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VOYAGES
DU CHEVALIER CHARDIN^
EN PERSE,
ET AUTRES LIEUX DE L'ORIENT,
ENRICHIS D'UN GRAND NOMBRE DE BELLES FIGURES EN TAILLE-DOUCE,
REPRÉSENTANT LES ANTIQUITÉS ET LES CHOSES REMARQUABLES DU PAYS.
NOUVELLE ÉDITION,
Soigneusement conférée sur les trois e'ditions originales , augmente'e
d'une Notice de la Perse , depuis les temps les plus recule's jusqu'à
ce jour, de Notes, etc.
PAR L. LANGLÈS,
Membre de V Institut , un des Administrateurs-Conservateurs de la
Bibliothèque Impériale , Professeur de Persan à V Ecole Spéciale des
Langues Orientales vivantes , Membre de la Société Royale de Gœitin-
gue, de la Société d 'Émulation de V Ile-de-France , du Musée de
Francfort, etc.
TOME DIXIÈME.
PARIS,
LE NORMANT, IMPRIMEUR-LIFRAIRE.
l8i i.
VOYAGE
DU CHEVALIER CHARDIN.
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Suite du couronnement de Soleïmaan,
troisième du nom, deux cent trente-
quatrième roi de Perse.
JLes débauches du roi alloient toujours le même
train ; mais il n'en étoit pas de même de sa santé
qui diminuoit de jour en jour. Car , comme ce
jeune prince se noyoit dans les excès du vin et
des femmes , il étoit impossible qu'elle n'en de-
meurât altérée. Pendant tout le cours de cette
année , il l'eut toujours mauvaise , quelque remède
que les médecins y apportassent , parce qu'il
y contribuoit peu de son côté. S'il quittoit
quelquefois le vin par leur conseil , cela ne duroit
pas long-temps, et il le reprenoit avant qu'il eût
eu le loisir de réparer ses forces : c'est pourquoi
il étoit toujours malade , et avoit toujours le visage
défait ; la foiblesse du corps se communiquoit b.
Tome X. A
2 LE COURONNEMENT
l'esprit , et le rendoit incapable de vaquer aux
emplois où sa condition l'appeloit.
Cependant la cherté du pain augmentoit à
Ispahan, et même le peuple crioit tout haut con-
tre le prix excessif qu'on le vendoit. Il y avoit
plusieurs causes de celte cherté : premièrement,
l'année dernière n'avoit rendu presque que la
moitié de ce qu'on attendoit , parce que les saute-
relles avoient ravagé les moissons; ensuite, la foule
de la cour étoit venue tout à coup se rendre à
Ispahan , sans qu'on s'y attendît , et ainsi l'on n'a-
voit point pensé d'y faire venir de dehors des
grains avant l'hiver. De plus , dans la nouveauté
de ce règne , la plupart des officiers du royaume
venant se présenter à la cour, et quantité de par-
ticuliers, par curiosité ou pour leurs affaires, y
abordant de tous côtés, le nombre des habitans
étoit accru de la moitié ; et il falloit par consé-
quent que le prix des denrées doublât à propor-
tion. Mais ce qui rendoit toutes sortes de vivres
plus chères , c'étoit la mauvaise apparence de la
récolte prochaine , qui ne montroit pas devoir
être plus abondante que celle de l'année passée:
car, comme les moissons se font en ces climats
aux mois de juin et de juillet , l'on peut juger dès
les mois de mars et avril ce qu'elles rapporteront;
c'est pourquoi les marchands de blé et les bou-
de Sole im A an. o
Iangers , qui voyoient bien qu'infailliblement les
grains seroient rares et augmenteroient encore de
prix, ne se vouloient point défaire de ceux qu'ils
avoient , reculant toujours pour attendre la saison
plus éloignée , et que le prix des choses haussât.
De cette sorte, l'apparence d'une famine à venir
en faisoit une présente. Enfin , le mauvais gou-
vernement étoit en partie cause de cette cherté,
parce que les lois n'étoient point observées, et que
les magistrats négligeoient leur devoir, sanscrainte
d'en être punis. Voilà pourquoi le mohteseb
(mohhieceb), ou chef de police, recevoit des pré-
sens de ceux qui vendoient les choses nécessaires
à la vie ; et, pour les gratifier, il faisoit publier
toutes les semaines le prix des choses selon que
ces gens-là le désiroient , c'est-à-dire, un prix
excessif et des trois quarts plus haut qu'il netoit
du temps du feu roi ; car il faut remarquer que
c'est une coutume en Perse , que tous les samedis
ce chef de police règle la valeur de toutes les
denrées pour la semaine suivante , que les vendeurs
n'oseroient excéder sans de très-grièves peines.
Cette friponnerie donc du juge de police, qui n'ap-
préhendoit point le gouvernement présent, faisoit
vendre toutes choses au double et au triple.
Le peuple, presque ruiné par cette cherté, re-
doubloit ses cris, de sorte qu'ils arrivèrent jusqu'à
A 2.
4 LE COURONNEMENT
la porte du palais Royal ; Sa Majesté en fut tou-
chée , et , pour y apporter quelque remède , elle
commit l'affaire à Aly Kouli Kaan {Aly-Qouly-
Khdny), généralissime des armées. Celui-ci com-
mença d'y travailler par une action de générosité
et de justice, qui le fit craindre par tous les mar-
chands et les vendeurs de grains, et lui attira
toutes les bénédictions du menu peuple. Il avoit
commandé à un des plus renommés négocians
d'Ispahan d'envoyer sur la place le premier jour
du marché deux cents sacs de blé , et de ne le
vendre qu'au même prix qu'il se vendoit l'année
précédente. Le marchand crut qu'il vouloit qu'on
lui fit quelque présent : c'est pourquoi, au jour
de marché , pensant par là s'exempter d'obéir au
commandement qu'il lui avoit fait , il lui envoya
deux cents tomans, qui sont quelque mille pis-
toles. Le généralissime extrêmement indigné le
fait venir devant lui. « Chien que tu es, lui dit-il,
» est-ce ainsi que tu veux acheter la famine de la
« ville ? Pour l'affront que tu mas fait , reçois
3) deux cents coups de bâton sur la plante des
3> pieds. » Il les lui fit donner à l'heure même , et
outre cela, le condamna à mille écus d'amende
qu'il s'appliqua, envoyant les dix mille iivresau roi.
11 fit aussi d'abord bâtir un grand four dans la
place Royale , et un autre dans la place publique,
de Sole im A an. 5
et ordonna aux crieurs de publier que c'étoit
pour y jeler vifs ceux qui vendroient le pain à
plus haut prix que la taxe , ou qui cacberoient
leur blé. Ces fours brûlèrent continuellement du-
rant un mois; mais on n'y jeta personne, parce
que nul ne voulut se hasarder à éprouver un si
rigoureux supplice par sa désobéissance.
En même temps il alla visiter lui-même tous
les greniers et les magasins de blé et de farine ,
qui étoient à Ispahan; et, ayant pris par écrit le
nombre qu'il y en avoit chaque semaine, il com-
mandoit aux marchands d'en envoyer une cer-
taine quantité à proportion de ce que leurs ma-
gasins en contenoient , et de ne les vendre qu'un
certain prix , et de n'en délivrer qu'à ceux qui
porteroient un billet de sa main. Il fît le même
commandement pour l'orge , si bien que , pendant
presque toute l'année, on ne pouvoit avoir de
blé ni d'orge , sans un billet marqué de son ca-
chet. Chaque boulanger en alloit quérir un toutes
les semaines ; et, comme ce seigneur savoit pré-
cisément ce que chacun d'eux en débitoit , il ne
lui permettoit par le billet d'en acheter que ce
qu'il lui en falloit. Pour cela il fit défenses aussi
aux boulangers de vendre du pain à d'autres qu'à
ceux de leur quartier, et de leur en vendre da-
vantage que ce qu'il leur falloit pour leur subsis-
6 LE COURONNEMENT
tance ordinaire , afin que ces boulangersne pussent
pas dire que des personnes du dehors seroient
venues acheter de leur pain , ou que celles de leur
quartier en auroient acheté en une semaine plus
qu'en l'autre , et qu'ainsi le débit n'en pourroit
pas toujours être égal. Pour le prix, il ordonna
qu'à l'avenir le batman-cha (batmen-châli) de
pain (poids royal de Perse, qui revient à onze
livres trois quarts du nôtre) ne se vendroit qu'un
abassy (a'bbâry) , qui sont dix-huit sous.
Par ce bon ordre il soulagea merveilleusement
îe peuple qui auparavant payoit ces onze livres
trois quarts de pain un abassy un quart, qui sont
vingt-deux sous six deniers ; et cela fut cause qu'il
y en eut suffisamment. Ainsi les plaintes et les
cris cessèrent ; car , les boulangers étant obligés
de fournir à ceux de leur quartier autant de pain
qu'il leur en faudrait , personne ne s'apercevoit
de la disette , sinon parce qu'il payoit alors dix-
huit deniers de ce qui ne lui coûtoit qu'un sou au
temps de l'abondance; et, pour /aire que ce dé-
bit se pût toujours maintenir , il envoyoit aux
bourgs, villes et villages des environs jusqu'à la
distance de huit à neuf journées, et obligeoit
chaque lieu d'envoyer un certain nombre de
charges de blé ou de farine à Ispahan, et de l'y
vendre le prix qu'il lui marquoit. il en vint par
DE SOLEIMAAN, 7
ce moyen assez pour nourrir la ville pendant six
mois. Lorsque quelque quantité considérable ar-
rivoit, on la faisoit entrer comme en triomphe , le
peuple marchant devant avec les instrumens de mu-
sique, et les bêtes de charge qui le portoient, étant
couvertes de housses et d'une infinité de grelots
et de sonnettes qui faisoient , avec les cris de joie
de la populace , un bruit confus et assez plaisant.
Il y eut quelques villages qui vouloient faire
les mutins, et qui refusoient d'envoyer des blés;
mais la punition des habitans d'Ispahanim-chu
(Isspahânitchèh , ou Spahânek, t. VIII, p. 190) ,
donna de la crainte à tous les autres. Le généra-
lissime avoit dépêché en ce lieu, qui est un grand
bourgde quatre mille maisons à deux lieues d'Is-
pahan , un de ses officiers avec un commandement
du roi, portant ordre à ceux de ce bourg d'envoyer
vendre en la ville capitale deux cents sacs de farine
pour la nécessité présente. Les villageois répon-
dirent qu'ils ne sinformoient point de la disette
des vivres qui pouvoit être dans la ville; qu'ils
avoient payé les droits et les impôts qu'ils dévoient
pour la récolte passée, qu'ils navoient que faire
de porter vendre leurs blés ni leurs farines à Ispa-
han ; que ceux qui en voudroient acheter, vinssent
chez eux, et qu ils n'entendoient point les vendre
que dans leur bourg même. L'officier remontra
8 LE COURONNEMENT
aux principaux que la volonté de Sa Majesté" éloît
telle ; il leur présenta le commandement du roi
qu'il avoit dans les mains ; et comme ils lui par-
loicnt avec trop peu de respect , il mit l'épée à la
main , pensant les réduire à la raison. Ces paysans
qui n'entendoient point de raillerie , se jettent
sur l'officier, l'accablent de coups, et déchirent
le commandement du roi , disant qu'il étoit con-
trefait et supposé.
Le généralissime, indigné de cette rébellion , en
fit le rapport au roi qui lui commanda d'en faire
le châtiment. Ce seigneur envoya deux cents de
ses gardes, qui donnèrent des coups de bâtons
jusqu'à l'excès aux principaux de ces paysans; il
les condamna outre cela à une amende de cent
mille écus , qui fut néanmoins réduite au tiers :
mais ce fut après bien des prières et des soumis-
sions, et un présent pour le généralissime de dix
mille livres , tout cela payé comptant.
Le même seigneur, dans ce temps-là, trouva
moyen de se venger d'un refus que les Arméniens
lui avoient fait, et prit pour cela le prétexte de
celte commission que le roi lui avoit donnée de
fournir Ispahan de blé. Ces Arméniens sont les
chrétiens nés dans Ispahan. On les appelle ainsi
parce qu'ils sont originaires d'Arménie, d'où le
grand Habas les transporta dans le cœur du
de Sol ei m A A n <y
royaume : à présent leur principale colonie est
dehors l'enceinte de cette capitale en un lieu
proche , et qui n'est séparé de la ville que par le
fleuve , comme il a déjà été dit (*). Les Perses
les appellent comme nous Armeni pour la même
raison. Ils appellent aussi les deux Arménies,
l'une Armen-la-Grande , et l'autre Armen-la-
Basse. Haly Kouli Kaan , au commencement
qu'il arriva à la cour , ayant besoin d'argent pour
former son train et avancer ses bâtimens, et ne
sachant où en trouver , un jour que quelques-uns
de ces Arméniens pour quelques affaires étoient
chez lui , il leur demanda lesquels de leurs gens
éloient les plus riches. Ceux-ci lui en nommèrent
cinq ou six, et entr'autres un Koga (Khddjah )
Zakara. Le généralissime se souvint de ce nom ,
et deux jours après, un autre Arménien étant
venu pour lui présenter quelque requête , ils'en-
quît de lui s'il connoissoit le marchand Zakara:
celui-ci lui répondit qu'il le connoissoit ; sur
quoi ce seigneur lui commanda de l'aller quérir.
L'Arménien ne pensoit pas que le généralissime
lui parlât de ce riche Zakara que les premiers lui
avoient nommé , mais d'un autre de ce même
nom, qui, avec ses deux frères, manioit l'argent
(*) Voyez la description d'Ispahàii , t. VIII, pag. rjo, cl suiv. ,.
et le mot Arménien , à la table des matières. ( L-s. )
10 LE COURONNEMENT
du roi , et qui a toujours des sommes notables
clans ses mains pour acheter dans les pays étran-
gers les choses de prix qui peuvent plaire à Sa
Majesté ; il alla donc chercher ce dernier. Le
généralissime qui croyoit avoir affaire au mar-
chand Zakara, le fait asseoir pendant deux heures
de temps, et le traite d'une manière très-obli-
geante jusqu'à le faire dîner avec lui.
Après avoir dîné, le généralissime dit : «Koga
» Zakara, marchand Zacharie , me pourrois-tu
» bien faire le plaisir de me prêter deux cents to-
» maris (qui sont quelque dix mille livres), j'at-
» tends en peu de temps de grandes sommes; et
» alors je te rendrai ce que tu m'auras prêté avec
» l'intérêt, et dans les occasions tu verras que je
» saisreconnoitre ceux qui m'obligent.» L'Armé-
nienlui repartit :« Seigneur, non-seulement deux
» cents tomans , mais deux mille s'il vous les
» plaît. » Ce seigneur fut très -content de cette
réponse ; il lui en témoigna beaucoup de satis-
faction , et lui demanda s'il ne pouvoit pas lui
faire compter cet argent dans le jour même. L'Ar-
ménien, adroit au possible, lui réplique :« Ce sera
-» quand vous voudrez; mais il faut qu'auparavant
» vous ayez la bonté de me permettre de vous
» dire une parole. Deux frères que j'ai , et moi ,
nous sommes commis de Sa Majesté , l'un est aux
DE SOLEIMAAN. ri
3) Indes, et l'autreen Europe : et pour moi, comme
3) vous voyez que je réside ici , tout l'argent que
« nous manions est au roi ; c'est pourquoi , sei-
j)gneur, il faudra que le reçu que vous m'en
3) donnerez , soit scellé du cachet du roi , et il
j) n'y aura plus rien qui m'empêche de vous li-
3) vrer telle somme que vous désirerez. » Le géné-
ralissime vit bien qu'il étoit trompé; car il n'y
avoit rien à faire avec l'argent du roi , et rempli
de dépit, renvoya le marchand , simaginant que
les Arméniens le lui avoient nommé tout exprès
pour éluder sa demande , en la lui faisant faite
inutilement au commis du roi , duquel on n'oseroit
emprunter d'argent. Ce n'étoit pourtant qu'une
méprise que l'équivoque du nom avoit causée.
Comme ces Arméniens ne se font appeler que pat-
leurs noms propres qu'ils ont reçus au baptême,
et ne portent point de surnom , il y en a quantité
qui s'appellent les uns comme les autres.
Le généralissime voulut faire une seconde ten-
tative ; et deux jours après , il trouva l'occasion
de réitérer sa demande. lie heloonter (Jtèlâunter)
des Arméniens, qui est leur chef et seul gouver-
neur, et c'est pourquoi on lui donne ce titre,
qui signifie le plus grand ; celui-ci , dis-je , ayant
fait quelques présens au roi , Sa Majesté lui en-
voya l'habit royal; il s'en revêtit, et, suivi des plus
12/ LE COURONNEMENT
considérables de sa nation, il vint rendre grâces
au roi, et lui baiser les pieds ; il fut ensuite selon
la coutume , avec tous ceux qui l'accompagnoient ,
saluer les plus puissans de la cour, comme pour
les remercier d'avoir contribué à lui faire donner
cet liabit 5 lorsqu'il arriva chez, le généralissime ,
il le fit asseoir, et tous ceux qui l'accompagnoient ;
et après les premiers complimens, il leur demanda
à emprunter cette somme de deux cents tomans,
les assurant qu'il les leur rendroit au plus tôt avec
les intérêts , et qu'il les protégeroit dans les affaires
qu'ils auroient à la cour. Ces gens -ci auxquels
les grands de Perse font souvent de semblables
demandes, mais qu'ils leur refusent aussi d'ordi-
naire fort librement , et qui d'ailleurs connoissoient
assez l'humeur du personnage à qui un prêt
eût été un don ; lui répondirent qu'ils s'estime-
roient bienheureux de lui pouvoir rendre ce ser-
vice , mais que dans l'état où se trouvoient main-
tenant leurs affaires , il leur étoit impossible : que
tout leur argent étoit aux Indes et en Europe
entre les mains de leurs vikils ou commis , et qu'a-
vant leurs retours, ils n'a voient pas moyen de lui
fournir celte somme. Eh bien , répliqua le général ,
prêtez m'en du moins la moitié ; de là il se ré-
duisit au tiers Ces imprudens, intéressés par une
avarice sordide, lui refusèrent encore celte moindre
DE SOLEIMÂAN. l3
somme, sans faire réflexion sur le crédit qu'avoit
ce seigneur, et qu'il leur pourroit susciter quan-
tité de mauvaises affaires. Le généralissime fort
indigné les fit à l'heure sortir de devant lui, en
les appelant des chiens, et leur tournant le dos
pour ne pas recevoir leur salut ; et, trois semaines
après , il envoie un commandement à leur chef,
de la part du roi , de faire venir en la ville qua-
rante mille batman-cha (batman-chàh) de fa-
rine , qui sont quelque cinq cents quintaux. Le
chef des Arméniens fit réponse que dans tout le
bourg, il n'y en avoit pas tant, et que d'en faire
venir d'ailleurs, il n'y avoit point d'apparence ,
puisqu'avec les frais de voiture elle leur revien-
drait à un abassis {abbâcy} et un quart chaque
poids d'onze livres trois quarts , et que néanmoins
le roi entendoit qu'on ne vendit ce poids qu'un
abassis seulement : en quoi il y auroit la cin-
quième partie de perte pour eux. Ce compte
éloit juste, et le généralissime le savoit bien, et
qu'ils perdroient au moins dix mille livres sur ce
qu'il leur faisoit demander de farines : c'est aussi
ce qu'il prétendoit , il voulut que cette somme
qu'ils avoient refusé de lui prêter , leur tournât en
pure perte. Ce seigneur, là-dessus ne se conten-
tant pas de leurs raisons, leur envoie dire qu'ils
eussent à fournir ce nombre de farine , qui leur
ï4 LE COURONNEMENT
avoit été ordonné; que leur habitation étoit des
dépendances d Ispahan, et qu'ils étoient obligés,
aussi-bien que les autres, de secourir la capitale
dans la nécessité où elle se trouvoit; que c'étoit
un ordre exprès de Sa Majesté. Les Arméniens,
quoi qu'on leur pût dire, n'en voulurent rien
faire : ils soutenoient qu'ils n'étoient point obliges
à cette surcharge ; que , par le traité qu'ils avoient
fait avec le roi, ils étoient exempts de tous impôts
et de tous nouveaux droits , en payant à Sa Ma-
jesté, chaque année quatre cents tomans, qui sont
environ vingt mille livres, et que, quand même
il y auroit une véritable famine dans la ville (ce
qui n'étoit pas, Dieu merci), l'on n auroit pas
lieu de rien exiger d'eux au-dessus de cette somme.
Ils avoient raison ; mais leur partie avoit la
force. Il étoit résolu de les pousser à bout, et ne
traitoit pas moins que de faire arrêter prisonniers
les principaux d'entr'eux. Comme ils en eurent
reçu avis, ils envoyèrent toutes leurs femmes au
nombre de plus de trois cents à la porte du ha-
ran (/i/iarcm*), ou du palais des femmes, pour
attendre là le roi et lui demander justice. Elles
prirent le temps que Sa Majesté y étoit , et elles
se rangèrent devant la porte contre les murailles.
11 faut remarquer que c'est en ce lieu où ceux
qui veulent demander justice ou obtenir quelque
deSoleimaàn. i5
grâce, le viennent faire, et que les gardes n'ose-
roient , sous peine de la vie , empêcher personne
de s'y présenter et implorer à haute voix la jus-
tice du prince. Elles menèrent un si grand bruit ,
qu'on l'entendit jusqu'au-dedans du palais; et Sa
Majesté , en ayant su la cause, leur envoya com-
mandement de se retirer , et qu'on donneroit ordre
à leur affaire.
Le généralissime ne laissa pas de presser ces
Arméniens et de les menacer de prison ; à quoi
ils ne trouvèrent point d'autre remède que de
renvoyer, les jours suivans, pour une seconde fois
leurs femmes au palais et au même endroit. Ces
femmes commencèrent à y faire le même bruit
que les premiers jours; et entendant dire que Sa
Majesté alloit sortir par la porte du palais qui
donne dans l'allée Royale, elles coururent en foule
de ce côté -là avec tant d'emportement, qu'une
troupe d'elles vint jusqu'à toucher au cheval du
roi. Les sophis et valets de pied qui marchent
devant et alentour , leur criant fyeri, c'est-à-dire,
gare, les écartèrent à peine ; car ces femmes en-
ragées commencèrent à leur jeter des pierres, et
uned'entr'elleseut bien l'audace de mettre la main
sur la bride du cheval du roi. Sa Majesté , déjà
bien étonnée de ce tumulte, le fut encore davan-
tage de celte action. Pour sa jeunesse et son peu
ï6 LE COURONNEMENT
d'expérience, il ne savoit comment il en devoit
user : il ne faîsoit seulement que dire qu'on les
chassât, qu'elles s'en allassent , et qu'il leur ren-
droit justice. Avec tout cela il eut assez de peine
à se débarrasser de ces démoniaques.
En même temps les Arméniens avoient fait
présenter d'un autre côté par un eunuque à la
mère du roi une requête , comme étant sous sa
protection , parce que leur bourg est une des places
qui lui est assignée pour son apanage. Cette prin-
cesse la reçut et promit de faire office pour eux.
En effet , dès que le monarque son fils fut rentré
chez elle , elle le supplia de vouloir remettre à ces
pauvres Arméniens celte surcharge, vu que , par
les concessions que les rois prédécesseurs leur
avoient faites, en payant la somme arrêtée, ils
étoient exempts de tous les autres impôts. Le roi
répondit à la princesse : « Hé bien, soit : je la
» leur quitte. » A l'instant la princesse dépêche
un eunuque pour leur annoncer cette bonne nou-
velle ; mais l'eunuque , soit par négligence ou au-
trement , ne les trouvant point , ils n'apprirent rien
de cette décharge que le roi leur avoit faite.
Les principaux d'entr'eux au nombre de qua-
rante à cinquante , dans cette ignorance , appréhen-
dèrent que le généralissime ne les envoyât prendre
prisonniers, à cause de quoi ils sétoient réfugiés
sous
DE SoLEIMAAtf. 17
sous le grand portail do la maison du roi , "dit
haly-kapi (a'd/y-qdpy), c'est-à-dire, la porte
haute , qui est un asile pour tous ceux qui sont
poursuivis en justice, et où l'on ne peut prendre
personne sans un ordre exprès du souverain. Sur
le soir , comme Sa Majesté fut retournée du palais
des femmes au lieu où elle donne ses audiences,
on lui vint dire que tous les Arméniens s'étoient
assemblés sous la porte haute avec beaucoup de
tumulte, et qu'ils crioient contre le généralissime
qui les vouloit mettre prisonniers. Le roi répondit
à cet avis qu'on lui donna : « Que font-ils là ces
» Arméniens ? .Qu'ils se retirent, qu'ilss'en aillent:
» je leur ai pardonné , et je leur ai quitté cet
» impôt de farine, auquel Haly-Kouli-Kaan les
» avoit condamnés par mon ordre. » Ce seigneur
étoit là présent, qui ne dit pas la moindre parole,
quoiqu'en son cœur il enrageât d'avoir manqué
à son coup. Plusieurs officiers qui éloient là, cou-
rurent pour porter cette nouvelle aux Arméniens ;
mais, pour leur malheur, au lieu de se retirer, ils
s imaginèrent que c'étoit un piège que leur partie
leur dressoit ; qu'il vouloit qu'ils sortissent de cet
asile , pour les arrêter quand ils en seroient dehors,
de sorte qu'ils firent réponse qu'ils ne sortiroient
point de là , s'ils ne voyoient un commandement,
confirmé du sceau du roi , qui le leur ordonnât.
Tome X. B
l8 LE COURONNEMENT
Les mêmes officiers vinrent rapporter au roi
cette résolution ; sur quoi le généralissime prit la
parole: « Sire, lui dit-il, n'ai-je pas eu sujet de
» représenter à Votre Majesté que les Arméniens
3> n'él oient que des chiens, d'un esprit rebelle,
» et qui n'étoient qu'à regret soumis à votre cm-
» pire? Ne voit-elle pas clairement qu'ils mé-
3) prisent sa parole royale, à laquelle ils ne se
» veulent point fier, ni obéir à ses ordres? Ils
» veulent la contraindre de leur donner par écrit
3) ce que sa bouche sacrée a prononcé. A-t-on
3) jamais ouï parler d'une pareille insolence ? »
— « Tu as raison , reprit le prince , ils méritent
3) ma disgrâce et d'être punis ; qu'on leur aille
3) tout à l'heure fendre l'estomac , ce sont des
3) chiens. » Les officiers se mettoient déjà en de-
voir d'exécuter le commandement du monarque ;
mais le généralissime leur fit signe d'attendre un
peu, et à même temps il se jeta aux pieds du roi,
pour demander la grâce de ces malheureux; car,
outre qu'il n'en vouloit point à leur vie, mais
seulement à leur bourse , il jugeoit qu'une exécu-
tion si cruelle, et la perte de ces gens-là, qui sont
industrieux et habiles négocians , ne pouvoit être
que très-dommageabie à l'état; c'est pour quoi
il ajouta : « Sire , ils sont indignes de la colère de
» Votre Majesté , qu'elle leur lasse grâce ; ils se-
DE SOLEIMAAN. ï 9
» ront assez punis quand on les obligera à payer
» quelque grosse somme d'argent. » — « Ceia sera
» bien, dit le roi; qu'ils apportent pour amende
» le prix de quatre fois !a charge de farine qu'on
» leur avoit demandée-. » C etoit quatre mille to-
mans ou doux cent milje livres. Aussitôt, par une
violence dont l'onn'avoit point encore vu d'exem-
ple en Perse , on arracha ces Arméniens de leur
asile qui, jusqu'alors, avoit été estimé inviolable ;
et on les mit enlre les mains de leur ennemi, qui
les envoya prisonniers dans un beau palais, dont
autrefois le mir-aab ou prince des eaux avoit été
le maître , où ils eurent ordre de se tenir jusqu'à
l'entier paiement de la somme à laquelle ils avoient
été condamnes.
Cette prison les fit penser à eux : ils envoyèrent
le même jour vers le général le supplier de les
mettre en liberté, et qu'ils lui donneroient pour
reconnoissance les deux cents tomans qu'il leur
avoit premièrement demandés, et que , pour leur
amende, ils assembleroient tout le bourg de Julla
(Dju/fa/i),et le feroient contribuer h cette somme
imposée, parce que pour eux ils n'avoient point
du tout d'argent. «Comment, répondit ce sei-
» gneur , les chiens qu'ils sont, pensent-ils que
» cette somme imposée doive être payée par d'au-
« très que par eux ? S'imaginent-ils que l'on souL-
13 2
20 LE COURONNEMENT
» frira qu'eux qui sont riches , demeurent exempts
» de celte charge, et que les pauvres en soient
» accablés? Ils parlent de faire contribuer tout le
» bourg ; Sa Majesté entend qu'il n'y ait que les
» riches qui paient , et que les pauvres , comme
» les artisans et ceux qui n'ont point de négoce,
» en soient déchargés. Les seuls marchands four-
» niront les deux cent mille livres d'amende ; et
» qu'ils ne répliquent plus et ne contestent pas da-
» vantage, s'ils ne veulent voir rehausser cette som-
» me au double. » Les Arméniens toutefois conti-
nuoient toujours à dire qu ils n'avoient point d'ar-
gent, et qu ils étoient dans une impuissance toute
entière de fournir une si grande somme. Enfin ,
il se trouva deux Indiens qui, soit de leur propre
mouvement , soit que les Arméniens les en eussent
fait prier, se présentèrent au généralissime, et lui
dirent qu'ils avanceroient celle wmme de deux
cent mille livres pour les Arméniens , s'ils vou-
loient s'obliger de leur en payer 1 intérêt; ceux-ci
s'y accordèrent, et l'affaire s'accommoda. Au bout
de quatre jours , ils sortirent de prison ; leur chef
ou gouverneur y demeura encore quelques se-
maines jusqu'à ce que toute la somme eut été en-
tièrement fournie, savoir, quatre mille tomans pour
le roi , et cinq cents pour le général d'armée , qui
sont quelque deux cent vingt -cinq mille livres.
DE SOLEIMAAK. 2T
Voilà ce que valut à ces gens trop attachés à leurs
intérêts d'avoir refusé à ce vieux et rusé seigneur
les mille écus qu'il leur demandoit.
Cette amende si considérable ne fut pas payée
par tous les Arméniens , mais seulement par ceux
qu'on appelle Giou/fal/Ç*'). Pour mieux entendre
ceci , il faut savoir que ce bourg de Gioulfa, qui
est un des faubourgs d'Ispahan, est tout composé
de chrétiens qui sont venus d'Arménie; mais ils
ne sont pas tous venus d'un même endroit : c'est
pourquoi ils sont divisés en deux sortes de colo-
nies ou peuplades. La principale colonie est des
Gioulfali , qui sont ainsi nommés, parce que ce
sont ceux qui demeuroient à Gioulfa, petite ville
dans l'Arménie, sur le fleuve Araxe, qui bâtirent
ce bourg , lorsqu'ils furent transportés à Ispahan ,
et lui donnèrent le nom de leur première habi-
tation. Depuis et dans ces derniers temps les
autres Arméniens ayant été contraints de se re-
tirer de la ville où ils demeuroient auparavant ,
se vinrent loger à une des extrémités de ce bourg ,
et y joignirent de nouveaux bâtimens qui forment
quatre cantons, l'un dit des Hirsanli (Irwdnly} ;
l'autre des NaJcchivanli ( Nakhdjévânly} , parce
qu'ils sont peuplés des originaires de ces deux
(*) Voy«Z le mot Djiilfah à la lablc des madères. ( L-s. )
22. LE COURONNEMENT
villes d'Arménie, Hirvan et Nakchuan ( i ) ; les
deux autres sont surnommés des Chams-Abadi et
des Cheik -Sabani , à cause que ceux qui les
habitent, dem^uroient auparavant en deux fau-
bourgs d'Ispahan, nommés Chams-Abad , l'ha-
bitation du soleil , et Cheik-Sabana (2) , l'habi-
tation de F ancien maçon. Celte amende de deux
cent vingt-cinq mille livres a été seulement prise
sur les premiers; les autres que le général n'avoit
pas en si grande aversion, ont été quittes des
farines, qu'on leur avoit imposé de fournir, tous
ensemble pour quinze mille livres seulement.
Les Guèbres, qui sont les anciens Perses ou les
ignicoles , et qui habitent à la dernière extrémité
«le ce bourg, furent déchargés entièrement, après
avoir déclaré leur impuissance, parce qu'on sa-
voit bien que ce sont des gens misérables et ré-
duits à une manifeste pauvreté.
Le général d'armée , peu de temps après, lit
encore payer à Sa Majesté une amende de quatre
cent mille livres, mais à la vérité avec bien plus
de sujet et de justice , par les Multany qui sont
des Indiens banianes ( 0) , appelés ainsi de Mul-
( 1 ) Voyez les mots Irivân et Nahhdjevàn à la tuile des nut-
tieres. ('L-s. )
(a) Voyez sur le chems-âiâd cl le ssàhhci iennà œiàd, la des-
Criptiou d'Ispahan, loin. VI 11, p^g- 4**i 83, etc. (L-s.)
(3) Voyez le mut Banian a la tuile des matières. (L-s,)
DE SOLEIMAAN. 20
tan, une des principales villes des Indes, et la
première voisine de Perse du côlé de Kand-Dar
(Qandahâr) , parce que les premiers qui s'habi-
tuèrent dans le royaume de Perse, vinrent de
cette ville-là. Deux de ces Indiens entretenoient
une secrète intelligence depuis plusieurs années
avec les ministres du roi des Indes , et lui servoient
à Ispahan comme d'espions, pour lui mander
toutes les affaires et les intrigues de la cour et du
royaume ; ils ne manquoient point d'écrire à toutes
les occasions, et pour lors prenant celles de la ca-
ravane qui , dans le printemps, va aux Indes; ils
envoyèrent des lettres par cette caravane , qui
conlenoient, entr'autres choses , q\i'Aureng-Zeb
(c'étoit le nom de ce prince) ne devait point tar-
der davantage à attaquer la Perse; vpiune con-
joncture, ta plus favorable qu'on auroit jamais pu
désirer , l'y convioit ; que rien désormais ne le
pouvait empêcher d'entrer victorieux jusque dans
Ispahan , puisqu'il n'y avoit sur le trône qu'un
jeune homme sans expérience et sans courage ,
plongé dans les débauches du vin et des femmes ;
que celui qui gouvernait tout sous lui , étoit un
vieux tyran, général d armée , mais qui, pour son
grand âge , n'était plus propre à la guerre ; cyià
l'égard des autres ministres , outre que ce n'é~
toient pas des personnes de cœur ni de conseil t
2j. LE COURONNEMENT
ils étaient dégoûtés du gouvernement ; qnavec
cela, il y avait dans le pays une extrême disette
de toutes les choses nécessaires à la vie . et sur-
tout dans la capitale ; que partout on crioit contre
le désordre et la mauvaise administration ; qu'//
courait des bruits que dr plusieurs part.-; la Pr se
était attaquée; qu'enfin les Inuiens ri 'auraient
jamais une plus belle occasion de faire des con-
quêtes en ce royaume-là , ni de reprendre Kancl-
dar. Dans ces lettres éloient enfermés les portraits
du roi et des principaux ministres et olficiers de
l'état, qu'à force d'argent ces Indiens avoient eus
d'un peintre, pour les envoyer à la cour des Indes,
et les faire connoitre au monarque décos pays-là.
Cette menée fut découverte par un petit es-
clave qu'a voit le peintre : car, environ six semaines
après le départ de la caravane , son maître l'ayant
battu avec excès, il entreprit de s'en venger d'une
manière au-dessus de son âge et de sa condition:
il senluit chez le général d'armée, et dit qu'il
vouloit parler à lui en secret ; d'abord on ne le
voulait point admettre, ni aller interrompre ce
seigneur toujours environné d'une foule incroyable
de gens, et accablé d'une multitude d'affaires,
pour un sujet quisembloit de si peu d'importance;
néanmoins, comme il continuoit à demander
qu'on le fit parler à lui , et qu'il avoit un grand
DE SOLEÎMAAN. 2.^
secret à découvrir qu'il ne pouvoit dire à d'autres,
les gardes en donnèrent avis au généralissime qui
le fit venir en sa présence ; et, lui ayant demand-
ée qu'il lui vouioit , l'esclave répondit avec beau-
coup de résolution que ce n'éloit pas chose qui
se pût déclarer devant tant de monde, qu'il lui
plût de faire retirer ceux qui l'cnvironnoient, ou
le faire conduire dans quelque lieu secret où il
pût s'entretenir seul à seul. Le généralissime sur
l'heure n'en fit pas grande estime; et l'on assure
qu'il fui trois jours chez lui, sans que ce seigneur
se mît beaucoup en peine de l'interroger. L'en-
clave persistant toujours à dire qu'il ne révéleroit
jamais son secret qu'à lui seul, enfin le général
d'armée, ému de sa persévérance, le fait venir
dans un petit cabinet, où celui-ci lui déclara que
son maître avoit fait le portrait du roi et de tons
les grands de la cour , et qu'i/ les avoit vendus
secrètement à des Indiens , pour les envoyer aux
Indes ; que trois dervichs (on appelle ainsi les
gens qui mènent par motif de religion une vie
pauvre) étoient les porteurs des portraits ; quVZï
étoient venus chez son maître avec les Indiens ;
et que là ils les avoient cachés sous les hail-
lons qui les cor/v raient ; qu'/7 y avait vu en-
core serrer de lettres , mais quY/ nen savait pas
le contenu; qu'// l'assuroil seulement que ces
26 LE COURONNEMENT
gens ctoient partis avec la caravane de Kand-dar.
Le général d'armée ne savoit s'il clevoit ajouter
loi à la déposition de cet esclave ; il l'éprouva ,
tantôt par des menaces , tantôt par des promesses,
pour voir s'il ne l'ebranleroit point et ne le feroit
point varier , parce qu'il se figuroit que ce pour-
roit bien être une imposture que cet esclave eût
inventée; mais, comme il le vit ferme et qu'il
disoit toujours la môme chose, qu'il l'assuroit
même avec des sermens estimés parmi eux les
plus terribles , qu'il offroit sa tète, si ce qu'il avoit
déclaré ne se trouvoit pas, le général se résolut
de s'en éclaircir. Il envoie deux cavaliers après la
caravane, et leur met entre les mains un com-
mandement du roi pour se saisir de ces porteurs
de lettres et de portraits. Ces deux cavaliers , au
bout d'un mois, atteignirent la caravane; el ayant
reconnu les dervichs aux enseignes que l'esclave
en avoit donné , les ramenèrent prisonniers à
Ispahan.
Lorsqu'ils furent présentés au général d'armée ,
il leur confronta l'esclave, et l'interrogea s'il con-
noissoit ces pauvres gens, el si c'éloient là ces
porteurs de lettres et de portraits. 11 assura que
c'étoient eux , et commença à les presser de telle
sorte qu'il les fit chanceler en leurs réponses. Là-
dessus , ce seigneur l'ail fouiller leurs habits et
de Sole im A an. zy
découdre tous leurs haillons où l'on trouve,
comme l'esclave l'avoit déclaré, les portraits et
les lettres cousues en divers endroits. Le tout
porté au roi , Sa Majesté , ayant vu le contenu
des lettres tel que nous l'avons rapporté, se mit
si fort en col-ère que de rage elle vouloil faire tuer
une partie des Multani indiens , et chasser l'autre
de ses états , quoiqu'ils soient au nombre de plus
de vingt mille. Le généralissime et le premier mi-
nistre essayèrent de l'apaiser, et lui remontrèrent
qu'il ne falloit punir que les coupables; cepen-
dant on ne les découvroit point , et les dervichs ,
quelques tourmens qu'on leur lit souffrir , et quel-
que torture qu'on leur appliquât, n'en déclaroient
rien. Us disoient toujours qu'/Zy ne les connais-
saient point ; cm Us ne savaient point leur nom ,
et quV/.v n'a voient jamais été clicz eux ; qui/s
avaient reçu ce au on avait trouvé dans leurs
hardes chez le peintre , et que les Indiens qui le
leur avaient apporté , ne leur avaient jamais dit
leur nom ni leur logis.
Comme les lettres ne les nommoient point non
plus , ce seigneur ne savoit par où se prendre pour
en connoitre quelque chose : il avoit fait arrêter
les principaux au nombre de plus de deux cents ;
mais, au bout de quinze jours, on les relâcha,
à la réserve de trois qui payèrent pour les cou-
£8 LE COURONNEMENT
pablcs, du moins, si ce n'étoient pas eux qui le
fussent (car cela n'a jamais été bien avéré , et l'on
n'en avoit que des indices assez foibles); à cause
de cette incertitude , on se contenta de la confis-
cation de partie de leurs biens , tels qu'on Ips put
découvrir, qui se trouvèrent monter à de grandes
sommes, desquelles toutefois par pitié l'on ne
prit que huit mille tomans, qui sont quatre cent
mille livres; et le reste leur lut laissé sur ce qu'ils
remontroient que ce qui paroissoit être à eux ,
appartenoità des marchands qui demeuroient aux
Indes. Pour les trois porteurs de lettres et de por-
traits, aussi-bien que le peintre, ils reçurent des
coups de bâton en grand nombre : et l'on ne les
relâcha point que quand les pieds leur furent de-
venus aussi gros que la tête à force de bastonnades.
En ce temps-là, Cha-navas-Kaan {ChâJi-
nawâz-Khâri), prince gouverneur de Géorgie,
envoya son fils à la cour de Perse, pour prier le
roi de lui donner la charge de daroga (ddrdghah}
ou grand-prévôt d'Ispahan , qui lui appartenoit
suivant les conventions passées entre les rois de
Perse et les princes de Géorgie. Sa Majesté eut
assez de peine à lui accorder sa demande , parce
que cette place étoit remplie; néanmoins les mi-
nistres, reconnoissant combien sa prétention étoit
juste , en parlèrent au roi de si bonne sorte qu'en-
DE SOLEIMAAN. ^3
fin il l'en investit, ordonnant à Kelk-Haly-Bek
{Kclb-A ly-bcyg} de s'en défaire, qu'on récom-
pensa d'un autre emploi aussi considérable.
Pour entendre ceci, il faut remarquer que ,
lorsque le grand Hnbasse rendit maître de la Géor-
gie (ce qu'il fit autant par adresse que par force),
par les leurres dont il attrapa ce pauvre Temuraz-
Kaan qui en fut le dernier roi , il lui proposa de
grands avantages, pourvu qu'il voulût se sou-
mettre à son empire et reconnoître sa domination;
et, enlrautres, que la charge de grand -prévôt
d'Ispahan appartiendroit à l'avenir à un des en-
fans du prince de Géorgie , et que ce droit seroit
transmis à ses descendans à perpétuité. On lui a
tenu parole jusqu'à maintenant, et le fils du prince
de Géorgie exerce toujours cette charge.
Une troisième place fut encore remplie, à sa-
voir, le gouvernement de Chamaki (*) , qui em-
brasse une partie de laMédie australe et une autre
de l'Hyrcanie. Il fut donné à Sefer-Kouli-Kaan ,
c'est-à-dire , prince esclave des armées. Il étoit
vacant par la mort de Negef-Kouli-Kaan, un
des braves seigneurs de Perse , homme généreux
et hardi, qui, par sa résolution et son courage,
s'étoit élevé à cette haute fortune, comme il a été
dit ailleurs. Les marchands joailliers européens
(*) Voyez ma note sur Chàmàkhy , lom. II , pag. 3io. (L-s. )
3o LE COURONNEMENT
ont souvent senti les effets de sa généreuse libéra-
lité ; car il ne secontmtoit pas seulement de payer
1rs pierreries qu'il achetait d'eux, il les régaloit
d'habits , de présons et de bonne chère.
Pendant que les choses se passoient ainsi dans
la capitale de Perse, levS frontières étoient dans
les appréhensions de la guerre qui les menaçoit
de toutes parts ; on ne voyoit que courriers à
ïspahan , les uns du côté de la Bactriane , de
l'Hyrcanie et de la Médie , qui venoient donner
avis de divers desseins que pouvoient avoir les
Cosaques , les Kalmak Yus-beks et les autres Tar-
tares. Il en venoit aussi du côté de la Turquie et
de l'Inde , qui n'apportoient pas des nouvelles
moins fâcheuses. A la cour, on ne craignoit la
guerre que de ces deux côtés, et principalement
de ce dernier, parce qu'on savoit que les Turcs
avaient assez d'affaires en Candie.
A l'égard du roi des Indes , toutes les appa-
rences Jaisoient conjecturer qu'il cntreprendroit
la guerre contre la Perse ; car , outre que de lui-
même il avoit l'esprit hautain et plein d'ambition ,
qu'il étoit paisible au dedans et n'avoit rien à
craindre au dehors, il y devoit être porte'* pour
réparer les affronts que son ambassadeur Terviet-
Kaan avoit reçus en Perse. En la vie d'Habas II,
il a été parlé au long de cet ambassadeur qui vint
DE SoLËIM A A N". 3l
à Ispahan , l'an 1664 de noire compte . avec une
suite de huit mille hommes. On a fait, mention
des présens qu'il apporta, si riches que cela n'est
pas croyable, tant à legard de ceux que le roi
accepta, que de ceux qu'il refusa. On a traité
aussi du sujet de son ambassade , de son séjour
à la cour de Perse , des outrages publics qu'Habas
prit à tâche de lui faire pour affronter en sa per-
sonne celle d'Aureng-zeb son maître, et se venger
par là du retardement dont il avoit usé à lui ren-
voyer son ambassadeur. Enfin, nous avons décrit
les présens dont le roi de Perse chargea l'Indien
pour porter à son prince.
Habas II mourut quelque quinze jours avant
que cet ambassadeur arrivât auprès de son roi ,
qui , ne sachant pas encore cette mort , et ayant
appris de lui-même les mauvais traitemens qui
lui avoient été faits à la cour de Perse , en té-
moigna une colère furieuse : il disgracia d'abord
Terviet-Kaan , lui reprochant qu'il ctoit un lâche ,
et qu'il devoit plutôt mourir mille ibis que de
souffrir de pareils affronts. Il fit conduire en la
grande place de Dehly , sa résidence, tous les
chevaux de prix que le Persan lui envoyoit au
nombre de six vingts , et leur fit couper les jarrets.
Ensuite il fil publiquement brûler les riches étoffes
d'or et de soie , les turquoises et tous les autres
<>2 LE COURONNEMENT
présens qui venoicnt de la part de ce monarque;
et , comme s'il lui eût voulu déclarer la guerre , il
défendit à ses sujets tout commerce de terre
et de mer avec la Perse, et il expédia des ordres
très-exprès dans tous Jes ports des Indes, qu'on
n'eût à laisser passer aucun vaisseau indien dans
ce royaume-là. Ces nouvelles, qui vinrent à Ispa-
lian , faisoient croire à la plupart que la guerre
étoit assurée, et chacun s'y préparait. Les plus
éclairés néanmoins n'en jugèrent pas si définiti-
vement ; mais ils n'osoient s'en expliquer. Celui
qui appuyoit le plus les nouvelles de cette guerre
indienne, et qui leur donnoit crédit à la cour,
étoit Gernchid-Kaan-Koular-Agacie {Djemchyd-
Khân- Qoùllar - âghâcy) , général des esclaves.
ÎI possédoit les bonnes grâces du roi, aussi-bien
que l'amitié du général d'armée. Ce seigneur, le
plus fourbe qui fut jamais, avoit , pendant les
neuf premiers mois de ce nouveau règne, formé
tant de dangereuses intrigues contre les plus grands
et contre les moindres, qu'à la fin quelques-unes
de ses pratiques ayant été découvertes, il s'étoit
rendu insupportable, et s'étoit attiré une haine
universelle , si bien qu'il appréhendoit justement
de ne pouvoir résister à tant d'ennemis. 11 est vrai
qu'il avoit les bonnes grâces du roi et du général
d'armée ; mais c'étoit tout , cl il n'étoit pas assure
s'il
D E S 0 L E I M A A N. 33
s'il pourroit s'y conserver encore long-temps. IL
se persuada que le meilleur parti qu'il avoit à
prendre en une conjoncture si fâcheuse, étoit de
se retirer le plus loin qu'il pourroit de la cour,
avec un prétexte spécieux et plein de gloire; et,
comme le gouvernement de Kand-daar lui pré-
sentoit cette occasion si favorable pour son des-
sein, il pensa à se le faire donner.
Pour cela il appuya fortement les faux bruits
qui coururent de cette guerre que le roi des Indes
entreprenoit : il donnoit à Sa Majesté des avis
qu'il disoit être très-assurés, que l'Indien venoit
assiéger Kand - daar avec une puissante armée ;
que , pour mieux faire réussir ses desseins et at-
tirer à son parti les Yuz-beks , il leur avoit envoyé
cinquante lacres(/#£) de roupies, qui peuvent être
sept millions de livres , à condition qu'ils se décla-
reroient contre la Perse ; qu'Aureng-zeb même
étoit déjà en campagne. Enfin, il sut forger des
fables si apparentes et des terreurs si probables,
qu'on ne pensa plus qu'aux remèdes qu'on pour-
roit apporter à des maux qu'on estimoit si proches
et si dangereux. Là-dessus, il fait le fidèle sujet
et le passionné pour sa patrie : il assure qu'il veut
être le korban {qorbân') , comme ils parlent;
c'est-à-dire , le sacrifice qui opérera le salut du
peuple, et qu'il ira lui-même à Kand-daar exposer
l'orne X. C
54 LE COURONNEMENT
sa personne et soutenir les premières attaques des
ennemis. Il intéressé le général d'armée dans cette
brigue, lequel d'ailleurs étoit bien aise de lui ren-
dre la pareille et de se revancher du plaisir qu'il en
avoit reçu, de la façon quenousl'avonsmarqué. Le
roi, persuadé par cesdeux seigneurs qui étoient ses
deux confidens, l'un le général de ses armées, et
l'autre le général de ses esclaves, accorda à ce der-
nier ce qu'il briguoit avec tant, de chaleur, et lui
donna la commission de lever du monde pour Kand
daar, avec espérance d'en avoir le gouvernement.
Ce ne fut pas une petite joie à ce faiseur d'intrigues
qui se crut parla à couvert de toutes les mauvaises
affaires que son esprit inquiet lui avoit attirées.
Nous avons dit ailleurs que, de tout temps, ce
seigneur avoit passé pour un grand fourbe , et que ,
sousHabasII {Abbâs}, appuyé de la faveur du
prince , il avoit cent fois joué la cour * qu'il prenoit
en ce temps-là de l'argent de tous ceux qui lui en
offroient, leur promettant de leur faire donner
les charges et les emplois qu'ils demandoient, et
qu'après l'avoir reçu , il ne se souvenoit plus de
ses promesses; qu'il prenoit plaisir de s;\ncr la
discorde et de mettre le feu partout ; qu'il inven-
toit des calomnies dangereuses contre ses compé-
titeurs , et qu'avec un front d'airain , il les débitait
au roi comme des vérités très-constantes. Ce sei-
DE SOLEIMAAN. 35
gneurau reste étoit bien fait de sa personne, d'un
grand courage et d'un grand esprit , adroit aux
armes, libéral jusqu'à la magnificence; il eût pu
passer pour un des excellens hommes du monde ,
sans cette noire malignité dont il infectoit toute
sa conduite ; en un mot , on ne vit jamais un com-
posé si mêlé de bonnes et de mauvaises qualités.
Cetoit par les bonnes qu'il gagnoit le cœur de
ses maîtres, comme c'étoit par les mauvaises qu'il
se rendoit odieux et redoutable à ses égaux; et,
comme il entra dans l'esprit du jeune souverain,
comme il avait fait dans celui de son père, il
continua sous ce nouveau règne les mêmes pra-
tiques d'auparavant.
Un des premiers tours de fourbe qu'il fit , tomba
sur Mir-za Ibrahim, ou Abraham Vazier, ou
fermier royal d'Azour- beyan (*), qui est la
Médie , un des plus riches de la Perse. II tira de
lui cinquante mille livres, et, avec cela, lui sus-
cita une affaire qui lui fit perdre la plupart de
ses grands biens, et qui le fit tomber dans une
disgrâce dont jusqu'à présent il ne s'est pu relever,
et dont apparemment il ne se relèvera jamais; voici
comme la chose se passa : Le général des esclaves,
dans le dessein de tirer cette somme de cinquante
(*) Myrzà ILràhym, vczyr de V Azerbaïdjan. Voyez ce dernier
Inot à la table des matières. ( L-s. )
C 2.
56 LE COURONNEMENT
mille livres , s'adresse au neveu de ce riche fermier;
car , pour lui, il-étoit à Tauris où il exerçoit sa
charge. C'étoit un jeune homme, fils de Mir-za
Sa(\ek(Myrzâ ' Ssâdec/j , ou seigneur juste, aussi
vazier, comme son frère, de la province de Fars
qui est la Perside , qui ne cédoit point à l'autre en
richesses. Ce jeune seigneur avoit en cour la charge
fterhaël-tahuil ( * ) , c'est-à-dire , chef contrôleur
de tous les bâtimens du roi et des maisons d'is-
pahan. Un jour le général des esclaves le tire à
part, et lui tient ce langage : « Que fait mainte-
3) nant à Tauris ton oncle Mir-za Ibrahim ? Pour-
» quoi ne vient-il pas à la cour ? Y a-t-il quelqu'un
j) plus propre que lui à remplir la charge de pre-
j> mier ministre ? Mahammed-Mchdy qui l'oc-
» cupe indignement , n est qu'un buffle et un
j) innocent mal propre au maniement des grandes
3> affaires. Je sais de bonne part que le roi veut
» donner sa charge à un autre ; je ne connois per-
» sonne plus propre à exercer un emploi si im-
» portant que Mir-za Ibrahim, et je crois que,
» sans beaucoup de peine , je l'y ferois entrer à
» la faveur de quelques présens qui ne seroient
» pas excessifs. Si tu me veux donner mille to-
j> mans (qui sont cinquante mille livres), je m'as-
(*) Voyez sur les mots érbàù tahhoùyl , ma note , tom. \ II ,
pag. 33o. ( L-s. )
DE SOLEIMAÀN. Zj
» sure de le faire, an lieu de vazier d'une province,
3) grand-visir de toule la Perse, c'est-à-dire, pre-
» mier ministre. »
Ce jeune seigneur lui répondit qu'il y songeroit ;
et, dans le moment qu'il l'eut quitté, il envoie en
diligence un courrier à son oncle , qui lui porte
la proposition du général des esclaves. Celui-là,
par le même courrier, renvoie ordre à son neveu
de donner à ce général la somme qu'il demandoit :
ce qu'il exécuta aussitôt. Là -dessus, un autre
courrier arrive à Ispahan de la part de Mir-za
Ibrahim. Ce personnage se persuadoit que son
élévation au souverain ministère étoit assurée, et
cela d'autant plus qu'en effet il en étoit digne; et,
pour s'y faciliter l'entrée, il demandoit parce
courrier permission à Sa Majesté de lui venir
baiser les pieds; qu'en son absence, son fils exer-
ceroit sa charge , et qu'ainsi le service de Sa Ma-
jesté n'en seroit point diminué. Les ministres qui
ne savoicnt rien de l'intrigue, ne crurent pas que
cette permission de venir baiser les pieds du roi
pût beaucoup nuire à leurs intérêts , ni qu'elle dût
servir de base à un dessein plus important. Ainsi
sa requête fut aisément octroyée, et on lui envoya
un commandement pour pouvoir venir et laisser
son fils en sa place.
Pendant que ces courriers alloient et venoient,
38 LE COURONNEMENT
un certain bruit sourd arriva jusqu'aux oreilles,
du jeune seigneur, neveu de Mir-za Ibrahim,
que le général des esclaves Gemchid-Kaan ( Djem-
chyd-Khàri)è\c\\ sur son départ pour Kand-daar.
Il s'en informe plus exactement ; et, comme il eut
reconnu que cela n'étoit que trop vrai, il songea
aux mille tomans qu'il avoit délivrés à ce général
au nom de son oncle , qui s'en alloient être perdus
s il n'y prenoit garde. Il s'en alla donc rendre
visite au général des esclaves; et, par quelques
termes de civilité , il le fit souvenir de la pro-
messe qu'il avoit faite de rendre à son oncle de
bons offices auprès de Sa Majesté, pour l'établir
premier ministre, et de la somme qu'il lui avoit
mise en main en cette considération ; qu'il avoit
appris que lui , général des esclaves, alloit quitter
la cour , et qu'ainsi l'affaire étoit désespérée ; du
moins, si elle avoit à réussir , ce ne pouvoit plus
être par son moyen, qu'ainsi il le supplioit de lui
rendre les cinquante mille livres qu'il avoit reçues.
Le général des esclaves ne témoigna point d'être
choqué de cette demande : il répondit que cela
•étoit raisonnable, et que dans un certain temps
il lui restilueroit cette somme. Ce temps venu,
il le remit de la même sorte plusieurs fois de jour
à autre. Le neveu de Mir-za Ibrahim le pres-
soit . et ne laissoit passer aucune occasion; il lus,
DE SOLEIMAAN. 09
parloit néanmoins tout bas , de peur de faire écla-
ter un secret qui éloit capable , s'il eût été su, de
renverser la maison desononcleetlasienne. Enfin
le général des esclaves se lassa de le remettre tant
de fois ; et , comme il se trouva au bout de ses
finesses, et qu'il ne savoit plus quels détours il
devoit prendre , il se résolut , pour se délivrer des
poursuites de cet importun solliciteur, de rompre
avec lui sans marchander davantage. Un soir,
lorsqu'il étoit prêt de commencer sa prière, pour
ensuite se rendre à la cour (car les mahométans
ont accoutumé de faire leurs prières en public),
ayant aperçu ce jeune seigneur qui s'avançoit
pour l'aborder, il se servit de celle occasion où
il y avoit quantité de monde qui pourroit en-
tendre ce qu'il diroit , et même des personnes de
la première qualité; et, après un grand hélas ,
il ajouta tout haut, levant les yeux et les bras au
ciel : « Bon Dieu ! que ferai-je à cet homme ; il
» me poursuit partout comme un coupable; il
» ne me donne pas le temps de faire mon naa-
» maz ou prière; il ne me permet pas d'entrer dans
» mon haram vers mes femmes ; je le trouve tou-
» jours à mes côtés. » Puis, Se détournant vers
» lui : « Que te puis-je faire, mon ami, pour
» le contenter ? Suis-je le roi de Perse pour créer
» ton oncle premier ministre d'état ? Va trouver
40 LE COURONNEMENT
y> Sa Majesté, je ne puis rien en cette affaire. »
Je laisse à penser quel coup de tonnerre ce fut
à ce jeune seigneur ; il eût voulu pour dix fois la
somme n'avoir point obligé ce méchant homme
à parler, et il se repentoit en son cœur de l'avoir
pressé de si près ; mais c'étoit trop tard : la menée
de Mir-za Ibrahim fut découverte par là , et toute
la cour qui le sut , jugea bien qu'elle ne coûteroit
pas peu à cet ambitieux infortuné, comme il
arriva en effet.
Le général des esclaves , par une semblable
adresse, avoit déjà auparavant excroqué du nazir
ou surintendant général trois cents tomans , qui
sont quinze cents pistoles : cela arriva dans le
temps que la cour retourna à Ispahan. Ce fourbe
subtil s'en vint le trouver chez lui tout échauffé,
et l'ayant tiré à part, il lui dit : « Seigneur, je
» viens d'assurer votre tête que les pratiques de
» vos ennemis avoient mise en danger. Le roi
» s'étoit laissé aller à leurs calomnies , en sorte que
» si je ne m'y fusse opposé, il avoit résolu de ne
» vous point envoyer l'habit , ni la patente royale.
» Le général des mousquetaires éloit celui qui
m vous nuisoit davantage , je lui ai fait une que-
» relie pour ce sujet ; je crois que vous ne man-
x querez pas de reconnoitre ce bon office que je
» vous ai rendu. »
DE S O LE I M A AN'. -\ (
Il en fit autant à Mir-za Moumen , c'est-à-dire,
seigneur sans tache (*) , qui étoit nazir ou sur-
intendant des écuries du roi : ii lui attrapa deux
mille pistoles, sur ce qu'il lui fit accroire qu'il
l'avoit hautement protégé contre de puissans accu-
sateurs qui le vouloient perdre dans l'esprit de Sa
Majesté; qu'au reste, il ne prétendoit pas en de-
meurer là , mais qu'il vouloit si bien faire auprès
du prince , qu'au lieu de surintendant des écuries,
il deviendroit surintendant général du domaine,
en la place de Maksoud-Bck (Maqssoùd-beyg) ,
qui occupoit indignement cette charge, et dont
la tête étoit prête de tomber, parce que ie roi ne
vouloit plus voir un homme comme lui qui s'éloit
opposé à son élévation sur le trône. Sur son dé-
part, ce général des esclaves voulut encore laisser
des marques de son adresse et de ses malices : il
s'avisa de mettre mal ensemble , jusqu'à se vouloir
perdre mutuellement, les deux premiers eunuques
du roi, qui sont comme les petits souverains du
dedans du palais, savoir, le mehter ou grand-
chambellan, et Aga-Mubarik, surintendant de
la maison de la princesse mère. Il alla dire au
grand-chambellan, comme un secret très-impor-
tant et que l'amitié qu'il avoit pour lui l'obligeoit
de lui révéler , qu' Aga-Mubarik , à toutes les occa-
(*) ifyrzù inoiimcn signifie seigneur fidèle. (L-s. )
43 LE COURONNEMENT
sions , parloit très-mal de lui au roi , mais que sa
malice retomboit sur sa tête , parce qu'il avoit en-
tendu dire à Sa Majesté qu'elle ne pouvoit plus
supporter les médisances et la malignité de cet
homme, qu'elle étoit résolue de le faire tuer, et
qu'elle l'auroit déjà fait , sans quelque reste de
considération qu'elle avoit pour le service qu'il lui
avoit rendu , lorsqu'il s'agissoit de son élection. Il
alla à même temps trouver Aga-Mubarik, et lui
dit à peu près les mêmes choses contre le grand-
chambellan, qu'il avoit dites au grand-chambellan
contre Aga-Mubarik : si bien que ces deux eu-
nuquesnourrissoientl'un contre l'autre une secrète
rage , attendant néanmoins cet effet de la colère
du prince contre leur ennemi , que ce général des
esclaves leur avoit fait espérer; mais, comme le
temps se passoit, et qu'ils ne voyoient rien arriver
de ce qui leur avoit été promis , chacun commença
a douter delà vérité de ce rapport qu'on lui avoit
fait. Ils reconnoissoient assez le personnage qui en
étoit l'auteur, et que c'étoit un grand fabricateur
de mensonges ; ils résolurent donc de s'en éclaircir.
Le mchter ou grand-chambellan fut le premier
qui le découvrit ; et il en prit l'occasion un jour
qu Aga-Mubarik l'avoit salué à la rencontre avec
des paroles de complimens ordinaires. Ce grand-
chambellan lui repartit froidement : «Voilà une
DE Sol El M A AN. 43
» langue qui me donne le salut à l'oreille et la
}) mort au cœur. » Et là-dessus, le tirant à quar-
tier : « Quels mauvais offices, lui dit-il , vous ai-je
a rendus, pour vouloir procurer ma mort , me
» rendant odieux au prince comme vous faites
3) tous les jours? Ce qui me console, c'est que
:» vous ne serez pas si heureux dans votre entre-
» prise que vous pensez. » Aga-Mubarik, voyant
par là la porte ouverte à l'éclaircissement qu'il
désiroit , lui répliqua : « Ce n'est pas à vous, mais
» c'est à moi à me plaindre; car n'est-ce pas vous
» qui avez tenu au roi tels et tels discours sur
» mon sujet , qui étoient capables de me faire
» perdre la vie, si Sa Majesté y eût ajouté foi; mais,
» Dieu merci , l'on n'a pas voulu vous croire ? »
Ces deux seigneurs se trouvèrent bien étonnés
d'avoir à se faire tous deux le même reproche;
ils continuèrent à confronter leurs plaintes: et cet
examen leur découvrit à la fin que ce n'étoit qu'un
roman, mais un roman pernicieux que le général
des esclaves avoit composé pour les mettre mal
ensemble , et pour profiter de leur mésintelligence.
Cependant , comme ce noir artifice n'avoit point
eu tout son effet, et qu'il ne leur avoit pas fait
beaucoup de mal , ilsdissimulèrent pour l'heure , et
ne s'en plaignirent point ; ils se résolurent d'atten-
dre quclqu'autre occasion de se venger, et ils so
44 ^E COURONNEMENT
promet toient bien qu'elle ne leur échapperoït pas
quand elle se présentèrent. Ces eunuques sont fort
adroits en ces sourdes pratiques , et il n'y en a
point qui sachent si bien conduire une vengeance
par des chemins couverts, et la faire éclater à l'im-
pourvu: aussi n'ont-ils pas manqué de rendre en
son temps la pareille à ce méchant homme, comme
il sera dit en son lieu; car ce sont eux, comme
on le tient , qui ont le plus contribué à sa disgrâce
et à sa mort.
Dès que le général des esclaves eut reçu sa
commission pour le gouvernement de Kand-daar
(Qanda/idr), et pour soutenir la guerre contre
les Indiens , il commença à lever des soldats à
Ispahan , auxquels il faisoit faire tous les jours
l'exercice , avec autant d'assiduité que s'ils eussent
eu l'ennemi à leurs portes. Après qu'il en eut
levé quatre mille, tous braves gens et bienfaits,
il déclara qu'il n'en vouloit point davantage, et
que cette recrue lui suffisoit ; et il fit si bien, par
laide du généralissime, que le roi qu'il assuroit
toujours que l'armée du Mogol approchoit, lui
lit expédier la charge de serdaar, ou chef général
de Kand-daar et de ses dépendances, et l'établit
gouverneur de la province et de la ville du même
nom, qui est cette fameuse forteresse, la clef du
lume contre les Indiens : elle est assise sur
de Sole im a an. 45
trois éminences qui se défendent l'une l'autre ; les
Perses l'estiment imprenable, et ont accoutumé
de dire en proverbe : Qui prendra Vhabi'ation
de la sûreté, faisant allusion au nom de Kand-
daar , qui signifie cela même (*) ?
Avant que ce seigneur partît, il obtint de Sa
Majesté qu'il fût permise son frère Pheréidon-Bek
(Férydoun-beyg) de faire la charge de général des
esclaves , comme lieutenant, jusqu'à ce que son
fils, auquel le prince en avoit accordé la survi-
vance, lût en âge de l'exercer; et, non content
de cela, il obtint encore un commandement du.
roi , par lequel Sa Majesté lui permettoit de venir
à la cour quand il lui plairoit, sans en demander
d'autre permission. Gemchid-Kaan, avec toutes
ces grâces, partit fort content , s'imaginant s'être
habilement débarrassé des brouilleries que sa
mauvaise conduite lui avoit suscitées à la cour.
Quelques jours après que ce seigneur fut parti,
on ne paila plus de la guerre, et l'on apprit au
contraire qu'il n'y en auroit point. Il couroit un
bruit qu'Aureng-Zeib , ayant appris qu'Habas
étoit mort , et que celui qui tenoit le sceptre en
(*) Cette traduction est un peu hasardée : si l'on vouloit essayer
quelques recherches sur le nom de cette province , on pourrait dira
que qand en langue hindoslàne signifie pays , canton ; et dchàr
est un mot pârsy qui désigne un trou \ une lente de rocher. (L-s. )
46 LE COURONNEMENT
sa place n'étoit qu'un jeune homme , dédaignoit
de se mesurer avec lui. L'Indien sans doute , pour
mettre son honneur à couvert , avoit inventé cette
rodomontade qui eût été bonne du temps des
Rustans (Roustem) , qui sont les Amadis de
Perse, où l'on ne donnoit des combats que pour
la gloire. Aujourd'hui les monarques ne combat-
tent point d'homme à homme , ni dans un duel
particulier , pour éprouver à qui sera le plus
vaillant ; mais ils dorment des batailles d'armée à
armée, et ils n'ont pour but que la conquête des
villes et des provinces : on attaque tout ce que
l'on croit pouvoir emporter.
Tout le monde savoit que , plus de trois mois
après qu'on eut appris aux Indes la mort d'Ha-
bas II , le roi de ce pays-là continua toujours les
préparatifs de la guerre , pour aller assiéger Kand-
daar; et une preuve de cela bien évidente , c'est
que, pendant tout ce temps, le commerce fut
interdit avec la Perse avec autant de rigueur
qu'auparavant : ce qui n'eût pas été, si le prince
indien eût abandonné le dessein de la guerre, pour
le mépris qu'il faisoit de ce nouvel ennemi, qu'il
croyoit trop jeune pour mériter d'être la matière
de ses triomphes.
La vérité est , comme je l'ai ouï dire à des per-
sonnes très-intelligentes , qu'Aureng-Zeib fut dé-
DE SOLEIMAAN. 47
tourné de son entreprise par la princesse sa sœur ,
qui lui représenta qu'il ne devoit point mettre en
compromis la gloire qu'il avoit déjà acquise ; que
jusqu'ici il avoit régné avec beaucoup de réputa-
tion; qu'elle ne lui pouvoit point être ôtée s'il se
tenoit en repos ; que la fortune ne lui pouvoit plus
faire beaucoup de bien, mais qu'elle lui pouvoit
faire beaucoup de mal ; que la prise de Kan.d-
daar n'étoit pas une chose aisée ; que son père
par deux fois, avec une puissante armée , n'avoit
pu l'emporter ; que la plupart de ceux de sa cour ,
pour n'être composée que de Persans, ne le ser-
viroient qu'à regret , et ne l'assisleroient que mol-
lement ; qu'en un mot , s'il ne sorloit pas avec
honneur de cette guerre, il alloit flétrir d'une
lâche qui ne seffaceroit jamais , la haute réputa-
tion où il avoit vécu jusqu'alors, qui n'avoit pas
besoin de celte conquête pour s'agrandir , puis-
quelle se soulenoit assez par elle-même. Le prince
se laissa persuader, et sans doute qu'il fit sage-
ment; car il n'y avoit rien de si vrai que ce que
cette princesse lui disoit, qu'il n'y avoit pas beau-
coup à gagner pour lui dans celte entreprise , mais
qu'il y pourroit avoir infiniment à perdre.
Celui qui étoit ci-devant général des esclaves,
et qui étoit alors général d'armée , n'étoit parti
de la cour que depuis un mois, quand Mirza-
48 LE COURONNEMENT
Ibrahim arriva tout tremblant, après s'être bien
l'ait attendre ; car il avoit appris dès Tauris le tour
que le général des esclaves lui avoit joué , et comme
quoi il avoit découvert tout le secret de ses intri-
gues. Cependant il avoit déjà reçu la permission
de venir à la cour , et cette permission étoit une
nécessité d'obéir ; réduit à cette extrémité , il ne
pressa plus son voyage avec tant de chaleur : il
n'en faisoit les apprêts que très-lentement , et dif-
féroit le plus qu'il pouvoit de partir, s'excusant
tantôt sur la mauvaise heure et sur la mauvaise
disposition des planètes, tantôt sur quelque indis-
position qui lui étoit survenue. A la fin , pourtant,
il fallut marcher, mais il alloit à si petites jour-
nées, qu'il employa le double du temps qu'il falloit
à ce voyage; et peut-être évitoit-il de rencontrer
sur la route le général des esclaves qui s'en alloit
à son nouveau gouvernement. Il est aisé à juger
s'il fut mal reçu à la cour, lorsqu'il y fut arrivé :
il ne trouva personne qui ne lui fît mauvais visage,
si bien que, pour amollir le cœur des ministres et
des plus puissans , il se vit obligé de leur faire
bonne part des trésors qu'il avoit amassés , et de
leur permettre de piller sur lui ce qu'il avoit pillé
sur le peuple.
Les ministres, pour exécuter mieux le dessein
qu'ils avoient de s'attirer de riches présens de ce
seigneur,
DE SOLEI MA AN. 49
seigneur, appuyèrent les plaintes qui venoient à
la cour confie lui ; car il faut savoir qu'en Perse »
chaque particulier, de quelque basse condition
qu'il soit, est reçu à former des plaintes contre
les gouverneurs , les fermiers royaux, et les autres
personnes semblables qui ont quelque autorité sur
eux; et , lorsque les ministres veulent perdre quel-
que grand qui est dans les provinces , leur ruse
ordinaire est d'appuyer les cris de ces misérables;
et même, pour leur donner plus de poids, ils ont
soin de grossir leur nombre . et les font venir en
foule au palais demander justice au roi. On en
lit à peu près de même à ce spigneur-ci ; mais ,
comme les principaux de la cour ne le vouloient
pas perdre, parce que le roi seul eût profité de
sa perte , et qu'ils vouloient seulement lui montrer
qu'ils le pouvoient faire, pour l'exciter d'autant
plus à leur faire de grands présens , ils ne per-
mirent pas que ces solliciteurs le poussassent à
bout, de sorte qu'il en apaisa la plupart, resti-
tuant aux plus dangereux une portion de ce qu'il
leur avoit volé.
Sa plus forte partie et son plus grand ennemi
à la cour, étoit ce brutal vieillard , le généralis-
sime Hali Kouli Kaan {Aly Qoù/y Khân)^ qui
le liaïssoit mortellement, et si ouvertement qu'il
n'avoit pas voulu recevoir sa visite ni son présent.
Tome X. D
5o LE COURONNEMENT
La cause de celte aversion étoit que , du vivant
d'HabasII , quelque douze ans avant sa mort , ce
général d'armée , étant en son gouvernement de
Tauris, tomba, pour les raisons que j'ai dites
ailleurs, dans la disgrâce du prince une seconde
fois , et fut envoyé prisonnier à Casbin {Qazwyri);
tous ses biens furent aussi confisqués. Mir-za-
Sadek (Myrzd Ssâdeq} , frère de ce Mir-za-
Ibrahim (Myrzâ Ibrâhym), qui tenoit en cette
même ville et dans toute la province la place qu'y
tient aujourd'hui son frère, comme fermier royal,
fut commis par Sa Majesté à la vente de ces biens
confisqués; il s'y comporta avec tant de rigueur,
qu'il prit jusqu'aux tombans (ten-bân) ou cale-
çons de ses femmes , et les fit vendre en plein mar-
ché : car , comme ce seigneur avoit beaucoup de
femmes , et que ces dames persanes sont fort ma-
gnifiques en leurs habits , il y a des caleçons qui
valent trente à quarante écus la pièce, de sorte que
la quantité pouvoit faire une somme considérable.
Cet affront piqua le généralissime jusqu'au vif,
et il en conçut une rage contre cette maison, qui
alla jusqu'à l'excès. 11 la déclara premièrement
contre ce vazier {vczyr} même qui lui avoit fait
l'affront; car, après qu'il fut retourné en grâce,
se voyant en pouvoir de tout oser , il l'envoya
quérir, et , sans le vouloir voir lorsqu'il lut arrivé,
DE SoLEIMAAN. 5l
îl îe fit jeter dans ses écuries, où, par une injure
très-honteuse en ce pays-là , et qu'on ne peut pas
exprimer honnêtement en notre langue , il l'ex-
posa à la hrutalité de six puissans palfreniers.
Mir-za-Ibrahim savoit tout cela, et connoissoit
bien jusqu'où cet esprit fier et cruel étoit capable
-d'aller ; il le voyoit d'ailleurs nouvellement rétabli ,
si bien qu'il possédoit la troisième charge de l'em-
pire , et, ce qui étoit bien plus d'importance,
qu'il tenoit dans la faveur le premier rang, et que
le roi l'écoutoit comme son gouverneur. Il jugea
bien qu'entre ceux qui travailleroient a s'a ruine,
celui-ci en avoit plus de volonté et plus de' pou-
voir; c'est pourquoi il se résolut de le gagner à
quelque prix que ce fut , ou , s'il ne pouvoit le
portera lui rendre quelque bon' office , l'obliger
du moins- à se taire, et à laisser aller les choses
eans s'y opposer : il alla dofac lui rendre visite,
et demanda d'être reçu à lui faire la révérence.
Le général d'armée, d'abord (pie le vazier fut en-
tré, teignit de ne le pas voir et d'avoir mal à la
tête; il demanda un lit de repos sur lequel il se
jeta, et, après y avoir demeuré plus de deux
heures, il se retira au dedans de son palais, lais-
-sant la une fonte qui l'attendoit , et, comme les
autres, Mir-za-lbraliim qui fut contraint, aussi-
bien que le reste , de se retirer.
D 2
52 LE COURONNEMENT
Mir-za-Ibrahim, sans se rebuter, revint le len-
demain : le général , sans faire semblant qu'on lui
eût demandé de sa part la permission de le saluer,
et d'être admis dans le salon où il donnoit ses au-
diences, ne rendit point de réponse , de sorte qu'il
laissa ce seigneur trois heures durant debout par-
mi les officiers et les personnes du commun : il
sort après cela , passe par devant lui sans le re-
garder, et monte à cheval. Mir- za- Ibrahim le
suit , et , se tenant proche de lui , lui disoit
toujours assez haut pour se faire entendre : « Sei-
j) gneur, la paixsoit sur vous. » Le général d'armée
fut un temps sans répondre rien ; mais, comme
l'autre continuoit toujours à lui donner le salut,
celui-ci , lassé de ses civilités importunes, se dé-
tourne en le chargeant d'injures: « Qidi-segh
» {djêhoùdy selî), chien exécrable , qu'ai-jc à faire
» avec toi, ni toi avec moi ? Va-t-en en enfer,
» et que je ne te voie jamais. » Là -dessus il
commanda à ses gens de le faire retirer.
Le pauvre Mir-za-Ibrahim , se voyant si mal-
traité , eut recours aux présens, le grand ressort
qui fait remuer la cour de Perse. Il envoie dès le
lendemain au général deux mille tomans, mais le
général les refuse; l'autre crut qu'il falloit renfor-
cer la somme, il renvoie deux mille cinq cents :
il est encore refusé ; il augmente le présent, et va
DE SOLEIMAAN. 53
jusqu'à trois mille : il n'eut pas non plus un meilleur
succès que les précédens ; quatre mille tomans ne
purent encore rien sur ce fier esprit. Il se rendit
à la fin à cinq mille tomans , qui sont deux cent
cinquante mille livres; et, deux jours après, il
invita Mir-za-Ibrahim à son megelès (medjelèsy
ou festin d'assemblée publique, où néanmoins il
ne lui fit aucune caresse , ni ne lui dit pas une
parole, sinon qu'en entrant et en sortant, il lui
rendit la civilité ordinaire , qui est de dire aux
invités kochs-geldy (hhôch-gueldy) , vous êtes
le bienvenu. Je doutois de ce présent de deux cent
cinquante mille livres lorsque j'en entendis parler
Ja première fois, et j'avois de la peine à me per-
suader que l'on voulût acheter si cher les bonnes
grâces d'un homme; mais, après m'en et reéclairci,
j'ai trouvé qu'il n'y avoit rien de plus véritable.
J'en avertis tout exprès le lecteur, afin qu'il ne
doute pas de la fidélité de mes relations, et qu'il
ne s'imagine pas que je parle par ouï-dire, mais
qu'il juge que je le fais après une information
très-exacte de toutes choses.
L'indisposition du roi s'augmenta en ce temps,
si bien qu'il ne pouvoit plus aller à cheval, et qu'il
ne sortoit plus de son palais avec ses femmes que
dans un hagia veh (kdjâi'afi}. On nomme ainsi
de petites loges de bois qu'un grand chameau
54 LE COURONNEMENT
porte , dans lesquelles montent les femmes ordinai-
rement quand elles vont à la promenade. 11 fut en-
viron un moisen cet état, sans que pour cela il quit-
tât ses divertissemens ordinaires avec ses fcmi ms.
Les kourrouks (qourof/q) ou prohibitions conti-
nuoient comme auparavant aux enviions d'ispa-
lian, où ce prince faisoit prendre toutes les belles
filles pour les envoyer à son haram,com\\w Tapi tri-
lent les Perses, que nous pourrions çhre par une
expression qui a le son et la signification presque
semblable en notre langue, son haras de femmes.
Un jour, la mère du roi eut envie de voir la forte-
resse de la ville, où sont enfermer- toutes les curio-
sités et les pièces rares qui sont venues dans les mains
des monarques prédécesseurs de celui-ci, soit par
des présens qu'on leur a faits, soit qu'ils les aient
achetées, soit que, dans leurs conquêtes, ils les
aient prises sur les vaincus, ou par quclqu'autre
rencontre. Elle persuada à son fils de la mener
là ; ainsi il fallut faire kourrouk ou prohibition
dans une partie de la ville : ce qui n'étoil jamais
arrivé, du moins ne s'en souvenoit-on pas.
En une de ces promenades que le roi faisoit
avec ses femmes , il arriva un accident qui les
rendit encore plus insupportables au peuple. 8a
Majesté étoit hors d'Ispahan sous des tentes, au
temps de la moisson que les grains sont enlaces.
DE SoLEIMAAN. 55
dans les champs, et prenoit plaisir un soir à voir
des feux d'artifice ; ce qui lui arrive souvent. On
lui présenta des fusées volantes d'un poids extraor-
dinaire ; car elles pesoient quarante livres chacune.
Il voulut qu'on en fit l'essai; mais leur pesanteur
les empêcha de monter droit; et, ne s élevant pas
trop haut, elles formèrent, en s'éloignant, une
sorte de demi-cercle qui les porta loin dans les
campagnes , où elles trouvèrent les las de gerbes,
et les embrasèrent avec quelques maisons proches.;
Le dommage fut estimé à dIus de deux cent mille
livres; et ce qui augmentoit la calamité, c'est
qu'en ce temps-là il y avoit déjà disette de blés.
Je ne veux point oublier ici une petite circons-
tance qui a du rapport à ce que j'ai déjà dit de
cette place, pleine de grands arbres et d'allées qui
font les avenues du palais. Comme dans toules ces
promenades, le roi et sa troupe sortoient et ren-
troient toujours par celte allée que l'on appelle
Royale, pour éviter de passer dans la ville , Sa
Majesté avoit fait accommoder en parterres les
grandes allées du milieu, qu'on avoit remplies de
Heurs en des endroits, en d'aulres d'herbesodoran-
tes ; ce qui, joint avec les jcls d'eau et les rangées
de grands arbres, faisoit un très-agréable effet.
Cependant on eut des nouvelles assurées qae
les Yusbeks (Oùzbck) s'éloient jelés sur la prq-
56 LE COURONNEMENT
vincc de Corason ÇKkoraçâun), qui est la Bac-
triane. Le général de la province envoya courriers
sur courriers pour en donner avis au roi. et lui
demander ses ordres, parce que les ennemis s'é-
toient déjà avancés dans le pays , et le remplis-
soicnt de meurtres et d'embrasemens, et que si
l'on ne s'opposoit promptement à leurs ravages,
la province s'en alloit être perdue.
Ces Yus-beks (*) sont les peuples qui habitent
au septentrion de la Perse, et qui occupent le
pays entre la nier Caspienne et les Indes ; ils ont
plusieurs petits sultaans ou princes souverains ,
qui font chacun comme un état séparé. Ils sont
appelés Yus-beks , au moins si létymologie que
les Perses en donnent est véritable , à cause de
celte diversité des princes souverains , par lesquels
cesTartares sont gouvernés ; car, Yus, en la langue
tartare de même qu'en la turque qui en est un
dialecte, veut dire cent, et bek veut dire seigneur :
ainsi on les appelle cent seigneurs , pour exprimer
le grand nombre qu'ils en ont. Mais ces peuples
rejettent bien loin celte étymologie : ils assurent
qu'elle n'est point véritable , et qu'elle leur est in-
jurieuse; que la véritable est Yusi , qui signifie
lui pu l'une et l'autre langue , que Ton prononce
(*; Plus correctement Ouzbeb. Voyez ce mot à la table des
matières. ( L-s. )
IDE SoLEIMAAN. 57
yuz en ma igeaat la dernière voyelle , et bek sei-
gneur ; et qu'ainsi , quand on dit yuz-bek , l'on
veut dire lui seigneur , ou que lui est seigneur ,
comme n'y ayant que ce peuple sur la terre qui
soit véritablement tel. Voilà où va l'orgueil de
cette nation , et la haute pensée qu'elle a conçue
de son mérite. Un des principaux de la cour de
Perse , en me disant ce que je viens de rapporter,
me parloit d'un certain roitelet qui régnoit dans
les Moluques, du temps du grand Habas, dont la
présomption étoit à peu près semblable : il s'esti-
moit le seul légitime seigneur de l'Orient, et s'en
nommoit le monarque; il disoit qu'il ne savoit
pas s'il y en avoit quelques autres dans l'Occident,
mais qu'il savoit bien qu'il n'y avoit que lui qui
fut le maître dans cette partie du monde où il
habitoit ; pour cela il faisoit appeler ses terres par
excellence moulouh (*) 5 c'est-à-dire les royaumes.
En effet, quoique nous prononcions Moluques à
notre mode , en toute l'Asie ils écrivent et pro-
noncent Moulouh.
Entre tous ces petits princes qui gouvernent la
Tartarie mineure, onencomptetroisprincipaux,
savoir: celui de Bokora(Bohhârâ), celui dcBalke
(Balkli), et celui de Karechme ou Orquenge
{*) Moulouh pluriel Je melih , roi , et non dzmu/A, royaume. (L-s.)
58 LE COURONNEMENT
(Khàrezm ou Ourhendje) , desquels les autres
dépendent en quelque façon. Du temps deSefié II,
que les Perses, pour le distinguer, appellent mazi
Çmt/zy), c'est-à-dire le passé , et qui est l'aïeul
du roi qui règne aujourd'hui, ces Yus-brks,
courant la campagne de Corasson, qui est la Bac-
triane et la Margiane , furent poursuivis par les
Perses qui en firent une sanglante boucherie, et
remportèrent sur eux une victoire signalée , comme
il a été dit en son lieu ; de dix-huit mille qu'ils
étoient, ils en tuèrent douze mille, et firent le
reste prisonniers. Entre ces captifs se trouva un
jeune prince qui étoit un des chefs de ces Tar-
tares , sorti du sang royal de Karechme ou Or-
quenge, nommé Abou-el-Kazi (* } , c'est-à-dire
le père arbitre. Ce prisonnier, reconnu pour ce
qu'il étoit, fut amené comme les autres à lspahan ;
mais il fut traité d'une manière bien différente.
Sefié Ier ne le regarda pas comme un voleur,
mais comme un prince prisonnier de guerre, et
lui fit rendre tous les honneurs et toutes les défé-
rences qu'on doit à un grand d'une naissance
royale : il lui assigna quinze cents tomans de re-
venu, qui sont soixante et quinze mille livres; il
lui donna un palaissuperbement meublé, et nom-
bre d'officiers pour le servir, et un train digne
(*) Aboiil—Qâzy signifie le père du juge , en arabe ; mais il iaut
lirw ici Aboùl-CIuizy , nom propre arabe. ( L-s. )
DE SoLEIMAAN. 5o,
dé sa condition; il voulut même que le vazier ou
intendant du gouverneur de la ville d'Ispahan eût
un soin particulier de sa personne, et lit l'office
qu'on appelle en ce pays-là mchman-daar , qui
est comme si l'on disoit l homme qui a soin des
liâtes, ou le maître de traitement. Celui-ci, par
l'ordre de Sa Majesté, lui rendit l'espace de dix
ans tous les services que les droits de l'hospitalité
la plus tendre pouvoient désirer, et tels qu'on n"en
pourroit imaginer de plus ohligeans dans nos pro-
vinces les plus policées. Ce prince aussi, de son
côté, sut si bien déguiser sa férocité naturelle et
sa barbarie de Tartare, qu'on l'eût pris pour un
Persan , tant il montroit de grâce et d'affabilité
en toutes choses. Sa Majesté, ayant reconnu tant
de belles qualités, poussa si loin l'affection qu'elle
avoit pour lui. qu'elle lui donnoit place dans les
megeles (medjeiàs) ou assemblées royales , où elle
lui laisoit tenir le même rang qu'aux grands de
son empire, et lui assigna pour son entrelien des
pensions qui n'étoient pas médiocres.
Pendant le temps de son séjour à Ispahan , où
il avoit la liberté de sortir, quand il lui plaisoit ,
accompagné de son maître de traitement et de
ses garde.s qu'on lui avoit donnés , l'on peut dire ,
plus pour honorer sa personne que pour l'obser-
ver, parce qu'on ne se dciioil plus de lui , il avoit
6o LE COURONNEMENT
toujours néanmoins dans le cœur son pays naturel ,
ses parens et la couronne qui l'altendoient. La
magnificence , la douceur , la beauté et les délices
de la Perse ne lui pouvoient arracher ce violent
amour qu'il ressentoit pour les lieux de sa nais-
sance; car, s'il étoit vrai que cette terre qu'il re-
grettoit n'avoit rien que de stérile et que d'affreux ,
il étoit encore vrai que c 'étoit là où il avoit pre-
mièrement vu le jour , et que c'étoit là aussi qu'il
devoit changer la condition d'esclave qu'il avoit
alors en celle de mailre. Pressé de ce désir, il
écrit secrètement au roi d'Orquenge son père ,
et le supplie de travailler à sa liberté. Celui-ci,
en ayant étudié les moyens, prend l'occasion d'en-
voyer un ambassadeur en Perse , lequel apporte
à ce jeune prince la réponse du roi son père ; en-
suite le prince et l'ambassadeur concertèrent en-
semble la manière de son évasion. L'ambassadeur
partit au bout de six mois de la cour; et, lorsque
le prince jugea qu'il étoit hors de dessus les terres
de Perse, et que le temps étoit venu de songer à
sa fuite, il la conduisit de cette sorte :
Il feignit un jour d'être fort indisposé, et fit
savoir son indisposition au roi; il ajouta que nul
remède ne le pouvoit bien remettre, qu'il les es-
sayoit tous inutilement , et que, suivant l'avis des
médecins, il croyoit ne pouvoir être guéri quepar les
de Sole im a an. Ci
eaux chaudes qui sont à trois journées d'Ispahan. Il
obtint aisément la permission d'y aller; et l'inten-
dant du gouverneur d'Ispahan, que l'exercice de
sa charge empêchoit de sortir de la ville , lui donna ,
pour l'accompagner à sa place , un des principaux
domestiques de son maître, avec une escorte de
quinze ou seize personnes.
Dans le temps qui avoit été arrêté, parurent
sous des arbres hors du village , et proche des
bains où le prince feignoit de chercher la santé,
quelque vingt Yus-beks, gens de choix, fort
lestes, bien montés et bien armés , avec quelques
chevaux de main. Le prince les reconnut ; et, sans
consulter davantage , laissant là quelque petit nom-
bre de Persans qui se trouvoient alors avec lui, il
monte à cheval , et pique droit devant cette troupe.
Il n'y eut que le conducteur persan qui le suivit,
ne songeant à rien moins qu'à ce qu'il voyoit ar-
river, ne sachant que juger de cette aventure. Il
n'avoit pas assez de monde, ni assez de temps pour
en amasser cependant il voyoit échapper ce grand
dépôt qui lui avoit été commis: tout ce qu'il pou-
voit faire en cette rencontre si surprenante, étoit
de le suivre toujours, et d'essayer de le fléchir
par les prières. « Monseigneur mon prince, lui
» disoit - il , quelle est ma faute , ma mauvaise
» fortune, et quel crime ai -je commis contre
C)2 LE COURONNEMENT
3) vous, que vous vouliez ainsi laisser ma léle en
» compromis, si je retourne à Ispalian sans votre
» personne ? Que me peut-il arriver moins que de
>» la perdre ? Le roi môme ne se contentera pas
» de ce supplice , mais sans doute que dans l'excès
» de son indignation, il me fera fendre l'estomac.»
Ce seigneur yus-bek répondit brusquement à ce
conducteur en ces termes : «Je suis très-obligé
33 au roi de Perse , mais je le dois être davantage
» à ma patrie et à mes païens qui me rappellent;
3> c'est mon père qui m'envoie ces gens que tu
» vois, pour me remettre en possession de ma terre
» natale , et dans l'espérance de la couronne qu'il
» me destine après sa mort ; si tu veux venir avec
j) moi , je merevancherai par toutes sortes de bons
» offices de ceux que j'ai reçus en Perse , et je
» te ferai un des grands de mon étal: sinon rè-
» tourne-t-en ,à la bonne beure, et dis à ton roi
» que je lui rends grâces de tous ses bienfaits, et
» que je serai toujours son gouiorn {gholâm*) ou
3) esclave', que je m'estimerai toute ma vie son
)) obligé , et qu'avec le temps il connoitra la vérité
5» de cette promesse. » Ayant acbevé ces paroles,
il poussa son cheval d'une si grande vitesse , que
ie conducteur persan l'eut bientôt perdu dé vue;
car, s'il y a nation au monde légère à la course
de cheval, ce sont ces Yus-hcks.
D E S O L E I M A A tf . C5
Quand on l'eut appris à Ispahan , on envoya
après en grande diligence quantité de cavaliers;
mais ce fut inutilement. 11 avoit trop d'avantage
sur eux; ils ne purent l'atteindre. Toute la cour
en demeura dans l'étonnement , et surtout le roi,
qui ne croyoit pas qu'Abou-el-Kasi (c'éloit le
nom de ce prince) songeât encore à la Tartarie,
et qui s'étoit persuadé qu'il en avoit tout à fait
perdu le souvenir, après dix ans de séjour qu'il
avoit fait en sa cour. Comme ce prince lartare
n'oublia point son pays, il n'oublia pas non plus
les obligations qu'il avoit à la Perse et à son mo-
narque ; car, durant sa vie, il favorisa toujours ce
royaume, particulièrement lorsqu'il eut succédé
à la couronne de son père : ce qui fut peu de
temps après. Tant qu'il régna, non-seulement il
eut soin de vivre en bonne intelligence avec Se-
fié Ier et Habas 11 , mais il tint tellement en ba-
lance Subhaan-Kouli-Kaan {Subhhân- Qoùly-
Khân) , roi de Balke , nom qui signifie le prince
esclave du Louable , par lequel ilsenlendenl Dieu ,
et le roi de Bokora (Bo/f/idrd) , appelé Abdul-
hazizè - Kaan ( A'bdoâl- a'zyz - Khân ) , prince
serviteur de la Majesté, sous-entendu divine, les
deux seuls qui se jetoient quelquefois sur les
frontières de ce royaume, qu'ils ne purent rien
entreprendre ; car , lorsque l'un ou l'autre vouloit
Q\ LE COURONNEMENT
aller exercer fies brigandages dans la Perse , celui-
ci entrait dans leurs terres, et les contraignent par
cemoyenderetournerauplus vite chez eux; ainsi,
les provinces frontières, comme la Baelriane , la
Margiane , la Drangiane et les côtes de la mer
Caspie. jouissoient d'une profonde paix. Habas,
gagné par celte constante affection, reconnut avec
une constance égale la gratitude de ce prince, et
continua de lui payer toujours, en témoignage de
l'estime qu'il avoit pour lui, celte grosse pension
qu'il avoit en Perse.
Mais, après qu'Abou-el-Kazi eut par sa mort
cédé la couronne à son fils Enouch-Kaan , c'est-
à-dire , seigneur de profit (*), le roi Habas II ,
qui navoit pas pour lui l'estime qu'il avoit eue
pour son père , ne crut pas qu'il lui dût continuer
celte pension qu'il ne donnoit à celui-là que par
amitié. Ce jeune prince Enouch-Kaan, qui re-
gardoit cette pension comme une sorte de tribut
que le monarque peisan donnoit au roi de Ka-
rechmeou Orquenge {Khârezm ou Ourkendje},
pour l'empêcher de piller ses terres, s'en voyant
désormais frustré, trouva que le plus prompt re-
mède pour la recouvrer, ou du moins pour se
récompenser de la perte qu'il en avoit faite , étoit
de porter la guerre dans cet empire , et d'en ra-
(*) Cette interprétation me paroit bien hasardée. ( L-s. )
vager
DE SOLEIMAAK. 65
II
vager les provinces. Dans ce dessein , il forme une
ligue contre la Perse avec les deux autres Kaans
(Khan) ; et , pour la mieux cimenter , il épouse
la sœur du prince souverain de Balk , et donne
la sienne pour femme au souverain de Bokora :
ces trois beau-frères résolvent de donner tous en-
semble sur le royaume de Perse.
Il restoit un scrupule au prince de Balk (Balhïï)
et de Bokora (Bohliârâ') , qui étoit que le feu.
roi d'Orquengc ( Ourhendj'c) , père de celui d'au-
jourd'hui, étoit chia (chfiah )mahométan selon,
le culte des Perses, et non sunni mahométan se-
lon le culte que les Tartares suivent , aussi-bien
que les Turcs. Enouch-Kaan toutefois faisoit pro-
fession ouverte d'avoir quitte la créance de son
père, et repris celle de son pays ; mais ces deux
princes ne s'y fioient point, et appréhendoient
qu'il ne leur jouât quelque mauvais tour : afin
donc de s'assurer mieux que ce prince étoit bon
sunni , qu'il procédoit sincèrement , et que de
tout son cœur il se déclaroit ennemi de la Perse ,
ils souhaitèrent que lui seul premièrement com-
mençât cette guerre , et qu'il fondît avec sestroupes
dans ce royaume ; et ils convinrent que , l'année
d'après, tous trois donneroient ensemble et pous-
seroient leurs conquêtes plus avant. Le prince
d'Orquenge , suivant la résolution prise , entre
Tome X. E
66 LE COURONNEMENT
dans la Perse ; mais il y trouva une forte résistance.
Habas II (Abbés) , bien informé des complots
de ces roitelets, avoit juré leur ruine , et ne pré*
tcndoit pas seulement de repousser leurs insultes,
mais il minutoit de porter ses armes victorieuses
dans leurs terres, de leur ravir le sceptre et la vie ,
et de réunir la province de Balk à sa couronne.
C'est pourquoi, l'an i665 selon notre compte,
il entreprit le voyage de Mazenderan , et mar-
cha contre eux. Les Yus-beks, voyant le roi de
Perse près d'eux, et appréhendant sa puissance,
perdirent ce grand courage qu'ils avoient témoigné
au commencement; ils trouvèrent que le meilleur
parti étoit de céder , si bien que , l'année sui-
vante 1666, ils envoyèrent chacun leurs ambas-
sadeurs pour demander la paix: par ce moyen,
ils apaisèrent en quelque sorte la colère de ce
grand prince, et suspendirent les desseins qu'il
avoit formés contr'eux, que la mort qui lui sur-
vint quelque temps après, avorta tout a fait.
Cette funeste mort fit reprendre cœur à ces
Tarlares. Le foible gouvernement d'un jeune piin-
ce, que son âge et son peu d expérience rendoient
incapable de s'opposer à leurs entreprises, fut
une conjoncture favorable dont ils ne manquèrent
pas de profiler : ainsi leprince d'Orquenge , comme
un jeune lion, dans l'année 1667 , entra dans
DE SOLEIMAAN. Gj
Mcrve , Sava (*) et les pays d'alentour, où, ne
trouvant point de résistance , il fit des ravages
étranges , et emporta ce qu'il trouva de plus pré-
cieux , sans que pas un gouverneur persan osât
sopposer à lui. Ces gouverneurs ne le pouvoient
faire , parce que ces Tartares passent comme des
oiseaux de proie , et s'éloignent du Heu qu'ils
pillent avant même que l'on puisse soupçonner
qu'ils y soient entrés , et parce même qu'ils n'é-
toient pas assez accompagnés pour s'opposer à
une multitude de furieux que la rage d'avoir été
méprisés, avec l'espérance de la proie, rendoient
capables de tout entreprendre et de tout vaincre.
La cour fut avertie de ces désordres , et
prit résolution d'y remédier; mais ce fut d'une
manière si languissante * que les plus avisés con-
nurent bien qu'elle n'auroit point d'effet : il en
arriva comme ils l'avoient jugé.
Le conseil de Perse, sous le nom du roi , choisit
deux seigneurs qui étoient estimés les plus expé-
rimentés du royaume, l'un nommé Clichs Kaan ,
et l'autre Cheyk- Hall- Kaan (Cheyhh-A'ly-
Khân}\ ils étoient l'un et l'autre pourvus de deux
des plus grands gouvernemens de cet empire : le
premier, de la province de Kirmaan qui est celle
(*) Lisez Mcroù et Sâvah , et voyez le nom de ce> deux yilItS
à la taùle des matières. ( L-s. )
E 2
6S LE COURONNEMENT
de Caramanie ; l'autre, de celle de Kirmoon-cha
(Kermdun c/id/i), qui est la Chaldée. Ils furent
tirés de leurs gouvernemens , qu'on donna, le pre-
mier au frère , et le second au fils de ces seigneurs ;
et ils furent envoyés contre les Yus-beks avec la
qualité de généraux d'armée : ils amenèrent avec
eux d'Ispahan quatre mille hommes pour les join-
dre à l'armée qui se trouvoit déjà dans la province
de Corasson ( Klwrâçâun ) ; et , comme le bruit de
la guerre des Indes étoit assoupi, le gouverneur de
Kand-dar ( Qandahâr) eut ordre de fournir le se-
cours que ces généraux croiroienl être nécessaire.
Six semaines après le départ de ces seigneurs et de
leur petit corps de quatre mille hommes, on leur
envoya des sommes d'argent considérables vers le
Corasson, pour payer toutes les armées qui étoient
de ce côté-là et de celui des Indes. Ce trésor n'é-
toit escorté que de deux cents hommes , parce
qu'il n'y avoit aucune apparence de danger sur
la route qu'ils tenoient ; et néanmoins on ne sait
comment les Yus-beks en eurent avis : ils envoyè-
rent quelques-uns d'entr'eux pour observer la
marche de cet argent ; et ils prirent si bien leur
temps , que trois mille des leurs enlevèrent
cette proie, sans qu'on pût les joindre, quelque
diligence qu'on y apportât.
Pendant tous ces troubles décéda Ali-Kouli-
de Sole im a an. 6$
Kaan , généralissime , de qui nous avons déjà
parlé plusieurs fois; il ne fut que quatre jours
malade , et mourut d'une oppression de poitrine,
sans qu'il y eût moyen de le secourir. Dans les
premières parties de cette histoire que j'espère de
donner quelque jour au public, nous avons dé-
claré sa naissance, sa fortune et ses diverses dis-
grâces; car c'étoit une chose merveilleuse que,
quelque faute qu'il eût faite, et il en faisoit en
grand nombre , Habas II lui pardonnoit toujours.
Il ne voulut pas le réduire à la dernière misère ,
et encore moins le faire mourir , à cause de la
bonne nouvelle qu'il lui avoit apportée ; car c'é-
toit ce seigneur que Seiie Ier, père d'Habas>se
sentant pressé de maladie, envoya vers lui pour
le tirer du palais des femmes, et le conduire au»-
près de sa personne, dans le dessein qu'il avoit
de le présenter à l'état , et d'en faire son succes-
seur. Nul homme n'eut jamais guère de plus di~
verses aventures en cinquante années de cour et
dans soixante et dix de vie : il a éprouvé l'une et
l'autre fortune d'une manière assez bizarre»
Quand la mort le prit, il éloit relevé au plus
haut point où la bonne fortune l'eût jamais porlé :
il possédoit pleinement l'affection et les faveurs de
son maître qui ne lui refusoit rien. Sa Majesté ne
se lassoit point de répandre ses libéralités sur lui,
70 LE COURONNEMENT
et, six semaines même avant sa mort, il lui fit
présent d'une épée , d'un poignard et de trois ai-
grettes : le tout estimé cinquante mille écus. Ces
marques extérieures n'étoient rien au prix du
pouvoir qu'il avoit acquis sur l'esprit du prince ,
qui ne faisoit presque rien d'important qu'il n'en
eût pris son avis, si bien que l'on pouvoit dire
que ce général étoit le vrai monarque des Perses ,
tandis que celui qui en portoit le nom n'en avoit
que la figure : aussi vivoit-il en monarque, et il
n'avoit rien autour de lui qui ressentît une for-
tune privée. Il entretenoit quinze cents hommes
auprès de sa personne , sans les officiers et les
eunuques qui montoient jusqu'au nombre de trois
cents. Il tiroit de son gouvernement de Tauris et
des pensions qui lui éloient dues à cause de sa
charge de généralissime, trente mille tomans ,.
qui font quinze cent mille livres , qui tournoient
à son profit particulier, sans les autres sommes
immenses qui étoient destinées pour l'entretien
de la milice et les autres dépenses auxquelles cette
dignité l'obligeoif. De ces quinze cent mille livres-
là , il en destinoit la moitié pour ces quinze cents
hommes qu'il vouloit toujours tenir bien équipés :
le reste servoit à l'entretien de sa maison.
Il avoit établi dans son palais, pour son usage,
des kaar-kaané (kâr-khâunéh') , c'est-à-dire,
DE SOLEIMAAN. 71
des maisons d'ouvrages , pour toutes sortes de
manufactures; là il avoit assemblé des ouvriers de
plusieurs métiers, orfèvres, tailleurs, armuriers ,
selliers, fourbisseurs , et autres semblables, et,
outre cela , des maîtres d'exercices pour les che-
vaux et pour les armes. Enfin, son palais avoit
une apparence toute royale : aussi savoit-il si fort
dépenser, que, nonobstant son grand revenu, il
demeuroit toujours pauvre et toujours endetté.
Outre que de son humeur qui le portoit assez à
la profusion, comme il n'avoit ni femmes ni en-
fans dont il fut obligé de faire la fortune , il se
laissoit aller à touteslcs occasions qui demancloient
de la dépense et de l'éclat. Le rang qu'il a tenu
dans la Perse , la bizarrerie , aussi-bien de sa fortune
que de sa conduite, mérite bien que l'on fasse son
portrait , pour donner plus de plaisir au lecteur.
11 étoit de moyenne taille, mais qui approchoit
plus de la haute que de la petite; il avoit le visage
terrible, mais qui, parmi toute celle terreur,
n'avoit rien de laid; il portoit les moustaches fort
épaisses et longues des trois quarts d'un pied ; à
làge où il se trouvoit de soixante et dix années ,
il. ne s'étoit jamais servi de lunettes; les autres
sens, à proportion de ses yeux, n'avoient rien
perdu de leur première vigueur, du moins il ne le
paroissoit pas; il faisoit toutes sortes d'exercices,
?3 LE COURONNEMENT
aussi-bien que les jeunes gens; et il ne cédoit à
personne , de quelque âge qu'il fût , à manier l'arc
et l'épée , et les autres armes : aussi avoit-il tou-
jours été estimé un brave soldat, mais les plus
inlelligens ne le croyoient pas un grand capitaine ;
ils lcaiimoient moins propre pour le conseil que
pour l'exécution. Son esprit étoit mêlé de qualités
qui se rencontrent rarement ensemble : d'un côté
il étoit fier et colère, et de l'autre il étoit fin et
dissimulé ; il savoit attendre le point le plus pro-
pre à faire éclater sa vengeance, et prendre ses
mesures pour ruiner ses compétiteurs; il ne vou-
loit point être contredit, et c'étoit le malheur et
la plus grande peine de ses domestiques; quand
il demandoit quelque chose , c'étoit un crime de
dire qu'elle ne se rencontroit pas : il falloit, sans
rien dire, forcer les saisons et la fortune pour le
contenter, autrement on devoit se résoudre à
crever sous les bastonnades. Hors de cela, il pa-
roissoit assez affable, particulièrement aux étran-
gers; il étoit accessible pour eux, et il leur ac-
cordoitvolontierslesgràcesqu'ilslaidemandoient;
il ne savoit ni lire ni écrire en d'autre langue que
celle qui lui étoit naturelle , qui étoit la géor-
gienne, car il étoit esclave venu de Géorgie; il
avoit près de soi des gens de lettres de ce pays-
là, avec lesquels il lisoit et écrivoit toujours en
DE SOLEIM A AN. 7\>
cette langue ; il aimoit la science sans la connoîlre ;
il étoit fort adonné aux prédictions et aux arts
qui promettent la connoissance de l'avenir ; et,
par une extrême foiblesse , il déféroit plus à un
pronostic qu'à un juste raisonnement.
Il fut mis en dépôt, le jour même qu'il mourut,
en une mosquée prochaine , d"où , quelques jours
après, on le transporta à Metched (Mechehed)
pour le mettre là en terre sous la protection de co
grand saint mahométan , qui autrefois y avoir,
fait sa demeure et y avoit élu sa sépulture. C'est
une chose que nous pourrions nommer étrange,
si nous n'en avions pas ici l'épreuve, puisque ces
changemens subits arrivent aussi-bien parmi nous
que parmi eux. Aussitôt que ce corps mort fut tiré
de son palais , et il y avoit à peine six heures qu'il
avoit rendu l'esprit, cette maison qui, le jour
d'auparavant, à peine pouvoit contenir la foule,
se trouva toute déserte; et, dans cette triste soli-
tude , l'on n'eût pas rencontré quelqu'un de cette
famille nombreuse qui lenvironnoit pendant sa
vie, pour dire ce qu'étoit devenu leur maître.
Cette mort fit un grand changement à la cour,
et personne n'en fut fâché que le roi qui avoit
quelque inclination pour lui. Il y en eut une infi-
nité à qui elle donna de la joie, et principalement
à ceux qui avoicnl déjà quelque part en la faveur
74 Ï-E COURONNEMENT
et que celui-ci reculoit, parce qu'ils s'imaginoient
qu'il leur laissoit une place à occuper plus avan-
tageuse. Les grands de la cour commencèrent à
prendre denouvellesmesures; et , dans les illusions
dont les ambiticuxse flattent, chacun d'eux conçut
ôes espérances plus hardies.
Cette mort qui donna quelque tristesse au roi,
fut suivie d'une nouvellequi ne lui en donna pas
moins : c'étoit que les Kalmak, peuples féroces
et indomptables, avoient déclaré la guerre à la
Perse; sur quoi les gouverneurs de la province
d'Ester-abaat ( Ester- âbâ d) , qui est l'Hyrcanie
orientale , prioient Sa Majesté de leur envoyer
promptement le secours nécessaire. L'ordre des
choses demande que nous disions quels sont ces
peuples et le sujet de cette guerre.
Les Kalmak ont pris leur nom de Kalmak,
ville principale du pays qu'ils habitent , sur les
confins de la grande Tarlarie, vers la mer Cas-
pienne , du côté de l'orient, et, au regard de la
Perse, du côté du septentrion oriental ; on les ap-
pelle quelquefois Xusbeks-KalmaM , mais pour
l'ordinaire on les nomme simplement Kalmak. Il
y a quelques années que, sur leurs fronlières du
côté de la Perse, entre Orquenge et Ester-abaat ,
se retiroit une grande peuplade de Turkmans;
ce sont des pasteurs de troupeaux, qui vont par
de Sor, eim a a n. 75
milliers dans les campagnes, qui n'habitent que
sous des tentes, et qui, comme des hirondelles,
changent de demeure au changement des saisons.
Nos modernes les appellent mal Turcomans : ce
sont proprement les Turcs; car, et ces pasteurs*
et ceux qui tiennent maintenant l'empire de Cons-
tantinople , sont sortis de Turq-estaan ( Turkes-
tâuri), savoir, ces provinces deTartarie, qui ne
laissent pas d'être très- vastes, encore que nous
n'en ayons que très-peu de connoissance. C'est ce
pays-là qu'on doit appeler proprement Turquie ,
et non pas les provinces de l'Asie et de l'Europe
occupées par les Ottomans; car les Orientaux
n'appellent jamais de ce nom les peuples de ces
provinces-là , non plus que le Grand-Turc, le mo-
narque qui leur commande. C'est une erreur de
nous autres Européens : les peuples dont nous
parlons n'entendent point cette appellation, et
ils l'eslimeroient barbare, puisque chez eux turc
signifie pasteur venu de ces hautes provinces de
Tartarie , en quelque pays qu'il puisse habiter.
Les Perses, pour représenter ces pasteurs turk-
mans , les ont nommés en leur langue sara-netchin.
