J ,^' 1 VRCANA NATURE. PARIS. — IMPRIMERIE DE MADAME VEUVE BOUCHARD -HUZARD, RUE DE l'Éperon, S. •>ifU','-L- Cl jii-uu far fi Juvlet M"" I ' Fullui , /„ Lehn Imp. Towfmil. ARCANA NATURE OU RECUEIL D'HISTOIRE NATURELLE PAR M. JAMES THOMSON AUTEUR DES ARCHIVES ENTOMOLOGIQUES , DES VOYAGES AU GABON ET DANS L'ASIE ORIENTALE. DE LA MONOGRAPHIE DES CICINDÉLIDES , ETC. MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIQUE D'ACCLIMATATION, DU LYCÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE NEW-YORK, DES SOCIÉTÉS ENTOMOLOGIQUES DE FRANCE, DE LONDRES ET DE BERLIN, DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE, ETC. s>4iaa3 AU BUREAU DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE, Y^ 16, RUE DE VA.UGinARl); ET CHEZ J. B. BAILLIÈRE ET FILS, LIBRAIRES, 19, RUE HAUTEFEUILLE. A LONDRES, 219, Régent street ; Et a NEW-YORK, 290 Broadway, chez H. BAILLIÈRE, Libraire. 1859 Q103 AVERTISSEMENT. L'ouvrage dont l'auteur a entrepris aujourd'hui la publication est ouvert, ainsi que son titre l'indique, aux savants de tous les pays désireux de publier leurs observations ou leurs travaux sur les diverses branches des sciences qui se rattachent à l'étude de la nature. Rien n'a été négligé pour attirer les sympathies du public sur les Arcana NATURiE , l'autcur , en publiant ce livre , n'ayant eu qu'un but, celui de contribuer à la propagation de la science. Si l'on réfléchit que , grâce au gouvernement fort et éclairé dont nous jouissons en France, la tendance des esprits a pu se porter, 1. 2 AVERTISSEMENT. d'une manière plus absolue que jamais, vers les études sérieuses, lopportunité de ce recueil est facile à démontrer. Les Argana nature ne pouvaient donc paraître sous des auspices plus favorables, et il est permis d'affirmer que ce livre aura, du moins, le mérite, assez rare et toujours très-précieux, de I'a-propos. Puissent tous les hommes de savoir accueillir avec intérêt les efforts que l'auteur a tentés pour obtenir le résultat qu'il s'est proposé! James THOMSON Paris, 5ô, rue tic l'Univcrsilc , le Iff janvier 1859. ARCAMA NATURE OU ARCHIVES D'HISTOIRE NATURELLE, ESSAI SYNOPTIQUE SLR LA SOUS-TRIBU DES SCARABiEITiï VRAIS. I. ipartk ^i$t0riqttf. Il y a, dans l'étude de l'histoire naturelle, peu de travaux qui offrent autant d'attraits que les recherches bibliographiques. Elles ont, en effet, l'avantage de nous initier aux travaux accomplis par nos devanciers, et surtout de nous faire connaître les systèmes qu'ils ont suivis pour arriver progressivement au développement des connaissances dans les diverses branches de cette science. ' L'intérêt doit nécessairement augmenter si nous consultons les ouvrages des auteurs de l'antiquité, qui renferment , pour ainsi dire, l'embryologie de l'observation et de l'ana- lyse des êtres. Aussi n'est-ce pas sans un vif plaisir que l'on rencontre, en parcourant VHistoire des animaux d'Aristote, la plupart des noms dont on se sert aujourd'hui encore pour désigner un grand nombre d'objets d'histoire nalurelle, et notamment celui de 4 ARCANA NATUR/E. Kâ.vUpoç , OU Scarabœus, que son ancienneté et sa célébrité ont rendu cher aux entomo- logistes. Arislote ( Hist. des anim., livre V, chap. 19 ) a employé ce nom pour désigner les in- sectes qui , a-t-il dit , se forment dans les détritus animaux Pline [Hist. des anim., livre XI, Des insectes, chap. 3i ) a appliqué le nom de Scarabœus aux Coléoptères en général. Vers le miheu du xv' siècle, deux Grecs, Georges de Trébizonde et Théodore de Gaza, traduisirent en latin l'Histoire des animaux d'Arrstote : le premier de ces savants a rendu le nom de Kàvùupoç par celui de Cantharus ; le dernier, qui publia sa traduction de 1471 à 1475, a traduit ce même nom par celui de Scarabœus pillularius. Jules-César Scaliger, qui traduisit également les œuvres du maître d'Alexandre vers l'année 1550, a cru devoir conserver l'expression dont Gaza s'est servi , et qui quahfie parfaitement les Scarabœïtes coprophages proprement dits. Linné, qui est le fondateur de la nomenclature moderne dans les diverses branches de l'histoire naturelle, a conservé le nom de Scarabœidœ pour désigner les insectes dont , plus tard , Latreille a formé sa famille des Lamellicornes, et celui de Scarabœus pour ceux que Fabricius, de son côté, a appelés du nom de Geotrupes, tandis que MM. Mac-Leay, Kirby, Burmeister, Lacordaire ont adopté celui de Dynastidœ, Dynastes. Les noms de Scarabœidœ et de Scarabœus, ayant l'antériorité sur ces derniers, doivent nécessairement prévaloir. Quant à la question de savoir à quelle division et à quelle coupe des auteurs il convient de rapporter le nom de Scarabœitœ vrais et celui de Scarabœus, je pense que c'est au groupe et au genre les plus caractéristiques, savoir : la sous-tribu actuelle, et le genre dont le S. Heixules doit, suivant moi, constituer le type. Les Scarabœitœ vrais sont de grands Coléoptères exclusivement propres aux parties chaudes de l'ancien et du nouveau continent. La Guyane et les Antilles ont fourni , jusqu'à présent, les plus grandes espèces. « Tous, dit Lacordaire (Hab. des col. de l'Amer, mérid., p. 82, Scarabœus), ont à peu près les mêmes habitudes; pendant le jour, ils s'enfouissent dans la terre ou dans les troncs décomposés, ou courent le long des chemins dans les bois. Lorsque la nuit vient, ils sortent de leurs retraites, et voltigent à grand bruit autour des arbres , en se maintenant ordinairement à une éléva- tion considérable. Il paraît que c'est alors qu'ils prennent leur nourriture, et quelquefois on les trouve, le matin, accrochés en grande quantité sous les feuilles et aux petites bran- ches. Quoique leur vol soit lourd, il est assez rapide, et ils peuvent le prolonger longtemps. Tous produisent un bruit aigu par le frottement de leur abdomen contre les élytres. On trouve généralement les p plus communément que les cJ . » Peu d'insectes varient autant dans la même espèce, sous le rapport de la taille, que les Scarabœitœ. Ainsi je citerai dans ma collection deux individus c? de S. Hercules, dont l'un mesure 160 millim., tandis que le second n'atteint que 48 millim. J'attribue cette ARCANA NATUR.E. ^ différence dans la taille, parmi ces insectes, aux conditions de nourriture et de développe- ment dans lesquelles se sont trouvées leurs larves. Cet exemple prouve la nécessité de for- mer, dans les collections, les plus grandes séries possibles d'individus d'une même espèce. D'après MM. Chapuis et Candèze (Cat. des larves de coléopt. Mém. de la S. R. des S. de Liège, t. VIII, 1853, p. 4=56), les larves de ScarabœitcB présentent des mandibules dentées à leur extrémité et sillonnées transversalement sur leur partie postérieure ; un abdomen composé, en apparence, de dix segments, le neuvième offrant, dans son milieu, une fausse articulation ; des anneaux augmentant graduellement de dimensions jusqu'au sac ; enfin un anus en fente transversale. Dans ]e^ Nouvelles annales du muséum, vol. IV, 1835 , p. 125, de Haan parle d'une larve qui, d'après lui, serait celle du S. Hercules. « Par rapport à ses dimensions gigantesques de 8 pouces de longueur, dit-il, celte larve paraît appartenir au S. Hercules. M. Dieperink l'a envoyée de Paramaribo ; elle se distingue par une dépression particulière des articles postérieurs et par la grandeur des stigmates; sur le dos, il y a des poils assez courts et rares. D'autres individus de la même localité sont couverts d'un duvet blanchâtre ; peut-être sont-ce des jeunes de la même espèce. » De Haan a fait figurer des détails de ces larves dans les planches 11 (fig. 1 ), 14 (fig. 8, a, h, c, d], et 15 (fig. 2, a, h, c, d) du même ouvrage. Telle qu'elle se compose aujourd'hui, la tribu actuelle renferme l'ancien genre Scara- hœus de Linné [Geotrupes de Fabricius). Les espèces connues alors de ces deux savants, et qui rentrent aujourd'hui dans la sous-tribu actuelle, sont au nombre de onze ; en voici la liste : ESPÈCES LINNÉENNES ET FABRICIENNES. PATRIE. — — — ■ — ■ i GENRES DES AUTEURS, 1. Scarabœus claviger, L Surinam. Pérou. Amérique équinoxiale. Amérique bor. Guinée. Asie méridionale et orient. Sumatra. Sumatra. Guyane. Mexique. Brésil bor. Golofa, Hope. • Idem. Scarabgeus, L. Idem. Augosoma, Burm. Xylolrupes, Hope. Idem. Chalcosoma , Hope. Megasoma, Hope. Idem. Idem. 2. -- Mgeon , Fabr 3. — Hercules, L 4. — ïytius, L 5. — ceotaùrus, F. ...... . 6. — dichotomus , L 7. — Gideon, L 8. — Atlas, L 9. — Actœon , L 10. — elephas, F 11. — tvphon, F Depuis cette époque on a publié les espèces suivantes, y compris celles dont on trou- vera la description dans la suite de ce travail : I. (•> 6 ARCANA NA TURyE. Mixigemis. Leander, Thomson. Golofa Guildinii, Porterii , Incas , Pisarro, Hope, Trans. Eni. Soc, II, p. 43 et 44. —G. Eaciis, Pelops, Pelagon, Burm., Handb. der Ent., V, p. 251 et 254. — G. imperialis, inermis , Thomson. Scarabœus Neptunus, Quens, in Sch. syn. Ins., I, 1, p. 1, tab. —S. Hyllus, Chevt., Mag. de zooL, i»5., 1843, pi. 111 et 112. Xylotrupes pJwrbanta, Oliv., Ent., I, 3, 17, 13, pi. 1, fig. 6. — X. pubescens, Waterh., Trans. Ent. Soc, 1845, IV, p. 40. — X. Mniszechii, X. australiens, Thomson. Eupatorns HardwicMi, Hope, In Gray's zool. Miscell., Lond., 1831, p. 22. — E. Cantori, Hope, Trans. Ent. Soc, 1845, p. 76. Megasoma Hector, Gory, Ann. Soc. Ent., 1836, p. 514. —31. Mars, lleiche , Rev. et Mag. de zool, 1852, p. 21, pi. 1. En terminant ce préambule, je ne puis me dispenser de remercier MM. Reiche et le comte de Mniszech , qui ont bien voulu , à cette occasion , m'aider de leurs conseils et de leurs lumières. ESSAI SYNOPTIQUE PROPREMENT DIT. SCARAB.EIT.I^ VRAIS (1), Thomson, Arcli. enî., I, p. 98. Dynastydce, Mac-Leay, Hor. Ent., édition Lequien, 1821, p. 72. — Kirby, Trans. Linn. Soc , vol. XIV, 1825, p. 566. — Burm., Handb. der Ent., Y, p. 240. Dynastydes vrais. Lac, Gen. Col., III, p. 442. I. Saillie post-coxale du proslernum grande et velue à l'exlrémité. A. Tibias anlérieurs quadridentés dans les deux sexes Mixigenus. — — — chez les 5 seulement Golofa. B. — — Iridentés dans les deux sexes : Premier article des quatre tarses postérieurs plus long que le deuxième Scarab^eus. II. Saillie post-coxale du prosternum médiocre, glabre à l'extrémité. A. Premier article des quatre tarses postérieurs plus long que le deuxième. Lobe externe des mâchoires bidenté à sa base, arqué, excavé et fissile à l'extrémité. Augosoma. B. Premier article des quatre tarses postérieurs au plus égal au deuxième. a. Lobe externe des mâchoires denté. u. Mandibules bidentées à l'extrémité. . Xylotrupes. /?. — tronquées — obtuses Eupatorus. b. Lobe externe des mâchoires inerme. a. Mandibules entières et obtuses à l'extrémité . . Chalcosoma. ri. — bidentées Megasoma. (1) J'ai extrait, pour caractériser quelques-unes des espèces publiées par les auteurs, les diagnoses qu'en ont données principalement MM. Hope et Burmeisler. ARCANA NATURyE. 7 MIXIGENUS, Thomson, N. G. (M/?!f, mélange; yévoç, race.) • Caractères. 6" Tête armée d'une corne redressée, un peu arquée, aiguë à l'extrémité, excavée en arrière. Chaperon légèrement bilobé antérieurement. Mandibules saillantes, bidentées chez quelques individus, coupées droit à l'extrémité chez d'autres. Menton assez grand, allongé, à peine rétréci avant l'extrémité, sa partie ligulaire fendue. Palpes à dernier article gros, obtus; celui des maxillaires le plus grand ; pénultième et antépénultième des labiaux très-courts ; antépénultième des maxillaires plus long que le premier et le deuxième pris isolément. Mâchoires assez grêles, ayant leur lobe externe terminé par une dent bifide, et munies, en outre, de deux autres dents. Prothorax grand, très-convexe, plus étroit antérieurement; vu de profil, presque horizontal à son sommet, ensuite fortement déhiscent vers la tête; une légère saillie à l'endroit qui sépare la partie horizontale du disque de sa partie déhis-. cente. Écusson triangulaire. Élytres oblongues, convexes. Pattes antérieures très-robustes et allongées, leurs tibias quadridentés ; les trois premières épines de ces derniers très-fortes et aiguës: tibias inter^ médiaires et postérieurs ayant les deuxième et troisième dents réunies ensemble. Tarses antérieurs très-allongés , leurs articles allant en augmentant graduellement de longueur jusqu'au dernier, qui est beaucoup plus long que les précédents; tarses des autres paires de pattes médiocres. vP Tête pourvue d'une simple saillie. Prothorax beaucoup moins convexe que chez le e*, inerme. Pattes et tarses de longueur égale. Ce genre remarquable réunit plusieurs caractères qu'on rencontre chez les Oryctitœ vrais, tels que le prolhorax presque inerme et les tibias antérieurs quadridentés chez les d, tandis que les tibias du même sexe sont tridentés au plus dans les autres genres appartenant à la sous-tribu actuelle ; mais les pattes et les tarses antérieurs très-allongés et grêles des d de l'espèce sur laquelle j'ai fondé ce genre me paraissent un caractère suffisant pour permettre de le placer en tête des Scarahœitœ vrais, attendu qu'il forme le passage entre les deux groupes ci-dessus désignés. 1. MIXIGENUS LEANDER (Dej., Cat., 3-^- édit., p. 167, Scarabœus], Thomson. Patrie : Mexique. — d Long. 30-31 mill.; larg. 15-16 mill. — Trois indiv., coll. de la Ferté-Sénec- tère ; deux indiv. cf P coll. de Mniszech; et un individu c? coll. de l'auteur. En dessus, d'un brun très-foncé luisant, sauf la tête, qui est noire; en dessous, d'un brun rougeâtre. Tête fortement ponctuée, le front excepté ; corne céphalique lisse en avant , rugueuse en arrière. Prothorax plus large que long, plus étroit en avant et atteignant sa plus grande largeur au milieu de sa longueur, bordé, ponctué, la ponctuation espacée, très-rude sur les bords latéraux postérieurs, de- venant plus serrée vers la saillie discoïdale. Écusson offrant quelques gros points enfoncés. Élytres ayant plus de deux fois la longueur du prothorax, présentant deux lignes juxtasuturales , et quatre stries longitudinales très-obsolètes et un peu obliques; très-finement et largement pointillées. Pygi- dium chagriné transversalement. Abdomen obsolètement ponctué. Pattes largement et très-finement ponctuées, sauf les tibias qui sont couverts de gros points. P La ponctuation du prothorax un peu plus grossière que chez le d" . Élytres paraissant un peu moins longues et plus larges. Pygidium faiblement ponctué. 