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ZONE A AVICULA CONTORTA
OU
ÉTAGE RHÆTIEN
ÉTAT DE LA QUESTION
PAR
JULES MARTIN
Membre de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon.
PARIS
CHEZ F. SAVY, ÉDITEUR
libraire des Sociétés géologique et météorologique de France,
24, RUE HAUTEFEUILLE
1865
LONE À AVICULA CONTORTA
OU
ÉTAGE RHÆTIEN
ÊTAT ACTUEL DE LA QUESTION.
EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE
L'intérêt européen que la zone à Avicula contorta à le
privilége de captiver depuis si longtemps, s'explique par la
position qu’elle occupe dans la série des terrains.
Stratigraphiquement placée aux confins du Keuper et
du Sinémurien, elle jouit du singulier avantage de présen-
ter une faune mixte participant à la fois de la faune triasi-
que et de celle du Lias, tout en conservant un cachet par-
ticulier, un caractère spécial.
De là trois opinions en présence, en ce qui concerne la
classification de ces dépôts :
Pour les uns c’est la partie la plus élevée, le dernier
terme du Trias ;
1
2 ZONE A AVICULA CONTORTA
Pour d’autres c’est une période distincte et qui doit con-
stituer un étage à part;
Pour d’autres enfin, c’est l’époque de première apparition
de types organiques vraiment liasiques, et, à ce titre, ce
groupe leur semble plutôt devoir être rattaché au Lias.
Voilà pour les paléontologistes.
Considérée au point de vue stratigraphique et minéralo-
gique, la question ne se prête pas moins à la controverse.
Tandis que les uns s'appuient sur le caractère pétrogra-
phique, et la parfaite concordance que, suivant eux, cet
horizon présente avec les dépôts keupériens, pour les rat-
tacher au Trias, d’autres, au contraire, signalent des dis-
cordances avec ce dernier terrain, et trouvent que les affi-
nités lithologiques et stratigraphiques du groupe dont il
s’agit, le rapprochent bien plus du Lias que de l'étage infé-
rieur. :
Les derniers enfin, ne donnant aux discordances de stra-
tification qu’une valeur restreinte et toujours locale, repous-
sent cet argument, aussi bien que les données pétrographi-
ques, parce que, disent-ils, elles sont nécessairement
subordonnées à la nature des dépôts sous-jacents et au mi-
lieu dans lequel elles se sont produites.
Pour ceux-ci, c’est dans l’étude exclusive des débris ani-
malisés que gît la solution, ce qui ne les empêche pas d’ar-
river, par cette voie, à des résultats tout aussi contradic-
toires. -
A quoi tiennent donc ces divergences d’opinion ?
A la complexité du sujet d’abord, et ensuite à une étude
trop circonserite, trop localisée de la question ; à des idées
conçues à un point de vue trop spécial et trop restreint,
quand il n’est pas systématique.
Certes les monographies locales sont d'excellentes choses;
mais c’est à la condition qu’elles restent des œuvres pure-
ment analytiques, et que leurs auteurs ne cèdent pas,
comme il arrive trop souvent, au désir de tirer de faits
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 3
particuliers des conclusions d’un ordre général ; en un mot,
qu'ils n'aient pas la prétention de juger souverainement
d’une question à l’aide des données incomplètes et parfois
exceptionnelles qu’ils possèdent sur la matière.
Aussi il n’est pas douteux pour nous que dans la plupart
- des conflits géologiques et dans celui-ci en particulier, les
dissidences seraient beaucoup moins nombreuses, beau-
coup moins prononcées, si les explorateurs avaient eu le
même champ d'observations.
Une autre cause encore, cependant, amène la confusion
dans les discussions: c’est l'impossibilité où l’on est sou-
vent, malgré les efforts les plus consciencieux, d’assigner
des limites précises à l'espèce paléontologique. Il en résulte
que, dans certaines circonstances, on est amené à considé-
rer comme différentes des formes spécifiques semblables, et
comme identiques des espèces réellement distinctes.
Ce travail de détermination, si délicat, si hérissé de dif-
ficultés pour les espèces actuellement vivantes, lors surtout
qu'il s’agit de mollusques, devient impraticable dans bien
des cas pour les restes fossiles dont nous ne possédons que
les contours extérieurs, sans aucune trace des caractères
essentiels du genre ou de l’espèce.
De là des discussions interminables comme celles qui se
sont élevées au sujet des Cardium Philippianum, Pecten
Valoniensis, Ostrea Haïdingeriana, etc.
Il ne faudrait donc attacher à la polémique engagée au
sujet de la zone à Avicula contorta qu’une importance se-
condaire, si les recherches qu'elle a provoquées et les ré-
sultats auxquels elle a conduit ne soulevaient pas une ques-
tion d’une immense portée philosophique, à savoir : quelle
a été la loi de succession des êtres organisés à la surface
du globe. |
Pendant longtemps, et on peut dire jusqu’à ces dernières
années, la géologie systématique n’admettait au rang d’é-
tage, parmi les dépôts sédimentaires, que les périodes en
4 ZONE A AVICULA CONTORTA
discordance de stratification avec celles qui les précèdent
et celles qui les suivent, périodes dont on disait les faunes
complétement isolées des faunes voisines.
On semblait alors persuadé que l’extinction des innom-
brables espèces dont nous trouvons les restes enfouis dans
le sol, devait être attribuée aux commotions Cataclysti-
ques, et que la plupart des organismes aujourd'hui perdus,
avaient disparu à la suite de chacune de ces grandes débà-
cles pour faire place à de nouvelles créations.
Ces idées qui ont eu de nombreux prosélytes et d'ardents
défenseurs, ont perdu tout crédit dans ces derniers temps
et se sont évanouies devant un examen plus attentif, plus
minutieux des terrains et des débris organisés qu'ils con-
tiennent. ;
L'étude de la zone à Avicula contorta a contribué plus
que toute autre, peut-être, à mettre en parfaite évidence le
peu de fondement de cette théorie qui n’avait en réalité
d'autre base que l'imagination de celui qui l'avait conçue.
La position stratigraphique de ce groupe sédimentaire
placé, comme nous l’avons vu, à la jonction de deux des
plus importantes formations du globe, le Trias et les ter-
rains Jurassiques, ne devait pas peu contribuer, en effet, à
dessiller les yeux des plus obstinés.
Voici deux terrains que l’on disait séparés par de pro-
fondes discordances de stratification ou d’isolement, dont
les faunes étaient données comme complétement distinctes
et sans aucun rapport spécifique entre elles, qui nous pré-
sentent aujourd’hui à leur limite commune des dépôts en
concordance tantôt avec le Keuper, tantôt avec le Lias, le
plus souvent avec tous les deux, et dont la faune régénérée
et autonome est en transition et avec celle qui la précède et
avec celle jui la suit.
Toute idée d'action violente doit donc ici disparaître pour
expliquer les modifications survenues dans cet ensemble
organique, car nulle part il n’a été établi que ces modifica-
e
&
ÊTES
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 5
tions avaient été subordonnées aux perturbations locales
qui ont été signalées dans certaines contrées, soit au com-
mencement, soit à la fin de cette période transitoire.
Ainsi, dans la Côte-d'Or, nous voyons la plus grande
_partie des espèces caractéristiques de ce groupe disparaitre
et s’éteindre avant le dépôt de l'Infra-Lias proprement dit,
bien qu’il ne soit survenu aucun trouble, aucun temps d’ar-
rêt dans la sédimentation entre ces deux zones paléontolo-
giques.
Dans la Lorraine, le Luxembourg et une grande partie
de l'Allemagne, où la concordance du dépôt en litige avec
le Keuper parait constante, très peu d’espèces franche-
ment triasiques atteignent cet horizon, tandis qu’un en-
semble imposant de formes organiques nouvelles v surgit
et s’y développe pour s’éteindre ensuite à peu près toutes
avant l'apparition du Lias.
Enfin, en Angleterre, la faune du Bone-bed n’est ni moins
spéciale, ni moins exclusive, bien que le parallélisme le
plus complet ne cesse d'exister entre ses assises et celles
du Keuper, et que, d’un autre côté, les relations stratigra-
phiques soient si intimes avec les dépôts de la zone à Am-
mon. planorbis que l’on ne sait pas encore où fixer la limite
commune à ces deux dépôts.
A en juger par ces faits qui se reproduisent de proche en
proche dans toutes les zones paléontologiques, aussi bien
dans celles qui ont été considérées jusqu'ici comme essen-
tiellement constitutives des étages classiques, que dans les
zones transitoires, il parait établi aujourd'hui que la dispa-
rition des espèces a généralement eu lieu durant les pério-
des de calme, et que, conformément à ce qui se passe chez
les individus d’une même race, l'existence des unes n’a été
qu'éphémère, tandis que celle des autres a plus ou moins
persisté, suivant le degré de vitalité qui avait été départi à
chacune d'elles.
Sans doute les commotions violentes, les soulèvements
6 ZONE A AVICULA CONTORTA
brusques, ont rudement éprouvé les faunes paléontologi-
ques et dû souvent en anéantir presque complétement les
membres sur tel ou tel point du globe; mais il semble dé-.
sormais impossible d'admettre que ce soit aux grandes ré-
volutions dont notre planète a été si souvent le théâtre,
qu’il faille attribuer la disparition des races éteintes.
L’évidence des faits proteste partout contre cette théo-
rie.
Ce que l’on a appelé jusqu'ici en géologie, les formations,
les étages, ne sont donc ni des divisions naturelles, ni des
unités de temps, mais bien des coupures artificielles desti-
nées seulement à faciliter l'étude.
Tous les géologues qui puisent exclusivement leurs idées
dans une étude attentive de la nature, l'ont depuis long-
temps reconnu et proclamé.
« Les systèmes. dit M. Renevier (1), sont des groupe-
« ments plus ou moins artificiels, nécessaires pour une clas-
« sification générale des terrains, et qui doivent, autant
« que possible, comprendre dans un même groupe les éta-
« ges dont les faunes sont les plus analogues. Toutefois, à
« mesure que les découvertes nouvelles viennent combler
« les lacunes qui existaient entre les systèmes admis, les
« limites de ceux-ci deviennent de plus en plus vacillantes
« et incertaines. Ces nouveaux étages sont nécessairement
« intermédiaires au point de vue paléontologique, comme
« ils le sont au point de vue stratigraphique. De là des con-
« troverses presque inépuisables, comme celles qui ont eu
« lieu pour le calcaire pisolitique, pour les couches de Pur-
« beck, et celle qui a maintenant pour objet la zone à
« Avicula contorta, controverses qui ne sont certes pas inu-
« tiles, car elles donnent une forte impulsion à l’étude géo-
(1) Notices géologiques et paléontologiques sur les Alpes vaudoises.
Infra-Lias, Bul. soc. vaudoise des sciences naturelles, t. VII, p. 52.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 7
« graphique et paléontologique de ces nouveaux étages. »
Le but que nous nous sommes proposé en entreprenant
cette étude est précisément de rechercher auquel des deux
systèmes, Triasique ou Jurassique, entre lesquels elle se
trouve comprise, doit être rattachée cette zone à Avicula
contorta, objet de tant d’appréciations contradictoires.
Déjà précédemment nous avons établi quelles sont dans
la Côte-d'Or les affinités de la fauné spéciale à cet horizon ;
mais, comme les nombreux travaux entrepris dans le même
but en France, en Italie, en Allemagne, en Suisse et en
Angleterre, sont loin d'aboutir tous aux mêmes résultats,
la question reste tout aussi indécise et réclame plus impé-
rieusement que jamais une solution.
Il nous à semblé que le seul moyen de fixer les géologues
à ce sujet était de réunir les matériaux publiés, de les grou-
per, de les coordonner de manière à en former un tout
unique d’où l’on puisse tirer ensuite de solides conclusions.
Ce travail synthétique, impraticable il y a quelque temps,
parce qu'il n'aurait conduit à rien de décisif, nous semble
offrir de sérieuses garanties aujourd’hui que la zone liti-
gieuse a été l’objet d’études attentives et soutenues dans
presque toutes les parties de l'Europe, au triple point de
vue pétrographique, stratigraphique et paléontologique.
_ Aussi sommes-nous disposé, en Ce qui nous Concerne, à
accepter, sans la moindre réserve, les résultats auxquels
nous conduira cette étude, quelque opposés qu’ils puissent
être à l'opinion que nous avons professée jusqu'ici dans la
question, et nous espérons qu'ils rallieront de même la ma-
jorité des géologues.
L'idée que nous mettons aujourd’hui à exécution n’est
pas neuve, et nous n’aurons même pas le mérite de l'avoir
conçue le premier.
M. Alphonse de Dittmar, en effet, nous a déjà précédé
dans cette voie, et nous devons à ses patientes et labo-
8 ZONE A AVICULA CONTORTA
rieuses recherches sur la matière un travail très remar-
quable au point de vue paléontologique.
Loin de regretter cette circonstance, nous nous estimons
très heureux, au contraire, d’avoir été devancé par ce jeune
et savant géologue, car les ressources bibliographiques
dont nous disposons ne nous auraient probablement pas
permis de reconstituer la faune et la flore de cette époque
d’une manière aussi splendide.
Dans tous les cas, il nous eût été difficile de nous livrer
à une critique aussi éclairée des éléments paléontologiques
et d’en discuter la synonymie avec une aussi parfaite en-
tente du sujet; ce n'est pas, cependant, que nous parta-
gions toujours les idées de l’auteur. Nous croyons, au con-
traire, qu’il a parfois considéré comme distinctes des espèces
identiques et réuni sous un même nom des types difrié-
rents.
I nous à semblé aussi que M. de Dittmar n’avait pas
fait une part suffisante aux éléments pétrographiques et
stratigraphiques, et qu’il y avait là une lacune importante
à combler.
Ce n’est pas assez, à notre sens, de rappeler les résultats
des principaux auteurs et d’en discuter les conclusions; il
faut avant tout un cadre au tableau, et ce cadre obligé, c’est
l'étude de la constitution stratigraphique et pétrographique
du terrain qui nous occupe sur les divers points où il a été
étudié.
L'auteur à été beaucoup plus complet sous d’autres rap-
ports, et nous trouvons très ingénieuse l’idée qu’il a eue de
mettre à l'appui de son travail une carte exécutée avec
soin et au moyen de laquelle on peut embrasser d’un coup
d'œil l’extension géographique aujourd’hui connue de la
zone litigieuse.
À l’aide de ce procédé, nous voyons ce dépôt apparaître
d’abord en Irlande, entre Londonderry et Belfast, puis en
Angleterre, où nous en suivons les affleurements d’York à
SU
ju détes DÉPART ES
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 9
Leicester, de Leicester à Warwick, Worcester, Gloucester
et Bristol, et de cette dernière localité à Axmouth, où il
décrit plusieurs sinuosités, puis enfin aux environs de
Watchet et de Cardiff.
D’Axmouth, ces couches, probablement englouties sous
les eaux de la Manche, vont réapparaître en France, à Va-
lognes et dans les environs, puis elles plongent sous les
formations plus récentes pour ne plus se montrer qu’au
pourtour du plateau central, où elles forment une ceinture
étroite et presque continue aux roches de cristallisation.
Plus au Sud, ces dépôts apparaissent aussi dans les Cé-
vennes, puis dans la Provence et de l’autre côté des Alpes,
à la Spezzia et en Lombardie, depuis le lac de Côme jus-
qu’au lac de Garde.
Dans les Alpes orientales, le même horizon, admirable-
ment développé depuis le Rhin, au-dessous du lac de Cons-
tance, jusqu’à Vienne, se poursuit même en Hongrie, dans
la chaine des Karpathes.
Au nord de la Bavière, nous le retrouvons aux environs
de Baireuth et de Bamberg, puis, en montant encore, dans
la Thuringe, le Hartz et le Hanôvre, aux environs de
Brunswick.
Enfin, il en existerait quelques pointements à l’ile Hel-
goland, dans la mer du Nord, à File Bornholm, dans la
Baltique, et aussi probablement à la pointe sud du royaume
de Suède, où la zône à Am. planorbis parait être très bien
développée.
Si nous revenons maintenant aux confins de la Bavière et
du Wurtemberg, où nous avons quitté cette zone, nous la
retrouvons partsut aux Cnvirons de Stuttgard, à Esslin-
gen, Nürtingen, Tübingen, etc., puis, en descendant sur
Schaffouse et Bâle et jusqu’au bord du lac de Genève, à
Meillerie.
Enfin, de l’autre côté de la chaine du Jura, en France,
nous en retrouvons des lambeaux à Lons-le-Saunier, Sa-
10 ZONE A AVICULA CONTORTA
lins et Besançon, puis une bande continue partant des
Vosges et se dirigeant sur Luxembourg, par Vic, Château-
Salins et Kédange, pour aboutir ensuite à Lævelange, Ja-
moignes, Arlon et Villers-sur-Semois.
Tout cela est très exact et très complet ; mais ce n’est pas
assez. À l’extension géographique il est indispensable de
joindre des données aussi détaillées que possible sur la
constitution de ces assises au triple point de vue stratigra-
phique, pétrographique et paléontologique, pour chacune
des régions citées, si l'on veut ensuite discuter l’opinion des
auteurs en parfaite connaissance de cause.
Ce sera le but de la revue historique à laquelle nous
allons nous livrer, revue que nous diviserons, pour plus de
clarté, en un certain nombre de groupes naturels, à la ma-
nière, à peu près, dont cela a été fait par M. d’Archiac,
pour son Histoire des progrès de la Géologie, à laquelle nous
emprunterons, d’ailleurs, une bonne partie de nos docu-
ments.
Nous examinerons ainsi successivement les travaux pu-
bliés sur la matière en Angleterre, dans l'Allemagne du
Nord, l'Autriche septentrionale, le Wurtemberg, la Ba-
vière, le Vorarlberg et le Tyrol septentrional, PItalie, la
Suisse et la Savoie, et, enfin, la France et la Belgique, en
consacrant un chapitre spécial à chacune de ces divisions.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 41
PREMIÈRE PARTIE
EXAMEN HISTORIQUE DE LA QUESTION
I
ANGLETERRE.
Dès 1849, les découvertes que fit M. Brodie aux environs
de Cheltenham, dans une petite couche calcaire placée entre
les marnes irisées et le calcaire à gryphées, donnèrent à
cet horizon une certaine célébrité. Il s'agissait de débris de
coléoptères appartenant à divers genres, parmi lesquels
un Buprestide, puis des Tipules, des larves de Cousins, des
ailes de Libellules et autres sortes d'insectes (1).
A peu près au même niveau stratigraphique, à Wat-
chet, à Golden-Cliff, à Saint-Hilary (Glamorganshire) et à
Axmouth (Devonshire), on avait également signalé une
assise remplie d'ossements et de débris de poissons.
. Dans l'opinion de M. Brodie, ces dépôts étaient contem-
porains et devaient être considérés comme les parties les
plus inférieures du Lias. Les données stratigraphiques et
paléontologiques s’accordaient, selon lui, pour l’établir.
La même année, M. Strickland découvrait de son côté la
même couche à ossements, pétrie d’écailles, de dents et d’os
de poissons, ainsi que de coprolithes à Coombe-Hill, Wain-
lode-Cliff et Bushley (2).
,
4) Proceed. geol. soc. of London, t. IV, p. 14, 1842.
(2) lbid., t. II, p. 585 et 732,
12 ZONE A AVICULA CONTORTA
A Vainlode-Cliff, les assises fossilifères, nombreuses et
assez puissantes, présentaient successivement de haut en
bas le calcaire bleu à insectes, passant à une argile schis-
teuse blanchâtre, puis un calcaire jaune pétri de Cypris et
de petites coquilles ressemblant à des Cyclas; et enfin, à
6 mètres au-dessous environ, la couche à ossements et à
débris de poissons.
Comme l’auteur précédent, M. Strickland rattacha ces
divers dépôts à la période liasique.
Cependant Agassiz, auquel les débris de poissons de ce
Bone-bed avaient été soumis, les étudia, et y ayant reconnu
des écailles du Gyrolepis tenuistriatus et des dents du
Saurichthys acuminatus, espèces qu’il considérait comme
exclusivement spéciales au Muschelkalk, les publia toutes
comme provenant du Trias (4).
En 1843, le général Portlock, que le retentissement de
ces découvertes avait poussé peut-être à s’occuper aussi de
cet horizon, le découvrit à Portrush, en Irlande, où il
trouva et fit connaitre, sous le nom d’Avicula contorta, une
petite coquille bivalve, bien chétive, bien insignifiante en
apparence, mais qui, par la constance de sa station et la
fécondité extraordinaire de sa race, allait devenir bientôt
un guide infaillible pour la parallélisation des couches qui
la contiennent (2).
Cependant les avis au sujet de la classifiestion de ces dé-
pôts étaient désormais partagés.
M. W. Sanders a peine à les considérer comme triasi-
ques. II profite des travaux du chemin de fer entre Bristol
et Traunton pour en donner une excellente coupe, et insiste
dans le but de prouver que toutes les assises comprises
(1) Tableau général des poissons fossiles, in-4°., Neuchâtel, 1844.
(2) Report on the geology of the county of Londonderry, ete. Dublin,
1843,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 143
entre le Lias blanc ou le calcaire de Cotham et le banc à
ossements appartiennent essentiellement au Lias (1).
Néanmoins, des doutes restaient toujours à ce sujet.
En 1850, M. Buckman chercha à les éclaircir par les
4 études paléophytologiques auxquelles il se livra sur les
- plantes qui avaient été rencontrées dans les mêmes couches
que les insectes dont il vient d’être question (2).
Ces végétaux, parmi lesquels figurent des conferves et
des mousses indéterminables, présentent l’Equisetites Bro-
dei, l'Otopteris obtusa, YO. acuminata, la Naiadita petio-
lata, la N. obtusa, le Cupressus latifolia, ete., espèces pres-
que toutes nouvelles, et qui attestent que l’on a déjà dépassé
la limite supérieure du Keuper.
Mais il ne ressort de cette étude rien de décisif en ce qui
concerne le classement du Bone-bed, parce que ces plantes
proviennent presque toutes de la zone à Am. planorbis,
jusque-là confondue avec l'horizon inférieur.
A partir de ce moment, la question semble épuisée et ne
donne lieu, pendant quelques années, à aucun débat.
Toutefois, l'opinion d’Agassiz, bien que conçue indépen-
_ damment des données stratigraphiques, semble prévaloir.
En 1857, sir Ch. Lyell, dans le supplément à la 5° édi-
tion du Manuel de Géologie, s'exprime ainsi : « Certains
« géologues rapportent les lits de Koessen et du Dachstein
« au Lias, et plusieurs le considèrent comme étant d’âge
« intermédiaire. Suivant M. Suess, les lits de Koessen cor-
« respondraient au lit à ossements supérieur de Souabe,
« dans lequel a été découvert le Microlestes ; mais il ne
« faut pas oublier que cette couche contient de véritables
« espèces triasiques. En somme, les lits 4 et 2 (Koessen
« et Dachstein) montrent une faune très particulière. »
(4) Rep. 16th meet. brit. assoc. at Southampton, 1846. London, 1847.
(2) Quart. journ. geol. soc. of London, t. VI, p.413. 1850.
14 ZONE A AVICULA CUONTORTA
Trois ans plus tard, en 1860, M. le docteur Thomas
Wright (4) reprenant la discussion, consacre à l’horizon en
litige un mémoire des plus intéressants.
Il y reproduit les coupes de la plupart des localités déjà
connues, et en donne de nouvelles où figurent dans les
plus grands détails la nature de chaque assise, sa puis-
sance ainsi que les restes organiques qui y ont été re-
cueillis.
Les débris de reptiles et de poissons y sont nombreux et
variés; mais les mollusques, d’après l’énumération qu’il en
donne, seraient restreints aux espèces suivantes :
Pullastra arenicola, Strick. Myacites musculoides, Schlot.
Cardium Rhæticum, Mer. Myacites, n. sp.
ArcCa, n. Sp. Monotis decussata, Gold.
Anomya, n. Sp. Avicula contorta, Portl.
Modiola minima, Sow. Pecten Valoniensis, Defr.
Modiola minuta, Gold. Ostrea liassica, Strick.
En tout douze espèces, parmi lesquelles deux se retrou-
vent très abondamment répandues dans la zone à Am. pla-
norbis des comtés de Gloucester, Warwiek, Somerset,
Dorset et Glamorgan, et une troisième se montre au même
niveau, dans la localité de Binton, comté de Warwiek.
Ces espèces sont : Modiola minima, Monotis decussata et
Ostrea liassica.
Si à ces coquilles on ajoute le Cardium Rhæticum Mer. et
le Pecten Valoniensis Def., qui, sur le continent, se rencon-
trent très fréquemment dans l’Infra-Lias proprement dit, on
reconnait que, sur les douze espèces citées, il y en à cinq,
près de la moitié, que l’on peut regarder comme essentielle-
ment liasiques, tandis qu’il n’en existe pas une seule qui
puisse être rapportée au Trias.
On ne s’explique pas trop, d’après ces résultats, comment
(1) On the zone of Avicula contorta and the Lower Lias of the south
of England., Quart. journ. of the geolog. soc., Nov., 1860.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 45
. Stratigraphique à l'appui de sa thèse.
Dans chacune de ses coupes, en effet, nous voyons la
_ concordance la plus complète se maintenir aussi bien avec
les strates de la zone à Am. planorbis qu'avec celles du
_ Keuper.
C’est donc encore ici l’opinion de M. Agassiz qui prévaut.
_ Quoi qu'il en soit, les profils donnés par M. Wright ont
_ le mérite de rectifier ce qu’avaient d’inexact ceux produits
par ses devanciers, et notamment par MM. Brodie et Strick-
land, qui, en mettant les couches à insectes et celles à pois-
sons Sur la même ligne, avaient confondu deux horizons
bien distincts : la zone à Am. planorbis et celle à Avicula
contorta.
+ Ainsi, il ressort clairement de ses coupes de Vainlode-
= Clif, de Benton et de Street, que les insectes et les plantes
_ se rencontrent à divers niveaux, et que les assises qui les
contiennent, même les plus inférieurs, n’ont pas été con-
_temporaines des dépôts du Bone-bed.
Le lecteur en jugera par la coupe ci-après, aussi remar-
quäble par la pétrographie que sous le rapport des fossiles
nombreux et variés qui y ont été recueillis.
“ Section des zones à Am. planorbis et à Avicula contorta
: prise à Binton (Warwickshire).
PÉTROGRAPHIE. FOSSILES PROPRES A CHAQUE
p. *p. COUCHE.
1 Calcaire de couleur
ON ls». 6
2 Argile légèrement
Macolorée.. ....2 6
8 Calcaire argileux. . 0 3 Ichthyosaurus et insectes à la face
4 Argile de couleur supérieure.
(A PS PEER ER NES 7: ©» Insectes et Am. Johnstoni, Sow.
_ 5 Calcaire argileux. . 0 3 1/2
rail nus dé 1
16
7 Calcaire grisâtre.
S'ATDIIO. + der me à
9 Calcaire grisâtre
mince et irrégu-
lier lorsqu'il est
recouvert par le
lit précédent. . .
AD ATENe Crete
11 Calcaire grisâtre, lit
conslant, .. :*
49. Arpile. 16,
19:Calcaires 3 5.1
14 Argile. . 1.2 Ke
45 Calcaire. . . . .
A6 AraTIe SRE
47 Calcaire. . ...3à
18 Marnes très dures.
19 Calcaire argileux
d’un grain inégal
20 Argiles schisteuses.
21 Calcaire fragmen-
taire et coquiller
22 Schistes pierreux .
93 Calcaire dur.
24 Argile dure. . . ..
25 Caleare rs ur
26 Argile,avec feuillets
calcaires. . . ..
27 Calcaire avec argi-
le suborilonnée.
L’argile manque
SOHTENÉ Enr,
28 Calcaire inconstant.
29 /Arble Le Lx,
30 Calcaire gris dur. .
DTA T5 he
22 Calcaine.r:. porte
HA TATEUE. SR
DH: Calcaire 7e +3
35 Argile. . . . . 5
86 Calcuire très noir 1 à 0 4
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2
3
3
0
ZONE A AVICULA
1/2
1/2
1/2
173
1/2
CONTORTA
Insectes.
Quelques insectes et Pholidoph.
Strickiandi, Ag.
Insectes plus nombreux ici que
dans toutes les autres couches
réunies.
Tetragonolepis angulifer, Ag.
Sans fossiles ici.
Os de Sauriens, dents et écailles
de poissons, Ammon. planorbis,
Lima punctata, Cardium et 9s-
trea liassica, baguettes de Cida-
ris et autres échinides en abon-
dance.
Myacites et élytres de coléoptères.
Ichthyosaure et Ofopteris acumi-
nata.
Ostrea liassica.
Reste de Sauriens et Cardium.
Modiola minima, Myacites et Os-
trea liassica.
Dans ces marnes et argiles une
seule pelile Ammonite a été
trouvée.
Os de Sauriens, Avicula longicos-
\ nue date SR
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 17
3 (Ceci est la couche tata, Monotis decussata? Lima
du fond de la car- puntcata, Myaciles, n. sp., Os-
el trea hassica et Hemipe ina en
rière.) grand nombre.
ù 37 Epaisse couche d’ar- Appartenant à la zone des Avicula
gile d’un bleu-jau- contorta.
nâtre se brisant
en fragments an-
guleux . . . . .. 7»
38 Argile brune et fer-
rugineuse avec
cassures conchoï- Couche à Estheria, Estheria minu-
MAR re d'u es ta.
39 Argile. . . . . . . . ?
… 40 Argile feuilletée . . 3 »
41 Grèsmicacé de cou-
leur claire. ...0 1 Pullastra arenicola, Strick.
_ 42 Argile d’un brun
foncé. CPR PE |
43 Feuillet de a mi-
0: - 2:09 Pullastra arenicola, Strick.
44 Argile échistouse
E- TON 5. « É 6
_ 45 Feuillet de grès. . 0 1
_ 46 Argile noire. ...0 3
47 Veine ferrugineuse
et sableuse. . . .0 ?
Grès du Keuper-Marls.
Cependant, cette manière de voir de M. Wright, en ce qui
_ concerne le point précis où finit la zone à Avicula contorta
- et où commence celle à Am. planorbis, trouve des contra-
dicteurs.
Le mémoire publié l’année suivante (1861), par M. Char-
_ les Moore (1), a pour principal objet de combattre cette
_ classification.
D’après ce dernier, dont l'opinion s'appuie particulière-
. ment sur des caractères lithologiques, le White-Lias (de
- Smith), c’est-à-dire les divers dépôts compris entre la der-
1 (4) On the Zones of the Lower-Lias and the Avicula contorta Zone,
… Quart. journal of the Geol. Society, t. XVIL p. 483.
2
18 ZONE A AVICULA CONTORTA
nière couche à ossements de Sauriens et le Bone-bed pro-
prement dit, ferait aussi partie de la zone à Avicula con-
torta, bien que cette petite coquille ne paraisse pas y avoir
été rencontrée jusqu'ici.
Ce banc supérieur à ossements de Sauriens deviendrait
lui-même une zone distincte des assises à Am. planorbis et
au-dessous, le White-Lias avec les couches à Avicula con-
torta, constituerait un groupe spécial sous le nom d'étage
Rhœætien, proposé par M. Guembel, ainsi que nous le ver-
rons plus loin, pour désigner l’ensemble des couches à Avi-
cula contorta et du calcaire de Dachstein.
La classification adoptée par M. Moore est conséquem-
ment celle-ci :
1° Am. planorbis zone ;
2 Enaliosaurian zone;
3° White-Lias;
& Avicula contorta beds ;
ÿ° Keuper-Marls.
Pour qu’un pareil conflit puisse s’engager entre les deux
géologues Anglais, il faut assurément que le point de par-
tage entre cette formation prétendue distincte et la zone à
Am. planorbis, soit bien vague et bien incertaine.
On ne voit pas toujours, en effet, dans la plupart des
coupes de M. Wright où son contradicteur pourrait mettre
le couteau.
Dans tous les cas, si l'opinion de M. Moore est fondée,
le démembrement qu’il fait de la zone à Am. planorbis a né-
cessairement pour résultat d'attribuer à son étage Rhætien
les couches à plantes et à insectes les plus inférieures, cou-
ches n°° 25 à 31 de la coupe de Street, et 15 à 19 de celle
de Brockeridge (in Wright, p. 391 et 393) et 22 à 36 de
celle de Binton, ci-dessus.
Il rend ainsi ces débris organiques communs aux deux
formations, sans compter qu’il introduit en même temps,
dans sa faune Rhætique des Cardinies et des Astartes, cou-
| Rhætic formation.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 49
che n° 19 de Brockeridge, la Lima punctata, V’Avicula lon-
gicostata et autres fossiles liasiques (couche 36 de Binton).
Néanmoins le mémoire de M. Moore est très remarquable
par la quantité de mollusques nouveaux dont il enrichit la
faune de cet horizon, et à ce titre surtout il mérite l’atten-
_ tion des géologues.
ï
FA
ee,
5...
1 4
LE
0
Le nombre des espèces qu’il cite s élève à 60 parmi
lesquelles deux seulement sont triasiques, les Saurichthys
E acuminatus et Sargodon tomicus. 50 sont spéciales à la
2 zone, et 8 ont été rencontrées dans l’Infra-Lias proprement
+
E
C4
3
Ha
*
el
dit, soit en Angleterre, soir sur le continent. Ce sont : le
Cardium Rhæticum la Lœæda Heberti, Mart. (L. Titei, Moore),
la Plicatula intusstriata, Emmr. (0. interstriata Moore), la
Placunopsis alpina, la Modiola minima, le Pecten Valonien-
sis et le Cerithium Henrici, s’il est vrai que ce gasteropode
existe bien dans la zone inférieure ; enfin des débris d’in-
sectes (1).
MM. Ralph Tate et Etheridge, dans un mémoire qu’ils
ont publié depuis (2), tranchent la question dans un autre
sens et considèrent la zone à Avicula contorta comme par-
tie intégrante du Lias.
Sans entrer à cet égard dans une discussion préalable,
ces auteurs se bornent à faire remarquer l'intimité des re-
lations stratigraphiques et paléontologiques qui existent
entre cet horizon et le White-Lias, et citent à l’appui de
…. (1) M. T. Wrigth a répondu, paraît-il, aux critiques dont son pre-
mier mémoire avait été l’objet de la part de M. Ch. Moore; mais
nous n’avons pas pu jusqu'ici nous procurer ce document, que nous
savons cependant avoir été inséré par extrait dans le cahier n° 6 du
Geological magazine de 1864.
Il en est de même, et nous le regrettons vivement, des publications
sur la même zone de MM. Etheridge et Brodie, qui se trouvent éga-
lement dans le même recueil, n° 5, p. 237 et 239 de la même apnée.
(2) Assises liasiques des environs de Belfast, Quart. journ. geol.
soc., t. XX, p. 103. 1864.
20 ZONE A AVICULA CONTORTA
leur manière de voir des coupes très détaillées, parmi les-
quelles nous nous bornons à citer la suivante :
Coupe de la zone à Avicula contorta à Colin Glen,
environs de Belfast.
PETROGRAPHIE.
White Lias.
! Chemnitzia, sp. |
5 Marnes arenacées | Ostrea liassica, Strick. 1
avec Cardium rhæ- Cardium Rhæticum, Me.
HOUR a ste à 4 » Modiola minima, Sow.
ô Calcaire blanc . .. » 4 Myacites, sp.
7. Marne grise. . . .. 6 » Cardinia, sp.
8 Marne rouge. ... 9 » Monotis decussata, Gold. |
9 Schistes gris aréna- Axinus concentricus ? M.
(1: COMREE At 9 — cloacinus, Quenst. à
4
Arca Lycetti? Moore.
Zone à Avicula contorta. *
Axinus cloacinus, Avicula.
10 Schistesnoirs. . . , » 11 Cardium Rhæticum.
Placunopsis. ;
11 Çalcaire argileux.. » 5 ,
12 Schistes noirs . .. 1 7 Pecten Valoniensis, Modiola, Avi-
cula, Placunopsis alpina.
43 Schistes marneux . 1 3 Axinus cloacinus, Avicula con-
torta.
14 Calcaire bleu argi-
REUTERS 0 7
45 Schistes marneux . » 5
16 Calcaire brun argi-
1 TRS EE » 6
17 Schistes noirs . .. 1 9 1/3
18 Grès micacé. . .. » 1
19 Schiste onctueux. . » 9
20 Calcaire argileux.. » 1/2
21 Schistes rudes au Axinus cloacinus, Cardium Rhæ-
toucher 1.1. « 4.9 ticum, Avicula contorta.
22 Calcaire argileux . » 2
28 Schistes. :”.: ... » 6
24 Grès micacé . . .. » 1
25 Schistes rudes au
toucher. . .... » #8 Axinus cloacinus.
26. Grès compact cal-
CAO D » 4
27 Schistes onctueux. » 6
Te
OU ÉTAGE RHÆTHIEN. 24
Pecten Valoniensis, Cardium Rhæ.
28 Schistes. . . . ... » 5 ticum,Axinus cloacinus, Avicula
contorta.
29 Grès compact . .. » 2
$0 Schistes noirs . .. » 7
31
32 | Schistes et grès mi-
DO Cacés : + .. .. 0 4
34
85 Schistes arénacés . » 2 Couche à poissons.
86 Schistes onctueux . » $%
87 Schistes lamelleux Débris épars de poissons et Nati-
et rudes au tou- ca Oppeli, Trochus Waltoni et
CHE res 0, B Avicula contorta.
88 Schistesarénacés. . 4 6
89 Argiles duresetnoi-
| SSP RER 1 3
Marnes du Keuper.
A la seule inspection de ce profil, on voit, en effet, com-
bien il est difficile de considérer cette longue série alterna-
tivement marneuse, schisteuse et calcaire, comme appar-
tenant à deux systèmes différents.
À quel point, d’ailleurs, fixer la limite qui les sépare ?
A l’assise des marnes rouges, diront sans doute cer-
tains géologues du nord-est de la France, où ces marnes
rouges, très constantes, à ce qu'il parait, constituent, selon
eux, un horizon d’une sûreté absolue.
C’est cependant à une dizaine de pieds au-dessous de ce
niveau que MM. Tate et Etheridge fixent la dernière assise
de la zone à Avicula contorta.
Et puis, d’ailleurs, quelle signification attribuer à cette
prétendue limite, s’il est vrai, comme on l’affirme ici que la
plupart des fossiles de cette zone inférieure se retrouvent
également dans le White lias ?
M. Dawkins cependant, dont il nous reste à analyser les
travaux, est d'avis que le groupe Rhætic (Rhætic beds),
comme il l’appelle, s’isole parfaitement du White-Lias
29 ZONE A AVICULA CONTORTA
sous le double rapport stratigraphique et paléontologi-
que (4).
Sans contester le passage dans ce lias blanc de certaines
espèces propres à la zone inférieure, telles que Axinus con-
centricus, À. cloacinus, Modiola minima, Ostrea liassica,
Plicatula intusstriata, Cardium Rhæticum et autres, ce
géologue fait remarquer qu'aucun des poissons du Bone-
bed n’a encore été rencontré à ce niveau.
D'un autre côté il prétend que c’est par erreur que
M. Wright a indiqué une couche à ossements de Sauriens
au contact du Bone-bed, et il affirme que ce dépôt se
trouve constamment à la base de la zone à Am. planorbis
sans jamais pénétrer dans le Lias blanc qui se trouve au-
dessous.
Cette discussion à laquelle M. Dawkins attache une im-
portance toute particulière a pour but d'établir que ce White
lias est une sorte de terrain neutre où ne pénètrent qu’excep-
tionnellement les espèces appartenant à l’une et à l’autre
faune.
Dans les deux ou trois gisements du comté de Somerset,
que l’auteur a spécialement étudiés, il n’aurait recueilli
dans le lias blanc que dix espèces, savoir :
1° Pleurophorus, Spec.
2 Lima pectinoides, Sow.
3° Modiola minima, Sow.
4 Modiola Hillana, Sow.
d° Ostrea liassica, Strick.
6° Plicatula intusstriata, Emmr.
T° Cardium Rhæticum, Mer.
8° Serpula Spec.
(1) On the Rhætic Beds and White Lias-of Western and central So-
merset, Quart. journ. geol. soc., t. XX, p. 396. 1864.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 93
9 Astræa, Spec.
10° Montlivaltia, Spec.
Parmi ces espèces les n° 3 et 7 seulement se retrouve-
raient dans la zone inférieure et les n° 2, 3, 4 et 6 dans
celle à Ammonites planorbis.
Il y aurait donc eu à ce niveau, d’après M. Dawkins, une
sorte d'interruption dans les manifestations vitales, et pro-
bablement aussi un temps d’arrêt dans la succession des
couches. Il fait remarquer cependant que le White lias n'est
jamais arénacé comme la zone inférieure, et que l'élément
calcaire y domine toujours comme dans les couches liasi-
ques qui viennent au-dessus. Mais cette particularité miné-
ralogique lui semble insuffisante pour rattacher ces dépôts
au Lias, et il aime mieux les considérer comme une couche
de jonction entre la zone à Avicula contorta et celle à
Ammonites planorbis.
Cette opinion, on le voit, est une sorte de moyen terme
entre celles de M. Wright et de M. Moore, et nous prouve
combien dans cette région la ligne de démarcation entre
le Bone-bed et le Lias est difficile à saisir, et combien
aussi il est peu probable qu’ils appartiennent à deux forma-
tions.
Nous ne donnerions qu’une idée incomplète de l’impor-
tance paléontologique du mémoire de M. Dawkins, si nous
négligions de dire que les recherches de ce savant ont doté
la zone à Avicula contorta d'un nouveau mammifère didel-
phe, l’Hypsiprimnopsis Rhæticus dont il a recueilli une dent
prémolaire dans le gisement de Watchet (Somerset). Cet
animal de très petite taille, à en juger par la seule dent
connue jusqu'ici, semble avoir appartenu à la famille des
Kangaroo.
Ce gisement privilégié de Watchet a donné lieu égale-
ment à la découverte d'un os long et creux, attribué par
l’auteur au genre Ptérodactyle.
24 ZONE A AVICULA CONTORTA
RÉSUMÉ
La question, quoique controversée dès l’origine, est ici
simple, et se dégage parfaitement de la discussion.
D'abord, les relations stratigraphiques, la position du
groupe, tant qu’il ne s’agit pas de délimitation, sont nettes,
précises et aucune dissidence n'existe de ce côté.
Les auteurs cités, en effet, semblent tous d'accord sur la
concordance que présente le dépôt litigieux, aussi ‘bien
avecle Keuper qu'avec le Lias inférieur, et aucun ne signale
ni trouble local, ni temps d’arrêt marqué dans le travail de
la sédimentation.
Tous, en outre, assignent pour limite inférieure aux cou-
ches à Avicula contorta, ce qu’ils appellent le Red Marl.
Ainsi, aucune incertitude sur ce point.
Là seulement où commencent à apparaître les diver-
gences d'opinion; c’est lorsqu'il s’agit de fixer la limite
stratigraphique entre le Lias proprement dit et ce dépôt
spécial qui, dans la conviction de quelques-uns, doit être
isolé de la formation liasique.
Pour quiconque interviendra sans partialité, sans idée
préconçue dans le débat, il nous semble que la seule diff-
culté de s'entendre sur ce point fait déjà fortement pencher
la balance en faveur de la période jurassique.
Comment, en effet, distraire de cette formation un terme
de la série avec lequel elle se trouve si intimement liée,
pour la rattacher au Keuper dont il est toujours nettement
distinct ?
La faune, il est vrai, est tout à fait différente de celle du
Lias, et c'est à peine si sept ou huit espèces pénètrent dans
les zones supérieures ; mais cette faune s’isole plus complè-
tement encore du Keuper, avec lequel elle n’a de commun
que le Saurichthys acuminatus et le Sargodon tomicus seu-
lement. |
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 25
La prédominance des affinités de ce groupe, en Angle-
terre, le rapproche donc en définitive beaucoup plus du
Lias que du Trias.
II
ALLEMAGNE DU NORD.
En 1836, M. Frédéric Rœmer a donné pour le Hanovre,
environs d'Helmstadt, d’Astenbeck et Klien-Giessen, sur
la rive gauche de l’Innerste, des coupes très détaillées du
terrain qui nous occupe (4).
Il nous le montre sous forme de grès, reposant d’une ma-
nière concordante sur les marnes irisées auxquelles il passe
insensiblement, en devenant de plus en plus marneux.
Par-dessus, et en bancs toujours’ parallèles, l’auteur si-
gnale des grès jaunâtres à gros grains avec traces de
fossiles indéterminés, puis des couches à empreintes de
plantes. |
Mais ces renseignements, si précis qu'ils soient, ne pro-
jettent aucun jour sur la question en litige, l'élément pa-
léontologique y faisant complétement défaut.
Plus tard, en 1847, M. Dunker a fait connaître la faune
et la flore de ces mêmes parties inférieures du Lias, étu-
diées par lui à Sperlingsberg, près d’Halberstadt (2); mais
les espèces qui peuvent appartenir à la zone à Avicula con-
torta se trouvent tellement confondues, dans son travail,
avec celles des zones supérieures, qu’il nous a été impossi-
(1) Die Yersteinerungen der Nordd. Ool. Gebirges, 1836.
(2) Ueber die in dem Lias bei Halberstadt, etc. Paleontologica, t, I.
1847, -
926 ZONE À AVIGULA CONTORTA
ble de rien démêler dans cet ensemble considéré par l’au-
teur comme un seul et même horizon paléontologique.
M. de Strombeck (1852) est le premier dans les études
duquel (1) on commence à entrevoir notre zone d’une ma-
nière distincte.
Les dépôts compris entre les couches à Gryphées arquées
et les marnes irisées, sont divisés par ce géologue en quatre
assises principales de haut en bas, savoir :
4 Alternances d'argile gris-bleu et de sable jaune au
sommet, puis argiles gris-bleu avec géodes ferrugineuses à
la base, sans fossiles ;
2% Grès schisteux, alternativement gris-blanc ou jaune-
brun et calcaire argilo-sableux associé à des argiles gris-
bleu et à des sables jaunes. Fossiles nombreux : Ammonites
angulatus, Am. Hagenowii, Lima gigantea, Cardinies diver-
ses et Ostrea irregularis ;
3. Argile gris-bleu, sableuse ou plastique, avec géodes
ferrugineuses. Fossiles assez rares : bivalves indéterminés,
Asteria lombricalis et Calamites arenaceus. Épaisseur, 20 à
30 mètres ;
4° Grès dépendant, selon l’auteur, des marnes irisées ; le
tout en parfaite concordance.
Ces grès inférieurs, souvent schisteux vers le sommet,
sont quartzeux, à petits grains, d’un blane pur ou jaunâtre,
à ciment siliceux, solide ou friable, avec kaolin. Ils renfer-
ment parfois des veines de charbon et atteignent jusqu’à
30 mètres et plus de puissance.
Ainsi, sauf ce qui reste d’incertain dans la délimitation
inférieure de la zone à Avicula contorta, nous la voyons par-
faitement apparaître au-dessous des schistes argileux ou
sableux à Am. angulatus, Cardinies diverses et Ostrea irre-
qularis, sous forme argileuse aussi avec Asteria lombrica-
(1) Zeitschr. der Deutschl. geol. Gesells, t. IV, p. 58-63. 1862.
"à
VE
ee =
EP or ET FRE
nd)
Er.
SR à
PR PR AM LE
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 97
lis et Calamites arenaceus, le premier de ces fossiles étant à
peu près partout caractéristique de cet horizon. |
L'année suivante (4853) M. F. Rolle, dans le parallèle
qu'il cherche à établir entre les diverses assises du Lias du
nord et du sud de l'Allemagne (1), essaie de compléter la
constitution stratigraphique de cet horizon, dont il com-
mence déjà à soupçonner l'importance.
D’après cet auteur, les grès supérieurs aux marnes iri-
sées, grès jaune, grès de Buchstein (4 de M. de Strom-
beck) appartiennent encore au Lias; mais cette opinion,
que n’appuie aucune donnée paléontologique, le Bone-bed
n'ayant pas été rencontré jusque-là dans l'Allemagne du
nord, a besoin d’être confirmée.
Cependant M. Credner qui, dès 1842 (2), s'occupe de l’é-
tude de ces dépôts fort bien développés, à ce qu’il paraît,
dans le duché de Brunswick et autour de Gotha et d’Eis-
nach, où ils sont représentés par un grès solide de 20 à 30
mètres de puissance, y découvre en 1860 (3) l’Avicula con-
torta et quelques autres espèces propres à la zone. Ces fos-
siles toutefois ne lui paraissent pas suffisants, et il persiste
dans la même indécision, au sujet du classement de ce
groupe, parce qu’il n’en aperçoit les limites ni inférieure-
ment, ni supérieurement. Il constate cependant au-dessus
du niveau à Ammon. psilonotus des grès tout à fait sem-
blables à ceux du dessous, et il signale le Cardium Philip-
pianum qui selon lui abonde aussi dans la zone inférieure.
M. Schloenbach (1860) est tout aussi indécis dans son
(1) Versuch Vergbichung des Nordd. Lias, etc. 1853, Homburg, von
der Hoche.
(2) Neu-Jahrb. 1842-43. Thuringen und der Harz, avec carte par E.
de Sydow et H. Credner, petit in-folio, Gotha.
(3) Die Grenzgebilde Zwischen dem Keuper und Lias am. Seebergbeï
Gotha und in Norddeutschland überhaupt. Leonh et Bronn, Jahrb, p.
293.
28 ZONE A AVICULA CONTORTA
premier mémoire (4) ; mais son opinion se dessine et prend
couleur dans le second (2), l’un des plus riches que nous
connaissions en renseignements stratigraphiques et paléon-
tologiques.
Dans cette seconde publication, l’auteur considère les
couches à Avicula contorta comme une formation indépen-
dante et transitoire entre le Keuper et le Lias.
M. Schloenbach est le premier qui ait découvert le Bone-
bed dans l’Allemagne du nord. Il l'indique à deux niveaux
différents : à la base de la zone, immédiatement au-dessus
du Keuper où il constitue une sorte de brèche à dents de
poissons, et à 0® 60 cent. plus haut environ, où il a reconnu
les dents des Saurichthys acuminatus, Acrodus minimus,
Gyrolepis tenuistriatus, etc.
L'Avicula contorta, le Cardium Rhæticum, la Leda Dej-
fneri, la Gervillia inflata et autres espèces ont été recueil-
lies par ce géologue au-dessous et au-dessus de la couche à
ossements à Seinstedt, près de Hornbourg (Prusse).
Une des coupes les plus intéressantes données par ce
géologue, en ce qui concerne cet horizon, est celle de Salz-
gitter (Hanovre), où la zone est constituée par un groupe de
grès d’une épaisseur considérable et qu’il appelle Bone-bed.
Quader. Cette zone gréseuse occupe tout l’espace compris
entre le Keuper et la zone à Ammonites planorbis.
Près de Steinlah, au contraire, elle débute au contact du
Keuper (marnes irisées) par une série de bancs marneux,
parfois gréseux, et se termine par un véritable grès. L’en-
semble de ces assises peut être évalué à 8 ou 10 mètres.
Dans les diverses localités citées par M. Schloenbach, le
(4) Das Bone-Bed und seine Lage gegen den sogenannten ober Keu-
persandstein in Hannoever, schen. Leonh et Bronn. 1860, Jahrb. p. 513.
(2) Beitrag zur genauen Niveau-Bestimmung d. auf d. Grenze Zwis-
chen Keuper u. Lias im. Hannoeverischen, etc., Leonh et Bronn, 1862,
Jahrb, p. 145.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 29
parallélisme le plus complet ne cesse de régner entre les
assises de ce groupe et celles du Keuper et du Lias.
L'auteur n’a reconnu dans tout le Hanovre qu’une seule
discordance par isolement. C’est à la mine de Go!dsaks-
glück, près Steinlah, où le dépôt en question se trouve, à sa
partie supérieure, en contact immédiat avec le Jura brun,
sans aucune trace de Lias.
RÉSUMÉ
D'après l’exposé qui précède on voit que jusqu’à l’année
1860 les auteurs qui se sont occupés de cet horizon sont
unanimes à le ranger dans le Lias.
En relation concordante aussi bien avec cet étage qu'avec
le Keuper, sa constitution pétrographique, ordinairement
gréseuse à la base et marneuse au sommet, le rapproche
peut-être davantage du Trias ; mais la disparition des es-
pèces Keupériennes et l'apparition de quelques autres con-
tinuant à se montrer plus haut dans le Lias, ont fait pen-
cher la balance de ce dernier côté.
M. Credner est le premier dans l'esprit duquel commen-
cent à naître des doutes à cet égard, parce qu’il ne voit pas
où fixer les limites de cet horizon.
Enfin M. Schloenbach, après avoir longtemps hésité sur
le classement à faire de ces assises, affirme résolûment l’in-
dépendance de ce groupe et le donne comme un étage tran-
sitoire entre les formations keupérienne et liasique.
Une seule discordance locale a été signalée dans toute
cette région ; c’est à Goldsaksglück (Hanovre), où le Jura
brun repose immédiatement sur les grès à Avicula con-
torta.
30 ZONE A AVICULA CONTORTA
TIT
AUTRICHE SEPTENTRIONALE.
La rareté des fossiles à presque tous les niveaux dans la
chaine des Alpes, la multiplicité des groupes sédimentaires,
le polymorphisme et l’extrême variété pétrographique des
terrains d’un endroit à un autre, ont été, jusqu’à ces der-
nières années, un obstacle énorme à l’avancement des
études stratigraphiques.
Pour la zone à Avicula contorta, en particulier, la diff-
culté était extrême.
En fait de restes organiques on ne connut pendant long-
temps, dans les Alpes Autrichiennes, que certaines em-
preintes de coquilles bivalves cordiformes, assez abondam-
ment répandues, il est vrai, mais toujours et partout les
mêmes.
Ces coquilles, naturellement, avaient dû de bonne heure
attirer l’attention des géologues.
Aussi dès 4794 Wulfen (1) en avait-il décrit et figuré une
sous le nom de Cardium triquetrum. Mais ce nom, adopté
par les naturalistes qui vinrent après lui, fut indistincte-
ment appliqué à toutes les grosses bivalves qu’une certaine
analogie de forme, jusque-là trop peu étudiée, avait fait
regarder comme identiques.
Le Cardium triquetrum devint ainsi un fossile caractéris-
tique, un point de repère dont on essaya pour arriver à la
parallélisation des couches de cet horizon.
C’eût été parfait si l’on n’avait pas alors confondu sous
(1) Descript. Helmentoliti pulcherr. versicoloris. Erlangen, 1794,
fig. 2.
RS re
LA
OU ÉTAGE RHÆTIEN-. 91
_ ce même nom quatre ou cinq coquilles de nature très diffé-
rente quoique assez semblables et de station très distincte,
ainsi que nous le verrons plus tard, puisque les unes carac-
. térisent les assises supérieures du Keuper et les autres le
sommet de la zone à Avicula contorta.
Il résulta de cette confusion des assimilations fautives,
des classifications erronées, comme celles qui ont eu pour
conséquence de présenter les calcaires de Guttenstein et
d’Hallstadt, les couches de Raible, etc., comme des équiva-
lents stratigraphiques du Dachsteinkalk.
Du reste, ce n’est guère qu’à partir de 1854 que l’on com-
mence à entrevoir dans les auteurs où peut être, pour cette
contrée, le point de jonction du Trias avec la formation
liasique.
Dans une première notice, M. de Hauer (1) avait établi
dans la série secondaire du versant nord des Alpes les divi-
sions suivantes :
1° Schistes de Werfen ou grès bigarré ;
2% Calcaire de Dachstein ou Muschelkalk inférieur ;
3° Couches de Hallstadt ou Muschelkalk supérieur ;
4 Couches charbonneuses des Alpes ou marnes irisées,
et peut-être assises inférieures du Lias.
Dans un travail postérieur (2) qu’il appuie, cette fois, de
renseignements paléontologiques assez nombreux et assez
précis, l’auteur revient sur cette classification et reconnaît
que les termes deux et quatre de la série précédente doi-
vent être rapportés au Lias. Une nouvelle division lui sem-
ble aussi devoir être introduite pour les calcaires noirs ou
foncés qui recouvrent le grès bigarré, et qui, bien que liés
avec lui, en sont cependant très distincts : ce sont les cou-
(1) Ueber die Gliederung des Alpen-Kalke in den Ost-Alpen (Neu-
Jahrb. 1850).
(2) Même titre (Jahrb. der k. k. geol, Reichsanstalt, t. IV). 1853.
32 ZONE A AVICULA CONTORTA
ches de Guttenstein qu’il considère, avec celles d’Hallstadt,
comme représentant le Muschelkalk.
Il donne alors le calcaire de Dachstein et les couches de
Staremberg qu'il prétend caractérisés par le Cardium tri-
quetrum, comme les assises les plus inférieures du Lias, et
les couches de Koessen comme venant au-dessus.
M. de Hauer cite comme provenant de ces dernières
assises, étudiées par lui dans un grand nombre de localités,
les espèces suivantes : Belemnites? Orthoceratites, Nautilus
Sturi, Hau., Am. bisulcatus, Brug., Ammon. obliquecosta-
tus, Ziet., Am. kridion, Hehl., Am. moreanus, d’'Orb., Pleu-
rotomaria expensa, Gold., Natica alpina, Mer., Megalodus
triqueter, sp. Wulf., Cardium austriacum, Hau., Card. Rhæ-
ticum, Mer., Nuculacomplanata, Phil. Modola Schafhaeutli,
Stur, Gervillia inflata, Schaf., Avicula inæquiradiata, Av.
Escheri, Mer., Av.intermedia, Emmr., Pinna folium, Young,
Lima gigantea, Desh., Pecten liasimus, Nyst, Plicatula in-
tusstriata, Emmr., Ostrea Haidingeriana, Em., Thecidea
Haidingeri, Süss, Terebat. cornuta, Sow., T. piriformis,
Süss, T.horia, Suess, T. gregaria, Süss, Rhynchonella fissi-
costata, Süss, Rhy. subrimosa, Süss, T. cornigera, Schafh.,
Spirigera oxycolpos, Emm., Spirifer Munsteri, Dav., Sp.
rostratus, Schloth., Sp. Emmerichi, Suess, et Discina celten-
sis, Suess.
Ce classement toutefois était encore fautif et les recher-
ches de MM. Lipold, Stur et Czjzck (1), devaient bientôt en
démontrer l’inexactitude, en établissant qu'entre Brienwald
et Koenigsberg ces mêmes calcaires à Cardium triquetrum
(calc. à Isocardes, comme les appelle M. Lipold), sont au-
dessus des couches de Koessen.
(1) Geologische Stellung, etc., Jahrb. der k. k. geol. Reichsanstadt,
t. III. 1852.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 33
_n'ajoute guère aux connaissances acquises en Ce qui con-
cerne la classification systématique de ces diverses assises.
Ce qui ressort de plus clairement de ses appréciations, c’est
| que la faune du calcaire de Dachstein se rapproche beau-
coup de celle du Muschelkalk, appréciation très contestable
—. puisqu'il y cite des Ammonites de la section des Arietes,
exclusivement propres au Lias.
Cet auteur rapporte, au contraire, à ce dernier terrain la
… flore des assises de Gresten qui reposent directement sur
._ celles de Guttenstein (2).
_ Jusque-là donc, rien de certain ni de positif, en ce qui
concerne la délimitation qui nous intéresse.
Il en est de même encore dans le travail de M. Stur sur
la vallée de l’Ems (3), bien que l’auteur ne soit pas éloigné
de voir à ce niveau un horizon assez distinct.
Le mémoire stratigraphique de M. Karl Peters (4) sur
les Alpes du Salzbourg, district de la Saale, est plus satis-
faisant en ce sens que l’on commence à y saisir les limites
du Trias et du Lias.
Selon ce savant, au grès bigarré (couches de Werfen)
__ succèdent :
‘4 1° Les calcaires et schistes noirs de Guttenstein ;
E. 2 Une dolomie bien stratifiée, fragile, gris-clair, saccha-
—._ roïde, représentant selon lui les couches d'Hallstadt ;
à 3° Des couches calcaires et dolomitiques avec empreintes
de plantes (en partie couches à Lithodendron de M. Lipold) ;
4 Les couches de Koessen ;
d° Et enfin les calcaires de Dachstein.
(1) Geol. Notizen aus den Alpen, Jahrb der k. k., t. II, p. 44. 1832.
(2) Jahrb. der k. k. geol. Reichs., t. 1, p. 44. 1852.
—… (3) Zbid.,t. IL, p. 461. 1853.
NE . (4) Die Salzburgischen Kalkalpen in Gebiete der saale. Jahrb., 5e an-
—. née, n° 4, p. 116. 1854.
à 3
34 ZONE A AVICULA CONTORTA
Toutefois, la limite entre les divisions n° 2 et 8 est diffi-
cile à établir, et il semble même que dans certaines loca-
lités la dolomie gris-clair, saccharoïde, se trouve placée entre
les couches d’Hallstadt et celles à Lithodendrons.
D'ailleurs, à quel terme de la série (Trias ou Lias) rap-
porter ces couches à Lithodendron ? On était encore fort in-
décis à cet égard, bien que dans l'opinion de M. K. Peters
elles fissent partie des assises liasiques les plus inférieures.
M. E. Suess (1) nous semble être le premier qui ait
donné sur ces dépôts des renseignements paléontologiques
de nature à dissiper un peu les incertitudes.
Dans les notes géologiques qui précèdent fa description
des brachiopodes des couches de Koessen, l’auteur nous
montre la faune propre à ce dernier horizon, reliée à
celle des assises précédentes par un certain nombre d’es-
pèces communes, et cite dans ses descriptions le Spirifer
Munsteri (Spiriferina uncinata, Schafh.) et la Rhynchonella
cornigera aussi bien dans l’un que dans l’autre dépôt.
D'après ce savant, les couches de Koessen proprement
dites, sont l'équivalent des couches à Gervillies et à Avicu-
les de M. de Buch. Par leurs fossiles elles appartiennent au
Lias inférieur ; mais elles diffèrent de celles d'Hierlatz, qui
constituent une assise plus élevée dans le même groupe.
Quant aux calcaires de Dachstein et de Starhemberg, et
sous ce nom M. Suess désigne non seulement la partie su-
périeure qui renferme les grandes bivalves si souvent citées,
mais encore toute la série des calcaires jaunes depuis le
Trias jusqu’au Lias supérieur; il les met sur la même ligne
que les assises de Koessen.
Il en est encore de même des couches de Gresten, dont
(1) Ueber die Brachiopoden der Koessener Schichten, Deusks. der
Mathem. Naturwiss. classe der Kais. Akad. der Wissensch., t. VIL.
1854. avec # pl.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 35
jes calcaires marneux noirs et les grès foncés présentent
des veines de charbon et les fossiles du Lias le plus inférieur,
telles que Avicula intermedia, Pinna folium, Pecten liasinus,
Lima gigantea, Cardinia Listeri, Pholad. ambiqua, Spirifer
rostratus, Sp. Munsteri, Tereb. cornuta, etc.
Il semble résulter de ce parallélisme établi par l’auteur,
que les faunes particulières aux dépôts de chacune de ces
localités ne sont que des modifications partielles de la faune
générale des calcaires et des marnes noires de Koessen.
Ces couches de Koessen, dont il est nécessaire mainte-
nant de faire connaitre la pétrographie et les relations stra-
tigraphiques, s'étendent du Voralberg jusqu'aux environs de
Vienne sur le versant nord des Alpes.
Elles sont constituées par des calcaires gris-foncés ou
bruns, à cassure conchoïde, divisés en lits minces et alter-
nant avec des marnes et des argiles schisteuses (1). Les
huitres, les brachiopodes et les gervillies x forment à la
partie supérieure des bancs entiers.
Ces dépôts, souvent d’une puissance énorme, succèdent
dans la série aux couches d’Hallstadt, caractérisées par les
fossiles du Saint-Cassian ou du Keuper, et sont recouvertes
par les assises du Lias supérieur.
Dans toute cette région, les couches de Koessen sont tou-
jours nettement séparées de celles d'Hallstadt pour leurs fos-
siles qui n’ont pas une seule espèce de commune.
Voici done, si cela se confirme, une limite naturelle par-
faitement accusée entre la formation liasique et celle du
Trias ; mais il n’en est pas de même en ce qui concerne la
partie supérieure de la zone, qui ne paraît pas avoir plus
préoccupé M. Suess que ses devanciers.
En 1860, dans une nouvelle étude sur le Koessenerschi-
(1) Voy. Lill de Lilienbach, Jahrb., 1833.
|
36 ZONE A AVICULA CONTORTA
chten de la Hongrie, M. Dion.Stur (4) signale un fait strati-
graphique important, et qui, pour lui, semble avoir une
haute signification.
Ila vu dans les Karpathes les couches de Koessen les plus
inférieures reposer immédiatement et sans aucune trace des
dépôts triasiques sur le Rothliegenden.
Cela lui prouve qu’une commotion violente dont la date
se place naturellement après le dépôt des derniers sédi-
ments keupériens, a submergé toute la région occupée au-
jourd’hui par la chaîne des Karpathes, et que les couches
de Koessen font bien réellement partie d’une ère nouvelle,
l'ère liasique. Il poursuit en disant que « ce serait faire
« gratuitement violence aux faits et à la logique de leurs
« conséquences que de persister à voir dans ces couches
« une subdivision des dépôts keupériens. »
Sans attacher à cet accident local la même importance
que l’auteur, nous la constatons néanmoins avec intérêt,
parce qu’avec les quelques autres faits de même nature que
nous avons recueillis déjà et qui nous restent à recueillir,
nous pourrons faire ressortir l'exagération des conséquen-
ces que certains géologues ont voulu tirer de discordances
semblables constatées par eux entre la zone à Avicula con-
torta et la partie supérieure de l’Infra-Lias.
dont rene ébletid si itné Eu id au: fe di
RÉSUMÉ
Nous ne trouvons plus ici comme en Angleterre et comme
dans l'Allemagne du nord, cette constance dans la relation
stratigraphique des couches, qui nous a rendu si facile l’iso-
lement du groupe dont nous recherchons les limites.
(1) Ueber die Koessenerschichten in Ungarn, Sitzungb. d. k, Akad.
t. XXXVIII.
Fe TO ER “Jet Aul PR net du CCR ATOUT
; io. CSS EE ont ue
d “ Ë NN Ar: Le à, tete
. LORS
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; x
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 37
Dans cette partie des Alpes, tout est heurté, décousu.
Tout y semble anormal, aussi bien l’ampleur démesurée
des divers termes de la série, que la discontinuité de leurs
dépôts et l’inconstance des horizons paléontologiques.
Puis, comme si ce n’était pas assez de cet amoncellement
de difficultés naturelles, il a failu encore qu’une confusion
regrettable vint se glisser dans la détermination de cer-
taines espèces de fossiles longtemps considérées comme
semblables quoique distinctes, et compliquât encore la
question.
