent au-dessus et qui de loin se distinguent à leurs brusques 
escarpements. Sermizelles, Blannay, Vézelay et Chamoux, sont d'ex- 
cellentes localités pour l'étude de ce terrain. H acquiert à Vézelay un 
grand développement et constitue les deux tiers de la butte sur laquelie 
s'élève la ville. À un kilomètre environ de Vézelay, une tranchée 
laisse voir le passage de cette assise inférieure à la grande oolite; la 
stratification des couches cest concordante, et dans cette lucalité, da 
transition de l'une à l’autre s’opère presque insensiblement. 

ASSISE MOYENNE. — Observée tout d'abord aux environs de Bath, 
en Angleterre, où elle a reçu le nom de grande oolite {greit oolit), cette 


D4 

assise a éié successivement reconnue dans la Normandie (1), dans la 
- Meuse (2), dans ia Haute-Saône (3), dans le sud-ouést de la France(4), 

dans les Deux-Sèvres (5). Au milieu de la ceinture jurassique qui 

entoure le bassin de Londres et de Paris, elle forme une large bande 

remarquable par la constance de ses caractères. C’est, presque partout, 

une roche essentiellement calcaire, fortement oolitique, disposée en 

bancs très-épais et qui fournit de beaux matériaux de construction. 

La grande oolite atteint, dans le département de l'Yonne, une puis- 
- sance assez considérable. Elle se compose ordinairement, à la partie 
inférieure, d’un calcaire peu résistant, d'apparence schisteuse et qui 
passe assez rapidement à un calcaire plus compacte ; la roche constitue 
alors des bancs très-épais ; sa couleur est grisätre et quelquefois bleue, 
sa cassure terreuse et sa Lexture finement oolitique. 

Malgré sa puissance, cette assise ne renferme qu’un très-petit nom- 
bre de fossiles. Les bancs les plus épais n’en contiennent -presque 
jamais; cependant, à la partie supérieure, on rencontre parfois des 
térébratules, des pholadomyes, quelques polypiers et des tiges d’apio- 
crinites ; je n’y ai trouvé jusqu'ici aucune trace d’échinides. 

La grande oolite traverse de l’est à l'ouest la partie sud du dépar- 
tement. C'est dans cette couche que s'ouvrent les belles carrières de 
Pisy, de Thisv, de Taley, de Coutarnoux, d’Avrigny et d’Andryes. 

Cette assise, comme tout l'étage dont elle fait partie, s'incline très- 
légèrement vers le nord ; aussi dans certaines localités recouvre-t-elle 


(1) De la Bêche, Géol. trans., t. 1, 1822. — De Caumont. Essai sur la géo- 
logie topographique du Calvados, 1838. 

(2) Boblaye, Mémoire sur la formation jurassique dans le nord de la 
France, Ann. des sc. nat., {re série, t. xvIt, p. 58, 1329. 

(3) Thirria, Statistique de la Haute-Saône, p. 284, 1833. 

(4) Dufresnoy, Ann. des Mines, t. v, 1829. 

(5) Bull. de la Soc. géol. de France, 1" série, t, vr. p. 620, 1843. 


DD 
un {rès-grand espace de terrain. L'étage bathonien constitue presque à 
lui seul les douze kilomètres qui séparent Vézelay de Châtel-Censoir ; 
seulement à Vézelay, c'est la grande oolite qui forme le sommet des 
montagnes, tandis qu'à Châtel-Censoir, elle ne se ‘trouve plus qu'au 
fond des vallées. 


ASSISE SUPÉRIEURE. — Au-dessus de cette assise et s’y liant intime- 
ment, existent plusieurs bancs argileux et calcaires où les corps orga- 
nisés abondent. Ces couches, comme je l'ai céjà dit, ccrrespondent 
probablement, dans nos contrées, au cornbrash, au forest-marble, au 
bradfort-clay des Anglais ; mais, bien que déposées à la même époque, 
elles sont juin de les représenter exactement; il y a seulement synchro- 
nisme, mais non identité parfaite. 

Cette dernière assise cffre une grande variété dans ses caractères 
minéralogiques. Quelquefois c'est une argile grise dont l'épaisseur est 
très-minime et qui, par son aspect et sa couleur, présente ure grande 
ressemblance avec les argiles des assises inférieures; à Saint-Moré où 
j'ai observé cette petite couche argileuse, j'y ai recueilli en abondance 
de petites térébratules lisses (terebratula digona?), des échinides 
(nueleolites clunicularis) et quelques polypiers. Le plus souvent c'est 
un calcaire jaunâtre, oolilique, qui se délite facilement et contient un 
nombre considérable de débris de coquilles, d'échinodermes et surtout 
de polypiers. Dans certaines localités les corps organisés que ce cal- 
caire empâte sont mieux conservés et l'on reconnaît de grandes huîtres 
plates, des peignes, des térébratules, quelques ammonites et des poly- 
piers appartenant aux geures eschara , ceriopora, astrea. Tantôt ces 
bancs calcaires sont entièrement rempli de térébratuies (terebratula 
tetraedra) ; tantôt ce sont des avicules qui dominent presque exclu- 
sivement. Aux environs de Noyers, les couches calcaires qui se 
trouvent immédiatement au-dessus de ja grande oolite présentent une 
très-grande dureté; la présence du fer leur donne une teinte rubigi. 
neuse; elles sont susceptibles de recevoir un beau poli et pendant 
quelque temps on les a exploitées comme marbre. Ces bancs ont 


D6 
été observés non-seulement à Noyers, mais à Châtel-Gérard, à Fulvy, 
à Lucy-le-Bois. 
Parfois la partie supérieure de cette assise, celle qui se trouve en 


contact avec les premières couches oxfordiennes, est très-oolitique, 
disposée en bancs assez épais, et ne contient aucune trace de fossiles. 


Des émissions siliceuses très-abondantes ont eu lieu pendant le 
dépôt de ces couches si variées et le plus souvent elles en ont été 
fortement imprégnées. Ces calcaires siliceux ne se présentent pas 
toujours sous le même aspect. Tantôt ils forment des nodules, des 
rognons isolés au milieu de la roche qui les entoure; tantôt ils s’éten- 
dent en couches horizontales et constituent des plaquettes plus ou 
moins épaisses. C’est surtout dans les couches pénétrées par la silice 
que les échinodermes abondent. Les genres ophiura et asterias dont 
on rencontre si rarement les débris à l'état fossile apparaissent pour 
la première fois mêlés à de nombreuses espèces d’échinides. 


La puissance de cette assise est très-variable. Les différentes cou- 
ches dont je viens de parler et dont il est bien difficile de saisir la 
superposition, sur certains points se trouvent réunies, tandis que sur 
d’autres elles manquent en partie. Quelle que soit du reste l'épaisseur 
de cette assise supérieure, elle couronne toujours les escarpements de 
la grande oolite ; elle forme, comme elle, une bande plus ou moins large 
qui, en passant par Châtel-Gérard, Noyers, Saint-Moré, Montillot, 
Châtel-Censoir, traverse le département de l’est à l’ouest et plonge 
sous les couches de l'étage oxfordien. 


Échinides de l'étage bathonien. 


HemicinaRisS ICAUNENSIS, Cot. 
PE 5, àg. 1-8. 
Testà, hemisphericâ, inflatâä, subdepressä. Tuberculis maximis in 


areis interambulacrariis, minimis in areis ambulacrariis. Ambulacris 
angustis, Subundulatis. — Ore magno, decies inciso. 


ÿ7 

Dimensions, —*]Jlauteur , 20 millimètres; diamètre transversal, 50 
millimètres. 

Cette espèce est hémisphérique, renflée et cependant beaucoup plus 
large que haute. Les aires interambulacraires sont garnies de deux 
rangées de gros tubercules ; chaque rangée est composée de six à sept 
tubercules plus développés vers le pourtour du test qu'à la partie 
inférieure ou aux approches de l'ouverture buccale. Les tubercules 
s'élèvent au milieu d’une zone lisse, sensiblement déprimée, et 
qu'entoure un cercle de granules distinctes et espacées ; les granules 
sont peu nombreuses et souvent les tubercules se touchent par la base. 
Les aires ambulacraires sont étroites, peu flexueuses et garnies, sur 
presque toute leur étendue d'une double rangée de petits tubercules 
partout très-peu apparents et cependant un peu plus gros à la base 
qu'à la partie supérieure, sans que, cependant, la différence soit très- 
sensible. La bouche est grande et profondément échancrée. 

RappoRTs ET DIFFÉRENCES. — L’hemieidaris icaunensis offre par 
l’ensemble de ses caractères beaucoup de ressemblance avec l'hemi- 
cidaris crenularis ; mais il s’en distingue par ses tubercules interam- 
bulacraires moins proéminents, par ses aires ambulacraires moins 
flexueuses et garnies à la base de tubercules beaucoup plus petits. Ce 
dernier caractère le rapproche un peu de l’hemicidaris thurmani, Ag. 
dont cependant la forme est beaucoup plus aplatie, les ambulacres 
plus flexueux et les tubercules moins nombreux. 

Locaziré. — Cette espèce est très-rare. Je l'ai recueillie à Châtel- 
Censoir dans l'assise supérieure de l'étage bathonien. M. Rathier a 
rencontré dans le forest-marble de Chätel-Gérard, un moule intérieur 
siliceux très-voisin de l’hemicidaris crenularis, mais que cependant je 
crois devoir rapporter à l’hemicidaris icaunensis, 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. 3 fig. 4. — Hemicidarisicaunensis, vu de coté, de ma collect. 
fig. 2. — le même yu sur la facesupérieure. 
fig, 3. — le même vu sur la face inférieure. 


DS 
fig. 4. — Détail grossi (aires interambulacraires). 
fig. 5. — Détail grossi (aires ambulacraires). 


ACROSALENIA SPINOSA, Agass. 


PI. 5 fig. 6-11. 


Syn. Acrosalenia spinosa, Agass. — Apassiz, Cata/ogus systematicus ectyporum 
Echinodermatum fossilium, p. 9, 1840. 
Acrosalenia lævis, Agass. — Agassiz, Catalogus systematicus ecltyporum 


Echinodermalum fossilium, p. 9, 1840. 
Acrosalenia spinosa, Agass. — Agassiz, Echinides de la Suisse, 2 partie 


p. 39, pl. 18, fig 1-5, 1840. 
— — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Ann. des Sc. nat, 5° partie, 
tome vi, p.f545, 1846. 

Testä cireulari, subdepressä. Tuberculis principalibus magnis in 
areis interambulacrariis, minoribns in areis ambulacrariis. Disco 
oyariali maximo. Ore amplo, leviter inciso. 

Nucleo depresso, subpentagonali. 


Dimexsrons.— Hauteur, 6 à 9 millimètres ; diamètre transversal, 10 
à 15 millimètres. 

Var. major (moule intérieur). Hauteur, 11 millimètres; diamètre 
transversal, 23 millimètres. 

Facilement reconnaissable à sa forme subcirculaire et déprime, 
cette espèce est très-variable dans sa taille; quelques exemplaires 
n'ont que 10 millimètres de diamètre; d’autres atteignent jusqu'à 25; 
j'ai cru devoir cependant les réunir à une même espèce, parce que 
tous présentent des caractères communs. Les aires interambulacraires 
sont ornées d’une double rangée de tubercules principaux; ces tuber- 
cules de médiocre grosseur à la partie inférieure, deviennent très- 
volumineux vers le pourtour du test, puis diminuent brusquement à 
la partie supérieure et sont trèspelits aux approches de l'appareil 
oviducal ; tous sont crénelés et perforés; l'espace lisse qui entoure les 
plus gros est elliptique et déprimé, Les granules intermédiaires très- 
abondantes sur la face supérieure sont fines et serrécs. Les aires 


D9 

ambulacraires sont droites et légèrement renflées ; elles sont garnies 
d'une double rangée de petits tubercules également crénelés et perforés 
et dont la base est bordée de très-fines granules. L'appareil oviducal 
dans la forme duquel réside le caractère générique qui distingue les 
acrosalenies, est grand et pentagonal; dans les échantillons que je 
possède, cet organe est mal conservé et le pourtour seul est parfaite- 
ment distinct (1). La bouche est grande et médiocrement entailléc. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’acrosalenia spinosa se distingue de 
ses congénères par la taille de ses tubercules interambulacraires, très- 
volumineux sur le pourtour du test et qui diminuent brusquement 
à la partie supérieure. Elle s'en distingue également par le renflement 
des aires ambulacraires, caractère qui détermine cette forme penta- 
gonale si sensible dans le moule intérieur. 

Locarrré. — L'acrosalenia spinosa est abondante dans l’assise 
supérieure de l'étage bathonien; je l'ai recueillie aux environs de 
Chätel-Censoir, tantôt avec son test et tantôt à l’état de moule sili- 
ceux. M. Rathier en a découvert plusieurs échantillons à Châtel- 
Gérard. 

Hisrore. — Décrite et figurée pour la première fois par M. Agassiz 
dans ses Echinides fossiles de la Suisse, l’acrosalenia spinosa a été de 
nouveau mentionnée dans le Catalogue raisonné des Echinides ; dans 
ce dernier travail, M. Agassiz a réuni à cette espèce l'acrosalenia 
læ vis, à titre de variété. 

EXPLICATION DES FIGURES. 
PI. II fig. 6.— Acrosalenia spinosa , vu de côté, de ma coliec. 


fig. 7.— la même vu sur Ja face supérieure, 
fig. 8.— la même vu sur la face inférieure. 


fig. 9.— Détail grossi. 
fig. 10.— Var. minor, vue sur la face inférieure, de ma collec. 
fig. 11.— Var. major, vue sur la face sup., de ma collection, 


(1) M. Agassiz a décrit avec beaucoup de détail l'appareil oviducal de l’a- 
trosalenia spinosa, Agass. — Voy. Echinides de la Suisse. re partie, p. 39. 


60 


Ecminos vacaext, Cot, 
PI. 3, fig. 42-56. 


Tes{4 parvä, levissimè pentagonali, infernè planä, supernè subinflat4. 
Tuberculis principalibus parvis, æqualibus in areis interambulacrariis 
et ambulacrariis. Tuberculis secundariis passim sparsis. Poris ambula- 
crariis per tria paria valdè obliqua dispositis. Ore magno et decies 
inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 8 millimètres 1/2; diamètre transversal, 
44 millimètres. 


La taille, la forme et le facies général de cette espèce la rapprochent 
beaucoup du genre polycyphus dans lequel j'avais cru tout d’abord 
devoir la placer, mais un examen plus attentif me l’a fait reporter dans 
le genre Echinus dont les polycyphus ne sont qu'un démembrement. 
Le caractère distinctif des polycyphus consiste dans l’homogénéité des 
tubercules qui recouvrent toute leur surface; or, ce caractère essentiel 
manquant dans notre espèce, elle redevenait un véritable échinus. 


La forme générale de cette petite espèce est légèrement pentagonale, 
renflée en-dessus et plane en-dessous. Les tubercules principaux qui 
garnissent les aires interambulacraires sont de petite taille ; indépen- 
damment de deux rangées qui s'élèvent jusqu’au sommet on en compte 
plusieurs autres incomplètes, irrégulières et qui cessent à la partie 
supérieure. Les aires ambulacraires sont garnies, de deux rangées de 
tubercules principaux qui s'étendent très-près des pores ambulacraires; 
ils sont plus serrés, plus nombreux et un peu moins gros que ceux des 
aires interambulacraires ; les uns et les autres sont plus apparents à la 
face inférieure. Les tubercules secondaires sont irrégulièrement dissé- 
minés à la surface du test. Aucun tubercule, et c’est là un caractère 
spécial au groupe des échinides proprement dits, ne porte trace de 
crénelure et de perforation. Les pores ambulacraires sont disposés par 
triples paires obliques. La bouche est grande et décagonale. 


J'ai donné à cette espèce nouvelle le nom de M. Vachey qui 


61 


me prête un si utile concours en dessinant les planches jointes à ce 
travail. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'échinus Vacheyi, par sa taille, par 
sa forme et par la disposition de ses tubercules, se distingue des autres 
espèces d'échinus. 

LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Montillot, dans les couches 
calcaires du forest-marble. Je n’en possède qu’un seul échantillon. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. 5 fig. 12. — Echinus Vacheyi, vu de côté, de ma collec. 
fig. 13. — le même vu sur la face supérieure. 
fig. 14. — le même vu sur la face inférieure. 
fig. 45. — Détail grossi (aires ambulacraires). 
fig. 16. — Détail grossi (aires interambulacraires). 


EcniNus MULTIGRANULARIS, Cot. 
PI. 7, fig. 6-8. 


Testâ, subpentagonali, supernè maximè inflatâ, conicâ, infernè 
planä. Areis interambulacrariis latis, in medio depressis et supernè 
levibus, prœditis plurimis seriebus tuberculorum principalium. Areis 
ambulacrariisstrictis, quatuor seriebus tuberculorum præditis. Serie- 
bus tuberculorum irregulariter dispositis; tuberculis infernè majoribus. 
Ano subcirculari. Assulâ ovariali impari magnä. Ore magno, decies 
et profundè inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 35 millimètres ; diamètre transversal, 43 
millimètres ; largeur de l’ouverture buccale, 21 millimètres. 

Cette espèce est visiblement subpentagonale ; la face supérieure 
est conique et fortement renflée; la face inférieure est presque plane. 
Les aires interambulacraires présentent, sur le milieu de leur surface, 
une dépression qui est lisse à la partie supérieure; elles sont garnies 
de nombreuses séries de tubercules principaux assez irrégulièrement 
disposés ; les rangées se réduisent à deux aux approches du sommetet 


| 62 

bordent parallèlement la dépression lisse qui occupe le milieu des 
aires. Les aires ambulacraires sont relativement très-étroites et garnies 
de quatre rangées de tubercules très-peu régulières. Tous ces tuber- 
cules principaux sont à peu près d'égale grosseur, à l'exception de 
ceux qui se développent à la partie inférieure et qui sont un peu plus 
volumineux; l’espace intermédiaire est rempli par de fines granules. 
Les pores ambulacraires sont disposés par triples paires, mais aux 
approches de l'ouverture buccale ils se mulliplient, et la zone qu'ils 
occupent s'élargit considérablement. L'appareil oviducal est de mé- 
diocre grandeur ; les plaques ovariales sont pentagonales, granuleuses 
et perforées ; la plaque ovariale impaire, d'apparence spongieuse est 
beaucoup plus grande que les autres; les plaques interovariales sont très- 
petites. L’anus est subcirculaire. La bouche est très-grande et déca- 
gonale ; les entailles sont profondes et disposées de manière à rendre 
le bord qui correspond aux aires ambulacraires {rès-grand et presque 
droit, tandis que celui qui correspond aux aires interambulacraires est 
petit et anguleux. 


RapporTs ET DIFFÉRENCES. — Les espèces qui #ppartiennent au 
genre Echinus sont de tous les oursins les plus difficiles à distinguer. 
Les différences à l’aide desquelles on sépare les espèces consistent le 
plus souvent dans la forme générale, dans la disposition des tuber- 
cules ; or, cés caractères, presque toujours variables suivant l'âge des 
individus, suivant la localité d'où ils proviennent, sont très-difficiles 
à saisir et sont de nature à entraîner dans plus d’une erreur. Au pre: 
mier abord on serait tenté de réunir l'espèce qui nous occupe à 
l'échinus brigranularis, var. major (échinus intermedius, Ag.), dont 
elle se rapproche par l'aniformité de ses tubercules et par l'espace 
lisse qu'on remarque au milieu des aires interambulacraires ; cepen- 
dant de notables différences existent entre les deux espèces. L’échinus 
multigranularis est beaucoup plus renflé, beaucoup plus conique que 
l'échinus bigranularis. Comme l'indique le nom que je lui ai donné, il 
est recouvert d'un nombre de tubercules beaucoup plus considérable ; 


05 


on en compte huit ou dix rangées sur les aires interambulacraires 
et quatre sur les aires ambulacraires, tandis que l’echinus bigranularis 
p'en présente jamais que deux sur chacune des aires. Ces différences 
m'ont paru suffisantes pour constituer une espèce nouvelle. 


LocauiTE. — M. 'Rathier a recueilli cette espèce à Grimaux dans 
les couches supérieures de l'étage bathonien; elle y est très-rare. 
EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. VIS. fig. 6 — Echinus multigranularis, vu de côté, de la 
collection de M. Rathier. 


fig. 7.2 le même vu sur la face supérieure. 
fig. 8. — le même vu sur la face inférieure. 


Horrcrypus RauLINI, Cot. 
PL 4, fig. 1-5. 


Nucleo maximè depresso, anticè rotundo, posticè subrostrato. Ano 
maximo. Ore parvo, decies inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 6 millimètres 1/2; diamètre antero posté- 
rieur, 17 millimètres ; diamètre transversal, 16 millimètres 4/2, 


L'holectypus Raulini est très-déprimé, subcireulaire en avant et 
légèrement rostré en arrière. Les aires interambulacraires sont 
relativement très-larges et occupent un espace trois fois plus consi- 
dérable que celui des aires ambulacraires. L’anus est inférieur ; il est 
ovale, et s'étend à peu près depuis la bou‘he jusqu’au pourtour du 
test. La bouche est centrale, de médiocre grandeur et située dans une 
dépression assez profonde ; les entailles sont très-apparentes sur le 
moule intérieur. 


RaPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Bien que je ne possède de cette 
espèce qu'un moule intérieur, je n’ai pas hésité cependant à en faire 
une espèce nouvelle ; car sa forme générale et surtout son extrême 
aplatissement le distinguent de tous les holectypus. L'holectypus 


64 


macropygus, Ag. des terrains néocomiens est peut-être celui dont il 
se rapproche le plus, mais il s’en éloigne par sa forme plus aplatie et 
par son anus beaucoup plus grand. 

LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans les couches siliceuses 
du forest-marble de Châtel-Censoir. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. VI. fig. 1. —Holectypus Raulini, vu de côté, de ma coHectior. 
fig. 2. — le même vu sur la face supérieure. 
fig. 3. — le même vu sur la face inférieure. 


NucLeoLITES conicus , Cot. 


PI. 4, fig. 4-6. 


Nucleo cordiformi, anticè angusto et rotundato, posticè dilatato, 
supernè conico. Sulco anali profundo et lato. Ore pentagono, 


submudio. 


Dimensions. — Hauteur, 9 millimètres 1/2; diamètre antero-posté- 
rieur, 21 millimètres; diamètre transversal, 19 millimètres. 


Cette espèce est allongée, cordiforme, étroite et arrondie à la partie 
antérieure, dilatée et légèrement tronquée à la partie postérieure; la 
face supérieure est élevée, conique. Les ambulacres sont pétaloïdes et 
convergent jusqu'au pourtour de l'ouverture buccale. Les deux ambu- 
lacres postérieurs sont plus longs que les trois autres, et ectte différence 
est due à la position du sommet qui est légèrement porté en avant, 
La face inférieure est concave et sensiblement déprimée dans l'espace 
occupé par le pr ongement des aires ambulacraires postérieures et de 
l'aire ambulacraire antérieure impaire. La bouche est pentagonale, 
subcentrale, et plus rapprochée du bord antérieur que le sommet 
apictal. { ’anus est situé à la face supérieure du test, dans une dépres- 
sion profonde, elliptique, évasée, éloignée du sommet. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENC&S. — Voisine du nucleolites clunicularis, 


65 


Blainy. Cette espè:e s'en distingue par ses contours plus cordiformes, 
par son sommet élevé et conique. 


LOCALITÉ. — J'ai recueilli le nucleolites conicus dans les couches 
siliceuses du forest-marble de Châtel-Censoir ; on l’y rencontre très- 
rarement. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. IV. fig. 1.—Nucleolites conicus, vu de côté, de ma collect. 
fig. 2.— le même vu sur la face supérieure. 
fig. 3.— le même vu sur la face inférieure, 


NuCLEOLITES CLUNICULARIS, Blainv. 
PI. 4, fig. 7-12. 


Svx. — Clypeus clunicularis, phill. — Phillips, géol. yorksh. pl. 7 fig. 2, 1829. 
Nucleolites clunicularis, blainv. — Blainville, zoophytes, Dictionnaire 
des Sciences naturelles, tome LX, 
page 188, 1850. 
_—— — Agassiz, prodromus, Mémoire de 
la Société des Sciences naturelles 
de Neufchâtel, t. I, p. 186, 1836. 


_—— — Desmoulins, tableaux synoptiques, 
page 362, n. 13, 1837. 
——— — Lamark, Histoire naturelle des Ani- 


maux sans vertèbres, 2e édition, 
tome ILE, p. 545, 1840. 

a — Agassiz, Catalogus syslemalicus 
ectyporum echinodermatum [os- 
silium, p. 4, 1840. 

_—— — Agassiz et Desor, Catalogue rai- 
sonné des Echinides, Annales des 
des Sc. nat., 3e série, tome VII, 
p. 152, 1847. 


Nucleo elongato, supernè inflato, infernè concavo, anticè rotundo, 
posticè truncato. : ulco anali profundo. Ure pentagonali, submedio. 


DimExsions. — Hauteur, 9 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 
47 millimètres 1/2 ; diamètre transversal, 18 millimètres. 


66 

Var, major. — Hauteur, 12 millimètres; diamètre antero-posté- 
rieur, 22 millimètres 1/2; diamètre transversal, 20 millimètres. 

Var. rotundus. — Hauteur,#6 millimètres; diamètre antero-pos- 
térieur, 42 millimètres ; diamètre transversal, 12 millimètres. 

Cette espèce affecte une forme un peu allongée, arrondie en avant 
et tronquée en arrière; la face supérieure est renflée et fortement 
inclinée dans la partie postérieure. Les ambulacres sont étroits, péta- 
Joïdes et convergent jusqu’à la bouche. Les ambulacres postérieurs 
sont plus longs que les trois autres. La face inférieure est concave et 
présente de légères dépressions correspondant aux aires ambulacraires. 
Le sommet est subcentral, porté un peu en avant; les pores oviducaux 
sont au nombre de quatre. L’anus est grand\ elliptique, situé à la face 
supérieure, dans un sillon très-incliné, largement évasé et qui occupe 
les deux tiers environ de l’espace situé entre; le sommet et le bord 
postérieur. La bouche est pentagonale et se rapproche du bord anté- 
rieur. 

Cette espèce est très-variable dans sa taille et dans sa forme. J'ai 
distingué les deux variétés les plus remarquables sous les noms de 
var. major et var. rotundus. La première est reconnaissable à sa 
taille beaucoup plus grande, à sa forme plus renflée et plus inclinée 
vers la partie postérieure. La seconde, aussi large que longue, est à peu 
près circulaire; ces deux variétés se rapprochent du nucleolites clu- 
nicularis par des passages nombreux et il est impossible de ne pas les 
y réunir. 

RaPPoRTs ET DIFFÉRENCES. — Le nucleolites clunicularis est carac- 
térisé par la forte inclinaison de la face supérieure dans la région anale. 
Très-voisin du nucleoliteslatiporus, Ag., il s'en distingue par ses aires 
ambulacraires beaucoup plus étroites. 

LocazirE. — Le nucleolites clunicularis est assez commun dans les 
couches supérieures de l'étage bathonien ; il a été recueilli à Châtel- 
Gérard, par M. Rathier; à Châtel-Censoir, il est très-abondant ct presque 
toujours à l’état de moule siliceux. 


67 


Husroire. — Décrite d’abord sous le nom de clypeus clunieularis, 
cette espèce a été placée par M. Blainville dans le genre nucleolites 
où elle est restée depuis. M, Agassiz réunit au nucleolites clunicularis, 
les nucleolites goldfushii, Desm. et Sowerbii, Defr. que je ne connais, 
ni par des échantillons, ni par des figures. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. IV, fig. 7. — Nucleolites clunicularis, vu de côté, de ma col 


lection. 
fig. 8. — le même vu sur la face supérieure, 
fig. 9. — le même vu sur la face inférieure. 


fig. 10.— Nucleolites clunicularis, var. major, vu sur la 
face supérieure, de ma collection. 
fig. 11 et 12, — Nucleolites clunicularis, var. rotundus, 


vu sur la face supérieure, de ma col- 
lection. 


NuCLEOLITES EDMUNDI, CoT. 


PI. 5. fig. 1-3. 


Nucleo subcirculari, supernè depresso, infernë concavo, anticè 


rotundato, posticè truncato. Sulco anali lato. Ore parvo, pentagono, 
submedio. 


Dimensions. — Hauteur, 7 millimètres; diamètre antero-postérieur, 
23 millimètres ; diamètre transversal, 21 millimètres. 


Cette espèce est très-déprimée, subcirculaire, un peu plus longue 
que large ; la partie antérieure est arrondie, la partie inférieure est 
tronquée et légèrement cordiforme ; la face inférieure est concave et 
présente sur ses bords de faibles dépressions qui correspondent aux 
aires ambulacraires. Les ambulacres sont pétaloïdes et convergent 
cependant jusqu'à la bouche; les deux postérieurs sont plus longs que 
les trois autres ; au-dessus de l’anus ils se touchent presque et s’éten- 


6 


68 
dent parallèlement jusqu'au sommet apicial qui est excentrique en 
avant. Le sillon anal situé à quelque distance du sommet, est pro- 


fond et largement évasé. La bouche cst petite, pentagonale et rappro- 
chée du bord antérieur. 


Rapports ET DIFFÉRENCES. — Très-voisine du nucleolites clunicu- 
laris par la troncature du côté postérieur, cette espèce s'en éloigne 
par sa forme très-déprimée, par ses ambulacres moins droits, par son 
sillon anal plus largement évasé. 


__ LocaiTé. — Ce nucleolites qu'on ne rencontre qu'à l'état de 
moule siliceux est rare; je l'ai recueilli à Châtel-Censoir associé au 
nucleolites  clunicularis, dans les couches supérieures de l'éage 
bethonien. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. V. fig. 14.— Nuclcolitesedmundi, vu de côté, de ma collection. 
» L 2 
fig. 2.— le même vu sur la face supérieure. 
fig. 5.— le même vu sur la face inférieure. 


NUüCLEOLITES CREPIDULA, Desor. 


PI. 5, fig. 4-6. 


Syn. — Nucleolites crepidula, Des. — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des sciences natu- 
relles, 3° série, tome VII, p. 155, 1847. 


Nucleo elongato, compresso, anticè rotundato et anguslo, posticè 
dilatato et subrostrato. Sulco anali elongato, profundo et latissimo. 
Ore pentagono, submedio. 


Dimensions. — Hauteur, 5 millimètres 1/2 ; diamètre antero-posté- 
rieur, 44 millimètres ; diamètre transversal, 11 millimètres. 


Le nucleolites crepidula, bien qu’il soit par tous ses caractères un 
véritable nucleolite, se rapproche par sa forme générale de quelques 
espèces du genre cassidulus. 1] est remarquable par sa petite taille, 
par sa forme plate, allongée, étroite et arrondie en avant, dilatée et 


69 


amincie à la partie postérieure qui se prolonge en forme de rostre. 
Les aires ambulacraires sont étroites, pétaloïdes et convergent jusqu'à 
la bouche. Les ambulacres postérieurs sont beaucoup plus longs que 
les trois autres. Le sommet apicial est excentrique et se rapproche 
sensiblement du bord antérieur. La face inférieure est concave, dépri- 
mée en avant et en arrière. L'anus est grand, elliptique, situé dans 
une dépression très-profonde qui depuis le sommet s'étend, en s'évasant 
_ largement, jusqu’à l'extrémité postérieure qui est très-mince. La boucho 
est pentagonale et rapprochée du bord postérieur, 


RapronTs ET DIFÉRENCES. — Cette petite espèce de nucleolite se 
distingue facilement de tous ses congénères par sa forme allongée et 
très-plate et surtout par l'étendue considérable de son sillon anal qui 
occupe près des deux tiers de la face supérieure. 


LocauTÉ. — Le nucleolites crepidula est assez abondant dans les 
couches supérieures de l'étage bathonien des environs de Châtel- 
Censoir ; on le rencontre avec les nucleolites clunicularis, edmundi et 
conicus. La fossilisation a produit sur ces échinides un effet digne de 
remarque : lorsque la silice les a pénétrés, le test a été détruit et, dans 
la roche calcaire silicease qui leur sert de gangue, ils sont à l'état do 
moule intérieur, entourés d’un petit espace vide et adhérents seule- 
ment par l'anus et par la bouche. On les trouve, occupant dans la 
roche les positions les plus variées, et placés tantôt obliquement, 
tantôt horizontalement, tantôt sur un côté, tantôt sur un autre. L'état 
de la silice était tel, lorsqu'elle les a pénétrés, qu’elle a rempli d'abord 


les parties inférieures où elle s'est tassée, probablement en raison de 
sa pesanteur ; aussi dans nos nucleolites n’y a-t-il jamais de bien con- 


servé que le côté qui se trouvait le plus inférieur; lui seul a été con- 
venablement rempli par la silice et tous les détails de l’organisation s’y 
trouvent reproduits. J'ai cru devoir constater ce fait qui peut jeter 
quelque lumière sur la question de savoir à quel état se trouvait la si- 
lice lorsque la fossilisation à eu lieu, 


70 


Hisromms. — Mentionnée pour la première fois, en 1847, dans le 
Catalogue raisonné des Echinides, sur des échantillons donnés par moi 


au musée d'histoire naturelle de Paris, cette espèce n’a encore été ni 
décrite, ni figurée. 


EXPLICATION DES FIGURES. : 


PI. V fig. 4.—Nucleolites crepidula, vu de côté, de ma collection. 
fig. 5.— le même vu sur la face supérieure. 
fig. G.— Je même vu sur Ja face extérieure. 


Pyrourus micHeLini, Cot. 


Pl,5. fe, x. 


Nucleo, subcirculari, anticè rotundato, posticè subrostrato, supernè 
leviter inflato. Areis ambulacrariis in summo vertice convergentibus- 
Ano marginali. 


Dimensions. — Hauteur ?...; diamètre antero postérieur, 75 milli- 
mètres ; diamètre transversal, 73 millimètres. 


La forme générale de cette espèce est subcirculaire, un peu tronquée 
en avant et légèrement rostrée en arrière. La face supérieure est uni- 
formément bombée, à l'exception de l’aire interambulacraire impaire, 
qui, sur le milieu, présente une carêne très-peu apparente et aboutis- 
sant à l’anus ; la face inférieure est mal conservée dans l'échantillon que 
j'ai sous les yeux, cependant on reconnait qu'elle est concave et que l’es- 
pace occupé par les aires interambulacraires est irrégulièrement renflé. 
Les aires interambulacraires antérieures sont moins larges que les 
autres. Les aires ambulacraires pétaloides comme dans tous les pygu- 
rus, se prolongent, sans se retrécir trop rapidement, jusqu'au pourtour ; 
elles convergent au milieu de la face supérieure et aboutissent autour 
de l'appareil oviducal qui est petit et pentagonal. La double rangée 
des plaques qui composent le test des aires interambulacraires a laissé 


71 
son ‘émpréinte sur le moule intérieur; ces plaques ‘sont allongées, 
étroites el coudées au deux tiers. L'anus est marginal; il entaille un 
peu le pourtour du test. 

Rapports et DIFFÉRENCES. — Le pygurus michelini par sa forme gé- 
nérale, par la disposition de ses ambulacres, offre une grande ressem- 
blance avec le pygurus iarmonti, Ag. découvert par M. Beaudoin 
dans les couches ferrugineuses de l’oxford-clay de Châtillon ; cependant 
ces deux espèces ne peuvent être confondues : le pygurus michelini 
moins. régulièrement circulaire que le pygurus marmonti, présente 
en arrière un rostre assez prononcé et qui semble ne pas exister chez 
l'espèce de M. Beaudoin ; dans le pygurus marmonti le pourtour du Lest 
est marqué sur le milieu de chacune des aires interambulacraires, par 
des dépressions légères; dans le pygurus michelini il n’en est point 
ainsi, et le milieu des aires interambulacraires correspond au cCon- 
traire, sur le pourtour, à ur léger renflement. M. Beaudoin ne fait 
pas mention, dans la description détaillée qu'il a donnée du pygurus 
marmonti, de cette carène qui, bien que peu apparente, se remarque 
sur le milieu de l'aire interambulacraire impaire de notre espèce. 


Locaurré. — Cette espèce a été découverte par M. Rathier dans les 
couches silicieuses du forest-marble de Châtel-Gérard ; elle y est très- 
rare et à l'état de moule intérieur. 


EXxPLICATION DES FIGURES. 


PI. V. fig. 7. — Pygurus michelini, vu sur la face supérieure, de la 
collection de M. Rathier. 


CLypEuSs RATHIERI, Cot. 
PL. 6, fig. 1-4. 


Nucleo subcirculari, elongato, sapernè depresso, infernè concavo, 
anticè truncato, posticè subrostrato. Areis ambulacrariis ad os conver- 


G° 


72 


gentibus. Disco ovariali subcentrali. Ano sito in sulco a vertice remotis- 
simo. Ore submedio, stellato. 


Dimexsioxs. — Hauteur, 14 millimètres; diamètre antero postérieur, 
61 millimètres; diamètre transversal, 56 millimètres. 


Var. minor. Hauteur,........"; diamètre antero postérieur, 42 mil- 
limètres ; diamètre transversal, 38 millimètres. 


Le clypeus rathieri est facile à reconnaître à sa forme allongée, plane 
_en dessus et légèrement concave en dessous. La partie antérieure est 
arrondie, subtronquée ; la partie postérieure beaucoup plus épaisse est 
sensiblement rostrée. Les aires interambulacraires sont renflées sur la 
face inférieure, surtout l'aire interambulacraire impaire. Les ambula- 
cres, pétaloïdes comme dans tous les clypeus, se rétrécissent assez rapi- 
dement aux approches du pourtour et, à la face inférieure, ils conver- 
gent en ligne droite jusqu’à la bouche : les aires ambulacraires posté- 
rieures sont plus courtes que les trois autres; l’aire ambulacraire an- 
térieure impaire est la plus longue et la plus étroite. L'appareil ovidu- 
cal autour duquel se réunissent les ambulacres est un peu reporté 
vers le bord postérieur. Les pores oviducaux paraïssent être au nombre 
de quatre. L'anus est petit, situé à la face supérieure, dans un sillon 
très-profond et très-éloigné du sommet. La bouche s'ouvre en dessous, 
dans la région antérieure ; elle est petite, stelliforme et protégée par 
des bourrelets dus au rerflement des aires interambulacraires. 


Cette espèce, dont la forme est plus ou moins allongée, varie beau- 
coup dans sa taille ; j'ai sous les yeux un échantillon dont le diamètre 
antero postérieur devait avoir au moins 80 millimètres et le diamètre 
transversal 76, 


Rapports et DIFFÉRENCES. — La forme allongée du clypeus rathieri 
le distingue facilement de tous les autres clypeus ; cependant il se rap- 
proche un peu par la position de son anus et les renflements de la face 
inférieure du clypeus hugi, Ag. recueilli dans l’oolite inférieure du 
jura soleurois, mais il est plus grand, plus allongé, et beaucoup moins 


79 


renflé; la forme des plaques qui constituent les aires interambula- 
craires diffère essentiellement : dans le clypeus hugi ces plaques sont 
presque droites, tandis quelles sont fortement coudées dans le clypeus 
rathieri. 


Locauité. — J'ai dédié cette espèce à M. Rathier qui l’a recueillie, 
pour la première fois, dans les couches du forest-marble de Châtel- 
Gérard ; on l'a rencontrée avec l'espèce précédente ; elle n'y est pas 
très-rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. VI fig. 1.—Clypeus rathieri, vu de côté, de la coll. de M. Rathier 


fig. 2.— Je même vu sur la face supérieure. 
fig. 3.— Je même vu sur la face inférieure. 
fig. 4.— var. minor vue sur la face supérieure, de la col- 


lection de M. Rathier. 


DysasTER ROBINALDINUS, Cot. 
PI. ds fig. 1-5. 


Testä inflatà, elongatä, anticè subcordiformi, posticé truncata, infernè 
planä. Areis ambulacrartiis posterioribus arcuatis etsupra ano proximis. 
Ano elliptico, pyriformi. Ore subrotundo, antico. 


Dimensions. — Hauteur, 16 millimètres ; diamètre antero postérieur. 
26 millimètres ; diamètre transversal, 24 millimètres 1/2. 

Cette espèce de dysaster est un peu plus longue que large, renflée 
à la partie supérieure, arrondie et dilatée en avant, fortement tronquée 
en arrière. La face inférieure est presque plane, à l'exception de l’aire 
ambulacraire impaire qui est légèrement proéminente. Les trois am- 
bulacres antérieurs se rencontrent au sommet qui est excentrique en 
avant ; les deux ambulacres postérieurs sont arqués et convergent im- 
imédiatement au-dessus de l'anus. La surface du test est garnie de tu- 


74 


bercules principaux et de tubercules miliaires. Les tubercules princi- 
paux sont très-petits, disséminés au hasard, plus abondants et un peu 
plus volumineux à la face inférieure. En les examinant avec soin, on 
reconnaît qu'ils sont crénelés et perforés. Les tubercules miliaires visi- 
bles seulement à la loupe sont partout très-abondants. L’anus est élevé 
pyriforme et placé au sommet d’un sillon largement évasé, très-peu. 
apparent et dont les contours sont à peine indiqués. La bouche est ir- 
régulièrement ronde et située dans la région antérieure de la face in- 
férieure. 


Rapports et DIFFÉRENCES. — Cette espèce de dysaster offre par sa 
taille, par la disposition de ses ambulacres, par la forme de son anus 
placé au sommet d’un sillon à peine distinct, de grandes ressemblances 
avec le dysaster bicordatus ; il en diffère cependant essentiellement par 
sa forme allongée, par sa face supérieure beaucoup moins élevée et : 
moins tronquée en avant et par son sillon anal plus évasé. 


LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce aux environs de Vézelay, 
dans les couches marneuses inférieures à la grande oolite; elle S'y 
rencontre rarement et sa conservation est loin d’être intacte. M. Robi- 
neau-Desvoidy auquel j'ai dédié ce nouveau dysaster, m'en a donné 
un exemplaire très-bien conservé, provenant du département de la 
Nièvre et recueilli dans cette même couche. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. IT fig. 1. — Dysaster robinaldinus, vu de côté, de ma coll. 


fig. 2. — le même vu sur là face supérieure. 
fig. 3.— le même vu sur la face inférieure. 
fig. 4. — le même vu sur Ja région anale. 


fig. 5.— détail grossi. 


ESPÈCES INDÉTERMINABLES, 


Indépendamment des espèces que je viens de décrire, l'étage ba- 


75 

thonien m'a offert plusieurs autres échantillons que le mauvais état 
de leur conservation rend indéterminables et que je me borneraï à men- 
tionner, me proposant de leur assigner une place spécifique lorsque de 
nouvelles découvertes viendront les compléter, ce sont : 

40 Un holectypus d'assez grande taille, recueilli dans le forest-marble 
de Châtel-Censoir ; sa forme générale, le rapproche de l'holectypus de- 
pressus, des. Mais la bouche et l’anus n'étant pas visibles dans le seul 


échantillon que je possède, je ne puis le rapporter avec certitude à 
cette espèce. 


20 Un autre holectypus beaucoup plus petit, plus renflé et plus conique 
très-voisin de l’holectypus mendesloshi, des. et dont M. Rathier a re- 
cueilli le moule intérieur à Châtel-Gérard. 


5° Un nucleolites relativement très-grand, allongé, se rapprochant du 

nucleolites major, Ag. dont il diffère cependant par la position du 
sillon anal. Ce n'est peut-être qu’une variété allongée du nucleoli es 
clunicularis. 


Considérations paléontologiques. 


Douze espèces d'échinides ont été recueillies dans l'étage bathonien. 
Une seule, le dysaster robinaldinus, provient des marnes inférieures; 
les onze autres ont été rencontrées dans les couches, tantôt calcaires 
et tantôt siliceuses qui surmontent la grande oolite proprement dite et 
contituent la partie supérieure de l'étage bathonien. Sur ces douze es- 
pèces trois sont déjà connues : l'acrosalenia spinosa, le nucleolites clu- 
nicularis, et le nucleolites crepidula ; les neuf autres sont nouvelles. 

Quatre de ces douze espèces font partie de la famille des cidarides. 
Sept appartiennent à la familles des cassidulides. La familles des spa- 
tangoïdes n’est représentée que par une seule espèce du genre dyÿ- 
saster. 


Ainsi les échinides qui dominent dans cet étage par le nombre des 


76 


genres, des espèces et surtout des individus, ce sont les cassidulides. 
Le genre nucleolites contient à lui seul quatre espèces, et deux d’entre 
elles, les nucleolites clunicularis et crepidula sont très-abondantes. 


Les genres pygurus et clypeus dont les espèces, bien que d'une taille 
beaucoup plus grosse, sont cependant voisines des nucleolites apparais- 
sent pourla première fois. 


C'est donc dans cet étage qu'a commencé à se développer la famille 
si nombreuse des cassidulides qui plus tard, dans les autres étages ju- 
rassiques et crétacés et dans les terrains tertiaires, a multiplié avec 
tant de profusion ses genres et ses espèces jusqu'à l'époque actuelle, 
où elle a disparu presqu'entièrement de l’animalisalion du globe et 
n'est plus représentée, dans nos mers, que par deux ou trois genres et 
quelques rares espèces. 


mans QC OC —— 


1 


I 


AY. 


ÉTAGE OXFORDIEN. 


L'étage oxfordien proprement dit existe seulement à l'est du dé- 
partement, dans l'arrondissement de Tonnerre. Longtemps on a 
considéré, comme se rattachant à cet étage, la couche qui, aux 
environs de Châtel-Censoir et de Druyes, sert de base au coral-rag 
inférieur et qui, caractérisée par des rognons calcareo-siliceux plus 
ou moins abondants, correspond, dans nos contrées, au terrain à 
chailles de la Suisse et de la Haute-Saône. La présence, dans cette 


7 


18 

couche, du bélemnites hastatus, du nautilus giganteus, de l’ammonites 
cordatus et de l’ostrea dilatata, fossiles essentiellement oxfordiens, 
autorisait, jusqu’à un certain point, à la regarder, comme faisant 
partie de l’oxford-clay. Cependant, en examinant avec soin cette 
assise, j'ai reconnu qu'elle offrait un passage presqu'insensible avec 
les couches coralliennes qui lui sont superposées. Au point de vue 
paléontologique, ces rapports sont plus intimes encore, et un très- 
grand nombre d'espèces se trouvent à la fois et dans le coral-rag, 
cet dans les calcaires inférieurs; aussi, dès à présent, je crois devoir , 
sans qu'il soit besoin d'exposer ici les raisons qui m'y engagent, 
séparer cette assise de l'étage oxfordien et la réunir au coral-rag. Du 
reste, cette classification concorde parfaitement avec celle que M. Marcou 
a adoptée dans son remarquable travail sur le Jura salinois, en 
plaçant le terrain à chailles à la base du coral-rag et en lui donnant le 
nom de calcaire corallien. 

Les calcaires lithographiques compactes qui traversent le départe- 
ment de l’est à l’ouest et qui atteignent une puissance si considérable, 
aux environs de Vermenton, ont été, jusqu'ici, considérés comme 
constituant, dans nos contrées, la partie supérieure de l'oxford- 
clay (1). M. Raulin et moi, dans une excursion faite dès 1848, nous 
avons reconnu que ces calcaires étaient supérieurs au massif corallien 
de Châtel-Censoir. Aux environs de Maï'y-la-Ville la superposition 
est évidente. En présence de ce fait, il devient de toute impossibilité 
de laisser cette assise calcareo-marneuse dans l’oxford-clay, et je crois 
devoir la rattacher, comme le terrain à chailles, à l’étage corallien. 


(1) Annales des sc. naturelles, 1'e série, tome xvir, p. 254. Note sur 
l'uniformilé qui régne dans la constitution de la ceinture jurassique du grand 
bassin géologique qui comprend Londres et Paris, M. Elie de Beaumont, 1829. 
— Bulletin de la Société géologique de France, 2° série, tome 11, p. 639, 
réunion extraordinaire à Avallon, 1845. — Bulletin de la Soc. des sc. nat. 
de l'Yonne, tome 1, page 23, aperçu sur la géologie du département de 
l'Yonne, 1847. 


19 


Ainsi démembré, l'étage oxfordien se trouve réduit, dans le dépar- 
tement de l'Yonne, à deux groupes : l'assise ferrugineuse et les 
calcaires oxfordiens, 

ASSISE FÉRRUGINEUSE. — Celte assise repose sur les dernières 
couches de l'étage bathonien; elle apparaît seulement dans un petit 
nombre de localités de l'arrondissement de Tonnerre et n’est que le 
prolongement d’un système qui se développe avec beaucoup plus de 
puissance et d'étendue dans la Côte-d'Or, aux environs de Châtillon- 
sur-Seine. Dans le département de l'Yonne, ceite assise se compose 
de marnes et de calcaires subordonnés. Les marnes, dont la couleur 
est ordinairement d'un brun rougeâtre, contiennent une grande 
quantité d'oolites ferrugineuses. Les calcaires sont le plus souvent 
imprégnés de fer et leur texture est fortement oolitique Cette couche, 
malgré son peu d'épaisseur, renferme beaucoup de fossiles presque 
tous d'une bonne conservation, et parmi lesquels abondent les cépha- 
lopodes; les gastéropodes y sont également représentés par des genres 
nombreux. Châtel Gérard, Etivey, Gigny sont, dans l'Yonne, d’excel- 
lentes localités pour l'étude de cette assise ferrugineuse. C’est à Gigny 
que le fer est le plus abondant; on l’exploite sur plusieurs points, 
et le minerai qu’on extrait sert à alimenter l'usine d'Ancy-le-Franc. 


En allant de Gigny à Ancy-le-Franc, on traverse une couche calcaire 
que les fossés de la route ont mise à découvert. C’est une roche dure, 
compacte et dont la cassure est terrense; sa couleur ordinaire est grise, 
cependant la présence du fer lui donne parfois une teinte jaunâtre. 
Cette couche calcaire empâte de nombreux fossiles ; quelques espèces 
diffèrent de celles qu’on rencontre dans la couche ferrugineuse propre- 
ment dite. 


CALCAIRES OXFORDIENS. — Immédiatement au-dessus de l’assise que 
je viens de décrire s'élève le massif calcaire d'Ancy-le-Franc et de 
Pacy. La roche qui le compose est disposée en bancs épais et fournit 
d'excellents matériaux pour les constructions. On n'y voit plus aucune 
trace de fer, et la silice commence à manifester sa présence par quelques 


80 


rognons calcareo-siliceux. Les corps organisés ne sont pas nombreux 
et se bornent à des gervilies, à des pholadomyes et à quelques gigan- 
tesques échantillons de l’ammonites plicatilis, sow. (a. biplex, sow.). 
Ce n'est pas sans quelque hésitation que je place cette couche 
puissante dans l'étage oxfordien ; elle pourrait bien représenter, dans 
l'est du département, le terrain à chailles et le coral-rag de Mailly-la- 
Ville, de Châtel-Censoir et de Druyes, et, dans ce cas, elle appartien- 
drait, comme eux, à l'étage corallien ; cependant l'aspect minéralogique 
que présente cette couche est tellement dissemblable que j'ai cru 
devoir, jusqu’à plus amples observations, la maintenir dans l’étage 
oxfordien. Toutefois je la regarde, dès à présent, comme très-voisine 
du terrain à chailles. Parmi les échinides que MM. Rathier et Dormois 
ont recueillis dans cette assise, il en est quelques-uns qui lui sont 
propres; il en est d’autres qu'on retrouve dans le terrain à chailles, 
je me bornerai à décrire les premiers; les seconds, trouveront leur 


place dans l'étage corallien. 


Échinides de l'étage oxfordien. 
Ciparis, AGassizit, Cot. 
PL 8, fig. 1-2. 


Test circulari, subdepressä. Areis interaubulacrariis præditis 
duabus seriebus quinque tuberculorum. Tuberculis magnis, proeminen- 
tibus, approximatis; limbis tuberculorum ellipuücis. Areis ambulacrariis 
striclis, undulatis. 

DimensIONs. — Hauteur, 38 millimètres; diamètre transversal, 
48 millimètres. 

Comme tous les cidaris, cette espèce est plus large que haute et ses 
deux faces sont sensiblement déprimécs. Les aires interambulacraires 
sont garnies de deux rangées de tubercules. Au nombre de cinq sur 
chaque rangée, ces tubercules sont très-volumineux, surtout à la partie 
supérieure, et diminuent rapidement de grosseur, aux approches de 


81 


l'ouverture buccale. Les zones lisses qui les entourent sont elliptiques, 
déprimées et entourées d'un cercle de granules espacées et apparentes ; 
elles sont très-rapprochées par leur base, à la face inférieure surtout 
où elles ne sont séparées que par une seule rangée de granules. L’es- 
pace intermédiaire qui s'étend entre chaque rangée de tubercules est 
relativement très-étroit ; il est profondément sillonné à la suture des 
plaques et garni de petites granules disséminées au hasard. Les aires 
ambulacraires sont ondulées, très-étroites ; elles sont bordées de deux 
rangées de granules, au milieu desquellés on en distingue d’autres 
plus petites et dont la disposition semble irrégulière. Les pores, comme 
dans les espèces voisines, sont placés, deux à deux, dans un sillon qui 
s'étend paraliélement aux aires ambulacraires. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris agassizii , par sa forme 
générale se rapproche du cidaris coronata, goldf., si fréquent dans 
l'étage corallien ; mais il s’en distingue par ses tubercules plus rappro- 
chés, par la forme elliptique de la zone lisse qui les entoure, par ses 
granules intermédiaires beaucoup moins abondantes, par ses aires 
ambulacyraires plus étroites et sur lesquelles on ne reconnait que deux 
rangées distinctes de granules. Il se rapproche plus encore du cidaris 
blummenbachi, goldf. ; cependant il en diffère d’une manière essen- 
tielle par sa forme plus écrasée, par ses tubercules moins nombreux 
et à base plus large, et par la suture profonde qui marque le milieu 
des aires interambulacraires. 

Le cidaris agassizii ne peut être confondu avec le cidaris copeoïdes 
Ag. dont on rencontre si fréquemment les piquants dans les couches 
ferrugineuses d'Etivey. Le cidaris copeoïdes est remarquable par ses 
tubercules largement espacés ct disposés par cela même à recevoir 
de gigantesques piquants, tandis que le caractère distinctif de notre 
espèce réside dans le rapprochement des tubercules. P 


Locarire. — Celle espèce a été recueillie par M. Rathier dans 
les couches calcaires de l'oxford-clay ferrugineux de Gigny. — Elle y 


est très-rare, 


82 
EXPLICATIONS DES FIGURES. 
PI. 8, fig. 4. — Cidaris agassizii, vu de côté, de la collection de 


M. Rathier. 


fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. 


CiDARIS COPEOIDES , Agass. 
PI. 8, fig. 3-5. 

Syn. Cidaris copeoides, Agass. — Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum 
Echinodermatur: fossilium, p 10, 1840. 
— — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Aux. des Sc. nat., 3e série, 

tome vi, p. 552, 1846. 
Aculeis spatulæformibus, crassis,latis, maximis, compressis, infernè 
planis vel subconcavis, ornatis spinis per series longitudinaliter 


dispositis. Spinis supra collum n ajoribus. Collo brevi; facie articulari 
crenulatä. 


Dimensions. — Longueur approximative des plus grands piquants, 
95 millimètres; largeur (milieu du piquant), 26 millimètres; épaisseur, 
13 millimètres. — 


Le test de cette espèce est connu, mais il n’a jamais été décrit; il 
présente, suivant M. Agassiz, de grandes ressemblances avec le 
cidaris gigantea, Ag. (1), Dans le département de l'Yonne, on n’a jus- 
qu'ici rencontré que des piquants. 


Leur grande taille et leur forme bizarre les font facilement recon- 
naître. Etroits à la base, ils s’élargissent rapidement en forme de 
spatule. Ils sont ordinairement comprimés sur toute leur longueur, 
largement bombés en dessus, planes et quelquefois concaves en 
dessous. Leur surface est couverte de petites aspérités épineuses , 


(4) Catalogue raisonné des échinides, annales des sc. nat. 3° série,tome vi, 
p. 322. 


S9 
allongées et disposées en stries longitudinales assez irrégulières. Les 
épines sont fortes et proéminentes au-dessus du col, mais elles s’atté- 
nuent sur le reste de la baguette. Le col est lisse et très-court ; la face 


articulaire est fortement crénelée. 


Les piquants que j'attribue aux cidaris copeoides présentent 
plusieurs variétés dont on serait tenté de faire des espèces distinctes, 
si on ne se rappelait combien, sur un même cidaris, les piquants 
varient de forme et d'ornements, suivant la position qu’ils occupent. 
Sur quelques échantillons les épines partout très-proéminentes sont 
disposées à peu près au hasard; sur d’autres, elles disparaissent 
presque entièrement et sont remplacées par des stries longitudinales à 
peine épineuses; quelquefois leur forme, au lieu d’être comprimée et 
élargie en spatule, est droite et presque cylindrique et leur surface est 
couverte de fortes épines. — C'est à cette dernière variété que me 
paraissent appartenir les piquants que M. Agassiz a désignés sous le 
nom de cidaris hastalis, Ag. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES, — Les piquants du cidaris copeoides se 
distinguent facilement de toutes les espèces connues. Ceux du cidaris 
spatula seuls semblent s’en rapprocher par leur taille, leur forme évasée 
et les aspérités épineuses qui leur servent d'ornement. Cependant notre 
espèce s’en éloigne par sa forme moins comprimée et moins évasée, et 
surtout par la disposition des épines qui, dans le cidaris spatula, n’ap- 
paraissent que sur les bords des piquants, tandis qu'elles sont répandues 
sur toute la surface du cidaris copeoides. 


LocaiTÉs. — Les piquants du cidaris copeoides ont été recueillis par 
M. Rathier et par moi dans les couches ferrugineuses d’Etivey et de 
Gigny où ils sont assez abondants. 


Histoire. — Mentionnée par M. Agassiz dans le Catalogue des mou- 
les fossiles du musée de Neufchâtel et dans le Catalogue raisonné des 
Echinides, cette espèce n’a jamais été ni décrite, ni figurée. 


84 


EXPLICATION DES FIGURES. 


©! 


Planche 8. fig. 3. — Piquant du cidaris copeoides, de ma collection. 


fig. 4. — Piquant du cidaris copeoides, var., de ma 
collection. 
fig. 5. — Piquant du cidaris copeoides, var., de ma 


collection. 
CiDaRIS BLUMMENBACHU, Munster. 


On rencontre fréquemment dans l'oxford-clay ferragineux de Gigny 
et d'Etivey des piquants que leur taille, leur forme et la disposition 
des petites aspérités qui les recouvrent, m'ont engagé à rapporter au 
cidaris blummenbachii. Je les ai comparés avec attention aux piquants 
de cette même espèce qu’on rencontre avec tant d'abondance dans le 
coral-rag de Châtel-Censoir, et je n’ai pu constater, entre les uns et 
les autres, aucune différence spécifique appréciable. 

Je me borne ici à mentionner la présence, dans l’assise oxfordienne 
ferrugineuse, du cidaris blummenbachii. Je renvoie, pour la description 
de cette espèce, aux échinides de l'étage corallien. 


HEMICIDARIS CRENULARIS, AÂgass. 


M. Rathier a recueilli, dans les calcaires d’Ancy-le-Frane, un échan- 
tillon d’hemicidaris qu'il est impossible de ne pas regarder comme 
identique à l’hemicidaris crenularis, Agass., si fréquent dans le terrain 
à chailles de Druyes. Pour cette espèce, comme pour la précédente, 
je me borne à mentionner sa présence dans les calcaires oxfordiens, et 
je renvoie, pour la description, aux échinides de l'étage corallien. 


Hozectypus oRMoISIANUS, Col. 


PI. 8, fig. G-8. 

Testà parvä, conicà, subpentagonali. Tuberculis infernè et in am- 
bitu numerosis, conspicuis, et regulariter dispositis, supernè minimis, 
raris ét passim sparsis. Ano magno, oblongo. Ore decies inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 41 millimètres ; diamètre transversal, 19 
millimètres ; diamètre antero-postérieur, 49 millimètres 3/4 


59 


Plane et légèrement concave en dessous, cette petite espèce est 
renflée et conique à la face supérieure. Le pourtour du test affecie 
une forme subpentagonale ; le diamètre antéro-postérieur est un peu 
plus large que le diamètre transversal, ce qui est dû au prolongement de 
l'aire interambulacraire impaire au milieu de laquelle s'ouvre l'anus. 
Les aires ambulacraires et interambulacraires son. garnies, à la partie 
inférieure, et surtout vers le pourtour du test, d'u nombre assez consi- 
dérable de tubercules principaux de médiocre grosseur et disposés en 
series concentriques régulières; mais à la face supérieure, ces tuber- 
cules diminuent rapidement de volume, de’i'nnent beaucoup plus 
rares et sont disséminés au hasard. L'espace intermédiaire est occupé 
par des tubercules miliaires, visibles seulement à la loupe, et qui par- 
raissent former des lignes concentriques régulières. L’anus est de 
forme oblongue ; il est très-grand et occupe presque tout l'espace situé 
entre la bouche et le bord du test. La bouche s'ouvre dans une dépres- 
sion assez profonde ; elle est petite et décagonale. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est très-voisine de l’ho- 
lectypus depressus, Des., mais elle s’en éloisne par sa taille beaucoup 
plus petite, par sa forme plus conique et par la rareté des tubercules 
qu’on remarque sur la face supérieure Sa taille la rapproche des ho- 
lectypus arenata, Des. et mendelsoni, Des.; mais elle diffère du pre- 
mier par la disposition de ses tubercules et du second par la grandeur 
de son anus. 


LocauiTE. — L’holectypus ormoisianus a été recueilli dans l’assise 
ferrugineuse de Gigny, par MM. d'Ormois et Rathier, et par moi. — 
J'ai dédié cet holectypus à M. d'Ormois qui a bien voulu me communi- 
quer l’exemplaire figuré. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Planche 8. fig. 6 — Holectypus ormoisianus, vu de côté, de la 
collection de M. d'Ormois. 


86 


fig, 7. — le même, vu sur la face supérieure. 
fig. 8. — le même, vu sur la face inférieure. 


DYysASTER OVALIS, Agass. 


PL 8. fig. 9. — PI. 9, fig. 4 et 2. 


SYN. — Spatangus ovalis, Parkin. — Parkinson, organic remains of a former wold, 

t. 11, pl. 8, fig. 3, 1811. 

Dysaster ovalis, Ag. — Agassiz, prodromus, Mémoire de la Société 
des sciences naturelles de Neufchâtel, 
L.1, 18950: 

Collyrites avalis, Desm. — Desmoulins, Tableaux synoptiques, p. 368, 
4837. 

Dysaster ovalis, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum 


Echinodermatum fossilium, p. 3, 1840. 


— — Desor, Monographie des dysaster, p. 15, 
pl. 3, fig. 21-93, 1844. 


jets — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
EÉchinides, Annales des Sciences nat., 3 
série, t. VIN, p. 22, 1847. 
Testä ovali, supernè sub inflatà, infernè pulvinatä, posticè truncatä. 
Ambulacris anterioribus in medio convergentibus; posterioribus rectis, 
ab ano remotis. Ano elliptico. Ore excentrico, antico. 


Dimensions. — Var. major : hauteur, 25 millimètres: diamètre 
antero-postérieur, 33 millimètres; diamètre transversal, 33 milli- 
mètres. 

Var. minor : hauteur, 14 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 
29 millimètres ; diamètre transversal, 27 millimètres. 

La forme générale du dysaster ovalis est ovale, arrondie en avant, 
tronquée en arrière, uniformément renflée en dessus et presque plane 
en dessous. Les ambulacres antérieurs convergent à peu près au milieu 
de la face supérieure, un peu plus en avant qu'en arrière. L’aire am- 
bulacraire impaire s'étend dans un sillon qui échancre légèrement le 
pourtour du test et descend jusqu'à la bouche. Les ambulacres posté- 
rieurs sont relativement plus larges ; ils s'élèvent presque droits et se 


87 
réunissent bien au-dessus de l'anus. A la face inférieure, l'aire inter- 
ambulacraire impaire affecte un renflement plus ou moins proéminent 
et qui se prolonge jusqu'à la bouche. L’anus, de forme elliptique, est 


situé à la partie supérieure de la troncature de la face postérieure. La 
bouche est excentrique et très-rapprochée du bord antérieur. 


Le dysaster ovalis a été recueilli dans les deux assises de l'étage ox- 
fordien, et il a présenté, dans chacune d'elles, une variété bien dis- 
tincte. Dans l'assise ferrugineuse, il est de petite taille, rétréci en 
arrière et presque plane en dessus; dans les calcaires oxfordiens, sa 


taille est plus grande, sa forme plus renflée et plus régulièrement 
ovale. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le dysaster ovalis, en y réunissant, 
à titre de variétés, le dysaster propinquus, Ag. et le dysaster trunca- 
tus, Dub., ainsi que MM. Agassiz et Desor ont cru devoir le faire dans 
le Catalogue raisonné des Échinides, se distingue facilement des autres 
espèces du genre par sa forme ovale et uniformément bombée. Au 
premier aspect, ce caractère pourrait le faire confondre avec le dysaster 
analis, Ag. des marnesinférieures de l'étage bathonien ; mais la forme 
et la disposition des ambulacres séparent ces deux espèces d’une ma- 
nière bien tranchée. 


Locazrré. — Le dysaster ovalis a été recueilli par M. Rathier, à Gi- 
gny, dans l’assise ferrugineuse, et à Villiers-les-Hauts, dans les calcaires 
oxfordiens. 


Hisromr. — Décrite pour la première fois en 1811, sous le nom de 
spatangus ovalis, cette espèce a été plus tard, et à peu près en même 
temps, placée par M. Agassiz dans le genre dysaster, el par M. Des- 
moulins dans le genre collyrites; le premier de ces genres ayant pré- 
valu, elle y est restée depuis. MM. Agassiz et Desor, en la mention- 
nant dans le Catalogue raisonné des Echinides, y ont réuni, comme 
variétés, le dysaster propinquus, Ag., et le dysaster truncatus, Dub. 


88 


EXPLICATION DES FIGURES. 
Planche 8. fig. 9.— Dysaster ovalis, var. minor, vu sur la face su- 
périeure, de la collection de M. Rathier. 
Planche 9. fig. 1.— Dysaster ovalis, var. major, vu sur Ja face in- 
férieure, de la collection de M. Rathier. 
fig. 2. -—- le même, vu de côté. 


DYSASTER ORBIGNYANES. Cot. 
PI. 9, fig. 5-8. 
Testä ovali, cordiformi, supernè inflatä, infernè subplanä. Ambula- 
cris anterioribus in vertice convergentibus; posterioribus, latis, subar- 
cuatis, ano incumbentibus. Ano pyriformi. Ore antico, 


Dimexsioxs. — Hauteur, 19 millimètres; diamètre antero-postérieur, 
27 millimètres ; diamètre transversal, 25 millimètres. 

