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VOCABULAIRES COMPARATIFS^
DE PLUS
DE 60 LANGUES OU DIALECTES
PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE
ET DANS LES RÉGIONS LIMITROPHES
AVEC DES NOTES LINOUISTiaUBS ET ETHMOLOOIQUES
UNE BIBLIOOBAPHIB
ET UNE OABTB
PAR
MAURICE ^ELAFOSSE
ADMIXISTlUTtUR-ADJOIlCT ORS COLOVin
AKCIClf CHAROi DB COURS A l'ÉCOLE OCS LAKACBS ORIRHTALU VITAXTIS
PARIS
ERNEST LEROUX. ÉDITEUR
28, RUE BONAPART8, 28
1904
V0C4BUUIRES COMPA.RA.TIFS
DE PLUS
DE 60 umm^ ou dialectes
PARLfiS A U COTE D'ITOIRE
2 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
(ère pour la représentalîoa du même son et à conserver toujours
à chaque caraclère sa valeur alphabélique, quelle que soil sa place
dans le mot. L*alpliabet adoplé permet de représenter tous les
sons de (ouïes les langues nègres que je connais, sauf les sons
musicaux (en usage par exemple dans les dialectes des Kroomen),
et qu'il est impossible de représenter exactement, à moins d'em-
ployer une notation musicale. Le cas est d'ailleurs assez rare dans
les langues qui nous occupent, et il suffît, lorsqu'il se présente,
d'attirer par une note spéciale Tattention du lecteur, sans autre-
ment compliquer le système alphabétique.
VOYEUJES :
a se prononcera toujours comme a dans <i chat ».
è — — — è — «mère».
e — — — é — « été ».
t — — — i — « midi ».
— — — — « mot »•
à se prononcera toujours comme o dans « motte » ou mieux
comme aw dans le mot anglais « law ».
6 se prononcera comme un o très fermé (presque « ou »).
u — toujours comme ou dans « chou » .
ii — — — u — «but, lui»*.
œ — — — eu — « heureux», et comme
œ — « Goethe » .
à — — • — an — « sang » -
ë — — — em — le mot portugais « bem»
{é nasalisé),
i — • — — un i fortement nasalisé, presque
comme igné dans « digne » .
ï — — — in dans «vin».
— — — on — «bon».
ù — — — um dans les mots portugais
« um, algum » (ou nasalisé^ son intermédiaire entre on et oune).
1. Le son û (u) peut en effet être une véritable voyelle, comme en français dans
« but >», en agni dans alvau (a-lu-sou), ou jouer le rôle de consonne comme dans
les mots français « lui, nuit, suer, etc., >» le mot agni sût, qui se prononcent d'une
seule émission de voix.
l»AUrJ>S A LA COTE D'IVOIIŒ 3
Lorsqu'il est imporlanl, pour l'inlelligcnce du mot, que la
voyelle soil allongée ou au conlraire prononcée 1res brièvement,
il esl Tait usage des signes ordinairement usilés en pareil cas,
â, é, ê, î, 5, tif pour les voyelles longues, a « ï ô û, pour les
voyelles brèves.
Quant à Taccent tonique ou plutôt l'intonation, dont l'impor-
tance est souvent considérable dans les langues nègres, aussi bien
que pour les sons à prononcer sur une note élevée ou sur une
note basse, il est impossible de donner ces indications au moyen
de signes alphabétiques. Des notes spéciales indiqueront les cas
principaux ; seul l'usage, doublé d'une oreille exercée, peul en-
seigner les autres.
Consonnes. — ' indique un simple arrêt de la voix, sans aspi-
ration appréciable, comme le àamza arabe ou l'esprit doux en
grec'.
* est le ^ arabe ou l'esprit rude en grec ; le son qu'il représente
s'obtient à l'aide d'une constriction du gosier.
i se prononcera toujours comme b dans « bébé ».
ch — — — ch — « cheval ».
rf — — — d — « dedans ».
f — — — f — «feu».
9 — — ~ S — ^ garçon » et jamais
comme g dans « gémir » ; ainsi ge^ gi, se prononceront comme
«gué, gui ».
gh représente un son intermédiaire entre g et rA, c'est-à-dire
^ntre le g dur et l'r gras ; souvent d'ailleurs, on lui substitue le
son rh (Taghadi ou Tarhadi) .
A représente une expiration; prononcer comme h dans le mot
anglais « house ».
;se prononcera toujours comme j dans « jardin ».
jh est un h chuinté : faire une expiration en appuyant en même
temps le bout de la langue contre les dents inférieures.
f . Ce signe, qui, dans le cas présent, ne représente en réalité aucun son et n'a
<)u*une taleur scientiflque (par exemple pour expliquer la formation des mots en
M 00 foulan), sera employé aussi comme apostrophe, pour représenter une
Icttrt élidée.
PAIUJ'iS A LA COTE D'IVOIIŒ :i
Lorsqu'il est imporlanl, pour l'intelligence du mot, que la
voyelle soîl allongée ou au contraire prononcée très brièvement,
il est Tait usage des signes ordinairement usilés en pareil cas,
fi, é, ê, î, ô, ûf pour les voyelles longues, a « i o ù, pour les
voyelles brèves.
Quant à Taccent tonique ou plutôt l'intonation, dont l'impor-
tance est souvent considérable dans les langues nègres, aussi bien
que pour les sons à prononcer sur une note élevée ou sur une
note basse, il est impossible de donner ces indications au moyen
de signes alphabétiques. Des notes spéciales indiqueront les cas
principaux ; seul l'usage, doublé d'une oreille exercée, peut en-
seigner les autres.
Consonnes. — ' indique un simple arrêt de la voix, sans aspi-
ration appréciable^ comme le Aamza arabe ou l'esprit doux en
grec'.
* est le 9 arabe ou l'esprit rude en grec ; le son qu'il représente
s'obtient à l'aide d'une constriction du gosier.
b se prononcera toujours comme b dans « bébé ».
cà — — — ch — « cheval ».
rf — — — d — « dedans ».
f — — — f — «feu».
ff — — "S — « garçon » et jamais
comme g dans « gémir » ; ainsi ge^ gi, se prononceront comme
« gué, gui ».
gh représente un son intermédiaire entre g et rA, c'est-à-dire
entre le g dur et l'r gras ; souvent d'ailleurs, on lui substitue le
son rh (Taghadi ou Tarhadi).
h représente une expiration ; prononcer comme h dans le mot
anglais « house ».
j se prononcera toujours comme j dans « jardin ».
jh est un h chuinté : faire une expiration en appuyant en même
temps le bout de la langue contre les dents inférieures.
•
i. Ce signe, qui, dans le cas présent, ne représente en réalité aucun son et n'a
qu'une valeur scientiflque (par exemple pour expliquer la formation des mots en
peal ou foulan), sera employé aussi comme apostrophe, pour représenter une
lettre éiidée.
4 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
k se prononcera toujours comaie k dans « képi ».
kh est le f arabe ou la Jota espagnole ou encore le ch dur alle-
mand ; il représente exactement le son que Ton émet lorsqu'on se
prépare à cracher ; on confond souvent à tort ce son avec rh ou r
gras, écrivant par exemple « Pakhalla » ce qui doit s'écrire
<c Parhalla » ou mieux Kparhala, « mokho » ce qui doit s'écrire
morliOy etc.
/se prononcera toujours comme dans « alité », jamais mouillé.
m se prononcera toujours comme dans « amour », jamais
comme dans « temps ».
n se prononcera toujours comme dans « animal », jamais
comme dans « enfant ».
nh est un h nasalisé : faire une expiration d'air à la fois par la
gorge et les narines ; c'est le son qu'on émet souvent dans le rire
ou dans le doute.
»
nhw est simplement un w (w anglais) accompagné d'expiration
et de nasalisation : amncer les lèvres et expirer de l'air à la fois
par la gorge et les narines.
fi se prononcera toujours comme gn dans « dignité » ou comme
l'û espagnol dans « seûor ».
p se prononcera toujours comme p dans « papa ».
q est un k légèrement chuinté (son intermédiaire entre tch et
kch).
r se prononcera de la langue et des lèvres, sans rouler ni gras-
seyer; la différence entre le son r et le son / est en général peu
sensible dans la plupart des langues nègres, et on peut presque
toujours les remplacer l'un par l'autre, à condition de ne pas agi-
ter la langue en prononçant 1'/.
$ se prononcera toujours comme dans « savoir » et jamais comme
dans « maison » : Bammaso, prononcer « Bamma-so » et non
« Bamma-zo ».
sh est un s légèrement chuinté, moins fortement que ch\ pour
le prononcer, émettre le son s en projetant les lèvres en avant, le
bout de la langue appuyé contre les dents inférieures.
/ se prononcera toujours comme t dans « tenir, tien » et jamais
comme dans « patience ».
PARLÉS A LA COTE DIVOïRE .«î
;>
ù se prononcera comme u dans « puits » (voir la noie plus haut).
V se prononcera toujours comme v dans « vivant ».
w se prononcera comme ou dans « oui, ouate » ou comme w
dans le mot anglais « water ».
y se prononcera comme y dans <( Bayonnc », jamais comme
dans « payer » ou comme dans « saynète ».
z se prononcera comme z dans « zéro ».
zA est la douce de sh^ soit un z légèrement chuinté, moins for-
tement que y; prononcer comme pour^A, en émettant le son z au
lieu du son s.
iVoto. — Si une consonne est doublée, il faut la prononcer dou-
blement : on n'a pas fait usage de lettres inutiles.
// importe absolument de se bien pénétrer de la valeur de chacune
des lettres de l'alphabet adopté avant d étudier les vocabulaires. Il
m'est arrivé d'entendre dire que dans les ouvrages où, comme
dans celui-ci, il est fait usage d'un alphabet spécial, le lecteur ne
sait jamais comment prononcer les mots : il le saurait toujours,
au contraire, s'il s'était donné la peine de lire les quelques pages
que l'auteur, lui, s'est donné la peine de consacrer à l'explicaiion
de l'alphabet qu'il a adopté.
Tous les mots appartenant à des langues indigènes qui sont
imprimés en caractères italiques doivent être prononcés d'après
les observations qui précèdent. Les mots imprimés en caractères
romains seront prononcés d'après les règles ordinaires de la pro-
nonciation française.
Remarque. — Je tiens à faire observer que la similitude des
noms d'animaux, de plantes, de parties du visage, à plus forte
raison de vêtements, d'outils, de termes techniques, entre plu-
sieurs langues, ne prouve rien ou presque rien à elle seule pour
ce qui est de la parenté de ces langues. En eiïel ces noms pro-
viennent le plus souvent soit d'une onomatopée identique (noms
d'animaux, noms du nez, des dents, etc.), soil d'un emprunt fait à
VOCABULAIRES COMPARATIFS
la laogue du peuple par lequel on a connu Tobjel (animal, plante,
vêlement, outil, science). Seuls les radicaux désignant les idées
et les êtres communs à toute Thumanité et les particularités de
la grammaire et de la syntaxe méritent d'être pris comme termes
de comparaison.
CHAPITRE I
Langues des lagunes.
Dans un précédent ouvrage \ je disais : « Le groupe /cwaAwa
des lagunes de la Côle d*Ivoire, qui semble comprendre des tri-
bus d'origines diverses et mal définies sur lesquelles Tinfluence
d'un élément n/a * s'est fait plus ou moins directement sentir,...
peut servir de transition pour passer de la famille agni-achanli à la
famille krou. »
Il est en effet indiscutable que le vocabulaire de ces différentes
langues renferme de nombreux points de ressemblance avec le
vocabulaire des langues agni-achanti. Mais d'autre part beau-
coup de mots usuels, le plus grand nombre souvent, présentent
des différences essentielles avec les mots correspondants agni ou
achanli. De plus, si l'on rencontre des analogies entre quelques-
unes des langues parlées dans la région des lagunes, on trouve
entre la plupart d'entre elles encore plus de dissemblances, tant
au point de vue morphologique qu'au point de vue grammatical.
La conclusion qui s'impose naturellement à l'esprit est que ces
langues proviennent de deux ou trois langues primitives de fa-
milles différentes, qui devaient être, dans un temps fort reculé,
parlées par les autochtones de la Côte d'Ivoire orientale. Les in-
vasions des peuples du Nord, en refoulant vers la mer les popula-
tions du Sud, les comprimèrent dans une région restreinte oui
faute de place, elles se pénétrèrent les unes les autres, s'unissant
parle mariage, se déchirant par des guerres intestines, se délrui-
1. Bssai de manuel de la langue agni, Paris, 1901, ia-8, page 192.
2. Le nom de nta est donné, peut-être à tort d*ailleurs, à réiémcnt primitird*oà
sont sortis Vasanti ou achanti et les dialectes de même Tamille. Quant au nom de
kwaktpa, je l'avais adopte, à défaut d'appellation commune plus eiacte, pour dési-
gner ce groupe, parce que les anciens navigateurs appelaient ainsi plusieurs des
tribus qui le composent, notamment les Avikatn de LaHou et les Alagyû do
iacquevilte.
8 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
saiil OU s'assimilanl entre elles. De ce conlacl iiilimede TraclioDs
â*origines divei*ses devait naturellemenl résulter une influence
réciproque des langues primitives les unes sur les autres. C'est
ainsi qu'à ces langues primitives de familles netlemcnt diffé-
rentes se sont substituées des langues secondaires qui présentent
à la fois enire elles des analogies résultant du conlacl et des diver-
gences rappelant la diversité des origines.
Plus récemment, le grand courant de conquête achanti (ou plus
exactement At/i) venant de Test en absorbant sur son passage tout
ou partie des coutumes et des parlers autochtones, finit par
s'abattre sur la région des lagunes, où vivaient, comprimés pftle-
mèle, les restes des populations primitives. Sauf aux environs de
la laguae Abi et dans les forêts des Abè et des Abigui, il n'y eut
guère d'absorption politique des peuples des lagunes par les en-
vahisseurs agni-achanti, à cause de la résistance acharnée des
premiers. Mais il y eût, tant par la guerre d'abord que par les re-
lations commerciales ensuite, des contacts fréquents et durables,
et il est tout naturel de penser que les dialectes des envahisseurs,
soit Agni, soit Zéma (Apoiloniens), qui tendent de plus en plus à
se fondre en une langue unique qui deviendra la langue commer-
ciale le long de la côte est et des lagunes, — il est tout naturel
de penser que ces dialectes agni et zéma ont laissé des traces
profondes dans le vocabulaire des autochtones, notamment en ce
qui regarde la numération, les pronoms et les mots servant à dé-
signer les articles de traite.
Jusqu'à ce qu'une étude plus approfondie des langues de la la-
gune permette une classification plus scientifique, je crois donc
qu'on peut faire de ces langues un groupe, d'ailleurs fort peu ho-
mogène, provenant d'origines primitives diverses, et où un sem-
blant d'unité a été apporté par des emprunts plus ou moins im-
portants faits aux langues agni-achanti, notamment à l'agni dans
l'ouest et au zéma dans Test.
Dans cette région pourtant restreinte, on rencontre à l'heure
actuelle onze tribus parlant onze langues nettement distinctes les
unes des autres. Je dis « onze langues » et non pas « onze dia-
lectes », car bien qu'on puisse ranger dans un même groupe plu-
sieurs de CCS idiomes, il serait bien téméraire d'avancer que les
divers parlers d'un groupe fussent simplement des dialectes d*une
PAIU.KS A LA COTE D'IVOIUE 9
même langue. Pour plus de précision, disons qu*un indigène par-
lant l'une quelconque de ces onze langues ne peul pas èlre com-
pris d*un autre indigène parlant Tune quelconque des dix autres'.
Plusieurs de ces langues, notamment YAkyè (ou Attié) et le
Kyama [ow Kbrié), renferment on outre chacune plusieurs dia-
lectes qui présentent parfois entre eux des difl'érences assez sen-
sibles.
Les tribus parlant ces onze langues sont les suivantes :
1* Les Mekyibo (appelés Ewulre ou EwuUle par les Agni,
Vi/eire ou Dyetri ou Velere par les Abouré, généralement dési-
gnés par les voyageurs sous le nom de Vétëré), semblent être les
plus anciens habitants des lagunes d'Assinie et de Grand-Ba?sam.
Ils ont dû, à une certaine époque, former une véritable popula-
tion lacustre. Actuellement encore, on ne les rencontre que dans
les lies et sur les bords immédiats des lacs et canaux dont l'en-
semble forme les lagunes; dès qu*on s'éloigne vers les hautes
terres, les Mékyibo font place à d'autres tribus. Tous sont pê-
cheurs et navigateurs; ils font très peu de cultures et n'ont pas de
bétail. Les points principaux où se parle encore la langue meXryt^o
sont, de Test à l'ouest : Eboko et Ebouindo sur la rive nord de
la lagune Tano ou Tendo; Mborakyi (ou Mborati), Ekounougbé,
Nzoupoulo, Ekuaboué, Elima (en partie), Eklegbé, Eliapé, Abièti
(ou Abigui), sur la rive est de la lagune d'Abi, Eya-ndo (ou Bya-
nouan), à l'embouchure de la rivière Bya; Epièfé, Ëplémnon (ou
Eplémlan), Adiéké, Ataguié, Assomonon (ou Assomlan), Garoua,
Aklaguié, et*en général tous les villages situés sur la rive ouest de
la lagune d'Abi; Assoko (en partie) et Ebouendo, dans les lies si-
tuées entre Assinie et la lagune d'Abi; puis le groupe des villages
de Byétri ou Bra (île Morin), les villages de l'tle de Petit-Bassam
et quelques hameaux de pêcheurs, dans la lagune Ebrié ou lagune
de Grand-Bassam, ou Ton appelle parfois les Mékyibo Papaïri.
En résumé leur vrai domaine consiste dans les rives et les tles de
la lagune d'Abi, à l'exception des villages de la rive sud (Kelna,
t. Je n'ai pas fail entrer dans le groupe des langues des lagunes les idiomes
pariés dans les lagunes de Vokoboué et de Fref co efr qui appartiennent au groupe
oriental de la Tamille krou. D*autre part j*y ai fait entrer des langues, comme
Vukyê, Vabigui et Vabè^ dont le territoire ne fait pas partie à proprement parler de
U régton des lagunes.
10 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Marna, etc.) qui sont peuplés de Zéma, et de Mo-oua, Elima (en
partie), Abi, Ëiboué ou Boue, Alé-ngré et Guiemvyessou, qui sont
peuplés d'Agni. Mais^ comme on le voit, les populations insulaires
de la lagune Ebrié sont aussi en grande partie de langue mékyibo.
Je dois ajouter qu'un grand nombre de Mékyibo parlent, outre
leur langue propre, le zéma, Tagni, l'abouré ou le kyama (ébrié),
suivant la région qu'ils habitent.
2* Les Abure (souvent appelés Akapless par les Européens) ont
un lien de parenté assez sensible avec les Mékyibo. Ils sont sans
doute les plus anciens habitants de la région qu'ils occupent au-
jourd'hui, et formaient probablement, sous le nom de Kompa, la
population autochtone d'une partie au moins du Samvi (ou Sanwi)
avant les Agni. Actuellement ils habitent le pays compris lentre
Assuendi ou la barre d'Assinie à l'est, la barre de Grand-Bassam et
la Gomoé à l'ouest, la mer au sud, et le parallèle passant par
Krinjabo au nord ; à l'est, ils atteignent la lagune d'Abi près de
l'embouchure du Gandaganda; à l'ouest, on les rencontre de
l'autre côté de la Gomoé à Mouossou et dans le groupe des villages
d'Abra. Leurs villes principales sont Mouossou {qu'ils appellent
eux-mêmes Ejhyeow J?%e) et Bonoua (qu'ils appellent A&ont£^);
les Abouré s'y trouvent mélangés à un grand nombre de Zéma ou
ApoUoniens. Aussi beaucoup d'entre eux, outre leur langue, com-
prennent le zéma. Autrefois régnait à Bonoua un roi puissant et
fameux nommé Nda-Aka ; on appelait Aka-pokà (pays d'Aka en
abouré) toute la région soumise à son autorité; les gens de la côte
sachant un peu d'anglais traduisirent cette expression en AA:a-
place aux Européens qui leur demandaient le nom de la contrée,
et c'est de là que vient l'appellation d'Akapless encore usitée
aujourd'hui pour désigner le pays de Bonoua et ses habitants.
3* Les Akyè (appelés Akye par les Agni de l'est, Kurobu par les
Baoulé, Allié par les Européens), habitent un territoire limité à
l'est par la Gomoé depuis Alépé inclus jusqu'à Abradine exclus
(en excluant aussi l'enclave agni de Bettié), au nord par le Moro-
nou, à l'ouest par le pays des Abè, et au sud par une ligne qui
irait d'Anyama à la lagune Potou et le long de laquelle les Akyè
se rencontrent avec les Kyama (Ebrié) et ensuite les Goua(Mbftto).
Les Akyè se divisent en plusieurs familles, dont les deux princi-
pales sont celle des Budé ou Bodë (ou Bodé) ou encore Akyh-Ko^
PARLÉS A LA COTE DIVOIUE 11
:^e».
tolco et celle des Nedl ou Memmi on Elèpè, et les aufrescelles^des
Alobti^ des Nfjadye et des Kete. Le dialecte Budè, parlé à Touesl
de la rivière M6, diffère légèrement du dialecte Nedï, lequel est
parlé à Elèpè (ou Alépé), à Mcmni, à Agbin, ù Métézua, etc. Les
Nédin ne se donnent pas à eux-mêmes le nom d*Akyè, le réser-
vant pour les familles de l'ouest et du nord. La langue akyè, bien
que très différente du mékyibo et de Tabouré, a cependant plus de
rapports avec ces deux idiomes qu'avec les aulres langues du
groupe des lagunes. Il est probable qu'à une époque éloignée les
Mékyibo, les Abouré et les Akyè ont dû former un groupement
autochtone homogène, qui a été bouleversé depuis par les inva-
sions agni-achanti et les mélanges avec les tribus de l'ouest.
4* Les Giva (appelés Mbalo par les Akyè, les Kyama (Ebrié) et
les Agni) habitent les bords de la lagune Potou; comme les Mé-
kyibo, ils forment une population exclusivement riveraine, sinon
lacustre, et n'ont pas de villages dans les hautes terres; cependant
ils ont des cultures à une certaine distance de la lagune. Ils for-
ment deux tribus, les DaJfre et les Ndomà, qui parlent la même
langue. La langue des Goua se rapproche beaucoup de celle de
leurs voisins de l'ouest, les Kyama ou Ebrié. Les Goua appellent
leur langue figora.
5* Les Kyama (appelés Ebrie par les Abouré et les Zéma) ha-
bitent une région limitée au sud par la lagune Ebrié, à l'est par la
lagune Potou, au nord par le pays des Akyè qu'ils rencontrent à
Anyama, et à l'ouest parla rivière Agnéby. De plus ils ont sur la
mer un village à l'est d'Eyouré ou Petit-Bassam, et une partie
de Petit-Bassam et du village situé à l'ouest de ce dernier, l'autre
partie étant habitée par des Alaguian. Au point de vue linguis-
tique, les Kyama forment un même groupe avec les Goua.
6* Les A/a^yâ ou Ara^yâ (appelés Jack-Jack parles anciens navi-
gateurs) occupent toute la bande de terrain sablonneux comprise
entre la mer au sud^ la lagune Ebrié au nord, le village d'Eyouré
ou Petit-Bassam à l'est, et le village de KraPi (exclus) à Touest. La
population de Petit-Bassam est moitié alaguian et moitié kyama ;
celle de Krafi est avikam. On rencontre encore des colonies ala-
guian à Grand-Bassaln, à Dabou et à Lahou> Beaucoup d'Alaguian
comprennent, outre leur langue, le kyama; un certain nombre
comprennent Tadyoukrou: un|grand nombre parlent le Pigeon-
12 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
English ou anglais de la côte. La langue alaguian, proche parente
deTavikain, semble avoir eu à Torigine des relations avec lemé-
kyibo, Tabouré et le kyama; elle paraît avoir subi Tinfluence de
Tadyoukrou et, plus récemment, celle de Tagni, lorsque Tinvasion
agoi a refoulé vers le sud les Ari et les Adyoukrou.
7* Les AvikamoM Gbànda (appelés Brifià parles Agni, les Zéma,
les Alaguian et les Kyama) habitent le long de la côte la région de
Lahou, depuis Krafi inclus jusqu'à Dibou inclus; leur tribu pro-
viendrait d'une ancienne migration d'une partie des Alaguian vers
Touest ; ils ne s'étendent pas au nord des lagunes de Lahou, où
ils font place, ainsi qu'à l'ouest de Dibou, à des tribus de famille
krou, mais on les rencontre, môles à des Agni, des Adyoukrou et
des Ari, sur les deux rives du bas Bandama jusqu'à Aouèmou ou
Ahouem. Leur langue, qui fait partie du même groupe que l'ala-
guian, a subi, plus encore que ce dernier idiome, l'influence de
Tagni. Beaucoup d'Avikam d'ailleurs comprennent l'agni ; un
grand nombre parlent le Pigeon-English.
V Les Art (appelés Abigi par les Agni, Abidji par les Adyou-
krou) occupent actuellement un territoire assez étroit allant du
Bandama à l'Agnéby et renfermant entre autres les villages de
Sikanzi et de Bessédi (sur la route de Dabou à Tiassalé). Ils ont
comme voisins au sud les Adyoukrou, à l'est les Kyama (Ebrié), au
nordlesAgni-Agbègnyaonelles Abè.àl'oueslles Agni d'Ahua, Brou-
brou, Ahuakré et Aongnyafoutou, village^ qui ont été fondés aux
dépens des Ari et ot la langue ari est parlée concurremment avec
l'agni. Beaucoup d'Ari d'ailleurs comprennent l'agni. Leur tribu,
déjà singulièrement diminuée par les invasions agni qui se sont
glissées entre elle et celle des Abè, tend de plus en plus à être ab-
sorbée dans le sein de la famille agni. La langue ari, bien que dif-
férant beaucoup de l'adyoukrou sous le rapport phonétique, ren-
ferme un grand nombre de radicaux adyoukrou; mais elle a subi
une influence agni assez considérable : peut-être pourrait-on la
considérer comme un dialecte d'anciens autochtones modifié suc-
cessivement par des influences adyoukrou et agni.
9* Les Abè sontles habitants de la région comprise entrel'Agnéby
à l'est, le Bandama puis le Nzi à l'ouest, les Agni-Agbégnyaon et
les Ari au sud, elles Agni-Moronou au nord. Ils ont été fortement
pénétrés à l'ouest (région de Nûàmvwe ou NianvoAé) par les Baoulé
PAKLÉS A LA COTE DIVOIHK 13
(tribus des Aloumoua et des Ahua) el sont plus ou moins sous la
dépendance politique des Agni. Aussi leur langue a-t-elle été
influencée parTagni, qui est compris par beaucoup d*Abè de l'ouest
et du nord-ouest. Originairement, il semble que l'abè devait être
un dialecte voisin de Tari primitif; comme Tari, l'abè a reçu un
grand nombre de radicaux adyoukrou, tout en conservant une
phonétique difTérente.
10* Les Adyukru ou Agyukru ou Adjyukru ou encore Ogyukru^
(souvent appelés Boubouri par les Européens du nom de l'une de
leurs tribus) habitent la région comprise entre la lagune Ebrié au
sud, TAgnéby à Test, les Ari au nord, le Bandama et les Avikam
à Touest. Leurs centres principaux sont Dabou, Débrimou, Lo-
pou, BoubouriyToupa, etc. Ils ne semblent pas être originaires
dupaysqu'ilshabitent. Certaines traditions les font venir de l'ouest;
cependant leur langue n'a aucune analogie avec les langues de
l'ouest ou langues krou. Je dois dire d'ailleurs que la principale
particularité de l'adyoukrou, qui réside dans le caractère phoné-
tique de cette langue et consiste dans le fait que beaucoup de
mots très usuels sont terminés par une consonne, souvent une
consonne double, ne se rencontre dans aucune autre langue de la
région et, d'une manière plus générale, n'existe que dans un
nombre très restreint de langues nègres. Tout le monde connaît
la difficulté qu'ont les nègres en général à prononoer correctement
les mots européens terminés par des consonnes; ils évitent la dif-
ficulté en ajoutant une voyelle à la fin du mot, disant asyeli pour
« assiette », flaga pour « flag », kèsu pour « caisse », etc. On ren-
contre bien en fanti, en assanti, en avikam et dans quelques autres
parlers indigènes de l'Afrique occidentale, des mots terminés par un
mou un /t, mais c'est à peu près la seule désinence consonrïantique
que Ton entende dans ces langues. Au lieu qu'en adyoukrou, on a
des mots comme ègn (prononcez « èg-ne »), lis^ gbel^ okiishy ligbi^
leb, lêtembar^ nuk^ lâkr^ likr, âkpoly etc., qui détonnent singuliè-
rement au milieu des désinences uniquement vocaliques des langues
voisines et qui rappellent à l'oreille des sons entendus chez les
Ouolofs, les Sérères ou les Foulbé, et aussi chez certaines popu-
lations côtières répandues depuis la Casamance jusqu'à Sierra-
Leone. D'autre part, si la grammaire adyoukrou renferme quelques
règles assez particulières, elle n'a rien qui la différencie profon-
U VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
dément de la grammaire des parlers voisins, el quant aux radicaux,
sous une forme distincte, ils sont en grand nombre identiques aux
radicaux correspondants de Tari et de l'abè, en plus petit nombre
identiques à des radicaux avikam ou alaguian. C'est ce qui me
conduit à penser que les Adyoukrou, tribu éminemment guerrière
el d'une constitution physique très robuste, ont dû, à une époque
inconnue, et venant d'une contrée non encore déterminée, à la
suite de circonstances qu'il est dirficile de conjecturer, s'empa-
rer par la force de la région qu'ils habitent, traversant le pays des
Abè et celui des Ari el y laissant de fortes traces, et repoussant de
l'autre côté de la lagune les Avikam et les Alaguian, en leur em-
pruntant un certain nombre de mots et d'expressions. Voilà aussi
pourquoi je suis amené à ranger, dans le même groupe que Ta-
dyoukrou, Tari et l'abè, bien que d'après leur génie phonétique,
ces deux langues semblent plutôl se rattacher, originellement, à
l'avikam et à l'alaguian. Il est à souhaiter qu*une étude plus ap-
profondie deThisloire el des migrations des peuplades de la lagune
Ebrié permette d'apporter une solution au problème de la langue
adyoukrou qui, dans une sphère plus restreinte, est aussi intéres-
sant et aussi peu résolu que le problème de Torigine et de la langue
desFoulbé'.
il* Les Ahizi ou Alzi forment, d'après mon collègue et ami
M. l'administrateur Lamblin, une tribu de langue spéciale, qui
habite une quinzaine de villages sur les bords nord et sud de la
lagune entre Dabou el KraB, le groupe Lélé habitant sur la rive
nord (à Tiakba notamment) et le groupe Gobo sur la rive sud.
Les Ahizi seraient originaires de la région de Lozoua, située au
nord-ouest de Grand-Lahou et dont les habitants actuels parlent
un dialecte appartenant au groupe oriental des lai^gues krou.
N'ayant pu me procurer aucun vocabulaire du langage parlé par
les Ahizi, je ne les mentionne ici que pour mémoire, sans préten-
dre les rattacher à tel ou tel groupe. Il serait fort intéressant de
connaître leur langue.
1. Au point de vue physique, les Adyoukrou ne se disUnguenl pas sensiblement
des peuplades qui les entourent, des Kyama el des Ari principaïemenl. Pourtant
ils sont en général plus muscifs et plus barbus, et surtout de couleur plus foncée
que les Ari, qui sont en général d'un rouge assez clair. Leurs femmes sont mieux,
faites que les femmes kyama.
PAULES A LA COTE IVIVOIUE 15
Pour la commodilô de l'impression, j'ai partagé en deux séries
les vocabulairesdes langnes des lagunes qui vont suivre ; la première
renferme le groupe formé par le mékyibo, Tabouré et Takyè, el
celui Formé par le goua et le kyama; la deuxième série renferme
le groupe formé par l'alaguian et l'avikam, et celui formé par Tari,
labè et Tadyoukrou.
Le vocabulaire mehjibo a élé recueilli en 1903 à Assinie auprès
de deux femmes mékyibo habitant Eya-ndo (nord de la lagune
d'Abi)et d'une femme de l'Ile Moria (lagune de Grand-Bassam);
mes informatrices remplissaient toutes les qualités qu'on peut at-
iendre d'informateurs noirs.
Le vocabulaire dbure a été recueilli en 1903 à Assinie auprès
d'une femme abouré habitant Mouossou, et revu avec deux indi-
gènes de Bonoua; même observation que précédemment pour les
qualités des informateurs, sauf que Tinformatrice de Mouossou
était peu intelligente et fort âgée.
Le vocabulaire akyk^ été recueilli en 1902 à Bondoukou auprès
d'une femme de la tribu des Nédin donnant toutes les garanties
désirables.
Le vocabulaire gwa a été recueilli en 1 903 à Bingerville auprès
de deux indigènes goua donnant également toutes Les garanties.
Le vocabulaire ^yama a été recueilli en 1903 à Bingerville, c'est-
à-dire en pays kyama, auprès de deux indigènes dont l'un, très
intelligent, était un informateur de toute sécurité.
Le vocabulaire alagyà^ recueilli en 1900 à Dabou auprès d'un
Agni, a été complètement revu en 1903 à Bingerville auprès d'un
Alaguiand'Adadanslesinformationsduquelonpeutavoirconfiance.
Le vocabulaire avikam a été recueilli en 1903 à Assinie auprès
d'un indigène de Grand-Lahôu donnant toutes les garanties dé-
sirables.
Le vocabulaire ari^ recueilli en 1894 à Bessédi, c'ést-à-dire en
pays ari, auprès d'une vingtaine d'indigènes, mais dans des con-
ditions d'interprétation assez défectueuses, a été revu en 1900 à
Agbégnyaon, auprès de trois Ari de Sikanzi.
Le vocabulaire abè a été cecueilli en 1900 à Uabou auprès d'un
Agni de Tiassalé qui habitait une partie de l'année en pays abè et
qui était un bon informateur; cependant je ne garantirais pas
Texaclitude absolue de certains mots fournis par lui.
1G VOCAHULAIIŒS COMPARATIFS DK LANCUJKS OU DIALECÏISS
Le vocabulaire adyukru, recueilli en partie en 1894 à Lopou et
Akakrou, c'esl-à-dire en pays adyoukrou, auprès de dix ou douze
indigènes, mais dans des conditions d'interprétation défectueuses,
a été revu et complété en 1903 à Bingervilie auprès d'un jeune
adyoukrou de Uébrimou offrant toutes les garanties désirables*.
Nota. — Je recommande instamment au lecteur, avant de pas-
ser à Texamen des vocabulaires, de revoir attentivement l'expli-
cation de la valeur des caractères alphabétiques adoptés.
Remarques. — I. Les mots suivis de la lettre (A) sont des mots
empruntés à la langue agni ou, plus généralement, des mots pro-
venant d'un radical identique à celui dont dérivent les mots agni
correspondants.
IL Lorsque deux mots sont employés dans la même langue pour
désigner le même objet ou la même idée, ils ont été placés l'un à
la suite de l'autre, séparés par une virgule.
I. Quelques notes concernant Talaguian, Tavikain et Tadjoukrou, recueillie
à Grand-Lahou par M. le capitaine Le Magncn, ont été très obligeamment mises
par lui à ma disposkion.
PARLES A LA COTE mVOIHE
17
VOCABIIUIRRS HÊKYIBO, ABODRt. AKYfi, 60D4 BT mU
1. — NimÉRÂTlON
Mékyiko Abouré Akyè Goaa
1 ^ko^ oku (Al) oku (A) ekd dogbo^ logbo
2 nfiijô (A) afiyÔ (A) emwT nwd
3 âhd nhûga^ enhT* nwdtlgye
4 agne end (A) ^Çgi* nwdni
5 atmu (A) enu (A) ebd * nwdnd
6 oAyé enfye emd oAwa
7 ô/a eiifyd enio (A) obise
8 énamâ mokwe (A) moque (A) o6tc;t
9 ^uTttittt pwârajhô ôtigord (A) o/ûni
10 é({t o6und (A) A:éu ou;a
11
12
ï) efe efT aburu^mwî^ opT
30 fe^re^di* ahunuM abura^nhl* opT-ri-wa*
40 efabo obô abura-ggi mpibô *
S) o^urenu (A) aiuranu (A) aittra-6} a6ur«nu (A)
60 abura-mô mpibô'ripT
70 abura-nso mpibô-ri pT-ri-wa
80 abura-moqûe mpi'€mwd
90 a6ttra-Mj7ar<I mpi-^ntcd-ni-wà'
100 fya (A) éya (A) abura-hT éya (A)
Kyama
be
mô
gbfïdya
bodi
mwand
akwa
akwasi
abija
abro
awo
awO'bre
awO'tnô
npê
apé^na-wo^
agrebe
agrebe-na-wo
m(hgbâdya * •
mo-ghndya'na'WO
mO'bodi
mo-bodi-na-wo
mO'mwand
Noies. — 1. Fé-re-dif opï-ri-wa^ apë-na-wo, veulent dire
« TÎDgt et dix ». De même mpiôà-ri-pï^ mpità-ri-pï-ri-way en goua,
veulent dire « quarante et vingt, quarante et vingt et dix » ;
agrebe-na-^wo^ en kyama, veut dire « quarante et dix », etc. —
2. nh dans nkfiga^ enhï^ abura-nhïj représente un son unique, un
h expiré du nez et de la gorge (vair Texplication de Talphabet. —
3. L.e jr suivi de y, en akyè, est mouillé : effyi se prononce presque
18 VOCABULAinES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
« egji ». — 4. Le mot ebb « cinq » signifie à proprement parler
« une main ». — 5. De 20 à 100 la numération akyè fait usage du
motagni buru^ pluriel abitra^ qui veut dire « dix ». A noter que
pour 100 on dit abura-hï^ hï remplaçant kèu pour exprimer la di-
zaine. — 6. Il est probable qu'à Torigine, et avant TimportatioD
des termes dérivés de Tagni, « deux » se disait bo ou bo en mé-
kyibo et en goua ; de là efâJbo (pour efe-bo) et mpibà (pour opï-bo),
« deux fois vingt, quarante ». A rapprocher du mot abouréoM>
« quarante ». — 7. En composition « quatre » en goua se dit
anwà et non nwàni ; après la voyelle nasale à^ la particule d'union
rt se change en ni : d*où mpi-antoà-ni-wa^ pour opï-nwàni-ri-owa
« quatre vingts et dix ». .— 8. Le kyama a un mot spécial,
agrebe^ pour « quarante » ; ensuite on reprend la numération par
vingtaines, mais le mot apë se transforme en mo.
Remarquei. — L LV ou è initial des noms de nombre, dans
toutes ces langues, tombe lorsque le nom de nombre est précédé
d'un substantif; ainsi en akyè on dira Ua mwî et non tsa emwî
« deux hommes » ; il en est de même de Vo initial en goua, et de
Va initial en kyama. Mais Va ou Vo initial subsistent toujours en
mékyibo, en abouré et en akyè.
II. Dans les langues où les substantifs forment leur pluriel par
l'addition d'un suffixe, on n'exprime pas ce sufRxe devant un nom
de nombre ; si au contraire le pluriel est indiqué par une modifica-
tion de la forme du singulier, on emploie la forme plurielle devant
les noms de nombre. Exemples : en abouré : Aya « un homme »,
Aya-me « des hommes », Aya nu « cinq hommes » ; en mékyibo :
ebra « une femme », mbra « des femmes », mbra annu « cinq
femmes ».
III. Dans toutes ces langues^ le* nom de nombre se place tou-
jours après le nom de Tobjet nombre.
rAKLES A LA COTlf: li IVOUU-:
lu
II. — LA natukk:
Mêkyibo. Abouré. Akyô. Goua. Kyaiiia.
terre «^^i/*, ^"f/.'/<? ftelije Uzapr odô alla
eau e>i:M (A) nshùe (A) su (A) ndu ndu
mer ^ti/y« .... ogwe gwe •
lagune asu (A) asûe (A) .... odu andnko
rÎTÎére asu^baha komwe stt-ftrjt: mpio^odu^bê nduhe
fen e%i (A) %è (A) syr (A) odde ali, ait}
lois (matière) eduo eli dzakwè oijoku aya
arbre id. elibe id. ot/o^'u îd.
.i>ois (morceau de) id. id. id. id. id.
hoîs à brûler eemô ele isô nnd nki
feuille bali mbî
herbe .... ogu ndku*
forêt abord ..... pla obuli abili
chemin alemye bosô oseréku asilOjOsi
ciel wjnnt/ame(k) .... yeke nyaka
soleil ^^^j/< ^y^^ ^^ egindmi akyime
lune èfé ailyûô po bî pè*
jour (lumière) aie (A) nya ke ogye akye
nuit ûqyûbo .... umunli meiekyi
pierre kâqyene .... obu abu
sable belye nlu
montagne .... ogba abobo
or esigè (A) ..... s'ka (A) ûgi ûkyi
fer bulare (A) loki odde nlune
cuivre ayabaiA) asûprt
argent . . • gûete {A) gûete (A) dora {A)
zinc kpôkpô
Notes. — 1. « Plage » se dit en kyama gtoe-gt/e. — 2. « Sa-
vane » se dit en kyama nàkute. — 3. « Éloiles » se dit en kyama
pé-mice^ de pè « lune » ; comparez en agni : sara « lune », sara-ma
ou nzrama « enfants de la lune, étoiles ».
V
20 VOCABULAIRES COMPAUATIKS DK LANGUES OU DIALECTES
in. -. LES uommES
Mékyibo Abouré Akyè Goût Ryama
homme (être kniii) énia kya Isa gwé iepâ
homme (lik, ■tri) emye veni, henytl sî, sa se se
femme ebra (k) varé si bwe bye
homme mûr se bêrTiku
jeune homme emyealîgbave se taku
jeune fille ebra alTgba ..... bye taku
enfant (jeune) rebe .... ya/a ipo
père ye yi, aho ye nti nli
papa, mon père me ye aho mè ye me nti me nti
mère ni (A) H ne md ma
maman,mamère me ni me li mè ne m md me mma
fils, fille aba (A) va iye, byt mi mi
Européen ènza-boronu kdga tsa^nâ kdAgd kdgd*
frère ..«. muse • . . . .
Note. — 1. Le mol Aàga^ Âàgâ, {âga chez les Alaguian) serl
à désigner les Européens dans presque toule la région des la-
gunes ; je ne connais pas l'origine de celle appellation. On y
ajoute souvent le mol « rouge », comme en goua kàngà-nwï^ en
kyama ^â^ânona ; Texpression kàgà-bvxo (les Kangan noirs, en
kyama) serl à désigner les Noirs vêtus à Teuropéenne et venus en
Afrique par mer. Quant aux expressions ènza-boronu (en mékyibo),
/^a-nâ(en akyè), elles signifienl lilléralement « hommes rouges ».
C'est en effet la couleur rouge, bien plus généralement que la
couleur blanche, qui, aux yeux des Noirs, caractérise les Euro-
péens.
IV. - LES ANIMAUX
Mékyibo
Abouré
Akyé
Goua
Kyama
animal
nûme
ènâme
nand, nanl
ennâ
(A)
ennd (A)
mMe
emye
vcni
«r, sa
se
mi
femelle
ebra (A)
varè
si
bwe
bye
petit
alTgba
va
bye
bi
mil
bœuf
ène
ênahà
nhuwu
otô
ntua
PARLÉS A LA COTI-: IVIVOIKI-:
21
Mckyibo
Abouré
Akyê
(joua
Kyatua
taureau
cne-mt/e
i'nahn-vcni
nliuwa-sd
otO'sn
ntua-mi
Tache
ène-bra
énahtl'varè
n/inwu'si
oiO'bwc
nlua-bye
reau
ène-attgùa
ènahd'Va
nliuwu'bije
olO'bi
ntua^mlt
mouton
ebwnne
owône
gba
bwiga
ngbdgs'd
chèvre
esire
swaviri
akoli
agôli
kye
chieu
amorô
adûa (A)
osùogbo
gba
éiéphant
oswa (A)
Uû (A)
oyô
9y^
hippopotame
sé'lsu
ndu-gijô
ndu-gyn
oiseau
èse
be
kologije
kokyT
poule
éiko
akf) (A)
kwà
kosô
.' koso
œur((le poule)
ekire-inkyè kurufwe(k)
kwd-lsé
ozo-rnive
kosô-mtce
caîroaa
eiéngye (A)
aneûge (A)
sogbô
bu
dubu
serpent
owo (A)
kodyo
du
poisson
éta
ta
kd
ogyô
akyo
lamantin
olere (A)
V. — LES ALIMENTS
Mékyibo Aboaré Akyè Goua Kyama
igname èfè .... sye inné enne
banane {gnm) koko kùko demô ilgogo koko
•manioc bédé (A) bedè (A) vedè (A) vedè (A) bédé (A)
taro ebreqûe .... yald morogbè mônôkpé
piment eizamô .... byeko nnijhè ûgesye
P&lmier (t kiik) odde ade
amande de palme abe ave shyà osi agyi
huile de palme unwâ ngbo gbd nnô unô
vin de palme nzè endc ûgosi:*^ nde
alcool d'Europe id. kdngdnde kdgdude
viande nâme èndme nanâ ennd {K) ennd{\)*
S€l mye me dihyT uflgy^ (A) nnye
P&iu indigène* ésa clud vè oyi nne
**uce fkifye,èsa'ifye , . . . vè^sû ndu-pûre nie ndu
Noies. — 1. Par « pain indigène > il faut entendre la p&le
• d'iguame, banane ou manioc bouilli qui fait le fond de la nourri-
^^re; la sauce est le mels dans lequel on trempe les boulettes de
paie avant de les porter à la bouche. — 2. Le mot fiffosè désigne
^^ vin tiré du palmier à huile; le vin de raphia se dit en kyaiha
22 VOCABULAiniiS COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
nkyo. — 3. Les Kyama ont un mol spécial pour désigner le gi-
bier : brà.
VI. — L'HABITATION, LE MOBILIER, ETC.
Mèkyibo Abouré Akyè Goua Kyama
village mànà pokô koa okobè akubt
maison eiu $a $Ô okô ûku^
plantations éûœ^ro * .... gbd ogi ait
mortier (i pflar) ogbose agbosô
pilon odetére adora
corbeille oki^e akôre
cruche âlà okàruwo k* agbru akpru
assiette âkia fefèn lô oprege diprd
houe diut asô si nne adrô
coupe-coupe oddéra dugba
couteau kuio kâkra shô kakra kakra
manille ka{K) mbodu mburu
pirogue enyene .... uhônô ahànà
pagaie pa * .... opô apè *
porte ' po ,
tissu (ii4igiM) èla .... mhûmT oddeké betema-ndagô
tissu (MNféei) id. .... id. id. kâgâ-ndagô
pagne id. .... id. id. tutagô
vêtement lrarye(K) tradye (A)
perles mâmvrè nanye* taba Hyofu abwâbe
calebasse awa (A) * .... awa (A)
gourde à injections bengerye (A) . . . • bwè
<
Notes. — 1. Le mot èiiœ veut dire « champ » ; le suffixe ro in-
dique le lieu : èûœ-ro « dans les^ champs, lieu des champs ». —
2. La perche de raphia qui sert à manœuvrer les pirogues se
nomme orô en abouré. — 3. Le <« papier » se dit ayiie en abouré
(de aywe « peau »). — 4. La perche qui sert à manœuvrer les pi-
rogues se dit 6offè en kyama. — 5. Pour désigner l'ensemble
d'une habitation, le « chez soi », on se sert en kyama du mol
tvdaiu.
rAlU.ÉS A LA COTl!: ÏVIVOIUK
23
VII. — i.¥sH rxuTiî'sH i»ir 4:oiiPM
léle
cheveux
visage
yeux
Dez
oreille
bouche
dents
langue
menton
cou
nuque
poitrine
seins
ventre
nombril
dos
épaule
reins
derrière
main
— droite
— gauche
doigt
pénis
testicules
vagin
cuisse
jambe
pied
sang
graisse
poil '
peau
Mékyiho
kifi
cnqùo
• • • •
ni (A)
Ahouri^
te-ntwT
Akyè
Goun
flûô
en
èndo
anne
annè
ewji
ungyc utvî
owè te
onw(ï(\) me
ûye nhî
nane nô
n/iwî u
nhwt'pn u ùyt*
hi (A) he
himbl' (A) liemi
fà
mn
nôûgô
eddè
kwomene (A) hwè
etnmo
da
kimô
epu
P*
f/wa
hwa-amle
ngt^re
iûye
me
agyàlo
• • • • • • •
amesi
• • • •
koko
Kyama
c/ii, hi
eme
emebi
efô
ngye
ème
nnù
ène
agu
èhwa
cbiva^gi
ànlT
èfiye
èlabe
mpafiya
maflgij magyi
botn
kiyé
eyamô mpé
eyama-ûgè niva
eyama-Ûgyo ebéni
• • •
bô
bô'ûgba
me-mbô
fi
le
le-bè
kpe
Md
sô
eûga
donô
eûqûo
eue
nampè
ûgara
enlw*
aywr
wê
wè
va
ni!
pn
kporo (A)
di
obula (A)
mu
eddlri-mu
umU'HùgbT
byà
oke
oke-mwo
obi
udapâ
nda
ndadi
uflgiind
adi
ntapiJnî
mû
adye-mfi •
mu-ruku
kwè
akê
nke^ma
alà
nlabo
nta
ntati
ûka
nye
uhv
ûlru
ahoro
Noie. — 1. En goua eddiri-mu et en kyama adye-mû signifient
N la main qui sert à manger ». On sait que les Noirs, réservant la
24 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
main gauche pour les soins de toilette qui nécessitent des attou-
chements impurs, ne portent jamais que la main droite au plat et
à la bouche.
VIII. - IVOMS DIVERS
Mékyibo Abouré Akyè
chose etùj neff rike (A)
fois mmâla
jour(iiiiiiiirJiii24k.)mtfnntla lekyT '
matin
soir
aiiyourd'hui
hier
demain
après-demain^ akimati(k).
eûgye
âsôhd
ni
ahimê
ka
ka
laké
ke^gba 4
ke^uwo *
ne(K)
âsôhâ^ ahimê (Ay fa^
Goua
nâ
bo
figyihi
ûgusû
figyô
figye
mbye
fnbye*
Ryama
ayi
lo
akyibi
eûkyûnô
nkyi
mpi
mpi*
dide
nhesi
mbye-muninô fnpi»magyi
ko
warè
qûè
sût
mî
bi
ba gye
ahi (A) oui o (A) . . .
mvre o (A) akwâbo{k) . .
nase o (A) nase (A) . . .
bwe
nom
langage
palabre, affaire
parole
prix, valeur
salut
bienvenue !
merci
quoi de nouveau? amanye{k)
Ilotes. — 1 . Lia semaine kyama ne se composerait que de cinq
jours, qui seraient : abi^ abikyo^ asà^ agu eiapù. Le lundi 11 mai
1903 était un ait. Je n'ai pas de renseignements sur les noms des
jours de la semaine dans les autres langues. — 2. Il est à remar-
quer que A hier » et « demain » s'expriment par le même mot
dans toutes ces langues. — 3. Peut-être faut-il voir dans lekyï\^%
deux radicaux agni le et kyï qui, tous deux, signifient «jour » ;
peut-être aussi la racine du mot abouré lekyï est-elle la même que
celle du mot akyè lakè. — 4. Mot à mot : « le jour se lève ». —
5. Mot à mot : « le jour baisse ».
Remarques sur les noms. — 1** Composition. — Dans les cinq
langues qui nous occupent présentement, les substantifs compo-
sés se forment par juxtaposition, le nom du possesseur précédant
PAULKS A LA COTH DIVOIKK 25
toujours le nom de l'objet possédé. Ex. : le « lôle » el ntiol '< poil »
en abouré donnenl le-niwï « poils de la lèle, cheveux »; mpi
«demain » elmafft/i « dos » en kyama donnenl mpi'magyi « le
dos de demain, après demain », etc.
Beaucoup de substantifs commencent par une voyelle qui ne
fait pas partie du radical, el qui est principalement : e ou è, plus
rarement a, en mekyibo ; — 6 ou è, plus raremenl a et o, en abure;
— e (dans les noms de nombre) el a (dans des mots élrangers) en
akyè où les substantifs indigènes commencent presque tous par
une consonne ; — o, plus rarement e et a, en ffwa; — a, plus rare-
mente ou ê, en kyama. Si ces voyelles sont longues, ou suivies
d'une consonne redoublée, comme dans îUo a assiette »> (mékyibo),
tmà « animal, viande » (goua et kyama ), emmo « poitrine »
(mékyibo), elles subsistent toujours. Si elles sont brèves et sui-
vies, soit d'une consonne simple, soit de deux consonnes diffé-
rentes, comme c'est le cas le plus fréquent^ elles peuvent dispa-
rallre : d'abord au pluriel dans certaines langues, ensuite lorsque
le mot qu'elles commencent se trouve placé en composition après
un autre substantif, ou est précédé d'un régime, d'un adjectif pos-
Mssif ou déterminatif, ou même quelquefois lorsque ce mot suit un
verbe dont il est le régime. \Je et l'è disparaissent en général
dans les cas qui précèdent, quelle que soil la langue; l'o et l'ci
disparaissent le plus souvent en goua et en kyama, mais sub-
sistent généralement dans les autres langues. Exemples : en
mékyibo : emyB <i homme, mâle », ène-mye u taureau »;
^ye gètl « tous les hommes » ; wo mye « ton mari » ; au
contraire âda « fils », wo aba <« ton fils »; — en abouré : èluà
1^^, nourriture », tè ri iuà « viens manger »; au contraire
onwà « bouche », r' onwd (pour ve onwà) « leur bouche » ; — en
gouaroA:^ « maison », ogikô « campement de cultures »; — en
kyama : agu « menton », lepà gu « le menton d'un homme » ;
^k]iihi « jour », kyibi mwanà « cinq jours ».
Souvent aussi un nom commence par un /i, un /> ou un m qui
^sl purement euphonique et peut disparaître, sans que sa pré-
sence ou son absence soit déterminée par des causes faciles à
préciser. Ainsi on a en kyama nnc « pain » et ba di ne « viens
manger »; />^t/ « maison », nie ku « ma maison » et ehku^^ la
maison ».
26 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
2* Rapport de possession ou de dépendance. — Comme on YÎenl
de le voir, ce rapport s'exprime par une simple juxlaposilion, le
nom de Tobjet possédé ou dépendant se plaçant le second, avec
retranchement de sa voyelle initiale 8*il y a lieu : « la maison de
mon père » se dira, en mékyibo me ye su {esu a maison »), en
abouré mèyi sa^ en akyè mè ye sô, en goua me nti kH {okO « mai-
son »), en kyama menti fkku.
y Pluriel. — L'emploi d'une forme spéciale pour le pluriel des
noms ne semble pas être indispensable dans les langues qui nous
occupent. Cependant on peut dire que, en général :
En mekyibo les noms commençant par ^ ou éf forment leur plu-
riel en supprimant cette voyelle et, parfois, en la remplaçant par
un n, n ou m euphonique; la forme plurielle s'emploie même
lorsque le substantif est déterminé par un nom de nombre; les
noms commençant par une autre voyelle, une voyelle longue, un
e suivi d'une consonne redoublée, ou par une consonne, ont le
pluriel identique au singulier : emye « homme », mye gètl « toas
les hommes »; ebra « femme », mbra annu « cinq femmes »;
mmâla oku « une fois », mmâla âfiyO « deux fois » ; mennûa « jour » ,
mennûa âJià a trois jours » ;
En abure le pluriel des noms se forme en ajoutant le suffixe me
au singulier (désinence empruntée àl'agni), mais le nom reste au
singulier devant un nom de nombre ou un adjectif indiquant la
pluralité : kya « homme », ne kya-me « ces hommes T^xkya koti
« tous les hommes »; lekyï oku « un jour », lekyï nà « quatre
jours » ;
En akyèy j'ignore s'il existe une forme du pluriel pour les noms
isolés, mais en tout cas le pluriel est semblable au singulier
devant un nom de nombre : tsa a homme », Isa mwï « deux
hommes » ;
En gwa^ mêmes remarques que pour le mékyibo, sauf que
c'est la voyelle initiale o qui disparaît au pluriel : opï « vingt, une
vingtaine », mpi anwà m quatre vingts »; otô <c bœuf », ntS
nwànà « cinq bœufs » ; mbodu logbo « une manille » , mbodu pï
a vingt manilles » ;
En kyama^ mêmes règles, sauf que c'est la voyelle initiale a
qui disparaît au pluriel : akyibi be « un jour », kyibi bodi « quatre
jours » , lepd « homme », lepà wo « dix hommes ».
PAKIJ.S A LA COTK iriVOlKI' 27
V Comparaison (tes radicaux^ en goua et en kt/ama. — On «i
pu voir que La plupart des radicaux sonl identiques en goua et en
kyama; les diiTôrences morphologigues les plus frappantes entre
ces deux langues consistent en ce que Vo initial des noms goua se
transforme généralement en a en kyama, et que, là où le goua
emploie une consonne faible, le kyama emploie très souvent une
consonne forte, ou inversement. Ex. : « feu » se dModde en goua
ela/^en kyama ; « lune » se dit bien goua et/>è en kyama; «jour»
(opposé à « nuit ») se dit ogye en goua et aki/e en kyama;
c cuisse » se dit ndapù en goua et ntabo en kyama, etc.
IX. - AUJI-:CTIFi« QUALII-ICATIFK
Note. — Ce tableau ne renferme que des adjectifs proprement
dits, très rares dans les langues qui nous occupent. Les adjectifs
à forme verbale figurent au tableau des verbes.
Mékyibo Abouré Akyè Goua Kyama
blanc ufu (A) fufue (A) fi mpupu(\) popo
rouge boronu^ bronu pempere nd nnwT nana
Doir bii'enu (A) bebte(\) bi umbùrn binv
grand bilrûku^ ûko *
petit attgbajatTgbave tekeba ... fa laku^vili*
proche kokwe (A) nkuku (A)
long, lointain ko
tout, tous gètî koti . . . kora (A) kukuku
boa kpa (A) indè gyd nyô
mauvais wulue bwau*
t
Noies. — 1 . Lie mot bèrûku s'applique aux personnes, pour in-
diquer Tâge plutôt que la taille; ftko a un sens plus général. — 2.
Le mot taku veut dire « petit »par Tâge ou parla taille; mil a un
tens plus général. — 3. Le mot bwau ne s'applique qu'aux per-
sonnes. — 4. L'adjectif se place après le nom et reste invariable :
ènza boronti (mékyibo) « un bomme rouge, un Européen » ; kt/a-
me 6e^/^ (abouré) u les bommes noirs »; ka-fi (akyè) « une chose
blanche »; okobè fa (goua) « le petit village »> ; bge taku (kyama)
« une jeune fille ».
28 VOCABULAIRES COMPAHATIKS DE LANGUES OU DIALECTES
X. —PRONOMS ET ADJECTIFS DÉTERMUNATIFS
Mékyibo
Abouré
Akyè
Goua
Kyama
moi (sujet)
moi (régime)
loi (sujet)
toi (régime)
lui, elle (sujet)
lui, elle (régime)
nous (sujet)
nous (régime)
vous (sujet)
vous (régime)
eux, elles (sujet)
eux, elles (régime)
mon, ma, mes
ton, ta, tes
son, sa, ses
notre, nos
votre, vos
leur, leurs
le mien, à moi
le tien, à toi
le sien, à lui
le nôtre, à nous
le vôtre, à vous
le leur, à eux
ce, cette, ces
celui-ci, ceci, cela
quel?
qui?
quoi?
qui, celui qui
aucun
rien
moi-même
un peu
it. H, m, tn€
mi
c, a*
too (A), e
ytf, ame (A) •
id.
ama
id.
wa
/«
me y m\ mi •
wo
a
y«, ame (A)*
ama
me me
mi mè
wo (A) bOf bô^ 6tt
wo bô
0, a, e *• 0, e
•t
e^ame an^ a
id. a
amay ve* mune^ mun
id. une
ve ba
vwe ba
me, m* • mé
wOyW'* bô
t, u e
e, ame* a, an
ama^ve* mune
©e, V • ba
m*ôwà
w'ôwà
t ôwà
e ôwd
ama ôiùô
v'Ôwd*'
ne'
ma^ uû
mô
a
a
Cl, e"
do
id.
u
bo
mi^me
a
e
do
bo'*
bo
miyè
ayè
eyè
doyé
bo yè
bo yè
14
!•
me^n
mif me
e
e
a,e-
o
lo
lo
lo*'
me
e, é
mi
lo
lo^
lo, o
met-Aé-
ei-ké
meû i'kê
lùi-ké
o i'ké
oi-ké
nne, yôô*^ lekô^ne'
ntie,eaiie, one'
sô
ki
wo
o
nere fè
mi-e
de
0, e
mt'C
ngra
kdne, kânu
kiy ke
ka ki
dugwa abt**
nene^ ni kâtô*
0, e • a
gbè
Noies. — Mékyibo. — i.Ve s'élide devant les voyelles initiales
des noms, lorsque celles-ci ne disparaissent pas (voir plus haat) :
PARLKS A LA COTIi: DIVOIUI-: 2»#
maba « mon fils », U'aulres fois ïc se change en / : miaf/t/iUo
« mon dos ». — 2. Le pronom «se change en m de vani mjf^py f, v
et CD fi devant,^, /'; la consonne qui suil ce pronom s'adoucit gé-
néralement : su ce venir de », n zu « je viens de » ; /m « arriver »,
91 ^ r^ ou mieux m ma re « je suis arrivé » ; on emploie aussi la
forme me : me ho « je vais ». — 3. Il semble que la forme e s'em-
ploie dans les phrases affirmatives et la forme a dans les phrases
interrogatives ou négatives; mais celte règle n'a rien d'absolu. —
4. Même remarque pour les formes o et a que pour les formes e
et a; d'ailleurs a ne s'emploie à la 3* personne que lorsque le sujet
est indéterminé : a àgba « ce n'est pas loin ». — 5. Le mot ;/e in-
dique qu'une partie au moins des personnes à qui l'on parle ne
prend pas part à Taclion ; ame désigne l'ensemble des personnes
qui parlent et à qui l'on parle : <c nous partirons, vous resterez
ici », ye ko, ama ifïyere ftt/omû; « nous partirons », ame gèiï ame
'ko.
Abouré. — 6. Même remarque que pour Ve de me et fe en mé-
kjilK) (note 1) : m' onwà « ma bouche », w' ungyë « Ion nez ». —
7. Contrairement aux autres déterminatifs, ne se place, comme
lesadjectifs possessifs, avant le nom : ne nke « cette chose »; sou-
vent 1> disparaît et \n peut se changer en fi devant une guttu-
rale :/iA'ya« cet homme »; mais on dit aussi ne hya^-me^z^^
hommes ». — 8. Même difîérence entre les pronoms e et ame
qu'entre les pronoms mékyibo correspondants ye et ame (note 5).
— 9. En abouré, comme d'ailleurs dans beaucoup de langues
nègres, on substitue souvent, au pluriel, le pronom de la 3* pers.
iceluidela 2*. On emploie aussi les deux concurremment: « vous,
allez-vous en », ama ve ho. — 10. Les pronoms o et e semblent
s'employer indifîéremment; la forme a parait ne s'employer que
dansles phrases interrogatives ou quand le sujet est indéterminé.
--- 11. Le moiôtoo signifie « propriété » : m' Owà « ma propriété,
le mien, c'est à moi ».
Akyè. -^12. Le pronom e ne s'emploie que lorsque le sujet est
indéterminé : e la gyà « c'est bon ». — 13. Le pronom régime de
Ia3'per8. du sing. s'exprime très rarement en akyè, ainsi d'ail-
leurs qu'en abouré : nèdze pu «< va le chercher », ba kti « ils l'ont
tué ».
Goua. — 14. Il semble assez difficile de déterminer les cas où
30 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Ton emploie la forme ma el ceux où l'on emploie uh ; quelquefois
aussi on emploie la forme n ou /> ; nde nxa hgyà « je veux du vin
de palme » ; uh wuo u je le connais » ; un yo « je ne comprends
pas » ; /ï yo ce je comprends yi\nnà ndu o « je ne bois pas d'eau ».
— 15. Les formes o et ^ semblent s'employer indifféremment;
pourtant est plus fréquent. — 16. La même forme s'emploie
indifféremment au pluriel, en goua, pour la V el la 3* pers. — 17.
Le mot nne se place devant le nom qu'il détermine et le mot gbo
se place après : nne nà « cette chose », warègbb « cette langue ».
Kyama. — 18. La forme n semble ne s'employer que devant un
verbe commençant lui-même par un n : n nà «je bois ». — 19.
La forme e est plus rare que la forme a. — 20. On emploie la forme
nasale â ou r lorsque la voyelle finale du verbe est elle-même une
nasale i biam demande-le », gyï ï « coupe-le ». — 21. Il semble
qu'on fasse peu de différence au pluriel entre les Irois personnes.
— 22. Le mol i-kè est un dérivé de ayi ou yi « chose » : me i-kè
« ma propre chose, ma propriété, c'est à moi ». — 23. Les mots
UkO et ne se placent après le mot qu'ils déterminent : hpà lekô
« cet homme t» ] ipo ne ^ cet enfant ». — 24. « A qui? » se dit
abîi-kèt
RfiiiAROOES GÉNÉRALES. — 25. Voici commcnt se place le mot
qui veut dire « quoi ? » dans les différentes langues. En mékyibo :
e ge re wol 9L qu'as-tu dit? » (tu as dit quoi?); en abouré : u mï
det ^ que dit-il? » (sa parole quoi?); en akyè : kûne 6ô nhesit
« quel est ton nom ? » (quoi ton nom ?), kànu bo djo ? « que dis-
tu ? » (quoi tu dis?), kakèbékoltL que veux- tu ? » (chose quelle tu
veux?) ; en goua : nene a flyyàf « que veux tu? » (quoi tu veux?),
a ho di m? « quel est ton nom ? » (ton nom est quoi ?) ; en kyama :
i tige kâtOf « que dis-tu ?» (tu dis quoi ?).
26. — Dans toutes les langues qui nous occupent, l'adjectif
possessif se place avant le substantif; cela est conforme à la règle
qui veut que le nom du possesseur précède celui de l'objet pos-
sédé : « mon père », me ye (mékyibo), c'est-à-dire « le père de
moi ». De même ne rike « cette chose » (abouré) peut se traduire
par « la chose d'ici ». Les adjectifs proprement dits au contraire se
placent après le nom : nere fi « aucune chose » (chose aucune)
(mékyibo), ka ki (même sens) (akyè).
PAULKS A LA COTE IVIVOIUE
.:i
XI. -
Noie. — Dans plusieurs des langues qui nous occupent, cerlains
verbes revclenl des formes diiïôrenles selon qu'ils sont ou non à
un mode personnel, ou suivant qu'ils se trouvent dans une phrase
affirmative ou dans une phrase négative. Dans les vocabulaires
qui suivent, les verbes sont donnés k leur Torme la plus simple,
qui est celle de rinfinilirou de Timpéralif aflirmatif. Pour les mo-
difications, voir les tableaux de la conjugaison el les phrases et
exemples.
Mékyibo Abourê
Akyè
Goua
aller (qq. part) ko (A)
s*en aller id.
venir (de qq. part.) su
venir, arriver ba (A)
s'arrêter iûyere
rester (debout) id.
s'asseoir pape *
rester(is9s),demcurer id.
se couclier su
dormir
se réveiller
se lever
lomber
tomber (par terre)
courir
être (en un lieu)
être (frt) attrili&O
ko (A) nédze, dzc nô^ na, no
hôj wà (A) dze, zi nôt no
tsho
vê, va (A) wô
ûinr(\y iskofè
id. id.
wâhe poô
id. id.
lao
Kyaina
no, nu
do, du ; DU
mo^ bo
yira
id.
7
SU
id.
sade
so
1ère
we
9^
a (A)
. tapi (A) denne
. tiivawje{\)
sa ^"^y^fà sofi
tsa ....
tere-figye tsa-bulo ....
fere vèli nafo
WO (A) hà, WO (A) ba^ nhn •
ti (A) la
oe pas être (ci il liei) dini mo ma
nepa8êlre(Tirb«ittf.) lia
nwinger (ine régim) di (A) ri, di (A) si
Qtaoger (sus r^M) di èsa ri tuâ si vé
boire (avec régime) nô (A) nô (A) md
boire (sans régime) nô nzu nônshùe md su
ouvrir •
fermer
^'iper (lïic il Mien)
^uper(aTeciNkieks,un
<^upe-coupe,etc.) g^f^o
ba
yay leme
id.
• • •
id.
darya
dana
han
wa
ma
di
ni ma
di (A)
dini
nd
nd ndu
pwTso
bnru^ sf
di (A)
dine
nd
nd ndu
kt
:i2 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Mékyibo Abouré
Akyè
GOUA
Ryama
frapper
tuer
mourir
voir
connatlre
comprendre
entendre
parler
dire
attendre (lerbt leilre)
attendre (lerke letiO
chercher
prendre
attraper, saisir
laisser
attacher
donner
apporter
appeler
nommer
demander
montrer
aimer
vouloir
acheter
être à (appartenir)
être bon
être grand
être petit
être loin, long
être proche, court
être cher
se lever (le jour)
baisser (td.)
être fini
être blanc
être rouge
être noir
commencer
ku (A)
u(A)
mu
eyine
te{\)
id.
kè
.7«
id.
mî
iil;/ere AinT (A)
ne
MU
y*
kiri
pa(k)
kn (A)
uwo
hr
la
tr (A)
id.
djô
gyû, djô^ gwT
Ishofè yira
pwa
bo
hwe^ gbwe
ku
wuo
tvuo
yo. yô
id.
ndê
sra^ ha
hu
ku
WU^ Wi
nye
y*» y«, nye
id.
kyû
y«
gbo
pô
ne
pà
fâhù
dogya
Mo
ko
y«
puo
ma (A) ni
bré (A) vrê (A)
dzé
$0
se
de
id.
pré (A)
de
iô
shi
kuru (A)
id.
ka
gy^
ko
ôwà
kpa (A) la gyâ
bre
agba
du
kye{K) ..
wu (A) . .
kya yZi
kasho
gba
uwo
gbî
fi
nâ
bi
gba
Agyà
pi
yi'
fé./i
gba
fa, li fa
twa
li kokwe
ba
gi
g**
pu
bi
die
pà
figa
ko
kumd
kyi
gu
pu
i
PAULÉS A LA COTI-: lilVOlUE ;î:j
Mékyibo Abouré Akyè Goua Kyama
finir fff^f^
rester (èlrc de reste) ka [\)
(léfriclier ittt
un^ U, im kstii 4i ne
être cassé ^m (K)
fendre nitruy fv'trtl
Notes. — 1. « S'asseoir par ferre » se dit en mékyibo pape
nifïgye; « se coucher par terre » se dit sii niHgt/e. — 2. De là
Texpression fif/a-nini « le jour s'arrèle » pour désigner midi en
abouré. — 3. Voirie tableau des pronoms possessifs et les noies
qui raccompagnent. — 4. Le verbe (ft/ù s'emploie pour signifier
«dire à quelqu'un de faire quelque chose » ; d/o signifie « dire
un mol, dire que ». — 5. Avec le verbe /a, il faul faire suivre le
régime indirecl de yi : « monfre-le moi », Aa mè iji ; « je ne le le
monlrerai pas », me kka bô yi. — G. Le verbe 7ilw s'emploie dans
le sens de « y en avoir » : « il y en a ici », c nlut bè. — 7. « S'as-
seoir par lerre » se dit en goua ye do. — 8. Le verbe bûru s'em-
ploie en parlant d'une caisse, le verbe se en parlant d'une porte.
— 9. « S'asseoir par lerre » se dit en kyama siri te. — 10. Le
verbe sra veut dire « frapper avec une arme, le poing, donner un
coup » ; le verbe ha veut dire « frapper par punition, fouetter ».
— 11. Le mol abouré mï et le mot kyama hgè sont en réalité des
noms : umï del mi hgé /cûtôf signifient littéralement « sa parole
quoi? », c'est-à-dire « que dit-il? ». On fera donc précéder ces
mots de l'adjectif possessif et non du pronom sujet.
XII. — CONJIJGAMOIV
Note. — Les tableaux qui suivent s'appliquent à la totalité des
verbes actifs ou neutres ; îl suffira, pour avoir les temps et les
personnes de n'importe quel verbe, de remplacer par l'infinitif de
ce verbe celui du verbe « partir », choisi comme exemple, et par le
pronom convenable celui de la ^^ pers. du singulier. On se rappel-
lera cependant qu'en mékyibo la consonne initiale du verbe, si c'est
une forte, s'adoucit, b se changeant en m, /"en v, k en g, p en b ou
en m, ^ en r, / en </ ou nd^ lorsque le radical du verbe suit immé-
3
:ri VOCABULAIHES COMPAIIATIKS DE LANGUES OU DIALECTES
dialemenl la forme élidée du pronom de la 1*^ pei*s.du singulier
ou la négation n ou an; ce pronom el celle négalion deviennent
m (ou àm) devant 6, m et v, fi (ou àJ\) devant g, n (ou an) dans les
autres cas.
Certains verbes, en goua par exemple, subissent des modifica-
tions que seul l'usage semble régler ; le verbe « être » et les verbes
analogues revêtent souvent des Tormes particulières à la voix né-
gative : on (rouvera ces exceptions dans les phrases et exemples.
Mékyibo Abouré
Akjè
Goua
partir
ko
hà
dze
no*
nu
je pars
me ko
ou a go
me hô
me dze
mano
ou uûno
me nu
je suis parti
me ko »«
ou A go re
me hô re
ou me hô le
me dze
ma no
ou n no
tne nu
je partirai
me ko
me hà
ou m*a hô
me dze
ma no
me manis
que je parte
me ko
me hô
ou m*a hô *
me dze
manno
n nu
pars
ko*
hô
dze
ano
ou no
nu
ou e nu
ne pas partir
na ko
na hô
ma die
sa no
le nu
je ne pars pas
me figo*
me n hô
me ddze*
ou memadze
ufi nô^
me le nu
ou me nef
je ne suis pas parti
m*a ko
ou m*dû go
me n hô vé
me ddze
ou me ma dze
uû nô
me le nu
je ne suis pas
me ni ko re
kalyem*mahà
re me pa dze
ma ge nô
'^A kanu
encore parti
onkalyen havre
que je ne parle pas
me û go
m'àfl hô
me ddze
ma nnô
n le nu
•
•
ou je ne paKirai pas
•
ne pars pas
na ko
na hô
ma dze
sa no
e le nu
Noies. — 1 . La forme la plus ordinaire du verbe « partir » en
goua est nô : j*ai choisi la forme plus rare no simplement à cause
de la facilité qu'elle offre d'indiquer typographiquement rallonge-
ment de la voyelle, caractéristique de la voix négative. — 2. Le
verbe va ou vé « venir » prend au subjonctif la forme vra ; compa-
rez en agni me ba « je viens », m bra <« que je vienne ». — 3. On
dit souvent ka au lieu de ko à l'impératif, mais c'est là une irrégu-
l'AlîLKS A LA C:OTIi: l)*IVOIKK ^
.».•
airilé spéciale au vcrhc //>. — 4. Il existe quelques cas en inékyibo
lii la négation s'exprime par hè ; ainsi on a : o kpa « c'est bon »,
laril
oïl ^. . .
k>o hpa <« ce n'est pas bon ». — 5. Le redoublement de la consonne
initiale du verbe est, on akyè, le mode de négation le plus souvent
employé; lorsque le verbe commence par une voyelle ou une con-
sonne difficile à doubler, on a recours à une modification spéciale ;
ainsi hh^ ce mourir m donne o tviuvo « il n*esl pas mort », ou sim-
plement ûwo (prononcé très rapidement) ; e ybl « c'est fini »,
ee^&r«ce n'est pas fini ». Pour être sûr d'être compris, il est
toujours bon, en akyé et en goua^ d'accompagner d'un hochement
de Itle horizontal l'énoncé d'un verbe à la voix négative. —
6. L'allongement de la voyelle, seule marque de la négation en
goua au présent, au passé ordinaire et au futur, doit être très sen-
siblement marqué; quelquefois il est accompagné d'une légère
modification du radical : ainsi fibivc « tuer » devient parfois mbtCc
à la voix négative.
XIII. — PLAGE DU RÉGiniE
t*Dans les cinq langues qui nous occupent, le régime indirect
se place toujours après le verbe, ainsi que l'atlribut.
2* Le régime direct se place : après le verbe en mékyibo, en
Abouré, en akyè et en kyama ; avant le verbe et son sujet prono-
minal en goua, si le régime est un nom et si le verbe est à un
mode personnel ; après le verbe en général, dans la même langue,
si le régime est un pronom ou, quel que soit le régime, si le verbe
esta l'infinitif : nde ma figyà «je veux du vin de palme » (vin je
veux), apwamOuL attends-moi », a nô gwo nnà « va couper du
bois ».
3* Lorsqu'on a un régime direct et un régime indirect, si l'un
des deux est un pronom, on place celui-ci le premier ; si les deux
régimes sont des noms, on place lé premier celui qui est le plus
court, en général.
XIV. — PHRASEi« ET EVElMPLEfi DI%ERM
I • Mikffiho.
C'est l>on, kpa ; ce n'est pas bon, k^ o kpa.
:m; VOCAUULAIUKS COMPAUATIFS de r.ANGUliS ou lilALKCTES
C*esl loin, atemye oaffba{le chemin il esl long); ce n'esl pas
loin, a àgba {fouv a n agba).
Lo jour se lève, cUe kf/e re\ le jour baisse, aie tvure.
Viens ici, ba nyomû\ je suis venu deux fois, m ma remmfda
iVnjô\ je viendrai dans trois jours, ef\gye mennila nhà me ba (au-
jourd'hui jours trois je viendrai); d'où viens-tu? a supunui>ffu*f je
viens du village, n zu mono ro (je viens-de village dans); où vas-
tu? e ko punufigul je vais aux plantations, me ko éûœ ro (je vais
champs dans).
Va me chercher une chaise, ko mu biya brè mi (va prendre
chaise apporte moi); donne-la moi, mu ma mi (prends donne
moi) ; ne la prends pas, na mu.
11 a tué un homme, o ku re ènza; il ne Ta pas tué, o âft gu o; il
est mort, ou re^W n'est pas mort, uia u (pour o a u).
Viens manger, ba </fè^a (viens manger nourriture); viens boire
du vin de palme, ba nô nzè.
Va l'attraper, ko yi o ou ka yi o; ne Tattrape pas, na yi o; va
me chercher quelque chose, ka ne nere brè mi (va chercher chose
apporte-moi); je ne Tai pas vu (ou je ne Tai pas trouvé), m'a mu o;
je n'ai rien vu, m'a mu nere fè.
Je ne Taime pas, me n guru\ moi, je Taime bien, mi-ekur^o kpa
(pour mi-e me kuru o kpa).
J*ai compris, ndere; je n'ai pas compris, m'ân de ou m'an de : as-
tu compris? e iere^
Je ne sais pas m'a eyine; je le connais, mi eyin'o.
Que dis-tu? qu'as-tu dit? ^ ge re tvoJ je dis que... meg'ayo...
raconte ton affaire, kè wo que.
Montre-moi le chemin, e y a mi aiemye ou y a mi alemye\ va ap-
peler ton père, ka de wo ye.
Comment t'appelle -t-on? wa de le wo? (ils ont appelé quoi?
ou wa de Pe wo? (ils ont appelé toi quoi? ) ; on m'appelle Kofi, toa
de mi Kofi; comment appeUe-t-on cela? wadeo lot (ils appellent
lui comment?) ou tca de fo wot (ils ont appelé lui quoi?)
Où est-il? wo punutigul il esl ici, o wo fiyomii; il n*y est pas,
dini; c'est fini, o kya re; ce n'est pas encore fini, o nikya re.
V Abure.
Viens manger, vèri luà (viens manger nourriture); donne-moi
PAUM-:S A LA COTIi: DIVOIIU-: 37
UD peu d'eau à boire, ni nshiie ùgra me nn (donne eau un peu je
lK)irai); apporte-moi quelque chose, pa rikc vré mi (prends chose
apporle-moi) ; cmporle-le, />a ht) (prends va).
Que dis-lu?rwm/ rfe? je dis que... me ml... quedil-il??/ ml
fte?que disent-ils? ve mï del que disent ces gens? ne Icya-me vemT
(fc? raconte ton airairc, //// iro siiï ; je comprends, nli\\Q n'ai
pas compris, me n iè vé.
Quel jour pars-tu? /eAyï ao wo hol (jour quel tu pars?) je parti-
rai demain, ahimë kè m'a hn (demain que je partirai); je ne parti-
rai pas, m\)fi ton ou m'oft ho.
Où est-il? a ho be't il est ici, o wo keme\ il n'est pas ici (ou) il nY
en a pas, o md keme.
Il est venu, evare\ il n'est pas encore venu, kad/e e ma va rc
ou katye e ma v're.
A qui sont ces perles? ne nanye hja sd (iwo? (ces perles homme
quel propriété?) c'est à moi, m'Ôwo.
Comment appelle-t-on cela? ve de za rik'asùl (ils appellent cette
chose comment?) mon nom est Kofi, me dide li Kofi o\x me dide
Kofi.
Va appeler cet homme pour qu*il vienne, ko prè fi kya e ira (va
appeler cet homme qu'il vienne).
C'est fini, yô le; je n'ai pas encore fini, kaiye /> yô vre.
C'est bon, e li indè; c'est mauvais, e li wulue; il est gros, e bre ;
il est petit, e lilekeba.
Les gens de Mouossou et de Bonoua sont tous des Abouré,
Ejhye kya-^me one Abonwà kya-me Abure kol'i (Mouossou hommes
avec Bonoua hommes Abouré tous).
3* Akyè.
C'est bon, e la gyà ; ce n'est pas bon, e lia gyà ; c'est loin, e du ;
ce D*e8t pas loin, e ddu.
Viens, wd; va-t-en, nèdze; arrête-toi, lshofè\je suis tombé par
terre, me Isa bulo ; ne tombe pas, ma Isa ou ma wa Isa.
Viens manger, wd di an si vè ou wd di a si vè (viens ici nous
mangerons nourriture) ; je n'en mange pas, me ssie; donne-moi
de 'l'eau pour boire, dzè mè sCi me mit (donne-moi eau je boi-
ni).
Va le chercher, tièdzepd; prends-le, ne ; je veux quelque chose,
38 VOCABULAIRES COMI»AUATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
me ko ka ; je ne veux rien, me ko ka ki ; que veux-lu ? ka kè bu ko1
(chose quelle lu veux?).
Je comprends, me iï;je ne comprends pas^ me Uï ou me ma iï.
Quel est est ton nom? kàne bo nhesi'f comment appelle-t-on
cela? kàne ka nhesil (quoi chose nom?) mon nom est Sel, me
nhesi Sèt/i.
Va dire à cet homme de venir, nèdze gyû jsX o wô (va dire homme
il vienne).
Que dis-tu ? kànu bô djàt]^ ne dis rien, me djà bi ke.
Où vas-tu? bobo bô zt ? je vais à mon village, me dze mè koa ;
d'où viens-tu? bobo bô isAo^ je viens des plantations, me tsho gbd.
Où est-il? lH)bo bal il est ici (ou) il y en a, ^ nhti bé ; il n'est pas
ici (ou) il n'y en a pas, e ma bè.
Je l'ai vu, me hî; je ne l'ai pas vu, me hhï ou me nkï ; me con-
nais-tu? bô io mè? je ne te connais pas, me llo bô; je te connais,
me lo bô.
Le jour se lève, ke gba ; le jour baisse, ke uwo.
Ils ont tué un homme, ba kû Isa ; ils ne l'ont pas tué, ba kkû ;
ils ne l'ont pas encore tué, bapa Arfi ; ne le tue pas, ma kù\ il est
mort, uwo ; il n'est pas mort^ o wuwo (prononcer rapidement).
C'est 6ni, e gbî\ ce n'est pas Hni, e e gbï (prononcer rapide-
ment).
Montre-moi ta maison, kamèyi bôsô; je ne te la montrerai pas,
me kka bô yi.