Aussi n’est-ce qu’à la suite d’efforts inouïs et d’une per-
sistance digne des plus grands éloges, que les géologues
Autrichiens sont parvenus à débrouiller ce chaos.
Nous avons vu d’abord M. de Hauer donner les calcaires
de Dachstein, comme Muschelkalk inférieur, et les couches
charbonneuses des Alpes, comme l'équivalent des marnes
irisées, ou peut-être du Lias inférieur.
Mais plus tard il revient sur cette classification et pré-
sente le Dachsteinkalk et les couches de Staremberg comme
Infra-Lias, en plaçant par-dessus les couches de Koessen.
Cependant MM. Lipold et Stur démontrent l’inexacti-
tude de ce classement en établissant que les couches de
Koessen contiennent les mêmes grandes bivalves que les
strates supérieures de Dachstein et de Staremberg.
A la même époque, M. Kudernatsch, trompé sans doute
par les mêmes considérations paléontologiques que M. de
Hauer, mais en les exagérant, trouve que la faune de Da-
chstein a de grands rapports avec celles du Muschelkalk,
bien qu’il y cite des Ammonites de la section des Arietes.
Après lui M. Stur apporte quelques documents nouveaux
qui lui font considérer tous ces dépôts comme appartenant
à la période liasique.
M. K. Peters, ensuite, fait avancer la question en cher-
chant à déterminer les relations stratigraphiques des cal-
caires de Dachstein avec les assises de Koessen et en fixant
38 ZONE A AVICULA CONTORTA
la limite inférieure de l'horizon en litige au-dessus des dolo-
mies à Cardium triquetrum du Keuper.
Toutefois, il restait à cet égard certaines incertitudes
qu'il était réservé à M. Suess de lever en établissant que la
faune des calcaires à Lithodendron que supportent ces do-
lomies, est reliée par un certain nombre d’espèces com-
munes à celle des couches de Koessen.
Il cherche à démontrer ensuite que cette dernière faune,
en tenant compte d’une certaine diversité locale, est la
même que celle de Dachstein, de Staremberg et de Gresten,
et qu’elle ne présente aucune espèce de commune avec celle
d’'Hallstadt, assimilée par lui au Saint-Cassian.
Enfin, les couches à Gervillies seraient encore , selon
l’auteur, synchroniques des assises de Koessen. M. Stur
clôt la liste en abondant dans le même sens et en consta-
tant en outre une discordance de stratification entre le Keu-
per et ces nouveaux dépôts, seul fait de ce genre qui ait été
cité en Allemagne, où d'ordinaire les relations stratigra-
phiques sont aussi régulières avec le Keuper qu'avec le
Lias.
En définitive, tous, sauf peut-être M. Kudernatsch, con-
sidèrent cet horizon comme dépendant déjà du Lias ; mais
nul ne s’est occupé de la délimitation supérieure.
IV
WURTEMBERG
M. d’Alberti est le premier qui ait signalé dans le Wur-
temberg un équivalent bien caractérisé des couches à
Avicula contorta et du Bone-bed anglais. Ce géologue a fait
connaitre cet horizon sous le nom de grès fossilifère de Tü-
bingen, et l'a placé à la limite supérieure du Keuper.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 39
*: M. de Mandelsloh, au contraire, a décrit ces couches sous
_ le nom de grès bruns à ossements du Lias. Ils succèdent,
dit-il, aux marnes irisées et sont recouvertes de plusieurs
assises d’un grès jaune avec lits calcaires subordonnés, dans
lesquelles abondent les Cardinies et autres bivalves indéter-
minées.
Voici d’ailleurs un aperçu stratigraphique de ce que l’au-
teur appelle le Lias inférieur :
1° Couches calcaires supérieures à gryphites et marnes
schisteuses ;
2% Grès jaune du Lias, 10 mètres environ d'épaisseur ;
3° Calcaire inférieur à gryphites ;
4 Grès jaune du Lias et calcaires subordonnés avec
Cardinia concinna et autres bivalves en nombre considé-
rable ;
5° Grès brun à ossements du Lias.
Keuper.
Mais les grès inférieurs, dit plus loin M. de Mandelsloh,
manquent sur beaucoup de points, et le calcaire à gryphées
repose alors sur les marnes irisées. Cela s’observe notam-
ment à Weinstaige et dans la vallée du Neckar près de
Neckarthailfingen.
à D'un autre côté, aux environs de Stuttgard, de Kalten-
| thal et de Bebenhausen, le calcaire à gryphées arquées re-
pose sur des argiles grises qui recouvrent elles-mêmes un
conglomérat sableux de quelques centimètres d'épaisseur,
quartzeux, pyritifère et rempli de coprolithes, de dents et
d’écailles de poissons (Saurichthys, Acrodus, Sargodon,
Hybodus, etc.)
A part ces gisements exceptionnels, les grès inférieurs
au calcaire à gryphées, c’est-à-dire les grès à Cardinies et
ceux à ossements, sont puissants et ne mesurent pas moins
de 40 à 50 mètres près d’Ober-Ensingen et de 70 à 75 à
Uhingen.
M. Quenstedt, que nous verrons plus tard changer d’opi-
40 ZONE A AVICULA CONTORTA
nion, classe en 1843 (1) la couche à ossements dans le Keu-
per, dont elle constitue pour lui la dernière assise.
Il la circonscrit d’une manière plus nette que ses devan-
ciers, en lui assignant pour limite supérieure le banc à
Am. psilonotus, devenu aujourd’hui pour les auteurs la
zone à Am. planorbis.
« Au-dessus du grès jaune à ossements, dit M. Quens-
« tedt (2), viennent des calcaires foncés peu épais, remplis
« de coquilles caractéristiques du Lias (Lima gigantea, Tha-
« lassites Listeri, quelques rares gryphées arquées, des
« Ammonites uniés, de la section des Arietes (A. psilono-
« tus, des baguettes de cidaris, des astartes, le Pleuroto-
« maria anglica, puis des argiles foncées avec des marnes
« à Am. angulatus, un calcaire sablonneux de 6 à 10 mè-
« tres d'épaisseur avec des fossiles bien conservés (Thalas-
« sites concinna), mais dans lequel les Ammonites (Arietes)
« et la gryphée arquée sont toujours très rares. Ces
« roches passent à un grès jaune peu solide, en bancs ou en
« plaques. C’est le grès du Lias que l’on pourrait prendre
« pour celui des marnes irisées, quoique toujours plus ten-
« dre et plus calcarifère. »
Bien qu’étrangers au sujet qui nous occupe, nous avons
tenu cependant à reproduire ici ces détails stratigraphi-
ques, parce qu’ils prouvent combien est étroite la parenté
entre ces diverses assises dont le caractère minéralogique,
depuis le Keuper jusqu’au sommet de la zone à Am. angula-
tus, reste le même, sauf de très légères modifications.
Ici doivent trouver place également les recherches de
M. Plieninger (3), sur les débris de vertébrés, fossiles
(1) Das Floetzgebirge Württembergs, in-8o, Tübengen. 1843.
(2) Version de M. d’Archiac, Histoire des progrès de la Géologie,
t. VII, p. 475.
(3) 1844, Beïtr. zur Pal. Würt., et 1847, Württemberg naturw.
Jahresb.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. A.
recueillis dans les assises du Bone-bed de Wurtemberg,
bien que ces recherches ne soient appuyées d'aucune
donnée stratigraphique quelconque.
Pour cet auteur encore le Bone-bed est triasique, parce
4 qu’au nombre des poissons qu'il y signale, quatre sont
communs au Muschelkalk et six au Bone-bed d’Austcliff
(Angleterre), précédemment rapporté au Trias, par
M. Agassiz.
Reste à savoir jusqu’à quel point cette opinion est fon-
dée.
Quoi qu’il en soit, un fait paléontologique d’une grande
importance se révèle à ce moment, c’est l’apparition dans
des couches d’une aussi haute antiquité, du premier mam-
mifère connu, le Microlestes antiquus, Plien., mammifère
de l’ordre des marsupiaux, et dont on ne possède jusqu'ici
que deux ou trois dents incisives seulement.
Avec ce didelphe vivaient alors dans cette région :
Les Nothosaurus. Thectodus glaber.
Termatosaurus. — crenatus.
Gyrolepis Alberti. — tricuspidatus.
— tenuistriatus. _ inflatus.
Saurichthys acuminatus. Nemacanthus filifer.
— apicalis. — monilifer.
— breviconus. Hybodus minor.
— longiconus. — cuspidatus.
— longidens. — subiævis.
Sargodon tomicus. — attenuatus,
Ceratodus trapezoïdes. — orthoconus.
Acrodus minimus. , — adunctus.
— acutus, — bimarginatus.
Et plusieurs autres espèces de reptiles et de poissons qui
seront déterminés plus tard.
M. Pfizenmayer (1) n’ajoute rien aux connaissances
(1) Der Schwaebische Jura nach Floetzgebirge Württembergs, Zeitsch.
der Deutsch. geol. Gesellsch., t. IT, Berlin, 1853.
42 ZONE A AVICULA CONTORTA
acquises sur cet horizon. Il se borne à reproduire en les
commentant, les divisions établies par M. Quenstedt, et
range comme lui le Bone-bed dans le Trias.
Il n’en est pas de même des travaux de M. Albert
Oppel (1), auxquels nous allons emprunter des coupes in-
téressantes, et d’où ressortira clairement la relation intime
qui ne cesse d’exister au double point de vue stratigraphi-
que et minéralogique, entre la zone à Avicula contorta et
celle à Am. planorbis.
M. Oppel est d’avis tout d’abord que la couche à osse-
ments (Bone-bed) doit être rattachée au Lias (2).
Il en indique sommairement la faune, puis en donne la
coupe ci-après prise à Nellingen près d’Esslingen :
Calcaire bleu avec Am. planorbis et Johnstoni. 0" 32
Argtlè bleue. 0", "0 HMS IN 20
Couche à ossements (Bone-bed), grès de couleur
claire, dans lequel les dents de vertébrés sont
mêlées à de nombreuses coquilles. . . . . . 0 21
Argile gris-clair, micacée, avec des restes char-
bonneux de végétaux... . 4 "ARR
Grès jaune et consistant. . . . . . . + LS TER TROUS
Marnes rouges du Keuper.
Mais plus tard ce géologue change d’avis; et dans une
brochure publiée en commun avec M. E. Suess, il propose
de rattacher le Bone-bed au Trias, ou du moins de le consi-
dérer comme un groupe à part et tout à fait distinct du
Lias (3).
Il reproduit la coupe de Nellingen et indique dans la cou-
(1) Die Juraformation Englands, Frankreichs und des Südwestichen
Deutsch., etc. Stuttgart, 1856-1858.
(2) Loc. cit., p. 14 et 71.
(3) Ueber die Muihmasslichen Æquivalente der Koessener schichten
in Schwaben aus, der k. k. Hof. und Staatsdruckerei zu Wien. 1856.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 43
à ossements les Card. Rhæticum, C. cloacinum, Schixo-
ù s eloacinus, Leda Deffneri, Avicula contorta, Mitylus mi-
nutus, Pecten Valoniensis, etc.
Puis un second profil relevé par cet auteur à Nürtingen,
au sud-est de Stuttgart, présente les détails ci-après :
*' Zone à
Am. angulatus.
Zone à
Am. planorbis.
| Couches d'argile, de calcaire et de grès.
Caleaire gris avec minerai de fer.
i 0m,10€ argile jaune.
| 0m.05c sable quartzeux avec quelques traces de la
couche à ossements.
9w,50€ grès sans fossiles, blanc-jaunâire, à grains
fins avec galène et grès noduleux très dur.
Avec moules de Gasteropodes
(Acteonina, Nerita,etc.), Ana-
tina præcursor, Cypricardia
suevica, Neoschizodus pos-
terus (Myoph. inflata), Avi-
cula contorta, Mytilus minu-
tus, Gervillia præcursor, Li-
| “ma, elc.
\ 4m,» grès sans fossiles.
Marnes rouges.
Grenzschichten. |
Am,» grès de même
nature que les
précédents.
Cette dernière coupe où l’on voit les grès alterner encore
avec les calcaires dans la zone à Am. angulatus, diffère de
_ Ja précédente en ce que le banc coquiller se trouve à 2 mè-
_ tres 50 au-dessous de la couche à ossements, tandis que
dans l’autre, dents, ossements et coquilles sont disséminés
dans la même assise.
L'auteur nous apprend aussi qu’à Neuhausen et à Esslin-
…._ gen, les débris de poissons et les mollusques réunis égale-
ment dans un même banc s’y trouvent entassés, les uns à
_ la base et les autres au sommet.
| Les raisons paléontologiques sur lesquelles M. Oppel
… cherche ensuite à appuyer son changement d'opinion au
sujet du classement de ces couches ne nous ont pas paru
bien convaincantes. C’est toujours, à ce qu’il semble, la
44 ZONE A AVICULA CONTORTA
présence dans la zone de certains poissons du Muschelkalk
qui le préoccupe. Cependant cet auteur a formellement dé-
claré quelque part (1) qu'il connait plusieurs localités où |
ces espèces se retrouvent dans des couches véritablement
liasiques.
Depuis encore, ce géologue m'a annoncé (2) qu’en 1858
il avait vu à Altemburg, près de Bamberg, des dents et
écailles qu’il croit appartenir aux mêmes poissons, dans des
grès où se montre l’'Ammonites angulatus.
M. Quenstedt, de son côté, ne paraît pas bien affermi
dans ses convictions.
Après avoir classé ces dépôts dans le Trias, il reprend à
nouveau la question et se demande où commence le Jura (3).
Cet auteur reconnait bien dans la faune des assises à
Avicula contorta quelque chose qui lui rappelle celle de
Saint-Cassian ; mais il lui semble impossible de les raccor-
der stratigraphiquement aux assises de cette période.
Il aime mieux considérer cet horizon comme indépendant
et s’isolant à la fois du Keuper et du Lias, bien que quel-
ques formes organiques nouvelles lui annoncent déjà l’appa-
rition de ce dernier terrain.
C’est déterminé par cette considération qu’il désigne plu-
sieurs espèces particulières à ce niveau sous le nom de
precursor.
RÉSUMÉ
Ce qui apparait tout d’abord, c’est, comme d'ordinaire,
la division qui se produit entre les auteurs au sujet du
classement.
(1) Die Juraformation, p. 23.
(2) In litteris 1863. |
(3) Der Jura, 1858.
v
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 45
< Cinq sont pour le Keuper et trois pour le Lias. Mais chez
plusieurs, les convictions sont peu stables et se modifient
sans raisons bien déterminantes.
Ainsi M. Oppel incline maintenant pour le classement
dans le Keuper après avoir été d’un avis contraire, tandis
- que M. Quenstedt, qui avait d’abord considéré ces dépôts
LL comme faisant partie du Saint-Çassian, en fait aujourd’hui
D on groupe à part.
La paléontologie ne révèle rien de nouveau ni de con-
—. cluant; les listes des auteurs se bornant en général à un
| 4 assez petit nombre d'espèces dont quelques-unes rappel-
“ Lente Trias, tandis que d’autres annoncent positivement le
2 Lias.
« . La stratigraphie généralement régulière présente cepen-
“ dant aux environs de Stuttgart, quelques discordances par
“ isolement. M. de Mandelsloh cite plusieurs localités où le
…—._ calcaire à gryphées repose sur les marnes irisées.
_ La pétrographie de ces dépôts, dont l'épaisseur ne dé-
passe guère trois ou quatre mêtres, n'offre rien non plus
de tranché. On remarque même quelquefois une grande
analogie de formation entre les assises du Bone-bed et celles
de la zone à Am. psilonatus.
- En général, cependant les calcaires prédominent à la
base du Lias, tandis que ce sont les grès dans le Bone-bed
et dans le Keuper.
v
BAVIÈRE
Dès 1828, le célèbre de Buch découvrait à la Gruberalpe,
sur le Setzberg, en Bavière, les couches à Gervillies, mais
. Sans se rendre un compte bien exact de la position qu’occu-
pait dans la série, le terrain qui les contenait.
46 ZONE A AVICULA CONTORTA
Plus tard, MM. Murchison et Lilienbach retrouvaient ces |
mêmes couches et ces mêmes fossiles (Gervillies et Avicules)
sur le territoire de Salzbourg, et, après eux, en 1840,
M. Schafhaeutl les signalait à l'attention des géologues à
Koessen, localité que ce gisement devait bientôt rendre cé-
lèbre dans le monde scientifique.
Mais les études stratigraphiques et paléontologiques
étaient trop peu avancées alors pour que cette découverte
füt appréciée à sa valeur et pour que l’on se doutât des con-
séquences qui devaient en résulter, au point de vue des
théories admises et des classifications adoptées.
Aussi, tous les hommes spéciaux furent-ils alors unani-
mes à décider que ces dépôts appartenaient au Jura brun.
Cependant, l'éveil étant donné, les recherches conti-
nuèrent.
M. Emmrich (1) indiqua ces couches à Gervillies et à
Avicules sur un grand nombre de points.
I les signala à Traunstien, Waidering et Unken, où elles
séparent ce que l’auteur appelle le calcaire alpin inférieur
des calcaires rouges à Ammonites; puis, dans la vallée de
Nadernach, où elles reposent sur des schistes noirs, et sont
recouvertes par un calcaire rouge rempli de tiges de Cri-
noïdes, de Nautiles, d’'Ammonites et de Belemnites, que
M. Emmrich assimile au calcaire rouge d’Hallstadt (Keu-
per). Ê
Dans un mémoire postérieur (2) le même géologue reve-
nant sur cet horizon, l'indique encore dans plusieurs loca-
lités bavaroises, frontières du Tyrol. La coupe qu’il donne
des environs de Hochfellen, est particulièrement remar-
EP die Gliederung des Alpen-Kalks, ete. Neu-Jahrb., 1849,
p. 437.
(2) Zietschrift des Deutsch. Geol. Gesellsch., t, IV, 1881-1839.
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 47
: - quable. On y voit de haut en bas, à partir du calcaire su-
. périeur à Ammonites :
4° Grès charbonneux ct marnes à Am. amaltheus ;
% Couches à Gervillies ;
3 Calcaire madréporique à Lithodendron ;
4 Calcaire alpin inférieur et dolomies prédominantes.
Suivant l’auteur, qui paraît avoir notablement modifié sa
première opinion, les marnes à Am. amaltheus représen-
teraient ici le Lias, les couches à Gervillies, le Saint-Cas-
Sian et le calcaire madréporique, avec les dolomies, le
Muschelkalk. Mais, en tout cela, M. Emmrich semble assez
indécis et peu sûr de ces assimilations.
Pendant ce temps, M. Schafhaeutl, qui n’avait discon-
tinué de poursuivre ses recherches, publiait de son côté
d'importantes observations sur l'horizon en litige (1). Il
faisait connaître que les couches à Gervillies reposent sur
d’autres assises dont les fossiles ressemblent à ceux du
Saint-Cassian, et en concluait qu’elles doivent être regar-
dées comme aussi anciennes au moins que le Lias.
Dans plusieurs autres mémoires que ce géologue publia
ensuite dans l'annuaire de Leonhard et Bronn, il décrit dif-
férentes espèces nouvelles ou peu connues, qui deviennent
autant de guides sûrs pour la parallélisation des couches
qui les contiennent : c’est ainsi qu’il nous fait Connaitre la
Pholadomya lagenalis, le Megalodon scutatus (Cardium
triquetrum, Wulfen), la Gervillia inflata et cette fameuse
Avicula inœquiradiata, dans laquelle il devait plus tard re-
connaître l’Avic. contorta de Portlock.
Cependant, malgré toutes ces excellentes choses, on ne
peut se dispenser de relever dans ses travaux des confu-
(4) Geogn. Untersuchungen des Südbayerischen Alpeng. München,
1851.
48 ZONE A AVICULA CONTORTA
sions regrettables et des rapprochements plus qu’hasardés.
Bien qu’assez indécis dans la question, M. Schafhaeutl
incline à plusieurs reprises pour le classement de la zone
dans le Lias.
Après lui, M. Schauroth, dans son mémoire sur les rela-
tions géognostiques du duché de Cobourg (1), passe en
revue ces assises, mais sans paraitre les distinguer nette-
ment des dépôts plus récents du Lias inférieur et même du
Lias moyen. Ainsi, nous lui voyons citer l’Am. raricostatus
etle Pentacrinus basaltiformis à côté des Cardinies, de
l'Ostrea irregularis et de l’Asteria lombricalis comme prove- .
nant des couches gréseuses, en bancs minces, qui surmon-
tent les marnes irisées. |
Nous n’avons conséquemment aucun renseignement utile
à tirer des publications de cet auteur.
Ce n’est réellement qu’à partir de 1856, et sous l’impul-
sion que lui impriment les travaux de MM. Oppel, Suess et
Gümbel, que l'étude de cet horizon commence à préoccuper
sérieusement les géologues, et qu’elle prend des développe-
ments en rapport avec son importance.
Nous n’avons pas à revenir ici sur les premières publica-
tions de M. Gümbel, dont nous avons donné une analyse
sommaire dans le chapitre précédent. Ce n’est pas le lieu
non plus d'aborder celles de M. Oppel, qui trouveront plus
naturellement leur place dans la section suivante.
M. Pfaff, contrairement à l'opinion de ces auteurs, se
décide à considérer la zone à Avicula contorta et ses équi-
valents, comme faisant partie du Lias (2).
Dans la Franconie, où ce géologue a étudié ces dépôts, il
les trouve partout intimement liés aux strates supérieures
(1) Uebersicht. der Geogn. Verhaeltn., etc. (Zietschr. der Deutsch.
Geol.). Gesellsch,, t. V, 1853.
(2) Aufsatz in Neue Jahrb., 1857.
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os . F
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 49
à Am. planorbis, dont ils suivent constamment les allures,
et constate que l’un de ces termes de la série n'apparaît ou
ne disparaît jamais sans l’autre.
Il en est de même encore de M. Rolle, dont nous avons
déjà fait connaître les premiers travaux. Sans invoquer
d’accidents stratigraphiques de la nature de ceux qui vien-
nent d’être cités, nous retrouvons cet auteur plus décidé
que jamais à considérer ces dépôts comme se rattachant au
Lias et par la faune et par la stratigraphie. Il fait remar-
quer que dans la Souabe cette zone est ordinairement for-
mée de deux assises, dont l’inférieure est gréseuse comme
le Keuper, et la supérieure, calcaire, est marneuse comme
le Lias (1)
La faune a également, selon lui, les plus grands rapports
avec celle d'Hettange et d'Halberstadt.
Il cite comme ayant été recueillis dans la couche à osse-
ments elle-même, l’Am. Hagnowi, Dunker, le Cardium phi-
lippianum et le Pecten Hehli, espèces essentiellement lia-
siques, et qui, d’après l’auteur, excluent toute idée de rela-
tion entre le Bone-bed et le Trias.
Nous verrons tout à l'heure comment les adversaires de
M. Rolle rétorquent l'argument en déclarant qu'il y a
erreur dans la détermination de ces espèces qui ne seraient
autres, selon eux, que l’Am. planorboïides, Gümb., le Car-
dium Rhæticum, Mer., et le Pecten filosus, dont les deux
premiers sont propres à la zone et dont le dernier est tria-
sique.
MM. Deffner et Fraas, dont les consciencieuses recher-
ches aux environs de Langenbruchen (2) doivent nous révé-
(1) Ueber einige an der Greuxze von Keuper und Lias in Schwab , etc.
(Sitzungt d. k. Ak., t. XXVI, p. 13). 1888.
é (2) Die Jura-Versenkung bei Langenbruchen (Leonh. et Bronn. Jahrb,
859.)
4
50 ZONE A AVICULA CONTORTA
ler de très intéressants détails sur notre terrain, sont moins
affirmatifs.
Au Keuper, disent ces géologues, succède directement
le groupe du Bone-bed que l’on peut diviser en deux par-
ties : 4° Le Bone-bed sandstein, composé de grès et de mar-
nes subordonnées avec Calamites (C. posterus) ; 2 le Bone-
bed Thone, dans lequel les marnes prédominent sur les
grès et où se trouve la couche à ossements bien caracté-
risée.
Outre les espèces connues, les auteurs signalent dans ces
dépôts un Ptérodactyle nouveau, premier type d’un genre
qui n’avait pas encore été rencontré au-dessous du Lias, et
dont la présence à ce niveau a conséquemment une certaine
importance.
A ce groupe du Bone-bed succèdent les couches à Am.
psilonotus, puis les couches à Am. Bucklandi et les marnes
à Ostrea urcuata.
Mais MM. Deffner et Fraas n’osent décider si ce Bone-bed
gruppe doit être ratiaché au Keuper plutôt qu’au Lias.
Suivant ces auteurs la présence de nombreuses Calamites
dans ces assises, rappellerait le Trias, tandis que le Ptero-
dactylus primus et quelques mollusques annonceraient déjà
le Lias. Ils se bornent en conséquence à regarder ce dépôt
comme une zone transitoire entre les deux formations.
M. Winkler prend plus résolûment parti en le déclarant
le terme le plus élevé du Keuper, bien qu’indépendant de
ce groupe par la spécialité de sa faune.
Dans un premier essai l’auteur réunit dans une même
liste ce que l’on connait des fossiles de cet horizon, discute
ses relations géognostiques, et termine en exposant le ré-
sultat de ses propres observations (1).
(1) Die Schichten der Avicula contorta inner-und Ausserhalb der Al-
ben, München, 1859.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 51
Selon ce géologue l’autonomie de la faune des couches à
… Avicula contorta, la constance de leur position stratigra-
phique, l'énorme développement qu’elles prennent dans
…_ certaines contrées, et enfin la vaste étendue de leur gise-
- ment, en font un étage distinct, étage qui, par l’ensemble
organique qui le caractérise, se rapproche bien plus du
as que de la formation liasique.
Nous verrons tout à l'heure combien cette assertion est
_ peu fondée.
._ M. Gümbel suit bientôt M. Winkler dans cette voie et en
Ë élargit considérablement le cadre (1). Son travail, beaucoup
— plus complet que le précédent, a le mérite aussi de présen-
… ter une discussion sérieuse et bien détaillée de la valeur
—…._ stratigraphique des terrains souvent si mal définis, quoique
constamment invoqués, de Koessen, Grestcin, Dachs-
D: tein, etc.
n_ Ces discussions, appuyées d'excellentes coupes, présen-
- tent la succession des assises avec une grande évidence.
Si nous prenons par exemple le profil relevé dans VAl-
gaener Gebirge, près de Spielmansau, nous voyons au-des-
sous du Liaskalk :
A: Dachsteinkalk ou bancs de calcaires oolitiques, obscurs,
— remplis de Madrépores avec des veines blanches ou d'un
- jaune-rougeûtre ;
_ 2° Bancs de calcaires obscurs avec marnes subordonnées ;
_ 3° Argiles grises, noirâtres avec des plaques calcaires
| noires remplies de fossiles;
D. 4° Marnes noires avec concrétions de calcaires marneux
À surface jaune par décomposition ;
3° Schistes obscurs, marneux et argileux, pétris de fos-
… siles (Gervillia, Leda, etc.) ;
cmbdisé " É .
(4) Obere Abtheilung des Keupers der Alpen. (Rhætische Gruppe.)
1861.
59 ZONE A AVICULA CONTORTA
G Plattenkalk en partie dolomitique ;
T° Hauptdolomite.
Dans le profil de Zeller-Alpen, que nous trouvons plus
loin, apparaissent également de haut en bas et en parfaite
concordance :
4° Le Dachsteinkalk ;
2% Le Koessener-Schichten qui, dans l'opinion de l’au-
teur, est la partie la plus élevée du Keuper ;
3° Le Plattenkalk, ou les couches à impressions végé-
tales ;
4 Enfin l’Hauptdolomite, ou masse dolomitique supé-
rieure. |
Entre les sommets du grand et du petit Traithen, dont
les assises, redressées et soumises à un gigantesque plisse-
ment, ont replié sur elles-mêmes les couches marno-cal-
caires de la zone à Avicula contorta, de manière à en pré-
senter par la tranche une double série, M. Gümbel ne
compte pas moins de vingt-deux assises distinctes, alterna-
tivement schisteuses et calcaires.
Cette masse schistoide présente dans toute son épaisseur,
depuis la base jusqu’au sommet, les espèces les plus carac-
téristiques de la zone, telles que Cardium austriacum, Ger-
villia inflata, Avicula contorta, Plicatula intusstriata et
autres.
Plus loin encore, dans le profil de la montagne de Kam-
merkahr nous retrouvons la même succession de couches;
seulement ici les marnes schisteuses qui sont normalement
développées à l’est, au-dessus du Plattenkalk, s'amineissent
progressivement jusqu’à disparaître à l’ouest, en descen-
dant de Kammerkahr à Waiding, de manière que les cal-
caires à impressions végétales supportent directement le
Dachsteinkalk.
La disparition de ce groupe, qu'il faut attribuer, soit à
un exhaussement lent du sol, au moment où se déposaient
les strates moyennes de la zone à Avicula contorta, Soit à
5 sé
OU ÉTAGE RHÆTIEN. d3
une dénudation postérieure, soit à un simple accident pé-
trographique indépendant de toute oscillation locale, ne
nous semble pas assez clairement expliquée par l’auteur,
pour que nous puissions dire s’il y a discordance réelle, ou
seulement changement de nature dans les caractères pé-
trographiques.
Dans tous les cas, la discordance, si elle existait, serait
survenue avant le dépôt du Dachsteinkalk, dont les assises
ne cessent d’affleurer au-dessous du Lias et d’une manière
toujours concordante.
Quoi qu’il en soit des causes de cette absorption des cou-
ches de Koessen au-dessous du Dachsteinkalk, le gisement
immédiat de ce dernier terrain sur la couche à impressions
végétales, explique comment M. Suess (en Autriche) a été
amené à considérer ces trois dépôts hien distincts, comme
les expressions locales d’un tout unique.
Cependant il nous paraît plus conforme à la vérité de
continuer, comme l’a fait M. Gümbel, à considérer chacun
de ces termes séparément, en donnant le Dachsteinkalk
comme la partie la plus élevée de la zone et le Koessener-
Schichten, comme la partie inférieure. Quant au Platten-
kalk, nous ne saurions dire s’il doit être compris dans le
groupe, ainsi que le croit M. Suess, ou si, au contraire, il
doit en être distrait, comme le pense M. Gümbel.
Le Dachsteinkalk, d’un autre côté, n’est pas toujours dé-
limité du Lias d’une manière satisfaisante, et il n’est pas
bien sûr que la zone à Ammonites planorbis, par exemple,
ne s’y trouve pas quelquefois confondue.
Sauf ces points demeurés un peu obseurs, les travaux de
M. Gümbel, nous nous plaisons à le reconnaître, présentent
les résultats les plus satisfaisants au point de vue stratigra-
phique.
Voyons s’il en est de même sous le rapport paléontolo-
gique.
. Dans ce nouveau travail, l’auteur présente la zone à Avi-
54 ZONE À AVICULA CONTORTA :
cula contorta comme étage distinct sous le nom de Rhætis-
che gruppe; mais en la considérant toujours comme dépen-
dant du Trias par les analogies bien marquées de la faune.
Sur les cent soixante-six espèces citées comme ayant été
recueillies dans le Koessener-Schichten,
Quarante-trois seraient communes, soit au Keuper extra-
alpin, soit aux couches de Saint-Cassian, de Raïbl ou d’Hall-
stadt ;
Cent vingt seraient spéciales à la zone ;
Et deux ou trois seulement monteraient dans le Lias.
Le Dachsteinkalk, dont la faune a été considérée isolé-
ment par l’auteur, compte en outre quarante-deux espèces
dont dix-neuf des plus caractéristiques sont communes au
groupe précédent avec lequel il forme un seul et même
horizon paléontologique. :
Ces résultats, toutefois, ne sont pas inattaquables, car
nous voyons M. Winkler (1) contester un grand nombre de
ces déterminations, et particulièrement celles des espèces
citées comme étant communes au Trias.
Ainsi, d’après ce géologue, quatre de ces espèces seraient
jugées douteuses par M. Gümbel lui-même ;
Six présenteraient quelques différences avec les types
auxquels elles sont rapportées ;
Et douze seraient positivement distinctes.
Pour M. Winkler aussi, cependant, la zone à Avicula con-
torta est un étage distinct que ses affinités paléontologiques
rattachent au Trias. Ses critiques à l’endroit de M. Gümbel
ne sauraient donc être suspectes.
Nous considérons également comme fondées la plupart
de ses appréciations au sujet des listes de M. Stappani dans
la synonymie duquel nous trouvons en effet un certain nom-
bre d’assimilations forcées ou de rapprochements douteux.
(1) Oberkeuper nach Studien in den bayrischen Alpen. Berlin, 1861.
Mi
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 55
Mais M. Winkler lui-même n’a pas toujours su se garer
de ces sortes d’erreurs, et ses propres déterminations ne
sortent pas toutes intactes du contrôle minutieux et éclairé
que leur fait subir à son tour M. de Dittmar, dont il nous
reste maintenant à analyser le travail.
Le mémoire de ce jeune savant, très remarquable au
point de vue géographique et paléontologique, ainsi que
nous l’avons déjà dit, est un essai synthétique d’où résulte
pour l’auteur la conviction que l'horizon qui nous occupe
est indépendant à la fois du Keuper et du Lias, bien que
dans sa faune l’élément keupérien ait une prédominance
très marquée.
Cette étude qui comprend cinq chapitres distincts, traite
dans le premier de l’extension géographique de la zone et
dans les autres, de la pétrographie, de la stratigraphie, de
la paléontologie et des conditions géologiques du dépôt.
Nous n’essaierons pas d'analyser ici le premier de ces
chapitres qui n’est lui-même qu’une trop courte analyse
des principaux travaux parus sur la matière. Nous dirons
seulement que M. de Dittmar s’est trop préoccupé de l’opi-
nion des auteurs et pas assez, à notre sens. des faits qu’ils
ont mis en lumière.
Il en résulte que les pièces de conviction manquent au
débat et que le lecteur en est réduit à subir ses conclusions
sans contrôle possible.
Nous glisserons rapidement aussi sur la constitution mi-
néralogique que l’auteur nous présente comme se ratta-
chant en Angleterre autant au Keuper qu’au Lias. Nous
différons cependant d'opinion avec lui, en ce qui concerne
la France, où il prétend que ces dépôts se relient pétrogra-
phiquement au Keuper et se détachent nettement des assi-
ses supérieures.
Dans les Alpes, selon M. de Dittmar, il y a une grande
analogie de formation entre les couches supérieures de Da-
chstein et de Koessen et les calcaires rouges du Lias; mais
56 ZONE A AVICULA CONTORTA
aussi ces mêmes dépôts, dans leurs parties inférieures, pas-
sent insensiblement aux dolomies du Keuper et aux couches
de Raibl.
En dehors des régions Alpines, comme en France, les
grès dépendant de cet horizon, alternent à la base avec
ceux du Keuper, et nullement au sommet avec les assises
du Lias.
Finalement, pour l’auteur, la prédominance des affinités
pétrographiques est en faveur du Trias.
En ce qui concerne la stratigraphie, M. de Dittmar
se posé tout d’abord la question de savoir si la zone à Avi-
cula contorta a été relevée par la poussée du Thuringer-
wald, dont le soulèvement, comme on sait, a eu lieu entre
le Triäs êt le terrain Jurassique ; mais il reconnaît bientôt
qu’il ne trouvera là aucune solution.
Dans l'Allemagne du nord, dit ce géologue, de Salzgitter
à Hildesheim, la zone très puissante et très développée est
partout en concordance avec le Keuper. Il en est de même
entre Eisnach, Gotha et Cobourg, où ces dépôts se trou-
vent en outre dans un parallélisme complet avec le Lias qui
vient au-dessus.
Plus loin, au sud-est, dans la Bohême, les relations avec le
Keuper gardent la même constance, et rien non plus, dans
les Alpes-Orientales et le Wurtemberg, n’annonce de mou-
vement géologique entre le Trias et les dépôts qui nous
occupent. |
L’Angleterre se trouve également dans les mêmes condi-
tions; mais en France, une révolution post-keupérienne a
ghaissé les Vosges et le plateau central depuis 10 Pepe
émergés.
A la partie est des Ardennes les re. à Avicula con-
torta manquent et le Lias repose directement sur les roches
anciennes.
A l’ouest de Jamoigne, et aussi à l’est des Vosges, le
Bone-bed se présente constamment au-dessus du Keuper et
à . Pro D
ah le
dt it
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 57
aux environs de Lævelanges, il est discordant avec le Lias.
Un isolement de même nature existe aussi à l’ouest du
plateau central de la France où l’on ne trouve pas d’équiva-
lents de la zone à Avicula contorta au-dessous de l’Infra-
Lias proprement dit.
Passant aux relations géologiques, l’auteur prétend que
cette formation ne présente pas plus de dépendance avec le
terrain qui la précède qu'avec celui qui la suit, bien que
certains géologues guidés par des considérations locales,
l’aient rattachée tantôt à l’un et tantôt à l’autre.
La discordance avec le Keuper, signalée par M. Stur,
dans les Karpathes, a, selon lui, sa contre-partie dans les
Alpes-Orientales, où les strates Néocomiennes reposent en
un point sur les couches de Koessen.
Il reconnait cependant que le plus souvent la zone est en
relations très intimes avec le Lias, et plus particulièrement
encore avec le Keuper ; mais la faune et la flore lui sem-
blent tout à fait distinctes de celles de ces étages.
Dans le but d'établir l'autonomie de ce groupe, l’auteur
réunit ensuite dans un même tableau toutes les espèces de
la zone qui ont été données comme keupériennes ou liasi-
ques; mais c’est là un procédé qui tournerait contre les
conclusions de l’auteur, s’il pouvait être pris au sérieux, car
sur les cent soixante-deux espèces citées, quatre-vingt-dix
appartiennent au Trias, soixante-douze au groupe Jurassi-
que, et douze sont communes en même temps à ces deux
formations.
M. de Dittmar, il est vrai, rejette en grande partie la
synonymie qui conduit à ces résultats, et il a raison, car
beaucoup des noms cités sont ou douteux ou fautifs, beau-
coup même ont été désavoués par les auteurs qui les
avaient produits. Mais alors, à quoi bon les invoquer, puis-
qu'il n’en peut ressortir aucune conclusion ?
Il eût été préférable, à notre sens, que l’auteur s’en tint
58 ZONE A AVICULA CONTORTA
à ses propres déterminations et nous fit voir à quoi se ré-
duisaient, selon lui, les rapports de cette faune nouvelle
avec les faunes voisines.
RÉSUMÉ
En Bavière, mêmes divergences d’opinions que dans les
autres régions sur le classement de cette zone.
M. Emmrich, après quelques années d’hésitation, assi-
mile au Saint-Cassian les couches à Gervillies.
M. Schafhaeutl les regarde comme liasiques.
M. Pfaf est plus afirmatif encore et constate que ces dé-
pôts, intimement liés à ceux du Lias, en suivent constam-
ment les allures, apparaissant et disparaissant toujours
avec lui.
M. Rolle abonde dans le même sens et ajoute à ces preu-
ves des données paléontologiques d’une certaine impor-
tance.
Mais MM. Deffner et Fraas sont plus draiéi ces
dépôts leur semblent être en relation aussi bien avec le Keu-
per qu’avec le Lias. C’est conséquemment pour eux une
zone transitoire entre les deux formations.
M. Winkler va plus loin et considère cet horizon comme
un étage distinct que ses affinités rapprochent bien plus
du Keuper que du Lias.
M. Gümbel partage également cette manière de voir, et
propose le nom de Rhætische gruppe pour désigner ce nou-
vel étage.
Jusque-là, toutefois, la faune n’est pas connue dans son
ensemble, et ses relations stratigraphiques ne sont pas dis-
cutées comme il convient.
M. de Dittmar cherche à compléter cette lacune et y par-
vient en partie; mais ses CORGPRES nous semblent fau-
tives.
CA ie" SSL
N'Ot ROUTE: té
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 5a
VORARLBERG ET TYROL SEPTENTRIONAL.
Le Vorarlberg et le Tyrol septentrional, considérés à part
dans ce chapitre, ont donné, pour la zone qui nous occupe,
des résultats plus précis et plus concordants, et les auteurs
qui s’en sont occupés, ont été unanimes d’abord à la con-
sidérer comme triasique. Nous verrons plus loin que tous
se sont déterminés depuis à la regarder comme un groupe
distinct.
M. Escher de la Linth est le premier qui ait donné sur
cet horizon, des renseignements stratigraphiques complets,
sinon exacts sur le Vorarlberg.
Près d’Au, dans le Bregenzwald, rive droite de la Bre-
genz (1), à la partie inférieure d’une série d'assises assez
compliquée, ce savant nous signale de haut en bas:
4° Un calcaire rouge à Belemnites brevis, Nautilus ara-
tus, Am. Bucklandi, Am. Conybeari, etc., bien caractérisé
comme Lias inférieur ;
2 Un calcaire à Megalodon scutatus ou calcaire de Da-
chstein, moins développé qu’en Autriche ;
3° Un horizon inférieur que M. Escher assimile, par sa
faune, partie aux couches de Koessen et partie au Saint-
Cassian ;
4 Enfin des dolomies qui, de même qu’en Autriche et
dans le Tyrol méridional, couronnent les couches du Trias
à Halobia Lommeli. |
La présence de ces dolomies au-dessous du terme n° 3 de
(1) Neu. Jahrb., 1846, p. 421.
60 ZONE A AVICULA CONTORTA
la série qui précède, aurait dû faire naître des doutes dans
l'esprit de l’auteur au sujet de l'assimilation qu’il en fait
avec le Saint-Cassian : mais son opinion paraît fixée par la
présence dans ce dépôt de trois espèces propres aux cou-
ches de Saint-Cassian (Spondylus obliquus, Munst., Oliva
alpina, Klipst., et Cardita crenata, Gold.), espèces qu’une
étude plus attentive nous fera connaître plus tard sous les
noms d’Acteonina elongata, de Cardium austriacum et de
Plicatula intusstriata.
Une autre coupe très intéressante aussi, donnée par le
même auteur, est celle du Zimperspizte, dans la vallée de
la Rell, où l’on aperçoit successivement, au-dessous d’un
calcaire gris schisteux :
4° Le calcaire rouge du Lias inférieur ;
2 Le calcaire à Megalodon qu'il rapporte au Saint-Cas-
sian, mais qui appartient en réalité au Koessener-Schich-
ten ; |
3° Les dolomies alternant à la partie inférieure avec des
gypses, puis des schistes noirs et les marnes irisées.
Il en est de même encore du profil pris au-dessus de
l’'Elbigenalp, dans le Bernhardsthal où l’on suit également
la série couche par couche, de où M. Escher considère de
même les calcaires à Megalodon, comme se rapportant au
Trias.
Au surplus, dans toutes les coupes données par l’auteur,
ces calcaires à Megalodon scutatus ou leurs équivalents re-
posent invariablement sur les dolomies.
€ Dans le bassin inférieur de la Lech, dit M. d’Archiae,
« dans les excellents extraits qu’il a donnés des travaux de
« M. Escher (1), les dolomies n’ont pas moins de 4,000 mè-
«tres d'épaisseur. Elles recouvrent les couches à em-
(1) Histoire des progrès de la Géologie, t. VIL, 2e part., p. 351.
on til
OÙ ÉTAGE RHÆTIEN. €
« preintes végétales et sont surmontées de calcaires nodu-
« leux et de schistes foncés avec Gervillia inflata, Schafh.,
« Cardita crenata, Gold., Spirifer uncinatus, Schafh., qui,
« suivant l’auteur, caractériseraient aussi les couches de
« Saint-Cassian. Les fossiles que M. Escher a recueillis dans
« l'Elmenalp, la Scesaplana, le Bernhardsthal, l’Ellebo-
_ «gen, etc., et qu’à déterminés M. Mérian, sont: Natica
« alpina, Mer., Cardium semipolitum, id., Avicula Escheri,
«id., Gervillia inflata, Schafh., Cardita crenata, Gold.,
« Spondylus obliquus, Münst., Pecten Lugdunensis, Leym.,
« Ostrea voisin de l'O. Marshii, Sow., Spirifer uncinatus,
« Schafh., et des térébratules. »
Ce passage que nous avons tenu à rapporter ici littérale-
ment est pour nous des plus significatif :
D'abord, parce qu’il fait voir clairement, au-dessus des
dolomies, la position des couches à Gervillies, objet de
tant de controverses et d'erreurs; ensuite parce qu’il nous
donne la liste complète des espèces recueillies à ce niveau
inférieur par M. Escher, sauf les térébratules.
Or, si l’on considère que la Cardita crenata qu'il cite à
ce niveau est reléguée aujourd’hui dans la synonymie du
Card. austriacum, de Hauer, par tous les auteurs, aussi bien
par les partisans de l’union du groupe au Keuper, que par
ceux qui le rattachent au Lias ; que la Natica alpina (non
d’Orb.) est la Natica Rhætica de Gümbel, 1861; que son Car-
dium semipolitum n’est qu’une variété du Cardium Rhæti-
cum, Mer. ; que l’Avic. Escheri, est l’Av. contorta la mieux
caractérisée ; que le Spondylus obliquus n’est autre que la
Plicatula intusstriata et l’Ostrea voisin de l'O. Marshii, n’est
que l'O. Haidingeriana, on se demande quel argument pa-
léontologique il reste à faire valoir pour réunir cette faune
à celle du Trias, puisque toutes les espèces citées sont, ou
propres à la zone qu’elles occupent, ou communes en même
temps à l’Infra-Lias.
62 ZONE À AVICULA CONTORTA
Nous ne parlerons ici ni des travaux de M. Studer (4), |
nideceux de M. Mérian (2), qui nous semblent partager à tous
égards, l’opinion de M. Escher, leur coopérateur, et puis
parce que les développements dans lesquels nous pourrions
entrer à cet égard, n’ajouteraient rien à la précision des
faits que nous venons d’exposer.
Mais avant d'aborder les recherches si instructives de
M. Gümbel sur cette région, nous ne pouvons nous dis-
penser de citer le mémoire de M. Stotter sur le calcaire
alpin du Tyrol (3), bien que les divisions qu’il y a tracées
soient trop larges, trop incertaines pour que l’on FRE à
reconnaître et y délimiter notre zone.
Les divers profils publiés par M. Gümbel, tous également
remarquables et d’une grande clarté, confirment en les dé
taillant, les données stratigraphiques que nous devons à
MM. Escher, Studer et Mérian.
Dans sa coupe de Brégenz, dans le Clausterthal, que
nous nous bornerons à citer ici, on distingue de haut en
bas, à partir des schistes d’Algau :
4° Calcaire rouge d’Adneth ;
2 Calcaire de Dachstein ;
3° Couches à Gervillies ; .
4 Dolomies inférieurs ;
d° Schistes alpins inférieurs.
Ces diverses couches, sauf le calcaire rouge d’Adneth et
peut-être la partie supérieure du Dachsteinkalk, doivent,
selon l’auteur, être rapportées au Keuper. Cependant il nous
a semblé remarquer dans cette appréciation de sa part
quelque chose de vague et d’indécis, qui nous prouve que
son Opinion n’était peut-être pas parfaitement fixée.
(1) Geol. der Schweïz, t. XI. 1853. |
(2) Géclogie des Alpes du Vorarlberg, 1859.
(8) Berichte über die Mittheil. von Freunden, etc., t. X, 1849.
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 63
Il nous à paru beaucoup plus net et précis dans sa com-
munication au sujet des découvertes de plantes faites au
niveau des couches à Gervillies par M. le professeur Braun,
dans la haute Franconie.
Au-dessus des marnes irisées, dit-il, ou des grès du Keu-
per moyen, suivant le cas, il existe une série de bancs gré-
_ Seux à la partie supérieure desquels se trouvent intercalées
de minces assises de schistes argileux remplis de Calamites
et de Phyllites très bien conservées.
Sur ces couches repose immédiatement le banc du Bone-
bed et quelqi:es-unes des espèces les plus caractéristiques
de celles que M. Quenstedt à appelées les précurseurs du
Lias.
Puis au-dessus de ce Bone-bed, vient une nouvelle série
de schistes argileux, de deux mètres environ d'épaisseur,
représentant la zone à Am. psilonotus, puis enfin le cal-
caire à Am. Bucklandi et à Gryphæa arcuata.
Dans l'opinion de M. Gümbel, ces grès, ces couches à
Phyllites et ce Bone-bed, dépendent encore du Trias.
RÉSUMÉ
En dernière analyse, les travaux que nous venons de pas-
ser en revue dans ce chapitre peuvent se résumer ainsi :
Concordance invariable entre tous les termes de la série
depuis le Keuper le plus inférieur jusques et y compris le
Lias moyen.
Caractères pétrographiques peu tranchés depuis le Lias
à Am. Bucklandi jusqu’à la base des couches à Gervillies ;
mais moins uniformes de la dolomie au Muschelkalk.
Faune spéciale à partir des couches à Gervillies. Quel-
ques espèces communes avec le Lias et quelques autres
avec le Keuper; mais beaucoup moins que l’ont cru les au-
teurs.
64 ZONE À AVICULA CONTORTA
VII
ITALIE.
Nous ne citerons pas ici les travaux de M. de Collegno,
qui, le premier peut-être, a attiré l'attention des géologues
sur les schistes de Guggiate (1), parce qu’en décrivant ces
dépôts, cet auteur les confond dans son groupe jurassique
et avec les marbres de Varenna, que des recherches plus
récentes donnent comme triasiques et avec les calcaires de
Moltrasio, qui appartiennent au Lias proprement dit.
Il n’y a rien de concluant à dégager non plus des recher-
ches de M. de Sismonda sur les terrains stratifiés des Alpes
entre le mont Blanc et le comté de Nice (2), bien que ce
géologue cite une discordance de stratification entre ce qu’il
appelle les Conglomérats infra-liasiques et les roches cris-
tallines primaires ou métamorphiques.
Comme rien, en effet, ne prouve qu’il ait compris dans son
Infra-Lias la zone à Avicula contorta dont il ne fait aucune
mention, on ne saurait dire si cette discordance doit être
placée ici au-dessus ou au-dessous de la zone susdite.
C’est réellement à M. Escher de la Linth (3) que l'on
doit, en Lombardie, les premières notions détaillées qui
aient été publiées sur cet horizon litigieux.
Aujourd’hui encore on ne saurait donner une meilleure
coupe de ces dépôts que celle qu’il a prise en 1853 entre
Menaggio et Bene, et que nous reproduisons ci-après :
(1) Sui terrent stratificati delle Alpi lombarde (Bibl. ital., 1845,
t. X, p.176 — Elementi di geologica, 1847, p. 263.
(2) Mem. della r. Accad. di Torino, 2 série, t. XIE, 1852.
(3) Geol. Bemerkungen über dus noerdliche Vorarlberg, etc, Zurich,
1853.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 65
trichiens ;
… 2 Calcaire noirâtre à cassure testacée, de la puissance
- de plus de 100 pieds, avec Gervillia inflata ? Schafh ;
… 3° Schistes noirs argileux, gras, à surface ocreuse, avec
…_… rognons de calcaires noirs (Avic. speciosa, et Baetrylium
_ striolatum, Heer) ;
4 Calcaire noirâtre ;
5° Schistes noirs ;
6° Calcaire ;
1° Schistes noirs avec Cardita austriaca, Cardium Rheæti-
cum, Avicula contorta, etc., et restes de reptiles indéter-
minés ;
8° Calcaire ;
9° Schistes noirs comme le n° 3, avec Gervillia inflata ;
E. 10° Banc grisâtre, facilement décomposable et ressem-
. blant à la dolomie ;
_ 41° Alternance de schistes et de calcaires, avec Avicula
speciosa et débris de reptiles indéterminés ;
42 Bancs puissants de calcaire compacte;
13° Marnes noires à Avicula contorta (Av. Escheri, Mer.);
14 Calcaire compacte très puissant, d’un gris sombre,
riche en coraux et en gros bivalves (Megalodon scutatus) ;
15° Schistes et marnes ;
16° Calcaire gris, compacte, pétri de coraux ;
17 Calcaire gris-brun et schistes arénacés avec Cardita
austriaca, Plicatula intusstriata, Avicula contorta, Myopho-
ria et grosses Pholodomies ;
_18° Couches calcaires avec banc de Térébratules lisses ;
19 Couches alternantes de calcaires et de marnes avec
Gervillia inflata ;
20° Calcaire compacte ;
21° Calcaire marneux d’un gris foncé, à surface rugueuse
_ avec ramifications de diverses sortes en saillie ;
22% Marnes brunesfavec petites bivalves indéterminées ;
5
66 ZONE A AVICULA CONTORTA
Lias, grande masse de calcaires gris fumeux n’ayant pas
moins de 4,000 à 1,200 pieds de puissance.
L'auteur rapportait alors au Saint-Cassian les vingt-deux
assises antérieures à ce dernier dépôt; mais nous verrons
dans le chapitre suivant qu’il a depuis changé d’avis à cet
égard, et qu’il est disposé maintenant à les considérer
comme un équivalent des couches de Koessen, à l’excep-
tion de la couche dolomitique n° 1, que tous les géologues
regardent aujourd'hui comme essentiellement triasique.
M. Escher ne mentionne de discordance de stratification
ni àla base ni au sommet de ce groupe auquel il attribue
une épaisseur de 200 à 300 mètres.
M. Omboni dont les recherches ont suivi celles de M. Lo
cher, a peut-être eu le tort de laisser ignorer ce qu’il de-
vait aux travaux de ses devanciers (1).
En ce qui concerne les dépôts à Avicula contorta qu’il a
étudiés en compagnie de M. Balsamo-Crivelli depuis le lac
de Lugano jusqu’au lac de Come, cet auteur ne nous apprend
rien de bien nouveau, ni sur la paléontologie, ni sur ja
stratigraphie de ces assises.
Comme le géologue suisse dont nous venons de rappeler
les travaux, M. Omboni range ce groupe dans le Saint-
Cassian, sous le nom de schistes noirs fossilifères, tout en
faisant observer que les fossiles recueillis à Guggiate sont
rapportés au Lias par d’Orbigny, et au Trias par M. Escher.
Ces schistes noirs que l’auteur présente comme étant com-
pris entre les calcaires noirs à veines spathiques du Lias,
et les marnes vertes et rouges du Trias, ne sont, ainsi que
M. Stoppani l’établira plus tard, que la partie inférieure de
la zone à Avicula contorta (2).
(1) Série des terrains secondaires de la Lombardie (Bull. soc. géol.
de France, 2 série, t. XIL p. 517.)
(2) Voir Bull. soc. géol. de France, 2e série, t. XIV, p. 348, 1857,
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 67
M. Omboni ne cite aucune discordance entre ces dépôts.
Du reste, la confusion dans laquelle il tombe en ce qui con-
cerne les calcaires de Maltrasio, de Perledo, la lumachelle
d'Esino et le marbre noir de Varenna qu’il indique comme
appartenant à la division la plus inférieure du Lias, prouve
combien les caractères pétrographiques sont peu tranchés,
et les limites naturelles difficiles à saisir entre ces diverses
formations. à
M. Curioni, vers la même époque (1) signalait à Marône
et le long de la vallée de l'Opol, sur la rive gauche du lac
d'Iséo, des marnes charbonneuses et des calcaires noirs
avec Cardita crenata, qu’il considérait de son côté et pro-
. bablement sous la même inspiration, comme un facies mar-
neux des couches de Saint-Cassian. La superposition de ce
dépôt au groupe de la dolomie moyenne ne lui paraissait
pas douteuse ; et cependant il inclinait à le considérer
comme synchronique du groupe de Gorno et de Dossena.
Plus tard, il est vrai, ce géologue s’aperçoit de cette
erreur et rattache aussi ces assises aux couches de Koessen
en les indiquant sous le nom de schistes de Guggiate (2). Tou-
tefois, M. Curioni venait de faire une précieuse découverte
et rendait un service signalé à la science en faisant con-
naître que les grandes bivalves cardiformes se rencontrent
à deux niveaux différents, et que des espèces distinctes ca-
ractérisent chacun de ces horizons.
S'il fallait l’en croire, le Cardium triquetrum (Megalo-
don) serait exclusivement confiné dans les calcaires ou do-
lomies triasiques formant la base de la zone à Avicula con-
torta, tandis que le Megalodon scutatus, espèce très distincte,
serait spécial aux couches qui surmontent ladite zone.
(1) Sulla successione normale, etc. (Mem. dell’Ist. lomb. 1855).
(2) Appendice alla memoria della successione, etc. (Afti. dell’Ist,
lomb., 1857, t. VII, p. 123).
68 ZONE À AVICULA CONTORTA
Nous ne citerons ici que pour mémoire les observations
mises à l’appui de la carte géologique de Lombardie, pu-
bliée par M. de Hauer ; parce que ce travail n’est qu’une
sorte de résumé des publications que nous venons de citer.
Nous ferons remarquer cependant que cette étude a le
mérite de mettre en pleine évidence les rapports des schistes
noirs de ces contrées avec le Koessener-Schichten et ses di-
vers équivalents.
M. l'abbé Stoppani, dont il nous reste maintenant à ana-
lyser les recherches, a commencé par classer la partie su-
périeure de la zone à Avicula contorta (dépôt de l’Azzarola)
dans le Lias et les schistes noirs marneux, partie inférieure,
dans le Saint-Cassian (4).
Mais il a depuis plusieurs fois changé d’avis dans ses di-
verses publications.
Son étude sur les couches à Avicula contorta est la seule
dont nous ayons à nous occuper ici (2).
Ce travail commencé en 1860 et achevé en 1864, con-
tient quatre parties bien distinctes que nous allons succes-
sivement passer en revue.
Dans la première, consacrée à l'historique des couches à
Avicula contorta en général, on ne sait pas comment l’au-
teur est amené à donner l’Infra-Lias de M. Leymerie, comme
équivalent de ces dépôts (3). On ne s’explique pas davan-
tage sa prétention d'étendre cette synonymie aux grès
d'Hettange et de Luxembourg (4) qui, de même que le
Choin-bâtard des environs de Lyon, appartiennent exclu-
sivement aux zones à Am. planorbis et angulatus.
On dirait qu’au début de ses recherches, le paléontolo-
(1) Studii geolog. e paleont. sulla Lombardia, Milano, 1887.
(2) Description des fossiles de la zone à Avicula contorta, Milan, 1860.
(3) Loc. cit., p. 12.
(4) Idem, p. 22,
UE à CR UC UE
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 69
giste milanais n’a pas une idée bien nette de la constitution
des dépôts dont il entreprend de faire l’histoire.
De ce que certains auteurs ont signalé des espèces du
Bone-bed dans les zones supérieures et vice versa, M. Stop-
pani semble conclure que ces divers termes de la série en
sont des équivalents, sous une autre forme, et il est dis-
posé à considérer les dépôts à Avicula contorta comme
occupant tout l’espace compris entre le Trias et le calcaire
à Gryphées, ou Lias proprement dit.
Dans la seconde partie, réservée à l'examen des couches
à Avicula contorta de Lombardie, on ne remarque aucune
donnée stratigraphique nouvelle sur l’ensemble de ces assi-
ses, si ce n’est la division des dépôts en deux groupes dis-
tincts : l’un supérieur (dépôt de l’Azzarola), l’autre infé-
rieur (schistes noirs marneux), c’est-à-dire celui que
M. Stoppani avait d’abord regardé comme un équivalent de
Saint-Cassian.
D’après l’auteur, le premier de ces dépôts se compose
presque exclusivement d’une alternance de marnes claires
et de calcaires compactes, tandis que l’autre consiste en
calcaires noirs, en lumachelle et en schistes noirs. Au point
de vue paléontologique, cette division n’a qu’une impor-
tance très secondaire, car les espèces les plus caractéristi-
ques passent de l’un dans l’autre groupe.
Quant à la position stratigraphique qu’occupe la zone en
Lombardie, voici comment M. Stoppani l’établit de haut en
bas :
4° Formation de Saltrio, masse calcaire variée d’aspect
et de puissance avec Gryphea arcuata et Am. bisulcatus ;
2 Dolomie supérieure, zone calcaire ou dolomitique peu
puissante à Megalodon scutatus, Schf.; c’est le Dachstein-
kalk des géologues autrichiens ;
3° Couches à Avicula contorta, divisées en deux groupes.
Le supérieur ou dépôt de l’Azzarola, comprend le banc ma-
dréporique, qui, tout à fait supérieur à Barni, descend un
70 ZONE À AVICULA CONTORTA
peu à l’Azzarola, occupe le milieu des assises au Val-d'Erve,
et descend presque à la base à Caino ;
4 Dolomie moyenne, caractérisée par la faune d'Esino,
synchronique, par conséquent, des dépôts d’Allstadt et de
Saint-Cassian ;
d° Groupe de Gorno et Dossena, équivalent des couches de
Raibl ou Keuper proprement dit.
Au moment de conclure, l’auteur, débordé par les pro-
ductions de toutes sortes qui se publient incessamment sur
cet horizon, est obligé de se replier en arrière, pour pro-
céder à un nouvel inventaire bibliographique et répondre
aux nombreuses objections qui lui sont faites.
Ce n’est pas ici le cas de le suivre dans cette polémique
dont il se tire avec plus ou moins de bonheur; aussi nous
passons de suite à ses conclusions que voici :
La constitution des couches à Avicula contorta en Lom-
bardie ne diffère pas de celle des régions alpines où les
zones à Am. planorbis et angulatus paraissent remplacées .
par les calcaires ou dolomies à Megalodon scutatus.
Sous le rapport paléontologique ce groupe se rattache
au Trias par quelques espèces, et au Lias par un bien plus
grand nombre.
Dans l'opinion de l’auteur, les couches à Avicula contorta
constituent un étage à part, l'étage infra-liasien.
Mais ici une confusion regrettable s’introduit dans l’es-
prit de M. Stoppani, qui, après avoir insisté sur la néces-
sité d'élever au rang d'étage les couches à Avicula contorta,
les réunit à l’Infra-Lias proprement dit ou zones à Am. pla-
norbis et angulatus dont elles ne constituent plus que la
partie inférieure.
La conclusion est d'autant plus contraire aux prémisses
que rien en Lombardie ne semble rappeler la faune Hettan-
gienne à laquelle se trouve ainsi subordonnée celle de la
zone à Avicula contorta. Il est extraordinaire que M. Stop-
pani ne s’en soit pas aperçu.
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 71
Nous ne nous occuperons pas ici de la partie de ce mé-
moire qui traite du même terrain sur le versant nord-ouest
des Alpes, parce que les renseignements qui s'y trouvent
consignés, seront mieux à leur place dans le chapitre sui-
vant.
Mais il n’est pas indifférent d'aborder avec l’auteur l’étude
… des grandes bivalves cardiformes qui se trouvent, partout
. dans les Alpes, au-dessus et au-dessous de la zone à Avicula
contorta, et qui ont été pendant si longtemps un obstacle
énorme à l'avancement de la question.
Toutefois, avant d'indiquer à quels genres et espèces ces
grandes bivalves appartiennent, et à que! niveau chacune
d’elies correspond, disons quelles modifications nouvelles
le paléontologiste milanais à apportées dans ses idées au
sujet du classement des dépôts qui contiennent ces fossiles.
À la classification que nous avons antérieurement rap-
portée, l’auteur substitue maintenant celle-ci :
4 Formation de Saltrio ou calcaire à Gryphées ;
® Calcaires de Sasso degli Stampi ou couches à faune
Hettangienne ;
3 Couches de l’Azzarola ou groupe supérieur à, Avicula
contorta ;
4 Lumachelles et schistes noirs ou groupe inférieur ;
TERRAINS TRIASIQUES.
5° Dolomies moyennes et pétrification d’'Esino, correspon-
dant à l'Hauptdolomite des géologues autrichiens ;
6° Groupe de Gorno et Dossena, synchroniquedes couches
de Raibl;
7° Dolomies de San-Difendente, parallèles aux calcaires de
Hallstadt.
Dans cette série, d’après M. Stoppani, les grandes bival
ves occupent les couches n°° 2 et 5, c’est-à-dire les limites
inférieures et supérieures de Ja zone à Avicula contorta.
72 ZONE À AVICULA CONTORTA
Dans le groupe n° 5, Hauptdolomite du Trias, il signale
le Megalodon triqueter, Waulf. sp., Megal. complanatus,
Gümb., Megal. columbella, Hoernes spec., Meg. chamæ-
formis, Güumb., Dicerocardium Ragazzoni, Stopp., Dicer.
* Jani, Stop., et Dicer. Curioni, Stopp.
Dans le groupe infra-liasique n° 2, équivalent aux cou-
ches à faune Hettangienne et au Dachsteinkalk supérieur,
se trouvent seulement les Conchodon infraliasicus, Stopp,
et Megalodon gryphoïdes, Gümb., espèce qui n’est peut-
être elle-même qu’une variété de la première.
M. Stoppani n'admet pas avec M. Gümbel que le Mega-
lodon triqueter atteigne ce niveau, et il insiste pour établir
que partout, en Lombardie, cette espèce appartient exclu-.
sivement à la dolomie moyenne, Hauptdolomite des géolo-
gues autrichiens.
Ces travaux successifs du paléontologiste milanais que
nous avons dù suivre sans interruption jusqu’au bout, par-
ce qu'ils s’enchainent et ne forment qu’un tout unique, quoi-
qu’assez décousu, nous ont empêché d’examiner en temps
et lieu les recherches de M. Capellini, auxquelles il convient
maintenant de consacrer quelques lignes (4).
Ce géologue dont les idées sur la classification de ce
groupe ne diffèrent pas de celles de M. Stoppani, a reconnu
et constaté l’existence de la zone à Avicula contorta dans
les montagnes de la Spezzia et dans les îles Tiretto, Tiro et
Palmaria.
La stratigraphie de ces dépôts est la même qu’en Lom-
bardie.
On y voit de haut en bas:
4° Schistes à Bélemnites ;
(1) Studii stratigraph. e paleontol. sull’Infra-Lias, ete. (Mémoires de
l'Institut de Bologne, t. 1, série 2e),
OU ETAGE RHÆTIEN.
. 2 Calcaire dolomitique et marbre de Portoro équivalent
du Dachsteinkalk ;
3° Calcaires noirs et schistes à Plicatula intusstriata ;
4 Calcaires et schistes à Bactryllium ;
Bo Calcaire caverneux de San-Benedetto, qui, dans l’o-
pinion de l’auteur, est un équivalent de l'Hauptdolomite du
- Keuper.
Le tout en relation concordante.
Les fossiles recueillis par M. Capellini dans les groupes
n°2, 3 et 4 de cette partie de l'Italie, s’élèvent à une cen-
taine, dont un certain nombre est caractéristique de la zone
à Avicula contorta, tels que Plicatula intusstriata, Leda
… faba, Cardita austriaca, etc.