Cette espèce est ovale, cordiforme, renflée en dessus, presque plane 
en dessous. Les ambulacres antérieurs convergent au milieu de la face 
supérieure ; ils sont relativement très-étroits, surtout aux approches 
du sommet. L'aire ambulacraire impaire, comme dans le dysaster ova- 
lis, Ag., occupe un sillon qui échancre légèrement le pourtour du test 
et descend jusqu’à la bouche. Les ambulacres postérieurs sont larges, 
arqués et se réunissent presqu'immédiatement au-dessus de l'anus. 
L'aire interambulacraire impaire présente à la face inférieure un ren- 
flement peu apparent Le test est conservé dans l’exemplaire que j'ai 
sous les yeux ; les tubercules qui le recouvrent n'offrent rien de re- 
marquable; il sont petits, rares, disséminés au hasard , l'espace inter- 
médiaire est rempli par une granulation très-fine et visible seulement 
à la loupe. L’anus est pyriforme. La bouche, comme dans tous ls dy- 
saster, se trouve à la face inférieure ; elle est excentrique et très- 
rapprochée du bord antérieur. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES .— Le dysaster orbignyanus présente au pre- 
mier aspect quelque ressemblance avec le dysaster ovalis; cependant 


89 


on reconnaît bientôt qu'il s'en distingue d'une manière essentielle. Sa 
forme est moins ovale, plus étroite en arrière, plus renflée en dessus ; 
les ambulacres postérieurs se réunissent beaucoup plus près de l'anus. 
Ce caractère rapproche le dysaster orbignyanus du dysaster analis, Ag.; 
mais ce dernier est moins renflé, plus fortement tronqué en arrière, 
et ses ambulacres postérieurs sont plus étroits. 
LocaiTé. — Cette espèce a été recueillie par M. Camille d'Ormois, 
dans l’oxford-claz de Stigny; elle y paraît très-rare. 
EXPLICATION DES FIGURES. 
Planche 9. fig. 3.— Dysaster orbignyanus, vu sur la face supérieure, 
de la collection de M. d'Ormois. 
fig. 4. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — le même, vu de côté, 


DYsAsTER coniCus, Cot. 


PI. 9, fig. 6-9. 


Nucleo alto et conico ; ambitu suborbiculari ; basi planä. Ambulacris 
anterioribus rectis, angustis, in summo vertice convergentibus; poste- 
rioribus subarcuatis, ab ano remotis. Ano lato, pyriformi. Ore ovali, 
submedio, antico. 


Dimensions. — Hauteur, 17 millimètres ; diamètre antero-postéricur, 
28 millimètres ; diamètre transversal, 29 millimètres. 

Le dysaster conicus ressemble par sa forme générale à une vé- 
ritable galerite. Sa face supérieure est élevée, conique, un peu 
écrasée en arrière Sa base est plane et son pourtour suborbiculaire. 
Les ambulacres antérieurs sont remarquables par leur étroitesse, ils 
convergent en ligne presque droite au sommet de la face supérieure ; 
les ambulacres postérieurs sont relativement plus larges, ils se réu- 
nissent, en s'arquant légèrement, à quelque distance de l'anus. L'anus 
est grand, pyriforme, et situé un peu au-dessus du bord postérieur. 


90 


La bouche est ovale et s'ouvre dans la région antérieure de la face in- 
férieure. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le dysaster conicus s'éloigne de tous 
les dysaster connus par sa forme élevée et conique. Dans ce genre, où 
presque toutes les espèces affectent la forme elliptique et allongée, 


propre aux spatangoïdes, c'est un type nouveau, et qui pourrait former 
un sous-genre à côté des metaporhinus. 


LocaLiTÉ. — Le dysaster conicus ne s’est rencontré jusqu'ici, qu’à 
l’état de moule intérieur ; il a été recueilli par MM Rathier et Camille 
d'Ormois dans les calcaires oxfordiens de Pacy et d’Ancy-le-Franc. 

EXPLICATION DES FIGURES. 
Planche 9. fig. 6. — Dysaster conicus, vu de côté, de la collection 
de M. d'Ormois. 
fig. 7. —le même, vu sur la face supérieure. 
fig. 8. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 9.—le même, vu sur la face postérieure. 


Espèces indéterminables. 


Indépendamment des espèces que je viens de décrire, M. Rathier a 
recueilli, dans l’oxford-clay ferrugineux de Gigny, un fragment de 
dysaster que la disposition arquée de ses ambulacres antérieurs semble 
rapprocher du dysaster ellipticus, Agass., mais que son mauvais état 


de conservation ne me permet pas de déterminer, quant à présent, 
d’une manière précise. 


Considérations paléontologiques. 


L'étage oxfordien, en y comprenant les calcaires d’Ancy-e-Franc, 
m'a présenté huit espèces d’échinides. Sur ces huit espèces, il en est six 
spéciales à cet étage, et deux, le cidaris blummenbachii, Munster, et 


91 


l'hémicidaris crenularis, Agass., qui se retrouvent en abondance dans 
l'étage corallien. En ce qui concerne l'hemicidaris crenularis, sa pré- 
sence dans les deux étages n’a rien qui doive étonner , il a été recueilli 
dans le calcaire oxfordien d’Ancy-le-Franc, et nous avons déjà fait re- 
marquer combien ces calcaires se rapprochent du terrain à chailles ; 
peut-être un jour faudra-t-il les réunir, et l’on s'explique facilement 
qu'ils contiennent, l’un et l’autre, des espèces identiques. Quant au 
cidaris blummenbachii, le fait est plus remarquable; ce cidaris, comme 
on le sait, est un des fossiles caractéristiques du terrain à chailles et 
du coral-rag, et par sa présence dans l’assise oxfordienne inférieure, il 
nous fournit l'exemple d’une espèce d'échinide qui se trouve à la fois 
dans deux étages distincts. C’est là un cas exceptionnel, que nous 
n'avons pas encore eu à constater et qui ne se reproduira que bien 
rarement dans la suite de ce travail. 


Les échinides de l'étage oxfordien sont ainsi répartis : 


Le cidaris Agassizii, le c. copeoides , le c. blummenbachii, l'holec- 
typus ormoisianus, le dysaster orbignyi appartiennent à l’assise ferru- 
gineuse. — L'hémicidaris crenularis, le dysaster conicus proviennent 
des calcaires oxfordiens. 


Le dysaster ovalis est propre à l’un et l’autre groupe. 


Parmi ces huit espèces, quatre font partie de la famille des Cidarides 
et trois de celle des Spatangoïdes. Une seule espèce appartient à la 
famille des Cassidulides. Les cassidulides, qui, dans l'étage précédent, 
avaient offert sept espèces, el que nous verrons dans l'étage corallien 
se multiplier de nouveau, semblent à l’époque oxfordienne avoir subi 
un temps d'arrêt dans leur développement, et ils ne sont plus repré- 
sentés, du moins dans nos parages, que par une seule espèce du genre 
holectypus. 


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ETAGE CORALLIEN. 


L'étage corallien occupe, dans le département de l'Yonne, une im- 
mense étendue. À Montillot, à Brosse, [à Châtel-Censoir et à Druyes, 
il repose presque immédiatement sur les dernières assises de l'étage 
bathonien, tandis qu’à Tonnerre, à Chablis, à Bailly, à Coulanges-la- 
Vineuse, à Taingy, à Perreuse, ses couches supérieures plongent sous 
les marnes kimmeridgiennes. Cette large bande qui constitue près de 
la moitié du terrain jurassiqüe du département, atteint, dans certaines 
localités, une puissance considérable ; elle se subdivise en quatre grou- 
pes distincts que nous allons successivement passer en revue. 


8 


94 


CALCAIRES A CHAILLES. — Longtemps j'ai considéré ces calcaires 
comme faisant partie de l'étage oxfordien. Plus haut, j'ai développé 
les motifs qui m'ont engagé à les réunir au coral-rag doot ils me parais- 
sent devoir former la base (1). 


Un étage géologique, malgré le sunchronisme de ses couches; ne 
présente presque jamais, sur toute son étendue, une parfaite unifor- 
mité de caractères minéralogiques ou paléontologiques. Il se compose, 
il est vrai, de dépôts qui, formés à une même époque ct sous des in- 
- fluences identiques, devraient offrir, dans toutes leurs parties, un ca- 
ractère spécial et tranché. Maïs si cela existe pour l'étage considéré 
dans son ensemble, étudié sur une grande surface, il n’en est plus ainsi 
lorsqu'on examine, une à une, toutes les localités dans lesquelles cet 
étage s’est développé ; on ne tarde pas à voir, dans quelques unes, dis- 
paraître cette uniformité de caractères. La révolution à la suite de la- 
quelle il a commencé à se former, ne s'est pas manifestée partout avec 
une intensité pareille. Le plus souvent le cataclysme et les changements 
qu'il a apportés ont été instantanés ; cependant, sur certains points, 
ses effets se sont à peine fait sentir, et la plupart des êtres qui vivaient 
à l’époque précédente ont continué d'exister. Dans ces localités ex- 
ceptionnelles, ce n’est que lentement et peu à peu que les espèces nou- 
velles se sont montrées, ont remplacé les anciennes et ont fini par 
dominer exclusivement. Ces dépôts paraissent, en quelque sorte, inter: 
médiaires entre deux époques et servent de passage d’un étage à un 
autre ; ils sont le résultat de circonstances tout-à-fait spéciales et ne se 
présentent que rarement à l'observation du géologue. 


Le calcaire à chailles du département de l'Yonne est un dépôt tran- 
sitoire de cette nature. Qu'on l’examine au point de vue paléontologi- 
que ou minéralogique, on reconnaît d’une manière évidente les traces 
de la double influence qui a présidé à son dépôt. La révolution qui s’est 


(1) Voy. le Bulletin dé la Société des sciences hist. et nat. de l'Yonne, études, 
t, LI, p. 3504 


95 

accomplie au commencement de la période corallienne n'a laissé aucune 
trace dans ses premières assises ; elles se sont formées presque exclu- 
sivement sous l'influence oxfordienne, dans une mer tranquille et pro- 
fonde où les céphalopodes de l'époque précédente vivaient encore en 
abondance. Ces premières assises sont essentiellement calcaires, et la 
silice ne s’y montre que rarement et en rognons isolés. Mais bientôt 
l'influence corallienne s'est manifestée ; déjà probablement dans les 
localités voisines s’élevaient des bancs de polypiers; la mer devint plus 
agitée et moins profonde ; les céphalopodes, ne trouvant plus les eaux 
favorables à leur developpement, disparurent et furent remplacés 
par la faune corallienne si remarquable par ses échinides et ses 
polypiers. 

En même temps que s'opéraient ces changements zoologiques, la 
nature des sédiments accumulés se modifiait également ; le calcaire de- 
venait plus oolitique et contenait un bien plus grand nombre de 
chailles siliceuses. 

Cette période transitoire n’eut qu’üne courte durée, à en juger par 
le peu de puissance que le calcaire à chailles atteint dans le départe- 
ment de l'Yonne. Malgré son peu d'épaisseur, cette assise contient, 
cependant, un très-grand nombre de débris organiques. A la base et 
dans les couches essentiellement calcaires, ce sont les fossiles oxfor- 
diens qui dominent : aussi rencontre-t-on, en assez grand nombre, le 
nautilus giganteus, d'Orb., les ammonites plicatilis, Sow., perarmatus, 
d'Orb , canaliculatus, Munster., les pholadomya trapezicostata, d'Orb., 
exaltata, Ag., la trigonia monilifera, Ag., la gervilia aviculoïdes, 
Sow., les pecten subfibrosus, d'Orb., vimineus, Sow., l’ostrea dilatata, 
d'Orb., ete. La partie supérieure est plus spécialement caractérisée par 
ses échinides : ils abondent à Châtel-Censoir et surtout à Druyes. Dans 
cette dernière localité, j'en ai recueilli près de trente espèces, et 
quelques-unes s'y montrent avec profusion ; aussi serait-on porté à 
croire que le développement des échinides, dans ces régions, a été fa- 
vorisé, non-seulement par la disposition des plages et le peu de profon- 
deur des eaux, mais encore par Ja proximité des rescifs madréporiques 


96 


qui commençaient à s'élever dans les parages voisins, pendant que se 
formaient les dernières assises du calcaire à chailles. L'examen des 
corps organisés vient à l’appui de cette contemporanéité de formation 
entre les deruières assises du calcaire à chailles et les premiers dépôts 
du coral-rag inférieur, proprement dit; car une grande partie des es- 
pèces qu'on rencontre dans un des terrains, a laissé également des 
traces de son existence dans l’autre {1). 

Les corps organisés qu'on rencontre dans le calcaire à chailles, sont 
tantôt calcaires et tantôt siliceux. Dans le premier cas, ils ont presque 
toujours conservé leur test ; dans le second, ils sont à l'état de moule 
intérieur, souvent libres et parfois empatés daüs une chaille où ils ont 
laissé l'empreinte de leur test. 

Cette assise se compose de bancs calcaires d’une épaisseur variable. 
La couleur de ces calcaires est d'un gris jaunâtre, et leur texture fine- 
ment oolitique. Ils contiennent, en grande abondance, à la partie 
supérieure surtout, de ces boules calcaires siliceuses appelées chailles. 
Ces chailles n’affectent pas toutes une forme sphéroïdale ; quelques- 
unes sont irrégulièrement contournées et imprégnées, suivant les 
localités où on les observe, d’une plus ou moins grande quantité de 
silice. 

Le calcaire à chailles se développe aux environs de Montillot, de 


(1) Les observations faites par M. Marcou, dans le Jura, confirment cette opinion. 
Pour lui, le terrain à chailles n’est qu'un facies particulier du calcaire corallien. 
Voici comment il explique l’origine des chailles : — « La structure sphéroïdale de 
ces boules siliceuses, appelées chailles, provient de la grande agitation de la mer 
aux alentours des bancs de coraux qui roulaient, les fragments et les enveloppes des 
radiaires et en formaient des boules pugilaires qui se déposaient dans les anses et 
derrière les bancs de coraux. Ainsi, je regarde ces polypiers pierreux, comme la 
cause de ces chailles, et partout où l’on rencontre des bancs de polypiers un peu 
puissants, on est sûr d'y rencontrer des chailles’ Celles-ci sont donc des accidents 
pétrographiques qui appartiennent aux formations calcaires et qui doivent être con- 
sidérés comme un fait inhérent aux bancs de polypiers. » Voy. Recherches géologi- 
ques sur le Jura salinois, par M. Marcou, Mémoires de la Soc, géol. de France, 2° 
série, t 11, l'e partie, p 83. 


97 
Brosse, de Chätel-Censoir et de Druyes. Il forme une bande souvent 
interrompue ; sur certains points, la partie supérieure seule est appa- 
rente, el sa présence ne se manifeste que par l’abendance des chailles 
siliceuses qui jonchent le sol. 

CoRAL-RAG INFÉRIEUR. — Le coral-rag inférieur, dont les premières 
couches, d'après la supposition que je viens d'admettre, commencèrent 
à se former en même temps que les dernières assises du calcaire à 
chailles, prit bientôt un immense développement. Les polypiers se 
multiplièrent ; leurs débris s’accumulèrent en couches épaisses. Non- 
seulement le calcaire à chailles fut entièrement recouvert, mais la mer 
corallienne franchissant ses limites s’étendit, avec les êtres qui la peu- 
plaient, jusqu'au milieu de l'étage bathonien où elle a laissé des traces 
de son séjour C'est ce qui eut lieu à Chätel-Censoir : Fétage bathonien 
constitue le fond des vallées et la base des montagnes; le calcaire à 
chailles apparait, çà et là, aux flancs de queiques collines, tandis que 
le coral-rag couronne les montagnes. 

Le coral-rag inférieur est un dépôt essentiellement calcaire. Les bancs 
dont il se compose sont épais, de couleur blanche, à cassure terreuse, 
à texture siccaroïde et grossièrement oolitique. Exploité sur certains 
points, comme pierre à bâtir, il fournit des matériaux de facile ex- 
traction, parfois résistant à la gelée, mais dont l'aspect est rude et 
grossier. 

Ce terrain est remarquable par la prodigieuse quantité de corps or- 
ganisés dont il renferme les débris. Quelques couches sont remplies de 
nérinées qui affectent les formes les plus variées (1); d'autres bancs 
sont exclusivement pétris de dicerades (2), tandis que, sur certains 
points, abondent les débris d'échinodermes ; mais ce qui caractérise es- 


(1) Dans une seule localité, j'en ai recueilli plus de vingt espèces, parmi lesquelles 
abondent : Nerinea bivurgis, N. defrancii, N.maureausiana, d'Orb., N. robinaldina, 
d'Orb., N. canalicutata. d'Orb., N, cottaldina, d'Orb., N. cassiope, d'Orb., N. calli- 
rhoe, d'Orb., etc. 


2) Diceras arietina, Lam. D. sinistra, Desh 


98 


sentiellement ce terrain, ce qui partout domine avec une profusion 
étonnante, ce sont les polypiers. Ils se sont multipliés dans toutes les 
assises ; leurs genres sont aussi variés que leurs espèces, et à eux seuls 
ils constituent parfois des massifs énormes. 

Ce développement considérable des zoophytes imprime à toute la 
faune de cette époque une physionomie particulière. La mer coral- 
lienne, dans nos parages du moins, était peu profonde et remplie de 
rescifs madréporiques ; aussi, les céphalopodes, essentiellement pela- 
giques, ne pouvaient y vivre. On n’y rencontrait pas non plus les myes, 
les pholadomyes, les panopées, les anatines, les isocardes, tous ces acé- 
phales qui recherchent, pour s'y enfoncer, les plages tranquilles et 
vaso-marneuses. Les mollusques qui caractérisent cette période sont 
ceux qu'on retrouve dans toutes les stations coralligènes : ce sont des 
nérinées dont quelques-unes atteignent une taille gigantesque; ce sont 
des troques, des turbos, des nérites, des patelles, etc., gastéropodes qui 
se plaisent sur les rivages agités; ce sont des acéphales adhérents, tels 
que les dicerates, les huîtres ct les spondyles ; ce sont des limes, des 
peignes à fortes coquilles, et dont le test est rugueux ou orné de 
pointes épineuses ; ce sont aussi des crinoïdes qui élevaient leurs frêles 
rameaux à l'abri des bancs de polypiers ; ce sont des échinides à Lest 
circulaire et ornés de baguettes puissantes. 

La nature des sédiments qui s'accumuièrent alors démontre combien 
était agitée cette mer hérissée d'écueils. Sur certains points, ils ne sont 
formés que de fragments de mollusques et de zoophytes entassés au 
hasard. Ces fragments, usés par les eaux et à peine reconnaissables, 
sont mêlés à des oolites de grosseur très-variable et constituent une 
roche dont la texture lâche et grossière indique suffisamment l'origine 
essentiellement littorale. 

Ces calcaires inférieurs forment un massif qui s'étend aux environs 
d’Arcy-sur-Cure, de Mailly-la-Ville, de Mailly-le-Château, Méry-sur- 
Yonne, Châtel-Censoir, Crain, Coulanges-sur-Yonne, Andryes, Druyes, 
Etais. Arcy-sur-Cure est, en se dirigeant vers l’est, la dernière localité 
où l’on constate sa présence; au-delà, il n'a laissé aucune trace. IL 


99 
semblerait que cette couche qui est si puissante sur certains points, 
tandis qu'elle manque entièrement sur d'autres, ne serait, en quelque 
sorte, qu'un accident local. Quoi qu'il en soit, cette bande, entre 
Châtel-Censoir et Mailly-la-Ville, recouvre une surface de plus de douze 
kilomètres, et parfois son épaisseur dépasse cent mètres. Au hameau 
du Saussois, sur les bords de l'Yonne, ces calcaires coralliens consti- 
tuent des roches gigantesques, taillées à pic, d’une élévation prodi- 
gieuse, et qui, en grande partie, sont formées des débris d'énormes 


polypiers. 


CALCAIRE LITHOGRAPHIQUE. — Le coral-rag inférieur proprement dit 
est recouvert, dans le département de l'Yonne, par un dépôt calcareo- 
marneux qui longtemps a été rapporté à la partie supérieure de l’étage 
oxfordien, mais que sa position géologique, maintenant incontestée, 
place, sans aucun doute, dans l'étage corallien. 

Cette assise présente, sous le rapport minéralogique et paléontolo- 
gique, un brusque contraste avec celle que je viens de décrire, Elle est 
composée de couches calcareo-marneuses dont l'ensemble coustitue un 
dépôt puissant, remarquable par l'homogénéité de ses caractères, et 
formé, selon toute apparence, au sein d’une mer tranquille et profonde. 
Les calcaires sont disposés en bancs d'épaisseur variable et très-régu- 
lièrement stratifés ; ils affectent une couleur grisâtre ; leur texture est 
compacte et leur cassure conchoïde ; leur dureté est plus ou moins 
grande, suivant les localités où on les observe. Sur certains points, on 
a tenté à plusieurs reprises de les exploiter, comme pierre lithogra- 
phique ; dans d’autres, malgré leur texture compacte, ils sont beau- 
coup plus tendres ; l’abondance de l'argile leur donne une apparence 
schisteuse et ils s’exfolient très-facilement au contact de l'air, L’argile 
qui sépare les bancs calcaires est de couleur grisâtre et forme des lits 
plus ou moins épais. 

Les êtres organisés sont rares dans l'ensemble de cette assise ; quel- 
ques bancs, cependant, en contiennent en abondance, et la plupart 
alors sont en rapport avecla nature calcaréo-marneuse de la couche qui 


100 


les enveloppe. Les polypiers, les gasteropodes, les crinoïdes et les échi- 
nides ont disparu. Les céphalopodes, dont la profondeur des eaux 
favorise le développement, reparaissent, bien qu’en petit nombre. 
Mais les êtres qui caractérisent plus spécialement cette période, ce 
sont les pholadomyes, les ceromyes, les tellines, les anatines, les iso- 
cardes, et en général tous les mollusques qui se plaisent sur les plages 
vaseuses. On y rencontre cependant encore des limes, des peignes, des 
moules, des pernes, des avicules, etc., et de nombæeux brachiopodes. 
Les bancs les plus riches en fossiles apparaissent à Commissey, à Tan- 
lay, à Courson. Le calcaire marneux qui les renferme est moins com- 
pacte, plus irrégulièrement stratifié, et tous ses caractères indiquent 
un dépôt littoral. Le reste de cette assise, malgré la puissance consi- 
dérable qu’elle atteint dans certaines localités, ne contient qu’un très- 
petit nombre de fossiles ; c’est à peine si, de loin en loin, quelques 
pholadomyes et quelques ammonites ont laissé leurs empreintes. 


Les calcaires lithographiques sont irrégulièrement développés dans 
le département de l'Yonne, qu'ils traversent de l’est à l’ouest, en s’in- 
clinant un peu vers le sud. Sur la rive droite de l'Yonne, ils occupent 
une étendue considérable de terrain, et constituent la plus grande 
partie de ce vaste plateau qui sépare Lucy-le-Bois de Vermenton; dans 
cette dernière localité, ils atteignent plus de cent mètres de puissance. 
Aux environs de Courson, au contraire, leur épaisseur ne paraît pas 
dépasser dix mètres, et la surface du terrain qu'ils occupent n’a pas plus 
d’un kilomètre. Considérée dans son ensemble, cette assise est très- 
puissante à l’est du département, sur la rive droite de l'Yonne, mais 
elle diminue d'épaisseur et d’étendue en se dirigeant vers l’ouest, et le 
hameau des Pécelières est la dernière localité où j'ai constaté sa pré- 
sence. La nature marneuse de cette assise la rend propre à recueillir 
les eaux qui suintent au travers des roches poreuses du coral-rag su- 
périeur ; aussi, dans les vallées où ce terrain existe, sa présence est- 
elle presque partout signalée par un sol humide et des sources nom- 
breuses. 


101 


CorAL-RAG SUPÉRIEUR. — Ici encore l'aspect du sol change brusque- 
ment. À la suite de circonstances dont nous ne voulons point recher- 
cher les causes, la mer corallienne éprouva de nouvelles modifications. 
Probablement son niveau s’abaissa, et, les eaux devenant moins pro- 
fondes, les polypiers purent s’y développer de nouveau: avec les po- 
lypiers reparurent les gasteropodes et les échinodermes. Les sédiments 
accumulés changèrent également de nature; ils devinrent essentielle- 
ment calcaires et fortement oolitiques. D’après la puissance des cou- 
ches qui se formèrent, on peut supposer que cette période se prolon- 
gea pendant un laps de temps considérable. Des influences diverses 
présidèrent à ces puissants dépôts; certaines couches sont blanches, 
friables, oolitiques, disposées en minces plaquettes et s’exfoliant au 
contact de l'air; elles abondent en polypiers, mais surtout en brachio- 
podes (Terebratula corallina, Leym.); d'autres, au contraire, sont puis- 
santes, finement oolitiques, parfois presque crayeuses et fournissent 
des pierres de taille très recherchées ; les fossiles y sont rares, cepen- 
dant, dans les belles carrières de Tonnerre, on rencontre, en assez 
grand nombre et dans un très-bon état de conservation, des ammoni- 
tes, des nérinées, des natices, des pholadomyes, des trigonies, des 
huîtres, des échinides, des crinoïdes, des polypiers d'espèces très- 
variées et de précieux débris de poisson. D'autres bancs sont d’une 
très-grande dureté; leur couleur est jaunätre, veinée .de bleu, leur 
texture est compacte et leur cassure subconchoïde; 1ls supportent un 
assez beau poli, et longtemps, dans le département, on les a exploités 
sous le nom de marbres de Bailly ; ces calcaires durs contiennent un 
très-grand nombre de polypiers, de nérinées et d’autres fossiles brisés 
et roulés, unis par un ciment calcaire parsemé d’oolites et de nodules. 
Le fossile le plus abondant c’est la Nerinea bruntrutana, voltz; iorsque 
le calcaire est poli, on distingue tous les détails gracieux et compliqués 
de son organisation intérieure. Cet ensemble de couches est couronné 
par une assise qui me paraît correspondre au calcaire à astartes de la 
Haute-Saône ; la roche qui domine est un calcaire marneux, subconi- 
pacte, de couleur jaunätre, souvent rocailleux à la partie supérieure 


102 
et qui contient en abondance de pelites térébratules (Terebratula 
subsella ? T. carinata ? T. obsoleta ?). 

Par l'abondance de ses polypiers, par l'ensemble de sa faune, par 
la nature de ses roches à texture saccaroïde et oolitique, le coral-rag 
supérieur présente, avec le coral-rag inférieur, plusieurs points de 
ressemblance. Cependant, ces deux assises, que leur superposition 
sépare d’une manière tranchée, se distingueni encore par plusieurs 
caractères importants. Le coral-rag inférieur présente dans toutes 
ses parties l'aspect d'un dépôt littoral formé dans une mer agitée; 
partout la roche est grossièrement oolitique, et quand les fossiles 
abondent, ils sont presque tous brisés et entassés au hasard. Le coral- 
rag supérieur paraît s'être déposé sous une influence plus tranquille ; 
les calcaires exploités dans les carrières de Tonnerre, de Bailly, de 
Courson, de Molesme et de Thury annoncent un dépôt subpelagique ; 
les sédiments s'accumulaient sans trouble et formaient ces bancs 
puissants qu’on admire aujourd'hui. Les calcaires noduleux et forte- 
ment oolitiques qui les recouvrent, les couches sans consistance et 
irrégulièrement stratifiées qu'on remarque à leur base, se rapprochent 
seules par leur aspect des roches du coral-rag inférieur. 

La faune de ces deux assises, bien qu’elle contienne un certain 
nombre d'espèces identiques, est également très-distincte : dans l’une 
et dansl’autre ce sont les zoophytes, les nérinées, les dicerates, les 
térébratules qui dominent, mais il semblerait que la vie organique 
s’est manifestée avec une énergie beaucoup plus active dans les mers 
agitées du coral-rag inférieur ; non-seulement les espèces sont plus 
nombreuses, mais elles atteignent, dans presque tous les genres, une 
taille relativement plus volumineuse. Quelques espèces de nérinées, 
de peignes et de limes sont gigantesques. Les dicerates de Coulanges- 
sur-Yonne sont quatre fois plus grosses que celles de Bailly. A Châtel- 
Censoir, les crinoïdes, à en juger par les fragments qu’on rencontre, 
devaient atteindre une taille colossale. Parmiles polypiers qui vivaient 
aux euvirons de Mailly-a-Ville, de Méry-sur-Yonne, d’Andryes et 
d'Etais, il en est dont la taille dépassait plusieurs mètres cubes. Les 


105 
deux assises du coral-rag inférieur et du coral-rag supérieur sont donc 
parfaitement £aractérisées et par la disposition de leurs sédiments et 
par la nature des corps organisés qui y ont laissé leur débris, et lors 
même que le puissant massif des calcaires lithographiques n'’existe- 
rait pas, on ne pourrait admettre le sunchronisme et le parallélisme 
de ces deux formations coralliennes (1). 

Le coral-rag supérieur, comme le groupe précédent traverse le dé- 
partement de l’est à l’ouest. À Chablis, à Coulanges-la-Vineuse, à Lain 
on le voit plonger sous l'étage kimmeridgien avec lequel le calcaire 
à astartes paraît, sur certains points, offrir un passage presque in- 
sensible. 


Echinides de l'etage corallien. 


CiDaRis CORONATA, Goldf. 
PI. 10, fig 


Syx — Cidarites coronatus, Goldf, — Goldfuss, Petrefacta germanica, p. 119. ta- 
ble 39, fig. 7, 1820. 

Cidarites moniliferus, Gold. — Goldfuss, Petrefacta germanica, P- 118, ta- 
ble 39, fig. 7, 1820. 


Cidarites propinquus, Munst. — Goldfuss, Petrefacta germanica, p. 118, ta- 
ble 40, fig. 1, 1820. 

Cidaris coronata, Gold. — Agassiz, Prodomus, 1* vol, des Mémoires 
de la Société des Sc. nat. de Neufchâtel, 
1856. 


(1) L'existence de ces deux formations coralliennes séparées par des couches mar- 
neuses et compactes, longtemps attribuées à l’oxford-clay supérieur est un fait des 
plus curieux, et je ne crois pas qu'il ait encore été signalé sur d’autres points, Ces 
deux massifs coralliens, bien qu'ils contiennent l'un et l’autre un certain nombre 
d'espèces communes, présentent cependant des différences paléontologiques tran- 
chées. Le massif inférieur me paraît représenter exactement les couches observées 
aux environs de Saint-Mihiel (Meuse), tandis que notre coral-rag supérieur corres- 
pondrait à celui que M. Leymerie a observé dans l'Aube et M. Royer dans la Haute- 
Marne Mais ce n’est point ici le lieu d'entrer dans des développements à cet égard. 
Je m'occupe d'étudier, avec détails, la paléontologie de ces deux assises, et le ré- 
sultat de mes observations fera l'objet d'un travail spécial. 


Cidaris monilifera, Goldf. 


Cidaris propinqua, Munst. 


Cidaris coronata, Goldf. 


Cidaris monilifera, Goldf. | 


Cidaris propinqua, Munst. 
Cidaris coronata, Goldf,. 
Cidaris monilifera, Goldf. 


Cidarites coronata, Gold. 


Cidarites monilifera, Gold. 


104 


— Agassiz, Prodomus, 1*% vol. des Mémoires 
de la Société des Sc. nat. de Neufchâtel, 
1856. 

— Agassiz, Prodomus, 1 vol. des Mémoires 
de la Société des Sc. nat.de Neufchitel. 

1836. 


— Desmoulins, 3e mémoire sur les Echinides, 


p. 330, 1837. 


— Desmoulins, 3° mémoire sur les Echinides, 


p. 350, 1837. 

— Desmoulins, 5° mémoire sur les Echimdes, 
p. 352, 1837. 

— Agassiz. Catalogus systematicus ectyporum 
Echinodermatum fossilium, p. 9, 1840. 

— Agassiz, Catalogus systematicus ectyporum 
Echinodermatum fossilium, p. 9. 1840. 

— Lamark, Histoire naturelle des Animaux 
sans vertèbres, 2' édition, t. III, p. 588. 
1840. 

— Lamark, Histoire naturelle des Animaux 
sans vertèbres, 2 édition, t. IIT, p. 587, 
1840. 


Cidarites propinqua, Munst. — Lamark, Histoire naturelle des Animaux 


Cidaris coronata, Goldf. 


Cidaris propinqua, Munst. 


Cidaris coronata, Goldf. 


sans vertèbres, 2° édition, t. III, p. 388, 
1840. 

— Agassiz, Description des Echinodermes de 
la Suisse. 2° partie, p. 59, table 20, fig. 
8-17, 1820. 


— Agassiz, Description des Echinodermes de 


la Suisse, 2° partie, p. 62, table 21, fig. 
5-10, 1840. 

— Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sc. nat , 3: série, 
tome VI, p. 551, 1846. 

— Albin Gras, Description des Oursins fossi- 
les de l'Isère, p. 22, 1848. 


Testà circulari, supernè et infernè leviter depressä. In areis interam- 
bulacrariis tuberculis magnis, cinctis coronà granulorum. Verrucis 
intermediis minimis, approximatis, œqualibus. Areis ambulacrariis 


strictis, undulatis, ferentibus in ambitu sex series verrucarum. Ore 


circulari. 


105 


Aculeis elongatis, clavatis, iongitudinaliter ornatis costis granulatis ; 
collo nudo, longo. 

Dimensions. — Hauteur, 26 millimètres ; diamètre, 45 millimètres 

Var. minor. (cidaris propinqua, Munst.). — Hauteur, 13 millimè- 
tres; diamètre, 29 millimètres. 

Le cidaris coronata, si remarquable par les belles proportions de son 
test et par l’état de conservation dans lequel on le rencontre, est une 
des espèces les plus répandues et les plus caractéristiques de l'étage 
corallien. Il a été recueilli en France, en Angleterre, en Allemagne, 
en Suisse, et partout il est abondant. Sa forme est circulaire; la face 
supérieure et la face inférieure sont légèrement déprimées. Les aires 
interambulacraires, comme dans tous les cidaris, sont très-larges et ne 
contiennent que deux rangées de tubercules. Ces tubercules, dont on 
ne compte que quatre ou cinq au plus &ans chaque rangée, sont gros 
et espacés à la face supérieure et vers le pourtour du test; ils se rap- 
prochent et diminuent sensiblement de volume à la face inférieure. Ils 
sont crénelés, mais seulement à la face supéricure ; aux approches de 
l'ouverture buccale, ils ont le col parfaitement lisse (1). La zône au 
milieu de laquelle s'élève chaque tubercule est lisse, ronde et déprimée; 
elle est entourée d'un cercle de granules plus espacées et plus apparen- 
tes que celles qui garnissent le reste du test; ces dernières sont très- 
rapprochées, égales entre elles etirrégulièrement disséminées. Uneligne 
déprimée très-apparente indique, sur le test, la suture des plaques in- 
terambulacraires. Les aires ambulacraires sont étroites, onduleuses et 
garnies de six rangées de granules très-fines et très-serrées; ces 
rangées de granules, très-visibles au pourtour Gu test, se réduisent à 
deux aux approches du sommet et de Ja bouche. Les pores disposés 
deux à deux sont placés dans une sorte de sillon qui s'étend parallè- 
lement aux aires ambulacraires; souvent ils semblent séparés par 


(1) Cette différence dans la structure des tubercules a porté Goldfuss à établir le 
cidaris monilifera, qui n’est que le cidaris coronata vu par la face inférieure — 
Voyez Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 2° partie, p.60.) 


106 


une rangée de très-petits tubercules , qui ne sont autre chose que le 
renflement des bords de leur ouverture. La bouche est circulaire et de 
médiocre étendue. L'appareil oviducal, à en juger par les traces qu'il 
a laissées, devait être très-grand. 


Les piquants attribués à cette espèce (1) sont allongés et légèrement 
renflés. Leur surface cest recouverte de granules disposées en séries 
longitudinales et régulières ; souvent ces granules se confondent el 
forment des lignes presque continues. Les piquants du cidaris coronata 
se distinguent surtout par leur col lisse et très-allongé. 


Dans les couches coralliennes des environs de Châtel-Censoir, j'ai 
recueilli un grand nombre de débris qui se rapportent à l'organisation 
intérieure des cidarides, et à l’aide desquels on pourrait reconstituer 
presque complètement leur «appareil maslicatoire. Ces débris appar- 
tiennent probablement au cidaris coronata. Cependant je ne puis avoir 
rien de certain à cet égard, car le cidaris coronata n'est pas la seule 
espèce qui existe dans ces mêmes couches. 


Le cidaris coronata est très-variable dans sa taille. On rencontre 
assez fréquemment à Druyes, surtout à l'état de moule intérieur, des 
exemplaires de petite taille, déprimés, et dont les aires ambulacraires 
sont très-étroites. C’est le cidarites propinquus de Munster que M. Agassiz 
avec raison a cru devoir réunir au cidaris coronata, à titre de variété, 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris coronata, Lel que M. Agassiz 
l’a établi dans son Catalogue raisonné des Echinides, constitue une es- 
pèce qui par sa forme générale, par la grosseur et le petit nombre de 
ses tubercules, par la disposition de ses granules intermédiaires, se 
distingue facilement des autres espèces de cidaris. Assurément, il se 
rapproche et du cidaris blumenbachii, Munst., et du cidaris miranda, 
Desor. Cependant , il diffère du premier par ses tubercules moins 


(1) Leske a figuré un exemplaire où ces mêmes piquants sont adhérents au test, 
ce qui ne laisse aucun doute sur leur identité. — (Agassiz, Description des Echino- 
derines de la Suisse, 2° partie, p. 60.) 


107 
nombreux et par la forme ronde de la zône lisse qui les entoure , ct 
du second, par le nombre des rangées de granules qui garnissent les 
aires ambulacraires. En décrivant le cidaris Agassizii, j'ai indiqué les 
points essentiels qui séparent cette espèce nouvelle du cidaris coronata. 


Locazirés. — Le cidaris coronata est {rès-fréquent dans le calcaire 
à chailles et dans le coral-rag inférieur ; quelques exemplaires sont 
dans un état parfait de conservation : à Châtel-Censoir et à Druyes, 
on le rencontre souvent à l’état de moule siliceux. Les piquants de cette 
espèce sont très fréquents ; on les a recueillis dans tous les groupes de 
l'étage corallien, mais ils sont surtout très-abondants dans le calcaire à 
chailles et dans le coral-rag inférieur. M. Robineau-Desvoidy m'en a 
communiqué de nombreux fragments provenant du coral rag de Sain- 
puits. 


Hisromme. — Connue depuis longtemps par Leske, Bourguet, Fa- 
vanne, d’Argenville, ete., qui n’en ont donné que des figures incom- 
plètes et peu reconnaissables, cette espèce a été, pour là première fois, 
décrite avec soin et figurée exactement par Goldfuss. Pesmoulins, Du- 
jardin, Blainville et Agassiz l'ont successivement décrite ou mention- 
née sous le nom que Jui avait donné Goldfuss. Dans sa Description des 
Échinides de la Suisse, M Agassiz avait déjà réuni au cidaris coronata 
le cidaris monilifera de Goldfuss ; plus tard, dans son Catalogue rai- 
sonné, il crut devoir y réunir encore le cidaris propinqua, Munst. 


EXxPLICiTIONS DES FIGURES. 


1. — Cidaris coronata, vu de côté, de ma collection. 
2. — le même vu sur la face supérieure. 
fig. 3. — le même vu sur la face inférieure. 
g. 4. — Piquant du cidaris coronata, de ma collection. 
fig. 5. — Piquant du cidaris coronata, var, de ma col- 
lection. 


108 


CIDARITES BLUMENBACHIT, Munster. 


Tr. 


Syn.— Cidarites blumenbachii, Munst. 
Cidaris blumenbachii, Munst. 


Cidarites blumenbachii, Munst. 


Cidaris parandieri, Agass 


Cidaris crucifera, Agass. 
Cidarites blumenbachii, Munst 


Cidaris blumenbachii, Munst. 


Cidaris parandieri, Agass. 


Cidaris crucifera, Agass, 


Cidaris blumenbachii, Munst. 


10, fig. 7-9. 


— Goldfuss, Petrefacta allemana, p. 117, 


table 39, fig. 3, 1820. 

Agassiz, Prodromus, 1% vol. de la So- 
ciété des Sciences nat. de Neufchitel, 

Desmoulins, 3° Mémoire sur les Echini- 
des, p. 328, 1837. 

Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- 
rum Echinodermatum fossilium, p. 10, 
1840. 

Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- 
rum Echinodermatum fossilium, p.10, 
1840. 

Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- 
rum Echinodermatum fossilium, p.10, 

Lamark, Histoire des animaux sans ver- 
tèbres, dernière édition, p. 386, 1840. 

Agassiz, Description des Echinodermes 
de la Suisse, 2e partie, p. 57, table 20, 
fig. 2-7, 1840. 

Agassiz, Description des Echinodermes 
de la Suisse, 2° partie, p.58, table 50, 
fig. 1, 1840. 

Agassiz, Description des Echinodermes 
de la Suisse, 2° partie, p. 61, table 21, 
fig. 1-4, 1840. 

Agassiz et Désir, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sciences, 3° 
série, t. VI, p. 331, 1846. 

Albin gras, Description des Oursins fos- 
siles de l'Isère, p. 22, 1848. 

Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- 
tologie, t. I, p. 580, 1850. 


Testà circulari, subinflatà. In areis ambulacrariis, duabus seriebus 
sex vel septem tuberculorum. Limbis tuberculorum ellipticis, approxi- 
matis, excavatis. Areis ambulacrariis, angustis, undalatis, quatuor 


scriebus verrucarum prœditis. 


109 

Aculeis maximis, crassis, subcylindricis, longitudinaliter ornatis 
costis granulatis, vel muricatis. Collo brevi. 

Dimensions. — Hauteur 40 millimètres; diamètre ?.., 

Piquants : longueur, 62 millimètres ; épaisseur, 114 millimètres. 

Le cidaris Blumenbachii, à en juger par les piquants nombreux qu’il 
a laissés, était répandu avec abondance dans les mers coralliennes du 
département de l'Yonne. Cependant, je n'ai rencontré jusqu'ici, du 
test de cette espèce, que des fragments qui seraient insuffisants pour 
faire une description détaillée, si je ne m'aidais d'exemplaires recueillis 
dans d’autres localités. 

Le cidaris Blumenbachii affecte une forme circulaire, un peu moins 
déprimée que le cidaris coronata. Les gros tubercules qui garnissent 
les aires interambulacraires sont au nombre de six ou sept par rangée ; 
ils s'élèvent du milieu d'une zône lisse, déprimée, de forme elliptique, 
et qu'entoure un cercle de granules plus apparentes que les granules 
intermédiaires. Les tubercules de Ja face supérieure sont les plus gros 
et les plus fortement crénelés ; à la base, ils diminuent sensiblement de 
volume et le col de leur mamelon ne présente que des crénelures très- 
peu apparentes. Les aires ambulacraires sont très-étroites ; à la base et 
au sommet, elles sont garnies de deux rangées de granules assez appa- 
rentes entre lesquelles naissent, vers le pourtour du test, deux autres 
rangées de granules plus fines encore. 

Les piquants de cette espèce atteignent une très-grande taille. Leur 
forme est allongée, renflée, subeylindrique ; leur surface est recouverte 
de petites granules, égales entre elles, uniformément espacées, dispo- 
sées longitudinalement et qu'un filet semble unir par la base. Au 
sommet du piquant, ces granules s’allongent et s’étalent d’une manière 
très-élégante, Le col du piquant est court; la tête est relativement 
petite, 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris Blumenbachii présente 
quelque ressemblance avec le cidaris coronata ; cependant, comme je 
l'ai dit plus haut, il s'en distingue d’une maniére tranchée par Le nombre 


9 


110 


de ses gros tubercules, par la formé elliptique des zones lisses qui 
les entourent et aussi par ses piquants dont la taille est beaucoup plus 
grande. Voisin du cidaris Agassizii, il s’en distingue également par ses 
tubercules plus nombreux et sa forme moins écrasée. 

LocauTÉs. — Le cidaris Blumenbachii se rencontre assez fréquem- 
ment, à l’état de fragment, dans l'étage corallien de Châtel-Censoir et 
Druyes. Cette dernière localité m'en a fourni plusieurs moules siliceux. 
M. Rathier l’a recueilli aux environs de Tonnerre. Il se trouve égale- 
ment dans le coral-rag supérieur à Bailly et à Courson. Les piquants 
que m’a communiqués M. Robineau, proviennent de Sainpuits. 

Histoire. — Décrite pour la première fois par Goldfuss, sous le nom 
de cidarites Blumenbachii, cette espèce a été successivement mention- 
née par tous les auteurs, sous cette même dénomination. Dans son 
catalogue raisonné, Agassiz a cru devoir y réunir les cidaris Parandieri 
et crucifera dont il avait fait d’abord des espèces distinctes. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. X, fig. 7. — Cidaris Blumenbachii, vu de côté, de la collection 
de M. Rathier. 
fig. 8. — Piquant du cidaris Blumenbachii, de ma collection. 
fig. 9. — Piquant du cidaris Blumenbachii, de la collection 
de M. Dormois. 


CiDnaRIs DROGIACA, Cot. 
PI. 44, fig. 1-2; pl. 12, fig. 1. 


Testä circulari, maximä, inflatà, infernè et supernè subplanä. Areis 
interambulacrariis præditis duabus seriebus quatuor vel quinque tu- 
berculorum, Tuberculis supernis a disco ovariali maximè distantibus. 
Limbis tuberculorum verrucis majoribus circumdatis. Areis ambulacra- 
riis angustissimis, subundulatis, prœditis duabus seriebus parvarum 
verrucarum. 

DimENsioNs. — Hauteur, 46 millimètres ; diamètre, 72 millimètres. 


111 


Cette espèce est remarquable par sa grande taille : elle est large, 
renflée, légèrement aplatie en dessus et en dessous. Les aires interam- 
bulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules principaux. Ces 
tubercules, au nombre de quatre ou cinq par rangée, sont très-gros et 
très-espacés, surtout vers le pourtour du test; près de l'ouverture 
buccale, ils se rapprochent et diminuent sensiblement de volume. La 
face supérieure presque tout entière est nue ; les plaques coronales qui 
touchent à l'appareil oviducal paraissent dépourvues de tubercules, 
suit que ces tubercules n'existent réellement pas, soit que très-petits 
et en quelque sorte atrophiés, ils se confondent avec les granules inter- 
médiaires. Les tubercules principaux sont perforés et fortement créne- 
lés ; la zone lisse qui les entoure est ronde pour les plus gros, elliptique 
pour les plus petits ; elle est bordée d’un cercle de granules apparentes, 
éloignées les unes des autres et qui sont elles-mêmes très-distinctement 
crénelées, perforées et mamelonnées. L'espace intermédiaire entre les 
tubercules est garni de granules un peu moins fortes, mais espacées, 
apparentes et disposées au hasard. La plupart de ces granules, et spé- 
cialement celles qui accompagnent les tubercules principaux, sont en- 
tourées elles-mêmes d’un cercle de petites verrues très-fines et cepen- 
dant parfaitement distinctes sans le secours de la loupe. Les aires 
interambulacraires sont relativement très-étroites ; onduleuses à la 
partie supérieure, presque droites en se rapprochant de la bouche, elles 
sont, de chaque côté et sur toute leur étendue, bordées d’une rangée de 
granules fines, proéminentes et très-régulières. Entre cette double 
rangée, on distingue des verrues beaucoup plus petites et disposées 
sans ordre. Les pores ambulacraires paraissent étroits; ils s'ouvrent 
dans un large sillon qui ondule parallèlement aux aires ambulacraires. 
L'appareil oviducal est très-grand et subpentagonal. La bouche est 
circulaire. 

Cette espèce atteint une très-grande taille. J'en possède quelques 
exemplaires, un tiers plus gros que celui que j'ai décrit. On rencontre 
souvent le cidaris drogiaca à l'état de moule intérieur, et alors on dis- 


112 
tingue parfaitement les sutures des plaques ; la disposition des plaques 
coronales de la face supérieure est surtout remarquable. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa grande taille, cette espèce se 
rapproche du cidaris maxima, Goldf. ; mais elle s’en distingue d’une 
manière tranchée par ses tubercules beaucoup moins nombreux, par sa 
face supérieure presque nue, par ses granules intermédiaires plus ap- 
parentes et plus espacées. Elle se rapproche plus encore du cidaris 
gigantea, Ag., qui jusqu'ici n’est connu que par un fragment recueilli 
dans le terrain à chailles de Péronne, et que M. Agassiz a décrit et fi- 
guré dans la Description des Échinides de la Suisse. Quelque incomplet 
que soit le fragment que M. Agassiz avait sous les yeux, il présente, 
cependant, de notables différences avec l'espèce que je viens de décrire. 
Les granules intermédiaires et celles qui bordent la zone lisse dés tu- 
bercules sont moins nombreuses et plus écartées ; l'espace qui sépare 
les rangées dé tubercules est beaucoup plus étroit. 

LocauTé. — Le cidaris drogiaca se rencontre assez abondamment 
dans le calcaire à chailles de Druyes, aussi, ai-je cru devoir lui donner 
le nom de cette localité (4). Le plus souvent, il est à l’état de moule in- 
térieur siliceux ; cependant, quelques exemplaires ont conservé leur 
test. M, Guérin, ancien instituteur à Druyes, a bien voulu me com- 
muniquer celui qui a servi à cette description. J'ai recueilli dans le 
coral-rag inférieur de Chätel-Censoir de nombreuses plaques coronales 
appartenant à cette espèce. 

EXPLICATION DES FIGURES. 
PI. XI, fig. 1. — Cidaris drogiaca, vu sur la face supérieure, de la 
collection de M. Guérin. 


fig. 2. — le même vu sur la face inférieure. 
PI. XIE, fig. 1. — le même vu de côté. 
fig. 2. — Cidaris drogiaca moule extérieur, vu sur la face 


supérieure, de ma collection. 


(4) Druyes, Drogia. 


115 


Cidaris dont les piquants seuls ont été recueillis. 
CiDARIS PUSTULIFERA , Ag. 
Pl, 49, fig:"3. 


Sy. — Cidaris pustulifera, Agass. — Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- 
rum Echinodermatum fossilium, p.10, 
1840. 
= — Agassiz, Description des Echinodermes 
de la Suisse, 2e partie, p. 75, fig. 7, 
1840. 
TS — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sciences nat. 
5e série, t. II, p. 333, 1846. 


Aculeo elongato, subeylindrico, ornato granulis obtusis, irregulari- 
ter sparsis. Collo nudo ; apophysi glenoidali maximä, valdè crenulatà. 

Dimensions. — Longueur ?....; épaisseur 9 millimètres. 

Décrite depuis longtemps par Agassiz, cette espèce de piquant se 
reconnaît à sa grande taille, à sa forme allongée et subcylindrique. Sa 
surface est recouverte de granules disséminées au hasard. Le plus sou- 
vent, ces granules sont épaisses, obtuses, largement espacées ; parfois, 
au contraire, elles sont fines, serrées, nombreuses. Ces différences dans 
la disposition et dans la forme des granules se remarquent quelquefois 
sur un même piquant. Le col est épais et court; la facette articulaire 
paraït très-fortement crénelée. 

Ces piquants se trouvent associés, à Châtel-Censoir et à Druyes, 
avec le cidaris drogiaca; cependant, je n'ai recueilli, jusqu'ici, aucun 
échantillon qui puisse me fournir la preuve que ces deux espèces doï- 
vent être réunies. 

RapPORT ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris pustulifera se rapproche des 
piquants que Goldfuss attribue au cidaris nobilis; il s’en distingue, 
cependant, par ses granules plus nombreuses et bien moins épineuses. 

LocarTÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans le coral-rag de Châtei- 
Censoir et de Druyes, où elle est assez abondante. 


9* 


114 


Histoire. — Décrite et figurée, pour la première fois, par M. Agas- 
siz, en 1840, cette espèce a été de nouveau mentionnée par lui dans 
son Catalogue raisonné des Echinides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XIL fig. 1. — Cidaris pustulifera, de ma collection. 


CIDARIS BACULIFERA, Ag. 
PI. 11, fig. 3. 


Syx. — Cidaris baculifera, Ag. — Agassiz, Description des Echinodermes de la 
Suisse, 2° partie, p. 80, table 21, fig. 12, 1840. 
= — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echi- 
nides, Annales des Sc. nat., 3° série, vol. VI, 
p. 33, 1846. 


Aculeo elongato, ornato granulis spinosis per series regulares longi- 
tudinaliter dispositis. 

Dimensions. — Longueur, ?...; épaisseur, 4 millimètres. 

Bien que le test qui appartient à cette espèce soit connu (1}, je n'ai 
rencontré, jusqu'ici, que les piquants, encore sont-ils toujours à l'état 
de fragment, et sur aucun de ceux que je possède la tête et la pointe 
terminale ne se trouvent conservées. Ces fragments sont allongés, grè- 
les, baculiformes et ornés, sur toute leur surface, de granules épineu- 
ses, apparentes et disposées en séries longitudinales très-régulières. Ces 
séries longitudinales sont espacées entre elles. L’intervalle qui les sé- 
pare est légèrement excavé, ce qui donne à cette espèce un aspect plu- 
tôt polygonal que cylindrique. Le nombre des séries épineuses varie 
suivant la grosseur des piquants; on en compte huit à neuf, quelque 
fois six. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme et ses ornements cette 
espèce se distingue de tous les autres piquants jurassiques. 


(1) Suivant M. Agassiz, le test du cidaris baculifera se rapproche beaucoup du 
cidaris blumenbachii, mais les tubercules sont moins enfoncés. 


115 


LOCALITÉ. — J'ai recueilli les piquants du Cidaris baculifera dans le 
coral-rag inférieur de Châtel-Censoir ; elle y est rare. 

Histoire. — Décrit et figuré, pour la première fois, dans les échi- 
nides fossiles de la Suisse, le cidaris baculifera a été de nouveau men- 
tionné par M. Agassiz dans son Catalogue raisonné sur les Echinides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XI , fig. 5. — Piquant du cidaris baculifera, de ma collection. 


Ciparis sPINOSA, Ag. 


PI, 44,, fo, 4. 


Syx.— Cidaris spinosa, Ag. — Agassiz, Description des Echinodermes fossiles de la 
Suisse, 2e partie, p. 71, table 21; fig. 1, 1841. 
— — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, 
Annales des Sc. nat., 3° série, tome VI, p. 334, 
1846. 


Aculeo elongato, subcylindrico, ornato granulis spinosis, maximis, 
passim sparsis. [nter granula maxima, verrucis minimis, per series 
dispositis. Coilo nudo. 

Dimexsions. — Longueur ?...; épaisseur 8 millimètres. 

Cette espèce est grande, allongée, subcylindrique. Sa surface est 
partout recouverte d’aspérités épineuses, plus ou moins grosses et dis- 
séminées sans ordre. L'espace intermédiaire est garni par des granu- 
les inégales, souvent très-petites, et qui, disposées longitudinalement 
forment, entre les aspérités épineuses, des séries irrégulières et inter- 
rompues. Le col est long et semble lisse. 

Ce n’est pas sans quelque hésitation que j’ai rapporté cette espèce 
au cidaris spinosa d’Agassiz. Suivant ce naturaliste, l’espace qui 
s'étend entre les aspérités est d'apparence lisse , et c’est seulement en 
l'examinant à la loupe, qu'on reconnait qu'il est finement strié dans 
le sens longitudinal, tandis que sur l'échantillon que j'ai décrit l’es- 
pace intermédiaire est garni de stries granuleuses et inégales, parfai- 
tement distinctes à l'œil nu; cependant cette dissemblance , due sans 


116 


doute à la taille du piquant ou à la position qu'il ocenpait sur le test, 
ne m'a pas paru suffisante pour établir deux espèces distinctes. 

RaPpoRTs ET DIFFÉRENCES. — Voisine du cidaris horrida, Ag., cette 
espèce s’en distingue par sa forme cylindrique et par les aspérités qui 
garnissent également toute la surface du piquant. 

LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans le coral-rag inférieur de 
Druyes; elle y paraît très-rare. 

Histoire. — Décrite et figurée, pour la première fois, par M. Agas- 
siz dans sa Description des Echinodermes fossiles de la Suisse, cette 
espèce, comme la précédente, a été mentionnée de nouveau dans le 
Catalogue des Echinides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 
PI. ,fig. .— Piquant du cidaris spinosa, de ma collection. 


CipaRis GRANULATA, Cot. 
PAPAS Der. 


Aculeo elongato, subclavato, ornato granulis per series irregulariter 
disposilis. Inter granula verrucis numerosis, minimis, passim sparsis. 
Collo longo, crasso, nudo; apophysi glenoidali crenulatä. 

Dimensions. — Longueur, 32 millimètres; épaisseur, 8 millimètres. 

Ce piquant constitue une espèce très-distincte. Sa forme est allon- 
gée, renflée, subcylindrique. Sa surface est recouverte de granules ar- 
rondies, tantôt disposées au hasard, et tantôt formant des séries longi- 
tudinales, irrégulières et interrompues. L'espace qui sépare ces petites 
aspérités est rempli par une granulation très-fine et très-abondante et 
qui n’est visible qu’à la loupe. Le col est épais, lisse et assez long ; la 
facette articulaire est crénelée. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce par sa forme générale se 
rapproche un peu des piquants du cidaris Blumenbachii, Munst.; mais 
elle s'en distingue par la longueur de son col, par la disposition irré- 
gulière de ses aspérités et surtout par la granulation qui remplit l’es- 


117 
pace intermédiaire. Ces deux derniers caractères servent également à 
la distinguer du cidaris cervicalis, Ag., qui du reste n’est qu'une variété 
du cidaris Blumenbachii. 
LocauiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Châtel-Censoir, dans les 
couches du coral-rag inférieur ; on la rencontre mêlée aux piquants des 
cidaris Blumenbachii et coronata et de l'hemicidaris crenularis ; elle y 


est rare. 
EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XL, fig. 7.— Piquant du cidaris granulata, de ma collection. 


Ciparis cRAssA, Cot. 
FRA Res. 


Aculeo crasso, elongato, ornato costis acutis. inequalibus, longitudi- 
naliter dispositis. 

Dimensions. — Longueur, ? .…. ; épaisseur, 10 millimètres. 

Je ne possède de ce cidaris qu’un seul fragment de piquant. Mais ce 
fragment suffit pour caractériser une cspèce bien distincte. Sa forme 
est allongée, irrégulièrement prismatique en dessus, arrondie en des- 
sous. Il est recouvert de côtes longitudinales, aiguës, comprimées, plus 
ou moins prononcées, plus ou moins espacées. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme prismatique, par les 
côtes aiguës dont sa surface est recouverte, celte espèce me paraît se 
distinguer de tous les piquants de cidaris décrits jusqu'ici. 

LocaLiTÉ. — J'ai recueilli le cidaris crassa à Châtel Censoir, dans 
le coral-rag inférieur ; on le rencontre associé aux espèces précédentes. 
EXPLICATION DES FIGURES. 

PI. XI, fig. 8. — Piquant du cidaris crassa, de ma collection. 


CiDARIS LINEATA, Cot. 
PI, 11, fig. 5-6. 


Aculeo elongato, subeylindrico, ornato suprà coput rugis minimis, 
attenuatis et undulatis, in medio et apice costis subgranulatis, (enui- 


118 


bus, longitudinäliter dispositis. Cello nullo ; apophysi glenoiïdali leviter 
crenulatä. 

Dimensions. — Longueur, ?...; épaisseur, 6 millimètres. 

Cette espèce est allongée, cylindrique, une peu comprimée vers 
le sommet. A la base, immédiatement au-dessus de la tête, elle est re- 
couverte de rides granuleuses extrêmement fines, atténuées et parfois 
onduleuses. Vers le tiers à peu près du piquant, ces petites aspérités 
se rapprochent, se confondent et forment des lignes fines, régulières, 
plus ou moins granuleuses et qui s'élèvent jusqu'au sommet. Le col du 
piquant est nul; il n’est indiqué ni par un rétrécissement, ni par une 
surface lisse. La facette articulaire est légèrement crénelée. 


RaPPorTs ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce de piquant se distingue 
de tous ses congénères par la disposition des granules et des stries qui 
la garnissent et par ia brièveté extrême de son col. 


LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans les couches coralliennes 


inférieures de Châtel-Censoir et de Druyes; elle y est rare. 


EXxPLICATION DES FIGURES. 


PI. XI , fig. 5. — Piquant du cidaris lineata, de ma collection. 
fig. 6. — Cidaris lineata, var. de ma collection. 


CiDARIS CENSORIENSIS, Cot. 
PI. 12, fig. 4. 


Aculeo maximo, elongato, cylindrico, ornato costis compressis, sub- 
granulatis, œqualibus, longitudinaliter dispositis. Collo nudo, apophysi 
glenoidali valdè crenulatä. 

Dimensions. — Longueur, ?...; épaisseur, 10 millimètres. 

Cette espèce, dont je ne possède qu'un seul exemplaire est allongée, 
cylindrique, de grande taille. Sa surface est recouverte de côtes lon- 
gitudinales comprimées, subgranuleuses, égales entre elles et réguliè- 


119 


rement espacées. Ces côtes s'atténuent et disparaissent en se rappro- 
chant du col, qui est nu et se confond, sans bourrelet et sans rétrécis- 
sement, avec le reste de la baguette. La tête du piquant est large, la 
collerette saillante et la facette articulaire fortement crénelée. 


RAPPORTS ET DIFFERENCES. — Ce piquant, remarquable par sa 
grande taille, par la forme de son col, par la disposition des côtes qui 
garnissent sa surface, ne ressemble à aucune des espèces connues. 


LocaLiTÉ. — J'ai recueilli le cidaris censoriensis à Châtel-Censoir, 
dans les couches du coral-rag inférieur. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XIE, fig. 4 — Piquant du cidaris censoriensis, de ma collection. 


Cinaris TRIGONACANTHA, 2 


œ 
CE 


PI. 10, fig. 6. 


Sy. — Cidaris trigonacantha, Ag. — Agassiz, Cataloqus systematicus ectyporum 

Echinodermatum fossilium, p. 10, 1840. 

_ _— — Agassiz, Description des Echinodermes de la 
Suisse, 2 partie, p. 74, table 21, fig. 6 
1840. 

— — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sc. nat., 2° série, 
tome VI, p. 334, 1846. 


Aculeo elongato, baculiformi, trigonato, supernè granulis spinosis 
irregulariter ornato, infernè leviter et longitudinaliter striato. Collo 
nudo ; apophysi glenoidali leviter crenulatä. 


Dimensions. — Longueur ?.. ; épaisseur 12 millimètres. 

Cette espèce de piquant est allongée, baculiforme, triangulaire. La 
partie supérieure est garnie de verrues plus ou moins épineuse, espa- 
cées et disposées sans ordre. La face inférieure est sillonnée de stries 
longitudinales, fines , régulières, granuleuses. On n’y remarque point 


120 


de verrues, si ce n’est, cependant, au-dessus du col qui est lisse. La tête 
du piquant est saillante ; la facette articulaire est de médiocre gran- 
deur et son pourtour légèrement crénelé. 


Rapports ET DIFFÉRENCES. — Le cidaris trigonacantha, par sa forme 
triangulaire, se distingue de ses congénères. 

LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce dans le coral-rag inférieur 
de Châtel-Censoir ; elle y est rare. 


Hisroire. — Décrite et figurée par Agassiz dans sa Descripiion des 
Echinodermes de la Suisse, cette espèce a été mentionnée de nouveau 
dans le Catalogue-raisonné des Echinides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. 40, fig. 6. — Piquant du cidaris trigonacantha, vu sur la face 
sup., de ma collection. 


HEMICIDARIS STRAMONIUM, Âg. 


PL. 49; fig. 5-7. 


SyN.— Hemicidaris stramonium, Ag, — Agassiz, Catalogussystematicus ectyporum 
Echinodermatum fossilium, p. 8, 1840. 


ns — — Agassiz, Description des Echinodermes de 
la Suisse, 2° partie, page 47, table 19, 
fig. 13 et 14, 1840. 


— — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sc. nat., 5° sé- 
rie, tome VI, page 38, 1846. 


Testà parvä, inflatâ, supernè depressä. Areis interambulacrariis 
præditis duabus seriebus sex vel septem tuberculorum. Tuberculis maxi- 
mis, proeminentibus, perforatis et valdè crenulatis. Areis ambulacrariis 
undulatis, strictis, infernè nonnullis turberculis prœditis. Ore magno, 
decies inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 11 millimètres ; diamètre, 19 millimètres. 


124 

Cette espèce est remarquable: parisa petite taille: La: forme générale 
du test est renflée et cependant: déprimée à la.face supérieure qui est 
presque plane. Les aires interambulacraires sont.garnies d'une double 
rangée de six ousept tubercules. Ces:tabercules sontrrelitivement très- 
gros; ils sont perforés et fortement. crénelés; leur base, entourée de 
granules distinctes et régulièrement espacées,, est. large et forme:un 
cône assez roide, tandis que le mamelon affecte une très-petite taille. 
Les aires ambulacraires sont étroites, fluxueuses; et garnies à leur base 
de deux rangées de tubercules de médiocre grosseur. Ces tubercules, 
dont on comple à peine trois ou quatre sur:chaque rangée, sont rem- 
placés, à la partie supérieure, par de petites granules. Les pores dis- 
posés par simples paires se multiplient près de l’ouvertüre buccale. 
L'appareil oviducal, comme dans fous les hemicidaris, est composé de 
cinq plaques ovarialés et de cinq plaques interovariales. Les plaques 
ovariales sont pentagonales et perforées à leur extrémité; elles sont 
granuleuses, à l'exception de la plaque ovariale impaire qui est plus 
grande que les autres et d'apparence spongieuse. Les plaques intero- 
variales couronnent le sommet'des aires ambulacraires ; elles sont très- 
petites, triangulaires.et granuleuses. L'anus est subcirculaire. La bou- 
che est grande, décagonale et'assez fortement entaillée. : 

Rapports ET DIFFÉRENCES. — L'hemicidaris stramonium est très- 
voisin de l'hemicidaris.crenularis, dont il devrait peut-être constituer 
une simple variété; il. s'en distingue cependant par sa taille toujours 
moins développée et par le petit nombre de tubercules qui garnissent 
la partie inférieure des aires ambulacraires. Ce caractère ayant paru 
suffisant à M. Agassiz pour établir une espèce distincte, j'ai cru devoir 
la maintenir. 

LocaLrré. — M. Râthier a recueilli cctte espèce à Chablis; elle y est 
assez rare. La couche dans laquelle on la rencontre occupe la partie 
supérieure de l'étage corallien et paraît correspondre au calcaire à 
astartes: On reucontre fréquemment à Druyes. des moules intérieurs 
silicieux qui se rapportent probablement à cette espèce. 


10 


122 


L'hemicidaris stramonium avait été jusqu'ici considéré comme 
spécial à l'étage kimreridien, et c'est pour la première fois qu'en 
France sa présence est constatée dans les couches supérieures de l'é- 
tage corallien. M. Edward Forbes signale également cette espèce, 
comme ayant été rencontrée dans l’oolite corallienne d'Angleterre. 