Sara signifie campagne, et netchin , ceux qui s 'as-
seoient , venant du verbe netchinen, c'est-à-dire,
s'asseoir, se reposer : ainsi sara-netchin , mot à
mot , signifie ceux qui s'asseoient dans la cam-
76 LE COURONNEMENT
pagne (1). Nos anciens historiens et nos faiseurs
tle relations, qui ne savoient point les langues
orientales, ou du moins qui n'en avoient qu'une
très- médiocre connoissance , les appellent par-
tout Sarrasins : ce mot barbare nous est venu
sans doute d'autre part que d'un Français; car il
eût dit Sarachin , vu que nous autres n'avons point
de peine de prononcer le chin des Asiatiques ,
comme que! pics peuples nos voisins, et, entre
les auîres , les Anglais qui en font partout un zin:
ce que quelqu'un d'eux a bien reconnu dans une
Grammaire persane (2) qu'il a composée. Il dis-
pute de quelle Façon il faut prononcer le nom
d'une ville fameuse de Perse; les naturels l'écrivent
et le prononcent Ch'ras (Chyrâz) par un rJiin ,
et les Anglais le prononcent S/ras par un sad
(ssdd): sur quoi il conclut que ceux de sa nation,
faute d'avoir cet Le prononciation dans leur langue
naturelle , ne la peuvent exprimer dans la per-
sane , et que les Français y sont plus heureux,
parce que , dans leur langue, ils expriment chi,
(1) Lisez ssahhrâ ~ nicliyn et nîchesten ; voyez sur ces mots et
*ur le mot sarac'm , ma note, t. II , p. 35ç), et t. V- p. 397. (L-s.)
(a) Cette a sertion ne se trouve dans aucune des Grammaires per-
sanes , imprimées à l'époque où Chardin publia cet ouvrage. J'ajou-
terai qu'elle est inexacte. Les Anglais écrivent sheeraz , orthogra-
phe qui rend bien la prononciation du nom de cette ville ; car leur
sh a la valeur du chyn. (L-s.)
DE SOLEIMAAN. *jj
aussi-bien que si, et que l'une et l'autre pronon-
ciation leur est naturelle.
Pour faire une relation bien exacte d'un pays,
il faut que ceux qui s'en mêlent en sachent la
langue ; autrement ils commettent mille fautes
que les personnes habiles ont de la peine à sup-
porter : il n'en faut point d'autres preuves que les
relations des voyages que nous avons eues en ce
siècle , je parle seulement de celles qui traitent de
la Perse. Il y en a deux un peu plus tolérables ,
celle de la Vallé et celle d'Olearius, quoique la
première soitpleine de fautes, dont il y en a même
que l'on peut dire monstrueuses , et que la der-
nière n'en soit pas exempte , si est-ce pourtant
qu'elles valent mieux que les autres, parce que
ces auteurs avoient appris le persan. Je suis de
cette opinion, que quiconque donne ses voyages
et les observations d'un pays dont il ignore la
langue, ne donnera jamais rien d'achevé.
Je crois que cette petite digression ne déplaira
pas aux curieux. Pour revenir à notre sujet , cette
peuplade de Turk-mans étoit auparavant tribu-
taire des Kalmak ; mais, depuis environ trente
ans, ils s'étoient réfugiés en Perse et soumis à la
domination des princes qui la comrnandoient ,
pour éviter les mauvais traitemens que les Kalmak
leur faisoient , et trouver une région qui fût moins
78 LE COURONNEMENT
stérile , et qui fût plus favorable à la nourriture
de leurs troupeaux. Pendant cet intervalle de
temps, les Kalmak n'en avoient rien dit, mais
cette année 1667 , jugeant que la Perse étoit dans
une extrême foiblesse sous un jeune prince, pour
avoir sujet de déclarer la guerre , ils envoyèrent
demander la restitution du tribut depuis trente
ans , que le monarque des Perses avoit reçu des
Turkmans qu'ils prétendoient leurs sujets. Lors-
que leurs députés furent arrivés à Ester-abaat ,
qui est la première ville considérable dans la
Perse de ce côté-là , le gouverneur les retint , et
les assura qu'il alloit dépêcher à la cour de Perse
sur le sujet de leur venue, et qu'il leur en feroit
savoir la réponse. D'abord , sans consulter plus
long-temps, le conseil du roi fut d'avis de refuser
hautement une demande si fort injurieuse à la
grandeur de l'empire. Cette résolution étoit sans
doute éclatante, mais elle n'étoit guère sage. Les
Kalmak. indignés lorsqu'ils l'eurent su , vinrent,
vers la fin de la campagne , sur la frontière qui
sépare les deux états , et là ils tirèrent solennelle-
ment une flèche dans les terres de Perse , qui est le
signal avec lequel ils déclarent la guerre; ci-des-
sous nous verrons ce que le ciel en avoit ordonné.
Toutes ces guerres dont la Perse étoit menacée
dans l'état languissant et dans la foiblesse où elle
DE SOLEIMAAN. 79
se trouvoit , furent cause que l'on n'écouta point
à la cour les propositions du pacha de Bas- ra
(Bassrah} , que Ton appelle vulgairement, mais
mal, Balzura , ville à i'emboucliure du golie Per-
sique ; il y avoit plusieurs années que ce pacha
se maintenoit dans cette ville comme souverain;
et, ne rcconnoissant point de maître , il savoit si
bien ménager les deux puissances au milieu des-
quelles il étoit enfermé , celle du Turc et celle du
Persan, que l'envie qu'elles avoient toutes deux
de le perdre aidoit à sa conservation. Quand le
Turc se vouloit ruer sur lui , il offroit au Persan
de le reconnoitre ; et le Turc qui ne vouloit pas
que le Persan son ennemi devint maître de ces
terres- là, et qui aimoit mieux qu'elles demeu-
rassent entre les mains de ce prince , le laissoit en
repos; lorsque le Persan le sommoit de ses pro-
messes, il menaçoit avec adresse de se rendre au
Turc; le Persan qui appréhendoit de son côté
que le Turc déjà trop puissant n'agrandit son em-
pire de ce nouvel état, ne portoit point les choses
à la dernière extrémité. Durant la vie d'Habas II
ÇA'bbâs), ce pacha fit souvent de ces tours.
Après sa mort, le Turc voulut se servir de
cette conjoncture du nouveau règne de Sefie II
ÇSséfy), pour former' une entreprise sur Bas-ra
(^Bassrah) , de môme que trente ans auparavant
8o LE COURONNEMENT
.Sultan Mourad , que nous disons Murât , profila
de l'occasion que Seiie Ier vint à la couronne,
pour assiéger Babylone(*) ,si bien qu'encore qu'il
lut occupé à la guerre de Candie , il entreprit cette
conquête ; et, pour cet effet , ordonna aux pachas
de Diarbekre, Moussol, Alep, Merdin, et aux
autres gouverneurs de ce côté -là , d'aller contre
Bas-ra, chacun avec un corps d'armée, desquels
celui de Bag-dad ou Babylone fût général.
Hossein-pacha (c'est le nom de ce petit sou-
verain de Bas-ra ) envoie là-dessus en Perse faire
les mêmes offres qu'il avoit déjà faites tant de fois
à Habas II ; mais les ambassadeurs ne le trouvèrent
plus : celui qui avoit succédé n'avoit de l'inclina-
tion que pour les divertissemens, et n'aimoit nul-
lement la guerre. Les ministres, ne voulant pas
avouer la foiblesse de l'état, répondent à cet am-
bassadeur qu'il n'y avoit pas moyen d'écouler leurs
propositions, après que le pacha leur maître s'é-
loit joué tant de fois et si insolemment de la Perse ;
qu'il s'étoit lui-même attiré cette infortune, et
qu'il ne souffroit rien qu'il n'eût mérité. Le pacha
ne perdit pas l'esprit pour avoir perdu le secours
qu'il attendoit de ce côté -là : il usa d'un autre
l*) C'est-à-dire Baghdàd. Voyez sur la fondation de cette
ville et sur l'expédition du eulthàn Mouràd , ma note , tome V,
pa£ 3i3. (L-s. )
artifice.
DE SOLEIMAAN. 8l
artifice. Comme il avoit amassé de grands trésors
par le trafic , il s'en servit pour corrompre le pacha
de Bag-dad, général de l'armée turquesque, et
les autres; il traite avec eux sous condition d'être
à l'avenir tributaire du grand -seigneur, de lui
payer tous les ans cent mille écus de tribut, et
de lui en donner comptant deux cent mille. On
ajouta quelques autres conditions qui ne sont pas
importantes. Ainsi le siège fut levé, et le pacha
envoya son gendre à Constantinople, pour faire
ratifier le traité. C'est tout ce qui se passa en cette
guerre, l'année 1667.
Sur la fin de cette même année, vinrent de
'.tibtes nouvelles à Ispahan , des provinces voi-
sines de la mer Caspie, savoir : qu'à Chirvon (Chyr-
vdun), la principale ville d'une province appelée
du même nom, et qui fait une partie de l'Armé-
nie majeure, proche de Tcfflis ( Teflys) , capi-
tale de Géorgie, un tremblement de terre avoit
ébranlé la plus grande partie de cette ville, et
avoit renversé quatre villages voisins; que, dans
ces ruines, plus de trente mille personnes étoient
péries; qu'en une autre ville appelée Chamahy
{Chamâkhy}, dans la province du même. nom,
qui est la Médie australe, un autre tremblement
également épouvantable avoit causé la perte de
vingt mille personnes, et abiméles trois quarts de
Tome X. F
82 LE COURONNEMENT
J.a villp, que ces terribles accidens avoient mis ces
deux provinces dans la dernière désolation.
Il n'y avoit qu'un homme au monde, je crois ,
qui se pût réjouir de ces funestes nouvelles, et
ce fut Mir-za-Ibrahim , dont il a été parlé ci-
dessus ; encore que, comme fermier-royal de cette
dernière province, il dût raisonnablement être
affligé de sa perte; il regarda néanmoins cet évé-
nement avec plaisir, parce que c'étoit une occa-
sion que la bonne fortune lui présentoit pour se
délivrer des persécutions qu'il souffroit à la cour
de Perse, et pour se retirer d'Ispahan, qu'il re-
gardoit comme sa prison, ou pour mieux dire,
comme son enfer. 11 ne la négligea point; il pré-
senta une requête au roi et aux ministres, où il
remontroit que Cliamaky dépendoit de son admi-
nistration, et qu'il plût à Sa Majesté de lui per-
mettre d'en aller relever les ruines.
Il accompagna cette requête de présens très-
considérables, qu'il fit aux principaux ministres;
ainsi, on lui accorda tout ce qu'il demandoit.
Voilà comme ce seigneur infortuné a suspendu
pour un temps les mauvais effets que produisoit
son ambition mal conduite. Il est certain que, du-
rant six mois qu'il demeura à la cour, le roi et les
ministres, sous divers prétextes, tirèrent de lui
plus de soixante mille lomans. qui sont trois mil-
DE SOLEIMAAN. 85
lions; et avec tout cela, on le traitoit comme une
dupe et comme une personne de néant. L'infa-
mie le suivoit partout ; et les grands, et même
plusieurs de condition médiocre, prenoient plai-
sir à l'accabler d'injures, et à le traiter de même
que le moindre de la lie du peuple; car, comme
il étoit fort resserré, et que d'ailleurs, sa disgrâce
ï'avoit rendu timide, ceux qui avoient quelque
chose à recevoir de lui, et auxquels on avoit
donné des assignations sur sa ferme , ne trouvoient
rien de propre pour le mettre à la raison , et lui
/aire donner de l'argent, que de le maltraiter.
J'ni appris de personnes qui le pouvoient bien
savoir, que bien peu avant son départ, comme
on parloit à la cour des moyens de trouver de
l'argent , le Divan-Beki {dyvân be-ygny}, ou sou-
verain chef de la justice , fit savoir au roi dans un
mémoire qu'il lui présenta, que si Sa Majesté lui
vouloit abandonner Mir-za-Ibrahim, et Mir-za-
Sadck,son frère, il lui offroit sa tête, s'il ne lui
livroit six cent mille lomans, qui sont quelque»
trente millions. Il arriva par malheur que, lorsque
ce mémoire fut présenté au roi, ce seigneur se
rencontra dans le salon où étoit Sa Majesté, elle
se le fit lire tout haut; et l'on peut juger en quelles
détresses il se trouva; il ne répondit pas un mot:
il portoit ainsi la peine de son ambition pnéci-
F 2
84 LE COURONNEMENT
pitée, et de son peu de conduite. En un mot, il
étoit perdu, et son mal eût été toujours en aug-
mentant, si la conjoncture du tremblement de
terre dont nous avons parlé, ne lui eût donné su-
jet de demander son congé et de se retirer; de
sorte qu'il fit en quelque manière son bonheur
d'un événement qui en tout autre temps lui eût
été fort nuisible. Mais, comme j'ai déjà dit, les
gens éclairés croient qu'il n'a fait que reculer pour
quelques années sa mauvaise destinée ; quesa ruine
est infaillible, et que dans la moindre difficulté
qu'on aura de trouver de l'argent , l'on se jettera
sur cette proie.
L'année 1668, selon notre compte, et 1079,
selon le compte des mahométans, commença par
de grandes réjouissances, le prince s'imaginant
que les autres jours seroient pleins de joie comme
les premiers. Cela n'arriva pas néanmoins de la
sorte qu'il le pensoit ; et les grands de l'état, aussi-
bien que les personnes médiocres qui avoient bien
peu de lumière, quoiqu'en apparence ils assis-
tassent aux fêtes avec un visage fort content, ils
n'y alloient point de bon cœur ; car ils voyoient
que l'état empiroit de jour en jour. Plusieurs pro-
vinces avoient l'ennemi dans leur sein, et plu-
ôieurs lappréhendoient ; les autres étoient déso-
lées par des tremblemens de terre, il se voyoit
DE SOLEIMAAN. 85
peu d'argent dans le royaume; la cherté conti-
nuoit dans Ispahan , et encore qu'il n'y eut di-
sette de rien , les choses nécessaires à la vie s'y ven-
doient à un prix excessif. Outre cela, les coffres
de l'épargne étoient épuisés; en dix-huit mois de
temps ce nouveau prince avoit mis à sec tous les
trésors de ce grand empire. Cela étoit arrivé par
ses profusions, d'un côté, soit dans les dépenses
prodigieuses qu'il prenoit plaisir de faire , soit
par les présens excessifs, dont trop souvent, et
sans qu'il en fût besoin, il combloit ses favoris;
et, de l'autre côté , par le peu de soin de ménager
ses revenus; car il n'avoit pas tiré le tiers de ce que
son père avoit accoutumé d'en recevoir, sans son-
ger à ce qui en devoit arriver, il avoit rempli
toutes les charges vacantes , et dans les provinces ,
et dans la cour; au lieu que son père ne les rcm-
plissoit jamais, ou très -rarement, si la nécessité
ne l'y contraignoit, pour jouir cependant des
deniers qui leur étoient attribués. Le jeune mo-
narque, peu expérimenté dans le gouvernement ,
s'étoit , au commencement, imaginé que les coffres
qu'il avoit trouvés pleins, demeureroi'ent toujours
dans le même état, personne n'avoit la hardiesse
de lui dire qu'il étoit bien plus facile de les vider
que de les remplir. Enfin pourtant, comme ils'c-
tonnoit que l'argent ne vcnoit plus en ses mains
86 LE COURONNEMENT
avec cette abondance accoutumée , on lut con-
traint de lai déclarer ce qui en éloit.
La duchesse sa mère, pour laquelle il a un
extrême respect, et qu'on peut dire être plus que
sa gouvernante, lui en parla plus librement que
personne, et lui fit trouver bon qu'elle se mêlât
du gouvernement. Elle prit donc le soin des af-
faires; et, pour son premier chef-d'œuvre , elle fit
passer ce monarque son fils d'une extrémité à
une autre; de sorte qu'au lieu qu'il étoit trop li-
béral dans les coinmencemens , qu'il donnoit tou-
jours et à toutes les occasions, et avectant d'abon-
dance , qu'il ne lui est rien demeuré pour donner,
il est devenu ensuite avare jusqu'à la dernière bas-
sesse ; et, bien loin de faire quelque libéralité, il
récompense à peine et fort maigrement ceux qui
lui ont rendu service; on peut dire qu'il en est de
lui comme des torrens qui aujourd'hui inondent
les campagnes de leurs eaux, et le lendemain les
laissent à sec.
Tous ces désordres obligeoient les Perses de
tourner les yeux sur le passé, et de regretter le
règne du défunt. La réponse que quelque temps
auparavant le général d'armée, pendant qu'il vi-
•voit et qu'il jouissoit de la haute faveur, avoit
faite au roi, venoit fort à leur gré; le roi , dans la
privante qu'il lui permettoît, lui dit un jour:
DE SOLEIMAAN. 87
« Hali-Kouli-Kaan , ne sais-tu pas qui sont ceux
» qui se sont réjouis de la mort de mon père, si
» jeconnoissois ces chiens-là, je leurferois fendre
» l'estomac. » Ce seigneur, avec son audace or-
dinaire, lui répondit brusquement :« Sire, que
» Votre Majesté s'en donne bien de garde, il fau-
» droit commencer par elle et par moi; car, je
3) ne sache que nous deux à qui cette mort eût
» pu donner de la joie; quand de prisonniers
» que nous étions, nous sommes devenus les rois
» de Perse. »
La santé du roi n'étoit pas meilleure cette année
que l'autre ; son mal le travailloit toujours, quoi-
que par des accès inégaux; les uns plus légers,
et les autres plus fâcheux ; tantôt il demeuroit des
semaines entières, languissant dans son haram ,
ou palais des femmes, d'où il ne sortoit que par
intervalles qu'un peu le soir pour se montrer ;
tantôt il prenoit l'air, et il montoit à cheval, un
mouchoir noué à l'enlour du cou, à trois ou quatre
tours, ce qui est en Perse la marque d'une per-
sonne malade; mais, avec cela , il ne vouloit rien
diminuer de ses débauches , et il menoit toujours
ses femmes avec lui , ses promenades les plus or-
dinaires étoient du côté de Gioulfa (Djulfah^),
bourg des Arméniens, d'où il lira toutes les plus
belles filles, pour en remplir son palais. On dit.
88 LE COURONNEMENT
que la première fois qu'il fit choisir les jeunes
filles qui se trouvèrent au-dessous de douze ans,
ans, et au-dessus de dix, que de vingt qui fu-
rent conduites au palais, il n'y en eut qu'une qui
montra sur son visage la joie que sa bonne (or-
tune lui donnoit , et celle-là fut retenue ;les autres
qui fondoient en larmes, ou parce qu'on les crut
trop innocentes, ou qu'on les soupçonnât d'être
trop rusées, furent rendues à leurs païens. On
ordonna huit tomans,qui sont quatre cents livres,
au père de cette belle qui avoit été retenue ; car
c'est la coutume en cette cour-là , que lorsque le
roi prend quelque fille dans une maison qui n'est
pas trop accommodée, il assigne au père une pen-
sion de cette valeur, ou approchant , durant sa
vie ; je dis quand une maison n'est pas riche ; car,
pour les grands, c'est un bonheur incomparable
d'avoir une parente chez le roi , où elle peut ser-
vira l'avancement de leurs affaires, et leur rendre
mille bons offices auprès de Sa Majesté.
Ce jeune prince néanmoins avoit quitté le vin,
dès l'nn passé, sur ce qu'il avoit eu la gorge en-
flammée pour en avoir trop bu ; son père, autre-
fois pour la même cause , avoit senti la même
indisposition : voilà pourquoi, de temps en temps,
il renouveloit le kourouk {qouroùq ) , ou prohi-
bition de vin , ahn qu'il ne s'en trouvât plus..
de Sole im a an. 89
C'est la manière de ces grands de l'Asie, lors-
qu'ils veulent abandonner le vin, ils envoient je-
ter tout ce qu'ils en ont , et rompent tous les vais-
seaux où il est enfermé, afin que si l'envie d'en
boire leur prenoit , ils ne pussent la contenter,
ne se tenant pas maîtres de leurs passions.
Nonobstant toute cette abstinence du jeune
prince, ses infirmités ne recevoient point de di-
minution. Sa couleur pâle, et un dégoût qu'il
avoit pour toutes sortes de nourritures, faisoient
juger que sa constitution étoit étrangement dé-
réglée.
Son premier médecin ne savoit plus où il en
étoit, il avoit inutilement essayé tous les secrets
de son art ; cependant, c'étoit une grande afflic-
tion pour lui, parce que sa vie, comme nous
avons dit ailleurs, dépendoit de celle du roi ; ou,
si on lui faisoit quelque grâce, il étoit assuré du
moins de perdre ses biens et sa liberté, comme
il étoit arrivé aux deux premiers médecins d'Ha-
bas II ( A'bbâs ) , et comme il arrive à tous ceux
de cette profession, qui approchent des souve-
rains asiatiques, quand ils meurent entre leurs
mains.
Les astrologues commençoient à se dire à l'o-
reille les uns aux autres et à leurs confidens ,
comme en grand secret, qu'il n "aurait jamais de
<jO LE COURONNEMENT
sanlé; qu'ils n'avoient trouvé dans son horoscope
que six ans de vie après son couronnement, des-
quels il avoit déjà passé le tiers, et qu'il passeroit
les deux autres dans une langueur continuelle.
La duchesse mère, pressée de l'affection natu-
relle dans l'aveuglement que le transport lui cau-
soit , ne s'en prenoit pas au mal de son fils; mais
elle s'en prenoit à son médecin; elle lui deman-
doit pourquoi le prince étoit malade, elle l'accu-
soit de trahison ou d'ignorance ; et elle vouloit,
puisqu'il étoit son médecin , qu'il fût obligé de
le guérir. Cela mettoit au désespoir ce pauvre
médecin; et comme toute autre sorte de recette
luimanquoit, il s'en avisa d'une toute particu-
lière, et dont peu de médecins de notre Europe
se seroient servis, parce qu'elle ne se rencontre,
ni dans Hypocrate, ni dans Galien. Que fait- il ?
Par un tour d'adresse merveilleux, il commence
à jeter la faute sur les astres et sur les munehi-
ziims {munedjym ), ou astrologues du roi, et dit
que c'étoit leur faute toute entière : Que si Sa
Majesté étoit languissante , et ne pouvoit recou-
vrer une santé parfaite, cela ne venoit que de ce
qu'ilsavoienl manqué à bien prendre l'heure, c'est-
à-dire, l'aspect d'une heureuse constellation au
temps de son couronnement. Cette fable fut ap-
puyée par tous les amis que ce premier médecin
DE Sol El MA AN. 91
avoit à la cour; et, outre cela , par un des astro-
logues du roi, nommé Mir-za mougijm (Myrzd
mounedjym}. Cet homme, par jalousie, ou au-
trement , gardoit une haine secrète contre le prince
des astrologues, qui avoit été commis à observer
l'heure favorable pour le couronnement du jeune
prince ; et voyant une occasion si belle de décré-
diter ce chef des astrologues, et d'augmenter sa
propre réputation , il ne la manqua pas.
Il démontra , ou fit semblant de démontrer
par des dissertations étendues, pleines de raisons
astrologiques, dans des assemblées des premiers
de la cour , que ce moment qui avoit été désigné
pour couronner le roi ne valoit rien ; il prouvoit
ensuite par des argumens aussi forts que les pre-
miers, que ce défaut de santé que souffroit ce
prince venoit de ce couronnement qui avoit été
fait sous un aspect malheureux.
Les premiers qui ajoutèrent foi à ces fadaises
furent la mère et le fils; les femmes qui appro-
choient de Sa Majesté en demeurèrent aussi per-
suadées, et s'imaginèrent que c'étoit la faute de
l'observateur qui n'avoit pas pris garde que cette
constellation étoit peu favorable. Les eunuques
tombèrent dans ce môme sentiment; les courti-
sans qui sont toujours prêts de donner leurs suf-
frages aux propositions les plus extravagantes,
<)ii LE COURONNEMENT
lorsqu'ils croient qu'elles doivent plaire à leur
maître, n'en dirent pas moins. Enfin , le médecin
eut le dessus, et, par cette chimère , il sauva son
crédit et sa fortune.
L'astrologue avoit beau montrer par des rai-
sons qu'il soutenoit convaincantes, que cela ne
pouvoit être; personne ne l'écoutoit, si bien qu'il
se vit contraint, de peur de s'attirer une plus fâ-
cheuse disgrâce , non-seulement de se taire , mais
encore d'applaudir à sa propre condamnation.
Il ne s'agissoit donc plus que de trouver des
remèdes propres, pour réparer une faute préten-
due ; après avoir long - temps cherché, rien ne se
présenta de meilleur à leur esprit , que de recom-
mencer la cérémonie du couronnement , et de
couronner ce roi de nouveau, comme s'il ne l'a-
yoit jamais été ; il fut résolu à même temps que Sa
Majesté quitleroit le nom de Sefié , comme ayant
je ne sais quoi de malheureux, et qu'il en pren-
droit un autre. Us faisoient entendre à ce prince
que le commencement du règne du roi son grand-
père avoit été marqué parles mêmes accidens que
le sien l'éioit aujourd'hui ; qu'alors il y avoit eu
unegrande disette de vivres dansla ville d'Ispahan,
que les Turcs lui avoient déclaré la guerre, et
qu'il n'avoit jamais joui d'une santé parfaite.
Après que ces deux choses eurent été réso-
DE SOLEIMAAX. (>>
Inès, et de couronner le roi de nouveau, et de
lui changer son nom , il ne resta plus qu'à choisir
le jour. On délibéra encore long-temps sur cet
article , et i! y eut bien des contestations sur ce
sujet : on consulta les astrologues; enfin, après
toutes ces consultations et des recherches très-
exactes, ils demeurèrent d'accord que cette heure
favorable , qui devoit être suivie de tant d'heu-
reux événemens , arriveroit vers les momens que
le soleil entroit dans le signe du Bélier, ce qui
étoit, selon notre compte , le mardi vingtième de
mars, sur les neuf heures du matin.
Comme ce second couronnement fut presque
en tout semblable au premier , il n'est pas néces-
saire d'en faire une seconde fois la description;
nous dirons seulement ce qu'il y eut de différent.
Ce second couronnement se fit dans ce grand sa-
lon, nommètchehel-setoon (tchéhel sutoùri), c'est-
à-dire, desquarante colonnes, qui est ce superbe
appartement le plusbeau du palais Royal, quenous
avons représenté avec toute l'exactitude possible,
en notre description d'Ispahan ( /. Vil , p. 'djj ).
La cour s'y rendit dans le temps quiavoit été pres-
crit par les astrologues, avec toute la pompe
qu'une cérémonie aussi éclatante que celle-là le dé-
siroit. Tous les grands et tous les officiers de la cou*
ronne, qui avoient droit de séance devant le roi,
94 LE COURONNEMENT
.se mirent au côté droit; les deux pontifes, les
plus notables interprètes de l'Alcoran. et toute la
bande des molla, ou de ceux qui sont destinés
au service des mosquées, étoient à la gauche.
Quand toute la cour fut assise, et qu'il ne resta
plus personne à venir, chacun étant dans un grand
silence, Sa Majesté entra par derrière le salon, et
s'assit; peu de temps après qu'elle fut assise , on
donna le signal , et tous se levèrent; le couron-
nement s'acheva de la même manière qu'à la pre-
mière fois. Mahammed Baquer Corasoni (*) fit
l'oraison de quatre parties, et Itkotbé^khothùéh},
ou prière, à la fin de laquelle haussant la voix, il
nomma le prince d'un nouveau nom, qui fut ce-
lui de Soleïmaan ( Soleïmân ). A l'ouïe de ce
nom , ainsi qu'à la cérémonie du premier couron-
nement, chacun donna son intch- alla (m chaâ
allait') , Dieu le veuille, ou Dieu le fasse, et que
ce prince surpasse la gloire et le bonheur du sage
monarque qui porta le premier ce nom. Car il
faut remarquer que Soleïmaan, en langue per-
sane, signifie la môme chose que Salomon, en
hébreu , d'où sans doute il est venu ; c'est pour-
quoi il n'en faut point chercher ailleurs letymo-
(*) Mohhanmied Bàqer Khorâçâuny , ou natif du Khoiaçàun.
Le hltotlibèh est une espèce de prône qu'on fait dans la Mosquée .
et où l'on prie pour le souverain régnant, Voyez ci dessus, t. IX,
pag. 436. ( L-s. )
DE SOLEIMAAN. o,5
logîe. Salem, en cette langue-là, signifie paix,
d'où les Arabes ont tiré Sélim , qui signifie af-
fable, doux, paisible; et il se peut faire que lenom
de ce fameux législateur des Athéniens appelé
Solon , étoit encore dérivé de là : de sorte que Sa-
lomon, chez les Hébreux, Soleïmaan, chez les
Perses, Sélim , chez les Turcs et les Arabes, et
Solon , chez les Grecs , est un seul et même nom.
Ce docteur prononça cette oraison avec toute
l'éloquence dont il étoit capable, après quoi cha-
cun fut baiser les pieds de Sa Majesté, puis se
rassit dans sa place. Toute la cour demeura là
jusqu'à midi , et l'on servit la collation qui ne fut
que de confitures, dans des plats d'or; l'on n'y
servit point de viandes à cause de la maladie du
roi. Le son des instrumens, ensuite , dans la place
Royale, annonça à toute la ville la nouvelle de
cette cérémonie, tout le jour se passa en diver-
tissemenset en spectacles publics, et la nuit, on
alluma des flambeaux partout , avec commande-
ment de tenir les boutiques ouvertes, afin que la
ville fût plus éclairée , et que le peuple allât par
les rues, comme en plein midi.
En même temps, tous les scefxix et tous les
coins de la monnoie furent rompus, et l'on en
substitua d'autres en leurs places, sous le nou-
veau nom de Soleïmaan, avec lesquels on fabri-
ffî LE COURONNEMENT
qua clans l'espace de vingt -quatre heures , quel-
que mille écus de monnoie nouvelle ; et , pour in-
former toutes les provinces de cette rénovation ,
on donna commission à Mahammed-Salrh, astro-
logue du roi, frère du grand-astrologue, et chc£
de tout le corps, d'écrire à tous les officiers de la
Perse, et à tous ceux qui exerçoient quelque
sorte de commandement dans l'empire, le sujet
pourquoi Sa Majesté avoit changé ce nom-, qu'à
l'avenir, ils eussent à reconnoître le roi Soleï-
maan , pour souverain monarque Mes Perses, et
qu'ils n'écrivissent plus à Sa Majesté dorénavant
que sous ce nom , qu'ils eussent à effacer dans
leurs provinces le nom de Sefié, en quelque lieu
qu'il se trouvât, comme funeste, qui présageoit
du malheur au roi et à l'état. Ce Mahammed-Sa-.
leh s'est bien trouvé de cette commission et de
celte affaire ; car les grands et les officiers, en un
mot, tous ceux auxquels il écrivoit , étoient obli-
gés de lui envoyer quelque présent considérable,
chacun à proportion de sa qualité,, et cela pour
le mouchtelog {moujedeluk'), ou bonne nouvelle
qu'il aveit reçue.
On envoya aussi dans les premières journées
aux gouverneurs, aux lieutenans, aux intendans
des recettes publiques, et au lies personnes de
qualité, dans les provinces, des habits royaux ,
avec
DE SOLEIMAAN. 97
avec des patentes et des commandemens, sous
ce nom de Soleïmaan, de même que si c'eût été
un nouveau roi qui fût monté sur le trône, tant
une fblleet superstitieuse préoccupation avoitrem-
pli l'esprit de ce monarque et de ses conseillers:
il y a apparence néanmoins que ceux-ci n'agis-
soient que par complaisance; ilsétoient tropsages,
à mon avis, pour prendre part sérieusement à
une action qui a quelque chose de si bizarre et de
si extravagant, qu'on auroit peine d'en rencon-
trer quelqu'autre pareille dans l'histoire.
Sa Majesté s'imagina, dès que cela fut fait,
que sa santé étoit rétablie; et soit que cette opi-
nion y contribuât ou non, tant y a que les re-
mèdes qu'employa son médecin eurent quelque
effet , et elle se porta mieux , mais l'état n'en pro-
fita point; au contraire, les bruits de la guerre
venoient de tous côtés à Ispahan augmenter l'ef-
froi que cette épouvantable comète qui parut
cette année- là jetoit dans les cœurs.
Cette grande et fameuse comète qui s'est fait
voi r presque à toute la terre paroissoit en ce temps-
là en Perse (*) ; les astrologues l'appelèrent nia-
zouk (nyzék), c'est-à-dire , petite lance , à cause
qu'elle en avoit la figure ; car les Perses ne donnent
(*) Voyez ci-dessus, tom. IV, png. SaG, 32^ , et planche
XXVH. ( L-s. )
Tome X. G
98 LE COURONNEMENT
pas aux comètes, comme nous, un nom commun à
cette espèce de météores; mais seulement , selon
la figure qu'elles représentent, comme nous l'a-
vons remarqué en son lieu. Ils disoient n'avoir
jamais vu, ni entendu parler d'un phénomène
semblable; la tête étoit cachée dans l'occident,
de telle sorte qu'on n'en pouvoit rien apercevoir
sur cet horizon-là. Dans notre traité de l'astro-
logie des Perses, nous avons donné une figure qui
fut dressée suivant l'observation qui en avoit été
faite dans la capitale de la province de Perse, le
septième de mars, qui étoit le second jour de son
apparition; mais nous n'avons parlé en aucun
lieu de l'observation qui en fut faite à Ispahan;
c'est pourquoi il ne sera pas mal à propos, si je
ne me trompe, d'en dire ici quelque chose.
Son observation donc faite en cette capitale
du royaume , par les munehiziims {munedjym ),
ou astrologues du roi, le dixième de mai, à sept
heures après midi, est telle : elle paroissoit en la
partie australe, et suivoit le premier mobile; elle
étoit longue de trente degrés trente-deux minutes,
et large presque partout également de six degrés;
sa couleur étoit rouge, tirant néanmoins sur le
jaune; sa partie plus élevée étoit vers le baudrier
d'Orion et le fleuve Eridan; sa longitude du Bé-
lier étoit de soixante et douze degrés, sa latitude
DE SOLEIMAAN. 99
de l'Ecliplique, de trois degrés ; et pour son extré-
mité inférieure, qui étoit le Cœtus , ou le repli
d'Eiidan, sa longitude étoit de quarante-un de-
grés trente minutes, et sa latitude, de six degrés.
Tous les astrologues de Perse déclarèrent clans
leurs takuims (*) ou almanachs, qui sont propre-
ment leséphémérides de l'année courante, parlant
de ce phénomène, qu'il ne signifioit que guerres,
meurtres, séditions, incendies, maladies dange-
reuses, renversemens d'états; en un mot , toutes
sortes de malheurs ; mais ils renvoyoient tous ces
effets funestes , loin de la Perse, sur les Sunnis
( Sunny) , qui sont les Turcs et Kafcrs (Kdfer) T
qui est le nom qu ils donnent aux idolâtres ; entre
lesquels, suivant leur estime, nous autres chré-
tiens, nous tenons le premier rang. Le temps qui
est le maître astrologue , a bien fait connoitre aux
Perses, que ce fléau étoit aussi préparé pour eux ;
car ce qui se passa durant cette année même en
ce royaume-là , leur a appris qu'ils dévoient être
happés de ce bâton, et que cette petite lance
( car ce sont les deux noms qu'ils lui donnèrent )
les devoit percer aussi rudement que plusieurs
autres, et qu'une partie de tant de mauvaises in-
fluences devoit tomber sur les terres de l'empire
(*) Voyez ur les tu'jauym le lome 1V? pag. 35o et suiv. (L-s. )
G 2
IOO LE COURONNEMENT
persan. Le gouverneur de Kand -dar, qui étoit
auparavant général des esclaves, fut un des pre-
miers qui en ressentit les mauvais effets par sa
disgrâce et par sa mort, qui arriva en ce temps,
pour le suj^t que nous allons dire. Nous repren-
drons donc son histoire au point où nous l'avons
laissée, pour la finir en peu de mots avec sa vie.
Nous l'avons quitté allant à Kand- dar, avec
des recrues; lorsqu'il fut arrivé là, il n'y trouva
aucune apparence de guerre; aussi ne s'y atten-
doit-il pas, et il n'en avoit fait courir le bruit
dans la cour, comme nous l'avons remarqué,
que pour obtenir ce gouvernement, et se débar-
rasser par ce moyen de quantité de mauvaises af-
faires que son esprit inquiet et malin lui avoit at-
tirées. Il ne fut pas sitôt arrivé en cette ville- là,
qu'il commença à montrer ce qu'il étoit, c'est-
à-dire , malfaisant, non plus par intrigues secrètes,
mais partout ouvertement et avec une grande hau-
teur , faisant le petit souverain, agissant de puis-
sance absolue, enlevant les filles, et même les
femmes mariées qui avoient quelque beauté ,
pour en remplir son palais, ne gardant aucune
mesure, et traitant en valets les sultoons (j«/-
thdun ) , ou gouverneurs subalternes, les fermiers
royaux, et les autres moindres officiers; pillant
partout où il y avoit à prendre. Enfin , sa tyran-
DE SOLEIM AA N IOÏ
nie alla à une telle extrémité , que dans toute cette
grande province, il n'y avoit personne qui ne se
trouvât dans une étrange consternation ; car, sans
autre forme de procès, il faisoit mourir qui bon
lui sembloit , selon que son intérêt et sa fureur le
lui inspiroient. On en écrivit à la cour, et les cris
de cette foule de malheureux qu'il avoit faits arri-
vèrent jusqu'aux oreilles du roi. Les ennemis de
ce gouverneur savoient leur donner d'autant plus
de force , que les nouvelles de ces violences crois-
soient de jour en jour; ses païens, qui étoient à
la cour , et ce peu d'amis qui lui restoient lui écri-
virent que ses affaires alloient mal auprès de Sa
Majesté, et que s'il ne prenoit garde à lui, ilétoit
menacé de quelque fâcheux revers. Il fit peu de
compte de ces avis ; il s'assuroit si fort de la fa-
veur de son prince, qu'il la croyoit à l'épreuve
des plus puissantes accusations; il ne changea
point de conduite; au contraire, il se gouverna
avec plus de désordre et de fierté.
Le kaan, gouverneur, qui avoit été déposé
pour lui céder la place , étoit alors à la cour, qui
ne manquoit point de le faire observer par les amis
qu'il avoit en cette province -là, et qui prêtaient
la main aux plaintes des affligés, pour les porter
nu monarque. Toutes ses fautes étoient donc con-
nues; et. comme le roi irrité de tant de rapports
102 LE COURONNEMENT
qu'on avoit faits contre lui balançoit sa disgrâce,
il commit une nouvelle violence, qui ajouta un
terrible poids aux accusations précédentes.
Entre le royaume de Kachmir (Kachcmyr) ,
et la province de Kand-dar ( Qandahâr}, il y
a un certain peuple dit Bolluki rBoi/uky}, qui
s'étend dans l'Inde, de ce côté- là; tout ce pays
estgouverné parses princes naturels; mais les plus
voisins de la Perse en reconnoissent le roi, et lui
sont tributaires. Un de ces princes -là avoit une
très-belle fille; le gouverneur de Kand-dar, qui
en avoit ouï parler, souhaita ardemment de la
mettre au nombre de ses femmes; il l'envoya de-
mander : ce seigneur la lui refusa; cet amant ne
se rebuta point d'abord, il réitère sa demande;
le père continue son refus; l'autre persiste à de-
mander, mais inutilement, parce que cette nation
des Bolluki ne se mêle guère par alliance avec
d'autres qu'avec ceux de leur pays. Le gouver-
neur dissimula son dépit, lui témoigna toujours
beaucoup d'amitié , et l'invita un jour à un célèbre
festin qu'il faisoit danslaville de Kand-dar ( Qan-
da/idr). Ce prince qui ne se doutoit de rien, y
vint à la bonne foi ; mais quand celui-ci le tint
en ses mains, il lui fit couper la tête. Les gens
qui l'avoient suivi, lorsqu'ils apprirent sa moi! ,
touchés d'une si noire méchanceté , et pleins de
DE SOLEIMAAN. IOO
rage, se jetèrent sur les gens du gouverneur. Il y
eut un sanglant combat, où trois cents des Perses
demeurèrent sur la place, et sept à huit cents
des autres.
Celte affaire fit grand bruit à la cour; le roi en
témoigna de la coicre. Les ennemis de ce sei-
gneur ne laissèrent pas échapper une occasion si
favorable audessein qu'ils avoient de le perdre ; ils
jugèrent bien que Sa Majesté souffrirait volon-
tiers qu'on dit quelque chose contre un homme
qui lui donnoit delà fâcherie. Ainsi , ils lui persua-
dèrent aisément de révoquer la permission qu'elle
avoit donnée à ce gouverneur de venir à la cour
toutes les fois qu'il lui plairoit. Le prétexte de
celte révocation fut fondé sur ce que c'éioit une
chose qui n avoit point accoutumé de se faire , et
qui pouvoit aller à des suites très -dangereuses.
Ils ne crurent pas avoir peu fait d'avoir obtenu
ce point. Ils appréhendoient , si ce seigneur eût pu
revenir à la cour, qu'il ne regagnât par sa pré-
sence les bonnes grâces du prince, ce qui sem-
bloit ne lui être pas difficile, vu qu'il avoit eu
l'adresse de faire si bien le passionné pour le roi ,
que Sa Majesté, lorsque ce gouverneur étant prêt
de partir pour Kand-dar , témoignoit un regret
extrême de s'éloigner , lui avoiî dit : « Pour aller
» à Kand-dar, tu n'en seras pas moins mon favori ,
104 LE COURONNEMENT
j) et iu reviendras à ma cour toules les fois que
3) tu le trouveras à propos. » Sur quoi il lui avoit
Tait expédier ces lettres, de pouvoir venir à la
cour, sans attendre un autre nouvel ordre.
Ce gouverneur reçut la révocation de cette
grâce, et à môme temps des lettres de son frère
et de ses autres amis, qui lui mandoient qu'il eût
à bien prendre ses mesures; que sa fortune chan-
celoit , et qu'il s'en falloit bien peu qu'elle ne tom-
bât tout à fait; que ses ennemis avoient profité
merveilleusement des prises qu'il leur donnoit.
A ces nouvelles , il choisit un parti qu'il crut
d'autant plus digne de lui, qu'il lui paroissoit
également plein de prudence et de hardiesse;
que l'événement néanmoins a montré n'être pas
moins funeste que téméraire. Il s'assuroit que dès
qu'il verroit le roi, il accommoderoit ses affaires,
qu'il rentreroit en sa première faveur, et dissipe-
roit la faction de ses ennemis; c'est pourquoi,
sans demander un nouvel ordre, ni attendre de
commandement, et même contre celui qu'il re-
cevoit,qui lui défendoit expressément de venir,
il monte à cheval; et en l'espace de neuf jours,
il arrive à Ispahan, lui sixième.
On parloit dans cette ville de la diligence de
ce voyage , comme d'une chose tout à fait extraor-
dinaire, et qui n'étoit jamais arrivée; car, de ces
DE SOLEIMÀAN. Io5
neuf journées , il en faut déduire une qu'il de-
meura à se reposer dans un jardin, à quelque
cent cinquante lieues de la ville; de façon qu'en
quelque huit jours , il fit le chemin de trois mois
de traite ordinaire qu'il y a d'Ispahan à Kand-
dar, c'est-à-dire, trois cent cinquante lieues per-
sanes, qui valent plus de quatre cent cinquante
des nôtres françaises.
Il n'entra point dans la ville ; mais il se rendit
dans un grand jardin , proche de Tokchi (Thôq-
àjy} , qui est une des portes de la ville ; d'où il
envoya , suivant la coutume , donner avis au roi,
que le gouverneur de Kan-dar , son esclave, at-
iendoit que Sa Majesté lui accordât la grâce de
pouvoir lui venir baiser les pieds. Il pensoit bien ,
par celte action, l'emporter par-dessus ses enne-
mis, et regagner le cœur de Sa Majesté. Elle étoit
dans le palais des femmes , où les eunuques furent
chargés de lui porter cette nouvelle. Le grand-
chambellan et l'intendant de la princesse ( ces
deux illustres et puissans eunuques qu'il avoit of-
fensés, lorsque par ses artifices et ses faux rap-
ports il avoit essayé de les mettre mal l'un contre
l'autre), en voulurent être les dépositaires; et,
prenant leur temps pour jouir de cette vengeance
qu'ils lui avoient préparée en leurs cœurs, ils an-
noncent celte arrivée au roi, avec un étonne-
I06 LE COURONNEMENT
ment sur leurs visages, qui paroissoit d'autant
plus grand, quil étoit plus affecté, ils lui dirent :
Qu'ils ne savoient pas comment on pouvoit in-
terpréter cette action du gouverneur de Kan-dar ;
que de venir non - seulement sans permission ,
mais contre la défense expresse de quitter son gou-
vernement , jusqu'à nouvel ordre , ne pouvoit être
qu'un mépris très-criminel de Sa Majesté , et une
manifeste rébellion ; que depuis que l empire des
Perses avoit commencé , // ne s' étoit point encore
trouvé de gouverneur assez hardi pour aban-
donner son gouvernement , et venir de son chef,
et selon son caprice , trouver le roi. Enfin , ils re-
présentèrent celte action si noire au prince, qu'il
envoya ordre au gouverneur de Kand-dar, de
s'aller rendre entre les mains de Ogourlou kaan
( Oïghoùrloù khan ), grand-portier, et à celui-
ci, de le mettre au krondouchaké (*), dans le
collier ou carcan; c'est une petite machine de
bois qui enferme le cou, et qui retient le bras
droit à la ceinture du prisonnier; en sorte qu'il
est impossible qu'il s'en serve : c'est de cette ma-
nière qu'on s'assure de la personne des grands
qu'on estime criminels.
Celui-ci fut trois jours resserré de la sorte dans
(*) Lise/, guiryvàun doii chaukêh , et voyez ce mot à la table des
mulicres. Voyez aussi la figure , n°. XXXIII. (L-s.)
DE SOLEIMAAN. TO7
la maison de ce capitaine de la porte Royale.
Dans tout ce temps, le pauvre gouverneur con-
juroit le ciel et la terre , demandoit à Dieu et
aux hommes , qu'il lui fut permis de voir seule-
ment le roi, assurant que d'une simple parole,
il se faisoit fort d'accabler ceux qui avoient en-
trepris de le ruiner. Ceux-ci avoient la même
pensée; et redoutoient terriblement que cela ne
lui fût permis. C'est pourquoi ils firent tous leurs
efforts pour l'en empêcher, et ils cherchèrent
tous les moyens qui pouvoient augmenter la co-
lère que Sa Majesté avoit conçue contre lui.
Comme ce gouverneur croyoit que c'étoit un
coup d'état , qu'il lui fût permis de baiser les pieds
du roi , ses pnnemis jugeoient de la même sorte,
que c'étoit un. coup d'état pour eux d'empêcher
que cet honneur ne lui fût accordé.
Legrand-portier cependant gagné parles prières
du gouverneur, le troisième jour de sa prison,
le conduit avec le carcan de bois dont nous avons
parlé , devant le grand portail du palais qui donne
sur la place Royale, et laie laisse entre les mains
de ses gens, et vient dire à Sa Majesté : Que le
gouverneur de Kand-dar lavait comme foi ce
par ses prières de l 'emmener à la porte du roi ;
que ce pauvre seigneur étoit là , attendant la grâce
d'être reçu à baiser les pieds de Sa Majesté. Les
loS LE COURONNEMENT
ennemis de ce misérable, qui n'étoient pas en pe-
tit nombre auprès du roi , commencèrent à l'ac-
cuser, et prirent davantage de hardiesse lorsqu'ils
aperçurent qu'elle ne témoignoit pas d'aversion
pour l'écouter sur cette matière. Chacun d'eux
rapporta ce qu'il savoit de plus criminel; mais
surtout son prédécesseur au gouvernement de
Kand-dar, qui, le jour précédent et celui-ci,
avoit fait présenter trois cents requêtes et davan-
tage contre lui, par des personnes de la province
qui demandoient justice.
La partie étoit trop forte; après une demi-
heure de délibération, le roi commanda au grand-
portier de lui aller fendre l'estomac. Ce seigneur
court l'exécuter; et d'aussi loin qu'il voit la porte,
il crie : Vour , ce$\.-i\-à\ve., frappe : ce terme est
le signal de la mort : a l'instant, le plus proche
officier qui l'entendit, donne à ce malheureux
un coup de pied dans l'estomac , et le jette hors
du portail , dans la place Royale; là, de son épée ,
il lui donne à côlé du cou deux grands coups ; et
comme il ne lui avoit point encore abattu la tête,
un autre lira son poignard , et lui en donna au-des-
sous des côtes , dans le petit ventre , il mourut ainsi
noyé dans son sang, dont il versa une quantité
prodigieuse, parce qu'il étoit fort replet (*).
(*) Voyez la vignette placée à la tète de la p. 3y; , t. IX. (L-s.)
DE SOLEIMAAN, IOQ
Dans le milieu de la place Royale, et vis-à-vis
du grand portail du palais, on a planté un grand
mat , d'une hauteur extraordinaire , à la cime du-
quel , dans les fêtes et les réjouissances publiques,
l'on place une coupe d'or, qui doit être le prix
de celui d'entre les cavaliers qui , à la course , a
l'adresse de l'abattre à coups de flèches ; on posa
sur la pointe de ce grand mât, par ordre de Sa
Majesté, la tête de ce seigneur; les Perses qui
passoient par-là, disoient que c'étoit afin que de
si haut, sa langue médisante ne pût plus semer
de divorce et de dissension.
Voilà quelle fut la fin de Gemchid-kaan
(Djemchyd khan ), qui n'étoit pas digne d'un
meilleur sort, il ne fut regretté de personne; ou,
pour mieux dire, il ne se trouva personne qui ne
le chargeât de malédictions; son corps fut deux
jours dans la place publique, avant que Sa Ma-
jesté donnât permission de l'inhumer, llétoit de
belle taille ; il avoit un air grand , et le port d'un
homme de qualité; son visage étoit très-agréable
et très-engageant à l'abord ; un grand courage et
une libéralité magnifique accompagnoient ces
dehors, et rendoient sa personne recommandable:
il n'y avoit que ces deux qualités de son ame qui
fussent bonnes; les autres avoient autant de noir-
ceur et de venin que celles-ci avoient d'éclat.
ÏIO LE COURONNEMENT
Quatre jours après cette exécution, la patente
du gouvernement de Kand-dar fut envoyée à Me-
hammed - kouli kaan ( Mohhammed quuly-
khân ) , c'est-à-dire, le seigneur esclave de Ma-
hammed. Ce seigneur étoit depuis treize ans pri-
sonnier, relégué àCasbin, par Habas II; nous
lavons dit en son lieu ; mais nous n'en avons pas
rapporté la véritable cause , pour ce que nous ne
la savions pas alors ; la voici : Habas II étant un
jour sorti avec les femmes, ce seigneur se trouva
engage, sans y penser, dans l'espace qui est in-
terdit aux hommes. Ceux qui ont le soin du kou-
rouk (gouroùq), ou prohibition , l'ayant aperçu,
coururent sur lui, et le maltraitèrent à coups de
bâton. Quelques jours ensuite , dès qu'il put mar-
cher, il s'en va au palais, où le roi étoit assis dans
iassemblée publique , et là, prenant Sa Majesté
à partie avec une mine résolue, il lui dit : « Si je
» ne te voyois cette aigrette sur la tête, et la dé-
>» férence que te rendent tous ces grands, je ne
» te tiendrois pour rien moins que pour le roi
» de Perse ?Par le nom de Dieu , as-tu pas bonne
»> grâce de courir ces montagnes avec une bande
» de femmes, tandis que tu lais donner des coups
» de bâton aux seigneurs de ton royaume. » Sa
Majesté entendit tout ce discours, sans témoi-
gner beaucoup d'émotion , elle se contenta de
DE SOLEIMAAN. IÎI
commander froidement qu'on lui donnât de nou-
veaux coups de bâton , outre ceux dont il se plai-
gnoit. Ce généreux courage perdant patience,
tire, son épée, et la jette à terreaux pieds du roi,
en lui disant brusquement ces paroles? « Qu'on me
» donne de nouveaux coups de bâton, voilà mon
» épée pour me punir, Votre Majesté peut faire
» de moi ce qu'il lui plaira, et me faire châtier
» par tels supplices qu'elle trouvera le plus à son
» gré; mais si un homme de ma qualité est traité
» du bâton, que doit donc attendre un pauvre
» kesil-bach? » ( On appelle ainsi les soldats de
la milice persane. ) Le monarque prit plaisir à
cette généreuse repartie, il ne le condamna point
à la mort qu'il méritoit, selon les lois du royaume,
ni aux bastonnades; et il se contenta de le relé-
guer à Casbin.
Il fut agréablement surpris de la patente du
gouvernement qui lui fut envoyée , qui ne lui
rendoit pas seulement sa liberté, mais à même
temps, le fâisoit entrer dans un des plus impor-
tans emplois de cet état. Je ne sais ce que l'on
doit penser de cette politique, qui va chercher
dans les fers un sujet de mérite pour l'élever après
treize ans de prison à un poste très-considérable,
et lui commettre une place et une province qu'on
peut dire la clef du royaume de ce côté-là. Il faut
112 LE COURONNEMENT
Lien que ce roi ait une forte assurance de la fi-
délité des siens ; car il n'y a pas de doute que si
un gouverneur de Kand-dar vouloit appeler l'In-
dien, et lui vendre cette place, qu'il en tircroit
plusieurs millions; et qu'il obtiendroit les plus
hautes charges de son empire, comme l'on en a
vu un exemple du temps de Série Ier.
Tandis que ces révolutions se passoient à la
cour de Perse, quatre députés y arrivèrent de la
part des Cosaques Moscovites qui, deux mois au-
paravant, avoient fait une irruption furieuse dans
la Perse, du côté de l'Hyrcanie, sur les bords de
la mer Caspienne; mais avant que de parler de
cette irruption , il est bon d'en dire le sujet.
L'an 1664, selon notre compte, arriva à Is-
pahan une ambassade célèbre de Moscovie, elle
étoit composée de deux ambassadeurs, dont le
train montoit à quelque huit cents hommes, et
les présens qu'ils firent au roi valoient, par l'ap-
préciation que l'on en fit, cinq mille Jtomans,
qui sont deux cent cinquante mille livres. Ils con-
sistoient en deux carrosses enrichis de broderies
Irès-superbes, des chevaux de frise, avec des ani-
maux de leur pays, comme des renards et des ours
blancs et des dogues; mais ce qui en faisoit la
principale richesse étoit une quantité prodigieuse
de martres zibelines, que les Perses appellent
samour.
de Sole im a an. n5
•samour. Ces ambassadeurs, comme l'on a tou-
jours cru , étoient venus seulement pour trafiquer,
et avoir le moyen , sous ce titre d'ambassade, d'ap-
porter et de remporter des marchandises, sans
payer de droits. On compte que des seules mar-
tres, ilsenavoient vendu à Ispahan , pour quatre-
vingt mille tomans , qui sont quatre millions, sur
quoi l'on peut juger du reste. Le roi de Perse
cependant les traita fort magnifiquement d'abord,
et il leur donna leur dépense, qui étoit taxée à
dix tomans par jour, c'est-à-dire cinq cents livres,
que ceux-ci aimèrent mieux prendre en argent
qu'en vivres, pour en épargner la meilleure par-
lie. Aussi, vivoient-ils très-mesquinement, et dans
le beau palais où le roi les avoit lait loger parmi
les riches meubles dont il étoit garni. Ces gens
malpropres étoient dans l'ordure , comme des
chiens. C'est pourquoi les Perses tiennent aujour-
d hui cette nation des Moscovites pour la plus
basse et la plus infâme qui soit entre les chré-
tiens; et ils les appellent, par mépris, les Yus-
beks de l'Europe : ils veulent exprimer par là
combien ils les estiment peu, parce que les Yus-
beks sont les peuples les plus abjects de l'Orient.
Le roi , touché de l'infamie de ces ambassa-
deurs, et qui voyoit bien qu'en effet ils n'étoient
point envoyés de leur maître pour un autre sujet
Tome X. H
114 LE COURONNEMENT
que pour trafiquer, vendre leurs fourrures et leurs
autres denrées, et remporterdes étoffes, des cuirs,
et les autres choses semblables qui se trouvent en
Perse, et surtout de l'argent, les maltraita à la fin,
et n'en fit plus de compte. L'un d'eux mourut,
et l'autre s'en retourna avec son train tout dé-
labré, sans aucun honneur, et presque sans au-
cune réponse.
Le grand-duc eut bien du ressentiment de cet
affront ; mais il le dissimula sur l'heure , parce
qu'il n'osoit s'attaquer à Habas ( Abbâs} /mais
ayant appris au commencement de l'année 1667,
qu'il étoit mort , et que le sceptre de Perse étoit
tombé entre les mains d'un jeune prince , il réso-
lut de se venger; il voulut toutefois éviter une
guerre déclarée; c'est pourquoi, pour donner le
coup fourré, et sans qu'il y parût, il suscite des
Cosaques qui habitent vers la mer Noire , les fait
marcher le long des Palus -Méotides, et ainsi en-
trer en Perse, sur les côtes de l'Hyrcanie; avec
cette précaution, qu'ils se gardassent bien de le
nommer , ni d'avouer qu'ils eussent aucune intel-
ligence avec lui, ils dévoient feindre que c'étoit
d'eux-mêmes qu'ils venoient à celte entreprise.
C'est ce que l'on en contoit , et croyoit à la cour
de Perse.
Les Cosaques ne manquèrent point ; ils mon-
DE SOLEIMAAN. Il5
tent au nombre de six milîe,dansquarante grandes
barques de la mer Caspie, qui sont des vaisseaux
longs et larges, mais sans fonds, pour éviter les
rochers dont cette mer est pleine, à deux et trois
pieds sous l'eau. Chaque barque portoitdeux pe-
tites pièces de canon. Ils abordent premièrement
à Erech ( Rechl'), petite ville sur la côte de Gui-
lan ( Guylân) , ou THyrcanie, en laquelle ils des-
cendent au nombre de quatre mille ; et la trou-
vant sans soldats, et ses habitans qui ne les atten-
doient pas sans défense, ils la pillent, et après un
grand carnage de l'un et de l'autre sexe, ils se re-
tirent en diligence, avec tout leur butin dans leurs
vaisseaux qu'ils retirèrent en mer autant qu'il fal-
loit pour empêcher d'être aperçus.
Pour mieux couvrir leur jeu, ils envoient quatre
des leurs en qualité de députés à la cour, avec
des lettres de créance , comme si c'eût été une
ambassade. Les gens du gouverneur de Chamald
(Châmâhhy}, les conduisirent à Ispahan, où iîs
arrivèrent un peu après que la nouvelle de leur
irruption y étoit venue. On les traita assez bien:
on leur donna un logis, et on les défraya , comme
on a accoutumé de faire pour les autres ambassa-
deurs. Ils demandèrent l'audience du roi; mais elle
leur fut refusée sur ce qu'ils n'étoient pas de qualité
à prétendre à cet honneur, et que même ils parois-
1 1 2
Ïl6 LE COURONNEMENT
soient ennemis. On leur accorda seulement l'au-
dience du premier ministre , ce qu'ils acceptèrent.
Là , ils représentèrent qu' ils êtoient dépu tés de la
•part de six mille Cosaques leurs compagnons qui
étoient sur la mer Caspie ; t\\ià la vérité ils
éloient ci- devant sujets à l empire des mosco-
vites ; mais que , lassés du mauvais traitement
au ils en recevoient, ils s' étoient résolus de s'en-
fuir de leur pays avec leurs en fans et leurs Je m-
mes , et ce qu'ils avoient pu emporter de leurs
biens ; qu' après avoir délibéré sur la retraite
qu'ils dévoient choisir , la Perse s 'étoit présen-
tée à leur esprit comme la monarchie la plus
amie de ï équité , et qui t rai toit le mieux les
esclaves ; c'est pourquoi ils avoient fait dessein
de lui offrir leur servitude ; que dans ce dessein
ils étoient partis en Cha-seven pour F amour du
roi, et que maintenant ils espèroient de la gé-
nérosité de ce grand monarque qu'il écouteroit
leurs prières , qu'il leur prêteroit un asile , et
leur donneroit quelques terres pour les habiter.
Ils présentèrent là-dessus leurs lettres de créance ;
mais les Perses ne purent jamais les déchiffrer,
et y employèrent inutilement les plus habiles in-
terprètes, tant des leurs que des européens, qui se
trouvoient à Ispahan.
Le premier ministre eut recours pour son der-
DE SOLEIMAAN. 117
nier essai au révérend père Raphaël du Mans ,
capucin, qui, depuis vingt ans, a toujours été
employé par les ministres de cet état, quand tous
les autres n'y entendoient rien, à interpréter les
lettres d'ambassade de France, d'Italie, d'Alle-
magne et des provinces du Nord. Par hasard ,
dans le temps qu'on lui apporta ce papier, se
rencontra chez lui le sieur Herbert d'Iager (*) ,
qui , en l'an 1666 , avoit été secrétaire de l'am-
bassade hollandaise en Perse , et qui pour lors
étoit chef du négoce de ceux de sa nation à Is-
pahan. C'est une personne qui , dans l'intelligence
des langues , a peu de pareils : outre qu'il possède
en perfection celles qui sont aujourd'hui en usage
dans l'Orient, il sait encore le grec littéral et le
vulgaire, le syriaque et l'hébreu.
.L'on eût eu peine à rencontrer deux hommes
plus capables d'éclaircir ces ténèbres : néanmoins
ils n'y purent rien faire. C'étoient , disoient-ils ,
des lettres grecques pour la plupart, entremêlées
d'autres inconnues dont quelques-unes appro-
choient des syriaques; ils lisoient quelques mots
(*) Ce Hollandais fit un long séjour en Perse , et visita , en
1693 , les ruines de Persépolis , dont il donna une description
fort circonstanciée, que l'on trouve, tome V, pag. *ï2i et suivantes
du grand ouvrage de Valentvn , sur l'Inde , que j'ai déjà eu occasion
de citer plusieurs foi* dans 1111.2 notes. ( L-s. )
Il8 LE COURONNEMENT
par-ci par-là, mais, comme ils n'y trouvoicnt
point de liaison, ils n'osoient s'assurer s'ils les li-
soient bien : ils furent ainsi contraints de renvoyer
cet écrit au premier ministre , et le supérieur des
capucins lui manda que c'étoit une écriture co-
saque russienne, qu'il ne pouvoit déchiffrer.
L'on fut donc contraint de s'en fier à ce que
disoient de vive voix ces députés , qui étoit tou-
jours la même chose que ce qu'ils avoient dit
au commencement ; à quoi le premier ministre
répondit : « Si ce que vous assurez est véritable ,
» et que vous soyez venus pour être nos hôtes ,
a) et vous rendre esclaves de Sa Majesté , pourquoi
» êtes -vous entrés en Perse l'épée à la main ?
» pourquoi avez-vous massacré nos sujets, désolé
j) une de nos villes, et ravagé nos terres ? »
Ces Cosaques, pour se justifier, répondirent
qu'on les y avoit forcés; que, comme ils étoient
venus demander civilement des vivres pour leur
argent , ceux de la ville, oubliant le droit d'hos-
pitalité et la commisération qu'on doit avoir par
les étrangers , leur avoient couru sus , et les avoient
maltraités; que la nécessité de se défendre devoit
excuser les Cosaques s'ils avoient cherché parles
armes ce qu'ils n'avoient pu obtenir par les prières.
Dans le temps que l'on traitoit avec ces députés,
arriva un envoyé des Orous 3 c'est-à-dire, du
DE SOLEIMÂAN, II§
grand-duc de Mosciwie (je crois que les Perses
donnent ce nom à ses états à cause de la Russie
qui en fait une partie), cet envoyé présenta des
lettres de la part de. son maître au roi de Perse ,
qui portoient qu'ayant appris qu'un nombre de
Cosaques ses sujets avoient quitté leurs terres
pour se soustraire de son obéissance , et qu'ils
vouloient se réfugier en Perse ; il prioit Sa Ma-
jesté de ne les pas recevoir, et de n ajouter au-
cune foi à toutes leurs propositions ; que cétoient
des rebelles et des fugitifs qui ne garderoient fidé~
lité à personne , puisqu'ils ne la gardoient pas à
leur prince naturel ; qu'il disposoit des troupes
pour les réduire à la raison et les mettre dans le
devoir. Mais , si ce prince exhortoit les Perses de
ne se fier pas à ces Cosaques , ils étoient assez per-
suadés qu'ils ne dévoient pas non plus se fiera lui ,
parce qu'on a toujours cru en cette cour-là qu'il
étoit d'intelligence avec ces voleurs, et la raison
sur quoi cette créance étoit fondée avoit assez
d'apparence : car, comment est-il possible, di-
soient les politiques, que des fugitifs au nombre
de cinq à six mille viennent dans un pays avec
quarante barques et quatre-vingts pièces d'artille-
rie , pourvus de toutes sortes de munitions et de
guerre et de bouche , et que d'abord ils se jettent
à main armée sur nos terres? N'est-il pas aisé de
12,0 LE COURONNEMENT
voir que c'est le grand-duc de Moscovie qui les
envoie pour se venger des affronts qu il se per-
suade que ses ambassadeurs ont reçus?
Si l'envoyé du grand-duc de Moscovie ne per-
suada pas la cour de Perse en faveur de son maitre,
l'envoyé du pacha de Bas-ra ÇBassr/jk ) ne la
persuada guère mieux en faveur du sien. II a été
dit comment ce pacha avoit fait un accommode-
ment l'an passé avec les généraux de l'armée otto-
mane , et qu'il avoit envoyé son gendre à Constan-
tinople pour en obtenir la ratification. Lorsqu'il
y fut, les ministres de la Porte lui répondirent
que le général d'armée avoit traité avec ce pacha
de Bas-ra sans leur ordre, et qu'ils ne vouloient
point entendre parler de cet accord ; qu'absolu-
ment il falloit que la place fût remise entre les
mains du grand-seigneur : sur quoi ils offrirent
à ce gendre du pacha , s'il vouloit contribuera la
prise de cette place, de l'en faire gouverneur ou
pacha, et surent si bien le manier, qu'à la fin il y
consentit , et promit de les en rendre maîtres. Ces
ministres ensuite dépêchent aux mômes généraux
turcs, qui , l'année précédente, avoient reçu ordre
d'armer, et leur mandent de retourner assiéger
Bas-ra ; font une rude réprimande à celui de Ba-
bylonc (Bag/iddd) pour avoir traité si mollement
cette affaire; que cet accommodement prétendu
DE SOLEIMAAN. 121
alloit au dommage el à la honte de l'empire; qu'il
réparât cette faute; qu'on l'établissoit tout de nou-
veau général, à condition qu'il prendroit la ville,
ou qu'il l'obligeroit à se rendre; et quand il l'au-
roit en son pouvoir, il en constituât gouverneur
Hiahia pacha, gendre decelui qui l'étoit pour lors.
Le pacha de Bas-ra , lorsqu'il apprit ces nou-
velles, demeura fort étonné de la trahison de son
gendre , et se mit à chercher les moyens qui pour-
roient détourner ce terrible orage dont il étoit
menacé : c'est pourquoi au printemps, voyant les
armées turquesques qui se préparoicnt pour venir
fondre sur lui au mois de septembre et d'octobre
(car les chaleurs en ce climat ne permettent pas
de faire la guerre plus tôt), envoie par avance
offrir sa place au roi de Perse à telles conditions
que l'on voudroit , pourvu qu'il y demeurât maître
sa vie durant. Ceux du conseil connoissoient assez
l'importance de cette place : ils voyoient les in-
commodités que la Perse en recevroit si elle tom-
boit une fois entre les mains du Turc, et l'avantage
que ce leur seroit d'en être les maîtres. En un
autre temps, et sous un autre prince, ils eussent
embrassé très-volontiers le parti qu'on leur pré-
sentoit; mais ils craignirent d'irriter cet épouvan-
lail de l'univers, la terreur panique de toute la
terre , dans la foiblessc où l'état se trouvoit alors
122 LE COURONNEMENT
sous un prince amolli par ses délices , et que son
âge aussi-bien que son humeur rendoit incapable
de grandes entreprises : c'est pourquoi l'on ne
donna point de réponse positive à cet envoyé de
Bas-ra (Bassrah). On le remettoit de jour à
autre* on l'assuroit qu'on penseroit à lui, et tout
cela pour gagner temps, parce qu'on ne vouloit
pas lui dire, nous ri osons ni ne pouvons rien jaire .
Cela se passoit dans le conseil, lorsqu'à la cour
se négocioit la retraite de Boudak-Sultaan Çfion-
dâq-Sulthân ) , général des mousquetaires. Ce
seigneur avoit , aussi-bien que les autres dont nous
avons parlé, dans le temps de sa faveur, abusé
de son pouvoir , par où il s'étoit acquis beaucoup
d'ennemis dont le nombre augmentoit tous les
j ours. On commençoit à former des plaintes contre
lui : son autorité diminuoit peu à peu , et l'affec-
tion du prince envers lui se refroidissoit. Cela lui
lit appréhender un pareil traitement qu'avoit reçu
Gemchid-Kaan ( *) , gouverneur de Kand-daar :
il ne voulut point pousser les choses à l'extrémité
comme avoit fait ce seigneur; mais, avant que le
mal fût plus grand, il songea à se retirer douce-
ment et sans tumulte , pour se décharger de l'envie
que l'éclat de sa fortune attiroit sur lui.
(*) Djenicli) d Kliàn , gouverneur du Qandaliàr , dont on a vu
]a fin tragique , pag. 108 et 109. ( L-s. )
DE SOLEIMAAN. 1 23
Le principal sujet qui lui fit perdre les bonnes
grâces de son maître , fut celui-ci : à l'orient d'Is-
pahan , et assez proche de son territoire , est la
province de Lourestoon (Lourestdun') , que l'on
tient être une partie de l'ancienne Parthe ; elle
s'étend du côté de l'Arabie, tirant vers Bas-ra
{Bassrah). Les peuples qui l'habitent négligent
de bâtir des villes, et n'ont point de demeure ar-
rêtée : ils demeurent la plupart sous des tentes,
nourrissant des troupeaux de bêtes à laine et a
corne dont ils ont une infinité. Ces peuples sont
gouvernés par un kaan Çkkdn^j, qui est mis de la
part du roi de Perse , mais qui est pris d'entre
eux, et presque toujours d'une même race , le fils
succédant au père: si bien qu'il leur reste encore
quelque ombre de liberté , ils ne laissent pas toute-
fois de payer les tributs et les décimes. Cette pro-
vince fournit de bétail à Ispahan et ses environs :
ce qui fait que le gouverneur de ces peuples y est
en considération. Soleïmaan III , à son avène-
ment à la couronne , commanda au général des
mousquetaires d'envoyer des habits royaux et des
patentes à tous les gouverneurs. Le général des
mousquetaires avoit eu quelque démêlé avec ce-
lui-ci qui s'appelle Lour-Manoucher-kaan ÇLour-
Manoutc1i.eher-lih.ari} : c'est pourquoi il négligea
de lui rendre cet honneur, et ne lui envoya le
124 LE COURONNEMENT
présent du roi que six mois après. Ce seigneur
porta impatiemment ce mépris; et, comme il se
douta bien d'où cela venoit, de dépit, il mit en
pièces l'habit qu'on lui présenta, en disant : «Je
» n'ai que faire ni de cet habit, ni de ces patentes ,
3) que le général des mousquetaires , roi de Perse ,
j) m'envoie. »
Sa Majesté n'en sut rien d'abord : on lui cacha
la chose , de peur qu'en même temps elle n'en
apprît le sujet; mais ce prince gouverneur le fit
savoir lui-même, car, à quelque temps de là, il
demanda permission de venir à la cour, et de
baiser les pieds du roi : ce qui lui fut accordé. Il
salue Sa Majeslé , lui fait son présent qui étoit
très-magnifique , et se plaint ensuite que le général
des mousquetaires ayant par son ordre envoyé des
habiis royaux à tous les grands de la Perse, jus-
qu'aux moindres officiers, il l'avoit laissé là sept
ou huit mois, et qu'enfin à toute peine il le lui
avoit envoyé seulement par un de ses gens.
Le roi le trouva fort mauvais, et témoigna au
général des mousquetaires que sa manière d'agir
en cela ne lui plaisoit point. Sa Majesté néanmoins
ne le voulut pas perdre tout à fait; elle le consi-
déroit à cause qu'il l'avoit mis sur le trône. Elle l'é-
pargnoit, de même que ses prédécesseurs en avoient
toujours uoé envers ceux qui leur avoient été en-
D E S O L E r M A A N. 1 r<^>
voyés pour un même sujet : ils ne les ont jamais
fait mourir, quelque faute qu'ils aient commise;
ils se sont contentés de les disgracier seulement.
Celui-ci se trouvoit à la cour presque en cette
posture ; mais, comme il appréhendoit de ne s'y
pouvoir pas tenir long-temps de la sorte, la mort
d'un de ses parens , ou du moins qu'il disoit tel ,
lui présenta une belle occasion de s'en retirer hon-
nêtement. Ce prétendu parent se nommoit Abdul-
bek (A'bdoùl-beyg), grand-portier du haram
ou palais des femmes. Le général , dès qu'il sut
sa mort, présenta une requête au roi , dans la-
quelle il remontroit que cet Abdul-bek éloit son
parent , que cet office qu'il avoit exercé de, grand-
portier du palais des femmes , étoit de tout temps
en leur famille comme héréditaire; sur quoi lui,
considérant que le défunt n'avait point laissé de
fils pour rendre à Sa Majesté un service plus par-
ticulier et plus ordinaire , il quittoit volontiers sa
charge de général des mousquetaires, et avec elle
le droit de s'asseoir devant Sa Majesté dans les
assemblées publiques , et qu'il s'est imeroit plus
heureux d'être employé à garder la porte du pa-
lais des femmes. Le roi qui , pour les raisons que
nous avons dites, conservoit encore quelque sorte
d'affection pour lui, lui accorda sa requête : voilà
comme il s'est mis, à la faveur de cette porte, à
126 LE COURONNEMENT
l'abri de la tempête qui le menaçoit, et comme
il s'est délivré des intrigues de la cour.
Ce seigneur- là étoit celui qu'Habas II avoit
envoyé en ambassade à Aureng - Zeb , roi des
Indes, après qu'il se fut rendu paisible possesseur
de cet empire ; nous avons dit en son lieu de la
manière qu'il s'en acquitta , et le célèbre M. Ber-
nier qui étoit à la cour du Mogol, lorsque cet
ambassadeur y parut, en parle assez, pour con-
tenter la curiosité du lecteur , dans les ouvrages
qu'il vient de donner au public avec un applau-
dissement général.
On rappela aussitôt Cheik-Hali-Kaan ( Cheykh-
Aly-Khân} de la guerre contre les Yus-beks,
où il étoit général , pour lui donner celte charge
de général des mousquetaires dont il étoit très-
digne , aussi-bien que de toutes les autres où il a
été élevé depuis ; c'est un homme de cœur et très-
excellent capitaine , l'un des vieux braves qui ren-
dirent le règne du grand Habas si glorieux et si
triomphant. Son gouvernement de Chaldce fut à
même temps donné à l'un de ses fils, Soleïmaan-
Kaan qui est un seigneur de mérite et de courage ,
bien digne de son illustre père.
La foudre de la disgrâce royale alla ensuite
tomber sur Mirza-Sadck, lequel nom Sadek^*},
(*) Ssàdeg signifie littéralement vc'ridique , sincère. Ordonne
DE SOLKIMAAN. I27
chez les Orientaux , signifie j uste , et est le même
que Sadoc chez les Hébreux ; il étoit frère de
Mirza-Ibrahim dont il a été déjà parlé, et pire
encore que lui , vazier ou fermier royal de Fars
qui est l'ancienne Perside. Les plaintes de Chiras
l'ont enfin , grâces à Dieu, tiré de son emploi. Il
y avoit plusieurs années que l'on demandoit au
ciel sa chute avec des vœux ardens ; mais on ne
l'obtenoit point. On crioit contre ses voleries ; il
venoit en foule des requêtes contre lui à la cour :
ses présens et ses belles lettres rendoient vains tous
ces efforts. Même , l'un des principaux sujets de
l'ambassade des Hollandais, en l'an 1666, étoit
pour se plaindre de ses vexations et de l'empêche-
ment qu'il donnoit à leur négoce : tout le monde
croyoit que ce coup lui alloit faire tomber la tête ,
mais il le para avec l'aide d'une sœur qu'il avoit
dans le palais des femmes; il en fut quitte pour
une rigoureuse réprimande qu'on lui envoya dans
une patente dont les Hollandais furenteux-mêmes
les porteurs. Enfin , cette année, tant de nouvelles
plaintes s'élevèrent qu'il n'y eut plus de remède :
et les présens n'y purent rien. 11 en envoya encore
pour quelque cent mille écus ; mais on les prit
sans toutefois l'épargner : il fut chassé de son em-
cc surnom à Aboù-bckr , parce qu'il rendit témoignage en faveur
du Prophète , dont il affirma avoir vu l'ascension au ciel. (L-s.)
T28 LE COURONNEMENT
ploi , et tous ses biens confisqués. On croyoît à
ia cour qu'ils se monteroient à plusieurs millions,
mais on fut bien étonné de voir que le compte
n alloit qu'à un million qui avoit été trouvé chez
lui , savoir : dans ses coffres , neuf mille cinq cents
tomans en argent blanc , quatre cent cinquante
tomans en ducats d'or , huit mille en bardes,
meubles , chevaux , étoffes , marchandises , provi-
sions et autres choses semblables qui n'étoient pas
desonservice ordinaire ; dans les coffres de son sur-
intendant , deux mille tomans en argent blanc , et
deux cent cinquante en ducats d'or, faisant le tout
la somme de notre monnoie que nous avons dite.
Ce seigneur prévoyoit dès long- temps ce qui
lui étoit arrivé alors; c'est pourquoi il avoit mis
à couvert ses pierreries , ce qu'il avoit de plus pré-
cieux, et la plupart de son argent comptant; il
avoit laissé seulement cette somme chez lui pour
éblouir les yeux et faire accroire à la cour que c'é-
toit là tout son bien; mais personne ne se le put
imaginer , et Sa Majesté envoya dans toutes les
places du gouvernement de ce seigneur un ordre
pressant qu'on eût à chercher ce qui pouvoit être
à lui , et qu'on publiât que tous ceux qui en sau-
roient quelque chose eussent à le dénoncer. On
en fit autant à Ispahan : par cette diligence on ne
découvrit rien qu'environ soixante mille écussans
les
DE SOLEJMAAN. 1 29
les biens immeubles. Le roî lui laissa les meubles
dont les appartemens de son palais étoient parés;
il ne toucha point à sa garde-robe, ni à rien qui
appartînt à ses femmes; il lui laissa aussi tout ce
qui étoit pour son usage ordinaire dans ses offices
et ses écuries. Il lui permit, outre cela, de jouir
de cinquante mille livres de rente, pour vivre en-
fermé dans un palais , sur le dehors de Chiras
( Chyrâz}, sans en sortir , quoiqu'il y pût rece-
voir visite de ses amis. Ses enfans furent disgraciés
à même temps et mis hors d'emploi.
Après sa disgrâce, le roi ne donna sa place à
personne , pour être une des plus importantes de
la Perse ; mais il envoya à un seigneur persien
d'ancienne famille , qui demeuroit à Chiras , nom-
mé Sefie ' -Kouli-Sultaan {Sséfy-Qoùly-Sul~
t/idn) , le brevet de gouverneur par provision de
la province jusqu'à ce qu'on y eût pourvu.
Nous avons dit comment la plupart de ceux qui
avoient été disgraciés sous le règne d'Habas II,
revinrent de leur exil, et rentrèrent en grâce au
commencement de ce nouveau règne. Mir-za-
Hadi (Myrza Hâdy) fut de ce nombre, un des
doctes seigneurs de Perse, bien capable d'ins-
truire ceux qui désirent connoître ce qu'il y a
de plus secret dans cet empire , soit pour la situa-
tion des lieux , soit pour l'histoire , soit pour la
Tome X. I
10O LE COURONNEMENT
politique : aussi avons- nous essayé de profiter
de son amitié et de sa fréquentation. Le premier
ministre, sous le feu roi , lui avoit fait faire son
procès, et l'avoit relégué en son palais qu'il avoit
à Ispahan : il n'en sortit qu'après la mort de ce
monarque; et comme il hantoit la cour , et qu'il y
éloit considéré, on lui donna en ce temps-ci la
charge de vazier {yezyr*) ou fermier royal de Kir-
maan (Kermàn*) , qui est la Caramanie.
Il y avoit à Ispahan , depuis trois ans , une
vieille princesse indienne qui y étoit retenue
comme prisonnière ; elle étoit sœur du dernier roi
de Decan , et s'appeloit Saheb - Koudchck (*),
c'est-à-dire , en persien des Indes , petite dame ,
pour marquer une seconde princesse qui en a une
autre au-dessus d'elle. Celle-ci s'étoit retirée à
Vijapour, et , sur la fin de ses jours , vouloit aller
faire le pèlerinage de la Mecque, portant avec
elle des trésors immenses. Pour achever ce pèle-
rinage, elle passa par la Perse; mais Habas II,
pour des causes que l'on n'a jamais bien pu com-
prendre, la tenant en son pouvoir, l'empêcha
toujours de passer outre , ni de sortir de ses états ,
(*) Ssàhheb Koutchch signifie petil propriétaire , petit maître,
petit souverain. Le premier de ces deux mots est arabe , l'autre
persan. On les emploie indistinctement en persan pour l'un et
l'autre sexe. ( L-s. )
DE SOLEIMAAN. l3l
encore que , pour obtenir cette grâce , elle lui eût
offert à diverses fois des présens très-considérables.
Le nouveau prince , et cette année , le nouveau
Soleïmaan, ne se montra pas aussi insensible aux
présens de cette dame qu'avoit fait son père : il
consentit à ce qu'elle désiroit , et reçut d'elle un
trésor de pierreries d'une valeur inestimable.
Elle prit son temps un jour que le roi passoit
avec ses femmes devant l'hôtel où l'on l'avoit lo-
gée. Elle sortit avec ses présens et sa requête : elle
avoit fait préparer une superbe collation dans sa
cour, et étendre sur la rue des brocards d'or, afin
que le roi passât par-dessus à cheval ; et, comme
il y passoit , ses officiers vinrent jeter sous les pieds
de son cheval quantité de monnoie d'or et d'ar-
gent de la valeur à peu près de deux mille écus.
C'est un faste et une grandeur qui se pratique en
Perse lorsqu'on veut honorer le prince d'une ma-
nière pompeuse et obligeante.
Sur la fin de celte année 1668 , arriva en Perse
une mission nouvelle de capucins italiens, en-
voyés par la congrégation De Propagande Jide ,
pour la Géorgie. Ils étoient six , accompagnés
de deux laïques ; leur supérieur s'appeloit le père
Etienne d'Ameria. Ils apportoient une lettre du
pape au roi de Perse , dont voici l'original et la
traduction :
I2
l3fi LE COURONNEMENT
ILLUSTRI AC POTENTISSIMO PERSARUM REGI,
CLEMENS, PAPA IX.
Ïllustris ac potentissimc rex , salutem ac lumen
divinae gratis. Romani pontificis à summo totius hu-
mani gencris conditore Deo informata chantas nullam
hominum societatem à se curisquc peramantibus suis
alienam putat , sed probitatem, justitiam, aliasque prœ-
claras virtutes ubicumque refulserint complcctitur ,
admiraturque. Antecessores igitur nostri , gloriosos
Persarum reges ac speciatim celsitudinem tuam amplis
harum laudum decoribus excellentem, et orbe toto
celebratam , existimalionis , et benevolenlise praecipuo
sensu prosecuti usque sunt. Nos autem in hac parte ut
nulli eorum conccdimus ; ita in regia voluntate tua
parem animi propcnsionem nobis profecto pollicemur ;
ideoque nunc ab ea fidenter petimus ut presbyterum
Stephanum de Ameria et socios capucinos homines
non suam, sed unicam gloriam Dei, et animarum sa-
lutem in Géorgie provincià qutesituros, ab injuriis
schismaticorum ritùs Graîci in ca regione residentium
auctoritatc tua defensos , ac tutos esse velis , quo sui
muneris functionibus cxercendis libère ac securè pos-
sint. Idemquoque ab insigni clcmentia tua poscimus et
exspeciamus pro universis catholicis qui in latè paten-
tibus regnis ac ditionibus tuis commorantur, quosque
rcgalis patrocinii prœsidio quantum maxime possumus
DE SOLEIMAAN. l33
vehementer commendamus. Verùm nos invicem veri-
tatis divinae perfectam agnilionem et bonorum om-
nium quà spiritualium , quà temporalium uberem et
assiduam faustitatem à praepotenti dextera Domini cel-
situdini tuae ex animo loto peraccuratè precamur. Da-
tum Romœ, apud S. Mariant majorent ,sub annulo pisca-
ioris. Die 1 o martii 1 668. Pontificatûs noslri anno primo.
A L'ILLUSTRE ET TRÈS -PUISSANT ROI DES PERSES,
CLÉMENT IX, TAPE.
Illustre et très - puissant roi , nous vous souhai-
tons le salut et la lumière de la grâce divine. La cha-
rité des pontifes romains , que Dieu le souverain créa-
teur de tous les hommes leur a donnée , n'estime point
qu'il y ait aucune société sur la terre qu'elle puisse
regarder comme étrangère , et ne refuse à personne
ses soins tous pleins de tendresse ; mais au contraire ,
elle admire et elle embrasse avec une affection parti-
culière la probité , la justice , et les autres vertus illus-
tres partout où elles se rencontrent : c'est pourquoi
nos prédécesseurs ont toujours recherché avec beau-
coup d'estime et de bienveillance les glorieux rois de
Perse , et particulièrement votre hautesse qui s'est
rendue célèbre dans toute la terre pour être ornée de
toutes ces grandes vertus. Comme nous n'avons point
de moindres sentimens , ni une moindre estime pour
votre mérite, qu'ils en ont eu, nous nous promet-ton»
304 LE COURONNEMENT
que vous n'aurez pas moins de bonne volonté pour
nous que vous en avez eu pour eux : dans cette con-
fiance nous vous demandons maintenant d'accorder
votre protection au P. Etienne d'Ameria, et aux ca-
pucins ses compagnons, hommes qui s'en vont en la
province de Géorgie , non point pour y chercher leur
gloire , mais seulement celie de Dieu et le salut des
âmes ; et nous vous supplions de les défendre et de les
tenir à couvert par votre autorité des injures des schis-
matiques qui suivent les cérémonies et les opinions des
Grecs, afin qu'ils puissent avec liberté et sans empê-
chemens s'employer aux exercices de leur charge. Nous
désirons , et nous attendons de votre insigne clémence
la même faveur et la même protection pour tous les au-
tres catholiques qui sont épars dans la vaste étendue de
vos royaumes et des provinces de votre domination,
lesquels nous recommandons de tout notre pouvoir à
votre générosité et à votre bonté royale : en récom-
pense, nous prions Dieu sans cesse de tout notre cœur
que sa dextre toute-puissante envoie à votre hautesse
une parfaite connoissance de la vérité divine, qu'elle
vous comble de toutes sortes de biens spirituels et tem-
porels , et qu'elle vous fasse jouir d'une prospérité con-
tinuelle. Donné à Rome, dans sainte Marie majeure ,
sous r anneau du pêcheur, le 10e jour de mars 1668.
De notre pontificat l'an premier.
Nous avons parlé de ce que firent cette année
les Cosaques sur la mer Caspie , de leurs députés
DE SOLEIMAAN. iZj
qu'ils envoyèrent à la cour, dont le conseil ne
demeura pas fort satisfait ; nous avons dit aussi
quelque chose des beaux raisonnemens que fai-
soient les spéculatifs pour découvrir si leurs inten-
tions étoient droites, ou s'il n'y avoit pas quelque
tromperie cachée sous cette députation : il faut
que nous ajoutions ici leur seconde irruption et
le reste de ce qu'ils firent en Perse dans cette
même année 1668. Tandis que l'on disputoit à
Ispahan s'il les falloit prendre pour amis ou pour
ennemis, eux, dès qu'ils virent leurs députés de
retour, comme tout ce qu'ils en avoient fait n'é-
toit que pour mieux tromper les Perses , quoi-
qu'en apparence on eût donné à ces peuples de
belles paroles, et qu'on les eut chargés de pro-
messes très-avantageuses pour leur peuplade, ils
continuèrent dans le dessein de piller toutes ces
régions maritimes de Perse du côté de l'orient.
Pour cet effet, ils quittent Savé (*); et, tirant
toujours vers les provinces plus orientales de la
mer Caspie, ils font soixante et dix lieues de che-
min sans être aperçus de la terre, et vont des-
cend re a Ferhabad ( Férhh âbâd) , capitale de
Mazenderaan. Là, ils mettent pied à terre, con-
trefaisant les marchands : ils entrent dans les mar-
chés et dans les boutiques, comme des gens qui
(*) Saveh ou Sawah, Voyez ce mot a la table des matières- (L. *. )
l36 LE COURONNEMENT
ne connoissoient pas grand chose au trafic , et qui
néanmoins avoient quelque chose à vendre et à
acheter; ils donnoient les ducats d'or pour cinq
chayet Çc/2d/iy) , qui sont vingt -cinq sous de
notre monnoie ; vendoient le drap d'Angleterre
pour quatre abassis (a'bbdcy'), qui sont autant
de francs la queze (guez*) ou aune persienne. Les
Perses , pendant cinq jours que cela dura , firent
mille caresses à ces Cosaques, parce qu'ils trou-
voient avec eux merveilleusement leur compte,
et les estimoient des niais que leur bonne fortune
leur avoit amenés; mais le sixième, ces fourbes
continuant leur jeu , à l'heure qu'ils avoient arrêtée
entr'eux où ils se dévoient trouver dans la ville
en certain nombre suffisant , répandus néanmoins
en divers endroits pourne pas donner du soupçon,
ils mettent la main à l'épée , massacrent tout ce
qu'ils rencontrent, saccagent toutes les maisons,
et, chargés de proie , après avoir tué plus de cinq
cents personnes , s'en retournent le même jour à
leurs vaisseaux, dans lesquels, comme à la pre-
mière fois, ils se retirent au milieu de la mer,
hors de la vue de la terre.
La perte la plus considérable , et qui ne se peut
réparer, fut la ruine d'un superbe bâtiment qui
étoit le palais du roi, situé au milieu de la ville ,
où étoit enfermé le trésor de porcelaine, et des
DE SOLEIMAAN. l37
vases de la Chine, bassins de cornaline, agate ,
corail , ambre , vaisselle de cristal de roche , et
d'autres raretés sans nombre, que ces barbares
rompirent ou emportèrent. Ils brisèrent encore
cette grande haouse ou tanqui (* ) , c'est-à-dire ,
un grand bassin, qui étoit de jaspe, tout couvert
de lames d'or , quil y avoit dans ce bâtiment.
Toutes les fois que je songe à la magnificence et
aux délices de ce beau lieu , je ne puis m'em-
pêcher de le regretter; et si le lecteur avoit vu la
description que j'en ai faite , il avoueroit qu'une
chose si merveilleuse méritoit de durer toujours.
Dans Ferhabad (Ferahli-âbâd} et aux envi-
rons, il reste quelque peu de chrétiens de ce grand
nombre qu'y amena autrefois Habas-le-Grand ,
qui a si fort diminué que ce n'est pas la centième
partie de ce qu'il y en avoit au commencement ;
la plupart, pour les intérêts du monde, ont em-
brassé la superstition de Mahommet. Ce peu de
chrétiens restés, sachant que ces Cosaques étoient
aussi chrétiens, pour se sauver de leur fureur,
et exempter du pillage leurs maisons, quand ils
les voyoient venir à eux, leur crioient Christous ,
(*) Hhaoudh , que les Persans prononcent hhao'uz , est un mot
arabe qui désigne un étang , un lac. Le mot persan tanguy signilir
littéralement ciroiteur, c'est l'abstrait de tari g , étroit. ( L-s. )
1 38 LE COURONNEMENT
Cliristousl et, pour mieux donnera connoître
leur christianisme , ils faisoient de grands signes
de croix depuis la tête jusqu'aux pieds : les Co-
saques, les entendant invoquer ce nom adorable,
et les voyant se signer de la marque de l'instrument
de notre salut, les épargnoient, et garantissoient
leurs maisons.
Les iiabitans de Ferhabad , qui, par leur fuite,
avoient sauvé leurs vies, retournèrent le lendemain
au matin, croyant que ces Cosaques fussent partis,
pour ramasser ce qui seroit demeuré de leur dé-
bris; mais, comme ils y étoient occupés, les Co-
saques tout à coup descendent à terre une seconde
lois, qui, n'en voulant plus aux biens , mais aux
personnes, en tuèrent jusqu'à sept cents, et en
firent autant de prisonniers : après quoi ils se reti-
rèrent tout de bon.
L'hiver étoit arrivé , et ils le vouloient passer en
Perse; et pour cela ils cherchèrent un lieu où ils
pussent être en assurance. Vis-à-vis de cette ville
de Ferhabad est une péninsule, laquelle, en forme
de langue, s'avance quelque dix à on/.e lieues dans
la mer Caspie. Elle abonde en cerfs , sangliers ,
gazelles qui sont une espèce de biches, et autre
venaison ; elle abonde aussi en forêts, eaux douces
et en tout ce. qui sert à la vie , de sorte que l'habi-
taîion en est fort commo.ie : les Perses l'appellent
DE SoLEIMAAN. l3g
Mionné kellè (*), c'est-à-dire , corne moyenne ,
par où ils veulent signifier une pièce de terre qui
s'avance de son terrain en la mer. Ce fut là de-
dans que les Cosaques allèrent se retrancher : ils
firent travailler jour et nuit leurs prisonniers à
creuser un grand fossé à l'entour de leur camp ;
et, avec plusieurs grands arbres qui sont là en
abondance entravés les uns dans les autres , et dea
gazons mêlés parmi, ils dressèrent une forme de
rempart, sur lequel ils posèrent leurs badeligé ou
pièces de canon en défense.
C'étoit là justement ce que les Perses deman-
doient : aussitôt qu'ils surent qu'ils s'étoient for-
tifiés en ce lieu, celte année même avant qu'elle
fût finie , malgré l'hiver, ils les allèrent attaquer;
et, comme ils étoient plus forts qu'eux sur la terre,
ils les battirent , reprirent presque tous leurs pri-
sonniers, et les contraignirent de se jeter dans
leurs barques , avec lesquelles ayant rôdé toute la
péninsule, ils trouvèrent dans une extrémité plus
éloignée un poste plus avantageux qui étoit dé-
fendu par un marais : ils s'y arrêtèrent avec tout
leur butin et leurs petits vaisseaux. J'espère d'être
bientôt, moyennant l'aide de Dieu, pour la troi-
sième fois en Perse, où j'apprendrai ce qui leur
(*) Myàunéh heiléh , sommité , extrémité moyenne. (L-s.)
I/f0 LE COURONNEMENT DE SoLEIMAAN.
sera arrivé, pour on faire part aux curieux, aussi-
bien que des autres choses plus remarquables qui
se sont passées en cet empire depuis ce temps-là.
FIN-
LETTRE
DE M. DE LA CROIX,
secrétaire -interprète du roi (*), sur quelques points
d'érudition orientale qui sont dans ce iivre.
Je répondrai, Monsieur, en moins de paroles que
je pourrai au billet que vous m'avez fait l'honneur de
m'écrire , sur la crainte que vous témoignez avoir , que
l'on trouve à redire à quelques mots d'érudition orien-
tale qui sont dans le livre du voyage de M. de Thé-
venot, parce que vous les rencontrez autrement dans
celui qui est intitulé le Couronnement de Soleïmaan ;
mais vous me permettrez de vous dire que cette crainte
me paroît être contre la justice que vous devez à cet
illustre vovageur , et que n'ignorant pas sa capacité,
c'est à vous de croire, puisqu'il les a écrits , qu'il ne
peut y avoir de manque, et qu'au contraire tout ce
(*) Cette lettre , placée au commencement du troisième volume
des Voyages de Thcvenot , édition in-in , Amsterdam 1727, me
paroît devoir faire naturellement suite au Couronnement de Soleï-
maan , puisque Pttis de la Croix y relève plusieurs inexactitudes
échappées à Chardin. J'ai cru qu'on aimeroit mieux lire de suite
cette lettre que de la trouver morcelée dans mes notes. Ce Petis de
la Croix est le même qui a rédigé le Précis de ses Voyages publié
a la suite de la Jtelation de Dourry efendy , i8io; un vol.
v -8». (L-s.)
ï42 LETTRE.
qui se lit qui n'y est pas conforme est répréhensible :
son premier voyage dans l'Orient lui avoit acquis la
connoissance des langues turquesque et arabesque , et
le second celle de la persienne. Ces trois langues qu'il
possédoit si bien , et qu'il faut nécessairement savoir
quand on veut se mêler des livres orientaux, jointes à
l'histoire , aux mathématiques , à l'astronomie , à la
botanique et autres sciences naturelles où il excelloit,
l'avoient rendu si profond dans toute cette érudition
orientale , comme vous devez l'avoir reconnu dans ses
mémoires particuliers , qu'il y a peu d'occidentaux qui
l'égalent dans ces matières, et qu'il n'y en a point qui
ne doivent profiter de ses instructions.
Je ne doute pas même que celui qui a écrit le livre
du Couronnement de Soltïrnaan ne soit de mon avis
•en cette rencontre, et je ne crois pas, par exemple ,
qu il veuille soutenir que le mot de Mether ( tom. IX 7
p. 4o3 ) , qu'il attribue au grand-chambellan du roi
de Perse, et qu'il fait superlatif, par la signification
qu'il lui donne , soît arabe , quand il verra que notre
auteur dit que ce mot est persien , et qu'il est compa-
ratif, puisque son superlatif est meluerin, qui signifie
le plus grand.
Je m'assure aussi qu'il confessera volontiers que
Toboal ( t. IX, pag. 534 ) , est arabe et non pas per-
sien , et qu'il reconnoîtra bien s'il sait l'arabe ou le
persien ; que ce mot, qui signifie des cercueils, n'a
pas le caractère des pluriels persiens , qui se terminent
-ordinairement en ha ou en an , mais des arabes.
Pour ce qui est du mot divanbeghi (t. JX, p. ^2.2. ) ,
qu'il dit être corrompu de divanum begh-, cette pro-
LETTRE. l4>
position ne s'entend point , dh'anum legîi n'ayant
jamais été en usage ni clans la langue turquesque ni
dans la persienne , et ne pouvant donner de sens ;
au contraire de divanbeghi , qui signifie , comme dit
notre auteur en très-bon turc, le seigneur du divan t
et dans lequel la syntaxe turquesque est parfaitement
observée.
Vous n'avez pas aussi davantage à craindre pour les
deux mots de turban et de Munedgim que vous me mar-
quez, etdontsesertnotreauteur.Quoi qu'en diseceluidu
Couronnement de Soleimaan, il auroit bien mal fait
d'écrire dhulbandt ; ce mot seroit aussi monstrueux
dans un livre en français, qu'il pourroit l'être dans la
bouche d'un homme qui le prononceroit. Turban est
un mot français que l'usage a établi , et dulbandt est
un mot persien , pourvu qu'il soit écrit selon sa véri-
table orthographe ( car il faut l'écrire dulband') : et
quand un Français s'énonce en sa langue , il ne doit
point se servir des mots de autres nations pour se
faire entendre , quand il y en a de français qui ex-
priment la même chose , ainsi qu'un homme se ren-
droit ridicule , qui , en parlant français , diroit chim-
chir au lieu de cimeterre , quoique l'un vienne de
1 autre ; mais il y a plus , car le mot de dulband ne
signifie point en persien ce que l'on entend en français
par celui de turban , comme le croit l'auteur du Cou-
ronnement de Soleimaan, et au lieu de blâmer les
écrivains qui nentendoient pas la langue, et de dire
que le bonnet du roi étoit lié à lenteur en façon de
dhulband par une fine toile , il devoit dire , puisqu'il
prétend qu'on te serve des mots persiens , que le bon-
l44 LETTRE.
net du roi étoit lié en façon de destar , qui est le tur-
ban , par une dulband ou fine toile (*) , puisque dul-
band n'est qu'une partie du turban , que l'un nomme
en persien destar, comme en turc sarik ( ssâricj} ,
et ne signifie que la toile qui est tortillée autour du
haouk (cjâoùq) ou bonnet du turban , et le turban fait
entendre une coiffure entière à la levantine.
Pour ce qui concerne le mot de munedgim , qui si-
gnifie astrologue , et duquel s'est servi notre auteur ,
il n'y a point de dissertation à faire ; celui de mu-
nehiziim, qui est employé dans le livre du Cou-
ronnement de Soleïmaan ( t. IX, p. 423)7 n'est pas
un mot de langue , il ne signifie rien ; et , comme celui
dont il est question est entièrement de science , il est
purement arabe, et sa racine est nedgem, dont les
lettres radicales sont nun , dgim , mim , entre les-
quelles vous voyez qu'il n'y a ni H , ni Z , et qu'il faut
munedgim.
Il n'en est pas de même du mot de hhanum !, qui est
interprété dans le livre du Couronnement {t. IX, p.
4og, 4*i i etc.) , par celui de duchesse : il est moins de
science que de cour ; mais pour cela il n'a pas moins
bien été employé par notre auteur, et les gens qui ont
pénétré dans la cour du roi de Perse disent comme lui ,
que begum est le titre des reines et des princesses, et
Jihanum celui des premières dames de son sérail ; et je
m'étonne aussi-bien que vous de la signification qui est
donnée à ce mot dans le livre du Couronnement de
(*) Ce mot poiirroit venir de dll-bend ', lien , enveloppe du cœur,
péricarde. ( L-s. )
Soleïmaan ,
LETTRE. l45
Saleïnraan , puisqu'elle n'a aucun caractère qui appro-
che de la signification naturelle de khanum, et encore
moins de l'artificielle, qui ne va au plus qu à le faire
signifier une darne aimée. Ce mot a son origine de la
galanterie, son étymologie e5l khan , qui est en usage
en Perse, principalement pour signifier un com-
mandant ou gouverneur de province ou de ville ,
et les deux autres lettres, ou plutôt la consonnante
M, avec sa voyelle ou mot. on qui l'accompagne,
est une affixe qui lui tient lieu , soit en persien ,
soit en turc, du pronom possessif de la première
personne ; et ainsi ce mot khanum signifie mon khan ,
mon commandant , mon gouverneur en terme mascu-
lin , qui a été attribué par les rois de Perse aux fem-
mes qu'ils aimoient particulièrement, delà même ma-
nière que quelque homme amoureux attribuerait en
français celui de mon vainqueur à une dame qu'il affec-
iionneroit beaucoup , ce qui est fort éloigné de la sé-
rieuse signification de duchesse qui est dans le livre du
Couronnement de Soleïmaan.
Venons, Monsieur , à ce qui reste dans votre billet,
à savoir aux deux mots de Sarrasins et de Sofi. 11
n y a assurément rien à reprendre à 1 érudition de M.
de Thévenot, ni en 1 un ni en l'autre; et quand il
fait, entendre que sarrasin vient de sarak dérober ,
l'on ne sauroit y trouver à redire : il y a bien plus
à se formaliser de l' étymologie de ce mot, qui est
marquée dans le livre du Couronnement de Soleïmaan
( ci-dessus , pog. jS ) , nonobstant la longue disser-
tation qui y est insérée, et l'insulte qui v est faite
à ceux qui y sont nommés faiseurs de relations , et
Tome X. K
l46 LETTRE.
aux anciens historiens mêmes ; comment celui qui
l'a écrit veut-il que sarrasin vienne de sara netchin ?
et où y trouve-t-il son élymologie ? S'il a quelque ins-
truction des langues orienlales , ce que je ne puis assu-
rer , n'ayant point l'honneur de le connoître, ne doit-
il pas savoir, quand il est queslion d'élymologie , au
moins dans ces langues , que ce sont les lettres radi-
cales qui les étahlissent ? Comment donc sarrasins en
français, saraceni en latin d'où nous l'avons pris , ou
en grec sarakenoi ^.a.pux.m>ci , et en arahe saraldoun ,
peut-il être tiré de saranelchin, ou pour mieux favo-
riser sa pensée de saranccJùn ; puisque, même selon
les lettres qu'il attrihue à sara necîiin le principal ca-
ractère de jiechin , qui est le premier nun , n'est point
du tout dans sarrasin , non plus que le cliin qu'il élude,
et dont il fait les Anglais garans ? Il ne le peut pas.
Mais de l'étvmologie passons à la signification. Où cet
auteur a-t-il trouvé que sara netchin signifie ceux qui
s'asseoient dans la campagne ? En quelle langue sara
signifie-t-il campagne ? Ce mot a plusieurs significa-
tions qui n'approchent aucunement de celle-là : le mot
qui désigne un désert ou une campagne stérile, c'est
salihra avec un hha , qui ne peut en aucune manière',
non plus que le sad (ssâd) qui commence ce mot ,
entrer dans l'étymologie de sarrasin , puisque les auteurs
orientaux n'ont jamais employé de hha ni de sad en
écrivant le pluriel sarahioun ou sarahin sarahins ,
dont, la racine arabe est sarak dérober, qui est l'action
principale de ces peuples , et qui a pour lettres radica-
les un sin. , un re et un kof, lequel ho fies Grecs mar-
quent par un kappa, et nous, aussi-bien que les Latins,
LETTRE. l47
par un C, dont nous avons encore adouci la pronon-
ciation par un Z ou par une S, en disant sarrazins ou
sarrasins, au lieu de saracins : surquoi il y a encore à
faire remarquer que les Sarrasins ne sont point les Tur-
comans , comme il est écrit dans le livre du Couron*
nement. Les derniers viennent du fond du septentrion,
et les Sarrasins du midi. Au temps que le mot de sar-
razins ou saracins a paru , Ton ne savoit ce que c'éloit
que les Turcomans. Ceux à qui Ion a donné le nom
de sarrasins étoient les Arabes Ismaélites ou Agare-
néens, à savoir les Arabes du désert, qui n habitent
point dans les villes, et qui exercent encore aujour-
d hui , comme ils faisoient il y a plusieurs siècles, le
métier de voleur , qui leur a donné le nom de sarra-
sins , bien auparavant sans doute que les Anglais,
qui ont la prononciation du clan aussi facile que les
Français, eussent pu changer cette lettre du verbe
persien netchinen (jiècJnstéji) en zin , ainsi qu'il estmal
supposé dans le livre du Couronnement de. Soleïmaan.
L auteur de ce même livre ( totn. IX. , pug. 49^)
ne trouve pas aussi à propos que Ton dise le grand Sofi
en parlant du roi de Perse. Effectivement cette ma-
nière de parler seroit à désapprouver en ceux qui se
serviroient de ce mot en parlant ou en écrivant à un
roi de Perse et même à un Persan. Texeira et d'autres
ont écrit il y a long-temps qu'il ne faut point user de
ce terme ; mais ils n'ont pas dit qu'aucun roi de Perse
n'a jamais porté ce nom , ainsi qu'il est marqué dans
le livre du Couronnement, Ces messieurs éloienttrop
bien informés de L'histoire orientale ; et quand M. de
Thévenot écrit Ismaël Soii , il fait bien connoître qu'il
l46 LETT B E.
a lu les auteurs orientaux, et qu'il savoit que le nom
de Son a élé un des principaux instrumens qui a élevé
sur le trône de Perse la famille qui y règne aujour-
d'hui, Son premier roi joignit le nom ou surnom de
Sofi à celui d'Ismaël , et il le prit à l'imitation de son
père et de son grand-père qui avoient déjà fait plu-
sieurs tentatives pour s'élever au-dessus du commun
des hommes parla puissance ; et ces deux personnages
n'affectèrent de se dire Sotîs, qu'afin de conserver à
leur famille , et la réputation , et la quantité d'amis que
leurs ancêtres, qu'ils assuroient être des descendans
d'Aly par l'un des imans, leur avoient acquise lors-
qu'ils étoient les chefs de cet ordre et secte des Sofis ,
qui , dans les derniers temps , s'étoit rendue formi-
dable. Cette secte, dont l'application particulière étoit
à la théologie mystique et à la contemplation, au temps
delà piété, a été dans le mahumétisme la plus épurée
de toutes celles de l'Orient , et il y a , dans la Biblio-
thèque du Pvoi, des livres manuscrits entiers touchant
les règles qu'elle observoit. La grande estime qu'Is-
maël savoit que ses pères avoient acquise sous ce nom,
lui fil croire qu il lui seroit fort utile de le prendre,
et il ne*se trompa point ; car il fut premièrement suivi
de tout ce qui se rencontra «le Sofis et de gens atta-
chés aux Sotis , par le moyen desquels il établit la
croyance que son père et son aïeul n avoient presque
fait que proposer, à savoir qu'Alv étant le vrai-, seul
et unique héritier de Mahomet , il le falloil suivit; en
toutes choses , si l'on vouloit être sauvé ; et de vrai
l'on conçut une si haute opinion de ce Sofi , que les
amis de sa maison avec les novateurs et les mécontens
LETTRE. l4g
n'eurent pas de peine à s'y joindre , et lui à les em-
ployer pour perdre Farokh, roi ou sultan de Schirvan,
qui avoit fait mourir son père Aidar : ce qui ayant si
bien réussi à Ismaël Sofi , il trouva ensuite les moyens
d'attaquer et de vaincre les autres sultans de Perse qui
étoienl de la famille des Akkoionlu , et de monter lui-
même sur le trône de l'empire. Ainsi il n'est pas vrai
de dire qu'aucun des rois de Perse n'a jamais porté le
aiom de Sofi, quoique depuis Ismaël ces rois aient
cessé de le prendre , ayant abaissé cet ordre des Sofis
pour des raisons que je pourrai dire ailleurs, outre
qu'ils n'ont pas eu besoin d'artifice pour se mainte-
nir ; et c'est ce Chah Ismaël Sofi qui a donné occasion
aux Européens d'appeler les rois de Perse Sofis ,
comme après César ils ont nommé les empereurs qui
l'ont suivi , les Césars ; et après Osman ou Othman 1er,
ils ont appelé ceux de Turquie les Othomans , etc.
Signé PETIS DE LA CROIX.
NOTICE CHRONOLOGIQUE
DE LA PERSE,
DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A CE JOUR ;
PAR L'ÉDITEUR.
Malgré les nombreuses et épouvantables révolu-
tions qui ont agité la monarcbie persane, elle est encore
aujourd'hui en Asie et dans le monde entier la seule
digne, par sa haute antiquité, d'entrer en parallèle avec
l'empire Chinois. L'époque de sa fondation est un de
ces problèmes chronologiques constamment rebelles
aux recherches des savans , et sur lesquels on n'a pas
même la satisfaction de former des conjectures plus ou
moins vraisemblables. Nous n'avons, en effet, nul
jalon pour diriger notre marche à travers la nuit des
temps, et pour découvrir à quelle époque les Persans
et les Indiens avoient le même système religieux et po-
litique, et peut-être parloient la même langue , soit
que les uns ctles autres aient une origine commune , soit
qu'ils fissent primitivement une seule et même nation,
soit enfin que l'une de ces deux nations ait donné nais-
sance à l'autre. Ce sont là des questions que nous n'es-
sayerons pas de résoudre ; mais les observations que
nous avons consignées dans le cours des notes ajoutées
j5î notice
à cette nouvelle édition des Voyages de Chardin ?
louchant les nombreuses conformités qui exisloveu£
autrefois entre les Persans et les Indiens , n'en sont
pas moins exactes, et coïncident parfaitement avec
les notions consignées dans le Dâbistàn de Mohham-
med Fàny (*). Suivant cet. écrivain persan , dont le.
célèbre William Jones n'a pas dédaigné le témoi-
gnage , Mahâbâd , c'est - à - dire , le grand Abâd ,
fut le fondateur d'une dynastie persane bien anté-
rieure à celle des Peych-Dâdyens, la première con-
nue jusqu'à présent de nos chronologisles européens.
Mahâbâd fut non-seulement le premier législateur du
monde, mais encore le premier homme de la créa-
tion actuelle. Il avoit, ainsi que sa femme, survécu
à la destruction de la création précédente , et résisté
au grand cataclysme qui sépara ces deux créations. Les
anciens Persans , aussi-bien que les philosophes grecs
et la plupart des nations asiatiques n'avoient nulle idée
de la création dans le sens que nous donnons main-
tenant à ce mot, ni de l'annihilation totale de la ma-
tière. En effet, suivant la savante et judicieuse obser-
vation de M. Anquclildu Perron, « h création pro—
» prementdite, quoique vérité certaine et "très-impor-
» tante , est trop au-dessus de l'esprit humain pour avoir
(*) Ouvrage extrêmement curieux , dont INI. Gladwin a
publié la première partie , accompagnée dune traduction
anglaise , tom. I , pag. no-3i du Nca> Asiallch Miscellany ,
recueil maintenant très-rare , imprimé à Calcutta , en 17^9 II
n'en a paru que les deux premiers numéros que je possède.
