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Full text of "Étude sur les produits de la famille des Sapotées"

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Plenchon, Louis 


Etude sur les produits de le famille des 
Eapotées 
Montpellier, 1888. 121 p. 


ÉTUDE SUR LES PRODUITS 


DE LA FAMILLE 


DES SAPOTÉES 


David 
LOU, PLANCHON 


Docteur en Médecine, Licencié ès sciences naturelles 


Pharmacien de 1re classe 


MONTPELLIER 


IMPRIMERIE CENTRALE DU MIDI 
( Hamelin Frères) 


: 1888 


A LA MÉMOIRE DE MON PÈRE 


JULES-ÉMILE PLANCHON 


Correspondant de l’{nstitut. 


A MON PRÉSIDENT DE THÈSE 


MONSIEUR LE PROFESSEUR J.-LÉON SOUBEIRAN 


LOUIS PLANCHON. 


À MONSIEUR LE DOCTEUR S. 


Ancien Médecin de la marine 


Ancien Professeur d'Histoire naturelle à l'Ecole normale spéc 


INTRODUCTION 


Le suiet traité dans ie travail qui va suivre n’est point celui 
] q P 


que j'avais dans l’origine le dessein d'étudier. Mon intention 


était tout d’abord, sur le conseil d’un de mes Maîtres, de faire 


l'étude de la graine des Sapotées, étude botanique et micro- 


graphique qui aurait présenté sans doute un certain intérêt. 


Mais les Sapotées sont rares dans les serres d'Europe, elles 
y fructifient peu, et les graines sèches elles-mêmes n’abondent 
pas dans les herbiers. En réponse à de très-nombreuses let- 
tres, je n'ai pu recevoir dans les premiers temps qu’un très- 
petit nombre d'échantillons, malgré la bonne volonté de mes 
correspondants, dont je n’ai qu'à me louer hautement. Aussi 
les déterminations souvent fort douteuses, l’état de vieillesse 
de bien des graines plus ou moins attaquées ou détruites, la 


minime quantité d'espèces ou de genres à comparer, m’ont-ils 


_ dès l’abord convaincu de l'impossibilité de mener ce travail 
P | 


à bonne fin dans le laps de temps que l’approche des vacan- 
ces ne me permettait pas de dépasser. Plus tard, des envois 


très-intéressants me sont parvenus, soit de Paris (Droguier 
j I 


seur Beauvisage m'a également adressé de nombreuses | 


nes ; mais, à ce moment, j'étais déjà engagé fort avant 
une autre voie. ns 


En effet, en étudiant avec soin la famille dont je . 


la quantité des bois employés dans l'industrie, de la A à Le 


tion considérable de fruits comestibles, de la ver ARe des ue 


souvent dans des publications isolées, il m'a semblé a. = à 
sant de les grouper dans une étude ce mn | 


ie À si 
Je donne donc cette étude pour ce qu ‘elle est, et san mm 


Ke. dissimuler ses nombreuses imperfections, ni surtout ses 


: breuses lacunes. Si pourtant elle peut éviter à d’autres les 


vil 
temps une vue générale exacte des produits du groupe, elle 


pourra être utile, et c’est le but que j'ai poursuivi. 


Ce travail est divisé en deux parties, d'étendue très-inégale. 
Dans la première, fort courte, sont réunies les notions bota- 
niques qu’il est nécessaire d’avoir sur le groupe étudié. Je me 
suis borné aux caractères généraux en y insistant assez lon- 
œuement. Mais les matériaux dont je disposais ne m'ont per- 
mis à aucun degré de m'arrêter à la discussion des gen- 
res. Et d'ailleurs la science ne tardera pas à s'enrichir d’une 
œuvre de longue haleine qui fixera pour longtemps nos con- 
naissances sur les Sapotées. M. L. Pierre, ancien directeur 
du Jardin botanique de Saïgon, qui a passé plus de trente ans 
de sa vie dans les régions tropicales, et qui connait admirable- 
ment la riche flore de l’Asie méridionale, s'occupe depuis plu- 
sieurs années d’une monographie des Sapotées. Aucun bota- 
niste n'est mieux que lui à même de réviser avec autorité cette 
famille, où les genres ont des limites souvent très-vagues, et 
l’on ne peut que désirer vivement la publication prochaine de 
ses patientes études, de ses analyses et de ses dessins. On 
trouvera dans cette première partie de mon travail quelques 
notions nouvelles que M. le docteur Sagot à recueillies de sa 
bouche et dont il a eu l’obligeance de me faire part. Je tiens 
à remercier ici M. Pierre d’avoir bien voulu faire profiter cette 


modeste étude de ces résultats intéressants. 


La deuxième partie est réservée à l'étude des produits. Ici, 


deux méthodes peuvent se présenter à l'esprit. L’une consiste 


ju 


serait tout indiquée dans un travail où la botaiius 


drait la cu es place et où les seraient 


L » 


Lo tière médicale étant alors l'accessoire. J'ai rl es ii 
seconde voie, plus en rapport avec le sujet spécial que j'e 
5 en vue. Dès lors, les divisions de cette deuxième partie 


posaient; elles forment six chapitres nettement séparé 


je | = Produits fournis par le latex, 
RC _ Bois, 
} Fleurs, 
Fruits, 
Matières grasses fournies par les graines, 


Produits utilisés par la médecine. 


IX 
etqu'il met si généreusement à la disposition des travailleurs. 
J'ai eu aussi recours à ses conseils, et je suis heureux de pou- 
voir ici l'en remercier publiquement. J’ai encore un hommage 
de très-vive reconnaissance à rendre à M. le docteur P. Sagot, 
ancien médecin de la marine, ancien professeur d'histoire na- 
turelle à l'École normale spéciale de Cluny, dont les intéres- 
santes publications sur les produits coloniaux sont connus de 
tous. M. Sagot, bien qu'il n'eût pas fait des Sapotées une étude 
particulière, a bien voulu mettre à ma disposition non-seule- 
ment ses précieux souvenirs de voyage, mais encore toute son 
obligeance et tout son dévouement. Les notes qu’il s’est donné 
la peine de prendre auprès de M. Pierre, dans les herbiers 
et les serres du Muséum, et dans des ouvrages très-divers, 
m'ont été extrêmement utiles, et je tiens à lui prouver ma vive 
œratitude en inscrivant son nom en tête de ce travail. 

J'adresse enfin mes remerciements à M. le professeur Cau- 
vet (de Lyon), à M. Goldscheider, l’obligeant conservateur de 
exposition permanente des Colonies; à M. Beauvisage, pro- 
fesseur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon, auquel je 
dois de précieux renseignements bibliographiques ; à M. le 
commandant Masson, ancien gouverneur du Gabon; à M. Hec- 
kel, professeur à la Faculté des sciences de Marseille ; à M. le 
Bibliothécaire de l’École supérieure de pharmacie de Paris; en 
un mot, à tous ceux qui ont eu la complaisance de m'envoyer 


des graines et des renseignements. 


ÉTUDE SUR LES PRODUITS 


DE LA FAMILLE 


DES SAPOTÉES 


PREMIÈRE PARTIE 


CARACTÈRES GÉNÉRAUX 


Les Sapotées (Sapotæ Juss., Sapoteæ R. Br., Sapotaceæ 
Endl., Lindl., Benth. et Hook.) constituent une famille natu- 
relle, à caractères multiples : les organes floraux, la graine 
toujours reconnaissable, le fruit, le port, les feuilles, la nature 
du bois, la présence d’un suc laiteux spécial, sont autant de 
points importants qui permettent de caractériser nettement 
ce groupe. | 


Port. — Les Sapotées sont toutes des arbres ou des ar- 
bustes; la plupart sont remarquables par la beauté de leur 
feuillage coriace, souvent d’un vert émeraude, quelquefois re- 


tallique. Les plus grands de ces arbres (Isonandra, 


— 12 — 


vêtu à la face inférieure par un tomentum brillant 


etc.)sont ceux de l'Asie méridionale. 


porte sont tantôt pe très-ramifiés (Biraelel Sida 0? 
etc.); tantôt, dès le début, assez gros, forts, en petit noml 
et assez peu ramifiés me Lucuma), ue 


(jamais rade des did A nombre a an 
fruits et des graines plus volumineux. Aux rameaux fins et très- : 
divisés répondent d'ordinaire des feuilles plus petites, sou- 
vent minces, des fleurs minimes et des fruits plus petits (Da : 
P. Sagot, in Litt.). | 


Bois.— Il en sera question plus loin avec quelques détails, | 
car il constitue l’un des produits intéressants des Sapotées. ie" 
est ordinairement lourd, compacte, dur, coloré, peu corrupti- | 
ble, et les usages en sont nombreux (voy. Bois). AU 


Écorce. — D'’épaisseur moyenne et adhérente, elle laisse 
découler par incision un latex blanchâtre ou jaur nabre, 3, pro: j 
priétés spéciales ; ce latex est d'ordinaire assez peu abondant, 
bien moins que chez les Apocynées, Euphorbiacées, pa 
carpées, etc. Le tissu sécréteur qui le produit est, d'apr 
van Tieghem, constitué par des files de cellules ajoutées bou 
à bout, et dont les cloisons transversales ne sont pas résc 
bées (1). 


Réctstente. "" " 
LE 


RS CR 

Feuilles. — Elles sont alternes, très-rarement sub-oppo- 
sées (quelques Lucuma, Sarcosperma), tantôt rapprochées en 
sroupe, en rosette,sur un rameau court et fort, tantôt plus es- 
pacées, sur un rameau plus grêle à élongation rapide.— Elles 
sont ordinairement très-entières (sauf Chrysophyllum impe- 
riale, où elles sont dentées-spinescentes), simples, penniner- 
ves, assez fermes ou même coriaces, rarement membraneuses, 
ovales ou lancéolées, courtement pétiolées et souvent chargées 
à la face inférieure de poils étoilés ou malpighiacés, à éclat 
parfois métallique (Chrysophyllum). 

Ces poils soyeux, apprimés, souvent d'un jaune doré ou blan- 
châtres, argentés, ou ferrugineux, existent non-seulement à la 
face inférieure des feuilles, mais encore sur les jeunes pousses, 
l'ovaire, le calyce. Ils donnent un éclat tout particulier aux 
échantillons d’herbier. Les espèces les plus remarquables sous 


| ce rapport sont le Chrysophyllum Caïnito et les Palaquium 
\ Dichopsis) formosum et calophyllum. Je ne connais pas 


ces deux dernières espèces, mais l’herbier du Jardin des plan-. 
tes de Montpellier offre quelques spécimens de divers Chry- 
sophyllum très-remarquables par leur reflet brillant. 


libéro-ligneux développés dans l’écorce viennent former une barrière 
entre les laticifères et l'extérieur, si bien qu'il faut, pour provoquer 
l'écoulement du lait, trancher cet obstacle au moyen d’un outil solide. 
Cette disposition se retrouve, pense M. Heckel, dans tous les Bassia. 
Une lettre de M. Daruty de Grandpré, de Maurice, lui disant que le lait 
ne peut, chez le Z. lahfolia, être extrait que des jeunes branches, le 
confirme dans cette idée. De mon côté, je trouve dans un article de 
M. J. Lépine, sur le P. longifolia, qu’on extrait le suc en incisant une 
écorce fort épaisse. Et ailleurs, d’après Perrottet, qu’on extrait, pour 
les usages médicaux, le suc des jeunes fruits et de l'écorce tendre. 
Ceci vient encore à l'appui de la présomption de M. Heckel. (D’après 


un article découpé sans indication du titre de l'ouvrage: c'est très-pro- 


bablement un catalogue des produits coloniaux. Peut-être est-ce celui 
de l'Exposition de 1867.) 


ee 
Ces feuilles ne sont jamais aromatiques. | 
Les stipules manquent. Il en existe pourtant de cal 
dans quelques genres (Ecclinusa, Sarcosperma, Cruptogi 
Butyrospermum). \ ti ho 
Fleurs. — Généralement portées sur un pédicelle, rare 
ment sessiles, les fleurs peuvent être isolées (Achras); mais. 
le plus souvent elles sont réunies en inflorescences HS “4 
riées : d'ordinaire, elles sont fasciculées à l’aisselle des: feuil- 
les ou aux nœuds des rameaux. Rarement rameaux florifères, À 
axillaires, aphylles (Sarcosperma, quelques Sideroxylon), ue #4 
vent très-nombreuses, peu brillantes, de couleur blanche ou. 
verdâtre. pe | 
Ces fleurs sont généralement très-petites. La taille maxi- 
mum est atteinte par un Lucuma indéterminé dont M. Sagot. 
m'a envoyé un dessin à la plume de grandeur naturelle, et pu | 
atteint près de deux centimètres. “A 
Les arbres fleurissent assez jeunes, et la saison de floraison { 
est longue. Les fleurs sont $, régulières. Souvent 5-mères, | 
parfois 4-mères (Isonandra, quelques Lucuma), ou 6-mères, | 
(Achras, quelques Mimusops), ou même 8-mères (quelques | 
Mimusops, etc.). Il existe parfois, mais non toujours, de pe- | 
tites bractées qui entourent la base des pédicelles floraux. | 
Rarement le calyce lui-même est entouré par des bractéoles | 
analogues aux sépales. nie 
Calyce.— Il est ordinairement fort petit et vert, et les nn . 
qui le constituent sont souvent soudées les unes aux autres 
à la base. Ces pièces, au nombre de 4-6-8, peuvent être nette- 
ment disposées sur deux verticilles, ou bien la bi-sériation 
n’est pas visible. Exceptionnellement, les sépales sont nom= h 
breux, et l’on peut considérer les plus extérieurs comme 
bractées. (Bentham et Hooker.) Les segments du calyce s 
persistants ou caducs, mais très-rarement accrescents. 
Corolle. — Toujours gamopétale, elle est dans la règle 


Le Rs 

mère au calyce (Chrysophyllum, Lucuma, Sideroxylon, 
Achras, Argania, Isonandra, etc.), ou bien le nombre de di- 
visions est deux ou trois fois plus grand (Mimusops, Bassia, 
Imbricaria, Bumelia, etc.), chaque pétale développant en 
dedans ou en dehors de lui deux stipules pétaloïdes. (Van 
| Tieghem.) 

Le tube de la corolle peut être exceptionnellement plus long 
| que les lobes (Leptostylis);, mais généralement il est court et 
| le limbe a des lobes imbriqués égaux, formant un ensemble 
campanulé ou urcéolé suivant le degré de soudure. Lorsque la 
soudure n’a lieu qu’en bas, la fleur s'ouvre parfois beaucoup, 
et les divisions peuvent même être excurvées. Dans quelques 
cas rares, la corolle accrescente se gorge de matière sucrée 
avant de tomber surle sol(voy. Mahwah). 

Etamines et staminodes. — L'androcée constitue typique- 
ment deux verticilles : l’un est opposé aux pièces de la corolle; 
l’autre alterne avec le premier. Tel est le cas des Isonandra, 
| Dichopsis, etc., dont toutes les étamines sont fertiles. Mais 
il est fréquent de voir l’un de ces verticilles, celui dont les 
| pièces sont alternes avec les lobes de la corolle, disparaître 
complétement (Chrysophyllum, Payena, Bassia, Dichopsis, 
_ letc.), ou être remplacé par des staminodes petits (Lucuma, 
_|Labatia, Sarcosperma, etc.), ou plus ou moins grands et pé- 
_ |taloïdes (Argania, Butyrospermum, Achras). 

Le cycle d’étamines fertiles est toujours opposé aux pièces 
de la corolle. Rarement le nombre des étamines devient con- 
sidérable (Pycnandra). 

Chez les Cryptogyne, il y a des staminodes opposés en 
dedans aux étamines et par conséquent aux côtés de la corolle. 
Mais sont-ce des staminodes ? 

Les appendices de la corolle, ou staminodes, donnent sou- 
vent des types floraux bizarres. 
|} Toutes ces pièces, étamines ou staminodes, sont insérées 


Les filets sont généralement assez courts, AS 
leur sommet est légèrement réfléchi en dehors. 
Les tarenes sont bases ou versatiles (Léna 


tantôt plus Mb, ne (beaucoup de a d 
enfin à déhiscence latérale (Sarcosperma ). d: BH 
Le connectif est parfois prolongé au delà des loges; i 
ordinairement plus large en dedans qu’en dehors. in 
Lorsque la corolle est tubuleuse ou urcéolée, les étamines 
sont ordinairement incluses. ; 5 
Disque. — Il résulte des observations organogéniques de 
M. Pierre, que m'ont communiquées M. le docteur P. Sagot 
et M. Pierre lui-même, que l'existence du disque est très- 
fréquente : mais il est souvent plus ou moins masqué par. les 1 
poils villeux qu’il porte, et qui se confondent à l'œil avec ceux 
de l'ovaire lui-même. TR 
Ce disque est en coussinet ou en bourrelet. Il est très- élevé, | 
mais peu distinct de l'ovaire dans les Omphalocarpum, cer-. 
tains Lucuma. Dans les Myxandra (gen. nov.) il a un rebord. 
en cupule soudé à l'ovaire. Il en est de même dans le Lucuma 
galactoxylon (Galactoxylon, gen. nov.). | 7. 
Dans le Siderocarpus (gen. nov.) il a un rebord couver 
de poils longs et sétiformes. Dans l’Illipe (Bassia auct. he 
peu visible, ainsi que dans Je Chrysophyllum ? imperi 
Benth. | 


À! * 


Ilmanque de à ven dans le Pine an à BR 
Rennes (gene nov.) et dans le Frsnetenes 


base, et se par: 


as À 


1° Un ovaire formé ordinairement d'autant de carpelles que 
de sépales : chaque feuille carpellaire forme une loge. Rare- 
. ment le nombre des carpelles est moindre; quelquefois deux 
seulement (quelques Lucuma ). 
Chaque loge est uni-ovulée. 
L'ovaire, dans son ensemble, est ordinairement globuleux 
| ou turbiné, très-souvent villeux, soyeux à sa surface. 
| Il existe constamment, sur la coupe longitudinale de l'ovaire 
jeune des Sapotées, une vacuole, une petite cavité située à la 
partie supérieure, entre l'insertion du style et le bord supé- 
| rieur des cloisons. 
Cette petite vacuole n'existe que dans le très-jeune bouton, 
| alors que les bords des feuilles carpellaires ne se sont pas en- 
core rejoints en dedans. Ainsi, dans le Butyrospermum Par- 
| kü(Vitellaria paradoxa), les cloisons manquent presque com- 
| | plétement dans le très-jeune ovaire, et les ovules sont en 
À forme de mamelon à l'angle interne des loges, dont les cloisons 
| rudimentaires ne dépassent pas ces ovules en hauteur et ne 
| se rejoignent même pas au centre. Du reste, à ce très-jeune 
âge, les feuilles carpellaires ne se touchent même pas en haut 
| et en dehors. La chose est plus nette encore chez les Pala- 
quium, chez qui la partie supérieure de lovaire est encore en 
bourrelet, alors que les pétales sont avancés et les étamines 
différenciées. Cet état jeune et transitoire semble rapprocher 
l'ovaire des Sapotées de celui des Styracées et des Myrsi- 
nées. Mais ce n’est qu'une circonstance dans l’évolution. (Ob- 
servation de M. Pierre.) 

D’après le même observateur, l'ovaire est souvent plus ou 
moins immergé par sa base dans le réceptacle un peu élargi 
et tuméfié. 

2° Un style simple, court et conique, ou allongé-subulé, gla- 
bre, droit, inclus. 

3° Un sfigmate terminal, punctiforme, peu visible, rare- 
ment un peu plus large. 


210 

%° Des ovules, au nombre d’un par loge, plus ou mo 
phitropes et fixés à l'angle central de la loge, mais plus ot 
moins haut; en général, ascendants ou presque dressés 
le micropyle extérieur et inférieur, et le raphé interne. 
Dans le jeune âge, l’ovule est ou horizontal ou déjà ver 
Par la suite du développement, il devient ou vertical où 
peu oblique. En même temps, le raphé s’allonge de tout 
longueur de l'ovule, inscrivant latéralement en dedans l’are 
derasa caractéristique. La position du hile varie parfois dans 
un même genre Een. (M. Pierre.) LD UE | 


rs 


Fruit.— C’est une baie indéhiscente, à péricarpe plus ou 
moins charnu, quelquefois assez peu, et dans quelques cas | 
presque sec. Ce péricarpe ordinairement épais peut être assez. 
mince; il est recouvert par un épicarpe pelliculaire mince, | 
lisse ou furfuracé-rugueux, ou même coriace (Labatia). Cette! 
baie atteint parfois une grosseur assez considérable et la. Pur À 
en est souvent comestible (voy. Fruits). EE 

À l’intérieur sont de 2? à + loges, assez souvent und soulil 
par avortement des autres. Le fruit est donc en ce cas 114 | 
culaire et Re Ru La pulpe serre les graines de près, e tp 
celles-ci n’en sont pas séparées par un ie vide où une en- À 
veloppe spéciale. :#Teti 


+ .. 
11 


Il arrive très-souvent chez Îles Bidrite ls Bas-| 
siées, etc., que les cloisonsdes loges, après s’être formées, & sel 
détruisent, en sorte qu'aucune cloison ne sépare les graines, à 
ou que la graine unique est dressée dans une cavité formée | À 
aux dépens des autres. Le fait est commun dans les Sersali- } 
sia, dans quelques Payena. On a ainsi une placentation ba-f 
silaire, bien que les restes des cloisons incomplètes soient, vie} 
sibles pe toute la partie supérieure de la cavité ovarienne. 


AE SE 


Sommet duquel sont les ovules. Par là il y aurait des rapports 
wec les Myrsinées. Mais, d'après M. Pierre, à qui je dois ces 
intéressantes observations, ce fait n’a que peu d'importance 
dans l’ensemble des caractères des deux familles. 

… Graines.— Elles sont fort remarquables, souvent très-bel- 
les par leur grosseur et l’éclat de leur surface. Le nombre en 
est d'ordinaire bien moindre que celui des ovules, et le plus 
Souvent une seule se développe (Butyrospermum, Sideroxy- 
lon, Payena, Bumelia, etc.); quelquefois deux ou trois (Ach- 
| as Sapota). Lorsqu’elles sont solitaires, elles prennent plus ou 
moins la forme du fruit. Lorsqu'elles sont nombreuses, elles 
sont souvent aplaties latéralement, et disposées annulaire- 
rent autour d’un axe épais. Il arrive quelquefois (Argania) 
e les graines se soudent étroitement les unes aux autres, 
l’axe central et les cloisons ayant disparu. Dans certains gen- 
res monospermes, on trouve exceptionnellement deux ou trois 
noyaux, dont un ou deux plus petits. ; 

_ Chaque graine présente un hile très-remarquable(1), souvent 
très-grand, occupant presque le tiers de la graine, parfois 
moindre ou même assez petit. Ce hile est latéral ou sub-basi- 
laire, oblong ou linéaire, ou très-large; sa surface est souvent 
un peu rugueuse, marquée de petites inégalités, plus ou moins 
ipaque et mate; elle tranche par ces caractères et par sa cou- 
eur différente, tantôt plus foncée, tantôt moins, sur la surface 

illante et vernie du testa. 

Le testa est plus ou moins crustacé, dur, lisse, poli, bril- 
ant, de couleur acajou, fauve clair, chocolat ou brun-noirâtre, 


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(EL M. Pierre considère ce hile si long comme formé par l'union du 

tégument externe avec le raphé, d'une part, et du raphé avec l'axe de 

la loge, d'autre part. On comprend que cette union ne se fasse pas tou- 
| purs de la même facon et qu’elle ait lieu à des hauteurs diverses. De 
à des différences entre les genres. (Pierre, in Lift.) 


PS ARC PP PEU UE AS MA LP UT EDS VO NIMES 
lé: 3 A0 Ty ME CRD 4 MEET 


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» 4 F TRE LUE 


es 


avec une large tache opaque répondant au hile. ie IE. 
le poli égalent celui du plus beau bois d’ébénisterie so 
sement travaillé et vernis. Chez quelques espèces pourtant, 
le noyau est moins élégant, un peu terne, pâle (Imbricai 
quelques Sideroxylon), ou même mat et rugueux(Labatia). 
testa est ordinairement assez fragile et mince, rarement ph 
épais et résistant (Argania, Imbricaria). 
Quant à la forme du noyau, elle est ordinairement € ovoide, 


Bassia, ue Lorsqu’ il existe, 1l est peu nan nan pe 
de et cars A a 


Cependant il de à remarquer que l'albumen n’est pas tou 
développé en raison inverse des cotylédons, et que même 
dans un albumen assez abondant les cotylédons peuvent être 
épais. Le fait a été observé par M. Pierre, mais j'avais eu 
déjà l’occasion de faire plusieurs fois cette remarque sur les 


l’autre, l'épaisseur des cotylédons varie extrêmement, et le fait 
a peu d'importance. Dans quelques rares espèces à embryot 
exalbuminé, les cotylédons sont soudés. 

La Radicule est infère, très-courte, à peine visible. 

Le plan médian de l'embryon est perpendiculaire au pla d 
symétrie de la graine et au plan médian du carpelle. L'ems 
bryon est transversal dans le genre Calvaria, d’après les ob: 
servations de M. Pierre. | 

Tels sont les caractères d'ensemble de la famille des 
 potées. Il reste à dire quelques mots des genres, de leu Î 
affinités et de leur distribution géographique. 4 


AU; SES 


AFFINITÉS 


On considère d'ordinaire les Sapotées comme liées avant 
ut aux Myrsinées et aux Ebénacées : c’est là la place qui 
ur est assignée dans la plupart des ouvrages généraux de 


le. Je me contente donc de renvoyer le lecteur, pour l'étude 
S points de contact et des différences avec ces deux familles, 
Genera de Bentham et Hooker, au Prodrome de De Can- 
LE. 
ve M. Sagot estime que c’est surtout par le genre Sar- 
osperma que se fait le passage au groupe des Ardisiacées. 
zraine souvent à plusieurs embryons, etc.) | 
. Hartog (1) considère les Sapotées comme liées d’une 

art aux Ægicérées et aux Myrsinées (et par cette dernière 
famille aux Primulacées et Plumbaginées), et d'autre part aux 
_ Ternstræmiacées, Styracées, Ebénacées. Les Guttifères sont 
aussi une famille voisine. 