8 ARC AN A NATURyE. GOLOFA, Hope, Tram. Eut. Soc, II , p. 42, 1837. — Burm., Eandb. (1er Eut., Y, p. 2\G. — Lac, Gen. Col., III, p. 443. Asserador, Empson {\Wh'\te], in 3faundef s Treas ofnat. hist., Lonâon, Aufyl., 1848; et nouv. édit., 1858, p. 40. Saillie post-coxale du prosternum en triangle allongé, obconique ou lamelliforme , velue ou pubes- eente. Tibias antérieurs quadridentés chez les ^ seulement. DIVISION I. CORNE PROTIIORACIQUE DES c? SIMPLE. GOLOFA PORTERII, Hope, Trans. Ent. Soc, II, p. 43, pi. 4, 1837. — — Burm., Jlandb. der Ent., V, p. 250. — Dejeanii , Buquet, Ann. Soc. Ent., 1837, Bulletin, p. xlviii. — Petiverii, Sturm., Ca^., 1843 , pi. 2, fig. 5. — — Erich., T^%. ,Afc/L, IV, 2,228. — Erichsonii, Stevens. — Jlewitsonii, Empson (White), Maundefs Treas of nat. hist., 1848; nouv édit., 1858, p. 40 , une figure. Patria : Colomria, Nov. Granata. — Long. 42-80 mill.; larg. 22-30 mill. — Mandibulis subacumi- natis, apicereflexis; niger, subtus rufo-hirtus; maris disco pronoti elytrisque, marginibus exceptis, ful- vo-rufîs. d' Cornu ulrumque elongatum, erectum , gracile ; capitis utrinque dentatum ; pronoti subtus hirtum. i^ Omnino fusco-nigra, nitida, subtus rufo-hirta. Le premier individu de cette grande et belle espèce a, d'après M. White, été découvert par M. Empson , qui en a fait don au British Muséum. M. Empson aurait publié une figure de cet insecte sous le nom d'Asserador Hewitsonii. Mais, considérant que celte figure a été gravée sur une planche isolée ne faisant partie d'aucun recueil scientifique , et que M. Empson n'a pas publié une description de son espèce , considérant enfin que le nom proposé par lui [Asserador Hewitsonii) n'a pas été adopté jusqu'ici, je crois qu'il est préférable de conserver à cet insecte celui de Golofa Porterii créé par M. Hope. GOLOFA EACUS, Burm., ïïandb. der Ent., V, p. 251. Patria : Colomria. Long. 33-55 mill. — Mas supra opacus, fulvo-testaceus, marginibus capitcque nigris ; subtus cinereo-aurantiaco-hirtus; fœmina omnino nigra, nitida. ARCANA NATURyE. 9 3. GOLOFA PELOPS, Buim. , Ilandh. der Eut. , V, p. 252. Patria : Colombia. d Long. 32-38 mill. — Corpore valido, crasso, supra nitido, rufo-castaneo, mar- ginibus nigris ; pronoto feminae nigro ; subtus cinereo hirtus. Je n'ai pas pu voir assez d'individus de celte espèce pour m'assurer si elle est réelle- ment distincte de 'la précédente. 4. GOLOFA JEGEON, Fabr. , Syst. Eleut.,l, p. 5, n» 8 ; supp. p. 9, n» 6. — — Sch. , Syn. Ins., l, 1, 2, p. 4, nM3. — — Latr., Humb., liée. obs. zooL, p. 262, tab. 17, fig. C. — — Burm., Eandb. der Ent. , V, p. 253. — Humholdtii, Ericb., Arch., 1847, I, p. 95; ihid., 1844^ II, p. 278. — — Erich., Cowsj). co/. ^erwi)., p. 95. — — Guérin, Voy. de la Coquille, Zool. Ins. , p. 80. Patria : Peruvio, Chili? Long. 31-42 mill. — Mas supra testaceus, capite sutura marginibusque nigris, elytris opacis; feminœ pronoto nigro, elytris nitidis. Erichson (Wieg., Arch., 1844, II, p. 278) a pensé que les types décrits par Fabricius et Olivier sous le nom de S. œgeon devaient être rapportés à la G. Porterii. Je ne saurais partager cette opinion. 5. GOLOFA INCAS, Hope , Trans. Ent. Soc. , II, p. 43. — — Burm. , Handb. der Ent. , V, p. 252. Patria '.Mexico. Long. 36 mill. — cT Pallide castanea, antennis nigris, capitulo rufo-piceo.Capitis cornu nigrum, apice recurvum, retrorsum subcanaliculatum. Thorax cornu erecto brevi, apice acuto, hirsuto- fulvescenti obsito. p Caput nigrum, in medio armatum. Thorax rubro-castaneus, varioloso-punctatus. Ni M. Burmeister ni moi n'avons pu étudier cette espèce qui paraît n'exister que dans l'ancienne collection de M. Hope. DIVISION II. CORNE PUOTHORACIQUE DES c? EN FORME DE MASSUE. 6. GOLOFA PELAGON, Burm., Handb. der Ent., V, p. 254. Patria : Bolivia. Long. 28-46 mill. —Niger, supra nitidus, punctatus, subtus griseo-hirtus; pronoti disco maculis duabus rubris; elytris fulvis, nigro-marginatis. c? Cornu pronoti clavato, subtus exca- vato, piloso. p Femoribus rubris. I. 3 10 ARC AN A NATUR/E. 7. GOLOFA IMPERIALIS, Thomson (1). Patrie : Mexique. — d Long. 32 à 42 mill.; larg. 18 à 22 mill. ( au tiers postérieur ). ^p Long. 37 à47mill.: larg. 20à24mill. PL I,FIG. 1,2, c?^. ç? (Grand développement). En dessus, d'un châtain jaunâtre, rougeâtre sur le prothorax. Des- sous, d'un brun noirâtre brillant, pubescent. Tête, cornes céphalique et prothoracique, bordure du prothorax, de l'écusson, des élytres et suture de celles-ci d'un noir brillant; chez la plupart des indi- vidus, une tache noire, ovalaire, vers le milieu de chacun des bords latéraux du prothorax; antennes brunâtres. Tête granulée, garnie en dessous de poils fauves; armée d'une corne élevée, légèrement dirigée et recourbée en arrière, dépassant parfois l'extrémité de la corne prothoracique, assez mince, allant en diminuant de grosseur vers l'extrémité qui est aiguë, et irrégulièrement découpée intérieurement, où l'on aperçoit quelques traces de dents. Prothorax plus large que long, plus étroit antérieurement, sinué sur les bords antérieurs et postérieurs, arrondi et bordé latéralement, ponctué , la ponctuation très-espa- cée; corne robuste, dirigée et recourbée en avant, large, assez courte, à bords parallèles, de largeur égale dans toute sa longueur, subtriangulaire à l'extrémité, et creusée intérieurement , où l'on aperçoit des poils nombreux. Écusson triangulaire, bordé, granuleux. Élytres ayant deux fois et un tiers la longueur du prothorax, plus larges vers leur tiers postérieur, assez convexes, ponctuées, la ponctua- tion grossière, peu profonde, espacée, assez faible postérieurement; de chaque côté de la suture, une ligne longitudinale de points réguliers; sur les bords latéraux on aperçoit également plusieurs lignes longitudinales formées par des points réguliers; sur le disque, quelques vestiges de côtes longitudi- nales très-obsolètes. Dessous du corps pubescent, sauf le milieu des segments abdominaux, qui est lisse. Pattes à cuisses ayant une rangée longitudinale de points sur le côté externe; tibias granulés; tarses lisses. Chez les individus de moyenne taille , les cornes céphalique et prothoracique sont nécessaireiïiént moins grandes et se réduisent, dans les individus les plus petits, à former : dans le premier cas, un petit crochet, et dans le second, une simple saillie. vP Entièrement d'un noir brillant. Une petite saillie au milieu du front. Prothorax inerme, à angles laté- raux antérieurs très-prononcés et aigus; ponctué. Élytres granulées. Dessous du corps lisse. Quelques points espacés sur les pattes. Cette espèce, qui est voisine de la G. pelagon, s'en distingue principalement par la forme générale plus allongée ; le prothorax moins convexe antérieurement ; la corne prothoracique de largeur égale dans toute sa longueur et subtriangulaire à l'extrémité ; la ponctuation des élytres beaucoup plus apparente , et régulière le long de la suture et sur les bords latéraux. Enfin , les p sont noires et ressemblent assez à celles de la G. claviger. Chez la G. pelagon, la corne prothoracique est très-mince à la base ou au milieu, et ensuite assez fortement dilatée à l'extrémité, où elle est faiblement bifide ; la ponctuation [1) Déjà, dans les Annales de la Société entomologique de France (1858, .Rulletin , p. cxlvi) , j'ai donné une courte diagnose de cette espèce. ARCANA NATUR/E. 11 des élytres n'est jamais régulière et paraît être effacée également partout ; les P sont de la même couleur que les cT. DIVISION III. PROTHORAX DES d INERMli. 8. GOLOFA INERMIS, ïhomson. Patrie : Chili. — d Long. 21-28 mill.; larg. 12-15 mill. En dessus, d'un châtain jaunâtre très-clair et brillant, sauf la tête, qui est noire; deux taches brunes, souvent obsolètes, sur les bords latéraux du prothorax; ce dernier, ainsi que les élytres, fine- ment bordé de noir ; écusson et suture des élytres d'un noir brillant. En dessous, d'un brun rougeâtre, pubescent, la pubescence formée de poils jaunâtres. Tête très-rugueuse, armée d'une petite corne; chaperon bifide. Prothorax inerme, un peu plus large que long, sinué antérieurement, arrondi sur les bords latéraux, plus large au milieu de sa lon- gueur, ponctué, la ponctuation très-espacée. Écusson chagriné. Élytres ayant environ deux fois et un quart la longueur du prothorax, plus larges au tiers postérieur, obsolètement ponctuées, la ponctuation devenant bien plus apparente sur les bords et à l'extrémité; pourvues de six stries obsolètes. Dessous du corps lisse. Pattes très-finement et très-largement pointillées; tibias antérieurs granulés. P inconnue. Ayant fait l'anatomie des parties de la bouche de cet insecte, j'ai pu me convaincre qu elles ne différaient que légèrement de celles des autres espèces du même genre. Ainsi, dans la G. inermis,\es palpes maxillaires ont le premier article ou support, mince, un peu voûté, et le menton rétréci supérieurement, ensuite subépineux et arrondi à l'extré- mité. Ces caractères, et surtout le prolhorax des d" inerme, ainsi que la petitesse de la taille , distinguent facilement cette espèce de toutes les autres appartenant à ce genre. DIVISION IV. CORNE PROTHORACIQUE DES d EN FORME DE MASSUE LOBÉE. 9. GOLOFA GLAVIGER, Z. Mant.,l, p. 529. — — Sysf. nat. éd. Gmel., I, IV, p. 1528, n° 90. — — Fabr. , iSp. /w6-., p. 6, n° 11. — — Rurm., Handh. der Ent. , V, p. 249. — — Palis, de Reauv., Voy. en Afrique^ etc. , pi. 10 , fig. 1. — hastatus, Fabr. , Ent. 6'. , 1 , p. 6, n" 11. ~ — Sch., %%. /W5. , I, 1, 2, p. 5 et6, n'"'20et21. — subgruntator, Voet. , Besch. u Abb. , hart. Ins., l, p. 73, n" 108, pi. 14, fig. 108. {Nec G. hastatus de Cast, et Burm.) 12 ARCANA NAÏUR.E. Patria : Cayenne. d Long. 44-58. — Supra fulvo-testaceus, opacus, capite marginibusque partium nigris; subtus fulvus, nitidus, rufohirtus, tibiis tarsisque fulvo-castaneis. d Cornu capilis angusto, recurvo; pronoli cornu erecto, in apice dilatato, tridentato. La P de cet insecte, qui était inconnue à M. Burmeister, est d'un noir brillant et res- semble beaucoup à celle de la G. imperialis. Le type de cet insecte publié par Olivier existe dans la collection de M. A. Che- vrotât. 10. GOLOFA PIZARRO, Hope, Trans. Ent. Soc, 1837, II, p. 44. — hastatus, de Castel, Jlist. nat. des Col. , II , p. lit , 1851. — — Burm. , //fmrf&. der ^w^, V, p. 247. Patria : Mexico. Long. 32-50 mill. — Rufo-castaneus, capitis cornu simplici, recurvo, thoracis cornu erecto, incurvo, apice subtrilobo, subtus excavato et piloso. Corpus infra nigro-piceum, hirsutie fulves- centi obsitum, femoribus piceis, tibiis tarsisque nigricantibus. L'espèce décrite par MM. de Castelnau et Burmeister sous le nom de G. hastatus me paraît être identique avec celle-ci. La G. hastatus, Fabr., est, ainsi qu'on l'a déjà vu, identique avec la G. daviger, Linné. 11. GOLOFA GUÏLDINII, Hope, Trans. Ent. Soc. , II, p. 44. — — Burm. , Handh. der Ent., V, p. 250. Patria : Ins. S.-Viceivtii. Long. 33 mill. — Scutellatus atro-rufo-castaneus, capitis cornu simplici ; thoracisque cornu elevato, apice subtrilobo, subtus excavato, piloso; corpore subtus sparsim subpi- losO;, pedibus nigricantibus. Cet insecte, qui n'existe, je crois, que dans l'ancieniie collection de M. Hope, n'a pu être étudié ni par M. Burmeister ni par moi. SCARABiEUS, Linné, Mus. ludov. Reg., part. I, Ins. exot., p. 3. — Thomson, Arch. Ent. , I, p. 97. Geotrupes , Fabr., Syst. Eleut., I, p. 2, n" 2. — Sch., Syn. Ins., I, 1, 1, p. 1. Dijnastes, Kirby, Trans. Linn. Soc. , vol. XIV, p. 568. — Burmeister, Handh. der Ent., V, p. 25G. — Lac, Gen. Col., III, p. 444. Theogenes, Burm. , Ilandb. der Ent. , V, p. 254. Saillie postcoxale du prosternum en cône allongé et obtus, velue. Lobe externe des mâchoires robuste, droit, un peu recourbé et obtus à l'extrémité, fortement cilié, denté ou inerme. Premier article des quatre tarses postérieurs plus long que le deuxième. ARCANA NATURtE. 13 1. SCARAB7EUS HERCULES, Linné, Mus. ludov. Beg., Parsl, Ins. exot., p. 3, n" 1 ; id. , Syst. nat. , lâ'^ édit. réf., 1767, I, II, p. 541. _ — Fabr. , %sL Jï'/eMf., I, p. 2, n° 1, supp., p. 7, n" 1. — — PaL de Beauv. , Voy. en Afrique , etc. , pi. 1, c, fig. 1. — — Burm. , Handh. der Ent. , V, p. 257. — scaber, Linné, Syst. nat. , I, II, p. 549, n° 37. — A Icides, Fabr. , Syst. Eleut. , I , p . 3 , n° 2 , supp . , p . 