Le Dâbistàn a été dernièrement traduit en allemand , d'a-
près la version anglaise avec quelques notes , par M. Dalberg.
CHRONOLOGIQUE; î53
» élc aperçue par des hommes destitués de la révéla-
» lion (*). » Les nations que nous venons d'indiquer ,
n'admettent donc que des changemens de formes et
des modifications de la matière t opérés par de gran-
des révolutions physiques ; enfin, des intervalles de
chaos, pendant lesquels Fauteur des choses semhle
sommeiller ou se reposer.
LES ABADYENS.
Après le débrouillement du chaos , le grand Abâd
distribua ses nombreux enfans (les hommes) en quatre
castes ; les prêtres ou ministres de la Divinité compo-
soient la première de ces castes ; la seconde renfermoit
les militaires ; dans la troisième et clans la quatrième
furent relégués les marchands, les artisans et les Va-
is
lets. Les mêmes grandes divisions se retrouvent encore
chez les Uindoux modernes, qui leur ont conservé
des noms à peu près semblables à ceux qu'en lit dans
le Dàbislân. Le même législateur promulgua un
code qui pourroit bien être le même que celui ds
Menou (le Menaça Sastra) , lequel jouit encore dan»
llnde d'une vénération Pt dune autorité égales à celles
du Vêda. M. Jones , dont je ne fais ici que rapporter
la conjecture , s'appuie sur plusieurs conformités qu'il
croit avoir remarquées entre plusieurs articles de ces
(*) Mémoire de L'Académie des InscriptionsetBe'.les-Lettres,
toni. XXXIX . pag. 740. Le même savant ajoute que tous les
principes de l'ancienne philosophie tendent à combattre cefte.
vërité. Voyez aussi nies notes sur la Comparaison des dieux de
la (,rt>ce , de IJ/tilie et de ï Inde, t. Ier, pag. 2i4~2i6 dcî
Recherches asiatiques , traduction française.
i54 Notice
livres antiques et sacrés. Il observe aussi, avec beau-
coup de justesse, que la dynastie persane des Abâ-
dyens est composée de quatorze Abàd, nombre égal à
celui des Menons indiens ; de manière que ces deux
dynasties primitives pourraient bien n'en avoir formé
réellement uii'iiuc.
Le dernier Abâd se nommoit Abâd-Arzou : il
renonça au sacerdoce et à l autorité suprême , pour se
livrer toul entier à la contemplation. La durée de cette
dynastie semble avoir été l'âge d'or des Persans et du
monde entier ; car l'auteur du Dâbistân affirme qu'il
est impossible de se former une idée des jouissances
de toute espèce que les Abâdyens procurèrent au
genre humain, c'est-à-dire à leurs sujets; car pour
tous les anciens écrivains de l'Orient , l'univers s'est
toujours borné au pavs qu'ils babitoient , et qui étoit
réellement le seul qu'ils connussent. Cette observa-
tion , dont je crois pouvoir garantir la rigoureuse exac-
titude, est d'une haute importance pour l'intelligence
des principaux codes sacrés et politiques de toute
l'Asie, dont quelques-uns ont passé en Europe.
La race des Abâdyens subsista pendant plusieurs
.millions d'années, dont chaque jour étoit composé
d'une révolution entière de Saturne.
LES DJÉYENS.
Après la retraite volontaire d' Abâd-Arzou , l'uni-
vers, ou pour mieux dire l'empire persan, tomba
dans une anarchie épouvantable. Désespérés de voir
les maux qui s'accumuloient sur leurs semblables, et
qui s'aggravoient chaque jour, plusieurs sages, versés
CKRONOLOGIQVF:. l5S
dans la lecture du grand livre des Abâdyens, allèrent
trouver un fds d'Abâd-Arzou , disons plutôt un de
ses descendans en ligne directe , et le déterminèrent à
accepter la couronne. Sa haute piété, et la régularité
de ses mœurs lui valurent le nom de Dj'éy , mot qui
dans la langue des ignicoles signifie pur.
DjcLy fonda une nouvelle dynastie, ou ligne de rois
qui portèrent le nom de Djéyens. Le dernier prince de
cette dynastie, dont nous ignorons la durée, se nom—
moit Djéy-Abâd : il abdiqua après un règne assez
long, ou pour mieux dire plusieurs princes qui avoient
Djèy pour nom commun, se succédèrent jusqu'à ce
qu'un d'entr'eux , fatigué des embarras du gouverne-
ment , abdiqua l'empire en faveur d'un de ses pa-
rens nommé Kelvoù ; mais à qui sa haute piété avoit
valu le nom Chây , c'est-à-dire , Dieu et adorateur
de Dieu. Il plaça par respect ce surnom avant son nom
propre.
LES CHAYENS.
Les descendans de ce nouveau monarque se nom-
mèrent Chàyens. Sous cette dynastie, qui subsista
plusieurs millions d'années, l'état recouvra toute sa
splendeur ; leur généreuse et active commisération
s'étendit sur tous les êtres animés, à la conservation
desquels ils consacrèrent leurs soins. Le dernier de
cette heureuse dynastie se nommoit Clniy Muhboul.
LES YÉCANYENS.
3
Yéçân, que l'on désigne comme le fds de Chây
Mabboùl , mais qui néloit qu'un de ses parens , lui
î5G NOTICE
succéda, et Fonda une dynastie à laquelle il donna son
nom. Cétoit un des prophètes les plus célèbres de
son siècle. 11 est bien tard peut-être pour remarquer
que tous les monarques dont nous avons parlé jusqu'à
présent , étoient doués de l'esprit prophétique , et réu-
nissoient le pouvoir spirituel au pouvoir temporel.
Ainsi ont commencé l'ancienne monarchie égyptienne
et toutes celles de l'Asie.
Le nom &' Yàçâri signifie digne , qui mérite d'être
êld'ti. Il répara les malheurs que l'apathie et la foi-
blesse des derniers souverains de la dynastie précé-
dente avoient causés ou laissé introduire. JTéc n Ad-
jam fut le dernier monarque de cette dynastie , qui
subsista moins long-temps que la précédente. « Lors-
qu'il quitta sa dépouille mortelle, et abandonna ce
séjour des crimes , l'univers fut livré à de nouveaux
fléaux; » l'anarchie reparut dans toute son horreur,
parce que Guil-Châh, fils d'Yéçân-Adjam , passoit
tout son temps à des exercices de piété : on ignoroit
même le lieu de sa reLraile.
LES GUIL-CHAHYENS OU PEYCH-DADYENS.
« Une révélation, envoyée par le souverain de l'uni-
vers, arracha Guil-Châh de sa retraite : il se mit à la
tête du gouvernement de la terre , et devint le souve-
rain des habitansdu monde.» Il assembla ses enfans et
leurs descendans qui avoient imité son exemple, et
vivoient dans la retraite. Ils lui décernèrent le litre de
père des créatures , parce que la majeure partie du
genre humain, c'est-à-dire des Persans, avoit été e*-
CHRONOLOGIQUE. iS*
aminée dans les guerres, et le peu qui en restoit
vivoit comme des mauvais génies ou des bêtéssatival
gcs. Guil-Châh , nommé aussi Kayoùmaralz ( homme-
taureau) , les vainquit dans un combat , el parvïnl en-
suite à les civiliser, et à les empêcher de nuire aux
êtres animés qui ne font pas de mal. « Ainsi,.quand on
ht dans les chroniques que Kayoùmaralz et ses ènfans
firent la guerre aux Dy.es ou mauvais génies, il faut
entendre ces êtres méchans, et ces religions qui per-
mettent de tuer les êtres animés ; en un mot , tout ce
qui avoit été établi par ces mauvais génies. »
« Lesouverain de l'univers envoya à Kayoùmaralz
un livre intitulé : Gâoùy ; et parmi ses nobles desl
cendans , savoir : Syâmek, Houcheng, Thahmouratz
-Djemchyd, Férydoùn , Ménoutcheher, Kay-Khos-
roù, Zerâtocht et Azer-Fâçân; le premier et le der-
nier furent des prophètes célèbres, dont la doctrine
etoit conforme à celle de Mahâbâd et de Kayoùma-
ralz; leurs livres et leurs écrits étoient d'accord avec
le livre d'Abàd (pag. i53); et, à l'exception de Zerâ-
tocht, aucun de ceux que nous venons de nommer,
n'a osé écrire un seul mot contraire à ce livre d'Abâd,»
et les Yez-Dânyens trouvèrent encore le moyen de l'es
concilier. Cependant ils nomment Zerâtocht , Ou-
khechver sympâry , c'est-à-dire, le prophète' énig-
matique.
Les rois Guil-Châhyensse divisent en quatre races
les Peych-dàdyensjes Kayânyens , les Archkânvens
et les Sâçânydes : le dernier de tous fin Yezdedjerde.
(Avant J. C. 85o.) Kayoùmarats, premierroi Peych-
dâdyen, avoit établi le siège de son empire dans l'Axer-
1 58 NOTICE
bâïdjân , et il eut souvent à combattre les Tatars et
les Arabes, peuples nomades qui le travcrsoient in-
cessamment dans ses entreprises.
(845.) Son petit-fils Hoùchenk se distingua par son
extrême équité, et donna des lois si sages, qu'elles
lui méritèrent le surnom de Peych-dàd , qui rend la
justice ; d'où les rois de Perse de sa race ont été appe-
lés Peych-dâdyens. Il inventa l'agriculture , découvrit
les mines , fit bâtir plusieurs villes , et recula les li-
mites de son empire.
(835.) Thahmourâtssonfis lui succéda. 11 bâtit Babel
( Babylone) et Nyniveb (Ninive), dont il donna les
gouvernemens à des grands de sa cour , à charge de
lui payer tribut. Ce monarque aimoit les arts et les en-
couragea. 11 futle premier qui se revêtit dune armure
complète. Il soumit beaucoup de peuples barbares,
d'où il fut surnommé Dyvebcnd , le vainqueur des
gèans ou des mauvais gJnies.
(800.) Djenchyd , qui monta sur le trône après
lui , étoit son neveu. H acheva Issthakhr (Persépolis),
et institua l'année solaire , dont le premier jour étoit
célébré par de grandes réjouissances {yoy. t. II , pag.
2.S0 ). Ce fut un prince sage et magnifique à qui l on
doit plusieurs grands travaux et des découvertes utiles.
Zohhâk le détrôna, et se mit la couronne sur la tête.
(780.) Zohhâk. Les excès et la cruauté de ce tyran
firent révolter les Perses peu de temps après son
avènement au trône. Gâoù , général de l'insurrection ,
le vainquit, et mit à sa place le fils de Djemcliyd ,
nommé Férydoùn.
{Avant J. C jSo.) Ce Férydoùn est regardé parle*
CHRONOLOGIQUE. loi)
Persans comme un modèle de toutes les vertus ; son
nom est devenu Pépithète de tous les bons monarques,
comme on aura eu occasion de le voir plus dune fois
dans différentes citations de notre "Vovageur, aux-
quelles nous joindrons celle-ci :
« L'heureux Fe'rycloùn n'e'toit pas un ange :
» Il n étoit pas pe'tri avec l'ambre et le musc ;
» Sa justice et sa libe'ralite' firent sa gloire :
» Sois juste et libe'ral, et tu seras un Fe'rydoùn. »
Sa'jdy.
Après un règne paisible, il partagea ses états entre
ses trois enfans, Tour , ïyrâdje et Selcm , et acheva su
carrière dans la solitude , enlre l'étude et la sagesse.
(72.0.) Ménoùtchéheraprès lui améliora considérable-
ment le gouvernement de la Perse ; mais il éprouva de
grands revers, malgré le courage et l'habileté de ses
généraux, et laissa la couronné à son fils Noùdzsr.
(6q5.) Noùdzer fut vaincu et tué par Afrâcyâb,,
roi du Toùrân , autre descendant de Féiydoùu. Son
règne , qui avoit été fort court, n'est remarquable que
par les dissensions qui en ont hâté le terme.
(f»3fj.) Au bout de 12 ans, Zâlzer chassa Afrâcyâb
de la Perse, et plaça sur le trône un prince du sang
nommé Zoù ; mais ce nouveau roi ne le fut guère que
de nom ; car Afrâcyâb occupa de nouveau la presque
totalité de la Perse.
(634)Guerchâsb ou Kichtasp succéda à Zoùson père,
dans l'ombre de la royauté, encore ne porta-t-il que fort
peu de temps le nom de souverain, et avec lui finit (600)
la race de* Peych- dâdyens qui avoit régné 257 ans
1 Co NOTICE
suivant 31. Jones; a45o, suivant le Djihân Ara; 2-?*4,
suivant le Târykhi Behrâm ; 2.^1 , suivant une table
chronologique , annexée à un manuscrit du Châh-
nâméh ; et ^4yo , suivant le Târykhi Hhamzéh.
RACE DES KAYANYENS.
(^ Avant J» C. 610.) Kaï-Kobâb (*) ayant conquis
toute la Médie, Afracyâb se rcgardoit comme souve-
rain de la Perse, lorsque Qobàd , autre fils de Zoù T
commença à se faire distinguer par les avantages qu'il
obtint sur les Tourânyens avec l'assistance de Zâlzer,
et après plusieurs victoires signalées, il les rejeta sur
l'autre rive* de l'Oxus , et remonta sur le trône que
ses ancêtres avoient occupé. Kaï-Qobâd fit preuve
d'une grande sagesse dans plusieurs règlemens qu'il
établit pour son royaume. C'est lui qui ordonna la
division des grands chemins en Farsangs.
Kaï-Kâoùs est le même que nous connoissons
sous le nom de Darius le Mède , suivant 31. Jones ,
et que Cyaxar, selon 31. de Volney: le premier place
l'avènement de ce prince au trône en 610 ; l'au-
tre, en 635, avant Jésus -- Christ. 11 porta ses ar-
mes dans l'Asie mineure , et d'abord y fit de grands
progrès ; mais pendant qu'il poussoit ses conquêtes
de ce côté , Afracyâb fit une troisième invasion en
Perse , et se ressaisit de la Médie. Kaï Kaoùs , après
(*) M. de Volney pense que Kaï-Qobâd est le même que
Deïokcs, dont il place le commencement du rogne vers Tan
710 avant. 7. C. Voyez Chronologie d'Hérodote , pag. 33o . tète
t '<. la troisième colonne.
CHRONOLOGIQUE. 161
un règne de 3a ans, abdiqua en faveur de son petit-
fils Kaï - Khosroù ou Cyrus ( 538 ). Syâvech , père
de ce jeune prince , ayant été accusé faussement
par une concubine de Kaï-Kâoùs d'avoir voulu
lui faire violence , s'étoit enfui à la cour d'Afràcyâb
qui le reçut à bras ouverts, et lui donna en mariage
sa fille Firenkyz, ou Mandane selon les Grecs; mais
un frère d'Afràcyâb le tua peu de temps après : sa
femme étoit enceinte de Kaï Khosroù , et elle auroit
eu le même sort ; mais elle y échappa par la fuite. Dès
que Khosroù fut en âge de porter les armes, il
servit dans l'armée persane. Ses exploits le firent con—
noître par le général qui le mena à la cour avec sa mère*
(538.) Kaï-Khosroù sévit à peine sur le trône , qu'il
songea à venger la mort de son père , et à délivrer
le royaume du joug tyrannique d'Afrâcyâb. Il réussit
dans cette double entreprise. Afrâcyâb , quoique bien
supérieur en forces , fut vaincu, et perdit la vie dans
une bataille , où Kaï-Khosroù et le fameux Roustem
firent des prodiges de valeur. Khosroù , par cette vic-
toire , prit possession des contrées qu'Afrâcyâb avoit
enlevées à ses pères , et abdiqua après un règne de 3c»
ans. M. de Volney trouve beaucoup de conformités
entre Kaï-Khosroù et Cyrus, qui cependant , selon
lui, commença de régner en 56o avant J. C.
(5oo.) Lahorâsp lui succéda. Quelques savans veu-
lent que ce soit le Cambyses des Grecs ; mais celui-
ci étoit un tyran , l'autre, le prince le plus aimable
et le plus vertueux. Son règne a été illustré par les
exploits de Goùderz, général de ses armées, qui
pénétra fort avant dans les contrées de l'ouest.
Tome X. L
162 NOTICE
(48o.) Kichtâsp , successeur de Lahorâsp , trâïfS—
fera le siège de l'empire de la ville de Balkh en Kho-
râçân à Issthakhr (Persépolis). Sous son règne parut
Zerdôcht ou Zeratoùcht (*) , dont il approuva telle-
ment la doctrine , qu'il fit ériger un grand nombre?
à'AlêcJi-Gâh , ou temples consacrés au culte du feu.
(4^4-) Ardéchyr , appelé autrement Bahaman , et
surnommé Dirâzdest (longue main), qui monta sur le
trône après lui, est sans contredit l' Artaxerxès des Grecs,
qui l'appellent aussi Macro-hhèïr. Les anciennes chro-
niques orientales datent de son règne la reconstruc-
tion du temple de Jérusalem. Balthazar , vice-roi de
Babylone , ayant encouru la disgrâce d'Ardéchyr son
souverain , celui-ci envoya, pour le châtier de ses in-
justices, un général nommé Korech (Cyrus), qui, l'ayant
vaincu , obtint l'investiture de son gouvernement , et
protégea les Juifs. Ardéchyr laissa la couronne à son-
petit-fils Dârâb : mais ce jeune prince n'étoit poinfi
en âge de gouverner.
(44°-) Homâï sa mère , fille d'Ardéchyr, prit aussi-
tôt les rênes de l'empire des Perses. L'époque de son
gouvernement est célèbre parla construction du palais
d'Issthakhr (Persépolis), dont il reste encore de pré-
cieuses ruines.
Dârâb ou Dârâ (Darius le Bâtard suivant, les Grecs}
entre , en l'an 4^4 avant J. C. , dans la pleine jouis-
sance de ses droits de souverain , et les conserva jusqu'à
(*) M. de Volney place la mission de Zoroastre entre les
anne'es 1220 et 1200 avant J. C. ; et la naissance de ce légis-
lateur vers i25o. Chronologie d'Hérodote , vie de Zoroastre >:
yag. 261 etsuiv. , tête de ta troisième colonne.
CHRONOLOGIQUE. i63
sa mort , arrivée 24 ans après ( 4oo ). Les Orientaux dé-
bitent sur le compte de ce prince une fable , au moins
puérile, à peu près semblable à l'histoire de Moïse
sauvé des eaux, et que nous ne rapporterons point
ici à cause de son étendue. Par un autre fal.de en-
core plus ridicule , il font Alexandre fds de ce Dârâb.
(337.) Dârâ le jeune , qui nous est mieux connu
qu'aux Persans même , sous le nom de Darius Codo-
man, ne régna point immédiatement après le précé-
dent , et il y a une lacune dans les histoires nationales :
elles ne font mention ni d'Ardéchyr , fds de Dârâ et
de Pâryzâdéh , ou Parysatis mort en 36s, suivant M. de
Sainte-Croix , ni d'un autre Ardéchyr , appelé Darius
Ochus par les Grecs , et qui lui succéda. M. Jones croit
pouvoir placer en l'an 33 j avant J. C. l'avènement de
Dârâ le jeune. Celte époque le met assez d'accord avec
les écrivains d'Europe et d'Asie, qui , d'ailleurs , sont
en pleine contradiction touchant le caractère de ce
prince. Il fut assassiné après la perte de la bataille
d'Arbèle , vers Tan 33 1 (*) avant notre ère ; et l'em-
pire qui avoit existé 38a ans suivant notre calcul, et
210 suivant celui de Simson , passa de la famille des
Kayânydes entre les mains des Grecs. La table chro-
nologique , citée précédemment , donne 534 ans d'exis-
tence à la dynastie Kayânyde; le Tàrykhi Qiptcbâq
lui donne 702 ans , et le Djihân-ârâ 734 ans.
En passant sous le joug des Grecs , la Perse tomba
(*) M. de Sainte-Croix , d'après une profonde et savante
discussion , fixe cette action mémorable au 2 octobre 33i avant
J. C. ; et l'avènement de Darius au trône en 33S. Voyez Y Eia-
ri"t critiçue des historiens d Alexandre . p. 617, seconde édition.
L 2
î64 NOTICE
dans une anarchie qui causa la perte de ses annales *
et même celle des écrivains capables de réparer cette
perte , et de transmettre à la postérité les événemens
dont ils ëtoiênt les témoins ; de manière que nous igno-
rons si les Grecs ont conservé leur conquête ; car les
auteurs persans nous assurent que les successeurs d'A-
lexandre n'ayant gardé que l'I'râq ou la Parthide, et la
Perse proprement dite , rendirent à des princes du
sang royal , dont les noms même nous sont inconnus,
les provinces de l'Iyrân situées vers l'Orient.
ARCHKANYENS OU ARSACIDES, NOMMES AUSSI
MOLOUK AL-THEOUAYF, ROIS DES NATIONS.
La famille des Arsacides , nommés par nos histo-
riens Rois de la Parthide, eut pour fondateur un cer-
tain Achak ou Archak . dont les Grecs ont fait Ar—
saces : elle s'illustra par des guerres contre les Ro-
mains, dans lesquelles elle déploya un courage à toute
épreuve , souvent couronné par de grands triomphes,
et que les revers les plus terribles ne purent jamais
abattre (*).
(*) Quoique nous ayons adopté jusqu'à présent le système
chronologique de M. Jones , nous croyons devoir maintenant
accorder la préférence à celui de fauteur de X Iconographie
grecque , dont le premier volume vient de paroitre , pour la
dynastie dont il s'agit. La vaste érudition de M. Visconti, et
sa sage critique justifient suffisamment notre choix. Nous au-
rions hien voulu établir une concordance entre les noms des
rois cités par cet académicien , et ceux qu'on lit dans le Djihàn-
ârâ , dans l'Histoire arménienne de Moïse de Klioréne et au-
tres chroniques orientales , mais nous ne rougissons pas
d'avouer que nous ayons échoué dans cette entreprise.
CHRONOLOGIQUE. ïG5
(Avant J. C. 256.) Arsaces Ier, surnommé le Fort,
que les Orientaux nomment Achak ou Archak, étoit
satrape (*) de la Bactriane, il profita de la guer e qui
s'étoit allumée entre deux des successeurs d'Alexandre,
Anliochus, Dieu , et Ptolémée , Soterc, pour s'empa-
rer de la Parthide, et y fonder un empire l'an 256 avant
l'ère chrétienne, suivant M. Vaillant, et 252, sui-
vant M. Jones , qui lui accorde un règne de trente et
un ans , parce qu'il le confond avec son successeur.
Ce règne est réduit à trois ans par MM. Vaillant et
Visconti. Arsaces est tué dans un combat l'an 254 »
ou 248 avant Jésus- Christ.
( 254 ou 248.) Tiridates prit le nom d'Arsaces en
succédant à son frère : il est nommé Behrâm par les
Orientaux ; son règne fut de vingt six ans, mais de
six seulement suivant le Djihân-ârâ , qui le dit « fils
» d' Achak Ier, fils de Dârâ (Darius). » En 252, il est
battu par Séleucus, et fuit chez les Scythes. L'année
suivante il rentre dans ses états, et s'empare de la
JVIédie en 200 : il meurt en 217 , suivant Vaillant ; en
209, suivant M. Visconti.
{Avant J. C. 217 ou 209. ) Artaban Ier, ou Ardwân
succède à son père, fait une invasion en Médie vers 217,
conclut la paix avec Antiochus en 212, et meurt la
vingtième année de son règne.
(196.) Phrapalius-le-Grand monte sur le trône
(*) Ce nom , qui se trouve si souvent dans les écrivains grecs,
et qui a exercé la patience et la sagacité d'un grand nombre de
savans, est tout simplement la corruption des deux anciens mots
persans ckâclro, ville, cité , et par/, gardien', gouverneur ; le
luème moipddsv trouve dans Pàdchâh , monarque , souverain.
166 NOTICE
Tan 196 ou irp avant J. C. Ce Phrapatius seroit-iî
le Pâlâch , fils de Behrâm, à qui le Djihân - ârâ
donne un règne d'onze ans ? Vaillant lui en accorde
quinze, et fixe sa mort en 182.
( 182. ) Phrahates Ier, (ils du précédent, se signala
contre les Mardes , qu'il dompta en 175, et mourut
l'année qui suivit celte brillante expédition. Nous pre-
nons ici XHistoria Arsacidarum pour guide. M.Vis-
conti pense que Phrahates régnoit vers l'an 170.
(174 ou 170.) Mithridates Ierson frèrelui succéda. Ce
prince politique et belliqueux s'empara de la Médie ,
d'une bonne partie de l'Hyrcanie, et du pays des Ely-
iméens. Le principal temple de la capitale de celte na-
tion étoit dédié à la déesse Azara , ou la lune , et ren-
fermoit des richesses immenses qui devinrent la proie
du vainqueur. Mithridates porta ses armes du côté de
l'Inde, et s'empara de tout le pays situé entre l'Euphrate
et l'Indus, et depuis le Caucase jusqu'au golfe Per-
sique. Ce conquérant terrible pour ses ennemis , cher
à ses sujets, mourut dans une glorieuse vieillesse après
un règne d'environ trente-sept ans.
( 1 3(5- ) Phrahates II, fils de ce dernier, hérita
du tronc, et même des qualités de son père; mais
il eut un règne moins long et moins glorieux. Il fit
quelques expéditions assez brillantes en Syrie : fut
obligé de marcher contre les Scythes, et périt en les
combattant, après l'an 126, suivant M. Yisconli.
(126 ou i25.) Artaban II, ou Ardwân son oncle
et son successeur, ne fut pas plus heureux que lui
contre ces nomades terribles. Cette guerre lui coûta
la vie, la troisième année de son règne.
CHRONOLOGIQUE. 167
(124.) Mithridates II, surnommé le Grand , fils du
précédent , vengea la mort, de ses deux prédécesseurs ,
et combattit heureusement les Scythes jusqu'alors in-
vaincus. Il soumit à l'empire des Parthes un grand
nombre de leurs tribus, une partie de l'Arménie et de
la Syrie. 11 mourut vers l'an 87 , ou au moins avant 86.
On ignore s'il laissa des enfans.
(87. ) Mnaskires, fils dePhrahates Ier, succéda à son
oncle, non sans éprouver une vive opposition de la part
de plusieurs autres princes du sang royal. Ces guerres
civiles furent funestes à l'empire des Parthes qui per-
dirent plusieurs provinces. Mnaskires parvint à réduire
son principal émule , l'envoya en exil, et mourut pai-
siblement à lâge de quatre-vingt-seize ans. M. Vis-
conli n'admet pas Mnaskires au nombre des rois Par-
thes , et regarde comme un temps d'anarchie, la durée
de son règne.
(77.) Sinatorockes, ou Sanatreces , prince du sang ,
et le plus redoutable des compétiteurs de Mnaskires,
sortit de son exil a la mort de ce dernier, et monta sur
le trône, auquel il associa son fils : il avoit plus de qua-
tre-vingts ans, son grand âge ne lui permit pas de répa-
rer les maux que la guerre civile avoit causés à l'empire.
(69.) Phrahates III ne commença réellement de ré-
gner qu'à la mort de son père, arrivée soixante-neuf
ans avant J. C. Son premier soin lut d'envoyer des
ambassadeurs à Lucullus , et défaire une alliance du-
rable avec les Pvomains. Ce prince est empoisonné
par ses enfans , en l'an 60 avant J. C.
(Go.) Mithridates III , fils du précédent, confirma ,
par sa conduite atroce , les horribles soupçons dont il
\
l6S NOTICE
étoit l'objet. Tandis qu'il faisoit la guerre en Arménie,"
ses sujets , effrayés de ses cruautés, rappellèrent Oro-
des son frère qu'il avoit exilé. Celui-ci, soutenu d'un
parti considérable, attaqua Mithridates, le fit pri-
sonnier , Bl le tua Fan 54 avant J. C.
(54-) Orodes signala son avènement au trône par la
défaite de Crassus, au mois de juin 53 avantl'ère vul-
gaire. Bientôt i' fait une invasion en Syrie, d'où Cas-
sius le chasse. ïi y retourne Tannée suivante , et sou-
tient pendant quatre ans la guerre contre les Romains.
Cette guerre alloit se rallumer au moment où César fut
assassiné. Orodes, ayant secouru les conspirateurs ,
fut attaqué par Ventidius, général de la République
qui lui tua deux généraux , défit son armée , et obtint
à Rome les honneurs du triomphe. Cet échec , et les
procédés atroces dun de ses fils, conduisirent Orodes
au tombeau la dix-septième année de son règne.
(87.) Prahates IV, fils d'Orodes , soutint la guerre
contre Antoine. Pendant les guerres civiles du trium-
virat , il prit l'Arménie et la Médie en l'an 29. Son
orgueil le rend odieux à ses sujets qui le chassent ;
mais l'année suivante , il recouvre son trône avec le se-
cours des Scythes ; et l'an 18, il reçoit d'Auguste
les signes de la royauté ; lui donne plusieurs de ses
fils en otage , et meurt assassiné par un autre de
ses fils nommé Phrahatacès , l'an ier avant Jésus-
Christ.
( An icr avant J. C. ) Le parricide Phrahatacès fut
bientôt massacré et remplacé par Orodes II , son pa-
rent : on ignore la durée de ces deux règnes ; mais
en Tan 4? IcsParthes demandèrent Vonones à Auguste.
CHRONOLOGIQUE. l6<)
(^deJ. C. ) Vonones , fils de Phrahates IV, veut
introduire chez les Persans les mœurs de la ville de Ro-
me , où il avoit été long-temps en otage , ce qui le
rend odieux à ses sujets. Ils le chassent en l'an i4 de
J. C. , suivant Vaillant, et en Tan 18, suivant Lon-
guerue. Il est assassiné en Tan 19 , ou en Tan 20.
Artaban III s'empara du trône , vacant par la fuite
de Vonones, en l'an i5 , suivant Vaillant , et en Tan 18 ,
suivant Longuerue. Il ose donner à l'Arménie un roi
que Germanicus a bientôt expulsé. La quatrième an-
née de son règne, Artaban envoie des ambassadeurs
à Germanicus. Il remet de nouveau un roi sur le
trône d'Arménie , après la mort de Germanicus. Il
demande l'amitié de Caligula , et lui envoie Darius
son fils en otage. Il meurt après un règne de vingt-
neuf ans, en 43? ou plutôt en 41 suivant M. Visconti.
(4i.) Gotarzes ne règne que quelques mois. Les
cruautés de ce fils parricide , irritent les esprits , et
il remet la couronne à son frère Bardanes.
Bardanes monte sur le trône en 41 ; l'époque de sa
déchéance ou de sa mort est incertaine.
(40 Gotarzes reprend le sceptre : il se rend odieux
par sa tyrannie, et meurt en 5o.
( 5o. ) Vonones ne règne que quelques mois : il
n'avoit d'autre droit à la couronne que d'être issu de
la race des Arsacides.
\ologeses Ier son fils lui succède, ej s'empare aussi-
tôt de l'Arménie, envoie différentes ambassades succes-
sivement à Néron, à Vespasien , à Titus et à Dona-
tien. Les Alains lui causent de vives inquiétudes. On
ignore l'époque de sa mort , que Vaillant place vers
170 NOTICE
90 de «T. C. \1 Art de vérifier les dates , la fixe à l'an
88 au plus tard. M, Visconti se borne à donner à ce
prince un règne de 3o ans.
Artaban IV est indiqué par l'abbé de Longuerue ,
et par les auteurs de YHistoire Universelle , comme
successeur deVologeses, dont ils le disent fils. 11
mourut vers l'an 90 ; mais plutôt vers 83. Vaillant
ne fait nulle mention de ce prince.
( 83 ou go. ) Pocorus , l'aîné des enfans de Volo-
geses , lui succède , et cause des inquiétudes à Domi—
tien , en annonçant qu'il conduiroit à Rome un per-
sonnage qui se prétendoit être Néron, et avoit avec
cet empereur une étonnante ressemblance. La baine
qu'il inspira produisit des troubles intestins , et les
Parlhes le chassèrent avant l'an ii3.
(107 ou 1 13. ) Khosroù ou ChosroesIerson frère lui
succède; ses prétentions sur l'Arménie lui attirent la co-
lère de Trajan. Cet empereur marche en personne con-
tre ce royaume et contre Chosroes, chasse le roi établi
par ce dernier, réduit l'Arménie en province romaine ,
démembre l'empire des Parthes , et leur donne pour
souverain , en 1 17 , Partamaspate , qu'ils chassèrent la
même année. Chosroes remonte sur son trône avec le
consentement d'Hadrien , dont il sut gagner et conser-
ver les bonnes grâces. En 118 , il fait avec les Ro-
mains un traité de paix , qui fixe l'JEuphrate pour
la limite des deux empires. Le reste de son règne fut
employé à réparer les malheurs de la guerre. Chosroes
meurt , vivement regreté de ses sujets , vers l'an 122.
(1 22.)Vologeses II son fils, quelque temps après être
monté sur le trône, conquiert l'Arménie sur les Ro-
CHRONOLOGIQUE, 17Ï
mains qui l'en chassent bientôt. Son règne tranquille
dura 28 ans ; et les dernières médailles de ce souverain,
décrites par M. Visconti , sont de Tan 148, quoique
baillant place sa mort en 188.
( 148. ) Vologeses III son fils, fond sur Y Arménie,
est battu par les Romains, voit Ctésiphon sa capitale
saccagée par eux, et meurt en igo , ou 191.
( 191.) Vologeses IV, dont nous devons la con-
noissance à M. Visconti , les numismatistes l'ayant
toujours confondu avec le précédent, lui succède; il
s'empare de la Mésopotamie ; les secours qu'il donna
à Pescennius ISiger , lui furent très-funestes; car
Pescennius ayant été tué , Sévère voulut punir le
roi parthe : il prit et saccagea Ctésiphon. Vologeses,
qui s'étoit enfui , reparut après le départ des armées
romaines. Il reconquit une grande partie de ses pro-
vinces ; et les dernières années de son règne furent
moins agitées que les premières. Il mourut entre 206
et 209 , laissant plusieurs fils qui se disputèrent la
couronne.
(iiog.)Vologeses V, dont on ne connoît que le nom.,
partagea l'empire avec Ardwan ou Artaban V, fils du
précédent.
( 209. ) Artaban échappe avec peine aux pièges que
lui tendent ses frères, qui aspiroient , ainsi que lui,
à l'empire. Sous prétexte de lui demander sa fille en
mariage , Caracalla attire ce monarque , et un grand
nombre de Parthes non armés , dans une immense
plaine, où il en fait un horrible massacre, en 217.
Artaban conclut la paix avec les Romains. Tandis
que l'empire et le souverain jouissoient d'une pro~
i;2 NOTICE
fonde sécurité, un Persan obscur, nommé Artaxerxes,
ou plutôt Ardéchyr, se révolte contre Ardwân, ou
Artaban , et le dépose, en 225, après l'avoir vaincu
en 223. Artaban ne périt que dans une troisième
bataille livrée en 226. La dynastie des Arsacides, com-
posée de vingt-neuf ou trente rois , subsista 479 ans
selon notre calcul ; 4°>2 ans suivant M. Vaillant ; 328 ,
suivant le Djihàn-ârâ ; 265 , suivant un Ravâyel ; 43o ,
suivant le ïârykhi Mo'âdjem ; 35o, suivant le Lubh,
él •* Téoùàrykh ; 38o, suivant le Târykhi Guzydéh ;
3c)4 1 suivant Hhamzéh Issfabâny ; 469 , suivant Beh—
ràm , et 370 suivant Agatbias , corrigé par M. Vis—
conli. Ils avoient fait leur résidence alternativement
à Ecbatane et à Ctésiphon.
RACE DES SAÇANYDES.
(223tfe l'ère vulgaire.') Ardéchyr Bâbégân , que nos
écrivains appellent Artaxerxes , étoit fils de Bàbeg r
surintendant-général des pyrées de la Perse , et petit-
fils de Sàçân , qui avoit mené d'abord une vie misé-
rable , quoiqu'il descendit d'un fils d'Ardéchyr Lon-
guemain , déshérité en faveur de la reine Homâï,
Fils du chef de la religion , il trouva le moyen de
s'introduire auprès du généralissime de l'armée , et
même de lui succéder. L'apparition d'un ange qu'il
vit en songe, et qui lui annonça que «le distributeur
» des grâces lui avoit donné la royauté sur toute la
» terre et sur les hommes qui l'habitent, » le déter-
mina à réaliser cette prédiction. Le poste important
qu'il occupoit, et la foiblesse d' Ardwân lui en faci-
CHRONOLOGIQUE. 170
litoient les moyens. La ruine de la dynastie Archkâ-
nyenne ou Arsacide , et la fondation de celle des
Sâçânydes, furent le résultat d'une bataille livrée en
223. Ardéchyr réunissoit la plus rare prudence au cou-
rage le plus héroïque , et l'amour des lettres à la pas-
sion des armes. Doué d'une vaste érudition , et même
de talens littéraires , il ne dédaigna pas de composer
plusieurs ouvrages , parmi lesquels on cite un Kâr-
nâméh , ou Commentaires de sa vie et de ses ac-
tions , et un livre de morale dont Noùchyrwân, un
de ses successeurs, donna une nouvelle édition. Ardé-
chyr mourut vers l'année 240 , après en avoir régné
quatorze ou quinze.
(240.) Châpoùr, que nous appelons Sapor , étoit
filsd' Ardéchyr et d'une esclave descendante des Arsaci-
des , et condamnée à mort par son maître dès que son
origine fut connue ; mais le vézyr , chargé d'exécu-
ter cet ordre rigoureux , sauva cette esclave illustre ,
ainsi que le fruit qu'elle portoit dans son sein , ce
qui justifia en partie la prédiction suivant laquelle le
sang des Arsacides devoit encore occuper le trône
de la Perse. Châpoùr remporta des avantages si-
gnalés sur les Romains. 11 conquit la Syrie , la Ci-
licie ; en 260 il fit prisonnier l'empereur Valérien ;
mais Odenatus l'arrêta dans le cours de ses victoires.
Châpoùr fonda un grand nombre de villes , et fit
reconstruire celle de Nychâpoùr que les Macédoniens
avoient ruinée. Il mourut en 269, ou en 271 , victime
d'une conspiration ourdie par les Grands du royaume,
(271.) Hormodz Ier, ou Hormoùz que les grecs ont
BomméHormisdas, ne déploya point sur le trône les talent
î;4 NOTICE
guerriers de son père. Les grâces de sa personne fai-
soient sou plus grand mérite. Il étoit cependant assez
porté à l'étude. Myrkhond rémarque que ce prince res-
semblent beaucoup à Ardéchyr son aïjul par la phy-
sionomie , la conduite et les goûts. Les manichéens,
dont la secte avoit pris naissance sous Châpoùr, trou-
vèrent un puissant protecteur dans Hormoùdz. On lui
attribue la fondation d Mormoùz, ville située sur les
bords et à l'entrée, du golfe Persique : il mourut en
272 ou en 27 3w
(27.3.) Béhrâm I" son fils, nommé par corruption
"Yararanes, loin d'accorder 'aux manichéens la faveur
royale, s'occupa de les détruire, il fit écorcher vif
leur chef Màny , et condamna à mort ses disciples et
ses sectateurs. Béhrâm mérita par ses verlus le sur-
nom de Bienfaisant. Il étoit habi e écuyer, et profon^
dément versé dans l'art vétérinaire. Sa haine hérédi-
taire pour les Romains, le porta à fournir des secours
à la célèbre Zénobie. La durée de son règne fut , sui-
vant Myrkhond , de trois ans et trois mois. Avant de
mourir, il avoit désigne pour lui succéder un de ses
fds , à qui, par une affection toute particulière, il
avoit donné son nom.
(27G ou 27c).) Béhrâm II , ou Vararanes, s'annonça
comme un tyran ; mais la retraite concertée des Grands,
qui tout-à-coup et d'un commun accord désertèrent
la cour, et les remontrances du chef des mnbèd
(ou mages), le firent rentrer dans le sentier de la
justice et de la clémence. Il résolu! de suivre l'exem-
ple de ceux de ses aïeux, qui a voient dû à leur
sagesse et à leurs vertus la longue durée de leurs
CHRONOLOGIQUE. I7S
règnes. Béhrâm eut des guerres à soutenir avec les
Romains. Il mourut en 298 laissant un fils de son
nom, Behrâin III, surnommé Sèïstânichâh , parce
qu'il gouverna le Sedjestân, et qui ne régna , suivant
le Châh-Nâméh , que quatre mois. Certains histo-
riens lui accordent neuf années.
(290.) Narsy (Narses) monta sur le trône après son
frère. Ses guerres avec les Romains lui coûtèrent cinq
provinces. Les traditions orientales les plus accréditées
fixent le règne de ce prince à neuf années. M. Vis-»
conti place sa mort prématurée vers 3o2. Les auteurs
de X Art de vérifier les dates ne lui donnent que sept
ans, et placent sa mort à Tan 3o3.
(3o2 ou 3o3.) Hormodz , ou HormoùdzII, fils du
précédent, s'illustra moins par des conquêtes et des
actions d'éclat, que par sa magnificence et la prati-
que non interrompue de la justice. Il institua une cour
suprême qu'il présidoit souvent en personne. Al-
Maç'oùdy et Agathias sont d'accordsur la durée de son
règne , qui fut de sept ans et cinq mois.
(3 10.) Châpoùr II , fils posthume et putatif du pré-
cédent, dut la couronne à des considérations politiques
et aux décisions des astrologues et des devins. Son sexe
fut déterminé et son destin fixé avant même qu'il vît le
jour. On cite de lui mille traits d'une intelligence pré-
maturée. « Il fut fait prisonnier par l'empereur grec ,
qui l'enveloppa dans une peau de hœuf encore toute
sanglante. » Pendant cette horrible captivité , qui
dura un an, les plus belles provinces de la Perse
furent ravagées ; mais à peine se vit-il libre , qu'il
prit sa revanche : l'empereur Julien fut blessé à mort
î;G N OTIC fc
dans un combat livré le 26 juin 363. Joviert accorda
une paix avantageuse aux Persans , qui bâtirent la
ville de Qazoùyn sur le champ de bataille , pour
éterniser le souvenir de leur victoire. Cbâpoùr vécut et
régna, suivant Assemani , soixante-dix années solaires,
qui correspondent aux soixante - douze années lu-
naires indiquées par les écrivains orientaux: ceux-ci
lui donnent le surnom de Hoùl/éh Syna en ancien
persan ; Dzohl-Atjtâf ', en arabe, Maître des épaules,
parce qu'il lit briser et percer l'omoplate de ses pri-
sonniers arabes.
( 38o. ) Ardéchyr II, fils d'Hormoùdz , eut un
règne paisible. Il envoya des ambassadeurs à Théo-
dose, et mourut, ou abdiqua en 384, après avoir
gouverné pendant quatre ans, suivant l'opinion la
plus commune, et surtout suivant le témoignage de
Myrkhond.
(383 ou 384) ChâpoùrIII,filsde Châpoùr Dzoùl-
Aqtâf succéda à Ardéchyr. Son règne, qui ne dura
que cinq ans et quatre mois, fut fort paisible. Il mourut
en 38g, écrasé par le mât de sa tente, dont plusieurs
conspirateurs avoient coupé les cordes.
(58q.) Behrâm III, surnommé Kermânchâh (nos
historiens en ont fait Carmasat ) , parce qu'il avoit été
gouverneur du Kermân, périt par un assassinat.
(3gg ou 4°°-) Yezdedjerd 1er, surnommé le Tyran,
signala en effet son règne par des vexations et des cruau-
tés de toute espèce. Myrkhond cite cependant de lui
plusieurs belles sentences, entr'autres celle-ci: « Le
». plus sage des rois est celui qui diffère de prononcer
» un châtiment dans le moment de sa colère, et qui,
pour
CHRONOLOGIQUE. 177
t* pour récompenser les bonnes actions, se hâte de pro-
» fiter du moment où il exerce l'autorité suprême. »
Ij'historien persan exprime son étonnement de ce que
les actions de ce souverain éloient si peu conformes à
ses discours. Il fut assez tolérant envers les chrétiens t
et ne se mit à les persécuter que lorsqu'un éveque eut
eu l'audace de faire brûler un temple d'idole. Yezded—
jerd mourut en 42°i époque où quelques-uns de nos
historiens fixent la fondation de la monarchie française.
( 420. ) Behrâm Goùr, fut élevé en Arabie, et
ne se mit point en possession du trône de Perse sans
quelque difficulté, effet naturel de l'horreur que
son père avoit inspirée à la nation. En son absence , les
Grands avaient choisi un prince nommé Kesry; mais
il n'opposa nulle résistance à l'héritier légitime, qui ,
par ses vertus, sa clémence et sa valeur, fit bientôt
oublier les excès de son père. Behrâm repoussa avec
succès et avantage les Tatars orientaux, cjui avoient
franchi l'Oxus, selon leur coutume , pour faire une in-
vasion dans ses états. Il soutint aussi la guerre contre
les Romains pendant plus de trois ans , et éprouva plus
d'un revers. Il fit enfin la paix, et passa le reste de ses
jours à chasser. On a fait beaucoup de contes sur ce
prince , et sur les circonstances de son avènement à la
couronne. 11 tomba dans un puits, ou fut assassiné ,
après un règne de vingt ans.
(44o-) Yezdedjerd II, son successeur , fut un prince
aussi brave que sage. Il avoit à tel poi*t l'amour de ses
soldats, qu'ils lui décernèrentlenom de Sipâhdost, l'ami
des soldats. Il fit la guerre à l'empereur grec, « qui lui
» refusoit le tribut accoutumé , dit Myrkhond, et qui fut
Tome X M
178 NOTICE
a contraint de l'acquitter. » Le même historien et l'au-
teur du Djihân ârà lui donnent un règne de dix-huit
ans. Il mourut en 4^7? suivant Longuerue.
(45y.) Hormouz III, surnommé Firzâneh, le Pru-
dent, ne jouit, pas long-temps de l'injuste prédilection
de son père. Sa conduite tyrannique le lit détrôner dans
l'année même de son avènement au trône, et il y fut
remplacé par Feyroùz, son frère aîné. C'est sans
doute à cause de l'extrême brièveté de son règne, que
M. DeguigneS et les auteurs de X Art de vérifier les
Dates n'en font pas mention.
(457.) Feyroùz, après avoir déposé Hormouz, avec
l'assistance du roi des Hayâte'ly , oublia les obligations
qu'il avoit à ce monarque; mais les guerres qu'il lui fit
causèrent sa perte : il périt victime d'une ruse de guerre
employée contre lui. Son règne fut de vingt et un ans,
suivant quelques écrivains, et de vingt -six, suivant
Mytkhond.
(488.) Pélâch succéda à Feyroùz, et son règne fut
paisible et heureux, conséquemment plus avantageux
pour ses sujets que pour ses historiens. « 11 changea
tranquillement son trône contre un cercueil. » Les écri-
vains grecs le nomment Balasces , et prétendent qu'il
fut déposé en 491.
(491.) Qobâd, que les mêmes écrivains nomment Ca-
vades , fut, selon eux, substitué à son frère en 491 -, et
déposé en 4985 ensuite rétabli avec le secours des Haya-
télys. llmourutsurle trône en 53i.Onluialtribue lafon-
dation de plusieurs villes considérables ; mais la circons-
tance la plus importante de sa vie est d'avoir donnél'exis-
tence à ce fameux Khosroù, surnommé JSoùchyrvvau.
CHRONOLOGIQUE. Ï73
(49§-) Djamasp , ou Zamaspes, comme nous l'ap-
pelons, occupa le trône pendant une année, à l'époque
de la déposition et de l'empoisonnement de son frère.
Il ne figure pas ordinairement parmi les rois de Perse.
(53 1.) Khosroù Noùchyrwân-le-Grand, connu en
Europe sous le nom de Chosroës , étoit fils de Qobâd.
Il monta sur le trône en 53i, et régna jusqu'au-delà
de la moitié du 6e siècle. Ce fut un prince doué de gran-
des qualités, heureux à la guerre, et illustre dans la paix.
Mohhammed, quiétoitnésous son règne, l'appelle le roi
juste ; et tous les écrivains moraux de la Perse embel-
lissent leurs ouvrages de ses maximes , appuient leurs
leçons de son exemple , ou font allusion à ses rares qua-
lités. Noùchyrwân soutint une longue guerre contre les
Romains, et débuta même par de grands avantages;
mais, en 542, Bélisairel'obligea de repasser l'Euphrate.
Il essuya encore plusieurs autres échecs, dont il se dé-
dommagea du côté del'Oricnt ; car ses états compre-
noientla Transoxane , le Klioraçân , le ïhabârestân ,
ie Djordjân, les provinces de Fârs et de Kermân , une
partie de l'Hindoustân , lTrâq, la presqu'île d'O'mân ,
ie Bahhréin,l'Yémâméh, l'Arabie- Heureuse, les fron-
tières de l'Occident , une partie des bords de la mer Cas-
pienne. Ce fut sous son règne qu'on apporta de l'Hin-
doustân le recueil de fables connu sous le titre de Ko-
lèïlah-wè-Dimnah , d'après l'original samskrit intitulé
Hitopadèsa par le brahmane Vichnou Sarma. Ces fa-
bles ontélé traduitesdansla plupart des languesde l'Asie
et de l'Europe. Le texte samskrit a été publié à Siram-
pour, en 1S04. Ce prince reçut aussi de la même con-
trée le jeu d'échecs et une pommade admirable pour
M 2
l8o NOTICE
teindre les cheveux. Il mourut en 57g. On prétend
qu'il étoit alors âgé de quatre-vingts ans ; il en avoit
régné quarante-huit.
(579.) Hormoùz IV, son fils, fut loin d'imiter ses
vertus. Il chassa les conseillers intègres nommés par son
père. « Convient-il, disoit ce despote, à ceux qui ne
» sont que mes serviteurs , de juger ma conduite ? »
Pendant douze ans que dura son règne, il fit périr plus
de treize mille six cents personnes les plus distinguées
de la Perse. Ses guerres avec les Romains ne furent pas
heureuses. 11 eut aussi à combattre un ambitieux qui
profita de la disposition des esprits, pour lever l'éten-
dard de la révolte , se saisit d'Hormoùz, et le jeta dans
un cachot , après lui avoir crevé les yeux. On ignore
l'époque de la mort de ce monstre, qui devint furieux
dans sa prison , et y fut assommé par ordre d'un fils
bien digne de lui.
(5go.) Khosroù Perwyz, qui prit les rênes de l'em-
pire en 590 , commença par se montrer grand et bon,
et sembloit vouloir se faire pardonner l'horrible forfait
qui l'avoit porté au trône. Il fit la guerre aux Grecs,
d'abord avec succès ; mais il fut enfin battu par Héra-
clius. On dit que Mohhammed lui écrivit pour l'enga-
ger à embrasser l'islamisme ; mais que le monarque per-
san , fortement attaché à la croyance de son pays, dé-
chira la leitie avec dédain. Fatigué sans doute de la
contrainte à laquelle il s'étoit condamné pour cacher
ses affeux penchans, Khosroù finit par s'y livrer, et
se rendit odieux aux Grands de son empire. Ceux-ci se
concertèrent avec Chyroùyéh, son fils aîné, qui fitmas-
sacrer dix-sept de ses frères, et enfermer et poignarder
CHRONOLOGIQUE. l8l
son père dans un cachot. Perwyz avoit occupé le trône
pendant trente-huit ans. Sa passion malheureuse pour
la belle Chyryn , qui lui préféra un sculpteur nommé
Ferhâd , a été célébrée par plusieurs poètes persans.
On vante aussi l'incomparable magnificence de sa
cour, et l'immensité de ses trésors. Il entretenoit habi-
tuellement quinze mille musiciennes, six mille officiers
du palais , vingt-cinq mille cinq cents chevaux et mu-
lets de selle, et , pour le bagage , neuf cent soixante élé-
phans. Quand il sortoit à cheval, deux cents personnes
l'accompagnoient avec des cassolettes où brûloient des
parfums, et mille porteurs d'eau arrosoient le chemin.
Parmi les objets précieux et même merveilleux qu'il
possédoit, nous ne citerons qu'un essuie-mains qu'on
jetoit au feu pour le nettoyer (il étoit sans doute en
amianthe). Ce fut sous son règne que l'on amena en
Perse de jeunes éléphans blancs. L'auteur du Djihân-
Arâ , qui nous fournit ces détails , ajoute qu'à la sep-
tième heure de la nuit du mardi ( lisez du mercredi au
jeudi), 10 de djomâdy icr, l'an 7 de l'hégire (le 16
septembre 628, à deux heures du matin) , Khosroù
Perwyz périt de la main de Chyroùyéh , son fils.
(628.) Qobâd surnommé Chyroùyéh, et Châ-
roùyéh suivant quelques lexicographes , signala,
comme on vient de le voir, son avènement au trône
par le meurtre de son père, et par celui de ses dix-sept
frères ; mais il ne jouit que huit ou dix mois du fruit de
ses forfaits. Il mourut consumé de chagrins et de re-
mords. Les écrivains grecs ont métamorphosé son nom
en Siroës, et celui du suivant en Adeser.
(623.) Ardéchyr surnommé Koùùchek, le Petit,
1$2. NOTICE
n'étoit âgé que de sept ans quand on le plaça sur le
trône de ses pères. Un général qui gouvernent les pro-
vinces limitrophes de la Grèce , irrité de ce qu'on ne
l'a voit pas consulté pour la nomination du nouveau
monarque , amena son armée contre Madâïn , capi-
tale du royaume , fit périr Ardéchyr , et se mit à s*
place. Ce monarque-enfant ne régna que six mois r
suivant certains historiens, et dix-huit suivant d'autres-
(629.) Châhryâr , ou plutôt Châhribàr , étoit le
nom de ce général ambitieux dont nous venons de
parler : il ne régna que vingt ou quarante jours, et
fut assassiné par des officiers, indignés de ce qu'à la
manière des empereurs grecs , il exigeoit qu'on mît
la face en terre pour lui parler. Les écrivains grecs
î'ont nommé Sarbazes.
Djévân Chvr Kesra , fils d'une sœur de Behrârn
Tchoùbyn , fut nommé par les Grands pour succéder
à Châhribàr. Nous ne possédons aucun détail sur son
règne qui fut d'environ une année.
(63o.) Pourân - Dokht , et non Tourân -Dokht T
comme on lit dans quelques écrivains , fut nommée au
défaut d'héritier mâle : elle étoit fille de Khosroù Per-
wyz. Le Prophète des Musulmans mourut sous son
règne, qui ne fut que de six mois : elle a donné son
nom à un mets particulier appelé poùrâny.
(Ga2.)Tchâchinendéh surnommé Sèri-buzurg, Grosse-
Tête | succéda à Pourân-Dokht , soit comme parent
de Khosroù Perwyz , soit à cause de l'amitié qui l'u-
nissoit à cette souveraine. Il éprouva bientôt la même
destinée ; car s'étant plaint que la couronne qu'on lui
mettoit sur la tête étoit trop étroite , les Grands re^ar-
CHRONOLOGIQUE. l8?>
dèrent le mot qu'il prononça , au moment de. son cou-
ronnement , comme de funeste augure , et le déposè-
rent un mois après celle cérémonie.
(63^.) Azermi-Dokht , ou Arsemi-Dokht étoil aussi
recommandable par son esprit que par sa beaulé : elle
voulut gouverner par elle-même et sans le secours d'un
premier vézyr. Un gouverneur du Khorâçân ayant
conçu pour elle la plus violente passion , osa la lui
déclarer : la reine feignit de se rendre à ses vœux , et
lui fit couper la tête. Cet acte de sévérité irrita les
grands cjui la détrônèrent , et le tii's du gouverneur
mort, la fit périr clans les plus horribles tourmens. On
ignore quelle fut la durée de son règne : on lui subs-
titua un rejeton de la famille impériale nommé Kesra T
fils de Hhaïss, et descendant d'Ardéchyr Bâbégaun ;
mais on ne tarda pas à s'apercevoir de son incapacité :
il perdit la vie avec la couronne. Son successeur Fé-
rakh-zâd , fils de Khosroù Perwyz , ne fut pas plus
heureux, quoiqu'il annonçât de grands moyens et
d'excellentes dispositions. Il fut empoisonné un mois
après son avènement au trône. Un sort plus malheu-
reux que celui de ces fantômes de monarque, atten-
doit leur successeur.
(632.) Yezdedjerd étoit fils de Châhryâr et d'une
esclave. Il fut élevé dans le Hharem de Khosroù Pei-
wyz jusqu à l'âge de cinq ans, et bientôt chassé lors-
que le monarque l'eut fait examiner avec soin. On re-
connut qu'il avoit une tache semblable à celle qui ,
suivant le témoignage formel des astrologues, indi-
quoit le dernier souverain de la dynastie régnante. Il
resta donc caché dans une province très-reculée; mais
l54 NOTICE
après la mort de Ferakh-zâd , les Musulmans avant
déjà fait de grands progrès en Perse , on lira Yezde-
djerd de l'obscurité où il vivoit : il vint cVls.slhakhr,
l'ancienne Persépolis à Madàïn où il fut couronné. Son
avènementau lione forme, chez les Persans , une épo-
que sur laquelle on peut voir ma note, t. IV, p. 4i '-
Celte mesure ne put écarter Forage qui eommençoit
tk fondre sur la Perse. L'année même de son couronne-
ment, Yezdedjerd perdit une grande partie de l'I'râq
A'djem ; et en 657 , Sa'd , fils d'Aboù Waqqas , s'em-
pare de Madàïn , capitale de la Perse , sous la dynas-
tie des Sâçânydes , et oblige le souverain à chercher
son salut dans la fuite. Il ne conserva que le Sedjes-
tân , où il mena une vie malheureuse , et fut en proie
aux plus vives inquiétudes , jusqu'à ce qu'il se vit
encore réduit à prendre la fuite et à se cacher. Le
valet d'un meunier des environs de Merve, ville du
Khorâçàn, nommée communément Mérou , l'assas-
sina en 65a de 1ère vulgaire (*). Celte catastrophe en-
(*) Un fils d'Yezdedjerd , nommé Feyroùz , mot que les
Chinois ont métamorphosé en Pi-lou-sse , se réfugia d'ahord
dans le Tokhârestân , et demanda des secours à l'empereur de
la Chine , Kao-tsoung^ pour recouvrer les états de son père ;
mais l'empereur lui répondit que la distance qui sépare la
Chine de la Perse , ne lui permettoit pas d'entreprendre une
pareille expédition. Il lui décerna seulement, en 662, le litre
de roi de Po-sse ( la Perse ) ; et ce prince fugitif s'étant rendu
à Si- gan-Fou , en 674 , accepta la place de commandant des
gardes. Feyroùz mourut à la cour de la Chine en 679 : son
fi 's . que les Chinois nomment Ni-ni-che . reçut du même Kao-
tsoung les patentes et le titre de roi de Perse : il se rendit
avec l'armée Chinoise au pays de Tourfan, dans l'espérance
Cil RONOLOGIQU F.. lS5
traîna la destruction de la dynastie Sâçânyde , et de la
monarchie persane rétablie en i5oi-2 par les Ssofy.
Pendant cet intervalle, qui fut d environ 85oans?
la Perse forma une province de l'immense empire
des Khalyfes , gouver.iée d abord par eux , puis , sous
leur nom , par des lieutenans qui affectoient le pou-
voir suprême , et fondèrent même de petites dynas-
ties, telles que celles des Thahérydes qui possédèrent
une partie du royaume sous Mâmoùn et ses succes-
seurs . depuis 820 jusqu'en 872 5 ils furent détruits
et remplacés par les Saffàrydes ( ou chaudronniers ) ,
depuis 878 jusqu'en 902 ; les Samânydes qui se pré-
tendoient issus des Saçânydes par Samân , conduc-
teur de ebameaux , possédèrent l'orient de la Perse
et la Transoxane avec le consentement apparent des
Khalyfes, depuis 892 jusqu en 999 : les Déïlémytes
furent établis dans toutes les provinces limitrophes
de la mer Caspienne , et puis dans une grande par-
tie de la Perse , depuis 934 jusqu'en 1012. Leurs
états furent partagés entre Mahbmoùd le Gbaznevyde
qui posséda une partie de la Perse et le nord de
l'Inde, et par les Bouvydcs , dont l'origine date de
904 , et qui, dans la suite, formèrent plusieurs bran-
ches établies en souveraines dans différentes parties
de l'empire des Khalyfes jusqu'en 1029, époque de
leur entier anéantissement. Les Seldjouqydes , sous
la conduite de Thoghroul Beyg , petit-fils de Sel-
<le faire une tentative sur les anciens états de ses aïeux. Nous
ignorons ce qu'il devint. Voyez l'Abrège de V Histoire chinoise,
et de la grande Dynastie des Tang, tom. XV . p. 4^4 • 4^a »
des Mémoires sur r histoire , les sciences , etc. des Chinois.
1 86 NOTICE
djoùq, enlevèrent, en io35 aux Ghaznévydes , le Klio-
râçân et une partie de la Perse. Les Khârizmyens, fon-
dés par Qolhb êd - dyn Mohhammed, turk de nais-
sance , en 1097 , supplantèrent les Séldjoùqydes et les
écrasèrent. Ils succombèrent eux-mêmes sous la puis-
sance exterminatrice des conquérans moghols Djin-
guyz-khân, en 1280, Djaghalâï et Holàkoù, l'un fils et
l'autre petit-fils de Djinguyz-khân. Ceux-ci fondèrent
deux nouvelles dynasties: Holàkoù, et ses descendans,
connus sous le nom d Ilkhânyens , régnèrent dans la
Perse proprement dite , dans l'Anatolie, et les contrées
voisines ; ceux de Djaghatâï, établis dans la Tran-
soxane et dans le Turkestân , donnèrent leur nom à la
réunion de pays qui formoient leur empire; mais bat-
tus et dispersés, en 1387, par les armées victorieuses
de Tymoùr (Ta merlan), ils disparurent entièrement au
commencement du i5c siècle. Le même conquérant dé-
pouilla aussi les Modhafferyens , qui possédèrent une
partie de la Perse depuis Tan 1018 jusqu'en i38y. Les
Ilkhânyens , fondés, comme nous venons de le dire '
par Holàkoù khan, en i336, avoient ajouté à ses con-
quêtes, la Chaldée et l1 Azerbaïdjan : ils furent supplan-
tés, en 14 10 , par Qarâ Yoùçouf, un de leurs géné-
raux. Celui-ci s'étant révolté, s'empara de Bagh-
dâd , de Tauryz, de l'Arménie et de tout le royaume
possédé par ses maîtres , et fonda la dynastie des Tur-
komâns du mouton noir , ainsi appelée, parce qu'ils
portoient un mouton noir peint sur leurs drapeaux.
Sur les ruines de cette dynastie s'éleva , en 1468 ,
celle des Turkomâns du mouton blanc , qui reconnois-
sent pour leur auteur primitif Thour A'iy Beyg, mai-
CHRONOLOGIQUE. 187
trc des villes de Moùssoul et de Hhamà , au 14e
siècle. Ses descendans augmentèrent leur petit do-
maine insensiblement aux dépens de ceux de la dynas-
tie du mouton noir , chassée et même exterminée , en
1467, par Hhaç.an Ouzoun, connu parmi les écrivains
européens sous le nom de Uzun Cassan ( Voyez
tom. II , pcig. 5^2, et t. VIII , p. 29}). Ce conqué-
rant mourut, en i47$? après un règne de onze an-
nées , pendant, lesquelles il avoit conquis le Khorâçân ,
le Fàrsistân, le Rermân, f Azerbaïdjan, le Djézvréh ou
la Mésopotamie, les deux Iraq, etc. Ses fils et petits fils
qui composent la dynastie du mouton blanc, vécurent
dans la plus grande mésintelligence, et cherchèrent
tous les moyens de s'enlre-détruire. Ces circonstances
provoquèrent l'ambition do plusieurs chefs , et les
fondateurs de la dynastie des Ssofy surent en profiter
habilement. La puissance des Turkomâns du mouton-
blanc disparut avec Mourad Bevg, détrôné et chassé
ârrévocahlement de ses états par chah Ismâé'l en i5o2 r
époque où le royaume de Perse, rétabli dans sa pre-
mière intégrité, reprit le rang qui lui est assigné na-
turellement parmi les grandes monarchies asiatiques.
DYNASTIE DES SSOFY.
Cette dynastie lire son nom d'un célèbre cénobite,
nommé par les Orientaux le cheykb Ss^/y ci-hhxqq
oùr êd-dyn, c'esl-à-dire , le pur de la vérité et de
lu religion, Aboùl-Fathh lshhaq , qui descenuoit en
ligne directe du YS!C imam Moùça el-K.17.em , et
conséquemment du khalyfe A'iv, gendre du Prophète.
« Le feu de l'amour divin , dit fauteur de 1 Hest
Iô8 NOTICE
» îqlvm, s'étant allumé dans le cœur du cheykh , il
» cherrîia un directeur accompli, et posa le pied dans
» lescnlierdu salut... » , c'est-à-dire qu'il entra dansl'or-
drc des Ssofy. Parmi les pieux personnages dont il sui-
vit les instructions, on distingue le cheykh Sa'dy : il étoit
aussi contemporain de Tymoùr. Le conquérant tatar,
qui professoit, ou qui affectoit au moins d'avoir la plus
profonde vénération pour les sa vans et pour les person-
nages recommandables par leur piété , ne voulutpoint ,
en revenant de son expédition contre Bayazet, passer
par Ardéwyl sans saluer le cheykh qui faisoit sa rési-
dence dans cette ville , et y passoit sa vie dans la con-
templation , et dans une profonde immobilité de corps.
Son esprit étoit plus occupé du monde qu'il ne le pa-
roissoit, et dès-lors il méditoit l'élévation de sa race,
comme on peut le soupçonner d'après les rêves qu'il ra-
contoit à ses auditeurs, et principalement d'après sa con-
duite envers l'invincible Tamerlan. De tous les pré-
sens que celui-ci lui offrit, notre Ssôfy n'accepta que
2,000 Qoùrtc/iy du Turkestân faits prisonniers par les
Tatars , et destinés par eux à être sacrifiés dans quelque
grande solennité. Sséfy , non-seulement rendit la li-
berté à ces infortunés , mais il acheta dans le voisinage
d' Ardéwyl des propriétés qu'il leur distribua , et qu'ils
cultivèrent. Ces Qoùrtchy furent par la suite les plus
fermes appuis de la dynastie des Ssofy , et contribuè-
rent puissamment à son élévation. Sséfy épousa la fille
d'un autre chevkh de ses amis : il eut de cette femme un
fils nommé Sséfy éd-dyn Moùça. Suivant l'expression
de l'historien des Ssofy « il but de la main de l'échan-
» son du destin le sorbet de la mort, et ferma l'œil
CHRONOLOGIQUE. 189
» aux troubles qui agitoient le monde, après la prière
» du soir de la seconde férié, 12 du mois sacré de
» Mohharem y55 de l'hégire » ( le mardi 12 septem-
bre i334 )• Il fut enterré à Ardewyl, ville de l'Azer-
baïdjân. Ce seroit nous engager dans une digression
beaucoup trop considérable , que de donner ici la vie
des descendans du cheykh Sséfy , jusqu'à chah Is-
tnâël, véritable fondateur delà dynastie des Ssofyr.
(100 1-2.) Chah Ismâël le Ssofy, fils de Hhaïder, fils
de Djonéïd , fils du cheykh Ibrâhym , fils du cheykh
Aly , fils de Ssedr êd-dyn , fils du cheykh Sséfy êd-
dyn , etc. , fut , dès sa tendre jeunesse , plongé , comme
Joseph , au fond d'un horrible cachot , et circonvenu
de chagrins et de tribulations , il finit par monter sur
le trône de la puissance et du gouvernement.
Il naquit avec les indices de la royauté et de la vic-
toire , le 25 redjeb , l'an 892 de l'hégire ( mardi 17
juillet 1487). L'année suivante, il perditson père Hhaï-
der , d'où la dynastie des Ssofy a tiré le surnom de
H//aïdéry, c'est-à-dire, Léonine {Hhaïder signifie lion
en arabe ). Chah Ismaël passa sa tendre enfance dans
le Chyrvân , et parut sur la scène du monde avant
l'âge de quinze ans , en l'an 907 (i5oi-2). Il avoit déjà
rassemblé deux mille hommes, la plupart Qoùrtchy,
avec lesquels il délit Elvand beyg , prince <le la dynastie
du mouton blanc. Dès ce moment il fit battre mon-
noie à son coin, et réciter le kliouthbéh (ou prône}
en son nom, dans le nord de la Perse. En 90H, il di-
rigea son étendard victorieux contre A'ià êd-daùlah,
et chassa de Tauryz, Elvand qui s'éloit réfugié dans
cette ville. Il déclara aussitôt la guerre à Sullhân Mou-
1g» NOTICE
tàd beyg , gouverneur de L'Frâq et du Fârsistân, qui
fut mis en fuite , et périt en 90g ( i5o3-4 )•
L'année suivante, il envoya une année à Recht dans
le Guylân, où il leva des contributions considérables.
Engi2(i5o6~7) leKourdistânse rangea sous son obéis-
sance. A'iâ êd-daùlah fut déposé , et le Dyar-békir con-
quis en g 10. Lannée suivante , Baghdàd lui ouvrit ses
portes, et il conquit ll'râq araby. Une seconde inva-
sion dans le Chyrvân lui procura , en gi5 (i5og-io) , la
conquête de cette province. L'Ouzbek Chàh-beygayant
été pris dans Merve , le Khorâçân entier fut réduit en
gi6 , et il établit sa résidence à Hérât. Les tentatives de
Chah Ismâè'l sur le Màoùârâ âl-nahr ( la Transoxane) ,
gouverné souverainement alors par Myr Nedjem , ne
réussirent qu'en g 18. Jaloux?et surtout inquiet des pro-
grès rapides de ce nouveau monarque, Sélym fondit sur
ses conquêtes les plus voisines de l'empire othoman, lui
livra une bataille sanglante , et le défit dans la plaine de
Tchâldérâun, lepremier redjeb gao(mardi 22 août 1 5 14»
Voy. t. II, p. 3i5e/3i6). Le vaincu fuit vers Ispahân ,
et perd Tauryz et une grande partie de ses provinces oc-
cidentales. Il trouve quelques dédommagemens du côté
de la mer Caspienne et du nord. Les gouverneurs du Mà-
zendérân et du Guylàn, se rangèrent sous son obéissance
en o,25 (t5ig) ; le Gurdjistân suivit l'exemple du Guy-
làn. Ce prince commençoit à jouir de quelque tranquil-
lité, et se livroit même aux plaisirs, « lorsqu'une mala-
u die, occasionnée par les fatigues de la chasse , le dé-
v termina à choisir pour son séjour éternel le parterre
» de l'éternelle félicité » , c'est-à-dire que Chah femôel
mourut le 3 de redjeb u3o de l'hégire (lundi, y mai 1024),
CHRONOLOGIQUE. igi
âgé de 38 années lunaires , après un règne de ;>4 ans,
Son corps fut inhumé à Ardéwyl, dans le saint et illu-
miné mausolée des Ssofy. Il laissa quatre fils ; savoir :
Aboù Modhaffer chah Thahmâsp Behâder chah qui lui
succéda, Aboùl-Ghâzy El-Qâs-Myrzâ qui fut gou-
verneur du Chyrwan. Aboùl-Nassr Sam Myrzâ et
Aboùl -Fathh Behrâm , frère par son père et par sa
mère de l'empereur, ou chah Thahmâsp Béhûder.
(1024). Thahmâsp , fils aîné du précédent, lui suc-
céda à l'âge de 1 1 ans, et eut un règne beaucoup plus
long , mais qui ne fut point, à beaucoup près , aussi glo-
rieux , sans être plus doux. Soleymân , empereur de
Constantinople, enleva à Thahmâsp, en 939 (i53a-3),
et dans les années suivantes, la presque totalité des con-
quêtesqueson père avoit faites surlesOthomans ; en g53
(1546-7), le gouverneur du Chyrvân se révolta, et les
Ouzbeks , d un autre côté, s'emparèrent de plusieurs
places importantes. Thahmâsp étoit un prince foible ,
insouciant , sans capacité comme sans courage. Il s'es-
tima heureux d'obtenir la paix des Turks en 961 (1 553-4)?
régna cinquante-quatre ans lunaires, et mourut empoi-
sonnéen 984(1576), suivantle Târy'khaâlemârâïA'b-
bâcj% et lesTableschronologiquesde Khâdjy Khalfah.
(1676.) Ismâël II , le second des trois fils quele feu roi
avoit laissés, étoit en prison à la mort de son père, et
enfut tiré pour montersurle trône; son frère aîné Moh-
hammed Khodâ-Bendéh ayant refusé la couronne. Il
ne régna que vingt-deux mois , et mourut victime du
poisonqu'on lui avoit donnédans une dose de thériaque,
en 985 (1577 8), âgé de cinquante ans passés. Son rè-
gne , pour être court, n'en coûta pas moins de sang à
10,2, NOTICE
la Perse. Ce monstre avoit débuté par le meurtre de
tous les parens et amis de son jeune frère Hhaïder qui
lui avoit disputé l'empire, et par la mort de tous les
gi'iisqui avoientengagéson père à le tenircaptif. Après
ces exécutions sanglantes, il choisit des victimes parmi
les hommes qui lui donnoient le moindre ombrage.
(1578). Mohhammed Khodâ-Bendéh voyant son
frère mort, céda aux instances qu'on lui faisoit de
monter sur le trône, dont celui-ci avoit voulu l'écarter
à jamais, en !e privant de la vue. Alais cette opération,
pour laquelle on n'employa qu'une lame ardente , ne
contribua (suivant Chardin, tome VIII , pag. 128),
qu'à rendre très-rouges les yeux de ce prince , et à pro-
voquer une sécréticn conl.rutUe et très-incommode de
sérosités. Khodâ-Bendéh , dont le nom signifie servi-
teur de Dieu , avoit en effet plus de goût pour les pra-
tiques minutieuses de la religion que pour les importan-
tes fonctions de la royauté. Ennemi de la. guerre par in-
dolence, il laissa à ses généraux la conduite de ses armées.
11 passoit son temps à des exercices de piété ou à jouer
au milieu de ses femmes, pendant que lesTurks et les
Ouzbeks s'emparoient de plusieurs provinces , qu'ils
gardèrent durant son règne. En g8<> (1078) les Per-
sans s'emparèrent du Chyrvân ; mais la même année ,
le général Mousthafà pâchâ battit Doqmâq-khân ,
reprit le Chyrvân , ainsi que Teflys et Chamâkhy.
L'année suivante, les Persans eurent quelques avan-
tages sur les Othomans , commandés par O'smân pâ-
châ. En 0,91 (i588) , Khodâ-Bendéh fut obligé de pas-
ser en personne dans le Khoraçân, pour réduire A'iy-
Qouly-Khân qui s'étoit révolté contre le gouverneur
A'bbâs
CHRONOLOGIQUE. 193
A bbâs Myrzâ , fils du monarque persan. Ce jeune
prince, connu dans la suile sous le ;:om du grand
A'bbâs, profita de l'invasion des Othomans qui s'em-
paroient de Tauryzpour s'étnblir en souverain à Hérât
du vivant même de son père. Quelques écrivains ce-
pendant placent entre ces deux monarques :
(i586.) Hhamzéh, l'aîné des fils de Khodâ-Bendéh.
Il fut assassiné quelques mois après son élévation ,
par Ismâè'l III son second frère.
Le règne de celui-ci fut encore plus court que le pré-
cédent ; et, au moment où il méditoit un second fratri-
cide , il fut lui-même poignardé par ordre d'A'bbâs.
( i58y.) A'bbâs Ier du nom, troisième fils de Mo-
hhammed Khodâ - bendéh , n'attendit pas , comme
nous venons de le remarquer, pour monter sur le
trône , la retraite de son père , ni la mort de ses
deux frères; établi depuis sa tendre jeunesse dans le
Khorâçân , il se revêtit des marques de la royauté,
cl reçut à Hérât les bommages des grands de cette pro-
vince, en g8cjde l'hégire (1081-2) ; mais ne s installa à
Qazoùyn que le 3 mohbarrern 996 (5 décembre i58y).
La même année, il fit la paix avec les Othomans ; et
cependant ce règne si brillant et si mémorable Bans les
annales de la Perse , eut un commencement tvès-
agité. Dèsl'an 997, les Ouzbeks s'étantemparés i\o beau
canton d'Hérât, le reste du Khorâçân fut plongé dans
le plus affreux désordre. Il seroit difficile de nom-
brer combien de fois, pendant le règne d A'bbâs ,
cette province fut reprise et perdue. Les gomerneurs
du Fârsistân, du Kermân, d'Yezd, etc. levèient l'éten-
dard delà révolte, et A'bbàsneparvintàles réduire qu'en
To?ne X. N
1 94 NOTICE
1000 ( 1.591-2 ). L'année suivante, il conquit le
Guylân , dont les habitans ne tardèrent pas à se révol-
ter, et furent sévèrement punis. En 1002 ( 1 594-5)»
les Ouzbeks , sous la conduite de leur sulthân nommé
Tilym , mettent l'armée persane en pleine déroute, et
en font un horrible carnage. A'bbas trouva quelque
dédommagement du côté de Màzenderân , dont la
conquête pourtant lui coûta près de trois années,
ioo5, 100G et 1007. Il fallut ensuite combattre les
Ouzbeks qui , pendant l'expédition contre le Màzen-
derân , avoient fondé un royaume dans le Khorâçan.
Tandis que le monarque persan se mesuroit avec ces
audacieux voisins , son généralissime Allah-Veyrdy-
khân faisoit la conquête du Bahhréïn et du Làrislàn
en 1009. L'année suivante , A'bbas , fatigué des trou-
bles que les Othomans suscitoient sourdement dans
les provinces occidentales de son royaume, leur dé-
clara la guerre; et les années ion et 1012 ( 1602-4)
furent signalées parla prise de Néhàvend, par une vic-
toire complète remportée sur Aba Aly pâcbâ, laquelle
mit au pouvoir des têtes rouges ( les Persans) les for-
teresses de Tauryz, de Nakhdjevân et d'Irivân. Au
mois de juin 1G04, le monarque persan voulant séparer
par un immense désert ses états de ceux du sullhan
Othomân , transporte du côté du Loristan les habitans
de l'Arménie , et appelle les plus industrieux auprès
d'Ispahân , où ils fondent le faubourg de Djulfah. Les
Othomans , irrités de leurs pertes multipliées, veulent
profiler, pour les réparer, des distractions que causent
à A'bbas l'invasion des Géorgiens dans le Chyrvân.
Sinân pâcbâ veut reprendre Tauryz , et livre auprès de
CHRONOLOGIQUE. ig5
relie ville une bataille, clans laquelle il est complète-
ment défait par les Persans, en i6o5. Ceux-ci profitent
de leur victoire pour étendre leurs possessions en Ar-
ménie ; Laùry, Teflys et Kandjah tombent en leur
pouvoir aux mois de mai et juin 1606. Des événemens
encore plus importans signalent les années suivantes.
En 1016 ( 1607 -«S), le Chyrvân est reconquis ; en
1017, différons pâchâs Olbomans sont battus et faits
prisonniers ; le Kourdistân est soumis en 10 18 (1609) ,
et en 1020 ( 1611-12) , les Othomans , lassés d'une
guerre longue et désavantageuse , demandent et obtien-
nent la paix. A'bbàs profite de cette tranquillité pour
embellir Ispahàn , sa nouvelle capitale. Il décore le
Meyd-an, et y construit la Grande-Mosquée (t. VII ,
pag. 343 )• La paix conclue entre les Turks et les Per-
sans ne fut pas de longue durée ; car, dès 1023
(1614) -, les Othomans secoururent les rebelles Géor-
giens : en 102(1, ils font le siège d'Irivân , et sont
contraints de le lever. Enfin , après plusieurs batailles
sanglantes, la paix est rétablie entre les deux étals. En
1027 (1617-8), différens ambassadeurs russes et in-
diens arrivent à la cour de Perse. En 102g (1619),
A'bbas reçoit les ambassadeurs des souverains d'Agrah
et du Dékeban. Ces témoignages de déférence en-
flent l'orgueil de ce prince ; il veut se délivrer du voisi-
nage des Portugais, maîtres de file d'Hormoùz. L'inu-
tililé des tentatives qu'il avoit faites en io3o (1620) ,
lui suggère l'idée de réclamer le secours des Anglais ,
qui l'aident en effet à chasser les Portugais ; et le \cj
dedjomady 2dio3i (1 mai 1622), ouïe 23 avril, selon
Iieibert , ses drapeaux flottèrent sur la citadelle d'Hor-
1 96 NOTICE
moùz {Voy. t. ÏX, p. 245). Cette conquête donna le
moyen aux Persans de faire rentrer dans le devoir les
habilans du Qandahar, et de s'emparer du pays de
Daver. Des succès aussi nombreux, aussi signalés,
excitèrent la pieuse reconnoissance d'A'bbàs , qui vou-
lut faire un pèlerinage aux tombeaux d'A'ly et de ses
enfans, situés dans l'Iraq A'raby. Cet acte de dévotion
lui inspira le projet de retirer ces lieux saints des mains
des Sunnytes. La capitale et la province , augmentè-
rent bientôt le territoire des Chy ïtes. Cet envahisse-
ment provoqua une nouvelle guerre entre les Persans
et les Turks. Baghdàd tint une année entière contre les
troupes othomanes, qui furent contraintes de faire une
honteuse refaite en io.35 (iGa5); il y avoit deux
ans que Hhâfez Ahhmed pâchâ promenoit l'armée
othomane dans l'I'râq et dans Je Dyârbekir. Le mo-
narque vainqueur alla prendre quelque délassement à
Sulthânyéh , et de là à Qazoùyn , où il reçut. Chyr-
khân l'afghan , souverain do Pouchenk , sur les fron-
tières du Qandahar ; et de là se rendit dans le Màzende-
ràn, son séjour favori , à cause du gibier qui est abon-
dant dans cette province. Là il s'occupa d'assurer l'au-
toritésuprêmeà son petit-fils Aboùl-Nassr Sàm, myrzâ,
« héritier du brave prince du sang, type de la miséri-
» corde divine, habitant du paradis, le prince du sang
» Sséfy Myrza, misa mort par ordre d'A'bbàs son père. «
Aboùl-Nassr se rendit auprès de son aïeul, qui n'eut
pas la satisfaction de consommer l'espèce d'acte expia-
toire qu'il méditoil. Bientôt il ressentit les premières
atteintes d'une maladie qui !e conduisit au tombeau fi
nuit du jeudi 2.4 de djomâdy ier, l'an 10^7 (du 27 au
CHRONOLOGIQUE. 197
28 janvier 1628), la douzième année de son règne. — Si
les grands lalens politiques et militaires suffisoient pour
mériter le nom de Grand , aucun potentat n'en seroit
plus digne que chah A'bbâs. Il recula considérablement
les limites de ses états, consolida la monarchie persane
en expulsant une multitude de petits princes qui riva-
lisoient d'autorité avec le souverain , et anéantit l'in-
fluence de ces Qourtchy , milice remuante et séditieuse,
composée des descendans des Turkomâns qui favori-
sèrent l'élévation d'Ismâë'l Ssefy. Mais l'inflexible, l'iné-
vitable postérité a déjà prononcé, elle ne pardonnera ja-
mais à A'bbâs sa conduite atroce envers ses trois fils ;
deux furent aveuglés par son ordre; il fit périr le troi-
sième. Son ame sanguinaire n'étoit pourtant pas
étrangère aux remords : il porta le deuil pendant un
an , et vouloit transmettre lui-même la couronne au
fils de ce malheureux prince. La mort l'en empêcha.
(1628.) D'après l'ordre exprès de son aïeul, le
nouveau monarque changea son nom d'Aboùl-Nassr-
Sàrn-myrzâ en celui de Sséfy, c'est ainsi qu'on appeloit
son père. 11 se montra bien plus cruel que A'bbâs
son aïeul , et n'avoit aucun des grands talens de ce mo-
narque. On lui reproche l'assassinat de ses deux oncles ,
et de sa propre mère qu'il fit enterrer vive avec quarante
femmes du hharem soupçonnées d'avoir voulu l'em-
poisonner. Les commencemens de son règne furent à la
vérité signalés par quelques avantages remportéssur les
Othomans, qui se virent encore contraints en io4o
(i63o), de lever le siège qu'ils avoient mis devant Bagh-
dâd ; et la même année , Ssefy s'empara de Chehrzoul
et de Hhellah. En io45 (i635), il reprend en trois mois
If)8 NOTICE
la ville d'Irivàn, queles Turkslui avoient enlevée. Ma»
abruti par les passions les plus honteuses , il perdit
bientôt tout le fruit de ses exploits et de ceux de sou
aïeul. XJagbdad , prise d'assaut par les Turks le ag
cha'bân 1048 (mercredi i5août i638), après un siège
de quarante jours, fut saccagée el perdue pour les Per-
sans, qui n'ont jamais pu se rétablir dans cette capi-
tale. Le Grand-Moghol se remit en possessiondela pro-
vince de Qandahar en 10S1 ( rfJ4i-2) ; la Perse fut
enfin délivrée de ce monstre en Tan de l'hégire ioâa
(1G42). On croit que le poison accéléra sa fin.
(i(542.) Chah A'bbàs II, seul fils que Ssefy II
ait laissé, monta sur le trône à l'âge de quinze ans.
L'année qui suivit son couronnement, il augmenta
son royaume d'une province, en accordant un secours
d'hommes et d'argent au prince des Ouzbeks , qui La
lui céda par reconnoissance. Quelque temps après , ca
io58 ( 1649), il reprit Qandahar. 11 a voit alors envi-
ron dix-neuf ans ; mais bientôt, livréà la plus dégoûtante
débauche, il confia à des généraux peu expérimentés
une expédition contre l'IIindouslân , qui fut interrom-
pue par sa mort. Agé seulement de trente -huit ans^
il périt victime d'une maladie, produite par ses hon-
teux excès, et dont les progrès fuient accélérés par le
poison, le 26 du mois de réby'i second, 1077 de l'hé-
gire (a5 septembre 1GG6). 11 habitait alors une maison
de plaisance nommée Khosroù-Abâd , à deux lieues de
Damgân dans le Thabaristàn. Ce prince fut vivement
regretté des chrétiens y pour qui il avoit en effet une
affection particulière. Il accueillit avec, distinction et
empressement Tavernier et Chardin. 11 avoit un goût
CHRONOLOGIQUE. 199
particulier pour les arts d'Europe, savoit assez bien
dessiner et tourner. Nous reprocherons à A'bbâs ce
caractère vindicatif et sanguinaire qui semble avoir été
commun à tous les souverains de la dynastie des Ssofys.
Guidé par une politique ombrageuse et atroce , A'bbâs
Ier avoit ordonné qu'on aveugleroit les princes du
sang avec un bassin rougi au feu ; celui-ci ordonna
qu'on leur extirperait les prunelles. Cet usage a été
fidèlement observé par ses successeurs.
(1666. ) Chah Ssèfy II, ou Soléïmân , succéda à
son père, malgré les menées des deux premiers méde-
cins , qui avoient porté les principaux seigneurs du
conseil à placer son second frère sur le trône. Il fut cou-
ronné en 1G66 ; le fut une seconde fois en 1668, sous le
nom de Soléïmân , pour conjurer une maladie qu'on
attribuoit à la malignité du signe qui avoit présidé à
son premier couronnement. Chah Soléïmân termina un
règne obscur et assez paisible , le 6 zoùl-hhedjah
1 io5 (29 juillet i6g4), à l'âge de quarante-huit ans.
( i6(j4- ) Châb Hhocéïn fut porté sur le trône par la
faction des eunuques, à l'exclusion d'A'bbâs son frère
aîné , dont ils redoutoient l'esprit énergique et martial.
Hhocéïn , qui avoit alors vingt-cinq ans , étoit un
prince extrêmement doux , religieux jusqu'à la bigote-
rie , foible, irrésolu. Il promettoit de ne point contra-
rier les desseins ambitieux de ces eunuques. Le désor-
dre se joignit, à la foiblessc du gouvernement. On
vendit les places , et elles ne furent plus à vie , afin de
pouvoir les vendre plus souvent. On enleva aux familles
les charges qui leur étoient héréditaires. Les troupes
ne recevoient plus leur paye, et se débandoient ; la po-
300 NOTICE
lice n'éloit point faite ; la peine de mort éloif commuée
en amende ; les voleurs pavoient une rançon comme
des prisonniers de guerre. Il seroit impossible de
décrire tous les désordres qui , dès le commencement
du règne de Hhocéïn conduisirent la Perse à une
perte inévitable. Les choses étoient dans ce malheu-
reux état de crise, lorsque Myr - "Y éïs , chef de la
tribu afghane de Gadjeh , assassine Gourkéïn-khân ,
prince de Géorgie et gouverneur de Qandahàr, mas-
sacre les Persans et les Géorgiens qui formoient sa
garde, ainsi que tous les fonctionnaires délégués par
la cour de Perse, s'empare de la ville, fait soulever
les habitans , et est reconnu sulthân de Qandahàr,
en 171.3. Deux envoyés qu'on lui mande pour l'exhor-
ter à rentrer dans le devoir furent retenus par lui , et
il fallut mettre la force en usage pour châtier sa
rébellion ; mais les troupes qu'on envoya furent bat-
tues à trois ou quatre reprises par les Afghans, qui
étoient à peine un contre six. Ces premiers succès les
enhardirent dans leur entreprise. Cependant Khosroù-
khâ*n s'avança contre eux à la tète de 3o,ooo hommes y
les défit au passage de la rivière de Belese, et vint met-
tre le siège devant Qandahàr. La ville ne tarda point à
demander à capituler ; mais le général persan , enflé
de ses succès , voulut qu'elle se rendit à discrétion.
Son refus causa la perte des assiégeans. Myr-Véïs
grossit son armée de toutes les tribus qu'il lui fut pos-
sible de soulever , et lorsqu'il se jugea assez fort pour
réparer l'échec qu'il avoit reçu , il s'avança sur les Per-
sans, leur coupa les vivres, et, après les avoir affamés,
tomba sur eux, en fit un grand carnage, et les mit
CHRONOLOGIQUE. 201
dans la déroute la plus complète. La perte de cette
bataille, dans laquelle Khosroù-khan se fit tuer de
désespoir, jeta la cour de Perse dans une grande cons-
ternation. Enfin Mohhammed-Roustam-khân, envoyé
contre les rebelles, ayant encore été défait ; la certitude
de ne pouvoir point les réduire , empêcha d'armer
contre eux davantage, et on laissa Myr— Véïs jouir
paisiblement de son nouveau royaume jusqu'à sa rnorf,
arrivée en 17 10.
Peu s'en fallut que cet événement ne sauvât la
Perse. Myr-A'bd êl-Azyz-khân , frère de Myr- Véïs ,
étoit. sur le point de remettre le Oandahâr au roi,
à des conditions honorables, lorsque Myr-Mahhmoùd
Galky, fils aîné de Myr-Véïs , l'apprit. Furieux de se
voir enlever une couronne qu il regardoit comme son
patrimoine, il vole au palais, suivi d une quarantaine
des amis de son père, pénètre jusqu'à son oncle, et
lui tranche la tète, en 1716. Aussitôt Mahhmoùd est
proclamé sulthan par les conjurés. 11 n'avoit alors
qu'environ dix-huit ans. Son avènement au trône fut
le signal de nouveaux désastres pour la Perse.
Les Abdàllvs s'étant révoltés, prirent Hérâtle 26 ra-
madhân 1 i2y (21 août 17 16) , et la province, se forma
en état indépendant. Ils remportèrent une victoire com-
plète sur les Persans quelque temps après. Ce nouveau
revers fit déclarer d'autres peuplades. Les Arabes do
Masqât, les Kourdes, les Ouzbeks, les Leszguys se
mirent à dévaster chacun de leur côté les provinces
frontières de la Perse. Cependant Mahhmoùd ju-
geant L'instant favorable à ses desseins de conquête,
entra dans le Kermân à la lèle de 10,000 hommes dV-
-02 NOTICE
lite, et s'en empara ; mais il n'en demeura maître que
quatre mois. Louthf-A'ly-khân le vainquit, et mit son
armée en fuite , et il s'apprêtoit à la poursuivre, son
habileté répondoit du succès ; l'empire alloit se rele-
ver. La faction ennemie ou premier ministre, qui avoit
mis Louthf-À'ly à La tête des armées , craignit que ses
victoires ne lui donnassent assez de crédit pour la
perdre ; elle supposa une conspiration , et le cré-
dule Hhocéïn fit crever les yeux à son premier minis-
tre, et arrêter le général. Aussitôt son armée vic-
torieuse se débanda. Ainsi, l'esprit de faction et les
intérêts particuliers mirent l'état dans l'affreuse né-
cessi é de succomber sous les coups qu'on lui portoit
de toutes parts. Le Chyrvân tomba au pouvoir des
Lezguys, qui battirent 40,000 Persans, en 1716. Les
Afghans , que leur défaite avoit intimidés, se levèrent
de nouveau au nombre de a5,ooo sous la conduite de
Mahhmoùd. Ils rentrèrent en janvier 1722 dans le Kcr-
mân , et vinrent mettre le siège devant la capitale de
la province, sans cependant la prendre. Ils tournèrent
du côté d'Yezd , qu'ils ne purent point emporter d'as-
saut; et marchant de là sur Ispahàn directement, ils
arrivèrent sans trouver d'obstacle, le 20 de djomâdy
1 134(24 février 1721) , à quatre farsangsou sixlieues de
cette capitale , à un endroit nommé Kéloun-Abâd. Là
ils mirent en déroute l'armée persane , forte d'environ
5o,ooo hommes, quoiqu'ils n'eussent point la moitié au-
tant de monde. Cette victoire les mena aux portes de la
ville. Le bourg de Djulfah tomba en peu de temps
au pouvoir de Mahhmoùd. Quelques avantages rem-
portés sur les Afghans ne sauvèrent point la ville. La
CHRONOLOGIQUE. 2oo
discorde étoit dans le conseil. Le vâly d'Arabie,
tout puissant sur l'esprit du roi , étoil vendu à ses
ennemis, et n'employoit son ascendant que pour hâter
la ruine des Ssofys. La famine étendit ses ravages sur
toutes les classes. La mauvaise volonté des gouver-
neurs de provinces , qui auroient rougi de servir sous
un général, ou que des intérêts particuliers empê-
choient d'amener leurs troupes, ne laissoit plus aucun,
espoir de salut. Le foible et malheureux monarque,
tror instruit de sa déplorable situation, capitula aux
conditions qu il plut au vainqueur de lui imposer , le
ii de mohharrem ii35 ( 10 octobre 173a), et se
retira à Ferhh ■- Abâd , dans le Mâzendérâp, sui-
vant myrza Mehdy ( Vie de Nadir Chah) , ou , sui-
vant d'autres, il se rendit au camp de Mahhmoùd , et
abdiqua entre ses mains. Quoique cet Afghan se
plût à humilier son infortuné souverain , on rapporte
qu'il lui dit , après avoir reçu l'aigrette royale de sa
» main : Telle est l'instabilité des grandeurs humai—
r> ries! Dira dispose des empires comme il lui plaît ;
» il les enlève à un prince pour les donner à un
» autre ; mais je vous promets de vous regarder ton—
)> jours comme mon père , et de rie rien faire à l'avc-
» nir sans votre avis. » Ainsi fut éteinte la puissance
des Ssofys; et si quelque chose a pu consoler Hhocéïn
et le peuple de tous leurs maux, ce fut sans doute
de voir punir et les traîtres dont la perfidie avoit hâlé
la chute du trône, elles misérables qui avoient immolé
la pairie à leurs vils intérêts.
20<f NOTICE
PRINCES AFGHANS ET DESCENDANS DE CHAH
HHOCEIN.
(1722.) Mahhmoùd entra dans Ispahân , et prit
possession du trône quatre jours après l'abdication de
Hhocéïn , dont il épousa la plus jeune fille pour s'af-
fermir dans son nouveau rang. En effet, Hhocéïn con-
firma son abdication par une circulaire à tous les gou-
verneurs des provinces , leur enjoignant de reconnoître
Mahhmoùd pour leur roi légitime. Cela n'empêcha
point Thahmasp , fils de Hhocéïn , de prendre le titre
«le chah à Oazoùyn, et de demeurer en possession de la
majeure partie des états de son père. Les troupes de
Mahhmoùd le chassèrent, à la vérité, de sa nouvelle
capitale au mois de novembre de la même année ; mais
en 172.3, leshabitans, outrés de leur licence et de Top-
pression dont ils étoient écrasés , se soulevèrent et
chassèrent les Afghans de leurs murs, après en avoir
tué quelque mille six cents. Thahmasp n'y revint point,
et choisit Tauryz pour sa résidence.
Jusque-là le règne de Mahhmoùd avoit été un sujet
debénédictions pour les habilans d'Ispahân. Ilavoitfait
preuve d'une politique habile en conservant en place
les ministres persans, à chacun desquels il avoit adjoint
un Afghan. La justice avoit été rendue avec une. équité
dont le règne de Hhocéïn étoit sans exemple, et il
n'agissoit jamais sans prendre, suivant sa promesse,
l'avis de son beau-père. L'échec que ses troupes avoient
essuyé à Qazoùyn opéra une révolution complète dans
sa conduite , ou , pour mieux dire , le rendit tout entier
à son naturel féroce.
CHRONOLOGIQUE. 2o5
11 craignit d'éprouver le même sort , et , pour que
les habitansde la capilale ne pussent point Ten expul-
ser, il songea à les réduire à un nombre qui ne sur-
passât point celui des Afghans. Il invita donc à un
grand festin les ministres, les seigneurs, les princi-
paux officiers Persans, et les fit massacrer par ses gardes
sur la fin du repas. Ce fut le signal de la boucherie
qu'il avoif commandée. Aussitôt deux cents jeunes
gens, tant Persans que Géorgiens, de la première
noblesse, furent arrachés de leur collège et massacrés,
et l'on mit à mort les gens de toutes conditions qui
avoient reçu quelque pave, des faveurs ou des émolu-
mens de l'ancienne cour. Le massacre dura quinze
jours entiers. Après cela , le tyran se défit encore, mais
sans éclat, d'une multitude d'hommes en état de por-
ter les armes, et extorqua aux autres des sommes con-
sidérables.
Si Thahmâsp avoit été digne de l'empire , c'eût été
1 instant de s'en ressaisir. La foiblesse des Afghans,
1 horreur que leur chef inspiroit , tout lui assuroit un
plein succès. Mais cette ombre de roi avoit hérité de
son père, la mollesse, l'oisiveté, 1 incapacité qui l'avoient
précipité du trône. Au lieu de combattre ses ennemis,
il tourna ses armes contre une partie des sujets qui lui
restoient, pour les opprimer. Cependant Mahhmoùd
vint l'attaquer de nouveau, battit son armée en plu-
sieurs rencontres, prit Chyrâz en 1724, et le mit à feu
et à sang. Il auroit encore conquis le Guvlân , sans les
Arabes qui le harcelèrent au point de le forcer à s'en
retourner. Pendant ce temps , les Turks d'un côté, les
Russes de l'autre, fondent à la fois sur les provinces
5.t>6 K Oïl CE
désolées de Thahmâsp , qui perd la Géorgie, Koy,
Irivân , Ordoùâbâd , Hamadàn, el presque toute
l'Arménie— Majeure.
En 1724 , Mahhmoùd fit une tentative inutile contre
la ville cl'Yezd , fut battu et mis en fuite. T,e reste de
son règne n'est qu'un tissu de cruautés. Il étoit tombé
dans un délire presque continuel, et la douleur que
ses maux lui causoient se tournoit en rage, au point
qu'il massacra lui-même à coups de sabre , et en un
même jour, environ cent princes, parens de Hhocéïn,
qu'il sétoit fait amener dans une cour du palais , les
bras liés derrière le dos. Peu de temps après, Ecbréf
son cousin , fils d'Àbd- Allah à qui Mahhmoùd a voit
fait trancher la tête pour monter sur le trône, le traita
de la même manière , et fut aussitôt proclamé sullhân
par les Afghans , le 9 decha'bàn 1 13- (22 avril 1725),
ou le 12 du même mois, suivant Mvrzà Mehdy (le
a5 avril). Ce crime étoit inutile, Mahhmoùd n'avoit
pas un jour à vivre encore naturellement. Il étoit alors
dans la vingt septième année de son âge. Les Russes
profitèrent de ce déchirement intestin pour étendre
leur territoire du côté de Derbend et de la mer Cas-
pienne , et les Othomans réparoient avec usure les per-
tes que leur avoient fait éprouver Abbâs Ier et ses
petits-fils.
( 1725. ) Ecbréf commença son règne comme
Mahhmoùd avoit fini le sien , par des meurtres. Il se
défit des ministres, des confidens de son prédécesseur,
et fit massacrer toute sa garde. Ceux même . grands
et petits , qui venoient d'assurer la couronne à ce nou-
veau tyran, en trempant dans sa conspiration, eurent
CHRONOLOGIQUE. 207
ensuite leur tour. Il mit les uns à mort, et fit incar-
cérer les autres.
Cependant le foibleThahmâsp perdoit alors la meil-
leure portion de son reste d empire ; obligé de faire des
concessions successives à la Russie et aux Turks , pour
empêcher qu'ils ne le dépouillassent enlièrement , il
voyoit s'écrouler le trône de ses pères , lorsqu'un auda-
cieux et fortuné aventurier se présenta pour le soute-
nir ; mais avec le projet de s'y asseoir lui-même. Ori-
ginaire delà tribu des Efchàr, né le acmiohharrem 1 100
(lundi 22,novembre i68b),dansla plus viieclasse ; après
avoir été voleur obscur et cbef d'une bande de voleurs ,
Nadir étoit parvenu à réunir autour de lui un corps
d'environ trois mille liommes , avec lesquels il s'étoit
emparé du Khoràçân. Des succès sibrillans provoquè-
rent son ambition , et il feignit de vouloir secourir son
souverain , avec l'intention secrète de s'asseoir à sa
place. 11 entra donc en négociation auprès de Thah-
ruàsp, qui lui accorda sans peine son pardon, et ac-
cepta avec empressement un renfort de deux mille
hommes aguerris, commandés par un cbef dont on
ne connoissoit que trop la hardiesse et le courage. La
face des affaires changea ; les nombreux compétiteurs,
qui vouloient supplanter Tbahmâsp , disparurent ; en
moins d'un an les Afghans virent leur puissance ébran-
lée par des défaites et par la perte de plusieurs places.
Les Turks, toujours vainqueurs auparavant, furent
vaincus. Nadir, devenu l'idole du soldat, l'appui du
prince , commença avec le titre de général en chef
la fameuse campagne de 1728, où il déploya tous ses
lalcns militaires, el dans laquelle il reprit les provin-
->o8 NOTICE
ces enlevées par les Turks. Enfin , il soumit les re-
belles qui, profitant de la situation de l'empire; ,
s'étoient formés en petits peuples indépendans.
Cependant Echréf, qui venoit de monter sur le
trône, crut qu'il ne tiendroil qu'à lui d'anéantir son
ennemi avant de lui avoir donné le temps de se ren-
forcer. Il lève une armée de 3o,ooo hommes, se met à
la tête, part d'ispahân au mois de septembre 1728,
et arrive le 20 du même mois à Moumen-âbâd auprès
de Demgân , où l'armée de Nadir étoit postée. L'ac-
tion fut sanglante, et la victoire des Persans com-
plète. Ils tuèrent 12,000 hommes aux Afghans, c est-
à-dire trois fois plus de monde qu'ils n'en perdirent, le
23 raby'i 2e (G novembre 1728 ). Deux autres victoires
aussi éclatantes suivirent celle-ci, et ouvrirent les
portes d'ispahân à Nadir. Bientôt on vit aussi le 8
djomâdy 1e1 (21 décembre) , arriver le monarque per-
san qui , dans l'excès de sa joie et de sa reconnoissance ,
imposa son nom au victorieux Nadir : on le nomma ,
depuis celte époque , Thuhmâs-Qouly-Khân , c'est-
à-dire prince, serviteur de Thâhmâs, ou Thahmâsp.
Echréf, accablé de tant de revers , mourut de cha-
grin au commencement de 1729 , fin trop douce pour
un monstre tel que lui.
(1729.) Chah Thahmfisp Use trouva maître absolu en
apparence dans l'empire. Cependant les Turks occu-
poient encore les villes de Hamadân, Kermânchâh Ar-
debyl, Baghdâd, etc. Thamâs-Qôuly-Khân,aprèsavoir
rendu Chyrâz au Roi, prit successivement les trois pre-
mières ; mais un nouveau soulèvement à Iléràt l'ap-
pela d'une extrémité du royaume à l'autre. Son expé-
dition
CH RONOLOGIQl E. y09
11 fat, comme les autres, courte et brillante. Hé-
apitula le y lévrier 1701 , et le Khurâçân fut bien-
tôt soumis.
Pendant ce temps, chah Thahmâsp , instruit que le
Grand-Seigneur faisoit filer de nombreuses troupes vers
les frontières de la Perse, se mit à la tête de 20,000
hommes , et alla d'Ispahàn à Qazoùyn , où ayant
trouvé Tannée que Thahniâs-Qôuly y avoit laissée , il
marcha sur Erivân , et battit d'abord les Turks :,
mais ceux-ci prirent bientôt leur revanche. A'iy Pâ-
châ remporta une victoire complète sur les Persans:
Ahhmed Pâchâen gagna une autre. L'inhabile monar-
que fut contraint de signer une paix honteuse. A cet
acte de lâcheté, Thahmâsp en joignit un d'atrocité. L^n
de ses frères, le seul qui eût échappé au massacre de
la famille royale exécuté par myr Ma hh moud , vint
le trouver à Ispahân. Non content d'ordonner la mort
de ce frère infortuné, le monarque persan voulut être
témoin de son supplice.
Le maître, que le foible chah Thahmâsp s'étoit
donné dans la personne de son général , ne lui pardonna
point d'avoir terni l'éclat des armes persanes, et couvert
ses soldats delà honte d'une double défaite. Il revint à
Ispahân à la tête d'une nombreuse armée remplie de
Tatars , gensàlui : et son premier acte d'autorité futde
déposer chah Thahmâsp , et « de le déporter dans la
» terre sacrée du Khorâcàn, afin que, dans cette con-
» tree, sanctifiée par le tombeau du grand îmâm Rizâ,
« il tournât son esprit à la soumission, se résignât au
» nouvel ordre de choses, et consacrât le reste de ses
h jours au service du maître de l'univers. » Ainsi, le i4
Tome X. O
2. 1 0 NOTICE
de reby1i iCr (26 août 1781) , « chah Thahmâsp couché
» dans une litière, accompagné de son hharem et
» de toute la suite qui pouvoit lui être nécessaire, prit
» la route d'Yezd, pour se rendre au lieu de sa retraite. »
Il y fut bientôt assassiné par ordre de Nadir.
( 1731. ) Trois jours après son départ , on décerna
la couronne à son fils A'bbâs III , âgé de huit moi^.
Thahmâs-Qôuly-Khân , en donnant à la Perse un
monarque enfant, retint la souveraine puissance enhe
ses mains. La mort prématurée du nouveau roi vint
merveilleusement au secours de son ambition. Chah
A'bbâs III mourut au commencement de 1736, en-
viron cinq ans après sa ridicule inauguration. Son
règne, ou plutôt ce laps de temps, fut encore illustré
par les actions de Thabmâs - Qôuly qui remporta
plusieurs victoires signalées sur les Turks , sou-
mit l'Arménie, la Géorgie, reprit les provinces que
chah Thahmâsp avoit perdues , et obtint, en 1784 de
la Russie , la remise des villes qu'elle tenoit encore ,
telles que Bâqoù et Derbend. 11 avoit échoué à la
vérité devant Baghdâd , au mois de juillet 1782 : et,
malgré des prodiges incroyables de valeur dans un
combat où il changea deux fois de cheval , il fut dé-
fait par Tapâl Otsmân ; mais celui-ci paya chèrement
celle victoire: car il fut battu, et périt au mois de
novembre suivant;
(1705.) Thahmâs-Qôuly Khân , ou IVâdir chah sui-
vant d'autres, fut proclamé par les cbefs de l'armée as-
semblés dans la plaine de Maghân sur les bords de l'A-
raxe , au mois de janvier 17.35 Ils dépouillèrent , d'un
commun accord , la famille des Ssofys , pour mettre la
fclIROTSOLOGIQUE. 211
couronne de Persesurla tête de Thahmàs-Qôuly-Khân..
Une partie étoit achetée par cet ambitieux ; l'autre,
séduite par son éloquence mâle, et cependant adroite
et insinuante, ne put point lui refuser son suffrage.
« Le jeudi 24 de chawwàl 1 148 (8 mars iy35) fut le
jour du couronnement fixé par les astronomes héritiers
delà science de Ptolémée. » Ce conquérant étoit alors
dans la 48e année de son âge.
Son premier acte d'autorité suprême eut la reli-
gion pour objet. 11 vouloit éteindre l'animosité des
Chy'ïtes et des Sunnytes en réunissant les deux sectes ;
mais le clergé persan contrarioit ce dessein libéral. Les
richesses de ce corps le meltoient à même d'engager le
peupledans sa cause. Le souverain, pour prévenir le mal
qu'il auroit pu faire , jugea convenable de confisquer
tous les biens de ce clergé turbulent. Ayant fait assem-
bler les mollâs et les chefs de la religion : « Comment ,
» leur demanda-t-il, employez-vous vos revenus ? » —
Ils lui répondirent : « JNous les appliquons à des objets
» religieux, tels que le salaire des ministres du culte,
» l'entretien des collèges , celui des mosquées, où l'on
» adresse incessamment à Dieu de ferventes prières
» pour la gloire de nos armes , la santé du monar—
>> que, la prospérité de l'empire. » — « Cinquante
» ans de calamités, leur répliqua-t-il , ont démontré à
» la Perse l'inefficacité de vos prières. Ceux qui ont
s versé leur sang pour la patrie , sont les instrumens
» victorieux desquels Dieu s'est servi pour sauver l'em-
» pire ; ce sont nos véritables mollas : c'est donc à
» payer mes soldats que les biens immen -s du clergé
» doivent être employés. Quant aux collèges, je m'en
O 2
3 1 a NOTICE
9» charge. » Celte confiscation donna près d'un million
de loùmâns ( environ 43 millions de France ).
Son règne fut une suite non interrompue de triom-
phes, de misères et de cruautés. Partout l'ennemi cé-
doit à la puissance de ses armes ; les séditions étoient
étouffée;; par la victoire , en moins de temps qu'il n'en
avoil fallu pour les organiser ; mais cet état si puissant
en apparence, cet empire si fatal à tous ses voisins ,
et oit épuisé d'hommes et d'argent. Les coffres du
monarque regorgeoient , tandis que le peuple , ruiné
par les exactions des gouvernemens auxquels il avoit
été soumis successivement , manquoit d'argent ; et
néanmoins l'avarice de Nadir chah mettoit tout en
œuvre pour lui en arracher. Sur la fin du règne de
ce tyran , on avoit établi un nouveau genre de per-
ception. « 11 me faut telle somme, disoit le monstre ;
» ce sont tant de têtes à couper ». On en coupoit effec-
tivement autant qu'il avoit dit , et la contribution se
trouvoil remplie par la confiscation des biens des pros-
crits. Ces horreurs se renouveloient fréquemment.
Si Nadir traitoit ainsi les peuples soumis à sa domi-
nation , les pavs conquis souffroient à proportion. On
en verra un exemple dans ce que nous allons rappor-
ter touchant la conquête de l'Inde.