Le genre Omphalocarpum, que Palisot de Beauvois met- 
d ans les Sapotées, en a été distrait par Bentham et Hoo- 


vient à l'idée première, et M. Pierre (3), tout en reconnais - 
nt les rapports de ce genre avec les Ternstræmiacées, donne 
rement raison à M. Radikofer. 


1) On the Floral structure and Affinities of Sapotaceæ. Journ. of 
tany, 1878, p.65. 

) Ueber die Zuruckführung von Omphalocarpum zu den Sapota- 
. Sitzungsberichte des K. K. Akademie der Wissenschaften X/1, 
ivr. p. 265-344. 

B) Sur l'Omphalocarpum Radlkoferi. Bull. Soc. Linn. Paris, 1886, 
: 577-582, et Bull. bibliog. Soc. bot. 1886, p. 116. 

3 


DD 


Du reste, pour M. Pierre, les affinités Me se 


encore ce rapprochement. | 
M. Pierre n'adopte pas pleinement l’idée si D 
admise de liens étroits entre les Sapotées et les Myrsinée: 
Ebénacées. Dans cette dernière famille, la présence de deux 
ovules pendants dans chaque loge, à la place de l’ovule uniqu 
ascendant des Sapotées, lui semble établir une différence“as 
sez profonde. Pour les Myrsinées, la placentation est axile 
mais avec une série d’ovules sur chaque placenta. La rés rp- 
ton des cloisons se rencontre, il est vrai, chez les 1 Mure Ées 
et chez quelques Sapotées, mais on trouve ce carac{ètell chez 
bon nombre d’autres familles évidemment distantes. | 
Les vraies affinités des Sapotées sont pour M. Pierre ave 
les Guttifères. | 4 
Les faits d'organisation florale dans le genre Garcuus par 
exemple, lui ont permis de constater que ce genre esttrèss 
étroitement lié aux Sapotées. D'autre part, l'anatomie | | lui; 
montré entre les deux familles une évidente similitude. Il.e 
certain que la position épipétale des étamines fertiles nl 
pas suffisante pour établir l’affinité avec les Myrsinées, 
d’ailleurs ce caractère se rencontre chez certaines CHE 
(Garcinia Pictoria Roxb., etc.). Ji 


DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 


’ 


Les Sapotées appartiennent toutes aux régions tropica ale | 
il n’y a guère d’exceptions que pour quelques espèces qui | 
bitent le Cap, l’Australie, la Nouvelle-Calédonie, le Mare 


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en — 


le sud des États-Unis, et qui sortent un peu, par conséquent, 
de la zone torride proprement dite. | 
Celles qui exigent, en somme, le moins de chaleur sont les 
jumelia, que l’on cultive en plein air dans la région méditer- 
iéenne et qui y fructifient très-bien, et certains Bassia, les 
latifolia et longifolia, par exemple, qui, bien qu'ils habi- 


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ères gelées blanches. 
es lieux d'élection sont surtout : dans l’Ancien Monde, 


le méridionale ( presqu’ile de Malacca, îles de la Sonde) 


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Juelques-unes ont un habitat fort limité : ainsi l’Argania 
exclusivement du Maroc; l’'Hormogyne est Australien ; les 
res Pycnandra et Leptostylis habitent la Nouvelle-Calé- 
ïe ; le Cryptogyne, Madagascar; les Ecclinusa, le Brésil ; 


D sn ral représentés que par une ou un petit nombre d'espèces, 
one trouve d’autres qui s'étendent à des distances considé- 
rables. Ainsi le Butyrospermum, indigène de presque toute 
'Afrique tropicale ; les Isonandra, Dichopsis, Bassia, Payena, 
répandus plus ou moins abondamment dans l'Inde, la Pénin- 
à et l'Archipel malais, et jusque dans les îles du Pacifique ; 
_Labatia, Dipholis, Bumelia, de l'Amérique tropicale et 
melquefois extratropicale ; les Chrysophyllum et Lucuma, 
i sont presque tous Américains, mais ont pourtant des re- 
présentants, soit en Australie et en Nouvelle-Calédonie (Lu- 
cuma ), soit dans l'Afrique tropicale, l'Asie et les îles Sand- 
ich (Chrysophyllum). Les Labourdonnaisia, qui habitent 
Ta pois Cuba, l'Afrique tropicale et les Mascareignes. 


FA LE AT 


D'autres enfin, plus répandus encore, appartiennent 1 
tinctement à toute la zone tropicale : tels sont les Mimuso 
et Sideroxylon; ces derniers sortent même de cette 70! 
pour vivre dans lPAfrique australe, en \ Nouvelle- Léluade 
Australie, à Madère, etc. UT 

Il faut ajouter qu'un assez grand nombre donnant de De 
duits utiles, tels que la Gutta-Percha, ou des fruits comes 
bles, sont l’objet d’une culture qui tend à augmenter leur air 
d'extension (Achras Sapota, etc.). 

Les Sapotées préfèrent d'ordinaire les grandes forêts, a 
sol ferme et sec; quelquefois les sols marécageux. Il y a pour- ‘4 
tant des espèces littorales, telles que le Lucuma rivicoa pas 0 
exemple, et quelques autres. 


| 

‘oi 

CULTURE | 
| | 
Les Sapotées sont assez rares dans les jardins me 
de l’Europe, et les catalogues ne mentionnent qu’un. petit | 
nombre d'espèces, en général toujours les mêmes, les Bu- EL 
melia, par exemple. Cependant M. le D' Sagot, qui a bien | 
voulu visiter à ce sujet les serres du Muséum, me signale une 
quinzaine d'espèces qui y sont actuellementcultivées, et parmi. ‘4 
lesquelles l’Achras Sapota, le Mimusops Balala, le Chrt di 
sophyllum Caïnito, le Dichopsis (Palaquium) Gutta, etc. 
Certaines y fleurissent, comme le Caïmitier ; d’autres, | 
en pieds âgés, n'y fleurissent jamais, comme le Sapotilli 
Du reste, cette dernière plante exige certainement plu 
chaleur que la plupart des arbres fruitiers tropicaux, e 
Jardin botanique d'Orotava (Ténériffe), où on la cultive em. 
pleine terre, elle prend peu de développement et meurt par 
fois l'hiver. Dans ce même Jardin on peut cultiver le Luct 
mammosa comme arbre fruitier. | 


Le À 


La multiplication se fait ordinairement par graines. Cepen- 
dant M. Loury, au Muséum, parvient à faire reprendre les 
boutures de Sapotées (Argan, Bumelia, Chrysophyllum, Sa- 
potille). Ces boutures mettent deux mois à s’enraciner. Elles 
sont jaites sous cloche, dans des serres à multiplication, et 
avec des rameaux ligneux. (P. Sagot, in Läitt.) 

La croissance est en général lente, ou assez lente. 


NAME a Le 


Le 


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_— 
DA 


GENRES 


ARR NL UE 


| Sans entrer dans une discussion dont je n'ai pas les élé- 
ments, j'accepte les genres tels qu’ils sont donnés dans le clas- 
ique Genera de Bentham et Hooker. Les auteurs y recon- 
| aissent eux-mêmes que bien des groupes sont encore mal 


ue ” D — 


1 


Ag ur 


_ [éfinis, et que l'ignorance où l’on est des caractères de cer- 
e {aines fleurs ou de certaines graines ne permet pas de faire un 
classement définitif. Ils ajoutent même que les caractères flo- 
saux concordent mal en général avec les caractères carpologi- 
ques, et que ce n’est pas sans hésitation qu’ils ont adopté cer- 
aimes délimitations génériques. 
_* pme les distinctions de genres reposent surtout 
_S Sur des caractères assez minutieux, qui ne sont peut-être pas 
4 F une constance absolue. Il y a souvent, d’après M. Sagot, 


C Dre saison de oo principale, et puis production de 


LA voit tout de suite à les erreurs ER nue des 
> séchantillons d'herbier recueiliis à tel ou tel moment. I] faut 
| outer que les fruits mûrs manquent dans les collections pour 
plupart des espèces; que la graine est inconnue dans une 
le de cas; que l'analyse des fleurs sur le sec est fort diffi- 
le à cause de leur petitesse. 


tout que les échantillons contenus dans les Lorie sont 
fois plus nombreux que les espèces énumérées dans 1e Pr 
drome. | So . HA 
Mais c’est un travail qui incombe à plus compétent q 1 
l’auteur de cette modeste étude; du reste, ainsi que je l'ai. 
déjà, une importante monographie est à l'heure actuelle à 
près terminée et ne tardera pas à paraître. (Voy. Introd 
tion.) ; é à 
Au momentmêmedemettre sous presse, je reçois de M. Pierre 
une intéressante lettre, où il a l’obligeance de me communi: 
quer ses idées sur la division des Sapotées en genres et e 
tribus. Bien que, pour les raisons énumérées plus haut, Pordr 
suivi dans cette étude soit celui de Bentham et Hooker, on m 
saura gré de reproduire ici le tableau de M. Pierre. Ce tableau 
n’est pas encore définitif, car divers genres cités par M. Pierre 
dans ses lettres n’y figurent pas (Galactoxylon, Æsandral 
Ochrotallus, etc.) mais il est le résultat de longues et patient: 
tes études et, une fois complété, sera sans doute adopté dé 
tous, lorsque l’auteur aura fourni les preuves à à Ten ‘En 
attendant, je suis heureux que M. Pierre veuille bien m’auto 
riser à le publier. 

Les Sapotées, telles qu’il les comprend, se divisent en 
tribus : 


Tribu 1. — BASSIÉES e) Mixandra (gen. nov.) (Bassia | 
a) Illipe (Bassia auctorum). butyracea Roxb.). 
b) Kakosmanthus. _ f) Pycnandra. 
c) Payena (Dasyaulus). g) Mahea (gen. nov.). 


) Azaola. h) Isonandra. 


i) Palaquium (Dichopsis). 
7) Diploknema (Pierre). 


Tribu II.— OMPHALOCARPÉES 
a) Omphalocarpum. 
Tribu III.— MIMUSOPSÉES 
a) Mimusops (Imbricaria, Labra- 


mia). 


c) Northia(Hook. f., gen.bonum !). 
d) Labourdonnaisia. 
) Vitellaria (Butyrospermum, 
bte). 


| Tribu IV.— LUCUMÉES 


pas 
f) Pouteria (Labatia Mart., ecxl. 
Guapeba Gomez). 
g) Ecclinusa (Passaveria ??). 
h) Niemeyera. 
) Amorphospermum. 


Tribu V.— SIDEROXYLÉES 


a) Sideroxylon (Sersalisia pro 
parte, Micropholis, Lepto- 


stylis, (Cryptogyne — Cal-. 


varia), Argania, Henoonia). 
b) Achras. 
c) Sarcosperma. 
d) Siderocarpus. (gen. nov.) 
e) Ecclisanthe. 
f) Bumelia. 


Tribu VI.— CHRYSOPHYLLÉES 


a) Chrysophyllum (cum sectioni- 
bus permultis). 


"LA ANA LA, 


Dans l’état des choses, le seul guide que je puisse suivre 
est le Genera de Bentham et Hooker. Il ne sera donc pas 
tion des genres exclus dans cet ouvrage (Inocarpus, etc.), 
en que certains pussent peut-être à bon droit réclamer leur 
lace parmi les Sapotées (Omphalocarpum, etc.), ni de ceux 
i ont été créés depuis (Eichleria Hartog, Sarcaulus Radl- 
kofer, Mixandra, Mahea, Siderocarpus Pierre, etc.). 

k e Genera de Bentham et Hooker admet vingt-quatre gen- 
8, dont un douteux (Henoonia). Ces genres sont : 


j 


Th 


C brysophyllum. L. 


2, Ecclinusa. Mart. 
Lucuma, Juss. 


4. Sarcosperma. Hook. f. 
o. Sideroxylon. L. 
6. Hormogyne. À. DC. 


L'ADQ NE | 
7. Argania. Rœm. et Schult. 16. Leptostylis. Benth. | 
8. Cryptogyne. Hook. f. 17. Labourdonnaisia. Bo). | | 
9. Labatia. Mart. 18. Labramia. A. DC. [F-10080 
10. Achras. L. 19, Bumelia. Sw. Il 
11. Isonandra. Wight. 20. Dipholis. A. DC. à. 
12. Dichopsis. Thw. 21. Butyrospermum. Kotsch. | | 
13. Pycnandra. Benth. 22. Mimusops. L. 4 
14. Bassia. L. 23. Imbricaria. Juss. A." 


15. Payena. À. DC. 24, Henoonia. Griseb. | | | 
| 
| 


elles sont assez mal connues, et n’offrent guère à l'examen 
que des feuilles, en sorte que les genres même sont un peu 
douteux. Le genre Bumelia est le plus représenté à l’éta 
fossile (1). 


(1) Voy. Saporta (G. de)in Ann. se. nat., Sér. IV, t. 19, p. 73; nr 
1d., 1bid., Série V, t. 4, p.139; t. 18, p. 61; — Marion, «rd., Sér. V, 
t. 14, p. 349, 


 d 


DEUXIÈME PARTIE 


PRODUITS DES SAPOTÉES 


Les Sapotées fournissent à l’industrie et à l’alimentation 

un nombre assez considérable de produits, que l’on peut grou- 

per, à la fois d’après leur nature et d’après leur origine, sous 

_six chefs principaux : 

1° Gutta-percha et produits analogues, fournis par le latex ; 

\ © Bois; 

_ 3 Produits sucrés retirés des fleurs; 

_ 4° Fruits comestibles ; 

_ 5° Matières grasses provenant des graines ; 

6° Produits usités en médecine. 

Il convient de passer en revue ces divers produits, en insis- 

t seulement sur les principaux et en faisant des autres une 

imple énumération. 

Pour les Guttes et les matières grasses, j'étudierai le type 

principal, autour duquel seront ensuite groupés les produits 
imilaires. Pour les autres chapitres (Bois, Fruits, etc.), c'est 

l rdre des genres qui sera suivi pour plus de clarté. 


| 

-€ (4) ï 1 
13 2 
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| 


Les Sapotées laissent découler par les incisions pratiquées 


sur leur écorce un latex spécial, assez semblable comme 1FpAde 

à celui qui fournit le caoutchouc, mais dont les propriétés ! à 
sont fort différentes. Ce suc concrété constitue une substance 
particulière, dure à la température ordinaire, mais devenant | 


plus ou moins ductile par l’eau chaude. Malléable dans ces con: 


ditions, elle rend aujourd’hui de très-grands services et est 


appelée à en rendre de plus grands encore. Cette substance 
porte, suivant les variétés considérées, les noms de Gutta: 
Percha, Balata, Maçaranduba, etc. Elle mérite d’être étudiée 
avec Soin. 


GUTTA-PERCHA (1) 


La Gutta-Percha (ou mieux Gueutta Pertcha) est appelée 
souvent Gomme de Sumatra, nom qui n’est du reste qu’une 


traduction du premier. Elle porte aussi le nom de Gomme 


Gettania. 
L'historique de la question des Guttes estextrêmement in- 


fus 
+ 


téressant, en même temps qu'un peu complexe. Ce sujet a été. 


j. 


(1) Il est SA d’après Hooker, que cette substance n’ait p ai 20 
ei 

Gutta-Percha s'appliquant dans le pays à un produit analogue, mais. ù 

qui n’est pas celui du Dichopsis Gutta. On verra plus loin quelle est la 


1 


conservé son nom véritable, qui est Gutta-Taban, le nom malais 


vraie signification du mot qutta-percha dans le commerce malais. 


“ 


NOR 


traité dans la thèse inaugurale de M. le docteur Beauvisage(1); 
il est donc inutile d’y revenir autrement que pour résumer la 
question en quelques mots. Signalée pour la première fois par 
Tradescant, puis oubliée, la Gutta-Percha fut de nouveau dé- 
couverte par le docteur Montgomerie, en 1842. Celui-ci ne 
vit pas la plante productrice. Thomas Lobb, le premier, en- 
voya de Singapore des échantillons qui permirent à Hooker 
de déterminer la plante comme une Sapotée. Plus tard Hoo- 
ker, sur de nouveaux échantillons du docteur Oxley, rapporta 
l'arbre au genre Isonandra de Wight et le nomma Isonandra 
Gutta. Mais il reste de grands doutes sur l'identité des plan- 
tes envoyées en Angleterre par Lobb d’abord, par Oxley en- 
suite. Bentham rangea plus tard l’arbre à la Gutta-Percha 
dans le genre Dichopsis de Thwaites, sous le nom de Dichop- 
sis Gutla, à cause de ses fleurs 6-mères et de l’absence de 
l’albumen, qui séparent ce genre des Isonandra proprement 
dits. Enfin on tend aujourd'hui à faire de cette plante une 
espèce du genre Palaquium de Blanco (Palaquium Gutta 
H. Bn), genre probablement légitime, mais que plusieurs au- 
teurs mettent parmi les Bassia, tandis que Bentham et Hooker 
le considèrent comme rentrant dans les Dichopsis. 

Le Dichopsis Gutta Benth. (Isonandra Gutta Hook.), Tu- 
ban ou Taban des Malais, est un fort bel arbre, qui atteint 
jusqu'à 30 mètres de haut (2) et qui pousse {principalement 
au pied des collines, dans des terrains d’alluvions. 

C’est près de Singapore qu’on l’a d'abord observé.On a dit 
ensuite qu'il existait dans la plupart des îles de la Malaisie, 
probablement à cause de la quantité de Gutta-Percha qu’on 
exportait de ces îles. Mais les arbres à Gutta sont fort nom- 


(1) Contribution à l'étude des origines botaniques de la Gutta-Percha. 
Paris, 1881. 
(2) Vide Descript. #n Baïllon, Botan. médicale. 


il n’en buts que quelques pieds. 
Le Dichopsis Gutta a fourni au début la plus sida partie 
de la Gutta du commerce. Aujourd’hui, ce sont d’autres arbres 
du même groupe qui ont remplacé le producteur primitif, etil 
y aura lieu de faire une énumération aussi succincte que pos … 
sible des arbres qui peuvent être ou qui sont utilisés sous ce 
rapport. Mais, pour le moment, il faut étudier d’abord la Gutta- 
Percha sans se préoccuper de son origine botanique exacte. 
Récolte. — Le procédé ordinaire, qui commence fort heu- 
reusement à être un peu abandonné aujourd’hui, consiste à 
abattre l'arbre. On coupe des sujets ayant environ trente-cinq 
à cinquante ans; on en enlève l’écorce en bandelettes circu- 
laires, et on recoit le latex dans des vases, ou bien on fait sur 
l'arbre abattu des incisions circulaires à un pied l’une de l’au- 
tre. Ce procédé primitif et imprévoyant n'avait guère d'incon- 
vénients, vu le nombre des arbres, tant que la substance n’é- { 
tait employée que par les indigènes pour leurs chaussures où 
le manche de leurs outils. Mais, la Gutta-Percha une fois con- Ti 
nue en Europe, les usages se multiplièrent, et les demandes 
augmentèrent dans une proportion fabuleuse. D’après les chif- 
fres données par M. Beauvisage, la quantité varia de 104kilos 
en 1844 à 771,800 kilos en 1848. De là une activité fébrile dans 
l’abatage des arbres, qui tombaient les uns après les autres 
sans que personne songeât à l'avenir. Malgré les avertisse- ss 
ments réitérés, ce gaspillage incroyable continua et, il faut bien 
le dire, continue encore. Le Dichopsis Gutta vrai, de l’île de 
Singapore, a à peu près disparu ; les quelques pieds qui res- 
tent dans l’ile et dans le Jardin botanique de Buitenzorg sont 
protésés par l'administration, et il est défendu d'y toucher. 
Certes, les arbres ne manquent pas encore complétement dans 


» st 


SR À RER 
ces immenses îles de la Sonde; ils y sont au contraire fort 
nombreux. Mais peu à peu les arbres du littoral disparaissent; 
on doit s’enfoncer dans les terres de plus en plus pour en trou- 
ver de nouveaux. Il faut songer, en effet, que la quantité de 
lait fournie par chaque arbre n’est pas très-considérable et 
n'approche pas de celle qu'on retire des arbres à caoutchouc. 

D’après M. Bleekrod, chaque arbre abattu donne douze cat- 
ües, soit 7 kil.411. Naudin admet une moyenne de dix catties 
par pied, et pense qu'il faut dix arbres pour fournir un picul 
de gutta-percha. Si l'on songe que, du 1° janvier 1845 au 30 juin 
1847, en deux ans et demi, on a exporté, de Singapore seule- 
ment en Europe, 6,918 piculs, on voit qu'il a fallu abattre 70,000 
arbres à peu près dans cette courte période (1). M. Simmons 
pense qu’en neuf ans on doit en avoir abattu à peu près un 
million. En 1844 a commencé l'exploitation, et déjà, en 1847, 
il ne restait plus un seul arbre à gutta sur la pointe de la pé- 
ninsule malaise. Tout récemment encore, en 1877, on a abattu 
11,000 arbres en un seul mois (?). 

Cette méthode d'abatage et d’'écorçage, telle qu’elle est 
pratiquée à Sumatra, ofire d’autres inconvénients que la des- 
truction des arbres. En effet, le suc est reçu sur des feuilles 
étendues sur le sol, et, comme l'écoulement en est fort lent, la 
terre, les feuilles sèches, les débris de toute sorte viennent s'y 
mêler. Les pluies dispersent une partie de ce suc, et M. Selig- 
mann-Lui à pu dire que, sur la totalité du suc produit par l'ar- 
bre, une partie n'est pas recueillie, une seconde est gâtée, une 
troisième est perdue. 

Aujourd’hui, cependant, l’abatage des arbres commence à 
être abandonné et on en vient, dans quelques pays, à la sage 


(1) Naudin, Égoïsme et imprévoyance ; F1. des serres et des jardins de 
l’Europe. (Article 883 des Miscellanées, vol. 11, p. 21, 1856.) 
(2) Naudin et von Müller, #Manuel de l’acclimateur, p. 320. 


ee 


feuilles de palmier, est assez variable. Mais l'expérience a dé- 
montré que le rendement est plus fort que par l’abatage. Os 
peut, paraît-il, obtenir par arbre jusqu'à 18 kilogrammes de 
suc (1). Les chiffres de M. Bleekrod sont moins forts. Un arbre 
de 90 centimètres de circonférence, jeune encore par consé= 
quent, donne à chaque saignée, pendant la saison des pluies, 
79 gr. 2, et, pendant la saison sèche, 138 gr. 3. Dans un cas 
comme dans l’autre, la comparaison de chiffres montre l’ PES # L 
dité de l’abatage (2). ARE 
Le suc qui découle de l’arbre est blanc, parfois jaune pâle, 
ou diversement coloré par les matières que renferme l'écorce ou 
le bois. On le dessèche en couches minces, qui brunissent par | 
la dessiccation, puis cn superpose ces couches pour former 
des pains ou des blocs. Parfois on hâte la dessiccation enem- 
ployant la chaleur artificielle. Après la récolte, qui dure un. L Ê 
mois environ, on fait bouillir la masse, puis on la coupe en lat, 
nières que l’on comprime avec les pieds, pour en faire des gâ- | 
teaux pour le commerce (3). ‘ 
En somme, tous ces procédés d'extraction sont fort primi- 
tifs et la perte de substance est considérable. Wray (4) a con- 
staté que l'écorce rejetée du Payena Maingayi contient encore 


(1) Cauvet, Nouv. Élém. de mat. médicale, t. II, p.727. MON: 
(2) Je dois ajouter pourtant que, d’après plusieurs Re dignes de 1 
confiance, l’incision donne fort peu de résultats, car lesue se concrète 
à l’orifice et arrête l'écoulement. Il se peut que ces différences d'ap- 


des espèces différentes. 
(3) Bleekrod, Répert. de chimie de Barreswill. | ÿs 
(4) Aew Report, 1881. nn. 


FALSE 


M QE 
11,4 de gutte, qu’on pourrait en extraire par trituration et ébul- 
htion. 

Essais de culture et Commerce.— En ce moment, du reste, 
on se préoccupe beaucoup de rémédier à cette destruction des 
arbres à Gutte, et cela de trois façons: 1° en replantant les 
arbres détruits sur les lieux mêmes ; 2° en essayant de les ac- 
climater sur d’autres points du globe; 3° en recherchant d'au- 


ires essences capables de fournir de bons produits. 


Les essais d'acclimatation ne sont pas assez avancés pour 
qu'on puisse en parler encore; mais la reconstitution sur place 
offre moins de difficultés, et le nombre des espèces trouvées 
qui peuvent remplacer le Dichopsis Gutta est déjà considé- 
rable, comme on pourra le voir plus loin. 

Il faudrait d’abord que les espèces botaniques donnant la 
Gutia- Percha la meilleure et la plus abondante fussent bien 
nettement déterminées. Des résultats nombreux sont déjà 
obtenus ; mais il faut bien dire qu'il règne encore une assez 
grande confusion sur ce point. Le travail de M. Beauvisage ré- 
sume les connaissances acquises au moment où il a paru (1881). 
Les écrits de M. Pierre ont commencé à jeter une vive lumière 
sur cette question complexe, et il est permis de penser que la 
publication dela monographie que prépare ce savant bota- 
niste atquét j'ai déjà fait allusion dans la préface de cette 
étude, sera doublement précieuse et par les progrès qu’elle 
fera faire à la botanique pure et par les avantages que l’indus- 
trie ne manquera pas d'en retirer. 