8 , n" 2. -r Perseus, Oliv., £'«^., I, 3, p. 8, n° 3, T. 1, fig. 3. — IpMclus, Panzer, 5'i/m&. JË'w^., p. 85, pi. 8, fig. 1. — maximus indicus , Roes , Ins., II ; Scar. , I, p. 10, T. A, f. 1, lY, T. V, f. 3, p. 45. — tauTus volans, Margr., Bras., p. 247, f. 3. — — Sch., Syn. Ins., I, 1, 2, p. 1 et suiv., n"^ 2, 3, 4. Patria : Amer. Ins., Guy., Bras, c? Long. 48-160 mill. Niger, elytris viridi-caisis, nigro-maculatis, feminse in disco varioloso punctatis ; subtus fulvo-hirtus. Voici les caractères que M. Burmeister a assignés aux variétés de cette espèce : Var. A. Cornu pronoti maris adsequans, in apice bidentatum, utrinque ante médium dente armatum. a. Cornu capitis in apice bidentatum, in medio muticum. i3. Cornu capitis in apice bidentatum, in medio bi-vel-tridentatum [S. Hercules verè). Var. B. Cornu pronoti trunco brevius ^ dentibus duobus brevibus , ex-ipso pronoto surgentibus , basi munitum. a. Cornu capitis intus dente armatum (var. S. Perseus, Oliv.). /2. Cornu capitis edentatum, pronoti in apice simplex (var. S. Alcides, Oliv.). Ayant étudié un grand nombre d'individus du S. Hercules, j'ai pu me convaincre de la nécessité de réunir en une seule et même espèce toutes celles que les auteurs ont créées à ses dépens. Voici de quelle manière j'ai rangé les variétés de cet insecte, repré- sentées, dans ma collection, par 40 individus, dont 30 c? et 10 ^ . A. Type. — Patrie : Guadeloupe. Long, de 107 à 160 mill. — Au moins deux dents à la corne cépha- lique. a. Patrie : île Sainte-Marie. Long, de 48 à 68 mill. — Pas de dents à la corne céphalique, qui, ainsi que la corne prothoracique , atteignent chez les individus les plus petits leur maximum de dégradation dans l'espèce actuelle. (Var. Alcides, F.) B. Patrie : Colombie. Long, de 74 à 142 mill. — Jamais plus d'une dent à la corne céphalique. h. Patrie : île Sainte-Lucie. Long, de 75 à 85 mill. — Jamais plus de deux dents, dont une constamment rudimentaire à la corne céphalique. Taille plus grande, corps plus robuste que chez la var. Alcides. (Var. Perseus, Oliv. ; IpMclus, Panzer.) Schonherr (Syn. Ins.] a cité le S. Iphidus comme devant former une espèce distincte, 1. A 14 ARC AN A NATUR/E. tandis que MM. Burmeisler (Handb. der Eut.) et Lacordaire [Gén. des Col] ont cru devoir considérer le S. Hyllus , Chevt. , comme identique avec celte première espèce. Je pense que ces trois savants ont été ici dans l'erreur. En efTet, si l'on consulte, dans les Symbolœ entomologicœ de Panzer, la description et la figure que cet entomologiste a données de son Geotrupes Iphidus, on reconnaîtra facilement qu'il est identique avec la variété Perseus du S. Hercules. La meilleure preuve que je puisse fournir à l'appui de cette assertion, c'est que l'individu c? figuré par Panzer a , indépendamment d'une très-grande ressemblance avec la même variété du S. Hercules, deux dents situées vers la base de la corne protho- racique, qui sont un caractère propre à tous les individus de développements grands et moyens du S. Hercules, mais qu'on ne rencontre jamais chez le S. Hyllus. Panzer s'est trompé en déclarant, d'une manière très-positive, que l'Inde orientale était la patrie de son S. Iphidus (1). Voici la description que cet entomologiste a donnée de ce type, qui, selon lui, faisait partie de la collection du musée de l'Académie d'Erlangen : Geotrupes Iphidus, Panzer. Long. 2 une, 6 1/2 1. Clypeus marginatus ater brevis glaber nitens, anlice subretusus, utrinque subsinuatus. Capitis cornu thorace brevius, suberectum, recurvum, obtu- sum, glabrum nitens. Oculi fusci globosi nitidi hamo muniti. Antennge ferruginese. Thorax marginatus ater nitens, antice excisus, margine laterali subrotundatus, utrinque ciliatus, postice integer. Dorsum elevatum, margine punctatum, antice in cornu acutum incurvum, subtus barbatum, fornicatum,"basi utrinque obsolète dentatum, desinens. Scutellum atrum Iseve triangulum. Sutura nigra. Elytra convexa marginata, longitudine abdominis, margine lalerali medio sub-excisa, apice gibbo obtusa, glauco-vires- centia, nitida glabra, maculis punctisque sparsis nigris. Pedes nigri nitidi. Tibise anticœ acute triden- tatse, apice spina solitaria : médise et posticœ inœqualiter dentatœ, apice spinis duabus. Femora nigra nitida clavata. Tarsi longiusculi, ad genicula utrinque setosi, 5-articulata ; corpus subtus fuscum hirto- setosum. Panzer a dit avoir ignoré si son Geotrupes Alcides est identique avec l'insecte que Fabri- cius a désigné sous ce même nom. 2. SCARABiEUS NEPTUNUS , Quensel in Sch. , Syn. Ins.,J, p. 1, 2,n'' 1, pi. 1. — — Burm. , Jlandb. der Eut., V, p. 256 [Theogenesj. — Jupiter, Buquet in Guerin, 3Iag. de ZooL, Ins., 1840, pi. 46. Patria : Colombia, Venezuela, c? Long. 56-135 mill. — Nigro-fuscus, subtus fulvo-hirtus ; mas supra obsolète punctulatus, femina rugose-punctata. L'insecte figuré sous ce nom par Quensel était imparfait, n'ayant à lui que la tête et le prothorax , à proprement parler, tandis que le reste du corps appartenait à un indi- vidu de S. Hercules. Mais, ainsi que M. Burmeister déjà l'a fait observer, le prothorax de (1) G. Iphidus. Habitat in India orientali. Panz., Symb. Ent., p. 85, ARCy^NA NATURJî. - 15 cette espèce étant, à lui seul , suffisant pour permettre de la caractériser, on doit, dès lors , lui conserver le nom créé par Quensel , qui a l'antériorité sur celui proposé par M. Buquet. 3. SCARAB^US HYLLUS, Chevt., Mag. de Zool. , Ins. , 1843, pi. 111 et 112. — Iphidus , Burm. , Ilandb. der Eut. , V, p. 259. Patrie : Mexique. Long. 50-98 mill. — Supra cœsius, capite pronotoque antico nigro, elytris nigro- maculatis ; subtus fusco-niger, fulvo-hirtus. c? Pronoto capiteque cornuto, cornu pronoti in ipsa basi bidentatum. -P Inermis, pronoto toto densissime punctato. C'est à tort que M. Burmeister a cité le S. barbicornis, Latreille (in Hu7nb. Obser. zool, 125, n" 38, pi. 22, fig. 1), comme synonyme de cette espèce ; le S. barbicornis, dont le type existe dans la collection de M. le marquis de la Ferté-Sénectère , appartient au genre Podischnus, Burm., Handb. der Eut., Y, p. 237. 4. SCARABiEUS TITYUS, Linné, Syst. nat., II, I, p. 542. — — Fabr. , Syst. Eleut. , I , p. 10, n° 28 , supp. , p. 13, n° 25. — — Say , Amer. Ent., I, pi. 2. — — Oliv., Ent., I, 3, p. 9, n" 4, T. 4, f. 31, var. T. 10, fig. 31, b, c, S P- — — Palis, de Beauv., Voy. en Afrique, etc., pi. 1 c, fig. 4 d*, — — Burm., Ilandb. der Ent., V, p. 260. — marianus, Linn., Syst. nat., I, II, p. 549, n° 35. — — Sch., Syn. Ins., I, 1, 2, p. 9, n° 37. — Hercules minor, Voet., Besch. u Abb., hart, Ins., pars I, p. 68, n" 99. Patrie : États-Unis. Long. 43 à 63 mill. — Supra glaucus, capite pronotoque antice nigro, elytris nigro-maculatis ; subtus fusco-niger, fulvo-hirtus. d Capite pronotoque cornuto, pronoto juxta cornu basin in ipso disco dentibus duobus acutis. ^ Pronoto inermi, punctato; disco late Isevi, nitido. A\]GOSOM A, Burmeister, Gen. quœd. Ins., fasc.l. — Ilandb. der Ent. , V, p. 262. — Lac, Gen. Col, III, p. 445. Archon, Kirby, Trans. Linn. Soc., vol. XIV, p. 567 (1825, p ? ). Lobe externe des mâchoires bidenté à sa base, arqué ; excavé et fissile à l'extrémité. Saillie post-coxale du prosternum sub-lamelliforme , tronquée à l'extrémité , presque glabre. Premier article des quatre tarses postérieurs plus long que le deuxième. D'après la description que Kirby a donnée de l'individu p sur lequel il a fondé son genre 16 ARCANA nature:. Archon (A. emarginatus) , il est impossible de savoir s'il a voulu désigner la coupe acluelle. 1. AUGOSOMA CENTAURUS, Linné, Syst. nat. , Gmel. ,1, IV, p. 1527, nr92. — — Fabr., Sijst. Eleut., I, p. 4, n° 5, supp., p. 8, n° 5. — — Oliv., Ent., \, 3, p. 14, n° 9, pi. 11, f. 104. — — Herbst., /i^œ/(?f, I, pi. II, fig. 1. -^ — Burm., Handh. der Ent., V, p. 263. — Gideon, Drury, Eœot. Ins., l, pi. 36, fig. 1. — Ganymedes, Fabr., Syst. Eleut., I, p. 5, h" 6. •— ^ melampus, Oliv. — — Sch., %n. /n5.,I, 1,2, p.4, n" 10. — Jephta, Fabr., Syst. Eleut., I, 5, 7. — "f P emarginatus, Kirby, Trans. Linn. Soc, XIV, p. 567. Patrie : Guinée, d Long. 54 à 77 mill. — Fusco-castanea, nitidissima; mas cornutus, femina inermis. Voici de quelle manière M. Burmeister a caractérisé les variétés de cette espèce : Var. A. Capitis cornu ante apicem tuberculatum , pronoti in apice furcatum, in basi bidentatum. [A. Centaurus verè.) Var. B. Capitis cornu unidentatum, pronoti in apice simplex, in basi bidentatum. [A. Jephta Geotr., Fabr.) Var. C. Capitis pronotique cornu simplex muticum. [A. Ganymedes Geotr., Fabr.) P Capite et pronoto mutico, illo bituberculato, hoc antice retuso, ruguloso. [S. melam- pus, Oliv.) XILOTRUPES, Hope, Col. man.,l,-ç,. 19. — Burm., Handb. der Ent., V, p. 264. — Lac, Gen. des Col., III, p. 446. Mandibules bidentées à l'extrémité. Lobe externe des mâchoires armé de six dents aiguës disposées sur un double rang. Saillie post-coxale du prosternum médiocre, glabre au bout. Premier article des arses intermédiaires et postérieurs pas plus long ou plus court que le deuxième, non épineux chez es ç?. 1. XYLOTRUPES DICHOTOMUS, Linné , Mant. Ins. , I , p. 529. — — Fabr. , Ent. Syst. , I , p. 5 , n" 9. — — Oliv., ^w^., 1,3, p. 20, n° 17, T. 17, f. 156 — — Burm. , Handb. der Ent. , V, p. 265. — — Sch., »S//n. /ws., I, l,2,p. 5, nM9. ARCANA NATURiî. 17 Patrie : Chine, c? Long. 40-66 mill. — Fuscus, supra nitidissimus , elytris caslaneis. Cornu verti- cis maris in apice bis furcatum, pronoti cornu longitudine superans. 2. XYLOTRUPES GIDEON , Linné, Syst. nat. , I, II, p. 541, n" 2. — — Fabr. , %^ ^e'/ewl., I,p. 4, n-'S, supp., p.8, n"3. — — 01iv.,£'w^,I,3,p. 14,n°10,T. 11,%. 102. — Nimrod, Voet. , Besch. u Abh. hart. Ins., I, p. 69, n" 101, pL12,fig. 101. — — Burm. , Ilandb. der Eut. , V, p. 266. — Oromedon, Linné, Syst. nat. , Gmel. , I, IV, p. 1527, n° 93. — — Fabr. , JË'w^. iSys^. , I, p. 4, n''4, supp., p. 8, n° 4. — — Oliv. , £'w^,I, 3, p. 17, n°14,T. 18,f. 165. — — Sch., %n. /«s., I, 1,2, p. 3, n'-e. — " furciger, Voet., Besch. u Abb. hart. Ins., I, p. 70, n" 102, pi. 12, fig. 102. — Alcibiades, Dej. , Cat. , 3' édit. , p. 167. Patrie : India orient, c? Long. 33 à 58 mill. — Fuscus elytris pedibusque obscure castancis. Cornu verticis maris in apice simpliciter furcatum. Voici comment M. Burmeister a caractérisé les variétés de cette espèce : Var. A. Cornu pronoti elongatum, subtus in basi oblique bicarinatum, capitis cornu superans; hoc subrecto, in medio luberculato. [S. Gideonverè.) Var. B. Cornu pronoti parvum, in basi vixcarinatum, capitis cornu recurvum, in basi obsolète luber- culatum, non superans. {S. Oromedon, Oliv., Fabr.) 3. XYLOTRUPES PHORBANïA, Oliv., I, 3, p. 17, n» 13, pi. 1, fig. 6. — — Sch., .mS. — Lac. , Gen. Col. , III, p. 4W. Mandibules tronquées à l'extrémité, obtuses. Lobe externe des mâchoires très-robuste, arqué, excavé, et muni, près de son sommet, de quatre dents inégales, et à sa base de deux autres dents plus petites. Premier article des quatre tarses postérieurs pas plus long que le suivant. 1. EUPATORUS HARDAVICKII, Hope, in Graij's ZooL mise, I, p. 22. — — Cast., Hist. nat. des Col, II, pi. 11, fig. 2. — — Westw. , Cab. of orient. Ent., pi. 13, fig. 4. — — Burm. , Handb. der Ent. , V, p. 268. Patria : India orient, d Long. 65-70 mill.— Fusco-niger, nitidissimus, elytris fulvo-testaceis. Var. d niinor, cornibus brevioribus. 2. EUPATORUS CANÏORI , Hope, Trans. Ent. Soc, 1845, p. 76. -^ — Burm., Handb. der Ent., I, p. 268. — Childrenii, Hope, in Gray's Zool. miscell. , I , p. 22. Patria : India orient, d Long. 54 à 63 mill. — Atro-piceus, elytrorum marginibus externis pallidc castaneis. d Capitis cornu robusto recurvo, pronoto antice bicorni. p Capite inermi, pronoti angulis utrinque parum productis. CHALCOSOMA , Hope , Col. Man. , I , p. 86. — Burm. , Handb. der Ent., V, p. 269. — Lac. , Gen. Col. , III , p. 448. Mandibules entières et obtuses à l'extrémité. Lobe externe des mâchoires très-allongé, robuste, fai- blement arqué , obtus et très-fortement pénicillé. Saillie post-coxale du prosternum médiocre, glabre. Premier article des tarses intermédiaires et postérieurs plus long que le suivant. 1. CHALCOSOMA ATLAS, Linné, Syst. nat. , II, I, p. 502, n" 6. — — Fabr., Syst. Eleut., I, p. 10, n° 29; supp., p. 14, n''26. — — Oliv., ^'w^., III, t. 28, fig. 242, (i. — — Burm., Handb. der Ent., V, p. 270. — Caucasus, S" [Geotr.], Fabr., Syst. Eleut., I, p. 10, n° 30. — Chiron [Scarab.], Oliv., Ent., I, 3, p. 18, n° 15 ; t. 25, fig. 217. — — Guérin-Méneville, m ^e/awp'gr. Voy. aux Indes orient., Ins., fig. 1, pi. 1. Belangeri sur la planche. — Hesperus ( Dynastes ), Erich., Nova acta Acad., XVI, supp. I, pl.^ 37, fig. 5. — Phidias, Homb. et Jacq., Voy. au pôle du Sud, Ent. Col., pi. 9, fig. 2, 3, dp. 20 ARCANA NATURJÏ. — Phidias, Sch., Sijn. Ins. , 1 , 1 , 2, p. iO, n" 38. — Taunis volans et Tmirus volans corruscans, Yoet., Besch. u Abh. hart. 1ns. , I, p. 74, n°^ 109 et 110, pi. 15, n"' 109 et 110. Patria : Java, Manille, Amboine. cJ Long. 57-108 mill. — Fusco-nigra, nitida; ely tris maris gla- berrimis , sœpius œneis , feminse holosericeis , hirtis. Voici les variétés de cette espèce que M. Burmeister a admises et caractérisées de lu manière suivante : 4- Elytris maris chalceis nitidissimis, feminse obscure seneis S. olivaceo-fuscis. a. Cornu verticis maris in medio dentatum.anteapicem bicarinatum ; cariniscrenatis; pronoti cornua externa longissima, divertentia, incurva. [Geot. Caucasus, Fabr ) /2. Cornu verticis maris in medio edentatum, ante apicem bicarinatum; carinis crenalis ; pro- noti cornua externa longa, divertentia, incurva apice deflexo. [Dijnastes Ilesperus, Erich.) ■),. Cornu verticis maris vix ante apicem bicarinatum, sed crenulatum; pronoti cornua ex- terna longa, divertentia, incurva, apice deflexo [S. Atlas, Oliv.; Taunis volans corruscans, Voet.) S. Corporeminori, capitis cornu in apice dilatatum, tridentatum; pronoti cornua externa pa- rallela, breviora; médium nulium [S. Chiron, Oliv.). B. Elytris maris nigerrimis politis feminse fusco-nigris, holosericeis. a. Magna, capitis cornu edentatum intus carinatum; pronoti cornua externa elongata , divertentia, incurva [S. Atlas, Linné). /g. Médise magnitudinis , capitis cornu in apice lobato; pronoti cornua externa brevia , parallela, deflexa; médium tuberculiforme. [S. Chiron, Oliv., Guérin-Méneville.) MEGASOMA, Kirby, Trans. ofthe Linn. Soc. , XIY, p. 566 (1824). Megalosoma , Burm., Gêner, quœd. Ins. fasc. , 7. ,— Lac, Gen. Col., III, p. 449. Mandibules bidentées. Lobe externe des mâchoires robuste, faiblement arqué, inerme, pénicillé , obtus et glabre au bout. Saillie post-coxale du prosternum courte, obconiquc, triangulaire, presque glabre. Premier article des tarses intermédiaires et postérieurs pas plus long que le deuxième, épineux à son extrémité supérieure. Le nom de Megasoma, Kirby, étant antérieur à celui de Megalosoma, créé par M. Bur- meister, doit nécessairement prévaloir (1). (1) S'il était permis aux savants de pouvoir se passer la fantaisie étymologique de corriger ou de changer tous les noms créés par leurs confrères qui leur paraîtraient êlre mal faits, il en résulterait un bouleversement uni- versel dans la science; aussi doit-on éviter, à tout prix, d'adopter les^ corrections ou substitutions faites pour les noms qui déjà ont été employés pour désigner des objets ou des divisions dans l'histoire naturelle , pourvu que ces mêmes noms ne constituent pas de doubles emplois et aient une terminaison grecque ou latine. ARCANA NATURiE. 