Favorisé par les dissensions intestines de la cour de
Dehly , où il entretenoit des intelligences secrètes ,
il porta la guerre dans l'Inde la seconde année de son
règne, au mois de mohharrem ii5o (avril 1 7^7 ) »
après avoir soumis le Qandahâr , et confié le gouver-
nement de la Perse à l'aîné de ses fils Puzâ-Qôuly-
myrzfi. Plus heureux ou plus habile que le héros
CHRONOLOGIQUE. 2lS
macédonien , il franchit ces monts fameux , au - delà
desquels les Grecs avoient refusé de suivre leun*oi. En
peu de temps , il fut maître de l'Hindoustân. Le sou-
verain de ce vaste et riche empire, Mohhammed-châh
fut fait prisonnier avec toute sa cour ; la ville de Dehly
pillée, saccagée, et noyée dans le sang de ses habi-
tans, le i r de zoùl-hhedjah ii5o (le dimanche n
mars 1788 ). Peu de jours après cette horrible tragé-
die Mohhammed chah eut la lâcheté , pour recouvrer
sa couronne , de donner une de ses filles en mariage à
Nassr AUah-myrza , fils de Nadir. Les fêtes nuptiales
furent célébrées le 2$ mars avec une magnificence in-
croyable au milieu des ruines fumantes de Dehly , et
pour ainsi dire sur les cadavres de cent mille habitans.
Peu de jours après, l'empereur reçut, des mains san-
glantes du vainqueur , les ornemens de la royauté , le
sceau del'empire et uneporlionseulementdesétats qu'il
a voit possédés, car il le pria d'accepter, ou du moins
Nadir eut l'air de tenir de la reconnoissance de Moh-
hammed-châh les provinces situées au-delà de l'Attok
ou du Sind, depuis les frontières duThybet jusqu'à l'em-
bouchure de celle rivière dans l'Océan , ainsi que la
province de Tolah. Enfin l'armée persanne, après avoir
séjourné S7 jours à Dehly , partit le 27 de Ssefer 1 1 5 1
(mai 1708), emportant avec elle des richesses incalcu-
lables , dont une grande partie disparut , ainsi que les
chameaux qui les porloient , dans les précipices du
Qandaliâr.
Après cette expédition , les plus glorieuses de tou-
tes celles de Nadir furent la réduction des Afghans, en-
suite la conquête du Khàrezm , en 1740. Ses vicloi-
2 1 4 NOTICE
rcs sur les Turks , moins rapides et quelquefois bien
chèrement achetées , furent cependant celles dont la
Perse eut le plus à se louer, parce qu'elles lui rendirent
tout ce que ses ennemis lui avôient successivement en-
levé. On dit que Nadir chah seproposoit de pousser ses
conquêtes en Turkie, et de réunir, dans sa main , le
sceptre des Othomans et celui delà Perse; c'est dans
ces vues qu'il avoit tenté de concilier les Chyïtes et les
Sunnytes, et qu'ilavoif entamé des discussions théologi-
ques très indifférentes pour un conquérant. Il fit même
rédiger pour les Persans une nouvelle profession de foi.
Quoi qu'il en soit, la mort le saisit au milieu de ses
triomphes etde ses exploitssanguinaires. Dans un accès
de colère , il avoit fait crever les yeux à son fils aîné et
chéri, Rizâ-Qouly-myizà. Use repentit bientôt de celte
action barbare et ses regrets se changèrent en fureur.
« Les cruautés qu'il exerça surpassent l'imagination , »
dit son historiographe et son admirateur , Mvrzà-
Mehdy ; « et tous ces actes sanguinaires, loin «le salis-
» faire la frénésie de Nadir , le metîoient encore plus
» hors de lui même ; il fit mourir plusieurs Indiens,
» Musulmans et Arméniens dans la grande place dls-
>i pahan, et, partout où il passoit, il faisoit empiler des
» têtes humaines : on en élevnit d'effroyables pyramides
» sur le faîte des mosquées. » Enfin , il avoit ordonné
aux Talars , qui formoient la majeure partie de son ar-
mée, de massacrer tous les soldais persans. Cette bou-
cherie étoit sur le point d'avoir lieu, mais le complot
transpira. 11 n'y avoit que deux partis pour ces braves
gens : périr ou donner la mort au tyran. Tout violent
qu'étoit ce dernier parti , il prévalut. Trois officiers de
CHRONOLOGIQUE. 213
la plus haute distinction se concertèrent la nuit où le car-
nage devoit commencer : ils entrèrent à minuit dans la
tente royale, et « firent, dit Myrza - Mehdy (*) ,
» une balle de cette tête, que, peu d'instans aupara-
» vant, l'univers entier avoit peine à contenir. »
Chah Nadir péril âgé de 60 ans, l'an 1160 de l'hé-
gire (la nuit du 19 au 20 juin 1747 ^e 1ère vul-
gaire ) .
(1747-) A'àdil - chah. La fin tragique de Nadir
promettoit un ternie aux maux de la Perse ; mais elle
ne fit que délivrer ce royaume des cruautés inouïes
d'un monstre, pour le précipiter dans les horreurs de la
guerre civile. Le chah n'avoit point désigné son suc-
cesseur : à peine la nouvelle de sa mort se fut-elle
répandue dans l'armée, que les hordes dont elle étoit
composée s'entre-déchirèrent. Aucun des chefs ne tenta
de succéder à Nadir , mais chacun d'eux songea h
prendre une part de ses dépouilles; Ahhmed-khàn ,
surtout, après avoir assailli les Afghans , avec les Af-
ghans même et les Ouzbeks qu'il commandoit , s'étant
(*) Histoire de Nàder C/iâ/i , etc. , traduite par M. Jones, IIe
partie , cliap. 1 g. Nous possédons un exemplaire du texte persan
de cet important ouvrage , lequel a e'té donné à la Bibliothè-
que Impériale par A'skéry-Khàn. ambassadeur de Fathh A'Iy,
chah , ou roi de Perse , auprès de Sa Majesté l'Empereur et
Roi. Nous avons pu nous assurer par nous-même , combien
est fidèle la traduction française faite par le célèbre et savant
sir William Jones. Voyez , sur la catastrophe dont il s'agit ,
une Notice historique de la Perse , tom. III , pag. 123 de ma
Collection de Voyages.
2 1$ ÎHOTICE
relire dans le Qandahâr avec une audace el t :i m
temps une habileté qui l'immortalisèrent , j'y iil pro~
' l.imer chah , el. fonda le royaume des Afghans.
Cependant les Persans envoyèrent la tête de Nadir à
•\ ly Qouîy son neveu en lui offrant la couronne. IJt.pi
le nom de. A'àdd , et son avènement, qui eut lieu h
de Djomâdy 2d i 160 (a5 juin 1747) - fut signalé par \e.
meurtre de Nassr-âllah , d'Imân Qonly-myrzâ., iils de
Ry/A Qouly-myr/.â, que son père Nadir avoit fait aveu
gler et relégué à Thehrân , et qui fut lue lui-même peu
de temps après ses deux fils aînés. Châh-I\okh le .'>'' ,
qui n'avoit que 14' ans, fut seulement enfermé dans le
château de Méchehed. Après cela le nouveau monarque
alla à Kelàt où il s empara des trésors immenses que
Nadir y avoit accumulés, lient à réduire les Kourdes
deQaboutchàn, el se livra, aprèscelte expédition, à tout
son penchant pour la mollesse. Sa vie efféminée, son in-
souciance pour les affaires, donna tout le loisir à Lbrl -
îivm, son frère, de se faire des amis, d'acheter des sol-
dats , enfin de se mettre en état de lui disputer la pos-
session du trône. Les deux frères en vinrent bientôt
aux mains, et la victoire passant alternativement d un
( ôié à L'dutre, dans plusieurs engagemens conséculils ,
aucun parti n'ohtenoit d'avantage signalé , mais la tra-
hison vint au secours d'ibrahym. A'àdil perdit sa li-
berté , le trône, la vue et peu après la vie, en iifn de
1 hégire , il régna g mois.
(174.7-) Ibràhym - chah lui succéda incontinent ,
mais les habitans de Mec.hehcd venoicnt d'élue Chah -
]\okh. Son armée se débanda ; il fut pris par le suc-
cesseur légitime de Nadir et mis à mort peu de temps.
CÎIRONOLOGÎ QT'E. 217
après son avènement au trône. Myrzà Seyd Mohham —
med , petit-fils fie Chah Soleïmân el gouverneur du
Khorâçân sous le règne de Nadir, vengea Ibrâhym
en crevant les yeux à Châh-ïlokh , que Mehdy-mvrzl
nomme, le berceau de fleurs des Ssofy , parce qu'ii
descendoit en effet: de cette dynastie par sa mère ,
fille de Châh-Hhoréïn.
( 1747. ) Cbâh-Rokh fut replacé sur le trône, le 8
•de chawwâl 1161 ( 20 septembre 170.7), et son inau-
guration eut lieu dans le Khorâçan, malgré la loi d'élaf.
qui l'en excluoit, parce qu'il éloit privé de la vue. Los
romnîenceiriens de ce règne furent troublés par la ré-
volle de Moùmin-kbân , noble persan qui se fit re-
connoître pour souverain par l'armée de Nassr - a! -
lab, fils de Cbâh-Rokh ; mais peu après les mêmes
troupes le massacrèrent. De pareilles tentatives se
répéloient journellement, el altiroient le même sort
à leurs auteurs. A'iy Merdân - khân , officier d-'ttn
grand mérite, d'une naissance distingué^, et que Na-
dir avoit formé, étf,it parmi èlix lotis le pins digne du
trône. Il périt sur les murs de Tibs, fort quil défen-
iloitcontre les Afghans.
Le même Ahhmed-chah don! trous avons déjà parle ,
jugeant que la situation lamentable de la Perse lui offroit
une occasion favorable d'y porlcrscs armes et d'agrandir
par des conquêtes le nouvel élaî à la télé duquel il
sétoit mis , entra subitement dans 'le domaine de Ciuïh-
Rokb , vint l'assiéger dans Mechclied avec 5o,ooo
hommes. La place résfota huit mois et fut prise par
trahison. Ghâh-Rôkh après une suite de revers et de
succès vint à bout de la reprendre par l'habileté de
ai8 NOTICE
Nassr-âllah son fils, et régna encore long-temps dans
le Khoràçân, jusqu'à sa mort arrivée en 179G.
11 nous suffira de citer ici les noms de Soléùnân-
châhet d'Ismâël-cbâh , qui , tous deux , eurent la tête
tranchée après avoir paru sur le trône. Celui d'Açad-
cliâh l'Afghan , le plus redoutable des compétiteurs de
Kérym , dont nous allons bientôt parler ; celui-ci le
vainquit, et le fit prisonnier aussi bien que Hhaçan-
khân le Oadjàr.
(1700). Kérym. Parmi ces monstres renaissans 1rs
uns de la cendre des autres , s'éleva un homme d'un
mérite supérieur , qui joignoit à moins de cruauté , un
courage au moins égal au leur. La fortune le destinoit à
anéantirtous cespetitsfauteurs de meurtreset deguerres
civiles. Son nom étoit Kérym. Issu de la tribu des
Zends, il avoit servi sous Nadir et se trouvoit, à la mort
de ce conquérant , dans les provinces méridionales de la
Perse. Chyràzet quelques autres places de ces contrées
se soulevèrent en sa faveur. Assisté de leur secours il
atta.-jue ses rivaux , les défait tour-à-tour et se voit au
bout de quelque temps maître de l' Azerbaïdjan , du
Mâzendérân , d'Aster— Abûd , de Tauryz, de Hama-
dân, de Tekryt, de Ghyrâz, d'Ispahàn , du Ker-
mân et de leurs dépendances , enfin de toute la partie
de la Perse comprise entre le golfe Persique et les
front i W\a Turkie. Cependant il ne voulut jamais
prendre le litce chah (roi) se contentant de celui
de JVakyl (gouverneur). 11 gouverna ou plutôt régna
00 ans, et pendant ce laps de temps, les provinces
soumises à ce grand homme, jouirent de la paix, du
repos et de tous les avantages d'un gouvernement ferme
CÏÎRGNOLOGIQUE. 2to,
et paternel. Les roules furent réparées, des mosquées
s'élevèrent, la police fut faite avec exactitude, et la jus-
tice rendue avec une impartialité sévère. Chyrâz sa
ville favorite, fut embellie el fortifiée ; des collèges , des
bains , des mosquées, des bazars, attestent encore son
zèle pour le bonheur public. Les faveurs de tous gen-
res que Kérym versoit à pleines mains sur ses peuples,
ont laissé une impression tendre, profonde et inaltéra-
ble dans le cœur du petit nombre de Persans de son
temps qui vivent encore. Il mourut âgé de 80 au:;,
le i3 de Ssefer 1193 de l'hégire ( mardi 2 mac;
1779 )• Sa grande clémence s'élendoit jusqu'aux at-
tentats commis contre sa personne. Habile aux exerci-
ces du corps , d'un courage à toute épreuve , la guerre
éloit son élément, et il combattoit toujours à la télé de
ses troupes. Cela n'empêchoit point qu'il ne fût aussi
un politique très-habile ; et quoiqu'il ne sut ni lire ni
écrire , il avoit le goût des lettres , et répandoit ses
bienfaits sur les sa vans et les artistes , les sciences et
les arts. Il recevoit bien les étrangers , surtout les Eu-
ropéens , et les combloit des marques de sa générosité.
( 1779). Zékyr-khân. A peine Kérym avoit-il quitlé
la vie , que 22 officiers principaux s'emparèrent de la
citadelle de Chyrâz , dans l'intention de mettre sur le
trône Aboùl - Fathh - kiiâu , l'aîné des trois fils du
Wakyl : mais Zékyr-khân, son parent, prince ambi-
tieux , riche, plein d'orgueileteruel jusqu'à la férocité,
vint aussitôt les y assiéger avec une armée qu'il leva à
la hâte , et prit la place par trahison, après avoir e>sayé
en vain de la réduire. Tous les officiers furent massa-
crés majgié la parole qu'il avoit donnée , et il incorpora
220 NOTI C F.
le reste de la garnison clans ses troupes. Ce traitement,
ne délivra pas le nouveau monarque de la crainte des
compétiteurs, et les cruautés qu'il exerçoit envers ceux
qui lui donnoient quelqu'inquiélude , n'épouvantèrent
pas un officier dont il sera souvent, parié dans la suite
de cette histoire. L'eunuque Aghâ Mohhammed-khân,
avoit fui de Chyràz pour se retirer à Ispahan le jou r
même de la mort de Kérym , et donnoit de grandes
inquiétudes à Zékyr.
Celui - ci avoil près de lui un parent de Kérym
nommé A'Iy-Mourâd-khân qui détestoit. le barbare usur-
pateur, et profila, pour essayer de le renverser, du
crédit dont il jouissoit à la cour. Zékyr le chargea
de marcher contre Ispahâu et de réduire Aghâ Moh-
hammed. L'occasion étoit trop belle pour la laisser
échapper; feignant de vouloir rendre le trône à Aboùl
Fathh, A'iy Mourâd, corrompit facilement les troupes
qu'on lui avoit confiées, et ne larda pas à lever l'é-
tendard de la rébellion dans la ville que Aghâ Moh-
hammed avoit abandonnée pour se retirer dans le Mà-
zendérân. Zékyr s'avança rapidement pour combattre
son perfide et ambitieux lieutenant, mais la mort l'en
empêcha.
11 étoit arrivé à YezdekhAst et y avoit signalé sa pré-
sence par les cruautés inouïes qui chez lui dégénéroient
en habitude. Sa frénésie s'étoit portée jusqu'à faire
commencer la démolition de la place ; mais 70 de ses
gardes se concertèrent et le massacrèrent dahs sa tente
pendant la nuit. Son corps fut mis en pièces par les au-
tres soldats qui dispersèrent ses membres dans le Camp.
Ainsi périt un des plus exécrables tyrans qvii aient désolé
CHROKOLOGIQUK. .22 î
la Perse, suivant M. Franklin ; mais M. Scotl-Waring,
d'après des témoignages historiques, croit qu'on ne peut
lui reprocher qu'une excessive ambition , des mesures
énergiques et vigoureuses, qui ne préservèrent pas la
Perse de 1 horrible anarchie dans laquelle ce royaume
se trouva plongé après le long et paisible règne du bon
Kérym-khân.
Aboùl-Fathh fut aussitôt proclamé d'une voix una-
nime. A ly Mourâd lui envoya présenter l'assurance
de sa soumission et conserva son gouvernement ; le
nouveau monarque ne jouit pas long-temps de sa for-
tune. Ssâdiq , frère de Kérym et qui avoit été , sous le
règne de ce prince, bevglerbe\ g de Fârs et gouverneur
de Bassrah , s'avança sur Chyrâz avec une petite
armée qui lui étoit dévoviée. 11 entra dans la ville
comme ami ; mais à peine y eut-il mis le pied qu'il se
saisit de son neveu, le fit aveugler, l'enferma et se
mit sa couronne sur la tête.
(1779.) Ssâdiq-khân. Cet acte de cruauté ôta à
A ly Mourâd le besoin de voiler son ambition , il avoit
des droits aussi bien établis que ceux de Ssûdiq et ne
prit point de ménagement pour les faire valoir, il
marcha sur Chyrâz avec douze mille hommes et y
entra par trahison, après un siège de 8 mois, en 1780.
Si quelque chose doit surprendre , c'est que le vain-
queur donna des ordres précis pour qu'on respectât le
droit , la vie , les propriétés des habilans , et qu'il fut
ponctuellement obéi. 11 restoit encore à prendre la ci-
tadelle où Ssâdiq s'éloit retiré avec ses trois fds et sa
famille, elle fut emportée en 3 jours, en 1781. L'usur-
pateur fut d'abord étoitement enfermé, puis aveuglé.
\'12 NOTICE
puis mis à mort, digne châtiment de son forfait. Les
seules victimes qu'on doive plaindre , sont trois de ses
enfans qui partagèrent sa destinée. 11 y en avoit un
4e, que son éloignernent sauva. On l'appeloit Dja'fâr-
khân , il étoit gouverneur de Béyboùn el de Chester.
11 se soumit à Mourâd , mais il de. voit bientôt jouer
un grand rôle sur la scène des révolutions de Perse.
(1781). A'iy Mourâd, Chah fit son entrée dans Chy-
râz six jours après la prise de celte ville, el fut procla-
mé chef du Fârsistân, qu'il abandonna bientôt à son fils
pour se rendre lui-même à Ispahân. Ce même fils fut
envoyé à Thehrân avec une pelitearmée pour combat-
tre Aghâ Mohhammed. On croyoit qu'enfin 1 empire
alloit trouver quelque repos dans un gouvernement uni-
forme, mais il s'éleva encore un ambitieux qui fruslia
les Persans de leur espérance et les replongea dans les
horreurs de la guerre civile. Cet ambitieux étoit Aghâ
Mohhammed ennuque de la tribu i\cs Quatchârs et
gouverneur du Guylân et du Mâzendérân , dont il
s étoit rendu maître à la faveur des discussions san-
glantes élevées'entreSsâdiqet A'iy Mourâd. Il avoit fait
reconnoître son autorité, presqu'en même temps que
Al'y-Mourâd prenoit le tilre de Roi à Chyrâz. 11 délit
les troupes envoyées contre lui , s'empara de Sary une
des principales villes du Mâzendérân, il y fixa son séjour
en 1782, et n'oublia rien de ce qui pouvoit contribuer
à la rendre sure et agréable. Il ordonna la construction
d'une citadelle , d'un palais et de plusieurs bains.
Le palais fut terminé l'année suivante. Les succès
d 'Aghâ Mohhammed provoquèrent l'ambition du gou- '
\ erneur de Khems , grande ville située à cent milles de
CHRONOLOGIQUE. 2.2.'5
Ttjehrân. Dja'far Khan , enhardi encore par le triste
état du Roi qui étoit menacé d'hydropisie , vouloit
marcher sur Ispahân. A'iy Mourâd chah voulut , mal-
gré sa mauvaise santé , et malgré la rigueur delà sai-
son , aller à la rencontre du rebelle. Les routes étoient
couvertes de neiges. Il se fit porter dans une de ces
litières nommées tàkht-rèvàn (trône ou siège portatif),
et mourut à Mourchah Koùréh à trente milles d'Is-
paiiàn en 1784. Son règne fut d'environ quatre ans. Il
s'étoit rendu indépendant deux ans avant de monter sur
le trône. Il fut maître absolu et despotique de lTrâq ,
du Fârsistân , et du Guermsyr, et sut contenir et ré-
primer les ambitieux qui entreprirent de le renverser,
ou au moins voulurent linquiéler.
(1784). DjaYar-Khân et Agbâ Mohhammed. Après
la mort d A ly Mourâd, le gouverneur d Ispahân nommé
Bâqer-khân, jouit pendant quelques instans des hon-
neurs de la royauté , mais il s'enfuit à l'approche de
JJjafar- khân qui le fit prisonnier. Celui-ci fut reconnu»
pour souverain par les principaux personnages du
Fârsistân et de lTrâq ; mais l'approche d'Aghâ Moh-
hammed le détermina à se retirer à Chyrâz dont les
habitans lui étoient particulièrement attachés. A peine
arrivé à Ispahân, Aghâ Mohhammed fut obligé de
retourner dans le Mâzendérân pour y apaiser une
grande insurrection. DjaTar profita de cette circons-
tance pour s'emparer encore d'Ispahân , laissant Chyrâz
aux soins de Loutbf-A'ly son fils aîné. Mais il se vit
obligé de retourner lui-même dans cette dernière ville
au printemps de 1787 , après avoir élé défait plusieurs
fois par Aghâ Mobhammed. Ainsi la Perse se trouva
224 NOTICE
partagée entre deux compétiteurs égaux en puissance,
et qui, dans la crainte de tout perdre , ne cherchèrent
point à tout posséder. Aghâ Mohammed conserva le
Guylânyle Màzendéiân , Ispahàn , Hhamadàn, Tau-
ryz et les dépendances. Dja'far régna dans Cbyrâz,
fut maître de Bévboùn et de Chester. Yezd et le
Kermân lui payèrent tribut ; mais il eut à calmer des
séditions et à combattre des compétiteurs en sous-
ordre, pour sa portion d'empire : il parvint heureuse-
ment à les réduire.
Le plus redoutable de tous se compétiteurs, étoit cer-
tainement Aghâ Mohhammed. Le nom seul de cet eu-
nuque répandoit la terreur parmi les troupes de Dja'far,
qui fuyoit à l'approche de ce rival redoutable, et par-
venoit ainsi à se soustraire à ses poursuites; mais il ne
put échapper au poison et au fer de deux conspirateurs
qui le firent périr à Chvrâz, le 14 mai 1797,
Un de ces deux conspirateurs nommé Séïd Mourâd-
khân fut proclamé roi , et on écrivit des lettres en son
nom aux différens petits gouverneurs , dépendans de
Chyrâz; mais il fut bientôt obligé de prendre la fuite,
et ne reparut plus sur la scène politique.
(1797.) Louthf-A'ly-khân fut assez heureux pour se
sauver à Aboùchehr, sur le golfe Persique. Le Cheykh
ÎSàsser l'accueillit , lui promit des secours. En trois
mois il mit à sa disposition des forces capables d'en-
treprendre le siège de Chyrâz. Aussitôt Louthf-A'ly
s'avança contre cette ville. Seyd Mourâd-khân vouloit
l'arrêter dans sa marche , mais la trahison de quelques-
uns des principaux seigneurs de son parti l'en em-
pscha. Son frère fut livré , mis à mort , et il n'eut
lui-meme
CHRONOLOGIQUE. ' 2.2.5
hli-mêmé que le temps de prendre la fuite pour échap-
pera un sort pareil. Louthf-A'ly arriva devant Chyrâz,
sans avoir rencontré d'obstacles. Le peuple le reçut
avec. iies. cris de joie , et lui livra ses ennemis. Cepen-
dant Aghâ Mohhainmed s'avançoit à marches forcées.
Loutbf-Aly, après avoir mis Ghyrâz en état de dé-
fense , courut à sa rencontre , mais il fut défait com-
plètement. Aghâ Mohliamrned , au lieu de le pour-
suivre, vint droit à Chyrâz. Sa tentative contre celte
ville ne lui réussit point : il l'assiégea pendant trois
mois , et fut obligé de reprendre la route de Thehrân.
Après avoir fait un assez long séjour dans cette nouvelle
capitale de ses états, il se rendit, en 1790, dans
l' Azerbaïdjan.
Louthf-A ly avoit employé ce temps à recruter une
nouvelicarmée. A peine vil-il son compétiteur éloigné,
qu'il résolut d'attaquer Kerman. En effet, il réunit
tous ses efforts pour s'en rendre maître , et il y seroit
parvenu sans 1 impéritie de ses ingénieurs. L hiver,
dont la rigueur fut extrême, acheva de jeter le décou-
ragement parmi ses soldats , dont une partie mourut
de misère, L'autre déserta. 11 eut beaucoup de peine à
ramener les débris de son armée à Cbyrâz, où il
arriva sur la fin de Tannée 1790.
Ce nouveau revers n'abattit point son courage à
l'épreuve de tous les coups de la foi tune. 11 répara ses
pertes, et marcha contre Bâbâ-khân , neveu d'Agb.1
Mohhamnaed, et aujourd'hui roi de Perse, sous le nom
de Fathh A'iy-châh. Celui-ci commandoit en l'ab-
sence de son oncle. Les deux armées éloient à peu de
dislance Tune de l'autre , lorsqu'au milieu d'une nuit
Tome X, P
22G NOTICE
obscure, plusieurs corps de celle de Louthf-Al'y firent
feu sur son quartier et le pillèrent, par la trahison
de Hhâdjy Ibrâhym et de ses deux frères. Le monar-
que , hors d'état par cette défection de rien entre-
prendre contre son ennemi , se retira vers Chyrâz avec
le peu de troupes qui lui étoit resté fidèle. Mais le Gou-
verneur de la citadelle trempoit dans la conspiration.
Nombre de gens échappés de Chyrâz venoient gros-
sir journellement la petite armée de Louthf-A'ly-khân.
Son compétiteur sentit alors la nécessité de l'écraser
avant qu'il eût réparé toutes ses pertes , et Hhâdjy
Ibrâhym s'avança contre lui avec le cheykh Nasser.
Louthf-À'ly leur épargna la moitié du chemin, tomba
sur eux avant qu'ils eussent été joints par toutes leurs
forces, les mit en déroute et poursuivit les fuyards. Il prit
Kâzroùn et plusieurs autres places voisines de Chyrâz.
Louthf-A'ly profita de ces avantages multipliés
pour faire une tentative sur Chyrâz et vint asseoir
son camp devant cette place. Hhâdjy Ibrâhym sortit
de la citadelle avec un renfort qu'il avoit reçu d'A-
ghâ Mohhammed, et sa garnison. D'abord il eut l'avan-
tage ; l'armée de Louthf-A'ly se débanda, et les
vainqueurs au lieu de la poursuivre se mirent à piller
le camp ; mais Louthf-A'ly , qui avoit tenu ferme avec
■un petit corps de troupes, tombe à son tour sur les pil-
lards, en tue une partie, disperse le reste, rallie son ar-
méeet remporte une victoire éclatante. Hhâdjy Ibrâhym
reconnut l'impuissance où il étoit de résister de vive
force , à la fortune de son antagoniste. 11 se mit à faire
enlever par ses partis tous les renforts qui lui arrivoient.
Cet expédient contraignit Louthf-A'ly de lever le
CHRONOLOGIQUE. 227
siège de Cbyrâz. Il se retira sur Zergoùn , place qu'il
auroit prise par intelligence, s il n'eût été trahi par son
secrélaire. Il apprit en même temps qu'Aghâ Moh-
hammed s'avançoit , il se retira lorsqu'il le sut à peu
de distance , et voulut le surprendre au milieu de la
nuit. D'abord les troupes d'Aghâ Mohhammed firent
une vive résistance. Tout autre que Louthf-A'ly eut
battu en retraite ; mais lui « fondant surl'ennemi, comme
» un loup affamé se jette au milieu d'un troupeau sans
» défense , porte la destruction partout où il passe. >»
Il rend le courage aux siens par son exemple; force le
camp , met l'ennemi en déroute, et le poursuit après
en avoir fait un carnage affreux. Cette victoire sem-
bloit décider la lutte ; mais la fortune d'Aghâ Moh-
hammed lemporta sur le courage, la force et l'ha-
bileté du vainqueur. Celui-ci croyant son rival au
nombre des fuyards fait cesser le carnage et attend le
jour ; mais à peine l'aurore commençoit-elle à paroître
qu'on apprit qu'Aghâ Mohhammed étoit encore dans
son camp. Aussitôt les troupes de Loutlif-A'ly saisies
d'une terreur panique, l'abandonnent et prennent la
fuite. Il se dirigea en toute hâte vers Kermân , dont le
gouverneur, instruit de son infortune, refusa de lui
ouvrir les portes. Ainsi il se vit tout vainqueur qu'il
étoit , obligé de fuir dans le Khorâçân.
Aghâ Mohhammed, après ce coup de fortune inat-
tendu , se rendit à Chyrâz ; punit les habitans de lui
avoir résisté autrefois , fit raser les murs , démolir les
fortifications de la ville. Le tombeau de Kérym khan
fut brisé , et on livra les restes de ce prince aux
insultes d'un peuple qu'il avoit comblé de bienfaits.
228 NOTICE
M. Scott-Waring a reconnu la pierre sépulcrale û*e
ce tombeau dans un jardin de Chyràz.
Louthf-A'ly avoit trouvé un asile près de Myr
Hhaçan khân. A peine fut-il informé de ces événement
ultérieurs, qu'il résolut de tenter encore une fois la fur-
tune avec moins de deux mille hommes. Yczd tomba
d'abord eu son pouvoir, et le butin qu'il y fit le mit
en état d'augmenter ses forces. Abregoùii est enlevé par
surprise ; il prend d'assaut le fort de Tauryz , échoue
devant Dàràb , et plusieurs autres villes, et veut sur-
prendre le camp de l'ennemi. Son dessein transpire et
il est forcé d'en venir aux mains. Déjà la victoire
s'étoit presque décidée en sa faveur, lorsqu'un gros de
Kourdes charge ses troupes et les met en déroute.
Louthf-A'ly songea après cette défaite à aller im-
plorer le secours du souverain de Qandahar et de Kâ-
fcoul. Il étoit en marche, lorsque des lettres de deux
de ses partisans lui arrivèrent, l'invitant à se mettre à
la tète d'un nouveau corps de troupes qu'ils venoient
de lever. Louthf-A'ly ne balance point ; il rebrousse
chemin , les joint , marche incontinent avec eux contre
Kerman qu'il emporte d'assaut.
Aehà Mohliammed informé de ces nouveaux succès
résolut d'aller à la rencontre de Louthf-A'ly. Un
corps qu'il envoya en avant fut défait sous les murs de
Kermàn ; mais enfin le siège de la place fut formé.
Il duroit depuis quatre mois, lorsque trois mille en-
nemis introduits dans la forteresse par des soldais de
la garnison , en furent chassés aussitôt par Louthf-
A'ly ; mais douze cents autres ayant été reçus quelque
temps après par le gouverneur , Louthf-A'ly, que la
CHRONOLOGIQUE. 22g
désertion des siens meltoit dans l'impossibilité de dé-
fendre la place plus long-temps, s'empara d'une porte,
d'où, aprèsdes prodiges de valeur, il partit, suivi de trois
personnes seulement, et se retira à Qom. Le gouver-
neur de cette ville avoit un frère prisonnier entre les
mains d'Aghâ* Mohhammed ; voulant le racheter par
une trahison, il songea au moyen de se saisir de Louthf-
A'iy. Il s'avança avec une troupe de gens armés.
Louthf-A'ly crut lui échapper par la vitesse de son
cheval, mais un coup de feu le démonta. Alors il
attendit ses ennemis de pied ferme, et les combattit
jusqu'à ce qu'affoihli par deux blessures , il fut con-
traint de céder au nombre. Agita* Mohhammed entre
les mains de qui il fut livré, le fit mettre à mort. Ses
restes ont été déposés à Thehrân dans le tombeau d'un
fils d'îmâm. Cet événement qui eut lieu en 1794) dé-
truisit toutes les espérances de la famille dés Zends ,
qui devoit son élévation et sa célébrité au généreux
Kérym-khân. Celle des Qâtchâr prévalut et est main-
tenant affermie sur le trône de Perse , de manière à
ne pas craindre les mécontens , ni les partisans de ses
anciens antagonistes.
(1794) La mort de Louthf-A'ly khan, laissa Aghâ
Mohhammed khan maître absolu et même paisible
de toute la Perse. Quoiqu'invcsli de l'autorité su-
prême , cet eunuque ne voulut jamais prendre le titre
de chah, roi; nous ignorons le véritable motif de
cette modestie. Nous serions tenté de ne l'attribuer
qu'au sentiment pénible que lui inspirait l'état auquel
on l'avoit réduit , si nous n'avions déjà cité l'exemple
de Kérym-khân. Une guerre opiniâtre et dangereuse
S.6o NOTICE
avec la Russie, empêcha ce prince rie goûter les dou-
ceurs de la paix rétablie dans l'intérieur de ses états.
Il étoit sur le point de réaliser un expédition qu'il
méditoit depuis long-temps contre l'empire Othoman,
ce qui causoit les plus vives alarmes au dyvân de
Conslantinople , quand il fut assassiné en 1797 par un
de ses esclaves. îi put encore, avant de rendre le dernier
soupir, transmettre l'autorité suprême à Bâbâ-khân
son neveu, nommé aujourd'hui Falhh A'iy-châh , et
désigner même le troisième fils de celui-ci, A'bbâs
Myrzâ pour succéder à son père.
(171)7) Fa th. h A'iy-châh, âgé maintenant (en 1810)
d'environ 42 ans , résidoit à Chyràz dont il étoit gou-
verneur , quand il apprit la mort de son oncle. 11 ne
perdit pas un seul instant pour se rendre à Thehrân ,
et fut assez heureux pour s'emparer de cette ville qui
renfermoit , non-seulement les trésors, mais encore
îes principales familles de l'empire , de manière qu'il
eut a la fois tous les moyens de se concilier le dévoue-
ment des soldats, et la fidélité des officiers et. du gou-
verneur. 51 lui fut donc très-facile de s'établir sur un
trône pour lequel il ne se présenta qu'un seul compé-
titeur redoutable. Ce compétiteur , nommé Ssâdeq-
khân , avoit, immédiatement après la mort d'Aghâ
Mohhammed-khàn , levé une armée très-nombreuse,
dans l'espoir de s'assurer des trésors de l'empire qui
étoient immenses. Enfin, il avoit pris les ornemens
royaux ; mais sa défaite signala l'arrivée de Bâbâ-khân, et
son avènement au trône. Celui-ci crut devoir changer
aussitôt ce nom en celui de Fathh Aly et n'hésita pas
à y ajouter le titre suprême de chah, qu'aucun de&
CHRONOLOGIQUE. 23(
souverains éphémères delà Perse n'avoit osé S'arrogei
depuis l'extinction de la famille de ÎNâdir.
Les quatre ou cinq premières années du règne de
Fathh-Aly furent assez paisibles ; mais les envahisse-
mens successifs de la Russie le long des bords de la
mer Caspienne et dans les provinces limitrophes, pro-
voquèrent une rupture entre les deux états. Non con-
tent d'avoir obtenu du dernier prince Héraclius la
cession de la Géorgie , l'empereur de Russie envoyoit
souventdes vaisseaux àl'embouchure du Phase, et s'oc-
cupoit d'établir dans différens cantons voisins, des forts
et des postes militaires capables de favoriser ses vues
ultérieures sur des provinces de la Perse qui étoient à
sa convenance. Les explications demandées au cabinet
de Saint-Pétersbourg n'ayant point paru satisfaisantes
au dyvàn de Thehrân , les hostilités commencèrent.
La campagne de i8o3 ne fut pas avantageuse aux
troupes persanes , qui n'ont aucune discipline , leurs
chefs étant absolument étrangers à la tactique euro-
péenne. Leur souverain ne tarda pas à s'apercevoir de
son inégalité dans cette lutte , et il n'ouvrit qu'à regret
la campagne de 1804 : il prévoyait que cette campa-
gne lui seroit encore plus désavantageuse que la pré-
cédente , et ne se flatloit pas , s'il n'éloit secouru par
une puissance d'Europe , de reconquérir les places
enlevées par l'ennemi. Peu de temps après son avè-
nement au trône , il avoit vu arriver à Thehrân un en-
voyé de la compagnie anglaise parti de Bombay, le
4 janvier 1799. Le nom du capitaine J. Malcolm ,
et celui des personnes de sa suite sont encore cités par
les Persans avec les éloges hyperboliques du style orien-
232 NOTICE
tal , à cause des sommes énormes que ceux-là répandi-
rent le long de la roule depuis Aboù-ehehr jusqu'à
Thehrâh ; mais leurs propositions ridicules et même
injurieuses furent re jetées avec indignation par le chah
et par ses ministres. Celle ambassade , comme nous
venons de le remarquer, laissa parmi le peuple, et
probablement aussi parmi les grands , un vif souvenir
de la libéralité et de l'opulence britannique ; le dy-
van persuada au souverain qu'il ne devoit pas se lais-
ser surpasser en magnificence et en générosité par une
associai ion de marchands. Il fut donc résolu qu'on
rendroit la visile. Mais comme cet acte de politesse ne
devoit rien coûter au trésor impérial , on décora du
titre d'ambassadeur du CHAH, de l'lyrân , un riche
marchand d'Ispahân et de Chyrâz. Hhâdjy Khalyl
reçut et ne put refuser , sous peine de perdre sa for-
tune et la vie , ce pénible et dispendieux honneur ; il
lui fut enjoint de se montrer, à ses frais, aussi géné-
reux que l'avoil élé le capitaine Malcolm.
Cet ambassadeur s'embarqua au port d'Aboù-
chehr en 1802 , et aborda à Lombav, qui devoit être
le terme de sa mission et de sa vie. L'agent de la Com-
pagnie anglaise dans celte ville lui fit donner une garde
d'honneur , composée de cipayes, qui sont presque tous
des hommes d'une belle taille el d'une figure plus belle
encore. Fidèles observateurs de leur religion, ils sont
pénétrés d'une profonde et juste horreur pour un
crime passé en usage parmi plusieurs nalions orien-
tales. Indigné des provocations (pie lui adressoit un
des principaux personnages de l'ambassade, un cipaye
le poignarda, et il s'engagea , entre les Persans et leurs
CHRONOLOGIQUE. 20.3
propres gardes , un combat clans lequel l'ambassadeur
poid il la vie, le i5 juillet 1802. Le conseil suprême de
Calcutta, alarmé d'un événement aussi tragique , char-
gea M. Manesti son résident à Bassrah , où il fait un
immense commerce de chevaux arabes, de se rendre à
la cour de Thehrân , et d'y exposer le fait dans les plus
grands détails ; il devoit aussi revenir adroitement sur
les propositions déjà faites inutilement par M. Mal-
colm. Chargéd'immenses présens, M. Manesti alla trou-
ver la courqui s'établit pendant les chaleurs de Tété dans
un camp près de Sullhânyèh, c et oit au mois de juillet
1800. Le neveu de l'ambassadeur persan poignardé à
Bombay, reçut bientôt ordre d'aller recueillir la fortune
de son oncle, et d'ouvrir de nouvelles négociations avec
la Compagnie. Mobbammed Naby-khàn , c'étoit le
nom du nouvel ambassadeur persan , accompagna
M. Manesti jusqu'à Bassrah , où il s'embarqua sur un
vaisseau delà Compagnie anglaise qui surgit d'abord à
Masqat, et se rendil à Bombay , le 18 octobre i8o5au
moment même où le lord YY ellesley cédoit le gouver-
nement général des Indes au lord Cornwallis, qui
mourui cinquante - deux jours après son installation.
Après avoir séjourné cinq mois à Bombay , il se ren-
dil à Calcutta, où le gouverneur général provisoire lui
donna audience publique , le 20 avril 1806. Toutes ces
négociations n'offroient aucun résultat satisfaisant pour
la Perse , et n'arrètoient pas les progrès chaque jour
plus inquiétans de la Russie. Pénétré d'admiration
pour nos armées, dont une foible partie des exploits ,
tant en Egypte et en Syrie qu'en Allemagne, étoit venue
frapper ses oreilles, le Chah résolut de réclamer l'a p-
2Î+ NOTICE
pui du gouvernement français. Ses ouvertures trans-
mises dès 1804 à notre ambassadeur à Constantinople,
provoquèrent l'envoi successif de MM. Romieu et
Jaubert : on connoît la triste fin du premier qui
périt à Thehrân au mois d'octobre 1 8o5.
M. Jaubert, arrivé à Constantinople au mois d'avril
de la même année , en partit le 28 mai pour se rendre
à Thehrân ; arrêté sur le territoire persan même par
les agens de Mahhmoùd , pâcha de Baïazyd , il fut re-
conduit clans cette dernière ville, et enfermé pendant
plus de huit mois dans une citerne sèche. 11 est peu de
nos lecteurs qui ne se rappelle la simple et touchante re-
relation de celte horrible captivité , pendant laquelle le
jeune et estimable diplomate conserva toute la dignité
convenable à son honorable mission , et montra un
courage inébranlable. La victoire d'Austerlitz, qui ré-
pandit la terreur parmi les ennemis de la France , et
la mort du pacha de Baïazyd, terminèrent la captivité
de M. Jaubert, qui arriva à Thehrân au mois de mai
1806: au moment où un ambassadeur persan parloit
pour se rendre auprès de l'Empereur qu'il joignit à
Tdsit. C'est à M. Jaubert qu'il appartient de raconter
les événemens qui précédèrent et suivirent son arri-
vée à Thehrân , et les circonstances de son séjour à la
cour de Perse ; ce ne sera pas un des articles les moins
intéressons, ni les moins instructifs delà relation de
ses longs et pénibles voyages , qu'il prépare , et qui
est généralement attendue avec impatience.
Fathh A'iy est originaire de la tribu nomade des
Oâlchâr, connus depuis long-temps parleur valeur
guerrière , et qui campent ordinairement dans les
CHRONOLOGIQUE. 2.35
environs de Thehrân. Malgré son origine agreste ,
il aime passionnément les arts, et cultive lui-même
la poésie avec succès. Un recueil intitulé Zèynât âl~
Madâïhh ( Ornemens des éloges) , renferme ses poé-
sies et celles du prince des poètes de sa cour, qui
est une espèce de poêle lauréat , nommé Fathh
A'iy - khan. Ajoutons à sa gloire que , loin d'être
jaloux de ses rivaux dans la carrière poétique, il
leur accorde une protection toute particulière. Le
gouverneur de Kâchân ne doit ce poste important
qu'à son talent poétique. A l'époque de son installa-
tion , il envoya à son souverain un très-beau poè'me
en langue persane , et ce présent fut mieux accueilli
qu'une somme d'argent très-considérable offerte dans
une pareille circonstance par un autre gouverneur.
L'éloignement (\es Musulmans pour l'art de la
peinture, et les défenses du Qoràn qui proscrit toute
espèce de représentation humaine, ne l'ont pas em-
pêché de créer à sa cour la charge de premier peintre,
et l'on peut se former une idée du talent de cet
artiste par le portrait de son souverain, qui le donna
lui-même à M. Jaubert. Ce tableau , qui a été ex-
posé pendant trois mois dans une des salles du Mu-
sée Napoléon , est , comme toutes les peintures per-
sanes , entièrement dépourvu de perspective ; mais
les couleurs en sont brillantes, et les détails d'un
fini très-précieux.
Fathh A ly chah, n'épargne enfin aucun soin pour
rendre à ses sujets ce caractère doux, aimable et spiri-
tuel qu'un siècle de révolutions n'a pu entièrement
dénaturer. 11 a lui-même des manières très-nobles ,
236 NOTICE
on ton affable , et toutes (es qualités extérieures des
princes persans , contemporains de Chardin. Il rem-
porte pour la beauté du physique sur la plupart de ses
sujets, la longueur prodigieuse de sa barbe leur pa-
roït une preuve évidente de la faveur divine, et forme
à la fois l'objet de leur admiration et de leurs entre-
tiens. Le peu d'importance des guerres qu'il a eues
jusqu'à présent à soutenir, ne lui a pas fourni encore
l'occasion de montrer jusqu'à quel point il possède une
qualité bien précieuse aux yeux des Persans , la va-
leur , car c'est parmi eux un axiome généralement
reçu que « celui-là n'est pas digne de la couronne, qui
» n'a pas éprouvé le tranchant de l'épée , ou au moins
» qui ne s'y est pas exposé. » 11 fait , à la vérité, tous
les ans des excursions dans le Khorâçân , mais bien
moins pour réduire cette province , dont il ne possède
qu'une partie , et qui se montre constamment rebelle
envers lui , comme elle l'a souvent été envers la plupart
de ses prédécesseurs, que dans l'intention d'accoutumer
ses soldats aux manœuvres et aux fatigues de la guerre.
II a créé une décoration nommée V Ordre du Soleil r
sans doute , parce que depuis très-long-temps un so-
leil levant derrière un lion, constitue les armes ou l'em-
blème de la Perse. Celte décoration ne se donne
qu'aux étrangers. Il en est de même de VOrdre du
Croissant fondé par le sulthân Sélym III , en faveur
des chrétiens de distinction qu'il affeclionnoit.
La cour de Thèhrân offre un luxe et une magnifi-
cence dignes d'un puissant monarque et d'un empire
vaste et florissant. Lorsque l'empereur accorde une
audience publique , ses nombreux enfans se rangent
CHRONOLOGIQUE. lil/
sur une seule ligne , à partir du trône ; ses minisires et
les grands se tiennent debout derrière lui. Dans la
salle et aux environs sont dispersés plus de deux mille
gholâm châhy , espèces de pages enrôlés dès leur
tendre enfance, et qui ne connoissent d'autre père
que le monarque (voyez tom. II , pag. 198). La per-
mission de s'asseoir à ces audiences n'est accordée
qu'aux ambassadeurs et envoyés des puissances étran-
gères, et, jecrois, au Cheikh âl-îslâm, ou chef de la
religion. Le monarque se "revêt quelquefois de tous
ses ornemens et de ses joyaux , et s'il se trouve exposé
aux rayons du soleil , on ne peut alors arrêter les yeux
sur sa personne : on assure que c'est de tous les po-
tentats du monde celui qui possède les plus beaux
diamans. En effet , toutes les pierreries de quel-
que prix, existantes dans ses états, ont été , par dif-
férentes circonstances, rassemblées dans ses écrins ,
et une grande partie de ces diamans provient du tré-
sor impérial et du sac de Debly. On a vu précédem-
ment que Nadir- cbâb transporta de l'Inde en Perse
toutes les pierres précieuses accumulées depuis plusieurs
siècles par les monarques de l'Inde et par leurs nâbâb
ou gouverneurs. Quoique plusieurs des ebameauxebar-
gés de ces riebes dépouilles aient été abîmés dans les
précipices du Oandabâr, on conserva encore une assez
grande quantité de diamans et de pierres précieuses ,
pour établir une tente et un trône qui furent brisés et
partagés entre les successeurs de Nadir ; toutes leurs
propriétés sont tombées au pouvoir de l'atlih A'iy-
châb. Parmi ces innombrables pierreries, il est deux
diamans remarquables par leur grosseur, et places au
a38 notice
milieu de la riche plaque qui couvre son avant-bras ;
l'un est un brillant nommé déryàï-noùr , océan de
lumière ; et l'autre une rose appelée Koulip-notirl, mon-
tagne de lumière. Falhh A'Iy chah ne paroît pas avoir
jusqu'ici adopté la précaution atroce que prenoientles
Ssofys , de crever les yeux aux princes que leur nais-
sance plaçoit assez près du trône pour inspirer des in-
quiétudes au monarque régnant. Un de ses frères,
nommé Hhocéïn Qouly - khan , a pris deux fois
les armes , et se trouve suffisamment en sûreté dans
un édifice sacré qui lui sert d'asile. Il y est gardé
avec tant de vigilance , qu'il lui seroit difficile de
s'évader; et la modération du roi, dans cette cir-
constance , prouve bien plus son respect pour les
volontés de sa mère, que celui qu'il porte au lieu que
le coupable a choisi pour retraite.
Myr A'iy-khân son fils aîné , est un prince auda-
cieux, entreprenant, estimé et chéri des soldats;
mais il a manifesté dès sa tendre enfance un caractère
intraitable et sanguinaire. Aghâ Mohhammed , son
grand-oncle , et l'auteur de l'élévation de sa famille ,
avoit pour lui beaucoup d'amitié , et le trailoit avec
une tendresse particulière. Un jour il lui demanda ce
qu'il feroit s'il étoit roi : « Je te ferois périr, » répon-
dit sans hésiter le jeune A'iy-khàn ; il avoit alors cinq
ou six ans. Cette réponse mit Aghà Mohhammed
dans une si violente colère, qu'il ordonna d'étran-
gler ce jeune monstre, et l'arrêt eut été exécuté, si
la mère tle Fathh A'Iy - chah , qui étoit présente ,
n'eût apaisé le prince justement irrité, et obtenu la
grâce du coupable ; ces dispositions , autant que
CHRONOLOGIQUE. a3g
l'illégitimité de sa naissance (il est fils d'une esclave},
ont sans doute déterminé son oncle à l'écarter du trône;
et celui-ci, loin de dissimuler son mécontentement,
annonce hautement que cette décision n'est pas à
l'épreuve de son sabre, ou qu'il périra de celui de son
frère. On peut, dès à présent , prévoir quelles scènes
affreuses se renouvelleront à la mort du monarque ré-
gnant, malgré les sages dispositions d'Aghâ Mohham-
med en faveur d'A'bbâs Myrzâ , né d'une mère qâ-
tchâr, c'est-à-dire, de la tribu d'où la famille royale
est originaire. Ce ChâJi-zâdèJi ( fils de roi ) , comme
le qualifient les Persans , joue déjà un rôle assez im-
portant dans Tétat ; il est gouverneur de Tauryz , où il
exerce une espèce d'autorité suprême , a une cour
considérable , et jouit des honneurs qu'on rend aux
souverains. Il est d'une taille médiocre, sa figure,
quoique pâle, a beaucoup de majesté et de douceur ;
deux sourcils bruns et très-épaisse joignent au-dessus
de ses deux grands yeux noirs ; sa démarche est fière
et son air vraiment martial : il aime passionément les
exercices militaires. Sa profonde aversion pour les
Russes perce à chaque instant dans sa conversation ,
et se manifeste dans ses traits toutes les fois qu'il parle
de ces importuns et dangereux voisins : il a donné de >
nombreux témoignages de son amitié pour les Fran-
çais , et de l'enthousiasme que lui inspirent les hauts
faits d'armes de son oncle ; c'est ainsi qu'il appelle
l'empereur Napoléon.
2.^0 NOTICE
ÉTAT ACTUEL DE LA PERSE.
D'après les rcnseigncmens les plus récens (i) , les
provinces qui composcnl le royaume de Perse, gou-
verné par Fathh A'iy cbàh, sont: l' Azerbaïdjan , le
Guylân, le Mâzendérân , le Kourdistàn persique ,
1 Iraq a'djem ou persique., les trois quarts du Kiiorâ-
çân, le K'noùzistàn, le Fârsistân , le Dechtistân, et
le Kermàn.
Les Oùzbeks possèdent le terriloire de Merve en
Khorâçâu ; celui d'Hérât appartient au souverain de
Oandahâr, du Kaboul et du Kacherayr, à qui la
cour de Tliehrân n'accorde que le titre de Vâly (2).
Les habitans modernes de la Perse sont, partie
authoctones et à demeure fixe , et partie nomades et
errans.
Les premiers se nomment thàt ou tâdjyh , et sont
regardés comme des serfs par les tribus errantes et
indépendantes.
Ces thàt ou tâdjyh , établis principalement dans les
villes et dans les villages, sont issus d'Arabes, d anciens
Guèbres, de Juifs, de Chrétiens qui ont été contraints
d'embrasser l'islamisme. Ils se livrent aux sciences ,
aux arts , à l'agriculture; ceux qui se distinguent par
leurs connoissances et leur talent pour l'intrigue , sont
(1) Une grande partie de Ces rcnseignemens a été recueillie
par M. Joannin , chevalier de l'Ordre du Soleil. Cet habile
et savant agent diplomatique a résidé long-temps à Tauryi ,
auprès du prince A'bbâs Myrzâ , dont il s'étoit concilie la
confiance et l'amitié.
(2) Voyez sur ce mot ma note, tom. II , pas;. 112.
appelés
CHRONOLOGIQUE. S.^1
appelés aux emplois civils du gouvernement et aux
fonctions ecclésiastiques.
L'islamisme est partagé , presque depuis son éta-
blissement , en deux sectes ou communions. Les par-
tisans d'une de ces sectes se nomment simnyy , ou
sunnyyèh , les autres chj'iah (*). Ils se haïssent et se
maudissent avec un acharnement commun aux fana-
tiques de tous les pays. La grande majorité des Mu-
sulmans Persans est chy'ite ; les plus exaltés* d'en-
tr'eux forment une autre secte nommée A ly-iUlah f
ou A'iy âllahy , qui regardent A'iy comme l'égal de
Dieu (alla//) , et hahitent principalement au nord
«lu Qandahâr et du Kaboul, près des sources du
Djyhhoùn (l'Oxus) et de celles du Sind (l'indus) et
dans le voisinage de Kachân. On évalue leur nombre
à 2 ou 3oo,ooo âmes. On trouve quelques sunnys
dans le Kourdistân et sur les frontières occidentales.
Les chrétiens établis dans ce royaume sont pour la
plupart des Arméniens schismatiques, qui se montent
au plus à 70,000 âmes. Leur patriarche réside dans le
couvent d'Echs- Miazin à trois lieues d'Erivân. Ces
chrétiens habitent principalement les provinces sep-
tentrionales. Ils ont souffert plus que les autres Persans
des troubles qui ont agité le royaume , depuis la des-
truction de la dynastie des Ssôfys. Le faubourg de
Djulfah que A'bbâs le grand avoil fondé, auprès d'Is-
pahân, pour les Arméniens , qu'il y transporta en 1604,
n'offre plus que des monceaux de ruines, parmi les-
quels errent des malheureux accablés de misère et de
(*) Voyez tom. VI ; pag. i~3.
Tome X, G
^4-2 NOTICE
vexations. Outre un tribut annuel de i,5oo toumâns
(environ 36,ooofr. ) qu'ils sont obligés de payer au
gouvernement , ils éprouvent encore des avanies très-
fréquentes qui se montent quelquefois à une somme
plus considérable que le tribut même. On rencontre
encore quelques Arméniens dans l' Azerbaïdjan , dans
les cantons de Mérâghah , d'Ourmyéh , de Salntàs,
de Tauryz (ou Tebryz) , de Qarah-bâgh et d'Erivân.
Le très-petit nombre de catholiques qui se trouvent
en Perse , sont nés en Turkie et aux Indes.
Trente à trente-cinq mille juifs méprisés et misé-
rables , végètent et rampent a Ispabân , à Chyrâz , à
Kachân , à Thehrân et dans quelques cantons de
l' Azerbaïdjan.
11 ne reste plus maintenant qu'un très-petit nombre
de Guèbres ou Parsys. Ces anciens habitans de la
Perse , fidèles à la religion de leurs pères, ont été
exterminés par les fanatiques musulmans ; et les nom-
breux villages qu'ils habitoient au midi d'Ispahân , dé-
truits dans les dernières gueires civiles de la Perse. Les
foibles restes des habitans de ces villages se sont réfugiés
dans les environs d'Yezd et dans la province de Kermân.
Les saby ou chrétiens de Saint-Jean dont parle
Chardin ( tom. VI, p. i36 etsuiv.), sont maintenant
confinés dans le Khouzistân.
Les tribus errantes et guerrières répandues dans la
Perse, sont au nombre de quatre, distinguées chacune
par la langue qu'elles parlent.
La plus nombreuse et la plus brave se nomme
langue turke; la seconde, langue kourde; la troisième,
langue loùre ; la quatrième, langue arabe.
CHRONOLOGIQUE. r>43
La langue turke forme l\\ divisions ou familles. Dans
la première sont les Efchâr, établis principalement dans
l'Azerbaïdjân,; elle est composée d'environ 88,000 in-
dividus. Nous nommerons encore ici la tribu des
Qâtchâr quoiqu'elle soit peu nombreuse ; mais elle a
l'honneur d'avoir donné naissance au souverain actuel
de la Perse. Au reste les Qâtchâr n'en sont pas moins dé-
testés des autres tribus et de la nation entière. Ils sont
au nombre de 4°, 000 individus. Sans nous appesantir
ici sur de plus longs détails , relativement aux noms
de ces différentes tribus et aux cantons qu'elles habi-
tent , il suffit, pour remplir le plan que nous noua
sommes tracé , de dire que la langue turke contient
4.16, 5oo individus ; la langue kourde , 9 tribus et en-
viron 90,000 âmes ; la langue arabe, composée de fa-
milles originaires d'Arabie qui ont oublié leur langue
maternelle , parlent un persan corrompu : les 9 tribus
qui composent cette langue forment 90,000 individus.
La langue loùre est la moins riche des quatre. Cette
langue , dont le nombre des tribus ne s'élève qu'à six,
n'est pourtant pas la moins considérable, puisqu'on y
compte 114,000 âmes. Il y a encore assez grand nom-
bre d'autres tribus dont la population est inconnue.
Je ne parlerai pas ici du système politique de la Perse,
parce que la charte constitutionnelle de tous les étals
despotiques , ne réside que dans la volonté du souve-
rain. La liberté civile, la sûreté individuelle , enfin ,
les véritables bases de l'organisation sociale sont in-
connues aux Persans comme à presque toutes les na-
tions asiatiques. Cependant il est des usages, de sim-
ples règlemens auxquels leur ancienneté donne force
Q *
244 NOTICE CHRONOLOGIQUE^
de lois , et qui résistent à toutes les catastrophes poli-
tiques. C'est ainsi, comme l'observe M. Scott- Waring,
que la plupart des charges qui existoient du temps de
Chardin, ont été conservées jusqu'à présent, au moins
nominativement ; et la lecture de ce voyageur peut
donner une idée du gouvernement actuel, qui est beau-
coup plus doux q".e celui des Ssofy ; car, loin d'abu-
ser du droit de conquête que lui a transmis son oncle
Aghâ Mohhammed , il faut avouer que Fathh A'iy
Chah traite ses sujets avec une bonté paternelle 7
tâche de répandre parmi eux le goût des arts utiles et
des lettres ; et , comme je l'ai observé ailleurs, n'ou-
blie rien pour leur rendre cet ancien caractère natio-
nal, de douceur, de politesse et d'amabilité, qui
avoit valu aux Persans le nom de Français de l'Asie ,
el que n'a pu détruire entièrement un siècle de cala-
mités et de révolutions.
FIN DE LA NOTICE CHRONOLOGIQUE.
l\\\\V\\\\
TABLE DES MATIERES
CONTENUES
DANS LES VOYAGES DU CHEVALIER CHARDIN-
Vbas le geand , roi de Perse ;
causes et détails de sa guerre
et de sa conquête de Géor-
gie , tom. Il , pag 52 ; il
ruine l'Arme'nie . 3o4; re-
prend Tauris sur les Turcs,
et établit l'usage du mous-
quet , 343 ; fait ruiner le
cliâteau de la Pucelle , 367 ;
transporte la demeure des
rois de Perse à Ispahan ,
378 ; et pourquoi . 4°° î
prince e'quitable ; éloge de
son règne . III, 291 ; com-
ment il asservit et subjugue
entièrement la Perse , V,
225 ; fait élever ses enfans
parmi les femmes ; et pour-
quoi ; fait mourir son fils
aîné par jalousie , 20.5 ; en-
gage un riche épicier à bâ-
tir un beau caravanserai ,
VII , 325 ; fait construire
la mosquée royale d 'Ispa-
han , 35i ; se soucie peu de
choquer les coutumes de la
religion mahométane . 357 »
fait construire la place Royale
d' Ispahan , et en ordonne la
disposition , 36i ; tue de sa
propre main Alv-Myrza-
Rec , io3 ; fait faire eunu-
ques etmahométanslesfilsde
Taimuras Can , dernier roi
de Géorgie , que leur père
lui avoit envoyés en otages ,
424 ; fait tuer un grand-
maitre qui , par jalousie ,
faisoit tuer ses voisins, 4°°;
fait mettre en pièces un cor-
rupteur de jeunes garçons,
461 ; tombeau de la Gazelle ,
cheval de ce prince , et son
histoire . 4?o ; fondateur de
Julfa, Vlll, 111 ; caractère
de ce prince. 128 ; empoi-
sonne lui-même son favori ,
l'iman Coulican , dont il
étoit devenu jaloux , 4+6 »
fait la conquête de la pro-
vince de Laar , et la réunit
à son empire , 4^3 ; intro-
duit la coutume d immoler
tous les ans un chameau en
public dans toute* les villes
royales . IX . 14 ; abaisse
les Portugais dans les Indes ,
et leur enlevé Ormus , 245.
AbaS II , roi de Perse ; son
tombeau , II , fëb ; fait ac-
246 T A 5 L F.
cueil aux députés de la com-
pagnie française des Indes
Orientales, III, g5 ; s'eni-
vre , et fait enivrer son
grand-visir , i?2 ; le fait ra-
ser , ia5 ; répare ces in-
jures , 127 ; introduit la
méthode d'aveugler les en-
fans du sang royal en leur
otant la prunelle . V , 243 ;
savoit tourner , dessiner et
écrire assez nettement, 246;
institue un corps pour la
garde de sa personne , 3io ;
fait brûler vive une fille de
son sérail. VI. 21; effrayé
de l'assassinat de son grand-
visir en tire vengeance, VII,
317: faitbàtiruncaravanserai
coursa subsistance. 397; fait
tuer le fameux prophète Mol-
laKasemquirévoltoil lespeu-
ples contre lui . 444 '> ma'_
traité un ambassadeur du
grand - mogol , qui. pour
se venger, maltraite le sien ,
VIII , 81 : fait tuer des eu-
nuques qui ne mouroient
pas assez tôt à son gré, 82 ;
ïneurtde maladie vénérienne
à 1 âge de 38 ans ; est vive-
ment regretté ; son éloge ,
IX, 397 et suiv. , 5i3 et
suiv. ; détails sur ses der-
niers momens et sur sa po-
litique , 4°5 ; intrigues re-
latives au choix de son suc-
cesseur , 4°8 et suiv. ; avoit
formé le dessein de ravir le
sceptre et la vie aux rois tar-
tares liguéscontre lui , X, 66.
Abcas , peuple sur lescôlesde
la mer Noire ; leurs mœurs,
I . 148.
Abaoare, le portrait qu'il re-
çut de J. C. a été long-
temps conservé dans la ca-
thédrale de Tifflis, II, 77.
Aï<"ubekre , beau - père de
Mahomet, dispute pour sa
succession , VI , 167 ; opi-
nions différentes qu'en ont
les Turcs et les Persans ,
173 ; son tombeau placé au-
près de celui du prophète ,
à Médine , VII. 198; pré-
vient Aly , et s'empare de
la souveraineté . IX, 33 ; les
Persans l'abhorrent, et les
Turcs le tiennent saint, 34-
Abou-el-Kari, prince tartare,
prisonnier à lspahan ; y est
traité avec égards ; au bout
de dix ans de séjour, il prend
la fuite . X ; 58 et suiv. ;
devenu roi , il n'oublie pas
les obligations qu'il avoit à
la Perse et à son monar-
que . 63.
Abou-Hannifah . célèbre doc-
teur arabe ; donne son nom
à une secte mahométane ,
IX , 25.
Aboittaher , savant astrolo-
gue persan ; prédit un trem-
blement de terre à Tauris ,
II , 337.
Abraham, patriarche de l'An-
cien Testament; histoire du
sacrifice de son fils , et fête
solennelle qui se célèbre en
Perse à ce sujet , IX , 7 ;
les Persans prétendent qu'il
a bâti le temple de la Mec-
que ; autres contes qu'ils
font à son sujet , 17.
Abricots de Perse, fruit déli-
cieux . m , 341.
AcalzikÉ, forteresse des
Turcs dans le mont Cau-
case , 1 , 44^-
Actes pécuniaires. Formule
employée par les Orientaux
pour en rendre l'altération
plus difficile , III , 24q.
Adam , ou le premier hom-
me , regardé par les Per-
sans comme un prophète ,
DES MATIERES.
^4?
VI , 223 ; fête de sa mort ,
et diverses particularité'* sur
sa vie , IX . 7_j-
Aga - Mubarek , eunuque ,
ose élever la voix dans le
conseil de Perse , et déter-
mine les seigneurs à élire
roi Sefi - Mirza , fils d'A-
bas II , qu'ils vouloient ex-
clure du trône au profit de
son jeune frère. IX ,433; en
reçoit un riche présent , 5/}0.
Aga - Piri - Calentar , chef
des chrétiens d'Ispahan; se
fait mahométan ; détail au
sujet de cette apostasie ,
IIÎ , 142 ; cérémonie de sa
circoncision, ib5.
Agar , femme légitime d'A-
braham, selon l'Alcoran ,
et non Sara . IX , 17.
Agi, fleuve, II, 32o.
Agi-Agach , village de Perse ;
excellence des pâturages qui
l'environnent, II,3bi.
Agriculture des Persans ,
d'où dépend la fertilité de
leurs terres . IV, g5 ; com-
ment se fait le labour , ioi ;
de l'irrigation et de la ster-
coration , io5 ; manière
dont ils battent leurs grains ,
ibid. ; dont ils cultivent les
melons, 108, et le dattier ou
palmier, 10g.
Aigles, manière dont les éper-
viers les abattent , II , 32g.
Alacou , prince tartare , con-
quérant de l'Asie , y fonde
une ville qui porte son nom ,
II, 3i6.
Alamouth . château fort ; pri-
son 'des illustres disgraciés
en Perse , IX , n5.
Alcoran , se lit jour et nuit
aux tombeaux de Séfy Ier et
d'Abas IIe, II, 4^4; mo-
dèle de la plus pure et de ;a
plus éloquente diction , IV,
240 ; est le grand livre de
droit des Persans . VI , 6q ;
on fait faire serment dessus;
trait plaisant d'un juif à ce
sujet , 89 ; regardé comme
modèle d'éloquence , 272 ;
on en conserve précieuse-
ment un exemplaire écrit de
la main d Iman-Reza , il y a
plus de mille ans , VII, 349 ;
se garde en trente volumes
dans la vieille mosquée d'Is-
pahan , VIII, 6; Code sa-
cré des mahométaus ; quel
en est l'ordre et l'économie,
IX , i58 ; a été écrit en,
caractère eufique , ib2; con-
sidéré comme un chef d'oeu-
vre de langage, ibid. ; Molla ,
célèbre auteur , misa mort
pour avoir mal parlé de ce
livre , i63; nombre des let-
tres , mots et distiques qu'il
contient, i64; originede son
nom, 170; ses diverses édi-
tions, 172; apporté à Maho-
met parl'ange Gabriel, 173;
ses gloses et commentaires ,
175; respect que les Maho-
métans lui portent, et éloges
qu'ils lui donnent , 177.
Alexandre, roi d'Imirette,
I, 383.
Alexandre (leP.) de Rhodes;
fausseté des Mémoires de ce
jésuite sur la mission en
Perse , VIII. 108.
Alexandre-le-Grand regar-
dé comme un écervelé , et
détesté parles Guebres, ainsi
que Mahomet , VIII , 378.
Alicapi , lieu d'asile pour
toutes sortes de criminels à
Ispahan , IX . 226 ; et pour
res banqueroutiers , 3G3.
Allaverdy Can, ami et favori
d'Abas-le-Grand ; fait bâtir le
beau port de Julfa, VIII, 3o.
Almanachs des Persans; éty-
^4* TABLE
itiologîe de re mot , IV,
356 ; leur ordre et leur for-
me , 357 ; comment ils sont
composes . IX. i3a.
Alm":ras ( M. d' ) , arrive à
Constantinople avec une es-
cadre française ; les Turcs ,
nu'il avoit d'abord intimi-
dés , ne l'appréhendent plus,
le voyant sans biscuit , 1 , 4?.
Alouvent. une des plus hau-
tes montagnes de la Perse ,
II , 387.
Aly, petite ville de Géor-
gie; sa situation . II, 6.
Aly , gendre de Mahomet ,
le grand saint, la grande
idole des Persans ; son éloge
par Hasan-Cazy . Il , 436 ;
pourquoi les peintres cou-
vrent son visage d'un voile ,
43g ; description de sou
épée , qui avoit appartenu
au Prophète , 44T '< dispute
pour lasurcession avec Abou-
bekre , VI , 167 ; ses in-
terprétations de l'Alcoran
regardées par les Persans
comme les seules bonnes ,
174'. est. le vicaire de Dieu ,
290 ; exalté au-dessus de
Mahomet , 3o7 ; les pein-
tres n'osent représenter son
visage , et pourquoi , 3og ;
détails de son investiture du
vicariat par Mahomet . 3io;
ses noms et titres nombreux ,
3i6 ; prend miraculeuse-
ment Kaîber ; fête de cette
prise , V1I1 . 447 '< ^te en
Perse de son installation so-
lennelle par le Prophète,
IX , 23 ; est prévenu par
Aboubekre , qui s'empare
de la souveraineté , 33 ; les
Turcs rejetent l'histoire de
son installation comme une
imposture ,- 34 ; fête de sou
vuartvre . 208.
Aly-Couli-Can , prisonnier
à Casbîn , échappe à ses
gardes . et vient se jeler aux
pieds du nouveau roi Séfy II
qui le nomme gouverneur
de la Médie , et généra-
lissime de ses armées , IX ,
555 et suiv. ; apaise une sé-
dition prête à éclater , à
cause de la disette et de la
cherté des grains , X , 4 »
tentatives qu'il fait pour ti-
rer de l'argent des riches Ar-
méniens , oetsuiv. ; sa mort,
69; son portrait , 71 ; n'est
regretté que du roi ; exem-
ple des libertés qu'il pre-
noit avec ce prince , 74»
87.
Amazones , ce que 1 on en
sait en Géorgie , II , 33.
Ambassadeurs , leurs privi-
lèges à la Porte .1 27 : loi
qui leur est relative en Tur-
quie et dans tout l'Orient,
5a; les Orientaux appellent
ainsi tous ceux qui viennent
de la part d'un souverain ,
sans distinction de titre ni
de caractère , III . 101 ; la
Perse n'entretient point de
résidans dans les cours des
rois voisins . et il n'y en a
point aussi de tels à la cour
de Perse , V, 288; cérémo-
nies cjuî ont lieu pour leur
réception , ^Sq; leur droit
est fort grand en Perse ,
VIII , 88; on y fait estimer
leurs présens , IX , 23g ;
on y donne ce litre à tous
les envoyés d'un prince ou
d'un état , 544-
Ambdalla , auteur persan ,
II . 395.
Ambre gris , origine et nature
de cette drogue, III. 325.
Amulettes* Voyez Talismans,
An ( nouvel ) , son époque en
DES MATIERES.
Perse . II , 2^9; comment
on le fête . 266.
Anarghie , village ; c'est l'en-
droit le plus considérable de
la Mingrélie, 1 . 349-
Anes de Perse el d'Arabie. TU,
368; sont dresse's à n'aller
que l'amble , et comment ,
369 ; on leur fend le nez ,
et pourquoi . 3y4-
Ange (le frère), de Viterbe ,
capucin , compagnon de
voyage de l'auteur, 1 , /fil,
et II . 1 et suiv.
Ange ( le P. ) de Saint-Jo-
seph , supérieur des mission-
naires carmes d'Ispahan ,
cite' , IV, 75.
Anglais , leur commerce dans
ie Levant .1,6; font dé-
crier les timmins , ou piè-
ces de cinq sous . i5 ; rela-
tion de leurétablissement en
Perse , III , 2o5 ; pour-
quoi vivent peu aux Indes ,
IV, 46 ; ont porté les pre-
miers du drapenPerse . VII,
367 ; palais de la compagnie
anglaise à Ispahan , 4°^ 5
réception de M. Flour, leur
agent à la cour de Perse ,
IX. 529.
Animaux de Perse , domesti-
ques et sauvages . III , 365.
Anti-Mahomet, c'est-à-dire,
l'Antéchrist des Mahomé-
tans ; comment sera fait ,
IX , 127.
Aplemont ( M. d' ) est chargé
de conduire M. de Nointel.
ambassadeur de France à
Constantinople . I , 5i.
Apothicaires . appartiennent
en Perse aux médecins qui
leur font préparer les dro-
gues , IX , 81.
Arabe, les Orientaux regar-
dent cette langue comme la
plus excellente et la plus ri-
249
che du monde , IV, 243 ;
sort de la même souche que
la langue hébraïque . 246 ;
privilège qu'elle a sur tou-
tes les autres langues du
monde . 254 ; il y a deux
sortes d'arabes . le vulgaire
et le littéral . IX . 162'
Arabes . sont stupides et igne-
rans ; leur collège n Ispahan
est appelé le co'lége àes
ânes , VII , 320 ; leurs ex-
péditions contre les Portu-
gais , IX , 46.
Arak-Agem , nom donné par
les Orientaux au pays des
Parthes , 11 , 370.
Arak- Arab , nom donné par
les Orientaux à l'Arabie ,
ibid.
Araxe , fleuve , II , 3:5 et
vin . 234.
Arbres dePerse . III. 2q3; ar-
brisseaux remarquables par
leurs funestes propriétés ,
296 ; autre dont le fruit
donne un duvet de soie fin
comme l'ouate . 3i6 ; ar-
bres usés de vieillesse . ré-
vérés parles Persans, VII ,
410 . 418. vin, 44, 426.
Arc , les Persans s'expreent
beaucoup à le tirer ; manière
dont ils l'apprennent , III,
438 ; exercice à cheval . 441 »
les arcs de Perse sont le^ plus
beaux et les plus estimés de
l'Orient, IV. i36.
Arche (1') , montagne où l'on
assure qu'elle s'arrêta , II ,
188.
Architecture des Persans .
IV, 110; matériaux qu'ils
emploient à la construction
de leurs édifices , 1111; qu.i
lités du sol , n4; droit du
maître architecte sur les lot*
et ventes , et sur les édifi-
ces que Je roi fait faire , iz$;
2.00
TABLE
observations diverses sur les
bâtimens de Perse , 126-
Archyle , vice-roi de Caîcet
en Ge'orgie , II , 69.
Ard-Chir , l'Artaxercès des
Grecs, fait bâtir un château
pour servir de prison à une
princesse du sang. II , 367.
Ardevil, ville de Perse . cé-
lèbre par son antiquité et
sesmonumens, 11.368.
Arithmétique des Persans ,
IV, 288 ; leur me'tbode de
supputer est longue et péni-
ble , 2p3.
Armée persane , bonne et
bien entretenue sous Ahas-
le - Grand . est retombée
après lui dans sa première
mollesse, V, 3i4-
Arménie , son étendue et ses
divers noms , II , i55.
Arméniens, ou chrétiens d'Is-
pahan ; leur tradition , leur
créance , leur culte , leur
définition de l'eucharistie ,
leur clergé , leurs jeûnes ,
II , 180 et suiv. ; font pres-
que seuls le commerce de
drap , VII , 367 ; transpor-
tés à Ispahan par Abas-le-
Grand , VIII , io5 ; ex-
communient solennellement
tous les ans ceux qui ap-
puient le dogme d'un évè-
que universe; et infaillible ;
sont fermes dans leur re-
ligion, 10g; jettent le sort ,
et sont superstitieux, 117;
;>ont imposés à des taxes con-
sidérables . X . 8 et suiv.
Armuriers de Perse , IV, i36.
Akon , gros bourg voisin de
Cachan , où l'on compte
mille maisons d'ouvriers eu
soie . III , 4-
Arsace, fondateur de l'em-
pire des Parthes , II , 3y2 ;
donne son nom à l' Arsacie ,
qu'on appeloit auparavant
Europe . 3q2.
Arts libéraux et sciences des
Persans, IV, 188.
Arts mécaniques ; leur mé-
thode et leur police. IV, 88.
Arvif.ux (M. d'). Voyez Her-
eieu.
Asiles , les mosquées n'en
servent point en Perse ,
niais bien les tombeaux des
grands saints , la porte im-
périale , les cuisines et les
écuries du roi, VII, 370.
Assa-Fœtida , plante dont il
se fait une grande consom-
mation en Perse et dans les
Indes . III , 3o8.
Astrolabe des Persans ; ély-
mologie de ce mot , IV ,
335; outils pour la construc-
tion de cet instrument, 337.
Astrologie judiciaire (1' ) est
en grande créance chez les
Persans , II , 274 : c'est la
science qu'ils cultivent et
révèrent le plus , IV , 3i4-
Astrologues , sont nombreux
en Perse , riches et consi-
dérés, IV, 3i6; ce qu'ils
coûtent annuellement an
roi ; on les consulte sur les
moindres choses, comme sur
les plus importantes , 320 ;
fabriquent eux-mêmes leurs
instrumens . 33g ; sont ja-
loux des médecins . et pour-
quoi . 355 ; professent la
divination , 4^4 i tiennent
les Persans dans leur dé-
pendance , 44^-
Astronomie , IV, 3i4 ; livres
dont on se sert le plus en
Perse pour l'étude de cette
science, 322 ; termes qu'on
y emploie , 333.
Ateliers du roi de Perse ,
commenteouvernés, V, 499
cl VII , 3a9.
I>ES MATIERES.
s5i
Audience , de quelle manière
les rois de Perse la donnent,
III , 172 et suiv.
Augustins portugais . leur mai-
son à Ispahan , VIII , 10.
Aumône chez les Persans.
Voyez Dîmes.
Autel-, il n'y en a jamaisqu'un
dans les églises orientales ,
II , 172.
Auteurs persans , quels sont
les plus célèbres . IV. 200.
Avanies , amendes des Turcs ;
le commerce des Français
dans le Levant en a beau-
coup souffert. I , 17.
Aventures d'un seigneur
Géorgien et de sa nièce , II ,
(•8 ; d'Archyle , vice-roi de
Gaket , avec une fille des
premières maisons de Géor-
gie , 70 ; d'un maître de
lutte persan , 204 ; de la
fille d'Abas-le-Grand, 235;
d'une concubine de Séfy ,
dernier roi de ce nom, 236;
d'un joueur de flûte à qui le
roi de Perse voulut faire
couper les mains , III , 28 ;
du chef des astrologues , IV,
3tg ; d'un ambassadeur du
grand - mogol , V . 221 ;
d'Abas-le-Grand chez un
seigneur persan , 234 î de
divers malheureux tués dans
le courouc , VI, 35 ; d'un
criminel livré à ses parties
pour être exécuté, iogjdeux
autres semblables , m; du
prophète Molla qui révoltoit
les peuples contre Abas IIe,
Vil, 444 ! d'un joaillier qui
alla chercher des pierreries
dans les montagnes des In-
des, VIII, 76 ; d'un Armé-
nien qui déroboit du poisson
consacré, 201 ; d'un fermier
général dans les canaux sou-
terrains de Persépolis , 334;
du valet de l'auteur dans un
des tombeaux de Persépolis,
347 ; d'un deuxième Armé-
nien qui déroboit du poisson
consacré , 4^0 ; d'un vitrier
qui reçoit de gros présens ,
452; aventure tragique de
Cosroucan, 4°3 ; autre d'un
officier du grand-visir, 4^5;
de l'auteur qui faillit périr
dans la Caramanie déserte ,
5oo ; de Mansourcan , à qui
le roi coupe presque une
main , IX , 96 ; de Séfy
Coulican, gouverneur d'Ar-
ménie , qui est disgracié ,
98 ; de Nesralibec son fils ,
à qui le roi fait couper la
main , 106 ; de la sœur de
Nesralibec , que le roi fait
brûler toute vive , ioy ;
d'une danseuse du roi , III ,
210 , d'une autre danseuse
et de quelques jeunes sei-
gneurs , 225 ; de l'amiral
des Portugais à Goa , qui
assassine son beau — père ,
265 ; de deux ambassades
portugaises au Japon , 269 ;
de deux vaisseaux japonais
dans l'île de Formose , 281;
de la fille de Séfi Coulican ,
favorite du roi et d'un officier
de cuisine , 324; d'un autre
favorite . et d'un blanchis-
seur de la cour , dont le
corps servit d'illumination,
3a8 ; d'un jeune homme qui
vouloit priver sa sœur de la
succession de leur père, 332.
Avicenne, auteur illustre par-
mi les Persans , IV, 211.
Azac , forteresse à l'embou-
chure du Tanaïs , I , i3y.
Azarie , Arménien , ami de
l'auteur , II , ig3.
Azerbryan, province de Perse,
II , 3o8.
252
TABLE
B
Bab \-Hassein-le-Savethr ,
son histoire, tom. W\,pag.
464.
Babarouc . derviche révéré des
Persans, son mausolée, VIII,
93.
Babvlonk . une des plus belles
villes de l'Orient ; pomme
de discorde entre les Turcs
et les Pers:ins . V, 2g3.
Bâcha ou Pacha, s'écrit in-
différemment par un B et
par un P. I , 42-
Bacrat - Mirza , roi d'Imi-
rette . I , 383.
Bactriens. Voyez Yuzbcrs-
Bagues . les Persannes en ont
les doigts chargés , IV, 10 ,
22.
Bahadin-Mahammed . auteur
d'un li\re de théologie per-
sanne . qui traite des purifi-
cations; extra'ts divers de ce
Fivre . VI , 32b et VII . 38
etsuiv. ; sonpalaisà Ispahan,
vm. 64.
Bahrin. île fameuse par la pè-
che des perles. IX, 244'
Bahuterie de Perse . gros-
sière et mal faite , IV, i4g
Bains publics des Persans ,
leur description . V. ig5.
Banca , petite île de Batavia ;
une escadre française est en-
voyée pour s'en saisir en
1670; les Hollandaiss'enem-
parent, III . i5.
BaNDER-Abassi , ses maisons
sont bâties le long de la mer,
qui en lave le pied dans les
hautes marées N I!l , 5'>6 ;
terroir sec et stérile, 5oo ;
rien de remarquable dans ses
édifices , 5oq ; l'eau y est
mauvaise et l'air malsain ,
5i 1 ; maladies ordinairesdans
ce lieu , 5i5 : les vivres y sont
bons et abondans. 5io; son
origine . 5iy: sa situation la
rendroit . sans son mauvais
air , un des principaux ports
et entrepôts de l'univers ,
5ig.
Banians , habiles chiffreurs
persans, IV. 296.
Bano'Eroi'TIERs . trop proté-
gés en Perse , VI . 84 ; les
banqueroutes s'y vident tou-
tes avec injustice et tyran-
nie : exemple cité . IX . 363.
Baptême des Mingréliens. I ,
263: manière singulière dont
les Théatins l'administrent
aux enfans mingréliens. 356 ;
l'auteurrendcomptede deux
de ces baptêmes auxquels il
a assisté . 412-
Barbiers de Perse . possèdent
leur art en perfection . IV,
i44 '• sont en même temps
chirurgiens . V. 17g.
Bas . sont tous de drap en Per-
se , VII , 367.
Bastonnade, supplice des Per-
s «nsicommentellese donne,
VI, 114.
Bazars, marchés , ou rues cou-
vertes d'un bout d'Ispahan
à l'autre; leur description,
VII . 274 ', chaque profession
a le sien, 3q4 ; sont tous
éclairés par des soupiraux ,
5g6 ; le roi en a plus de 240
dans Ispahan , 4°^-
Becler-Rec-; explication de
ce titre , Il . 196.
Keiiry . gros village de Perse,
a ;réable pour sa situation ;
Emir \chmed y est enterré,
.VIII , 47^ ; sa mosquée ,
DES MATIERES.
25!
476 ; le caravanserai est un
des plus beaux et des plus
spacieux de la Perse, 4?7*
Bend-Emir, fleuve; l'auteur
faillit périr , le 12 avril 1667
dans un de ses débordemeiis,
VIII, 236,499.
Bernier . auteur d'un "Voyage
dans l'Inde, cité, III, 284.
BÊTES de chasse et bètes fé-
roces en Perse , III , 38o.
Bezoar , pierre fameuse dans
Ja médecine . qui se trouve
dans le corps des boucs et
chèvres sauvages . le long
du golfe Persique. III , 3i6;
manière de l'employer , ses
falsifications, 3ig.
Bibliothèque du roi de Perse,
bien peu considérable , VII ,
373.
Biens , manière dont on tient
le compte de l'administra-
tion de ceux de l'état et du
domaine en Perse, V, 4^3;
administration des biens d'é-
glise , A I . 58 ; remarques
sur la confiscation des biens
et fonds de terre en Perse ,
IX . 20g.
Billets de commerce; com-
ment ils se font en Orient ,
IV, 169.
Bois servant de pierre à fucil
en Perse , 111 , 358.
Bosphore Cimmérien. ou dé-
troit de Caffa , I, iZ^.
Bosphore de Thrace, sa des-
cription . I , 1 14-
Bouchers de Perse , comment
ils habillent leurs viandes,
iv, 141.
Boulangerie du roi de Perse,
diverses sortes de pain qu'on
y confectionne , VU, 087.
Boulets de fer , une des pre-
mières armes du monde ,
vu . 340.
Bouteilles. Voyez Verrerie.
Brocards d'or de Perse ; il y
en a de onze cents ccùs l'au-
ne, IV, i53.
Broderie , les Persans y ex-
cellent , IV, 128.
Brucman , marchand Ham-
bourgeois . lait envoyer par
ses magistrats une ambassade
en Perse au nom du duc de
Holstein ; histoire de cette
ambassade , VIII , 85 ; il a
la tète tranchée à son retour,
89.
Bueng des Indes ; breuvage
enivrant , IV, 79; son usage
est mortel , 82.
Buffet du roi de Perse , sa
magnificence , III , 2i5.
Buffle , singulière propriété
de la chair de cet animal ,
m, 19.
G
Cachan , description de cette
ville , toitt. II, pag. 461 ,
III . 1 et suiv.; l'air y est
bon, mais étouffant , 4; on
y est incommodé des arai-
gnées et îles scorpions; conte
que l'on fait à ce sujet . 5 ;
son origine d'après les his-
toriens persans , 6; surnom
d'honneur qui lui a été don-
né , VI, 3oa.
Caffa , description de cette
ville, I, 125; le détroit , Viq.
Café . boisson ordinaire des
Persans , IV, 65 ; des mai-
sons où ils vont le boire . 67.
Caillou miraculeux de l'émir
Acrimed. VIII. 475.
Caimacan. lieutenant du grand-
visr , 1 , 4^-
Caket. royaume de Géorgie .
II, 3i.
.254 TABLE
Calâtes , sorte d'habits que le
roi de Perse donne par hon-
neur aux ambassadeurs et
envoyés, III. 22g; et aux
personnesqu'ilaccueille . ou
élève en dignité , V. 067 ;
la réception s'en fait avec
luxe et pompe ; détails à ce
sujet, 26b; ce présent est
recherché par les grands. 272.
Cali-Cala, ville de Géorgie,
presque ruinée , II , 1.
Calife , ce que ce titre signi-
fie , et pourquoi il est en
horreur aux Persans, VI,
291 ; les califes ne sont point
reconnus pour successeurs
de Mahomet , 3o3.
Calife - Sulton, grand-visir
de Perse , fondateur de plu-
sieurs collèges considérables,
II, 39o.
Candie , particularités et ori-
gine de la guerre de Can-
die , I , 92.
Canelle , maladie qu'elle
donne aux étrangers à Cey-
lan, III, 18.
Cans , espèces de gouverneurs
ou vice-rois , II , 196 ; sont
distingués en grands et pe-
tits , V, 256.
Caous , peuple de géans Per-
sans, II , 363.
Capucins , missionnaires en
Géorgie ; ont des hospices
à Gory et à Tifflis ; ils ren-
dentde grandsservicesà l'au-
teur qui va les consulter , I ,
45o; détails relatifs à leur
établissement , à leur ma-
nière d'y vivre , et d'y exer-
cer la religion , II , 82 ; leur
préfet joue de l'épinettedans
un grand festin , et chante
le Magnifie at et le Te JJeum,
etc. , 121 ; ils ont un hos-
pice à Tauris , 3,j4 ; leurmai-
$011 à Ispahan. en quel temps
i 1s s'y sont établis , VII, 419-
Caramanie déserte, pays ex-
trêmement chaud ; ses hô-
telleries publiques ; ses bois
de dattiers, VIII, 488; l'au-
teur faillit y périr , 5oo.
Carat - Chiman , village de
Perse . II , 364.
Caravanes , faciles à voler et
à mettre en fuite . II . 347-
Caravanserais . origine et
description de ces établisse—
mens . II , 142 ; description
de celui d'Irivan , 164 ; et
d'un des plus beaux d'Ispa-
han , VII . 32i .
Carcan des Persans . sa des-
cription , III, io5 , VI, io5,
ix. 114
Carmes , leur maison à Ispa-
han , VII, 43° » envoyés
comme ambassadeurs du pa-
pe en Perse. 4^' ; Abas-le-
Grand se sert des carmes
pour exhorter les princes
chrétiens à la guerre contre
les Turcs , 4^5 ; ceux éta-
blis à Chiras sont très- hu-
mains et très utiles aux voya-
geurs, NT II , 447-
Carron (M.) , directeur-geV
néral de la compagnie fran-
çaise des Indes ; ses mémoi-
res pour une expédition à
Banca . III , i5.
Carrousels des Persans, III,
i83.
Carthtf.l, royaume de Géor-
gie , II, 3i.
Casbin . grande ville de Perse ;
sa description , Il , 387 ; édi-
fices et jardins , 38b ; mos-
quées , 389 ; bains et hô-
telleries , 3go ; ses campa-
gnes et leurs productions ,
3gi ; opinions diverses sur
son antiquité et ses ancien-
nes dénominations , 3g2 ;
tremblemeusde terre qu'elle
DES MATIERES.
l55
a éprouves, 398; devient la
capitale du royaume , 399 ;
est déchue depuis que la
cour s'en est retirée , 4°° »
a produit plusieurs auteurs
célèbres , entr'autres Loc-
man . 401.
Casuistes , leur indulgence
coupable, II , î42-
Catholicos , chef des ecclé-
siastiques Mingréliens , I ,
so3.
Catholiques romains persé-
cutés ; ambassades du pape en
Perse à leur sujet , X , i3i.
Caucase , description de ce
mont, 1 , 439.
Cavajah , litière des dames
de Perse , sa description ,
IX. 369.
Caviar . poisson salé du Pa—
lus-Méolide , I , i3o.
Cèdre , ou grand-pontife de
Perse , IX , l^x.
Célibat , éludé par les prèlres
chez les Mingréliens , I ,
281.
Chacal , animal qu'on croit
être Thyene des anciens ,
I. i65.
Chafi , célèbre docteur arabe ,
donne son nom à une secte
mahométane , IX , a5.
ChamakY , contrée de Perse ,
II. 5a.
Chameaux , sont estimés et
abondans en Perse ; com-
ment sont élevés et nourris,
III. 3y6; appelés navires
de terre par les Persans ,
YIll . i3y ; sacrifice géné-
ral, dont un chameau est
la victime , IX , g.
Ciianavas-Can , vice - roi de
Géorgie , I, 387 ; on trou-
ve quelques détails de sa vie
dans l'abrégé historique des
révolutions de Géorgie , II ,
47 ; il est visité par l'auteur ,
go ; a recours à la protec-
tion de la Porte pour se main-
tenir dans cette place, IX ,
371 ; ruse qu'il emploie
pour tromper la cour de Per-
se , qui n'est pas sa dupe ,
372 ; le roi témoigne le dé-
sir de le recevoir à la cour,
et lui envoie de grands pré—
sens ; lui , défiant , fait des
préparatifs de guerre , qu'il
fait passer pour des prépara-
tifs de voyage ; fait éclater
une révolte de ses fils , et
s'excuse auprès du roi sur la
nécessité de sa présence pour
soumettre les rebelles , 373
et suiv.
Chapelets , les mahométans
s'en servent dans leurs priè-
res ; comment ils sont faits,
et quel usage ils en font ,
Vil, 24.
Chardin , part de Paris pour
son second voyage en Perse,
le 17 août 167 i,I, 1 ; s'em-
barque à Livourne , le 10
novembre , 3 ; arrive à Smyr-
ne , le 7 février 1672, 6; ar-
rive à Constantinople , le 9
mars, 26; ses inquiétudes
pour en sortir . 108; il s'em-
barque sur la mer Noire ,
le 27 juillet , 116 ; arrive à
Caffa, le 3 août 122 ; s'em-
barque , le 3o pour la Col-
chide , i33 ; arrive le 10
septembre à Isgaour en Min-
grélie , 148 ; inquiétudes
dans lesquelles il s'y trouve,
333 ; y est joint par le père
Zampi , préfet des Théatins,
le 4 octobre, 34o ; part avec
lui pour Anarghic , 35o , et
ensuite pour Sipias , 354 ?
y essuie différens chagrins et
persécutions de la part des
66
l'AELE
Mingréliens, 357 ; beau trait
de fidélité d'un de ses valets,
371; il s'enfuit <le Sipias à
l'approche des Turcs , 375;
revient à Anarghie . et s'y
embarque le 25 novembre
pour Gonié , 424 '• chagrin
qu'il y eut par la trahison de
son valet et la visite des
douaniers. 427 ; il Cl1 Pa't,
et arrive le 7 décembre sur
le mont Caucase. 4^9; 'e
9, à Aralziké . 44^ ; le i5 ,
à Gory en Géorgie . 449 5
le 17 ; à Tilllis , capitale
de la Géorgie. II , 2 ; il en
repart , le 20 , avec frère
Ange de Vilerbe . capucin ,
f>our retourner en Mingré—
ie . 5 ; s'arrête à Cotatis .
en Imiretîe . le Ier janvier
1673 ; nouvelles persécu-
tions que lui suscite son va-
let . i3 ; il retourne , le 2 ,
à Chicaris . pour y attendre
le succès du voyage du frère
Ange en Mingrélie . 17 ; le
12 , il va voir le roi d'Iini-
rette , 18 ; le iG, il est heu-
reusement rejoint par son
camarade , 19 ; il retourne
à Tifflis, et y arrive le 26 ,
22 ; il en part le aS février,
137 ; le 7 mars , arrive à Iri-
van , capitale d'Arménie,
161 ; il en part le 8 avril ,
296; le 12, arrive à INichi-
van , 297 ; en part le lende-
main . 3o2 ; le i5 . arrive
à Marant , 3i7 ; le 17,3
Tauris , 3ig ; il en part le
28 mai , 36o; le 14 juin ar-
rive à Com , où il pense
être tué . 4*6 ; le 18 , à Ca-
eban , 46° 1 et le 24 7 à ls-
pahan , III. i3; est intro-
duit le 6 juillet chez le na-
dir, avec lequel il traite pen-
dant unfortlong-tempspour
les bijoux qu'il devoit ven-
dre au roi , 3g ; difficultés
qu'il éprouve à ce sujet . et
pièges qu'on lui tend , 102,
iiti; termine enfin son mar-
ché, 148; reste à Ispahan jus-
qu'au commencement de
1674. fju'ilen part pour Ban-
dcr-Abassi, VIII, 192; le i3
février arrive aux ruines da
Persépolis , 242 ; le 20 ; à
Cbiras , ^i3 ; le 5 mars . a
Laar . 4?9 ! 'c 12 , à Ban-
der- A bassi , 5o5 ; est mala-
de à Tanguedelan . IX , 79-
est transporte a Laar , ou
il court risque de la vie ,
80 ; le 17 juin , arrive à
Chiras , 90: le 2 juillet, à
Ispalian , gi ; le Ier juin
1675 , à Casbin où étoit la
cour , 234 ; ses négociations
avec le grand-maître pour
les nouvelles pierreries qu'il
avoît apportées. 24oetsuiv. ;
OU lui propose de nouveau
de se faire itiahoinétan , 241;
termine avec le grand-mai-
tre , et en reçoit son congé ;
teintes tracasseries qu'il en
éprouva , 35o ; le 7 octo-
bre revient à Ispalian , 3Ô2 ;
le 22 novembre , à Bander-
Abassi , d'où il retourne en
Europe , 375.
Charges des Persans et de la
maison du roi de Perse . V,
333; manière dontse fait l'in-
vestiture des grandes char-
ges , 335 , et dont on les ôte ,
ôob.
Charlatans Persans et In-
diens , leurs tours , III ,
44G ; tours surprenans d un
jeune Indien , IX , 3.
Ciiarour , contrée d'Armé-
nie . II , ug6.
Ciiarpejcterie . peu en usage
en Perse . IV, 126.
kSSJZ
DES MATIÈRES;
257
Chasse des Persans , III, 3g8.
Château de la Pucelle ( le ) ,
bâti par Ard-Chir pour ser-
vir de prison à une prin-
cesse du sang , et ruiné par
Abas-le-Grand , II , 367.
Chatir , ou valet de pied ;
tourdeschatirs, ce que c'est,
VIII. 95.
Cheic-ali-can , grand - visir
de Perse ; il est disgracié ,
et pourquoi ; il est rétabli
dans sa charge , et comment;
son éloge ; il traite le roi ,
III, 28 et suiv. ; le roi le fait
enivrer , 121 ; autre insulte
qu'il en reçoit , et discours
qu'il tient à ce sujet, 126 ;
indignement traité , est en-
suite rétabli glorieusement
dans sa charge , V, 234 ;
court risque de la vie , IX .
33i ; jugement célèbre qu'il
rendit, 334-
Cheic-Sephy , source de la
race royale de Perse , V,
212 ; faux dévot , mais prin-
ce habile , 2i3 ; auteur d'un
livre de politique sibyllin in-
titulé : Recueil des révolu-
tions futures . 238; institue
les souphys , corps préposé
à la garde de la personne du
roi . 3og.
Chemins , gardes établis sur
les chemins pour la sûreté
des voyageurs , VI , 127.
CHEasoNÈsE taurique , sa des-
cription , 1 , 122.
Chevaux de Perse, sont les plus
beaux , mais non les meil-
leurs de l'Orient , 111, 3b6 ;
ceux d'Arabie le» passent
367 ; soins particuliers qu'en
ont les palefreniers, 370;
comment sont marqués ceux
du roi , 372 ; leurs harnois
et leurs selles , 373 ; mala-
dies auxquelles ils a^ont su-
Totne X,
jets, et qui sont inconnues;
dans nos climats , 374 ; se-
cret pratiqué avec succès
pour les engraisser, 376.
Chèvres . abondent en Perse,
III , 38o ; chasse des chè-
vres sauvages , 4°°-
Chia, l'unedes principalessec-
tes mahométanes, VI, 171J
origine de ce mot , IX , aqj
réputé injurieux , 3g.
Chicane des Persans, est aussi
embarrassée que la nôtre ,
III, 25o.
Chicaris . village qui passe
pour ville dans le royauma
d'Imiretle ; sa situation ,
II, IO.
Chiens, sont abhorrés des
mahométans, V, 3b8 ; chien
des sept dormans , IX, 18g.
Chimie des Persans, V, 201.
Cuiras , capitale de la pro-
vince de Pm-se , sa descrip-
tion , VIII,' 4*4» hazars ,
bains , mosquées , édifices
publics , 4'7 > jardins pu-
blics , jardin royal , 424 »
tombeau de Sadi , un des
plus célèbres poé'tes persans,
originaire de cette ville, 4^8 ;
puits remarquables , dont
les eatix croissent pendant
vingt ans consécutifs , et dé-
croissent de même , 4^2 ;
tombeau d'Afez , 4^4' *non-
dation de cette ville en 1668,
et désastres qu'elle occasion-
na , 435 ; fertilité de son
terroir , excellence de ses
raisins et de ses vins , 436 ;
histoire de Chiras , ses di-
vers noms, son antiquité,
sa décadence , 43g et suiv.
Chirurgie , négligée par les
Persans , V, i^5 ; il n'y a.
point de chirurgien danj.
leurs hôpitaux, et pourquoi.
Vil, 390.
R
2d8 table
Chirvan , contrée de Perse ,
II . 52.
Chrétiens . habitués en Per-
se , ne peuvent loger dans
Ispahan sans permission du
roi , hors les compagnies de
commerce et les missionnai-
v. il . 411-
Chrétiens orientaux . trom-
pent continuellement les
Turcs, I , 17 : leur manière
de vivre' , IV , 3o.
Chrétiens de Saint - Jean ,
ou Sabis . leur cre'ance ,
VI, i36; d'où ils tirent l'ori-
gine de leur discipline. i43;
le sacrifice d'une poule est
le principal office de leur
i ligidn . 148 ; comment se
l'ait le mariage parmi eux ,
iôo.
Circassiens. ou Cherkes ;
leurs mœurs , I . i-h-
Circoncision, ce que lesma-
hométans en pensent , et
comment elle se pratique ,
IX. 191.
Clergé arménien , est fort
sîmoniaque , II , 243.
Clergé de Perse, quel il est,
VI, 45; dignités et (onctions
de ses principaux membres ,
46.
Cloches des Mingréliens , I ,
224 ; l'usage eu est interdit
aux Persans , qui ont en
abomination toute sorte de
sonnerie , VII , 357 ! ms-
crîption singulière sur une ,
ièitf.
Coohae , aux confins de la
Perse et de la Turquie ; le
prince de ce pays veut se
rendre tributaire du roi de
Perse , qui le refuse pour
ne pas rompre avec le grand-
seigneur , ix , 243.
Cochenille, on en cueille aux
environs de. Marant, II, àij.
Cochon , en manger est le si-
gnedu chrétien chezles Min-
gréliens , I . 2g3.
Cocquemar (Voy. Paeot. )
Coiffure des Persanes, IV,
12.
Oins de Perse , III , 343.
Cojé-Nessir de Thus , célè-
bre auteur Persan ; ses divers
ouvrages. IV, 200; préface
du recueil de ses Œuvres ,
221 ; auteur de la Destruc-
tion de l'empire des califes ,
VII . 297.
ColbaME, village du royaume
d'Imirette ; sa description,
II, 7.
Colcheens. en quel temps ils
reçurent la foi de J. C. , I,
196.
Colchide. ("\ oy. Mingrèlic. )
Collèges et écoles des Per-
sans , IV, 224.
Colliers , comment sont faits
en Perse , IV , i5.
Colombiers de Perse , sont
les plus beaux du monde ,
III , 386.
Coji , grande ville de Perse ;
son plan . sa description ,
II , 41? ; inscriptions de ses
monumens , 4J9 '■> 'a cha-
leur y est excessive , -f56 ;
mœurs de ses habitans ; opi-
nions diverses sur son ori-
gine et son antiquité , 457 ;
ruinée plusieurs fois . a été
rebâtie par les illustres exi-
lés qu'on y envoyoit, 460 ï
surnom d'honneur donné
à cette ville, \I , 3o2; sa
mosquée est un asile sacré.
pour toutes sortes de crimi-
nels . IX . 22<>.
Comédie chez les Persans, II,
207.
CoMlCHA , ville de Perse; son
plan . sa description, VIII,
198.
DES MATIÈRES.
Commerce. ( Voy. Négoce. )
Compagnie anglaise en Perse ,
sa création , ses règlemens,
son commerce dans le Le-
vant . I , 6 ; audience de
son envoyé' . III . iqi ; fa-
tigue les Persans de deman-
des réitérées , 209 ; obtient
la confirmation de ses privi-
lèges , 246 ; son palais à Is-
pahan , VII , l^oi.
Compagnie française en Per-
se . particularités sur son
établissement . III . 45 à 100 ;
cérémonies pour l'entrée de
son envoyé, 119; préaens
qu'il reçoit , 124 ; requête
qu'il présente au divan ,
i4o ; autre au roi, i63 ; re-
çoit une audience du roi ,
191 ; ses présens à ce mo-
narque et aux ministres ,
iga et 201 ; ses demandes
lui sont refusées , 235.
Compagnie hollandaise en Per-
se , relation de son établis-
sement . III . 127 et suiv. ;
son palais à Ispahan , VII ,
4i5.
Confession singulière d'une
Géorgienne , II , 44-
Confiscations. (Voy. Biens.)
Confitures en Perse , il y en-
tre de l'ambre et d'autres
odeurs . IX , 323.
Corsaires chrétiens de l'Ar-
chipel , sont déterminés et
cruels ,1,3; réponse li-
bertine de l'un d eux , 4 »
sont tolérés par la républi-
que de Venise , ibid.
Cosaques , leur expédition en
[668 sur la mer Caspie ; leur
démitation a la cour de Per-
se X, 1 14 ; excitent quel-
que défiance . 119; leur ir-
ruption à Ferhabad , i35.
Coshoucan , général des trou-
pes de Perse : mort tragi-
259
que de ce brave homme ,
VIII , 45 r.
Cotatis , village du royaume
d'Imirette; sa situation, II,
12.
Coton, croît dans toute la Per-
se , III. 3i5.
Couhtf.lisme , montagne sin-
gulière dont la figure paroît
changer à mesure qu'on en
approche . II , 4I4*
Coulom-Cha . gentilshommes
ordinaires du roi de Perse ,
II, 198.
Cour de Perse, sa magnifi-
cence , v, 468.
Courriers , leur office et leur
équipage en Perse, II, igg.
Couronnement du roi de
Perse ; cérémonies qui s'y
observent, IX, 468 et suiv.
Courtches , troupes persa-
nes fort renommées, détrui-
tes par Abas-le-Grand , V,
225 ; malgré leurs échecs ,
sont encore aujourd'hui le
plus puissant corps de la
Perse , 2gg.
Courtisane fameuse , nom-
mée la Douze - Tomans ,
comme qui diroit la cinquan-
te louis d'or; sa maison et
quelques-unes de ses aven-
tures, VII , 4io et suivantes.
( Voyez Danseuses et fem-
mes publiques . )
Courtisans de Perse , quels
ils sont , V, 291.
CouVENS d'hommes et de fem-
mes en Arménie , I. 177.
Cratim , chien des sept dor-
mant . préside sur les mis-
sives des Persans , II . 2g3.
Création du monde . opinions
des Persans a ce sujet , VI ,
216.
Crieurs sacrés, annoncent
le temps des prières , \ Il ,
il , 53.
R 2
2Ê0
TABLE
Croix , manière dont les Miu-
gréliens ionl le signe de la
croix . I . 292 ; le supplice
de la croix n'étoit ignomi-
nieux que chez les Jui's et
les Romains, Vlil . 3oo ;
fête de la croix . JX , i32.
Cuirs . de leur tannerie en
Perse ; commerce qui s'en
fait , IV. i3i.
Ctjperly-Akmet, pacha ; ses
démêlés avec M. de LaJiaye
le fils . 1 , 38, et avec M. de
Nointel , 5o ; son caractère ,
sa conduite , ic>4-
Cuperly-Mahamed , pacha,
est fait grand visir . 1 , 29;
ce qu'il a fait de plus mémo-
rable , 102.
Cire merveilleuse d'un sul-
tan, VU, 466.
C^re, fleuve, II, 71.
D
Dadus . iToin des princes de
Mingrélie . lom. 1 , p. 33a.
Dag-estaaN. pays sur les con-
tins «le la Perse et de la Mos-
covie . Il , 286.
Danse ( de la ) chez les Per-
sans , II , ao5 et IV, 3og.
Danseuses du roi de Perse ;
leurgouvernement . II, 208.
Danseurs de corde et volti-
geurs uersans ; leurs tours ,
Jlî- * • , T-
Darejan, princesse de Li-
bardian , se fait enlever et
épouser par le prince de
MingrêlLe , 1 . 379.
Darejan, reine d Imirette ,
I, 383.
Darejan , sœur de Luarzab ,
roi de Cai thuel , la plus
belle personne de Géor ,.
est demandée en mar
par Abas-le Grand . II. 5s ;
elle lui est refusée et accor-
dée a Taimuras , roi de Ca-
ket, 55.
Daiics, son tombeau, VIII,
3i7-
DahoguÉ . ce que signifie ce
mot . II , 3*3.
Dattes , ne sont nulle part si
bonnes qu'en Perse . III ,
3 M , 33g; on les fait ronîire,
manière de les cueillir, ô^o;
I.ur culture remarquable ,
IV, 109 ; les premières que
l'on trouve en Perse , en
venant d'Europe, sont par-
delà Chiras, VIII , 462;
celles de Jarron sont les plus
estimées de tout le monde ,
4^5 ; bois immenses de dat-
tiers d^iiis la Caramanïe ,
488; qualités de ce fruit, 4gO.
Déluge , sa commémoration
chez les Persans ; leur
croyance à ce sujet , VIII ,
5o4-
Denrées en Perse , presque
toutes se vendent au poids,
VI . 120 ; le prix en est
taxé toutes les semaines par
le mohteseb ou chef de po-
lice , i3o et X . 3.
Derviches , religieux maho-
EP élans . sont à peu près
comme les moines de l'é-
glise romaine , VII , 426 ;
leurs c'oitres appelés repo-
soirs par les Persans, 47^ ï
comment sont faits ces cloî-
tres , IX. 200 ; citations di-
verses concernant leur gen-
re de vie . i><4
Deiterdar , explication de ce
litre . I . i3a.
Deuil des Persans . en quoi il
consiste , VI , 491-
DES MATIERES.
26]
DlAMÀNS , il y en a des mine»
en Orient ; mais on ne sait
pas les tailler . VII, 401-
Dieu, les mahomctans n'en
reconnoissent qu'un seul ;
noms de ses attributs « t de
sa gloire chex les Persans ,
VI . 260.
Dîmes, traité des dîmes de
Cheic Bahadin Mahamed ,
VII. 1 13 ; dimes de précepte ,
t\L ; de l'or et de l'argent,
u5 ; des légumes et des
fruits. 118 ; des bètes . 120;
sujets à qui les dîmes sont
applicables, 122; tribut per-
sonnel ou capital qu'il faut
payer «ne fois l'an , ii5 ;
dîmes de conseil , 127 ; de ld"
double dime . 129.
Discipline militaire des Per-
sans; en quoi elle consiste ,
V, 3i6.
Divambeki , deuxième charge
de l'empereur de Perse, V,
34i et IX . 240.
DlYAN, révélation des Sabis ,
ou chrétiens de Saint-Jean,
vi , 43.
Divan Beghi, seconde charge
de l'empire de Perse, V,
34i ; les rois de Perse assis-
toient autrefois aux séances
<lt- ce magistrat , 342.
Divination des Persans , IV,
43o.
Divorcf, permis par la loi ma-
hométane , II , a38.
DoM mcain . ambassadeur du
pape en Pe.rse; sa réception,
ses négociations, II, 3oo ,
et IX , 238 , 247.
Dominicains ont un évêque et
des curés en Arménie, II,
3oo ; sollit itent une maison
à Ispahan. IX . 247.
Douanes, en Perse les ambas-
sadeurs, envoyés et résidens
à la Porle en sont exempts ,
1 , 11 , ainsi que les olficiers
et les étrangers , Il . 07S ,
ce qu'elles rapportent , V,
4oo.
Dkap , on n'en fait point en
Perse, IV, i53; les Aiîglais
Y en ont porté les premiers,
Vil, 367.
Drogues médicinales de Per-
se , III, 298.
Droit civil des Persans , fon-
dé sur l'Alcoran , VI. 70.
Durazzo ( M. ) , ambassadeur
de la république de Gènes à
Constantinople , I , 26.
E
Eaux , les Persans en ont dif-
ficilement; commentils l'ob-
tiennent, et combien ils la
ménagent , tom. IV , pag.
g6 ; comment s'en fait la dis-
tribution , 98 ; c'est une des
charités les plus ordinaires
et les plus méritoires «mi
Perse, que d'en donner à
boire aux passans , VII ,
3+5.
Eau de saule , remède em-
ployé en Perse comme fé-
brifuge , III , i3t>.
Eaux minérales de Perse,
V, 188. _
Eaux spiritucuses dont les
Persans font usage , IV ,
65.
Ebher , petite ville de Perse;
sa situation , Il , 383 ; rui-
née et saccagée plusieurs
fois , a été bien relevée ,
384 ; est une des plus an-
ciennes de la province ,
385 ; le langage y est gros-
sier et inauvai.i, 386.
Echecs , origine de ce jeu ,
IÙ2
TABLE
et étymologies de ses ternies,
III, 452.
EcilMOUif. . pèlerinage fameux
par la dévotion des Persans,
II , 4«9-
Ecoles et collèges des Per-
sans , et leur manière d'é-
tudier , IV. 224.
Economie politique des Per-
sans , V, 237.