M. Sagot pense que l’on fera bien de faire des semis sous 
bois dans les forêts et de favoriser la croissance des jeunes 
plants, en éclaircissant successivement et par degrés les ar- 
bres autour d'eux. Il ne faudrait pas, d’après lui, chercher à con- 
stituer une forêt uniquement composée d'arbres à gutte, mais 
former plutôt un bois où ils entreraient en fortes proportions, 
mêlés à des arbustes à bois mou et à croissance rapide, et à 


ie TRRRETE 


quelques arbres de familles diverses. La variété des e: 1 
est utile à la forte végétation des arbres et à leur durée jan 
les forêts intertropicales (1). | 23 

L administration des postes et télésraphes s'est préocou 


pour l’étude de ces questions ont été, à Due e reprises, 
confiées à des ingénieurs. En 1883, M. Selismann-Lui a visité 
Sumatra et la Cochinchine en vue d’étudier l’acclimatation 
possible des arbres à Gutte dans nos possessions d'Asie (2). 
M. Seligmann-Lui n’est botaniste à aucun degré, et n'a pas 
cherché à résoudre la question par les noms spécifiques appli- 
qués aux échantillons recueillis. Il s’est attaché de préférence 
aux noms vulgaires des sortes, pensant que les naturels sau- 
raient toujours trouver l'arbre qui répond à tel ou tel nom. Il 
distingue d’après ces noms, en tenant compte des différen- 
ces de prononciation, neuf espèces : pour trois, la preuve de la … 
qualité du produit est faite, et 1l n'y a plus qu’à s’efforcer deles 
multiplier; pour les autres, il faut attendre que l'expérience 
ait décidé. La meilleure sorte est celle que les Malais con- 
naissent sous le nom de Derrian ou Taban. Au second rang, 
viennent le Sundek et le Batou. Le nom malais des arbres à : 
Gutte est Mayang. | 
Le rapport de M. Seligmann-Lui (3) ap à l'essai de l’in- \ 
troduction des bonnes espèces en Cochinchine, sur des points A É 
qu’il indique; mais il montre en même temps que les condi- 
tions géologiques et météorologiques réalisées dans cette 


(1) P. Sagot, 2n Litt. 
(2) M. Serrulas a recu une mission analogue, qui n’a pas, que je 
sache, été encore l’objet d’un rapport.M. Serrulas est reparti récem- 
ment pour l'archipel Malais, où il voyage en ce moment. 
(3) Annales télégraphiques, 1883. 


Pr Ep CORPS 


Cyr, er 


région ne sont pas du tout celles des pays d'origine, et l’au 
teur a en somme peu de confiance dans les résultats. La côte 
Est de la presqu'ile de Malacca lui paraît offrir de bien plus 
grandes chances et même la certitude du succès. 

La culture des arbres à Gutte devient une nécessité de plus 
en plus pressante. La lecture du rapport de M. Seligmann- 
Lui montre fort bien, en eftet, les causes de la disette ; elle 
montre en même temps que ces causes, loin de tendre à dispa- 
raître, ne peuvent que s’accentuer de jour en jour, et qu'avec 
les années la demande augmentera sans cesse, tandis que la 
production ira en diminuant. 

Le cadre de cette étude ne permet pas de donner ici les 
chiffres que l’on trouvera dans des traités spéciaux, et qui mon- 
trent l’accroissement énorme de la demande à mesure que 
les usages de l'électricité se multiplient. 

Dans les conditions actuelles, ce commerce ne peut s’éten- 
dre; la quantité diminue, et, il faut bien le dire, la qualité 
aussi; bien des industries ont déjà abandonné complétement 
l'usage de la Gutta-Percha, qui est devenue hors de prix et 
chaque jour plus falsifiée. Il est donc grand temps de pren- 
dre des mesures, et les producteurs trouveront, s'ils réussis- 
sent, une source de richesse dans l'exploitation de leurs plan- 
tations. | 

Actuellement, la Gutta-Percha vaut, à poids égal, six fois 
plus que le café et douze fois plus que le sucre!! 

C’est Singapore qui est le plus grand marché des Guttes, 
car Macassar est relativement peu important. 

Caractères et propriétés. — La Gutta-Percha arrive dans 
le commerce européen sous forme de gros pains arrondis ou 
de blocs considérables, qui pèsent de 10 à 20 kilogrammes. 
Elle est fort impure et contient tous les débris que le bois, 
l'écorce de l’arbre, la terre même, ont pu lui laisser pendant 
son extraction. 


At 
2 


2 OS LAS 
_ La couleur est plus ou moins foncée, suivant le tat à 41 ï 
reté. Épurée, elle est d’un blanc grisâtre; ordinairement « 
est d’un jaune un peu rougeâtre, ou même plus foncée encor 
Elle semble quelquefois formée de plusieurs couches fibro-. 
membraneuses, comme nacrées. La densité est à peu près celle 
de l’eau. SP RER 
A la température ordinaire elle est très-dure, tres ré 00 
au choc et au frottement; elle est un peu flexible lorsque la 
couche est peu épaisse, mais elle n’est à peu près pas élasti= 
que. Elle conduit très-mal l'électricité, et s’électrise par con- ds. 
séquent par le frottement. Aussi l’un des principaux usages 
auxquels on l’emploie (elle et les produits similaires) est-il l’iso- 
lement des fils télégraphiques sous-marins. Pour cela, rien, 
dit-on, ne peut la remplacer. 
La Gutta-Percha est également un corps mauvais conduc- 
teur de la chaleur. 
Elle est inaltérable au froid et à lhmnidité 
C’est une substance poreuse. Payen (1) a pu constater le fait 
en évaporant sur une lamelle de verre une goutte d’une solu- : 
tion de Gutta-Percha et en examinant le résidu au microscope. 
L'emploi de la Gutta comme porte-caustique est basé sur cette 
propriété. ss | | 
Si on la plonge dans de l’eau chäude, elle ne tarde pas à à 
subir des modifications caractéristique. Vers 45 ou 46 degrés, 
elle commence à se ramollir. Entre 50 et 60, suivant la qua- 
lité, elle devient tout à fait ductile. Dès lors, on peut l’étirer 
en fils ; si l’on élève encore la température, cette ductilité aug- 
mente, et, à 100 degrés, dans l’eau bouillante, on peut pétrir … 
la masse en tous sens, lui donner toute les formes, la modeler 
à volonté. Plus haut encore, vers 120 ou 130 degrés, elle fond; “ 
quelques degrés de plus elle va bouillir, et, si l’on opère pue 7 


(1) Journ. de pharmacie, troisième série, t. XXII, p. 172. — 1852. 


roues 
distillation sèche, elle fournira une huile volatile comme le 
caoutchouc. Enfin elle finit par brûler avec une flamme fuli- 
eineuse et pourtant assez brillante. 

L’odeur et la saveur devraient être nulles; mais il faudrait 
pour cela que la Gutte fût parfaitement pure, ce qui n’arrive 
guère. 

Si, après l'avoir modelée, on la laisse refroidir, elle se fige 
dans la forme qu'on lui a donnée. Elle a alors une grande té- 
nacité; sa durée, si la qualité est bonne, est pour ainsi dire 
illimitée, et l'on peut à volonté, par l’action de la chaleur, la 
faire changer de forme, en souder les fragments, etc. 

La Gutta-Percha ne cède rien à l’eau, etelle est très-peu so- 
luble dans l'alcool, l’éther, les huiles grasses, les acides dilués. 
Elle se dissout bien, par contre, dans la benzine, l'essence de 
térébenthine, les huiles volatiles en général, le chloroforme, le 
sulfure de carbone. Tous ces dissolvants agissent mieux à 
chaud qu'à froid. 

L’acide azotique concentré l'attaque; les acides sulfurique 
et chlorhydrique la rendent cassante. 

Il existe des différences considérables entre cette substance 
et le caoutchouc, qui est cependant un produit du même or- 
dre. Les différences tiennent surtout à la consistance aux 
diverses températures : 

À la température ordinaire, la Gutta-Percha est solide, dure, 
à peu près inextensible, tandis que le caoutchouc est souple, 
élastique. 

À + 10, le caoutchouc perd sa souplesse. 

Au-dessous de zéro, il perd ses qualités spéciales d’extensi- 
bilité et devient fort dur. 

Si l’on élève, au contraire, la température, et il suffit pour 
cela du séjour dans les tropiques, le caoutchouc devient adhé- 
sif et ne peut plus être d'aucun usage. La Gutta-Percha, au 
contraire, conserve ses propriétés spéciales à des températu- 


res très-basses, et se ramollit sans adhérer quand « on pla 
dans l’eau chaude. * re 
La Gutta est très-peu soluble dans l'éther, de qu 
caoutchouc est fortement soluble dans ce véhicule ; par contre, 
elle se dissout bien dans l'essence de térébenthine, qui agit. 
mal sur le caoutchouc. : | #4 
Sortes. — Les noms que l’on donne dans le commerce aux | 
diverses sortes de Gutta-Percha ne valent pas qu’on s’yarrête, 
car ils ne répondent nettement ni à un lieu d’origine, ni àune 
espèce particulière d'arbre, ni à une qualité bien précise du 
produit. Ce sontordinairement les noms des villes d’oùces pro- À 
duits sont portés à Singapore. Quant aux noms indigènes, ils 
varient selon les localités, et je n’ai pas à en fairel’'énuméra- 
tion (1). 2 
Tous ces noms donnent des indications d'autant moins 
exactes, que des mélanges sont faits constamment entre les 
diverses sortes. D'abord, dans les forêts mêmes, lorsque les 
indigènes n'ont pas à portée les arbres qu'ils cherchent, ils 
s’adressent souvent au premier arbre à Gutte qu'ils trouvent 
(Burck); puis les négociants chinois, à Singapore ou ailleurs, 
opèrent les mélanges les plus complexes, grâce à la ductilité ae | 
la cutte. Il y a même des sortes (Katella, Djankar, Kladi) (2) 
qui servent uniquement à ces mélanges et ne sont jamais +4 
vendues séparément. Les acheteurs distinguent d'ordinaire 
par l’habitude les bonnes et les mauvaises sortes, mais c’est 
là une reconnaissance tout à fait empirique. Le seul Balata | 
dont 1l sera plus loin question est une sorte assez bien déter- 
minée. | 


(1) Bleekrod, Répert. de chimie de Burreswill. Voyez aussi Répert.de 
chimie, t. XII, 1856. — Beauvisage, loc. cit. — Seligmann-Lui, Rap- 
port au Ministre des postes et télégraphes. (Ann. do ne : 
à décembre 1883.) 

(2) Bleekrod, loc. cit. 


L 
V' 
CT 


Composition chimique.— L'analyse à été faite par Payen. 
Il a pu constater qu'il y avait dans la Gutta-Percha une sub- 
stance fondamentale, constituant la plus grande partie de la 
masse, assez analogue au caoutchouc, mais cependant spé- 
ciale : c’est la Gutta pure. En outre, on y rencontre deux ré- 
sines : l’une soluble, l’autre insoluble dans Palcoo! froid, et qui 
ont reçu les noms d'Albaneet de Fluavile. Par l'alcool absolu 
et bouillant on les enlèvera donc toutes deux, et la Fluavile 
se déposera par refroidissement. 

On trouve, en outre, une assez grande quantité d’impure- 
tés diverses, des albuminoïdes, qui donnent parfois une odeur 
désagréable à la masse par leur altération, etc. 

La Gutta pure forme les trois quarts de la masse et a les 
caractères spéciaux de la Gutta-Percha. Elle est blanche, opa- 
que, fusible vers 100°. 

L’Albane est également blanche, cristallisable. Elle ne fond 
qu'à 160. Il y en a 14 à 16 p. 100. 

La Fluavile est jaunâtre, cassante; il n’y en a que 4 à 6 
p. 100. Elle fond à 50° (1). 

Purification. — On peut purifier la masse en la lavant for- 
tement à l’eau froide, puis en faisant agir l’eau chaude, et en 
élevant enfin la température au-dessus de 100° pour chasser 
l’eau qui pourrait rester (2). Le moyen le plus pratique est de 
dissoudre dans le benzol bouillant, puis de traiter par le gypse 
lavé en poudre, qui précipite les impuretés non dissoutes par 
la benzine. Après deux jours de repos, on décante et on mêle 
avec 2 vol. d'alcool à 90, en agitant constamment ; il se forme 
un précipité gélatineux blanc, qu'on n’a plus qu'à dessécher à 
l'air (3). 


(1) Pour détails, voyez G. Planchon, Drogues simples. — Cauvet, 
Elém. de mat. médic., etc. 

(2) Cotterell, Phar. Jour., 1874, série IIT, vol. 4, p. 955. 

(3) Répert. de chimie appliquée, 1863 .— Chemist Zeitung, 1880. 


tient de nombreux débris et des ao dont on nue foie n 


L 4 


lement la débarrasser. Ces fragments divers sont souvent mul- 
tipliés volontairement pour augmenter le poids, et on trouve, | 
paraît-il, des blocs de Gutte dont le centre est formé soit par 
un caillou, soit, le plus souvent, par une sorte inférieure. Les 
mélanges des sommes entre elles sont la règle. Il est même | 
des sortes qui ne servent qu'à cet usage. Le collecteur fait 
souvent des mélanges qu’il est presque impossible de consta= 
ter. Le marchand chinois, à qui il apporte les boules de Gutte 
grossière recueillies par lui, s'empresse de faire à son tour de 
nouveaux mélanges, et d'ajouter au produit diverses substan- 
ces, et en particulier le suc coloré de l’écorce, qui donneune 
couleur un peu rosée demandée par le commerce. M. Selig- 
mann-Lui, dans son voyage à Sumatra, à pu constater ces 
mélanges ; il s’est rendu compte de la signification commer- 
ciale exacte du mot Gutta-Percha : celle-ci, dans le langage 
du pays, est un mélange de deux parties de gomme de pre- 
mière qualité, appelée derrian ou faban, et d’une partie de 
gomme Sundek ou de deuxième qualité (1). (Celle-ci est pro- 
duite probablement par le Payena Leerii.) Des mélanges bien 
plus complexes sont faits encore dans le pays. Enfin les bar- 
ques apportent les produits à Singapore, où les Chinois font 
leurs achats sur le bateau même, et où se font des mélanges 
de ces mélanges, en sorte qu’il est impossible, sous les noms 
plus ou moins fantaisistes que reçoivent finalement ces gom: 
mes, de connaître leur provenance exacte. R 
Enfin le suc de diverses plantes, étrangères même à 13008 
famille, est parfois incorporé aux Guttes ; ainsi on cite le latex 
de l'Alstonia scholaris Br. et d’autres Apocynées, divers. 
caoutchoucs, etc. ( î 


(1) Annales télégraphiques, sept. à déc. 1883. 


Ho 
. Usages. — Ils sont nombreux, et tendent à augmenter de 
jour en jour. Ce n’est point ici le lieu d’insister sur les avan- 
tages que l’industrie retire de la Gutta-Percha pour la fabri- 
cation d'objets divers dont il serait difficile de faire même une 
énumération rapide. L’usage le plus important est l'isolement 
parfait des fils télégraphiques sous-marins, isolement que l’on 
obtient au moyen de la Gutta-Percha et du Balata. 

Chaque fois que Pélasticité n’est pas nécessaire, la Gutta- 
Percha peut remplacer le caoutchouc, souvent même avec 
avantas'e. En outre, on a pu, en associant la Gutta-Percha à 
diverses substances, modifier ses propriétés et remédier à ses 
défauts. Ainsi on fabrique une Gutta-Percha vulcanisée en trai- 
tant cette substance par le soufre et en chauffant. Elle devient 
ainsi plus dure et plus élastique, et la coloration et la dureté 
varient suivant la durée du chauffage et la proportion du 
soufre (1). Cette Gutta-Percha vulcanisée est souvent associée 
au caoutchouc. 

M. Fleury, pharmacien principal, a montré qu’en unissant 
1/10 de camphre à la Gutta-Percha, on obtenait un produit 
mou et se soudant facilement à lui-même, à la température 
de 58°, et qui, en refroidissant, reste cohérent et élastique; 
ce produit n’est pas cassant, comme l’est souvent la Gutta- 
Percha seule, et ne devient pas friable dans les pays chauds, 
en Algérie, par exemple (2). A l'air, la Gutta-Percha subit 
d’abord à la surface, puis dans toute sa masse, une altération 
qui la rend cassante. 

Les usages médicaux sont assez nombreux. On fabrique 
avec la Gutta-Percha des instruments de chirurgie, des tubes, 
des appareils orthopédiques, des sondes, des bougies, des 
pessaires, des appareils à fractures, etc., etc. | 


(1) Cauvet, Nouveaux Eléments de mat. médicale, t. II, p. 728. 
(2) Lyon médical, 1881. 


certains cas où elle est vraiment précieuse, dans les fractu- # 
res du maxillaire inférieur, par exemple. Mais elle a été aban= 
donnée dans bon nombre de ses usages médicaux, car elle pré- 
sente certains inconvénients (rupture des sondes et bougies, 
variation de volume par refroidissement, etc.) (1). de 
_ Les caustiques à la Gutta-Percha ont été appliqués par le 
D' Maunoury et fabriqués par Robiquet (1856). Ils ont l'avan- : 
tage d’être souples, portatifs, faciles à tailler; on peut leur 
donner toutes les formes qu’on veut. Il dust pour cela de 
les approcher d’un foyer de chaleur. Ils se conservent bien, à 
l'abri de l'humidité. | 

Le chlorure de zinc et la potasse ont été Foi étudiés sous 
ce rapport (2). Mais.ici encore la Gutta-Percha a rencontré des 
détracteurs nombreux (3). 

On a fait aussi des plaques de Gutta-Percha chargées de 
divers médicaments (sels de plomb, de mercure, etc.), des pla- 
ques vésicantes, etc. RU 

Acton, en 1848, s’est servi du mélange de caoutchouc etde 
Gutta-Percha pour préserver la peau contre l’action des poi- 
sons contagieux (gants d’autopsie, etc.) (4). | 


To 


(1)11 m'est impossible d'entrer ici dans le détail des applications mé- 
dicales de la Gutta-Percha; la simple liste en serait déjà fort longue. 
Mais on lira avec intérêt l’article de M. le D' Chauvel, ni Dict. encycl. 
des se. médie. — Voyez aussi Chavasse, Nouv. Elém. de petite chirurgie 
(appareils à fractures). Paris, 1887, ete. 0 
(2) Voyez Veillard, Généralités sur les caustiques et quelques cons 
* dérations sur les caustiques à la Gutta- Per cha, thèse de RARES 1856. 


Bibliographie à ne fin du même article. 
(4) Cotterell, HT Journ., mai 1874, IIT° sér., vol. 1v, p. 965. 4 


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On s'en sert fréquemment comme mastic pour les dents. 

La vulcanite, si souvent employée dans la prothèse den- 
taire, est un mélange de Gutta-Percha et de caoutchouc vul- 
canisé, auquel on ajoute du soufre et de la silice. Très-malléa- 
ble avant l’action de la chaleur, cette substance atteint, par 
une température de 180°, la dureté de livoire. 

Le mélange de Dürr, employé pour les fractures, est com- 
posé de Gutta-Percha, d’axonge et de résine de pin. 

La traumaticine est une solution de Gutta-Percha dans le 


chloroforme. Etendue avec un pinceau comme le collodion, 


elle-laisse une pellicule mince qui protége la peau contre les 
poussières, dans les coupures, brûlures, érosions, etc., etqu’on 
a essayée dans quelques maladies rebelles de la peau (psoria- 
sis, eczéma, etc.). 

On associe parfois aussi l&Gutta-Percha avec la gomme am- 
moniaque; c'est le mélange appelé mastic à la Gutta-Percha 
de Defays, qu’on emploie pour réparer les brèches aux pieds 
des chevaux (1). 


AUTRES ARBRES A GUTTA-PERCHA 


SR ———— 


La préoccupation de suffire aux demandes de Gutta-Percha 
et la destruction rapide des arbres à Gutte exploités tout d’a- 
bord ont fait rechercher et trouver d’autres arbres de la même 
famille, pouvant remplacer les premiers. L'étude de cette im- 


(1) Cauvet, Mat. médic. 


Are 


sa thèse inaugurale, a résumé les rech des RE D. 
des botanistes qui se sont occupés de ce sujet, et la lecture 
de ce travail montre bien dans quelle confusion se trouve en- 
core la question. Je renvoie donc aux publications de ces au- 
teurs et au Traité de botanique médicale de M. Baillon, pour 
avoir la liste des plantes pouvant donner un suc utilisable, et 
je me bornerai à dire quelques mots des plus importantes, 
ou de celles qui sont le moins connues. M. Baillon cite qua= 
rante-trois espèces, plus quelques-unes sans détermination; 

mais il y a dans le nombre les arbres qui fournissent le Ba- Do: 
lata. M. Beauvisage en étudie vingt-deux dans les seules Indes ï (4 Û 
néerlandaises ; M. Pierre, dans le Bulletin de la Société lin- 
néenne, en fait, avec une grande compétence, une longue énu- 
mération. 

Les arbres à gutte vraiment utiles sont pour la plupart srou- 
pés dans une région fort restreinte, constituée par : | 

1° Le sud de la presqu'île de Malacca, jusqu'aux possessions 
siamoises ; encore la côte ouest ne donne-t-elle lieu à aucun 
commerce ; 

2° La côte orientale de Sumatra, Banka, l'archipel de Riouw; 

8° Bornéo presque en entier, sauf l'extrême nord. Lx 

Il est remarquable qu’il n’en vient pas du tout de Célèbes, 
ni des Moluques, ni de la Nouvelle-Guinée. C’estque ces îles, 
ainsi que le fait remarquer M. Seligmann-Lui après d’autres, 
sont séparées des précédentes par une faille profonde, qui les 
fait appartenir à un autre groupe géologique. La flore et a. 
faune présentent des différences correspondantes. 


_bot. de Fr., 1885, P. 152. | 
(2) M Contribution à l'étude des origines Arts F5; la ; 
LOUE ARR th. Paris, 1881. tel 


Me hate 

En somme, les Mayangs ne dépassent pas le 6° degré, ni 
au Sud, ni au Nord, et s'étendent à peu près du 95° au 115° de- 
gré de longitude Est. | 

En passant en revue les genres des Sapotées, nous trou- 
vons, comme pouvant donner les meilleures sortes, les arbres 
suivants : | 

Dichopsis. — C’est dans ce genre, et surtout dans les Pa- 
laquium de Blanco, auxquels on a rapporté le Dichopsis Gutta, 
que se rencontrent les produits les plus estimés ; il faut donc 
commencer par lui. Les recherches de M. Pierre permettent 
d'attribuer la production de la Gutte tout à fait supérieure aux 
espèces suivantes (1) : 

1, Palaquium Gutta H. Bn.; D. Gutta Benth., dont il vient 
d’être parlé; | 

2° P. malaccense Pierre, de la péninsule malaise, une des 
meilleures. 

3° P. formosum Pierre, de Sumatra, très-bonne espèce éga- 
lement ; 

4 P. Princeps Pierre, de Bornéo; 

5° P. borneense Pierre, de Bornéo, devenu fort rare; 

6° P. oblongifolium (Isonandra Gutta Hook., var. oblon- 
gifolia de Vr.). M. Pierre pense que c'est une espèce et non une 
variété, et cette opinion est aussi celle de M. Beauvisage. — 
(Bornéo). 

Les Dichopsis Lamponga Pierre, elliptica Benth, hexan- 
dra Clarke, Krantziana Hance, puberula Miq., polyantha 
Benth., etc., etc., donnent aussi de bons produits. 

Certaines des Guttes dont il vient d’être question seraient 
même, d'après M. Pierre, supérieures à celles du P. Gutta (2). 

Le D. Krantziana Hance (Isonandra Krantzii Pierre) est 


(1) Voy. Bull. Soc. botan., 1885, Bull. bibliogr., p. 152. 
(2) Baillon, Dict. encyclop. des sc. médicales. 


— 48 — °° 
l'une des espèces sur lesquelles l'attention est actuelleme 
_le plus attirée. Cet arbre, qui habite les forèts montagneuses di 


coup d’usages, ou être mélangé avec elle (1). M. ER à 
retrouvé le Thior au Cambodge; mais il n’en dit que quelques | 
mots dans son rapport et ne semble pas y attacher di IRpÈss à 
lance. 

Le D. oblongifolia Burck (Palaquium oblongifolium Pierre; | 
Isonandra Gutta, var. oblongifolia de Vr.) est, paraît-il, un 
des meilleurs RUE du en Gutte, et Burck n'hésite pas à le 
mettre sur le même rang ee le Dichopsis Gutta, dont, pour 
plusieurs auteurs, il n’est qu’une variété. — Malacca, Bornéo, . 
Sumatra et quelques autres îles de lArchipel malais. LE 

Parmi les Isonandra proprement dits, on trouve aussi des 
arbres précieux comme producteurs de Gutte. Malheureuse- 
ment la plupart sont sujets à contestation, même au point de ; 
vue du genre dans lequel il convient de les placer. Lasyno- 
nymie des espèces, fort difficile d’ailleurs, sorürait tout à CU 
du cadre de ce travail, et je me contenterai de citer, d' après ae 
M. Baillon (2), les Isonandra dasyphylla Miq. (Payena pour . | 
Benth. et Hook.), macrophylla de Vr. (qui n’est pas non plus 
un Isonandra), Motleyana, dont le produit est abondant,mais 
médiocre; Benjamina de Vr., donnant une belle Gutte rOUSE 


ET > 
E 


(1) Lanessan, les Plantes utiles des colonres tie pe 776. 
(2) Traité de botanique médicale. 


nn Ce verte rail 


LE AD + 
xanthochyma de Vr., quercifolia de Vr., microphylla de 
Vr., rostrala Miq. 