2
+
3
N
ei dé CS, ni Mr: No 0-0
ju id en plie ds du nu OP er PTE,
.' LP)
D'autres, au contraire, comme les Lima punctata, Avi-
cula Deshayesi, Tam., Cardinia regularis et Astarte cingula-
ta, Tqm., appartiennent dans d’autres contrées aux zones à
Am. planorbis et angulatus ; mais la position stratigraphi-
que de ces dernières espèces ne paraît pas avoir été autre-
ment établie par M. Capellini.
M. G. de Mortillet dont les études sur le même horizon
se sont étendues à cette époque jusqu’à la Vénétie et au
Frioul (1), n'apporte aucune donnée nouvelle sur la ques-
tion.
RÉSUMÉ
Si maintenant nous résumons ce qui précède, nous voyons
que jusqu'à M. Stoppani tous les géologues qui se sont
occupés de ce groupe en Italie, sauf M. de Collegno, ont
été d'accord pour le classer dans le Trias comme équivalent
(1) Terrains du versant italien des Alpes, comparés à ceux du ver-
sant français., Bull. soc. géol. France, 2° série, t. XIX, p. 867.
74 ZONE A AVICULA CONTORTA
du Saint-Cassian ; mais que tous l'ont ensuite reconnu être
synchronique des couches de Koessen.
M. Stoppani qui avait un instant partagé lui-même l’er-
reur commune, en est bientôt revenu.
Dans la monographie qu’il a consacrée à cet horizon, il
s'attache à faire ressortir indépendance de ce groupe du
Trias et du Lias, et l'élève au rang d'étage, mais en y com-
prenant les zones à Am. planorbis et angulatus.
Il est suivi dans cette voie par M. Capellini, qui paraît
adopter sans réserve ses opinions à cet égard.
La discordance de stratification annoncée à ce niveau par
M. de Sismonda n’a été confirmée par aucun des géologues
venus après lui. Tous, au contraire, nous présentent une
succession non interrompue de dépôts depuis le Muschel-
kalk proprement dit, jusques et y compris le Lias is
le mieux caractérisé.
La pétrographie elle-même ne donne pas grand enseigne-
ment, car on voit se succéder du haut en bas de cette série
keupéro-liasienne des alternances de calcaires, de marnes,
de schistes et de dolomies tellement semblables les unes
aux autres que sans les données paléontologiques il serait
extrêmement facile de les confondre.
La détermination des grandes bivalves cardiformes dont
les uns sont toujours confinés à la base du groupe litigieux,
tandis que les autres en occupent exclusivement le som-
met, peut être considérée comme une conquête précieuse
pour la délimitation de la zone à Avicula contorta dans les
contrées alpines, où les dislocations du sol la rendent sou-
vent difficile à saisir dans son ensemble.
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 75
VIII
SUISSE ET SAVOIE.
Ce n’est guère qu’à partir de 4855 que la zone à Avicula
contorta commence à être entrevue par les géologues suisses
et savoisiens.
M. Gabriel de Mortillet (1) nous paraît être le premier
qui en ait signalé un gisement bien caractérisé à l’ouest de
Meillerie, sur les bords du lac Léman, et puis, un autre
au-dessus de Montreux, sur la rive opposée, là où MM. Stu-
der et Escher de la Linth avaient cru voir un équivalent
du Saint-Cassian.
Il est vrai que depuis la publication de leur carte géolo-
gique de la Suisse, ces auteurs avaient complétement
changé d'opinion à l'égard des dépôts dont il s’agit.
En effet, dans une lettre adressée à M. G. de Mortillet,
et publiée par ce dernier dans sa Géologie et Minéralogie
de la Savoie (2), M. Escher de la Linth s'exprime ainsi :
« Ce qui est noté dans la carte géologique de la Suisse,
« t4, terrain de Saint-Cassian, n’est, d’après des recher-
« ches plus nouvelles, pas l'équivalent du véritable Saint-
« Cassian ; mais ce t # est le représentant et la continua-
« tion directe des Koessener-Schichten des géologues
(1) Prodrome d’une Géologie de la Savoie, in-4e avec coupes, 1855.
(2) Annales de la chambre royale d'agriculture et de commerce de
Savoie, t. IV, Chambéry, 1858.
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2
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ZONE A AVICULA CONTORTA
autrichiens. Nous sommes tous d'accord que ces Koesse-
ner-Schichten reposent au-dessus des dolomies triasi-
ques, jui, elles-mêmes, sont superposées au Keuper ou
Saint-Cassian, de manière qu’il n’y a pas de divergence
d'opinion sur le gisement. Toute la différence consiste en
ce que les Autrichiens classent les Koessener-Schich-
. ten dans le Lias, en disant qu’ils contiennent un certain
nombre de fossiles liasiques, tels que Am. bisulcatus,
Brug., Am. kridion, Hehl., Lima gigantea, etc., tandis que
M. Mérian et moi, considérons les Koessener-Schichten
comme l'étage le plus supérieur du Trias :
« 4° Parce que dans les contrées que nous connaissons,
nous n’avons trouvé dans ces couches aucun fossile qui
soit connu du Lias des autres contrées ;
« 2 Parce que les couches à Arietes se trouvent constam-
ment au-dessus des Koessener-Schichten ;
« 3° Parce que la faune des Koessener-Schichten rappelle
par plusieurs formes, notamment pas ses Aviculæ gry-
phœatæ, les formes triasiques.
« Vous pouvez donc, continue M. Escher de la Linth,
considérer les couches indiquées t 4, comme Trias le
plus supérieur (facies marin des couches les plus hautes
du Keuper allemand), ou bien comme le Lias le plus in-
férieur, mais dont l’équivalent n’est, jusqu’à présent,
nulle part compris sous le nom de Lias, excepté dans les
travaux des Autrichiens. »
M. de Mortillet, cependant, ne peut se résigner à voir dans
ces couches le dernier terme du Trias. Il lui paraît, dit-il,
plus naturel de les rapporter au Lias dont elles formeraient
la partie la plus inférieure. | | LR Te
Cet auteur y a recueilli l’Avicula contorta (Avie. 1 Escheri,
Mer.), le Pecten Valoniensis, une huitre qu’il considère
comme nouvelle (0. Pictetiana), et qui n’est peut-être
4
È
a
SAT EN
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rie, he dé
Len.
duré di: als onu ES LÉ
_ OU ÉTAGE RHÆTIEN. 77
qu'une variété de l’Ostrea irregularis, une Térébratule de
la section des biplicatæ (probablement la T. gregaria,
Suess), et une Bélemnite (1).
Néanmoins, par une inconséquence que l’on ne sait com-
ment expliquer, M. de Mortillet traite de ces couches dans
le chapitre du Trias et commence celui du Lias par la des-
cription des calcaires à Am. bisulcatus.
Peu de temps après, M. Alphonse Favre publiait le fc
sultat de ses recherches sur le même terrain, étudié par
lui, dans cette même localité de Meillerie, puis sur les bords
* de la Dranse, au Grammont, au Môle, à la pointe d’Orchez,
à Matringe et à Taninge (2).
_ Les coupes que ce savant a données de ces diverses loca-
lités sont du plus haut intérêt et édifient complétement
sur les relations stratigraphiques de notre groupe avec les
terrains qui le précèdent et ceux qui le suivent dans la sé-
rie. :
La succession des couches s’y observe sur de vastes éten-
dues et d’une manière d'autant plus remarquable, que quel-
quefois, par suite de bouleversements locaux, les assises
relevées verticalement se présentent par la tranche à l’ob-
servateur qui veut les étudier.
Cette disposition particulière se remarque notamment à
Meillerie où M. Favre a relevé le profil ci-après.
: AoCargnenless 4 15". US LL | Ce terrain présente
20 Marnes verdâtres et rougeâtres. ( l’arparence des marnes
8° Calcaires dolomitiques . . . .. | irisées. On ne peut ju-
40 Marnes verdâtres et rougeâtres. } ger de son épaisseur.
FIRE.» «
(1) L’indication d’une Bélemnite à ce niveau géologique me per-
suade que M. G. de Mortillet n’était pas encore à ce moment bien
fixé au sujet de la limite supérieure à assigner à la zone.
(2) Mémoire sur les terrains liasique et keupérien de la Savoie, in-4°
avec planches et coupes, Genève, 1859.
18 ZONE A AVICULA CONTORTA
5o Marnes noires et jaunes, et cal-
caires en rognons avec Avicula
contorta en abondance, et Pi-
cat:intussinata Le ee
60 Calcaire gris contenant beau-
COUP A8 COR ES LEUR
7o Couche marneuse et calcaire
dé Koessen jaune à Terebratula (grega-
pee PAR P IS = D Ne An,» 143,»
4e étage 80 Marnes noires et calcaire bleu-
noirâtre dominant. . .. . .. 460,»
90 Calcaire bleu et marne noire |
donfiniante. LME
100 Calcaire esquileux bleu toncé GGu,»
| avec Pecten Valoniensis, P.
| Falgeri, Lima Hettangiensis, |
| Ostrea Pictetiana, Mytilus, etc.
30m,» (1) |
Couche
du Lias.
{ 110 Grande masse de calcaires bleuâtres, difficile à s6-
Lias infr \ parer du n° 10 et dans laquelle l’auteur signale un
ne | mélange des Ammonites du Lias inférieur et du Lias
moyen,
L'ensemble de ces calcaires bleus qui ne mesure pas
moins de 500 mètres, est suivi d’un massif puissant de mar-
nes bleues plissées, clivées et à joints presque verticaux,
représentant le Toarcien.
Puis, par l'effet probable d’un de ces gigantesques plis-
sements de couches qui sont si fréquents dans les régions
alpines, la même série, disposée en sens inverse, se pré-
sente de nouveau entre Meillerie et le village de Leucon.
De ce côté, lorsqu'on a dépassé les calcaires gris-bleu à
Ammonites bisulcatus et Am. kridion, on rencontre successi-
vement :
(1) L'auteur fait observer que les chiffres relatifs à l'épaisseur des
couches ne l’indiquent pas exactement, et qu'ils sont seulement la
mesure de l’espace que les couches occupent obliquement le long de
la route.
È
é
à
À
5
+
4
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 79
40 Une couche marneuse d’un gris-noir avec
Anomya irregularis,Tqm. . . .. taie nt
90 Couche de calcaire marneux contenant des
coraux; une Térébratule aplatie, et le Spirifer
MUNSIErES DAV rte pla Le à ee 10.0 04 01e 0
3° Couches plus caleaires que les précédentes
avec Pecten Falyeri et Pecten Valoniensis. . .
4o Couches à Cardinies. . . . ... RÉ AEE
5o Couches à Lima striata? Desh. . .....
6v Plusieurs bancs de lumachelle à Avicula
contorta, Anomya alpina, Mytilus minutus,
Pecten, Cardium Rhæticum et autres, interca-
r + lés de schistes argileux ou marneux, noirs,
E friables, avec veines d’un dépôt ferrugineux
Ge enr n a s à
EE
SR
T
Tv
eve à
d'u
200m,
FA 4e étage
. environ.
du Lias.
Marnes et calcaire gris dolomitique du Keuper.
A la seule inspection de ces coupes que nous reprodui-
sons ici dans les mêmes termes que M. Favre, on voit que
ce géologue confond sous le nom général de couches de
Koessen, et la zone à Avicula contorta, et celles à Ammo-
nites angulatus et planorbis.
Autant qu’il est permis d’en juger par les indications pa-
léontologiques fournies par l’auteur, la zone à Avicula con-
torta ne comprendrait probablement ici que les assises à et
6 de la dernière coupe et les n°° 5, 6 et peut-être 7 de la pre-
mière.
La couche à coraux ne ferait done point partie de cet
horizon, mais bien de la zone à Am. planorbis, dont elle
occuperait la base dans le dernier profil et le sommet dans
le premier.
Quoi qu’il en soit, il y a dans les caractères minéralogi-
ques de ces diverses assises, dans leurs allures et leur
aspect, de telles analogies qu’il est difficile de concevoir
qu’elles appartiennent à des formations différentes.
Il nous semble en être tout autrement des marnes et des
dolomies du Keuper qui contrastent avec ces dépôts de la
manière la plus frappante, bien que le parallélisme des
assises de ces différents groupes ne paraisse avoir subi
nulle part la moindre déviation.
80 ZONE A AVICULA CONTORTA
Cette parenté stratigraphique et minéralogique entre les
dépôts de l’Infra-Lias et ceux de la zone à Avicula contorta
n’est pas moins clairement établie dans le compte rendu
des explorations de la société géologique de France, réunie
en session extraordinaire dans la Maurienne, au mois de
septembre 14861 (1).
Là, sur les indications de M. l'abbé Vallet, la zone à
Avicula contorta et les fossiles qui l’accompagnent ont été
rencontrés aux ravins de Claret et de Rieusec, au hameau
de la Serpolière, à Saint-Martin de la Porte et au Perron
des Encombres, où ces couches décrivent d’admirables con-
tournements.
Dans ces diverses localités, aux gypses, aux dolomies,
aux Cargneules avec nids d'oxyde de fer hydraté de nuances
varices et aux schistes argileux rouges, se présentant dans
l'ordre où nous les indiquons ici, succède une masse de
calcaire noirâtre à Avicula contorta qu'il est difficile de dis-
‘tinguer stratigraphiquement et minéralogiquement des cal-
caires du Lias proprement dit.
Au Pas-du-Roc où les dépôts à Avicula contorta n’ont pas
plus d’une dizaine de mètres de puissance, les membres de
la société ont pu recueillir en abondance les divers fossiles
propres à cet horizon, tels que Avicula contorta, Portl.,
Av. gregaria, Ston., Av. inæquiradiata, Schafh., Pecten
Falgeri, Mer., Plicatula Archiaci? Stop., Anatina Suessi,
Opp., Myophoria ? isoceles, Stop., Lima subdupla, Stop.,
Terebratula gregaria, Suess, Anomia Schafhaeutli, Wink.,
Plicatula intusstriata, Em., etc.
Sur tous ces points les relations de l’horizon en litige
avec les dépôts liasiques qui les surmontent, ont paru si
intimes, si complètes, que pas une voix ne s’est élevée
pour les rapprocher du Keuper.
(1) Voir Bull., 2e série, t. XVII, p. 710 à 804.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 81
Il est arrivé même que sur l’observation de l’un des
— membres dela Société tendant à déterminer quelles devaient
. être celles des assises que l’on pouvait considérer comme
triasiques, M. Studer à répondu: « Qu’en l'absence de
. « tout fossile, il serait prématuré de rapporter à des étages
… « déterminés les diverses formations indiquées par le préo-
È « pinant ; ajoutant que quelles que fussent les analogies
_ «qu'il reconnaissait dans l'aspect de ces dépôts avec les
« roches du Trias, il croyait prudent de suspendre encore
«toute décision à ce sujet (4). »
_ Réserve bien significative dans la bouche d’un savant
_ quiavait été jusque-là l’un des plus déterminés pour le
. classement de la zone litigieuse dans le Keuper.
A cette même réunion extraordinaire, M. l'abbé Vallet a
exposé le résultat de ses recherches sur l’Infra-Lias et le
Trias dans la Haute-Savoie.
_ Ce géologue a reproduit la coupe de Matringe déjà don-
4 née par M. Favre, et confirmé les idées émises par ce sa-
- vant dans son mémoire de 1859.
Cette coupe, simplifiée, se réduit aux termes suivants :
Ein ( Calcaire noir alternant avec des schistes ardoisiers et
* | des calcaires bréchiformes.
FRET Calcaire noir compacte.
Ardoise pourrie.
Calcaire en rognons d’uu gris-blanchâtre.
Calcaire argileux rouge.
De _(Kossen) 20m,
Trias Dolomie.
100m, Cargneule.
Gypse.
Puis, M. Vallet a signalé les couches de Koessen aux en-
Virons de Thônes, à Süllens, Cuverman, et dans le petit
vallon de Maroly, dont il a également donné un profil inté-
(1) Bull. soc. géol. de France, 2 série, t. XVIIL, p. 753. 1861.
6
82 ZONE À AVICULA CONTORTA
ressant ; puis enfin dans les Alpes centrales, au col de Va-
lorsière, à Brides-les-Bains, à Saint-Jean-de-Belleville et au
sommet du vallon de Nantbrun.
Mais ce géologue, pas plus que M. Favre, ne semble s'être
préoccupé de la limite supérieure de la zone qu’il se borne
à désigner sous la vague dénomination de couches de Koes-
sen.
Après M. Vallet, M. Hébert a fait ressortir l'extrême
importance des faits établis par la coupe de Matringe, et a
dit avoir reconnu lui-même dans ce gisement une couche
mince à dents de poisson, représentant exactement le Bone-
bed. Ce savant a terminé en déclarant que l’étroite relation
qui existait partout en Savoie entre la zone à Avicula con-
torta et le Lias l’engageait plus que jamais à la considérer
comme dépendant de la même formation.
La question en était là pour ces contrées alpestres, lors-
que M. Renevier résolut de l’aborder à son tour en pre-
nant pour champ d’observation quelques-unes des localités
déjà citées des Alpes vaudoises (1).
Les gisements explorés par ce géologue, situés tout le
long du lac de Genève et de la vallée du Rhône, sont éche-
lonnés des environs de Montreux aux environs d’Aigle.
Dans le ravin du Pissot, qui descend du mont d’Arvel au
lac Léman, non loin du bourg de Villeneuve, M. Renevier
a recueilli l’Avicula contorta, la Gervillia inflata, la Placu-
nopsis Schafhaeutli, avec des débris de poissons et autres
espèces propres à la zone.
Là les fossiles occupent les assises d’un massif assez puis-
sant, formé d’alternances de schistes noirs plus ou moins
feuilletés et de calcaires marneux d’une teinte plus claire.
(1) Notices géologiques et paléontologiques sur les Alpes vaudoïises,
Infra-Lias (Bull. soc.vaudoise des sciences naturelles, t. VI, p. 39).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 83
.… Ce dépôt paraît succéder immédiatement à des gypses, les-
_ quels reposent eux-mêmes sur une masse épaisse de car-
gneules. Au-dessus des schistes et calcaires à Avicula con-
. dorta viennent des calcaires marneux plus ou moins foncés,
_ en assises plus épaisses et sans intercalation de schistes,
… avec Ostrea irregularis, Lima gigantea, Pecten Thollieri et
…—. autres espèces de la zone à Am. planorbis.
_ Toutefois, la superposition immédiate de ces diverses
… assises n’a pu être constatée par l’auteur.
Aux environs de Luan, sur le flanc nord-ouest de la val-
Jée qui aboutit à Yvorne, le Gypse du Trias paraît manquer
et la cargneule est appliquée directement contre les cal-
caires et les schistes à Avicula contorta, lesquels suppor-
tent à leur tour les calcaires de la zone à Am. planorbis. Mais
là encore, le substratum de ces couches n’a pu être établi à
cause de la masse d’éboulis qui couvrent partout le sol.
Il en est de même aussi pour le gisement de Taulan,
entre Montreux et Souzier, où la cargneule alterne à sa
partie supérieure avec des couches de calcaire blanc et de
marne blanchâtre d’un aspect assez analogue au calcaire
arénacé grisâtre ou jaunâtre, dans lequel M. Renevier a
recueilli sur ce point la Myophoria inflata.
A cette série d'assises, se superposent, sans trop grande
lacune, dit l’auteur, des couches marneuses et calcaires à
Pecten Valoniensis et Ostrea irregularis, puis des dépôts
dans lesquels les calcaires prédominent de plus en plus.
Dans la vallée de la Tinière, au commun des Chainées,
les renseignements stratigraphiques sont plus précis, parce
qu’on y voit la série continue des couches, depuis la car-
gneule la mieux caractérisée jusqu’à la zone à Avicula con-
torta, sans aucune intercalation de gypse.
« Le lit de la Tinière, ajoute M. Renevier (1), est formé
D (A) Loc. cit., p.12.
84 ZONE A AVICULA CONTORTA
de cargneule en bancs presque verticaux ; en remontant
le chable on voit ces bancs plonger au nord-ouest, sous
« un angle de moins en moins ouvert. La cargneule de-
« vient de moins en moins celluleuse, et passe à un calcaire
« compacte, gris-clair, en bancs peu épais, alternant avec
« des couches de marne schisteuse grise ou verte. Un peu
« plus haut ces alternances prennent une teinte plus foncée,
« et on arrive insensiblement à la couche fossilifère, qui
« est un calcaire marneux gris foncé, à apparence poudin-
« guiforme, par suite de la masse de fossiles, et surtout
« d’huitres, plus ou moins reconnaissables qui y sont em-
« pâtées.
Ces fossiles dont vient ensuite l’énumération, appartien-
nent tous aux espèces les plus caractéristiques de la zone à
Avicula contorta.
Ainsi, en admettant avec l’auteur, ce qui est infiniment
probable, que la cargneule dépende encore du Trias pro-
prement dit, on voit que letravail de la sédimentation auquel
on doit le Trias, s’est continué dans ce pays sans trouble
ni interruption, jusques et y compris les dépôts de la zone
en litige.
Il est fâcheux qu’une constatation de cette nature n’ait
pas pu être faite au point de passage de ladite zone à celle
qui est caractérisée dans cette région par l’Ostrea irregula-
ris, Car nous ne considérons pas comme suffisants les dé-
tails que donne à cet égard M. Renevier, lorsqu'il s’agit du
gisement de Taulan, de Luan et du ravin du Pissot.
Il est visible d’ailleurs qu’en tout ceci, le géologue vau-
dois ne paraît pas s’être préoccupé de la question de con-
cordance ou de discordance de stratification entre ces di-
vers dépôts.
C’est un tort, à notre sens, Car, bien que l’on ne doive
attacher à ces accidents qu’une portée essentiellement
locale, il nous semble qu’ils ne doivent jamais être dédai-
gnés, ne fût-ce que comme confirmation de cette grande
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 85
loi que nous avons énoncée tout à l'heure et qui ressort
d'une manière de plus en plus évidente de l'étude stratigra-
phique. Nous voulons parler de l'indépendance qui existe
entre les cataclysmes et la disparition des espèces.
La partie paléontologique, traitée avec beaucoup de mé-
thode et de soin par M. Renevier, le conduit à considérer
- Ja zone à Avicula contorta comme un étage distinct, que
ses affinités paléontologiques rattachent au système liasi-
que plutôt qu’au Trias.
Voici sommairement comment il motive cette opinion :
trente-quatre espèces appartenant à vingt et un genres,
ont été recueillies à cet horizon dans le canton de Vaud, et
parmi elles, une seule passe dans l'Infra-Lias proprement
dit, zone à Ostrea irregularis. En recherchant, dit l’auteur,
quelle est l’extension géologique aujourd’hui connue de
chacun de ces genres, on arrive aux résultats ci-après :
Huit de ces genres manquent ou sont fort douteux avant
le Lias ;
Cinq sont rares dans le Trias et ne commencent à pren-
dre un peu de développement qu’à partir du Lias ;
Sept sont à peu près aussi développés avant qu'après
l'étage Rhætien.
Enfin un seul est décidément triasique.
Pour les sept genres qui ne fournissent aucune indication
par eux-mêmes, M. Renevier recourt aux analogies tirées
des espèces et constate que sur les quatorze espèces appar-
tenant à ces genres,
Dix ont leurs analogues dans les terrains postérieurs,
Deux les ont avant et après,
Et deux seulement dans les terrains antérieurs.
De cette comparaison il résulte finalement que les affini-
tés avec le Trias se réduisent à deux genres, comprenant
trois espèces, tandis que celles avec les terrains liasique et
jurassique, sont représentées par treize genres, comptant
ensemble une trentaine d'espèces.
86 ZONE A AVICULA CONTORTA
RÉSUMÉ
Ainsi nous voilà bien fixés : Dans la Suisse la zone à Avwi-
cula contorta est paléontologiquement très distincte de celle
à Ostrea irreqularis et Am. planorbis, avec laquelle sem-
blent l'avoir confondue les devanciers de M. Renevier; mais
il ne parait exister entre ces dépôts, ni discordance, ni
transition brusque. Il en est également de même en Sa-
voie.
Les dépôts schisteux et calcaires de cet horizon inférieur
passent généralement par une gradation insensible aux
bancs plus épais de calcaire marneux qui constituent la
zone à Am. planorbis et le Lias proprement dit.
La formation keupérienne, au contraire, quoiqu’en par-
faite relation stratigraphique, s’en distingue le plus sou-
vent par une constitution pétrographique moins homogène
et par un facies différent.
Nous avons cependant remarqué des exceptions à cette
règle : d'abord au gisement de Taulan, où le calcaire are-
nacé grisâtre de la zone à Avicula contorta est peu distinet
du calcaire et des marnes blanchâtres qui alternent avec les
bancs supérieurs de la cargneule du Trias, et aussi, dans la
vallée de la Tinière, où la transition entre les dépôts de ce
dernier terrain et ceux de la zone litigieuse est parfaitement
ménagée. |
Quant aux considérations paléontologiques, elles sont
complétement en faveur du Lias, si nous nous en rappor-
tons aux résultats de M. Renevier, le seul qui ait discuté la
question à ce point de vue.
di ptet d le paie dis dE dé cé de le fe tin OS
CNE NAT |
OU ÉTAGE RHÆTIEN, 87
IX
FRANCE ET BELGIQUE.
Les dépôts arenacés qui affleurent presque partout au
pourtour du plateau central de la France, au-dessous du
calcaire à Gryphées, ont été dès longtemps rattachés au
Lias par le plus grand nombre des géologues.
M. de Bonnard, dont les études font encore si justement
autorité dans la matière, nous en a, dès 1825, fait connaître
la constitution stratigraphique et minéralogique aux envi-
rons d’Avallon, de Semur et de Sombernon (1).
Sous le nom d’arkose, le savant géologue nous en mon-
tre les assises superposées au granite et recouvertes par
les lumachelles à Cardinies qui servent elles-mêmes de base
au calcaire à Gryphées.
Sur la rive droite du Serain, néanmoins, près de Toutry
(Côte-d'Or), la lumachelle recouvre immédiatement le gra-
nite sans aucune trace d’arkose ; mais c’est là un cas isolé
et dont on ne peut citer que très peu d'exemples.
Entre Aisy-sur-Serain et Vitteaux, l’arkose passe à un
psammite quartzeux ayant toute l’apparence d’un grès homo-
gène.
A Nan-sous-Thil, M. de Bonnard a pu observer dans les
couches de ces psammites, quelques empreintes de Trigo-
nies et quelques Peignes. À Marcigny-sous-Thil, des Limes,
des Peignes, des Trigonies, des Huitres, etc., et au hameau
de Les Davrées, les mêmes coquilles, avec des empreintes
d’Astéries, des anneaux ronds et évidés au centre, des tu-
(1) Notice Et Rp js sur quelques parties de la pee
(Annales des Mines, t. X, 1825),
88 ZONE A AVICULA CONTORTA
bes cylindriques très minces, assez longs et accolés deux à
deux, etc.
A Mémont, près Sombernon, la stratigraphie de cet hori-
zon est plus compliquée. Les assises qui le constituent suc-
cèdent à des couches gypseuses avec lesquelles M. de Bon-
nard semble vouloir les associer.
« Sur le gypse, dit ce géologue, sont des couches d’ar-
« giles et de marnes rougeâtres, sableuses et plus ou moins
« calcaires, assez semblables à quelques grès bigarrés de
« Thuringe, puis des marnes schisteuses, noires fissiles, et
« friables, contenant des veinules et des cristaux de chaux
« sulfatée et aussi des paillettes de mica. On y remarque
« des impressions de petites coquilles peu distinctes, dont
« beaucoup cependant paraissent être des Avicules, et une
« grande quantité d’autres petites empreintes tout à fait
« indéterminables. »
Dans ce terrain se succèdent de bas en haut :
1° De véritables lumachelles ;
2 Des marnes solides d’un gris-verdâtre ou d’un jaune-
isabelle-rougeâtre
3° Une roche à pâte dure, à cassure fine et d’un gris-ver-
dâtre, renfermant des grains ou cristaux de feldspath et de
quartz ;
4 Un grès ou psammite friable, d’un jaune D
sale, avec quelques impressions de coquilles ;
D° Puis au-dessus de ces psammites qui ont trois ou qua-
tre mètres de puissance, le calcaire à Gryphées.
Pour M. de Bonnard, les arkoses, les lumachelles et le
calcaire à Gryphées sont les trois membres successifs d’une
même formation, et cependant, dans ses conclusions, il
donne comme probable l'opinion qui présenterait les ter-
rains d’arkose ou psammite et de lumachelles comme repré-
sentant « en quelque sorte par extrait, » et le grès vosgien
1
1
q
OU ETAGE RHÆTIEN. 89
et les deux formations connues en Allemagne sous les noms
de bunter sandstein (grès bigarré) et de Muschelkalk.
Dans un travail postérieur (1) le même savant signale ce
gisement d’arkoses infra-liasiques, sur les bords de la Cure,
aux environs de Pierre-Perthuis, à Pouilly-en-Auxois, à
Nolay, aux environs d’Autun et de Charolles; à Château-
- neuf, dans le Brionnais, dans le Nivernais, etc. Mais de
nouvelles observations l'ont conduit à admettre comme pos-
sible l’existence d’arkoses de différents âges, et il a soin de
prévenir que son mémoire ne s'applique qu’à « l’arkose
« qui lie immédiatement les terrains primordiaux cristal-
« lins aux terrains jurassiques inférieurs; » ajoutant plus loin
que « si des observations ultérieures empêchaient d’ad-
« mettre l’analogie géognostique de ces divers grès, il ne
« faudrait regarder comme appartenant au terrain d’arkose
« que ceux dont l’antériorité aux terrains de marnes et lu-
« machelles resterait constatée. »
L'auteur termine en proposant le nom d’arkose du Lias
pour les roches gréseuses qui se trouvent comprises entre
les marnes irisées et le calcaire à Gryphées.
Cette manière de voir est bientôt partagée par MM. Bron-
gniart, Vol, Élie de Beaumont et aussi par MM. Thirria et
Engelhardt; mais, jusque-là et pour longtemps encore, il
faut le dire, sans données paléontologiques certaines.
Les Ammonites, les Cardinies et autres espèces citées
par ces auteurs dans les roches arkosiennes qui servent de
base au calcaire à Gryphées, n’appartiennent pas en effet
aux grès inférieurs proprement dits; mais aux zones à
Ammonites planorbis ct à Am. angulatus, constituées très
souvent aussi par des strates arenacées et des banes gré-
(1) Sur la constance des faits géognostiques qui accompagnent le
gisement du terrain d’arkose à l’est du plateau central de la France
(Annales des Mines, 2e série, t. IV, 1828).
90 ZONE A AVICULA CONTORTA
seux faciles à confondre avec ceux des dépôts inférieurs,
Dans la Haute-Saône, d’après M. Thirria (1), les assises
inférieures au calcaire à Gryphées sont généralement for-
mées par une roche « composée de grains de quartz très
fin agglutinés par un ciment argilo-siliceux peu abon-
« dant. Elle est gris-blanchâtre, jaunâtre ou rougeûtre,
« micacée ou rubannée. Les bancs séparés par des lits de
« marne schisteuse noire ont de 0" 05 à 0® 70 d’épaisseur
et se réduisent souvent en sable. Leur épaisseur totale
« est d'environ 40 mètres. Dans le voisinage du calcaire à
« Gryphées, le ciment cristallin fait passer la roche à ce
« calcaire, et il empâte beaucoup de fossiles de cet étage
« (Velmenfroy, Bougnon, Malvillers, Chavannes, etc.);
« vers le bas, au contraire, le grès devient schisteux, le
« ciment plus argileux, les lits de marne se multiplient et
« le grès finit par disparaître au contact des marnes irisées
« (Montigny-les-Cherlieux, Rosière-sur-Mance, Contre-
« court, etc.) (2), »
M. Leymerie, dans son Mémoire sur la partie inférieure
du système secondaire du département du Rhône (3), n’ad-
met pas cette classification pour la région qu'il étudie.
Dans l'opinion de ce savant, les grès doivent être rap-
portés au Trias, tandis que le choin bâtard et le calcaire à
grains de quartz qui viennent au-dessus, constituent un
groupe à part, comparable à la lumachelle de la Bourgogne,
au calcaire de Valognes et d’Osmanville, en Normandie, et
au Lias blanc des géologues anglais, groupe auquel l’auteur
propose de donner le nom d’Infra-Lias.
À
=
(1) Notice sur le terrain jurassique du département de la Haute-
Saône (Mém. soc. d’hist. nat. de Strasbourg, t. 1, 1830).
(2) Extrait emprunté à M. d’Archiac (Histoire des progrès de la Géo-
logie, t. VI, p. 692).
(3) Mém. soc. géol. de France, 1re série, t. II, p. 313. 1840,
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 91
Parmi les diverses coupes relevées aux environs du vil-
lage de Limas, près de Villefranche, nous citerons la sui-
vante comme étant l'expression la plus normale de la cons-
titution dé ces dépôts dans le département du Rhône (1) :
4° Calcaire à Gryphées arquées, jaunâtre vers le bas et
gris-bleuâtre vers le haut, où il est pétri de Gryphées. Les
- bancs les plus élevés, rougeûtres, sont remplis de Bélem-
nites (2) ; 25 à 30 mètres ;
2% Macigno et calcaire quartzifère ou calcaire jaunâtre,
subgrenu, un peu cristallin, avec grains de quartz plus ou
moins abondants (Macigno), passant à un silex grossier, en
amendes parallèles à la stratification. Vers le bas la roche
est plus friable et renferme des masses calcaires rouge
foncé, compactes et cloisonnées ; vers le haut sont quelques
fossiles de l’assise précédente, entre autres des Gryphées ;
ù mètres ;
3° Choin bâtard ou calcaire gris-jaunâtre, assez cristal-
lin, subgrenu ou compacte, et au-dessous, calcaire gris, un
peu marneux, compacte, avec des lumachelles ; 6 mètres ;
4 Grès inférieur gris, quartzeux, grossier, plus ou moins
feldspathique, à ciment calcaire de teintes variées, et plus
Ou moins solide. Des calcaires rosâtres, magnésiens, en
couches peu épaisses et en amas allongés, y sont subordon-
nés ; 17 à 20 mètres.
Cette série dont les termes se succèdent en conservant
entre eux un parallélisme complet repose, en stratification
discordante, sur des schistes amphiboliques d’âge indéter-
miné.
A Chessy, où l’on exploite, à ce niveau, une mine de cui-
vre très riche, ces grès inférieurs (n° 4) succèdent à des
(1) Mém. soc. géol. de France, p. 321, pl. xxun, fig. 5.
(2) Ces bancs appartiennent probablement déjà au lias moyen.
92 ZONE A AVICULA CONTORTA
schistes verts satinés ; au Mont-d’Or ils reposent sur le gra-
nite, et à la montagne de la Longe sur le granite et le
gneiss.
M. Rozet, dans ses Recherches géologiques sur la masse
de montagnes qui sépare le cours de la Loire de ceux du
Rhône et de la Saône (4), ne nous apprend rien de nouveau
en ce qui Concerne la constitution stratigraphique et miné-
ralogique de notre horizon ; mais nous trouvons dans le mé-
moire de ce savant des données paléophytologiques d’un
certain intérêt, et qu’il importe de rappeler ici.
On rencontre assez fréquemment, dit l’auteur, dans les
grès du Lias des empreintes végétales qui, suivant M. Ad.
Brongniart, appartiennent aux espèces suivantes : Equise-
tum columnare, Clathropteris meniscioides et Tenionteris
vittata. Cette dernière espèce est très commune dans les
argiles schisteuses d'Epogny, et le grès du Lias de la Selle,
qui renferme une grande quantité de débris végétaux, si
mal conservés qu’il est presque impossible de dire de quel-
les plantes ils proviennent (2).
Nous ne saurions affirmer, il est vrai, si ces schistes argi-
leux et ces grès appartiennent bien réellement à la zone à
Avicula contorta, attendu que M. Rozet donne le nom de
grès inférieurs du Lias à toutes les strates arenacées com-
prises entre les marnes irisées et le calcaire à Gryphées.
Mais que ces plantes dépendent de l'horizon inférieur ou
des zones à Am. planorbis et angulatus, la conséquence que
nous avons à en tirer reste la même, puisque nous trouvons
associés dans une même couche l’Equisetum columnare qui,
en Allemagne, appartient à la zone du Bone-bed, avec les
Clathropteris meniscioides et le Tæniopteris vittata caracté-
(1) Mém. soc. géol., t. IV, 1840.
(2) Loc. cit., p.109.
A hodinner liant de drétér
OU ÉTAGE RHÆTIEN,. 93
ristiques de l’Infra-Lias proprement dit, à Hettange, à
Neuewelt, près de Bâle, à Cobourg, Blaireuth, Halbers-
tadt, etc.
Nous savons d’ailleurs que le Clathropteris meniscioides
a été rencontré jusque dans le calcaire à Gryphées de la
Moselle (1).
M. Rozet, que nous ne suivrons pas dans les différentes
localités qu’il décrit, classe les grès inférieurs au Lias dans
le terrain vosgien, par cette seule considération que c’est
une roche arenacée dont la formation annonce une époque
de bouleversement dont le terrain vosgien nous offre de
nombreuses traces.
Vers la même époque M. Guibal (2) distrait également du
Lias inférieur de la Meurthe, les grès qui se trouvent par-
tout compris dans cette région entre le calcaire à Gryphées
et les marnes irisées.
M. Fournet va plus loin (3) et parait disposé à ranger
dans le Trias, comme il l’a fait dès longtemps pour le choin
bâtard, non seulement les grès inférieurs, mais encore les
assises de calcaire compacte qui, dans l’Ardèche, sont re-
connues aujourd’hui pour appartenir aux zones à Am. pla-
norbis et Am. angulatus.
M. Boyé, au contraire, dans ses études sur le départe-
ment du Doubs (4), classe ces divers dépôts dans le Lias
dont ils constituent, à son sens, la partie la plus inférieure,
(1) Note sur le Lias de la Moselle et sur quelques gisements de vé-
gélaux fossiles, par A. Pomel (Bu. soc. géol., 2 série, t. III, p. 659).
- (2) Mémoire sur le terrain jurassique du département de la Meurthe
(Mém. soc. royale de Nancy, 1841).
(3) Etudes sur le terrain jurassique et les minerais de fer de l’Ar-
dèche (Annales des Sciences phys. et nat. d’agric. et d’indust., Are série,
t. VI,1843).
(4) ’Mém. el comptes rendus de la soc. d'Emul. du Doubs, t. WI. 1844,
94 ZONE À AVICULA CONTORTA
M. le marquis de Roys, d’un autre côté (4), se fondant
sur les caractères pétrographiques du groupe inférieur qu’il
a étudié dans les Cévennes, ne lui trouve aucune liaison
avec l’Infra-Lias de M. Leymerie, et le considère comme
triasique.
Entre Le-Mas-Dieu et Portes, aux environs d’Alais, l’au-
teur a vu les assises inférieures du Lias venir s'appuyer à
stratification un peu transgressive sur les grès inférieurs
qui recouvrent, à stratification parfaitement concordante,
le terrain houiller à peu de distance de la tuilerie.
M. Marcou (2), guidé par une autre considération, celle
de l'absence de tout fossile jurassique au-dessous du cal-
caire à Gryphées, donne ce terrain comme reposant direc-
tement sur le Keuper, dans le département du Jura.
Ce géologue insiste tout particulièrement pour établir
que les calcaires infra-liasiques n’ont pas de véritables re-
présentants dans la partie du Jura qu’il a étudiée. Cepen-
dant, dans le détail qu’il donne un peu plus loin de la cons-
titution du calcaire à Gryphées, nous voyons tout à fait à la
base, au contact de ce que l’auteur appelle les marnes iri-
sées, des assises fossilifères où n’apparaissent pas encore
les Ammonites et où abondent les Limes, les Cardinies, les
Pinnes et les Pleuromyes, puis, par-dessus, des couches à
Am. psilonotus et angulatus, ete. ; puis enfin les Gryphées,
les Nautiles et Ammonites de toutes sortes, le tout n’ayant
pas plus de 6 à 7 mètres d'épaisseur.
Au seul aperçu de cette succession des espèces dans ce
prétendu calcaire à Gryphées de M. Marcou, il devient no-
toire que si ce géologue n’a vu aucune trace d’Infra-Lias
dans le Jura, c’est qu’il n’a pas su le distinguer du véritable
(1) Bul. soc. géol., 2e série, t. II, p. #4.
(2) Recherches géologiques sur le Jura salinois (Bu//. soc. géol.,
9e série, t. IL, p. 502, et Mém.,t. III, 1848),
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 95
calcaire à Gryphées. Je m'étonne que M. d’Archiac, en
analysant les travaux de cet auteur, ne s’en soit pas
aperçu (1).
Au-dessous des assises à Am.psilonotus et des lumachelles
à Cardinies, au contact des marnes irisées, se remarquent
dans diverses localités, et notamment à Boisset, près de Sa-
lins, de légers feuillets gréseux avec dents de poissons et
de sauriens, appartenant aux genres Hybodus, Thectodus,
Acrodus, Gyrolepis, Saurichthys, etc.
C’est conséquemment le Bone-bed le mieux caractérisé,
en sorte que, contrairement aux assertions de l’auteur, la
série se trouve sur ce point au grand complet, bien qu’assez
réduite en épaisseur.
Voici d’ailleurs la succession détaillée de cette série telle
qu’elle se compose dans ce département :
Lias 1° Calcaire à gryphées arquées avec Am. Bucklandi.
inférieur. ( 2° Calcaires à Am. psilonotus et à cardinies.
80 Macigno Quadersandstein et Schilfsand-
1er groupe.
Etage | 4° Calcaires cloisonnés fétides. . . . ...
supérieur / 5° Schisteardoisier etcalcaire àCypricardes
du 6 Grès de Boisset. . . . . . .. Press,
Keuper. } 7° Marnes argileuses et calcaires, irisées,
avec interposition de couches de dolo- | 3e groupe.
LS EE SN denses .
2e groupe.
A l’époque où nous sommes arrivés, le classement dans le
Trias, du groupe qui nous occupe, semble prendre faveur.
M. Fournet, comme nous venons de le voir, ne se con-
tente plus d’y rattacher les grès inférieurs. Déterminé par
certains caractères pétrographiques des calcaires qu'il a
observés dans le département de l’Aveyron, à la base du
Lias, le savant professeur pense qu’on doit les séparer du
(1) Histoire des progrès de la géologie, t. VI, p. 698,
96 ZONE À AVICULA CONTORTA
terrain jurassique et les considérer comme les représen-
tants du Muschelkalk dans le midi de la France (1).
Moins absolu dans sa manière de voir, M. E. Dumas (2)
regarde ces assises comme synchroniques de l’Infra-Lias
dont elles contiennent les fossiles les plus caractéristiques.
Mais ce géologue en sépare les grès inférieurs dont la com-
position minéralogique lui semble se rapprocher plutôt de
celle du Trias.
Ce groupe repose indistinctement sur les schistes tal-
queux, sur le granite ou sur les couches du terrain houiller,
antérieurement disloquées. On l’observe tout autour du ter-
rain ancien des Cévennes, où il forme une bande presque
continue et souvent fort étroite, affleurant au-dessous du
terrain jurassique.
Ce massif est assez variable dans son développement et
sa constitution minéralogique. Cependant on peut dire qu’en
général la base est formée par un conglomérat granitique,
surtout lorsqu'elle repose sur le granite. Une sorte de pou-
dingue quartzeux succède à ce premier dépôt et est sur-
monté par quelques assises de grès ou de sable à grains
moyens très quartzeux et feldspathiques. Des dolomies et :
des calcaires viennent ensuite, occupant la partie moyenne
du massif ; au-dessus on trouve une alternance de marnes,
de sable et de grès, et enfin cette série de couches est ter-
minée, dans quelques points seulement, par des schistes
gris-micacés et très onctueux. L'ensemble du dépôt, très
inégal dans sa puissance, atteint 80 mètres dans certaines
localités et se trouve réduit à 7 ou 8 mètres dans d'autres.
Les fossiles sont rares dans ce terrain et se bornent à
quelques débris de tiges végétales et quelques empreintes
(1) Annales de la société d'Agriculture et d’Hist. nat. de Lyon, 1845.
(2) Bull. soc. géol. de France, 2° série, t. III, p. 595 (Réunion ex-
traordinaire à Alais, 1846).
190
és
4
+
2
4
a
k
à
:
4
F
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 97
de petites bivalves indéterminées ; mais on rencontre assez
souvent, à la partie moyenne, des amas de gypse plus ou
"4 moins puissants et quelquefois, à la partie inférieure, du
minerai de fer, de zinc sulfuré, de plomb argentifère et de
manganèse.
A Pompidou (Lozère), l’auteur signale en outre une cou-
che de lignite d'environ 0 30 cent. d'épaisseur, intercalée
__ entre deux couches de grès ; mais sans indiquer à quel ni-
veau elle se trouve.
D’après ces détails, il est évident que M. E. Dumas à
. considéré l'ensemble de ces dépôts comme une même for-
mation, sans se douter qu’il pouvait y avoir, au sommet,
un terme entièrement distinct des strates inférieures,
Cela est d’autant plus regrettable, que la confusion des
diverses assises dans un même tout, enlève une partie de
leur signification aux discordances signalées entre ce groupe
et les formations supérieures. Rien n’indique en effet que
la zone à Avicula contorta, qui constitue probablement la
partie la plus élevée de ces assises dites triasiques, soit re-
présentée au sommet des grès, là où l’auteur les trouve en
discordance avec les terrains supérieurs.
Quoi qu’il en soit, aux environs de Saint-Hippolyte-le-
Fort, sur la route de Lassale, et plus à l’est, vers le Cayla,
on observe les marnes supra-liasiques venant butter directe-
ment contre ces grès disloqués, soulevés et ondulés. A
Pierre-Morte, près Saint-Ambroix, ils sont directement
recouverts par les marnes oxfordiennes. Mais ce ne sont là
que des accidents très restreints, car l’Infra-Lias se ren-
contre dans les Cévennes, presque partout où existent les
grès inférieurs sur lesquels il repose d’une manière concor-
dante.
Les principaux points où l’auteur les a observés sont :
dans la vallée de la Cèze, à Gammal, près Robiac et à Clet ;
au-dessous de l’église de Meyrannes, dans la vallée du Gar-
dond’Alais, aux Salles et au Pradel, près la Grand'-Combe.
7
98 ZONE A AVICULA CONTORTA
On le retrouve également au Pradinas et à Major pris L
Mialet.
Dans le département de Saône-et-Loire où, sauf de. rares
"exceptions, la même concordance ne cesse de se produire,
M. Manès (1) rattache également les grès inférieurs au
Trias, et il semble en être de même des lumachelles et
autres couches inférieures au calcaire à gryphées, dont le
savant ingénieur ne fait aucune mention à la base de la sé-
rie jurassique.
A l'opinion de MM. Leymerie, Rozet, Guibal, de Roys,
Em. Dumas et Manès, opinion presque exclusivement ba-
sée sur les caractères minéralogiques, nous allons opposer
maintenant celle de MM. Dufrenoy et Élie de Beaumont,
Jullien Ducos, Ruelle et de Billy, pour lesquels les grès in-
férieurs réunis au Lias constituent un horizon bien dis-
tinct des marnes irisées.
Si nous consultons l'explication de la carte géologique de
France, nous voyons qu'aux environs de Moulins (Allier),
ces grès sont peu puissants et quelquefois recouverts d’un
calcaire magnésien grossièrement schisteux qui, pour
M. Dufrenoy, est l'équivalent du Lias blanc anglais (2).
Ce calcaire schistoiïde est recouvert immédiatement par
le calcaire à gryphées.
Dans les départements du Cher, de l’Indre, et aussi, pa-
rait-il, de la Vienne, les grès inférieurs cessent d’affleurer
entre l’Infra-Lias proprement dit, et les terrains plus an-
ciens; mais ils sont fréquemment remplacés par des alter-
hances de marnes et de calcaires de la nature de celles que
l'on a rencontrées dans le forage du puits artésien de San-
coins et de Rimbé, dans le département du Cher.
(1) Statistique minéralogique, géologique, etc., du département de
Saône-et-Loire. 1847.
(2) Explication de la carte géologique de France, t. WI, p. 259. 1848.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 99
. Voïci, d'après M. Dufrenoy, le détail de ces couches ré-
duites à l'horizon qui nous occupe, à Sancoins, sur les bords
du canal du Berry :
4° Marnes à Gryphées arquées et calcaires
—. argiléux subordonnés. . . . . . . .. . .. . 75% 00 ec.
_ 1% Calcaire argileux très résistant et cal-
mn ion 5 ah 03 55
< 3 Marnés argileuses. . . . . it 28
| - 4e Couche de calcaire argileux très Hbk 18:84
obrMarne blanchätrés st 11 nue, 0 33
16° Calcaire argileux très dur. . . . . : . . 4 00
Dane noire mec] eu 4 uriorare 0 22
18e Calcaire argileux très dur. . . . . . . 4, 2
=19°Marne grise: argileuse. .. . . .:. 1. 0 33
- 40° Calcaire argileux gris clair très dur. . 41 34
11° Marnes grises avec petites huîtres. . .. Q 66
12 Calcaire argileux très dur. . . : .. 4 34
489 Calcaire argileux gris clair. . . . . . 10 90
-144ovCaleaire peu résistant. : . . . . . . . 0 50
15° Marnes noires bitumineuses. . . . . . 0 33
Lou le @ri (CCR TAN ANR AN RE RENE 4 33
17 Plaquettes, calcaires et marnes grises. 1 30
HO Oro tréSrdur 01. ie Sierre à. 0 4
19 Marnes grises et blanches. .. . . . . . 0 19
2 -Orés blanc très dur. : .. . . . . .. 1 33
21° Marne calcaire grise, blanche et jau-
A Sepie pr rlotoanloun ture 0 67
22% Roche calcaire blanchâtre et grisâtre
très dure (dolomie liasique selon M. Dufrenoy,
mais friasique à notre sens). . . . . . . . . #'1 44
Alternance de calcaires et de marnes blan-
châtres, grisâtres, rarement verdâtres, for-
mant vingt-six couches, mesurant ensemble. 22 32
_Marnes verdâtres, blanchâtres ou bleuâtres
avec calcaires blanchâtres ou jaunâtres subor-
100 ZONE À AVICULA CONTORTA
donnés, treize couches, ensemble. . . . . .. 42 50
Argile verdâtre et sable blanc, représentant
pour l’auteur le grès infra-jurassique. . . . . 1 34
Marnes irisées et calcaire blanchâtre (do-
lomie triasique de l’auteur), ensemble. . . . 5 06
Il est difficile ici d’avoir une opinion bien arrêtée sur la
division à faire de ces couches et sur le point où il convient
de poser la limite entre l’Infra-Lias et le Keuper.Cependant,
s’il était permis de hasarder une idée à cet égard, nous
dirions que la couche n° 41 à petites huîtres (probablement
Ostrea liassica, Strick.) et les couches 12, 43 et 14 nous
paraissent représenter les lumachelles de Bourgogne (zone
à Am. planorbis) ; que les couches 15 à 21 nous semblent
correspondre à la zone à Avicula contorta, et que la dolo-
mie inférieure à ces assises, comme tous les dépôts qui sui-.
vent, sont pour nous triasiques.
En continuant de ce côté à longer les contours du pla-
teau central, on voit les arkoses et les grès réapparaître
avec le granite dans la Dordogne, où leur constitution stra-
tigraphique et minéralogique est du plus grand intérêt.
A Nontron, la coupe relevée par M. Dufrenoy, présente
de haut en bas la succession suivante (1) :
4° Dolomie et psammite altéré avec fossiles assez nom-
breux, tels que Bélemnites, Pentacrines et Gryphées ar-
quées ;
2 Calcaire magnésien arénifère ;
“x Dolomie passant quelquefois au grès ;
4 Calcaire magnésien arénifère et quartzeux, gris de fu-
mée, devenant jaunâtre ou blanchâtre par l’action prolon-
gée de l’air ;
d° Arkose granitique et quartzeux de quelques mètres de
puissance seulement.
(1) Explication, t. 1L, p. 658.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 101
Granite.
La même série de couches se présente aux environs de
Thiviers, puis dans le département de la Corrèze, où, près
de Brives (montagnes du Poulx et d’Issandon), les dépôts
arénacés inférieurs offrent avec le Trias des exemples de
superposition transgressive qui ne laissent à l’auteur aucun
doute sur l'indépendance de ces deux groupes (1).
Dans le Lot et l'Aveyron, de Figeac à Villefranche, le
grès blanc qui recouvre les marnes irisées, doit également,
d’après M. Dufrenoy, être rapporté au Lias (2). Près de Fi-
geac ét à Combecave, où ce grès repose sans intermédiaire
sur les roches cristallines, il contient de la baryte sulfatée
et alterne dans ses parties supérieures avec des couches
minces de calcaire jaunâtre magnésien.
Immédiatement au-dessus de ce grès, on trouve à la Maà-
deleine et aux environs de Planiolles un calcaire compacte
rempli de cavités et comme carié. Un calcaire jaunâtre ter-
reux traversé de petites veines spathiques le recouvre, puis
vient une assise épaisse de calcaire compacte gris de fu-
mée, à cassure esquilleuse que surmontent des couches
d’argiles schisteuses noires à Am. Walcotii (3).
Il en est encore de même de Villefranche à Veuzac.
A Saint-Affrique, les grès inférieurs forment une épais-
seur considérable. Ils sont recouverts immédiatement par
le Lias, dont les premières couches sont très dures et dolo-
mitiques. On y trouve des Gryphées arquées à l’état sili-
ceux (4). À
Entre Rhodez et Espalion, la série complète du Trias, se
terminant par les marnes irisées, supporte aussi ces grès
(1) Explication, t. If, p. 135.
(2) Id., id., p. 672.
(3) Id., id., p. 672.
(4) Id., id., p. 692.
102 ZONE À AVICULA CONTORTA
que couronne une assise dolomitique paraissant représen-
ter dans toute cette région méridionale l’Infra-Lias PrABré
ment dit et même le calcaire à gryphées. ty241
Enfin, il n’en est pas autrement aux environs de Mende,
d’Anduze, d’Alais, ete.
Si nous remontons maintenant, avec l’auteur, à l'est du
plateau central, nous retrouvons, entre Villefranche et
Lyon, l’Infra-Lias précédemment décrit par M. Leymerie.
M. Dufrenoy, bien entendu, n’admet pas que l’on puisse
distraire de cette formation les grès inférieurs au choin bâ-
tard, et il continue à les désigner, dans cette région aussi,
sous le nom de grès infra-liasiques. Du reste, il ne nous ap-
prend rien que nous ne connaissions déjà sur la constitution
stratigraphique de ces dépôts; mais il en est autrement pour
le département de Saône-et-Loire, où, au-dessous du Lias
inférieur de M. Manès, le savant auteur de la carte géologi-
que de France nous montre successivement (1) :
4° Une assise de marne et de calcaire argileux à chaux
hydraulique ;
2 Une série de bancs calcaire lumachelle, de nie à
cinq mètres de puissance, contenant sur certains points des
couches dolomitiques ou du fer hydraté, en nids et en ei.
nules, associé à un minerai oolithique ; )
3° Des grès blancs et micacés se retrouvant presque par-
tout au contact des marnes irisées ou des terrains anciens.
Dans la Côte-d'Or la pétrographie est à peu près la
même. À Pouilly, arrondissement de Beaune, la coupe re-
produite par M. Dufrenoy, d’après M. Lacordaire, domne
les renseignements les plus détaillés sur la succession:et la
nature des couches depuis les marnes supérieures du Lias
jusqu’au granite (2). à
(1 RAR Il, p. 749.
(2) Loc. cit., t. IL, p. 303. Voir aussi de Bonnard, Sur la Codtsfice
des faits géognostiques, etc. (Annales des Mines, 2e série, t. IV, 1898).
les.
ES PT
OU ÉTAGE RHÆTIEN.
103
“Ce profil est trop intéressant et trop instructif pour que
nous ne le donnions pas ici. Le voici, réduit aux seules
couches q
Lias infr. |
ui nous intéressent :
Lo Calcaire à MN se on se 1
20 Calcaire argileux à chaux hydraulique. 2m,00 |
30 Lumachelle argileuse (chaux un peu
40 Lumachelle siliceuse. . . . . . . . ..
6° Grès à gros grains et calcaire rubané
à très bon plâtre-ciment. . . . . .. 1
70 Grès à grains fins avec CZathropteris
meniscioides, marnesnoireset vertes. 1
8° Grès et marnes noires. . . . . . . . . 0
9o Calcaire siliceux donnant le meilleur
Infra- plâtre-ciment (ciment noir). . . .. 0
à 109 Arkose et marne argileuse noire, py-
Lias. 6 hi D Sd 1
119 Marnes argileuses noires avec rognons
de calcaires argileux. . . . . . . .. 8
120 Arkose arénacé .: . . ...... site À
130 Calcaire silieux, marnes argileuses
vertes et arkose arénace, ss.
440 Arkose arénacé. . . 4. 41... 1
159 Marnes argileuses vertes, arkose et
marnes argileuses vertes. . . . . . 6
169 Arkose granitoïde friable ou arène. . 2
170 Arkose granitoïide ou granite avec
SODSIARCO Verte. te ns es 2
Granite.
3o Arkoses et marnes argileuses. . . . . 1
hydraulique) . . . . . Mises 1 10
40
35m,10
Entre Langres et Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne),
les marnes irisées sont pareillement recouvertes de grès
passant à l’Infra-Lias proprement dit, par nuances insen-
sibles.
Aux environs de Lamarche, ces grès sont jaunâtres,
quartzeux et très analogues à ceux de Pouilly. Comme ces
derniers, ils contiennent des empreintes parfaitement con-
servées du Clathropteris meniscioides, Ad. Brong.
Ces grès, dit M. Élie de Beaumont, semblent se lier aux
marnes irisées. « [ls renferment souvent des nodules, des
« amandes, des veines, même des couches de marne. Ces
104 ZONE A AVICULA CONTORTA
« marnes, intercalées dans le grès, sont généralement |
« vertes et très analogues à celles qui alternent avec les
« arkoses de Pouilly. On les a quelquefois considérées
« comme les preuves d’une complète identité de formation
« entre les marnes irisées et le grès qui les recouvre ; mais
« leur intercalation dans le grès, en nodules, veines ou
« couches, me parait devoir être attribuée simplement à
« un remaniement de la surface des marnes irisées, opéré
« par les eaux dans lesquelles se déposait le sable qui, con-
« solidé, a formé le grès. Ce sont ces mêmes eaux qui, en
« Bourgogne, ont remué les éléments de la surface dé-
« composée du granite pour en former les couches d’ar-
« kose (1). »
Dans les environs de Mirecourt et d’Épinal la même su-
perposition s’observe avec le même parallélisme entre les
divers groupes.
Il n’en est pas autrement dans la Meurthe, à Vic et à
Saint-Médard, entre Dieuze et Marsal, où les grès contien-
nent une multitude de bivalves parmi lesquelles on remar-
que de nombreuses Gervillies (2).
Aux environs de Luxembourg, la partie supérieure des
marnes irisées présente, comme en Lorraine, une couche
épaisse de marnes vertes non feuilletées, qui est immédia-
tement recouverte par une assise de marnes noires très
schisteuses, analogues à celles de Pouilly (n° 1), et qui
paraissent être de même, pour l’auteur, la première assise
de l’Infra-Lias.
Ces marnes noires sont accompagnées d’un calcaire com-
pacte, bleuâtre et recouvertes par un grès qui les sépare du
calcaire à gryphées.
Cependant, si dans ces marnes et calcaires subordonnés
(1) Explication, p. 311.
(2) Id., p. 316,
ct 1°? RÉ LAC
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 105
on a recueilli, comme le dit l’auteur, des Ammonites, des
_ Bélemnites, et autres fossiles du Lias, il faut renoncer à les
considérer comme l'équivalent des grès inférieurs et ad-
mettre que ces derniers manquent sur ce point, comme
dans les localités dont il nous reste à parler ci-après :
En effet, des lacunes de ce genre, sortes de discordance
par isolement, ont été signalées par M. Élie de Beaumont,
- entre Thionville et Sierck, où le calcaire à gryphées est di-
rectement superposé aux marnes irisées. Ce n’est là toute-
fois qu'un accident tout à fait local, car on voit réapparaître
un peu plus loin sous le calcaire à gryphées, un grès qui
rappelle celui de Vic et de Kedange.
Ce même phénomène de disparition accidentelle se re-
marque également aux environs de Mézières, où le calcaire
à gryphées vient s'appuyer directement sur le pied de l'Ar-
denne, tandis qu'à Florenville et aux environs de Sédan,
les schistes ardoisiers sont recouverts par le grès inférieur,
associé à l’Infra-Lias proprement dit (1).
D'un autre côté, M. Dufrenoy a constaté que dans les envi-
rons de Lodève, où le calcaire jurassique acquiert une grande
épaisseur, ces calcaires reposent sur le grès bigarré, sans
l'intermédiaire du grès du Lias (2), et que dans le Cher,
vallée de la Marmande, les marnes du Trias sont recou-
vertes par les lumachelles à Cardinies sans intercalation de
grès. Cela est parfaitement visible, dit l’auteur, au point
de partage du canal du Berry, où la tranchée met à nu, sur
une longueur de plus de huit kilomètres et sur une profon-
deur qui atteint parfois quinze mètres, le Lias inférieur à
son point de contaet avec les marnes irisées.
À Arnon, la même tranchée montre les couches à Gry-
_ phées arquées reposant sur les argiles charbonneuses des
(4) Explication, t. 1, p. 330.
(2) Id., p. 669 et 672.
106 ZONE A AVICULA CONTORTA
marnes irisées, et cette superposition directe se remarque
encore dans la vallée du Cher, entre Saint-Amand et le bois
de Meillant (1).
Enfin, à Montlay, Côte-d'Or, l'auteur à constaté que la
lumachelle à Cardinies, renfermant sur ce point de gros
grains de quartz et de feldspath, repose immédiatement
sur le granite auquel elle est en quelque sorte soudée.
On se rappelle qu’un fait de ce genre a déjà été signalé
dans ce même département par M. de Bonnard, aux
environs de Toutry, sur la rive du Serain; mais ce ne
sont là que des accidents restreints et tout à fait isolés
dont on ne peut tirer aucune conséquence.
Comme confirmation de la liaison des grès inférieurs aux
calcaires du Lias, nous rappellerons aussi la coupe du tu-
nel de Blaisy (Côte-d'Or), prise aux puits 45 et 19, par
MM. Jullien, Ducos et Ruelle, ingénieurs de la compagnie
du chemin de fer de Paris à Lyon, LE de la construc-
tion de cette voie.
La voici réduite seulement aux termes qui nous intéres-
sent :
1° Calcaire à Bélemnites et calcaire à Gryphées
ATQUÉES. Li DER UT T ee ++ 8" 0
2 Grès, calcaire à ciment et grès inférieur du
Li9B. +474 474 Dai et, es NET RE 142 0
3° Dolomies et marnes irisées. . .. ...... 6 0
4 Gypse en nodules et argiles . . . . . . . . 3 0
D° GYDSÉ ASSEZ DRE: . ne à ee RS 13 0
6° Marhes irisé6si "225 Oh ane Me Rte 19 0
7° Grès des marnes iriséés, . . . + , . . , . » 25 0
Granite.
Cette même constance de relation entre le calcaire à
(1) Explication, p. 242.
ra
22 0
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TR
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4
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 107
gryphées et les grès inférieurs a également conduit M. de
Billy à les considérer dans les Vosges comme les membres
d’une même formation (1). Les grès infra-liasiques, comme
l'auteur les appelle, constituent dans cette région un hori-
zon des mieux prononcé. Quoique très déchiqueté par les
dislocations, ce dépôt est d’une constance remarquable au-
dessus des marnes irisées, partout où le Lias les recouvre.
D: Sa puissance, toujours très limitée, est, sur quelques points,
réduite à un ou deux mètres d'épaisseur. Il contient quel-
ques bivalves indéterminés et des débris de végétaux.
Nous ne parlerons pas ici de la discussion qui s’est éle-
vée entre MM. Pidancet, Drouot et Lavalle, sur l’âge des
arkosés de la Côte-d'Or, lors de la réunion extraordinaire
de la société géologique de France à Dijon (2), parce que
cette discussion ne jette aucun jour nouveau sur la ques-
tion.
Il en sera de même encore de la polémique engagée par
M. Buvignier et soutenue par M. Levallois, au sujet du
grès d’'Hettange et de Luxembourg, contre MM. Hennoques
et Terquem (3), cette polémique ne touchant en rien à l’ob-
jet qui nous occupe.
Nous ne citerons également les travaux de M. Guillebot
de Nerville, sur la Côte-d'Or (4), que pour rappeler que ce
géologue range dans le Lias les arkoses et les grès infé-
rieurs ; mais sans ajouter aucune donnée nouvelle à ce que
nous connaissons de la constitution stratigraphique de ces
assises.
Le même classement est adopté par M. Daubrée, dans le
- 1) Esquisse de la géologie du département des Vosges (Annales de
la société d'Emul. des Vosges, t. VII, 2e cahier, 1850).
(2) Bull. 2 série, t. VILLE, p. 569, 576 et suivantes.
(3) Id., id, t. IX, p. 77, 289 et 573:
(4) Légende de la Carte géologique de lu Côte-d'Or, 1852.
108 ZONE A AVICULA CONTORTA
Bas-Rhin, pour les mêmes dépôts (1). Ces grès sont à
grains fins, à ciment argileux, gris-clair ou jaunâtres et ru-
banés. Au sud d’Oberbronn, ils présentent une grande
quantité de débris de poissons et de sauriens analogues à
ceux que M. Marcou a signalés antérieurement aux envi-
rons de Salins, et semblables à ceux que M. Lebrun va
nous indiquer au même niveau dans les environs de Luné-
ville (2).
Suivant ce dernier géologue les grès inférieurs se divi-
sent dans la Meurthe en deux étages, et il en est de même
dans les Vosges et le Haut-Rhin.
A l'étage supérieur appartiennent les grès siliceux et 1
toujours ferrugineux dont la faune est analogue à celle des :
grès d'Hettange et à l'étage inférieur, les grès mélangés
de couches de marnes et d’argiles, passant insensiblement
au Keuper, sans qu’il soit possible de choisir une couche
plutôt qu'une autre pour y établir une démarcation.
Dans l'opinion de M. Lebrun, le premier de ces étages
serait liasique et l’autre se rapporterait au Trias ; mais l’au-
teur ne sait pas au juste où placer la ligne de séparation.
Il y à du reste une concordance non interrompue entre
ces dépôts et les assises qui leur succèdent dans la série.