J'achète quelque chose, me fe ka ; c'est cher, e ba kasho (son
prix est cher) ; ce n'est pas cher, e ba kkasho.
Allons, an dze ou a dze\ allez, mune dze ou mun dze.
i^ Gwa.
C'est bon, o fë oixofi't ce n'est pas bon, ô fë (^long) ou o f\\
c'est loin, o twa\ c'est tout près, o likokwe : c'est grand, o gba ou
oneogba ; c'est petit, o ti fa ou o fa.
Le jour se lève, ogye gi, le jour tombe, ogye gu.
Viens, a mo; viens ici, a mo mekuge\ va-t-en, a nô; assieds-toi,
a ye-dô; lève-toi, sofi; couche-toi, a sade.
Viens manger, bo di-ni\ donne-moi de l'eau pour boire, ka ndu
son nâ (puise eau donne je boive); je ne bois pas d'eau, n nâ {à
long) ndu o {o est explétif et euphonique); que veux-lu? nene a
PAKLÉS A LA COTI-: DIVOIKK :;«»
iff/f/f/'f jc veux du vin de palme, nde ma t^gyft\ prends-le, ho\ ne le
prends pas, sa bo ; laisse-le, dogt/a.
Va appeler cel homme, a no ii()trè su (loi va el homme appelle);
dis-lui de venir, agwl i e bo (loi dis lui il vienne); il esl parti, il ne
viendra pas, a nô, luDcya i e bo (il esl parti, jamais lui il viendra) ;
vas-y encore, a nô wi.
Atlends, yira\ allends-moi, apwa mô.
Je vais à la chasse, ma no gbicc nnn (je vais tuer gibier); ne le
lue pas, sa bwe t ; on Ta lue, u gbwc i\ on ne l'a pas encore tué,
lige I mivc ; il esl mort, e ku\ il n'esl pas encore morl, e ge ku.
Où est-il? mu mpï sel (j'ignore la traduction lillérale de cette
expression); où es-tu? mii a gel il esl ici, ma ge dâ\ il n'est pas
ici (ou) il n'y en a pas, o bo ge\ il s'est enfui, o wé no (il a couru
parti).
Quel est ton nom? a hô di nit (pour a hO ii nil ton nom est
<luoi?) Mon nom est Ayémon^ me hô di Ayemtix comment appelle-
t -CD cela 1 e hô di ni ?
C'est fini, e pu\ ce n'est pas encore fmi, ga pu ; il s'en faut de
P^u que ce soit fini, o ka gbè m pu o (il reste un peu je finisse).
Comprends-tu ?rt //o? je ne compre4ids pas, un yo \ j'ai compris,
/> /yo.
Montre-moi cela, gye nà mônne (montre chose moi celle-là); je
rie le vois pas, uh wuô ; je le vois, ufl wuo.
Parles-tu goua?an^^ /^^ora? jene comprends pas cette langue,
w/^ yo tvarè gbo ; je la connais entièrement, uh yo kora ou un wuo
^ora.
Prends cette caisse et ouvre-la, kèsu gbo bo u pwïso u (caisse
Cfclte prends et ouvre-la) ; ferme celte porte, pogbd se ; ferme cette
caisse, kèsu gbd hûru; va couper du bois, a na gwo nnà ou a nô
fjm nà ; va acheter des bananes, a nô pè ffgogo.
Combien coâtentelles ? bo gye bobi'î (leur prix combien ?) ; elles
coûtent une manille, bo gye li mbodu logbo (leur prix est manille
uni;) ; elles sont chères, bo gye ha ; elles ne sont pas chères, elles
sont bon marché, ho gye bn^ o /V? (leur prix n'est pas cher, il est
bon).
A qui est cela? nne nô o dugwa yèf (cette chose elle qui pro-
priété ?) c'est à moi, mi yè ou mi aprè ; ce n'est pas à moi, o ii me
yr (r long) ; c'est h toi, a yê; c'est à lui, e yè.
'fO VOCABULAIRES COMPAKATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
5* Kyama.
C'est bon, a fti/fi ; ce n'esl pas bon, a le fii/O ; c*est loin, akS\\«i
chemin est long, asi kô, il n*esl pas long, a le ko.
Viens ici, ba ha ; tu viendras dans cinq jours, ukiji kyibi mivann
e ma ma (aujourd'hui jours cinq tu viendras ; le verbe ba devient
ma quand il est précédé immédiatement d'un pronom sujet ou de
la particule du futur) ; je suis venu cinq fois, me mato'mwanâ;
pourquoi ne viens-tu pas quand je t'appelle? ibe inie mesAi e^ele
bat (quoi pour j'appelle toi, tu ne viens pas?) je t^appelle et lu ne
veux pas venir, va-t-en, me shi e^ e ilga le ba^ do.
Je m'en vais, me nu\ je vais en forôt, me né biti; je vais dé-
brousser, me nô lîlî; reste le, attends-moi, ya, e gbomiije viens,
nous allons partir, me ma^ o du; il est parti, a nu.
Où est-il? ka met (pour ka amae? e étant explétiQ ou abyïemaJ
il est ici^ ma ni ; il n'est pas ici, ni ma ni (pour a ne ma ni).
11 est tombé, e hari\ laisse-le, yo a.
Ils tuent un homme, o hu lepài on ne l'a pas encore tué, oka
Auï;ne le tuez pas, o le hu 7; il est morlf eflku; il n'est pas mort,
ne ku (pour a ne ku ou e ne ku).
Viens manger, ba dine ; viens, mangeons, ba o dine;}e ne mange
pas, me le dine; donne-moi de l'eau pour boire, se me ndu n nà
(donne moi eau je boive).
Donne-le moi, bo ^^m^ (prends donne-moi); donne-moi cette
chose, bo yi lekôse me ; prends-la, bo a; ne la prends pas, e lebo;
attrape cet homme, hO lepà lekô.
Je t'aime, me pà e\ je ne t'aime pas, me ne pô; je n'en ai pas
besoin, me le ne.
As-tu compris? e'yif j'ai compris, me fîye; ne comprends-tu
pas? e le yef je ne comprends pas, me le fiye; parle encore, e kyu
tômpô; que dis-tu? è figé kcUôt\e dis que... me figé... il dit que...
mi figé. . .
Il n'est pas encore parti, il ka nu (pour a ka nu)\ il partira
demain, mpi a ma nu\ il dit qu'il viendra demain, mi figé mpia
ma ma.
L^as-tu vu? ^ wilje ne l'ai pas yu^mele wi; je ne le connais pas,
me le fiye ; je le connais bien, me fiye mimi.
C'est fîni, a pu\ ce n'est pas encore fini, a kapu.
As-tu vu mon père? e wu me nlit il n'est pas ici, le ni ; il vient.
PARLi:S A LA COTE U'IVOIUE ',1
nma; il ne vient pas, n le ma (on voit que souvent le pronom sujet
delà 3" personne du sing. se supprime ou se remplace par un n :
ne l,u^ il n*est pas mort ; /e ni, il n'est pas ici ; /> /»a nu^ il n*est pas
encore parti; ;i le ma, il ne vient pas, etc.; quant au pronom ré-
gime de la même personne, il se supprime le plus souvent, comme
on a pu le voir : me le wi, je ne l'ai pas vu; me rtt/e mimi, je le
connais bien, etc.).
Montre-moi le chemin, die me silo.
Va acheter des bananes, a dopé koko ; combien les as-lu payées?
^i)>/>è? (combien toi acheter?); je les ai payées deux manilles,
mpèmburu mô; elles sont chères, lo gyè kuma (leur prix est cher) ;
elles ne sont pas chères, lo gyè a le kuma ; elles sont bon marché,
lo f/t/è Dyô (leur prix est bon).
Où est la maison? e fiku ftka loil à qui cela? abï i-kèl c'est à
moi, me i-kè; ce n'est pas à moi, e le di me i-kè; demande-le lui,
bi a.
Ne le frappe pas, e le sra; tu frappes cet enfant, ce n'est pas
bien, e ha ipo ne, a le tlyô ; frappe-le, ha y a (pour ha a).
•2 VOCABULAIKES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALEC1*BS
VOGABULURRS ALAGDiAN, AVIKAM, ARI. ABK RT ADYODUOO
I. — NUMÉRATION
AlaguinQ
1 etôy œiô
2 airty œire
3 aô, œô
4 anzo^ œià
5 ènini
6 œure
7 obwé
8 cûri
9 omorô
10 èva
11 <*y' c/o
12 éu'atrc
20 éua'
30 êûa-êva
40 akuvya-ire
50 akuvy a-ire èva
60 akuvya-ô
70 akuvya-ô èva
80 akuvya-nzo
90 akuvya-nzo èva
100 akuvya-énîni
200 akuvya-éva
Avikam
Ari
è/o onno
aydy arlyd (A) /Tndf
ansâ (A) tfn/t
an/f (A) a//a
a%u (A) tfftnt
eie^a nahwâ
èbyô nombo
èhje nowo
èinônô nombre*
èyyu dyo
ègyu'tô
ègy^^-yô
èvT
ève-gyu
akpâilyô
akpâûyonegyu
akpânzd
akpânzànegyu
akpânà
akpând ne gyu
akpâûyu
tnburu
Ab6 Adyoukrou
iikpd ûyaam
afkyo (A) yoi
are Ayaha
âlè yaârâ
ene yen
lohô nôkô
nri lohobù*
epye ntiin, nlwun
iiyâko bàarh
nhne ièû
iéû^ûyaam
tèû-yoi
likin
tikin-lèû
êkin yoi *
êkin yoi tè&
êkin fiyaha
êkin iiyaKa Ièû
êkin yaârA
.:.... êkin yaârA Ièû
êkin yen
êkin ièil
Noies. — 1. Les nombres 21, 22, 23, 2i, etc., se disent en
alaguian èûa (tetô, èila d'aire, èûa (Taô^ èûa (Tanzo^ etc. I-a numé-
ration est décimale d*abord, puis vigésimale comme dans les
autres langues du groupe. Le mol èûa « vingt » revêt au pluriel
la forme akuoya qu*on retrouve dans la forme correspondante
PAULKS A I.A COTE iriVOIlJK Ml
aJkjHi (le Tavikam. — i. Il semble que les nombres 6, 7, 8 et 9
en ari sont des restes d'une ancienne numération quinaire où
M cinq » se disait no ou nUy et où le mol « deux » se disait proba-
blement do. Terme que Ton retrouve en goua dans m/;;/V/ (quarante,
deux vingts), en môkyibo dans e/'f'fbo (même sens) et en adyoukrou
dans lo/iobo (de lo/io ou nôAo « six », d'où lolioho « six numéro
deux, sept » ; comparez en kyama akwa « six » et akwasi a sept »).
— 3. Voir la note précédente. — 4. La forme e/dn est le pluriel
de tikin^ où T / ne fait pas partie du radical.
ReiiABQUBS. — I. La voyelle initiale des noms de nombre, dans
totiles ces langues, disparait généralement lorsque le nom de
nombre est précédé d*un mot qu'il multiplie, sauf si cette voyelle
ostlongue. — Ex. : bama fi « trois villages » (en alaguian), eut nà
^ quatre fois » (en avikam), bese nni « cinq femmes » (en ari),
tdiâri « sept maisons » (en abè).
II. — Dans les cas où les substantifs forment leur pluriel par
Taddition d*un suf6xe, on supprime généralement ce suffixe
devant un nom de nombre ; si le pluriel est indiqué par une
modification de la forme du singulier, on emploie généralement la
forme plurielle devant les noms de nombre. — Ex. : eqiinà « un
homme », eqûnàonô « des hommes », eqiïnà gyu « dix hommes »
(en avikam); 'ul « un bœuf », seîd « des bœufs », seid yen « cinq
bœufs » (en adyoukrou).
III. — Dans toutes ces langues, le nom de nombre se place
toujours après le nom de Tobjel nombre.
II. — LA NATURE
Alaguian ÀTikaiu Ari Abè Adyoukrou
•^ ^^m «^ ^^ ^^m
lerre iyi èsa (A) eti (A) us (A)
•
^u 151, ishi (A) esô (A) mindi megyi mitsh^ midji •
Dïer* ûgiU, eqûe eqyu okilsh
'agune nebavri tagbwa èishitsh
"viêre gede esô-wa id.
^^^ hja^ eya eya If la îîl
l>ois (raalîère) ète eziba ruwa '"Arin
«^*>rc id. id. id id.
bois (morceau de) id. id. bokpo id.
'•'• VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Alaguian Avikatn
eda
Ari
bois il brûler
ntifa
feuille
éûi
herbe
è/i
forêt
wo
chemin
nevri
ciel
awobe
soleil
mhli
lune
oku
jour (lumière)
èflinâ (?)
nuit
oûe
sable
iyi'bya
or
aseke (A)
fer
prutu
a
Abè
1%
ladà
ebwo
est
bisi
efé
eka{t)
edomne
foogyo
sigbe
nyati œfo
asike (A) sika (A)
prulu
Adyoukrou
melel
tsaor
okpwefH
egyâgbO
Rgbin
âol
légn
likyuk
melikyi
s%ka{k)
lôûi
Noies. — 1 . 11 semble que le radical qui signifie « eau » en
adyoukrou soit simplement iish (souvent prononcé idji); de là
viennent : okAtsh ou oAu-dji « la mer », èlsA-iish « grande étendue
d'eau, lagune ou fleuve », et mnlsh « de Teau à boire » ou m-^idji
(comparez en abèm^^yt, en ari mindi). Dansiish on peut retrouver
la forme nsûe^ ns/nie des langues agni-assanti . — 2. La barre ou
le « surf » se dit eçûeô en alaguian ; la « plage » se dit erinityap en
adyoukrou.
111. - LES HOMlilEfl
«
Alagaita
Avlkam
Ari
Abè Adyoukrou
homme (Hn Imii)
aônô^ Ônô
eqûnd
• . • •
•
ghe égh
homme (ùli, ■tri)
brèbè-ÔnÔj
ekyônô
eqûnâ^ basâmba*
kpd
ikpe igin
femme
eyônô^ eùôno ^
basa
bese
yiwo y ou, yoi
jeune homme
aôneûi
• • • •
•••• ••.•••
jeune fîlle
eyôneûi
• a • •
enfant (jeune)
eûikye
ebapi
omet
gfie-gye ititri
père
«(A)
dade^
bwo
dé es
mère
marna
fna
•/«
nô /i5, nîs
fils, fille
eûi
ba (A)
met (?)
.... gyim^ dji\
Européen
dgay dga-usu*
eqûnd gbeh*e^
. • • ■
.... Gdga
eqûnd mvugyu*
I'AI{IJ-:S A LA COTI-: DIVOIUK
'i5
Notes. — 1. Le radical alaguian pour désigner un cire humain en
général csl onô^ qu*on retrouve dans brèbè-Sno et ekyônii (un 6lre
humain mftie), dans eynwl (une femme) et dans aônem (un homme
enfant). — 2. Le mot nga-usu veut dire « les Européens blancs »
par opposition à àga-au <« les Européens noirs » (les Nègres euro-
péanisés). — 3. Le mol ei/ilnà veut dire proprement un « être
humain » el est à rapprocher de Talaguian nnd et de Tagni sônfi\
quant à basûmbay ce mol veut dire proprement « non femme ».
— i. Le mol dadc s*cmploic seul pour signifier « mon père » et
esl à rapprocher, comme emploi, de notre terme <« papa» ; en ala-
guian on dit dède dans le même cas et marna s'emploie seul pour
signifier « ma mère, maman ». — 5. L'expression equnà gbekre
veut dire « homme rouge » ; quant a equnà mvugyu^ j'en ignore
la signification exacte. — 6. Le mot « frère » se dit en adyoukrou
nu'i-gyim (fils de la mère) ; compareic en agni nyama « frère de
mère » par opposition à sima « frère de père » (en adyoukrou es-
i'9fjim).
IV. — LES ANIMAUX
Alaguiau ATîkam Ari Abè Adyoukrou
animal
anô, onô
cfVjd
mâle
H'ûi
sd
remelic
si
•
SI
pelil
Oa{X)
Ixuuf ,
nama
lakpa
taureau
nama-kùl
lakpa-sd
vache
nama- $i
lakpa-si
veau
fiama^ûi
lakpQ'ba
mouton
kokosè
kokose
chèvre
ohnri
èmune
chien
tiaiu
êlye
%bant •
oiseau
ètu^ne
nnflgyoba
poule
akosô
esô
«uf (de poule)
akoso^re '
esô'Oloha
caïman
èva
ekli
poisson
ètjyî
èsr-
singe
ékire
canard
dâbo (A)
papillon
V
»•%»»%
enye
boM
adwe (A)
yanofwe
karo
SI
nôpyé
nde
• . • •
ign
• • . a
yoi]
• • • •
kêkii
lu*
îd
. • « *
id-ign
. a . •
id-yoi
a . • *
xd-kUH
tiayô
Rkyéb
kyô
kyân
. • • .
or
m • • »
éyi}\ èr
• . • •
lor
WOSÔ
ûgos
awoso
ûgoS''èembwe
• * m •
9àk
ke
éqyîH, ùqyûn
• • m • » »
. . • •
apapo
^6 VOCABULAIRES COMPAKATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Notes. — 1. Le mol « œuf » seul se dil eure en alaguian. •
2. A remarquer que le nom propre du Bœuf» dans les contes d
Agni du Baoulé, esl Lu, généralement suivi du nom prop
d*homme Kofi: Ndya Lti-ATo/? (litléralement : Monsieur K<
BœuQ.
V. — LES ALIMENTS
Alagaiaa ATikam
Ari
Abè
Adyoukrov
Igname
banane (grosse)
manioc
taro
piment
palmier (à huile)
amande de palme
huile de palme
vin de palme
viande
sel
pain indigène '
sauce
maïs
riz
cocotier '
noix de coco
arachides .
tabac
%nz%
nèvri^navri
bédé (A)
koko(A)
aûgira
inagbd
a7lr,aAt(A)
• • • ■ •
m, tzAt
mbatd
anô, onô
efigûe (A)
akye^ akyi
akyt'ii
dudu
saka
anzyd
azhya
ûgatè (A)
asT
be$i, beshi
bédé (A)
avifld
asuHgra
dupu mbu ligbiteà
okoko banda (A) lokleb
fèdè(k) vede{A) bon
agbi
efUfu
eta
èflyd
ésd
azu
kyosô
dudu
saka
ebulobu
alaoto
tnoro
nôpyè
mbo
mpo
mdndyena
arikin
âgbel
mun
mâr
nde
môk
mpa, agbolx
agboU'fnilsi
kokol
saka
akpalshi bobo
asra (A)
1. Par «pain indigène» il faul entendre la pâte dMgname, tMinane ou manl
bouilli qu*on mange en la trempant dans la sauce et qui forme la base do ralimci
tation.
l»AKI.i:S A LA COTK DIVOIUK
\1
M. - I/IIAKITITIOIV. Li: JIIOUIMIOli, ^Wi\
: î
r
vil lui;!!
mnison
planlalions
cruche
Alaguiau
hnmn
utrù
ovèmii
isi
assielle
houe
(*oulcau
pirogue
pagaie
lissu, pa$^iie
perles
calebasse
gourde à iijeelJMS . . . .
siège kpalè
komki
gogore
eûyr
èe
èvva
ekycLsn *
ableki *
imye
Avikam
/>iô, adù*
èsoy asô
t'Jrnnda
ehyr.
eghifia
gugorè
Iflûyî
edye (A)
.fi
kyata *
alaha
egha
Ali
kà
Ahù
AiJyoïiki'oii
akrawu
lycke
lidzhi
dzhofu
hokota
lumho
ha g h fin *, rffli
ri
ngnm, iaktrn
kpokpo
ttaiigfn
lompo (A)
IfJb
lèh'H
Ictem-har
ylut '/;>
dnrr
natte
anneau
objet sacré
talisman . . .
statuette
filel
bois cure-dents . .
chapeau . . .
fusil lana
poudre
ûko
kpalrowa
balrua^ wona
otuo
rokpa
tikpd
m ha
heli
kere (A)
• . . •
tana
• . ' •
••••••
lui (A)
kpe
ho
Noies. — 1. Comparez le mol ffj/ese qui signifie « colon, iii de
colon » en agni et en mandé. — 2. D'après les indigènes le mol
a^/eAi vient de A^ûr</^7, par lequel les peuples de lacôledésignenl le
pays dies Blancs, d'où proviennenl les pei*les en verroterie. Ahùruki
ou Ahûj'uishi ào\i être lui-même une corruplion de la forme Amu-
rukioix Amurukyi^ qu'on retrouve en agni, el qui vient sans doute
à'Ameincaon « Amérique .», pays où se i^endaienl les négriers
européens qui^ de tous les Blancs, sonl ceux qui onl eu aux siècles
passés le plus de relations avec les Noirs de la côle occidenlale; il
est <i noter que, si Ton demande <i un indigène on se trouve le
pays des Blancs, il monlre invariablement Touesl ou le sud-ouest,
c'esl-fi-dire la direction de rAmériquc. Au Libéria le mot Amerika
48 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
est usité jusque très loin dans Tintérieur pour désigner le pays
des Blancs. — 3. Ce mol devient dô après un nomd*homme : Ngesà-
do, « le village de Nguessan i>. — 4. On entend aussi prononcer
bârhàn^ bâflSn^ bâÂàn et même brin.
VII.
LES PARTIES DU €ORPS
Alaguiao
ATikam
Ari
Abè
Adyoukrou
tète
fikuru
eunu-ba*
ine
œto
flic
cheveux
fUcurU'ûe
eu-ba
ine^ruo
œto-mfû
$in
visage
nono
ani (A)
yeux
ève
ewT'ba
nonO'We
aûùmô
wj/âm&H
nez
inyr
eune
wo
figo
lôghûn
oreille
nœku
ezie-ba
reie
loké
tôrkû
bouche
omwd
ènô
numuii
eûibu
ne
dents
efiyi
ènyînt
afie
eyi
âm
langue
aôwi
azra^ba
• ânôm
menton
tubu
rnii
oswTnebrti
ntmiûi
\ ao-ba
éinéH
nuque
poitrine
fifiins
abcL
iozôgba
. ér
afiya
ametè
mÔ
omêmê
ventre
ebutu
ame
nûk
dos
— •
eut
eunam
egi
gyaam
reins
oko
euzu
• •••••••••••
main
êma
ébô
bo
ba
âbu
— droite
èzi'kôre
èdiabô*
• fiêmén
— gauche
èbli'kre
éfômbô
. tiUr
doigt
ongle
bih-wc
• • • é • • *
bo'ûkwa
pénis
testicules
me
lubulu^wê
likr
éva
• •••«•*•
esebi
• •••«•••
. lukôk
vagin
pied
éli
èna
lopo
leka
' ûgûn
lâkr
ène^ba
/•«
sang
poil
peau
excréments
kre
èvi
nibuo
tnëbil
6Û€
êu
riio
mfû
oùro
èfûru
kpekpe
eribi
iêt
poignet
SOS
PARLÉS A l-ACOTË DIVOIRE
'•9
'es. — 1 . La syllabe ha, dans plusieurs mots avikam désignant
irlies du corps, esl un suffixe, une sorte d'article, qui ne fait
rlie du radical. — 2. En alaguian et en avikam, le mot qui
désigner la main droite veut dire « la main pour manger ».
VIII. - NOMS DIVERS
Alaguiau Avikam
èkyi eia
kyt eu
k m kik) bi éûa
osoi-o
oûem *
rhai aflkyira èmni
amaûane èsinomti
[ « ane èsT
•••••••• ••••••••
^, affaire yûro
t ncaveau ?
ment aûi
Ari
Abè
Adyoukrou
bu
ab
akpi
sègn
lefeï
efinkeble
efi
9ii/i
• • * • a
ëll ù
VuVf
biya
borné t
%Êéi
••••••• •
y»
mû
es. — 1. D'après M. le cap. Le Magnen, la semaine avikam
U)mposerait que de six jours qui seraient : è^, esAitô^ o/h,
omunum^ èdebi. — 2. L'expression alaguian oâem signifie
ornent « dans la nuit ». — 3. Dans toutes ces langues, comme
urs chez tous les Nègres que je connais, l'affirmation et la
on s'expriment le plus généralement, la première par une
Lion de la gorge ou une expiration du nez accompagnée d'un
ment de tète de bas en haut, la seconde par une expiration
répétée deux fois et rapidement et accompagnée d'une lé-
. rapide oscillation horizontale de la tète.
àRQUES SUR LES NOMS. — l"" Compostlion. — Dans les cinq
8 qui nous occupent présentement, les substantifs compo-
4
50 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
ses se forment par juxtaposition, le nom du possesseur préc6danl
toujours le nom de l'objet possédé. — Ex. : fiJcuru « tète » et eue
« poir» en alaguian donnent fiAuru-ûe « poils de la tète, che-
veux » ; agboli « pain, aliment » et milsà « eau » en adyoukrou
donnent agboli-mitsh « eau du pain, sauce », etc.
Beaucoup de substantifs commencent par une voyelle qui ne
fait pas partie du radical, — e, è, i, a, o, et œ en alaguian ; è, e, a
en avikam; o, e, i, a en ari; e, œ^ a en abè. Sauf le cas où ces
voyelles initiales sont longues, ce qui est très rare et semble ne se
présenter qu'en ari et en abè dans quelques mots, elles dispa-
raissent lorsque le mot qu'elles commencent se trouve placé en
composition après un autre substantif ou est précédé d'un régime;
quelquefois aussi elles disparaissent après un verbe dont le mot
qu'elles commencent est le régime. Si la voyelle fînale du mot dé-
terminant est une nasale, il arrive souvent qu'on remplace la
voyelle initiale supprimée du mot déterminé par un n (m devant
une labiale^ fi devant une gutturale). Ex. : nama^ûi « veau » en
alaguian pour nama-eùi; hfômbô « main gauche » en avikam pour
èfO'èbô, etc.
En adyoukrou au contraire, il semble que la voyelle initiale —
qui d'ailleurs est le plus souvent longue — fasse partie du radical.
Mais la consonne initiale, elle, n'en fait pas toujours partie; c'est
le cas pour les consonnes initiales : /,dans la plupart des noms an
singulier et dans les verbes adjectifs; n, lorsque cette consonne
remplace un /; m, dans les noms au pluriel, lorsque cette con-
sonne remplace un / qui se trouvait au singulier ou qu'elle a été
ajoutée à la forme du singulier; s^ dans les noms au pluriel, lors-
que cette consonne a été ajoutée à la forme du singulier. Quoique
ne faisant pas partie du radical, ces consonnes subsistent la plu-
part du temps en composition; il en est de même des voyelles ini-
tiales ajoutées à la forme du singulier pour former le pluriel.
En adyoukrou encore, il arrive souvent qu'on intercale une
voyelle entre le mot déterminant et le mot déterminé lorsque le
second commence par une consonne et que le premier se termine
de même ; cependant celte règle n'est pas absolue ; ainsi on a :
nis'i'gyim « fils de la mère, frère », ègn-i-na « cet homme », mais
on a aussi : ègn na « cet homme », sos lèl « la peau du poignet ».
i"" Rapport de possession ou de dépendance. — Gomme on vient
PAIU.KS A LA COTl!: DMVOIRK r.l
lie voir, ce rapport s'exprime par une simple juxtaposition, le
Mn de Tobjel possédé ou dépendant se plaçant le second, avec
itranclicmenl de sa voyelle initiale s*il y a lieu : « la maison de
ion père » se dira en alaguian 7ne zi ivd {owo « maison »), en avi-
im dade sa (èsd « maison »), en ari me bwo /v7, en abè ;??i de leli,
n adyoukrou èm es el\ « un anneau d'or » asekc /ipatrofca {ala-
uian), etc.
T Pluriel. — L'emploi d'une forme spéciale pour le pluriel des
0ID8 ne semble pas être indispensable dans les langues qui nous
tccupenl. Cependant on peut dire que, en général :
Eu alagyà les noms forment leur pluriel, soit on ajoutant le suf-
ixe Ônô au singulier, soit en supprimant la voyelle initiale du
ingulier si elle existe, soit en modifiant la forme du singulier d'une
Qanière qu'il m'est impossible de formuler en règles; devant un
loonde nombre ou un déterminatif indiquant la pluralité, on peut
conserver le nom au singulier ou employer le pluriel formé par sup-
pression de la voyelle initiale ou modification de la forme du singu-
ier, mais le suffixe ônO ne s'emploie pas : aOnô « homme »,
\!M-(inO « des hommes », ônO hebrebe a beaucoup d'hommes »;
/Aiff « femme », yÔnO-ÔnO ou wiyô « des femmes », yônOniniow
dj/Snïni « cinq femmes »;
BaomAram, les noms forment leur pluriel en ajoutant onôeux
ûngulier mais restent au singulier devant un nom de nombre ou un
iéterminatif indiquant la pluralité : eçùnâ « homme », equnàonô
I des hommes », eqûnà gyu « dix hommes » ; cependant le mot eu
« fois » fait au pluriel euï et conserve cette forme devant un nom
dénombre : euï yô « deux fois », eut zà « trois fois », eut nà
« quatre fois » ;
En an et en abè^ j'ignore comment se forme le pluriel des noms;
^nadyukru^ les noms commençant par / non radical forment
le nombre collectif en supprimant 1'/ et le pluriel en changeant /
^nmou parfois en supprimant 1'/ : lêtën « pirogue », plur. mciên;
'fb «couteau >>, plur. mâb\ li/cyèb « mouton », plur. mlkyèb\ li-
in « vingt », plur. ekin\ ligbileb « igname » , plur. et coll. igbileb;
^lejf « banane i», plur. et coll. okleb\
Les noms commençants par une voyelle forment leur pluriel,
i(en modifiant cette voyelle : ègn « homme », plur. agn\ soit en
}alanl au commencementdu mot un m ou un ^ suivi d'une voyelle
52 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
analogue à la voyelle initiale du singulier :ôr « chien », plur. mm\
îdm bœuf », plur. stid\ soit sans modification : el « maison »,
plur. el\
Les noms commençants par une consonne autre que / ou par
un / radical forment leur pluriel, soit en ajoutant au commence-
cément du mot une voyelle analogue à la première voyelle du sia-
gulier : you ou yoi « femme », plur. oyou\ soit par un redouble-
ment plus ou moins complet du singulier; kyân « chèvre », plur.
kyikyân\^Q\i sans modification : gbâd& « pagne », plur. ^A&ft;
figàs « poule » , plur. tigos ;
En adyoukrou toujours la forme du pluriel, si elle existe, s'em-
ploie devant les noms de nombre et les déterminatifs indiquant It
pluralité : ^^û/ /è^S « dix bœufs », igbileb yen « cinq ignames i,
métën nSnS « beaucoup de pirogues ».
IX. — AIIJE€TirS $VAUn€ATirS
Ce tableau ne renferme que des adjectifs proprement dits. Les
adjectifs à forme verbale figurent au tableau des verbes.
AUguian ATlkam Ari Abè Adjoukrou
blanc usu fûru (A) ufu (A)
rouge ôte gbekre êbél
noir au byokri tbr
grand uri gbel, gbà *
petit gye keklif tttlli*
tout^ tous buburu pd
nombreux bebrebe nônô
seul, unique' ziri iekri
Notes. — 1. Le mot gbel signifie <c étendu », gbi « grand parla
(aille ». — 2. Le mot Aekli correspond h gbel et iîiîli correspond à
gbi. — 3. L'adjectif, dans toutes ces langues, se place après le
nom et reste invariable.
PAIILKS A LA COTE DIVOIIŒ
sa
X. — PRONOMii ET ADJECTIFS DETERIIIIIVATIFS
Alaguian
A^lkam Ari Abè Adyoukrou
*)
me, m '
ma, me, m' .
iae)
me, ni*
mt, me *
1
wOy u\ e,
a*
a
le)
e
a
;«yel)
ne, nOf o,
koyke'
' e,è
[régime)
e, ne •
éy e
et)
fjo
wa
pime)
ho
wa
el)
ûye
un
lime)
ûye
unô
B (sujet)
y«
ad, a
1 (régime)
y«
aô
9 mes
me
m
es
e
a
les
ne
è
s
bo
wa
B
fiye
un
PS'
ye'
iT"
ï moi
• • • •
••#••#•* «
toi
m ^ m m
lui
1 DOUS
i TOUS
eux
ces
ndardj ra
\
nt
ndarô
nwâ(t)
i qui
ne*
zin-ma *
e
èkyi ziri-ma
• • •
• • •
me, m ma^me^m
II
mt
• • • •
• • • • • • •
o, a
• •
• • • •
• • • •
• • •
• • • * • •
• • • •
. • • •
• • • • ■ • •
• • • * • • •
• • • • • •
• . •
• • •
• • . •
• • •
• •
• • • •
• • • •
• • • • • • •
m
• • • •
• • • • • • •
• • • • •
meSf me
it
u
ya, i, e
t
o, n«, lu ••
nâ, lis, en
t»
we, se
If
/t, bêf wé
en
èm^ am
fiyi
fit
0, nân ••
èpum
••
en
êm eqyi
fiy 'eqyi
nân eqyi
èpum eqyi
na
na
nâ
. — 1. Les adjectifs possessifs précèdent toujours le nom
lermineiU, en vertu du principe qui veut que le nom du
ur précède le nom de Tobjel possédé.
ian. — 2. La forme me ne s^emploie que devant une con-
n s'emploie indifféremment devant une consonne ou de-
e voyelle. — 3. La forme ni ne parait pas très usitée ; je
b\ YOCABULAIRl^S COMPAKATIFS DIf: LANGUES OU DIALECTES
ne Tai entendue qu'une fois. — 4. Il semble qu'on emploie de pré-
férence la forme wo [w devant une voyelle) dans les phrases ani^
malives, les formes eel a dans les phrases négatives ou interroga-
lives. — 5. Il semble qu'on emploie de préférence la forme ne
ou no (qqf. na ou n) lorsque le sujet est une personne, et la forme o
lorsque le sujet est une chose ou est indéterminé ; ko et ke ne s'em-
ploient que lorsque le sujet est indéterminé, ko dans les phrases
affirmatives, Ae dans les phrases négatives. — 6. La forme régu-
lière du pronom régime de la 3* pers. du sing. est fie, mais on em-
ploie souvent e et très souvent aussi on supprime comiplètement
le pronom régime. — 7. Les adjectifs possessifs me, ne, fiye etye
élident leur voyelle devant un nom commençant par une voyelle;
après les adjectifs e et bo^ c'est la voyelle initiale du nom qui
disparaît. — 8. En réalité le pronom ou adjectif relatif n'existe
dans aucune des langues qui nous occupent; on le remplace par
le pronom personnel sujet.
Avikam. — 8. La forme ma s'emploie dans les phrases affirma-
tives; la forme me ou m s'emploie dans les phrases affirmatives et
aussi dans les phrases négatives, suivie alors de la particule de
négation sa ou â. — 9. Il semble qu'on emploie indifféremment
les formes mi et me. — 10. Après les adjectifs possessifs a, ^, wa
et â, la voyelle initiale du nom disparaît.
Adyoukrou. — i i. La forme ma s'emploie au présent, la forme
me au passé; la forme m s'emploie à la place de ma ou de me de-
vant certaines voyelles. — 12. Mes est une forme de régime indi-
rect qui s'emploie après certains verbes tels que « laisser »; me
est la forme du régime direct. — 13. La forme ya semble s'em-
ployer de préférence au présent et la forme i ou e au passé. — 14.
La forme o semble s'employer de préférence quand le sujet est
indéterminé, la forme nà (quelquefois n devant une voyelle) avec
les verbes actifs,^ la forme lu (la devant un a) avec un verbe
indiquant un état ou une qualité. — 15. Les formes nà et
en (cette dernière seulement après une consonne) indiquent le
régime direct; /i> s'emploie comme régime indirect après certains
verbes tels que « laisser ». — 16. Il semble que we indique une
partie des personnes présentes à l'exclusion des autres et se
toutes les personnes présentes. — 17. Je ne puis préciser rem-
ploi des formes H, bè, wè^ dont d'ailleurs je ne suis pas absolu-
PAUL Es A LA COTH D*JYOIliE T»:,
ment sûr. — 18. La forme o paraît se rapporter aux choses et la
forme nân aux personnes, sans que j^ose me prononcer à ce su-
jet. — 19. L'expression èm eqyi signifie proprement a ma chose,
ma propriété ». — 20 En adyoukrou, comme en alaguian et en
avikam, l'adjectif démonstratif se place après le nom auquel il se
rapporte.
XI. — venses
Dans plusieurs des langues qui nous occupent, certains verbes
revêtent des formes différentes selon qu'ils sont accompagnés de
tel ou tel pronom, qu'ils se trouvent dans une phrase affirmative
ou dans une phrase négative, etc. Dans les vocabulaires qui sui-
vent, les verbes sont donnés à leur forme la plus simple, qui est
celle de l'infinitif ou de l'impératif affîrmatif. Pour les modifica-
lioQs, voir les tableaux de la conjugaison et les phrases et
exemples.
Alaguian ATikam Ari Abè Adyoukrou
iller (qq. part) oô^ ô le a t/î, le am
s*eQ aller . naô le yi im
venir (de qq. part) duma iba^iûa mô
venir, arriver va (A) ba (A) ye wa owo
s'arrêter flyowe ndrè ulye
rester (debout) ûyô ndrè ulye
s'asseoir vliije sa pyete sosi sike
rester (issis), demeurer ye snmô
se coucher de (A) sire rèsi èru
dormir deda lela kyamla êfumâmên
se réveiller toô
*« lever <<m zà nyete loru gbo
tomber bure zia èy
tomber (par terre) zia ta ' èy us
worir sêrènà yûrôru ndctye uru
^tre (ea UD Heu) de, due yi nya
^tre (verbe attributif) ûe ut, â
Qepasëlre(enunlieu) èda yila èm
nepa8étre(vir»eitlr.) se ûe uyo
«ûioger (avec rég.) za zi di (A) di (A) dzhi
manger (sans rég.) za-kyi zi-azu di-mbo di-mpo dzhyôb •
5G VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECl'ES
boire
couper
fendre
frapper
tuer
mourir
voir
connaître
comprendre
parler
dire
attendre (verbe neutre)
chercher
prendre
attraper, saisir
laisser
attacher
donner
apporter
Jeter
appeler
nommer
montrer
aimer
vouloir
acheter
être à (appartenir)
être bon
être mauvais
être grand
être gros
être court
être petit
être loin
être proche
être blanc
être rouge
être noir
se lever (le jour)
baisser (id.)
Alagaiao
mi
vô
gro
bura^ wura
ura
we{X)
ka
ûye
dd, daka
le
vlake
dzhi
bœ^ bi
ATîkAin
ûyô
bli
An
Abè Adyoakroi
teze
kurai
ta
SI
blize
bye
àye
ye
kûT
kyi
VOy 00
zro
gbo î
uri
se gbo
kye
tugbo
se gbo
no (A) nd
gbi
Il (A)
ko
fU
se
lo
te
HOfèfVn
nhT
do
gye
pure
na
dede
fà
fà
kura
f û, gûî
flga
ti
div
••••••
••••••
tye (A)
• • • •
bo
• • • •
Se
• • •
••••••
vi
ègn
lubor
édlfUs
àrOf wà
*yi, byu
u(A)
ken
û
U
dâdo
dâ
ulo
nze
oqyif oL
oiskubo
diligelu^
âwùn
dja'-mû
dja
zuru
• • • • •
gwâ
••••••
gbata
là
• ■ • * •
• • • •
wàl
os
es
yegi, eg
lur^ rw
seum (J
ool
eçyi*
âkpot
a-gbà
â-^res
ixtlli
ûibel
anupei'i
ufu
êbêl
ibr
ur
amûk
èlre fini
délier, détacher
changer
èlre fort
èlre malade
avoir mal à
pouvoir
marcher
crier
IraYailler
avoir
De pas avoir
avoir Taim
— soif
porter (à la main)
— (en général)
entrer
faire
gagner, obtenir
tirer (fusil)
tendre
aider
sortir
PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE
Alaguian Avikani Ari
trô Id wukpa
bro
qire
utkui
ûe-gedan
ne be
suray su nyeshi
drè
kô zozô
ûT ula{l)
ne-ùi
omo kèbi
st-md kèbi '
viû do
vi dyuzu (?)
zhi
nkt du
qûa gyd
gwa (tana) ku {tana)
Ar yi
tene shene
r»7
Abi Adyoukrou
ûro
eqyulel
mpas
ôl amwin
ôl*
...... nkok
tûm
•••• • ••■••••••••
kûkobo
nâmen amivin*
milsh -âmen amwin
.••••• ••••■•••••*
otihu
déni wô
kûko
figèn
kwa (bo)
owa
pyade
Koles. — 1. Les expressions omô kèbi et si-mô kèbi signifient
proprement « la faim fait mal » et « la soif (la faim de Teau) fait
mal»; on remplacera donc le sujet français par un régime : j'ai
faim, omô kèbi m (pour omô kèbi mi)i l'homme a soif, si-mô kèbi
aSnô. — 2. Le mot dzhyob ou djyob est pour dzhx ab a manger
quelque chose ». — 3. Voir les pronoms possessifs. — 4. Le mot
ô/eslà proprement parler un substantif signifiant «maladie » ; «je
suis malade » se diraèm olamwin {ma maladie fait mal) ; «j'ai mal
au ventre », èm il lUk ûm (pour èm ôl ntik um^ « ma maladie
venire dans). — 5. Littéralement « la faim fait mal »; mitsk-^
âmen amwin signifie « le manque d'eau fait mal ».
58 VOCABULAIRKS COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
XU. — CONJUGAISON
Les tableaux qui suivent s'appliquent h la totalité des verbes
actifs ou neutres; il suffira^ pour avoir les temps et les per
sonnes de n'importe quel verbe, de remplacer par rinfinitirde ce
verbe celui du verbe choisi comme exemple et de mettre à sa place
le pronom convenable. Pour l'emploi des pronoms, voir les notei
qui suivent le tableau des pronoms et adjectifs déterminatifs.
Certains verbes, surtout en adyoukrou, subissent desmodifica
tions que seul l'usage semble régler; le verbe « être » et les
verbes analogues revêtent souvent des formes particulières à li
voix négative : on trouvera ces exceptions dans les phrases el
exemples.
Mes renseignements sur Vari et Vabè sont trop insuffisants poui
me permettre de donner un tableau de la conjugaison dans cei
langues ; tout ce que je puis dire est que la négation semble s'ex-
primer en ari en mettant mû après le verbe : o a a il va », o a mi;
«c il ne va pas », et en abi en mettant woe avant le verbe : me y
(c je pars », m woe yi « je ne pars pas ».
Je donne un tableau avec le verbe « partir » comme modèle poui
l'alaguianet l'avikam; un autre tableau, spécial à l'adyoukrou,
renferme quatre modèles, afin de faire saisir les différences qui se
produisent suivant que le verbe commence ou finit par une voyelle
ou une consonne.
Alagulan Ayikam
partir naô le ou le^re
je pars
me naô
ou
m
naô
me le
ou ma /e
tu pars
wo naô
a le
•
il part
ne naô
ou
no
> naô
e le
ou èle
ça part
naô
id.
je suis parti
me naô
me le ta
o\x me le re
tu es parti
wonaô
aie Id
» a le re
il est parti
ne naô
eletà
» ele re*
c'est parti
ko naô
id.
PARLÉS A LA COTIi UIVOIllE VJ
Alaguiau Avikaui
je ptirlirai tue naô ma le
lu partiras wo naô a le
il partira ne naô e le
ça par lira o naô id.
pars naô le
parlons bo naô wa le
parlez iiye naô un le
ne pas partir le naô ou ne naô mit le ou mû le^re
je ae pars pas me te naô ou me ne naô m*â le » me sa le
lu ne pars pas e te naô » e ne naô a â le » a sa le
il ne pari pas ne se naô » ne ne naÔ è a le » e sa le
ça ne part pas ke se naô » kaâ naô id.
je ne suis pas parti me se naô » me le naô t me sa le ou m*â le re
lu D*es pas parti e se naô » e le naô \ ou
il n^est pas parti ne se naô » ne le naô \me sa le re ou me sa le le
]
ce D*esl pas parti ke se naô » ka â naô \ etc.
je ne partirai pas \ me se naô^ etc. mVT le nâdro
lu ne partiras pas f comme au a a le âdro
il ne partira pas f présent è â le âdro *
Ç^tne partira pas / id.
ne pars pas e he naô ou a bo naô mû le âdro
ne partons pas bo se naô wa â le âdro
ne parlez pas ilye se naô um ma le âdro
Notes. — 1. Le mot ta n'est autre que le verbe « finir », d*où
^ele ta « j*ai fini de partir, je suis parti »>; quant à la particule re
ou le du passé, on Ta vue déjà en mékyibo et en abouré, et elle est
^rapprocher de la particule correspondante ri ou H de Tagni. —
2. L'expression nâdro ou âdro n'est autre chose que la forme né-
gative du verbe dro « être bon, être bien » et elle ne sert qu'à
reororcer l'idée de négation : « je ne mangerai pas cette chose »,
^'à zi la ni nâdro (je ne mangerai pas celte chose, ce n'est pas bon) ;
''nele prends pas », ma do âdro (ne prends pas, ce n'est pas bon).
GO VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Adyoukroa
li « mfmbî
» ken <c voir »
u « mourir m
im « parti
Présent •
m
!'• pers. sÎDg.
via H
maken
mu u
m im
2« — —
yali
y a ken
i u
% m
3* — — (pcmutt)
nâ li
nn ken
lu u, nu u
n tnty / im
3* — — (Mitw)
oli
ken
Uf luu
im*
Passé
l'* pers. sing.
me ti
me ken
semblable
mim un*
2* — —
eli
e ken
au
im un
3* — — (partmis)
nâ li
nâken
présent
n im un
3» — -(Mita)
oli
oken
im
Impératif
2* pers. sing.
li
ken
i u
im, m
1~ — plur.
se li-n
se ken' en
suu-n
s% m^èn
Présent négatif*
l^^ pers. sing.
me li-m
me keném
mu u-m
m im èm
2« — —
1
e li^m
e ken èm
i ti-m
imèm
» — —
na li-m
nia ken èm
lu u^m
n tm èm
3. _ — (Hlta)
li-m
ken èm
u^m
imèm*
Passé négatif *
1" pers. sing.
me ki li
me ke ken
me ku u
me kim
2« -. —
e ki li
e ke ken
e ku u
e kim
3* — —
nâki li
nâ ke ken
ht kuu
nâ kim
3. _ —(Mitri)
ki li
ke ken
kuu
In m*
Impératif négatif.
2* pers. sing.
kili
ke ken
ka
kim
l» pers. plur.
se ki li^n
se ke ken-èn
se kû-n
se kim^^
Noies. — 1 . Le futur ne se distingue pas du présent. — 2. On
voit que, devënt une voyelle, les pronoms sujets peuvent soit adop-
ter la voyelle initiale du verbe, soit supprimer leur propre voyelle
finale, soit la contracter avec la voyelle initiale du verbe. — 3. Là
particule un semble pouvoir se supprimer sans modifier profon-
dément le sens. — 4. Le sufRxe en marque le pluriel; il ne semble
pas qu'on remploie ailleurs qu'à l'impératif; ainsi on dit : liby'
^9^ fiyodm^ « ils ont tué un homme ». On voit que ce suffixe de-
vient un simple n après une voyelle. — 5. Le futur négatif ne se
distingue pas du présent. — 6. Même remarque pour la négation
è/n, au sujet de sa modification après une voyelle, que pour le suf-
PAHLKS A !.A COTK U'IVOIIŒ Gl
fixe du pluriel en. — 7. Il semble que le passé négatif formé à
Taide de la particule Âe ait une signification plus précise que
notre passé ordinaire : me ki li veul dire « je n*ai pas encore com-
pris»; lorsqu'on ne veul pas insister sur celte idée spéciale, on
peut employer le présent. — 8. On voit que la particule négative
ke prend la voyelle du verbe ou même, dans le cas où celle voyelle
est brève et suit immédiatement la particule, on a contraction ; on
aura ainsi mekoishi « je n'ai pas encore pris », de otshi « prendre ».
On conjuguera sur le modèle de u « mourir » (pour ce qui est des
voyelles en contact avec la voyelle initiale du verbe) les verbes
commençant par une voyelle longue ou en tout cas une voyelle
radicale, et sur le modèle de im «c partir », les verbes commen-
çant par une voyelle brève ou non radicale.
XIH. — PLACE DU RÉGIME
1* Le régime, soit direct, soit indirect, se place toujours après
le verbe, en alaguian, en avikam, en ari, enabè et en adyoukrou,
àmoios qu'on veuille insister sur un régime, qu'on place alors au
commencement de la phrase et avant le sujet du verbe.
V Mais si le radical du verbe est suivi d'une particule de temps,
il peut arriver que le régime se place entre le verbe proprement
dit et cette particule. Ainsi en avikam^ le régime direct se place
entre le verbe et la particule ta ou la particule nâdro, mais après
I& particule re ou le \mkoe là « je Tai vu »» nCà zi la ni nndro « je
ne mangerai pas cela »^ è sa gbi le qiinà « il n'a tué personne ».
3* S'il y a deux régimes, on place généralement le régime le
plus court en premier lieu.
XIV. — PHRASES ET EXEMPLES DIVERS
1* Alagyà.
C'est bon, o zro. Ce n'est pas bon, ke se zro. C'est loin, o sugbo.
Ce n'est pas loin, ke se gbo.
Viens ici, va nu\ va, oS\ va-t-en, naô\ ou vas-tu? ieretvôfje
^&is au village, m'od bam;je vais aux plantations, m'oô vèm. {La,
62 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
préposilion « à » ou « dans » ne s'exprime pas, mais on indique
ridée de lieu en supprimant la dernière voyelle du nom de lieu,
lorsque la consonne qui la précède est un m; dans les autres cas,
on ajoute un m au nom de lieu : je vais en mer, m^oO ûkmm\ com-
parez en assanli : je vais au village, me ho kurum.)
D'où viens-tu? ter*e dumal Je viens de Jacqueville^ Alagyà
Widuma (c'est d'Alaguian que je viens).
Prends-le, hœ; je ne le prends pas, me se bœ; pourquoi ne le
prends-tu pM? kyekye-kru wo le £â??(quoi pour tu prends pas?)
pour rien, klodo-kyi zirima.
On a tué un homme, ye uraOnO iO\ on ne Ta pas bxé^yese ur^e\
ne le tue pas, e be ur'e. Il est mort, no we; il n*est pas mort, ne
se we.
Viens manger, va za-kyi; je ne mange pas, me se za-kyi; donne-
moi de Teau pour boire, ta me si^ m mi.
L'aimes-tu? a Xrâr? je ne Taime pas, mesektiï; mon frère ne
l'aime pas, mama-ui se kûï.
As-tu compris? 6 ya? j'ai compris, meya; tu n'as pas compris,
e se yaoueneya.
Quoi? comment? kyekyel je dis que je n'ai pas compris, me le
de me se ya; parle, dô;îe ne parlerai pas, me se dà.
As-tu vu cet homme? e ka SnO ndarô^je l'ai vu, me ka; je ne le
connais pas, me se fiye ne.
C'est fini^ ko trô; ce n'est pas fini, ka à trô.
Montrennoi cette chose, ye me kyi ndarô; comment l'appelle-t-
on? àônta ye bye net on l'appelle Kofi, ye bye ne Kofi.
Va acheter des bananes, S vo navri o^Ovo lavri.
Où est-il? iere ne dûetil est ici (ou) il y en a, n*dè nu; il n'est
pas ici (ou) il n'y en a pas, h^èda ; il est parti, ne naô.
Partons, bo naô; partez, moi je reste, ftye naS^ me ye.
Beaucoup d'hommes sont venus, Onô bebrebe va; les femmes
sont venues, myO va ; une seule femme est venue^ yônô ziri va.
Ne me frappe pas, a bo bura m ; je ne te frapperai pas, me se wur^e.
Il est grand, mais il n'est pas gros, no gbo, ne se uri; il est petit,
mais il est fort, ne kye^ na iie kûi; il n'est pas fort, il ne peut pas
marcher, ne se iie kûi, ne se ne sura; il est malade, o iie gedan; va
lui chercher un médicament, o dzlii aiii bi 5t (va chercher médica-
ment prends apporte).
I^AIÎLÉS A LA COTK D^IVOIUIî: tVA
J'ai faim, omo /Mi m (la faim csl dans moi); j'ai soif, si-tw)
kèbim; donne-moi à manger, ta mi /n/i\ donne-moi cela, la mi
ndnrt); as-lu des bananes, e ûlnavrif je n'en ai pas, me tic ûl.
Va vile, o5 prapra ; va lentement, on blehie.
V Avikam.
C'est bon, e dro; ce n'est pas bon, e sa dro rc. C'est loin, e zvru\
ce n'est pas loin, e sa zûru.
Le jour se lève, ekagbaia\ le jour baisse, iirvo ta.
Viens ici, ba zl\ va-l-en, le. Où vas-tu ? heka le? (pour keka a lef)
je vais chez moi, ma le va; d'où viens-tu ? keka bàleka ibaf^e viens
de la forêt, ebwom iiia (de la forêt je (sous-entendu) viens). —
(Comme en alaguian, la relation de lieu s'indique par un m placé à
la fin du nom de lieu.)
Il est venu trois fois, cuï zàebare\ il n'est venu qu'une fois,
tu tekri e ba re.
Il a tué un homme, è gbieçûnà; il ne l'a pas tué, èsa gbi ; il n'a
(q6 personne, è sd gbi le qiinà. II est mort, eutà\ il n'est pas mort^
iiaure.
Viens manger, bazi'azu\]e ne mangerai pas cela, m\l zila ni
nâdro; donne-moi de Teau pour boire, na me sô ma fiyô (donne
moi eau je boirai). Prends-le, do; ne le prends pas, m/7 do âdro;
n'aimes-tu pas cela? a sa qû na-mcâf je l'aime, me qii è, me qi'iï.
As-tu compris? a se tàf j'ai compris, me se ta; je n'ai pas com-
pris, me sa se re ; que dis-tu? a(/t/ a lof je dis que je n*ai pas com-
pris, m le m'a se rc ; raconte ton alTaire, lo a yilro.
As-tu vu cet homme? a ko qiinà n7? je Tai vu, me ko e ta ; je ne
l'ai pas vu, me sa ko re ; je ne le connais pas, m\l M m; je le con-
nais, me fii.
C'est fini, è /a, è ta ntà ; ce n'est pas fini, è â ta re.
Montre-moi cette chose pour que je la connaisse, kurame elare
'"(montre-moi chose et connaître); montre-moi le chemin, Xi/ra
Va acheter des bananes, le ti besi.
Où est-il? keka-bu yil il est ici (ou) il y en a, è i/i azi^ è y'azi; il
D*est pas ici (ou) il n'y en a pas, è yi4a zi.
Comment t'appelles-tu? a du ftwo â />7?(ton nom comment ils
appellent?) je m'appelle Gra, â fa mi Gra (on appelle moi Gra):
6'i VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
comment appelle-t-on cela? ela du fiwoâ /a? (chose nom comment
ils appellent?) cela s'appelle un fusil, à fî tana {/ï pour fà é).
Les hommes sont-ils venus? equrià-onô ba rel \\s partent tous,
aô buburu â le.
Je veux aller à Lozoua, ma figa le Lozwa ou Lozwani ma tlga le;
je ne veux pas, ma sa figa ; pourquoi ? datuzul parce que le che-
min n'est pas bon, esi sa dro re; marche vite, nyeshi tshumtshum ;
marche lentement, nyeshi brebre.
VAri.
Viens manger, ye di-mbo; viens boire du vin de palme, ye no
alaolo; ce n'est pas bon, a dja\ il n'y a pas de mal à cela, adja
mû ; c'est fini, o wukpa.
4* Abè.
Viens ici, wa gbe; va te coucher, yirèsi; viens manger, uni di-
mpo ; viens boire du vin de palme, wanO moro ; donne-moi cela, bo
bu ni se mi (prends chose cette donne-moi); je vais acheter
quelque chose, me levé bu; je comprends, metye; je ne comprends
pas, m*woe tye o (o est explétif).
5* Adyukru.
Le jour se lève, lègn o ur ; le jour baisse, lègn amûk.
C'est bon, o àkpol; ce n'est pas bon, o àkpolèm ; c*est loin, o ui-
bel ; ce n'est pas loin, o anupet èm.
Il est blanc, Fufu ; cet homme est rouge, ègn-i na rêbél; il est
noir, nbr.
Viens ici, owo hà\ va-t-en, am go (va dehors).
Où vas-tu? bèi ya ami je vais au village, ma am bâghan ; où va
cet homme ? ègn am^ bèten nà ami (un homme va, où il va?) il va
Aux plantations, nâ am ogôm.
D'où viens-tu? bèi ya mô? je viens de la plage, ma môerinityap.
Assieds-toi, sike; assieds-loi par terre, ^tXr'u^; lève- toi, t gbo;
arrftte-toi, i ulye ; couche-toi, èt*u e ; cours, uru e ; laisse cela, difl-
gelu e\ laisse-moi, diflgelu mes ; laisse-le, diftgelu lis.
Prends-le, oqy'o^ otshy'o^ oqyi nâ, otshi nâ; ne le prends pas,
Aidlsh ; je ne le prends pas, m'olshi-m itsh. (Cette sorte de répétition
de la consonne du verbe apparaît quelquefois dans les phrases né-
gatives.)
PARLÉS A LA COTE IVIVOIUE r>5
On a lue un homme, li hyf'f/n hyaam\ il csl morl, In u\ il n'est
mori, lu w-m; cet homme, on ne Ta pas lu6, ègn i bi/i-mèn
(pouré^n li hi/i-m èn)\ ne le lue pas, // biju ou là byi.
Viens manger, owi dzhyob\ donne-moi de l'eau, o ni'niitsk^ je
bois de leau, ni ègn miisk; raimes-lu?e lur"! je ne l'aime pas, me
mr um.
As-lu compris? i7/? je n'ai rien compris du tout, me li-m sëf/hi ;
j'ai compris, me li.
Oui est cet homme? bètigy'ègn-i nal c'est mon frère, èm nis-i-
;///m;à qui est cette chose? bèligye qijt ab naf (qui propriété chose
celle?) ; c'est à moi, èm eqyi ; c'est à nous tous, èpum pà cqyi.
Que dis-tu taya dû drat parle dâdo.
As-tu vu cet homme? e ken ègn na? je ne l'ai pas vu, me ken èm
te; je ne le connais pas, m'w um un (pour m'û èm èn)\ je le con-
nais, m'û e.
C'est fini, o ûro ; ce n*est pas fini, o /eu ûro.
Montre-moi cela, yegème na; comment appelle-t-on cet homme?
(i^ab'ès ègén na? on l'appelle Katakré, ayabe b'ès ègën KaidAre.
Va acheter des bananes, m oolokl6b\]e vais acheter des ba-
nanes, m'am oolokléb.
Où est-il? bètinân'am fil est ici (ou) il y en a, nàny'ahà ; il n'est
pas ici (ou) il n'y en a pas, nâ n'èm ahà ; il est parti, n'im-xùx.
Partons, il mèn\ laisse-les partir, ègbel en im\ beaucoup
d'hommes sont partis, agn nônô tim-ùn ; j*ai vu beaucoup de piro-
gues, me A:en méiën nônô; je n'ai vu qu'un seul poulet, me ken figos
^yaam qyuçyu; on lui a coupé la tète, wèlubor nu fige ; on l'a jetée
à ierre, /i w()/ Mj. *
H est grand, la ngbi; il est gros, la âbres ; il es{ÎOT{^h*uimpas\
il n'est pas fort, nu uyo mpas ; il est petit, // titili\ il est malade,
^0/ amwin\ il a mal au ventre, o ol lûkùni (pour nûk-ûm, dans le
^eolre) ; je suis malade, èmdl amwin ; j'ai faim, nâmèn amwin ; j'ai
•oif, mitsk-âmèn amwin,
Marche vile, sum fa/a ; marche lentement, sum brebre.
t.
I
CHAPITRE II
Les langues krou.
La famille généralement désignée sous le nom de kru o<
une bonne partie delà Côte d'Ivoire et du Libéria. Elle s'étec
la côte depuis l'extrémité occidentale de la lagune de Lahou i
jusqu'à l'embouchure de la Lofa* ou rivière de Half-Gape-Mo
l'ouest, poussant un coin vers l'est au nord de la lagune de L
jusqu'à la rive occidentale du bas Bandama. Dans rintôrieui
s'étend jusqu'à une ligne qui, partant du 6* de latitude nord
ron sur le méridien de Grand-Lahou, rejoindrait le V 3(f en
sur le méridien de Sassandra et suivrait ce parallèle jus
bassin du haut Saint-Paul.
Le nom donné à cette famille a une origine discutable : cet
auteurs (Koelleet Payne entre autres) le font venir de CrraOj
ou Kra, qui serait le nom indigène de la tribu habitant la régi
Sino et Settra-Krou au Libéria; les Grao auraient été les pre
à s'engager à bord des vaisseaux européens pour les travai
bord et le pilotage ; dans la suite, les navigateurs auraient él
leur nom {déformé par eux en Kroo ou Kru) à toutes les trib
même famille, de langage analogue et de tatouage identique
raie noire coupant verticalement le front en deux) qui, plus
vinrent faire sur les navires le même métier que les Grao ou
proprement dits; et on aurait appelé « côte de Krou » toi;
partie de la côte habitée par ces indigènes de même famille
i. Les caries donnent en général la Lofa comme un affluent du Saint-Pa
d'après les indigènes, la Lofa serait un fleuve plus important que le Saini-1
ne serait autre chose que le cours supérieur du fleuve dont la partie inféi
seule connue des Européens, est appelée Half-Cape-Mount River. Quant au
Paul, il conviendrait sans doute de reporter plus à l'est la parUe moyenne
cours.
VOCAlilJLAlHKS PAULKS A LA COTK DMVOlItli «i?
mêmes dispositions nauliqucscl — en anglais — Krooman.Crooinen,
Akrumen, Kruùoys {hommes ou garçons de Krou) ces indigènes eux-
mèines. D'autres auteurs avancent que le mol Croomen doit être
tout simplement une faute d'orthographe, et qu'il faut chercher
l^élymoiogie du nom donné aux Krou dans le mol anglais crewnxen
(prononcez « crou-mène ») » hommes d'équipe »>, appellation
donnée par les premiers navigateurs anglais à tous les indigènes
de celte région et notamment à ceux de Sinoe et Settra-Krou à
cause du métier qu'ils exercent depuis que les premiers navires
venus d'Europe ont visité la côle de Guinée. J'ai moi-même soutenu
celle seconde hypothèse, mais depuis une objection s'est présentée
à mon esprit : les premiers navigateurs qui ont eu aiïaire aux Krou
étant des Français ou tout au moins des Portugais (xiv* et xv* siè-
cles) et les mots portugais importés par ces derniers h la cote
d'Afrique ayant survécu partout jusqu'à maintenant malgré que
lesPortugais ne se montrent plus depuis longtemps dans ces régions
et qu'ils y aient été remplacés par des peuples divers, comment se
ferait-il que Tappellation universellement employée pour désigner
les Krou fût un mot d'origine anglaise? Je préfère supposer que les
Portugais ont fait de krao le son « krou » — ce qui est assez natu-
relau g%nie de leur langue — et que les Anglais, trouvant ce nom
tout fait, l'ont adopté avec d'autant plus de facilité que, suivi du
molma/i, il prenait à leurs oreilles le sens d'un mot anglais par-
railemenl applicable en la circonstance*.
Quoi qu'il en soit, les indigènes n'ayant pas dans leur langue de
mot pour désigner leur race ou leur famille, j'ai conservé le terme
de « Krou », qui a l'avantage d'être connu de tous les Européens.
La famille Krou se divise en deux groupes distincts, dont chacun
parle une langue spéciale possédant elle-même de nombreux dia-
lectes. Hais, au contraire des langues des lagunes, les langues et
dialectes krou ont une parenté très étroite les uns avec les autres :
un indigène parlant la langue orientale ne se comprendrait pas.
aîec un indigène parlant la langue occidentale, mais il saisirait
beaucoup de mots et de tournures et arriverait très vile à enten-
dre la langue de son interlocuteur; dans chacun des deux groupes,
i. 11 est à remarquer que, dans divers dialectes krou, le mot kra-po (où la syilai)0
Poe»tun suffixe indiquant les nomsde métier et de nationalil**), yra-boou tjra-lcyo
<l^s les dialectes de l'est, si^ifie « homme d'équipe, pagayeur i*.
68 VOCABULAIHES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
les idiomes pariés par les difTércnles tribus ne sont plus que de
simples dialectes, ne présentant souvent entre eux que des diffé-
rences de prononciation.
Je donne au groupe krou oriental le nom de « Bêté » et au groupe
krou occidental le nom de « Bakoué », ces noms étant ceux des
deux tribus principales, qu'on peut considérer comme le type et la
souche de toutes les autres; ces deux groupes sont séparés à peu
près par le fleuve Sassandra.
A. Bété.
D'après nos informations actuelles, on peut diviser le groupe
Bêté en sept tribus à peu près définies, ayant chacune son dialecte
spécial, et qui sont, en allant de Test à l'ouest et du sud au nord :
1* Les Dyida ou Dida, comprenant les Lozoua, les Yokoboué,
les Goboua, les Maké, les Djivo (dont le nom pourrait ne faire
qu'un avec celui des Dyida), et peut-être les gens du Ménahiri et
ceux de Garo ou Galo. Ce peuple habite au nord de la lagune de
Lahou, depuis la rive septentrionale de cette lagune au sud jusqu'à
la tribu kouéni ou gouro des Memnéau nord (hauteur de Tiasaalé);
ils s'étendent de la rive droite du bas Bandama à l'est jusqu'au
méridien passant par Temboucbure du Daguiré à l'ouest. On rat-
tache généralement aux Dyida les habitants des villages de Nandibo
et Téviessou, situés sur la rive gauche du bas Bandama, et qui
seraient des colonies des gens de Tiakba; dans ces conditions, il
semblerait que les Ahizi de la lagune Ebrié, dont Tiakba est l'un
des villages, dussent aussi se rattacher aux Dyida.
S"" Les Kwaya ou Zegbe habitent, à l'ouest des Dyida, le bassin
du Daguiré ou Rio Fresco et le Yobéhiri.
3* Les Godye viennent ensuite et comprennent : sur la côte les
Légré (centre principal : Kotrou), qui s'étendent depuis l'extré-
mité occidentale de la lagune de Fresco à l'est jusqu'à la rivière
Ouaoua, à l'ouest; puis, au nord des Légré, les Nogbo; ensuite les
Godyé proprement dits, qui habitent au nord-ouest des Nogbo
et au nord des Néyo, touchant au Sassandra à Griguiblé, puis en
étant séparés en amont par les Kouadia; enfin les Baléko, qui ha-
bitent au nord-ouest des Godyé et à l'est des Kouadia, s'arrëtant
au nord un peu au-dessus du 5* 30'.
4'' Les Neyo ou Nxyo (dont le pays s'appelle Nxhiri et la langue
TARLKS A LA COTE DIVOIHE C/j
niivoleou newole) onl pour centres principaux Trépoint, Sassandra
elDrewin. Ils s'élendenl sur la côio de la rivière Ouaoua à Test
jusqu'à Fanoko inclus à Touesl, et peuplent les deux rives du bas
Sassandra jusqu'au rapide Zéléga, où ils touchent aux Oboua
((ribu bakoué). Ils se composent de deux familles : les Bokré ou
Bokra (Sassandra), d'origine bèté, et les Kèbè (Drewin), qui se-
raient venus d* un pays bakoué situé dans l'ouest; mais ces deux
familles parlent aujourd'hui le même dialecte.
5* Les Kwadya ou Ktvadre (nom de leur pays) habitent les deux
rives du Sassandra de Griguiblé exclus à Kouali inclus (région de
Bouloubré); ils seraient issus d'un mélange de Bêlé et de Bakoué.
C"" Les Bêlé proprement dits comprennent, du sud au nord et de
Tes! à l'ouest : les Boréguibo(au nord des Godyé), les Guidêko (au
nord des Kouadia), les Boboué et les Loboué(au nord-ouest des
précédents), les BogQé et les Bêblé (au nord des précédents), les
BalOy les Frèboua elles Zëblé (au nord des précédents). D'une fa-
çon générale^ les Bèté s'étendent au nord des Godyé et des Koua-
dia depuis Kouati exclus au sud jusqu'un peu au dessus du 7* au
nord, et des pays Gouro à l'est jusqu'au Sassandra à l'ouest ; ils
n'ont que deux villages (Zoukobiéel Noukpoudou) sur la rive occi-
dentale de ce fleuve^ qu'ils quittent à la chute Baalay pour rejoin-
dre son affluent oriental la Lobo vers le 7^ Leurs voisins du nord
s«^ntles Boboua^ ceux de l'ouest les Bakoué.
7* Les Bobwa ou Dahiia (appelés aussi Ouaya, Vaya et Ouaga)
forment une peuplade mélangée de Bèté et de Kouéni (Lo ou
Gouro); ils passent pour être* anthropophages. Leur pays forme
une longue bande, très étroite dans le sens vertical, et suivant à
peu près la lisière de la forêt dense, laquelle s'étend de plus en plus
vers le nord à mesure qu'on marche à l'ouest. Cette bande de terri-
toire, resserrée entre le 7** 15' et le 7" 30' environ, atteint presque
le Bandama Rouge à l'est et le bassin du Saint-Paul à l'ouest; les
^'oisioB des Boboua sont : au sud les Bêlé et les Bakoué, à l'est, au
nord et à l'ouest les diverses tribus de race mandé-fou connues sous
les noms divers de Kouéni (Lo ou Gouro), Manon (Man ou Ouobé),
(juioet Gbélé (Dioula anthropophages et Nguéré ou Gon), Kpèlé
(^ibéressé). Il semble bien que les tribus où la mission Hostains-
d'Ollone a rencontré les premières hostilités (Boo, Booniao et
Vaya) doivent être raltachées aux Boboua; ainsi s'expliquerait que
70 VOCABULAIRliS COMPARATIFS l)l£ LANGUKS OU DIAÎ.ECTKS
rinlerprèle de celle mission, qui parlait plusieurs dialectes ba-
koué, ne pouvait pas se faire comprendre des Booniao, ces der-
niers à leur tour (parlant un dialecte bêté) ne pouvant se faire
comprendre des Gon ou Gbèlé leurs voisins et refusant de con-
duire les explorateurs chez ces derniers.
B. Bakwe.
Autant que le peu de renseignements que nous possédons sur
rintérieur des pays bakoué permet de décrire ce groupe, le plus
considérable, de la famille Krou, on peut le diviser en 1 1 tribus,
dont chacune a son dialecte propre, bien que plusieurs de ces dia-
lectes diffèrent très peu les uns des autres.
r Les Dakwe proprement dits (appelés Gbe par Koelle dans ses
Polyglotta Africana) s*étendent au nord des Oboua et des Houané
ou Viotory, des Pia du San-Pedro, des Abri-gnyon ou Béréby el
des Tépo; à Test ils sont limités à peu près par le Sassandra, quMh
traversent seulement en amont de la chute Baalay ; au nord ils
vont jusqu'au territoire des Boboua; à Touest, leur limite esl
encore peu définie, mais on peut la placer entre le Gavally et le
Saint-Paul. Il convient de rattacher à cette tribu les Obli, les Pré-
bouo, les Niaboua et les Dougrou signalés par M. Thomann dans le
bassin du Sassandra, ainsi que les Oubi^ les Kié, les Flépo ou Pé-
rabo (à rapprocher des Prébouo) et les Niépo, rencontrés ou si-
gnalés par M. d'Ollone dans le bassin du Gavally ^
» 2^ Les Hwïne ou ^et^ân^ (Houané), appelés aussi Bodo, sont les
habitants de la région de Victory; ils font suite aux Néyo sur la
côleetyontàrouestjusqu'àrembouchuredelaNonoua; il faut leur
rattacher les Oboua, qui habitent au nord des Houané proprement
dits, atteignent le Sassandra à Inahiri et en sont séparés ensuite
par les Kouadia.
y Les Pia (ou Pié ou Omélokoué) occupent tout le bassin du
San-Pedro, k l'ouest des Houané et au sud des Bakoué.
1. Les syllabes ;)o, ho, pwe, bwe^ bioa, qu^on rencontre comme déâtnences à U fin
d*un grand nombre de tribus de la famille Krou constituent le safflxe de nationa-
lité cl peuvent se traduire par « gens de • ; c*cst Tanaiogue du fw% fo ou fûdei
Agni-Assanti» et du ka, nga ou ke des Mande. On rencontre aussi ûyo ou yv
« liomnic ** ci yo u enfant >». Les désinences de noms de pays et de lieu les plus
fréquentes sont hiri ou re et ble ou 6^t ; dans beaucoup de pays Krou, la désinence
wi {wole en bété) indique le langage.
PAlU.ftS A I.A COTIi: iriVOlKK 71
4" Les Ahri-nt/ô (gens d'Abri, donl la langue se nomme ahri-iri
Oiiabri-bi, d*où noire appellalion deBéréby) comprenncnl les indi-
gènes de Taliou, les Bokoué (Grand-Béréby), les Irapoué (Rock-
lown-Béréby), lesOrépoué (Déhononlin), les Aoulopo (Moycn-B6-
rtby) el les Touyo (Ouappou).
5* Les Plapo ou Blapo occupent le bassin de la rivière Tabou
dans son cours inférieur (leur langue se nomme plawï) ; il convient
de leur rattacher les Bapo ou Babo. qui occupent Bliôron et la
riie gauche du bas Cavally jusqu'à Idié el possèdent une colonie a
Half-Cavalla, entre Kablaké et Garroway.
6* Les Tepo ou Tilapo comprennent les Ouampo (au nord des
Abri-gnyon, les Dabo (région d'Olodio, au nord des Plapo), les
Ropo (région de Talé), les FCrapo ou Grabo (région de Grabo), les
Kapo (région de Ségré), puis sans doute les Krépo, les Graouro,
les Paloubo et les Sapo, lesquels sont séparés des Bakoué par une
zone inhabitée.
7* Les Grebo commencent sur la côte à la rive droite de Tem-
bouchure du Gavally et s^étendent jusqu'à Grand-Seslers, àTex-
clusion de l'enclave Babo de Half-Cavalla; c'est en somme la région
du cap des Palmes, où les Grébo seraient venus s'installer il y a
fort longtemps^ venant d'un paysan nord de Béréby. Leur dialecte
est parlé aussi par les Ouidabo, qui occupent la côte de Grand-
Sesters à Nifou. Au nord, les Grébo sont limités par les tribus oc-
cidentales des Tépo.
8* Les Krao ou Grao (ou Krou proprement dits, encore appelés
Nagua ou Nanna) occupent la côte de Nifou à Bafou (région de
Sinoe ou Greenville> de Sellra-Krou, Krouba el iNanna-Krou) ; ils
semblent. s'avancer fort peu dans l'intérieur.
9* Les Gbasa ou Bassa s'étendent sur la cô(e de Bafou à Marshall
ou Junk-River (région de Grand-Bassa et Edina) el à l'intérieur
jusqu'à ce qu'ils rencontrent les premières familles boboua, gbftlé
el gbéressé.
10* Les Givt ou Gibi (Gibby des cartes libériennes, Quéah des
anciennes caries) s'étendent sur la côte entre la rivière Duqueah
elle Mesurado; ils ont presque complètement disparu.
1 1^ Les De ou Do (appelés aussi Dewoï) habitent entre Monrovia
et le fleuve Lofa ou Half-Cape-Mounl-River, avec quelques villages
72 VOCABULAIUES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
sur le bas Sainl-Paul et le Mesurado. Leurs voisins sont les Val à
l'ouest et les Gola au nord.
Les langues bêlé et bakoué sont parlées en beaucoup de points
de la côle occidentale d'Afrique qui se trouvent en dehors et parfois
assez loin de Thabilat des Krou; ces derniers en effet ont fondé,
notamment à Sierra-Leone et à Monrovia, de véritables colonies
où iis passent souvent plusieurs années de suite, faisant entre
temps des saisons à bord des navires ; d'autres, notamment des
Grao, des Grébo et des Néyo, sont répandus un peu sur toute la
côte comme travailleurs ou passeurs de barre, en sorte que les
langues krou sont parmi les plus répandues. Cependant je dois
ajouter qu'il est presque toujours possible de converser avec les
Krou de la côte, surtout ceux qui voyagent ou émigrent, en se
servant du Pigeon Englishj que presque tous comprennent et par-
lent plus ou moins.
Je donne ci-après la numération dans tous les dialectes bété et
bakoué énumérés plus haut, sauf en Kwadya^ en Pia et en Gim^
n'ayant encore pu recueillir aucun document sur ces trois dia-
lectes.
La numération dyida provient dé noies mises à ma disposition
par M. le Cap. Le Magnen, les numérations kwaya^ godye^ béti^
bobwa^ bakwe et hwïne m'ont été communiquées par M. Tadminis-
trateur Thomann, la numération /?/a£^;t est empruntée à un mé-
moire manuscrit de M. l'administrateur Thoiré qui m'a été com-
muniqué par M. Binger, la numération grebo est empruntée à
Payne, la numération de à Koelle, les numérations n^uy?/^, abriwi^
teuÀy krao et gbasa à mes vocabulaires.
Je donnerai ensuite des vocabulaires comparatifs des dialectes
dyida et newole (groupe bëté), abritui, plawi^ tewi et krao (groupe
bakoué).
Le vocabulaire dyida provient de notes recueillies à Grand-La-
hou par M. le Cap. Le Magnen.
Le vocabulaire newole a été recueilli en 1903 à Bondoukou au-
pcès d'un Néyo originaire de Sassandra dont les informations
n'étaient pas toujours très sûres à cause de son bégaiement et a
été revu depuis par M. Thomann.
Le vocabulaire a^'t/;i a été recueilli en 1903 à Bingerville au-
l'AlU.ÉS A LA COTK DIVOIHK
73
près de deux Abrignyon qui auraient été d'excellents informateurs
si j'avais pu m'enlrclenir avec eux au moyen d*une langue nègre;
maisj'aidù me servir comme langue intermédiaire, tantôt du fran-
çais, tantôt de l'anglais; les formes pronominales recueillies sont
douleuses et données sous toutes réserves.
Le vocabulaire plawi est emprunté à un mémoire manuscrit
remis par M. Tkoiré (ancien administrateur du Cavally) à M. Bin-
ger, qui a bien voulu me le communiquer.
Le vocabulaire tewi a été recueilli en 1903 à Bingerville auprès
de deux Tépo de Grabo, bons informateurs, quoique un peu
jeunes.
Le vocabulaire Arrao a été recueilli en 1900 à KouadickoPi-kro
(Baoulé) auprès d'un Krao de Ouaté ou Settra-Krou ; mais les in-
formations de cet indigène étant sujettes à caution à cause de la
longue période écoulée depuis qu'il avait quitté son pays, j'ai revu
mes notes, les complétant et les corrigeant au besoin, à l'aide de
divers vocabulaires publiés sur ce dialecte, notamment celui de
Koelle.
LA NUMÉRATIOIV DAIW LES LANGUES KROU
A. Group<
t Bf^té.
Djrida
Rouaya
Godyé
Nèouolé
Bété
Roboua
1
mbolo
bofo
bolo
bolo
blo
blo
2
mosà '
sô
SÔ
iô
SÔ
SÔ
3
mola
ta
ta
ta
ta
ta
4
môna
môna
môna
môna
monwa
mna
5
mbi
ûgbe
efigbe
be, gbe
gbi
bu
6
mbofio
ûgepro
eiïgepro
befro
ûgepro
gberxbro
7
mbosô
gbosô
ûgbâso
bâsô
ûgbisô
beso
8
ûgwâta
gbnta
ûgbâta
bâta
ûgbôta
beta
9
mvôna*
vôna
fèna
fèna
ûgbumona
t burna
10
kogba
koba
koba
koba
koba
bua*
Noies. — 1. Chez les Djivo sa. — 2. Chez les Djivo fèna. — Le
ii^ol bua, qui pourrait être un pluriel de au (bi ou be) c< cinq » est h
rapprocher du bu des Bakoué et des Gbélé ou Nguéré. — La nu-
inéralion kouadia diffère peu de la numération bëté, mais le
74 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
nombre « cinq » y prend la prononciation gbœ. (Observation com-
muniquée par M. Thomann.)
B. Groupe Bakoué.
Bakou6*
llouané Abrioui 1
Plaoui
rùoiii
Grcbo
Krao Gbafsa
Oé
1 do
io
do
do
do
do
do
do
bo
2 io
sd
hwt
wî
ha
sô
SÔ
sô
sô
3 ta
ta
ta
(a
ta
ta
ta
ta
ta
4 nyt
hyt
ht
ht
hr
hô.
nyr
*y'
nkyî
5 hû
ha
hû
hû
hun
hô
mû
nh&
hAjii
6 mèlo
hnkrolo
hû'df)
hunodo
huna
hmledo
muiiédo hmledo
hmU^â^
7 mèsd
hû'êô
hû'hwT
hunowï
nepaha
hmlesô
muûënô
hmlesô
hmlesO
8 meta
hiî'ta
brèmvyt
t tnenehi*
hapata
behêbehê muflétâ
hmleia
hmUlg
9 mènyî
kûhyt
ihândo
iUdo
sèrido
tiedo
tépâdo
hmlehyT
kwdenf^
40* bue
ebu
pu
po
po
pu
pwè
blabtae
vu
Notes. — 1. Cette numération bakoué est celle des indigènes
voisins du moyen Sassandra. Voici une autre numération que
Koelle donne comme étant celle des Gbê^ une tribu qui habiterait
au sud des Man ou Manon el au nord-est des Gbassa (peut-6lre les
Pérabo de la mission Hoslains-d'OIIone) : do, sO, tô, hyl^ hm^ me-
ledo^ melesôj melelà^ melehyXy belabtie; il semble que ce soit plutôt
un dialecte gbassa. — 2. M. Thoiré répète le mot : meneht-menehî .
— 3. Ces tableaux suffisent pour montrer l'étroite parenté des
différents dialectes krou. En réalité deux nombres seulement
(quatre et cinq) ont une racine différente en bèté et en bakoué,
« quatre » ayant pour racine na ou nwa en bèté (comparez avec
le nà des langues agni-assanli^ le nani des langues mandingues) et
hî^ hyï ou fiyï en bakoué, « cinq » ayant pour racine be^ bi ou bu
en bèté et Afi, mù ou simplement une sorte d'expiration nasale
(hm) en bakoué. Quant au nombre « un n,le bo ou mbo du bèté
n'est qu'un préfixe qu'on retrouve dans les nombre suivants en
dyida {moso^ moia) et dans le nombre quatre de tous les dialectes
bèté, en sorte qu'il reste le radical Io qui n'est autre que le do des
Bakoué^ /et d permutant constamment dans les langues africaines.
On peut voir aussi un préfixe dans le ko du nombre « dix » bèté
{koba)j ba étant en réalité un pluriel de be ou bi^ « cinq »» qui, par
PARLÉS A LA COTK DIVOlKK
7:1
la forme btta qu'il revôl en hoboua, se rallache au hu^ pu ou pwb
des dialectes bakoué (comparez avec ie bv, pu^ vu ou />/ des lan-
gues mandé-fou). Dans tous ces dialecles, la numération est qui-
naire; la seule exceplion se trouve dans les formes abrioui, plaoui
elgrébo pour « huit » {brbmvye, mcnehJ-mcnehî^ hehl^behè)^ où l'on
pourrait voir un redoublement du nombre hï ou hë « quatre », et
dans les formes abrioui, plaoui, téoui, grébo et krao pour
« neuf » {ihfîndOj iledo^ sèridOj siedo^ sepâdo)^ où l'on retrouve une
formation très commune dans les langues nègres et qui consiste à
rendre le nombre « neuf » par un mot qui veut dire <c encore un »
ou« dix moins un >».