Ecriture des Persans , IV,
271 ; on en compte huit sor-
tes , 2v5 ; est la plus belle
du monde . 277 ; écriture
des anciens Perses , VIII ,
321.
Ecs-Miazin . ou le monastère
des trois églises lieu le plus
révéré des chrétiens Armé-
niens ; sa description , II »
Effendiar-Bec , favori d'A-
Las-!e-Grand , et un de ses
plus braves généraux . fait
construire un grand nom-
bre d'édifices , VIII , g3.
Eglises . celles de Mingrélie ,
I , 119 ; celle patriarcale
de Géorgie , sa situation ,
II 2 , 4J ; les biens des
églises persanes sont im-
menses et sacrés ; le roi n'y
peut toucher , VI, 1
Elephans , la venue des sei-
gneurs des éléplians ; évé-
nement mémorable en Per-
se , vin , 484.
Emerafdes , il y en avnll au-
trefois une mine en Egypte,
II , 19:1 ; les Persans dis-
tinguent enlr'elles , 111 ,
363.
Encre des Persans. . sa com-
position , IV, 273.
Enfans mineurs ont de grands
privilèges en Perse , \ l. 84.
INS du s.in:; royal en Per-
se ; on leur arrache 1< s yeux,
gu ou les laisse raourii quand
ils naissent , en ne les allai
tant point , V, 217 , 24' ;
sont tenus dans une perpé-
tuelle captivité 1 2^4-
Enfer , quel , selon les Per-
sans . VI , 252.
Enouch-Kaan. roi ta r tare, fils
d'Abou-el-Kasy , porte la
guerre en Perse . X . 64-
Enterremens . comment ils
se font en Asie . V11I , 307 ,
378. ( Voyez Sépulture. )
Epervier . manière dont il
abat l'aigle , et arrête la bi-
che . II , 32Q.
Ephéméiudes des Persans, IV,
35o.
Epoques diverses des maho-
métans , IV, 4°7-
EotiTATioN chez les Persans ,
III, 440.
Ergon-Can, roi de Perse,
premier fondateur de Sulta-
nié . II , 077.
Escrime chez les Persans ;
comment se fait cet exercice.
III . 443.
Espagne ( le roi d' ) , parent
du prince de Géorgie . 123.
Etoffes de Perse , leur beau-
lé . IV, i53.
Etudians , il n'est pas rare en
Perse d'en voir qui ont de
quarante à soixante ans, IV,
193.
Eucharistie des Mingréliens,
I . 269.
Eunuques de Perse , noirs el
blancs , leurs (onctions di-
verses , V, 078; sont, en
quelque sorte , les maîtres
du royaume et le gouver-
nent, Vl, 4P", coulent beau-
coup à acheter et entrete-
nir . 4i ! Ie roi seul en peut
avoir de blancs , 42 î ue
leur coupe , 4^; sont le plus
en crédit el eu faveur auprès
des rois de Perse , Vil , 4^i
DES MATIÈRES.
>63
Européens , maladie qui les Eve , les Persans en font une
emporte presque tous aux prophétesse, IX , 77.
Indes; par quoi occasion-
née , IV, 46.
Evangile . comment il est re-
gardé par les mahométans ,
IX , 127.
EvÉQiES mingréliens. I, 206.
Extrême-Onction (!') , n'est
point en usage chez les Min-
gréliens . I , 280.
Fathmé , fille du calife Mou-
sa-Cazem ; description de
son tombeau , tom. II . pag.
4^-4 » 'l a été rebâti trois fois,
433 ; croyance du peuple à
son égard , ibid.
Femmes , ne sortent point en
Perse , et ne prennent au-
cune part aux fêtes publi-
ques, V, 270; sont plus
étroitement gardées qu'en
aucun autre endroit de la
terre , VI , 8 ; on est obligé
de se détourner lorsqu'on
«n rencontre sur les che-
mins . quoiqu'elles aillent
dans des berceaux couverts
«t fermés de toutes parts ,
10 ; on ne peut même voir
leur corps quand on les en-
terre , 11 ; leur gouverne-
ment dans le harem , 14 ;
les femmes de qualité ne
sortent du logis que de nuit ,
32; dangers que l'on court
ri se trouver sur leur passa-
ge . ainsi que sur celui des
femmes du sérail ; précau-
tion prise à ce sujet , 33 ; on
en fait mourir rarement ;
genre de leur supplice , 117 ;
superstition ridicule que l'on
fait pratiquer à celles qui
sont stériles . "Nil. 446;
c'est un crime capital et ir-
rémissible aux hommes de
se rencontrer sur le chemin
des femmes du roi , 4^2 !
elles portent une boucle au
nez . comme marque de su-
jétion et de dépendance ,
VIII. 200: après la mort
du roi , ses femmes sont pres-
que toutes enfermées , et la
vue même des hommes leur
est interdite , IX ,
Femmes publiques en Perse ;
leur gouvernement , II ,
211 ; se prennent à bail ,
222 ; leur quartier el leur
nombre à Ispahan , \ II ,
4i6.
Fjerdous de Tus . auteur d'u-
ne histoire des rois de. Perse
en vers , estimée clans tout
l'Orient. V, 126 ; la lectu-
re en est fort divertissante ,
et les grands la font chanter
dans leurs festins, IX. 2.
Festins, magnifique festin
donné à Tifflis ; sa descrip-
tion , II , 116 ; autre donné
à un envoyé de la compa-
gnie française en Perse ,
III , 120 ; ies festins des Per-
sans durent tout le jour ;
cérémonial qui s'y pbserye ,
IV, tii ; festin des Armé-
niens à Ispahan , VIII, 17g.
F Êtes . quelles sont celles des
Mingréliens , I , 3oi , et
des Persans , II , 24g ; fête
du chatir , divertissement
solennel , sa description ,
III . |53 ; fêtes du roi de
Perse, V, $& ; .sont de
z6i
TABLE
deux sortes, civiles et reli-
gieuses , VII . 25o ; fête «les
lumières . ou du nouvel an ,
VIII, 411 "» du sarrfice
d 'Abraham , et comment
elle s'observe , IX , 6 ; il n'y
en a point de mobiles dans
Ja religion des Persans, 7;
fête du sacrifice du chameau,
sa description, g; du nou-
vel an . la plus solennelle
qu'il y ait en Perse, 22; de
la paix . 4o ; du don de la
iague , 4^ » du meurtre de
/fosse/ n , 49 ' de la mort
a" Adam , 74 ; des femmes
stériles, 118; autres tètes ,
68 , 71 , 117 , 120, i4o ,
i5o et 187.
Fileurs d'or en Perse , IV,
i3i.
Finances de Perse , leur éco-
nomie , V. 4i5.
Flageolet . d'après la légen-
de persane . Dieu en fait
jouer à l'ange Gabriel , pour
forcer l'aine d'Adam d'en-
trer dans son corps , IX . 75.
Fleurs . ont des couleurs plus
varices , et sont générale-
ment plus belles en Perse
que celles de l'Europe et de
l'Inde. III, 345.
Flour (M.), agent des An-
glais à la cour de Perse ; sa
réception , IX . 52û.
Fonds de terre des Persans ,
V, 33o.
Forces et discipline militaire
des Persans, V, 292.
Forces maritimes des Per-
sans, presque nulles, V, 327.
Français, leur commerce dans
le Levant. I, 12; origine
de leurs différends avec la
Turquie, 28; avanies qu'ils
reçoivent des Turcs, 44»
particularités remarquables
sur l'établissement de leur
compagnie des Indes Orien-
tales . III , 4^ a IO° J am-
bassade mal concertée de
cette compagnie en Perse ,
119 , 124 , i4o . io3 , igi ,
201 . 235 ; réception de
INI de Lalaîn , leur envoyé
à la cour de Perse , IX ,
543.
Froment , grain le plus ordi-
naire en Perse, IV, 102.
Fruits de Perse . quels , et
leurs qualités , III , 33o.
G
Gants , sont inconnus en
Orient , IV , 12.
Garçons . il est défendu d'en
exposer et prostituer ; puni-
tion d'un cafetier qui en
avoit prostitué un apparte-
nant au roi , VII , ^j5.
Gazelle, animal commun
dans tout l'Orient. III. 38i ;
histoire et tombeau du che-
val d'Abas-le— Grand . au-
quel on a\ oitdonné ce nom,
VII , 47o.
1 ■• .' ciiid-Kaan , général des
esclaves en Perse, favori du
roi ; s'attire la haine univer-
selle par ses intrigues et sa
méchanceté, X. 32; est nom-
mé gouverneur de Kand-
daar , 34", divers tours de
fourberie qu'il fait à des sei-
gneurs . 35 et suiv. ; fait
couper la tète , dans un fes-
tin . à un prince indien qui
lui avoit refusé sa fille , 102;
perd les bonnes grâces du roi
«le Perse, qui le fait mou-
rir et (ait placer sa tête sur
DES MATIERES.
26 5
la pointe d'un grand mât ,
io3 et suiv.
Gemehid . quatrième roi de
Perse, instituteur de la fête
du nouvel an , II . a5o.
Génois . leur commerce du
Levant ; négociation de leur
pari à la Porte . I 20.
Gentils établis en Perse . y
pratiquent leur culte avec
liberté , VI , i63.
Géographes anciens et mo-
dernes repris . II . i54-
Géographie des Persans , se
réduit à bien peu de chose ,
V, 116.
George . prince souverain de
Libardian , I . 879.
George ( S. ) , grand patron
de Géorgie ; son histoire ,
II. 46.
Géorgie (royaume de) , sa si-
tuation , ses divers noms ,
Il . 28; sa température , ses
productions , qualités et ex-
cellence de son vin , 38 ;
beau sang . femmes parfai-
tement belles ; qualités et
vices des Géorgiens , 4° »
Jeur habillement . leurs lo-
gemens. tyrannie de leur no-
blesse , 43 ; leur clergé ,
leurs églises , 45 ; histoire
de la conquête de ce pays
par les Persans, et de ses di-
verses révolutions, 47 1 ol'~
gueil des Géorgiens , 124;
nouvelles particularités tou-
chant ce pays , IX , 146 et
suiy- • 370.
Givan-Capigi-Bachy, grand-
visir , détermine le grand-
seigneur à la guerre contre
Candie , I . 94.
Glace . fort usitée en Perse ;
manière dont on la rassem-
ble . iv. 64.
Godar ( S. ) . bataille qu'y
perdent les Turcs , I , 106.
Gom , grain dont se nour-
rissent les Mingré'iens : sa
préparation , ses qualités ,
I . 160.
Gonié . château sur le bord de
la mer Noire , I . 4a4-
Gory . ville de Géorgie ; sa
description . II . 37.
Gouvernement politique, mi-
litaire et civil des Persans ,
V, 2o5 ; despotique et arbi-
traire. 232; gouvernement
républicain inconnu. 291.
Goi vernemens de la Perse ,
tantôt plus grands, tantôt
plus petits . II , i55.
Gouverneurs de provinces en
Perse, y sont à vie , V . 255 ;
leurs instructions , 265 ; sont
obligés d'entretenir un agent
à la cour , pour rendre
compte de ce qui se passe
dans leur gouvernement ,
273; leurs vexations. 27g;
comment ils sont punis, 282.
Gouverneurs des Villes en
Perse , sont en même temps
heutenans civils et criminels,
V, 264 ; comment ils sont
punis , 282 ; lorsqu'on les
traite , c'est la coutume de
leur faire un présent ; ma-
nière dont on les régale ,
IX, 6.
Grammaire des Persans, IV,
284.
Grands de Perse . continuel-
lement exposés; mot d'un
seigneur à ce sujet, V, 2.S1 ;
moyens employés pour leur
ôter la vie, soit à la cour,
soit dans les provinces, 2G6,
283; leur disgrâce emporte
toujours la confiscation des
biens , 285 ; ruinés et acca-
blés d'outrages, sont em-
ployés de nouveau sans que
l'on appréhende rien de leur
ressentiment , 286.
iG6
TAELE
Greffiers, sont inconnus en
Perse . \ I , qy.
Grégoire (S.); Patriarche
d' Arménie; J. C. lui ap—
paroit . II , 175.
Grenades , le meilleur fruit
de Perse , III , 342 ; ma-
nière dont on les conserve ,
VII , 406.
Guebres , ou Ignicoles , an-
ru ns Perses , adorateurs du
feu , II. 3io ; ont un idio-
me particulier, IV, 258;
leur cimetière , et comment
ils enterrent leurs morts ,
VIII . 96 ; leur histoire, leur
religion . leurs coutumes ,
355 et suiv. ; autres détails
sur la manière singulière
dont se font leurs enterre-
mens , 3r8.
Guèze„ aune dePerse. VII, 47.
Guiland. pays humide et mal-
sain . III , 279.
Guriel. principauté'; sa des-
cription , I , 327.
H
Habits et modes des Orien-
taux , et particulièrement
des Persans , tom. I\ , f>"ff-
1 et suiv. ; ceux des femmes,
leurs parures et hijoux , 10 ;
habits de prière , VII , 41-
Hadis , livres des Dits et
Faits de Mahomet et des
iinans , IX , i83.
Hafitz . poè*fe persan distin-
gué , V, 137; son tombeau
près de Cliiras , VIII . 4?'4-
Hambal . célèbre docteur ara-
be , donne son nom à une
secte mahomélane , IX, 25.
Hamzeh - Mirza , fils d'A-
bas II , roi de Perse; intri-
gues pour l'élever sur le
trône à l'exclusion de son
aîné . IX. 4i- et suiv. ; im-
plore sa grâce , 533.
H anna H . graine dont on fait
une teinture pour conserver
le teint et la peau , III ,
3i4.
Haraim-Velaied, ou le saint
du pays ; son sépulcre et
son culte ; conte qu'en font
los mahométans • VII, 45o.
II a n as de Perse ; il n'y a que
le roi qui puisse en tenir ,
III , 372.
Harem , ou sérail . lieu où
sont renfermées les femmes
en Perse , VI , 6 ; il n'en-
tre que des vierges dans ce-
lui du roi , 17 ; horreurs qui
s'y commettent , 19; sa des-
cription . sa police , Y II ,
38o, VIII, 5o.
Harpasouy , fleuve , II , 296.
Hasan-Cazy , poé'te persan ;
son éloge d'Aly , II . 436-
Haspas . gros village de Per-
se , VIII , 223.
Haydar . nom d'une faction
qui a divisé la Perse , Il ,
321.
Haye ( M. de la ) le père ,
ambassadeur de France à la
Porte , néglige de faire un
présent à Cuperly , à son
avènement à la charge de
grand-visir ; ce qui donne
naissance aux différends en-
tre la France et la Porte ,
I , 2g ; son commerce avec
les Vénitiens est découvert
par la trahison d'un Fran-
çais noiitmA ertamont, 3o ;
malade . il envoie son fils
auprès du grand-visir qui le
fait arrêter, 32; i! fait hier
un déebiffreur nommé Qui-
DES MATIERES,
267
clet , 35; arrive à Andrino-
ple , ne re'ussit pas à déli-
vrer son fils; le délivre en-
fin . et retourne en France,
36 et suivantes.
Haye ( M. de la ) le fils , ar-
rêté par i 'ordre du grand-
visir , est déiivré , et re-
tourne en France . I . 3a
et suiv. ; est fait ambassa-
deur de France à la Porte ,
38: se conduit avec hauteur,
est traité avec indifférence
et mépris par le grand visir,
3g ; est arrêté de nouveau ,
4o; et remis en liberté. ^2 ;
reçoit une audience solen-
nelle . mais demande inuti-
lement le renouvellement
des capitulations , 43 ; sa
mésintelligence avec la Por-
te augmente ; il retourne en
France , 44-
Haye ( M. de la ) . vice - roi
de Madagascar ; relation de
son voyage aux Indes , III ,
i4 et suiv. ; conclut avec le
roi de Candy un traité pour
la cession de la baie deTrinc-
Male à la France , 18 ;
prend Sainl-Thomé . petite
place du roi de Golconde ,
22 ; y <:st assiégé . et forcé
de la quitter . IX , 216.
Heinab - Begum . principale
femme d'Abas - le - Grand ,
princesse célèbre par ses
oeuvres pies , II , 4°7-
Hend . reine de Perse ; trait
d'atrocité de sa part , VII ,
?64-
Hérac.le , fils de Taiinuras-
Can . retiré en Moscovie ,
II, 70 ; histoire de ce prin-
ce , déchu du trône de ses
ancêtres , IX , 234 , 335 ,
370 et suiv.
Hervieux (M. d') , est envoyé
à Conslantinople , I , 64 ;
note sur ses missions et ses
voyages . 65.
Hihie , village de Perse , II ,
382.
Histoire . science peu con-
nue et peu cultivée chez les
Persans , V, 123 ; princi-
paux auteurs qui en ont
traité . 124 ; histoire de Per-
se écrite en vers par Fer-
dous de Tus . 126.
Hollandais , leur commerce
dans le Levant, I , 10; pa-
lais de la compagnie hollan-
daise à Ispahan . VII . 4*5 ;
esprit de leur commerce ,
IX , 68; font de grandes ré-
jouissances à Bander-Abassi
pour la sortie des Français
de leur pays, en 1672 . 7 1 :
eut retiennent chez les Orien-
taux l'opinion qu'ils sont les
rois de l'Europe , 72 ; sont
les plus fins marchands du
monde . et ruinent ceux
qui font commerce avec
eux , i3g ; prennent Sainl-
Thomé sur les Français, et
se brouillent avec le gouver-
neur de Surate . 216 ; sont
les seuls Européens soufferts
au Japon ; relation d'une
fâcheuse aventure qu'ils y
ont . 281 ; y construisent un
fort qu'on leur fait déti u
histoire de cette démolition,
3oq et suivantes ; réception
d'Hubert de Lairesse leur
ambassadeur à la cour d,:
l'erse . 52o et suiv.
HoLSTElN, ambassade en Per-
se au nom ùu duc de Hols-
tein ; son peu de succès .
VIII , 85.
Hôpital d'Ispahan . sa des
cription , ses officiers, se>
revenus. \ II . 38q.
Horloge curieuse a Ispaharç .
VU, 355.
-68
TABLE
Horlogerie . inconnue aux
Persans , IV, i5i.
Hossein . fils d'Aly , petit-
fils de Mahomet ; son his-
toire . et fête de sa mort ,
IX . 49.
Hosseinites . ou descendnns
de i'inian Hossein; le chef
de cette famille se dit roi ;
fait singulier là-dessus, VIII,
9-
Hubert de Lairesse . ambas-
sadeur hollandais en Perse ,
IX . 520 ; audience qu'il
reçoit du roi , 52Ô.
Huile des Persans ; il y en a
de diverses sortes ; de quoi
se font , IV, 83.
Ibrahim, empereur des Turcs;
abrégé de sa vie , tom. I ,
pag. 96.
Ignicoles , anciens Perses ,
adorateurs du feu , II , 3io.
( Voyez Guebres- )
Illumination , sont magnifi-
ques en Perse , IX , 3 19.
Images . sont souverainement
révérées en Mingrélie , I ,
226.
Iman Couly - Can , généra-
lissime d' Abas-le-Grand , et
gouverneur de la Géorgie ,
II . 5y ; un des plus puissans
sujets dont on ait jamais ouï
parler en aucun pays . VI ,
7 ; son palais à Chiras, \ III,
422; il meurt empoisonné
par le roi lui-même qui en
étoit devenu jaloux , 44^-
Imans , lieutenans et succes-
seurs directs de Mahomet ;
leurs droits au gouverne-
ment V, 2o5 ; ce que leur
titre signifie, VI, 291 : «le
leur élection ; dogmes étran-
ges à ce sujet ; leurs noms et
surnoms dans l'ordre qu'ils
pnt vécu . 299 ; leur race
poursuivie à outrance par les
rallies de Bagdad, 3oi ; tom-
beaux qui leur sont élevés.
3o2 ; les Persans les regar-
dent comme les seuls et vé-
ritables successeurs de Ma-
homet , 3o4 ; leurs descen-
dais sont les seuls nobles ,
3o5.
Imam-Zade , saints des Per-
sans ; leurs tombeaux, VI ,
3oo
Imaus , montagne d'Asie , I,
439.
Imirette , royaume ; sa des-
cription ; mœurs et coutu-
mes de ses habitans. I , 3?8.
Imprimerie, inconnue aux
Orientaux . IV. 274.
Inde ( I' ) . pays fertile en bé-
tail et en grains, stérile, en
gibier et en fruits , IV, 32.
Indiens , révèrent la vache ,
et achètent la vie de ces ani-
maux plus cher qu'ils ne fe-
roient la vie des hommes ,
IX, 19.
Insectes de Perse . III . 382.
Intendans de Perse. ( Voyez
Visirs. )
Irivan . capitale d'Arménie;
son plan , sa description ,
Il . 161 ; tour antique et
remarquable dans cef te ville,
i63 ; lac qui a 25 lieues de
tour . 16b.
Isgaour . port de Colchide ou
Mingrélie ; sa description ,
I . 148 ; est brûlé par les
Abcas , 338.
DES MATIERES.
Islamisme, nom quclesmaho-
métans donnent à leur reli-
gion , et pourquoi , VI ,
*74-
Ismael . les inahornétans pré-
iendent en tirer leur ori-
gine , VI . 178 ; c'est lui ,
selon l'Alcoran . qu'Abra-
ham devoit sacrifier par l'or-
dre de Dieu , IX , 16.
IsniAEL le-Grand, surnommé
Sophy ; ses conquêtes , II ,
46.
Ismail , saint Persan , VIII ,
22g.
Ispahan , capitale de la Perse,
une des plus grandes villes
du monde , a 12 lieues de
tour et 11 0.000 habitans ,
VII . 273 ; bàlie sur le fleu-
ve Zenderoud , 275 ; ses
murs ont vingt milles de
tour; ils sont de terre et mal
entretenus , 284 ; ses rues
sont étroites . tortues et non
pavées , 285 ; vignette qui
la représente , 286 ; divi-
sée en deux principaux quar-
tiers . qui sont proprement
deux sections ; a huit portes
qui ne se ferment jamais ,
28g ; comment sont laits
ses caravanserais ; descrip»
lion de celui de Macsoud-
Assar , un des plus beaux
de la ville , Ô21 ; maisons
des armes, maisons d'ouvra-
ges ou ateliers „ 328 ; des-
cription de la place Royale ,
une des plus belles du Hion-
de , 334 ; mosquée royale ,
sa description , 336 . 343 ;
marché universel . iùid. et
356; mosquée du grand-pon-
tife . 354 ; le pavillon de
l'horloge . 355 ; le caravan-
serai royal et la monnoie ,
35g; la cuisine du roi . 362;
Palais-Royal, sa description,
*69
368 et suiv. ; la Ribliothè-
que royale . 373 ; le baram ;
sa description , sa police ,
38o ; l'hôpital. 38g; la place
nouvelle ou des % îties-Pein-
tes , 3g7 ; patais de la Com-
pagnie anglaise , 4°3: palais
de la Compagnie hollandaise,
4i5 ; maison des Capucins ,
4ig ; maison des Carmes ,
43o ; la vieille place , ^.So 5
la vieille ville . ou le centre
d'Ispahan.482; la forteresse,
sa description , 4&3 ; le Tré-
sor-Royal , sa description ,
485; la vieille mosquée, sa
description , \ III , 2 ; le
quartier Hossenie , ou de la
famille de Ho>sein , 7 ; mai-
son des Augustins , 10 ; !a
grande allée ou le cours d'Is-
fiahan . sa description , 21 ;
e pont de Julfa, ou d'Alla-
verdy Can , sa description ,
3o ; le jardin nommé Mille-
Arpens , 33; palais du cè-
dre particulier , 36 ; beau
salon du jardindu Rossignol,
3g ; faubourg de Cadjouc ,
4-+ ; palais de Mirza-Rezy
et sa mosquée , 4? 5 'e ha-
rem , 5o ; faubourg d'Abas-
Abad . ou la colonie d'A-
bas-le-Grand , 67 ; palais de
Mahamed Taher . 68 ; dç
Saroutaki , 6g ; du fils d'A-
zys-Alla , 71 ; la grande pla-
ce de ce faubourg, 78; les
faubourgs de Cbems - Abad
et de Cbeic-Sabana . 83 ; le
pont de Rabarouc . 8g ; ci-
metières de Rabarouc et des
gentils indiens . g2 ; hermi-
tages célèbres . g4 ; tour des
chatirs ou valets de pied ,
g5 ; cimetière des Guebres ,
g6 ; le petit Mille-Arpens ,
maison de plaisance d'A-
bas II , g? ; quartier du
2--0
;;le
trône d'acier , et la plaine
de Hazarderré , çi^: le bourg
de laFélicité ou des Gucbres,
gg ; palais magnifique bâti
jiar A bas II . IOO ; bourg de
Julfa . sa description . 102 ;
monastère des moines de
S. Basile , io3 ; maison des
Jésuites , 106; cimetières
des chrétiens, 116; mon-
tagnes d'Ispahan, 117 fau-
bourg de Kherron ou des
Sourds ; conte sur l'origine
de ce nom , 119: faubourg
de Seid AbmédiOB ; conte
sur ce nom , 121 ; faubourg
de Tocki . 122 ; jardin des
oiseaux du roi , ibid. ; fau-
bourg de Deredechte , 123;
maison de Kel Anavet ,
bouffon d'Abas-le-Grand .
124; porte d'Abas II, i3o ;
porte Impériale ou de la
Grandeur , ioj ; petit conte
des Persans sur la grandeur
de leur ville , i34 ; recapi-
tulation de ses mosquée, scol*
léges , caravanserais . baina
et c ibid. ; sa lati-
tude et sa longitude , son
climat . sa température ,
i35 ; sentimens divers sur
son origine, î.J^; prise deux
fuis par Tamerlaii . qui or-
donne à ses soldats de lui
apporter chacun la tète d'un
de ses habitans , 142 ; son
nom et son étymologie ,
i43 ; notice de l'éditeur sur
Ispaban . d'après les e'eri—
vams Orientaux , i44-
Issix . grand et beau village
de la Caramanie déserte ou
se retirent les Indiens de
Bander-Abassi , VIII, 5i2.
Issouf , capitan pacba part de
Constantinople , fait sa des-
cente en Candie, est étran-
glé à son retour , I , g5.
Ivrognerie , marque de chris-
tianisme en Géorgie , II ,
4l.
Jacques , patriarche d'Armé-
nie , son histoire, tom. II ,
pag. 243 , 3g5 , 25o et IX ,
gb et suiv.
Janatelle , évêque d'Imi-
rette ; artifice dont il se sert
pour retenir la reine de 31in-
grélie , I, 3g5.
JaNGOU-Sultan , roi de Per-
se , donne son nom à la ville
de Sultanié , II . 070.
JaniTaN , général des Court-
ches ; histoire tragique de
ce seigneur , "\ II , 307 et
suiv.
Japonais , manière horrible
dont ils traitent deux ambas-
sades portugaises , IX , 169
et suiv. ; deux de leurs vais-
seaux et leur équipage fort
maltraités à Formose ; com-
ment ils s'en vengent, 2bi
et suiv.
Jardins de Perse , mal déco-
rés . III , 352.
Jarron , ville de Perse re-
nommée pour ses dattes r
^ Ikl . 4^5; montagne de
Jarron , la plus rude et la
plus dangereuse à passer que
l'auteur ait vue en Perse .
JÉSUITES , leur maison dans le
faubourg de Julfa à Ispahan ;
ils n'ont pu être logés dans
la ville quelques efforts qui.»
DES MATIÈRES.
aient faits, VIII, 106} faus-
seté des mémoires du père
Alexandre de Rhodes sur
leur mission , 108.
Jésus-Christ, apparoît à saint
Grégoire , patriarche d'Ar-
ménie , II, 175 ; ce que les
Persans pensent de sa divi-
nité , VI , 272 ; conte des
Mahométans sur sa nais-
sance , IX , 70 ; ce qu'ils en
disent et croient . i26etsuir.
Jeûnes des Arméniens . II ,
186 , des Persans , tradition
à ce sujet, VII, i33 ; ou
en distingue diverses sortes,
i34, celui de ramazan est
le seul commandé par la re-
ligion mahométane, i35 ;
traité du jeûne par Cheic
Bahadin Mahamed , i43 ;
conte d'un jeûne de la Vier-
ge Marie , i52.
Jeux de hasard , sont défen-
dus en Perse , III , ^So.
Jeux et combats des Persans ,
III , 180 et suiv.
Jeux et exercices des Persans,
III , 436.
JonchÈRES ( M. de ) . député
de laCompagnie française en
Perse; mauvais succès de ses
demandes, III , 235.
Jours blancs et jours noirs ;
quels ils sont chez les Per-
sans , IX , go.
Juifs de Perse , sont de deux
sortes , VI, i32; leur igno-
rance , i36; ont un cime-
tière particulier à Ispahan ,
VIII. 84.
Julfa la vieille , ville d'Ar-
ménie , ruinée par Abas-le-
Grand , II , 3o4-
Julfa, bourg considérable
d'Ispahan , sa description ,
VIII , 102 ; sa fondation ,
111 ; est déchue de son opu-
lence , n5.
Justice et droit civil des Per-
sans , VI , 66 ; manière d'y
procéder, 0,4 '■> justice cri-
minelle et ses procédures ,
98.
Justin ( le P. ) , de Livourne,
capucin missionnaire , com-
pagnon de voyage de l'au-
teur , II , 16.
K
Kaaba , oratoire d'Abraham
à la Mecque , sa descrip-
tion ; il y tient quatorze
mille personnes le jour du
sacrifice •, on y venoit en
pèlerinage avant Mahomet,
iom. \ll,pag. 162 et suiv.
Kafour , eunuque trésorier
du sérail , son caractère ,
VII . 420.
Kainer , village d'Arménie,
II, 296.
Kalmaks. peuple tartare , dé-
clarent la guerre à la Perse,
X , 74 et suiv.
Kaolys , espèce de Bohémiens
cjui courent la Perse ; conte
que les molla Persans font
à leur sujet , VII , 47^-
Keblah , c'est se tourner du
côté de la Mecque en priant,
vu , 347.
Kel-Anajet , bouffon d' Abas-
le - Grand ; ses reparties ,'
VIII , 16 et suiv. et 125.
Kelmhel , fleuve, II, 410,-
Késil-Heuzé, fleuve qui prend
sa source dans les monta-
gnes de Derguesin. II , 368.
KetaVANE , ouMariane, reine
TABLE
de Cafcet , mère de Taimu- dcsbcauxcaravanseraisqu'un
ras-Can. II, 5o ; envoyée ait jamais bâtis en Perse,
par son fils auprès d'Abas- II. 4°6-
le— Grand, refuse de se faire Koitrouk, prohibition de se
mahométane . et souffre le trouver sur le passage des
martyre , 55.
KiarÉ . gros bourg de Perse ,
II , 4or.
Koskeirou, un des grands et
femmes du roi , IX , 55a.
Kur . fleuve qui a sa sourre
dans le mont Caucase , II ,
28.
Laar. ville et province de Per-
se; sadescription , tom. VIII,
pag. 4?9 i anciens châteaux
et forteresses, 4(^i ; tempé-
rature du pays . 4^3 ; cette
province fut conquise et réu-
nie à l'empire par Abas-le—
Grand . ibid.
La l ain ( M. de ) . envoyé de
France à la cour de Perse ;
sa réception . IX . 543.
Langur. fleuve. I, ^12
Lapidaires de Perse , enten-
dent bien la taille et la gra-
vure des pierres tendres ,
IV, 142.
Lescot , négociante fameuse ,
I , 2.
Lessé (M. le comte de) , am-
bassadeur de l'empereur
d'Allemagne à la Porte , I ,
23 ; titres que son mailre y
prend , 41 '■> s'emploie pour
j'aire rentrer les cordeliers
dans leurs biens de la Terre-
Sainte , 73.
Lettres du prince de Géor-
gie au roi de Pologne , II ,
124", ce que les Orientaux
observent dans les leurs ,
288 ; lettres de recomman-
dation pour l'auteur , 354;
ce que les Orientaux obser-
vent dans les lettres adres-
sées aux papes . IX, 347-
Lettres numérales des Per-
sans; exemples de leur usage,
II . 421
Levan- Dadian , le plus fa-
meux prince qu'ait eu la
Min^rélie ; son caractère ,
I. 378.
Lion, emblème de l'empire de
Perse ; comment on le fait
combattre contre le taureau,
III. 180.
Liqueurs des Persans , IV, 65.
Livres des Persans , IV, 280;
comment ils sont rangés dans
leurs bibliothèques , VII ,
373.
Livres sacrés, reconnus parles
Mahométans. et réputés éter-
nels , IX , i5i ; leur opi-
nion sur les livres divins en
général . dont ils font mon-
ter le nombre à cent quatre,
!53.
Lockman , fabuliste Persan ,
II - 401 » confondu avec
Esope; ses fables, V, 3b et
suiv.
Luarzab , roi de Carthuel en
Géorgie . veut faire périr
son premier ministre pour
avoir sa fille ; vengeance du
ministre après sa fuite , Il ,
5o ; poursuivi par Abas , se
rend prisonnier ; il est as-
sassiné . 5g et suiv.
LustraTion. ( Voyez Purifi-
cations. )
LUTTK
DES MATIÈRES.
273
Lutte chei les Persans; des-
criptiondecetexercice , III,
W<
Lutteurs persans , leur équi-
page, II, ao3 ; combat d'un
maître de lutte avec son in»
grat disciple , 2o4-
Luxe des Persans, IV, 22.
Luxure . marque de chris-
tianisme en Géorgie, II, l^i.
M
Macsoud-Assar , riche épi-
cier , fait bâtir à Ispahan
un magnifique caravanserai,
dont il fait don au roi , VII,
324', histoire curieuse de sa
mule , 3a5.
Mafras, ce que c'est, II, 4°4-
Mages , docteurs et prêtres
des anciens Perses , VIII ,
374 ; ceux qui allèrent ado-
rer Jésus-Christ en Beth-
léem , furent massacrés à
leur retour, 5y5 ; les mages,
instituteurs de l'astrologie
judiciaire , ibid.
Magie , les Persans en sont
infatués , IV, 4^4-
Magistrats de Perse , grands
et petits ; leurs dénomina-
tions et attributions, V, 261.
Mahamed-Can , gouverneur
d'Esterabad, précédemment
grand-visir. Sa réception à
la cour de Soliman III , son
éloge , sa mort , IX , 346.
Mahamed-Couucan, seigneur
persan , reçoit la baston-
nade; son apostrophe au roi
à ce sujet ; relégué pendant
treize ans dans les prisons de
Casbi , il en est retiré ino-
pinément et nommé gouver-
neur de Kandar, X , Jno.
Maiiammed- Larry , docteur
persan . accusé de sorcelle-
rie , est mis à mort, VIII, 94.
Mahamed-Mehdi ., douzième
î .ii.ii) , fête de sa naissance ,
et partie de son histoire,
IX , 141.
Mahamed-Tacki, saint Maho-
Tomc X.
métan , est empoisonné à
l'âge de 25 ans; fête de son
martyre , VIII , 4i2.
MaHAMED-TaKI , célèbre doc-
teur , enseigne que Dieu
n'accepte point de coq pour
victime , IX , i5.
Mahomet, prophète; son
ignorance dans les sciences
humaines, VI, 278, hon-
neurs que lui rendent ses
sectateurs , 286; réduit leurs
prières à cinq , VII, 3 ; en-
levé au ciel pour recevoir la
loi mahométane de la main
de Dieu , i33 ; dangereuse-
ment blessé à la bataille
d'Ohud , 262; ses miracles,
285 ; son ascension au ciel
sur un cheval ailé que lui mè-
ne l'ange Gabriel, IX, i34-
Mahomet , surnommé Kodu—
Bendé , roi de Perse , remet
la Géorgie sous son obéis-
sance , II . 4°/-
Mahomet IV, empereur des
Turcs , est élevé sur le trô-
ne à sept ans , I , 28.
Mahrab , jubé dans les mos-
quées des Mahométans , qui
leur fait tourner le visage du
côté de la Mecque en priant,
VII , 347. (Voyez Keblah.)
Mail , les Persans y jouent à
cheval , III , 181 ; règles
du jeu , 44°-
Maisons , comment bâties en
Perse, IV, no; de leur
figure et leur disposition au-
dedaus , 118; en quoi con-
siste leur beauté, nq; u»
S
^7 +
sont point sujettes au feu .
et pourquoi , 123 ; mais sont
fort incommodées par l'eau,
124 i les Persans ont du dé-
goût pour les maisons de
leurs pères , et pourquoi ,
J25; observations diverses;
126.
Maladies des Persans , V,
182 ; remèdes et drogues
qu'ils emploient , 1S6.
Mansourcan, généra.] des
mousquetaires ; le roi de
Perse lui coupe la main, et
lui donne de grands présens ,
IX. 96.
Manufactures de Perse, IV,
l52.
M ara NT, ville de Me'die ;
Noé y est enterré , II , 3i8.
Marbre admirable , et qui a
la transparence du cristal de
roche , III , 358.
Marchand , nom honorable
en Orient , ne se donne
point aux gens de boutique ,
IV, i57.
Mariages, comment ils se
font chez les Mingréliens ,
I , 283 . et chez les Persans,
II , 217 ; légalité de con-
dition , ni le consentement
des parens ne sont pas né-
cessaires en Perse pour les
rendre valides , VI , 80 ;
tous les enfans y sont légiti-
mes , nés avant ou après le
mariage , soit d'une épouse,
d'une esclave ou d'une con-
cubine , 81 ; on marie les
filles sans dot , 83.
Mariane. ( Voyez Keiavane.)
Marie . princesse de Mingré-
lie , d'abord femme du prin-
ce de Guriel , puis de Rus-
tan— Can , et enfin de Cha—
navas-Can , II , 65.
Marseille , assemblée de tous
les négociai)* du Levant , en
TA BLE
167 1 ; leur délibe'ration sur
les affaires de Turquie , I ,
61.
Massouma , cimetière , véné-
ré comme une terre sainte,
et dans lequel on apporte
des corps de tous les endroits
de la Perse , II. 4^5.
Mathématiques des Persans ,
IV, 3io ; leurs auteurs les
plus estimés dans cette par-
tie . 3l2.
Mayn . gros bourg de Perse f
VIII , a3t.
Mazenderan . pays enchanté
et délicieux , III , 275 ;
éprouve des tremblemens de
terre furieux , 285.
Mecque ( la), ville et terre
sainte desmahométans, VII,
i57 ; sa situation , sa des-
cription , i58 ; il y vient
tous les ans en pèlerinage
neuf cent mille personnes ,
i65 ; son origine , 167 ; plu-
sieurs fois détruite et rebâ-
tie , 173; le pèlerinage ci
est commandé à tous les ma-
hométans , 175 ; ils tour-
nent toujours le visage de
son côté en priant , 3^7.
Médecine, ancienne et estimée
chez les Persans, V, 168;
quels sont les grands maî-
tres dans cette science, 174-
Médecins de Perse , le roi en
a un grand nombre à ses ga-
ges , ce qui fait dire qu'ils
dévorent le pays , V, 168 ;
autres contes que l'on fait
sur eux, 169; suivent la doc-
trine de Galien, 17a; sont
aussi droguistes et apothi-
caires, 176; se soucient peu
des nouvelles découvertes ,
188; régime qu'ils font gar-
der aux malades , ig3 ; ont
des apothicaires à leurs ga-
ges, IX, 81; perdent leur
DES M ATI EUES.
i?5
liberté et leurs biens, quand
le roi meurt entre ' leurs
mains, X . 8g ; moyen dont
se servit le médecin du roi
Sefy-Miria , pour éviter un
pareil sort , go.
Médie , royaume , actuelle-
ment Azerbeyan . province
de Perse , II , 3o8 ; tempé-
rature humide et nébuleuse,
36g.
Médise, ville ce'lèbre qui con-
tient le tombeau de Maho-
met ; sa description , son
origine , \ Il , ig3.
Mehemandaar , conducteur ;
son emploi en Perse , II ,
Mïhrou , premier ministre de
Luarzab , roi de Cai thuel ,
échappe à une mort injuste;
sa vengeance , II , 5o.
Mélek-Benaras , savant doc-
teur arabe , donne son nom
à une secte mahométane ,
IX, a5.
Melons, le plus excellent fruit
de la Perse ; leurs diverses
sortes et qualités , III, 33o ,
leur culture. IV, 108 ; com-
ment on les garde six mois ,
VIII, 81.
Mendians de Perse, sont fort
pathétiques en demandant
l'aumône , VII, 3g2.
Menuisiers persans sont très-
habiles . IV., 127.
Mefpe , titre que prend le roi
d'Imirette , I , 333.
Mercredi , jour proscrit et
malheureux chez les maho-
métans • et pourquoi , IX ,
8g.
Mesquittes , sorte de mou-
cherons très-incommodes en
Perse ; comment on s'en
garantit , VIII, 5i5.
Messe des Mingréliens , I ,
u5g ; se célèbre avec irrévé-
rence , l'auteur en est té-
moin , 41 4-
M es u re s des Persans , IV,
176.
Métaux et minéraux de Perse,
III . 35a.
Métiers des Persans; leur po-
lice . IV, 88 et VI, 11g.
Meubles des Persans, IV,
18.
Miana , bourg de Perse qui
donne son nom à un fleuve ,
II, 365.
M 1 n g r É L 1 e , ou Colchide ,
principauté. I, i4g ; sa si-
tuation et ses peuples, i5o;
ses divers noms. i53; sa cons-
titution et température d'air,
1 54 ; abonde en eaux; ses
fleuves , i55 ; son terroir ;
mauvaise qualité de sesfruits;
excellence de ses vins. i58 ;
choux monstrueux , i5g ; les
Mingréliens s'animent au
travail par le chant , 160 ;
leur nourriture ; pain qui
leur est particulier , 162$
leurs viandes et venaisons ;
i63 ; sont grands chasseurs ,
164 ; le pays est couvert de
chacals et. de loups , 166 ; on
y entretient beaucoup de
chevaux , 167 ; il n'v a ni
villes ni bourgs , toutes les
maisons sont éparses dan*
le pays ; il n'y a que deux
villages sur le bord de la mer,
et neuf ou dix châteaux, ié.y
habitations des Mingréliens ,
168 ; leur sang est très-beau,
16g ; les femmes y sont peut-
être les plus méchantes de la
terre ; les hommes n'y va-
lent guère mieux, 170 ; com-
ment ils traitent entr'eux
le concubinage, 171 ; tuent
les nouveau- nés qu'ils ne
f>euvent nourrir . et les ma-
ades qu'ils ne peuvent gu«*
S a
a-6
TABLE
rir . ib'id. ; conduite des gen-
tilshommes et du prince de
Mingrélie , leur adminis-
tration de la justice , 172 ;
leu s armes . 175 ; leur ha-
billement; sont malpropres,
et toujours pleins de ver-
mine . 177; leur service de
table, 178 ; sont grands ivro-
gnes , 179 , et grands com-
plimenteurs , 181 ; élèvent
leurs en fans au larcin et à la
turpitude, ihid.; ne parlent
a leurs supérieurs que le ge-
nou en terre . ibid. ; d'où
est dérivée leur langue , et
eu quels idiomes on la dis-
tingue . 182 ; le pays est
très-peu peuple , et pour-
quoi , i83 ; douze piètres
vendus aux Turcs par un
gentilhomme , l85 ; com-
merce des Mingre'liens, leurs
armées-, leurs guerres. 186;
de leur religion ; relation du
P. Zampi à ce sujet, 192;
en quel temps ils reçurent
Ja foi de J. C. , et quels fu-
rent les premiers qui la
piaulèrent dans leurs pays ,
196 ; du catholicos . chef des
ecclésiastiques, 2o3; des évê-
3ues , 206 ; des moines et
es nones . 209 ; des pa-
pas , ou prêtres mingré-
liens , 212; remarques sur
le costume des ecclésiasti-
3ues , 2 1 5 ; des e'glises , 1 19 ;
es cloches qu'ils appellent
zanzaluchî ; de la tablette
sacrée qu'ils appellent ora ,
dont ils se servent au lieu de
cloches , et de la trompette
appelée on , -yi^ ; des ima-
ges . 226 ; des reliques des
saintes . a33 ; des habits sa-
cerdotaux des papas . 256 ;
de la messe , 289 ; du bap-
tême , 203 ; de l'eucharis-
tie , 269 ; de la pénitence ,
275 ; de l'extréme-onction ,
280 ; de l'ordre , et du céli-
bat des prêtres , 281 ; du
mariage , a83 ; de l'office di-
vin , 289 ; du signe de la
croix et de la manière de
prier, 292 ; des sacrifices ,
297 ; des fêtes, 3oi ; des
saints lieux qu'ils ont à Jé-
rusalem , 322 ; des com-
mandemensde l'église . 324;
le deuil des Mingréliens dure
quarante jours , après les-
quels ils enterrent le mort ;
détails à ce sujet , 325 ; de
Ja princesse de Mingrélie et
de sa conduite envers Char-
din , 357 ; elle veut le
marier à une de ses amies ,
35g , description d'un repas
qu'elle lui donne , 36o ; elle
montre toute l'effronterie
d'une courtisane , 364 » ms"
toire des princes mingré-
liens . et des dernières guer-
res de la Mingrélie , 377
Ministres de Perse: manières
dont ils sont investis et dé-
possédés de leurs charges ,
V, 335.
Miracles de Mahomet , tels
que les rapportent les lé-
gendes persanes , VII , 265.
MiirrcHECARBACHY . ce que si-
gnifie ce mot , II , 383.
MiRZA-OiEFl , célèbre histo-
riographe persan, VII, 4^9-
Mirza - Haciiem , varier de
Mazenderan . refuse de dé-
couvrir le lieu ou l'iman
Koulikan avoit caché ses
pierreries ; mauvais traite-
mens qu'il essuie à ce sujet,
IX . 547.
Mirza -Kezi, fait bâtir une
rue et quantité d'édifices à
Ispahan, VII, 2g5. et VIII.
47 ; adresse merveilleuse et
talens extraordinaires de ce
prince aveugle et de ses deux
DES MATIERES.'
frères , 53 ; il obtient sa grâ-
ce et sa liberté , et rentre
dans ses biens , IX , 555.
Missions, inutilité de celle
des Tbéatins en Mingrélie ,
qui n'est soutenue que pour
l'honneur de l'église romai-
ne , 1 , 354 ; celle des ca-
pucins en Géorgie , particu-
lièrement à Tifflis , II, 82;
idée générale des missions
des catholiques romains en
Perse , VI , i54 ; les mis-
sions en Orient ne servent
qu'à faire illusion aux parti-
sans de l'église romaine sur
le titre qu'elle se donne d'é-
glise universelle, VII , 437.
Missionnaires, portent le pa-
triarche à reconnoitre l'é-
glise romaine ; mais les au-
gustins et les carmes détour-
nent le coup , III , 146.
Mohammed-Mehd y, douzième
iman ou successeur de Ma-
homet . enlevé du monde ,
doit , d'après l'opinion des
Persans , revenir un jour
convertir tous les infidèles ,
et régner sur tout l'univers
jusqu'à la fin des siècles, V,
207.
Moines mingréliens , I,2og.
Mois des Persans , explication
de leurs noms divers , IV,
4oo.
Moïse , contes que les Per-
sans font à son sujet , IX ,
i55, 189.
Moissons de Perse, quelles,
V, 385.
Molino ( M. le chevalier ) ,
BailedeVenise, envoyé pour
traiter avec la Porte de la
paix et de la reddition de la
ville de Candie, II, 100.
Monnoies , on n'en bat pas
dans l'empire ottoman , I ,
i5 ; diverses sortes et va-
leurs des monnoies des Per-
sans , IV, 180.
Morale des Persans , V, 1.
Moralités , proverbes, ins-
criptions et sentences tirées
des ouvrages des auteurs per-
sans , V, 456 ; VII, 296,
3oi , 326 , 363 . 377 , 3q6 ,
VIII, 42 , 49, 68, 74, 91 ,
q4, 97, 120/124, 227, 476,
477 . 478 ; IX , 198. 204-
Morosini ( M. ) , capitaine-
général de la république de
Venise, traite avec le grand-
visir de la reddition de Can-
die , I , 101.
Morts et mourans , ce qui
s'observe à leur égard . \ I,
4o4 et suiv. ; autres détails,
481 et suiv.
Moscovites , sont tenus eft
Perse pour la plus basse et
la plus infâme nation qui soit
entre les chrétiens, X , n3;
ambassade célèbre dj ce
peuple , qui n'avoit d'autre
but que le trafic, iùid.
Mosquées , les Persans n'ont
jamais pu en bâtir à Tiflis ,
II , 79 ; elles sont au nom-
bre de 25o à Tauris , 3^2 ,
mosquée célèbre de Coin ,
où sont enterrés deux rois
de Perse, ^18 , 433 ; mos-
quée royale d'Ispahan. sa des-
cription, VII, 336, 343; mos-
quée du cèdre ou grand-pon-
tife , 354 ; les mosquées ne
sont point des asiles en Per-
se, 36g; mosquée de Ha—
kim Daoud , ^61 ; vieille
mosquée d'Ispahan , VIII ,
2 ; comment les mosquées
sont construites en Perse ,
IX , 194 ; les grands n'y
vont jamais; le peuple y lait
tout ce qu'il veut, pourvu
que ce ne soit rien d'indé-
cent . 196.
a7
8
TABLE
Mouchtehed , docteurs per-
sans ; leurs prétentions; au-
toi ités qu'ils s'arrogent, VI,
296.
Moulins en Perse , sont à eau
ou à bras ; i! n'y eu a point
à vent , VIII, 64.
Moutons de Barbarie , sont
en grand nombre en Perse ,
III . 38o.
Mules de Perse, III , 368;
mule admirable , si affec-
tionnée pour son maître ,
qu'elle mourut en même
temps que lui , VU . 3s5.
Multany . ou Indiens Bania-
nes, misa contribution pour
la faute de deux d'entr'eux
qui servoient d'espions au
roi des Indes , à Ispahan ,
X . 22
Mumie , espèce de gomme ou
mastic , qui produit des cu-
res merveilleuses , III, 3ioV
Mumies de Perse ; on en trou-
ve dans les sables de la Bac--
triane , VIII , 3g6.
Muphtv de Perse , bien infé-
rieur à celui des Turcs , VI,
56 ; ses fonctions , 57.
Musc, relui du Thibet plus
estime que celui de la Chi-
ne , III, 32i ; son emploi,
sa consommation , sa falsifi-
cation , 322.
Musique , instrumens de'fen-
dus par la religion de Ma-
homet II , 122 ; de la mu-
sique chez les Persans , 206;
autres reflexions et observa-
tions sur le même sujet , IV,
299 ; chant , 3o4 ; instru-
mens , 3o5 ; danse , 3og.
Musulmans , origine de ça
nom , VI, 176.
N
Nacchivan , ville d'Armé-
uie sa description, tom. II,
pag. 297.
Nacchivan, fleuve , II . 3o3.
Naib , chef de police en Perse,
V. aG3
Naturalistes , leur erreur
touchant les arbres des hau-
tes montagnes . I , 442-
Nazie. , ou voyant du roi, sur-
intendant général de sa
maison ; ses fonctions , V,
34S ; caractères de relui avec
qui Chardin eut affaire pour
la vente de ses bijoux , IX ,
35o.
NÉAMET-OlahY, nom d'une
faction en Perse, II. 3ai.
NÉGOCE . honorable dans l'O-
rient . IV, iàg ; manière de
négocier des Orientaux ,
rf„ >.
Neigs , on s'en sert en Perse
pour rafraîchir les boissons ,
IX . 83.
Nembroth , roi de Chalde'e ,
son tombeau , VIII , 3i7 ;
conte que les Persans font
à son sujet, IX . 17.
Nezrallbec , favori du roi de
Perse , est disgracié . et a la
main coupée . IX , 106 ; aug-
mente sa disgrâce en se ser-
vant d'une danseuse du roi ,
3; rentré en faveur, perd
de nouveau son crédit , et
est relégué en Bactriane ,
117 , i35.
Nicbé, grand raravanserai ,
sa situation, II , 373.
Noblesse, inconnue en Perse,
eldans tout l'Orient, V, 290.
NoÉ , surnommé le second
Adam par les Persans ; his-
toire qu'ils font de sa vie ,
IX , 78-
DES MATIÈRES.
279
NoiNTEL (M. de) , est envoyé
en ambassade à Constanti-
nople ; son entrée , 1 , 5o ,
va à Andrinople , 52 ; est
trompé par Panaioti , 53 ;
ses principale.; demandes à
Ja Porte ; échoue dans ses
négociations ; sa lettre au
prince de Mingrélie pour
recommander Chardin, 348.
Noir, couleur funeste et odieu-
se , qu'on ne sauroit regar-
der en Orient , surtout en
Perse , IV , g.
Nonnes de Mingrélie , 1 , 209.
Notaires, sont inconnus en
Perse , VI , 96.
Nouratchin . village d'Armé-
nie , II . 296.
Nuyts ( Pierre ) , ambassa-
deur de la compagnie Hol-
landaise au Japon . échoue
dans son ambassade ; ma!— .
traite , pour s'en venger ,
deux vaisseaux japonais à
Formosa , dont il étoit de-
venu gouverneur , IX , 281 ;
extrémité a laquelle se porta
contre lui l'équipage de ces
deux vaisseaux . 286 ; on le
sacrifie au ressentiment des
japonais , Zo^.
Nvse , plaine célèbre par les
chevaux nysaius , II , 36a.
o
Office divin des Mingréliens,
tom. I , pog- 28g.
Ognons de Bactriane , gros
et doux commedes pommes,
III , 3^3.
Oiseaux de Perse, domesti-
ques et sauvages , III , 384-
Oiseaux de proie en Perse ,
III , 3g3 ; il n'y a que le roi
qui en puisse avoir , 3g5 ;
comment on les dresse pour
la chasse , 3g6.
Olearius , secrétaire de l'am-
bassade de Holstein en fait
la relation , mais sans en
dire le dessein , VIII , 85.
Omar , second successeur de
Mahomet, aimé des Turcs
et détesté des Persans, VI ,
iy3 ; son tombeau placé au-
près de celui de Mahomet à
Médine , VII , 198 ; hom-
me brave et puissant , am-
bitieux de domination spiri-
tuelle et temporelle , IX ,
33 ; tenu pour saint par les
Turcs , 34 ; malgré son vaste
mérite est le tyran le plus
détesté par les Persans ,
ibid. ; conte là-dessus , et
exemples divers , 35 , 3g ,
52.
Opéra chez les Persans , II ,
207.
Opium, étymologie de ce mot,
IV, 78. ( Voyez Pavot. )
Ordres ou ordination chez les
Mingréliens, I, 280.
Orfèvrerie, malentendue
des Persans , IV, i5i.
Orientaux , sont mous et pa-
resseux , ne sont point avi-
des d'inventions nouvelles et
de découvertes . IV, 88; leur
frugalité , VIII , 187.
Osman III, successeur de
Mahomet , général de l'ar-
mée mahométane , abhorré
des Persans , et tenu pour
saint par les Turcs, VI, 173,
et IX, 34.
Ottia - ChecaizÉ , seigneur
d'Imirette, réduit paradresse
la forteresse de Cotatis à se
rendre , 1 , 385.
Ouvrir le ventre, sorte de sup-
plice usité en Perse , III ,
116 , VI , Ii5.
.280
TABLK
Paiemens , coramenl ils se font
en l'erse ; des écrits des
marchands . et des cautions,
tom. IV, pag. 170.
Palais - Royal d'Ispahan, sa
description , ^rI I , 368 ; a
cinq portesprincipales, plan-
ches qui les représentent ,
386.
Palus méotide (détroit du) ,
appelé par les anciens , Bos-
phore Cimmérien . par les
modernes . détroit de Caffa ,
et aussi Bouche-de-Saint-
Jean . I , i3y.
PaNAIOTI . premier interprète
et secrétaire du visir . I . 53.
Papas , prêtres mingréliens ,
I , 212
Papes . lettre du pape Clé-
ment IX au roi de Perse ,
en 1668 , X, i3i , pourquoi
les rois de Perse, dans leurs
lettres traitent les papes avec
tant d'honneur . IX , 347-
Papeterie , s'exerce fort gros-
sièrement en Perse , IV,
148.
Papiers des Persans , ses di-
verses sortes, IV, 271 ; ce-
lui écrit est pour eux une
chose sacrée , 272.
Papona , visir du prince de
Mingrélie , injustement mis
à mort , I , 38o.
Paradis terrestre , idée plai-
sante d'un Carme, à ce su-
jet , II , 192 ; idée qu'en
ont les Peçsans, VI, 252.
Parenté . à quels degrés elle
est prohibée entre mari et
femme chez les Mahomé-
tans , II , 241.
Parfums , grand usage qu'on
en fait aux Indes ; anecdote
à ce sujet , IV, 43.
Parsis. ( Voyez Guebres. )
ParTHES ( le pays des ) , gran-
de et première province de
la monarchie persane , II ,
36g ; sa situation , sa des-
cription ; noms divers que
lui donnent les Orientaux ,
370 ; quel a été le fondateur
de l'empire des Parthes ,
372.
Parthide, province de Perse,
II . 36g.
Patentes des rois de Perse ;
leurs formules. II , 92.
Passe -ports, formulaire de
ceux que donnoient les Por-
tugais , IX , 257.
Pavot , extraction que l'on
fait en Perse du suc de cette
plante , III , 3oo ; usage
qu'en font les Persans pour
s'enivrer et se mettre en hu-
meur , IV. 73; le gouver-
nement a tâché vainement
de l'empêcher. 77 ; est un
poison lent , ibid. ; ses di-
verses décoctions et infu-
sions . 78 ; Abas-le-Grand
interdit le débit de la dé-
coction connue sous le nom
de cocquenar ; anecdote à
ce sujet , VIII . 125.
Peinture , son état en Perse ,
V, 201.
Pèlerinages , comment se
font , et de quelle obligation
chez les Persans , VII, i54 ;
quelles en sont les cérémo-
nies, 189; traités du pèle-
rinage par Cheic Bahadin
Mahamed ; choses qui y sont
requises , 202 ; condition;,
DES MATIERES.
28 l
qui rendent le pèlerinage du.
dedans de la Mecque néces-
saire de nécessité de pré-
cepte , 210 ; lieu où il faut
Je commencer , 2i3 ; ses rits,
216 ; état où il faut se mettre
f»our former l'intention de
e parfaire , 217 ; comment
il faut persévérer dans l'in-
tention de l'accomplir , 220 ;
procession du Kaabé , 225 ,
23o ; pèlerinage du dehors
de la Mecque . 236 ; Visita-
tion du mont d'Arafat , 238 ;
du mont de Mecher , 240 ;
du Mena , 241 ; de la forme
du corban ou sacrifice , 242;
du reste du pèlerinage . 245.
Pélican , description de cet
oiseau qui est gros en Perse
comme un mouton , III ,
38g.
Pénitence , ce que les Min-
gréliens pensent de ce sa-
crement , I , 275.
Pentateuque , comment les
Mahométans le regardent ,
et ce qu'ils en débitent , IX,
i54-
Perles . leur pêche dans le
golle Persique ; ce qu'elle
produit , III , 36i ; noms
pompeux qu'on leur donne
en Orient. 36a ; île fa-
meuse par leur pêche, IX ,
244.
Persan, origine de cette lan-
gue , ses divers caractères ,
IV, 22'S , 2S4 ; l'ancien per-
san est une langue perdue ,
287 ; l'alphabet persan , 264.
Persans . sont tort supersti-
tieux, II, 275; d'une po-
litesse excessive dans leurs
lettres et leurs manières ,
292 ; font leurs dévotions
chez eux plutôt qu'à l'église,
38g ; leur naturel , mœurs
gt coutumes , III . 4°3 ; sont
les Parisiens de l'Asie, ^oS ;
leur humanité envers les
étrangers , ^08 ; sont pares-
seux et ennemis du travail ,
luxurieux et prodigues . 4IQï
ne se battent , et ne blas-
phèment point , ib'id. ; sont
dissimulés et flatteurs , 4*^,
élèvent bien la jeunesse ,
4i5 ; sont les peuples les
plus civilisés de l'Orient ,
417 ; cérémonial qu'ils ob-
servent dans les visites qu'ils
font ou reçoivent, ^\§ ; di-
vers exemples des compli—
mens qu'ils s'adressent, 4-1»
ne sont nullement généreux,
425 ; n'aiment ni la prome-
nade ni les voyages , 42^ »
ignorent complètement la
géographie et l'état des au-
tres nations du monde , 4-9 î
ont presque tous chacun leur
maison qu'ils louent par
jour , 4^1 ; leurs voitures ,
432; leurs noms et tilrcs ,
433 ; leurs jeux et exercices ,
436 ; leurs habits et leurs
meubles , IV, 1; leur luxe,
2a ; leur nourriture , 28 ;
mettent du musc et de l'am-
bre dans leurs confitures ,
42 ; leur nourriture simple
et frugale, 46 ; viandes dont
ils usent communément,
48 ; leur pain , leur pil.iu ,
leur boisson , 5u ; leurs
cuisines publiques, 57 ; sont
hospitaliers , 58 ; leurs fes-
tins durent tout le jour ,
61 ; on y boit à la glace ,
hiver comme été , (12; leurs
liqueurs douces et fortes ,
65 ; leurs arls mécaniques
et métiers . 88 ; négligent
les nouvelles inventions ,
telles que la papeterie, l'im-
primerie, l'horlogerie, l'or-
fèvrerie, <;;y , i5i ; leur ar-
T A C L E
chilecture, no ; excellent
dans la broderie , 128 ; dans
la vaisselle d'émail ou de
faïence , ibid. ; dans le tour,
i32; dans la taillanderie et
l'armurerie, i36, et autres
artsmécaniques, i4oetsuiv. ;
arts et métiers, dans lesquels
ils réussissent mal . 1 -j.7 et
suiv. ; leurs manufactures ,
i5i ; leur commerce , leurs
poids et mesures et leurs
monnoies. ibj ; leurs scien-
ces et arts libéraux , 188 et
suiv. ; ont trois sortes d'au-
teurs , 198 ; leurs écoles et
es , leur manière d'é-
tudier , 224 ; des langues
dont ils se servent , et parti-
culièrement du persan et de
l'arabe , 287 ; leur écriture ,
leur papier, leur encre, leurs
plumes, 271 ; leur gram-
maire et leur rhétorique ,
284; leur arithmétique, 288;
leur musique , 2qq ; leurs
mathématiques , 3io; leur
astronomie et astrologie ,
3i4 ; leur divination , ^3o ;
leur philosophie , 44^ i 'eur
morale avec des sentences ,
des fables et des moralités
tirées de leurs ouvrages ,
V. 1 et suiv. ; leur géogra-
phie et leur histoire, 116;
leur poésie , 127 ; leur mé-
decine , 168; leur peinture,
201 ; leurs senlimens sur le
droit du gouvernement, 2o5;
sont soumis sincèrement à
leur roi , 219 ; nature de
leur gouvernement , 224 ;
leur économie politique ,
237 ; leurs forces et leur dis-
cipline militaire , 292; sont
braves et belliqueux. 294 ;
n'ont pas le génie de la na-
vigation, 32Q; leurs charges
et dignités , 333 ; leurs rou-
tes et fonds de terre, 38o »
revenus de leur roi , 3g4 »
économie de leurs finances ,
4i5; de leurs secrétaires
d'état et de leurs sceaux ,
45i ; magnificence de leur
cour , 4°8 ; leur justice et
droit civil , VI , 66 ; leur
justice criminelle et ses pro-
cédures , 98 ; leur police ,
119 ; quelles religions ils to-
lèrent chez eux , i3i ; leur
religion est la même que la
mahoinétane , selon les in-
terprétations d'Ali et des
douze imans ; sa description,
167 et suiv. ; ils ne sauroient
borte sans s'enivrer, et ne
boivent même que pour
cela , IX , 225.
Perse , description générale de
cetempire, III, 255 et suiv. ;
son étendue ancienne et mo-
derne , 258 ; ses différens
noms , 265 ; sa division ,
267 ; sa stérilité, quelles en
sont les causes , 268 ; son
climat et son air . 273 ; son
terroir , 288 ; des arbres ,
plantes et drogues, 2q3 ; des
fruits , 33o ; des fleurs ,
345 ; des métaux , minéraux
et pierreries , 352 ; des ani-
maux domestiques et sauva-
ges , 365 ; des oiseaux do-
mestiques et sauvages , et de
la chasse , 384; des poissons,
4oo ; naturel de ses peuples ,
leurs mœurs et coutumes ,
4o3 ; le pays est fort sain , et
la température excellente ;
un grand nombre de nos ma-
ladiesy sont tout à-faitincon-
connues , V, 181 ; sa situa-
tion fait sa principale force,
2g3 ; considérations géné-
rales sur cet empire , IX,
383 et suiv.
Peusepous , plaine de celte
DES MATIÈRES.
283
superbe ville , VIII , a^j. ;
ses ruines , tombeaux et mo-
numens , leurs descriptions ,
planches diverses . 247 à
384 ; antiquité de son tem-
ple et contes divers à ce
sujet, 3qO ; destruction de
cette vifie , 4°4 i brutalité
d'un gouverneur de Perse
qui fait brider ses monu-
îuens , 4°^-
PervarÉ , village de Perse ,
II, 365.
Phase , fleuve , son cours , I ,
4J9-
Philippe (le P.) , carme ; son
voyage d'Orient . II, 192.
Philosophie des persans , IV,
445 et V, 1.
Pierreries de Perse , III ,
36o.
Pierres de marbre miracu-
leuses , où sont marqués les
Fieds d'Aly . et qui sentent
ambre . VIII , 14.
Pigeons dressés par les vo-
leurs à retourner au colom-
bier, en emmenant ceux des
personnes auxquelles ils ont
été vendus , III , 387 , et
vu, 441.
Pilo , mets des Géorgiens ,
composé principalement de
riz , II , 1 18 ; usité euPerse,
III. 120.
Plantes remarquables de Per-
se; , III , 290.
Platon, né d'une vierge, ainsi
que Jésus-Christ, selon les
.Maliomélans , VIII, 123.
Pline, son erreur sur le mont
Caucase relevée , 1 , 44°-
Pluie , extraordinaire à lspa-
han, III , 253.
Plumes des Persans . de quoi
sont faites, IV, 273.
PpÉSlE des Persans; elle est
leur talent propre et parti-
culier, et le genre de litté-
rature ou ils excellent, V,
127 ; rhythmes et mesures de
leurs vers ; leurs différens
poê'mes . i3o ; la morale en,
est le sujet le plus commun,
i36; histoire des poêles per-
sans . IO''.
Poids des Persans ; leur des-
cription i't leurs diverses
valeurs , IV, 172.
Poissons , quels sont ceux qui
abondent en Perse . 111 .
4oi ; poissons sacrés , qui
ont des boucles de pierre-
ries au nez , VIII , 200.
Police de Perse , bien ordon-
née, VI , 119.
Politique des Turcs . I. 91.
Pont de Juifa . ou d'AUaver-
di - Can ; sa description ,
VIII , 3o ; de Babarouc ,
bg ; de Coureston . 49u-
Pont-Euxin, carte géographi-
que de ses environs , i , 1 ;
son étendue , 4IJ-
Porcelaines , beau vernis de
celle du Japon , d'où il dé-
pend, IV, 34; celle de Per-
se |iasse quelquefois celle de
la Chine ; les Hollandais les
vendent mêlées ensemble ,
IV. 12g; comment on rac-
commode la porcelaine cii
Perse , i3o.
Portugais , arrivent dans le
sein Persique avec une flotte ;
leurs démêlés , III, i-'V ;
mauvais trailenn-ns qu'ils,
éprouvent à Congue . à cause
du droit des douanes de ce
port . IX . i36 ; diverses par-
ticularités concernant leur
commerce et leurs coutu-
mes dans les Indes , 244 ;
l'Europe bur doit la con
noissance de la navigation
aux Indes Orientales , 25i ;
leurs conquêtes . 202 ; sont
chassés d.; Japon ; l<-
281
TABLE
de s'y rétablir en y envoyant
une ambassade en 1640 ; ou
brûle un de leurs vaisseaux ;
on met à mort les Indiens de
leur équipage, et on leur dé-
fend, sur peine de la vie. d'y
revenir , 26g ; y renvoient
une seconde ambassade en
1647 ; manière horrible dont
elle fut traitée , 270 et suiv.
Préséance regardée comme
une foiblesse par les Maho-
iiiétans , III , 19g.
Présens faits au roi de Perse
sont estimés et enregistrés,
III . ig7 ; droit exigé sur
ce présens, 221.
Prêtres, ou ministres de la
religion persane ; ne sont
sacrés ni installés, et peu-
vent quitter cette profession
quand bon leur semble ,
IX , iq6 ; leur caractère en
général ; proverbe à leur
sujet . 198.
Prier Dieu , manière exté-
rieure des Mingréliens , I ,
2g5.
Prière , ce que les Mahomé-
tans enseignent touchant le
devoir et l'utilité de la priè-
re ; comment ils s'y dispo-
sent , et comment ils s'en
acquittent , et observations
à ce sujet, VII, 1 à 110;
traité de la prière , traduit
de Cheic Bahadin Maham-
med , 38,
Princesses du sang royal en
Perse, mariées à des ecclé-
siastiques , et pourquoi, V,
Prisons publiques ; il n'y en
a point en Perse, VI, 100.
Procession duKaabéàla Mec-
que, VII , 22a , 23o.
PROPHÈTES , seuls souverains
légitimes , selon les dérots
Mahométans . V, 2o5; sont
chefs du spirituel et du tem-
porel , 214 ; opinions des
Persans à leur sujet, VI,
263 ; combien ils en comp-
tent depuis Adam jusqu'à
Mahomet , 264 ; distinction
qu'ils établissent entr'eux ,
260 , prérogatives dont ils
les revêtent . 26g ; sont chefs
du spirituel et du temporel ,
VI , 293.
Prostitution . celle des gar-
çons est défendue en Perse,
et permise en Turquie , II,
21g.
Protestans européens en Per-
se . y suivent en liberté les
principes de leur religion,
VI , i63.
Prunes de la Bactriane sont
excellentes, III, 343.
Psautier . comment les Ma-
hométans le regardent , IX,
i56.
Puits miraculeux de la Mec-
que , VII , 178 ; autres à
fleur de terre dans les rues
d'Ispahan , 286; histoire de
deux puits remarquables dans
cette ville , 4^4 ï autre* a
duras , dont l'eau croit
vingt ans durant d'un ac-
croissement réglé , et dé-
croît vingt autres années de
même , VIII , 43a.
Punitions infligées aux crimi-
nels en Perse , VI , io5 ,
n4 » et aux marchands qui
violent la police , 129.
Purifications des Persans ;
avec quelles superstitions ils
les font. VI, 3ig; Traité Je
la purification , par Baha-
din Mahammed , 326; pu-
rification avec l'eau instituée
par la loi ; leurs causes; fins
et règles, 338 et suiv. ; de
l'immondicité ou impureté,
386 et suiv ; purification des
DES MATIERES.
^85
corps morts , 4°4 e' Slliv- ;
purification légale avec la
terre , 4°3 ; choses qui pu-
rifient , 4^9 ! purification
des choses matérielles deve-
nues souille'es et impures ,
Pythagore , sa philosophie
domine dans les Iudes , IV,
449-
4Juei'hk - Boulas . fleuve de
Perse , qui a quarante sour-
ces , tom II . pag. 161 ; don-
ne son nom à un grand ca-
raranserai . 376.
Quinte-Ccrce . ses fautes de
géographie sur le mont Cau-
case , le Gange et le Ta-
naïs , sont relsvées , I , 44°-
QuiïUNI ( M. le Chevalier ) ,
iiaile de Venise à la Porte ;
sa négociation . I . 8g ; une
permission de négoce a ' laffa
lui est accordée . ensuite
révoquée ,
i3i.
et comment
R
Raisin (M.) associé de Char£
din , tom. I , pag. 2.
Raisin , il en croit de soixante
sortes aux environs de Tau-
ris , II , 3sg ; il y en a de
quatorze espèces en Perse ;
manière dont on les conser-
ve ; variétés que l'on cul-
tive , III . 335 ; celui de
Cashin est le plus gros et le
plus excellent du monde ,
IV, 108.
Ramazan, carême des Maho-
métans ; plaisant conte sur
son institution , VII , i35
et suiv. ; pourquoi le peu-
ple l'appelle la fête des c/ian-
deltes , i43.
Raphaël ( le P. ) de Parme ,
capucin missionnaire , 'est
médecin du piince de Géor-
gie , II , 89.
Raphaël ( le P. ) du Mans ,
supérieur des capucins d'Is-
palian , fournit des mémoi-
res à l'auteur, VIII , 109.
Reiz-Quitae, explication de
ce titre , 1 , 75.
Relieurs de Perse travaillent
mal , IV, i4g.
Religieux catholiques ro-
mains , chassés des lieux
sainls par les Grecs , 1 , 56 ;
détails de cette usurpation ,
70 ; ils offrent cent mille
écus au visir pour rentrer en
possession, etsontrefusés,8i.
Religion mahométane , ses
différentes sectes et leurs
dogmes , Il , 412 et VI ,
171 ; tire son origine d'Is-
maé'l et de Dieu , 178 ; est
très-ressemblante à la judaï-
que qu'elle a beaucoup pillé,
180 ; a plus de sectes qu'au-
cune autre religion ; eu quoi
elle diffère de celle des Turcs,
tant pour le dogme que pour
la pratique , IX , 24 et suiv.
Religion persane , est la mê-
me que la mahométane ,
mais selon l' interprétation
a8G
TABLE
d'Aly et des donse imans ,
VI , 107 ; articles nu nom-
bre de huit qui composent
son symbole ; i". /'/ ny a
point dr Dieu çi/c Dieu ,
187 ; 20. Mahomet est F en-
voyé de Dieu . 26 ■ 3°. Aly
e<t h rie ni-, de Dieu ^ :
4°. nécessite des purifications
légales . 3i8 ; 5°. de la
prière , ^'11 , 1 ; 6°. de l'au-
mône , m ; 70. du jeûne ,
i3a ; 8°. du pèlerinage , i54 ;
est composée dii paganisme ,
du judaïsme . du christia-
nisme . et accommodée au
génie des Orientaux , 247 ;
divers points de cri le religion
dont on n'a point parlé .
comme la circoncision , les
temples, les prêtres, etc. ,
IX , 191 et suiv.
Religions , mot. du grand-duc
sur les pratiques des diver-
ses religions . II , 108 ; re-
ligions tolérées en Perse ,
VI. i3i.
Reliques , sont, extrêmement
négligées en Mingrélie . I ,
a33 ; conservées dans I église
ratriarcale de Géorgie .
1.2; et à Ecsmia/in . 173 ;
deux retiques loi I précieuses
aux Peisans, VII, 3^q.
Remèdes divers communiqués
à l'auteur, Il , i3o.
Rentes ou revenus des Per-
sans , V. 383.
Réponse singulière d'un der-
viche , II , I48.
Requêtes et plaintes des peu-
ples , comment se portent
au roi , V , 280.
Revenus du roi de Perse ; en
quoi ils consistent . et à com-
bien ils se montent . V, 3g4-
Revues des milices en Perse ;
comment elles se font , IX ,
223.
Rey. ville célèbre e? h plus
grande de l'Asie ; merveil-
les incroyables qu'on en ra-
conte . II , 4Jo.
Rhétorique des Persans, IV,
287.
Rhinocéros , sa véritable figu-
re etdescription ; n'est point
ennemi de l'éléphant , VII ,
458.
Rioourdy ( le P. ) , supérieur
des jésuites en Perse , V III ,
106 ; repris, 4°9-
Rjz. aliment le plus commun
et le plus estimé de toute
l'Asie ; ses divers apprêts,
IV, 32; ses qualités et pro-
priétés , des diverses espè-
ces de riz des Indes . de
Perse et. de Turquie , 38.
Rodolphe, horloger allemand ,
considéré en Perse comme
un martyr . VIII , 116.
Roi de Perse , cérémonial
usité lorsque quelque grand
le traite , III , 33 ; nom
qu'on donne à ces sortes de
tètes, 37 ; civilité à obser-
ver lorsqu'on lui écrit , g3 ;
a plus de 3oo maisons dans
Espaban . pour les ambassa-
deurs ou étrangers de consi-
dération, 110 ; manière dont
il donne audience aux am-
bassadeurs , 172 et suiv. ;
ne daigne pas regarder les
présen-. qu'on lui fait, 197;
ses titres, V, 214 ; on lui
attribue le don de guérir les
maladies, 223; a un pou-
voir énorme, 22g ; son édu-
cation dans le sérail , 296 ;
charges de sa maison , 333 ;
ses revenus . 3g4 ; magnifi-
cence de sa cour . 4°8; c'est
une grande malhonnêteté,
une insolence même de tou-
cher à ses lettres . 497 ; au-
tres titre* , VI , 1 ; pulaii
DES MATIÈRES.
de ses femmes , 6 ; n'e'pouse
jamais de femme par contrat
de mariage . 28 ; sa person-
ne est si sacrée . qu'il n'a
pas besoin de gardes , VII ,
069 ; sa sépulture est tou-
jours incertaine . \ III, 3i6;
fieut faire exécuter les réso-
utions les plus violentes et
les plus extravagantes , IX ,
33o ; à sa mort . ses femmes
sont presque toutes enfer-
mées . et la vue même des
hommes ne leur est pas per-
mise , 402-
2S7
Rose de Perse . est de cinq
soi tes de couleur, outre sa
couleur naturelle . III . 348.
Rl'STaN-Bec commissaire des
guerres . donne des lettres
de recommandation à l'au-
teur . II . 352
Rustan-Can est fait vice-roi
de Géorgie. II. 63; après
l'avoir reconquise . bâtit ,e
fort de Gorv : sa mort . 64-
Rustem chez les Orientaux est
le même que l'Hrrcule des
Grecs, et que nos Roland et
nos Aniadis, VIII, 336.
Sabatar . seigneur Géorgien .
reçoit l'auteur dans sa for-
teresse , tom. I . pag. 377.
Sabis. (Voyez Chrétiens de
Saint— Jean. )
Sacrifice du chameau rbez les
Persans ; sa description ,
IX 9.
Sacrifices des Mingréliens ,
I . 297.
Safran de Perse , est le meil-
leur du monde , III, 307.
Sahoi, poé'te persan distin-
gué ; extraits divers d'un de
ses livres de morale , V, 56;
traduction des vers qui sont
au commencement de ses
œuvres . i3g ; son tombeau
à C h ii as. VIII, 428.
Saïqie , petit navire , sa des-
cription , I . 117.
SALOMON, contes divers que
les mahométans font à son
sujet, VIII , 393.
Salon de l'écurie , par où pas-
sent les ambassadeurs et les
étrangers ; s.» description ,
VII, 37i.
Samuel , tombeau de ce Pro-
phète , II , 409.
Saroutaki , premier minis-
tre des rois Séfy Ier et
Abas II ; histoire fort singu-
lière de ce seigneur . VII,
3o3 et suiv. ; est assassiné
par Janikan , 3io ; le roi
en tire vengeance , 3i7 ; son
palais , 319 . VIÏI, 6g ; son
tombeau , 84-
Saetereli.es , obscurcissant
l'air par leur quantité , III
383.
Sa va . grande ville de Perse ;
sa description , II , 4°7-
Savon de Perse . de quoi il
est fait; quel est le meilleur
savon de tout l'Orient ■ et
peut-être de ton! le inonde ,
IV, 149 ; comment on s'en
sert, i5o.
Scander, forteresse du royau-
me d'Imirette ; sa situation ,
II, 9.
Sckal'x des Persans; quels, et
leur figure . V. 435.
Sciences et arls libéraux de*
Persans , IV, 188.
Scorpions abondent en tout
temps à Cachait ; conte à
ce sujet , III , 4 ; *ont ve-
a88
T A h L R
lùmcux dans quelques pro-
vinces de la Perse , particu-
lièrement t!u côté de Ca-
illa n , 383.
Sgulfture, n'est plus exercée
en Perse . V , 2o3.
Secrétaires d'état de Perse ;
quels sont leurs oltices, V,
4 »i.
Sectes , le mahométîsme en a
plus qu'aucune autre reli-
gion ; leur énumération ,
IX, 24.
SÉDAREC , grand bourg d'une
contrée d'Arménie nommée
Charou . II . 296.
SÉFV . roi de Perse . successeur
d'Abas-le-Grand , II, 63.
SÉFI 1er. roi de Perse; descrip-
tion de son tombeau , II,
45o ; fait mourir les plus
éminens du royaume , et
achève de rendre le gouver-
nement despotique et arbi-
traire , V, 227 ; tue un vieil—
lard a coups de flèches . et
pourquoi, VI, 36 ; fait cou-
vrir d'argent les portes de
la mosquée royale, V II, 353.
SÉFY - Abad . maison royale
près de Tifflis , II , i4o-
SÉFI- Coulican , gouverneur
d'Arménie, II , 196 ; cau-
ses de sa disgrâce , IX , 98 ;
son (ils est mutilé , et sa iille
brûlée vive , 106 ; se lait
mettre volontairement au
crondon chaque . sorte de
carcan , 114 ; h: n)1 hii
laisse la vie, n5; quel-
ques années après, il ren-
tre en grâce , et dans les
hauts emplois, 116; perd
de nouveau sa faveur, 824 ;
sa réception à la cour de
Perse , 34o.
SÉFy-Mirza , (ils d'Abas-le-
Grand , tué par ordre de
son père , Y II , 4~7-
Séfy-jVTirza , fils d'Abas lî ,
roi de Perse , son éducation
dans le palais des femmes où
il est étroitement resserré
par son pire ; intrigues pour
l'exclure du trône , au pro-
fit de son jeune frère , ÎX ,
4o8 et suiv. ; doit son élec-
tion à la résolution détermi-
née d'un eunuque, qui ose
élever la voix dans le con-
seil , 433 ; message pour le
tirer du palais des femmes ;
détails curieux à ce sujet,
449 et suiv. ; cérémonies
pour son couronnement ;
description du lieu où il se
fit , 4"&; portraitjde ce mo-
narque , 5n ; ses grâces et
libéralités pendant les (êtes
de son couronnement, 554
et suiv. ; débauches de ce
prince qui donne dans les
excès du vin et des femmes,
X , 1 ; il est couronné une
seconde (ois , et pourquoi ,
tj3 ; prend le nom de So—
ieïman , g4- ( Voyez Soli-
man III. )
Segs-Abad , grand bourg de
Perse , II , 1±où.
Sel , est commun en Perse, et .
si dur qu'on en emploie les
pierres 1 la construction des
maisons des pauvres gens ,
III, 358.
Sémaché , contrée de Géor-
gie . II , 07.
Sept-Dohmaks , leur histoire,
IX, i85.
Sépulture chez les Persans ,
\ 1 , 423 et suiv. ; obser\ ,<-
tions particulières de l'an—
t' ura ce sujet , ^Si-
Sérail , nous avons une idée
(ausse de ta signification dft
et mot chez les Orientaux ,
Vjîl . 5o. ( Voyez Harem. )
SkRMSNS, leur Usage en Perse ;
se
DES MATIERES.
se prêtent sur l'Alcornn ;
plaisant trait d'un juif à
ce sujet . VI. 8g.
Sésano . village du royaume
d'Irairette ; sa situation, II,
8.
Sésy ( M. de ) . ambassadeur
de France à la Porte , lait
éprouver une perte ronsi-
de'rable au commerce fran-
çais , I , 18.
Sipias . maison des Théatins
en Mingrélie ; sa desciip-
tion . I . 354-
Sircham , grand caravanserai ;
sa situation . Il , 3v3.
Smyrne , les Vénitiens y tien-
i nent un consul . 1 . 20.
Sofian, ville de Médie, II,
3ig.
Sons ou Souphys , espèce
d'ordre religieux et mili-
taire, institué pour la garde
de la personne du roi de
Perse . V, 3og VII . 37o.
Soie , est la grande marchan-
dise de Perse ; ses diverses
sortes et qualités . IV . i63.
Soliman- Aga. ambassadeur de
Turquie en France, 1 . ^ ;
retourne à Constantinople,
5o.
Soliman III. roi de Perse,
enrichit un vitrier, et fait
couper la tète à Cosroucan ,
VIII, 453 ; hache en piè-
ces un officier qui lui en
imposoit . 455 ; étoit fort et
robuste . 4^9 '■> coupe la
main de Mansoucan , et lui
fait de grands présens . IX,
g6 ; fait couper la main à
son favori , dont la sœur est
brûlée vive , 106 ; fait écor-
cher vif un eunuque . 2i3 ;
fait i'Iumination du corps
d'un malheureux , 3a8 ; au-
tres actes de cruauté , 33o ;
va en Hyrcanie , 33cj ; bis-
Tome X.
*89
toire de son couronnement
et de ce qui s'est passé de
plus mémorable dans les
deux premières années de
son règne , 377 jusqu'à la
lin . et le tom. X tout en-
tier
Sorbets . leur préparation et
leur usage . IV. 43-
Soi'FYS , secte de philosophes
persans ; leur religion . IV,
449 ! comptent parmi eux
plusieurs auteurs célèbres ,
46?.
Souliers des Persans, sont de
chagrin et à haut talon ,
^^ Il . 367.
Spintcha, petit fleuve. II. 320.
Stérilité . superstition ridi-
cule que l'on fait pratiquer
aux femmes stériles, VU,
446.
Strabon son opinion sur quel-
ques fautesde géographie des
historiens d'Alexandre, I,
44°
Successeur de Mahomet , les
empereurs de Turquie . de
Perse et des Indes . préten-
dant chacun être le vérita-
ble . V. 220.
Sultan, explication de ce mot,
II. 378.
SuLTANIÉ , ville de Perse ; an-
cienne capitale et la plus
grande du royaume ; sa des-
cription, ses édifices, ses
ruines . II , 37b ; histoire
de sa fondation . 377 ; ori-
gine et signification du nom
qu'elle porte . 378.
Sunni . l'une, des principales
sectes mahométanes , VI ,
171 et IX . 27 ; origine de
cette expression réputée in-
jurieuse , 20) et 3g.
Supplices. (Voy. t'unifions.)
Su RAM . ville de Géorgie ; sa
description , II . 37.
ago
TABLE
Tabac , croît par toute la Per-
»u , tom. 111, pag. 3oi ; ma-
aîère de le prendre, tout-a-
l:iil particulière à ce pays ,
3o4 ; vaine tentative d'A—
bas-le-Grand pour en de'ra-
ciner l'habitude ; anecdote
plaisante à ce sujet , 3o6.
Taduan , bourg ; un des lieux
les plus délicieux de la Per-
se . VIII , 463,
Tahmas, roi de Perse, se rend
maître des princes et du pays
de Géorgie, II , 4^-
Taillandiers de Perse , IV,
Tailleurs de Perse , sont très-
habiles , IV, 146.
Taiimuras - Can , dernier roi
souverain dé Caket en Géor-
gie , I , 383 ; est élevé avec
Abas-le-Grand , et renvoyé
en Géorgie pour y régner ,
Il , 5o ; ses malheurs , 53 ;
fait soulever les Géorgiens ,
63 ; sa mort , 64-
Talismans et amulettes des
Persans , IV, 438.
Tawar, reine d'Imirette , I,
. 383.
TaMERLAN, fait rebâtir Zéri-
gan qu'il avoit détruit , II ,
374-
Tanaïs , fleuve , I , i38.
Tanneurs de Perse, IV, i3a.
Tapis de Turquie, manière
des Persans pour en con-
noitre la bonté . IV. i54-
Tartares. ( Voyez Vasbecs. )
Tartarie Crimée , sa descrip-
tion , I , 122 ; salines de ce
pays , et habitatiens des en-
virons , 139.
Tacris , ville de Perse j sa
description et son bistoire ,
II. 320.
Taurus , montagne , I , 4^9-
Tavernier , voyageur en Per-
se , repris , Vil! , 294.
Tebris. (Voyez Tauris , II,
33o. )
Teinturiers de Perse , leur
art paroit plus avancé qu'en
Europe ; mais c'est à l'air
et au climat qu'en appar-
tient la gloire , IV, i43.
Temples des Persans , quel»
ils sont , IX , ig3.
Terre -Sainte, les Cordeliers
eu sont mis en possession
dans le treizièmesiècle. I, 71.
Terre-Sainte des Mahomé-
tans , ou la Mecque ; aucun
chrétien ou idolâtre n'y peut
mettre le pied sous peine de
la vie, VII, i57.
Théatins , missionnaires en
Mingrélie ; leur établisse-
ment ; ils y exercent la mé-
decine , I , 354-
TiiÉhran , capitale actuelle de
Perse ; notice de l'éditeur
sur cette ville, d'après les
écrivains Orientaux, VIII,
l()2.
Théologie des Persans, sa
définition , ses divisions ,
VI. 192.
Thevenot. le voyageur repris,
VIII . 339.
Thomé ( Saint ) , petite place
du roi de Golconde , prise
par M. de la Haye , III ,
22 ; reprise par les Hollan-
dais, IX, 216.
Tifflis , capitale de Géorgie;
son plan et sa description ,,
H, 7a.
DES MATIERES.
Tigranocerta . ville d'Armé-
nie ; sa situation; poimjuoi
ainsi nommée . II . 38o ; a
été plusieurs fois détruite ,
38i.
Timmins , ou pièces de cinq
sous que les Provençaux in-
troduisirent en Turquie , et
avec lesquelles ils trompè-
rent considérablement les
Turcs, I , i3.
Tireurs d'or en Perse, IV,
i3i.
Toman, terme de monnoie per-
sane , revenant a 45 liv. de
notre monnoie , III. 117.
Tombeaux, description de
ceux de Coin , II, 424 et
suiv. ; tombeau de Maho-
met à Médine , VII , ig6 ;
les tombeaux des grands
saints sont des asiles en Per-
se , 370 ; description de ceux
de Persépolis. VIII, 345.
Tour, dite des Cornes, à Ispa-
ban , VII , 4°7 » 4^ > nu~
tre remarquable par un dou-
ble escalier, 455 ; autre, dite
des Quarante-Filles , 4^4-
To urn eurs de Perse , IV,
l32.
Tours à vent , pour rafraî-
chir les appartemens , \TII,
75 , servent principalement
pour ceux des femmes , 5og.
Trésor du roi de Perse , est
sous la garde d'un eunuque ;
sa description , V, 43o ; sa
richesse incroyable , VII ,
485.
Trinc-Male , baie cédée par
le roi de Candy à la France,
III , 18.
Trois églises. ( Voyez Ecs~
Miazin. )
Troupes des Persans, V, 297,
le luxe et la superstition de
la cour pour l'astrologie ju-
diciaire sont les principales
causes de leur destruction ,
3i6 et 324 ; sont obligés de
se pourvoir de vivres quand
elles vont à la guerre , 3i8 5
leur paie . 325.
Turc , cette langue est plus
usitée en Perse que le per-
san , IV, •24K
Turcman, grand village de
Perse , II , 365.
Turcs , sont simples et faciles
à se laisser tromper , I ,
17 ; leur navigation , 119 ;
permettent l'usage des gar-
çons , II , 219 ; leur nour-
riture, IV, 27; mettent du
musc et de l'ambre d^ns
leurs sorbets , 4—
Turquoises , il y en a une mi-
ne riche en Perse , III ,
36o , et VII , 488.
u
Ujon , gros village de Perse ,
tom. VIII , pag. 22S.
Usure ou intérêt, défendue
par la loi maboraétane , VI.
122; la police en est mal
réglée , ikid.
Ta
+ <j2
TABLE
V
Vache , animal sacre' pour
les gentils indiens, io;n. IX.
pag. io,.
Vactangle , seigneur d'Imi-
rette , e'pouse la reine I)a-
rejan . est couronné roi ,
I, 385.
Vaspinge . grand bourg de
Perse , II , 36o.
Vastavar , ou la transfigura-
lion ; fête célébrée par les
Arméniens . VII . 261.
Vendredi , jour de repos des
Mahoinétans . VII , 252.
Vénitiens , dépenses et sa-
crifices qu'ils font pour en-
tretenir la paix avec les
Turcs , I , 8g.
Vents de Perse , sont rare-
ment tempétueux ; mais il
y en a de mortels, III ,
286 ; effets surprenans d'un
vent pestiféré , 287.
Ver causant une maladie fort
commune en Perse , VIII ,
47i.
Vérole, commune en Perse;
mais n'y produit pas de fu-
nestes effets , V, 180, 184;
personne ne sait la traiter ,
igi.
Verre , les Persans ont l'art
de le recoudre fort adroite-
ment . IV, 148.
Verrerie de Perse . IV, 147.
Vert , couleur noble et sa-
crée parmi les Mahomélans,
VI , 3o5.
Vête mens sacerdotaux des
Mingréliens . I , 256 ; des
Géorgiens . II . Ifi.
Vierge ( la Sainte ) , les Per-
sans la font sœur de Moïse
et d Aaron , IX , 70 ; et la
mettent au rang des pro-
phètes , 125.
Vigne , Noc la planta près
d Tri van , II , i65 ; com-
ment appelée par les Ara-
bes , IV. 72; pratique de
culture usitée en Arménie
et en Médie . 107.
Vin , on en fait d'excellent
dans toute la Perse . IV, 70;
comment on le garde, 71 ;
comment on le rend fu-
meux et enivrant pour le
vendre aux Mahomélans ,
73 ; interdit par la loi aux
Persans , qui pouriant l'ai-
ment beaucoup , VI , 322 ;
magasin des vins du roi de
Perse ; sa description. VII ,
375 ; excellence de celui de
Chiras ; comment on le
fait , et comment on en per-
met la façon , \ III . 438.
Vinaigre de Perse , de quoi
se fait. IV, 83.
Visirs (Grands ) , ou pre-
miers ministres en Perse ,
reçoivent des présens à leur
avènement . I . q8 ; leur
charge est la première de
l'empire , V, 338 ; ont y\\\
sort plus doux que Celui des
grands-visirsdeTurquic.340.
Visirs . ou intendans du pays
de domaine en Perse , V,
25o ; leurs instructions ,
265 ; leurs vexations . 276 ,
comment ils sont punis. 282.
Visnic ( Hubert ) , député de
la compagnie hollandaise à
Ispahan , son histoire. VII,
4t5.
Vols , vol considérable fait à
la grande caravane. II. 0^7;
police des vols en Perse ,
comment ils se poursuivent ,
VI , 123 et suiv. ; autre vol
lait à une caravane , IX ,
T» ES MATIÈRES.
*93
227 ; sont faciles à commet-
tre en Perse ; mais diffici-
les à couvrir , 228.
Vomeki . prince de Mîngré-
lie. ne régna pas longtemps,
I , 38a.
Voyages , manière de voyager
dans tout l'Orient . II, 4°2 ;
comment le roi de Perse
voyage , III , 235 ; les voya-
ges sont très-sûrs en Perse,
VI , 127.
W
Witzoski (M. ), internonce
de Pologne à la Porte ; ses
négociations . tom. I , pag.
85.
Yesdecast , château et bourg
de Perse , sa description ,
tom. VIII . pag. 204.
Yousocf-Benna. architecte de
la vieille mosquée , donne
son nom à un des fau-
bourgs d'Ispahan, VIII, 45;
meurt enodeur de sainteté,
83.
Yizbecs , ou Uzbeks . petits
lai Lires dont les Parthes ti-
rent leur origine . II , 3yi ;
leur caractère, VIII , 170 ;
portent une telle haine aux
Persans , qu'après avoir
vécu parmi eux , ils se jet-
tent du haut en bas d'une
mosquée , IX , 37 ; origine
de cette dénomination , X ,
56 ; orgueil de ce peuple ,
57 ; victoires signalées rem-
portées sur eux par les Per-
ses , 60 et suiv. ; leurs rava-
ges dans plusieurs provinces
de Perse , sous la conduite
du prince d'Orquenge , 67;
sont les peuples les plus ab-
jects de l'Orient, n3.
Zacharie le prophète , conte
des mahométaiib à son sujet,
lorn. IX . pag. 70.
ZaMPI ( dora Josepb Marie ),
sa relation de la religion des
Mingréliens , traduite par
J. Chardin, I, 192; rend
de grands services à l'au-
teur. 34o.
Zenderoud , fleuve sur lequel
est bâti Ispahan , VII, 275.
Zengui . fleuve ; sa source ,
son cours , II , 167.
Zenjan , fleuve , II , 3y3.
ZÉrigan , ville de Perse ; sa
description ; sa fondation ;
a été détraile et rebâtie ; est
célèbre par les grands hom-
mes qu'elle a produits , II ,
374.
Zoroastre , le prophète et le
plus grand docteur des Per-
ses/VIII , 37i.
Zoura , grain cultivé , et dont
on fait du pain en Perse ,
VIII , 495.
FIN DE LA TABLE.
VVX%V\^UVVA^X^VVV*^V^VXX^VVfc^X%VX^^X%%%^^\^**^».'\*'V%AA^.'V*-l'XX'V%^
TABLE DES MATIERES
CONTEN UES
DANS LES NOTES ET ADDITIONS DE L'ÉDITEUR
A'adil Chah. ( Voyez A'iy
Qouly. )
A'araf (àl-) . limbes des mu-
sulmans ; doute des théolo-
giens sur les habilans. de ces
lieux, tom. VI . pag. 234-
Aba-A'ly pàrlià, général otho-
man , battu par les Persans,
en quelle année . X. 194.
Abad-Arzou , dernier roi de
la race des Abâdyens, re-
nonce au sacerdoce et à la
royauté, pourquoi. X. i54-
A'eaden, forteresse. III. 2S6.
Abâdyens. anciens rois de la
Perse et de l'Inde ; histoire
de cette race, X . i53 et i54;
elle est composée de qua-
torze rois ; sa ressemblan-
ce avec celle des Menous in-
diens, ri. : sa durée, //>. c'est
l'âge d'ordes Persans, Ib'id
A'bbas Ier le Grand . prend
possession du Khorâcàn du
■vivant de son père ; se fait
reconnoître ; demeure seul
roi de Perse, X, ig3; dé-
porte les Arméniens ; fonde
Djùlfah , 194 ; embellit Is-
pahân , ig5;îsomme qu'il
y consacre , VII , 343 ; il
construit la mosquée royale,
35i ; fait établir une chaus-
sée dans le Mâzendérân ,
et bâtit le palais de Ferhh-
Abâd , III , 277 ; embellit le
cours d:Ispahân , VIII ,
21 ; veut amener un nouveau
fleuve à Ispahàn . ^ 11 .
27g; transfère le si (;ge de rem-
pile dans celte ville . il/iJ. ,
i5o ; jure de ne rentrer ja-
mais dansThchràn , et pour-
quoi ; imprécation à ce su-
jet , 166 ; ordonnance qu'il
rend touchant les turbans
des marchands , IV, 18 ; il
aftoiblitle pouvoir desQour-
tchy, V. 3o3 ; ses guerres
avec la Turkie. X . ig4 ; il
s'empare de Tauryz , II .
343 ; prend Laury . Téflys
et Kandjah ; suite des suc
ces et de ses conquêtes ; pai\
^Qb TABLE
avec les OtbomaB*; ambas-
sades de différens princes ;
Hormoùz est enlevé aux
Portugais avec le secours des
Anglais , X . 190 ; soumis-
sion du Qandahâr , prise
de Dâver , conquête de l'I-
raq \ rai) ; raisons qui por-
tèrent A bbàs à l'entrepren-
dre ; elle cause une nouvelle
guerre avec les Turks ; évé-
nemens de cette guerre; il
assure la couronne à son
petit- fils et meurt, ibïd ,
196; époque de sa mort ;
i'b'id -, et II , 140 ; dure'e
de son règne; ses belles et
ses méchantes actions ; trai-
tement qu'il avoit fait éprou-
ver a ses trois fils , X , 197.
A'bbas II (chah), accorde des
secours au prince des Ouz-
bek-; conquiert le Qandahâr;
se livre a la débauche , et
meurt des suites de ses excès ;
est regretté des chrétiens ;
aimoit les arts d'Europe ,
X . 198; son caractère ; trait
de cruauté envers les prin-
ces du sang , 199.
A'bbas, fils de Soléïman
chah ; raison qui le fait ex-
clure du trône par la fac-
tion des eunuques . X . igq.
A'bbas III. couronné après la
déposition de Thahmasp ; à
quel âge ; meurt quelque
temps après; le règne court
de cet enfant est illustré par
les exploits de Nadir, X. 210.
A'bbas Mvrza , troisième fils
de Fathh Vly chah . et hé-
ritier présomptif de la cou-
ronne , X . 238 ; est gouver-
neur de Tauryz ; rôle im-
portant qu'il joue , sa cour,
son portrait, ses goûts ; son
amitié pour les Français, X,
23g.
Abasqites ( Voyez Abcas. )
A'bbacv . valeur de cette
inonnoie. I. 186, IV 182
et 186 ; introduite en Perse
sous Vbbàs IL'r; n'a point
de valeur intrinsèque, IV,
i85,
A'bbacydks . nom de la se-
conde dynastie des khaly-
fes, II, "336.
Abcas ou Apkhas . nommés
aussi Abasques , I . 148 ,
Abdallys ( révolte des ) , ils
enlèvent Hérât à la Perse ;
fondent un royaume dans
cette province - V 201.
A'bdoitl-Ghaffar Sakak, son
tombeau II . 3y5.
A^DOUL-MÉLIK bcn Méroùàn
( le kbalyfe ) durée de son
règne , VII , 197.
A'bdoul-Qader A'yça , au-
teur d'un Traité sur 'a mu-
sique , V , 3oo.
Abi-nyl . saignée faite au Zin-
dch-i'OÙde ■ VIII . 102 ; sup-
position à ce sujet . 123.
Ab - Melekh , propriétés de
l'eau de celle fontaine, nom-
mée aussi Ab - Murghàun ;
signification de ces 'deux
noms ; ou «>ituéc . III. 3go.
Ab-MurghAUN. ( Voyez Ab-
M ciel) h. )
Aboii-Bekr . signification de
ce nom , VI , 170.
Aboij - Hhanyféh AI - kouf'y ,
No'màn dm Tsâbet ( imam
A'àzem ) . docleur musul-
man , Il . 412 1 célèbre ju-
risconsulte . son ouvrage ,
V . i ; est empoisonné . et
par qui , VIII , 4^1 ! épo-
ques de sa naissance et de sa
mort . ibid.
Abou-IIhanyfaii de Dynver.
( Voyez au mol Zydje. )
Ab*>u-Kelb , inonnoie turke ,
I, 11.
DES MATIÈRES.
97
Aboul-Faradje A l'y ben âl-
Hhocéïn . auteur Je l'ou-
vrage intitulé Aghânyï VIII,
j54.
Aboi'lFethh, fils aillé de Ké-
rym-kliàm ; on veut inutile-
ment le nieltie sur le trône
de Perse après la mort de
son père . X , 21g ; sert
de prétexte à la révolte
de Vly Mouràd , 220 ; est
proclamé roi après la mort
de Zékvr : est aveuglé et
enferme . 221.
Aboul-Feydh, nom de Dzoùl-
Noun ( Voyez a ce dernier
mot. )
Aboul-Ghazy Bayadoùr Kliân;
abrège l'histoire de Ra-
chyd êd dyn ; traduction de
cet ouvrage en français . II ,
3a5.
Aboul - Nassr Sam Myrzâ .
petii-fils d' K'bbâs Ier. est
destiné par lui à lui succé-
der. X, 196 Voyez Sse/r
{cnâh ).
Aboul- Qacem Je Qazvyù •
auteur d'un ouvrage sur
cette ville , II . 3q4-
Abovl-Qazy. signification de
ces mots; erreur , X , 58.
Aboul-Feda. (Voyez Ismaël
ben âl- Afdhal. )
Abou - Nassr. (Voyez Al-Fa-
râby. )
Aboit - Qobéis , montagne ,
VII . i59.
Abou-Syna ( Avicenne) , son
tombeau. VIII 160.
Abou - Thaiier , prédit un
tremblement de terre aux
habitans de Tauryz, Sa pré-
diction justifiée par l'événe-
ment, II, 337 ; annonce que
cette viiJe n'en éprouvera
pas dorénavant ; mais sera
exposée aux inondations,
iiid.
Abou - Vacer. ( Voyez Mo-
hhammed ben O'màd- )
Abou-Yaiihyya. (Voy. Mour-
dâd. )
Abryzgaun, fête . VII, 258.
Aeter. épithète donnée à
Mohhammed par ses enne-
mis ; à quel sujet , V, 240.
Abyl . remarque sur ce mot ;
sa signification . IX . 77.
Ab-Zem . signification de ces
deux mots. ( V oyez Zemzem.)
AçAD Cliàli l'Afghan, le plus
redoutable compétiteur de
Kérym est pris par lui, X ,
218."
Açaf . fils d'A'mroù . méta-
morphosé en pierre , de-
vient une idole des Arabes ;
inauguration de sa statue ;
placé sur la montagne de
Ssafà ; en porte aussi le
nom . VII . 180.
A 'cas ( le myi- ) . différentes
manières d'écrire et de pro-
noncer ce mol ; est le titre
d'une dignité ; ses attribu-
tions , V, 263.
Achak. ( Voyez Arsaces Ier. )
Acham , expédition faite dans
ce pays par Mohhammed
Djemlah, VIII, 66
Achapaz , chef de cuisine ,
v. 349.
AchaTCHA Agbà Kémâl , kar-
vanséraï . III . 12.
A'chour . signification da ce
mot, VU . [36; a'choùrâ,
fêle , ibid . et IX , 65.
Acier. III. 355.
AcRoCERAUNii(montes), monts
auxquels ce nom t sst donné ;
leur situation , VII , 275.
Adam (pied'). ( Voyez Arrâ-
boùn. )
A'xjjaib àl-Boldàn. passage
de ce livre surThéhran, rap-
porté VIII, i63.
A'djf.b. (Voyez Résurrection. )
298 TABLE
A'djy , signification de ce mot
turk , II , H20 , note.
Adram-Melech, signification
de ces mots hébreux, II, 3i3.
Afghanistan , pays des Af-
ghans , II, J-fO ; sa situa-
tion.
Afghans . tribus erranles du
Qandahâr ; recherches sur
leur origine II , 347 ; leur
habitation , IX, 23 1 ; don-
nent leur nom à l'Afghanis-
tan , II , 3^8 ; victoires
qu'ils remportent sous la
conduite de myr Veïs ; sont
vaincus par Khosroù-Khàn ;
réparent cet échec, X , 200 ;
nouveau succès , 001 ; sont
défaits sous le commande-
ment de ÎVIahhuioud, ibid. ;
rentrent en campagne ;
échouent devant Yezd et
devant Kermàn ; victoires
de Kéloun - Abâd ; siège
d'Ispahàn . 202 ; entrent
dauslspahàn: chassent Thah-
rnâsp de Qazouyn ; leur
mauvaise conduite dans cette
ville ; en sont expulsés par
les habitans , 204 ; leur
fiuissance est ébranlée par
es succès de Nadir , 207 ;
ils perdent la laineuse ba-
taille de Moumen - Abàd ;
sortent d'Ispahàn . 20S ;
royaume des Afghans fondé
par Ahhined - Kliàn , X .
2i5 et 216; ils prennent
IMechchcd . 217.
Afghans ( princes ) , et des-
cendais de Hhocéïn , X ,
204 et suivantes.
Afracyab - Roustem , roi de
Toiiràn, le même que Rou-
qou-Khân, IV, 3c)i ; anti-
quité de son règne, ibid. ;
6'empare de la Perse , en est
chassé , et s'en ressaisit , X,
iôg ; la perd de nouveau ,
160 : périt dans une bataille
contre Kaï-Khosrcù, ihi
Afïoi'N ( opium ) , passion
des Orientaux pour cette
drogue ; autre nom qu'ils
lui donnent . III . 3oi.
Aganura. kàrvânseràï, III, i3.
Agha-Kafour . eunuque;
son influence à la cour de
Perse, V. 433.
Agha-Mohhammed, fuit à Is-
pahàn, le jour de la mort de
Kéryin ; inquiète Zékvr-
Khàn , X , 220 ; se retire
dans le Màzendéràn , ibid. ;
fait reconnoitre son auto-
rité . 222 ; fixe sa résidence
à Sâry ; embellit cette ville ,
ibid. ; ses différentes mar-
ches ; ses victoires sur Dja'-
far-Khân , aa3 ; se contente
d'une portion de l'empire ;
provinces qui forment ses
états . 224 ; défait Louthl-
A'Iy ; échoue au siège de
Chyrâz , 2a5 ; sa fortune le
sauve ; victoire inespérée ;
il prend Chyrâz, 227; fait
périr Louthf-A'ly, 229; reste
maitre absolu de la Perse ;
ne veut point prendre le ti-
tre de chah. ibid. ; soutient la
guerre contre la Russie - ib.
et 23o ; forme un projetd'in-
vasion en Turkie ; est as-
sassiné ; désigne son succes-
seur avrmt de mourir , 23o.
Agha -Mocbarek, eunuque ;
son influence à la cour ,
v, 433.
Agha-Taqy (kàrvânseràï d' ),
sa situation . VIII, 4^5-
Achanv. ( Voyez ylboul - Fa-
rad ic A'ty ben al-Hhoccïn. )
Agir ou Aguer . rivière de
Mingrélie , I , i56, note.
Agtomafi , plus correctement
Akhtamar, lac voisind'Eri-
vân, II , 166.
DES MATIERES,
-or?
A r, v>- a ss . ( V oye z Afghans ) .
AHPNGUEfiAUN . signification
de ce mot , VII , 093.
Akhdas. ( Voyez Açâs. )
Ahhmed . analogie de la signi-
fication de ce mot avec celle
de iMohhamnicd , synony-
me de Periclet. (Voyez Pa-
raclcl. )
Ahhmed Ahoùl - Hhoce'ïn
(ibn Fârès) , jurisconsulte ;
son ouvrage , Y. 2.
Ahhmed ben Mohhnmmed
ben O'mâd ben A'iy . sur-
nomme Ebn al Haït. un
( Aboùl A'bbâs Chéhâb ) ,
auteur d'un Traite d arith-
métique , IV. 2i4-
Ahhmed -Beyg , sa compa-
gnie formée d'eunuques ,
VIII. i33.
Ahhmed-Khan. s'assiedsurlc
trône othoman , II . 343-
Ahhmed-Khan, l'abdaly, belle
retraite qu'il fait âpres la
mort de Nadir , X , 2i5 ;
fonde le royaume des Af-
ghans . 216; s'appelle Ahh-
med-Chah ; assiège Châh-
RokhdansMechehed ; prend
cette ville . 217.
Ahhmed-Pacha défait les Per-
sans commandés par leur
roi Thahmâsp . X , 209.
A'houd ( âl ). (Voyez (Jarac-
tcre a" écriture. )
Ahriman , chef des mauvais
génies , VIII 3bb\
A'ir.HAH femme de Mohham-
med , lui reproche les bai-
sers donnés à sa fille , VIII ,
80 ; excuse du Prophète , bi.
Akbar suhhân, se révolte con-
tre Aureng-Zeyb son père .
V, '^86 ; réclante les bons
offices des marchands fran-
çais ; se réfugie auprès de
Soleïmân chah, et en est
accueilli , 387.
Akhastehan , nom du mulet
en ancien persan . III . 368.
Akhdaz. ( Voyez A'f d s. )
Akhestan , ses mines de cui-
vre , III, 35b.
Akhoii-Ff.redje de Zendjân
( le r.hévkh ) . son tombeau
se voit à Zendjân , II, 07. ».
Akiioun , signifiralion de ce
mot , IV, ig3 et K(4-
Aknoun , significahon de ce
mot ; n'a aucune analogie
avec Nàhteqoùn, "VIII. 43i .
Akourih âl- JMotahharikeh
titre d'un ouvrage d'Al-
kendy , IV, 2i3.
Ai.ahi. (Voyez Ala'ms. ) .
Aiains , étymologie mand-
choue du nom de ce peuple,
I , i5i .
Alaka , signification de celle
racine perdue en langues
arabe et hébraïque , VI.
222.
Aldjaitott. ou Oldjâïîoù. ter-
mine Sulthânyeh . II . 3^8-
Alexandre . nommé par les
Persans, Skender, IV, 200.
( N'oyez Skender Jioumy- )
Alexandre (défilé d'). (Voy.
JJcfilè ) ; époque d'Alexan-
dre au nombre de deux chez
les Grecs . IV, 4°7-
Alexandrie du Caucase ,11 .9.