Les grès inférieurs, considérés ici comme triasiques, pré-
sentent la faune et la flore suivantes :
cf lim :
I EE Re PR ES
REPTILES,
Ossements indéterminés de sauriens.
POISSONS.
Écailles de Gyrolepis.
Dents de Saurichthys et autres débris indéterminés.
(1) Description géologique et minéralogique du département de la
Côte-d'Or, avec cartes et coupes, 1852.
(2) Bull, soc. géol. de France, 2e série, 1. IX, p. 583. 1852.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 109
MOLLUSQUES.
Cardinie sans nom d’espèce.
_ Pholodomya corbuloides (1).
Avicula socialis ?
Mya ??
CRUSTACÉS.
Carapace de Glyphæa.
:
VÉGÉTAUX.
Mantelia cylindrica. Vic.
Clathropteris meniscioides, Vezelize, Houdailles.
Equisetum columnare, id.
Et divers débris indéterminés.
Les grès et sables de Martinsart que M. Dewalque place
à la partie la plus inférieure du Lias, entre les marnes iri-
sées et la marne de Jamoigne (2), seraient encore, dans
cette région, un équivalent de notre horizon litigieux.
L'auteur les considère comme synchroniques du Bone-bed
anglais, et MM. Dumont et Chapuis se sont antérieurement
prononcés dans le même sens.
Dans le département de l'Ain, où les dépôts équivalents
sont, paraît-il, fort bien développés, M. Jules Itier les rap-
porte également au Lias, en faisant remarquer qu'ils pas-
sent par nuances insensibles au calcaire à gryphées (3).
(1) Probablement Schizodus posterus , Deff. et Fraas, sp.
(2) Note sur les divers étages de la partie inférieure du Lias dans
le Luxembourg et les contrées voisines (Bu/. soc. géol., % série, t. XI,
p. 234. 1853).
(3) De la Constitution géologique du département de l'Ain (An-
nales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie
de Lyon, 2e série, t. VIL, p. 240. 1855).
410 ZONE À AVICULA CONTORTA
Trois termes distincts constituent, selon l’auteur, le ter-
rain liasique de cette contrée : 4° le grés infra-liasique ou
quadersandstein ; 2 le calcaire à gryphées ; 3° le calcaire
marneux à Bélemnites.
Le grès infra-liasique repose toujours sur les marnes iri-
sées avec lesquelles il se trouve mélangé à la partie infé-
rieure ; il s’observe à Champfromier, à Gratoux et à Vaux-
Fevroux, où sa puissance varie de six à douze mètres. Il
est formé dans la partie moyenne, de grains siliceux jaunà-
tres, quelquefois verdâtres, faiblement agrégés et s’égre-
nant sous les doigts. On y a recueilli des débris de pois-
sons, parmi lesquels des dents de Pyenodontes et différentes.
coquilles appartenant aux genres Pecten, Mya et Modiola.
A la partie supérieure, ce grès siliceux se charge de par-
ticules calcaires et passe au calcaire gris siliceux, cristallin,
contenant des dents des mêmes poissons qui viennent d’être
signalés. Puis à ce calcaire siliceux succède le calcaire à
gryphées proprement dit.
M. Jacquot, d’un autre côté, dans la note qu’il consacre
à déterminer la place qu’occupe le grès d’Hettange dans le
Lias (1), reconnait un grès infra-liasique entre la dolomie
du Keuper et les marnes rouges du Lias; mais il refuse
d'appliquer cette dénomination au grès d’Hettange qui, se-
lon lui, est, comme le grès de Luxembourg, de même âge
que le calcaire à gryphées.
L'auteur en donne pour preuve la coupe suivante, rele- :
vée sur la route d’Arlon à Liége, entre Bellevue et l’Ar-
denne :
1° Calcaire à gryphées, bleuâtre, en couches de trente à
quarante centimètres d'épaisseur ;
2 Grès de Luxembourg, caleareux au-dessus et très fos-
silifère, quarante à cinquante mètres ;
(1) Bull. soc. géol., % série, t, 12, p« 1286. 1855.
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. RE!
8e Marnes brunes renfermant des concrétions calcaires
grisâtres et quelques assises de calcaires sableux, pyriti-
fères, d’un gris-bleuàâtre avec Ostrea arcuata et Lima qi-
gantea ;
4 Marnes rouges sur une épaisseur de quatre à cinq
mètres ;
5° Grès infra-liasique composé d’alternance de grès fer-
rugineux, micacé, renfermant quelques empreintes de bi-
valves. On observe entre les banes de grès, de minces
assises de marnes feuilletées ;
6° Étage supérieur du Keuper très peu développé, mais
suffisamment caractérisé par ses dolomies rognoneuses,
grenues et celluleuses par places, qui paraissent immédiate-
ment au-dessous du grès infra-liasique, et, vers le bas, par
quelques assises de marnes fortement irisées ;
7 Dolomie moyenne du Keuper, grisâtre, formant des
couches assez régulières, à surface lisse ;
8° Marnes irisées, etc. 4
Mais M. Terquem n’admet pas ce classement et sontient
que dans le grand duché du Luxembourg comme à Het-
tange les assises qui recouvrent les marnes irisées propre-
ment dites se présentent dans l’ordre suivant, de haut en
bas (1) :
4 Calcaire à gryphées arquées ;
2% Grès calcareux infra-liasique ;
3° Calcaire gréso-bitumineux, sans Gryphées arquées,
discordant avec l’assise suivante ;
4 Grès cristallin, micacé, concordant avec l’assise sui-
vante ;
d° Marnes irisées.
(1) Paléontologie de l’Etage inférieur de la formation liasique de la
province de Luxembourg et de Hettange (Moselle) (Mém. de La soc,
géol. de France, t. V, 2% partie. 1855).
119 ZONE A AVICULA CONTORTA
D’après l’auteur, le n° 4, grès micacé cristallin, stérile,
discordant avec le calcaire gréso-bitumineux et concordant
avec les marnes irisées, est keupérien. Il est synchronique
des grès d'Helmsingen, Loevelange, Martinsart, ete., et ne
saurait être compris dans la formation liasique.
C’est à la partie inférieure de ce grès cristallin, n° 4, que
se trouve le Bone-bed, dont la présence a été reconnue sur
plusieurs points du département de la Moselle, dans le Bas-
Rhin (Oberbronn), et dans le Jura du Wurtemberg. Ce dé-
pôt, de quelques centimètres d'épaisseur seulement, se
compose de petits cailloux avec ciment marneux et ren-
ferme une très grande quantité de dents et d’écailles de
poissons, des genres Saurichthys, Gyrolepis, Hybodus,
Acrodus, ete. cop
Cette manière de voir semble dès ce moment partagée
par M. Ed. Piette, qui nous montre, aux environs d’Aigle-
mont et de Rimogne (1), la première assise du Lias sous
forme de cailloux roulés, reliés entre eux par un ciment si-
liceux, et à travers lesquels se trouvent mêlées la Plicatula
Hettangiensis, des Cardinies et autres espèces d’Hettange.
Ce dépôt qui n’a guère plus de 0" 30 cent. d'épaisseur,
repose sur les quartzites siluriens et supporte directement
des grès à grains fins dont la faune, très remarquable, cor-
respond à celle d'Hettange, de Luxembourg, de Jamoïigne
et d'Halberstadt. ;
Toutefois, M. Élie de Beaumont persiste à considérer le
grès du Luxembourg comme synchronique du calcaire à
gryphées et donne le grès de Vic (Meurthe), comme type du
grès infra-liasique (2).
M. Levallois partage à tous égards cette manière de voir,
et M. Dewalque qui se rattache à la même opinion, conteste
”
(1) Bull. soc. géol., 2e série, t. XIIT, p.188. 1856,
(2) Id., id., id., p. 219,
LL.
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si Th ï L pd à
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 113
en outre que les grès d’Helmsingen, Locrelange, Martin-
sart, etc., soient en discordance de stratification avec le
calcaire gréso-bitumineux (1), ainsi que l’a avancé M. Ter-
quem. |
Enfin, M. Koechlin-Schlumberger réunit également au
Lias les grès qui, dans le Haut-Rhin, se trouvent compris
. entre le calcaire à gryphées et la dolomie du Keuper (2).
Nous n’avons rien dit encore de l'opinion de M. d’Ar-
chiac sur le sujet qui nous occupe ; il ne convient pas de
différer plus longtemps à la faire connaitre.
* Sans rappeler ici quels ont été dans la question, les ré-
sultats des recherches du savant professeur, dans l'Indre,
la Dordogne, la Corrèze, le Rhône, etc. (3), nous nous bor-
nerons à citer textuellement son appréciation au sujet du
groupe infra-liasique à propos du classement adopté par
M. Leymerie. Cette citation fixera mieux que tout ce que
nous pourrions dire sur sa manière de voir à cet égard.
« Au nord de Lyon, dif ce savant, le Lias circonscrit le
« massif oolitique inférieur dans les directions de l’ouest et
« du sud, reposant tantôt sur le Trias, tantôt sur le terrain
« de transition, ici sur les porphyres, là sur les roches
« granitiques anciennes. Il résulte de ces relations variées
« que les premières couches de l'ère jurassique ont, comme
« sur le pourtour du plateau central, des caractères assez
« complexes qui rendent leur étude difficile, et ont donné
« lieu aux opinions les plus contradictoires sur leur véri-
« table niveau géologique. Nous retrouvons ces discussions
« théoriques partout où cette disposition se présente, et
« dans ce cas les géologues qui ont le plus observé, qui
« ont comparé le plus de faits à de grandes distances, étant
(1) Bull. soc. géol., 2e série, t. XIV, p. 724.
(2) Id., id., t. XIII, p. 740. 1856.
(3) Histoire des Progrès de la Géologie, t. VI, p. 373, 485, 508, 681,
687, ete.
8
114 ZONE A AVICULA CONTORTA
À
ceux qui se trouvent dans les conditions les plus favora-
« bles pour bien juger des choses, nous avons dû nous
« ranger à leur opinion, ainsi qu’on l’a vu jusqu’à présent.
« La liaison de certain système de couches arénacées, cal-
« aires et magnésiennes avec le Lias dont il ecnstitue l’é-
« tage inférieur, nous a paru trop de fois démontrée par
« les caractères stratigraphiques et paléontologiques pour
« que nous ne l’adoptions pas Comme un fait incontesta-
« ble (1). »
M. Coquand n’est pas moins décidé dans son opinion au
sujet du classement des dépôts arénacés qui, dans les mon-
tagnes de la Serre, Jura, affleurent au-dessous du calcaire
à gryphées.
« Le Lias, afirme ce géologue, débute dans le massif de
« la Serre, par un grès quartzeux jaunâtre, à grains fins et
« miroitants, présentant tous les caractères d’un quartzite
« de transition. On y rencontre quelques fossiles, et entre
« autres des Pecten à côtes aiguës. Ce grès, assez commun
« au lieu dit Champ-Rouge, près de Moissey, sépare très
nettement la formation jurassique de la formation tria-
sique ; il est employé comme pierre à aiguiser (2). »
Nous avons donné précédemment un aperçu de la coupe:
du tunel de Blaisy, à travers l’Infra-Lias et les terrains in-
férieurs. Voici maintenant des détails plus circonstanciés
sur la nature de ces dépôts et sur les corps organisés qui
s’y trouvent enfouis. C’est à M. Zienkowicz que nous les
devons (3).
« Entre les puits 12 et 16 du souterrain, dit ce gén:
« la galerie a été excavée dans l'étage infra-liasique. La
« puissance de cet étage varie de 8 mètres 30 centimètres
À
À
(1) Histoire des Progrès de la Géologie, t. VI, p. 676.
(2) Bull, soc. géol., 2e série, t. XIV, p. 36. 1856.
(3) Id., id., id., p. 774. 1857.
à
4 4
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3
"2
+ OU ÉTAGE RHÆTIEN. 115
« à 40 mètres 50 centimètres; par sa nature minéralogi-,
« que il présente deux assises bien distinctes : l’assise su-,
« périeure se compose de deux bancs minces de grès, de
« calcaire marneux (le même qu’on exploite à Pouilly pour
« la fabrication du ciment), et de petits lits de marne noire;
& l’assise inférieure présente des bancs de grès alternant
« avec des bancs de marne, et une couche puissante de
« marnes (quatre à cinq mètres), renfermant une grande
« quantité de dépôts de grès, en forme de lentilles, d’é-
« paisseur et d'étendue variables, dont les grains varient
« depuis le sable le plus fin jusqu’au gros gravier. Ces dé-
« pôts de grès renferment des fossiles (vertèbres de sau-
« riens, dents, etc.) ; ils contiennent aussi des nodules en
« plaquettes, dés sulfures de zinc et de fer ; mais c’est sur-
« tout dans les bancs minces de marnes et dans la grosse
« couche de marne que les plaquettes de sulfures de fer
« sont très abondantes. »
- Dans la Charente, comme sur tout le pourtour du pla-
teau central, nous dit encore M. Coquand, la formation
jurassique débute par des masses très puissantes de grès
feldspathiques, solides ou sableux (1). On peut en voir de
belles coupes dans les environs de Cherves, de Chatelard,
de Genouillac, de Cherchonnies, d’Épénède, d’'Écuras, ete.
A Cherves, on remarque quelques bancs subordonnés de
jaspes jaunes et bruns, contenant plusieurs fossiles du grès
d'Hettange.
« Aux arkoses, poursuit ce géologue, succède le Lias in-
«. férieur. Cet étage consiste en un calcaire dolomitique,
« jaunâtre, tendre, connu sous le nom de pierre morte.
«Il renferme de nombreuses géodes tapissées de chaux
« carbonatée et de baryte sulfatée cristallisée. Cette dolo-
«-mie représente le calcaire à gryphites, dont elle occupe la
(1) Bull., 2e série, t. XIV, p. 889.
116 ZONE À AVICULA CONTORTA
« place, mais elle ne contient aucun fossile. Au-dessus se
« développe un système de calcaire grisâtre, caractérisé
a par les fossiles du Lias moyen. » Es
Dans l'Aveyron, aux environs de Saint-Affrique, où
M. Dufrenoy a déjà signalé ces dépôts, la stratigraphie est
plus compliquée et les limites plus difficiles à saisir, si
nous devons en croire M. P. de Rouville (1). Aux marnes
irisées succèdent de puissantes assises de grès exploitées
comme pierre de taille sur une foule de points, de Saint-
Affrique à Lodève. Ces grès supportent à leur tour un sys-
tème de couches atteignant jusqu’à 25 ou 30 mètres d’é-
paisseur, composé de calcaires tuffacés ou scoriacés, à
texture grésique, se délitant et alternant avec des marñes
bigarrées au milieu desquelles se trouve l’exploitation de
gypse de Joncels.
Ces dépôts sont recouverts par ce que l’auteur appelle le
calcaire jurassique, massif de 100 à 150 mètres d’épais-
seur, dont les abrupts contrastent avec ceux des assises in-
férieures.
Dans l'opinion de M. de Rouville, ce calcaire jurassique
correspond au quatrième étage du Lias de M. d’Archiac, et
les dolomies, les marnes à gypses et les grès inférieurs sont
relégués dans le Trias.
En l’absence de tout renseignement paléontologique il
est impossible de dire si l’auteur ne va pas trop loin. Néan-
moins la présence du gypse à ce niveau donne tout lieu de
croire qu'il a raison.
Nous ne citons qu’en passant le tableau comparé des di-
vers étages du Lias de M. Engelhardt (2), ainsi que la ré-
ponse de M. Terquem à M. Dewalque (3), sur l’âge des
(1) Bull. soc. géol., 2e série, t. XV, p. 60.
(2) Id., id., id., p. 422.
(3) Id., id, id., © p.625.
1 EEE
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 417
grès du Luxembourg, réponse dans laquelle l'auteur main-
tient que les grès de Helmsingen et de Lœvelange sont
% triasiques et équivalents du Bone-bed sandstein.
M. Terquem, cependant, a le soin d'ajouter qu'il existe
dans ces localités deux grès distincts, séparés par le cal-
caire gréso-bitumineux : l’inférieur, sableux, très micacé
et sans fossiles, représentant le Keuper; le supérieur, sans
mica et très calcarifère, renfermant des Cardinies et syn-
chronique du grès de Luxembourg.
Nous insisterons d'avantage sur le compte rendu des
courses faites dans l’Infra-Lias de la Nièvre par la $o-
ciété géologique réunie extraordinairement à Nevers, en
septembre 1858 (1).
Sur la route de Premery à Saint-Révérien, au village de
Moussy, la société a pu étudier en détail les diverses cou-
ches de l’Infra-Lias jusqu'aux marnes irisées, et voici la
coupe qui y a été relevée :
4° Calcaire lumachelle rempli de débris fossiles, et no-
tamment de gastéropodes, de Cardinies, de Peignes (Pec-
ten Valoniensis ?) etc. ;
% Banc de calcaire compacte bleuâtre ;
3° Poudingues de deux mètres d'épaisseur remplis de
grains de quartz et renfermant aussi un grand nombre de
caillous roulés, plus ou moins volumineux, et des infiltra-
tions de barytine ;
4 Lit mince d'argile de 0" 10° ;
5° Banc de calcaire blanc sableux avec nombreuses Car-
dinies ;
6° Lit mince d’argile de 0" 10°;
7° Grès feldspathiques assez puissants, paraissant re-
poser sur les marnes irisées du Keuper.
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(1) Bull., 2e série, 1. XV, p. 698.
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118 ZONE À AVICULA CONTORTA
Les calcaires associés au poudingue ont une tendance
à devenir caverneux. Au hameau de Sancenay, les argiles .
sont plus épaisses et le poudingue s’y trouve intercalé.
Dans l'opinion de M. Ebray ce système de grès et de
poudingues feldspathiques correspond à l’arkose de M. de
Bonnard qui, selon lui, occupe exactement le 1nême ni-
veau en Bourgogne.
M. Hébert, au contraire, et nous sommes parfaitement
de son avis, pense que les conglomérats de Moussy corrres-
pondent stratigraphiquement aux couches à gastéropodes
d’Hettange, qui sont elles-mêmes remplies de cailloux
roulés.
« Du reste, ajoute le compte rendu, l’abondance des
« Cardinies dans les assises supérieures et inférieures aux
« poudingues et jusque dans les grès qui forment la base
« du système que M. Ebray a très justement rapporté en
« entier à l’Infra-Lias, confirme ce rapprochement. »
Ici nous avons copié textuellement la rédaction du se-
crétaire, parce que, sous forme de conclusion, il introduit
dans Ja question des faits nouveaux, et non autrement
constatés. Nous voulons parler de la présence des Cardi-
nies dans les grès inférieurs. Si véritablement ce fait a
été reconnu, il méritait bien la peine, ce nous semble,
d’être plus explicitement mentionné.
Nous allons voir, il est vrai, se renouveler cette asser-
tion, mais cette fois avec doute, pour les mêmes grès dont
la société a de nouveau constaté la présence entre Saint-
Révérien et Champallement.
Ils offrent sur ce point, dit lé procès-vérbal, une grande
abondance de fossiles (Mytilus, Avicula, Plicatula, Cardinia
donaciformis? etc.), et reposent sur des porphyres rouges
quartzifères très feldspathiques, auxquels ilssont intimement
soudés. ns TIRE
Au village de Saint-Sauge, la même superposition a été
constatée; mais, aux carrières de Rouy, la série du calcaire
=
ALL 1 due. Sarre
PU ER À F
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PET PO ST RC
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 119
à Cardinies, de poudingues, d’argile verte passant à l’état
de calcaire caverneux et enfin de grès inférieurs, s’appuie
immédiatement sur les marnes irisées.
« M. Hébert a fait observer que la surface du calcaire
« caverneux présente ici des tubulures partant de l’exté-
« rieur, et offre.les caractères d’une roche durcie et per-
« forée soit par des animaux, soit par des infiltrations
« aqueuses (1). »
Sur la route de Tintury, ces calcaires caverneux ont
8 à 10 mètres de puissance.
« Au-delà de Rouy, sur la route de Nevers, au-dessous
« du grès blanc infra-liasique, se présente une alternance
« de grès et de marne rouge de quelques mètres d’épais-
« seur, avec un banc de poudingue feldspathique à la base,
« que M. Hébert rapporte encore au grès infra-liasique,
« considérant cette alternance de poudingues, de grès et
« de Marne, comme le résultat du mélange des sédiments
« sableux de la mer liasique avec la vase rouge que les
« eaux devaient enlever au sol formé de marnes iri-
« sées (2). »
Toutefois cetté manière de voir n’est confirmée par au-
cune donnée paléontologique.
A Billy-Chevanne, un système de grès, de calcaire et
d'argile affleure au-dessous du calcaire à gryphées. « Ces
« grès, ces argiles et ces calcaires qui sont ici d’une cou-
« leur blanchâtre, dit le compte rendu, appartiennent aux
« parties supérieures de l’Infra-Lias et présentent beau-
« coup de fossiles (gastéropodes, bivalves, parmi lesquels
« la Mactromya liasina, polypiers, tiges d’Encrines), les-
« quels rappellent la faune d’Osmanville (3). »
(1) Bull., 2e série, t. XV, p. 703.
(2) Bull., t. XV, p. 704.
OR Did ©
120 ZONE À AVICULA CONTORTA
Mais il n’est expliqué ni si ces fossiles appartiennent aux
grès aussi bien qu'aux autres couches, ni si ces grès sont
synchroniques de ceux de Moussy, par exemple. 5
Dans le département de Saône-et-Loire, les renseigne-
ments détaillés que M. Ed. Pellat va nous donner sur la
stratigraphique et la paléontologie de ce groupe sont Es
satisfaisants et plus complets (1).
Voici le profil idéal que ce géologue en donne pour les
environs d’Autun qui ont été plus particulièrement l’objet
de ses explorations :
19 Alternances de calcaires et de Marnes noirâtres avec
Am. planorbis, Sow.; Am. catenatus, Sow.; Diade-
ma (plusieurs ésnéces): Limes, Peignes, Cardinies,
etc. (Gueunan, Gurgy). )
20 Lumachelle avec fossiles indéterminables,
30 Minerai de fer. — Ce dépôt, peu développé à Gueu-
nan et à Gurgy, est exploité sur une vaste échelle,
pour le Creusot, à Mazenay et à Chalancey, près de
Couches-les-Mines. On y trouve, surtout dans le
toit de la mine, des fossiles remarquables, tels que
Trochus sinistrorsus, Desh.; Littorina clathrata,
Desh.; Pleurotomaria cæpa, Desl.; Chemnitzia Vesta,
d’Orb.; des Cardinies, des Plicatules ou Harpax, etc.
40 Lumachelles.
50 Grès du Lias avec Mytilus et empreintes végétales
(Epiry, près de Couches-les-Mines, Drevain).
L'ensemble du dépôt peut avoir, suivant les localités,
de 4 à 6 mètres.
Infra-Lias.
Jusque-là, comme on voit, les géologues qui ont réuni
les grès inférieurs au Lias n’y ont été déterminés que par
des considérations purement stratigraphiques, car c'est à
peine si l’on cite quelques rares fossiles dans ces dépôts
arénacés, et encore, lorsque cela arrive, c’est le plus sou-
vent sans noms d’espèces ou avec des désignations incer-
taines et hasardées, si elles ne sont pas tout à fait fautives.
(1) Bull. t. XVI, p. 168.
__ OU ÉTAGE RHÆTIEN. 191
En signalant à ce niveau, dans les grès et arkoses infra-
liasiques de la Côte-d'Or, une faune analogue à celle de la
zone à Avicula contorta, nous avons eu pour but de com-
bler en partie cette lacune.
Notre première note à cet égard (1).est fort incomplète
et assez inexacte même en ce qui concerne la répartition
_des espèces citées; mais ce n est là qu’un premier aperçu
que nous essaierons de compléter bientôt dans le travail
dont nous allons donner sommairement l'analyse (2).
L'arkose de la zone à Avicula contorta est pour nous un
terrain plutôt qu’une roche. Elle se trouve tantôt à l’état
d’arkose granitoïde, tantôt même à l’état complétement
gréseux. Considéré dans le sens stratigraphique, ce ter-
rain est l’ensemble des dépôts compris entre les lumachelles
à Cardinies (zone à Am. planorbis) et les marnes irisées ou
le granite, suivant le cas.
Ce groupe, qui repose en stratification concordante sur
les marnes irisées ou les dolomies du Keuper à Pouillenay,
à Mémont et dans quelques parages du territoire de Se-
mur, s'appuie directement sur le granite à Marcigny-sous-
1
| , à Montigny-sur-Armançon, à Semur (sud-ouest), etc.
4 Nous ne reproduirons pas les coupes que nous avons
1 ;
3 données. Cependant nous ferons une exception en faveur
É de celle de Pouillenay, afin de faire voir les modifications
L qui surviennent dans la constitution pétrographique de ces
4 dépôts inférieurs, dès qu’ils ne se trouvent plus au contact
È des roches de cristallisation (3).
LC
4 Lias inférieur. 1° Calcaire à Gryphées. . . . . .,... . 6.10
E.
3 (1) Bul. soc. géol., 2e série, t. XVI, p. 592.
3 (2) Paléontologie stratigraphique de l'Infra-Lias de la Côte-d'Or.
Mém. soc. géol., 2 série, t. VII, Mém. 1er, 1860.
(3) Loc, cit., p, 10.
dis a laii de: de
bar
122 ZONE À AVICULA CONTORTA
20 Marnes noires schisteuses, assez ten-
ATOS TS erete Due NE M1 « 0 40
30 Calcaire noduleux chnrsdsle gris
cendré, donnant du ciment par la
CUIBSONL SN 51555 NE +. 0 30
Moreanus, | #° Marne noire schisteuse, assez ten-
dre Es: es NUL A + ds 31-008)
5o Calcaire noduleux, comme le no 3, 0 30
60 Marnes schisteuses noirâtres avec dé-
bris de poissons, Cardinies, ete. . . 2 80.
70 Calcaire lumachelle, gris, dur, avec
sulfure de fer. . . . . , .,. .: . . 0m,40
8° Calcaire gris-blanc en plaquettes . . 0 40
Zone à Am. | ge Marne schisteuse, gris foncé. AS
Burgundiæ. ]10° Grès compacte, sorte de Macigno
avec Cardinies, GervilliesetMytilus. © 75
110 Marne noire schisteuse avec plaques
de grès plus ou moins friables. . . 0 80
12° Grès compacte très dur, sorte d’ar- *
kose lumachelle avec Cardium cloa-
CUIR Se Te ES ENS . . 0m,30
Zone à \13° Marne brune schisteuse avec nom-
breux débris de Gervillia præcursor © 20
140 Calcaire brun, noduleux à ciment. © 15
150 Marne noirâtre, rubanée, schisteuse
avec quelques débris fossiles. . . . 0 90
160 Marne comme la précédente avec
plaques de grès intercalées. . . .. 2 90
Zone à Am.
4m ,60
2m,95
Avicula
contorta
40,45
Grès salifère du Keuper.
Considéré au point de vue paléontologique, le groupe à
Avicula contorta est caractérisé par une faune spéciale
ayant des rapports et avec celle du Keuper et avec celle de
l’Infra-Lias proprement dit (zones à Am. planorbis et fe
angulatus).
Sur les trente-six espècés de mollusques recueillis à ce
niveau, vingt-trois sont spéciales à la zone et treize passent
dans les zones supérieures.
Quelques-unes de ces dernières cependant sont contes-
tables ou douteuses, et il n’en reste guère que six ou sept
de parfaitement certainés.
_ Les rapports avec le Keuper n’ont rien de spécifique et
se bornent à la présence, dans la zone, du genre Myophoria
7
et
hic
D
Te ,
NT Tr
pas à ::
ee
TRE TT CRE (aidé PE ET Lan ti Dur, ®
OU ÉTAGE RHÆTIEN. | 193
et d’Avicules de la section des Gryphæatæ, considérées
jusque-là comme caractéristiques du Trias.
Le Bone-bed n’a pas encore été découvert d’une manière
certaine dans le département.
Nous avons analysé précédemment les travaux de
M.E. Dumas sur le département du Gard et signalé ce qu’à
- notre sens ils laissaient à désirer en ce qui concerne la
délimitation des grès inférieurs avec le Trias. Voici main-
tenant une étude de M. Hébert qui va pleinement nous
édifier à cet égard (1). |
Dans la coupe que le savant professeur a donnée de la
vallée de la Balmelle, nous voyons ces grès, passant au pou-
dingue à la partie inférieure, reposer en stratification dis-
cordante sur les micaschistes dont la montagne est formée,
et servir de base à un calcaire compacte, riche en fossiles
de l'Infra-Lias, auquel succèdent un calcaire à gryphées le
mieux caractérisé.
« Ces grès et poudingues que beaucoup de géologues
« appellent arkose, dit M. Hébert (2), ont été placés par
« M. Dumas dans le Trias (Keuper). Je ne saurais partager
« cette manière de voir. Pour moi, comme pour M. d’Ar-
« chiac (3), ces grès sont le commencement des dépôts
« liasiques ; 1ls se lient en effet de la manière la plus intime
« avec les calcaires fossilifères qui les recouvrent. Les pe-
«tits cailloux de quartz, si abondants dans le grès, se
« continuent dans les assises calcaires; il y a même peu de
« parties de ces assises qui en soient dépourvues. De plus,
« les calcaires infra-liasiques recouvrent presque toujours
«les grès, en sorte que ceux-ci dessinent parfaitement la
« forme de l’ancien rivage jurassique. Il n’en est pas de
(4) Note sur la limite inférieure du Lias et sur la composition du
Trias dans les départements du Gard et de l'Hérault (BulZ., 2e série,
t. XVI, p. 905).
(2) Los. cit., p. 907.
(3) Histoire des Progrès de la Geologie, t. VE, p. 521.
124 ZONE A AVICULA CONTORTA
« même par rapport aux assises plus anciennes que l’on
« doit rapporter au Trias, et notamment par rapport aux
« assises gypsifères. Les grès tantôt s’étendent beaucoup
« au-delà, tantôt ne les recouvrent pas. Il y a entre le sys-
tème du gypse et celui du grès discordance générale,
tandis qu’il y a concordance entre ceux-ci et les calcaires
« infra-liasiques. »
L'auteur, cependant, n’appuie son opinion d'aucune don-
née paléontologique et les fossiles (Bélemnites, Am-
monites, etc.) qu’il cite dans les calcaires compactes qui
recouvrent immédiatement les grès, pourraient laisser
croire que ces assises ne sont pas les représentants de
l’Infra-Lias proprement dit.
Quoi qu’il en soit, à Villefort (Lozère), de l’autre côté de
la vallée, ces mêmes grès recouvrent encore directement les
schistes de la montagne qui domine les Balmelles au N.-0.
Ils ont sur ce point 20 à 25 mètres d'épaisseur au moins.
Plus loin, au village d’Aujac (Gard), où se trouve un
nouveau lambeau infra-liasique, une série de grès et de
calcaires magnésiens-ne mesurant pas moins de 50" de
puissance, série à laquelle succèdent régulièrement des
calcaires et des marnes à Cardinies, se trouve pareille-
ment adossée à la montagne schisteuse de la Tune, ravin
du Chaylard.
Dans l'opinion de l’auteur, les calcaires à Cardinies se-
raient, comme celui des Balmelles, inférieurs au calcaire
dolomitique à Spongiaire ; seulement, ici, la dolomie aurait
alterné à la base du système avec le grès infra-iasique.
Une série analogue, quoiqu'un peu différente minéralo-
giquement, se présente aussi, de l’autre côté de la Sèze, au
village de Gamnal.
A Molières, au-dessous de ce système, se présente une
succession de couches de marnes calcaires dures, alternant
avec des argiles feuilletées noirâtres ou rougeâtres qui re-
couvrent des amas de gypse de forme lenticulaire.
À
À
=
FREE
Fe MY +
à ct CHR ADRIAN
“4
Ms ln,
RARE 5
." a ii Ste
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 495 :
Ce groupe gypsifère, au-dessous duquel viennent des
dolomies compactes ou clôisonnées, puis des Calcaires mar-
neux et des schistes noirs sans fossiles, est très différent du
groupe qui précède, en ce sens que l’on n'y trouve nulle
part de ces fragments remaniés des couches sous-jacentes.
M. Hébert, comme M. E. Dumas, rapporte cette der-
nière série au Trias, mais il en fixe la limite supérieure au
point où les phénomènes de remaniement annoncent un
nouvel ordre de choses.
Dans le département de l'Hérault, l’auteur arrive aux
mêmes résultats lorsqu'il étudie la limite du Trias et du Lias.
Il a vu, comme aux Balmelles et à Chaylard, des grès et
des poudingues en stratification transgressive sur les
roches anciennes (environs de Lodève), et comme à Mo-
lière, des exploitations de gypse dans les marnes irisées du
Keuper (environs de Neffiez et de Villacun).
Revenons aussi au département du Rhône que nous
avons déjà étudié, afin d’y constater les progrès accomplis
depuis que nous l'avons quitté.
Au-dessous du choin bâtard, existe, nous le savons, des
grès considérés comme triasiques par MM. Leymerie et
Fournet, et comme infra-liasiques par M. Dufrenoy.
Ces dépôts, considérés jusqu'alors comme complétement
dépourvus de fossiles, ne le sont pas cependant. M. E, Du-
mortier nous y signale, à la partie supérieure, plusieurs
petites couches pétries de fossiles dans lesquelles il a re-
cueilli la Myophoria inflata, Em. (Trig. postera, Quenst) et
l’Avicula contorta (Avic. Escheri, Mer) (1).
La couche fossilifère la plus inférieure, peu éloignée du
sommet du groupe, est une mince assise de marnes violet-
verdâtre, dures, mates et criblées de vacuoles. La suivante
(4) Notice sur le terrain Ne du Mont-d’Or (Bull., 2 série,
t. XVI, p. 1066).
126 ZONE A AVICULA CONTORTA
est un calcaire en plaquettes, rose-grisätre foncé, dur et
dolomitique. L'auteur cependant n’est pas sûr de la position
relative de ces deux bancs qu’il considère comme les plus
inférieurs de l’Infra-Lias.
Il est disposé à croire que les arkoses et les grès qui
viennent au-dessous, appartiennent au Keuper.
M. Fournet paraît immuable. Ce savant, en effet, ne con-
teste pas l’existence dans le choin bâtard d’Ammonites, de
Cardinies et d’autres fossiles du Lias; mais il subordonne le
point de vue paléontologique au caractère chimique, et
continue à ranger avec les grès, dans le Trias, le choin
bâtard dont le dépôt témoigne, à son sens, de phénomènes
complexes, qui lui paraissent caractériser spécialement la
période triasique (1).
Nous passons ici la notede M. Ebray sur la composition géo-
logique du sol des environs de Mâcon, parce qu’elle ne nous
apprend rien que nous ne sachions en ce qui concerne l’In-
fra-Lias et les couches inférieures de ce département (2).
Nous ne ferons que citer également la communication
que nous avons eu l'honneur de faire à la société géolo-
gique, réunie en session extraordinaire à Besançon, au
mois de septembre 1860, relativement à la zone à Avicula
contorta du Doubs (3).
Nous rappellerons cependant que MM. Collenot, Bréon,
Bochard et nous avons constaté la présence des fossiles
caractéristiques de cet horizon aux villages de Morre et de
Beurre, au-dessous de la zone à Am. planorbis, et que nous
y avons recueilli l’Avicula contorta, le Pecten Valoniensis,
le Cardium cloacinum et le C. Rhæticum, ainsi que d’autres
bivalves indéterminés.
(1) Notice sur le Mont-d'Or et son système triasique (BulZ., t. XVI,
p. 1089).
(2) Bull., 2e série, t. XVII, p. 509.
(8) Id, id, id, p. 842 et 865.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. ” 497
. Pénétrons maintenant dans la Provence, à la suite de
M. Hébert, et nous verrons que cette région, que l’on se
plaisait à citer comme exceptionnelle au point de vue stra-
. tigraphique, rentre au contraire dans la règle de la ma-
. nière la plus complète.
…—._ Atrois kilomètres nord de Digne, sur la rive droite de
—. la Bleonne, au lieu dit Champoran, le savant professeur a
_ constaté de bas en haut la succession suivante :
10 Gypse associé à des argiles rouges. . . . . . . 30m, »
20 Dolomie jaunâtre pulvérulente ou schisteuse
associée quelquefois à des argiles vertes ou
bleuâtres avec nids de gypse. . . . .. s AQU
Trias. { 3° Calcaire dolomitique plus ou moins caverneux,
souvent à l’état de brèche à la base, empâtant
des fragments de schistes, plus terreux à la
partie supérieure, où il alterne avec des argiles
vertes, quelquefois rouges. . . . ...... | AE
; 4° Schistes noirs, base du Lias. . ...*.... (0m.10
OMR er etd is ce es PR ST . 0 80
RP SESMMIOIEN 0e Salem o à à pe se se -0 70
70 Calcaires et schistes à Avicula contorta, avec le
Bone-bed à la base, dans lequel se trouve en
outre Gervillia præcursor, Quenst.; Pecten
Valoniensis, et six ou sept autres espèces in-
déterminées : : . . . . « « PR UE NT 1 50
80 Alternances de calcaires gris et de schistes
noirs. Les calcaires sont remplis de petits fos-
Infra- siles, notamment de Mytilus, Peignes, etc. . 6 00
90 Calcaires gris, bleuâtres à l’intérieur, peu fos-
silifères, alternant avec des schistes noirs. . 12 00
10° Calcaires jaunâtres et argileux. . . ... ... #4 00
11° Calcaires en banes compactes, faisant saillie,
à fossiles indéterminés . . .. .. . .. dar 48:00
" 190 Calcaires en bancs réguliers, peu distincts en
BAD aie it ls ed de due els à 22 00
130 Calcaires en gros bancs durs, faisant saillie. . 8 00
140 Calcaires marneux et marnes très fossilifères à
la partie supérieure (Am. angulatus, Terebra-
tula perforata, Rhynchonella costellata, Car-
| d'inia lamellosa, etc. . , «0 à « +. 10 00
(1) Du terrain jurassique de la Provence, etc. (Bull, 2% série,
t. XIX, p. 100.
198 ZONE A AVICULA CONTORTA
Cette série de dépôts que l auteur divise en deux et at-
tribue partie au Trias et partie à l’Infra-Lias, présenté en
effet, à partir des schistes noirs n° 4, une succession non
interrompue de calcaires et de marnes ayant la plus grande
analogie avec les assises supérieures de la zone à Am. An-
qulatus. |
Les strates inférieures, au contraire, jusques et y com-
pris les dolomies vacuolaires, contrastent de la manière la
plus frappante avec tout ce qui vient par-dessus.
Mais si une liaison intime paraît exister ici entre les
assises de la zone à Avicula contorta et celle de l’Infra-Lias
proprement dit, ces titres de parenté, cette succession non
interrompue dans les dépôts sont de nouveau énergique-
ment niées dans le nord de la France par MM. Terquem et
Piette (4). |
Le Bone-bed, disent ces savants, est essentiellement tria-
sique. « Les Avicules y sont contournées comme aux an-
« ciennes époques de la terre ; les Myophories, ces Compa-
« gnons les plus constants des Cératites, si caractéristiques
« du Trias, y ont laissé de nombreux débris...
« Lors même que la faune et la pétrographie du Bone-
« bed, ajoutent-ils plus loin, ne donneraient aucune lumière
« sur son âge, lastratigraphie suffirait pour faire voir qu’il
« n’est pas liasique. Soudé en quelque sorte aux marnes
«_ irisées, il est en parfaite concordance de stratification
« avec elles ; il les accompagne partout et en suit constam-
« ment lé sort. Quand elles sont fissurées, il l’est égale-
« ment; quand elles cessent d’affleurer sur les flancs pa-
« Jéozoiques du plateau des Ardennes, il cesse aussi de se
« montrer à la base du Lias. Il est, au contraire, en dis-
(1) Le Lias inférieur de la Meurthe, de la Moselle, du grand-duché
de Luxembourg, de la Belgique, de la Meuse et des Ardennes; par
MM. O. Terquem et E. Piette (Bull. soc. géol., 2e série, t. XIX,p.322).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 199
« cordance de stratification avec ce dernier terrain. A Loe-
_ « velange, près du moulin, la discordance est si forte
. « qu’elle saisit immédiatement les yeux quand on se trouve
« en face de l’escarpement formé par le ruisseau. »
_ Et cependant si nous passons en revue une à une, les
… nombreuses coupes rapportées dans le mémoire deMM. Ter-
F& quem et Piette, nous ne voyons de semblables discordances
indiquées, ni dans la coupe prise à Hettange (p. 34), ni
dans celle d’Ehlange (342), ni dans celle d’Arlon à Habay,
…_ nienfin dans aucune de celies qui figurent pages 345, 846,
_ 347, 348 et 349, bien que toujours les grès de cette zone
inférieure affleurent au-dessous des dépôts infra-liasiques
proprement dits.
| IL en est encore de même plus loin, pour la coupe de Vil-
| Jers-sur-Semois (p. 353), et pour celle prise par les auteurs
entre Gérouville, Limes et les forges Lazoy. Il est vrai que
_ dans cette région les assises à faune hettangienne reposent
fréquemment sur les terrains anciens (coupes de Watrin-
… sàrt, Fleigneux, Aiglemont, Boisinval, près Charleville,
Saint-Menge, etc.).
* Mais quelle conséquence MM. Terquem et Piette préten-
dent-ils en tirer ? Est-ce qu’ils ne nous ont pas déclaré
aussi que lés calcaires à Ammonites planorbis n’affleurent
qu’en très peu d’endroits, et que les couches à Am. angula-
tus elles-mêmes sont souvent atrophiées (p. 332) ? S'ils ont
une théorie pour expliquer l'absence de ces strates supé-
rieures, est-ce quelle ne peut pas s'appliquer également au
Bone-bed ?
3 Voyons maintenant si la pétrographie du groupe litigieux
est plus favorable aux conclusions des auteurs.
- Nous ne pourrions, bien entendu, sans sortir du cadre
restreint que nous nous sommes imposé, rappeler ici toutes
_ les coupes de ces messieurs. Nous en prendrons une seule-
ment parmi les mieux développées, celle de Villers-sur-
_ Semois, par exemple, et nous terminerons.
130
ZONE A AVICULA CONTORTA
Succession des assises dont est composée la colline de Villers-sur-Semois
Lias.
Bone-
bed.
Marnes
irisées.
(Ghemin de Martinsart).
1° Marnes et calcaires contenant une très riche
faune dont fait partie l'An. angulatus. . . . .
20 Marne plastique bleue et calcaire gréseux de
même couleur, renfermant des Encrines, des
Ostrea irregularis et quelques gastéropodes. 2m,00
30 Marnes sableuses et calcaires gréseux d’un gris
blanchâtre, contenant des Ostrea irregularis,
des Lima Omaliusi et des Encrines. . . . . .. 2
49 Marnes grises feuilletées, micacées, très schis-
teuses, assez dures, tachées par des infiltra-
tions de fer et de Manganèse. . . . .. . . . 0
5° Grès calcareux, micacé, fossilifère, jaunâtre et
d’un brun erragineux MANS TS $ tee
6o Marne bleuâtre, très micacée, en lits irrégulière: 0
70° Grès calcareux , fragmentaire, très coquillier,
formant deux bancs séparés par un mince
feuillet de marnes grises micacées. Les fossi-
les sont cristallisés; on y reconnaît cependant
l'Ostrea irregularis, des Cardinies et des As-
MACON ral Tatalee lets 4 ouf ’ EST
80 Marne grise schistoïde micacée. . . . . . . . . 0
90 Grès calcareux, jaunâtre, schistoïde, micacé,
renfermant des Cardinies. . ..........0
100 Lit de cailloux roulés à ciment argilo-siliceux,
a
20
10
30
15
10
avec débris de vertèbres très rares. . . . . . 0m,10
110 Grès micacé, gris de fumée, couvert de petites
taches de manganèse et contenant de minces
lits de Zignite. On l’exploite pour la pierre de
| 2: VAE FOIE A D ME 0 ve Pere
120 Sable micacé d’un blanc-verdâtre, se colorant
parfois en brun pâle... ntm 7
130 Marnes noires, micacées, pyriteuses, feuilletées,
alternant avec des grès tendres verdâtres. . . 4
140 Grès blanc, sableux, micacé, pyriteux et mar-
hours: se 0t mie NC a TRE
150 Marnes irisées et calcaires dolomitiques. . . .
En présence d’une série stratigraphique aussi homogène
de haut en bas, plus d’un géologue, nous en avons la con-
viction, serait fort embarrassé, sans le secours des fossiles,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 431
_ d'indiquer, même approximativement, où peut se trouver
la limite des deux groupes.
_ Nous ne regardons pas en effet, comme un indice suffi-
sant de séparation, le lit de cailloux roulés à ciment argi-
. Jeux, n°40. D'ailleurs, si ce banc est, comme les auteurs
le supposent, le produit d’un remaniement entre les deux
… formations, il doit appartenir à la période qui commence
(celle qui a remanié les dépôts sous-jacents) et non à celle
_ Qui finit. Ceci nous paraît de toute évidence.
Pourquoi donc alors avoir posé la limite précisément au-
… dessus de l’assise ? On pourrait croire que c’est seulement
parce qu'ils contiennent des débris de sauriens apparte-
_ nant au Bone-bed.
_ n'ya donc, en définitive, rien de tranché entre les
deux horizons dont la parenté minéralogique est au con-
_traire aussi complète que possible. Mais cette parenté de-
_ vient plus saisissante encore, par contraste, si nous nous
rappelons qu’au-dessous des marnes irisées se succèdent
dans la région :
4° Un calcaire dolomitique blanc;
% Des marnes rouges et grises ;
3° Des dolomies rouges ;
4 Enfin des calcaires dolomitiques blancs (1).
Restent, il est vrai, les données paléontologiques ; mais
_ elles ne nous semblent pas avoir été invoquées par les au-
_ teurs d’une manière assez sérieuse pour qu’il soit utile de
les discuter.
‘+ A l'opinion de MM. Terquem et Piette sur la matière,
._ nous n'opposerons pas celle de M. Noguès, parce que les
limites que ce géologue assigne aux étages liasiques qu’il a
(1) Voir la coupe d’Arlon à Habay, loc. cit., p. 344.
132 ZONE À AVICULA CONTORTA
étudiés dans les Corbières (1), sont trop vagues, trop in-
certaines.
Mais nous allons voir que M. Guillebot de Nerville arrive,
dans la Côte-d'Or, à une conclusion diamétralement oppo-
sée, en basant son jugement sur une coupe d’une si com-
plète analogie avec celle de Villers-sur-Semois, qu’on pour-
rait croire qu’elle a été relevée dans la même localité (2).
« A Blaisy, dit le savant ingénieur, l’Infra-Lias, Bone-bed
« compris, repose sur les assises du Keuper et les deux
« terrains sont en stratification concordante, ainsi du reste
« que cela a lieu dans tous les points de la Côte-d'Or où l’on
« peut observer leur superposition. »
Voici quelle est, sur ce point, la succession des couches :
4° Zone du calcaire à Gryphées. . . : . . 7" 70
2 Calcaire lumachelle gris compacte à gros
grains de quartz avec Cardinia pra « C. secu-
riformis el. 7. :. «+ 0 T0
3° Marne schisteuse grésique, noirâtre, avec ‘dé
bris de fossiles indéterminés. . . . . 0 10
4 Grès fin, quartzeux, grisâtre à texture rubis
née, soudé par un ciment calcaire peu abondant,
renfermant quelques fossiles indistincts et des Car-
diniés: "73. , . 0 60
d° Marne tenillétée, sous noirâtre, très
quartzeuse, s’exfoliant facilement, empâtant de pe-
tits cristaux de pyrite de fer. . . . 0 45
6° Grès grisâtre à grains fins,renfermant quelques |
feuillets marneux bitumineux ; nombreux débris
fossiles, souvent indistincts, Pleuromya, Anatina,
Chemnitzia, Cardium, ete. (Ce banc paraît corres-
pondre au grès de Marcigny-sous-Thil.) . . . © 80
(1) Bull, soc. géol., 2e série, t. XIX, p. 520.
(2) Id., id., id., id., p. 687,
OU ÉTAGE RHÆTIEN.
7 Marnes schisteuses noires pyriteuses, à feuil-
_ lets contournés, enchâssant de petites lentilles de
D A Me AS
8 Calcaire marneux compacte, grisâtre, à grains
serrés, à texture rubanée, en bancs de 0" 30 à 0"
40 cent., séparés par de minces lits argilo-marneux
verdâtres. Ce calcaire donne un très bon ciment.
9° Marnes schisteuses noires avec fucoïdes et
Dies de fougères! 21. 2°... . .
10° Grès fin quartzeux, grisâtre, pyriteux, avec
empreintes charbonneuses de fucoïdes et fougères.
41° Marnes schisteuses noires très feuilletées.
12% Grès grisâtre, quartzeux, effervescent, à
grain inégal avec fucoïdes . . . .
43° Marnes noires schisteuses à tulle con-
NN RAP RTE
14 Grès quartzeux, out, moucheté de
pyrites de fer avec dents de poissons. . . .
45° Marnes noires schisteuses avec vertèbres Fi)
RS . ; sr :
16° Grès fin, blanchâtre, avec RS marneu-
6, : Ë
17% Marnes argileuses, noires, irès feuilletées,
enchâssant de gros bancs lenticulaires d’un grès à
ciment calcaire, à grains quartzeux, anguleux et
luisants, avec dents de poissons et de sauriens.
18° Marnes grisâtres très grésiques. . . .
19° Banc de calcaire marneux, gris-verdâtre, à
structure caverneuse, empâtant de gros grains de
D ia mue
Dolomie du Keuper.
133
00
20
20
- En donnant cette coupe, l’auteur fait remarquer que l’as-
sise n° 47 enchâsse parfois une brèche calcaire à ciment de
grès très remarquable. Ce conglomérat est formé de frag-
134 ZONE A AVICULA CONTORTA
ments anguleux, de petits cubes de calcaire marneux gris
de fumée, à pâte fine compacte, qui paraissent avoir été
brisés et réagglutinés sur place. Il est très pyriteux et em-
pâte de nombreux ossements et des dents de poissons et de
sauriens, comme les couches 14 et 15.
Nous n’avons rien exagéré, on le voit, en annonçant que
l’analogie la plus complète existait entre les détails de cette
coupe et ceux du profil de Villers-sur-Semois. Il n’y a pas,
en effet, jusqu’à la couche remaniée, jusqu'aux traces char-
bonneuses signalées dans ces derniers dépôts, qui ne s’y
trouvent représentées.
Du reste, il n’était pas besoin de sortir de la région étu-
diée par MM. Terquem et Piette, pour trouver des géolo-
gues en opposition complète de vue avec ces auteurs.
Si nous consultons l'aperçu de la constitution géologique
du département de la Meurthe, par M. Levallois (4), nous
voyons en effet que le savant inspecteur général des mines
comprend dans le Lias les divers dépôts intercalés entre les
marnes irisées ou la dolomie supérieure et le calcaire à
Gryphées.
Afin de mieux faire ressortir cette divergence d’opinion,
citons textuellement :
« Le grès infra-liasique ne forme qu’une bande étroite
« qui suit tous les contours des marnes irisées du groupe
« supérieur du Trias, avec lesquelles il alterne même quel-
« quefois au contact, et il ne pourrait y avoir d'intérêt à le
« Sous-diviser…
« C’est dans le grès infra-liasique qu'il faut chercher la
« couche à débris de poissons et de sauriens, correspon-
« dant au Bone-bed des Anglais, qui est aujourd’hui l’ob-
(1) Note à l'appui de la Carte géologique de ce département. Nancy,
1862.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 135
« jet de l’attention particulière des géologues. Je l’ai obser-
. « yée dans un grand nombre de points de l'arrondissement
_ « de Château-Salins, près de Vaxy, de Gremecey, de Sa-
- « lival, etc., aussi bien que dans l’arrondissement de
« Nancy : nommément au sud de Saint-Nicolas, vers le
« ruisseau du Pré Lallemand, et sur le coteau qui règne
« au nord du Sanon et de la Meurthe, entre Sommerviller
«
«
et Varangeville. Je l'ai observée aussi à Kedange, dépar-
tement de la Moselle. Un échantillon que j'ai recueilli du
_ « grès de Vaxy, contient précisément l’Avicula contorta,
_ « qui est considérée comme caractéristique pour le Bone-
_ « bed. »
Mais il existe entre M. Levallois et M. Terquem un mal-
entendu au sujet duquel il convient de s’entendre.
M. Terquem a de tout temps soutenu, et avec raison,
que le grès d’'Hettange est infra-liasique (1), et dès 1855,
pour ne pas remonter plus haut, ce géologue distinguait
ces grès de ceux de Kédange et de Martinsart qu’il consi-
dérait déjà comme dépendant du Trias.
M. Levallois, au contraire, a varié dans ses appréciations
et donné tour à tour le grès d'Hettange comme se rappor-
tant au Lias moyen, et au calcaire à Gryphées.
Cependant, prenant à partie son contradicteur, l’hono-
… rable inspecteur général lui oppose les conclusions du mé-
_moire de MM. Terquem et Pietté, et prétend qu’elles ne
font que confirmer ce qu’il a énoncé lui-même, à savoir,
que le grès d’Hettange dépend du Lias et qu’il est supé-
rieur au grès dit infra-liasique, ajoutant que c’est à Vic,
=
(1) Cependant, dans son dernier mémoire (Bull., t. XIX, p. 322), ce
géologue repousse cette épithète comme impropre et pouvant ame-
_ ner la confusion; mais il n’en persiste pas moins à donner ce dépôt
comme dépendant de la zone à Am. angulatus, bien qu’il présente
_ - quelques vestiges du calcaire à Gryphées dans les assises les plus éle-
| vées.
136 ZONE À AVICULA CONTORTA
département de la Meurthe, qu’il faut chercher le type de ce
dernier.
En tout ceci M. Levallois nous semble perdre de vue que
la dénomination d’Infra-Lias a été créée par M. Leymerie
pour le choin bâtard qui, ainsi que grès d’Hettange, est
riche en Cardinies et correspond comme lui aux zones à
Am. planorbis et Am, angulatus, et nullement pour les grès
inférieurs que l’auteur regardait au contraire comme triasi-
ques.
Ilest vrai que depuis, MM. Dufrenoy et Élie de Beau-
mont ont, par extension, appliqué le terme d’infra-liasique
aux grès de Vie, et à tous les grès inférieurs dont dépend
le Bone-bed ; mais nous ne pouvons admettre que l’on soit
autorisé par cela même à refuser cette dénomination à
l'horizon géologique pour lequel elle a été spécialement
créée.
Que l’on dise que le grès d’Hettange n’est pas synchro-
nique du grès de Vic, cela est de toute évidence et per-
sonne ne le conteste ; mais que l’on soutienne que ce grès
n’est pas infra-liasique, voilà ce qui nous paraît inadmissible:
Nous avons vu précédemment que M. Hébert avait dé-
couvert la zone à Avicula contorta parfaitement caractéri-
sée dans les Basses-Alpes ; maintenant M. Coquand{va nous
la signaler dans les dépôts du Var et des Bouches-du-
Rhône (1).
Au cap de Portissol, au sud de Saint-Nazaire, ce géolo-
gue a constaté qu’au-dessus des marnes irisées se présen-
tent des argiles grisâtres mêlées de couches minces de grès
micacés, auxquelles sont subordonnés quelques banes d’un
certain calcaire compacte gris, à cassure conchoïde, rem-
(1) Sur l'existence des assises à Avicula contorta dans les départe-
ments du Var et des Bouches-du-Rhône (Bull. soc. géal. 9e série,
t. XX, p. 426).
se
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OU ÉTAGE RHÆTIEN, 137
plis d’une quantité innombrable de débris organiques à l’état
de lumachelle.
Les fossiles y sont difficilement déterminables ; cepen-
dant en y donnant les soins nécessaires, M. Coquand y a
reconnu l’Avicula contorta, la Plicatula intusstriata, l'Os-
trea irregularis, V'Ost. Marcignyana, un Mytilus, des Pen-
tacrines et une Phaladomie indéterminés.
Ces calcaires fossilifères qui n’ont pas plus de deux mè-
tres d'épaisseur, sont noyés dans des argiles et suivis de
dolomies grisâtres auxquelles succèdent à leur tour des car”
gneules à larges cloisons que couronnent d’autres dolomies
également grisâtres, le tout atteignant une épaisseur de 150
mètres et recouvert par le Lias moyen à Pecten æquivalvis.
Seulement comme l’auteur n’est pas parvenu à découvrir
un seul fossile dans le grand système dolomitique, il ne
peut tracer de limites rigoureuses entre ce qu’il convient
d'attribuer, au-dessous du Lias moyen, au Lias inférieur,
et à l’Infra-Lias, au-dessus des calcaires à Avicula con-
torta. C’est un point de la question qu'il laisse à élucider
aux géologues qui viendront après lui.
Mais, en attendant, M. Coquand signale le même horizon
fossilifère à Solliès-Toucas, à Belgentier et Cuers.
Il à également retrouvé, avec les mêmes fossiles, les
mêmes calcaires grisâtres et compactes enclavés dans les
dolomies infra-liasiques, à Roquevaire et à Auriol (Bouches-
du-Rhône).
D'un autre côté, M. E. Dumortier, dont nous avons fait
connaitre les premières recherches dans le département du
Rhône, a depuis agrandi le cercle de ses explorations et
découvert enfin le Bone-bed, au-dessous de ce qu’il appelle
les couches à Avicula contorta(1). Mais en scindant ces dé-
(1) Etudes paléontologiques sur les dépôts jurassiques du bassin du
Rhône, première partie, Infra- Lias, in-8° avec 30 planches. Paris,
Savy, 1864.
138 ZONE A AVICULA CONTORTA
pôts qu’il considère, le premier comme triasique et le se-
cond comme infra-liasique, ce géologue nous semble impar-
faitement renseigné, et nous avons tout lieu de croire qu’il
reviendra de cette première appréciation.
Du reste, le vague qui existe dans la plupart des données
stratigraphiques dont dispose M. Dumortier, ne permet pas,
quant à présent, de se faire une idée bien nette de la con-
stitution et de la puissance de cet horizon fossilifère, aux
environs de Lyon.
Il ne parait pas possible non plus de dire si le gisement
du Chappou, près de Saint-Rambert (Ain), où ont été re-
cueillies une vingtaine de dents de Thectodontosaurus, ap-
partiennent encore au même niveau.
Nous ne rapporterons ici aucune des coupes, toutes plus
ou moins incomplètes, de M. Dumortier. Nous nous borne- |
rons à dire seulement que les deux ou trois assises dans È
lesquelles l’Avicula contorta a été recueillie jusqu'ici sont |
très peu puissantes et qu’elles ne paraissent être séparées K.
par aucune discordance, ni des dépôts sous-jacents, ni du |
choin bâtard qui les recouvre.
Les fossiles cités comme ayant été rencontrés à ce niveau
sont les suivants :
Orthostoma ? spec. Gervillia præcursor, Quenst.
Myophoria inflata, Emm. — _inflata, Schafh.
Cardium Philippianum, Dunk. Tæniodon præcursor, Schlænb.
Cardita austriaca, Hauer, sp. Modiola glabrata, Dunk.
— munita, Stopp. Anatina præcursor, Quenst.
Nucula, spec. Avicula contorta, Portl.
Schizodus isoceles, Stopp., sp. Pecten Valoniensis, Defr.
Mytilus minutus, Goldf. Myacites Escheri, Wink.
Le Pecten Valoniensis, Defr. (P. Lugdunensis, Mich.) (1),
éminemment caractéristique de la zone à Am. planorbis
(1) Voir, pour la synonymie, les explications et les figures données
par M. Dumortier, Loc. cit., p. 58, pl. 1x, fig. 1 à 6 et pl. x, fig. 1, 2,3.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 139
. dans tout le Mont-d’Or, où il pullule au point de former
. Jumachelle sur une épaisseur de 4 à 2 mètres, a été re-
_ cüeilli aussi dans la zone à Avicula contorta, à Saint-Didier,
au hameau de Létra et à Saint-Germain-au-Mont-d’Or.
_ Par contre, la Pullastra elongata, Moore, spec. (Cypri-
cardia porrecta, Dumor.) et la Plicatula intusstriata qui
caractérisent ailleurs les assises du Bone-bed, foisonnent ici
dans la zone à Am. planorbis. La dernière de ces coquilles
y est même si abondante que M. Dumortier la considère
- comme le fossile le plus répandu à ce niveau ; ajoutant que
sur quelque point que portent les recherches, on aura plus
vite trouvé dix exemplaires de cette Plicatule, qu’un seul
fragment de lAmmonites planorbis.
Cela est d'autant plus singulier, que ces espèces ne sont
pas même citées par l’auteur au nombre de celles qui ont
été recueillies dans la zone inférieure.
Pour compléter ces trop longues recherches historiques,
. nous terminerons par l'examen sommaire de notre dernier
mémoire sur la zone à Avicula contorta de la Côte-d'Or (1).
Le fait le plus saillant de tous ceux consignés dans cette
étude est la découverte du Bone-bed le mieux caractérisé,
dans l'arrondissement de Dijon, à Remilly-en-Montagne,
Savigny, Mâlain et Blaisy; dans l'arrondissement de Beaune
à Arnay-le-duc et Pouilly et dans celui de Semur à Nor-
miers.
Ce dépôt, en relation constante avec la zone à Avicula
contorta, en occupe généralement la partie supérieure,
bien qu’on en trouve aussi quelquefois des traces jusque
_ vers la base, et particulièrement à Blaisy.
Il ne constitue pas toujours une couche à ossements pro-
(1) De la zone à Avicula contorta et du Bone-bed de la Côte-d'Or
(Mém. de l’Acad.de Dijon, t. XI, 1863).
140 ZONE A AVICULA CONTORTA
prement dite, mais bien quelques bancs d’échouage plus
ou moins fossilifères.
Dans les arrondissements de Beaune et de Semur ce dé-.
pôt n’est que très peu connu ; il n’a d’ailleurs été que peu
étudié jusqu'ici.
Dans l'arrondissement de Dijon, au contraire, il a été
retrouvé sur tous les points où existe la zone à Avicula
contorta.
Il y présente même cela de tout particulier, que les dents
et écailles de poisson qui le caractérisent, ont continué à
se déposer dans la zone à Am. planorbis et dans celle à
Am. angulatus.
Ce fait intéressant a été constaté par nous à Remilly-en-
Montagne et à Mémont.
Dans cette dernière localité nous avons recueilli en
outre des coprolithes admirablement conservés et présen-
tant encore à la surface l’empreinte bien marquée des
replis de l'intestin qui les avait contenus.
Sur ce point les lumachelles à Am. planorbis manquent
et les calcaires à Am. angulatus reposent directement sur
les arkoses et les grès à Avicula contorta. Le bane inférieur
n’est lui-même qu’une sorte d’arkose à pâte calcaire et
forme une transition minéralogique entre les assises supé-
rieures de l’Infra-Lias et les grès à Avicula contorta.
Le parallélisme le plus complet ne cesse de régner entre
ces diverses assises, et il ne semble y avoir eu ni interrup-
tion ni temps d’arrêt dans le travail de la sédimentation,
malgré la lacune que nous venons de constater.
A Remilly, les lumachelles commencent à apparaître
entre la zone à Am. angulatus et les grès à Avicula con-
torta. Elle sont minéralogiquement semblables à celles de
l’Auxois; mais elles contiennent quelques dents et écailles
de poissons.
Au-dessous et toujours en stratification concordante,
viennent des assises gréseuses avec argiles et lumachelles
ns nt Te > de
OU ÉTAGE RHÆTIEN. AA
subordonnées, pétries de fossiles propres à la zone à Avicula
contorta.
Ces lumachelles, assez semblables à celles de la zone à
Am. planorbis, contiennent, comme ces dernières, l’Ostrea
irregularis en assez grande abondance.
Du reste, partout où nous avons étudié ces dépôts dans
la Côte-d'Or, nous avons observé une concordance de stra-
tification constante avec les parties supérieures de l'Infra-
Lias. |
Le même parallélisme se remarque toujours aussi avec
les marnes irisées, chaque fois qu’elles affleurent au-des-
sous ; mais il est à remarquer que souvent la zone à Avicula
_contorta repose en stratification transgressive sur le granit
et autres roches de cristallisation.
D’après l'examen paléontologique auquel nous nous
sommes livré sur les fossiles provenant de l’horizon en li-
tige, quatre-vingt-dix espèces animales ou végétales ont
été recueillies à ce niveau dans la Côte-d'Or.
Sur ce nombre, 52 paraissent spéciales à la zone, six ont
déjà été signalées dans le Trias et vingt-six auraient continué
à se propager dans l’Infra-Lias proprement dit.
Les limites de stationnement des autres espèces sont
douteuses.
Ce résultat très significatif est surtout remarquable en
ce que, sur les six espèces dites triasiques, quatre montent
dans la zone à Am. angulatus, en sorte qu’il ne reste en
réalité que deux types positivement keupériens.
Nous eroyions en avoir fini avec cette revue historique,
lorsque nous sont parvenus deux nouveaux mémoires,
l’un de M. Lavallois et l’autre de M. Terquem, qui nous
ont obligé à rouvrir ce chapitre.
M. Levallois continue à considérer les grès de Vic
(Meurthe) et leurs équivalents comme représentant exclu-
sivement les grès infra-liasiques et à rattacher ceux d'Het-
142 ZONE A AVICULA CONTORTA
tange et de Luxembourg au calcaire à gryphées (1). Nous
ne reviendrons pas Sur les observations que nous avons
présentées à cet égard.
À Vic, ces grès, nous le savions déjà, reposent sur les do-
lomies du Keuper, et présentent, nous dit le savant inspec-
teur général des mines, trois zones distinctes; ce sont, dans
l’ordre descendant :
a. Grès quartzeux, blanchâtre, sans ciment où à peu
près ; plusieurs bancs de 0" 50: à 4" d'épaisseur.
b. Grès à ciment calcaire, d’un blanc-bleuâtre, renfer-
mant beaucoup de coquilles bivalves propres à la zone.
c. Grès calcaire passant à une oolithe blanchâtre. Ces
différentes variétés forment des bancs qui alternent avec
des schistes, et on les voit aussi se mêler et alterner entre
elles.
La variété a est de beaucoup la dominante, non seule-
ment dans la Meurthe, mais encore dans les départements
voisins et jusque de l’autre côté du Rhin. Un lit d’argile
rouge assez puissant sépare ordinairement ces grès de
l’Infra-Lias proprement dit.
M. Levallois qui a suivi ces dépôts, sans discontinuité,
depuis le Luxembourg jusque dans la Haute-Marne, cite à
ce niveau, avec différentes espèces de mollusques, de pois-
sons et de reptiles propres à la zone, des moules et em-
preintes de Cardinies au Pré Lallemand (Meurthe), à Rulle,
dans les Ardennes, et sur la route d’Arlon, au sud de la
petite ville d’Attert.