HisromE. — Décrit et figuré par M. Agassiz dans son travail sur les 
‘échinides fossiles de la Suisse, l'hemicidaris stramonium a été mer- 
tionné dans le Catalogue raisonné des Echinides, 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XIL, fig. 5. — Hemicidaris stramonium, vu sur la face sup., de 
la collection de M. Rathier, 
fig. 6. — le même, vu sur la face infér. 
fig. 7. — le même, vu de côté. 


HEMICIDARIS CRENULARIS, Âgass. 
PI. 13, fig. 1-9. 


Syx. — Echinites — Martin Lister, Historia animalium an- 
gliæ, lap. turb,, p. 221, table 7, fig. 21, 

1678. 
Echinite mamillaire. — Bourguet, Traité des pélrifications, p. 


76, pl. 52, fig. 341, 347, 3548, 1742. 
Je — — Knorr, Recueil des Monuments des ca- 
tastrophes que le Globe a essuyées, t. 
IT p.45 pli n036 4924001075: 


Cidaris mamillata. — Leske, Addilamenta ad Kleinii disposi- 
tionem echinodermatum, p. 124, 125, 
1778. 


— Parkinson, Organic romains of a former 
wold, t. IL. pl. 1, fig. 6, 1811. 


Cidarites crenularis, Lam. — Lamarck, Histoire des animaux sans 
vertèbres, t. VI, p. 59, n° 16, 1816. 
Echinites globulatus. — Schlotheim, Nachtrage zur petrefacten- 


kunde, p. 314, 1820. 


Cidarites crenularis, Lam. — Defrance, Dictionnaire des stiences n«= 

turelles (Levrault), t. IX, p.211, 1820. 

= —— — Eudes Deslonchamps, Encyclopédie mé- 
thodique, Vers, t. 11, p. 197, 1824. 


_ — — Goldfuss, Petrefacta allemana, t. I, p. 
122, pl. 40, fig. 6, 1829. 
Cidaris crenularis, Agass. — Agassiz, Prodromus, Mémoires de la So- 


ciété des Sciences naturelles de Neuf- 
châtel, p. 21, 1836. 
Diadema crenulare, Desm. — Desmoulins, falleaux synonymiques des 
Echinides, p. 312, n°11, 1837. 
Hemicidaris crenularis, Agass. — Agassiz, Catalogus systemalicus ec‘ypo- 
rum echinodermatum fossilium, p. 8, 
1839, 


—_ — — Agassiz, Description des Echinodermes 
fossèles de la Suisse, 2° partie, p. 44, 
pl. 18, fig. 23-24, et pl. 19, fig. 10-12, 
1840. 

—_ — — Agassiz et Desor, Catalogue méthodique 
el raisonné des Echinides, Annales des 
Sciences naturelles, 3° série, t. VI, p. 
337, 1846. 

— — — Pictet, Traité élémentaire de Puléonto- 
logie, t. IV, p. 163, 1846. 

— — — Marcou, Recherches géologiques sur le 
Jura salinois, Mémoires de la Société 
géologique de France, 2° série, t. HIT, 
p. 103, 1848. 

22 3 — Bronn, /ndex paléontologicus oder uber- 
sicht der bis jetzt bekannten fossilen 
organismen, t. III, p. 194, 1849. 

= e2 — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- 
tologie stratigraphique universelle, t. 
I, p. 380, 13° étage, no 520, ett I, p. 
27, 14° étage, n° 433, 1850. 


Testä inflatà, subconicä. Areis interambulacrariis præditis duabus 
seriebus sex vel septem tuberculorum. Tuberculis magnis, proemi- 
nentibus, perforalis et valdè crenulatis. Areis ambulacrariis strictis, 
uudulatis, inferné præditis nonnullis tuberculis. Ore magno, decies 


124 


et'profundè inciso. Acnleis, maximis, claviformibus, longitudinaliter 
strjalis, 

DimEnsIoNs — Hauteur, 51 millimètres ; largeur, 38 millimètres. 

L'hemicidaris crenalais est remarquable par sa forme renflée, coni- 
que, presqu'aussi, haute que large. Le sommet est sensiblement dé- 
primé, la partie inférieure est presque plane. Les aires interambula- 
craires sont garnies d’une double rangée de six ou sept gros tuber- 
cules. Ces tupercules sont perforés et fortement crénelés. Leur base, 
entourée de granules plus ou moins espacées, est largement développée, 
et forme un cône assez roïde et très-proéminent, tandis que le mame- 
lon est d’une taille médiocre. Les aires ambulacraires sont étroites, 
flexueuses et garnies, à la base, de tubercules de médiocre grosseur ; 
à la partie supérieure, ces tubercules se transforment en de très- 
petites verrues qui, cependant, malgré leur peu de développement, sont 
encore mamelonnées et perforées, Les pores sont disposés par simples 
paires, excepté aux approches de l'ouverture buccale où ils se resser- 
rent et se multiplient. La bouche est grande ; le pourtour est déca- 
gonal et profondément entaillé. 

Les piquants de cette espèce se rencontrent assez fréquemment. Ils 
sont facilement reconnaissables à leur grande taille et aux stries fines 
et longitudinales qui les recouvrent. Ce sont des massues plus ou 
moins allongées et dont la forme varie suivant la position qu’ils occu- 
paient sur le test. Les piquants de la face supérieure sont courts, ra- 
massés, arrondis au sommet, tandis que ceux du milieu de la circon- 
férence sont beaucoup plus longs, moins étranglés, tronqués à l'ex- 

‘’trémité et d’une grosseur presqu'égale sur toute leur étendue. Les 
stries qui les recouvrent sont plus ou moins fines. Le sommet, qu'il 
soit tronqué ou arrondi, est toujours lisse. Le col du piquant est court 
et l'anneau qui le surmonte est médiocrement développé (1). 


(1) J'ai fait figurer (pl. 13 fig. 6 et 7) deux piquantsque j'ai cru devoir attribuer 
à l'hemicidaris crenularis, parce que je les ai recueillis avec le test de cette espèce; 
mais ils pourraient bien appartenir à l’hemicidaris Guerini, Cot. 


42d 

Rapports ET DiIFFÉRENCES. — L'hémicidaris crenularis se distingue 
de ses congénères par sa {aille haute et renflée, par le nombre et le 
développement de £es tubercules, par li grandeur et les profondes en- 
tailles de son ouverture buccale, par la forine et le volume de ses pi- 
quants. Il a beaucoup de rapports avec l'hemicidaris stramonium, Ag, 
qui n'en est peut-être qu'une variété, cependant ce dernier est plus 
déprimé et’sa taille est constamment plus petite. 

L'hemicidaris crenularis se rapproche encore de l'hemicidaris inter- 
media que M. Edward Forbes vient de nous faire connaître par une 
description détaillée et des figures admirables (1). Les deux cspèces, 
bien que très-voisines, sont cependant, ainsi que le démontre le savant 
naturaliste anglais, parfaitement distinctes, et l’hemicidaris crenula- 
ris pourra toujours être reconnu à sa forme ordinairement plus élevée, 
à ses granules intermédiaires moins serrées, à ses tubercules ambula- 
craires relativement plus développés, aux entailles plus profondes Ge 
l'ouverture buccale, et surtout 4 la forme caractéristique de ses 
piquants (1). 

H se rapproche également de l'hemicidaris Icaunensis, Cot., de l'é- 
tage bathonien, maïs, ainsi que nous l'avons indiqué en décrivant 
cette espèce, il s’en distingue par ses tubercules pl:s proéminents, 
par ses aires ambulacraires plus flexueuses et garnies à la base de 
tubércules beaucoup plas gros. L'hemicidaris crenularis a longtemps 
été confondu avéc'üne autre espèce de l'étage bathonien qu’on ren- 
contre assez fréquemment à Luc, à Ranville et à Langrune. Cependant, 
cette dernière espèce, que M. d'Orbigny, dans son Prodrome, men- 
tionne sous le nom d'hémicidaris Luciensis, d'Orb., se reconnaît facr- 
lement aux granules nombreuses ét Serrées qui s'étendent au milieu 
des gros tubercuiles interambulrcraires. Circonscrit de la sorte, l'hemi- 
cidaris crenularis devient spécial aux couches supérieures de l'étage 


(1) Edward Forbes, Memoirs of the Geological Survey, of the United Kingdom, 
äécade 1m, pl. 4, fig. 1-11, 


126 


oxfordien, et surtout à l'étage corallien, dont il est un des fossiles les 
plus caractéristiques, et cest par erreur que MM. Goldfuss, Grateloup 
et Desmoulins ont indiqué sa présence au sein des couches crétacées. 

LocazirÉ. — L'hemicidaris crenularis est très-commun dans le dé- 
partement de l'Yonne. On Île rencontre avec son test dans les couches 
coralliennes inférieures de Merry-sur-Yonne. A l’état de moule inté- 
rieur il est plus fréquent encore; il est surtout très-abondant dans les 
calcaires à chailles de Druyes. J'ai recueilli en assez grande quantité 
les piquants de cette espèce dans une couche sablonneuse, de très- 
minime épaisseur, qui, à Châtel-Censoir, s'étend à la base du coral-rag 
inférieur. 

Hisroire. — L'hemicidaris crenularis est une des espèces les plus an- 
ciennement connues. Placée par Lamark dans le genre cidaris, elle y à 
été laissée par les auteurs jusqu’en 1837; époque à laquelle M. Desmou- 
lins la classa dans son genre diadema ; à peu près dans le même temps, 
M. Agassiz en faisait, avec raison, le type de ses hemicidaris. C’est 
sous ce nom générique, qu'elle à conservé depuis, que cette espèce a 
été décrite ou mentionnée dans tous les ouvrages publiés depuis quel- 
ques années. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


P]. XIE, fig. 4. — Hemicidaris crenularis, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 
fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 5. — le même, vu de côté. 
fig. 4-7. — Piquants de l'hemicidaris crenularis, de ma collection. 
fig. 8.— Tête du piquant. 
fig. 9. — Sommet du piquant (fragment grossi). 


Hemicinaris MEryaAca, Cot. 
PI. 15, fig. 10-12. 


Testà minimäâ, inflatà, supernè depressä. Areis interambulacrariis 


127 
præditis duabus scriebus quinque vel sex tuberculorum. Tuberculis 
maximis, proeminentibus. Areis ambulacrariis undulatis, supernè 
strictis, infernè lalis. Disco ovariali proeminente. Ano ovali. Ore 
decies et leviter inciso. 


Dimenxsioxs. — Hauteur, 10 millimètres ; largeur, 17 millimètres. 

Cette espèce est petite, renflée et cependant légèrement déprimée 
à la partie supérieure ; la base, qui dans les hemicidaris est presque 
toujours plate est un peu renflée. Les aires interambulacraires sont 
garnies de deux rangées de tubercules très-gros surtout à la face su- 
périeure. Ces tubercules, au nombre de cinq ou six par rangée, sont 
crénelés, perforés et remarquables par la proéminence de la zone lisse 
qui les entoure. Ils sont tellement rapprochés que le plus souvent leur 
base se touche, ct ne laisse pas de place aux petites verrues in- 
termédiaires qui se trouvent ainsi reléguées sur les flancs où elles for- 
ment des rangées très sinueuses. Les aires ambulacraires, très-larges 
près de la bouche et au pourtour de la circonférence où elles sont 
garnies d’une double rangée de quatre à cinq tubercules de médiocre 
grosseur, se rétrécissent brusquement aux approches de l'appareil 
oviducal ; elles disparaissent alors presque complètement, et la double 
rangée des pores ambulacraires arrive seule, en ondulant, jusqu'au 
sommet. L'appareil oviducal est très-bien conservé dans l'exemplaire 
que j'ai sous Îles yeux; il s'élève un peu au-dessus du test ; les plaques 
oyariales et interovariales, comme dans tous les hemicidaris, sont per- 
forées et garnies de verrues, à l'exception de la plaque ovariale impaire 
qui est d'apparence spongieuse. L’anus est elliptique. La bouche est 
grande, décagonale; les entailles paraissent peu profondes. 


RAPPORTS LT DIFFÉRENCES. — L'hemicidaris Meryaca se rapproche 
beaucoup de l'hemicidaris stramonium, Ag. par sa pelite taille et par la 
forme de ses aires ambulacraires très-étroites au sommet et très-larges 
à la base. Cependant, il s'en distingue d'une manière positive par 
plusieurs caractères importants. La forme générale de l'hemicidaris 


128 

Mervaca est plus déprimée à la partie supérieure et moins plate à la 
base. Les gros tubercules des aires interambulacraires, dans l’hemi- 
cidaris stramonium, sont séparés par une rangée de petites verrues, 
tandis que, dans notre espèce, ils sont beaucoup plus rapprochés et 
se touchent par la base. Il existe encore une différence dans le nombre 
de tubercules qui garnissent la partie inférieure des aires ambula- 
craires. Ces tubereules, d’après M. Agassiz, sont toujours au nombre 
de trois dans l'hemicidaris stramonium, tandis que, dans l'espèce qui 
nous occupe, il n’y en à jamais moins de cinq et souvent six. 


LocauiTÉ. — J'ai recueilli l'hémicidaris Meryaca aux environs de 
Merry-sur-Yonne, dans les couches coralliennes inférieures; cette es- 
pèce est extrêmement rare. 


ÆEXxPLICATION DES FIGURES. 


PI. XIIT, fig. 10. — Hemicidaris Meryaca, vu sur la face supérieure, de 
ma collection. 
fig. 11. — le même, vu sur la face inférieure, 
fig. 12. — le même, vu de côté. 


HemiciDaRIS DIADEMATA, Agass. 
PI. 14, fig. 1-5. 


Sxx. — Hemicidaris diademata, Agass. — Agassiz, Catalogus syslematicus ectypo- 
rum Echinodermatum fossilium muser 
neocomiensis, p. 8, 1840. j 
— — — Agassiz, Descriplion des Echinides fossi- 
les de la Suisse, 2e partie, p. 49, pl. LS, 
fig. 23-24, pl. 19, fig. 10-12, 1840. 
— = — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sciences natu- 
relles, 3e série, t. VI, p. 338, 1846. 
= ER — Bronn, Index paleontologicus, t. III, p. 
19%, 1848. 
— — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paleon- 
tologie stratigraphique universelle, 
14e étage, n° 519, t, I, p. 380. 1850. 


129 

Testà hemisphæricà, subinflatà, supernè depressä. Areis ambula- 
crariis prædilis duabus seriebus tuberculorum. Tuberculis infernè et 
in ambitu maximis, supernè minhuis Areis ambulacrariis strictis, 
subrectis. Ore magno, decies et profundè inciso,. 

Darexsions. — Hauteur, 49 millimètres; largeur, 40 millimètres. 

La forme de cette espèce est hémisphérique, renflée et cependant 
légèrement déprimée à la face supérieure. Les aires interambulacraires 
sont garnies d’une double rangée de tubercules qui, très-gros à la par- 
tie inférieure et au pourtour de la circonférence, s’amoindrissent brus- 
quement aux approches de l'appareil oviducal. Cette disposition des 
tubercules donne à l'hemicidaris diademata une physionomie qui le 
fait facilement reconnaître. Les tubercules principaux sont distinc- 
tement crenelés et perforés ; ils s'élèvent au milieu d’une zône lisse, 
presque plane et bordée de fines granules. Les aires ambulacraires, 
étroites au sommet, s’élargissent en se rapprochant de l'ouverture 
buccale ; elles portent une double rangée de tuberculés assez volumi- 
neux à Ja base, mais qui, vers le milieu de la circonférence et à la 
partie supérieure, se changent en fines granules. Les ambulacres for- 
ment des lignes très-peu flexueuses. Les pores s'ouvrent au milieu d’un 
petit cerele proéminent ; disposés deux à deux, ils se multiplient près 
de la bouche. L'appareil oviducal est parfaitement conservé dans 
l'exemplaire que j'ai sous les yeux. Les plaques ovariales et interova- 
riales sont perforées et garnies de granules, à l’exception de la plaque 
ovariale impaire dont l'apparence est spongieuse. L’anus est grand et 
irrégulièrement ovale. La bouche est large, décagonale ét profondé- 
ment enlaillée. 

L'hemicidaris diademata affecte une taïlle très-variable, et il n’est 
pas rare d'en rencontrer des échantillons un tiers plus gros que celui 
que je viens de décrire. Il varie aussi dans sa forme, qui, au lieu d’être 
déprimée à la face supérieure, est parfois renflée et subconique. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’hemicidaris diademata se distingue 
de ses congénères par la petitesse des tubercules interambulacraires 


150 
de la face supérieure, caractère remarquable et qui contraste avec la 
grosseur de ces mêmes tubercules dans presque tous les hemicidaris. 
Ses 2mbulacres presque droits, sa forme élargie et ordinairement dé- 
primée rapprochent cette espèce des diadêmes; mais la disposition des 


tubercules ambulacraires la placent, sans aucun doute, dans le genre 
bemicidaris. 


LocazrTÉ. — L'hemicidaris diademata caractérise les couches infé- 
rieures et supérieures de l'étage corallien. On le rencontre tantôt avec 
son test el tantôt à l’état de moule intérieur. Cette espèce est assez 
abondante à Druyes où elle a été recucillie par M. Guérin et par moi; 
je l'ai trouvée à Courson et à Bailly, mais elle y est très-rare. M. Rathier 
m'en a communiqué un échantillon remarquable par sa taille et pro- 
venant des carrières de Tonnerre. 


Hisrome. — Décrite et figurée pour la première fois par M. Agassiz 
dans la Description des Echinodermes de la Suisse, cette espèce a été 
de nouveau mentionnée dans son Catalogue raisonné des Échinides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XIV, fig. 4.— Hemicidaris diademata, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 


fig. 2. — le même, vu sur le face inférieure. 
fig. 3.— le même, vu de côté. 

fig. 4, — ‘Aire ambulacraire grossie. 

fig. 5. — Appareil oviducal grossi. 


Hemiciparis GuErini, Cot. 


PI. 14, fig. 6-8. 


Testä latâ, inflatä, subconicà. Areis interambulacrariis præditis 
duabus seriebus septem velocto tuberculorum.Tuberculis maximis, non 
Jongè distantibus, crenulatis, perforatis et proeminentibus, Areis ambu - 


151 
lacrariis supernè slritissimis, undulatis, infernè nonullis minoribus 
tubereulis ornätis. Ore magno, decies inciso. 
Dimensions. — Hauteur, 3 millimètres; largeur, 49 millimètres. 


L'hemici daris Guerini est remarquable par s1 grande taille, par sa 
forme renflée, subconique et beaucoup plus large que haute. Les aires 
interambulacraires sont garnies d’une double rangée de huit gros 
tubercules plus rapprochés les uns des autres près de l'ouverture 
buccale et au pourtour de la ci rconférence qu’à la partie supérieure. 
Ces tubercules sont crénélés et perforés ; l’espace lisse qui les entoure 
est saïllant et forme un cône assez roide. Les aires ambulacraires sont 
flexueuses, très-étroites à la partie supérieure, garnies à la base de 
quelques tubercules de médiocre grosseur. La disposition des granules 
intermédiaires est à peine visible sur les échastillons que je possède et 
qui, presque tous, sont à l’état de moules intérieurs siliceux. La bou- 
che est grande, décagonale; les incisions ne paraissent pas aussi 
profondes que dans l’hemicidaris crenularis. 


RapPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'hemicidaris Guerini se distingue de 
ses congénères par sa grande taille, par sa forme large et renflée. Au 
premier abord, on pourrait confondre cette espèce avec certains échan- 
tillons de l’hemicidaris crenularis qu’on rencontre dans la même loca- 
lité et dont la taille est presque autant développée ; mais ces derniers 
sont toujours moins larges et beaucoup plus élevés. L’hemicidaris 
Guerini offre peut-être quelque ressemblance avec un hemicidaris que 
M. Agassiz désigne sous le nom de Kænigii (1) ; cependant, nous n'a- 
vons pas cru devoir l'y réunir, car cette espèce, telle qu’elle a été éta- 
blie, nous paraît sujette à discussion. Ce nom de kœænigii a été donné, 
en 1827, par Mantell (2) à un oursin provenant de la craie blanche 


(4) Agassiz et Desor, Catalogue méthodique el raisonné des Echinides, Anvales 
des Sciences, 32 série, t. VI, p. 337, 1846. 
(2) Mantell, Géologie Sussexæshire, p. 189, 1822. 


152 
de Sussex {\ngieterre), ei figuré par Parkinson (1); plas tard, M. Bron- 
gniart, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles a méntianné cette 
même espèce sous le nom de cidarites Kænigii (2); en 1837, M. Des- 
moulins l’a placée, avec raison, dans son genre diadema (3); mais ily à 
réuni, à tort, suivant nous, une espèce jurassique provenant de 
Stonesfield {\ngieterre) et figurée par Ch. Stokes dans les Mémoires de 
la Société géologique de Londres (4). Ces deux espèces, parfaitement 
distinctes, ne sauraient être confondues. Celle de Parkinson appartient 
au genre diadema ; celle de Stokes est un véritable hemicidaris voisin 
de l'hemicidaris diademata, Ag. Dans sa synonymie, M. Desmoulins 
réunit également au diadema Kœænigii un hemicidaris recueilli dans 
l'étage kimmeridien de Boulogne-sur-Mer. Cette dernière espèce peut 
se rapporter à l’hemicidaris de Stonesfield ; mais évidemment elle ne 
peut être réunie au diadema de Sussex. M. Agassiz, dans son Catalogue 
méthodique et raisonné, oubliant, peut-être, que ce nom de Kænigii 
avait été donné primitivement à un oursin de la craie blanche, renvoie 
à la synonymie de M. Desmoulins et mentionne l'hemicidaris Kœnigii, 
comme spécial à l'étage kimmeridien de Boulogne-sur-Mer. I] existe, 
comme on le voit, à l'égard de cette espèce, une confusion regrettable. 
Attribué, dans l’origine, à un oursin de la craie blanche, étendu plus 
tard par M. Desmoulins a plusieurs espèces distinctes, le nom de 
Kænigii a été restreint par M. Agassiz et consacré spécialement à un 
hemicidaris jurassique. Or, en réunissant notre espèce à l’hemicidaris 
Kænigii, nous aurions craint, alors même qu’elle eût été identique 
aux échantillons de Boulogne-sur-Mer, d'augmenter encore la confu- 


(1) Parkinson, Organic remains of a former voold, t. III, pl. 3, fig. 10, 18H. 

(2) AI. Brongniart, Théorie des terrains, tabl. n° 8, p. 3, Dictionnaire des 
Sciences naturelles, t. LVI, 1829. 

3) Desmoulins, Tableaux synonymiques des Echinides, p, 312, n° 10, 1837. 

(4) Ch. Stokes, trans. of geological Society of London, t. IT, 3e pârtie Supplémen- 
taire, p. 407, pl. 45, fig. 17. 


155 

sion,et. de, propager, une _ erreur qui, d'après.lasynonymie de M. Des- 
moulins, tendrait à, faire. penser. que.la même, espèce, se rencontre à 
la, fois, et, dans, les.couches. crétacées, et: dans, le, tefrain,jurassique. 
Du,reste; il, n'existe, point d'identité, entre J'hemicidaris-auquel,nous 
avons, donné, le,nom,de Guerini_et, celui, que;mentionne M. Agassiz. 
Notre espèce.est.constam ment, plus, large et,ses, ambulacres.affectent 
une forme beaucoup plus flexueuse. j 

LocaiTrÉs.— L'hemicidaris Guerini caractérise Je calcaire à chailles 
des environs de Druyes. On le rencontre toujours à l’état de moule 
siliceux et n'ayant que rarement conservé quelques lambeaux de son 
test. M: Guerin, ancien instituteur de Druyes, auquel j'ai cru devoir 
dédier cette espèce, en a déposé un très-bel exemplaire dans les col: 
lections de là ville d'Auxerre. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XIV, fig. 6. — Hemicidaris Guerini, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 

fig. 7. — le même, vu sur la face inférieure. 
lig. 8 — le mêine, vu de côté. 


ACROCIDARIS NOBILIS. Agas. 
PI. 15, fig. 12. 


Syx. — Acrocidaris nobilis, Ag. — Agassiz, Cutalogus syslématicus ectyporum 

echinodermatum fossilium p. 9, 1839. - 

1 — — Agassiz, Description des Echinodermes [os- 
siles de la Suisse, % partie, p. 31, pl. 14, 
fig. 13-15, 1849. 

== LES — Agassiz el Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sciences, 3€ série, 
t. VI, p. 340, 1849. 

var = — Bronn, index paleonto'ogieus, t. TT, p. 192, 
1349. k 

24 == — Alcide d'Orbigny, Prodrome de paleontolo- 
Gie stratigraphique universelle, 14e étage, 
n° 439,t. II, p. 27, 1850, 


1354 


Testà subinflatä, hemisphæricä. Areis interambulacrariis et ambu- 
lacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum.Tuberculis proeminen- 
tibus, perforatis, crenulatis, longitudinaliter et valdè suturatis, maxi- 
mis in areis interambulacrariis, multù Minoribus in areis ambulacrariis. 
Poris simplicibus et undulatim dispositis. Assulis ovarialibus paribus, 
ornatis tuberculis crenulatis et perforatis. Ore magno, decies et pro- 
fundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 29 millimètres ; largeur, 46 milli- 
mètres. 


L'acrocidaris nobilis affecte une forme circulaire et hémisphérique, 
presque plare en dessous, légèrement renflée à la partie supérieure. 
Les aires interambulacraires occupent un espace un tiers plus considé- 
rable que les aires ambulacraires; elles sont garnies d’une double 
rangée de tubercules très-gros, surtout au pourtour de la eirconférence. 
Ces tubercules sont fortement crénelés et perforés; le mamelon qui 
les surmonte est très-développé, et l'espace lisse qui les entoure forme 
un cône proéminent. Les granules intermédiaires sont peu nombreuses, 
surtout à la base des tubercules, où souvent elles disparaissent tout à 
fait. Les aires ambulacraires portent également une double rangée de 
tubercules principaux ; mais ces tubercules sont plus petits, plus serrés 
et par conséquent plus nombreux. Leur base est marquée de sutures 
longitudinales plus ou moins profondes; ce dernier caractère est spé- 
cial au genre acrocidaris; mais, jusqu'ici, on s'est borné à le constater, 
et l’on ignore encore quelle pouvait être la cause ou la destination de 
ces sutures. Les pores sont disposés par simples paires, excepté aux 
approches de l'ouverture buccale près de laquelle ils se multiplient ; 
ils suivent les contours des tubercules ambulacraires et forment, du 
sommet à Ja bouche, une ligne légèrement ondulée. L'appareil oviducal 
est solidement constitué, aussi s’est-il conservé sur presque tous les 
exemplaires. Les plaques ovariales paires sont surmontées d'un tuber- 
cule crénelé, perforé ei, sauf la taille, organisé comme les autres; la 


1355 
plaque ovariale impaire en paraît seule dépourvue; les trousoviducaux 
sont distincts et placésau sommet des pliques: La bouche est grande 
et fortement entaillée, 

Les piquants de cette espèce sont remarquables par leur grande 
taille et leur forme triangulaire. Je n'ai encore recueilli dans le dépar- 
tement de l'Yonne qu'un seul échantillon qui puisse leur être rapporté : 
il est de petite taille ; la carêne du milieu est à peine prononcée, et sa 
forme générale est plus aplatie que triangulaire ; tout indique qu'il 
devait être placé sur le test près de l'ouverture buccale. (1) 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’acrocidaris nobilis se distingue de 
ses congénères par la différence très-marquée qui existe entre la taille 
des tubercules interambulacraireset celle des tubercules ambulacraires. 
L'acrocidaris tuberosa, Ag., est le seul qui présente cette différence 
marquée à peu près au même degré; aussi, serons nous porté à ne voir 
dans cet acrocidaris, malgré sa taille plus déprimée, qu’une variété de 
l'acrocidaris nobilis. 

LocaLiTÉ.— Cette espèce caractérise les couches coralliennes. Je l'ai 
recueillie dans le massif inférieur de Druyÿes, de Coulanges-sur-Yonne 
et de Châtel-Censoir. M. Robineau-Desvoisdy m'en a communiqué un 
échantillon provenant du coral-rag de Sainpuits. 


Histoire. — Mentionné par M. Agassiz dans son Catalogue des 
moules fossiles du Musée de Neufchâtel, dans s1 Description des Echi- 
nodermes de la Suisse et dans le Catalogue raisonné des  Echinides, 
l’acrocidaris nobilis n'a pas encore été figuré. 


1) Les piquants de l'acrocidaris nobilis sont très abondants dans les couches coral- 
liennes d'Augoulin, aux environs de La Rochelle, J'en ai recueilli, dans cette Loca- 
lité, plusieurs exemplaires d’une très-belle conservation et qui, malgré la fossi!i- 
sation, présentent encore des traces de leur couleur. Ornés transversalement de 
larges bandes brunes, ils ressembient beaucoup aux piquants de l'acrocladia 
mamitlata, Ag. (Voyez pl. xiv, fig. 9-12.) 


156 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XV, fig. 4. — Acrocidaris, nobilis, vu.sur, la face supérieure, 
de ma collection. 
g. 5. — le même, vu surla face inférieure, 
fig. 6. — le même, va de côté. 
g. 7. — Porlion des aires ambulacraires grossie. 
fig. 8. — Tubercule ambulacraire grossi. 
fig. 9-10 — Piquants de l’acrocidaris nobilis, de ma col- 
lection. 
fig. 11. — Tête de piquant. 
fig. 12. — Fragment de piquant grossi. 


ACROCIDARIS CENSORIENSIS, Cot. 
PI, 16, fig. 1-4. 


Syx. — Acrocidaris Censoriensis, Cot. — Alcide d'Obigny, Prodrome de Paléontolo- 
gie stratigraphique universelle, 14° étage, 
n° 498, t. 11, p. 27, 1850. 

Testä parvä, subpentagonali, infernè planä, supernè depressä. Areis 
interambulacrariïis et ambulacrariis præditis duabus seriebus tuber- 
culorum. Tuberculis magnis, perforatis et crenulatis, in areis ambu- 
lacrariis longitudinaliter et profundè suturatis. Poris simplicibus. Ore 
magno, leviter inciso. é 

Dimensions. — Hauteur, 9 millimètres; largeur, 18 millimètres. 

Cette espèce est remarquable par sa petite taille, par sa forme trés- 
déprimée et légèrement pentasone. Les aires interambulacraires occn- 
pent un espace ua tiers plas large que les aires ambulacraires ; elles 
sont garnies de deux rangées de tubercules très-gros vers le pourtour 
du test, et qui, à la partie supérieure, diminuent sensiblement de vo- 
lume. Ces tubercules sont crénelés et perforés ; leur base est large, 
proéminente et entourée de fines granules. Les aires ambulacraires 


157 


sont couvertes de (ubercules un peu plus serrés et un peu moins gros 
que ceux des aires interambulacraires. Ces tubercules présentent, à leur 
base, un certain nombre de sutureslongitudinales qui sont surtout 
très-fortement accusées du côté des pores. Les pores, disposés par sim- 
ples paires,se multiplient près de l'ouverture buccale. L'appareil ovi- 
ducai n'est pas conservé dans les exemplaires que j'ai sous les yeux; à 
en juger, cependant, par les traces qu'il a laissées, il devait être assez 
étendu. L'ouverture buccale est grande et pourvue d’entailles qui pa- 
raissent peu profondes. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’acrocidaris Censoriensis, par sa petite 
taille, sa forme aplatie et subpentagone, se distingue de tous les acro- 
cidaris décrits jusqu'ici. On ne peut le confondre avec les individus 
jeunes des acrocidaris nobilis, Ag., et formosa, Ag. Ces derniers af- 
fectent une forme plus bombée, et leurs tubercules, surtout ceux qui 
garnissent les aires ambulacraires, sont relativement moins gros. 

LocaLiTÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Châtel-Censoir, dans le 
coral-rag irférieur ; elle y est très-rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XVI, fig. 1. — Acrocidaris Censoriensis, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 
fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — le même, vu de côté. 


fig. 4. — Fragment grossi, montrant la disposition des 
plaques. 


Dispema Ricorpeanum, Cot. 
PI. 45, fig. 1-3. 


Testà parvä, bemisphæricàä, subinflatâ. Areis interambulacrariis in- 
fernè sex, supernè duabus seriebus tuberculorum principalium præ- 


{1 


158 


ditis. In areis ambulacrariis tuberculis biseriatim dispositis. Poris 
simplicibus. Ore magno, decies inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 10 millimètres ; largeur, 20 millimètres. 

Cette espèce est de petite taille, circulaire, plane en dessous, lé- 
eérement renflée en dessus. Les aires interambulacraires occupent un 
espace un tiers plus large que celui des aires ambulacraires. Elles sont 
garnies de deux rangées de tubercules principaux qui s'élèvent jusqu'au 
sommet. Chacune de ces rangées est flanquée, à droite et à gauche, de 
deux autres rangées de tubercules secondaires, dont la taille est un 
peu moindre, et qui ne se développent qu’à la base et au pourtour de 
la circonférence. Ils disparaissent à la partie supérieure où ils sont 
remplacés par quelques tubercules beaucoup plus petits, très-espacés 
ei disséminés sans ordre. Les aires ambulacraires sont dépourvues de 
tubercules secondaires et ne présentent que deux rangées de tuber- 
cules principaux, plus serrés et un peu moins gros que ceux des aires 
interambulacraires. Les tubercules principaux et secondaires offrent 
une même conformation. Les uns et les autres sont de petite taille, 
crénelés, très peu saillants, surmontés d’un petit mamelon finement 
perforé et entourés de granules égales et très-régulièrement disposées. 
Les pores sont rangés par simples paires. L'appareil oviducal est de mé- 
diocre grandeur ; ses contours sont peu distincts et semblent se con- 
fondre avec le reste du test. Les plaques ovariales et interovariales 
sont très-visiblement perforées. L’anus est grand, circulaire, légèrement 
relevé sur les bords. La bouche est grande, décagonale et les entailles 
assez profondes. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce se reconnait à sa forme 
circulaire, à ses lubercules uniformes, très-peu développés, beaucoup 
plus nombreux à la baseet au pourtour de la circonférence. Elle offre, 
au premier abord, quelque ressemblance avec les diadema rotulare, 
Ag. et Bourgueti, Ag., des terrains néocomiens ; mais elle s’en distingue 
d'une manière positive par sa forme plus circulaire et par le nombre et 
la disposition des tubereules secondaires interambulacraires. Ce dernier 


139 


caractère la distingue également du diadema Rupellini, Gras, des 
terrains néocomiens de l'Isère, 


LOCaLITE. — J'ai recueilli le Diadema Ricordeanun:, aux environs de 
Châtel-Censoir, dans les couches coralliennes inférieures ; cette espèce 
parait assez rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XV, fig. 1. — Diadema Ricordeanum, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. , 
fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — le même, vu de côté. 


Diapema HEmISPHÆRICUM, Agass. 


PI. 16, fig. 5-9. 


Sy. — Diadema hemisphæricum, Agass. — Agassiz, Prodromus, p. 22, 1836. 
Diadema transversum, Agass. — Agassiz, Prodromus, p. 22, 1836. 
Diadema hemisphæricum, Agass. — Desmoulins, Tableaux synonymiques 

des Echinides, p. 516, n° 23, 1837. 

Diadema transversum, Agass. — Desmoulins, Tableaux synonymique, 
des Echinides, p. 316, n° 24, 1837. 

Diadema hemisphæricum, Agass. — Agassiz, Calalogus systematicus ecty- 
porum Echinodermalum fossilèum , 
p. 8, 1840. 

Diadema pseudodiadema, Agass. — Agassiz, Descriplion des Echinodermes 
fossiles de la Suisse, 2e partie, p. 11, 
pl. 17, fig. 51-53, 1840. 

Diadema hemisphæricum, Agass. — Agassiz et Desor, Catalogue méthodi- 
que et raisonné des Echinides, An- 
nales des Sciences naturelles, 3e 
série, t. VI, p. 349, 1846. 

— — — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Pa- 
léontologie stratigraphique univer- 
selle, 13e étage, n° 516, t. 1, p. 330, 
1850, 


140 


Testà circulari, hemispbæricà, infernè planä, supernë subinflatà. 
Areis interambulacrariis et ambulacrariis præditis duabus seriebus 
tuberculorum principalium. Tuberculis secundariis inæqualibus, cons- 
picuis, passim sparsis. Poris ambulacrariis supernè simplicibus, in- 
fernè plurimis. Ano subelliptico. Ore magno, decies et profundé 
inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 20 millimètres : largeur, 22 millimètres. 

Cette espèce est l'une des plus belles du genre Diadema. Sa taille est 
grande; sa forme est hémisphérique, plane er dessous, légèrement 
renflée en dessus. Les aires interambulacraires occupent un espace 
double de celui des aires ambulacraires ; elles sont garnies de deux 
rangées de tubercules principaux dont la taille diminue graduellement 
aux approches du sommet et de l'ouverture buccale. Chacune de ces 
rangées est flanquée, à droite et à gauche, de tubercules secondaires 
dont la grosseur est très-variable et qui paraissent disposés sans ordre, 
mais qui sont beaucoup plus abondants vers le pourtour de la circonfé- 
rence. Aux approches du sommet, iis sont remplacés par une granula- 
tion fine et irrégulière. Une double rangée de tubercules principaux 
existe également sur les aires ambulacraires ; mais ces tubercules sont 
moins gros et un peu plus serrés que ceux des aires interambula- 
craires. Les tubercules secondaires qui les accompagnent affectent éga” 
lement une taille plus petite ; on en remarque une seule rangée qui 
s'étend irrégulièrement en ligne brisée au milieu des tubereules prin- 
cipaux. Les tubereules secondiires, comme les tubercules principaux, 
ont la base lisse et proëéminente. Les ans et les autres sont distinctement 
crénelés et perforés. Disposés par simples paires sur toute la face su- 
périeure, les pores ambulacraires se dédoublent et se multiplient près 
de la bouche ; le bord de chique pore est renflé d’une manière très- 
apparente. L'appareil oviducal est d'une conservation parfaite dans 
l'exemplaire que j'ai sous les yeux ; les plaques ovariales sont grandes, 
pentagones ; leur sommet forme un angle saillant qui s'ayance au mi- 
lieu des vires interambulacraires ; elles sont perfurées au sommet et 


141 


recouvertes d'unegranulation très-1pparente, à l'exception de la plaque 
ovariale impaire qui est plus grande que les autres et dont la surface 
es! spongieuse. Les plaques interovarialessont très-petites, granuleuses 
et distinetement perforées. L'anus s'ouvre au milieu de cet appareil et 
affecte une forme irrégulièrement circulaire. La bouche cst grande, 
décagonale et profondément éntaillée. 

Je n'ai recueilli aucun piquant pouvant être attribué à cette espèce. 
Suivant M. Agassiz, ce sont des pointes, longues, élroites, aciculées et 
dont la surface est finement strice. 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Celle espèce est remarquable par les 
belles proportions de son test et par !a régularité avec laquelle sont 
disposés les tubercules principaux. Elle est très-voisine du Diadema 
pseudodiadema, Ag. ; elle en diffère, cependant, par les rangées secon- 
daires de tubercules bien moins développées sur les aires interambu- 
lacraires. 

LocaLiTÉ. — J'ai recueilli le Diadema hemispbæricum près de 
Coulanges-sur-Yonne, dans le coral-rag inférieur proprement dit. On 
rencontre à Druyes, dans les calcaires subordeonnés, des moules inté- 
rieurs siliceux qui se rapportent à la même espèce. Le Diadema hemis- 
phæricum earactérise également le coral-rag de Tonnerre. M. Camille 
Dormois a bien voulu me communiquer un magnifique échantillon re- 
cueilli par lui dans les carrières de Vauligny. C’est un fragment de 
roche de la grosseur du poing et qui empâte sept individus parfaite- 
ment distincts et d’une admirable conservation. Ces oursins présentent 
au premier abord quelque différence avec le Diadema hemispkæricun : 
leur taille est plus petite et relativement plus renflée; les tubercules 
principaux, ambulacraires et interambulacraires, qui garnissent la face 
supérieure, sont moins développés. Cependant, malgré ces dissem- 
blances, ces Diadêmes offrent une grande analogie avec le Diadema 
hemisphæricum, et je crois devoir les y réunir à titre de variété. 

Histoire. — Le Diadema hemisphæricum a été mentionné pour la 
première fois par M. Agassiz, dans son Prodrome des Echinides. Plus 


142 
tard, ce naturaliste l’a réuni au Diadema pseudodiadema avec lequel il 
offre beaucoup de ressemblance. Puis enfin, dans son Catalogue raï- 


sonné, il est revenu à sa première distinetion et a considéré le Diademra 
hemisphæricum comme espèce indépendante 


EXxPLICATIONS DES FIGURES. 


PI. XVE, fig. 5. — Diadema hemisphæricum, vu sur la face supé- 
rieure, de ma collection. 
fig. 6. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 7. — le même, vu de côté. 
fig. 8. — Appareil oviducal et plaques grossies. 
fig. 9. — Plaque coronale grossie. 


DIADEMA PSEUDOPDIADEMA, Agass. 


PPS te. F 


Syx. — Cidarites pseudodiadema, Lam. — Lamarck, Animaux sansvertèbres,t. III, 
p.59,.n° 17,.1801. 
_ — — Eudes Deslonchamps, Encyclopédie mé- 
thodique, Histoire naturelle des Zoo- 
phytes ou Animaux rayonnés, t. II, 
p. 197, n° 17, 1824 


Echinus germinans, Phil. — Philipps, Geology of Yorhshire, tab. 3, 
fig. 15, 1829. 

Diadema Lamarkii, Desm. — Desmoulins, {ableaux synonymiques des 
Echinides, p. 316, n° 20, 1837. 

Diadema pseudodiadema, Ag. — Agassiz, Description des Echinides fossi- 


les de la Suisse, 2e partie, p. 11, pl. 17, 
fig. 49, 50 et 52, 1840. 


— — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Annales des Sciences, 3e 
série, t. VI, p. 319, 1846. 


— _— — Bronn, Index paleontologicus, p. 193, 
1849. 


145 


Diadema pseudodiadema. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon— 
tologie stratigraphique universelle, 
t. II, p. 27, 14e étage, n° 493, 1850. 


Testà cireulari, subhemisphæricä, infernè planä, supernè subinflatà. 
Areis ambulacrariis et interambul:crariis præditis duabus seriebus tu- 
berculorum principalium. In areis interambulacrariis tuberculis se- 
cundariis numerosis, valdè conspicuis et biseriatim dispositis. Poris 
armbulacrariis supernè simplicibas, infernè plurimis Ore magno, decies 
et profundè inciso. 

Dimensions. — Hauteur, 31 milliuètres; diamètre, 58 millimètres. 


Jusqu'ici cette espèce n’a été trouvée, dans le département de 
l'Yonne, qu'à l'état de moule intérieur ; cependant, comme il est pos- 
sible qu'on la rencontre avec son test, je crois devoir en donner ici 
une description détaillée sur des échantillons recueillis dans d’autres 
localités et dont la conservation est parfaite. 


Cette belle espèce est large, renflée, hémisphérique. Les aires in- 
terambulacraires occupent un espace double de celui des aires ambu- 
lacraires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules principaux 
très-gros et dont la taille diminue rapidement aux approches du 
sommet et de l'ouverture buccale. Une double rangée de tubercules 
principaux, moins gros et plus serrés, existe également sur les aires 
ambulacraires. Les uns et les autres ont la base lisse, proéminente et 
entourée d’un cercle de fines granules. Ils sont crénelés et le mamelon 
qui les surmonte est distinctement perforé. Les tubercules principaux 
sont accompagnés, sur les aires interambulacraires, d'un grand nombre 
de tubercules secondaires également crénelés et perforés et dont la 
taille est assez volumineuse, surtout vers le pourtour de la circonfé- 
rence; à l'extrémité des aires, ils sont placés sans ordre, mais au milieu 
ils forment deux rangées parfaitement distinctes et assez régulièrement 
disposées. Sur les aires ambulacraires les tubercules secondaires sont 
plus rares et plus petits ; on en distingue une seule ligne qui, sinueuse 


144 


et brisée, sépare les rangées des tubercules principaux et disparait 
elle-même, en se rapprochant du sommet ou de la bouche. Disposés 
par simples paires, les pores ambulicraires se dédoublent et se multi- 
plient aux approches de l'ouverture buccale. 

L'appareil oviducal est ordinairement bien conservé. Les plaques 
ovariales sont grances, pentagonales, et leur somniet s'avance au mi- 
jicu des aires interambulacraires ; les plaques interovariales sont 
relativement très-petites ; les unes et les autres sont distinctement 
perforées. L'ouverture anale est subcirculaire. La bouche est grande, 
décagonale, profondément entaillée. 

Le moule intérieur qui est représenté pl. XVIT, fig. 1, a conservé 
l'empreinte des deux rangées de plaques coronales qui composent les 
aires interambulacraires. Ces plaques, dont la forme est pentagonale, 
transversalement allongée, sont au nombre de quatorze ou quinze par 


rangée. 


XAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema pscudodiadema se rap- 
proche beaucoup du Diadema hemisphæricum, Ag.; cependant il s'en 
distingue d’une manière positive et constante par ses tubercules secon-: 
daires plus développés, plus nombreux et plus régulièrement disposés 
au milieu des aires interambulacraires ; il s’en distingue également par 
les entailles plus profondes de son ouverture buccale Le Diadema 
pseudodiadema se rapproche un peu du Diadema Orbignyanum, Cot.; 
mais celte dernière espèce sera toujours facilement reconnaissable à 
l'abondance, à l’uniformité et à la régularité de ses tubercules sccon- 
daires. — Le Diadema hemisphæricum, le Diadema pseudodiadema, 
le Diadema Orbignyanum constituent trois espèces voisines et qui ne 
différent d'une manière essentielle que par le nombre et la disposition 
de leurs tubercules secondaires, rares dans le Diadema hemisphæri- 
cum, plus nombreux dans le Diadema pseudodiadema, très-abondants 
dans le Diadema Orbignyanum. 


LocaLiré, — Le Disdema pseudodiaderna a été recueilli à l'état de 


145 
moule intérieur et si'iceux dans les couches inférieures de l'étage 
corallien de Druyes ; il y est rare. 

Histoire. — En 1801, Lamark a, pour la première fois, décrit cette 
espèce sur un échantillon dont il ignorait l'origine, et qui provenait, 
sans doute de la Meuse ou des Ardennes. En 1837, M. Charles Des- 
moulins a donné à cette même espèce les noms de Lamarckii et d’am- 
biguum. Quelques années plus tard, M. Agassiz, reconnaissant ce 
double emploi, lui a restitué le nom de pseudodiadema et l’a placée 
dans son genre diadèmce où elle est restée depuis. — Dans ses Echi- 
nides fossiles de la Suisse, il avait réuni à cette espèce son Diadema 
hemisphæricum qu'il en a séparé de nouveau et avec raison dars son 
Catalogue raisonné des Échinides. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XVII. fig. 1. — Diadema pseudodiadema, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 


DiapEma ORBIGNYANUM, Cot. 


PI, 17, fig. 2-6. 


SYN. — Diadema Orbignyanum, Cot. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléontolo- 
gie stratigraphique universelle, n° 495, 
14° étage, t. IT, p. 27, 1850. 


Testä circulari, infernè subplanä, supernè hemisphæricä, leviter 
depressä. Areis interambulacrariis et ambulacrariis præditis duabus 
seriebus {uberculorum principalium. Tuberculis secundariis æquali- 
bus, numerosis, regulariter et transversim dispositis. Areis ambulacra- 
rlis strictis. Poris simplicibus, infernè plurimis. Ore magno, decies 
inciso. 


Dimensioxs. — Hauteur, 23 millimètres ; largeur, 40 millimètres. 


146 


Cette espèce, dont la taille est médiocre, affecte une forme circulaire, 
plane en dessous, légèrement renflée en dessus. Les aires interambu- 
lacraires sont très-larges et l'espace qu'elles occupent est presque trois 
fois plus étendu que celui des aires ambulacraires. Elles sont garnies 
d'une double rangée de tubercules principaux un peu plus développés 
à la base et au pourtour de la circonférence qu’à la partie supérieure. 
Ces deux rangées sont disposées de manière à diviser les aires interam- 
bulacraires en trois parties à peu près égales, l’une au milieu, et les 
deux autres sur les côtés. Chacune de ces bandes est occupée par des 
tubercules secondaires très-nombreux, égaux entre eux et formant des 
lignes horizontales assez régulières, composées ordinairement de 
quatre tubercules. Aux approches du sommet et de l'ouverture buccale, 
les bandes latérales se rétrécissent et le nombre des tubercules dimi- 
nue proportionnellement et n’est plus que de trois, de deux, et enfin 
d’un seul. La bande du milieu se rétrécit aussi, mais beaucoup moins, 
elle seule arrive jusqu’à l'appareil oviducal, mais alors ses tubercules 
sont moins serrés, moins gros et remplacés par de fines granules. Les 
aires ambulacraires sont étroites et garnies de deux séries de tuber- 
cules principaux à peu près égaux à ceux des aires interambulacraires. 
Au milieu de ces tubercules principaux s'étendent deux rangées très- 
régulières de tubercules secondaires identiques à ceux qui garnissent 
les aires interambulacraires. Les tubercules principaux sont crénelés, 
perforés et entourés le plus souvent de fines granules. Les tubercules 
secondaires sont également crénelés et perforés, mais on ne remarque 
à l’entour aucun cercle de granules. Les pores ambulacraires, disposés 
par simples paires, se dédoublent près de l'ouverture buccale. L’anus 
affecte une forme circulaire. La bouche est grande, décagonale, assez 
profondément entaillée. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette belle espèce, par sa forme géné- 
rale et l'ensemble de ses caractères, se rapproche un peu des Diadema 
pseudodiadema, Ag., hemisphæricum, Ag. et Icaunense, Cot. qu'on 
rencontre dans le même étage ; cependant elle se distingue de ces trois 


147 


espèces d'une manière tranchée par l'étroitesse de ses aires ambula- 
craires, par la disposition de ses tubercules principaux et surtout par 
l'uniformité et le nombre de ses tubercules secondaires. 


LocaiTÉ. — Cette espèce se rencontre à la fois, et dans le coral-rag 
inférieur proprement dit, et dans les couches calc2reo-siliceuses qui lui 
sont subordounées. Je l'ai recueillie à Coulanges-sur-Yonne et à 
Druyes. M. Robineau-Desvoidy m'en a communiqué un très-bel exem- 


plaire provenant des environs d’Etais. — Cette espèce est partout 
rare. — J'ai recueilli à Châtel-Censoir, dans les couches coralliennes, 


un échantillon que j'attribue à ce Diadema, mais qui pourrait bien 
constituer une espèce distincte. Sa forme générale, il est vrai, est à 
peu près la même que celle du Diadema Orbignyanum, mais les tu- 
bercules secondaires des aires interambulacraires sont moins nom- 
breux, moins uniformes et très-irrégulièrement disposés. Cependant, 
malgré ces différences, j'ai cru devoir, quant à présent du moins, le 
réunir à l'espèce qui nous occupe. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XVIF, fig. 2. — Diadema Orbignyanum, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 


fig 3. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 4. — le même, vu de côté. 
fig. 5. — Aire interambulacraire, grossie. 


fig. 6. — Aire ambulacraire, grossie. 


DIADEMA COMPLANATUM, Agass. 


PLAT He. 7 10. 


Srx — Diadema Complanatum, Agass. — Agassiz, Catalogus syslematicus ectypo- 
rum Echinodermatum fossilium, p. 8, 
1859. 


118 


Diadema complanatum, Agass. — Agassiz, Description des Echinides fos- 
siles de la Suisse, 11° partie, p. 16, 
pl. 17, fig. 31-35, 1840. 


— — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonne des 
Echinides, Annales des Sciences natu- 
relles, 3° série, t. VI, p. 347, 1846. 
_— — — Bronn, Zndex paleontologicus, p. 193, 
1849. 
— Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- 
tologiestratigraphique universelle, 1.1, 
p. 346, étage 12°, no 269, 1850. 


Testà minimä, subcirculari, infernè et supernè valdè depressä. 
Areis ambu:acrariis et interambulacrariis præditis duabus serichus tu- 
berculorum principalium. Tuberculis principalibus in arcis ambuia- 
crariis et interambulacrariis æqualibus. Tuberculis secundariis nullis. 
Poris simplicibus. Ore modico, vix inciso. 


DiMENSIONS. — Hauteur, 4 millimètres ; diamètre, 41 millimètres. 


Le Diadema complanatum est facilement reconnaissable à sa petite 
taille et à sa forme aplatie sur chacune de ses faces. Les aires interam- 
bulacraires occupent un espace à peu près double de celui des aires 
ambulacraires ; elles sont garnies de deux rangées assez espacées de 
tubercules principaux. Ces tubercules ont la base presque plate. Le 
mamelon qui les surmonte est seul proéminent et relativement très- 
développé ; ils sont crénelés et finement perforés. Les aires ambula- 
craires sont garnies de deux rangées de tubercules principaux égaux 
en volume à ceux des aires interambulacraires, bien qu’un peu plus 
rapprochés. Aucun tubercule secondaire, et £’est là un des caractères 
distinctifs de cette espèce, n'accompagne les tubercules principaux. 
L'espace intermédiaire est rempli par des granules assez fines, dissé- 
minées au hasard et qui semblent plus abondantes à la face inférieure. 
Sur le bord des aires interambulacraires, ces granules deviennent plus 
distinctes et forment, parallèlement aux pores, une rangée assez ré- 
gulière. Les pores sont disposés par simples paires. La bouche est de 


149 


médiocre grandeur, presque circulaire et marquée d'entailles très- 


légères. 


RapPorTs ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema complanatum constitue 
une espèce que sa petite taille, son extrême aplatissement, l’uniformité 
de ses tubercules principaux et l'absence complète de tubercules se- 
condaires rendent facilement reconnaissable. D'après les localités 
indiquées par M. Agassiz (1), cette espèce se rencontrerait à la fois 
dans les étages bathonien, oxfordien et corallien. M. d'Orbigny, dans 
son Prodrome de Paléontologie, en a séparé avec raison les échantillons 
de Ranville et de Luc, dont il à fait une espèce nouvelle sous le nom 
de Diadema subcomplanatum, d'Orb. Assurément, c's deux Diadèmes 
présentent de grandes analogies; cependant il sera toujours facile de 
distinguer l’espèce de Ranville à sa taille un peu plus développée, à sa 
face supérieure moins déprimée, à ses tubercules principaux moins 
uniformes et à son ouverture buccale plus grande. 


LocaLiTÉ. — Le Diadema complanatum caractérise, dans l'Yonne, 
les calcaires lithographiques intermédiaires entre les deux couches 
coralliennes. Il à été recueilli, aux environs de Tanlay, par M. 
Courtaut et par moi ; je l'ai rencontré également à Courson, dans un 
afflenrement de ces mêmes calcaires : il est pariout assez rare. 


Hisroire. — Décrite et figurée pour la première fois par M. Agassiz, 
en 1840, sous le no.u de Diadema complanatum, celte espèce a depuis 
été successivement mentionnée par MM. Agassiz et Desor dans 
leur Catalogue raisonné, par M. Bronn dans son Index paleontolo- 
gieus, et par M, d'Orbigny dans son Prodrome. M, d'Orbigny en 
a séparé avec raison, comme espèce distincte, le Di.dema subcom- 
planalum. 


1) Voyez Description des Echinodermes de ’@ Suisse, Tfe partie, p. 16, et 
Catalogue des Échinides, Annales des Sciences, 3e série, t VI, p. 347. 


450 
EXPLICATION DES FICURES. 


PI. XVI, fig. 7. — Diadema subcomplanatum, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 
fig. 8. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 9.— le même, vu de côté. 
fig. 10. — Fragment grossi. 


DrADEMA SUBANGULARE, Agass. 


PI. 18, fig. 1-8. 


Syn. — Cidaris subangularis, Goldf. — Goldfuss, Petrefacta allemana, p. 122, 
tab. X, fig. 8, 1820. 
= — — Rœmer, Nordd. oolithe, p. 26, t I, 
fig. 20, 1856. 
Diadema subangulare, Agass. — Agassiz, Prodromus, p. 22, 1836. 
LE — — Desmoulins, Tableaux synonymiques, 
no12 p.012, 1637. 
= — — Agassiz, Catalogus syslemalicus ectypo- 
rum echinodermatum fossiltium, p. 8, 


1840, 

Diadema sulcatum, Agass. — Agassiz, Catalogus syslemalicus ectypo- 
rum echinodermatum fossilium, p. 8, 
184. 

Diadema subangulare, Agass. — Agassiz, Description des Echinodermes 


fossiles de la Suisse, Ile partie, p. 19, 
tab. XYIL, fig. 21-25, 1840. 

Le — — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné 
des #chinides, Annales des Sciences 
naturelles, 3tsérie, 1. VI, p. 548, 1846. 

_— e — Alcide d'Orbigny, Prodrome de paléon- 
tologie stratigraphique universelle, 
14e étage, n° 4922, t. II, p. 27, 1850. 


Testà pentagonali, infernè et supernè depressä. Areiïs interambula- 
crariis et ambulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum prin: 


151 


cipalium. In areis interambulacrariis tuberculis secundariis conspicuis. 
Poris ambulacrariis simplicibus infernè et supernè plurimis. Ore 
magno et decies inciso. 


Dimuxsioxs. — Hauteur, 13 millimètres ; largeur, 34 millimètres. 


Cette espèce, aiasi que l'indique son nom, affecte une forme sensi- 
blement pentagonale due au renflement des aires ambulacraires. 
Chacune des deux faces est tellement aplatie qu’il est quelquefois dif- 
ficile de distinguer le côté supérieur du côté inférieur. Les aires in- 
terambulacraires occupent un espace double de celui des aires ambu- 
craires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules principaux 
assez volumineux, surtout vers le pourtour dela circonférence. Chacune 
de ces rangées est accompagnée extérieurement d’une série de tuber- 
cules moins gros, mais Cependant très-apparents. Le milieu des aires 
interambulacraires est large et ne présrnte que des tubercules secon- 
daires plus petits et disposés au hasard au milieu des granules. Les 
aires ambulacraires sont très-étroites, surtout aux approches de l’ap= 
pareil oviducal ; elles offrent deux rangées de tubereules principaux 
presqu’aussi gros que ceux des aires interambulacraires, mais aucun 
tubercule secondaire ne les accompagne et l’on remarque seulement 
quelques granules intermédiaires. Tous ces tubercules, principaux ou 
secondaires, sont distinctement crénelés et surmontés d’un mamelon 
très-apparent et perforé d’une manière à peine visible sans le secours 
de la loupe. Les pores ambulacraires, disposés par simples paires, se 
dédoublent près du sommet et forment, de chaque côté des aires ambu- 
lacraires, uue double rangée bien distincte ; à la face inférieure, ils se 
multiplient également, mais les rangées sont moins régulières. L'appa- 
reil oviducal n’est conservé sur aucun des échantillons que j'ai sous 
les yeux ; cependant, à en juger par les traces qu'il a laissées, il devait 
être largement développé. La bouche est grande, décagonale ; les en- 
tailles ne sont pas très-profondes. 


RapPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema subangulare, si bien ca- 


152 


ractérisé par sa forme aplatie et subpentagonale, constitue, parmi les 
nombreuses espèces du genre Diadème, un type autour duquel viennent 
se ranger plusieurs espèces très-voisines, tels que les Diadema depres- 
sum, Ag. et Jobæ, d'Orb. de l’étage bajocien, le Diadema Calloviense, 
d'Orb. de l'étage bathonien, et les Diadema Icaunense, Cot., Rathieri, 
Cot., Courtaudinum, Cot. et Drogiacum, Cot. du coral-rag. Au 
premier abord, on serait peut-être tenté de réunir ces différentes es- 
pèces au Diadema subangulare avec lequel elles ont été longtemps 
confondues; elles s’en séparent, cependant, d'une manière positive et 
constante, et l'espèce ÿpe est toujours facilement reconnaissable à son 
extrême aplatissement, à la disposition de ses tubercules interambula- 
craires, à Ja grandeur de l'appareil ovidueal, et à l'abondance des 
pores qui, à la partie supérieure des aires ambulacraires, se multi- 
plient en séries régulières. 

Loc:LirÉ. — Cette espèce est :ssez commune dans Îles couches 
calcareo-siliceuses qui servent de base à l'étage corallien ; je lai re- 
cueillie à Druyes et à Châtel-Censoir, tantôt avec son test, tantôt à 
l'état de moule siliceux. 

Hisroine. — Décrite et figurée pour la première fois par Goldfuss, 
sous le nom de Cidarites subangularis, cetle espèce a été placée par 
M. Agassiz dans son genre Diadème ; et depuis elle a toujours conservé 
le nom de Diadema subangulare. M. Agassiz y a réuni le Diadema sul- 
catum dont il avait fait d’abord une espèce distincte. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI, XVall, fig. 1. — Diadema subangulare, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 
fig. 2. —- le: même, vu sur la face inférieure. 
lg. 3. — le mêine, vu de côté. 
fig. 4. — Portion des aires interambulacraires, grossie. 


fig. 5. — Portion des aires ambulacraires, grossie. 


153 


Big. 6. — Portion du test grossie, montrant la disposition 
des pores près du sommet. 

. — Portion du test grossie, montrant la disposition 
des pores près de la bouche. 


[=] 
43 
1 


fig. 8. — Portion du test grossie, montrant la disposition 
des pores au pourtour du test. 


Dianemi CourTauDiNUuM, Cot. 


PI. 18, fig. 9-10. 


Syx. — Diadema Courtaudinum, Cot. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- 
tologie stratigraphique el universelle, 
13e étage, p. 380, n° 518, 1850. 


Nucleo maximo, circulari, infernë et supernè depresso. Areis in- 
terambulacrariis latis, in medio depressis, duabus seriebus tuberculo- 
rum principalium præditis. Poris ambulacrariis simplicibus, infernè et 
supernè plurimis. Disco ovariali maximo. Ore parvo, decies et pro- 
fundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 17 millimètres ; largeur, 47 millimètres. 


Cette espèce est grande, circulaire, déprimée à la face supérieure et 
presque plate en dessous. Les aires interambulacraires occupent un 
espace double de celui des aires ambulacraires; elles sont, dans le 
milieu et à la partie supérieure surtout, très-fortement déprimées. Aux 
mamelons qui ont laissé leur trace sur le moule intérieur, on reconnait 
qu'elles étaient garnics de deux rangées de tubercules principaux assez 
volumineux. Les aires ambulacraires, très-étroites au sommet, s’élar- 
gissent vers le pourtour et présentent aussi les traces de deux rangées 
de tubercules principaux. Les pores ambulacraires, disposés deux à 
deux, se dédoublent et se multiplient à la face supérieure et aux ap- 
proches de l’ouverture buccale, L'appareil oviducal est pentasonal et 


12 


154 


de grande taille. La bouche fortement entaillée est relativement trés- 
petite. 


RAPPORTS ET DIFFERENCES. — Bien que je ne possède de cette espèce 
qu’un moule intérieur, je n'ai pas hésité à en faire un Diadème parti- 
culier ; car il se distingue de ses congénères par sa forme très-aplatie, 
par la dépression si prononcée de ses aires interambulacraires, par son 
ouverture buccale relativement très-petite, par la grandeur de son ap- 
pareil oviducol et par la disposition de ses pores ambulacraires qui se 
dédoublent à la partie supérieure. Ces deux derniers caractères rap- 
prochent le Diadema Courtaudinum üu Diadema subangulare, Ag., 
sans que cependant ces deux espèces, si différentes par la taille, la 
grandeur de leur bouche et la forme de leurs aires interambuiacraires, 
puissent jamais être confondues. -* 


LocaiTé. — Cette espèce est très-rare ; je l'ai recueillie à Druyes 
dans les couches calcareo-siliceuses inférieares au Coral-rag proprement 
dit. Je l'ai dédiée à mon ami, M. Courtaut, qui a bien voulu mettre à 
ma disposition tous les Échinides de sa belle collection. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XVII, Gg. 9. — Diadema Courtaudinurw, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 
fig. 10. — le même, vu sur la face inférieure. 
8 


fig. 11. — le même, vu de côté. 


Drapema IciunëNsE, Cot. 
PL. 19, fig. 1-5. 
Testà circulari, infernè et supernè depressà. Areis ambulacrariis et 


interambulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum principa- 
lium, In areis interambulacrariis tuberculis secundariis numerosis, 


155 


valdè conspicuis et regulariter dispositis. In areis ambulacrariis tu- 
berculis secundariis ferè nullis. Poris simplicibns, infernè et supernè 
plurimis. Ore magno, decies et profundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 18 millimètres ; diamètre, 44 millimètres. 


Celte espèce est régulièrement circulaire ; la face inférieure est plane 
et la face supérieure fortement déprimée. Les aires interambula- 
craires occupent un espace double de celui des aires ambulacraires ; 
elles sont garnies de deux rangées de tubereules principaux dont la 
taille diminue graduellement aux approches du sommet et de la bou- 
che. Une double rangée de tubercules principaux, un peu moins gros 
et un peu plus serrés, existe également sur les aires ambulacraires. Les 
uns et les autres ont la base lisse, proémineute et entourée d’un cercle 
de fines granules ; ils sont crénelés et le mamelon quiles surmonte est 
distinctement perforé. Sur les aires interambulacraires, chaque rangée 
de tubercules principaux est flanquée, à droite et à gauche, de tuber- 
cules secondaires assez irrégulièrement disposés, mais qui forment, 
cependant, quätre rangées distinctes, une de chaque côté et deux au 
milieu. Ces tubercules secondaires sont également crénelés et per - 
forés ; vers le pourtour du test, ils sont presqu’aussi volumineux que les 
tubercules principaux, maïs à la partie supérieure, ils diminuent rapi- 
dement de grosseur. Sur les aires ambulacraires, les tubereuies secon- 
daires sont nuls et semblent remplacés par unelione sinueuse et brisée 
de petites granules qui dispar.ît aux approches du sommet. Les pores 
ainbulacraires sont disposés par simples paires, cependant ils se dé- 
doublent et se muliiplient à la face supérieure et près de la bouche. 
L'appareil oviducal et l'anus ne sont pas conservés dans l'exemplaire 
que j'ai sous les yeux. La bouche est relativemert très grande, décago- 
vale et profondément entaillée. 

RAPPORTS ET DIFFÉRINCES, Par la disposition de ses tubercules prin- 
cipaux et secondaires, celte espèce présente, au premier abord, quel- 
que ressemblance avec le Diadema pseudodiadema. Mais elle s’en dis- 


156 


üingue d'une manière tranchée par l'absence de tubercuies secondaires 
dans les aires ambulacraires et surtout par sa forme aplatie, par sa 
face supérieure déprimée et par la disposition de ses pores ambula- 
craires qui se dédoublent et se multiplient non seulement à la face infé- 
rieure, mais près du sommet, ce qui n’a jamais lieu dans le Diadema 
pseudodiadema ou dans les espèces voisines. Cette forme comprimée, 
celte disposition des pures rapprochent, incontestablement, le Diadema 
Icaunense, du Diadema subangulare qui, comme nous l'avons vu, sert 
de type à un certain nombre d'espèces que l'ensemble de leurs caractè- 
res réunit en groupe distinct au milieu du grand genre Diadema. Le 
Diadema Icaunense se distingue facilement de toutes les espèces qui 
composent ce groupe, par sa forme régulièrement circulaire et surtout 
par la disposition des tubercules secondaires sur les aires interambula- 
craires. 