Allah, nom de Dieu en arabe.
Opinions sur son étymolo-
gie , VI , 259.
Allah-Veyrdy Khàn , pince
qu'il occupent du temps
d' A'bbâs; fait bâtir un pont
qui porte son nom . VIII ,
3o ; prend le pays de ïïahh-
reïn et de I.âr . VIII , 4°"4 >
et X , 1 C) 4 ; 'ail la ( oiiqnéle
d'IIorniouz , IX , 2^5.
Allât, nom de Véniis-IJi %-
nie (liez les Arabes, VI, 219.
Almanacm , opinion sur l'ély-
îuoh-gie de ce mot . IV, 35b.
3oo
TABLE
Alnedjan , canton d'Ispahân,
VIII . 160.
Aloo-Bokhary , prunes tic
Bokhârà , ne méritent pas
leur célébrité ; anecdote à
ce sujet , III , 343.
Alphabets persans (anciens) ,
leur conformité, IV, 263.
Aliun , inotturk; sa signifi-
cation ; est le nom d'une
monnoie imaginaire , IV ,
189.
Alvand-Beyg. prince du Mou-
tOQ— Blanc , battu par Cliàh
Ismaè'l lCT. I , 109 ; perd
Tauryz , ib'ul
A'ly , très-révéré des Persans;
sentence qui le concerne ,
II , 436 ; nom et célébrité
de son épée . 441 i son nom
donné à une espèce de rai-
sin ; anecdote qu'on racon-
te à ce sujet , III , 338 ; suc-
cède à Osman; est assas-
siné, VI, 169 ; violences
des trois premiers klialyles
pour l'écarter du trône ;
acharnement des Ommyà-
des contre ses descen.lans ,
171 ; attachementdesChi'y-
tes à sa personne , ib'id.
A'ly-Chah ( Khôdjali), pre-
mier vézyr deGhazàu Kliàn,
II , 3a3
A'LY, (ils de Moùça (l'iinâm);
son tombeau ; meurt empoi-
sonné ; est vénéré des Per-
sans , III , 1 33.
A'ly- Ben Mohhammed àl-
Qoùchdjy ( a'Iàèd - dyn ) ,
astronome , auteur de plu-
sieurs ouvrages, IV, n<>7 ;
dédie un Traité d'arithmé-
tique au sultbàn Malili-
moiia1 II; sa mort. 2i5.
A'ly-Chah, (ils de Moli'i.mi-
med , (ils d'A'-qàum ( a'iâ
èd-dyn ) ; abrège les tables
ilkhanyennes, IV, 210.
A'ly-Chyr ( l'èmyr ) , gou-
verneur du Klioràçàn ; vaste
érudition de ce prince ; pro-
tection qu'il accorde aux sa—
vans . I \ . 217.
A'ly-1>érecy. ( Voyez Rai'
sin et //' /y. )
A'ly-Mordan-Khan . officier
persan ; ses grandes quali-
tés ; est tué sur les murs de
Tibs . X . 217.
Aly-Mourad est envoyé con-
tre \ghà Mohhammed ; pré-
texte de sa révolte . X ,
221; se soumet à Abonl-
Fethh ; dispute le trône à
Ssâdiq ; sa clémence inouïe
envers les habit ans de Chy-
ràz. . 221 ; il est proclamé
chef du Fàrs'slàn , 222 ; at-
taqué d'hydropisie ; meurt
en marchant conte D jafar
Khan . 223.
A'ly-Pacha , victoire complète
qu'il remporte sur les Per-
sans , X , 192.
A'ly-Qouly-Khan , gouver-
neur du Khoràçàn ; se ré-
volte contre Khodà-bendéh,
* . '9* ... ,
A'ly-Qoi'LY, reçoit le titre de
Nadir; durée de son règne ,
X . 216
A'ly-Ullaii , ou A'Iy-Allahy,
nom d'une secte fanatique,
de Ch'iytes ; ses opinions;
habitation de ses fauteurs ,
X , 240 ; leur nombre , 241.
A'lyoun , septième ciel , VI ,
a3i.
A'lyyéh . septième ciel des
juifs . VI . 23i.
Amazones , incertitudes tou-
chant leur existence ,11, 36.
Ambre, opinion du docteur
Swédiaursur sa nature, com-
battue par INI. de Fourcroy ,
III. 327.
Ambrodax . ville , III , 6.
DES MATIERES.
3ol
Amirdad. (Voyez Moùrdàd.)
Amyn-Abad . situation de ce
vil nge ; diverses interpréta-
tions, VIII . 2o3.
Amyn -Ahiimed-Razt, cite' ,
V, 117 . et VIII . 164 ; au-
teur de I Ilrft lqtym . iùid. ;
ce qu'il dit de Théhrân ,
i65.
Andjoudan, nom de Xassa
fwtida . III , 3o8.
Ahdjyb ( figuier ). est le pre-
mier arbre connu selon les
rabbins . III . 3^5.
Anes . nommés klier ou kbàr
en Perse , estimés dans l'O-
rient ; on leur attribue des
miracles ; vers de Sa'dy à
leur sujet , III , 363
Ange de Saint- José plr [le père),
notice sur la vie et les ou-
vrages de ce missionnaire ,
IV. 75.
Anges, leurs différens noms
en arabe , VI , 222.
Anghour . raisin. ( Voyez le
mot liais in. )
Angouvan nom de Xassa fœ-
tida . III . 3o8.
Anquï.til - Dl-perron ( M. ) ,
trompé par les Guebres ,
I\ . 260; son Zend-Avestà,
iâid. ; son sentiment sur la
création , X , i52.
Anssar . (juels compagnons
de Moliliaiimied furent ainsi
nommés , VI , 176.
Anthylle , notice sur cette
ville. V, 410.
Antilopes . IH , 38i.
Antimoine ( poudre d') . sert
dans la toilette des femmes
persanes, IV, 16.
Antiochus , sa guerre avec
Ptolémée pour la succession
d'Alexandre ; Arsaces en
profite pour leur enlever la
Parthie . X . i65.
A'nz. ( Voyez C'/'et-re. )
Apollonius - Perg?eus , ses
ouvrages traduits en arabe ,
IV, 214.
AonjtH. monnnieturke, I, 16.
A'qyo . deuxvaliées de ce nom,
VII, 216.
Arabe , nécessité d'apprendre
cette langue pour connoitre
le persan moderne , IV ,
ig8 ; sa richesse ; quelle
peut en être la source , 244;
son affinité avec le syriaque
et l'hébreu , 247 ; doutes sur
son antiquité par rapport à
la langue hébraïque , il/id.
Araee ( langue ) , troisième
classe des nomades de Perse ;
langue qu'ils parlenl ; nom-
bre de ct-s tribus et de ses
individus, X , 2,{3.
Arabes, leur prédilection,
pour le chanvre ; d sent en
avoir reçu l'usage des In-
diens , IV, 80 ; immen-
sité de leurs travaux as-
tronomiques 20g; idolâ-
tres avant Mahomet ; leurs
d'eux ; leurs divinités secon-
daires ; accusés légèrement
de polythéisme , V, i4g et
VI. 180.
Arabie (I) heureuse, nommée
Yèjnèn en arabe ; pourquoi,
VI, i39.
Arach. ( Voyez Erek. )
Arachasie(I'). Satrapie
du pays des Zerangéens ;
de quoi composée; cap taie
du pays des Arachates, \.
122.
Arachates. ( Voyez Aracha-
SIC. )
Aracia , ou Aratia . ile ; pa-
roit être la même que celle
de Làredje , 111 , 2g5.
A RAF ( N oyei Al auràf. )
A'RAQ-i)YD . mot composé ; sa
signification , est une dé-
coction , III , i.Jd-
302
TABLE
Ararat (I ) , se nomme aussi
Arménie , II . i58; situa-
tion de cette montagne ,
188 , 18g et 3o6.
Araxe , ce nom est commun
à plusieurs fleuves de l'an-
cien monde , II , 3o6 ; dif—
fe'rens noms de ce fleuve chez
les Orientaux , ibid. ; situa-
tion de ses sources , ibid. ;
erreur d'Hérodote sur son
cours , 307.
Archak. (Voyez Arsaces IeT.)
A rchitecture. (Voyez au mot
F lia. )
Archkanyens (les) , X , 164.
Ard , art , ou aria, ancien mot
persan ; sa signification , II,
loi . 178 , 179, et III , 261 ;
langues dans lesquelles on
la retrouve , 102.
Ardaceah , village d'Armé-
nie , II , 178.
Ardechyr -Babégan , se ré-
voile contre Aitaban , X ,
17a ; le défait , et le dé-
Fose ; son origine ; un songe
encourage à détrôner son
maître, 173 ; ses qualités;
est auteur de plusieurs ou-
vrages ; sa mort ; durée de
son règne , ibid.
Ardechyr Longue-main, est
LArtaxerxès des Grecs; la
reconstruction du temple est
datée de son régne ; opi-
nions des chroniques orien-
tales à ce sujet , X , 176.
Ardechyr II. envoie sesam—
bassadeurs à Théodose; du-
rée?de son règne , X , 176.
Ardechyr - Koutchek , son
âge lorsqu'on le plaça sur le
trône de Perse; sa mort , X ,
et 182.
Ardebyl, ville célèbre; sé-
pulture de Cheykh - Sftéfy ,
fondée par kaï - Khosrou ;
ses anciens noms. Il , 368.
Ardestaun . notice sur ce
canton , VII, ^81,
Ardwan. ( Voy. yirtaban. )
Arga , bourg ; la même que
l'Argot», VII, 194.
Argent. ( Voyeï Mines. )
Arghoun Khan fonde Suïthà-
nyéh . II . 373.
Argob. ( Voyez Arga. )
Aria. ( Voyez Khurâçàn. )
A R istote , invente l'orgue ,
V, 3oo.
Arithmétique. (Voyez au
mot r lm. )
Ark , remarque sur ce mot
persan . VII , 4S4-
Arkaun-Déyxét. titre qui n'a
nulle ressemblance avec les
mots arki , archi , etc., II,
100.
Arlequin, étymologie de ce
mot , III , 447-
Arménie (divisions et bornes
de I' ), Il , i55 , étymo-
logie de ce nom , 107 et
i58 ; une partie est trans-
formée en désert, Vlll,
n3.
Arméniens (les) , forment la-
plus grande partie de la po-
pulation de Chamakhy ; étals
qu'ils exercent , II , 3io ,
leur imprimerie à Djullah ,
IV , go ; leur translation de
l'Arménie vers le Loristân ,
X, 194. (Voyez Chrétiens
de Perse. )
Armes à feu chez les Persans;
ont des mèches et rarement
des pierres , III , 35g.
Arqoun , fleuve , IV, 3gi.
Arrahocn ( montagne d' ) ,
produit les yâqoût ; est le
pic d'Adam , III, 366.
Auridée , frère d'Alexandre-
le-Grand lui succède; durée
de son règne ; son nom don-
né à une époque , IV, 4!6.
Arsaces Ier, fondateur de la
DES MATIÈRES.
3o3
dynastie des Arsacides II,
572. et X , 164 ; son or :gi-
ne ; il s'empare de la Par-
tliie , et en quel temps ; du-
rée de son règne ; erreur de
]N1. Jones , touchant la Ion-
dation de la dynastie des Ar-
sacides ; sa mort , ibid. , i65.
Arsacides. j ( Voyei Archka-
nyens. )
Arsemi-Dokht. (Voyez Azer-
mi-Dokht. )
Arsenal , étymologie arabe de
ce mot , 111 , 44^-
Arslanv,, mon noie turke ,
I, 2.
Art (V) typographique , ac-
cueilli par les Turks ; date de
l'établisssement de leur im-
primerie ; les Persans n'ont
pas suivi leur exemple ; fausse
opinion du P. Ange de
Saint - Joseph à ce sujet ,
IV, 90. (V. Imprimerie. )
Arta. ( Voyez Ard. )
Artaban 1er, époque de son
avènement au trône ; fait
une invasion en Medie ; sa
paix avec Antiochus; durée
de son règne , X , i54-
Artaban II , échoue contre
les Scythes, et périt dans la
guerre qu'il leur fait, X, 1G7.
Artaban III , s'empare du
trône des Partîtes ; donne
un roi à l'Arménie; sollicite
l'amitié des Romains ; sa
mort ; durée son règne , X,
169.
Artaban IV, époque de sa
mort , X, 170.
Artaban V, échappe aux em-
bûches de ses frères ; à la
trahison de Caracalla ; et fait
la paix avec les Romains ,
X, 171 ; est défait par Ar-
taxerxès et déposé; sa mort. ii.
Artacèha, ville d'Asie. II.
385.
Artacène, canton de l'As-
syrie . II , 385.
Artaxate, ancienne ville d'Ar-
ménie , II , 178.
Artillerie ( trains d' ) . les
Persans n'en ont pas, V,3i3.
Artiscus, rivière du pays des
Odyses, II, 364.
Artaxerces , ou Artaxerxès,
signification de ce nom pro-
pre , II, 178.
Arvieux ( d' ) . notes sur ses
voyages , 1 , 64 , 65.
Asaph, vézyr de Saiomon, et
chantre de David selon quel-
ques auteurs, V, 275.
Asbas, diverses manières d'é-
crire le nom de ce viliage ,
VIII , 223.
Asinus , conjecture sur l'éty—
ntologie de ce mot latin .,
VII , 2.
A'skÉry. ( Voyez Raisin. )
A'skery-Khan , ambassadeur,
de Fathh À'Iy-châhjV, i37.
Asow , forteresse voisine de la
merde ce nom. I, 10g et 110.
Asp 1 aspa , ou aspahe , nom
du cheval en ancien persan;
est la terminaison de beau-
coup de noms propres, III ,
2b3 et 266.
Asp tadjyq , espèce de che-
vaux , III , 3t>7-
Asp tanyân , ou tangan , au-
tre espèce de chevaux, 111,
367.
Aspa, ou Aspadana , posi-
tion que Niger assigne à cette
ville, VIII, i3g ; les sa-
vans prétendent qu'Ispa-
bân est l'ancienne ville
d' Aspadana, ou celle d'As-
pa , 144.
Aspre, étymologie du nom de
celte monnoie , I , 16.
Asrou-Chena (canton d') . ses
mines de turquoise, III. 3t><>.
Assa - Fœtida , se* difléreiu
So4 TABLE
noms ; pays où se trouve
cette plante , III 3o8.
Astelephus , le marne que
l'aztgou moderne . I , 349-
Aster, nom du mulet en per-
san moderne . III. 368.
Asterlab , opinions sur IVty-
molo^ic de ce mot , IV, 335;
quel est l'inventeur de cet
instrument, 336; son em-
ploi . ibid.
Astrologie , confondue avec
l'astronomie riiez les Orien-
taux. IV, 219. (Voy. rim.)
Astrologie judiciaire (!') ; sou
nom en persan ; ses divi-
sions. V, 3x5.
Astrologues, leur grand cré-
dit en Perse , V, 36g.
Astronomie . ouvrages sur
celte science très-nombreux
en Orient , IV , 209; est
confondue avec l'astrologie ,
219.
Atciiin . royaume de l'Inde ,
ou les femmes sont traitées
à la manière des Musul-
mans . Il . 34 et 35.
A'ththar. signification de ce
mot arabe, VII, 324-
A'ther-Gul. ( Voyez Essence
de rose. )
Atiiman. ( Voyez O tsmàn. )
Atropatus . général macédo-
nien Il a donné son nom
à l'ancienne Àtropalie, se-
lon Strabon ; réfutation de
cette opinion, par M. Ren-
nell . II . 3og note.
Augiiouz-Kh\n , chef des Au-
ghoùzy ou Gouzz . IV, 38g
Auteurs grecs. (Voy. Persans.)
Avanie, étymologie de ce
mot , I , 18.
Avar , tribu; sont les anciens
avari , III , iy5.
Avicenne ses noms rétablis ;
sa naissance ; son âge et sa
mort; est l'Aristote de sa
nation , IV, 211. ( Voyez
Abou -Syna )
Avat. signe, miracle. VII, 96.
Aza ou azza. (Voyez Chèvre.)
Azaq . corruption orientale
d'Asow , 1 110.
Azar , différentes manières
de prononcer ce mot , Il ,
3i3 ; n'est pas composé de
la préposition êz , ibid.
Azara . déesse de la lune; son
temple pillé par Mithri-
dale Ier, X , 166.
Azerbaïdjan , étymologie et
signification de ce mot en
ancien persan. II. 3o8 ; est
I' Atropatia desanciens, ib. ;
séjour favori des Guebres ,
qui le regardent comme la
patrie de Zoroastre et d'A-
braham , ibid. ; notice géo-
graphique sir cette provin-
ce, ibid. ; ses mines de cui-
vre , III , 356.
Azermi - Dokht , reine de
Perse ; son esprit et sa beau-
té ; est détrônée ; cause de
son malbeur et de sa fin tra-
gique , X . i83.
A'zrael , attributions de cet
ange cbez les Juifs. (Voyez
Mourdàd. )
AzToon , fleuve de Géorgie ,
I.349.
A'zvz . signification de ce mot
arabe , II , 189.
A'zzed èd-Dauleh le Déyle-
mite, digue célèbre qu'il fait
élever, VI, 144, VIII 206.
B
DES MATIÈRES.
3o5
B
Bab èl-Aboùàb , nom de lieu,
tom. III . pag. 256.
Baba Clioutlj'a èd-DynO'mar-
Kour!) , fanatique . poignar-
de O'mar , IX , g5.
Baba-Hhadjy. situation de ce
lieu, VIII, 460.
Baba - Khan. ( Voyez Fàthh-
A'iy Chah. )
Baba-Kokn êd-dyn, nom d'un
pont d'Ispahân construit par
Châh-A'bbâs, VIII ,92.
Babeg , surintendant des Py-
rées, père d'Ardéchyr-Bà-
be'gân , X , 172.
Babour, arrière-petit- fils
de Tymoùr , s'empare de
l'Inde . III , 272.
Babylone. ( Voyez Bagh-
dàd.)
Baçaïn, situation de celte
place , IX , 46.
Bâcha, explication de ce
mot , I , 4^-
Badindjan , quelle plante est
ainsi nommée . III, 334-
Bady'a , caractère d'e'criture
arabe ; par qui inventé, et
par qui perfectionné , IV.
25o.
Bagh-Baun-Bachy , impor-
tance de cette dignité en
Perse , VIII, 69.
Baghdad , notice sur celte
ville. V, 3i3.
Baghi-Bulbul. ( Voyez Vma-
rat Bèhecht. )
Bagsga, il faut peut-être
bakhehegâh ; signification de
ce mot , VIII , 240.
Bahahan. (\o)tzJrdéchyr.)
Baihac , province, III. 333.
Bains, magnifiques en Perse ,
ouverts à tout le inonde- ;
foible rétribution qu'on y
Tome X.
exige ; amusemens et des-
cription de ces lieux ; moyens
employés pour les cliautfer ;
occupalions des Persans au
bain , V, 198.
Bakht - Nassar emmène les
Juifs captifs , VIII , 147.
Balagh et P.àligb , significa-
tion de ces deux mots, VI, «53.
Balance du jugement der-
nier ; sadeslination, VI, 242.
Balasces. ( Voyez Pèîâch. )
Balatchi. (Voyez Vologeses. )
Balkh, ville, III, 256.
Banca, notice sur celte île;
sa situation ; ses produc-
tions , III . i5.
Bander - A'bbacy , port du
golfe Persique ; significa-
tion de ce nom , III , o3fi ;
son nom actuel , VIII , ig2 ;
sa situation , ses revenus ,
son commerce , 5i4-
Ban G, plante apportée de
Tatarie, paroit être le téom-
brotion magique ; son usa-
ge , IV, y4 ; les feuilles de$
sommités du ebanvre, ainsi
nommées ; jus qu'on en ex-
prime, ses effets; est en usage
chez les Malais et chez les
Arabes, IV, 80.
Banians, restitution orthogra-
phique de ce mot ; sa signi-
fication ; étendue du com-
merce desBanians, IV, 206.
Baqer - Khan , jouit quelque
temps des honneurs souve-
rains ; s'enfuit d'Ispahân ,
X . 223.
Baqouy (â!-), cité . VIII, 164.
Bardanes , son avènement au
trône des Parthes ; sa mort ,
X , 169.
Babzakii , doutes sur la signi-
V"
oo6
TABLE
ficalion de ce mot, VI, 23i.
Barbe blanche, épithète qu'on
donne par honneur, IX, 564-
Barbie du Bocage (M.), place
les Vixiens au nord de la
Susiane , VIII, 235 ; sa
carte des marches d'A-
lexandre , 238.
Bassa , corruption grecque de
Bàchâ. ( Voyez ce mot. )
Bataille célèbre entre Sc-
lym et Ismacl-le'-Grand , II,
3i6.
Bathykh, nom du melon
d'eau, III, 333.
Batman. ( Voyez Poids. )
Bavanet , ville . ses raisins re-
nommes, m , 337.
Baz - Khaunéh ( maison de
l'épervier), partie de la fau-
connerie du roi , III , 3g4-
Bazar , marchés des Orien-
taux ; à quoi ils ressemblent ,
II. 81.
Bazber. (Voyez Pàdzéher. )
Beauté , ce qui la constitue
chez les Persans . IV, 16.
Bechy. ( Voyez Raisin. )
Bedr ( combat de ) , II , 441-
Begum . signification de ce
mot , VII . 4^7-
Beha êd-Dyn. ( Voyez Mo-
hhnmmed Djcbàl , etc. )
Beharistan , poè'me de Djâ-
my , cité , \ , i3j.
Behmen , fait reconstruire la
ville de Zerenk . la nomme
Sékâun . V, 120.
Béhram Ier, poursuit les Ma-
nichéens, X , 174 ; est sur-
nommé le bienfaisant; son
goût pour les chevaux ; haïs-
soit les Romains ; secourt
Zénobie ; durée de son rè-
gne , X , 175.
BÉHRAM II. passe d'un naturel
sanguinaire à la justice et à
la clémence ; cause de ce
changement ; soutient la
guerre contre les Romains;
meurt , X , i55.
Behram III , surnommé Ker.-
îuàii-châh: sa mort, X. 176.
Behram-Goiir monte avec pei-
ne sur le trône de Perse; ses
vertus ; ses succès contre
les Tatars ; ses revers dans la
guerre contre les Romains;
sa mort , X , 177.
Behrah-Tcholbyn . ses prin-
cipaux exploits, II , 298.
Behram. ( Voyez Tiridates. )
BÉÏT , signification de ce mot
en poésie orientale , V, i3o;
nom d'un fisc en Perse, VI ,
84- ...
BÉi't èl-Maldjy, titre de pré-
sident du (i>c . ^ 1 , 64-
Belad èl - Djebel. ( Voyez
l'ràça' djem. )
Belese , Khosroù-khân défait
Myr Véïs au passage de
cette rivière , X , 200.
BÉliçaun (baume), nom don-
né à la momie . II , 3n.
Bélier, lieu ou descendit ce-
lui qui fut sacrifié à la place
d'Ismaël , VII , i5g.
Béeisaire . défait et repousse
Khosroù-Noùchyrwàn , X ,
Bend - A'ly , situation de ce
kârvânsérây ; pauvreté des
gens de ce lieu , VIII . 5o4-
Bend-Emyr , rivière du Fàrs ,
s'appelle aussi Qarwan et
Kour ; n'est pas le grand
Kour de Géorgie ; lieu où
elle prend sa source ; sa des-
cription parHhamd-Oullah,
"V III , 238; une de celles
qui éloient nommées Araxes
par les anciens , 23g.
BÉNarou , situation de ce. vil-
lage , VIII, 470.
Blndéh chàh-dyn Sséfy est,
signification de ces moU ,
IX, 5oi.
DES MATIÈRES.
3o-
Bender-Abbàsi. (Voyez Ban-
der-.VbbàcY )
Benjamin de Tudèle , ce voya-
geur ne parle pas de la jui—
verïe ; ce qu'il dit d'Ispa-
hân , VIII . 48.
Beraan . canton d'Ispahan ,
VIII, 160.
Berendje ( Voyez Riz. )
Berendje , nom du chanvre
chez les Arabes. ( Voyez
Chancre. )
Berf , nom d'une préparation
sucrée à la glace , IV, 64-
Berg . signification de ce mot
persan, VII. 4°^
Berhout, siluation de ce
Bihry, village , onguent
miraculeux qui s'y trouve ,
VIII , 475
Bijoux , les femmes seules
|>euvent en porter en Perse,
[V. 16,
Bisons, sont nommés bœufs à
Bosse , par Chardin , III ,
Bœufs à Bosse. ( Voyez Bi-
sons- )
Bogha-Charaby, est chargé de
terminer les murailles de
Qazwyn , II , 3g7
Bokhara (prunes de), III,
343 ( mines de turquoises
de ) . ibid. 36o.
puits ; superstition des Ma- Bondouq. (Voyez Noisette.)
hométans à son sujet , VI , Bonnet des Persans , IV, 4.
23
Berkhar , canton d'Ispahan ,
VIII , 160
Bernier , ses voyages juste-
ment estimés, Vît , 463.
Beurre , ses noms en persan,
IV, 83.
Beyd - Abad , quartier des
saules, VIII , i32.
Beydandjyr. ( Voyez Paima-
Christi. )
Beygler Beyg. titre d'origine
turke , II , 99.
Béythar . signification de ce
mot , VIII , 128.
Beyyan ( àl ) , nom d'un
grand nombre d'ouvrages
arabes , et persans , II ,
t,393, • • •
Bible , omission importante
qu'on croit y remarquer ,
VI. 191.
Bieliothèque d'un prince
arabe ; nombre considéra-
ble de Traités grammati-
caux qu'elle renfermoit, IV,
243.
Bien ( le ) , récompense fu-
ture de ceux qui le feront ,
VI , 257-
Boraq. signification de
mot , IX , i34
Bordoyer , terme de marine,
I, 120.
BoRYTH. (Voyez Uchndum.)
Bosphore, ses côtes toujours
dangereuses , I . 120 et 122.
Bostandjy - Bachy , impor-
tance de cette dignité en
Turkie , VIII , 69.
Bouddha , nom d'une divi-
nité indienne , IV, i85 ; est
révéré dans le Thibet, VIII,
76.
Bouddhistes, ou sectateurs de
Bouddha , IV, 188.
Bourgs ( noms des quatre )
dont la ville d'Ispahan étoit
originairement composée ,
VIII, i45 ; détails sur ces
bourgs , ibid.
Boustan, poë'me de Sa'dy, V,
57.
Boutan (le), province du Thi-
bet , III , 322 ; rapproche-
ment entre ce nom et celui
<! Bouddha, VIII. 76.
BouYYDES ( la dynastie des ) ,
partage les états des Déïlé-
imtes ; se divise en plu-
V 2
3o3
TABLE
sieurs branches; est anéan-
tie ; à quelle époque , X ,
i85.
Brahma , auteur des Védà ,
III. 33 ; lieu où sa religion a
probablement pris naissan-
ce , VIII, 76.
Brahmanda , l'œuf du mon-
de , II , 268.
Brahmanes, différentes ma-
nières d'écrire ce mot; son
étymologie,lV,i88; les Brah-
manes composent la pre-
mière caste des Hindous ;
leur propre opinion sur leur
origine etsur le feu, \ I, 88.
Brahmes. ( Voyez Brahma-
nes. )
Brasses , longueur de celte
mesure en Allemagne , II ,
74-
Brocard. ( Voyez Zcrbaft. )
Bulghar , III , 25y.
Bunn , fève avec laquelle on
prépare le qahwéh , II ,
280.
BuZURDJEMIHR , VIII , 2l8.
Bygn-Altun, monnoie tur-
ke ; sa valeur, IV, 186.
Byr-A'ly. ( Voyez Zou-IIha-
lèïfeh. )
Byst ou Pendjeh ; ce que
Kœmpfer appelle ainsi, VI II,
102.
Bysty , monnoie ; sa valeur ,
IV, 181.
Cachalot (le) , à grosse tête ;
ses excrémens produisent
l'ambre selon le docteur
Swédiaur , /. III , p. 227.
Café. ( Voyez Qahwèh et
Bunn. )
Caïmacan , orthographe , et
signification de ce mot, I ,
Calendrier persan, reformé,
par qui , II, 2Ô2 et suiv.,
et IV, 210.
CamirÉE, ville, II, 3i4,
Canal du Kureng. ( Voyez
Kurenç. )
Canal de Nedjef non termine'»
II , 271.
Canaux dérivés du Zcndéh-
roùd , ou Zùyendéhroùd ,
VIII , i5G , et voyez au mot
Eaux.
Captan pàchà , orthographe
et explication de ce mot, I,
4k.
Capitulations. ( Voyez Trai-
tés de paix. )
Cara, ou Kara -Kechicha.
( Voy. Qarah-Qessys. )
Caracalla , piège qu'il tend
à Artaban V, roi des Par-
thes . X , 172.
Caractères d'écriture arabe,
leurs différens noms et usa-
ges . IV, 25o ; caractères
cludiformes euiploye's dans
les inscriptions de Persépo-
lis ; sur quoi gravés ; leur
intelligence perdue , ibid. ,
258.
Caravanserai. ( Voyez Kdr-
vân-séràï. )
Carbassus , quelle étoffe est
ainsi nommée par les Latins ;
étymologiedece nom; vient
du mot sanskrit kdrpàçam,
IV, i56.
Carmasat. ( Voyez Béhràm ,
surnommé Kcrmànchâh. )
Carmes (les) .établissent une
DRS MATIERES.
3og
imprimerie à Ispahân, IV,
90.
Carron, son séjour au Japon ;
son projet , sa mort, III ,
Cartes géographiques , 1 art
de les. dresser connu des
Persans ; A'skéry— Khân en
avoit déposé une à la Bi-
bliothèque Impériale. (Voy.
117. )( Nota. Il l'a retirée.)
Casbequé. ( Voyez Kasbcki. )
Cassius, chasse Orodes de la
Syrie , X . 168.
jCavades. ( Voyez Kobàd. )
Cave et puits profonds. (Voy.
Chamàkhy. )
Caviar , œufs d'esturgeon sa-
lés , I, i3o ; est en usage chez
plusieurs peuples , III , i^OO.
Cèdre. ( Voyez Ssadr. )
Cerf , III, 38i.
Certa. signification de ce
mot , II , 38o ; conjectures
auxquelles il adonnélieu, ib.
Chah-Bahman-sou , nom du
kour , II , 3o.
Chad , nom d'un lieu de plai-
sance , II , 393.
Chafé'y ( l'imâm àl ), doc-
teur orthodoxe, II, 4I2i ju-
risconsulte ; son ouvrage ,
V, 1 et 2 ; établit la secte
qui porte son nom , VII ,
i85 ; époque de sa naissance ;
sa mort , IX , 25.
Chafé'y .secte orthodoxe des
Musulmans , fondée par l'i-
màn Chafé'y , VII , i85.
Chui et Pàdchàh , éiymolo-
eie et signification de ces
deux mots , VI , 1.
Chah-A'bbas Ier, ou le
Grand. ( Voyez A'bbàs
Chah ).
Chahbeyg-l'ouzbek , est pris
dans Merve , X, igo.
Çhah-Beyg,I, 166, 167.
Chah - Djihan , détrôné par
Son fils , II , 2.f2.
Chah-Hhadjy-IIhaféz n'est
point le fameux poète Hhà—
fiz , VIII , 419.
Chah-Hhucêïn. (Voyez Hko-
cèïn. )
Chah-Khedzr , variante sur
la prononciation de ce mot,
VIII , 420 , et V, 57.
Chah Kouh, nom d'une mon-
tagne, III , 354-
Chah - Mohréh , espèce de
pierre ; d'où elle est tirée ,
III, 364-
Chah-Nameh, poëme, le seul
livre existant écrit en fârsy
pur. IV, 262.
Chah - Pour. ( Voyez Chd-
pour Ier. )
Chah-Rokh. est enfermé, où,
et à quel âge ; est élu au
trône de Perse, X. 216 ; a
les yeux crevés, 217; sur-
nom que lui donne un his-
torien ; remonte sur le trô-
ne , malgré la loi qui en
exclut les aveugles ; s'enfer-
me dans Méchéhed , ibid. ;
suite de revers et de succès
pendant son règne . 21 M.
Chah - Sséfy. ( Voyez Ssèfr
Chah. )
Chah-Thahmasp', érige Theh-
ràn en ville ; à quelle épo-
que, VIII, 166.
Chah - Tchéragh , ce que
c'est que cet édifice ; sa fon-
dation ; est réparé ; son usa-
ge actuel, VIII , 4i9-
Chah-Zadéh-Zoul-Féqar
VIII, 419.
Chahribar. ( Voyez Ckah-
, rïar- )
Chahryar , général persan ;
cause de sa révolte ; fait pé-
rir Ardéchyr - Koulcbek ;
usurpe le trône ; courte du-
rée de son règne ; est as-
OlO
TABLE
sassiné ; sa hauteur , X ,
182.
Chahy. monnaie ; sa valeur ,
IV, 181 . i85et 186.
Chaldéen . rapport de ses
lettres avec le Dèvanâgary.
IV. 25g.
Cham , nom arabe de la Sy-
rie ; pourquoi ainsi nom-
mée . VI , i3g.
C H A M A , montagne , VII ,
i5g.
Chamakhy . ou Chamàkhvéh,
ancienne capitale du Chvr-
vân . ruin(:e par les Turks
sous A'bbâs-le-Grand . II,
3io ; déchue de son ancien-
ne Splendeur . ibid. : con-
quise par Fathh-A'ly-Khân ;
l'ancienne ville abandonnée
pour la nouvelle ; forme et
étendue de cette dernière ;
détruite par Aghâ-Mohham-
med - Khàn ; sa population
actuelle, ibid ; entourée de
montagnes, cave et puils pro-
fonds qu'on trouve dans
une de ces montagnes ,
ibid.
Chambeii , signification de ce
mot , IV, 3g6.
Chameau , noms donnés à cet
animal en persan et en ara-
be , III , 376 ; on l'appelle
par allégorie : Vaisseau du
désert . ibid.
Ch \ m'eh ( É'yd ) , fête des
lumières , VÏII , 411-
Chaiyihhazai , fable des juifs
sur cet ange, VI, 226.
Chmvïyran , petit canton de
Théhràn. VIII. i65 ; sur-
nommé le flambeau de l'Iy-
ràn , ibid.
Chanvre , jus exprimé de ses
feuilles ; ses effets employés
par les Malais ; noms de la
graine, des feuilles et du pol-
len des fleurs de cette plan-
te ; préparation et usage
des feuilles et de la graine ;
prédilection des \rabes pour
le rbanvr.' ; ils disent en
avoir reçu l'usage des In-
diens; noms qu'ils lui don-
nent .IV. So.
Chapelets . doules sur l'épo-
que de leur invention : em-
ployés par les Musulmans ,
VII . 26.
Chapoi'R . fils d'Nrdéchyr,
lui surcède ; époque de son
événement : fonde un lieu
de plaisance à Qazwyn . Il ,
3q3 ; histoire de sa inere ;
est sauvé par la commiséra-
tion d'un vézyr ; fait la guer-
re aux Romains; se* con-
quêtes; fait prisonnier l'em-
pereur \alérien ; est arrêté
dans le cours de ses victoi-
res ; fonde un grand nom-
br ■ de villes ; sa mort , X ,
i73.
Chapoitr II , manière étrange
dont il est appelé au tiône
de Perse ; est fait prison-
nier ; nouveau genre de
captivité ;sevenge desGrecs;
paix conclue ; âge auquel il
mourut . X , iy5 . 176.
Chapoir III , époque de sa
mort . X , 176.
CHAPOiR-KHorRÉii . canton;
pourquoi il s'appelle ainsi ,
VIII, 212.
Chaqq - èl - Qamar ; mira-
cle de Mohhammed , VII ,
264.
CHARDIN, ses voyages sou-
vent réimprimés ; quelles
sont les meilleures éditions ,
I , c et suivantes ; avanta-
ges de la nouvelle , mj et
suivantes ; grande réputation
de l'ouvrage, ix et .r ; abrégé
de la vie de Chardin , par
l'éditeur , *j ; époque ei
DES MATIÈRES.
3]
Jieu de sa naissance , xij ;
son premier voyage ; quand
et à quel âge il l'entreprend;
se rend aux Indes Orienta-
is ; route qu'il suit ; retour
en Perse ; temps qu'il y
passe ; est fait marchand du
roi de Porse ; son crédit ;
il en profite pour faire des
observations exactes , ib'td. ;
apprend le persan ; est au-
teur de plusieurs ouvrages
non publiés ; savoit mieux
la langue vulgaire que la
littérale ; ignoroit l'arabe ,
xij ; visite Persépolis ;y ren-
contre Thévenot le neveu ;
ibid. ; son retour en France,
ibid. ; retourne en Asie ;
cause de son départ ; em-
porte une grande quantité de
bijoux ; prolonge son séjour
en Perse , ibid. ; passe de
nouveau aux Indes ; part
de Surate ; conjecture sur
son retour en Europe ; se
réfugie en Angleterre ; re-
çoit la décoration de cheva-
lier et se marie ; nommé
plénipotentiaire du roi Jac-
ques II en Hollande , et
agent de la compagnie des
Indes Orientales ; publie la
seconde édition de ses voya-
ges ; ibid. ; meurt à Lon-
dres , xvj.
Charistus, fleuve de la Col-
chide , I , i57.
Charouyèh. ( Voyez Qobàd
Chyrouyèh. )
Charpentier, rédige les voya-
ges de Chardin ; son mau-
vais style vérifie la juslesse
des sarcasmes de Boileau ,
I , xvj et xvij ; sa mort ,
ibid.
Chasse , moyens qu'on y em-
ploie pour faire lever les oi-
seaux, III, 397.
Chathrang , nom du jeu d'é-
checs en persan, III , 453.
Chaukéh , différentes signifi-
cations de ce mot arabe ;
rapport qu'elles ont en-
tre elles , VI , io5.
Chay-Mahboul, dernierroide
la dynastie des Chàyens ,
X , i55.
Chayens , rois de la race de
Chây-Kelyou ; leur soin de
conserver tous les êtres ani-
més , X , i56.
Cheb Raqàïb , ou cheb ré-
ka'at , fête musulmane , IX,
120.
Chébangaréh. ( Voyez Ds-
râb-Djerd. )
Chébi Mi'ràdje, la nuit de
l'ascension , IX , i34-
Chébi Sadza , ou Chébi
Sadzah. ( Voyez Léilet êl-
où'/oùd. )
Chéhab èd-Dyn-Aboù A'bdàl-
lah Yâqoùt,auteurdu Mo'as-
djein âl - Boldân, VIII ,
i63 ; cité , 164 î auteur
du Mouchtarik, cité , VIII,
16g.
Cheherestaun , signification
de ce mot , VIII , 65 ; étoit
anciennement le nom d'Is-
pahân , 66 ; sa distance
de Yéhoùdyéh , bâtie en
terre , ifô.
Chehrestaun et Médynéh ,
noms donnes à Ispahân ,
leur signification , VIII ,
46 et 81 ; Chehrestaun en-
vironnée d'une muraille par
Alexandre , 46-
Chehreva , nom d'une mon-
noie de cuir , VIII , 75.
Chéhyn . ancien nom de Zend-
jàn , II , 375.
ChekestÉH , caractère d'écri-
ture , pourquoi nommé
ainsi ; employé dans les
administrations , et par les
TABLE
Musulmans de l'Inde , IV,
Che.m'a Katûfry , espèce de
bougie ; de quoi compose'e,
v, ,4.
Chemmam. ( Voyez Dcstem-
boiiych. )
Chemopyl ( le prophète ) ,
mosquée qui lui est dédiée ,
II . -fOp.
Cheïus èd-Dyn ( Khôdjah ) ,
agrandit l'enceinte de Sà-
vah , II , 4°9-
Cher . montagne . VII, i5g.
Cherab-Khafnéh, mot com-
posé ; sa signification , III,
Chér'aii Hhakym , quels ma-
gistrats désignés sous ce ti-
tre en Perse . V. 34i.
Chéra'ya al-Islam . etc. , li-
tre d'un Traité de droit ,
VI ,69.
Cherbehdjy bachv . titre
d'une charge . V, 353.
Chéryf, personnages aux
quels ce titre est donné ; sa
signification , VI , 292.
Chevaux, très-nombreux dans
la Médie , II , 36s ; leur
nom en plusieurs langues ,
III . 366; espèces particu-
lières, 3G7.
ChÈVRE . ses noms chez dif-
férens peuples , III , 33i.
Cheykii, signification de ce
mot , VI , 33.
Cheykh êl-îslàm (le), adminis-
tre la justice spirituelle , \ ,
34i; attributions de sa digni-
té , VI , 5i ; a la permission
de s'asseoir devant le souve-
rain actuel de la Perse , X ,
a36.
Cheykh - A'i.y - Sehel , son
tombeau . \ III . 160.
Chien, sa ■ irdée com-
_•.. .: i aliment infime ; dé-
fense d'en manger , III ,
261.
Chiffres arabes , leur origine
indienne . IV , 2go.
Chinois, leur invasion chez
les Oïghours , IV, 390.
ClIIRABDJY-lJACHY , nom d'u-
ne charge , III , 216.
Chirurgie, idée des Persans
sur cet art , VII, 390.
Chi'ïTES . origine de cette
secte ; son acharnement con-
tre celle des Sunnytes , VI ,
171 ; son enthousiasme pour
A'iy, 172 ; maudit les trois
premiers khalyfcs dans ses
prières , ibïd. ; étymolagie
du mot chi'yte . 173 ; Na-
dir veut les réunir aux Sun-
nytes , X . 21 4-
Chorba- Berendje . nom du
riz cuit à l'eau , IV, 35.
Choromithrène , ville , III ,
i33.
Chorsac. C Vovez Khôr Sait- )
Chosroes Ier. soutient la guer-
re contre Trajan ; est chassé
du tiône des Part lies ; y re-
monte ; s'allie aux Romains;
époque de sa mort , X ,
170.
Chouchtrr, notice sur celte
ville. VI, l43.
Choudan. (Voyez Soudan.)
Cnorx monstrueux de Min-
gréiie , I , l5g.
Chrétiens . regardés comme
polythéistes par les Musul-
mans . \ 1 . iqo ; appelés
pareuxNedjys , et pourquoi;
signification de ce mot .021 ;
les chrétiens de Perse sont
pour la plupart Arméniens ,
schismatiques ; leur nom-
bre ; résidence de leur pa-
triarche ; provinces ou ils
sont en plus grand nombre ;
ils ont souffert des guerres.
DES MATIÈRES,
3i3
civiles; tribut annuel qu'ils
paient; avanies, X. 2^1.
Christianisme, son éta-
blissement en Géorgie , I ,
18g.
Chung-Fen . signification de
ce mot . IV. 3g4-
Chy'a et Râfe'zy . noms des
sectateurs d'A'lv; leur si-
gnification . III . 267.
Chy'ites. (Voyez Chiytes. )
Chyr . signification ambiguë
de ce mot , IV, 142-
Chyr - Chah , monarque In~
dien ; époque de son régne »
IV. 169.
Chyr - Khan bien reçu par
A'bbâs Ier. X. 96.
Chyraz . capitale de la pro-
vince de Fàrs , III . 262 , et
VIII . 211 ; ses roses préfé-
rées pour la distillation de
l'essence , IV, 66 ; leur mé-
rite, V, i55 ; cette ville
n'est plus telle que Chardin
la décrit ; causes de sa dé-
cadence ; notice historique
des événemens qui s'y sont
succédés depuis Thahmâs-
Qoùly-Khân , VIII , 420 et
suivantes ; sou histoire de-
puis l'époque de sa fonda-
tion ; sa description ; natu-
rel de ses habitans ; ses mos-
quées ; ses tombeaux ; son
territoire , etc. , 442 e' suîv.
Chyraz ( raisin de ) , III ,
339.
Chyraz ( vin de ) , quels rai-
sins on emploiepourlefaire,
III . 337
CnYiiorvEH. ( Voyez Qobàd-
Chyrouyéh. )
Chyrvan , nom d'une pro-
vince et d'une ville , IV,
CHYRYN . préfère l'amour du
sculpteur Ferhàd à la passion
du roi Khosroù Perwyz son
époux , X . 181 .
Cianei's-Feuyius , ou
Ciani-Dzkhvli . second bras
de l'Engour . I . i56.
Cieux, au nombre de sept, se-
lon le Qorân ; origine de
cette idée , VI , 221.
Circassiens transportés à
Kiochk-Zer , VIII, 222,
223-
Citron. (Voyez Narendje.")
Civette , son nom en arabe ;
est produite par l'animal
nommé Zcbad ou Zébadct ,
III . 328.
Clergé ( le ) de Perse , dé-
pouillé de ses biens par Nà-
dir-Châh ; sage mesure de
précaution, X, 211.
Climat d'Ispahân , ses avan-
tages , VIII, i5y.
Coing, nommé Bih en Persan,
et le cotignac mermélân ,
III , 343.
Cojé , restitution et significa-
tion de ce mot corrompu
IV, 209.
Coddors , codors. ( Voyez
Codours. )
Codours. fleuve de la Min-
grélie , I . i5o.
Colcheen ( l'ancien ) , n'est
pas une langue morte , I ,
^ 182.
Colchide , I . i4g ( Voyez
Mingrélie ) ; ancienne éten-
due de la Colcbide , I ,
i53 ; origine égyptienne
des habitans de la Colcbide,
i54-
Comincine , étendue de celte
province selon Ptolémée, III,
275.
Comisène, ou régulière-
ment Cominsine. (Voyez ce
mot. )
Composition épilaloire , III ,
339.
3l4 TABLE
Constantinople , comment
nomma' par les Grecs mo-
dernes . VIII , 70.
Contrats de mariage chez les
Persans (noms des ), II,
23o.
Cophte. ( Voyez Qofthe. )
Corneille le Bruyn ; injus-
tice des reproches qu'il fait
aux dessins des ruines de
Perse'polis , de Grelot, I,
xviij.
Cornouiller, arhre ; ses
noms en arabe et en per-
san , III , 2g3
Corocondama , ville , bourg ,
île ou presqu'île , I . i44-
Corou , village , est aussi nom-
me' Ghor , III . 11.
Cosroes. ( Voyez Khosroh-
Nouchyrçàn. )
Cosses , anciens peuples , ha-
bitoient le Lauristàn , III ,
281.
Costume des Persans , de quoi
composé , IV, 3 ; des per-
sanes , 16 ; de quoi com-
posé , ibld.
Coupe de Djem-rhyd, II , 231 ,
de Joseph , ibid.
Couronne d'Allemagne ;
monnoie reçue en Perse ;
sa valeur . IV, i85.
Courtches. (Voy. Qobrtchy.)
Crassus , défait par Orodes ,
quand , et en quel lieu , X ,
168.
Crimée. ( Voyez Qrym. )
Ctésiphon , capitale de la Par-
thide ; prise et saccagée par
les Romains, en quelle an-
née , X , 171.
Cufiqke (caractère ). ( Voy.
Koiify. )
Cuivre ( mines de ) . lieux ou
elles se trouvent, III, 356;
le métal qu'on en tire fait
un des principaux articles
d'exportation du Japon ,
IV, i56.
C Y r u s , fleuve. ( Voyez
Kour. )
D
Dabistan, titre de l'ouvrage de
Mohhammed Fàny , t. IV ,
p. 256; ce livre est très-cu-
rieux ; il établit une race an-
térieure à celle des Peychdà-
dvens ; la première partie
traduite et publiée . par qui ,
et en quelle langue , X ,
l52.
Dagh , montagne. ( Voyez ce
mot. )
Dagh-Estan, situation de
cette province , II , 286 ;
est la même que le Les-
guystàn , III , 175.
Dak , nom des po.stes aux
komrnes dans l'Inde ; à
quelle distance placée les
unes des autres , IV, 169 ;
dâk aux chevaux inconnus
dans l'Inde avant Chyr-
Châh . IV, 169.
Daman , situation de cette
ville , IX , 47.
Danyq (Voyez Poids. )
Daoud Khàn , fils d'ÀHah-
\ eyrdy-Khân . VIII . 41?-
Dar-él-Irka'at . signification
de ces mois . IX . 537-
Dar-êl-jMouhhédyn , signifi-
cation de ces mots , II , 460.
Dara le jeune, ne règne point
immédiatement après Dà-
râb ; quels sont les rois dont
DES MATIERES.
3l5
les histoires nationales ne
font pas mention; conjecture
sur l'époque de son avène-
ment ; contradictions des
écrivains d'Europe et d'A-
sie sur le caractère de ce
prince assassi né après la perte
de la bataille d'Arbelle; en
quelle année, X , ib3 et
Darab , ou Darà. son règne ;
fables des Orientaux sur ce
prince . X , i63.
Darab-Djerd . son nom ac-
tuel . VIII, 211.
Darab-Kayauny , roi de
Perse, aussi nommé Asgher
( le petit ) . fonde la ville
d'Ebher ; est le Darius Co-
domanne des Grecs ; durée
de son règne , II , 384-
Dariits-Codomanne. ( Voyez
Dàrâb-Kàyàuny. )
Daroghah ( le ) , remplacé
par le Kectheklcby-Bàchy ,
et par le myr a'ças , V, 25g.
Daulét - Chah . auteur du
Tezkérét - ai- Cho'arâ , ou
Vies des poètes Persans , V,
5y et 137.
Dayéh . ce mot ne paroît pas
être le titre d'un souverain
barbaresque . VI , 3.
Défilé d'Alexandre, est le
même que les portes Cas-
piennes . III. 267.
Defter. remarque sur l'éty-
mologie et la signification
de ce mot , V. 437-
Defter-dar-Efendy , minis-
tre de la Porte othomane ,
I, l32.
Dehi - Dounbah . village, sa
description , VIII , 474-
Déhi - Guerhouy j significa-
tion de ces mots , VIII ,
221 .
DEHLY,sacde celte ville, pri-
t>t par Nadir- Chah ; cérémo-
nies nuptiales du fils de Nâ-
dyr . X . 2i3.
Déibadje ( àl ). ( Voyez Ca-
racteres d'écriture. )
Déilémytes ( dynastie des ) ,
durée de sa puissance ; pro-
vinces sur lesquelles elle
s'étendoit , X , i85.
Dellal , signification de c«
mot , IV, 160.
D ÉM a vend (montagne de ) ,
ses mines de cuivre , III ,
356.
DENTdeMobbammed. conser-
vée à Conslantinople , VIII,
262.
Derdjezyn. ( Voyez Dergué-
zyn. )
Deremsellah , hôtelleries de
l'Inde , II , i47.
Derguezyn , situation de ce
village ; ses productions et
ses impositions , VII . 4^6.
Derkheroud, nom d'un can-
ton de IMcràghah , IV, 2o3-
Dervazeh-Murguy. porte d'Is-
pahàn ; à quel sujet fermée,
VII , 289.
Dervych , signification litté-
rale de ce mot , V, i3 et
VII, 112.
D É R Y , dialecte , pourquoi
nommé ainsi ; formé du
Pàrsy , IV, 260.
Derya - Chyryn , lac voisin
d'Eryvàn , II , 166.
Deryai - Noim . signification
de ces mots ; nom du plus
gros diamant du roi de Perse,
X , 237.
Destembouyeh , espèce de
melon très-estimé en Perse ;
sa forme agréable ; son odeur
exquise ; aussi nommé chem»
màm , pays où il est abon-
dant . III, 335.
Destin ( opinions des Maho-
mélans sur le ) . ils y croient
fermement , III , ^oè. *
3 1.6
TABLE
Destot'k , nom des prèlres
gucbres , VI , 88.
Deulet, ou devlet khàunéh ,
signification du premier mot,
VIII , i32.
Dèvanagary , caractère sacré
des Brahmanes . IV, 25g ;
son alphabet . 261.
DÉVOUEMENT héroïque de la
femme du gouverneur de
Baghdâd , V. 3i3.
Dey, incertitude sur l'étymo-
logie de ce mot , VI , 3-
Dhoair . poëtc persan . excelle
dans les pièces de vers nom-
mées qassydah . V. i3i.
Dieu . formules employées par
les Musulmans pour expri-
mer ce nom . II . q3 . g4-
Digue célèbre de Choùchler ,
construite par un empereur
grec , VI , i44 ; digue d'Az-
zed - èd - Daùlet ; digues.
( Voyez Eaux. )
Dindons , apportés par les jé-
suites ; en quelle année in-
troduits en France , III,
385.
Diriiem. ( Voyez Poids et
Monnaies), désigne une piè-
ce d'argent . lV, 176.
Distance d'Ispabàn à quelques
lieux de l'I'ràq - A'djémy ,
VIII . 161.
Dives , mauvais génies ; vien-
nent, du Nord . III , 278.
Divinité . expression qui la
désigne chez les Indiens ; la
même que dans l' Ecriture-
Sainte , IV, 455.
Division du territoire d'Ispa-
hàn . VIII . i5o.
Djahéd , guerre contre les In-
fidèles; tous les Musulmans
y sont obligés , VII , 6g.
Dja far (l'imam) , VIII. 22g.
Du 'far bon Mohhammed ben
O'mar ( Aboù-Ma'char ) .
«onnu en Europe sous le
nom d'Albu-Masar , grand
astronome et astrologue ,
vivoit du temps du khalyfe
Mâmoùn , IV. 21g.
Dja'far-Khan, quatrième fils
de Ssâdiq . échappe à la des-
truction de sa famille . X .
222; se révolte contre A'iy
Mouràd , 223; est recon-
nu par le» principaux sei-
gneurs de deux provinces ;
prend deux fois Ispahàn ; est
défait par Aghà Mohham-
med , iliid. ; se contente
d'une partie de la Perse ;
provinces qui forment ses
états , 224 ; périt à Chyrâz;
quels sont les auteurs de sa
mort , iùid.
Dja GHATAÏ, et Holàgoù détrui-
sent la dynastie des Khâriz-
myens ; fondent deux nou-
velles dynasties ; pays où
elles régnent ; sont détrui-
tes par Tymour , X , 186.
Djamasp , ou Zamaspes , ne
règne qu'une année. X, 17g.
Djamy ( le mollâ A'bdoûl-
Rahhman ) . poé'te persan ,
auteur du Béhàristàn , V,
i35 , et du poé'me de Jo-
seph et Zuléïkhà , i36.
Djam'i- A'beacy . Code du
droit religieux et civil des
Persans ; son auteur. VI ,
326.
D j a R ( èl- ) . port de mer ;
vaisseaux qui) abordent ; si-
tuation de la ville , VII ,
^-
Djaroun . description de cette
petite ville ; son commerce ;
grand nombre d'aveugles
qu'on y trouve, et pourquoi;
grande quantité de mouches,
VIII , 466 et suivantes.
Djatamansi. (Voyez Nardépi.)
Djauherdar. ( Voyez PoulùU
Djaiihcrdàr. )
DES MATIERES.
Djayy , ancien nom d'Ispa-
hàn , VIII. 146.
Djayy. canton d'Ispahân ,
VIII, i58.
Djebr. signification de ce
mot, IV, 296
Djehennom . étymologîe de
ce nom; désigne l'enfer, et
pourquoi ; ses différentes
significations , "S I , 23s.
( Voyez Djy-Hennom. )
Djehhfah . bourg ou station ,
VII . 2i5.
Djehrem . sa fondation attri-
buée à Behmen , A III , an.
Djéladar . signification de
ce mot , V. 365.
Djeladar-Bachy , titre d'une
charge , V, 365.
Djélal-Eddyn-Mélik-Ghah ,
réforme le. calendrier per-
san , II . 252 ; est auteur de
l'ère djélâléenne; ses tables
astronomiques , IV, 210 ; sa
mort ; durée de son règne ,
vu. 49i.
Djélâléenne (ère), prince qui
en est l'auteur , IV, 210 ;
temps où elle commence ,
Djemchyd, ancien roi de
Perse ; époque de son avè-
nement , X , 258 ; monu-
mens élevés par lui , II ,
25o et 25i ; institue l'an-
née solaire , X , i58 , et le
Noùroùz, II, 254 ; jette les
fonderaens d'IIamadân, III,
fiSi ; les historiens ne dési-
gnent point quels sont les
faubourgs d'Ispahân qu'il a
bâtis, VIII, i45 ; il achève
Persépolis ; sa sagesse , sa
magnificence ; Zohhâk le
détrône , X , i58.
Djémeréh- A'aqebeh . tradi-
tion au sujet de ce lieu; pra-
tique qu'y observent les pè-
lerins de la Mekke , Vil, 181.
017
Djemlah ( Mohhammed ) ,
notice sur ce personnage
célèbre , VIII , 66 ; aban-
donne Qothoub-Cliàli ; son
fils est emprisonné , VIII ,
200.
Djenguyz-Khan. ( Voyez Té-
moitcljyn. )
Djéryd . signification de ce
mot , III , 182.
DjervdBaz , signification de
ce mot composé ; est le
nom d'un jeu , III , 182.
Djev , l'orge , IV, 102.
Djévan-Chyr-Kesra. succède
à Châhryâr , X , 182.
Djéy , descendant d'Abâd-
Arzoù; est élevé à la royauté
par lé conseil des sages ;
fonde une nouvelle dynas-
tie , X , i85.
Djéy-Abad , dernier prince
de la dynastie des Djéyens ;
abdique en faveur de Ke-
lyoù son parent , X , i85.
DjÉYENS , dynastie de rois de
Perse , fondée par Djéy ,
i54 et i55.
DjÉzaïry , quel corps de trou-
pes est désigné sous ce nom ,
V,3n.
Djézyéh , tribut payé par les
juifs et les chrétiens aux Mu-
sulmans , VI , i3i.
Djiddah, l'entrée de celte
ville n'est pas défendue aux
Européens ni aux Grecs ;
vaisseaux qui y arrivent ,
VII, i57.
Djihan-Ara, histoire pu-
bliée en persan et en an-
glais par le major Ouseley ,
vin , 144.
DjIHAH -NuMA . co.smogr.T-
phie turke, citée, VIII ,
160 , 166.
DjïHACN-ChàH , prince de la
dynastie du Mouton-Noir ,
3l8 TABLE
Djorham, père des Arabes du
Hhedjâz, IV,a5i.
Djoulah , minière de pro-
noncer et d'écrire ce mot ,
sa signification , VIII , i5.
DjourEH. ( Voyez Kourèh. )
Djulfah ( Esky ) , l'ancienne
Djulfah, II, 3o3; nom de son
pont; 3o5; grande longueur
desarches de ce pont; sert au
passage de Tymour, ib. , est
ruiné par A'bbàs-le-Grand,
3o6 ; opinion de M. Bar-
bie du Bocage sur sa cons-
truction, iiid. ; les liabitans
de Djulfah sont transférés à
Ispahân , VII, n3 ; fon-
dent la nouvelle Djulfah ; sa
population ; description de
ce bourg, n3 et ii-jî il
n'offre plus qu'un monceau
de ruines, X, 241.
Djy - Hennom , situation de
cette vallée ; temple que les
juifs y élèvent à Molok ; le
nom de cette vallée appli-
qué à l'enfer , pourquoi ,
VI . 232.
Djyhhodn , fleuve , est l'Oxus
des anciens , III . 256
Djyl - Djylan. ( Voyez Sé-
same. )
Djym ( la lettre ) , diversité
de sa prononciation , IX ,
ig3.
Don , nom moderne du Ta-
naïs , I , i3o, ; Sélym veut
l'unir au Volga par un ca-
nal ; ce projet reste sans
exécution , VII , 57.
Doqmaq - Khan , général de
Khodâ-Bendéh ; battu par
Mousthafà pàchâ , X, 192.
Dormans ( les sept ), II, 2y4-
Dou-Boi'Tl , Vénitien , 111011-
noie ; a cours en Perse j sa
valeur . IV, i85.
Dou-Rouykh , nom d'une es-
pèce de rose , III , 348.
Douaire des femmes . Il , 232.
Dourry-Efendy, ambassadeur
othoman auprès de Châh-
Hhucéïn, VIII , 167; sa rela-
tion traduite et publiée , ib.
Dow (Alex.) cité, VIII, 67.
Dranger. ( Voyez Zèran-
gèens. )
Dranges. ( Voy. Zerindjc. )
DsouRRAH.sa prononciation
en persan ; ce que c'est ,
VIII , 495.
Ditcat ho. landais , sa valeur ,
IV, i85.
Dulband , étymologie proba-
ble de ce mot , X , i44-
Duldul . bataille ou Wohham-
med monte ce mulet ; sa
soumission miraculeuse aux
ordres de son maître, VI,
254.
Dyar-Bekr , ville située près
les sources du Tigre , II ,
174-
Dyhstan , nom d'un canton
de Méràghah , IV, 2o3.
Dyn , remarque sur ce mot ,
V, 438.
Dynar . ce que c'est que cette
monnoie . IV, 176.
Dynar-Bysty , monnoie , sa
valeur , IV, 180.
Dyvan , recueil de poésies ;
de quoi il se compose, V,i33.
Dyvan-Beyguy , charge ; ses
attributions. V. 3.ji ; divân-
beyguy n'est point une cor-
ruption de dyvànugn-beyg ,
IX . 422.
Dzekr . prière , \ II , 86.
Dzoul Feqar , épée d' A'Iy; sa
célébrité ; signification de
son nom , II . 441-
Dzocl-Noi'N . notice sur c*
célèbre Ssoufy , V , io3.
DES MATIÈRES.
E
"5
Eau , fêtes en son honneur
chez les anciens Persans ,
tom. Y II , pag. 258.
Eaux , moyens ingénieux des
Persans pour les conserver;
digues et canaux ; sont sous
l'inspection du niyr-âb , ou
grand-maitre des eaux , IV,
gg et suiv.
Ebher , notice sur cette ville ;
étymologie de son nom ,
II , 386 et 387.
Emn èl-Bouàb-A'ly-ben-Hé-
làh , célèbre écrivain ; cor-
rige et perfectionne le ca-
ractère Bady'a , IV, 25o.
Ebn-Hauqal, ce qu'il dit sur
Ispahân , VIII , i52 ; ne
fait point non plus que Ma-
ç'oùdy . mention de Théh-
rân , 162.
Ecarlate , est la couleur fa-
vorite des grands ; ne peut
être employée dans les ha-
bits des marchands , IV,
J-
Echec et mat . étymologie de
ces deux mots , III , 453.
Echecs , étymologie du nom
de ce jeu , III . 453.
E c H r É F , assassine Mahh-
naoùd ; quel étoit ce per-
sonnage ; il s'empare du
trône ; signale son avène-
ment par des massacres ,
X , 200 et 207 ; se met en
campagne contre Nadir ;
perd une bataille sanglante;
sa mort, hâtée par le chagrin,
X , 208.
Echref ( palais d') , III , 277.
Echs-miazin position de cette
ville , et signification de son
nom , II, 171.
Eclairage en Perse, V,
. 37o.
Ecoliers , châlimens atroces
qui leur sont infligés en
, Perse , IV, 225.
Ecriture cursive , ses noms
chez les Arabes et les Per-
sans , IV, 228.
Edesse. ( Voyez Ereh. )
Efchaks. résidence de cesno-
mades ; leur nombre , X ,
242.
Efracyab, ou Afrâryâb, an-
cien roi de la Tatarie de Per-
t se ; son histoire , III , 25g.
Èfrad-bil-A'mréh. ( Voyez
Pèlerinages. )
Efrad -bil - Hhadje. (Voyez
Pèlerinages. )
Egyptiens (les) , enfermoient
des trésors dans la sépulture
de leurs rois , VIII . 353.
Ehli - Tchéhar , explication
de ces mots , IX , 3g.
Eléphant (ère de 1') , temps
où elle commence ; circons-
tance qui lui a donné heu ,
, IV. 418.
Éloquence. ( Voyez Vlm. )
Elyas - Myrza , ses incur-
sions dans lT'râq persique ,
II , 34i ; est fait prisonnier
par le roi de Perse . et en-
fermé dans une citadelle où
il meurt . ibid.
E'mad-êd-Daulah , s'empare
d'Ispahân , Y 111 , i48.
Ëmeraudes ( mines d' ) , en
i g] pte . II , ig5.
Ewim , géans dont il est parlé
dans la bible , II , i35.
Emyr , étymologie et signifi-
cation de ce mol arabe, II,
i35, et VIII, 6a.
oao
T AELE
Emyrzadeh. (Voyez Myrzâ. )
EHAKYM , les enlans d Enak,
MU, 397.
Engolfer, terme de marine ,
I , 119.
Engour , fleuve de la Min-
grélie , I , i56.
Engovri, fleuve de Géorgie,
I, 349.
EpÉE , grande quantité de
mots arabes employés pour
la désigner , IV, i44-
EpiTREdédicaloire du Couron-
nement de Soléïmân adres-
sée à Louis XIV, IX , 079
et 38o.
Ère. ( Voyez Hégire . Abra-
hah , Mèlik-Chàh , Yez-
dcdjerd . et chacun des
noms respectifs. )
Ërek, opinions différentes des
écrivains bibliques sur ce
mot ; est le nom de la ville
d'Edesse , et le même mot
qu'Arach , III, 266.
Erkiiauq. nom d'un vête-
ment , IV. 4-
Ëryvan , ou Ervàn , significa-
tion du nom de cette ville ,
II , 161 ; sa position géogra-
{diique, i65 ; voisine d'un
ac. 166. 169 ; à quelle épo-
que les Persans la changè-
rent de place, 170; elle
passe sous la domination des
Russes, ibid. ; manière dont
quelques auteurs écrivent
son nom , i8j.
Erz-Roum , ou Erzenroùm ,
ancienne capitale de la par-
tie turke de l'Arménie . 11 ,
17.3 ; situation de cette ville,
Erlen , millet, IV, 102.
Êslam , opinion sur la signi-
fication de ce mot , VI, 174
et suiv.
Essence de rose , sa compo-
sition; date de son invention,
III , 349.
Esther , son tombeau . III ,
281 ; signification de son
nom , 368.
ËstihhazÉh . signification de
ce mot arabe , \ I , 333.
Ëtaim , abondant dans l'île de
Banca . III , 16.
Etang ( fête de 1' ) , jour où
on la célèbre , II . 270.
É'mad-Daulét, dignité , III,
, 201.
Étoffe d'or de la Qa'bah ; où
fabriquée ; son nom en
arabe , IV, i52.
Évangiles (les quatre), im-
primés en persan par les
carmesd'Ispahàn, VIII, 2g4-
Expression singulière des Per-
sans pour témoigner le mé-
contentement , III , 412 >
pour annoncer la mort de
quelqu'un , 422-
E'yd, fêle. (Voyez à leur let-
tre respective les différentes
lètes musulmanes. )
Eylan , incertitudes sur ce
mot . III , 260.
Ë'z. (Voyez Chèvre. )
Faghfour , nom de la Chine
méridionale , II , 102 ; opi-
nion sur l'étymologie de ce
mot ; est le titre du souve-
rain de la partie méridionale
de la Chine , toin. VI ,/>. 2.
Fa K yak H. ( Voyez Raisin. )
Faqyr, signification de ce
mot, VII, 112, et voyez
le mot Dervyche.
Faraby (êl). (V oy et Jtfob/tam-
mid Tarhfuiny. )
Farach,
DES MATIÈRES.
iai
FaracH . opinion sur ce mot ,
III, 263; sa signification,
VIII, 214.
Far an ( province de ) , ses
mines de fer , III , 356 ; son
acier, ibld.
Fars. ( Voyez Chevàu'x. )
Fars , opinions sur ce nom
donne' à une province , et
pourquoi , III , 263 ; ses
mines de fer ; son acier es-
timé , 356 ; son étendue ,
ses limites , VIII , 209 et
suiv.
Fars . ou Fârsy , désignent la
Perse en général ; origine
de ces mots , III . 366.
Farsang , sa valeur , VIII ,
228.
Fatalisme, généralement reçu
chez les Musulmans , III ,
406.
Fathh-A'ly-Chah, commande
l'armée en l'absence de son
oncle Aglià - Mohhammed ,
X . 225 ; lui succède au trône
de Perse . 23o, et VIII, 168 ;
anéantitSsâdeq-Khân; quitte
le nom de Bàbà-Khàn; prend
le titre de chah , X , 23o ;
habite Théhràn , et pour-
quoi cela , VIII. 168; sa rup-
ture avec la Russie; causes
de cette guerre; campagnes
malheureuses , X , 23i ; il
envoie un ambassadeur à
Bombay ; rixe entre les gens
de celui-ci et des cipayes ;
il est tué , 23a et 233 ;
Fathh-A'ly implore le se-
cours de ia France; envoie
un ambassade à l'Empereur
Napoléon , 234 : origine
de Faibli - A ly ; son goût
' pour les arts ; il est poète ,
etencourage ses émules. 235;
sis poésies suit renfermées
dans le Zyriàt âl-Modâïhh ;
explication de ces mots ;
l'ome X.
il récompense l'auteur d'un
beau poëme ; il crée une
charge de premier pein-
tre ; ses soins pour rap-
peler les Persans à leur an-
cien caractère, Mil. ; grande
vénération du peuple pour
sa longue barbe, 236; son
portrait apporté par M. Jau-
bert , V, 202 ; son courage ;
excursions annuelles dans le
Khorâçân ; audiences pu-
bliques , X , 236 ; magni-
ficence de ses ornemens
royaux; il n'a point adopté
les précautions de ses pré-
décesseurs contre leura pa-
réos , 237.
Fathiméh , fille de Moùça ,
fils de Dja'far , II , 427.
Faucons , nombre considéra-
ble de ces oiseaux dans la
fauconnerie du roi île Perse,
III, 394.
Fehleh. ( Voyez Péhl .y. )
Fehlouy. ( Voyez Pè/rfevy. )
Fenu-Grec , et par corrup-
tion fènégré ; plante ; ses
propriétés; très -connu des
anciens ; naturalisé dans nos
provinces méridionales, III,
298.
Feqh (âl) Akber (âl ) , Traité
de jurisprudence ; son au-
teur , V. Ire.
Feqh al-Hhadytz, Traité de
jurisprudence ; son auteur ,
V, 2. — El-Loghàt, antre
Traité sur la même matière,
Ièicl.
Fer ( mines de ) , III, 355.
Ferahh - Abad . nom d'un:
lieu de plaisance d'A'bhà:.-
le -Grand . autrefois Thà-
hâun . III . 277.
Ferakhoun , nom d'un can-
ton près Méràghah , IV ,
2o3.
Ferakh-Za» monte sur le
X
3a2
TABLE
trône de Perse , est empoi-
sonné , X , i83.
FmnoucY. ( Voyez Hhaçan
ben Mohhammed. )
Ferghanah (montagne de ),
ses mines de cuivre . de
plomb et de turquoises ,
III , 35b.
FergHANY ( àl ). (Voy. Moh-
hammed. )
Ferhad , ses amours avec
Chyryn , X, 181.
Ferhad — Pacha , chasse les
têtes rouges ( les Persans )
de Tauryz , et y construit
une citadelle , II , 342.
Ferheng , ce mot est persan
et non arabe ; sa significa-
tion , II, 10g.
Férydoun , roi de Perse, X,
i58 ; ses vertus; on donne
son nom aux bons monar-
ques ; vers persans à sa
louange ; partage l'empire
entre ses enfans , ibid. , et
III , 260 ; achève ses jours
dans la retraite , i5g.
Ferrach , signification de ce
mot, VIII, 214
Féry-Bourz . personnage des
temps héroïques de !a Perse,
II , 101 ; tente inutilement
de s'emparerd'Ardebvl,368.
Férych, est le nom de l'aspha-
dèle et de la colle même ,
IV, 146.
Fête. ( Voyez les noms des
fêtes à leur lettre. )
FÉTHH-A'ly-Khan. conquiert
Chamâkhy; abandonne l'an-
cienne , et restaure la nou-
velle , II. 3ll.
Feu , moyens employés par
les Persans pour rallumer ,
III . 35g ; opinions <]es
Brahmanes à son égard ;
son culte commun à ces peu-
ples et aux Guèbres. VI, 88.
Feyrouz le Sàçânyde. établitle
canton de Qobàd-Khouréh,
VIII , 212.
Feyrouz , détrône son frère
Hormoùz, III. 178 ; son
ingratitude ; périt dans une
bataille , X , 178.
Feyrouz , fils d'Yezdedjerd ,
se retire à la Chine ; his-
toire de ce prince ; laisse
un fils , X , 184.
Feyrouz - Abad , première
ville du canton de Koùréh-
Ardéchyr-Khoùréh. VIII ,
211 ; ancien nom de cette
ville; n'est point l'ancienne
Persépolis , iltid.
Feyrouzabady. ( Voyez Mo-
hhammed-ben-Yaqohb. )
Feyrouz-Kouh . limites de la
province de Théhràn, VIII,
166.
Fien. ( Voy. F/en. )
Figuier. ( Voyez Andjyr. )
Firichtehi - Murk. ( Voyez
Mourddd. )
Flotte , les Persans n'en ont
pas . V, 3i3.
Fo , divinité chinoise , reçue
des Thybétains , VIII , 76.
Fondouqly-Turk , monnoie ,
sa valeur , IV, i85.
Fontaine souterraine , VIII ,
43o.
Fondouq et fondouq-qirân.
( "\ ovez Noisette. )
Foustaq. ( Voyez Pistache. )
Franki , nom d'une tribu des
Européens dans le Levant ,
III, i75.
Froment (Voyez Gondam. )
Fruits et productions du can-
ton d'Ispahàn , VIII , i58.
Fybm , II , 463.
DES MATIÈRES.
3^3
Ganecha ( Voyez Janus. )
Gaou, détrône le tyran Zohhàk,
et met à sa place le petit fils
de Diemchyd , tom. X , pag.
r58.
Gaou-Kothy . nom persan du
cerf. III, 38i.
Gaoudoul , nom d'un can-
ton de Me'râghah . IV. 2o3.
Gaour , ce que c'est que ce
mot , VIII , 356.
Garabcse , ou Grabuzes , for-
teresse de Candie , I , 101.
Gazophylacium . etc. n'est
point l'ouvrage du père An-
ge de Saint - Joseph, pour-
quoi . VIII , 2g3 et 294.
Gédrosiens , leur capitale, V,
122.
Géhenne , e'tymologie de ce
mot. ( "S oyez Djy hennom. )
Génois , leur commerce sur
Ja mer Caspienne , III ,
175.
George ( portrait de Saint- )
sur une porte d'Erzeroum ,
Il . 32.
Géorgie ou Grousie , éten-
due de cette province, et
ses divisions , II , 28 et 2g ;
fausse étvmologie de ce nom,
3i et 32".
Géorgiennes (les), sontmoins
belles que Chardin ne les
présente . II , l^o.
Germanicus chasse le roid'Ar-
ménie, qu' Arlaban III avoit
mis sur le trône , X , 16g.
Gerva . la même ville que
Terva. ( Voyez ce mot. )
G H a s L , signification de ce
mol dans la pratique reli-
gieuse , VI , 327.
Ghauthah (àl) , VIII , a33 ,
(Voyez Ou/s. )
Giiazahi-Ohhoi'd . époque de
celte célèbre bataille , VU ,
262 ; funeste au parti de
Mohhammed , iùid. , 263.
Ghazal, Antilopes , III,
38i.
Ghazel, quelle est l'espèce de
pièce de vers désignée sous
ce nom , V . i3i.
Giiazan - Khan . empereur
mogol , réside à Tauryz ,
embrasse l'islamisme ; son
règne très-court ; son code ,
II , 323.
Ghazouét-Khendeq , combat
célèbre ; quand et contre
qui livré par Mohhammed,
VU, 2.
Gholam . conformité de ces
esclaves avec les Mamloùks,
V. 283.
Gholam-Chah , signification
de ces mots , II , 198.
Gholam-Chahy , quel est le
corps de troupe désigné sous
ce nom . \ , 328.
Ghousl. (Voyez Ghasl. )
Ghouzz ( Voyez Aughouzy. )
G H ro u ch-Tu RK, valeur de
cette monnoie , IV, ! 85.
G H y . nom du beurre dans
les Indes , fait partie des
offrandes . VIII ,268.
Giraffe , III. 38i.
G o M , ou gomi , grain qui
est la base de la nourriture
des Mingréliens , I, 161.
Gombez - Lala , signification
de ces mots, VIII, 220.
Gomi. ( \ojez Gom. )
GoniROCN . erreur de Char-
din . VIII . 517. ( Voyez
Bender-A 'bbàs. )
Gondam , froment , IV, ioa.
Go ri, village de Géorgie,
X 2
■;-.(.
TABLE
nommé aussi Ougour , II,
36.
Gotarzes , ses rruautés ; il
abdique , X , 169 ; reprend
le sceptre ; sa tyrannie ;
meurt . if/id.
Gouderz , géne'ral de I.aho-
ràsp ; ses exploits ; pénè-
tre fort avant à l'ouest, X,
161-
GoulPÉIGAUN . situation de
cette ville , VII , 36a.
Gour , 4e classe des nomades
de Perse ; tribus qui la com-
posent ; nombre d'indivi-
dus qu'elle compte , X ,
243. . .
Gour - Bazargaun , situation
de ce kàravânsérâï ; bons me-
lons d'eau qui viennent aux
environs , VIII, 4g4-
Gouria , situation et popula-
tion de ce canton „ I , 327.
Gourkéin - Khan , prince de
Géorgie , est assassiné par
Myr V'éïs dans son gouver-
nement de Qandahâr , X ,
200.
Govea ( Antoine de), rela-
tion de son voyage en Perse,
citée , VIII , 11.
Grammaire arabe ; noms des
parties qui la constituent ;
premier auteur qui en a
traité , IV, 2«5.
Grand-Seigneur (le) , pre-
mier imam de son siècle ,
selon les Sunnyles , et tous
les partisans d'Omar , V,
206.
Gr.ei.ot, auteur des dessins
des voyages de Chardin , I ,
xiy ; se brouille avec lui. xvj ,
x pij et xliij /s'attache à Ani-
brogio Bembo , jeune Véni-
tien , iùid. ; lait les dessins
du voyage de celui-ci , xrij.
Grenade , ses différentes es-
pèces; particularités de cel-
les de Kâchân et d'Yezd ,
appelée nàr en persan , et
nurdàn ses pépins . roum-
mùrt en arabe ; ce dernier
nom donné à une balance
nommée romaine en fran-
çais , III , 342.
Greniers, souterrains. (Voyez
Matèmorah. )
Groitsia , nom que les Rus-
ses donnent à la Géorgie ,
II , 3a.
Guèbres , ne doivent pas être
confondus avec les Hin-
dous ; sont dispersés dans
toute la Perse , VI , 88 ;
conformité de ces deux peu-
ples sur le culte de feu,
ibid. ; ont été exterminés ;
quelques-uns se sont échap-
pés ; lieu de leur habita-
tion , X , 242.
Guech- Khounyaun , doutes
sur la signification de ce mot,
vu, 440.
Guerchasb , ou Kichtàsp ,
succède à Zoù , son père ;
est le dernier roi de la race
des Peych-dàdyens, X, i5g.
Guerdelan , village , sa situa-
tion, VII , 279.
Guermaçout, étotfe ; avec quoi
fabriquée , IV, 4-
Guérz. ( Voyez Noix. )
Guez , évaluation de cette
mesure. IV. 97 et i3i.
Guez , monnoie , IV , i85.
Guirdgan. ( Voyez Noix. )
Guil - Chah . fils d'Yéçàn-
Adjam. ( Voyez Kayouma*
ratz. )
Guil - Chahyens. ( Voyei
Peych-Jiàdyens. )
Gul. (Voyez Rose. )
Gulbar . tour . VU , 449-
GulisTAN , poè'me de Sa'dy \
traduit par Gentius , IV ,
GtaMVKHEK , clou de girofle;
DES MATIERES.
325
r omposition de ce mot , III, sa soie , IV, 16a et suivan-
348. tes.
Gundjud. (Voyez Sésame. ) Guylan (mer du). (Voyez
GuaiAUgA . ville . II. 4^7- Kkozar. )
Guy-Hennem. ( Voyez Djy- Gymnosophiste , signification
Hennom. ) et étytnologie de ce mot x
Guylan, province , III , 275; IV, 18b.
H
Habillemens des Persans , de
quoi composé , tom. IV ,pag.
3.
Haboul, idole des Arabes avant
Mohhammed , VI. 189.
Haças. ( Voyez A'ças. )
Hachychah , chanvre. ( Voy.
ce mot. )
IIvllaguech. (Voyez Raisin.)
Hamadan . fondation et par-
ticularite's de cette ville , III,
281.
Hanway , auteur d'un voyage
en Perse . II , 367.
IIaroijn âl-Rachyd ( le kha-
Ivfe ) . fait empoisonner l'i-
màm Moùça , II , 427 '■>
meurt à Thons . VIII . 142.
Harout et Màroùt . fable du
Qorân au sujet de ces
deux anges ; d'où tirée ,
VI. 226.
IIayately ( le roi des ) , aide
Feyroùz à détrôner son frè-
re ; punit Feyroùz de son
ingratitude , X , 178.
Hébreu. ( Voyez Arabe. )
IIecht-Roud , nom d'un can-
ton de Méiàghah , IV, 2o3.
Heft - Iqlym ( les sept cli-
mats ) , cosmographie per-
sane citée . II. 348 ; son au-
teur . ouvrage très -raie en
Europe ; est à la Bibliothè-
que Impériale de France .
V, 117; cité, VIII. 164.
Hégire , commencement de
cette ère des Musulmans ,
II , 96 ; e'tymologie et si-
gnification de ce nom . IV,
407 ; première hégire . IX ,
95.
Herein(M. ). auteur d une cal-
ligraphie orientale; sa mort;
son éloge , IV. 274 ; entre-
prend un traité de musique
des Arabes . IV, 3oo.
Hermaphrodite . comment
nommé en persan , VII ,
Hezar - DiERYB , maison de
plaisance; pourquoi appelt-'e
ainsi, III, 2t5 ; étendus
de ses jardins ; nature de
leur sol . VIII . 33.
HÉzar-pa . nom d'une espèce
de ver . III. 384-
HÉZAR - PeychÉH , significa-
tion de ce mot composé ,
III . 216.
Hhabbah , grains d'orge
mondé , employés dans les
poids , IV. 174.
Hhabyb ùl-Séïr. a&Begé d'his-
toire , par Khondémyr ;
composé par l'ordre de lîha-
l>yb-ùllah ; en quelle année
terminé , l\ , 219.
Hhaçan et Hhocéïn, époque
et lieu (h- la mort de ces
deux imàms , Il , 263.
Hhaçam ( Ouzouu ) . prince
de la dynastie du Mouton-
IHanc ; succède à son frère
Djihànguvr ; est célèbre
dans nos histoires à "Asie
3^6
T A BLE
sous le nom de Ussuncassnn,
II , 322 ; sa mort , VIII ,
2q3 ; durée de son règne ,
A, 187
.Hhaçan - Qazy . titre d'un
poëme , II , 436.
Hhaçan - ben - Mohhammed
( Aboul-Qàcem ) , surnom-
mé Ferdoucy ; son histoire
de la Perse écrite en vers ;
grand âge dans lequel il ter-
mina ce poëme , IV, 218
et 210; promesse du sulthàn
Mahnmoud demeurée sans
effet ; satire faite contre ce
prince ; Ferdoucy s'éloigne
de la cour , V, 126.
Hhaçan-Khan-QaDJaR, com-
pétiteur de Kéryin au trône
de Perse ; fait prisonnier ,
X , 218.
Hhadjar-al- Açoued , frag-
ment d'une idole des Ara-
bes , VII , 166.
HllADJEFAH. ( Voyez Bjehh-
fah. )
Hhadjy-Fathh, rectification
et signification de ces mots ,
VIII, 18.
Hfl ad jy-Ibr ahtm , trahit
Louthi-A'ly ; perd contre
lui deux batailles ; moyen
qu'il emploie pour lui en-
lever le fruit de ces victoi-
res , X . 226.
Hhadjy - Khalfah , auteur
cité , VIII , 164 , 167 et
169.
IIhadjy-Khalyl , riche mar-
chand d Ispahàn ; est en-
voyé à Bombay; manière sin-
gulière de mander des am-
basseurs à peu de frais poul-
ie gouvernement ; réception
honorable qu'on lui fait ;
rixe entre les gens et les ci-
payes de sa garde ; cause de
ce malheur. X. a3a ; mort
de Hhâdjy-Khalyl , -33.
Hhadyts , ou Hhadyz , tradi-
tions. ( Voyez ce mol.) Re-
cueil de Hhadyts , II . 275 ;
fragment d'un recueil de
Hhadyts , 276: sont des tra
dirions orales . VI, 248.
Hhafez - Ahhmed , pàchâ ,
général othoinan , échoue
devant Baghdàd, X, ig6.
HhaFiz , célèbre poë'te per-
san ; genre dans lequel il a
excellé ; son éloge , V, i3i ;
A'skéry - Khàn , ambassa-
deur du roi de Perse régnant,
apporte ses œuvres en Fran-
ce ; grande réputation dont
elles continuent de jouir ,
i37 ; signification de son
nom ; personnages à qui on
le donne, i38 ; description
de son tombeau , et raison
pour laquelle il est dons une
bien plus grande vénération
que celui de Sa'dy, V11I ,
Hhaïder , signifie . lion en
arabe . surnom d'A'ly et
d'Ismaël Sséfy , II , 32i.
Hhaïder et Hhaïdéry , signi-
fication de ces mots arabes ,
X, 189.
Hhaïdéry. ( Voyei Ni 'met
Olahy. )
Hiukym Hachv , titre du pre-
mier médecin du roi de
Perse , V . 368.
Hhakym-Ou'rf, magistrat ; ses
attributions . VI . 70.
HhàLYFÉH . signification de
ce mot arabe , VI] . 2i5.
Hhalwadjy - Bachy , titre
d'une charge. \ . 352.
HHAMD - OlILLAH - BEN - AbY-
BF.kr . auteur du Nozhat-
âl'Qoloùb , géographie per-
sane , II, 33b; cité, V,
117 , et VIII , 164 et 16g :
son opinion sur la fondation
d'Ispahân , îfi 5 ce qu'il
DES MATIERES.
dit de cette ville , i5i.
Hhamzah , pris par Char-
din pour le hamzah ; IX ,
4i2.
Hhamzah , fils de Tahmâs ,
règne en Perse , II , 342.
Hhamzéh monte sur le trône
de Perse ; en quelle an-
née ; est assassiné peu de
temps après . X, 190.
3*7
ce célèbre général au sujet
de Médyne et de la Mekke ;
suites qu'elle eut, VII, 197 ;
il préside à la restauration
de la Ka'bah , ibid.
Hhedjah , signification de ce
mot , II , 426.
Hhedjaz , étymologie du nom.
de cette province ; sa posi-
tion , VII , i55.
Hhanbal (l'imam) s'attire la Hhémyar , cinquième roi des
colère du khalyfe ; sa mort ,
IX . 26.
Hhaoudh , ou Hhaoùz, VII ,
33i ; signification de ce
mot , X, i3y.
Hhaouyzeh , ville fondée par
Chah - Pour-Dzoùl - Aktàf ,
VI, 141.
Hhaouz. (Voyez Hhaoùdh.)
Hhaouz-Mahy, VIII,
i99-
Hhaqqmenem , remarque sur
ce mot composé, IV, 4^5;
l'idée qu'il renferme se re-
trouve dans l'Ecriture-Sain-
te , ibid.
Hharam , signification de ce
mot, VII , 38i.
Hharam-Vélayet, tour ainsi
appelée , VII , 44^ ; rue qui
porte ce nom . 449-
H H are m, appartement des
femmes , II , 228 ; signifi-
cation de ce mot ; à quels
lieux il s'applique , V, 240 ;
le portier du hharem est
toujours un eunuque noir ,
356.
Hharem ( àl ). ( Voyez Ca-
ractères d'écriture. )
Hhatem-Thai, arabe crln-
bre par sa générosité , \ I ,
248 , et VII , 454.
Hiiawa , le nom de la cons-
tellation du Serpentaire, dé-
signe aussi la mère du genre
humain , IV, 328.
Hhedjadje , plaisanterie de
Arabes ; leur donne une lan-
gue selon quelques auteurs,
IV, 247.
Hhenna, ou hhinnê, II , 2o3;
est le cyprus des anciens ;
son nom chez les modernes;
ses feuilles employées pour
la teinture ; est abondant
en Chypre , III , 3i4>
HhocéÏn (lîmâm) , son tom-
beau , vi , 442-
Hhocéïn-ben-A'bdallah , fils
de Syna. (Abou-A'ly). (Voy.
Avicenne. )
HhocéÏn (chah), est porté sur
le trône de Perse par la
faction des eunuques ; son
caractère ; désordres de son
règne, X, 199; révolte des
Afghans ; Myr-Véïs se fait
reconnoitre sulthân de Qan-
dahàr ; défaites consécuti-
ves des Persans ; Khosroù-
Khân répare leur perte ,
et met le siège devant Qau-
dahâr ; il est battu , et se
fait tuer de désespoir, 200 ;
nouvel échec ; on reconnoît
l'impossibilité de réduire
Myr-Véïs ; révolte des Ab-
dàllys ; perte de Hérât; les
Persans sont battus; les fron-
tières dévastées par les peu-
plades voisines, 201; Louthf-
Aly défait Mahhmoùd , fils
de Myr - Véïs ; il est ar-
rêté par l'intrigue de la
faction ennemie ; la Perse ,
3a8
TABLE
sans défenseur , reste en
proie aux fartions; conquê-
tes el victoires des Lésguys
el des Vigkâns; Mahhmoiul
arrive devant Lspahàu . 202;
trahison du wàly d'Arabie ;
la famine désole les assié-
gés ; mauvaise volonté des
gouverneurs de provinces ;
rlhoréïn capitule , et abdi-
que ; paroles mémorables
que Mahhmmid lui adresse
en recevant l'aigrette royale,
2o3 ; confirme son abdica-
tion par une circulaire , 204.
HhocéÏn-Qouly Khan, frère
de Fathh-A'ly-Chàh ; ses
révoltes , X , 237 ; douceur
de son châtiment . 238.
Hholagou. ( Voy. Holà/toù.)
IIhoi.tvt . nom de Vassa fœ—
tlda, III, 3o8.
Hhouzy . dialecte de la Perse ,
IV. 2G3.
Hia-Fèn , signification de ce
mot chinois , IV, 3g4-
IIi, AB-Iîaom , ou raqm-êbd-
je.b , signification de ce
mot , IV, 288 et 290.
Hindah . mère 1 t aï-nle de
deux khalyfes ; sa haine et
s'a cruauté envers Ilhamzah,
VII . 263.
Hindous , leur civilisation an-
térieure à celle des Grecs .
IV, iqo ; doutes sur leur
antiquité par rapport à celle
des anciens Persans ; con-
formité entre ces deux peu-
ples ; preuves de leurs an-
ciennes liaisons , 256 ; leur
trinité expliquée , VI , i8q.
HiNDOUSTAN envahi . conquis
et démembré par Nadir chah,
X , 212 et 2i3.
HiNG. ( Voyez HinguYCÙh. )
(li.NoovcEii ething ; significa-
tion de ces mois , III . 3d8.
tlippoEoi-AS. . plaine dé la iVKé
die ; origine de ce nom ,
II , 362.
Hitopadèsa (!') , est le même
livre que celui qu'on attribue
à Pydpày , VIII , 218 ; on
l'apporte de l'Inde sous le
règne de Khosroù-Nouchyr-
van . X , i7q.
Holagou et Holàkou-Khàn ,
(ail construire l'observatoire
de. Méràghah, IV, 2o3; réu-
nit les titres de Khàqàn et de
Pàdchàh ; signification de ces
mots , 20g. (Voyez JJjagfia-
tày. )
Homay , fille d'Ardéchyr, roi
de Perse , lui succède du-
rant la minorité de son fils
Dàràb ; fait construire le
palais de Persépolis , X ,
162.
Homayoun , roi de la dynas-
tie Peych-dàdyenne ; époque
où il a régné , V, 462 ; si-
gnification et étymologie de
son nom . ibid. , et II , 354-
Horde. ( Voyez Hourdou. )
Hordou , signification de ce
mot talar , I , i23.
Hormisdas. (Voyez Hor-
moitz. )
Hormisdas II. ( Voyez Hor-
mouz. )
Hormodz. (Voyez IIormouz.}.
IIormouz Ier, roi de Perse,
170 ; ses grâces ; protège les
Manichéens; époque de sa
mort, 174-
Hormoiz II , sa magnificen-
ce et sa justice ; durée de
son règne , X , 175.
IIormouz III, est détrôné;
juste motif de son malheur ,
\', 1-8.
IIormouz IV, fils de Ktios-
rou-Noïichyrvan ; son rè-
gne , X , g4 > chasse les
conseillers nommés par N011-
chvrvàn ; crimes et mal-
DES MATIERES.
henps de son règne ; est dé—
trôné, et perd !a vie.X. 1S0.
IIormoi'Z (l'île d), produit le
meilleur plâtre. IV. ii3;
prise sur les Portugais; quand
et par qui . IX . 245 ; sa
description et son histoire,
246 et 247.
Hou ! hou ! remarque surrette
exclamation des derwyches
et des Ssoùfys . IV, 457 ;
occasion où ils la profèrent ,
4?6.
Hot'CHENG, ancien roi de
3 29
Perse . II . 41 » : sa religion,
IV. 25g ; bâtit Chouchter ,
VI , 143 ; sa justice et sa
sagesse : mérite le surnom
de Peych-dàd : origine du
nom des rois de sa race ; ses
actions , X . i58.
Huile , ses noms en persan ;
— d'olive. — de Sésame. IV,
83. ( Voyez Roùghen. )
Hychem. (Voyez Mourdàd. )
Hyrcanie , étendue de pays
comprise sous ce nom, Il ,
275.
IbÉrie , étendue de cette an-
cienne province . tom. II ,
pag. 28. ( Voyez Géorgie. )
Ibn Fàrès. ( Voyez Ahhmed. )
Ibn - IIaïtam. ( Voyez Ahh-
med. )
Ibrahym-ben-Hhabyb, se sert
le premier de l'astrolabe
chez les Musulmans , IV
336.
Ibrahym - Chah , dispute le
trône de Perse à son frère ;
triomphe par la ruse ; son
avènement à la couronne ;
est pris par Chah Rokh , et
mis à mort , X . 216.
Ichyk-Aghacy-Bachy . titre
d'une charge , V, 356.
Ideqout (1') . des Oïghours ,
pris par Mangou - Khân ,
|V,%.
Idolâtrie des Arabes, anté-
rieure à Chùpoùr - Dzoul-
Akfâf, VII, 180.
Idole de pierre à l'entrée du
palais de. Mohhammed le
Seldjouqyde , XIII , 149.
Ilkhanyejss , pays sur lesquels
s'étend leur domination :
sont dispersés par Tymoùr .
X , 186.
I'lm-al-Abssar. (Voyez Pers-
pective. )
— àl-Aba'àd. ( Voyez idem. )
— àl - Nodjoùm , astrologie ,
v. 314.
— àl-Qerànât, V, 3i5 ; scien-
ce des conjonctions des pla-
nètes , ibid.
— âl- Ikhtyàràt , science des
choix , ibid.
I'lm - al - Djoghrafy-ah , la
géographie ; ce nom , em-
prunté du grec , n'a point
d'équivalent en arabe ; ob-
jet de cette science , V. 1 16 ;
ouvrages qui en traitent ,
ibid. . et IV, 116.
I'i m al-Hhikmet ; la philoso-
phie.
— àl-Feqh , la jurisprudence ,
V , 1 ; Traités sur cette
science , ibid. ; fondée sur
Qorân , est la meilleure des
éludes , ibid.
ooo
TABLE
I'lm-al-Méçahhat , la géo-
dosie , V, 1 16.
I'lm - al - Manatzir. ( Voyez
Per\pective. )
I'lm- al-Tassryf , la gram-
maire.
— âl-Nahhoù . la syntaxe , IV,
285.
— âl - Izâb , ibid. , 286.
— âl-Ma'àny . ou àl-Béyàn ,
l'eMoquence ; division de
cette scienre , ibid
— ■ Hendéceh-èl-Ménàzel , la
g e' orné trie , 288.
— âl-a'Jad et âl-IIhiçùb , l'a-
rithmétique . ibid.
— âl - Mouceyqy . la musi-
que , 299 ; .es difféi iiis
noms ; en quoi consiste cette
science ; inventeurs selon
les Arabes, ibid. , 3oo ; Trai-
te's de
musique en grand
nombre , ibid. ; Meqassed
âl-Hhân . ouvrage célèbre,
ibid. ; Traité de M. Her-
bin sur celte matière, ibid. ;
opinion sur la musique des
Orientaux , 3oi.
Imam . signification de ce mot,
V, 206, et VI , 291 ; syno-
nyme de kbalyfe ; ce titre
donné aux quatre principaux
docteurs de la religion mu-
sulmane par les docteurs
Sunnytes . ibid. ; a douze
personnages par les Clii'y-
tes ; ibid. ; le dernier de ces
îmàmsa disparu depuis long-
temps , ibid. ; l'imâm tou-
jours visible selon les Sun-
nytes; ses fonctions, ibid. ;
qualités qu'il doit avoir ,
ibid. ; le Grand - Seigneur
premier Imâm . ibid,
ImaM-HhOCÉÏN . village ; d'où
il tire son nom ; sa situa tion ,
vi, 441.
Imam-Zadeh ^ III . a3i.
1 m a M s ( les quatre ) . leurs
noms ; particularités qui !, .
concernent ; leur doctrine ,
IX , 25 et suiv.
I'marat-Beiieght. au très noms
de ce beau salon , VIII , 3g.
Imirette , canton de la Géor-
gie , I, 329.
Imprimerie de Constantino-
ple ; date de son établisse-
ment :
— des Carmes à Ispaliàn ;
— des Arméniens à Djulfah ,
I\ 90;
— des iMédicis ; beauté des
types arabes qu'on y em-
ployoit; ouvrage qui y a été
imprimé , 285.
Impireté , objets impurs
M. 32i.
Incha , Recueil de protocoles
et formules , III , 42-t-
Ihsgriptions de Persépolîs en
caractères cludilorines ; lan-
gue dans laquelle elles sem-
blant avoir été écrites ; leur
intelligence perdue , IV,
258 ; autres, dont les carac-
tères ont quelque conformi-
té avec les alphabets hébreu
et chaldéen, expliquées, 25y ;
tous ces caractères diffèrent
du pehlevy et du zend ; ins-
criptions de Naqchi-lious-
tam et des médailles sâçâ-
nydes ; ne ressemblent point
aux autres. 261 ; plusieurs
de ces inscriptions et légen-
des ont été expliquées ;
VIII , 246 ;' sont de cinq
espères et de quatre dates ,
247 ; quels sont leurs ca-
ractères , ibid. ; traduction
de plusieurs . 32o et 327.
Instrumens de musique des
Orientaux ; leurs noms ,
Y. 3o7.
Ioki , signification de ce mot
\ I . 260.
Iqamvh, station. VII, 175.
DES MATIERES,
OOI
ÏQSSASS (àl). (Voyez Caractè-
res d'écriture. )
I'raq-Vdjem. ou bélâd êl-
Djébel , notice sur cette
province; est la Parthide et
l'Assyrie des anciens , II ,
371 et 37:2.
I'raqéïn ( les deux I'râq ) .
quels pays sont compris sous
ce nom . III , 266.
I'rq-Medyny. ( Voyez Ver. )
Irivan. ( Voyez Eryvân. )
Isgaour . situation de cette
rade , I . 333.
Ishhaq , iils de Hhamâqali ;
célèbre e'crivain; nombreux
disciples qu'il forme , IV,
249.
Islam , la religion musulma-
ne désignée par ce mot ,
V, 52. ° V
Islamisme , étymologie de ce
mot . VI , 52.
Ismael - Ssofy ( chah ) , sa
généalogie ; âge auquel il
commence à paroilre ; dé-
fait Alvand - Beyg ; il fait
battre monnoie à son coin ;
s'empare de Tauryz. X, 189;
suite de succès et de con—
3uètes ; il perd la bataille
e Tchàldérâun ; luit vers
Ispahân ; perd Tauryz , et
une grande partie de ses
provinces occidentales ; nou-
velles acquisitions ; époque
de sa mort , iqo ; son âge ;
lieu de sa sépulture ; quels
sont ses quatre fils , 191.
Ismael II , frère de Thah-
mâsp , passe d'une prison
sur le trône de Perse ; cour-
te durée de son règne ;
meurt empoisonné . X , 191 ;
meurtres sans nombre , IQ2.
Ismael III , roi de Perse , as-
sassiné par son frère au mo-
ment de le faire assassiner
lui-même , X , 193 ; du-
rée de son règne , II , 34a ,
et V, 244.
Ismael chah, compétiteur de
Kéryin au trône de Perse ,
X, 218.
Ismael Ebn O'bâd Piàzy, rév-
pare Qazwyn . II , 397.
Ismael ben êl-Afdhal A'Iy êl-
Ayyouby(êl-lVJélikèl-Mouyyd
O màdèd-Dyn Aboùl-Féda),
prince de Hhaniâh . célèbre
historien et géographe ; est
auteur de Taqoùym âl-Bol-
dân . tables des contrées , et
du Molihtassar fy Ahhbâr
ûl-Bachâr . abrégé de l'His-
toire Universelle; ces deux
ouvrages sont traduits et im-
primés . IV, 216 et 217.
Ispahan , idée des Persans sur
la grandeur de cette ville ,
VII , 273 ; sa population ac-
tuelle selon M. Olivier, ib. ;
son circuit selon Kœmpfer ,
284 ; notice étendue sur
cette ville , d'après les écri-
vains orientaux, VIII, 1 4-4
et suivantes ; construction
de la grande mosquée , X ,
195.
Issfahanyens , leur caractè-
re , VIII , i55.
Issferoud , fleuve ; le même
que le Iioud-Déyleiu , III ,
277- ,
Isshhab , nom donné à douze
apôtres que Mohhammed se
choisit , VI , 176.
Isshhab âl-Medzâheb. ( Voyez
Jrnàins ( les quatre. )
Issthakhar . ou Tchéhel Mi-
nâr . capitale du Fârsistân ,
VIII . 211 ; est la même
ville que Persépolis , 246 ;
ses ruines sont les restes du
palais de la reine Homâï ,
247; sa citadelle est la plus
ancienne et la plus forte de
tout le royaume , 4°^-
33^ TABLE
IsTirilAD.TT. , signification de
ce mot arabe, eu astrologie,
V. 3i5
Iyl-Khan, surnom adopte par
Holàkou-Khàn . et tous les
souverains moghols, IV, 210.
ÏylauN. ( Voyez lyrân. )
Ivradje , troisième fils de Fé-
rydouu , ancien roi de Per-
se ; donne son nom à l'Iy—
râu , III , 360.
Iyran . ou Ivrâun , nom de
la Perse , Il , m ; opinions
sur l'étymologie de ce mot ;
étendue , limites des pro-
vinces qui composent ce
pays , III , a56 ; est le
morne qu'Iylàun , 25a, ; quel
prince lui a donne' son nom ;
diversité de sentimens à cet
égard , 260.
Izza. ( Voyez Chèvre. )
JàHISSAIHBS , par qui créés ;
à quelle époque ; bénis par
ledervyche Beyg-Tàch , tom.
V,pag. 298.
Janus , le même que le Gane-
cha , ou Poulyar des In-
diens , IV. 179.
Jasmin, sesdifférentes espèces;
lieux où il est abondant ,
III , 346.
Jaubert (M.) , envoyé fran-
çais en Perse ; son arresta-
tion à Bayàzyd ; longueur
de sa captivité ; est sauvé
par la victoire d'Austerlitz ;
arrive à Thehrân ; son séjour
à la cour ; la Relation de ses
voyages et de sa mission est
attendue avec impatience ,
X.234.
Java (roi de), ses titres, 111,52.
Jaxartes (le) . confondu avec
le Tanaïs , I , i3g. ( Voyez
Syhhoun. )
Jehova . Deine portée contre
ceux d'entre les Juifs qui
prononcent ce nom de Dieu,
VI, 25q ; opinion sur son
étymologie égyptienne , 260.
Jérusalem ( le royaume de ) ,
considérablement réduit, I,
70.
JÉSUITES (les), apportent le
quinquina eu France et les
dindons. (Voyez ces mots. )
Job . u'étoit ni juif ni arabe ;
mais un cultivateur Syrien ,
VIII , 233.
Jonas , (le prophète) nommé
Dzoùl-Noun ; à quel sujet ,
V. io5.
Joseph , coupe merveilleuse
de ce patriarche , II , 25i.
Jours du mois persan, II,
285 ; commencent le soir
chez la plupart des orien-
taux , IV, 3g6.
Journée de marche chez les
Persans ; à combien esti-
mée , IV, 67.
Jugement dernier , comment
rendu selon les rabbins .
VI , 229 ; doutes des Mu-
sulmans sur le lieu où l'on
doit se rassembler pour ce
jugement, 242.
JciFs(Ies), regardéscomme po-
lythéites par les Musulmans ,
VI . 190 ; leur nombre à
Ispahàn au 12e siècle, VIII,
i48 ; leur nombre actuel en
Perse ; état de mépris dans
lequel ils vivent . X , a4i.
Juiverie ( la ). ( Voyez Yc-
/loùdyyé/i. )
JurispruueXCE. ( Voyez
rimfc'ik. )
25 ES MATIÈRES.
J33
K
Ka'bah , ses idoles, tom. VI ,
pag., 189 ; antiquités et des-
tinations de cet édifice ; par
qui érigé, 373.
Kaboul , province . III, 287.
Kaboul , ville où le souve-
rain des Afghans fait sa ré-
sidence . II , 348.
Kabyn , douaire , :>3o.
Kachan . ou Qàchàn , ville;
ses étoffes, IV, i63 ; ses scor-
pions , 5 , notice sur cette
ville, 7 ; ses grenades, 342.
Kachmyr (les roses du ) ,
sont préférées pour l'es-
sence . IV, 66.
Kafer (kàrvanséràï de), VIII,
461.
Kaffa , Kaffâh ou Kalfah ,
ancienneté de ce nom . I ,
127; note sur cette ville,
128.
Kah- GuiL , espèce d'argille ,
IV, n5.
Kaï, ou kay , ou ky , si-
gnification de cet ancien mot
persan , II , 363.
Kaï - Kaous , ancien roi de
Perse ; durée de son règne ,
II , 363.
Kaï-Khosrou , fondé
Ardébyl II ; Féry-Bourz lui
en dispute la possession ,
II . 368.
Kaï-Khatou-Khan introduit
les papiers-monnoies en Per-
se ; à quelle époque , IV,
218.
Kaï - Qobad , ancien roi de
Perse , II , 363 ; fonde la
dynastie des Kayànydes ,
384 ; habite Ispahân ; à
quelle époque , VIII, i^S.
Kajyreh ( safran sauvage ) ,
IV, 84.
Kakhet . portion orientale de
la Géorgie , II , 3i.
Kalaty. ( \ oyez Raisin. )
Kaly ( soude). III. 328.
Ka;sdilanaphtis . étymolo-
gie et signification de ce
mot . II , 42^.
Kandoufalqan . canton de
Théhrân ; ses poires et ses
pèches vantées , etc., VIII,
i65.
Kaou-Kouhy ( cerf) , signifi-
cation de ce nom , III ,
38i.
Kaoutser , fleuve du paradis ;
ses particularités , VI , l(j
et 253.
Karavanes, leur marche jour-
nalière estimée , IV, 168
Karavanserai. ( Voyez Kàr-
vanséràï. )
Karduel , ou Kaï tvéli , l'an-
cienne Ibérie ; II , 3i ; di-
vision de ce canton de la
Géorgie . 36.
Kartvelï.( Voyez Kârduel. )
Kàrvanséràï, et plus correc-
tement kàrvanséràï , signi-
fication de ce mot . Il , 81
et 242 ; description de ces
hôtelleries de l'Orient, ii. ;
kàrvanséràï rebâti par So-
léïmân chah, VIII y ïy6.
( Voy. sur différens kàrvan-
séràï les mots Aghà-Taqy. —
Kafer. — Tchâh - Tulkh. —
Mouzaffary, et autres qui se
trouvent à leur lettre.
Karyz. signification de ce
mot , II , 3go.
Kasac , peuple , et canton
voisin de la Perse, II, i52-
Kasbeki, monnoie , IV, 182.
Kay. ( Voyez Kaï. )
KaZROBN , VIII , 312.
33-f TABLE
Kazyreh ( safran sauvage ) ,
IV. 84.
KÉbyr ( âl ). ( Voyez Carac-
tères d'écriture. )
Kechektchy. (Voyez Kechik. )
Kechik . signification de ce
mot . V, 23g.
— Khâuneh , salle du palais du
roi de Perse . ibid.
Kechmich. ( Voyez Raisin. )
Kechmich Ohloughy. ( Voy.
ibid )
Kecthektchy. (Voyez A'çt/s. )
Ked . mot pehlvy , sa signifi-
cation . III , 170.
Kelaunter , charge . répond
à celle de maire , VI , 77.
Kémal èd-Dyn Isma'ïl l'Is-
pahânyen ; ses vers sur la
méchanceté de ses compa-
triotes , VIII , i56.
Kemkhal , fleuve de la Géor-
gie , I, 419.
Keradje , canton d Ispahan ,
VIII , i5g.
Kerath (le), vaut trois grains
d'orge , III , 3i8.
Keraun , ce que c'est que ce
mot, sa signification, VIII,
120.
Kerbas , arbre , est le même
que le qothon âl-chedjéry ,
III . 3i6.
Kerbela , situation de cette
plaine, VI , 441 '■> ses par-
ticularités , ibid. ; proprié-
tés de la terre dite de Ker-
bela , 442 : étymologie de
son nom , iùid.
Kf.rkdaun , signification de
ce mot composé , MI, 4^9-
Kerman chah. ( Voyez teh-
rùm. )
Kerman , province . III . 281 ;
ses mines de turquoises, 3b^;
ses roses préférées pour la
distillation de l'essence de
ce nom , IV, 66.
Kerpas (étoffe de) , vient du
samskiit hàrpâçom ; est le
Carbassus des Latins , IV,
i56 ; de quoi fabriquée . ïb.
Kérym - Khan , son mérite ;
sa naissance; avoit servi sous
Nadir - Cliàh : s'empare de
Chyrâz ; anéantit ses rivaux ;
provinces dont il se rend
maître; ne veut point pren-
dre le titre de cliâh ; se don-
ne celui de V'akyl ; durée de
son règne . X . 218 ; pros-
périté de la Perse , ibid. et
219 ; le souvenir de Kérym
encore cher aux Persans ;
âge auquel il mourut ; ses
grandes qualités , ibid. ; son
tombeau est brisé par Aghâ-
Mohhammed; ingratitude du
peuple de Chyrâz envers
le bienfaiteur de celte ville.
227 ; sa pierre sépulcrale re-
connue dans un jardin, 228.
Kéryiyi-Khany, monnoied'or.
IV. i85.
Kesra , fils de Hhaïss , suc-
cède à Azermi-Dokht; in-
capacité de ce monarque ; il
est mis à mort , X , i83.
Késry , prince persan , cède
la couronne de Perse à son
maître légitime , X , 177.
Ketchy , nom de la chèvre
en turk ; ses noms en arabe
et en persan , VIII . 5o3.
Ketkhoda. signification et
étymologie de ce mot com-
posé , I , 99 et III. 170;
la charge de kelkhodâ ré-
pond à celle de commissaire
de police , VI . 77.
Khadjouq . signification de ce
mot . VIII, 44.
Kiiaiber , ce que c'étoit que
cette petite ville prise par
Mohhammed ; miracles opé-
rés : ce que sont ses habitans
VIII. 44? et suivantes.
Khaled-ben-Aby-el-Heyadjf.
DES MATIÈRES.
335
célèbre copiste en carac-
tère koùfy , ouvrage qu'il
transcrivit . IV, 2^9.
Khallakii . beauté île ses ha-
bitait» , III . 7.
Khalyfes (îps) . possèdent Is-
pabàn 298 années lunaires ,
VIII , 148 ; soumettent la
Perse à leur empire ; la font
gouverner par des lieule-
nans; formation de plusieurs
petites dynasties, X , i85.
Khalyl . nom d'un caractère
d'écriture arabe. IV, 25o.
Khan , définition de ce titre ,
II . 99 et 197 ; établi à
Thehràn par A'bbâs - le -
Grand , VIII , 166.