Das la Bnourgogne, ces couches de jonction changent t uñ
peu de nature au contact de roches cristallines du Morvan
et passent fréquemment à l’arkose (2), mais sur les points
(1) Les couches de jonction du Trias et du Lias dans la Lorraine et
la Souabe, etc. (Bull. soc. géol., 2e série, t. XXI, p. 384).
(2) M. Levallois critique expression d’arkose que, dans notre pre-
OU ÉTAGE RHÆTIEN. | 143
où elles succèdent aux marnes irisées, comme à Mémont,
É par exemple, ces assises présentent de grandes analogies
minéralogiques avec leurs équivalents de la Lorraine et de
la Franche-Comté.
. Nous ne suivrons pas M. Levallois dans les différentes
localités de la Côte-d'Or dont nous avions avant lui fait
connaître la stratigraphie, puisque les appréciations de ce
géologue ne font que confirmer les nôtres. Nous rapporte-
. rons seulement un fait auquel il semble attacher une cer-
_ taine importance, c’est l'absence des grès fossilifères de la
zone à Avicula contorta, entre les marnes irisées et les
_ lumachelles, à la montée de Menétoy, à trois kilomètres
ouest de Semur.
…_ Là, ainsi que le fait observer ce géologue, l’Infra-Lias
; L. débute par une roche de grès grossier, sans fossiles, à la-
… quelle succèdent les lumachelles à Ostrea irregularis ; mais
…. de ce qu'aucun débris organique n’a été recueilli jusqu'ici
. dans cette sorte d’arkose, ce n’est pas, ce nous semble,
_ une raison de conclure qu’elle en soit dépourvue.
L'idée que tend à faire prévaioir ici M. Levallois, et qui
consiste à donner comme stériles ces grès à texture gros-
.… sière qu’il a également observés au contact des lumachelles,
. à Marcigny-sous-Thil, Montigny-sur-Armançon et ailleurs,
_ mier mémoire, nous avons appliquée indistinctement à tous les dé-
_ pôts gréseux qui séparent les marnes irisées ou les roches anciennes,
_ suivant le cas, des assises de lumachelles.
_ Minéralogiquement il a raison.
Nous ferons observer seulement que ce n’est pas nous qui avons
introduit ce terme dans la science avec ce sens particulier.
_ Nous n’avons fait qu’adopter une appellation consacrée dans le
pays, depuis les travaux de M de Bonnard, pour qui l’arkose était
. un terrain bien plus qu’une roche, et qui, dans son second mémoire
(Constance géognost., p. 39 et 49), applique ce nom aux divers grès
dont la formation est antérieure aux marnes et lumachelles du Lias.
. M. Levallois le reconnaît d’ailleurs un peu plus loin, p. 425 de son
mémoire.
144 ZONE A AVICULA CONTORTA
n'est aucunement fondée; car c’est précisément dans ce
banc que le docteur Bochard a recueilli, à Montigny, de
nombreux exemplaires de l'Ostrea Haïdingeriana, associés
au Pullastra elongata, et à divers moules de Cardinies.
Passant ensuite aux caractères paléontologiques, M. Le-
vallois qui, jusque là, avait été un des plus fermes partisans
du Lias, est disposé maintenant à admettre que cet hori-
zon forme un groupe à part (4).
Il pense même aujourd’hui que ces couches de jonction
sont beaucoup plus distinctes du Lias que du Trias dont
elles se rapprochent, et par l’aspect général de la faune et
par la pétrographie. Pour justifier cette manière de voir,
ce géologue cite plusieurs localités où ces affinités strati-
graphiques et minéralogiques sont manifestes, tandis que
(1) Ce n’est peut-être guère le lieu d’aborder ici la discussion enga-
gée par M. Levallois au sujet de la faune qui caractérise cet horizon.
Cependant, comme je suis personnellement mis en cause, on me par-
donnera, je l'espère, quelques mots de réplique.
Mon savant contradicteur pense que l'argument que j'ai employé
pour établir que la faune des couches à Avicula contorta est liasique
et non triasique n’est d’aucune valeur. Je veux que le lecteur en soit
juge :
Voici un terrain dont le classement est à faire. Je l’examine, je le
fouille minutieusement et j'y trouve un certain nombre d’espèces de
mollusques, dont un quart à peu près me semble liasique et Les trois
autres quarts distincts de tout ce que je connais du Lias.
Je veux savoir alors si ces derniers, par aventure, ne seraient pas
keupériens ; mais notre keuper, en Bourgogne, quoiqu’assez bien dé-
veloppé, n’a pas jusqu'ici de fossiles connus. Je le compare donc aux
fossiles keupériens des autres contrées, et je trouve que pas une de
mes espèces ne correspond à celles-là.
Et je n’aurais pas le droit d’en conclure, sans dépasser les bornes
raisonnables de l'induction, que ce terrain litigieux est plus liasique
que keupérien!
En vérité, j'ai beaucoup de peine à le croire.
Mais, suivons l’argumentation de M: Levallois :
Vous pourriez être dans le vrai, ajoute-t-il, si votre point de com-
paraison était pris en Bourgogne; mais le keuper n’est fossilifère ni
én France, ni en Angleterre, ni en Souabe, et c’est à tel point que
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 445
la démarcation est toujours nettement tranchée avec le
calcaire à Gryphées.
_ M. Terquem, dans la courte description stratigraphique
_ qu'il donne des environs de Semur, aborde aussi la ques-
tion et la résout dans le même sens (1).
Comme M. Levallois, ce géologue, tend à établir que les
couches arénacées qui se trouvent au contact des luma-
* chelles ne présentent aucune trace de fossiles.
Nous avons cité des preuves du contraire, il nous semble
en conséquence inutile d’y revenir.
_ Répondant ensuite à quelques-unes des questions que
nous lui avons posées dans notre dernier mémoire, et pa-
raissant éviter les autres, M. Terquem reconnait que dans
la Bourgogne le Bone-bed et le Lias semblent avoir une stra-
tigraphie concordante (2). Mais il n’admet pas qu'il y ait
passage d’un certain nombre d’espèces de l’un à l’autre.
Puis entrant dans un examen critique à cet égard, il sou-
sur les 733 espèces de mollusques dont se compose la faune de ce
terrain, d’après d’Orbigny, 2 sont du Wurtemberg et les 731 autres
des contrées alpines, contrées anormales s’il en fut, à raison du po-
lymorphisme qu'y présentent les roches des terrains secondaires, et
qui témoignent du trouble au milieu duquel la sédimentation s’y est
accomplie.
Et voilà, dit-il, dans quelles conditions et à quelle distance vous
allez chercher des faunes de comparaison pour les terrains de la
Bourgogne !
Sans doute. Et l’on doit d’autant mieux le comprendre que je n’avais
pas à choisir. D'ailleurs, ces gisements des contrées alpines sont beau-
coup moins anormaux qu’on veut bien le dire, puisque sur les 100
espèces environ de la zone que nous connaissons aujourd’hui dans la
Côte-d'Or, près de 80 se retrouvent dans les Alpes au même horizon.
(1) Quatrième Mémoire sur les Foraminifères du Lias, Metz, 1864.
(2) A la manière dont M. Terquem soutient la discussion, il parait
‘qu'il n’est pas permis d'être dans la question d’un avis opposé au
sien.
Ce paléontologiste ne me pardonne pas surtout d’avoir cherché à
identifier quelques espèces de ce Bone-bed à celles du Lias, en m’ap-
puyant sur ses descriptions et ses figures.
ll paraît, ce que j'étais loin de supposer, que les unes et les autres,
10
146 ZONE A AVICULA CONTORTA
tient que les assimilations qui ont été faites sont fautives
pour la plupart et termine en disant qu’il possède une lon-
gue série de fossiles du grès bigarré de Saint-Avold (Mo-
selle) et de Ruault, près de Plombières (Vosges), où il re-
fussent-elles rigoureuses et mathématiques, ne pourraient aucunement
servir à la solution du problème.
En paléontologie, d’après M. Terquem, il n’existe d'autre moyen de
détermination que « de se faire communiquer les types auxquels on
« veut comparer les fossiles qui sont à déterminer, ou d'envoyer
_« ceux-ci aux auteurs qui ont créé les espèces (Loc. cit., p. 284). »
L
Je demanderai alors à ce paléontologiste pourquoi il s’impose de-
puis si longtemps la peine de décrire et de figurer tant de fossiles
(et en particulier Les espèces microscopiques) s’il est vrai que l'on ne
puisse faire de ses descriptions et de ses figures aucun usage sérieux.
Jusqu’ici, cependant, comme il ne s’agit que d'une opinion per-
sonnelle, on peut, à la rigueur, l’admettre, toute bizarre qu’elle soit;
mais ce qui me semble difficile à accepter, c’est lorsque je lis que
« j'ai adopté, sans aucune réserve, les opinions de M. Stoppani sur la
« stratigraphie et la paléontologie, et que je me suis appuyé sur les
« publications de ce géologue pour le classement des assises et des
« fossiles de Bourgogne. »
Ceci, en vérité, dépasse les bornes, et c’est par trop fort de criti-
quer les gens sans s’être donné la peine de les lire.
En effet, si M. Terquem eût bien voulu jeter les yeux sur mes
écrits, il aurait vu, d’une part, que mon premier mémoire porte la
date du 19 mai 1859, tandis que celui de M. Stoppani n’a commencé à
paraître qu’en 1860; et de l’autre, il aurait pu se convaincre, en se
reportant aux pages 29, 30, 34, 59, 67, 68 ct 69 de ma seconde étude
sur la zone à Avicula contorta, qu'en matière stratigraphique surtout,
il n’a absolument rien ajouté à ce que j'avais objecté moi-même à
M. Stoppani.
Néanmoins, partant de ce principe que je ne suis en tout ceci que
le satellite de ce géologue, M. Terquem, au lieu de me prendre à
partie, s'attaque à ce dernier, et, je suis fâché d’avoir à le dire, d’une
manière qui aurait pu être plus aimable, sans que la science eût rien
à y perdre.
Dans toute cette tirade, d’ailleurs, un seul fait m’est personnelle-
ment imputé : « Dans notre visite à Marcigny, dit M. Terquem, nous
avons trouvé beaucoup de moules d’acéphales et sur l’une des Pano-
pées de M. Martin, nous avons reconnu trois dents horizontales d’une
Cucullée. » Voilà, en effet, une acusation assez grave; mais avant de
la formuler, comment M. Terquem a-t-il eu les moyens de s’assurer
qu’il avait à faire à une de mes panopées? Cela, il me semble, valait
bien la peine d’être dit. ;
'
4
7
4
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 447
trouve presque tous les acéphales que nous avons publiés
pour les couches à Avicula contorta.
M. Terquem rendrait donc un service important à la
science en faisant connaître ces espèces.
L’impression de ce mémoire commencée, nous nous trou-
yons de nouveau dans l'obligation de rouvrir le présent
chapitre pour y consigner le résultat des recherches de
M. Eugène Deslongchamps sur l’Infra-Lias et la zone à Avi-
cula contorta de Normandie (1).
Dans cette nouvelle étude, ce géologue étudiant les éta-
ges jurassiques inférieurs de cette contrée, y considère la
zone à Avicula contorta comme partie intégrante de l’Infra-
Lias qu’il subdivise comme suit :
1° Assises inférieures ou grès dolomitiques à végétaux ;
2% Assises moyennes, marnes à Mytilus minutus et à Our-
Sins ;
3° Assises supérieures ou calcaires gréseux à Cardinies.
D’après cet auteur, les sables et grès dolomiques à em-
preintes végétales représenteraient en Normandie les cou-
ches à Avicula contorta et les marnes à Mytilus minutus
avec les calcaires gréseux à Cardinies, l’Infra-Lias moyen
et supérieur. :
Les assises inférieures, à ce qu’il paraît, ne peuvent être
que très rarement observées.
M. Eugène Deslongchamps neles a aperçues qu’une seule
fois aux environs de Carentan, où une petite exploitation
les avait mises au jour.
Là il a pu constater de bas en haut :
4° Calcaire un peu caverneux, très dolomitique, s’enle-
vant en larges plaques et renfermant des fossiles indéter-
0 0, 960
2 Marne grenue jaunâtre. . . . . . . 4 00
(1) Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, t. XIV, 1865,
148 ZONE A AVICULA CONTORTA
3 Argile feuilletée et petits cailloutis marneux. 2 00
4 Calcaire très fendillé en plaquettes, sembla-
ble au n° 4°, mais avec fossiles un peu mieux con-
servés.
L'auteur y cite des fragments de Turritelles et de Tro-
chus, le Mytilus minutus et quelques autres lamellibran-
ches parmi lesquels il a cru distinguer une Myophoria, une
Cypricardia, une Hettangia et quelques fragments semblant
indiquer l’Avicula contorta.
Quant à la liaison de ces assises dolomitiques avec les
couches plus élevées, elle n’a pas pu être observée directe-
ment, et ce n’est que par induction que ce géologue les
croit en relation immédiate avec la série marneuse à Myti-
lus minutus et à Diademopsis seriale.
Quoi qu’il en soit, une des particularités les plus remar-
quables des gisements de cette région, c’est de voir les dé-
pôts à Diademopsis seriale, Ostrea anomala, Tqm., Plicatula
lineolata, Desl., Plic. Baylii, Tqm., Mytilus liasinus, Tam.
Avicula infra-liasina, Martin, Corbula Ludovicæ, Tqm.,
Cardinies diverses, etc., présenter aussi la Cypricardia
Marcignyana, Mart., et le Mytilus minutus, coquilles assez
communes à Ce niveau pour que la dernière y soit considé-
rée par l’auteur comme la plus caractéristique de toutes.
La Cypricardia Marcignyana est même signalée jusque
dans les assises supérieures, correspondant à la zone à Am.
angulatus (1).
En définitive, la zone litigieuse, quoique peu connue dans
cette région, a des affinités paléontologiques marquées avec
l’Infra-Lias proprement dit, et ses relations géologiques et
stratigraphiques ne paraissent pas moins intimes avec ce
dernier terrain qu’avec le Keuper.
?
(1) Mémoire de la Société linéenne de Normandie, t. XIV, p. 23.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 149
En ce qui concerne la transition minéralogique que pré-
sente ce groupe de l’un et de l’autre côté, elle est attestée
par l’auteur dans les termes suivants :
=. #
RP SO ET HO JON CUT |
à
« L’infra-Lias, d’après ce que nous venons de dire, ayant
eu pour lit une dépression des anciens terrains comblée
déjà en grande partie par le Trias, repose généralement
sur ce dernier terrain, dont il suit à peu près concentri-
quement les limites. Toutefois, dans quelques points, tels
que vers Picauville, Coigny, Baupte, il a dépassé la bor-
dure triasique et se trouve directement adossé au granit.
Dans ce cas, les calcaires qui le constituent renferment,
en grande quantité, de petits fragments quartzeux, quel-
quefois des parcelles de mica et souvent même des galets
de granit; à cette cause sont dus, sans doute, les grès
remplis de cailloux roulés, passant quelquefois à une
sorte de poudingue, et qui donnent un caractère tout par-
ticulier au calcaire de Picauville. Ces accidents s’obser-
vent généralement à certains niveaux des couches supé-
rieures ; au contraire, les sédiments inférieurs sont plus
marneux, quelquefois dolomitiques, surtout dans le pre-
mier petit golfe septentrional où l’Infra-Lias est entière-
ment bordé par une ceinture d’argiles triasiques. Cet
état marneux est dû sans doute à la proximité de ces
argiles qui, servant de base aux premiers dépôts, ont dû
être lavées par le flot et altérer la pureté du calcaire lors
de sa sédimentation. Il est même très probable que cer-
tains sables dolomitiques, alternant avec des argiles rou-
ges, et qu’on observe souvent au-dessous du calcaire de
Valognes, appartiennent déjà à cette formation, et ne
sont dus qu’à un remaniement sur place des argiles infé-
_rieures (1). »
(1) Mémoire de La Société linéenne de Normandie, t. XIV, p. 12.
150 ZONE A AVICULA CONTORTA
RÉSUMÉ
En France, comme on le voit, trois partis sont égale-
ment en présence : les uns associent la zone au Lias, en la
considérant comme le membre le plus inférieur de cette
formation ; les autres la réunissent au Trias, et les derniers
enfin, en font un groupe distinct que ses affinités minéra-
logiques et paléontologiques rapprochent du Keuper.
Cependant, parmi les arguments cités à l’appui de ces
thèses diverses, il en est peu de bien concluants et pas un
seul de tout à fait décisif.
Les considérations pétrographiques, chacun l’a compris,
ne peuvent suffire à la solution de la question; mais plu-
sieurs ont cru l'avoir trouvée dans les relations stratigra-
phiques de ce groupe, ne s’apercevant pas que si des su-
perpositions transgressives établissent parfois une sorte de
discordance par isolement, soit du côté du Keuper, soit du
côté du Lias, ce ne sont là que des exceptions, et que gé-
néralement ces divers dépôts concordent entre eux, depuis
le Trias le plus inférieur jusques et y compris le calcaire à
Gryphées.
Néanmoins, de l’ensemble de ces études, trois faits essen-
tiels se dégagent nettement et restent acquis au débat :
C’est, d’une part, l'affaissement du plateau central de la
France entre le dépôt des marnes irisées et celui de la zone
à Avicula contorta, affaissement prouvé par l’envahisse-
ment du pourtour de ce plateau par les strates du Bone-
bed que nous trouvons sur un grand nombre de points en
stratification transgressive sur les roches de cristallisa-
tion (1).
(1) Cet affaissement a dès longlemps été établi par M. Hébert. Voir
les Mers anciennes et leurs rivages dans le bassin de Paris, vol. in-8e,
1857.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 151
C’est, de l’autre, la subordination du caractère pétrogra-
phique au milieu dans lequel il s’est développé, subordina-
tion parfaitement établie par ce fait que les assises de la
zone à Avicula contorta sont à l’état gréseux ou arénacé
partout où elles se trouvent en contact avec les terrains
cristallins, tandis que l'élément gréseux tend à disparaître
pour faire place aux calcaires et aux marnes, chaque fois
* qu’elles reposent sur des terrains calcaires ou marneux.
Cest enfin l'insuffisance de certains dépôts considérés
comme horizon géognostique, insuffisance clairement dé-
montrée par le peu de fixité des assises dolomitiques et des
cargneules, que nous voyons disposées en écharpe à tra-
vers les terrains secondaires et développés ici dans le Keu-
per, là dans l’Infra-Lias, plus loin dans le Sinémurien,
ailleurs dans le Liasien, etc.
Au point de vue paléontologique, la question étudiée jus-
qu'ici d’une manière trop circonscrite, n’a donné que des
résultats locaux dont il pourrait être dangereux, dans tous
les cas, peu sûr, de tirer des conclusions générales.
Le premier essai tenté par nous en 1859, pour le dépar-
tement de la Côte-d'Or, établit qu’un certain nombre d’es-
pèces prenant naissance dans la zone à Avicula contorta
ont continué à se propager dans l’Infra-Lias proprement
dit.
Dans une étude postérieure nous avons signalé aussi
Vexistence du Bone-bed dans ce département et la présence
dans cette zone, d’espèces véritablement keupériennes et
liasiques , mais ces dernières en bien plus grand nombre.
Ce résultat est insuffisant, nous le reconnaissons, pour
arriver à la solution cherchée ; mais c’est déjà un appoint
de quelque valeur, puisqu'il constate l'existence à ce niveau
d’une transition paléontologique bien marquée.
152 ZONE A AVICULA CONTORTA
SUPPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
Pendant l’impression de la première partie de ce mémoire
nous avons pu enfin nous procurer des extraits des derniers
travaux de MM. Brodie, Bristow et Etheridge sur la zone à
Avicula contorta et de M. Th. Wright sur le Lias blanc
anglais. Nous allons en donner ci-après un aperçu succinet
en faisant accompagner ces documents d’une courte analyse
de quelques autres publications également parues sur le
même sujet, tant en Angleterre qu’en Allemagne, depuis
que nous nous occupons de la présente étude.
ANGLETERRE.
M. Bristow, membre du Geological Survey, a visité, en
compagnie de son collègue M. Etheridge, plusieurs localités
du sud-ouest de l’Angleterre, où la série Rhætique est le
mieux développée. Ces géologues en ont mesuré les cou-
pes à Saltford, Uphill, Aust, Garden-Cliff, Watchet, Pe-
narth et autres lieux (1).
La constitution de ces assises dans le voisinage de Bris-
tol a été étudiée avec soin par ces messieurs, et consignée
dans le diagramme suivant :
Coupe du Rhætic beds
mesurée à Penarth par MM. Bristow et Etheridge en juin 1864.
Calcaire argileux avec argiles bleues ( Ostrea liassica,
Lias infr. | Lima punctata, Modiola minima, etc.).
(1) On the Rhætic or Penarth beds of the neighbourhood of Bristol
and the South - West of England. By W.-H. Bristow, Esq., F. R.S.,
F. G. S., of the Geological Survey of Great Britain. British Associa-
tion, 1864.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 153
. Schistes feuilletés ferrugineux.
Schistes argileux gris, arénacés, présentant quelquefois des
bancs durs avec fossiles ( Axinus concentricus, Anatina
Leda, etc.).
Banc de marne dure ( Modiola minima et Axinus).
Bancs de calcaire et de marnes durcies, sorte de schistes
bruns , équivalent du White-Lias? La place du marbre de
Cotham (non observé ici) se trouve à la base du groupe.
Schiste brun sableux.
Calcaire gris dur avec Avicula contorta, Pecten Valonien-
sis, Cardium Rhæticum, Axinus, etc.
Schistes feuilletés noirs.
Calcaire gris foncé, très fossilifère.
Schistes feuilletés noirs ou bruns foncés.
Calcaire coquiller dur : Pecten Valoniensis, etc.
Schistes feuilletés noirs.
Lit ferrugineux décomposé.
Schistes feuilletés noirs.
Calcaire gris foncé impur.
Schistes feuilletés noirs.
Calcaire coquiller très fossilifère.
Schistes feuilletés noirs.
Boñe-bed, gravier et calcaire gris foncé.
Schistes feuilletés bruns.
Grès gris terreux.
Calcaire gris terreux avec écailles de poisson, etc.
Marnes concrétionnées et sableuses.
Calcaire dur sablonneux.
Marnes dures, quelquefois avec schistes feuilletés.
Marnes dures d’un verdâtre pâle.
Alternances de marnes onctueuses vertes et de marnes plus
dures, grisâtres.
Keuper. | Marnes rouges dures.
RILÆTIC BEDS : 93 PIEDS.
Couches à Avicula contorta : 95 pieds.
D’après les détails qui précèdent on voit que la partie
moyenne du groupe, ou zone à Avicula contorta propre-
ment dite, est une masse de schistes feuilletés noirs ou
bruns foncés et de couches minces de calcaires rugueux
d’un gris-bleu, grossièrement fissiles et contenant en grand
nombre les coquilles caractéristiques de la zone, telles que
Pecten Valoniensis, Cardium Rhœticum, Avicula con-
torta, etc.
Ces schistes noirs feuilletés avec les calcaires qui leur
sont subordonnés, sont parfaitement visibles dans la tran-
154 ZONE À AVICULA CONTORTA
chée du chemin de fer à Patchway, de l’un et de l’autre
côté de la station. C’est vers la partie inférieure de ces
schistes feuilletés que le lit si connu des collecteurs anglais
sous le nom de « Aust Bone-bed, » se rencontre à Aust-Pas-
sage, Garden-Cliff, près de Westbury-sur-la-Severn, à Pe-
narth et autres localités du sud-ouest de l'Angleterre.
Dans ces régions, aussi bien qu’à la tranchée de Patch-
way, cette Couche curieuse contient une immense quantité
d'os, de dents et d’écailles de poissons ainsi que de sauriens
avec coprolithes, devenant par places une vraie brèche à
ossements souvent très pyriteuse.
La partie inférieure du groupe Rhætic consiste en alter-
nances de marnes dures et tendres passant graduellement
aux marnes vertes et rouges du Keuper qui leur sert de
base.
Le point de jonction avec le Lias inférieur proprement
dit est plus tranché et se reconnait à la présence des
Ostrea liassica, Modiola minima et Ammonites planorbis, les
deux premiers de ces mollusques étant particulièrement
abondants et bien conservés à Penarth, et le dernier (Am.
planorbis), dans les schistes de Watchet (1).
La partie la plus supérieure des couches Rhætiques,
ainsi délimitées, est généralement constituée par des alter-
nances de calcaires, de marnes et d’argiles, et comprend
les couches ordinairement connues sous le nom de Lias
blanc, en raison de la présence à ce niveau de calcaires
compactes à grain très fin, ressemblant au calcaire lithogra-
phique.
Le marbre de Cotham se rencontre presque toujours à
la partie inférieure du Lias blanc dans le voisinage de Bris-
(1) Ce moyen de reconnaissance indiqué par l’auteur est loin d’être
infaillible, puisque l’Ostrea l'iassica et la Modiola minima se rencon-
trent aussi à la partie supérieure de la zone à Avicula contorta.
TE Es se j
4
EE TT nine
PE
PE PR NN EE
ONE ui
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 155
tol et dans le comté de Dorset, où il constitue un horizon
très important pour la délimitation supérieure des couches
Rhætiques. |
MM. Bristow et Etheridge, on le voit, partagent complé-
tement l'opinion de MM. Moore, Dawkins, etc., sur la
nécessité de rattacher le Lias blanc à la zone à Avicula con-
torta ; mais ils nous semblent avoir dépassé le but et com-
_ pliqué inutilement la synonymie, en proposant le nom de
Penarth-beds pour indiquer l’ensemble de ces couches.
Les dépôts Rhætiens pouvaient parfaitement, selon nous,
être indiqués à la carte du Geological Survey de la Grande-
Bretagne, sans qu’il fût nécessaire pour cela de les désigner
par un nom emprunté à une localité anglaise.
M. Brodie, dont nous avons précédemment analysé les
travaux sur les couches de jonction du Lias et du Trias, re-
vient en 1864 sur cet horizon qu’il a étudié dans le sud du
comté de Warwick (4).
Le principal but de l’auteur dans ce travail est de décrire
les couches infra-liasiques de Copt-Heath, où ces calcaires
ont été autrefois traversés par un puits de mine depuis
longtemps abandonné. Ces dépôts semblent appartenir aux
couches de sauriens, « Saurian-beds, » et les schistes qui y
sont associés contiennent des échantillons bien conservés
de l’Ammonites planorbis.
Près de là, sur le bord du canal, on peut voir quelques
assises schisteuses noires superposées au Red Marl (marnes
rouges du Keuper), au sommet desquelles pointent de pe-
tites masses détachées de grès en couches minces de cou-
leur brune et jaune, où se rencontrent en abondance des
moules du Pullastra arenicola, espèce dont le gisement est
(4) On two Outliers of Lias and Rhætic beds at Knowle and near
Wootton Wawen in South-Warwickshire. By the Rev. P. B. Brodie, F.
G. S. British Association, 1864.
156 ZONE A AVICULA CONTORTA
toujours confiné à la base de la série à Avicula contorta.
Ces dépôts paraissent avoir en cet endroit assez peu de puis-
sance, et c’est là leur extrême limite nord dans le comté de
Warwick, où ils n’avaient pas encore été signalés. Bien que
jusqu'ici on n’ait rencontré à ce niveau, dans ces contrées,
ni Avicula contorta, ni Bone-bed, il n’est pas douteux pour
l’auteur que ces couches soient l’équivalent de la série
Rhætique ; car elles sont, comme ces dernières, comprises
entre le Red Marl et les calcaires à insectes. On y a d’ail-
leurs recueilli avec le Pullastra arenicola, l'Estheria minuta
et le Pecten Valoniensis.
M. Brodie, pas plus que M. Bristow, ne se prononcent
sur la question de savoir si ce nouvel étage doit être classé
dans le Trias ou le Jura.
M. le D' Wright, dont les idées, en ce qui concerne le point
de jonction du Lias et du Trias, ont été critiquées par
M. Moore, ainsi que nous l’avons vu précédemment, exa-
mine de nouveau la question et semble se rendre en partie
aux observations de son contradicteur (4).
L'auteur commence par donner une esquisse de la forma-
tion liasique entre Down-Cliffs et Pinney-Bay, sur la côte
du Dorset.
A la base de la série, au-dessous des calcaires à Am. Bu-
chlandi et à Gryphœæa incurva, se présente une alternance
de calcaires de couleur claire et de schistes qui s’observent
très facilement à Pinney-Bay, le long de la côte, ainsi que
dans les carrières de Up-Lyme et d’Axminster.
Ces couches appelées Lias blanc par Buckland, de la Bè-
che, Conybeare et autres, appartiennent, selon M. Wright,
à deux zones paléontologiques distinctes.
(1) On the White Lias of Dorsetshire. F. R. S. L., F. G. S. By the
Dr Wright. British Association, 1864.
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 157
Dans la moitié supérieure, sur une épaisseur de 20 pieds
environ, on rencontre avec l’Am. planorbis les Am.
Johnstoni, Am. torus, Lima punctata, Ostrea liassica, Mo-
diola minima, Cidaris Edwardst, Hemipedina Bechei, H. Bo-
werbanki et autres espèces caractéristiques de la zone, asso-
ciées à des ossements d’Ichthyosaures et de Plésiosaures.
La partie inférieure du dépôt consiste également en cal-
_ caires de couleur claire connus sous le nom d’Anvil-Ledge.
On y rencontre de même l’Ostrea liassica et la Modiola mi-
nima, mais ces bivalves sont accompagnés dans ces couches
d’une troisième petite espèce très commune à ce niveau et
tout à fait inconnue dans les couches supérieures ; c’est le
Pullastra arenicola.
M. Wright est disposé par ce motif à considérer l’Anvil-
bed comme la limite entre les divisions inférieure et supé-
rieure du Lias blanc.
Au-dessous viennent des couches calcaires blanchâtres,
entremêlées de feuillets marneux, puis des calcaires nodu-
leux de 3 à 4 pieds d'épaisseur, reposant sur une véritable
pierre lithographique connue en Angleterre sous le nom de
marbre de Cotham. Cette série peut avoir de 48 à 20 pieds
de puissance en moyenne.
Les fossiles contenus dans ces assises sont toujours à
l'état de moules, et par conséquent peu déterminables.
M. Wright y cite des Modiola, Lima, Cardium, Avicula,
Axinus, Monotis et Pecten, mais sans noms d’espèces.
Le marbre de Cotham repose, dans cette contrée, sur des
schistes verdâtres ou grisâtres, succédant eux-mêmes à une
assise peu puissante de calcaire de couleur claire à Estheria
minuta.
Au-dessous enfin, apparaissent six à huit couches de
marnes verdâtres et de schistes foncés, contenant de très
beaux spécimens de Pecten Valoniensis, Cardium Rhæti-
cum, Avicula contorta, Pullastra arenicola et Placunopsis.
Ces dépôts inférieurs, à partir du marbre de Cotham,
158 ZONE A AVICULA CONTORTA
peuvent être facilement observés aux falaises de Charton
et à Culverhole-Point, où les schistes noirs à Avicula con-
torta sont associés au Bone-bed fort bien développé, à ce
qu’il parait, dans la dernière de ces localités.
Des observations qui précèdent, l’auteur conclut que la
moitié supérieure du Lias blanc de Dorset appartient à la
zone à Am. planorbis et la moitié inférieure à la zone à Avi-
cula contorta, laquelle doit, selon lui, être rattachée au
Trias supérieur.
Cette série d’assises à Avicula contorta, comprenant au
sommet des bancs assez puissants de calcaires concrétion-
nés, blanchâtres, diffère notablement, selon M. Wright,
des mêmes dépôts étudiés par lui dans les comtés de Glou-
cester, Somerset et Glamorgan, où ils sont entièrement
constitués par des argiles feuilletées.
D’après ces nouvelles recherches, on voit que la transi-
tion minéralogique entre la zone susdite et le Lias ne sau-
rait être plus complète, puisque dans cette région il paraît
impossible de fixer la ligne de démarcation des deux ter-
rains sans le secours des fossiles.
Et cependant l'opinion qui tend à élever le groupe infé-
rieur au rang d'étage, gagne chaque jour du terrain.
M. Wright, néanmoins, persiste à le regarder comme la
partie la plus élevée du Keuper, bien qu’il soit aujourd’hui
disposé à y rattacher la moitié inférieure du Lias blanc.
ALLEMAGNE.
M. Stur, rendant compte des nouveaux travaux de
MM. W. Gümbel, J. Martin, Schenk et A. de Dittmar, sur
la zone à Avicula contorta (1), parle d’abord du mémoire
(4) Bull. de la Société géologique de Vienne, séance du 29 nov. 1864.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 159
de M. Gümbel sur le Bone-bed et les couches à impressions
végétales de la Franconie (1).
Cette étude contient une longue énumération des loca-
lités où l’auteur a étudié les couches dans lesquelles se
trouve la flore à Palissia (couches comprises entre le Keu-
per et le Lias).
Deux parties distinctes constituent ces dépôts: les cou-
- ches grises ou ardoisées à Palissia du sommet et les grès
jaunes de la base.
Dans l’assise supérieure des carrières de Strullendorf,
au-dessus des couches à plantes, paraît un lit à ossements
dans lequel ont été trouvés les Sargodon tomicus, Plien.,
Ceratodus cloacinus, Quenst., Hybodus cloacinus, Quenst.
et Cardinia acuminata, Mart.
M. Gümbel déclare que ce Bone-bed est bien le même que
celui de la zone à Avicula contorta, d’où M. Stur conclut
que les couches à plantes de Franconie feraient elles-
mêmes partie de cet horizon.
Ce résultat, ajoute le dernier de ces géologues, est d’ail-
leurs conforme aux observations qu’il a eu l’honneur de
présenter lui-même à la société géologique de Vienne, le
19 avril 1864, au sujet des couches à impressions végétales
de Gresten et de la flore à Palissia, qu'il était disposé à
considérer comme liasiques, malgré les doutes qui existaient
jusque-là sur leur classement.
Le nombre important des espèces citées par M. Gümbel
dans la flore de Kanonenberg, près d'Halberstadt, pourrait
en effet faire supposer qu’il y a là un équivalent des couches
de Gresten, bien que la délimitation de cet horizon soit
encore enveloppée de profondes ténèbres.
Vers la même époque, continue M. Stur, M. J. Martin
(4) Mémoire communiqué à l’Académie de Munich, section des
sciences physiques et mathématiques, le 7 mai 1864.
160 ZONE À AVICULA CONTORTA
publiait une nouvelle étude sur la zone à Avicula contorta
et le Bone-bed de la Côte-d'Or (1), dans laquelle se trouve
un fait très important pour le classement de lhorizon qui
comporte la flore à Palissia.
Dans les recherches auxquelles ce géologue s’est livré
sur le Bone-bed de la Côte-d'Or, il a trouvé une partie des
dents de poisson qui caractérisent la zone à Avicula con-
torta, telles que Saurichthys acuminatus, Hybodus minor
et sublævis, Acrodus minimus et Sargodon tomicus, jusque
dans les zones à Ain. Burgundiæ et angulatus avec Cardinia
sublamellosa, Cardinia Listeri, Astarte Gueuxü, Pecten
Hehli, Spiriferina Walcotii et Montlivaultia sinemuriensis.
Ce fait bien significatif vient confirmer les résultats obte-
nus antérieurement par M. Rolle, qui cite dans le Bone-bed
des hauteurs de Waldhaeuser, près de Tübingen, les Am-
monites Hagenowïü et Cardium Philippianum avec les Hybo-
dus sublævis et minor, Acrodus minimus, Saurichthys acu-
minatus, Sargodon tomicus et Gyrolepis tenuistriatus.
Si donc, poursuit M. Stur, on rapproche ces faits de ceux
constatés par M. Gümbel dans les dépôts à impressions vé-
gétales de la Franconie, on voit que rien ne s’oppose à ce
que l’on considère comme liasique la couche à ossements
qu'il signale au-dessus de cet horizon, puisqu'il a trouvé
dans le Bone-bed de Strullendorf la Cardinia acuminata que
M. Martin a décrite comme provenant des couches à Am.
planorbis et angulatus de la Bourgogne.
D'ailleurs, dans ce mémoire de M. Gümbel que nous
venons de citer, on voit que la partie supérieure de ces
couches liaso-keupériennes présente dans sa pétrographie
des rapports avec ces deux horizons, tandis que la partie
inférieure, qui mesure de 20 à 45 pieds de puissance, est
(1) Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de
Dijon, t. XI, 1864,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 161
plus homogène et ordinairement composée de grès blanc
ou jaunâtre.
_ Cescouchesinférieures sont caractérisées par l’Anodonta
protera, puis au-dessus viennent les couches à Palissia,
_ formées de grès rognoneux ou d'assises lenticulaires à
. la partie inférieure desquelles M. le professeur Braun a re-
. cueilli la flore qu'il a fait connaitre.
En lisant avec attention et en détail les citations de
M. Gümbel, on ne comprend pas comment il a pu limiter
. sa formation Rhætique du côté du Lias, dans un pays où il
est souvent impossible de trouver les différents termes de
cette série.
M. Stur, après avoir parlé ensuite des études de M. le
_ professeur Schenk de Würzbourg sur la flore du Keuper et
_ du Bone-bed, et du mémoire de M. de Dittmar que nous
connaissons déjà, termine sa communication par la lecture
d'une lettre qu’il vient de recevoir de son ami M. le D’ Sto-
liczka, actuellement à Caleuta.
M. Stoliczka lui écrit qu’il a heureusement terminé ses
excursions dans la vallée du Spiti, où il a opéré des recher-
ches géologiques en compagnie de M. Mallet.
Ces messieurs ont reconnu neuf formations géologiques
…_ bien distinctes à partir de l'étage Silurien sur lequel repose
… le calcaire carbonifère avec les fossiles les plus caractéris-
_ tiques. Puis viennent les dépôts du Trias admirablement
développés avec Halobia Lommeli, des Ammonites globu-
leuses, des Orthocères, des Cératites et beaucoup de bra-
chiopodes.
A la partie supérieure de ce Trias, dans des calcaires bi-
tumineux remplis de bivalves à coquilles épaisses, M. Sto-
liezka a rencontré, dit-il, quelque chose de semblable au
4 Megalodon triqueter ; il en a notamment recueilli un exem-
4 plaire de près de un pied de diamètre.
3 A ces calcaires à grosses bivalves succèdent d’autres cal-
caires à Ammonites et à Bélemnites dans lesquels les bra-
1
162 ZONE A AVICULA CONTORTA
chiopodes sont également très abondants. L'auteur les con-
sidère comme dépendant du Lias, et trouve même que la
pétrographie de ces assises a les plus grands rapports avec
celle des couches d’Hierlatz, des Alpes.
Au simple aperçu de cette constitution géologique, il est,
on le voit, infiniment probable que la zone à Avicula con-
torta existe aussi dans l'Inde, et que des recherches plus
approfondies viendront nous en révéler la présence dans
ces contrées lointaines.
C’est là le motif qui nous a fait insister sur cette partie
de la communication de M. Stur.
v a
OU ÉTAGE RHÆTIEN. : 163
DEUXIÈME PARTIE
| EXAMEN CRITIQUE
AU TRIPLE POINT DE VUE
Caractères pétrographiques de la zone
à Avicula contorta.
les caractères pétrographiques de la zone, indépendamment
de ses relations stratigraphiques, nous la trouvons partout,
en Europe, constituée par des assises gréseuses ou marno-
calcaires, plus rarement dolomitiques, suivant qu’elle repose
_ sur des roches cristallines, arénacées ou calcaro-mar-
| neuses.
La subordination de ce caractère à la nature des dépôts
Sous-jacents, est ce qui ressort de plus clair et de plus évi-
_ dent de la revue historique à laquelle nous venons de nous
_ livrer.
En Angleterre où le Keuper est généralement très déve-
164 ZONE A AVICULA CONTORTA
loppé, les dépôts argileux et versicolores du Red Mar! sont
le plus souvent surmontés de marnes schisteuses de cou-
leur foncée, alternant avec des calcaires compactes ou ter-
reux, en lits minces, d’un blanc-jaunâtre ou gris-clair, tout
à fait semblables à ceux des strates supérieures du Lias
blanc et de la zone à Am. planorbis. Quelques feuillets gré-
seux, toujours très minces, se trouvent, çà et là, noyés dans
la masse et témoignent du voisinage des grès du Keuper
au détriment desquels ils se sont sans doute formés.
Du reste, Bone-bed et Infra-Lias sont pétrographique-
ment si voisins l’un de l’autre dans cette région, que l'on
n’est pas encore d’accord sur le point où il convient d’en
fixer la limite.
Dans le Hanôvre, au contraire, cette même zone à Avi-
cula contorta est généralement gréseuse, quoique succé-
dant au Keuper; mais aussi ce caractère minéralogique
persiste jusqu’au calcaire à Gryphées et se retrouve infé-
rieurement dans le Trias, dont les dépôts sont arénacés et
très puissants. Nous y avons vu, avec M. de Strombeck,
les grès de la zone à Am. angulatus, alternativement gris-
blanc ou jaune-brun, associés à des calcaires argilo-sa-
bleux, à des argiles gris-bleu et à des sables jaunes, succé-
der à des argiles sableuses de même couleur, caractérisées
par l’Asteria lombricalis et le Calamites arenaceus, puis ces
dernières assises reposer sur des grès quartzeux d’un blanc-
jaunâtre, solide ou friable, passant aux marnes irisées.
Dans le duché de Brunswick et du côté de Gotha et d’Eis-
nach, M. Credner constate également au-dessus du niveau
à Am. psilonotus, des grès à peu près semblables à ceux du
dessous et y trouve le Cardium Philippianum qui, s’il faut
l'en croire, abonde dans la zone à Avicula contorta.
En Autriche, les caractères minéralogiques paraissent
peu tranchés, car M. de Hauer, étudiant en 1854 les cou-
ches de Koessen dont il donne la faune, cite sans distinc-
tion, comme provenant de ce gisement, des Bélemnites,
ET OT
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 165
des Nautiles, des Ammonites, et, entre autres, les Am.
bisulcatus, Kridion, Moreanus, etc., associées aux espèces
les plus caractéristiques de la zone à Avicula contorta.
IL en est encore de même dans la notice de M. Kuder-
natsch, sur le Hochgebirge, bien que l'auteur paraisse dis-
posé à classer dans le Trias le Dachsteinkalk.
Ce calcaire de Dachstein, dont les assises supérieures
contiennent tous les fossiles du Lias, est, d’ailleurs, minéra-
logiquement si peu distinct du Plattenkalk, rangé par la
plupart des auteurs dans le Trias, que M. Ed. Suess les
réunit dans un seul groupe, considérant les couches de
Koessen comme un facies marneux du même dépôt.
Dans le Wurtemberg, aux environs de Tübingen, les
grès de la zone à Avicula contorta reposent également sur
les marnes irisées et sont recouverts de plusieurs assises
d’un grès jaune, avec lits de calcaires subordonnés, dans
lesquels abondent les Cardinies et autres fossiles de l’Infra-
Lias. Ces assises gréseuses alternent avec les calcaires jus-
qu’au Lias moyen, et sont minéralogiquement semblables
aux strates supérieures du Keuper. M. Quenstedt qui les
a étudiées avec soin, n’y voit d’autres différences que d’être
toujours plus tendres et plus calcarifères.
La même transition pétrographique parait exister aussi
dans le duché de Cobourg et au nord de la Bavière, où
M. Schauroth nous cite l’Am. raricostatus, 'Ostrea irrequ-
laris et diverses Cardinies, comme provenant des couches
gréseuses qui surmontent les marnes irisées.
Dans la Souabe, d’après M. Rolle, la zone à Avicula con-
torta est ordinairement formée de deux assises, dont l’in-
férieure est gréseuse comme le Keuper, et la supérieure
calcaire et marneuse comme le Lias. Cette pétrographie
particulière constitue ce que MM. Deffner et Fraas ont
appelé le Bone-bed-Sandstein et le Bone-bed-thone.
Dans les Alpes bavaroises, au contraire, la zone généra-
lement constituée par des strates argilo-calcaires de la base
166 ZONE A AVICULA CONTORTA
au sommet, se détache des dolomies du Keuper pour pas-
ser aux calcaires de Dachstein, roches sombres, souvent
oolithiques, dont les bancs supérieurs contiennent les fos-
siles les plus caractéristiques du Lias.
Ily à cependant une exception à citer: c’est dans les lo-
calités où les couches marneuses de Koessen ayant disparu,
les calcaires de Dachstein reposent directement sur le Plat-
tenkalk. Là les caractères minéralogiques sont peu dis-
tincts, et les auteurs ne paraissent pas d'accord sur le point
où il convient de placer la limite.
Dans le Vorarlberg, les mêmes dolomies du Keuper ser-
vent encore de base à notre zone qui est ordinairement cal-
caire comme le Lias, tandis que les dolomies alternent à la
partie inférieure avec des gypses, des schistes noirs et des
marnes irisées.
Dans la Haute-Franconie les strates du Bone-bed sont
gréseuses et succèdent.régulièrement aux marnes irisées
ou aux grès du Keuper. Elles se terminent par une série
de schistes argileux, à la partie supérieure desquels se ren-
contrent les Am. planorbis et angulatus.
En Lombardie, entre Menaggio et Bene, la coupe de
M. Escher que nous avons rapportée plus haut, nous mon-
tre cette même zone reposant sur l’'Hauptdolomite et com-
posée d’assises de couleur sombre, alternativement schis-
teuses, calcaires et marneuses, passant par nuances insen-
sibles aux calcaires gris fumeux du Lias.
Plus au sud, près du golfe de la Spezzia, M. Capellini
qui nous à fait connaître la stratigraphie de ces mêmes dé-
pôts, nous les présente sous la forme de schistes, de cal-
caires noirs ou de dolomies, dont les parties supérieures
(marbre de Portoro) contiennent les fossiles du Lias.
En Savoie, sur les bords du lac de Genève, la pétrogra-
phie de cet horizon géognostique, constituée aussi par des
couches marno-calcaires de couleur sombre, contraste avec
les nuances plus vives (rougeâtres ou verdâtres) des mar-
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 167
nes du Keuper. Ces dépôts s’harmonisent au contraire très
bien avec les marnes et calcaires bleu foncé du Lias. Nous
ajouterons que dans le Keuper les bancs solides sont géné-
ralement magnésiens, tandis qu’ils sont calcaires aussi bien
dans la zone à Avicula contorta que dans les strates liasi-
ques.
Il en est de même encore dans la coupe de Matringe, re-
produite par M. Vallet, d’après M. Favre.
Dans les Alpes vaudoises, par contre, vallée de la Ti-
nière, la transition minéralogique paraît admirablement
ménagée avec le Keuper. Nous y avons vu la cargneule de-
venir de moins en moins celluleuse et passer à un calcaire
compacte, gris clair, en bancs peu épais, alternant avec des
couches de marnes schisteuses grises ou vertes et plus fon-
cées au sommet, où se trouvent l’Avicula contorta et autres
fossiles caractéristiques de la zone. Malheureusement le
point de jonction avec le Lias nous est inconnu.
Jusque-là donc, rien de bien tranché entre la pétrogra-
phie de ces assises et celle des étages voisins, si ce n’est
quelquefois du côté du Keuper ; mais cela change au pour-
tour du plateau central de la France, dont nous allons main-
tenant nous occuper.
Ce massif cristallin, depuis longtemps émergé, formait
alors une île au pourtour de laquelle l’action prolongée des
flots amoncela la ceinture de dépôts arénacés qui servent
aujourd’hui de socle à la formation liasique.
Dans le Rhône et l'Ardèche, ces dépôts à l’état de grès
quartzeux, jaunâtre, ressemblent beaucoup aux grès du
Trias, auxquels ils passent insensiblement. [ls contrastent
au contraire d’une manière assez frappante avec le choin
bâtard, dont ils suivent cependant toutes les allures,
tandis qu’ils sont en stratification transgressive avec le
Keuper.
* Dans la Lozère et le Gard il en est encore de même ; seu-
168 ZONE A AVICULA CONTORTA
lement les grès sont suivis de calcaires magnésiens aréni-
fères ou de dolomies grésiques qui paraissent constituer le
Lias inférieur dans tout le midi de la France. A Aujac,
pourtant, les grès alternent avec les dolomies et sont recou-
verts par des calcaires et des marnes à Cardinies.
Du reste, dès qu’on s'éloigne un peu du contact des ro-
ches cristallines, la constitution pétrographique change.
Ainsi, aux environs de Digne (Basses-Alpes), l'aspect de la
zone est tout à fait différent. La série de schistes et de cal-
caires dépendant de cet horizon a les plus grands rapports
avec les assises du Lias qui viennent au-dessus, tandis
qu’elle tranche très visiblement avec les gypses et les dolo-
mies vacuolaires du Keuper.
Si nous revenons maintenant au plateau central, au point
où nous l’avons quitté, nous retrouvons les dépôts de notre
zone à l’état arénacé comme le Keuper, dans l'Hérault,
l'Aveyron, le Lot, la Corrèze e1 la Dordogne, où ils sont
généralement recouverts par des calcaires magnésiens com-
pactes, et des dolomies celluleuses.
Dans la Charente, d’après M. Coquand, la formation lia-
sique débute aux environs de Cherves, de Genouillac, d’É-
pénède, etc., par des masses puissantes de grès feldspathi-
ques, avec bancs subordonnés de jaspes jaunes et bruns,
contenant plusieurs fossiles du grès d’Hettange. Est-ce à
dire cependant que la zone à Avicula contorta y soit repré-
sentée ? Nous ne saurions l’affirmer. Dans tous les cas, si
ces grès sont seulement les équivalents de ceux d'Hettange,
leur structure pétrographique paraît bien semblable aux
grès du Bone-bed.
Mais en suivant cet horizon géognostique dans les dépar-
tements de la Vienne, de l'Indre et du Cher, où les marnes
du Trias débordent presque partout au contact des terrains
cristallisés, on voit le facies gréseux disparaitre le plus sou-
vent et faire place à des alternances marno-calcaires ayant
la plus grande analogie avec les assises liasiques qui vien-
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 169
nent par-dessus (1). Il est vrai que ces dépôts ne diffèrent
pas sensiblement non plus des strates inférieures du Keu-
per, si ce n’est par les couleurs qui, dans ces dernières,
sont beaucoup plus vives et heurtées.
Aux environs de Moulins, Allier, où le granite pointe à
peu de distance, les dépôts de la zone à Avicula contorta
redeviennent arénacés comme les grès du Trias auxquels
ils succèdent. Ils sont, en outre, recouverts d’un calcaire
magnésien, grossièrement schisteux qui, pour M. Dufre-
noy, est l'équivalent du Lias blanc anglais.
Ces calcaires dolomitiques qui, dans tout le midi, ont une
prédominance si marquée, n’ont plus ici qu’une faible épais-
seur et semblent être à ce niveau les derniers représentants
de ce système de couches si communes dans le Trias du
nord-est de la France et des régions alpines.
M. Dufrenoy en signale cependant encore quelques ves-
tiges, sous formes de lentilles, associés à du minerai de
fer, dans les bancs infra-liasiques du département de Saône-
- et-Loire.
Dans cette contrée, de même que dans la Nièvre et la
Côte-d'Or, les dépôts de la zone litigieuse sont aussi con-
stamment gréseux au contact des strates arénacées du Keu-
per ou des roches de cristallisation, et très distincts, par
conséquent, des calcaires lumachelles de la zone à Am. pla-
norbis.
Nous avons cité cependant dans la Côte-d'Or plusieurs
exemples prouvant qu’il n’en est pas ainsi lorsque le dépôt
s’est opéré sur les marnes irisées loin des roches cristal-
lines et à l’abri des courants qui en apportaient les débris.
Dans ce cas alors les sédiments sont calcaro-marneux et
forment une transition aussi complète que possible entre
(4) Voir notamment la série d’assises reucontrée dans le forage du
puits de Sancoins, sur les bords du canal du Berry.
170 ZONE A AVICULA CONTORTA
les marnes du Keuper et les calcaires argileux du Lias,
comme nous l’avons vu aux environs de Pouilly, Pouille-
nay, Blaisy, etc.
Les grès dominent également dans la constitution de ces
assises inférieures dans les départements du Jura, du
Doubs et de la Haute-Saône, et il en est de même, sans dis-
continuité, depuis la Haute-Marne jusqu’au duché de Lu-
xembourg, en suivant cet horizon à travers les Vosges, le
Haut et le Bas-Rhin, la Meurthe et les Ardennes. Mais dans
toute cette partie nord-est de la France, à partir des Vos-
ges, le gisement des grès n’est pas limité seulement à cette
zone inférieure ; on les voit constituer aussi à peu près
exclusivement les assises à Am. planorbis et angulatus, et
quelquefois même le calcaire à Gryphées. « Il paraît y avoir,
« disent MM. Terquem et Pictte (4), une certaine relation
« entre la composition de la première couche du Lias et
« celle des terrains qui ont servi de rivage à la mer liasi-
« que, dans les Ardennes, la Belgique, le grand-duché de
« Luxembourg, la Moselle et la Meurthe. Ainsi, à Aigle-
« mont, point le plus rapproché des roches granitiques du
« plateau, le premier banc liasique est un grès renfermant
« des cristaux de feldspath. Entre Mézières et Jamoigne,
« où les falaises de la mer étaient formées par les schistes
« et les quartzites paléozoïques, c’est un poudingue consti-
« tué par des cailloux roulés, arrachés à ces falaises, qui
«_ est le premier banc du Lias. Entre Jamoigne et Attert,
« où la côte se composait des couches sableuses du Bone-
« bed, d’un épais amas de galets triasiques, etc., la pre-
« mière assise formée dans les eaux est un grès marneux
« et micacé. Enfin, dans le grand-duché, la Moselle et la
« Meurthe, où les marnes irisées avec leur immense déve-
(1) Le Lias de la Meurthe, de la Moselle, etc. ( Bull. soc. géol. de
France, 2e série, t. XIX, p. 351).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 171
Lu de notre zone, abstraction faite, bien entendu, des
apports vaseux ou sableux des fleuves et des courants
ÿ _ 548 est partout subordonnée à la nature des dé-
ñ pôts sous-jacents, ou des rives que baignaient les mers de
_ cette époque reculée.
| Grossièrement arénacée au contact immédiat des roches
_ cristallines, elle devient sableuse lorsqu'elle succède aux
| grès du Keuper et marno-calcaire quand les marnes irisées
ou autres assises d'origine vaseuse lui servent d’appui.
_ Rien conséquemment de plus ordinaire que de voir les pre-
miers sédiments de ce groupe se mêler à ceux du Keuper
et alterner même avec eux pendant un certain temps, puis
passer par la même transition, à la partie supérieure, en
atteignant le Lias.
; Et que l’on ne dise pas que ces rapports sont plus inti-
F mes avec l'étage qui précède qu'avec celui qui suit; parce
. que si cela est vrai pour certaines parties de la France et
de l'Allemagne, cela ne l’est plus pour l’Angleterre, la Pro-
_vence, l'Italie et la plus grande partie des régions alpines.
_ Nous ne croyons donc pas que l'on puisse raisonnable-
_ ment rien conclure du caractère minéralogique de cette zone
. pour la rapprocher soit du Lias, soit du Keuper, car ce qui
_ serait admissible pour une région, ne le serait plus pour une
autre.
172 ZONE À AVICULA CONTORTA
LT
Relations géologiques et stratigraphiques.
Dans la question qui nous occupe, on pouvait espérer que
le soulèvement du Thuringerwald viendrait nous faciliter
la solution du problème, en nous présentant des relève-
ments de couches soit de l’un, soit de l’autre côté de la zone
litigieuse. Cependant il n’en est rien, et sauf accidents
locaux, toujours très étroitement circonscrits, on voit con-
stamment ce groupe se maintenir en concordance de stra-
tification et avec le Keuper et avec le Lias.
En Angleterre nous ne trouvons même, dans les auteurs,
aucune trace d'accidents de ce genre.
Dans le Hanôvre, MM. de Strombeck et Schloenbach
ont également observé une concordance complète entre les
deux étages, sauf à la mine de Goldsaksglück, où la zone à
Avicula contorta se trouve, à sa partie supérieure, en con-
tact immédiat avec le Jura brun.
Même liaison intime entre le Lias et le Keuper, dans le
duché de Brunswick et autour de Gotha et d’Eisnach, étu-
diés par M. Credner.
De Salzgitter à Hildesheim, nous dit M. de Dittmar, il y
a de grandes masses de Bone-bed qui sont partout en con-
cordance avec le Keuper, et de ce point jusqu’à Cobourg,
où le même parallélisme existe, ces dépôts sont recouverts
par le Lias qui en observe également tous les contours.
Mais, dans le Wurtemberg, deux discordances par isole-
ment ont été signalées : l’une à Weinstaige, et l’autre dans
la vallée du Neckar, près de Neckarthailfingen. Sur ce point,
à ce qu’il parait, les grès de la zone à Avicula contorta
manquent et le calcaire à Gryphées repose directement sur -
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 173
> Jés marnes irisées ; conséquemment Infra-Lias proprement
- dit et zone inférieure ne se seraient pas déposés ou auraient
=. disparu de ce côté. Ce sont d’ailleurs les seules lacunes ou
_ accidents de ce genre que l'on connaisse dans le pays.
à Dans la Franconie, d’après M. le professeur Pfaff, les dé-
… pôts du Bone-bed sont intimement liés à l’Infra-Lias dont ils
—…._ suivent invariablement les allures, apparaissant ou dispa-
- raissant toujours avec lui. La même régularité stratigra-
phique s’observe aussi dans la Souabe entre les dépôts keu-
. périens et liasiques, et dans toute la chaine des Alpes ba-
varoises, sauf peut-être de Kammerkahr à Waiding, où les
» couches de Koessen vont en s’amincissant progressivement
jusqu'à disparaître entre le calcaire de Dachstein et le Plat-
_ tenkalk. .
Toutefois, s’il y a là discordance réelle, elle ne peut s’ex-
_ pliquer qu’en faveur du Lias, puisque le Dachsteinkalk avec
Avicula contorta et autres fossiles caractéristiques de la
… zone, ne cesse d’affleurer au-dessous de cet étage.
… Dansle Vorarlberg, la série complète se continue saus
trouble ni interruption, depuis le Keuper le plus inférieur,
… jusques et y compris le Lias, et il en est de même dans toute
- la chaine des Alpes principales, qui, selon M. de Dittmar,
—. … ne semblent pas avoir subi la poussée du Thuringerwald.
L’Autriche est pareillement sans discordances connues à
- ce niveau; mais M. Stur nous en signale une d’une certaine
À importance en Hongrie, dans les Karpathes, où les couches
. de Koessen les plus inférieures reposent sur le Rothlie-
genden. ;
Dans la Lombardie et la Sardaigne, jusqu’à la Spezzia,
la régularité de la stratification ne parait avoir été nulle
part interrompue, et aucun trouble n’est indiqué non plus
hi à la base, ni au sommet de la zone, en Suisse et en Sa-
voie, dans le massif des Alpes occidentales.
En France, nous retrouvons encore la même constance
et la même intimité dans les relations stratigraphiques,
174 ZONE A AVICULA CONTORTA
Seulement, au pourtour du plateau central, les grès de la
zone reposent très fréquemment en stratification transgres-
sive sur les roches anciennes, circonstance qui prouve bien
positivement un affaissement de ce plateau entre le dépôt
du Trias et celui du Bone-bed.
Ainsi dans le Rhône, les assises de ce dernier terrain
reposent tantôt sur les schistes verts satinés comme à
Chessy, tantôt sur le granite comme au Mont d'Or, tantôt
sur les gneiss comme à la montagne de la Longe, etc.
Dans l’Ardèche plusieurs exemples de ces dépôts en
assises transgressives ont également été signalés, et de
même dans la Lozère, aux environs de Villefort.
Dans le département du Gard, valiée de la Balmelle, ces
mêmes grès passant au poudingue, s’appuient sur les mica-
schistes et servent de base à un calcaire compacte à grains
de quartz, riche en fossiles de l’Infra-Lias. A Aujac ils
alternent avec des calcaires magnésiens auxquels succèdent
des calcaires et marnes à Cardinies et se trouvent pareille-
ment adossés à la montagne schisteuse de la Tune, dans le
ravin du Chaylard.
M. Hébert, auquel nous devons ces détails, ajoute que la
liaison entre ces divers dépôts est d’une intimité telle que
lès grès dessinent parfaitement la forme de l’ancien rivage
jurassique, tandis qu'ils s’isolent du Trias par des allures
toutes différentes.
Aux environs de Lodève, même débordement de la zone
sur les roches anciennes, et aussi près de Figeac et de Com-
becave, dans le département du Lot.
Dans la Corrèze, non loin de Brives, les arkoses et les
grès dépendant de cet horizon se soudent au granite, et à
Montron, dans la Dordogne, ils offrent aussi avec le Trias
des exemples de superposition transgressive qui accusent
nécessairement un mouvement géologique entre les deux
formations.
Au nord du plateau central, le même phénomène se re-
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 475
produit dans les départements de la Nièvre, de la Côte-d’Or
et de Saône-et-Loire.
; Du reste, ce n’est pas seulement par le bas que ce
; groupe présente des exemples d'isolement, on en a signalé
aussi à la partie supérieure ; mais ils sont moins nombreux
_ et encore plus étroitement circonscrits.
_ Ainsi, dans le Gard, entre Mas-Dieu et Portes, aux en-
x virons d’Alais, les calcaires inférieurs du Lias s'appuient
ÿ en stratification un peu transgressive sur les grès de cet
… Dans la Lozère, aux environs de Saint-Hippolyte-le-Fort,
et plus à l’est, vers le Cayla, les marnes supra-liasiques vont
: butter directement contre ces mêmes dépôts soulevés et
: disloqués. |
_ A Pierre-Morte, près Saint-Ambroix, ils sont directe-
ment recouverts par les marnes oxfordiennes, ce qui n’em-
. pêche pas que dans toutes les autres parties des Cévennes
- où existent ces grès inférieurs, ils sont suivis des strates
de l'Infra-Lias avec lesquelles ils sont en parfaite concor-
_ dance.
Enfin, dans la Côte-d'Or, à Toutry et à Montlay, il y a
Superposition immédiate de la lumachelle au granite, et,
_ sur quelques points intermédiaires, atrophie des grès du
Bone-bed, dont le dépôt semble venir mourir en biseau, sous
forme de lentille très aplatie, non loin des rives de la val-
_ lée du Serain. Car c’est encore un des résultats de l’insta-
… bilité des niveaux et de la fréquence des oscillations du so]
176 ZONE A AVICULA CONTORTA
à cêtte époque de la terre, d’avoir atrophié et même fait
disparaître des zones paléontologiques entières.
C'est ainsi qu’à la montée de Menétoy, près de Semur,
les dépôts à Avicula contorta se trouvent réduits à un sim-
ple feuillet de grès grossier, intercalé entre les marnes du
Keuper et les lumachelles à Am. planorbis.
C’est à la même cause également qu’il faut attribuer la
disparition du Bone-bed dans quelques parties du Cher,
comme dans la vallée de la Marmande et celle de l’Infra-
Lias tout entier à Arnon et aux environs de Saint-Amand,
où le calcaire à Gryphées repose directement sur les argiles
charbonneuses des marnes irisées.
Nous pourrions d’ailleurs citer dans la Côte-d'Or aussi
des exemples de ces disparitions accidentelles à Mémont,
Savigny, Mâlain, Blaisy, ete., et montrer que de ce côté,
les calcaires de la zone à Am. angulatus s'appuient sur les
grès à Avicula contorta auxquels ils sont aussi intimement
liés que si l'absence des lumachelles à Am. planorbis n’équi-
valait pas sur ces points à une sorte de discordance.
Mais nous n’insisterons pas sur ces faits parce qu’ils sont
loin d’être suffisants, à notre sens, pour isoler la zone liti-
gieuse des dépôts qui lui succèdent.
Voyons maintenant si les accidents de même nature cités
dans le nord-est de la France, ont plus de valeur sous ce
rapport.
Dans le Jura le dépôt des grès du Bone-bed sur le gra-
nite, dans le massif de la Serre, semblerait témoigner en
faveur de l’association de ce groupe au Lias, s’il fallait voir
dans le fait de cette superposition transgressive, une preuve
de discordance avec le Keuper. Mais dans la Meurthe, la
Moselle, les Ardennes et le duché de Luxembourg, des phé-
nomènes d’un ordre inverse ont été fréquemment constatés,
bien qu’on ne doive les considérer eux-mêmes que comme
des exceptions.
« Dans les vallées de la Meurthe et de la Moselle, disent
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 477
€ « forme constamment marneuse. On y distingue deux divi-
_« sions principales : les marnes rouges et le calcaire pro-
=. « pre à la fabrication de la chaux hydraulique. Les marnes
. « rouges recouvrent le Bone-bed; elles ont en moyenne
2 « 3 mètres d'épaisseur, et ne contiennent aucun fossile.
Al « Les calcaires à chaux hydraulique... appartiennent à
€ quatre horizons paléontologiques distincts : la zone à Am.
. « planorbis, celle à Am. angulatus, celle à Am. bisulcatus
« et celle à Belemnites brevis. Les couches à Am. planorbis
. « n’affleurent qu’en très peu d’endroits; elles sont extrê-
_ « mement minces, et les calcaires à Am. angulatus eux-
._« mêmes n’ont guère plus d’un mètre d’épaisseur.
« L’atrophie de ces derniers calcaires et l'absence pres-
… «que totale des marnes à Am. planorbis ne peuvent s’ex-
. « pliquer que de deux manières : ou à l’époque de ces cé-
€ phalopodes les courants entrainaient vers la pleine mer
… « presque tous les sédiments que laissaient les flots dans
. « ces parages ; ou il y eut alors, sur les plages de la Mo-
… « selle et de la Meurthe, un soulèvement lent et continu
… «qui les mit à sec après le dépôt des marnes rouges, de
« sorte que les sédiments à Am. planorbis s'y amassèrent
« seulement dans les rares endroits qui continuèrent à être
À « baignés par les eaux, et que les couches à Am. angu-
… « latus ne s’y formèrent que lorsqu'un affaissement eut re-
. « placé la mer dans ses anciennes limites. »
. Dans le bassin de la Sarre, entre Habay, Sierck et Ech-
… ternach, les argiles rouges, « moins puissantes que celles de
- « la Meurthe et de la Moselle, mais du reste entièrement
… « semblables, affleurent également sur le Bone-bed. Elles
(1) Le Lias inférieur de la Meurthe, de la Moselle, etc, (Bull. soc.
À géol., 2e série, t. XIX, p, 331 et suiv.).