LocaLirés. — Le Diadème Icaunense a été recueilli dans les couches 
inférieures de l'étage corallien, à Coulanges-sur-Yonne; il y est 


rare. 
EXPLICATION DES FIGURES. 
PI. XIX, fig. 4. — Diadema Icaunense, vu sur la face supérieure, de 
ma collection. 
fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure, 
fig. 3. — le même, vu de côté. 
fig. 4. — Portion des aires interambulacraires, grossie. 
fig. 5. — Portion des aires ambulacraires, grossie. 


DrapemAa DROGIACUM, cot. 


PI. 19, fig. G-10. 


Testä subpentagonä, infernè et supernè depressä. Areis interambu- 
lacrariüis et ämbulacrariis præditis duabus seriebus tuberculorum 


157 
principalium. Tuberculis principalibus æqualibus, proeminentibus, 
valdè perforatis, cireumdatis granulis. Tuberculis secondariis nullis. 
Poris ambulacrariis in facie inferiore plurimis. Cre n:ediocri, decies et 
leviter inciso. 


Pr 


Dimensrons. — Hauteur, 12 millimètres ; diamètre, 27 millimètres. 


Cette espèce de Diadème affecte une forme très visiblement penta- 
gonale, due aux renflements des aires ambulacraires. La face su- 
périeure et la face inférieure sont également déprimées. Les aires 
interambulacraires comprennent un espace double de celui des aires 
ambulacraires; elles sont garnies de deux rangées largement espacées 
de tubercules principaux presqu’aussi volumineux à la face supérieure 
et aux approches de la bouche qu’au pourtour de la circonférencc. 
Ces tubercules, dont la base est peu saillante, sont surmontés d’un ma- 
melon très proéminent. Ils sont légèrement crénelés et très visible- 
ment perforés; leur base est entourée d’un cercle de granules égales 
entre elles et régulièrement disposées. Près du sommet, ces granules 
deviennent plus fines, moins nombreuses et le milieu des aires inter- 
ambulacraires, qui est légèrement déprimé, semble presque lisse. Les 
aires ambulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules un 
peu moins volumineux que ceux des aires interambulacraires, mais 
beaucoup plus serrés. Ces tubercules sont également crénelés et per- 
forés, mais comme ils se touchent par la base, ils ne sont entourés que 
d'un très petit nombre de fines granules. Cette disposition des tuber- 
cules principaux sur les aires ambulacraires donne à cette espèce une 
physionomie particulière et ce caractère seul suffirait pour la faire fa- 
cilement reconnaître. Les tubercules secondaires sont presque nuls. 
Les deux rangées de tubercules principaux des aires interambula- 
craires, bien que très espacées, n'en présentent au milieu d'elles aucu- 
ne trace, cependant, à la partie inférieure, elles sont extérieurement 
flanquées de quelques petits tubercules secondaires, qui, partant de la 
bouche, forment une ligne assez irrégulière et disparaissent bientôt 
avant d'arriver au pourtour de la ciconférence. Quant aux aires ambu- 


158 

Jacraires, elles en sont complètement dépourvues. La suture des pla- 
ques coronales est parfaitement visible dans l'exemplaire que j'ai 
sous les yeux. Sur les aires interambulicraires leur nombre s'élève à 
dix environ par rangée, ect chacune d'elle supporte un tuberceule 
principal et un cercle plus ou moins complet de fines granules. Sur les 
aires ambulacraires, les plaques sont beaucoup plus petites et consé- 
quemment plus nombreuses; on en compte de treize à quatorze par 
rangée. Les pores ambulacraires sont renflés sur les bords et disposés 
par simples paires, cependant à la partie supérieure, près de l'appareil 
oviducal, ils sont plus nombreux et assez irrégulièrement disséminés ; 
mais c'est surtout en approchant de la bouche qu'ils se dédoublent 
et se multiplient, sans que cependant ils occupent jamais un espace 
aussi large que dans le Diadema subangulare. L'appareil ovidu- 
cal, à en juger par les traces qu’il a luissées, devait être très grand. 
La bouche est relativement petite et ses entailles médiocrement 
accusées. 


Rapports ET DIFFERENCES. — Le Diadema Drogiacuin, par sa forme 
pentagonale et déprimée, par la disposition générale de ses tubercules 
principaux et de ses pores 2mbulacraires, se rapproche du Diadema 
subangulare, cependant il s’en distingue d’une manière tranchée par 
l'absence des tubercules secondaires toujours si développés dans le 
Diadema subangulare, par la perforation si visible de ses tubercules 
principaux, par ses pores ambulacraires beaucoup moins nombreux, à 
la face supérieure surtout et par les entailles moins profondes de son 
ouverture buccale. Le Diadema Drogiacum offre également quelque 
ressemblance avec le Diadema depressum, Ag. de l'étage bajocien, mais 
celle dernière espèce sera toujours facilement reconnaissable à sa 
taille plus petite et plus déprimée, à ses tubercules principaux relati- 
vement moins développés, à ses pores ambulacraires disposés, près du 
sommet, par simples paires et à sa bouche plus grande. Il se rappro- 
che encore des Diadema priscum, Ag., et placenta, Ag. du terrain à 
Chailles de Suisse; nais il s'éloigne du premier par sa forme plus dé- 


159 
primée, par ses tubercules plus développés, et du second par l'absence 
presque complète de tubercules secondaires. 


LOCALITÉ. — J'ai recueilli le Diadema Drogiacum dans les calcaires 
à Chailles de Drayes ; il y est très rare et se trouve associé au Diadema 
subangulare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XIX, fig. 6. — Diadema Drogiacuw, vu sur la face supérieure, de 
ma collection. 

— le même, vu sur la face inférieure. 

— le même, vu de côté. 

Portion des aires interambulacraires, grossie. 

. — Plaques grossies. 


Er] 
08 9 
© oem 


Dranema Raruiërt, Cot. 


PI. 20, fig. 1-5. 


Testà parvä, subcirculari, infernè et supernè depressä. Areis inte- 
rambulacrariis et ambulacraris præditis duabus seriebus tuberculorum 
principalium. Tuberculis secundariis nullis. Poris simplicibus. Ore 
magno, decies et leviter inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 6 millimètres et demi ; largeur 15 milli- 
mètres. 


Cette petite espèce de Diadème est subcirculaire, fortement dé- 
primée à la partie supérieure et presque plane en-dessous. Les aires 
interambulacraires sont garnies de deux rangées de tubercules prin- 
cipaux qui, assez volumineux vers le pourtour du test, diminuent 
sensiblement de grosseur aux approches du sommet et de l'ouver- 
ture buccale. Les aires ambulacraires présentent également deux ran- 
gées de tubereules principaux moins gros et par conséquent plus nom- 


169 


breux que ceux des aires interambulacraires. Les uns et les autres 
sont crénelés et perforés ; leur base est lisse, proéminente et entourée 
d'un cercle de petites granules. A la partie inférieure et sur le pour- 
tour du test, les tubercules beaucoup plus serrés se touchent par la 
base et les petites granules se trouvent rejetées sur les côtés. On ne 
remarque, à côté des tubercules principaux, et c’est-là un des caratères 
distinctifs de cette espèce, aucune trace de tubercules secondaires. 
Les pores ambulacraires, disposés par simples paires sur toute la sur- 
face du test, paraissent se multiplier près de l'ouverture buccale La 
bouche est grande, plutôt subcireulaire que décagonale; les entailles 
dont elle est garnie sont à peine indiquées. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Diadema Rathieri est voisin de plu- 
sieurs espèces de diaûêmes. On pourrait, au premier abord, le confon- 
dre avec le Diadema subangulare, Ag. ; mais il en diffère par sa petite 
taille, par ses pores ambulacraires simples sur la face supérieure, par 
la forme de sa bouche qui est subeirculaire et dépourvue d'entailles 
profondes et enfin par l'absence complète de tubercules secondaires. 
Il se rapproche également du Diadema depressum, Ag.; mais sa forme 
est moins déprimée et ses tubercules ambulacraises sont relativement 
plus petits et plus serrés. Ces différences m'ont engagé à faire de ce 
Diadême une espèce distincte que j'ai dédiée à M. Rathier qui a bien 
voulu me communiquer l'échantillon qui a servi à cette description. 

LocaLiTÉ. — Cette jolie petite espèce a été recueillie dans une cou- 


che qui couronne les calcaires supérieurs de l'étage corallien- et me 
semble correspondre au calcaire à Astartes ; elle y est très rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 
PI. XIX. fig. 1. — Diadema Rathieri, vu sur la face supérieure, de la 


collection de M. Rathier. 
fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. 


161 


5. — le même, vu de côté. 
fig. 4. — Portion des aires ambulacraires, grossie. 


[er] 
ve 
or 


;. — Portion des aires interambulacraires, grossie. 


ARBACIA Jurassica, Cot. 


PI. 20. Fig. 6-11. 


Testà parvä, infernè planä, supernè inflatä. Areis interambulacrariis 
etambulacrarüs præditis tuberculis minimis, œqualibus, numerosis, 
proeminentibus, per series transversim et regulariter dispositis. Areis 
interambulacrariis in medio depressis. Poris simplicibus. Ore magno, 
subcirculari. 


Diuexsions. — Hauteur, 9 millimètres ; largeur, 17 millimètres. 


M. Agassiz a établi, dans le genre Arbacia, deux types: le premier 
comprend les espèces à deux rangées de tubercules principaux accom- 
pagnés de tubercules secondaires, le second, les espèces à tubercules 
uniformes sur toute la surface du test. C’est à ce second type qu'appar- 
tient l'espèce qui nous occupe et à laquelle j'ai donné le nom d’Arba- 
cia Jurassica. Comme tous ses Congeneres, celte espèce est de petite 
taille; sa forme générale est renflée, hémisphérique et très aplatie en 
dessous. Les aires interambulacraires sont garnies, sur toute leur sur- 
face, de petits tubercules égaux entre eux, proéminents et disposés 
très régulièrement. Vers le pourtour du test, on en compte, sur cha- 
que aire, douze à quatorze rangées ; mais ces rangées disparaissent à la 
partie supérieure, et aux approches du sommet on n’en trouve plus que 
quatre. Non-seulement ces tubercules s'étendent en lignes verticales, 
mais ils sont disposés de manière à former des séries horizontales très 
régulières, légèrement inclinées à leur extrémité. Le milieu des aires 
interambulacraires est lisse et déprimé, surtout à Ja partie supérieure. 
Les aires ambulacraires, relativement assez larges, sont garnies de tu- 


162 

bercules pareils à ceux des aires interambulacraires et disposés, com- 
me eux, en séries verticales très régulières. Vers le pourtour du test, on 
compte six rangées, mais en s’élevant ce nombre se réduit à quatre, 
puis à deux. Ces tubercules affectent également uns disposition trans- 
versale régulière, cependant les lignes sont obliques, au lieu d’être 
horizontales comme sur les aires interatnbulacraires. Les pores, dispo- 
sés par simples paires, s'ouvrent dans une bande très étroite qui s’élar- 
git près de l'ouverture buccale ou les pores se multiplient. La bouche 
est grande, rentrante, subcireulaire et presque sans entailles. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L’Arbacia Jurassica offre quelque res- 
semblance avec l’Arbacia Pilos, Ag. de l'étage néocomien. Il est cepen- 
dant très facile de l’en distinguer par sa taille un peu plus grande, par 
la dépression lisse qui s'étend sur le milieu de ses aires interambula- 
craires et par ses tubercules plus nombreux sur les aires ambulacraires. 


LocaliTÉ — J'ai recueilli cette curieuse espèce à Châtel-Censoir dans 
les couches inférieures de l'étage corallien ; elle y est très rare. 


Histoire. — Jusqu'ici le genre Arbacia avait été considéré comme 
spécial aux terrains cretacés et tertiaires. La plus ancienne de ses es- 
pèces appartient à l’élage Néocomien. C'est la première fois que 
l'existence de ce genre a été constatée au milieu des étages du terrain 
jurassique, | 

Le genre Arbacia, tel qu’il a été établi par M. Agassiz (1), ne comprend 
que des espèces de petite taille, globuleuses, subsphériqueset ayant les 
pores disposés par simples paires. Ainsi caractérisé, ce petit groupe 
d'Oursins me seu.ble constituer une coupe générique très naturelle et 
qui sesépare nettement du grand genre Echinus. M. Forbes, dans son 
beau travail sur les Echinides fossiles d'Angleterre (2), a cru devoir 


(1) Description des Échinodermes fossiles de la Suisse, p. 94, 1840. — Catalogue 
raisonné des Échinides, Annales des Sciences, 3: série, t. VI, p. 555, 1846. 

(2) Memoirs of the Geological survey of the united Kingdom, british fossils, 
décade 1, plate VI, 1849. 


165 


rejeter le genre Arbacia d'Agassiz et réunir aux véritables Echinus les 
espèces dont il se compose. Examinons avec détailæes raisons sur les- 
quelles s'appuie le savant professeur anglais. Et d'abord M. Forbes 
s'étend sur la destination première du genre Arbacia qui a été créé en 
1837, par M. Gray (1). 1 reproche à M. Agassiz de n'avoir point con- 
servé ce genre, tel qu'il avait été établi, et d’avoir donné aux espèces 
que son fondateur y avait placées le nom générique d Echinocidaris. 
En cela M. Agassiz n'a fait que se conformer à la loi loujours sacrée de 
l'antériorité, car M. Gray n'avait fait connaître les caractères de son 
genre qu’en octobre 1855, tandis que M. Desmoulins avait, dès le mois 
d'août de la même année, publié son premier mémoire sur les Echini- 
des dans lequel est mentionné le genre Echinocidaris dont les carac- 
tères correspondent exactement au genre Arbacia de M. Gray. Ce 
n'est donc pas sans raison que M. Agassiz a rejeté le nom d’Arbacia 
pour adopter celui d’'Echinocidaris. Mais il a eu le tort d'attribuer ce 
même nom d'Arbacia à une série d'Oursins entièrement distincts et 
que M. Gray n'avait jamais eu l'intention de comprendre dans le 
genre qu’il avait créé. C'était donner lieu à une confusion qu'on ne 
saurait mettre trop de soins à éviter. Cependant, comme le genre 
Arbacia a été généralement adopté dans le sens que lui a donné 
M. Agassiz, il n’y a aujourd'hui aucun motif de le changer ; seulement 
ilne faut pas oublier que la création de ce genre n'appartient plus à 
M. Gray, mais à M. Agassiz (2). 


M. Forbes discute ensuite la valeur du genre Arbacia et cherche à 
prouver qu'il rentre par tous ses caractères dans le genre Echinus et 
que c'est sans motif valable, que M. Agassiz a cru devoir l'en démen - 


(4) Procedings zoolog soeiet., part. 3, p. 58. London, 1835. 

(2) C'est donc à tort que M. Agassiz, dans ses Echinides fossiles de la Suisse et 
dans son Catalogue raisonné, a fait suivre le genre Arbacia du nom de M. Gray. Ce 
naturaliste est étranger à ce nouveau genre Arbacia, et la responsabilité en incombe 
toute entière à M. Agassiz 


164 


brer. Je ne puis partager l'opinion de M. Forbes. Sans doute quelques 
uns des caractères sur lesquels repose le genre Arbacia n'ont qu'une 
importance secondaire : la forme générale du test, la disposition des 
tubercules plus ou moins uniformément répandus sur les aires ambu- 
lacraires et interambulacraires, la bouche dépourvue d’entailles, l’ap- 
pareil génital étroit et circulaire, se retrouvent dans de véritables Echi- 
nus, et si la distinction du genre Arbacia n’était basée que sur ces 
seuls caractères, je n'hésiterais pas à me réunir à l'opinion du natu- 
raliste anglais, mais la disposition des pores ambulacraires vient éta- 
blir, entre les deux genres qui nous occupen!, une dissemblance qui 
pour moi est bien tranchée. Rangés par simples paires dans les Arba- 
cia, ils sont beaucoup plus nombreux dans les Echinus et disposés 
toujours par paires obliques, transversales ou arquées. Suivant M.For- 
bes, cette disposition par simples paires qu'on remarque sur les Ar- 
bacia n’est qu'apparente et, en réalité, dans ce genre comme dans les 
Echinus, les pores ambulacraires tendent à se ranger par triples paires, 
et cette tendance devient plus sensible au fur et à mesure qu’onse rap- 
proche de l'ouverture buccale. J'ai étudié à la loupe la disposition des 
pores dans les Arbacia granulosa, globulus, monilis et dans mon Ar- 
bacia jurassica et j'ai acquis la certitude qu'ils étaient, dans ces quatre 
espèces, bien certainement rangés par simples paires superposées (1). 
Assurément j'ai remarqué, comme M. Forbes, qu'ils avaient une ten- 


(4) Parmi ces quatre espèces, l’Arbacia monilis est celle qui paraît présenter le 
plus d'irrégularités dans la disposition de ses pores. Cependant là encore, ils sont, 
depuis le sommet jusqu’à la bouche, rangés par simples paires. Sur aucun exem- 
plaire je n'ai remarqué qu’ils soient placés par séries de quatre, ainsi que l’a observé 
M. Forbes : « This isquite as plainly seen in the so-called Arbacia monilis, where 
» the pairs of pores are ranked in fours so distinetly all over the shell that it is 
» strange such an arrangement should have been overlooked. » Cependant, les 
échantillons dont je me suis servi sont d'une bonne conservation, et aucun doute 
ne peut exister sur leur identité spécifique, car ils ont été recueillis dans l'étage 
falunien de la Touraine et de l’Anjou. 


165 


dance à dévier de la ligne droite et à se grouper par triples paires, sut- 
tout aux approches de la bouche. Mais, entre cette tendance pres- 
qu'insaisissable et qui réellement ne se manifeste qu'à la face infé- 
rieure, et la disposition par triples paires obliques qui, dans les vérita- 
bles Echinus, règne sans interruption, sans modification, depuis le som- 
met jusqu'à la base, il ÿ a une différence tranchée et qui me parait 
suffisante pour l'établissement d'une bonne coupe générique. 


Du reste, la tend2nce que M. Forbes signale dans les pores ambula- 
craires des espèces qui appartiennent au genre Arbacia se reproduit 
dans les genres Hemicidaris, Acrocidaris, Diadema, Cyphosoma, Echi- 
nocidaris, Echinopsis, etc. On voit, chez plusieurs de leurs espèces, les 
pores, simples sur une grande partie du test, se dédoubler et se multi- 
plier, surtout aux approchesde la bouche et quelquefois près du sommet. 
Ces modifications plus ou moins prononcées établissent un lien intime 
entre tous les membres de la famille des Cidarides et prouvent que, 
quelle que soit la disposition générale de leurs pores, ils se rattachent 
tous à un même type d'organisation et que les ambulacres si simples 
des Cidaris proprement dits se relient, par des transformations succes- 
sives, aux zones poriferes si compliquées de l'Echinus albus ou de 
l'Holopneustes porossissimus. S'en suit-il que la disposition des pores 
soit un mauvais caractère générique ? Je ne le crois pas. Car, si dans 
une famille aussi nombreuse que celles des Cidarides, les pores ambu- 
lacraires éprouvent de fréquentes modifications, on reconnait bientôt 
que ces mêmes modifications se reproduisent chez un certain nombre 
d'espèces avec une constance remarquable, et que, dès lors, elles peu- 
vent être d'un grand secours pour caractériser certains groupes d'é- 
chinides. Je ne veux point attribuer à la disposition des pores trop 
d'importance; cependant, nous ne pouvons oublier que ces petits ori- 
fices livrent passage aux tubes ambulacraires qui, comme on a toute 
raison de le croire, correspondent aux organes Branchiaux et que, | ar 
conséquent, leur nombre, leur disposilion à la surface du test réagis- 
sent nécessairement sur l'organisation interne de l'animal. Aussi 


166 


M. Agassiz s'est-il servi de ce caractère pour l'établissement d'un 
grand nombre de ses genres. 

En résumé, quelle que soit dans le genre Arbacia la tendance des 
pores ambulacraires, il est certain qu'ils sont, sur presque toutela sur- 
face du test, rangés par simples paires immédiatement suprrposées et 
cette disposition, qui se rencontre-dans toutes les espèces du genre Ar- 
bacia et ne seretrouve chez aucun Echinus, me parait de nature à jus- 
tüifier suffisamment la création d'un genre spécial. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XX fig 6. — Arbacia Jurassica, vu sur la face supérieure, de ma 


collection. 
fig. 7. — la même, vu sur la face inférieure. 
fig. 8. — la même, vue de Côté. 
fig. 9. — Portion de l'aire interambulacraire, grossie. 
fig, 10. — Portion de l'aire ambulacraire, grossie. 
fig. 11 — Portion du test grossie, montrant la disposition des 
pores. 


GLzypricus HIEROGLYPHICUS. Agass. 


PI. 20. Fig. 12-15. 


SRE — Bourguet, Traité des Pétrificaions, 
pl. 51, fig. 377, 1742. 
— Knorr, Recueil des Monuments des c:- 
tastrophes que le gtobe a essuyées, 
tabl. E. IT, no 35, fig. 5, 1775. 
Echinites toreumaticus, Leske. — Leske, Additamenta ad Klcinii dispositio- 
nem Echinodermatum p 156, pl. 44, 
fig. 2, 1178. 
Echinus hieroglyphicus, Goldf. — Goldfuss, Petrefacta allemana, p 126, 
tabl. XL, fig. L7, 1829. 


167 


Arbacia hieroglyphica, Agass, — Agassiz, Prodromus, p. 25, 1856. 

Echinus hieroglyphicus, Goldf.— Desmoulins, Tableaux synonymiques des 
Échinides, n° 60, p. 292, 1837. 

— — — Lamarck, Animaux sans vertèbres, nou- 

velle édition revue par Deshaies, t. IT, 
p. 371, n° 40, 1840. 

Glypticus hieroglyphicus, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus ectypo- 
rum Echinodermatum fossilium, p 13. 
1840. 


— -— — Agassiz, Description des Échinodermes 
de la Suisse, 2e partie, p. 96, pl. 23, 
fig. 37-39, 1840. 


Æ == — Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Échinides, Annales des Sciences natu- 
relles, 3° série, t. VI, p. 360, 1846. 


SL 22 — Bronn, Index paleonto!/ogicus, p. 186, 
1849. 


_ LE — Alcide d'Orbigny, Prodrome de Paléon- 
tologie staligraphique universelle, t. 
II, p. 26, 14 étage, n° 420, 1850. 


Testà cireulart, inferné planä, supernè hemisphærica, subdepressä. 
Areis interambulacrariis præditis tuberculis supernè irregularibus, 
hieroglyphiformibus, infernè rotundis. Areis ambulacrariis strictis, 
ornatis duabus seriebus tuberculorum rotundorum. Tuberculis imperfo- 
ralis, non crenulatis. Poris simplicibus. Disco ovariali magno, circulari. 
Ore magno, decies inciso 

Dimensions. - - Hauteur, 12 millimètres; diaméêtre, 21 millimètres. 


Par la forme étrange des tubercules qui garnissent sa face su- 
périeure, cette espèce a fixé depuis longtemps l'attention des natu- 
ralistes. C’est un oursin de petite taille, circulaire, plane en dessous, 
légèrement renflé en dessus. Les aires interambulacraires sont, à la 
partie inférieure et vers le pourtour du test, garnies d’une double ran- 
sée de tubercules arrondis, mamelonés et assez volumineux. Mais, à la 
partie supérieure, ces tubercules irrégulièrement déchirés présentent 
un aspect bizarre qui a valu à cette espèce le nom de Hicroglyphicus 


108 


que Goldfuss lui a donné {1}. Les aires ambulacraires sont étroites et 
garnies de deux rangées régulières de tubercules arrondis, sans granu- 
les intermédiaires. Les tubercules ne sont ni crénelés, ni perforés. 
Ceux de la partie inférieure seuls sont accompagnés de petites granules. 
Les pores sont disposés par simples paires ; aux approches de l'ouver- 
ture buccaleils se dédoublent et occupent un espace beaucoup plus large. 
L'appareil oviducal est grand, circulaire et parfaitement conservé dans 
les exemplaires que j'ai sous les yeux. Les plaques qui le composent 
sont irrégulièrement entaillées et participent de cette apparence hiero- 
glyphique qui caractérise les tubercules de la face supérieure. Les pla- 
ques ovariales sont allongées et percées à leur sommet d'un trou par- 
faitement distinct ; les plaques interovariales sont pelites et triangu- 
laires. L’anus est circulaire et entouré d’un bourrelet très apparent, 
formé par le renflement du bord intérieur des plaques ovariales. La 
bouche est grande, décagonale et fortement entaillée; les bords qui 
correspondent aux aires ambulacraires sont un peu plus larges que 
ceux des aires interambulacraires. 


LOCALITÉ. — J'ai recueilli cette espèce à Châtel-Censoir et à Druyes 
dans le coral-rag inférieur proprement dit et dans les couches calcareo- 
siliceuses qui lui sont subordonnées. On la rencontre assez fréquem- 
ment, soit avec son test, soit à l'état de moule intérieur et presque 
toujours sa conscrvalion est parfaite. 


Histoire. — En 1829, Goldfuss a denné à cette espèce très ancien- 
nement connue le nom d'Echinus hieroglyphicus. Plus tard M. Agassiz, 
après l’avoir placée dans son genre Arbacia, à créé pour elle et plu- 
sieurs espèces voisines, le genre glypticus, et lui a donné le nom Glyp- 
tüicus Hieroglyphicus qu'elle a conservé depuis. J'ai étendu la synony. 


(1) C’est, sans doute, par suite d'une erreur typographique que M. Agassiz attri- 
bue à Lamarck le nom de Hieroglyphicus. (Voyez Description des Échinides fossiles 
de la Suisse, 11e partie p. 96.) 


169 


mie de cette espèce, en y rapportant la figure 2 de la planche XLIV 
de Klein ; elle représente un oursin que Leske désigne sous le nom 
d'Echinites toreumaticus, mais qui me paraît bien différent de 
son Cidarites toreumatica (Temnopleurus toreumaticus, Ag.) 


ExPLICATION DES FIGURES. 


PI. XX, fig. 2. — Glypticus hieroglyphicus, vu sur la face supé- 
rieure, de ma collection. 


fig. 3. — le même, vu sur la face infé- 
rieure. 
fig. 4. — le même, vu de côté. 


fig. 5. — Appareil oviducal grossi. 


Pozycyraus CorAzLinus, Cotteau, 1853. 
PI. 91, fig. 1-7. 


Testà cireulari, infernè planà, supernè inflatà et subconici. 
Areis ambulacrariis et interambulacrariis præditis tuberculis 
uniformibus et regulariter dispositis. Tubereulis imperforatis, non 
crenulatis. Areis interambulacrariis in medio depressis; inter tu- 
bercula verrucis minimis, passim sparsis. Poris per paria terna et 
obliqua dispositis. Ore maximo, decies inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 43 millimètres; diamètre, 22 mil- 
limètres. 


Comme tous les Polyceyphus, cette espèce est plane en des- 
sous, renflée et subconique en dessus ; sa surface est partout re- 


15 


170 


couverte de tubercules uniformes, imperforés, disposés en séries 
très-régulières. Les aires interambulacraires sont relativement 
très-larges. Le milieu est déprimé et dépourvu de tubercules ; de 
chaque côté de cette dépression on compte, vers le pourtour du 
test, six rangées verticales de tubercules, mais ces rangées dis- 
paraissent en s’élevant, et vers le sommet elles se réduisent à 
deux. Ces tubercules ne sont pas seulement disposés en séries 
verticales, mais ils forment également des séries horizontales 
régulières, bien qu’un peu inelinées. Les aires ambulacraires 
sont garnies de deux rangées de tubercules semblables à ceux 
des aires interambulacraires et très-régulièrement disposés. Ce- 
pendant au milieu de ces deux rangées on en voit, vers le pour- 
tour du test, une troisième qui compte à peine cinq ou six 
tubercules principaux et qui passe insensiblement à des granu- 
lations à peine apparentes. Sur les aires ambulacraires comme 
sur les aires interambulacraires, l’espace qui sépare les tuber- 
cules est rempli par de petites verrues disséminées à peu près au 
hasard. Les pores sont rangés par triples paires obliques et s’ou- 
vrent dans une dépression très-droite et parallèle aux aires am- 
bulacraires. L'appareil oviducal affecte, autour de l'anus, l’ap- 
parence d’un anneau ovale. Les plaques ovariales sont très- 
distinetement perforées ; les plaques interovariales sont petites 
et triangulaires. L’anus est grand, elliptique. La bouche s’ouvre 
au milieu d’une dépression de la face inférieure; elle est grande 
et pentagonale. 

Par sa forme subconique et renflée, par la disposition et l’u- 
niformité vraiment remarquable des tubercules qui garnissent sa 
surface, par son ouverture buccale grande, pentagonale et ren- 
trante, cette espèce se place incontestablement dans le genre 
Polyeyphus, non loin du Polyeyphus nodulosus qui sert de type 
à cette section du grand genre Echinus. Cependant notre espèce 


171 


se distingue des Polyeyphus décrits jusqu'ici par sa taille un peu 
plus forte, par le petit nombre de ses tubercules ambulacraires, et 
parla dépression quimarque le milieu des aires interambulacraires. 

Le genre Polycyphus, tel qu’il a été circonscrit par M. Agassiz 
dans son catalogue raisonné, ne-nous paraît se distinguer des 
véritables Echinus que par la disposition uniforme et régulière 
de ses tubercules. Est-ce là un caractère suffisant pour justifier 
cette coupe générique ? Bien que je n’aie point la prétention de 
trancher ici cette question, je crois cependant devoir faire ob- 
server que la disposition plus ou moins uniforme des tubercules 
est un caractère très-variable Chez les Echinus. Aussi, pour cer- 
taines espèces, sera-t-il quelquefois bien difficile de reconnaître 
si ce sont des Polycyphus ou de véritables Echinus. — Assuré- 
ment, si tous étaient aussi bien caractérisés que le Polycyphus 
nodulosus ou le Polycyphus Corallinus, il n’y aurait pas em- 
barras, mais il existe, et en assez grand nombre, des espèces 
intermédiaires chez lesquelles l’uniformité des tubereules n’est 
pas aussi complète, et alors on éprouve, sur leur classement gé- 
nérique, une incertitude toujours regrettable. — Dans ce cas, 
il me paraît convenable de rejeter ces espèces douteuses dans 
le genre Echinus, ainsi que je l'ai fait à l’occasion de mon Echi- 
nus Vacheyi, qui semblait au premier abord se rapprocher des Po- 
lycyphus, mais que j’ai dû, après un examen plus attentif, réunir 
aux Echinus. Aussi peut-on, dès à présent, prévoir qu’une coupe 
générique dont les limites sont si incertaines, sera appelée à 
disparaître d’une bonne méthode naturelle. 

M. Michelin a établi tout récemment, dans la revue z0olo- 
gique, le genre Magnotia, pour un oursin très-voisin des Poly- 
cyphus (1). Voici les caractères assignés à cette nouvelle coupe 


(1) Revue et magasin de:zoologie n° 1, 1853. 


172 
générique qui ne comprend, jusqu'ici, qu’une seule espèce, le 
Magnotia Nodou, Mich., provenant de l’oolite inférieure d’Avesne 
(Côte-d'Or), et dont l’exemplaire type est conservé dans le 
Alusée d'histoire naturelle de Dijon : 


« Test élevé, enflé, à base concave et à tubercules nombreux, 
» petits, égaux, ni perforés, ni crénelés. Les pores qui sont 
» disposés par paires du sommet jusque vers le milieu, se di- 
» visent ensuite, en allant vers la base, en plusieurs séries. La 
» bouche est très-grande, occupant presque toute la partie in- 
» férieure. Anus petit et arrondi. Aires ambulacraires étroites 
» avec des rangs obliques de tubercules. » 


Au premier aspect, on pourrait croire que le Polycyphus Co- 
rallinus que caractérisent son test élevé, ses tubercules nombreux 
et égaux, sa bouche grande et rentrante, est une seconde espèce 
du genre Magnotia. Mais ce rapprochement n’est pas possible, 
car le caractère véritablement distinctif du genre Magnotia con- 
siste dans la disposition des pores ambulacraires rangés par 
simples paires du sommet jusque vers le milieu et se divisant 
ensuite, en allant vers la base, en plusieurs séries. Ce caractère 
manque à notre espèce dont les pores ambulacraires sont sans 
interruption, du sommet au péristôme, disposés par triples 
paires obliques. 


LocazirÉ. — Le Polycyphus Corallinus m'a été donné comme 
provenant du calcaire à chailles des environs de Druyes ; cette 
espèce est fort rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXI, fig. 14. — Polycyphus Corallinus, vu de côté, de ma 
collection. 


: 175 


fig. 2 — le même, vu sur la face su- 
périeure. 

fig. 3. — le même, vu sur la face infé- 
rieure. 

fig. 4. — Portion grossie d’une aire interambulacraire. 

fig. 5. — Portion grossie d'une aire ambulacraire , 

montrant la disposition des pores. 
fig. 6. — Plaques interambulacraires garnies. 


iig. 7. — Appareil oviducal grossi. 


Ecuimnus Orgiexyanus, Cotteau, 1853. 
PI. 21, fig. 8-13. 


Testà circulari, subinflatà, supernè depressà, infernè planä, 
excavatà. Areis interambulacrariis præditis supernè duabus, in- 
fernè et in ambitu sex vel octo seriebus tubereulorum principa- 
lium; areis ambulacrariis duabus seriebus præditis. Poris am- 
bulacrariis per paria terna dispositis ; fasciis porosis subnudis. 
Ore magno, excavato, decies et profundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 14 millimètres ; diamètre trans- 
versal, 27 millimètres. 


Cette espèce est de petite taille; sa forme est circulaire, 
hémisphérique et légèrement déprimée. Les aires interambula- 
craires occupent un espace presque triple de celui des aires 
ambulacraires; leur surface, à la partie inférieure et vers le 
pourtour du test, est garnie de six ou huit séries de tubercules. 
A la partie supérieure la plupart de ces tubercules disparaissent ; 
les deux principales rangées persistent et s'élèvent parallèlement 


174 

jusqu'au sommet, laissant au milieu d'elles un espace qui est 
presque lisse. Les aires ambulacraires ne comptent, sur toute 
leur longueur, que deux rangées de tubercules prineïpaux, à peu 
près égaux à ceux des aires interambulacraires. Cependant au 
milieu de ces deux rangées il se trouve à la partie inférieure 
quelques autres tubereules principaux assez irrégulièrement dis- 
posés. Les tubercules principaux sont sensiblement plus gros à 
la face inférieure qu'aux approches du sommet; ils s'élèvent du 
milieu d’une zône lisse entourée d’un cercle de petits granules 
très-distincts. Sur les aires ambulacraires comme sur les aires 
interambulacraires, l’espace intermédiaire est rempli par une 
granulation abondante, très-fine et cependant inégale. Les pores 
sont disposés par triples paires obliques ; les zônes qui les con- 
tiennent sont sensiblement déprimées, surtout à la partie infé- 
rieure où elles s’élargissent pour recevoir,les pores toujours beau- 
coup plus nombreux près de la bouche. — La bouche est grande, 
décagonale, profondément entaillée; les bords qui correspondent 
aux aires ambulacraires sont droits et bien plus développés que 
ceux des aires interambulacraires qui sont obtusément anguleux. 
La bouche s'ouvre dans une dépression très-sensible de la face 
inférieure. 


Rapports ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est voisine des 
Echinus bigranularis, Lam., et excavatus, Leske, cependant elle 
m'a paru constituer une espèce tout-à-fait distincte. En effet, si 
au premier abord l’ensemble de ses caractères tend à la rappro- 
cher de l’Echinus bigranularis, (var. minor, Echinus serratus, 
Agassiz), on ne tarde pas à reconnaître, entre ces deux espèces, 
des différences essentielles : l’Echinus bigranularis affecte une 
forme subpentagonale très-prononcée ; les tubercules dont il est 
couvert sont rares, espacés, et ne constituent que deux rangées 


175 


sur les aires ambulacraires et deux sur les aires interambula- 
craires. La face inférieure est presque plane et la bouche s'ouvre 
à fleur du test. Notre espèce, au contraire, est subcireulaire, 
beaucoup plus tuberculeuse, et la bouche est située dans une 
dépression très-sensible de la face inférieure. Ce dernier carac- 
tère rapproche l'Echinus Orbignyanus de l’Echinus exeavatus, 
mais il en diffère par ses tubercules plus apparents, plus uni- 
formes et beaucoup plus nombreux. 


LocazirÉ. — M. Rathier a recueilli cette jolie espèce dans les 
calcaires marneux et lithographiques de Commissey; elle y est 
rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXI, fig. 8. — Echinus Orbignyanus, vu de côté, de la 
collection de M. Rathier. 


fig. 9. — le même, vu sur la face su- 
périeure. 
fig. 10. — le même, vu sur la face in- 
férieure. 
fig. 41. — Aire ambulacraire grossie, laissant voir la 
disposition des pores près du sommet. 
fig. 42. — Aire ambulacraire grossie, laissant voir la 
disposition des pores près de la bouche. 
fig. 43. — Plaques interambulacraires grossies. 


Ecamnus Rogixazpinus, Cotteau, 1853. 
PI. 22, fig. 4-6. 


Testà subcirculari, supernè hemisphæricà, inflatà, infernè 


176 


planà. Areis interambulacrariis præditis decem seriebus tubercu- 
lorum principalium supernè interruptis; areis ambulacrariis 
præditis quatuor seriebus, rectis et regularibus. Poris per terna 
paria dispositis ; fasciis porosis granulosis. Ore medioeri, decies 
et profundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 36 millimètres ; diamètre transver- 
sal, 47 millimètres. 


Cette espèce est subcireulaire, hémisphérique, fortement ren- 
flée en dessus, presque plane en dessous. Les aires interambu- 
lacraires occupent un espace double au moins de celui des aires 
ambulacraires ; elles sont, sur toute leur étendue, recouvertes de 
tubercules principaux disposés en séries nombreuses et assez 
régulières. Ces séries au nombre de dix environ à la partie infé- 
rieure, augmentent encore vers le pourtour du test, puis dimi- 
nuent nécessairement aux approches du sommet. Les tubercules 
principaux sont à peu près uniformes et c’est à peine si l’on dis- 
tingue, sur chaque aire interambulacraire, deux rangées plus 
droites et plus apparentes que les autres ; cependant à la partie 
inférieure et vers le pourtour, ils augmentent un peu de volume, 
comme cela a lieu dans la plupart des Echinus. Les aires ambu- 
lacraires sont sensiblement renflées et garnies de quatre rangées 
très-distinctes et très-régulières de tubercules principaux iden- 
tiques à ceux qui garnissent les aires interambulacraires et qui, 
comme eux, sont plus développés à la partie inférieure. Les tu- 
bercules principaux s'élèvent du milieu d'une zône lisse et sont 
entourés de granules. Indépendamment de ces granules, on 
remarque entre les tubercules principaux quelques tubercules 
secondaires peu apparents, de grosseur inégale et placés sans 
ordre. Les pores sont disposés par triples paires et se multi- 


177 

plient aux approches de la bouche. Les zônes porifères sont 
droites, de médiocre largeur, et très-granuleuses. L'appareil ovi- 
ducal est parfaitement conservé dans l’exemplaire que j'ai sous 
les yeux : lès plaques ovariales sont grandes, pentagonales, 
recouvertes d'une granulation inégale et très-visiblement per- 
forées ; les plaques ocellaires sont relativement très-petites. 
L'anus est grand et irrégulièrement ovale. La bouche est petite 
et fortement entaillée. 


Rapports ET DIFFÉRENCES. — L'Echinus Robinaldinus cons- 
titue une très-belle espèce que caractérisent d'une manitre 
tranchée sa forme élevée, ses zônes porifères granuleuses et 
l'uniformité des tubercules qui garnissent toute la surface du 
test. Les quatre rangées qui s'étendent régulièrement sur les 
aires ambulacraires tendent à rapprocher cet Echinus de l'Echi- 
nus polyporus, Agassiz; mais il s'en distingue facilement par sa 
taille plus grande, par sa forme plus élevée et surtout par la 
disposition des tubercules uniformes qui garnissent les aires in- 
terambulacraires. 


LocairÉ. — Cette espèce caractérise Îes couches supérieures 
de l'étage corallien et n'a jamais été rencontrée dans le coral-rag 
inférieur de Châtel-Censoir et de Druyes. — Je l'ai dédiée à M. Ro- 
bineau-Desvoidy, qui en a recueilli deux magnifiques exemplaires 
dans les carrières de Thury. M. Rathier m'en a communiqué un 
échantillon provenant des environs de Tonnerre. — Cette espèce 
est très-rare et ces trois individus sont les seuls que je connaisse. 


ExPLicarioN pes FiGures. 


PE XXIE, fig. 4. — Echinus Robinaldinus, vu de côté, de la 
collection de M. Robineau-Desvoidy. 
14 


119 


fig. 2.4 le même, vu Sur jà jace SU- 
périeure. 
fig. 3. — + le même, vu sur la face in- 
férieure grossie. 
fig. 4. — Portion grossie d’une aire interambula- 
craire. 


fig. 5. — Portion grossie d'une aire ambula- 
craire. 
fig. 6. — Appareil oviducal grossi. 


Ecinus PERLATUS, Desmarest, 1825. 


PI. 25, fig. 1. 


SYN. — — Knorr, Petrefacta, t. II, table 2.E, 
fig. 1 et 4, 1775-1778. 

Echinus perlatus, Desm. — Desmarest, in Defrance, Oursin, 

dictionnaire des sciences natu- 

relles, t. XXXVII, p. 100, 1825. 


Echinus lineatus, Gold. — Goldfuss, Petrefacta allemana, p. 
124, table 40, fig. 11, 1829. 
Echinus perlatus, Desm. — Blainville, Zoophytes, dictionnaire 


des sciences naturelles, t. LX, 
p. 210, 1830. 

— _ — Agassiz, Prodromus, p. 23, 1er vol. 
de la Société des sciences natu- 
relles de Neufchâtel, 1836. 

Echinus lineatus, Gold. — Agassiz, Prodromus, p. 23, 1er vol. 

de la Société des sciences natu- 
relles de Neufchâtel, 1836. 

er — — Desmoulins, 3° Mémoire sur les 
Echinides, p. 292, n° 54, 1837. 


179 


Echinus perlatus, Desm. — Desmoulins, 3° Mémoire sur les 
Échinides, p. 291, n° 66, 1837. 
_ — — Agassiz, Catalogus systemalicus ec- 
typorum echinodermatum fossi- 
lium, p. 12, 1840. 
Echinus lineatus, Gold. — Agassiz, Calalogus systematicus ec - 
typorum echinodermatum fossi- 
lium, p. 12, 1840. 
Echinus psammophorus, Ag. — Agassiz, Calalogus systemalicus ec 
lyporum echinodermatum [ossi 
lium, p. 12, 1840. 
—= — — Agassiz, Description des Echino- 
dermes de la Suisse, 2e partie, p. 
34, table 22, fig. 1-3, 1840. 
Echinus perlatus, Desm. — Agassiz, Description des Echino- 
dermes de la Suisse, 2 partie, p. 
82, table 22, fig. 13-15, 1840. 
— — — Agassiz et Desor, Calalogue rai- 
sonné des Échinides, Annales 
des sciences, 3° série, t, VI, p. 
367, 1847. 
— — — Marcou, Recherches géologiques sur 
le jura salinois, Mém. de la Soc. 
géol. de France, 2e série, t. IL, 
p. 109, 1848. 
— — — Alcide d’'Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique , 
t. II, p. 26, 1850. 


Testà subcireulari, hemisphæricà, supernè subinflatà, infernè 
planà. Areis interambulacrariis præditis decem seriebus tuber- 
culorum principalium; areis ambulacrariis, duabus. Tuberculis 
in ambitu et infernè majoribus, ubique cireumdatis granulis 
conspicuis, æqualibus, perlatis. Poris per terna paria disposkis. 
Ore magno, decies et profundè ingisa. 


180 


Dimensions. — Hauteur, 35 millimètres ; largeur, 57 milli- 
mètres. . 

L'Echinus perlatus qui, suivant M. Agassiz, est régulièrement 
hémisphérique, aussi haut que large, affecte ordinairement, 
dans le département de l'Yonne, une forme beaucoup plus écra- 
sée et son diamètre transversal dépasse de plus d’un tiers sa 
hauteur : sous ce rapport, nos échantillons se rapprochent da- 
vantage des figures données par Goldfuss. La face inférieure 
est presque plane. Les aires interambulacraires oceupent un es- 
pace à peu près triple de celui des aires ambulacraires; leur 
surface est recouverte de tubereules principaux, formant dix 
séries assez régulières. Parmi ces dix séries, il en est deux qui 
se font remarquer par des tubercules un peu plus gros et qui 
seuls s'élèvent jusqu’au sommet. ‘A la partie supérieure, le mi- 
lieu des aires interambulacraires est souvent déprimé et dé- 
pourvu de tubercules. Les aires ambulacraires contiennent deux 
rangées de tubercules principaux au milieu desquelles se dé- 
veloppent irrégulièrement deux autres rangées de tubereules se- 
condaires, parfois aussi apparents que les tubercules princi- 
paux. Les tubercules ambulacraires sont à peu près aussi gros 
que les tubercules interambulacraires; les uns et les autres 
augmentent sensiblement de volume sur la face buccale et au 
pourtour du test. Chaque tubercule s'élève du milieu d'une zône 
lisse et bordée d'un cordon de petits granules qui, toujours très- 
apparents et très-réguliers ont fait successivement donner à 
cetie espèce les noms de perlatus et de lineatus. Les plaques 
coronales dont la forme s'est conservée sur les moules inté- 
rieurs sont pentagonales, étroites et allongées. Les pores disposés 
par Lriples paires occupent, à la partie supérieure, une zône re- 
lativement peu développée, mais qui s'élargit considérablement 


181 


aux approches de la bouche. L'anus est irrégulièrement ovale et 
“entouré de plaques ovariales étroites, granuleuses et très-visi- 
blement perforées. La bouche est grande, décagonale et profon- 
dément entaillée; les parties correspondant aux aires ambula- 
craires sont très-grandes, presque droites, légèrement infléchies 
au milieu, tandis que celles qui correspondent ‘aux aires in- 
terambulacraires sont petites et arrondies. 

J'ai signalé, aux approches du sommet, sur le milieu des 
aires interambulacraires, un espace déprimé et dépourvu de tu- 
bercules. MM. Agassiz, Goldfuss et Desmarest, dans la descerip- 
tion détaillée qu'ils donnent de l'Echinus perlatus, ne font pas 
mention de ce caractère qui se reproduit dans la plupart de nos 
exemplaires. Malgré cette différence, je n'ai pas hésité, cepen- 
dant, à réunir cet oursin à l'Echinus perlatus. Cette dépression, 

-cette absence de tubercules, beaucoup plus apparentes du reste 
dans certains individus que dans d’autres (1), sont des carac- 
tères très-peu constants qui peuvent constituer une variété, mais 
qui me paraissaient insuffisants pour l'établissement d’une es- 
pèce distincte. 

Cette variété pourrait bien correspondre à l'Echinus polyporus, 
Agassiz, qui n’est connu que par une description de quelques 
mots (2). J'ai examiné dans la collection de M. Michelin les 
échantillons qui ont servi à M. Agassiz à établir cette espèce et 
je les ai trouvés bien voisins de la variété qui nous occupe. Les 
caractères distinctifs de l'Echinus polyporus consistent dans les 
quatre rangées de tubercules qui garnissent les aires ambula- 


(1) Cette dépression et cette absence de tubercules se font remarquer 
surtout chez les individus jeunes. 

(2) Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des 
Sciences naturelles, 3° série, t, VI, p. 366, 


182 


craires. Cette disposition des tubercules se retrouve jusqu'à un 
certain point dans nos échantillons et l’Echinus polyporus ne se- 
rait alors qu'une variété plus tubereuleuse de l'Echinus perlatus. 

J'ai recu de M. Moreau, juge à Saint-Mihiel, l'Echinus perla- 
tus recueilli dans les ealcaires coralliens de la Meuse; sa forme 
subcirculaire et écrasée, ses aires interambulacraires dépri- 
mées et presque nues à la partie supérieure en font, sans aucun 
doute, une variété identique à celle qui nous occupe. 


RapporTs ET DIFFÉRENCES. — L'Echinus perlatus, par sa taille, 
sa forme et la disposition de ses tubercules, se rapproche des 
Echinus bigranularis, multigranularis et Caumonti, et ce n'est 
pas sans un examen attentif qu'on peut saisir les différences 
qui le séparent de ces trois espèces. Il se distingue de l'Echinus 
bigranularis par sa taille plus grande, par ses tubercules beau-« 
coup plus nombreux et par la disposition linéaire et perlée des 
granules qui les entourent. Ces mêmes caractères l’éloignent de 
l'Echinus Caumonti qui, très-voisin de l’Echinus bigranularis, 
n’en diffère que par sa forme plus basse, moins renflée et cepen- 
dant plus conique. Quant à l'Echinus multigranularis, sa forme 
très-élevée et sensiblement pentagonale, le nombre et la dispo- 
sition de ses tubercules qui, sur les aires ambulacraires, cons- 
tituent quatre rangées apparentes et régulières, empêcheront de 
le confondre avec l'Echinus perlatus. 

C’est à tort, suivant moi, que M. Wright, dans sa monographie 
sur les cidarides jurassiques de l'Angleterre, assimile à l'Echi- 
nus perlatus une espèce de l'étage bathonien que j'ai décrite et 
figurée sous le nom d’Echinus multigranularis. Entre ces deux 
espèces il existe de profondes dissemblances : l’'Echinus multi- 
granularis est remarquable par sa forme élevée, très-sensible- 
ment pentagonale et par la disposition irrégulière des granula- 


185 
tions qui garnissent l’espace intermédiaire entre les tubercules. 
L'Echinus perlatus, au contraire, affecte une forme plus cireu- 
laire et chacun de ses tubercules est entouré d’un cercle de gra- 
nulations fines, égales, régulières. 

L'Echinus déerit par M. Wright sous le nom de perlatus et 
provenant des couches ferrugineuses de l'oolite inférieure d’An- 
gleterre, est-il bien réellement identique à l'espèce de Desmarest 
et de Goldfuss, caractéristique, en Allemagne et en France, de 
l’étage corallien ?... {1 ne m’appartient pas de trancher cette 
question. Je ferai seulement remarquer qu'en comparant la des- 
cription et les figures données par M. Wright et celles de Gold- 
fuss et d’Agassiz, on reconnaît quelques différences dans la 
forme générale, dans la disposition des tubereules et des granu- 
lations et qu'on pourrait être conduit à considérer les échan- 
tillons d'Angleterre comme distincts du véritable Echinus 
perlatus. Cependant, je le répète, à cet égard je n'ose rien 
affirmer. 

M. Wright assimile à l'Echinus perlatus l'Echinus germinans 
de Phillips, que M. Agassiz, qui n’a eu sous les yeux que les 
planches assez mauvaises de l'ouvrage de Phillips, avait rap- 
porté, bien qu'avec doute, au Diadema pseudodiadema (1). 
M. Wright rectifie cette erreur : l'Echinus germinans n’est pas 
un Diadema, mais un véritable Echinus; le doute n'est plus 
possible, M. Wright ayant eu sous les yeux un exemplaire pro- 
venant de M. Phillips lui-même et ayant constaté sa parfaite 
identité avec les échantillons du Glocestershire. — L'Echinus 


(1) Je suis tombé dans cette même erreur, et c’est à tort que j'ai indi- 
qué l’Echinus germinans comme synonyme du Diadema pseudodia- 
dema. (Voy. Etudes sur les Echinides fossiles du département de l'Yonne, 
Bull. de la Soc. des Sc. hist. et nat. de l'Yonne, 5° année, t. v, ps 185.) 


184 
décrit et figuré par M. Wright, si ce n’était point l'Echinus per- 
latus, devrait donc reprendre le nom de germinans. 


LocaLiré. — Cette espèce est très-commune dans le départe- 
ment de l'Yonne; elle caractérise les couches calcareo-siliceuses 
désignées sous le nom de calcaire à chailles et qui constituent 
la base de l'étage corallien; elle est abondante à Druyes, et c’est 
avec l’'Hemicidaris erenularis, l'espèce qu'on rencontre le plus 
souvent dans cette localité si riche en Echinides. — Je l'ai re- 
cueillie également à Châtel-Censoir; mais elle y est plus rare. 
M. Moreau a trouvé cette espèce à Lucy-le-Bois, dans des eal- 
caires qui paraissent appartenir à la même époque que eeux de 
Châtel-Censoir et de Druyes, et M. Rathier m'en a communiqué 
un échantillon provenant des environs de Noyers. — Dans ces 
différentes localités, l'Echinus perlatus à conservé bien rarement 
son test, et presque toujours on le rencontre à l’état de moule 
intérieur siliceux. 


Hisroire. — Décrite en 1825 par M. Desmarest, dans le 
Dictionnaire des Sciences naturelles, sous le nom de perlatus, 
cette espèce a été de nouveau, en 1829, désignée par Goldfuss 
sous le nom de lineatus, et cette dernière dénomination a pré- 
valu pendant longtemps. M. Agassiz, en 1840, est revenu avec 
raison au nom le plus ancien qu’elle a toujours conservé depuis. 
Dans son dernier travail, M. Agassiz a réuni à l’Echinus perla- 
tus, à titre de variété, l’'Echinus psammophorus dont il avait fait, 
en 1840, une espèce distincte. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXII, fig. 4. — Echinus perlatus, Desm., moule intérieur 
vu de côté, de ma collection. 


185 


Pepixa Micnezini, Cotteau, 1853. 


PI. 23, fig. 2-4. 


Nucleo subpentagonali, inflato, crasso, infernè et supernè 
depresso. Areis interambulacrariis latis, in medio subdepressis ; 
areis ambulacrariis strictissimis. Poris per terna paria vix obli- 
qua dispositis. Ore minimo, decies et profundè inciso. | 


Dimexsions. — Hauteur, 32 millimètres; diamètre trans- 
versal, 48 millimètres. — Largeur de l'aire interambulacraire, 
24 millimètres ; largeur de l'aire ambulacraire, y compris les 
zones porifères, 5 millimètres. 


Cette espèce, dont je ne possède que le moule intérieur, est 
remarquable par sa forme subpentagonale, épaisse et renflée, et 
cependant déprimée en dessus et en dessous. Les aires interam- 
bulacraires sont très-larges et occupent un espace quadruple de 
celui des aires ambulacraires ; elles sont, dans les individus les 
plus gros, sensiblement déprimées au milieu, et cette dépression 
est surtout apparente à la face inférieure et vers le pourtour du 
test. Les aires ambulacraires sont relativement très-étroites ; les 
pores qui les circonserivent, rangés par triples paires, comme 
dans toutes les Pedines, affectent une disposition presque droite ; 
la zone qu'ils occupent, partout peu développée, se rétréeit 
encore à la partie supérieure. À en juger par des empreintes 
très-distinctes laissées sur le moule intérieur, deux rangées de 
plaques coronales allongées, subpentagonales, composent, les 
aires interambulacraires. Ces plaques, très-étroites près de la 
bouche, s'élargissent un peu au fur et à mesure qu'elles se rap- 


186 


prochent du sommet. Les aires ambulacraires portent la trace 
de deux rangées de plaques très-petites et partout égales. La 
bouche est étroite, décagonale et profondément entaillée. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce constitue une 
Pedine parfaitement distincte de toutes celles que mentionne 
M. Agassiz. Sa forme élevée et subpentagonale, ses aires in- 
terambulacraires très-larges et déprimées au milieu, l'étroitesse 
remarquable de sa bouche, la font toujours facilement recon- 
naitre. 


LocazirÉé. — J'ai recueilli cette espèce dans les couches 
calcareo-siliceuses de l'étage corallien inférieur, à Châtel-Censoir 
et à Druyes; on la rencontre toujours à l’état de moule intérieur. 
— Rare à Châtel-Censoir, elle est assez abondante dans les en- 
virons de Druyes. 


ExPLICATION DES FIGURES. 


» 


PI. XXII, fig. 2. — Pedina Michelini, vue de côté, de ma col- 
Jection. 
fig: la même, vue sur la face supé- 
rieure. 
fig. 4: — la même, vue sur la face infé- 
rieure. 


Pepina CHarMasser, Cotteau, 1853. 
PI. 24, fig. 1-3; pl. 25, fig. 1-3. 


Testà maximà, subeireulari, tenuissimâ, supernè inflatà, he- 
misphæricà, infernè subplanà. Areis interambulacrariis præditis 


187 
Quäiuu serebus tubereulorum prineipalium. Areis ambula- 
erariis, duabus. Tubereulis secundariis supernè raris, infernè 
multis. Granulis inæqualibus, passim sparsis. Areis ambula- 
crariis strictissimis. Poris per terna paria obliqua dispositis. Ore 
parvo, decies et profundè ineiso. 


Dimexsioxs. — Hauteur, 71 millimètres; diamètre trans- 
versal, 43 millimètres. — Largeur vers le pourtour du test de 
l'aire interambulacraire, 58 millimètres; largeur de l'aire am- 
bulacraire, y compris les zones porifères, 14 millimètres. 


Cette espèce est remarquable par sa grande taille et sa forme 
hémisphérique, renflée en dessus, presque plane en dessous. Les 
aires interambulacraires sont très-larges et occupent un espace 
quadruple au moins de celui des aires ambulacraires ; elles sont 
garnies de quatre rangées de tubereules principaux qui s’éten- 
dent assez irrégulièrement de la bouche au sommet. Ces tuber- 
cules sont de petite taille, peu développés, très-éloignés les uns 
des autres, et accompagnés de tubercules secondaires presque 
aussi apparents et qui forment, à la face inférieure et vers le 
pourtour du test, quelques rangées irrégulières qu’on ne voit pas 
se continuer à la face supérieure. Les aires ambulacraires, re- 
lativement très-étroites, Sont garnies d'une double rangée de 
tubercules principaux, identiques à peu près à ceux des aires 
interambulacraires, mais plus serrés, plus réguliers et disposés 
sur le bord même des zones porifères. Ces tubercules ne sont ac- 
compagnés d’aucuns tubercules secondaires: l’espace intermé- 
diaire est occupé par des granulations plus ou moins fines et 
qui semblent disséminées au hasard. Les pores sont partout 
rangés par triples paires obliques ; cependant, à la partie supé- 
rieure, cette disposition est moins sensible, et, aux approches 


188 

du sommet, les zones porifères tendent à se rétrécir un peu. Le 
moule intérieur laisse voir la forme et l’arrangement de la double 
série de plaques coronales qui constituent les aires interambula- 
craires : chacune de ces rangées se compose de vingt-six à vingt- 
huit plaques étroites, allongées, subpentagonales et qui augmen- 
tent de largeur au fur et à mesure qu’elles se rapprochent du 
sommet. Les plaques coronales ambulacraires sont extrêmement 
petites et leur nombre est beaucoup plus considérable: L'appareil 
oviducal a laissé également son empreinte sur le moule inté- 
rieur : les plaques ovariales sont pentagonales, anguleuses et 
très-distinctement perforées. La bouche, comme dans toutes les 
Pédines, est peu développée et les entailles du pourtour sont pro- 
fondément accusées. 


Rapports ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce remarquable se 
reconnaît facilement à sa grande taille, à sa forme renflée et 
hémisphérique et à l’étroitesse de ses aires ambulacraires. Sa taille 
la rapproche un peu de la Pedina gigas, Ag., mais elle s'en 
distingue d’une manière positive par’sa taille encore plus déve- 
loppée, par sa forme beaucoup plus élevée, par ses aires ambu- 
lacraires plus étroites et par ses tubercules plus rares, moins 
apparents et différemment disposés. 


LocauTÉs. — Cette espèce se rencontre à Druyes, dans les 
couches calcareo-siliceuses subordonnées au coral-rag inférieur ; 
on la trouve presque toujours à l’état de moule intérieur siliceux 
associée aux Pedina sublævis et Michelini, mais elle est beaucoup 
plus rare que ses deux congénères. —Je l'ai dédiée à M. Desplaces 
de Charmasse, qui m’a envoyé un très-bel échantillon de cette 
espèce recueillie par lui aux environs d’Autun, parmi des silex 
provenant évidemment d’une couche calcarco-siliceuse, jurassi- 
que, identique à celle de Druyes. 


189 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PE XXIV, fig. 1. — Pedina Charmassei, vu sur la face supé- 
rieure, de ma collection. 
fig. 2. — Portion grossie des aires ambulacraires, 
laissant voir Ja disposition des pores. 
fig. 3. — Plaques interambulacraires de la face su- 
périeure grossies. 
PI. XXV, fig. 4. — Pedina Charmassei, vu sur la face infé- 
rieure. 
fig. 2. — Coupe montrant la hauteur du Pedina 
Charmassei. 


PEDINA SUBLÆvIS, Agassiz, 4840. 


PI. 25, fig. 1-6. 


Syn.— Diadema microccon, Des M.  — Des Moulins, Etudes sur les Echi- 
nides, p. 315, n° 16, 1837. 
Pedina sublævis, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus 


ectyporum echinodermatum fos- 
sihium, p. 9, 1840. 


Pedina ornata, Ag. — Agassiz, loco citato, p. 9, 1840. 
Pedina rotata, Ag. — Agassiz, loco citato, p. 9, 1840. 
Pedina sublævis, Ag. — Agassiz, Description des Echino- 


dermes fossiles de la Suisse, 11° 
partie, p. 34, tab. XV, fig. 8-13, 
1840. 

Pedina ornata, Ag. — Agassiz, loco citato, 11° partie, 
p. 36, tab. XV, fig. 7, 1840. 


15 


190 

= — — Agassiz, loco citato, 11° partie, 

p. 36, tab XV, fig. 4-6, 1840. 

Pedina sublævis, 4£g — Agassiz et Desor, Catalogue rai- 
sonné des Echinides, Annales 
des Sciencesmaturelles, 3° série, 
t. VI, p. 370, 1846. 

cà “ee — Bronn, JIndex paleontologicus , 
Oder Ubersicht der bis jetzt be- 
kannten fossilen organismen, 
t. Ier, p. 940, 1848. 

— — Marcou, Recherches géologiques sur 
le Jura salinois, Mémoires de la 
Societé géologique de France, 
2e série, t. III, p. 108, 1848. 

— 15 — Alcide d'Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie  stratigraphique 
universelle, 1. Ier, p. 379, 13° 
étage, n° 519, 1850. 


Testà circulari, infernè et supernè depressà, tenuissimà. Areis 
ambulacrariis et interambulacrariis præditis duabus seriebus 
tuberculorum principalium. Tubereulis principalibus parvis, 
distantibus ; tuberculis secundariis vix conspicuis, supernè raris, 
infernè multis. Poris per terna paria obliqua dispositis. Ore 
parvo, decies inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 28 millimètres ; diamètre trans- 
versal, 60 millimètres. 


Comme toutes les Pédines, cette espèce se distingue par la 
tenuité extrême de son test. Sa forme générale est cireulaire, 
également déprimée en dessus et en dessous. Les aires interam- 
bulacraires occupent un espace au moins triple de celui des aires 
ambulacraires ; elles sont garnies de deux rangées de tubercules 
prineipaux qui, dela base, s'étendent jusqu'à l'appareil ovi- 


191 

ducal. Ces tubercules crénelés et perforés, sont de petite taille, 
à peine proéminents et largement espacés. A la partie inférieure, 
ils sont accompagnés de plusieurs rangées irrégulières de tuber- 
cules secondaires, presque aussi gros que les tubercules prinei- 
paux ; mais ces tubercules secondaires, assez nombreux vers le 
pourtour du test, disparaissent peu à peu, et, à la partie supé- 
rieure, se réduisent à un très-petit nombre. Les aires ambula- 
craires sont très-étroites et contiennent deux rangées de tuber- 
cules principaux à peu près égaux à ceux des aires interambu- 
lacraires et accompagnés, comme eux, detubercules secondaires ; 
mais les uns et les autres assez abondants à la partie inférieure 
sont très-rares aux approches du sommet. L'appareil oviducal est 
à peine apparent et semble se confondre avec le test. On recon- 
naît, cependant, la configuration des plaques ovariales et inter- 
ovariales qui toutes sont perforées à leur extrémité et forment, 
autour de l'ouverture anale, un pentagone dont les angles 
sont presque droits. Leur surface très-peu tuberculeuse paraît, 
eomme le reste du test, recouverte d’une granulation fine et 
abondante ; quant à Ta plaque ovariale impaire, elle est beaucoup 
plus grande que les autres et d'apparence spongieuse. Les pores 
très-rapprochés les uns des autres et renfermés dans une zone 
étroite, sont disposés par triples paires très-obliques vers Îe 
pourtour du test, mais presque droites aux approches du sommet. 
L'anus est grand, subcirculaire. La bouche est petite, déca- 
gone et profondément entaillée. 

Cette espèce est très-variable dans sa taille : mous en avons 
rencontré quelques exemplaires dont le diamètre dépassait quatre- 
vingts millimètres. 


RAPPORTS ET DIFRÉRENGES. — Le genre Pedina que M. Agassiz 
place à la suite des Echinus ne renferme «encore qu'un petit 


193 

nombre d'espèces dont quelques-unes sont très-difliciles à dis- 
tinguer. La ténuité du test, l’étroitesse des aires ambulacraires, 
l'exiguité de la bouche, l'applatissement presque égal des faces 
inférieure et supérieure, la petitesse des tubercules, la disposi- 
tion des pores rangés par triples paires et renfermés dans une 
zone étroite, forment un ensemble de caractères qui se reproduit 
dans chacune des espèces avec une constance remarquable et en 
rend, par cela même, la distinction souvent très-diflicile. Aussi 
existe-t-il, dans la délimitation de quelques-unes, beaucoup de 
confusion et d'incertitude. Les Pedina aspera, ornata et rotata 
de M. Agassiz doivent-ils constituer des espèces distinctes ou 
ne sont-ils que des variétés plus où moins tuberculeuses du 
Pedina sublævis, ainsi que l’a pensé M. Agassiz lui-même qui à 
cru devoir, dans son Catalogue raisonné des Echinides, réunir 
ces quatre espèces en une seule? En ce qui concerne les Pedina 
ornata et rotata, nous nous rangeons à l'avis de M. Agassiz. 
Quant au Pedina aspera, nous croyons qu'il doit former une 
espèce distincte et facilement reconnaissable ; il diffère du 
Pedina sublævis par sa taille constamment plus petite et sa sur- 
face plus granuleuse et à tubercules plus saillants (1). Le Pedina 
sublævis se rapproche du Pedina Michelini, mais il s'en dis- 
tingue par sa bouche relativement plus grande, sa forme cireu- 
laire et beaucoup moins renflée ; plus voisin du Pedina granu- 
losa, Ag., il en diffère également par sa taille bien moins 
élevée. 