Khanbaleq, nom de la ville
de Pékin ; est au pouvoir
des TaLars Mantchoux , III,
298.
Khan-Ghazan ( minàr ) , le
minaret du Khàn-Ghazàn ,
II , 323.
Khaouaredje - dyvâu ; im-
pôt , V, 4o5.
KHAQAN, titre du monarque
de la Chine septentrionale ,
II . 102 : est un mot ta-
tar qui répond au titre de
pàdchâh ; Holâkoù réunit
l'un et l'autre, IV, 209.
Khar. (Voyez Ane. )
Kharadje - Padchah , signi-
fication de ces noms , IV ,
95.
Kharbouzêh , nom du melon
d'eau en persan , III - 333.
Kharbouzehi-Pacy, chem-
màméh , hindouany etdes-
tembouviéli . noms de dif-
férentes espèces de melons .
III . 33o.
KlIAREHSTAUN et kllà llivlis-
tàun , village et kârvân-
séràï ; pourquoi appelés
ainsi . VIII, 495.
Khabizmyens, supplantent les
Seldjouqvd.es ; sont extermi-
nés par les Moghols , du-
rée de leur puissance , X ,
186.
Khod. ( Voyez Khodâ. )
Khoda , signification de ce
mot ; est le même que
khod , III . 170.
Khass . signification de ce
mot , IV. 182.
Kiiasséh , signification de ce
mot , il désigne le domaine
du prince ; le mobilier de
la couronne dans l'Inde ,
V, 25o.a
Khatem âl-âmbyâ. épilhèle
donnée à Mohhammed ,
VI , 269.
Khathay. ( Voyez QâtAy. )
Khaunéhi-Guebraun , ce que
c'est . VIII , 464.
Kher. ( Voyez Ane. )
Kherfadje (âl-). ( Voyez
Caractère d écriture. )
Khergah , jardin d'Ispahân ;
dérivation de son nom ,
VIII . 40.
Kher-Gouch , lièvre , signi-
fication de ce nom , III ,
38i.
Kher-Zehreh, oukher-zehr,
quelle espèce d'arbre , III ,
9.96.
Khezr-le-Vivant. nom d'une
fontaine ; lieu où elle se trou-
ve , VIII , 428.
Khilassét-al-Akhbar , abré-
gé d'histoire , par Khon—
démyr ; en quelle année
composé ; dédié à l'éinyr
A'iy-Chyr, IV, 4.8.
Khil'at , robe d'honneur ,
III , 229 , étymologie de-
ce mot qui désigne les pré—
sens donnés par le monar-
que à ses sujets ; de quoi
composés , V, 2^1.
K.HIL0ÛET . pavillon d'Ispa-
hân , VIII, 23.
33G
TABLE
Khom-Ghadyr . signification
de ces mots, IX , 23. (Voy.
Étang. ) ( fête de 1' ).
KhoNDÉmyr, (Ghyâts èd-Dyn
ben-Homâm èd-Dyn sur-
nommé ) , fils du célèbre
Myrkbond , auteur du Khi-
lâssi't àl - Akhbàr ; abrégé
d'Histoire universelle et du
Hhabyb ûl - Séïr ; autre
abrégé sur le même sujet ,
IV. 218.
Khonsa , signification de ce
mot , VII , 42.
Khoraçan (capitale du ) ,
III , i33 , est l'Aria et la
Margiana des anciens , V,
252.
Khordjany (âl-) Aboûl-Oùa-
fà , auteur d'un commen-
taire sur Euclide . IV. 2i5.
Khorma , nom de la date en
persan . III , 342.
Khorrem-Uerreh, VIII, 4'5.
Khor-Sak, mot composé; sa si-
gnification ; est un des noms
donnés aux Persans , III ,
261 .
Khosrauguerd, ancienne ca-
pitale du Baïhak , aujour-
d'hui Sebzvâr , III, 336.
Khosrou. (Voy. Cnosroes Ier.)
Khosrou-Nouchyrwan , épo-
que de son avènement au
trône de Perse ; durée de
son règne ; ses qualités ; élo-
ge qu'en fait le Prophète au-
torité de ses maximes ; fait
la guerre aux Grecs ; est
vaincu par Bélisaire ; pro-
vinces qui coinposoient ses
états ; fait traduire l' Hiio-
padêsa , X , 17g ; grand
âge auquel il mourut . 180.
Kiiosrou-Pkrwyz, roi de Per-
se ; ses bonnes qualités au
commencement de son rè-
gne; ses revers et s<-s succès
dans la guerre contre les
Grecs ; refuse d'embrasser
l'islamisme; s'abandonne à
son naturel vicieux ; haine
des Persans ; il est détrô-
né ; sa mort , X , 180 ; du-
rée de son règne ; sa pas-
sion pour Chyryn ; magni-
ficence de sa cour ; objt-ls
curieux ; éléphans blancs
amenés en Perse ; époque
de sa fin tragique , 181.
Khosrou-Khan. général Per-
san ; victoiresqu'il remporte
sur les Afghans ; met le siè-
ge devant Qandahâr; refuse
une capitulation auxassiégés;
veut qu'ils se rendent à dis-'
crétiôri ; est battu ; se lait
tuer de désespoir , X , 200
et 201.
Khosrou - Abad . maison de
plaisancedeChâh-A'bbâs II,
où il meurt , X , 198.
Khothbeh , ce que c'est que
cette prière , X , g4-
Khouadjeh, vulgairement
coja , titre commun aux Per-
sans et aux Turks: significa-
tion de ce mot . IV, 20g.
Khouaf (canton de) . ses mi-
nesdefer, III, 356.
Khouareziw , province , III ,
Khousf. ( Voyez Noix. )
Khouz . opinion sur ce peu-
ple , VI , 142.
Kholzistan , notice géogra-
phique sur cette province ,
vi . 141.
Khouzy . langue , VI , 142.
Khozar ( mer de ) , III , 25y ;
est aussi nommée mer du
Guylàn et du Mâzendérân ,
et est la même que la niei
Caspienne , iùid.
Kiiolafa . titre du chef des
Sséfy , V. 3og ; fonctions
et attributions de cette di-
gnité , ilid.
KlAYA ,
DES MATIÈRES.
Kiaya. ( Voyez Kclhhodà. )
Kickaht , couvent situé à huit
lieues d'Eryvân , II , 17J.
Kichictchy -BaCHY. ( Voyez
Kechik. )
Kichmichs , différens noms
de cette île ; ce qu'elle est,
VIII , 5o6.
Kichtasp, établit le sie'ge de son
empire à Persépolis ; em-
brasse la doctrine de Zo-
roastre , X , 162.
Kiki , observations sur ce mot
grec ; désigne l'huile du
palma-christl ; paroit être
un mot égyptien , IV, 85.
K.INDUS ( àl )', ou âl-Kendi.
( Voyez Va' qoht. )
Kiochk-Zer, bourgade, VIII,
221 et 222.
Kirmaun-Chah , ses inscrip-
tions, VIII , 399.
Kisilosen. (Voyez Qizil-
Hhocèïn. )
Kitab âl-Déoùâyr èl - Mémâ-
çah , ouvrage d'Apollonius
Pergseus , IV , 214.
K.ITAB àl - Djebr, titre de la
traduction d'un ouvrage de
géométrie composé par Aris-
tote , IV, 2i5.
Kitab âl - Hbodoùd , traité
d'Aristote . traduit en ara-
be , IV, 2i5.
Kitab-al-Makhrouthat, titre
d'un ouvrage d'Apollonius
Pergeeus , traduit en arabe,
IV, 214.
Kitab âl-Mérâssed II-Etblâ'a,
ouvrage cit«* , Ylll , 162.
Kitab -Nisbeti àl- Djédoùr ,
autre ouvrage d'Apollonius
Pergaeus , IV, 2i4-
Koctzim. ( Voyez Koktch'tn. )
Kodouri. ( Voyez Codours. )
Kohen , différentes significa-
tions de ce mot en hébreu;
il désigne un prêtre , pour-
quoi, VI, 88.
Tome X:
337
Kohhoi; collyre pour les
yeux , VIII . i47-
Koktchin , ville célèbre par
Tine bataille et un traité de
paix , I , 86.
Koléilah-we-Dimnah , tra-
duction de I'Hitopadèsa de
VicbnouSarmâ , X, 17g.
Koss , mesure , IV, 17g.
Kotatis , ville de Géorgie ,'
II , 12.
Koubecha , nom de lieu , III ,
i75.
Kouchah. (Voyez Nard-Epi.)
Koufah , ville ; sa célèbre
école ; doute sur son anti-
quité ; passage de Khondé—
myr qui y est relatif; figures
sculptées sur les murs de sa
grande mosquée ; elles pa—
roissent avoir rapport au
culte des Sabéens ; antiquité
de cet édifice , IV, 248.
Koufy , caractère d'écriture
arabe ; ses formes ; ressem-
ble au stranghelo ; paroi t
en dériver; inventé par Mo-
ramer- ben - Morrah ; adop-
té pour le Qorân ; Arabes qui
excellèrent à l'écrire ; varia-
tions qu'il subit , IV, 24g.
Koufyque (inscriptions en ca-
ractère), VIII, 248 et 325.
( Voyez Koùfy. )
Kouii-Soleïmany ( montagne
de Salomon ) , asile des
Afghans , II , 348.
Koiih-Ssofa , montagne ; rui-
nes qu'on trouve vers le mi-
lieu , VIII , 117.
Kouhi-Nour , signification de
ces mots ; nom d'une rose
énorme qui fait partie des
pierreries du roi de Perse ,
X, 237.
Kouhi-Qadem-Khezr , mon-
tagne ; se nomme aussi Qa-
dem-Gâh , sa situation et sa
description, VIII- 427etsuiy.
Y
33S TABLR
Kouhrotd , rivière , III . 8.
KoukailouyÉH , montagne ,
VII, 379.
Ko UN G, signification de ce
mot , est le nom de trois
forts du golfe Persique ,
II, 5i8.
Kour , source de ce fleuve ,
II, 3o.
Kourde (Langue ) , nom d'une
classe de nomades de la
Perse ; nombre des tribus
qui la composent, X , a4a-
Kourdes , ces nomades par-
courent la Perse , habitent
le Kourdistân ; leur langue
diffère du Persan, IV, 3;
vie errante , et origine pré-
sumée de ce peuple , V ,
a99-
Kourdistân , pays des Kour-
des , III, 3.
Kou&ÉU , signification de ce
mot , VIII , an.
Kouréh - ArdchYr - Khou-
REH , VIII ,211.
KOUREH - IsSTHAKHAR, VIII.
211.
Kourk, pelisse tuike, IV, i54-
Kourout, rivière. ( Voyes
Koiihraùd. )
Koutel-na'l-Chékény , moî.«
tagne , VIII , 220.
Koutel-Ourtchyny , monta-
gne , VIII • ig3.
Kuchtasp, héros fabuleux ;
donne un nom au Sedjestâun;
élève une digue, V , 120.
Kulah , bonnet des Persans ,
iv, 4.
Kundjah , ses mines de fer,
III , 356.
Kureng , cours de ce fleuve 3
travaux exécute'spour le réu-
nir au Zendéb-roùd , per-
sonnages qui y ont préside ,
VII , 27q.
Kutais. ( Voyes Kotatis. )
L (1') se confond avec IV dans
l«s anciennes langues de la
Perse , tom. III , p. 25g.
Lae , fils d'Edrys ou Enoch ,
IV, 335; son nom entre
dans le mot âsterlàb ; anec-
dote à ce sujet , iàià.
Ladjeverd, lapis laiuli ;
pays qui le produisent, IV,
144.
Iahhyan (combat deMohham-
med contre la tribu de ) ,
VIII , 267.
Lahorasp , quelques savans
veulent que ce soit le même
3ue Cambyse ; différence
u caractère de ces deux
princes , X , 161.
LAKHY(âl). ( Yoyex Ar1e«
fui'/ )
Lala , eiplication de ce mot ,'
I, 60.
Laleh. ( Voyei Tulipe. )
Lam'i ( âl- ) al - Mo'allem AI-
A'djâb , titre d'un Diction-»
nai ru arabe; son auteur #
IV, 244.
La'nét-ber-O'mar . significa*
tion de ces mots , IX , 52.
LANGUESanciennesde laPerseJ
leur affinité aveccellesd'Eu-
rope et de l'Inde , II , 102.
— Latine ( la langue ) a em-
prunté beaucoup de mots
samskrits , IV , i56 ; se*
rapports avec cette langue ,
IV, 255.^
— Langues Européennes, leur
rapport avec (es langues de
la Perse et de l'Inde , iiiJ.
DES MATIÈRES.
!39
Ikm îâzuli. ( Voyei Ladje-
verd- )
Lar , pays conquis par Allah-
Veyrdy- Khàn , sa situa-
tion; ses habitans. VIII, 484-
Laredjk , île. ( Voyez Ara-
cia. )
Lat , divinité des Arabes avant
Mohhammed , V, i4g.
Landjaun (province de) , fon-
taine qui s'y trouve ; pro-
prie'te'sde son eau , III , 3gi.
Lauristam , situation de cette
province ; est habitée par les
Kourdes ; ses limites ; est
le royaume des Elamites ,
selon le missionnaire San-
son ; paroit être la Cossea
des anciens ; sa division ,
III , 280 , 281.
Legs pieur , comment nom-
més . V, 349 , par qui ré-
gis , ibld.
Liïlet . nuit. (Voyez les fêtes
nocturnes à leurs lettres res-
pectives. ) *
Leleh-Beyg (Mohheb A'iy),
firojet qu'il forme de réunir
eKureng auZendéh-Roud,
VII, 280.
Lesguys , différentes observa-
tions sur ces peuples , III ,
175 ; ils dévastent les pro-
vinces limitrophes de la Per-
se , X, 201 , s'emparent de
Chyrvân ; victoire mémo-
rable sur les Persans . 202.
Lesguystan. ( Voyex Dagh-
Estàn. )
Letchkoum , district de la
Mingrélie , I , i53.
Lettre sur le couronnement
de Soléïmân , X, il^\.
Lettres arabes (les), ont une
valeur numérique ; anecdote
à ce sujet , IV . 293.
Lettres (belles- ), cultivées à
Ispahàn plus que partout
ailleurs , VIII , i54-
Libre arbitre, nie* par les Mu-
sulmans . III . 4°6-
Lièvre . III , 38i.
LioN(nne) avec un soleil, em-
blème de la monarchie per-
sane , III , 277.
Litière des Persans . II , 233.
Livres en ancien persan, en-
tièrement anéantis. IV. »5q.
Loga ou loguer . signification
de ce mot; il entre, en sams-
krit, dans la composition du
Parasangaloga d'Hésychius ,
IV, 179.
Lotus. (Voyez Sèdrat âU
Montehy. )
Louthf- A'ly, Dja'far-Khân
lui confie le gouvernement
de Chyrâz . X , 223 ; il fuit
à Abou-chehr après la mort
de son père ; marche con-
tre Chyrâz ; défait l'armée
de Si'yd-Mourâd , 224 ; est
reçu dans Chyrâz aux accla-
mations du peuple ; battu
par Aghâ Mohhammed ;
échoue devant Kermân ; dé-
sastre de son armée; marche
contre Bâbâ-Khân ; quel est
aujourd'hui ce personnage ,
aa5 ; la trahison de Hhâdjy-
Ibrâhym cause la défection
de son armée ; victoire sur
ce traitée ; Seconde victoire
auprèsde Chyrâz; il ne peut
point en profiter , 226 ; ne
prend point Zergoùn par la
trahison de son secrétaire ;
surprend le camp d'Aghâ-
Mohhammed ; charge impé-
tueuse ; triomphe ; suites
désastreuses de sa victoire v
327 ; prise d'Yezd ; évène-
mens de la campagne; pro-
diges de courage , 228; Ker-
mân emporté d'assaut ; vic-
toire sous les murs de cette
ville ; il s'y enferme . iâ/d. ;
trahison des habitans; il
Y2
34.0 TABLE
s'enfuit à Qom ; le gouver-
neur veut le livrer à son
compétiteur ; défense héroï-
que ; il est mis à mort , 229.
Lune (la) , ses noms en hé-
breu , IV, 3g9 ; déesse de
la lune. ( Voyez Azara. )
Lunettes (les) , ne sont point
employe'es par les astrono-
mes Arabes , Persans et
Turks , IV, 20g.
M
Ma'bats (Léïlétâl-) , fête , t.
VI , pag. 371.
Macao , ville , III , 69.
Macis, 111, 47.
Madaïn , capitale de la Perse
prise par Châhryâr , X ,
182.
Madarm. ( Voyez Mataram. )
Maderipetche'h.) Voyez Rai-
sin. )
Mage , étyrnologie de ce nom,
VILI, 374.
Maghan . plaine sur les bords
de l'Araxe ; Nadir - Chah
y reçoit la couronne des
Ssofy ; époque de cet évé-
nement, X , 210.
Mahabad, monarque célè-
bre ; son nom est samskrit ;
étendue de son empire ; re-
çoit un livre sacré du Créa-
teur ; son contenu ; nom-
bre des Mahâbâd qui lui
ont succédé ; ils répondent
aux Menous des Indiens .
IV, 256 ; fonde une dynas-
tie antérieure à celle des
Peych - Dâdyens. ( Voyez
Abàdyens ) ; est le premier
législateur du monde et le
premier homme de la créa-
tion actuelle ; avoit survécu,
ainsi que sa femme, à la des-
truction de la création pré-
cédente , X . i52 ; il pro-
mulgue un code , qui pour-
roit être le môme que celui
de Menou , X, i53.
MahabadyEns. supplantés par
les Peych-dàdyens . IV, 25g.
Mahhmel , étoffe d'or de la
Mekke ; où fabriquée , IV,
l52.
MaHHMOUD-SeBEQTEGUY,'
anecdote relative à ce suit hàn;
nommé aussi Ghaznévy ,
II , 112 ; il fait la conquê-
te de l'Hindoùstân . 348 ;
enlève Ispahân aux Boùyy—
des , VIII , i5o ; pro-
messe qu'il fait au poète Fer-
doùcy ; elle reste sans effet
par les conseils de son vézyr ;
satyre de ce poëte contre
Mahhmoùd. V, 126 ; il par-
tage la dépouille des Dé'ilé—
mytes ; ses possessions dans
l'Inde et en Perse, X,
i85.
Mahhmoud-Chah-Kholdjy ,
astronome ; temps où il vi-
voit ; extraits de son ouvrage
publiés par Greaves , IV,
2o5.
Mahhmoudy ,
valeur, IV,
Mahométans .
sa
monnoie ,
181 et i85.
leur scrupule à
l'égard du papier . IV, 171.
Maïdaun-NÉou . place cl' Is-
pahân ; signification de son
nom . VII . 397.
Maï'daun-Naqcheguyaun, pla-
ce d'ispahàn. ( Voyez Maï-
dàun-Nèoù. )
Main , ville du Qouhestàu %
VIII , 232.
DES MATIERES.
Majordome. (Voyez Me// ter.)
Malais , leur naturel ; breu-
vage dont ils usent , IV,
8oS
Malcolm ( le capitaine ) , va
en ambassade près de Fathh—
A'iy ; souvenir que ses lar-
gesses laissent aux Persans ,
X . 23i ; ses propositions
sont rejete'es , 232.
Malek . mélàk, et Malak ,
nom des anges en arabe ;
opinions sur l'élymologie de
ces mots , VI . 222.
Malek ( l'imâm ) . sa mort ,
sa sépulture, etc. , IX , 26.
Ma'mar-Bachy , nom d'une
charge; emplois qui la cons-
tituent, IV. 126.
Mamoun ( le Kbalyfe àl-) . fils
et successeur de Hâroun âl-
Rachyd ; deux ouvrages
portent le nom de ce prince,
IV. 2i3.
Man. ( Voyez Poids. )
Mandagara . deux villes de
ce nom , II , 3i8.
ManEsti (M.) . re'sident de la
compagnie anglaise à Bassrah
se rend à la cour de Fathh-
Aly; y lait le rapport de
la mort tragique de Hliâdjy
Klialvlà Bombay , X . 233 ;
emmène le neveu de cet
ambassadeur . ibiâ.
Mangeurs de chiens ; nom
donne aux Persans. ( Voy.
Khêr-Sali. )
Masgou-Khan , fait prison-
nier le souverain des Oï-
ghours , IV. 390.
Manœuvre et tactique des
Persans , V, 326 et suiv.
Manufactures d'Ispahàn. en-
core renommées aujour-
d'hui, VIII . i5o.
Manv, chef de la secte des Ma-
nichéens ;écorché vif paror-
34l
dre de Behrâm Ier, X , 174.
Maouara âl - Nahar , l'an-
cienne Transoxane , II ,
371 , et III , 257.
Maqryzy (Ebn 51-). auteur
d'un Traité des poids et me-
sures , des Musulmans , IV,
172.
Maqssoud - A'thtiiar , dro-
guiste ; son kàrvân-sérâï ,
vu . 324.
Maqssoud - Beyguy . situa-
tion de ce village. VIII, 201.
Marbaun. pont le plus an-
cien d'Ispahàn , omis par
Chardin ; sa description ,
VIII, 92.
Marbaun , nom d'un ancien
village près du même pont ,
annexé à la ville d'Ispahàn ,
VIII , 92.
Marbyn , canton d'Ispahàn ,
VIII , i59.
Marchands (les), ne peuvent
point porter l'habit couleur
écarlate ou cramoisie , ni des
boutons d'or à leurs habits ,
IV. 4; ordonnance deChâh-
A'bbàs touchant leur tur-
ban . ibid. , 18.
Marche ( journée de ) des
Persans ; à combien esti-
mée . IV, 67.
Mardjaun. ( Voyez Perle. )
Mardochée , son tombeau t
III, 281.
Margasgan, dom Garcias y
place les ruines de Perse-
polis , V III . 411-
Mariages des Musulmans ,
II , 2^5 , 227 ; contrat de
mariage , 23o.
Marout. ( Voyez Ilàroùt. )
M a s a R ( Al-bu- ). ( Voyez
Dja'far ben Molihammed. )
Mascarade . élymologie de
ce mot , III , 447-
Maskhareh.( Voy. JVrfjrtf/vz */<?.)
Massacres d'Ispahàn sous le
34* TABLE
règne ào Mahhmoùd l'Af-
ghan . X , 2o5.
Masijirah . espèce de rèçle
p(jur rayer le papier , IV,
28 j : sa (orme , ioid.
Mat. ( Voye Echec. )
Mataram , titre du roi de
Ja* a . le même que Madarm,
III. 5?.
Matchyn . quelles provinces
sonl (I signées sous ce nom ,
JV, 39o.
? \i 1 MflaAH greniers souter-
1 i"s des Arabes barbares—
que$ . I . i^a.
Ma'yér - Iîachy . titre d'une
cl aire . V, 354-
BIa'z. ( Voyez Chèvre. )
Mazenderan. province,
ses chaussées . II . 367;
son air malsain. III, 078;
sa scie . |V io3.
Mazenderan ( mer du ).
(Vo'y. K/ioznr) (merde).
MïCHEHFD-MorQIDDES,
signibcationdu nom de cette
ville ; son histoire. 111 . i33 ;
sa situation; renferme le tom-
beau de i'imàm Riza ; de-
vient capitule du Khoraçàn
à l'exclusion de la ville de
TT.ous , IV, 201.
Mech'al-dar-Bachy , nom
d'une charge , III , 4$o ;
ses attributions , V, 36g.
MÉDICI S ( Ferdinand de),
grand-duc de Toscaue , II,
188.
M t D 1 c is ( les ) , rendent de
grands services aux lettres
orientales , Il , 188 ; établis-
sent une magnifique impri-
merie orientale , IV , a85.
Medjeles , signification de ce
mot , III , 37.
Médyns . étymologie du nom
de cette ville, VII, 169;
épithéte qu'on lui donne;
sa signification , ig5 ; les
khaMcs de Baghdâd v éri-
gent la mosquée funéraire du
Prophète ; état de son tem-
ple avant nette époque, ig7-
Médynet. ( Voyez Mèdjne et
Chekresiért. )
IMbftaHH (àl-). Voyez Carac-
tères d'écriture. )
Mehpt -Myrza , auteur de.
l'histoire de Nadir- Chah,
II. 3+5.
Mehuy (Voyez Mohhammed-
MekJy. )
Mehdy (ai-) Mohhammed-
ben Aboù-Dja'far âl-Mans-
sour. ( Voyez Muhhamrned-
ben Aboû-JJja far àl-Mans-
soùr. )
Mehiar , signification de ce
mot ; bonnes flèches qu'on
fabrique dans ce village ;
commence le pays de Fàrs ,
VIII. iq5.
Mehmandar. signification
de ce mot persan composé ,
II , i37.
Mehmandar - Bachy , titre
d'une charge. V, 372.
Meute a , nom d'une charge ;
fonctions qui en dépendent ,
ordinairement remplie par
un eunuque . III, ^08.
MeÏçan. ( Voyez Mcsa. )
Mekke (la), distance de cette
ville à la mer Houge et à
Médyne ; sa latitude , VII ,
i57 ; doute sur létymolo-
gie de son nom ; villes qui
en portent un à peu près
semblable , 169 ; prise et
pillée paxlés-VS al Ain tes, 173.
Meks fMoscpvie) . III , nSj.
Mekteb . signification de ce
mot . IV, inb.
Melek-Chah. ( Voy. Djèlâl
éd-Dyn . etc.
Meuk-A'ï.y . anecdote à sou
sujet, VII, 47°-
DES MATIERES.
Melik èl-Dâr. signification
de ces mots , VIII , 42°-
Melik âl - Tudjâr , notice sur
cette charge , V , 262.
Melons , abondans en Perse J
noms des différentes espè-
ces , III . 33oet 33i.
Menah , signification de ce
mot ; se retrouve dans le
chaldéen et la langue sams-
krite : a passé dans le grec,
IV, 356.
Ménava-Sastra. (Voyez Me-
nou ) ( code de ).
Menât, divinité' des Ara-
bes avant Mohhammed, V ,
x49-
Menou (code de) . jouit d'une
grande vénération dans l'In-
de, X, i56.
Menous des Indiens , sont au
nombre de quatorze; livre
laissé parle premier, IV, 256.
Menoutcheher , ancien roi
de Perse, II, 411 '•> ar-
bore le gouvernement de la
Perse ; ses revers . X , i5o,-
MÉqassed, âl-Hhân traité sur
la musique ; son auteur ;
est traduit en français , V,
3oo.
Mer du Caucase (la) . I, i5o;
— noire , n'est pas plus ora-
geuse que les autres mers ,
Méraghah , notice étendue
sur cette ville , IV, 202 et
suivantes.
ÎMermelan. ( Voyez Coing. )
Mervah. idole. ( V. Nàylah.)
Mervaryd. ( Voyez Perle. )
Mesa , port de la mer Rouge;
sa situation ; nommé IMc-
sène par les anciens . Meï-
çân, ou MucliânpaT les Ara-
bes , VII , 169.
Mesaeatène . partie de la
Susiane , II , 385.
Mespjed ; de quelle racine
343
est dérivé ce mot , IX ,
ig3 et 194.
Mesdjedi - Madéri - Soleï-
man, erreur de Chardin au
sujet de cette mosquée ,
VIII, 432.
Messabeta . nom d'un peu-
ple , II , 385.
Messr'a , signification de ce
mot en poésie orientale,
V, i3o.
Mescres persanes, leurs noms,
leur valeur ; choses aux-
quelles elles servent, IV,
177 et suivantes.
MÉTHAF , signification de ce
mot arabe , VII , i65.
METHRA.(Voy._tf//V^.), VII, 62.
Metsqal , ou mesqâl. ( Voye»
Poids. )
Michiacour, kârvàn-sérâï ,•
III. i3.
Miel , ses noms en grande
quantité dans la langue ara-
be . iv. 144.
Mihîr. oumihr. étymologic de
ce mot , VIII , 62. ( Voyei
Soleil. )
Militaire (état) de la Perse ,
V, 326 et suiv.
Millet. ( Voyez Erzen. )
Millet , élymologie et signi-
fication de ce mot , VI, 174.
Minaréh , IX, 1 g4-
Mines d argent, montagnes où
elles se trouvent, III, 354 ï
— de fer , 355.
Ming - Bachi , ebarge mili-
taire , V. 3i4-
Mingrélie , étymologie de ce
mot . I , i4<j [; autres noms
de la Mingrélie , i53.
MiNGRÉLiEN ( le J| , note sur
cette langue , I . i52 ; dé-
rive du tafar, ig3.
Miradje, illusion d'optique f
sa cause . VIII , 491-
Mihdad. ( Voyez jffourdâdet
31it/iridales. )
344 TABLE
Mjthridates Ier, son avène-
ment ; ses conquêtes; pé-
nètre dans l'Inde ; son ca-
ractère ; sa mort. ; dure'e de
de s < ' r i i^ègne , X , 166.
Mitii ru dates II. ses succès con-
tre les Scythes; ses conquê-
tes ; durée de son règne ;
il meurt , X . 167.
MlTHRXOAXES III. cslSOlipÇOn-
né Je l'empoisonnement de
.son père; justifie ce soupçon.
par sa conduite : est détrôné
par son frère , X. 168, et
169.
Mitra. ( Voyez, Mihr. )
3VÏNASKJRES, .succède à son on-
cle ; en quelle année ; guér-
ies civiles entre lui et ses
compétiteurs au trône des
Parlhes; triomphe et meurt
paisiblement ; à quel âge \
durée de son règne , X ,
167.
Mochay'i. signification de
ce mot ; erreur de Chardin,
IX, 3o.
Mo CLES ( le dervyrhe ) , au-
teur des Mille et un Jours,
IX, 204. <
Mode . hahillemens aujour-
d'hui à }a mode en Perse ,
IV, 3 ; la mode n'y varie
point comme en Europe ,
i5.
Modym , châtiment de ceux
qui auront manqué de faire
cette prière . VI . 241.
Moghols . étendue de leurem-
.pire , II, 3i6 ; s'emparent
de l'Inde sous la conduite
de Bâbour , III , 272.
Mohhammed , ses ennemis
lui donnent le surnom d'Ab-
tar ; à quel sujet , V, 240 ;
ne crée point sa religion ;
sources ou il en puise les
dogmes ; réussit par le fa-
natisme de ses sectateurs ;
f ùt gloire de son ignorance ,*
\ I • icji ; idée des peines
et des récompenses après la
mort ; où puisée , 191 ; il
est surnommé Kliàtein âl-
Ambyà . 269 ; est aussi ap-
pelé Ahhmed ; conformité
qui se trouve dans la signifi-
cation de ses deux noms ,
384$ construction de sa mos-
quée funéraire , Vil , 197.
Mohhammed-Fany, auteur du
Dàbistàn. ( Voyez ce mot. )
Mohhammed-Khoda-Bendéh,
reluse la couronne de Perse,
X , 191 ; l'accepte malgré
lui après la mort d'IsmaëlII ;
préléroit les pratiques reli-
gieuses aux soins de l'empi-
re ; manière dont il passoit
son temps pendant que les
Ouzbeks lui enlevoient plu-
sieurs provinces ; avantages
sur les Othoinàns ; il mar-
che contre A 'ly-Qouly-Khân,
X , 192.
Mohhammed-Roustam-Khan,
succède à Khosroù - Khân
dans le commandement de
l'armée persane ; est défait
par Myr-Véïs , X , 201.
M O H H A M M E D-B E N- A B O U-
Dja'far âl-Mânssoùr ( âl-
Méhdy)l'Abbàcyde , recons-
truit la ville de Rey, II ,
4io.
M ( 1 H H A M M E D âl - Newâdjy
(Chams èd-dyu Aboù- A'bd-
allah ) ; son ouvrage sur les
noms du vin . 1\ , 72.
Mohhammed-ben-Ketsyr àl-
Fcrghàiiy , astronome ; son
Traité du mouvement des
astres traduit et imprimé ,
IV, 210.
Mohhammed ben - Mohham-
med àl - Fârcy ( Taqy êd-
l)yn Aboùl-Khaïr) , auteur
d'un commentaire sur les
DES MATIÈRES. 345
d'Euclide , IV, Mohhammed-Taqy (l'imam) ,
notice sur la vie de cet
îmâm , VIII , 412-
Mohhammed-Chah . souve-
rain de l'Hindoustân : battu
et fait prisonnier par Nadir ;
donne une de ses filles au
fils de son vainqueur ; re-
couvre une partie de ses
états ; quelles sont les pro-
vinces qu'il perd . X , 2i3.
Mohhammed-NaBY-Khan. ne-
veu de l'ambassadeur Hhâd-
jy-Khalyl ; lui succède dans
ce poste auprès de la com-
pagnie anglaise ; son séjour
à Bombay, il n'avance point
les négociations , X , 233.
Mohhaqad , caractère d'écri-
ture arabe , IV, 25o.
Mohhsen - Fany , auteur du
Dâbistân , IV, 256.
Moher-dar-Qachoun , titre
d'une cbarge . V, 4^2.
Mois persans , II , 253.
— arabes, signification de leurs
noms , IV. 4oi et suiv. Va-
rient selon la lune, IX, /fi.
MoKHTASSAR-FY- AKHBAR âl-
Bachàr , abrégé de l'histoire
universelle par Aboùl-Fédâ,
IV, 216 ; manuscrit auto-
graphe de l'auteur apparte-
nant à la Bibliothèque Im-
riale ; cet ouvrage traduit et
imprimé , IV, 216.
Molok, vallée où les Juifs
élevèrent un temple à cette
idole . VI . 232.
Molouk âl - Théoùâyf. (Voyez
Archkànyens. )
Momie , notice étendue sur
cette liqueur ; ses noms, ses
différentes espèces et ses pro-
priétés ; se recueille dans
les environs de Dàrâ , III ,
3n et suivantes.
MoNASTiGiTÉ, opinions sur
son origine , IV, 189,
Elémens
2l5.
Mohhammed ben - Mohham-
med âl - Hhâceb ( Aboùl-
Oùafà ) , traduit un Traité
de géométrie d'Aristote ,
IV, 2i5.
Mohhammed-Tarkhany
( Aboù-Nassr ) , surnommé
âl-Farâby , célèbre philoso-
phe ; est connu en Occi-
dent sous le nom d'Alfara-
bius ; sa mort ; son immense
érudition , IV, 216.
MûHHAMM£D-HoMAM êd-Dyn
ben-Khouàvend-Chàh ben-
Mahhmoùd . connu sous le
nom de Myr - Khond , au-
teur d'une histoire univer-
selle très-célèbre ; temps où
il florissoit, IV, 217.
MnHHAMMED ben-Ya'qoùb de
Feyrouz-âbâd (l'imàm Med-
jed êd-Dyn ) , auteur d'un
célèbre Dictionnaire arabe;
sa mort , IV. 2.!^.
Mohhammed ben-A'Iy, fils de
Moqlah (Aboù-A'ly), vé-
zvr du khalyfeâl-Moqtader ;
révolution qu'il cause dans
l'écriture arabe; invente un
nouveau caractère , châti-
ment qu'il éprouve ; sa mort,
IV, soi.
Mohhammed ben - O'màd
( Aboù — Yâcer- Chems èd-
Dyn ) , jurisconsulte ; son
ouvrage , V, 2.
IVoHHAMMED - MeHDY , fils
d Al-Ilhaçan âl - A'skéry ;
notice sur cet îmâm, V,
!I0.
M'îiHAMMED -DjEBAL-A'A-
jely ( Béhà êd-Dyn) . au-
tour du Diâm'i - A'bbâcy ,
M . 326.
MoiHAMMED-DjEMLAH, notice
su- ce personnage , Y 111 ,
66
346 TABLE
M o N N 0 I E s ( hôtels des ) ,
dans l'empire othoraân ;
monnoies turkes , I , i5
et 16; les khâns de Crimée
font battre monnoie dans
deux villes, I . 28 ; — persa-
nes rarement frappe'es dans
le pays ; varient dans leur
valeur , pourquoi ; n'ont
point cours partout; appor-
tées d'Europe , IV, 184 ;
nom et valeur de quelque >-
unes , i85 , et II , 202; va-
leur et noms actuels de plu-
sieurs, 168 ; monnoie de cuir;
— de papier substitue'e à l'ar-
gent, VIII, 75. (Voyez Pa-
piers - Monnoie. )
Montagne de Salomon ( Voy.
KoùhSoléïmâny), montagnes
(noms des) en turk , I , i^5.
Montasser-BillaH . assassine
le khalyfe Mute'wekkel-Bil-
lah , son père. II , 336.
Montesquieu , opinion de cet
e'crivain sur la succession au
trône dans l'Orient , V,
a48 ; cité touchant le roi de
Perse , 285.
Monumens e'ieve's par les
Grands à Ispahàn , VIII ,
i5o ; ruine's par les révolu-
tions du dernier siècle , ibid.
Moramer ben-Morrah est l'in-
venteur du caractère koù-
fyque antérieur au Prophè-
te, IV, 2^8 ; lieu de sa nais-
sance ; il connoissoit le stran-
ghéfo , ibid. . 24çj-
MoscoviE. ( Voyez Mehs. )
Mosquée royale d' Ispahàn ,
somme dépensée par A'bbàs
pour sa construction, VII ,
35i ; ses particularités , ib. ,
353; élymologie du mot mos-
quée , IX . ig3 et ig4-
Mota'AH , détails sur ce ma-
riage temporaire . Il , 228.
Mots arabes, altérations qu'ils
subissent en passant dans
la langue persane , V. 262.
Mouamirat ( âl- ). (Voyez
caractères d'écriture. )
Mouça âl-Hâdy-Billali , qua-
trième khalyfe ommyade; sa
mort , Il . 3g6.
Mouça, fils deDja'far(l'imâm),
est empoisonné , II , 427-
Mouchtarek ( âl- ) Oùedha'à
oùé êl-Mouklitélaf Sséqa'à,
ouvrage cité, VIII, i6get 170.
Mouçoum. (Voyez Mousson.)
Moufty, définition de ce
mot et de cette dignité, 1 , 4o.
Moudjtéhbd (les), remplacent
le dernier nnàm , V, 206 ; no-
tice sur ces personnages, 211;
signification de ce mot, IV,
x94-
Moulouk, n'est pas le pluriel
de mulk , X , 5j.
Moum. ( Voyez Momie. )
Mouménaht. (Voyez Momie. )
Moumyn-Khah, se révolte con-
tre Châh-Rokh ; est massa-
cré , X , 217.
MoCNAFÊqoun ( âl- ) , surate
du Qorân , apportée du ciel
à Mohhammed par l'Ange
Gabriel ; quels sont l«s Mu-
sulmane appelés Mounâfé-
qoùn. Vil , 69.
Mounchy âl - mémâ-lek, titre
d'une charge , V, 45i-
Mounkkr et Nékyr, emploi de
ces deux anges , suivant U
Qorân ; origine de cette tra-
dition , VI . 229.
Mounzir ou Moussyr , situa-
tion «le de Kârvân-sérâ ',
VIII , 470.
Mouqoufat, signification dece
mot ; les legs pieux désigna
sous ce nom ; par qui é-
gis , V, 249.
Mocrad-Khan , prend Bajh-
dâd, V, 3i3.
Mourad-Betg, vaincu pa h-
DES M ATI È II ES.
347
œaël ; est mis en fuite , et
pe'rit , X , 18g et 190.
Mourdad , cet ange donne
son nom à un mois et à un
jour , VI , 494 î produc-
tions auxquelles il préside ,
ibid. ; avantages réservés à
tout ce qui arrive pendant
ce mois et ce jour , ibid. ;
étymologie du nom de cet
ange , ibid. ; comment nom-
mé par les Persans moder-
nes et parles Arabes; nom
qu'il paroît avoir reçu des
Juifs, ibid. ; ses attributions
selon eux , ibid.
Mourydaun , pluriel de mou-
ryd , signification de ce mot,
IX , 204.
Mousson , véritable orthogra-
phe , étymologie et signi-
fication de ce mot . 111. bo.
Moussthaufy ( mieux, Mus-
taufy). Voyez ce mot. )
Mousthafa-Pacha, défait Doq-
mâq-Khàn. général de Kho-
dà-bendéh ; prend le Chyr-
"wân , Téflys et ChaiTiàkhy ,
X . 192.
Mouton-Blanc ( la dynastie
du), son établissement . X,
186 ; s'accroît , et supplante
la dynastie du Mouton-Noir,
187.
Mouton-Noir (la dynastie du),
année de sa fondation ; e^t
supplantée par la dynastie du
Moulon-Blanc, X, 186-187.
Mouz'A. port de l'Arabie ,
VII, 169.
Mouzaffary ( kervân-sérâï ) ,
\ III . 46o.
Muba'eleh (E'ycl) , ou E'yd
Méssàlehh ; quand com-
mence celle fête ; à quelle oc-
casion on la célèbre , IX, l±Q.
M uc han. ( Voyez M es a. )
Mudjtéhéd. ( Voyez Moudj-
tèhed. )
MudZAHEB-Erba'a , nom des
quatre rits orthodoxes de*
Musulmans , IX , 26.
Muezzyns (les), appellent à la
prière ; étymologie de leur
nom , VII , 11.
MuFTY. signification de ce
mot; il désigne une dignité»
VI , 56.
Muhadjeroun, quels compa-
gnons de Mohhammed fu-
rent ainsi nommés, VI, 178.
Mulet , ses noms en persan
ancien et moderne, III, 368.
Munadjem-Bachy , chef des
astrologues, V, 36q.
Muraille qui sert de guide
aux caravanes dans le dé-
sert ; par qui construite , II,
333.
Murchid êl -Thâleb-Ilaï-Es-
naï èl Mathâleb, titre d'un
ouvrage d'arithmétique, IV,
ai 4
MuCHERYKYK , génitif de Mu-
cheryboùn, polythéistes , II ,
46o.
Muai ATS d'ammoniaque.
( Voyez Sel ammoniac. )
Musc, opinion sur l'animal
qui le porte. III , 320.
Musique, inventée par Pytha-
gore , IV, 3oo ; noms des
instrumens qui lui sont pro-
pres , ibid. , 307. ( Voyex au
mot rim. )
Muskaly. ( Voyez Raisin. )
Muslimoun , signification de
ce nom ; à qui donné , VI ,
176.
M u s T A u F Y (ou Moustaùfy )
Mouqoulat , attributions de
cette charge , V, 249 ï Mus-
taùfy èl-Mémâlek. significa-
tion de ces mots , VII , 456,
IX , 409.
MusTHAFA , surnomé Kâteh
Tchéléby, et Hhàdjy-Khnl-
fah. (V. Hhàdjy-Khalfah. )
348 TABLE
Musulmans . leurs opinions
sur la destinée ; nient abso-
lument le libre arbitre , III,
4o6 ; e'tymologie de leur
nom ; VI , iy5 ; ils mau-
dissent les juifs et les chré-
tiens ; pour quelle raison ,
190; les pays septentrionaux
leur sont interdits, pour-
quoi ; adresse d'un kliàn de
Crimée à profiter de ce pré-
jugé , VII , 5y ; sont obli-
gés à la guerre contre les
infidèles , et ne peuvent
point faire une paix indéfi-
nie avec eux, VII, 6g.
MvJTÉCEDDY-MorQOUFAT , at-
tributions de cette charge ,
V, 249.
Muteferraqah , détails sur
ces espèces de gardes du
corps du sultbân , I , /fi.
MuTEWEKKEL-BlLLAH , klia-
lyfe , succède à son frère Vâ-
teq ; il est assassiné par son
fils Montasser-Billah , II ,
336.
Myaunéh , ville autrefois im-
portante , actuellement rui-
née , II . 364-
Myaunéh Kelléh , significa-
tion de ces mots, X, i3q.
Mychmych , nom de l'abri-
cot , III , 34i.
Myl , ou meyli -chàlhir , ex-
plication decemot, VIII, 96.
Myr , syncope d'Emyr , V,
290, IX , 201. ( Voyez
Èmyr. )
Myr-A'bd-êl-A'zyz-Khan ,
lière de Myr-Véïs , veut re-
mettre le Qandahàr au roi
de Perse ; est assassiné par
Mahhmoùd , X , 201.
Myr-A'ey , fils aîné de Fathh-
A'Iy-Cbàb ; son naturel san-
guinaire ; réponse qu'il lit
à \ghâ-Mohhammed ; est fils
d'un esclave ; causes de sou
excluson de la succession
de son père ; ne la tient pas
pour irrévocable, X , 238.
Myr - ab , en quoi consiste
celte charge , IV . 9g ; a
linspection de toutes les
eaux de la Perse ; sujet aux
séductions ; ses émolumens
plus considérables que ceux
des grands dignitaires de
l'empire , IV, 100.
Myr-Akhor-Bachy . charge ;
ses attributions , V, 363.
Myr -Chékab • Bachy , titre
d'une charge ; ses attribu-
tions , V, 3.
Myr-Hhadjy, titre d'une di-
gnité . III . i35.
Myri-Chekar-Bachy, nom
d'une charge , III , 3g4-
Myrkhond. (Voyez Mohham-
med Hoiftâm cd-Dyn. )
Myr - Mahhmoùd - Galky ,
fils de Myr-Véïs , assassine
son oncle ; sujet de ce cri-
me ; succède à son père ;
entre dans le Kermân , X,
201 ; s'empare de cette pro-
vince ; est défait par les Per-
sans ; rentre en campagne ;
revers et succès ; siège d'Is-
pahân ; prise de Djulfah; ca-
pitulation de Hhocéïn ; ron-
dilionsqu'il veutlui imposer;
reçoitson abdication; paroi» s
qu'il lui adresse . 202 et 2o3 ;
entre dans Ispahân ; épouse
une fille de Hhocéïn ; heu-
reux commencemens du rè-
gne de Mahhmoùd ; change-
nient subit ; il s abandonne a
sa férocité; cause de cette ré-
volution, 204 ; réduction
des habitans de la capitale ;
trahison; massacre épouvan-
table ; sa durée , il défait
l'armée de Thahmàsp ; les
Arabes le forcent à la re-
traite , 2o5; il échoue unese-
DES MATI ERES.
conde fois devant Yezd ; sa
déroute et sa fuite ; rage
assassine qui le possède ;
massacre des parensde Hho-
ceïn ; il est assassiné lui-
même ; inutilité de ce cri-
me ; son âge ; époque de sa
mort, 206.
Myr-Veïs , chef de la tribu
Afghane de Gadjeh , assas-
sine le gouverneur de Qan-
dahâr , X , 200 ; massacre
sa garde , ibid. ; se fait re—
connoître sulthân ; rempor-
te plusieurs victoires sur les
Persans ; est défait par Khos-
roù-Khân ; le bat à son tour,
ibid. ; nouvelle victoire . ib. ;
jouit paisiblement de son
349
royaume ; époque de sa
mort , 201.
Myrza , différentes significa-
tions de ce mot selon ses
différentes positions , II ,
345 ; élymologie de ce mot ,
et réfutation de sa fausse
étymologie , VIII , 62.
Myrza - Mehdy , historien
de Nadir . X , 2i4 et 2i5 ;
exemplaire de son ouvrage
donné à la Bibliothèque Im-
périale ; par qui , ibid.
Myrza-Moumen, signification
de ces mots , X , fa,
Myrza - Seyd - Mohhammed ,
crève les yeux à Châh-
Rokh , X , 217.
N
Nabathy, nom arabe des Na-
bathéens , /. VI , p. 3o,2.
Nabuchodonosor. (Voyez
Bakht-Nassar. )
Nadir, offre sesservices à Thah-
mâsp , et en est accueilli ;
son dessein ; qu'est-ce que
c'éloit que cet aventurier ;
il change en peu de temps
la face des affaires ; défait
les Afghans et les Turks ,
X. 207 ; campagne de 1728,
ibid. et suivantes ; bataille
sanglante ; défaite d'Echref ;
nouvelles victoires ; il entre
dans Ispahân ; nom que lui
impose la reconnoissance de
Tbahmâsp ; la fortune con-
tinue à sourire a ses armes ;
nouvelles conquêtes , 208 ;
prise de Héràt et du Khorà-
çân ; retour à Ispahân ; dé-
pose Thahmâsp . 209 ; cou-
ronne A'bbàs III; raison qui
lui fait mettre cet enfant sur
le trône ; victoires et con-
quêtes sous son règne ; est
battu ; défaite deTapâl O'ts-
mân ; reçoit le sceptre dans
la plaine de Maghân , 210 %
époque de son couronne-
ment ; ilveutréunir lesSun-
nytes et les Chi'ytes ; dé-
pouille le clergé de ses biens;
réponse énergique qu'il lui
fait, ibid. etsuivantes : triom-
phes et calamités de son rè-
gne ; ses trésors regorgent ;
misère du peuple ; nouveau
mode de perception ; têtes
coupées ; il porte la guerre
dans l'Inde; date de cette
expédition, 212; conquête
de cette vaste région ; sac de
Dehly ; Nadir rend au vain-
cu une portion de ses états j
retourne en Perse, 2i3 ; ré-
duction des Afghans; vic-
toires sur les Turks ; pro-
jets de Nadir; motif de ses
35o TABLE
efforts pour réunir les Chi'y-
tes et les Sunnytes ; il fait
crever les yeux à son fils ;
s'en repent ; fureur fréné-
tique qui le possède ; pyra-
mides de tètes humaines ,
3i4 ; projet de massacre
«vente' , ibid. { il est assas-
sine', 2i5. (Voyez Myrzd-
Mehdy. )
Nadjdjar (àl-) • surnom ara-
be d'Apollonius Pergseus,
IV, ai4
Nahhou , mot employé dans
la Grammaire arabe ; de'si-
gne la syntaxe , IV, 285.
NakhdjÉvan , différens noms
de cette ville d'Arménie ,
n* 297.
iS AKHL, signification de ce
mot , VIII , 488.
Naphthe (sources de). ( Voy.
Sources. )
Nahquin, anciennement la ré-
sidence de l'empereur de la
Chine, III, 298.
NaqacHEDJIHAUN . significa-
tion de ce mot composé ,
VII, 397.
Naqaréh , ou néqâréh-khâu-
néh , signification de ces
mots ; l'objet qu'ils dési-
fnent fait partie d'un khi—
at , V, 271 ; est l'attribut
de la puissance souveraine
en Asie, Vil, 338.
Naqchedjy. signification de ce
mot , VII , 397.
Naqciii - Radjab et Naqrhi-
Roustem; ruines entre Tc.he-
hel - Minâr et Issthakhar,
VIII , 247 et 117.
Naql, présent du fiancé , II.
a3o.
Nar. ( Voyez Grenade. )
Narbistan , étyniologie et si-
gnification de ce mol, ÎII ,
§42. #
Nabd épi , noua de cette plan-
te dans différentes langue* ;
III , 35o.
Nardan. ( Voyci Grenade. )
Nardjych (Narcisse), 111,347-
Narendje , nom du citron,
III . 343. ( Voyez Orange. )
Narses. (Voyez Narsy. )
Narsy , fait aux Romains une
guerre malheureuse; durée
de son règne, X, 175.
Nassr-Allah-Myrza , fils de
Nadir ; son mariage ; cir-
conslances particulières de
cette cérémonie , X . 2o3.
Nassr- Allah, fils de Chah-
Rokh , défend la Perse con-
tre les Afgliâns, X, 217.
NASSYRèd-Dyn (Mohhammed
ben êl-Hhaçan ) , êl-Thoù—
cy ; temps où florissoit cet
astronome , IV, 201 ; no-
tice sur sa vie et ses ouvra-
ges , VII, 290.
Natane, nom d'un village et
d'une vallée , III , n.
Nathan , ville . III , 11.
Naubet-Gah. ( Voyez Naqa-
réh Khàunch. )
Nourocz . jour de la nouvelle
année chez les Persans , II ,
25 1 et suiv.
NaÏlah , fille de Sabah , chan-
gée en pierre à cause de son
impiété ; devenue une idole
des Arabes; inauguration de
sa statue ; placée sur la mon-
tagne de Mervah ; [porte
aussi ce dernier nom , VII ,
180.
Nazafasaty. ( Voyet Raisin. )
Nazir, V. 344.
NÉ'amet-Olahy , ou Ni'mét
Olahy, noms des partisans
des Éandoùryens , ou de la
dynastie de Mouton-Rlanc ,
II , 321 ; faction ennemie
des Hhaïdéry, VIII, i56.
NEBQetNébeq(Ie), nom de l'a-
lisier, lemèmeque le E'nàb
DES M ÀTIÈRES.
35 r
selon un auteur cité . et dé-
signe le jujubier, le fruit du
sédrah, III , 2g4
NéchadET, ancienne ville du
Fârsistân , VIII , 112.
Nédamey , signification de ce
mot , VII , i54
Nedjef ( désert de ) , sa si-
tuation et ses limites, III,
257.
Nbdjef-AchreF , description
de cette ville de l'Arabie,
II, 271.
Nedjys. ( Voyez Chrétiens. )
NÉKahh , mot arabe qui dési-
gne le mariage et l'acte du
mariage . Il , 227.
NÉXYR. ( Voyez Mounher. )
Nemroud. (Voyez ïtaï-kàoùs.)
Nénuphar. ( Voyez Tchechen
Nyloufâr. )
Neqareh - Khauneh. ( Voyez
Naqâréh-Khàunèh. )
Nerguès (Narcisse), aussi
nommé Zéryn - qadehh
( coupe dorée ) , III, 347>
Nehmadeh , signification de
ce mot persan , VU , 42-
N E s K H Y , étymologie de ce
nom de l'écriture cursive des
Arabes , IV, 228 ; différen-
ce qui existe entre elle et le
isulutsy dont il est emprun-
té , 275 ; inscriptions gra-
vées avec ces caractères ,
VIII, 24.
Nesryn. ( Voyez Rose à cent
feuilles. )
Nessyhhet êl-Moloùk, poè-
me de Sa'dy , V, 57.
Nksta'i/ïq , caractère d'écri-
ture , IV, 276.
N l N E , ou Ninone ( sainte) y
convertit les Géorgiens , I +
198 , II , 44.
Niceron ( le père ). sa notice
sur Chardin fautive et inexac-
te , X , xi/.
Nichader. ( Voyet Ocheq. )
Noisette , nommée fondoucf
et bon Joug ; fondouq-qirân ,'
casse -noisettes , III , 344-
Noix, nommé guirdgàn et
guèrz en persan, et par cor-
ruption djerz en arabe g
Khouf est son véritable nom
dans cette dernière langue „
III , 344.
Nokhoudt, ou Nokhodek.1
( Voyez Raisin. )
Nocchadzer. ( Voyez Ocheq. \
Notes de la nouvelle édition»
de Chardin , rédigées d'a-
près les auteurs orientaux, ef
lesmeilleures relations, etc. ,
X . fit/.
Notice chronologique de lat
Perse ; raisons qui l'ont fait
ajouter auxVoyages de Char-
din dans celte édition, l, x?
commence , X , i5i et suiv."
NouDZER , vaincu et tué par
Afrâcyâb, X, i5q.
NozaHat ât-qoloub , et plus
correctement Nozhatâl-Qo-
loùb , géo *i ; phie persane %
son auteur. II, 336, et
V, 117 ; citée, passim.
ISychapour, ville reconstruit»
par Cbâpoùr , X , 173.
ôj2
TABLE
o
OusERVAT0iRE(r)cle Maragâh,
fonde par Ilolâkoù - Kliàn ,
étoit sous la direction de
Nassyr èd - Dyn ; anecdote
au sujet de sa fondation ,
tom. IV, pag. 2o3.
O c H E Q , ouchaq nichâdher ,
nouchâdzer et noùchâdzer ;
noms du sel ammoniac, III,
32g.
Odenatus . arrête Châpoùr au
milieu de ses triomphes, X,
T73-
Odichi. ou Odissi . district de
Mingrélie . I , i53 ; n'est
point la Mingrélie propre-
ment dite , ig5.
Odissi. ( Voyez Odichi. )
Odyses , peuple . II , 364-
Œuf du monde (1), joue un
grand rôle dans les cosmo—
gonies orientales , II, 268 ;
nom des œuls en persan ,
IV, i3a.
Ognons (les), nommés Pyâz en
persan , III , 34g-
Ohhoud. montagne d'Arabie;
étymologie de ce nom, VII ,
2b3 ; donne son nom à une
célèbre bataille , ibid.
Oïghours ( notice sur les ) ,
IV, 3goetsuivantes ; ressem-
blance de leurs lettres avec
le stranghélo ; conjectures
sur cette identité , 3g2.
Oiseaux ( espèce d' ) , enne-
mis des sauterelles, III ,
3go.
Olive ( huile d' ).
Olivier. ( Voyez Ziïtoùn. )
Olough-Beyg (Mohhammed
Téraghàï myrzà ) , petit-
fils de Tymoùr ; sa naissan-
ce ; provinces qu'il gouver-
na, IV, 2o5 ; fonda l'obser-
vatoire de Saruarqand ; ai-
ma beaucoup les sciences ;
exemple de la prodigieuse
mémoire de ce prince, 206;
sa mort , 207.
O'mad èd-Dyn Aboù Yahhya
Zakarvâ . auteur de l'Ad-
jàïb àl-Boldàn, VIII, i63.
Omar âl-Khyàm . astrono-
me . dresse les tables astro-
nomiques de Djélâl èd-Dyn ,
IV. 210.
O'mar ben Ahhmed ben âl-
Djoùzy ; son poë'me , IV,
2l5.
O'mar , s'empare d'Ispahân ,'
VIII , 14s.
O'mdit âl-Iylkhâny , titre de
l'Abrégé des tables Ilkhâ—
nyennes , IV, 210.
O'mreh , chapelle près de la
Mekke, VI, 373.
Once (1' ) . ( Voyez Youz. )
Ongour. ( Voyez Gori. )
O'qail, fils d'Yahhya , VIII,'
170.
Oranges . étymologie de ce
nom qui n'est pas pris de la
couleur dorée ; il vient du
persan nârendje , III , 346-
Orge. ( Voyez Djev. )
Orgue (1'), inventé par Aris-
tote . V, 3oo.
Orkhan Ier, crée les janissai-
res , V, 2g8.
Ormusd , ce que c'est que ce
génie, VIII, 366.
Orodes , est mis à la tète des
mécontens de la Parthide ;
attaque son frère ; le prend,
le tue , et monte sur le trô-
ne ; à quelle époque ; défait
Crassus; est chassé de la Sy-
rie par Cassius ; ses guerres
contre les Romains ; se-
court les assassins de César;
est battu par Ventidius ;
meurt ;
DÈS MATIERES.
353
meurt ; durée de son rè-
gne , X , 168.
Orodes II , durée de son rè-
gne ; est assassiné , X , 168.
Os coccix , VI , 241. ( Voyez
Résurrection. )
Osmanly. ( Voyez Taris. )
O'tsman est assassiné, VI, 169.
Ouaq'ah - Nevys , grand se-
crétaire d'état ; ses fonctions ;
est l'historiographe de Per-
se ; antiquité de cette der-
nière fonction, V, 258.
Ouard. ( Voyez Rose. )
Ouassayét , testament , VI,
82.
Ouchaq. ( Voyez Ocheq. )
OuEZYRY-TCHEP. ( Voyez
Oùa/f ' ah-Nèvys. )
Oudhou , signification de ce
mot dans la pratique reli-
gieuse , VI , 327.
OuiTR , quelle prière est ainsi
nommée ; n'est pas d'obli-
gation absolue; cas où on en
est dispensé , VII , 57.
Oudjaun , situation de ce
lieu , VIII , 226.
Ou'loum êl - ryâzét. ( Voyez
Sciences mathématiques. )
Opn-Bachy, charge militaire,
V, 3^.
Ouqoud (Iéïlét êl-) , antiquité
de cette fête ; conjectures
sur son institution , IX ,
120 et suiv.
Ouqyah. ( Voyez Poids. )
Our , nom d'une citadelle ou
d'une ville , II , 3i4-
Ou'rf , le droit civil est dési-
gné par ce mot chez les Mu-
sulmans, VI , 71.
Ou'rf hhakym , quels magis-
trats sont désignés sous ce
titre en Perse, V, 34i.
Outs ( la terre de ) , habitée
par le patriarche Job ; ses
beautés , VIII , 233.
Ouyn. ( Voyez Raisin. )
O u z beks ( les ) , enlèvent à
Thahmâsp plusieurs places
importantes , X, s'empa-
rent de Hérât ; battent les
Persans ; fondent un royau-
me dans le Khorâçân, ig4;
leurs possessions actuelles en
Perse , X , 23g et 240.
OuZENGOU - QoURTCHY - DjY
bâchy , titre d'une charge ,
V, 366.
Ouzoun. ( Voyez Hhaçan. )
Oxus. ( Voyez Djyhhoùn.)
O'zzay , divinité des Arabes
avant Mohhammed, V, i4g-
P
Pacha , altération de bâcha.
( Voyez ce mot. )
Padchah, mot persan, est le
titre des souverains ; répond
au Khâqàn des Tatars ;
ces deux titres portés par
Holâkoù , tom. IV, p. 20g.
Padzéher , panzéher , ou
bâzber ( bézoar ) , doutes
sur la signification de ces
mots , III , 3i8.
Pahlouy. ( Voyez Péhltvy. )
Tome X,
Pai-Duldtjl , signification de
ce mot , VI , 254.
Palach. ( Voyez Pêlâch et
Phrapatius-le- Grand. )
Palambang , nom d'un roi et
d'un fleuve , III , i5.
Palma-Christi, ses noms en
différentes langues ; est le
kiki des Grecs , IV, 85.
PampÉ. ( Voyez Nard-Epi. )
Pamcum italicum, ou gomi ,
I , 161.
354 TABLE
Panzéher. ( Voyez Pàdzé-
her.)
Pantchah ( livre ). Voyez
Poids. )
Panthère. (Voyez Yoiiz. )
Papier , préjugé des Malio-
métans à son égard . IV,
171 ; manière dont les Orien-
taux le règlent , 280 ; pa-
piers - monnoie introduits
en Perse ; à (juelle épo-
que , et par qui, IV, 218.
Parach. ( Yoy.z Chef al. )
Paraclet ou Périclet , diffé-
rentes significations de ces
deux mois ; Mohhammed
induit en erreur à ce sujet ,
VI , 284 ! le dernier est sy-
nonyme d'Ahhmed.
Parah . valeur de celte mon-
noie turke , I , 16.
Parapamisades ( pays des ) ,
Alexandre y bâtit l'Alexan-
drie du Caucase, V, 122.
Parasangagola , étymologie
de ce nom , IV. 178.
ParasanguES. (Xoy. Mesures. )
Parch. ( Voyez Cheval. )
Parfums , les femmes ont seu-
les en Perse le privilège d'en
user , IV, 16.
Parsy , dialecte , pourquoi
nommé ainsi ; est la langue
des savans ; paroît formé
du sainskrit , IV. 262.
Parsys ( génie des ) , VIII ;
366 , 368.
Partamaspate , fait roi d'une
partie de laPaitliide parTra-
jan ; est chassé par ses su-
jets , X , 170.
Passa , description de cette
ville d'après plusieurs géo-
graphes, \in, 4i,~>-
Pastèque, opinion sur l 'origine
de ce mot , III . 333.
Patans. aussi nommés Pilans,
étoicnt bons militaires, 111,
3aa.
Patnah , capitale du Béhàr 4
VIII, 76.
Pavot (pilules de) , leur ver-
tu , IV, 74.
Pays septentiionaux. (Voyez
Musulmans. )
Pazend , ancien dialecte de
la Perse ; de quelle langue
formé , IV, 207.
PÉçar guédah , signification
de ce mot ; conjectures sur
l'antiquité de Chyrâz, VIII,
44°-
Pf.chymany, signification de
ce mot persan, VII, i54-
Pehlevi , langue de laquelle
il dérive ; paroit moins an-
cien que le zend ; temps où
il a cjssé d être en usage ;
ses rapports avec le chal-
déen ; quel en est le mo-
tif, IV, 257 et suiv. ; son
alphabet , 261 ; maniè-
re de l'écrire . ibid. ; dif-
férentes manières d'écrire
et de prononcer son nom ;
n'est pas le même que le
fârsy ; est l'une des six prin-
cipales langues de la Perse,
ibid. , 263 ; pays où on le
parle ; créé par Fehleh ,
ibid.
Peïch-êndaz , mot composé r
sa signification . III , 3a.
Péïch-Kecii-Névys, titre d'une
dignité, III, 134, et V.376.
Péïciiûur . capitale des Af-
ghans . II . 3^8.
Peinture (état de la), en Per.
se; proscrite par Mohhain-
med. V, 202 ; charge de pre-
mier peintre du roi assez
importante en Perse, ibid.
Pékin. ( Voyez. Khanbàleq. )
Pélaau ( pilau ) , détails sur
sa préparation . et les dillé—
rentes manières de l'eni-»
ployer, IV, 35.
DES MATIERES.
355
PÉLACH . son règne heureux
et paisible, X , 178.
Pèlerinages de deux villes sa-
crées , 1 , 92 ; les Persans en
ont de quatre sortes diffé-
rentes , VII , 2i4-
Pélican. ( Voyez Saqàb. )
Perles, nommées mervâryd
chez les Turks et les Ta-
tars ; mardjàun chez les Per-
sans ; le premier mot est
une corruption du grec ,
III, 36a.
Pérra , mot samskrit; sa si-
gnification entre dans la
composition du mot para-
sangue , IV, 178: se re-
trouve dans la langue zin-
garique, bengaly et kourde,
iiid.
Persan moderne , son affinité
avec le samskrit , IV, 178;
nommé déry ; de quelles lan-
gues formé , 255 ; Per-
san ( l'ancien ) ; doute sur
son antiquité à l'égard du
samskrit, ibid. ; intelligence
des mots qui le composoient ;
conservé dans les langues
qui en dérivent , 287 ; s'é-
crit avec les caractères ara-
bes ,261.
Persanes , leur costume ; de
quoi composé ; étoffes qui
y sont employées ; ont seu-
les le privilège de porter
des bijoux et d'user de par-
fums ; ce qui constitue leur
beauté ; leur coquetterie ;
moyens qu'elles emploient
pour faire ressortir leurs
charmes; leurs manières vo-
luptueuses ; les Persanessont
grossières dans leurs dis-
cours, indécentes dans leurs
expressions, dans leurs ima-
ges , IV, 16 et suiv.
Persans, leur vénération
pour A'iy . II . 4^6 ; leurs
manières affables ; nommés
les Parisiens de l'Asie, III,
4o5 ; leur habillement ; ils
éludent la défense religieuse
de porter de la soie ; leur
luxeetle.ur mollesse ; ne por-
tent point de bijoux ; se mo-
3 uent du costume des In—
iens ; anecdote à ce sujet ,
IV, 4 ; leurs idées sur la
beauté, 16; leurlangue mêlée
desamskrit ; ilsyintroduisent
des mots et des phrases ara-
bes . 178 ; n'ont pas de tra-
ductions exactes d'ouvrages
Grecs ; quelles sont leurs ri-
chesses en ce genre ; leur
ignorance touchant l'histoire
d' Occident ; n'ont aucun mo-
nument des guerres de leurs
ancêtrescontre les Romains,
19g ; doutes sur l'antiquité
des Persans par rapport aux
Hindous ; conformité entre
ces deux peuples ; preuves
de leur ancienne liaison ,
256, etX, i5i ; les Persans se
teignentla barbe en noir ; et
se brûlent, ou rasent les poils
de tout le corps • leur pas-
sion pour le bain ; proverbe
à ce sujet , V, 3oo ; culti-
vent la peinture sans succès,
202 ; empruntent des Arabes
les termes techniques des
sciences , 3i4 ; leur tactique
militaire , 326 et suir.
Perse ( la ) , nommée Iyràun
par les Orientaux , III ,
256 ; Elam dans l'Ecri-
ture , 260 ; étymologie de
son nom , 366 ; son anti-
quité reculée ; son origine
absolument inconnue , X ,
i5i ; anarchie qui la désole
après la mort de Dârâ, 164,
événemens qui se succèdent
depuis l'extinction de la ra-
ce des Sâçànydes jusqu'à
Z 2
356 TABLE
l'empire des Ssofy , i65 et
166 ; état actuel de la Perse ,
X , 239 et suivantes.
Perses (les) , leur éducation ,
III , 264.
Persépolis , liste des voya-
geurs et des savans qui ont
écrit sur ses ruines , VIII ,
245 ; est le Tchéhel niinâr ,
ou Issthakhar moderne, 246,
le hollandais Iager en donne
une description détaillée ;
où elle se trouve , X , 117.
Perspective ( science de la ) ,
ses difïérens noms en ara-
be , V, 3i3.
PÉRï, signification de ce
mot persan , II , 53.
Pescennius, déclaré empereur;
secouru par Vologèses , 111 ,
est tué , X , 171.
Petis de la Croix le père , tra-
duit un ouvrage sur la mu-
sique, V, 3oo.
Peych - Dadyan , ou Peych-
Dâdyens ( les ) , ancienne
dynastie des rois de Perse ;
sa durée , 1 , 332 ; supplante
les Mahâbâdyens ; époque
de son usurpation ; substi-
tue la religion de Houchenk
à la croyance des Brahma-
nes , IV, 25g ; ( Voyez
Thahmoùrats. ) nom de ses
rois , et durée de leur rè-
gne , suivant dilférens au-
teurs, i5o et suivantes.
Philosophie indienne , IV,
190.
Phrahataces , durée de son
règne ; est assassiné , X ,
160.
Phrahates Ier se signale con-
tre les Mardes ; les dompte,
et meurt ; durée de son rè-
gne . X , 166.
Phrahates II, hérite du trône
de Mithridates ; son règne
est moins long et moins glo-
rieux ; ses expéditions; il p£-
rit dans un combat , X, 166.
Phrahates III, envoie des
ambassadeurs à Lucullus ;
s'allie avec les Boinains; est
empoisonné; par qui , 167.
Phrahates IV, soutient la
guerre contre Antoine ; ses
conquêtes ; est chassé par
ses sujets ; remonte sur le
trône ; reconnu par Au-
guste ; sa mort , X, 168.
Phrapatius-le-Grand, monte
sur le trône ; en quelle an-
née ; est peut-être le même
que le Palàch , ou Pélâch des
écrivains persans ; durée de
son règne, X , i65 et 166.
Pietro délia Valle, cité, VIII
166.
Pilau. ( Voyez Pèlàah. )
Pirahen, nomd'un vêlement,
IV, 4.
Pistache, nommée pistah en
persan , et foustak en ara-
be , III, 344.
Pistah. ( Voyez Pistache. )
Pitans. (Voyez Palans )
Pitt (Joseph) , sa relation du
pèlerinage de la Mekke ci-
tée , VIII , i75.
Platanes , leur nom en per-
san ; ornent les rues de
Théhrân , VIII, 167.
Plâtre, d'où vient le meilleur
en Perse , IV, n3.
Plomb (mines de ) , lieux où
elles se trouvent , III , 356.
Pluie , très-rare en Perse ,
„ IV, 99.
Pluriel (personnes du) , em-
ployées par les Persans et
dans l'Inde par politesse ,
Pocorus . roi des Parthes ; in-
quiète Domitien; par quelle
supercherie ; est chassé par
les Parthes , X , 170.
Poésie orientale , nom du
BES MATIERES.
357
vers , V. i3i ; de l'hémis-
tiche , ibid. ; Qoth'ah ; ce
que c'est, ibid. ; Ghazel ,
pièce erotique ; Qassydah ,
pièce de vers , ibid. ; re-
marque sur la manière de
rimer des Persans , i33 ;
Dyvân , ou recueil de poé-
sies, de quoi composé, ibid.
Poids des Persans , le man ;
son évaluation approchée ;
aussi nommé batman , IV,
173 ; Pantchah (livre) ; son
évaluation ; rothl est lamoi-
tié du man ; équivaut à no-
tre livre ; dirhem paroit être
l'origine du mot dragme ; a
éprouvé beaucoup de varia-
tions dans sa valeur; est
aussi le nom d'une mon-
noie , 174 ; metsqâl est
le nom générique des
poids ; signification parti-
culière de ce mot ; s'appli-
que au dynâr ; sa valeur a
varié ; dàneq ou dàniq est
le tiers du dirhem ; son éva-
luation, oùqyah ; sa valeur,
ssâ'a chéra'y ; sa valeur ,
IV , 174 et 175.
Police. ( Voyez Daroghâh. )
Politcheknem , nom d'un
pont de pierre, \III, 221.
Polythéisme , les Arabes ac-
cusés à tort de le professer,
VI, 189.
Polithéïstes. ( Voyez Jffuche-
ryhoùn. )
Pont-Euxin , origine de ce
nom, I , 4*7 ct 4*9-
Portes caspiennes. (Voyez
Défilé d' Alexandre. )
Portugais (les) , perdent l'île
d'Hormoùz , X , ig5.
Postes , nommées béryd par
les Persans. ( Voyez Dak. )
Poul , signification de ce mot
persan, IV, i85 ; Tchynavad,
ouTchynver. (Voy. Scrath.)
Poulad diaùherder, acier on-
de , III , 355.
Pouli néoù , mauvais état de
ce pont , VIII , 237.
Pouli syâh , monnoie ; sa va-
leur , IV, i85 et 186.
Poulyar. ( Voyez Janus. )
Pour, signification de ce mot,
II , 385 ; est corrompu du
zend , 393.
Pouran-Dokht. fille de Khos-
roù Perwyz , monte sur le
trône ; Mahomet meurt sous
son règne, X , 182.
Pourana ( notice sur les),
III, 33.
Pourany. sorte de mets, X, 182.
PrÉcop , ou pérécop, signifi-
cation de ce nom slavon ,
I , 123.
Prononciation , aversion des
Persans pour les pronon-
ciations dures , V, 262.
Prophètes (nombre des), se-
lon quelques docteurs mu-
sulmans , VI , 264 ; et de
ceux qu'on appelle Ssàhheb
êl-Kitâb, 2Ô5.
Prophthasia , capitale des
Zérangéens, V, 122.
Ptolémée , inventeur de l'as-
trolabe , IV, 336.
Ptolémée. ( Voy. Antiochus)
Pura , capitale du pays des
Gédrosiens ; signification
de ce mot en persan et en
samskrit , V, 122.
Purifications , avec quoi
elles peuvent être faites ,
faute d'eau , VI, 332.
Pycii-Namaz , signification de
ces mots ; emploi qu'ils dé-
signent , VIII . 6.
Pych-Dadyan. (Voyez Peych-
dàdyàn. )
Pyramides ( les ) , n'éloient
point originairement desti-
nées à servir de tombeaux,
VIII, 3i2.
35*
T A B I, r.
P'-r-Zf.d ( galbanum ^ , d'où
Îrovient cette gomme, III ,
S.
PïthaGore , doutes sur son
voyage dans l'Inde, IV, 190;
silence de» auteurs indiens
à ce sujet , ibid. ; invente
la musique selon quelques
auteurs , 3oo.
Qaba , nom d'un vêtement,
tom. IV, pag. 4<
Qaban ( royaume de ), abon-
dant en mines . III , 355.
Qaças , ou féçâs (monta-
gne de ) , sa mine de fer ,
III , 355.
Oachaun. ( Voyez Qachoitn. )
Qachoijat , et vulgairement
' .. . , °1¥ ^o
cagiai'at , litière . 11 , 20J.
Qachovn, ouqachaùn. signi-
fication de ce mot tatar ,
V, 45a. et VII. 457. ^
Qader (iéïïel àl- ) , significa-
tion de ces mots , IX , 174.
Qadhy - Zadéh êl - iioùmy
( Ssalahh êd-Dyn ) , astro-
nome , est auteur d'un
commentaire sur Euclide ,
IV, 207.
Qadym , signifie Dieu , et
pourquoi , VIII, 365.
Qahab , canton d'Ispahân ,
VIII , i5g ; signification de
ce mol , ibid.
QahwÉh , café, introduction
de ce breuvage eu Arabie et
en Europe , II , 280.
Qa'ïqa'an, montagne, VII,
i59.
Çaïsseryéh , fondation de
ce marché ; remarque sur
l'étymologie de ce nom , et
la manière de l'orthogra-
phier, VII, 358.
Qal'ah , signification de ce
mot arabe , II . 86.
Qax'aT berg , château ; ely-
mologie de son nom , VII ,
483.
Qalam ( roseau) employé
pour écrire ; marais où il
se trouve ; manière de le
Î réparer et de le tailler ;
V. 274 ; qalam-térâch ; ca-
nif; sa forme , ibid.
Qalem âl - sidjellât. (Voyez
Caractères d" écritures. )
Qalem Minâr , tour, VII,
468.
Qaly-Qala , ville ou forte-
resse , II , I.
Qamots , titre entier de cet
ouvrage , IV, $44; est ,m
Dictionnaire universel de la
langue arabe ; son auteur ;
l'abrégé d'un ouvrage plus
considérable . ibid.
Qanat . objets désignés par
ce mot , \ I , 33.
Qandahar, soumis par Nadir ;
confié au gouvernement de
Rizâ - Qoùly Myrzâ , X ,
212.
Qand -Dehar , signification
de ces deux mots , X , i+î>.
Qapydjy Bàchy, titre d'une
charge , VI , 21.
Qarah Djam'a , Qarah Djnl-
déh , livre prophétique ,
célèbre chez les Persans ,
V, 238 ; n'a pas encore été
ouvert , son contenu, ibid.
Qarah ôghly , signification de
ces deux mots ; donnés com-
me nom aux esclaves géor-
giens , V, 228.
DES MATIÈRES.
Qarah poùl , monnoie , IV,
i85 ; sa valeur, ibid. , 186.
Qarah-Qessys . signification
de ce nom de village. II, i54-
Q a r a Qorôm , nom d'une
montagne, IV, 3gi.
Qara Yoùçouf fonde la dy-
nastie du MoUton-Noir, X ,
186.
Qassydah , quelles sont les
pièces de vers ainsi nom-
mées, V, i3i.
Qatay. quelles provinces sont
comprises sous ce nom, IV,
3go.
Qatchar , nom d'une tribu
nomade de la Perse ; détes-
tée des autres tribus , X ,
a42 ï nombre des gens qui
la composent , ibid.
Qatchary, nom des habille—
mens aujourd'hui à la mode
en Perse , IV, 3.
Qathar , plus correctement
Qit/tàr. ( Voyez ce mot. )
Qathrah . ses mines de fer ,
III , 365.
Qazy ( plusieurs espèces de )
en Perse ; qàzy , magis-
trat ecclésiastique, V, 263 ;
qâzy lesker , juges d'armée ,
ibid. ; qàzy particuliers ,
ibid. ; fonctions de ces der-
niers dans les villes ; ma-
nières dont ils rendent la
justice ; ont donné lieu à
plusieurs contes orientaux ,
ibid. ; administrent la jus-
tice spirituelle, 34i.
Qazwyn. on Qazoùyn , ville ;
Chàpoùr 1er y fait bâtir un
lieu de plaisance ; mais n'en
est pas le fondateur , II ,
3g3 ; sentence de Mahomet
à son sujet , 3q4 ; elle est
réparée par lsmaé'l Ebn
O'bad Ràzy, 3g7 ; Boghà
Charàby est chargé de ter-
miner ses murailles, ibid. ;
359
ses mines de fer, III , 355 ;
leshabitansdeQazoùyn chas-
sent les Afghans de leurs
murs, et sont cause des mas-
sacres d'Ispahàn , X , 204.
Q azw yny (àl-) , ce qu'il dit
d'Ispahàn . VIII. i52.
Qéblah (la) , étymologie et
différentes significations de
ce mot, VII . 20.
Qeran. ( Voyez Pèlerinages. )
Qermiz , mot arabe ; se joint
avec guermi ; signification
de ce composé , II , 3i8.
Qithar , signification et éty-
mologie de ce nom , III ,
378 . V, 485.
Qithmyr , chien des sept dor-
mans , Il , 2g4-
Qizil , mot turk ; sa signifi-
cation , II , 368.
Qizii-Bach, pourquoi les
Persans sont ainsi nommés,
III. 267.
Qizil - Hhocéïn , rivière du
Mâzendérân ; est aussi nom-
mée Séfy - Roùd ( fleuve
blanc ) . II , 363.
Qobad . fis de Zoù ; ses avan-
tages sur les Tourânyens ; il
les rejette au-del^de l'Oxus ;
remonte sur le trône de ses
ancêtres; fait plusieurs rè—
glemens ; divise les routes
en farsangs , X , 160.
Qobad , roi de Perse ; dépo-
sé et rétabli ; est père de
Noùchyrwàn , X , 178.
Qobad Chyroùyéh , assassine
son père ; monte sur le trô-
ne ; meurt de remords, X ,
181.
Qobad Koùréh , VIII , 212.
Qom , notice sur cette ville ,
Il . 4^>g ! un gouverneur de
celte ville livre Louthf A'Iy
pour sauver son frère , X ,
"9- , • <•
Qomichaii, bourg , significa-
36r>
TABLE
tion de ce mot , VIII, 197.
Qoraïchyte (dialecte). (Voy.
Qoràn. )
Qoran , en quel dialecte il est
e'erit . IV. 244 i sert de base
à la législation chez les Mu-
sulmans, V, 1; pureté de
son style , VI . 273 ; nom-
mé Sy-Pâréh , VIII , 6 ; sa
descente du ciel ; quand et
comment , VIII , 174.
Qorban ( les deux fêtes du) ,
ou des sacrifices ; à quelle
époque célébrées , V, i54-
Qorban ( é'yd ) , fête , mois
ou elle tombe , VI , 370.
Qorough , ou qouroùq , si-
gnification de ce mot , VI ,
82.
Qossar ( la digue de ), consi-
dérablement dégradée ; ré-
parée par Djâouly. VIII, 238.
Qoth'ah , signification de ce
mot en poésie orientale ,
V, i3o.
Qothb-èd-Dyn Mohhammed,
fonde la dynastie turke des
Khârizmyens , X . 186.
Qothoub-Chah . VIII , 200.
Qouch - Khauneh ( maison
des Oiseaux ) , partie de la
fauconnerie du roi de Perse,
V, 367.
Qouch-Khauneh-Toqdjy, ce
que signifient ces mots ,
VIII , 122.
Qoudrety , épithète don-
née à la momie, III, 3 11.
Qouhestan , province ; ses
mines de fer , III , 356.
Qoul - Lar , notice sur le
corps de troupes ainsi nom-
mé, V, 3c>4-
Qoul - lar àgbâcy , charge ,
V, 3o5.
Qoulendjan, château avec des
dépendances , VIII , 197 ;
climat , productions , ibid.
Qouly-Khan , souvent nom-
mé dans l'histoire d'A'bbâs,
VII , 364.
Qouly-Khan ( l'imâm ). fils
d'Allah VeyrdyKhàn, VIII,
417.
Qounyéh, ville, III, 256.
Qourtchy ( les 2.000 ) , don-
nés en présent à Cheykh
Sséfy par Tymoùr; doivent
la vie à celui-là ; leur atta-
chement à ses descendans ,
X, 188.
Qourtchy , corps de troupes ;
opinion sur l'étymologie de
leur nom , V, 209 ; leur
origine, ibid.; notice éten-
due sur ces troupes , 3o3.
Qourtchy-Bachy , grade mi-
litaire , répond à peu près
à celui de connétable , V,
3û2 ; importance de celte di-
gnité , 3o3.
Qouthabah, célèbre écri-
vain ; invente quatre carac-
tères d'écriture , IV , 249.
Qral , nom donné par les
Orientaux aux souverains
d'Europe . II , 354-
Qrym , ou Qyrym âdâcy , I ,
123 , 128.
Quart de cercle , immense
grandeur de celui qui fut
construit par ordre d'Oloùgh
Beyg, IV, 208.
Quinquina , apporté en Fran-
ce par les jésuites , III ,
385.
DES MATIERES.
36 1
R
II (V ) se confond avec 1'/
dans les anciennes langues
de la Perse , tom. III ,
pag. 25g.
Rachyd (le khalyfe ) , ses
noms , III . 4-^4-
Rachyd êd-dyn ( Fadhl âllah
vézyr Khôdjah ) , auteur
d'une histoire curieuse des
tribus et des princes mogols ;
elle a été abrégée par Aboùl-
ghâzy Bayadoùr Khân, et
traduite en français , II, 3s5.
RafÉzy. ( Voyez Chy" a. )
Raga , ville , II , 4i3.
Rageia. ( Voyez Raga. )
Rahdar , gardes des chemins
en Perse . VI , 124.
Rahhmet , fleuve du paradis ,
VI, 47-
Raisin , ses différens noms
dans les langues de l'Inde ;
son nom générique en per-
san ; ses diverses espèces;
terroir où croissent ses meil-
leures qualités , III , 33y et
suivantes.
Ram, divinité indienne, V,
121 et 122 , VII , 257.
Ram . ancienne capitale du
Sedjestâun ; Zerendje lui
succède , V, 121.
Ramadhan , sa prononciation
en persan , IX , i5o.
Ramdjerd ( digue de ), très-
ancienne ; nommée par son
fondateur , Fekhrcstàn ,
VIII , 238.
Iîammal , signification de ce
mot ; désigne les magiciens,
pourquoi , IV. 435.
Raouzet âl-Ssafâ, titre de la
célèbre histoire de Myr-
khond , IV, 217.
Rassd Mâmoùn , litre d'un
ouvrage d'astronomie , IV,
2l3.
Ra'yyet , ou ra'âyâ . quelle
partie du peuple désignée
sous ce nom , V, 3o8.
Redjel èl-ghorâb ( pied de
corbeau ) , est le nom des
renoncules , III . 347-
Reheh. ( Voyez Raisin. )
Religion musulmane , ne fut
pas créée par le génie de
Mohhammed ; elle se com-
pose des dogmes de plu-
sieurs religions , VI, 181.
Répudiation, ou divorce ( dé-
tails sur la ) , II , 23g.
Résurrection , ses noms en
persan ; comment doit-elle
s'opérer selon les Musul-
mans , VI , 241.
Revenus, manière de les affec-
ter employée en Perse ; an-
tiquité de cette coutume ,
V, 410.
Rey , ville reconstruite par
âl-MehdyMohhammed-ben
âboù Dja'far âl - Manssoùr
i'Abbâcyde , voisine d'Is-
pahân , fondée par Seth %
saccagée , et ensuite rebâtie
par Ménoùtchéher , II , 4*0
et 411 5 anecdote sur cette
ville , 4X4 i est P'us grande
qu'Ispahân . VIII , i52.
ReyaL , sa valeur , IV, 186.
RÉza , signification et pro-
nonciation de ce mot arabe.
VII . 2g6.
Rhinocéros ( vertus chimé-
riques des tasses faites avec
la corne du ) , II , 11g.
Riubarbi" . en quel lieu croit
la meilleure , III , 299.
36*
TABLE
Riçalet âl -Mohhammédyéii
fy'I-Hhiçâb , traité d'arit -
métique ; son auteur ; à
qui dédié , IV, 2i5.
Richtéh. ( Voyez Ver. )
Rivières, très-rares en Perse,
IV , 99-
Riz , ses noms en persan et
en arabe , IV, 32 ; cuit à
l'eau est chez les Persans un
aliment vil ; manière de le
préparer , ibid.
Riza (l'imam) , son tombeau
à Méchehéd , IV, 201.
(Voyez A'iy, fils de Moùça.)
Riza Qoùly Myrzâ , fds aine
de Nadir ; lait gouverneur
du Qandahâr , X , 212 ; a
les yeux crevés par ordre de
son père , 2i4-
Rizz. ( Voyez Riz. )
Rohyllah, nom d'une tribu;
sa signification , II , 348.
Rois de Perse; passage de
Montesquieu sur le pouvoir
despotique qu'ils exercent ,
V, 285 ; comment on lésa
appelés grands Sophys , 3io;
coutumes qu'ils introdui-
sent en Egypte , 4IQ » na"
bitent Thehrân à différentes
époques , VIII . 167.
RokhtSahhil (montagne de) ,
II, 462.
Rokn-Àbad , signification de
ces mots ; c'est le nom d'un
ruisseau célèbre par les vers
de Hhâfiz. VIII. 241.
RoKNèd-Daùlah ben Boùyyéh,
s'empare d'Ispahân , VIII ,
i4g ; entoure la ville d'une
muraille , ibid.
IlOKN êd-deùlet. (Voyez Rokn
èd-daiilah. )
IIokou' a, prostration, VII, 72.
Humaine, nom d'une espèce
particulière de balance ;
étymologie de ce mot, III,
3^3.
Romains (les) , consacroient
leurs roules au dieu Terme,
ou à Mercure, IV , 179.
RomÉLIE , nom altéré d'une
province otbomane , I . 67.
Romieu ( M. ) , envoyé fran-
çais en Perse ; y périt , X ,
Roqa'y , caractère d'écriture
arabe , IV, 25o.
Roquette (faire la ) , expli-
cation de ces mots ,1,4
et 5.
Roses à cent feuilles , leur
nom en persan , III . 346 ;
nom des roses ordinaires en
persan et en arabe ; Ieursdif-
férentes espèces ; servent à
faire de l'essence , 349 >
quelles sont celles qui don-
nent la meilleure. IV, 66 ;
excellence de celles de Chy-
ràz , V, i55.
Roseau. ( Voyez Qalam. )
Rothl. ( Voyez Poids. )
Roud Déylem. (Voyez Iss-
féroùd. )
Roum , quels pays sont dési-
gnés sous ce nom , II , 384-
Roumazahh , montagne , VII ,
_ 279-
Rouman , plus correctement
roummân. (Voyez Grenade.}
Roupie , valeur de cette mon-
naie , III , 3a3.
Rouqou khân. (V. J/ràcyâb.)
R o u s T a M , ou Roustem ,
héros persan très - célèbre
dans les romans , II , 101 ,
102 et 4-t°» incertitude sili-
ce personnage, VIII, 420-
Routes , placées sous la pro-
tection du dieu Terme et
de Mercure chez les Ro-
mains ; sous celle de Gané-
cha ( Janus ) , chez les In-
diens . IV, 178.
RouyD-Chétyn , canton dTs-
paliân , VIII > 160.
DES MATIERES.
363
Rouz Hhecher. Nechoùr,
qyâmet. ( Voyez Résurrec-
tion. )
RouzMa'héz, fête. VI, 371.
Rych Sséfyd , significalion de
ces deux mots, III , i5y ;
sont le titre d'une charge ,
VI, 77.
Rych Séfyd-hharam. (Voyez
Barbe blanche. )
Ryhhany , caractère d'écri-
ture arabe , IV, a5o.
SaeéÏsme , origine vraisem-
blable de ce culte , tom.
Vil , pag. 170.
Saby, et plus correctement
Ssàby ; doutes surtout ce qui
concerne cette nation . VI ,
i36 ; ses Traités religieux ,
ibid. ; conformités des idées
des Ssàby avec celles des
Hindous , ibid. ; étymolo-
gie du mot Ssâby, i38 ; deux
nations de ce nom citées
dans la Genèse , ib. ; offran-
de qu'ils faisoient au sphinx,
VI, 149.
Saby, nom des chrétiens de
Saint-Jean ; leur habita-
lion actuelle , X , 242.
Sac.ï, étymologie de ce nom
des Scythes , I , i/fi.
Saçan, aïeul d'Ardécbyr
Bàbégân ; descendoit des
anciens rois de Perse, X,
17a.
Saçanyde , ancien dialecte
persan ; conformité des an-
ciens alphabets avec celui
des autres idiomes, IV, 262.
Saçanydes (dynastie des), son
établissement, X, 172 et iy3.
Sacerdoce ( le ) , attribution
de la souveraineté chez les
anciennes nations , VI , 88 ;
coutume des Trlébreux au
sujet du sacerdoce, ibid.
Sa'dy , vers de ce poète sur
l'âne du Christ , III , 368 ;
notice sur sa vie et ses ouvra-
ges, V, 56; réputation dont
jouissent encore ses ouvra-
ges , i37 , description de
son tombeau , \ III , 4a$
et suivantes.
Saddaq ( léï'let ). Voyez Ou-
i/oud ( léïtel êl-. )
Saffarydes ( la dynastie des),
détruit celle des Thâhé-
ryens; sa durée , X. i85.
Safran , ses noms en Orient ;
où croît le meilleur , III ,
3o8.
Sage ( vers samskrits sur le ) ,
V, 20.
Saghry , signification de ce
mot en persan , IV, i32.
Sahhbaun , Arabe célèbre par
son éloquence et par sa sa-
gesse , v, 143.
Saladin , noms et terme des
victoires de ce fameux sul-
thân , I , 70.
Sam - Myrza , fils de Chah
Ismaë'l Ssofy , auteur du
Tohhfehi - Sàmy , ou Vies
des poè'tes persans ; pro-
vince qui lui échoit en par-
tage , V, i37.
Sama, montagne , VIII , i5g.
Samanydes (les) , se préten-
dent issus des Sàçânydes ;
étendue, de leurs possessions;
durée de leur puissance , X f
i85.
Samoyède ( affinité de l'idiô-
me) avec celui des Lesguys,
III , 176.
364 TABLE
SAMSKMT(le), est la langue sa-
crée des Brahmanes, III, 33;
ëtoit répandue en Perse ;
ses vestiges dans le persan
moderne , IV, 178 et 188 ;
ses rapports avec les langues
de l'Orient et d'Europe ;
doutes sur son antiquité par
rapport à l'ancien chinois ,
255 ; vers samskrits , V , 20.
Sanga, mot samskrit quientr.;
dans la composition du m >t
parasangue ; sa signification,
et celle de ses dérivés , IV,
178.
Sapor. ( Voyez Châpohr. )
Saqab ( pélican ) , composi-
tion de ce mot , III , 389.
Saqbyn , III , 257.
Sarbazes. (Voyez Chàhryâr. )
Sardar, dignité militaire,
V, 32i.
Sarrasins, étymologie et si-
gnification de leur nom ,
V, 397.
Satreng (mandragore) , plan-
te ; a donné son nom au
jeu d'échec, III . !£&■
Sauterelles , moyens em-
Îloyés pour les détruire ,
II, 39r.
Savah , ville ; sa situation; fon-
dée par Thalimoùrats ; en-
tourée d'une muraille par
Khôdjah Zàhir êd-dyn; aug-
mentée par son fils Chems-
êd-dyn , II, 4°° ct 4°9-
Sayaïd. ( Voyez Seyyd. )
Sayéh kytchéhcy. (Voyez Ou-
çoùd ( léïlet èl. )
Sayyed , pluriel de séyd , si-
gnification de ce mot , IX,
201.
Schikarï), son opinion com-
battue par Chardin , VIII ,
140.
Sciences , doutes sur le lieu
de leur origine , IV, 189 ;
sciences mathématiques ;
leurs noms en arabe ; leur
division , V, 3n-
Scorpions , danger de leur
fiqùre ; superstition des
ersans à ce sujet, III ,
383. ( Voyez Kàchân. )
Scythes (les) , résistent heu-
reusement à Phrahates II ,
roi des Partîtes , et à son
successeur Artaban II , sont
vaincus par Mithridates II,
fils de celui-ci; un grand nom-
bre de leur tribu est soumis
aux Parthes , X, i66et 167.
Séadet-Abad (les jardins de),
par quels procédés on les
translormoit en un vaste bas-
sin , VIII , 92.
Sebzvar , aujourd'hui Khos-
roù-guerd , III , 332.
Sebzydjy bâchy , titre d'une
charge , V. 352.
Sedjadeh , tapis , VII, 20.
Sedjestaun , fils de Fâres ;
défriche le Séïstàun; lui don-
ne son nom , V, 121 ; est
aussi nommé Séky et Send-
jéry par les Arabes, ibid.
Sedjestan , ou Sedjestaun ,
notice sur ce canton , V ,
120; pourquoi nomméainsi,
ibid. , 121 ; est le même
que le Séïstân, ou Séïstàun
ibid. ; est le pays desZérand-
jéens, 122.
Sedrah et sedr, quels arbres
désignés sous ce nom ; est
un fruit selon Ebn Béïthâr ;
paroit être le lotus cyrenaïca.
III , 294 ; les tables de
Moïse étoient faites de son
bois , ibid. , et VI , 46.
Sedrat ê!-muntéhy, arbre du
paradis ; tradition de Mo-
hbammedàsonsujet. VI. ^i>
Sefyd-Roud ( fleuve blanc ).
( Voyez Qizil Hhocèin. )
Sr.rsEBYL, fleuve du paradis ,
VI, 47.
DES MATIÈRES.
365
SÉÏSTAUN. (Voyez Sedjcstàn.)
Sekach, ville reconstruite
par Behmen , V, 120.
Sekbaun bâchy , titre d'une
charge , V, 367.
Seky. ( Voyez Sedjestâun , fils
de Fârès. )
Sel ammoniac , sa compo-
sition ; pays où il se trouve ;
ses noms en persan et eu
arabe , III , 32g.
Seldjouqy , ou Seldjoùqydes
( dynastie des ) , sa durée ,
VII, 4I9*> *a'* 'a conquête
du Khorâçân, et d'une par-
tie de la Perse ; est détruite
par les Khârizmyens , X ,
i85 et 186.
SÉLEM, fils de Férydoùn ,
ancien roi de Perse ; royau-
me qui lui échoit en par-
tage , III , 260.
Séleucus défait Tiridates ,
X, i65.
Sélïm Ier, fils de Bajazet ,
mort en i520, II, 3i5.
Selym II , tombe sur les con-
quêtes d'Ismaël Ier; le dé-
fait à Tchâldéroùn ; lui en-
lève Tauryz et la majeure
partie de ses provinces oc-
cidentales , X , ig5 ; le ca-
nal qu'il projette n'est point
creusé , et pourquoi , VII ,
57 ; époque de sa mort ; II ,
3i5.
SÉMOUM, vent empoisonné ;
ses effets ; étymologie de
son nom , III , 286.
Sendjery. ( Voy. Sedjestâun ,
fils de Fârès. )
Sentence relative à Qazwyn ,
II, 394-
Sépultures , révérées à Maïn .
VIII , 232.
S e r où Ten , fête musul-
mane, IX , 67.
Serai" , signification de ce
mot persan , II , 147 , et
V, 240. ( Voyez Sérail. )
Sérail , étymologie et signi-
fication de ce mol, VII, 38i.
( Voyez Sèrâï. )
SÉrath , ou Ssirath ; destina-
tion de ce pont selon les
Musulmans lors du juge-
ment dernier , VI , 243 ; sa
situation , ibid. • comment
nommé par les anciens Per-
sans ; inventé par les igni-
coles , et adopté par les rab-
bins , ibid. ; passage de
J. J. Rousseau au sujet de
ce pont , 245.
Serb ( plomb ). ( Voyez
plomb. )
Serkar, ce mot persan a plu-
sieurssignifications, II, 10g.
Serkerdeh , généraux d'ar-
mée , V, 328.
Sésame, ses noms ; sert à la
composition d'une huile ,
IV, 85.
Seth ( le prophète ) , II , 4 1 1 •
Setty Fàthméh , fille de
Mohhammed , VIII , 80 ;
procréée par la vertu des
fruits célestes, ibid.; reçoit
de son père des baisers équi-
voques , ibid.
Sévère, châtie Vologèses III ,
roi des Partlies, qui est vic-
time des secours qu'il accor-
de à Pescennius Niger , X ,
SÉYD Ahhmédyaûn , signifi-
cation de ce mot, VIII ,
121.
Seyd Moùrâd, fait périr Dja'-
far - Khân ; est proclamé
roi dans ChyiAz ; prend la
fuite devant l.outhf A'iy, et
disparoit pour toujours, X ?
T
Seyyo , signification de ce ti-
tre donné aux descendant
du Prophète . \ . 290.
366 TABLE
SlNAN Pàchâ , battu complè-
tement par les Persans près
de Tauryz , X , ig4 et ig5.
Sinatorockes , monte sur le
trône des Parthes après
Mnaskires ; abdique peu
après ; son grand âge , 167.
Sind ( le ) , province , III ,
257.
Sipah Dost , surnom d'Yez-
dedjerd II . signification de
ces mots , X, 177.
SiPEH - Salar , dignité mili-
taire, V, 3ai.
Siroes. ( Voyez Qobâd Chy-
roùyèh. )
Skender Roùmy ( Alexandre
le grec ) . nom d'Alexan-
dre-le-Grand, 11,384-
SocoM. ( Voyez Sokoùm. )
Soie , l'usage en est défendu
aux Persans par la religion ;
comment ils éludent cette
défense , IV , 4 5 Pavs qm
la produisent ; ses qualités
estimées; est transportée dans
toute la Perse ; étoffes que
l'on fabrique avec ; est in-
digène dans le Guylân, i63.
Sokocm , canton de Mingré-
Iie , I , i56.
Soleil, ses noms en ancien
persan et en samskrit , IV,
3g6. ( Voyez Lion. )
Soléïman (sultbân), s'empare
deTauryz etdeBaghdâd, II,
340 ; nouvelle expédition de
ce prince contre Tauryz : Il
s'empare de Vàn , et va
ensuite passer l'hiver à
Alep , ibid.
Soléïman (chah) , son avè-
nement au trône, 11,236;
relation de son couronne-
ment , IX. 897 et suiv. ; épo-
que à laquelle Chardin l'a
Kubliée ; est détachée d'une
istoirede Perse que Char-
din n'a point donnée: I, xiv;
Soléïman monte sur le IrA-
ne malgré l'intrigue de
deux médecins ; raison qui
le porte à changer de nom ;
âge auquel il meurt , II ■>
2 36 et X , 199.
Soléïman , enlève à Thah-
mâsp la presque totalité des
conquêtes que son père Is—
maè'l Ier avoit faites sur les
Turks , X. 191.
Soléïman Chah , compéti-
teur de Kérym au trône de
Perse , X , 218.
Solotnik , nom d'un poids ;
sa valeur . IV, 173.
Somboul. (Voyez Nard-Epi-)
Sonnah. ( Voyez Sunnet. )
Sophy ( Voyez Ssèfy- )
Sorguek. ( Voyez Haisin. )
Soudan ben Mohhammed
Révâdy êl-Ardény (l'èmvr),
jette les fondemens de Tau-
ryz , II , 337.
Sou gâta , l'un des noms de
Bouddha i IV, 188.
Sougatiens . ousaougaia, sec-
tateurs de. Sougata, IV , 188.
S 0 u N G a R, oiseaux de proie
nommés song-eulh par les
Chinois; supposition à leur
égard , VIII , 128.
Sources de Naphthe enflam-
mées, dans le Chyrwân, II,
3i2 ; visitées par les Hin-
dous avec respect ; passage
de M. Forster sur ces sour-
ces , ibid.
Sourp-Nyciian , signification
de ce mot composé , II ,;
Sphinx ( le ) , mutile par un
chef de dervyches, VI. i4gj
à quelle occasion , ibid.
Ssa'a chéra'y. ( Voy. Poids. )
Ssaba, signification de ce
mot en arabe et en hébreu,,
VI , i38 et 140.
DES MATIÈRES.
Ssaby . vulgairement Saby.
( Voyez ce mot. )
Sssadeq, sa signification ;
surnom d'Aboù-Bekr, pour-
quoi , X , 127.
Ssadeq Khân , compétiteur
de Fathh A'iy Chah ; prend
les ornemens royaux ; est
défait , X , 23o,
Ssadiq . frère de Kérym ; sa
trahison et sa cruauté envers
son neveu ; est pris dans la
citadelle de Chyrâz ; aveu-
glé ; mis à mort avec ses
enfans, X. 221 et 222.
Ssadr, signification de ce
mot . IV , 232.
Ssafa , idole. ( Voyez -dçaf. )
Ssafat ( êl- ) ( Surat). ( Voy.
Sural êl-Ssafât. )
Ssa&hanvan, province , III,
257.
Ssahheb êl-Kitâb, nombre
des prophètes ainsi appe-
lés. VI. 265.
Ssahheb hhokm , titre d'une
charge . V. 336.
Ssahheb koutchek. significa-
tion de ces mots , X , i3o.
Ssahheb Qalani . titre d'une
charge. VI 336.
Ssahhebi Tehffoùz , per-
sonnages à qui ce titre est
donné , V. 3-26.
Ssahhyhh . signification de ce
mot arabe , VII, 3g.
Ssalat-Ouitr. ( Voy. OuilrJ)
Ssalyth , huile de Sésame ,
IV, 85.
Ssan'at (àl-). (Voy. Arsenal.)
Ssedr . administre la justice
spirituelle . V, 3jJ.i ; im-
portance de sa charge chez
les Chi'ytes , VI . 46.
Ssedr a'âmm , dignité ecclé-
siastique . VI , 5o.
Ssedr khâsséh, attributions
de cette charge ; par qui
créée , V, a5o , et VI, 5o.
3(7
Ssedr mémalik , attributions
de cette charge , par qui
créée , V, 249.
Sséfy . ou Sséfyy , significa-
tion de ce mot , IX , 4°,'-
Ssefy êl Hhaqq, son origine,
X , 187 ; s'attache à la mo-
rale de Sa'dy ; reçoit la vi-
site de Tymoùr ; présent
qu'il accepte , et usage qu'il
en fait ; se marie , 188 ;
éqoque de sa mort ; son
tombeau , 189.
Sséfy, son avènement au
trône , II , 236.
S'sÉFY ( chah ) , n'a point les
qualités de son grand-père
Â'bbàs Ier; il le surpasse
en cruauté ; meurtres inu-
tiles ; avantages sur les otho-
mans , X . 197 ; revers cau-
sés parses désordres ; meurt,
198.
S s É F Y II ( chah ). ( V oyez
Soleïmin. )
Sséfy ; notice sur cet ordre .
V, 3og ; le roi de Perse en
est le grand maître , ibid.
Sséfy Myrzâ ; sa naissance ,
IX. 408.
S s of y ( dynastie des ) . X ,
187; sa fondation , 189.
SsoHHBETl Yéçâoùl ; notice
sur cette garde d'élite , V ,
36i.
Ssoufys (les) . sont les Voguis
de la Perse ; IV, 458.
Stades ( évaluation des ) , I ,
4i5.
Stœfflerin (Jean ) , courte
notice sur cet astronome ,
iv, 345.
Strakghélo, l'ancien syria-
que ; pourquoi inventé ;
son antiquiu- : à quels au-
tres caractères il paroit avoir
donné naissant e , IV . 249 ;
conformité de cette écritu-
re avec celle des Oïghours }
368
TABLE
conjecture sur cette iden-
tité . IV, 392.
Suiram , ville de Géorgie ,
II , 37.
Sulthan , ce mot varie pour
l'acception, et pourquoi,
H, 99-
Sulthan Mohhammed le Seld-
joùqyde ; son palais à Ispa-
hân , VIII , 149.
Sulthanyéh , notice sur cette
villa qui paroit n'être pas
l'ancienneTigranocerte, II,
378 et 379.
Sunnet, signification de ce
mot , III , i44 î quelles
sont les lois nommées ainsi
par les Musulmans , VI ,
452.
SunnytEs , origine de cette
secte, VI , 171 ; maudissent
A'iy et les Chi'ytes , 172 ;
acharnement de ces deux
sectes , l'une contre l'au-
tre , ibid. ; érymologie du
mot sunnyte , VI , 173 ;
Nadir tente de réunir les
Sunnytes et les Chi'ytes,
X, 2i4-
S u r A T êl-Ssafât , chapitre
du Qorân ; récompense de
ceux qui la lisent; de com-
bien de versets elle se com-
pose; quand et comment don-
née au Prophète , VI , 4°^-
Surimela , rivière de Géor-
gie , II , 37.
Syah Dâunéh (graine noire) ,1
nom de la graine du chan-
vre ; manière de la prépa-
rer et de l'employer, IV, 80.
Syavech , cause de sa disgrâ-
ce près de son père Kaï-
kaoùs ; s'enfuit à la cour
d'Afrâcyâb; est tué, X, 161.
Syhhoun ( le ) , nom moderne
du Jaxartes des anciens , I ,
i3g.
Sym , signification de ce mot ,
V, 385.
Syntaxe arabe , son nom.'
(Voy. Flm èl-nahhoù et Flm
êl-Vrâb. )
Syourghal , signification de
ce mot , VI , 66.
Sy-Pareh , signification de ce
mot ; désigne aussi le Qo-
rân , VIII , 6.
Syriaque. ( Voyez Arabe. )
Syrie. ( Voyez Châm. )
Tabac ( l'usage du ) s'intro-
duit à Constantinople , tom.
II , pag. 343.
Tables de Moïse (les), étoient
faites de bois de sédrah , III,
2g4-
Tacyyrat âl- Kéoùâkéb , ti-
tre d'un ouvrage d'Al-Ken-
dy , IV , 2i3.
Tadivan, ou Tadavoun, ou
Taduan ; situation de ce
village , VIII , 453.
Tadje , nom du bonnet des
qoùrtchy ; sa forme ; V ,
3o3 , et de la thiare des an-
ciens Persans , 47^-
Tadjyk. ( Voyez Thàt. )
Tahhkan ( le lac âl- ) , reçoit
la rivière de Bend-Emyr ,
VIII, 238.
Tahmouras (Voyez Thahmoù-
rats. )
Takht , trône , dénomina-
tion de plusieurs anciens
édifices.
DES MATIÈRES.
3Ê9
édifices , II , 179 et 180.
Takht pars , monument in-
connu à l'auteur. VIII, 117.
T akh Ti Djemchyd . monu-
ment'antique , 11, 260 et 2ji.
Takhti Roustem , MU , 117
et 3g3.
Takhti Terdàt, signification
de ces mois , II , 179.
Talar, signification de ce mot,
VII , 371 ; tàlàr thavyléh ,
ix, 47i.
Talismans des Orientaux, II,
275.
Ta'lyq, nom de l'écriture cur-
sive des Persans ; pourquoi
ainsi nommée ; beauté et élé-
gance de ce caractère, IV ,
228 ; sa figure , etc. , 276 et
suivantes.
Tamerlan. (Voyez Tymoùr. )
Tanaïs ( le ) , confondu avec
le Jaxartes, I, i3g. (V. Don.)
Tandour , corruption de ten-
nour. ( Voyez ce mot. )
Tanguy , signification de ce
mot persan , X . 137.
Tapal Olsmân, défait Nadir
près de Baghdâd ; est vaincu
à son tour ; péril dans l'ac-
tion , X , 210.
Taqouym . signification de ce
mot en astronomie et en as-
trologie . IV , 35o et 355.
Taqouym êl-boldàn, géographie
d'Aboul-Fédâ , IV. 217.
Tatarie (la petite), est appelée
aujourd'hui Boukharie.YIII,
i75.
Tatars Orientaux , pays qu'ils
occupent . III . 299 ; Tatars
du Khalày ou Qatây , IV ,
390 ; les Tatars de l'armée
de Nadir reçoivent l'ordre
d'égorger les Persans , X ,
214.
Taubéh . signification de ce
mot, VU. 154.
Tome X.
Tauryz, époque de la fonda-
tion de cette ville , II . 333 ;
détruite par un tremblement
de terre ; sujette aux inon-
dations , 337 ; renversée de
nouveau par un tremblement
de terre. 338 ; un nommé
Ferhâd Pàchâ y bâtit une ci-
tadelle, 342 ; prise par chah
A'bbâs, 343 ; reprise parles
Turks , ibid. ; actuellement
au pouvoir des Persans, iâ. ;
raisin de Tauryz , III ,
339 ; sa population , X ,
38 1.
Tchachinendéh, roide Perse ,
surnommé Séri - Buzurg ;
signification de ce mot, X ,
182 ; cause singulière de sa
déposition , X, i83.
Tchah - Talkh ( kàrvân-sérâî
de ) , VIII . 468.
Tchaldéroun (célèbre bataille
de ) . II , 34o.
Tchapqoi'N. coureur, II, 19g.
Tchechen nyloufàr , fête du
nénuphar , VI, 494-
Tchechm - Pénah et tchech-
mâroù , voile . II , 232.
TchechmÉhi Zenguy ( fon-
taine de l'Ethiopien), VIII,
4°7-
TcHÉHARbâgh, allée d'Ispahân;
signification de son nom ;
son étendue ; ses embellisse-
mens , V III , 21.
Tchkhel maqâm. signification
de ces mots. VIII . 420.
Tchfhel minâr , est la même
ville que Persépolis, VIII ,
246.
Tchéeaungiïéraun , significa-
tion de ce mot , VII . 893.
Tchénar . nom du platane
en persan, Mil, 167.
Tciiers. nom du pollen des
fleurs du chanvre . IV , tfo.