J 12
178 ZONE A AVICULA CONTORTA
« sont recouvertes par des marnes noirâtres, bitumineuses
« Ou graphiteuses, tantôt plastiques, tantôt feuilletées, qui
. Qalternent avec des bancs de calcaire aux teintes enfu-
« mées dont les blocs dégagent, sous le choc du marteau,
« une odeur nauséabonde: c’est l'horizon des Ammonites
« planorbis (4). »
Entre Habay et Les Bulles, le Lias repose encore sur les
sables du Bone-bed; mais à l’ouest il recouvre le terrain
ardoisier dont les roches quartzeuses et schisteuses consti-
tuaient de ce côté les falaises de la mer liasique. Dans ces
parages le premier dépôt du Lias est un grès qui « se soude
« intimement aux sables du Bone-bed dans tous les pays où
«_ il repose sur eux (2). » D’Aiglemont aux Bulles, au con-
traire, « sur une longueur de 54 kilomètres, ce dépôt est
« représenté par un conglomérat coquillier qui a rarement
« 1 mètre d'épaisseur. A Saint-Menge, ce conglomérat n’a
« pas plus de 0" 30 cent., et déjà dans la partie supérieure
« gisent des Am. angulatus. De nombreux cailloux roulés
« arrachés aux roches quartzeuses de l’Ardenne, forment
« avec les coquilles et quelques polypiers les éléments de
« ce banc remarquable. Le ciment qui les unit est tantôt
« Siliceux, tantôt ealcareux ; il devient feldspathique en un
point du territoire d’Aiglemont, et la roche est alors une
arkose véritable. »
De Charleville aux confins des Ardennes et de l'Aisne,
les accidents stratigraphiques sont encore plus marqués et
la pétrographie du Lias plus changeante et plus variable.
« Lorsqu'on va de Charleville à Signy-le-Petit, en sui-
« vant la limite méridionale du terrain ardoisier, on voit
« toutes les zones du Lias inférieur venir tour à tour repo-
« ser sur ce terrain, franchissant les limites dans lesquel-
2
À
A
(1) Loc. cit., p. 333.
(2) Terquem et Piette, Loc. cit., p. 350 et 351.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 179
« les les sédiments antérieurs avaient été formés, et en-
« fouissant ces dépôts sous leurs assises. La zone des Am.
« angulatus, celle des Am. bisulcatus, celle des Belemnites
« brevis, disparaissent ainsi les unes sous les autres. Quant
« à la zone à Am. planorbis, elle n’affleure pas dans cette
« région (1). »
Ici donc encore, comme au pourtour du plateau central,
il y à eu un affaissement lent et continu, compliqué d’oscil-
lations locales dont les effets n’ont cessé de se produire jus-
qu’à la fin de la période liasique (2). Mais rien dans ces
- accidents, dans ces superpositions transgressives, ne prouve
plutôt l'isolement stratigraphique du Bone-bed avec la zone
à Ammonites planorbis, que de celle-ci avec les suivantes,
puisque toutes enjambent pete les unes par dessus
PENSE ren
En définitive, pas plus dans cette région que dans les
autres parties de la France, et pas plus que dans les diver-
ses contrées de l’Europe où ce groupe a été étudié, on ne
cite de ces redressements de couches accentués et suivis,
annonçant qu'une commotion cataclystique ait violemment
les autres. -
On a cité, il est vrai, une discordance réelle entre le Bone-
bed et le Lias à Lœvelange ; mais elle a en quelque sorte sa
contre-partie dans les Ardennes, à Florenville et aux envi-
rons de Sédan, où les schistes ardoisiers sont recouverts
. par les grès de la zone à Avicula contorta associés à l’Infra.
__ Lias proprement dit.
“à D'ailleurs, ces accidents sont l’un et l’autre isolés et très
k _ circonscrits.
{1} Terquem et Piette, loc. cit., p. 371.
(2) M. Ed. Hébert a prouvé que cet affaissement a pris naissance au
commencement de l’époque triasique et persisté pendant le dépôt
des terrains jurassiques inférieurs, jusques et y compris la Grande
Oolithe. Voir Les Mers anciennes et leurs rivages dans le bassin de Paris,
in-80, 1857.
180 ZONE A AVICULA CONTORTA
jeté les mers hors de leur lit, soit au commencement, soit à
la fin du dépôt des couches à Avicula contorta.
Le seul mouvement géologique de quelque importance
qui ait affecté cette période, est celui auquel est dû l’affais-
sement du plateau central de la France qui s’est produit
après le dépôt des marnes irisées du Keuper ; mouvement
peu violent d’ailleurs, puisqu'il ne semble avoir troublé
nulle part le parallélisme qui existe entre les assises des
deux périodes, sur tous les points où elles se trouvent en
contact.
Cependant, c’est de tous les accidents stratigraphiques
qui ressortent de l’étude à laquelle nous venons de nous
livrer, le plus important et par son étendue et par les rap-
ports qu’il semble avoir avec l’affaissement correspondant
du plateau paléozbique des Ardennes, de la chaîne des Vos-
ges et surtout avec celui des Karpathes, en Hongrie. En
sorte que s’il fallait attribuer à l’une quelconque des oscil-
lations signalées à cette époque, la valeur d’une discor-
dance réelle, ce serait certainement à ce niveau inférieur
qu’il faudrait la placer.
Mais il n’y a là, il faut l’avouer, rien de décisif, et nous
devons confesser que la stratigraphie, comme la pétrogra-
phie, est impuissante à résoudre la question.
Il nous reste maintenant à examiner si la paléontologie
ne nous fournira pas les moyens de trancher la difficulté.
ve
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 181
III
Paléontologie.
Nous voici arrivé à la partie la plus vivement controver-
sée de la question. Y a-t-il ou n’y a-t-il pas dans la zone à
Avicula contorta, des espèces communes au Keuper et d’au-
. tres au Lias ?
Quoi qu’en aient pu dire nos honorables contradicteurs,
cela ne nous parait plus contestable.
Cette parenté, d’ailleurs, est généralement admise au-
jourd'hui, et avec le Lias par les partisans les plus déclarés
de l’association du groupe au Keuper, et avec le Trias par
les géologues qui le rattachent à la formation liasique.
Aussi le litige ne porte-t-il plus désormais sur ce point,
mais bien sur celui de savoir si cet horizon géognostique
ne constituerait pas une période distincte à la fois de l’un
et de l’autre des terrains qui s’en sont disputé jusqu'ici
l'annexion.
C’est ce que nous nous proposons d'examiner ci-après.
Toutefois, avant d'aborder le débat à ce point de vue, il
nous semble qu’il y a une question préjudicielle à résoudre.
En effet, si spéciale que puisse être cette faune, elle a né-
cessairement des affinités, et avec celles qui la précèdent et
avec celles qui la suivent. Il s’agit donc tout d’abord de dé-
terminer de quel côté est la prédominance de ces affinités.
On a dit souvent que l’aspect général de cet ensemble
organique était keupérien. MM. Oppel, Terquem, Piette,
Levallois, etc., l’ont proclamé tour à tour, mais sans en
faire la justification.
MM. Winkler, Gümbel et dé Dittmar sont du même avis
et ont cru l’établir par les listes plus ou moins complètes
182 ZONE A AVICULA CONTORTA
qu’ils ont données des espèces recueillies à ce niveau strati-
graphique ; mais ên négligeant, comme ils l'ont fait, les
enseignements fournis par les caractères génériques, ces
auteurs ont complétement faussé, à notre avis, le sens des
conclusions qu’il y avait à en tirer.
Quiconque s’est occupé de paléontologie sait ce qu'il faut
de soins et de données précises pour arriver à des détermi-
nations spécifiques exactes et à l'abri de toute contesta-
tion. Mais, dans le cas particulier surtout, la difficulté est
extrême, à raison de l’état de conservation des fossiles, le
plus souvent incomplets, et sans traces des caractères orga-
niques les plus essentiels. Il en résulte nécessairement,
quelques précautions que l’on prenne, des assimilations fau-
tives ou douteuses, et conséquemment des chances d’erreur
chaque fois que l’on base exclusivement des conclusions
sur des données aussi peu certaines.
On nous a fait à nous-même cette objection et nous la
comprenons ; aussi, pour la prévenir, nous appuierons cette
fois d’un autre ordre de considérations les notions spécifi-
ques que l’on possède aujourd’hui sur la question.
Un des plus sûrs moyens d’arriver à la vérité, c’est de
combiner l'élément générique aux données spécifiques, et
de rechercher quelle est l'extension géologique aujourd’hui
connue des genres cités dans les dépôts à Avicula contorta.
M. Renevier, dans le mémoire que nous avons précédem-
ment analysé, a tiré très bon parti de cette combinaison ;
aussi nous avons pensé que ce que nous avions de mieux à
faire était de le suivre dans cette voie.
Ce n’est pas que les déterminations génériques elles-
mêmes échappent à toute chance d’erreur, bien au con-
traire ; car il est souvent aussi difficile de reconnaitre les
caractères du genre que les limites de l’espèce. Cependant,
en général, la difficulté n’existe qu’à un degré beaucoup
moindre,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 183
D'ailleurs, c’est un moyen de contrôle de plus, et deux en
pareil cas valent mieux qu’un.
Nous avons, en outre, la chance d'arriver par là à des
résultats concordants dans l’un et l’autre ordre de faits, et,
si cela vient à se produire, ce sera un argument de plus en
faveur de nos conclusions.
Les limites d'extension géologique des genres aujour-
d’hui admis ne sont pas non plus invariables, nous le sa-
vons : elles suivent les progrès de la science, changent avec
les découvertes nouvelles et seront sans doute profondé-
ment modifiées dans l'avenir ; mais, dans les sciences d’ob-
servation, il est impossible de procéder autrement que du
connu à l'inconnu.
C’est donc ce que nous ferons en considérant maintenant
comme exacts les résultats consignés dans les traités de
paléontologie les plus récents, tels que ceux de MM. Pictet
et Bronn, en les contrôlant l’un par l’autre et en adoptant
toujours les résultats d’où ressortira, pour chaque genre,
la plus grande extension géologique, lorsqu'il y aura diver-
gence entre ces savants.
Enfin, pour prévenir toute objection, nous ajouterons
que dans le tableau général des genres et des espèces pro-
pres à la zone, qui termine cette étude, nous nous sommes
efforcé de laisser aussi intactes que possible les détermina-
tions génériques de MM. Gümbel et de Dittmar, qui sont
dans la question, comme l’on sait, d’un avis opposé au
nôtre.
Il s’est trouvé des cas cependant où nous n’avons pas pu
donner notre adhésion à certaines appréciations de ces géo-
logues ; comme celle, par exemple, qui consiste à réunir
sous un même nom les genres Hybodus et Acrodus, ou
de classer dans les Anodontes une coquille appelée Pho-
ladomye par M. Levallois et Venus ou Tæniodon, par
M. Credner.
Nous avons cru devoir repousser également la dénomi-
184 ZONE À AVICULA CONTORTA
nation de Myacites pour des coquilles bivalves se rappro-
chant beaucoup des Panopées par la forme et classées pour
la plupart dans les Pleuromyes, par M. Winkler.
Le genre Myacites est d’ailleurs mal défini et ne peut
être conservé dans la science.
Nous aurions peut-être dû faire justice aussi de la déno-
mination de Schixodus, genre essentiellement paléozoïque,
appliquée ici à une série de coquilles bivalves très différentes
de forme et classées par les auteurs dans les genres Venus,
TϾniodon, Nucule, Myophorie, Axinus, Pholadomye et Pte-
romye ; mais en l’absence d’une caractéristique pour cha-
cune d’elles, nous les avons provisoirement maintenues
sous Ce nom.
A part ces rectifications et quelques autres encore, soit
dans la détermination synonymique des espèces, soit dans
le classement zoologique, et sauf aussi les additions rela-
tives aux travaux parus depuis le mémoire de M. de Ditt-
mar, c’est à ce géologue que revient le mérite et l'honneur
d’avoir réuni et discuté les éléments qui ont servi à la re-
constitution de cette faune splendide.
Nous n’avons guère fait que de la reproduire avec quel-
ques variantes, et en adoptant en grande partie sa syno-
nymie qui, sauf exception, nous a paru discutée avec beau-
coup d'intelligence et de soin.
Nous avons notamment admis sans réserve la critique
que cet auteur à faite des nombreuses espèces nouvelles
sommairement décrites par M. Gümbel (4) en 4864 et non
figurées jusqu'ici. I] était naturel en effet de penser qu'ayant
eu les originaux à sa disposition, ce géologue était à même,
autant que qui que ce fût, d’en donner une bonne synony-
(1) Obere Abtheilung des Keupers der Alpen (separatabdruck aus
Guembels geognost Beschreibung von Bayern, 1861).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 185
mie. Nous manquions d’ailleurs des premiers éléments pour
le faire nous-même (1).
Cela entendu, il nous reste à examiner quelle est l’exten-
. Sion aujourd’hui connue des cent quarante-neuf genres
dont se compose notre faune, en faisant abstraction ici de
…_ Ja flore dont il sera question tout à l'heure.
En procédant à cette recherche nous trouvons que douze
de ces genres seulement, comprenant trente-sept espèces,
appartiennent aux étages paléozoiques et triasiques, et font
leur dernière apparition dans la zone ;
: ; Que quarante-sept autres, comprenant soixante-Onze
espèces, y surgissent pour la première fois et se propagent
ensuite en grand nombre dans la série jurassique ;
Que quelques-uns sont spéciaux à cet horizon, et que le
reste est commun aux étages inférieurs et supérieurs.
Les genres paléozoïques et triasiques faisant leur dernière
apparition dans la zone, sont :
DÉSIGNATION. mr ad} DÉSIGNATION. 12cm
1 Termatosaurus. . . . . .. 2 | Report. ..... 44
2 Belondon. . ..... SEA
3 Saurichthys. . . ...... 7 8 Schizodus . ....... 12
k Amblypterus. . . ..... 1 9 Megalodon. . ...... 1
BColobodus .. . . ..... 4 | 10 Myophoria. . ...... 3
M OQUS : : : . . . . . . . 1 AILDDIPUOPRS 7 ue sole 5
1 Palæobates . . ....... 1 12 Spirigera. . . ...... 2
MAtreporter. .. .,. 14 bio: RPÉOPAER L
(1) A cet égard, nous ne saurions nous dispenser de protester ici
contre ces sortes de prises de possession d’espèces nouvelles que l’on
indique par quelques mots au moyen desquels il est impossible de
. les reconnaître, et dont on ajourne ensuite indéfiniment la descrip-
tion.
Nous savons bien que cette manière de faire ne lie pas les auteurs
qui viennent ensuite, et qu’ils peuvent facilement passer outre; mais
il w’en est pas moins vrai que cela est très regrettable au point de
vue de la synonymie.
186 ZONE A AVICULA CONTORTA
Genres faisant leur première apparition dans la zone à
Avicula contorta et se propageant ensuite dans la Série ju-
rassique.
Nombre s Nombre
DÉSIGNATION. d'espèces. DÉSIGNATION. d'espèces.
1 Megalosaurus. . . . . .. 1 Bepontiit. se 34
2 Pterodactylus. . ..... 1 25 Anomis: 5.0 RE AUT :
3 lchthyosaurus. . . . . .. 1 26 Spiriferina . . .. .. ter |
4 Plesiosaurus. . . . . . .. 1 27 Hypodiadema . ..... %
D'LÉNINOINS id. 2 5) 28 Terebella, : 2 MP S
6 Dapedius . .... tes RICE 29 Limolus. .". 1, 00m
3-Léptolepis : doi 1 30 Pollicipes, ;:. LEA
8 Sphenodus . ....... 1 31 Estheria . .. 1% AR er
JSTHAIOPAIS. EE eu are 1 32 Glyphæa. . . . . ... ee |
10 Beloteuthis . : . . . . .. 1 33 Membranipora. . .... 1
A1:Crioverdarer Ga one 5 34 Diastopora, ...,... 1
12 HO. ar: PAT | 35 Defranceia. . . . .. 1
13 Acteonella. . . .. PR | 36 Turbinolia. ...,.... 1
14 Ditremaria. .. .. .. .. 1 37 Trochocyathus. . . . .. 1
IF POIDS 5, 7. 112 1 38 Thecocyathus . . .... 1
ÉCART Le ER | 39 Rhabdophyllia. ., ,.,. 5
17 Pholadomya (proprement mL 4 40 Thecosmnilig 7, USE 3
18 Gastrochena. . . ... Si AL: Stylins 2. RE 8
LR OA OT PIE 1 42 Chenendopora. ..... 1
2AN'ONMIOrER. 16e 6 le oies 43. Térea armee se À
M:Orolss. Nate se 1 k4 Guettardia. . . ,..,. To :
RAAODIS Di ete ae Pie ia 2 45 Marginulina . .. . , .. 1
28 TARCPEGIR LE. + le 2 46 Cristellaria. . . ... .. 1
24 Lithophagus. . . ..... 1 47 Globulina. . . . .. Fute
À reporter. 34 TOTAL UOTE
A la seule inspection de ces listes, et en ne tenant compte
que du nombre, la balance, on le voit, penche très forte-
ment du côté de la formation jurassique.
Douze genres comprenant trente-sept espèces, ne peu-
vent guère, en effet, soutenir la comparaison avec quarante-
sept pour soixante-onze ; mais cette infériorité devient bien
plus saisissante encore, si l’on décompose ces résultats,
pour les opposer partiellement les uns aux autres.
Ainsi, parmi les reptiles sauriens, apparaissent quatre
des types les plus éminemment caractéristiques du Lias, les
Mégalosaures, les Ptérodactyles, les Ichthyosaures et les
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 187
_ Plésiosaures, tandis que deux genres triasiques seulement
dépassent les limites du Keuper, les Termatosaures et les
Belodon.
Parmi les poissons, il est vrai, la proportion est mieux
maintenue ; car les genres Saurichthys, Amblypterus, Colo-
bodus, Placodus et Palæobates, tous triasiques, font à peu
près contrepoids aux genres Lepidotus, Dapedius, Leptolepis,
Sphenodus et Squaloraja qui se développent dans le Lias et
les terrains plus récents. Cependant si l’on se rappelle que
nous avons recueilli, à Mémont et à Remilly (Côte-d'Or),
des dents et des écailles de Saurichthys et d’Amblypterus,
dans la zone à Am. angulatus, et que des débris de même
genre ont été trouvés dans les mêmes conditions par
M. Oppel, aux environs de Bambert, Bavière, on verra que
pour cette classe d'animaux, la prédominance reste encore
acquise au Lias.
Mais, s’il est un point dans la série organique où cette
prédominance soit nettement marquée, c’est pour les mol-
lusques céphalopodes parmi lesquels nous voyons surgir le
genre Beloteuthis, si essentiellement liasique, les Criocères
que l’on était loin de s'attendre à rencontrer à un niveau
aussi inférieur, et surtout ces Ammonites, dont plusieurs
sont si semblables à celles de l’Infra-Lias proprement dit,
que l’on a commencé d’abord par les confondre avec elles,
et que ce n’est que sur des différences reconnues dans la
forme des cloisons, seulement, qu’elles en ont été séparées
ensuite.
Triple apparition d'autant plus remarquable et probante,
que les Céphalopodes les plus caractéristiques du Trias, les
Cératites, ont disparu sans retour.
Pour les Gastéropodes, la transition ascendante n’est pas
moins prononcée ; car, tandis que pas un des genres spé-
ciaux au Keuper ne pénètre dans la zone, cinq des genres
les plus communs de la formation jurassique, s’y montrent
pour la première fois.
188 ZONE A AVICULA CONTORTA
Parmi les Acéphales, neuf genres inconnus dans les ter-
rains inférieurs, contre trois genres triasiques venant s’é-
teindre à ce niveau, témoignent également que les dépôts
dans lesquels ils se trouvent enfouis font partie d’une ère
nouvelle, l’ère jurassique.
En effet, les Pholadomies qui n’ont eu de représentants
jusque-là que dans le groupe paléozoïque des Allorisma, s'y
présentent sous des formes qui vont devenir très communes
dans les étages supérieurs. Les Tancrédies, genre liasique
par excellence, viennent de naître avec les Anomies et les
Placunopsis.
Les Cyprines, les Corbis et les Anatines, qui ne comptaient
que de rares espèces dans les terrains anciens, et pas une
seule dans le Trias, réapparaissent nombreuses et variées
de forme, les Anatines surtout.
Seuls, les Brachiopodes, dont le règne va désormais en
périelitant, suivent une marche inverse et présentent moins
de genres nouveaux que de genres qui s’éteignent. Cela est
conséquent et devait en effet se produire. Aussi, pour deux
types paléozoïques qui viennent inutilement lutter contre
leur destin dans ces assises, un seul nouveau s’y produit ;
mais il est très significatif, car c’est le genre Spiriferina
que l’on retrouve en si grande abondance à la base du
Lias.
Dans les autres classes, la proportion se rétablit partout
et d’une manière très remarquable en faveur de la période
jurassique.
Les Echinides, les Annélides et les Crustacés recrutent de
nouveaux représentants génériques, sans qu'aucun de ceux
qui s’éteignent avec le Trias ait franchi les limites infé-
rieures de la zone à Avicula contorta.
Les Bryozoaires gagnent de même trois genres jurassi-
ques nouveaux, les Zoophytes six, les Amorphozoaires trois,
et pas un des types triasiques ne disparaît à ce niveau.
Enfin, parmi les Foraminifères, les genres Marginulina,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 189
Cristellaria et Globulina, abondamment répandus dans le
Lias, viennent se joindre aux rares représentants que pos-
sèdent jusque-là ces animaux microscopiques.
Il aurait été fort intéressant aussi de savoir si la flore de
celte époque a participé de son côté à ce même mouvement
de régénération ; malheureusement nos ressources biblio-
graphiques ne nous ont permis de la reconstituer que très
- imparfaitement, et nous n’avons que peu d’éléments à ajou-
ter à la liste assez incomplète de M. de Dittmar.
Cependant, telle que nous la présentons, deux des genres
cités apparaissent pour la première fois à ce niveau: ce
sont les genres Acrostichites et Camptopteris ; trois vien-
nent s'y éteindre : les genres Palæoxyris, Asterocarpus et
Preissleria.
En résumé, la série organique à tous les degrés s’enri-
chit à ce moment de genres nouveaux que l’on voit se pro-
pager bientôt dans les terrains jurassiques et dans toutes
les classes, à l'exception de celle de Brachiopodes, ces
genres l’emportent numériquement, et souvent de beau-
coup, sur ceux du Trias qui s’éteignent à ce niveau.
Les listes qui précèdent établissent en effet que sur l’en-
semble, les rapports entre ces données existent à peu près
dans la proportion de 4 à 1 (47 contre 12).
- Cela acquis, et la preuve se trouvant ainsi faite, qu’au
point de vue des affinités génériques, notre zone litigieuse
se rattache au Jura par des liens de parenté beaucoup plus
étroits que ceux qu’elle conserve avec le Trias, voyons main-
tenant si ces mêmes rapports se maintiendront en considé-
rant la faune et la flore par le côté spécifique.
Pour cela, nous allons procéder comme nous l’avons déjà
fait pour les genres, en détachant de la faune générale,
d’une part, les espèces communes au Keuper, et de l’autre,
celles qui le sont au Lias.
Mais ici, il va se produire un fait au sujet duquel nous
avons besoin tout d’abord d’entrer dans quelques explica-
190 ZONE A AVICULA CONTORTA
tions, afin de prévenir les objections qui ne manqueraient
pas de nous être faites.
Parmi les espèces que nous allons avoir à citer comme
étant communes au Lias, il en figure un certain nombre,
une quinzaine environ, qui appartiennent au liasien et au
toarcien. Il en est même trois dans notre liste qui n’avaient
été signalées jusqu'ici que dans le Bajocien.
De pareils faits sont-ils admissibles ? C’est peu probable;
et cependant nous avons été obligés de les maintenir à rai-
son de l’impossibilité où nous nous sommes trouvé d'en dé-
montrer l'inexactitude.
En effet, M. Schafaeutl auquel on doit une grande partie
des déterminations de ces espèces, les a figurées pour la
plupart, et ses figures accusent parfaitement les formes
des types auxquels il les rapporte.
M. Stoppani, de son côté, a illustré les autres, et nous ne
saurions, à l’aide de ses planches seulement, dire s’il est ou
non dans l’erreur.
En ce qui concerne ce dernier auteur, nous avons observé
quelque chose de plus remarquable encore : c’est que le
Cerithium Hemes qu’il cite à ce niveau, a été déterminé par
d’Orbigny lui-même, et que l’'éminent paléontologiste n’a
été amené à classer ce fossile dans son étage toarcien, que
parce qu’il était accompagné des Nucula Hammeri, N. cla-
viformis, Cardium uniforme et autres espèces du Lias supé-
rieur, que M. de Collegno, qui les lui avait adressées, disait
provenir toutes des schistes noirs de Guggiate (4).
Il y aurait donc ici plutôt à craindre des méprises dans la
délimitation de la zone, que des erreurs dans la détermi-
nation des espèces, et nous ne serions pas étonné, par
(4) Voir Omboni, série des terrains secondaires de la Lombardie
(Bull. soc. géol de France, 2e série, t. XII, p. 528).
RS
"0
D —
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 191
suite, que des éléments étrangers eussent ainsi été intro-
duits dans la faune que nous publions ci-après.
Mais si des erreurs de cette nature sont à redouter pour
les couches lombardes, elles le sont plus particulièrement
encore pour les dépôts alpins, où nous avons vu que les li-
mites de ce groupe paléontologique sont loin d’être déter-
minées toujours d’une manière satisfaisante.
En effet, sous les noms de couches de Koessen et de Da-
chsteinkalk, les géologues allemands désignent parfois des
dépôts d’âge très différent, et dont certaines parties sont
complétement étrangères à la zone à Avicula contorta.
Dans l’acception la plus restreinte du mot, et tels que
M. Gümbel les a considérés dans son dernier mémoire (1),
le Koessener-Schichten et le Dachsteinkalk paraissent être,
il est vrai, l'équivalent de cette zone; mais il n’en est pas
ainsi pour les géologues autrichiens qui comprennent sous
cette dernière dénomination toute la masse des dolomies
keupériennes au-dessus des couches d’Hallstadt, dont les
couches de Raïbl, d’Esino et de Koessen forment des inter-
calations marneuses et fossilifères.
D'un autre côté les assises de ce Dachsteinkalk ne sont
pas toujours distinctes du calcaire ammonitique rougeâtre
qui les recouvre et la limite qui les en sépare est souvent
assez difficile à tracer.
IL est à remarquer d’ailleurs que les zones à Am. planor-
bis et à Am. angulatus n’ont été jusqu'ici que très rare-
ment reconnues dans la chaîne des Alpes, et qu’il n’est pas
du tout établi qu’elles y présentent des faunes aussi spé-
ciales que dans les autres contrées.
On conçoit donc que dans de pareilles conditions il ait
pu se glisser dans les listes dressées par les auteurs quel-
ques espèces étrangères à la zone; mais il pourrait se faire
(1) Obere Abtheilung des Keupers der Alpen , 1861.
192 ZONE A AVICULA CONTORTA
aussi que ceux de ces fossiles que nous considérons comme
les plus douteux, à raison de leurs limites ordinaires de
propagation, ne se trouvassent à ce niveau que par suite
d'un de ces mélanges si souvent cités dans les régions alpi-
nes, où les espèces du Lias inférieur, du Lias moyen et du
Lias supérieur se trouvent quelquefois associées dans un
même bloc, ou dans des couches contiguës d’une très faible
épaisseur.
Dans le doute qui subsiste à cet égard, il nous a semblé
qu’il convenait d’admettre ces espèces au même titre que
les autres, et cela, avec d’autant plus de raison que quel-
ques-uns des fossiles réputés triasiques qui les accompa-
gnent, ne sont pas eux-mêmes à l’abri de toute contesta-
tion.
Ainsi, les Nautilus mesodicus, Ammonites alterniplicatus
et Turritella bipunctata indiqués à ce niveau, sont douteux
pour M. Gümbel lui-même, et M. de Dittmar pense que le
Cidaris désigné sous le nom de decorata, présente des dif-
férences assez sensibles avec l'espèce du Saint-Cassian.
Ces réserves faites, et notre faune comprenant dans son
sein les éléments dont il vient d’être question (4), si nous
recherchons quelles sont celles des espèces qui la compo-
sent, qui sont communes au Keuper ou au Lias, nous arri-
vons au chiffre de 16 pour le premier de ces étages, et à
celui de 57 pour le second, ainsi que cela ressort des ta-
bleaux ci-après :
(1) Nous ferons remarquer aussi que nous avons laissé en dehors
les espèces propres au Lias blanc anglais, bien que quelques auteurs
soient aujourd’hui d’avis de réunir ces dépôts à ceux de la zone à
Avicula contorta.
QU ÉTAGE RHÆTIEN. : 5 #98
Ke
Liste des espèces communes à la zone et au Trias.
1:
hhys acuminatus, Ag., d’après M. Oppel, in
pterus decipiens, Giebel, 1848, d’après M. de
tmar..
Dittmar.
Sargodon tomicus, Plien., d’après M. de Dittmar,
M. Dawkins, etc.
La sutilus mesodicus, Quenst. Douteux pour MM. Güm-
bel et de Dittmar
| Ammonites alterniplicatus, Hauer. M. Gümbel pense
par M. Gümbel.
8 — heuperina, Dittmar, d’après M. Gümbel.
9 Fusus Orbignyanus, Münster. Du Saint-Cassian, d’après
M. Gümbel. ; è
. M. Gümbel.
A5 Perna aviculæformis, Emmr. Id.
Cidaris decorata, Münster. Cité avec doute par M. de
Dittmar. ;
a 13
194 ZONE À AVICULA CONTORTA
Liste des espèces communes à la zone et à la formation
liasique.
1 Saurichthys acuminatus, Ag. Dents recueillies par
nous dans la zone à Am. angulatus, à Mémont (Côte-
d'Or).
2 Dapedius spec. Dents et écailles recueillies dans le Bone-
bed et dans la zone à Am. angulatus, à Mémont.
3 Sargodon tomicus, Plien. Dents recueillies par nous
dans la zone à Am. planorbis, à Remilly-sous-Som-
bernon et dans celle à Am. angulatus, à Mémont.
4 Hybodus minor, Ag. Même observation.
D — sublævis, Ag. Dents recueillies dans la zoneà Am.
angulatus, à Mémont (Côte-d'Or).
6 Acrodus minimus, Ag. Id.
1 ? Ceratodus cloacinus, Quenst. Id.
8 Amblypterus decipiens, Gumbel. Id.
9 Turbo anchurus, Münster, d’après M. Schafhaeutl.
10 — ? duplicatus, Sow. Id.
11 Trochus biarmatus, Münster. Id.
12 — glaber, Koch. Dern
143 — subsulcatus, Münster. Id.
14 Pleurotomaria polita, Sowerby. Id.
15 — precatoria, Deslong. Id.
16 — fuberculato-costata, Münst. Id.
17 — principalis, Münster. Id.
48 — Subfasciata, d'Orbigny. Id.
19 Cerithium Hemes, d'Orbigny, d’après Stoppani.
20 — semele, d'Orbig., d’après nous, à Ruffey, Remil-
ly, etc.
21 — subnudum, Martin. Ruffey, Remilly (Côte-d'Or).
22 — ? Henrici, Martin, ( Chemnit). Henrici, d’après
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 195
. MM. Moore et Dawkins, Beer-Crowcombe et
Watchet (Somerset).
: | 93 Pullastra elongata, Moore, spec. (Axinus), Cypricard.
É: porrecta, Dumor.
24 Panopæa rugosa, Dunker, d’après nous, Remilly (Côte-
Hi d'Or).
98 Leda Heberti, Martin (L. Titei Moore), Beer-Crowcombe
D (Somerset); Remilly (Côte-d'Or).
26 Cypricardia Marcignyana, Mart. Dans les couches à
| Cardinies de la Manche, d’après M. Eug. Deslong-
x champs.
. 27 Cardium Philippianum, d’après M. Stoppani et d’après
: nous. Card. Rhæticum pour M. Dawkins.
. 28 Cardium cucullatum, Goldf., d’après Stoppani.
_ 29 Nucula subovalis, Goldf. Id.
30 Hausmanni, Roemer. Id.
_ 31 Modiola minima, Sow., d’après MM. Wright, Moore et
; Dawkins.
32 Mytilus minutus, Goldf. Zone à Am. planorbis et à Ost.
Le arcuata.
_ 33 Lima punctata, SoW., d’après M. Stoppani:
34 — compressa, Terq., d’après nous.
35 Gervillia, spec. La même, d’après nous, que celle des lu-
| machelles à Am. planorbis.
_ 86 Pecten Valoniensis, d’après MM. Wright, Moore, Du-
Gr. mortier et nous.
- 37 — Hehlü, d'Orbigny, d’après nous (Côte-d'Or).
_ 88 Plicatula intusstriata, d’après MM. Dumortier, Dawkins
et nous.
39 Ostrea Haidingeriana, Emmr., d’après nous. Montigny-
sur-Armançon (Côte-d'Or).
40 — anomala, Terq., d’après nous. O. Koessenensis,
; Winkler.
M — “liassica, Strick., d’après Wright. Espèce réelle-
2 ment distincte de la suivante.
196 ZONE A AVICULA CONTORTA
42 — irregularis, Münster, d’après nous.
43 Anomia pellucida, Terq. A. alpina, Winkl., d’après
nous. ES
44 irregularis, Terq. (Anom. Fabrii, Stop.), d’après nous.
45 Rhynchonella subrimosa, Schafh., d’après cet auteur.
46 — scalpellum, Quenst., d'après M. Schafhaeutl.
4T — plicatissima, Quenst., d'après M. Gümbel.
48 — obsoleta, Dav., d’après M. Schafhaeutl.
49 — bidens, Phill. Id.
50 — quadriplicata, Ziet. Id.
5l — cornigera, Schafh., d’après cet auteur. |
D2- Spirifer verrucosus lœvigatus, Quenst., d’après M. Schaf-
haeut]. :
D3 Terebratula cornuta scalprata, Quenst. Id.
54 Asteria lumbricalis, Schloth., d’après M. Quenst., etc.
35 Thecocyathus mactra, Goldf., d'après M. Schafhaeutl.
d6 Serpula strangulata, Terg., d’après nous.
57 Terebella? liasina, Terq. Id.
58 Cypris liassica, Brodie. Dans le calcaire à Gryphées,
d’après M. Terquem.
Ainsi, cinquante-huit espèces contre seize témoignent en
faveur du Lias et attestent encore que le groupe du Bone-
bed se relie à la grande famille jurassique par une étroite
parenté. É
La flore elle-même, si incomplète qu’elle soit, se pro-
nonce dans le même sens, et ajoute son témoignage à celni
de la faune.
En effet, sur les cinquante espèces cataloguées ci-après,
cinq ont été rencontrées dans le Lias, soit en France, soit
en Allemagne; ce sont : les Odontopteris cycadea, Tæniop-
teris vittata, Clathropteris meniscioides, Nilssonia elongata
et Plerophyllum maximum.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 497:
outes les cinq, d’après M. Germar (1), appartiennent
M. Pome!, jusque dans le calcaire à Gryphées (3).
:260è définitive, quarante-neuf genresetsoixante-
or avec le Trias sont près de quatre fois moins nom-
_breux.
_ou de notions inexactes sur l’extension stratigraphique de
- Ja zone, et que des études plus approfondies réduisent de
_ beaucoup, plus tard, le nombre de ces espèces communes;
… Jes affinités génériques que nous avons constatées dans
Po les classes de la série organique, n’en resteront pas
moins les mêmes; c’est-à-dire dans le rapport de quatre à
4 une, en sorte qu'une prédominance des plus marquées sub-
… sistera toujours en faveur du Jura. C’est plus qu’il n’en
faut, à notre avis, pour déterminer le classement du groupe
litigieux dans cette période et pour le proclamer définiti-
. vement MEMBRE DE LA SÉRIE JURASSIQUE.
. Ce premier point établi, voyons-maintenant quel rang il
convient d’assigner à ces dépôts à la base de la formation.
_ Constituent-ils une période distincte et autonome, ou
bien une simple zone paléontologique dépendant du Lias ?
_ La réponse à cette question ne saurait être douteuse.
_ L'ensemble organique qui vient de surgir à ce niveau
- (1) Dunker, Paleontologica, t. Ker,
(2) Palont. d'Hettange et du Luxembourg, p. 117 et 118.
(3) Bull. soc. géol., 2e série, t. IN, p. 652.
198 ZONE A AVICULA CONTORTA
est trop important, trop spécial, pour ne pas caractériser
une époque distincte.
Tant que nous n’avons connu dans ces dépôts que des
faunules locales que leurs affinités rapprochaient plus ou
moins du Lias, nous avons bien pu les considérer comme
une dépendance accessoire de cette période géologique ;
mais il ne saurait en être de même aujourd’hui en pré-
sence d’une série organique Comprenant cinq cent trente-
cinq espèces, et alors qu’une soixantaine d’entre elles, tout
au plus, franchissent les limites de cet horizon pour pas-
ser dans les zones supérieures.
L'association de ce groupe à l’Infra-Lias proprement dit
nous semblerait d'autant moins possible à justifier mainte-
nant, que la limite qui sépare ces deux terrains, au double
point de vue pétrographique et paléontologique, est bien
plus nettement marquée qu’entre la zone à Am. angulatus
et le calcaire à Gryphées.
Il y a là une intermittence, une solution de continuité
dans les manifestations biologiques, qui est pour nous la
preuve de l’indépendance des deux horizons.
Ainsi, tous les géologues engagés dans le débat avaient
tort (1), et tous avaient raison. Les dépôts de la zone à
Avicula contorta constituent bien un étage ; mais cet étage
est essentiellement jurassique.
C’est done une nouvelle période de vie à ajouter aux pé-
riodes si diverses dont se compose le terrain du Lias : Pap-
parition dans ces couches inférieures des reptiles sauriens
et des poissons les plus caractéristiques de cette formation,
des genres Belotheutis, Tancredia, Anomia, Placunopsis,
Spiriferina, enfin de toutes ces formes génériques nouvelles,
(1) Sauf peut-être M. Renevier, bien que ce géologue ne soit af-
firmatif qu’en ce qui concerne la région très restreinte qu’il a étu-
diée.
“#
se
S
È
#
2
4
K
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 199
_ précédemment indiquées, parmi les Crustacés, les Annéli-
_ des, les Bryozoaires, les Zoophytes et les Foraminifères, en
sont pour nous une preuve irrécusable.
Le premier, en 1861, M. Gümbel a proclamé Pautonomie
= de ce groupe paléontologique, en le donnant comme le der-
…. nier terme du Trias, et a proposé pour le désigner, le nom
_ d'étage Rhætien (Rhætische Gruppe).
_ Depuis, divers géologues, au nombre desquels nous ci-
… terons MM. Moore, Renevier et Dawkins, ont adopté cette
dénomination. Nous croyons comme eux qu’il convient de
_ ladmettre, mais en considérant désormais le terrain qu’elle
. représente comme le membre le plus inférieur de la Série
_jurassique.
CONCLUSIONS.
Les faits que nous avons analysés dans le cours de ce
_ travail et les conclusions qui en découlent peuvent se résu-
mer de la manière suivante :
$ 1° Les dépôts compris entre le Keuper et la zone à Am.
_ planorbis, généralement gréseux ou arénacés en France,
_en Belgique et dans tout le nord-ouest de l’Allémagne,
_ sont le plus souvent marno-calcaires ou schisteux en An-
… gleterre, en Italie et dans la plupart des régions alpines ;
_ 2 La constitution pétrographique de ce groupe, subor-
… donnée à la nature des dépôts sous-jacents, est gréseuse ou
… arénacée lorsqu'il se trouve au contact des grès et des ro-
ches de cristallisation, et marneuse ou calcaire quand des
sédiments d’origine vaseuse lui servent d'appui ;
3 La transition minéralogique fréquemment ménagée
_ entre les assises de cette zone et celles des étages voisins,
n’est pas moins complète du côté de l'Infra-Lias que de ce-
lui du Keuper ;
4 Sauf exception, les dépôts dé cet horizon géologique
_sont en concordance avec le Trias et avec le Lias ;
200 ZONE À AVICULA CONTORTA
5° Les accidents stratigraphiques les plus importants
sont : en Hongrie, l'affaissement des Karpathes, et en
France celui de l’Ardenne, de la chaine des Vosges et dun
plateau central;
Ge Ces affaissements ont été lents, progressifs et parais-
sent s'être opérés sans secousse; car nulle part, si ce n’est
à Lœvelange (Luxembourg), ils n’ont affecté le parallélisme Ts
des assises du Keuper et du Bone-bed, là où elles sont res-
1608 en contact ; :
7 Ce mouvément géologique a commencé à se produire
se le dépôt des marnes irisées, et semble s'être pro-
longé sans interruption longtemps après la période liasi-
que (1). Il n’est donc point spécial à la zone à Avicula con-
torta ;
8 Aucun accident stratigraphique de cette valeur, à
beaucoup près, ne s’est produit à la partie supérieure du
groupe, bien que des phénomènes de stratification trans-
gressive aient été fréquemment signalés entre ces dépôts
et ceux de l’Infra-Lias proprement dit ;
9° La faune qui surgit à ce niveau géologique a des rap-
ports, et avec la faune triasique qui vient de s’éteindre, et
avec celle du Lias qui va bientôt apparaître; mais il ya
une prédominance très marquée de ce dernier côté ;
10° Cet ensemble organique, cependant, a un cachet tout
particulier, qui ne permet de le confondre ni avec l’une ni
avec l’autre des faunes auxquelles il sert en quelque sorte
de trait d'union ;
à L'interrention qui se produit dans les roanifentiens
biologiques après le dépôt des marnes irisées d’une part,
et à la fin de la zone à Avicula contorta de l’autre, fait de
ce groupe une période distincte et qui a toute la Valeur
d’un étage ;
(4) Voir M. Hebert, Les Mers anciennes et leurs rivages, etc. 1857.
L th ie 2e PE
5, él sth MÉr
113 dde nl à ER
» certains auteurs, y est rattaché par d’autres et
1er pe sorte de transition NN et pa-
itstratigraphique se trouve dans les Alpes Rhætiques,
nétie de conserver le nom tee Rhætien ; |
202
Liste des auteurs cités et opinion de chacun d'eux au
IV
ZONE À AVICULA CONTORTA
sujet du classement de la zone à Avicula contorta.
AUTEURS LA CONSIDÉRANT :
19 Comme une dépendance du Lias.
LPATOHIAC 2e Se os à 1857
De Beaumont . ...... 1841
Deby es er Ms 1850
Dé Bo PSS ES . 1827
BOyÉ:i 7 Le ... . . 1844
ER EL LUN MR MP Een ne nt 1842
Brongniart. . . .. “1840
Capellini (4). . . . « ... 1862
Chaise 0 V0 1855
Coquand. . . .. 1856
Deslonchamps Bug » . 1864
Daubrée . . . .. F 1852
Dewalque. ..., +, .: 1853
DOC ET ue ie 1850
Dufrenoy .,, 4 0% 1841
DRAONE ES Mae 1855
Duo HEli sr 1e eee 1864
EDrav es ete sata 1858
Engelhardt .......:. 1858
Fate sn etre 1859
Guillebot de Nerville. . . 1852
De ‘Hauëér : . 24,140 1853
HO ae os eee 1858
TOR RAR te SE 1855
Jacquot-, 1855
Jolien 10200000 1855
Kæchlin-Schlumberger
Lipold: 1... times 1852
De Mandelsloh. , ..... 1837
De Mortillet. . . . . . . . 1858
Noguès: "34 .. .« « 1861
Ed. Pellat 0000088
K: Peters: "168 . . 1854
Pfaff 51:20 GS 1857
Phillips :.:,. #60
Rolle. reste . . 1858
Ruelle. Tree : 1850
W: Sanders... 1847
Schafhaeutl . .,..... 4854
Schauroth. 75525 +. 1853
Stoppani (1 . 1863
SEUL 5:00. TRIER 1852
Strickland 410800 1842
SUB nn Er . 1854
MAR x ee 21e VOTES 1864
THIN 50 : 1830
Vallet 5:54 SSUORRERS 1861
WOMEN ere : .
Zienkowicz ...". 4. 1857
(4) Nous avons compris MM. Stoppani et Capellini parmi les auteurs
classant la zone dans le‘Lias, parce qu’en effet ils la réunissent comme
M. d’Archiac aux zones à Am. planorbis et à Am. angulatus, pour
former leur étage infra-liasien.
|} le) tagt À
_ OU ÉTAGE RHÆTIEN. 203
‘un étage distinct dépendant de la série jurassique.
ce AN0B= N ReneviBri si. 22 7e 1864
s...... 1858
Mere ce 1866 RARE rat eee ds AUD
BA a ea ee. + 1866 MOodrbs 0 AD ee LE
‘+. + + 1864 | De Schloenbach. . . . .. 1862
Me di 1809
4 Comme un étage distinct dépendant du Trias.
7... . 1860 | Piette . . . . . , . . : . . 1862
++... 1864 | Oppel et Suess . . . .. . 1856
donstuie « e 1861 Terquem. . . . .. . . . . 1862
tee + = 1808 Winkler : 5,5... 1861
Res à vie 807
| go Comme une dépendance du Keuper.
SR dr TRES MAFGOMES Ae hCe NSE CERN
ares: ve AA MORAL LAIT SL à 4859
Ne 0 048582/.De Meyer -. .. .. ... . 1858
ON 021046) Ombôni . . . :. . .,., 1856
+ ++. 1852 | Pfizenmayer. . . . . . . . 1853
+. «1846 | Plieninger. . . . ... , - 1844
. +. « 1843 | De Rouville. . ..... . 1858
nr) oise, De: ROys. . . . « .).... 1848
Re IS: Roset... .. . . . . + . 1840
Parent 0:11 808 De Strombeck. . . .... 1852
sieste 80 PMR ren bite 1908
LA LL LL LL LJ LA LA LA 1847 Wright. L LL LJ . LJ L L] L L2 L2 1864
204 ZONE À AVICULA CONTORTA
v
Aperçu du règne organique propre à la zone à
Avicula contorta.
mt
VERTÉBRÉS
——
MARSUPIAUX.
MICROLESTES, Plieninger.
{ antiquus, Plieninger, 14847. Wurt., Natw. Jahresh.,
p.164, tabl. 1, fig. 34. Degerloch, Steinenbronn (Wur-
temb.); Holwell et Frome (Angleterre).
HypsiprYMNOPsIS, Dawkins.
2 Rhæticus, Dawkins, 1864. Rhætic beds and white
-Lias, Quart. journ. geol. soc., vol. XX, p. 410, fig. 8.
Watchet (Somerset).
REPTILES.
MEGaALosaurus, Buckland.
3 cloacinus, Quenstedt, 1856. Jura, p. 33, tabl. 9,
fig. 11.
TERMATOSAURUS, Plieninger.
4 Albertii, Plieninger, 1844, H. de Meyer et Plien.
Beitr. zur Pal., Wurtemb., p. 123, tabl. 12, fig. 25,
37, 93 et 94. Taebingen, Stutgard, Degerloch (Wur-
temb.); Gerbécourt-sur-Madon? (Meurthe).
- OU ÉTAGE RHÆTIEN. : ‘205
ta ICHEHYOSAURUS, Kænig.
1 spec., Quenstedt, 1856. Jura, tabl. 2, fig.2. Nürtingen
; (Wurtemb. hi db ral (Angleterre).
_ Presiosaurus, Conybeare.
% “Hildesheim ue ; Taebingei (Waurtemb.) ; Mé-
… mont, Remilly, Mâlain, Blaisy, Normiers (Côte-d'Or);
_ Boisset (Jura).
11 Mougeoti, Agassiz, 1843. Recherches, vol. IE, p. 85,
tabl. 55 a, fig. 12 à 15. Rottweil, Diet (War-
# _temb.).
apicalis, Agassiz, 1843. lies vol II, p. 85,
206 ZONE A AVICULA CONTORTA
Saurichthys | E
tabl. 53 a, fig. 6 à 11. Garden-Cliff, Combe-Hill,
Aust-Passage, Axmouth (Angleterre).
13 longiconus, Plieninger, 1844, de Meyer et Plien.,
Beitraege, p. 119, tabl. 19, fig. 90, 91. Diverses lo-
calités du Wurtemberg et Koessen (Tyrol).
14 longidens, Agas., 1843. Recherches, vol. IF, p. 87,
tabl. 55 a, fig. 17, 18. Aust-Cliff (Gloucester); Strul-
lendorf (Franconie); Koessen (Tyrol).
15 breviconus, Plien., 1844. De Meyer et Plien., Bei-
traege, p. 120, tabl. 19, fig. 83. Wurtemberg.
16 listroconus, Plien., 4844. Loc. cit., p. 420, tabl. 49,
fig. 81. Degerloch (Wurtemb.).
AMBLYPTERUS, Agassiz.
17 decipiens, Giebel, 1848. Neue Jahrb., p. 154. Gyro-
lepis tenuistriatus, Agas. Non Gyrolepis, d’après
M. Pictet (Traité de Paléontol., vol. II, p. 182 (Gar-
den-Cliff, Combe-Hill, ete. (Angleterre), Lisnagrib
(Irlande). Diverses localités de la Souabe, de la Ba-
vière, de France (Mémont, Blaisy, etc.), et à Pissot
(Suisse).
COLOBODUS, Agassiz.
18 varius, Giebel, 1848, Neue Jahrb., p. 150. Gyrolepis
Alberti, Ag. Poissons fossiles, tom. IF, p. 173, tabl.
19, fig. { à 9. Garden-Cliff, Combe-Hill, etc. (Angle-
terre). Diverses localités de la Souabe, Taulan
(Suisse).
PLACODUS, Agassiz.
19 Adriani, Münster, 14830. Fischzachne aus d. Muschel-
kalk, Plac.gigas, Ag.,1843.Poissons, fossiles, vol. IT,
p. 248, tabl. 70, fig. 14 à 21, Cyclodus? spec., Cor-
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 207
nalia in Stoppani, Paleont. lomb. Koessen (Tyrol );
Azzarola (Lombardie); Blaisy (Côte-d'Or).
LEPIDOTUS, Agassiz.
20 spec., Moore, 1861. Rhætie beds and fossils (quart.
journ. geol., vol. 17, n°68, p. 499). Beer-Crowcombe,
Watchet, etc. (Somerset); Mémont (Côte-d'Or).
— 9 Giebeli, d’Alberti, 1864. Ueberbl., Trias, p. 240. Tae-
bingen (Wurtemb.).
DapEpius, Agassiz.
29 spec., Martin, 4863. De la zone à Avicula contorta de
la Côte-d'Or (Acad. de Dijon, vol. XI), p. 71. Mé-
mont, Blaisy (Côte-d'Or).
SARGODON, Plieninger.
23 tomicus, Plien., 1847. Wurt. natw. Jahresh., p. 166,
tabl. 1, fig. 5 à 10. Pycnodus priscus, Agas., 1843.
Sphærodus minimus, Plien., 1844. Beer-Crowcombe
(Somerset); Stutgard, Taebingen, Degerloch (Waur-
temberg); Koessen (Tyrol); Alpes bavaroises, Ma-
tringe (Savoie); Mémont, Remilly, Savigny, Mälain,
Blaisy, ete. (Côte-d'Or).
LEPTOLEPIS, Agassiz.
24 spec., Gümbel, 1861. Geognostische Beschreibg. von
Bayern, p. 398. Kugelhorngipfel (Algau).
TricHopus, Plieninger.
25 uncus, Plien., 1860. Neue Jahrb. de Leonh. et Bronn.,
p. 694. Salzgitter (Hanovre).
XYSTRODUS, Plieninger.
26 finitimus, Plien., 1600. Neue Jahrb., p. 695. Salzgit-
ter (Hanovre).
L
208 ZONE A AVICULA UONTORTA
PALÆOBATES,
27 angustissimus, H. de Meyer, 1851. Paleontologica,
vol. [, p. 233, tabl, 28, fig. 14 et 15. Stutgard.
HyBopus, Agassiz.
28 minor, Agas., 1843. Poissons fossiles, vol. IE, p. 483,
tabl. 93, fig. 21 à 24. Garden-Cliff, Combe-Hill,
Aust-Cliff, Axmouth (Angleterre); Degerloch, Taebin
gen (Wurtemberg); Mémont, Mälain, Blaisy, ete.
(France).
29 sublævis, Agas., 1843. Loc. cit., vol. II, p. 494,
tabl. 22 a, fig. 2 à 5. Tübingen, Taebingen (Wur-
temb.); Mémont, Savigny, Blaisy, etc. (Côte-d'Or).
30 læviusculus, Agas., 1843. Loc. cit. vol, IL, p. 46,
tabl. 10, fig. 24 à 26. Aust-Cliff (Gloucester).
31 cloacinus, Quenst., 1856. Jura, p. 34, tabl. 2, fig.
45. Nürtingen (Wurtemb.); Blaisy, Mémont (Côte-
d'Or).
32 raricostatus, Agas., 1843. Poissons fossiles, vol. ILE,
p. 187, tabl]. 24, fig. 24. Aust-Cliff (Gloucester); Nür-
tingen (Wurtemb.).
33 plicatilis, Agas. Loc. cit., vol. III, p. 489, tabl. 22 a,
fig. 4 et tabl. 24. fig. 10 à 143. Aust-Cliff, Axmouth
(Angleter re); Tübingen (Wurtemb.).
34 obliquus, Agas., 4843. Loc. cit., vol. II, p:- 499,
tabl. 24, fig. 4 à 6. Tacbingen (Wurtemberg).
35 longiconus, Agas., 1843. Loc. cit , vol. HI, p. 194,
tabl. 24, fig. 19 à 23, Degerloch (Wurtemb.).
36 cuspidatus, Agas., 1843. Loc. cit., vol. IE, p. 194,
tabl. 22 a, fig. 5 à 8. Taebingen, Bebenhausen, De-
gérloch, Kemnath, Echterdingen (Wurtemb. RER
(Côte-d'Or).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 209
Hybodus
37 aduncus, Plieninger, 4844. De Meyer et Plien., Bei-
traege, p. 412, tabl. 12, fig. 26, 35, 55, 58, 80, 88.
| Kemnath (Wurtemb.).
38 orthoconus, Plien., 1844. Loc. cit., p. 112, tabl. 12,
Ë fig. 77, 85, 87 et 89. Kemnath (Wurtemb.).
… 39 bimarginatus, Plien., 1844. Loc. cit., p. 114, tabl. 42,
ne: fig. 27, 53, 60 et 84. Kemnath (Wurtemberg).
40 attenuatus, Plien., 4844. Loc. cit., p. 410, tabl. 19,
24 fig. 33, 34, 72 et 76. Degerloch (Wurtemberg).
…—. A1 pyramidalis, Agas., in Dawkins, Rhætic beds and
white Lias, quart. journ. geol. soc., vol. XX, n°80,
p. 406 (Angleterre).
0 ACRODUS, Agassiz.
+ 42 minimus, Agas., 1843. Poissons fossiles, vol. II,
ta p. 445, tabl. 22, fig. 6 à 11. Hybodus minimus (Ag.
sp.) de Dittmar, Contorta-zone, 1864, p. 129. Lisna-
grib (Irlande) ; Aust-Cliff, Garden-Cliff, Combe-Hill,
Axmouth, ete. (Angleterre) ; Hildeshein (Hanovre) ;
Tübingen, Rosenfeld, Degerloch, etc. (Wurtem-
berg) ; Geishorn (Bavière); Mémont, Remilly, Savi-
gny, Blaisy, etc. (Côte-d'Or); environs de Lyon,
0 Matringe (Savoie) ; Boisset (Jura).
4 acutus, Agas. Loc. cit., tabl. 22, fig. 12 à 16. Aust-
: Cliff (Gloucester) ; et localités précitées du Wurtem-
+ berg.
# # crenatus, Plien. sp. (Thectodus), 1844. De Meyer et
É. Plien. Beitraege, 416, tabl. 10, fig. 20 à 23, 27 et
… tabl. 42, fig. 29 et 39. Thect. tricuspidatus, Plien.,
Thect. glaber, Plien. et Thect. inflatus, Plien… Tue.
bingen, Degerloch, Kemnath, Echterdingen (Wur-
temberg).
14
240 ZONE À AVICULA CONTORTA
CERATODUS, Agassiz.
45 altus, Agas., 1843. Poissons fossiles, vol. IE, p. 134,
tabl. 18, fig. 4 à 3. C. cloacinus, Quenst., 1856 ;
Jura, p. 34, tabl. 2, fig. 28. Aust-Ctif (Gloucester) ;
plusieurs localités du Wurtemberg ; Mémont et Blaisy
(Côte-d'Or).
46 emarginatus, Agas., 1843. Loc. cit., vol. Il, p. 133,
tabl. 20, fig. 41 à 43. Aust-Passage (Gloucester).
41 gibbus, Agas. Loc. cit., vol. IT, p. 433, tabl. 20, fig.
_14et 15. Aust-Passage (Gloucester).
48 latissimus, Agas. Loc. cit., vol. IIE, p. 431, tabl. 20,
fig. 8 et 9. Même localité.
49 obtusus, Agas. Loc. cit., vol. IT, p. 134, tabl. 18,
fig. 1,2, et tabl. 20, fig. 2 à 5. Bristol, Aust-Cliff
(Gloucester).
50 trapezoides, Plien., 1844. De Meyer et Plien. Bei-
traeg, p. 85, tabl. 12, fig. 50. Aust-Passage (Glou-
cester) ; Kemnath, Degerloch (Wurtemberg).
SPHENODUS, Agassiz.
ÿ1 Picteti, Renevier, 1864. Paléontolog. des Alpes Vaud.,
Infra-Lias, p. 16, tabl. 3, fig. 12. Pissot (Suisse).
SQUALORAJA, Riley.
32 spec., Moore, 4861. On the zone of Avicula contorta
(quart. journ. geol.), vol. XVII, p. 499. Beer-Crow-
combe et Watchet (Somerset).
NEMACANTHUS, Agassiz.
53 filifer, Agas., 1843. Poissons fossiles, vol. IF, p. 26,
tabl. 7, fig. 9. Garden-Cliff, Aust-Passage (Glouces-
ter); Wurtemberg ; Blaisy (Côte-d'Or).
. 34 monilifer, Agas. Loc. cit., vol. IE, p. 26 tabl. 7
fig. 41 à 16. Desmacanthus cloacinus, Quenst.,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 241
1856. Jura, p. 34, tabl. 2, fig. 143. Garden-Cliff,
Aust-Cliff, Combe-Hill, Bristo (Gloucester); et di-
_ verses localités de la Souabe.
55 speciosus, Winkler, 14861. Der Oberkeuper (Zeitsch-
__ rift der deutsch. geol. Ges., vol. XIII, p. 489,
tabl. 9, fig. 2. Alpes bav.
ARTICULÉS
CRUSTACÉS.
he, GLyrHÆA, Meyer.
. 56 spec., Lebrun, 1852. Bul. soc. géol. de France, 2 sé-
rie, Vol. IX, p. 583. Houdailles (Meurthe).
Limuzus, Müller. |
7 liaso-keuperinus, Braun, 1860. Die Thiere in den
Pflanzenschiefern von Bayreuth, p. 5, fig. 1 et 2.
Kopfschild, Teufelsgraben (Haute-Franconie).
4 TROPIFER, Gould.
_ 58 lævis, Gould, 1857. Quart. journ. geol. soc, vol. XIII,
_ p. 360. Aust-Passage (Gloucester).
; CyPris, Müller.
59 liassica, Brodie, 1842. Terquem, Paléont. du Luxem-
- bourg, Mém. Soc. géol., vol. V, 2 partie, p. 133,
tabl. 26, fig. 12. ré Beer-Crowcombe, etc. (So
merset).
_ Esraeria, Strauss et Rüpp.
60 minuta, Alberti, sp. (Posidonomya), 1834. Monog. du
Trias, p. 120, et Goldf. Petrog, tabl. 143, fig. 5.
TRS ÉMatfird-aur-Avon, Vallis (Somerset) ; Binton (War-
We ).
919 ZONE A AVICULA CONTORTA
PoLuicipes, Leach.
61 rhæticus, Moore, 1861. Quart. journ. geol. soc.,
vol. XVII, p. 12, tabl. 16, fig. 30. Vallis (Somer-
set).
INSECTES.
COLEOPTERITES, Braun ?
62 liaso-keuperinus, Braun, 1860. Die Thiere in den
Pflanzensch. v. Bay., p. 8, fig. 4 et à. Bayreuth.
Campopsis, Braun ?
63 tenthredinoides, Braun, 1860. Loc. cit., p. 8, fig. 6
à 8. Veitahm (Haute-Franconie).
ANNÉLIDES.
SERPULA, Linné.
64 rhætica, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 411. Koessen (Tyrol).
65 constrictor, Winkler, 1861. Der Oberkeuper, p. 462,
tabl. 5, fig. 2. Kothalpe (Bavière); Elbigenalp (Ty-
rol).
66 strangulata, Terquem, 1855. Paléont. du Luxem.,
Mém. soc. géol., vol. V, 2° partie, p. 43, tabl: 96.
fig. 7. Blaisy (Côte-d'Or).
67 Blaisyana, Martin, 1864. PI. 3, fig. 8, ci-après. Blaisy
(Côte-d'Or).
TEREBELLA, Cuvier.
68? liasica, Terquem, 1855. Loc. cit., p. 114, tabl. 26,
fig. 3. Semur, Montigny-sur-Armançon, Marcigny,
Blaisy, Remilly, ete. (Côte-d'Or).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 943
MOLLUSQUES
CÉPHALOPODES.
BELOTEUTHIS Vel GEOTEUTHIS, Münster.
69 spec., Dawkins, 1864. Rhætics beds and white lias.
Quart. journ. geol. soc., vol. XX, p. 406. Watchet
(Somerset).
NaurTiLus, Breynius.
70 multisinuosus, Gümbel, 1861. Geog. Beschr. v.
Bayern, p. 411. Koessen, Elbigenalp (Tyrol).
71 Haueri, Gümbel, 1861. Loc. cit. Koessen (Tyrol).
712 mesodicus, Quenstedt ? 1852. Petrefactenkunde,
p. 348. Hallstadt, Koessen, Elbigenalp (Tyrol).
AMMONITES, Bruguière.
3 alterniplicatus, de Hauer, 1855. Denkschr. der k. k.
Ak., p. 158, t. V, fig. 9 à 17. Hallstadt, Garmisch
(Alpes bavaroises).
14 rhæticus, Guembel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
; p. 410. Koessen.
_ T5 Koessenensis, Gümbel, 1861. Loc, cit. Koessen
54 (Tyrol).
76 subradiatus, Gümbel, 4861. Loc. cit., p. 410. Am.
interstriatus, Dittmar. Die contorta-zone, 1864,
p. 136. Garinisch (Alpes bavaroises).
_ 71 tortiliformis, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 410. Koes-
sen, Eigenalp, Kothalpe (Alpes bavaroises).
18 planorboides, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 410. Gar-
misch, Griesen (Alpes bavaroises).
214 ZONE À AVICULA CONTORTA
APrycHUS, Meyer.
79 planorboides, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. A0. Lah-
newiesgraben et Naidernachthal.
80 imbricatorum, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 40.
Koessen (Tyrol).
CriocERAS, Levei le.
81 rhæticum, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 411. C. crista-
tum (d’Orb.), Schafh. Garmisch, Griesen, Koessen,
Elbigenalp, etc.
82 coronatum, Schafhaeutl, 1861. Geogn. Unters. d.
bayr. Alpengeb., p.136 (Südbayern’s Lethea geogn.
1863, p. 420, tabl. 77, fig. 1). Lahnewiesgraben, etc.
(Alpes bavaroises).
83 ammonitiforme, Gümbel, 14861. Loc. cit., p. 411.
C. puzosianum (d’Orb.). Schafh. (non d’Orb.). Gar-
misch, Kammerkahr, Koessen, etc.
84 annulatum, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. M1. Lahnewiesgraben et Keller (Alpes bava-
roises).
85 debile, Gümbel, 1861. Loc. cit, p. #11 de Dittmar
Die Contorta-zone, p. 137, tabl. 3, fig. 2. Environs
de Garmisch, Koessen et Kammerkahr.
GASTÉROPODES.
Rissoa, Fremenville.
86 alpina, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern.,
p. 397. Alpes bav.
TURRITELLA, Lamarck.
87 striatissima, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 422. Wer-
denfels (Alpes bavaroises).
Fe
."
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 215
Turritella
88 cincta, Dittmar, 1864. Die Contorta-zone, p. 442,
tabl. 4, fig. 5. Nürtingen (Wurtemberg).
_ 89 Fellensis, Dittmar, 1864. Loc. cit., p. 142. Turrit.
alpina, Güumb. Loc. cit., p. 422 (non T. alpina,
d’Orb..). Hochfellen, Werdenfels (Alpes bav.).
90 alpis sordidæ, Winkler, 1861. Oberkeuper, p. 8,
tabl. 5, fig. 9. Kothalpe (Alpes bavaroises).
91 scabra, Schafh., 1863. Südb. Lethea geogn., p. 390,
tabl. 68, fig. 17. Hochfellen (Alpes bavaroises).
92 Stoppanii, Winkler, 14861. Oberkeuper, p. 8, tabl, 5,
_ fig. 8. Kothalpe.
93 bipunctata, Münster, 1846. Beitr. zur Petr., vol. IV,
tabl. 13, fig. 17. Koessen (Tyrol).
94 keuperina, Dittmar, 1864. Die Contorta-zone, p. 142.
T. hybrida, Münster, 1846 (non Deshayes). Beitr.
zur Petref. Tyrol.
CHEMNITZIA, d’Orbigny.
95 turritellæformis, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr.,
p. 409. Kirchstein.
96 Oppeli, Martin, 1860. Paléontolog. de l’Infra-lias
(Mém. soc. géol., 2e série, vol. VII, mém. 1), p. 69,
tabl. 1, fig. 1, 2, 6. Marcigny-s.-Thil (Côte-d'Or).
97 infraliasina, Stoppani, 1863. Paléont. lombarde,
3° série, p. 119, tabl. 28, fig. 4, 2. Val Imagna (Lom-
bardie). |
98 pseudovesta, Güumbel, 1861. Loc. cit., p. 422. Hoch-
fellen (Alpes bavaroises). #
99 azona, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 409. Koessen
(Tyrol).
100 protensa, Gümbel, 14861. Loc. cit., p. 409. Garmisch,
Koessen, Azzarola.
216 ZONE A AVICULA CONTORTA
Chemnitzia
101 granum, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 140. Ch.
Nitida Moore, 1861 (non Lycett.). Zone of Avic.
contorta (Quart. journ., v. 17, p. 508). Beer-Crow-
combe, Watchet (Somerset).
TURBONILLA, Risso.
102 alpina, Winkler, 1861. Oberkeuper (Zeitschr. geol.
Ges., vol. XIIT, p. 465). Chemnit. alpina, Dittmar,
1864. Contorta-zone, p.139, tabl. 9, fig, 6. Kothalpe,
Garmisch (Alpes bavaroises).