V0GABDUIRB8 DYIDil, NfiODOLG, ABRIODI, PLAOIII. TfiOUI ET KRAO *
I. — NOUÊH
Dyida
Néouolé
Ahrioiii
Plnoiii
Téoui
Krao
le
kogba^ùoio'
koba-boio
pU'tuO'df)
po iuO'do
po^ro'do
pwè'le-ndo
kogha-moiù
koba^sô
pU'iUO-kwî
po- luO'WT
po-ro'ha
pwè le-so
goro
gro
ôro
liworo
ôro
wuro
goro-a-kogba
gro-a-koba
ôrO'luO'pu
hworO'tuO'po
i ôro-ro-po
WHro-le-ptvi
gorC'Ttiosô
gre-sà
ûrC'hw*
hwore-wT
are- ha
wure-sô
gore-mota
gre-ta
nrc ta
hworc'ta
ôfe-ta
wure- là
gore^mOna
gre^môna
nvC'h '
hwore-hi
ôre^fr
wure-ûyT
gore-mbi
gre»gbe
Tire lut
htoore-hft
ôre-/iN
wure'tnft
gore-kogba
gre koba
are 'pu
hwore^po
ôre-po
wure^pwè
fV/u
fiyu
ûi
ûye
nye
ni
9^
9U^
fie
hidft
hiro
ggctro
gbdndafia*
t* h n'ai pas cru devoir insister beaucoup sur les dialectes bèté, mon ami cl
collègue i'adminislralenr Thomann meUant en ce moment la dernière main à un
Innil très complet et très remarquable sur la langue néouolé. Mon court vocabu-
laire de cette langue n'est destiné qu'à servir de terme de comparaison avec les
mires dialectes.
76 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Dyida
Néouolè
Abriooi
Plaoui
Téoui
Ino
rivière
herbe
forêt
soleil
lune
village
homme (etri kmii)
homme (lile iiri)
femme
enfant (Ois)
chemin
igname
banane (grosse)
mais
noix de coco
viande
poisson
plantation
maison
pirogue
gelé nohoro-ûyi neba
gûgûre(A)
ingo kla wtrt wdbo
yûro yilo yiro hei*o
tihyà Isho hôbo hôpo
du du shô deo
nyanô fiyô ûyô nye^ flyô
nUhyoro yule igwe* nyebeo
hwonô nhwônô nogba nyeno
yo yo yu yè
gugwe fiyezà hùnu hidu
le ki ki
bethi kubè kupo
todo yube*
iabo hakwo
mené mlé dèwé moma
ziri zïri hini hini
Ulokura lagba kye ki
para ûro kôû ... . •
goro golo là tô
do
niba
senî, èm
kOra
kora
yîro
gym
hobà
Uho
dyô
kuro
nShô"^
fUje
ionai
fUftyu
ûyonô*
iU/wÔ
y«
y«
kero
• • • •
kyi
•
n
bânana
kuwl
tu
dèhwé
• • • <
$oaU
kenyî
knî
ki
kri
kaya
sera
(à
tô
Notes. — 1 • Dans tous ces dialectes, la numération est vigési-
maie : les expressions gore, gre^ ôre^ hworej tvure sont les pluriels
du motqui veut dire» vingt ». — 2. En réalité Gbândama {dont nous
avons fait Bandama) est le nom donné par tous les riverains, jusque
dans le Baoulé, au fleuve de Lahou ou de fir^d^ndia: par extension on
donne le même nom à la lagune formée à Touest de son embou-
chure. — 3. Le mot « homme, être humain » se dit aussi nj/e en
abrioui ; de là viennent les expressions : ngevè^ nivè^ nigbe ou igwe
« homme, être m&le » et nyeno ( ou encore nogba) « femme, être
femelle ». — 4. On dAVdMyube pour désigner « un épi de mais » ou
« du maïs » et hibo pour désigner <c plusieurs épis de mais ». —
S. Le radical du mot est na ou nai, qu'on retrouve dans Ionai et
dans nae (pluriel de nâbo). — 6. « Femme » se dit aussi lopobwe en
téoui.
l»AI<LÈS A LA COTE inVOIUK
11
Néottolé Abrioui
IMaoui
Tèoui
Krao
dodo
fodn
loto
loto
bro
koshu
nu
na
na
ne, ne
laiièrc)
iugbè
lu
tube
tu
za
tu
lu
te
tu
>rûler
gbale
ntî-gfda
na-kra
kawif afwi
na-gàra
na-gbûro
kwagi
tshâku
layo
ûyeswa
ynko
mière)
flind
nyenT
ûyene
tembati
lô
to
tomû
peti
wulo
senT
piesô
kyoko
hio
heyo
hyô
sâwo
rD6
doba
togba
gine
>"^
thika (A)
segé (A)
sekè (A)
kôri l?)
wuri
wuli
ure
lete
predé
orodé
m
bâgcla
surf)
gyilâkwe
io
bu
ba
bo
mi^ bi
ne
de
dû
di
ni
aio
ma
e
yo
y"
y^
y"
yu
nè-a-yo
de-a-yu
de-a-yè
di-a-yu
ni-e-yu
nyeka
de-konyô
kwoyô
dyd'kwoyô
bûleo
t village
^r Vifl*W^^ *^
ar
m • • • •
koyu
9^
Aï
en
kubu *
nye-plo *
iiye pnro*
%tf-pû/tt*
mlé
dèwé
moma
dèhwé
ioale
wa, yule
bye
beo
bye
buro
0^
gba
gba
gba
gba
y^
y^
yè
kyi
y^
mble
bre
bile
bre
ble
1
bii' toa
bri'bye
bili'beo
bri'bye
bli'buro
•
bli-ga
bri-gba
bili-gba
bri-gba
bli-gba
bli-yo
bri-yu
bili-yè
bri'kyi
bii-yu
i
blâblè
bâble
blablè
blûble
brabre
wûre
ûre
ure
ûre
bokro
bwe
bwe
gbwe
due
it
due
nuhure
doa
nohure
Dlame
• • • • •
78 V0CAUULAIKI2S COMPAUATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Néouolé Abrioui
Maoui
Téoui
Oiseau
poule
œuf (de poule)
caïman
serpent
poisson
singe
igname
banane (grosse)
manioc
taro
riz
piment
palmier (à huile)
amande de palme
huile de palme
vin de palme
viande
sel
pain indigène'
sauce
raphia
alcool d'Europe
tabac
cruche
assiette
houe
coupe-coupe
couteau
calebasse
•
pirogue
pagaie
tissu, pagne
vêtement
perles
caisse
siège
natte
anneau
talisman
nebiè nobra
kôkwè hâpe hapè hapè
koko-ge hâpi-ûyenê t/iu-wonoÇ) hapé^ûyô
horohè hodopè herOpè
zln
hini
ki
kubè
sôgôro
hini
hide
ki
kupo
solo
hère
htnyl
kobo
tnlé
9^
%yo
nwî
fiyenî
nô
dèwè
ta
kobo
pia
hiyo
té
hyena
nô
monta
ta
ûyûkonde paru
flide frède
tanid
nyede
baka
golo
ble
lokwe
paga
to
towanô
paka
kyi
bûnana
tôkôlo
bla
pèa
yo
wi, ni
ûyana
yo-no
dèhwè
ta
hatyekè
hano
kra
gini (angl.)
priya
haa
prie
faka
wânô
dânô
kwède
ta
wâno
dânô
urauro
ta
woro
dânô
frowa
kpo
duble
dukre
bâta
kyîx
doble
gbata
Krmo
nume
tô
9é
huropè
tebè
hnî
gire
m
n
kmoT
togro
ko
ba
tthoyd
wT
kind
nû
soaie
tô
frà
kunu
waê
yttf nwd
popa^pleya
kra
pdnô
faga
tapé
tô
tdni
kendic
kyîe
broko
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fuiu
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I'ai5ij:s a Iw\ coTi!: dmvoiki-:
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Nt'diioir Abrioui
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U'Hi/auè
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yiro
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meî
mca
mea
mna
iiijâkitlu
nwil
noa
noa
ndukûlo
ne
unlo
wôlo
wô
Qta
ne
nyè
nye
ûye
me
mè
mé
blè
pro
poio
pOro
pur à
duoko
ht
kiSre
porù
ne
ne
nyldi
kpoia
kûri
pro-âke
kudi
kori
kuli
911^
ke
ke
ke
gbaio
miifna
gùalo
muyo
mô
homa
sa
davo
dabo
dabo
iÔ
te
didye-sô
didiliu
dide-dabo
dide-dabo^
:he
komiu'SÔ
kôména
kamêni'dabo kamele-dâbà
9y^
9y^
9'^y^
9y^
kwene
konô
korô
kire
kcre
i
mûrd
nyanini
•
liyânCi
flini
•
pô
pa
pô
boUhû
kpùle
ùo
bo
bo
bo
Mo, hro
dabro
poliwe
nyîmo
ni
fiyaure
pupwe
nue
kpokpa
kôgo
ko
ku
In
de
déwô
dé
dé
nyenawo
M km)
• •••*•
ninùwo
ninô
iïyeni
ilyanawo
fiyeneiïyèn
80 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Néouolé
Abrioui
Plaoul
Téoul
Rrao
soir
mme
use
aujourd'hui
hier
kckè'bo
kaka
•
ûyana
sarato
sorama
demain
nyana
salut
ayô
nâône
bieuveoue !
ayôka
nâone-wè*
merci
ayôka
nâuyo
Notes. — 1 . Le mot Kubu fait au pluriel Kubo. (Ciomparez en
néouolé Kubri a pays des Blancs »). Le mot par lequel les gens des
Béréby se désignent eux-mêmes est Abri-flyô ou Avri-flf/ôj pluriel
Abri-flyU; ils appellent les gens de Victory Hwïle-fiyù ou Hwïne-
nyù, et les Plapo ou gens de Tabou Horo-nyù (singulier Ewlle-
flyôj Horo-fiyK). — 2. Les expressions nye-plo^ fiye-pûro^ Aye-
pûlu signifient toutes « homme blanc »• — 3. Par « pain indigène »
il faut entendre la pâte faite de manioc, banane, igname ou riz,
cuit à Teau et pilé dans le mortier en bois. — 4. Ces diverses
expressions signifient « la main pour manger ».
Remarques sur les noms. — 1° Composition. — Dans tous les
dialectes krou, les substantifs composés se forment en mettant le
nom de Tobjet possédé après le nom du possesseur; mais il est à
remarquer que ce dernier se met au pluriel, quelque soit le nombre
du substantif composé, ou bien, s'il reste au singulier, il est presque
toujours suivi d'une voyelle (a le plus souvent), qui s'intercale
entre les deux éléments du mot composé. — Exemples : en neyo :
mble « bœuf », plur. d/t, donne bli-wa « taureau », bli-ga « vache »,
bli-yo « veau » ; ne « mère » et yo « fils » donnent nè-a-yo « fils de
mère, frère »; — en abritai : hdpe « poule », plur. hâpi^ donne
hâpi'-flyenë « œuf de poule » ; pro « cou » et A:« « dos » donnent
pro-â-ke « le dos du cou, la nuque » ; — enplawi : bwe « chien »,
plur. bwif donne bwi-yè « un petit chien » ; dû « mère » donne
de-a-yè « fils de la mère, frère » ; — en téwi : blâble « mouton »,
plur. blàbli^ donne blâbli-gba « une brebis »; di v mère » donne
di-or-yu « fils de mère, frère » ; — en krao : ble « bœuf », plur. M,
bli-yu <c un veau » ; ni « mère », ni-e-yu « frère » ; mt « père »,
TAHLKS A LA COTIi: DMVOlUli 81
mi-e-t/u a frère par le père seulement ». (Kn krao seulemcnl on
emploie la voyelle e au lieu de la voyelle a.)
V Bapport de possession ou de dépendance. — Il s'indique comme
nous venons de le voir pour les noms composés, en mettant le
premier le nom du possesseur et en le faisant suivre — quoique la
règle ne semble pas être absolue — de la voyelle a (voyelle e en
krao). lilxemples : en nei/o : le chapeau de mon père, aio-a wUrùble;
m abritai : le pied de Tarbre, tu-a bo (on dira ti-bo^ en mettant au
plur. le moi tu « arbre », pour signifier « un pied d'arbre, une ra-
cine »y mot composé) ; en plawi : la tête de réléphant, due-a lu ou
par conlraclion duâ lu ; en tewi : les hommes du village, dyà-a nae
ou par contraction dyâ nae; en krao : l'eau de la rivière, niba-e ni.
y Pluriel. — Le pluriel des noms se forme, dans les langues
krou, en modifiant la voyelle finale; ces modifications ne sont pas
constantes, cependant on peut dire qu'en général e final devient t
au pluriel, o final devient e ou we. Les substantifs qui ne peuvent
passe nombrer n'ont naturellement pas de pluriel; certains noms
semblent rester toujours invariables. Enfin les noms employés
dans un sens collectif gardent généralement la forme du singulier
(comme Ayîi « des perles» en téoui, hini « des poissons » ou « du
poisson » en plaoui); on forme le nom d'unité en ajoutant à ces
mois le terme qui veut dire « enfant, fils » : kyïi-yu do « une
perle», hini-yèdo « un poisson »; et, si l'on veut exprimer plusieurs
unités, on mettra au pluriel ce terme qui caractérise l'unité :
f^yh-ya Au « cinq perles », hini-yapo <c dix poissons ». Je note à
ce propos que les substantifs prennent la marque du pluriel, au
moins le plus souvent, même lorsqu'ils sont suivis d'un nom de
nombre ou d'un adjectif indiquant la pluralité, contrairement à ce
qui se passe dans beaucoup de langues nègres, notamment celles
où le pluriel s'indique par l'addition d'un suffixe.
Voici maintenant quelques exemples de pluriels dans les diffé-
i^Dls dialectes krou étudiés ici.
Neyo. — Mble ou ble « bœuf », plur. bli\ wûre « chèvre »,
wuri\ kôAwè « poule », ko/cù: gro « vingtaine », gre\ uro « mai-
son », hlex fiyO « homme », fiyùa\ Bafiyô « un Uoboua », plur.
Bafiyûa^ ou Dobo^ plur. Dobwa ou Dqbwe; grabo « pagayeur »,
plor. « grabœa » ; Kwadyo « un Kouadia », pi. Kwadya.
Abriwi. — Igwe « homme », plur. igwi; bre a bœuf », bri;
6
82 VOCABULAIRKS COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECI*ES
nogha « femme », nogbe\ iiyfi ou wje « homme », fiyû ou hyu\
kmi « maison », M; f{ubxi « Européen », Kubo\ lu « arbre »,/!.
Plaivi. — Bile « bœuf », plur, bili el bilo\ bwe « chien », plur.
A«£;î el bo\ gba « femelle », plur. gbwe\ beo « mâle », bê\ 6ili-àeo
« taureau », bili-be; bubwe « citron », bubo ; 6ft/^ « éléphant », ^ ;
/>o/>o « papillon », popwe; bo « pied », bwe ; urauro « vêtement »,
uraure; yh « (ils », ya.
7>w;f. — Nâbo ou %J « homme », plur. nae\ dyà « tillage »,
dya\ bre « bœuf », bri\ blâble <c mouton », blâbH; bwe « chien »,
bwi; te « arbre »), ti; hyb « pierre », hea.
Quelquefois, on forme les noms d'unité à Taide da suffixe wb
(en abrioui), bo (en plaoui), wo (en téoui); dans ce cas, le nom ainsi
formé reste invariable au pluriel : hinà-wb dà « un jour », nhiàr
wà hwï <( deux jours » ; dè-wo do « une fois », dè-wôpu ou di pu
« dix fois » (abrioui); — fiyana-tvo do n un jour », fiyanorwo hun
<x cinq jours » (téoui). C'est ce suffixe bo qu'on retrouve dans le
mot téoui nc^ « homme », mais là il se supprime au pluriel et le
radical prend la forme ncie.
II. — ADJECTIFS ET PRONOiM
Néouolé Abrioui
Plaoui
Téoai
Kno
blanc
rouge
noir
tout, tous
nombreux, beaucoup
moi (sujet)'
moi (régime)
toi (sujet) '
toi (régime)
lui, elle (personne)'
lui (neutre)
nous, vous'
eux, elles
mon, mv, mes*
ton, la, tes
son, sa, ses (possesseur *
personnel) à
polo- me pdvro
za-^e gyô
iri-me irowo
lesè
• •
kàkàmle hôdo^hwàwè
poapOf plo pûro
dyohô huruni
irobo géro
pèpi . . • •
mô
c, md
md
à
è
aa
aa
nâ
nâ
mô
mô
«
o
è
aa
aa
nà
nâ
ô
fié, é
.md
flë, MÔ
mô
à
a
ô, wâ
nà
nâ
pulu
• • • •
giregh
ni, nâ, é né, hA
mô
ê
mô
è, &
â
ô, â
nâ
nâ
mô
ê
mô
à
é
• • • •
nâ
nâ
PAHLKS A LA COTE UlVOmiî: H3
Néouolé Altrioui IMaoui Téoui Krao
son, sa, SCS ^possesseur
nculre) è c u û è
noire, votre aa aa â îi
leur, leurs aa aa wn îî
lemiea, à moi* mO kè mô kwe mu ko e .
le lieo, à loi* mô kè mô kwe mô ko e .
lesieo,à lui (possesseur**
persoonel) ô lè-a-kè o-kè kwe o koe
lesieayà lui (possesseur
neutre) e lè-a-kè é-kè kwe à ko e
le n^lre, le vôtre aa kè aa kwe n ko e
le leur id. id. id.
ce, eelleiCes kuro ho; o bo u
celui-ci A<F, flyô bo fiye bo nâbo u .
ceci, cela kâ dé bo dèu
qui" ô;é o;è o;à o; è
qoiT ûyô^ba sô nâ
quoi? â, î dé dé
quel? gba
Notes. — 1 . Les adjectifs se placent après le subslantif^ sauTles
adjeclirs possessifs qui se placent avant; ils restent invariables au
pluriel, excepté le démonstratif do (abrioui et plaoui), qui fait bwe
&u pluriel et veut le nom qui le précède au singulier. Les adjectifs
qualificatifs proprement dits sont peu nombreux et en général sont
remplacés par des verbes : a être bon, être grand », etc. — 2. Le
pronom de la 1'* personne du singulier a très souvent la même
voyelle que celui de la S"" personne; on les distingue Tun de Taulre
P^rlmlonalion : dans les pronoms de la i'* personne (nâ, md, e,
^ né, ni) la voyelle est toujours brève et prononcée sur une note
haule; au contraire dans les pronoms de la 2' personne (mî,
^^ê) la voyelle est toujours longue et prononcée sur une note
b^e. — En général on emploie de préférence au présent ou au
futur les formes nâ, nê^ ni et au passé les formes ë^ {, mais, si c'est
une règle, elle souffre de nombreuses exceptions; md ne s'emploie
comme sujet (en néouolé) que dans quelques cas particuliers. —
Très souvent enfîn, surtout à la voix négative ou interrogative, on
84 VOCABULAIRES COMPARATIFS DK LANGUES OU DIALECTES
supprime le pronom sujet de la 1" personne. — 3. Le pronom
sujet de la 2* personne du sing. se supprime aussi très souvent,
surtout dans les phrases inlerrogatives et affirmatives. — 4. Les
langues krou font une distinction entre les personnes et les choses
pour le pronom, sujet ou régime, de la 3* personne du singulier;
ce pronom, s*il se rapporte à une personne, est ù ou o, et, 8*il se
rapporte à une chose, è ou â. La mftme forme sert de sujet et de
régime. — 5. Il semble qu'on ne fasse pas de distinction appréciable,
au pluriel, entre les trois personnes, sauf peut-être en plaoui et
en téoui. — 6. Voir la note 2. — 7. Voir la note 4 ; il est bien en-
tendu que l'adjectif possessif s'accorde en genre, non pas avec le
nom qu'il précède, mais avec le nom (exprimé ou non) du pos-
sesseur : « sa tète » se dim (en néouolé) à wuru ou è wliru^ suivant
qu'il s'agit de la tète d'un homme ou de celle d*un mouton. — 8.
Voir la note 2. — 9. Voir la note 2. — 10. L'expression à U-a^kk
signifie « c'est sa chose »; voir aussi les notes 4 et 7. — 11. Le
pronom conjonctif se remplace par un simple pronom personnel.
III. — LES TEHBES
Note. — Dans le tableau qui suit, les verbes sont donnés à leur
forme la plus simple» qui est en général celle de l'impératif. Pour
les modifications qu'ils peuvent subir, voir le tableau de la conju-
gaison, et les phrases et exemples.
Néoaolé Abrioai Plaoui Téoui Knio
•
aller (qq. pari) mU^mlé;mo md, mbi; minu mo mô ; mie mu
s'en aller, partir mo; mie minu, mini mo mu
venir, arriver yi di-le di-de di-re gi
venir de wuro ho^re
s'arrêter nuvo ginâho fiyendbo ûyinâwo yirddï
rester debout id. id. id. id. îd.
s'asseoir basa prawo gbo kodT
se lever sogru duye duye de
se coucher poia pèwo pè pègo pendi
dormir nhwô mwT^ne mwe hanomô mô
PARLKS A LA COTE OIVOIUE
85
Néouolc
Alirioui
Plaou!
Téoui
Krao
marcher
courir
élre (verbe lUribilir)
èlrefen un lieu)
manger
boire
frapper
luer
mourir
ouvrir
fermer
prendre
saisir
laisser
attacher
apporter
chercher
appeler
nommer
Toir
enleodre
comprendre
connaître
avoir
^ire à (ipfirtiiif )
faire
être fini
manquer
donner
dire
parler
être bon
être grand
ê/re petit
être loin
être cher
*ll«ndre (lerW adlQ
— (wke leitn)
couper
casser
nd
breso
ko
ko
li^ dij dxdi
mia
ùele
hla
ku
ka
kla
uie
nu
id.
ka
ké
mlô
na
ghakyibwe
nô
nô'ie
di^ dadi
nâ, nâ've
be
la
wà
h*a
ka
u
y«
dâ
mi'deda
y«
wt-nî
wî-nt
yi-ni
ko
kwe
wa
niy ai
ya; pô
ya
ne
kôro^io
po-dye
[Voir « rester deboul »]
na mana
bakidè bakyire kuidye
didye
nâ
bye
la
koko
ka
du
kaye
mwa-ne
hya
da
y^
mô
dida
na
biyo
la
ko -nu
kara
ka
gbA
yebo
di
na
bila
diwa
me
gbe
deye^ gbô
ndiwo
da
don
ye-ne
wUne
id.
yène.'yè
nda
yy^
id.
ko
wé-ne wè-ô^ wo
nu
ilye ûye
iïyé
pO'toto
nyeplo na
bwân
kyemèn
WU9^
worô-re
bwa
pile
bè byètè
hyeda . . . .
kè
gira
86 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Néoulé
Abrioui
PUoui
Téoui
Rrao
vouloir
aimer
acheter
fendre
tomber
tirer (fusil)
jeter
hwe
td-me
po
haro-nwd girè
to-me ii-ye
kiyônô
bewo berèdi
po {pu)
po
UL CONJUGAISON
La conjugaison semble être sujette à bien des irrégularités dans
les langues krou. Je donne ci -après un tableau des formes les plus
fréquemment employées en néouolé, abrioui, plaoui el téoui, sans
aucunement prétendre que ce tableau soit complet ni que ces
formes s'appliquent à tous les verbes indistinctement. On remar-
quera en tout cas qu'il existe une conjugaison spéciale pour les
verbes séparables (ces derniers sont indiqués dans le vocabulaire
qui précède par un trait d'union placé entre les deux éléments
qui composent chacun d'eux).
i* Verbes simples.
Néouolé
Abrioui
Plaoui
Téoul
partir
mie
mxnu
mo
mo
je pars
nâ mUf é mie
ê minu
né mo
n& mo^ é mo
tu pars
mo mUj ê mie
\ ê minu
mo^ nêmo
ê mo
il part
mie
ôminu
mo
mo
il part (Nitn)
è mie
ê minu'
àmo
è mOf A mo
nous parlons'
aa mie
aa minu
â mo
âmo
je suis parti
é a mky élaa mie é minu ne *
ê mo la
é Aye mOf ê mo ne*
tu es parti
ë a mle^ êlaa mit
! ë minu ne
mo la
ê ûye mo, ê mo ne
etc.
etc. ' etc.
etc.
etc.
etc.
je partirai
é i le mie
mu î minu
é me mo
é ne mo
tu partiras
êilè mie
mu i minu
mi mo
ê ne mo
PAiîUcs A LA COTE irivoii;!-:
87
Ncoui»lc
Abriulli
IMaoui
Icuui
il partira
ô 1 iè mi*'.
etc.
etc.
pars
mie
partons
aa ka mie
mu o minu o mi mo o ne mo
etc. etc.* etc.
minu
aa mhiH
mo
il mo
mo
tl mo
Notes. — 1. La forme du présent peut aussi s'employer pour le
passé et le futur. — 2. La particule ne se rencontre aussi sous les
formes le^ re^ de et ni ; en général on préfère la forme ne ou ni
après une voyelle nasale ou une syllabe commençant par n. — 3.
M. Thoiré donne aussi la forme : à dida mOy dida mo^ a dida mo,
etc., qui semble signifier «je viens pour partir ».
Néouolé
Abrioui
Plaoai
Téoui
le pars pas
' ne mie, mô ne
mie é minu be
ne pars pas
ne mie^ mô ne
mie € minu be
e part pas
ô ne mie
o vu nu be
>e part pas (intrf)
è ne mie
è minu be
18 ne partons pae'
' aa ne mie
aa mînu be
le suis pas parti
ne a mie
e a minu
i*es pas parti
ê ne a mie
7: a minu
etc.
etc.
etc.*
le partirai pas
mô ne ka mie
» e m minu be
se partiras pas
mû ne ka mie
c m minu be
e partira pas
à ne ka mie
ô m minu be
etc.
etc.
etc.*
pars pas
na mie ,
a minu^neminu
»
parions pas
aa na mie
aa ne minu
na mOf né na mo #T de mo, ndémo
na mOj ne namoê de mo
na mo o de mo
à na mo é dé mo^ù, dé mo
tl na mo a de mo
m
■
?
?
?
9
ii ûye de mo
ë ûye dé mo
etc.*
ê mo a le •
ë mo a lé
o mo a le
etc.
ne mo dé (?)
/T dé mo
Noies, — 1 . La forme du présent peut aussi s'employer pour le
passé et le futur. — 2. La forme du passé négatif, en abrioui,.
peut aussi s'employer pour le présent. — 3. La négation de peut
aussi revêtir les formes rè ou le. — 4. La particule m devient gé-
néralement // devant un ff ou un /r et n devant toute consonne
autre qu'une labiale ou un m (devant laquelle elle reste m) ou une
gutturale. — 5. Celte forme représente, en néouolé, plutôt un
88 VOCABULAIKES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
subjonctif qu'un Tulur proprement dit. Il existe encore beaucoup
d'autres temps moins fréquemment employés; on trouvera, dans
l'ouvrage de M. Thomann, tous les temps de la langue néouolé.
2* Verlies sëparables.
La particule qui termine les verbes séparables à l'infinitif est en
général /&, de ou re (ne après une nasale), plus rarement ni^ nu^
no^ n7, 0, wô, nwài etc. Je prends comme modèle le verbe di4e^
di-de ou di-re « venir », dans lequel la particule séparable est/^,
de ou re ; on verra que cette particule peut se séparer du radical
du verbe, se mettre devant lui et même disparaître.
Abrioui
PUoui
T«ooi
venir
di-U
di'de
di^rtf di'le
je viens
é di-lcy n di^U
né di-de
n& le di. éUdi
tu viens
ê di'le
di-de
êle di
it vient
à dùle
di-de
le di
il vient (neutre)
è di'le
à di'de
& le di, é le di
nous venons^
aa di'le
â di'de
â le di
je suis venu
(comme au présent)
é di la de
é di-re. é liyt di-re
je viendrai
mu l di'le
émi dedi*
é le né di
viens
di ou di'le
di ou di'de
di ou di've
je ne viens pas
é n di be /e, endiale
?
«
é dire e
je ne suis pas venu
éa di^é di be^é aledi*
?
é di'Ve a di. ni di ii.
éfU/edèdionnldèUa
je ne viendrai pas (comme au présent)
ne viens pas
a di
é n di-re a lé
ne di-re dé
Noies. — 1. La forme du présent peut aussi s'employer pour le
passé et le futur. — i. On rencontre aussi la forme é mi di-de. —
PAHLKS A r.A COTE DIVOIKE 89
3. La forme du passé négaliT en abrioui peul aussi s*employer
pour le présent. — 4. Pour avoir les autres personnes de chaque
temps, il suffira de remplacer le pronom sujet de la l'"* pers. du
singulier par les pronoms convenables. — A la troisième per-
sonne, si le sujet est un nom, on n'exprime pas en général le
pronom sujet. — Pour la place des régimes par rapport au radi-
cal du verbe et aux particules de conjugaison et de négation, voir
le paragraphe suivant. — En krao on dira : « je pars », nâmu, a je
se pars pas »> nèxe mu; « j'achète » nâ ti-ye, «je n'achète pas »
lé se ii-ye^ u je n'ai pas acheté », ne se ti re ye.
PL4GE DES nEGIMES
Il semble qu'on puisse poser en règle générale que, dans les
Langues krou, le régime se place avant le verbe; cependant cette
règle a besoin d*èlre précisée dans de nombreux cas particuliers
et elle souffre des exceptions.
En newole^ le substantif régime direct se place en général entre
le sujet et le verbe : aa fiyO bla « ils tuent un homme », fiyu mla
t boire de l'eau »; cependant on dit ka pru « ouvre la porte »«
kla pru « ferme la porte »>, mo ule Bokre, « va appeler Bokré ».
— Le pronom régime de la l'"" et de la 2'' personnes du singulier
se place après le verbe, les autres pronoms régimes se placent
aranl : na betemô <« ne me frappe pas », n'èye « je ne le vois
pas ». — Lorsque le verbe est précédé de la particule a du passé
elqa'il est accompagné d'un régime qui doit se placer avant lui,
00 met la particule a entre le régime et le verbe; au contraire, la
particule ka et la négation ne veulent le régime après elles ;èanu
fOfirêè a nu) « je l'ai compris », aa ka zriU « nous mangerons
du poisson », nà yc (pour ë ne à ye) « je ne le vois pas », n*d a ye
«je ne l'ai pas vu ». — Les régimes indirects de forme simple se
placent également avant le verbe, au moins très souvent : aa ka
dumo a allons au village », du mô mlc « je vais au village » (mais
m dit mieux ni mie du), da-gba louro'l d'où viens-tu? gbo mô wuro
I je viens de chez moi ». — Le régime infinitif se trouve souvent
précédé de la particule ka ou a-ka : yi ka le li ou yi a-kalé H
90 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
« viens manger quelque chose », yi a-ka zri U « viens maoger du
poisson ».
En abriwi, il semble que le régime direct se place indifférem-
menl avant ou après le verbe : fit u /if (eau prends donne) « donoe-
moi de Teau », di man dadi « viens manger de la nourriture », o
la fiyO a il a tué un homme », () be o « il Ta frappé », a dî o « ne le
frappe pas » , mO bo dà fiyô bo di-re (va pour appeler homme ce
venir) « va dire à cet homme qu'il vienne » ; ë mbè fù Uj « je vais
chercher de Teau » (je vais eau prendre). — Lorsque le verbe est
suivi d'une particule, soit séparable, soit de conjugaison ou de né-
gation, on place en général le régime direct entre le verbe et cette
particule leyei lel « Tas-tu vu? », Ô ye è /le « je Taî vu ». — U
semble que le régime indirect se place toujours après le verbe :
à n04e sho-m <i il est au village ». — Le régime infinitif peut se
placer directement après le verbe ; on peut aussi le faire précéder
de la particule bo^ qui, dans certains cas, correspond au ka du
néouolé : di man dadi « viens manger n^mô bodâ fiyO te « va ap-
peler cet homme » ; nabo nemôî « ne va pas là » (ne fais pas ne
va pas là).
En plawi^ il semble que le régime se place plutôt après le verbe :
« je veux dix pagayeurs », è hwe blabtoe krapo /m> » (je veux balei-
nière pagayeurs dix); « je te donnerai cinq francs », é fkye mô
urie Au; « apporte-moi du riz », hya môkobo; « va aux planta-
tions », mo Ai; (c prends ma chaise », du nà bâta. — Quant au
régime infinitif, il peut ou non être précédé de la particule bo : mo
bo pè (i ydi te coucher », o hwe mo mwe (pour o hwe bo mwe) « il
veut dormir » ; mais o hwe de didye « il veut manger quelque
chose », hwe iiye nd « il veut boire de Teau » : on voit que dans
ce dernier cas, l,e régime direct se place avant son verbe.
En tewi il semble que le régime direct, comme en plaoui, se place
après le verbe si ce dernier est seul et avant le verbe si ce dernier
est lui-même complément d'un autre verbe : « donne-moi cela »
flyendè u (donne chose cette)^ <c donne-moi un pagne » ftyendanô;
« viens boire de Teau » di nye na. — De même, à la voix néga-
tive, le régime se place en général entre la négation et le verbe,
si la négation précède ce dernier : « on n'a tué personne n odènâ
la (il ne pas homme tuer). — A la voix interrogative, le régime se
place au commencement de la phrase ou après la particule inter-
1*ARLÎ:S A LK COTE D'IVOIUE 91
rogalivc : « que cherches-tu? » de niiiwol (chose cherches?);
« comment appeilo-t-on cela? » be de u n dnni (comment chose
celte ils appellent?). — Lorsqu'on a aiïaire à un verbe séparable,
il arrive que le pronom régime se place entre le verbe et la parti-
cule à la voix négative : « je t*aime », ni hcLTo-nion md; « je ne
Taime pas n^ n dé haro md nwâ.
En Arao aussi, le régime direct se place après un verbe seul et
avant un verbe complément d'un autre verbe : ne îiyè à rnà « je
le le donne », né dx ko « je mange du riz », ne na ni « je bois de
Teau », ne girè nid « je t*aime » ; ffi nu na a viens boire du vin de
palme. »
Il est à remarquer que, dans tous ces dialectes, le pronom
régime disparaît souvent, surtout à la 3* personne, de même
d'ailleurs que le pronom sujet à la T* et à la V personnes du
singulier*
IV. — PHRASES ET EXEMPLES DIVERS
Dyida. — Viens manger, ma kyi afxka lèli (loi viens pour chose
manger); donne*moi de Teau pour boire, nya mô fiyu ka mô na
(donne moi eau pour moi boire); dépêchons-nous, â ka kpùra-
kpùra mô (nous pour vite-vile aller) ; allons, â ka mô; va Tappeler,
mô lai attends-moi, kople mô.
Cestà moi, n& le (ma chose); j'ai du poisson, zîri nà le (poisson
ma chose).
Il est mort, ôaku; il est parti, a a mô\ on Ta tué, â mbla.
Parles-tu dyida? nid kyi Dyida worel (toi parler Dyida lan-
gage?); je le parle, mô kyi.
Je puis faire cela nkalèa nô;je ne puis pas le fuire, n ta ka nô\
\e ne dis rien, n ta wore /ry; (moi pas parole dire).
Va allumer le feu, mô bura kosu\ va travailler, mô nô lobwe (va
faire travail) ; veux-tu? é tyol \q ne veux pas, wâ tyo ta.
Newole. — Viens manger, yi ka le li ou yia-ka le H ; viens man-
ger du poisson, yiaka zri li; viens boire de Teau, yia-ka fiyu
mla.
Ne me frappe pas, na bete mÔ; on a tué un homme, aa hyô bla;
96 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
il est mort, à a kuoxxù a mlô. (Celle dernière phrase esl une for-
mule polie pour dire que quelqu'un est mort sans se servir du
mot qui veut dire « mourir »; elle signifie littéralement : « il a fait
défaut. »)
Ouvre la porte, kapru ou ka uro ko (ouvre maison dans); ferme
la porte, kla pru ou mble "uro ko.
Quel est ton nom? nà fiie â? (ton nom quoi? — Le mot â ou 7
est une particule interrogative). Mon nom est Kragbi, ni nie
Kragbi.
Va appeler Bokré, mo ule Bokre; où y^s-lal da-gba mie 7? ou
da mie r? (Le mot gba signifie « quel n; da (^ où? », da-gba « en
quel lieu?) je vais au village, nâ mie du ou du mô m/e; je vais dans
l'intérieur du village, ni mie du amie; d'où viens-tu ?(/a-^&a wurot
je viens de chez moi, gbo mô wuro. (Le mot gbo signifie Thabita-
tion, le home).
Où est-il? da-gba à kol oa da kwa? (pour dakoa^a interroga-
tif); il est ici, à ko dé; il est au village, à ko duonà ko du Jko;i\
est chez lui, à ko gbo ko ; il n'est pas ici, âne di ko;\l n'y en a pas,
de fCà ko.
C'est bon, èna\i\x parles bien, tu as raison, nà wole na (ta pa-
role est bonne); ce n'est pas bon, ènena\ tu as tort, nà wole fiyu
(ta parole est mauvaise); c'est rouge, è za\ c'est un village^ voici
le village, du ko. *
A qui est cela? fiyO gba kèl ou fiyô gba ka? (pour kèa^ a interro-
galif); c'est à moi, mô kè o; c'est à toi, mô kè\ ce n'est pas à moi,
je n'en ai pas, mô ne ka\ c'est à cet homme, fiyô à-lè^kè.
As-tu compris? è a nul ou è a bla nii? (è, le, cela ; a, particule du
passé; bla^ particule interrogative; nti, comprendre); je ne com-
prends pas, ne nu\ je n'ai pas compris, ne a nu; j'ai compris, è a
nu{Vai compris).
Je l'ai vu {en parlant d'une chose), è a y^ ; je ne l'ai pas vu, ne
a ye, n'è a ye; }e ne l'ai pas vu (en parlant d'un homme), n'd ye.
Il y a beaucoup d'hommes, fiyûa kôkômle aa ko ; les hommes
sont nombreux, fiyûa zu.
Allons au village, aa ka du mo ou a-ka du mo.
Abriwi. — Parles-tu abrioui? iya Avri-wi ou t ya Abri-wil je le
parle, é ya.
PARLÉS A LA COTK iriVOIlUC 93
Viens^ di-lex je viens loul de suilo, kclc n di4€\ je ne viendrai
pus, ë n (H he te; ne va pas là, ?îa ho ne mo z ; reste ici, attends,
ghuiho.
Viens nnanger, di man dadi; je ne mange pîis cela, df n di be de ;
donne-moi de Tean, f>i u ni (eau prends donne); je veux boire,
nkwoivo nn ; je ne boirai pas, ë n nà rè.
Il a tué un homme, () ia hyd\ il Ta frappé, n be o\ ne le frappe
pas, abe o\\\ est mort, o wo'no\ il n'est pas mort, o a wù.
Ouvre les caisses, kra dubli e\ ferme les caisses, ka dubli e
(f explétif).
Va appeler cet homme, mô bo dû hyo bo dire (va pour appeler
homme ce venir) ; qui est-ce? sô nô-n na o? où est-il? tù o nôl il
est au village, o no-le shih-m ; il va venir, mu o di-re.
Où vas-tu? In minu ^? ou iê mînti et [le pour to e)\ je vais cher-
cher de Feau, e mbèni u\ d'où viens-tu? ta horet
C'est bon, è ne; ce n^est pas bon, è a e-ne ou è a ne; c'est loin,
èkorô-io\ ce n'est pas loin, èalo kôro.
C'est à moi, mo kwc (pour mô ko e) ; ce n'est pas à moi, fié a ko;
c'est à toi, md kive; c'est à lui, kê kwe (pour kâ è ko e^ à celui-ci il
esl); ce n'est pas à lui, è a ko (il n'est pas); c'est à cet homme,
fiyô kè kwe (pour tiyô u kâ è ko c).
Comprends-tu? wï-nlt je comprends, ë wî-nî; je n'ai pas com-
pris, ëwî be; l'as-tu vu? ye è lef je l'ai vu, l yê ne (pour î ye ène);
regarde, ye.
Les hommes sont nombreux, fiyfi le-hO hodo; les bœufs sont
nombreux, bri à hô le de; il y a beaucoup de maisons, kè i hôdo.
C'est fini, è wa; ce n'est pas fini, aèveôwè; tous les hommes
sont partis, fïyii lesè mïni.
Que dis-tu? wô kâpdije ne dis rien, l yâ iele kra; je ne le con-
nais pas, ëf a yt ; je le connais, ê yi-ni.
Comment appelle- t-on cela? kâ o mi de è deda? (cela il appelle
comment son nom?) on l'appelle banane, kâ n mi kubè deda (cela
il appelle banane nom) ; va acheter des bananes, mô kubè tù-me le-
ya (va bananes acheter apporter) ; combien les vend-on ?/y7 uriohô
mwî'iof (cela, argent combien vendre?) cinquante cenlimes,
T/re X:«^a« (demi-shilling); un franc, sire do ; c'est trop cher, èpo-
dyè do; ce n'est pas cher, è a dye po ; je t'en fais cadeau, /)« de
$yô u-ie.
9'! VOCABULAIRES COMPARATIFS
Tewi. — C'est blanc, &plî\ c'est rouge, a huruni; c'est noir, a
gère; c'est bon, è na-re; c'est mauvais, è fïyene-re; c'est loin,
à flyene dô-wï; ce n'est pas loin, i. mâye ; c'est grand, à bwà-M ;
c'est petit, è kyemè-ne ou è kyemèn.
Va l'appeler, mO da; ouvre la caisse, kara doble ye ; ferme-la,
ka e {ye^ e explétirs) ; viens manger, di e dida ; viens boire de l'eau,
di nye na.
Donne-moi cela, flye ndé u\ donne-moi un pagne, ùyendand;
je ne te le donnerai pas, nî fiyë de mb\ pourquoi? (ft? (exacte-
ment : chose?) parce que je ne t'aime pas, n de haro mô nwà
(« parce que » n'est pas exprimé} ; je l'aime, ni haro nuoà mô.
Que cfaerches-tu ? di ndiwo ? je cherche des bananes, ë ndiwo
bânana ; j'achèterai du poisson, nâ me-to henyï.
Ils tirent des coups de fusil, ô po pu; ils jettent des pierres, 5
po hea ; on a tué cinq hommes, ô la nae hù ; on n'a tué personne,
odè nâ la.
Il est mort, ô kà-nu ; tl n'est pas mort, à de kd; c'est fini, 2 wè^;
ce n'est pas fini, de wô wè^
As-tu compris? i wt-ne^ j'ai compris, ê flyi wï-neije n'ai pas
compris, ê fiyi ne wt.
Regarde, tarera ; l'as-tu vu ? i ye-ne ? je n'ai pas vu, tlye ri ye.
Ciomment appeUe4-on cela 1 bedè u à dàn't on be à dônl je ne
sais pas, ê flye di yi; je le connais, ô yi-ne.
Oh est-il ? nàn i mOt il est ici, ké 2 nu mO ; il n'est pas ici, i di
mO ne; il est parti au village, dyà-mle dyam (fanalyse de celte
phrase m'échappe).
A qui cette chose? nà ko di u? c'est à moi, mô koe.
Il va venir, à le nèdi; il vient maintenant, il est en train de ve-
nir, kaÂa di ka le di (maintenant veçir pour venir); il viendra
demain, à fia di fia le di (lui demain venir demain venir); il ne viea*
dra pas demain, ô fia n di rè fia le; il est enfin venu, ô di-re i ujo
(il est venu c'est fini); il n'est pas encore venu, à di-re a di.
CilAPITKE III
I
Les langues agni-assanti.
Us langues agni-assanli sont parlées dans une très vaste éten-
due de territoire comprise, d'une façon générale, entre la Volta
•1 l'est et le Bandama à Touesl, et entre la côte au sud et le 8* degré
de latilude au nord ; elles débordent légèrement sur la rive orien-
tale de la basse Volta dans les régions d'Ahouamou et d*Anoum et
dans celle de Krakyi ou Kralyé et sur la rive occidentale du Ban-
dama-Blanc dans la région des Yohouré et des Kodé. D'autre
part, la région d*Adan ou Addah et de Gan ou Accra, située à
l'ouest de l'embouchure de la Volta, est habitée par deux tribus
dont le langage ne se rattache que d'assez loin à la famille des
langues agni-assanti ; à la Côte d'Ivoire, entre Assinie et le Ban-
dama, cette famille ne s'étend pas jusqu'à la mer et en est séparée
par les peuplades des lagunes, que nous avons étudiées dans le
premier chapitre. Quant à la limite nord, si elle dépasse un peu
le 8* degré aux entrons de Kintampo, elle le suit à peu près cons-
tamment de Bondoukou jusqu'au Bandama.
A défaut de nom de famille connu des indigènes, j'ai conservé
àce groupement le nom d'agni-assanti, qui rappelle celui de Tune
des langues principales (la langue a/)!) et celui de l'une des tribus
les plus connues (les Asànli ou Asànle^ nom que nous prononçons
^tort Achanti). Je dois dire pour mémoire que tous les peuples de
celle (jEunille sont appelés par les Mandingues du nom générique
<lc T^ ou Tô-nga (gens de Ton).
Dans un ouvrage paru précédemment *, j'ai cherché à expliquer
les origines et la répartition des diverses tribus qui composent la
^' ^m de manuel de Is langue ognL Paris, 1001, in-8.
96 VOCABULAfRES COMPAKATIFS DE LANGUES OU DIALECIES
ramille agni-assan(i ; j'ai laissé échapper dans ce travail plusieurs
erreurs que je liens à relever aujourd'hui, les informations nou-
velles recueillies au cours démon dernier voyage m'ayant permis
de reconnaître ces erreurs et de les corriger.
C'est ainsi que (page 183), après avoir dit que tout me portait à
croire que le pays d'origine des Agni-Assanti était le Dagomba, le
Gondja et le sud du Gourounsi et du Lobi, j'ajoutais qu'actuelle-
ment encore « le sud du Dagomba est peuplé d'indigènes de fa-
mille el de langue agni-achanti « et qu' « il en est de même du
Gondja, dont le nom indigène est précisément Nta ou Nda »,
nom que je donne à la tribu souche de la famille. Or ces deux der-
nières assertions sont erronées.
Je continue à penser que le pays d'origine de la famille agni-
assanti devait se trouver sur les rives de la Yolta, dans le sud du
Dagomba et du Gondja, et que la tribu mère de cette famille por-
tait effectivement le nom de Nta ou Nda. Mais il convient de
remarquer que les pays actuellement appelés Nta par les Assanti
et les Koranza et qui comprennent une partie du Gondja et la
région de Bôlé ou Boualé, sont habités par des gens {Gbanyà selon
qu'ils se nomment eux-mêmes, Nta-fo comme les appellent les
Assanti) qui appartiennent à une famille ethnique et lingaistiqoe
tout à fait différente de la famille agni-assanti et apparentée de
fort près à la famille dont font partie les Mossi ; à cette dernière
famille aussi se rattachent les habitants du Dagomba. Si les dia-
lectes des Assanti, des Koranza et des Abron sont parlés assez
couramment chez les Gbanyan ou Ntafo du sud, ils ne le sont qu^en
tant que langues étrangères, et par suite de la domination tempo-
raire exercée par des tribus agni-assanti sur cette région, ainsi
que par suite des relations commerciales existant entre les Gba-
nyan et les Koranza. Mais la langue indigène des Gbanyan ou
Nlafo, aussi bien à Bôlé qu*àSalaga, est complètement différente
des langues agni-assanti. C'est ainsi que les rudiments de vocabu-
laires que j'ai donnés (page 214) sous les noms de nta et de gbanyê
sont à rattacher à la famille mossi -gourounsi.
Si donc il est possible que, primitivement, les autochtones des
pays Gbatiyan ou Gondja aient constitué une tribu dont le vrai
nom aurait élé Nta ou Nda, et qu'ils aient émigré vers le sud,
par suite des invasions de la famille mossi-gourounsi, pour consli-
PAHLÉS A LA COTE DlVOlKli: 97
luer, parleur union avec diverses peuplades de la lorôl, la famille
agni-assanli, il reste établi que ce que j'appelais « le groupe nia
delà famille agni-assanli » doit être supprimé.
Il eu est de même de ce que j'appelais (page 1 9 1 ) « le groupe du
nord-ouesl », dans lequel je rangeais (page I9i) les Dian-ué du
nord du Lobi, lesGan-né du sud du Lobi, les Komouo de la haute
Comoé, les Dorhossyè qui sont au nord des Komono, les Tyéfo
delà région de Bobo-Dioulasso et les Myorou de Kong : je suis
maiotenanl absolument certain que les Uian-né ou mieux Dj/à ou
Dj/àn de Diébougou et les Gan-né ou mieux Gà de Lorhosso, doul
je publie plus loin des vocabulaires, appartiennent h la famille
mossi-gourounsi; quant aux Komono, Dorhossyè, Tyéfo et Myorou,
les informations que je possède à leur sujet sont encore bien peu
précises, mais, quoique les Mandingues leur donnent souvent le
même nom de Tô qu'aux Agni-Assanti, je crois être en droit de
supposer qu'il convient de rattacher les Komono à la famille sé-
Doufo, et les Dorhossyè, Tyéfo, Myorou et Karaboro à la famille
mossi-gourounsi.
Les groupes que j'appelais « gouan » et « akan » n'en forment
eo réalité qu'un seul, auquel l'appellation de Ayi ou o/ct/i ou otshi,
connue de la plupart des tribus, convient mieux que les dénomi-
nations trop particulières de « gouan '> et d'à akan ». Mais je dois
faire observer que j'avais tort (page 187) d'identifier le nom de Gwà
donné parfois aux habitants du Gondja avec le nom des Gwâ de
la basse Voila : la première de ces appellations n'esl qu'une al-
tération du nom indigène Gbanyà. De plus j'avais tort de ranger
dans mon groupe « gouan » les Guioma ou Diammou et de les
identifier avec les Pan tara (page 193) ; il y a là une double confu-
sion : les Guioma ou Diammou^ dont le vrai nom est Degha^ sont
en effet d'origine gourounga, mais, quoique un certain nombre
d'entre eux comprennent le dialecte abron^ ils ont conservé leur
l^gue, qui appartient franchement à la famille mossi-gourounsi;
quant aux Pantara, dont le vrai nom est Nafâna, ce sont des Sé-
lioufo, et leur langue est un dialecte sénoufo, bien que les dia-
lectes abron et assanti soient assez répandus chez eux à cause de
ia conquête ancienne de leur pays par les Abron et les Assanti.
Enfin il est de mon devoir de dire que j'avais fait une confusion
regrettable entre les Kulàyo^ autochtones ou tout au moins très
98 VOCABULAIRbS COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
anciens habilanls de la région sud, ouesl el nord de Bondoukou,
el les kbrQ ou Gyamà^ qui en onl Tail leurs vassaux el qui sont des
Kyi loul à fait purs, très voisins des Assanii : les langues koulan-
go el abron existent concurremment^ très différentes, et s'il est
vrai que beaucoup de Koulango parlent abron et que beaucoup
d'Abron parlent koulango, on ne peut pas dire que la langue
abron ait été fortement modifiée par le koulango, comme je Tai
avancé à tort (page 193). G*est ainsi que le rudiment de vocabu-
laire que j'ai donné page 214 sous le nom de « gaman » est en
réalité du mauvais koulango et, comme tel^ trouverait sa place,
non dans la famille agni-achanti, mais plutôt dans un rameau
éloigné de la famille mossi-gourounsi.
Les langues gà (Accra) et adà-gbe (parlée dans YAdà-me ou
pays à'Adà ou Addah) ont bien quelques liens de parenté avec les
langues agni-assanli, mais, en réalité, elles constituent un groupe
à part, intermédiaire entre la famille agni-assanti et la famille
éhoué (cette dernière comprenant, entre autres dialectes, le
fO-gbe ou dahoméen).
Quant à ce que j'appelais le groupe « kouakoua » ou des
lagunes, on a vu dans le 1*' chapitre du présent ouvrage que les
tribus qui parlent les langues de ce groupe, si elles onl subi une
influence agni-assanti plus ou moins caractérisée, peuvent difG-
cilement être rattachées à la famille agni assanii el procèdent peut-
être elles-mêmes de plusieurs familles distinctes.
Ceci étant posé, il se trouve que la famille des langues agni-
assanti, au lieu de comprendre huit groupes comme je le disais
dans mon Manuel Agni^ ne renferme en réalité que trois groupes
bien caractérisés parlant chacun une langue spéciale qui se sub-
divise elle-même en plusieurs dialecles d'ailleurs très voisins les
uns des autres. Ces trois langues sont : le Ai/i ou oAgi^ le zema el
Vani.
A. Kgi ou OAyi.
La langue Ayi ou oAyi est parlée par 23 tribus principales, dont
plusieurs comprennent elles-mêmes chacune un certain nombre
de sous-tribus; on pourrait dire que chaque tribu a son dialecte,
mais, en ne tenant pas compte de certains idiotismes locaux ni de
nuances insignifiantes de prononciation, on peut réduire à six le
PAULKS A LA COTK D'IVOlKli 99
nombre des diaiccies de la langue kyi; en voici l'éniiméralioii,
afec rindicalion des Iribus qui parlent chacun d'eux, en allant de
Tesl à Fouesl et du sud au nord :
I* Le premier dialecte est parle par les Awutu (ou Oôutn], qui
habitent sur la côte h l'ouest des Gan dWccra, entre la rivière
Densou ou Oumo et la rivière de l'^eltali, et, avec quelques dilFé-
reoces, par les Gomwa (ou Dwoma), qui leur font suite de Feltuli
exclus jusqu'à Douoma inclus (région de Winnebah). Ce dialecte
renferme un certain nombre d'impuretés dues à l'influence des
aociens parlers autochtones et de la langue gan.
2* Le deuxième dialecte, auquel on peut donner le nom de dia-
\n\e/anti, est parlé par les Fanii (ou Fàndï) proprement dits, qui
habitent le long de la côte entre le cap de Touam ou Tantam et
l'embouchure du Pra (région d*Anamabou, Cape-Coast ou Ogoua,
Glmina, Commendah), et ont des colonies à l'ouest du Pra à Tcha-
ma et Sekondi; les Asini(o\i Asin ou Asini-Fufu), qui habitent
aaoord des Fanti, entre la rivière Ayensou à l'est et les Kyéfo à
Touest; les Kyefo (ou Kj/ifu^oM Tiefo, dits aussi Toufel), qui sont
à cheval sur le Pra, au nord des Fanti, et que j'avais rangés à tort,
jecrois (page 195 du Manuel agnï)^ dans le groupe zéma ; les Wasa
ou Waso (Wassaw ou Warsah), qui habitent au nord des Ahanta,
entre les Kyéfo à l'est et la rivière Ankobra à l'ouest et que j'avais
également rangés à tort parmi les Zéma. Le dialecte fanti est très
répandu sur toute la côte d'Accra à Grand-Lahou et dans les
exploitations caoutchoutifères de la forêt, à cause de l'esprit d'en-
treprise et d*émigration des Fanti.
3* Le troisième dialecte est parlé : par les Akwamu (ou
Akouambou), qui habitent la région de Kpong, sur les deux rives
delà Volta, au nord du coude que fait ce fleuve vers lest avant
d'aller se jeter à la mer; les AÂwapim, qui habitent au nord des
Gan, entre le coude de la Volta dont il vient d'être question, à l'est,
elia rivière Oumo, à l'ouest; les A/dm (ou Akyi)^ qui habitent au
nord des Oboutou et au nord-est des Assini entre les Akouapim et
le Pra.
4* Lre quatrième dialecte est parlé par les Anoum, qui habitent
une petite région à l'est de la Volta et au nord des Akouamou, et
parles Latè^ qui sont dispersés au milieu des Akouapim, notam-
ment dans la région de Kyérépong. Comme le premier, ce dia-
100 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
lecte renferme un certain nombre d*impurelés dues à Tinnuence
des anciens parlers autochtones.
5"* Le cinquième dialecte, qu'on pourrait appeler le dialecte
asantij est parlé : par les Adansi^ qui habitent entre le Pra et la
rivière Da, à Touest des Akim, au nord des Assini et des Kyéfo, et
au sud des Assanti et des Aafo; lesZ>e%ira(Dankiraou Denkcra),
qui habitent au nord des Ouassa, entre TOQm (afnuent du Pra) et
la Tano, et que j'avais rangés à tort dans le groupe zéma; les
Amansiy qui habitent au sud-est des Aafo et des Assanti le long de
la rivière Ouéré (affluent du Pra); les Asanti proprement dits
(Assanti, vulgairement Achanli, appelés Asàndrè ou Zùndere^r
les Agni de Test, Aa par les Baoulé, Kambosi par les gens du Da-
gomba), qui n'habitent à proprement parler que la ville de Ku--
màsi ' (vulgairement Goumassie) et ses faubourgs directs, mais ont
rayonné, par leurs conquêtes et leur influence politique, sur la
plupart des tribus comprises entre la Volta et la Comoé, de la mer
à la Volta Noire; les Aafo (ou Ahafo ou Aa), qui habitent la région
dite <K Achanti » dont Kouman-si est le centre, entre le Pra à Test
et la Tano à Touest, ainsi que quelques villages à l'ouest de la
Tano (notamment Adabokrou et Diabakrou sur la route de Débis-
sou à Ouàmé ou Pftmou), ayant pour voisins à l'est les Okouaou et
les Amansi, au sud les Adansi, les Denguira et les Assayé, à Touesl
la grande forêt de l'Akonan-nzan et les Agni-Bonna, au nord les
Abron de Test, le3 Ntakima et les Doma, et au milieu d'eux les
Assanti. Ce dialecte est très répandu, notamment dans les exploi-
tations caoutchoutifères qui avoisinentla frontière franco-anglaise,
à cause de Tesprit d'entreprise des Assanti et des Aafo, et des émi-
grations occasionnées par les .guerres faites aux Assanti par les
Anglais.
ô"" Le sixième dialecte, qu'on pourrait appeler le dialecte abrô^
est parlé, avec quelques môdiflcations spéciales à chaque tribu,
par : les Krakye ou Krakyi, qui habitent la région de Krakyé ou
1. Gq a donné comme étymologie du nom de Kumà-si la traduction « derrière le
trou » (Kumâ-si), à cause d'une mare voisine de la ville ; les Assanti eui*mèmes
disent que ce nom vient de celui d*une idole à flgure humaine, appelée Kumà^
qu'on conservait dans la ville et qui la protégeait : d*où Kumà'%i (en agni on dirait
KuniOrsu)^ « le lieu de Kouman ». Cette idole a été détruite par Tarmée anglaise.
PARLÉS A LA COTE DIVOIHE 101
Rralyé, dans le Togo allemand, à Tcsl de la Voila, entre ce fleuve
cl son confluenl l*Oli; les O/cfvau ou Kwau (dits aussi Amina)^ qui
habitent la vaste région cooriprise entre la Voila \\ l'est, les Assanti
cl Aafô à Touest, les AUim nu sud et les Abron de Test au nord;
les khro ou lir^ de Tcsl (lirong sur les caries), qui habitent la
région d'Ataboubou, entre la Voila à Test, les Ntakima a Touest,
les Okouaou au sud et la rivière Prou au nord; les Koranza^ qui
habitent entre le Prou et la Voila Noire, autour de Kintampo,
dont la population citadine est surtout haoussa: les Ntakima, qui
habitent au sud des Koranza, dans la région de Wonki, séparant
les Abron de Test des Abron de Touest; les Domna ou Doma, qui
habitent la région de Ouâmé ou Pâmou, près et à Test de la fron-
tière franco-anglaise, entre les Aafo et les Agni-Bonna au sud, les
Abron de Touest à Touest et au nord, les Ntakima et les Aafo à Test ;
enfin les Abrô ou Brô de Touest, ou Gj/amà, qui habitent dans la
région comprise entre les Doma et les Ntakima à Test, la Comoé à
l'ouest, les Agni-Bonna, les Agni-Sikâssouroué et les Agni*Binié au
sud, et le parallèle passant par Bondoukou (ou à peu près) au nord,
région dans laquelle ils ne forment guère d'ailleurs que la mino-
rilé, au milieu de leurs vassaux Koulango, Agni, Nafftna, Gbin,
byoula, etc., mais où leur dialecte est généralement compris et
parlé, en outre du koulango et des autres langues.
Peut-être aussi conviendrait-il de ranger dans le groupe kyi les
O&m Okyiy qui habitent à Test du Dako, affluent oriental de la
Voila, entre cette rivière et le poste allemand de Bismarckburg,
mais je n'ai pas assez de renseignements sur eux pour me pro-
noncer à ce sujet.
^ote historique. — Je ne m'étendrai pas sur les migrations et
Thistoire des Kyi, renvoyant le lecteur à ce que j*en ai dit dans
mon Etmi de manuel delà langue a^ni (septième partie), en tenant
compte des corrections faites plus haut. Je dirai seulement que,
d'après des informations recueillies en 1903 à Bondoukou auprès
d'un parent de Prempe^ dernier roi des Assanti, il résulterait que
le sixième souverain de cette tribu était bien un homme, comme
Jedisent Keindorf et Bowdich, et non une femme, comme je l'avais
supposé : il s'appelait Kwasi-D wadnmu et était le neveu ou le
frère A'Apoku-Ware, son prédécesseur. Quant au 13* roi, son
vrai nom serait Agyumani-Kankari et non KoH-Karikari. Enfin
102 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
le 15% prédécesseur de Prempé, s*iippelail Ahima-Kofi^ plutôt
que Kouakou-Doua-Kouman.
Voici maintenanl, diaprés des traditions recueillies à Bondou-
kou et des documents écrits en arabe fournis par rimftm de celte
ville, quelques notes sur Tbisloirc des Doma et des Abron; ces
noies reclinent en partie et complètent ce qui est dit des Abron et
de Bondoukou aux pages 193, 204 et 205 du Manuel A gni.
Peu après Tinslallation des Dyoula à Bondoukou, c*e8t-à-dire
vraisemblablement au xv* siècle de noire ère et environ 200 ans
avant la fondation de Kouman-si» une guerre éclata entre les
Assanli et les Abron ou Bron de l'est. Une partie de ces derniers
se réfugièrent dans le pays des Okouaou ou Kouaou. Mais, repous-
sés par les Okouaou, ils reprirent vers Touest leur mouvement
d*émigralion et se fixèrent quelque temps kNsûta^ au nord-ouest
de Kouman-si, sur les bords de la haute Tano. Inquiétés encore
par les Assanti, ils s'avancèrent jusque sur les bords de la rivière
Kpan-mou ou Pàmou, au lieu connu aujourd'hui sous le nom de
Wâme, Wam ou Pâmu. Là ils se séparèrent en deux fraclioos,
dont l'une, demeurant à Ouftmé, y devint la tribu des Doma ou
Domna-fo^ qui y habite encore.
L'autre fraction quitta les Doma^ sous la conduite d*uo chef
nommé Adou-Bini, et se rendit d'abord à Yakassé, village situé
près et à Test de Dadiassi, au sud de Bondoukou. Bientôt Adou-
Bini plaça sous sa suzeraineté les Nafànaet les Gbin, autochtones
du pays, puis les Dyoula de Bondoukou ; il acheva de détruire
Bégho, vieille ville musulmane située près du coude de la Volta
Noire, non loin de remplacement actuel de Foughoula, et d'où les
Dyoula étaient venus; puis^ aidé des Nafàna, il réduisit à l'étal de
vassaux les Koulango établis au sud et à l'ouest de Bondoukou, et
se fit reconnaître roi de toute la région s'étendant d^Assikasso ou
Agni-Blé-krou au sud jusqu'à Tambi au nord, et de la Çomoé à
l'ouest jusqu'aux Doma et Ntakima à l'est, avec Bondoukou
comme capitale. Cette région, connue jusque-là sous le nom
à^Awasu o^ Awôsti (pays désert, ou pays des calebasses), fut dès
lors désignée par .le nom de ses conquérants, Borô^ BrO^ AàrO
1. JVi dit (p. 103 du Manuel ngni) que les Nta avaient séjourné chez les Guioma
avant d'arriver à RonHoukou : c'est « chez les Doma » qu'il faut lire.
PAHI.KS A LA COTK OIYOIUK lo:j
OU A//om7, maislcs Assailli lui donnërcnl le nom de Gyamà (Gaman
ou Jaman des cartes anglaises) pour la distinguer du Bron ou
Abron de Test. Les vrais Abron sont en minorité dans cette région,
qui comprend encore le Barabo et leSiangui ; les vassaux Koulango
y sont bien plus nombreux que leurs matires. Mais Taulorité des
Ahron est réelle et leur langue, qui est très voisine du dialecte
assanlî, est comprise par quelques Koulango et Dyoula, et par ta
majorité des Nafâna. Les Abron sont appelés Doghâbo par les
Koulango.
Adou-Bini dut mourir vers 1450. Ses successeurs furent choisis
dans sa famille, qu*on appelle la famille Yakase^ en souvenir du
village où Adou-Bini s'élait d*abord établi'. Sous le règne d*A6o,
dixième roi de TAbron, ce pays fut envahi parles Assanti, conduits
"^T Apokii'Ware^ deuxième roi de Kouman-si (1745). Abo, avec
ses guerriers et les Dyoula, se réfugia à Kong, où le roi assanti le
poursuivit, se le (it se livrer par la mère du roi de Kong, alors
absent, et le mit à mort (1746). Ensuite Apokou-Ouaré retourna à
Kouman-si, après avoir installé comme roi de l'Abron un Assanti
nommé ^o/f-5o/îo. A la mort de ce dernier (1760 ou 1770), les
notables du pays^ craignant d*indisposer le roi de Kouman-si en
élevant au trône un héritier d*Abo et ne voulant pas d'autre part
obéir à un Assanti, choisirentcomme roi un notable nommé A^yu-
^m, qui appartenait à une fraction de la tribu agni des Bonna,
fraclion établie dans les monts Zàzà^ au sud de Bondoukou, où se
trouvent les sépultures des rois. A partir de cette date, les rois de
TAbron furent choisis alternativement, quoique sans régularité
absolue dans rallernance,tantôtdans la famille Yakassé, d'origine
abron, tantôt dans la famille dite Zanzan, d'origine agni mais
abron d'élection.
Adifigra-K'adf/o^ quatorzième roi de l'abron, ayant refusé de
payer tribut à Toio-Kwamna-Bomii^ roi des Assanti, sur les con-
seils d'une femme mandé nommée Niankoura qu'il avait épousée,
Tolo-Kouamna-Bonsou envahit l'Abron; le roi Adingra fut tué
(1820); les Dyoula de Bondoukou se réfugièrent à Mango ou Grou-
1. Il est à remarquer que, bien que Bondoukou soit la vraie capitale de TAbron,
où sltccomplissent les cérémonies funéraires et l'élection des rois, ces derniers
choisirent toujours pour résidence un petit village k quelque distance de la ville.
104 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
mania, sur la Comoé, el se mirent sous la protection de Ndya-Ane,
roi de Mango et des Binié. Les Assanti se retirèrent de TAbron
sans autre résultai que quelques fructueuses razzias, et la cap-
ture du tabouret en partie couvert de feuilles d*or qui ser\'ait à
rinvestiture des rois deTAbron et qui servit depuis à celle des rois
de Kouman-si. C'est le désir du gouverneur anglais Hodgson de
s'emparer de ce tabouret qui occasionna la dernière guerre des
Assanti avec les Anglais. Depuis, les Abron construisirent un ta-
bouret semblable à celui que leur avaient pris les Assanti et ils s'en
servent encore aujourd'hui. Quant au roi de Mango, une fois la
guerre finie, il refusa de laisser les Dyoula retournera Bondoukou.
Fofie^ successeur d'Adingra, s'en fut les réclamer les armes à la
main et trouva la mort dans une bataille près de la Comoé (1830).
Mais, malgré la mort de leur roi, il semble que les Abron eurent
le dessus, car les Dyoula purent revenir chez eux.
En 1882, sous les règnes à'Agyumani dans TAbron et de Mmga
Bonsu dans TAssanti, des commerçants abron ayant été dépouil-
lés à Banda (au nord-est de Bondoukou), à l'instigation de chefs
ntakima et assanti, les Abron attaquèrent Ouonki dans le Nta-
kima et y firent 50 prisonniers; le roi de Kouman-si envoya des
troupes à la frontière de l'Abron et implora l'assistance du gou-
vernement anglais; mais les hostilités n'allèrent pas plus loin, et
le capitaine anglais Lonsdale, envoyé par son gouvernement, se
contenta de promettre que les autorités britanniques s'occupe-
raient de régler l'affaire dont il ne fut plus question.
Les événements qui suivirent peuvent se résumer ainsi : vi-
site de Treich-Laplène à Bondoukou en 1888 et traité passé par
lui avec.le roi Aguioumani \ 1^ visite de M. Binger en 1889, sa 2*
visite en 1892; arrivée de Burama-Walara^ roi du Guimini, qui,
voyant Samori envahir son pays, se réfugie auprès d'Aguioumani
(1895); attaque des Abron par Samori qui venait de prendre
Mango el résistance victorieuse organisée par le chef abron Kwa--
dyO'Agyumani\ entrée à Bondoukou de Sarankyè-Mori, venant de
de Bouna (juillet 1895); arrivée du colonel anglais Northcott
devant Bondoukou, fuite des Sofa conduits par Bakari et départ
des Anglais (1896) ; mort du roi Aguioumani (1897) ; fondation du
poste de Bondoukou par M. Clozel et M. Lamblin (1897); apaise-
ment d'un commencement de révolte de quelques chefs abron par
PARLKS A LA COTE D'IVOIRE 105
lecapilaine Beiiquey cl avènemeiil du roi Kouadio-Eboua (Î808) ;
mori do co dernier, à la snile d'une chiile de cheval, el éleclîon
(l'Amciigiiliui(1002).
Voici maintenant, d'après les traditions écrites des musulmans
dcBondoukou, la liste des rois de TAbron :
V Adu-Bini ou Adu-Biri ou Adu-Biriye (1450?) ^ ^\
^ •
V Biri'Eôwa
y Yebwa^Fari ou Ebwa-Fari
4* Sakuriye
y Bwadu'Affi/umani *
^'BofU'Bini
7* Tarudaii
§• A dififfra-Banini
1 '
•
^ • «M
• -f • ^ •
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tH v-^ V
^^ — • •
• ^ •
• • ^ •
VC^-r'^'
-^^ -l'
^' Diri-Kofi'Banini ^^^ ^^jJ j^
•O* 4*0 (1720-46) ^]
^ * y j
« I • Kofi-Sono ( i 746-60) ^^ ^
«2* A^ytt»iant (1760-90) .J^î
<3*fi/n.^o/f-^arfyo (1790-1810) ^jj^^j-Tj-,
« 4* A diiigra-Kadtjo ( 1 8 1 0-20) j^j^^ '
1 5* Fo/fe (1820-30)
t ^ • t J»
••Ce nom i4(^ytimaitt ou Àgyumane^ que les Anglais écrivent « Arjumani »
^'^«mciis écrivent Warsaw pour Wasù el Tarkua pour Taàwa, ne vient pas, comme
^ ' * <i>l, de Tarabe al^djwn^a « Vendredi » ; c'est le nom d*un génie dont le culte
r ^^nda chez la plupart des tribus Agni-Assanti.
106 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
• ^x
1 7" Agyumani (1 850-97) ^J.*^\
% J ^ P% 9
1 8^ Kwadyo-Ebwa (1 898-1 902) y-rr^^y-^
19* Awew^ma (1902-...)
B. Zema.
Réduit ainsi que je Tai expliqué plus haut, le groupe zéma ou
« apollonicn » ne comprend que deux dialectes :
r Le Zema proprement dit, parlé par lesZe/izaou Amtmaya (ap-
pelés Zimba par les Mandé, Aua parles gens d*Assinie^ Gura par
les Fanti, A$oko par les Baoulé, « Apolloniens » par les Européens),
qui occupent la région cdtière comprise entre la rivière Ankobra
et Assinie (centre principal Béyini ou Beyin), limités au nord par
les Agni-Bouressya, les Agni-Arissyin et la lagune d'Abi, habitent
aussi la rive nord de la lagune Tano (Prambo, Zobénou, Nguiémé,
Adima, etc.) et ont des colonies assez nombreuses le long de la
côte depuis Assinie jusqu*à Lahou (notamment à Assinie, à Moha-
mé, à Grand-Bassam, à Jacqueville, à Lahou), dans la région des
lagunes (à Abi, Krinjabo, Bonoua, Abra, Mouossou), chez les Agni
de Test (à Betlié, à Atakrou), et chez les Baoulé (à Tiassalé, Tou-
modi, Kokoumbo, etc.); c'est le zéma qui est la langue usuelle à
Grand-Bassam et à Mouossou;
2* VAanta^ parlé dans la région d*Axim et de Dixcove, entre
Tembouchure de l'Ankobra et Sckondi, au sud des Ouassa.
G. Afii.
Les Agni (appelés Aivôhûi par les Assanti, Aowim par les Fanti,
Donnai ou Monnèi-fo par les Abron), occupent à peu près la moi-
tié du territoire des peuples Agni-Assanti, depuis la Tano à Test
jusqu'au Bandama à l'ouest, écornés au nord-est parles Aafo, les
Doma et les Abron, et au sud-ouest par les peuples des lagunes.
On peut les diviser en dix-huit tribus; j'ai donné l'histoire et la
répartition de quinze d'entre elles dans VEssai de Manuel Agni
(pages 197 à 206). Voici à nouveau, avec quelques corrections,
cette répartition, en allant de l'est à l'ouest et du sud au nord, et
PARM':S A LA COTE IVIVOIUK 107
en groupant ensemble les tribus qui parlent sensiblemcal le même
dialecle :
i* Les Bwest/a (Broussa sur les cartes) habitent, au nord des
Apolloniens, les deux rives de laTano en amonl du confluenl de la
rivière Bouégne (région de Dyemma et de Nguiô ou Enchy),
s'éleadant à Test jusqu*à l'Ankobra, à Touest jusqu'à la fronlière
aDgIo -française y et au nord jusqu'au Dadiessou anglais exclus. Les
Arisht/Iou Aryssyinrornieni unepeiite tribu qui comprend quelques
rillages sur la rive gauche de la basse Tano, notamment Elubo, et
quelques villages sur la rive droite, notamment Nougoua, Adyé-
gouàssou et Sikabilé. Ces deux tribus parlent à peu près le m6me
dialecle, qui a subi Tinduence du zéma.
2* Les Asini ou Aso/co habitent, mêlés à des ApoUoniens, les
divers villages (Mârya, Komando et France) qui constituent la
population indigène d'Assinie ; mêlés à des Mékyibo, le village
d'Assoko dans la grande tle située au nord des poudrières d'Assi-
oie, et les villages de Mo-oua, à Tentrée de la lagune Tano (rive
nord), et d'Élima, à Teulrée de la lagune d'Abi (rive est); puis, à
peu près purs, les villages d*Abi, Aguan et quelques autres. Leur
dialecte, surtout ci Assinie, a fortement subi Tiniluence du zéma.
3* Les Sàmvi (Sanwi sur les cartes) comprennent à proprement
parler les villages ou régions de Eiboué ou Boue, Até-ngré, Ngra-
inan-krou,Guiemvyessou (sur la rive nord-est delà lagune d'Abi);
Aouèssèbo, Krinjabo (ou mieux Krindf/âbo), Aboisso (ou mieux
Mwaso); Ayamé, Akressi, Yaou, Kotâsso, Kouénzâbo, Byanouan,
Akyékrou (sur ou près de la route d* Aboisso à Zarânou) ; ces divers
villages se répartissent en deux groupes principaux, celui du sud
dépendant du chef de Krinjabo, et celui du nord du chef d'Ayamé.
AuxSan-mvi,il convient de rattacher les A/i^ma, qui comprennent
^ux-mêmes : les Aàttgamàou Angaman(Dissou, Nkossa, Nyamyes-
^y^ Mouassué, Ngakin, Alakàbo; ces deux derniers villages, à
peu près désertés, sont situés le premier sur la Bouégne et te
^ond sur la Tano, au sud de Dyemma); les Brafe (nord de la
^une Ehy; Ehanyan, APiénou, Kouakrou, Gban-sou ouMbassou,
(dadiessou; Toliessou, Aboulie, Kotoka; Bafya, Kofikrou, Dibi,
formant quatre groupements); les Mûfere-ama ou gens de Mâféré.
^s San-mvi et les Aféma parlent le même dialecte et forment un
n^èine groupement politique^ sous l'autorité plus ou moins nomi-
108 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
nale du chef ou roi de Krinjabo. Les trois derniers rois de Krin-
jabo sont Am<vNdourou (vulgairement Amatifou), Aka-Simadou,
el Mbra-Kouassi, qui règne aciuellement.
4"" Les Belienufwe ou Bellié, établis au milieu des Akyèdu nord,
sur la rive 'droite de la Comoé, h Bctiié ou Koguinan, el sur
quelques villages de la rive gauche. — LesiVe/^;iy«nt//t^^habilenl
le Ndéuyé(fau8sement écrit Indénié diaprés Torlhographe anglaise),
qui s'étend entre la Gomoé à Touest, la frontière franco-anglaise
à Test, le parallèle de Krindyâbo-ba (un peu au sud de Koua*ua-
krou ou Dyamrakrou ou Diambarakrou) au sud, et le parallèle
d*Akobouassué (un peu au sud du poste d'Assikasso) au nord; les
centres principaux sont Zarftnou, Abongourou, Niable elMaoza-
Douan, ce dernier village ne faisant pas partie, à proprement par-
ler, du Ndényé. — Les Asaye (appelés SefAûi par les Assanti,
Sefwi par les Anglais, Sahué sur nos cartes) habitent à Test du
Ndényé, entre la frontière franco-anglaise et l'Ankobra; ils
s'étendent au sud jusqu'à Amouaya inclus et au nord jusqu^à Débis-
sou et Ëssénou inclus ; leurs centres principaux sont Assafo et
Ouiya-Ouossou ; au sud, ils sont séparés des Bouressya parles
Dadiessoufoué ; à Test, ils louchent aux Denguira; ils sont séparés
des Aafo au nord et des Ndényénoufoué à Touest par une grande
forêt inhabitée, appelée Akonà-nzà^ où l'on ne rencontre que des
établissements temporaires appartenant à des Fanti, des Ouassa
et des Assanti qui se livrent à la récolte du caoutchouc et qu'on
appelle Poyofwe ou KOgofwe. C'est à tort que j'avais rangé les
Assayé dans le groupe zéma : leur dialecte ne se distingue pas de
celui du Ndényé*.
1. Voici, d'après Adomû^ ctief de Zarânou, quelques renseignements hiiloriqm
sur le BeUié, le Ndényé el TAjsayé, renseignements qui concordent ea génén.1
avec ceux publiés dans le Manuel Agni,> — Il y a très longtemps, toutes les tribu^^
Kyi, Zéma et Agni, depuis Accra jusqu'à la Gomoé et depuis la mer Jusqu'à
Volta, obéissaient à un seul roi nommé Ano-Aiema; les dates de sa naissance
de sa mort, ainsi que le lieu de sa résidence, sont inconnus. Chaque triba reveD^-
dique ce monarque comme lui ayant appartenu, notamment les Boaressya et 1»^
Zéma; en réalité on ignore quelle était sa tribu. Plus tard, un autre chefréunv^
encore sous son autorité tous les peuples agni-assanti ; on rappelait iTtoriàu- A As; H
résidait en Apollonie et est généralement considéré comme un Zéma. Son autoriC^
fut Tortemenl battue en brèche par les Fanti. A sa mort, l'hégémonie disparut ^^
les diverses tribus se rendirent indépendantes.
Beaucoup plus tard, après la fondation de Kutnùsi par Tutu vers 1700, les roi^
PAIMJCS A LA COTIS D IVOIUIÎ 109
5* Les Dadiesu/œe occiipcnl une petite région dont Dadiessou
est le centre et qui est située en territoire anglais sur la rive gauche
de la Bya el près de la froiilière, enlre les Bouressya au sud et
les Assayé au nord; ils ont Tait partie du même mouvement de
migralion que les Sikassoufoué et parlent le même dialecte. —
L.es Sikâsufwe (appelés Guabenefo par les Abron) n'occupent
que quelques villages situés près d'Agni-Ulé-krou ou Agui-
Mbri-krou (résidence du chef actuel Eyiia) et à Test du poste
d'Assikasso; le dernier de leurs villages à Test est Kotokosso; ils
odI aussi quelques villages à Touest d'Assikasso dans le Tengoué-
lan.— Les/?o/i/iaoui?om/a habitent— non pas dans le Bondoukou,
le Barabo, le Siangui et le Kourounsa, comme je Tai dit par erreur
dans le Manuel Agni — mais entre les Sikassoufoué et les Abron,
dans une étroite bande de terrain assez peuplée, qui va de la fron-
tière anglaise à Test jusqu'à la Gomoé à Touest (villages de Kogui-
<les AsmqU essayèrent de reconquérir celte hégémonie el, conlinuelIeinent,ll8 for-
Çtîeat i leur payer tribut, les armes à la main, les diverses fractions kyi el agni
(NUklmt, Akim, Abron, Fanti, Bouressya, Assayé, Ndényénoufoué, etc.). Mais quand
i'vmée achantl était partie, les tribus vaincues reprenaient leur indépendance.
C'est sous le règne d^Apoiu-Warcf (1720-1741) qu'Adom place la fondation de Bettié
<Ni Koguinan et celle du Ndényénou. Le Beltié fut fondé par Abiri-Moro, qui Tenait
dePAssayé, chassé par Apokou-Ouaré.
UNdényéou Ndényénou fut fondé par un Ntakima dont Adom ignore le nom (Ano
<UQsmon Manuel), chassé de son pays par Apokou-Ouaré au retour de Texpédilion de
ce dernier dans TAbron. Adom ignore le nom d*Efûi-Ba cl la tradition qui le donne
coonme successeur, d*Ano. Le premier roi du Ndényé dont il se rappelle le nom
^t Kwakyûmasi (Kouatouman-Si du Manuel) ; ensuite régna Kyatnoro (Tyambo du
^oaitd), puis {So^Kabna) (So-Kouamna), puis Nàndakyi ou Nùndeke (Nan-Ndaki),
puis Bomwa (Benouan) qui ne régna que deux ans, puis Kyemle, puis A6iiru-Kye,
puis Gàwa-Kwasi, qui cul trois neveux : Mia-KwadiOf Amwako et Kofi-Amairû,
Nia-Kouadio, avant sa mort, désigna comme son successeur son frère Amouakon.
^ais la famille d'un certain Kwasi-nihye mil un « fétiche » sur la chaise royale de
^açoaàce que, si un descendant de la famille de Gboua-Kouassi occupait celte
^f^aise sans avoir offert au « fétiche «» une calebasse pleine de poux, un chien cornu
^^ cent bœufs, il mourût. Malgré ce sort jeté, Amouakon voulut s*asseolr sur le
^^^ne, mais il mourut Tannée suivante (1892). Son frère Kofi-Amatran eut peur et
'^'usa la succession ; Kouassi-Dikyc alors s*empara du pouvoir, mais les partisans
^^ KoG-Amalran refusaient de lui obéir. G*est alors que Kouassi-Dikyé, ayant
Perché à soulever le pays contre Tautorilé française, fut déposé et expulsé (18^).
^ ce moment, Kofi-Amatran était mort, et la succession revenait à son neveu,
'^"Mioa^ô le jeune, chef d'Abongourou. Le parti de Kouassi-Dikyé, dirigé par mhui^
'^^(ica et par Adom lui-même, conseillait à Amouakon de ne pas accepter la
^^€ces«ion ; néanmoins, sur les instances de Taulorité française, Amouakon consentit
^ s'asseoir sur le trône et U règne encore actuellement.
i
ItO VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALBCTBS
nan, où réside le chef Adou-Yao, de Koumankpalyé, Agaima-
krou Nan-ngo, Takikrou-sud, Ala-krou, Ndrama-Krou, Vifossi,
Nziiékpri) etc., et villages du chef Kouamé-Sumbra entre la route
iôlégraphique el la Gomoé); on rencontre anssi des Bonnadans
le sud-ouest de Bondoukou, notamment dans les monts Zanzan :
c'esl de h\ d'ailleurs qu'ils se sont portés vers les pays qu'ils
occupent aujourd'hui au sud des Abron ; enfin on trouve encore
des Bonna dans le Baoulé, à l'ouest el près du poste de Guiguié*
hui [Gigyeûi ou Gigyevt), où on les rattache à la tribu baoulé des
Atoutou. Les Abron les appellent Bonnài ou Monniij et appliquent
ce nom à tous les Agni ; c'est ce nom, orthographié « Booal » par
le Dr. Maclaud et « Bouanda-Agni » par M. Binger, qui m^avait
amené à les confondre avec les Sénoufo-Nafftna de Bondoukou,
appelés « Banda » et « Ouandara » par les étrangers. C'est k tort
que j'ai dit dans le Manuel que quelques-uns s'étaient converlis k
l'islam : cette remarque s'applique aux Nafftna et non aux Bonna.