M. Wright décrit, sous le nom de Pedina rotata, Ag., une es- 
pèce recueillie par lui dans les couches de l’oolite inférieure 


(1) Le Pedina subiævis caractérise l’étage corallien, tandis que le 
Pedina aspera paraît propre aux couches kimmeridgiennes. 


193 


d'Angleterre (1). Si, comme tout porte à le croire, le Pedina 
rotata d'Agassiz n’est qu'une variété du Pedina sublævis, il fau- 
drait y réunir les échantillons signalés par M. Wright, ou bien 
les considérer comme une espèce nouvelle. 


LocaLiré. — Cette espèce a été recueillie dans les couches 
calcareo-siliceuses de Châtel-Censoir et de Druyes ; elle est sur- 
tout abondante dans cette dernière localité où on la rencontre 
presque toujours à l’état de moule intérieur siliceux. M. Rathier 
a recueilli, dans les calcaires lithographiques de Commissey, un 
échantillon de Pédine qui nous a paru devoir se rapporter au 
Pedina sublævis; il présente, cependant, quelques différences 
avec les exemplaires de Druyes. 

Le Pedina sublævis est l'espèce la plus répandue du genre 
Pédine, et sa présence a été signalée en France, en Allemagne 
et en Suisse. 


Hisroire. — M. Des Moulins est le premier naturaliste qui ait 
mentionné, sous le nom de Diadema microccon, une espèce 
appartenant au genre Pedina. Le Diadema microccon de 
M. Des Moulins est-il identique au Pedina sublævis?.. En l’ab- 
sence de toute description et lorsque M. Des Moulins, lui-même, 
déclare qu’il ignore le gisement de son Diadema microceon, il 
est bien difficile de trancher une question de cette nature; aussi 
n'est-ce pas sans quelque doute, que nous plaçons le Diadema 
microccon parmi les synonymes de l'espèce qui nous occupe. 
C'est en 4840 que M. Agassiz a établi le genre Pedina et qu'il a 
décrit et figuré pour la première fois le Pedina sublævis. Souvent 


(4) D'°T. Wright, on the ,Cidaridæ of the aoliles, transaction of the 
naturalist club, p. 166. 


194 
mentionnée pr les auteurs, cette espèce a toujours conservé 
depuis le nom qui lui avait 6t6 donné. 


= 4 
EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. AXVE, fig. 1. — Pedina sublævis, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 
lig. 2. — Ie même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — le même, vu de côté. 
fig. 4. — Plaques interambulacraires, grossies. 
lig. 5. — Portion du test grossie, montrant la dis- 
position des pores près du sommet. 
fig. 6. — Portion du test grossie, montrant la dis- 


position des pores à la face inférieure. 


PYGASTER UMBRELLA, Agassiz, 1838. 
PL 27, fig. 4-4; pl 98, fig. 4. 


Syxn. — Galerites umbrella, Lam. — Lamarck, Animaux sans vertèbres, 
t. III, p. 23, n° 15, 1816. {Ne 
éd., p. 312, n° 15, 1849.) 

— — — Eudes Deslompchamps, Encyclo- 
pédie méthodique, Histoire na- 
turelle des Zoophytes, t. IT, 
p. 434, n° 15, 1824. 

Nucleolites umbrella, Def. — Defrance, article Galerites, Dic- 
tionnaire des Sciences natu- 
relles, t.XVIIT, p. 87, 1825. 

Echinoclypeus umbrella, de BI. — de Blainville, article Zoophytes, 
Dictionnaire des Sciences natu- 
relles, t, CX, p. 189, 1830. 


Nucleolites umbrella, Defr. 


Pygaster umbrella, Ag. 


Pygaster dilatatus, Ag. 


Pygaster umbrella, Ag. 


Pygaster dilatatus, Ag. 


Pygasler Edwardseus, Buv. 


Des Moulins, Etudes sur les Echi- 
nides, 3° Mémoire, p. 354, n° 2, 
1837. 

Agassiz, Description des Echino- 
dermes de la Suisse, 1'° partie, 
p. 85, tab. XII, fig. 4-6, 1839 

Agassiz, Catalogus systematicus 
ectyporum echinodermatum fos- 
silium, p. 7, 1840. 


Desor, Monographie des Galerites, 
p. 71, tab. XII, fig. 4-6, 1842, 


Agassiz et Desor, Catalogue rai- 
sonné des Echinides, Amnales 
des Sciences naturelles, 3° série, 
t. VIT. p. 144, 1847. 


Agassiz et Desor, Catalogue rai- 
sonné des Echinides, Annales 
des Sciences naturelles, 3° série, 
L. VI, p.144, 1847. 


Bronn, Index paleontologicus, 
Oder Ubersicht der bis jetzt be- 
kannten fossilen organismen, 
t. Ier, p. 1066, 1848. 


Alcide d'Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 
tr ler, p.376, 13e étâge, n°1510, 
1859. 

Alcide d'Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 
t. II, p. 56, 15° étage, n° 189, 
1850. 

Buvignier, Statistique géologique. 
minéraiogique et paléontolagi- 
que du département de la Meuse, 
atlas, p. 46, pl. 32, fig. 31-33, 
1852, 


196 
Testà crassà, maximà, subpentagonà, supernè depressà, 
subconicà, in facie inferiore subplanâ. Areis interambulacrariis 
præditis tuberculis suprà parvis, raris, irregulariter dispositis, 
infrà et in ambitu multis, majoribus et seriatis. Areis ambula- 
crarlis st iciis, rectis, præditis quatuor seriebus tuberculorum. 
Granulis intermediis minimis, passim sparsis. Ano magno pyri- 

formi. Ore circulari, decies inciso. 


DiMENsioNs. — Hauteur, 40 millimètres ; diamètre transversal, 
104 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 100 millimètres. 


Le Pygaster umbrella est un oursin de grande taille, déprimé, 
subconique en dessus. Il affecte le plus souvent une forme pen- 
tagone due au renflement des aires ambulacraires; la face in- 
férieure est presque plane, légèrement concave au milieu. Les 
aires interambulacraires, très-larges comme dans tous les Py- 
gaster, sont garnies de tubercules de petite taille, rares et assez 
irrégulièrement disposés à la face supérieure ; mais à la face in- 
férieure et surtout vers le pourtour du test, ils augmentent de 
nombre et de volume et sont rangés en séries horizontales beau- 
coup plus distinctes ; ils deviennent plus rares en se rapprochant 
de l'ouverture buccale. Sur les aires ambulacraires, on compte 
quatre rangées assez régulières de tubereules à peu près égaux à 
ceux des aires interambulacraires et qui, comme eux, augmen- 
tent de volume à la face inférieure. Tous ces tubercules présen- 
‘ent une organisation identique : ils sont peu proéminents, 
crénelés, perforés et s'élèvent au milieu d’une petite aréole lisse, 
circulaire et déprimée. L'espace intermédiaire entre les tuber- 
eules est rempli par des granulations fines, nombreuses, iné- 
sales et qui, à la partie supérieure, sont disséminées au hasard. 
Ces mêmes granulations, à la face inférieure et vers le pourtour 


197 
du test, offrent, autour des tubercules, une disposition hexagone 
qui ne manque pas de régularité. Ce caractère, que nous retrouvons 
dans le Pygaster Gresslyi (Voyez infrà p. 203), que MM. Agassiz 
et Desor avaient constaté dans le Pygaster laganoïdes et M. Wright 
dans son Pygaster Morrisii, existe également dans le Pygaster 
semisulcatus de Phillips et nous paraît propre à la plupart des 
espèces du genre Pygaster. Les pores rangés par simples paires 
sont séparés par une petite éminence tuberculiforme assez appa- 
rente. Les plaques coronales interambulacraires ont laissé leur 
empreinte sur le moule intérieur : elles sont pentagones, longues, 
étroites, légèrement infléchies vers le milieu ; les plaques ambu- 
lacraires sont également pentagones, allongées, très-petites et 
aussi nombreuses que les paires de pores. L'anus très-grand et 
pyriforme s'ouvre à fleur du test, dans une dépression à peine 
sensible; il part du sommet et descend jusqu'au deux tiers de 
l'aire interambulacraire impaire. L'appareil oviducal n’est con- 
servé dans aucun des exemplaires que nous avons sous les yeux. 
La bouche de moyenne grandeur est située, au milieu de la face 
inférieure, dans une dépression du test ; elle est décagone et 
assez profondément entaillée; son pourtour est armé de dix 
carênes saillantes, qui, dans les moules intérieurs, ont laissé, 
sur le bord des aires interambulacraires, des empreintes très- 
apparentes. Ces carênes que M. Desor avait déjà observées dans 
un échantillon du Pygaster costellatus (1), sont destinées, sans 
doute, à remplacer, chez les Pygaster, les auricules des Cida- 
rides et des Clypeastroïdes. M. Michelin, d’ailleurs, a tout récem- 
ment découvert, dans le moule intérieur du Pygaster um- 
brella, un appareil masticatoire voisin de celui des Clypeaster 


(4) Desor, Monog. des Galerites, p. 76. 


198 
et dont les pièces réunies forment une sorte de pyramide assez 
aiguë (1. 

Le Pygaster umbrella varie beaucoup dans sa forme. Nous 
avons sous les veux une centaine d'échantillons recueillis dans 
les couches calcareo-siliceuses de Druyes ; les uns sont rentlés 
et subeonoïdes, les autres déprimés, dilatés et à bords presque 
tranchants (Pygaster dilatatus, Ag.): la plupart affectent une 
orme pentagone; quelques-uns, cependant, sont presque régu- 
lièrement circulaires (Pygaster Edwardseus, Buv.). Foutes ces 
variétés dont on serait tenté de faure, si on les examinait isolé- 
ment, des espèces distinetes, se rapprochent et se lient par des 
passages insensibles et constituent, sans aueun doute, suivant 
nous du moins, un type unique. 

Dans le jeune âge du Pygaster umbrella, la différence entre 
le diamètre transversal et le diamètre antero-postérieur est plus 
sensible, et l'aire interambulacraire impaire au milieu de laquelle 
s'ouvre l'anus paraît sensiblement tronquée ; l'anus est relative- 
ment plus grand; les auricules qui entourent l'ouverture buc- 
cale sont à peine apparentes et se développent probablement 
avec l'âge. 


Rapporrs ET DIFFÉRENCES. — Le Pygaster umbrella, en y 
réunissant les Pygaster dilatatus et Edwardseus qui ne seraient 
que des variétés plus dilatées ou plus cireulaires, forme une 
espèce bien distincte. Longtemps on y à rapporté le Clipeus 
semisulcatus (Pygaster), figuré par Phillips dans sa géologie du 
Yorkshire, et si abondant dans les couches de l’oolite inférieure 
d'Angleterre. Grâce à l’obligeance de M. Wright, nous avons pu 


(4) Hardouin Michelin, description de quelques nouvelles espèces 
d'Echinodermes fossiles, Revue et Magasin de zoologie, 2* série, t. v, 
p. 96, 1855. 


199 


examiner de cette espèce ‘une série d'échantillons dont la con- 
servation est parfaite et les comparer au Pygaster dmbrella. Ces 
deux Pygaster, bien que très-voisins, diffèrent, cependant, par 
plusieurs caractères essentiels. Dans le Pygaster semisulcatus, 
les tubercules, surtout ceux qui garnissent la face supérieure, 
sont disposés en séries horizontales et verticales peaucoup plus 
régulières que dans le Pygaster umbrella; les pores cireonscrits 
dans une zone plus étroite ne présentent pas, entre eux, cetté 
petite éminence tuberculiforme si apparente dans notre espèce. 
L'ouverture anale est beaucoup moins étendue; si quelquefois 
elle dépasse le tiers de l'aire interambulacraire impaire, elle 
n'atteint jamais le milieu, tandis que, dans le Pygaster umbrella, 
cette même ouverture n’est jamais moindre de moitié et descend 
le plus souvent jusqu'aux deux tiers. 

Le Pygaster umbrella ne saurait être confondu avec le Pygaster 
Gressiyi qui caractérise l'oolite corallienne supérieure. Ce dernier 
sera toujours facile à reconnaître à sa taille beaucoup plus petite, 
à son test moins épais, à ses tubercules relativement plus gros 
et très-régulièrement disposés en séries verticales. 

Nous n'avons pas hésité à réunir au Pygaster umbrella le 
Pygaster Edwardseus, Buv., formé sur des échantillons recueillis 
dans le coral-rag des environs de Saint-Mihiel. Cette espèce iden- 
tique au Pygaster umbrella par la disposition de ses tubereules 
et la grandeur de son ouverture anale, ne s’en distingue, suivant 
M. Buvignier, que par sa forme beaucoup plus ronde Nous avons 
sous les yeux des Pygaster que nous a envoyés M. Moreau et qui 
proviennent de Saint-Mihiel. Entre ces échantillons et la variété 
ronde du Pygaster umbrella nous ne voyons aucune différence. 


Locaztré. — Le Pygaster umbrella se rencontre très- 
fréquemment, à l’état de moule intérieur, dans les couches 


20H) 

caleareo-siliceuses des environs de Druyes. Nous l'avons recueithi 
également, mais beaucoup plus rarement, à Châtel-Censoir et à 
Montillot, dans une couche identique à celle de Druyes. Les 
assises Coralliennes de Châtel-Censoir, de Merry-sur-Yonne et de 
Coulanges-sur-Yonne nous ont offert quelques échantillons re- 
vêtus de leur test; mais, dans ces localités, le Pygaster umbrella 
est fort rare et presque toujours à l’état de fragment. M. Moreau 
d'Avallon l’a rencontré dans les calcaires de Lucy-le-Bois ; l’é- 
chantillon qu'il nous a communiqué est plus ramassé, plus 
conique, plus sensiblement pentagone que ceux de Druyes, 
cependant il ne nous paraît pas devoir en être séparé. 

Cette espèce, bien que très-anciennement connue, n’a été signa- 
lée que dans un petit nombre de localités, à Saint-Mihiel (Meuse) 
et aux environs de Soleure (Suisse). M. Wright, qui s'occupe avec 
autant de zèle que de savoir de la recherche et de l'étude des Echi- 
nides fossiles de l'Angleterre, nous à écrit qu'il avait récemment 
découvert, dans le coral-rag du Berkshire, deux échantillons du 
Pygaster umbrella. 


Hisroie. — Lamarck est le premier qui fait mention du 
Pygaster umbrella; il le désigne, sans indication de localités, 
sous le nom de Galerites umbrella et y rapporte le Clypeus si- 
nuatus de Leske (1). C'était là une erreur : le Clypeus sinuatus 
de Leske, caractérisé par ses ambulacraires pétaloïdes, par son 
anus allongé et étroit, par sa bouche petite et pentagone (os 
parvum, pentagonum, Leske apud Klein, p. 157), ne pouvait se 
confondre avec le Galerites umbrella. Hâtons-nous d’ajouter que 
Lamarck n’admettait ce rapprochement qu'avec doute. Cette 
erreur du savant naturaliste fut successivement reproduite par 


(4) Lamarck, Animaux sans vertèbres, t, 111, p, 25, n° 19. 


201 


MM. Agassiz (1), Des Moulins (2) et Desor (3), qui continuèrent 
à considérer le Clypeus sinuatus de Leske (4) comme identique à 
l'espèce de Lamarck. Plus tard, MM. Agassiz et Desor modifièrent 
leur manière de voir; et, dans le catalogue raisonné des Echi- 
nides, le Clypeus sinuatus de Leske ne figure plus comme 
synonyme du Pygaster umbrella (5). M. de Blainville, en 4830, 
avait, dans son genre Echinoclypeus, réuni le Galerites um- 
brella aux Galerites patella (Clypeus sinuatus), hemisphericus 
(Holectypus hemisphæricus, Ag.)}, et conoiïdeus (Conoclypeus 
conoideus, Ag.). Cette coupe générique, composée d’élémenis si 
disparates, ne fut point adoptée. 

En 1839, M. Agassiz, qui venait de créer le genre Pygaster, y 
plaça en première ligne l'espèce qui nous occupe; elle y a été 
laissée depuis par tous les auteurs, et peut être considérée 
comme le tÿpe de ce genre si naturel. 


ExPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXVIE, fig. 1. — Pygaster umbrella, vu sur la face supé- 
rieure, de ma collection. 


(1) Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, r° partie, 
p. 85. 

(2) Des Moulins, Etudes sur les Echinides, 3° Mémoire, n° 2, p. 354, 
n° 2 

(3) Desor, Monog. des Galerites, p. 77. 

(4) L'encyclopédie méthodique n’a fait que reproduire, en la copiant, 
la figure de Leske. 

(5) MM. Agassiz et Desor, dans leur Catalogue raisonné, rapportent, 
avec raison, le Clypeus sinuatus de Leske au Clypeus patella (Galerites 
patella, Lam.) ; mais alors pourquoi ne pas rendre à cette espèce le nom 
plus ancien de sinuatus, ainsi que M. Wright l’a fait depuis dans sa 
Monographie des Cassidulides de l’oolite d'Angleterre. 


F Ex 202 


« fig. 2. —1 Je même, : ::vutde côté, 
ig.3et4, — Détail grossi. 
PT XX VIH, dig. 4. — Je même, ‘vu sur la face inférieure 


et laissant voir les empreintes de la 
bouche sur le moule intérieur. 


Pyeasrer Gressivt, Desor, 1842. 


PI..28, fig. 2-6. 


Pygaster Gresslyi, Desor. — Desor, Monographie des Galeritess 
p. 80, 1842. 
— — — Agassiz et Desor, Catalogue rai- 


sonné des Echinides, Annales 
des Sciences naturelles, 3esérie, 
t. VII, p. 144, 1847. 

— _ — Acide d’Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 
t. Jer, p. 379, 13e étage, n° 511, 
1850. 


Testà parvà, tenui, subpentagonà, supernè depressà, in am- 
bitu inflatà, infernè subplanà. Areis interambulacrariis duodecim 
seriebus tuberculorum, areis ambulacrariis quatuor præditis. 
Tuberculis æqualibus, cireumdatis granulis. Ano maximo. Ore 
mediocri, decies inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 15 millimètres; diamètre trans- 
versal, 38 millimètres; diamètre antero-postérieur, 37 milli- 
mètres. 


Beaucoup plus petite quelle Pygaster umbrella, cette espèce 


205 
est remarquable par sa forme très-sensiblemént pentagone, dé- 
primée en dessus, renflée sur les bords et presque plane en 
dessous. L’aire interambulacraire impaire, au milieu de laquelle 
s'étend l'ouverture anale, est légèrement tronquée, ce qui donne 
au diamètre antero-postérieur un peu moins détendue qu’au 
diamètre transversal. Les aires interambulacraires sont trois fois 
plus larges que les aires ambulacraires et garnies de tubercules 
partout d’égale grosseur, disposés en séries verticales très- 
régulières. Ces séries, au nombre de douze vers le pourtour du 
test, disparaissent au fur et à mesure que l'aire interambula- 
craire se rétrécit ; deux séries seules persistent jusqu'au sommet. 
Les aires ambulacraires présentent aussi quatre rangées de tu- 
bereules identiques à ceux des aires interambulacraires et, 
comme eux, disposés très-régulièrement ; les deux rangées les 
plus externes se prolongent seules depuis la bouche jusqu'au 
sommet, Les tubercules crénelés et perforés sont plus développés 
que dans certaines espèces de Pygaster; ils s'élèvent du milieu 
d'une zone lisse, circulaire et déprimée ; leur volume n’augmente 
pas vers le pourtour du test, mais ils sont plus nombreux, plus 
rapprochés les uns des autres. Les granulations intermédiaires 
présentent, dans leur disposition, des différences notables, 
suivant qu'on les observe à la face supérieure ou à la face in- 
férieure : à la face supérieure où les tubercules sont plus 
espacés, elles sont nombreuses, serrées, inégales, disséminées 
au hasard ; à la face inférieure et vers le pourtour du test, ces 
mêmes granulations sont plus rarés, plus égales et groupées 
autour de chaque tubercule, de manière à former des hexagones 
très-réguliers. Les pores, disposés par simples paires, comme 
dans tous les Pygaster, Sont petits et rapprochés les uns des 
autres. L'anus est grand, pyriforme; il s'ouvre à fleur du test et 
s'étend jusqu'aux deux tiers de l'aire interambulacraire impaire. 


204 
La bouche, située dans une dépression de la facé inférieure, est 
de taille moyenne et assez profondément entaillée. Le test de 
cette espèce est plus mince qu'il ne l’est ordinairement chez les 
Pygaster. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Pygaster Gresslyi, par sa 
forme générale, par la disposition de ses tubercules et des gra- 
nulations qui les entourent, par les dimensions de son ouverture 
anale, se rapproche des Pygaster laganoïdes, Des. et Morrisii, 
Writght : il se distingue du premier, avec lequel M. Agassiz 
l'avait confondu, ‘par sa forme plus renflée, par ses tubereules 
plus gros et plus serrés à la face supérieure. Il diffère du second 
par sa taille plus petite et ses tubercules moins nombreux. 


Locaziré. — Cette espèce est fort rare; Je n'en connais que 
deux échantillons provenant des couches supérieures de l'étage 
corallien et recueillis dans les carrières de Vauligny, près 
Tonnerre. Le premier appartient à M. Rathier; le second, mieux 
conservé, m'a été communiqué par M. l'abbé Bellard : c’est ce 
dernier exemplaire que j'ai décrit et fait figurer. 


Hisrorre. — Notre espèce avait été confondue par M. Agassiz, 
dans ses Echinodermes fossiles de la Suisse, avec le Pygaster 
laganoïdes, propre à l'étage bajocien. M. Desor, dans sa Mono- 
graphie des Galerites, a cru devoir l’en séparer; mais comme il 
n'avait sous les yeux que des fragments fort incomplets, il se 
borne à la mentionner, sous le nom de Pygaster Gresslyi, sans la 
décrire ni la figurer. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XX VII, fig. 2. — Pygaster Gresslyi, vu sur la face supé- 
rieure, de Ja collection de M. l'abbé Bellard. 


205 


fig. 3. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 4. — le même, vu de côté. 
fig. 5. — Détail grossi montrant la disposition des 


granules à la surface supérieure. 
fig. 6. — Détail grossi montrant la disposition des 
granules au pourtour du test. 


PYGASTER PILEUS, Agassiz, 1847. 


PI. 29, fig. 4-2, pl. 30, fig. 4-3. 


SxN. — Pygaster pileus, ag. — Agassiz et Desor, Catalogue rai- 
sonné des Echinides, Annales 
des Sciences naturelles, 3esérie, 
t. VIL, p. 144, 1847. 

— _— — Alcide d’Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 
t. II, p. 26, 14° étage, n° 413, 
1850. 


Testà maximà, subpentagonali, supernè altà, subconicà, 
infernè subplanä, concavä. Areis ambulacrariis præditis sex 
seriebus tuberculorum irregulariter dispositis. In areis interam- 
bulacrariis tubereulis numerosis, passim sparsis. Ano subovali, 
parvo. Ore mediocri, depresso, decies et profundè inciso. 


DimMENsIONS. — Individu de grande taille (collection géologique 
du Muséum d'histoire naturelle de Paris). Hauteur, 84 millimètres ; 
diamètre antero-postérieur, 148 millimètre; diamètre trans- 
versal, 154 millimètres. 

Individu figuré (collection de M. Salomon). Hauteur, 48 milli- 

16 


206 
mètres ; diamètre antero-postérieur, 400 millimètres ; diamètre 
transversal, 405 millimètres. 


Cette espèce, la plus grande, sans contredit, du genre Pygas- 
ter, affecte une forme subpentagonale due au renflement des 
aires ambulacraires ; elle est haute, hémisphérique, légèrement 
conique en dessus, plane et subconcave en dessous. Les aires 
interambulacraires sont relativement fort larges; leur surface 
est recouverte de tubercules égaux entre eux, peu apparents, 
disséminés sans ordre. On distingue, cependant, sur chacune des 
aires deux rangées un peu plus développées que les autres et 
qui, de la base, s'élèvent jusqu'au sommet. Sur certains points, 
vers le pourtour du test surtout, ces tubercules forment des sé- 
ries plutôt concentriques que verticales. Le milieu des aires 
interambulacraires est déprimé, presque dépourvu de tubercules 
et marqué d’un léger sillon correspondant à la suture des pla- 
ques et se prolongeant jusqu’à l'appareil génital. Les aires am- 
bulacraires sont étroites et garnies vers le pourtour de six à huit 
rangées fort irrégulières de tubercules. Les deux rangées exter- 
nes, placées sur le bord des zones porifères et composées de 
tubercules plus serrés et plus développés, s'élèvent seules jus- 
qu'au sommet. Tous ces tubércules, ceux de la face inférieure 
comme ceux de la face supérieure, sont peu apparents, per- 
forés (4) et entourés d’une aréole lisse, étroite, circulaire et 
déprimée. L'espace intermédiaire est garni par des granules 
nombreux et disposés au hasard. Les pores ambulacraires sont 
petits rangés deux à deux et par paires écartées, dans un sillon 
assez profond. 


(1) Ces tubercules sont certainement crénelés ; cependant, sur les 
exemplaires que je possède, ces crénulations ne sont point visibles. 


207 

Les plaques coroñales ont laissé sur le moule intérieur leur 
empreinte : à la partie supérieure et vers le pourtour du test, 
elles sont longues, étroites, pentagonales, fortement infléchies 
et coudées aux deux tiers de leur étendue. Chacune des doubles 
séries qui forment les aires interambulacraires se compose de 
trente-huit à quarante plaques. Les plaques ambulacraires sont 
très-petites, très-étroites et par conséquent infiniment plus nom- 
breuses. Le moule intérieur a conservé également l'empreinte 
des différentes plaques qui constituent l'appareil ovidueal. Cet 
organe est formé, comme toujours, de plaques génitales et 
ocellaires perforées et irrégulièrement pentagonales. Le corps 
madréporiforme, placé au milieu, fait intimement partie de la 
plaque génitale latero-antérieure. Le point de contact du corps 
madréporiforme et de la plaque dont il dépend est marqué d’une 
dépression profonde que nous retrouvons dans les Holectypus et 
qui correspond, sans doute, à un renflement intérieur du test. 

L'anus situé aux deux tiers de l'aire interambulacraire posté- 
rieure est petit relativement aux dimensions qu'il affecte d’ordi- 
naire chez les Pygaster; il s'ouvre à fleur du test; sa forme est 
ovale, anguleuse, légèrement pyriforme. La bouche est placée 
au milieu de la face inférieure, dans une dépression profonde. 
Elle est petite, décagonale et assez fortement entaillée. Son 
pourtour était armé de dix auricules très-puissantes, destinées 
à soutenir l'appareil masticatoire et qui ont laissé, dans le 
moule intérieur, des empreintes profondes. 


RarPorTs ET DIFFÉRENCES. — Ce magnifique Pygaster, par sa 
taille vraiment gigantesque, par sa forme hémisphérique et ren- 
flée, par la petitesse relative de son ouverture anale, par la 
puissance des auricules qui entourent la bouche, ne saurait être 
confondu avec aucun de ses congénères. 


208 


LocazirÉé. — Le Pygastier pileus caractérise le coral-rag infé- 
rieur; il à été recueilli par M. Salomon et par moi dans les 
couches blanches et pisolithiques de Coulanges-sur-Yonne et de 
Châtel-Censoir. Je l’ai rencontré également dans les calcaires à 
chailles de Druyes à l’état de moule intérieur; mais il est partout 
fort rare. Le plus bel exemplaire que je connaisse, celui-là même 
qui a servi à M. Agassiz à établir cette espèce, appartient au 
Muséum d'histoire naturelle de Paris et provient des environs de 
Coulanges-sur-Yonne. 


Histoire. — Mentionnée pour la première fois par MM. Agassiz 
et Desor dans le catalogue raisonné des Echinides, cette espèce 
n’avait été jusqu'ici ni décrite, ni figurée. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXIX, fig. 1. — Pygaster pileus, vu sur la face supérieure, 
de ma collection. 


fig. 2. — le même, vu de côté. 

PI. XXX, fig. 1. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 2. — Plaques interambulacraires grossies. 
fig. 3. — Plaques ambulacraires grossies, montrant 


la disposition des pores et des tuber- 
cules. 


Hozecrypus Drocracus, Cotteau, 1854. 


PI. 34, fig. 1-4. 


Nucleo circulari, supernè depresso, subconico, infernè plano, 
subconcavo. Assulis coronalibus elongatis, strictis, subareuatis. 


209 


Ano medioeri, pyriformi, ab ore distante, in facie inferiore propè 
marginem patente. Ore parvo, decies et profundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 17 millimètres; diamètre antero- 
postérieur, à peu près égal au diamètre transversal, 70 milli- 
mètres ; largeur de l'ouverture buccale sur le moule intérieur, 
14 millimètres. 


Je ne connais de cette espèce que le moule intérieur; il est re- 
marquable par sa taille assez grande, sa forme circulaire, légère- 
ment subconique en dessus, presque plane et concave en dessous. 
Les aires interambulacraires occupent un espace triple des aires 
ambulacraires ; elles se composent de plaques coronales dont le 
. moule intérieur a conservé les empreintes. A la face supérieure, 
ces plaques sont allongées, de médiocre largeur et très-sensible- 
ment coudées aux deux tiers environ de leur étendue; vers le 
pourtour du test, elles sont plus étroites encore, mais elles s’élar- 
gissent au fur et à mesure qu'elles se rapprochent de l'ouverture 
buccale. Les aires ambulacraires sont resserrées par les 
zones porifères, surtout près du sommet et de la bouche; elles se 
composent comme toujours de plaques très-petites et pentago- 
gonales. L'appareil oviducal a laissé également son empreinte 
sur le moule intérieur. Il est formé de cinq plaques génitales : 
quatre sont distinctement perforées, la cinquième plus petite et 
complémentaire ne présente aucune trace de perforation. Entre 
ces plaques s'intercalent les plaques ocellares beaucoup plus 
petites, assez irrégulières et dont la base se prolonge quelque- 
fois jusqu’au corps madréporiforme qui occupe le milieu de 
l'appareil oviducal. Le corps madréporiforme n’est que le pro- 
longement de la plaque génitale antérieure de droite; il n’en est 
séparé par aucune suture, mais seulement par une dépression 


210 


profonde, irrégulièrement anguleuse et qui doit correspondre à 
un renflement intérieur du test. L’anus situé à la face inférieure 
est pyriforme et de médiocre grandeur ; 1l s’ouvre à fleur du test, 
dans l’aire interambulaeraire impaire, très-près du bord externe 
et occupe la moitié de l’espace situé entre ce bord et l'ouverture 
buccale. La bouche est relativement assez petite; dans l’exem- 
plaire que nous avons sous les yeux, son diamètre est de qua- 
torze millimètres, c’est-à-dire du cinquième de la face inférieure ; 
elle est décagonale et assez profondément entaillée etne présente, 
sur le moule intérieur, aucune trace de ces auricules qui arment 
si puissamment la bouche de certaines espèces de Pygaster. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa taille, sa forme, et sur- 
tout la position de son ouverture anale, cette espèce se rap- 
proche beaucoup de l'Holectypus speciosus, si bien décrit par 
MM. Agassiz (1) et Desor (2). J'avais cru d'abord devoir l'y 
réunir; cependant, après un examen plus minutieux, j'y ai re- 
noncé : il existe, en effet, dans la forme des plaques qui com- 
posent les aires interambulacraires, des différences essentielles. 
Dans l'Holectypus speciosus, les plaques coronales, d’après 
la description et les figures qui nous ont été données par 
MM. Agassiz et Desor, sont très-nombreuses, allongées presque 
droites et surtout d'une étroitesse remarquable. — Dans notre 
espèce, au contraire, ces mêmes plaques sont relativement bien 
moins nombreuses, moins allongées et très-sensiblement cou- 
dées aux deux tiers de leur étendue. De pareilles dissemblances 
dans des caractères qui touchent à l'organisation même m'ont 


(1) Agassiz, Description des Echinodermes de la Suisse, 1" partie, 
p. 93, pl. VE, fig. 16. 
(2) Desor. Monographie des Galerites, p. 72, pl. X, fig. 13- 15. 


211 


paru suffisantes pour séparer notre espèce de l'Holectypus spe- 
ciosus dont la taille est, du reste, sn développée et la bouche 
relativement plus petite. 


Locaztré. — L'Holectypus Drogiacus caractérise les couches 
calcareo-siliceuses subordonnées au coral-rag; on le rencontre 
à Druyes associé à l’Holectypus, Corallinus, mais beaucoup plus 
rare ; il est toujours à l’état de moule intérieur siliceux. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXI, fig. 4. — Holectypus Drogiacus, vu de côté, de ma 
collection. 


fig. 2. — le même, vu sur la face supérieure. 
fig. 3. —  lemême, vu sur la face inférieure. 
fig. 4. — Appareil oviducal grossi. 

» 


Hozecripus Corazzinus, d'Orbigny, 1850. 
PI. 32, fig. 1-9. 


Holectypus Corallinus, d'Orb. — Alcide d'Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 
t. II, p. 26, 14° étage, n° 4192, 
1850. 


Testà subpentogonali, supernè subconicà, infernè planà, sub- 
concavà. Tuberculis in seriebus verticalibus et concentricis 
regulariter dispositis, suprà minimis et raris, in ambitu et infrà 
majoribus, numerosis. Granulis inæqualibus, passim sparsis. 
Ano maximo, elliptico. Ore decies et profundè inciso. 


212 


Dimensions. — Hauteur, 14 millimètres ; diamètre antero- 
postérieur, 31 millimètres; diamètre transversal, 30 milli- 
mètres 1/2. 


La forme générale-de cette espèce est légèrement pentago- 
nale, subconique en dessus, plane et subconcave en dessous ; le 
diamètre antero-postérieur est un peu plus large que le diamètre 
transversal. Les aires interambulacraires occupent un espace 
triple de celui des aires ambulacraires ; vers le pourtour, elles 
sont garnies de seize à vingt rangées verticales de tubercules ; 
mais ce nombre diminue au fur et à mesure que les aires se rap- 
prochent du sommet ou de la bouche. À la face supérieure, les 
tubercules sont de petite taille et assez largement espacés ; à la 
face inférieure et surtout vers le pourtour, ils sont plus nom- 
breux, beaucoup plus apparents et afiectent une disposition con- 
centrique très-régulière. Les aires ambulacraires sont garnies de 
tubercules à peu près identiques à ceux des aires interambula- 
eraires ; on en compte environ six rangées sur chacune d'elles. 
Tous ces tubercules sont crénelés et perforés et s'élèvent du 
milieu d'une aréole lisse, cireulaire et déprimée. Les granules 
intermédiaires méritent un examen tout particulier, car leur dis- 
. position est un des caractères distinctifs de cette espèce. A la 
partie supérieure, ils se présentent sous deux aspects bien tran- 
chés : les uns, beaucoup plus apparents que les autres et de taille 
inégale, se groupent autour des tubercules et se montrent le 
plus souvent dans la région supérieure des plaques, les autres, 
plus fins, plus serrés, plus nombreux et visibles seulement à 
l’aide d’une forte loupe, remplissent l'espace intermédiaire et 
paraissent disséminées à peu près au hasard. Les pores sont 
rangés par simples paires obliques. L'appareil oviducal, bien 
que parfaitement conservé dans l’exemplaire que nous avons 


2135 ” 


sous les yeux, laisse assez difficilement saisir la structure des 
pièces dont il se compose; on reconnait, cependant, quatre pla- 
ques génitales paires, de forme irrégulière et très-distinctement 
perforées, et une cinquième plaque impaire ou complémentaire, 
plus petite et ne présentant aucune trace de perforation. Entre 
ces plaques s'intercalent, correspondant comme toujours aux 
aires ambulacraires, les cinq plaques ocellaires ; elles sont pe- 
tites, triangulaires et finement perforées. Le milieu de l'appareil 
ovidueal est occupé paï le corps madréporiforme si facile à re- 
connaître à sa proéminence et à sa structure spongieuse. Le 
corps madréporiforme est-il, ainsi que la prétendu M. Desor, in- 
dépendant des autres plaques (1)? Serait-ce, d’après M. Wright, 
le prolongement de la plaque génitale impaire et imperforée (2) ? 
ou plutôt d’une des plaques génitales paires, ainsi que le pensent 
MM. Forbes (3) et d'Orbigny (4)? Nous n'avons pas hésité à 
adopter cette dernière opinion; en eflet, dans l'Holectypus Co- 
rallinus, le corps madréporiforme nous a paru être le prolonge- 
ment de la plaque génitale antérieure de droite, et, malgré un 
examen des plus minutieux, nous n'avons remarqué aucune 
trace de suture. L'appareil oviducal de l’Holectypus Drogiacus, 
dont nous avons donné plus hautla description (3), présente une 
disposition analogue et vient encore confirmer cette manière de 
voir. 


(1) Desor, Monographie des Galeriles, p. 52, pl. X, fig. & a et 7 a. 

(2) Th. Wright, On the Cassidulidæ of the oolites, transactions of the 
naturalist Club, p. 188. 

(3) Ed. Forbes, Mémoirs of the geological Survey, decade LE, pl. VE, 
fig. 8, p. 5. 

(4) D'Orbigny, Paléontologie française, terrains cretacés, t. VI, p. 17. 

(5) Voyez plus haut, p. 217. | 


214 


L'anus est grand, elliptique ; il s'ouvre à la surface inférieure, 
au milieu de l’aire interambulacraire impaire et occupe presque 
tout l’espace situé entre le bord et la bouche. La bouche est de 
taille moyenne, située dans une dépression de la face inférieure ; 
elle est décagonale et assez profondément entaillée. 

La description qui précède est faite d’après des échantillons 
types de l'Holectypus Corallinus recueillis par M. d’Orbigny et 
par moi, dans les couches coralliennes de la pointe du Chez, 
près La Rochelle. Nous avons cru devoir y rapporter des Holec- 
typus qu'on rencontre assez fréquemment et presque toujours à 
l’état de moule intérieur siliceux dans le coral-rag inférieur du 
département de l'Yonne ; ils sont, il est vrai, plus renflés, plus 
circulaires, quelquefois plus volumineux ; cependant, les tuber- 
cules et les granules qui se laissent apercevoir sur quelques 
fragments de test, nous ayant paru, dans leur forme et leur dis- 
position, identiques à ceux de l'Holectypus Corallinus, nous avons 
cru devoir établir ce rapprochement. Sur la planche XXXI, en 
regard des échantillons provenant du département de l'Yonne, 
nous avons fait figurer un exemplaire provenant du coral-rag de 
La Rochelle et sur lequel se trouvent tous les caractères de 
l'Holectypus Corallinus. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — L'Holectypus Corallinus, par sa 
forme générale, par la grandeur de son ouverture anale, ainsi 
que par la disposition de ses tubercules, se rapproche beaucoup 
de l’Holectypus depressus dont il a été récemment démembré 
par M. d'Orbigny. Pour bien apprécier la valeur spécifique de 
l'Holectypus Corallinus, il est nécessaire de connaître d’une ma- 
nière positive les caractères de l’Holectypus depressus. Malheu- 
reusement cette espèce, la plus répandue et la plus anciennement 
connue des Holectypus jurassiques, est loin d’être nettement 


215 


circonserile; il existe, en ce qui la concerne, une confusion re- 
grettable : depuis les couches de l’oolite inférieure jusqu'à celles 
du kimmeridge-clay, il n’est pas un étage où sa présence n'ait 
été signalée. Tous les Echinides rapportés à l’Holectypus de- 
pressus appartiennent-ils à une même espèce? ou bien doivent- 
ils, suivant les étages où ils ont été rencontrés, constituer des 
espèces distinctes ? Cette question intéresse à la fois la géologie 
et la zoologie : sans avoir la prétention de la résoudre, nous 
consignerons ici quelques-unes de nos observations. 

Précisons d'abord les caractères de l'Holectypus depressus, 
nous verrons ensuite plus facilement comment les espèces qu'on 
en a séparées s’en éloignent ou s’en rapprochent. Variable dans 
sa forme plus ou moins conique en dessus, plus ou moins renflée 
au pourtour, l'Holectypus depressus est garni, sur les aires am- 
bulacraires et interambulacraires, de tubercules principaux dis- 
posés en rangées verticales assez régulières, et dont le nombre 
est subordonné à la taille des individus. Sur chacune des aires, 
deux de ces rangées, un peu plus développées que les autres, 
persistent jusqu'au sommet. Vers le pourtour et sur les bords de 
la face inférieure, ces tubercules augmentent de nombre et de 
volume, et ils forment alors des séries concentriques dont la ré- 
gularité est remarquable. Sur toute la surface du test, l'espace 
intermédiaire est occupé par des granulations fines, uniformes, 
égales et pressées les unes contre les autres; çà et là, ces gra- 
nules semblent se ranger en séries linéaires et concentriques ; 
mais cette régularité n'est qu'apparente, car le plus souvent 
ces séries s’interrompent et se confondent. — L'ouverture 
anale est pyriforme et très-grande ; elle occupe presque tout 
l'espace intermédiaire entre le péristôme et le pourtour du 
test. 


L'Holectypus depressus, avec les caractères que nous venons 


216 


d'indiquer, se rencontre en France dans les étages bathonien (1), 
callovien (2) et oxfordien (3), et, en Angleterre, dans les étages 
bajocien (4) et bathonien (5). Nous avons eu sous les yeux des 
échantillons provenant de ces différents étages, et après les avoir 
comparés entre eux avec le plus grand soin, nous n’avons pas 
hésité à les réunir à une seule et même espèce. L'Holectypus 
depressus a, du reste, été représenté dans tous ses détails et avec 
beaucoup d’exactitude par M. Desor, dans sa Monographie des 
Galerites (pl. X, fig. 4, 5, 6, T et 12). 

De l’Holectypus depressus ont été successivement démembrés 
l'Holectypus antiquus, Des., l'H. Dormoisianus, Cot., l’'H. sub- 
depressus, d'Orb., l'H. striatus, d'Orb.; et l’'H. Corallinus, 
d'Orb. 


Examinons les caractères et la valeur de ces différentes 
espèces : 


1° Holectypus antiquus, Desor, 4847 (6). — Suivant 
MM. Agassiz et Desor, cette espèce ne diffère de l'Holectypus 
depressus que par ses tubercules plus gros et moins nombreux, 
surtout à la face inférieure. Le nombre et la grosseur des tuber- 
cules est essentiellement variable chez les Holectypus, alors 


(4) Ranville, Marquise, environs de Nantua (M. d’Orbigny) ; Poligny, 
Salins et Romange près Dôle (M. Marcou). 

(2) Ghauffour, Marolles, Sainte-Scolasse (M. d'Orbigny). 

(3) Gigny, Etivey, Châtillon-sur-Seine, Alençon, Latrocey. 

(4) Dundry, Wooton-under-edge, Stinchcombe, Rodborough, Coopers, 
Birdlip, Surdington, Leckhampton, Winchcombe (M. Wright). 

(5) Kemble Tunnel, Great Western Railway, Stanton, Wilts, and near 
Woodstock, Oxon (M. Wright). 

(6) Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des Echinides, Annales des 
Sciences naturelles, 3° série, t. VIT, p. 4/45. 


217 


même qu'ils proviennent d’une même localité; aussi ces carac- 
tères ne nous paraissent-ils pas de nature à justifier la créa- 
tion d’une espèce distincte. Telle est, du reste, l'opinion de 
M. Marcou, qui, ayant observé une suite nombreuse d’Holec- 
typus des marnes vézuliennes du Jura, recueillis dans les 
mêmes localités que les échantillons qui ont servi à MM. Agassiz 
et Desor de type à leur nouvelle espèce, s’est assuré que le 
nombre et la grosseur des tubercules étaient, chez ces Holec- 
typus, un caractère des plus variables et par conséquent sans 
valeur au point de vue de la délimitation des espèces (1). 
Aussi n’hésitons-nous pas à réunir l'Holectypus antiquus à 
l'Holectypus depressus. 


2° Holectypus Dormoisianus, Cotteau, 1849 (2). — Nous 
avons décrit et figuré sous ce nom de petits Holectypus prove- 
nant de l’oxford-clay ferrugineux de Gigny et d’Etivey. Très- 
voisins de l'Holectypus depressus, ils nous paraissaient, ce- 
pendant, en différer par leur taille beaucoup plus petite, par leur 
forme subpentagonale, par leurs tubercules très-rares et à peine 
apparents à la surface supérieure. Nous avons recueilli depuis, 
dans les mêmes localités, des échantillons d’une taille plus dé- 
veloppée, appartenant certainement à l'Holectypus depressus et 
qui nous ont paru se réunir à notre espèce par des passages in- 
sensibles. L'Holectypus Dormoisianus ne doit donc être consi- 
déré que comme le jeune âge de l’Holectypus depressus. 


(1) Marcou, Recherches géologiques sur le Jura salinois, Mémoires de 
la Société géologique de France, 2e série, t. IL, p. 79, 1848. 


(2) Cotteau, Etudes sur les Echinides fossiles du département de l'Yonne, 
p. 84. 


218 


3° Holectypus subdepressus, d'Orbigny, 4850 (1).— M. d'Or- 
bigny, en mentionnant cette espèce dans son Prodrome strati- 
graphique, se borne à indiquer qu’elle est voisine de l’Holec- 
typus depressus, mais bien distincte. Une phrase aussi vague ne 
pouvait servir à caractériser ce nouvel Holectypus; mais M. d'Or- 
bigny ayant eu l'obligeance de nous communiquer les échan- 
tillons mêmes sur lesquels il avait établi cette espèce, et qui 
proviennent de l’oolite inférieure de Sainte-Honorine, nous avons 
pu les étudier. L'’Holectypus subdepressus est effective - 
ment très-distinct de l'Holectypus depressus : il s’en éloigne 
par sa forme plus renflée, par la disposition de ses tuber- 
cules, par son ouverture anale moins grande et surtout par la 
place qu’elle occupe; il nous paraît se rapprocher bien plutôt 
de l’Holectypus hemisphericus que caractérisent sa face supé- 
rieure renflée vers les bords et son anus submarginal. Si cette 
espèce de M. d'Orbigny devait être maintenue comme nouvelle, 
elle ne pourrait, dans tous les cas, se placer dans le voisinage 
de l'Holectypus depressus avec laquelle elle ne présente aucune 
espèce d’analogie. 


4° Holectypus striatus, d'Orbigny, 4850 (2). — M. d'Orbigny 


(1) D'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. 1°, p.290, 
étage 10, n° 507, 1850. 

(2) D'Orbigny, Prodrome de Paléontologie stratigraphique, t. I, p.379, 
étage 13, n° 508, 4850. — C’est en 1850 que M. d’Orbigny a publié le I®* 
volume de son Prodrome. En 189, nous avions fait connaître, sous le 
nom d’H. Dormoisianus, un Holectypus qui ne saurait être distingué de 
PE. striatus. Si on admettait l'espèce de M. d'Orbigny, il faudrait donc, 
au lieu du nom de striatus, lui donner celui de Dormoisianus qui est 
plus ancien d’une année. Mais, nous le croyons, cette espèce se confond 
avec l’Holectypus depressus. 


219 


a désigné sous ce nom un Holectypus provenant de l'étage cal- 
lovien de Chauffour, Marolles et Sainte-Scolasse (Sarthe), et de 
l'étage oxfordien d'Is-sur-Tille (Côte-d'Or), de Launois (Ardennes). 
Suivant lui, cette espèce se distingue de l'Holectypus depressus 
par des stries concentriques très-marquées. Nous avons sous les 
yeux une série d'échantillons recueillis dans les localités mêmes 
mentionnées par M. d'Orbigny, à Chauffour et Is-sur-Tille, et en 
les comparant à l'Holectypus depressus, type, nous n'avons point 
remarqué qu'ils en différassent par des stries concentriques plus 
ou moins prononcées. Ce caractère, qui avait frappé M. d'Orbi- 
gnv, nous semble plus apparent que réel. Qu'il soit dû à la dis- 
position linéaire des granules intermédiaires ou à la suture des 
plaques, il n’est point spécial à l'Holectypus striatus et se re- 
marque également sur tous les échantillons bien conservés de 
l'Holectypus depressus. Assurément, il existe quelques légères 
différences entre les Holectypus depressus et striatus. La taille 
de ce dernier est généralement moins développée et les tubercules 
principaux de la face supérieure relativement moins apparents ; 
mais en présence de l'identité presque parfaite qui existe dans 
la forme générale, dans la grandeur de l'ouverture anale et la 
place qu’elle occupe, dans la disposition des tubercules princi- 
paux etsurtout des granules intermédiaires, ces légères différences 
s'effacent et nous ne pouvons considérer l’Holectypus striatus 
que comme une variété de l'Holectypus depressus. 


5° Holectypus Corallinus, d'Orbigny, 4850. — Nous n'insis- 
terons pas de nouveau sur les caractères de l'Holectypus Coral- 
linus. Nous avons vu comment cette espèce, très-voisine au 
premier aspect de l'Holectypus depressus, s'en sépare, cepen- 
dant, d’une manière nette et tranchée par la disposition de ses 
granules dont la taille est inégale et qui tantôt sont groupés au- 


220 


tour des tubercules et tantôt disséminés au hasard, tandis que, 
dans l’Holectypus depressus, ïls sont toujours uniformes et 
rangés en séries concentriques assez régulières. 

Sauf quelques légères différences, les caractères propres à 
l’Holectypus Corallinus se retrouvent dans les Holectypus pro- 
venant de l'étage kimmeridgien de l’Aube et de l'Yonne, et nous 
croyons devoir les assimiler à cette espèce (1). 


En résumé, les six espèces d'Holectypus que nous venons de 
passer en revue se réduisent à deux : l'Holectypus depressus si 
souvent mentionné par les auteurs et qui, par exception à une 
loi paléontologique que tant de faits positifs concourent à main- 
tenir, s’est rencontrée à la fois dans les étages bajocien, batho- 
nien, callovien et oxfordien, et l’Holectypus Corallinus recueilli 
jusqu'ici dans les étages corallien et kimmeridgien. La première 
de ces espèces caractérise les étages inférieurs du terrain juras- 
sique, tandis que la seconde serait exclusivement propre aux 
étages supérieurs du même terrain. 


LocauiTé. — L'Holectypus Corallinus se rencontre dans 
l'Yonne, presque toujours à l’état de moule intérieur siliceux ; 
il est assez fréquent dans les calcaires à chailles de Druyes; je 
l'ai recueilli également à Châtel-Censoir, mais il y est beaucoup 
plus rare. 


Hisrorme. — Mentionnée pour la première fois dans le 
Prodrome de Paléontologie stratigraphique de M. d'Orbigny, 
cetté espèce n'avait jamais été ni décrite ni figurée. 


(1) Nous aurons occasion de revenir sur ce rapprochement, lorsque 
nous décrirons les Echinides de l'étage kimmeridgien. 


221 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXIE, fig. 4. — Holectypus Corallinus, vu de côté, de la 
collection de M. d’Orbigny. 


fig. 2. — le même, vu sur la face supérieure. 

fig. 3. — Je même, vu sur la faceinférieure. 

fig. 4. — Appareil oviducal grossi. 

fig. 5. — Plaque interambulacraire de la face su- 
périeure, grossie. 

fig. 6. — Holectypus Corallinus, vu de côté, moule 
intérieur de ma collection. 

fig. "7. —  lemême, vu sur la face supérieure. 

fig. 8. —  lemême, vu sur la face inférieure. 

fig. 9. — Holectypus depressus, plaque de la face 


supérieure, grossie. 


Desorra, Cotteau, 1855. 


Les calcaires à chaïlles de Châtel-Censoir et de Druyes et les 
couches blanches et oolitiques qui les surmontent nous ont 
offert quatre espèces d’Échinides qu'il ne nous a pas été possible 
de faire rentrer d’une manière précise dans un des genres 
connus. Ces espèces affectent des formes très-différentes. L'une 
d'elles, celle qui nous a servi de type, est allongée, ovoïde, ren- 
flée et très-voisine des Pyrines avec lesquelles, malgré son gise- 
ment jurassique, nous l'avons longtemps confondue. Les autres, 
au contraire, présentent des caractères qui tendraient à les rap- 
procher des Hyboclypus ; toutes, cependant, appartiennent à une 
même coupe générique ; l’arrangement de leurs pores, la dispo- 
sition des aires ambulacraires et interambulacraires, la forme de 

17 


19 


29 


la bouche et de l'anus et la place qu'ils occupent ne laissent 
aucun doute à cet égard. | 
Nous donnons à ce genre le nom de Desoria. M. Desor, 
qui se livre avec tant de zèle à l'étude des Échinides, nous 
permettra de lui offrir ce témoignage de notre estime. C’est du 
reste lui qui le premier a fait connaître, sous le nom de Nucleo- 
pygus ineisus, une espèce appartenant au genre qui nous 


occupe. 


Voiei les caractères du genre Desoria : 


Testà oblongà, ovatà, subeirculari, supernè subdepressà, in- 
fernè pulvinatà. Tuberculis crenulatis et perforatis, minimis, 
passim sparsis. Poris simplicibus. Areis ambulacrariis strictis, 
rectis, supernè disjunctis. Ano magno, supero, pyriformi. Ore 
elongato, subobliquo, obsoletè decagonali. 


Forme oblongue ou subcirculaire, ordinairement arrondie en 
avant, subtronquée en arrière. Face supérieure subdéprimée, 
légèrement déclive dans la région postérieure. Face inférieure 
remarquable par le renflement plus ou moins prononcé des aires 
interambulacraires. 

Tubercules de petite taille, crénelés, perforés, disposés sans 
ordre. 

Ambulacres un peu disjoints. Pores rangés par simples paires 
et convergeant en ligne droite du sommet à la bouche. 

Appareil oviducal composé de quatre plaques ovariales per- 
forées et de cinq plaques ocellaires également perforées. Corps 
madréporiforme situé au milieu de l'appareil et formant le pro- 
longement de la plaque antérieure de droite. 

Anus grand, pyriforme, plus ou moins éloigné du sommet, 
mais s'ouvrant toujours à la face supérieure. 


225 , 


Bouche sans bourrelets, elliptique, oblique, irrégulièrement 
décagonale. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Quelques-unes des espèces 
du genre Desoria se rapprochent beaucoup des Pyrines par leur 
forme oblongue, là structure de leur appareil oviducal, la dispo- 
sition de leurs tubercules et de leurs pores (1) ; elles s’en dis- 
tinguent, cependant, nettement non-seulement par la forme et 
la position de leur anus, mais par leur face supérieure plus dé- 
primée, légèrement déclive dans la région postérieure, et par 
leur bouche plus décagonale. Quant aux espèces que leur forme 
générale rapproche des Hyboclypus, on les en distinguera fa- 
cilement à leurs aires ambulacraires droites, à peine disjointés, 
et surtout à leur anus très-grand, pyriforme, et qui n’est jamais 
logé au fond d’un sillon. 

Indépendamment des quatre espèces que nous allons décrire, 
nous plaçons dans le genre Desoria le Nucleopygus incisus, Ag., 
décrit et figuré par M. Desor, dans sa Monographie des Gale- 
rites. L'absence du sillon profond qui caractérise les Nueleo- 
pygus nous à engagé à réunir cette espèce à notre nouveau 
genre. Nous le faisons d'autant plus volontiers que M. Desor, 
lui-même, lorsqu'il laissait cette espèce dans le genre Nucleo- 
pygus, prévoyait déjà la nécessité d'établir pour elle une nouvelle 
coupe générique (2). 


(1) Le genre Pyrina, tel qu'il à été ciréonscrit par MM. Agassiz ét 
Desor, forme un groupe très-naturel, composé de petits oursins « allon- 
» gés, ovoïdes, renflés, à tubercules irréguliers, ayant la bouche 
» Centrale et l'anus situé à la face postérieure. » Ce genre est jusqu'ici 
spécial à la formätiôn crétacée ; les six ou huit espèces qu'il renferme 
sé font remarquer par la constance de Icurs caractères ct notamment 
pa la position invariablement supramarginale de leur anus. 

(2) Desor, Monographie des Galerites, p. 24, pl. v, fig. 23-96. 


224 


Sur ces cinq espèces, quatre se sont rencontrées dans les 
couches coralliennes inférieures du département de l'Yonne. La 
cinquième est spéciale au terrain néocomien de la Suisse. 


Desortra IcauneNsis, Cotteau, 4855. 
PI. 33, fig. 4-8. 


Testà elongatà, obovatà, supernè depressà, anticè rotundatà, 
posticè subdeclivà, truncatà, infernè subplanà, pulvinatà. Tuber- 
culis minimis, numerosis, passim sparsis. Poris simplicibus. 
Ano supero, magno, pyriformi. Ore elongato, obliquo, obsoletè 
decagonali. 


Dimensions. — Hauteur, 11 millimètres ; diamètre antero- 
postérieur, 21 millimètres ; diamètre transversal, 18 milli- 
mètres. 

Cette espèce est oblongue, arrondie en avant, subtronquée en 
arrière, presque plane en dessus et légèrement déclive dans la 
région postérieure. La face inférieure est plate, subpulvinée, un 
peu évidée au milieu. Le test est garni de petits tubercules très- 
peu proéminents, plus nombreux et plus apparents au fur et à 
mesure qu'ils se rapprochent du pourtour du test. Ces tubercules 
sont crénelés, perforés et entourés d’une aréole lisse, étroite, cir- 
culaire, sensiblement déprimée : ils sont disséminés, sans ordre, 
sur toute la surface du test; cependant, sur les aires ambula- 
craires, ils tendent à prendre une disposition plus régulière et à 
se ranger en séries verticales au nombre de cinq ou six vers la 
circonférence, et qui se réduisent à deux aux approches du 
sommet, Les ambulacres sont disjoints, aussi les aires interam- 
bulacraires latérales ont-elles beaucoup plus d'étendue que les 


295 


22 
aires postérieures ou antérieures. Les pores sont disposés par 
simples paires : on en compte soixante-quinze À quatre-vingt 
dans ehacune des rangées de l’exemplaire que nous avons sous 
les yeux. Ces pores très-distincts, très-régulièrement superposés 
à la face supérieure, s’espacent vers le pourtour du test; en se 
rapprochant de la bouche, ils dévient de la ligne droite et mon- 
tent une tendance bien prononcée à se grouper par triples 
paires. L'appareil oviducal que nous avons reproduit avec un 
fort grossissement(pl. XXXIIL, fig. 5), aflecte une forme allongée 
et se compose de quatre plaques ovariales inégales, irrégulière- 
ment pentagonales et très-distinctement perforées. La plaque 
antérieure de droite plus grande que les autres se prolonge jus- 
qu'au milieu de l'appareil oviducal et tient lieu de corps madré- 
poriforme; sa surface spongieuse la distingue des autres qui 
semblent lisses ou légèrement granuleuses. La cinquième pla- 
que ovariale, qui, dans le groupe des Galerites et notamment 
dans les genres Holectypus (4) et Galerites (2), est imperforée et 
s'articule à la base de la plaque madréporiforme, manque dans 
le genre qui nous occupe, et les plaques ovariales sont réduites 
à quatre. Les plaques ocellaires sont au nombre de cinq : trois 
d’entre elles correspondent au sommet des aires ambulacraires 
antérieures ; elles sont petites, triangulaires et très-finement 
perforées ; les deux autres plus grandes, plus allongées, plus ir- 
régulières dans leur forme, correspondent au sommet des aires 
ambulacraires postérieures et semblent s'être développées au' 
détriment de la plaque ovariale complémentaire dont on n'apercoit 
aucune trace. L'anus s'ouvre à la face supérieure très-près de 


(1) Memoirs of the geoiogical Survey, decade 11, pl. vi, fig. 8. — Alcide 
d'Orbigny, Paléontologie française, terrains crétacés, t. vi, p. 17. 
(2) Mem. of the geol. Survey, decade ur, pl. vu, fig. 22. 


226 


l'appareil oviducal, dans une dépression du test à peine appa- 
rente; il est aigu au sommet, pyriforme et de grande taille. La 
bouche un peu excentrique en avant est située à la face infé- 
rieure; elle est allongée, sensiblement oblique et marquée de 
légères entailles qui lui donnent une apparence irrégulièrement 
décagonale. 

Le Desoria Icaunensis varie beaucoup dans sa taille et 
dans sa forme. Nous en possédons un échantillons un tiers plus 
grand que l’exemplaire figuré ; en vieillissant, il s’élargit et se 
déprime. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est très-voisine 
du Desoria incisa qu'on rencontre assez fréquemment dans 
le terrain néocomien de la Suisse. Il ‘s'en distingue néan- 
moins par sa forme générale plus allongée et moins sensible- 
ment déprimée en arrière, son anus plus rapproché du sommet 
ambulacraire et sa bouche beaucoup plus elliptique. 


LocariTÉ. — Le Desoria Icaunensis est très-rare ; nous 
ne l’avons rencontré jusqu'ici que dans une seule localité, au 
Saussois, commune de Merry-sur-Yonne, au milieu des calcaires 
blanes et pétris de Polypiers qui appartiennent au coral-rag 
inférieur. 


ExPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXIH, fig. 4. — Desoria Icaunensis, de ma collection, 
vu sur la face supérieure. 


fig. 2. — Je même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — le même, vu de côté. 

fig. 4. — le même, vu sur la région anale. 
fig. 5. — Appareil ovidueal grossi. 


227 


fig. 6. — Plaque interambulacraire grossie. 

fig. 7. — Tubereules grossis. 

fig. 8. —— Disposition des pores à la face in- 
férieure. 


Desorta OnBIGNyANA, Cotteau, 1855. 
PI. 33, fig. 9-11. 


Nucleo subovato, transversim elongato, supernènflato, in- 
fernè pulvinato. Areis ambulacrariis strictis, rectis subdis- 
junctis. Areis interambulacrariis præsertim areà impari, infernè 
gibbosis. Ano supero, pyriformi, in testà depressà patente. Ore 
subantico, subdecagonali, transversim elongato. 


Dimexsions. — Hauteur, 214 millimètres; diamètre antero- 
postérieur, 35 millimètres : diamètre transversal, 43 milli- 
mètres. 

Le Desoria Orbignyana est irrégulièrement ovale. Le dia- 
mètre transversal dépasse de beaucoup le diamètre antero- 
postérieur, ce qui lui donne une apparence ramassée. La face 
supérieure est fortement renflée en arrière et déprimée en avant; 
la face inférieure est très-pulvinée. Les aires interambulacraires 
sont planes à la face supérieure, et forment en dessous des ren- 
flements très-apparents. Ces renflements sont séparés par cinq 
dépressions étroites, régulières, qui convergent en ligne droite 
jusqu’à la bouche et sont occupées par les aires ambulacraires. 
Les pores disposés par simples paires ont laissé sur le moule 
intérieur des empreintes assez vagues, mais cependant visibles. 
Le sommet est mal conservé, on reconnaît néanmoins que les 
aires ambulacraires sont disjointes. L'anus est grand, elliptique, 


9298 


22 
pyriforme et très-rapproché du sommet ; il s'ouvre dans une dé- 
pression profonde qui n’a aucune analogie avee le sillon ordi- 
naire des Hyboclypus et ne se prolonge pas au-delà de la moitié 
de l’aire interambulacraire impaire. La bouche est subdécago- 
nale, transversalement allongée et excentrique en avant. 

Nous avons d’abord attribué à une déformation la forme bizarre 
de cette espèce; cependant, en l’examinant avec soin, 6n peut se 
convaincre qu'elle ne présente aucune trace de brisure et qu’elle 
est, dans son ensemble, parfaitement naturelle. 


RaPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Desoria Orbignyana, par 
sa forme irrégulièrement ovale, beaucoup plus large que longue, 
par le renflement extraordinaire de la partie postérieure, par 
la profondeur du sillon anal, se distingue facilement de ses | 
congénères. 


LocaziTÉé. — Nous avons recueilli ce curieux oursin à Andryes, 
dans les calcaires blancs du coral-rag inférieur. L’exemplaire 
décrit est le seul que nous connaissions. 


ExPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXIII, fig. 9. — Desoria Orbignyana, vu sur Ja face 
$ supérieure, de ma collection. 
fig. 10. — Ile même, vu sur la face inférieure. 
fig. 41. — le même, vu sur la région anale. 


Desorta ELATA (HyBoczyrus, Des., 1847). 


PI. 34, fig. 4.-3. 


lypus elatus, Desor. — Agassiz et Desor, Catalogue rai- 


229 


sonné des Echimdes, Annales 
des Sciences naturelles, 3° série, 
t. VIL. p. 152, 1847. 


Testà subcirculari, supernè subinflatà, infernè pulvinatä. Areis 
interambulaerariis, infernè tumidis. Areis ambulacrariis strictis, 
rectis, suprà disjunetis. Ano supramarginali, maximo, pyriformi, 
in testà declivà patente. Ore elongato, obsoletè decagonali. 


Dimensions. — Hauteur, 20 millimètres ; diamètre antero- 
postérieur, 57 millimètres; diamètre transversal, 56 milli- 
mètres et demi. 

Cette espèce affecte une forme circulaire, un peu plus longue 
que large. La face supérieure est légèrement et uniformément 
renflée ; la face inférieure est pulvinée. Les aires interambula- 
craires, planes en dessus, sont renflées à la face inférieure. Ce 
renflement se fait surtout remarquer dans l'aire interambula- 
craire postérieure qui s’abaisse en forme de rostre. Les trois aires 
ambulacraires antérieures convergent à peu près au centre de la 
face supérieure, les deux autres sont disjointes et rejetées un peu 
en arrière; en dessous, elles occupent de légères dépressions 
qui se prolongent jusqu’à la bouche, entre les renflements des 
aires interambulacraires. Les pores sont disposés par simples 
paires très-serrées à la face supérieure, mais qui s’espacent 
vers le pourtour du test et à la face inférieure. Les deux pores 
qui forment chaque paire sont quelquefois si rapprochés qu'ils 
paraissent se confondre ; sur le moule intérieur, ils n’ont laissé 
alors pour toute empreinte qu'un petit creux de forme irrégu- 
lièrement quadrangulaire, et, au premier abord, on serait tenté 
de croire qu'il n'existe, sur le flanc de chacune des aires am- 
bulacraires, qu'une seule rangée de pores; mais cette appa- 
rence, qu'on retrouve également chez quelques moules sili- 


250 


ceux de Galerites et d'Ananchites est due, sans aucun doute, 
à la fossilisation. L'appareil oviducal n’a laissé sur les moules 
intérieurs que nous possédons qu'une empreinte très-vague ; 
il est elliptique, allongé et se rapproche beaucoup par sa forme 
de l'appareil oviducal des Collyrites. L'anus s'ouvre dans la 
partie supramarginale de Faire interambulacraire impaire; il 
est de grande taille, pyriforme, très-éloigné du sommet et logé 
dans une dépression à peine apparente. La bouche est excentri- 
que en avant, oblongue et irrégulièrement décagonale. Le test 
de cette espèce était très-mince à en juger par les déformations 
qu'ont éprouvées la plupart des exemplaires. 