Une mention spéciale est due à l’Isonandra ? acuminata 
Miq., découvert en 1850 dans l'Inde et qui occupe de vastes 
espaces, en s’élevant même beaucoup en altitude (3,000 pieds). 
Très-abondant, paraît-il, dans les lieux exposés aux pluies du 
sud-ouest, il laisse découler un suc qui se concrète et devient 
rougeâtre au lieu de rester blanc. M. J. Lépine, de Pondi- 
chéry, a étudié ce produit assez abondant, puisque, d’après le 
général Cullen, un arbre qui a été fortement saigné peut, en 


—_ une journée, en donner 5 kilogrammes. M. Lépine a vu que ce 
F2 produit diffère beaucoup des autres Guttes. Il est fort cas- 
% sant, ce qui est un défaut, et, lorsqu'il est ramolli, il est un peu 
” visqueux. Il l’est encore ‘bien plus après évaporation de ses 
“£ dissolvants. 

D Cette viscosité empêche qu'on n'utilise ce produit comme 
2 _* vernis ou pour bien d’autres usages de la Gutta-Percha. Les 
F qualités essentielles lui manquent surtout pour l'isolement des 
. fils télégraphiques; mais, outre qu'il peut servir à des mélan- 


ges, il peut aussi être utilisé dans bien des cas spéciaux. 
di Ainsi on le recommande comme ciment à employer sous l’eau. 
Ce produit, nommé Paulee ou Pauchontee, mérite d’être étu- 


ÿ dié à nouveau, à cause de son abondance dans l'Inde. On sup- 
| pose que le suc pourrait être fort bon, mais qu'ilse gâte parce 
à qu’on ne le fait pas bouillir assez tôt après la récolte (1). 

cs Le genre Payena contient bon nombre d'arbres à Gutte. 
4 M. Pierre en cite une quinzaine, parmi lesquels plusieurs ont 


ÿ été extraits d’autres genres. En général, la Gutte des Payena, 
abondante, mais lente à se concréter, n’est qu’un produit de 
seconde qualité; mais il prendrait place immédiatement après 


| 

54 les meilleurs (2). 

4 (1) Pharm. Journ. and Trans., 11 août 1883. 

, (2) Heckel, Nouvelle Source de Gutta-Percha. — La Nature, 1885, 


AE 


vol. 2, p. 405. 


CeQn 


L ba 
NE ot 


pt 


YA ep en 

Il ea est pourtant dont le suc donne une somme complé- 
tement différente. Ainsi le Payena indéterminé des iles de 
la Sonde, dont Heckel et Schlagdenhauffen ont tout récem- 
ment étudié le produit (1), donne une Gutte jaune pâle, com- 4 
posée de deux résines et d’un véritable caoutchouc, quireste 
après épuisement par l'alcool. On ne peut donc pas compter du # ' 
tout sur ce produit pour remplacer la Gutta-Percha; il ne pour 
rait suère fournir qu’un caoutchouc durei (2). La 
D'après M. Pierre, les meilleurs producteurs du genre 
seraient le Payena Leerii B. H.; Croixiana Pierre (trouvé 
par M. Brau de St-Pol-Lias et M Errington de la Croix, à 
Sumatra), Benjamina Pierre (Isonandra Benjamina de Vr.), 
de Bornéo ; Beccarii Pierre, de Bornéo. 
Le Payena Leerii B. H. (Keratophorus Leerii Hassk., 
Azaola Betis Blanco (3), Azaola Leerii Teisj.et Binn.), arbre 
à croissance plus rapide que le Dichopsis, paraît fort répandu 
dans les iles de la Sonde, où il habite les terrains marégageux; 
il donne le produit connu sous le nom de Balam-Tanduk, sur 
lequel les opinions diffèrent, mais qu'en général on apprécie 
comme une bonne deuxjê pure Moins homogène que la 
Gutta des Palaquium ne st très-blanche, comme presque 
toutes les œuttes de Payena. 
La récolte du suc est décrite par Hasskarl (4). Il paraît que 
l'arbre n’est abattu que très-vieux, parce que les essaims d’a- 
beilles s’y fixent souvent et qu’on préfère recueillir la cire que 
la Gutte. Par les incisions faites sur l'arbre vivant, il s'écoule 
peu de suc. L'usage est de couper l’arbre au pied, d'enlever … 
la tête et d’inciser tout le tronc. Le produit que décrit M. Beau- 


(1) Comptes rendus Acad. sc., 4 juin 1888 (p. 1625). 
© (2) Journ. de ph. de Lorraine, n° 6, juin 1888. 1 
(3) Cette synonymie, donnée par la plupart des auteurs, n’est pas 
exacte, d'après Pierre. (Soc. bot., 1886, p. 117 de la Revue bibl.) 

(4) Voy. résumé in Aépert. . t. XII, 1856. 


CAS 
visage sous le nom de gomme Seundek est, d’après lui, pro- 
bablement dû au Payena Leerii, bien que M. Trimen croie à 
une espèce nouvelle. 

Quant au Payena macrophylla, dont il a été question quel- 
quefois comme d’une source importante de Gutte, il donne un 
produit qui reste, paraît-il, longtemps visqueux, mais qui, une 
fois sec, constitue une bonne sorte (1). Burck pourtant (d’a- 
près Cauvet) en fait une sorte très-inférieure. 

On pourrait citer encore les P. Maingayi Clke, dasyphylla 
Miq., sumatrana Miq., Teysmanniana Pierre, Lowiana 
Pierre, etc., etc., dont les produits sont de valeur fort varia- 
ble (2). 


Mimusops.— Les M. Schimperi et M. Kummel Hüchst. 
d’Abyssinie, donnent, d’après Heckel et Schlagdenhauffen (3), 
une Gutte dure, brun sale, se rayant à l’ongle, un peu adhé- 
rente à la peau quand on la chauffe dans la main. Elle contient 
beaucoup de sels. Purifiée, elle est extrêmement adhésive et 
élastique. Il est impossible de l'employer seule ; mais on a pu 
obtenir de bons clichés galvanoplastiques en l’associant à son 
poids de Gutte ordinaire. 42? °/, de ce produit brut sont con- 
stitués par une résine blanche amorphe. On n’y a pas trouvé 
de Fluavile. En somme, assez grands rapports de propriétés 
et de composition avec la Gutte de Dichopsis ; mais les pro- 
duits du Butyrospermum Parkii sont bien plus voisins de la 
vraie Gutte. 

Les Mumusops EÉlengi L. et M. Manilkara G. Don. ne 


(1) Beauvisage, loc. cit. 

(2) Voy.la longue liste de ces Payena in Pierre, Bull. mens. de la Soc. 
linn. Paris, 1856, pp. 519-520 et 523-528; Anal.in Pull.soc. bot. de Fr... 
1386, p. 117. 

(3) C. R. de l’Acad. des sc., 4 juin 1888, p. 1625, et Journ. de ph. de 
Lorraine, première année, n° 6, juin 1888. | 


ger, et probablement aussi dans les régions encore mal con- 


int ee 


fournissent que des Guttes de mauvaise qualité. — Les 
M. petiolaris, maxima, coriacea, Kauki, Vieillardi, donn 
d'après Pierre une Gutta-Percha glutineuse — Les M. elai 
et surtout le M. Balata, donnent des produits spéciaux, Fe 5 
vont être étudiés plus loin. : 


Butyrospermum. — Le B. Parkii de l'Afrique équato- : 
riale fournit un latex abondant, dont l'utilité a été récemment 0 
mise en lumière par un article de M. le professeur Ed. Hec- 
kel dans le journal la Nature (1). Il sera question, à propos des 
matières grasses que fournissent les Sapotées, de cet arbre … 
magnifique, dont Schweinfurth parle comme d’un des rois … 
des forêts africaines. Mais le latex n'est pas exploité, et 
pourtant l'abondance de cet arbre dans tout le bassin du Ni- 


nues de l'Afrique, le désignent à l’attention ducommercecomme 
un des producteurs les plus important de Gutta-Percha. — 
Cette Gutte en effet, d’après Heckel, est très-analogue à 
celle des Dichopsis. Le professeur Schlagdenhauffen l’a exa- 
minée comparativement avec cette dernière: il à trouvé une 
identité complète quant à l’électrisation et au ramollisse- 
ment dans l’eau bouillante, et, au point de vue pratique, 
dans la qualité des produits fabriqués avec les deux (moules 
galvanoplastiques). La solubilité dans le sulfure de carbone, 
le chloroforme, la benzine, l'alcool, est à peu près la même, 
ainsi que la quantité des cendres. Il y a seulement da 
différences dans la proportion d’Albane et de Fluavile, et 
dans la solubilité par l’éther, l'essence de térébenthine, l'acide 
acétique bouillant, etc. La solution dans ces liquides laisse à 
l'évaporation un résidu poisseux au lieu d’un vernis sec (2). 
Bassia.— Les Bassia sont fort peuimportants commepro- 


(1) Heckel, la Nature, 1885, 2e vol. — Id.‘in C. R.'Acad. sc., 1885, 


p. L 238 (11 mai). 
(2) Heckel, loc. cit. 


; 


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ducteurs de Gutte. Cependant, d'après M. Daruty de Grandpré 
(de l'ile de France) et d’après M. Potier (directeur du Jardin 
colonial de Saint-Denis Réunion), le B. latifolia donnerait un 
assez bon produit (1). 

D’après une observation toute récente (15 juillet) et encore 
inédite que M. Heckel a bien voulu me communiquer, le suc 
du B. latifolia contient de l’amidon. M. Heckel a pu à grand’ 
peine se procurer du lait frais de cet arbre, et l’a trouvé com- 
posé de globules de latex fort abondants, en même temps 
que d’un certain nombre de grains d'amidon simples ou agré- 
és et de grandeur fort inégale, les grains agrégés plus gros 
que les autres. La lumière polarisée et l’iode en indiquent net- 
tement la nature. Je regrette que l’époque tardive où cette note 
intéressante m'est arrivée ne me permette pas de publier la 
figure qui Paccompagnait. — Je ne crois pas qu’on ait encore 
signalé l’amidon dans le latex des Sapotées. 

Ce même latex, traité par l’acide sulfurique, donne une 
Gutta de couleur café au lait foncé, très-nerveuse, mais qui dif- 
fère absolument de la Gutte de Dichopsis et n’en à pas la pro- 
priété. Elle se rapprocherait plutôt de celle que MM. Heckel 
et Schlagdenhauffen ont récemment étudiée chez les Mimu- 


-sops d’Abyssinie (voir Mimusops). Elle ne peut rendre aucun 


service à l’industrie. 


Sans insister davantage sur toutes les Sapotées dont le 
latex se rapproche plus ou moins de la Gutta-Percha, il suf- 
fira de citer les genres Chrysophyllum (rhodoneuron, Caï- 
nilo, glabrum, lanceolatum, etc., etc.), Bassia (jJungheana, 
sericea etc.), Lucuma (mammosa, fissilis, lasiocarpa, gigan- 
tea, etc.), Dipholis, Imbricaria (surtout 1. coriacea D C.) (2), 
Achras, Sideroxylon, etc. Mais ce sont là des produits de 


(1) Heckel, loc, cit. 
(2) Labramia pour Bentham et Hooker. 


— 54 — 
simple curiosité, de valeur très médiocre, et que L'on: n 
colte pas, à cause de leur fragilité ou de leur viscosité. no 


BALATA 


où donne le nom de Balata au produit retiré de diverses 
Sapotées des Indes Occidentales; ces produits se rapprochent L 
plus ou moins de la CP mais en diffèrent pourtant | 
par des caractères essentiels. 

Le vrai Balata (Bullet-tree, Bolletrie, arbre à Gutta-Percha. 
de Surinam, Boeroweé, etc.), est le Mimusops Balata Geæert- à 
ner? (1) (Achras Balata Aublet, Mimusops bidentata D C., 
Sapota Mülleri BL), arbre bien connu pour son bois de con-. 
struction, mais dont le latex est resté longtemps sans usage. 

C’est en 1856 que Bleekrod reçut, pour la première fois, à 
de Surinam le suc d’un arbre nommé Bolletrie (ou TES 
tree des Anglais), et dont le bois était appelé chair de cheval 
(Paardenvleesch). II y constata la présence d'une vraie Gutta- de. 
Percha, et se procura alors des échantillons de l’arbre, qui fut 
décrit par Blume sous le nom de Sapota Mülleri (2). C’est 
alors seulement que l’exploitation a commencé. di. 

Le Mimusops Balata habite le Venezuela, les Guyanes fran- 


(1) D'après M. Pierre (voy. Bull. soc. bot., 1885, p. 152), ce n’est pas 
l'espèce de Gærtner, et M. Baiïllon a proposé (Dict. encycl. des sc. 
méd., art. Gurra-PERCHA) de donner à cette espèce, si c'en est une, | ne 
le nom de Mimusops Prerreana; mais la synonymie de cette espèce est. D. 
très-embrouillée, et, les matériaux me faisant complétement défaut, 
je dois accepter sans commentaire le nom donné par la pp des 
auteurs. 

(2) Bleekrod, Note sur la Gutta-Percha de Surinam.Ann. des sc. nat. 
série IV, vol. vir, page 220. 


SN 

çaise, anglaise et hollandaise, où il croit abondamment cha- 
que fois que le terrain s'élève. Il préfère, en effet, la région 
montasneuse. On le rencontre beaucoup dans le haut Maroni 
et dans le Brésil septentrional. Schomburgk le signale dans 
les Antilles qui se trouvent entre la côte et les Barbades. Il 
habite aussi la Jamaïque et la Trinité; mais il faut dire que 
le nom semble appliqué à deux arbres; Grisebach les réunit 
en une espèce. Cependant les jeunes pieds qu'on rencontre 
dans les jardins de la Jamaïque et de la Trinité semblent être 
distincts du type de la Guyane. 

Aublet le donne comme introduit à la Guyane de l’ile Mau- 
rice, où on l'appelle Bois de natte à feuille de Poirier (1). 
(Voy. Bois et Fruits.) 

Récolte.— Les arbres à Balata sont situés dans des régions 
d'accès difficile, dans des terrains d’alluvion marécageux, où 
l’on s'enfonce parfois jusqu'aux épaules. Mais cette récolte pé- 
_nible et. malsaine, à laquelle les femmes prennent souvent part, 
est très-lucrative, plus même que n'importe quel travail mé- 
canique. Les collecteurs gagnent souvent d’ur à cmq dollars par 
jour ; les plus habiles parfois davantage. Ils vendent ordinai- 
rement le lait non concrété. | 

Tantôt on abat les arbres, tantôt on les incise. Le collec- 
teur, armé d’une hache, d'un coutelas et de deux ou trois gour- 
des pour recevoir le suc, enlève un morceau d’écorce pour 
s’assurer si le lait coule bien. Dans ce cas il enlève la mousse 
et l'écorce extérieure, grossière, et, se tenant de côté, il fait 
des incisions obliques, en plaçant à la base, dans une niche 
spéciale, une calebasse qui reçoit le suc; ou bien celui-ci est 
conduit, par une feuille de Palmier ou de Canna placée au bas 
de la fente, jusqu'au-dessus de la calebasse posée à terre. Les 


(1) Voy. descript. de l'arbre, in Martius, #7. Bras., et dansla thèse de 
M. Beauvisage. 


servent ainsi des récoltes pour l’année suivante. nr 

Généralement, le lait coule pendant une heure, d’ 0 
ruisselet, puis goutte à goutte. 4) 

L'opération bien faite peut être renouvelée tous les denx. 
mois, dans la saison des pluies. LA TEA 

Quand on abat l'arbre, le lait en est extrait par des i incisions. W 
parallèles, faites à un pied de distance. 2: 

Les récipients qui sont tapissés de Balata en sont débarras- 4 
sés par l'immersion dans l’eau, qui détache la petite couche 
de suc concrété. D 

Le lait est desséché, à l’air et au soleil, dans des D 
plats, huilés ou graissés. Il faut de deux jours à une semaine, 
suivant le temps. Puis la petite feuille de Balata est mise à 
sécher sur une corde (1). 

D’après d’autres, le suc qui s'écoule est reçu dans une si. | 
de godet annulaire d'argile, dont on a eu soin d’entourer le 
tronc de l'arbre avant d'inciser. Le suc, d’après d’autres éga- 
lement, se concréte plus rapidement (six heures suivant les ‘à 
uns, 2? à 5 jours suivant les autres). Cependant l'échantillon 
reçu par Bleekrod, en Europe, était arrivé liquide. re : 

Les collecteurs de Balata considèrent les forêts comme iné- 
puisables. Jusqu'à présent, ils ne s’élojgnent pas à plus RE 
deux jours de marche d’une rivière, et reviennent ensuite, char- 
gés de leur récolte de suc; mais, pour si loin qu'ils aillent, 
les Mimusops s'étendent bien plus loin encore. Dans quelques 
années, les collecteurs seront obligés d'établir des clairières F 
autour RARES ils rayonneront, quand ils auront épuisé le 


(1) Journ. ofthe Society of arts, 24 juillet 1885. 


- RTS 


— 01 — | 
environs immédiats des cours d’eau. Les bûcherons qui ex- 
ploitent l’arbre pour son bois vont bien moins loin encore. 

Il y aurait certainement des mesures à prendre pour régler 
convenablement l'exploitation des forêts, qui sont livrées ac- 
tuellement au premier venu. Des rapports, dont je n'ai pu voir 
que des extraits et dont je n’ai pas l'indication bibliographique 
exacte, ont été faits sur ce sujet par M. Jenman, botaniste du 
gouvernement au Demerara, et par M. Hugo Müller. 

Latex.— Comme celui de beaucoup de Sapotées, le latex du 
Balata est comestible, et on l'emploie parfois pour remplacer 
le lait de vache. La saveur se rapproche beaucoup de celle de 
ce liquide, et il parait que, mêlé au café, il est très-difficile 
de distinguer si l'on a affaire à du lait ou à du latex. » 

La quantité de suc fournie est relativement faible. D’après 
Guibourt, elle est de 425 à 560 grammes, mais ce chiffre est 
évidemment bas. 

Ce latex, onctueux, passe à travers le papier à filtrer le plus 


fin, sans y laisser de dépôt. 


Gutte de Balata.— Par évaporation du suc, on en obtient 13- 
14 010 (1); on peut aussi l'obtenir par la coagulation au moyen 
de l'alcool absolu, ou plus facilement encore au moyen de l'é- 
ther. La Gutta-Percha se sépare alors tout entière, d’abord 
gélatineuse, puis ferme, très-pure et très-blanche, tandis que 
le réactif se charge des matières colorantes. Le coagulum est 
corné, élastique, résistant. 

Obtenue directement sans l'intervention de réactifs, et une 
fois sèche, cette substance a une couleur rougeâtre, carnée, 
rappelant un peu certains cuirs. 

Elle est plus lourde que Peau. 

Ses dissolvants sont le benzol, le sulfure de carbone, le chlo- 
roforme et, à chaud, l'essence de térébenthine. L'alcool ab- 
solu et l’êther anhydre le dissolvent en partie seulement. 


(1) Bleekrod, loc, cit. 


D'IC 


À + 50, elle se rate it;rà 150 elle fonte El le ét 
bustible et répand en brûlant une odeur désagréable. 
Elle s’électrise très-facilement et peut servir d’isolateur. 
Elle peut comme la Gutta-Percha être vulcanisée au mo en 
du soufre, et devient alors élastique et souple. 
Par l’ensemble de ses propriétés, elle est intermédiaire . 
tre la Gutta-Percha et le caoutchouc: elle est plus fine que 
la Gutta-Percha, moins dure, et se ramollit à une lempérature 
plus élevée. Elle est beaucoup plus élastique. fe 
Les opinions varient un peu sur la valeur du Balata, et v voici U 
ce qui est dit dans le Catalogue des colonies françaises à l'Ex- 
position universelle de 1878, p.26: « Aucun industriel n’a été il 
assez habile jusqu'à présent pour en tirer un bon parti. Tous. 
les objets fabriqués sont devenus cassants en peu de temps: 
ce défaut est dû seulement à l’imperfection des méthodes, car 
des plaques de Balata conservées depuis vingt ans à l’Exposi- 
tion permanente des colonies sont encore aussi souples qu'au 
premier jour. » Elle s’altère, paraît-il, beaucoup moins vite à ne 
l'air que ne le fait la Gutta-Percha. | 
Usages.— Les usages industriels sont nombreux; ce sont, 
en général, ceux de la Gutta-Percha: courroies pour machines, 
bandes minces, souples etrésistantes, lanières de toutes sor- 
tes, vêtements même et surtout isolement des fils téléoraphi- 
ques. Il paraît cependant que l'isolement par le Balata n'est 
pas aussi parfait que par la Gutta-Percha (1). En médecine, 
c'est surtout pour la fabrication des instruments de chiruteis | 
et tout spécialement des bougies uréthrales, qu’on s’en sert; 


Gutta-Percha, et l'usage chirurgical cette substance est. 
rare, au moins en France. FÉ 


(1) L. Pierre, in Bull. Soc. linn. Paris, n° 64, 10 juillet 1885, 


ee 
Guyane anglaise seule a fourni 47,000 livres. Il pourrait être 
plus fort encore, si l’on perfectionnait la préparation de cette 
substance. Lorsqu'on l'extrait avec précaution et qu'elle est 
bien pure, on peut, en eflet, en faire des ouvrages très-déli- 
cats, par exemple des fleurs artificielles. 

Outre le Mimusops Balata, il existe un certain nombre d’ar- 
bres non exploités, Je crois, pour le suc, mais qui portent le 
nom général de Balata et de Bolletrie. Ainsi, d’après Bleek- 
rod, on a (1): : 

Le Boerowé commun (Lucuma mammosa Gærtn.): c’estle 
Balata lucuma ; | 

Le Boerowé blanc (Dipholis salicifolia A. D C): c’est le 
Balata Galimata ou Balata blanc. Cependant, d’après le Dict. 
de botanique de M. Baillon, on penserait que le Balata blanc 
serait un Couratari (Myrtacée); 

Le Boerowé bâtard (Bumelia (Dipholis) nigra Sw.): c'est le 


Balata bâtard, ou Towranero; 


Le Neesberry Bullet-tree (Achras Sideroxylon). 
Le Balata Indien est le Labatia macrocarpa (voy. Bois). 


MACÇARANDUBA 


Le Maçaranduba ou Massaranduba est une matière fort 
analogue au Balata, et que produit en se coagulant le suc lai- 
teux du Mimusops elata du Brésil. Cet arbre abonde dans la 
vallée de l’'Amazone et jusqu’au 23° degré Sud. 

Le suc qu’on obtient par incision est comestible ; mais d’or- 
dinaire on le mélange d’eau, de thé, de café, car les mdigènes 
le croient difficile à digérer. On en fait aussi des bouillies. I 
a en somme, à l’état frais, les usages du lait de vache. 


(1} Loc. cit. 


AS per 
«, 


21 En 

 Coagulé, le latex forme une sorte de gomme, qui ti 
fois du caoutchouc, de la Gutta-Percha et du Balata, sa 
pourtant identique à aucun. Cette matière est dure, por ) 
blanchâtre, plus élastique que le Balata. Une fois ramollie, 
reste plus longtemps molle et est alors visqueuse. Il est regret 
table que la distance énorme où cet arbre vit rende letrans- 
port difficile, car ce produit pourrait être fort utile (1), 

Au total, le latex des Sapotées est utilisé de deux façons: 
dans le pays même, par les indigènes, qui le boivent souvent 
comme aliment, et plus encore au dehors, à cause des Gutta- 
Perchas diverses dont l’industrie se sert de plus en plus. 


Omphalocarpum.— Ballotté entre les Sapotées et les 
Ternstræmiacées, et définitivement réuni aux premières par de 
M. Radikofer et M. Pierre, ce genre donne aussi des produits 
analogues aux caoutchoucs et aux Guttes. M. Thomas Christy, 
le droguiste bien connu de Londres, en a reçu des échantil- 
lons. — [,/0.Radlkoferi, que Pierre a détaché de l'O. proce- 
rum Pal. Beauv., donne un caoutchouc glutineux, analogue à 
la Gutte de certains fruits de Labourdonnaisia. 4 0 

Enfin je dois encore signaler les produits visqueux fournis 
par les fruits du Lucuma paradoxa A. DC. (Vitellaria pa- 
radoxa Gærtn. Butyrospermum Parkii Kotsch.), de cer- :! 
tains Labourdonnaisia et de bien d’autres Sapotées; mais ces | 
œuttes n'ont aucune importance. 

Enfin il faut mentionner une substance spéciale, la Gomme 
Chicle, dont l’origine est encore mal déterminée, mais que 
l’on pense, d'après les renseignements des Mexicains, prove- 
nir de l'arbre qui fournit l'écorce de Monesia, (Lucuma gly- 
cyphlæa Mart. et Eich.) D’autres l’attribuent an Sapotillier. 


« 
) 
D 


F — 6] Lu 


de la Gutta-Percha crue; mais elle est bien plus friable et plus 
fragile. Elle est surtout expédiée à New-York, où elle entre 
dans la composition de certaines peintures pour les vaisseaux; 
on l’a employée encore à l'isolement des fils télégraphiques. 
Mais sa fragilité la rend très-inférieure pour cet usage. — 
C'est aussi un masticatoire assez apprécié dans le pays d’ori- 
gine, 


BOIS DES SAPOTÉES 


Le nombre des Sapotées qui fournissent des bois à l'in- 
dustrie est très-considérable. L'origine de ces bois commer- 
ciaux est restée longtemps obscure, et, aujourd’hui encore, il 
en est dont la provenance n’est pas nettement déterminée. 