Leur dialecte est à peu près identique à celui des Sikftssoufoué.
— Les Kumwënufwe d'Atakrou sur la rive gauche de la Gomoé ne
se différencient pas beaucoup des Bonna, sauf qu'ils sont mélan-
gés de Zéma. — Les Binye (appelés Binik par les Koulango) habitent
Aouabou et quelques villages voisins de Mango, sur la rive droite
de la Gomoé, Mango elle-même étant surtout peuplée de Mandé,
de Haoussa et de Ngan autochtones; de plus ils ont un certain
nombre de villages à l'est de la Gomoé, ainsi que dans le sud de
l'Abron, où on les rencontre souvent mélangés aux Bonna.
6* Les Bomofwt habitent à Touest de la Gomoé, au nord du
parallèle d'Atakrou, au sud des Ngan-noufoué et à Test des Ouré
(région de Kouadio-Nguessan-krou). — Les Ndamèfwe habitent
au nord-ouest des fiomofoué et à l'est des Baoulé-Agba (région
d'Amakro). — Los Ngànufwe ou gens du Ngan-nou ou pays des
Ngan {Gâ-ra des Mandé, Anno des Apolloniens), habitent à Test et
au sud-est du Dyammala, entre le méridien de Salama à Touest el
la Gomoé à l'est, limités au sud-ouest par les Ndamèfoué et par les
Bomofoué au sud-est où ils s'étendent jusqu'à Kamélinsou, non
loin d'Atakrou. Les Ngànufwe sont des Agni, mais, de même que
les Abron ont au milieu d'eux des vassaux koulango, de même les
Ngan-noufoué ont parmi eux des vassaux autochtones, qui sont les
Nya proprement dite qu'on rencontre dans le Dyammala, à
PAïu.És A LA cuti: i)*ivoiin: in
Ouassadougou, à Kaméliiisou, à Alango, cl qui oui une langue spé-
ciale apparlenanlii la famillo mandé-fou; mais presque tous les
Ngancomprennenl le dialecte agni des Ngan-noufoué, lequel est
le même que celui desBomofoué cl des Ndamèfoué.
7' Les Moromtfwo ou Moro/ite liabilenl le Moronou (vulgaire-
meiil Morénou), compris à peu près entre le iNzi à louesl, la Comoô
il Test, les Abc et les Akyc au sud, les Uaoulé-Aglia et les Ouré au
nord. — Les Wurc (Ouré, appelés à lorl Ouorié) habitenl au nord
(luiMorouou la zone de partage des eaux entre la Bayasso (aniuenl
du Nzi) et la Comoé. — Les DaiCle/tvc ou Daule occupent le
Irianglc déterminé d*une façon générale par le Nzi à Test, le Ban-
dama à Touest et le parallèle de Satama au nord, débordant
d'ailleurs en plusieursendroits sur la rive gauche du Nzi et aussi
sur la rive droite du Bandama Blanc en amont de son confluent
avec le Bandama Rouge. Les Baoulé comprennent les sous-tribus
ou familles des WarèbOy des Faafwe^ des Nzipuri, des Sa^ des
Atutu^ desNanûfwe, des Nffbà et des Affba^ avec leurs diverses
ramifications, comprenant notamment les Mànde/cc^ les Aiumwèf
les Tour^ (Yohouré), les Kode, les Salikra, les Gon (tous rattachés
auxOuarèbo); les Akive (rattachés aux Faafoué); les Aaii (ratta-
chés aux Sa); les J/À<?//2ra ou Mamra, les Uonna ou Gbona (voir
plus haut) et les Kpogyu (rattachés aux Atoutou); les Aûafwc
(rallachés aux Nanâfoué); les Sondo, les Sandoro et les Nzoko
(rallachés aux Ngban); les A^a^i/ (rattachés aux Agba). — Les
Agbènt/an (Agbégnyaon, Binao des cartes) habitent, entreles Abè et
les Ari, les villages de Balra, Agbégnyaon, Bijué, Soukoukro et
quelques autres. Ils parlent, avec les .Moronoufué, les Ouré et les
Baoulé, un même dialecte^ ce qui porte à sept le nombre des dia-
lectes de la langue agni.
Je Yais donner maintenant des vocabulaires comparatifs de deux
<iialecte8 kyi (assanti et abron), d'un dialecte zéma (amanaya) et
de deux dialectes agni (aféma ou san-mvi et baoulé). Je donnerai
ensuite quelques expressions spéciales aux dialectes agni de l'est
el qui ne figurent pas dans mon Manuel, ainsi que quelques
expressions baoulé apprises depuis Tapparitioii de cet ouvrage.
Le vocabulaire asanii a été recueilli en 1903 h Bondoukou
auprès de plusieurs Assanti deKouman-si, àoi\{ Kivahrâ'Gj/umfOy
pelit-fds de Kouakou-Doua^ douzième roi des Assanti; les
112 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECIES
informateurs remplissaient toutes les conditions désirables .
Le vocabulaire abrô a été recueilli en 1902 et 1903 dans FAbron
même, auprès d*uu grand nombre d'indigènes, dans les meilleures
conditions.
Le vocabulaire zema, recueilli en 1899 dans le Baoulé auprès
de deux interprètes zéma, a été revu en 1902 et 1903 auprès d'un
certain nombre de Zéma.
Le vocabulaire afema^ et tout ce qui concerne les dialectes agni
de Test, a été recueilli de 1901 à 1903 dans les pays mêmes où se
parlent ces dialectes.
Quant au vocabulaire baule^ il est emprunté à mon Manuel Agni
et à des informations nouvelles recueillies en 1902 et 1903.
VOGiBOLiIRBS iSSiNTI, ABRON. Zfili, irfili IT BlODLl
I. — L4 NdHÉRÂTlON
Attaoti
Abron
Zéma
Aféma
Baoulé
1
ekô
ekô
ko
ekô
2
enô
efiyô
ûyûd
eHyûd
3
esd
etâ
nsd
ensd
4
•
enâe
eiid, enï
nd
end
5
enu
enû
nu
enu
6
insyï
ensyï
nsyî
ensyî
7
mô
ensô
mû
enso
8
motshûi
môqûe
moque
moque
g
eflkorô
eàkunô
figord
Ôgord
10
edu
edu
buru
buru
20
adûenu
adù-enu
abura-
nyûâ
abura
m
30
adûesâ
adû'Osà
abura-
sd
abura- sd
40
adû'dndii
adà-ant
abura-
nà
abura-nd
50
adu-enum
adû-anum
abura-
nu
abura-nu
60
adù-esyT
adû'Zyt
aburè-
'y'
abure^syî
kô.ka
fiyô
nsd
nd
nu
wtyh nsyd
MO
môkûe
ôgord
buru
abura-fiyô
abura^sd
abura-nâ
abura-nu
abure^syî
PAHLKS A LA COTK DlVOmii
1 l:i
Assuanti
A brou
Zciiia
Aféraa
Itaoulé
adà-esô
adu'Sô
ahuri* 'SU
ndu^qite
adk't^qnc
ahum-moqite
adii'Ch'orà
ndû'Hkonn
ahura-fiord
nha
eha
àja
ahurC'SO abure-so
abura^oque abura-môkite
abura-figoi-fl abura-ûgorà
nija^ é/ta y a
Djelle initiale qui se trouve au commenceincnl de certains noms de nombre dans ces
lactés peut tomber après un nom, mais elle peut aussi subsister. Le nom de nombre
oujours après le nom de Tobjct nombre, qui' reste au singulier.
IL — i.VM NOMS
asasi
ahasi
azt}re
asase, asye
asye
nshùo
enziio
nziïre
nzhiie
nzûe
^9!/'^
0}l<^ •
zinè
m
*1
m
'1
•
efhùo
oiùe
azûre
(uiïe
nzue*
ûyevre
gyemvye
gyemvye
man^ kuru
man, kuru
amane
ama, kurô
mè, kuro
Arum, km
kuru, kru
snazo
kurôf kru
kuroy kro*
afuo
VIVO
fye, namwe
///«, namwe
okwani
ekwanjkwame adiine
alini
ali
bt^po
bopo
boka
boka
boka
ktvae
kwae
ehonu
bOy bro
bo, bo-nu
edùa
dùa
baka
baka
waka
1er
egya
911^
99^
yy«
*y«
eserè
sera
fiyèni
gûgûrey aure
gugûre, aure
ngdkupô
nyâkupô
nyamne
nyamye
nyamye
ère)
ade
aie
arye
arie
ane
nôzu
kôgwe
kôgwe .
ogûa
eyita
èûa
iînze, eùa
ûa
osra
esra
siane
tara
awôro, tara
osra-ma
esrd'fna
nzara-ma
nzara-ma
obwa
ebwa
aybiva
yaebwe
yabwe
aw'vjtl
awhlyd
aûyitd
aôfiya
aôilyd
tkimit)
enipé
nipc
sena
menyd, tond
tond, menyd
l(. Biri)
obenima
berima
genyil
brinziiay byd
byd, byatwa
oba
eba
lare
hlèsua^ bia
bia, brrsfva
y*
y»
y*
y»
y
gya, si
agya, si
gya, ze
«y<?. yy«
fi, ndya
abreiva, ml
NO, ni
mo, fit
lit, mo
ni, mo
8
m VOCABULAIIŒS COMPAKATIFS DK LANGUES OU DIAI.ECTES
Atsauti AbroD Zéiiia Arém«i Baoulé
fils ba ba gha^ yarè wa^ ma^ ba wa^ ba^ ma
jeune enfant ba-kuma afura bûlema bâlwakd
jeune homme gbfloere gbafrT
jeune fille lèlwa tança
chef kpTni kpîni^ aura èura kpThi kpTi
roi» grand chef liinij osae hini aura aura *
esclave donko doflko kâgarc kdgane kdgani^
porteur adu-swa-fo adu-swa-fo adû-twa^lwe trô'-sua^fwe
ami wèfiko dâmvo ddvo ddmvo aêgwe^ dyâm
gens (h cupisitiM) fo^ni fo fùrè fwe fwe^
maison
edan
eda
iitia^ $ûê
sua^ sua
sua
chez soi
obun
awum
auro
auro
Tilag» <i eiltires
pata, asisye
sisye
sisyî
namwe'fiu
namtct^nu
chaise
okufiûa
ebiya
biya
bia
natte
empa
empa
bê
bé
bé
mortier
popo
popo
• • > • • •
kpokpo
kpokpo
pilon
popo-ba
popo-ba
kpokpo-ba
kpokpo-tm
houe
aso
atopè
tokpo
tokpo
tokpo
coupe-coupe
garante
garante
bese
bese, baka
kaka, bese
couteau
tikan
sikâ
ladye
latye^ dadye
tarye
fusil
otshûo
ntshûo
tthûi
tshûi
tût
cruche
esèni
•
m
n
se
se
assiette
ayoa
ayoa,sonko
tarye
tarye
mâle
nini
nini
ûiniki
lit, brinziia
byasway ni
femelle
bile
belc
taré
blèsûa
bla, blé
petit
ba
ba
yarè
ba
ba
bœuf
naû^ûâ
naûgûe
èndke
ndne
nane
taureau
nanqûe-nini
naûgûc-nini
êndke ûiniki
ndne-tula
nane-iura
vache
naûqûebilé
nafigûe-belè
ênâke-larê
ndne- blèsûa
nane^la
veau
naûqûe-ba
naûgùe-ba
ènâke-yarè
ndne-ba
nane^ba
mouton
ogûari
eguani
bwane
bwa
bwa
chèvre
abrekye
abirikyi
abofiki
abôki, bori
kuma^ bori
chien
otshûa
giïa
qûa
adûa, qûa
m*ua^ kûa
éléphant
eshunô
eshûnà
azon*
aswTy asûi
•• •
sut
hippopotame
nshu'thunô
nzu-shûnd
nzûre'Zont
nzliûe-stot
nzûe-stîi
lamantin
tere
afio-yaré
tere
anoma
oiseau
anoma
anoma
anomà
poule
akokà
okàko
kôkô
akày ngàkà
akd
1
rAlîLKS A LA COTH U'IVOIIll-:
115
I
l
I
Assailli
kisfia
odenke
owo
agiunii
\ (grosse)
rà huile
ede palme
e palme
palme
e maïs
le
!iouc(^'^')
• |tiéil)
digène '
A brou
kùisua
adefike
eivo
affftene
Zéina
krinivïia
ehjnge
cwo
egûéiii
ti
li
firi-tlûi
eûi
ni
ani
sô
aso
jkul
ejhûni
anô
anô
kelere-md
iekeremd
si
si
kOH
ekn
koii'ûki
eku'iiki
mu
koko
nnfu
nofu
yafum
nofuru
Aféina
krumvya
elentje
eivo
egun
odije edtje duc elûe^ edùe
horadye borodye ftana bana, bdnda
etenda
koko koko
haiiki agbn hedè vtfdê, agba
adua adua aiua aluba
mâku nifîku mîîku mâku
aburo abro able
iikini Ûkini ûgini figi
emô aure ahure aure
be be me me
aijeni at/eni ayî aye
eûgo eûgo Ûgo iïgo
:/?, nzfl nzà
pinio pinto pindo
iïkâiye iïkâlye f'ig^^fyc fi gale
kùgo kôgo polombo poyûe
bosro bosro diki bosro, diki
ndm nd nd n<i, nde
adàani arye adye^ alye
tro hH)
Baoulù
krinzùa
aleûge
wo
gw*
duo
mdnda
aienda
koko
agba
aloa
mâkô
able
figi
ayûe
me
ae
flgo
nzd
able-nzd
f^gtîtè
apo tomba
asra, bosro
né^nî^
arye
tro
ti ti ti
li-mwi^ ti mwf'
iiyè fi'Jf^t fiimajhima ûima^ ima
zô su
bwi bwe
nwdy Itvd nwâ
tafelema
komi
komi'Si
we
fiy affiné iiofure
ko ku
su
bwe
nwd
tafremd
yy^
komi
komi'Si
we
fiofrt'
ku
il6 VOCABUf^AIUES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
dos
reins
derrière .
pénis
testicules
vagin
main
bras
doigt
ongle
main droite
— gauche
cuisse
genou
pied
jambe
peau
chair
sang
graisse
AManti
ki
koti
s/ioha
que
sa
sa-dûa
sa^nioa
sa-nifd
sa-betlkum
serè
kotogûe
nâ
nâ' ntû
umâ
ndm
mogya
A brou
Art
Zciiia
kotye
jhûerewa
qàé
sa
sa-dûa
sa-ma
sa
sa^baka
sa- y are
sa-nifâ
sa'beûkumi
serè
kotogûe
na
na-ntu
ohunâm
ndm
mogya
sa'/ema
sa-bène
gyake
gya-baka
nd
mogya
edûi
Aféoia
fil
butumd
iwa
ndoma
ko
sa
sa^baka
sa-ma
sa-bwi
sa-fama
sa^bè
sowa
ndgroma
gya^baka
umd^ kpro
nd
mogya
dût
Baoulé
*i
ûi
mulwd
tœa
ndoma
ko
sa
sa-kominu *
sa^'ma
sa^bwi
sa-fama
sa^bé
sowa
ndgromd
gya
gya-ionUm
ûmà^ kpro
ité, ni
mogya
lui
tissu
pagne
vêtement
perles
corail
anneau
or
argent
poudre d*or
nlama
ntama
tradye
nka
shika
ntdre
nldre
tradye
nka
shika
dzhûete
ddre
dâre
tradye
a/eré
ezûka
etrd tdne
trdni^ kondro kondro^ ta»
tradye
afre
nefigre^ba
figa
sika
shika-ndûtûre
gûete
ezûka-huture sika^mbutre
trare
afre
oneAgre-nu
gyete^ dan
sika^'moutr
chose
nom
parole
palabre
langage
prix (valeur)
talisman
de, dya
di
kasa
ogwa
busum
de^ dye
di
de, dye
kasa
egwa
busum
gàekè
gûekè
gûekè
gwa
amône
dikey dye
duma
guère
gûere^ ndè
guère
gwa
amwi
riktj rye
duma
guère ,
ndè
gûef^
g^a
amwi
jour (date)
da
da
de
de, kyTni (e, kyT
1»AUIJ':S A LA COTli DIVOIKi:
117
Assauti
Ahron
Zéuia
Afûuia
Uaoulc
durée)
da
dn
(/*»
flp
le
osrani
rsi'ani
sarn
sara
awnro
k
ofu
afwo
. . afwe
afwe
1
itvomo
. nôsitrè
ngromo
nosuha
me-de
iigremu
noiwa
lehe
meme-da
mone
kioasi-da
, . kesi'de
kesyt*
i
gyO'da
• • • • • •
. gue-de
guère
■edi
bend-da
. mndde
mand
ku-da
. U'de
we
edi
ijao'da
. ya-rfe
y«
u-
fije-da
. fwe-de
fwe
rd'hui
ène
nne
ène
ènne
ne, neke
ènora
nnera
anomd
anuma
anutna
in
okinî
akinT
èjhima
ajhima
aima
demaÎQ
orikyT
arikijT
èdikyi
arikuT
aima-si
le
okuruy ode
adere
èlèni
ele, elie
aiie
»
dabwa
^sereki
ièbwa
îère
sàrùku
séréki
(surf)
Eûkra
Liïkra
Nha
Ngra
>>asl
Ogwa
Agiva
Egwa
Egioa
Brafo
Brafo
Drafo
e
Mnfija
Asoko
Mafga
Mdmvya
issie
Kumd'Si
Kumd'si
Kumd'Si
Kumd'Si
Kumd'Si
okou
Dunlulai
Butuku
Bonduku
Bonduku
Bonduku
Kpô
Kpô
Kpô
Kpô
Kpô
^olU
Akoroho
Akoroho
foire
Adei^
Aderè
Kumwe •*
Kumw^
Kumwe
Komwe
Kumwe
Kumwi^
•
tànti
hànti
Fdnd'i
Fdndi
Fdndi
Asdii^Asdnti
\ Asdnti
Azdnde
Azdndrv
Aa
Ahro'mfo
Borù'invo
Urô'fdri
Abonô'fwe
Abonu'fwe
• ou
Gyamâfo
Abrô-mvo
Ggamd
Gyamd'fwe
Gamd'fwr
1
Nlakima
Wonki'fo
Pomna-fo
Domd^mvo
Doma-fwe
■ •••••••
118 VOCABULAIUES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Zéma
Agni
Donna
Sikassourouô
Assayé
Bouressya
Baoulé
Dyoula
Koulango
Nafàoa
Dégha
Gbanyan
musulman
Européen
soldat
cktrckeir U emickiie
AssaoU
A won ni
Ihittafo
Scjhûi fo
Duresya
Bahule
Wâkamfo**
Nkord' mfo
Dànda-fo
Gyoma
Nla-fo
A brou
Zema-fo
tionnai'fo
Bonnai'fo
Gûabnnc-fo
Asèi/C'/o
/Juresija
DahiiU
Ngyura-fo
Nkolâ-mvo
Pànlara-fo
Mo
Zcina
Zema
Aoui
Asèijùe
AOurevjT
Bahule
Kûga
Aféina
Zema
Aûi
Honda
S^ktJsO'ftve
Axéûe
Aburetya
Dahuk
Gt/ûla-fwe
Uaoulé
Asoko^fwe
Aûi
Bonda^ Bonna
StkâsU'fwe
Baute
Kdga-fwe
Nkaramo-fo Nkaramo-fo Karamo Karamo-fwe
Bure-ni Bure-ni Brô-fûrè Brô-fwe
toûgyâ'fo ioflgyâ-fo zara-fûrè nzarS'fwe
kôgo-ni kôgo-fo potombo-fûrè poyO'fwe
KaramO'fwe *"
Brà'fwe
soAgyS-fwe **
poiombiHfwe
Notes. — i. Il est à remarquer qu*OQ emploie le même mot, en
assanii el en abron, pour désigner le a bois à brûler » el le « feu n ;
le radical de ce mol subsiste en zéma et en agni pour désigner le
a bois à brûler »>, mais on a un radical différent pour désigner le
« feu ». — 2. 11 existe d'autres mots pour désigner les rivières :
asûeba ou astie-o-ba en abron et en aféma, nzûe^a en baoulé
(Feau qui vient), servent à désigner les ruisseaux qui n'ont pas de
nom ; bo-nzaen aféma, bro-nziie en baoulé, servent à désigner les
torrents qui descendent des montagnes ou leur lit quand ils sont
à sec; agyoma en agni désigne un bief, souvent à sec, qui sert de
déversoir à une rivière en temps de crue. En composition et placé
après un mol, le mot abron (7^âe devient ^/ïe (f»t/^ après une voyelle
nasale) et le mot agni asiie devient nziie : ebwa'Sue(Qbron)f yaebwe-
fi:;i/^(aféma), « la rivière des pierres ». — 3. Les formes abrégées
km et krô s'emploient en composition, après un nom d'homme :
Kofi'kru ou Kofi'krô « le village de Kofi ». On voit souvent sur les
caries anglaises les orthographes kuriim el krum ; elles sont
inexactes : kurum veut dire « au village, dans le village », et corres-
pond au kurô-ro des Agni ; ex. : be fre kxiru ni sef be /re Kofi-kru
(abron), « comment appelle-t-on ce village? on l'appelle Kofikrou » ;
PAKU-S A Ï.A COTH iriVOIIU-: 11'»
7ne ko liurum^ me ko Kofi-hnim (abron), meknkitrô ro, me ko Kofi-
/.vv;/Y)(baoul6), «je vais au village, je vais à Kofikroii ». — Après un
nom aulrc qu'un nom d'homme, on se scrl, pour former des noms
de lieux, d'expressions telles que nu « dans », an « sur, lieu de »
(vo en aféma et en zéma), ho « sous »,;i//y/ ou anirA « bord, au bord
de », <w « à lerre, la terre de » (.v/ ou tlsi en assanli et en abron) ;
souvent, en assanti et en abron, nu se remplace par un n ou un m
placé après le mot; ex. : Ese-nu (assayé), Escn (assanti) « dans les
cruches, pays des cruches »; S//Y7-.çM(baoul6), Sikâ-so (aféma) « le
lieu de Tor » ; Aivhè-bo « sous les arbres à cola »; Dya-nwà « au
bord de la Bya >>; Lalye-nsc (agni), Dadi-Hsi (abron) « du minerai
de fer à terre, la lerre du minerai de fer », etc.
4. Le mol yUgurc désigne l'herbe qui serl à faire les toitures,
une sorte de chiendent géant; avre veut dire « l'herbe » par oppo-
sition aux arbres : anre-nu « savane ». — 5. Le mot kpîni^ kpïhi,
kpïi vent dire à proprement parler « un homme parvenu à la ma-
turité »; le mot aura ou èura veut dire *i un homme riche, un
liomme généreux » ; le mot osae {asae en agni) veut dire « un con-
quérant^ un chef d'armée ». — 6. Les mois kàgarè^ kàganCy kàgani^
ne signifient pas à proprement parler « esclave », mais « enfant
d'homme du nord, d'homme tatoué, de Kàga », les populations ta-
touées du nord (Sénoufo, Bobo, elc.) fournissant la majorité des
esclaves des Agni. — 7. Les mots /b, /ù/è, /ive^ s'ajoutent en gé-
néral aux noms de pays et aux noms d'instruments ou aux verbes
de métier pour former les noms de nationalité et de profession; ils
servent aussi à former des noms d'état qui remplacent nos adjectifs.
Pour les noms de nationalité, on peut ne pas ajouter /o, /ûrè
ou ftredLW nom du pays ou de la tribu, mais on l'ajoute toujours au
nom du village. Après une voyelle nasale, fo devient souvent mfo
ou mro, et /*/6*^ devient parfois mvwe\ ex. (en abron) : Asùnti ou
Asfinii'fo « les Assanti », Abrô-mvo « les Abron », adu-swa-fo
u porteur » (de adu '< charge » et swa « porter »), ya-pa-fo « cou-
rageux » (de f/a « colère », pa « bonne »), Kumà^i-fo (les gens de
Kouman-si).
8. Par « pain indigène » il faut entendre une p&le, préparée au
pilon, d'ignames, de bananes, de manioc ou detaro, préalablement
bouillis. — 9. Les expressions sa-dtia et sa-baka veulent dire
« l'arbre de la main » ; sa-kominn veut dire « le cou de la main ».
120 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
— 10. Les noms des jours de la semaine sont au fond les mêmes
dans toutes les langues agni-àssanti, mais, en baoulé (et très sou-
vent aussi dans les autres dialectes agni), on n*y ajoute pas le mot
qui signifie a jour » {da ou de ou le).
1 1 . Les Agni qui connaissent la Voila lui donnent le même nom
qu'à la Gomoé. — 12. Le mot Wàkara-fo vient de Wfigara ou
Wàkorej nom donné aux Mandingues par lesHaoussa. — 13. Tous
ces mots viennent du mot mandingue kara-morho ou kara^mo (de
l'arabe kara « lire »etdu mandingue mor^o oumo « homme »)pftr
lequel on désigne les lettrés. — 14. Le mot sofigya vient de l'an-
glais ('. soldier » ; le mot zara ou nzara désigne en agni une troupe
de gens armés (d'où nzarâ-nu^ sarâ-nu^ en assanti nsèrem ou
nsèrim « un camp, l'endroit où se réunit une armée »).
Remarques sur les noms. — l"" Composition. — Dans toutes les
langues agni-assanti, les noms composés se forment par juxtaposi-
tion, en mettant le premier le nom du possesseur et le second le
nom de l'objet possédé ou dépendant ; si le nom composé est formé
du nom d'un agent, d'un verbe et d'un nom régime du verbe, on
met le régime d'abord, puis le verbe, puis le nom de l'agent. La
voyelle initiale des noms disparaît le plus souvent en composition
dans le motqui se trouve placé le dernier; souvent aussi la consonne
initiale du dernier mot se modifie lorsqu'elle suit une voyelle na*
sale (b^ Pf /*, V devenant mb^ mp ou mb^ mf ou mo^ mo\ d^ /, $^ z
devenant nd^ nt ou ne/, n$ ou nz, nz\ g^k devenant ng ou lig^ nk^
fik ou f\g)\ en général les consonnes restent fortes après une nasale
en abron et en assanti, et s'adoucissent en agni. Ex. : Abrô-fo ou
AbrO-mfo ou Abrô-mvo (assanti ou abron) « unhommedel'Abron » ;
troqua- fwe (baoulé) « un porteur, charge- porte-homme ».
2"" Rapport de possession. — Le rapport de possession ou de dé-
pendance s'exprime de la même manière : Kofi ti « la tète de Kofi » ,
sika fïga « un anneau d'or ». Parfois, lorsque le possesseur est un
être animé, on intercale un adjectif possessif entre son nom et
celui de l'objet possédé : Kofi i ti (Kofi sa tête), Abr(hfo be kuru
(les Abron leur pays).
3"" Pluriel. — Les noms forment leur pluriel en ajoutant au sin-
gulier le suffixe r?ie^ mu^ mû ou mô, à l'exception du mot ba ou wa
(( enfant » qui fait au pluriel ma^ mais seulement dans l'acception
\
^
^
PAHLÉS A I.A COTK IVIVOIUE
121
^/ d'enfanis d*un mftme père, cl encore on peul faire suivre ma du
^L saflixe qui indique le pluriel. Mais il convient de se rappeler que
/ Je suffixe du pluriel disparaît toujours en composition ainsi que
y devant un nom de nombre ou un mot qui renferme en lui-même
l'idée de pluralité (comme le mot « beaucoup de » ); de plus le
suffixe du pluriel disparaît le plus souvent lorsque le nom est suivi
du pronom de la 3"* pers. du pluriel {be), ainsi qu'après les noms
de tribus terminés ou non en /b, furè^ /e^;^; enfin les noms collec-
tifs restent toujours à la forme du singulier {edye^ cliXe^ duo « des
ignames ») : si on veut les nombrer, ou en forme un nom d'unité
en y ajoutant le mot ba ou ma « grain, fruit », lequel peul prendre
la marque du pluriel : edye ha kO (abron) « une igname », edye ha
nû « cinq ignames », edye ba mîi << quelques ignames ».
m. - 4DJECTIFS ET PRONOMS
Note. — La plupart de nos adjectifs qualificatifs se traduisent,
dans les langues agni-assanti, soit par des verbes d'état (être
grand, être long, etc.), soit par des noms terminés en /b, fûrè ou
ftce (voir plus haut). Je ne donne ici que des adjectifs proprement
dits : ils se placent après le nom qu'ils qualifient et restent toujours
invariables; il en est de même des adjectifs déterminatifs, excep-
tion faite pour les adjectifs possessifs, qui se placent avant le nom.
— Les pronoms sujets ou adjectifs possessifs terminés par e élident
généralement cet e devant une voyelle; cependant cette élision est
rare en agni.
AtMoU
liane fufu
ooge
loir hirï
Km pa
itavais là
iraod
W»
elil kuma
upide kwasya
ut, tous
A brou
Zéuia
fufu fufdre
kokore
biri ble
pa kpare
te lane
lendene
kasi kpore
kakra ki
kwojsya kasya
koli
.Aféma
fu/ive
kokore
bile
kpa
té
tendeni
kpuri
kakra, kd
kwasya
kora^ kokoti
Baoulé
ufwe, fufwe
kokre
ble
kpa
té
tende
kpri
kd
si'nzi, kwast/a
krwakriva
122 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECIES
•
Assanti
moi (sujet) '
mCf mi
tmoi (régime)
mi
loi (sujet)
wo, u
loi (régime)
wo
lui, elle (sujet)
luiy elle (régime)^
^ nuy ni
nous (exclusif)*
y«
nous (incIusiQ*
antf
vous'
amené
eux, elles
be
Abron
me^ mi, m
mi
WOf u*
wo
o
ni^ n, nu
ame
amené
be
Zéma
me
mi
ho
wé
éi, a
Aféma
me, IN, mi
mi
ê
wo
0, a
• » •
ye ye
yame ame
f/ame-e, be be
be be
BaoQlé
me. M, m
mi
wo, è
wo
if ii
ye
ame
omft
be
mon, ma, mes'
ton, la, les
son, sa, ses
noire*
votre *•
leur
le mien, à moi
le lien, à loi
le sien, à lui
e nôtre, à nous
le vôtre, à vous
le leur, à eux'*
ce, celle, ces "
celui-ci
ceci
mij me
wo
oe
ye, ame
amené
be, ba
me dya
wo dya
oe dya
mt, me
wo
we
ye, ame
amené
be
mi dye
wo dye
me
è
0, i
ye, yame
yame-e^ be
be
me dye
è dye
dye
we dye
ye dya/ime dya ye dye,ame dye ye dye
amené dya amené dye be dye
be dya be dye be dye
m, yi
nt, yini
ni
en, du, de la, des bya
quelque chose de bya
quelqu'un enipè kô
rien •• de fi
personne enipè fi
14
qui
que»*
quel?
qui?
quoi?**
mo,
bo
hohi
wd
vtzti, nsu
nt, yt
ni, yini
ni
bye
de bye
nipè kô
défi
nipè fi
mo.
bo
yahi
wâ
nzu, nsu
nyd
nyâ
nyd
bye
de bye
Mena kô
de fire
sena fire
wonye
wd
nzukê
mt, me
wo^ é
•
t
ye, ame
be
be
me dye
é dye
idye
mt, me
wo
m
t
ye, ame
omft
be
mi rye
wo rye
irye
ye dye/ime dye ye^rye^ en
be dye amU rye
be dye be rye
ni, ne, ka
yeka
eka
bye .
dike
menyâ kô
dike fi
menyâ fi
me),
bà
honi
wd
nzu
Aga^ yem'
ûga,ye
ûe, bye
rike
sonâ kô
rike fi
sànd fi
ma,
bà
woni, bo
wd
nzu
Ifoies. — t. La forme la plus généralement employée est me,
dont Ve s'élide devant une voyelle et souvent aussi devant une
consonne; mi ne s'emploie guère qu'au futur, — 2. La forme w,
enassanliet en abron, ne s'emploie guère que dans les phrases
négatives ou interrogalives; Vo de fco s'élide devant une voyelle.
— 3. La forme a s'emploie assez rarement^ el seulement devant
un verbe d'élat el lorsque le sujet est indéterminé. — 4. La forme
do pronom régime de la 3"" pers. du singulier varie beaucoup selon
la terminaison du verbe ou de la particule de conjugaison ou de
négation qui le précède; on peut d'ailleurs, presque toujours, le
supprimer sans inconvénient. La négation ma^ suivie du pronom
régime de la V ou de celui de la W pers. du sing., se contracte
avec eux pour donner les formes mo (2® pers. dans toutes les
langues agni-assanti), me {S"" pers. dans les langues zéma et agni).
Le pronom sujet de la 3"" pers. peut se supprimer lorsque le verbe
a un substantif comme sujet. — 5. Le pronom ye implique la
personne qui parle el celles à qui Ton parle, h Texclusion de celles
devant lesquelles on parle. — tJ. Le pronom ame ou yame implique
la personne qui parle et toutes les personnes présentes. — 7. Même
dans les dialectes qui ont une forme spéciale pour la T pers. du
pluriel, on remplace souvent cette forme parcelle de la S*' pers. du
pluriel, ou bien on les emploie ensemble : « Vous allez » amené ho
ouieAo ou amené be ho (assanli). — 8. La forme habituelle est mi\
on n'emploie en général me? que devant des noms monosyllabiques
terminés par le son i ou le son ye. Il y a pour les expressions
« mon père » et « ma mère » des formules spéciales qu'on trouvera
auxphrases et exemples. — 9. Voiries notes 5 et 6. — 10. Voir
la note 7. — 11. Les pronoms possessifs sont des expressions qui
signifient « ma chose, ta chose, etc. ». — 12. La forme m joue
quelquefois le rôle d'une sorte d'article défini, à peine démonstra-
tif. —13. Les expressions usitées pour dire « rien «et «personne»,
et qui signifient « aucune chose, aucun homme », demandent à
être accompagnées de la négation, comme en français. — 14. On
peut remplacer la forme mo ou mù par le simple pronom sujet o,
— 15. Le pronom conjonclif régime peut se supprimer, mais alors
I faut toujours exprimer le pronom personnel régime à la suite du
erbe^ chose qui n'est que facultative si on fait usage du mot bo ou
'! : « la chose qu'ils veulent », rikc bù be hno ou vike be hure on
124 YOCABULAIRI^S COMPARATIFS DE I.ANGUBS OU DIALECIES
rike bô be /cure (baoulé). — 16. Le mol nzu est souvent suivi
verbe « être » ou du verbe « aller » : nzu-ho (assanti)i nzu-ya
nzu-ko [^hvQïï) ^ nzu-ho^ nzu-wo^ nzu-ko (agni).
iV. — LES YEaSES
AtsanU Abroo
Zéma
Aféma
Baoulé
aller ko ho ko kà^ hô ko, wo
partir ko ko ko kd^ hd ko, wo
venir, arriver* bà ba ba ba ba
venir de fi fi fl fi fi
rester debout gind gind girT ginà ginà
s'asseoir* Irdse trdse trdze Irâse trd$e
se lever sori ton gûazu gyaso gyotu
se coucher da da da da la
dormir ada da dafi dafe lafi
courir ndndi ahôndi awônii
tomber wi ià ta là
mourir wu hu hu ahu au
être (verbe attrib.) ti ii le ii^ te ti
être (dans un lieu) ho ya, da wo wo^ ho wo
ne pas être (attrib.) ne
ne pas être (m ii IIm) numa numâ
prendre fa fa fa fa fa
apporter fa-bra fa-bra fa-bala fa-bla, blé fa^bra, br
emporter* fa ko fa^ko fa-ko fa-ko fa-ko
aimer kuro kuro kuro kuro kuro
chercher kendè kundè
appeler î fre fre fre /rc, fco-rt* fre
comprendre ti ti de ti, te ti
voir hû hû hû ahû awû
connaître nt, nim nyumû si si
dire se se se se se
m
parler kasa^kâ kasa^kà ka kâ, gyûgyo kd^gyûgy
manger (verbe uitre) di arye di alye di arye
manger (verbe ictif) di - di di di di
boire num^nô nô nô nô nô
frapper bo bo bo bo bo
battre fi fi fi fi fi
l'AKLKS A LA COTE D'IVOIKE
125
AsMiili AI) l'on
Zôiun
Aféma
Haoulë
/m bu h H Im
kw*: liwe kpè
paki paki kpaki
ma, kffc ma, kijfi ma. <yi/c wa, qye
(ù lo lo to
nua fô
(wk iclif) seré serè zerà sert
(vHie Mitre) fnsa bisa biza hisn
pu pu kpu,unzi
gijare bija bija, unzi
kum kft kn ku
s II s fi su su
sere s^re ziri sin
ie-hume le-hume de^humije
reux sô sô sô sa
awo awu ahu
e afo afo adua
5 dùyarè di-yarc U-^ûyakê di-yarê
dâse dflse dâze dàse
le le dtf, le rfc, le
yo, di yo^ di yè, U yo^ di
jour) akl akî balû aqyt
id.) azfî osa azâ asd
ki ki ki ki
sdûgi
9U^^ 7.'/û, tyû
lua-kaké tûa^kare
tiiie line luiïwe litige
li-gûekè di-gûet^e
nanti nanti lia nandi, tu
' la télé) swa swa
SO tra, sô
tuke-zu tike-so
tûa-zure kala^so
fo fu
gyu-aze qyu-ase
wuru wuru wuro wuru
fite fite /inde fite
sùsu sihu sùnzit sûsu
porteur) su su zu su
bu
kpè
kpaki
ma, kye
tù
lô
srè
bisa
kpu, unzi *
unzi
ku, kû
su, su
sri
U'umye
sô
au
alua, afafa
di'yarè
dâse
le
yo, di
akyr
asd
ki
ydfigi
9H^
lûa-karé
tiiige
kdndê
nati
siui
tra, sô*
tike^su
kata-su ••
fu.fù
gyûla
wuru
fite
stinzu
sua
12<i VOCABULAIHKS COMI'AIUTIKS DK f.ANGUES OU DIAI.ËCTES
Asânaali Aliroii Zciua Aféma Baoulé
relourner (sir ses jus) • sya sijay sa sa
déchirer li li ..... 0' tUi
avancer jhnnu di-ninu
envoyer somn snmn zoma sumd sumâ
poser, mettre nûra wura hura ura
garder sifc sye zye jri/e sye
m
obtenir nijâ nytl nyï fiytl aûytl
oublier wiriîfi wurtlfi hurtlfi nrâfi
Noies. — 1 . Le verbe 6a fait à l'impératif et au subjoQCtIf 6r^>
ou bla[bala en zéoia). — 2. Le verbe tràse ou tràze veut dire exacT-
tement « demeurer par terre » (/m fisc ou trà nze)\ le radical tr^^
tout seul signifie <c demeurer, rester assis, rester». — 3. Lesverb^
fa-bra eifa-Zw sont composés chacun de deux verbes (prends-vien^
prends-va); aussi doit-on mettre le régime entre les deux : faary^
bra « apporte la nourriture », fèi ko « emporte-le « (baoulé): le
verbe blè ou brè esl un verbe simple. — 4. Le verbe fre s'emploie
dans le sens d* « appeler »> el dans le sens de « nommer n ; quant
à Texpression ho-ri ou wo-ri (qui est pour bo ri^ prétérit de io),
elle ne s'emploie que dans le sens de « nommer » : be ho-ri sel
M comment l'appelle-t-on? » (pour be bo ri i duma set on a frappé son
nom comment?). — 5. Le verbe ma veut dire simplement « donner,
mettre en mains »; kyc veut dire <« faire cadeau de ». — 6. Le
verbe kpu ne s*emploie enagni qu'en parlant du linge; unzi s'em-
ploie dans tous les cas. ^— 7. L'expression dose ou dâze est une
contraction de da use ou de âse^ « se coucher par terra » ou
« prendre de la (erre », allusion à la coutume qui consiste^ pour
exprimer sa gratitude, soit à se prosterner contre terre, soit à
prendre une motte de terre et à la déposer aux pieds de son bien-
faiteur. — 8. Le verbe yo signifie « faire » dans un sens général;
di ou li s emploie dans des expressions particulières, telles que
« faire du travail, faire (l'extraction de) l'or, faire (le métier de)
soldat, etc. » — 9. Le verbe Ira signifie « s'emparer de, saisir » ;
so veut dire «attraper au vol, recevoir dans ses mains ». — 10. Les
verbes qui signifient « ouvrir » et « fermer » veulent leur régime
entre le verbe proprement dit et la particule {zu^ zure^ so^ su) :
tuke alaka zu « ouvre la caisse » (zéma).
l'Aiîi.i'.s A i.A cfni-: invoiui-: vi
V. — 1.1 COIVJUGAMOIV
Je donne ci-après les types des temps les plus employés en as-
sailli el en haoulé. Comme je le dirai après, les conjugaisons des
autres dialectes peuvent toutes se rapporter h Tun de ces deux
lypcs. — Je ne donne que la première personne de chaque temps ;
pour avoir les autres, il suffira de remplacer le pronom de la
f'pers. par le pronom sujet convenable (voir le tableau des pro-
noms et les notes qui suivent).
I' Verbe actif ou neutre commençant par une lettre autre que
«a w :
Asâaott Baoulé
je mange ou j'ai mangé me di ou m di me di ou m di
ou je mangerai
je sois en train de manger me le di me su di
j'ai mangé m'a di me di ri et mVT di*
que je mange m*ùn di ^ m'àn di ou mi n di *
mange di di ou di e *
manger di di
action de manger di-re di-re '
i* Verbe actif ou neutre commençant par « a » :
La conjugaison est la même, sauf que Va initial du verbe s'élide
&près toute voyelle autre que e; Ve final de certains pronoms sujets
et de la particule le s*6lide au contraire en général devant Va initial
du verbe qui subsiste, quoique le contraire aitlieu aussi quelquefois ;
enfin le pronom sujet o de la 3^ personne se retranche souvent :
« il meurt », o'u ou au (baoulé); « il baisse », o*zà ou azn (assanti).
3* Verbe passif :
AssaoU Baoalé
je SUIS mangé, ou j*ai été mangé
m'adi^
m'ùdi^
^«je serai mangé
je suis en train d'être mangé
me le àdi
me su fidi
i'*' clé mangé
êlre mangé*
m'a ndi
ùdi
m\^di ri
àdi^
128 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
4° Verbe négatif:
AftMDti Baoulé
je ne mange pas, ou je n*ai me n di* me di ma ou tnediâ**
pas mangé
je ne mangerai pas mi n di** m'a di mû
je n'ai pas mangé mVTndtoumen cfii/i** me nia di ri ma "
ne mange pas nâ di nâ di ou nô <fi e**
n'être pas mangé nei di nâ di **
Les verbes commençant par « a », à la voix négative, se conjii*
guent comme les autres, sauf en ce qui concerne les élisions, les-
quelles se pratiquent comme il a été dit précédemment. — Les
verbes passifs ne s*emploient guère à la voix négaitive qu'au temp
indéfîni {me n &di^ nCàdi mâ)^ au prétérit {nCân àdi^ me nia &di
mû) et, en baoulé, au temps de volition {me su &di ma, je ne veux
pas ôtre mangé).
Notes. — 1. Vn se change en m devant m, d, /i, /, t^ et en /l
devant ff et X:, généralement; les pronoms wOy ye^ ame^ aniene^be^
élident leur voyelle devant les particules ^7 et an; à la 3* personne,
on a â 6b' « il a mangé », n*ân di « qu'il mange »; on peut aussi,
pour le subjonctif, employer le temps indéfini précédé de A*^ « que ».
— 2. Le vrai prétérit en baoulé est me di ri ; la forme mVî di signifie
proprement que Faction est proche, soit dans le passé, soit dans le
futur, et peut se traduire par « je viens de manger » mais aussi
par « je vais manger » ; la voyelle finale du pronom wo de la 2* per-
sonne s'élide devant la particule â] les autres pronoms en général
demeurent intacts ; la particule ri du prétérit devient le plus souvent
ni après une nasale ou un u; lorsque deux verbes se suivent im*
médiatement^ n se place après le second : beko se ri « ils sont allés
dire». — 3. L*n devient m devant m, b^p^ /.velfl devant^ et A:; la
forme m' an di ou mi n di ne s*emploie qu'à la l'* personne; aux
autres, on se sert du temps indéfini me (/i précédé de^^cc que »; à
la 3'' pcrs., on a aussi mô di. — 4. La particule e (généralement o
au pluriel) est explélive et se place après le régime s*il y en a un.
— 5. Le suffixe re du nom d'action, souvent prononcé/^, r^ou /^,
devient en général ne après une nasale ou un t/; plusieurs verbes ont
un nom d'action irrégulier, comme gyiigyo a parler », qui donne
guère « parole, langue », et giigûere « prononciation, façon de
PAHLKS A LA COTK D'IVOIUK 129
parler » ; la/i « dormir »>, qui donne Infre « sornineil »», etc. — On
a en baoulé un leinps supplémentaire : vie su a di « je commence
à manger ».
6. Les verbes commentant par rt, qui d*aiileurs sont presque
loiis des verbiîs neutres, n'ont pas de passif. — 7. La voyelle ;i qui
caraclérise le passif ne s'élide jamais, mais la voyelle finale des
pronoms sujets peut s'élider devant elle el le pronom o peut dis-
paratlre. — 8. Le verbe passif a, en baoulé, un temps supplémen-
laire : me su û udi « je vais être mangé ».
9. La négation assanti n devient généralement m devant m, h,
lujy t' et n devant g et k\ la consonne qui suit peut s'adoucir {b en
m.f^w r, le en^, /? en 6, ^ en :; et / en «Q. — 10. Les autres per-
sonnes sont semblables à celles du temps précédent, sauf qu'on
dit le plus souvent u n di à la V pers. — 11. La voyelle finale des
pronoms sujets disparaît le plus souvent devant ân\ le pronom wo
devient souvent u ; le pronom o ne varie pas. — Vn de un subit
les mêmes modifications, s'il y a lieu, que la négalion simple n
(noie 9), de plus elle est peu sensible devant un h et alors le ton
de la voix ou le geste indiquent seuls que la phrase est négative :
ïïiàhunu (pour m un hn nu) « je ne l'ai pas vu ». — La forme
^nen di yi ou encore ni! un di iji se reconnaît dans les expressions
m wa yi (pour o m ha yi) et o ûm ma-y (pour o ûm ma yi) a il n'est
pas venu ». — 12. La forme me di tnô peut s'employer dans tous
les cas; la forme me di n ne peut s'employer que lorsque le verbe
esl suivi d'un régime ou d'un attribut. — 13. La forme me nia diri
«i^'ou me nindi signifie « je n'ai pas encore mangé »; la forme du
passé simple me di ri mû est peu usitée et on la remplace par le
Icmps indéfini {me di mû), — 14.. Aux autres personnes de l'impé-
ralir, le pronom se place avant n/7, sauf le pronom ^^ : « ne mangez
pas », amti nû di o ou nû he di o (voir aussi la note 4). — 15. On a
eQ baoulé, à la voix négative, un temps supplémentaire : menu di
""S « je ne veux pas manger ».
Ite/nart/ues ^aur les autres dialectes. — La conjugaison affrô est
exaclement la même que la conjugaison asûuti; la conjugaison
^Wf/est également la môme sauf que le nom verbal est di-Âè (au
liou (le di-re) et que la conjonction du subjonctif est mo (au lieu de
130 VOCAIîUr.AIIŒS COMrAKATM'S \)E LANfUîES OU DIALECTES
La conjugaison a/ema est la nicme que la conjugaison haule^
sauf que : 1* « je suis en Irain de mangor » se dil à la fois me le di
comme en assanli el me sucli comme en baoulé ; i^ niû dis, presque
toujours le sens passé, comme en assanli, bien que la forme me
di ri existe aussi, comme en baoulc; 3** la négalion s'exprime à la
fois comme en assanti {me n di) et comme en baoulé (me di ma).
VI. — PLACE DES RÉaiHIES
Le régime se place toujours après le verbe, sauf à l'infinitif (voir
plus loin). Si le verbe est suivi d*une particule, comme yi ou n\
ou d'une négalion, comme pnû ou â^ le régime se place après la
particule ou la négalion. (Exception est faite pour e et o, particules
exclamatives de l'impératif, qui doivent suivre le régime.)
Lorsqu'il y a plusieurs régimes, on place le premier le régime le
plus court, quelle que soit sa nature. Si les deux régimes sont des
pronoms, on place le régime direct le premier, ou mieux, si le
sens n'a pas à en souffrir, on le supprime.
Dans les verbes composés de deux verbes (comme /in-dra, /a-ko)
ou d*un verbe et d'une particule {tilke-zu^ iike-su), on place en
général le régime direct entre les deux verbes ou entre le verbe et
la particule, el le régime indirect, s'il y a lieu, après le second
verbe ou la particule.
Lorsque le régime est un pronom de la 2* ou de la 3* personne
du singulier, il sô contracte souvent avec la voyelle finale du verbe
ou avec la négation qui le précède ; ces modifications sont apprises
par l'usage. Le pronom régime de la 3*pers. du sing. se retranche
toujours après la particule yi ou n, et souvent dans les autres cas.
Le régime direct de Tinfinitif se place en général avant ce dernier:
â ivirafi odye io (assanti), « il a oublié d'acheter des ignames ».
Cependant :
1^ L'inversion n'a pas lieu dans les expressions composées du
verbe (/i ou H et d'un nom, comme di ri/ce (baoulé) « manger quel-
que chose », di bâta (aféma) « faire du commerce », di gj/umà
(assanti et agni) « travailler », etc. ;
V Avec les verbes de mouvement, tels que ko^ ba, /?, et avec les
verbes kuro « aimer yy^kora « pouvoir », on place le régime direct
l'AULKS A LA COTi: Il IVOIIM-: |;{î
iiuliirériMninciïl avaul ou après rinlinilif qui suil ces veibes : me
kotifi nzHe (baoïilé), « je vais boire de Teaii » : o // Lora edtia paki
vassanli), « il ne peul pas fendre le bois ».
Kn général, il esl plus élégant de remplacer par le nom verbal
l'inlinilif accompagné d'un régime direct, et alors ce dernier, de-
cnaiil régime d'un nom, le précède nalurellemenl : o a ivirafi odt/e
lo-re^ /) /i'ora édita paln-re.
Le verbe passif ne peul pas avoir de régime dans les langues
agni-assanli ; la phrase « ce bœuf a été acheté par Kofi » devra se
tourner « ce bœuf, Kofi Ta acheté », mi/>^/V(?n/, ^f)//o // io m(assanli).
VII. — ruiiAUEH ET EXEiNrLES
Outre quelques exemples des dialectes assanti et abron et de la
langue zéma, je donne ici des mots et expressions de divers dia-
lecles agniqui m'ont paru difiTérer des mots et expressions corres-
pondants en baoulé (exception faite pour les mots afémaqui figu-
rent déjà dans les vocabulaires qui précèdent) et enfin des mots et
expressions baoulé qui ne se trouvent pas dans V Essai Je manuel
de la langue agni.
Asdnii. — Mon père, me gt/a; ma mère, m'abreœa ou me nà\
mon fils, me ba. Viens, bra ; va-t-en, ko. II esl venu, oba ono n ba ;
il n'est pas venu, omma yi.
Où esl-il? ho hif il est au village, o ho /cunon; va lui dire de
venir, ko fre nu n'&m bra (va appeler lui qu'il vienne).
Quel est ton nom? ivo disèhl (ton nom comment); je m'appelle
Kofi, ou Kouabran, ouKouakou, mcdi Kofi^ se Kwabrà,, sèKwaku.
; A qui est ce pagne? wà dija ntama nil il esl h moi, me dya ; c'est
àluijOerfyû.
Comprends-tu Tassanli? wo ii Asànti kasa? je ne le comprends
pds, me n ii. Connais*tu cet homme? (/ nifn enij)èf je ne le connais
pas, me n ni nâ; l'as-tu vu? u hu ;i;*? je ne l'ai pas vu, m'/7 hu nu.
Que dit-il? o se nsu-ho^f ]edh que je n'irai pas, me se kèmi'f> ko.
Abrô. — Mon père, m'agga; ma mère, mi no\ mon fils, mi ba\
^on village, mi kuru\ leurs yeux, AV/m; leurs oreilles, b'âso\ leur
'touche, Inlnô: leurs dénis, besi: leur cou, b'ekr/.
U'I VOCABUr.AIRES COMPAUATIKS I)H LANGUES OU DIAfJSCrES
Viens, ôra; venez, amené ôra;ya, ko\ allez, amené ko\ je vais a
village, me ho /curum\ il est venu, o âba\ il n'est pas venu, o ni
ma-ji (souvent prononcé o tlm 'aj/).
Où est le roi de TAbron? Hord Inni o t/a /ti'i il osl ou village, o//
kumni ou o y a latrum nulià\ il esl ici, o ija lui ou o (la ha; il n^es
pas ici, il n*y en a pas, o n da lta\ il esl là, o ya dafà.
Va le chercher, ho kè /re-n (pour ko kè loo fre ni, va que lu ap
pelles lui). Comment Tappelle-t-on? be /re wo set on m'appelli
Kofi, be fre mi Kofi\ mon nom esl Kouabran, me dx Kwahrà.
A qui est cela? wà dye m? c'est à moi, mx dye.
Comprends-tu Tabron? wo ii Aborô be kasa? (lu comprends
Abron leur langue?) je ne le comprends pas, me n ti.
Connais-tu cet homme? ii nyum enipè yi? ne connais-lu pas cei
homme? u n nyum enipè yi? je le connais, me fiyumù nu; je ne U
connais pas, me n nyumû nu. L'as-tu vu? wo hu nit je ne l'ai pas
vu, m'a hu nu (pour m\in hû nu).
Que dit-il? o se nsu? il dit qu'il partira jeudi, osekèo ko ku-da
je n'irai pas aujourd'hui, mi n ko nne.
Merci, m (/ôf^ ou m da âse\ merci beaucoup, m dàsejn oumdâsi
papa.
Zema. — Mon père> tf^ya ou m^ 2^; ma mère, omà ou me ni
mon pagne, me dàre.
Je vais au village, mekosûazo ro\ je pars, m'oko; viens^ bala; je
viens, m ba; viens boire du tafia, bala mo ye nO Brôfûrè zà (vieni
que nous buvions Européens alcool); je veux boire de l'eau, mk
karo m' an nô ziire mbye.
C'est bon, c'est bien, le krama\ c'est bon à manger, le kpan
mo be di a (c'est bon que ils mangent lui); ce n'est pas bon, m
kpare\ c'est mauvais, le iane.
As-tu compris? w'à del n'as-tu pas compris? w'àn det je com«
prends, me de\]^ n'ai pas compris, m\lnde\ je ne comprends pas.
mende.
U vient raconter son affaire ba U giiekè ; que dis-lu? wo se nzu-
kèf Comment t'appelle-t-on?/*^ be /re wi'! comment Tappelle-t-onl
kè be /re èi et on l'appelle Kofi, be /re Kofi.
Apporte-moi de Teau, /a zûre bala; emporte-le, /a ko (prends
va) ; attrape-le^ so èi e; demande-lui quelque chose, biz 'èi e de bye.
i»ai{|j:s a la cotk invoiUK uva
Où est-il? wo niiP.Til il csl îi la maison^ o tro i sftè ntt/ià (il csl
a maison dans). Ouvre la poric, iu/^e anohir, ouvre celle caisse,
Nkû nlaLa nt/H zh; ferme-ia, (li 'èi zure.
Ils moulent sur la montagne, ôr jo hoka nijà zttro (ils monlenl
nonlagne celle sur) ; ils descendent h terre, be f/yu rize\ entre ici,
euro kc\ je viens du Baoulé, me fi Jiahulc lo yè m hn (je viens
îaoulé dans el j'arrive) ; demain j'irai jusque-là, èjliima me gyfilo
demain j'atteindrai là) ; je suis malade, me hii yè me hyane (mon
:orps fail moi mal).
11 esl grand (de laille), o le (endene; le chemin esl long, c'esl
oin, adone le lendene; il esl gros, o le kpore; il esl très gros, o le
ialane:\l esl pelit (de laille), o le zina.
Bonjour (le matin), yà, alii o ou ya, ajhi o (quand on s'adresse à
un homme); omo, aln o (quand on s'adresse à une Temme). — Ré-
ponse à la salutation précédente : èyaô, egya, aère o (quand on
s'adresse h un homme); èyaô, omo^ aère o (quand on s*adresse à
une femme).
Bonjour (dans le milieu de la journée), ndya, fia o (à un homme),
omù, Cm (à une femme). — Réponse : èyaO^ ndya^ nati o (à un
homme), èyaô, omn, nati o (à une femme).
Bonsoir : ndya, anu o (à un homme), omà^ anu o (à une femme).
— Réponse : èyaô^ îidya, aosi o (à un homme), èyaO^ omoy aosi o
(aune femme).
Formule de commisération (à un malade , à quelqu'un en
deuil, etc.) : yiî/io.
Buresya. (Ce dialecle esl 1res voisin du dialecle aféma; comme
dans ce dernier, on parle du nez, on remplace souvent u par o,
on emploie le // el ley/i, el la conjugaison a des formes emprun-
léesà l'assanli et au zéma ). — Porteur, adii-swa-ftoe; soleil, sïnze:
à droite, fama ou fama-so; h gauche, bè ou bè-so; pirogue, elie\
l^aril^Àa/w; emprunt, bost/a; se laver, bya; riz, at/re; lamantin,
f^c\ caïman, alei>ge; rivière, a^iie; cilron, domu.
Arishyï, (Mômes remarques que pour le bouressya; de plus les
Arissyin se servent beaucoup de mois propres au zéma; le zéma
^sl d'ailleurs compris par tous les Arissyin ). — Pirogue, e/iç ou
^'^; igname, eliie ou ///o; papier, karla (caria) ou wnii (peau):
i:i^ VOCAUUr.AlKES COMPAUATIKS DE LANC.UliS OU DIALECTES
montre, /m/i (anglais « walch »); heure, do\ table, tabele (français
« table »); chapeau; kele^ /cere; livre sterling, kpondu (anglais
« pound ») Français, Frûze; Anglais^ Aglezi ou Aglesya; merci,
mdow ntffic\ je comprends, me ti\ je ne comprends pas, menée
ou meii m/7; je n'aime pas, me à guro nu me kuro mâ\ tout, k-
koti.
Asini. (Mêmes remarques que pour l*Arissyin).
Sflmviide Krinjabo). — (Même dialecte que raféma). — Papier,
um/i {peau); casse occidentale (faux quinquéliba), akendé-^luba;
pérodictique (animal noclurne et hurleur), aila; pangolin, akplare\
avancez, be jhnnii ou be tu o\ marchez, be nandi on de nànde;
écrire quelque chose, ura dike umà nu (mettre chose papier
dans) ; orange, kuiu; orange douce, bro/we kulu; se laver, bya
d'où le nom de la rivière de Krinjabo ); soleil, sïnze ou ûa\
soldat, nzara-fwe\ doucement; koso-koso et bleble; vérité, nahurè;
c'est vrai, nahur'oi tribu, ama; ici, ama; ici, fà; là, brè\ là, parla,
lohàjosa ; pagayer, tamga ; singe voxige^atûeye ; plateau, étendue de
terrain entre deux vallées, eti (les Agni de Test comptent les dis-
tances par le nombre des ett)\ torrent, creux d'une vallée, bonza;
pirogue, ele et elie; pigeon vert, poroi gros escargot, kereiete;
mangue, amâgo; carrefour, figwànda {fikwànta enabronet en
assanti, Uganda en bonna et en baoulé); petite antilope grise,
kelebo\ navire, mhri\ sur la montagne, boka sa.
Afema. — Singe jappeur, kott\ taon noir, tûi; tout, kora ou
krwa ou krwakrwa ou kokoli; un franc, sile kô (anglais « shilling m );
1 fr. 50, sile ne fà ; fr. 60, taku fà ; fr. 50, taku ou Frdze taku
fà\ fr. 30, simpipa\ se laver, bya\ visage, jhinu\ bougie, krâne
(anglais « candie »); école, sukuru (anglais « school » ); allu-
mettes, makyizi (anglais ce matches » ); verre, /lf^ran:;df (anglais
« glass » ); pétrole, ngrezi (anglais «kérosène » ); factorerie,
fyàdi (anglais « factory » ): pluie, nyamye ou nzûe\ esclave des-
tiné au sacrifice, adumu-ficex porc-épic, koioko; assiette en métal,
preli (anglais « plate »); derrière, bulumà et buiwà; noix de coco,
agùe\ vêtement intime des femmes, sare; coussinet (queles femmes
placent à la chute des reins), keywa; ce, cette, ces, ni ou ne; il
rAïu.Ks A LA coTii: hiYoïrj-: 1^5
ne comprend pas, o n li ou n ti nw: comment appcllo-l-on cela?
hc /to-ri se'! ou i tlunui ti se? — Salulalîon (on arrivant dans un
village) : a/ti o on f//7ii o: réponse : at/o^ ahtrâbo ou ayo^mvre 0. —
Salulalion (à un ami qu'on iTa pas vu depuis longtemps) : y^/ //a
l/n ya.,. ahi o\ réponse : ai/o^ akirtlho. — Salulalion (du dernier
arrive au premier arrivé) : dutufca ou (honwa mn\ réponse : ayo^
arisyJ 0, — Salutation (à quelqu'un qui revient d'un voyage) :
ahwtlhn. — On dit ndya en parlant à un homme, nana ou aura en
parlant à un vieillard ou à un chef, mo en parlant fi une femme;
les hommes répondent ayo ou hya aux sahilalions; les femmes
répondent ae ou ayo. — Merci : mô ou nf/se.
Beiie. — Je m'en vais, m'a hù\ beaucoup, mbo/to ; cet homme,
snnf7/ca; homme (opposé à femme), brinziia\ femme, brèsiia; mon
père, me si; ma mère, vie ni; mon fils, mo wa\ va, /v) ; lève-loi,
(lyaso ; viens ici, bra jà\ merci, nfni ou mô\ je remercie, m da
âse ou m mise. — (Le dialecte des Beltiénoufoué est presque
identique àl'aféma, mais il emploie plutôt les d là ou les Aféma
emploient les /; les formes de conjugaison d'origine fanti ou zéma
(négation n par exemple) sont moins fréquentes que dans Taféma).
Ndenye. (Même dialecte que le Bettié). — Caméléon, rf(?rfo/r<?;
iine, a fuma; école, sulcuru (anglais « school »); porc-épic, akro/co
ou koloA'o: hyène, hoLokœaku et bogrohofi\ amande de noix de
coco, brùfioe-agûe; quoi de nouveau? amituye"! demande les nou-
velles, bisa amônye'i ruisseau, asiic-o-ba ou astie-ba; rivière, astie\
plaleau entre deux vallées, eii; bière de maïs, pindo; caoutchouc
(^u\Aé)famane ou amale; caoutchouc (coagulé), />o////e; chercheur
de caoutchouc, poyo-fwc ou payiie-fae; sur la montagne, boka sd
Oiibokasu; singe rouge, ici; singe jappeur, kori; petite antilope
îçrise, keiebo; éléphant, asili et aswï; gibier, viande, nu et nàe;
"mesurer, siisil; avancer, di nimi; marche devant moi, di mi ninu;
loul, /;rwa ou koraou knvaknva ; commenirappelle-l-on?() ho-ri se?
ou wo-ri .vè? ou i duma fco-ri se? eau de senteur, anatre ; vêtement
'nlime des femmes, snre\ coussinet (que les femmes portent à la
^huledes reins), kèywa ou /'unibo; se laver, bya\ se coucher, da:
^0"leau, dadye: le mien, me dye\ être, aller, se trouver, lio\ ici,
(''y ha\ là, brCj lokn: ce, celte, ces /// ou ne et ka\ poisson. egiic\
136 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
igname, ediïc\ banane, htlnda; manioc, vedè; deux^ fiyûfl; slupide,
kwasya\ salul, nid o el afii o\ réponse : aJavâbo.
Asaye. (Même dialecte que le Bel lié et le Ndényé, mais avec
quelques traces d'inlluence assanli). — 1 /d, 2 />yJ, 3 nsày 4 nâ,
5 nu y 6 nayly 7 w.vo, 8 mokfte^ 9 ohgorà^ \ buru ; mon père, fi gya
ou me sye\ ma mère, mo ou me ni\ mon fils, mi mxi\ village, kuTÔ\
maison, ma ; feu, ^i ; lerre, asye ; viens ici, hra fl ; va-t-en, ko ; c'est
bien, o tipa\ à droite, fama\ à gauche, bè.
Dadiesu. (Même dialecte que les Sikassoufoué, c'est-à-dire on
dialecte intermédiaire entre Taféma et le baoulé; cependant la si-
tuation des Dadiessoufoué, entre les Bouressya et les Assayé, a in-
troduit dans leur idiome des tournures al'éma qu'on ne rencontre
pas chez les Sikassoufoué). — Minerai de (er^dadie; couteau, dadye
ou lalye ; pirogue, aie; nouvelles, amâni\ quoi de nouveau? amânieJ
un shilling, sile kô; 1 shilling. 6 pence, sile ne fâ; 6 pence, takufà.
Sikâsu. (Dialecte très voisin du Baoulé; la négation n, qu'on
rencontre encore dans le Ndényé, n'existe plus et est remplacée
par la négation mû ; la particule su remplace définitivement le au
présent absolu et le prétérit se forme toujours avec le suffixe ri.
Cependant on trouve encore la lettre A, et d au lieu de / ou r). — Le
mien, mi dye\ couches-tu ici? èdaha; il est \c\^ o wo ha; piment,
mnku; banane, bana ou banda; igname, elûe^ lue et duo; je t'ai
payé, me tuo kare; viens ici, bra fâ; je ne puis pas y atteindre,
me kora mû me kytl nu ; ceci, cela, eka ; se laver, unzi; aujourd'hui,
ènne; nouvelles, amani; quoi de nouveau? amani e? porc-épic,
kotoko; 1 franc, sile ko; fr. 50, takufà; fr. 30, simpwa; sur la
montagne, boka su.
Donna. (Dialecte encore plus voisin du Baoulé que celui des
Sikassoufoué; les Bonna établis dans le Baoulé parlent naturelle-
ment le dialecte du Baoulé; les Hinye et les Kumwënufwe parlent
le même dialecte que les Bonna du sud de l'Abron). — Ruines,
bOmvà; savane, awa o\x awa-nu ; affluent (d'une rivière), mo; bras,
(de rivière), sama; corail, neginà; quoi de nouveau? lo-kà se? (là-
parler comment?) ou dodi? ou /on? c'est bon, ça va bien, otimâtè
(ce n'est pas mauvais).
D'après les informations que j'ai recueillies, les Bomofwe^ les
I»AIUJ':S A r.A COTE D'IVOIUE ^M
Maméfwc cl les Ngitnufœe parlcnl le même dialecte que les
Baoulé, à Irès peu de choses près.
Il en est de même des Moronuftre et des Wure^ qui pourtant
ont larticulation li : me ho, je vais; me ho r/, je suis allé.
Les Aghèhi/aù parlent exactement comme les Baoulé du sud
(région de Tiassalé).
Boule. — Lion, kàga-ne (la bète du pays des Kanga, la bôle du
Soudan) et tfA-ff/7i^()m (mot sônoufo); chat-volant ou écureuil volanl
(polalouche ou ptéromys), fif/ani} ichneumie ou mangouste à
queue blanche, kalcramati\ écureuil des palmiers, dit parfois rat
palmiste, a/,rem//a\ rat palmiste a queue de rat, ziFizifigà\ tamia
ou écureuil de terre, lcwasrc\ buceros blanc et noir à bec large,
ioka\ buceros à bec long, tuetûe\ aigle brun, vulgairement charo-
gnard, koiokrOy kimOgro^ akinâgro; aigle blanc et noir, asH-mbrim*
W(el non asri); épervier gris, asri; faucon, ghotogbwe (et non
mkogbwé); grand louraco bleu, kogyo-baru (et non : louraconoir,
kogyo-alu); chenille (que mangent les Soudanais), ndro\ papillon,
UHitcè, kôgo et abèbe.
Graines de concombre qui se mangent en sauce, mvt/ele-ma; le
concombre lui-même, mt^gele; sorte de noix de cola à saveur
poivrée, kanâgbri; karité, arbre à beurre, Pgwï-ioaka (et non
kûim, kaa); finsan, arbre donnant des noix h goiU de noisette,
kyaoïx kaa; frangipanier, nda-tvaka; oignons, aPitie; arbre dont
l'écorce pilée sert à paralyser les poissons, kyengye\ arbre dont le
bois sert à teindre en noir ou bleu foncé, koya\ cendres de bois
de fromager servantà la fabrication du savon et utilisée aussi pour
empêcher la mauvaise odeur dans la préparation de Tindigo, bro.
Talisman fait avec le bois d*un certain arbre, agyiimane (est
employé comme nom propre d'homme); navire, mêri\ bateau à
rapeur, «t^it^r^-â^/fV; image, portrait, photographie, mt^o/iy^; perles
de cornaline anciennes, iûè ou te (assez communes au Soudan,
plus rares dans le sud); perles anciennes à stries rouges, blanches
e( bleues, mbuka ou mvuka\ voile de gaze, lamlaka\ marmite en
fonte, lanzè\ toule espèce d'art manuel, agui^ d'où : di agiil^ faire
des meubles, faire des bijoux, cic. ; agnindifwc, arlisan; menui-
Ner, bijoutier, forgeron; galons ou broderies sur les manches,
4isu {sa-su, sur le bras).
138 VOCABUI.AIKËS COMIMRATîFS OK LANGUES OU DIALECTES
Esclave y kàgani ou kdgane (de Kàga^ gens du Soudan)
Fêle publique, nyà\ Tôle européenne, //n)-nyâ (14 juillet, I*' jan
vier); harmallan, vent sec, koirokOy keseblakesi^ kplakaswa^ fufu
aboyirikwasi'Sàsànzue ; cadeaux de fiançailles, douaire, mariage
aiômvre; fiancée, alômvreMa; se fiancer, se marier après fîan
cailles, /a aiômvre; donner sa fille en mariage, /a atômvre bla ma..
Petite vérole volante, figbàue\ urticaire, bourbouille, figbàue
coqueluche, kesèkesè; avoir la coqueluche, bo kesèkesè] hernie
figbre^ lalo} syphilis, kona (et non poiô : ce dernier mol désigm
une enflure de la verge produite, soit par la syphilis, soit pai
d*aulres causes ; quant à la syphilis, les Baoulé croient à sa conta
gion par les rapports sexuels et connaissent plusieurs de ses symp-
tômes : chancres, bubons, plaques muqueuses, maux de gorge,
chute des dents, ulcérations cancéreuses de la face, amaigrisse-
ment, etc.) ; lèpre, kokoùe (les Baoulé ne la croient pas conta-
gieuse ni héréditaire, mais la regardent comme incarable, ainsi que
la syphilis; elle produit souvent une sorte d*ulcération cancéreuse
des lèvres et du nez, mais les Baoulé savent distinguer entre le
cancer de la lèpre et le cancer syphilitique); blennorragie, écoa-
lement, lorge (nom du latex des arbres à caoutchouc et des ficus;
les Baoulé appellent du même nom Fécoulement blennorragique
des deux sexes; les uns nient que cette maladie se propage par
contact sexuel et prétendent qu*on peut Tattrapper en marchant à
Tendroit où a uriné un blennorragique; les autres nient ce der-
nier mode de propagation et en tiennent pour la contagion par rap-
ports sexuels); — on appelle tukpakye^ non seulement Tépilepsie,
mais encore toute maladie organique grave, telle que la syphilis,
la lèpre, et aussi parfois la folie furieuse : o di lukpakye ou o k
tukpakye^ il est très malade ; tukpakye-fwe^ malade.
Caresses, ndarye\ caresser, fleureter, ira ndarye; qui aime les
caresses, ndarye-kuro-ftoe. — Signification, sens (d*un mot, d*une
fable, etc.), bo ; je ne sais pas ce que cela veut dire, me si ma i bo. —
Ennui, aurabwe; je m'ennuie, aurabwe ku mi (fennui me tue). —
Réflexion, akunda : je réfléchis, me bo akunda mi kunu la (je frappe
la réflexion dans mon ventre).
Beau, joli, bien fait, kopè; joli garçon, gba/rï kopè ; joMe Slle^
tarwa kopè. — Vert d'eau ou bleu (en parlant des yeux), tïgoro-
flgoro; très noir, kisi-kisi; très blanc, fita-fila; bleu clair, /m;
pai;ij:s a la coti-: invoiuK i.t.i
le couleur incerlaînc,///o; moitié bleu moitié blanc, ble'pro\ vert
jaunâlre, pro-pro. — Le mol tlgumi, oulre le sens de « diirércnl »,
aaussi celui de k uniquement, rien que » : kurôilga ii brohgumi^
ce pays n'esl que de la brousse; nû wo Figumi, pas rien que loi,
pas seulement loi.
Délester, kpo\ je le déleste, il ne me revient pas, il me dégoûte
(en parlant d'une personne ou d'une chose), w^/y/è; je le dégoûte,
il me déleste, o hpo mi. — Se coucher en Z, mw7gf/e; se coucher
iQrlecôté, la tète sur la main, losa; glisser sur le bord ou en
dehors du lit, îniâ. — Baiser (un enfant) sur la bouche, ia/i (ba)
mm; baiser (une femme) sur la bouche, /o (bla) nwn. — Se rap-
peler une chose (après Tavoir oubliée) ou se rappeler loulàcoup,
(rike) /t/w... /cnnu; je me le rappelle, o kpè mi kunu (il coupe mon
tentre): il me revient que, o kpè mi kunu kh... — Se moquer (de
quelqu'un), fila {$6nu) awtmè su; ne le moque pas de moi, nâ fila
mawrtnè su (ne souffle pas sur mon cœur). — Avoir très peurde,
trembler de peur devant, ^è... flga; il a très peur de lui, o sèifiya.
— Effrayer, surprendre, faire peur bru^quemenl à, kpiii; il m'a
fait sursauter de peur, o kpiii ri mi; ne me fais pas peur ainsi, nâ
kpitimiso. — Porter (quelqu*un sur ses épaules), hlo.
L'expression arie akt/ï « le jour se lève » s'emploie aussi, au
cours d'un récit, pour signifier « le lendemain » : o gyii ri boka i
ji/a, la ri /o; arie akf/ï o fft/asu n, o wo ri kurô ro (il atteignit le
pied de la montagne, il y coucha; le lendemain — ou : le jour
s'élant levé — il partit et alla au village).
Ia moi kàzu s'emploie assez souvent pour signifier « alors» ;
le mol sfiligè ou sâgè s'emploie assez souvent pour signifier
«mais, cependant ».
A ajouter h la page 134 du Manuel agni (noms propres de per-
sonnes) : lorsqu'une femme a, de suite, plusieurs enfants du
Blême sexe, garçons ou filles, le 3** reçoit le nom de Ngesà; le 4*
elle 5* le nom de Ndri; le 8* le nom de Nyamke; le 9* le nom de
Ngorà; le 10* le nom de Buru ou Dru^ le IT le nom de Duku;
le 12* et les suivants le nom A'Amane. (Dans les mois JSgesu,
Nyamke^ Ngorù ou A/igorà ou Ngâgord^ Buru, on retrouve les
nombres nsà, trois, moktie, huit, ôgOrà, neuf, et buru^ dix; le
noi Dtiku vient de l'assanti du-ku ou du-kô^ « dix-un, onze ».)
CHAPITRE IV
Langues xnandé*taxnou et xnandé-fou
De la lisière méridionale du Sahara à la lisière septentrionale de
la grande forêt et de TOcéan Atlantique au cours inférieur du Niger,
c'est-à-dire dans tout le Soudan Occidental, est répandue une fa-
mille ethnique très importante, qui ne se connatt pas à elle-même
d'appellation générique, et qui est généralement désignée parles
Européens sous le nom de « Mandingue » ou Mande*. Ce nom vient
de celui de Tune des principales tribus de cette famille, les Mande-
figa ou Màne-fika ou plus vulgairement Mali-nke. Le nom des Ma-
linké (gens de Mali, Mané ou Mandé), à son tour, vient de celui de
la ville ou du pays qui, sous les appellations de Melliy Mali, Mani^
Mane^ Mande, fut florissant du xui'' au xv* siècles de noire èredans
la région nigérienne comprise entre Bammako et Oualala. Enfln,
d'après M. Binger et d'autres auteurs, le nom de Mali ou Mani
viendrait de ma « lamantin », cet animal étant à l'origine l'animal
sacré de la famille mandé, celui dont il était défendu de manger la
chair, ou encore de mali ou mani « hippopotame «> , pour une raison
analogue.
D'après le Tarikh es-Sudân^ les 44 premiers empereurs du Mali,
dont 22 auraient régné avant l'hégire et 22 après, résidaient à
Gh&na, qu'on identifie généralement avec Oualala, et étaient de
race blanche; leurs sujets étaient des Nègres que l'auleur du 7^a-
n/'A appelle << Ouankoré », c'est-à-dire des Mandingues (ces der-
niers sont en effet appelés Wàgara par les Haoussa et Wàkorej^hx
les Songhaï).
1. Et aussi sous le nom de « Bambara », qu'il convient cependant de rejeter i
cause des équivoques qu'il peut produire. Tappellation et Bambara ou Babwra étant
donnée par les musulmans du Soudan Occidental à des populations païennes très
différentes les unes des autres, telles que les Bamana, les Sénoufo et les Gbanyan,
dontMa.'première seule est de famille mandingue.
VOCAlULAIin-S COMl'AKATIIS l)K I.ANCil.'KS OU DIAUCCTIvS \\\
Le 45'' oniporcur du Mali fui un nègre ol fonda une dynasiie in-
digène à laquelle on donna le nom de son pays, Mali. Sous celle
dynasiie, l'empire pril plus crimporlance cl s'élendil vers le sud-
esl jusqu'ù San, cl vers le sud-ouesl jusqu'à TOcéan. C'est au
M>"sièclequ'unempereur du Mali nommé Kankan-Moussa, qui fil
le [Kîlerinage de La Mecque en iMi d'après Ibn Kiialdoun, soumit
la ville de Gao ou Gogo, siluée sur le Niger entre Tombouctou et
Say, et plaça sous Taulorilé du Mali tout le pays des Songhaï. Ce
fuUui aussi qui s'empara de Tombouctou; prise et détruite par les
Mossi sous Tun des successeurs de Kankan-Moussa, celte ville fui
i réoccupée par les Mandé qui la conservèrent jusqu'au xv* siècle,
I époque à laquelle ils en furent chassés par les Touareg qui, à leur
( lour, en furent dépossédés tO ans après par Sonni-Ali, roi des
\ Songhaï, en 1 468.
; C'est en 1355 qu'un prince songhaï ou peut-être mandé, nommé
I Aii-KoIoD,afrranchitle pays songhaï de ladominationdes empereurs
du Mali et fonda la dynasiie des Sonni, qui régna sur les Songhaï
: de 1355 à 1493.
Sonnî-Ali (1 464-1 492), seizième successeur d'Alî-Kolon et avant-
dernier roi de la dynastie des Sonni, démembra Tempire de Mali,
dont la destruction fut complétée par El-Hadj Mohammed, fonda-
teur de la dynastie songhaï des Askia, qui succéda en 1493 à celle
des Sonni.
Après les guerres que leur firent Sonni-Ali et EI-Hadj Moham-
med, les Mandé se divisèrent en trois groupes : l'un, qui prit le
nom de Sonùfkke parce qu'il avait à sa tète, dit-on, les partisans
vaincus du dernier roi sonni, Abou-Bakari-Dao, demeura dans
la partie sjsptentrionale de l'ancien empire de Mali; le second
groupe, dont la tribu principale était celle des Soso, s'enfonça dans
le sud-ouest; le troisième, qui conserva le nom de l'empire (Mali
ou Alande)^ alla s'établir dans le sud-est.
Dans la suite, celte répartition des Mandé primitifs subit bien
des changements; il y eut des migrations, des retours vers le
point de départ, des guerres pour la suprématie, des unions entre
tribus de groupes ditFérenls et entre tribus mandé et tribus étran-
gères; certaines populations mandé, s'altachant au sol conquis,
devenant des cultivateurs, finirent par absorber les éléments au-
tochtones et par devenir la famille dominante, sinon la seulei dans
ri2 VOCABULAIRKS COMPAKATIKS l)K LANr.lJIÎS OU DIALKCTES
le pays où elles s'élaicnlélablics; d*aulrcs,demciiranl guerrières,
conlinuërent h aller de razzia en razzia el de pays en pays, per-
dant leur homogénéité el leurs caraclères originaux au contacl
des races vaincues et par suite du changomenl continuel de leurs
habitais successifs; d'autres enfin, s*adonnant soit au commerce,
soit h Tindustrie, soit h la science et h la prédication, se répandi-
rent par groupements peu nombreux au milieu de populations
étrangères qu'ils arrivèrent souvent h dominer et à civiliser parla
seule influence de leur autorité morale ou de leur supériorité en
affaires, Tondant ça et là des villes musulmanes florissantes au sein
de tribus païennes primitives et sauvages, ou bien, colporteurs et
traitants, n'ayant d'autre patrie que les grandes artères commer-
ciales où ils nomadisent sans cesse.
Mais, quelle que soit la dispersion actuelle des Mandé, quelle
que soit la diversité de leur état politique, religieux et social, on
peut reconnaître chez toutes les fractions des attaches plus ou
moins étroites avec l'un des trois groupements qui se sont formés
au moment de la destruction de l'empire de Mali.
A défaut de nom indigène, j'ai songé à désigner chaque groupe
de langues mandé par le mot le plus généralement employé dans
ce groupe pour exprimer le nombre « dix » : c'est ainsi que Ton
aura les langues mànde-tamu parlées par les descendants do
groupe des Soninké, les langues mande- fu parlées par les descen-
dants du groupe des Sosso, et les langues mànde-tâ parlées par les
descendants du groupe des Mali ou Mandé proprement dits^
Une étude approfondie et attentive de ces trois groupes de
langues montre qu'elles appartiennent indubitablement à la même
famille, quoiqu'il y ait actuellement des différences assez profon-
des entre chacun des trois groupes et entre les diverses langqesda
groupe de fou. Mais on peut se rendre compte combien il est fa-
cile de passer d'un groupe à l'autre et combien il y a de rapports
entre certaines langues de l'un quelconque des groupes et certaines
1. Dtns mon Essai de manuel pratique de la langue mandé (Pans, 190! , gr. in-8),
je nVi indiqué que deux groupes, rattachant le soninké au groupe de « tan i» ; mais
une étude plus approfondie des langues mandé ni*a conduit à faire un groupe à
part du soninké et des langues analogues, qui se rapprochent autant du groupe de
« fou 9 que du groupe de « tan » et peuvent servir de trait d'union entre ccsHleux
groupes.
i»ai;ij:s a la cotk I)I\oii;k r,:{
lugues tJt's deux autres. I>usoiiink6ou sanikolù on passe inseusi-
lemeiit au bozo, dont la parenlé avec le sya ou bobo-dyoula est
uflisainmcnl netle; du sya ou passe égalcmeul lacilemcul, soit au
osso d*ufie part, soit au dialecte des Nouinou d*aulre part, et le
4>sso nous couduil à travers toutes les langues mandé-fou, tandis
|ue le noumou nous fait arriver plus aisément encore au dyoula
il au malinké. Et durant tout ce voyage à travers les nombreuses
angues mandé, on ne peut pas manquer d'être frappé à chaque ins-
laol des ressemblances de tel ou tel mol, de telle ou telle forme
grammaticale, avec un mot ou une forme appartenant à une langue
qui peut paraître, au premier abord, fort éloignée de celle que
Ton étudie.
Laissant les langues mandé-tan pour le chapitre suivant, je ne
m occuperai en celui-ci que des langues mandé-tamou et mandé-
fou.