Rapports ET DIFFÉRENCES. — Nous avons réuni notre espèce 
à l’'Hyboclypus elatus que M. Desor a mentionné pour la pre- 
mière fois dans le Catalogue raisonné des Échinides. Ayant 
pu comparer nos échantillons au moule en plâtre du type même 
de l'Hyboclypus elatus (4), nous n’avons remarqué aucune diffé- 
rence. Il est vrai que l’espèce de M. Desor est indiquée comme 
provenant de l’oolite inférieure. Mais cette indication est suivie 
d'un point de doute, et peut-être est-elle le résultat d’une 
erreur ? Nous n'avons pas hésité à séparer cette espèce des 
Hyboclypus. La disposition parfaitement droite de ses aires 
ambulacraires, la forme de son ouverture anale et la place qu’elle 
oceupe à la surface du test, l'absence complète du sillon nous 
ont engagé à faire rentrer cet échinide dans notre nouveau genre 
Desoria. 

Le Desoria elata se distingue de ses congénères par sa taille 
beaucoup plus grande, par sa forme subcireulaire, par son ou- 
verture anale submarginale, très-éloignée du sommet. 


(4) Agassiz et Desor, moules en plâtres, v, 7. 


231 


Locazrré. — Cette espèce n’est pas très-rare dans les cal- 
caires à chailles de Druyes, mais on la rencontre seulement à 
l’état de moule intérieur siliceux et presque toujours déformée. 


Hisroire. — Mentionnée pour la première fois en 4847, dans 
le Catalogue raisonné des Échinides, avec une indication de. 
gisement probablement erronée, sous le nom d'Hyboclypus ela- 
tus, cette espèce n'a jamais été ni décrite, ni figurée. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


Pl. XXXIV, fig. 4. — Desoria elata, vu sur la face supé- 
rieure, de ma collection. 
fig. 2. — Je même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — le même, vu sur la région anale. 


Desoria Drociaca, Cotteau, 4855. 
PI. 34, fig. 4-7. 


Nucleo subcireulari, supernè inflato, anticè rotundato, posticè 
truncato, infernè pulvinato. Areis interambulacrariis, infernè 
tumidis ; areis ambulacrariis strictis, rectis, suprà disjunetis. 
Poris simplicibus. Ano supero, maximo, pyriformi, in testà de- 
clivà patente. Ore elongato, obsoletè décagonali. 


DiMENSIONS. — Hauteur, 44. millimètres ; diamètre antero- 
postérieur, 21 millimètres ; diamètre transversal, 22 milli- 
mètres. 

Cette espèce est de petite taille; sa forme est subeireulaire, 
arrondie en avant, tronquée en arrière. La face supérieure est 


232 

renflée, subeonique ; la face inférieure, inégale et pulvinée. Les 
aires interambulacraires sont planes en dessus et un peu renflées 
à la face inférieure. Ce renflement est apparent surtout dans 
l'aire interambulacraire postérieure qui s’abaisse légèrement en 
forme de rostre. Les aires ambulacraires sont très-étroites, sur- 
tout aux approches de l'appareil ovidueal ; elles sont visiblement 
disjointes, trois d’entre elles convergent au sommet, les deux 
autres sont un peu rejetées en arrière. En dessous elles oceu- 
pent, entre le renflement des aires interambulacraires, des dé- 
pressions à peine sensibles et qui se prolongent jusqu'à la bouche. 
Les pores ambulacraires sont disposés par simples paires qui, 
comme dans l'espèce précédente, se présentent le plus souvent, 
sur le moule intérieur, sous l’apparence-de petits creux quadran- 
gulaires. L'appareil oviducal, à en juger par son empreinte, est 
elliptique, allongé, et chacune des plaqnes ovariales prolonge un 
de ses angles au milieu des aires interambulacraires. L'anus est 
très-grand, pyriforme et logé dans une dépression légère du 
test ; il s'étend à la face supérieure, au milieu de l'aire interam- 
bulacraire impaire, et occupe à peu près tout l'espace compris 
entre le sommet et le bord. La bouche est excentrique en avant, 
allongée et assez irrégulièrement décagonale. | 


RarporTs ET DiFFÉRENCES. — Cette espèce se rapproche beau- 
coup par l’ensemble de ses caractères de la précédente, et 
peut-être n’en est-elle que le jeune âge; elle nous à paru, 
cependant, s’en distinguer d’une manière positive : sa forme 
moins circulaire, arrondie en avant et subtronquée en arrière et 
surtout la grandeur de son ouverture anale qui s'étend depuis 
le sommet jusqu’au bord, nous ont engagé à en faire une espèce 
à part. La place qu'occupe l'anus dans les trois espèces que 
nous venons de décrire empéchera toujours de les confondre : 


239 
dans le Desoria Orbignyana, il s'ouvre près du sommet; dans le 
Desoria elata, il est supramarginal et par conséquent très- 
éloigné du sommet ; dans le Desoria Drogiaca, il s'étend depuis 
le sommet jusqu'au bord. 


LocazrrÉs. — Plus rare que la précédente, cette espèce se 
rencontre, comme elle, à l’état de moule intérieur siliceux dans 


les calcaires à chailles de Druyes. Nous l'avons recueillie dans 
cette même couche aux environs de Châtel-Censoir. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXIV, fig. 4. — Desoria Drogiaca, vu sur la face su- 
périeure, de ma collection. 


fig. 5. — le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 6. — le même, vu sur la région anale. 
fig. 7. — le même, vu de côté. 


Praurus BLuUMENpAcHN, Agassiz, 1847. 
PI. 35 et 36. 


Syn. — Clypeaster Blumenbachii, Koch. et Dunk. — Koch et Dunker, Nord- 
deutschen oolithgebildes, p. 37, 
pl. IV, fig. 1 a, b, c, 1837. 
Pygurus Blumenbachii, Ag. —- Agassiz et Desor, Catalogue rai- 
sonné des Echinides, Annales 
des Sciences naturelles, 3esérie, 
t. VII, p. 162, 1847. 
_ — — Alcide d'Orbigny, Prodrome de 
Paléontologie stratigraphique, 
t. I, p. 26, 14e étage, n° 406, 
1850. 


234 

— — — Thomas Wright, On the Cassidu- 
lidæ of the Oolites, transactions 
of the natüralist élub, p. 223, 
pl. VII, fig. 2, a, c, 1851. 

— — — Jonh Morris, À Catalogue of Bri- 
tish fossils. seconde edit., p. 88, 
1854. 


Testà latà, subquadratä, supernè subflatà, anticè turgidà, in 
ambitu flexuosà, posticè rostratà, infernè concavä, pulvinatà. 
Tubereulis minutis, passim sparsis, anticè majoribus. Granulis 
intermediis, irregulariter dispositis. Vertice excentrali. Ano ova- 
to, submarginali, in facie inferiore patente. Ore pentagonali, 
cireumvallato. 


Dimensions. — Individu figuré provenant des carrières de 
Thury : hauteur, 34 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 
87 millimètres ; diamètre transversal, 86 millimètres. 

Individu provenant des carrières de Tonnerre (collection de 
M. Rathier) : hauteur, 30 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 
76 millimètres ; diamètre transversal, 84 millimètres. 

La forme générale du Pygurus Blumenbachii est assez va- 
riable : dans certains exemplaires le diamètre transversal est plus 
étendu que le diamètre antero-postérieur. Quelques échantillons, 
au contraire, sont plus longs que larges. Le plus souvent, ce- 
pendant, cette espèce affecte une forme subcirculaire, presque 
carrée, un peu rétrécie et échancrée en avant et se prolongeant 
en arrière en un rostre très-prononcé. La face supérieure offre 
un aspeet tout partieulier : la partie antérieure est relativement 
très-renflée ; elle s'élève d’abord à angle presque droit, et ce n’est 
qu'à moitié à peu près de sa hauteur qu'elle s’infléchit pour at- 
teindre le sommet. Le milieu de l'aire interambulacraire posté- 
rieure est marquée, jusqu’à l'extrémité du rostre, d’un renflement 


235 

très-apparent et que rend plus sensible encore la dépression qui 
l'accompagne de chaque côté et se prolonge jusqu'aux aires am- 
bulacraires. Le sommet d’où rayonnent les ambulacres est ex- 
centrique et très-distinctement porté en avant. C'est à cette 
disposition que nous retrouvons dans la plupart des Pygurus 
qu'il faut attribuer l'inégalité des aires interambulacraires, beau- 
coup plus étendues en arrière qu’en avant. La face inférieure est 
concave, fortement ondulée et présente cinq renflements qui 
correspondent à chacune des aires interambulacraires. Autour 
du sommet, les aires ambulacraires se font remarquer par leur 
forme pétaloide et gracieusement effilée ; à la face inférieure, elles 
sont confinées dans une dépression étroite qui converge jusqu’à 
la bouche entre les renflements dont nous venons de parler. Le 
test est partout recouvert de petits tubereules serrés, nombreux 
et homogènes, qui s’espacent et se développent très-sensiblement 
aux approches du sommet, sur les bords de l'anus, autour de la 
bouche et surtout dans la région antérieure. Ces tubercules, 
très-peu proéminents, crénelés, perforés, s'élèvent du milieu 
d’une aréole lisse, circulaire et déprimée ; ils ne présentent nulle 
part une disposition régulière, cependant dans les aires interam- 
bulacraires, vers le pourtour du test, ils tendent visiblement à ‘ 
se ranger en lignes concentriques, tandis que dans les aires am- 
bulacraires, sur le bord des zones porifères, ils forment plutôt 
des séries longitudinales qui ne manquent pas d’une certaine 
régularité, L'espace intermédiaire entre les tubercules est rempli 
par une granulation fine, inégale, abondante et partout dissé- 
minée sans ordre. 

Comme dans tous les Pygurus, les pores qui, de chaque côté, 
circonserivent les aires ambulacraires sont unis par un sillon 
transversal et profond. Entre chaque sillon s’étend une petite 
bande de test garnie d’un filet régulier de granules. Aux deux 


230 
tiers de la face supérieure, le sillon se rétrécit et disparaït; les 
paires de pores s'espacent et sont moins apparentes ; à la face 
inférieure, c'est seulement sur les exemplaires bien conservés 
qu'on peut les distinguer, cependant, près de la bouche, les 
paires de pores se rapprochent, se multiplient et redeviennent 
très-visibles. Les plaques ambulacraires portent chacune une paire 
de pores et varient nécessairement beaucoup dans leur forme et 
leur étendue. Petites et allongées au milieu des pétales ambula- 
craires, elles deviennent, vers le pourtour du test et à la face 
inférieure, plus hautes et plus étroites. Les plaques interambu- 
lacraires, plus grandes et bien moins nombreuses que les pré- 
cédentes, varient comme elles dans leur forme, suivant la place 


qu'elles occupent ; à la face supérieure, elles sont coudées forte- 


ment aux deux tiers de leur étendue et d'autant plus allongées 
qu’elles se rapprochent du pourtour du test. 

L'appareil oviducal, parfaitement conservé dans l'exemplaire 
que nous décrivons, se compose de cinq plaques génitales gra- 
nuleuses et irrégulièrement pentagonales ; quatre d’entre elles 
sont perforées, la cinquième, la plus petite, est imperforée (4); les 
pores génitaux sont subcireulaires et largement ouverts ; le corps 
madréporiforme est très-grand et d'apparence spongieuse ; ses 
contours sont irréguliers, il se lie intérieurement et sans aucune 
trace de suture à la plaque génitale qui correspond à l'aire in- 
terambulacraire antérieure de droite. Les einq plaques ocellaires 
sont beaucoup plus petites, triangulaires et finement perforées. 
L'anus est infrà-marginal; il s'ouvre, à Ja face inférieure, au 
milieu d’une dépression assez sensible, dans le prolongement de 
l'aire interambulacraire postérieure, il est ovale et très-allongé 


(1) C’est à tort que cette plaque (pl XXXY, fig. 2) est représentée 
granuleuse et perforée. 


ns 2 


237 

dans le sens du diamètre antero-postérieur ; ce caractère se re- 
trouve dans tous les exemplaires que nous avons examinés ; aussi, 
est-ce à tort, suivant nous, que Kock et Dunker ont donné à 
l'anus de cette espèce une forme presque ronde. La bouche excen- 
trique en avant correspond exactement au sommet ambulacraire ; 
elle est petite, subpentagonale et entourée de cinq bourrelets très- 
proéminents, formés par l'extrémité des aires interambulacraires 
et alternant avec les dépressions pétaliformes qui recoivent les 
pores ambulacraires. 


Rapports Er DIFFÉRENCES. — Le Pygurus Blumenbachii, si 
remarquable par sa forme, sa taille et l’élégante disposition de 
ses ambulacres, peut servir de type au genre Pygurus que 
M. Agassiz a démembré avec raison des Echinolampas et qui 
s'en distinguera toujours par sa forme déprimée, subcirculaire, 
échancrée en avant, rostrée en arrière et surtout par son anus 
infrà-marginal, et dont la forme est elliptique dans le sens du 
diamètre antero-postérieur (4). Au premier abord, on serait tenté 
de confondre le Pygurus Blumenbachii avec les Pygurus Mont- 
mollini, Orbignyanus et Royerianus dont il se rapproche par 
l'ensemble de ses caractères ; cependant, il se distingue nette- 
ment de ces trois espèces : 1l diffère du Pygurus Monimollini, 
Ag. (2), par sa taille plus grande, par sa forme moins élevée et 
plus rostrée en arrière. — I diffère du Pygurus Orbignyanus (3) 
également par sa taille, par sa forme moins conique et plus ren- 
flée en avant, par ses ambulacres plus eflilés, par ses tubercules 
interambulacraires plus serrés et beaucoup plus irrégulièrement 


(1) L'’anus de l’Echinclampas est invariablement transversal. 
(2) Description des Echinodermes de Suisse, 1" partie, p. 69, pl. XI, 
fig. 1-5. 
(3) Catalogue raisonné des Echinides du terrain néocomien, p. 12. 
18 


238 


disposés. Quant au Pygurus Royerianus (4), il est assurément 
très-voisin du Pygurus Blumenbachii, il nous a paru, cependant, 
s’en éloigner par sa forme beaucoup plus large que longue, par 
sa face supérieure plus déprimée, par ses tubercules moins 
nombreux et ses granules intermédiaires disposés en séries con- 
centriques et régulières. 


LocauiTÉ. — Le Pygurus Blumenbachii caractérise, dans 
l'Yonne, les couches inférieures et supérieures de l'étage coral- 
lien. Nous l'avons recueilli dans les calcaires blanes et pisoliti- 
ques de Châtel-Censoir et de Coulanges-sur-Yonne, où il est 
très-rare ; on le rencontre plus fréquemment dans les couches 
coralliennes supérieures de Bailly, de Thury et de Tonnerre. 
M. Rathier nous en a communiqué plusieurs échantillons pro- 
venant de cette dernière localité et dont la conservation est fort 
belle. 

Le Pygurus Blumenbachii se montre encore au-dessus des 
couches coralliennes proprement dites. M. Royer et moi nous 
l'avons rencontré dans les calcaires à Astartes de l'Aube et de la 
Haute-Marne. — Hors de France, le Pygurus Blumenbachii à été 
signalé dans le coral-rag de Waltersberg (Hanovre) (2) et 
d’Abbotsbury Dorsetshire (Angleterre) (3). 


Hisrorre. — Décrite et figurée pour la première fois, en 
4837, par MM. Kock et Dunker, sous le nom de Clypeaster 
Blumenbachii, cette espèce a été plus tard placée par MM. Agassiz 


(1) Note sur les Echinides de l'étage kimmeridgien de l'Aube, Bull. de 
la Soc. géol. de France, 2° série, t. XI, p. 356. 

(2) Norddeutschen Oolithgebildes von Koch und Dunker, p. 38. 

(3) Thomas Wright, on the Cassidulæ of the Oolites, transaction of the 
naturalist club, p. 224. 


239 


et Desor, dans le genre Pygurus, sous le nom de Pygurus 
Blumenbachii, qu’elle a conservé depuis. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXV, fig. 4. — Pygurus Blumenbachii, vu sur la face 
supérieure, de ma collection. (Exem- 
plaire provenant des carrières de 
Thury). 


fig. 2. — Appareil oviducal grossi. 
fig. 3. — Plaque interambulaeraire grossie. 
fig. 4. — Tubercules interambulacraires de la 
| face postérieure, grossis. 
fig. 5. — Pores ambulacraires grossis. 
PI. XXXVI, fig. 4. — le même, vu de côté. 
fig. 2. — le même, vu sur la face inférieure. 


Pyeurus Icaunensis, Cotteau 4855. 
PI. 37, fig. 4, pl. 38, fig. 4-4. 


Tesià maximà, subcireulari, anticè rotundatà, subflexuosà, 
supernè altà, conicà, infernè subdepressà. Areis interambula- 
crariis infernè turgidis. Tuberculis minimis, passim sparsis. Ano 
ovali, infrà marginem in sulco patente. Ore parvo, pentagonali, 
circumvallato, submedio, antico. 


Dimensions. — Hauteur, 40 millimètres; épaisseur entre la 
bouche et le sommet, 34 millimètres ; diamètre antero-postérieur, 
113 millimètres ; diamètre transversal, 109 millimètres. 

Le Pygurus feaunensis est remarquable par sa grande taille. 


240 


Sa forme est subpentagonale, ovale, un peu plus longue que 
large, arrondie etlégèrement échancrée en avant, étroite et sub- 
rostrée en arrière. La face supérieure est élevée et conique ; le 
sommet d’où rayonnent les ambulacres est central, aussi les aires 
interambulacraires sont-elles àpeuprès égales entre elles,cependant 
l'aire interambulacraire postérieure est un peu plus large et plus 
renflée que les autres. Les aires ambulacraires sont relativement 
assez développées , mais elles ne conservent leur forme pé- 
taloidale que jusqu'aux trois quarts environ de leur étendue et 
le sillon qui unit chaque rangée de pores, disparaît à quelque 
distance du pourtour. La face inférieure est déprimée, subcon- 
cave, et comme la bouche ne correspond pas directement au 
sommet et qu'elle est très-excentrique en avant, il en résulte 
que les aires interambulacraires postérieures sont beaucoup plus 
étendues que les antérieures. Les unes et les autres présentent 
ces renflements que nous retrouvons plus ou moins prononcés 
chez tous les Pygurus. A la face inférieure, les aires ambula- 
craires sont très-étroites et convergent en lignes presque droites 
jusqu’à la bouche; elles sont logées dans des dépressions qui al- 
ternent avec les renflements interambulacraires. Les pores qui 
es circonserivent sont espacés, disposés deux à deux , et c'est 
seulement près de la bouche qu'ils se rapprochent et se multi- 
plient. Le test n’est pas conservé à la face supérieure ; on recon- 
naît, cependant, aux fragments qui se montrent encore vers le 
pourtour, qu'il était de faible épaisseur. Les tubercules de 
la face inférieure, les seuls qu'il soit possible d'étudier, sont de 
petite taille, crénelés, perforés, entourés d’une zone lisse et cir- 
culaire et disséminés sans ordre. Plus petits et plus serrés sur le 
milieu des renflements interambulacraires, ils s’espacent et aug- 
mentent un peu de volume aux approches de la bouche et sur le 
bord des dépressions ambulacraires. L'espace intermédiaire entre 


241 


les tubercules est occupé par des granules serrés, inégaux et qui 
paraissent imperforés. — L'appareil oviducal n’est pas apparent ; 
il devait être peu développé, car l'extrémité des aires ambula- 
craires est très rapprochée du sommet. L'anus est de grande 
taille ,élliptique dans le sens du diamètre antero-postérieur ; il 
s'ouvre dans une dépression étroite et profonde, à l'extrémité 
infra-marginale de l'aire interambulacraire postérieure. — La 
bouche est en partie empatée; on reconnaît, cependant, qu’elle 
était de petite taille, subpentagonale, étoilée, excentrique en 
avant. 


Raprorrs ET DIFFÉRENCES. — Cette grande espèce se rapproche 
par sa taille et quelques uns de ses caractères du Pygurus Haus- 
manni, Agassiz, de l'étage corallien (1); mais elle s’en distingue 
facilement par sa forme subeirculaire et moins allongée, par sa 
face supérieure moins convexe, plus élevée et plus conique, par 
ses aires ambulacraires plus efilées, par sa face inférieure plus 
déprimée et marquée de renflements plus saillants , par ses tu- 
bercules beaucoup moins nombreux près de la bouche et sur le 
bord des dépressions ambulacraires. Sa forme élevée et subco- 
nique la rapproche peut-être davantage du Pygurus pentagonalis, 
Wright, de l'étage bajocien d'Angleterre (2). Ces deux espèces nous 
paraissent cependant parfaitement distinctes : Le Pygurus pentago- 
nalis est plus allongé, plus sensiblement pentagonal, tandis que 
dans notre espèce, le diamètre transversal est à peu près égal au 
diamètre antero-postérieur. Dans le Pygurus pentagonalis, les 
aires ambulacraires, à la face supérieure, conservent dans toute 


4 
(4) Kock et Duncker, noddeutschen oolüthgebldes, p. 38, pl. 1v, fig. 3. 


(2) Wright, on the cassidulidæ of the ooliles, transactions of natu- 
ral. Club. p. 225. pl. vu, fig. 5, a, c. 


249 
leur étendue leur disposition pétaloidale et jusqu'au pourtour 
du testles rangées de pores sont unies par un sillon, tandis que 
les aires ambulacraires du Pygurus Icaunensis sont plus eflilées 
et perdent, aux trois quarts à peu près de leur longueur, cette 
disposition pétaloidale. 


Locaziré. — Le Pygurus icaunensis est fort rare. Nous n’en 
connaissons que deux échantillons recueillis par nous à Druyes, 
dans les couches calcareo-siliceuses de l'étage corallien inférieur. 


ExPLIcÂTION DES FIGURES. 


PI. XXXVIL fig. 1. — Pygurus Icaunensis, vu sur la face su- 
périeure, de ma collection. 
PI. XXXVIIE, fig. 4. — Le même, vu de côté. 
fig. 2. — Partie postérieuredela face inférieure. 
fig, 3. —  Tubercules de la face inférieure, sur 


le bord des dépressions ambulacrai- 
res, grOSSIS. 

fig. 4. —  Tubercules de la face inférieure, sur 
le bord de l'anus, grossis. 


Pyeurus NasuTus, d'Orbigny, 4850. 


P. 37, fig. 1-2. 


Pygurus nasutus, d'Orb.—D'Orbigny. Prodrome de paléontologie. strat. 
t. 2, p. 26, 14° ét. n. 408, 1850. 


Testà elongatà, subovatà, anticè truncatà, subflexuosà, posticè 
rostratà, supernè subinflatà , infernè concavà, pulvinatà. Areis 


243 
ambulaërariis strictis, lanceolatis. Ano ovali, infra marginalr. 
Ore parvo, pentagonali, cireumvallato, submedio, antieo. 


Dimensions. — Hauteur entre la bouche et le sommet, 40 
millimètres et demi ; diamètre antero-postérieur, 42 millimètres ; 
diamètre transversal, 40 millimètres. 

Cette espèce relativement aux autres Pygurus est de petite 
taille ; elle affecte une forme subcireulaire, un peu plus longue 
que large, tronquée et échancrée en avant, étroite et subrostrée 
en arrière. La face supérieure est légèrement renflée. La face in- 
férieure déprimée et profondément concave au milieu présente 
sur les bords cinq renflements qui correspondent à chacune des 
aires interambulacraires. Le sommet est excentrique et très- 
distinetement porté en avant, aussi les aires interambulacraires 
sont-elles beaucoup plus longues et plus larges en arrière que 
dans la région antérieure. Les aires ambulacraires sont étroites, 
pétaloides, gracieusement effilées et bordées de chaque côté par 
deux rangées de pores unis par un sillon ; aux deux tiers envi- 
ron de leur étendue, elles se rétrécissent, les pores se rappro- 
chent et le sillon qui les unit disparaît complétement. A la face 
inférieure, chacune des aires ambulacraires est renfermée dans 
une dépression qui sépareles renflements dont nous avons parlé 
et converge jusqu'à la bouche. Les pores s’y montrentencore, mais 
moins visibles, plus espacés, si ce n'est cependant près dela bouche 
où ils paraissent se multiplier. Dans l’exemplaire que nous avons 
sous les yeux, le seul que nous connaissions, les tubercules sont 
usés et à peine distincts. Ceux qui se montrentencoresur quelques 
points de la face inférieure sont de petite taille, crénelés et perfo- 
rés, entourés d'unezonelisse etcireulaire et disséminés sans ordre. 
L'usure du test permet de reconnaître la forme et la disposition des 
plaques ambulacraires et interambulacraires: les premières portent 


244 


chacune une paire de pores; elles sont nombreuses, étroites, 
allongées surtout au milieu des pétales ambulacraires. Les 
plaques interambulacraires très-longues, notamment à la face 
supérieure et beaucoup plus hautes que les premières, sont re- 
marquables par leur forme flexueuse et fortement coudée aux 
trois quarts à peu près de leur étendue. 

L'appareil oviducal se compose de cinq plaques génitales 
petites et irrégulièrement pentagonales; quatre de ces plaques 
sont largement perforées, Ia cinquième, la plus petite ne l’est pas : 
le corps madréporiforme qui occupe le milieu est de forme irré- 
Sulière, relativement très-grand et parait s’unir intimement à 
Ja plaque interambulacraire antérieure de droite. Les plaques 
ocellaires sont petites, à peine distinctes dans leur contour et 
cependant largement perforées ; elles s’intercalent entre les pla- 
ques génitales et quelques unes touchent par leur base au corps 
madréporiforme. L'anus s'ouvre à la face inférieure, près du 
bord, dans le prolongement de l'aire interambulacraire impaire ; 
il est pyriforme et de taille moyenne. La bouche excentrique en 
avant est située au milieu d’une dépression très sensible de la 
face inférieure et paraît exactement correspondre au sommet am- 
bulacraire; elle est subpentagonale et entourée de cinq bourrelets 
proéminents formés par les extrémités des aires interambula- 
eraires. 


Rapports ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce a quelque ressem- 
blance avec certains individus jeunes du Pygurus Blumenbachii; 
elle s’en distingue cependant, d'une manière tranchée, par sa 
forme plus allongée, plus étroite en arrière, par sa face supé- 
rieure plus déprimée, par son étoile ambulacraire plus petite et 
ses pétales plus eflilées et surtout par sa face inférieure très-pro- 
fondément déprimée au milieu. Ce dernier caractère la rappro- 


245 
cherait plutôt du Pygurus depressus, mais il est moins allongé, 
plus bombé en dessus, moins profondément déprimé en dessous 
et le sommet ambulacraire est plus central. 


LocaLiTÉ. — Nous devons la connaissance de cette espèce à 
l'obligeance de M. d’Orbigny qui nous a communiqué, pour le 
décrire, l’exemplaire qu'il possède. Dans la collection de M. d’Or- 
bigny et dans le Prodrome {t. 2, p. 26, 14° et., n° 408) cette 
espèce est notée comme provenant de l'étage corallien de Ton- 
nerre. Nous reproduisons cette indication de localité, tout en 
faisant remarquer que l'échantillon de M. d'Orbigny est le seul 
que nous connaissons et que son aspect ainsi que la nature de 
la roche dont il à été extrait, nous donnent quelque doute sur sa 
p'ovenance (1). 


Hisroire. — Mentionné pour la première fois dans le Pro- 
drome de M. d'Orbigny, le Pygurus nasutus n'avait jamais été 
ni décrit, ni figuré. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXVIL, fig. 4. — Pygurus nasutus, vu sur la face su- 
périeure, de la collection de M. d'Or- 
bigny. 

fig. 2. — Lemême, vu sur la face inférieure. 


(1) Nous avons vu tout dernièrement, dans la collection de M. Miche- 
lin, sous le nom de depressus et indiqué comme venant de l’oxford-clay 
inférieur de Normandie, un Pygurus que sa forme allongée, sa face in- 
férieure profondément concave, sa couleur bleuâtre rapprochent beau- 
coup de l'espèce que nous venons de décrire. Si l'identité de ces deux 


246 


Cozzyuires ovaLis, Des Moulins, 1837. (Spatangus, Park., 
1811.) 


PI. 39, fig. 2-4. 


Nous renvoyons pour cette espèce à la synonymie, à la des- 
eription et aux figures que nous avons précédemment données 
(voy. p. 86, pl. IX, fig. 1 et 2). A cette époque nous placions, 
bien qu'avec doute , les calcaires de Villiers-les-Hauts, de 
Pacy et d'Ancy-le-Franc dans lesquels se rencontre cette 
espèce , à la partie supérieure de l'étage oxfordien. Nous 
considérons maintenant ces mêmes couches comme correspon- 
dant aux calcaires à chailles deChâtel-Censoir, de Montillot et de 
Druyes et faisant par conséquent déjà partie de l'étage corallien 
dont elles constituent la base. Le Collyrites ovalis devient donc 
une espèce corallienne, mais il ne s’élève jamais au-dessus des 
couches les plus inférieures de cet étage. 

La planche VITE, fig. 9, sous le nom de Dysaster ovalis , re- 
présente une variété déprimée et étroite en arrière, provenant 
des couches ferrugineuses de Gigny, et qui nous paraît se rap- 
procher plutôt de la figure que M. Desor donne du Collyrites 
acutus (4). Nous reviendrons sur cet oursin lorsque, dans notre 


échantillons m'était démontrée, je n’hésiterais pas à considérer le 
Pygurus nasutus comme tout àfaitétranger au département de l’Yonne, 
peut-être faudrait-il alors le réunir au Pygurus depressus ; il nous 
paraît, cependant, s’en distinguer par son sommet plus excentrique et 
sa face inférieure plus profondément concave. 

(1) Desor. monographie des Dysaster, p. 49, pl. nt, fig. 45-17. M. De- 
sor n'indique pas le gisement du Dysaster acutus, qu’il regarde, cepen- 
dant, comme jurassique. 


247 


supplément, nous passerons en revue les différentes espèce du 
genre Collyrites. 

Sur la pl. XXXIX fig. 2-4, nous avons fait figurer une autre 
variété non moins remarquable qui, par plusieurs caractères, pa- 
raît au premier abord s'éloigner du type. Sa forme est ovale, 
oblongue, échancrée en avant, un peu rétrécie et subtronquée en 
arrière ; la face supérieure est légèrement renflée ; la face inférieure 
est presque plane, à l'exception d’un sillon profond qui correspond 
à l'aire ambulacraire antérieure et d'un renflement formé par 
l'aire interambulacraire postérieure. Le sommet est excentrique 
en-avant et placé au tiers environ du diamètre antero-postérieur. 
Les aires ambulacraires antérieures sont étroites, légèrement 
flexueuses. Les aires postérieures très-éloignées des précédentes, 
plus larges et moins longues sont arquées, sensiblement rejetées 
en arrière et convergent bien au-dessus de l'anus. L'anus est 
elliptique et s'ouvre à la partie supra-marginale de la face pos- 
térieure. La bouche est excentrique et très-rapprochée du bord 
antérieur. 

Cet oursin, par l’ensemble de ses caractères s'éloigne un peu 
du véritable Collyrites ovalis, tel qu'il a été figuré planche IX, 
fig. À et 2. Sa forme allongée, déprimée en dessus, fortement 
échancrée en avant et rétrécie en arrière, ses aires ambulacraires 
postérieures sensiblement arquées le rapprochent plutôt du Col- 
lyrites propinqua qui n'estlui-même, suivant MM. Agassiz et 
Desor, qu’une variété de Collyrites ovalis. Nous devons à l'obli- 
geance de M. Moreau d’Avallon la connaissance de cette inté- 
ressante variété. — Elle a étérecueillie par lui dans les calcaires 
inférieurs de l'étage corallien, aux environs de Lucy-le-Bois. 
Nous avons rencontré nous-même, dans les couches siliceuses 
de Châtel-Censoir et de Druyes, des échantillons qui, par leur 
taille et leur forme, s'en rapprochent beaucoup. 


bien que jusqu'ici nous ayons adopté, pour le genre qui nous 
occupe, le nom de Dysaster, nous croyons devoir le remplacer 
par celui de Collyrites. Dans une note insérée, l’année dernière, 
au bulletin dela Société Géologique nous avons indiqué quelques 
uns des motifs qui nous engageaient à admettrece changement 
que M. d'Orbigny venait d'adopter (1). Nouscroyons devoir les 
rappeler ici. 

Les nombreuses espèces qui composent le genre Collyrites 
furent longtemps réparties dans plusieurs autres genres avec les- 
quels elles ne présentent que des affinités éloignées. Leske en 
avait fait des Spatangites, Lamark des Ananchytes, Munster, 
Goldfuss et Defrance des Nucleolites.—En 1831, M. Deluc avait 
proposé à M. Des Moulins, pour une de ces espèces, le nom de 
Collyrites (2); mais ce ne futqu'en août 1855 que M. DesMoulins, 
dans les actes dela Société Linnéenne de Bordeaux, établit d’une 
manière définitive le genre Collyrites, et en publia les caractè- 
res (3). À peu près dans le même temps, M. Agassiz s’occupait 
de son côté, mais à un point de vue différent, de travaux impor- 
tantssur les Echinides. Dans le courant de l’année 4836, il fit pa- 
raître son prodrome dans le premier volume des mémoires de 
la Société des sciences naturelles de Neufchâtel. Parmi les genres 
nouveaux se trouve le genre Dysaster qui correspond à peu près 
exactement au genre Collyrites de M. Des Moulins. Ce prodrome 
était le point de départ d’une série de travaux remarquables ; 
il apportait dans la classification des Echinides de profondes et 


(4) Note sur les Echinides de l’élage kimméridgien du département de 
l’Aube, Bullet. de la Soc. géol. de France. 2° série, t. x1, p. 354. 

(2) Des Moulins, études sur les Echinides, 1° mémoire, p. 47, ext. 
des actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux. 

(3) Des Moulins, loco cit., p. 46. 


249 


utiles modifications , aussi la nomenclature proposée par 
M. Agassiz fut-elle suivie par tous les naturalistes en France, 
en Angleterre, en Allemagne. Le mémoire de M. Des Moulins 
fut oublié et cela d'autant plus facilement que M. Agassiz, dans 
une note placée à la première page du prodrome, avertit que son 
mémoire avait été lu à la société des sciences naturelles de Neuf- 
châtel, le 10 janvier 4834 (1), ce qui lui donnait ainsi une antério- 
rité apparente sur les premiers travaux de M. Des Moulins. M. Des 
Moulins protesta (2); mai, le genre Dysaster fut adoptéà l'exclusion 
dugenre Collyrites.Ilexiste, cependant, en faveur de M. Des Moulins 
une antériorité très-positive; son mémoire a été publié dans le 
mois d'août 4835. Le prodrome de M. Agassiz, bien que lu en 
1834, ne parut qu’en juillet 4836. Dans l'intervalle qui s’est 
écoulé entre la lecture et la publication, le mémoire de M. Agassiz 
a dû subir quelques modifications, mais alors même qu'il aurait 
été imprimé en 4836 tel qu'il avait été lu en 1834, il est évident 
qu'en pareille matière le point de départ ne peut être que la 
date de la publication et non celle de la lecture. D'après ce prin- 
cipe suivant nous incontestable, le nom de Collyrites a sur celui 
de Dysaster une antériorité de près d'une année. 

Dans une note publiée le 4e' juillet 1854 (Revue et Magasin de 
Zool. n° 8), M. Michelin persiste à considérer le nom de Dysas- 
ter comme plus ancien que celui de Collyrites. Prenant pour 
point de départ la date de la lecture et non celle de la publica- 
tion, il se fonde sur ce que le mémoire de M. Des Moulins n’a 
paru que le 45 août 1835, tandis que le prodrome de M. Agassiz 
a été lu à la Société d'histoire naturelle de Neufchâtel le 40 janvier 


(4) Mémoire de la Soc. d'histoire naturelle de Neufchâtel, t. 1, p. 168. 
(2) Des Moulins, études sur les Echinides fossiles, p. 206 et suiv. 


250 


1834. Il ajoute que du reste, le prodrôme de M. Agassiz a été 
publié en 1835 et non pas en 1836. Nous ne pensons pas avoir com- 
mis d'erreur lorsque nous avons indiqué l’année 1836 comme celle 
desa publication . Nous nevoulons d'autre autorité que celle de M. 
Agassiz qui, dans sa monographie des Salénies, déclare positive- 
ment que son prodrome des Radiaires a été imprimé dans l'hi- 
ver de 1835 à 1836 et publiéen juillet 1836 (1). La date ne peut 
pas être fixée d’une nranière plus certaine. 

M. Michelin, dans cette même note, prétend en outre que le 
genre Collyrites ne doit pas être conservé parce que depuis 
longtemps les genres Collyuris, Colluris, Collyrio et Collyris ont 
été créés pour des oiseaux et des coléoptères. 

C'est, il me semble, exagérer un principe qui, interprêté 
ainsi, présenterait de graves inconvénients. Assurément nous 
croyons avec M. Michelin qu’on doit éviter de se servir de noms 
génériques identiques , alors même qu'ils sont employés à dési- 
gner des êtres appartenant à des elasses tout-à-fait distinctes ; 
autrement ce serait apporter dans la méthode une confusion regret- 
table. Mais, si ce principe est bon, appliqué aux noms identiques, 
il ne faut pas en exagérer les conséquences et partir de là pour 
supprimer ou modifier les noms de genre qui présentent entre 
eux plus ou moins d’analogie. Laisser ainsi à l'arbitraire l’appli- 
cation de cette règle, ce serait certainement donner lieu à une 
confusion plus fâcheuse que celle qu'on voudrait éviter. Si le 
genre Collyrites, dont la désinenceest si distinete, était supprimé 
parce que les genres Collyris, Collyuris ou Collyrio existaient 
lorsqu'il a été établi, combien d’autres devraient disparaître. Ne 
faudrait-il pas, par exemple, rejeter les genres Galerites et Pe- 


(4) Agassiz, Monographie des Salénies, p. 17. 


251 
dina parce que longtemps avant Lamark et Agassiz, Fabricius 


et Latreille avaient établi pour des insectes les genres Galerita 
et Pedinus ? 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XXXIX fig. 2. — Collyrites ovalis, vu sur la face supé- 
rieure, de ma collection. 
fig. 2. — Lemême, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — Lemême, vu de côté. 


Cozzyrires conica, Cotteau, 1855 (Dysaster, Cot. 1854) 


Nous renvoyons également pour cette espèce à la description 
et aux figures que nous avons données {voyez page 89, 
pl. 9, fig. 6-9). Tous les échantillons que nous avons ob- 
servés depuis se font remarquer par la constance de leurs ca- 
ractères, aussi nous persisions à considérer cette espèce comme 
parfaitement distincte, malgré l’analogie qu’elle présente avec 
certains exemplaires ramassés et coniques du Collyrites ellip- 
tica. 

Le Collyrites conica se rencontre à Pacy et à Ancy-le-Franc 
dans les mêmes calcaires que le Collyrites ovalis. 


Cozuvrires Desoriana, Cotteau, 1855. 
PL. 39, fig. 4. 


Nucleo maximo, ovali, subelongato, anticè cordato, posticè 
obtuso, supernè subdepresso, infernè plano. Areis ambulacrariis 


252 
anterioribus, strictis, subflexuosis, excentricè convergentibus. 


Areis posterioribus rectis , ab ano remotis. Ore excentrico , an- 
tico. 


Dimensions. — Hauteur, 33 millimètres; diamètre antero- 
postérieur, 87 millimètres ; diamètre transversal, 74 milli- 
mètres. 

Cette espèce est remarquable par sa grande taille; elle est 
ovale, beaucoup plus longue que large, dilatée et cordiforme en 
avant, obtuse et un peu rétrécie en arrière. La face supérieure 
est légèrement bombée; la face inférieure presque plane et 
marquée seulement d’un renflement à peine apparent de l'aire 
interambulacraire impaire. Les trois aires ambulacraires anté- 
rieures sont étroites, effilées, surtout en se rapprochant du som- 
met qui est un peu excentrique en avant. L’aire impaire est droite 
et occupe un sillon assez profond qui est à peine visible à la face 
supérieure, mais qui échancre le pourtour et se prolonge jusqu'à 
la bouche. Les deux aires latérales sont subflexueuses et conver- 
gent également vers la bouche ; les pores qui les circonscrivent 
disposés deux à deux et très-serrés près du sommet, s’espacent 
vers le pourtour et surtout à la face inférieure, puis se rappro- 
chent un peu aux abords du péristôme. Les aires ambulacraires 
postérieures sont séparées des précédentes par une distance qui 
est à peu près le tiers du diamètre antero-postérieur; elles sont 
un peu plus larges que les aires antérieures, presque droites et 
se réunissent bien au-dessus de l'anus. L'appareil oviducal à 
laissé son empreinte sur le moule intérieur et présente l'aspect 
d'un trapèze irrégulier à l’un des angles duquel correspond cha- 
eun des quatre pores oviducaux. L'anus est elliptique et situé 
comme toujours à la face postérieure. La bouche très-excentrique 
en avant affecte une forme subpentagonale. 


255 

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa grande taille cette es- 
pèce se distingue de tous ses congenères. Elle présente au pre- 
mier aspect quelque ressemblance avec certains individus très 
développés du Collyrites elliptica (Dysaster malum, ag.), mais elle 
s’en distingue nettement par sa taille plus forte, par sa forme 
beaucoup plus longue que large, rétrécie en arrière et fortement 
échancrée en avant, par sa face supérieure plus déprimée, par 
ses aires ambulacraires relativement plus étroites. 

Nous sommes heureux de pouvoir dédier ce magnifique Col- 
lyrites à M. Desor qui a publié une si belle monographie des 
espèces de ce genre. 


LocazirÉ. — Le Collyrites Desoriana est caractéristique des 
couches ealcareo-siliceuses de l’étage corallien inférieur. On le 
rencontre assez fréquemment, mais toujours à l’état de moule 
intérieur, à Châtel-Censoir et surtout à Druyes. Les exemplaires 
sont le plus souvent écrasés et déformés, ce qui tient, sans doute, 
à l'extrême ténuité du test. 


EXPLICATION DES FIGURES. 
PI. XXXIX, fig. 1. — Collyrites Desoriana, vu sur la face 
Supérieure, de ma collection. 
COLLYRITES GRANULOSA, Des Moulins, 1837. (Nucl, Munst., 1826.) 


PI. 40, fig. 4-4. 


Svx. — Nucleolites granulosus, Munst.-Godfuss, Petrefacta Allemana, t. 1, 
p. 138, tab. XLIIT, fig. 4, 18926. 
19 


254 


Dysaster granulosus, Ag — Agassiz, Prodromus, mémoires 
de la Société des Se. nat. de 
de Neufchâtel, t. 1, p.183, 
1836. 


Collyrites granulosa, Des M. — Des Moulins, Etudes sur les 
Echinides, p. 364, n° 4, 1837. 


Dysaster granulosus, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus 
Ectyporum Echinodermatum, 
p. 3, 1810. 


— - — Desor, Monographie des Dysas- 
ter, p. 17, pl. TU, fig. 18-20, 
1842. 


— — Agassiz et Desor, Catalague rai- 
sonné des Echinides, Ann. des 
Se. nat., 3e série, t.VIIE. p. 32, 
1847. 


— _— — Bronn, Index paleont ologicus, 
Oder Ubersicht d:r bis jetzt 
bekannten fossilen organis - 
men, p. 429, 1848. 


_ _ — Alcide d'Orbigny, Prodrome de 
Pal. strat. t. I, p. 379, 13° et., 
n° 501, 1850. 


ai — — Quensted, Handbuche der petre- 
faktenkunde, p. 59, pl. L, fig. 

11-12, 1852. 
Collyrites granulosa, Des M. — d’Orbigny, Note rectificative sur 


divers genres d'Echinoides, Re- 
vue et Magasin de zool., 2° 
série, t. VI, p. 27, 1853. 


— — — d'Orbigny, Echinodermes, Palé- 
ontologie Française , ‘terrains 
crétacés, t. VI. p. 50, 1854. 


Testà elongatà, surpernè inflatà, infernè planâ, anticè rotun- 


209 


datà, posticè truncatà, quadratà. Verticé excentrico. Areis ambu- 
lacrariis posterioribus subarcuatis, ano incumbentibus. Ano 
elongato, pyriformi. 


Dimensions. — Hauteur, 21 millimètres; diamètre antero- 
postérieur, 3% millimètres; diamètre transversal, 49 milli- 
mètres. 

Cette espèce est remarquable par sa forme allongée, subey- 
lindrique, élargie et arrondie en avant, tronquée obliquement et 
carrément en arrière. La face supérieure est renflée, convexe et 
s’abaisse un-peu vérs la région postérieure. La face inférieure 
est presque plane et légèrement déprimée près de la bouche. Le 
sommet est très-excentrique en avant. Les aires ambulacraires 
antérieures sont étroites, et les pores qui les circonserivent ne 
se reconnaissent qu’à la loupe; l’aire antérieure descend en ligne 
droite jusqu’à la bouche et occupe un sillon apparent seulement 
près du sommet et à la face inférieure, mais qui disparaît com- 
plétement vers le pourtour du test. A la face supérieure, chacune 
des paires de pores qui bordent ce sillon est accompagné d'un 
petit bourrelet oblique qui forme des deux côtés une rangée ré- 
gulière etdistineté. Les aires ambulacraires postérieures, moins 
visibles encore que les précédentes, convergent immédiatement 
au-dessus de l'anus ; l’espace qui les sépare du sommet est 
très-considérable et comprend près de la moitié du diamètre 
antero-postérieur. Le test est partout recouvert d’une granulation 
fine, serrée, égale, abondante, au milieu de laquelle se montrent 
de petits tubercules visiblement crénelés etentourés d’une aréole 
lisse et circulaire. Ces petits tubércules irrégulièrement dissé- 
minés se montrent indifféremment sur les aires ambulacraires 
et intérambulacraires, cependant ils sont plus abondants à la 
partie antérieure et à la face inférieure, vers le pourtour du test 


256 


A l’aide de la loupe on peut étudier la structure de l'appareil 
oviducal : bien que les différentes pièces dont il se compose 
soient très-intimement unies, on reconnaît quatre plaques ova- 
riales fortement perforées à leur extrémité et formant entre 
elles un carré assez régulier. La plaque latero-antérieure de droite 
est plus développée que les autres; elle se prolonge jusqu’au 
centre de l’appareil génital et présente dans sa plus grande par- 
tie une protubérance spongieuse et madréporiforme. Entre les 
plaques ovariales antérieures, au sommet de chacune des aires 
ambulacraires, s’intercalent de petites plaques ocellaires à peine 
distinctes, granuleuses comme les autres et très-finement per- 
forées. Il ne nous a pas été possible de découvrir si les aires am- 
bulacraires postérieures possédaient à leur sommet de petites 
plaques ocellaires. L’anus est allongé, pyriforme, à fleur du test 
et s’ouvrant au sommetde l'aire interambulacraire postérieure qui 
ne présente aucune trace de sillon. La bouche est relativement 
assez grande, très-excentrique en avant et irrégulièrement déca- 
gonale. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme étroite, allongée, 
subcylindrique, arrondie en avant, tronquée carrément en ar- 
rière, le Collyrites granulosa diffère de la plupart de ses congé- 
nères. Il est, cependant, très voisin du Collyrites elongata, d'Orb. 
du terrain néocomien et ne s’en distigue que par sa taille plus 
forte, sa forme moins allongée, moins étroite en arrière, par son 
sillon antérieur moins étendu, par son anus plus allongé. Dans 
une note sur les Échinides de l'étage kimmeridgien de l'Aube 
(Bull. de la Soc. Géol. de France, 2° série, t. XI, p. 351), nous 
considérions le Collyrites anasteroïdes, Leym. comme identique 
au Collyrites granulosa. Ces deux espèces présentent eflective- 
ment dans leur forme et la disposition de leurs ambulacres une 


297 
ressemblance très-étroite, aussi en comparant les échantillons 
du Collyrites anasteroides que nous avons recueillis dans l'Aube, 
aux figures et aux descriptions que MM. Goldfuss et Desor nous 
ont données du Collyrites granulosa, il ne nous avait pas paru pos” 
sible deséparerces deux espèces. Depuis la publication de cette note 
nous devons à nos recherches et à l’obligeance de M. Rathier la 
connaissance de plusieurs exemplaires du Collyrites granulosa 
provenant de l'étage corallien de l'Yonne. En les rapprochant de 
nos Collyrites kimméridgiens, nous avons remarqué quelques 
différences au premier abord assez difliciles à saisir, mais qui se 
reproduisent avec une constance remarquable. Le Collyrites 
anasteroides est plus étroit, plus allongé, plus cylindrique, plus 
convexe et plus régulièrement renflé à la face supérieure. Aussi, 
contrairement à l'opinion que nous avons précédemment émise, 


serions-nous porté à le considérer comme une espèce indépen- 
dante du Collyrites granulosa. 


Locaziré.— Le Collyrites granulosa caractérise, dans l'Yonne, 
les couches moyennes de l'étage corallien. Nous l'avons recueilli 
à Courson, dans les calcaires compactes et lithographiques. 
M. Rathier l’a rencontré dans ces mêmes couches à Saint-Vinne- 
mer et àTanlay; partout il est fort rare. 

En dehors du département cette espèce a été signalée sur plu- 
sieurs autres points. Goldfuss la cite dans les couches supérieures 
du Jura d'Amberg, de Strietberg et de Vurgau (1). M. Desor la 
signale dans le corallien inférieur des environs d'Urach (Alpe 
Wurtembergeoise) (2); dans le calcaire à chailles des environs de 


(1) Goldfuss, petrefacta allemana, t. 4, p. 138. 
(2) Desor, monographie des Dysaster, p. 18. 


258 


Gruebengen, Dettingen et Lieshberg (Jura Bernois) (1). Dans 
toutes ces localités elle occupe, comme dans le département, de 
Yonne, un horizon supérieur aux couches oxfordiennes propre- 
ment dites. 


Hisroire. — Décrite et figurée par Goldfuss en 1826 sous le 
nom de Nucleolites granulosus, cette espèce a été placée, en 1836, 
par M. Agassiz, dans le genre Dysaster et, en 1837, dans le 
genre Collyrites par M. Des Moulins. Le genre Dysaster ayant été 
adopté par tous les naturalistes, elle y est restée jusqu’en 1854, 
époque à laquelle M. d'Orbigny, avec raison ‘suivant nous, l’a re- 
placée dans le genre Collyrites. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XI, fig. 4. — Collyrites granulosa, vu sur la face supé- 
rieure, de la collection de M. Rathier. 


fig. 2. — Le même, vu sur la face inférieure. 
fig, 3. —- Le même, vu de côté. 
fig. 4. — Détail grossi. 


CozLyriTes Micheuixr, d'Orbigny, 1853 (Met., Agassiz, 1844.) 
PI. 40, fig. 5. 


SYN. — Metaporhinus Michelini, Ag. — Michelin, Bull. de la Soc. Géol. 
de France, 2° série, t. I, p. 270, 


(3) Agassizet Desor, catalogue raisonné des Echinides, Ann. des Sc. 
nat., 3° série, t. VIII, p. 32, 


259 
réunion extraordinaire à Cham- 
béry, 1844. 

; — — _— Michelin, Note sur le nouveau 
genre Metaporhinus, Revue 
zoologique, 9° année, pl. 2, fig. 
1-3, 1846. 

Dysaster Michelini, Ag. — Cotteau, Note sur le Dysaster 
Michelini, Bull. de la Soc. des 
Sc., hist, et nat. de l'Yonne, 
t. 1, p. 99, pl. IT, fig. 3, (excel. 
fig. 1-9), 1847. 

— — — Agassiz et Desor, Catalogue rai- 
sonné des Ech., Ann. des Sc. 
nat., 3° série, t. VIII, p.33, 
1847. 

— — — d'Orbigny, Prodrome de Pal. 
strat.,t. Il, p. 26, et., 14, 
n° 405, 1850. 


Collyrites Michelini, d'Orb. — d'Orbigny, Note rectificative sur 
divers genres échinoides, Re- 
vue et Magasin z00l., 2° série 
t. VI, p. 27, 1853. 


Metaporhinus Micnelini, Ag. — Mivhelin, Note sur quelques 
Echinides fossiles, Revue et 
Magasin dezoologie, n° 8 1854. 


Collyrites Michelini, d'Orb. — d'Orbigny, Echinodermes, Palé- 
ontologie française, terrains 
crétacés,, t. V1, p. 51, 1854. 


Testà subovatà, elongatà, altissimä, anticè inflatà, rotundatà, 
subcanaliculatà, posticè truncatà, obliquè lateraliter declivä, in- 
fernè turgidà. Areis ambulacrariis longè distantibus, curvatis, 
subflexuosis, posterioribus ab ano remotis. Ano elevato. Ore 
antico. 


260 

Dimensions. — Hauteur, 32 millimètres; diamètre antero- 
postérieur, 4% millimètres ; diamètre transversal, 34 milli- 
mètres. 

Cette espèce est remarquable par sa forme renflée, très-élevée 
et arrondie en avant, surbaissée et tronquée en arrière, fortement 
bombée en dessus. Le sommet est très excentrique et occupe 
la partie la plus élevée du test qui se prolonge en avant en forme 
de rostre. L’aire ambulacraire impaire est droite et placée dans 
un sillon descendant jusqu’à la bouche. Les deux aires latérales 
sont subflexueuses et recourbées près du sommet ; les pores qui 
les cireonscrivent sont rapprochés les uns des autres à la face su- 
périeure, mais ils s’espacent vers le pourtour et se ressèrrent de 
nouveau près du péristôme. Les aires ambulacraires postérieures 
sont très-éloignées des précédentes, elles sont également recour- 
bées, subflexueuses, à peu près parallèles aux aires antérieures 
et convergent à une assez grande distance de l'anus. La face in- 
férieure est marquée d’un renflement très-proéminent qui est dû 
à l’aire interambulacraire postérieure et se prolonge en s'atténu- 
ant jusqu’à la bouche. L’anus est ovale, élevé et logé dans une 
dépression du test. La bouche est très-excentrique en avant. 
nous ne connaissons de celte espèce que le moule intérieur: il 
a gardé les empreintes des plaques ambulacraires et interambu- 
lacraires qui sont disposées comme dans toutes Îles espèces du 
genre Collyrites. 


RaprporTs ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce si remarquable par 
l'ensemble de ses caractères et notamment par sa région anté- 
rieure prolongée en forme de bec est très-voisine du collyrites 
Censoriensis. Nous indiquerons plus loin les motifs qui nous ont 
engagé à séparer ces deux espèces que nous avions longtemps 
confondues. Le Collyrites Michelini présente également quelques 


261 
rapports avec le Collyrites Gueymardi, d'Orb. (Metaporhinus 
Gueymardi, Al. Gras) du terrain néocomien de l'Isère, mais il 
s’en distingue facilement par sa forme plus élevée, son sommet 
plus excentrique, sa face supérieure moins carenée, plus dé- 
clive en arrière, et par sa face inférieure marquée d’un renflement 
plus apparent et non bifurqué. 


Locazrré. — Le Collyrites Michelini est une espèce fort rare 
et qui caractérise l'étage corallien inférieur; nous l'avons re- 
recueilli, toujours à l’état de moule intérieur siliceux, dans les 
calcaires à chailles de Châtel-Censoir et de Druyes. 


Histoire. — En 1844, lors de la réunion de la Société Géo- 
logique de France à Chambéry, M. Michelin créa pour l'espèce 
qui nous occupe le genre Metaporhinus; il ne possédait alors 
qu'un moule intérieur siliceux dont il ignorait l’origine, mais 
qu'il croyait provenir de la craie des environs de Périgueux. 
M. Agassiz donna à ce moule le nom de Metaporhinus Michelini. 
En 1846, M. Michelin ayant vu dans notre collection d'autres 
moules siliceux identiques au sien et recueillis par nous dans les 
calcaires à chailles de Châtel-Censoir et de Druyes, décrivit et 
fit figurer cette espèce, (Rev. Zoologique). En 1847, nous pu- 
bliâmes (Bulletin de la Société des Sciences naturelles de 
l'Yonne) une note sur un échinide (Collyrites Censoriensis) que 
nous considérions alors comme identique au Métaporhinus Mi- 
chelini. Cette note avait principalement pour but d'établir 
que le genre Metaporhin us par ses caractères les plus essentiels : 
disposition des aires ambulacraires, arrangement des pores, 
place occupée par la bouche et l’anus, tubercules principaux et 
granules intermédiaires, devait rentrer dans le genre Dysaster 
(Collyrites) tel qu'il avait été eirconserit par M. Agassiz lui- 
même. 


262 


À peu près à la même époque, dans le catalogue raisonné des 
échinides, MM. Agassiz et Desor semblent abandonner le genre 
Metaporhinus et ne le considèrent plus que comme un sous- 
genre des Dysaster. M. d'Orbigny a rejeté également le genre 
Metaporhinus (Paléontologie Française, terrains cret., t. VI, 
p. 47).Tout dernièrement, cependant, M. Michelin, dans une note 
publiée par la Revue Zoologique, subdivise en trois genres la 
tribu du Dysastéridés: Dysaster, Metaporhinus et Grasia, et donne 
de nouveau les caractères du genre Metaporhinus, mais cette 
coupe générique, ainsi que nous l’avions déjà fait remarquer 
dans notre note de 1847, étant uniquement fondée sur la forme 
extérieure, nous ne croyons pas devoir l’adopter. Les Collyrites 
Michelini, Censoriensis et Gueymardi forment assurément un 
petitgroupe très-remarquable, cependant nous ne voyons dans leur 
organisation, aucun caractère qui puisse nous engagér à les sé- 
parer des autres espèces du genre Collyrites. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XL. fig. 5. — Collyrites Michelini, vu de côté, de ma 
collection. 


Cozivrires CENsorIENsis, Cotteau, 4855. 
PI. 40, fig. 6-7. 
Syn. Dysaster Michelini, Ag. — Cotteau. Note sur le Dysaster Michelini, bull, 
de la Soc. des sc. hist. et nat. de l'Yonne, 


t. J,p. 99,,pl. u, fig. 1-2, (excl, fig. 3), 
1847. 


Testäà subovali. elongatà, supernè altissimà , conicà, anticè 


265 - 
inflatà, subrostratà, postieè obliquà, lateraliter declivä, infernè 
proeminente ?.. Vertice antico. Areis ambulacrariis anterioribus 
et posterioribus longè distantibus. Areis posterioribus areuatis, 
ab ano remotis. Ano elevato, subovali, sub testà expansà pa- 
tente. 


Dimensions. — Hauteur présumée, 4 5 millimètres ; Diamètre 
antero-postérieur, 59-millimètres ; diamètre transversal, 54 mil- 
limètres. 

Le Collyrites Censoriensis est, par sa forme, un des oursins les 
plus bizares et les plus curieux que nous connaissions. Le pour- 
tour du test est ovale, un peu plus long que large, légèrement 
tronqué etéchancré enavant et en arrière. La facesupérieure estren- 
flée et conique en avant, obliquement tronquée en arrière et rapide- 
mentdéclive surle côté. Versle pourtour le test semble s’épaissir et 
forme uneexpansion marginale apparentesurtouten avant et dans 
larégion postérieure. La face inférieure est malconservée ; on re- 
connaît cependant, que l'aire interambulaeraire postérieure devait 
être renflée. Le sommet autour duquel convergent les trois 
aires ambulacraires antérieures est très-excentrique en avant; 
l'aire impaire plus large que les autres est droite , un peu évidée 
au milieu, légèrement carénée sur les bords. Les aires latérales 
sont gracieusement recourbées, surtout près du sommet; les pores 
qui les circonscrivent, disposés deux à deux, affectent une forme 
transversalement elliptique à la face supérieure, ils sont très- 
rapprochés les uns des autres, mais ils s’espacent vers le pour- 
tour. Les aires ambulacraires postérieures sont très-éloignées 
des précédentes; la distance qui les sépare comprend plus de la 
moitié du diamètre antero-postérieur; elles sont arquées, un 
peu moins apparentes que les aires antérieures et se réunissent 
bien au-dessus de l'anus. La surface est partout recouverte d’une 


_ 264 
granulation fine, serrée, abondante, homogène, du milieu de la- 
quelle s'élèvent de petits tubercules, crénelés, perforés et qui 
paraissent disposés sans ordre. Sur la région antérieure, ces tu- 
bercules sont plus apparents, plus développés et forment au 
bord de l’aire ambulacraire impaire, une rangée assez régulière. 
L'anus affecte une forme elliptique et s'ouvre à la face postérieure 
sous une expansion échancrée au milieu et quile recouvre comme 


un toit. La bouche située à la face inférieure est très excentri- 
que en avant. 


RaPPorTs ET DIFFÉRENCES. — Nous avons longtemps considéré 
cette espèce comme se rapportant au Collyrites Michelini et c’est 
sous ce nom que nous l’avons déjà décrite et figurée (Bull. de la 
Soc. des Se. hist. et nat. de l'Yonne, t. I, p. 99, pl. IL, fig. 1-2), 
attribuant alors à la présence du test les différences qui sépa- 
raient notre exemplaire des moules intérieurs dont M. Michelin 
avait fait le genre Metaporhinus. L’analogie qui semble exister 
dans la forme générale de ces deux espèces n’est qu'apparente, 
et un examen plus attentif nous a engagé à les considérer comme 
distinctes. Le Collyrites Michelini est plus renflé, plus arrondi en 
avant, moins rapidement déclive en arrière. Les aires ambula- 
craires postérieures sont plus flexueuses, moins arquées, moins 
divergentes et se réunissent plus près de l’anus. Le pourtour du 
test ne présente aucune trace de cette expansion latérale si re- 
marquable dans l’espèce que nous venons de décrire. Ce dernier 
caractère nous paraît déterminant, car, alors même que cette ex- 
pansion serait exclusivement formée par le test , elle aurait né- 
cessairement laissé quelques empreintes sur le moule intérieur, 
et l’on ne verrait pas, sur ces mêmes moules, les aires ambula- 
craires se diriger sans interruption jusqu’à la bouche. 


LocaLirés. — Nous ne possédons de cette curieuse espèce 


265 


qu'un seul exemplaire recueilli dans l'étage corallien de Châtel- 
Censoir, au milieu des couches blanches et pisolitiques qui 


\ 


viennent au-dessus du calcaire à chailles. 


Hisroire. — Rapportée par nous au Collyrites Michelini, cette 
espèce a été pour la première fois décrite et figurée en 1847, dans 
le Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles 
de l'Yonne. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XL, fig. 6. — Collyrites Censoriensis, vu sur la face 
supérieure, de ma collection (1). 
fig. 7. — Le même, vu de côté. 


CONSIDÉRATIONS PALÉONTOLOGIQUES. 


Avant de décrire les Echinides de l'étage corallien nous avons 
cherché à fixer les limites géologiques que cet étage occupe dans 
le département de l'Yonne. Réduisant l’oxford-clay aux couches 
ferrugineuses de Gigny et d’Etivey et à quelques bancs calcaires 
qui lui sont subordonnés, nous avions compris dans le coral-rag. 
les calcaires à chailles , les calcaires blanes et pisolitiques qui 
viennent au-dessus, les couches argileuses et compactes de Ver- 
menton et enfin le coral-rag supérieur de Tonnerre et de Bailly. 


{1) L'expansion latérale est un peu trop prononcée sur cette figure. 


260 


Nos études sur les nombreux échinides que ee terrain renferme 
sont venues confirmer notre manière de voir et resserrer encore, 
s’il était possible, le lien paléontologique qui unit ces différentes 
assises. Cependant l’année dernière, M. Raulin, dans un mémoire 
inséré au Bulletin de la Société Géologique, à émis une opinion 
bien différente de la nôtre. Suivant lui, non seulement les cal- 
caires à chailles, mais les calcaires blancs et pisolitiques ainsi 
que les calcaires marneux quelquefois si puissants qui les sur- 
montent, ne font pas partie de l'étage corallien et constituent 
l’oxford-clay moyen et supérieur. Dans un travail lu récemment 
à la Société Géologique, nous avons répondu au mémoire de 
M. Raulin, et nous croyons avoir démontré d'une manière In- 
contestable, au point de vue paléontologique surtout, l’origine 
corallienne des couches dont il s’agit. Pour la solution de cette 
question, les échinides nous ont été un puissant auxiliaire. On 
pourra s'en convaincre en jetant les yeux sur le tableau suivant 
qui indique non seulement la répartition des espèces dans cha- 
cune des quatre assises dont se compose l'étage corallien du dé- 
partement de l'Yonne, mais qui nous montre encore les localités 
étrangères coralliennes ou oxfordiennes dans lesquelles ces mêmes 
espèces ont déjà été signalées. 


19 
2 

—. 
1 


ÉCHINIDES 
DE L'ÉTAGE CORALLIEN 


DU DÉPARTEMENT DE L'YONNE (1). 


CORAL-RAG { LOCALITÉS 

es {prises pour ce fl 

de l’Yonne.}omparaison RÉSUMÉ. 
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* * 
* * * 
* 
* 
* *+ *+ * 
+ 
*+ * * 
* 
trie 


Cidaris coronata, Gold. 
—  Blumenbachü, Munst.| * | * 


—  Drogiaca, Cot. 


—  pustulifera, Ag. (2) 


— — | À — | — | — | — 


À reporter. .| 31 4; 11 18 41 1 


(1) Dans ce tableau, nous nous sommes borné à reproduire toutes les 
espèces coralliennes décrites dans le cours de notre travail, nous réser- 
vant lors de la publication du supplément d'examiner de nouveau et de 
discuter quelques-unes d’entr’elles. — Nous n’avons fait mention ni de 
l'Hemicidaris stramonium, ni du Diadema Rathierhi provenant des cal- 
caires à Astartes, parce que nous les considérons comme des espèces 
plutôt kimméridgiennes que coralliennes. 

(2) Cette espèce est placée par M. Desor, dans son genre Diplocidaris 


268 


CORAL-RAG f LOCALITÉS 
prises pour . , 
de l’Yonne. comparaison RESUME. 


enr 


| 
l 
| 


{S-Nihiel, La Rochelle, etc. 


GENRES ET NOMS 


dEsp. com. aux ét. cor. et kim. 


des 


ÉCHINIDES. 


Report. .|°3| 41 1| 114 | 1 E À M He 
—  baculifera, Ag. à : 


Calcaires à chailles 
Calcaires blancs inf. 
À Calcaires marno-compactes 
Calcaires blancs sup. 
Gigny, Châtillon, etc. 

A Baroville, Porrentruy, etc. 
Espèc. propr. à l'étage oxf 
SEsp. comm. aux ét. cor. etoxf 
À Esp. propres à l’étage kimm. 


N Esp. propr. à l’étage coral. 


—  spinosa, Ag. ({) ; î a ñ 
—  granulata, Cot. È 
—  crassa, Got. (?) di k 1 
| — Censoriensis, Cot. @ 
—  trigonacantha, Ag. k si ps 
Areporter. |, 3 10! n 7 « gi 6 à n 1 À] 


sous le nom de Diplocidaris gigantea. Nous ne savons pourquoi M. De- 
sor a préféré le nom de gigantea, à celui plus ancien de pustulifera. 
(Synopsis des échinides p. 45.) 