103 Werdenfelsensis, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v.
Bayern, p. 409 et 422. Garmisch, Werdenfels (Alpes
bavaroises).
ACTEONELLA, d'Orbigny.
104 cincta, Winkler, 1861. Oberkeuper, etc., p. 464,
tabl. 5, fig. 7. Kothalpe (Thuringe).
ACTEONINA, d'Orbigny.
105 elongata, Moore, sp., 14861. Zone of Avicula contorta
(Geol. quart. journal, vol. XVIT), tabl. 16, fig. 20.
Acteonina sp. Oppel et Suess, 1856. Æquiv. Koess.
schich., p. 8, tabl. 1, fig. 4. Oliva alpina? Guembel,
1861. Beer-Crowcombe (Somerset); Nürtingen (Wur-
temb.); Koessen (Tyrol); Remilly-en-Montagne, Mé-
mont, Marcigny-s.-Thil (Côte-d'Or).
106 oviformis, Moore, sp. 1864. Loc. cit., tabl. 16, fig. 21.
Beer-Crowcombe (Somerset); Garmisch (Alpes bava-
roises); Remilly-en-Montagne (Côte-d'Or).
107 fusiformis, Moore, sp. 1861. Loc. cit., tabl. 16. fig. 48.
Beer-Crowcombe.
408 ovalis, Moore, sp. 1861. Loc. cit., tabl. 16, fig. 49.
Beer-Crowcombe.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 917
Acteonina
109 urna, Schafh., 1863. Lethea bavarica, p. 388. Wetters-
tein (Alpes bav.).
Narica, Adanson.
110 rhætica, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 409. Nat. alpina, Merian, 1853 (non d’Orb.).
Escher et de la Linth : geol. Bem über Vorarlberg,
p. 49, tab. 5, fig. 55 à 57. Koessen (Tyrol); Gar-
misch (Alpes bay.)
111 Oppelii, Moore, 1861. Zone of Avic. cont. (Geol. quart.
journ }, vol. XVIL, tabl. 16, fig. 17. Nati. ecarinata,
_ Gümb., 1864. Geogn., etc., p. 409. Nerifa liasina,
Kredner, 1860 (non Dunker). Neue Jahrb., p. 315.
Beer-Crowcombe (Somerset) ; Goettingen, Nürtingen
(Wurtemb.) ; Garmisch (Alpes bav.); Koessen (Ty-
rol); Remilly-en-Montagne (Côte-d'Or).
SIGARETUS, Adanson.
112 cinctus, Winkler, 1861. Oberkeuper, etc., p. 464,
tabl. 5, fig. 6. Kothalpe (Alpes bay.)
Nerirorsis, Grateloup.
113? Oldæ, Stoppani, 1861. Pal. lomb., p. 39, tabl. 2, fig. 6
à 8. Olda im Val Taleggio (Lombardie).
114 tuba, Schafh., 1854. Beitraege, etc. (Leonh et Bronn.
Jahrb., pl. 8, fig. 12). Nerit. polymorpha, Dittmar,
1864. Contorta-zone, p.143. Azzarola, Hierlatz.
115 paucivaricosa, Dittmar, 4864. Contorta-zone, p. 143,
tabl. 1, fig. 6. Lahnewiesgraben.
416 acuticosta, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 143,
tabl. 4, fig. 6. Garmisch (Alpes bav.)
218 ZONE A AVICULA CONTORTA
Trocaus, Linné.
117 pseudodoris, Guembel, 1861. Geogn. Beschr. v. B..
p. 409. KoesSen (Tyrol).
118 triangularis, Dittmar, 1864. Contorta-zoné, p. 145.
T. carinifer, Gümbel (non Hoernes), 4861. Loc. cit.,
p. 420. Garmisch, Hochfellen (Alpes bavaroises).
119 rapidus, Stoppani, 1860. Pal. Iomb., 3° série, p. 39,
tabl. 2, fig. 9. Azzarola (Lombardie).
190 biarmatus, Münster (Schafh., 4863, Lethea, p. 394).
Hochfellengipfel (Bavière).
121 glaber, Koch. (Schaf., 1863 Lethea, p. 394). Hoch-
fellen.
122 subsulcatus, Münst. (Schafh., 1863, Lethea, p. 394,
tabl. 68, fig. 11). Hochfellen.
123 impressus, Schafh., 1863, Lethea, p. 393 avec fig.
Hochfellen.
124 gradatus, Schafh., 1863. Südbayern’s Lethea geog.,
p. 393, tabl. 68, fig. 14. Hochfellen.
195 alpis-sordidæ, Winkler, 1861. Oberkeuper , p. 4,
tabl. 5, fig. 3. Kothalpe (Bavière). -
126 Waltoni, Moore, 1861. Quart. journ. géol. soc.,
vol. XVII, tabl. 16, fig. 23. T. nudus, Moore, 1861.
Loc. cit., tabl. 46, fig. 22, Beer-Crowcombe (Somer-
set) ; Hochfellen (Bavière).
127 perstriatus, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bay "
p. 422. Werdenfels (Bavière).
128 ascendens, Dittmar, 14864. Contorta-zone, p. 146. T.
alpinus, Gümbel (non d’Orb.), 1861. Loc. cit., p.422.
Garmisch, Hochfellen (Bavière).
SOLARIUM, Lamarck.
129 spec., Stoppani, 4861. Paléont. lomb., 8° série, p. 40,
tabl. 2, fig. 41 à 13. Azzarola (Lombardie).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 219
STRAPAROLLUS, Montfort.
130 ferox, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 422. (Strap. subæqualis, Schafh. (non d'Orb.),
1863. Südbayern’s Leth. geog., p.392, tabl. 68, fig. 5.
| Hochfellen (Alpes bav.).
… 131 Suessi, Moore, 14861. Zone of Avic. contor. (Geol.
quart. journ., vol. XVII), p. 511, tabl. 15, fig. 2
à 5. Beer-Crowcombe (Somerset).
132 vertebratus, Schafh. 1863. Südbayern’s Leth. geogn.,
p.392, tabl. 68, fig. 16. Hochfellen.
PHasiANELLA, Lamarck.
133 crassecostata (Stopp.), Dittmar. Cerith. crassecosta-
tum, Stop., 1857. Studii geol., p. 367 et Pal. lomb.,
3° série, p. 1214, tabl. 98, fig. 13. Vedesetta in Val
Taleggio (Lombardie).
134 cancellata, Ditimar, 1864. Contorta-zone, p. 145,
tabl. 2, fig. 8. Jocheralp, Garmisch (Alpes bav.).
135 lævigata, Dittmar, 4864. Loc. cit., p. 144, tabl. 2.,
fig. 7. Garmisch, Hochfellen (Alpes bav.).
TurBo, Linné.
136 Emmerichi, Gümbel, 4861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 422. Hochfellen.
137 alpinus, Winkler, 1861. Oberkeuper (Zietschr. geol.
Ges., vol. XIII), p. 463, tabl. 5, fig. 4. Kothalpe
D. (Alpes bav.).
> 4138 anchurus, Münst. (Schfh , 1863, Lethea, p. 391).
2 Hochfellengipfel.
139 duplicatus, Sow. (Schfh., 1863, Lethea, p. 391).
Hochfellen.
440 Picteti, Stoppani, 1863. Pal. lomb., & série, p. 420,
tabl. 28, fig. 6. Pietro di Civate, Guggiate (Lombar-
die).
290 ZONE A AVICULA CONTORTA
Turbo
441 parvulus, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 144,
tabl. 2, fig. 1. Garmisch. (Alpes bav.).
142 oculatus, Dittmar, 1864. Contorta - - Z0n€, p. 44,
tabl. 2, fig. 2. Garmisch.
143 diadema, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 148,
tabl. 1, fig. 3. Keller, près Garmisch.
STOMATIA, Lamarck.
144 Trotti, Stoppani, 1863. Pal. lomb., 3 série, p. 120,
tabl. 28, fig. 8 à 10. Guggiate (Lombardie).
DiTrEMARIA, d'Orbigny.
145 præcursor, Stoppani, 1857. Studii geol. et Paléont.
lomb., & série, p. #1, tabl. 2, fig. 47 et 18. Pleu-
rotom. alpina? Winkl., 1861. Oberk., p. 5, tabl. 5,
fig. 5. Keller, Kothalpe (Alpes bav.); Azsarola (Lom-
bardie).
PLEUROTOMARIA, Defrance.
146? turbo, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3° série, p. 41,
tabl. 2, fig. 20 à 23. Azzarola.
147 hemicostata, Dittmar, 1864. Pleur. alpina, Gümbel,
1861. (Non d’Orb., terr. crét., vol. IL, p. 273. Hoch-
fellen (Alpes bav.).
148 polita, Sow. (Schfh., 1863, Lethea, p. 396). Hochfel-
len.
149 precatoria, Desl. (Schfh., 1863, Lethea, p. 394, tabl.
68, fig. 10 à 12). Hochfellengipfel.
150 tuberculato-costata, Münst. (Schfh., 1863, HORS,
p. 395). Hochfellen.
151 principalis, Mstr. (Schfh., 1863, Lethea, p. 395).
Hochfellen.
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 291
Pleurotomaria
152 subfasciata, d’Orb. (Schfh., Lethea, p. 395). Hoch-
fellen.
RosTeLLarIA, Lamarck.
à 153 cornuta, Gümbel, 1861. In Dittmar, 1864. Contorta-
zone, p. 138, tabl. 1, fig. 1. Garmisch, Kochfellen
(Alpes bav.).
SPINIGERA, d’Orbigny.
154 dubia, Dittmar, 4864. Contorta-zone, p. 138, tabl. 1,
fig. 2. Garmisch, Partenkirchen (Alpes bay.).
ALaRIA, Morris et Lycett.
155 Quenstedti, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 138,
tabl. 2, fig. 3, Strombites? Quenst., 1856. Jura,
tabl. 4, fig. 21. Nürtingen (Wurtemb.); Garmisch
(Alpes bav.); Azzarola (Lombardie).
Fusus, Lamarck.
156 Orbignyanus, Münst., 1847; Gümbel, 1861. Loc. cit.,
p. 398. Koessen {Tvrol).
157 Montignyanus, Martin, tabl. 4, fig. 1, et tabl. 2,
fig. 4 ci-après. Montigny-sur-Armançon (Côte-d'Or).
CERITHIUM, Adanson.
158 Hemes, d’Orbigny, 1859. Prodr. Et., 9, n° 128 d’après
Stoppani et de Dittmar. Garmisch (Alpes bav.);
Bellaggio, Guggiate, etc. (Lombardie).
159 Semele, d’Orbigny, 1850. In Martin (Mém. soc. géol.,
2e série, vol. VII, m. 4., p. 75, tabl. 2, fig. 8 à 10.
Semur, Marcigny, Ruffey, Remilly-en-Montagne, etc.
(Côte-d'Or).
299 ZONE A AVICULA CONTORTA
CERITHIUM
160 subnudum, Martin, 1858. Congrès scientifique de
France, ext., p. 53, tabl. 2, fig. 6. Ruffey, Remilly
(Côte-d'Or).
161 Henrici, Martin, 1860. Mém. soc. géol., 2° série,
vol. VII, tabl. 2, fig. 17 et 18. Chemn. Henrici.
Moore, sp., 14863. Geol. quart. journ., vol. XVII,
p. 509, tabl. 16, fig. 12; non Chemn. alpina; Dit-
tmar. Beer-Crowcombe et Watchet.
162 granuliferum, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr., v.
Bayern, p. 409. Koessen (Tyrol).
163 trispinosum, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 422. Hoch-
fellen.
164 Donati, Stoppani, 1863. Pal. lomb., 3° série, p. 122,
tabl. 28, fig. 14 et 15. Santo-Pietro di Civate (Lom-
bardie).
165 rhæticum, Moore, 1863. Zone of. Avic. contorta (Geol.
quart. journ., vol. XVII). p. 508, tabl. 16, fig. 46.
Cerith. cylindricum. Moore, loc. cit., pl. 46, fig. 15.
Turrit. cylindrica. Dittmar, Contorta-zone, p. 141.
Beer-Crowcombe (Somerset).
166 subconstrictum, Martin, C. constrictum; Moore (non
Cerit. constrictum; Deshayes, 1824). Zone of. Avic.
contorta (Geol. quart. journ., vol. XVII), p. 508,
tabl 16, fig. 13. Cerit. decoratum; Moore, loc. cit.,
tabl. 16, fig. 14 (non Cerith. decoratum; d’Orb.).
Beer-Crowcombe (Somerset).
= Nora. — Cette espèce et la précédente ont les
plus grands rapports de forme et d’ornements avec
le Cerit. Sinemuriensis, Martin (Mém. soc. géol.,
vol. VIT), tabl. 2, fig. 18 et 20, Cerit. Martinianum;
d’Orb., in Martin, 1858. Congrès scientif. Extrait,
tabl. 2, fig. à. — Il est très possible que l’on arrive
plus tard à les considérer comme. identiques.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 993
CHitoN, Linné.
467 rhæticus, Moore, 1863. Loc. cit., p. 514, tabl 16,
fig. 28 et 29. Beer-Crowcombe (Somerset).
DENTALIUM, Linné.
Le. _ 168 quinquangulare, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v.
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Bayern , p. 409. Koessen (Tyrol); Rothenbrun (Vo-
rarlberg).
ACÉPHALES.
PHoLADOMYA, Sowerby.
169 lagenalis, Schafh., 1852. Neue Jahrb., p. 286, tabl. 3,
fig. 8. Homom. angulata; Stopp., 1857 (non Agas.),
Stud. et Pal. lomb., 3° série, tabl. 3, fig. 4 à 3.
Joergbach, Lahnewiesgraben, et Gschwandwald ,
Schwarzachen (Alpes bav.); Bernhardsthal (Vorarl-
berg); Koessen (Tyrol); Azzarola, Barni (Lombar-
die).
170 Mori, Stoppani, 1863. Pal. lomb., 3 série, p. 193,
tabl. 28, fig. 16 et 17. Culmine Santo - Pietro, Val-
Sassina (Lombardie).
171 lariana, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3° série, p. 44,
tabl. 3, fig. 4 à 7. Azsarola, Barni (Lombardie );
Pissot, Luan (canton de Vaud).
172 margaritata, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3° série,
p. 44, tabl. 3, fig. 8 à 10. Azzarola (Lombardie).
PaxopæA, Ménard de la Groye.
173 depressa, Martin, 1859. Pal. stratig. (Mém. soc. géol.
de France, 2 série, vol. VII), p. 78, tabl. 9, fig. 34
à 36. Marcigny-sous-Thil (Côte-d'Or).
174 Montignyana, Martin, 4859. Loc. cit., p. 78, tabl. 2,
fig. 37 à 39. Montigny-sur-Armançon (Côte-d'Or).
294 ZONE A AVICULA CONTORTA
Panopæa
175 Escheri, Winkler, spec., 1859 (Myacites). Schichten
der Av. contorta, p. 19, tabl. 2, fig. 7. Cypricardia,
Escheri (Winkl). Renevier, 4864. Alpes vaudoises,
p. 21. Steppbergalp, Garmisch (Alpes bav.); Bully
(Rhône); Luan (Suisse).
176 rhætica, Gümbel, 4861. Geogn. Beschr. v. Bayern.,
p. 409. Koessen (Tyrol).
177 Quenstedti, Gümbel, sp. (Myacites). Loc. cit., p. 409,
Clydophorus alpinus. Winkler, 4859, Schichten. der
Av. cont., p. 48, tabl. 2, fig. 5. Nürtingen (Wur-
temb.); FA DST Re Garmisch, Kothalpe (Alpes
bav.); Koessen (Tyrol).
178 drupæformis, Gümbel, sp. ( Myacites). Loc. cit.,
p. 409. Koessen.
179 Meriani, Gümbel, sp. (Myacites). Loc. cit., p. 409.
Cardinia? Merian, 1853, in Escher, Vorarlberg,
tabl. 4, fig. 84-37. Hochkalter et Ramsau (Alpes
bav.).
180 mactræformis, Gümbel, sp. (Pleuromya), Loc. cit.,
p. 409. Koessen (Tyrol).
181 bavarica, Winkler, sp. (Pleuromya), 1861. Oberkeu-
per, etc., p. 26, tabl. 8, fig. 2. Kothalpe près Fisch-
bachau (Alpes bav.).
182 alpina, Winkler, sp. (Pleuromya), 1861. Loc. cit.,
p. 27, tabl. 8, fig. 3. Kothalpe (Alpes bav.); Pissot,
Chainées (Alpes vaud.).
183 striato-granulata, Moore, sp. (Myacites), 1861. Geol.
quart. journ., vol. XVII, p. 506, tabl. 16, fig. 1.
Beer-Crowcombe (Somerset).
184 Remillyana, Martin, tabl. 4, fig. 2 à 6 ci-après. Re-
milly-en-Montagne et Marcigny-sous-Thil (Côte-d'Or).
OU ETAGE RHÆTIEN. 295
Panopæa
85 Renevierii, Martin, tabl. 1, fig. 8 à 6 ci-après. Mon-
% tigny-sur-Armançon (Côte-d'Or).
186 keupero-liasina, Martin, tabl. 9, fig. 2 à 6 ci-après.
Marcigny-sous-Thil (Côte-d'Or).
87 rugosa, Dunker, Paleontologica, tabl. 95, fig. 4 et 5.
M. Dunker avait précédemment décrit cette espèce
sous le nom de Thracia subrugosa (Pal., n° 1, p. 116,
- tabl. 17, fig. 3). Thracia subrugosa, d’Orb., prodr.,
p. 216, n° 76. Pleuromya Dunkeri, Tqm., Pal. strat.
de Luxembourg, etc., p. 66, tabl. 18, fig. 13. Re-
milly-en-Montagne (Côte-d'Or).
ANATINA, Lamarck.
— 188 præcursor, Quenstedt, sp. (Ceromya), 1856. Jura,
p. 29, tabl. 1. fig. 15. Non Anat. præcursor. Moore
et Stoppani. Nürtingen (Wurtemb.); Garmisch, etc.
(Alpes bav.); Marcigry-sous-Thil, Remilly-en-Mon-
tagne, etc. (Côte-d'Or).
—. 189 Suessi, Oppel, 4857. Weitere Nachweise (Sitzb. d. k.
1 k. Ak., vol. XXVI, p. 43). Non An. Suessi (Oppel),
de Stoppani, tabl. 29, fig. 24. Non Moore, tabl. 16,
fig. 2. Nürtingen (Wurtemb.); Semur, Marcigny-
“4 sous-Thil, Remilly (Côte-d'Or).
… 190 rhætica, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
-1@ p. 408. Anatina præcursor, Moore, et Stopp. pars
—._ (non Quenst.). Beer-Crowcombe (Somerset); Koessen
1 _ (Tyrol); Azzarola, Tremezzina (Lombardie).
: 19 Baldassari, Stopp., 1863. Pal. lomb., 3° série, p. 126,
tabl. 29, fig. 15. Prä-linger, Érmiach et Koessen.
- 192 Amici, Stopp., 1863. Loc. cit., p. 127, tabl. 29, fig. 20
à 22. Val-Imagna, Prà-linger (Lombardie).
15
2926 ZONE A AVICULA CONTORTA
Anatina
493 Zannoni, Stopp., 1863. Loc. cit., p. 127, tabl. 29,
fig. 23. Passata, Locatella, Prâ-linger (Lombardie).
194 arista, Stoppani, 1863. Loc. cit., p. 128, tabl. 29,
fig. 25. Cima (Lombardie).
195 Passeri, Stoppani, 1863. Loc. cit., p. 198, tabl. 29,
fig. 26. Gaggio (Lombardie); Koessen (Tyrol); Lah-
* newiesgraben, Naidernach, Kothalpe, Fellalpe, etc.
(Alpes bay.).
196 Remillyana, Martin, tabl. 3, fig. 1 à 6. Anat. prœcur-
sor; Dumortier, 1864 (non Oppel). Paléont. des dé-
pôts jurassiques du bassin du Rhône; Infra-Lias,
p. 43, pl. 1, fig. 5. Remilly-en-Montagne (Côte-d'Or);
Chavignes (Ain).
197 Stoppanii, Martin, tabl. 2, fig. 3 ci-après. Remilly-en-
Montagne (Côte-d'Or)
GASTROCHOENA, Spengler.
198? ornata, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr., v. Bayern.,
p. 408. Koessen (Tyrol).
SAXICAVA, Bellevue.
199 Sinemuriensis, Martin, 1859. Pal. Stratig. (Mém.
soc. géol., 2 série, vol. VII), p. 79, tabl. 2, fig. 27,
28. Semur (Côte-d'Or).
TELLNA, Linné. |
200 ?havarica, Winkler, 1861. Oberkeuper (Zeitschr.
geol. Ges., vol. XIII), p. 485, tabl. 8, fig. 4. Nuçula
Matani, Stopp., 1863. Pal. lomb., 38° série, p. 129,
tabl. 30, fig. 7. Nürtingen (Wurtemb.); Kothalpe
(Alpes bav.) ; Cima, Guggiate, Bene (Lombardie).
Lena, SChuhmacher.
201 Heberti, Martin, 1860. Pal. stratig. (Mém. soc. géol.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 297
_ France, 2 série, vol. VIT), p. 79, tabl. 8, fig. 4 à 4.
Leda Titei, Moore, 1861, Quart. journ. soc. geol.,
vol. XVII, p. 504, tabl. 45, fig. 25. Leurey, Remilly-
en-Montagne (Côte-d'Or); Beer-Crowcombe (So-
merset).
202 percaudata, Gümbel, 1861. Geogn. Beschreib. v.
Bayern, p. 407. L. Alpina, Winkler, 1859 (non
d’Orb.). Schichten der Avicula contorta, p. 45,
tabl. 4, fig. 8. L. Deffneri, Oppel, 1856 (non Schloen-
bach). Koess. Schichten, etc., tabl. 2, fig. 9. L. com-
planata, Stopp. (non Phill.), 4861. Pal. lomb., 3° sé-
rie, tabl. 8, fig. 4 et 2. L. claviformis? Stopp. (non
Sow.). Loc. cit., tabl. 30, fig. 30 et 31. L. Chaussoni,
Renevier, 4864. Alpes vaudoises, p. 28, tabl. 1, fig.1.
- Birkengehren (Wurtemb.); Pissot (Alpes vaudoises);
Luera , Val dell oro, Prä-linger (Lombardie); Savi-
| gny-s.-Mâlain, Mémont (Côte-d'Or).
_ 203 bavarica, Winkler, 1861. Oberkeuper (Zeistchr. d.
…_. geol. Ges., vol. XHI), p. 574, tabl. 7, fig. 4. Kothalpe
. (Alpes bé. 2
… 204 Borsoni, Stoppani, 4863. Pal. lomb., 3° série, p. 432,
tabl. 30, fig. 25. Val Ritorta (Lombardie).
PuLrasrra, Sowerby.
… 205 elongata, Moore, sp., 1861 (Axinus). Quart. journal
à soc. geol., vol. XVII, p. 303, tabl. 17, fig. 18. Cypri-
cardia porrecta, E. Dumort. Etud. pal. Infra-lias,
1864, p. 36, tabl. 6, fig. 4 à 7. Pull. elongata, Mar-
tin, 1864, tabl. 3, fig. 3. Beer-Crowcombe (Somerset);
Narcel, Croix-du-Saule, Cogny, Veyras, Gammal, etc.
(Rhône); Remilly-en-Montagne, Saulieu (Côte-d'Or) ;
_ Lacourcelle-près-d’Island (Yonne).
9298 ZONE A AVICULA CONTORTA
Pallastra
206 arenicola, Strickl. in Wright. On the zone of Avicula
contorta and the lower Lias (quart. journal. geol.
soc., november 1860). Garden-Cliff, Wainlode-Cliff,
Stratford, Binton, Watchet (Angleterre).
VENUS, Linné.
207 biplicata, Schafh., 1853. Neue Jahrb., p. 319. Win-
kler, 1861. Oberk., tabl. T7, fig. 13. Kothalpe et
Fischbachau (Alpes ba },
208 probabilis, Martin, 1864, tabl. 3, fig. ne
Remilly (Côte-d'Or).
SCHIZODUS, King.
A l’exemple de M. de Dittmar, je désigne
provisoirement sous le nom de Schisodus un
certain nombre de coquilles dont l'agencement
Cardinal est inconnu, et voisines de formes,
tantôt des Pleuromyes, tantôt des Venus et des
Trigonies. J'y ajoute même les Pferomyes de
M. Moore, dont le caractère générique ne me
parait pas suffisamment justifié.
209 Ewaldi, Bornemann, sp. (Tæniodon), 1854. Ueber den
Lias der Umgegend von Goettingen, p. 66. Opis
cloacina, Quenst., 1856. Jura, p.31, tabl. 1, fig. 35.
Schizodus cloacinus (Quenst.), Oppel et Suess.,
1856, et Winkler, 1861. Nucula, sp. Stoppani, 1868.
Pal. lomb., tabl. 30, fig. 16, 20, 21. Leda Schiavi,
Stopp. Loc. cit., tabl. 80, fig. 27 à 29. Cypricardia
cloacina (Quenst.), Renevier, 1864. Alpes vaudoises,
p. 20. Ueberall, Val-Ritorta, Cima, Saint-Pietro-de-
Civâte (Lombardie); Gremecey, Varangeville, Vaxy,
etc., etc. (Meurthe) ; Remilly-en-Montagne (Côte-
d'Or); Taulan, Chainées, Pissot (Alpes vaud.).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 29y
Schizodus
910 ?alpinus, Winkler, 1859. Schichten der Avic. con-
torta, p. 15, tabl. 2, fig. 1. Joergenbach, Lahnewies-
graben, Kothalpe (Alpes bav.) ; Koessen (Tyrol);
Spezzia (Italie).
211 isosceles, Stoppani, sp. (Myophoria), 1861. Pal.
lomb., 3° série, p. 128, tabl. 3, fig. 4 à 4. Bene, Li-
monta, Guggiate, Prä-linger (Lombardie) ; Marcigny-
sous-Thil, Remilly-en-Montagne , etc. ( Côte-d'Or);
Aubenas (Ardèche).
212 Reziæ, Stoppani, sp. (Myophoria) , 1861. Loc. cit.,
p. 129, tabl. 30, fig. 5. Guggiate (Lombardie) ; Re-
milly (Côte-d'Or).
213 Stenonis, Stoppani, sp. (Myophoria), 1861. Loc. ci.,
p. 129, tabl. 30, fig. 6. Val Ritorta (Lombardie).
214 elongatus, Moore, sp. (Axinus), 1861. Quart. journ.
soc. geol., vol. XVII, p. 503, tabl. 17, fig. 148. Beer-
Crowcombe (Somerset).
315 concentricus, Moore, sp. (Axinus), 1861. Loc. cit.,
p. 503, tabl. 17, fig. 419 à 21. Beer-Crowcombe (So-
_ merset); Koessen (Tyrol).
216 depressus, Moore. sp. (Axinus), 1861. Loc. cit., p.503,
tabl: 17, fig. 17. Beer-Crowcombe.
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217 posterus, Deffner et Fraas, sp. (Anodonta), 1859. Jura-
versenkung (Neue Jahrb.), p. 9. Pholadomya corbu-
loides (Desh.), Levallois. Aperçu géol. de la Meurthe,
1862, p. 33. Clidophorus Goldfussi? Schauroth, 1857.
Tæniodon ellipticus, Kredner (non Dunk.), 1860.
Neue Jahrb., p. 800. Venus liasina, Kredner (non
Rœmer), 1860. N. Jahrb., p. 307. Anoplophora du-
bia, d’Alberti, 1864. Trias, p. 140, tabl. 3, fin. 11.
Pholadomya corbuloides, Desh., Levallois. Les cou-
ches de jonction du Trias et du Lias, Bull. soc. géol.
230 ZONE A AVICULA CONTORTA
Schizodus
de France, tom. XXI, 1864, p. 393, pl. 6, fig. 9, 3
et 4. Alpes-Orientales, Vic, Saint-Médard , etc.
(Meurthe).
218 Crowcombeius, Moore, sp. (Pteromya), 1861. Quart.
journ. geol. soc., vol. XVII, p. 506, tabl. 15, fig. 29,
23. Beer-Crowcombe.
219 simplex, Moore, sp. (Pteromya), 1861. Loc. cit. Beer-
Crowcombe (Somerset).
220 præcursor, Schloenbach, sp. (Tæniodon), 1862. Bei-
traege, etc., in Neue Jahrb., p.151, tabl. 8, fig. 1.
Tœnio. ellipticus, Kredner (non Dunk.), 4860. Neue
Jahrb., p. 300. Dans toute l’Allemagne centrale:
Saint-Didier-le-Monteillet, Cogny (Rhône) ; Arnay-le-
Duc (Côte-d'Or).
CYTHEREA, Lamarck.
221 rhætica, Güumbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 408. Sfeppbergalp, Garmisch (Alpes bav.).
Cycras, Bruguière.
222 postera, Deffner et Fraas, 1859. Juraversenkung, ete.
(New Jahrb., p. 13). Malsch, près Langenbrücken
(Bade).
CoRBULA, Bruguière. |
293 alpina, Winkler, 4859. Schichten der Avic. contorta,
p. 45, tabl. 2, fig. 2. Nucuta Bocconis, pars, Stopp.;
1863. Pal. lomb., p. 480, tabl. 30, fig. 9. Corbis de-
pressa, Stopp. (non Roemer). Loc. cit., p. 4, tabl.5,
fig. 12 à 16. Alpes bavaroises. Azzarola et Barny
(Lombardie); Pissot (Alpes vaudoises).
224 Azzarolæ, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3° série, p. 45,
tabl. 4, fig. 3, 4. Azzarola (Lombardie).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 231
Corbula
995 arkosiæ, Martin, tabl. 3, fig. 4 aet bci-après. Remilly-
| en-Montagne (Côte-d'Or).
ASTARTE, SOWerby.
226 longirostris, Schafh., 4853. Neue Jahrb., p. 319, et
Winkler, 1861 enonder: ete, tabl. 7, fig. 12.
| Kothalpe (Alpes bav.).
227 crenulata, Schafh., 1853. Lethea geogn., p. 378,
tabl. 68, fig. 9. Hochfellen (Alpes bav.).
CarDira, Bruguière.
228 multiradiata, Emmr., sp. (Myonhoria), 1853. Geogn.
Unters. (Jahrb. Reichsanst.), p.48 (Voir de Dittmar,
Contorta-zone, 1864, p. 181, tabl. 8, fig 6, 7 ) Cette
coquille, dont on ne connaît pas la charnière, res-
semble en effet beaucoup plus aux Cardites qu'aux
Myophories. Garmisch, Kothalpe, etc. (Alpes bay.) ;
Koessen (Tyrol); Azzarola (Lombardie); Semur, Mé-
55 mont (Côte-d'Or).
D 299 munita, Stoppani, 4861. Pal. lomb., 3 série, p. 56,
* tabl. 6, fig. 11 à 18. Venericardia præcursor ?
Quenst., 1856. Jura, p. 29, tabl. 4, fig. 25. Nürtin-
gen (Wurtemb.) ; Kothalpe (Alpes bav.) ; Koessen
(Tyrol) ; Azxarola, Val-Taleggio, Marone, etc. (Lom-
bardie).
n. 230 austriaca, de Hauer, sp. (Cardium), 1853. Jahrb.
Fe Reichsanst, p. 734. C. crenata, de MM. Mérian,
Escher de la Linth, Schafhaeutl, etc. (non Münster).
Cardium cloacinum, Stopp., 1863 (non Quenst.).
Pal. lomb., 3° série, p. 195, tabl. 29, fig. 10. Alpes
orientales, Eslingen (Souabe); Guggiate (Lombar-
die); Savigny-s.-Mâlain (Côte-d'Or); Taulan, Chai
nées, Pissot, Luan (Alpes vaud.).
232 ZONE A AVICULA CONTORTA
Cardita
231 lorica, Stoppani, 4861. Pal. lomb., ete., p. 37, tabl. 6,
fig. 22, 23. Val-Taleggio, Axzarola (Lombardie).
232 Quenstedtii, Stopp., 4861. Loc. cit., p. 57, tabl. 6,
fig. 24 et 25. Luera (Lombardie); Nürtingen (Wur-
temb..).
233 Lueræ, Stopp., 1861. Loc. cit., p. 87, tabl. 6, fig. 2%.
Luera (Lombardie) ; Marcigny-sous-Thil, Mémont
(Côte-d'Or).
234 Taleggii, Stopp., 1861. Loc. cit., p. 36, tabl. 6, fig. 19,
20. Val-Taleggio.
235 minuta, Winkl., 4861. Oberkeuper, extrait, p. A,
tabl. 7, fig. 8. Cardium phascolus? Stopp., 1861.
Loc. cit., tabl. 5, fig. 4 et 2. Kothalpe (Bavière);
Luera (Lombardie).
236 spinosa, Winkler, 4861. Loc. cit., p. 21, tabl. 7, fig. 8.
Kothalpe.
237 subaspera, Martin, 1864. C. aspera, Stopp. (non La-
marck), 1861. Pal. lomb., 3° série, p. 53, tabl. 5,
fig. 24 à 28. Barni, Azxarola (Lombardie).
238 ? papiracea, Dittmar , 1864 Contorta-zone, p. 183,
tabl. 3, fig. 4. Lahnewiesgraben (Bavière).
MEGALODON, Sowerby.
239 triqueter, Wulfen, sp. (Cardium), 1793. Cette grande
bivalve, qui a reçu tour à tour les noms de Cardium
triquetrum de Brocchi et de Catullo, d’'Isocardia ca-
rinthiaca de Boué, d’Isocardia exaltata de Pusch, de
Gryphæa incurva de Murchison, d’Isocardia striata
de Bericht, et successivement de Megalodon scutatus,
Pholas ungulata, Isocardia grandiformis et Tauroce-
ras thiara de Schafhaeutl, appartient surtout aux
couches inférieures à la zone à Avicula contorta.
5h
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 233
galodon
À M. Stoppani prétend même que c'est une coquille
exclusivement triasique et dont le gisement ne dé-
_ passe pas la dolomie moyenne.
D'un autre côté, M. Gümbel afirme l'avoir re-
__ cueillie dans la zone à Avicula contorta à Bernhard-
sthale (Vorarlb.) et à Kammerkahrplatte (Tyrol).
GONODON.
240 ovatum, Schafhaeutl, 4863. Lethea bavarica, p. 382.
% Hochfellen (Bavière).
L
CyPriNa, Lamarck.
941 Puræ, Stoppani, 1863. Pal. lomb., 3° série, p. 124,
; tabl. 29, fig. 5 et 6. Pura in Val-Taleggio (Lom-
bardie).
242 ? lens, Stoppani, 1863. Loc. cit., p. 45, tabl. 4, fig. 5.
2 Azzarola (Lombardie) ; Rercili-en-Montagre (Côte-
D d'Or).
243 Marcignyana, Martin, tabl. 3, fig. 6 a, bet c ci-après.
F Marcigny-sous-Thil (Côte-d'Or).
LA
CyPRiCARDIA, Lamarck.
_ 244 Breoni, Martin, 1859. Pal. stratig. (Mém. soc. géol.
| France, 2 série, vol. VID), p. 81, tabl. 3, fig. 17
_@t 18. Marcigny-sous-Thil, Savigny-sous-Malain
_ (Côte-d'Or) ; Kramer près Garmisch (Bavière) ;
Koessen (Tyrol).
245 Marcignyana, Martin, 1859. Loc. cit., p. 80, tabl. 3,
Æ fig. 12 et 13. Pleurophorus Die Moore, 1861.
Quart. journ. geol. soc., vol. XVIF, p. 504, tabl. 15.
fig. 14 et 15. Mas cigny-sous- Thil, Savigny-sous-Mä-
lain (Côte-d'Or); Beer-Crowcombe (Somerset) ;
Pissot (Alpes vaud.).
234 ZONE A AVICULA CONTORTA
Cypricardia
246 Suevica, Oppel et Suess., 1886. Koessn. Schichten,
extrait, p. 44, tabl. 1, fig. 4. Nürtingen (Wurtemb..).
247 alpina, Gümbel, 1861. Geogn: Beschr. v. Bayern,
p. 408. Koessen (Tyrol).
248 decurtata, Winkler, 4861. Oberkeuper (Zeitsch. d.
d. geol. Ges., vol. XIII, p. 490, tabl. 9, fig. 5.
Lahnewiesgraben et Garmisch (Bavière).
249 angulata, Moore, sp. (Pleurophcrus), 1861. Zone of
Avic. contorta, quart. journ. geol. soc., p. 304,
tabl. 15, fig. 12 et 13. Beer-Crowcombe (Somerset).
250 spec., Levallois, 1864. Bul. soc. géol. de France,
vol. XXI, p. 395, pl. 6, fig. 5, 6 et 7. Saint-Nicolas.
Xandronviller, Rosières-aux-Salines (Meurthe).
CARDINHA, Agassiz.
251 keuperina, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 184,
C. sublævis, Gümbel, 1861 (non d’Orb.), Myacites
liasicus, Quenst., Jura, tabl. 10, fig. 4. Fellalpe,
Lahnewiesgraben et Naidernach (Bavière) ; Koessen
(Tyrol).
252 mactroides, Alb., Levallois, 1864. Les couches de
jonction du Trias et du Lias, Bull. soc. géol. de
France, 2: série, vol. XXI, p. 395. Pré-Lallemand,
Bainville-aux-Miroirs (Meurthe).
TriGoNIA, Bruguière.
253 Azzarolæ, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3e série, p. 58,
tabl. 7, fig. 1 à 3. Azzarola, Barni (Lombardie) :
Einseler (Bavière).
MyopHoriA, Bronn.
254 inflata, Emmrich, 1833. Geogn. Beob. in den oestli-
chen bayri., Alpen, p.49, Trigonia postera, Quenst.,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 235
Myophoria
1856, Jura, p. 98, tabl. 1, fig. 2 et 3. Neoschizodus
posterus (Quenst.), Oppel et Suess, 1856, Koessener
w: Sch. in Schwaben., p. 9, tabl. 2, fig. 6. Semur, Mar-
4 cigny-sous-Thil, Remilly-en-Montagne, Blaisy, etc.
4 (Côte-d'Or); Nürtingen (Wurtemberg) ; Kothalye
E (Bavière) ; Koessen (Tyrol); Azxarola (Lombardie) ;
; Taulan. Pissot, Luan (Canton de Vaud.).
LA 255 Emmrichi, Winkler, 4859. Schichen der Avic. con-
à torta, p. 16, tabl. 9, fig. 3; Trig. sp., Quenst.,
à 1856, Jura, p. 98, tabl. 1, fig. 4 et 5. Myoph. pos-
2 tera, Moore, 1861, quart. journ., vol. XVIL, p. 507,
4 tabl. 16, fig. 8 à 10. Nürtingen (Wurtemberg) ;
Lahneviesgraben et Steppbergalp (Bavière); Savigny-
: sous-Mälain (Côte-d'Or) ; Beer-Crowcombe (Somer-
3 set).
1 - 256 arkosiæ, Martin, tabl. 3 fig. 5 a et 6 ci-après. Mémont
ne (Côte-d'Or).
1 LucinA, Bruguière.
—…. 257 civatensis, Stoppani, 4857. Studi geol., p. 383 et
4 1863. Pal. lomb., 3° série, p. 123, tabl. 98, fig. 18
n. et 19. Asfarte? rhetica, Gümbel, 1861, Geogn. Bes-
| Chr. v. Bayern, p. 407. Koessen (Tyrol) ; Pietro di
54 Civate (Lombardie); Svezaia, Tiretto (Italie).
258 rhætica, Güumbel, 1861. Loc. cit., p. 408. Koessen
(Tyrol).
259 Oppeli, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 408. Koessen
4 (Tyrol)
260 Stoppaniana, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 178,
L. circularis, Stopp. (non Geinitz, 1842), 1863, Pal.
lompb., 3° série, p.124, tabl. 29, fig. 4 à 4. Gaggio,
Prä-linger (Lombardie).
236 ZONE A AVICULA CONTORTA
Corgis, Cuvier.
261 ? æquilateralis, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3 série,
p. 52, tabl. 5, fig. 17 et 18. Azzarola (Lombardie).
Oris, Defrance.
262 ? Barnensis, Stoppani, 1861. Loc. cit., p. 32, tabl. 5,
fig. 19 à 21. Barni, Azzarola (Lombardie).
263? bifrons, Stoppani, 1861. Loc. cit., p. 53, tabl. 5,
fig. 22 et 23. Azzarola (Lombardie).
CaRDiIUM, Linné.
264 Philippianum, Dunker, 1847. Palæontologica, 4° par-
tie, p. 116, tabl. 17, fig. 6. Terquem, Paléont. de
Luxembourg, etc., p. 288, pl. 18, fig. 16. Quenst.,
Jura, p. 31, tabl. 1, fig. 36. Cardium rhæticum,
Mérian, 4853, in Escher Geol. Bemerk., p. 19,
tabl. 4, fig. 40, A. Winkler, Oberkeuper, p. 402,
tabl. 7, fig. 14. C. nuculoides, Stopp., loc. cit., p.49,
tabl. 4, fig. 26 à 29, etc. Dans toute l'Allemagne
centrale, le Luxembourg, la Moselle, la Meurthe, la
Côte-d'Or, le Rhône, la Lombardie, la Suisse, etc.
265 cloacinum, Quenst., 1856. Jura, p. 31, tabl. 4, fig.
37. Nellingen, Birkengehren, Kemnath (Wurtemb.);
Hochalp (Bavière); Azzarola (Lombardie) ; Semur,
Marcigny-sous-Thil, Remilly-en- RONA (Côte-
d'Or); Grammon (Savoie).
266 alpinum, Gümbel, 4861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 407. Schwarzloferal» et XKammerkahr (Tyrol).
267 Soldani, Stoppani, 1863. Pal. lomb., 3° série, p. 495,
tabl. 29, fig. 41 et 42. Bonzanigo, Guggiate (Lom-
bardie).
268 rhynchonelloides, Stoppani, 4861. Pal. lomb., 3° sé-
rie, p. 46, tabl. 4, fig. 10 et 11. Azzarola (Lombar-
die).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 9237
269 cucullatum, Goldfuss, 1839. Petrefacta Germ. , P- 218,
tabl. 143, fig. 11, Stoppani, 1861. Pal. lomb.., 3: sé-
rie, p. 90, tabl. à, fig. à et 6. C. racine: Ditt-
mar, 1864. Contorta-zone, p. 177, tabl. 3, fig. 5 et
ÿ a. Cette espèce nous parait bien distincte du C. re-
ticulatum, Dittmar, et par ses crochets qui sont pla-
cés beaucoup plus en avant, et par sa forme qui est
triangulaire au lieu d’être obronde comme dans ce
M dernier.
270 Barnense, Stoppani, 1861. Pal. lomb., p. 47, tab. 4,
: fig. 12 et 13. Barni (Lombardie).
271 Regazzoni, Stoppani, 4861. Loc. cit., p. 47, tabl. 4,
fig. 16 et 17. Azzarola, Spezzia (Italie).
97 reticulatum, Dittmar, 4864. Contorta-zone, p. 177,
L tabl. 3, fig. à et à a (non C. cucullatum) (Goldf.),
Stoppani, Eïseler près Hindelang (Bavière).
—. 273 Stoppanii, Renevier, 14864. Notices géol. et paléont.
_ 3 sur les Alpes vaudoises, Infra-Lias, p. 23, pl. 1,
1 _ fig. 3. Taulan (Canton de Vaud.).
D ISOCARDIA, LAMARCK.
—. 274 parvula? Roemer, 1835. Oolith., tabl. 7, fig. 9. Stop-
— pani, 4861. Pal. lomb., 3 série, p. 51, tabl. 5, fig.
2 40 et 11. Azzarola (Lombardie).
— 275 Azzarolæ, Stoppani, 4861. Loc. cit., p. 51, tabl. 5,
E fig. 8, 9. Azzarola (Lombardie) ; Eiseler (Bavière).
— 276? perstriata, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayer.
D. p. 407. L striata (4 Orb.). Goldf. Petr. Germ., tabl.
129; fig. 4. Æoessen.
+ TANCREDIA, nues.
É . 971 Marcignyana, Martin, 1859. Pal. stratig. (Mém. soc.
238 ZONE A AVICULA CONTORTA
Tancredia
géol. de France, 2° série, vol. VIT), p. 80, tabl. 3,
fig. 10 et 11. Marcigny-sous-Thil (Côte-d'Or).
278 Dittmarii, Martin, tabl. 8, fig. 7 a et 6. ae di cf
Montagne (Côte-d'Or).
Nucura, Lamarck.
279 subovalis, Goldf., 1838. Petref. Germ., p. 454, tabl.
193, fig. 4. D’après Stoppani, loc. cit., p: 61, tabl. 7,
fig. 21 et 22. Luera (Lombardie).
280 Hausmanni, Roemer, 1835. Oolith, p. 98, tabl. 6,
fig. 12. D’après Stoppani, loc. cit., p. 64, tabl. 7,
fig. 18 à 20. Azzarola.
281 Oppeliana, Stoppani, 1861. Loc. cit , p. 62, tabl. 7,
fig. 23, 24. Azzarola (Lombardie).
282 jugata, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 406. Lahnewiesgraben (Bavière).
283 minuta, Winkler, spec. (Leda), 1861. Oberkeuper
(Zeitschr. d. geol. Ges., vol. XINH), p. 475, tabl. 7,
fig. 5. Leda clavellata, Dittmar, 1864. Contorta-
zone, p. 172.
Acca, Linné.
284 impressa, Münster, 1843. Beitraege, vol. IV, p. 82,
tabl. 8, fig. 4. Aoessen, Lammerkahr, Saint-Cassian
(Tyrol).
285 cultrata, Stoppani, 1857. Studi geol., p.385, et Pal.
lomb., 3° série, p. 60, tabl. 7, fig. 11 et 12. Azza-
rola (Lombardie):
286 Azzarolæ, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 8° so p. 60,
tabl. 7, fig. 13 à 16. Azzarola.
287 canalifera, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 406. Æoessen (Tyrol).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 239
288 Pichleri, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 406. Æoessen.
9 rhætica, Gümbel, 4861. Loc. cit., p. 406. Æoessen.
bavarica, Winkler, 4861. Oberkeuper, etc., p. 47,
tabl. 7, fig. 2. Aothalpe (Bavière).
Lycettii, Moore, 1861. Quart. journ. geol. soc.,
vol. XVII, p. 501, tabl. 16, fig. 7. Beer-Crowcombe
3 (Somerset).
299 pumila, Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 170, tabl. 8,
| fig. 3. Steppbergalp, Kramerberg (Bavière).
Pixna, Linné.
293 papyracea, Stoppani, 1857. Studi. geolog., p. 386,
et Pal. lomb., 3° série, p. 153, tabl. 31, fig. 23.
Gaggio, inde (Lombardie).
- 294 miliaria, Stoppani, 14857. Studi geol., p. 387, et Pal.
À Jomb., 3 série, p. 63, tabl. 8, fig. 36 et tabl. 9,
fig. 4 et 3. Azzarola (Lombardie).
295 Meriani, Winkler, 4859. Schichten der Avic. con-
torta, p. 14, tabl. 7, fig. 1. P. prisca, Schfh. (non
Münster), 1843. Neue Jahrb., p. 318. P. Hartmanni,
Stopp. (non Ziet.), 1861. Pal. lomb., p. 64, tabl. 9,
fig. 4. P. folium, de Hauer (non Young), 1853,
Jahrb., p. 736, etc. Æothalpe (Bavière); Koessen
(Tyrol).
. 296 vomis, Winkler, 4859. Loc. cit., p. 43. Lahnewiesgra-
ben (Bavière).
MymiLus, Linné.
297 minutus, Goldf., 1834. Petref. Germ., tabl. 130,
fig. 6. Mytilus gibbosus, Schafh. (non Goldf.), 1851.
Neue Jahrb., p. 419. M. pygmæus, Schafh. (non
_ Münst.), 1853. Neue Jahrb., p. 318, M. Gueuxü?
d’Orb. prodr. Et.7. M. Sinemuriensis, Mart., 1859,
240 ZONE A AVICULA CONTORTA
Mytilus
Pal. stratig., tabl. 6, fig. 19 et 20. Modiola psilonoti,
Quenst., 1856. Jura, p. 48, tabl. 4, fig. 13. Alpes
orientales, Alpes vaudoises, Rhône, Côte-d'Or, Meur-
the, Calvados, Manche, etc.
298 semicircularis, Stoppani, 1857. Studi geolog., p. 390.
M. productus, Stopp. (non Terquem), 1863. Pal.
lomb., p. 134, tabl. 31, fig. 1. Prâ-linger (Lombar-
die) ; Taulan (Alpes vaud.).
299 ervensis, Stoppani, 1857. Studi geolog., p. 390.
M. rugosus? (Rœm.), Stopp. Pal. lomb., tabl. 40,
fig. 6 et 7. M. glabratus, Stopp. (non Dunker), loc.
cit., tabl. 30, fig. 32 et 33. M. Escheri, Gümbel,
1861. Geogn. Beschr. v. Bayern, p. 406. Prä-linger,
Civate (Lombardie); Garmisch (Bavière) ; Koessen
(Tyrol); Meillerie (Savoie); Chainées (Alpes vau-
doises).
300 arctus, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3 série, p. 66,
tabl. 10, fig. 10 et 11. Luera (Lombardie).
MoploLaA.
301 minima, Sow. in Moore, 1861. Quart. journ. geol.
soc., vol. XVII, p. 505, tabl. 15, fig. 26, et Daw-
kins, 1864. Loc. cit., vol. XX, p. 406. Dorset, So-
merset, Strafford, etc.
LITHOPHAGUS,
302 faba, Winkler, 1859, spec. (Myacites), Schichten der
Avic. contorta, p. 19, tabl. 2, fig. 6. My. letticus ?
Gümbel (non Quenst.), Garmisch, Naidernach, etc.
(Bavière) ; Koessen (Tyrol) ; Spezzia (Italie); Re-
milly-en-Montagne (Côte-d'Or) ; S'.-Médard (Meur-
the).
ras Est di ”
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DL Eu. :
M tan. à
4 AE RE RSA A a; dé fs a
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 241
Lima, Bruguière,.
303 punctata, Sowerby, sp., 1815. Min. conch., p. 25,
tabl. 113, d’après Stoppani. Pal. lomb., 3° série,
p. 73, tabl. 13, fig. 1. Azzarola (Lombardie).
304 compressa, Terquem, 1855. Pal. stratig. de Luxem-
bourg, etc. (Mém. soc. géol., vol. V), p. 101,
tabl. 29, fig. 2. D’après Martin, 4864. Zone à Avicula
contorta, p. 39. Ruffey (Côte-d'Or).
805 præcursor, Quenstedt, sp., 1856. Jura, p. 29, tabl. 1,
- fig. 22. L. gigantea, de Hauer (non Deshayes), 1853.
Jabrb., p. 736. L. semicircularis, Lima ovalis,
Schafh. (non Goldf.), 1833. Jahrb., p. 131. L, acuta,
Stopp. Pal. lomb., tabl. 43, fig. 9. Nértingen (Wur-
temb.); Garmisch, Aothalpe, etc. (Bavière) ; Marci-
gny-sous-Thil, Montigny-sur-Armançon, Remilly-en-
Montagne (Côte-d'Or) ; Beer-Crowcombe (Somer-
set), etc.
306 discus, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3° série, p. 73,
tabl. 43, fig. 7. Axzarola (Lombardie).
307 lineato-punctata, Stoppani, 1861. Pal. lomb., etc.,
p.487, tabl. 31, fig. 14. Pura in Val Taleggio (Lom-
bardie).
308 Azzarolæ, Stoppani, 1861. Loc. cit., p. 74, tabl. 438,
fig. 10. Spezzia, Azzarola (Italie).
309 millepunctata, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v.
Bayern, p. 404. Lahnewiesgraben près Garmisch (Ba-
vière).
810 spinosostriata, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 405.
Koessen (Tyrol).
311 Bochardi, Martin, 1859. Pal. stratig. (Mém. soc. géol.,
2% série, vol. VII), p. 89, tabl. 6, fig. 14 et 15.
Montigny-sur-Armançon (Côte-d'Or).
16
249 ZONE A AVICULA CONTORTA
Lima
312 flexicostata, Winkler, 1861. Oberkeuper, p. 49, tab.6,
fig. 5. Espèce voisine du genre Hinnites. Xothalpe
(Bavière).
313 coronata, Schafhaeutl, 1851. Neue Jahrb., p. 410.
K'othalpe.
314 inæquicostata, Schafhaeutl, 1851. Neue Jahrb.,
p. 410. L. asperula? Gümbel. Hindelang, Steppber-
galp. (Bavière).
315 subdupla, Stoppani, 1861. Pal. lomb., p. 74, tabl. 13,
fig. 41 et 12. Les figures représentent un échan-
tillon trop incomplet pour qu’on en puisse faire la
critique. Azsarola, Barny (Lombardie).
316 ?oliva, Stoppani, 1861. Loc. cit., p. 75, tabl. 48,
fig. 13 et 14. Azzarola.
317 alpina, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 404. Grubeneck (Bavière).
AvicuLA, Bruguière.
318 contorta, Portlock, 1843. Report on the geol. of Lon-
donderry, p. 126, tabl. 25, fig. 16. À. inæquira-
diata, Schafh., 1851, pars. Geogn. Unters. d.
. südbayr, ete., p. 53. À. Escheri, Mérian, 1853 in
Escher geol. Bem. über Vorarlb , p. 19, tabl. 2,
fig. 44 à 16. Gervillia striocurva, Quenst., 1856.
Jura, p. 31, tabl. 1, fig. 7. Avic. solitaria, Moore,
1861. Quart. journ. geol. soc., vol. 17, p. 499,
tabl. 15, fig. 41. Dans toutes les parties de l'Europe
où la zone a été étudiée.
319 Azzarolæ, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3° série, p. 69,
tabl. 11, fig. 4. N’est peut-être qu’une variété de
l'espèce précédente. Barni, Azzarola (Lombardie).
320 aviculoïdes, Stoppani, 1863 Pal. lomb., p. 135,
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 243
Avicula
tabl. 31, fig. 4, 5. Val Taleggic et Val Brembilla
(Lombardie).
321 falcata, Stoppani, 4863. Loc. cit., p. 135, tabl. 31,
fig. 6. Pietro di Civate (Lombardie); Æoessen
(Tyrol).
_ 322 gregaria, Stoppani, 4861. Loc. cit., p. 70, tabl. 41,
fig. 6 à 10. Barni, Azzarola, etc. (Lombardie).
323 subspeciosa, Martin. À. speciosa, Mérian, 1853 (non
Hall.), in Escher, geol. Bem., p. 19, tabl. 2, fig. 6
à 43. Av. inæquiradiata, Schafh., pars. Cassianella
speciosa, Dittmar. Contorta-zone, p. 164. Alpes orien-
tales.
324 planidorsata, Münster, sp., 1841. Beitraege, tabl. 7,
fig. 411. Cassaniel. planidorsata (Münst.), Dittmar.
i Loc. cit , p. 164. Lahnewiesgraben (Bavière).
325 gryphæata, Münst., sp., 184. Beitraege. tabl. 7,
fig. 7. Est aussi une Cassanielle pour M. de Dittmar.
Lahnewiesgraben.
326 Arveli, Renevier, 1864. Notices paléontol. sur les
Alpes vaudoises, Infra-lias, p. 31, pl. 3, fig. 1. Pissot
(Alpes vaud.)
GERVILLIA, Defrance.
327 inflata, Schafhaeutl, 1851. Geogn. Unters., etc.,
p. 134, tabl. 29, fig. 30. G. tortuosa, Emm., 1849.
G. rectiversa, Güumbel, d’après M. de Dittmar.
Dransethal (Savoie) ; Hochfellen, Garmisch, etc.
(Bavière) ; Æoessen (Tyrol); Azsarola (Lombardie);
Pissot (Alpes vaud.) ; Vic (Meurthe); etc.
328 præcursor, Quenstedt, 1856. Jura, p. 29, tabl. 1,
fig. 8 à 11. Espèce très abondante partout où se
trouve l’Avicula contorta.
244 ZONE A AVICULA CONTORTA
Gervillia
329 Faberi, Winkler, 4859. Schichten der Avic. contorta,
p. 10. Gervil. ornata, Moore, 1861. Quart. journ.
geol. soc., vol. XVII, p. 500, tabl. 15, fig. 8. Æoessen
(Tyrol); diverses localités du Wurtemberg et de la
Lombardie ; Beer-Crowcombe (Somerset).
330 Wayneri, Winkler, 1861. Oberkeuper, p. 571, tabl. 6,
fig. 6. Æothalpe (Bavière).
331 caudata, Winkler, 4864. Loc. cit., p. 472, tabl 6,
fig. 9. Gervil. angusta, Gümbel (non Münst.). An-
gererhütte, Kothalpe (Bavière); Æoessen (Tyrol).
332 longa, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 405. Æoessen.
333 Galeazzi, Stoppani, 4863. Pal. lomb., 3° série, p. 136,
tabl. 31, fig. 7-9. Gaggio (Lombardie).
PERNA, Bruguière.
334 aviculæformis, Emmrich, 1853. Jahrb. d. Reich-
sanst., p. 375. Æothalpe et Langgries (Bavière);
Koessen (Tyrol.
335 undulata, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 405. Æ'oessen (Tyrol).
336 rhætica, Gümbel, 1861. Loc cit., p. 405. Æoessen
(Tyrol).
PECTEN, Gualtieri.
331 Valoniensis, Defrance, 4895. Mémoires de la soc.
Linn. du Calvados, p. 507. Atlas, tabl. 22, fig. 6.
P. Lugdunensis, Mich. in Leymerie (Mém. soc. géol.
de France, 1"° série, vol. IT), pl. 24, fig. 5. Pecten
acuteaurius, Schafhaeutl, 1851. Neue Jahrb., p. #6,
tabl. 7, fig. 10. Monotis barbata, Schafh., 1853. N.
Jahrb., p. 310, tabl. 6, fig. 6. P. cloacinus, Quens-
* QU ÉTAGE RHÆTIEN. 245
Pecten
tedt, 1856. Der Jura, p. 31, tabl. 1, fig. 33 et 34.
Cette espèce, la plus commune avec Avicula contorta
et Gervillia præcursor, se trouve presque partout
dans la zone et souvent aussi dans les strates supé-
rieures à Am. planorbis et Am. angulatus.
De. 338 coronatus, Schafhaeutl, sp. (Lima) , 1851. Neue
Jahrb., p. 419. Æothalpe (Bavière).
. 339 Falgeri, Mérian, 1853. Escher geol. Bem, p. 19, tab. 8,
fig. 17 et 18. Elbigenalp (Vorarlberg) ; Meillerie (Sa-
voie); Guggiate (Lombardie).
340 Hehlii, d’Orbigny, 1850. Prodrome, étage 7, d’après
Emmerich, Stur et Martin, notamment ce dernier,
Zone à Avic. contort. (Mém. acad. de Dijon, vol. XI,
1863), p. 38. Briany (Côte-d'Or).
341 filosus, de Hauer, 1857. Sitzb. d. k. k. AK. d. Wiss.,
vol. XXIV, p. 564, tabl. 6, fig. 13-16. Elbigenal»,
Fellalp, Garmisch (Bavière) ; Æoessen (Tyrol).
342 Schafhaeutli, Winkler, 1859. Schichten der Av. con-
torta, p. 8, tabl. 1, fig. 4. P. velatus, Schafh. (non
Goldf.), 4852. Neue Jahrb., p. 286. P. Massalongi,
Stopp., 14861. Pal. lomb., 3° série, p. 71, tabl. 14,
fig. 8 à 41, non fig. 12. P. radiüfer, Gümbel, 1861.
Lahnewiesgraben, K othalpe, Scharitxkehl (Bavière) ;
Koessen et Æammerkahr (Tyrol) ; Azzarola (Lom-
bardie).
343 Liebigii, Winkler, 1861. Oberkeuper, p. 10, tabl. 6,
fig. 4. Xothalpe (Bavière).
344 Mayeri, Winkler, 4851. Loc. cit., p. 11, tabl. 6, fig. 2.
Kothalpe.
345 bavaricus, Winkler, 4861. Loc. cit., p. 41, tabl. 5,
fig. 12. Xothalye (Bavière).
346 pseudodiscites, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. ve
246 ZONE À AVICULA CONTORTA
Pecten
Bayern, p. 403. Naïidernach (Bavière) ; Æoessen
(Tyrol).
347 semipunctatus, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 408.
Aigen, Traenkalp, Hochkalter (Bavière).
348 rhæticus, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 404. Lahnewies-
graben, Kothalpschneid (Alpes bav.); Watchet (So-
merset).
349 induplicatus, Gümbel, 1861. Loc., cit., p. 404. Æoes-
sen (Tyrol). |
350 versinodis, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 404. Aothalpe
(Bavière) ; Æoessen.
301 janiriformis, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3° série,
p. 74, tabl. 14, fig. 4 à 6. P. squamuliger, Gümbel,
1861. Loc. cit. p. 404. Lahnewiesgraben (Bavière) ;
Koessen (Tyrol) ; Azzarola, etc. (Italie).
392 ?aviculoides, Stoppani, 1861. Pal. lomb., 3 série,
p. 77, tabl. 14, fig. 7. P. ambiquus, Hoffmann, 1839
(non Münst.). Azzarola.
353 Foipiani, Stoppani, 1861, Loc. cit., p. 75, tabl. 14,
fig. 1, 2et 3. Pect. Falgeri, Winkler (non Mérian),
1859. Schichten der Av. contorta, p: 7. P. ambi-
quus, Schafh. (non Münst.), 1853. Neue Jahrb.,
p.318. Hindelang (Bavière); Æoessen (Tyrol) ; Foi-
piano, Barni, Axzarola (Lombardie).
354 Barnensis, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 78, tabl. 45,
fig. 2. Barni, Azzarola (Lombardie).
355 Winkleri, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 78, tabl. 45,
fig. 4. Pect. simplex, Winkler, 1861 (non Phillips).
Oberkeuper, p. 12, tabl. 6, fig. 4. Pecten Luani,
Renevier, 1864. Infra-Lias, p. 37. Lahnewiesgraben,
Achenwald, Kothalpe (Bavière); Æammerkahr (Ty-
rol); Azzarola (Lomb.); Pissot, Luan (Alpes vaud.).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 247
ten
356 Breislakii, Trotti, in Stoppani, 1863. Loc. cit., p.137,
tabl. 31, fig. 46. Guggiate (Lombardie).
. 357 Azzarolæ, Stoppani, 4861. Loc. cit., p. 77, tabl. 45,
=. fig. 1. Azzarola (Lombardie).
358 Gümbeli, Dittmar, 4864. Contorta-zone, p. 158. P.
_ striatocostatus, Gümbel, 1861 (non Goldf.). Æoessen
(Tyrol).
| SPONDYLUS, Linné.
339 squamicostatus, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v.
Bayern, p. 403. Lahnewiesgraben (Bavière) ; Aoessen
(Tyrol).
= Pzicarura, Lamarck.
360 intusstriata, Emmerich, sp. (Ostrea), 4853. Jahrb. d
Reïichsant , p. 52. P. obliqua, d’Orb., 1850, Prodr.
. Et. 6, n° 570. Ost. placunoides, Schafh. (non
.. Schloth.), 1851. Neue Jahrb., tabl. 7, fig. 7. Spon-
‘1 | dyl. obliquus, Mérian (non Münst.), 1853, Escher
_ 1 geol. über Vorarlb., tabl. 4, fig. 44 et 45. Spondylus
liasinus, Terquem. Paléontol. de Luxembourg, etc.
_ (Mémoire soc. géol., vol. V, 2° partie, 1855), p. 109,
tabl. 23, fig. 7 a, b, c, d. Ostrea obliqua, Gümbel,
1861. Geogn Beschr, ete., p. 402. Alpes orientales,
2 Alpes vaudoises, Spezzia (Italie); Semur, Montigny-
‘4 sur-Armançon, Remilly, Blaisy, etc. (Côte-d'Or) ;
#4 Beer-Crowcombe (Somerset).
361 leucensis, Stoppani, 4861. Pal. lomb., 3° série, p. 81,
tabl. 15, fig. 17 à 21. Azzarola et Barni (Lom=
bardie). . à
362 Barnensis, Stopp , 1861. Loc. cit., p. 82, tabl. 17,
fig. à. Barni (Lombardie).
248 ZONE A AVICULA CONTORTA
Plicatula
363 Hettangiensis, Terquem, 1855. Paléontologie du
Luxembourg (Mém. soc. géol., vol. V, 2% partie),
p. 108, tabl. 24, fig. 3 et 4. D'après Stoppani, 1861.
Pal. lomb., p. 82. Azzarola.
364 Archiaci, Stoppani, 1863. Pal. lomb., 3° série, p. 140,
tabl. 33, fig. 4 à 6. Anomia fissistriata, Winkl.,
1861. Oberkeuper, p. 9, tabl. 5, fig. 10. Val-Ri-
torta (Lombardie) ; Æothalpe (Bavière).
365 Stoppanii, Martin, 1865. Plic? papiracea, Stoppani
(non Terquem, 1856), 1861. Pal. lomb., p. 82,
tabl, 47, fig. À à 4. Azzarola (Lombardie).
OSTREA, Linné.
366 Haïidingeriana, Emmrich, 1853. Jahrb. d. Reich-
sanst, p. 32. O0. Marcignyana, Martin, 1859. Pal.
strat. (Mém. soc. géol., 2 série, vol. VIT), p. 90,
tabl. 6, fig. 24 et 25. O. montis-carrilis, Gümbel
(non Klipst.), 1861. Geogn. Beschr., etc., p. 402.
Ost. Marshii, Stopp. (non Sow.), 1861. 0. nodosa,
Stopp. (non Goldf.). 0. palmetta, Stopp. (non Sow.).
0. ascendens, Stopp. (non Quenstedt). 0. costulata,
Stopp. (non Rœmer). 0. conica, Stopp. Loc. cit.,
p. 85, tabl. 16, fig. 9, 10. 0. solitaria, Schfh. (non
Sow.). Nous avons d’abord admis avec M. Gümbel
l'identité de l’Ost. Haidingeriana avec l'O. montis-
caprilis ; mais il paraît décidément que ce sont deux
types tres distincts. Alpes orientales, Alpes vaudoises
et Côte-d'Or.
367 anomala, Terquem, 1855. Pal. du Luxembourg (Mém.
soc. géol. de France, vol. V, 2 partie), p. 111,
tabl. 25, fig. 3 et 3 a. 0. Koessenensis, Winkler, 1859.