TcHlN , quelles provinces dé-
Aa
376 TABLE
signées sous ce nom. IV, 3go.
Tchintz . étoffe, I V , 4-
Tchoi'ltry. hôtelleries du Car-
nalic , II. 147-
Tchourekdjy bàchy , charge ,
V, 35a.
Tchungh - FÈN , signification
de ce mot , IV, 3g4.
Tciiyn ykec YD jy bàchy, charge,
V.35<>.
Tebryzy. (Voyez Raisin. )
Tédouyn . tilre d'un ouvrage
sur Qazwyn , II , 3q4 , et
VIII , 216.
TÉGHoirni , fleuve de Mingre'lie,
I, i56.
Tégouri ( Voyez Têghoury. )
TÉHAM ah, province ; pourquoi
nommée ainsi , Vil. i56.
Tchani tskhali , branche de
l'Engoùr . I . i56.
Tekyeh , signification de ce
mot , VII . /t73.
Telkhys àl-àtsâr oùa'djâïb-êl-
mc'lik èl-qahâr, \ III. 164.
Temett'u . signification de ce
mot, VII , 2i3 et 214.
Témoudjyn , ou Djenguyz-
Khàn ; époque de sa naissan-
ce , II , 372.
Temour qàpoù. (Voyez âaâ
èlàboitâb. )
Temps de l'ignorance , quel
temps ainsi nommé par les
Arabes , VI , 189.
Teihtem , philosophe indien ;
son voyage en Grèce , IV ,
190.
Temyn , nom que les Turks
donnent à une ancienne
monnoie de France , I, i3.
Tenk Delaun , signification
de ces mots . VIII . 4g3.
TENNOUR , élymo ogie de ce
mot ; ses significations chez
les Egyptiens et chez les
Turks . IV-, i3g.
Teqy . signification de ce mot
arabe , Y III , 14.
Terenbje. ( Voyez Nàrendje. )
Terva , ancienne ville d'Ar-
ménie , II . 168.
Te sséddouq àngoùchtéry,
époque de cette fête. IX. 45.
Tessouour, nom des recueils ,
de protocoles et de formules ,
III , 424.
Tètes rouges . sobriquet des
Persans. ( Voyez Persans. )
Tétragrammaton. ( Y oyez
Jehova. )
Tezkérét-el-Cho'ara. (Voy.
Daulet-Chah. )
Thab , rivière , VI . 142.
Thabaristaun, signification de
ce nom de province ; sa si-
tuation . IX . 400.
Thahaun. bourg, aujourd'hui
Ferhh - âbàd . a changé de
nom sous A'bbàs, 111 , 278.
Thaherydes , époque de la
naissance et de l'extinction
de cette dynastie . X, i85.
THAHMASPler. succède à Ismaïl
son père ; en quelle année ;
son règne moins glorieux est
plus long ; il perd plusieurs
provinces ; prince sans cou-
rage et sans capacité ; il
meurt de poison. X, iyi.
Thahmasp II, nereconnoit pas
l'abdication forcée de son
père ; prend le titre de chah ;
se retire à Qazwin , et en
est chassé par les Afghans ;
il fixe sa résidence à Tauryz ;
X, 204 ; manque l'occasion
de remonter sur le trône de
Perse ; sa foibksse ; il tourne
ses armes contre ses sujets;
attaque des Russes et des
Turks contre les provinces
qui lui restent , 2o5 ; pertes
qu'il éprouve de leur part ,
206 ; concession qu'il leur
fait de peur de tout per-
dre ; apparition de Nàdie-;
il accepte ses seniecs; les
DES MATIÈRES.'
37»
affaires changent de face ;
succès consécutifs ; il rentre
dans Ispahàn , 207 et 208 ;
marche en personne contre
les Turks; les bat ; est défait
deux fois ; signe une paix
honteuse ; fratricide ; if est
dc'posé par Nadir ; son exil;
ironie sur le choix du lieu
où on l'envoie , 209.
Thahmourats . on lui attribue
lafondationd'Ispahân. VIII,
i44» il ne bâtit , selon d'au-
tres , qu'une portion de
cette ville, i^S ; époque à la-
quelle régnoit sa dynastie ,
iùid. ; il fonde Babylone et
Ninive ; son goût pour les
arts; se revêt le premier
d'une armure ; ses succès ;
son surnom , X , i58.
Thaïf , notice sur cette ville ,
vil , rf&
Thalaq, répudiation, II. 2.3g.
Thaleb e'im . signification de
ces mots . IV , 198.
Thaman. ( Voyez O'tsmdn. )
ThaoitaF , procession des pè-
lerins autour de la Qa bah ;
dérivation de ce nom , VII,
217.
Thaous-KhaitnÉH , significa-
tion de ces deux mots , VII ,
Thaouyleh. ( Voyez Tha-
pyleh. )
That ou Tadjyk , nom des ha-
bitans aulhoctones de la
Perse; leur origine; leurs
occupations , X , 240.
Thavl Baz , espèce de tam-
bour; son usage III , 397.
Thawleh , remarque sur lo-
rigine et la signification de
ce mot , V , 457 , et VII ,
3y 1.
Thehran . notice étendue sur
cette ville , VIII , 162 et
suivantes; magnificence de
la cour de Théhrân , X
, , 236'
Thehran . autre que la capi-
tale actuelle de la Perse ,
dans les dépendances d'Is-
pahàn , VIII , 169 ; existoit
dans le neuvième siècle de
J. C. , 170.
Thef.es M , origine de ce mot
arabe . IV , 43g.
Théimouraz . le même que
Thahmourats. (Voy. ce mot. )
Theodosia . un des anciens
noms de KafTà . 1 , 12b et
128. ( Voyez Kaffâ. )
Thoghra , signification de ce
mot turk , II . 97.
Thoubur (â!-). ( Voyez Ca-
ractères d écriture. )
Thocr \ ly Beyg , fonde la
dynastie du Mouton-Blanc ,
X , 186 et 187.
Thous . ville abandonnée pour
Mechehed, III. i33 : sa mine
de turquoises , moins riche
que celle de Nychâboùr, 36o.
Tibs . fort , assiégé par les Af-
ghans ; AlyMerdànkhân est
tué sur ses murs ; mérite de
cet officier . X , 217.
Tiflvs , différentes orthogra-
phes du nom de cette capi-
tale de Géorgie. II , 73 ; sa si-
tuation et sa description . ià.
et 74 ; ravages que la peste
y exerça en 1770 , 75 ; in-
dustrie et commerce des ha-
bit ans . ibid. ; noms des
églises et mosquées de Tiflys ,
78 et 79.
Tigrane , roi d'Arménie , II ,
38o.
Tigr akocerta . remarques
sur le nom et la fondation de
cette ville ; conjectures sur
celle à laquelle elle a fait
place , II , 38o.
Tigre. ( Voyez Touz. )
TlH. ( Voyez Coing. )
A a 2
37a TABLE
Tilym , sullhân des Ouzbeks; Touster , le même que Œoc:
bat les Persans complète-
ment , X , io,4-
Tiridate , roi d'Arménie ;
son avènement au trône ,
II , 180.
Tiridates , prend le nom
d'Arsaces ; nom que lui
donnent les Orientaux; du-
rée de son règne ; sa dé-
faite ; fuit chez les Scythes ;
rentre dans ses états ; prend
la Médie ; sa mort , X , i65.
ToGHROUL Beyg • ses conquê-
tes sur les Ghaznévydes, X ,
i85 et 186.
Tohhfeh - 1 - Samy. ( Voyez
Sàm-myrzà. )
Tombeau de Hiiàfiz à Chyrâz,
VIII, 124.
Tombeaux sacrés , II , 4^5.
Tombeaix de Mohak , VIII ,
462.
Topdjy bâchy , attributions
de cette charge , V , 3i3.
Toqdjy , nom d'une porte
d'Ispahân , VIII . 122.
Touchmal bâchy . charge ; ses
attributions . V. 349-
Touhhyyd, profession de foides
Musulmans touchant l'unité
de Dieu ; ét\mologîe de ce
mot, VII, bg.
Touman , valeur de cette mon-
rioie du temps de Chardin ,
II , 202, IV. i85. 186. 3«4.
Tour , bis de Férvdoun ;
royaume qui lui échoit en
partage , 111 , 260.
Toura , rivière de Sibérie ,
III , 261.
Touran . autorité de ses rois ,
III , 260 ; doutes sur l'éty—
mologie de ce mot , 261.
Toi'Ran Dokht. ( Voyez Poù-
ràn Do h ht.
Tours . bâties dans Ispahân
avec les crânes des habitau» ,
VIII, i55.
chter. ( Voyez ce dernier
mot. ) VI , 144.
Traditions orales, II , 275.
Traités de paix avec les Mu-
sulmans . nommés capitula-
tions ; pourquoi , VII. 6g.
Trajan , fait la guerre à Chos-
roès premier roi des Par-
thes ; réduit l'Arménie en
Erovince romaine ; démem-
re la Parlhide , X , 170.
Tribus de Perse , leur division
en quatre classes ; portent le
nom des langues qu'elles
f>arlent ; quelles sont ces
angues , X , 242 et 243.
Tributs , non réglés en Perse
sous le règne de Cyrus et de
Cambyse , V, 3g6.
Trinité des Hindous expli-
quée , VI , 18g.
Tsa'aleby , Jurisconsulte , V,'
2.
Tskhali , signification de ce
mot géorgien , I . i56.
Tsouban , fils d'Ibrâhvm.
( Voyez Dzoùl-noùn. )
Tsulutsy . caractère d'écri-
ture arabe ; pourquoi ainsi
nommé ; pour quel objet
employé . IV , 277. (Voye»
Caractères d'écriture. )
Tufenkdjy , notice sur ce
corps de troupes . V. 3o5.
Tukhmchems . nom d'une es-
pèce d'abricot , III , 34i.
TcKHMimurgh. (Voyez Œufs.)
Tulipe . noms des différentes
espèces, III , 3^7.
Turban , nom qui lui est
donné parles Persans. IV, 7.
Turchvdjy bâchy . titre d'm
ne charge , V, 353.
Turk , avantage de cette lan-
gue ; parlée en Perse , IV,;
238.
Turke ( langue ) , nom de la
plus nombreuse et de la plus
DES MATIÈRES;
3?3
brave classe des nomades de
Perse , X , 242 ; ses divi-
sions , ibid.
Tcrks , nommes aussi O'ts-
mânly ; courte notice sur
leur histoire , IV, 38g ;
prennentet saccagent Baeh-
dâd , V, 3i4. * *
Turner (le colonel) , son Voya-
ge to Tibet , cité , VIII . 75.
Turquoises (mines tle ) , lieux
où elles se trouvent ; moyens
de les exploiter , III , 36o.
T Y m o u r Lenk ; Tymoiir le
ioiteux ; sa naissance , ses
conquêtes et sa mort. II,
37a ; distribue des fiefs aux
savans de sa cour , VI , 66 ;
son invasion en Perse favo-
risée par les querelles théo-
logiques ; il prend lspahân ;
massacre 70,000 châféytes ,
VIII. i55; disperseslesdyna—
ties ilkhânyenne et moclhaf-
féryenne , X , 186 ; visite
le cheykh Sséfy ; présent
qu'il lui fait , 188.
Typographie. ( Voyez Art ty-
pographique e\ Imprimerie , et
tome X , 383.
U
Uchaun . quelle plante ainsi Ussun Cassan. ( Voyez Hhd-
nommée , t. VI , p. 420. çan Oitzoùn. )
Unitaires ( la secte des ) , Utch-Klycyéh , autre nom
II , 46° \ existoit chez les d'Echs-Miazin , II , 171 , et
Arabes avant Mahomet , X . 3gi.
VI, 189. Uzbek. ( Voyez Vuzbeh. )
V
Vah , signification de ce mot
qopthe , /. VI , p. 260.
Vailland (Foy) , sou historia
Arsacidarum citée . 4DO et
suivantes; il est moins exact
que M. Visconîi . X . 46 I.
Vakyl. ( Voyez Vêkyl. )
Valarsapata , la même ville
Îu'Eryvân ; sa fondation ,
I , 168 et 169.
Valerien ( l'empereur ) , fait
prisonnier par Châpoùr ,
roi de Perse , X , 173.
Valy et vâlyy , différence im-
portante qui exisle entre ces
deux mots arabes , II , 112.
Vàiuk. ( Voyez Banians. )
Vannes en bois ( espèces de ),
construites dans le fond de
la rivière ; pour quel motif,
VIII , 92.
Varanes. ( Voyez Béhràm. )
Vekyl. signification de ce mot,
IV. 166.
Vely. ( Voyez Vâly. )
Vend ( àl- ) , situation et par-
ticularités de cette montagne,
Il . 38S.
Vendredi , célébré chez les
Musulmans , VI , 219.
Ventidius , général romain,
défait Orodesroides Parthes;
obtient le triomphe j en quel
temps , X , 168.
7*
TABLE
ouvrages qui eu traitent . X ,
Voile de la mariée - II . 234-
VoLAGAt.ES. est ['ancien mot
Vénus - Urvmie , sons quel
nom adorée des Arabes ,
VI . 219.
Ver qui se forme dans le corps .
et qui fait mourir quelquefois
ceux qui en sont attaques ;
fiarlicularitcs sur cette ma-
adie . sa cause . son remè-
de , VIII. 473.
Vers , comment nommes en
arabe; lesnouisde.-. partiesqui Volga (Voyez Dan.)
le constituent relatifs à ceux VoLOGESES ltr . s'empare
des différentes parties de la
}>aitbe balatchi ou balatcha,
I. 385,
Voleur , ce titre ne déshonore
pas en Orient; mo^en em-
ployé' dansl'Indepour n'être
pas vole' . Y . 263.
tente des Arabes. V , i3o :
explication et rectification de
deux vers persans . IX . 5oi.
Vetyreh. ( \ oyez Oùi/r. )
Vezyri moùqoufât . attribu-
tions de cette charge ; sa
division en deux autres par
Soleûnân chah , V , 249 et
suivantes.
Vichnou Sarmâ , cite , VIII ,
218.
Vie future (la), n'est indique'e
dansaucundes livres authen-
tiques de la Bible , VI ,
191.
VriGMES de Ge'orgie (le>). pro-
digieusement abondantes ,
II. 39.
V11.LOTTE ( le père ) , auteur
de
l'Arménie ; ambassades de
ce prince à plusieurs empe-
reurs romains ; e'pocpie de
sa mort ignore'e ; conjecture
à ce sujet . X . 169 et 170.
VologÈses II , époque de son
avènement au trône des
Parlhes; prend et perd l'Ar-
ménie ; estdétrôné et recou-
vre le sceptre, X . i7oeti7i.
Vologeses III . son alliance
avec PesctnniusNiger lui est
funeste ; sa capitale saccagée
parles Romains ; il recouvre
une partie de ses provinces ;
meurt ; dure'e de son règne ,
X. 171.
Vologesocerta (ville de Vo-
logeses) , opinion sur sa fon-
dation . Il . 385.
d'un Voyage en Turquie et Vonones Ier, se rend odieux
en Perse . II . 328. aux Parthes . est ebasse' par
Vin , nombre considérable de eux ; cause de leur inimitié ;
mots arabes employés à le est assassiné . X . 169.
désigner ; remarque à ce su- Vonones II . X . 169.
jet . IV , 244. ( Voyez Vour , signification de ce mot
Chyrâz. ) turk , VU, 3io.
Visconti ( M. ) , son Icono- Vyaça . personnage des temps
graphie préférée pour l'his- héroïques chez les Hindous ,
toiredes Arsacides aux autres III, 33.
w
WahABYTES (les) . prennent
deux fois la Mekke , et
la pillent , tom. VII , p:
i73.
DES MATIERES.
Y
375
Yaïla . ou yaïlâq . habitation
d'été , tom. II . pag. 286.
Yahhya. ( Voyez Mourdàd. )
Yahhya ( A'bdoùl Hhamyd) ,
célèbre écrivain , IV. 249.
Yahhya . qâilhy . condamne
et proscrit le mariage tem-
poraire , II , 223.
Ya'qoub ben Ishhàq âl-kendy,
étoit un des astronomes de
Mâmoùn . juif d'origine ;
ses ouvrages . IV, 2i3.
Yaqoct . pierre précieuse ;
d'où tirée , III , 365.
Yaqotjt ben A'bd-âllah (Aboù
êl-Dourr ) âl-Most'assémy ,
célèbre écrivain ; temps où
«1 vécut; présumé auteur du
caractère yàqoùty , IV, 25o.
YaQO'JT (Chéhâb èd-dyn Aboù
A'bd - âllah ) . notice sur
la vie et les ouvrages de
cet auteur , VIII , 372 et
373.
Ya'rab , père des Arabes de
l'Yémen , IV , 25i.
Yas . surate du Qorân ; dou-
te sur le sens de ce mot;
récompense de ceux qui lisent
cette surate , VI , 4^8.
Yasmyn. ( Voyez Jasmin. )
YÉçan. fdsou parent de Chàh-
Mabboùl , fonde la dy-
nastie des Yéçânyens; est un
des plus célèbres prophètes
de son siècle ; signification
de son nom , X . i55 et i56.
YÉçan Adjam , dernier mo-
narque de la dynastie des
Yéçàniens : malheurs qui
suivirent sa mort . X , i56.
YÉ^anyens, rois de la dynastie
deYéçân. X. i55.
Yfçaoul. (Voyez Ssohhbet't yc-
riioùl. )
Yéhoudyyéh , ville ; son ori-
gine , VIII, 147 ; bâtie en
terre , 148 ; c'est la ville
d'Ispabàn. 16. ,X,i87eti8g.
Yémen , nom de l' Arabie-
Heureuse; pourquoi nom-
mée ainsi , Vl , i3g.
Yezd , ses grenades , III ,
342; ses étoffes . IV, i63 ;
est une des anciennes villes
de la province de Fàrs, VIII,
364.
Yezd-Khast , VIII. 2o5; di-
verses interprétations de ce
mot, 206 ; sa prononciation ,
207.
Yezdan , signification de ce
mot ; étoit sur les médailles
des Sâçànydes , etc. , VIII,
364.
Yezdedjerd Ier, ses cruautés ;
ses belles sentences, X , 1767
sa conduite envers les chré-
tiens: époque de sa mort, 177.
Yezdedjerd II . mérite le
surnom d'ami du soldat; fait
la guerre aux Grecs , X ,
177; durée de son règne. 178.
YezdedjerdIII, est élevé dans
le hharem de Khosroù Per-
wyz ; raison qui l'en fait
chasser , X , i83 ; on le tire
de l'obscurité après la mort
de Férakh— zâd ; il est cou-
ronné ; perd une partie de
l'I'râq a'djein; Madâïn lui
est enlevé ;il cherche son sa-
lut dans la fuite ; ne possède
plus que le Sedjistan ; Je
perd et se cache ; est assassi-
né ; époque desainort, 184 ;
il laisse un (ils, ibid. (noie.)
Yezdedjerd , commencement
de l'époque de ce nom , IV ,
376 TABLE
Yezdekhast , cruautés que
Zékyr khân exerce dans
cette ville ; elle est menacée
par sa fureur d'une destruc-
tion totale , X , 220.
Yezdy , nom donné aux anciens
Guèbres ; pourquoi , VIII ,
364-
Yoguis. ( Voyez Ssoùfys- )
Youaqyt fy i'Im êl-moùâqyt ,
poëme , IV , 21 5.
YouçouFou Zouléikhâ, Joseph
et Zulikha, poè'ine ; ce sujet
traité par plusieurs poètes ,
Djàmy obtient la palme , V,
i37.
Youm èl-tervyyah, quel jour
s'appelle ainsi, et pourquoi f
IX, 7.
Yoiz . nom commun à plu-
sieurs bètes féroces , III ,
398.
Youz-Bachy. ( Voyez Yuz~
Bàchy. )
Y v z âltùn, monnoie turke ,
IV, 186 ; sa valeur . ibid.
Yitz-Bachy , signification de
cesmots, V,3i4et VIII , i33.
Yuzbek , au Uzbek . nom des
Tatars du Mâouàrà âl - Nà-
har ; jouent un rôle impor-
tant du temps de Tamerlan;
opinion sur leur origine ,
11 , 37i.
ZABAoi'R(âl-). (Voy. Caractè-
res a" 'écriture. )
Zadeh Kaùser imam Dja'fer
( le fils du roi ) , lieu de sa
sépulture ; ses miracles ,
tom. VIII , pag. 226.
Zahyr éd - dyn ( Khôdjah ) ,
entoure Sàvah d'une mu-
Taille . Il , 409.
Zalzer chasse Afrâcyàb de la
Perse , et met Zou sur le
trône , III , 260 . X . i5g.
Zamaspes. (Voyez D/amâsp.)
Zayendéh. ( Voyez Zcndèh-
roitd. )
Zebd . zubd , zubdéh et zo-
béïdéli ; discussion sur le
sens de ces différens mois
arabes , H . 333.
Zéïn âl— a'bédéïn ( imâm Zâ—
déh ) , fils de Hhocéïn ; sa
mort . Vltl , ig.
ZÉïTouM ( o'ivier ) , très—gros
dans le Dyâr-Bekr, et pour-
quoi . II. 345.
Ziy.YH Khàu ; son naturel fé-
roce ; prend Cbyrâz ; mas-
sacre les officiers qui défen-
dent cette ville . X , 21g ;
marche contre A'Iy Mou-
râd ; cruautés qu'il commet
à Yezdekhast; veut faire ra-
ser la ville ; est massacré
dans sa tente ; son corps est
mis en pièces , 220 ; diffé-
rens points de vue sous les-
quels il est considéré par
MM. Franklin et Scott-Wa-
ring , ibid. et 221.
Zekrb , s'irnom de Mohham-
i!). (I ! ârj ■ VIII . 94.
Z- mzeTh . puits célèbre : fraî-
cheur de son eau , réputée
bénie par les pèlerins mu-
sulmans . Nil, 178.
Zeman-Chah . souverain Af-
ghan; sa résidence. 11.348.
Zen AH A , appartement des
femmes. Il, 3
Zend . ancien idrôme de la
Perse ; ses rapports avec les
langues européennes, VI K
DES MATIERES.
255; avec le samskrit ; est la
plus ancienne langue que
l'on connoisse , ibid , 258;
son alphabet s'écrit de gau-
che à droite , ibid. , 261 ;
aute'rieur au pehlevi. selon
M. Anquetil ; doutes à ce
sujet , ibid.
Zend-Avestà. opinion sur cet
ouvrage , IV . 260 ; remar-
que sur le Zend-Avesta et
le Pâzend . VIII , 324.
Zendeh-Roud, cours et parti-
cularite's de ce fleuve , VII,
276 ; étymologie de ces dif-
fe'rens noms , ibid. , X ,
3go.
Zendjan , notice sur cette
ville, qui donne son nom à
une rivière . II , 3y3.
Zendjan , rivière ; son cours ,
II , 373.
Zenguy , fleuve d'Arménie;
son cours , Il , 167.
Z E R mahhhoùb , monnoie
d'Egypte; sa valeur, IV,
i85.
Zerandje, ville : est la même
que Zerink , V, 120; suc-
cède à Ram; paroit être le
pays des Zérangèens ou D ran-
ges . V. 121.
ZÉrangÉens (les anciens) , oc-
cupoient le Sedjeslân , V,
122. ( Voyez Zerandje )
Zérath. ( Voyez Serâth. )
Zératouciit. ( Voyez Zer-
docht. )
Zerba^t , est le nom du bro-
card ; composition de ce
mot , IV . i52.
Zerbait khalâï, étoffe de la
Chine septentrionale, III,
35i.
Zerdéii. montagne, VI , 276.
Zebdocut. ;i iro^tsous le règne
de Kichtasb , dont ii gagne
la faveur . X , 102. (S oyez
Zcroasire. )
Zérguer bàchy , titre d'une
charge , V , 354-
Zernykh . drogue employée
par les Persans pour s'e'piler;
de quoi composée , V. igg ;
danger de son usage, ibid.
Zerrab bàchy , directeur de la
monnoie . V , 354-
Zéryn-Roud. ( Voyez Zen-
deh-roud. )
Zikr . prière. (Voyez Dzettr. )
Zirafah ( giraffe ). III, 38i.
Zobéïdeh khâtoùn . femme du
khalvfe Ilàroùn â!-Rachyd ,
II . 333 ; fonde pluvîeurs éla-
blissemens utiles, ibid, et la
ville de Kachân , III , 7.
Zohhak , détrône Djemchyd
et monle sur le trône ; ses
cruautés ; est chassé , X ,
i58.
Zoroastre , réforme la reli-
gionde Houcheng, IV, 25g;
ses ouvrages perdus , rem-
placés par une compilation
d'un Destour: imposture des
Guèbresà ce sujet , IV, 260 ;
vi ai nom de ce législateur,
VIII. 371 ; comme ut se sont
formés les différens noms
qu'on lui a donnés; lieu et
époque de sa naissance par
conjectures , ibid. et suiv.
Zou mis sur le trône de Perse
par Zalzer ; n'est guère roi
que de nom , X . i5g.
Zou-Hiu'leÏféh . ville , sa si-
tuation et ses particularités,
VU , ai5.
Zubbad , Zébâd et Zubbâdy;
différentes signifie., ions de
ces mots , IIl , 32Î3.
Zyaret , signification de ce
mot ar ibe II '.pfo.
Zyaret Nainéh ( livre de Visi-
tation ) titre d'un ouv ,
II. 426.
Zydje , ce mot d sî-
gue. les ' ibles astrottomi-
TABLE DÉS MATIERES.
ques; sa signification primi-
tive a passé dans le grec du
moyen âge. IV , 204.
Zydje Aboù Hhanyfah de Dyn-
ver ; ses tables astronomi-
3ues; temps où elles furent
resse'es . IV , 317.
Zydje Châhv , tables astrono-
miques abrégées de celles
de Nassyr èd-dyn , IV, 210.
Zydje Iylkhâny , tables astro-
nomiques ; par qui abrégées ,
et sous quel titre , IV . 210 ;
qui est-ce qui en étoit l'au-
teur , IV , 204.
Zydje Mâmoun , tables as-
tronomiques de Màmoùn ,
IV, ai3.
Zydje Mélik- Cbâby . table»
astronomiques; à quelle épo-
3ue , et par qui elles furent
ressécs . IV, 210.
Zydje Pàdchâhi Kliàqàuny. ta-
bles astronomiques ; pour-
quoi ainsi nommées; sont les
mêmes que celles appelées
Zydje Iyikhâny , IV . 210.
Zydje Sulthâny , nom des ta-
bles astronomiques d' Oloùgh
Beyg ; en quelles années ter-
miné es; astronomes employés
à les dresser , IV , 206.
Zyndar Bârliy . titre d'une
charge , \ , 365.
Zyr-Djamah , nom d'un vê-
tement , IV , 4
FIN DE LA TABLE.
CORRECTIONS ET ADDITIONS
POUR LES NOTES DE L'ÉDITEUR,
TOME PREMIER.
Page 1 83 , ligne dernière , 3 lieues de Turkie , lisez :
3 villes de Turkie.
Pag. 3 2 g , note (i), ajoutez : le czar ou souverain
actuel d'Imirette se nomme Salomon Arkhilovitch
d'Imirette. Il règne sur 20,000 familles d'indigènes,
d'Arméniens et de Turks. Son palais est une maison
en pierres de taille , d'un seul étage , assez délabrée.
Ce czar s'est reconnu vassal de la Russie. Voyez le
calendrier de Saint-Pétersbourg , pour l'année 1810.
Pag. 337 ( note ). Hhucéïn Hhaçan , lisez : Hhaçan ,
Ouzoun , et voyez ce mot à la table des matières.
Page 422 , note (1). Arrien parle d'un temple et
non d'une statue , lisez : Arrien parle d'une statue et
non d'un temple , etc.
Page 448 , ligne 1 o, à la droite , lisez : à la gauche,
suivant une note manuscrite de d'Anville.
TOME II.
Page 1 34 , ligne dernière , ajoutez en noie : le mois
38o corrections'
zoùl-qa'dch io83 de l'hégire, répond aux mois de fé-
vrier et mars 167 3.
Page 1 44 » ligne première, ajoutez en note ■ M. d' An-
ville remarque dans une note manuscrite que la route
indiquée ici ne pouvoit se diriger vers le nord-est. Il
demande s'il faut lire au sud-est , ou du nord-est au
sud-ouest.
Pag. i45, planche XVIII, lisez : planche VI.
Pag. 1 65 , lign. 1 o , ajoutez en note : M. d' An-
ville croit qu'il faut lire 4°° au lieu de 4l° |5*«
Pag. 1 66 , lig. 9 , ajoutez en note : M. d' An-
ville pense que le lac d'Iryvân, au lieu d'être au
N. O. , devoit être indiqué au N. E.
Pag. 166, ligne dernière , effacez ces mots : « qui
s'appelle aussi lac d'Andjych et lac de Van. » M. La-
pie m'a fait observer avec la justesse qui caractérise
toutes ses remarques et tous ses travaux , que le lac de
Vàn est à 3o lieues vers le sud-ouest. Je n'ai pas
voulu faire disparoître cette erreur par un carton ,
pour ne pas me priver du plaisir de rendre à ce savant
géographe le témoignage public de reconnoissance et
d'estime que je lui dois.
Pag. 232 , note ( >) , Nychân , lisez : Nychân.
Pag. 236 , note , 1037 , lisez : io38.
Pag. 252 , Seljouqydes , lisez : Seldjouqydes.
Pag. 296 , lig. 1 o , sud ouest, lisez : sud-est, suivant
une note manuscrite de d\4m'ille..
Pag. 3 00 , lig. 8 , ajoutez en note , au lieu de nord ,
M. d'AiiYillc croit qu'il faut lire sud.
ET ADDITIONS. 38ï
Pag. 3i5, lign. i5, nord ouest , lisez suivant l'o-
pinion de M. d'Anville, du nord-ouest au sud- est.
Pag. 3i6, 1 526 et 1 52^ , lisez : 1 '626 et 1 827.
-Ptfg. 338, ajoutez à la fin de la note : Je crois pou-
voir affirmer que la population de Tauryz est mainte-
nant de 40 à 5o,ooo âmes.
Pag. 35 7 , lign. i5 , ajoutez en note: Le 2 de ssefer
1084, répond au 19 mai 167 3.
Pag. 36g, lign. ire, ajoutez à la note : Ardebyl
n'est qu'à cinq petites lieues de Tauryz : M. Jaubert
et A'skery khan , ambassadeur du roi de Perse en
France , donnent pour cette distance de 36 à 4o lieues.
Pag. 370 , Ghalderoun , lisez : Tthalderoùn.
Pag. 3g2, lign. 1 1 , 62 , 35' de latitude, ajoutez en
note : 36 , n ' , suivant M. Beauchamps.
Pag. 3g7 (2), ajoutez : Des renseignemens sur
l'exactitude desquels je puis compter, m'apprennent
que Qazwyn ne renferme pas maintenant plus de
25,ooo âmes.
Pag. 3g8 (4), le vézyr Ssedr êd-dyn , ajoutez: qui
suggéra à Kaï-Khâloù - Khân , empereur Moghol du
nord de la Perse l'idée de créer des papiers-monnoies ,
à l'imitation de ceux de la Chine. C'est dans ce dernier
royaume que cette déplorable ressource fut imaginée.
Voyez mon Mémoire sur les papiers - monnoies des
Orientaux, t. I, V, p. ii5 des Mémoires de l'Institut
national, classe de la littérature et des beaux-arts.
.Voyez aussi ma note , tome IV , pag. 2 1 8 de ce Voyage.
382 CORRECTIONS
Pag. 4°6 (*) , pag. 4<9) Usez : pag. 458.
Pag. 427 (*), surnommée , lisez : surnommé.
TOME III.
Pag. g , lign. dern., passime et gdes , lisez : passhn
et ci-dessus.
Pag. 3-29 (1) , en 1 6g3 , lisez : en i5t)3.
Pag. 3go , ajoutez à la fin de la note : Le savant
Michaelis pense que les oiseaux chasseurs de saute-
relles dont il s'agit ici sont les schucides de Pline, His-
tor. nat. lib. , cap. XXVII. {XXXIX) , et il fait hom-
mage de cette découverte au révérend Rathlef, auteur
de YAcrido Theologia. Forskal nomme cet oiseau turdus
seleucis , grilly vora ; ce nom indique que c'est une
espèce de grive qui mange les sauterelles. Il en vient ,
dit ce naturaliste , un grand nombre à Alep , tous les
ans , aux mois de juillet et d'août : le cri tr-tr qu'ils font
entendre au loin leur a valu le nom de turdus de la part
des anciens. Cet oiseau , que plusieurs naturalistes
ont regardé comme fabuleux , est nommé sèmermas
en arabe : les Persans , prononcent sêmermogh.
Le sémermog n'est pas originaire de Mossoul ni
d'Alep. Les Arabes vont le chercher dans le Kho-
râçân, avec de grandes cérémonies. Quand les sau-
terelles se multiplient au point de donner des in-
quiétudes pour le sort de la récolte , le gouverneur
envoie des personnes dignes de confiance à une source
voisine du village de Samaroun, dans le voisinage de
Mcchehed, au milieu d'une plaine environnée de mon-
ET ADDITIONS. 383
lagnes. Ils emplissent d'eau de cette fontaine une caisse
goudronnée dont ils ont eu soin de se munir; on apporte
cette caisse avec des précautions trop minutieuses et
trop multipliées pour être racontées ici. Les habitans
croient que lesémermogsent cette eau et ne quitte pas,
la contrée tant qu'il en reste une goutte dans la caisse
qu'on dépose religieusement au milieu de la mosquée
du neby Djourdjys ou prophète Georges. Voyez Lex
Mosaïca, Deuter. XXII, 67 , ex historié naturali et
moribus /Egyptiorum illustrât a, pag. 96 , 100 , 1 1 3. —
1 1 5 du Syntagma dissertationum de J. D. Michaelis ,
Description de l'Arabie, par M. Niebuhr, pag. i53
et 1 54 9 édit. de Copenhague; Descriptio animalium,
aïium, etc. quœ in itinere Orientait observait P.Fors-
kal , etc. , pag. 4 et 5.
TOME IV.
Pag. ir% planches XXX et XXXI, lisez : XX
et XXI.
Pag. 72 (*), 4* nedwâdjy, lisez : Newâdjy.
Pag. 90 , note. Les vœux que j'ai exprimés dans
cette note pour la prospérité des presses de Constan-
tinople ont été déçus , et étoient même superflus à l'é-
poque où je les consignois dans cet ouvrage. Le 1 7 no-
vembre 1 808 , les janissaires mirent le feu aux ca-
sernes des nouvelles troupes nommées Nizâm djedyd ,
aux manufactures et à l'imprimerie : voyez pag. 9 de la
préface que j'ai ajoutée à la Diatribe de Séïd Mousta"
384 CORRECTIONS
plia sur l'état actuel de l'art militaire , du génie et des
sciences à Constantinople , imprimée dans la nouvelle
typographie de Scutary, etc. réimprimée d'après V édition
originale avec quelque notes, etc. etc. Paris 1 8 1 o . in- 8°.
Pag. 170 (-2). Chardin évalue ici le toùmân à 5o
pièces de 1 8 sous ou 4^ fr. ; et quelquefois il l'a
évalué à 42 fr« Le toùmàn peut avoir varié de va-
leur pendant ses deux voyages en Orient.
Pag. 256 , lign. 1 4 , Usez : Mahàbàd au lieu de Mo-
hâbàd. Aux rapprochemens que j'ai indiqués dans cette
note entre les anciens Hindous et les anciens Persans,
j'ajouterai l'observation suivante : « Le roi de l'an-
tique dynastie persane des Peychdàdyens s'appeloit Mé-
noulcheher. Il est aisé de reconnoître dans la première
moitié de ce nom celui qui est commun à l'un des plus
grands législaleurs de Tlnde , ainsi qu'à ses treize
successeurs , et ensuite le mot samskrit kchetri , guer-
rier, militaire, noble : de ce dernier mot est dérivé
Jcchetria , le nom de la deuxième caste ou tribu des
Hindous. Les Persans modernes , dont l'organe se prête
difficilement aux prononciations rudes, ont fait de ce
nom chehrydr , noble , grand , puissant , potentat ,
monarque.
Pag. 264 (2) âlyf, lisez al if.
TOME V.
Pag. 242, lign. i5 , ajoutez en note à la fin de la
phrase : VoyeziThévenot, tome 111 , livre II, chap. 2.
Pag»
ET ADDITIONS. 385
Pag. 243 , lig. ire, après Abas II, ajoutez en note :
ïl faut lire ici chah Sséfy Ier, comme le remarquent
très-judicieusement les auteurs de l'Histoire Univer-
selle , édit. in-40. , tome XVIII, pag. 217, note.
Pag. 244i lig- 6, après chalsmaïl Codubendé , ajou-
tez en note : C'est encore ici une erreur de notre voya-
geur, qui auroit dû écrire chah Mohhammed Khodà-
bendèh , qui passoit en effet pour avoir été aveuglé avec
une lame d'airain rougie au feu. Voyez ma Notice
chronologique, tom. X, pag. 192 et ig3.
Pag. 2y 1 et tom. VIII, pag. 1 4-5. La Notice chro-
nologique de la Perse que je cite à la fin de la note ,
devoit être en effet placée au commencement du pre-
mier volume de cette édition ; mais l'étendue que j'ai
donnée à ce travail m'a déterminé à la rejeter à la fin
du tome X, pour établir une certaine égalité entre les
volumes.
Pag. 322 , lign. 11 , l'an 1 6 y 3 , ajoutez en note : On
pourroit soupçonner qu'il y a une faute d'impression
dans le texte des deux éditions originales , auxquelles je
me suis soigneusement conformé ; car Chardin nous ap-
prend lui-même, tome I, pag. ire, qu'il repartit pour son
second voyage d'Orient le 1 y août 1 6y 1 ; mais il n'entra
dans la Perse qu'en i6y3, et n'arriva à Ispahân que
le 24 juin de la même année. Voyez tom. III, pag. i3.
Ainsi la contradiction qu'on pourroit remarquer ici
n'est qu'apparente et résulte d'un vice de rédaction.
Tome X. Bb
j86 CORRECTIONS
TOME VI.
Pag, 208. B esthi êrdh , lisez: dahhoùy êrdh on dahhoùy
êrz , en prononçant le dernier mot arabe à la manière
des Persans , comme je l'observe dans la note même :
voyez aussi le même volume, pag. 3 y 1.
TOME VIL
Pag. 181, lig. 1", djemréh et a'aqébéh , lisez:
djemréh a'aqébéh.
Pag. 275 (1), ajoutez: Ce nom Bjayabat rappelle un
des anciens noms d'Ispahân , Djayy. Voyez ma note
sur cette ville , tom. VIII, pag. 1 46.
Pag.276, lig. 20 , au lieu de Zéndéh ou Zâyendéh ,
lisez : Zendéli (vivant) , ou Zâyendéh ( vivifiant ). Voyez
ma notice surlspabân, tom. VIII, pag. i58.
Pag. 456 , lig. 20 , Àlvenad , lisez : Alvend.
Pag. 483 , ajoutez à ma note : Je crois qu'il faut
lire qal'ah tébcruk , d'après le Târykha'âlem ârâï A'b-
bâcy , où ce nom se trouve plus d'une fois, ainsi que
dans le Zefer iiurnéh , ou histoire de Tymoùr , par Chéryf
êd-dyn. M. Petis de la Croix, dans une des nombreuses
notes qu'il a ajoutées à sa traduction de cet ouvrage ,
dit que la citadelle d'Ispahân se nomme Tébcrruc , Hist.
de Timur Bek, etc. , tom. II, pag. 23 1 . Hhamd-Oûllah
fait mention d'un canton de la Perse nommé Teberuk.
ET ADDITIONS. 38;
voyez le Nozhat dl-qoloùb , f°. 9 5 du manuscrit per-
san 127 de la Bibliothèque Impériale.
TOME VIII.
Pag. y 5 , 1/ g. g , après le mot Bâdguyr , ajoutez] : On
trouvera encore sur ces tours à vent des détails très-
curieux, mais trop étendus pour trouver place ici , dans
les Voyages de Thévenot le neveu , tom. III , pag. 298 ,
édit. in- 12. Natural History of Aleppo , du docteur
Russell , tom. I, pag. Zi de la seconde édition; ou-
vrage extrêmement exact et savant , et dans la Re~
lation de V Egypte , traduite de l'arabe d' A'bdollathyf ,
par M. Silvestre de Sacy.
Pag. 161 , ajoutez à ma notice d'Ispahân ce qui
suit :
Description d'Ispahân , tirée du Modjemel-êl-Téwârykh.
Ispahân la Juiveric. Sous le khalyfat de Manssoùr, en
Tan \5i (769-70), Ayyoùb,filsde Zéyâd, étoit receveur
des contributions ; et dans le même temps , Sé'ïd , fils
de Manssoùr le Homéïryte , et oncle de Mehdy , étoit
gouverneur des Arabes. Quand Sé'ïd s'en alla, Ayyoùb
réunit les deux charges: il construisit une forteresse
dans le village de Khochynyâun , ainsi que la mos-
quée de ( Bâbfessoùdah ) , telle qu'elle existe encore
aujourd'hui (en 522-1228 de J. C. ) : il y établit une
chaire ( et un mollà ). Ayant rendu la liberté à eeuxqui
Bb a
388 CORRECTIONS
étoicnt avec lui, ils construisirent des portiques dans
an lieu que Ton nomma Gâh Fèrolichan. Dans la suite h
les maisons se joignirent, et c'est l'endroit qu'on nomme
encore aujourd'hui Cuch-Rcstéh (lieu affranchi ). Au
reste , on peut affirmer que la cathédrale de Khochy-
nyâun étoit originairement une simple mosquée que l'on
construisit à Ispahân dans le temps de l'islamisme. On
l'attribue à Aboù - Khannâs , lieutenant du prince des
fidèles O'mar , sous le khalyfat d'A'ly , fils d'Aboù
Thàleb : ensuite on éleva la moscruée de Walyd ben
Témâmah , en l'an 100, sous le khalyfat de Soléï-
mân, fils d'A'bdoûl Mélik : puis la mosquée de Sé'ïd,
fils de Dynâr, en l'an 108 ( 718-9); puis la mos-
quée d'El-Fazl , fils de Où'ts, sous le khalyfat d'He-
chàm. Ispahàn devint une grande ville sous le khaly-
fat de Manssoùr ; elle formoit alors quatorze villages :
on construisit des maisons dans les champs qui les sé-
paroient , et ils se joignirent. Ces quartiers conser-
vèrent le nom des villages, auxquels ils dévoient leur
origine, tels que Bâthoùqân, Fersân, Yvàn , Djor-
djàn , Fclfélàn, Sebylân, Kemaân , Djouzdàn ( le canton
des noix), Lenyân, Achekahân, Kharoùààn, Kha-
chychân, Térâouskàn , Fànchhân. Ils construisirent d'a-
bord une mosquée. La ville étant trop petite pour les
habitans, Khassyb, fils de Selcm , donna deux pièces
de terre qu'on désigna par son nom. Dans la suite ,
sous le règne de Mo'tassem , Yahhya , fils de
A'bdallah , fils de Mâlek él-Khaza'y , l'agrandit pour
ET ADDITIONS. 38g
la seconde fois. Sous le khalyfat de Moqtader Billali ,
en Tan Ô07 (cjig-20 ), cette ville reçut de prodi-
gieux accroissemens d'Ahhmed , fils de Mesroùr ,
qui lui donna l'étendue qu'elle a maintenant. On l'a
désignée aussi sous le nom d' Yéhoùdyyéh ou Juiverie ,
à cause des Juifs que Nabuchodonosor amena de Jé-
rusalem dans lTrâq, où il les établit. Les bandes
nombreuses qui s'étoient retirées dans un village ,
le nommèrent Nerdàn; Nabuchodonosor demandâtes
ordres de Lahoràsp , touchant leur destination ulté-
rieure. Lahoràsp ordonna qu'on les distribuât dans
des villes: plusieurs habitans d'Ispahàn et de Choùeh-
ter, qui se trouvaient là, demandèrent de ces cap-
tifs, et le monarque en donna 2700 aux habitans
d'Ispahàn , i3oo aux habitans de Choùchter; les Guè-
bres d'Ispahàn les établirent dans des villages situés
à l'endroit où est la ville moderne. A cette époque
Ispahàn formoit sept cantons très-près les uns des autres,
savoir Médynéh qui est le même Chehrestàn , Meîi-
ryn, Chârouyèh , Dérâm , Qaceh, Kehnéh et Djârbù,
tout cela se nomme Ispahàn. Une partie de ces endroits
fut ruinée, comme nous l'apprend Khamseh d'Ispahàn.
A l'arrivée des Arabes il en subsistoit encore trois
qui furent environnés d'une muraille sous le khalyfat
de Manssoùr, et on agrandit considérablement la
ville.
Dans tout l'I'râq , dans le Khorâçân, on ne voit pas
de plus grande ville qu'Ispahàn. On en exporte des robes
3çyO CORRECTIONS
de coton , du kerpàs (*) , du satin , et beaucoup de
jolies choses qu'on vend dans toutes les parties du
inonde. On y recueille les fruits les plus exquis : les ha-
bitans nourrissent continuellement une animosité très-
vive les uns contre les autres , et en viennent fréquem-
ment aux mains. Quant au fleuve nommé Zérynèh ou
Zendéh, nous en avons parlé dans notre 23e chapitre. »
Manuscrit persan , n°. 62 de la Bibliothèque Impériale r
fol. 346 verso.
J'ajouterai encore ici quelques détails sur l'exacti-
tude desquels on peut compter. Ils m'ont été commu-
niqués par M. le chevalier Fabvier , membre de la Lé-
gion d'Honneur , et décoré de l'ordre du Soleil. Cet
officier , aussi recommandable par l'aménité de ses
mœurs que par la variété de ses connoissances et son
talent pour l'observation , a résidé huit mois à Is-
pahân. « Cette ville, dit-il ? est située sur la rive
gauche du Zâyendèh-Roùd. Les Persans , grands am-
plificateurs , lui donnent un circuit de 18 farsangs qui
peuvent se réduire à 10 (environ i5 lieues commu-
nes ) , une innombrable quantité de jardins , l'ancien
palais du souverain , des quartiers entièrement ruinés
et des cimetières occupent la plus grande partie de
cette enceinte. La population de la ville , en y com-
prenant même celle de Djulfah et de Se ïd Abàd , ne
s'élève peut-être pas à i5o,ooo aines.
(*) Voyez tom. IV, pag. i56.
ET ADDITIONS. Û9Î
» Le faubourg arménien si peuplé, si riche du temps
de Chardin , ne compte pas maintenant plus de 5oo
habitans arméniens schismatiques , et une centaine de
familles persanes qui sont venues s'établir parmi eux.
Les Arméniens schismatiques sont dirigés par un vieil
archevêque qui relève immédiatement du patriarche
d'Echs-Miazin, et qui envoie en différens cantons de
l'Inde des prêtres ou vertabiet soumis à sa juridic-
tion. Nous ne parlons pas ici de huit familles armé-
niennes catholiques, confiées pour le spirituel à un
vieux missionnaire nommé Joseph Qarabadjaq , Ar-
ménien d'origine , élevé à la Propagande , et en-
voyé par le S. Siège. Un daroùghah, établi par le
beyglerbeyg ou gouverneur dlspahân, est chargé de
pressurer ces malheureux pour le compte de son
maître; on imagine bien qu'il n'oublie pas ses intérêts.
» Ce gouverneur se nomme ilhàdjy Mohhammed
Ïlhuçeïn-Khân ; on lui a confié l'administration de
tout ll'râq A'djémy , dont Ispahàn est la capitale. Sa
qualité de ministre , et l'affection toute particulière que
lui porte le roi, le retient à la cour de Thehrân ; il a
accordé sa confiance et transmis son autorité , pour ce
qui regarde Ispahân seulement , à son fils aîné , A'b-
doûllah-Khàn. Les autres villes de ll'râq A'djemy,
telles que Qâchân, Qoum, etc., sont gouvernées par
des personnages d'une moindre importance que le fils
du beyglerbeyg , mais ils dépendent entièrement de ce-
lui-ci , et lui rendent compte de leur administration»
392 corrections
» Qualre cent cinquante villages dépendent du dis-
trict dlspahàn , et peuvent renfermer 120 ou iSo^ooo
âmes , de manière que la ville et le district forment
une population de 25o,ooo à 260,000 âmes, qui
paient au roi, 4,000,000 de francs. La moindre partie
de cette somme s'acquitte en numéraire , le reste en
nature , tels que grains , meubles , étoffes. Le gou-
verneur qui veut s'enrichir , et les agens qui ne s'ou-
blient pas , exigent une somme double de l'impôt déjà
excessif exige par le fisc. Ses agens sont au nombre
de 12 à i,5oo constamment occupés à recueillir des
droits et des présens qu'il faut envoyer à la cour à dif-
férentes époques de l'année , surtout au noùroùz ou
commencement de l'année solaire des anciens Fersans ,
fêle conservée par les Persans modernes.
» Hhàdjy Mohhammed Hhuceïn est parvenu de l'état
le plus abject à la plus haute place de l'empire , et doit
principalement son élévation à son talent pour créer
et percevoir desimpôts. Sobres, indolens, sans amour-
propre ni ambition , les habitans de l'I'râq n'ont be-
soin pour tout vêtement que d'une mauvaise pièce de
coton. Un peu de ris bouilli suffit à leur nourriture.
Comment obliger de pareils hommes a travailler pour se
procurer du superflu, et même à semer une quantilé
de grains plus considérable que celle qu'ils peuvent
consommer?
» Le bcyglerbeyg a découvert cet important moyen.
Il accapare les récoltes et tous les objets de première-
ET ADDITIONS. Zfî
nécessité , et les revend ensuite au prix qui lui con-
vient. Ajoutez qu'il prélève de droit un tiers de toutes
les récoltes. De cette manière il se trouve propriétaire
de tous les grains ; des boulangers à ses gages fabriquent
le pain dont il fixe ensuite le prix au taux le plus
exorbitant , il en fait de même pour le ris et le co-
ton. Des hommes salariés par lui battent et vendent
le premier , d'autres filent et tissent le coton. Il se
charge aussi d'approvisionner les bouchers en envoyant
des agens dans le Laurestân , pour y acheter les trou-
peaux que les Kourdes et autres nomades amènent
pour l'approvisionnement dlspahàn , il fixe lui-même
le gain que les bouchers doivent faire sur la viande ;
la puissance illimitée dont il est revêtu lui donne toute
facilité d'écarter les concurrens. Farmi ses attribu-
tions les plus importantes et les sources incalculables
de son immense fortune , il ne faut pas oublier la dis-
tribution de l'eau, si rare, et conséquemment si pré-
cieuse aux agriculteurs persans. Quand un propriétaire
oppose quelque résistance au gouverneur, et ne veut
pas lui livrer ses denrées au taux qu'on lui propose,
on détruit les rigoles et les canaux souterrains qu'il
fait dériver des montagnes avec la permission de ce
gouverneur, et alors il se voit contraint d'aeccéder à
toutes les conditions qu'on lui impose. C'est de cette
manière qu'il a déjà acquis la moitié des terres et la
plupart des beaux jardins de Djulfah.
>> Les bazars d'Ispahàn exigeroient au moins cinq
3g4 CORRECTIONS
heures de marche pour les parcourir dans touie leur
étendue. On peut s'y procurer tout ce qui est néces-
saire à la vie ; mais on ne vend les objets précieux
qu'arec les plus grandes précautions.
» Les karvân-sérày , autrefois si fréquentés , sont
déserts; personne n'ose s'y présenter. M. Fabviern'y a
vu que trois voyageurs arméniens , l'un deKachemyr, les
deux autres de Constantinople. Depuis trois ou quatre
ans ils sollicitent vainement le paiement de différentes
créances. Une pareille circonstance ne contribue pas
à attirer les étrangers et à peupler le karvàn-sérây.
» On voit encore à Ispahân deux descendans de la
dynastie des Ssofy, décorés du titre de chah - zàdéli
( fils de roi ). On leur témoigne en apparence beau-
coup de respect, le beyglerbeyg ne s'assied jamais de-
vant eux, ils ne paient nul impôt; mais ils vivent
dans la plus profonde obscurité , et leur caractère ne
doit inspirer nulle inquiétude. »
Pag. 1 69 , lig. 1 3 . après ces mots 45, 000 âmes ,
ajoutez : Cependant des voyageurs également estima-
bles et amis de la vérité pensent que cette population
s'élève à peine à 3o,ooo âmes , dont 10,000 quittent
la ville aux approches de l'été. 11 est, comme on voit,.
à peu près impossible d'avoir des renscignemens.
exacts sur la population des villes musulmanes.
ET ADDITIONS. 3(ja
TOME IX.
Pag. 244» lig- l 7 > °"u manuscrit de M. de Sacy,
lisez : du manuscrit , n°. 17, de la collection de
M. Brueix , acquise par le Bibliothèque Impériale.
Pag. 564 (*), Séfy phharam, lisez : Séfyd hharam.
TOME IL
Pag. 3y 1 , note(+). Nous remarquerons au sujet de
cette note , que depuis l'impression de ce volume où
elle se trouve , M. Malte-Br un a publié , soit dans son
Tableau historique et géographique de la Pologne ,
cli. X et XXIII, soit dans son Précis de la Géographie
Universelle*, t. I, p. ic>4, 110, 32 1 et 327 , etc. etc.
une Théorie de l'histoire primitive des peuples de l'Eu-
rope et de l'Asie, entièrement différente de celle de
M. Finkerton , et appuyée sur de nombreux témoi-
gnages historiques. Voici les points principaux de cette
théorie :
« Les Indiens, lesFersans, les Scythes, les Slavons,
les Golhs et les Germains ont tous une parenté éloignée,
démontrée par leurs langues ; mais cette parenté éloi-
gnée remonte à des temps d'une antiquité très-reculée,
antérieure à toute histoire ; par conséquent , les recher-
ches sur la prétendue descendance d'un de ces peuples
de l'autre, sont vaines.
» Les Scythes d'Asie ou les Tatarssont entièrement
différens des Scythes d'Europe , qui sont les peuples de
la race Finnoise , repoussés depuis par les Sarmates.
7)^6 CORRECTIONS
On retrouve chez eux le caractère physique donné par
Uippocrate, et les mots scythiques qui nous ont été
conservés chez les anciens.
» Les Sarmatcs , venus des pays situés entre le Vol^a
et le Caucase, firent une irruption en Europe, dans le
siècle de Mithridate-le-Grand. Leurs restes sont les
Lithuaniens , anciens Prussi , etc. , dont M. Malte-Brun
a fait connoître en partie la langue , et sur lesquels il a
encore reçu de Wilna des matériaux inédits, presque
suffisans pour en écrire l'histoire archéologique et
gloitique.
» Les Slavons ou Vénèdes , Vendes , etc. , sont
d'anciens peuples indigènes de l'Europe , e^ particu-
lièrement des bords de la Yistule , du Haut-Oder et
des monts Karpathes, où les noms géographiques ,
connus des Grecs et des Romains, prouvent leur
existence long-temps avant l'arrivée des Sarmates ,
qui avoient une langue entièrement différente.
» LesGoths sont indigènes de la Scandinavie, comme
les Indiens de l'Inde , c'est-à-dire que leur arrivée
dans ce f ays est antérieure aux époques historiques. Py-
théas les trouva dans le nord quatre siècles avant J. C. ,
tandis que M. Finkcrton les y fait venir quatre siècles
après. La différence des langues gothiques d'avec les
germaniques, prouve une longue séparation de ces deux
blanches du même tronc. Enfin, une armée des Goths
est sortie de la Scandinavie , dans les trois premiers
oiècles de l'ère chrétienne : elle a fondé un empire sur
ET ADDITIONS.
le Dnieper et le Dniester ; c'est de là que les Goîhs
ont attaqué l'empire romain. Mais le nombre extrê-
mement petit de noms géographiques , relatifs à ia
langue gothique, et conservés dans ces contrées,
prouve que leur séjour n'y fut que temporaire. »
Telles sont les principales thèses de M. Ma-tp-
Brun. Nous n'entreprendrons pas de décider ici jusqu'à
quel point ces conjectures sont fondées ; mais les
travaux de ce géographe, et la variété de ses connois-
sances , leur donnent au moins un grand degré de pro-
babilité. Nous n'aurions pas attendu jusqu'à présent à
les présenter concurremment avec l'opinion de M. Pin-
kerton , si le volume auquel se rapporte cette note sup-
plémentaire, n'eût été imprimé dès 1807, c'est-à-dire,
plus de deux ans avant la publication du Précis de
la ^Géographie Universelle, ouvrage conçu d'après do
vastes recherches , et dicté par une saine critique.
CORRECTIONS
« Quelques observations sur des points de géographie
comparée, traités dans le IIe volume du Voyage
de Chardin. »
« La géogi'aphie ancienne , avant d'Anville et Man-
nert , étoit un chaos informe. Il n'est donc pas éton-
nant que Chardin , malgré toute sa sagacité, se soit
fréquemment trompé sur la position des villes an-
ciennes dont il parle. Il n'étoit pas non plus possible
que son savant éditeur , livré à tant de recherche*
précieuses d'un autre genre, s'occupât minutieusement
de imites les petites hérésies géographiques qui ont
pu échapper à l'auteur. Ayant eu communication des
neuf premiers volumes de cet intéressant Voyage, j'y
ai fait à la hâte les observations suivantes sur le
volume II. »
« Page 309, note ire. L'identité du Mazanderan avec
l'Hyrcanie , à laquelle Chardin revient tant de fois ,
n'esl pas dune exactitude rigoureuse. L'Hyrcanie des
anciens , considérée comme satrapie , emhrassoit
quatre confiées de la Perse moderne: i°. Djordjân ou
Khorkhân , qui paroît répondre au territoire de la ville
d Kyrcani^; 20. Dàhîstan, ouïe pays des anciens Dahaz;
.'•'. Mazanderan^ dont le nom, pour le dire en passant,
rappelle les Maxerœ ; [f. Taberistân , ou le pays des
anciens Tapyri. Il scroit donc plus exact de dire que
le Mazanderan étoit dans l'ancienne Hyrcanie , que
de dire avec Chardin qu il y répond. Il paroît même
que la Parthyène lut comprise dans l'Hyrcanie jusqu'à
1 époque où les Parthes devinrent les dominateurs de
la Perse : c'est dans ce sens que Ptolémée a pu éten-
dre l'Hyrcanie jusqu'aux monts de Margiana , au
milieu du Khoraçan moderne (*). »
(*) Dans le IIIe volume de mon Précis de Géographie Uni-
verselle . je donnerai quelques extraits d'un Voyage inédit dans
]i- Mazanderan, fait en 1806, et qui fournît entr'autres des
n miens sur la culture de la canne à suri.'. On y porte
la population de celte province à i5o,ooo familles.
ET ADDITIONS.
« Pag. 809, Jig. 9. La Médie orientale, nommé»
des anciens ailleurs A&area. » Il est vrai , comme
M. Langlès observe clans la note , que ce nom ne se
trouve chez aucun ancien; mais ne seroit il pas une
corruption de celui lïArzacha, que Moïse de Chorène
( Geograph. arm. , pag. 36o ) , donne à une province
de l'Arménie, et dans laquelle il semble comprendre
le Mogan et le nord -est d'Aderbaïdjan ? G est une
conjecture que je soumets à l'examen de M. Langlès. »
« P. 309, note 4- La défiguration successive du nom.
d'Aderbaïdjan , peut se suivre au moyen de Moïse de
Chorène qui l'écril en arménien Atropatacania , ou ,
comme M. GunthcrWahl en rétablit l'orthographe,
Airpaiagkun. Il ne paroit aucunement douteux; que
le nom grec ne soit une imitation de ces noms indi-
gènes ; mais peut-être 1 Atropatus (\l's Grecs etoit-il
réellement un gardien du Jeu sacré , un prêtre du culte
mithraïque ? »
« P. 33 1 et 081. Tigmnocerta donne bien de la peine
à Chardin. Cependant les géographes anciens ne sont
point du tout « difficiles a mettre d'accord» , puisqu il
n'y a eu effet qu'une opinion parmi eux. Tacite place
cette ville à 07 milles romains de Nisibis ; la table de
Peutinger, à 100 d'Amida. Ces deux distances la por-
tent, comme Brottier l'a très-bien vu, aux environs
de Sercd (*) , sur les bords du Khabour , au sud-ouest
du lac de W an, par conséquent à 5o lieues de Tau-
ris. Cette dernière ville paroît plutôt avoir succédé a
Gaza ou Gazéca , ancienne capitale d'Atropatène ,
dont Chardin paroit avoir vu les ruines entre Tamis
et 3Iiana , palg. 363. »
« Pag. .'J-7-382. Sultanyéh répond , selon la judicieuse
remarque de M. Mannerl, a la position de Batina ,
(*) « Toutefois 1 analogie de son entre Sered et Ttgrar.o-
Crria. admise comme argument par Brottier, n'existe ;■ 1 ,
Crrta. que les Grecs ecrivert kerta , est évidemment le lient
des langues orientâtes , qui semble répondre au cor: des
latins, au gnrd ('es Scandinaves et au gorod des nati ■ ■:■ s!a—
vomies, et qui , dans toutes ces langues , signifie une enceinte
fermée. »
CORRECTIONS
ancienne ville dont le nom signifie résidence d'un
prince. Cette remarque paroît confirmer l'opinion des
Persans qui la regardent comme une ville ancienne.
J)ans mon Précis de la Géographie Universelle ( t. 1er,
pag. 47 1 ) , j'ai rapporté quelques détails donnés par
Ruy Gonzalez Claoijo sur 1 état florissant , et le grand
commerce de Sultaniéh en i4o4 sous Tamerlan. Ce
passage , joint au silence des historiens du conqué-
rant tatar , cités par M. Langlès ( pag. 38o , note ,
lig. 6), semble rendre très -douteuse la prétendue
destruction de Sultaniéh à cette époque. »
« Pag. 392. Casbin ou' Qazwin n'est certainement
point l'ancienne ville Rageia , rebâtie par Séleucus
JNicator sous le nom à Europus , et par Arsaces , sous
celui & Arsacia. Comme Arsacia étoit à 2,000 stades
à l'est d Ecbatanc ou Hamadan , et à 5oo des Portes
Caspieones , elle répond évidemment à la Aille de
Piei ou Rai, célèbre dans le moyen âge, et dont les
restes se voient à 2b lieues au sud-est de Thehran. Le
nom de Rai ou Rhagœ qui a survécu à toutes les nou-
velles dénominations , imposées par l'orgueil des
rois , prouve que l'école de d'Anville et de Mannert
a raison de faire attention aux ressemblances de noms.
Il semble qu'il est raisonnable de voir dans Casbin
1 ancienne capitale des Caspii occidentaux, voisins des
Cadusiens, et différens des Caspii orientaux, voisins
des Parthyens. ( Strab. Epitom. , XI, pag. 1276,
Almelor~). Le nom de Casbin n'est que la syncope de
ceiui de Caspiana, nom de la contrée. »
« Pag. 37 1 , notes , lig. 4- H me semble que le savant
Schultens s'exprime mal en disant que V 'lrak-Adjémi
répond à Y Assyrie et à la Parthie. 11 est peu probable
que l'empire Assyrien ait jamais embrassé plus qu'une
e étroite de Ylrak-Adjcini; et si cette province a
été comprise dans la Parthie, il faut entendre par ce der-
nier mot le royaume des Parthes, et non la province
hia , même dans sa plus grande extension. Ammien
ceîlin ( XXIII , pag. 295, édit. Ernesti) place
encore Rai , Amadan et Tauris dans la Médie. L Irak
lan ne peut être comparé qu'avec la Media magnft
ET ADDITIONS.
des anciens, ainsi que l'a fait , avec raison, M. Lan-
glès , p. 3i6 , dans la note. »
« Pag. 36a. Les anciens s'accordent assez générale-
ment à placer X Hippobotos , ou le grand haras de Perse ,
dans les plaines de Rai, de sorte qu'en allant de Per-
sépolis ou de Babylone aux Portes Caspiennes , on y
passoit nécessairement. (Strab. Géog. XI , 796, 802.
Diudor. XVII, 110. Anian. Vil, i3. Eustath. ad
Dionys Periég. , v. 1017.) Ils appliquent encore
assez généralement , mais avec_ des doutes , la dé-
nomination du Champ JSyséen à cet Hippobotos de
JVJédie. En se tenant à ces données, les chevaux
nyséens auroient été une race très - répandue, puis-
qu'on comptoit dans l'Hippobotos i5o,ooo che-
vaux , ou , selon d'autres 5o,ooo cavales. Mais quand
on voit Xcrxès ( Hémd. VI, 4°) faire mener en
pompe devant son char de triomphe dix chevaux
nysains consacres et magnifiquement ornés; quand on
voit ce même monarque traîné par des chevaux ny-
sains, tandis qu'on ne donne point à ses gardes ni à sa
suite cette monture précieuse, on est tenté de croire,
avec le savant Mannert , qu'il faut distinguer, malgré
les anciens, entre le grand Hippobotos destiné à la
remonte de toute la cavalerie , et le haras particulier du
roi, à Nysa. Mais quelle étoit cette Nysa parmi toutes
celles que nomme l'antiquité ? M. VVahl embrouille
la question en citant la Nysa de l'Inde, de 1 Assyrie ,
de l'Asie Mineure , etc. Toutes ces places sont exclues
par l'accord assez gVnéral des anciens qui , depuis
Hérodote jusqu à Isidore , mettent les haras des rois
de Perse en Médie. Ce nom , pris dans le sens très-
étendu que lui donne Hérodote , peut embrasser
l'Hyrcanie et la Parthyène. On peut donc croire que
Nesa , sur le Tedjen , qui est bien certainement la
JVisœa sur l'Ochus (Strab. XI , p. 776 , 77g. Plin. VI,
cap. aj ) étoit la patrie de ces chevaux recherchés
par les monarques persans. Encore aujourd'hui , le
Khoraçan nourrit des chevaux très-renommés, v
CORRECTIONS ET ADDITIONS.
« Si ces observations paroissent offrir quelque utilité
au savant éditeur du "Voyage de Chardin; si, elles
lui semblent propres à appeler 1 attention des Orien-
talistes sur ces points de géographie historique , je le
prie de les agréer comme un hommage, et d'en dis-
poser comme bon lui semblera. »
Malte-Brun.
J'ai accueilli avec empressement ces excellentes
observations; et, quoique l'impression de ce dixième
volume fût complètement terminée, je n'ai pas hésité à
suspendre la publication de l'ouvrage pour les inter-
caler ici. C'est la preuve la moins équivoque du vif
intérêt quelles m'ont inspiré , et de ma sincère recon-
noissance pour l'auteur.
Lan g le s.
Avril 1811.
EXPLICATION DES PLANCHES
CONTENUES DANS L'ATLAS.
Ije portrait de Chardin, gravé d'après celui qui est
placé à la tête de l'édition in-folio de 1686 publiée
à Londres.
Carte générale de la Ferse dressée par M. Lapie.
N°. I.
Ponti Euxini cum regionibus versus septentrio-
nem et orientem adjacentibus, nova tabula, tomel,
page irc.
NX II.
Mingrélien, tom. I, pag. 177 : Il marche sur la
neige avec des raquettes semblables à celles que les
Samoyèdes emploient au même usage.
N». III.
Téflis, ou Téflys , tom. II , pag. 72..
N°. IV.
Tasse-port tom. ji, pag. 92.
398 EXPLICATION
N<\ V.
Le festin de Tiflis , tom. II , pag. 116.
N». VI.
Sséfy Abâd , /oot . II , pag. 1 4o : C'est une maison de
plaisance située près de Qachân.
N°. VII.
Irivan ou Eryvân , tom. II , pag. 1 61- 1 6g.
N°. VIII.
Tour antique à Irivan, tom. II, /wg-. 1 63.
N°. IX.
Ecs-Miazin, nommée communément les Trois-Eglises,
/o/«. II, /?tfg. 171 : Ce monastère est le chef-lieu de
l'église arménienne schismatique de tout l'Orient.
N°. X.
Profil de l'église d'Ecs-Miazin, tom. II , pag. 171.
N°. XI.
Tauris, ou Tebrys, tom. II, pag. 3 20.
N°. XII.
Sultanie, ou Sulthànyéh, tom. II, pag. 376.
DES PLANCHES. £99
N°. XIII.
Kom ( Qom ), tom. II , pag. 4.1 6-460."
N°. XIV.
Mosquée qui renferme les tombeaux des derniers
rois de Perse, tom. II, pag. 419.
N°. XV.
Tombeau d'À'bbâs II, tom. II, pag. 435.
No. XVI.
Sépulcre de Sséfy I", tom. II , y9tfg\ 45o.
No. XVII.
Vue de Kachân ou Qâchàn, tom. II, /?^. 461.
No. XVIII.
Le kâravânsérây de Kachân, tom. II, pag. ifô*
No. XIX.
Persan fumant le qalyoùn , tom. III , pag. 3o4«
No. XX.
Colombiers, tom. III , pag. 386.
N°. XXI.
Persan assis , tom. III , pag. 42 1 .
4<x> explication
jN°. XXII.
Costumes persans, tom. IV, pag. 3.
n°; XXIII.
Costumes persans, tom. IV, pag. 10 ^/ nuV.
N°. XXIV.
Grue persane, /o/rc. IV, pag. 127 , et /o/rc. VIII ,
pag. 36.
K°. XXV.
Règle de multiplication selon Tanthmétique per-
sane , tom. IV , pag. 2()3.
N°. XXVI.
Musique persane, iom. IV, pag. 3oi.
N». XXVII.
Observation de. la comète de Tan 1 GG8 , faite le
second jour de l'apparition à Chyrâz, /. IV, p. 326.
N°. XXVIII.
Table persane pour la composition des astrolabes ,
tom. IV , pag. 3 3 9.
N°. XXIX.
Cavalier persan, iom. Y, pag. 3oo.
DES PLANCHES. 401
N». XXX.
Sceaux des ministres de l'Empire, A V, p. 4$.
No. XXXI.
Sceaux de l'Empire, tom. V, pag. 460.
N°. XXXII.
Réception d'un ambassadeur hollandais, tom. V,
N°. XXXIII.
Carcan portatif des Persans, tom. VI, pag. io5.
N». XXXIV.
Portail du palais des rois de Perse, et première
vue de la Place- Royale à Ispahân, tom. Y II , pag. 334-
N». XXXV.
Mosquée du Cèdre ( Ssedr) à Ispahân, et deuxième
yue de la Place Pioyale , tom. VII , pag. 334.
N". XXXVI.
Mosquée royale à Ispahân, tom. VII, /?0g. 336.
Tome X. Ce
4os EXPLICATION
N*. XXXVII.
Marché Impérial et orchestre du Palais-Royal a
Ispahàn, tom. Yll, pag. 336 et 356.
N°. XXXVIII.
La maison du Juif à Ispahàn, tom. VII, pag. 3;5
et 376.
K°. XXXIX.
Pavillon du Palais-Royal à Ispahàn, tom. VIII,
pag. 386.
N». XL,
Rhinocéros, tom. VII, pag. 458.
N«\ XLI.
La tour de Cornes à Ispahàn, tom. VII, pag. 468.
IS0. XLII.
Cours dlspahân , tom. VIII , /?#£. 2 1 .
N". XLIII.
Pont d'Allah-Veyrdy Khan , tom. VIII, pag. 3o.
N». XLIV.
Vue des arches du pont d'Allah- Veyrdy Khan,
tom. VIII ? £tfg\ 3o.
DES PLANCHES. 4o3
N°. XLV.
Salle du Paradis , tom. VIK , pag. 3g.
N«. XL VI.
Bâd-Guyr, tom. VIH, pag. 'jS, et /. X, p. 387.
fto. XLVII.
Autre vue du pont d'Allah-Veyrdy Khan , tom. VIII ,
pag. 3o et 90.
N«. XLVIÏI.
Pont de Chyrdz, nommé aussi pont de Hhocéïn, ou
Hhâçan Abâd, tom. Vill, pag. go et 91.
N°. XLIX.
Palais nommé Sé'âdet Abâd à Ispahân , tom. VIII ,
pag. 100.
No. L.
Comicha ( Qomichah ) , ville , tom. VIII , p. 198.
N°. LI.
Yez de Cast(Yezdkhâst), ville , tom. VIII, p. 204.
n°. lu.
A. Première vue des ruines de Persépolis , /. VIII ,
pag. 247.
Ce a
4<4 EXPLICATION
n°. lui.
B. Deuxième vue des ruines de Persépolis, /. VIII,
pag. 247.
No. LIV.
C. Plan géométrique des ruines de Persépolis,
tom. VIII, pag. 248.
N°. LV.
D. Escalier des ruines de Persépolis , tom. VIII ,
pag. 25 1.
N°. LVI.
E. Bas-reliefs et colonnes des ruines de Persé-
polis, tom. VIII, pag. 254-
N°. LVII.
F. Bas-reliefs , tom. VIII , pag. 254»
No. LVIII.
G. Bas-reliefs des ruines de Persépolis, tom. VIII,
pag. 2,5n et suà>.
N°. LIX.
H. Bas-reliefs des ruines de Persépolis , tom. VIII ,
pag. 257.
N°. LX.
ï. Colonnes de Persépolis , tom. VIII , pag. 280.
DE£ PLANCHES. &ob
N». LXI.
K. Colonnes de Pcrsépolis , tom. VIK , pag. 280-
N°. LXII.
L. Bas -relief de Pcrsépolis, iom. VIII , /?ffg\ 288.
N°. LXIII.
M. Bas-reliefs des ruines de Persépolis, iom. VIII,
pag. 2v)2.
N°. LXIV.
N. Bas-reliefs des ruines de Persépolis , tom. VIII,
pag. 5 00.
N*. LXV.
0. Bas reliefs des ruines de Persépolis , tom. VIII ,
pag. 3oi.
N°. LXVI.
P. Bas-reliefs de Persépolis, tom. VIII , pag. 3o2.
N°. LXVII.
Q. Tombeau près de Persépolis, /. VIII, p. 3o5.
N*l LXVIII.
R. Tombeau près de Persépolis, /. VIII , /?. 3i3.
4o6 BXPLICATIQ"
N°. LXIX.
Fragmens du Qorân en caractères koùfyques ( i cl 2 .)
Inscription en caractères cludiformes , /. VIII , /?. 320.
Ï\T°. LXX.
Alphabets pchlcvy, dêvanâgary et bengaly, t. VIIÏ,
pag. 62^. Voyez, aussi planche LXXXIL
N°. LXXI.
Fragmens du Qoràn en caractères koùfyques ,
tom. VIII r pag. 3^,5.
NT. LXX IL
Fragment du Qoràn en caractères koùfyques r
tom. VIII , pag. 3-25.
N°. LXXIIL
Inscriptions grecques et saçânydes , tom. VIII ,
pag. 327.
m LXXIV.
Montagne des Sépultures, nommée aussi portrait
de Roustem , tom. VIII, pag. 33 6.
N*. LXXV.
Femme guèbre, tom. VIII, pag. 358.
DES PLANCHES. 4°7
N°. LXXVI.
Chiras (Chyràz.), tom. VIII, pag. ^l'j.
N*. LXXYII.
Caravanséray de Jarron ( Djâroùn ) , tom. "V III ,
pag. 466.
N*. LXXVIII.
Port d'Abbâs, nommé vulgairement Bendcr A'b-
bâcy , ou Gamron , tom. VIII , pag. 5o6.
N°. LXXIX.
Trône et ornemens royaux , tom. IX , pag. 477-
N°. LXXX.
Couronnement de Soléïmàn, /o/zz. IX, /wg. 48i»
N». LXXX foV.
Couronnement de Soléïmàn , d'après le dessin de
Kœmpfer , dans ses Amœnitatcs eioticœ. Ce dessin
est plus exact que le précédent. Les colonnes du
Thalàr Thaoùyléh, par exemple , sont réellement unies,
comme on les voit ici , et non torses , comme dans
le dessin de Chardin ou plutôt de Grelot.
N*. LXXXI.
Vue d'Ispahân , tom. VII , pag. 286,
4o8 des planches:
N°. LXXXII.
Alphabets dêvanâgary,bengaly, zend ctpehlevy,pour
la rectification des caractères de la planche LXXIX.
Nota. Les trois dernières planches , numéros LXXX bis ,
LXXXI et LXXXII , ont été ajoutées dans cette édition :
la planche LXXXI n'étoit qu'une très -petite vignette de
l'édition in-4°. Voyez la note , tom. VII , pag. 286.
CATALOGUE
DES PRINCIPAUX OUVRAGES
DE M. L ANGLE S.
Instituts politiques et militaires de Tamerlan , pro-
prement appelé Tymoùr , écrits par lui-même en
moghol, et traduits en français sur la version per-
sane d'Aboù-Thàleb âl-Hhocéïny , avec la vie de
ce conquérant , d'après les meilleurs auteurs orien-
taux, des notes et des tables historiques et géogra-
phiques, etc., 1787, in-8°. , 1 vol.
M. Jones a révoqué en doute l'authenticité de cet ouvrage : il
a cru pouvoir affirmer d'après dessavans Musulmans de l'Inde ,
que Ton doit l'attribuer à un favori du conquérant talar ,
nommé Hîndou-Châh qui rédigea les Instituts d'après plusieurs
entretiens confidentiels qu'il avoil eus avec son maître. L'opi-
nion de M. Jones est sans doute d'un grand poids dans la ques-
tion dont il s'agit ; mais le témoignage de M. Gladvs in , son
illustre et savant confrère à la Société de Calcutta n'est pas non
plus à dédaigner. On nous permettra de transcrire la petite
notice historique qu'il a composéesurcet ouvrage. «Le Tozouhi.
Tymoiiry , dit-il , fut présenté par un voyageur, à l'empereur
moghol Chàh-Djihàn. et traduit, par ordre de ce prince, dumo-
ghol en persan. Aboù-Thàleb, natif du Khoràçân, ayant obtenu
ce manuscrit de la bibliothèque de Dja'fer, gouverneur tic
4îO CATALOGUE,
l'Yémèn , le porta à Dehly comme une grande rareté, L'au-
teur du Dilliuchà nous apprend que les successeur sde Tymoùr
conservèrent long-temps , et avec autant de jalousie que de soin,
un seul et unique exemplaire de cet ouvrage , comme un pré-
cieux legs politique. Ils se le passèrent avec la couronne. Dans
la suite des temps, cet ouvrage tomba entre les mains des em-
pereurs lurks de Constantinople , qui l'achetèrent très-cher;
mais ils ne permirent jamais aux nobles de leur cour d'en tirer
des copies. » Voyez dans le Ne» asiatlc Miscellany , the Insti—
iules of Ghazan khan, p. iÇ>5,no/e2 II est fâcheux que ce pré-
cieux Recueil, entrepris par M. Gladwin . et imprime' à Cal-
< ulla en 178g , n'ait pas été continué ; il n'en a paru que deux
numéros qui sont très-rares.
Alphabet tartare-mantehou, composé d'après le Sylla-
baire de cette langue , avec des détails sur les
lettres , dédié à l'Académie des belles-lettres , etc.
Paris, 1787 , in-4°.
C'est le premier ouvrage imprimé en Europe avec des types
manîchous mobiles. Les Mantchous impriment à la manière
des Chinois avec des planches de bois , gravées en relief
Le même ouvrage a été réimprimé à la tète du premier volume
du Diclionnaire ( Voy. p. l^xi. ) , et il en a paru dernièrement ,
en 1807, une édition considérablement augmentée, et enrichie
d'un petit caractère manlchou gravé comme le premier, sous
la direction de M. L. , par M. Firmin Didot , artiste justement
célèbre, et traducteur aussi élégant que savant des Idylles de
Théocrite et des Bucoliques de Virgile.
Contes, Fables et Sentences tirés de différons auteur»
arabes et persans , avec un Discours sur la littéra-
ture orientale , et l'analyse du poeme de Ferdoussy
sur les rois de Perse, i 788 , in-8". ctin-16, 1 vol.
CATALOGUE. 4*1
Ambassades réciproques d'un roi des Indes , de la
Perse , etc. , et d'un empereur de la Chine , tra-
duites du persan ; avec la vie de ces deux souve-
rains, et des notes tirées de différons auteurs orien-
taux, manuscrits et imprimés, in-8°, 1788.
Ce n'est îci que la seconde partie de la relation du voyage
de A'bdoûl-Rizâq, ambassadeur de Châh-Rokli , fils de Ta-
merlan , auprès de Day Ming , empereur de la Chine. Le
le texte complet de cette relation conféré sur plusieurs ma-
nuscrits , paroitra peut-être un jour avec une traduction.
Précis historique sur les Mahrattes, composé en per-
san par l'écrivain Ilamédin ( qui accompagna le
colonel Upton dans son ambassade àPaunah), inséré
dans les affaires de l'Inde, in-S°, 1788.
Fragment traduit de l'original persan , en dialecte de
l'Hindoustàn.
De l'importance des langues orientales pour l'extension
du commerce , les progrès des lettres et des scien-
ces ; Adresse à l'Assemblée Nationale, 1790, in-8°.
Cet ouvrage est le premier dans lequel on ait présente en
France l'étude des langues orientales sous le double point de
vue d'utilité politique et commercial.
Dictionnaire Tartare - Mautchou - Français , compose
d'après un Dictionnaire Mantchou- Chinois, par
M. Amiot, rédigé et publié avec des additions et
l'alphabet de cette langue, 1789 et 1790, 3 vol.
in f°.
v S'\ le hasard me procure l'acquisition de quelqu'un de ces
/}T3 CATALOGUE.
» livres ( chinois ) , traduits en tartare inantchou , je ne mar*»
» querai pas de lui faire passer les mers pour vous mettre à
» même de profiter du talent de M. L. dont j'ai lu les ou-
» vrages Ce qu'il a fait sur la langue des Mantchoux
» est très-bien Je vous prie, Monseigneur, de lui
» pre'senter de ma part le juste tribut d'estime et de la
» reconnoissance que je lui dois pour l'usage qu'il en a fait en
>> faveur de la Grammaire et du Dictionnaire de la langue des
» Mantchoux La Grammaire et le Dictionnaire que
» leur offre M. L. , ouvriront une des portes par laquelle on
» pourra entrer à l'aise dans le vaste magasin de la litle —
» rature chinoise Lettre de M. Amiot à M. Ber-
» tin , ministre et secrétaire a" Etat , datée de Pehin , le 10
» octobre 1788. »
Ce Dictionnaire est complètement publie , mais il devoit être
accompagne' d'une table des mots français qui formeroit un Dic-
tionnaire Français-Mantcbou. Différentes circonstances ont
fait suspendre ce travail qui donnera un nouveau degré d'utilité
à cet ouvrage , et portera le 3e vol. à la grosseur des deux
premiers.
Fables et Contes indiens , nouvellement traduits , avec
un Discours préliminaire , et des Notes sur la reli-
gion, la littérature, les mœurs , etc., des Hindous,
1750 , in-8°. et in-16.
Ce Recueil renferme la traduction du premier livre de
Y llitopadêsa du brahmane Yichnou Sarmà. L'Hitopadêsa
est le prototype samskrit des fables attribuées à Pidpây , à
Locmân , etc. Cet ouvrage a été traduit en anglais par le savant
M. Wilkins, et publié à Londres en 1787 , uu vol. in-8°.
CATALOGUE. 4lo
Voyages de C. P. Thunberg au Japon, par le cap de
Bonne-Espérance, les îles de la Sonde, etc., traduit,
rédigé , et augmenté de notes considérables sur la
religion , le gouvernement , le commerce , l'indus-
trie et les langues de ces différentes contrées , par-
ticulièrement sur le Javan et le Malais , 1796, 2 vol.
in-4°, ou 4 vol. in-8°.
Les écrivains orientaux et les relations des anciens mission-
naires , beaucoup trop néglige'es , ont fourni au traducteur des
ditions nombreuses sur les contrées lointaines savamment
décrites par M. Thunberg. Il s'est surtout occupé des langues
malaise , javane , japonaise , etc.
Collection portative de Voyages , traduits de différentes
langues orientales et européennes, contenant:
Voyage de l'Inde à la Mclcke , par A'bdoûl Kérym ,
pèlerin musulman, extrait de ses Mémoires écrits en
persan , avec des notes géographiques , histori-
ques , etc. , 1 795 , vol. in-i 8. ire vol. de la collection.
Voyages de la Perse dans l'Inde, en i442~44> et du
Bengale en Perse, en 1787-88; le premier, traduit
du persan, et le second de l'anglais, avec une Notice
sur les révolutions de la Perse, un Mémoire histo-
rique sur Persépolis , et des notes, 1798, 2 vol.
in- 18., tome II et III de la Collection.
Le Ier Voyage estune relation d' A 'bdoûlRizaq, le même per-
sonnage dont nous avons parlé , page 411 » et (lue son souverain,
envoya en ambassade auprès du roi de Bisnagor en i44a de
Jésus-Christ.
4»4 CATALOGUE.
| Le second est de M. W. Franklin , ofiicier de la Compagnie
anglaise des Indes orientales , qui s'est acquis depuis cette
époque une brillante réputation parmi les Orientalistes.
Voyage pittoresque de l'Inde, orné de i4 planches,
par M. Hodges, dessinateur du capitaine Cook , tra-
duit de l'anglais, avec des notes, 2 vol. in-18.
Ce Voyage forme les tomes IV et V de la Collection ; le
VIe ne tardera pas à paroilre.
Voyage du Bengale à Pétersbourg, à travers les pro-
vinces septentrionales de l'Inde, le Kachmyr, la
Perse , etc. , suivi de l'Histoire des Rohillahs et de
celle des Seykcs, par feu George Forster, traduit
sur l'édition anglaise de Calcutta , avec des additions
considérables , et une Notice chronologique des
khâns de Crimée , d'après les écrivains turks , per-
sans, etc., 1802, 3 vol. in-8°, ornés de deux
cartes.
La publication du Voyage de M. Forster a produit une
grande sensation parmi les géographes. — Les khâns de Crimée
n'ont jamais eu une existence politique assez importante pour
attirer sur eux les regards des puissances europe'ennes autres
que la Turkie et la Russie , et surtout pour exercer la plume
de nos historiens. Le dédain que ceux-ci leur ont témoigné
avoit occasionné une lacune dans l'histoire de la partie nord-
est de l'Europe. Il convenoit peut-être de la remplir avec le
secours des écrivains turks et persans ; lorsque ceux-ci ont
iihandonné l'auteur, il a eu recours aux correspondances
diplomatiques du ministère des relations extérieures.
CATALOGUE. 4»5
Catalogue raisonné desmanuscriissamskrits que possède
la Bibliothèque Impériale , avec des Extraits d'un
grand nombre de ces manuscrits, parMM.Hamilton
etLanglès, in- 8°., 1806.
Les manuscrits en langue samskrite ne forment pas la portion
la moins nombreuse ni la moins intéressante de la Bibliothèque
Impériale. Un très-petit nombre de ces manuscrits avoit été
très-inexactement indiqué dans le Catalogue des manuscrits
orientaux, publié en iySg. L'existence des autres étoit absolu-
ment inconnue du public.
Un estimable et savant Anglais, académicien de Calcutta,
M. Hamilton, s'est occupé pendant son séjour à Paris , de
composer dans sa langue maternelle, un Catalogue complet
de ces manuscrits. M. L. a traduit et publié en français ce
précieux Catalogue . en y ajoutant des analyses et des ex-
traits des ouvrages samskrits les plus importons ; et grâce à
ce travail , on peut enfin se former une idée claire et précise
du contenu des quatre Vêda, des dix-huit Pourana , des
Sastra , en un mot, des dîfférens traités tbéologiques , phi o-
sophïques , grammaticaux, des poèmes, des drames et des
contes des anciens Hindous.
Recherches sur la découverte de l'essence de rose,
Imprimerie Impériale, anXIll (1804), petit in 12»
i volume.
Ce précieux parfum qui fait les délices des habitantes des
Hharem , et qui n'est pas moins recherché maintenant par
les Européennes , est une découverte due au hasard , et qui
ne remonte pas au-delà de l'année 1612 : c'est ce qui paroît.
prouvé dansce petit mémoire, d'après les citations de différentes
histoires de l'IIindoustàn dont on rapporte les textes originaux.
Ces textes sont imprimés avec les beaux caractères orientaux
de l'Imprimerie Impériale.
4l6 CATALOGUE.
Notice de trois magnifiques manuscrits orientaux
rapportés d'Egypte par S. M. , et déposés par son
ordre à la Bibliothèque Impériale , in-8". an VIII.
(1796.)
L'un de ces manuscrits est en langue turke, les deux autres
en langue persane.
Le manuscrit furk est intitulé : Orient du bonheur et source de
la souveraineté dans la science des talismans ; par Sydy Moh—
hanimed, en ggo de l'Hégire ( i582 de J. C ) ; il renferme
des monumens astronomiques, astrologiques et géographiques,
avec des explications aussi étranges que les figures. Parmi les
nombreuses vignettes très-soigneusement exécutées dont ce
manuscrit est orné , on distingue les vingt-huit marnions de la
June dans les constellations et les planètes, cinquante - six
petits tableaux représentant les sept planètes et. quarante-neuf
arts et métiers des Orientaux, le temple de la Mekke , le phare
ancien d'Alexandrie . surmonté du miroir, par le moven du-
quel on découvroît à une grande distance , les tombeaux des
principaux saints vénérés par les Musulmans , au nombre de
dix-sept.
L'un des deux manuscrits persans renferme cinq poëines du
célèbre Abdoùl-Rahhman Djàmy , mort en 891 de l'Hégire
(i486 de Jésus Christ), connu surtout par son Bèhàristân
(séjour du printemps), ouvrage charmant dont M. L. a publié
de nombreux extraits. Les deux premiers poé'mes ne renfer-
ment que des maximes et des apologues moraux ; dans les deux
suivans, l'auteur a célébré les amours du chaste Joseph et de
la belle Zuléïkbâ et celles de Medjenoùn et de Léïiah . deux
sujets sur lesquels se sont exercés presque tous les fameux poé'tes
arabes , turks et persans. Ces deux poè'mes ont d'autant plus
de prix à nos yeux qu'ils sont écrits avec tout le luxe de la
calligraphie oiientalc, et que nous n'en possédions à la Biblio-
thèque
CATALOGUE. 417
thèque Impériale que des copies incomplètes et mal conser\ ées
La cinquième partie du manuscrit intitule' -.Sagesse a" Alexandre,
renferme des anecdotes et des lettres d'Aristote, d'Alexandre, etc.
Dans l'autre manuscrit persan intitulé , Conversation des
Amans, on trouve soixante-dix-neuf conversations sur l'amour
tant en vers qu'en prose : ce sont des sentences et des anec-
dotes tirées de différens romans d'amour composés par Djâmy ,
Feryd èd-Dyn , El-Anvc'ry , et autres célèbres poètes persaïu.
Ce manuscrit a été exécuté sur papier rose par une excel-
lente main, mais on n'y trouve nul renseignement sur le nom
du copiste, ni sur l'époque delà transcription. Une douzaina
de vignettes peintes à la gouache , avec tout le fini et toute l'im-
perfection de dessin et de perspective qui caractérisent le pinceau
des Orientaux, représentent les scènes les plus intéressante*
de ces narrations poétiques.
Notice sur les travaux littéraires et typographiques des
Anglais dans l'Inde, Mag. Encyc. , tom. II, pag.
6i-65, tom. 111, pag. 48o-5o3.
Le même Recueil périodique contient un assez grand nombre
d'autres Notices et Dissertations du même auteur, que le sa-
vant éditeur M. Millin, a toujours accueillies avec complai-
sance et amitié.
Dans les Mémoires de l'Institut, classe de littérature ,
tom. IV ', pag. 11 5-i 4 1 '.
Dissertation sur les papiers-monnoie des Orientaux,
Un fragment assez considérable de l'histoire universelle de
Khond inyr intitulée , Hhabyb ûl-Scïr, forme la base de ce mé-
moire. On y voit qu'en 1274 et 1275 de notre ère. un prince
Tome X. JJ à
4.lS CATALOGUE.
Moghol , Kaï-KMtoù , qui régnoil à Tauryz sur la Perse sep*
tenti ionale cl occidentale, eul recours à des cédulcs absolument
semblables à nos papiers-monnoie , pour remédier à l' em-
barras de ses finances : il ne fui pas l'inventeur de cet expédient,
et ne fit qu'imiter les Chinois. Au commencement du même
siècle , et peut-être même à une époque antérieure, les mo-
narques chinois avoient substitué aux valeurs métalliques des
monnoies fictives de papier qu'ils nommoient Tchao . parce
qu'elles portoient le sceau du monarque. Kaï-Khâtoù adopta
jusqu'à cette dénomination même pour ses papiers-monnoie
qu'il nomma Djàok , ou Tchâou.
Dans le tome V, pag. 192-228 des Notices et Extraits
des manuscrits.
Fragmens du Code de Djenguyz-Khân , tirés de la
Grande Universelle de Myrkhond , n°. io4, delà
Bibliothèque Impériale.
Cesfragmens, les seuls que l'on connoisse jusqu'à présent
du Code d'un des plus fameux conquérans , avoient pour la
plupart échappé aux recherches de Pétis de la Croix, auteur
d'une vie estimée de Djenguvz-Kliàn.
Au texte et à la traduction des 3_£ articles de ce code,
iont joints des détails relatifs au Qouriltâï (cour plénière ),
dans lequel le héros moghol prit le nom de Djenguvz-Khàn ,
et fut reconnu et salué Grand-Khân , et promulgua son code.
Ce monument curieux de législation mogliole porte l'em-
preinte du génie de son illustre auteur , et paroit avoir servi
de base à la rédaction des instituts politiques et militaires de
Tamerlan , écrits par lui - même , et dont la traduction est
indiquée au commencement de ce Catalogue.
CATALOGUE. 4*9
Dans le tome V, pag. 668-688 de la même collection.
Recueil de Lettres écrites en arabe, en turk et en
persan par différens princes et souverains Otîiomans ,
Persans, Egyptiens , depuis i3o4 jusqu'en i5 17.
Ces lettrés et diplômes contiennent une grande quantité <U
dates et de faits relatifs à l'histoire de la Turkie , de la Perse ,
de l'Egypte , et peuvent conse'quemment contribuer à éclaircir
plusieurs points historiques très-importans.
La Notice indique le titre de toutes ces lettres au nombre
de go , et les faits les plus remarquables mentionnés dans quel-
ques-unes. On distingue surtout celles dans lesquelles les
sulthâns Orkhàn Ier, Mouràd, Bajazet , Mohhammed Ier,
Mouràdll, Mohhammed II, Sélym, rendent compte de leurs
différentes expéditions contre les Grecs , les ordres donnés
pour les réjouissances à l'occasion de la prise d'Andrinople , de
Ssoufyéh , de Constantinople et de l'Egypte.
La correspondance entre Tarnerlan et Bajazet n'est pas
moins curieuse. Les lettres du prince moghol , quoique impé-
rieuses, sont polies et mesurées, celles du sulthàn remplies
d'invectives , et sans dignité.
Dans le tome VI, pag. 320-386 ^ la même collection».
Description historique du canal de l'Egypte (de Suez),
tirée du Livre des Avis et Sujets de réflexions (ou
Description de l'Egypte ) , par Al-Maqryzy.
De tous les écrivains arabes qui ont décrit l'ancien Canal de
Sue?, Al-Maqryzy est celui qui a recueilli les documens les plus
Dd %
^20 CATALOGUE.
certains et les plus complets. Après avoir rapporte sur l'antique
origine de ce întnunierit des f:;bles qui prouvent qu'elle se perd
dans la nuit des temps, il indique les empereurs romains et les
princes musulmans qui le firent nettoyer et recreuser. Il nous
apprend que ce canal e'toit d'une grande utilité aux habitans
du Hhcdjàz et des deux villes sacre'es , auxquels il procuroit en
abondance toutes les productions de l'Egypte. Mais en i45 de
l'Hégire ( 762 de Jésus - Christ ) . le khalyfe Aboù Dja'far
âl - Manssoùr le fit combler, afin de re'duire parla famine un
rebelle qui avoit fait soulever une grande partie du Hhedjàz.
Le texte et la traduction de ce texte sont suivis de rensei—
gnemens puises dans d'autres écrivains arabes et dans les
voyageurs les plus estime's. Le même Al-Maqryzy et Aboùl-
Fe'da , ont fourni à l'auteur une description fort e'tendue de la
■ville de Qolzoum qui a précédé celle de Suez , auprès de la-
quelle aboutissoit le canal d'Egypte. Il a recueilli aussi les
te'moignages de plusieurs géographes arabes, qui confirment de
la manière la plus positive, la justesse de la conjecture formée
par M. Gosselin touchant l'existence successive de deus
villes nommées Qolzoum.
Dans le tome Fil, p. 241 -3o8 de la même Collection.
Recueil des usages ( et cérémonies) établis pour le
offrandes et sacrifices des Mant choux, rédigé par
ordre de l'Empereur ( ou Rituel des Mantchoux),
avec dix planches, représentant 65 instrumens et
ustensiles du culte chamanique.
La traduction est placée en regard du texte mantehou.
CATALOGUE. 421
Dans le t. FUI , p. iere-i 3 1 , de la même collection.
Table chronologique des crues du Nil les plus remar-
quables, depuis l'an 20 jusqu'en 922 de l'Hégire
( 6 r 3- 1 5 1 7 de J. C. ) , tirée de la cosmographie
de Mohhammed ben Ayâs.
Malgré le peu de confiance que méritent les proclamations du
gardien du Méqyâs, qui indique les crues du Tsil , cette table
peut avoir quelque utilité , et même quelque intérêt à cause
des détails qu'on y trouve relativement aux famines , pestes
et autres fléaux occasionnés par la surabondance ou l'insuffi-
sance des crues.
Cette Table est précédée d'une analyse et d'extraits de la
même cosmographie collationnés sur trois exemplaires.
NOTA.
« La Description du canal de Suez , le Rituel des Mantcîwux ,'•
» la Table chronologique des inondations du Nil , peuvent être
>» regardés comme des ouvrages complets , et qui étoient d'au-
» tant plus susceptibles de concourir pour les prix décennaux ,
)> que l'on ne peut pas même supposer que Sa Majesté ait
» eu l'intention d'exiger que l'on traduisit en entier les trois
» volumes in-folio d'Al-Maqryzy, les six taos du Rituel des
» Man'.choux , etc. Il s'agissoit , sans doute, de tirer de ces
» volumineuses compilations un ouvrage complet; et cependant
» on a enveloppé ceux dont il s'agit dans l'anatbème lancé
» contre les Extraits. Cet anatbème , à la vérité , n'a pas
» été irrévocable pour tous les concurrens Mais je ne
» m'appesantirai pas plus long-temps là-dessus. Il me suffit de
» consigner ici cette observation , et je persisterai dans le
» silence que j'ai gardé pendant toute la discussion qui a eu
» lieu dans la troisième classe de l'Institut dont j'ai l'hon-
» neur d'être membre , et où je n'ai pas cru conséqucni-
■» ment pouvoir discuter mes propres intérêts. » Ct-s»)
^22 catalogue:
Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société
établie au Bengale , pour faire des recherches sur
l'histoire , les antiquités , les sciences , les arts et
la littérature de l'Asie, revus et enrichis de notes
par L. Langlès pour la partie orientale , et par
MM. Delambre , Cnvier , de Lamark , Ollivier ,
pour les sciences exactes et naturelles , etc. Paris ,
Imprimerie Impériale , 1 8o4 , les deux premiers
vol. in-4°.
Les manuscrits orientaux de la Bibliothèque Impériale ont
fourni de nombreuses notes pour cet ouvrage qu'on a tâché
de mettre au niveau des connoissanees acquises par les savan»
Anglais eux-mêmes et les autres orientalistes de l'Europe ,
depuis la publication de ces deux volumes à Calcutta. Tous les
textes arabes , persans , tibe'taires , éthiopiens , samskrils , cités
dans les additions, sont imprimés en caractères originaux: on
a même gravé exprès , et sous la direction de M. L. , un ca-
ractère bengaly, qui ne le cède pas en beautéà celui de Calcutta.
Mémoire sur Alexandrie , sur la bibliothèque de
cette ville , etc. ;
— sur les pyramides et sur le sphinx ;
— sur les différens nilomèlrcs de l'Egypte ;
— sur les Oasis et la langue que l'on y parle.
Ces différens mémoires dont les quatre premiers se trouvent
à la suite delà nouvelle édition du Voyage de Nordcn, publiée
par M. L. en trois vol. in-4°. , et le quatrième à la fin du
Voyage de Horncmann, publié également par lui en deux
v.ol. in-8°. , sont entièrement composés d'extraits de différent
pilleurs arabes , principalement d' Al-Maqryzy.
CATALOGUE. 4^3
Hominiens anciens et modernes de l'Hindoustân ert
cent cinquante planches , décrits avec des recherches
sur l'époque de leur fondation; une Notice géogra-
phique et une Notice historique de cette contrée.
// existe de nobles restes de V architecture des Hin~
dous et des Musulmans , et je ne servis pas éloigné
de croire que ces mêmes ruines fourniront à nos
architectes de nouvelles idées du beau et du su—-
llime. Sir Wiiliam Jones.
Trois vol. in-4°, ornes de i5o planches.
PLAN DE L'OUTRAGE.
Les doutes élevés depuis quelque temps par plusieurs
savans , touchant la haute antiquité qu'on attribue en
général aux monumens d'architecture et de sculpture
hindous , les preuves et les raisonnemens que ces
savans présentent à l'appui de leur scepticisme, sem-
blent donner à ces monumens un nouveau degré d'im-
portance et d'intérêt, puisqu'ils deviennent mainte-
nant des objets de recherches et de discussions aussi
curieuses que profondes. Nous n'avons pas la préten-
tion de résoudre une question qui nous semble devoir
rester encore long -temps indécise; mais l'on me
saura gré , peut-être , d'avoir recueilli avec soin et
de présenter sous un seul point de vue les pièces
littéraires et monumentales de cet important débat.
Quel qu'en soit le résultat, on ne pourra contester
aux monumens dont il s'agit la majesté des masses ^
4^4 CATALOGUE,
l'originalité, la variété, quelquefois mémo l'élégance
des formes ; peut-être sera-t-on aussi surpris Je leurs
nombreuses mais inexplicables conformités avec ceux
de l'Egypte et du Mexique : conformités que nous
aurons soin d'indiquer toutes les fois qu'elles nous
paroîtront assez frappantes pour que l'on ne puisse
nous soupçonner de prévention ou de système.
L'extrême difficulté , disons même l'impossibilité
de ranger suivant Tordre chronologique ces antiques
monumens d'architecture et de sculpture , nous a
déterminés à les présenter dans cet ouvrage selon leur
position géographique et respective du midi au nord.
Combien nous regrettons de ne pouvoir donner
seulement la simple nomenclature des contrées , abon-
dantes en monumens, et fertiles en grands souvenirs ,
que nous aurons à parcourir,. en passant alternative-
ment de la côte de Coromandcl à celle de Malabar,
en parcourant le Bengale et le Béhâr , province qui y
comme semble même l'indiquer la signification de son
nom( Béliâr ou Vèhâr, pagode ), passe pour avoir
été le berceau ou au moins le chef-lieu de la religion
de Brahmâ.
Non loin de cette province, nous trouverons une
ville encore plus recommandablo. par l'érudition de ses
Brahmanes que par ses antiquités; et c'est là que nous
voulions terminer notre promenade scientifique à travers
lliiadoustân. Bénarès doit être en effet le but de tous
ceux qui , fidèles et modestes imitateurs des philosophes
grecs , persans , arabes et tibétains , recherchent avec
plus d'avidité la science des Indiens que les produits dé
CATALOGUE. 425
leur sol ou de leur industrie : mais à quels reproches
ne nous exposerions-nous pas si le lecteur cherchoit
vainement le nom de Dehly sur notre carte , et quel-
ques détails relatifs à cette capitale de l'Hindoustân
dans notre texte? Les monumens qu'elle contient sont t
j'en conviens , très modernes ; mais, loin deles exclure,
le titre et le plan de notre ouvrage semblent nous pres-
crire de choisir parmi les monumens élevés par les
Musulmans et même par les Européens , ceux que
leur exécution et que leur site pittoresque surtout
rendent dignes d'une attention particulière. Ces trois
styles d'architecture et de sculpture, dont les diffé-
rences sont fortement tranchées, répandrontune grande
variété dans nos gravures , et nous ont paru exiger
un peu plus qu'un texte purement explicatif. Nous
essaierons donc de donner quelques notions géogra-
phiques sur les contrées où sont situés ces monumens ,
de découvrir l'époque à laquelle ils furent élevés , le
nom de leurs fondateurs, et d'indiquer leur destination.
Nous croyons que cette partie de notre travail , dont
il est aisé d'ailleurs de sentir toute l'importance, eût
été eu général peu intelligible , si nous ne l'eussions
fait précéder d'une Notice géographique et d'une Notice
historique de l'Hindoustân , ancien et moderne. La
première des deux notices , accompagnée d'une grande
carte, en deux feuilles, dressée d'après celles de
MM. Rennellet Arrowsmith, par M. Lapie, capitaine
ingénieur , présentera la division ancienne de l'Inde ,
conformément au système des Brahmanes, et une
description abrégée de l'Inde moderne. Quelques por-
426 catalogue:
irai l s des monarques les plus célèbres de cet empire,
Hindous et Musulmans, gravés d'après des miniatures
exécutées par des artistes indiens , orneront la second©
partie. Nous tâcherons d'y présenter av c exactitude
et clarté, autant qu'il dépendra de nous, le très-petit
nombre de documens historiques que renferment les
ouvrages samskrits, parmi lesquels , tout nombreux et
variés qu'ils sont , il ne se trouve pas une seule histoire
proprement dite, ni un seul traité géographique : cette
remarque est d'autant plus décourageante qu'elle est
rigoureusement vraie.
Nous réservons pour le Discours préliminaire , qui
formera une espèce à' Introduction, à tout l'ouvrage,
le précis analytique des principales cosmogonies des
Hindous , de leurs dogmes religieux , de leurs nom-
breux systèmes philesophiques. Ces recherches et les
rapprochemens qui en résulteront, ne nous empêche-
ront pas de jeter un coup d'œil rapide sur la littérature
samskrite , les avantages que présente l'élude de cette
langue, ainsi que la connoissance des caractères dêva-
nâgaiy ( ou sacrés ) , dont on se sert pour l'écrire.
Ce plan, comme on voit , n'a rien de commun avec
celui qu'ont adopté MM. Gough, Crawfurd ', Holmes',
Hodges, Colebrooke, Pcnnant , Maurice et Daniell ,
pour des ouvrages relatifs, comme le nôtre, aux monu-
mens d'architecture et de sculpture hindous. Loin de
prétendre , parcelte observation , déprécier des travaux
dont nous sentons , peut-être mieux que qui que ce
«oit, toute limportance, nous saisissons avec empres-
sement Voccasion de payer auxauteurs un tribut publia
CATALOGUE. 427
et bien sincère d'estime etdereconnoissance; et nous pre-
nons ici l'engagement solennel de les citer très-exacte-
ment toutes les fois que nouslesmettrons à contribution.
A ces citations , nous en joindrons d'autres qui auront
aussi leur intérêt et leur autorité. La connoissance de
quelques langues asiatiques nous ouvre une mine jusqu'à
présent trop peu exploitée, surtout en France. Pour
se former une idée desimmensesrichesses querenferme
cette mine presque vierge, il suffit de parcourir rapide-
ment le Catalogue des manuscrits orientaux de notre
Bibliothèque Impériale , celui des manuscrits de
S. Germain- des- Prés, de MM. Genty , Brueix ,
Anquetil du Perron, etc. etc. , dont cette Bibliothèque
s'est enrichie successivement ; enfin le Catalogue des
manuscrits samsfaiis et bengalis , de la même Bi-
bliothèque , publié dernièrement en un volume in-8°.
Après avoir vanté, avec raison, les inappréciables
ressources que nous trouvons dans la plus nombreuse
et surtout dans la plus précieuse collection de ma-
nuscrits orientaux qui ait jamais été formée dans toute
l'Europe, et qui existe maintenant dans le monde
entier; collection que nous voyons depuis plus de
vingt ans prendre chaque jour de nouveaux accroisse-
mens , ne seroit-il pas inconvenant, peut-être même
ridicule , de citer notre bibliothèque particulière , puis-
que nous n'avons épargné ni recherches, ni sacrifices ,
pourrassembler tous les ouvrages relatifs à la littérature
orientale, textes originaux ou traductions publiés en
Europe et en Asie ? Nous croyons pouvoir au moins
indiquer ici nominativement, à cause de son impor-
42.8 CATALOGUE.
tance, un précieux manuscrit persan que nous possédons.
Il est autographe , et nous osons dire unique; car le
petit nombre de copies qu'on a essayé d'en tirer sont et
dévoient être très-imparfaites , à cause de l'énorme quan-
tité de tableaux statistiques, de tables de chiffres, etc.
qu'il contient. Cet ouvrage , intitulé Ayïfi Akbèty , ou
Institutes d'Akbar, renferme la description de L'Inde;
description la plus complète et la plus minutieuse qu'on
ait jamais faite d'aucune autre contrée. L'idée et le
p lan de ce bel ouvrage furent conçus par le grand mogliol
Akbar, qui en confia l'exécution à son premier vézyr,
Aboùl-Fazel , célèbre encore aujourd'hui dans l'Hin-
doustân par son immense érudition , et par la protection
que trouvoient auprès de lui tous ceux qui cultivoient
les sciences, les lettres ou les arts. On peut juger des
heureux résultats qu'il obtint lui-même de son zèle
et de ses soins généreux , par l'exécution de notre
manuscrit , soit pour la partie littéraire, soit pour la
peinture et l'écriture: c'est le même qui fut présenté
à Akbar en 1596, et que l'on conservoit dans la biblio-
thèque impériale de Dehly. Un concours de circons-
tances assez extraordinaires, dont je rendrai compte,
l'a fait passer de cette bibliothèque dans la mienne, où
je le garde comme le gage de l'amitié qui m'unissoit
à un brave et savant officier, l'un des premiers fon-
dateurs de l'académie de Calcutta. Au reste , on peut
se former une idée de l'importance de VAyïn Ahbèry ,
par l'abrégé traduit sur une copie peu exacte et publié
en anglais, à Calcutta, par M.Gladvvin, eu 1780 — Gr
U'wis petits volumes in-4", réimprimé a Londres,
CATALOGUE. 4-9
le même format et in-8°, 2 vol., et par les extraits, en
caractères originaux, accompagnés de la traduction,
qui sont répandus dans le cours des notes et additions
que j'ai faites à la traduction française des deux premiers
volumes des Recherches asiatiques , pag. 422.
Les relations religieuses et politiques qui subsistent,
depuis un temps immémorial entre l'Hindoustân et
le pays de Kachemyr nous auroient peut-être déter-
minés à faire une excursion jusque dans cette délicieuse
contrée, nommée, avec raison, le paradis de THin-
doustân ; mais les monumens que Bernier et Forster
ont remarqués dans cette espèce de vallée sont si peu
nombreux et surtout si peu imporlans! En outre,
lancés une fois au-delà des limites de l'Hindoustân
proprement dit , le moyen de résister au désir de faire
d'autres excursions , dont le résultat eût été bien plus
satisfaisant que celle que nous aurions entreprise à tra-
vers les montagnes presque inaccessibles qui défendent
l'entrée du Kachemyr. L'île de Ccylan, celles de Java
et de Sumatra, le pays des Birmans, le royaume
d'Ava, celui du Peygou, ont de grands droits , parles
monumens qu'ils renferment et dont nous possédons
de nombreux dessins, à l'attention des savans et des
artistes. Nous ne renonçons pourtant pas à l'espoir
d'en former un appendice à l'ouvrage que nous allons
publier , et vers lequel nous devons aujourd'hui diri-
ger exclusivement toute notre a t tenlion et tous nos soins;
Il sera composé de cent cinquante planches, d'une
carte géographique, en deux feuilles, format colom-
bier , et d'environ G40 pages de texte; le tout dis*
tribué en trois volumes in-4°, nom de Jésus,
43o CATALOGUE.
Le nom de M. Lapie , et ceux des deux géographes
qu'il prend pour guides, répondent assez de l'exactitude
de la carte, dont il veut bien également surveiller la
gravure.
FIN.
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