(1et 2) M. Desor place nos Cidaris spinosa, crassa et trigonacantha 
dans le genre Rabdocidaris, Loc. cit, p. 43 et 4h. 


(3) Suivant M. Desor, cette espèce appartient au genre Diplocidaris. 
(Loc. cit. p. 46). 


na À LOocaLiTÉs 
CORAL-RAG prises pour 


de l’Yonne. Écomparaison 
, 


| 


kim. 


GENRES ET NOMS 


des 


nu 
“A 
© 
[e»] 
[ee] 
c 
= 
O 
— 
< 


Etage corallien. 
Gigny , Châtillon, etc. 
Baroville Aube, Porrentruy, et. 


ÉCHINIDES. 


Calcaires blancs inf. 
Calcaires marno-compactes. 


———_—_—_—_—————— er  Η—————— 
— 
7 
= 
[= 
E 
> 
= 


Calcaires à chailles. 


"a 
nu 
= 
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© 
Ep 
ps 

LL rd 

© 

S 

-S 
mi 
=* 
2 
= 
e; 
un 


St.-Mihiel, La Rochelle, etc. 


E 


Espèc. propr. 


Esp.comm.aux ét. cor. et oxf. 
Esp. propres à l’étage kimm, 
Esp. com. aux ét. cor. et 


Report. .| 3|10| Î 


* 
*+ 


Hemicidaris diademata, Ag, (1)|- 


* 
* 


— crenularis, Ag. 


— Meryaca, Cot. 


— Guerini, Cot. 4101 
Acrocidaris nobilis, Ag. k et à 


* 


— Censoriensis, Got. 
Diadema Ricordeanum, Cot. S 


—  hemisphericum, Ag. 


* 
* 
* 
* 


— _ pseudodiadema, Ag. 
—  Orbignyanum, Cot, 


A reporter. .| 8l18| 1| 6/10! 1} 1f11l |1l1 


(4) M. Desor considère cette espèce comme distincte du véritable He- 
micidaris diademata et lui donne le nom de Cartieri. (Loc. cit. p. 54). 
20 


: T-RAC LOCALITÉS 

CHBNL ni prises pour ; : 

de l'Yonne. fcomparaison RÉSUMÉ. 
ne 


ne 


| 


NOMS ET GENRES 


des 


ECHINIDES. 


Icaires blancs sup. 
St.-Mihiel, La Rochelle, etc. 


Calcaires à chailles. 


Calcaires blancs inf. 
Calcaires marno-compactes. 


id 


Y 


signy, Châtillon , etc. 
Baroville Aube, Porrentruy, et. 


( 
Espèc. propr. à l'étage oxf. 
Esp. comm. aux ét. cor.etoxf 


Esp. propr. à l'étage coral. 


Esp. propres à l’étage kimm 
Esp. com. auxét. cor. et kim 


LR 


* x * * 


—  complanatum, Ag. (1) 

—  subangulare, Ag. 

—  Courtaudinum, Cot. 

—  Icaunense, Cot. 

—  Drogiacum, Got. (?) 
Arbacia Jurassica, Cot. 


Report. .| 8/18] 1] 6410! 1! 1111 A 
Polycyphus Corallinus, Cot. 


À reporter. .|10123| 2] 7 


(1) Ce n’est pas d’après M. Desor le Diadema complanatum, mais une 
espèce distincte qu’il désigne sous le nom de lenticulatum. (Loc. cit. 
p. 67). 

(2) C’est à tort, suivant nous, que M. Desor identifie cette espèce au 
Pseudodiadema placenta ; elle s’en distingue certainement par ses tu- 
bercules secondaires presque nuls, et par ses pores tendant à se multi- 
per près du sommet. (Loc. cit. p. 64). 


211 


202 2200 0 0 D PE 
: — Ti l'ahauremar ( 'LOCALITÉS 
CORAL-RAG À fes pour rt 
de l'Yonne. }comparaison D - 
a ) def 


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NOMS ET GENRES 


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un (4 = D D 
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SR |E a == Se 
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= | à D © 
: = =. = US = 
ÉCHINIDES. S1S S Ze 2 
ER cr = 


aroville Aube, Porrentruy, et. 
Esp. propr. à l’étage coral. 
E 

Sp. Comm. aux ét. cor.etoxf: 


Calcaires marno-compactes. 
St.-Mihiel, La Rochelle, etc. 


ele en 


Esp. propres à l’étage kimm 
Esp. com. aux ét. cor. et kim: 


E 
E 


Report. .|10/23| 2| 7112] 2] 1112 et 1 


Glypticus hiéroglyphicus, Ag.! * | * 


Echinus Orbignyanus, Cot. 


—  Robinaldinus, Cot. 1 
—  perlatus, Desm. té à 
Pedina Michelini, Cot. 
| —  Charmassei, Got, ii te F 
—  sublævis, Ag. LEP È 
Pygaster umbrella, Ag. CAT ; 
—  Greslyi, Des. 1 
—  pileus, Ag. sy %e 
Holectypus Drogiacus, Cot. s 
— Corallinus, d’Orb. | * À 


— |" — |" — | — | — 


A reporter. .119/28| 410[18| 2 


272 


CORAL-RAG À LOCALITÉS f 
prises pour # 


de l’Yonne. comparaison: RÉSUMÉ. 
PS A, a —<, 


GENRES ET NOMS 


Gigny, Châtillon, etc. 
Baroville(Aube),Porrentruy,et. 


des 


Esp. comm. aux ét. cor et oxf. 


ÉCHINIDES. 


Calcaires à chailles. 
Calcaires blancs inf. 
Calcaires marno-compactes. 


Calcaires blancs sup. 
St.-Mihiel, La Rochelle, ete. 


Esp propres à l'étage kimm. 


Espèc. propr. à l'étage oxf. 


Esp. com. aux ét. cor. etkim. 


Report. .119128| 4110118] 2! 217 De 0 | 


* 


Desorella Icaunensis, Cot. (1) 


* 


Orbignyana, Cot. 


—  elata, Cot. ” “ 


—  Drogiaca, Cot. 


Pygurus Blumenbachiü, Ag. dE RE FT * 
—  Jcaunensis, Cot. F 
—  nasutus d’Orb. * 

Collyrites ovalis, Des M. ï +1 * 
— conica, Cot. à 


A reporter. .|25131| 4112121| 3| 2/19 al 


(1) Nous avons changé le nom de Desoria qui avait été précédemment 
employé pour désigner un genre d’insectes, en celui de Desorella. (Bull. 
de la Soc. géol. de Fr., t. x11). 


275 


| CORAL-RAG | LOCALITÉS 
»Y prises pour : i 
de l’Yonne.fcomparaison RÉSUMÉ. 


| 
| 


ER L : : NA EN PRE LUE 

GENRES ET NOMS ARCIMREIAIFIE = 5 
254 | © Oo | = 
$ : =) 

gislsleltsis! 18101%/5!s 
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Report . .[25131| 4112121] 3| 2119 dr 112 
— Desoriana, Cot. à 
— granulosa, Des M. ; Fr G 
+ Censoriensis, Got. : 
— Michelini, d'Orb. |* 
TOTAL. MAPS EETRENF 
A . 


L'étage corallien considéré dans son ensemble nous a offert 
einquante-deux espèces d'Echin'des. Sur ce nombre quarante- 
sept sont essentiellement caractéristiques. Trois s'étaient déjà 
montrées à l’époque oxfordienne : le Cidaris Blumenbachii, l’un 
des Echinides Jurassiques les plus répandus , le Diadema com- 
planatum (1) et le Collyrites ovalis, et encore ne nous est-il 


(4) Pseudodiadema lenticulatum, Desor. 


274 


nullement démontréque cette dernière espèce, malgré les localités 
nombreuses où sa présence a été signalée, se soitjamais rencon- 
trée dans l'étage oxfordien proprement dit. Deux se retrouvent 
dans l'étage kimmeridgien : le Cidaris baculifera (4) et l'Holecty- 
pus Corallinus. 

Ces cinquante-deux espèces sont très-inégalement réparties 
dans les quatre assises qui constituent l'étage Corallien. Les 
calcaires à chailles en renferment vingt-sept: douze qui leur 
sont propres et quinze communes aux autres assises. Les cal- 
caires blancs inférieurs nous en ont offert trente-deux : dix-sept 
qui leur sont propres et quinze communes. Les calcaires mar- 
neux et compactes ne contiennent que cinq espèces : trois qui 
leur sont propres et deux communes. Elles reparaissent un peu 
plus nombreuses dans les couches supérieures qui en renferment 
douze : quatre qui leur sont propres et huit communes aux as- 
sises inférieures et moyennes. 

Si nous examinons, en les isolant des calcaires blancs 
supérieurs, les trois assises que M. Raulin voudrait placer 
dans l'étage oxfordien nous voyons qu'elles renferment qua- 
rante-huit espèces d'Echinides : vingt-trois leur sont propres, 
vingt-cinq ont déjà été signalées dans d’autres localités. Sur ces 
vingt-cinq, vingt appartiennent spécialement à l'époque coral- 
lienne, trois ont été rencontrées dans des localités oxfordiennes, 
deux appartiennent à l'étage kimmeridgien. En résumé vingt es- 
pèces rattachent ces assises à l’époque corallienne, tandis que 


(1) Nous n’indiquons cette première espèce qu'avec hésitation, car 
nous avons tout lieu de penser que le radiole que nous avons désigné 
sous ce nom appartient plutôt au Cidaris Parendieri, espèce essentielle- 
ment corallienne. Nous reviendrons sur cette espèce dans notre sup- 
plément. 


trois seulement les rapprochent de l'étage oxfordien. Un pareil 
résultat n’a pas besoin de commentaire et justifie pleinement les 
limites que nous avons assignées à l'étage corallien du départe- 
ment de l'Yonne. 

Ces trois assises se relient entre elles par un grand nombre 
d’espècescommunes et se rattachent égalementau (oral-rag supé- 
rieur. Les Cidariscoronata, Blumenbachii et Drogiaca,Hemicidaris 
crenularis et Guerini, Diadema pseudodiadema, Orbignyanum et 
subangulare, Glypticus hieroglyphieus, Echinus perlatus, Pedina 
sublœvis, Pygaster umbrella et pileus, Pygurus Blumenbachii se 
sont rencontrés à la fois dans les caleaires à chailles et dans les 
couches blanches et pisolitiques qui viennent au-dessus. Les 
Cideris Blumenbachii, Hemicidaris crenularis et diademata, 
Acrocidaris nobilis, Diadema Orbignyanum et subangulare, Glyp- 
ticus hieroglyphieus et Pygurus Blumenbachii qui caractéri- 
sent le coral-rag de Thury, de Bailly et de Tonnerre s'étaient 
déjà montrés dans les couches inférieures et moyennes. Toutes 
ces espèces communes établissent entre ces différentes assises 
un lien paléontologique très-étroit et dont onne saurait certaine- 
ment contester la valeur. 

Les Echinides jurassiques atteignent dans l'Yonne, pendant la 
période corallienne, le maximum de leur développement. Sur cer- 
tains points ils se sont multipliés avec une profusion vraiment 
remarquable. Nous citerons notamment, non loin de Druyes, les 
champs qui entourent la ferme de Bretignelles, localité souvent 
explorée, mais toujours inépuisable. Nous y avons recueilli, sur 
une étendue de quelques hectares, au milieu de silex que la 
charrue amène à la surface du sol, vingt-huit espèces dont quel- 
ques unes telles que les Cidaris coronata, Hemicidaris crenularis, 
Echinus perlatus, Pygaster umbrella sont fort communes. Cette 
localité privilégiée formait, sans doute, sur les rivages de Ja 


276 | 

mer corallienne, non loin du massif Madréporique qui commence 
à se développer à Druyes, Andries et Coulange-sur-Yonne, 
une baie calme, retirée et par cela même très-favorable au déve- 
loppement des Echinides. La présence des Collyrites, des Py- 
gaster, des Holectypus, de tous ces genres qui se plaisent dansles 
stations tranquilles, indique la nature vaseuse des sédiments au 
milieu desquels vivaient ces espèces, tandis que les Cidaris et 
les Hemicidaris armés de fortes épines nous annoncent le voisi- 
nage d'une mer beaucoup plus agitée. 

Au point de vue zoologique, les Echinides que renferme l'étage 
corallien du département de l'Yonne présentent un grand intérêt. 
Sur les cinquante-deux espèces que nous y avons rencontrées, 
vingt-huit n’ont encore été signalées dans aucune localité et sont 
far conséquent spéciales à notre département. Parmi les plus 
remarquables, nous indiquerons le Cidaris Drogiaca, assez abon- 
dant à Druyes et l’une des plus grandes espèces du genre Cidaris 
(4); les Diadema Courtaudinum et Icaunense que leurs pores dé- 
doublés près du sommet placent dans le genre Dipplopodium:; 
l'Arbacia Jurassica appartenant à un genre considéré jusqu'ici 
comme spécial aux terrains crétacé et tertiaire (2); l’Echinus 
Robinaldinus propre aux couches supérieures du coral-rag et 
qu'on rencontre dans les carrières de Thury en un si parfait état 
de conservation; le Pedina Charmassei si remarquable par les 


(1) Notre Cidaris Drogiaca a été décrit et figuré en 1850. Un an 
plus tard cette même espèce a été désignée par M. Michelin dans la Re- 
vue de zoologie sous le nom de Cidaris Bertrandi, sans indication précise 
de localité, (Voyez Desor, Synopsis des Echinides foss. p. 7). 

(2) Gette espèce que caractérisent sa bouche rentrante et ses pores qui 
se multiplient à la face inférieure devra probablement se placer dans 
le genre Magnotia de M. Michelin près du Magnotia Nodoti. 


ea anges : 


271 


magnifiques proportions de son test et qui doit être considéré 
comme un des plus beaux types du genre Pedina; le Pygaster 
pileus, l’un des plus grands oursins fossiles connus et dont la 
bouche, sur le moule intérieur, est marquée des profondes entailles 
qu'y ont laissées les auricules ; le Pygurus [caunensis a la forme 
subeireulaire et conique, curieux également par sa taille et dont 
nous ne connaissons que deux exemplaires provenant l’un et 
l’autre des calcaires de Druyes; le Desorella Icaunensis que l’en- 
semble de ses caractères rapproche au premier aspect des Py- 
rines et dont nous avons fait le type d’un nouveau genre; les 
Collyrites Michelini et Censoriensis qui par leur forme étrange 
ont fixé depuis longtemps l’attention des naturalistes et pour les- 
quels M. Michelin a établi, en 4846, le genre Metaporhinus. 


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21 


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ETAGE KIMMÉRIDGIEN, ||. ; 


| 
11) 


CALGAIRE À asrarres. Au-dessus dés couchés'si puissantes 
et si variées qui constituent l'étage corallien se montre une 15! 
sise de peu d'épaisseur et cependant remarquable par Hconist 
tance de ses caractères minéralogiqués ét paléontologiques, 
Cette assise dont on peut, dans notre département, constater! 
les afleurements sur des points . nümbreux,- occupe une Jigne 
parallèle aux couches kimméridgiennes proprement dites: elle: 
correspond au calcaire à astartes si‘largement'dévéloppéodans 
les départements de la Meuse, ‘de la Hauté-Marne et de l'Aube 
et représente, malgré son peu’ d'épaisseur, l'étage séquanien dub 
Jura. Les bancs les plus inférieurs, éncontaetiavecdes dernières 
couches du coral-rag, s'en distinguent cependant par ‘leur cou 
leur jaunâtre, quelquefois bleue, par leur texture plus compacte, 
et passent insensiblement à un calcaire rocailleux et bréchi- 
forme, se délitant lacilement en fragments irréguliers et alternant 
avec de petits lits marneux. Au-dessus de ces calcaires, les 
couches deviennent plus argileuses, la roche est plus Shisoide 
et se confond. bientôt. avec. les premières, assises du, terrain 
kimméridgien. JET 

Dans l'Yonne comme dans l'Aube, les calcaires pocaillo si 


280 


bien décrits par M. Leymerie (1), forment un horizon géologique 
constant et sont toujours faciles à reconnaître, non seulement à 
leur aspect minéralogique, mais aux fossiles qui s’y rencontrent, 
parmi lesquels nous citerons notamment deux petites espèces 
de brachiopodes, partout très-abondantes : les Terebratula sub- 
sella et Leymerii. Dans notre département, on peut facilement 
étudier cette assise à Bailly, au-dessus des carrières de pierre 
blanche ; on la voit également se développer près de Tonnerre, 
sur la pente de la colline qui conduit à Epineuil. Nous la retrou- 
vons encore à Chablis, au sortir de la ville, à l'endroit où la route 
de Ligny se sépare de celle de Tonnerre. C’est sur ce point, au 
milieu des calcaires jaunâtres et fendillés qui alternent avec 
des lits marneux plus ou moins épais, que M. Rathier a recueilli 
plusieurs des Echinides que nous mentionnons plus bas. 

Les calcaires à astartes doivent-ils être considérés comme 
faisant partie de l'étage corallien ..? Ou bien faui-1l les réunir 
à l’étage kimméridgien auquel, par leurs couches inférieures 
ils semblent se lier si intimement? Les auteurs ne sont point 
d'accord : M. Thirria (1), M. Leymerie (2), M. Raulin les ont 
placés dans le terrain jurassique moyen, à la partie supérieure 
du coral-rag. M. Buvignier est d'un avis opposé (3); il se fonde 
sur ce qu'il est diflicile, pour ne pas dire impossible, de fixer 
une limite nette et assurée entre ce groupe et le kimmeridge- 


(1)Statistique géol. et min. du dép. de l’Aube, p. 246, 1846. 

(1) Statistique minéral. et géol. du département de la Haute-Saône, 
p. 150 et suiv., 1833. 

(2) Statist. géol. et min. du départ. de l’Aube, p. 244. 

(3) Statist. géol. du départ. de l'Yonne, p. 374 (épreuves) 1856. 

(4) Statistique géol., min. et pal. du département de la Meuse, p. 349, 
1852. 


281 


clay. Quant à nous, c’est vers cette dernière opinion que nous 
inclinons ; aux environs de Bar-sur-Aube, où ils sont si bien 
développés , nous avons étudié sur plusieurs points et avec 
soin le calcaire à astartes et nous sommes portés à le regarder 
comme se rattachant à l'étage kimméridgien. 


ASSISE KIMMÉRIDGIENNE. À la partie supérieure, le calcaire à 
astartes passe insensibiement à des couches argilo-caleaires et 
argileuses qui constituent le terrain kimméridgien proprement 
dit. Ce terrain traverse le département du sud-ouest au nord- 
est et forme, parallèlement aux autres formations, une bande 
très-développée dont la largeur est, dans quelques endroits, de 
plusieurs kilomètres ; partout il se fait remarquer par la cons- 
tance de ses caractères minéralogiques : ce sont presque tou- 
jours des couches argileuses de couleur grise ou noirâtre, 
d'épaisseur très-variable et alternant avec des calcaires plus ou 
moins argileux, subcompactes, à cassure terreuse, et dont la 
couleur est blanchâtre, quelquefois grise. Ces calcaires très- 
sensibles aux influences atmosphériques s’exfolient facilement 
en fragments irréguliers et ne fournissent pour les constructions 
que de très-mauvais matériaux, à Fexception cependant de 
quelques bancs pétris d'Ostrea virgula et qui forment parfois 
des lumachelles d'une extrême dureté. Ce fossile domine dans 
toute cette assise, et sur certains points, il s’est multiplié 
avec une étonnante profusion. Indépendamment de cette es- 
pèce on rencontre encore, dans quelques localités, des Am- 
monites, des Trigonies, des Arches, des Gervilies, des Pei- 
gnes, des Térébratules et particulièrement ces genres qui se 
plaisent dans les stations vaseuses, des Panopées, des Pholado- 
myes, des Ceromyes. Cependant ces espèces sont assez rares, 
et, en général, la faune de cette assise, notamment dans le 


282 


département < de l'Yonne, n'est ni riche, ni variée (1). Le terrain 
kimméridgien traverse. les arrondissements de Tonnerre et 
d' Auxerre . Les poinis où on peut | étudier sont nombreux ; nous 
citerons Thury, Lain, Ouanne, Coulanges-la-Vineuse, Jussy, 
Vaux, Saint-Bris, Chablis, Tonnerre. Au sortir de cette ville, à 
la montée de Ja route de Chablis, le terrain kimméridgien 
atleini une grande; puissance.et se monire.ayec ses alternances 
de calcaire et. d'argile; dans certains: bancs on rencontre les 
Pholadomyn acuticosta, Mya rugosa, Gervilia, Kimmeridgensis, 
Awmonites Lalierianns, tandis que, dans d’autres l’Ostrea vir- 
sula domine presqu'exclusiyement. Les 

Sièleur base, les conches A PTE ea tendent } à se: {con 
fondre avec. le calcaire à astaries, leurs limites supérieures sont 
plus inceriaines encore. Au fur et à mesure qu'on,s'élèye, Ja roche 
deyient moins. argileuse, les fossiles. disparaissent, le.ealeaire 
est plus compacte, disposé en bancs plus réguhers.etl'on.arrive 
au milieu des assises portlandiennes, sans qu'il soit possible de 
dire, le..plus..souvent. à..quel point, commencs,] ce-nouyean 
terrain:, Une pareille, incertitude dans.Jes.limites extrêmes.de 
ces, deux, étages,:a engagé quelques, auteurs à les réunir et à ne 
considérer le terrain portlandien que comme la,partie supérieure 
de l'étage kimméridgien. Nous reconnaissons qu'il,est bien, difii- 
cile de, préciser d'une manière absolue le, point de contact.de 
ces deux. étages ; [il arrive, quelquefois, ainsi que. M. Leymerie 


jt 


(4) Dans certaines localités du département de l'Aube, à Bar-sur- 
Nübé, à Baroville, aux Riceys, les fossiles kimméridgiens sont beaucoup 
plus nombreux et plus variés ; cependant ces couches fossilifères ne 
sont quele prolongement de celles qui se dév Sn dans le Si 
tement de lPYonne. {u | 


283 


l'a constaté, aux environs de Bar-sur-Seine, el comme nous 
l'avons nous-même observé au Test-Milon, près Ouanne, que ces 
terrains se développent au détriment l’un de l’autre, et que, sur 
certains points, l'Ostrea virgula, par exemple, et ses lumachel- 
les s'élèvent beaucoup plus haut que sur d’autres. Doit-on en 
conclure que ces deux étages se confondent? Nous ne le 
croyons pas. Si le point qui les sépare n'est pas toujours tran- 
ché, s'ils présentent quelques couches intermédiaires dont l’ori- 
gine est douteuse, ils n’en constituent pas moins, considérés, 
dans leur ensemble, deux étages différents : le premier, carac- 
térisé par ses couches essentiellement argileuses, le second, 
par ses calcaires jaunâtres et compactes. Au point de vue pa- 
léontologique, cette même distinction subsiste et les deux fau- 
nes, tout en offrant quelques points de ressemblance, ne sau- 
raient être confondues. 

L'étage Kimméridgien, en y comprenant comme nous l'avons 
fait, le calcaire à astartes, ne nous a fourni qu'un petit nombre 
d'Echinides, La nature de ces sédiments argileux n'était pas 
favorable au développement de leurs espèces. C'est là, du reste, 
un fait général et qui s'est reproduit dans toutes les mers kim- 
méridgiennes. Les Echinides si abondants, si variés pendant la 
période corallienne, n'y sont représentés que par un nombre 
d’espèces relativement très-restreint. 

Nous avons joint aux Echinides provenant dé l'étage kimmé- 
ridgien du département de l'Yonne quelques espèces recueillies 
dans l'Aube et la Haute-Marne, au milieu de couches qui ne 
sont que le prolongement des nôtres. C'était le moyen de rendre 
notre travail plus intéressant et plus complet, et en même temps 
d'appeler l'attention sur des espèces qui ont jusqu'ici échappé 
aux recherches, mais qui, ayant été rencontrées si près de nous, 
doivent également se trouver dans nos terrains. 


284 
CipaRIS PYRIFERA, Agassis, 1840. 


PL. 42, fig. 42, et pl. 45, fig. 9-10. 


SyN.— Cidaris pyrifera, Ag. — Agassiz, Catalogus systematicus, p. 
10, 1840. 


7 — Agassiz, Description des Ech. fos- 
siles de la Suisse, 2° partie, p. 
71, pl. XXI, fig. 24-26, 1540. 


Hemicidaris Thurmanni, Ag. (pro parte) — Agassiz et Desor, Catalo- 
que raisonné des Echinides, An- 
nales des Sciences naturelles, 
3esérie, t. VI, p. 338, 1846. 


Cidaris pyrifera, Ag. — Desor, Synopsis des Ech. fossiles, 
p. 29, pl. IV, fig. 6, 1855. 


Radiolo ovato, glandiformi, irregulariter granulato. Collo tenui. 
Facie articulari minimà, leviter crenulatà. 


Dimensions. — Var. ovoide : longueur, 45 millimètres; épais- 
seur, 8 millimètres et demi. 

Ces radioles affectent le plus souvent une forme allongée, 
ovoide, renflée : leur surface est recouverte de granules subépi- 
neux, d'autant plus prononcés qu'ils se rapprochent davantage 
du sommet. Ces granules sont ordinairement disposés sans ordre, 
quelquefois cependant ils se rangent en séries longitudinales 
assez régulières. La collerette est grêle relativement à la forme 
renflée de la tige ; le bouton est petit et la facette articulaire 
n'offre que des traces à peine apparentes de crénelure. Ces 
radioles présentent plûsieurs variétés remarquables. Les uns 


285 


sont allongés, d’autres globuleux, quelques-uns sout étranglés 
vers le milieu, mais tous se distinguent par leur surface granu- 
leuse, la brièveté de la collerette et la petitesse de la tête. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Ces radioles se rapprochent 
beaucoup de ceux attribués au Cidaris ovifera ; ils s’en distin- 
guent, cependant, par leur taille plus petite, leur tige moins 
allongée, plus renflée, leur surface plus granuleuse et leur col- 
lerette plus grêle. 


Locazrré. — Cette espèce a été recueillie par M. Rathier dans 
le kimméridge des environs de Tonnerre où elle est assez rare. 
M. Royer l’a rencontrée, au même niveau, dans la Haute-Marne, 
près de Champcourt. C'est de cette localité que provient la va- 
riété globuleuse figurée pl. XLV, fig. 10. 

Cette même espèce est signalée par M. Desor, comme très- 
abondante dans le kimméridge de Porrentruy. 


HisrotRe. — M. Agassiz, après avoir, dans les Echinodermes 
de la Suisse, décrit et figuré ce radiole sous le nom de Cidaris 
pyrifera, le réunit, dans le Catalogue raisonné, à l'Hemicidaris 
Thurmanni. Tout dernièrement, M. Desor l’a replacé dans le 
genre Cidaris d'après sa forme qui n’est point celle des radioles 
d'Hemicidaris. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XLHE, fig. 42. — Radiole du Cidaris pyrifera, de la collection 
de M. Rathier. 
PI XEV, fig. 9. — Variété de la collection dè M. Royer. 
fig. 10. — Variété ovoide, id. 


286 


Raspociparis ORBIGNYaANA, Des. 1855 (Cidaris, Ag. 1840). 


PI. 44, fig. 4-7. 


SUN. — Cidaris Orbiguyana, Ag. Agassiz, Catalogus systematicus, p.10, 
1840. 
Cidaris tripterygia, Ag. — Agassiz. Cat, syst, p.10, 1840. 


= —. — Leymerie, Statistique minér. et géol. 
du. départ. de l'Aube, p. 239, At- 
las, pl. IX, fig. 3, 1846. 
Cidaris subnobhilis, Ley. — Stat. min. et géol. du dép. de l'Aube, 
p. 239, 1846. 
Cidaris Orbignyana, Ag. — Apassiz et Des., Catal. raisonné des 
des Ech., Ann des Sc. nat., 3° sér. 
t. VI, p. 332, 1846. 
= — — d'Orbigny, Prodr.de Pal.strat., UM, 
p. 27 et 56, 14e ét., no 437, 15°ét., 
n°195, 1850. 
— — — Cotteau, Note sur les Ech. de l'ét. 
kimméridgien de l'Aube. Bul. Soc. 
Géol. de France, 2° sér., t. XI, p. 353, 
1854. 
Cidaris macroacantha, Th — Thurman in Des., Synopsis des Ech. 
fossiles, p, 40, 1855. 
Rabdocidaris Orbignyana, Des. — Desor, Synopsis des Ech. fossiles 
p. 40, pl. VIE, fig. 7-9, 1855, 


Festà maximà, altà, cireulari. Areis interambulacrariis 
prœditis duabus seriebus octo tuberculorum. Scrobiculis latis, 
subellipticis, sæpius basi confluentibus, circumdatis granulis 
conspicuis. Areis ambulacrariis undulatis, strictis, ornatis qua- 


287 
tuor seriebus granulorum. Rädiolis elongatis, spinosis, cari- 
natis, trigonatis, in vertice compressis et spa!ulatis. En 


Driuexsions. — Hauteur, 67 millimètres, diamètre trans- 
versal, 92 millimètres. 

Cette espèce, remarquable par sa grande taille, est’ élevée, 
circulaire, déprimée en dessus et en dessous. Les aires inte- 
rambulacraires sont garnies de deux séries de tubercules au 
nombre de huit par rangée, fortement crénelés et perforés. 
A la face supérieure ces tubercules sont très-développés , 
le scrobicule qui les entoure est large, circulaire et bordé 
de granules tuberculiformes mamelonnés , crénelés, per- 
forés, très-apparents et régulièrement espacés. En se rappro- 
chant de la bouche, les tubercules principaux sont vlus serrés, 
les serobicules affectent une forme de plus en plus elliptique, et 
au point de contact les granules qui les entourent s’amoindris- 
sent ét disparaissent. La zone milliaire qui sépare les rangées de 
tubereules est large et remplie par des granules nombreux, 
irréguliers, disséminés au hasard, plus ou moins distinctement 
mame'onnés et dont quelques uns, ceux-là surtout qui se rap- 
prochent de la suture des plaques, présentent une forme trans- 
versalement allongée. Les aires ambulacraires sont très-étroites, 
renflées et légèrement flexueuses ; elles sont ornées de quatre 
rangées de petits granules serrés et mamelonnés; les deux ran- 
gées externes sont les plus apparentes et les plus régulières, . 
les deux autres, parfaitement distinctes vers le milieu de la 
circonférence, s’atténuent et disparaissent complétement en se 
rapprochant du sommet ou de la: bouche. Ces granules sont ac- 
compagnés de petites verrues rares, inégales et, très-irréguliè- 
rement disposées. Les zones porifères sont, plus larges que les 
aires ambulacraires qu’elles bordent des deux côtés et dont 


285 


elles suivent les ondulations. Les paires de pores sont au nom- 
bre de quatre-vingts, environ, dans chaque zone ; elles sont sé- 
parées entre elles par des lames épaisses, saillantes, sinueuses 
et dont la base est ornée d’une série de petites verrues visibles 
seulement à la loupe. Les pores sont transversalement allongés, 
espacés, reliés entre eux, non-seulement par un sillon, mais 
par un bourrelet mince et flexueux. La bouche est relativement 
de petite taille, subpentagonale et sans entailles. 

Les radioles qu'on rencontre associés à cette espèce, sont de 
grande dimension et remarquables par leur forme allongée et 
triangulaire ; leur surface est recouverte d’aspérités plus ou 
moins épineuses, disposées en séries linéaires et se montrant 
surtout sur les angles de la tige dont l'extrémité s’élargit 
et se comprime en forme de spatule. La collerette est assez 
longue , nue, subchagrinée; la facette articulaire est for- 
tement crénelée. Les granules ambulacraires portent de petits 
radioles allongés, plus üu moins comprimés, ornés de stries 
fines et longitudinales. 

M. Desor, dans son synopsis des Echinides, à fait de cette 
espèce le type de son genre Rabdocidaris composé d'oursins Île 
plus souventde grande taille, aux serobicules très-développés, aux 
pores unis par un sillon, aux radioles allongés et robustes. Ce 
venre constitue certainement, au milieu des Cidaris, un groupe 
très-remarquable et nous l'avons adopté, tout en reconnaissant 
que le caractère principal sur lequel il est établi, le sillon qui 
unit les pores ambulacraires, n’a peut-être, au point de vue z00- 
logique, qu'une valeur très-secondàire. 


Rapporrs er preFÉRENCES. — Le Rabdocidaris Orbignyana 
forme une espèce parfaitement distincte, facilement reconnais- 
sable à sa grande taille, à l’étroitesse de ses aires ambulacraires 


289 


garnies de quatre rangées de granules, à la disposition de ses 
pores, à ses radioles allongés, épineux, triangulaires. L'espèce 
dont ilse rapproche le plus est, sans contredit, le Rabdocidaris 
nobilis, Des. (Cidaris nobilis, Munster) ; il s’en distingue cepen- 
dant facilement par sa taille plus forte et plus élevée, par ses 
tubercules moins espacés et entourés de granules relativement 
plus gros, par ses aires ambulacraires plus étroites et garnies 
de quatre rangées de granules et non de six. Nous réunissons au 
Rabdocidaris Orbignyana le Cidaris subnobilis, Leymerie, men- 
tionné dans la Statistique géologique de l'Aube, mais qui n’a 
jamais été ni décrit, ni figuré. M. Leymerie ayant eu l'obli- 
weance de nous communiquer l'échantillon qui a servi de type 
à son espèce, nous l'avons trouvé parfaitement identique au 
Rabdocidaris Orbignyana dont il ne diffère que par sa taille 
plus petite. 


Locaziré. — Le Rabdocidaris Orbignyana caractérise l'étage 
kimméridgien. On le rencontre assez fréquemment à l'état de 
fragment, aux environs de Bar-sur-Aube, de Fontaine, de Baro- 
ville et des Riceys ; c’est de cette localité que provient l’échan- 
tillon que nous avons fait figurer et qui, par sa taille et son 
admirable conservation, est un des plus beaux oursins fossiles 
que nous connaissions. Le Rabdocidaris Orbignyana se ren- 
contre également, au même horizon, dans la Haute-Marne d'où 
M. Royer nous l’a envoyé. 

Bien que cette espèce n'ait pas encore été signalée dans 
l'Yonne, nous ne doutons pas que de nouvelles recherches ne la 
fassent découvrir dans des couches qui ne sont que le prolon: 
gement de celles de l'Aube et de la Haute-Marne. 

Indépendamment des localités que nous venons d'indiquer, 
le Rabdocidaris Orbignyana a été recueilli dans les couches 


290 


kimméridgiennes du Havre, de Villerville, de Montfaucon 
(Meuse), de Lavoncourt (Haute-Saône), de Porrentruy. — 
M. d’Orbigny mentionne cette même espèce dans l'étage coral- 
lien de la Rochelle. 


Hisroire. — C’est en 1840, dans le Catologus systematieus, 
qu’il est question, pour la première fois, de cette espèce que 
M. Agassiz désigne sous le nom de Cidaris Orbignyana et à 
laquelle, dans le Catalogue raisonné de 4847, il réunit le Cidaris 
tripterygia. Comme nous l’avons dit plus haut, M. Desor a fait 
de cette espèce le type de son genre Rabdocidaris. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XLI fig. Â.— Rabdocidaris Orbignyana, vu de côté, de ma 


collection. 
fig. 2. — Plaque interambulacraire grossie. 
lig. 3. — Zone porifère grossie. 
üg. 4, 5 et 6.-— Radioles interambulacraires. 


fig. 7. — Radioles ambulacraires. 


Li 


Hemiciparis Carrier, Desor, 1855. 


SYx. — Bourguet, Traité des Pétrifica- 
tions, pl. 411, fig. 347, 1742. 
Hemicidaris diademata, Ag, — Agassiz. Catalogus systematicus, 
p 8, 1840. 
_- — — Agassiz, Ech. foss. de la Suisse, IT, 
| p. 49 (pro parte), 1840. 


_ —_ — Agassis et Desor, Cat raisonné 


291 
des Echinides, Annales des 
Sciences naturelles, 3° série, 


t. VI, p. 338, (pro parte, 
1846. 


— — — d'Orbigny , Prodrome de Pal. 
strat., t. I., p. 380, 13: ét., n° 
519, (pro parte), 1850. 

—= — — Cotteau, Etudes sur les Echin. fos. 
du départ. de l'Yonne, p. 128, 
pl. XIV, f. 1-5, 1851. 

Hemicidaris Cartieri, Des. — Desor, Synopsis des Ech. fossiles 
p. 54, pl. X, fig. 11 et 12, 1855. 


Nous ne reviendrons pas sur les caractères de cette espèce 
que nous avons déjà décrite et figurée parmi les Echinides de 
l'étage corallien. Seulement nous changeons le nom de diade- 
mata que M. Agassiz lui avait donné, en 1840, dans ses Echino- 
dermes fossiles de la Suisse, en celui de Cartieri. Relativement 
à cette espèce, M. Desor fait remarquer avec beaucoup de 
raison que M. Agassiz, sous Je nom de diademata, a confondu 
deux Hemicidaris parfaitement distincts : le premier figuré 
dans les Echinodermes de Suisse, pl. XIX, fig. 45-47, doit con- 
server le nom de diademata, le second, remarquable par sa 
taille ordinairement plus grande, et surtout par ses tubercules 
beaucoup plus petits à la fàce supérieure où ils diminuent brus- 
quement de volume, constitue une espèce nouvelle. C’est à cette 
seconde espèce désignée par M. Desor sous le nom de Cartiers, 
que se rapportent nos échantillons. 

L'Hemicidaris Cartieri a été figuré, dès 1742, par Bourguet 
(pl. 411, fig. 347), sur des échantillons appartenant à M. Car- 
tier, pasteur à la Chaux-du-Milieu. M. Desor a voulu con- 
server ce souvenir en donnant à cet Hemicidaris le nom de 
Cartieri. 


292 
L'Hemicidaris Cartieri, dont nous avons déjà constaté l'exis- 
tence à Druyes (1), à Bailly et à Tonnerre, dans les couches 
inférieures et supérieures du coral-rag, a été rencontré par 
M. Rathier, à Chablis, dans le calcaire à astartes. 


Hemiciparis RargiertANA, Cotteau, 1856. 


Testà parvà, cireulari, supernè subinflatà, infernè planä. Areis 
interambulacrariis prœditis duabus seriebus septem tuberculo- 
rum. Areis ambulacrariis subrectis ; tubereulis minimis, Ͼquali- 
bus, infernè submajoribus. Ore magno subcirculari, mediocriter 
inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 8 millimètres ; diamètre transversal, 
1% millimètres. 

Cette espèce est de petite taille, subcireulaire, légèrement 
renflée en dessus, plane en dessous. Les aires interambula- 
craires sont garnies de deux rangées de tubereules principaux 
au nombre de septà huit par série. Ces tubercules crénelés et dis- 
tinctement perforés sont très-gros vers le pourtour du test et 
diminuent rapidement de volume aux approches du sommet. 
Les scrobicules qui les entourent sont subcirculaires .et presque 
toujours séparés par un mince filet de granules, si ce n’est ce- 
pendant vers l’ambitus où les aréoles se touchent sans se con- 
fondre. L'espace intermédiaire entre les deux rangées de tuber- 


(1) I se pourrait, cependant, que l’'Hemicidaris de Druyes que nous 
rapportons à cette espèce et dont nous ne connaissons que le moule 
intérieur, fût différent de celui de Tonnerre. 


293 


cules est occupé par deux cordons flexueux de granules qui 
s’espacent et diminuent de grosseur près du sommet. Les aires 
ambulacraires sont à peine flexueuses et garnies de deux rangées 
de petits tubercules égaux entre eux à la face supérieure, mais 
qui deviennent plus apparents en se rapprochant de laïbase. Ces 
petits tubercules sont séparés par des granules moins dévelop- 
pés que ceux des aires interambulacraires, inégaux et disposés 
ordinairement quatre par quatre. Les pores s'ouvrent dans un 
petit bourrelet granuliforme ; ils s’étendent de chaque côté des 
aires ambulacraires en lignes presque droites. L'appareil oviducal 
parfaitement conservé dans les exemplaires que nous avons 
sous les yeux, se compose comme toujours de cinq plaques ova_ 
riales et cinq plaques ocellaires très-granuleuses ; la plaque 
madréporique plus grande que les autres présente également, 
malgré sa nature spongieuse, quelques traces de granules. L’anus 
est grand, irrégulièrement ovale. La bouche s'ouvre à fleur du 
test ; elle est subeireulaire et marquée d’entailles feu pro- 
fondes. 


Rapports ET DiFréRENCEs. — Cette jolie espèce est voisine 
de l’'Hemicidaris Wrightii; elle nous a paru, cépendant, s’en 
distinguer nettement par sa taille plus petite, sa forme plus 
surbaissée, ses tubercules ambulacraires’ relativement plus 
serrés et plus apparents vers la base, sa bouche marquée d’en- 
tailles moins profondes. — C’est à l'Hemicidaris Rathieriana 
que se rapporte probablement l'échantillon que nous avons dé- 
crit et figuré dans les Echinides de l'étage corallien sous le 
nom d'Hemicidaris stramonium. Malgré sa taille un peu plus 
forte et ses tubercules ambulacraires plus développés, il pré- 
sente une grande analogie avec cette nouvelle espèce et ne sau- 
rait être réuni à l’Hemicidaris stramonium dont le caractère 

22 


294 


essentiel est d’avoir les tubercules ambulacraires disposés sur 
une même ligne. Il suffit, du reste, de comparer à notre Hemici- 
daris l'excellente figure que M. Desor vient de donner de l’He- 
micidaris stramonium (Hemidiadema stramonium) (4), pour se 
convaincre que ce sont deux espèces bien distinctes. 


LocauiTÉ. — M. Rathier a recueilli cette jolie espèce dans le 
calcaire à astartes des environs de Chablis. 

Nous n’avons pas fait dessiner de nouveau cet Hemicidaris 
déjà figuré sous le nom de stramonium, pl. XII, fig. 5-7. 


Hemicinaris Wricnri, Cotteau, 1856. 


PL 42, fig. 5-14. 


Testà inflatà, subeirculari, supernè depressà, infernè planà. 
Areis interambulacrariis prœditis duabus seriebus septem tu- 
berculorum. Areis ambulacrariis strictis, subrectis ; tubereulis 
minimis, œqualibus, conspicuis, biseriatim dispositis. Ore ma- 
gno, deciès et profundè inciso. Radiolis elongatis, aciculis, 
tenuissimè striatis. 


Dimensions. — Hauteur, 43 millimètres ; diamètre transver- 
sal, 21 millimètres 1/2. 


Cette espèce, de taille moyenne, affecte une forme subpenta- 


(1) Desor, Synopsis des Echinides fossiles, p. 58, pl. X, fig. 4 et 5; 
1853. é 


295 


gonale due au renflement des aires ambulacraires. Elle est élevée 
et cependant déprimée au sommet; la face inférieure est pres- 
que plane. Les aires interambulacraires occupent un espace 
triple de celui des aires ambulacraires ; elles sont garnies de 
deux rangées de tubercules très-apparents et qui diminuent 
sensiblement de grosseur près du sommet et de la bouche. Ces 
tubercules sont au nombre de sept par rangée ; vers le pourtour 
du test, les scrobicules qui les entourent se touchent par la 
base et présentent une forme elliptique, mais près du sommet 
les tubercules sont un peu plus espacés, quelques granules les 
séparent et les scrobicules deviennent circulaires. Chaque série 
de tubercules est bordée à droite et à gauche par deux filets de 
petits granules qui sont mamelonnés, mais dépourvus de per- 
foration et de crénelures. À ces granules se mêlent çà et là et 
notamment dans la zone milliaire qui sépare les deux rangées, 
des verrues beaucoup plus petites et irrégulièrement disséminées. 
Les aires ambulacraires sont étroites, ondulées et garnies d’une 
double rangée de petits tubercules presque partout d’égale gros- 
seur, un peu plus développés cependant vers le pourtour du 
test. Ces tubercules sont au nombre de seize à dix-sept par 
rangée; malgré leur petite taille ils sont très-apparents, crénelés 
et perforés; les granules qui les accompagnent sont plus ou 
moins distinctement mamelonnés et disséminés au hasard. Les 
pores, disposés par simples paires dévient un peu de la ligne 
droite, près du péristome. Cette espèce, que plusieurs de ses 
caractères rapprochent des Acrosalenies est bien certainementun 
Hemicidaris comme le prouve la’ structure de son appareil oviducal 
composé seulement de cinq plaques ovariales subpentagonales, 
granuleuses et de cinq plaques ocellaires, les unes et les autres 
distinctement perforées. L'anus est subeirculaire. La bouche 
s'ouvre à fleur du test et occupe plus de la moitié de la face 


296 


inférieure ; elle est décagonale et marquée d’entailles assez pro- 
fondes; les bords ambulacraires sont un peu échancrés au 
milieu, plus grands et moins anguleux que ceux qui corres- 
pondent aux aires interambulacraires. 

Nous connaissons les radioles de. cette espèce. Ceux qui 
s'adaptent aux tubercules interambulacraires sonttrès-allongés, 
aciculés, lisses en apparence, mais présentant à la loupe des 
stries fines et longitudinales. Les granules portent de petits pi- 
quants également subeylindriques, striés longitudinalement et à 
tête largement développée. 


Rapports ET DiFFÉRENCES. — Cette espèce offre, au premier 
abord, beaucoup de ressemblance avec l’Acrosalenia Hemicida- 
roïdes, Wright, de l'étage corallien, mais elle s’en distingue 
nettement par son appareil oviducal qui est celui des Hemicida- 

ris; elle en didère, en outre, par sa forme plus élevée, par ses 
tubercules interambulacraires moins saillants, par ses tuber- 
eules ambulacrâires moins développés et plus nombreux. Cette 
espèce est voisine également de l’'Hemicidaris Rathieriana dont 
on la distinguera cependant toujours facilement à sa taille plus 
forte, à sa forme plus élevée, à ses tubercules ambulacraires 
plus uniformes et moins développés vers le pourtour du 
test. 

L'Hemicidaris Wrightii fait partie d’un groupe d’Hemicidaris 
que caractérisent l’uniformité et la petitesse de leurs tubercules 


ambulacraires. M. Desor en a fait un genre particulier qu'il con- 
sidère comme intermédiaire entre les Cidaris, les Hemicidaris 


et les Pseudodiadema et qu'il désigne sous le nom d'Hypodia- 
dema (1). Nous reconnaissons qu'effectivement certaines espèces 


(1) Desor, Synopsis des Echinides fossiles, p. 64. 


297 


d'Hemicidaris remarquables par l'uniformité et le peu de déve- 
loppement de leurs tuberceules ambulacraires constituent, au 
milieu de ce genre, un petit groupe que sa physionomie géné- 
rale rapprôche des Acrosalenia ; mais les caractères qui les dis- 
tinguent des véritables Hemicidaris ne nous paraissent pas assez 
tranchés pour justifier l'établissement d’un nouveau genre. 
Chez certaines éspèces les tubercules ambulacraires présentent, 
il est vrai, du sommet à la bouche, des dimensions égales, 
mais chez quelques autres, et notamment dans nos Hemicidaris 
Wrightii et Desoriana, ces mêmes tubercules, bien que très- 
petits et à peu près uniformes, offrent cependant à la base des ai- 
res ambulacraires un développement très-peu apparent, mais qui 
s'accroît encore dans d’autres espèces (1), et tend ainsi, par des 
passages insensibles, à se relier aux Hemicidaris les mieux ca- 
ractérisés. 


Locazrré. — Cette espèce a été recueillie aux Riceys (Aube), 
dans une couche calcaire située à la base de l’étage kimmérid- 
gien et qui nous paraît correspondre au calcaire à astartes. — 
Les échantillons que nous connaissons sont imprégnés de fer 
et contrastent par leur couleur rougeûtre avec le calcaire blanc 
qui les empâte. Il se pourrait que la couche qui les renferme 
appartint encore à l'étage corallien supérieur. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PL. XLIE, fig. 5. — Hemicidaris Wrigtii, vu sur la face supé- 
rieure, de ma collection. 


(4) Nous citerons l’Hemicidaris radians de l'étage corallien dela 


298 
PI. XLII, fig. 6. — Hemicidaris Wright, vu sur la face imfé- 


rieure, de ma collection. ” 
fig, 7. — Le même, vu de côté. 
fig. 8. — Plaques interambulacraires grossies. 
fig. 9. — Plaques ambulacraires grossies. 
fig. 10. — Radiole interambulacraire. 
fig. 11. — Radiole ambulacraire. 


Heniciparis Ricerensis, Cotteau, 1856. 
PL. 49, fig. 1-4. 


Testà minimä, circulari, supernè subconicà, infernè planà 
Areis interambulacrariis prœditis duabus seriebus septem vel 
octo tuberculorum. Areis ambulacrariis strictis, subrectis ; tu- 
berculis supernè minimis, ad ambitum majoribus. Ano cir- 
culari. 


Dimensions. — Hauteur, 8 millimètres ; diamètre transversal 
11 millimètres. 

Cette espèce est de petite taille, circulaire, légèrement coni- 
que en-dessus, presque plane en-dessous. Les aires interambu- 
lacraires sont garnies de deux rangées de tubercules principaux 
au nombre de sept ou huit par série. Ces tubercules, relative- 


Sarthe dont les tubercules ambulacraires augmentent de volume vers le 
pourtour du test. Cette espèce n’est point un Acrosalenia, mais un vrai 
Hemicidaris ; la structure de l’appareil oviducal, parfaitement conservé 
dans l’exemplaire que nous connaissons, ne laisse aucun doute à cet 
égard. 


299 


ment Lrès-gros vers le pourtour du test diminuent rapidement 
de volume aux approches du sommet ou de la bouche ; raides, 
proéminents, très-distinctement crénelés et perforés, ils s'élèvent 
du milieu d’un scrobicule subcireulaire. Le plus souvent ces tuber- 
cules'se touchent {par la base, cependant à la partie supérieure ils 
sont séparés par un? mince filet de gr'anules. Les deux rangées 
de tubercules sont très-rapprochées l’une de l’autre; la zône 
milliaire qui les sépare, est occupée par deux cordons de gra- 
nules imperforés, égaux et très-régulièrement disposés. Les aires 
ambulacraires, à peine flexueuses, très-étroites près du sommet, 
s'élargissentfau fur et à mesure qu'elles se rapprochent de la 
base; elles présentent deux rangées de petits tubercules qui, 
vers le pourtour du test, augmentent très-sensiblement de vo- 
lume ; les plas gros sont distinctement crénelés et perforés. 
L'espace intermédiaire entre ces tubercules est rempli par des 
granules très-petits, inégaux, irrégulièrement disposés et bien 
moins apparents que les granules interambulacraires. L'appa- 
reil oviduca], parfaitement conservé, affecte dans son ensemble 
une forme suhcirculaire; il est composé, comme dans tous les 
Hemicidaris, de cinq plaques ovariales et de cinq plaques ocel- 
laires très-distinctement perforées. Les plaques ovariales sont 
pentagonales, allongées, granuleuses, à l’exception de la plaque 
antérieure de droite qui, plus développée que les autres, est 
d'apparence spongieuse. Les plaques ocellaires sont petites, 
triangulaires, granuleuses. Au milieu de l'appareil oviducal 
s'étend l'ouverture anale qui est de petite taille, subcireulaire, 
légèrement elliptique. 


Rapports Er Dirrérences. — Bien que ce petit Hemicidaris 
ne présente aucun caractère tranché, nous n'avons pu ceépen- 
dant le rapporter à aucune des espèces connues. Ses aires am- 


300 

bulacraires presque droites et pourvues à leur base de gros 
tubercules le rapprochent de l’'Hemicidaris mitra, mais il s’en 
éloigne par sa forme plus déprimée et ses tubercules moins 
nombreux. Par sa taille, il présente quelque ressemblance avec 
l'Hemicidaris stramonium ; il en diffère cependant par sa forme 
plus déprimée, par ses ambulacres moins flexueux, et surtout 
par la disposition de ses tubercules ambulacraires inférieurs qui 
forment deux rangées distinetes et non pas une seule comme 
dans l’Hemicidaris stramonium. 


( 


LocaLiTÉ. — Je dois cette petite espèce à l’obligeance de 
M. Ray ; elle a été recueillie aux Riceys ; et tout me porte à 
croire qu'elle provient d’une couche placée à la base de l'étage 
kimméridgien et qui n’est que le prolongement des calcaires à 
astartes des environs de Tonnerre. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XLIL, fig. 4. — Hemicidaris Ricetensis, vu sur la face 
supérieure, de ma collection. 
2. — Le même, vu de côté 
fig. 3. — Le même, vu de côté, grossi. 
4. — Appareil oviducal, grossi. 


Hemiciparis PurBeckeNsis, Forbes, 4850. 


PI. 45, fig, 1-4. 


Syn. — Hemicidaris Purbeckensis, Forbes, Mémoirs of the geological survey 
décade II, pl. V, 1850. 


501 


Hemicidaris Robinaldina Cut. — Cotteau, Catalogue méthodique des 
Echinides de l’ét. néocomien, Bul. soc. 
des se. hist. et nat. de l'Yonne,ft. V, 
p.283, 1851. 


Hemicidaris Purbeckensis, For.—Cotteau, Note sur les Echinides de l'étage 
kimméridgien du départ. de l'Aube, 
Bul. soc. géol. de France, 2e série, t, 
XI, p. 353, 1853. 


sf — —Morris, Catalogue of british fossils, 2° 
éd., p. 82, 1854. 

—Desor, Synopsis des Echinides fossiles, p. 
53, 1855. 


Hemicidaris Robinaldina, Cot.—Desor, Synopsis des Echinides fossiles, p. 
56, 1855. 


Testà circulari, supernè inflatä, altà, subglobosà, infernè 
planâ. Areis ambulacrariis prœditis duabus seriebus novem tu- 
berculorum. Tubereulis ambulacrariis supernè minimis, ad 
ambitum majoribus, valdè conspicuis, alternatis. Ore magno, 
decies et profundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 17 millimètres ; diamètre transversal, 
24 mill. 

Cetteespèce, de taille moyenne, est élevée, renflée, subglobu- 
leuse; la face inférieure est plane; les aires interambulacraires 
sont garnies de deux rangées de tubercules principaux au nom- 
bre de neuf ou dix par série. Ces tubercules, assez largement 
développés vers le pourtour du test, diminuent de volume au fur 
et à mesure qu'ils se rapprochent du sommet et de la bouche ; 
ils sont visiblement crénelés et perforés et s'élèvent du milieu 
d’un serobicule lisse, elliptique et déprimé. Les scrobicules se 
ouchent et se confondent par la base, si ce n’est cependant 


002 

près du sommet où ils sont plus espacés et séparés par quel- 
ques granules. Des granules de même nature, disposés en cor- 
dons réguliers et ne laissant voir aucune trace de perforation, 
se montrent sur le côté externe des tubercules et dans la zône 
miliaire qui sépare les deux rangées. Au milieu de ces granules, 
on distingue quelques verrues beaucoup plus petites, dissémi- 
nées au hasard, apparentes surtout vers la suture des plaques. 
Les aires ambulacraires convergent en ligne presque droite du 
sommet à la bouche ; elles sont garnies, à leur base, de tuber- 
cules assez gros, crénelés et perforés et qui présentent ce carac- 
ière particulier d’être isolés, alternes, rangés en quelque sorte 
sur une même ligne. Ces tubercules sont brusquement remplacés 
par des granules dont la taille est cinq ou six fois plus petite et 
qui sont à peine mamelonnés. L'espace intermédiaire est occupé 
par des verrues serrées, inégales, irrégulièrement disséminées. 
Les pores sont rangés par simples paires et séparés entre eux 
par un renflement granuliforme très-apparent. L'appareil ovi- 
ducal n'offre rien de particulier. L'ouverture anale est relative- 
ment très-grande et de forme circulaire. La bouche s'ouvre à 
fleur du test ; elle est de taille moyenne, décagonale et assez 
profondément entaillée. 

Les radioles attribuées par M. Forbes, à cette espèce, sont 
lisses, allongées, grèles, légèrement comprimées ; la collerette 
est courte, fortement striée; la facette articulaire peu déve- 
loppée (1). 


Rapports ET DirréReNcEs. — Nous n'avons pas hésité à 


rapporter cette espèce à l’Hemicidaris Purbeckeasis provenant 


(1) Memoirs of the geological Survey, décade I, p. 2, pl. V, fig. 3 
et A. 


009 

des couches de Perbeck de l'ile de Portland et que M. Forbes à 
décrit et figuré avec tant de soin. Nos échantillons présentent 
assurément quelques légères différences avec celui d'Angleterre; 
les aires interambulacrairessontgarnies, par rangée, de dix tuber- 
cules au lieu de huit et montrent entre les granules qui 
séparent chaque série, des petites verrues rares, inégales, éparses, 
qui paraissent manquer dans l’exemplaire de M. Forbes. Les 
tubercules qui garnissent, vers le pouriour du test, la base des 
aires ambulacraires sont plus largement développées que dans 
l'échantillon anglais; mais ces dissemblances ne portent sur 
aucun point essentiel, elles dépendent sans doute de l’âge et de 
la taille et je ne les ai pas trouvées suffisantes pour séparer ces 
deux Hemicidaris qui, dans l’ensemble de leurs caractères, 
montrent une analogie si complète. L'Hemicidaris Purbecken- 
sis par sa forme générale, par ses aires ambulacraires presque 
droites, par le nombre et la disposition de ses tubercules inte- 
rambulacraires se rapproche de l'Hemicidaris mitra, Agassiz, 
mais il s’en distingue nettement par ses tubereules ambulacrai- 
res très-gros, isolés et alternes. Ce dernier caractère l’éloigne 
également de notre Hemicidaris Boloniensis (1), figuré par 
M. Buvignier sous le nom d'Hemicidaris Kœnigii, Ag. (2) ; il en 
diffère, en outre, par ses tubercules plus serrés, plus nombreux, 
et dont les aréoles se confondent par la base. 

Nous réunissons à l’Hemicidaris Purbeckensis une espèce 
que nous avons indiquée dans notre Catalogue des Echinides de 
l'étage néocomien sous le nom de Robinaldina, et qui a été 


(1) Synopsis des Echinides fossiles, p. 53. 


(2) Stat. géolog., minér. et paléont. de la Meuse, Atlas, p. 46, pl. 
XXXUL, fig. 11-14. 


904 


recueillie par M. Robineau-Desvoidy'aux environs de Saint- 
Sauveur (Yonne). Tout en mentionnant cet Hemicidaris parmi 
les Echinides néocomiens, nous exprimions des doutes sur son 
origine ; ses caractères nous paraissaient ceux d’un Hemicidaris 
jurassique. La comparaison de cette espèce à l'Hemicidaris 
Purbeckensis auquel elle nous a semblé identique, nous a dé- 
montré que nos présomptions étaient fondées et que l’échantil- 
lon de M. Robineau provenait, suivant toute probabilité, du ter- 
rain jurassique supérieur qui, sur tant de points, aux environs 
de Saint-Sauveur, est en contact avec les assises néoco- 
miennes. C 

L'Hemicidaris Purbeckensis, par ses tubercules ambulacraires 
alternes et disposés sur un seul rang comme ceux de l'Hemici- 
daris stramonium, devrait se placer dans le genre Hemidiadema, 
Agass., mais nous n'avons pas adopté cette coupe générique qui 
nous parait établie sur des caractères bien peu tranchés. En 
effet, si, dans certaines espèces, les tubercules ambulacraires 
forment effectivement une seule rangée comme dans les Hemici- 
daris Gagnebini, serialis, rugosum, etc., il est d’autres espèces 
chez lesquelles ce caractère est bien moins apparent : les tu- 
bercules sont encore alternes, mais n'étant plus directement 
superposés ils tendent à se ranger en deux séries distinctes et 
se rapprochent ainsi des véritables Hemicidaris. — Tel est 
notamment l'Hemicidaris Purbeckensis que M. Desor lui-même a 
laissé dans le genre Hemicidaris, et chez lequel cependant les 
tubercules ambulacraires sont très-sensiblement alternes et dis- 
posés comme ceux de l’Hemidiadema stramonium. Ce caractère, 
excellent pour la distinction des espèges, ne nous paraît pas suf- 
fisant pour justifier l'établissement d’un genre qui, sous tous les 
autres rapports, se confond avec les Hemicidaris. 


Locairré. — Cette espèce est fort rare et nous n’en connais- 


305 


sons que trois exemplaires : l'un d'eux, celui-là même que nous 
avons décrit et fait figurer, a été recueilli dans les couches kim- 
méridgiennes des Riceys (Aube) ; le second nous a été commu- 
niqué par M. Royer ct provient de Cirey (Haute-Marne) ; letroi- 
sième a servi de type à notre Hemicidaris Robinaldina et a été 
rencontré par M. Robineau, aux environs de Saint-Sauveur. 

M. Forbes qui le premier a fait connaître cette espèce, a 
recueilli l'échantillon unique qui a servi à sa description dans 
les couches de Purbeck du Dorsetshire. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XLV, fig. 4. — Hemicidaris Purbeckensis, vu sur la face 
supérieure, de ma collection. 
fig. 2. — Le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — Le même, vu de côté. 
fig. #. — Plaques grossies. 


Hemiciparis DEsorrana, Cotteau, 1856. 
PI. 43, fig. 1-6. 


Testà subpentagonali, supernè subinflatà, depressä, infernè 
planâ, subconcavä. Areis interambulacrariis prœditis duabus 
seriebus octo tuberculorum. Areis ambulacreriis rectis ; tuber- 
culis minimis, subæqualibus, biseriatim dispositis. Ano sub- 
circulari. Ore magno, subprofundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 42 millimètres ; diamètre transversal, 
22 millimètres. 


511b) 

Cette espèce, beaucoup plus large que haute, affecte une 
forme légèrement pentagonale, médiocrement renflée en dessus, 
plane, subconcave en dessous. Les aires interambulacraires sont 
garnies de deux rangées de tubercules principaux, au nombre 
de huit par série. Ces tubercules, vers le pourtour du test, sont 
très-gros, fortement crénelés et surmontés d'un mamelon rela- 
tivement de petite taille, mais saillant et distinctement perforé ; 
les serobicules qui les entourent, elliptiques, sensiblement dé- 
primés se touchent et se confondent par la base. A la face 
supérieure ces tubercules diminuent brusquement de volume ; 
les scrobicules deviennent circulaires, se rétréeissent et près du 
sommet disparaissent entièrement. Chaquerangée de tubercules 
est bordée à droite et à gauche par des cordons de petits gra- 
nules très-réguliers vers le pourtour, mais qui, aux approches du 
sommet, deviennent moins gros, s’espacent et se multiplient. A 
ces granules qui sont le plus souvent mamelonnés, mais qui 
paraissent dépourvus de perforation et de crénelure, se mêlent 
cà et là et notamment dans la zône miliaire qui sépare les deux 
rangées, des verrues beaucoup plus petites. Les aires ambula- 
crares étroites vers le sommet, s’élargissent un peu à la base; 
elles présentent deux rangées de petits tubercules crénelés et 
perforés et qui, vers le pourtour du test, augmentent légèrement 
de volume. On en compte vingt à vingt-deux dans une série, 
mais ce nombre, et cela doit être, varie suivant la taille des in- 
dividus. Des granules imperforés, nombreux, égaux, disséminés 
au hasard, remplissent tout l'espace intermédiaire entre les tu- 
bercules. Les zônes porifères sont à peine onduleuses et seule- 
ment près du sommet ; chacune d'elles, dans l’exemplaire que 
nous décrivons, renferme quarante-six paires de pores, mais ce 
nombre est également très-variable. Les pores sont arrondis et 
séparés par un petit renflement granuliforme. L'appareil ovidu- 


307 


cal, toujours si persistant chez les Hemicidaris, est parfaitement 
conservé ; il affecte une forme pentagonale et se compose de 
cinq plaques ovariales, perforées et couvertes de granules, à 
l'exception de la plaque antérieure de droite qui, plus grande 
queles autres, est d'apparence spongieuse. Les plaques ocellai- 
res sont petites, triangulaires, granuleuses etsi finement perforées 
qu’on a beaucoup de peine, même à la loupe, à reconnaitre la 
place de cette perforation. Au milieu de l’appareil oviducal se 
montre l'ouverture anale subeireulaire et très-grande. La bouche, 
un peu rentrante, est décagonale et profondément entaillée. 


Rapports ET DirFÉRENGES. — L’Hemicidaris Desoriana, par 
sa forme déprimée et ses aires ambulacraires dépourvues de 
gros tubereules à leur base, se rapproche de l'Hemicidaris 
Thurmanni, Agassiz, mais il se distingue nettement de cette 
espèce par ses tubercules interambulacraires plus petits, plus 
serrés et plus nombreux, et par ses aires ambulacraires presque 
droites. Ce dernier caractère lui donne quelque ressemblance 
avec l'Hemicidaris mitra dont il s'éloigne cependant par sa 
forme déprimée et ses aires ambulacraires dépourvues de gros 
tubercules. 


LocaLiTÉ. — Cette jolie espèce caractérise les couches supé- 
rieures de l'étage kimméridgien. Nous l'avons recueillie aux en- 
virons de Bar-sur-Aube et des Riceys. M. Royer nous en a com- 
muniqué plusieurs échantillons provenant de Cirey (Haute-Marne), 
et rencontrés dans une couche considérée par lui comme faisant 
déjà partie de l'étage portlandien. 


EXPLICATION DE FIGURES. 


PI. XLIT, fig. 1. — Hemicidaris Desoriana, vu sur la face 


308 


supérieure, de la collection de M. 
Royer. 


PI. XLIII, fig. 2. wie même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — Le même, vu de côté. 
fig. 4. — Plaques interambulacraires grossies 
fig. 5. — Plaques ambulacraires grossies. 
fig. 6. — Appareil ovidueal grossi. 


Pseuponrapema Rarniert, Desor, 1855. (Diadema, 
Cot., 1852), 


Cette espèce a déjà été décrite et figurée dans nos Echinides 
de l'étage corallien. Nous ne reviendrons pas sur les caractères 
que nous lui avons assignés. Elle est assurément très-voisine 
du Pseudodiadema mamillanum avec laquelle on serait tenté de 
la confondre ; elle nous à paru cependant s’en distinguer par 
sa taille constamment plus petite, ses tubercules plus égaux, 
moins développés et moins saillants vers le pourtour, ses gra- 
nules intermédiaires plus nombreux, son peristome plus cireu- 
laire et marqué d’entailles moins profondes. 

Locaziré. — Le Pseudodiadema Rathieri a été recueilli par 
M. Rathier, dans les calcaires à astartes des environs de Cha- 
blis ; il yest rare. 

Cette espèce a été placée par M. Desor, dans son nouveau 
genre Pseudodiadema (Synopsis des Echinides foss., p. 66). 


PSEUDODIADEMA MAMILLANUM, Desor, 4855, (Cid., Rœm., 1836). 