21 1. MEGASOMA ELEPHAS, Linné, Syst. nat. Gmel, I, IV, p. 1529, n" 104; Fabr. , Syst. Eleut. , I, p. 8, n''22, supp., p. 12, n" 20. _ — Oliv., Ent. ,1,3, pi. 15 , f. 138. _ . — Sch., 5î/w. /ns., I, 1,2, p. 8, 31. _ — Chevr. , Mag. de Zool. Ins. , 1843 , pi. 109 et 1 10. — — Burm., Handb. der Ent.,y, p. 'il^. Patria : Mexico, Guatemala, c? Long. 118-123 mill. — Nigra, cinereo-pubescens, pronoto ferainœ elytrorumque basi nudis; illo granulato, obsolète canaliculato; maris pronoto gibbo, angulis anticis auriculatis, divertentibus. Var. minor, cornu capitis obsoleto. 2. MEGASOMA ACTEON, Linné, Syst. nat., I, II, p. 541, 3. — — Fabr., Syst. Eleut., I, p. 8, n° 20, supp. p. 12, no 18. — — Oliv.,£'wi.,I, 3,p. 10, n''5,T. 5, fig.33, T. 6,fig.49. — — Bnrm., Handb. der Ent., \, p. '21^. — Simson, cT Linné, Syst. Nat., l, II, p. 542, n" 4. — — Fabr., Syst. Eleut., I, p. 21, n" 8, supp., p. 12, n" 19. — — Oliv., £'w^.,I, 3, p. 13,n''8,T. 15,fîg. 142. — rhinocéros, Swammerd. , Bibl. nat. , T. A. , f. 2. Teste, Herbst. , p. 143, T. 30, fig. 4. Teste, Linné. — enema, Margr. Bras., p. 246. — — Sch. , ^2/^. iws.,I, 1,2, p. 7, n"29. Patria : Cayenne. d Long. 78-110 mill. — Supra nigra, glabra; pronoto feminae granulato, postice carinato; maris gibbo, angulis anticis auriculatis, parallelis. Var. minor S. Simson, Linné. 3. MEGASOMA MARS, Reiche , Revue et Mag. de Zool. , 1852 , p. 22 , pi. 1. Patria : Rio-Negro, Amazones. — d" Niger, pernitidus. Caput latum, cornutum ; cornu valde elon- gato, apice bifido. Thorax capite quadruplo latior ; antice utrinque cornu compresse, obtorto, por- recto, extus paulo divergente. Scutellum subtilissime punctulatum. Elytra thorace valde latiora et niti- diora. Corpus subtus laevigatum, subglabrum. Pedibus parce ciliatis. p Capite medio geminatim biiuberculato ; thorace confuse tuberculato. D'après M. Reiche, cette espèce diffère de la M. Acteon par les caractères suivants : le brillant et le poli des élytres dans les deux sexes ; dans le c? , la dent médiane de la corne céphalique, qui n'est que le prolongement d'une carène partant de la base ; la largeur, proportionnellement plus grande, du prothorax, ses côtés plus arrondis et ses cornes laté- rales plus divergentes ; la rugosité presque insensible de l'écusson ; les rides juxtasutu- rales et marginales des élytres, et l'absence de points enfoncés sur leur disque ; la villo- 1. 6 22 ARCANA NATURE. site du pygidium plus longue et moins serrée ; l'absence de lomentosilé sur les segments abdominaux et la poitrine ; les tubercules géminés sur la tête de la c^ , et la rugosité plus forte de son prothorax. Deux individus ^ ^ , dans la collection de M. le marquis de la Ferté-Sénectère ; un individu ,fig. 152. — — • harm. , Eandb, der Eut., y, p. '217. — laniger, Oliv. , Ent. , I , p. 297, n° 222 , T. 28 , fig. 247. — gyas, Jabl. , Nat. Syst. , I, p. 264, n" 26, T. 4, fig. 4. La planche porte le nom de S. Esaii. — — Sch., iSî/«. /ws., I, 1, 2, p. 11, n°43. Patria : Brasilia, c? Long. 60-111 mill. — Nigra, cinereo-pubescens ; pronoto femin-ee elytrorum- que basi nudis; illo granulato, obsolète carinato; maris pronoto cornuto; cornu compresso, in apice emarginato, angulis anticis auriculatis, vix divertentibus. Var. A. Capitis cornu elongatum reflexum, in summo apice furcatum, ante basin dente valido arma- tum [S. Tiphon verè). Var. B. Cornu capitis brevius; in apice late furcatum, in ipsa basi tuberculatum. {S. laniger, Oliv. ; S. gyas, 3a.h\.] 5. MEGASOMA HECTOR, Gory, Ann. Soc. Ent. , V, p. 514 , pi. 14. — — Burm. , Handb. derEnt. , V, p. 278. — anuUs ( Scar. ) ; Chevt. , Mag. de Zool. , pi. 139 et 140. — Theseus, de Castel, Hist. nat. des Col. , II , p. 113. Patria : Brasilia, d" Long. 61-77 mill. — Nigra, fulvo-pubescens , pronoto feminae elytrorumque summa basi nudis ; illo punctato , nitido ; maris pronoto ; cornu brevi crasso in apice late furcato , angulis anticis acuminatis, rectis, parallelis. d* Cornu capitis brevius, apice valdè furcato, basiomnino inermi. Je possède deux nymphes çf p de cette espèce, qui ont été recueiUies par M. F. Cha- brillac. Elles sont entièrement d'un brun rougeâtre. N. B. Voir la planche 1'' pour les détails du genre Mixigenus. ARCANA NATURE. ^23 MEMOIRE SUR LES AMIBES A CORPS NU OU AMIBES PROPREMENT DITES; PAR M. H. NICOLET. PREMIÈRE SECTION. DE LA NATURE, DE l' ORGANISATION ET DE LA REPRODUCTION DES AMIBES A CORPS NU OU DÉPOURVU DE TÉGUMENTS. On a donné le nom d'Amibes à ces particules de matière glutineuse, diaphane, animée et protéi- forme qui se produisent dans toutes les infusions non putrides , et se rencontrent constamment dans les eaux stagnantes, au milieu des détritus qui revêtent d'une couche vaseuse la surface des plantes ou des pierres qui s'y trouvent. La substance qui en forme le corps peut être considérée comme l'expression d'un premier degré d'animalité de la matière organique. Ici point d'appareils spéciaux affectés aux fonctions de la vie ; point d'organe , même rudimentaire, indiquant une similitude plutôt animale que végétale; point de muscles , point de fibres , point de cellules , rien de ce qui manifeste la vie dans ces deux règnes : et cependant elle vit, elle remplit des fonctions qui nécessitent des organes particuliers dans tous les autres êtres; elle se meut, elle se nourrit, elle se reproduit, elle digère, mais la locomotion s'opère par la protension et la rétraction alternatives ou simultanées des différentes parties de sa masse; la respiration par des vésicules adventices qui se forment indifféremment sur tous les points de sa surface; la préhension des aliments par l'agglutination d'une partie quelconque de sa matière, et l'absorption alimentaire par une imbibition générale des sucs nourriciers qu'elle puise par attouche- ment. L'Amibe n'a donc aucune organisation appréciable; et lorsque, dépouillée des matières étrangères qu'elle renferme presque toujours dans sa propre substance, elle glisse sur la surface d'une lame de verre immergée, elle se présente toujours comme une gelée vivante, finement granulée, dépourvue de téguments et d'une diaphanéité souvent telle , que sa présence ne se manifeste que par une simple différence de réfraction. Dans cet état, et quelle que soit la puissance de l'instrument qui sert à l'ob- server, l'œil la pénètre dans tous les sens , sans que le moindre indice de réfraction différentielle , la moindre déviation d'un rayon lumineux viennent en détruire l'uniformité et y signaler une apparence quelconque d'organes. Plus tard, lorsque, déjà vieille, l'Amibe a acquis son maximum de développement, on y remarque 24 . ARCANA NATUR./E. bien des granules plus forts et d'une densité différente, qui se meuvent à l'instar des autres et coulent, avec la niasse glulineuse, dans les expansions que celle-ci projette, mais ces granules, dont nous aurons bientôt à nous occuper, quoique parties constitutives de l'Amibe, n'ont rien qui les assimile à des viscères, et les fonctions qu'ils sont appelés à remplir sont indépendantes de celles qui ont rapport à l'entretien actuel de la vie dans cet organisme. M. Ehrenberg attribue à ces microzoaires plusieurs estomacs vésiculeux , une glandule séminale glo- buleuse, une vésicule séminale contractile, etc. ; mais ici, comme dans beaucoup d'autres parties de son livre, M. Ehrenberg s'est trompé. J'ai déjà dit que rien dans l'Amibe n'indiquait une organisation quelconque appréciable; mais il est une propriété de la matière amibale qui paraît avoir échappé à ce savant micrographe, et qui aurait, sans doute, modifié sa manière de voir s'il l'avait connue. Lors- qu'un grand nombre d'Amibes se trouvent réunies dans un espace trop restreint, il n'est pas rare d'en voir plusieurs, quelquefois sept ou huit, s'agglomérer ensemble, se fondre complètement les unes dans les autres pour n'en former qu'une seule, comparativement monstrueuse, et qui continue à vivre et à se mouvoir par le procédé particulier à ce genre d'infusoires , sans que rien puisse constater une indi- vidualité multiple! Voilà donc une Amibe munie tout à coup d'un nombre prodigieux d'estomacs, de sept à huit glandules séminales et d'un pareil nombre de vésicules contractiles! Mais ce n'est pas tout : voici une Amibe radiée dont la fissiparité vient de faire deux parts; l'une, dans ses diverses évo- lutions, n'a rencontré qu'une nourriture peu abondante, et elle continue à vivre sous sa forme ami- bienne, mais à l'autre arrive une proie facile et abondamment pourvue de sucs nourriciers ; elle s'en gorge, en prend autant qu'elle en peut contenir; bientôt sa couleur change , sa substance devient opaque, la réfraction signale en elle le développement rapide de nombreuses cellules; les expansions qu'elle projette manifestent bien encore sa condition d'Amibe, mais peu à peu ces expansions cessent de se produire, la forme de ce corps se modifie, et cette Amibe devient... un rotateur! En présence de tels faits, en présence d'une puissance d'organisation aussi considérable accordée par la Providence à une matière qui paraît si chétive, on se demande quelle valeur peut avoir un système organique que des causes aussi fortuites peuvent ainsi modifier, et quelle part doit être attribuée au hasard dans les découvertes du savant berlinois. La substance qui forme le corps des Amibes peut être considérée comme la matière fondamentale ou constitutive de celui de tous les infusoires. En effet, le plus grand nombre de ces microzoaires se réduit en Amibes et vit sous cette forme, lorsque les conditions de milieu et surtout de température ne- sont pas favorables à un autre mode de développement, et si, par suite d'une constante uniformité dans les conditions d'existence les plus essentielles, un infusoire parvient à se reproduire par germes, c'est toujours par l'état de Monade , forme primitive de l'Amibe , qu'il recommence le cercle déjà par- couru. La suite de ces recherches nous montrera cette matière prenant toutes les formes, se soumettant à toutes les conditions compatibles avec son existence; nous la verrons sécrétant des matières solides lorsqu'un têt lui deviendra nécessaire, se couvrir d'un tégument membraneux lorsque l'absorption alimentaire exigera une ouverture spéciale , se munir d'organes de préhension d'apparence fibreuse lorsque sa conservation nécessitera une proie vivante, mais aussi nous la verrons rester stationnaire aux différents degrés de son développement ou retourner à sa forme primitive, chaque fois que des modifications de conditions ambiantes viendront arrêter son essor ; nous la verrons même ramenée à ses éléments ou se réduire en gaz par une dissolution spontanée de toutes ses parties, lorsque la pres- sion nécessaire à son existence sous forme matérielle cessera d'agir, et ce dernier phénomène, une des plus frappantes preuves de la simplicité d'organisation des infusoires, nous servira à constater le peu de certitude du système organique enseigné par M. Ehrenberg. J'ai dit que la locomotion des Amibes s'effectuait par la protension et la rétraction alternatives des différentes parties de leur substance; les expansions momentanées qui en résultent seformentpar écou- lement, c'est-à-dire que la substance du corps se conduit comme si elle coulait sans cesse d'arrière en avant, mais dans des directions constamment différentes. Tantôt le flot se porte directement en avant ARCANA NATUR/E. 25 et donne à l'Amibe une forme allongée sans expansions latérales, tantôt, comme si un obstacle se présen- tait, il se divise en deux courants qui , se subdivisant à leur tour, donnent à l'ensemble la forme d'un éventail; mais bientôt, par une rétraction générale ou partielle, un refoulement s'établit, les courants se confondent, une série de nouvelles formes apparaît et vient justifier le nom de Protées que Muller avait donné à ces animaux. L'Amibe nage dans les liquides qu'elle habite par le même procédé qui lui sert à ramper sur la sur- face des corps; mais ici les expansions qu'elle projette de tous les points de sa surface, tantôt cylin- driques, tantôt coniques, quelquefois filiformes, mais toujours variables et dans un continuel mouve- ment de torsion et de courbure différentes, lui donnent un aspect plus singulier encore; aux formes les plus bizarres en succèdent de régulières, aux boursouflures d'une scorie succède l'aspect échiné du cheval de frise, et cela dans un trajet de quelques millimètres, dans une durée de quelques secondes. Ces différentes formes que prend l'Amibe pour effectuer ses mouvements ont servi de caractères spé- cifiques à la plupart des micrographes qui les ont observées; cependant ces formes , toujours variables , n'ont, ainsi que le volume qui dépend souvent de circonstances fortuites, aucune valeur spécifique. Nous verrons plus tard