Ces bois se ressemblent, en effet, assez souvent, et la dis- 
ünction n’en est point facile. Ils rendent à l’industrie de très- 
grands services; la plupart d’entre eux possèdent des quali- 
tés précieuses, qu’on ne trouve dans nos bois d'Europe qu'à 
un moindre degré, et qui les rendent éminemment propres 
à certains usages spéciaux. | 

Le plus souvent, ces bois sont très-lourds, et plusieurs plon- 
gent au fond de l’eau, même lorsqu'ils sont secs. Ils ne pré- 
sentent pas d'ordinaire de fibres bien distinctes, sauf quelques 
exceptions; on n y remarque pas non plus de veines flexueu- 
ses manifestes. (D' Sagot.) | 

La distinction entre le duramen et l’aubier y est quelquefois 
facile; mais d'ordinaire on ne peut guère la faire, et le bois 
est dur jusqu’à l'écorce. ie 

La coloration est le plus souvent foncée, rouge brunâtre, 
ou brune, ou fauve; quelquefois plus claire. 


One 


Ils sont extrêmement durs en génér al, et les noms de ide 
roxylon et de Bois de fer, que portent plusieurs d'entre eux. 
suffisent à affirmer cette propriété. ENTRE 

La résistance qu'ils offrent à la rupture est très-grande. | 
Représentée par 1 chez le Chêne, par exemple, elle estde 3,150 
pour le bois de Balata. De nombreuses expériences ont été | 
faites sur ce point, en particulier par M. de Lapparent. g 

L'élasticité est souvent très-crande. Le même bois ne d 
lata, par exemple, a une élasticité de 3,325, comparée à cell 
du Chêne prise pour unité. 30h 

La résistance à la pourriture, l’incorruptibilité, est une des 
plus précieuses qualités du bois des Sapotées. La plupart 
résistent merveilleusement à l'humidité, et des expériences 
concluantes ont montré que, si le bois de Chêne plongé dans du 
fumier perdait en six mois 30 1/2 c,, le bois de Balata, par 
exemple, ne perdait que 10 °/. ex 

Il faut dire pourtant que les bois durs et colorés de certai- 
nes Légumineuses, particulièrement les Césalpiniées, offrent 
bien plus de résistance encore à la pourriture et aux termites. 
Mais les Sapotées n’en rendent pas moins de grands services 
sous ce rapport, surtout dans les tropiques, où l'humidité a 
bien vite raison des bois enfoncés dans le sol. 

Ces qualités désignaient naturellement les bois des Sapotées 
pour prendre rang parmi les plus utiles. Beaucoup sont em- 
ployés dans le pays même; beaucoup sont exportés. On les : 
utilise pour les traverses de chemins de fer, le charronnage, 
la construction, le tour, la menuiserie, les dents d’engrenage, É 
les palissades et pilotis, l'ébénisterie, ete. 

Le reproche qu’on leur adresse parfois, en commun avec la de 
plupart des bois de la Guyane, est de contenir souvent des … 
tares invisibles du dehors. C’est pourquoi on les refend sou= 
vent suivant l'axe, pour constater l’état du centre, et aussi 
pour éviter les fissures qui se produisent fréquemment si 14 
n’a pas pris cette précaution. 


MARS RL 

Voici l’'énumération des principaux bois utilisés dans l'in- 
dustrie : | 

Chrysophyllum. — C. Caïnito L. Important à cause de 
son abondance sur le littoral de la Guyane et des Antilles. 
— Menuiserie. 

C.glycyphlæum Casar. (Voy. Monésia.) Brésil. Menuiserie. 

C. glabrum Jacq. nec Juss., vulgd Bouis. Antilles, sur- 
tout la Martinique. — Palissades, poteaux, charpente. 

C. Sp.?, vulgù Gligli. La Guadeloupe. Bois fort estimé. 
Les palissades auxquelles il est employé durent indéfiniment. 


Les Chrysophyllum de Nouvelle-Calédonie donnent aussi 
des bois fort utiles; les principaux sont : 

C. Wakere Panch. et Séb. Un des meilleurs bois de Pile. 
Grain fin, serré, très-dur, très-difficile à clouer. Apparence 
du Buis. Dents d’engrenage, tour, etc. 

C. Seberti Panch. Rougeâtre, solide. Remplace le Chêne 
dans les ouvrages de boiïissellerie. Charpente, charronnage. 

C. sessilifolium Panch. et Séb. Rouge jaunâtre, dur. Facile 
à travailler. Charronnage, charpente. 

C. dubium Panch. et Séb. Rougeâtre, fibreux, facile à fen- 
dre. Menuiserie, charpente. 

C. argenteum Jacq. 

C. Spec.? Deux autres Chrysophyllum dont l’un porte le 
nom vulgaire d'Azou, sont signalés dans le « Catalogue des 
plantes utiles des colonies françaises », de M. de Lanessan, 
comme donnant un bon bois de tour et d’ébénisterie. 


Lucuma. — L. Bonplandii Kunth, vulgù Bartaballi. 
Guyane. Léger, facile à fendre. Douves de tonneau. 

L. rivicoa Gærtner, vulgd Jaune-d'œuf. Guyane. Traver- 
ses de chemins de fer, charpentes. 

L. Caïnito À. D C. Brésil. Bois blanc, dur, résistant, du- 
rable. 


ne dt 

L. procera Mart. — Brésil. — Bois blanc, de durable ; 
employé dans la RS des vaisseaux, et comme 
de ne du : 

? (Sersalisia cotinifolia F. Müller). Jaunâtre. Nouvelle- Fe 
ans Grain fin. | 

- Sideroroxylon. — S. mastichodendron Jacq., vuled Bois 
de fer rouge. — Guadeloupe. — Grain fin, compact. Beau poli. 
Ebénisterie. AE 

S. inerme L., vulgd Bois de fer de Cayenne. Rougeètre, “4 
te et pesant, mais se gerçant facilement. 

S. Acouma A. D C., vulgd Bois d'Acouma. Espèce mal 
connue. 

S. Bojeranum A.D C.(S. cinereum Wall. pro A Mau- 
rice, vuloù Bois de fer de Bourbon ou Bois de fer blanc. 

S. pallidum Spreng., vulgd Bois de fer bâtard, Bois des | 
couma bâtard. La Jamaïque, Cuba, Porto-Rico, etc., etc. 

S. borbonicum A. D C., vulgd Bois de fer. Bourbon, mais 
assez rare. 

S. cinereum Lam. nec Wall., vuled Bois de fer de Bourbon, 
Bois de sable. Employé surtout à lébénisterie, à cause du beau 
poli qu’il prend et des veines agréables à l'œil dont il est par- 
couru. I] résiste mal à l'humidité, bien qu'on en ste parait- ih 
des pirogues. La Réunion. 

Quelques autres espèces peu importantes. ne: 


-Argania. — Le bois de l'A. Sideroxylon, la seule espèce 
du genre, est très-employé dans l’ébénisterie, à cause de Sà-102 
dureté et de sa beauté. Il est, en effet, très-joli à l’œil, gris 
jaunâtre, avec un grand nombre de cercles concentriques ; mais 
il est fort apprécié au Maroc et employé sur place. Il en vient 
encore très-peu dans le commerce. L’Argan devrait être ac= 
Fe en Algérie, où il viendrait Dee fort bien ke | 


graines. 


DEN. 

La croissance de l'arbre est très-lente; mais il se reproduit 

facilement par des rejets et finit par former une tête ombreuse. 

Il est très-rameux et spinescent, et se divise souvent, dès la 
base, en plusieurs troncs gros et contournés (1). 


Labatia. — Labatia macrocarpa Mart., du Rio-Negro. | 
Vulgù Balata indien, Balata singe-rouge. Chemins de fer 
(excellent). Charpentes. Plus lourd que l’eau, même sec. 


Achras.— A. Sapota L. Le Sapotillier a un bois très-dur, 
qu'on employait souvent dans la construction des anciens mou- 
lins à sucre à la Martinique et à la Guadeloupe, et qui sert 
aujourd’hui à divers usages. Mais on s’en sert peu dans l’ébé- 
nisterie. Sa dureté en fait un bon bois de charronnage. 

A. costata Endl. Ile Norfolk, Nouvelle-Zélande, Nouvelle- 
Calédonie. Duramen foncé, odeur poivrée. Charpente et char- 
ronnage. 

A. Sideroxylon. — Boïs fort estimé. 


Bassia. — Moins connus par leur bois que par d’autres 
produits,les Bassia ont cependant une utilité dans les travaux 
de charpente, menuiserie, tour ; car le bois en est fin, dur et 
serré. Le B. longifolia surtout est presque aussi durable que 
le bois de Teck; mais il est moins facile à travailler, et les 
beaux fragments pour poutres ou planches sont bien plus rares. 

Le B. latifolia Roxb. peut servir pour les travaux de che- 
mins de fer. Il est demandé pour la construction des voitures, 
des moyeux de roues, etc. (Hayes). 


Labourdonnaisia Bo. — L. sarcophleia Boj., vulgô 
Mapou à larges feuilles ovales. (D’après le Catalogue des 
produits coloniaux à l'Exposition de 1878). Bois de Natte à 
petite feuille (fide D C.). Maurice, la Réunion. 


(1) Joachim Gatell, Bull. de la Soc. de géographie, mars-avril 1871. 


Me ie 


L. glauca Boj. Maurice. Vulgd Bois de Natte à grande 
feuille. à 
L. calophylloïides Boj. — Maurice. Vulgd Petit Bois de 
Natte (Commerson), à cause de la petite taille de l'arbre, OÙ 
Bois de Natte à grande feuille Boj., comme le L. glauca. 
L. revoluta Boj. Maurice. Vuled Bois de Natte à petite 
feuille ou à langue de chat. ES 


Bumelia Sw. (1). — B. nigra Sw. (Dipholis nigra Griseb.). 
La Jamaïque, la Guadeloupe. Vulgd Acouma-Boucan ou Aco-. 
mat-Boucan. Charpente, menuiserie. “2 

B. tenax Willd. (Sideroxylon tenax L.). Caroline du Sud, 
Louisiane, Martinique, Guadeloupe. Vulgd Bois de fer rouge. 
Un autre Bois de fer, le Bois de fer blanc des mêmes ré- 
gions, est considéré comme une variété plus lourde. Char- 
pente, pilotis, charronnage. | 


Mimusops.— Ils forment un genre important pour le bois. 

M. Elengi L. Magadam, Magoudam-Cotté, Maulsri, Bakul, 
suivant les dialectes de l’Inde; Cavenkin des créoles (2). Bon 
bois de menuiserie, d’ébénisterie et de tour. Inde. 

M. Balata Gærtn. (Achras Balata Aubl., Sapota Mülleri 
BL.). L'arbre est extrêmement important à connaître pour son 
latex (voy. Balata) ; mais le bois mérite aussi une mention toute 
spéciale à cause de ses usages multiples. Il habite Maurice, où 
il est connu sous le nom de Bois de Natte à feuille de Poirier 
ou à petite feuille, Bois de Natte rouge, et surtout la Guyane 
et les Antilles. Là les noms qu’il reçoit sont multiples : Ba-. 
lata rouge ou franc, B. saignant, B. des Galibis, B. de mon= . 
tagne, Boromé des Arrouagues, Bois de chair, etc. Mais, en . 


(1) Le nom de Bumela, dans Pline et Théophraste, signifie grand à ke 
Frêne; on pense qu’il s’appliquait au Fraxinus excelsior. “ " 
(2) D° après J. Lépine, et de Lanessan, Cat. des prod. des col. frange 


, 


# 
Ê 

4 

j 


brie 

compulsant les divers catalogues et ouvrages sur ce sujet, il 
m'a paru y avoir une assez grande confusion entre ces noms 
divers. Quoi qu’il en soit, le M. Balata à un bois précieux, 
très-dur, très-compacte, très-lourd, à grain fin, rougeâtre, fa- 
cile à polir, à peu près incorruptible. On l’emploie constam- 
ment pour pilotis, engrenages, béliers, alluchons, mortiers, 
pilons, arbres de moulin, chevilles de marine, constructions 
diverses, etc. On en fait aussi un charbon estimé, et ce der- 
nier usage à rendu cet arbre très-rare à la Martinique, où il 
abondait autrefois. La Compagnie de l'Ouest a fait des essais 
avec ce bois comme traverses de chemins de fer, et la durée 
en est extraordinaire ; il réunit les conditions essentielles pour 
cet usage: durée considérable, densité et dureté. 

M. elata. Ce bel arbre, dont le suc a été étudié plus haut 
(voy. Massaranduba), est excellent pour les constructions ci- 
viles et navales. Brésil. 

M. Kauki L. — Ceylan. — Bois estimé. Vulgd Munamal. 

M. parvifolia Br. — Nouvelle-Calédonie et Nouvelle-Hol- 
lande. 

M. angustifolia Boj.— Maurice. Vulgd Bois de Natte à pe- 
tite feuille, comme bien d’autres bois de cette région. 

M. nattarium Willem. Même région. Bois de Natte. 

M. dissecta Br. Ile Tonga-Tabou (archipel des Amis). Vulg'ô 
Bois de Natte. | 

M. erythroxylon Boj. Maurice. Vulgd Bois de Natte rouge. 


Imbricaria.— 1. petiolaris. DC. C’est encore un des bois 
de Natte à petite feuille. Droit, dur, plein, c’est un des meil- 
leurs, sinon le meilleur bois de l'ile Bourbon. On l’emploie 
beaucoup pour la carrosserie et l’ébénisterie. Il prend, sous 
l'influence de la chaux vive, une coloration qui varie depuis le 
rose jusqu’au noir. On s’en sert aussi pour faire du charbon, 
et on utilise son écorce pour la tannerie. On lui donne le nom 


— 68 — LC 
vulgaire de Bardotier (Bojer) et le fruit porte le nom de Por 
de Singe. (à 

I. borbonica Gaertn., vulgù Bois de Natte à grande fe 
Ébénisterie. Bois dur, rouge, plein, bien veiné. US 
Réunion. | 


à me feuille. Mèmes Se 

I. madagascariensis, Bois de Natte de Madagascar. | 

Il existe en outre des bois d’origine mal déterminée et qu’ on | 
suppose être dus à des Sapotées. Aïnsi le bois pain d' EE Ru. 
employé à la Martinique pour le charronnage, etc., etc. Mais So 
la liste précédente est déjà suffisamment longue sans qu'on y se k 
ajoute encore des noms vulgaires qui ne répondent à aucune 
espèce déterminée. Du reste, ces noms vulgaires s appliquent 
parfois en commun à tant d'espèces, qu’il devient assez dif- 
ficile d’en tirer des renseignements. Le nom de bois de Natte, 5e 
par exemple, est donné à presque tous les Mimusops, La= 
bourdonnaïisia et Imbricaria de Bourbon, de Maurice et des 
contrées voisines. Le même vague eutoureles dénominations 
de Bois de fer et de Balata (1). ; 


FLEURS DES SAPOTÉES 


i 4 


Les Sapotées dont les fleurs sont utilisées par l’homme sont 
bien moins nombreuses que celles dont on emploie Je latex, 


(1) Pour les poids spécifiques de quelques. uns de ces bois, o on 


caises, de M. de Lanessan. Paris, 1886. 


7 


OT op 


le bois ou les fruits. Si l’on met à part le Mimusops Elengi 
L. (Magoudam-cotté, Maulsri des Hindous), dont les fleurs 
servent, à cause de leur arome pénétrant, à l'extraction d’une 
huile essentielle et à la fabrication d’une liqueur fort échauf- 
fante, les seules espèces intéressantes à étudier ici sont : le 
Bassia longifolia Willd. et surtout le Bassia latifolia Roxb., 
dont les fleurs, comestibles et sucrées, entrent pour une part 
très-importante dans l'alimentation des indigènes. Ces arbres 
sont connus sous le nom d'Illipés ou d'Illoupés, qui s'appli- 
que plus spécialement au B. longifolia, tandis que le nom de 
Mahwah est donné au latifolia. L'un et l’autre, du reste, ont 
à peu près les mêmes propriétés et fournissent des produits 
analogues. Mais le premier se recommande surtout par ses 
produits oléagineux, dont l'étude sera faite plus loin; le se- 
cond est utilisé principalement pour ses fleurs. C’est donc celui- 
ci qui servira de type dans les pages qui vont suivre. 

Le Bassia latifolia Roxb. (Illipe latifolia F. von Müller, 
Bassia villosa Wall.) porte dans l'Inde des noms très-variés: 
Madhuca en sanskrit; Mahwah, Mahoua, Mawah, Mawats, 
en bengali, Moula en hindoustani; Caat-Illoupé, ou Kat-Elupé, 
en tamoul, etc., etc. (Hayes, J. Lépine, Lanessan, etc.). 

C’est un grand arbre de 15 à 18 mètres de haut, à feuilles 
elhptiques ou oblongues, plus larges que celles du B. longi- 
folia. Ces feuilles tombent de février à avril, mais sont immé- 
diatement remplacées par de nouvelles. Le calyce est rouge. 
La corolle, allongée, portant 26-30 élamines, est la partie in- 
téressante. | 

L'arbre habite l'Inde, depuis les bords de la mer, qu'il 
préfère, jusqu'aux montagnes, où 1l supporte en hiver de pe- 
tites gelées. C'est surtout dans le Guzarate, les parties mon- 
tasneuses des Circars et du Bengale, qu’on le rencontre, un 
peu dans tous les terrains, mais plutôt dans les terrains 


_ mixtes (Perrottet ) ou les sols secs etpierreux (J.-R. Jackson). 


Hi) 


LE a) au 


L'arbre est indigène sur une immense étendue ; m 
aussi cultivé presque partout dans l'Inde (Tran quelles 
rikal, Nagapatam, etc.), par les Hindous, qui l'exploiten 
pour qui il est une source de richesse. és 
On retire des graines un beurre végétal (voy. Corps gras). 
La fleur à un calyce persistant, comme c’est le cas norma 
chez les plantes de la famille. ; 
La corolle gamopétale ne présente rien de spécial jusqu 
l'anthèse. À ce moment, le tube se gorge de matière sucrée, 
grossit rapidement, dépasse le calyce de beaucoup, et la co= 
rolle tombe en entrainant les étamines qu’elle porte (1). rois 
ces fleurs forment sur le sol une couche épaisse. fi 
Au moment de la chute, en février-mars. les fériés ce 
les enfants ramassent les fleurs deux fois par jour, sur le sol 
qu’on à préparé à l'avance. Les hommes opèrent la dessicca= 
tion soit sur place, soit au village s’il est rapproché; ils exposent 
au soleil les fleurs après avoir enlevé les lobes non charnus 
de la corolle. La récolte dure une quinzaine de jours. Les ‘4 
fleurs fraiches ont une saveur douceâtre et une odeur fort | 
désagréable, un peu nauséeuse. Une fois sèches, on les a com-. 
parées comme aspect et comme goût à des grains de raisins 
secs de qualité inférieure. L’odeur et le goûtsont, à mon ee 
ceux du jus de réglise et des pruneaux de mauvaise qualité : 
l'aspect est, en effet, celui des raisins secs. On forme avec ces | 
fleurs des gâteaux qui se conservent très-longtemps et peus 
vent être exportés dans des sacs. ‘4 
L'arbre en produit, dit-on, de 100 à 200 kilog.. RS 
Ces fleurs constituent un aliment très-important pour les 
Hindous, qui les mangent parfois crues, mais le plus souven! : 
bouillies, seules ou mêlées à du riz ou à d’autres aliments. ta 


100 


J. Poisson, Note sur 7 prod. industriels fournis par les Bassi, in | 
Soc. bot. de Fr., XXVIII, 1881, pp. 18-21. s JE D 


enr 


Le sucre qu'elles contiennent est susceptible de subir une 
fermentation et de donner un alcool; c’est même là une des 
grandes industries de ces régions, puisque le gouvernement 
anglais perçoit dans une seule île, en face de Bombay, pour 
1,500,000 francs d'impôts sur l'alcool de Mahwah (1). Mais cet 
alcoo! à une odeur repoussante et fétide, que le temps fait dis- 
paraître en partie et qui est due à une huile fort délétère. Ce 
qui est certain, c'est que les médecins anglais attribuent à cet 
alcool une influence assez grande sur la mortalité des soldats, 
surtout dans la province de Guzarate. Non pas que cette liqueur 
soit directement mortelle, mais elle donne une irritation gas- 
trique qui prédispose l’homme aux fièvres pernicieuses. (D* 
Gibson, D' Waring). Cet alcool pourrait pourtant rendre des 
services comme stimulant, à la condition de ne l’employer que 
vieilli, lorsque cette odeur empyreumatique, comparée à celle 
du wisky d'Irlande, à à peu près disparu. 

On a eu naturellement l'idée d'introduire en France les fleurs 
de Mahwah pour fabriquer des vins artificiels, et il en est 
arrivé à cet effet des cargaisons considérables à Marseille 
(400,000 kil. de janvier à septembre 1880). Mais le gouverne- 
ment a dû prohiber cette industrie, car on à reconnu que cet 
alcool causait des troubles cérébraux. Actuellement on ne re- 
çoit plus de Mahwah en France. 

Il parait qu’en Amérique on emploie ces fleurs comme four- 
rage (2). | 

L'analyse a montré dans les fleurs de Mahwah 52,8 p. 100 
de glucose, 3,2 de sucre de canne, 2,2 de matières albuminoï- 
des, etc. (3). D’autres analyses ne concordent pas parfaite- 
ment (4). 


(1) J.-L. Soubeiran, Note sur les Bassia de l'Inde (J. de pharm., 1869). 
Id., Note sur le Bassia latifolia (Journ. de pharm.., 1881, p. 399). 

(2) J. Poisson, la Nature, 1881, t. I. p. 227. 

(3) Church, Gardeners Chronicle, 1886, 16 janvier. 

(4) Amer. pharm. Journ., 1887. 


ARE 


Les chacals et autres animaux sauvaces sont friands 
fleurs de Mahwah. On en nourrit aussi parfois les an 
domestiques. Les oiseaux s’attaquent surtoutaux fruits. 

L'importance du Bassia latifolia pour les Hindous est ie 17508 
quée par ce fait, que la menace de détruire les arbres est un ei 
puissant moyen d'action du gouvernement anglais dans les c cas | 
de rébellion des indigènes. F 

Il reste peu de choses à dire du Bassia longifolia Wild. 
dont les fleurs sont analogues etemployées aux mêmes usages. | ï b. 
mais moins appréciées. On en fait (comme du reste avec cel- 25 
les du B. latifolia) des boules serrées, qui servent das ÿ 
d'échange contre d’autres denrées. A. Riche et À. Rémont ont | 
montré en 1880 que ces fleurs sèches contienent 60 p. 100 
de sucre fermentescible et 8 1/2 p. 100 de sucre cristallisa= 
ble. L'alcool qu'on en retire est semblable à celui du Mahwah. 
Les deux arbres vivent dans les mêmes régions. : 

Un mot encore sur un arbre voisin, dont il sera question à 
propos des matières grasses, le Bassia butyracea ou Ghee. 
Les fleurs donnent un suc douceâtre : on ne les mange pas, 
_ mais, mélangées à du sucre, elles constituent un bonbon de 
bazar (1). eu 


FRUITS COMESTIBLES 


+ 
Ê : «4 À no M FRS 4 à | 
2 de ‘ L 
RUN Ps SE tp à H'rmere 
hic ti, 


Gite © Cour, 


TN PAC 


Les Européens, plus délicats sous ce rapport que les indigè- 
nes, ne font usage que d'un petit nombre de ces fruits, et les 
ont transportés un peu partout dans les régions chaudes.— La 
culture est intervenue souvent pour les modifier plus ou moins ; 
mais plusieurs peuvent être mangés même à l’état sauvage, 
etil n’est pas douteux que des essais de culture ne puissent 
encore accroître le nombre déjà si grand des espèces à fruit 
comestible. 

Les animaux sont souvent friands des fruits des Sapotées. 
Dans l'Amérique du Sud, c’est une remarque générale que les 
chauves-souris consomment ceux de bon nombre d'espèces, 
depuis les Antilles jusqu’au Pérou (P. Sagot, in Litt.). Les 
fruits des Bassia de l'Inde sont avidement recherchés par 
les oiseaux, qui les emportent au loin. Au Maroc, les ruminants 
sont nourris souvent avec la pulpe des fruits de l'Argan, tan- 
dis que l'âne ou le mulet les refusent (Schousboe). 

Les caractères généraux de ces fruits peuvent être résumés 
en quelques mots. Ils sont en général très-doux, très-sucrés, 
dépourvus de toute acidité quand ils sont mûrs. Avant matu- 
rité, ils sont plutôt astringents qu’acides.— Le goût est ordi- 
nairement peu accentué, souvent même un peu fade, et l’arome 
est également assez faible, mais fin et délicat. 

La plupart des fruits comestibles des Sapotées restent long-- 
temps très-durs, puis s’amollissent et mürissent très-rapide- 
ment. M. Sagot a pu constater lui-même sur la Sapote Mam- 
mée que ces fruits mürissent parfaitement en quelques jours, 
sur la paille ou autrement, après avoir été cueillis verts et 
encore durs. Ceci fait espérer que les navires à marche rapide 
pourront peut-être apporter ces fruits des Antilles en Europe, 
surtout s'ils emploient le froid pour les conserver plus long- 
temps. 

Je n'ai pas la prétention de donner ici une liste complète 
des Sapotées dont le fruit pourrait, à un degré quelconque, 


EN 


servir d’aliment, d’autant p us que beaucoup d'arbres utilisés 
par les indigènes sont encore peu connus sous ce rapport, et 
que bien des fruits médiocres pourraient être très-modifiés par 4 
une culture intelligente et suivie (1). L 


Les Chrysophyllum L. portent 2 fruits dont le rome 
varie depuis celui d'une olive jusqu’à celui d’un gros citron. 