L'état actuel de nos connaissances ne nous permet d'assigner
au groupe Mande^tamu que trois langues distinctes, mais il est
probable que des recherches ultérieures nous en feront connaître
d'autres. Ces trois langues sont :
1* La langue des Soni-ii/ce ou Marka-hke (appelés Sara/culle par
les Foulbé, Sarakolé par les Européens), qui est parlée, avec
quekiues différences dialectales, sur les deux rives du Sénégal de
Matam à Kayes et surtout sur la rive gauche (région de Bakel) ;
daosle nord du Kaarta-Bine, dans le Kingui (région de Nioro) et
leBakhounou; dans la majeure partie du Ouagadou et dans une
partie des cercles de Gombou et de Sokolo; dans le grand Marka-
dougou (à Test de Sansanding, et entre San et Dienné et dans le
nord du Dafina); dans un certain nombre de villages de la région
Je Ségou où la famille soninké des Diaouara forme la majorité de
a population; chez les Nyare^ métis de Maures et de Soninké,
|u'on trouve dans la région di! Bammako; entre Lamordé et Say,
«irle Niger, où les Soninké sont appelés Sillabe par les Foulbé;
lafio sur toutes les routes commerciales et dans la plupart des
entres de la Boucle du Niger et de la haute Côte d'Ivoire, où les
raitaots et artisans soninké sont nombreux et où ils sont appelés
Markaon Malarlia-Gt/ale par les Dyoula;
T* La langue des^l:;^;*, parlée, d'après Barth, à Tichit, àOuaddn
1 h Oualata ou Ghanata, concurremment avec les dialectes ber-
bères et arabes des nomades de qui dépendent ces oasis;
l'i'i VOCABULAIRES COMPAKATIKS DE LANGUES OU DIALECTES
S"" La langue des liozo ou Bo-^o^ qui habitent les deux rives d
Niger et du Bani, de Dienné à Tombouclou, et détiennent dan
celte région le monopole de la navigation. (Les Somono, qi
exercent en amont de Dienné le même métier que les Bozo en aval
seraient de langue et de race bamana, c'est-à-dire inaodé-tan.)
Je dois ajouter que les Saniorho, qu*on rencontre eatreSikass
et le Bagoé, sont apparentés aux Soninké par M. Binger*.
Quant aux langues mande- fu, elles sont parlées tout le loO;
d'une bande de territoire, d'ailleurs assez étroite, qui s'étend de
puis Gonakry à Toucst jusqu'à Bondoukou à Test, et qui est limité
au sud par des tribus de familles diverses (timéné, famille kroa
famille agni-assanti), et au nord par des tribus mandé-tan, se
noufo et mossi-gourounsi. A la Côte d*I voire, Thabitat des Mandé
fou correspond à peu près avec la lisière de la forêt dense. No
connaissances actuelles permettent de porter à quatorze le nombr
des langues ou dialectes mandé-fou et des tribus de cette famille
Ces tribus sont, en allant de Touest à Test :
1* Les Soso ou Stuu^ qui habitent la majeure partie de la régioi
côlière dans la Guinée Française, depuis le Rio-NuAez au nord, e
qui vont au sud jusqu'à la Grande-Scarcie, où ils débordent sur V
territoire anglais, s*élendant à Test et au nord jusqu*aa Poata
Dyalun: leur dialecte est parlé en outre par presque tous les Lan
douman, les Nalou et les Baga qui vivent au milieu d*eux;
2* Les Làfigà et les Sako (appelés DyalO-nka par les Malinké
Dyalonké par les Européens), qui semblent être les plus ancien
habitants du Fouta-Dyalon et Thabitenl à côté des Foulbé et de:
Sidianka;
3* Les Loko ou Landorho, qui habitent entre la Grande-Scarci<
et la rive droite de la Roquelle ou rivière de Sierra-Leone, limitéi
1. Peut-être conviendrait-il de rattacher aux Mandé-lamou les Kourtef, popula
tion de marins analogues aux Bozo qui liabile sur les deux rives du Niger et daai
les Iles depuis les rapides d*Ayorou jusqu'à Karma, au sud de Sansan-Haoossa, e
qu'on rencontre, m^lée à des Soninivé. à des Soiigliaî et à des Haoussa^ à Zinder
sur-Niger, à Sansan-Haoussa et dans la région de Say. D'après M. Hourst» ils pac
leraient en général le songhaî, mais auraient une langue à eux; ils seraient isioi
d'un mélange de Bozo et de Foulbé et auraient émigré du Massina vers le sud-es
à la fin du xvi« siècle, allant jusquVi Boussa pour remonter ensuite vers Sansaa
llaoussa. Ce passage à Boussa justifierait peut-être la localisation près de cet <
ville d*un dialecte mandé-rou donné par Kocllc sous le nom de Boko.
l'AlUjtS A LA COTK iriVOlUK l'.ô
au nord par les Limba et au sud pai" les Timéné qui ne sonl ni
les uns ni les autres de famille mandé ;
V Les Mende ou Mendi (appelés Koso par les Timéné), qui
habitent le long de la mer entre la rivière de Slierbro et la rivière
Soulima, el s*é(endenl à Tinlérieur presque jusqu'aux sources du
Niger, limités à Touest par les BouUom ou Mampoua, au nord par
les Timéné et les Limba, au nord-est parles Kissi (toutes tribus
étrangères à la famille mandé), et à Test par les Manianka et les
Yai, qui sont des Mandé-tan ;
5* Les Loma (appelés Toma par les Konianka, TOalè par les
Kpèléy Buzi ou Bousîe par les Libériens), qui habitent au sud des
Kissi et à l'ouest du Konian une région dont les centres principaux
sont Zolou et Bokessa et où Ton rencontre aussi beaucoup de
Mandé-tan (Manianka et Kouianka);
6* Les Wèima^ qui habitent au sud du Konian, entre Beyla et
Nzô (région de Zigaporassou el de Koïma) ;
7* Les R]}{de (appelés Gôerese par les Manianka^ Gbèize par
les Loma, Kpese par les Val, Pessy par les Libériens, Gouersé
ou Guerzé sur les cartes), qui habitent au sud des Loma sur les
deux rives du Saint- Paul (région de Bakoma) et au sud des
Oueima dans la région de Nzô, limités au sud par les tribus de fa-
mille krou ;
8"^ Les Gbélé ou Manô (Nguéré ou Gon sur les cartes), qui habitent
au sud elàTest des Kpèlé, depuis le Saint-Paul jusqu'au Ko, affluent
du Sassandra (régions de Mana (à l'ouest du Cavally), de Houné
(sur le haut Cavally), de Blou ou Blolo,de Man), limités au sud par
les tribus de famille krou ;
9"^ Les Gf/o ou 6riiroe^;r (Dioula anthropophages et Ouobé sur les
caries, appelés Koro ou Guro-Dyula par les Mandé-Dyoula), qui
habitent au nord et à l'est des Gbélé ou Manon, les régions du Oua
et du Gouro (est de Nzô), de Guélémou, et le sud du Mahou ou
Cjuiola et du Gouaran, où ils sont mélangés à des Sénoufo et à des
Glandé-tan ;
10* L^^Kweni (appelés Lu par les Mandé-tan, Gwropar les Agni) ,
^ui s'étendent à Test des Guio depuis le Sassandra jusqu'au Ban-
^ama Rouge, ont des villages sur les deux rives de ce dernier à
partir de Dyorolé jusqu'à Gouropan, puis occupent encore une
bande de terrain sur la rive occidentale du Bandama allant au sud
10
14(1 VOCABULAIRES COMPARATIl'S DE LANGUES OU DIALECTES
jusqu'à hauteur de Singrobo etlimilée à Touest par les tribus krou
du groupe bèté;
1 r Les Mwï ou Mwà (appelés Mona par les Dyoula, Moni par
les Agni) habitent entre le Bandama Rouge et le Bandama Blanc,
au sud du Kourodougou, au nord-est des Kouéni, et au nord des
BaouléKodé;
12^ Les Ngà (Gan-né ou Ganrasur les cartes)^ qui habitent, mé-
langés à des Agni qu'on appelle à cause de cela Ngan-nou-foué
(gens du pays desNgan), le sud-est du Dyammala (région de Ouas-
sadougou) et se rencontrent sur la rive occidentale de la Gomoé
depuisMangoouGrouDiàniajusqu'àAtakrou,mèlésauxAgni-Binyé;
beaucoupd'entre eux parlent, outre leurlangue,ragni ou le dyoula;
ils sont séparés des Kouéni et des Mouin par des populations
(Yohouré, Kodé, Gori, Satikra, Nzoko^ Sondo, Sandoro) qui, en-
globées aujourd'hui dans la famille agni, ont dû, à une époque
relativement récente, parler des dialectes mandé-fou, et où le dia-
lecte des Kouéni ou Gouro est, aujourd'hui encore, assez répanda,
surtout chez les Yohouré, les Kodé et les Gori;
13^ Les Gbï ou ^r (appelés Dînfo par les Abron, Gurungo ou
Gurombo parles Koulango et les Nafàna), qui occupaient la région
s'étendant de Mango ou Groumània à Bondoukou, bien avant les
Koulango et les Abron, et qui se considèrent comme les ?érilables
autochtones du Barabo et de Bondoukou, où ils furent rejoints*
par les Nafàna d*abord, puis par la famille koulango des Lorho^
actuellement, ils sont presque entièrement absorbés par les Nafftnm-
dans Test et par les Koulango dansTouest; néanmoins lenr langue
est encore parlée à Bondoukou même par quelques femmes âgées
de la famille des Gerefigbe ou Gurombo (qui tire son nom d'un
arbre appelé gerefigbe à l'ombre duquel était Thabitation de son
fondateur), à Kangaré par un vieillard , àSoko parquelques familles,
à Yanango (près Assorokrou) par une famille, et dans les monta-
gnes situées à Touest de Bondoukou ainsi que dans le Barabo par
quelques familles qui se livrent à la chasse et à l'extraction de Tor;
14® Enfin les5ya\ qui habitent la région de Bobo-Dioulasso et
principalement le sud et le sud ouest de cette ville, entre les Boua
1. Ne pas confondre les Sya de Bobo-Dîoulasso tvec la famille mandé-Un des
Siya qui est répandue suKoul dans le Kourodougou.
PAinj'lS A LA COTK DIVOIUK r.7
OU Uobo-Fingau nord cl au nord-csl, les Dyan, los Dagilri cl les
Lol)i k Tes!, les Ky6ro, les Dorhossiè, les Karaboro au sud, les
îlboiiin au sud-ouesl cl les Sénoufo du Kéncdougou ou Sendéré h
roucsl;ceuxd'cnlreeuxqui haliilenlla ville môme de Bol)0-Diou-
iassosc sonlen partie converlis h Tislam, ont adopté les vôlemcnls
e( les noms de famille des Dyoula inslallés chez eux, el ont reçu
le surnom de Bobo-Gf/Ula ou Boho-Dt/ula^ appellalîon 1res im-
propre, puisqu'ils ne sonl ni Boho ni Dyoula; peul-èlre lesTousia,
qui habitent au sud-ouest de Bobo-Dioulasso, sont-ils de la même
Iribu: /t<-^ya veut dire en dyoula « Syade la brousse, de la forêt ».
La tribu des Sya semble être assez isolée parmi les autres tribus
mandé-fou, qui forment une chaîne sans véritable solution de con-
tinuité; mais il est fort possible que certaines tribus qui habitent
entre Bobo-Dioulasso et la grande forêt, et que Ton connaît fort
peu, par exemple les Mbwï de la région de Léra^ fassent partie du
niAme groupe ; il y aurait intérêt aussi à savoir ce que sont exac-
tement les idiomes des anciens autochtones de Kong, les Mt/oru
ou Nyoru^ et de leurs voisinsde Test et du nord-est, les Karaboro^
les Dor/iosyè et les Kf/efo^ afin de connaître s'il faut les rattacher
au même groupe que le dyan et le lobi ou les ranger dans les
langues mandé-fou. Pour ce qui est des Sya, leur langue a certai-
nement des liens de parenté assez étroits avec Tensemble des dia-
lectes mandé-fou, d'une part, et avec les dialectes mandé-tamou
d'autre pari, en même temps qu'avec les dialectes mandé-tan des
Moumou, des Huélael des Ligbi; mais il semble aussi qu'elle ait
él6 influencée par le sénoufo et par les langues voisines de la
famille mossi-gourounsi, le dyan notamment; chose curieuse^ la
plupart des radicaux communs au sya et au dyan se retrouvent
é^lement dans le koulango et dans les langues agni-assanti^ ce
qui pourrait venir à Tappui de l'hypothèse plaçant dans le Dagomba
^lle Gondja l'habitat primitif de la famille agni-assanti et de la
Irjbudes Koulango.
Je note ici pour mémoire que le vocabulaire donné par Koelle
dans ses Polyglotta Africana sous le nom de linko semble cmi par-
tie appartenir à une langue mandé-fou : or Koelle place rhabital
^cs/W/oàKayoma, près du bas iNigcr, et dans un pays vassal des
^riba qui s'étendrait au nord-est jusqu'à Boussa inclus. Il est
Wn invraisemblable qu'on puisse trouver une tribu mandé-fou
VtS VOCABULAIKES COMPARATIFS DE r.ANGUES OU DIAI-ECTKS
aussi loin vers Test; peut-être rinformatcur de Koelle, avant c
venir s'échouer à Sierra-Leono, avait-il passé un certain nombi
d'années en captivité dans un pays de langues mandé-fou, ou avai
il simplement désappris en partie sa langue maternelle au conta
des Landorho de famille mandé-fou auprès desquels il vivait.
Je vais donner ci-après de courts vocabulaires des langues s(
ninké, hozo, sya, mouin et gbin, avec des notes plus étendui
concernant le mouin. Je n'insisterai pas sur le soninké, qui est r
lativement connu et qui n'a qu'une importance secondaire poi
la région qui nous occupe, bien que les Soninké soient nombreu
dans la police de la Côte d'Ivoire et dans les centres commerciau:
si j'en publie ici un court vocabulairei c'est surtout pour pei
mettre les comparaisons avec les autres langues. Quant au bo»
ayant pu recueillir quelques informations sur ce dialecte jusqu'i
totalement inconnu, j'ai cru qu'il y avait intérêt à les publier; d(
Bozo sont d'ailleurs employés comme laptots au service de la flo
tille de la Volta.
Le vocabulaire sonifkke a été recueilli en 1900 à Kouadio-Kof
kro (Baoulé) auprès de trois Soninké originaires, l'un de Bakel, h
deux autres de Nioro, aussi bons informateurs et aussi sûrs qi
possible.
Le vocabulaire bozo a été recueilli en 1902 à Kyessorhola (pa^
Dagàri) auprès d'un Bozo originaire des environs de Dienné et c
service à la flottille de la Volta; je crois pouvoir répondre de
sûreté de ses informations.
Le vocabulaire sya a été recueilli en 1903 à Bondoukou aupri
de trois Sya de Bobo-Dioulasso qui paraissaient conscienciei
mais étaient malheureusement peu intelligents.
Le vocabulaire mwï a été recueilli en 1900 à Bouaké(Baou
Nord) auprès d'une femme Mouin de la région de Maokono^ rei
plie de bonne volonté, mais trop âgée pour que je puisse dono
toutes ses informations comme absolument sûres.
Le vocabulaire gbï a été recueilli en 190!! à Boudoukou aupr
de deux femmes de la famille des Gourombo et revu avec un vie
lard gbin de Kangaré, tous bons informateurs.
Quant aux nombres et aux quelques mots gbéle et kweni,
proviennent (pour le gbêlé, le guio et le kouéni du sud de Ségu^
PAHLKS A LA COTK D'IVOIIM-:
I'i9
de noies communiquées par M. Tiiomann, el (pour le kouéni du
Bandama Rouge), de ce qui me resle des notes recueillies par moi
en IS99 dans le Yohouré. Enfin la numération en figà de Kamé-
linsou (nord d*Atakrou) m*a élé 1res obligeamment communiquée
par M. le Dr. Maclaud, oui Ta recueillie sur place durant son
toyagcde 1893-94.
I. — L4 NIIMÉRATION
Souioké
Itozo
Sya
Ghôlé
Guio
1 \mm
2 /Î//0
3 txkko
4 narhalo
5 kargo
6 tumîi
7 nypru
^ iegu
9 kabu
sanna
tenne
sike
natd
kuwô
tummi
yeni
seki
kapi
W tamû, tamu • tèmi
tala
dOf dobo
do
pila
pile
pile
saa
yaka
yaka
nd
izye
izye
ko
solu
solu
ko-nara
sora-do
sora»do
ko'pla
sora-pire
sora-ple
koro-saa
sora-aka
sora-ka
koro-nô*
so.a-izye
sora-izye
/■fi
bu
kwando*
Kouéoi
Kouéû!
MOUÎQ
Ngan
GbiD
(Md de Ségaéia) (Bandama Roage)
—
—
—
1 du
du
du
do
do
2 fie
fy^
pie
pla
paa
3 ya
y«
yaka
y«
ilga^ ûa
4 zyT
zyT
izye
syî
sye
5 solu
sulu
suo
sô
sôo
6 tûe-du
siïenu
sura-du
so-do
sôrû'do
7 siia^vie
Irafye
sui'a-pt*re
so'pla
sosowa
8 sora^a
ira-ya
sura-a
so-ya
kyenze
9 sora'ZyT
tra-zyî
sura-izyc
sisi
sisi
10 bcvu
befft, fù
/i<, mcnfu
ebu
bu
ir.O VOCABULAIRES COMPAliATIHS Dlî LANGUES OU DIALECTES
Soniiiké
Sya
11
lamii-no-hôni
12
laniû-iio-fillo
20
Id-pUle
30
Ifi-ùtjijilike
40
UlnarluUe
50
lâ-karge
60
tâ-ndume
70
UJ-ilyei-e
80
lâ-sege
90
Ul-kabe
100
kame
1.000
wugyune *
nima^pila*
nimasaa
ûima-nd
flima-ko ••
ktjùrO'Saa *•
kyûrond
kyenâ •
Mouin
ia-a-du '
miil'dH *
ia-yaka
mià'ple
miâ'yagx
mid-izye
mid suo
Noies. — I . Le mot soninké tamù ou tamu « dix » prend a
pluriel la même forme que dans les langues mandé-tan. — 2. Coo
parez le mol sya Ao-ro-nd « cinjq el quatre » avec le motdyoQl
korondo ou konondo « neuf ». — 3. Koelle donne pour « dix » e
guio la forme go. — 4. Les nombres qui multiplient mille, en s(
ninké, prennent la fmale t, comme ceux qui multiplient IQ
prennent la finale e : 2.000 wugyune'filli^ 3,000 wugyune-sikk
4.000 wuggune-narhaiij 5.000 wugyune-kargi^ 6.0U0 wugywh
inni, 7.000 tcugyune-ftyeri, 8.000 wugyune^egi^ 9.000 urngywu
kaài, 10.000 wagyntie-tâmi. — 5. On trouve aussi pour 20 1
forme kyihv qui réapparaît dans kyùro-scui « soixante • et kyun
nà fc quatre-vingts ». — 6. Je ne suis pas sûr de la forme kyené
qui n'est peut-être qu'une contraction de kyûro-nà. — 7. L
réapparaît la forme du nombre « dix » dans les langues mandi
tan. — 8. On compte en mouin tantôt par vingtaines (ma ), tanli
par dizaines (/a).
11. - LES KOHS
Soiûukt^
Boio
Sya
MoaÎD
Gbio
lorro
iih\ye
duba
io, /o-mci
1ère
ieme
fou •
yimbe
tou
iogho
tè
lad
OftU*
yy^
duo
nzhùo
y«
y»
PAIILÉS A LA COTE D'IVOIUH
151
SoDÎuké
Oozo
Sya
Mouiii
Gbiu
e khwôle
he
yite
m
. brûler swa
e ^eùe
n rkilie
ition teni
I ciNins iïgene.-dtbe
se ilgent
D kôpc
e tije
sape
al farineux fulo
pagu
son
df/ugu
sufm
ungo
4Ka
lôho
sor/to
swo
flf/ama *
, Ubsu *
la
yirhame
labu
loiïge
daba
giiiè
lalle
kholla
mpure
sumbade
larhade
gide
e (Mri kiiaii) soro
e (Mil, iiri) yugo
f yarhare
faha
ma
le iettime
yimt*
doyè
somô
korn
so, so
kiri
sogho
larlia
kiûè'SO
kiûè
ko
kika
m
ûyumu
ûyd
zorho
tawala
kora
Silmbare
skûo
kflnu
H
kumnie
koko
numi
kaegu
ka
na
dyd
ùyôu
IX
yintc
ûydkhc
toro
norhone
laklie
nyô'li
nyô'Tnpi
twà
mû
do
numi
sTshu
lô
sye
uu
mu
mu-ntwu
mu-nsoro
nind
lœla
minna
do
kyen
ytri
uyc
bô
m •
V'I
yo
play plè
zi
gbaia
gbala-plè . .
mene^nlere . .
fè ku
wi sô
WC W'
wa
zà
sô
so
wula
kpo
gbô
pa
kû
kpe
knvere
mé
gulr
le
te
ni
ne
boto
mwinde
iïyirebè
lonù
ni
dé
bile
perê
lùra
lô
le
gba
so
goô
lé
dé
na
le
ut
iit'Sta
yo
tora
ûi
li
152 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
dénis
langue
cou
poitrine
ventre
dos
main'*
— droite
— gauche
pied
peau
sang
poil
épaule
sein
màle
femelle
petit
bœuf
taureau
vache
veau
mouton
chèvre
chien'*
poule
œuf
igname
mil
farine
arachide
tabac"
huile
beurre de ce
nom
chose '*
Sooioké
kamhe
nene
khanne
gidime
norho
faite
kile
kile»lee
kiie-noge
la
gudya
fore
yinle
kufike
Bozo
kine
koto
syfi
sumu'syû
knnne-syû
taba
nli
Sya
fiini
nèn
morho
dû
tulu
ku
sira
ndige'soro
ninnàrhd
kd
kû
daro
ntoro
Mouiu
sôtnùe
na
GbÎQ
kpe
gbé
gbè'ko
gbè-ye
gà
fie
y^go
ni
lemme
nâ
gumbo
nâ-ni
na" lemme
gyerhè
sugo
toute
selifie
setiû'kha
ku
gedyaba
dyura
tiga
sira
le
khari'le
lorho
fo
y^g^
yô
ndyd
shi
y»
nu
ûyd
ûyd'Shi
ûyâ-ya
fiyâ-nu
gba
sege
nd
nd-mwete
méfie
dugho
dughO'fo
ligite
yinde
gbé'pato
flyô
gutr
nd
ne
dln
tura
dlri-nd
dlri-ne
bla
bo
go
md
md'^ene
nyd
sa
nana
kd
zu
• • • • • •
Itca
wo
wo4igye\
loo-moet
gd
ble
fo
logho
fita
fiyonô
flyonô'pu'
pè, pê-ra
sta
wo^mpa
flyôT
iya
na
lé
zo
zO'Sya
zo^na
zoU
barka
borho
m€ne
meme-fo
zugbé
koko
ûisi
kare
asara
H
se-ti
toé
po
PARLÉS A LA COTK IVIVOIKK 15:J
Notes, — I . En guio ia^ en kouéni tf/è et le. — 2. En guîo gi,
en kouéni gyi, — 3. Les Uozo appellent dugu un gr.ind cours
d'eau : Syendugu, le Niger. — 4. En kouoni ?>/. — 5. En guio ko.
— 6. En guio OapOy en kouéni so : sopunuy un pagne blanc; so ii^
un pagne noir; so le, un pagne rouge. — 7. En guio lawa et muni.
— 8. En gu\o sapa. — 9. En guio nu/al. — 10. En guio 7nd « main »
^Imô-ùè « bras v. — 11. En kouéni ôa « mouton », blî « chien ».
— 12. En guio zai. — 13. C'est-à-dire « beurre blanc ». — 14.
Ouelques substantifs guio : zo « perles », ma « riz n^basô « maïs »,
so « banane », gèfè « piment », vu « fusil »; quelques substantifs
feouéni : 6e « ami », irile « soleil », 1ère « jour, lumière », guro
" noix de cola », vafie « papaye », sa « riz ».
Remarques son les noms. — 1* Composilion el rapporl de pos-
cession ou de dépendance. — Dans toutes les langues qui nous oc-
cupent, les noms composés se forment par juxtaposition, en met-
tant le premier le nom du possesseur et le second le nom de l'objet
possédé ou dépendant ; le second mot peut être une particule qui
'^dique le lieu, Tinslrument, Tagent; le rapport de possession on
^G dépendance s'exprime de môme. Exemples : seliiïe a poule»,
^^tif\'kha « œuf» (soninké); be « herbe », ra « dans, lieu de », be-
'*^ u savane » (soninké); Mwà ou Mwï « Mouin », la « pays, lieu
^^ », Mwà'la a pays des Mouin ».
2* Pluriel. — En soninké, les substantifs forment leur pluriel
^^ général en changeant en t/ leur dernière voyelle : kôpe « maison »,
^^fiu « des maisons »; debe « village », debu « des villages »; en
^^aéral le nom reste au singulier devant un nom de nombre : kôpe
^^^n « dix maisons ». En mouin on ajoute nâ au singulier. — Je
^ ^i pas d'indications sur la façon dont s'exprime le pluriel des
^^rns en bozo, en sya ni en gbin, mais je sais que, dans ces diffé-
^ t^tcs langues, le nom resle au singulier devant un nom de nombre
^ un adjectif indiquant la pluralité. — Le nom d'unité se forme
5^ soninké en ajoutant ne ou ni au nom collectif et en sya en
^J coulant nu : goro « noix de cola », goro-ni « une noix de cola »
^^^^ninké) ; nâ-mwele « des œufs n^nà'mwele-nu lala « un œuf» (sya).
15'i VOCABULAIRKS COMPARATIFS DK LANGUES OU DIALECTES
II. • ADJECTIFS E'W PROIVOIIIS
Noie. — La plupart des adjectifs qualificalifs se rendent par des
verbes. Les adjectifs qualificatifs proprement dits, comme les
noms de nombre et les adjectifs détorminatifs, se placent après le
nom auquel ils se rapportent. Exception est faite pour les adjec^
tifs possessifs et pour certains adjeclifs démonstratifs, qui
placent avant le nom.
Soiiiuké 3oz)
Sya
Mouiu
Gbio
blanc
khulle, khwji
ku
foro
pu, kwa
• • • • «
rouge
dumbe
tomô
dughufii
le
noir
binne
pi
perèfii
a
moi (sujet)
ûey n *
ni, n*
mi, ni,n*
fiuo^ nf
Ht, m
moi (régime)
fie, iïa*
na
mi
mi^ ni
mif m
toi (sujet)
an*
a
biy he
1, bi
e,i
loi (régime)
an afle*
be
•
t
•
t
lui, elle (sujet)
a, ao
a
a
o.yo,a;e,ye'
'a
lui, elle (régime)
a
a
a
a; e
a
nous
akha
min^ miô
0, tca
• • • • ^
vous
• • • • •
eux, elles
m
t
ki
ka,
• > f • ^
mon, ma, mes
m*
m, n
mi
n"
n"
ton, ta, les
an*""
am^ an
be
•
t
<?, *
son, sa, SCS
a
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a
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notre
akha
i
anuj min "
votre
leur
ki
• • • • ^
ce, cette
bfl, ke*'
ke^*
bè
be,za''
ta
ces
ku
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sa
celui-ci
ke sere
ke ûûmi
\ numî bè
mè be
so sa
ceci, cela
ko foy kfi
ku
fila bè
pè za
pO Sf€
un, une, quelque
qui
de
de
• • ^ ^p ^^
a
n
a
o; e
a
quel?
kà
• • • • •
qui?
ko
• • • . , •
• • • • •
quoi?
ww2,mane*'
munu
ma
rAULi:S A LA COTK DIVOIIIK I.V»
Noies. — i . La forme abrégùc n se change en îu devant une la-
ie cl en n devant une gutturale; après ce pronom f se change
Py s en Ay ou fff/J en d. — 2. La forme ffa est pour /fc yi « à moi »
sert pour le régime indirect. — 3. L'/i final de an donne lieu
c m{;mes observalions que le pronom n (noie 1). — 4. La forme
f ou aM sert pour le régime indirect; avec les aulrcs pro-
nSy ou ajoute simplement yi après le pronom ordinaire pour
îr le régime indirect : a yi (ou a ya), o yi^ akha yi, i yi. — 5.
forme abrégée n se change aussi en bo/o en m devant une la-
ïc et en /> devant une gutturale, et la consonne qui suit s'adou-
généralement. — 0. La forme mi ou m en sya est réservée aux
bcs neutres; la forme ne ou n peut s'employer avec tous les
bes. — 7. La forme mouin îliïo est en réalité une contraction
n et de la particule de conjugaison go\ la forme n devient m
^ant une labiale et h devant une gutturale, sans qu'il semble y
Mr de modification dans la consonne qui suit. — 8. Les formes
r/o, et a semblent s'employer de préférence quand le sujet est
3 personne, et les formes e et ye quand le suj<;t est une chose ou
il est indéterminé.
). — Après le pronom m, f se change en p\ ce prbnom se
iDge généralement en f) devant une gutturale et en n devant
u /, sans que cette règle pourtant soit absolue. — 10. Voir la
e 3. — 11. Voir la note 7. — 12. Mêmes changements de Yn
mou /> que pour le pronom de la V pers. du sing. (voir la
e7). — 13. Voir la note 7.
14. — Le démonstratif /iï? se place avant le nom et fait kunix
riel : he fo « celle chose », kii fu « ces choses »; bâ se place
*ès le nom et reste invariable. — 15. En bozo aussi ke se place
nt le nom ; j'ignore s'il se modifie au pluriel. — 16. En mouin
parait réserver le démonstratif ^e aux personnes et le démons-
\\^za aux choses; comme en sya et en gbin, le démonstratif suit
lom et reste invariable : me be « cet homme », me-nà be « ces
nmes >.».
7. — La forme ma se place avant le verbe dont elle est le ré-
ic; la forme mane sert pour le régime indirect et se place après
'erbe. Le mol sya munu se place avant le verbe qu'il régit, le
t gbin 7nà se place après.
Ifif, VOCABULAIRES COMPARATIFS DK LANGUES OU DIALECTES
III. — ËsEH VERBES
Soninké
Bozo
Sya
Mouia
GInn
aller
partir
marcher
venir
venir de
élre(TerkiaUrikiUr)
ne pas être (id.)
èlre (dais il liei)
ne pas être (îd.)
s'asseoir
se lever
s'arrêter
se coucher
dormir
être bon *
être mauvais
mourir
être fini
manger
boire
prendre *
attraper
laisser
donner
attacher
ouvrir
fermer
couper
désirer
dire
comprendre'
voir
regarder
connaître
appeler
tuer
te le swo ùuge
daga so ya^ bugt*
teie ya
rif li be na
ho-gu ba-ga sa-i^a
fè la
wéy bè li
tèf ntè
takho duba tilûga
giri kiri tumâ
sigi ta
sô . . .s . . sa
khe-ûki ûyi
siri mmêi forô
kara * sd-ûga * siri
ûyeme dud'ilga* itè
yige dye zô
mini mené mené
fa, nda yo
tinda fughd
tvara sô
kini do père
yete perè
muûi kwa
terhe gboro
kutu kyâ
khanu kya
ti ti
mugu mô, mo
wori ....:. za
fayi segè
tu tyo
khiri wi
kart waa yarè
gi, gi'lé
nu, li
ta
ta
gà
nu
m, yi
nô
ya-/à*
ya^ra "
uni
y^
du'la'
ûyia-rè^^
yi-ro ••
y«
dere, zeri
yôie
•
ka
9a
ûya-nè^^
iiya-na ••
/ty lirhe
bi
mine
mi
sa
sa
kuni
na^ ba
ûgba
yire
plo
ta
ka
nyèri
ni
pe, bi
pà
ma
y«
we
9
SI
9y^
dé
PAIll.KS A LA COTK DMVOMîK ir.7
Noies, — 1. Kii koiiéni : a zima « c'est l)on ». — 2. Kn koiiéni :
(la « prendre ». — '^ Kn kouéni : ma « comprendre »; i mn ma'l
« n'as-lu pas compris? » m'a ma « je l'ai compris, je comprends ».
— \. Le verbe kara « mourir » esl le passif de kari « lucr »; on
dit aussi fad, qui est un lermc plus respectueux que kara. — 5.
Le verbe bozo sà-riga h pour radical sa, la particule figa indiquant le
passif ou le verbe d'clat ; comparez en malinké Aïi-/a « ôlrc mort ».
— 6. Le verbe duà-t^ga est le passif de duà « finir ». — 7. On peut,
en mouin, ne pas exprimer le verbe attributif; lorsqu'on emploie
le verbe />e, on met en général Tallribul avant lui : e(fep'e pe nc'esl
bon M, e nana pe « c'est bon à manger », go kima-ni pe « il esl
brave » (comparez en dyoula a kele-ni bè « il esl seul »); mais on
dit ^/;^ le « il esl rouge », epe ra a dere « il n'est pas bon » (il esl
pour ne-pas èlre-bon). Dans les autres langues, le verbe « être »
attributif ne s'exprime pas en général. — 8. Le verbe « être » si-
gnifiant a se trouver » ne s'exprime pas en mouin : yo fora (pour
I/o fè ara)y « il est à la maison » (lui maison dans). — 9. Im est
une particule indiquant le verbe neutre. — 10. La particule rè in-
dique aussi le verbe neutre. — 11. Le verbe fiyanà esl le passif
de f)yà « finir ». — 12. Ra esl une particule indiquant le verbe
neutre. — 13. Le verbe hga-na est le passif de hgù « finir ».
IV. — LA CONJUGAISON
Les verbes neutres ne se conjuguent pas toujours exactement
comme les verbes transitifs; de plus ces derniers ne peuvent pas
s'employer sans régime direct; si aucun régime n'est indiqué spé-
cialement, on place toujours le pronom a (le) devant le verbe :
« je comprends » se traduira comme s*il y avait « je le com-
prends ». Enfin il existe des verbes passifs et des verbes neutres à
forme passive qui se conjuguenl comme ces derniers. Je donne-
rai donc un modèle de verbe neutre ordinaire, un modèle de verbe
transitif et un modèle de verbe passif; chacun de ces modèles est
donné à la première personne du singulier : il suffira, pour avoir
les autres personnes, de remplacer le pronom de la 1" pers. du
sing. par le pronom sujet convenable.
158 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Soninké Boio Sya Mouin Gbin
1* Vcrlie neutre : — — "" " ""
je parSfOu je partirai,
ou je suis parti ûc daga ni so tni buge fVgi ni ta
je suis en train de
partir fie darja ne iVga so ne Uni miùuge* ûûo gi » ni ma In
ou m*padagani* ^"^'go gi
je partirai fie daga ni so mi buge nii e gi ni in
je suis parti ûe daga nisoga* mi buge fi'gi gfvt ni la
pars daga so buge gi la
partir daga so buge^ ke buge gi^ e gi * ra Ut '
.je ne pars pas, ou
je ne partirai pas, ou n*(e daga nUi so nâ buge e * ne â gi m^â ta ta
je ne suis pas parti
jl le pin ps ■liileiut nUe daga ne neperaâgi m"â na ta h
je ne partirai pas n*lc daga nUi so nâ buge e ne â gi nia ta la
je ne suis pas parti m'ma daga nUi so nâ buge e ne â gi le niâ ta la
je ne suis pas encore
parti m'ma daga ne nUi so goe n^âbuge defiga lalè nCâ ta i
ne pars pas marha daga kn buge ka ii ta la
ne pas partir ma daga ra â gi ra â ta ta
2« Verbe transitif :
je le tue, ou je le
tuerai,M jeriitié ûe a kari ni a waa n'a yarè na gye m'a dé
je suis en train
de le tuer fie et kari ne fi ga a waa ne lini n'a yarè fi*go a gye ni na a d
ou m'pa a kari ni* ou ûûo a gye '
je le tuerai ûe a kari ni a waa n'a yarè n*ta gye '* m*a dé
je l'ai tué n'd'a kari* ni a waa ga* n\i yaré n*a gye gwî m*a dé
tue- le a kari a waa a yaré a gye a dé
le tuer a kari a waa a yaré a gye^e a gye* raa dé^
je ne le tue pas ou
jenele tuerai pas,
ou je N l'ai pas taé n*fa kari '* n'ii a waa n'a yarè rha n*âa gye m*â a dé
je ne le tue pas
maintenant n*i'a kari ne m'a na a
je ne Vin pas tué m'ma a kari n'ii a waa n'a yaré rha n'a a gye m*âa dé .
je 11 l'ai pas fiore dé m'ma n kari ne n'tia waa goe n'a ydré deûga n'a a gyegwT zaié m'a ù
ne le tue pas marha a kari kaa yarè ka lia dé la
3* Vcrlie passif :
je suis tué ûe kara ni waa ga* ne yarè-ra " û'gyeAé '• ni dè^ra '
jenesuispastué** m'ma kara n'd waa n'a yarè é * ûe â gye^lè ni â dé le
PAKLKS A LA COTK DIVOIIU': ir.9
Notes. — 1. La particule pu dcvicnl fa à loulcs les personnes,
sauf à la t" el à la î*" du singulier. — 2. La particule ga devient
f^fja apr?;s une voyelle nasale : a sfiftga « il esl niorl ». — 3. On
dira à la 2* pers. : bi tini In hurjc^ à la .T : a iini a hur/e, elc. — 4.
La négation s'indique par un n long placé devant le verbe et par
la répétition de la voyelle finale du verbe : c'est bon, a fort); ce
ti 'est pas bon, a â /orù o. — o. Aux autres personnes on emploie
toujours la particule go précédée du pronom convenable. — 6.
Très souvent on fait procéder l'infinitif de la particule e, qui cor-
'"'îspond au Ica des langues mandé-tan : ka gi e fè Idè « ils viennent
Cpour) maison faire, ils viennent faire une maison ». — 7. La par-
t-iculera joueen gbin le même rôle que (? en mouin ct/raendyoula:
^^ sa ra nu « apporte-le » (le prends pour venir). — 8. La particule
^^ devient na après une voyelle nasale, et cette dernière perd sa
^nasalisation : i a fit/à? « Tas-tu fini? », zalc m'a a tiija na « je ne
l'ai pas fini encore ».
9. — La particule du passé esl da\ l'a final s'élide devant le
pronom a mais reparaît devant tout autre régime. — 10. L'e de la
négation te s'élide généralement devant a. — 11. L'{ de la particule
il s'élide en général devant a. — 12. La particule ra devient na
m
après une voyelle nasale. — 13. La particule /è prend aussi les
formes rè ou /a, et wè après une voyelle nasale; cette dernière perd
alors sa nasalisation.
14. — Les verbes neutres à forme passive, comme ba-ga « venir
de », sà'figa « mourir » (bozo), sa-ra « venir de » (sya), ya-/«
« s'asseoir », du-la « s'arrêter », fiyia-rh « se coucher » (mouin),
ya-ra « s'asseoir », yx-ra « se coucher » (gbin), se conjuguent
comme les verbes passifs.
Forme interrogatice, — Il n'y a pas de forme spéciale pour l'in-
terrogation; seule l'intonation indique que la phrase estinterro-
gative. Cependant en sya, dans les phrases inlerrogatives, on met
souvent un e avant le sujet.
Place des régimes. — Le régime direct, dans toutes ces langues,
se place toujours immédiatement avant le verbe : sa place est
d'ailleurs indiquée dans le modèle de conjugaison du verbe tran-
sitif par le pronom a (qu'il ne faut pas confondre avec Vfi long qui
exprime la négation en sya avec les verbes neutres, en mouin el
160 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
en gbin avec tous les verbes). — Quant au régime indirect, ih
place après le verbe.
V. - PHRASES ET EXEMPLES
1"^ Sonifike. — Od est ton père? am paba bè minna^ il est par
au village, a daga debe na. Je viens, fie ri n^; je ne viens pas, n i
ri ne\ je ne suis pas venu, m inari. Ne vas-lu pas au village? an (
tele debe nal ne viens-tu pas avec moi? an te tellel (tu ne vas pas'
où vas-lu? an tele minnal ils viennent, t fa ri ni.
C'est très bon, asinfiyë\ ce n'est pas bon, a masûro.
Que dis-tu? an ti manet (lu dis dans quoi?) ouvre cette caisse
ke kèsi mufii; je mange, fie yige ne ; je ne mange pas en ce me
ment, n te yige ne sasa.
Il est ici, a bè ire; il n*y est pas, a tè ire\ ne le vois-lu pas? a
t'a wori nef viens le regarder, li a fai\ as-tu compris? am a mugu
j'ai compris, n da mugu; je n'ai pas compris, m ma a mugu.
2« Bozo. — Mon père, m A:a, ma mère n na^ c'est rouge, ki
tonUf; une chose rouge, fo tomo-na (une chose elle est rouge).
D'oii viens-tu? àm ba-ga mitiôl où vas-tu? à swo mitiO. Je vai
aux plantations, fi ga swo swo.
Donne-moi cela, ku do na; donne-moi un couteau, doyi do na
Un homme est mort, fiimi sd^figa ; il n'est pas mort, a tisd; il i
tué un homme, a fiimi waa ga; il n'est pas encore mort, a ti st
figoe.
C'est bon, ku mmèi; ce n'est pas bon, ku ta mmèi; c'est fini, i
duà'figa; ce n'est pas fini, a ti duà.
Viens boire de Teau, be duà mené.
y Sya. — Mon père, mitO; ma mère, misye; ton fils, be nu
— Ici, ba ; où? odof wodol hier, dugu; demain, shin ; comment'
m?
Viens ici, na ba; va-t-en, ya, biya;oii vas-lu?^iya odol je vais
à la maison, mi buge ko no nà ; d*où viens-tu? bi sa-ra ocfo? je viens
de la brousse, mi sa-ra kiûè so ou mi sa-ra kiûè.
rAUMîS A LA COTK DIVOIKK Hil
On est-il? c a ii wo(/o1 il osl ici, a ii iicdè ; il n'y csl pas, a à li
yega ; il est parti, a Inif/e : il vient, a uni a va ou a fini ?ia ; il csl
venu hier, </ nn iluf/u ; il viendra demain, a na s/tin ; il n'est pas en-
core venu, n ô na de/tf/a.
Viens manger, na hv :o (viens pour manger) ; viens boire de
l'eau, na zîio mené ou na nzhiio mené ; assieds-loi par terre, liihga
lo-mà ; prends celte chose, /ita bc ijo ou jila hè, bi yo ; atlrape-le,
a (ughà ; donne-le moi, a pcre nin ; laisse-le, a sd.
Ouvre la porte, ko-ndo hnm\ ferme la porle, hl-ndo gboro\ va
couper du bois, //a su kyè.
C'est fini, a nè\ ce n'est pas fini, a n ita dchffa\ c'est bon, a
fort); ce n'est pas bon, a ô forù o.
Ils l'ont tué, là a yarè\ ils ne l'ont pas tué, // a yarè defiga; il
esl mort, a siri.
Que veux-tu? bi mimu kyal quel est ton nom? bi togho iinil
comment l'appelle-t-on? e là a uri ni? ne comprends-tu pas? bi a
mrhafje ne comprends pas, ne a mo r/ia]je comprends, n'a mô.
Je l'ai vu, n'a za\ je ne l'ai pas vu, n'a za rha; le connais-tu?
*' fl /yo? regarde-le bien, a segè forô\ ne le regarde pas, ka a se-
(jè ka.
4* Gbï. — Ici, nô : où? mari? mon père, n de ; ma mère, n na ;
mon fils, n le.
Viens ici, nu nO\ où vas-tu? man c nata? je vais aux planta-
tions, ni na ta sO\ il marche vile pour y aller, a gà nzara nu o ta.
Ilmange, a na bile bi; il boit de Teau, a na yi mi.
Donne-moi mon pagne, m perè sa va hgba (mon pagne prends
pour donner); je ne te le donne pas, m'/7 na a figba la\ apporte-le,
" *^' ra nu (lui prends pour venir).
Il est mort, // gft : il a tué un homme, a sa dè\ ne le lue pas, /{ a
Dis, qu'est-ce que tu veux? a pn^ e na ni ma? je dis que je veux
^^^\\,mp(i nikoko ni\ as-tu fini? z^tlè i f>yfi? (déjà tu finis?) ce
^ ^sl pas encore fini, zalè a n hya na,
^Jwc dit-il? aa pn? (il le dit?) où es-tu? mari e yi? il esl ici, a ni
"" il n'est pas ici, n nd nn.
Ouel est son nom? a toèpo? (son nom dit?).
n
1
iri2 VOCAHULAIKES COMPAKATIKS DK LANGUKS OU DÎALKCTES
5" MwU
singe
singe gris
singe rouge
singe noir
abeille
cire
antilope
caïman
éléphant
crapaud
fourmi
coq
crête
arbre-
écorce
forêt
brousse
fromager
palmier à huile S6
fil de fitaier i kiib mwë
raphia hlakà
vin de raphia bla-mwé
dattier gô
ronier senze
arbre à beurreflyonô-iri
wo
wo pu
wo le
wo ti
zoro
niorO'kanijn
winne
gûlè
bye
pori
kyîkyi
mâ-gulî
goô
in, iâni
iri'klo
bô
mene^ntere
vè
patate
manioc
citron
citrouille
rii
nyâna^kuni
sukuru
lomuru
gugi
mono
banane (gnssi) baUmdn
— (petite) koatya
papaye vane
coton kunê
branche iri-gbè
chef du pays lere-syd
— de village pin-syd
— de case wn-syâ
serviteur du
roi
ami
ennemi
guerre
étranger
famille
forgeron
frère
marché
montagne
neuve
pluie
ciel
soleil
lune
jour
mois
année
colline
fer
cuivre
or
plomb
argile
cendre
charbon
fumée
barre de sel
charge
balai
hamac
flèche
fusil
balle
poudre
mttsa
me g h
sarasoni
gule
iregwtl
bnln
tùmu
nu(ï
gesipré
9à
ûye
la
la 'fie
irnlé
mùne
irite
mène
leto
gwfilê
goli
kyd
nwd
pè
lèMni
iè-guni
wè'iri
kwe
md
iro
di
wtirfri
mtivfnbé
pagne indigène ddgo
tissu (ei pmû) so
bonnet
chaussures
chapeau
cuir, peau
tambour
clochette
eiletestt-crMIe
clou en cuivre aapô
corbeille tyé
corde, liane aie
(«ne, elipkait tnèle
sawala
lèfè
fit
peni
kôgô
conte, fable
commerce
fm di Mnerei
commerçant
talisman
forge
fourneau
Ud
plé
pu go
plè^o-ni
yo
kwa
po
pays iere; la
notre pays anu la
le pays Mouin MwA-ln
baril de poudre pi-we
(il gcse
anneau px-bè
ceinture dynla
dimanche
iVil^ (le s(
lundi
lenewye (a
mardi
lytiu
mercredi
mura-plè
jeudi
zema-plè
vendredi
klago
samedi
sibiri (ara
est
irilê^pwê'i
(l'endroit où se lève le sol
ouest
iriU'bara-i
(l'endroit où
tombe le sol
aujourd'hui
nsô
hier
eyn
demain
la
avant-hier
eya4amii
paiîm:s a r.A cotk divomik
ir,:{
prêsHlcmaiii to-(ama
lendcmniii d'après-ilcmain
fO'inmti'Sârtli»
tl)onl aitra
ilrefois ilwelnle
uldcsuilc snii-mmh*'
>o(ùl sanue
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ne f/ni
l)a laver
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grand
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se battre
guiegule
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se bien porter hem
l)oii au i;oril
nanti
cire malade
gtnnn
inùclianl
kulo
montrer
h
mauvais
ifôle
changer
hibolè
bien
nia
chercher
tVii
fou
kwani
être en colère
pri'lii
hravc
kunnni
coudre
stira^ic
fort
fwnln
couler
lo
froid
nini
cr.icher
di
chaud
/■«
être sale
lin go
être creux
guiu
courir, fuir
bltisd
faire cuire
dokge
acheter
lorc
cultiver
gcwo
vendre
kosi
déposer
zi
ôtre nombreux
peperi
descendre
zi-nti
abattre
bti
charger
do
tomber
bttrti
dérober
fdna
porter
sire
se disputer
gule dn
enfanter
ère
querelleur
gule-dn-ni
faire
klè
entrer
Il in
travailler
ghdo
stirlir
pwc
s*amuser
ztibltt'^ê
ôtre fatigué
lerebwti
allendre
mtigbî
danser
fini klè
fini
Mon père, n te\ mon frère, n nuàgulî\ ma sœur, n nwl le: ma
mère, /i ni\ ma lëlc, m bolo; ma main, fï gbè.
Je bois de Teau, fi go xji mine : je vais à la maison, fiûo gi la lb\
va manger quelque chose, gi-lè pê lirhe: viens ici, nupe ; resie ici,
du-ra pe.
J'achète des perles, />/Vo iit/ene iore: combien les vend-on? /a Aosi
mena? combien y en a-Uil ? t/c owèl il y en a beaucoup, ye peperi.
Ce n'est pas bon, e â dere\ c'est mauvais, ye ifùle ; c'est grand,
ye ghàni ; il est petit, yo fini.
Ils vont à Kanyôné, ha gi Kanyene yi : le soleil se lève, irilè bo
ptce-rè: le soleil se couche, iriiè ba-ra\ je tombe par terre; fn'to
ba-ra tcrc-ma : elle a accouché, n ne ère.
Allez faire une case, o gi e fè klè : ils vont faire une case, kagi e
fé klè : ils Tonl faite, o n Idè gtrl : viens la faire, bi Pa Idè (pour bi
i6'i LANGUES OU DIALECTES PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE
H a klè) ; moi, je la ferai, mi n'a klè ; faire quelque chose, de-za-ra
Aie; balayer la maison, fara golè (pour fè^ra ou /è-ra, dans la
maison, Tintérieur de la maison).
J'ai faim, fïgbo u ma (la faim esl dans moi) ; j'ai soif, yi mi ndoro
u ma (le besoin de boire de Teau esl dans moi) ; apporte-moi de
Teau, nu gba yi ba (viens, apporte, eau donne) ; va en chercher,
gi a vue.
Donne-moi quelque chose, pé-ra na ni ; donne-moi un pagne
blanc, dàgo pu na ni ; montre-moi le chemin, zi le; montre-moi
quelque chose, pè de le.
Je suis en colère, n zulupri-la (mon cœur s'échauffe).
Ces gens vont faire du commerce, mè-nà be gi-lèplé go.
Il dit, ape, a pi; je dis que, m bi a; comprends-tu? t a ma?dans
la maison, fara^ fè kwe; hors de la maison, fè H.
Où est-il? yo nat il est ici, yo nu; il n'y est pas, yoonu; il est
à la maison, yo fara.
Je suis fatigué, n terebwa ; viens danser, nu e fini klè; ce n*esl
pas fini, e à flya ne; il est malade, a gama; il se porte bien, a be-
ra ; pour moi, je vais au village de Soti, mi gbu fi gi-lè Soti-pla.
CHAPITRE V
Langues xnandé-tan.
Les langues mandé-lan sont tellement voisines les unes des
^uircs qu'on peut ne les considérer que comme des dialectes
^'une langue unique. On pourrait répartir ces dialectes, d'après
*^urs affinités, en quatre groupes, dont le premier se rapproche
(^lus que les autres du groupe mandé-iamou et du groupe mandé-
^ou, ce qui permet de supposer qu'il est le plus ancien.
Ce premier groupe comprend le Numu-kpera^ le Lighi-^kpira^ le
Jlnela-kà et le Vèu (parlés par les Noumou, les Ligbi, les Huéla
«llesVaï).
Le second groupe'comprend le GyUla-kà ou langue des Dyoula
et ses divers sous-dialectes.
Le troisième groupe comprend le Bàmana-akè-koma ou langue
des Bamana du Haut-Sénégal et de Ségou (vulgairement Bambara)
et le TorO'fikè koma ou dialecte du Toron.
Le quatrième groupe comprend le KAaso-fikè koma, le Mane-
f^ka-kd ou Mnnde-tkga'kà^ le Wasulu-ilka-kà^ le Miniâ^ka-kn^ le
Sidià'ka-kà, le Manià-ka-kà, le Konià-ka-kà et le Mau-ka-kà (par-
lés par les Khassonkè, les Manenka ou vulgairement Malinké, les
Ouassoulounka, les Miniahka, les Sidianka, les xManianka, les
Konianka et les Maouka ou Mahou). Le dialecte des Manenka ou
Malinké, eu égard à la vaste étendue des régions où il se parle,
s est subdivisé lui-même en un certain nombre de sous-dialectes
d^ailleurs très voisins les uns des autres.
On peut dire d'une façon générale qu'un indigène parlant un
dialecte ou sous-dialecte quelconque de l'un de ces quatre
groupes comprendra sans difficulté un autre indigène parlant un
autre dialecte ou sous-dialecte du même groupe, et qu'il compren-
dra aussi, mais moins facilement et seulement après une accoutu-
IGfj VOCABULAIRES COMPAHATIPS DE LANGUES OU DIALECTES
mance d'ailleurs vile acquise, un indigène parlant un dialecte de
Tun des trois autres groupes. La preuve de ce que je viens d*avan-
cer se manifesle dans la facilité avec laquelle nos tirailleurs de
famille mandé-lan, de quelque région qu'ils soient originaires, se
font comprendre de (ous les gens de famille mandé-lan avec les-
quels ils se trouvent en contact.
r' groupe. — Les Numu^ d'après leurs propres traditions ha-
bitaient autrefois avec les Ligbi et les Huéla à Bégho, près du
Foughaula actuel, au sud et près du coude de la Volta Noire, et
formaient avec ces deuxtribus un seul peuple parlant le même dia-
lecte. Des Dyoula (familles Ouatara et Kari-Dyoula) avaient une
ville à côté de la leur, mais les deux populations n'étaient pas
mêlées. La ville de Béghoful pillée et abandoi\née à la suite d*une
guerre civile qui éclata pour un motif des plus futiles : une
femme dyoula et une femme ligbi s'étant disputées au marché à
propos d'une calebasse cassée par l'une d'elles, les Dyoula présents
prirent parti pour la première, les Ligbi pour la secc^ide, la que-
relle s'envenima, on en vint aux coups, et le résultat fut une guerre
suivie de la dispersion des habitants de Bégho, qui avait été jus-
qu'alors la ville la plus florissante de toute cette partie du Soudan
(xiv* siècle). Les Huela se rendirent en majorité à Sorhobango et
se convertirent en partie à l'islamisme; les Ligbi, qui étaient
déjà presque tous musulmans, émigrèrent en partie vers Touest,
laissant une colonie à Guénéné et une autre près de Bondoukou,
laquelle retourna dans la suite près de l'ancien emplacement de
Bégho où elle fonda le quartier musulman de Foughoula ou
Banda. Quant aux Noumou, les uns restèrent dans leur pays, où
on les rencontre encore, formant des quartiers distincts parmi les
Nafâna, à Lôrha (Louha ou Boue) et à Foughoula; les autres émi-
grèrent un peu partout vers l'ouest et le nord-ouest : on en trouve
à Guioboué ou Bouroumba (Assafoumo), à Soko (où ils peuplent
tout le quartier où se trouve le poste de douane), àBondoukou, à
Sorhobango, à Golé (nord-ouest de Bondoukou), à Kan-nlon, à
Kouassi-Ndaoua, à Sapya. Tous exercent les métiers de forgerons,
cordonniers, menuisiers, et leurs femmes fabriquent des poteries.
Ils se sont répandus dans toute la partie occidentale du bassin du
Niger, transportant partout leurs industries^ ce qui fait que, dans
tous les pays de langue mandée numu est devenu svnAw^ie de
PAKr.KS A LA COTK U'IVOIKE jr.7
« forgeron » ou plusgi'^ncralomciil d' « artisan » (comme gi/fUa ou
dfjula est devenu synonyme de « commerçant » et maraba
fllaoussa) synonyme de « teinturier »). L'émigration dcsNoumou
ne s'est pas faite en masse, mais individuellement : de temps en
t^mps, quelque ouvrier noumou habile, apprenant que tel centre
ouveau est dépourvu d'artisans, va s*y établir, bientôt suivi par
uelques autres ; le jour où les pratiques font défaut, ils se trans-
ortent ailleurs. Un certain nombre de Noumou suivent habituel-
ement les bandes de conquérants tels que El-Iladj-Omar, Samori;
'Bâbalo, etc., réparant les armes, fabriquant des selles, etc. Partout
ils ont conservé leur dialecte, qu'ils parlent entre eux.
Dans les pays du Haut-Niger, tous les Noumou sont païens et
Jamais ils n'épousent une femme en dehors de leur tribu. De Kong
à la Voila où les Noumou sont moins dispersés, où ils ont quelques
villages ou quartiers de villages qu'ils habitent de façon perma-
nente^ ils se mélangent davantage au reste de la population et
contractent assez souvent mariage avec des femmes d'autres tri-
bus, notamment des femmes dyoula. Les garçons nés d'un Nou-
mou et d'une femme dyoula sont généralement confiés à un mara-
bout et élevés dans la religion musulmane; ils oublient le dia-
lecte noumou et rien ne les distingue plus des Dyoula de race
pure. Quant aux Noumou de race pure, ils demeurent païens et se
vêtent en général d'un pagne et non d*un boubou, et habitent.
Soit des huttes rondes à toit conique, soit de préférence des cases
rectangulaires au toit de paille à double pente ou plus rarement
clés cases à terrasse.
Les Ligbi ou JSigbi (Ligouy et Nigoui des cartes) se rencontrent
actuellement à Lorha (Louha ou Boue) sur la Vplta Noire, à Fou-
^houla ou Banda (notamment dans les quartiers ou villages de
Tyoulou et de Kamayana), à Guénéné (près et à Touest de la fron
tière franco-anglaise) : dans tous ces lieux, ils vivent côte à côte
avec des Nafûna ou Pantara, qui forment la majorité de la popula-
tion environnante, avec des Noumou, et (à Guénéné) avec des
Iluéla. De plus, ils ont une colonie assez importante à l'ouest du
Kourodougou^ au nord de Séguéla ".
•
1. C'est à tort que, dans mon Essai de manuel tnandé (page 261), j'avais idcnUflé
le dialecte des Lij:hi avec celui des VaT : il y a assun^ment des liens de parenté
assez étroits entre ces deux dialectes, mais il y a aussi entre eux d*assez grandes
iri8 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Les Hiiela (appelés Vuela par les Uyoula) habitent actuelle-
ment presque toute la ville de Sorhobango, presque tout Guénéné
(ou mieux Gyenene), Ndâmessaou Adâmissa (près de Foughoula),
Soghobo ou Boundou (àTouest-nord-ouest de Bondoukou); ils ont
quelques familles à Bondoukou et à Assafoumo. Us sont en partie
musulmans et en partie païens; les Huela musulmans portent le
boubou, ont des cases à terrasse, et, outre leur dialecte, parlent
tous le dyoula; les Hûela païens s'habillent de pagnes, ont des
cases à toiture de paille comme leurs voisins Koulango ou Nafàna,
et parlent presque tous, outre leur dialecte, le koulango dans
l'ouest ou le nafâna dans l'est. On prétend que Tislamisme avait
été introduit à Bégho, vers le xi^ siècle de notre ère, par un Huéla
qui avait fait le pèlerinage de La Mecque; les Huéla musulmans
sont beaucoup plus fervents que les Dyoula, bien que l'islamisme
soit bien moins répandu chez eux que chez ces derniers.
Les Vài ou Vèi seraient issus d'une fraction des Huéla qai,
antérieurement à la destruction de Bégho et à l'introduction de
l'islamisme en cette région, auraient émigré vers l'oaest avec des
Ligbi ; ces derniers seraient demeurés au nord du Ouorodougou,
les Huéla se seraient avancés à travers la région forestière jusque
vers la mer, seraient devenus les Vaï, auraient inventé l'alphabet
syllabique qui les a rendus célèbres et se seraient convertis à Fis-
lam au contact des Manianka. Actuellement on les rencontre au
Libéria et dans le sud-ouest de Sierra-Leone, depuis le fleuve
Lofa (Half-Gape-Mount-River) à l'est jusqu'à la rivière Soulima sur
la côte et la rivière Gallinas plus au nord à l'ouest, et depuis la
mer jusqu'à une ligne à peu près parallèle à la côte et distante de
celle-ci de 100 à 120 kilomètres; ils ont aussi des villages sur le
Saint-Paul et le Mesurado.
2* groupe. — Les Gyiila au Dyoula semblent ne former nulle
part, dans la vaste région où ils sont répandus, le fond de la po-
pulation ; mais ils se rencontrent dans les grands centres oii ils
constituent, souvent la presque totalité de la population, d'autres
différeaces. Cesl à torl aussi que j*avais attribué aux Ligbi le surnom de « Kari-
Dyoula» ou « Kalo-Djoula » ; ce surnom leur est bien donné parfois par des Dyoula
de Kong et du Guimini, mais par erreur : c*est en réalité le nom d'une famille dyoula
pure» originaire de Bégho, et qui a des représentants à Bondoukou, à Mango, à
Bouna et en plusieurs autres villes.
PAIU.KS A LA COTK DIVOlKK ir,«»
fois un simple quartier, el dans un certain nombre de villages
moins importants sous forme de familles plus ou moins nom-
hreuscs. Tous les Dyoula de race pure sont musulmans et presque
tous s'occupent de commerce et organisent des caravanes ; aussi
leur langue est-elle lr^s répandue et parlée par un nombre consi-
dérable d*indigènes non dyoula. Les Dyoula de race pure ne sont p<as
laloués, mais beaucoup d^enfants nés de Dyoula et d'autochtones
portent le latouage de ces derniers (Sénoufo, Bobo, Mossî, Gba-
nyan, etc.) el beaucoup d'aulochtones tatoués, convertis par les
Dyoula c^ l'islamisme^ ont adopté les noms de famille des Dyoula
el se donnent comme Dyoula, ce qui a fait croire souvent que les
Dyoula étaient tatoués. En réalité le nombre des Dyoula de race
pure est assez restreint: ils s'appellent eux-mêmes Gffitla-œoro
(les Dyoula libres ou nobles): ils donnent le nom de Sorohgi aux
métis de Dyoula et d'autochtones, et le nom de liâbara aux au-
tochtones païens, principalement à ceux qui sont marqués do
trois cicatrices horizontales ou en éventail (Sénoufo) ou de trois
cicatrices verticales (Gbanyan).
Le gyiila^hl est parlé, avec de légères diiïérences locales de
prononciation et quelques expressions spéciales à telle ou telle
région, mais sans modifications réelles, dans les pays suivants :
Le Ouataradougou (famille Ouatara), entre le Kaladiandougou
et le Ouorodougou (autochtones Sénoufo) ;
Le Ouorodougou (familles Ouatara, Ivouroubari, Siya, etc.« au-
lochtones Sénoufo el mandé-fou);
La région de Tiémou (familles Ouatara, Kouroubari, etc.; mé-
•is Sorongui, autochtones Sénoufo);
Le Kourodougou (familles Siya ou Siyaka, Kounaté, Kourou-
'^ari, etc. ; autochtones Sénoufo et mandé-fou);
Le Guimini ou Djimini (familles Ouatara, Kouroubari^ Guiara,
Sarhandorbo, etc. ; autochtones Sénoufo);
Le Guiambala ou Dyammala (mêmes familles; autochtones
Agniel Mandé-fou);
La région de Sikasso (mêmes familles; autochtones Sénoufo):
U région de Bobo-Dioulasso (familles diverses; autochtones
*land6-fou, Mossi-Gourounsi et Sénoufo);
U région de Kong {Kpfi ou Kn: familles Ouatara, Kouroubari,
"^0, etc. : autochtones Sénoufo el Mossi-Gourounsi):
PARLKS A Ï.A COTI-: D'IVOIKE K.O
fois un simple quartier, cl dans un certain nombre de villages
moins importants sous forme de familles plus ou moins nom-
breuses. Tous les Dyoula de race pure sont musulmans et presque
tous s'occupent de commerce et organisent des caravanes; aussi
leur langue est-elle tr^s répandue et parlée par un nombre consi-
dérable d*indigènes non dyoula. Les Dyoula de race pure ne sont pas
tatoués, mais beaucoup d'enfants nés de Dyoula et d'autochtones
portent le tatouage de ces derniers (Sénoufo, Bobo, Mossi, Gba-
nyan^ etc.) et beaucoup d'autochtones tatoués, convertis par les
Dyoula à Tislamisme^ ont adopté les noms de famille des Dyoula
et se donnent comme Dyoula, ce qui a fait croire souvent que les
Dyoula étaient tatoués. En réalité ie nombre des Dyoula de race
pure est assez restreint; ils s'appellent eux-mêmes GyiUa^woro
(les Dyoula libres ou nobles); ils donnent le nom de Sorofïgi aux
métis de Dyoula et d'autochtones, et le nom de Bàbara aux au-
tochtones païens, principalement à ceux qui sont marqués de
trois cicatrices horizontales ou en éventaiHSénoufo) ou de trois
cicatrices verticales (Gbanyan).
Le gyiila^kà est parlé, avec de légères différences locales de
prononciation et quelques expressions spéciales à telle ou telle
région, mais sans modifications réelles, dans les pays suivants :
Le Ouataradougou (famille Ouatara), entre le Kaladiandougou
et le Ouorodougou (autochtones Sénoufo) ;
Le Ouorodougou (familles Ouatara, Kouroubari, Siya, etc.« au-
tochtones Sénoufo et mandé-fou);
La région de Tiémou (familles Ouatara, Kouroubari, etc.; mé-
tis Sorongui, autochtones Sénoufo);
Le Kourodougou (familles Siya ou Siyaka, Kounaté, Kourou-
bari, etc. ; autochtones Sénoufo et mandé-fou);
Le Guimini ou Djimini (familles Ouatara, Kouroubari^ Guiara,
Sarhandorbo, etc. ; autochtones Sénoufo);
Le Guiambala ou Dyammala (mêmes familles; autochtones
Agni et Mandé-fou) ;
La région de Sikasso (mêmes familles; autochtones Sénoufo);
La région de Bobo-Dioulasso (familles diverses; autochtones
Mandé-fou, Mossi-Gourounsi et Sénoufo) ;
La région de Kong (Kpô ou Kû; familles Ouatara, Kouroubari,
Dao, etc. ; autochtones Sénoufo et Mossi-Gourounsi);
l»AI5Li:S A LA COTK I) IVOlKK 171
3' groupe. — Les llittnana-tihv (vulgairenionl appelés Bain-
hara) sont sans doiilc les seuls maiidéslan, avec les Noumoii, les
lluéla cl les Vai, qui soienl restés païens en j^i-anclc partie : de là
vient leur surnom de IJanihara. Ce sont les seuls Mandé-tan de race
pnre qui soient tatoués (trois cicatrices verticales sur chaque joue).
Ils habitent le Kaarta, le Itélédougou, leKalari, le Mourdi.idougou.
le Kouroumadougou; sur la rive nord du Haut-Sénégal depuis
Médine jusqu*à Uadoumbé environ, et le longdu haut ^Niger depuis
Hammako jusqu'à Sansanding, pour contourner ensuite le Mas-
siiia à Touesl et réapparaître sur la rive droite du iNiger à hau-
teur du lac Débo. Ils forment en général dans ces pays la majorité
de la population mais ont au milieu d'eux des colonies soninké et
foulbé assez importantes. Kux-mémes ont aussi des colonies sou-
vent populeuses en pays manenka, dans le Fouladougou et le Gan-
gciran, notamment; en pays songhaï et foui, dans le Massina par
exemple et la région des lacs; et surtout en pays soninké, dans le
Ivaarta-Bine, le Guémou, le Diagounlé, le Kingui (région de
Nioro), le Kolon (région de Gombou), etc.
Les TorO'hhi ou Toro-Hf/a habitent le Toron, région située au
ati nord-est de Itissandougou et que Ton rattache souvent au Ouas-
soulou. Ils appartient à la même tribu que les Bamana de Ségou
^l parlent le même dialecte, mais ne sont pas tatoués; la famille la
plus répandue au Toron est celle des Korouma ou Korouman. On
pi*ôtend que les Bamana de Ségou auraient le Toron comme pays
d*origine. A cause de leur situation géographique au milieu des
^uassoulounka. beaucoup de Toronkè parlent indifféremment
ï^ur propre dialecte et celui du Ouassoulou.
V* (H'oupe. — Les A7/fl5o-///è habitent une région de peu d éten-
due située sur la rive gauche du Sénégal de Kayes à Bafoulabéel
^ur la rive gauche du bas Baling en amont de Bafoulabé, et qui
comprend le Khasso, le Logo et le Naliaga. On rencontre en
outre des Khassonkè, formant la majorité de la population, dans
un certain nombre de villages du cercle de Nioro, notamment
dans Je Sanga ou Lakamané, qui semble être leur pays d'origine.
^ pnncipale particularité de leur dialecte est qu'ils remplacent
na/ii(uellement le / par un hli (f des Arabes), articulation qui
«exisli» pas (imis les autres dialectes mandé-tan, quoiqu'on l'y ait
172 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
signalée par erreur, la confondant avec le rh (r gras ou ^), qui est
bien difîérenle; mais cette articulation existe en soninké et dans
plusieurs dialectes mandé-fou (le sosso notamment).
Les Mane-nka ou Mande-tlga (appelés Mali-nlie par les Soninké,
d'où la prononciation vulgaire Malinké) sont répandus dans une
région très vaste où ils forment, tantôt le fond de la population,
tantôt de simples colonies. Leur dialecte offre quelques diver-
gences parfois assez sensibles suivant les pays où il est parlé et
on peut pour celte raison le diviser en trois sous-dialectes : celui
de Touest, parlé par les Manenka répandus dans le bassin de la
Basse-Gambie, la Gasamance et la Guinée portugaise, au milieu
d'autochtones de familles diverses; celui du nord, parlé par les
Manenka qui voisinent avec des Foulbé dans le Ferlo, le Kalonka-
dougou, le Bondou^ le Bambouk, le Gangaran et le Fouladougou,
c'est-à-dire dans les bassins de la Haute-Gambie, de la Falémé,
du Bafing et du Bakhoy ; celui du sud, parlé par la grande majo-
rité de la population dans le Kouranko» le Sankaran ou Sanganuii
le Dinguiray, le Bouré, le Banian, les régions de Siguiri et Bou-
gouni, c'est-à-dire le long du Haut-Niger en amont de Bammako,
et dans la bande de terrain qui s'étend à Test du Niger et au nord
du Toron et du Ouassoulou jusqu'au Bagoé.
Les Wasulu-nka sont répandus dans les diverses provinces
qu'on réunit généralement sous le nom de Ouassoulou, dont le
centre est formé par la région de Kaukan et de Bissandougou, et
qui s'étend au nord jusqu'à Kéniéra inclus; ils ont aussi des fa-
milles ou des villages dans le Sankaran» le Kouranko, le nord do
Konian, et sur les deux rives du Niger près de Siguiri. Dans tous
ces paysj ils forment le fond de la population, les autres indi-
gènes étant d'ailleurs comme eux de famille mandé-tan (Manenka,
Konianka et Toronkè). Cependant les Ouassoulounka ne sont pas
des Mandé de race pure; ils sont sans doute le résultat d'une fu-
sion des Foulbé avec les Manenka; leurs noms de famille (Sidibé,
Diakilé, Sankaré ou Sangoré, Diallo) sont portés aussi par des fa-
milles foulbé. Néanmoins la langue foui n'est comprise que tout à
fait occasionnellement par les Ouassoulounké, dont le dialecte est
presque identique au sous-dialecte méridional des Manenka et au
dialecte des Konianka.
Lés Minià-ka, qui ont la même origine et les mêmes noms de
l»AIU,ftS A LA COTI*: D'IVOIKK r;:{
ramillc que les Oiiassoulouiika cl parlent à peu près le même
dialecte, se donnent souvent h eux-mômes le nom de Folo (ne pas
confondre avec les Koro ou Folo, aulochlones sônouTodu Kolona).
Ils habitent le Hendougou ot Touest de la région de Koutiala, entre
IcUani ou Mayel-Balèvel au nord et son aniuentle Banifing au sud^
kTouest desHobo-Oulé ou Kyan qui sont répandus au sud de San.
Auprès d'eux vivent des Sénoufo autochtones.
Les Sidià'ka sonl des Mandé-tan analogues aux Ouassoulounka
elaux Minianka, c'est-à-dire assez fortement mélangés d'éléments
foiilbé, mais parlant un dialecle très voisin des vrais Manenka;
beaucoup d'entre eux parlent en outre la langue des Foulbé. Ils
habitent dans le Foula-Dyalon à côlé d'autochtones .Mandé-fou et
de Foulbé, et aussi dans le Pakessi et le Hio-Grande où ils sont de
race plus pure.
Les Manui-ka (appelés Mani-mO par les Vaï) sont venus du Ko-
nianet se sont établis au nord des Vaï, dans la région de Boporo;
ils ont des colonies chez les Vaï, les (lola, les Dé, les Loma et les
Kpèlé en Gbéressé. Leur dialecte diffère peu de celui des Konianka.
Les Konid'Aa sont établis dans le Konian, région située au sud
du Ouassoulou, avec Beyla comme centre^ et s'étendant jusqu'à
Kérouané et Sanankoro, avec des colonies dans les pays mandé-
fou du sud (Loma et Oueïma notamment).
Les Mau-ka ou gens du Mahou parlent, comme les Konianka,
un dialecle très voisin du sous-dialecte manenka du sud. Ils com-
prennent : les Maninyft'ka (région de Maninian, au nord-ouest
d'Odienné); les Wogyenc-ka (région d'Odienné ou mieux Ouo-
guiéné); les Mau-ka proprement dits ou Oyo-mane-Dka (région de
Touba); les Kaladyâ-ka {région de Koro et du Kaladiandougou).
Ils se composent de Mandé-Tan de race pure et de métis issus
désunions des iMandé-tan envahisseurs avec les Sénoufo et les
Mandé-fou autochtones; ces derniers se nomment eux-mêmes Gyo
ou Guro ou Gurotvî\ les Maouka appellent leur pays Gyola ou
^^yitla (d'où l'appellation de Dioula qui leur a été donnée par
quelques voyageurs) et les Dyoula l'appellent Guro-Gyula. C'est
^ lorl que, dans mon Essai de Manuel Mandée j'ai donne h ces au-
^oclilones Mandé-fou le nom de « Guio ou Mahou », ce dernier
^lanl réservé plutôt au pays de Touba et aux populations de langue
inandé-tan qui y habitent. Le nom des Guio se retrouve dans celui
\:\ VOCAIUJLAIRKS CcjMrAUATirs IHÎ I,AN(;i;ES ou niAIJXTES
(le Gt/0'Mane ou Gf/o-A/rnute {Mandft de Guio), qu'on donne sou-
vent aux gens de langue mandé-lan d'Odienné el de Touba, en sou-
venir de leur double origine. Le dialecte des Maouka {mau-ka-kn
ou gyonianc'ttka-hl) est presque identiquement semblable à ceux
des Ouassoulounka, des Konianka et des Manenka du sud (Ouas-
soulou, Beyla, Kouranko, Siguiri); il offre d'ailleurs de légères
différences de prononciation et de conjugaison suivant les diverses
provinces où il est parlé. Mais le vocabulaire peut être considéré
comme semblable à celui des Manenka du sud. L'articulation rh
est en général, soit supprimée (avec ou sans sa voyelle), soit rem-
placée par^A.
Sauf les trois dialectes Noumou, Ligbi el Huéla et les cinq der-
niers dialectes du quatrième groupe^ tous les dialectes mandé-tan
ont été étudiés. Je n'insisterai donc pas sur les caractères généraux
de la langue, renvoyant pour les études comparatives aux ouvrages
de Steinthal et du capitaine Rambaud^ ainsi qu'à mon Euai de
manuel mandée dans lequel on trouvera aussi une étude détaillée
du dialecte dyoula. Je me contenterai de publier ici des vocabu-
laires inédits des dialectes Noumou, Ligbi, Huéla cl Maou, avec
un vocabulaire dyoula pour faciliter les comparaisons.
Le vocabulaire Numu a été recueilli en 1903 à Bondoukou au-
près d'une famille noumou habitant cette ville et offre toutes les
garanties. Le vocabulaire Ligbi a été recueilli en 1902 à Pinntouri
(cercle du Lobi) auprès d*un Ligbi de Foughoula et revu en !903
à Bondoukou auprès de deux Ligbi de Guénéné, tous bons infor-
mateurs. Le vocabulaire Hiiela a été recueilli en 1903 à Bondou-
kou auprès de deux Huéla habitant cette ville et d*un autre habi-
tant Sorhobango, tous trois excellents informateurs. Le vocabulaire
Mail a été recueilli en 1903 à Bondoukou auprès de trois gardes
de police originaires Tun d*Odienné, le second de Koro et le troi-
sième de Touba, tous bons informateurs. Enfin le vocabulaire
dyoula provient de notes recueillies en 1899-1900 dans le Baoulé,
auprès de Dyoula du Guimini, du Guiambala et de Kong, et revues
à Bondoukou 6n 1902-1903 pour ce qui concerne les particularités»
d'ailleurs très rares, du dialecte parlé en cette ville.
rAlil.KS A I.A COTK inVOMîK
vocabi;l4ikb noiimou. ligbi, \\m, dyouu et naou
I. - LA NUMÉRATION
100
Ughi
Iliiéla
Dyoula
Maou
«
die'
diey dge *
kelr
kele, kile
1
fnla
[alla
/ila
fila, fnla
'éa
segba
segba
siîiia
saba
•
1
ntlni
niîni
niîni
niTni
À
sôro
s (do
Ifiri
litlu
11
mtvnro *
miTro
ivôr6
wàro
'a
mftfala
mawalla
wôrnmvla
tcfWommla
tegba
miîsegba
masegba
sg^gi
sêgi
1/inf *
twlniîni
manâni
konondo
konontf)
ta
/rifi, Ifl
là
Ifl
ndo
là ni do
là ni do
là ni kele
Ul ni kele
ùfala
là ni falfi
là ni falla
Ifl ni /ila
Ifl ni fila
ù iegha
là ni S'fgba
là ni segim
là ni sîîiïa
là ni saba
Il mîni
là m nâni
là ni niïni
Ifl ni nâni
tfl ni nîîni
1*
liga
liga
Ifl ni Uni
là ni Iftlu
t fil do
liga ni do
liga ni do
là ni wôrà
la ni tt*ôro
: n'faia
tign it*fala
liga nfala
Ifl ni wûi'fhnvla
Ifl ni icôromvla
n^tegba
liga n* segba
liga n' segba
Ifl ni sgfgi
tfl ni sî'gi
n^nfnû
liga n*nàni
liga n* niîni
là ni konondo
tfl ni konondf)
mô*
/•<?/<?- wô"
ligele-nw *
mvgbfl
mughà^ niuhfl
'fala •
liga- fala •
liga- f fila •
mughn ni là
bi'Suba '
'fala
Me 'fala
hyelr-faVa
moi'hô fila *
bi-nOni
-fala ni Ul
kcle-fala ni In
kg ele- falla ni
Ifl kgeme tara
bi-'hflu
'segba
he le -segba
kgt'le-srgba
morliô siîiia
bi-woro
•segba ni iâ kelc-segha ni là
kgclesegbanilà morliù S'iùa ni là
bi-woromvla
-nimi
Le le- ti a ni
kgcle niîni
moi'hfj niîni
bi^s^gi
•ji/mi ni In
h'le-ntii}ini là
kg ele- wî ni ni
Ifl moi'ht) nîini ni là
bi'konondo
'S II In
kt'nv'
kgenie
kgeme
kt'me
m
ba
ba
wfiru^ ba*
ba
176 VOCAUULAIKKS COMPARATIFS DE I.ANGUKS OU DIALECTES
Notes. — 1. Dans la forme die ou dt/e^ qui devient do dans le
nombre onze, on retrouve le doA\x Gbèlé, du Guio, du iNgan, du
Gbin, le du du Kouéni et du Mouin, le dondo du Vaï et le do qui en
dyoula signifie « un, quelque ». — 2. Dans la forme lîgbi mwdro^
on retrouvé le woro des dialectes dyoula, maou, etc. ; celte forme
elle-même rappelle le màro des Huéla qui est mis pour ma do {sïilo
ma do^ cinq plus un). — 3. Les nombres 6, 7, 8 el 9 en noumou,
ligbi et huéla sont à rapprocher des formes solo-masaJchà ou ma"
sakhà^solo-ma-nanion ma-nani (8 et 9 en sosso), mai-ta^ mauvere^
mai-gyaba, mai-nà (6, 7, 8, 9, en kpèlé). — 4. On remarquera
que les Noumou, les Ligbi et les Iluéla ont un mot spécial (iiga)
pour exprimer le nombre « quinze » et qu'ensuite ils comptent
« quinze et un, quinze et deux, elc. ». — 5. Les formes kele-môûa
kyele-mO rappellent la forme dyoula et maou mughà (pluriel
morhô)^ la forme vaï mugbàndi {pluriel md), la forme sosso morho^
nyë et la forme mouin muinlu : toutes ces expressions signifient
étymologiquement « un homme, un homme complet », c'est-à-
dire « deux pieds et deux mains, vingt doigts, les doigts d'un
homme ». — 6. L'expression tiga fala veut dire « deux fois
quinze » ; on trouve aussi tiga segba 45, tiga nani 60, tiga sulu 75,
bien que ces formes soient peu employées. De 20 à 30, on compte
en huéla de la façon suivante : 21 kyelem' todi die^ 22 kyelenC todx
falla^ 23 hyeleni todi segba, 24 kyelem' tôdi nâni^ 25 ta ni tiga
(dix et quinze), 26 kyelem' tôdi màro, 27 kyelem' tôdi mawalla^ 28
kyelenC tôdi masegba^ 29 kyeleni tôdi mandni. — 7. On compte
par dizaines en maou au lieu de compter par vingtaines comme
dans les autres dialectes; le mot bi, qui devient ainsi le pluriel de
« dix », rappelle la forme bu des Gbèlé, des Ngan, des Gbin, le pu
des Mendé, des Loma, des Kpélé, le fu des Sossaet des Mouin, le
fù des Sya et des Kouéni. — 8. On trouve aussi debe pour dire
« quarante » et debe fila pour dire « quatre-vingts ». L'expression
kyeme tara (cinquante) signifié « moitiéde cent ». — 9. On emploie
de préférence wuru dans le Guimini et ba à Bondoubou.
PAKLliS A LA Cuti: U'IVOlKli:
177
II. - LEft^ NOil
Noumou
Ligbî
lluéla
Dyoula
Maou
Uutjhu
la
y
kowa
ht
gwa
e lM>is
1er sorliorha
ka
kiii
konô
gba
gôa-tuta
sie
koi'ho
rineux to
\n
[k$ùà) derege
nhfuii) morho
V, MT ) kini
ne
de
IV u
wu-tigi
î}yarha-de
loto
nu
nda
ai
doglio dogito
lu ht
wugi/o lit/0
koa 9!/^0^^
bi fn
g ha gwa
ghâ'dere
sorhorha snritorha
k'I ka
kiii kini
Inrha
ghd gba
gbd-nda gba-nda
sie sie^ sge
korlio koô^ korlin
io luo
gâ ga
derege derege
gborhofyl
morho
kiii
ûgî
ne
de y di
uwu
morho
kini
iVjî
9!f^
ne
de
wu
uwu'ligi wu'ligi
iïgarha-di iïgarhade
ioro
nu
nda
ni
foli
tuio
nu
nda
ni
dugxi
la
kivô
ba
bi
giri
koiomà
lôrhô
so
iira
kôgo^ sene*
lorhdy iôrha*
bô
bo-nda
sorho
korho
tlOOf tïiO
này barha
fàni
derege
muru
morho
kyè
muso
/•«
na
déy de
kfi
ku-niigi
i\ga dé •
Ioro
nu
da
m
kd
12
dughu, du
ta
99 h 0^
ko
ba
bin
» •
iri
belt'
lôgho
so
sila
sene
iorhô
bô
bô^nda
subo
kogho, korho
là
nd^ bagha
fdni
derege
muru
morho
kgè^ kè»
muso
fa
ba
de
kîi
ku-nsigi
TÏyd'di
tolo
nn •
da
ûi
kd
178
VOCABULAIRES COMPARATIFS DK LANGUES OU DIALECTES
Noumou
Ligbi
Iluéla
Dyoula
poitriae
dos
main
— droite
— gauche
pied
peau
ciel
soleil
lune
nom
chose
lieu
charge
porleur
voleur
langage
fois
jour (dtU, dirée)
aujourd*hui
hier
demain
yeli
holo
holo'iokô *
nohoro
kpô
gulo
sisi sisi itsi
kdna kwo
(fbolo ghulu buru
gbolo'iokô gbulu'luokô kini-mburu
gale gbulu^norhok nwna-buru
poo kpô se, te
gbulo
sut
ko
bul
kin
nw
se
gbo
sd sa
iali leli leli (ère iUt
kei kari kare kari kal
lorlio torko kyiri torho tog
su iti, si si fè fé
dirha dugka dui
solo surUf sulu doni doi
iolo-iô-morhô sulu^sô^morho doni'ta-barha do\
gbonyâ-morkô safiya-li'kè'barha suA
kpera kpira kà kâ kâ
kûT kOf sifU/a sifi
ûi . la fà
bi bi bi bi bi
ulo ulu ulu kunu kw
sumâ sini sm
Notes. — 1 . Le mol Aôgo signifie non seulement la campag
cultivée mais aussi la campagne non cultivée, la brousse {kôi
sorhoy bête sauvage); sene veut dire un champ cultivé. — 2.
prononce plutôt lorhô dans le Guimini et lôrha à Bondoukoir.