que, si une spécification pouvait être établie, elle ne pourrait avoir pour base que le mode de développement, et encore ce mode se trouve assujetti à tant de variations, par suite des modifications que peut éprouver le milieu que ces microzoaires habitent, qu'il serait plus naturel de n'admettre qu'une seule espèce , et de considérer comme simples variétés les faibles différences qui résultent de leur mode de développement (1), Pour l'observateur sérieux , l'Amibe n'est pas même une espèce ; appelée à revêtir toutes les formes sous l'influence des agents qui l'entourent, elle n'est que l'expression rendue manifeste de l'un des principes constituants des animaux microscopiques, le siège tant cherché des germes qui les font naître et dont la préexistence, toujours soupçonnée, mais jamais démontrée, a donné lieu à tant de théories pour et contre. En suivant une Amibe pendant quelques minutes, on voit sa surface se creuser de dépressions circu- laires d'un diamètre variable , et auxquelles M. Dujardin a donné le nom de vacuoles. Si on place l'Amibe de façon à voir une de ces vacuoles de profil , on s'aperçoit bientôt qu'elle n'est autre chose que le fond d'une vésicule pleine d'un fluide d'une réfrangibilité égale à celle de l'eau, et dont la voûte supérieure est d'une ténuité telle, qu'il est impossible de l'apercevoir lorsque l'œil est dans une direc- tion perpendiculaire. L'organisation de ces microzoaires est trop peu appréciable pour que l'on puisse en tirer des induc- tions favorables à un mode de fonctions vitales quelconque ; mais ce qui ne peut s'apercevoir dans l'Amibe s'observe avec la plus grande facilité dans l'Actinophrys. Chez les infusoires de ce genre, ces vésicules, qui atteignent quelquefois un volume supérieur à celui du corps, se forment indifféremment sur toutes les parties de la surface de celui-ci ; elles sont translu- cides , incolores, et formées par une pellicule fort mince au sommet, mais qui augmente graduelle- ment d'épaisseur en descendant vers la base. Ces vésicules ont, en général, une durée fort variable : il en est qui persistent un temps assez long; il en est d'autres, et c'est le plus grand nombre, qui se forment et disparaissent en quelques mi- nutes. (1) Si, comme quelques-uns le prétendent, les différcnles races humaines ne conslituaient que les variétés d'un seul type , il serait assez curieux de voir les deux extrémités de l'organisme animal représentées chacune par une espèce unique ; mais tandis que dans l'une la matière, réduite à sa plus simple expression vitale et seu- lement douée d'une puissance plastique remarquable, n'apparaît encore que sous forme embryonale ou chao- tique, se traîne dans la vase et borne son horizon aux limites d'une goutte d'eau, dans l'autre cette môme matière , parvenue à son plus haut degré de perfectionnement, formule sa pensée, domine la création , discute les lois du monde et va jusqu'aux limites de l'univers chercher des aliments à son intelligence , à ce don sublime du Créateur qui, substitué à la force plastique , couvre le globe de ses merveilles. I. 7 26 ARCANA NATUR/E. Leur mode de disparition varie également : les unes diminuent lentement et s'éteignent pour repa- raître immédiatement après; les autres s'affaissent brusquement en commençant par le sommet. Ces diverses conditions sembleraient presque indiquer le travail d'un fluide liquide ou gazeux, inhé- rent à la matière ou peut-être produit par elle, et qui , par une tendance continuelle à s'isoler, forme- rait des globules dans la substance périphérique du corps de l'infusoire et s'échapperait quelquefois à la surface comme une bulle d'air, un moment retenue dans une couche d'huile, s'en dégage en soule- vant une pellicule huileuse d'autant plus mince que la tension exercée par l'air est plus grande, et qu'il est plus près de s'échapper. Cependant je suis loin de prétendre que telle doit être l'explication de ce phénomène; au contraire, plusieurs considérations me portent à l'envisager, avec Spallanzani, comme un acte de nutrition ana- logue à la respiration des animaux d'un ordre plus élevé. En effet, chez tous les infusoires où j'ai pu observer ces vacuoles, je les ai toujours vues se former dans les parties du corps où s'opère la diges- tion. Dans les infusoires munis de suçoirs et chez lesquels ces vésicules sont à peu près permanentes (les Acinètes sous leur troisième forme), elles se trouvent toujours situées à la base des suçoirs, au point où les sucs nourriciers pénètrent dans le corps de l'animal. Dans les Actinophrys, ces vésicules ne se forment que dans la couche périphérique, la seule qui puisse être en contact direct avec l'eau, et dans laquelle puissent se digérer les substances alimentaires. Chez les infusoires mourants et chez ceux qui sont un peu comprimés entre deux lames de verre, ces vésicules se multiplient considérablement, et semblent avoir pour objet de multiplier ainsi les points de contact de la substance intérieure du corps avec le liquide environnant. Ce dernier phénomène, dont l'analogie se retrouve chez les animaux à respiration aérienne, qui, eux aussi, cherchent à aspirer une plus grande quantité d'air à mesure que celui qui les environne se vicie ou perd de son étendue , vient encore à l'appui de l'opinion de Spallanzani. Enfin des expériences de coloration artificielle, faites sur plusieurs espèces d'infusoires, m'ont démontré que le liquide qui s'empare des aliments et simule , en formant des globules dans lesquels séjournent momentaném.ent les aliments, les prétendus estomacs signalés par M. Ehrenberg, n'est autre chose qu'un acide remplissant les fonctions du suc gastrique ; or la formation d'un acide quelconque sans l'intervention de l'oxygène est peu admissible. J'ai dit plus haut que la préhension des aliments avait lieu par agglutination ; en effet, c'est en s'ag- glutinant, en tout ou en partie, aux substances qui lui servent de nourriture, que l'Amibe s'assimile par imbibition les parties nutritives que ces substances peuvent contenir. Dans ses différents modes de développement, l'Amibe prend souvent la forme rayonnée de l'Actino- phrys, et cela si exactement, qu'il faut la plus grande attention pour la distinguer de celui-ci; aussi tous les auteurs qui se sont occupés de la classification de ces microzoaires et de la détermination de leurs formes génériques ont-ils toujours confondu l'Amibe rayonnée avec l'Actinophrys proprement dit; il suffit de citer les Actinophrys discus, digitata, difformis, viridis, et même VActinophris sol de quelques-uns d'entre eux, qui sont de véritables Amibes, pour faire voir que l'aspect rayonné ne suffit pas pour caractériser ce genre, et qu'il faut en chercher la détermination dans des caractères plus précis. Sous la forme rayonnée, l'Amibe s'agglutine souvent par un ou plusieurs de ses rayons, tandis que le corps reste à distance; dans ce cas, ces rayons deviennent plus gros et simulent tantôt la papille hya- line dont parle MuUer, tantôt la trompe charnue et protractile citée par M. Ehrenberg, et que ces deux auteurs prêtent à l'Actinophrys. L'absorption alimentaire se fait alors par l'intermédiaire de ces rayons, sans que rien n'indique un passage dans ces rayons de la matière absorbée, et cependant celle-ci diminue de volume, tandis que le corps absorbant devient de plus en plus opaque, et que des glo- bules de matière absorbée se forment dans toute son étendue. C'est que, dans ce cas, l'Amibe ne s'approprie que la substance glutineuse du corps qui l'alimente, substance incolore et identique avec celle qui forme son propre corps. D'autres fois, et souvent sous la même forme, l'Amibe s'agglomère par sa masse entière; elle s'étend ARCANA NATURyE. 27 alors sur le corps appréhendé , l'enveloppe de toutes parts , et , si c'est un corps allongé , comme , par exemple, un fragment de conferve, elle cherche à s'étendre sur toute sa longueur afin d'en couvrir la plus large surface possible, et ne l'abandonne que lorsque, complètement vide, toute la substance interne de ce corps a passé dans le sien propre. Dans ce second cas, l'Amibe a pu absorber des matières étrangères à la substance glutineuse, prendre une couleur différente et devenir, par exemple, VAdino- phrys viridis de M. Ehrenberg; mais cette couleur, tout accidentelle, n'est que momentanée, et, quand l'Amibe quitte sa forme rayonnée pour prendre celle qui lui a valu son nom, elle rejette ces matières indigestes pour elle et reprend sa couleur primitive. L'Amibe se multiplie par division spontanée et se reproduit par germes et sporules. La multiplica- tion peut avoir lieu soit par l'abandon d'une expansion ou d'une partie quelconque du corps, soit par la fissiparité commune à tous les infusoires. Dans ce dernier cas , l'Amibe se contracte , forme une masse arrondie; une échancrure de plus en plus profonde se creuse sur deux points opposés du corps, et celui-ci finit par se diviser en deux parties égales. La fissiparité a lieu à toutes les époques et sous toutes les formes qui caractérisent les phases du développement de ces microzoaires, tandis que la reproduction par voie séminale ne s'effectue qu'à la dernière. Cette reproduction est un de ces curieux phénomènes que le perfectionnement des instru- ments d'optique pouvait seul nous révéler. J'ai déjà parlé des granules qui se trouvent en plus ou moins grand nombre dans le corps des Amibes. Quand l'Amibe n'est pas l'expression d'un arrêt de développement sous une autre forme, arrêt produit par une modification survenue dans les conditions ambiantes, ou quand elle n'est pas elle-même une phase d'un développement dont l'organisation finale sera fort différente, les granules qu'elle contient forment, par un rapprochement mutuel très-peu sen- sible, des agglomérations qui dégénèrent bientôt en granulations plus fortes; celles-ci s'unissent entre elles pour en former de plus grandes encore, et, insensiblement, par une gradation qu'une longue observation peut seule mesurer, ces différents corpuscules ne forment plus qu'une seule masse d'abord irrégulière et fortement mamelonnée, mais qui finit par s'égaliser en passant de la forme ovoïde à la forme sphérique. Ce corps, qui vient de se constituer par l'agglomération complète de tous les granules de l'Amibe, n'est ni un œuf, car il n'en a pas les caractères, ni un ovaire, car il ne contient point d'œufs ; c'est une masse compacte de sporules dont les germes se trouvaient épars sous formes de granules dans la substance de l'Amibe, et qui a pour limite ou pour enveloppe cette substance même sans aucune membrane intermédiaire. A mesure que le volume de cette masse augmente, celui de la substance glu- tineuse diminue et devient de plus en plus diaphane; les mouvements de l'Amibe se ralentissent, elle reste plus longtemps stationnaire au même point, ne s'assimile plus de matières nutritives et n'émet plus que de courtes expansions : l'absorption alimentaire et la division spontanée ont cessé avec la forma- tion de ce corps central. Dès que celui-ci est arrivé à son dernier degré d'accroissement et qu'il ne reste plus aucune trace de granulation dans sa partie glutineuse, l'Amibe se contracte, s'arrondit, ramasse autour du corps qu'elle renferme ses différentes parties muqueuses, puis, tout à coup, par une désagrégation subite comme l'éclair, rapide comme la pensée, elle disparaît en lançant, autour de l'espace qu'elle occupait l'instant auparavant, des myriades de particules oblongues, munies chacune d'un filet flagelliforme, et qui nagent immédiatement sous forme de très-petites monades. L'innombrable quantité de ces monades et leur extrême exiguïté prouvent que les corpuscules d'un volume beaucoup supérieur que l'on remarque dans les Amibes, et que M. Ehrenberg considère comme des œufs, ne peuvent en être l'origine, mais qu'il faut considérer comme telle cette granulation beau- coup plus fine que l'on observe dans la substance gélatineuse, et qui paraît n'en différer que par une densité plus grande; dans ce cas, les plus gros corpuscules seraient déjà des conglomérats de cette matière granuleuse et le premier degré du développement séminal. Tel est le mode de reproduction par voie séminale des Amibes à corps nu ou dépourvu de tégu- ments ; il me reste à faire connaître celui de leur apparition dans les substances organiques submergées, et les diverses transformations ou métamorphoses qu'elles subissent dans le cours de leur développe- ment. Ce nouvel ordre de phénomènes fera le sujet de la seconde partie de ce mémoire. 