Svn.—Cidaris mamillana, Rœm.— Rœmer, die versteinerungen des nord- 


509 
deutschen Oolithen-gebirges, p. 26, 
pl. 11, fig. 1, 1836. 
Diadema mamillanum, Ag. — Agassis, Prod. d'une Monog. des Radia- 


res, mém. de la soc. des sc. nat. de 
Neufchâtel, t. 1, p. 189, 1836. 


— —- — Des Moulins, Etudes sur les Echinides, p. 
316, n. 22, 1837. 


Diadema spinosum, Ag. — Agassis, Catalogus systematicus, p. 8, 
1840. 

Diadema mamillatus, Ag. — Milne Edwards, in. Lamarck, Animaux 
sans vertèbres, 2e éd.,t. IL, p. 392, 
1840. 


— — — Agassiz et Desor, Cat. rais. des Echini- 
des, ann. des sc. nat , 3e série, t. VI, 
p. 347, 1846. 


ee _ — D'Orbigny, Prodrome de pal. strat.,t 
II, p. 27, 14e ét , n° 424, 1850. 


Diadema Davidsoni, Wr. — Th. Wright, On new spec. of Echinoder- 
mata from the lias and oolites, p. 10, 
pl. XII, fig. 2, 1854. 


Pseudodiadema mamillanum, Des.—Desor, Synopsis des Echinides fossiles, p. 
64, pl. XII, fig. 1-3, 1855. 


Testà subpentagonali, infernè et supernè depressà. Areis inte- 
rambulacrariis etambulacrariis prœditis duabus seriebus novem 
vel decem tuberculorum; Serobiculis confluentibus. Tuberculis 
secundariis nullis. Granulis raris, passim sparsis. Disco ova- 
riali maximo. Ore magno, decies inciso. 


Dimensions.— Hauteur, 8 millimètres ; diamètre transversal, 
22 millim. 


Cette espèce affecte une forme subecireulaire, légèrement pen- 
tagonale, déprimée en dessus, presque plane en dessous. Les 


23 


9410 


aires interambulacraires sont ornées de deux rangées de tuber- 
cules principaux. Ces tubercules, au nombre de neuf ou dix 
par série, sont très gros vers le pourtour du test, mais ils 
diminuent sensiblement de volume au fur et à mesure qu’ils 
se rapprochent du sommet et de la bouche; ils sont tous forte- 
ment crénelés et surmontés d’un mamelon saillant et perforé; 
ies scrobicules qui les entourent sont lisses, subeireulaires, et 
se touchent par la base. Les aires interambulacraires présentent 
une largeur presqu'égale sur toute leur étendue et ne se rétré- 
cissent qu'en se rapprochant du péristome. Près du sommet, 
les tubercules étant beaucoup plus petits, il existe entre les 
deux rangées une large bande presqu’entièrement lisse et sur 
laquelle apparaissent à peine quelques granules isolés. Lorsque 
vers le pourtour du test les tubercules grossissent, et que par 
conséquent les deux rangées se rapprochent, on voit naître 
entre elles un filet de granules fins et inégaux qui descend 
en ondulant jusqu’à la bouche. Sur le bord des zônes porifères 
s'étend également à la face inférieure et au pourtour du test un 
petit cordon de granules; mais aux approches du sommet, ces 
granules s’espacent, deviennent plus rares et disparaissent. Les 
aires ambulacraires, très étroites au sommet, s’élargissent 
considérablement vers lambitus et se rétrécissent ensuite 
en se rapprochant du péristome; elles sont garnies de deux 
rangées de tubercules au nombre de dix à onze par série, 
un peu moins développés que les tubercules interambula- 
craires et qui diminuent beaucoup plus rapidement de volume ; 
à la face supérieure, les deux rangées se rapprochent et une 
seule ordinairement arrive jusqu’au sommet. Les granules sont 
plus rares encore que dans les aires interambulacraires; vers 
le pourtour, les tubercules sont relativement très-gros, et c’est à 
peine si entre les deux rangées il reste de place pour un mince 


41 

filet de granules espacés; sur les côtés, il n’en existe aucune 
trace, et les cônes aréolaires des tubercules s'étendent jusqu'aux 
pores qui quelquefois même s'ouvrent sur leurs flancs. Les 
pores sont rangés par simples paires assez espacées et très- 
régulièrement superposées; simples à la face supérieure, 
ils se multiplient près du péristome. L'appareil oviducal, à 
en juger par l'empreinte qu'il a laissée, est grand et .de 
forme. pentagonale. La bouche, large de onze millimètres 
et demi, occupe un peu plus de la moitié du diamètre trans- 
versa]; son péristome est décagonal et assez fortement entaillé. 

Rapporrs ET DIFFÉRENCES. — Par sa forme subcireulaire et 
déprimée, par l'absence complète de tubercules secondaires, 
par ses tubereules principaux très saillants, notamment vers 
le pourtour, et par la rareté des granules qui les accompagnent, 
le Pseudodiadema mamillanum se distingue facilement de ses 
congénères. M. Desor pense qu'il faudrait peut-être réunir à 
cette espèce notre Diadema Rathieri (1). Assurément ces deux 
espèces sont très voisines ; cependant, par les motifs que nous 
avons indiqués plus haut, nous persistons à les considérer 
comme distinctes. 


LocazirÉé. — Le Pseudodiadema mamillanum a été recueilli 
par M. Rathier dans les calcaires à astartes des environs de 
Chablis. L’exemplaire figuré, remarquable par sa taille et sa 
belle conservation, provient des Riceys (Aube). Cette espèce 
paraît caractériser surtout les couches coralliennes; elle a été 
recueillie à Verdun et à la Rochelle, à Hildesheim en Allema- 
gne, et à Calne en Angleterre. 


(1) Desor, Synopsis ües Echinides fossiles, p. 66. 


312 


Hisroine. — Le Pseudodiadema mamillanum a été figuré 
pour la première fois en 1836, par Rœmer, sous le nom de 
Cidaris mamillana. Bien que les figures qui le représentent ne 
reproduisent que très-imparfaitement ses caractères, elles nous 
paraissent cependant se rapporter à l'espèce qui nous occupe. 
Dès 1837, M. Agassiz mentionne dans son Prodrome l'espèce 
de Rœmer sous le nom de Diadema mamillanum, qu'elle à 
conservé jusqu'à ce que M. Desor, en 1855, la placât dans son 
genre Pseudodiadema, en y réunissant le Diadema Davidsoni 
de M. Wright, qui effectivement ne nous paraît s’en distinguer 
par aucun caractère essentiel. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XLIV, fig. 4. — Pseudodiadema mamillanum, vu sur la 
face supérieure, de ma collection. 
fig. 2. — Le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 3. — Le même, vu de côté. 
fig. 4. — Plaques interambulacraires grossies. 
fig. 5. — Plaques ambulacraires grossies. 
fig. 6. -— Tubercule grossi. 


DEDINA aAsper4, Agassis, 1840. 
PI. 44. fig. 7-12. 


SyN.— Pedina aspera, Ag. — Agassiz Cataloqus systematicus, p. 9, 
1840. 
Dur es — Agassiz, Description des Echinodermes 
de la Suisse, 2° partie, p. 34, pl. XV, 
fig. 8-10, 1840. 


AT 
Pedina sublævis, Ag. pro parte —Agassiz, et Desor, Cat. raisonné des 
Echinides, Ann. des se. nat., 3e série, 
t. VI, p. 370, 1846. 


Pedina rotata, Ag, — Leymerie, Stat. géol. et minérolog. du 
départ. de l’Aube, p. 239, 1846. 


Pedina sublævis, Ag. (pro parte) —Desor, Synopsis des Echinides fossiles, p. 
101, 1855. 


Testà circulari, tenuissimà, infernè et supernè depressà. 
Areis ambulacrariis et interambulacrariis prœditis duabus 
seriebus tuberculorum principalium. Tuberculis principalibus 
proeminentibus. Tuberculis secundariis numerosis, conspicuis 
presentim ad ambitum. Poris per terna paria obliqua dispositis. 
Ore parvo, deciès Ineiso. 


DiMENSIONS. — Hauteur, 44 millimètres; diamètre trans- 
versal, 27 millimètres. 

Cette espèce affecte une forme subeirculaire très-légèrément 
pentagonale, également déprimée en-dessus et en-dessous; elle 
est remarquable, comme toutes les Pédines, par la ténuité de 
son test. Les aires interambulacraires occupent un espace à 
peu près triple de celui des aires ambulacraires ; elles sont 
garnies d’une double rangée de tubercules principaux qui de 
l'appareil oviducal s’étendent jusqu'à la bouche, Ces tubercules 
sont de petite taille et cependant plus développés, plus appa- 
rents qu’ils ne le sont ordinairement dans les Pédines; un 
scrobicule lisse et circulaire les entoure, et ils sont surmontés 
d'un mamelon distinctement perforé, mais qui, ne présente 
aucune trace de crénelure (4). Les tubercules principaux sont 


(4) M. Wright est le premier qui a constaté, contrairement à l'opi- 


514 

accompagnés de tubercules secondaires de taille inégale, 
disposés à peu près au hasard, assez rares à la face supérieure, 
mais plus nombreux en dessous et surtout vers le pourtour du 
test; les tubercules secondaires, toujours plus petits que les 
tubercules principaux, sont comme eux mamelonnés et perforés. 
L'espace intermédiaire est occupé par des granules plus abon- 
damment répandus à la face inférieure et qui forment, autour des 
tubercules principaux ou secondaires, des cercles assez réguliers. 
Les aires ambulacraires sont très étroites et contiennent deux 
rangées de tubercules principaux plus espacés que ceux des 
aires interambulacraires et accompagnés aussi de tubercules 
secondaires et de granulés. L'appareil oviducal, beaucoup plus 
apparent que dans le Pedina sublævis, est parfaitement conservé: 
il se compose de einq plaques ovariales perforées à l'extrémité 
et recouvertes de granules inégaux, à l'exception de la plaque 
interambulacraire de droite qui, plus grande que les autres, 
présente une apparence spongieuse. Entre les plaques ovariales 
s’intercalent, à l'extrémité des aires ambulacraires, les plaques 
ocellaires allongées, pentagonales, granuleuses et perforées. 
L'anus est grand, subeireulaire. La bouche est petite, décago- 
nale, profondément entaillée. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Nous ne pouvons partager 
l'opinion de M. Wright, qui réunit en une seule espèce les 


nion de M. Agassiz, que les tubercules des Pédines sont certainement 
dépourvus de crénelures. Sur tousles échantillons de Pédine, que nous 
avons examinés depuis, nous avons été à même de reconnaître l’exacti- 
tude de cette observation du savant professeur anglais. On net species 
of Echinodermala from the lias and oolites, p. 13, Ann. an Magazine 
of natural history, 1854. [ 


“1 E 

Pedina aspera, rotata, sublævis, granulosa et Gervilii. 
Sans nous oceuper du Pedina granulosa, que nous ne connais- 
sons pas, nous admettons quatre espèces distinctes dans les 
Pédines que M. Wright veut réunir : 

1° Le Pedina sublævis, Agassiz, que caractérisent sa grande 
taille, ses pores disposés par triples paires très obliques et ses 
tubercules principaux peu développés, espacés et se confondant 
pour ainsi dire, notamment à la face inférieure, avec les tuber- 
cules secondaires qui les accompagnent. Nous considérons le 
Pedina ornata, Ag., comme une variété de cette espèce; 

2° Le Pedina Gervilii, Agassiz, remarquable par sa forme 
déprimée, ses tubercules principaux ambulacraires et interam- 
bulacraires rares et espacés, ses tubercules secondaires très 
petits, ses pores largement ouverts, rangés par triples paires 
à peine obliques et renfermés par conséquent dans des zônes 
porifères étroites. 

3° Le Pedina rotata, Wright (Agassiz?), assurément très 
voisin du Pedina Gervilii, mais s’en distinguant par sa forme 
plus renflée, ses pores disposés plus obliquement, ses tuber- 
cules ambulacraires plus petits, plus serrés et plus nombreux, 
et formant, sur le bord des zônes porifères, des rangées parfai- 
tement régulières, — ce dernier caractère suffit pour distinguer 
le Pedina rotata des individus jeunes du Pedina sublævis. — 
Nous conservons à cetté espèce le nom de rotata, tout en faisant 
remarquer que dans les figures des Echinodermes de la Suisse 
(pl. XV, fig. 4-6), la bouche est relativement plus petite et les 
tubercules ambulacraires plus espacés. 

4° Le Pedina aspera, qui se distingue des espèces précé- 
dentes par son aspect plus granuleux, par ses tubercules 
principaux plus gros et plus saillants, par ses tubercules secon- 
daires plus nombreux, par ses zônes porifères plus étroites 
encore que celles du Pedina Gervilii. 


916 

La géologie justifie complétement les distinctions que nous 
venons d'établir ; car chacune de ces espèces occupe un horizon 
qui lui est propre : le Pedina rotala provient de l'oolite infé- 
rieure d'Angleterre ; le Pedina Gervilii s'est rencontré dans 
l'étage callovien de la Sarthe; le Pedina sublævis caractérise les 
couches inférieures du coral-rag, et le Pedina aspera nous parait 
jusqu'ici spécial à l'étage kimmeridgien. — Si M. Wright à été 
conduit à confondre ces quatre espèces, c'est probablement 
parce qu'il n'avait pas sous les yeux de véritables échantillons 
des Pedina sublævis, Gervilii et aspera. Nous avons exa- 
miné, dans la précieuse collection de M. Michelin, les types 
même de M. Agassiz, et nous avons pu nous convaincre que 
ces quatre Pédines, malgré les caractères communs qui les rap- 
prochent, constituent certainement des espèces distinctes. 


Locaziré. — Le Pedina aspera caractérise les couches infé- 
rieures du kimmeridge ; nous l’avons rencontré dans les marnes 
de Baroville et des Riceys (Aube), où il est assez rare. M. Royer 
nous en a communiqué deux échantillons fort beaux recueillis 
par lui dans le kimmeridge inférieur de Marbevillle (Haute- 
Marne). 
= Hisroie. — Mentionné pour la première fois en 1840 dans le 
Catalogue systematicus, le Pedina aspera a été, la même année, 
décrit et figuré par M. Agassiz comme une variété du Pedina 
sublævis, et c’est à ce titre que MM. Agassiz et Desor; la si- 
gnalent dans le Catalogue raisonné. Plus tard M. Wright, et 
tout dernièrement M. Desor, dans le Synopsis des échinides 
fossiles, l'ont également considéré comme une variété du 
Pedina sublævis; nous avons indiqué plus haut les motifs qui 
nous empêchent d'adopter cette opinion. 


317 


STOMECHINUS SEMIPLAGENTA, Des. 1856, (Echinus, Ag. 1846). 


PL. 45, fig. 5. 


Syx. — Echinus semiplacenta, Ag.—Agassiz et Desor, Catalogue raisonné des 
Echinides, Ann. des sc, nat., 3esérie, 
t. VI, p. 366, 1846. 
Stomechinussemiplacenta,Des.—Desor, Synopsis des Echinides fossiles, 
p. 129, 1856. 


Testà subcirculari, supernè subinflatà, infernè concavà. Areis 
interambulacrariis præditis decem seriebus irregulariter dispo- 
sitis tuberculorum principalium; areis ambulacrariis, quatuor 
seriebus. Tuberculis ad ambitum majoribus. Granulis inter- 
mediis conspicuis. Poris per terna paria dispositis. Ore magno, 
decies et profundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 22 millimètres; diamètre trans- 
versal, 41 millimètres. 

Cette espèce affecte une forme subecireulaire, légèrement pen- 
tagonale. La face supérieure est renflée, convexe, mais peu 
élevée. La face inférieure est concave. Les aires interambula- 
craires occupent un espace double au moins de celui des aires 
ambulacraires; elles sont garnies sur toute leur étendue de 
tubercules disposés en séries assez irrégulières, au nombre de 
dix environ vers le pourtour du test, mais qui se réduisent à 
deux aux approches du sommet. Les tubercules, comme dans 
toutes les espèces de ce genre, augmentent un peu de volume à 
la face inférieure; en dessus, ils sont à peu près uniformes; on 
distingue cependant sur chacune des aires deux rangées un peu 

24 


918 


plus développées que les autres. L'espace intermédiaire est 
occupé par des granules inégaux, mais toujours très apparents, 
qui forment autour de chaque tubereule des cordons distinets. 
Les aires ambulacraires sont légèrement renflées et garnies de 
quatre rangées irrégulières de tubercules à peu près égaux à 
ceux des aires interambulacraires, et qui comme eux aug- 
mentent un peu de volume à la face inférieure, où ils forment 
deux rangées parfaitement distinctes. Les tubercules ambu- 
lacraires sont également accompagnés d’un cerele très apparent 
de granules. Les pores sont rangés par triples paires obliques 
et se multiplient aux approches du péristome. La bouche est 
assez grande et s'ouvre dans une dépression sensible de Ja face 
inférieure. Elle est marquée d’entailles très profondes; le bord 
correspondant aux aires ambulacraires est large, arrondi, 
légèrement échancré au milieu, tandis que celui qui correspond 
aux aires interambulacraires est réduit à un lobe étroit et sail- 
lant. Cette disposition des entailles donne au péristome une 
forme plutôt subpentagonale que circulaire, 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce se rapproche un 
peu du Stomechinus lineatus, Desor (4), mais elle s'en distingue 


(4) C’est avec beaucoup de raison que M. Desor (Synopsis des Echi- 
nides, p. 126), sépare le Stomechinus perlatus du Stomechinus lineatus. 
Ces deux espèces, que M. Agassizet la plupart desauteursontconfondues, 
sont certainement distinctes. Il suffit pour s’en convaincre de compa- 
rer les figures données par M. Agassiz (Echin.de la Suisse. pl. XXII, fig. 
13-19), et qui représentent le Stomechinus perlatus à celles de Gold- 
fuss qui s’appliquent au Stomechinus lineatus (Petref All, pl. XL, fig. 2), 
L'espèce de l'Yonne dont le moule intérieur est si fréquent à Druyes et 
Châtel-Censoir et que nous avons figuré pl. XXII, fig. 1, se rapporte 
au Stomechinus lineatus. À 


919 

par ses tubereules plus nombreux, plus irrégulièrement disposés 
sur les aires interambulacraires et formant sur les aires ambu- 
lacraires, vers le pourtour du test, quatre rangées plus distinctes, 
par ses granules plus apparents, par sa bouche plus grande et 
son péristome marqué d’entailles plus profondes. Elle est voi- 
sine également du Stomechinus Robinaldinus, Desor (Echinus 
Robinaldinus), mais elle s’en éloigne par sa forme beaucoup plus 
déprimée, par ses tubercules rangés en séries plus irrégulières, 
par son péristome plus profondément entaillé. 

Le genre Stomechinus établi tout récemment par M. Desor, 
pour les nombreux échinus dont le péristome est pentagonal et 
marqué d’entailles profondes, est spécial à la formation jurassi- 
que. Dans aucune autre espèce peut-être les caractères qui dis- 
tinguent ce nouveau genre ne sont aussi prononcés que dan$ 
celle qui nous occupe. 


LocauiTé. — Cette espèce a été recueillie par M. Rathier, 
dans les couches kimméridgiennes des environs de Chablis. 
M. Royer nous a communiqué un échantillon provenant de 
Cirey (Haute-Marne). M. Desor signale le Stomechinus semipla- 
centa dans l'étage kimméridgien du Hävre. 


Hisroire. — Mentionnée pour la première fois dans le Cata- 
logue raisonné sous le nom d’Echinus semiplacenta, placée 
récemment par M. Desor dans le genre Stomechinus, cette 
espèce n'avait été ni décrite, ni figurée. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PL. XLV, fig. 5. — Stomechinus semiplacenta, vu sur la face 
inférieure de Ja collection de M. Rathier. 


520 


AGROSALENIA PISUM, Cotieau, 1856. 


PI. 43, fig. 7-4. 


» 


Sy. — Acrosalenia pisum, Cot. — Desor, Synopsis des Echinides fossiles, 
p. 143, 1856. 


Testà minimà, subpentagonali, supernè subconicà. Areis 
ambulacrariis rectis, subinflatis, præditis duabus seriebus par- 
vorum tuberculorum. Tuberculis interambulacrariis magnis 
præsertim ad ambitum, minutis in facie superiore. Granulis 
intermediis numerosis, æqualibus, passim sparsis. Ore decies et 
leviter inciso. 


» 


Dimensions. — Hauteur, 9 millimètres ; diamètre transversal, 
42 millimètres. 

Cette espèce est de petite taille et affecte une forme subpen- 
tagonale. La face supérieure est renflée, subconique; la face 
inférieure est presque plane. Les aires interambulacraires, rela- 
tivement assez larges, sont garnies de deux rangées de tuber- 
cules très-volumineux surtout vers le pourtour, mais qui dimi- 
nuent rapidement de grosseur en se rapprochant du som- 
met. Ces tubercules, au nombre de six à sept par rangée, 
sont crénelés, perforés et entourés d’un scrobicule lisse et cir- 
culaire. Vers le pourtour du test et à la face inférieure, les scro- 
bicules se touchent et se confondent par la base ; mais près du 
sommet ils s’espacent et sont séparés par une ou deux séries de 
granules. Les aires ambulacraires descendent sans onduler 
jusqu’au péristome. Chacune d'elles présente deux séries de très- 


321 


petits tubercules crénelés et perforés, assez largement espacés, 
partout d’égale grosseur, si ce n’est cependant vers le pourtour 
du test où ils sont un peu plus apparents. Les granules qui ac- 
compagnent les tubercules interambulacraires sont nombreux, 
serrés, égaux entre eux et très-régulièrement disposés autour 
des tubercules ; les granules ambulacrires sont plus petits et 
disposés sans ordre. Les pores sont rangés deux à deux et un 
peu obliquement sur le flanc des aires ambulacraires. L'appareil 
génital n’est pas complétement conservé dans les exemplaires 
que nous connaissons ; On reconnaît cependant qu’il se compo- 
sait de cinq plaques génitales, de cinq plaques ocellaires et 
d'une ou plusieurs plaques suranales de forme irrégulière ; ces 
dernières n'existent, il est vrai, sur aucun de nos échantillons, 
mais elles ont laissé très-distinctement l'empreinte de la place 
qu’elles occupaient. Parmi les plaques génitales, la plaque an- 
térieure de droite est plus grande que les autres et d'apparence 
spongieuse. L’anus affecte une forme subecireulaire. La bouche 
est de taille médiocre, décagonale et légèrement entaillée. 

RapporTs ET DIFFÉRENCES. — Cette petite espèce se rapproche 
par sa taille de l’'Hemicidaris angularis Ag., mais elle s’en dis- 
tingue par sa face supérieure plus renflée et plus conique, par 
ses tubercules interambulacraires moins nombreux, plus déve- 
loppés, plus espacés, accompagnés de granules plus abondants, 
par ses aires ambulacraires moins saillantes. 


LocauiTÉ. — Cette jolie espèce a été recueillie par M. Royer 
aux environs de Cirey (Haute-Marne) où elle est assez abon- 
dante, dans des calcaires marneux et blanchâtres que M. Royer 
rapporte au Portland, mais qui, suivant nous, constituent les 
couches supérieures de l'étage kimméridgien. Nous avons décrit 
cette espèce parmi les Echinides de l'Yonne afin d'appeler sur 


322 


elle l’attentionet persuadé, bien qu'on ne l'y ait pas encore ren- 
contrée, qu'elle se trouve également dans notre étage kimmé- 
ridgien. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XLII, fig. 7. — Acrosalenia pisum, vu sur la face supé- 
rieure, de M. Royer. 
lig. 8. — Le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 9. — Le même, vu de côté. 


lig. 10. — Le même, grossi. 
ig. 41. -— Appareil oviducal grossi. 


AGROSALENIA DECORATA, Wright, 4854, (Milnia, Haime, 1849). 


Syx.— Milnia decorata, Haim. — Haime, Annales des se. naturelles, 3° sér., 
t. XII, zoologie, p. 217, pl, 11, fig. 

1-3, 1849. 
Acrosalenia decorata, Wr. — Wright, on the cassidulidæ of the oolites, 


p. 174, Ann. an Mag. of nat. hist., 
1851. 


— — — Forbes, Mémoirs of the geological sur- 
vey, decade IV, pl. III, 1852, 


— — Cotteau, Note sur les Ech. de l'ét. kim- 
méridgien du dép. de l'Aube, Bul. 
soc. géol. de France, 2° série, t. XI, 
p. 355, 1854. 


— — Morris, Catalogue of British fossils, 2° 
éd., p. 69, 1854: 


— — — Desor, Synopsis des Ech. fossiles, p. 143, 
1856, 


323 


Testà subpentagonali, supernè subdepressà, infernè concavà. 
Areis interambulacrariis præditis duabus seriebus tuberculo- 
rum ; tubereulis ad ambitum majoribus, supernè minimis ; 
areolis confluentibus. Areis ambulacrariis præditis tuberculis 
minutis, æqualibus, biseriatim dispositis. Granulis intermediis 
numerosis, sparsis. Ano elongato, excentrico. Ore magno, pro- 
fundè inciso. 


Dimensions. — Hauteur, 5 millimètres 1/2 ; diamètre trans- 
versal, 12 millimètres. 

Cette petite espèce, légèrement déprimée en dessus, concave 
en-dessous, affecte une forme très-sensiblement pentagonale 
due au renflement des aires ambulacraires. Les aires ambula- 
craires sont "garnies de deux rangées de tubercules ‘principaux 
au nombre de neuf ou dix par série. [ls sont largement déve- 
loppés vers le pourtour, mais ils diminuent de volume en 
se rapprochant de la bouche et du sommet ; près du som 
met surtout ils sont remarquables par leur petitesse et se 
distinguent à peine des granules qui les accompagnent. 
Chaque tubereule visiblement crénelé et perforé occupe le 
milieu d’une dés plaques interambulacraires et s'élève du 
milieu d’un serobicule lisse et circulaire dont l'étendue est 
subordonnée à la grosseur du tubercule. Les serobicules se 
touchent par la base, si ce n’est, cependant, près du sommet 
où ils sont beaucoup plus petits et entourés de granules. L’es- 
pace que les rangées de tubercules laissent libre au milieu des 
aires interambulacraires ou sur le bord des zones porifères est 
occupé tout entier par des granules nombreux, serrés, disposés 
sans ordre ; les plus développés se trouvent à la face inférieure 
près des zones porifères. Quelques-uns de ces granules sont 
mamelonnés et présentent des traces de perforation. Les aires 


324 


ambulacraires convergent en droite ligne du sommet à la bou- 
che ; elles sont garnies de deux rangées de petits tubercules 
égaux entre eux, distinctement crénelés et perforés, au nombre 
de dix-huit à vingt par série et placés sur le bord externe des 
aires ambulacraires. L'espace in'ermédiaire est occupé par des 
granules nombreux, serrés, imperforés et plus fins que les gra- 
nules interambulacraires. Les pores disposés par simples paires 
légèrement obliques forment de chaque côté des ambulacres 
une ligne parfaitement régulière. Bien que l'appareil ovi- 
ducal ne soit pas conservé dans le seul exemplaire que nous 
possédons, on reconnaît cependant à l'empreinte qu'il a laissée, 
un des caractères les plus remarquables de cette espèce, l'excen- 
tricité si prononcée de l’anus qui s'ouvre au sommet de l'aire 
interambulacraire postérieure. La bouche située dans une dépres- 
sion assez sensible occupe la moitié du diamètre de la face 
inférieure ; elle est décagonale, marquée d’entailles profondes 
dont les bords sont relevés d’une manière très-apparente. 


Rap»porrs ET DirFÉRENCES. — Celte espèce ne saurait être 
confondue avec aucun de ses congenères. L'ensemble de ses 
caractères la rapproche de l’Acrosalenia spinosa, cependant 
elle s’en distingue d’une manière très-nette par sa forme sensi- 
blement pentagonale, par la petitesse de ses tubercules interam- 
bulacraires supérieurs, par les profondes entailles du péris- 
tome et surtout par la structure de son appareil ovidueal et la 
position si remarquablement excentrique de son anus. 


Locaziré. — Nous avons recueilli cette espèce qui n'avait 
pas encore été signalée en France dans les couches kimmérid- 
giennes inférieures des environs de Bar-sur-Aube. 

En Angleterre, elle se rencontre dans le coral-rag d'Abbots- 


325 


burg, Weymouth, Steeple Ashton, Malton, Wiltshire ; elle ne 
paraît pas y être très-rare. 


Hisroire. — Cette jolie espèce est en quelque sorte privilé- 
giée. Connue depuis quelques années seulement, elle a déjà été 
l'objet de trois descriptions minutieuses et deux fois représen- 
tée dans des planches excellentes avec tous ses détails de 
forme et d'organisation. C’est en 1849 que M. Jules Haime l'a 
fait connaître pour la première fois sous le nom de Milnia deco- 
rata. Trompé par les caractères que présente l'appareil ovi- 
ducal et attachant à l'excentricité de l’anus une importance 
exagérée, il crut y voir le type d’une nouvelle forme d'Echinide 
intermédiaire entre les Cidarides et les Cassidulides et créa pour 
elle le genre Milnia et la division des Pseudo-cidarides. Plus 
tard MM. Wright et Forbes, ayant à leur disposition des exem- 
plaires parfaitement conservés, démontrèrent jusqu’à l'évidence 
que le Milnia decorata devait par tous ses caractères se ranger 
dans le genre Acrosalenia, près des Acrosalenia spinosa et La- 
markii. Cette opinion a été depuis adoptée par M. Haime, lui- 
même. 


Hozecryrus Corazuinus, d'Orbigny, 1850. 


Décrite et figurée dans nos Echinides de l'étage corallien, 
cette espèce se retrouve dans les assises kimméridgiennes. Les 
exemplaires que nous avons recueillis présentent les mêmes 
caractères et notamment cette disposition toute particulière des 
granules intermédiaires que nons avons indiquée pl. XXXIV, 
fig. 8 et qui nous parait distinguer nettement cette espèce de 
l’Holectypus depressus. Suivant M. Desor, l'Holectypus Coralli- 


326 


nus, d'Orbigny, ferait peut-être double emploi avec l'Holectypus 
Meriani qu'on rencontre à peu près au même horizon géologi- 
que. Ces deux espèces nous paraissent effectivement très-voi- 
sines. Cependant nous hésitons à les réunir, car l'Holectypus 
Meriani que nous ne connaissons que par les figures et la des- 
cription que M. Desor en a données, est remarquable sur- 
tout par la forme arrondie de son ouverture anale, tandis qu'elle 
est beaucoup plus ovale dans l'Holectypus Corallinus. 


NucLeouires Icauxensis, Cotteau, 1856. 


PI. 45, fig. 6-8: 


Testà elongatà, supernè subinflatä, infernè subdepressà, sub- 
concavà, anticè rotundatà, posticè dilatatà et truncatà. Vertice 
subantico. Sulco anali supero, lato, a vertice remoto. Ore 
antico. 


Dimensions. — Hauteur, 43 millimètres ; diamètre antéro- 
postérieur, 25 millimètres ; diamètre transversal, 21 milli- 
mètres. 

Cette espèce est oblongue, allongée, arrondie et rétrécie en 
avant, dilatée et subtronquée en arrière. La face supérieure est 
légèrement renflée; la face inférieure est plane et concave 
au milieu. Le sommet est subcentral, un peu excentrique 
en avant. Les aires ambulacraires sont relativement assez larges, 
à peine pétaloïdes et circonserites par des zônes porifères très- 
étroites. Le sillon anal est large, arrondi à la partie supérieure; 
il s'ouvre à moitié à peu près de l'espace compris entre le 
sommet et le bord postérieur. La bouche située dans une dépres- 


327 


sion assez profonde est pentagonale et rapprochée du bord an- 
térieur. 


Rapports ET DirFéRENCES. — Cette espèce est voisine des 
Nucleolites clunicularis, Blain., seutatus, Lam., Goldfusii, 
Des M. et ne saurait cependant être rapportée à aucun de ces 
Echinides; elle se distingue du Nucleolites elunicularis, si abon- 
dant dans les terrains jurassiques inférieurs par sa forme plus 
allongée, plus épaisse sur les bords, moins conique et surtout 
par la position de son sillon anal qui s’arrondit à la partie supé- 
rieure et commence vers le milieu de l’espace compris entre le 
sommet et le bord postérieur, tandis que ce même sillon dans le 
N. clunicularis est aigu à la partie supérieure et très-rapproché 
du sommet. Elle s'éloigne également du Nucleolites scutatus 
dont la forme est moins oblongue, plus épaisse, plus carrée, 
moins rétrécie en avant et dont le sillon anal, situé à peu de 
distance du sommet , entame plus profondément le bord pos- 
térieur. Sa forme générale rétrécie en avant, dilatée en arrière, 
la rapproche peut-être davantage du Nucleolites Goldfusi , 
Des M. (Micraulus, Ag.), mais elle s’en distingue certainement 
par sa forme plus allongée, ses aires ambulacraires plus larges 
et moins pétaloïdes et surtout par son sillon anal plus étendu, 
s’ouvrant moins près du bord postérieur. — C’est à tort que 
M. Raulin mentionne cette espèce sous le nom de Nucleolites 
elongatus (1) ; ce dernier est beaucoup plus allongé, plus aplati, 
et son sillon anal occupe tout l’espace compris entre le sommet 
et le bord postérieur. 


(4) Statistique géologique du département de l'Yonne, p. 378, 
(épreuve). 


328 


LocaziTÉ. — Nous devons la connaissance de cette espèce à 
M. Rathier, qui l’a recueillie dans les calcaires des environs de 
Tonnerre et de Chablis où elle est très-rare. 


EXPLICATION DES FIGURES. ; 


PL XLV, fig. 6. — Nucleolites Icaunensis, vu sur la face supé- 
rieure, de la collection de M. Rathier. 
tig. 7. — Le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 8. — Le même, vu de côté. 


Pyéurus BLumENBacHn, Agassiz, 1847. (Clyp. Koch et Dunk, 
1837). 


Nous ne reviendrons pas sur les caractères de cette espèce 
décrite et figurée parmi les Echinides de l'étage corallien. Les 
exemplaires rencontrés dans les calcaires à astartes ne nous ont 
présenté aucune différence avec ceux qui proviennent du coral- 
rag proprement dit. 


LocazirÉé. — Le Pygurus Blumenbachii a été recueilli dans le 
calcaire à astartes, par M. Rathier, aux environs de Tonnerre et 
de Chablis, par M. Royer, à Colombé-les-deux-Eglises (Haute- 
Marne), et par nous à Arconville (Aube). 


Pyeurus Hausuanni, Agassiz, 1847, (Clyp., Koch et Dunk. 
1847). 


SyN.—Clypeaster Hausmanni — Koch et Dunker, Beîtrage Norddeuts- 


929 


chen Oolithgebildes, p. 38, pl. IV, fig. 
3, 1837. 

= — — Leymerie, Stat. géol. et min. du dép. de 
l'Aube, p. 239, 1846. 


Pygurus Hausmanni, Ag. — Agassiz et Desor, Cat. rais. des Echi- 
nides, an. des sc. nat., 3° série, t. VIL, 
p. 162, 1847. 


-- — — d'Orbigny, Prod. de Paléontologie, str. 
t. Il, p. 26, l4tét., n. 407, 1850. 


714 — — Cotteau, Note sur les Echinides de l'étage 
kimméridgien du dép. de l'Aube, Bul. 
soc. géol. de France, 2° série, t. XI, 
p. 317, 1853. 


— _ — Morris, Catalogue of British fossils, 2° 
éd. p.88, 1854. 


= = — d’Orbigny, Paléontologie francaise, ter- 
rains crétacés, t. VI, p. 301, 1856. 


Testà maximä, subcirculari, elongatà, supernè depressà,’ in- 
fernè subplanà, concavà, anticè rotundatà, porticè subros tratà. 
Areis ambulacrariis supernè usque ad ambitum petaloïdeis, n- 
fernè rectis, strictis, in sulco ad orem convergentibus. Ano 
elliptico, submarginali. Ore pentagonali, cireumvallato, antico. 


Dimensions. — Hauteur, 24 millimètres ; diamètre antéro- 
postérieur, 420 millimètres ; diamètre transversal 107 milli- 
mètres. 

Cette espèce est remarquable par sa grande taille ; sa forme 
générale est subcirculaire, plus longue que large, convexe et 
subdéprimée en dessus, arrondie et un peu échancrée en avant, 
subrostrée en arrière. La face inférieure est plane, légèrement 
concave au milieu et marquée de cinq renflements relativement 


330 


peu développés qui correspondent aux aires interambulacraires 
et sont terminés près de la bouche par cinq bourrelets saillants. 
Les aires ambulacraires affectent à la face supérieure une forme 
pétaloïdale très-gracieuse ; les pores qui les circonscrivent sont 
unis par un sillon qui-devient plus étroit au fur età mesure que 
l'aire se rétrécit, mais qui persiste jusqu’au pourtour du test. 

A la face inférieure, les ambulacres convergent en ligne droite 
jusqu'à la bouche ; ils sont étroits, bordés de pores espacés et 
renfermés dans des dépressions très-apparentes qui alternent 
avec les renfléments des aires biterambulacraires. Le test est 
peu épais et partout recouvert de petits tubercules crénelés, per- 
forés et s’élèvant du milieu d’un scrobicule lisse, étroit, dépri- 
mé, circulaire. Ces tubercules sont irrégulièrement disséminés, 
cependant sur le milieu des renflements interambulacraires de la 
face inférieure ils sont plus petits et plus serrés. La face supé- 
rieure est très-mal conservée dans le seul exemplaire que nous 
connaissons et il ne nous a pas été possible d'étudier la struc- 
ture de l’appareil oviducal très-bien représenté, du reste, par 
Koch et Dunker. L’anus est elliptique dans le sens du diamètre 
antéro-postérieur et s'ouvre à la face inférieure à l'extrémité de 
l'aire interambulacraire postérieure. La bouche est excentrique 
en avant, subpentagonale et entourée de cinq bourrelets sail- 
lants. 


RapporTs ET DIFFÉRENCES. — Ceite remarquable espèce offre 
par sa grande taille quelque ressemblance avec le Pygurus Teau- 
nensis que nous avons décrit et figuré dans les Echinides de 
l'étage corallien, mais elle s’en distingue facilement par sa 
forme plus allongée , sa face supérieure plus déprimée, 
ses aires ambulacraires conservant jusqu'au pourtour leur 
forme pétaloïdale, sa face inférieure plus plane et marquée de 


591 


renflements moins apparents. Par sa forme générale elle se rap- 
proche davantage du Pygurus pentagonalis, Wright, de l'étage 
bajocien d'Angleterre (1); elle s’en éloigne cependant, suivant 
M. Wright, par sa taille ordinairement plus forte, par su face su- 
périeure plus déprimée et plus convexe et ses sillons ambula- 
craires plus étroits: 


Locaziré. — Le Pygurus Hausmanni a été recueilli dans les 
calcaires à astartes de l'Aube, aux environs de Longchamps, 
per M. Royer, et à Polisot, par M. Leymerie. — M. d'Orbigny 
signale cette espèce à Tonnerre et à Thury (2). 

Hors de France, le Pygurus Hausmanni a été rencontré en 
Allemagne, à Kleinbremen, près Bückeburg (3), et en Angle- 
terre à Malton, Yorkshire {étage corallien) (4). 


Histoire. — Décrite et figurée pour la première fois en 1837, 
par Kock et Dunker, cette espèce a été, en 1837, placée par 


(4) Wright, on (he cassidulidæ of theoolites, Ann. of natural history, 
p. 224, pl. VIII, fig. 3 a-e, 1851. M. Wright considère le Clypeaster 
pentagonalis de Phillips (géol. of Yorkshire, pl. IV, fig. 24), conime 
synonyme de son Pygurus pentagonalis. Nous ne connaissons aucune 
de ces deux espèces, cependant en comparart la planche de M. Wright 
à la figure que Phiülips donne du Clypeaster pentagonalis, il nous pa- 
raît bien difficile de réunir ces deux espèces qui appartiennent à un 
horizon géologique distinct et présentent, au premier abord, de si 
grandes différences dans leur forme générale et la disposition de leurs 
ambulacres. 

(2) Paléontologie française, terrains crétacés, t. VI, p. 304. 

(3) Kock et Dunker, Beïtrage norddeutschen oolithgebildes, p. 89 

4) Wright, on the cassidulidæ of the oolites, p. 226.—Morris, catalo- 
gue of British fossils, p. 88. 


352 


MM. Agassiz et Desor dans le genre Pygurus où elle est restée 
depuis. 


Pyeurus RoyerIAnus, Cotteau, 1854. 


PI. 46, fig. 1-3. 


Syx. — Pygurus Royerianus, Cot. — Cotteau, Note sur les Ech. de 
de l'ét. kimm. de l'Aube, Bul. 
soc. géol. de France, 2° série, 
t. XI, p. 356, 1854. 


Testà latà, subquadratà, supernè depressà, anticè turgidà, 
flexuosà, posticè subrostratà. Tuberculis minutis, passim spar- 
sis, anticè majoribus. Granulis intermediis sæpius lineatim dis- 
positis. Vertice excentrico. 


Dimensions. — Hauteur, ?.....…. diamètre antéro-postérieur, 
67 millimètres ; diamètre transversal, 75 millimètres. 

Le Pygurus Royerianus affecte une forme circulaire, presque 
carrée, un peu plus large que longue, arrondie et fortement 
échancrée en avant et se prolongeant en arrière en un rostre 
assez prononcé. La face supérieure est déprimée, un peu renflée 
en avant et marquée en arrière d’une carêne légère. Les aires 
interambulacraires sont garnis de petits tubercules homogèneset 
formant le plus souvent des séries obliques assez régulières, si 
ce n'est cependant à la partie antérieure, surles bords de l'aire 
ambulacraire impaire où ils sont plus gros, moins nombreux et 
disséminés sans ordre. L'espace intermédiaire, entre ces tuber- 


339 


eules est occupé par une granulation fine, serrée, disposée au 
hasard à la partie antérieure, mais montrant sur le reste du test 
une tendance à se ranger en séries concentriques et linéaires. 

Les aires ambulacraires, comme celles du Pygurus Blumen- 
bachii, affectent une forme pétaloïdale et eflilée très-prononcée. 
Les pores qui les circonscrivent sont unis par un sillon jus- 
qu'aux deux tiers à peu près de la face supérieure ; de là, jus- 
qu’au pourtour, ils s’espacent et sont à peine visibles. Les aires 
ambulacraires sont garnies de tubercules identiques à peu près 
à ceux des aires interambulacraires, entourés comme eux de 
granules et formant des séries longitudinales assez régulières. 
Les sillons qui unissent les pores sont bordés d'un cordon de 
petites verrues très-fines. Le sommet est excentrique en avant. 
L'appareil oviducal paraît identique à celui du Pygurus Blumen- 
bachii et remarquable par le grand développement de la plaque 
madréporiforme. La face inférieure n’est pas conservée dans les 
exemplaires que nous connaissons. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — (Cette espèce est assurément 
très voisine du Pygurus Blumenbachii dont elle n’est peut-être 
qu'une variété ; elle nous a paru cependant s’en distinguer par 
sa forme constamment plus large que longue, par sa face supé- 
rieure plus déprimée, par ses tubercules postérieurs et latéraux 
moins nombreux, moins serrés, plus apparents et entourés de 
granules qui souvent affectent une disposition linéaire très- 
prononcée, caractère que nous n’avons pas vu dans le Pygurus 
Blumenbachii. 


LocaLirÉé. — M. Rathier a recueilli cette espèce dans les cou- 
ches de l'étage kimméridgien des environs de Chablis. Nous 
l’avons rencontrée aux Riceys. M. Royer, auquel nous sommes 


25 


04 
heureux de la dédier, nous en a communiqué un fort bel échan- 
tillon provenant du kimméridge de Bouzancourt (Haute-Marne). 


“ 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XEVL. fig. 1. — Pygurus Royerianus, vu sur la face supé- 
rieure de la collection de M. Royer. 
fig. 2. — Plaque interambulacraire grossie. 
fig, 3. — Pores grossis. 


Genre DYsAsTER, Agassiz. 


Nous avons indiqué précédemment, sans qu'il soit besoin d'y 
revenir ici, les motifs qui nous ont engagé, ainsi que l’a fait 
M. d'Orbigny, à remplacer le nom de Dysaster par celui plus an- 
cien de Collyrites. Les observations que nous venons de faire 
sur les Collyrites si bien conservés du terrain jurassique de la 
Sarthe (1), permettent de replacer dans la méthode le genre 
Dysaster en le circonscrivant, toutefois, dans des limites plus 
étroites. Les espèces classées dans ce genre par MM. Agassiz et 
Desor appartiennent à deux types bien distinets : les unes pré- 
sentent un appareil oviducal étroit, allongé, avec plaques ocel- 
laires latérales largement développées, en contact entre elles 
par le milieu et sur la même ligne que les plaques génitales. 
Dans les autres, ce même appareil est subcirculaire, plus large 


(1) Mémoire sur les Echinides fossiles de la Sarthe, lu à la Société 
géologique de France, le 10 mai 1856. 


939 


que long ; les plaques ocellaires latérales sont très-petites, re- 
léguées sur le flane des plaques génitales et séparées par le pro- 
longement de la plaque génitale antérieure de droite qui occupe 
le centre. Des espèces différant entre elles par la structure 
d'un organe aussi important, ne peuvent rester dans le même 
genre, quels que soient les caractères qui les rapprochent. Nous 
désignons les premières qui sont les plus nombreuses sous le 
nom de Collyrites que leur à donné M. Des Moulins. Nous lais- 
sons aux secondes le nom de Dysaster ; le genre ainsi restreint 
ne comprend plus qu'un petit nombre d'espèces toutes caracté- 
risées par leur appareil oviducal subcirculaire, à plaques ocel- 
laires reléguées sur le flanc des plaques génitales. Il nous pa- 
raît d'autant plus juste de conserver à ce genre le nom de 
Dysaster que l'espèce la plus répandue, le Dysaster granulosus 
était considéré par M. Agassiz, lorsqu'il a publié le Prodrome 
d'une monographie des radiaires, comme un des types de son 
genre Dysaster. 

Les espèces du genre Dysaster s'éloignent des Collyrites non 
seulement par leur appareil oviducal d’une structure si diffé- 
rente, mais par leur forme subcylindrique, plus allongée, plus 
renflée, par leur sommet excentrique en avant et par leurs am- 
bulacres postérieurs très-éloignés du sommet. Ces derniers ca- 
racières n'ont que peu de valeur au point de vue zoologique, 
cependant ils donnent à ces oursins une physionomie particu- 
lière et qui les distinguera toujours facilement des Collyrites. 

Nous ne connaissons que trois espèces de Dysaster : deux 
appartiennent au terrain jurassique, le Dysaster granulosus, 
Ag., et le Dysaster anasteroïdes, Leym.; le troisième, le Dysaster 
subelongatus est propre au terrain néocomien de la Provence 
et de l'Isère. 


DyYsASTER ANASTEROIDES, Leymerie, 1846. 


PI. 46, fig. 4-10. 


Syw.—Dysasteranasteroides,Leym.—Leymerie, Statistique minéralogique et 
géologique du département de l'Aube, 
atlas, p. 9, 1846. 


Dysaster suprajurersis, d'O.—d'Orbigny, Prodrome de Pal. strat., 1. 
Il, p. 55, 15° ét., n. 183, 1850. 


Collyrites anasteroides, d'O.—d’Orbigny, Noterectificative sur différents 
genres d'Echinoïdes, Revue et maga- 
sin de zool., 2° série, t. VI, p. 27, 
1853. 

— — — d'Orbigny, Paléontologie francaise, ter- 
rains crétacés, t. VI, p. 51, 1853. 


Collyrites granulosa, d'Orb.—Cotteau, Note sur les Ech. du dép. de 
l'Aube, Bul soc. géol, de Fr., 2° sér., 
t. XI, p. 357, 1854. 


Testà elongatà, subeylindricà, supernè inflatà, infernè planä, 
anticè rotundatà, posticè truncatà, subacuminatà. Vertice excen- 
tico. Areis ambulacrariis posterioribus subarçuatis, ano in- 
cumbentibus. Ano elongato, pyriformi. 


DIMENSIONS. — Hauteur, 18 millimètres ; diamètre antéro- 
postérieur, 33 millimètres ; diamètre transversal, 24 milli- 
mètres. 

Le Dysaster anasteroides affecte une forme allongée, subey- 
lindrique, renflée en dessus, plane en dessous, arrondie en 
avant et rétrécie vers Ja région postérieure qui est sensiblement 


997 

tronquée. Le sommet est très excentrique en avant. Le sillon 
antérieur au milieu duquel s'étend l'aire ambulacraire impaire, 
n'est apparent qu'à la face inférieure, près de l'ouverture buc- 
cale. Les aires postérieures sont arquées et convergent immé- 
diatementau-dessus de l'anus; l’espace qui les sépare des aires 
antérieures occupe près de la moitié du diamètre antéro-posté- 
rieur. Le test est partout recouvert d’une granulation fine, serrée, 
égale, abondante au milieu de laquelle se montrent de petits 
tubercules visiblement crénelés et perforés et entourés d’un 
scrobicule étroit, lisse, déprimé, cireulaire. Ces tubercules sont 
irrégulièrement disséminés sur les aires ambulacraires et inte- 
rambulacraires, cependant ils sont plus abondants à la partie 
antérieure et à la face inférieure, vers le pourtour du test. Dans 
la plupart des exemplaires l'appareil oviducal est conservé, 
il est à peu près identique à celui du Dysaster granulosus et se 
compose comme lui de quatre plaques ovariales granuleuses, 
inégales, fortement perforées, rapprochées les unes des autres et 
formant entre elles un carré presque régulier, plus large que long. 
La plaque antérieure de droite plus développée, se prolonge jus- 
qu'au bord postérieur de lappareil ovidueal et présente dans sa 
plus grande partieune apparence granulo-spongieuse. Les plaques 
ocellaïres sont très-petites, à peine distinctes et ne sont pas 
directement superposées aux plaques ovariales, ainsi que cela a 
lieu dans des espèces du genre Collyrites. L’anus est al- 
longé, pyriforme et s'ouvre à fleur du test, au sommet de l'aire 
interambulacraire postérieure qui ne présente aucune trace de 
sillon. La bouche est très-excentrique en avant et irrégulière- 
ment décagonale. 


RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Le Dysaster anasteroides est 
très-voisin du Dysaster granulosus auquel nous avions cru de- 


338 


voir le réunir (1). Il s'en distingue cependant, ainsi que nous 
l'avons déjà indiqué, par sa forme plus allongée, plus étroite en 
arrière, plus cylindrique, plus convexe et plus régulièrement 
renflée à la face supérieure. Il se rapproche davantage encore 
du Dysaster subelongatus du terrain néocomien dont il ne se dis- 
tingue que par sa région postérieure moins étroite, son sillon 
supérieur moins prononcé, son anus plus ovale. 


LocaziTÉ. — Le Dysaster anasteroides caractérise les cou- 
ches kimméridgiennes, il a été recueilli par M. Rathier, aux 
environs de Chablis. — Il est assez fréquent à Bar-sur-Aube 
(Aube), et à Champeourt (Haute-Marne). 


Histoire. — Mentionnée pour la première fois, par M. Ley 
merie, sous le nom de Dysaster anasteroides, cette espèce a été, 
dans le catalogue raisonné de MM. Agassiz et Desor, l’objet 
d’une confusion regrettable. En créant le nom d’anasteroides, 
M. Leymerie l'a donné à un oursin du terrain kimméridgien de 
l'Aube, mais M. Agassiz, tout en adoptant le nom d’anasteroi- 
des, l’a appliqué à une espèce néocomienne très-distincte, pour 
le gisement de laquelle il indique Grasse, Martigne, Castellanne, 
Escragnolle, Nerou, sans mentionner aucune des localités kim- 
méridgiennes signalées par M. Leymerie (2). Dans sa paléonto- 
logie française, M. d’Orbigny a fait cesser cette confusion en 
séparant du véritable anasteroides de M. Leymerie, l’espèce 
néocomienne à laquelle il a donné le nom de subelongata (3). 


(1) Note sur les Echinides de l'étage kimméridgien de l’Aube, Bull. 
soc. géol., 2° série, t. XI, p. 355. 


(2) Catalogue raisonné des Echinides, annales desse, nat., 3e série, 
t. VIIL, p. 32. 


(3) Paléontologie française, terrains crétacés, t. VI, p. 58. 


299 
M. d'Orbigny réunit avec raison au Collyrites anasteroides son 
Collyrites suprajurensis qui ne saurait en être distingué. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PI. XLVI, fig. 4. — Dysaster anasteroides, vu sur la face su- 
rieure de ma collection. 
fig. 5. — Le même, vu sur la face inférieure. 
fig. 6. — Le même, vu de côté. 
fig. 7. — Le même, vu sur la région antérieure. 
fig. 8. — Le même, vu sur la région anale. 


fig. 9. — Plaque grossie. 
fig. 10. — Appareil oviducal grossi. 


CONSIDÉRATIONS PALÉONTOLOGIQUES. 


L’étage kimméridgien nous a offert dans les départements de 
l'Yonne et de l'Aube, vingt espèces d’Echinides : 


Sur ce nombre, treize sont spéciales à cet étage : 


Cidaris pyrifera, Ag. 
Hemicidaris Rathieriana, Cot. 
— Wrightii. Cot 
— Ricetensis, Cot. 
— Purbeckensis, Forbes. 
— Desoriana, Cot. 
Pseudodiadema, Rathieri. Cot. 
Pedina aspera, Ag. 


Stomechinus semiplacenta, Des. 
Acrosalenia pisum, Cot. 
Nucleolites Icaunensis, Cot. 
Pygurus Royerianus, Cot. 
Dysaster anasteroides, Leym. 


Sept se sont déjà montrées dans les couches coralliennes : 


Rabdocidaris Orbignyana, Des. 
Hemicidaris Cartieri, Des. 
Pseudodiadema mamillanum, Des. 
Acrosalenia decorata, Wright. 
Holectypus Corallinus, d’'Orb. 
Pygurus Blumenbachii, Ag. 

—  Hausmanni, Ag. 


Ce nombre est relativement assez considérable, mais nous 
ferons observer que plusieurs de ces espèces, les Hemicidaris 
Cartieri, Pseudodiadema mamillanum, Pygurus Blumenbachii et 
Hausmanni proviennent du ealeaire à Astartes, dépôt intermé- 
diaire qui, tout en faisant partie de l’étage kimméridgien, tend 
encore par ses assises les plus inférieures à se rapprocher du 
coral-rag. 

Douze espèces sur vingt appartiennent à la division des Echi- 
nides réguliers. La prédominence, au milieu de ces assises ar- 
gileuses des Hemicidaris et des Rabdocidaris aux puissants 
radioles est un fait qui mérite d’être signalé. Le genre Hemici- 
daris atteint dans cet étage le maximum de son développement 
et est représenté, dans les départements de l'Yonne et de l'Aube, 
par six espèces (1). Spécial. pour ainsi dire à la formation ju- 


(1) Indépendamment des espèces signalées dans notre département, 


341 


rassique, ce genre disparaît avec elle, et ne nous offre dans le 
terrain crétacé que quelques rares espèces limitées aux couches 
les plus inférieures. | 

Parmi nos Hemicidaris kimméridgiens, il en est un, l’'Hemi- 
cidaris Purbeckensis dont le gisement nous paraît très-intéres- 
sant. Nous rappellerons ici quelques-unes des observations que 
nous avons publiées, en 1854, sur cette même espèce, dans le 
Bulletin de la Société géologique de France. 

L'Hemicidaris Purbeckensis à été recueilli par M. Forbes, à 
la base du groupe Wealdien, dans les couches de Purbeck du Dor- 
setshire. En retrouvant cette même espèce dans notre étage 
kimméridgien, il en résulte une présomption que ces deux dé- 
pôts sont synchroniques. Ce n’est là assurément qu'un fait isolé; 
cependant au point de vue paléontologique, il ne manque pas 
d'importance. Pour rattacher le groupe Wealdien, au terrain 
crétacé, il faudrait admettre que l'Hemicidaris Purbeckensis, 
après s'être développé dans nos mers kimméridgiennes, eut sur- 
vécu à la catastrophe qui sépare le terrain jurassique du terrain 
crétacé, conséquence contraire aux lois qui régissent la distribu- 
tion des Echinides, aucune de leurs espèces jurassiques n'ayant 
été rencontrée dans les terrains crétacés. N’est-il pas beaucoup 
plus simple de penser que le groupe Wealdien est le représen- 
tant des derniers dépôts jurassiques, que les couches de Purbeck 
notamment, se sont formées à l’époque où les mers kimmérid- 
giennes couvraient nos départements, que, sur certains points, 
ces mers ont envahi les lacs au fond desquels s’accumulaient 
presqu'exclusivement des sédiments d'eau douce et ont permis, 


nous indiquerons comme propre à l'étage kimméridgien les Hemicidaris 
Hofmanni, Des., mitra, Ag., Boloniensis, Cot., Alpina, Des., diademata, 
Ag., Thurmanni, Ag. 


542 


pendant un temps relativement très-limité, à quelques animaux 
marins contemporains de s'y développer. 

Sur vingt espèces d'Echinides kimméridgiens, huit sont nou- 
velles : 4 Hemicidaris, 1 Pseudodiadema, 1 Acrosalenia, 4 Py- 
gurus et 4 Nucleolites. Parmi les espèces déjà connues, quel- 
ques-unes présentent au point de vue zoologique, un intérêt 
réel. Nous citerons l’Acrosalenia decorata qui n'avait pas encore 
été signalé en France; le Pygurus Hausmanni, également fort 
rare et si remarquable par sa grande taille ; le Dysaster anaste- 
roides, que la forme de son appareil oviducal distingue si 
nettement des véritables Collyrites. 

L’étäge portlandien, malgré sa puissance considérable, et 
bien que renfermant dans certaines localités, notamment aux 
environs d'Auxerre, une faune riche et variée, ne nous a offert 
jusqu'ici aucune espèce d'Echinides. 


TABLE. 


2607 


Acrocidaris, Agassiz. 
Censoriensis, Cot., p. 136, pl. 16, fig. 1-4, 1850. 
nobilis, Ag., p. 133, pl. 15,1. 4-12, 1850. 


Acrosalenia, Agassiz. 
decorata, Wright, p. 322, 1856. 
pisum, Cot., p. 320, pl. 43,f. 7-11, 1856. 
spinosa , Ag., p. 08, pl. 3,f. 6-11, 1849. 


Arbacia, Agassiz. 
Jurassica, Cot. (Magnotia), p. 161, pl. 20, f. 6-11, 1851. 


Cidaris, Lamarck. 
Agassizii, Cot., p. 80, pl. 8, f. 1-2, 1849. 
baculifera, Ag., p. 114, pl. 11, f. 3, 1850. 
Blumenbachïi, Muns., p. 84 et 108, 1849, t. IV, p. 204, pl. 

10, f.:7-9, 1850. 

Censoriensis, Cot. (Diplocidaris), p. 118, pl. 12, f. 4, 1850. 
copeoides, Ag. (Rabdocidaris), p. 82, pl. 8,f. 3-5, 1849. 
coronata, Gold., p. 103, pl. 10,f. 1-7, 1850. 
Courtaudina, Cot., p. 41, pl. 2, f. 1-2, 1849. 
crassa, Cot. (Rabdocidaris), p. 117, pl. 11; f. 8, 1850. 
Drogiaca, Cot., p. 110, pl. 11, f. 1-2, pl. 12, fig. 1, 1850. 
granulata, Cot., p.116, pl. 11,f. 7, 1850. 


044 | 
lineata, Cot., p. 11, pl. 117, f. 5-6, 1850. 
Moraldina, Cot. (Rabdocidaris), p. 33, pl. 1, f 1-3, 1848. 
pustulifera, Ag. (Diplocidaris), p. 113, pl. 12, f. 3, 1850. 
pyrifera, Ag., p. 284, pl. 42, f. 12, pl. 45, f. 9-10, 1856. 
spinosa, Ag. (Rabdocidaris), p. 1145, pl. 11, £. 4, 1850. 
trigonacantha, Ag. (id.), p. 410, pl. 10, f. 6, 1850. 


Clypeus. 
Rathieri, Cot., p.71, pl. 6, f. 1-4, 1849. 


Collyrites, Des Moulins. 
Censoriensis, Cot., p. 262, pl. 40, f. 6-7, 1855. 
conica, Cot., p. 89 et 251, pl. 9, f. 6-9, 1849 et 1855. 
Desoriana, Cot , p. 251, pl. 39, f. 1, 1855. 
granulosa , Des M., p. 253, pl. 40, f. 1-4, 1855. 
ovalis, Des M., p. 86 et 246, pl. 9, f. 1-2, 1849, et pl. 39, 
f.,2-4,/ 1855, 
Michelini, d’Orb., p. 258, pl. 40,f. 5, 1855. 


Desorella, Gotteau. 
Drogiaca, Cot., p. 231, pl. 34, f. 4-7, 1855. 
elata, Cot., p. 238, pl. 34, f. 1-3, 1855. 
Icaunensis, Cot., p. 224, pl. 33, f. 1-8, 1855. 
Orbignyana, Cot., p.227, pl. 33, f. 9-11, 1855. 


Diadema, Lamarck. 
_complanatum , Ag. (Pseudodiadema), p. 147, pl. 17, f. 7-10, 
1851. 
Courtaudinum, Got. (Diplopodia), p. 153, pl. 18, f. 9-10, 
1851. 
depressum, Ag. (Pseudodiadema), p. 43, pl. 2, f. 3-6, 1849. 
Drogiacum, Cot, (Diplopodia), p. 156, pl. 9, f. 6-10, 1851. 
hemisphæricum, Ag. (Pseudodiadema), p. 139, pl. 16, f. 5-9, 
1850, 


945 


lcaunense , Got. (Diplopodia), p. 154, pl. 19,8 15, 
1851. 

Orbignyanum, Cot. (Pseudodiadema), p.145, pl. 17, f. 2-6, 
1851. 

pseudodiadema , Ag. (Pseudodiadema), p. 142, pl 17, f. 1, 
1851. 


Rathieri, Cot. (Voy. Pseudodiadema Rathieri). 

Ricordeanum, Cot. (Pseudodiadema) , p. 137, pl. 15, £ 1-3, 
1850. 

seriale, Ag. (Hemipedina), p. 35, pl. 1, f.4-8, 1848. 

subangulare, Ag. (Pseudodiadema), p. 150,pl. 18, f. 1-8, 
1850. 


Dysaster, Agassiz. 
anasteroides , Leym., p. 336, pl. 46, f. 4-10, 1856. 
conicus, Cot. (Voyez Collyrites conica). 
Orbignyana Cot. (Gollyrites), p. 88, pl. 9, f. 3-8, 1849. 
ovalis, Ag (Voyez Collyrites ovalis), 
ringens , Ag. (Collyrites), p. 46, pl 2,f. 10-13, 1849. 
Robinaldinus, Cot. (Collyrites), p. 73, pl. 7,f. 1-5, 1849. 


Echinus, Linné. 
Orbignyanus Got. (Stomechinus), p. 173, pl. 21, f. 8-13, 


1853. 
multigranularis, Cot. (id.), p. 61, pl. 7, f. 6-8, 1849. 
perlatus, Ag. (id.), p. 178, pl. 23, f. 1, 1853. 
Robinaldinus, Got. (id.), p. 175, pl. 22, 1853. 
Vacheyi, Cot. ssps60 ; pl. 3,.f112-16% 
1849. 


Glypticus, Agassiz. 
bieroglyphicus , Ag., p. 166, pl. 20, f. 12-15, 1851, 


Hemicidaris, Agassiz. 


346 
cartieri, Des., p. 128, pl. 14, f. 1-5, 1850, p. 290, 1856 
crenularis, Ag., p. 84 et 122, pl. 13, f. 1-9, 1849, 1850. 
Desoriana, Cot., p. 305, pl. 43, f. 1-6, 1856. 
diademata, (Voyez Hem. Cartier1). 
Guerini, Got., p. 130, pl. 14, f. 6-8, 1850. 
Icaunensis, Cot., p. 56, pl. 3,f. 1-5, 1849. 
Meryaca, Cot., p. 126, pl. 13, f. 10-12, 1850. 
Purbeckensis, Forbes, p. 300, pl. 45, f. 1-4, 1856. 
Rathieriana, Cot., p. 292, 1856. 
Ricetensis, Cot., p. 298, pl. 43, f. 1-4, 1856. 
stramonium , Ag., p. 120, pl. 12, f. 5-7, 1850, 
Wrightü, Cot., p. 294, pl. 42,f. 5-11, 1856. 


Holectypus, Desor. 
Corallinus,, d'Orb., p.211 ; pl. 31.,,f/,4-4:4854;ep. 325, 
1856. 
Devauxianus, Cot., p. 45, pl. 2, f. 7-9, 1849 
Dormoisianus, Cot., p. 84, pl 8, f. 6-8, 1849. 
Drogiacus, Cot., p. 208, pl. 31, £. 1-4,1854. 
Raulini, Cot., p 63, pl. 4, f. 1-5, 1849. 


Nucleolites, Lamarck. 
conicus , Cot , p. 64, pl. 4, f 4-6, 1849. 
clunicularis, Blaur., p.65, pl. 4, f. 7-12, 1849. 
crepidula, Des., p. 68, pl. 5, f. 4-6, 1849. 
Edmundi, Cot., p. 67, pl. 5, f. 1-3, 1849. 
Icaunensis, Cot., p. 326, pl. 45, f. 6-8, 1856. 


Pedina, Agassiz. 
aspera, Ag., p. 312, pl. 44,f. 7-12, 1856. 
Charmassei, Cot., p. 186, pl. 24 et 25, 1853. 
Michelini, Cot, p. 185, p. 23,f. 2-4, 1853. 
sublævis, Ag., p. 189, pl. 26, 1854. 


Polycyphus, Agassiz. 
Corallinus, Cot., p.169, pl. 21,f. 1-7, 1853. 


Pseudodiadema, Desor. 
Mamillanum, Des., p. 308, pl. 44, tig. 1-6,, 1856. 
Rathieri, Des., p. 159, pl. 20, f. 1-5, 1849, p. 308, 1856. 


Pygaster, Agassiz. 
Greslyi, Des., p. 202, pl. 28, f. 2-6, 1854. 
pileus, Ag , p. 205, pl. 29 et 30, 1854. 
umbrella , Ag., p. 194, pl. 27 et 28, f. 1, 1854. 


Pyqurus, Agassiz. 
Blumenbachii, Ag., p. 233, pl. 35 et 36, 1855, p. 328, 1856. 
Hausmanni, Ag., p. 328, 1856. 
Icaunensis, Cot., p. 239, pl. 37,f. 1, pl. 38, f. 1-4, 1855. 
nasutus, d’Orb., p. 242, pl. 37, f. 1-2, 1855. 
Michelini, Cot., p. 70, pl. 5, f. 7, 1849. 
Royerianus, Cot., p. 322, pl. 46, f. 1-3, 1856. 


Rabdocidaris, Desor. 
Orbignyana, Des., p. 286, pl. 1, f. 1-7, 1856. 


Stomechinus, Desor. 
semiplacenta , Des., p. 317, pl. 45, £. 5, 1856. 


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