La chair en est le plus souvent blanche ou jaunâtre, juteuse, 
molle, sucrée. On n’y trouve, en général, qu’un seul ou un petit 
nombre de noyaux. 7 

La plupart sont du Nouveau Monde. Les plus connus pour 
les qualités alimentaires de leurs fruits sont les suivants : 

C. Caïnito L. Très-connu sous les noms vulgaires de Caï- 
mite, Caïmito, ou Caïnito, Slar-A pple. Le fruit de cet arbre 
atteint au moins 12 cent. sur 9 ; arrondi ou ovale, il est recou- 
vert d’une peau de couleur très-variable, rougeûtre, violacée, 
verdâtre, bleuâtre ou jaune. La chair est ferme, sucrée, rafraî- 
chissante, assez molle pour être mangée à la cuillère, remar- 
quablement parfumée, et ayant quelque analogie avec une pom- 
made à odeur de tubéreuse. (Commandant Masson, in Litt.) 

Pour quelques personnes, ce fruit est loin de valoir ceux des 
Lucuma et des Achras. Ces différences d'opinion peuvent être 
expliquées par le fait que l'espèce a été fort améliorée par là 
culture, et que, lorsqu'on sème les noyaux aplatis contenus dans | 
les baies, ou obtient tantôt des variétés excellentes, tantôt des 
arbres à fruit médiocre. FRA 

L'arbre lui-même est très-grand; il atteint facilement de 
15 à 25 mètres. À R 


(1) Des renseignements assez nombreux m'ont été donnés au sujet 
des fruits des Sapotées, par des voyageurs qui ont pu faire eux-mê- 
mes l'expérience de leurs qualités ou de leurs défauts. (M.le comman- 
dant Masson, ancien gouverneur du Gabon; M. Sagot, M. J. Triana, 
ainsi que plusieurs médecins ue la marine.) 


LS 
L 
ra 
mr 
= 
re 
: 
+ 
Cia 
…— 
= 


- 


SN TON 


Le Caïmitier est donné souvent comme sauvage aux An- 
tilles, à la Guyane, dans l’Orénoque, etc.; mais, en réalité, on 
ne connaît pas le type sauvage (1) d’une façon certaine. De Can- 
dolle, ne le trouvant mentionné ni dans Pison et Marcgraff, ni 
dans Hernandez, pense que l’espèce est originaire des Antilles 
plutôt que du continent américain. 

Le nom de Caïnito s'applique aussi au fruit d’une autre Sa- 
potée du Brésil, le Lucuma Caïnito À. D C.(Voy. Lucuma.) 

C. glycyphlæum Casar. Bien connu par les propriétés mé- 
dicinales de son écorce (voy. Monésia), cet arbre porte un fruit 
de la forme et de la grosseur d’une prune, ellipsoïde et glabre, 
comestible, mais assez peu estimé. 

C. glabrum Jacq., nec Juss., vulgairement Bouis. Arbre 
de la Martinique, Cuba, Porto-Rico, Saint-Domingue, Saint- 
Thomas, la Guadeloupe, la Trinité, Saint-Vincent. Fruit d’un 
goût, dit-on, assez peu agréable, bleuâtre ; forme et grosseur 
d’une olive. 

C. oliviforme Lam. Caïmitier ferrugineux ou marron (d'a- 
près Grosourdy). Linné en faisait une variété du C. Caïnito, 
dont il diffère par les feuilles et les fleurs. Mais le fruit, co- 
mestible, varie de la dimension d’une olive à celle d’une datte. 
Il est moins bon que celui du Sapotillier, mais cependant 
assez agréable. La Jamaïque, Saint-Domingue. 

C. monopyrenum Swartz. Ce n’est pour de Candolle qu’un 
synonyme du précédent. Le fruit qui porte à la Jamaïque le 
nom de Damson plum est comestible. Il a l'aspect d’uneprune 
de Damas (©). 

C. bicolor Poir. Il porte à la Martinique le nom de Bouis, 
qui lui est commun avec d’autres espèces (C. glabrum, C. 
argenteum), et celui de Petit Caïmitier, qu'il partage avec le 


(1) Voy. À. D C., Géogr. bot., t. II, p.914. 
(2) Naudin et von Müller, Manuel de l’acclimateur. 


\ et PO RES 


Ce MIENGCArpUM. La baie a la dimension LE en 


sci mi- ie argentée. | | | 
C. argenteum Jacq. Il porte également aux Antilles lé nom. 
de Bouis, d’après Naudin et von Müller. Le fruit, assez petit, . 
a une couleur bleuâtre plus ou moins pourprée. La chair, un 
peu bleuâtre, est légèrement lactescente. 
C. microcarpum Swartz. Il mérite son nom, car le fruit, 
très-petit, ne dépasse guère le volume d’une petite gro 0 
(A. DC.). Ce fruit est de couleur foncée, presque noire, bril- 
Jante. C’est l'arbre ordinairement appelé dans les Antilles Pete 
Caimitier. de 
C. Macoucou Aubl. Les fruits en sont grands, pyriformes, 
de couleur orangée. Ils sont mangés à Cayenne et dans toute 
la Guyane comme fruits de table. | 
C. albidum G. Don. Ainsi nommé à cause de la couleur 
blanche des fleurs. Il habite l'Afrique équatoriale et est connu 
sous le nom de Caïmitier de Guinée. Ile Saint-Thomas, sur 
la ligne même de l’Equateur, en face de nos établissements 
du Gabon. 42 
C. africanum À. DC. Il habite sur divers points de Sierra- À. al 
Leone, et donne des fruits comestibles de grande taille et de | 
bonne qualité. nn 
C. Wakere Panch. et Séb., vulgairement Wakere. Grande ‘4 
bre de la Nouvelle-Calédonie. Le fruit est ovoïde ; la chair, lai- 
teuse, en est comestible, et mangée surtout par LE indigènes. 
C.? Michino À. DC. De l'Amérique méridionale. Les fruits 
très-acréables, comestibles, sont jaunes en dehors et blancs 
à l mr 


Eu 


ess Dans les serres de M. Linden s’en trouvaiedbi ‘4 
certain nombre parmi lesquels un C. lancifolium ? Coloml 


it 


à fruit de la grosseur d’une pêche, violet, fort estimé. (P. Sagot, 
in Litt.) 

Quant au C. macrophyllum Lam., dont on a souvent 
vanté le fruit de couleur jaune, c’est un Lucuma, le L. rivicoa 
Gaertn. 


Lucuma Juss. — Les fruits des Lucuma sont des baies 
allongées, ovoïdes ou globuleuses, parfois fusiformes, dont le 
péricarpe est plus ou moins épais. Ils sont sucrés, nourrissants, 
rafraichissants, souvent un peu fades et pâteux, mais pourtant 
fort estimés en Amérique. 

Leurs propriétés, astringentes avant la maturité, sont par- 
fois utilisées dans leur pays d’origine. 

La plupart des Lucuma sont de l'Amérique du Sud et de 
l'Amérique centrale. 

Beaucoup de Lucuma sont connus en Amérique sous le 
nom de jaune d'œuf. Cette dénomination s'applique pourtant 
plus spécialemeut au L. rivicoa Gaertn. 

_ L. mammosa Gaertn. Achras mammosa L. C’est l’un des 
plus connus parmi les arbres fruitiers du genre. : 

Il porte les noms vulgaires de Grosse Sapote, Sapotille Mam- 
mée, Marmelade-tree, Joco-inco ou Joho-inco, Huevo végé- 
tal, etc., etc. 

On le rencontre à la Jamaïque, à Cuba, dans les environs 
de Carthagène, dans les Missions de l’Orénoque. Il est proba- 
blement originaire de l'Amérique continentale. La culture s’en 
est aujourd'hui répandue sur quelques points de la région tro- 
picale (Philippines, etc.). | 

Le fruit est une grosse baie charnue, à écorce rugueuse, cou- 
leur de rouille, ne contenant d'ordinaire qu’une seule graine, 
très-volumineuse. La pulpe rouge de ce fruit a quelque rapport 
avec la Sapotille, mais le goût en est moins fin, et, en géné- 
ral, on l'estime beaucoup moins ; aussi la mange-t-on surtout 
cuite, sous forme de marmelade, 


Mr RE 
La graine est très-remarquable par sa taille et par le luis: 
de son testa. Le hile occupe toute la longueur et à peu p 
1/6 de la surface. La couleur en est dite ordinairement js 
nâtre ; celles que j'ai vues étaient un peu plus foncées, de co 
leur chocolat. FAUE 

Cette graine contient de l’amygdaline et une matière grasse 
(Gaytan). 

L. rivicoa Gaertn. (Chrysophyllum nor TE Lo 
nec Gaertn.). Vulgairement jaune d'œuf sur les marchés de 
la" Guyane. Ce nom de jaune d'œuf lui vient de l'apparence de 
la pulpe, jaunâtre, un peu sèche et pâteuse, imitant un jaune 
d’œuf dur. Cette pulpe est légèrement sucrée et parfumée, 

_ mais en somme assez médiocre. Le fruit est rond, du volume 
d’une petite pomme à peu près. Au centre, est un seul noyau 
ovoide, de grosseur assez faible, et fort beau. 

L’arbre est de hauteur moyenne. Il est très-abondant sur 
les côtes de la Guyane (D' Sagot). On lui donne, au Brésil, 
une foule de noms vulgaires qu’il serait fort long d’énumérer, 
et qui varient avec les provinces. L'un des plus connus est 
celui de Goyaba de Macaco. ‘ 1% 

L. Caïnito À. DC. (Achras Caïmito R. et Pav., Labatia. , 
Caïmito Mart.). Vulgairement À bi, Abiu ou Abi-Iba. C’est un 
arbre du haut Amazone, des bords du Rio-Negro et du Pérou. 
Le fruit comestible est estimé. Il est gros comme une petite 
orange, d’un jaune brillant ; la pulpe en est excellente et rap- 
pelle une poire un peu müre. L'arbre est l’objet d’une culture 
suivie, dans le pays où il habite et dans tout le Brésil. | 

L. glycyphlæa Mart. et Eichler. Connu surtout par ses 
propriétés médicales (Voy. Monésia), il donne aussi un fruit va 
comestible, à chair douce, d’un jaune orangé. si 
L. obovata Fe Il habite les régions en RFE à 


u- | 


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=. 
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OR, 


déprimé, globuleux, vert, glabre. (A. DC. Prod.). Dans le 
haut Amazone, les Indiens le nomment Guitiroba-assu. Pec- 
kolt lui attribue la forme et la taille d’une poire, et le dé- 
elare délicieux. 

L. serpentaria Kunth. Cet arbre, dont le fruit est connu 
sous le nom de Sapote de Culebra, vit à Cuba et au Mexique, 
où on le rencontre à l’état sauvage et cultivé comme arbre frui- 
tier. Le fruit est déprimé, globuleux. | 

L. salicifolia Kunth. Arbre mexicain, à fruit comestible ; 
on le trouve sauvage et cultivé, ce qui semble indiquer un bon 
fruit. Certains disent le péricarpe seulement « mangeable, » 
L'arbre est connu sous le nom de Sapote Borracho, ou Bor- 
recho; D C. l’a vu représenté sous le nom de Sapote ama- 
rillo vel Boracho. 

Ce fruit passe dans le pays, pour avoir une action sur le 
cerveau. (?) 

L. prunifolia Benth. (Niemeyera prunifolia F. von Mül- 
ler). Vulgairement Caïnito d'Australie. C'est un arbre du 
Queensland, dont le fruit comestible a l'apparence d’une 
prune. | | 

L. torta À. DC. (Labatia torta Mart.). Ainsi nommé à cause 
de la forme contournée de son tronc et de ses rameaux, cet 
arbre donne dans la province de Minas-Geraës, au Brésil, des 
fruits ovoides-globuleux, monospermes, comestibles, connus 
sous le nom de Gräo-de-Gallo. 

L. littoralis (1) Mart. A bit de proia, Talu. Fruit tout à fait 
inférieur, astringent, désagréable, mais mangé par le peuple 
dans le nord du Brésil. 


(1) Pour les fruits des Zucuma du Brésil, voyez Peckolt, Pharm. 
Journ. and Trans., 12 mai 1888 (abstract of an article published in ger- 
man in Pharmaceutische Rundschau, jan. and febr. 1888). Les indica- 
tions qui suivent sur les Lucuma sont empruntées à cet auteur. 


— 80 — 


L. marginata Mart. Oaca. Les Indiens en mangent le it, 
qui est très-fade, mais peut être amélioré par la culture. | 
L. procera Mart., vuled Massaranduba, nom que l'on donne 
aussi, comme on l’a vu, au Mimusops elata. Fruit laiteux, 
mangeable, mais après cuisson. La variété cuspidata Mart. et È 
Eichl. ou Massaranduba branca, Fruit de singe, etc. est 
meilleure et appréciée surtout des singes, dont elle est la 1 nour- 
riture favorite. moe 
L. chrysophylloïides A. DC., + nord du Brésil, Mn | L 
ment Tuturuba, etc.; fruit à pulpe jaune, agréable et douce. 
Les mêmes noms le sont donnés au L. gardneriana a 
À. DC., dont le fruit est sans valeur. 
L. psammophila À. DC. Bapeb-assu, Copan. Rio, et pro- 
vince de Espirito-Santo. Fruit à pulpe noirâtre, douce, agréa- 
ble, jaune brun en dehors. Il paraît dans les desserts et l’on en 
fait aussi des conserves. | 
L. laurifolia A.DC., vuleù Guapeba, Guapebeira. Rio. Fruit 
doux, mucilagineux, à HE de pomme. 
L. lasiocarpa À. DC. Vuled Abiurana, Abio do mato, ne 
Fruit comestible après cuisson. Para, Amazone. . NOR 
L. lateriflora Benth., vulgairement Cubio, Cupyo. Rio et: 0 
provinces du Nord. Le fruit sert à faire une préparation que 
l’on exporte sous le nom de doce de Cubio. 
L. Sellowii A. DC., vulgairement Canjerana, Canharana 
grande. Rio-Negro et provinces du Sud. Comestible. | 
_L.neriifolia Hook. et Arn. Rives du Parana, du Rio-Grande 
et de l'Urugay, sud du Brésil. Le fruit n’est pas apprécié. : 
D'ailleurs, l'arbre porte le nom caractéristique de Mata olhos 
(destructeur d’yeux), car le suc provoque des inflammations de a 
la conjonctive; or le fruit lui-même est très-laiteux. du. 
L. montana Fr. Allem., vuleù Engasca-vaca. Le fruit ru- 
gueux est mangé par les bêtes à cornes et avec quelque diffi- 
culté, ainsi que l’indique le nom vulgaire. | IN 


ht de EP dr 


D." 


F 


— 8i — 


L. pomifera Peckolt, vulgairement Macaa de Mato (Pomme 
des Bois). Ce fruit n’est point mangeable, mais mérite d’être 
signalé à cause de la quantité considérable d'acide cyanhydri- 


que qu’il contient. Le docteur Peckolt a trouvé aussi abon- 


damment cet acide dans les feuilles. C’est le seul Lucuma 
dont les feuilles lui aient fourni de l’acide prussique. 


Sideroxylon L. — Sideroxylon mastichodendron Jacq. 
(Bumelia mastichodendron Rœm. et Sch.). Le nom de cet 
arbre est difficile à expliquer, attendu qu’il ne produit ni mas- 
tic, ni aucune exsudation résineuse. Il habite les îles Bahamas, 
où il porte le nom vulgaire de Mastic-tree. En français, on 
nomme le fruit abricot des bois. Ce fruit est une baie ovoïde 
et monosperme, jaune, à saveur douce comme celle du miel. 
Ces fruits sont identiques à ceux du S. pallidum Spreng. 
L’arbre est cultivé à la Jamaïque. 

Le S. dulcificum A. DC. (sect. Synsepalum); Assarbah, 
Tahmé des indigènes, est un arbre du golfe de Guinée dont 


les fruits jouissent d’une réputation particulière. Le suc, mu- 


cilagineux, est d'une saveur telle que, lorsqu'on en a mangé, 
les fruits les plus äâpres et les plus acides paraissent, dit-on, 
d’une douceur remarquable. Aussi Thoning l’appelle-t-il mira- 
culous berry of western Africa. Signalé pour la première fois 
par le chevalier des Marchais (Voy. en Guinée, 1725, vol. IT, 
p. 225), qui y fait certainement allusion dans une phrase carac- 
téristique, 1l a été mieux décrit par Dalzell et complétement 
par Thoning, en 1798, sous le nom de Bumelia dulcifica. L'ar- 
bre habite surtout dans l’intérieur des terres, dans le Daho- 
mey et les royaumes voisins du golfe de Guinée ; les fruits sont 
vendus plus ou moins cher sur les marchés de diverses villes. 
Le principal usage auquel l’emploient les indigènes est de 
rendre potable le vin de palme, qu'on leur apporte de fort loin 
et qui a d'ordinaire fermenté en route. Les propriétés dulci- 


(M. Poisson, in Dict. bot. Baïllon.) 


LN 


2 Ross 


cool ue sirop. L’effet est en raison du Hot É fruits 
chés, mais il peut se prolonger tout un Jour. “ 

S. cuneatum DC. (Bumelia cuneata Sw.). Baie comestib à 
comme la Sapotille. Guadeloupe, Jamaïque, ete. 


4: 


Labatia. — Je n'ai aucun fruit vraiment comestible à 
citer dans ce genre. Bien au contraire, lorsque M. le D' Sagot | 
se trouvait à la Guyane, il eut à constater un état de malaise | 
nauséeux fugitif chez une personne de sang blanc, qui avait 
eu l'idée de manger un peu de la chair jaune, juteuse et as- 
sez grossière du fruit du Labatia macrocarpa. (D: Sagot, in & 
Litt.) | 


Achras (1). — L’Achras Sapota L. (Sapota Achras Mill.) 
est, au point de vue du fruit, l'espèce la plus importante du 
genre. Ce fruit, très-apprécié dans les tropiques, porte les ; 
noms vulgaires de Sapote (2), Sapotille, Sapodille, Nispero, 
Zapota, Zapotille, Chicozapota, etc. L'arbre, de grande di- 
mension, est abondant dans les forêts du Vénézuela et de la 
Jamaïque, mais il est en outre cultivé dans tous les pays tro- 
picaux (Manille, Philippines, Java, etc.), et très-généralement 
apprécié pour la table. D'après quelques personnes, sa répu 
tation est aussi grande que celle du Mangoustan. Re 

Le fruit est ovoide arrondi, de la grandeur d’un œuf de “ss 
poule, à peau très-mince, grisâtre, rendue rugueuse par de pe- “ 
tites squames épidermiques. La chair est abondante, molle, 
sucrée, brunâtre, un peu laiteuse. Les noyaux, moins nom- 
breux que les loges de l'ovaire, sont très-aplatis, d'un brun de 


; te 
v 


Q) Ayois signifie poirier sauvage et vient du sanskrit ahara, aliment. 


(2) Le nom de Sapote est aussi donné parfois à une Malvacée | 
l'Amérique du Sud, le Quararibæa cordata H. Bn. Natissia cote À 
et K. 


nd 
4 


luisant, à hile linéaire, à cotylédons assez épais, malgré la 
présence d’un albumen charnu. 

À. australis Br. Espèce d'Australie. Les fruits, encore mé- 
diocres, pourraient être améliorés. C’est une des rares Sa- 
potées qu'on pourrait peut-être acclimater dans la région mé- 
diterranéenne. 

Les À. Vitellina Tuss. et Zapotilla Jacq. des Antilles sont, 
bien que cultivés, très-inférieurs au Sapotillier (1). 


Bassia. — Les B. longifoliaet latifolia ont des fruits comes- 
bles, mais l’importance de ces arbres est due à d’autres pro- 
duits (voy. Mahwah, Illipé). On utilise aussi ces fruits verts 
ou mûrs, en les faisant bouillir en consistance de gelée et en 
mangeant cette pulpe avec du sel et du piment (Perrottet). 

Plusieurs Bassia de la Nouvelle-Guinée, peu connus en- 
core, semblent appelés à devenir des producteurs importants 
de fruits dans les tropiques. Tels sont : le B. Erskineana F. 
von Müll., Posi-posi des indigènes, à fruit très-gros ; le B. 
Maclayana F. von Müll., Dim des indigènes, à fruit plus 
volumineux encore," et également fort recherché; le B. Cocco, 
Scheff., ou Nate à fruit plus petit (2). 


Payena. — Le fruit doux du P. Leerii est mangé par les 
Malais. 


Butyrospermum. — B. Parkii Kotsch. Important par 
son latex et ses graines oléagineuses, ce bel arbre porte des 
fruits comestibles, à chair verdâtre, à peau brune, assez diver- 
sement appréciés, gros comme une noix. Heckel les dit savou- 
reux, succulents et excellents au goût. 


Mimusops.— M. Elengi L. Le fruit n’a rien de remarqua- 


(1) Naudin et von Müller, Manuel de l'acclimateur. 
(2) 1d., hd. 


A NP AO SOA HAE A EL SR 
AL y IT ARES ' pi FAR ON 0 18 ML \ 


AN Te À 


en” He 


ble, bien qu’on puisse le manger. Il est petits doux et en n mêm 
temps un peu acerbe. Inde. 1 LENS 
M. Balata nee Fruit Suns agréable, très. doux, à 


ghunamal (A. DC.) : 
..  M.Sieberi. Antilles et Floride. Il n’est connu que sauvage, | 
mais la culture l'améliorerait beaucoup. re 
M. dissecta R. Br. Signalé par Grosourdy comme donnant : 
un fruit comestible aux Antilles. Mais ce n l'est pas l'habitat 
indiqué par de Candolle. À ; 
M. ?, vulgairement M’bimo. Gabon. Le fruit en est comes-. MINS 
tible. | D 
D’après les renseignements que M. le D' duel a bien voulu HSE 
prendre pour moi, on trouve à l’herbier du Muséum une éti- . 4 
Na de M. Chapelier, portant : « Mimusops Chapelieri,Im- à 
» bricaria sect. Labramia, Madagascar : un des meilleurs 
» fruits qu'on ait à Madagascar. » :: 2500 
C’est le Mimusops Chapelieri Hartog (Journ. of botany, 
1879, p. 357). V5 


ha 


Imbricaria. — Î. malabarica (Mimusops Manilhara). : 
Le fruit est servi comme fruit de table dans les tropiques. 5 
Inde. FAR: 

I. maxima. Même usage. Inde. | ‘140 

I. petiolaris — Les fruits des Imbricaria ne sont pas d'or- | 
dinaire connus comme comestibles. Cependant M. de Lanes- 
san (1) en cite deux espèces, et Naudin et von Müller (2) unes 
troisième. 40 


(1) Plantes utiles des col. françaises, 569. 
(2) Manuel de l’acclimateur, 316. 


= 9 — 


CORPS GRAS FOURNIS PAR LES SAPOTÉES 


Les matières grasses fournies par les Sapotées sont nom- 
breuses, mais trois ou quatre d’entre elles seulement ont quel- 
que importance en raison des grands avantages qu’en retirent 
les indigènes, et aussi, depuis quelque temps, l'industrie euro- 
péenne. 

Ces matières grasses sont toujours extraites des graines, 


soit de l’albumen, soit de l'embryon quand l’albumen manque. 


On leur donne souvent le nom de Beurres, parce qu’elles sont 
ordinairement solides à la température ordinaire. Les seules 
sur lesquels il convienne d’insister un peu sont celles que four- 
nissent les Butyrospermum Parkii, Bassia longifolia, B. la- 
tifolia, Bassia butyracea, Argania Sideroxylon. 


A. — BEURRE DE KARITÉ 


Appelé aussi beurre de Karity, de Galam (1), de Bambouc, 
de Shea, de Bambara, etc. 


Il est retiré des graines d’un très-bel arbre de l'Afrique 
équatoriale, le Butyrospermum Parkii (2) Kotschy (B. nilo- 
ticum Kotsch., Bassia Parkii G. Don). 


(1) Le nom de beurre de Galam est, d’après Baucher, employé aussi 
pour un beurre animal dont les propriétés sont du reste analogues. 
Ce nom faisant confusion, mieux vaut donc adopter celui de beurre 


de Karité, plus usité, dans tout le Sénégal, pour le produit qui nous 
occupe. 


(2) D'après M. Pierre, cet arbre doit porter le nom de Vitellaria pa- 
radoxa. M. Radikofer, dit M. Pierre, a méconnu le genre Vitellaria 


6 


— 86 — HU 


M. Ed. Heckel, professeur à la Faculté des. sciences d 
Marseille, a étudié le produit dans d’intéressants articles œ 
dans lesquels on trouvera bien des renseignements que le ca- 
dre de ce travail ne me permet pas de donner, et qui d'ailleurs 
ne seraient qu'une répétition inutile. Lo 

On avait pensé d’abord que le beurre de Galam da Cu 
de l’amande du palmier Avoira (Elœis guineensis), tandis 
que le brou aurait fourni l’huile de Palme. C’est de Jussieu qui hi 
a attribué ce produit à une Sapotée (2), et Guibourt a confirmé 
cette idée et a rapproché cette substance d’autres corps gras re 
des Sapotées (3). de. 

L’arbre lui-même porte le nom yolof deKarité, et se nomme 
dans d’autres dialectes Schi-Toulou, Donon (4) etc., Karé, 
dans le Fouta-Djallon. 