28 ARC AN A NATUR.E. DEUXIÈME SECTION, DU MODE d'apparition DANS LES LIQUIDES ET DES MÉTAMORPHOSES DES AMIBES A CORPS NU. Lorsqu'on met dans une eau bien pure un fragment d'une plante aquatique, du chara, par exemple, bien lavé à la brosse pour en détacher toutes les matières qui forment la couche vaseuse dont ces plantes sont toujours plus ou moins recouvertes, et que l'on place le tout dans un appareil préparé pour une longue observation, on voit, après un espace de temps indéterminé, mais dont la durée paraît être en rapport inverse avec le degré de vitalité de la plante et direct avec celui de la température atmosphérique, on voit, dis-je, de petits filaments blancs et translucides apparaître sur différentes par- ties de cette plante, croître avec une rapidité très-appréciable, et se terminer les uns par un globule parfaitement sphérique, les autres par un renflement piriforme qui prend bientôt un aspect rayonné, d'autres enfin rester filiformes et continuer à croître en longueur. Si avec un grossissement visuel con- venable on étudie la formation de ces filaments et surtout des globules pédicules, parce que ceux-ci étant plus gros la rendent plus appréciable, on remarque qu'ils commencent tous par une petite vési- cule dont le diamètre a souvent moins d'un demi-centième de millimètre , et qui paraît se former par l'extravasion d'un liquide contenu dans la plante même. En effet, au bout de quelques instants, on voit cette vésicule s'allonger, former un tube, et un liquide intérieur, dont le mouvement est rendu mani- feste par les granules qu'il contient, en activer l'extension en ascendant vers son extrémité, puis, lorsque ce tube, parvenu à une longueur d'environ 10 à 12 centièmes de millimètre, cesse de croître, former à cette extrémité, par l'accumulation de sa matière , un globule sphérique dont le volume aug- mente en proportion du liquide qu'il reçoit. Bientôt l'ascension de ce liquide cesse tout à fait, et le tube lui-même se vide en cédant au globule celui qu'il contenait. Le globule qui vient d'apparaître a 3 centièmes de millimètre en diamètre ; sa réfraction est de beaucoup supérieure à celle de l'eau ; sa substance, parfaitement homogène, reste dans une complète immobilité; mais ce repos est de courte durée, et à peine deux minutes ont-elles passé, que des indices de réfractions différentes viennent signaler le commencement d'un travail intérieur. En effet, des symp- tômes de globulisations internes ne tardent pas à se manifester ; des lignes de plus en plus sombres en indiquent simultanément les contours; le mouvement renaît, mais ce n'est plus celui d'un déplacement de liquide, c'est la manifestation de la vie animale, le mouvement saccadé de l'embryon qui essaye sa force; bientôt quinze à dix-huit corpuscules globuleux s'agitent, se croisent dans tous les sens, se repoussent les uns les autres jusqu'à ce que l'un d'entre eux, déchirant la frêle enveloppe qui les retient encore, ouvre un passage par lequel ils s'échappent et vont nager dans l'eau sous forme de monades. Cette monade qui vient de naître appartient au genre Trichomonas de M. Dujardin et à l'espèce Vaginalis Son corps, long d'environ 1 centième de millimètre, est noduleux, inégal et susceptible de s'étirer en s'agglutinant ; il porte en avant un filet flagelliforme, accompagné d'un groupe de sept à huit cils vibratiles rangés d'un côté à partir de sa base, et en arrière un prolongement caudal qui lui sert à se fixer. C'est le premier degré du développement de l'Amibe dite de Gleichen. Si, avec les précautions convenables et avant que tout symptôme d'organisation interne se soit encore manifesté , on détache un des globules que nous venons de voir se former pour en examiner le contenu, on remarque, non sans étonnement, que la similitude la plus complète existe entre la sub- stance qu'il renferme et celle qui se trouve dans les cellules d'un grand nombre de végétaux; toutes deux sont glutineuses, diaphanes et finement granulées; toutes deux réfractent la lumière un peu plus que l'eau, toutes deux sont insolubles dans ce milieu à la température ordinaire, toutes deux enfin sont susceptibles de se creuser des vacuoles, comme l'avait déjà remarqué Meyer en 1838. ARC AN A NATURAÎ. 29 En face de cette singulière analogie, on se demande si cette matière végéto- animale qui, à l'exclusion de toute autre, fait la nourriture de nos microzoaires, comme j'aurai occasion de le démontrer lorsque je traiterai des infusoires dont l'organisation, mieux déterminée, permettra d'en caractériser les fonc- tions ; on se demande, dis-je, si ce principe glutineux, qui naît d'une modification de la sève, alimente aussi la plante, n'est pas lui-même celui de la formation des infusoires, et si , partout où se développe ce principe, qu'il naisse soit d'une substance animale, soit d'une substance végétale, on voit apparaître et se multiplier ces organismes, ne peut-on pas supposer qu'il est le réceptacle commun à tous les germes et d'où la nature les tire et les rend manifestes lorsque des circonstances favorables viennent en déterminer le dégagement? Je le crois, et voici une expérience au résultat de laquelle j'étais loin de m'at- tendre, et qui démontre jusqu'à l'évidence que, pour les infusions végétales du moins, c'est dans les sucs nourriciers de la plante qu'il faut chercher les germes de la plupart des microzoaires. Cette expé- rience consiste à préparer un entre-nœud de chara de telle sorte que la cellule centrale, entièrement dépouillée des parties végétales qui lui servent de gaîne ou d'enveloppe, permette de voir dans toute son étendue la circulation du fluide qu'elle contient. A cet effet, et pour éviter les erreurs qui pour- raient résulter de la présence des nœuds, dont les parties externes ne peuvent jamais être complète- ment enlevées, on en fait de factices en nouant chaque extrémité de la cellule au moyen d'un fil très- délié, puis, enlevant par la section les nœuds naturels, on place cette cellule dans de l'eau très-pure et dans une direction verticale. Si la préparation a été bien faite, la cellule doit être parfaitement propre , très-transparente, ne montrer à l'extérieur aucune trace de substances étrangères, et la circulation du suc interne se main- tenir pendant plusieurs jours et même plusieurs semaines sans que rien ne vienne en altérer le mouve- ment. En suivant les mouvements du liquide, on remarque bientôt qu'il se dépose, à l'extrémité inférieure de la cellule, une matière plus dense, plus glutineuse que celle du liquide en mouvement, et qui ne tarde pas à s'a.rrondir en tournant sur elle-même par suite de l'impulsion qu'elle reçoit du mouvement général ; mais cela sans quitter sa place. Au bout d'un jour ou deux , on s'aperçoit que cette matière s'est divisée pour former des globules plus petits qui se subdivisent à leur tour pour en faire de plus petits encore. La division, en rendant nécessairement plus légères les différentes parties qui se sont détachées, en amène la circulation; chaque nouveau globule, entraîné par le mouvement général, décrit une ellipse d'autant plus allongée que son volume est plus petit ; mais, tandis que les différents corpuscules que renferme le liquide en suivent le courant sans tourner sur eux-mêmes, ceux-ci, en vertu de leur impulsion primitive, impulsion que la division n'a pas détruite, se meuvent sous la double influence de la rotation et de la circu- lation. A mesure que la division s'opère, la nature de la matière qui constitue ces globules semble se modi- fier; la granulation, d'abord superficielle et irrégulière, devient interne et régulière ; la réfraction, qui, dans l'origine, était inférieure à celle de l'eau, devient égale, puis supérieure ; dans quelques globules cette matière semble s'isoler de la surface et former au centre une espèce de noyau irrégulier et variable, mais à angles toujours arrondis , tandis que la surface, en restant suspendue, prend les pro- portions d'une mince pellicule. Si, dans cet état, on vide la cellule sur une plaque de verre pour en examiner le contenu, on voit que ces derniers corpuscules sont devenus des vésicules pleines d'un liquide glutineux , incolore , très- transparent, au centre duquel est une masse de substance plus dense, à texture granulée, élastique, blanche et qui, à part le mouvement, a tous les caractères de celle qui constitue l'Amibe. A côté de ceux-ci, on en voit d'autres sans enveloppe pelliculaire apparente, mais dont la substance est également glutineuse et granulée, tandis que, plus loin, se trouvent d'autres globules dont le développement, sans doute moins avancé, montre une substance moins réfrangible et dont la granulation, très-irrégulière, paraît plus superficielle qu'intérieure. La quantité de cette matière glutineuse augmentant à mesure que la cellule vieillit, ses différents '- 8 :50 ARC AN A NATURiE. étals indiquent nécessairement une modification lente des sucs nourriciers de la plante, modification qui tend en quelque sorte à l'aninialiser, puisque c'est de cette matière même que sortiront, ainsi que nous allons le voir, une multitude d'infusoires. Dans leur trajet d'une extrémité à l'autre de la cellule, les différents globules dont j'ai essayé de décrire la formation finissent par s'attacher à sa paroi interne et à y former, sur différentes parties, une couche irrégulière, transparente et plus ou moins mamelonnée de la substance qui les constituait; c'est alors que les infusoires se manifestent : Monades, Amibes, Kéroms, Vorticelles, Actinophrys, Systalides; tout apparaît, tout se montre successivement en passant par différents degrés de dévelop- pement, et en quinze jours ou trois semaines la cuvette est peuplée (1); mais tous commencent par le point vésiculeux dont j'ai parlé à la formation des Trichomonas, point dont le volume augmente à mesure que la substance déposée sur le point correspondant de la paroi interne de la cellule diminue ; tous passent par de nombreuses transformations avant de parvenir à leur forme finale ; mais tous n'atteignent pas celte forme; quelques-uns sont devenus la proie des autres infusoires, quelques autres, arrêtés dans leur mode de développement par des causes qui me sont restées inconnues, retournent à leur forme primitive, la forme amibale, La désagrégation, suite inévitable de la mort, en confondant en une masse plus ou moins fangeuse les différentes parties qui constituaient l'organisation d'une plante, doit nécessairement détruire la loca- lisation du reste des substances qui concouraient à entretenir sa vie ; on conçoit alors que le mode d'ap- parition des infusoires, sous cette condition de la matière organique, doit présenter des différences notables; cependant, quoique ce mode soit changé et que la matière glutineuse soit en quelque sorte perdue dans la substance générale, le principe reste le même. Cette matière glutineuse, il est vrai, n'est plus là sous une forme apparente ; mais, pour peu que la décomposition se maintienne dans des condi- tions non putrides, elle ne tarde pas à se manifester de nouveau en s'isolant et en s'agglomérant sur différents points de la substance décomposée, et nous verrons que les infusoires qui en naissent ne dif- fèrent que par le volume et seulement sous leur première forme de ceux qui se sont développés dans la substance vivante. Jusqu'ici nous avons considéré le liquide glutineux répandu dans les substances organisées comme la matière constitutive et en quelque sorte générativc des germes; mais plusieurs consi- dérations me portent à ne voir en elle qu'une espèce de gangue dans laquelle ces germes se mani- festent, et à considérer comme substance génératrice cette granulation régulière qui en remplit l'étendue. Nous avons vu plus haut que c'est par la réunion en une masse compacte de tous les granules d'une Amibe que celle ci se reproduit par voie séminale ; nous retrouverons le même mode de reproduction dans toutes les espèces, mais avec des différences qui résulteront du système d'organisation de l'indi- vidu : ainsi , quand pour accomplir cette reproduction un œuf deviendra nécessaire , nous verrons cet œuf se former par agglomération granulifère et se couvrir d'une membrane, mode de génération qui rend complètement inutiles les organes générateurs découverts par M. Ehrenberg. Dans les infusoires qui , comme le Stentor, permettent d'isoler ces granules par la diffluence , si on en réunit un certain nombre sur un même point et sous des conditions de conservation favorables, on voit ces granules s'ag- glomérer lentement, former une masse muqueuse et compacte, et manifester la vie sous une forme qui n'est plus celle du Stentor. La constitution de ces granules est partout la même; c'est une capsule sphérique à paroi compacte , ouverte sur un point de la surface et remplie d'un suc glutineux. Le degré de vitalité et de développe- ment organique des infusoires paraît être en rapport avec le nombre ou la quantité de ces capsules qui entrent dans son organisation. La plus petite des Monades, celle qui résulte de la reproduction de (1) Une cuvette préparée le 29 avril, et conlenant une seule cellule de chara, m'avait donné, le 15 mai sui- vant, outre un nombre incalculable d'infusions, cent trenlc-sopt rolifères vulgaires, dont les deux tiers prove- naient do la reproduction. A KG AN A NATURili. 