3. Le sufBxe de nationalité est Aa ou figa en dyoula, Aa ou ftka
maou. — 4. C'esl-à-dire « la main pour manger le pain ».
FIemarques sur les noms. — i*" Composition. — Les noms co
posés se forment, soit par juxtaposition (en mettant le second
nom de Tobjet possédé, dépendant ou déterminé), soit par Tad
lion de suffixes qui ne s'emploient pas isolément. Exemples
fïyarha-de « œil » (enfant du visage), solo-sô-morho « porteui
(chargeporter-homme, homme qui porte une charge), en n
PAIÎIJ':S A LA COTK DMVOIlîK I7λ
mou : — Hyarha-di « œil », en lif^bi ; — f^ha-nda « poric » (bouche de
la maison), sulu-sn morho « porteur », en huéla: — ht/ii-dr « œil »,
ho'tuin « porte », Lnijoso « villap;e de cultures », doni-la-hurha
« porteur », Môndc-hr/a « Manonka, Mandinj^ue », en dyoula: —
hn-ndn « porte », doni-ta-la « porteur », Mau-ht « honune du
Maou », en maou. (Les suffixes barlia ou la, pour les noms de mé-
tiers ou d'agents, hfja ou /r/, pour les noms de nationalité, horo
ou kolo^ na^ va ou la, pour les noms de lieux, ne s'emploient pas
isolément, sauf le dernier qui s'emploie après les noms avec le
sens de « dans ».)
2** Ilapport de possesiton on de dépendance. — Il s'exprime par
simple juxtaposition, le nom de Tobjel possédé ou dépendant se
plaçant le second : la maison de Mamadou, il/am^(/e/^^r/(noumou),
Mamadu (jbà (ligbr), Mamadu gba (huéla), Mamadti bô (dyoula el
maou).
3* Pluriel. — Le pluriel des noms se forme en ajoutant au sin-
gulier le suffixe ?iu (en noumou, ligbi el huéla), ru (en dyoula, u
après une voyelle nasale), lu (en maou) : des hommes, mor/ionu^
mor/w-ru, niorho4u. Devant un nombre qui les multiplie ou de-
vant un adjectif indiquant la pluralité, les noms restent au singu-
lier : morho ta « dix hommes », mor/in syamà[à^o\x\d) « beaucoup
d'hommes » ; cependant on trouve quelquefois le suffixe du plu-
riel employé devant le mot « tous » : tous les.hommes, mor/io-nu
kpè (noumou), morho byè ou morhà-ru byh (dyoula). — Les noms
qui ont un sens collectif restent au singulier; on en fait des noms
d'unité en y ajoutant le mot qui veut dire « enfant^ fruit, graine »
(^//, t/e, de).
m. — ADJECTIFH ET PHONOMU
Noumou Ligbi Huëla Dyoula Maou
I»Liiic
kpè.
nkfnjf^
kpè
ghc
ffhé
roujje
lanamn
ulanama
lanamn
ulc
uU
noir
gfni •
mhughu
IjhuQU
fi* fnna
fu /"'"»«
180 VOCABULAIRES COMPAKATIKS 1)K LANliUl^S OU DIALECTES
NOUDIOU
moi (sujet)' n^na
moi (régime) n, ni
loi (sujet) i
toi (régime) i
lui, elle e, a
nous
vous
eux
moD,ma,mes' n, na, mi
ton, ta, les
son, sa, ses
notre, nos
votre, vos
leur, leurs
Ligbi
Iluéla Dyoula
Maoa
%
ty a
n
niy n
nif n
m^n
Hy ni
niy n
niy n, ni
nifH
•
t
•
i
^, if y«
i,e
y^y !/«
•
t
i, ya
m
t
a, e
e, a
a, è
a
a/li, an
ne-lu
ar, ara
t./tt, i/
rnd, e
ar, are
a/y a-/tf
n
n
n, nt
ne, n
y^
•
t
e, t, ye
• •
1, e
a, e
e, a
a
a
md^y e
anuru^arii nelu
aluru ilu
ar, are alu^ ale^ al
le mien, à moi
le tien, à toi
le sien, à lui
len6tre,ànous
le vôtre
le leur .....
ce, cette, ces* mdttnarha/ndha marha, ma mâ,marha mi, le
ni'ta^n-da
ne^a
e-ta
e-ta
a-îa
a-to
anuru'4a
nelu-ia
aluru'ta
ilu'ta
ar-la
a/if-la
mi, le
mt, fit
Notes. — 1. La forme abrégée n du pronom de la l^^ pers. du
sing. se transforme en m devant nijbjPj f^v et eu tl devant^ et k;
de plus, en dyoula, on adoucit presque toujours la consonne qui
suit ce pronom {s se change en z, t en d, fenVypetibfkenff:
m va (pour n /a) « mon père », fi gU (pour n kù) a ma lôté », etc.)
— 2. Les adjectifs possessifs précèdent le substantif qu'ils déter*
minent. — 3. Les adjectifs démonstratifs, comme tous les adjec-
tifs (possessifs exceptés) et les noms de nombre, se placent après
le substantif qu'ils déterminent. En dyoula, on emploie le plus
souvent la forme du pronom possessif en guise d'adjectif posses-
sif avec les noms de choses autres que les noms de parties du
corps et noms abstraits.
V
i»aiuj:s a la cotk irivoinK
181
IV. - LE» VEnBR9
Noiimou
Liffhi
Huôla
Dvoala
Maoïi
ùlrc (qq. pari)
ne pas cire (id.)
^lre(altribulir)'
ne pas êlre(id )■
être (ijqii M ^qekose) *
ne pas étre(id )*
aller
partir
venir
venir de •
s'asseoir
se lever
s'arrêler
se coucher
dormir
courir
être gros
être bon
être long
être noir
^tre fini
être nombreux
manger (eigéoéral)
manger (de II fiiide)
manger (uns réginif)
boire
prendre
attraper
donner "
apporter*
appeler
dire
parler
comprendre
voir
finir (aclif)
gftf}
r^y ne
yè ri'
ta
ta r lia
?/«
ho-re
ijarka
yele
sa
nije
/•'>
gôu-re
na-ne
syî
ko
du
Ifèy mvè
y a- m
ya-ra
ta
larlia
.'/«
bo-re
yarhn
yele
yô
sa
mhao
fève
kunit
ûye
forho
mùughu-ne
gùa-ne
ko
du
wn
wo-nê '
oè-rè
ue
ïiè-ri*
ta
tarha
bo-re^ bo'va
yarlta
yele
yô
sa
nyt
furhu
gbugu-ne
na ne
fini
ko
dunu
un
yele
ko
ya-ko
kele
me
nu
me
yele
sorho
ko
ya-ko
kele
kya
lot' ho
me
gba
menu'
yele
ko
yn-ko
kyele
me
na
bè
lé
bè
tè
lo
le
lorhn
larhn
na
bô-ra
sigi
uri
lo
la
sïtndorho
bori
bù
ni'
9y<^
fi-na
ba-na
syd
domn
iïimi
domu-ni-kè
mi
ta
mina
sô, di
tn-di
kiri
ko, /o'*
ko-mayfn
me
* •«
b(l
bè
tè
bè
le
do, ye
tè
ta
tagha
na
bO'la
sigi
uli
lo
la
sûnorho
bori
bô
ni •
fi-na
ba-na
sya
domô
nyimi
domO'ni'ke
mi
ta
mina
sa, di
na-ti
kilt
ko, fa ••
ko ma, fo * '
mf*
.'/«
bà
1H2 VOCAUULAIKES COMPAUATirS DK LANGUKS OU DIALECTES
Noumoii
Ligbi
Hucla
Dyoïila
Maoïi
tuer kpâ kpà kpd
mourir" kpchre kpiï-ne kp/î-re
voler (dérober) gôom/fl
porter sô sô sô
ouvrir '^.9.7' ^^9}/^ ^^Oy^
fermer ta togho lorko
couper bi
frapper bèlo bure
6ter bo bo bo
puiser liri
farha
far/ia
furha-i-a
barba- la
snhtjfi
sufitja
ta
ta
yirè
laka
tugu
iugu
tige
tege
bugo^gbasi
'• gtM^si
bô
bo
bi
Noies. — 1 . Le verbe wo-né est simplement le verbe wo à la
voix négative. — i. Ces formes s'emploient quand Tattribul est un
adjectif; en noumou, en ligbi et en huéla Tadjectif se place avant
le verbe « être » ou « ne pas être » ; en dyoula et en maou il se
place après, à moins qu'il ne soit terminé en ni. — 3. Les formes
yè-rèj t/a-ra^ vè-rè, ne sont pas autre chose que les verbes ya^yè^ vè
à la voix négative. — 4. Ces formes s'emploient quand Tattribut
est un nom ou un pronom possessif; dans tous les dialectes, cet
attribut se place avant le verbe ce être » ou « ne pas ôtre ». — 5.
Voir la note 3. — 6. Les mois employés pour signifier « venir de,
sortir » sont les passifs du verbe bo « ôter ». — 7. Le verbe fit
l'emploie généralement précédé de la particule kyak la voix affir-
mative. — 8. Les verbes ko et sO veulent le nom de la personne à
laquelle on donne au régime direct et le nom de l'objet donné au
régime indirect avec la particule ra ou la\ le verbe (/t, qui signi-
fie « donner momentanément, remettre entre les mains », se cons-
truit avec le nom de l'objet donné au régime direct et le nom de la
personne au régime indirect avec la particule ma. — 9. L'expres-
sion ya-ko signifie « venir-donner » ainsi que l'expression na-ti\
Texpression la-di signifie « prendre-donner »; pour la place des
régimes, voir les phrases el mois divers. — 10. Le verbe ko est
neutre et le verbe fo actif. — H. Le verbe ko-ma est neutre et le
verbe fb est actif; ce dernier s'emploie pour traduire « parler »
dans l'expression « parler une langue » {kà mvù en dyoula, kâ fo
en maou). — 12. Les mots employés pour dire « mourir » sont
des passifs du verbe « tuer ». — 13. En dyoula, on emploie plu-
l'AHLKS A LA COTK U'IVOlKK iH'A
loi /tuf/o quand le régime est une personne, el (//msi quand le ré-
gime esl une chose.
V. ~ LU CONJUGAISON.
Je donne ci-après un modèle de la conjugaison d*un verbe
neutre, d*un verbe transiliTel d*un verbe passif, lous à la .T per-
sonne du singulier; il suffira de remplacer le pronom de la3<* pers.
par le pronom sujet convenable pour avoir les autres personnes.
(Voir le tableau des pronoms ei la noie 1.) — Le verbe Iransilif
doit toujours êlre accompagné d'un régime dircci, môme dans les
cas où il n en a pas en français : dans ce cas on lui donne comme
régime le pronom de la 3' pers. du singulier ; c*est ce pronom
que j'ai fait figurer comme régime dans le modèle qui va suivre ;
on verra par la place qu*il occupe que le régime direct se place
toujours avant le verbe. — Les verbes neutres à forme passive,
c'est-à-dire terminés par la particule du passif, se conjuguent
comme les verbes passifs.
iH\ VOCABULAIRES COMPARATIFS DK LANCUJIÎS OU DIALECTES
3
O I
3 2
s:
Q
e
S
es
es
I
O
Q
s: o
5: >
es
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es
es
S
O
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180 VOCAHUI.AIKES COMPAIIATII'S DK LANGUES OU UIAI.ËCTRS
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PARLKS A LA CMW-, DIVOlKK l«:
Noies, — I. Les verbes terminés enr/ia suppriinenl celle syl-
àbe devant la particule Av. — 2. Les particules re et ra deviennent
généralement nr et na après une voyelle nasale ou une syllabe
fommençant parn; la voyelle nasale elle-même se transforme sou-
lenten voyelle simple. Avec les verbes terminés en ta, re, r/, m,
fu, on supprime souvent la dernière voyelle du verbe devant les
pirficules re et ra. — 3. La particule négative rè ou ra donne lieu
loi mfimes observations que les particules re et ra du passé (voir
ioie 2). En ligbi, on entend parfois prononcer r/ia la particule
légative et rè ou rhè la particule du passé. — 4. On voit que la né-
pUionrèou ra peut se placeraprès un complément circonstanciel:
^yû re ttlu ne ou e ya re ulu re, il n'est pas venu hier. — 5. La
égalion 7na prend quelquefois la voyelle du verbe ou une voyelle
nalogue : mO yo ne, ne t'arrête pas; mu In rè (pour ma a bi rè), ne
i coupe pas. — 6. La première forme du passé, en dyoula et en
imou,s*em ploie avec tous les verbes neutres; la deuxième ne s'em-
toie qu'avec ceux qui expriment un mouvement. — 7. Générale-
lent, quand un infinitif suit un autre verbe, on le fait précéder en
foula et en maou de la particule ka, qui joue le même rôle que le to
t la langue anglaise ; pourtant on supprime souvent cette particule
mque le verbe qui précède Tinfinitif exprime un mouvement;
ifin, lorsque Tinfinitif est accompagné d'un régime direct et sert
ti-mëme de régime direct à un verbe transitif, on peut le placer
tant ce verbe et alors on supprime toujours la particule ka : je
ftux venir, ni hyini ka na\ tâche de le voir, korosi ka a ferè\ viens
useoir, na sigi; je veux acheter du papier, ni hyini ka kardasi
t ou ni kardasi sa fiyini (dyoula). — 8. Cette forme n'est pas
itlée pour tous les verbes.
9. Le pronom sujet est le premier et le pronom régime le so-
md, à tous les temps. — 10. B'a est ici pour /w a ; bè reparaîtra
îvant un régime commençant par une consonne. — 1 1 . La par-
lote // (ou ri) du nom verbal se change généralement en ni après
le voyelle nasale, et celle-ci peut devenir une voyelle simple. —
!. 7^a est ici pour // a (voir la note 10). — i;{. Ta est ici pour
I (voir la note 10). — 14. Ta est ici pour ie a (voir la note 10).
1.5. Souvent la voyelle finale dès particules bè, tè, li, te, ka, m/7,
v/i, na, s'élide, en dyoula et en mahou, devant les pronoms t ou
r pers. sing.), ahi (T pers. plur.), ilu ou î7 (2* pers. plur.), de-
188 VOCAlUn.AIUES COMPARATIFS DE f.AiNfîUES OU lUAI.ECTIflS
vaut les pronoms de la 3" pers. du sing. (a) cl du plur. {ara, are^
af\ a/a, a/e^ al)^ les voyelles r, ;, e s*élidenl également, mais b
voyelle a subsiste ou se conlracle avec Va initial du pronom pour
former un // long.
IG. La particule du passif donne lieu aux mêmes observatioos
que la particule du passé (voir noie 2).
VI. ^ PHRASES ET MOTS DITEHS
r Numu. — Mon père^ /ï fff/e\ ma mère, n ne.
Je mange de la viande, na sie du ; je mange, na io XV3> (je aliment
mange); boire de Teau, t/imi.
Viens ici, heli ya\ comment t'appelles-tu? t iùrho Me mene1[l(m
nom appelle comment?) comment rappelle-l-on? e tarko hk
menef
C'est bon, a Hyè\ ce n'est pas bon, a fiyè rè; c'est fini, e na-m;
ce n*est pas fini, e na-n'nè (pour e na-ne nè)\ ce chemin est long,
Idli ma e fh ya (chemin ce lui long est); il n'est pas long, ce n'est
pas loin, e fh yè rè.
Tu porteras une charge, iso/o sô\ les porteurs sont venus, solo-
sô-morho nu ya r^; il y a beaucoup de voleurs, gboflyâ^morkù Sj/Ï
(voleur être nombreux).
11 a tué un homme, a morho kpa re\ il ne l'a pas tué, a a kpàrt
rè; il est mort, a kpù-re ; ne le tue pas, ma a kpâ né.
Prends cette chose et donne la-moi, su màhayele h ko (chose
cette prends moi donne).
11 est parti, é tarha re; il n'est pas parti, e iarha rerè; où est-il?
e mi ghrâ (il où est?) il est ici (ou) il y en a, e ni ghà ; il n*est pai
ici (ou) il n'y en a pas, e ni ne.
Oii vas-tu? ; la mil ou i ta ko mi? je vais sur le chemin, na tê
Idli ma (expression usitée pour dire qu'on va à la selle). D'où viens-
tu ?/Ao-r^ mil je viens de mes plantations, m bo-re mi konô\}t
viens du village, m bo-rc ka inarha ma (je viens village ce dans; le
démonstratif, en noumou, en li^bi et en luiéla, est souvent em-
ployé comme simple article délini : kei ma bo^re, la lune est
levée).
1»AKI.KS A LA COTK l> IVOIIU*: \H\i
VacoupiM- (lu bois cl a[>porle-Ie moi, fa sorhorha ht, yn h h) (vu
tt couper, viens moi donne); ne le coupe pas, ma hirè.
Arrètc-loi, / //o; ne larrêle pas, wo t/nnè.
Tous les hommes sont venus, mor/w na Icpè ya va.
Je pars maintenant, na la ^mv/; je partirai tout à riieure, n la ko
irt\ je partirai demain, n ta Lo samn\ il est parti hier, a Inrhn re
fc; va-t-en, i tarha\ ne t'en va pas, ma iarhare\\^ ne pars pas
ainlenant, na ta smî ne ; je ne partirai pas demain , n ta ko sumn ne.
Un jour, tti ndie\ deux jours, fti fala\ une fois, kal ndie\ deux
is, kdî fala.
î* Ughi. — Manger du pain, lo ko\ manger de la viande^ sic du\
îre de Teau, yi me.
11 a (ué un homme, a morho kpà ne; cet homme est bien mort,
irAo marha kpà-ne fi.
Ya me chercher cette chose, ta su ma yele h ko (va chose cette
«iidre moi donne) ; va me chercher cet homme, morho marha i
k fi ko (homme ce toi appelle, moi donne); donne-moi cela,
ko su marha ra (moi donne chose cette dans : le verbe ko veut
nom de la personne au régime direct et celui de la chose au
gime indirect).
Je dis que... n kya a...
Gamprends-tu le ligbi? i Ligbikpera me net (tu Ligbi langage as
«npris?) je ne le comprends pas, n a me ne ra\ comment t'ap-
lUes-tu? ye torho kele menel (Ion nom appelle quoi?)
C'est bon, a ftyè; ce n'est pas bon, anyè ra ; c'est Rniyagba'ne;
n*est pas fini, a gba-ne ra\ c'est loin, e dirha forho mvè (son
a loin est); ce n'esl pas loin, e forho ya-ra\ c'est grand, il est
os, e kunû yè; ce n'esl pas grand, e ktinii ya-ra.
Salul, kenepyà\ merci, kene (comparez en vaï : kunè).
T Hùela. — Mon père, » gye; ma mère, n ne: cet homme (ou)
omme, morho marha.
le mange, n liio /y): je mange de la viande, ni sie danu; je bois
Teau, ni yi mena.
^îens ici, ya ni\ lu porteras une charge, i sura sô; Terme bien
porte, yha-nda torho i)yi.
î'est bon, eiiyi ; ce n'est pas boc, e f^yirè: c'est fini, e na-ne;
190 VOCABIJLAIHKS COMPARATIFS I)l£ lANGUES OU DIALECTES
ce n'csl pas fini, e na-ne va ou e nn-ne rè\ le chemin est long,iiïu
mne furhu vè\ ce n'est pas loin, e furhu vè-rè.
Comment l'appelles-lu? / ///wi minif (Ion nom quoi?) je m'ip- ^
pelle Kassé Dokonon, ma f> kyele Rose DokonÔ{}\% moi appellcnlf
etc.).
Il a lu6 un homme, a mor/io kpa re\ un homme est mort, mwhn
kpit-rc, il n'est pas morl, a kpii-re rè; ne le tue pas, ma a kpff rr ou
mi kpà rè {pour ma i a kpa rè).
Où est-il? e tvo mil il est ici (ou) il y en a, e tvoni\ il n'est pas
ici, e wo ni ne.
D'où viens4u? i bo-re mil je viens du village, m bo-reka ma\ les ;:
Huéla viennent de Bégho; Huela-nu bo-re Gbéffho; ils ne sont pis «
nombreux, e pni lie rè; beaucoup do choses, si mflni.
Va me chercher de l'eau, ta yi tiri^ ya h ko (va eau puiser,
viens moi donne) ; apporte-moi cela, si marha ya fi ko (chose celle '
viens moi donne).
JMrai, n ta ko; je n'irai pas, n ta ko rè; il est parti hier, e tarka
re ulu ; il n'est pas parti hier, e tarha re ulu né ; il n'est pas encore
parti, e tarha re tu ne ou e tarha ra tu ne: ne l'en va pas, tna
tarha rè.
Bonjour, salut, nekpyï; bon malin, ne kwa^ enukwa: bon midi,
tela : bonsoir, enula; merci, era ffyasû.
4"" Gyiila (Expressions spéciales à Bondoukou). — Ils vont, u
tarha et ar tarha ; où vas-lu ? e tarha mi-na ? et e tarha mi ?
Avant-hier, kuna-sini et kunu-kico: oui, c'est bon, io (mot
haoussa) ; mille, ba et wuru.
Chimpanzé, ffboô; gros mil ou sorgho, fiyô; petit mil blanc,
safiyo; mil à épis de maïs, fohyô; manioc, banagu; marché, place
publique, lôrha et lôrho; brousse, kôgo\ animaux sauvages, kôgo-
sorho; balance, dy(t\ cuiller à or, kato ; sébille à or, fàfà\ savon,
safuna.
Être content, dya-ra; passer la nuit, si.
Pourquoi? muhkatol et munkiral (pour quoi? (et) dans faire
quoi?).
Salutation aux fêtes religieuses. Alla bi di a. .
fr. 50, tàga et takufà; \ fr., tàmbukele et siri ke/e{de l'anglais
« shilling»); 1 fr. 50, tâmba kele ni tàga et siri kele ni iakufà ;
l'AULKS A LA COTK IVIVOIHK 191
2fr., xiri fila: 2 fr. 50, w/v fila ni tahufô, elc. ; 5 fr., doronie kelc
et kcariba kele (doroine vicnl de Tarabc « dirhem» dar&him » qui a
lamême racine que « drachme ».)
5* Man, — Un homme du Maou, MaU'h'a\ ia langue du Maou,
Mati-ka /•// ou Gt/omanc-h/ka kn.
J*ai faim, kî) hi na\ lu as faim, ko h'i /a ; il a faim, ko b'a la.
A qui est ce pagne? ^y5 niafànx bè ni1 c*esl à moi, ne ta do ; ce
n esl pas à moi, ne ta té.
Je viens du village, m bo-la $o la ou m bo-la dugliu la\ je ne
m*en vais pas, n te tagha.
Va dire à Moussa de venir, tùgha a fo Musa ;/e ko a na{sîi le
dire Moussa à que il vienne) ou ta a /ô, elc.
Parles-lu le maou? i Mau-ka kà /i'>? je le parle, ni a fo ou /) ga a
fù (je Fai parlé) ; j'ai bien compris, /> ga a me hali ou // kâ me liali\
Tas-lu vu ? / ka a yc? je ne Tai pas vu, m ma a ge.
Le pays du Maou, Mau-ka dughu ou }fauka gyamana ou Mau-
ka-la; la Terre, le globe, dugàu-kolo; de la lerre, delà boue,
bàiïgu ; l'ensemble du ciel, sà-figolo ; rocher, kuru\ peliles pierres,
bêle; grosses pierres, kaba ; montagne, tindi ou kôkè.
Viens manger, natô domô\ manger de la viande, siibo ngimi.
C'est fini, a ba-na; ce n'est pas fini, a mû Aà, a nui bà folo ; ar-
rèle-toi, i /o; assieds-loi, i sigi\ lève-toi, e idi ; couche-loi, / la ; ne
dors-lu pas encore? e mû sùnorho bal Ne le frappe pas du tout,
e kana a gbesi fyo.
Quel jour parliras-tu? e bè tagha (à l>ggono /è?je partirai de-
main, m bè tagha sini ; où est-il? a bè mi'i il esl ici, a bè yà.
CIlAPITRli VI
La langue Sënoufo.
Dans rimmense région comprise entre les confins du Massina,
au nord et le parallèle de Bondoukou au sud, entre la frontière
orientale du Ouassoulou à Touest et la Volta Noire à Test, formant
une sorte de T renversé, habite une famille encore relativement
peu connue, souvent confondue avec les populations environ-
nantes, que personne, à ma connaissance, n'a encore étudiée en
dehors de M. Binger, sur la langue de laquelle rien absolument, je
crois, n'a été publié encore, et qui, cependant, est une des familles
nègres les plus importantes du Soudan occidenlal, d'abord parce
qu'elle forme le fond de la population de contrées étendues et
peuplées, ensuite parce que, de nature douce et soumise, elle a
été de tout temps le point de mire des conquérants noirs qui Font
répandue par l'esclavage dans presque toutes les provinces du
nord-ouest de l'Afrique et jusqu'à la côte, qu'elle fournit de por-
teurs les caravanes qui sillonnent la Côte d'Ivoire et son arrière-
paysy et qu'elle constitue pour nous une mine de travailleurs pré-
cieux : cette famille si intéressante est celle que nous désignons
généralement sous le nom étranger de Senufo (Sénoufo) \ nom
que je lui conserve à défaut d'appellation indigène.
\ . Le nom de Senufo^ Senefo ou Senofo, donné à la famille en question par li
plupart des Mandingues, vient probablement du nom de Tune de ses tribus,
Senere, Syenerc ou Scndere du Kénédougou ; les Mandingues appellent leur laogo^
Sene-kà et disent, en parlant des gens qui parlent cette langue ou on dialacl^^
analogue, u Sene-kà fù, ou bien u Sene fô, u Senu f(» (ils parlent la langue Séné^
le Séné, IcSénou). On pourrait peut-être aussi Irourcr une étymologte acceptable
dans Texpression samoforho (de sœnô, soleil), qui est usilée chez plusieurs lribo0
Scnoufo pour la salutation du milieu de la journée.
i
LANC;UKS Oi: îiîALKCTES PARLÉS A LA COTE D'IVOIRE 193
Dans la grande majorité des pays qu'ils habilcnl et dont ils
raissent être les autochtones, les Sénoufo sont placés sous la
pendance politique plus ou moins complète d'étrangers de fa-
ite mandingue qui se sont infiltrés parmi eux et les ont dominés,
it par la force des armes, soit par la supériorité de leur intelli-
fice et de leur état politique, religieux et social.
Un certain nombre de Sénoufo, surtout parmi les membres de
Dcienne aristocratie, ont adopté le costume, la religion, les noms
famille des Mandé musulmans, afin de conserver ainsi la pre-
ère place dans la société nouvelle ; la langue mandé s'est re-
ndue parmi eux, des alliances nombreuses ont eu lieu, et les
fants issus de ces alliances ont été marqués souvent du tatouage
^pre à certaines tribus sénoufo (trois cicatrices horizontales ou
éventail sur chaque joue). C'est là l'origine de la confusion que
n a faite souvent entre Mandé et Sénoufo, entre étrangers domi-
lears et vassaux autochtones, alors que, au triple point de vue
inographique, anthropologique et linguistique, la différence est
)fonde entre ces deux familles.
L'6tat actuel de mes recherches concernant la famille Sénoufo
\ permet d'avancer qu'elle parle une langue unique, qu'on peut
riser en neuf dialectes, ces dialectes ne présentant les uns avec
autres que des diiTérences assez secondaires, mais cependant
s nettes.
]ies dialectes, en allant du nord au sud et de l'ouest à l'est, sont
suivants :
I* Le dialecte Bamâna, parlé, dans la région de Nénesso, Rou-
la, Kouoro, etc., entre le Minian proprement dit et les pays
bo, par une tribu sénoufo, plus ou moins vassale des Mandé-
nianka, qui se donne h elle-même le nom de Bamâna et que les
ndingues appellent Bamâna-Senufo ou Bàbara-Senufo pour la
tinguer des Bàmana-Màndefo ou Bàbara-Màndefo (Bamana ou
mbara de langue mandé) de la région de Ségou et du Kaarta;
est possible que ce soit le nom de cette tribu qui, prononcé
tambara », ail été attribué parles Mandingues musulmans d'a-
rd à tous les gens de langue sénoufo et ensuite à plusieurs
bus païennes de langues diverses. — Le dialecte des BamAna
parlé encore, sauf quelques modifications peu importantes,
13
VJ\ VOCAIiULAiUKS COMPAHATIKS DE r.ANGUES OU UIALECTES
par les Senere (appelés aussi Syenere ou Sendere^ et connus îles
Mandiiigues sous les noms de Senefo ou Senu/o el de Bàbara),
qui habitent le Kénédougou (région de Sikasso), entourés d'un
grand nombre de Dyoula qui souvent exercent sur eux la supré-
matie , et par les Tagba (Tagoua el Tagoura des cartes) , qui
habitent entre Sikasso et Bobo-Dioulasso. Les Sénoufo de ces
trois tribus sont en général tatoués.
2"" Le dialecte NoholOy parlé par les autochtones de la région et
de la ville d'Odienné (Ogt/ene^ Wogyene ou Wogyende)^ qui ont
comme voisins à Test et au sud des Nafàna, Sénoufo comme eux
et de dialecte très voisin, au nord des Foulbé et des Mandé-
Ouassoulounka, à l'ouest des Mandé-Konianka. Parmi les Noholo
habite la tribu mandé-tan des Ouoguiéné-nka, apparentée aux
Guiomané ou Guiomandé ou Maou, qui exerce la suprématie. Les
Noholo ne sont pas tatoués.
3"* Le dialecte Na-ndaga, parlé par une partie des aatochtones
du Kourodougou, dans la région qui s'étend entre Sakala on
Sarhaia et Marabadyassa, au nord des Mouin (Mandé-foa) et sons
la tutelle des Dyoula de la famille Siya ; ce dialecte est très Toisin
du dialecte Takponin.
4'' Le dialecte Foro, parlé par les Foro ou Polo, qai habitent,
des deux côtés du haut Bandama, les régions de Kouton et de
Niélé, entre les Tagba au nord, les Nafàna et les Kpalaiiia au sud,
les Toronké à Touesl et les Mbouin et Karaboro à Test (pays
appelés Folona ou Forona par les Mandé).
5"" Le dialecte Kpalarha ou Kpalagha (Pallakha des cartes),
parlé du haut Bandamaà la haute Gomoé entre les Foro an nord et
les Tafiié au sud et atteignant la ville de Kong ; ce dialecte diffère
légèrement du nord au sud, se rapprochant davantage du dialecte
Tafiré à mesure qu'on s'avance vers le sud. (Ne pas confondre
avec la langue des Koulango, appelés Kparhala — vulgairement
Pakhalla — par les Dyoula).
6* Le dialecte Tafile (ou Tafiri), parlé depuis 'Jle Bandama à
l'ouest (à hauteur du poste de Bandama) jusqu'à Kong à l'est
l^AKLKS A LA COTI-: inVOIIlK lli',
(région de Kali), entre les Kpaiarlia au nord el les Takponin au
sud. La plupart des Tafiré sont tatoués, comme aussi un grand
nombre de Foro el de Kpalarha.
7* Le dialecte Tahponï (Tagbona en dyoula, Tagbana sur les
cartes), parlé entre les Tafilé au nord et les Oaoulé au sud, entre
le Bandama àTouest et lesGuimini ou Djimini ù Test; on rencontre
aussi des Takponin à Touest du Bandama, au sud et près de
Tiémou. Les Takponin, qui ont fourni un nombre d*esclaves consi-
dérable, notamment dans le Baoulé, sont presque tous tatoués ;
les Baoulé les appellent Kanga-Blé (Kanga Noirs).
8* Le dialecte Gimini est parlé dans la province du même nom
(Djimini des cartes, région de Sokola, Dabakala, Darhara el
Ouandarama), au sud de Kong et au nord du Baoulé, à Test des
Takponin. Les Guimini de race pure, appelés Bambara par les
Dyoula comme leurs voisins les Takponin, les Tafilé et les Kpa-
larha, sont presque lous tatoués, ainsi que les Sorongt^ ou métis
de Sénoufo el de Dyoula ; ils vivent plus ou moins sous la tutelle
des Dyoula et ont parfois emprunté les noms de famille de ces
derniers. Leur famille principale est celle des Kyépéré ouKyépilé,
qui a aussi des représentants parmi les Takponin. Gomme ces
derniers, les Guimini ont fourni un nombre considérable d'esclaves
el ont émigré en partie au moment de Tinvasion de leur pays par
Samori ; ils sont retournés chez eux pour la plupart, mais ont
laissé encore quelques colonies dans le Baoulé, et dans TAbron
près de Bondoukou et du poste anglais de Sangba ou Sikassiko.
9* Le dialecte Nafàna est parlé par une tribu très dispersée,
généralement non latouée, appelée par les Dyoula Dàbara ou
Bàm6ara ou encore Dàndara ou Wàndara^ par les Koulango
Gà'tno ou Gtf, par les Abron Pàntara^ Gbàndara, Gbûndara-fo ou
Dmda-fo ; cette dernière appellation (gens de Banda) vient du
nom de Banda (ou Foughoula), ville principale desNaf&nade Test ;
les appellations Pantara, Gbandara, Bandara, Wandaraou encore
Vandra proviennent, soit de la même origine, soit de l'expression
pà ndar/ia employée par les Nafàna pour dire « viens ici ». Cette
Iribu se donne à elle-même le nom de Nafàna^ Nafàna ou JSafara.
196 VOCAnULAIRKS COMPAUATIKS r)E F.ANGUKS OU DIALECTES
Elle habile depuis forl longtemps la région de Banda ou Fouglioula
et existait dans la région de liondoukou avant l'arrivée des Kou-
lango, des Dyoulael des Abron ; elle y était sans doute contempo-
raine des Gbin. Le chef nafâna de Bondoukou, que les Abron
appellent le PUnlara-liini , est encore reconnu comme le maître du
sol de la ville; c'est un de ses ancêtres qui a donné droit de cité
aux Abron en leur accordant un morceau de bois à brûler comme
symbole du droit qu'il leur conférait d'occuper sa terre. Les
Nar&na se sont répandus vers l'ouest jusqu'au Konian, par petites
fractions isolées.
Actuellement on les rencontre : dans la région comprise entre
la Voila Noire à Test, Kassa inclus au nord, Bondoukou inclus à
l'ouest et Sangba ou Sikassiko inclus au sud, débordant même sar
la rive gauche de la VoKa Noire à Diamma et Tassalimo (actuel-
lement en ruines), ayant au milieu d eux des Ligbi^des Huéla^des
Noumou, des Dyoula, des Abron, des Dégha et quelques familles
Gbin et Koulango, et dépendant politiquement du roi des Abron,
quoique l'autorité de ce dernier ne se fasse plus sentir dans la
partie anglaise de la région ; autour de Ouandarama, sar les
confins du Guimini (le nom de la ville Wàtidara-ma vient de ce
qu'elle a été fondée ou occupée par des Nafftna ou Ouandara) ; sur
la rive droite du haut Bandama, au nord de Tiémou, entre les
Takponin au sud et les Foro au nord ; dans le Ouorodougou, au
nord-est de Séguéla ; enfm à lest et au sud d'Odienné. Les uns sont
tatoués, les autres ne le sont pas.
D'après les indigènes, il conviendrait de rattacher au dialecte
nafâna celui des BorO^ autochtones sénoufo de la région de Sakala
ou Sarhala (Kourodougou), et celui desGbâlo^ autochtones sénoufo
de Koro et du Kaladiandougou.
D'après des informations qui m'ont été fournies par des indigènes
mais que je n^ai pu encore contrôler à l'aide de documents lin-
guistiques, il y aurait lieu de rattacher encore à la famille sénoufo :
les Humbere ou Sénou-Houmbéré et les iSe/it/-jSâ^âfO, qui habitent
à l'est et au sud-est du Massina; les Mbwï (Mboing) de la région
de Léra, près des sources de la Comoé; et les Komono^ qui habi-
tent le long de la haute Comoé au nord de Kong. Cependant je
n'ose encore me prononcer sur la place à assigner à ces tribus : il
serait possible que les deux dernières appartinssent, soit au
PARLÉS A LA COTE inVOiKE 197
groupe mandé-rou, soilà la Famille inossi-gourounsi. Eu loul cas,
je crois pouvoir dire que c*esl à torl que j'avais f'ail entrer les Ko-
mono dans la famille agni-assanli (voir le chapitre 111).
Je donne ci-après des vocabulaires bamAna, foro, lafiré, lakpo-
nin, guimini et nafâna^ quelques mois noholo el un court voca-
bulaire kpalarha; je ne possède rien concernant le na-ndaga.
Le vocabulaire bamûnaa été recueilli en 1003 à Bondoukou
auprès d'un Bamâna de Nénesso, bon informateur; le vocabulaire
foro a été recueilli en 1900 à Bouaké (Baoulé nord), auprès de
deux Foro très bons informateurs ; le vocabulaire iafile a été re-
cueilli en 1903 auprès d*un Tafilé de la région de Kati, très intel-
ligent et excellent informateur; le vocabulaire takponï a été re-
cueilli en 1900 à Kouadio-Kofi-kro (Baoulé) auprès d'une dizaine
de Takponin, dont deux au moins étaient d'excellents informa-
teurs; le vocabulaire gimini a été recueilli à Toumodi en 1895-96-
97 elà Kouadio-Kofi-kro en 1900 auprès de nombreux Guimini
réfugiés dans le Baoulé après l'invasion deSamori, par conséquent
dans d'excellentes conditions; le vocabulaire nafnna a été recueilli
en 1902 à Lôrha (Louha ou Boue), village nafâna sur la Volta, et
en 1903 à Bondoukou auprès du chef nafdna de Bondoukou et de
sa famille, c'est-à-dire dans les meilleures i^onditions possibles.
Les quelques mots noholo m'ont été fournis en 1U03 à Bondou-
kou par un Noholo des environs d'Odienné, capturé très jeune par
des sofa et ayant passé toute sa jeunesse dans le Maou, où il avait
oublié en partie sa langue maternelle pour le mandé; je ne pou-
vais donc faire état de ses informations, mais les quelques mots
qu'il se rappelait avec certitude suffisent pour montrer que le
noholo est un dialecte sénoufo. Les notes concernant le hpalarlia
m'ont été fournies en 1903 à Bondoukou par un Tafilé qui com-
prenait le dialecte kpalarha, mais dont la qualité d'étranger me
force à ne donner ses informations que sous réserves.
198 VOCABUI.AÏKIÎS COMPAUATIKS DE LANGUES OU DIALECTES
VOCARDLAIRiK RIHÎNA, FORO. TAFILt, TAKPONIN. 6IIIIIIINI RT NAPANA
l. — LA NVniÉRATION
BtmàDa
Foro
Tafllé
TtkponiD Gulmini
Narâoa
1 nênefûki^niûke
2 shyoni
3 tare
4 tityëre
5* kâguru
6 gbâni
7 gharashyô
8 ihyôlâkè'
9 untulnkè*
10 kdntokè'
11 kêniûki
V2 kè ni shyô
20 gbâ'fiyege
90 gbdrfiyege ni kè
40 ghr^hyô
SO gbr-shyô ni kè
60 ghî-iâre
70 gbï'tàre ni kè
80 gT-iyëre
90 gHyëre ni kè
100 gî^nâkuru
120 gî-gbûni
140 gî-^ghara
200
nono
*i
tara
tikyëre
kôgunô
nfilu
noii
nalâre
nakyëre
kè
funnère
ky/lga
shi
tare
txkyere
kogunô
koolnô
kol'ihi
kôUlàre
kôli'kyere
kè
kè nipa kydgâ
kè nipa thi
murhâ*
napakè*
sira-murhâ''
kèle-kogunô
kèle-koolnô*
kèle-kôl-shi
kèle-kôl-tàre
kèle-kôlikyere
kèle-kè
nono nughà
shi thyî
tard tare
tikyere tigyere
kôgunô kâgurugo
nûiu korholo'nu
nashi korho'shyï
natàre korho^tdre
nakyere korho-gyere
kè kè
kè tnakari nugbd
kè tnakari shyt
funnère nafd
nafd mairi kè
nafd^shyt
nafd'shyT mairi kê
nafd'tdre
namu
9kyî
tare
kigyi
kanugo
ndnu
notkyî
notdre
ndgyere
kyè mo nunu
kyé mo thyî
forûgyo
forûgyo shyî
forûgyo^târe
nafd'tigyere fùrûgyihiàgytn
nafd'kdgurugo lafârha
• •
nafd^kè
Noies. — 1 . Le radical du nombre « cinq » semble être tantôt
ifî ou A'o (qu*on retrouve sous les formes gba^ koali^ korho ou
rAHLKS A T.A COTl!: D'IVOIUK
199
korholo pour les nombres suivants), (anlôl na, nù ou no\ il esl
facile de se rendre compte que lanuméraiion sénoufo est quinaire.
— 2. Le mol shyobikh veut dire « dix moins deux ». — 3. Le mol
untulâkè veut dire probablement « dix moins un ». — 4. Le radical
du nombre « dix » est kè ou k;/è [kèle au pluriel) dans tous les
dialectes sénouTo; en bamâna on retrouve ce radical dans les
nombres 11, 12, etc., 30 (20+ 10), etc. — 5. Le mol minhn esl
d'importation mandingue. — 6. Comparez napakè avec le mol
guimini na/V7 « vingt » \napakè signifie « vingt et dix ». — 7.
L'expression sira-murhà doit signifier, « deux fois vingt », sans
que je puisse me prononcer sur Tétymologie de sira. — 8. On
remarquera qu'à partir de 50 les Tafilé comptent par 10, et non
par 20 comme les autres Sénoufo. — 9. Les Nafâna des bords de
la Volta ont aussi la numération suivante : 1 nunu^ 2 shyiy 3 kare^
4 kigyere^ 5 konO, 6 konô-nu^ 7 kono-s/tt/i, 8 kono-kare^ 9 kono-
làgycre, 10 kyh. — Voici maintenant la numération kpalarha :
1 wunigbà, 2 wushyïy 3 wutàre^ 4 wurikyere^ 5 wnpay 6 wokoronu^
7 wokoroshyï, 8 wokorotàre^ 9 wokorokyere, 10 okerè\ si on re-
tranche le préfixe wu, wo ou o et le nombre « cinq », celte numé-
ration présente peu de dilTërence avec la numération des Guimini
et des autres Sénoufo.
II. - LES NOMS
Les noms marqués de la lettre (M) sont d'origine mandingue ou au moins ont un
correspondant dans les langues mandingues.
Bamâna
Foro
TaGié
Takpooio Guimioi
Nafina
La nature.
yo- a ûyû-mu
to-mô
niju-mu
to-mô
iiyu'fnô^
•
tlyô^mu
nd, na-rhe kô-gi
kO'Shd
kivo
ka-ihyô
ka-s/tô
ni' tic ifT-re
dit -la
tra
ta-ra
ia-ra
kulo
ka-*n^ ka-ha
ka-rha
5e
k(l'he,kulo kn-giykn'a
ka-ha
ka-ha
kn-'a, ka-ha
ka-rha^ kn
lin
koro'le
kotu-gho
klO'ho
200 VOCABUtAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
BamAna
Koro
Ta616
Takpouiu
Goimiul
Naf&ua
forêt
brousse
champ
herbe
arbre, bois
boisa brûler
feuille
rivière
fleuve
moatagae
rocher
pierre
sable
argile
or
fer
cuivre
plomb
ciel
soleil
lune
jour (lumière)
nuit
matin
soir
vent
fwa-'a
li-ge
siilgyc'ge
du-go
gba
tinti'fie
funte-ûe
tumbe^ûe
kyekye-ûe
/i-n
we-re
là-go
âiig(htu
••••••
tani (M)
tô-ghô
tÔ'WO
iô-ûyi-ge
kyd-ga
losô'le
kyârga
tê
tûmàro
ûyege-le
yâ-^i
koro-go
ke-le
nyd
ti-ge
kesà-ra
lù-rho
lokpo-rkà
Hyàgu-rugo
••••••
tyè
tumoro
ûye, ûya
yi-re
sind'lT siddani-gè nhglè
timorà
ke-rè
fiyà.
kdgârd
kene
wt'ligt
Lô-rhà
gba
kâfô
kê-re
fiyà
U'iiighe
war-ga
te-ra
gyû-ro
té
lûtnorô
bala
tasa
niiiye-ne
yt'lige
yeme^ne
pûlÂmè-^o-rko
iefèU^ge
lô-rhà
gbn,kpâ
Hyama-rkÊ
dine^ghc
skita
tûmûTo
ilye-ûgt
29 Lliabitation, les instraments, etc.
maison
chez soi
couteau
épée
houe
fusil
poudre
balle
arc
flèche
pu-ghè kpâ-gi sa-ta
ilwô
pe-nt
to-go
marfaiioUJA) marfa (M)
marfa-mi mîmi
viwd'ld
tya
barfa (M)
mime
andâ-gi siddè-te
fdm-pià nd-gha
9yo
kpe-le
yu-go
gbe-ne
gbert'horhù
marfa (M)
mume
marfa-mbio
sdmbo
gyere-ûge
fU/u-go
darkofyt
powa
powa^tiûe
PAKLÉS A LA COTE iriVOIUE
201
Bamàoa
Koro
TatJlû
»_ f
fà-ghà • para- a
kpivèsija-ra *
Itu-rugo
h'ursi (M)
lurhu'lo
Takpooiu
gbesC'ha *
Guiuiioi
Naféoa
par-ga* yumbu
sœrœ'tnugo iuku-iugo
je
se
■ • « •
ngya-la
• • • •
nyi-ne
■ • • •
ka-ûyi-ne
ko
fikyt-ri
shyo-mi
sktVa-ra
akyO'*ô
kyO'vhô
akyô
gyo^rhô
gyo-rkugo
furû-gi
yasyt^re
fru ko
furu-^o
ndûga
kyo
hjô'ii
wodwo'ld
gyO'lô
kyo -r ko
lùo
• • m • 9
kye-ne
heré
bubu''*u
kye-re
kye-ne
tigya-la
kurufnô
bu-gha
L'bamanitéy la famille^ etc.
) (Hri klllil) tupya.shyt syT
i (lili, ■iri) nâ-gka nn-ku
kyè kyè'lu
to to
nu nu
le pya piû
r
fà
lundu
fa-tvle
lugotugO'to
gine-fè
fo4d
shyT, skyt'lî
jkyê
le-re^ sytyST
lo^rko
nà-gtoô
nd
nâ-gkà
gbuAo
kyè'le
kye-lè
gyo.gy^rûè
kyœ-lo
(u
lo
to
lo
nu
no
no
vta
ptvô
pyo
pyo
po
kôrô-
goro
fO'lo
fà
lopuô
locnme
Gille
père
/é-'M
• • • • •
•
kyo-nô
hi-miyu
mo-biyu
ndo(!)
mama
Sorko-ro
Les parties du corps.
ilû-ghô y'f'9^ y^'Q^^^
X ûû'St-re Hyû-zi-re
yu-go
yu-go
yi'Zi-re
ndara^gha
tlyû-ro
mol mandîngue fûni, — 2. De para « colon *. — 3. Du mol mandîngue et agni gyese ou gtse
coton M. — 4. Le bila (mol mandingue) est le vêlement intime des hommes.
202 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
BamàDa
iiyc
munna
ni-ge
ûyu
ûkd
nre
katyi^ge
fusi-ge
yakye-re
Foro
nyè'le
• • • •
nâ-gurit
nô
ga-'e
• m • •
di
lâ-le
kantu-gu kado
• • • •
• • • •
yeux
nez
oreille
bouche
dénis
langue
cou
poitrine
ventre
dos
reins
derrière
pénis
testicules
vagin
main
main droite *
— gauche
doigt
ongle
cuisse
pied
peau
poil
sang
os
queue
corne
tt« Les ealtarfs et les aliments.
fût
gyo
kyr
ke-iiCy ka kè
ka-di-ge
ka^me^ne
lô-rhà
iè-ge
iure
no-rho
klô
TaSlé
uye^le
menàntï
It-ge
iïyù
gâ'hdld
nene
yeti-ge
kukpd
lâ^ra
kodo-rho
senê
fr-Ugé
dô'b
iapo-ro
ko-lo^ ka
ke-ltige-kolo
ka-mMcolo
ki'le
iele-gè
coton
liane à indigo
liane à tm\àm
tabac
igname
manioc
gyese (M) gyetye (M)
• • • •
• • • •
fû'o
• • • •
folo yafolo
nandê-go du^ho
.... gbedi
Takpouin
Tiye^ne
nâ gupôlo
ayô
ga-hT
ne-le
de-ge
la-Us
kado-go
kye
kyi'le
klè
Guimini
nyi-gerui
na
nu-mMo
ftyô
ûgd-na
fiine
yoru^gô
kotihrho
ta-t'a
pu'fkgo
naû^ge
fe-ûge
gyà'lo
topo-rkù
ke
kMyi
hhrugo
ffye^baro
iond
tgeri-ge
H-re
Nafiaa
ûye-ne
tnâmbuï
ftyô
nànd
yolo-rko
gbu
siri-gke
bu^nugo
ka^lli^ki j
kâmi-gkék
!
toto-rko
kaffj/ùi-ge
narha
ûyemMyene
para
gy^^ l«)
gaU{U)
llll»Ml(lf)
bosro (A)
tara (M)
nando'ko
ndo^ho
gbende
fefUMki
doo
1. Dans tous ces dialectes, Texpression employée pour désigner la main droite sigidfie < It ■■
pour manger »». —2. Mots supplémentaires en tafllé : front, gbo-lo; crâne, iSrfca-go; épanletfril
rugo; talon, yë'-tltjbele; plante du pied, ye-dâla. 1
k'L
PARI.KS A LA COTE UIVOIHK
203
BamAna
Foro
Taâlé
Takponiii
GuimiDi
Nafioa
grosse)
• • • •
mani
akpa
baranda{K)
mori
sumâ
syo'lo
sliuO'la^koshi
r) siho'la
shyO'lo
worha
hye-re
nandô.-ge
made-ge
nande-ge
mhôghô
marhangye{M)
horobya (A)
burhuzogo
hu-'o
gheda
à haile
se
le palme
sé-ghë
aime
sê-sime
piJme
sêghê-mî
sfi.-ndyughu
beurre
lo-gho
huile
si'tnT
si-mu
sû-mâ
hmu
shi-me
fleni-ge
kulu
miliitib
yoflgo
gbesi
mil
sime
sime
sômu
sôlomu
shœlœmd
kwo
kd
ùiiige
kmn
knri
kara
knre
kara
kfJra
gyaa
dyara
•
mx
mtmi
mime
mume
tiûe
ligène
Sûro
suro
suro
hro
sûra
sûru
tige
syâ
tiye
Les animaux.
knra
kâri
kara
kâre
kara
kâra
polo
•
polo
nn
poro
kyo
• • é • •
kyelé
9yà
kyœlo
mpya.pûro
mpyà
mpyo
po
nu
nô
nu
nu
nô
nô
nu'polo
nu-polo
nu-nd
na-poro
na-meleghe
nu'kyo
naure
nu'kyelè
nanô
nô^kyœlo
nu'pùro
nâd
nu'mpyô
nô^mpyo
nô-po
dugu
sumbyd
sûgbà
mhyd
shimyo
mwo
sigba
sika
sukpô
mpo
shigbô
sugbo
(
pu
sôlu
sûro
seûgini
sulu
sdiiyô
204 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Bamàoa
Foro
TaGlé
poulet
œuf
caïman
serpent
poisson
hippopotame
cheval
iïgO'lo go-lo go-lo
ngo-kifc-re go-hje-ne go^lye^ne
kakijô
wÔ-go
kundrfi-gi
swô{}i)
Takpouiu
go4o
Guimioi
go-lo
fyo
wô'ûgo
fyà
gundro *
Nifâiu
HgU'lo
ûgu-lx-U
tnurugu
Note. — 1 . Mots supplémentaires en guimini : coq. gthporo ; panthère, itamonj;
lion, sombO\ singe, kolo\ antilope, lifa\ canard, /a/^rd; perdrix, n/ty^; pintade,
fiyeghe\ insecte, fyenï.
7* Noms divers.
chose
gyf^ghi
yèrhi
nom
yi-re
wu-^
langage
nere
kaywiu
propriété
ut
wO'ho
wo-go, wô
we
jour (date, durée) kyd-ga
pono
fiij ûi'biri
aujourd'hui
ûyT
alâ-ghi
ala-ha
nana
hier
la-iiyï
ySgà
pundukadoho mbanuUm
demain
ni-ge
yâga-na
pondo
fiioto^ ioto
avant-hier
plia-horugo
après-demain
plia-na
charge
• • • • •
tugu'ro
Noms noholo : village, kpa-rha; rivière, lo-rAo; igname, f(hlo\
viande, Aara; bœuf, nÔ\ poulet, go-ri; œuf, go-tye'-ri.
Noms kpalarha : eau, yo-rho^ feu, kà-sO\ terre, dd'la\ village
(ou) maison, ^yâ; chemin, X:i/;2d^; arbre, /î-^e; herbe, /)yd; rivière,
lchfulu\ — couteau, kpe-rige\ houe, tya\ pagne, lugbu*go\ cale-
basse, tigyâ'la; natte, yasyî; — homme (être humain), woUmnle;
homme (mâle, mari), uyo-rho; femme, gyô; ami, horO; jeone
homme, dye-re; — tète, yu-gliu ; bouche hyO\ — igname, /5-/o;
mil, shuO'la ; arachides, iugbo-go; pain indigène*, wâsûro; sauce,
tèrhiyè; viande (ou) animal, kara; sel, sAûrûmà; — bœuf, nu;
mouton, sûbgô; chèvre, sûkpô; poulet, go-lo.
1. Par « pain indigène » il faut entendre soit une pâte bouillie et pilée dlgname,
manioc, rail, etc., soit du cousscouss, c*esl-à-dire en général un aliment fariDeax
qui fait la base de la nourriture.
ï
l*AI5l,KS A LA COTE D'IVOIUI-: 205
Rkmaroues sur lks noms. — 1* Composition. — La grande majo-
rilédes subslaiilifs, dans les divers dialectes sénouTo, se composent
d'un radical fixe et d*un suffixe (que, dans les vocabulaires, j*ai,
autant que possible, séparé du radical par un trait d'union). Ce
suffixe varie suivant les dialectes, suivanl la catégorie à laquelle
appartient le substantif, suivanl le nombre de ce dernier et aussi
suivant le rôle qu'il joue dans la phrase. II ne m*esl pas possible
de cataloguer ces suffixes par catégories, non plus que de préciser
les règles concernant leurs modifications ou leur disparition ;
on peut constater seulement qu'ils disparaissent souvent au pluriel
i (ou se modifient) et qu'ils tombent généralement lorsque le nom au-
f quel ils appartiennent forme le premier élément d'un mot com-
posé; exemple : tlgo-lo, go-lo^ tlgu-lo « poule », ftgo-kye-re^ go-
kye-ne^ gO'tye-ne^ ngu-ke-lc « œuf ». A part ce rôle des suffixes,
les noms composés se forment en sénoufo, comme dans les autres
langues étudiées jusqu'ici, par juxtaposition, le nom de l'objet
possédé ou dépendant se plaçant le second.
2* Rapport de possession ou dépendance. — Il se forme de même
par juxtaposition, le nom du possesseur se plaçant le premier, le
nom de l'objet possédé ou dépendant se plaçant le second.
3® Pluriel. — Je n'ai pas réussi à me rendre un compte exact
de la façon dont les substantifs forment leur pluriel ensénoufo ;
il se peut même que certaines particules données comme des suf-
fixes nominaux soient des marques de pluralité ou de collectivité.
Cependant on peut dire que les noms restent en général inva-
'''fibles (à moins que le suffixe ne soit suppriq^é, ce qui est rare,
^^Qable-t-il) lorsqu'ils sont accompagnés d'un nom de nombre ou
^'un déterminatif indiquant la pluralité; pourtant, quelques sub-
^^^niifs, quiont un pluriel difTérent du singulier, prennent la forme
du pluriel devant un nom de nombre, comme le mot fli^ fii-biri ou
*'W « jour » qui fait au pluriel plie en guimini. On peut dire
^'^core qu'en général les substantifs monosyllabiques ou non for-
cés à l'aide d'un suffixe restent toujours invariables au pluriel.
^oîci maintenant des remarques concernant quelques dialectes :
^'^ iafile, beaucoup de noms forment leur pluriel en ajoutant la
F^^i^licule rè, ra ou re soit au radical seul soit au radical suivi du
^^(Tixe; en gimini^ on a souvent une modification complète, soit du
206 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
suffixe, soit du radical : gye-riiè ou gye-riiiè #f femme », plur. gye-
ndelè; syï « homme », plur. unye\ biri « jour », plur. plie.
III. — AOJEcnriFS ET paoNom.
blanc
rouge
noir
gros, grand
petit
moi (sujet)*
moi (régime)'
toi
lui, elle
nous
vous
eux
mon, ma, mes
ton, ta, tes
son, sa, ses
notre, vos
votre, vos
leur, leurs
le mien, à moi
le tien, à toi
le sien, à lui
le nôtre, à nous
le vôtre, à vous
le leur, à eux
à qui?
qui?
quoi?
quel?
ce, cette, ces
celui-ci, ceci
BamAua
iiyàga
wo
Foro lamé
• • •
• • •
me^ fUi, fi
nOf ni
ma, md
u,
su
mu
pe
na^ me
ma^ md
u
su
mu
pe
mt, m
ruij ni
ma
u
su
mo
pe
mi
ma
u
su
mo
pe
me iii^me mughu . . .
mdiiifmamughu . • •
u ûi, u mughu . . .
su ùi ...
muùi ...
pe ûi
gyofO'yè ûi
gyofo
9in
• • •
• • •
ke, ki
9^
kij ku
TakpoDÎD Guimiai
iiyarha
worha
kpohô '
mif mu
na^ ni
ma^ md
u,
we
mu{?)
pè.pe
na^ mi
mOf md
ti, i
we
mu (?)
pe
mi woho
md woho
uru woho
we woho
mu woho {7)
pe woho
figha woho
figha
gaa
mi, m
né, na^ ni
ma
u
su
pe
na
ma
u
su
pe
ga, ûge
ke, ko
kadu
ke^ kij ku
iïofwe
yene
worhd
gborho
pige
me^ mu, m
fia, ni
ma
u, o
itt, e
ye
pe
na
#tt, e
ye
pe
mu wogo
mo w5
wô
su wô
ye w5
pe w5
«
d§o wogo
dgo
ge
figa
kikêp
ttMH
bile
110,1
110,1
mo,
«.«
e
jet"
iit,i
u
e
Mtl
MOI
uwt
• • •
• • •
peu
*gi
• • •
• • •
fe,i
i. C'est de ce mot que vient le nom indigène de la ville de Kong : kpohd^ kpoîi ou Ipf (Ugfl
dont les Dyoula ont fait kû et les Européens « Kong ». ~ 3. La forme abrégée m ou n se ck
parfois en n devant geik; parfois aussi elle amène un adoucissement de la consonne toivail
3. En général na sert pour le régime indirect et ni pour le régime direct.
rAufj:s A i.A coTK invoinK
?o:
Noies. — Kn général les voyelles finales c, è, / des pronoms
s'élideiil devant les voyelles ; le démonslratif Aï? ou /iv prend souvent
la forme Ao ou Au lorsqu'il est suivi d'un mol où se trouve la
voyelle ou u. — Tous les adjectifs et les noms de nombre se
placent après le nom quMIs déterminent, àTexception des adjectifs
possessifs, qui se placent avant.
IV. - LE!» VERBES.
lUiiiAoa
ire (a II lici) ' />//'>
epasétre (id.) . . . .
ire (lUribiUr) ' ke
îpasêtrc (id.) . . . .
re(appart.)' iti
pas être (id.) . . . .
cr
er(iiin^se.)*
rtir
UT.her
inir
îoir de
arréler
isseoîr
I lever
I coucher
Dnnîr
mrîr
iourir
imber
- par terre
:re bon . . .
Ire mauvais
tre grand
tre pelil
^ loin . . .
^tre près
ftlrc fiai kwo
Foro Tafllë
TakpoDÎQ Guimioi Nafàoa
#Aye, sytf, se
ta-vje
la kd
ka^ kart; se y kari
la-se^shyé
lashye^ la . . .
pa
Ijire
1ère
yiri
shine
tafe
ku
na
nhle na
iiye
uru
o.fje
a, 00
woho ge
woho ba
shye^ kare
ûye %é, yè
.... rho
. . . . /'•, wît
wogO'Ut
se^ sye shye
e
u
we
ma
le^she^shye
ta ka^karama . . .
lishyej karc tasye kari^ tashye sye
pa
yiri
yire
icne
yin
sene
ûgono
ku
lo
lo lara na
• * •
.... tashye se
pa pd pd
gyi yiri yiri
yire ire ire
kl*} kyï tentl
gyè iri iri
si shi shini
gbono hunô
• . . , fe fi
ku ku ku
wa to lo
ûye ddia na wa Ira
ûyô .... ilyô^asIiyT perema,Hyô
legyarha{U)
kpohô .... nughô tunu
.... gy^là
lige
... ...
pd
gyere
yire
kpè
gyere
skyîni
tufe
ku
ûye
ko
kwô
kwo
208 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTeS
RamàDA
Foro
Tafllé TakpoDin
Guimiai
Nafâiu
enlrer
gy^
• • •
• . • •
sortir
• • • • •
ûyini
• • •
. • • •
dire
yyu, du
gyino, ne
• • • • •
»
• • •
oyo
yw, yô, yao
parler
• • ■
te-gyo
kurige
mentir
II»
• • •
• • • •
dire la vérité
kp-gagi
• • •
• • • •
prendre
lo
là
le
li
U
skyd
porter
lo
• • •
le
attraper
apporter
tu
yigi y^
kona-kâ
konu-kd
• • •
emporter
• • •
li-ratyé
•
• • • •
donner*
ka
ka
ka
ka
ka
Uga
frapper
gàô
pua
• • • .
couper
kû
ka
kô
tuer
gbo
kpo
• • •
gbo
gbo
fermer
flyuto
yxrige
lorhu
tÔ ....
krehé
ouvrir
comprendre
lorho
• • • «
lurkUftugkA
connaître
kyè
tyî.iyî'to
. • • .
gyî
voir
ilyà
fiyà
• a « .
acheter
syô
• • , • •
«Ayo
vendre
perè
père
manger
dige^ di
li
liy gheka *
le
li
H
boire
gba
gbà
gbà
gyà
go
gbà
attacher
pwo
• • «
• • • .
laisser
yawa
• • •
• • . •
appeler
yire
yiri
ye
ytn
vouloir
za
kya
...
. . • •
pa
demander
•
iolô
• « •
. • • •
faire mal
.V«
• a « •
travailler
• • •
marhd
Noies. — Verbes kpalarha : aller, kari\ venir, pà\ s'asseoir,
kph\ s'arrêter, yiri\ se lever, gyere ; se coucher, shil1\ manger, «A;
boire, gyà ; prendre, so; luer, kpo\ mourir, ku. — 1. Le verbe
(c être » signifiant « se trouver », affirmatif ou négatif, se place
immédiatement après son sujet. — 2. Le verbe « être » allributif
ke (bamftna), ^(>(tafilé), wU (guimini), se place après ratlribul; le
rAiîLKs A LA con: invoiHK JOU
verbe allribulif le (guimini) se place entre le sujet et rallribul;
quant aux formes o, a, no (latilé), la première n'est autre que le
pronom de la.T personne, la seconde est la négation, la (roisièmc
csl la négation de la première : elles se placent entre le sujet et
rallribul. — .*!. Le verbe « être » signifiant u appartenir » n'est
autre que le pronom possessif accompagné ou non d'un verbe at-
tribulif; il doit être précédé de l'adjectif possessif; déplus, en na-
fàna, on intercale généralement le mot // entre l'adjectif et les
formes we el ma, — 4. En guimini, on place en général la particule
sa devant un infînitirqui suit un verbe de mouvement : val'appeler,
karama sa o t/iri: je vais acheter des bananes, m na sliye sa ba-
randashyo, — T). On répète le pronom sujetdevant la seconde partie
du verbe composé lè-rasi/e : emporte-le, u le ma rasye (le prends tu
vas-avec). — G. Le verbe « donner » se construit : en bamana, foro
lafilé et takponin avec le nom de l'objet donné au régime direct et
le nom de la personne à qui l'on donne au régime indirect; en
guiraini et en nafàna de la manière inverse. — 7. Le verbe gheka
veut dire proprement « mâcher » et s'emploie lorsque le régime
est de la viande ou un aliment analogue.
V. - LA CONJUGAISON.
Je donne ci-après, à la 1'^ personne du singulier, les temps les
plus usuels d'un verbe neutre et d'un verbe transitif dans lesdivei^
^lialectes sénoufo. On aura les autres personnes en remplaçant le
P'^onom de la 1" pers. du sing. par le pronom convenable. Si le
^^jetestun nom, on peut ou non exprimer après lui le pronom
^^jet. Les verbes transitifs peuvent s'employer sans être accom-
pagnés d'un régime direct. — On se rappellera que les verbes
^*6lal ou verbes adjectifs prennent en général au présent né-
S^lîf la forme du prétérit.
JIO VOCAIUJLAIUKS COMrAlîATIIS I>K LANCJUES OU DIAI.KCTKS
BiiiiAiia Koro Talilé Takpouiu Guimiui Nifâua
venir pn pn pn pn pd ffi
je viens • m ;)/#, mr pn un pà mi p»\mu pà mi pa m pîl napn/ujuC
je suis en Inii de venir me na pa mi un pà mo pà* m nu pa m nu pîl mi mw/k/
je viendrai me pu mi ipi pà mu pà m pa nu mhe pà ni ]ul
je suis venu me pu ri* mi ma pà mu ge pà mimàp't^ m pâ ûi^ nnfxV
viens pu mu pà.pà pà pajnapapil pn
je ne viens pas • me e pu e* mi gtjû pà mu a pd wiu rho pâ^ ni ma pà
je ne viens ps ■siiteiiil me nu pa e m*oo pd* murkonapîi
je ue viendrai pas menapuwac mi gijû pd mu a pd fnu rho pd
ou me md pa
je ne suis pas venu me zd pa mi ruga pà* mu aija pd mi/opa mu i pd niifi
ou me wu pd
jenesuispaseicoriTeii me zdpayè mirugapdi mewapùgbè
ne viens pas md pa è *• ma figyâpa me digepd ma rha pd amô pi
prendre lo W iè le lé thyo
je prends' me lo^nu lo mi là mi le, mu le mi lé m lé m$kf^^^
jesuisen trainlepreidn fne na lo mi nu In m'o le • mn^lè me na lé ni na iV
je prendrai me lo mi y a là mi le m lé m lé - m «^'
j*aî pris me lo m ma là mu ge lè*^ mi md lé me ma le it*o Ay»
prends lo ma là, là lé lé lé skyô
je ne prends pas ' me e loge** mi gyâ là mi $agepd** mu rho lè^ ni t ih^à
je ne prarisfis iiiiteiut mena loge murhonalè
je ne prendrai pas me md lo mi gyâ là me na lé mu rko té •
je n'tii pas pris me e lo è** mi ruga là* m'awa lé** mu i léyè im » «*îf®
ou me wa lé
je n*ai pas encore fris me zd lo yé mi ruga là i me walégbé • *
ne prends pas md lo ma ngyû là medige lè^ nm rhn le amôs^y
Notes. — 1 . La forme du présent simple s'emploie aossi pour le
passé et le fulur; la forme du présent d'actualité (je suis en train
de...) s'emploie aussi pour le présent d'habitude. — 2. L'a, « ou t du
pronom sujet s'élidcnt généralement devant la particule o. — 3.
En lafilé on élide i, è, e devant la particule o, mais a ne s'élide pas
en général. — 4. Je ne suis pas très sûr des formes me pa ri
(bamâna) et m pà f>i (guimini). — 5. On trouve aussi la forme m
pa ra^ mais il semble qu'elle s'emploie iDdifféremment pour Itf»
PAUI.KS A I.A COTK I) IVOIUI-: JII
pussr iMi pour lo fuliir. — 6. Le premier e a'esl aiilrc chose (pic la
dernière voyelle <Iu pronom sujet, donl la n'^pélilion exprime
ridée n^îgalive ; on dira donc h la i° pers. ma pu c, h la '5' // ti pu
e^ elc. I-V de la {\\\ esl là pour renforcer la négalion ; il peut se
inodilier en <>, ijc ou yr el peiil aussi amener une modiliciition de
la dernière voyelle du verbe. — 7. La particule négalive rho se
lifononcc aussi 'o. — 8. Après la particule ruga on change sou-
vent en f/ le/: inilial du mol qui suit, s'il y a lieu : urufja fjui (pour
u YU(jii hn i) « il n'est pas encore morl ». — 9. Vi de /// //>// n'est
pas une particule spéciale, comme Vi de muipà (guimini), mais
simplement la dernière voyelle du pronom sujet, répétée pour
exprimer la négation ; on dira donc à la 2° pers. maa pO, h h\ S*' //
n pii, elc. — 10. On peut supprimer la particule finale è et dire
simplement mfi pa ; le mot ma ici esl une négation et non pas le
pronom de la 2"^ pers. — 11. LV de la particule ge s'élide devant le
pronom régime de la 3* pers. du slng. — 12. Voir la note ; on
évite la répétition de la dernière voyelle du sujet lorsque celui-ci
est suivi d'un régime direct, et alors, ou bien on répète la der-
nière voyelle du régime, ou bien on se contente du ge ou è final
pourexprimer l'idée négative. — 13. Le pronom sujet se retranche
souvent devant sage : Ve de sage s'élide devant le pronom régime
^e la :r pers. du sing. — 14. Voir la note 9 ; lorsque le verbe esl
P'^écédé d'un régime direct, c'est souvenlla dernière voyelle de ce
''égime qu'on répète pour exprimer la négation. — 15. Les voyelles
'' ^ et^ s'élident en général devant awa.
y^/are des régimes, — Le régime direct se place toujours avant
'^ verbe, entre la particule el le verbe dans les temps composés
^^ négatifs ; le pronom régime de la 3* pers. du sing. peut se sup-
pf^iraersi le sens n'a pas à en souffrir. — Le régime indirect se
P*^ce après le verbe et, si ce dernier esl suivi d'une particule,
^P»"ès celle-ci.
Prononciation, — Les voyelles longues se font en général très
'^ï^lement sentir, en faisant traîner le son assez longtemps. — L'/i
^^vert esl généralement long, surtout en foro. — Dans la plupart
^^s dialectes, surtout en foro, en takponin et en guimini, on rem-
P*^cc souvent el indifféremment l'une par Taulrc les articulations
212 VOCAHUI.AIRliS COMPAIUTIFS DIS LANGUES OU DIALKCTES
rhy A Cl' (^ arabe) ; parfois aussi on les supprime : karlia^ kalia,
ka'a^ l'OLi^ kây « village ».
VI. - l*UR4f»Ef» ET EXEMPLES.
1<> Bamdna.
Mon père, na to ; ma mère, na nu \ mon fils, na pya.
Je vais aux planlations^ me sye fwaa ma; lu vas dans la brousse..
ma st/e sige ni.
C'esl blanc, kc fihye ou ke hgo\ un homme blanc, %hyl hye\ ul»
homme noir, shyl œo.
Assieds-toi là, tere nà\ viens ici, pa na ; viens boire de Tcau.
pa yo^a gba. Où vas-lu ? ma na se mit vas-tu au village ? ma se kuk)
nil d*où viens-tu? mi ma yirit je viens des plantations, me yiri
fwa^a ma.
Donne-moi cela, ki ka na ou ke ka na ; prends cela, A:^ io ; laisse-
le, ke yawa\ allrape-le, u tu ou ke tu\ lue-le^ u ybo; ne le lue
pas, ma u gba è ou ma bu gbô è ; frappe-le^ u gbO\ ne le frappe
pas, ma u gbô; allache-le, u pwo: ferme-le, ke ftyuto] oovre-le,
ke yirige.
Va lui dire de venir, shye no ti pa (va dire il vient) ; il dit qu'il
ne viendra pas, u gyino u ma pa; je n'irai pas, me na shye loae;
que dis- lu? gyi ma du e1 (pour gyi ma gyu et quoi lu dis? e est
explétif) ; je dis que je m'en vais, me gyu na se ou me gyu me na
se; il s'en va, u na se ou {/ na flka (pour u na ka) ; ils sont partis,
pe kari ; ils ne sont pas partis, pe zn shyè.
Je veux manger, na za n di; (je veux je mange). C'est fini, ke
kwo\ ce n'est pas encore fini, ke zâ kwo yè ; il est mort, u ^i ; il
n'est pas encore morl, u zà ku yè.
Je ne comprends pas,m^ c lorhu ye\ je comprends, me/oMti; je
l'ai vu, me o i\yà ; je ne l'ai pas vu, me o î\ye è ; je le connais, me
o kyè ; je ne le connais pas, me o kyè è.
A qui est-ce? gyofo-yè ///? c'est à moi, me ui ou me mughu ke:
c'est à lui, u mughu ke.
Un jour, kyffga nihke\ tous les jours, toujours, kyùya bèri.
PAKLKS A LA COTK D'IVOIKI-: 21.;
2- Foro.
Mon père, mi lo ; ma mère, mi nu ; mon fils, mi jiiii : son fils, //
ftiii,
Va-l-en, ma hari\ parlons, su hari ; viens, ma pà ; lève-loi, mo
t/iri ; arrole-loi, /?m f/ire\ donne-moi cela, /»i/ia nu ; je le le donne,
mi /./ ha ma : apporle-moi de Teau, ma nyamu konu-Là.
Je vais à ce village, mi na se kalia ge nà ; d'où venez-vous ? mo
yiri se? nous venons de ce village, su t/iri kaha r/e nà : où allez-
vous? mo na se se? ou mo na si ay7? ne l'en va pas, tua TiQyâ kari ;
je ne m'en irai pas, mi gyâ kari ou mi gtjâ gari; je suis venu hier,
9/âgà m ma pà ; je partirai demain, yâgana mi ga kari.
II est morl, u ma ku: il n'csl pas morl, ?/ ruga gu i ou u ruga
Au i; c'esl fini, ki ma ko\ ce n'esl pas fini, ku ruga go i.
Comment l'appelles- lu ?y>^nûr mayire mene^îc m'appelle Lalé,
/)€ na ni yire Laie (ils m'appellenl Lalé).
As-tu achelé quelque chose? mama gyâghi sgo? j'ai acheté de
rhuile, m ma simusyo.
3* Kpalarluu
Mon ami, na horô; mon amie, na haro gyo.
Va-l-en, kari\ donne-moi de l'eau pour boire, yorho su me gyn
(eau prends je boirai); ne le tue pas, medig'okjw; viens ici, pà ftga.
4^ Tafi/e.
Mon père, na iu\ ma mère, mi nu; mon fils, na pwù.
Viens ici, pd na\ va-t-en, iishye; viens manger, pà na w'o fi
(viens ici nous mangeons); ils mangent, p*o H; donne-moi de l'eau
pour boire, tomokana mu ghù (eau donne-moi je boirai).
Us ont tué un homme, pèshyï kpo\ ils ne l'ont pas \\xk^p'awa
^po\ ne le tue pas, me dig'o kpo\ j'ai compris, je ne le tuerai pas,
^^u (fu lorlio^ me na o kpo('ic l'ai compris); il est mort, u ku\ il
■^'cst pas morl, u aya ku; on lui a coupé la tète,/)è i yu ktf (pour
f^è u yu-ghu kû, ils sa tfele ont coupé).
Tu mens, ma /// ; je dis la vérité, kyl /) gagi (vérité je parle).
Ouc veux-lu? gaa ma kya? je veux des pagnes, mu kpu^hya-rè
Où est-il? u kc? il est ici, // fiye we; il n'est pas ici, u uru uo
21'. VOCABULAIUKS COMPAUATITS DK I.ANCîl'KS Oi: mALECTKS
(il n'y en a pas) ; il esl parli, // /»arc\ ii vicnl ici, u pii ire\ il ne vieni
pas, H 00 })fi ou u II iyt\ ou esl-il parli? tt Icare .ve? il esl allé au vil-
lage, // hue la h a Lana\ d'où viens-lu? ma j/yere sel je viens du
village, mi ////<vr halui Ivni,
C'esl loin, le //t/c\ c'est 1res loin, liclif/e kpa\ ce n'est pas loin,
l'on II (je. C'est bon, leht/Cry ce n'est pas bon, keaht/ô\ c'est grand,
l'^o ki)nlin\ c'est ainsi, /i'o sa; ce n'est pas ainsi, k^oo sa\ c'est fini,
ko kwn ou lc*o kœo\ ce n'est pas fini, ke wakwo\ ce n'est pas encore
fini, ke wa kwn (jbe\ c'est (ombé par terre, là hye dnla na.
Comment t appelles-tu? />e ma ///;*{ «^a? je m'appelle Fabyé, />«
ni yiri Fabye (ils m'appellent Fabyé).
A qui est-ce? hyha woho yel c'est à moi, mx woho ge; est-ce à
toi? mif woho gel c'est à cet homme, sliyï-lî fige uru fvoho ge; ce
n'est pas à lui, urn wolio ha\ c'est à ces personnes, nifiye-re fige
pe ivolio ge [whye-rc semble être un pluriel irrégulier de shyï ou
shyl'll).
Demande-lui s'il parle lafilé, u so/ô u Tafile shyhre nere kyl-lOy
(lui demande il Tafilé hommes langage connaît); je le parle^ iit</
g'u lorho (j'ai lui compris) ; je ne le parle pas, mge tyï (pas con-
naître). Je ne comprends pus, sag*H lorho. Connais-tu ce village?
kaha ga^ ma ge tyl'lol]^ ne le connais pas, sage tyt. Ne l'as-tu pas
vu? sage /V//^/? je l'ai vu, mu ge figâ; je ne l'ai pas vu, sage fiyfl.
5" TakponJ.
Mon pire, na to\ ma mère, na no\ mon fils, napyo; mon frère,
na kyonô; le chef du village, ka*a folo.
Vd-t-en, tasye ou tase\ je m'en vais, m na sye; viens ici, pa
naha; arrète-toi, yire ou mayire; va manger, ta le; viens boire de
Tcau, pa hyumn gyn. Je vais au village, m na sye ka*a /o; viens-tu
du village? ma gyh ka\i kanol
Comment rappelles-lu? pe na ma ye menef
J'ai faim, fnhkene ne ya (la faim me fait mal).
Où est-il? //* fujc he'l il est aux champs, ki ftye làre\ donne-le
moi, kc ka na.
C'est fini, lu mn ktrn ; ce nVst pas fini, ku fo gwn.
Oiiel jour es-lu venu? pono kadu ma pa ra'î je suis venu hier,,
pufuhikadolio mi m pa ra ; je \ iendrai demain, pondo m pa ra.
PAIUJ'.S A I.A CDTK DIYOIKK 2t5
(>•" (Ihnini.
Mon père, na lo\ ma mère, nu no \ mon (ils, na pf/o ; mon
mi, na ltnrù\ mon amie, na hnrn-fii/n\ le clief du village, Larha
)\
(>)mnuMil ap|)(;Ilc-l-on cela? ffcle f///omrnc! ou /*epe r///n nwne?
Is cela disent commcnl? ou cela, ils disent comment?) Comment
appelles-tu ?/;e ma yiri mené'! (ils rappellent commeni?)
Viens ici, pà mlarlia oupè ndarha ou /» ndarha ; je viens m pu ;
i-l-en, tasliye ; je ne m*en vais pas, mu rho na shye ; parlons, su
ni ; viens manger, pn ma Ix (viens lu manges) ; je vais me coucher,
( kasa sin ; arrêle-loi, ire ; marche vile, t as hye fana fana ; allons,
larchons, su kari ou u /cari.
Ils ont tué un homme, pe sy7 gbo\ cet homme est mort, s7 hga
i'U,
Apporle-moi de Teau pour hoire, na ka tomo n go (moi donne
lu je boive) ou tomo ko na iri ka f> go (eau cherche moi et donne
\ boirai).
Où vas-tu ? ma na shye se'! d'où viens-lu? ma yiri se'! je vais au
illage, m na shye kar/ia ; je viens du Guimini, m yiri Gimini.
11 est grand, u nugliô\ il est pelit, ti gyelh\ une chose rouge,
h'hi yene\ une chose noire, yèrhi worhn\ un gros village, karha
borho ; un pelit village, kâ p}ge\ c'est bon, ki nyo\ lu es bon, ma
dtyl \ c'est mauvais, o le gyarha.
Qui vient ici? àgo pn nal c'est mo\\mu, A qui est-ce? ùgo u:ogo
77? c'est à moi, mu wogo iii\ c'est à toi, mo tco ui ; c'est à lui, o
ô ui ; c'est à cu\^ pe tco ai.
Quel jour es-tu venu? ma pà i)i biri ge"! je suis venu hier,
bamako mp(i;'}e suis venu il y a longtemps, mpnfa\ je suis venu
y.a dix jours, plie kè m pù\ est-il venu?</ /y/? il n'est pas venu,
i pu ; il viendra demain, ioto u mbe pà.
Il y a beaucoup de monde \c.\Jere gborho-syï w/)//è/ia(gensnom-
•eux il est ici). Où est ïèchyon? Tèshyô u hyh se"! il est au vil-
ge, u hye knrha ; il est chez lui, u îiyh u yugo (il est sa maison).
I. Kii >'.nlrfs>aiil à (puMqn un, on «Jil ik/u ^i>oi*r na-io^ niuii pore) h un lionniic
»• ou icSjxNlablo, li" (nionM à une feunnc àgi'O. »m Aù/ù (mon ami) ou lui /lô/ô-
•• (uiou anii<î) aux jounrs pens.
2lii VOCAIJUf.AlUlîS COMPAKATIKS l)K LANGUES OU DIALECTES
Je vais achplcr des banaties, m na s/tt/e sa banmda s/n/o; va dire
à ïoulouchyon de venir, Icarama sa Tuius/u/d yiri o pà (va pour
Toulouchyon appeler il vienne) ; va lui dire de partir, karama sa u
gyo u ka[\di pourluidirc il parle); il dit que... u gyoo...
AUrape-le, u yigi\ prends-le, u lè\ emporte-le, u le ma rasye :
travaillez, y^ marhu\jG vais travailler, me na shye sa mar/iâ ; je vais
vendre de la viande, me na shye sa kara pe^'e\\\ va couper du l>ois,
kan sa kcne ko; il porte une charge, o tuguro lè\ parle, te-gyo
(pour kcgyOy dis cela); ne parle pas^ ne le dis pas, ma rha u gyo.
11 y a des ignames, ndorhoyh na\ il n'y a pas daignâmes, ndorho
or ho na.
Salutations :
1*" D'homme à homme ; le malin : ndo e fnèow ndfiè i7t^ (réponse
ndo ande) ; à midi : ndo e sœnoforho ou ndiiè sœtio/orAo (réponse
ndo andcy e sœnoforho); le soir : ndo e smoko ou ndiiè sœnokù
(réponse ndo ande, e sœnokù) ;
2* D'homme à femme ; le matin : no e mè ou niiè mè (réponse
maè ndo) ; à midi : no e sœnoforho ou nûè sumoforho (réponse maè^
ndo, e sœnoforho ; le soir : no e sœnokù (réponse maè ndo^ e sœnokù) ;
S*" De femme à femme; le matin : no e mè (réponse maè no)\ à
midi : no e sœnoforho (réponse maè no^ e sœnoforho); le soir : no e
sœnokù (réponse maè no, e sœnokù);
4*" De femme à homme ; le matin : ndo e mè (réponse no ande) :
à midi : ndo e sœnoforho (réponse no andcy e sœnoforho) ; le soir :
ndo e sœnokù (réponse no ande, e sœnokù).