Le Butyrospermum Parku Kotsch. est un grand arbre de 
10 à 12 m., à tronc assez crevassé (5), habitant surtoutles val- 
lées du haut Niger et de ses affluents (Gallieni). Il constitue, 
paraît-il, d'énormes forêts au Soudan (Caillé), particulière- 


Gaertn., qui représente une plante africaine, et non une plante amé- 
ricaine,.....et il a fait un genre qui ne répond plus au genre Vitel= u 
laria. Celui-ci est certainement, d’après l'analyse de son fruit et desa 
graine, le Butyrospermum de Kotschy..... Il faut donc rayer le genre 
Vitellaria tel que l’a établi Radlkofer, # ajouter le Butyrepesans 
au genre de Gaertner. Fi | 
(1) Journal la Nature, 1885, t. II, pp. 321-370-405. | cd We 
(2) Mungo Park, qui le premier à parlé de l’arbre à beurre d’Afri- ; 
que, l'avait d’ailleurs, d’après les caractères du fruit, rapporté à 1108 
famille du Sapotillier. (Voy. Vauquelin et Bouchardat, Journ. de ph, æ 
février 1830, p. 53). Ces auteurs attribuent le produit au Passia hrs D 
folia.) 
(3) Guibourt, Sur une huile concrète nommée Beurre de Goes in 
Journ. de chimie médicale, T, 1825, p. 175. SR 
(4) Baucher, Arch. de méd. navale, t. XL, novembre 1883. 
(5) Voyez description détaillée #n Heck., loc. cit. 


hier ve 


ment au Sésou, au Masina (Soleillet), dans le royaume de 
Bambara, sur le cours du haut Sénégal à partir de Bafoulabé 
(Baucher), et est particulièrement abondant dans le Bélédou- 
gou (Baucher), dans le Fouta-Djallon, etc. On le rencontre aussi 
dans la région du Nil (Schweinfurth, — Oliver). 

L'arbre porte des fruits ellipsoïides monospermes, comesti- 
tibles, de la grosseur d’une grosse prune, vert noirâtre en 
dehors, à chair verdâtre, comestible. La graine, unique, est de 
la orosseur d’un œuf de pigeon. Elle à bien l'aspect d’une 
sraine de Sapotée, avec son épisperme lisse, dur, crustacé, 
brillant, marron ou fauve clair, interrompu par un hile ru- 
vueux, allongé, très-gros. L'’amande est constituée par un gros 
embryon blanc, sans albumen, de consistance ferme, cireuse, 
d’odeur agréable, et devenant rougeâtre en vieillissant. 

Récolte et préparation. — On ramasse de fin mai à fin sep- 
tembre, surtout aux mois de juillet et d’août, après les torna- 
des fréquentes à cette époque, les fruits tombés à terre, et on 
les accumule dans un trou où la pulpe pourrit lentement. Les 
noix, desséchées au four et brisées, livrent leur amande, que 
l’on pèle, que l’on grille et que l’on écrase ; on en fait ainsi une 
pâte que l’on fait bouillir dans de l’eau. Le corps gras vient 
surnager à la surface, on le recueille pour le battre vivement 
dans une jarre pleine d’eau froide. Enfin, par un deuxième bat- 
tage,on le débarrasse de l’eau, dont il reste environ 8 p. 100. 
On en fait ensuite des pains qui pèsent de 1 à 2 kilogrammes, 
et qu'on entoure de feuilles. Ce procédé fait perdre à peu près 
la moitié du beurre contenu dans les graines (1). 

Par l’éther, M. Heckel a retiré 25 p. 100 de corps gras des 
graines. Par la pression entre des plaques chauffées, il n’a ja- 


(1) Heckel, loc. cit.— Du reste, ce procédé n’est pas le seul employé, 
et chaque peuplade à pour ainsi dire le sien, ce qui explique la diffé- 
rence de qualité du beurre. 


l'es 
mais eu plus de 10 p. 100. La production de ce beurre est en 
proportion des besoins, car on n'utilise qu'une faible” partie . 
des graines tombées sur le sol. | JE 2 
Caractères. — La couleur d’abord verdâtre devient ensuite. 
d’un blanc un peu sale, souvent rougeâtre ; la consistance rap- 
pelle celle du suif sous notre climat; mais là substance est plus 
onctueuse et graisse davantage les doigts(1). La saveur est 
fort douce. L’odeur est faible, mais particulière, et se déve- 
loppant par la chaleur. Les indigènes n’y prêtent aucune at- 
tention, mais il est nécessaire pour les Européens de débar- 
rasser le beurre de Karité de cette odeur désagréable. Ony 
arrive par la projection d’eau froide dans le beurre en fusion. | 
La vapeur d’eau formée entraîne les acides gras volatils (2), 
Il se conserve presque indéfiniment sans rancir, au moins 
deux ans, dit-on, et c’est là une de ses plus précieuses quali= 
tés. On peut donc l'exporter assez facilement, et Guibourt en 0e 
a vu à Paris une assez grande quantité. ue | 
_ Pour le point de fusion de ce beurre, les: auteurs donnent 
des chiffres qui ne concordent pas absolument. D’après Hol- 
mes, il se ramollit vers 35° et fond complétement à 43. D'après 
les travaux de l'Exposition permanente des colonies, il fond 
à 36°. D’après Guibourt, lorsqu'il est fondu et qu’on le laisse me 
refroidir lentement, 1l commence à se figer à 29° et n’est com- 
plétement solide qu’à 25. Carpenter pense qu’il doit en exister 
au moins deux variétés (3). Le point de solidification est en 
tout cas moins élevé que celui de fusion, ce qui est d’ailleurs 54 
fréquent pour les corps gras. 4 
Le meilleur dissolvant est l'essence de térébenthine. A toi 
l’éther ne le dissout qu’en partie, et l'alcool le dissout fort dif- 3 
ficilement. ” 
(1) Guibourt, Drogues simples. 


(2) Heckel, loc. cit. — Baucher, loc. cit. 
(3) Holmes, Lond. pharm. Journ., 5 avril 1879, p. 818. 


RTC pe 


La saponification en est très-facile, ce qui le rend très-utile 
à l’industrie. 

Composition chimique. — Les diverses Ru concor- 
dent assez bien pour exclure l'acide palmitique de la composi- 
tion de ce corps gras, qui serait formé uniquement des acides 
oléique et stéarique (Oudemans). Mais ce qui varie le plus 
dans les analyses, c’est la proportion de ces acides gras, après 
la saponification. Oudemans trouve : acide stéarique, 70,30; 
acide oléique, 29,70. Une autre analyse a été faite par M. Bau- 
cher et refaite par M. Heckel, qui a trouvé quelques différen- 
ces. M. Heckel donne comme chiffres : acide stéarique, 43 °/,; 
acide oléique, 57 °/,.Ces différences expliquent la diversité des 
points de fusion indiqués par les auteurs. | | 

L’'Exposition permanente des colonies donne 50 °/, d'acide 
solide et 50 °/, d'acide liquide, en ajoutant toutefois que le chif- 
fre de l’acide solide doit être plus élevé, car les procédés de 
séparation n’ont pu être parfaits à cause de la petite quantité 
de matière. L’acide oléique pourrait être appliqué àdivers usa- 
ges, tandis que l'acide solide, qui fond à 62, servirait pour 
les bougies. 

Le rendement en acides gras cu de 94,85 °/. 

Enfin la matière grasse contient 1 °/, d’une sorte de Gutta- 
Percha, dont on peut la débarrasser par un mélange en pro- 
portions voulues d'alcool et d’éther. Cette Gutle gênerait en ef- 
fet pour la fabrication des bougies (1). 

Usages. — Ce beurre est fort précieux dans le pays, où il 
remplace les autres corps gras dans tous leurs usages, tant 
pour la cuisine (Mungo-Park (2) l’estimait autant que le beurre 
de vache) que pour l'éclairage, la fabrication des savons, la toi- 
lette et même la médecine. 


(1) Henderson ex Holmes, Lond. pharm. Journ., 1879, p. 818. 
(2) Voy. à l'Intérieur de l'Afrique, p. 352, | 


Os 


Ce beurre s'emploie souvent, dit-on, mélangé avec du beurre | 
animal (P. Sagot, in Litt.). En tout cas, il sert non-seulement | 
pour les indigènes, mais aussi pour nos troupes du haut fleuve. 4 
On a voulu en employer pour l'entretien du matériel de guerre; 
mais la production est limitée à la consommation, et il est 
très-difficile, même sur place, d’en avoir beaucoup à la fois. 

En Europe, on en apporte un peu, qui sert surtout au grais- 
sage des machines; mais les applications ne manqueraient 
pas si les moyens de transport permettaient de l'avoir à bon + 
marché. OR 

D’après M. Baucher, le savon qu'on en peut faire est très : 
mousseux, et les bougies donnent une belle flamme sans fumée, 
sans odeur; elles seraient aussi blanches que les nôtres sion 
comprimait fortement. 

Les indigènes se servent depuis longtemps des solutions 
alcalines des cendres de végétaux pour saponifier le beurre 
de Galam (1). | 

Il y a quelques années, la Compagnie de la côte occiden- 
tale d'Afrique avait des comptoirs français à l'embouchure du 
Niger, et le beurre de Karité arrivait à Marseille en assez 
grande abondance. Il servait à la fabrication des bougies stéa- À ne 
riques. Ces comptoirs ont été aujourd’hui vendus à à l’'Angle- 
terre, qui consomme actuellement tout ce produit. Les gran- 4 
des usines de Marseille n’en reçoivent à peu près plus, et le 
regrettent, paraît-il. 

D’après des renseignements que je dois à lobe ne de 

M. Goldscheider, conservateur de l'Exposition permanente des 
colonies, le savon obtenu du beurre de Karité paraît bon; mais 
il absorbe beaucoup moins d’eau que ceux qu’on fabrique avec. 
le beurre de Coco. Ceux-ci absorbent, en restant solides, jus- 
qu'à 80 et même 90 °/, d’eau. Pour le beurre de Karité, on a dû 


(1) Baucher, loc. cit. 


Pt Lo re 


abaisser ce chiffre à 50 /,. Ce beurre n’a donc pas d’avan- 
tags sérieux sur d’autres graisses. 

Les acides gras, qui représentent 94 °/, du poids total du 
beurre, fondent à 52° 5, tandis que ceux des suifs fondent à 
43°-440 et ceux de lhuile de palme à 44. Ces chiffres indiquent 
une supériorité pour la fabrication des bougies ; mais les prix 
de revient sont tout à fait inadmissibles. M. Martialis, pré- 
sident du Comité de l'Exposition de Saint-Louis ( Sénégal), 
indique 200 fr. les 100 kilos, tandis que le prix ordinaire des 
corps gras répond en général au point de fusion des acides 
oras (43 à 44 fr. pour l'huile de Palme, dont les acides fon- 
dent à 44°; 54 fr. pour l'huile d’Illipé, dont les acides fondent 
à 54°). Le prix devrait donc être de 50 à 55 fr., et tout au plus, 
en raison des conditions spéciales de marché, s'élever à 60 ou 
70 fr. (Extrait d’un rapport communiqué par M. Goldscheïder). 

M. Heckel estime que le beurre de Karité serait excellent, 
même pour la cuisine, si l'on arrivait à se procurer assez rapi- 
dement les graines fraiches; celles-ci ont, en effet, une odeur 
et un goût fort agréables, qui se perdent assez vite. 

Le beurre qui arrive dans le commerce par Sierra-Leone 
est généralement plus estimé que celui qu'on apporte aux 
comptoirs du Sénégal. 


B.— HUILE D'ILLIPÉ 


Illoupé, TIlupai, Ilhipei, [lipé-marum, Mohi, [Ippa. Cette 
huile, ou plutôt ce corps gras solide, nommé aussi Beurre d'Il- 
lipé, est extrait des graines des deux Bassia dont les fleurs 
ont déjà été étudiées (voir Mahwah). Mais, tandis que le Bassia 
latifolia Roxb. est surtout connu par ses corolles comestibles, 
le Bassia longifolia Willd. doit plus spécialement attirer l’at- 
tention dans la question des corps gras. 


LOS Pin 


Le Bassia longifolia habite l’Inde, sur les mêm me 
que son congénère, et plus particulièrement dans la p 
de Madras, dans le nord ce M à le Ne la À 


HhEt que l’autre. Ils couvrent nn dé vastes Men et. 
l'on à pu dire que le sixième des arbres que rencontrerait une 
ligne allant de Calcutta à Bombay serait des Illoupés. ls 
n’ont le plus souvent n1 culture, ni propriétaire (Hayes). 

Le Bassia HUE folia est un très- ces arbre, Jormant po 


feuilles lancéolées, te lee ER 
Le tronc en est fort gros. LA 
La corolle, d'abord blanche, passe au rouge terne; dé S se 
paissit et devient comestible, mais répand une oder d'urine | 
de rabais SCANNERS É 1 
Le fruit, plus particulièrement intéressant au point de vue 
spécial de lPhuile, est une petite baie ovale allongée, velue, 
jaunâtre, un peu pulpeuse, de la grosseur d’une prune, un 
peu déprimée. LHÉTES 
La pulpe, comestible, un peu Eu attire beaucoup les or 
seaux, qui emportent les fruits au loin et causent vraiment de a 
déoâts. (Perrottet.) ir Ci 
La graine a une enveloppe dure, crustacée, lisse, luisante, é 
d’un fauve foncé, avec un hile allongé elliptique. is 
À lintérieur est une amande huileuse, blanche, charnue, ge 
sans albumen. 


une Re RUN qui rappelle un peu celle du cacao. 

La matière grasse est contenue dans des cellules à paroi 
fort mince; aussi la simple expression des graines donne-t 
elle un rendement considérable (1). | 


(1) E. Valenta, Société chimique, 1885, t, XLIV, n°2. 


Ne 


Le vi 


Cette pression, dans des mortiers ou moulins spéciaux, pa- 
raît être le procédé ordinaire d’extraction, et donner une huile 
abondante. Cependant, d’après d’autres (1), le procédé est dif- 
férent : la pulpe une fois séparée des graines, et la coque de 
celles-ci brisée, on pulvérise l’amande et on met la poudre dans 
des sacs de feuilles de Canna; on plonge alors le tout dans 
l’eau bouillante, qui liquéfie l'huile. | 

Caractères et propriétés. — Cette huile est solide à la tem- 
pérature normale de nos pays. Mais elle commence à se ra- 
mollir vers 25° Centig. ; elle est demi-fluide à 30° et liquide 
à 35°. (Lépine.) | 

Solide, elle est blanc verdâtre; par la fusion, elle devient 
jaune sale. Elle ressemble un peu au beurre ordinaire, mais en 
diffère par une odeur assez forte, que la cuisson lui enlève en 
partie. Lorsqu’elle brûle, elle répand une odeur abominable. 

Contrairement au beurre de Karité, elle rancit très-faci- 
lement si on ne la garde pas au frais. Dans la saison froide, 
en vases bien bouchés et à l'abri de l'air, elle dure plusieurs 
mois, mais, pendant les chaleurs, il n’est pas possible de la 
conserver plus de trois semaines. (Hayes.) 

Composition. — Par la saponification au moyen de lachaux, 
on peut en retirer 60 °/, d'acides gras (J. Lépine), (44,76 °/ 
d’après Valenta, loc. cit.). Il y a fort peu de glycérine. 

Ces acides gras, blancs, d’odeur et de saveur agréables, 
sont formés de : acide oléique 64 °/,, acide palmitique 36 °L. 
Le savon qu'ils donnent est blanc, très-dur. 

Les graines du Bassia longifolia contiennent en outre un 
glucoside, qu'on à reconnu être de la saponine. 

Usages. — On l’emploie pour la cuisine, mais, à ce point de 
vue, elle ne vaut pas le Ghee (voy. plus loin) ; cependant les 


(1) J.-Léon Soubeiran, Note sur les Bassia de l'Inde (d'après CI. Du- 
maine). 


indigènes pauvres la substituent pour cet eue à 
COCO. 
En France on essaye de l appliquer à la fabrication des 


(53, Riche et Rémont ; 55°, J. Lépine). On l’emploie se 
coup pour la fabrication des savons. Elle a enfin certains Hs | 
ges SpéCiaux. | f 

Les indigènes s’en enduisent le corps, et elles paraît don- 
ner à la peau beaucoup de souplesse, tout en la protégeant 
contre un excès de transpiration. Ils l'emploient aussi contre la LU 
gale. he 

L'huile d’arachide lui est assez souvent substituée (1). 

L'huile du Bassia latifolia Roxb. porte parfois le nom dIl- ER 
lipé, mais plus fréquemment celui d'huile de Mahwa, ou huile 0 
d'Yallah. Les graines en produisent une moindre quantité que 
celle du B. longifolia. On l'extrait par pression des amandes 2 
dépouillées de leur péricarpe et écrasées. 1 

D’après le major Heber Drury, cité par Hayes, elle estso- 
lide jusqu'à 35° Cent. (95 Fahr.). Mais il doit y avoir confu- n 
sion avec la précédente, car généralement l’huile de Mahwah 
est donnée commme se liquéfiant à 21° 1/2 (70 Fahr.). Elle 
est donc normalement fluide, d’abord verdâtre, puis jaune ;. 
elle rancit très-vite et | amère et brune, en ne Sete 
former un dépôt (2). an à: 

Les usages sont ceux de l’Illipé. x. 


(1) Pour la distinction de l'huile d'Illipé et des huiles qu'on lui mn: 
tue, voy..J. Lépine, Note sur les prod. des Bassia longrf. et latif. dan 7 
in Journ. de l’agric. des pays chauds, mai 1867. CA 

(2) J.-R. Jackson, Lond. pharm. Jour, 1878, p. 646. 


AN ee 


C. — GHEE 


Le Ghee, ou Ghi, appelé aussi Fulwa, Fulwa-butter, Ful- 
wara, Choorié, etc., est un corps gras solide, bien supérieur, 
au point de vue de l'alimentation, à ceux dont il vient d’être 
question, et qu'on retire des graines du Bassia butyracea 
Roxb. (1). | 

L’arbre a une quinzaine de mètres de haut. Il est indigène 
dans l'Inde comme les deux précédents, mais il existe surtout 
sur quelques points (province de Dotié, etc.). Les graines dont 
on fait usage ont un peu la forme du marron d'Inde, mais sont 
un peu plus petites. 

On obtient ce beurre par expression modérée des amandes 
réduites en pâte et enfermées dans un sac. Il est concret à 
la température ordinaire et a la consistance du lard (D° Wa- 
ring). Il est blanchâtre, et devient liquide à 35° C. (95 Fahr..) 
(50° d’après Waring). Il présente sur l'huile d’Illipé plusieurs 
avantages : tout d’abord il ne rancit pas, ou du moins fort 
difficilement ; de plus il est tout à fait inodore ou quelque- 
fois d’une odeur agréable. Il donne un bon savon et brûle 
sans odeur ni fumée. 

. Aussi ce produit est-il fort apprécié et a-t-il reçu des ap- 
phcations multiples. En général, on le réserve pour les usages 
culinaires et médicaux. Pour l'éclairage on le préfère au beurre 
de coco. On lemploie aussi pour la toilette, comme pommade. 


(1) C’est par erreur évidemment que le Catal. des colonies françaises 
à l’Exposit. de 1878, Sénégal, p. 35, donne cet arbre comme produisant 
le beurre de Karité. 


5 Dore 


Enfin le tourteau est comestible, tandis que sn du : 
sale cause des accidents (2. Lu 


Ainsi les B. Djave et B. Noungou, du Gabon, 
graisses vécétales connues sous le nom de Agali-djave 


au beurre de Karité, et comme lui comestibles à l’état frais tue 
Un autre Bassia indéterminé donne lAcole ougounou, ma- nt 

tière grasse très-analogue aux précédentes (2), et il est fort à 
probable que l'Afrique en contient plusieurs autres, dont les es 
produits sont à peine connus de nom. À. 


| D. — HUILE D'ARGAN 


Cette huile est produite par les graines d’un arbuste du 
Maroc, l’Argania Sideroxylon Schousb., dont il a été ques- 
tion au sujet des bois. 14 

L’Argania Sideroxylon Schousb. (Sideroxylon spinosum La 
F ), Argan, Argan du Maroc, Olivier du Maroc, est un arbuste ; 
épineux, presque un arbre, qui habite une région limitée du 
Maroc méridional et occidental, entre l'Oued-Tansift et l’ Oued- 
Sous. Là, il constitue la majeure partie du maquis (3). Il est: 
le seul représentant du genre Argania, caractérisé surtout 
par des graines albuminées, soudées en une masse central 
avec un testa très-épais. Les cotylédons sont gros, malgré la 
présence de l’albumen. Se " 

Le fruit a l'apparence d’une prune. Vers la fin de la saisc 


(1) J ackson, loc. cit. 
(2) De Pne les Plantes utiles des sue Pt i 837 . 


1853.) 


MAT Ne 
des pluies, il prend une couleur rougeâtre ou d’un violet foncé, 
moucheté de blanc. La chair‘est verdâtre, âcre, et se dessèche 
dans les pays chauds. 

Le noyau forme une masse généralement allongée ou arron- 
die, constituée par deux ou trois graines soudées. L’enve- 
loppe en est extrêmement düre et épaisse, ce qui préserve as- 
sez bien lamande des piqûres des insectes. 

Il contient une huile très-abondante, d’un goût également 
âcre et désagréable, mais qui est pourtant un article impor- 
tant de trafic intérieur au Maroc. 

D'après les renseignements que je reçois au dernier mo- 
ment de Marseille, M. Andrieu, médecin et pharmacien à Mo- 
gador, a obtenu le monopole de l'extraction de l'huile d'Argan. 
Grâce à ses efforts, cette huile deviendra bientôt un produit 
d'exportation. 

La première opération consiste, dit-on, à faire manger les 
fruits à des chèvres, qui sont friandes du péricarpe, et à re- 
prendre dans leurs excréments les noyaux débarrassés de l’en- 
veloppe (1). Les chameaux mangent aussi avidement la pulpe 
de ces fruits, et c’est dans les excréments que l’on recueille 
souvent les noyaux complétement nettoyés; pourtant, d'après 
Schousboe, cité par le vicomte de Noé (loc. cit.), on fait, en 
effet, manger le pulpe aux chèvres, mais après en avoir séparé 
le noyau sur place. 

De quelque façon qu’on lobtienne, le noyau est brisé, les 
amandes sont torréfiées sans qu’on les laisse brûler. Pendant 
cette opération il s'échappe une fumée d’odeur désagréable. 
Puis on réduit les graines en pâte, que l’on traite par des pro- 
portions données d’eau bouillante, et on exprime jusqu'à ce que 
la pâte devienne solide, 

Le procédé d'extraction est, d’après d’autres, encore plus 


(1) Drummond Hay, Consular Reports, 1878. 


— 98 — 


simple. On jette la pâte dans l’eau Poe et on recue s 
l'huile qui vient surnager (1). ot VITE ‘he 
Une fois extraite, l'huile devient limpide, mais brune, à | 
odeur forte de roussi, probablement à cause de la rés | 
préalable des graines, à saveur amère, désagréable : elle brûle 
le gosier et sa fumée irrite fortement les muqueuses. Cette 
opinion de Schousboe, qui a observé pourtant lui-même tous 
ces faits, est contredite par quelques auteurs, qui donnent 
l'huile d’Argan comme ayant un goût spécial, mais non désa- 
gréable, et comme étant parfois préférée par les indigènes à. 
l'huile d'olive. ARR 
M. Cotton, qui vient, il y a quelques semaines, d'éndee È 
l'Argan comme producteur d'huile, a constaté que l’amande 
est extrêmement amère, mais que l'huile a la douceur de l'huile 
de noisette. Cette huile, non siccative, se fige à zéro. Il est 
évident que le procédé d'extraction influe beaucoup sur le 
goût de cette huile. Du reste, elle sert principalement à l’in- 
dustrie. ; 
L’amande contient aussi 2 °/, d'albumine végétale ; celle-ci, 
dans certains cas, éprouve une fermentation spéciale, qui donne 
à l’'amande un aspect butyreux. Dans ces conditions, l’amande 
donne 80 */, d'huile, et même plus. Normalement elle en four- 4 | 
nit de 66 à 77°/,, suivant que les fruits sont plus ou moins 
mûrs. 1600 
Enfin M. Cotton a pu extraire de cette graine, débarrassée 
de l'huile, un principe amer spécial, cristallisant dans l'alcool, 
et ou avec l'acide sulfurique une combinaison définie. Fe 
lui à donné le nom Me (2). 


(1) Cotton, Étude sur la noix d’Argan, in Lyon médical, 10 ; ju L 
(Répert. de ns juillet 1888). 
(2) Id., Jbid. 


He O0ien 


et il serait, semble-t-il, facile d’acclimater cet arbre en Al- 
cérie. La tentative a été faite d’ailleurs, car le Moniteur du 
7 octobre 1853 mettait à la disposition des agronomes des 
fruits de l'Argania envoyés par M. de Maisonneuve, capitaine 
de frégate. Je ne pense pas que cet essai ait donné de résul- 
tats. Dans le midi de la France, la réussite serait très-douteuse ; 
pourtant l’Argan fructifie dans le jardin de M. Thomas Han- 
bury, à la Mortola. 


Les autres matières grasses des Sapotées sont d’une impor- 
tance tout à fait secondaire ; il suffira donc de citer: 

L’Isonandra Motleyana, dont les graines fournissent une 
huile ambrée, visqueuse, à goût d'amande amère (1). Vuled 
Kotian. 

Les Palaquium (2) (Dichopsis Benth. et Hook.) : 

P. Pisang Burck (vulgd Balam). Matière grasse jaune, mal- 
léable comme la cire. 

P. oleosum Burck (vulgd Soentei). Matière grasse d'un 
blanc pur. Usages culinaires. 

P. oblongifolium Burck. Cuisine. Non commercial. 

Les Payena (3) macrophylla Burck, latifolia Burck, Ban- 
kensis Burck, ? multilineata Burck, lancifolia Burck., etc. 