31 l'Amibe, se compose d'une seule capsule; ses mouvements sont peu actifs, ils s'effectuent au moyen d'un filet flagelliforme très-délié produit par un prolongement de la substance interne. Cette Monade s'accroît par une juxtaposition de Monades semblables qui, s'agglomérant entre elles, confondent leur substance glutineuse et forment une Monade plus grande et plus active. Dix à douze capsules forment le corps d'un Trichomonas dont le mouvement vacillant est très-actif. Des différents globules de matière glutineuse que nous avons vus circuler dans la cellule de chara , les plus petits donnent des Monades, les plus grands des Systalides, et cependant la substance est exactement la même, il n'y a de différence que dans la quantité de matière, dans le nombre de granules contenus. Dans la chimie orga- nique, la proportion des atomes détermine la substance, ici la proportion des granules semble déter- miner l'espèce; cela pourrait expliquer ces singulières anomalies que l'on observe dans le développe- ment de certains infusoires et les différences de formes finales qui résultent d'une nourriture plus ou moins abondante. Revenons au développement des Amibes. Le Trichomonas vaginalis, Duj. , est, comme je l'ai dit, le premier degré ou la première phase du développement de l'Amibe à laquelle M. Bory de Saint-Vincent a donné le nom d'Amibe de Gleichen. A sa sortie du globule où nous l'avons vu se former, il nage pendant quelque temps au moyen de ses cils vibratiles, puis va se fixer, par l'entremise de son filet caudal, soit à la surface de la plante, soit aux parois de la capsule d'observation, où il continue à vaciller par suite de la continuelle agitation de ses cils. On le voit alors projeter des expansions souvent fort longues, tantôt simples, tantôt fourchues, qui quelquefois s'en détachent, mais qui, le plus souvent, rentrent dans la masse commune. Au bout de deux ou trois jours , il se détache de son pédicule, nage encore quelque temps et se fixe de nouveau, mais cette fois par sa masse; son corps devient alors tout à fait sphérique, il perd ses cils locomoteurs et se hérisse de rayons droits, très-déliés qui lui donnent l'aspect d'un Actinophrys. Celte nouvelle forme n'est que momentanée et dure quelquefois moins d'un jour; les rayons disparaissent par rétraction, le corps s'aplatit, il devient discoïde, et projette autour de lui de nouvelles expansions; mais celles-ci sont plus larges, moins régulières et ressemblent à celles des Arcelles. Bientôt le disque s'étend sur un côté en lobes arrondis, et l'Amibe est formée. Pendant quelque temps la partie granulée où se creusent les vacuoles reste agglomérée en arrière; mais, plus tard, ces granulations se répandent dans toute la masse , et cette x\mibe dite de Gleichen n'a plus rien qui la distingue des autres Amibes. Dans les substances végétales en décomposition la production des Amibes suit une marche un peu différente; leur première phase de développement n'est plus la forme trichomonadienne, cette phase se résume en un globule de matière glutineuse qui, primitivement isolé dans la substance en décompo- sition, en sort lentement pour se couvrir de rayons très-fins et d'une longueur égale à deux ou trois fois son diamètre. L'Amibe vit sous cette forme pendant plusieurs jours et prend le nom d'Actino- phrys (1). On la nomme Actinophrys sol lorsque sa substance est dépouillée des matières colorées dont elle se pénètre presque toujours à son origine ; Actinophrys mridis lorsque cette substance est colorée par la chromule et Actinophrys difformis lorsque, prête à passer à sa forme finale, elle semble s'y pré- parer par des essais de dilatation et de contraction partiels et plus ou moins durables. C'est sous celte forme rayonnée que l'Amibe commence à se multiplier par fissiparité, et c'est spus cette forme qu'elle smiule, en s'attachant aux matières qui l'alimentent, ces papilles ou trompes char- nues attribuées à l'Actinophrys par MM. MuUer et Ehrenberg. L'Amibe qui résulte de ce second mode de développement ne diffère de la précédente que par un volume plus considérable. Dans les substances animales décomposées par voie humide, la production des Amibes est en tout semblable à celle que je viens de décrire. Dès 'que la substance interne du corps de l'animal estliqué- [i] J'ai déjà dit que les véritables Actinophrys ont une organisation toute différente ; je la ferai connaître lorsque, dans un prochain mémoire, je traiterai des infusoires à forme finale rayonnée. 32 AUCANA NATUR/E. fiée par la décomposition , la matière glutineuse s'isole et forme des globules de différents volumes et plus ou moins colorés par les matières alimentaires restées en suspension dans le liquide; ces globules sortent lentement du cadavre en s'étirant et abandonnant même parfois une portion de leur substance, puis suivent la marche que j'ai tracée plus haut. Les différentes phases de leur développement ont donné lieu à la création de beaucoup d'espèces; je citerai, entre autres, sous la forme actinophryenne, VActinophnjsviridis, Ehr. , YActin. digitata, Duj. , et VAdin. difformis du même auteur, et sous la forme amibienne VAmiba inflata, Duj., VAmiba diffluens, Ehr., ÏAmiba brachiata, Duj., VAmiba radiosa, Ehr., et VAmiba princeps , Ehr., espèces considérées comme distinctes par tous les auteurs, mais qui disparaissent et se résument en une seule devant un mois d'observations. Les exemples que je viens de citer suffisent, je crois, pour démontrer l'inutilité d'une division spéci- fique du genre Amibe ; la forme , le volume, le mode de développement et la nature des substances qui les produisent n'ont aucune valeur caractéristique. L'Amibe qui naît d'une substance végétale est abso- lument identique à celle qui sort d'une substance animale ; la faible différence qui réside dans le mode de développement disparaît avant la dernière phase, et rien, ni dans leurs conditions d'existence ni dans leur mode de reproduction , n'autorise à les considérer comme espèces distinctes. EXPLICATION DES PLANCHES: Pla>che il Fig. 1. Premier degré de développement des Amibes et d'un grand nombre d'infusoires sous forme de vésicules tubulaires se manifestant à la surface des plantes aquatiques vivantes. [a] montre leur première apparition, (6, c) leur développement progressif sous forme tubulaire, {d, e) celui du globule qui les termine et dont le diamètre est en raison de la quantité du liquide transmis par le pédicule. Fig. 2. Deuxième degré de développement montrant la matière interne du globule [e] se divisant en corpuscules globuliformes de plus en plus animés. Fig. 3. Sortie de ces corpuscules par une déchirure de l'enveloppe qui les contenait. Fig. 4. Deux de ces corpuscules dont l'un 4 a projette en arrière une expansion de sa substance. Fig. 5. Le même corpuscule très-grossi présentant une surface noduleuse, et vers son milieu une vacuole. Fig. 6, 7, 8. Trichomonas vaginalis, Duj. , sous différents aspects: seconde forme du corpuscule précité et résultat de l'adjonction d'un filet flagelliforme en avant, et d'un prolongement caudal en arrière qui lui sert à le fixer; les figures 8 a et 8 & le montrent projetant des expansions de sa substance interne. Fi^. 9. Actinophnjs. Troisième forme de ce même corpuscule; ici le filet flagelliforme et le prolonge- ment caudal ont disparu, et sont remplacés par des rayons rétractiles. F'ig. 10. Quatrième forme : les rayons disparaissent par rétraction , et l'Amibe promptement dite com- mence à se manifester par des essais de protension et de rétraction de sa substance. Fig. IL Amiba Gleichenii, Bory. Cinquième forme du corpuscule citée plus haut. Fig. 12. Amiba princeps, Ehrenb. Forme finale ou sixième forme. Fig. 13. Amiba radiosa, Ehr. Formes que prend la même Amibe lorsque , cessant de ramper, elle nage dans le liquide. Fig. 14. Entre-nœud de chara dont les deux extrémités ont été nouées avec un fil, afin de pouvoir en détacher les nœuds naturels sans arrêter ou nuire à la circulation du liquide qu'il con- tient et dont le mouvement est indiqué par deux flèches ARCANA NATUU/E. 33 Fig. 15. Le même entre-nœud plus grossi pour montrer les différentes formes sous lesquelles se pré- sente la substance glutineuse qui s'y trouve, ainsi que son double mouvement de rotation et de circulation indiqué par des flèches. On voit en a, b et c cette matière s'arrêter et s'appliquer à la surface interne du tube pour y produire un phénomène analogue à celui de la fig. P", et cette même substance sortir en d sous une forme qui produira un rota- teur. Fig. 16. Substance contenue dans une cellule de chara versée sur une plaque de verre et montrant la matière constitutive des infusoires sous différents degrés de développement; a et b indi- quent des vacuoles, signes d'un premier degré d'animalité. Fig. 17. Extrémité d'une feuille de chara en voie de décomposition : sa substance interne s'est globu- Jisée et s'y montre tantôt incolore, tantôt colorée par la chromule. Fig. 18. Deux de ces globules très-grossis et montrant une constitution analogue à celle de &, fig. 15. Fig. 19. Cellule primitive ou granule constitutif représenté vide ou privé de sa substance interne, qui se manifeste au dehors en a par un filet flagelliforme. Fig. 20. La même cellule avec son filet. Fig. 21. Réunion de cinq cellules formant une masse qui se meut au moyen de filets flagelliformes dirigés en dehors. Fig. 22. Monade formée d'une réunion contractée de plusieurs cellules constitutives. Fig. 23a. Cellules de Stentor Téunies artificiellement. Fig. 23&. Masse glutineuse résultat de la réunion des substances de même nature contenues dans chaque cellule et à laquelle l'enveloppe de ces mêmes cellules reste encore adhérente. Fig. 23c, d. Amibe qui en résulte. Fig. 24. Peranenia globulosa, Duj. , formée de la contraction de cette Amibe, et dont je n'ai pu suivre les transformations ultérieures. Planche III. Les figures 1 à 8 représentent, sous ses formes adventices, une Amibe qui s'est manifestée dans une macération végétale. Fig. 1. Est sa forme primordiale résultant de la globulisation de la matière glutineuse contenue dans les plantes. Fig. 2. Forme rayonnée confondue par les auteurs avec V Actinophrys sol. Fig. 3. Multiplication de l'Amibe par division spontanée. Fig. 4. Amibe rayonnée fixée sur un amas de détritus par deux de ses rayons qui simulent la trompe charnue attribuée aux Actinophrys par MM. Muller et Ehrenberg. Sous cette forme l'Amibe prend le nom à' Actinophrys deformis. Fig. 5. Amibe enveloppant de sa substance une portion de conferve. Fig. 6. Amibe rayonnée passant à l'état d'Amibe proprement dite. Fig. 7. La même Amibe se dépouillant des matières étrangères contenues dans sa substance. Fig. 8. La même Amibe nageant. Toutes les figures qui suivent se rapportent aux Amibes qui se manifestent dans les macéra- tions non putrides de matières animales. Fig. 9. Cadavre de Tardigrade dont la substance interne liquéfiée par la mort s'est ensuite globulisée. Ce cadavre est représenté au moment où les globules en sortent : les uns sont incolores ; les autres , nés près des régions intestinales , se trouvent colorés par les matières qui s'y trouvaient renfermées à la mort de l'animal. Fig. 10. Un de ces globules isolé et dont la matière constitutive, étirée à sa sortie du cadavre, forme une queue accidentelle. Les fig. 11 à 18 représentent les formes que prend successivement ce globule, formes qui 1. 9 ;ii ARCANA NATURili. caractérisent les phases du développement d'une mémo Amibe, mais dont la plupart sont considérées comme spécifiques par les auteurs. Fig. 11. Adinophrys viridis, Ehr. ; 12 Adin. digitata, Duj. ; 13 Adin. difformis, Ehr. ; ik passage de la forme actinophrys à la forme amibe; 15 Amiba Gleidienu ,^oi^\ 16 Amila multiloba, Duj.; 17 Amiba ramosa, Duj. : ici l'Amibe rejette ou abandonne les matières étrangères qu'elle contenait d'origine; 18 Amiba raviosa, Dujard. Les figures suivantes ont rapport à la multiplication de l'Amibe par voie séminale. Fig. 19. Amiba princeps, Ehr. Forme finale, résultat de l'épuration opérée fig. 17 et contenant dans sa substance une multitude de granules celluliformes tendant à se réunir les uns aux autres pour en former de plus gros. Fig. 20. Granulation plus forte formée par agglomérations partielles des granules de la fig. 19. Fig. 21. Même répétition relativement aux granules de la fig. 20. Ici ces corpuscules continuent d'aug- menter en volume tout en diminuant de nombre. Fig 22 à 26. Ces derniers corpuscules, en se rapprochant graduellement les uns des autres, finissent par ne plus former qu'une seule masse, d'abord fortement mamelonnée, mais que la con- centration égalise bientôt en la transformant en un globule ovoïde dont le volume aug- mente par l'adjection successive des granules d'origine restés libres dans la substance de l'Amibe. Fig. 27. Forme que prend l'Amibe et le corps qu'elle renferme lorsque celui-ci est parvenu à son der- nier degré de développement par l'adjection totale des granules d'origine. Fig. 28. Décomposition par diffluence spontanée de l'Amibe, fig. 27, et dispersion par jet subit des sporules constituant le corps central dans le liquide environnant. Fig. 29. Forme des sporules reproducteurs. Nota. Me proposant de publier incessamment un travail sur la sous-tribu des Agaocephalitœ, je mo contenterai, aujourd'hui, de présenter à mes lecteurs la courte diagnose suivante d'un genre et d'une espèce nouveaux appartenant à cette division : Genre Mitkacephala , n. g., Thomson [y.irpa, mitre; )is mill. — des tarses. . 03 005 — du doigt médian sans l'ongle. . . 02 005 — — avec l'ongle . . 03 005 — de l'aile . 