Schich. der Avic. contorta, p. 4. 0. rhætica, Güm-
© OU ÉTAGE RHÆTIEN. 249
_ Ostrea
_ bel, 1861. Geogn. Beschr. v. B., p. 402 et 403. O.
spec., Stopp., 1861. Pal. lomb., tabl. 17, fig. 8. Non
0. anomala (Tqm), Renevier, 1864. Pal. des Alpes
vaudoises, p. 40.
Pour comprendre cette synonymie, il est besoin
d’une explication. Dans le mémoire de M. Terquem,
il existe à la planche n° 25 plusieurs erreurs de nu-
méros qui ont été rectifiées par l’auteur lui-même
sur l’exemplaire qui est en notre possession. Ainsi.
l'Ostrea anomala, qui, dans le texte, est indiqué
pl. 25, fig. 5, figure réellement sous les n° 3 et
3 a. Les n° 4 et 4 à indiquent l’Ost. irregularis
Münst., et les n° 5, 5 a, 5 b et 5 c, l’Anomia pellu-
cida, désigné au texte sous le n° 6. Enfin, les fig. 6,
6 aet 6 b sont consacrées à l’Anomia irregularis. De
là peut-être notre dissentiment avec MM. Winkler,
Gümbel, etc.
L’Ostrea anomala, ainsi comprise, se trouverait
dans les Alpes bavaroises, à Lahnewiesgraben ; dans
le Tyrol, à Æoessen et Gaisberg, et dans la Lom-
bardie, à Luera, Azzarola, etc.
_ 368 irregularis, Münster in Goldf., IE, p. 20, pl. 79, fig. ÿ.
Quenst., der Jura, p. 45 et 46, tabl. 3, fig. 15 et 16.
O. arcuata? Tam. Hettange, p. 111, pl. 24, fig. 8,
et pl. 2%, fig. 4 Non O0. Pictetiana (Mortillet), Re-
nevier. Alpes vaudoises, p. 39. O. sublamellosa
(Dunk.), Dumortier. Infra-Lias, p. 79, pl. 1, fig. 8
à 12. Ruffey, Remilly-en-Montagne, Mémont, etc.
(Côte-d'Or).
369 hinnites, Stoppani, 4861. Pal. lomb., 3e série, p. 86,
tab}. 17, fig. 9 et 10. O. fetaculata, Gümbel, 1861.
Garmisch (Bavière); Æoessen (Tyrol); Azxarola (Lom-
bardie).
250 ZONE A AVICULA CONTORTA
Ostrea
370 spinicostata, Gümbel, 1864. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 402. Æoessen.
371 inflexicostata, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 402. Ano-
mia gracilis? Winkler, 4859. Est peut-être, en effet,
sinon une Anomie, du moins une Placunopsis. Gar-
. misch (Bavière) ; Aoessen (Tyrol).
372 fimbria, Moore, 1861. Zone of Avic. contorta (quart.
journal, vol. XVII), p. 501, tabl. 16, fig. 24. (Indi-
vidu très incomplet.) Beer-Crowcombe (Somerset).
373 Tinieri, Renevier, 14864. Alpes vaudoises. Infra-Lias
(Bull. soc. vaud., science. nat., vol. VIII), p. 42,
tabl. 3, fig. 5. Non 0. ascendens (Quenst.), Stopp.
Non 0. conica, Stopp. Chainées (Alpes vaud.).
ANoMIA, Linné.
374 pellucida, Terquem, 1855. Paléontol. du Luxemb.
(Mém. soc. géol., vol. 5, 2 partie), p. 112, tabl. 25,
fig. 5 a et b (non fig. 6, erreur rectifiée par l’auteur).
A. alpina et À. Schafhaeutli, Winkler,1859. Schichten
der Av. contorta, p. 5, tabl. 1, fig. 4 et 2. À. Schaf-
haeutli (Wink.), Stoppani, 4863. Pal. lomb., p. 138,
tabl. 32, fig. 6 à 9. Anomia spec.? Quenstedt. Jura,
p. 30, tabl. 4, fig. 46. Non Placunopsis alpina,
Moore , 1861. Quart. journ., vol. XVII, p. 500,
tabl. 16, fig. 4 et 5. Placunopsis Schafhaeutli, Rene-
vier, 4864. Alpes vaudoises, p. 43. Ostrea alpina,
Dittmar, 1864. Contorta-zone, p. 156. Nürtingen
(Wurtemb.) ; Garmisch, Fellalpe, etc. (Bavière) ;
Meillerie, Grammont, ete. (Savoie); Taulan, Chaï-
nées, Pissot, Luan (Suisse) ; Semur, Montigny, Re-
milly, Blaisy, etc. (Côte-d'Or) ; Cima Gaggio, etc.
(Lombardie).
OU ÉTAGE RHÆTIEN, 251
Anomia
- 375 irregularis, Terquem, 1855. Loc., cit., p. 112,
tabl. 95, fig. 6, 6 « et 6 b (non fig. 7, erreur rectifiée
par l’auteur). Placunopsis alpina, Moore, 1861
(quart. journ., vol. XVII), p. 500, tabl. 16, fig. 4
et 5. À. Favrü, Stopp., 1863. Pal. lomb., p. 139,
tabl. 32, fig. 44 et 15. Remilly-en-Montagne, Savi-
gny, etc. (Côte-d'Or) ; Beer-Crowcombe (Somerset) ;
Santo-Pietro in Val Taleggio (Lombardie).
316 Mortilleti, Stopp., 1863. Paléont. lomb., & série,
p. 439, tabl. 32, fig. 40 à 13. Culmine Santo-Pietro
in Val Taleggio (Lombardie).
377 ? Taleggii, Stopp., 1863. Loc. cit., p. 139, tabl. 32,
fig. 16. Santo-Pietro, Taleggio (Lombardie).
BRACHIOPODES.
LiNGuLA, Bruguière.
378 Suessi, Stoppani, 1863. Pal. lomb., 3° série, p. 141,
tabl. 32, fig. 17. L. cloacina? Deffner et Fraas, 1859.
Juraversenkg, etc. (Neue Jahrb.), p. 13. L. tenuis-
sima? (Bronn), Gümbel, 4861. Geogn. Beschr. v.
Bayern, p. 401. Steinlah et Salzgitter (Hanovre);
Langenbrücken (Baden); Æoessen (Tyrol); Belledo
(Lombardie).
LEPTÆNA, Dalman.
379 rhætica, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 401. Koessen (Tyrol).
RHYNCHONELLA, Fischer.
380 cornigera, Schafh., 1851. Neue Jahrb., p. 407, tabl. 7,
fig. 1. Eiseler, Leonhardstein, etc. (Bavière) ; Koessen
(Tyrol); Siegenfeld, Enxesfeld, etc. (Autriche).
252 ZONE À AVICULA CONTORTA
Rhynchonella
381 subrimosa, Schafh., 4851. Loc. cit., p. 4414, tabl. 7,
fig. 3 et 4. Diverses localités de la Bavière.
382 austriaca, Süss, 1854. Brachiop. Kocssen. Schich.,
p. 2, tabl. 3, fig. 10 à 45. Bernreuth, Gresten, Gros-
sau (Autriche).
383 fissicostata, Süss, 1854. Loc. cit., p. 80, tabl. 4,
fig. 4 à 4. R. Portuvenerensis ? Capellini, 1862.
Studi stratig., p. 55. Alpes orientales, Grotta-Ar-
paja (Spezzia) ; Pissot, Taulan (Alpes vaud.).
384 subtriplicata, Gümbel , 1861. Geogn. Beschr. v.
Bayern, p. 421. Hochfellen (Bavière).
385 subobtusifrons, Gümbhel, 1861. Loc. cit , p. 401.
Garmisch (Bavière).
386 scalpellum, Quenst. (Schafh., 1863, Lethea, p. 359).
Hochfellen (Bavière).
387 plicatissima, Quenst. (Schafh., 1863, Lethea, p.358).
Hochfellen.
388 obsoleta, Dav. (Schafh., 1863, Lethea, p. 358).
Hochfellen.
389 bidens, Phill. (Schafh., 1863, Lethea, p. 356). Hoch-
fellengipfel.
390 quadriplicata, Ziet. (Schafh., 1863, p. 355). Hoch-
fellen.
391 obtusifrons, Süss, 1854. Brachiop. der Koessen.
Schich. Enzesfeld, Koessen (Autriche).
392 Colombi, Renev., 1864. Notices géol. et pal. sur les
Alpes vaudoises, Infra-Lias, p. 46, pl. 3, fig. 6 et 7.
Pissot (Alpes vaud.).
SPIRIFER, SOWerby.
393 reclinatus, Schafh., 1853. Neue Jahrb., p. 308,
tabl. 6, fig. 3. (Alpes orient.).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 253
Spirifer
. 294 Emmerichi, Suess., 4854. Brach. Koessen. Schicht.,
p. 24, tabl. 2, fig. 7. Sp. imbricatus, Schafh., 1853
(non Phill.). Koessen (Tyrol); Lahnewiesyraben, etc.
(Bavière) ; Wallegg, Kitzberg, ete. (Autriche).
… 395 Haueri, Suess., 1854. Loc. cit., p. 24, tabl. 2, fig. 6.
Æ Sp. canaliculatus (Quenst.), Schafh., 1863. Hochfel-
len (Bavière) ; Koessen, Grossau, etc. (Autriche).
396 verrucosus lævigatus, Quensted. (Schafh., 1864,
Lethea, p. 351, tabl. 71, fig. 5). Hochfellengipfel
(Bavière).
397 Suessi, Winkler, 4859. Schich. der. Av. cont., p. 93.
Sp. rostratus, Suess., 1854 (non Schloth.). Brach.
d. k. Sch., p. 19, tabl. 2, fig. 8. Sp. verrucosus,
Schafh. (non de Buch), 1852. N. Jahrb., p. 285.
Spiriferina Suessi, Renev. Infra-Lias, p. 44. Alpes
orientales ; Pissot (Suisse).
SPIRIFERINA, d'Orbigny.
398 uncinata, Schafh., sp. (Spirifer), 1851. Geogn. unters.
d. sudb. Alp., tabl. 24, fig. 33. Sp. pyramidalis.
Schafh., 1853. Jahrb., tabl. 6, fig. 4. Sp. Munsteri,
Süss (non Dav.). Brach. d. Koes., p. 22, tabl. 2, fig. 4
à 5. Sp. Munsteri, Stop. (non Davidson). Alpes
orientales, Savoie et Lombardie.
SPIRIGERA, d'Orbigny.
399 oxycolpos, Emmr., 4853. Geogn. Beob. oestl. bay.
Alp., p. 2. Terebratula Royssii, Schafh. (non Les.),
1851. Geogn. unt., p. 145. Bernhardsthal, Lah-
De. newiesgraben, etc. (Bavière) ; Koessen (Tyrol).
…_ 400 nuciformis, Gümbel, 4861. Geogn. Beschr. v. B.,
p. 4014: S. nux, Winkl. (non Suess.), 1859. Schich,
Re
234 ZONE A AVICULA CONTORTA
der. Avic. contorta, p. 23. Keller, Lahnewiesgraben
(Bavière).
TEREBRATULA, Bruguière,
401 gregaria, Suess, 1854. Brach. der Koessen. schicht.,
p. 14, tabl. 41, fig. 13 à 15. T. biplicata, Schafh. (non
Buch), 1851. Neue Jahrb., p. 415. T. Schafhaeutli,
Stopp., 1857. Studi geolog., p. 109. T. Paueri,
Winkler, 1858. Schicht. d. Avic. contorta, p. 22,
tabl. 2, fig. 8 a, b,c, d, e. T. gregaria, Stopp. Pal.
lomb., 3° série, p. 88, tabl. 48, fig. 4 à 14. T. gros-
sulus, Stopp. (non Suess). Loc. cit., p. 90, tabl. 48,
fig. 17 et 19. Ter. dipla, Schafh., 1863. Süd. Bayer.
Lethea geogn., p. 348, tabl. 70, fig. 6. T. indentata,
Schafh. Loc. cit., tabl. 70, fig. 7. Alpes orientales,
Karpathes, Bavière, Lombardie, Savoie, Suisse, Lo-
zère et Basses-Alpes.
402 norica, Suess, 1859. Jahrb., p. 46. T. indentata,
Schafh. (non Sow.), 1851. Neue Jabrb., p. 415,
tabl. 7, fig. 9. T. cornuta, Suess (non Sow.), 1854.
Brachiop. d. Koessen, p. 10, tabl. 2, fig. 40.
T. Schafhaeutli, Winkler et Gümbel (non Stopp.).
Koessen et diverses localités des Alpes autrichiennes.
403 grossulus, Suess, 1854. Brach. d. Schich., p. 12,
tabl. 2, fig. 9. Koessen, Gresten, Kothalpe, ete.
404 cornuta scalprata, Quenst. (Schafh, 1863, Lethea,
p. 345, tabl. 68, fig. 6). Hochfellengipfel (Bavière).
405 Grestenensis, Suess, 1854. Brach. d. Koessen, p. 12,
tabl. 2, fig. 11 et 12. Keller, Koessen, Gresten, Gros-
sau, etc.
406 pyriformis, Suess, 1854. Loc. cit, p. 13, tabl. 5,
fig. 6 et 7.T. horia, Suess, 1854. Loc. cit., p. 14,
tabl. 3, fig. 9. Kothalpe, Lahneviesgra!'en, Koessen,
Gumpoldskirchen, etc.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 255
rebratula.
407 discoidea, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bayern,
p. 421. Tereb. perovalis ct numismalis-lagenalis,
| Quenst. Schafh., 1863. Lethea, p. 343 et 345,
tabl. 67, fig. 2 et tabl. 68, fig. 7 (Bavière).
Dita, Lamarck.
108 Babeana, d'Orbigny, sp. (Orbiculoidea), 1850. Pro-
drome, p. 221, n° 161. Disc. Babeana, E. Deslong.,
1862. Etudes critiques sur les brachiopodes nou-
veaux, fase. 1%, p. 22, tabl. 4, fig. { à 4. Environs
de Langres (Haute-Marne).
THECIDEA, Defrance.
… 409 Haidingeri, Suess, 1854. Brach. d. Koessen. Schicht,
p. 15, tabl. 2, fig. 16 et 17. Koessen et Kitzberg
(Autriche).
ECHINIDES.
HypopiAnEMA, Desor.
. M0 Balsami, Stoppani, 1862. Pal. lomb., 3° série, p. 97,
“À tabl. 19, fig. 23, 25. Bonzanico (Lombardie).
_ 414 Desori, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. 98, tabl. 20,
40 fig. 3, à. Bellagio (Lombardie).
—._ 412 obliquelineata, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. 98,
4 tabl. 20, fig. 6. Azzarola (Lombardie).
. 413 gracilis, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 99, tabl. 20,
fig. 7. Azzarola (Lombardie) ; Koessen (Tyrol).
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En
DE
13m
10e
ne Hemiciparis, Desor.
— 114 flexuosa, Mérian, 4858. In Desor, Synopsis, p. 493.
. Museum de Bâle.
_ Ciparis, Lamarck.
_ 415 Curioni, Stoppani, 1857. Studi, p. 411, et Pal. lomb,.,
256 ZONE À AVICULA CONTORTA
Cidaris
p. 94, tabl. 19, fig. 4 à 3. Azzarola et Barni (Lom-
bardie); Eïiseler (Bavière). ;
416 Cornaliæ, Stoppani, 1857. Studi, p. 419, et Pal. lomb.,
p. 94, tabl. 19, fig. 4et 5. Cid. Desori, Winkler,
1859. Schicht. d. Avic. contorta, p. 26, tabl. 2,
fig. 9. Cid. rhætica, Gümbel, 1861. Azzarola, Val
Madrera (Lombardie) ; Eiseler, Hirschberg, Spitz-
stein, Koessen, ete.
417 Omboni, Stoppani, 1857. Studi, p. 408, et Pal. lomb.,
p. 95, tabl. 19, fig. 6 et 7. Cid. alpis-sordidæ?
Winkler, Oberk., p. 28, tabl. 8, fig. 5. Azzarola
(Lombardie) ; Eiseler et Kothalpe.
418 verticillata, Stoppani, 1857. Studi, p. 418, et Pal.
lomb., p. 96, tabl. 19, fig. 10 à 17. Cid? Wissmanni
(Des.), Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. B., p. 400.
Eïseler (Bavière) ; Koessen (Tyrol) ; Azzarola (Lom-
bardie).
419 alternata, Stoppani, 1857. Studi, p. 413, et Pal.
lomb., p. 96, tabl. 19, fig. 19. Cid. ? Braunt, De-
sor. Azxzarola, Sala (Lombardie).
420 lanceata, Stoppani, 1857. Studi, p. 419, et Pal, lomb..,
p. 96, fig. 19 et 20. Azzarola (Lombardie).
421 Spina-Christi, Stopp., 4857, Studi, p. 4192, et Pal.
lomb., p. 97, tabl. 19, fig. 22. Azzarola (Lombar-
die). |
422 pseudogerana, Gümbel, 1861. Geogn. Besch. v. Bay.,
p. 400. C. gerana, Braun, in Münster Beitraegen,
vol. VI, tabl. 3, fig. 7 et 8. Koessen (Tyrol).
423 læviuscula, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 400. Koessen
(Tyrol) ; Lahnewiesgraben (Bavière).
424 Fumagalli, Stoppani, 1862. Pal. lomb.., p. 95, tabl. 49,
fig. 8 et 9. Azzarola, Bonzanico, etc. (Lombardie).
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 257
Cidaris
425 caudex, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 96, tabl. 19,
fig. 18. Azzarola.
426 stipes, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 97, tabl. 19,
fig. 21. Azzarola.
427? decorata, Muünster, 184. D’après Gümbel, Geogn.
Besch. v. Bayern., p. 400. Kothalpe (Bavière) ;
Koessen (Tyrol).
ASTEROIDES.
ASTERIA, Linck.
428 lumbricalis, Schloth. spec. (Asferiacites). Petrefak-
tenkunde, p. 324. À. lumbricalis, Goldf., 1833, Pe-
tref. Germ.., 1, p. 20, tabl. 63, fig. 1. Marcigny-sous-
Thil, Semur, Montigny-sur-Armançon, (Côte-d'Or);
Nürtingen et sud-ouest de l'Allemagne (1).
CRINOIDES.
PENTACRINUS, Miller.
429 bavaricus, Winkler, 1861. Oberkeuper, p. 28, tabl. 8,
fig. 6. P. propinquus (Münster), Gümbel, Geogn.
Beschr. v. B., p. 391. P. spec. Stopp., Pal. lomb.,
p. 92, tabl. 20, fig. 8. Kothalpe (Bavière) ; Koessen
(Tyrol) ; Azzarola (Lombardie); Pissot (Canton de
Vaud).
430 versistellatus, Scfh., 4851. N. Jahrb., p. 414, tabl. 7,
fig. 8. Kothalpe (Bavière).
(4) Voir la note placée à la fin de ce volume.
17
258 ZONE A AVICULA CONTORTA
BRYOZOAIRES.
MEMBRANIPORA, Blainville.
431 rhætica, Gümbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bay.
p. 399. Schwarzachen (Bavière).
Discoseris, Blainville.
_ 439 rhætica, Gümbel, 1861. Loc. cit., p. 399. Schwarza-
chen. .
DrasroporA, Lamouroux.
433 infraliasina, Stoppani, 1862. Pal. lomb., p. 91,
tabl. 20, fig. 2. Azzarola. |
DErRANCIA, Roemer.
434? Azzarolæ, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. M, tabl. 20,
fig. 4. Azzarola (Lombardie).
ZOOPHYTES.
TurBINOLIA, Lamarck.
435? rhætica, Gümbel, 4861. Geogn. Beschr. v. Bay.,
p. 399. Schwarzachen (Bavière).
TrocHocYATHUS, Edwards et Haime.
436? Cermelli, Stoppani, 1862. Pal. lomb., 3° série,
p. 100, tabl. 21, fig. 3 et 4. Azzarola.
THecocyaraus, Edwards et Haime.
437 mactra (Goldf.), Schafhaeutl, 1863. Lethea, p. 398,
tabl. 65, fig. 3. Hochfellengipfel (Bavière).
MonruivauLTIA, Lamouroux.
438 Gastaldi, Stoppani, 1862. Pal. lomb., p.109, tabl. 29,
fig. 4 à 4. Val Brembilla (Lombardie).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 259
_Montlivaultia
| 439 Gimnæ, Stoppani, 1862. Pal. lomb., p. 109, tabl. 1,
fig. 43. Val del Perlo (Lombardie).
- RaaBpopayLiA, Edwards et Haime.
440 langobardica, Stoppani, 1862. Pal. lomb., 3° série,
p. 105, tabl. 93, fig. 1 à 5. Prionastræa langobar-
dica, Stoppani, 1857, Studi, p. 245. Eunomia lan-
gobardica, Stoppani, Pal. lomb., 4" série. Lithoden-
dron elathrata, Emmr., Jahrb. Beichs., p. 378.
Lithodendron dichotomum, Schfh.,1853 (non Goldf.).
Neue Jahrb., p. 318. Lithodendron subdichotomum
(Münster), Gumbel, 1861. Geogn. Beschr. v. Bay.,
_p. 891. Calamophyllia dichotoma (E. et H.), Schafh..,
1863. Lethea bavariea, p. 330, tabl. 67, fig. 1.
Rhab. clathrata (Emm. sp.), Dittmar, 1864. Très
fréquent en Lombardie et aussi dans le Dachstein-
ne. kalk; Taulan, Luan (Suisse).
…._ _ A4 Meneghini, Stoppani, 4862. Pal. lomb., 3° série,
4 p. 406, tabl. 24, fig. 4 à 4. Foipiano in Val Imagna
(Lombardie).
442 De-Filippi, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. 106, tabl. 24,
fig. 5 à 7.? Cladophyllia lœvis (Edw. et H.), Schafh.,
1863. Lethea, p. 332, tabl. 68, fig. 2 et 3. Porta di
Brumano (Lombardie).
443 Sellæ, Stoppani, 4862. Loc. cit., p.107, tabl. 9, fig. 1
à 3. Val di Bedero au-dessus de Valmadrera (Lom-
5 bardie).
444 Bartalini, Stoppani, 14862. Loc. cit., p. 107, tabl. 27,
fig. 1.2 Cladoph. Conybeari (Edw. et H.), Schafh.,
1863. Lethea, p.332. Azzarola (Lombardie); Hoch-
fellengipfel (Bavière).
260 ZONE A AVICULA CONTORTA
THEcosMiLtA, Edwards et Haime.
445 Omboni, Stoppani, 1862. Pal. lomb., p. 103, tabl. 22,
fig. 7. Val Imagna (Lombardie).
446 Buonamici, Stoppani, 1862. Loc. cit., p.104, tabl. 22,
fig. 6. Axzarola.
447 Lancisii, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. 103, tabl. 21,
fig. 14. Azzarola.
STYLINA, Lamarck.
448 Capellini, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 404, tabl. 9,
fig. det 6. Azzarola.
449 Savi, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 101, tabl. 24, fig. 9
à 12. Azzarola.
450 Balsami, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 101, tabl. 21,
fig. 7 et 8. Bolvedro (Lombardie).
THECOPHYLLIA, Edwards et Haime.
451 helianthoiïides, Schfh., 1856 (Abbildg. in Læthea Bav.,
1863), p. 330, tabl. 66, fig. 4. Hochfellengipfel (Ba-
vière).
ISASTRÆA, Edwards et Haime.
452 Azzarolæ, Stoppani, 4862. Pal. lomb., p.108, tabl. 93,
fig. 6. Azzarola.
453 ? Bastiani, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. 408, tabl. 26,
fig. 12. Azzarola.
PRIONASTRÆA, Edwards et Haime.
454? Schafhaeutli, Winkler, 1861. Oberkeuper, p. 30,
tabl. 8, fig. 11. Astræa pentagonalis, Schafh. (non
Münster), 1851. Neue Jahrb., p. 412. Kothalpe (Ba-
vière).
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OU ÉTAGE RHÆTIEN. 261
THAMNASTRÆA, Le Sauvage.
455 granulata, Schafh. sp. (Astræa), 1851. N. Jahrb.,
p. 412. T. rhætica ? 1861. Gümbel, Kothalpe, Gar-
misch (Bavière).
456 rectilamellosa, Winkler, 1861. Oberkeaper, p. 29,
tabl. 8, fig. 7. Kothalpe.
- 457 plana, Winkler, 1861. Loc. cit., p. 30, tabl. 8, fig. 9.
Kothalpe, Garmisch.
458 confusa, Winkler, 1861. Loc. cit., p. 30, tabl. 8,
fig. 10. Kothalpe.
459 Meriani, Stoppani, 1862. Pal. lomb., p. 108, tabl. 26,
fig. 3 à 6. T. alpina, Winkl. (non Gümbel), 1861.
Oberk., p. 29, tabl. 8, fig. 8. Kothalpe (Bavière) ;
Azzarola.
460 Escheri, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. 109, tabl. 26,
fig. 7 à 10. Azzarola.
461 Batarræ, Stop., 1862. Loc. cit., p. 109, tabl. 24,
fig. 8 et 9. Azzarola.
CHÆTETES, Fischer.
462 mæandrinoides, Schafh., 1854. N. Jahrb., p. 54, et
1863, Lethea, p. 336, tabl. 65 a? , fig. 12. Alpes au-
trichiennes.
CYATHOPHYLLUM, Goldfuss.
463 Cocchi, Stoppani, 4862. Pal. lomb., p. 111, tabl. 26,
fig. 42 et 13. Costa in Val Imagna, Azzarola, etc.
(Lombardie) ; Spezzia (Italie).
464 ?rhomboideum, Gümbel, 1864. Loc. cit., p. 399.
Kothalpe, Lahnewiesgraben, etc. (Bavière).
468 calix, Dittmar, 14864. Contorta-zone, p. 196. C. pro-
fundum, Gümbel, 4861 (non Germar). C. ceratoides,
Schafh. (non Goldf.). Lahnewiesgraben, Kothalpe,
ete. (Bavière).
262 ZONE A AVICULA CONTORTA
PYXIDOPHYLLUM, Stoppani.
466 Edwardsii, Stoppani, 1862. Pal. lomb., %æ série,
p. 1192, tabl. 27, fig. 2 à 9. Azzarola.
LEPICONUS, Stoppani.
467 Bassi, Stoppani, 1862. Pal. lomb., 3° série, p. 410,
tabl. 27, fig. 10 à 24. Azzarola, Barni, etc. (Lom-
bardie).
AMORPHOZOAIRES.
ACHILLEUM, Schweigger.
468 grande, Winkler, 1861. Oberkeuper (Zeitschr. geol.
Ges., vol. XIIT), p. 480, tabl. 9, fig. 4. Non Ach.
grande (Wink.), Martin, 1864. Kothalpe (Bavière).
SPONGIA, Duvernoy.
469 ?pilula (Mich.), Schafh., 1863. Lethea, p. 347,
tabl. 69, fig. 10. Hochfellen (Bavière).
Eupr4a, Lamouroux.
470 Grandi, Stoppani, 1862. Pal. lomb., 3° serie, p. 414,
tabl. 20, fig. 9 et 10. Azzarola.
4T1 Gupani, Stoppani, 1862. Pal. lomb., p. 414, tabl. 20,
fig. 11. Azzarola. j
CNEMDIUM, Goldfuss.
472 Monti, Stopp, 1862. Pal. lomb., 3 série, p. 445,
tabl. 20, fig. 12. Azzarola.
478 Vallisnerii, Stopp., 1862. Loc. cit., p. 415, tabl. 20,
fig. 4. Caino in Val Sabbia (Lombardie).
Hippazimus, Lamouroux.
474 polygonalis, Schafh. sp. (Scyphia), 1863. Lethea,
p. 319. Hochfellen (Bavière).
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 263
CHENENDOPORA, Lamouroux.
473 Marsili, Stoppani, 1862. Loc. cit., p. 115, tabl. 20,
fig. 143. Lombardie.
IEREA, Lamouroux.
416 Michieli, Stoppani, 4862. Loc. cit., p. 416, tab]. 20,
fig. 15. Barni (Lombardic).
CUPULOSPONGIA, d’Orbigny.
…—._ 477 Balsami, Stopp., 4862. Loc. cit., p. 416, tabl. 2,
fig. 4 et 2. Bolvedro et Tremezxo (Lombardie).
GuETrARDIA, Michelin.
478 stellata, Mich. (Schafh., 1863, Lethea, p. 321, tabl. 69,
fig. 9). Hochfellen (Bavière).
FORAMINIFÈRES.
DENTALINA, d'Orbigny.
479 bucculenta, Schwager, in Dittmar, 1864. Contorta-
zone, p. 199, tabl. 3, fig. 8. Eltrenbach bei Vils
(Tyrol).
480 collisa, Schwager, in Dittmar, 1864. Loc. cit., p.199,
tabl. 3, fig. 11. Eltrenbach.
481 detornata, Schwager, in Dittmar, 1864. Loc. cit.,
p. 199, tabl. 3, fig. 9. Eltrenbach.
MARGINULNA, d'Orbigny.
482 incerta, Schwager, in Dittmar, 1864. Loc. cit.,
p. 200, tabl. 3, fig. 13. Eltrenbach.
CRISTELLARIA, Lamarck.
483 Meriani, Schwager, in Dittmar, 1864. Loc. cit.,
p. 200, tabl. 8, fig. 10. Eltrenbach.
264 ZONE A AVICULA CONTORTA
TEXTULARIA, Defrance.
484 exigua, Schwager, in Dittmar, 4864. Loc. cit., p. 200,
tabl. 3, fig. 12. Eltrenbach.
GLOBULINA, d’Orbigny.
485 nuda, Schwager, in Dittmar, 4864. Contorta-zone,
p. 201, tabl. 3, fig. 14. Eltrenbach bei Vils (Tyrol).
PLANTES
CONIFÈRES.
PINITES.
486 microstachys, Presl. Reindorf (Franconie).
487 Roessertianus, Pres]. Reindorf.
CUNINGHAMITES.
488 dubius, Presl. Strullendorf.
TAXODITES.
489 tenuifolius, Presl. Reindorf.
PALISSYA.
490 Braunii, Endlicher. Strullendorf.
CYCADÉES.
ZAMITES.
491 distans, Pres! Bamberg (Bavière).
NiLSSONIA.
492 elongata, Brong. Seinstedt.
PTEROPHYLLUM.
493 acuminatum (Born.), Presl. sp. Bamberg ?
OU ÉTAGE RHÆTIEN. 265
Pterophyllum.
494 heterophyllum (Born.), Presl. sp. Bamberg ?
495 maximum, Germar. Seinstedt.
MONOCOTYLEDONES.
PALÆOXYRIS.
496 Münsteri, Presl. Bamberg.
PREISSLERIA.
497 antiqua, Presl. Reindorf près Bamberg.
FOUGÈRES.
TÆNIOPTERIS.
498 vittata, Brong. Epogny, La Selle (Saône-et-Loire), etc.
499 nilssonana, Presl. Cobourg.
ODONTOPTERIS.
500 cycadea, Brongn. Seinstedt.
PECOPTERIS.
501 concinna, Presl. Hoefl près Bamberg.
502 obtusa, Pres]. Reindorf.
4 503 ?taxiformis, Presl. Reindorf.
504 ?microphylla, Pres]. Id.
CLATHROPTERIS.
505 meniscioides, Brongn. Pouilly (Côte-d'Or) ; sg y
(Saône-et-Loire).
CAMPTOPTERIS.
506 Münsteriana, Presl. Sfrullendorf.
266 ZONE A AVICULA CONTORTA
SAGENOPTERIS.
507 acuminata, Pres]. Strullendorf.
ACROSTICHITES.
508 diphyllus, Giebel. Bamberg.
509 inæquilateralis, Goeppert. Strullendorf.
d10 semicordatus, Giebel. Bamberg.
SPHENOPTERIS.
511 Roessertiana, Pres]. Reindorf.
d12 pectinata, Presl. Id.
513 clavata, Pres. Id.
514 oppositifolia, Presl. Id.
ALETHOPTERIS.
515 flexuosa (Goep.), Presl. sp. Reindorf.
016 Roessertii, Presl. Strullendorf. :
RHODEA.
517 quercifolia, Pres]. Strullendorf.
ASTEROCARPUS.
018 lanceolatus, Goep. Reindorf.
EQUISETACEÉES.
EQUISETITES.
519 columnaris, Münster (Calamites arenaceus). Hanovre,
Brunswick, Thuringe, France, etc.
520 conicus, Münster. Bamberg, Abschwind.
521 moniliformis, Presl. Hoefl près Bamberg.
522 Roessertianus, Pres]. Id.
523 Hoeflianus, Presl. Id.
524 Münsteri, Sternb. Abschwind.
OU ÉTAGE RHÆTIEN. | 267
na - ALGUES.
© LAMINARITES.
crispatus, Münster. Abschwind près Bamberg.
Nauprra.
acuminata, Buckm. Vallis (Somerset).
TAONURUS.
sp. Gümbel. Koessen (Tyrol).
CHONDRITES.
529 rhæticus, Gümbel. Schwarzachen id.
530 vermicularis, Gümb. Id.
CE CAULERPITES.
531 rugosus, Gümbel. Schwarzachen.
SPHÆROCOCCITES.
532 Munsterianus, Presl. Bamberg.
BACTRYLLIUM.
_533 striolatum, Heer. Hanovre, Vorarlberg, Tyrol, Ba-
_ vière, Italie et Savoie.
_534 deplanatum, Heer. Lombardie et Spezzia.
535 giganteum, Heer. Lombardie.
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APPENDICE
A LA ZONE À AVICULA CONTORTA
ET
AU BONE-BED DE LA COTE-D'OR
Dans mon mémoire sur la zone à Avicula contorta et le
Bone-bed de la Côte-d'Or (1), j'ai cité un certain nombre
d'espèces nouvelles, en promettant de les figurer et de les
décrire lors que je serais mieux fixé sur la détermination de
quelques-unes d’entre elles.
C’est cette description que je donne aujourd’hui, en la
faisant accompagner de quelques renseignements nouveaux
sur les conditions de gisement et de station de certaines de
ces coquilles.
En paléontologie il arrive assez fréquemment que le nom
imposé à un mollusque n’est, faute de données suffisantes
sur les caractères organiques les plus essentiels, qu’un
terme de convention destiné seulement à en signaler la
forme extérieure.
Le fossile devient, dans ce cas, une sorte de médaille, en
attendant que le hasard des découvertes lui donne la valeur
qui appartient, dans la série paléontologique, à tout être
organisé.
(1) Mémoires de l’Académie des Sciences. Arts et Belles-Lettres de
Dijon, t. XI, 1863.
9270 ZONE A AVICULA CONTORTA
Il faut donc se garder de voir dans cette appellation con- L
ventionnelle un acte de précipitation regrettable, malgré
les inconvénients qui peuvent en résulter au point de vue
de la synonymie. Cette précipitation est commandée par le
besoin qu'ont les géologues d'accroître sans cesseles moyens
de repère dont ils disposent pour paralléliser au loin les
assises sédimentaires dont ils cherchent à démêler la date
relative du dépôt.
Ces quelques mots préliminaires ont pour but d'expliquer
comment j'ai été amené à décrire ci-après certains restes
organiques qui, quoique fort bien conservés du reste, ne
portent pas avec eux, cependant, des preuves suffisantes
du genre auquel je les rapporte provisoirement.
Je ne sais si l’avenir sanctionnera mes prévisions à leur
égard; mais comme d'ici là ils peuvent servir de jalons et
peut-être même de points d'appui dans la discussion en-
gagée au sujet du classement des assises qui les contien-
nent, je n’ai pas cru devoir en ajourner plus longtemps la
publication.
Enfin, il m’a paru utile de relater également ci-après le
résultat de l’analyse chimique des coprolithes recueillies
dans le Bone-bed de Blaisy (Côte-d'Or) par MM. Collenot,
Bréon, Bochard et par moi.
Je dois cette analyse à l’obligeance de M. Evrard, ingé-
nieur-directeur des forges de Maison-Neuve, auquel je suis
heureux d'adresser publiquement ici, avec mes remercie-
ments, l'expression de ma reconnaissance.
DE LA CÔTE-D'OR. 971
DESCRIPTIONS
MOLLUSQUES.
FUSUS MONTIGNYANUS, Mart.
PI. 1 et 2, fig. 1 a et b.
_ Quoique incomplet et privé, du côté de la bouche, de l’ex- ”
_ trémité canalifère, je ne doute pas que l'échantillon que je
figure ici appartienne aux fuseaux, malgré la rareté excep-
tionnelle des coquilles de ce genre à un niveau géologique
aussi inférieur.
_ Dunose. — Cette espèce, dont j’ai sous les yeux deux
exemplaires de même taille malheureusement en assez
mauvais état, est grande, turriculée et fusiforme, Les tours,
légèrement convexes, sont lisses et marqués seulement de
…. 4 à5 plis transversaux, plus ou moins profonds, qui ren-
— dent la ligne suturale assez sinueuse. Un petit ruban en
relief, très étroit, accompagne cette ligne suturale et en suit
les ondulations. Le dernier tour a la hauteur au moins du
reste de la coquille; l'ouverture pyriforme est étroite rela-
tivement ; le canal parait avoir été court et probablement
un peu recourbé. La forme du labre libre m'est inconnue.
… Rapports ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est beaucoup
plus grande que tout ce que je connais du genre dans les
_ terrains jurassiques. Sauf la taille, elle ressemble un peu
au Fusus inornatus, Buv., du calcaire à Astartes; mais elle
est proportionnellement plus courte, plus ramassée que
cétte dernière. Elle s’en distingue aussi nettement par ses
plis transversaux.
272 ZONE A AVICULA CONTORTA
LocaALITÉ. — De la partie supérieure des grès à Avicula
contorta de Montigny-sur-Armançon (Côte-d'Or), où ce
fossile a été recueilli par MM. Collenot et Bréon.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 1, fig. 1 a. Coquille de
grandeur naturelle vue du côté opposé à la bouche dont le
canal à été restauré.
PI. 11, fig. 1 b. La même, vue du côté de l'ouverture.
PANOPÆA REMILLYANA, Mart.
PI. 1, fig. 2 a et b.
C’est un peu avec doute que je classe dans les Panopées
ce moule intérieur sur lequel on n’aperçoit aucun vestige
de la charnière.
DuGnose. — Cette espèce, dont j'ai entre les mains cinq
exemplaires, tous à l’état de moules internes, paraît avoir
été assez variable dans ses contours extérieurs, Car on la
voit passer de la forme ovoïde de la fig. 2 a, à la forme sub-
carrée de la fig. 2 b. Les crochets, très petits et contigus,
font à peine saillie sur la région dorsale.
L’impression musculaire antérieure est obronde et la pos-
térieure ovale. Le sinus, parfaitement visible sur l’un de
mes échantillons, est très profond et la languette palléale
étroite et rostrée. La plus grande épaisseur de la coquille
est près des crochets, du côté de la région anale. Les valves
sont assez bâillantes antérieurement et postérieurement.
Le test, à en juger par les stries d’accroissement qu'il a
laissées sur les moules internes, a dû être très mince.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est assez voi-
sine de forme de certaines variétés de la P. striatula, Agas.,
du calcaire à gryphées; mais cette dernière en diffère tou-
jours par des crochets plus proéminents et plus développés.
DE LA CÔTE-D'OR. 273
. Locaurré. — De la partie supérieure des grès à Avicula
contorta de Remilly-en-Montagne et de Marcigny-sous-
Thil. -
_ ExpuicariON DES FIGURES. — PI. 1, fig. 2 a. Echantillon
. de grandeur naturelle avec impressions musculaires et pal-
_ Jéale, de la collection de M. Bréon.
Fig. 2 b. Autre échantillon plus petit, de ma collection.
PANOPÆA RENEVIERII, Mart.
PI. 1, fig, 3 « et b.
DiaGnose. — Coquille allongée, a bords parallèles et à
région anale fortement rostrée. Les crochets sub-terminaux,
_ petits, contigus et infléchis en avant se confondent avec la
ligne dorsale. L’aire cardinale est droite et même un peu
arquée à la manière des Lyonsia ; le côté buccal très atténué
est presque nul et le bord palléal à peu près droit. L'im-
pression musculaire antérieure, bien visible sur l’échan-
tillon figuré, est oblongue et occupe, en avant du crochet,
presque toute la région antérieure. Des stries d’accroisse-
ment espacées et assez fortes, couvrent les flancs de la co-
quille qui ne devait être que très faiblement bâillante.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est très voi-
sine de forme de la Pan. Galathea, Agas. sp.; mais la région
ï anale est beaucoup plus rostrée que dans cette dernière et
le bord palléal plus droit.
Le LocauiTÉ. — Je l’ai recueillie à la partie supérieure des
grès à Avicula contorta de Montigny-sur-Armançon.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 1, fig. 3 a. Individu de
grandeur naturelle vu de face. Ma collection.
Fig. 3 b. Valve du même, vue de profil.
18
974 ZONE A AVICULA CONTORTA
PANOPÆA KEUPERO-LIASINA, Mart.
PI. 2, fig, 2 a et b.
DuGnose. — Coquille allongée, à bords parallèles et à
extrémités arrondies. Les crochets, petits, contigus et fixés
au quart antérieur, ne font aucune saillie sur la ligne dor-
sale qui est droite ou légèrement arquée. Le bord palléal,
au contraire, est un peu excavé et le côté buccal sensible-
ment moins large que la région opposée. La plus grande
épaisseur de la coquille réside un peu en arrière des cro-
chets. Le côté anal est bâillant. Les flancs, déprimés vers
le milieu, portent des rides concentriques d’accroissement
qui sont visibles même sur les moules internes.
L'impression musculaire du côté buccal est petite et ar-
rondie, celle du côté opposé est plus forte et un peu ovale;
le sinus est triangulaire et la languette qu’il forme avec la
ligne palléale, fortement rostrée.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce est voisine de
la Pan. Montignyana, Mart.; mais la région anale est plus
développée, plus large et le côté antérieur moins acuminé
que dans cette dernière. La plus grande épaisseur réside
aussi plus près des crochets.
LocaLITÉ. — Des grès à Avicula contorta, de Marcigny-
sous-Thil.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 2, fig. 2 a, Echantillon
de grandeur naturelle de ma collection.
Fig. 2b, Echantillon plus grand avec empreintesimuseu-
laires et impression palléale, de la collection de M. Bréon.
DE LA CÔTE-D’OR. 275
ANATINA STOPPANII, Mart.
PI. 9, fig: 3:
DiGnose. — Petite coquille allongée, à bords parallèles,
dont la région buccale, très développée, est arrondie et deux
fois au moins plus longue et plus large que le côté opposé.
Les crochets fixés au tiers postérieur se confondent avec la
ligne dorsale et ne sont que très peu proéminents. La région
anale, atténuée et tronquée obliquement, porte une carène
marginale limitant l’aire postérieure des flancs de la co-
quille. Du côté buccal se montrent quelques traces vagues
de rides concentriques.
. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Voisine de l’Anatina Remil-
lyana, Mart., celte espèce s’en distingue par une forme
plus allongée, par un plus grand développement de la ré-
gion buccale et par son côté anal rostré et tronqué oblique-
ment.
LocauiTÉ. — Des grès micacés à Anatina præcursor de
Remilly-en-Montagne.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 2, fig. 3. Individu de
grandeur naturelle de ma collection.
ANATINA REMILLYANA, Mart.
P]. 3, fig. 1 a et b.
DiAGNose. — Coquille assez allongée, de forme ovoïde,
à crochets post-médians et péu proéminents. La région
antérieure est, comme d'ordinaire, plus développée que la
région opposée; toutefois, la prépondérance est moins
marquée que dans l’Anat. Stoppanii. Le côté anal est quel-
976 ZONE A AVICULA CONTORTA
quefois arrondi comme la région opposée; mais le plus
souvent il est tronqué carrément. L’aire postérieure est
vaguement circonscrite; quelques individus même ne portent
pas de trace de carène marginale. Les flancs sont chargés,
comme les extrémités, de rides concentriques fines et ser-
rées.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cette espèce me parait être
la même que celle désignée sous le nom d’Anatina præcursor
par M. Stoppani dans son étude des couches à Avicula
contorta, pl. 29, fig, 16 à 19, et par M. E. Dumortier dans
son Infra-Lias, pl. 4, fig. 5.
Evidemment ce n’est pas là l’Anatina præcursor, Quenst.
sp.
LocaLiTÉ.— Des grès micacés à Avicula contorta de Re-
milly-en-Montagne où elle est assez abondante.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI]. 3, fig. 1 à. Individu de
grandeur naturelle de ma collection.
Fig. 1 b. Valve opposée, d’un plus grand individu de la
collection de M. Collenot.
VENUS PROBABILIS, Mart.
PI, 3, fig. 2 a et b.
DIAGNOSE. — Cette coquille, que je ne connais qu’à l’état
de moule interne, est ovale, inéquilatérale et assez épaisse.
Le crochet, placé au tiers antérieur, est assez saillant; la
région buccale est atténuée et arrondie, et le côté opposé
plus ou moins rostré.
L’empreinte musculaire antérieure est pyriforme et assez
petite relativement; celle du côté opposé est double; une
grande, ovale, et une beaucoup plus petite, accolée au-
dessous. Le sinus est triangulaire et peu profond, et l’im-
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DE LA CÔTE-D'OR. 977
pression palléale convexe comme le bord inférieur; la lan-
guette est très effilée.
… RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Voisine de certaines petites
coquilles que M. l'abbé Stoppani a classées provisoirement
dans le genre VNucule, pl. 30, fig. 10 et 11 de sa monogra-
phie sur la zone à Avicula contorta, notre espèce s’en dis-
tingue par une région anale rostrée et par un sinus palléal
qui, jusqu'ici, ne paraît pas avoir été observé dans les pre-
mières.
LocaLiTÉ. — Cette coquille est très abondante dans les
grès à Avicula contorta et à Anatina præcursor de Remilly-
en-Montagne.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 3, fig. 2 a. Individu de
grandeur naturelle, très rostré, avec empreintes muscu-
laires et sinus palléal.
Fig. 2b. Individu de forme plus normale. Tous les deux
de ma collection.
PULLASTRA ELONGATA, Moore, sp.
PI. 8, fig. 3.
Axinus elongatus, Moore. Quarterly journal of the Geological Society,
t. XVII, n° 68, november 1861, pl. xv, fig. 18.
Cypricardia porrecta, Dumor. Etudes paléontologiques sur les dépôts
jurassiques du bassin du Rhône. Infra-Lias, pl. vi, fig. 1 à 7.
En 1861, M. Ch. Moore a décrit sous le nom d’Axinus
elongatus une petite coquille assez abondante, à ce qu’il
paraît, dans certaines localités du comté de Somerset, et
que nous retrouvons également dans la Côte-d'Or, dans la
zone à Avicula contorta et dans celle à Ammonites pla-
norbis.
D'un autre côté, M. E. Dumortier cite dans les dépôts
278 ZONE A AVICULA CONTORTA
infra-liasiques du Rhône, zone à Ammonites planorbis, où
elle est d’une extrême abondance, une coquille tout à fait
semblable et à laquelle il donne le nom de Cypricardia por-
recta. |
Cette espèce, qui n’est point du tout une Cypricarde, at-
tendu qu’elle est sinupalléale, me semble identique à celle
de M. Moore, et me paraît devoir être rangée plutôt dans le
genre Pullastra. Sow., à côté des Venus.
Comme les coquilles de cette famille, elle a le sinus trian-
gulaire et la languette palléale acuminée. Les empreintes
musculaires, au nombre de deux seulement, sont obrondes
et de même taille.
Du reste, à part ces détails intérieurs, notre espèce ré-
pond en tout point au signalement donné par M. Dumortier.
Comme la sienne, elle est allongée, renflée, transverse,
très inéquilatérale, et dépourvue d’ornements. Le côté an-
térieur est arrondi et la région opposée descendant du
crochet en ligne droite est plus ou moins tronquée à l’ex-
trémité anale; les crochets, petits, acuminés et placés aux
quatre cinquièmes antérieurs, surmontent une lunule pro-
fonde. Une carène plus ou moins marquée descend oblique-
ment du crochet sur l’extrémité postérieure. Enfin le bord
palléal est ou très légèrement convexe, ou droit, ou même
un peu CONCave.
LocaLiTÉs. — Cette espèce, que l’on trouve dans les grès
à Avicula contorta de Remilly-en-Montagne, a été recueillie
aussi dans les lumachelles à Ammonites planorbis de Saulieu.
Elle foisonne extraordinairement en outre dans une lu-
machelle gréseuse des environs d’Avallon (La Coureelle,
commune d’Island)}, au-dessous de la zone à Cardinies.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 3, fig. 3. Petit individu,
avec empreintes musculaires et sinus palléal parfaitement
marqués, de la zone à Avicula contorta de Remilly. Ma col-
lection.
DE LA CÔTE-D'OR. 279
CORBULA ARKOSIÆ, Mart.
PI. 3, fig. 4 a et b.
Je décris ici, sous le nom de Corbula arkosiæ, une co-
quille qui n’est peut-être pas une Corbule, bien qu’elle èn
ait la forme et qu'il m’ait semblé apercevoir dans la gängue
où mon échantillon se trouvait engagé, quelque ‘hose
comme une empreinte de dent assez Saillanté.
Cette espèce est ovale, obronde et assez fortement dépri-
mée sur la région anale. Les crochets sont forts, proémi-
nents et recourbés en arrière. Le test paraît avoir été orné
de rides concentriques fines et serrées.
LocaITÉ. — Le seul échantillon de cette espèce que je
possède à été rècueilli par moi dans les grès à Avicula con-
torta dé Remilly-en-Montagne.
CYPRINA MARCIGNYANA, Mart.
PI. 8, fig. 6 a, bet c. |
Dragnose. — Coquille ovale-obronde, inéquilâtérale et
globuleuse. Les crochets placés au tiers antérieur sont gros,
proéminents et fortement recourbés en avant où ils déter-
minent une lunule excavée et profonde. Le bord cardinal
est court et un peu convexe. Les flancs sont partout ornés
de rides concentriques fortes, nombreuses et irrégulières.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Cétte espèce a des rapports
de forme et d’ornements avec la Lucina arenacea, Tqm.
(Cyclas rugosa, Dunk.); mais elle est plus obronde, les
crochets sont plus acuminés et plus recourbés en avant.
L'ensemble est aussi plus globuleux.
. LocauiTÉ. — Les deux seuls échantillons que je connaisse
280 ZONE A AVICULA CONTORTA
de cette espèce ont été recueillis l’un par M. Bréon et l’autre
par M. Flouest, dans les grès à Avicula contorta de Marci-
gny-sous-Thil.
EXPLICATION DES FIGURES. — PI. 3, fig. 6 a et b. Valves
opposées de grandeur naturelle, vues de face, de la collec-
tion de M. Bréon.
Fig. 6 c. Valve gauche vue de profil. Dans cette figure
le crochet, trop recourbé, dépasse à tort le plan déterminé
par les bords de la coquille.
MYOPHORIA? ARKOSIZÆ, Mart,
PI, 3, fig, 5 a et b,
La coquille que je décris ci-contre sous le nom de Myo-
phoria arkosiæ a la forme extérieure de certaines Trigonies
non costulées, de la Trigonia gibbosa, notamment ; mais
elle est plus globuleuse du côté buccal et plus anguleuse,
plus acuminée à la partie postérieure.
Le crochet, épais et proéminent, est sub-terminal; à l’ar-
rière une carène marginale descend obliquement des cro-
chets à l'extrémité anale, où elle détermine un rostre proé-
minent et anguleux, comme dans la Myophoria inflata.
Les flancs sont ornés de stries concentriques fines, ser-
rées et assez irrégulières, que croisent quelques côtes ob-
solètes, visibles seulement sur la région anale.
La charnière de cette coquille m’est inconnue. C’est donc
avec quelque doute que je la donne pour une Myophorie.
LOCALITÉ. — De la partie inférieure de la zone à Avicula
contorta. Les deux seules valves que je possède de cette
espèce ont été recueillies par moi à Mémont, dans une lu-
machelle jaunâtre, riche en petits bivalves peu détermina-
bles, et parmi lesquels j’ai remarqué la Leda Deffneri, Opp.
DE LA CÔTE-D’OR. 281
TANCREDIA DITTMARII, Mart.
PL, 3, fig. 7 a et b.
_ Diacnose. — Coquille à l’état de moule et sans traces de
._ l'agencement cardinal, ovale, oblongue, à peu près équila-
térale, rostrée, arrondie en avant et tronquée obliquement
en arrière. La carène est obtuse et la région anale très fai-
blement bâillante.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Très voisine de l’Hettangia
angusta, Tqm., notre espèce est moins acuminée, moins
rostrée à la partie antérieure et moins large du côté anal.
Elle est aussi beaucoup moins anguleuse dans son en-
semble.
LocauITÉ. — Des grès à Avicula contorta de Remilly-en-
Montagne où je n’ai trouvé que la seule valve figurée ci-
après.
EXPLICATION DES FIGURES. — Fig. 7 a. Valve de grandeur
naturelle vue de face. Ma collection.
Fig. 7 b. La même vue de profil. Dans cette figure, le
dessinateur n’a pas suffisamment arqué le bord postérieur
de la valve, là où se produisait un bâillement presque li-
néaire.
SERPULA BLAISYANA, Mart.
PI. 3, fig. 8.
On trouve assez fréquemment à Blaisy, dans les marnes
brunes qui alternent avec les grès et calcaires marneux de
la zone à Avicula contorta, des petits boudins pyriteux, ré-
gulièrement frangés de petits anneaux transversaux que je
considère comme des fragments de Serpules.
282 ZONE À AVICULA CONTORTA
Je rapporte aussi à la même espèce des empreintes en
creux traversant quelquefois d’outre en outre des plaques
de grès. Ces trous, bien différents de ceux qui sont produits
par certaines coquilles perforantes, sont régulièrement
frangés et offrent partout le même diamètre.
L’individu figuré est un peu aplati vers l’une de sés ex-
trémités.
ANALYSE CHIMIQUE DES COPROLITHES
RECUEILLIS DANS
LE BONE- BED DE LA COTE - D'OR ;
L'analyse dont je fais connaître ci-après les résultats est
due, ainsi que je l’ai dit précédemment, à l’obligeance de
M. Evrard, et voici en quels termes ce chimiste en faisait
la communication, le 22 avril 4865, à M. le Dr Bochard,
qui avait bien voulu nous servir d’intermédiaire :
|
L .« Les échantillons fragmentaires que j'ai analysés avaient
« une Structure schisteuse à l’intérieur et mamelonnée à
« la surface; de plus, ils présentaient intérieurement une
« Couleur d’un gris foncé, et étaient recouverts à la surface
_ d’une pellicule noire vernissée d’une faible épaisseur. Ces
échantillons étaient en général assez friables, et j'ai pu en
briser quelques-uns entre mes doigts. Je les ai d’abord
soumis à un examen microscopique minutieux, mais
« je n’ai pu découvrir aucune trace de graines, poils,
« fragments d’ossements ou autres éléments incompléte-
Ps, …
ENT +
BR
=
284 ZONE A AVICULA CONTORTA
«
«
ment digérés dont on a quelquefois constaté la présence
dans les coprolithes (1).
« La composition chimique des échantillons analysés ne
peut néamoins laisser aucun doute sur leur origine co-
prolithique.
« Ils sont siliceux et fortement alumineux et contiennent
en même temps une certaine quantité de carbonate de
chaux qui donne lieu à une effervescence assez vive sous
l’action des acides. Ils renferment également, avec des
traces d’oxyde de fer, une faible portion d'oxyde de man-
ganèse à laquelle ils doivent sans doute leur coloration.
Ils contiennent aussi beaucoup d’acide phosphorique ainsi
que de faibles quantités de potasse, de soude et de ma-
gnésie, tant à l’état de chlorures qu’à l’état de sulfates.
Enfin, la calcination de la matière avec la chaux sodée
dans un tube fermé par un bout, donne lieu à des éma-
nations ammoniacales caractérisées par l'odeur, la réac-
tion alcaline sur le papier de tournesol, et la formation
de fumées blanches au contact de l’acide hydrochlorique.
« J'ai en vain cherché à constater dans les fragments
soumis à l'analyse la présence des matières albuminoïdes.
Je n’ai trouvé comme vestige de matières animales que
des traces d’acide urique, très appréciables d’ailleurs, et
caractérisées dans une solution nitrique évaporée à see,
par un résidu rougeâtre prenant une teinte pourpre par
l'addition de quelques gouttes d'ammoniaque.
« Voici, du reste, les résultats quantitatifs auxquels j’ai
(1) Cela vient de ce qu’avant de faire l’envoi de ces coprolithes à
M. Evrard, j'en avais soigneusement détourné pour ma collection,
les échantillons présentant de ces matières non digérées.
J'en possède personnellement une trentaine d'exemplaires au moins
présentant dans l’intérieur de petites écailles rectangulaires, parfaite-
ment intactes, qui me semblent devoir être rapportées à de petits
poissons de la famille des Lepidotideæ,
. dE ie re me .
\ Eau, acide carbonique. v
UrAteS POI e
TOTAL. ............ 98.994
NOTE
SUR LES
ASTÉRIES DE L'ÉTAGE RHÆTIEN
Dans l'historique que nous avons tracé des couches à
Avicula contorta, nous avons vu plusieurs fois citer par les
auteurs, notamment par M. de Strombeck (1), l’Asteria lum-
bricalis comme ayant été recueillie au même niveau que le
Calamites arenaceus, et nous en avons conclu que cet Asté-
roide était, en Allemagne, comme en Bourgogne, caracté-
ristique de l'étage Rhætien. Il parait que nous nous étions
trompé.
M. Alb. Oppel, dans une note qu’il a publiée à ce sujet (2)
en réponse à celle de M. Collenot, intitulée « De la présence
« des Astéries dans la zone à Avicula contorta de la Côte-
« d'Or » (3), établit que l’Asteria lumbricalis n’a jamais été
authentiquement recueillie jusqu'ici que dans là zone à
Ammonites angulatus.
(1) ANTÉ, p. %6.
(2) Ueber das Lager von Seesternen im Lias und Keuper (Separa-
tabdr aus d. Würtemb. naturw. Jahresh, t. XX. Jahrg. 1864).
(3) Bull. soc. géol. de France, t. XX, p. 54, 1862.
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NOTE. 287
Signalée dès 1769 par MM. Walch et Knorr (1), dit
E. M. Oppel, dans les grès du Lias inférieur de la Souabe et
de la Franconie, cette espèce a reçu en 4820 de M. Schlo-
theim (2) le nom d’Asferiacites lumbricalis, et c'est sous
cette dénomination que Goldfuss l’a figurée dans ses
écrits (3).
Depuis, MM. Gümbel et Schauroth l'ont rencontrée dans
Les dépôts à Ammon. angulatus du nord de la Franconie et
des environs de Cobourg, et c’est également au même ni-
veau qu’on l’a trouvée à Wasseralfingen et dans diverses
localités du Jura de la Souabe.
Avec ces Astéries on aurait recueilli aussi, suivant le même
auteur, un assez grand nombre d'exemplaires d’Ophiures
parfaitement caractérisés. Ainsi, M. Andler aurait indiqué
ce dernier genre dans les couches à Ammon. angulatus de
Goeppingen, et M. Schuler, au même horizon, dans les grès
de Huttlingen. Enfin, l’'Ophioderma Escheri de M. le pro-
fesseur Heer proviendrait encore des marnes à Ammon.
angulatus de Schambelen (canton d’Argau), où cette espèce
est particulièrement abondante.
C’est à tort, selon M. Oppel, que M. Collenot suppose
que les Astéries d'Hüttlingen et de Dewangen (Wurtem-
berg)}, figurées par M. Quenstedt, sont du Bone-bed et non
pas du Lias inférieur, Pour le démontrer, il donne un profil
détaillé de la constitution de ces dépôts à Hüttlingen et à
Fülbach, d’où résulte en effet que l’Asteria, connue sous le
nom de lumbricalis, occupe la partie moyenne de la zone
à Ammon. angulatus dans la première de ces localités, et la
partie inférieure dans la seconde, et que dans toutes les
(4) Sammlung von Merkwürdigkeiten der Natur, t. 11, p. 301, fig. 1-3.
(2) Petrefaktenkunde, p. 324,
(3) Petref. Germ., t. I, p. 20, tabl. 63, fig. 4.
288 NOTÉE.
deux, les couches qui la contiennent sont encore séparées
du Bone-bed par les dépôts à Ammon. planorbis.
M. Oppel convient cependant que l’on trouve également
des Astéries dans le Bone-bed, où elles accompagnent l’Avi-
cula contorta et la Myophoria inflata. Mais celles-ci lui
semblent appartenir plus particulièrement aux Ophiures, et
bien que, de son aveu, ces empreintes, assez incomplètes,
n'aient pas été suffisamment étudiées jusqu'ici, il n'hésite
pas à les considérer comme appartenant à une espèce nou-
velle et à les donner sous le nom d’Ophioderma Bonnardi,
sans les décrire autrement. |
Nous ne saurions accepter, en Ce qui nous Concerne, une
dénomination imposée aussi légèrement, alors surtout que
nous croyons avoir démontré qu’à côté des Ophiuroïdes il
existe aussi dans la zone à Avicula contorta de véritables
Astéries qui, par la forme, ne se distinguent pas de l’Asferia
lumbricalis (4).
En conséquence, nous persistons à croire que cette der-
nière espèce existait déjà à l’époque du dépôt de l'étage
Rhætien, et nous sommes d’autant plus affermis dans notre
conviction à cet égard, que cet Astéroïde s’y trouve fré-
quemment associé à ces longs rubans accolés deux à deux,
que MM. Quenstedt et Terquem signalent également dans la
zone à Ammon. angulatus, et que le dernier de ces auteurs
a fait connaître sous le nom de Terebella? liasina.
(1) De la Zone à Avicula contorta et du Bone-bed de la Côte-d'Or,
p. 37. (Extrait des Mémoires de l’Académie de Dijon, t. XI, 1862.)
Humbert lith. . Zap Becquet, Paris .
4. Fusus Montignyanus , Mart.
2. Panopæa Remillyana, id.
Ag
Renevieri , id.
Hmbert Lith. Inp Becquet Paris.
1. Fusus Montignyanus, Mart. ,
Panopæa Keupero-Liasina , Mart.
3 Anatina Stonvnant . Mart.
N
Mém. de l'Acadde Dijon. PL.III.
A
Humbert Hth. à Jmp Becquet Faris.
4. Anatina Remillyana , Mart. 5. Myophoria arkosiæ, Mart.
2. Venus probabilis, Mart. 6. Cyprina Marcignyana, Mart.
« 8. Pullastra elongata » Moor.sp. 7. Tancredia Dittmari, Mart.
ERRATA
Page 48. Pour comprendre le sens du $ 5 commencant par ces mots:
« Nous n’avons pas à revenir ici, etc., » il est nécessaire
de faire connaître que le chapitre consacré au Vorarl-
berg et au Tyrol portait au manuscrit le n° IV, et celui
relatif au Wurtemberg le n° VI; mais qu’il y a eu inter-
version lors du tirage.
Page 65. Ligne 5, au lieu de « Baetrylium, » lisez Buctrylium.
Page 144. Renvoi, lig. 15, au lieu de « je le compare, » lisez je Les
compare.
Page 174. Ligne 31, au lieu de « Montron, » lisez Nontron.
Page 185. Ligne 20, au lieu de « Belondon, » lisez Belodon.
Page 211. Dernière ligne, au lieu de « WarwWe, » lisez Warwic.
Page 214. Ligne 6, au lieu de « Levei le, » lisez Leveille.
Page 217. Ligne 22, au lieu de « Olda im Val, » lisez Olda in Val.
Page 226. Ligne 30, au lieu de « Schuhmacher, » lisez Schumacher.
Page 230. Ligne 95, au lieu de « Nucuta Bocconis, » lisez Nucula Boc-
cons.
Page 232. Ligne 13, au lieu de « phascolus, » lisez phaseolus.
Page 238, Ligne 21, au lieu de « Acca, » lisez Arca.
149
TABLE DES MATIÈRES
Exposé préliminaire . . . . . . . . . . .. RAR Re dons sl
PREMIÈRE PARTIE.
Examen historique de la question.
MAGAIDIPETE. 0... . . . : D ets HS RS AP RUN RE «|
Mme du nord. : : 4... 4 «4 os «eo nes «00e 25
IT Autriche septentrionale . . . . . .. RS Lie PEU 30
I Wurtemberg.. . . . .. . .. DIS L'OTAN ENS PTT PEU
es lu mirage nor ge Viande é 45
VI Vorarlberg et Tyrol septentrional. . ............ 59
rs sn due: SR Tac RC 64
MR Danse" et Savoie . . . . . . . . : . . La PONT NRA 75
IX France et Belgique . . . . . .. . RE PE AOTE EE 87
Angleterre. . . . . . . RER Ne NE TRE ONE UN ss PAR
Allemagne . . .... Sn RE Se so da Dr TP Res 158
DEUXIÈME PARTIE.
Examen critique au triple point de vue pétrographique,
stratigraphique et paléontologique.
1 Caractères pétrographiques de la zone à Avicula contorta, . 4163
ll Relations géologiques et stratigraphiques . . . . .. PR CRE
M PAOORIOÏMS Le are 65 20 6 che TT ET PE TE 181
IV Liste des auteurs et opinion de chacun d’eux . ....... 202
V Aperçu du règne organique propre à la zone à Avicula con-
292 : TABLE DES MATIÈRES.
APPENDICE A LA ZONE A AVICULA CONTORTA DE LA CÔTE-D’OR . . 269
Description.
Fusus Montignyanus, Mart. ........,.,.,...,:.... 970
Panopæa Remillyana, Mart. .......... de + SN TEE
— Renevieriü, Mart. . . ..... sua 'e Le Due SUR RENE
— keupero-liasina, Mart. à: +... : 4.4 0 Re |
Anatina Stoppanii, Mart. . . .. Rd
==. RemMulyang , -Marhs à 0. 0 24 ANR +. 276
Venus prôbubilis, Mart:.: 0721 20200 NS
Pullastra elongata , Moore, sp. . . . . ee Tree SO A DRE
Corbula arkosiæ, Mart. . . . . . .. sr set ee eo TR
Cyprina Morcignyana, Mart. : .. 1% 4440 4e 00e » 919%
Myophoria arkosiæ, Mart. . . .. RARE PR ds 50 DONNE «5 289
Tancredia Ditimari-Mart. . 2... 00 MS ON RE
Serpula Blaisyana, Mart. . . ....... PR RE AR nn
ANALYSE CHIMIQUE DES COPROLITHES DU BONE-BED DE LA CÔTE-D'OR. 283
NOTE SUR LES ASTÉRIES DE L'ÉTAGE RHÆTIEN, . . « . . . 5e 02 + US
DUON, IMP. i.-E. RABUTÔT.
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679 Zone a Avicula contorta
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