Tous ces Palaquium et Payena sont de Sumatra et de 
Bornéo. | 

C’est probablement l’un d’eux dont parle Adams (Voyage à 
Samarang) etqu'il rapporte à tort aux Bassia latifolia et buty- 
racea. Ce beurre se présente à Bornéo sous la forme de pains 
arrondis, de la consistance et de la couleur du fromage, ou 
bien en cylindres ayant conservé la forme de l’entre-nœud de 


(1) De Vriese et Motley, fide Beauvisage, loc. cit. 
(2) Burck, Lond. pharm. Journ., 1887, p.907. 
(3) Id., Zhid. 


— 100 — 


. dans lequel le beurre a été coulé. Ma: 


mes nt une davabi considé Ne . fase g 
Celle-ci est l'objet d’un grand commerce à Bornéo, sc 


D 


USAGES MÉDICAUX DES SAPOTÉES 


La médecine tire peu de profit des Sapotées. Si l'on met à 
part les services indirects que la Gutta-Percha rend à la chi- 
rurgie et dont il a déjà été question, on ne trouve dans toute 


Sin à 
+1 
4: 1 


cette famille qu’une seule espèce qui ait une certaine impor- 
tance : encore, bien que trop délaissée AN E hui, n’a-t-elle x 
probablement pas toutes les vertus qu’on lui attribuait au= 
trefois. Re 
Elle mérite pourtant d’être étudiée. Les autres espèces se- 


ront passées rapidement en revue. 


— 101 — 


Ecorce de Guaranhem, de Goharem ou Gurenhem, ou bu- 
ranhé, Moria-eem ou Ymira-eem, Casca doce en portugais, 
etc. Mohica suivant Martius. 

On lui attribue encore les noms de Hivurahé, cité par The- 
vet en 1558 (Singularités de la France antarctique), et de 
Ibiræe cité par Pison(1), à cause d’une description imparfaite 
de Jean Bauhin qui semble s’y rapporter (?). 

Le nom de Mamelle de porc, donné aussi parfois dans le 
pays, vient parait-il de la forme qu'affectent souvent les fruits 
réunis en groupes de huit ou neuf (3). 

Le Lucuma glycyphlæa fait partie des espèces qui restent 
un peu douteuses entre le genre Chrysophyllum, auquel il a 
été attribué d’abord, et le genre Lucuma, dont il se rapproche 
un peu plus. 

C'est un arbre de diverses parties du Brésil, ce qui expli- 
que un peu la variété de ses noms vulgaires. 

L'histoire de cette plante est assez curieuse et a été ré- 
sumée par Virey (4). Bernard Derosne fit entrer le premier, 
dans la thérapeutique, le Monésia et son extrait, en 1839. Le 
premier nom botanique fut donné par Velloz (Pometia lac- 
tescens). Puis, Riedel rapporta la plante au genre Chryso- 
phyllum, et Casaretti en fit le C. glycyphlæum ; Martius, 
enfin, la rapprocha des Lucuma. 

Le Monésia est arrivé pour la première fois en France 
sous forme d'extrait. L’écorce elle-même n'est venue qu’en- 
suite. 

Écorce de Monésia. — Cette écorce se présente en frag- 


(1) Pison, Mist. nat. Bras., p.71. De Ibiriwe arbore ejusque facul- 
tatibus. 

(2) Virey, Journ. de pharm. et de chimie, 1844. 

(3) D' Peckolt, Monesia and its Congeners, in the Pharm. Journal and 
Transactions, 12 mai 1888, p. 951. 

(4) Loc. cit. 


2 Ton ee 
ments de 5 à 20 centimètres de long sur un demi départ “ 
ou en plaques de la grandeur dela main; elle est fort lourde, 
dure, compacte, généralement ee ne gorgée de suc. Lai ï 
face externe est souvent uniforme ; parfois il y reste des par-_ 
celles d’un périderme blanchâtre : on y voit de légères stries, 
et la chute des fragments du périderme y laisse des impres- Dee 
sions peu profondes. Les saillies où la mince couche blanche \ 
a été enlevée sont d’un brun rougeâtre (1). 

Intérieurement, la couleur est brun rouge, et les stries. on- NS 
gitudinales sont plus fortes qu "en dehors. | 6 
La cassure est unie : on n’y voit pas de fibres, mais des ji "1 
gnes plus pâles, régulières et parallèles aux faces. HD 
La couleur varie du rouge au brun, ce qui semble dû à 
l’âge de la plante ou à l’époque de la récolte (2). à 
L'écorce fraîche contient un suc laiteux abondant, très- 
doux, qui a valu à la plante son nom spécifique et son nom vulk- 
gaire de guaranhem, qui signifie écorce douce. LL MR: 
Sur le frais, la coupe de l'écorce présente sur un fond rouge 
un pointillé blanc qui laisse sortir un suc abondant. Les points 
blancs sont les orifices des laticifères. Ce lait est très-doux 
d'abord. L’arrière-œoût est astringent. Sur lesec, l’astringence 
est plus forte et la couleur plus foncée. En ponctionnant l’ar- 
bre au mois d'août, il sort un suc qui, séché, forme la Résine de 
Guaranhem, employée comme vulnéraire. 140 
La structure microscopique est décrite par G. Planchon. r 
Il a vu que le périderme était extrêmement mince, formé de 
quelques rangées de cellules tabulaires : l'écorce moyenne, très- 
mince également, a des cellules quadrangulaires à matière 
colorante, La région libérienne, très-développée, constitue 


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(1) Voy. G. Planchon, Drogues simples. (3 12 
(2) Jackson, Lond. pharm. Jour., 18 nov. 1876, p. 409. QE: 


— 103 — 


_ parenchyme Cortieak, dont les cellules à parois minces sont 
colorées ou contiennent de l’amidon, des couches régulières 
de cellules pierreuses à épaisse paroi incolore. Des rayons 
médullaires traversent toutes ces zones (1). 

Heydenreich (de Strasbourg), puis Henry, Payen et Bernard 
Derosne, ont fait de cette substance des analyses qui y ont 
. montré: du Tannin, de la Monésine (qui parait être de la Sa- 
ponine), de la Glycyrrhizine, une matière colorante (analogue 
au rouge cinchonique, et assez abondante), et, en petite quan- 
üté, de la gomme, de l’acide pectique, des matières grasses 
et des sels. La Monésine est âcre et amère, en ii Cs Jaune 
un peu hygroscopique. 

L'analyse de l'écorce fraiche a été faite récemment par 
M. Peckolt(?), qui y a trouvé une matière cristallisable solu- 
ble dans l’éther, mais non dans l'alcool froid ou dans l’eau 
froide. Il a donné à ce corps, qui est fort amer et dont la com- 
position exacte n'est pasconnue encore, lenom de Hivurahéine. 

Extrait de Monésia. — Ce produit a été introduit directe- 
ment du Brésil. Il est d'ordinaire en plaques de ?-3 centimè- 
‘tres d'épaisseur, d'aspect rouge obscur, brun foncé ou même 
noir, à cassure non terne, mais peu brillante. Le goût en est 
sucré, puis astringent, puis âcre et amer. Cet extrait est fra- 
gile, très-sec. 

Il se dissout facilement dans l’eau et donne une solution brun 
foncé, qui mousse fortement par l'agitation et que le perchlo- 
rure de fer rend tout à fait noire. (Stan. Martin.) 

Il est aussi soluble dans l’alcool, mais très-peu dans l sore 
sulfurique. 

On peut l'obtenir par déplacement au moyen de l’eau tiède. 


(1) G. Planchon, Traité prat. de la déterm. des drogues simples, 
t. II, p. 52. 
(2) Loc. cit. 


= 14 — 


Au Brésil, on le prépare soit à froid, soit au moyen dela cha- à 4 


leur. Dans le dernier cas, il est plus foncé et plus àpre. 


Falsifications.—Des mélanges de suc de Réglisse et de Ra 
tanhia ont été substitués à cet extrait. On a signalé aussi l'ex- 
trait de bois de Campêche, et M. Dupuy, pharmacien à New- 
York, s’est demandé si tout l'extrait de Monésia du com- da. 
merce n'était pas du Campêche(1). Le Monésia fait fortement … 


mousser la salive, sans la colorer en violet comme le Campêche. 
Composition. — Heydenreich (1839) y a trouvé 52 p. 100 


de tannin. Une autre analyse de Derosne, Henry et Payen, 
date de 1840. Elle à donné: Monésine, Glycyrrhizme, Tannin, 


mat. color. rouge, Pectine, huile volatile (traces), cendres... 
Usages du Monésia. — Malgré sa saveur douceâtre, le Mo- 
nésia est un astringent à mettre à côté du Cachou, du Kino, 


du Ratanhia. Il est en même temps tonique. On l’emploie à 
l'extérieur ou à l’intérieur dans les flux sanguins, les hémo- 
ptysies, les diarrhées atoniques et dysentériques, les diar- 
rhées ordinaires après la période inflammatoire, les catarrhes 
chroniques, la blennorhagie, la leucorrhée, les métrorrha- 
cies, les fissures à l’anus, les ophthalmies purulentes, les ul-: 
cérations de la bouche, etc. etc. Appliqué sur les ulcères ato- 


niques, il détermine une douleur assez vive et assez durable; 
mais il active fortement la formation des bourgeons charnus. 
On lui a attribué aussi l’action du seigle ergoté (2). Mn 


On emploie plus souvent l'extrait que l'écorce ; celle-ci est. à 


parfois donnée en décoction(30 grammes p. 500), en lavements, | 
quelquefois en bains. L’extrait à faible dose augmente l’appé- 

tit. Mais, à dose trop forte, il donne des douleurs d'estomac et 
détermine de la constipation. On en donne depuis 0 gr..50 


jusqu’à 3 el 4 grammes par jour, sous forme de pilules ou d 


(1) Voy. Répert. de ph., sept. 1852, et Bull. de thérap., 1852. 


(2) Voy. Jackson, Loc. cit. Voy. aussi Pharm. Journ. and Trans. 
vol. II], 1843-1844, p. 292, et vol. IV, 1844-1845, p. 125. 


— 105 — 

vin de Monésia; on emploie aussi le sirop de Monésia, -qui est 
d'un brun très-foncé, presque noir, et une pommade au Mo- 
nésia. | 
La Monésine s'emploie à la dose de 1 à 2 décigrammes. 

C’est en somme une substance dont la vogue, après avoir 
été très-grande, est complétement tombée, mais qui mérite 
réellement qu’on yrevienne, car c’est un des bons astringents 
dont dispose la thérapeutique. 


Les quelques plantes qu’il me reste à citer sont plutôt em- 
ployées dans la médecine populaire des pays où elles croissent 
qu'elles ne constituent de véritables médicaments. Les Sapo- 
tées sont peu actives en général et rendent plus de services à 
l'alimentation qu’à la thérapeutique. 


Lucuma.— Le suc de beaucoup de Sapotées est comestible 
et nutritif, ainsi qu'on l’a vu. Celui des Lucuma, au contraire, 
est généralement âcre et même vénéneux dans bien des cas. 
On l’a employé, à l’intérieur, comme émétique, vermifuge, et, 
extérieurement, comme caustique (1). Le Lucuma mammosa 
Gærtn. en particulier a ces propriétés. D'après Grosourdy (2), 
il. soulève l’épiderme en y déterminant une eschare, et on 
lemploie journellement à détruire les verrues et à arrêter le 
développement des chairs fongeuses qui viennent souvent com- 
pliquer les ulcères chroniques. | 

L'amande contient, d’après le même, un principe à odeur 
d'amandes amères, que l’on peut utiliser comme sédatif. 

L’amande elle-même servirait de cataplasme émollient; on 
en peut faire une eau distillée sédative, une alcoolature avec 
de l’eau-de-vie ou du rhum, ou encore une sorte d’orgeat pec- 


(1) H. Baillon, in Dict, encycl. des sc. médic. 
(2) El Medico botanico Criollo, vol, IL, p. 43. 


— 106 — 


toral. Le même principe existerait aussi dans l'écorce. 
propriétés se rencontrent dans beaucoup d’ autres che 
Lucuma. ii 
L’amande du Lucuma Caïnito a été tee par PéEt | 
On pensait que cette amande, fort amère, contenait de l'acide 
prussique comme celle de beaucoup d’autres espèces dumême 
genre. Mais Peckolt a constaté la présence d’un principe amer 
spécial, auquel il a donné le nom de lucumine et qui peut être 
utilisé comme tonique. Ilest soluble dans l'eau, l'alcool, l'acide Ne 
acétique ; insoluble dans l’éther et le chloroforme.On se trouve 
bien de son usage dans les diarrhées et les fièvres intermit- | 
tentes. L’écorce de l'arbre sert du reste, dans les mêmes 
cas, dans le pays d’origine. Les fruits frais exprimés sontuti- 
lisés dans les affections pulmonaires et bronchiques. Il enest 
de même de ceux du L. torta. 10 
Les graines des Lucuma obovata, mammosa, rivicoa, etc., | ot 
sont diurétiques et employées dans les maladies des voies uri- ‘4 
naires. Les fruits de ce dernier sont antidysentériques avant 
maturité : c'est, d'ailleurs, une propriété assez générale des 2 
fruits des Lucuma. ie 
 L’amande huileuse du Monésia passe pour vermifuge, 


Chrysophyllum.—L’écorce du C. Caïnito est astringente ‘©. 
et tonique. L’amande en est amère et émulsive, La propriété 
astringente est commune, du reste, à tous les Chrysophyllum de à 
et spécialement aux Ch. oliviforme et monopyrenum. sn 

Nicolson (1), et après lui Virey (2), parlent enfin des préten- ‘4 
dues propriétés du C.Caïnilo, dont les feuilles provoqueraient 4 
la suppuration quand on en applique topiquement la face su. À 


(1) Nicolson, £'ssar sur l'histoire natur. de St-Domingue, Paris, 1776 
(2) Virey, Hist, natur. des part, des alim. et des ee PP. 192 fi 
et suivantes, | 


ie 


— 107 — 


périeure glabre sur la peau ou les muqueuses, et qui seraient, 
au contraire, un bon agent d’'hémostase lorsque la face soyeuse 
et rougeâtre est en contact avec la plaie. (?) | 

Sideroxylon.— L'écorce du $S. inerme est antisyphilitique 
et antiscorbutique (D' Sagot). Celle des S. borbonicum et S. 
cinereum, var. puberulum DC., sont toniques et purgalives. 

Thunberg (1) signale, parait-il, un S. toxiferum, dont le 
suc servait à empoisonner les flèches des Hottentots. Ce sont 
là de bien puissantes vertus pour une Sapotée. 


Argania. — La racine, bouillie avec du lait, est adminis- 
trée comme antidote contre la morsure des serpents. 


Labatia.— Quelques accidents ont été constatés à la suite 
de l’usage de ses fruits. (Voy. Fruits.) 


Achras.— Les graines de la Sapotille sont diurétiques à la 
dose de 6-10 grammes. A dose plus forte, elles deviendraient 
toxiques et provoqueraient la dysurie au lieu de la combattre. 
On les vante contre la gravelle et la pierre, la rétention d'urine, 
etc. Grosourdy, pense que ces propriétés réelles ont été fort 
exagérées. D’après M. J. Triana, on fait prendre ce médica- 
ment sous forme d'une sorte d'orgeat d’un goût fort désagréa- 
ble. (J. Trianain Litt.). Cette émulsion est à la fois diurétique 
et rafraichissante. Elle est employée dans les inflammations 
des voies urinaires. 

L’écorce, astringente, est usitée dans divers catarrhes; on 
la donnée aussi quelquefois comme un fébrifuge assez actif. 


Bassia.— Le suc lactescent des fruits verts et des jeunes 
_ rameaux est parfois employé comme remède populaire dans 
les rhumatismes (Aiïnslie) (2) et contre les vers et la vermine; 


(1) Voy. I, 199. (D'après G. Planchon, #n Dict. encycl.) 
(2) L. Soubeiran, Note sur les Bassia de l'Inde. 


— 108 —. | | 
mais c’est surtout l'huile dont on se sert pour ces usa 
particulièrement contre l’acarus de la gale. | 
Le tourteau des graines d’où on a extrait he) du B 
folia est émétique et sert à empoisonner le poisson (1 
combustionde ce tourteau dégage une fumée qui tue, p: 


le docteur Shortt, comme antidote dans l'empoisonnemel 
par le Datura. De 
L'huile du B. longifolia sert contre la gale et le éruptions). be 
cutanées, et les tourteaux eux-mêmes ont une certaine valeur 
et servent à se laver la tête (Perrottet}. Ces tourteaux sont 
un article d'échange dans les régions où l’arbre ne pousse 
point. J’ignore si ce tourteau a la même action sur le POISSONS k 1e 
que celui du B. latifolia. : 

L’écorce bouillie est employée comme le suc (antirhuma= 
tismale et parasiticide ). 

Enfin Perrottet indique l'usage de la décoction des PA 2) 
vertes de cet arbre dans plusieurs indispositions et, à forte 
dose, en médecine vétérinaire pour les bêtes à corne. 1 

Le Ghee du B. butyracea est surtout usité en frictions an- ‘50 
tirhumatismales. C’est là également l'usage auquel on emploie 
plusieurs corps gras retirés des Bassia du Gabon. (. Djave, 
B. Noungou, B. sp. ? etc.). + Aë 


(1) Jackson, loc. cit. 


— 109 — 


et tonique (1). On emploie la décoction contre les érysipèles 
(J. Lépine) et dans la salivation en gargarismes. | 

Les fleurs, très-parfumées, sont aussi astringentes et toni- 
ques. Il en est de même du fruit. La racine, également astrin- 
gente, sert contre les diarrhées, les angines, etc. 

Enfin l'huile retirée des graines a reçu, paraît-il, des appli- 
cations en médecine obstétricale (2). 

Grosourdy (3) signale aux Antilles le Mimusops dissecta 
R. Br. comme ayant une écorce astringente fort employée. 
Il s'écoule, paraît-il, par les fentes de l'arbre un suc qui, dessé- 
ché, devient solide et fragile, et qui, réduit en poudre, sert à 
arrêter les épistaxis. Mais est-ce bien l’arbre de Rob. Brown ? 
De Candolle le donne comme habitant Tonga-Tabou, une des 
îles des Amis. Il serait donc cultivé aux Antilles, où Gro- 
sourdy lui attribue toute une liste de noms vulgaires. 


(1) De Lanessan, PL. utiles des colon. franç., 649. 
(2) Naudin et von Müller, Manuel de l’acclimateur,p. 358. 
(3) Grosourdy, Æ7 Medico botanico Criollo, vol. , II p. 79. 


dé 5 de TU ie 


BIBLIOGRAPHIE 


Je laisse à dessein de côté dans cette énumération, déjà sufflsam- 
ment longue, les ouvrages qui traitent de systématique pure, et qui 
sortent par conséquent du sujet de cette étude. La plupart des Flores 
tropicales donnent des descriptions de genres ou d'espèces. On en trou- 
vera l'indication dans la monographie de M. Alphonse de Candolle 
(Prodr., VIII, pp. 154-208), dans les Genera d'Endlicher, de Bentham 
et Hooker, etc., etc. (1). 

Des renseignements bibliographiques nombreux m'ont été envoyés 
de tous côtés. M.le professeur Beauvisage surtout à eu l'obligeance de 
m'en faire tenir une longue liste, et je lui suis très-reconnaissant de la 


(1) On consultera avec fruit, pour les descriptions de genresou d'espèces, pour 
les caractères de la famille, etc., etc., les ouvrages généraux ou spéciaux des 
auteurs dont les noms suivent, et pour lesquels je ne puis, sans allonger déme- 
surément cette liste, donner des indications plus précises. 

Adanson, — Aublet, — Bedd, — Bentham, — Blume, — Bojer, — Rob. 
Brown, — Burck, — Burmann, — de Candolle, — Delessert, — G. Don, — 
Eichler, — Endlicher, — Gaertner père et fils, — Grisebach, — Hance, — 
Hartog, — Hasskarl, — Henkel, — Hooker (W.-J. et J.-D.), — Humboldt, 
Bonpland et Kunth,— Jacquin, — Jussieu, — Lamark, — Lindley, — Linné, — 
Lioné fils, — Marcgraff et Pison, — Martius, — Miquel, — F, von Müller, — 
Oliver, — Palisot de Beauvois, — Pierre, — Pison, — Plumier, — Poiret, 
— Radlkofer, — Rheede, — Ach. Richard, — Roemer et Schultes, — Rox- 
burgh, — Ruiz et Pavon, — A. de Saint-Hilaire, — Rob. et Rich. Schom- 
burgk, — Schousboe, — Sloane, — Sprengel, — Steudel, — Swartz, — Teijs- 
mann et Binnendijk, — Thwaites, — de Tussac, — Velloz, — de Vriese, — 


 Wallich, — Walpers, — Wight, — Willdenow, — Zollinger, etc., etc. 


io 


peine qu'il a prise. M. le pese de l'Ecole nn 


sans nom d'auteur, publiés dans diese Journaux, paul 
journaux anglais. Une bibliographie complète .. d’une 
énorme. 


énumérées ci-après. 


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— 
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Diet Elo Don eh KR di oh aus 
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— 120 — 

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DEUXIÈME PARTIE (Produits)........... ARS 43 UNE 

Produits fournis par le latex........,.....,.,.... 80 

Gutta-Perchast, . ee RER sell ssh > ONNE 

Historique, ii LIN. RÉ RMERSERES 1022400 30 

Récolle 414,201 60 RC ERP 32 

Essais.de cultures: 1.004 es QE A 35 

Caractères et propriétés. 2... ME RON 37 

Différences avec le caoutchouc. . 5422000000 39 

SOPLES Lee ste tes ie RE ENTREE PE. 40 

Composition chimique. .... ...... ajets 4 TUE 41 

Purification. He RES as (one 41 

Palsincations.. 28e Sac (els bte ARE do 42 

Dsanes-,, }. RER er se 2 da TR es NE 

Arbres à gutta-peréhas. sn: 2000 RD RER 45 

Dichopsis. 5.120768 0 0 OMAN 47 

FsohaRArE: à 52 LINE TE PERL LS ORERS LUTTER 48 

PERS LCR SG NES ON RES | - 49 

MihusOpE ER, RECRUE A 1 

Butyrospermum: se CLICS LES EEE 52 

Bassiai? Ds LIRE NOR ES EERSSE 52 

Genres Œiubrs SENS IE A SR 53 et 60 

DalAfA. de ieme de dti tee De ON ORAN Pare 04 

Macaranduba, 62,0: et QUE RE 09 

Bois des Sapotées............. Liu RAS ds FRUS LR NOR 
Chrysophyllum,. SA Rs à 16 eve ae TRE 63 

Lucumas ss, 2104 ef ee SRE 63 

SÉCerDLN LION |A AREE EE RÉ RAREE PERLES RU 64 

ADTORAL ELLE EE APR E AE se ER . 64 

Labaftig.,. 440827, OO ANIPARREEE 65 

ACRPOS LES nn Moto D 00 18 CE RICE RES 65 

Passta, : ere snsaee 2. 0e to ACTR TCRERERE 69 

Labourdonnasta:.: 4314454452 ANR 65 

Bumelta., 40 RENTREE 66 

Mimusops..:. usé 02662: HS ONE 66 

Jmbricaria.. . A Se; sa RE IDR 67 

Fleurs des Sapoñfées.!:4::.,..,..04 330 CRIER 68 

Mahwah, 4e RE, SES PO PORTÉES 69 


Alcool de Mahwah .,...... LE Le TES à SITES , 2 


— 121 — 


‘ Pages, 

Fruits comestibles...........,.. sus den dede  Cbae a 
Chrysophyllum............ PAPE RE EE “site 14 

EUROS SES RS ET ou 1 aisstele Re TR 
SAONE MONS Se ADS Ste an RAR Ce Jen S TA 

ÉROEUE PETER ES RS ES PEN MO cri BE EL Cr 

AREAS SN Se tre de Sas dE EUR CE AMEL TEE 82 

ASSURE SN D. nn CAE ROUE AE DNS As ee 188 

PANNES SSL USE NOIRE RO MR PM ne 
HREREOS DO NUNE US SLT PS SNS NN TS Dale à ee ete de . 83 
LEO CU) à CRE CE CE NT ER 83 
Imbricaria...... A NE ES A 84 

Corps gras des Sapotées..,..........,. net le ae ti OO 
ur de Name, Net dat net a AT SE 
Récolte et préparation, ....... SU ENS 1 TO 

CAC AL LR Ne PR PS PTE PRE LE 88 
Composition chimique ..... ....... de 89 

Das RE nn a Le Ses ARPRE PSE Eee AE AL 89 

Balle d'Illipér sie. ie AR RC RE ee CIE 
Ghee..... Dituias RD oo 110 
RO A antennes da Roa à à ses OO 

LANG LE ECTS RIT ET DEAR RE RS ER PAR 99 
Usages médicaux des Sapotées..............,,.. 100 
EURE QACUDhlEG 2. Re a ue 100 

É’corce de Monésia........ As Li Pele AU LS 101 

Hatroit dé Monesiar ss sie eu dues se 8 À 103 

dsages du Monésia A. IE Ie LR 104 

ITS EUEURE 5 ne Re LES ol A EC à 105 
PROD NAN T ARS La dater ed 106 

PRE MIO ne te: Joe de da ein oise sed 107 

AFS ee à de RE CR En 1 AE QO PA 107 
Eahatigriz.i5.. PROD d'a EPA ARS It te 107 

LICE CPR PPS L'ORDRE EE ARE RE DO) 107 

TEE RE PAPERS RER CON POP TPS 107 
Butyrospermum.......,....,.. RO Re 108 
PS LAS de eitanie nie à à ae daienels 01 108 
2 ne 2 as dfode 111 


Table des matières...... Hg Ut BARS TL ET AM ME 119 


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