V Nafâna.
Mon père, ni to oixndo; ma mère, ni ma ; mon fils, nipo ou ne
pù\ mon ami, ni goro ; mon amie, ni goro-flgyœlo; chef de village,
karha lopuO.
Viens ici, pà ndarha; viens manger, pà tûo U (le mot tùo^ d'ori-
gine mandingue^a le même sens que le mot indigène suru ; «pain,
aliment farineux, nourriture »). Je mange des ignames, na fefiyi-
ghe II ; il boit de l'eau, u f^yômu ghù. Donne-moi de Teau, ni figa
fif/ômu; donne-moi cela, ni hga ki.
Marche vite, se holahola. Où vas-tu ?5wai^2 ma shef je vais à mon
village, na shye ni karha \ je vais chez moi, na shye n lûlio; d'où
viens-tu?. y^/i'î m'o ytrll \ù viens de la brousse, ni yirisigi.
PAKLi:S A LA COTK DM V< HKK 217
Il csl mort, ?/ ///; il n'osl pas moii, ti u /ai\ on Ta lue, //'o //
l^€^ ; on ne Ta pas lue, ]ut zu xi qho\ ne le lue pas, amn u f/ho.
€ l'esl bon, Le porrina; re n'esl pas bon, /ce e hijn\ il esl {çrand, v
^^ëu ; il esl 1res p;ran(I, n Innu pepe\ il n'esl pas grand,// // ///////.
^\ qui esl-ce? mbi h we? c'esl à moi, miwe\ ce n'est pas à moi,
li u ma ; c'esl à mon père, n do u loe.
<lii esl le chef? lopud e sunàl il esl ici, n c ndarha\ il u'esl pas
*î, u u ndarha.
Comprends-lu? dis-le moi, mu lurhul ma ni fjh\\(t comprends,
i /ur/iu; je ne comprends pas, m itur/m ou ;/i ielur/m. Les con-
ais-lu? mu pe ^y/ ? je ne les connais pas, ni i pe gyl.
Comprends-tu le nafàna? mu Nafûna lughût comprends-lu le
youla? mu Sor/wro luffhu? je ne parle pas celle langue, ni
fzyuru u lanige.
Quel esl Ion nom? mu meghè ûgil mon nom esl Kourou, ni
'/jhè Kuru ; commenl appelle-l-on cela? Ici meghè iigi?
Que disenl-ils? minipe yul il disent qu'ils veulenl partir, pe yu
/m sye : il m*a dit que, u ni yao...\ il dit que, u yaoou oyô o...
CIIAPITHR VII
Les langues mossi-gourounsi.
La famille qui fait Tobjet du présent chapitre est sans doule la
plus importante de (outes celles étudiées dans cet ouvrage, au
point de vue du nombre de ses membres. Ceux-ci sont répandus
dans presque toute la Boucle du Niger proprement dit : on les
rencontre depuis le parallèle de Dienné au nord jusqu'à celui de
Bondoukou au sud, et depuis la partie orientale du cours du Ni-
ger jusqu'à sa partie occidentale puisqu'ils touchent presque au
Niger près de Say et au Bani près de San. Leur véritable domaine
est l'immense région de plateaux et de collines d'où partent les
différents cours d'eau qui se réunissent pour former la basse Volia,
ainsi que les affluents du Niger oriental. Ils semblent être les au-
tochtones de cette région, dont ils ne sont guère sortis d^ailleurs,
sauf pour essaimer un peu vers l'ouest et le sud-ouest^ dans la di-
rection de la haute Comoé.
Très nombreux, formant des groupes très denses séparés par
des régions à peu près désertes, ils sont en général demeurés
dans un état de civilisation fort primitif, vont pour la plupart en-
tièrement nus ou presque, ont conservé l'usage de l'arc et des
flèches, se mutilent fréquemment les lèvres et les oreilles pour y
introduire des objets divers, sans parler des marques ethniques
qui distinguent la plupart de leurs tribus. Mais d'autre part, ils
sont le plus souvent des agriculteurs remarquables, possèdent de
nombreux troupeaux de bœufs, sont cavaliers (au moins dans le
nord), savent en général extraire le fer du minerai, sont robustes,
flers et amoureux de l'indépendance.
Quelques-unes de leurs tribus cependant, comme les Koulango,
les Dagâri el les Gbanyaii, moins intelligentes et plus craintives,
n*ont pas su résister aux conquérants de la Boucle et ont fourni
des quantités d'esclaves, notamment dans la Côte d'Or anglaise.
I,ANGUi:S Ol- l)IALi:CTi:S PAKLKS A LA CAïn: inVOlKI-: 219
I>*autrcs tribus, comme les Afossi,se sonl depuis longtemps livrées
à de Truclueuses expéditions guerrières aux dépens de leurs voi-
sins, ainsi que nous l'apprend le Tan/ck c^-Sudan. Certains grou-
pements ont accepté la suzeraineté plus ou moins eiïeclive d'é-
trangers musulmans (Mandé ou llaoussa) ou païens (Abrou,
Vî^santi); d'autres, surtout dans les centres commerciaux et sur les
roules des caravanes (comme à Ouagbadouhou Diébougou, Oua,
S^lagat elc.)i se sonl convertis en partie à Tlslam, s'habillent a la
niusulmane, ont des mosquées et des écoles, et arrivent presque
^ éclipser en civilisation les musulmans étrangers établis auprès
d'eux.
Mais le plus grand nombre, même dans le voisinage immédiat
des grandes villes, sont restés fidèles à leurs coutumes et à leurs
traditions religieuses et sociales.
Au point de vue linguistique, celte famille se divise en un cer-
tain nombre de groupes souvent fort différents les uns des autres,
assez différents même pour que les idiomes parlés par ces divers
groupes soient considérés comme des lungues distinctes, ayant
-Chacune ses dialectes, mais ayant toutes ensemble pourtant des
liens de parenté facilement reconnaissables. Chose digne de re-
marque : certaines tribus qui, au point de vue linguistique, appar-
tiennent à des groupes différents, ont des mœurs et des car<ictères
ethnographiques presque identiques (par exemple les Lobi elles
Birifo).
Autant que me le permet Tétat actuel de nos connaissances, je
propose de diviser en cinq groupes cette famille, à laquelle je
donne le nom de « famille mossi-gourounsi » parce que ces deux
vtiots sont les appellations vulgaires et répandues partout des deux
tribus les plus connues delà famille, tribusqui d'ailleurs semblent
ftlre la souche des deux groupes les plus importants. En ce qui
concerne les dialectes dont je n'ai pu encore me procurer les vo-
cabulaires, je ne donne la répartition suivante que sous toutes ré-
^^''ves, prêt à la rectifier et à la compléter lorsque l'occasion s'en
P'^ésentera.
*'^* /^ groupe. — On pourrait l'appeler ^/-o///^^ uiossi im encore
'f^^^f4pe gani (à cause de la salutation la plus généralement usitée).
Comprend les tribus suivantes :
•220 VOCAliULAIIŒS COMPAUATIKS DM LANGUES OU IIIALECTKS
rLcs Gunna^ qui habilcnl entre les iMossi et le Niger orien-
lal, el ont auprès d*cux quelques Koulbé pasleurs cl quelques
llaoussa;
2" Les Morho ou Moo ou Mossi {.Moshi ou Mushi sur les caries
anglaises) habilenl les régions de Koupéla, de Béri el de Ouagha*
dougou, enlre les Foulbé du Liptako el les Samo du Yalengaau
nord, les Bobo-Niénigu6 \\ l'ouesi, les Gourounsi, les Mampoursi
el les Boussangsi au sud, elles Gourma à Tesl. Ils seraienl veous
du sud el auraient conquis leur pays sur des Houmbé (de famille
sénoufo probablemenl). Ils sonlen général laloués. Us ont auprès
d'eux desMandé-(au,desHaoussaeldes Foulbé; un certain nombre
se sonl convertis à l'islamisme;
3* Les Wffleicule ou Dagâri-Oulè (Dagàri Rouges) habilenl sur
la rive droite de la VoHa Noire au nord du 1 1 ** parallèle, à Tesl et
au sud des Pougouli eldes Bobo-Fing (région de Ba); ils onl aussi
une petite colonie à chevalsur la Voila Noire, à peu prèsàhaulear
de Gaoua (région de Gohoumparé ou Goumparé, Yftroou Kyaréel
Kyessorhola). Leur dialecte est presque complèlement identique
à celui des Dagâri propremenl dits;
4* Les Dagâri propremenl dits (Dagarli sur les caries anglaises)
occupent lou le la région située enlre le IT parallèle environ au
nord, les Gourounsi au nord-est el à Tesl, les Gbanyan au sud el
la Voila Noire à Touest (régions de Ouassa, Hamalu, Lorha, Oua,
etc.). A l'ouest de la Voila Noire, ils occupent de plus deux bandes
assez étroites allant, Tune de Guioumbalé au sud jusqu'à Simouan
au nord (9*47' à 10* 30' environ), l'autre de Goziri (10* 46' environ)
jusqu'au parallèle de Diébougou, où ils se continuent par les
Woulékwoulé. Leurs voisins de l'ouest sont les Birifo, qui se sonl
plus ou moins mélangés avec les Dagâri habitant à l'ouest de la
Voila; les dialectes des deux tribus sonl d'ailleurs presque iden-
tiques. A Oua cl aux environs sonl établis des Haoussa et quelques
Foulbé; les Dagâri de Oua se sonl en grande partie convertis &
l'islamisme.
Les Dagâri se subdivisent en un certain nombre de sous-lribus
dont les dialectes présentent parfois quelques légères différences :
Ndrouman, Kpfilé, Oua, Gban-né, Zéghè, Kyérépouo ou Kyéréba,
Dafyélé, Daouâri, Birifo-Dagâri (mélangés de Birifo), Lobi-Dagâri
(mélangés de Lohi), Gbolé el Sorhola ou Dagâri-Ft(Dagftri noirs),
l'AKLKS A LA COTK IVIVOIIU-: J2I
cesclcriiiors (oucharilaux (.iourouiisiclélaiil cri partie islamisés. Les
UasçAri ne soiil pas laloués en général; quelciues-uns cependaiil.
surtout dans le nord, portent sur les tempes des lignes simples
ou doubles, verticales ou obliques, formées de petites cicatrices
pr^sjque imperceptibles;
ri' Les Itirifo (appelés souvent à tort « Birifon ») habitent à Test
des Dagâri, depuis les monts Ivpéréqui les sépareni des Koulango
de fiouna (9* 27' environ), jusqu'aux environs du H* parallèle au
nord, touchant à la Volta au sud de Guioumbalé et des deux côtés
d^ Tembouchure du Bougouriba; leur pays renferme quelques
enclaves habitées par des Lobi (nord-ouest de Dokita, région de
iiuoua et des monts Dyoulou, route de Diébougou à Lorhosso). A
Voucst, ils poussent des pointes entre ces enclaves lobi jusqu'aux
^^rritoires des Komono, des Dorhossyè, des Gan et Lorho de la
région de Lorhosso, des Dyan de Diébougou et des Pougouli du
haut Bougouriba. Les Birifo ne sont pas tatoués et sont tous
demeurés païens;
6« Les Gbanyà ou Gbanye (appelés Nia ou Nla-fo ou Gwdn par
les Assanti, Gwanya ou Gwanclja par les Maoussa, Bùbara par les
Dyoula, Gouan, Gondja et Banjaue par les Européens) sont en gé-
néral tatouésde trois raies verticales sur chaque joue; ilsoccupent
les régions de Bôlé ou Boualé, de Daboya et de Salaga, entre la
Volta Noire à l'ouest et au sud, le Dako à l'est, les Dagboma ou
Dagomba et les Dagâri au nord; ils ont un village (Tantama) sur
la rive droite de la Volta Noire dans la circonscription de Bouna
(au nord-est de celte ville). Au milieu d'eux, dans les villes im-
portantes, sont étabUs des llaoussa et des Mandé; dans les dis-
tricts du sud on rencontre des Assanti., des Koranza et des Abron
qui exercent parfois une sorte de suzeraineté sur le pays. Je les
avait à tort apparentés à la famille agni-assanli : mon excuse est
dans le fait que lesAssanti appellent du même nom de 7V/a/b(gens
du Nia) les Gbanyan autochtones et les Assanli, Koranza et Abron
qu'on rencontre en petit nombre parmi eux* ;
7® Les Dagboma (Dagomba sur les cartes) habilenl entre les
1. Ce sont les musulmans de la région de Salaga (|ue les Assanli appellent Kia-
fufu (Ma Blancs), àcausepcul-<^lrc de la couleur liabiluelle de leurs vêlements.
222 VOCAlUir.AIKKS f !( iMl'AlîATIKS DK LAMifKS Oi: DIALECTES
Alampoiirsi cl les fibanyan, h l'csl de la Voila Blanche (régions de
Karagu ou Kargacl de Yendi).
C'esl prolmblcmcnl au même groupe qu'il convienl de rallachor
les tribus suivantes :
S" Les Samn ou Tombo ou Somno (ne pas confondre avec les
Somouo, Mandé'lan de Iribu Hau-mana, qui fiabilcnl les bords
du Niger en uval de Ségou babilenl le Valenga (région de Ouabi-
gouyu) el la rive gauche de la haute Volta Noire depuis ses sources
jusqu'à hauteur de Boromo environ. On rencontre parmi eux des
Foulbé pasleurs;
9"" Les Kipirsi ou Kipirga habitent à Touest des Mossi et au sud
des Samo du Yatenga ; M. Binger les rattache aux Mossi ; ils ne
sont sans doute qu'une sous-tribu des Samo;
iO" Les Nomnna habitent à l'ouest el au nord-ouest du Gou-
rounsi, entre Sali el Boromo, sur la rive orientale de la Voila
Noire, au nord des Dagftri; peut-être se confondent-ils avec ces
derniers^ peut-être aussi leur dialecte est-il difTérent. Le capitaine
Chanoine en faisait une tribu gourounsi, mais il faisait de même
des Dagdri qui, certainement, diffèrent sensiblement des Gou-
rounsi proprement dits. Des familles de Foulbé pasleurs vivent à
côté des Nonouma.
B. i"" groupe ou groupe gourounsi^ du nom de la principale de
ses tribus. Ce groupe est entouré d'une sorte de ceinture, sauf à
Test, par le groupe précédent. 11 comprend les tribus suivantes :
r Les Guresi ou Gourounsi habitent entre la Volta Blanche au
sud-est et les Nonouma au nord- ouest (régions de Boura, Léo et
Sati), au nord des Gbanyan et des Uagâri et au sud des Mossi;
ils sont en général tatoués de trois cicatrices en éventail sur
chaque joue. Quelques llaoussa habitent dans leur pays et ont
fait parmi eux des conversions à l'Islam ;
S"" Les Sitiy venus autrefois du Gourounsi dans la région située
entre la Voila Noire et Bouna, n'ont plus actuellement que deux
villages, tous deux situés sur la partie française de la route de
Bôlé à Bouna : Vonkoro, sur la Voila, et Himbyé, plus à l'ouest.
Ils racontent que leur migration se composait surtout d'hommes,
qu'établis dans un pays à peu près inhabité, ils n'ont pu contracter
d'unions, ont eu peu de descendants et ont vu leurs villages dis-
parailrc les uns a|H'ès lus autres par exliiiclion. Ils ne sont pas
laloués. Oulre leur langue, ils comprennent et parlent le koulan};o;
o* Les Dcf/Z/it (app(»lés (li/amit parles Dyonla, Mo par les Abron,
Itunt par les Koulango et les iXafàna, Diainmou on liioinnia par
M. Ilinger), sont v(»nns, à une» épo(|ne fort lointaine, d'un pays
situe (li; Tautre côlé de la Volta Noire et clans le nord, prohable-
menl le (jourounsi, en môme temps sans doute que la Irilui dos
Siti ; sous la poussf»e d'une invasion dagari, ils furent refoulés
jusqu'au sud de Bolé, passèrent la Voila, et fondèrent dans le
nord-est el Test de liondoukou quatre agglomérations donl trois
subsistent encore. L'un des chefs de la migration, nommé Sâfou,
fonda h Test de Bondoukou un groupe de cinq villages qu'il
appela Cft/olnre village des Crt/o, du nom de la famille dégha à
laquelle il appartenait, el qui est appelé Gyamii-dugu ou Cnjo-ma
par les Dyoulei, Sa ftf-naru (les Bourou de Sâfou) ou Buru-m/fa
(village des Bourou) par les Ivoulango, Stl/u-Mô ou Assafoumo
(les Mo de Sâfou) par les Abron. Les autres colonies dégha sont
Gyarhala ou Znghnln (au nord-esl de Tambi) el ^W/*^ (appelé
Ituru ou liuro ou lin par les iNafâna et Môtija ou Molya-Mh par
les Abron, entre Assafoumo et Onrigné-Soumbala). Quant à la
quatrième colonie, elle se trouvait à Pcdago (appelé liurukpôko
par les Nafàna el Mo par les Abron), entre Tambi et Sorhobango ;
mais les Nafâna de Yakassé étant venus s'établir u Pédago à la
suite de la destruction de leur village par les bandes de Sa'mori,
les Dégha leur cédèrent la place el se replièrent sur Guiarhala.
Les Dégha ne sont pas tatoués. Ils ont en partie, sauf à Assa-
foumo, abandonné les cases à terrasses pour des cases à toiture
de pailles. Ils ont auprès d'eux, à Assafoumo, quelques Noumouet
quelques lluéla. (luire leur langue, beaucoup d'entre eux com-
prennent le koulango*.
Cest à la suite d'une double erreur que, sous le nom de Gijoma
ou Diammou, je les avais, dans mon E$$m de manuel agniy appa-
1. Les Dégha avaient autrefois une colonie sur la rive gauche de la Voila Noire,
âhiamnia el Ta!>?alimo. où ils ôlai«inl m/'los an\ Nafàna ou Panlara el à des mu-
sulmans llaoussa, cl on M. niiij;;cr les a rencontres. Mais, après la deslruilîon de
ces villages par les bandes de Samori; ils se sont dispersés, les uns se réfugianl à
Guiarhala, les aulres se laissant absorber par les Nafàna de Lôrha ou Boue el de
HaDda.
2i'i VOCABULAIUKS COMPAHATIKS DE LANGUES OU DIALECTES
reniés linguisliquemcnl aux Panlara ou Nuf&na et aux peuples
Agni-Assanli.
11 coiiviendrail peut-être de rattacher au même groupe les tri-
bus suivantes :
4* Les liariba habitent le Borgou (région de Nikki), au sud des
Gourma, à i*ouesl du pays de Boussa, au nord du Yorouba el du
Uahomé, à Tes! du Kouandé; ils ont au milieu d'eux des Foulbéei
des Haoussa. Les Adyakatye ou Tchabé du nord-ouest de Carnol-
ville parleraient à peu près la même langue.
5* Les Kauri occupent les massifs montagneux de TAtakora
(région de Nagon-Kaouri ou Konkobiri);
6° Les Màpursi ou Mampourga et les Kyàsi ou Kiamba ha-
bitent la région de Gambagba, à l'est du Gourounsi et au nord du
Dagomba. 11 convient peul-êlre de leur rattacher les populations
dont Koelle a donné des vocabulaires sous les noms de Legba et de
Tchelafta el qui semblent être celles du Boussangsi (régions de Sa-
péliga, Djébiga et Pâma au nord et au nord-est du Mampoursi) et
du Mangou (région de Sansanné-Mango et des peuplades appelées
Kafiri par les musulmans);
7* Les RyCdo ou Akyulo habitent près de la ville de Léo et sont
enclavés dans les Gouressi.
C. 3"* groupe ou groupe lobi, du nom de sa tribu la plus connue.
Il est situé à Touest du premier groupe et comprend les tribus
suivantes :
1® Les Lobi occupent la région montagneuse de Dyoulou et de
Ganhoura ou Gaoua, enclavés au milieu des Birifo; ils ont aussi
des colonies au sud-est de Lorhosso et entre cette ville el Diébou-
gou. Ils ne sont pas tatoués. C*est à tort que Ton confond vulgai-
rement sous le nom de Lobi les diverses populations nues que l'on
rencontre au nord de Bouna : les Lobi n'en forment que la petite
minorité el la langue lobi n'est pas comprise des autres tribus.
2° Les Puguli ou Bougouri habitent au N. N. 0. de Diébougou
sur les deux rives du Bougouriba (Rivière des Bougouri ou Pou-
gouli) et au nord-ouest des Dagâri-Gbolé et des Wouléwoulé. Ils
semblent former une population intermédiaire entre les Lobi et
les Dyan.
3^ Les Dyan ou Dyiin ou Dyà ou encore Dydnu (Dian-nédela
TARLKS A LA COTK DIVOIRK iJâ
carie Uinger) occupent la région de biébougou (Diéljougou,Mol6,
Dolo); un certain nombre d'enlre eux se sont convertis à l'isla-
inisme sous l'influence des Dyoula inslallés à Diébougou avec des
fla^oussa.
4" Les Gfi (Gan-n6 du nord sur les cartes) occupent la région et
la. \ille de Lorhosso. Près d'eux, au sud-est, habitent les Lorlio,
su r lesquels on n'a que de vagues renseignements et qui font sans
doute partie de la famille koulango du même nom (voir plus loin).
L* influence de la langue sénoufo sur le dialecte gan est assez sen-
sîble. [i\e pas confondre les Gà de Lorhosso (peuple mossi-gou-
rownsi) avec les Gà d'Accra (peuple agni-assanli), ni avec les Ngà
dc^ l'Anno et du Dyammala (peuple mandé-fou), ni enfin avec les
Sônoufo-Nafàna appelés Gà par les Koulango].
Peut-être faudra-l-il rattacher au même groupe :
5" Les Myoru ou Nyoru de la région de Kong ;
0* Les Kyefo^ qui habitent au sud des Sya ou Bobo-Uioula;
V Les Dorhosyè^ qui habitent entre les Mbouin de Léra et les
Caan de Lorhosso et sur la route de Lorhosso à Bobo-Dioulasso;
8* les KaraborOj qui habitent sur la rive gauche de la haute
Comoé entre les Mbouin et les Komono (région de Lorhognilé).
J'espère pouvoir étudier prochainement les dialectes de ces tri-
I> us et leur attribuer défmitivement la place qui leur convient.
D. 4"" groupe ou groupe bobo^ du surnom donné à plusieurs de
ses tribus par les Mandé, qui les appellent Bobo, c'est-à-dire
<«^ bègues », par dérision pour la langue qu'ils parlent et que les
Mandé comparent, à tort d'ailleurs, à un simple bégaiement. Les
D^embres de ce groupe se donnent parfois à eux-mêmes le nom
générique de Bwa. Ils sont en général tatoués. Ce groupe, le plus
occidental de la famille mossi-gourounsi, comprend les tribus
^wivantes :
1* Les Nyenige ou Bobo-iNiéniégué, autochtones du Dafina,
^^biient la rive droite de la haute Yolta Noire depuis la latitude
^^ Dienné environ jusqu'à Boromo et Ouahabou, à l'ouest des
Samo, au nord des Wouléwoulé et des Pougouli, à Test des Boua
^^ Bobo-Fing, des Tara ou Bobo-Oulé et des Marka ou Soninké
^^ ^larkadougou. Ils ont au milieu d'eux des Foulbé pasteurs, des
"yotila et des Marka;
«5
226 VOCABUr.ArRDS COMPARATIFS DR r.ANGUES OU DIALECTES
2" Les y? /^'rt proprement dils [Dobo-Fl ou Bol)0 Noirs des Dyoula)
habilent au sud-ouest du Dafina, entre lesNyenigué el Bobo-Diou-
lasso ;
3* Les Tara [lioho Ule ou Bobo Rouges des Dyoula) habîlenlà
l'ouesldcs Nyénigué, depuis le sud du Markadougou au nord jus-
qu'aux Sya ou Bobo-Dyoula el aux Sénoufo-Tagba ou Tagoua au
sud;
4* Les Ki/à {liobO'Gbè ou Bobo Blancs des Dyoula) habitent à
Touesl le pays des Tara, depuis San au nord jusqu'aux Tagbaau
sud^ pénétrant à Touest le pays des Sénoufo-Bamftna.
Ë. 5"^ groupe ou groupe koulango, du nom de la seule de ses
tribus qui nous soit connue actuellement.
Les Kulàgo appellent leur pays Kôlà ou Kulà ou KuUl-âhgo^
leur tribu Kulà-hgo^ Kulà-mbio Ou Kolà-mbio (enfants du Koulan)
et leur langue kulà-gho, kulà-go ou fikulà-ngo; les Dyoula les
appellent Kparhala ou Kpaghala (Pakhalla sur les cartes), les
Assanti Nkora-mfOy les Abron Ngorà-fo ou Ngurà-^mvo ou Kulà-
mvo. Ils se disent originaires du Mampoursi el seraient venus, il
y a six ou sept siècles, par le Dagboma ou Dagomba el le
Gbanyan ou Gondja, dans la région de Bouna; de là ils ont es»
saimé vers Lorhosso, puis vers Kong, puis vers Groumftnia el
Bondoukou.
C'est une de leurs familles, celle des Lorho^ qui vint la première
s'installer dans la région de Bondoukou, alors peuplée de Gbin ei
de Nafftna. Cette famille habitait auparavant la région de Lorhosso,
qui a conservé son nom (Lorho-so^ village des Lorho). A la suite
d'une invasion des Gan et de difficultés avec les Lobi, les Lorho
se replièrent sur Bouna, laissant probablement près de Lorhosso
quelques membres de leur famille qui ne seraient autres que les
Lorho que Ton rencontre aujourd'hui aux environs de Lorhopéni
(près et au sud-est de Lorhosso), où ils habitent des cases en terre
bâties sur des assises de pierre. De Bouna, les Lorho descendirent
avec d'autres familles koulango dans le Nasian, le Barabo, et jus-
qu'aux confîns de la forêt. Un chasseur lorho établit un campe-
ment de chasse à l'endroit où se trouve actuellement la salle à
manger du poste de Bondoukou : la région était déserte et le gi-
bier y pullulait. Des Gbin et des Nafàna du voisinage, ayant appris
i'AUij:s A i.A corr. nivoiiii: u-27
is succès cynégéliqiics du chasseur lorho, viurciil lui ilcmander
e les laisser s'élablir auprès de lui ; il leur désigna un emplacc-
lenl siUié dans Tesl, où se Irouve aujourd'hui le quartier haoussa,
n leur disanl dans sa langue, c'est-à-dire en koulango : « liia
untuffo ! M (allez en arrière !) Les Ghin cl les Nafàna, ignorant le
oulango, crurent que le mol^i/>2/^/^o élail lenoni de cet endroil:
s y balirenl des huttes de chasse dont le nombre s'accrut peu à
eu, jusqu'à faire un village auquel on conserva ce nom de G///î-
'/^o, qui, déformé dans la bouche des tribus diverses qui le pro-
onçaient sans le comprendre, devint G^z/îz/yo, Guiugti ou GoiOf/o.
ette dernière prononciah'on est la plus répandue, mais on en-
ind aussi, surtout chez les Agni-Assanti, les prononciations Gbo-
)gOy liolugu, niUukUy Tiuntulai et enfin Donduku, que nous
vons îidoplée \
Les descendants de ce chasseur lorho, qui fut ainsi le premier
mdaleur de Bondoukou, habitent encore aujourd'hui dans le
uartier où se Irouve le posle. Ces! longtemps après qu'eut lieu
arrivée des Dyoula venus de Bégho, suivie elle-même de la con-
tiête du pays par les Abron (voir les chapitres III et V). Enire
^mps, les Koulango s'étaient répandus dans l'ouest de Bondou-
3u, absorbant peu à peu les Gbin. Plus lard, ils suivirent des
milles Abron et Bonna dans la forêt, où on les rencontre jusque
ut près d'Assikasso (Deimba, Toundoumou, Kouakou-Gbrira-
*ou sont leurs villages les plus méridionaux).
Actuellement, on trouve les Koulango répandus dans la majeure
irtie de la région comprise enIre la Voila Noire continuée par la
Dniière franco-anglaise à l'est et la Gomoé à l'ouest, le parallèle
2"/ au nord elle parallèle 7* 12' environ au sud. Ils se retrouvent
âme à l'ouest de la Comoé, sur la route de Bouna à Kong, jus-
t'en cette dernière ville, où ils sont connus sous les noms de
^mbai ou Nahe et de Zazere. Dans le pays de Bouna (ou mieux
^ôna) et dans le Nasian, ils forment la presque totalité de la popu-
ion et sont restés indépendants. Dans le Barabo, le Siangui et
^bron proprement dit, ils forment la majorité de la population,
Us sont vassaux des Abron. A Bondoukou et h Test et au nord-
^' A remarquer qu'en gbanyan on dit butugu poursigniflcr '< à droilc '*.
228 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
est de celle ville, ils sonl peu nombreux, les Mandé dans les villes
el les Nafâna dans les villages formani la majorilé de la population.
Leur langue esl la plus répandue de toutes celles qui se parlent
dans la région de Bondoukou el est comprise de la grande majo-
rilé des Gbin, des Dégba, des Naf&na, des Noumou,de8 Huéla, des
Dyoula el des Abron; ces derniers môme la parlent parfois enlre
eux de préférence à leur propre langue. Par contre, les Kouiaogo
parlant l'abron ou le dyoula sont assez rares.
Les Koulango sont demeurés païens même dans les villes où,
comme à Bouna, ils ont parmi eux des musulmans assez nombreux
(Dyoula et Haoussa). Ils ne sont pas tatoués en général; quelques-
uns pourtant ont trois ou quatre petites incisions parallèles près
des commissures des lèvres. D*aulres ont des points eu relief sur
diverses parties de la face et du corps, comme les Agni-Assanti.
Ce sont, je crois, les seuls membres de la famille mossi-gouroansi,
avec les Dégha de Guiarhala et Ouriké et les Siti, qui aient aban-
donné les vastes chftleaux-forls en terre à terrasses, dits saiata^
pour adopter les cases à toit de paille ; ils ont dans le nord des
huttes à toit conique et dans le sud des cases rectangulaires avec
toit à double pente, analogues à celles des Abron, et qu'ont adop-
tées aussi les Naf&na.
La langue koulango est une ; cependant il existe quelques dif-
férences dialectales suivant les régions : les quatre dialectes prin-
cipaux sont ceux de Kong, de Bouna, du Nasian et de Bondoukou,
ce dernier parlé dans TAbron, le Binié, le Siangui, le Barabo el
dans la direction de Bouna jusqu'à Bandoli, où se voient les àet-
nières cases rectangulaires.
Le dialecte mossi a été étudié par le lieutenant Bluzet {Bulletin
du Comité de rA/riqiie Française) e t iM. Félix Dubois a publié dans U
môme Bulletin des vocabulaires mossi et gourma. Rien^ je crois, n'8
été publié encore sur les autres langues ou dialectes de la famille
mossi-gourounsî, en dehors de quelques vocabulaires de Koelle,
sujets à caution el difficile à identifier, et de quelques mots
donnés par Bowdich, Clarke, Christaller et von François. C'esl
pourquoi j'ai cru utile de publier ici de courts vocabulaires de
quatorze langues ou dialectes de celte famille : dagâri^ biri/o
!/banyii ol daf/homa (groupe mossi ou yani), gttresi^ siti et degAi
PARLÉS A LA COTE IVrVOIHE 221»
(groupe gourounsi), loin, dyà et fia (groupe lobi), lava et kyà
(groupe bobo),/i7///7^o de Bouna et /ciildgo de IJondoukou (groupe
kouiango), plus quelques mots puguli qui m*onl été fournis en
1902 à Gaoua (cercle du Lobi) par M. le lieutenant Schwarlz.
Les vocabulaires dagân, biri/o, gbant/à^ siii, deg/idy lobi el
kulàgo onl été recueillis en 1902-1903 dans les pays mêmes où se
parlent ces langues, auprès d'indigènes nombreux appartenant à
différents villages ; ils présentent donc des garanties sur lesquelles
je n'insiste pas. Le dialecte gbanyan étudié est celui de la région
de Bôlé.
Le vocabulaire dagboma a été recueilli en 1903 à Bondoukou
auprès de quatre Dagboma de Zan-mvorougo (Savélougou de la
carte Binger, au sud-ouest de Karaga ou Ivarga), qui avaient quitté
leur pays depuis vingt ans pour vivre au milieu de llaoussa; leurs
informations ne sont donc pas absolument sûres, bien qu*.elles
niaient cependant paru dignes de foi, étant donné que ces gens
parlent encore entre eux, dans leur famille, leur langue ma-
ternelle.
Le vocabulaire ^t/rm a été recueilli en 1902 à Oua auprès d'un
Gouressi voyageant depuis plusieurs années en pays koulango et
l>iriro, mais très intelligent el spécialement doué pour Télude des
langues puisqu'il en parle six en outre de sa langue maternelle, et
revu avec trois Gouressi amenés à Oua, vers 1897 par les bandes
do Babato.
Le vocabulaire ^yâ a été recueilli en 1902 à Gaoua (Lobi) auprès
d'unDyan très intelligent, informateur sur et réfléchi.
Le vocabulaire gà a été recueilli en 1902 à Gaoua auprès d'un
L^bi ayant séjourné longtemps à Lorhosso : je fais mes réserves
surTexactitudede plusieurs expressions et sur la prononciation.
Les vocabulaires tara et kyà ont été recueillis en 1900 àBouaké
(haut Baoulé) auprès d'un Tara et d'un Kyan de la région de San
qui avaient quitté récemment leur pays pour s'engager dans une
compagnie de gardes-frontières, mais qui, malheureusement,
^l^ientpeu intelligents etcomprenaient assez mal ledyoula, langue
ÇïJÎ rne servait pour converser avec eux.
HIO VOCAUULAIUES COMl*AUATIK.S DE LANGUES OU UIAI.ECIES
1. — LA KUnÉBATIOlV
Dâ^dri Bîrifo Gbanyao Dapltoma Goaressi
Siti
IKgbi
1 yeni
yeni
!/«
r'
nido
hilikpô
kpe
2 ayi
akyi
hyi
ayi
baie
ârè
ni
3 aia
nia
tita
aia
biiloro
skyôi'O
lolo
4 amli'e
antlri
annû
annke
bnnd
nûto
ntlre
5 ami
anu
anu
anu
banu
nûê
nûme
6 ayôûe
ayobi
aliôbe
nyôbu
bazidù
nûê^mbele
mbele
7 ayôpwe
autiptce
ayupui
apwè
baiepè
nyi-dré
nnT
8 anî
ani
annl
ani
neùé
nyê^shyôro
nloio
9 aivae
awèy
aicn
ftivéi
nivi
nûë^ndso
nndre
10 pie
piê
pie
piya
n
mânkyé
fi
Lobi
Djmn
Gan
Ttn Kjan KouL-oord Xoal.*Sttd
1 byéli
byel
okpo
do
do
taa
taa
2 vueiïyô
yenyô
eAyd
ilyù
ûyô
bila
bila
3 vûenlire
yeteiïi
aia
li
li
td
tdd
4 vùend
yend
eiiyè
nd
nd
nd
nd
5 yemhaii
dyima
mwT
onô
onu
là
io
6 mtlrido
molodû
mwi'fikpi
» ode
ozi
torofifi^ toro'ta
7 mokoûyô
moloûyô
manyô
oûyô
ofiyô
—
-ûyô torofiri-ûyÔ
8 mokonléri
mololeûi
mansd
oli
oie
—
'td
— ^
9 tluôrôbirtt
)(fru nenkpotyibr
t manuè
déni
endwe
^_
-nd
— -nd'
10 ùyôrôpi
netlkpo kpogho pirule ebwe fittnnii nùnu*
Notes. — 1 . On a aussi en dagboma la forme larhafo^ qui signi-
fie « un seul ». — 2. A remarquer que les formes fiyO^ sà^ nâ^ nu
qui se retrouvent pour exprimer les nombres 2,3, 4, 5 dans la plu-
part des langues mossi-gourounsi se rencontrent dans toutes les
langues agni-assanli. — 3. Les Koulango (nord et sud) comptent
comme suit de iO à 100 : 20 ipilo^ 30 ipilo sinunnu, 40 ipio-hyô^
50 ipiO'hyôsi ntmnu^ 60 ipio-so^ 80 ipio-wl, 100 igo-Âyeme.
rAKI.KS A LA COTK hlVOIUK
T.i\
II. — isEH rvomsi
1<* La nature :
D«igÂri Uirifo (tbanyan Da;^l»oiii« Gourcflfti Sili
Déglia
eau
ko-n
/•O-ô
kO'ô
kO'Om
ie
nyn
ne
rivière •
kola
kola
kola
kulu
fun
kola
kpolo
(louve*
tntlne
mâne
aderc
m tire
mnrke
mughe
adert»
feu
vujnigu
bugliu
hugu
burliu
mini
nini
ni ni
terre, pays*
letle
tciïge
leàge
lugbam
linkge
hèle
liare
village*
IciIk
tengt:
timge
tiiia
leûga
dne
bwr
—
yi-ri
gi'Vi
i/i-rc
ui-ra
boy
dehî
bwe
maison*
dyo, dije
dyo
di
do
ou''
dnno
dya^tla*
chemin*
sn-re
sn-ri
so-re
so-re
• • • •
trînT
champ '
pwo
itno
mwo
/"■'
tabi
taho
wo^ koo
montagne*
lafia
lafign
tàûga
• • • •
• • • •
bwe
pierre
kûti
kurc
kuùin
kurulc
daboy
l bwe
bwe
arbre
gomô
dû
dâ
dn
dao
dâhd
da
bois à brûler da
dâri
dâro
dnrt
da
dTi
doi^e
herbe*
tnwô
mô
a ■ • •
• • • •
■ • • •
ngahô
hdre
or
• • • ■
• • • •
sa Uni
• • • •
• • • •
suga
argent
• • • •
• • • •
biti
• • • •
• * • •
gbwt'vè
fer
• • • •
• • • •
kutu
kurugo
kuru
gbnni
soleil
mutin
• • • •
• • ■ •
• • • •
. • . .
lune
kgu
• • • •
• • • •
•
• • •
• • • •
Lolii
Dyau Can
Tara Kyau Koul.-nord Koul.-sud
eau
ûyôni
ûumu
ilyo
flyomô
fiyà
yo-ko
yo'kô
rivière*
poni
bolo
dnghn
vtihô
Vl'l
kolo-gho
kolu^gho
neuve"
mhv
pormu
• • • •
• • •
• • • «
burU'ûgo
buiM-Ugo
feu
dô
dyî
Htign
• • • •
• • • •
da-rhn
dfi'i'ha
•-efi-e, pays*
lin à
gyarô
• • • •
tini
ht
sfî^kn
sii'ko
•^•llaige*
di
yyo
stri
lO't'llO
do-t'ho
thlgo
dilgo
9U^
dini
• • • •
U,
dn
badngo
bdgOy ba
'^a.tson •
kyoro
go 10
toglio
:i
zô
yo-gkô
yo'-'ê'/éô
^h«tnin*
w6
vye
• • • •
• • • •
• ■ • •
btrd'ûgo
bô'ilyht)
^^ti^mp
leo
• • • •
• • • •
• • * •
• • • •
kloi^nyo
khfl-iii
*^oiiiagne«
y^^o^'*
sorigo
• • • •
nhOi'O
o/to
bo'ki)
bO'kn
pierre
bukari
dukpéi
' • • • •
koe
bibyo
nt'kô
lé-kn
arbre
firi
syô
Inkugho
vi*i
iuhre
dè^kù
di'kn
232 VOCABUI.AIRËS COMPAHATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Lobi
Dyaa
Gao
Tara Kyaii Koal.-nord Koul.-tod
bois (\ brûler dyc
lioni
dyé
leri
• • • •
herbe •
or
argon l'
fer
soieil"
lune**
dafjô nakpési
li'/iô tvôgo fiini
mara .... stlnxt
titn
pûrt
o/tu
puru
halo
....
• • • •
• • • •
Hije
sdnu
• . . •
hânu
dè'kô
isi'ko
iowa
wari
ddgye
• . •
• • • • • •
dè'kô
misi'ko
soha
ioha
dTyo
àeriku
fefkyô
Noies. — 1 . On trouve aussi pour « rivière » les expressions
Aulu et ba (dag&ri), /*:oli, ktUti^ ha et poli (birifo), Tpono et bu (lobi),
gf/ol(dywn) : ces expressions ne sont usitées qu*ea composition,
kulu et koli s'employanl suivis d un adjectif, ba et bû s*employant
après un nom de village, de pays, d'accident de terrain, etc.,
comme Aola. — 2. Les mêmes mots, qui servent à désigner toat
cours d'eau important, sont employés pour désigner la Volta, le
Bougouriba, la Comoé, etc. — 3. On trouve aussi en dagàri et en
birifo les prononciations (eghe^ teûghe et tifte : en koulango tSrkà
désigne plutôt la matière e^iàfigo un pays. — 4. Les mots donnés
en première ligne sont employés pour désigner Tensemble d'un
village ou en composition après un nom d'accident géognqphique,
d'arbre, etc. ; les mots donnés en seconde ligne s'emploient en
composition après un nom d'homme et désignent l'habitation de
cet homme et de sa famille plutôt que le village entier; on les em-
ploie aussi pour désigner la sokala ou l'ensemble des constructions
où habite une même famille. — 5. Voir la remarque précédente;
en lobi, on entend aussi prononcer kyore. — 6. Un « carrefour »
se à\l so'kyerè en dag&ri et gbùholah, en Icoulango-sud. — 7. Un
(c village de cultures » se dit ;;o-ytr^ en gbanyan et dnmûni en dé
gha; on trouve aussi pour a plantations » les expressions /M^jpo et
pwo en birifo, po en gbanyan et kwo ou ko en dégha. — 8. En da-
g&ri, birifo et gbanyan le mot tafia^ tahga ou tàfiga devient en gé-
rai ta en composition : Kpere-tà « les monts Kpéré » ; en dyan,
sorigq devient ^^rt/ dans le même cas. — 9. Les mots donnés pour
(( herbe » servent aussi à désigner la savane ; « forêt » se dit karO
en birifo, lu en lobi, basi en tara et banu en kyan; un terrain sa-
blonneux se dit tera en dégha. — 10. Les Lobi et les Koulango
n*onl pas de mot spécial pour désignerl'argent; ils disent dyè-^ndà
PAIUJ-S A LA COTE D'IVOIRE
233
, soha-vwlgo (koulango), ce qui signifie «< or blanc », ou bien
loicnl le mol mandé frari. — 11. Les Lobi appellent le « ciel»
aij/Hf la « pluie » tnmba, le « jour » w/n, la « nui( « duiiinâ ;
oulango appellent le «jour » berè et la « nuit » dire. — 12.
3nt quelques mots « pougouli » ; eau fn/èma^ riy'ihvc poli^ fleuve
l^ village dâzî/a^ maison brî^ montagne pala^ soleil ure^ lune
* Le moliîlier, les instruments, etc.
DagAri
Birifo Ghanyan Dagboma Dégha
kiiûgija
kuri
lu nela
ia*mo
pi
poisson loùi
dorlio
isse manx
kweûgtjene wngya
kwi
nela
ta
lobi
dogliô
gbannc
kuri
nela
la-mô
loin
dorho
mbane
sua
ta
dur/to
gbdne
yalo
pale
borofyi
ta
VI
lu
Lobi
Dyaa
Gaa
Koul.-Dord Koul.-ftud
lU
sse
e
kinkyeni
swo
ta
siy syi
bûia
nyàkpôni
y allé
bâburhu
....
gàntarha
gyalarlia
bûuu
porno
jhyo-ghô
Idmba
kpêru
kperi
uzzu'kô
berefyâ
ngbdi
sosige
sakpa-kd
sôkpa-hô
• • . •
sawô
iawô
gbonu
. • • •
dembye
dèmigyu
. • • .
jhyeghi
heyu
• . . .
kyeligyu
kpclô
• • • •
• • • a
• • • •
gbokubo
• . • •
bwà
bô'ThOf bo'gho
gbfîn
•
fui
lui
gbilmunumu
• • . .
lûi'tige
tûi'sigyu
fe. — En dagboma « assiette » se dit Id ; en dégha « vèle-
» se dit iviliuy « natle d Xrefei « chaise » kala^ « porte » da^
2'M VOCABULAIUËS COMPAKATIPS DE LANGUES OV DIALECTES
manwà ; en lobi « carquois » se dit tù; on dyan « vètemeDt » se dit
lôna^ a coupe-coupe » kphrïlojo ; en tara « tissu » se dit bâforo^
c( nalte » icesù^ «jarre npè/iô, « calebasse » ^/, « chaise » arAôni;
en kyan « tissu » se dit bâsoro^ « ualte » wesèj a jarre » ^ont/,
« calebasse » yiyo ou ^?co, u chaise i» oAônti ; en koulango-nord
« coupe-coupe » se dit garaniyh^ « perles » byu^ a savon » toinna ;
en koulango-sud « coupe-coupe » se dit kàga^bese^ « perles » (&'-
n^o, « savon » samna^ « pipe » terhèmyo.
3* L'haoïanilé, la famille.
Dagàri Birifo Gbonyao Dagboma Goiiresti SîU Dégha
ôtre humain'
' nt-re
mjè
ni' ri
ni-ri
nuhobinlnO'lo
ne
homme
dawa
dâba
dâba
dô
bara
bû'to
bo^nô
femme
porho
porho
porho
parha
halà
kSnô
hânô
enfant
be-bile
bi-bile
bi-bile
• • • •
bi^kald
père
sa
sa
sa
ba
ko
yà
mère
ma
ma
ma
ma
ma
nd
fils, fille
bi, bye
bi^ bye
bi,be
bia
ambye
bi
bye,bi
chef
dâna
dâna
• • • •
nâba
esclave
ûijorhô
àyorhô
• • • •
ûyômô
Lobi Dyaa Gao Tara Rjao Koiil.-nord Koul.-sud
être humain tibeli imbi nepe mvé ne fiyô fiyô'kô
homme kôni wo ko ba-no ba-nu jkyénô kénô
femme kyere karo ara hâno dnu yerhê yeré
enfant bi-sani dagbèbo hugu huku
père gya gya md myd dida da
mère na ni nd nd nd nd
fils, fille bi bi bi bi-ya bi^o bi-o bi
chef puntarl'ko bè bè panatyé ûe$i
esclave' zarha zarka
Noies. — 1. On trouve aussi pour « homme, ôtre humain » en
birifo ni'Sala^ en gbanyan ni-sâlo, en dégha nè-lo et ne^e. — 2.
« Frère » se dit kyinu en dyan, biiyo en koulango-nord et tMo en
koulango-sud. — En « pougouli » on a : femme^ Aa/o ovihado\
enfant, be-sala.
PAULKS A LA COTK U'IVOIKE
2:1:.
* ijes parties <lu corps.
Dagàri Itirifo (ibauyaii Da^^lioiiia Goure^itfi
Sili
ux
le
ne
5
zu
zu koha
ni ni*
niiV>za
nyi
tobri
nwdni
ûina
zelene
g ho ri
pivo
pôri
nu
roîle
luche
ZH'ihu zu zo^rlio
zU'koha zU'kobn zo-hre
ni g lie ni âge ni ni
nigke-za ninge-za
tobri
71 w (Ire
nine
zelene
gbori
niji
tobri
nwdre
ûina
zelene
pwo
puri
nu'vhu
nùbo nàba
pwo
puri
nU'Si
butugu
gwâ
nâba
ganne
niji:
toble
ndgbani
tlini
zelene
gbori
puri
ilijâga
nu-hu
nu'dv*ugu
nu'Zâ
napô
ZU
sina
nyu
towi
nohd
nina
gingele
bon go
bigya
loga
nô'ûge
nane
iïgine
fign-hô
ngù'puno
stui
ni ht
nyelc
bouge
gbeili
alabahoto
nô-iii
nô'ûgdde
nô-ndibu
mile
Lobi
gû'tini
yiri
ynink'tre
nu
nùô
nfiomd
debnneri
fnro
kùkô
bine
peiùi
Dyaa
nyo-rlio
TiyO'fyrn
n ibère
liâre
âbre
nobè
ûyindae
Gau
Tara
Kyaa Koul.-nord Koul.-tud
tflgha ûyô'hô ûimo-ho hu-o ngu
hu'funughn hu-figûiô
ibye giya
daghana molinsi
ndnne nihdsd
yeghè
dghû
iïia
nimiya
lelébihire
fuele
gytra
moliï
nuvddo
ûyûmu
nid
tclêbihire
fne
pyeye
sdna
leiigo
nô^rho
karam
p^gyu
sdfVl
ttîigu
nô-gho
karhdgbè
liumbyele doghè porlio
bwd kprna mani
delcUgbo delefigbo
k u lagy e le m tgy u
gô go-rhô
stya
manô
kû
tin
pyero
kiru
pu ha
Jarho
da-biya
piro
k,ji
dua
dua*bio
bido
zeka
gfcotngo
koko
gbngyé
dorhn
sira-kô
zeka
guntugo
huflko
gbnyô
dorho-gà
sira-kô
2.16 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Lobi
Dyaa
Gaa
Tara Kyan KouL-oord &ouL-tud.
main nyô nid dekt nu-ghd nu-ghu
— droite ûyô-ùivo ni-hot/ nû-dyoghô nû-dtjogk
pied
nd
doigt
nuque
épaule
sein
peau
lo
sang
iômene
ongle
nekere
— gauche nyô-molo nimyanu nùeko
déghe na-rha
dytge
lefigbo
fèwo
ûyo-rho
nu'gokô
na-pilnjo
dyige
lefigbo
nu-gô
AyÔ-gko
dyi'SâM iyisd
5* Animaux, plantes, aliments.
Dagàri BiriISo Gbaoyan Dagboma Goorttal
animal
m&le
femelle
petit
cheval
bœuf
mouton
chèvre
chien
hyène
singe
éléphant
oiseau
poulet
œuf
pintade
poisson
serpent
mil (sargke)
maïs
igname
arachides
manioc
riz
nêni
nenni
bye bi
ufiri ...
na-^, nd ni
père père
bwa bwa
ninnô nûmdi Utm
bara
ne
bi bia bi
wegô . . . ,
n&fô na-hô na-Ô
pesorho pyorhô ...
bwâ bâ buà
SiU
Défha
bore
ne
bi
bore
ne
bi
• • .
• a . *
nd^hd norôf nâ
awalako peru
bolà bSnô
pwetè
• . • •
bumbori bumburi
tnâhô koko
wd
gbala
* jw*îf« ,
nwd nûd nwd nû gbâla xakâle dgaU
nwùrgyalenùa-gyale nwà-gyela nûgala gbâleala xahS-ale dya^^
pini pini
kiU
wàfu wôfu
ki ki bângya kyi .... yira • • • .
kamani kamani sorhore gbusiêgù
ûyûri fiyûri fiyûri fiyûri .... pi pe
iimbye simbye sûmbe sumd gàiyè
bende gbtMi
malo
PARLHS A LA COTE IVIVOIRE
Itejjâri Birifo Gbauxao Da^çbouia Goaresci Sili lléglia
S kyeku
y'iran . . . .
ipH S/7-0 Sfî'O siî tftm kôri .... kwt'
zyeri zyeri nahô dori
ïmil dn dd
yârô ytlrô yârô .... yeta
nûni nenni ninnô nimdi lam .... nâma
2:n
Lobi
Dyau
Gau
Tara
Kyan
Koul.-Dord Kobl.-fliiJ
nnni
nnuo
kn
ta
lua
nad'ûgbô
nn^gbo
....
wo
• • • •
....
• • . .
sa
sd
...»
ni
• • • •
....
....
nhina
nhire
bi
bi
• • • •
bi-ya
bi-o
byo
hi
gdgo
gae
• • • •
kyoro
kyo
swo
s6
nâ
nd
• • • •
ndro
nd
na
nd, nâ
bana
pio
• • • •
piro
piro
anamd
anamd
ba
gboio
• • • •
boro
vio
ieghe
Ieghe
....
• • • •
• • • •
boni
bonu
mand
pesé
sedumo
moù
• • • •
....
• • • •
bedi
kukuzîlyu
....
gyûlu
• • • •
kyaliud
yira
gyira
bâgbdrd
t
....
. . • .
....
....
• • • •
....
....
. . • •
....
....
• • • •
• • • •
• • • •
• • • •
• • • •
samd
«...
... «
• • . .
. • . •
samd
....
....
....
«...
tnla
kundûro
buro
loa
ûimyeyo
tuln
yô'tulô
boromso
lua
numyeyo
yolô
nwd
• • • •
kwe
ktoo
zimi
zùmyo
yolù-paia
nO'kpd
• • • •
kwt'btya kwO'bio
zimi'fôghô
zûmfoyo
....
a . . •
• • • •
kio-ro
kio
puro
pûro
gyo, di
dyôfduô
sya-yé
da
duo
gf>de
zu-gô
[
. . • •
debwe
syO'firiya
' . • • •
• . . •
koko^rho
brezuvd
tvologyô
kombo
. * . •
daba
baduo
sorhO'Zud
brezugo
puri
pwa
. • • •
. . . •
• • • •
dô'ûgd
dô'ilgbd
!S
koia^ yo gayô
syebege
. • • .
• . • •
marhalyT
ka-kô
. . • •
• . • .
• • • •
. • . .
....
....
mi
....
mi
....
ka-mô
kâa-kpo
....
munumu mûmi
. • • •
• • . .
viurhumô
murhum
fK
yyïtru
dûru
sosa
• • • •
. . a •
zu^ghà
dyi^gù
• • • .
dama
ndgr
• • • •
...»
damô
dam
■il
• • • •
iamô
....
• • • •
....
...•••
238 VOCAnULAfRES COMPAKATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Lohi
Dyan
Gau
Tara
Kyan
Roul.-Dord Roal.-sLa«l
karité
• • • •
■ • • •
• • • .
• • • •
• • • •
vn-kô
• • • • « a
huile
• • • •
• • • •
nome
ûi-ro
ûi
neigye
nye
labac
tamùa
• • • •
• • • •
• • • •
• • • •
cura
asra
sel
Iflni
• • • •
ti/orôgê
gijamô
z**nô
Inii ûghù
laâ'îigiuj
viande
nùti'i
V/IHU
ka
ta
tua
nnii'figho
nn-ghn
colon
• • • •
htlmiri
• • • •
gese
gâte
gisge
ggetègiju
miel
• • • •
• « • •
• • • •
soro
soi
hydromel
• • « •
• • • •
• • • •
soro-
soi-ûyô
ngomÔ
Note. — Eu « pougouli » : bœuf, n/7; moulon^ pero \ mil, myh
Remarques sur les noms. — 1** Composition. — Les noms com-
posés se forment par juxtaposilion, le nom de l'objet possédé ou
dépendant se plaçant le second, ainsi que dans le rapport de pos-
session ou de dépendance. Beaucoup de noms sont terminés par
des suffixes (n, re^ ru^ ro^ à^ fi, hà^ kS^ hu^ rha^ rho^ rhuy go^ gà^
ghàj gbo, /en, ge, gye^ gyu^ etc.) dont il m'est impossible de pré-
ciser l'emploi et la valeur exacte; ces suffixes disparaissent le plus
souvent en composition. Exemples : yi-ri ci village », yi-dâna
« chef de case » (dag&ri); zurhti « tète », zu-koba « cheveux »
birifo); nii-hu « main », ;i{i-z<7 « main gauche » (dagboma) ; lo^ko
« village »^ lo-rho-bèou lo-bè « chef de village » (tara); yo-^o « eau »,
yô'tu/o a éléphant d'eau, hippopotame» (koulango-sud), etc.
2* Pluriel. — Je ne suis pas en mesure de donner les règles do
la formation du pluriel. J*ai pu constater seulement que, tantôt le
pluriel se forme par modification du singulier ou de son suffixe :
nela « couteau »y plur. ndèra (gbanyan); fiyôouflyô-hô « homme »,
plur. yigtvo ou hyugo (koulango); yerhh ou yerh « femme », plur.
ye (id.) ; — tantôt il se forme par addition au radical d'un suffixe
spécial ou par changement de la dernière voyelle du singulier en
Xi : niri « homme », plur. niri-bh ou niru (gbanyan); na on n&
« bœuf », pi. na-u (koulango); bye « jour », plur. be-u (id). — H
semble que Ton puisse employer indifféremment le pluriel ou le
singulier devant un nom de nombre ou un déterminatif indiquant
la pluralité, bien qu'en koulango on paraisse employer le pluriel
de préférence dans certains cas.
PARLÉS A LA COTK inVOIHK 2:59
in. — ADJECTIFS CT PRONOMS
IjectiTs, comme les noms de nombre, suivent toujours le
qu'ils délerminenl, excepté les adjectifs possessifs et le
islratir/o (dagâri et birifo), qui le précèdent.
Dagàri Birifo Ghaiiyau Dagboma Gourefsi Siti Dcgha
/#o ho, but* kpf'ln .... dapele .... puiu-mn
gije difo sfjrla .... dasolc .... a*/to
bie hiri hiln .... dabile .... ghito
vyele vyele vi/ein .... wure vélo wele
m m ?i<?, Il .... n me me, n
//e, e ye. e i, n ye, e i^ fe e e, a
' o^a Oj a o,a, è Oy a o^ a ii« o 0,0
>tre linu, ti ya
lire hènu
r (i, a bu, bo . . . , ba ba
il n n , . . . n . . . . >i
tf e *' o \ . . . . c
o. /• 0, '* 0. '*• o, *• 0, #} ...
^08 ko ko niS
18 iza,bebye
Lobi Dyau Gau Tara Kyau Koul.-uorJ Kuul.-.4iitl
buld dabo .... puno kpuro vu-Ô fu-ùyo
dasye dasye .... zôno zyô vwd-gye vâ-yo
dabf'ri ddbiri .... pini plni mbUko bl-ko
ybf gbô gbô
dnvotira A/V'^* AA
•
• •
.... bwo . ... se se kyere kyeré
mef7tn,7ii jtiCy n iw ma, me md^me mi mi^ me
//, i //, fc e i, fo I, fo u, e, t m
• 0, n î/, wo u M, a ti, f), e^ a o^ a
tire si, sa .... nn a a bi bi
»lre wi bi
ir wi, u yè .... bè bv be biî, tl
mt, 71 n .... mt, n mi^ n mi^ n fite, n
210 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
Lobi Dyao
ton /î, t fi
son * 0, è u
ce,cctlc,ces Aè, kyè u
tout, tous* fyc dj/f)
Gaa Tara Kyaa Koul.-nord RouL-tud
.... Wft
ton
ke
miyn tniyd
I, yi t, yi
é^ e è
hwôfkwô ihffo
pyé . . .
Notes. — 1. Les adjectifs qualificatifs semblent pouvoir s'en
ployer, soit seuls, soit. précédés de la particule da^ qu'on retroui
dans des noms de tribus : Dagàri^Dagboma^ Dafyele^ Daiuàri^el
— 2. La forme abrégée du pronom de la r* pers. peut être soit
devant toutes les consonnes, soit m devant les labiales et devai
m, n devant les gutturales, n devant les autres lettres; je Tai inc
que par m dans le premier cas, par n dans le second. — 3. L
formes o et a ne s'emploient pas indifféremment : endagàri, birif
gbanyan^ gouressi et lobi, o représente une personne ou un an
mal| a une chose ou un sujet indéterminé; en koulango, la fora
a est celle qu'on emploie généralement dans les phrases négatif ei
en dégha, la forme o sert pour le sujet et la forme pour le régim
— 4. La forme è de l'adjectif possessif de la 3* pers. correspond
la forme a du pronom en dagàri, birifo, gbanyan, gouressi et lofa
— S. (I Bon à manger » se dit dà en dyan. — 6. L'adjectif démooi
tratif s'emploie aussi comme pronom ; en koulango cependant^ 1
pronom démonstratif a utie forme spéciale : àfigwo ou àtkkwo o
encore ge ou tige.
IV. — LES VERBES
Dagàri
Birifo Gbaayan Dagboma
GourcMi SiU Déska
étre(MiiIiei) .... , . . bè bé lo^fo
nepasùtre .... yi to
étre(ittribit.)' .... , , . na .... lo^ro
aller gère gère ua, ûera yila mô ndndè la
partir gere^kyeni kyeni yeme^ wèra kyema^ kyd kyale kùte vttli
venir wa wa wa zo, la la ba bâ
venir de iri iri iri yere . . . . kyX le
s'arrêter zini zia asya zia kind . . . kye
I^AHLÉS A LA COIIi: inVOIKK 2 'il
Da^'àri
Birifo
fihauyau
Da^^boiiia <
Gourcssi
Siti
Dêglia
ver
ts, iri
isilii
csiyi
yeswHfï
si
ybolo
• •
iri
îoir
zini
zinc
zrnya
zlnimd
honô
nyaie
so
uciier
ffà
rr^
• • • •
• • • •
• • • •
p.}
kyô
iir
ffùiri
yOh'i
• • • •
• • • •
• • • •
• • • •
kyotlom
•ir
kiji
kyi
kyi
• • • •
sunli
sewe
sewo
rini
base
basa
sa
• • • •
vyele
kyohù
• • • •
bon
vyele
vyele
vycin
• • • •
wure
vélo
toele
r
• • • •
• • •
zèln
zomna
• • • •
• • • •
kya
bi
Wfl
wà
• • • •
• • • •
nye
• • • •
nô
Ire
• • • •
• • m
fiyorhô
• • • •
• • • •
• • • •
kpo
îr
• • • •
• • •
vend
• • • •
• • • •
• • • •
gela
ku
Au
ku
ko
tVM
kpo
kpu
^v
di
di
didi
didi
di
di
di\
t
WJU
iïyu
fiyu
nyô
Ayô
ûyô
ûyô
1er
yulè
yûle
yûrhi
yùli
• • • •
• • • •
• • • •
lires verbes : passer, X/^è; dire, &a; parler, wti (dagàri et
a); — êlre nombreux, bondô\ ôlre rare, koAe; frapper, /o;
à la chasse, ôarala; rire, lara; pleurer, ionà (gbanyan);
'être pas fini, st/èle (gouressi); — ôlre grand, kanei ôlre pelit,
ye; voir, ni; donner, /è; atlraper, laivè ou latte; lomber,
û; demander, dèbori\ connatlre, gye (dégha).
Lobi Dyau Gan Tara Kyau Koal.-nord Koul.-éud
iiiliei) âli
0, dyo
• • •
mi
mi
kho
• • •
sélre âla
n dye wa . . .
ô
ô
kha
• • •
ttrikiuO*. . .
• • •
• • •
• • •
lo
lè
sélre . . .
wa
• • •
• • •
*
' • • •
• • •
• • •
gala
li
,yo
/è,vi
fè,vi
yuy bia
ya, biya
gyaln
ti
yo
f'
fi
bia,ya
biya, ya
• mi, nd
•
mt
ùa
bwe
bwe
y*
yi.da
de le
• ■ •
• • •
lo
lo
ûgu
9^
1er gile
9^
nene
• • •
• • •
• • •
• • •
er ire
sye
y«
ni
uo
yorho
yorho
oir toyiio
iyh
ta
a si
n%i
enise
nese
ichcr pi
dijf'
• • •
• • •
• • •
dyô
dyo
r ihirr
diff*ii'f*
• • •
• • •
• • •
• • •
• • «
ir ki
ki
• • •
huvu
wuru
p'
242 VOCAliULAlHKS COMrAU ATlKb DK LAN(;t'ES OU UlALbCTLb
élre fini
élre bon
élre grand
èlrc pelit
courir
être loin
dire
parler
voir
(Mffeidrc
faire
vouloir
pouvoir
prendre
laisser
donner
apporter
manger
boire
appeler
fiire II giem
tuer
attraper
demander
Lobi
pe
• • •
« • •
• • •
• • •
• • •
y»
nye, ni
mi
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• • •
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• • •
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vye, ùe
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• • •
Dyaii
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hwo
ghè'Ô
• • •
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so
kiU
kale
P»
gbo
so
• • •
tlyÔ
• • •
U
• • •
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syogi
ger
di
ngô
• • •
Tara
mvTi
se
Kyan Koul.-Dord Koul.-iu<i
vo
se
dùûi
d'ùi
• • •
• • •
la la
kyere kyeré
gbo-ndj/a gkO
kudi fifi
syo
Osa
ka
ka
syo
• • •
ka,kâ
kd
a
gbara
di
flyô
a
gbara
di
flyô
• • •
ment
• • •
ii
n
• • •
di
ne
vàgha
mem
• • •
ûgbe, tl
fU/a
• • •
di
vôgka
• • •
• • •
ko ko
tukye iukye
Wttf wè wa
Notes. — 1. Les verbes allribulifs io ou ro(dégba)9 d et wa
dyan) et lo ou /è(koulango) se placent après leur attribut. — 2.
Les Koulango eoiploient le verbe j/i pour signifier « venir en on
lieu, arriver » et le verbe da ou dà pour dire « venir faire quelque
chose ».
V. — LA CONJUGAISON
Dagàri et Birifo
venir
je viens, je viendrai
je suis en train de venir
je suis venu
wa
m wa
m wa na
m wa yn
Gbanyan
wn
n nawa, m wa
m mô wa
m wa y a, m wa ma
Dagboma
zo
Il zo
n zo yatha
l'AKLKS A LA (.OTK DIVOIKK
It'A
Dagùri il IJirifo iîlianyaii
nui
Wil
15118 pas
m ha wa
m ha fVti
îs pas venu
m ha iVfi
m ba wa
; pas
fia wn
da wa
l)a>;lioiiiu
m h H ZO
m hi ZO
du ZO
GourcBsi
Siti
Dégha
la
ha
ha
je viendrai
n la
me ha
me hû
train de venir
me ne ha
me le h'd
nu
n la re
me ha
me hfi la, mo hn /
in
ha
hr,
IS pas
m ho la
me hc *
m mit htl
idrai pas
m ho la
me hè
V4 ma le htl
pas venu
m he la
me hé
uieaha\mmahû ht
pas encore
venu
me ta hâ le
pas
do la
aha ha
aha hâ
e viendrai
train de venir
lU
ispas
pas venu
pas encore venu
>as
Tara
Lobi
na
mi na
mi ne na,
mi narc
mi na ri
i na, na
m'rt na riga
mi na a
mi na pa
f(l na a
Kyao
Dyaii
un
m ini
Gau
ha
ni ha
m im u, m mu
a ini
m'fJ ini wa •
m*d ina wa^
m ha ri
ha
me m ha wa *
me m ha a wa *
nd ini wa
nam ba wa ^
Koul.-Qord
Koul.-sud
hw(* hwe
3 viendrai na hwe ma hwe
rain de venir mû hwe a mû hwe a
lU
( pas
pas venu
as
mi yi
lo mi yi •
m hwe ré m hwe rè m< yi
i bwe,do bwc* bwe, doho bwe* yi
na a hwe tnn na hwr mi a yi^y*
ma fl hwe am ma d hwe mi Uia yi e
nm va hwe am oo bwe ma yi^y
me yi
lé me yi *
me yi
yi, le yi
me a yi^y •
me d yi fi
ma yi-y
ou aklidyi ne ou akhà yi ne
24'i VOCABULAIKES COMPAKATIPS DE LANGUES OU DIALECTES
Notes. — 1 . La négation s'exprime en sili en changeant eu é la
dernière voyelle du verbe. — 2. A la 3* personne (verbe négaiif en
dégha), le pronom o se contracte souvent avec la négation a pour
donner le son wa : wa bâ^ il n*est pas venu; souvent aussi, comme
en sili, la dernière voyelle du verbe se change en e ou en ^ à la voix
négative, tout en maintenant la négation ma, a, /a, ou aba. —
3. La particule négative â de la t'*" personne devient aux autres
personnes un simple n (qui peut se changer en m devant une la-
biale et en fï devant une gutturale) : fi n iniwa, tu ne viens pat; u
n ini t/Hi, il ne vient pas ; yè n ini wa, ils ne viennent pas (dyan).
— 4. On voit qu*au passé négatif, en dyan, la dernière voyelle da
verbe se change en a, de même qu'au passé affirmatifelle peut,
soit se faire suivre d*un t/, soit se changer en u. — 5. Vm qui pré-
cède le verbe est négaiif; il se change en n devant une gutturale
et en n devant toute consonne autre qu'une labiale ou une guttu-
rale (gan). — 6. La dernière voyelle du verbe peut s^élider devant
la double négation a u;a(gan). — 7. On emploie luim devant m, b,
p, f, V, et nà devant toute autre lettre. — 8. Les particules à)
(tara), doho (kyan), lo ou iè (koulango) sont en réalité des parti-
cules affirmatives qu'on pourrait traduire par « certes ». — 9. On
a aussi en koulango-nord la forme ma mi yi-y [ma étant la néga-
tion de lo) et en koulango-sud la forme me m yi ay. Le y négatif
final peut devenir ye ou e en se changer en ne après une nasale ;
ce y {ye, e ou ne) se place après le régime du verbe, s'il y en a un;
mais, dans ce cas, il peut aussi disparaître ou bien se contracter
avec la dernière voyelle du régime pour changer celle-ci en e.
Remarques générales. — Pour conjuguer n'importe quelveilM,
actif ou neutre, il suffira de remplacer le verbe « venir » parle
verbe choisi et le pronom de la 1 '* personne du singulier par le pro-
nom sujet convenable, en tenant compte des notes qui précèdent.
On se rappellera que la forme du présent ordinaire peat aussi
s'employer pour le passé.
VI. — PLACE DES RÉGIMES.
Tout régime, direct ou indirect, sur lequel on veut insister, se
place au commencement de la phrase, avant le sujet du verbe.
PARrj>S A r,A COTE DIVOIKE 2'iô
Sauf ce cas, le régime direct se place après le verbe ou après
les particules de conjugaison ou de négation qui peuvent suivre le
le verbe' et le régime indirect se place après le régime direct.
Cependant, endegha, dans les phrases négativesou interrogatives,
le régime direct se place avant le verbe (entre les particules, s'il
y en a, et le verbe); il semble qu'en tara et en kt/ây le régime di-
rect se place généralement avant le verbe.
En lobi et en koulango^ on fait souvent précéder d'une parti-
cule de liaison TinHuitif complément d'un verbe ; cette particule est
Mou baen lobi, le en koulango.
En koulango, le pronom sujet se supprime souvent dans les ex-
pressions usuelles ; il en est de même pour le pronom régime de la
3* personne, dans toutes les langues mossi-gourounsi.
VII. -PHRASES ET EXEMPLES.
1* Dagàri et Birifo.
Viens ici, wakyè ou waka\ assieds-toi par terre, zin lefie; lève-
toi, »; passe, A/>è.
Ouedis-tu?y^ wulal il dit... o ka... Parles-tu dagàri? e wu na
Dagâri'! je le parle, m tau na le; je ne le parle pas, m ba uu.
J'ai compris, m ivà ya\\Q ne comprends pas, m bè wà ou m ba
uxl
C'est fmi, a bas' ya\ ce n'est pas fini, a ba ba^e\ c'est bon, a
^!/cle\ ce n'est pas bon, a ba vyele.
Il remercie, o ka mpurifo\ merci, m ka mpurifo.
Quel est ton nom? e yiilè o la^ ou è yiilè bô? Comment appelle-
^"On cette rivière? ko kola ê ytilè o lai (cette rivière son nom est
comment?)
Bonjour, yani (on répète ce mot plusieurs fois en frappant dou-
cement des mains paume contre paume).
2* Gbanyà.
Mon père, n sa\ ma mère, m ma; eh! l'ami, eh! l'homme, n
dàba.
I , Voir 1^5 phras4>s et cxomples pour quelques ca^ particuliers.
•2'i(i VOCAHULAIRES COMPARATIFS 1)15 LANGUES OU DIALECTES
Viens ici, wa za\ va-Ucn, tara ou ûera allons; manger, uati
didi; je bois de l'eau, n na fh/u Aoo; d'où viens-lu? y 'iri boriùt/il
où vas-iu? fti/i-ne ucra^.
Comment l'appelles-(u? e yiirlii na munat (ton nom est com-
ment?) comment s'appelic-l-ii? o yurhi na munaf je m'appelle
Donko, nyûrhi na DOko.
Je vais à la chasse, n na mbarala; il a tué un bœuf, o kuma
nâfO. Il s*arr6le, o a$ya\ il se lève, o esigi e\ il Ta frapp6« o to
ma; il frappe une femme, o lo porho.
Il prend son couteau, o hyorhO nela: ils prennent leurs cou-
teaux, a fiyorhô ndèra.
il y a beaucoup de gens, niri-bè a bebye bondO (hommes eux
tous sont nombreux); il n'y a pas beaucoup de monde ici, nirvbè
a kake za (hommes eux sont rares ici).
Je pars aujourd'hui, ne yeme dini^ je partirai demain, ne yem
byè; je suis parti hier, ne yeme ya zaani.
C'est fini, a sa ya\ ce n'est pas fmi, a ha m; c'est bon, aoy^
ou è vyela\ ce n'est pas bon, hba vyela.
Je m'en vais, m môwèra; où yasAu? fiyi-ne uera ou Ayirfd ùeral
c'est au village qu'il va, yire ni o mô wèra ; il va au village^ o mi
toèra yire ni\ ils s'en vont tous, // zza wèra.
3* Dag borna.
Viens ici, zo ka\ viens vile, zo ka mna\ va-t-en, kyema; où vas-
tu? a yila yennat où est-il? o bè yene? il est ici, o bè ni; il n'y est
pas ; yia\ il est parti, o kyà yarha ; il n'est pas parti, o Uk^à.
Comment l'appelle-t-on? o yiili bo nubot
Ils ont tué un bœur, bu ko nahô ; ils ne l'ont pas tué> bubu ko ou
bu bi ko ; ne le tue pas, du ko.
Merci, nàtûma; bonjour, ya;ii.
4* Guresi.
Viens ici, la a\ assieds-toi, hon(l\ assieds-loi là, hon ^daa\ ar-
rête-loi, si kinà (lève-toi, arrête-loi).
Viens manger quelque chose, la di A'ôn (viens manger aliment);
viens boire de l'eau, la fn/O le.
l'AKLIiS A r,A COTK D'IVOIIŒ 2'i7
11 est morl, o suai/ re; c'esl fini, a vyhlc\ ce n'est pas fini,
a st/èie\ c'est bon, a wure\ ce n'est pas bon, a ho umre.
J'ai compris, n nue r^; je n'ai pas compris, m bc nyc.
5" Sili,
Ils ont tué un homme, ba kpo nolo ou ba kpo note; un homme
est mort, nolo sewe; il n'est pas mort, u sewè.
Doù viens-tu? deriki/2f je viens de mes plantations, me kylme
tnho m ba (je viens de mes plantations j'arrive); où vas-tu? e ne
nândèf (tu vas?) ou deri nùndè'i (où aller?) je vais au village, me
nàndèâne; va-t-en, ekâle.
C'est bon, u velo\ ce n'est pas bon, u vetè; c'est Rni, okyokô ; ce
n'est pas fini, okijohc.
6* Degha.
Mon père, m y à ; ma mère, n nà ; mon fils, m bye.
Va, vàlh\ viens, Aa; arrète-toi, kye\ lève-loi, iri.
Donne-le moi, iè me\ je ne le le donnerai pas, m ma e le le (je
ne pas toi donnerai : le pronom régime se place entre la négation
ma et la particule le).
Il est tombé par terre, o kyi'dû hare ; il n'est pas tombé, o a kyule
ou wa kyiile.
C'est bon, o wele\ ce n'est pas bon, wa wele; il est grand, o kane;
il n'est pas grand, o a kane.
Ils ont tué un homme, ba kpu nèlo\ ils n'ont tué personne, ba a
ne mpivè (eux ne pas homme tuer); ne le tue pas, aba mpu.
11 est mort, o setvo; il n'est pas mort, o a sewè.
Ils sont venus, ba bâ la; ils ne sont pas encore arrivés, ba ta
bâ le.
Comment appelle-t-on cette chose t konO o sond aie rot (chose
cette son nom comment est?) comment appelle-t-on cet homme?
ne nô sonà aie ro'î on l'appelle S&fou, o sonà Sàfu.
As-tu vu cet homme ? a bono nÔ nr? je ne l'ai pas vu, m ma ô nî;
je Tai vu, n nï d\ j'ai vu une femme, n nï hanOdi.
Je te demande si tu as compris^ n dèbori : a nô hïtije demande :
lu as compris?) je n'ai pas compris, m ma nO hl ; je comprends,
n nô.
2 48 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
■
Je ne le connais ,pas, mma ô hgye ; je le connais, fl gye Son il
gyem ô.
Comprends-lu le dégha?e /^ftd^(/e^/ia? comprends-tu ledyoula?
e le nôdegenel comprends-tu le nafâha? e le nfi nafànel corn-
prends-lu Tabron le le nô buhït
Où est-il ? lo do roi (pour le o le ro ou le o la lo^ où il où est);
il est ici, o lo bîla; il n'est pas ici, o to blla\ il est au village, o lo
hwebi\oh vas-tu? le e lai c'est aux plantations que je Tais,ibo
171^ la ; je vais au village, me la bwe bi\ d*où viens-tu 1 le eh ra?
(pour le e le la, d'où es-tu venu); c'est de Bondoukou que je viens,
Butugu n le.
Salutation : it/âni ou gynni ou gynnu (réponse : yS).
V Lobi.
Aujourd'hui, m ; demain, kyô\ après-demain, gye^; hier,
gye-àlè.
Chose, iô; cette chose, tô fiAyè; cet homme, tiàeh ièon tibiie
kyè.
Gomment appelle-t-on cet homme ? tibeli kè mO u vyè ? son oom
est Guié, o yiri Gye.
Marche vite, gala korokore ou gyala korokore; viens, tnd ou
t na ; viens manger, i na sidi gyiiru (toi viens nous mangerons ali-
ment); viens manger des ignames, ina bèdipuri (toi viens pour
manger ignames). Donne-moi de l'eau pour boire, a mi fiyOni^ n hyù
(donne moi eau, je boirai).
Comprends-lu le lobi ?/? ni re Lobi ril je comprends, menye
re ou me ni re ; je ne comprends pas, m*a nye flga.
Je l'ai vu, mi yi ri; je ne l'ai pas vu, m'a yi ga.
11 est en train de dormir, a pi ne dare (il est couché en train de
dormir) ; il est mort, a ki ri\ il n'est pas mort, aki aona kipa.
Il a tué tous les hommes, o ht ri tibiie fyè o (o explétif); ne tue
pas cet homme, fà fiku a tibeli kè.
Que veux-tu ? efiyè fi fiydlil je veux acheter un pa^ne, me yale
n ti kifikyeni (ti « acheter ») ; il n'y a pas de pagnes, kifikyen'aàla:
il y a des pagnes dans notre village, kifikyeni âJi sa di; où est-il ?
ka a ? (pour ka a àli ?) il est à la maison, a âli kyoro.
Va l'appeler, gala ha ûe o (va pour appeler) ; il vient tout de
suite, a na hene\ où vas-tu? ka fifigala ? d'où viens-tu ? ka fi tel
PARLÉS A LA COTK D'IVOIllIi: 2'.9
je viens de Bouna, ni te rc Gbhna\ je vais à Diébougou, mi hc/ala
Dychuf/ii,
C'est Jini, a pe re; ce iTesl pas fini, apepa.
Ils font la guerre, wi f)ki re; ils font une maison, u mè rc hyoro
ou œi mv re kyoro.
J'ai bien faim, Icomere funerh nenè kpè (je ne puis donner l'ana-
lyse de celle phrase).
8" Dyn.
Va, a //; viens, a ini\ assieds-loi, a tyè; lève-toi, a sye\ couche-
loi, a dye\ arrête-loi, a ge\ parle, a kili.
Il est grand, gbè 0\ c'est bon à manger, dà (bon être : on
n'exprime pas en général le pronom sujet indéterminé) ; c'est bon,
bwi)\ ce n'est pas bon, u m ho wa ou u n dà wa (ce n*esl pas bon
à manger : le pronom s'exprime dans les phrases négatives).
Que veux-tu? mana^* kule'i c'est du mil que je veux, dvQ fi kale;
prends-le, a gbo\ laisse, ne le prends pas, a sô, nâ gbo wa.
Viens manger, a ini gye dûru (viens manger aliment) ; boire de
l'eau, fiyO ftiimu.
Tue cette hyène, a u moô m; ne la tue pas, fe nâ u wa\]Q ne la
tuerai pas, ma u wa.
Il est mort, ki u\ il n'est pas mort, u ft ki wa.
Cet homme qui est là, imbi u wo o md^md (homme ce il est là).
Il y a de Tor, mara dyo ; il n'y a pas d'or, mara n dye wa.
Il vient, ini\ il est venu, inu\ ils sont tous venus, yè dyô inu;
personne n'est venu, imbi nu ina wa (homme aucun est pas venu).
C'est fini, ma o [o explétif); ce n'est pas fini u m ma wa.
C'est loin, âli ni t/' (être être loin); ce n'est pas loin, un ni wa.
Que dis-lu?mana fi sof je dis que... me so do... ou m'aso do
(souvent on fait précéder le verbe d'un a, au présent comme à
l'impératiQ.
Parles-tu dyan?/f ki/i Dyânl je ne sais pas parler dyan, m'am
pi kili Dyànu wa (je ne peux pas parler dyan : on voit que le
régime se place entre le verbe et la négation wa).
1. La particule u qui indique le pt9$é sort aussi à affirmer raclion ou riHat k
n'importe quel temp^ : ^i u, il est certainement mort, il a flni de mourir. La
négation wa (m à) n*est autre chose que la négation de «.
250 VOCAnULAIRËS COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALECTES
r Gà.
Viens ici, ba fa\ assieds-loi, e (a; lève-loi, ya\ va-l-en« yo;
viens manger, ba an di (viens nous mangerons).
C*esl fini, syofji ri\ ce n'esl pas fîni, ke bo (cela reste).
C*est bon, ke f/eri\ ce n^esl pas bon, ke fi géra tva.
10" Tara.
Mon père, mi mà\ Ion père, ton ma; ma mère, n nà.
Apporle un moulon, piro gbara.
C'esl 1res bon, u se hanlya\ c'esl bon, u #^; ce n'est pas bon,
u a se (u a mimu, ce n'esl pas bon à manger); Us ne sont pas
bons, bè a se.
Viens ici, bwe e\ va-l-en, do fè\ assieds-toi, i asi\ lève-toi, i m;
où vas-tu? /b vê m;^? (tu vas où?); d'où viens-lu?/b lo t<^^?où va
cet homme ? miyà mvè tve ; je vais au village, màvèa lorho.
Il est mort, a huru.
J*ai faim, inû mi; j*ai 1res faim, inO mi hâna; as-lu faim?mS
vol donne moi de l'eau, a me a /lyrT (donne-moi pour boire).
11 y a de la viande, ta mi hè (viande est ici) ; il n'y a pas de
viande, ia d miomio (viande n'est pas du tout); où es-tu ?/b mi
na-wel il est par terre, mi tifii ; il est chez lui, mi zi ou mi azo (être
maison : le pronom sujet de la 3* personne se supprime très
souvent).
Commenl appelle-t-on cela? gyenue byeol (nom comment?)
quel est son nom? a gyenuel
Aujourd'hui, ziya; hier, hîhû ; demain, giro.
C'est fini, mvô rè ; tu manges, fo a di ; il court,.o a dûûi (on place
souvent un a devant le verbe au présent, à l'impératif et à l'infi-
nitif, comme en dyan).
11" Kyà.
Mon père, mi myà; ton père, wâ myà; ma mère, n nà.
Apporle un moulon, piro gbara.
C'est très bon, u se hàre; c'est bon, u se; c% n'est pas bon, ma
n se ou am u àse.
Viens, doho bwe; va, doho fè ou do fè; assieds-toi, doho asi;
lève-loi, doh'uo; où vas-tu?(/oAo vè wel (certes aller où?) d'où vient-
l'AULliS A LA COTE D'IVOIRK 25!
il? lo we'! je vais au village, mn mvè a là ou ma mbo a lô\ où va 1-
il? fè we^.
Il est mort, doho ^uru (certes être mori); il couri, doho diii.
J'ai Taim, m/1 mi fia (faim est dans-moi) ou infi ghèna\ tu as
faim, inu'fo', donne-moi à boire, a me m'a ////o(voîr pour a placé
avant le verbe le dernier exemple tara)\ viens manger, bwe a di.
Il y a de la viande, iua mi hè; il n'y a pas de viande, tua o
monaye.
Où est-il? mi wel (être où?) il est par terre, mi lu; il est chez
lui, mizô.
Comment rappelle-t-on?a gt/enuel ou gyenuc'i
Aujourd'hui, zère\ hier, tnu\ demain, giro.
C'est fini, ro.
M'' Kulàgoi^Qun^).
Les Dyoula, Sorho ou SorAorho; les Assanli, Sàndisorho; les
Abron, Doghâbo ; les Européens, Yevwà ou Yevwï (les Rouges).
Parles-tu koulango? w /y7 r>kul(Wgo? es-lu Kouhngol Kulà-mùgo
e/o?
Tu es bon, u /cyere; tu n'es pas bon,t/a kyere-y ; lu es méchant,
u gya\ c'est bon, o kyere\ ce n'est pas bon, a a kyere-y\ il est
méchant, e gya ou o gya.
Tu es gros, u gbO-ndya; tu n'es pas gros, uagb<hne; c'est loin,
ùsô; ce n'est pas loin, àsô-ye ou e kudi (c'est court).
Cet homme, fiyO hwO\ un homme rouge, fiyO vivà ou hyô
vuiryye; cette chose, zuhghd hwô ou zufighà kwô.
Comment appelle-t-on cela? zuhghokolè mi wa (chose nom je
demande) ou zufigko kolèbèf (chose nom comment?)
Où va ce chemin? bwà/lgo kwo a/ 'a kka ya? (chemin ce où il est
allant?) il va aux plantations, bia khaflyô.
D'où viens-tu ? a/o u hgu ? je viens du village, mi figu àhgthko
rei où vas-tu? rt/o yaf je vais à la montagne, miya bo-kùle. Viens
ici, yi fay\ va-t-en, ya fl\ assieds-toi, énise; lève-toi, yorho\
marche vite, bia kpokpô.
Donne-le moi, f\yà fay (donne ici); je ne te le donnerai pas. ma
mi hyd nfigwe {ma est négatif; âhgfve est ^omv àtïgtvo ye^ y^ étant
la particule de négation).
252 VOCABULAIRES COMPARATIFS DE LANGUES OU DIALBCTBS
Prends-le, ti ê ou li e. Je tue un homme, mi ko nyS\ ne le lue
pas, akhà ko e ne; un homme est mort, fit/ô epi
Que demandcs-lu ? bêla u wa ? rien, ffovè elè ; je demande du
sel,m{ wélaiifigbo,
C*est fini, /a ou o lia ; ce n'est pas nni, kha la e ; que dis-lu ?
ukabè"! où est-il ? kho ael (être oix"! e est explétif, a « on » devient
alo ou ala quand il y a mouvement, de môme que bè « comment? »
devient l^la « quoi ? »); il est ici, kho lofi (être certes ici); il n'est
pas ici, khafay e.
Quel est ton nom ? ut/ikola bè ? (loi Ion nom comment ?)
Ils s'en vont tous, be yapyè.
\ S*" Kulàgo (Bondoukou).
Les Dyoula, et en général tous les Musulmans, Sar/ià (d*où le
nom de la ville de Sorhàbàgo, le village des Musulmans) ; les As-
santi, Sânisorhô; les Abron, BogAâbo; les Européens, Bureni
(mot abron).
Mon père, n da ; ma mère, nnâ\ mon fils, m bi.
Es-tu Koulango? Kulàfigo lèul parles-tu dyoula? u kà Sorhà*
gho ? parles-tu houlango lu kà Kulà-gho ? je ne parle pas, nd a kà
fige-y (je ne parle pas cela) ; je le parle, le me kà tïge.
C'est bon, o kyerè ; ce n'est pas bon, a a kyerè-y\ il est gros,o
gbô ; il n'est pas gros, a agbo-ne; c'est fini, ola;ce n*est pas fini,
cl a la- y.
Une chose blanche, zu fu-flgo; une chose noire, zu-ngo bt-4co.
Comment appelle-t-on cela? zufigo bà kara zi? (choses leur
nom comment ?) c'est un pagne, gyatarha le. Comment fappelles-
{\i1 lèà kàu a ? (certes on dit toi comment?) on m'appelle Koua-
dio, ou bà vôgha m Kwadyo.
Où vas-tu? le u ya Aâ^y? (certes tu vas où?) je vais au village, le
mi ya ângo-n ; d*où viens-tu ? le n gu hayl je viens des plantations,
mi gu k/iâfti di\ je viens au village, le mi yi àftgo-n.
Viens ici, yt fay\ viens voir, dà le yt (viens pour venir); viens
manger, da ledi\ va-t-en, le ya.
Donne-moi de l'eau pour boire, fiya m yoko lemi\ viens le cher-
cher, y/ figbege\ que veux-tu? le bêla u menit je veux'mes affaires ,
mi ment me zufigo; je veux du sel, mi ment laàflgbA.
hAKLKS A LA COTlC U'IVOlKli -i.VJ
J*ai tué un hoinme, me ko fiyô/iô; je ne I*ai pas tué, me m /o
7'i/\ il es! morl, o pi; il n'est pas morl, ùpî e.
Marchez, hiya ou bia.
Aujourd'hui, (ln\ demain, kmo\ après-demain, (lèri\ hier,
bf/ekya\ avanl-hicr, honigerefiflyô. — Matin, dekyiffè; midi, berè-
kerè;soiv, yckyinihfjo. — Un jour, bye laa\ deux jours, beu bila\
Irois jours, beu sa.
Beaucoup d'hommes, fiyugo berepo\ beaucoup de femmes, ye
bolop(hko\ beaucoup de bœufs, nCiu nipo.
Salul (en arrivant dans un village ou dans une case), lugbâda
(répété). — Réponse : olièda.
Bonjour (le malin), dagwa (répété); réponse : gwnda, — Bon-
jour (à midi), berèkerèd(i\ réponse : lirâda. — Bonsoir : daman
(répété); réponse : tnâleda.
Adieu, mi t/a ben li\ réponse : u béni heda.
Merci, mi gyase leda\ réponse : bère.
CHAPITRK VIII
Les langues étrangères.
Sous cette dénomination, je range les langues qui, bien que
parlées à la Côte d*Ivoire et dans les pays voisins par un certain
nombre d'habitants, appartiennent à des familles dont Thabitat
propre se trouve situé en dehors de la région qui nous occupe.
Ces langues sont le hausa, lepular^ l'arabe, le « pigeon-englisb »
et le « petit nègre ». Je ne m'étendrai pas à leur sujet, les trois
premières ayant été maintes fois étudiées et les deux autres
n'étant que des patois de langues européennes.
1^ Hausa. — Le haoussa est Tune des langues nègres les plus
développées, en même temps que les plus harmonieuses et les
plus faciles à apprendre. Nombreux sont les ouvrages qui en
traitent. Ses principales particularités sont : l'emploi de formes
spéciales pour le féminin des noms, adjectifs et pronoms ; la
diversité des pluriels de ses substantifs ; la richesse de ses formes
verbales et de ses termes abstraits. L'habitat propre des Haoussa
se trouve entre le Niger Oriental et le Bornou, du Sahara au
confluent de la Bénoué et du Niger; mais, aussi doués pour le
commerce que les Soninké et les Dyoula, les Haoussa se sont
répandus fort loin dans toutes les directions et possèdent dans
toute l'Afrique centrale des colonies prospères, où leur langue est
parlée par eux et souvent par une partie des autochtones.
A la Côte dlvoire, on trouve des Haoussa à Bondoukou, à Bouna,
à Groumânia, à Marabadyassa; à la Côte d'Or, on les rencontre à
Coumassie, à Ouonki, à Kinlampo, à Salaga, à Oua, àGambagha;
dans le 1* territoire militaire, ils ont des colonies à Diébougou,
H Bobo-Dioulasso, etc. La langue parlée dans ces difTérentes villes
ne diffère pas sensiblement de celle parlée dans le Haoussa propre,
à part quelques expressions locales assez rares d'ailleurs. En
LAiNGUKS Oi: DlAl.liCTliS l»Ai:|j:S A I.A CUTli DMVOIIŒ 'lûît
éral les articulations ch et Icà se prononcenl plutôt s/t et is/i ou
ne /y : shi na la/i^ « il vient » ; maUhe^ malye ou makye, « une
une ».
lur les marchés de Kinlampo, Salaga et Oua, le haoussa est la
;ue usuelle ; h Bondoukou, il est parlé par tout le monde dans
{uartier des teinturiers, qui sont, soit des Haoussa, soit des
louri du Bornou. C'est aussi la langue oiTicielle des tirailleurs
[lais, bien qu'il y ait très peu de vrais Haoussa parmi eux. —
I Dyoula appellent les Haoussa Maraba ou Malarha.
l* Pular. — La langue parlée par les gens que nous appelons
i noms divers de Toucouleurs, Peuhls, Foulah, Foulani, Fella-
i, etc., est désignée par eux-mêmes sous le nom de pular (pou-
) ; ils donnent le nom de Al-pular Ç al pular ou hal pular ^ parler
ilar) à Tensemble des peuples qui parlent cette langue, quelle
s soit leur couleur ou leur origine, réservant les appellations
iciales de Pullo (pluriel Fulbé) à ceux d*eutre eux qui sont
neurés pasteurs (comme ils Tétaient tous sans doute à Tori-
le), de Laobe à ceux qui exercent des métiers manuels et enfin
Fula-nke (mot soninké employé seulement en Afrique Occi-
itale) aux gens d'origine poular qui ont oublié leur langue pour
)pter un dialecte mandé et qu'on rencontre principalement
18 le Bondou,le Bambouk, le Dinguiray, le Fouta-Diallon, le
assoulou, le Minian.
ils semblent ne faire entre eux aucune distinction de couleur :
iaios sont presque blancs, d'autres sont rouges, d'autres sont
irs ; les uns ont les cheveux lisses, d'autres les cheveux crépus;
uns ont les yeux bleus, d'autres les yeux bruns ou noirs. Mais
considèrent tous les hommes parlant le poular comme formant
i seule tribu.
suivant les pays où ils habitent, les Poular ont ou n'ont pas de
is de famille; ceux qui habitent parmi les Mandé ont des noms
famille spéciaux, bien que plusieurs de ces noms (Diallo,
ibé, Sissé, Diakité, etc.) se rencontrent aussi chez les Manenka
îs Soninké et surtout chez les Foulanké.
s ne font pas la distinction que nous faisons entre Peuhls et
(couleurs; ainsi nous avons coutume de dire que lesToucou*
"s ont fait la guerre aux Peuhls dans le Massina; pour eox.
2:>G VOCABULAUŒS COMI'AIUTIFS DE LANGUES OU DIALECTES
il s'agissait siraplemenl d'une guerre entre deux tribus poularde
même race. Le nom de « Toucouleur », vient du mot ToAoior ou
Tukulœr, employé par les Ouolof pour désigner tous ceux qui
parlent poular, qu*ils soient rouges ou noirs, mot qui peut-être
doit être identifié avec Tekruri « Soudanais »; quant an mol
« Penhl » ou « Pcul », c'est simplement le mot PuUo mal prononcé.
La racine de leur nom est fui (singulier pvd)\ de là viennent les
mots pnVax (pur al ou pul-hal^ langue de Poul), PuVoo^ Pullo (un
Poul), Ful-be (des hommes Foui). Les peuples de langue poular
sont appelés Fila ou Fula ou Fulani par les Mandé, Ba-FUalshe
(pluriel Fulawa ou Fulani) parles Haoussa, FïkUa par leaKanouri
du Bornou.
La langue poular est une. Mais à cause de l'immensité de son
domaine (on trouve des gens parlant poular depuis le Ouadal à
l'est jusqu'au bas Sénégal à l'ouest, et depuis la limite sud dn
Sahara jusque près de l'équateur), à cause aussi du fait que, à
Texception de quelques groupements, les gens de langue poular
ne forment en général qu'une faible minorité dispersée au miiiea
de tribus de langues diverses, les idiotismes sont nombreux dam
chaque groupe, certains mots étant spéciaux à un groupe et peu
usités ou inconnus dans les autres. Cependant un Poular du Séné-
gal peut converser sans grande difficulté avecun Poular du Sokoto,
comme j'en ai eu la preuve plus d'une fois.
Quelle que soit l'origine des Foulbé de race pure, il est bien
certain que la langue poular n'a rien de commun avec les langaei
des autres peuples de race blanche qu'on rencontre en Afriqne,
Sémites ou Hamites ; au point de vue des radicaux, on peut loi
trouver quelques analogies, peut-être purement accidentelles,
avec certaines langues nègres (en mettant de côté, bien entendu,
les emprunts faits par le poular aux langues nègres voisines et par
celles-ci au poular); mais celle langue a des caractères bien spé-
ciaux, qui la mettent à part parmi tous les idiomes parlés en
Afrique. Les principaux de ces caractères sont : raltéraUon de la
consonne initiale de la racine pour former des pluriels ou des déri-
vés; la distinction nette, au point de vue morphologique et dési-
nenciel, des noms se rapportant à Thomme et de tous les autres
mots (genre hominin et genre brute de Paidherbe); Timportance
considérable des suffixes et le rôle joué par les suffixes d'individua-
PARLKS A LA COTK D'IVOIRK 257
lisation, el donl le résultai se manifeste en phénomènes que Ton
a attribués à tort à des fantaisies euphoniques, par exemple dans
raccord des prétendus adjectifs avec les noms, enfin le rapport de
possession ou de dépendance marqué par simple juxtaposition, le
nom du possesseur se plaçant le second (ce dernier caractère seul
est commun au poular et aux langues sémitiques et hamitiques,
ainsi d'ailleurs qu'au Imoussa). Ces caractéristiques de la langue
poular ont été très nettement indiquées par M. le D'' Taulain,
actuellement Secrétaire général de la Guinée française, donl le
travail est certainement le meilleur qui ait été publié sur celte
langue.
Les pays où Ton rencontre des gens de langue poular sont prin-
cipalement : le Ouadaï et les pays voisins à Test du Tchad, où ils
sont surtout pasteurs et n'occupent aucune situation politique; —
le sud du Baguirmi, le Logone, TAdamaoua, où ils sont pasteurs
également, mais où certains d'entre eux occupent des situations
politiques et religieuses importantes; — le Bornou,où ils sont
simplement pasteurs; — le Kano, le Sokoto, le Gando, où ils sont
à la fois pasteurs et guerriers et où ils ont acquis la suprématie
politique et religieuse ; — les pays du nord de la Boucle du Niger
(Torodi, Liplako, Hombori, Djilgodi, Mossi, Yatenga, etc.)f où on
les rencontre, tantôt en groupes indépendants, pasteurs, guerriers
et marabouts, tantôt en groupes plus ou moins vassaux des tribus
au milieu desquelles ils se livrent à l'élevage, tantôt par familles
isolées de pasteurs, tantôt enfin à l'état nomade, pasteurs et cara-
vaniers; — les pays de la haute Voila, où ils sont en général pas-
teurs, tantôt sédentaires, tantôt nomades, gardant des troupeaux
pour le compte de propriétaires indigènes ou étrangers; les pays
entre le haut Bandama et le haut Niger, où ils sont pasteurs, cara-
vaniers et quelquefois cultivateurs; — le Massina, où ils sonlguer-
riers, cultivateurs et pasteurs; — le Ségou et les pays Bamana et
Soninké, où ils sont pasteurs el cultivateurs et ontété guerriers et
conquérants; — le Fouta-Diallon el les pays voisins, où ils sont
surtout pasteurs et cultivateurs; — le Fouta-Toro elle Bip, où ils
sont pasteurs et cultivateurs, et en général indépendants.
La majorilé des gens de langue poular est musulmane, bien que
certains groupes isolés soient demeurés païens, surtout les groupes
où les Foulbé blancs sont en nombre supérieur aux Foulbé noirs.
n
258 VOCAUULAIUilS COMi*AI(ATiFS liK LAN(;UES OU UIALECIËS
Parmi les musulmans, les uns, surtout les noirs, sont dévots et
font du prosélytisme ; les autres, surtout ceux qui sont unique-
ment pasteurs el les nomades, ont un islamisme au contraire très
tolérant et très superficiel.
A la Cote d'Ivoire, on rencontre des gens de langue poularà
Bondoukou (commerçants et convoyeurs de troupeaux), àBouna
(convoyeurs de troupeaux), dans le cercle de Kong (pasteurs) el à
la côte (commerçants). Les caravanes composées de Pouiar
viennent principalement de Ségou, du Massina, de San, deOua-
habou, de Boromo.
3"" Arabe. — Dans la région qui nous occupe, l'arabe n'est parlé
réellement que par les quelques Maures du Sahel sénégalais qui
viennent échanger du sel et des bœufs contre des colas. Un grand
nombre de Noirs musulmans connaissent l'arabe et le connaissent
même bien mieux qu'on ne le croit généralement, mais, en dehors
de quelques formules et compliments de politesse, ils ne s'en
servent presque jamais en conversation. Ceux mêmes qui sont les
plus versés dans cette langue éprouvent une grande difficulté à la
parler, faute d'habitude : on peut exactement comparer leur casa
celui de nos latinistes qui voudraient parler latin.
En tout cas, l'arabe parlé dans le Soudan occidental, qu*il soit
parlé couramment par des iMaures ou ânonné par des Noirs, est
V arabe écrit ou arabe littéral. Les dialectes parlés du Maghreb et
de l'Orient sont inconnus et ne seraient pas compris. On parle
en prononçant toutes les voyelles et en employant les cas» les
temps et les formes de la langue écrite, quoique en les employant
de façon très irrégulière et souvent fantaisiste.
Mais si Tarabe, en tant que langue parlée, n'a qu'une impor-
tance négligeable, il en a une considérable en tant que langae
écrite. Si l'on met de côté les Noirs européanisés élevés dans nos
écoles el la petite tribu des Va!, on est forcé de constater que les
Nègres de TAfrique Occidentale n'ont qu'une seule langue écrite
à leur disposition : l'arabe. Cette langue est répandue parmi toas
les mulsumans des villes, Mandé el Haoussa; les écoles où on l'en-
seigne sont nombreuses ; et je pourrais citer plusieurs imAms
(vulgairement alamï) et marabouts de la Côte d'Ivoire qui con-
i»aiuj:s a i.a <:<)tk invoiisi!: i»v.»
naissent mieux Tarabe et l^écrivent plus corrcclemenl que beau-
coup de marabouts algériens de second ordre.
Les arabisants noirs sonl de plus, en général, des calligraphes
remarquables. Le lype d'écriture le plus en usage parmi eux se
rapproche du coufique cl est fort difTérenl de récriture maghré-
bine et de celle des calligraphes Sénégalais.
Quoi qu'on en ait dit, les musulmans de TAfrique Occidentale
le se servent pas des caractères arabes pour écrire les langues
ndigènes : les marabouts mandé, haoussa ou foulbé parlent le
nandé, le haoussa ou le poular, mais n'écrivent que Tarabe.
'out à fait exceptionnellement, ils écriront dans leur langue, en
' adaptant de leurmieux récriture arabe, quelques essais poétiques
e courtes traductions de poèmes arabes, ou surtout des noies
eslinées à aider le professeur lorsqu'il explique à ses élèves, dans
i langue locale, un passage du Coran ou un texte juridique ou
léologique. Ce ne sonl là que des traductions littérales qui ne
euvent en aucune façon être données comme spécimens de la
mgue locale, attendu qu'on y a conservé les tournures arabes;
est de cette nature que sont la plupart des prétendus spécimens
3 littérature haoussa publiés par le chanoine Robinson et qu'au-
jn Haoussa n'est capable de comprendre. L'alphabet arabe se
rète d'ailleurs Tort mal à la transcription des langues souda-
lises, qui possèdent un grand nombre de consonnes et d'articu-
lions tout (i fait étrangères à l'arabe, et où les voyelles sont
>mbreuses et ont une importance considérable alors que l'écri-
re arabe, n'en peut représenter que trois. Parmi les centaines
t manuscrits qui me sont passés sous les yeux au Libéria, à la
Me divoire et à la Côte d'Or, je n'ai trouvé qu'une page eu
ngue poular, deux feuillets de traductions juxtalinéaires en
Qgue mandé et deux lignes en haoussa : tout le reste était eu
abe. J'ai vu de nombreuses correspondances, soit adressées à
ts Européens, soit échangées entre indigènes : toutes absolu-
ent étaient en langue arabe.
Aussi la connaissance de l'arabe écrit est-elle éminemment
ile dans les pays de l'Afrique occidentale où se trouvent des mu-
Imans, car elle permet de correspondre directement avec les
lefs et les personnages influents.
Comme les Maghrébins, les arabisants deTAfrique occidenlale
260 VOCABULAIRES COMPAKATlI'S 0I£ LANGUES OU DIALECTES
IjeKrcs.
Nom local.
Valeur.
I^Knrit.
Nom local.
Valcw.
1
a/i/u, Ufu
a
•
*a/ti, (jfl/ii)
*.(y)
•
ba
h
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iirt/ti
*
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«[rnuel]
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^
zha, {gya)
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tHiN Ttleir]
X
faiiha
id.
•
t
ghainu
yA. y. (»•*)
•
kesira
id.
/■«
Z'
^
lamma
id.
1. Eipiralion beaucoup moias forte que celle du ^ prononcé régulièrement. —
2. Même son que le ^ : rarliculttion kh existe dans quelques langues nègres» mail
pas chez les Dyoula. — 3. Son de Vs ordinaire ou plus rarement dé Vi légèrement
chuinté. — 5. Son du z légèrement chuinté. — 6. On omet toujours le point snr
le noun Onal. — 7. On omet souvent les points sur cette lettre. — 8. La hanm
s*omet la plupart du temps sur Talir, mais s*écrit toujours sur le onaoa et le ya,
ce dernier perdant alors ses points ; le ya final perd aussi souvent ses points; le ya
jouant le rôle d*alir d'union les perd toujours. — 9. On remplace songent le ouesit
par un fatha; môme si on écrit régulièrement un ouesia, il est rare qu'on ne lui
donne pas un son vocalique; le plus souvent, on Tomet et on prononce Tallf
comme un a. — 10. En général on prononce régulièrement sans Toyelle la con-
sonne qui porte le djezm, mais quelquerois on donne à cette consonne i'nn des
sons a, i ou u. Comme les voyeltes, le djezm s'omet généralement dans TécriUire.
rAHI.KS A LA COTK D'IVOÏRK iMil
et centrale emploient le ,^^ avec le point sous la lettre et le v^ avec
un seul point, ils Tont quelquefois usage d'un j surmonté de trois
points pour représenter Tarticulalion gb^ lorsqu'ils transcrivent
des noms propres indigènes, et d'un v' * trois points pour repré-
senter Tarticulation /y;. En général ils ne vocalisent pas leurs
textes ou ne le font qu'en partie ; lorsqu'ils le font, d'ailleurs, ils
emploient très souvent les voyelles sans discernement, même
lorsque le texte est très correct au point de vue des consonnes.
S'ils introduisent des mots étrangers à l'arabe, des noms propres
par exemple, ils les vocalisent presque toujours.
Je donne ci-dessus un tableau des noms que les musulmans de
Bondoukou donnent aux lettres et signes de l'alphabet arabe, en
indiquant la valeur phonétique accordée le plus couramment par
eux à ces lettres et signes. Les noms ou valeurs entre parenthèses
sont moins fréquenter que les autres.
La voyelle nasale ^ ou ~ se prononce en général comme la
voyelle simple correspondante. — Les consonnes ne portant au-
cun signe, comme le J de l'article précédant une lettre solaire, se
prononcent en général comme si elles portaient un djezm; ce-
pendant on entend aussi la prononciation régulière, consistant
à omettre ces consonnes et à redoubler la lettre solaire, s'il y a
lieu.
Voici maintenant quelques exemples de prononciation de mots
arabes et de noms indigènes transcrits en arabes :
^j jj 1 alladijina; q9j\ ariu; ^^-JLjbJ 1 tUlâllina; J-a.^ I alra^-
gyulu ou arragyulu; 'Lj)Lj salâsatu; y^ uwa\ ^^^^^jJL tarifa ou sharifu;
L^^! axjlan ou ayia\ ^JLc aiiyu; l » k\ i kadtma; A Z -r^ Mohammadu;
Mohammadi; i.x »--f-^ Mohammada;
-^ -f -^
^J Gbona (Bouna); L Gho (Kong); é In r> Ghoiogho ou Gotogo (Bon-
doukou); À^ ^u/u^u (Bondoukou) ; J-a^ Kparhala ou Kpaghala (Pa*
klialla, Koulango); iJj Kpalarha ou Kpalagha; ^ * y ou ^j^^ Gifimini
Jl t ^ -r fc ^ s
(Djimini); ^^ Koux (nom abron); j.^ Kwadgo (nom abron); ^ ■ ■ ■».> «*
^ ^ •
ou j » ■ ■' Syatnoru (Samorî).
'H\'l VOCAnUI.AIRKS COMPAUATirS DR I.ANCUKS OU DIALECTES
V Piycon'English. — On a coutume de dire qu'un grand
nombre de Nègres de la côte parlent anglais : il importe de préci-
ser. Un grand nombre de Nègres de lacôte parlent en effet une sorte
de patois dérivé de l'Anglais, mais un Anglais arrivant d'Angle-
terre pour la première fois est <i peu près incapable de les com-
prendre et de s'en faire comprendre. Je ne parle pas, bien en-
tendu, des Noirs européanisés qui ont été élevés dans les écoles
de Sierra-Leone ou de la Côte d*Or et qui parlent un anglais pas-
sable, souvent même fort correct.
Mais pour ce qui est des Krou de la côte, des Avikam de Lahou,
des Alaguian de Jacqueville, des Zéma et des Fanti du bord de la
mer non élevés à Técole, ceux d'entre eux qui sont sensés parler
anglais, ne parlent en réalité que cette langue encore plus simpli-
fiée que l'anglais lui-même, que les hommes les plus primitifs ap-
prennent avec une promptitude étonnante, qui est répandue sur
presque toutes les côtes du globe, en Chine comme en Afrique,
et qu'on a coutume d'appeler le Pigeon-Englishj nom bizarre qui
lui a été donné en Extrême-Orient. J'ai dit que ce dialecte ou pa-
tois est fort simple : un Européen sachant l'anglais l'apprendra
donc très vite, mais encore faut-il se donner la peine d'en saisir
le mécanisme et les expressions spéciales si l'on veut comprendre
et être compris.
Je n'entreprendrai pas de donner ici la grammaire ni le voca-
bulaire du Pigeon-Engluhy mais j*en noterai quelques particu-
larités : d'abord les verbes sont toujours invariables et s'emploient
généralement à l'infinitif : I besicA^ je suis malade; he be tici, il
est malade ; he leave to-morrow^ il partira demain ; — on emploie
pourtant assez fréquemment unci forme spéciale pour le passé, en
se servant pour cela du mot donc « fait, fini » : he done go^ il a fini
d'aller, il est parti; — la négation s'exprime soit à l'aide de no,
soit à Taide de do (pour do not^ dorCt) : he no corne ^ il ne vient pas; /
do know (prononcé c< aï do no »), je ne sais pas ; — on n^emploie ni
genres, ni nombres : he veut dire à la fois « il, elle, ils, elles », au
masculin, au féminin et au neutre ; quelquefois on en tend lA^ ayant
le sens masculin aussi bien que féminin ; you veut dire a toi » et
« vous », comme en anglais du reste; on emploie cependant toe
pour « nous » et quelquefois they pour « ils, elles d ; — on fait un
grand usage du mot get ou got : 1 got sic/c^ je suis tombé malade; /
l'AHLKS A LA COTI-: DIVOIKI-: iOa
no gel huf/ f/ams^ je n'ai pas Irouvéà acheter d'ignames; — plu-
sieurs mois s'emploient très couramment avec un sens fort éloigné
de celui qu'ils ont en anglais : lohkh veut dire « qui ? » ou
« quel? » ou « quoi ? » ; them veut dire « ce, celte, ces » : them
ihing, cette chose, them man, cet homme ; leave veut dire « partir »
et lire (prononcé de même « liv ») veut dire « rester, demeurer,
habiter » ; find veut dire « chercher » et loo/: veut dire à la fois
« regarder », « voir » et « trouver », en sorte qu'on entendra des
phrases comme celles-ci : he no live, he done go ou 1 find liim but
1 no look àim, qui doivent se traduire a il n'est plus là, il est
parti », « je l'ai cherché mais ne lai pas trouvé »; — la particule
io devant les infuiitifs se supprime toujours ; en tant que préposi-
tion, elle est remplacée souvent par la préposition for ou se sup-
prime : he go town^ il va au village; he live for come^ il est sur le
point de venir. — On emploie souvent des mots qui ne sont pas
anglais, comme save (prononcé «savé]»), « savoir connaître »|; chop
(prononcé « ichop ») « manger » ; dash « cadeau », etc.
Quant à la prononciation, elle varie suivant les tribus, mais en
général la lettre h ne se fait pas sentir, le th doux se prononce d
et le th dur se prononce /; on nasalise souvent les voyelles et on
supprime des consonnes : mt/ friend se prononce fréquemment
« ma frein ».
5* Petit-nègre.
Le petit-nègre est au français ce que le Pigeon-Engluk est à
l'anglais. Il est parlé par nos tirailleurs et nos employés et domes-
tiques indigènes, et à peu près de la m6me façon au Tonkin et en
Afrique occidentale, ce qui tendrait à prouver qu'il est la simpli-
fication naturelle et rationnelle de notre langue si compliquée. Il
faut un certain temps au Français arrivant de France pour com-
prendre les Noirs qui soi-disant parlent français, notamment les
interprètes, et surtout pour s'en faire comprendre. Que de domes-
tiques ont été punis pour négligence ou insubordination qui étaient
étaient seulement coupables de ne pas comprendre le français de
France I
On dit souvent que c'est nous qui avons inventé le petit-nègre
et que, si nous parlions aux Noirs un français correct, ils parle-
raient de môme. Ce raisonnement est puéril : si nous ne voulons
2r/. VOCAIUJKAIHKS Cf »MI»AI;ATIKS 1)K f.ANririiS or niAMXTKS
parler h un noir qu'un Trançais correct, il sera plus d*un an avant
de pouvoir nous comprendre^ et quand il nous comprendra enfin,
il nous r^^pondra en petit-nègre : voilà la vérité. (Je ne parle pas
bien entendu d'un Noir auquel on apprendrait le français de façon
régulière). Notre langue est sans conlredilTune des plus compli-
quées qui soient au monde : Torlhographe y est, autant qu'en an-
glais, en désaccord perpétuel avec la prononciation, et nous avons
en outre une syntaxe hérissée de difficultés et d'anomalies et une
morphologie où les exceptions sont plus souvent appliquées que
les règles. Comment voudrait-on qu'un Noir, dont la langue est
d'une simphcité rudimentaire et d'une logique presque toujours
absolue, s'assimile rapidement un idiome aussi raffiné et illogique
que le nôtre? C'est bel et bien le Noir — ou, d*une manière plus
générale, le primitif — qui a forgé le petit-nègre, en adaptant le
français à son état d'esprit. Et si nous voulons nous faire com-
prendre vile et bien, il nous faut parler aux Noirs en nous mellant
à leur portée, c'est-à-dire leur parler petit-nègre.
Cela ne consiste pas d'ailleurs à abîmer le bon français en met-
tant simplement le verbe à l'infinitif et en disant « moi » au lieu
de «je », comme il est d'usage de le faire dans les phrases que
les journaux humoristiques mettent dans la bouche des « sau-
vages » ; il faut évidemment n'employer que les formes les plus
simples des mots, mais surtout il faut n'employer que les mots
exprimant des idées que les Noirs peuvent comprendre. J'ai en-
tendu un officier, nouveau-venu dans l'armée coloniale, qui tenait
à ses tirailleurs le discours suivant : « Moi exiger de tirailleurs
obéissance passive ! vous bien comprendre moi ?» Et le sergent
indigène, qui d'ailleurs avait des lettres et savait que l'une des
formes de l'obéissance passive consiste à toujours comprendre
ses supérieurs, répondit au nom de la troupe : « Ils ont tous bien
compris. » En réalité ils n'avaient rien compris du tout, et si l'of-
ficier avait parlé en bon français, ils n'auraient pas compris plus
mal. Mais ils auraient compris si l'officier leur avait dit par
exemple : « Quand je commander quelque chose, je veux vous
faire ce quelque chose tout de suite; quand on commander un
tirailleur faire quelque chose et tirailleur là il dit : Moi y a pas
moyen faire ça, ou : Moi y a pas connaît, ou : Moi y en a malade,
tirailleur là il est pas bon,gje melter lui salle police. »
PAHI.KS A LA COTE U'IVOlKK 265
Les principales caractérisliques du petit-nègre sont : Temploi
des verbes h leur tonne la plus simple (infinilifpour les verbes de
la 1*^ conjugaison, participe passé ou impératif ou encore inrinitif
ramené à la 1 '* conjugaison pour les verbes des 2% 3*" et V conjugai-
sons) : je parler, je fini, je vois ou je vu, je voulcr, je permisse dé-
fendu ou je défendcr ; — négation exprimée simplement par le mot
« pas »placé après le verbe : il parti pas, pour a il n'est pas parti » ;
— suppression des distinctions de genres et de nombres; — sup-
pression de Tarticle ou son maintien perpétuel, en faisant une sorte
de préfixe du nom : son maison ou son la-maison; — usage con-
sidérable du verbe '< gagner » et de l'expression « y a » ou « y en
a » (pour c( il y a, il y en a ») comme particule verbale : moi y a
gagné perdu (j*ai perdu), lui y a gagné crevé (il est mort), il a ga-
gné gros (il est devenu gros), femme là il a gagné ventre (cette
femme est enceinte), il a gagné petit (elle a eu un enfant); — em-
ploi fréquent de mots empruntés au français populaire ou à la ter-
minologie maritime : mirer (regarder), amarrer (attacher), etc.;
— emploi du mot « là » comme démonstratif; — suppression fré-
quente des (( à » et « de » ou leur remplacement par la préposi-
tion c( pour » : moi parti village (je vais au village)^ le fusil mon
camarade ou mon camarade son fusil ou le fusil pour mon cama-
rade (le fusil de mon camarade).
La prononciation varie suivant les tribus. En général les Noirs
ont au début une grande difficulté à terminer un mot par une con-
sonne et ajoutent une voyelle (é, i, ou le plus souvent) ou changent
Te muet final en Tune de ces voyelles : tablé (table), assietti (as-
siette), caisson (caisse); pour le même motif, ils prononceront t
pour « il », parti pour « partir », piii pour « petit i>, etc. Us rem-
placent souvent Tu par un i, eu par é, un par in : vi (pour vu), in
pé (pour un peu). Beaucoup remplacent le ch par un s et le j par
un z.
BIBLIOGRAPFIIE
Cette bibliographie n'a trait qu'aux ouvrages de linguistique ou renfermant
une partie linguistique et ne concerne que les langues ou dialectes dont il est
question dans cet ouvrage. Je n'ai pas la prétention qu'elle soit complète,
cependant je ne crois pas avoir commis beaucoup d'oublis.
Par principe je n*ai fait figurer aucune traduction de la Bible ni aucun
abécédaire, primer ou livre de prières, à moins que ces sortes d'ouvrages ne
fussent accompagnées d'un vocabulaire ou de notes grammaticales. Ces tra-
ductions, en effet, n'ont absolument aucune valeur au point de vue de l'étude
des langues nègres et sont régulièrement incompréhensibles pour les indigènes.
Je cite en commençant quelques ouvrages ayant trait à un grand nombre
de langues, afin de n'avoir qu'à les indiquer par le nom de l'auteur suivi d'une
partie du titre chaque fois que j'aurai Toccasion de les mentionner.
Abréviations :
J. A. 0. S. = Journal of the American Oriental Sociely,
J. R. G. S. z= Journal of the /loyal Geographical Society.
Z. A. S. = Zeiischrift fur Afrikaniche Sprachen.
Z. A. 0. S. = Zeitsclirift fur Afrikanische und Ozeanische Spracheti.
Z. A. 0. 0. S. = Zeitschrift fur Afnkanische^ Ozeanische und Ostasia^
tische Sprachen,
Ouvrages ayant trait à un grand nombre de langues :
T. E. BowDicn. — Mission from Cape~Co(ut Castle lo Ashantee. — London,
1819, in-4. (Renferme des numérations souvent fort incorrectes en un certain
nombre de langues ou dialectes de la Côte d'Or et des pays voisins.)
Mrs. H. KiLiiAM. — Elementary tounds or gênerai spelling lettons. —
London, 1827, in- 12. (Courts vocabulaires souvent incorrects.)
La même. — Spécimens of dialects of African languages spoken in the
Colonyof Sierra- !.eone.'^honàoii,\9f2&, in-1-2. (Mêmes vocabulaires que dans
l'ouvra^^e précédent, avec quelques additions.)
J. Clarkc. — Spécimens of dialects. Short vocabularies of languaget and
notes of countries and customs io Africa. — London, 1848, in-8. (Nombres et
quelques mots en une quantité considérable de dialectes, mais le plus souvent
incorrects.)
S. W. KoELLE. — /Wf////o//a a/i7caita or a comparative vocabularyofnetriy
three hundred words and phrases in more thaa one huadred distinct African
languages. — London, 1854, gr. in-fol. (La valeur des vocabulaires est très
inégale; en général ils sont plus ou moins sujets à caution.)
268 BIBIJOGUAPIIIK
J. G. CiiRiSTALLER. — Sprachproben aus dmn Sudan. (Z. A. S., III). —
fierlin, 1889^ gr. in-8. (Nombreset mots en un certain nombre de langues du
bassin de la Volta, avec des notes d'ensemble; le travail est bon en général,
mais Tauteur a commis une erreur, que j'ai rééditée d'après lui dans mon
Manuel agni, en confondant en un même groupe et sous le même nom de
ffuan ou gwâ certains dialectes kyi de la basse Volta et de la haute Cote d'Or
avec les dialectes mossi-gourounsi du Nta ou Gondja).
I. — LANGUES DES LAGUNES
Mëkyilio (Vétéré). — Néant.
Aliourë (Akapless). — Père Bailleul. — Petit dictionnaire de la tangue
abouré. — Dabou, 1902. (J*ignore si cet ouvrage a été mis en circulation.)
Akyè (Attié). — G. Dreyfus. — Six mois dans fAttié. — Paris 1900, in-13.
(Renferme un vocabulaire du dialecte bodé.)
Père Méraud. — Essai sur la langue attié. — Dabou, 1902, in^lS.
(Dialecte neddin.)
Gooa (Mbâto) et Kyama (Ebrié). — Néant.
Alaguian. — M. Delafosse. — Manuel agni (voir III, groupe agni ; renferme
un court vocabulaire alaguian).
Avikam (Brignan). — A. W. Hanson. — On a vocabutary ofAvekoom^ Ivory
Coast. {Philological Society Proceedings, IV). — London, 1848-50, in*8.
J. L. WiLSON. — Comparative vocabularies of some of the pnncipal
Negro dialects of Afnca, (J. A. 0. S., vol. 1, n* IV). — New-Haven, 1849,
in-8. (Vocabulaire avikam sous le nom de kwakwa.)
Clarke : voir avikum (n* 119, page 20), pandan (n* 158, page 12),
Cape-Lokou (n* 219, page 24) et banda (n* 220, page 24).
Ari (Abidji), Abè et Adyoukrou. — M. Delafosse. — Manuel agni (voir III,
groupe agni; renferme de courts vocabulaires ari et abè et quelques mots
en adyoukrou).
Ahizi. — Néant.
IL — LANGUES KROU
Étude d'ensemble. — G* Thomann. — Manuel néouolé (voir au néouolé;
cet ouvrage renferme de courts vocabulaires de la plupart des dialectes
de la famille krou).
1* Groupe bêté.
Dyida. — Clarke : voir wawi (n* 328, page 28).
Kouaya. — Glarke : \o\r f ries ko (n* 77, page 18) et friesco (n* 204, page 14).
Godyé. — Clarke : voir Kotrahu (n* 75, page 18).
Néouolé. — Clarke : voir grabtva (n<»73, page 18 ; n"159, page 12 et page 37),
bukra (n^" 74, page 18; n* 160, page 12 et n« 202, page 14), andone
(n* 76, page 18) et grand-drewin (n** 203, page 14).
lUinJOC-KAIMllK 209
G. TiiOMANN. — /!!ssai tU' manuel de la langue néouoié parlée dans la
région du Sassandra (Côte d'Ivoire). — Paris, 1904, gr. in-8. (Renferme
une grammaire, des vocabulaires, une chrestomalbie et une notice ethno-
logique et ethnographique.)
ouadia, Hété et Bohoua. — G. Thomann. — Manuel néouoié (voir plus
haut ; renferme de courts vocabulaires de ces dialectes).
' Groupe bakoué.
tude d'ensemble. — Fr. Muller. — Die Sprachen fJasa^ Grebo und km im
Westlichen Afrika. - Wien, 1877, in-8.
G. Thomann. — Manuel néouoié (voir au néouoié ; renferme de courts
vocabulaires comparatifs des dialectes bakoué).
■kouë. — KoELLE : vocabulaire bakoué sous le nom de ghê. G. Thomann
(voir plus haut).
ouaiië (Victory) et Pia (San-Pédro). — G. Thomann (voir plus haut).
.hrioui (Béréby). — Clarke : voir Grand-Bereby (n® 71, page 18).
P. du CnAiLLU.,— Voyages el découvertes dans t Afrique Éguaioriale.
— Paris, 1863, gr. in-8. (Renferme une numération abrioui sous le nom
de baolobo,)
G. Thomann (voir plus haut).
laoui (Plapo et Babo). Kiluam : voir le vocabulaire afpa.
Clarke : voir barboe (n<»* 65 et 68, page 18) et labu (n* 69, page 18),
G. Thoiré. — Recueil de quelques mots^ phrases en usage^ nombres el
verbes empirantes au dialecte plaoui, — San-Pédro (Côte dlvoire), 1901,
in-4. (Inédit )
éouî (Tépo). — - KfLHAM : voir le vocabulaire tapua.
rélw. — J. L. VViLSON and Mrs. Wilson. A small elementarg school book,
— Monrovia, 1835.
The missionaries of the American Board of commissioners for foreign
missions. — A vocabulanj ofGregbo words, — Fair-Hope(CapePalma8),
1837, in-8.
Les mêmes. — First reading book of the Greybo language, — Fair-
Hope, 1837. in-12.
Les mêmes. — A brief grammatical analysis of the Grebo language.
— Fair-Hope, 1838, in-8.
Les mêmes. — A revised édition of the first reading book. — Fair-
Hope, 1838, in-12.
Les mêmes. — Third reading book. — Fair-Hope, 1840, in-16.
Les mêmes. — The first part of the Grebo reader^ with notes and a
dict'onary for the use of beginners. — Cape Palmas, 1843.
J. L. WiLSON. — Comparison bctween the Mandingo^ Grebo and
Mpongwe diaiects. [Dibliotheca Sacra and Theological /levicw^ vol. IV,
nu XVI). — New- York, 1847, in-8.
[jB même. — Comparative vocabularies of aome of the principal Negro
dialecls of Africa. (J. A. (). S., vol. I, n* IV). — New-Haven, 1849,
in-8. (Ilenferme un vocabulaire grébo.)
>•'
270 lillMJOGKAPIIIK
Clahre : voir grnho (n* 07, page 18 el pages 35 et 59), barboe (n* 70,
page 18) et sigii (page 35).
KoELLE : vocabulaire krebo.
J. Payne. — Diclionary of the Grebo language. — New- York, 18Q0,
in.l2.
Le même. — Grebo grammar. — New- York, 1864, in-12.
Le même. — Diclionary of Ihe Grebo language (2^ édition). — Phila-
delphia, 1867, in-12.
J. G. AuER. ^ Eléments of Ihe Gedebo language. — Stuttgart, 1870,
in-8.
Fr. Muller. — Die Sprachen Btua, Grebo und Kru. — Wien, 1877,
in-8.
Knio (Krou). — Kilham : vocabulaire kru.
Geronimo Usera y Alarcon. — Entayo gramatical del idioma de la
raza africana de /fano, por otro nombre Cruman, — Madrid, 1845, iQ*8.
Clarke : voir kanga-kra (n* 62, page 18), nabwa-kru (n* 64, page 18),
kru (n* 66, page 18 et page 36) et sigli (n* 72, page 18 et page 50).
KoELLE : vocabulaire kra.
R. F. BuRTON (F. R. G. S.). — Wanderings in West-A/rica. — Loo-
don, 1863, 2 vol, in-12. (Court vocabulaire kraodans le 2* vol.)
Fr. Muller. — DieSprachen Basa^ Grebo und Kru. — Wien, 1877,
in-8.
G. von der Gabelentz. — Kru-Sprache. {Allg, EncycL o. Ersck. v.
Gi^ber, Sect. Il, Bd. 40.)
Gbassa (Bassa). — Kilham : vocabulaire bassa^ notamment dans les ^fiecùneiu.
La même. — tessons in Bossa and English. — London, 18^.
W. G. Grogker. — Grammatical observations on the Bassa language.
Edina, 1844, in-16.
Clarke : voir bassa (n^ 63, page 18 et page 35).
KoELLB : vocabulaire bcua,
Fr. Muller. — Die Sprachen Basa, Grebo und Kf^. — Wien, 1877,
in-8.
Givi (Gibby, Quéah). — Néant.
Bé. — KoELLE : vocabulaire dewoi.
III. LANGUES AGNI-ASSANTl
Étude d'ensemble. — J. G. Christaller, Ch. W. Locker and J. Zimmermann.
— A diclionary of English, Tshi and Akra. — Basel, 1874, in-8. (Voca-
bulaires fanti, assanti, akim, akouapim, gan et adangbé.)
J. G. Christaller. — Die Volta-Sprachen Gruppe. (Z. A. S., I). —
Berlin, 1887, gr. in-8. (Vocabulaires gan, adangbé, gouan et assanti, avec
notes.)
A. B. Ellis. — The Yoruba-speaking peopler of the Slave^oast of
West'Africa. — London, 1894, in-8. (L'appendice renferme une oompa*
raison des langues kyi, gan, éhoué et yorouba.)
i;ii;iJO(;i;Ai'iiii-: 271
M. Delafossk. — Mmiwil tifjm (voir au jçroupe ajçni ; VI h* parlie : Con-
sidéralions ethnologiques et philologiques).
!• Groupk gan-aiungbk^ (intermédiaire entre la famille aj^ni-assanti propre-
ment dite et la famille éhoué).
iaii (Accra). — Bowdich : numération akra.
R. Rask. — Vcjledniug lil Akra-Spi'oget pd ktfslcn Giuea med et Till-
seg om Akwamhuisk. — Kiuhenhavn, 1828, in-12.
Clarke ; voir ghah (n«* 86, 92 et 93, page 18 et page 37) et Gold-Coast
(n« 149, page 10).
J. ZiMMERMANN. — A grammatical skelc h of Ihe Ah'a or Gn languagc.
— Stuttgard, 1858, 2 vol. in-8.
R. BuRTON. — Wit and wisdom from West-Africa. — London, 1865,
in-12. (Renferme des proverbes gan avec traduction.)
C11RISTALLER, LocKER and Zimmermann (voir à : étude d'ensemble).
H. Johnson and J. G. ChristaLler. — Vocabularies of ih* Niger and
(told'Coast, — London, 1886, in-12. (Renferme un vocabulaire gan.)
J. G. Christaller. — Volta-Sprachen (voir à : étude d'ensemble).
Le même. — Sprachproben (yoir au début de la bibliographie; numé-
ration gan).
J. G. Cbristaller und H. Boiiner. — Ueôungen in der Ah'a oder Gd-
Sprache. — Berlin, 1890, in-8.
A. B. Ellis. — The Yoruba-speaking peuples (voir à : étude d'en-
semble).
Ldanglié (adan-mé). — Koelle : vocabulaire ndampe.
J. Zimmermann. — A grammatical sketch (voir au gan; renferme un
appendice sur le dialecte adangbé).
Christaller, Locker and Zimmermann (voir à : étude d'ensemble).
J. G. Christaller. — Volta-Sprachen (voir à : étude d'ensemble).
Le même. — Sprachproben (numération addmé).
2® Groupe kyi.
omoua et Alioutou. — BowDiCH : numération afutu,
H. JoiiNsoN and J. G. Christaller. — Vocabularies ofihe Niger and
Gold'Coast. — London, 1886, in-12. (Vocabulaire obutu.)
J. G. Christaller. — VoUa-Spmclien (voira: étude d'ensemble; vo-
cabulaire gwn\ et notes sur les dialectes gomoua et aboutou).
*«iti. — W. J. MuLLER. — />i> Afrikanischey auf def* Guineischen Gold-
Cust gelegene, Landtchaffl Fétu. — Nûrnberg, 1675, in-8. (Vocabulaire
fanti d'Afoutou.)
J. CoRRY. — Observations upon the windward coati of Africa^ wilk
vocabularij. — London, 1807, in-4.
BowDiCH : numération fanti.
W. Hutton. — Nouveau voyage dans V intérieur de CAfrique^ traduit
de langlais, par le chevalier Thorel de U Trouplinière. — Paris, 1883,
in-8. (Vocabulaire fanti.)
272 BIHLIOGUAIMIŒ
KiuiAM : vocabulaire fanti.
J. Beecham. — Ashantee and fhe Gold-Coàst and the inhahitanU. —
London, 1841, in<12. (Vocabulaire fanti.)
E. NoRRis. — Outline of a few of the principal languages of Western
and Central Africa. — London, 1841, in-8 obi. (Vocabulaire fanti.)
Clarke : voir koromanti (n«* 84 et 96, page 18; 128, 133, 138, 139 et
140, page 10; 298, page 26 et page 36), agun (n** 78, page 18, et 154
page 12), egua (n"" 82, page 18), fanti (n®* 80 et 91, page 18; 156, page 12;
376, page 30 et page 34) ; agouna (n? 89, page 18), elmina (n* 90, page 18)
et amina (n® 81, page 18).
J. L. WiLSON. — Comparative vocabularies of tome ofthe principal
Negro dialects of Africa. (J. A. 0. S., vol. 1, n* IV). — New-Haven,
1849, in-8. (Vocabulaire fanti.)
Christaller, Locker and Zimmermann (voir à : étude d'ensemble).
J. G. Christaller. — Grammar of the Asanle and Fonte languagc
called Tshi. — Basel, 1882, in-8.
Le même. — Dictionary ofthe Asante and Ponte language called T$ki^
— Basel, 1882, in-8.
Le même. — Sprachproben (numération âmti).
A. B. Ellis. — The Fshi-speaking peoptes of the Gold^CooMi of
West-Africa, — London, 1887, in-8. (Quelques notes sur la langue fanti.)
Le même. — The Voruba-speaking peoples (voira : étude d'ensemble).
R. M. GONNOLLY. — Social life in Fanti land. (Journal of the anêhro-
pological Institute of Great Britain^ XXVI). — (Renferme des remarques
linguistiques.)
Akouamou. — R. Uask. — Vejledning til Akra-Sproget pd ky$ien Ginea
med et Tillseg om Akwambuisk, — KiObenhavn, 1828, in-lS.
Glarke : voir aquimbo (n* 94, page 18).
Akouapim. — Glarrb : voir ahipon (n* 87, page 18).
H. N. Riis. — Elemente des Akwapim- Dialects der Odschi^Sprache.
— Basel, 1853, in-8.
Le même. — Grammatical outline of the Oji language^ wiik spécial
référence to the Akwapin diaUct. — Basel, 1854, in-8.
Ghristaller, Locker and Zimicericann (voir à : étude d'ensemble).
J. G. Christaller. — Negersagen von der Goldkûste. (Z. A. S., I).
— Berlin, 1887, gr. in-8. (Deux contes en akouapim, avec tradaclion et
notes.)
Ouassa. — Clarke : voir warsah (n® 132, page 10) et warsaw (n** 95, pagelS;
169, page 12 ; 253, page 32; 318, page 28 et 374, page 30).
Anoum et Latè. — J. Q. Christaller. — Volta-Sprachen (voir à : étade
d'ensemble; vocabulaire des dialectes anoum et laté sous le nom de guaH
ou gwâ).
Akim. — Clarke : voir akkim (n^ 88, page 18).
Christaller, Locker and Zimmermann (voir à : étude d'ensemble).
Assanti. — Bowoicu : numération ashantee et quelques notes.
iuniJO(;itAriiii-: J7:<
KiLiiAM : vocabulaire ashanti.
Glarkk : voir ashanti (n*»» 79, page 18; 157, page 12 et page 34).
KoELLC : vocabulaire osante.
R. BuRTON. — Wit andwisdom fvom Wesl-Africa, — London, 1865,
in-12. (Renferme des proverbes assanti avec traduction.)
CiiRiSTALLER. LocKER and ZiMMERMANN (voir à : étude d'ensemble).
J. G. CiiRiSTALLER. — Gvammai' of the Asante and fiante languagn
(voir au fanti).
Le même. — Dictionanj of the Asanla and Fnnte language (voir au
fanti).
Le même. — Voita-Sprachen (voir à : étude d'ensemble; vocabulaire
assanti).
Le même. — Sprachproben (numération assanti).
Okouaou. — Clarke : yoir quako (n" 144, page 10).
Koranz.!. — BowDicii : numération koranza mélangée de gbanyan sous le nom
de in ta,
Clarke : voir dagamha (n"* 289, page 32).
Ciiristaller. — Sprachproben (numération koraoza mélangée de
gbanyan sous le nom de guaiï).
Abronde l'est. — BowDicii : numération ùurum,
Clarke : voir trubi fn»» 83, page 18; 167, page 12; 234, page 14 et
page 49).
CiiRisTALLER. — Sprachproben (numération broû).
Assini (Âssine), Kycfo (Tufel), Amansi, Adansi, J>en|^aira, Aa, Takima,
Doma, Abron de l'ouest et Ot! : néant*.
3* Groupe zéma.
Zêma (Amanaya ou Appollonien). — Bowdicii : numération amanaya,
Christaller. — «S/7rac/rpro6en (numération amanahia).
M. Delafosse. — Manuel agni (voir au groupe agni; renferme un
court vocabulaire zéma).
Aaata. — Bov^'DiCH : numération ahanla,
Clarke : voir ahanta (no 85, page 18).
4'' Groupe agni.
Baoulc et étude d'ensemble. — M. Delafosse. — Kssni de manuel de la
langue agni. — Paris, 1901, gr. in-8. (Renferme une grammaire, des vo-
cabulaires, une cbrestomathie et une notice ethnologique et philologique.)
1. Logba. — D. Westkrmamn. — Die Logbaspraehi in Togo. (Karzer AHrtss dcr
Gramrnatik und Texte). — (/. A. 0. 0. S , VII, 1).— Berlin, 1903, in-8. — Le dia-
lecte lo^ba, qui semble faire la transition entre le groupe gan-adangbé, les langues
kyi el los langues mossi-gourounsi, est parit* dans le Togo, au nord et au nord-
esl d'Avalimé. Je n*ai pu faire flgurer ce dialecte dans ma classiBcation des langues
agni-assanti, réludc de M. Westermann ayant paru après l'achèvement du présent
ouvrasTo.
IS
n\ 1{|imj<k;i;ai'Iiik
As8oko(Assinie). — F. jRAND'iieun. — Vncafmlfiire fmnçais-agni. — Paris,
1893, pel. in.32.
Afcnia (San-mvi). — Bowhicii : numération aowin.
Père RoNiiOMMi:: (J. M. J.). — Peliix crercices préparatoires pour
C élude de Vdfim, — Lyon, 1901, pel. in-18.
Autres dialectes. — Néant.
IV. LANGUES MANDÉ.
Ëtude d'ensemble. — Dr. A. Steinthal. — Die Mande-Neger Spra-
chen, — Berlin, 1867, in-8. (Étude comparée du malinké, du val et du
80880.)
J.-B. Ramraud. — La langue mandé. — Paris, 1896, in-8.
M. Delafosse. — Essai de manuel pratique de la langue mandé ou
mandingue. — Paris, 1901, gr. in-8. (Les trois premières parties sont
consacrées au dialecte dyoula, la quatrième est un essai d'étude comparée
des principaux dialectes mandé.)
1* Groupe manoé-tamou.
Soninké (Marka, Sarakolé). — Th. Dwight. — iiemarks on the Sereeuleks.
{American Annals of cducationy oct. 1835.)
X. — Vocabulaires guiolof^ mandingue^ foule^ saracole^ sérairty
bagnon et floupe, recueillis à la Côte d'Afrique pour le senrice de Tan-
cienne Cie Royale du Sénégal et publiés pour la première fois d'après un
manuscrit de la Bibliothèque Royale (Mémoires de la Société Ethnobh
giquCy IL) — Paris, 1845, in-8.
Clarke : voir serawuli (n" 28, page 16).
KoELLE : vocabulaire gadjaga.
Dr. H. Bartii. — Der verlorene Sohn in der Sprache von Sheiw% ku
Sefe oder der Azarareye Sprache. {Zeitschnft der Deutsehen Morgtth
Idndischen Gesellschafty IX.) — 1855. (Texte traduit dans le dialecte so-
ninké deTichit, avec des notes.)
G«l Faioherbe. — Vocabulaire d'environ 1,500 mots français avec
leurs correspondants en onolofde Saint-Louis, en poulardu Pouia et eu
soninké (sarakhollr) de Hakel, — Saint-Louis, 1860, in-8, obi. (et dam
Annuaire du Sénégal pour 1860, Saint- Louis, in-18).
Le même. — Vocabulaire sarakolé ou soninké. {Annuaire du Sénégal^
1864.)
Le même. — Notes grammaticales sur la langue sarakolé ou soninké,
(Annuaire du Sfhiégal, 1881.)
Le même. — Langues sént^galnises , — Paris, 1887, in-18. (Notiee
grammaticale et vocabulaire soninké.)
Cap. Pietri. — Les Français au Niger. — Paris, 1885, in-8. (Quel-
ques notes sur le dialecte soninké.)
D' Tautain. — Note sur les trois langues soninké^ hemmana et mal"
i:iKM()<;i{AnMi-: 2
* • •»
litikc on mandinfjlié. (/{évite de linguistique et de p/tiloloyie compui'ées^
Paris, 1887.)
G. Bastaiu). — /tissai de lexique pour les idiomes soudanais, {/tevue
Coloniale, mai 190().). — Paris, in-8. (Vocabulaire soninké.)
M. Delafossk. — Manuel mandé (voir à : élude d'ensemble ; IV' par-
lie, chap. vin).
©ïo. — Néant.
2* Groupe mandk-fou.
I^a (Bobo-Dioula), Gbin et Xo^nn. — Néant.
ouin (Mona). — M. Delà fosse. — Manuel mandé (voir à : élude d'ensem-
ble; IV' partie, chap. ix : court vocabulaire mouin).
oaénî (Lo, Gouro). — J. Eysséric. — Rapport sur une mission scientifique
à la Côte d'/voire. {youvelles ardùves des missions scientifiques^
tome IX.) — Paris, 1899, in-8. (Quelques mots kouéni.)
M. Delafosse. — Manuel mandé (voir à : étude d'ensemble; IV« par-
tie, chap* IX : quelques mots kouéni).
nio (Ouobé). — Koelle : vocabulaire //70.
bèlé(Nguéré, Manon). — Koelle : vocabulaire mano ou mana,
pelé (Gbéressé). — Kiliiam : vocabulaire pessa,
Clarke : voir pessa (n"" 22, page 1 et page 36)et ùaru (n* 286, page 32).
Koelle : vocabulaires ghandi el gbese.
P. du CiiAiLLU. — Voyages et aventures dans l'Afrique Kquatoriale,
— Paris, I8G3, gr. in-8 (numération bouzé).
J.-B. Ramhauo. — /m langue mandé (voira : élude d*ensemble ; nu-
mération berese).
»aia (Toma). — Koelle : vocabulaire loma,
J.-B. Rambaud. — La langue mandé {voiv k : élude d'ensemble; nu-
mération et quelques mois toma),
Beïma. — Néant.
endé (Kosso). — Kilham : vocabulaire kossa,
Clarke : voir mendi (n** 16, page 4; 90 el 32, page 16), dicama
(n*»' 18, page 4; 27, page 16), kossa (n^ 19 el20, p. 4; 31 e^ 34, page 16 ;
4^>, page 16), barn (n« 293, page éd), pessa (n* 33, page 16), iawifulu
(n'» 301 , page 28 et 278, page 32), kangga (n* 317, page 28), kis$i (n* 279,
page 32), karu {n^ 280, pge 32) et kossa (page 36).
A. W. Hanson. — On tlie Vei and Mnidi dialects. {l^/iilological So-
cietij /h'oceedings, IV). — London, 1848-50, in-8.
Koelle : vocabulaire mende.
P. du CiiAiLLU. — Voijages (voir au kpélé; numération kos).
J. F. Sciioe.n. — (irammar of the Mende language. — l/Ondon, 1882,
in18.
I^ même. — Vnrnbulaiii of the Mende language, — London, 1884,
in.l2.
indorlio (Loko). — KoKLLE : vocabulaire landor'o.
27G lUIU.lOfiKAnill!:
DyaloQkc. — Clarke : voir manua (n* 24, pag^e 16), tihamùa {n? 25,
page 16), jallunkan (a* 29, page 16), Ishamùo (n* 44, page 16).
KoELLE : vocabulaires soso-solima et tene.
E. Mage. — Voyage dans le Soudan Occidental. — Paris, 1868,
in-8. (Numération et quelques mots.)
Sosso (Soussou). — E. Brunton. — A grammar and vocabulary oftke Susoc
language, — Edinburg, 1802, in-8.
KiLiiAM : vocabulaire sussu.
Clarke : voir susu (n"^ 15 ; 28 et 30, p. 3 ; n** 21 et 22^ page 16 ; n* 60,
page 18 et page 34), bangullan (n* 23, page 16) et rio-nunes (n* 98^
page 16).
KoELLE : vocabulaire soso-kisekise.
Dr. H. Steinthal. — Die Mandt-Neger Spraclien (voir à : étude d*en-
semble).
H. M. Stanley. — Through the Dark Continent. — London, 1878,
2 vol. in-8. (Le tableau qui termine le 2« vol. renferme un court vocabu-
laire tusi).
J. H. Dupont. — Outlines of a grammar of tht Susu ianguage. —
London, 1882, in-12.
J.-B. Raimbault. — Dictionnaire françait-soso et soso» français. —
RioPongo, 1885, in-18.
J.-B. Ramdaud. — La langue mandé (voir à : étude d'ensemble; nu-
mération et quelques mots sosso).
Fameciion. — Notice sur la Guinée Française rédigée pour rExpou-
tion Universelle de 1900. (Courte mais excellente note sur la langue
sosso.)*.
3® Groupe mandé-tan.
Noamou, Liglii et Hnéla. — Néant.
Vaï (Veî, Vèou). — Clarke : voir vy et vey(n**2l, page 6;38et4D, page 16;
3S1, page 30), sandu (n* 297, page 26) et kanga couniry (page 57).
F. E. FoRBES and E. Norris. — Despatch communieatit^ the diseo-
very of a native written character at Bohmar^ accompanied by a m-
cabulanj of the Vahie or Veilanguage and alphabet. — London, 1849,
in-8.
S. W. KoELLË. — Narrative of an expédition inio the Vy couniry of
West'Africay and tbe discovery of a System of syllabic writing. —
London, 1849, iii-8.
A. W. Hanson. — On the Vei and Mendi dialects. {Philological Sih
ciety ProceedingSf IV). — London, 1848-50, in-8.
i. Je mentionne ici le vocabulaire bnko de Koellb dans ie PoiyglMa AfriceMê,
qu'il donne comme parlé dans la région de Kayoma et Uoussa et qui semble ap-
parloilir au groupe mandé-fou.
BIHI.I()(;ilAIMIII-: 277
E. NoRRis. — On Koelle's ttiscovenj of a wrxHo.n African languagr
[Ihid,).
F. E. FoRDES. — Fac-similé d'un manuscrit en langue vaï. — Lon-
don, 1851, in-18.
Le même. — Discovery and vocahularies of thn Vnhio and Duhoman
iangunges. — London. 1851, in-8.
S. W. KoELLE. — Outlines of a grnmmar of Ihe Vei langunge, —
I.ondon, 1853, in-8.
Le même. — Outlines ofa grammar of thc Vei ianguage^ togcther
witli a Vei'Engiish vocabulary and an account of the discovery and
nature of the Vei mode of syllabic writing. — London, 1854, in-8.
Le même. — Polyglotta : vocabulaire vei.
P. du Chaillu. — Voyages (voir au kpélé; numération vesey).
Dr. H. Steintiial. — fJie Mande-Neger Sprachen (voir à : élude
d'ensemble).
J. BûTTiKOFER. — Das Xtililensyslem der Vey, [Internationales Archiv
fur /il/tnographie, I, 1888.)
J.-B. Ramdaud. Aa langue mandé (voir à : étude d'ensemble; numé-
ration et quelques molsvaî, avec des notes grammaticales).
M. Delafosse. — Les Vaijcur langue et leur système d* écriture. [L'An'
thropologie, tome X.) — Paris, 1899, in-8. (Renferme quelques notes
grammaticales, une étude sur l'alphabet va! et le tableau des carac-
tères.)
Le même. — Manuel mandé (voir à : élude d'ensemble, IV* partie,
chapitre vi).
MoMOLU Massaquoi. — Phonetic chart of the Vn cliaracters. — Ghen-
dimah (Gallinas), 1900 (1 feuille).
lyoula. — BowoiCH : numération dyoula de Kong,
M. Delafosse. — Manuel mandé (voir à : étude d'ensemble ; renferme
une grammaire, des vocabulaires et un texte dyoula et un essai d'étude
comparée du dyoula avec les autres dialectes mandé),
amana (Bambara). — BowDicii : numération bambarra.
J. Dard. — Dictionnaire français-wolof et français- bambayxi. —
Paris, 1825, in-8. (Même ouvrage, 2* édition. Dakar. 1855, in-8.)
E. NoRRis. — Ou t Une ofa vocabulanj o( à few of the principal lan-
guages of Western and Central Âfrica. — London, 1841, in-8 obi. (Voca-
bulaire hambaiira.)
Clarke : voir n 19 et 20, page 16.
KoELLE : vocabulaire bambara.
Dr. H. Steinthal. — Die Mande-JS'cger Sprachen (\oïr à : élude
d'ensemble; quelques notes sur le dialecte bamana et des exemples).
(^p. PiKTRi. — Les Français au Miger. — Paris, 1885, in-8. (Notes
grammaticales sur le bamana.)
G. BiNGER. — Fssai sur la langue bambara parlée dans le Kaarta et le
Bélédougou, suivi d'un vocabulaire. — Paris, 1886, in-18.
278 HIIUJO(;UAnilK
Père K. Montel. — /dictionnaire hamhara-franrnis, — Saiol-Joteph-
de-N{ça/.obil, 188G, in-18.
Le même. — Kiémcnls de la grammaire bambara. — SaÎDt-Joaeph-de-
Nljazobil, 1887, in.18.
D' Tautain. — Noie sur les trois langues soninktK banmana et mal-
linké (voir au soninké).
Missionnaires de Ségou (Pères Blancs). — Catéchisme bambara suivi
d*un vocabulaire. — Paris, 1897, in-18.
Un missionnaire (A. Toulotte). — Essai de grammaire bambara
(idiome de Ségou). — Paris, 1897, in-18.
6. Bastard. — Essai de lexique pour les idiomes souAaiiait (voir aa
soninké; vocabulaire bamana).
M. Delafosse. — Manuel mandé (voir à : étude d*ensemble; IV* par-
tie, chap. iv).
Turonkè. — KoELLE : vocabulaire toronkn.
Kliassonkè. — J.-B. Ramoaud. — Aa langue mandé (voira : étude d*eDsemble;
mots et expression khassonhè indiqués par la lettre k).
G. Bastakd. — lissai de lexique (voir au soninké; vocabulaire kbas-
sonkè).
M. Delafosse. — Manuel mandé (voir à : étude d^ensemble; IV* partie,
chap. V).
Manenka (Malinké, Mandingue). — BowoiCH : numération mandingo.
J. Dard. — Grammaire wolofe. — Paris, 1826, in-8. (L'appendice eon-
tient des remarques sur le manding:ue.)
X. — African tessons, Mandingo and English. — London, 1827, in-S
(dialecte de la Gambie).
M. Macorair. — A grammar of the Mandingo language^ wilh Tocabu-
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E. Norris. — Outline, etc. (voir au bamana; vocabulaire masulingo).
X. — Vocabulaires guiolof, mandingue^ foule^ saraeole^ etc. (voir an
soninké).
J. L. WiLSôN. — Comparison between the Mandingo ^ Grtbo and
Mpongwe dialects (voir au grébo).
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(Vocabulaire mandingo,)
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Rt'nê Caillié. — Paris, s. d., in-8. (Dialecte malinké du nord.)
Clarkh: : voir mandingo (n"^10à14, pa^eG;12à 17, pagelGet page 34).
mnnin'ja (ii® 18, pajre K») e1 sokkn (n* 59, pagre 18).
Koklle: Voi:abiilaires Knhuf\,fn ^oialecte de Touesl) et mandetlga (dia-
lecte du sud).
P. liu CiiAiLLU. — Voyages (voir au kpélé ; numération en malinké du
Saloun et du Baol).
iuinjo(;KAniiK jrti
Dr. II. Steintiial. — Iha Mund'^-\etfer Spnir/nni (voir à : élude d'en-
semble).
H. M. Stanley (voir au sosso; vocabulaire mandinffo),
D' Tautain. - /Vote sur les trois langues soninkf^y banmana et mal-
linkê ou tnandhnjhr (voir au soniriké).
K. Basset. — /:^ssai sur Vhistoire et la langue de Tombouctou et des
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Le même. — Vocabulaire sangaran recueilli à Victoria (Rio-Nunez).
(Inédit; dialecte malinké du Sangaran ou Sankarao).
J.-B. Rambauo. — La langue mandé (voira : élude d'ensemble; gram-
maire et dictionnaire des dialectes du nord et du sud).
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pratique français-malinké, — Saint-Michel-en-Priziac, 1896, in 1*2.
Le mémo. — â'ssai de grammaire malinkée. — Sainl-Michel-en-Pri-
ziac, 1897, in 8.
J.-B. Ramuauo. — Des rapports de la langue ijoruba avec les langues
de la famille mand*'. {/Julie tin de la Société di* linguistique de Paris,
n'44, 1897.)
Père AoivEN. — Grammaire malinké, — Paris, 1900.
Le même. — Dictionnaire malinké- français, — Paris, 1900.
Le même. — Pictionnaire français -malinké, — Paris, 1900.
M. Delafosse. — Manuel mandé (voira : étude d'ensemble; IV* par-
tie, chap. Il ; dialecte du Dinguiray).
Sidîanka. — Clarke : voir timbu {n^ 34, page 6 et n* 32, page 28).
KoELLE : vocabulaire djaluiïka.
Ouassouloiiiika. — KoELLE : vocabulaire kankailka,
E. Péroz. — Dictionnaire français mandinguc, — Paris, 1891, in-i6
carré. (Dialecte de Bissandougou.)
J.-B. Ramdauo. — La langue mandé (voir à: étude d'ensemble ; quel-
ques mois et expressions spéciaux au Ouassoulou.)
M. Delafosse. — Manuel mandé (voir à : étude d'ensemble; IV* partie,
cbap. m).
Mînianka. — Koelle: vocabulaire /rono (manianka mélangé de val).
M. Delafosse. — Manuel mandé (voir à; étude d'ensemble ; IV* par-
tie, chap. vu).
Minianka, Koiiianka et Maou. — Néant.
V. - LANGUES SÉNOUFO.
Néant.
VI. — LANGUES MOSSÏGOUROUNSI.
Étu<ie d'ensemble. — Ciuustalleh. — Sprachproben (voir au début de
le bibliographie).
iHii iniujoGiiAPiiii*:
!• Groupe mossi.
Gourma. — Koelle: vocabulaire gwma .
F. Dubois. — Vocabulaire gourma. {Bulletin du Comité de tAfriqvt
française, juillet, 1898.) Paris, in-4.
MorLo (Mossi). — Bowdich : numération moisi.
Clarke : voir mosi^ (n** 292, page 26) et wirimose (n*» 285, page 32).
Koelle : vocabulaire mose.
F. Dubois. — Vocabulaire mossi, {Bulletin du Comité de FAfriqut
Française^ juin 1898.) — Paris, în-4.
R. Bluzbt. — Vocabulaire de la langue du Mossi précédé de nota
grammaticales, {/^enseignements coloniaux et documents publiés par le
Comité de r Afrique Française, supplément au n* de mars 1901 da Bul-
letin du Comité.) — Paris, in-4.
Ilirîfo. — Clarke : voir yana (n* 42, page 16).
Glianyan (Nta, Gondja). — BowoiCH : mauvaise numération gbanyan soosie
nom de ingwa.
Von François. — Sprachproben aus dem Togoland (Z. A. S., II). —
Berlin, 1888, gr. in-8. (Court vocabulaire banjaue^ gbanyan mélangé de
korania et de haoussa.)
Christaller. — Sprachproben (mauvaises numérations nta et tas-
jaue).
Da(r|ioma (Dagomba). — Bowdich : mauvaise numération dagwumba.
Clarke : voir dagombo (n"" 217, page 24).
Koelle : vocabulaire Aoama (?).
Samo. — Bowdich : numération kumsallahoo,
X. — Vocabulaire mossi. [Bulletin du Comité de CAfrique Françase,
avril 1899.) — Paris, in-4. (Court vocabulaire samo du Yatenga loui ie
nom de mossi.)
Autres dialectes : (Ouléoulé, dagari, kipirsi, nonouma) : néant
2* Groupe gourounsi.
Gouressi. — Clarke : voir nibulu (n* 383, page 30 et page 53).
Koelle : vocabulaire guresa,
Barilia. — KoELLE : vocabulaire barba,
Kaouri. — KoELLE : vocabulaire kaure.
Manpoursi. — Clarke : voir tsliamba (n*« 43, page 16 et 224, page 14).
Koelle : vocabulaires djclana^ kiamba et legba (?).
Autres dialectes (siti, d^ha, kyâlo) : néant.
3« Groupe lobi.
Lolii. — Koelle : vocabulaire bagbalail.
Autres dialectes (pougouli, dyan, gan, myorou, kyéfo, dorhossyè, kara-
boro) : néant.
BrBIJOGHA1*llIE 281
4* Groupe bobo.
Mia (Bobo Fing). — Koelle : vocabulaire yuia.
jran (Bobo-Gbè). — Koelle : vocabulaire kasm.
Autres dialectes (nyénigué, tara ou Bobo-Oulé) : néant.
5^ Groupe koulango.
oulango (Pakhalla) de Bondoukou. — Bowoicii : mauvaise numération kou-
lango sous le nom de gaman.
Clarke : voir bouluku (n* 171, page 12).
Chrcstaller. — Sprachproben (mauvaise numération koulango sous
le nom de gaman,
VIL — LANGUE HAOUSSA.
BowDicii : numérations haussa, kailaghee et quoUaMffa.
J. Grey Jackson. — An account of Timbuctoo and Houssahy EIHage Abd
ilam Sbabeeny (1787), with I et ters descriptive of travels througb West and
•uth Bai bary and across the Atlas by J. Grey Jackson (1792-95), aUo frag-
snls and anecdotes, chapterson the languages of Africa, supplementing the
eceding work. — London, 1820, in-8 (2 maps).
Kilham. — Vocabulaire housa.
E. NoRRis. — Outline, etc. (voir au bamana; mauvais vocabulaire hatasa).
H.-D. Trotter, W. Allen and Dr. Thomson. — Narrative ofthe Govem-
ml expédition to the Niger, 1 SU . — London, 1848, 2 vol. in-8. (Vocabu-
res par le Dr. Latham.)
J. F ScHOEN. — Vocabulary of the Haussa language. — London, 1843,
.8.
Le môme. — Grammar of the Haussa language. — London, 1862, in-8.
Le même. — Dictionarg of the Haussa language with appendices of Haussa
erature. — London^ 1876, in-8.
Le même. — Haussa reading-book with grammar and vocabutaries. —
•ndon, 1877^ in-8.
Le même. — Magana Hausa, native literature, or Proverbs, talet, fableSi
storical fragments in the Hausa language, with a translation in English. —
ndon, 1885-86, in-18.
Le môme. — Appendix to the Dlctionary of the Hausa language published
]76, — London, 1888, in-8.
Le même. — Grammatical sketch of the Hausa language, (Journal of the
}yal Asiatic Society^ XIV, ii).
Clarke : voir les n»* 35 à 39, page 6; 47 à 50, page 16; 51, 52, 53 et
, pa-e 18 ; 269, 270, 271 et 299, p. 26 ; 352, page 30, et pages 35 et 59.
J. Uichardson. — Narrative of a mission to Central A frica with Dr. Barth
d Dr. Overweg (1850-51). — London, 1851, in*8. (Renfermeain vocabulaire
oussa.)
2K2 lUIir.IOr.KAIMIIK
X. — Progrexs of l/ie African mission, — London, nov. 1851. (Vocabulftifc
haoussa avec textes.)
Dr. H. Bartii. — Vocabularies of the Haussa and Enighedesia languages,
(J. R. G. S., XXI.) - London,1851.
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assez long vocabulaire haoussa, avec des notes grammaticales et philologiques.)
KoELLE : vocabulaires housa-kano et kadjina.
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Binue (Niger and Tsadda), in 1854^ with ethnological, philological, etc.,
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en lamacheq et haoussa, avec traduction et notes grammaticales et philolo-
giques).
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gr. in-8.
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Galtier. — Le pronom af/ixe de la /'* personne du singulier en kaauua,
(Actes du Xh Congrès des Orientalistes^ Section V).
J. LiPPERT. — Rabah. (Mittheilungen des Seminars fur Orienialiscke Sprth
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Le même. — Bibliographische Anzeigen : Dictionary of the Hausa tan*
guage by C, H, Robinson and W, H. Brooks. {Mittheilungen des Seminar»
fur Orientalische Sprachen, IV, 3.) — Berlin, 1901, in-8. (Critique sévère
mais juste du dictionnaire de Robinson.)
Preil. — Kurzes Haussa' W" ôrterverzeichniss aus dem Hinterland unsere^
Togocolonie. (Cité par Lippert dans l'article précédent.)
R. Prietze. — Zwei Haussa Texte. (Z. A. 0. S., III;.
M. Delaposse. — Manuel de langue haoussa ou Chrestomaihie haouts^sk
UIBIJOGRAIMIIR IH'A
précédée d^un abrégé de grammaire et suivie d'un vocabulaire. — Paris,
-1901, in-12.
H. W. Miller. — fiausa notes. — London, 1901.
E. C. Marré. — Die Sprache (/er//auisa. Grammalik, Uebungen und Clires-
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R. Prietze. — Sprkiiwôrler der Haussa. (Z. A, 0. 0. S., VI, 4, et VII,
-1.) — Berlin, 190203, gr. in-8. (Texte et Iraduction allemande.)
W. H. Brooks and L. H. Nott. — Batu na abubuan Hauta^ translated by.
— London, 1903.
VIII. — LANGUE I>OULAR.
KiLHAM : vocabulaire fula.
G. d'Eichtal. — Histoire et origine des Foulahs ou Fellans. {Mémoires
die la Société d*Ethnologiey tome I.) — Paris, 1841, in-8. (Comparaison du
poular av^ les langues de l'archipel malais et de l'Océanie.)
E. NoRRis. — Outline, etc. (voir au bamana; vocabulaire poular).
X. — Vocabulaires guiolof^ mandîngue^ fouie, saracole, etc. (voir au so.
ninké).
Clarke : voir n^ 1 à 5, page 6 ; 1 à 6, page 16 et pages 35 et 58.
M. Macbrair. — A grammar of the Fulah language with vocabularies.
— London, 1854, in-16.
KoELLE : vocabulaires pulotimbo^ salum, gobuf^ et kano,
C. J. ReiCHARDT. — 7 hree original Fulah pièces in Arabie letters, in Latin
transcription and in English translation. — Berlin, 1859, in-8.
G*^ Faidherbe. — Vocabulaire d'environ 1500 mots français avec leurs
Correspondants en ouolof de Saint-Louis^ en poular du Fouta et en soninké.
(yoir au soninké.)
W. B. Baikie. — Observations on the Hausaand Fulfulde languages. —
London, 1861, in-8.
P. DU Chaillu. — Voyages^ etc. (voir au kpélé; numération poular).
Dr. H. Barth. — Sammlung und Bearbeitung, etc. (voir au haoussa;
grammaire et vocabulaire fulfulde).
C. A. L. Reichardt. — Grammaa of the Fulde language. — London, 1876,
iQ-8.
Le même. — Dictionary ofthe Fulde language. — London, 1876, in-8
D' A. GoRRE. — idiomes du Hio-Nuiïez. — Paris, 1877, in-8. (Court voca-
l)ulaire foulah.)
H. M. Stanley (vuirau sosso; vocabulaire sakatu).
G"*' Faidherbe. — Langues du Sénégal. {Revue de linguistique et de phi-
^ologi^ comparées, XIV.)
Le même. — Grammaire et vocabulaire de la langue poul. — Paris, 188*2,
in-18.
284 BIRLIOGRAPHIE
0. de Sanderval. — De C Atlantique au Niger par le Foutah-Djallan. —
Paris, 1882, gr. in-8. (Vocabulaire poular.)
Le même. — Soudan Français^ Kahel^ avec recueil de moi$ foulahs. —
Paris, 1893, in-8.
G. A. Krause. — Ein lieitrag zur Kenntniss der Fuliichen Spraehe in
Afrika. — Leipzig, 1884, in-8.
Cap. PiETRi. — Let Français au Niger. — Paris, 1885, in 8. (Renferme des
remarques linguistiques sur le poular.)
E. VoasBN. — Proben der FulahSprache. (Z. A. S., I, 3). ^Berlin, 1887,
gr. in-8.
T. G. de GuiRAUDON. — Notes de linguistique africaine : les Puis. —
Vienne, 1888, in-8.
Le même. — Balle Fulbe. Manuel de la langue foule. — Leipzig, 1894,
in-18.
D^ Tautain. — Contribution à l'étude de la langue foule {poular). {Revue
de linguistique et de philologie comparées.) — Paris, 1889-90, in-8.
E. GiBERT. — Etude de la langue des Pouls. {Revue de linguistique^ XXXII,
XXXIII et XXXIV.)
R. Arnaud. — Contribution à t étude de la langue peukle ou foullaniyya.
{Bulletin de la Société de Géographie d^ Alger, 5 et 6.) — Alger, 1901.
. •
XI. — LANGUE ARABE.
Parmi la quantité d ouvrages publiés sur la langue arabe, je me coatenle»
rai de citer les deux suivants^ le premier parce qu'il est remarquablement
clair et précis, le second parce qu'il traite spécialement de l'arabe des Maures
du Sahel Sénégalais.
0. HouDAS. — Précis de grammaire arabe. — Paris, 1897, în-8.
L. Galland. — Grammaire d'arabe régulier à Cusage des officier» des
troupes de la marine (autographiée). — Cherbourg, 1898, S vol. in-8 carré*
X. — PIGEONENGLISH et PETIT-NÉGRE.
Néantl
TABLE DES MATIÈRES
Page».
PKÉPACe • ^ .
Alphabet adopté i
Ghap. I. — Langues des lagunes "7
Vocabulaires mékjîbo, abouré, akyè, goua et kyama i7
Vocabulaires alaguian, avikam, ari, abè et adyoakrou 4^
Ghap. II. — Les langues krou JL 66
Vocabulaires dyida, néouolé. abrioui, plaoui, ^': ai et krao 75
Ghap. III. — Les langues agni-assanli ^
Vocabulaires assanti, abron, zéma, aféaia et baoulé i 12
Ghap. IV. — Les langues mandé-tamou et mandé*fou 140
Ghap. V. — Les langues mandé-tan ■ . • 165
Vocabulaires noumou, ligbi, huéla, dyoula et maou 175
CuAP. VI. — Les langues sénoufo 102
Vocabulaires bamâna» foro, tafilé, takponin, guimini et naflna .... 1^
Ghap. Vif. — Les langues mossi-gourounsi 218
Ghap. VIII. — Les langues étrangères 254
BiBLIOGRAPUIB. • • 267
AMOMS. ^ IMP. A. tl'MIIM R &* 4, RVI «AlUlUni.
■ •... ■17
ACME
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APR5 1984
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