13 » — de la queue 04 005 — du bec 01 003 Hauteur du bec. » 009 Cyrtonyx Sallei : capnt Cyrtonycis Massenœ : suprà fulvo-brunneus ; singulis plumis tineâ centrait castaneà notatis; remigibus majoiibns nigro transversim lineatis ; subtiis, cmereus; in medio longitudi- naliter castaneo uni-fasciatus ; pectore laterali alboguttato ; abdomine laterali, hypochondriisque castaneo pimctatis. Nous donnons à cet oiseau le nom du voyageur qui déjà a tant enrichi la science par ses nombreux voyages, par ses nombreuses découvertes en histoire naturelle, et qui, le premier, nous a fait connaître cette magnifique et intéressante espèce, la troisième de ce petit sous-genre ; c'est un témoignage public de l'estime que nous lui portons pour la bienveillante sollicitude qu'il ne cesse de professer chaque fois que Toccasion se présente d'être utile à la science. ARCAN7\ NAÏL'R^E. 37 MONOGRAPHIE DU GENRE PSALIDOGNATHUS LA DIVISION DES PRIONIT/E (CERAMBYCID/E ). Les espèces déjà publiées du genre Psalidognathus ayant été, pour la plupart, décrites d'une manière très-insuffisante, j'ai pensé qu'un travail d'ensemble sur ces insectes pourrait être de quelque utilité aux savants, et c'est ce qui m'a décidé à donner cette monographie. On verra que je me suis astreint à décrire chacune des espèces aussi minutieusement que possible , et surtout à en faire ressortir les caractères différentiels les plus saillants. Voici la liste des espèces dont se compose aujourd'hui ce genre remarquable et que je citerai dans l'ordre de leur publication en les désignant par les noms que les auteurs leur ont attribués : Psalidognathus Friendii , Gray in GrifF. , A. K. , 1832, II, p. 116, pi. G ei: 14. P. modestus, Pries, K. V. Acad. Handh. , 1833, p. 327, pi. 9, fig. 3 j-, 1 S^ . P. erythrocerus , Reiche, Rev. zool. , 1840, p. 358. P. mygaloides, Thomson. P. Incas id. [P. Hmenius? Erich.). P. Sallei, id. Les Psalidognathus sont de grands insectes de la division des Prionitœ (famille des Cerambycidœ ) que leur faciès singulier et le développement considérable des mandi- bules, des palpes et des pattes rangent parmi les plus curieux. Les cf se distin- guent facilement des p par la forme du corps beaucoup plus allongée , plus étroite et atténuée en arrière, la longueur plus grande des antennes, des mandibules et le dévelop- pement moins considérable de l'abdomen , qui , chez les ^ , est très-volumineux. Dans ce dernier sexe, le corps est aptère , et les élytres, qui sont très-larges, n'atteignent presque jamais l'extrémité de l'abdomen. Plusieurs de ces caractères ont de grands rap- ports avec ceux qui ont été attribués aux Priotyrannus , Cacosceles, Cyrtognathus, Dorys- celis, et notamment aux Prionocalus, auprès desquels il convient de placer les Psalido- gnathus. Toutes les espèces de ce genre connues actuellement proviennent de la Colombie, 38 AUCANA NATUR/li. et de l'intérieur du Pérou; elles sont généralement très-rares dans les collections, sauf une seulement [P. Friendii). J'ajouterai qu'on ne connaît encore ni les métamorphoses ni les mœurs de ces insectes. PSALIDOGNATHUS , Cray in Griiï. , A . K. , 1832 , p. 115. — Frics, Stockh. Kong. Vet. Acad. Handh., 1833, p. .322. — Reiche, Rev. zool, 1840, p. 358. Acalus , Dalman in Litt. , Teste Pries. Caractères, c? Corps ailé, allongé, beaucoup moins large que chez la fi . Tête plus ou moins grande et uniépineuse sur chacun des bords latéraux; joues prolongées le plus souvent en une dent recourbée et tournée en bas; deux petites saillies à la base des antennes; front généralement inerme, muni par- fois de deux saillies assez grandes; occiput souvent creusé ou canaliculé longitudinalement au milieu. Yeux grands, brusquement échancrés supérieurement en regard du premier article des antennes. Celles-ci insérées en avant des yeux, un peu après le milieu de leur longueur, tantôt dépassant légère- ment, d'autres fois n'atteignant pas entièrement l'extrémité du corps, généralement subpectinées ou épineuses, rarement submoniliformes et non épineuses, de onze articles; premier le plus gros; deuxième très-petit ; troisième le plus long de tous , les suivants allant en diminuant de longueur jusqu'au dixième qui est plus court que le onzième. Mandibules grandes, robustes, plus longues que la tête, généralement quadridentées intérieurement vers le milieu de leur longueur, recourbées en dessous et aigiiés à l'ex- trémité. Labre petit, triangulaire. Menton triangulaire ou subcordiforme , bifide, creusé à sa surface externe. Palpes très-longs, les maxillaires plus longs que les labiaux; troisième et quatrième articles des premiers dilatés et aplatis à l'extrémité; dernier des labiaux également un peu dilaté et aplati à l'extrémité. Prolhorax transversal, court, quadriépineux sur chacun des bords latéraux, plus ou moins sinué sur les bords antérieurs et postérieurs ; un peu déprimé vers les bords latéraux ; saillie proster- nale grande allongée, en forme de langue, arrondie à l'extrémité ; saillie mésosternale non apparente ou nulle. Écusson plus ou moins transversal. Élytres très-longues, déhiscentes vers les épaules qui sont cha- cune uniépineuses, beaucoup plus larges antérieurement, ou elles dépassent fortement le prothorax, et allant en diminuant de largeur jusqu'à l'extrémité, qui estbiépineuse. Pattes longues, robustes; hanches antérieures très-fortement transversales, situées un peu obliquement; tibias antérieurs presque tou- jours renflés, les postérieurs les plus longs de tous. Tarses longs, les trois premiers articles plus courts que le dernier; le premier plus long que les deuxième et troisième pris séparément. vP Corps aptère, large, moins allongé que chez le j. Dents des joues petites, parfois nulles. Antennes un peu plus courtes que dans l'autre sexe, à dernier article aussi court que le précédent. Mandibules moins longues, et palpes un peu plus robustes que dans le d. Élytres larges, n'atteignant presque jamais l'extrémité de l'abdomen, arrondies ou subaiguës à l'extrémité. Abdomen très-volu- mineux. Ce genre, très-voisin de celui de Prionocalus , s'en dislingue principalement par les caractères suivants : palpes k dernier arlicle moins dilaté; mandibules plus longues; pattes intermédiaires et postérieures relativement un peu plus courtes; quatrième article des tarses postérieurs plus long que le premier ; le contraire a lieu chez les Prionocalus. Ce dernier caractère est le plus saillant. Voici le tableau synoptique des espèces : ARCANA NATURvI-:. 39 r? T. Anlennes submoniliformes ou non épineuses; coloration générale noire. a. Les 7-11 articles des antennes d'un testacé pâle. b. Front armé de deux fortes saillies assez éloignées entre elles. c. Joues inermes. d. Tibias antérieurs grêles , non pubescents en dessous P. Erythrocrrus. Antennes non épineuses, mais aiguës à l'extrémité externe du plus grand nombre des articles. aa. Les 7-11 articles des antennes d'un brun noirâtre. bb. Front inerme. Corps subovalaire, convexe. ce. Joues prolongées chacune en une dent médiocrement grande. dd. Tibias antérieurs légèrement renflés, pubescents en dessous P. Modestus. IL Antennes subpectinées ou épineuses. Joues prolongées chacune en une dent plus ou moins grande. Tibias antérieurs renflés, pubescents en dessous. a. Coloration générale noire. b. Front armé de deux fortes saillies assez rapprochées entre elles. c. Élytres comparativement larges et courtes !'• Mygaloides. aa. Coloration générale violacée. bb. Front inerme. ce. Élytres à bords latéraux très-dilatés jusqu'après le milieu de leur longueur. P. Incas. ce. Coloration générale d'un vert brillant métallique. |S. Antennes n'atteignant pas l'extrémité du corps. y. Élytres à granulation peu saillante et grossière, ce qui leur donne un aspect brillant P. Sallei. uec. Coloration d'un vert brillant métallique variant au rouge, au violet, au brun clair et au noir. /2(3, Antennes dépassant l'extrémité du corps. J'y. Élytres à granulation saillante, fine, vermiculée, ce qui leur donne un aspect peu brillant P. Friendii. 1. PSALIDOGNATHUS ERYTHROCERCS , Reiche, fiev. de Zool. , 1840, p. 358. Patrie : Pérou int. Long. 77 mill. ; larg. 24 à 25 mill. — Deux indiv. c? >P , coll. de l'auteur. c? En dessus, d'un noir peu brillant, avec les 4-6 articles des antennes châtains, et les 7-11 d'un testacé pâle ; en dessous , d'un brun très-foncé luisant sur l'abdomen ; pattes d'un brun noirâtre bril- lant; palpes et tarses châtains. Tête petite, relativement à celle des autres espèces de ce genre; uniépineuse un peu avant le milieu de la longueur de chacun des bords latéraux, granulée, offrant une strie longitudinale médiane très- obsolète; front armé de deux fortes saillies assez éloignées entre elles, obtuses et faiblement dirigées en avant : joues inermes. Antennes submoniliformes ou non épineuses, n'atteignant pas l'extrémité du corps; premier article ayant de gros points enfoncés, la ponctuation plus faible et plus espacée sur les trois articles suivants; les 7-11 lisses. Mandibules très-grandes, à granulation alvéolée, munies seule- ment de deux dents intérieurement. Prothorax transversal , quadriépineux sur chacun des bords laté- raux, granuleux, fortement sinué sur le bord antérieur, assez fortement sinué en arrière; offrant une carène longitudinale médiane très-peu marquée, lisse et brillante. Écusson comparativement assez long, arrondi. Elytres plus larges aux épaules, qui sont munies chacune d'une très-petite épine aiguë parallèle avec le bord postérieur du prothorax , ayant six fois et demie la longueur de ce dernier, allant en se rétrécissant graduellement jusqu'à l'extrémité qui est biépineuse; granuleuses, la granulation plus forte 40 A ne AN A NAÏUR/E. antérieurement où elle est comme vermiculéc, serrée et assez saillante, diminuant fortement après le tiers antérieur ; offrant de très-faibles vestiges de côtes longitudinales; bordure latérale très-légèrement dilatée sur le quart antérieur ; partie réfléchie faiblement granulée. Dessous de la tête et prosiernum également granulés; mésosternum, métasternum et trochanters très-finement ponctués, non brillants, légèrement pubescents. Pattes grossièrement ponctuées; tibias antérieurs grêles, non pubescents en dessous; tarses lisses. ^ Tête plus large, et saillies frontales un peu plus petites que chez le d ; antennes atteignant un peu plus de la moitié de la longueur des élytres; mandibules relativement petites. Prothorax plus long, et à bord antérieur bien plus fortement sinué que dans l'autre sexe. Élytres assez convexes, à bords laté- raux assez élargis au tiers antérieur, subaiguès à l'extrémité de la suture. Pattes plus robustes que chez le c?. Cette espèce forme évidemment le passage entre les Prionocalus et le genre actue] , réunissant aux caractères des Psalidognatlms plusieurs autres caractères propres aux espèces de ce premier genre, tels que le front des & pourvu de deux fortes saillies, les joues inermes et les antennes submoniliformes ou non épineuses , qui la distinguent faci- lement de toutes les autres espèces du genre. 2. PSALIDOGNATHUS M0DE8TUS, Fries, Stockh. Koncjl. Vet. Acad. Ilandb., 1833, p. 327, pi. 9, fig- S d, i P . Patrie : Colombie, d^ Long. 53 mill.; larg. 19 à 20 mill. — Un c? coll. de Mniszech ; deux P coll. Chevrolat et Buquet. cT Dessus d'un noir assez brillant; 7-11 articlesdes antennes, palpes et dessous du corps d'un brun noi- râtre, devenant très-brillant sur l'abdomen. Subovalaire, convexe. Tête relativement petite, uniépineuse avant le milieu de la longueur de chacun des bords latéraux; inerme, ou n'ayant pas le front muni de saillies ; profondément creusée ou canaliculée longitudinalement au milieu entredeux carènes assez élevées et luisantes, granulées; joues également très-luisantes, prolongées chacune en une dent médiocrement grande. Antennes non épineuses, mais aiguës à l'extrémité externe du plus grand nombre des articles ; ayant les deux premiers articles granuleux, les trois suivants faiblement et largement pointillés, et les 6-11 lisses. Mandibules relativement petites, bidentées intérieurement, granulées. Prothorax transversal, quadriépineux sur chacun des bords latéraux; les épines postérieures les plus petites, granulées; un peu inégal, ayant une élévation longitudinale médiane lisse, et les bords antérieurs et postérieurs luisants. Écusson large, lunulaire, Élytres ayant plus de cinq fois la longueur du prothorax, à bord antérieur très-fortement déhiscent et sinué vers les épaules, dont les épines sont assez petites, aiguës et très-forte- ment recourbées en arrière; à bords latéraux peu élargis au quart antérieur; granulées, la granulation médiocrement saillante, serrée, comme vermiculée, à peine plus forte antérieurement, ou subégale sur toute l'étendue du disque, où l'on aperçoit quatre côtes longitudinales très-obsolètes; extrémité biépi- neuse. Poitrine finement ponctuée, la ponctuation serrée, sauf la saillie prosternale, qui est granulée. Pattes largement ponctuées; tibias antérieurs légèrement renflés, pubescents en dessous; tarses lisses. P Allongée, convexe, beaucoup moins large que les autres p des espèces de ce genre. Antennes dépassant à peine le milieu de la longueur des élytres. Cette espèce se distingue du P. erythrocerus par les caractères suivants : d corps -sub- ovalaire, convexe. Tète plus fortement creusée longitudinalement au milieu; front €■ ARCANA NATURE. 41 inerme; joues armées, chacime, d'une dent; antennes noires, à extrémité d'un brun noirâtre; mandibules comparativement petites; prothorax moins transversal; bord anté- rieur des élytres plus fortement déhiscent et sinué ; épines humérales plus robustes et plus recourbées en arrière; tibias antérieurs renflés, p Plus allongée et convexe que celle du P. erythrocerus. * 3. PSALIDOGNAÏHUS MYGALOIDES, Thomson. Patrie : Colombie. Long. 60 mill. ; largeur 21 mill. — Deux individus cT P coll. Buquet. En dessus, d'un noir peu brillant; en dessous, d'un brun noirâtre. Tête relativement grande, Ibrtement uniépineuse avant le milieu delà longueur de chacun des bords latéraux, creusée sur le front qui est muni à son sommet de deux saillies assez rapprochées, subai- guës; granulée; joues prolongées chacune en une dent médiocrement grande et obtuse. Mandibules grandes, granulées, quadridentées intérieurement. Antennes dépassant légèrement l'extrémité du corps, épineuses à l'extrémité externe de la plupart des articles; premier granuleux; les 3-5 of- frant de gros points enfoncés, le troisième seulement très-finement pointillé, et les 6-11 lisses. Pro- thorax transversal, quadriépineux sur chacun des bords latéraux; les épines antérieures très-dila- téesà leur base, les postérieures petites; granulé, inégal, offrant une carène longitudinale médiane lisse et brillante, et deux saillies irrégulières également lisses et brillantes au milieu, en regard de cette carène. Écusson large , lunulaire , présentant quelques gros points enfoncés. Élytres déhiscentes vers les épaules , qui chacune sont armées d'une épine tournée en dehors et parallèle au bord posté- rieur du prothorax; relativement un peu larges et courtes, ayant à peine cinq fois la longueur du prothorax, granulées, la granulation plus forte antérieurement, saillante, comme vermiculée, sub- alvéolée après le tiers antérieur, et allant en diminuant à peine vers l'extrémité qui est biépineuse. Poitrine très-finement ponctuée, sauf la saillie prosternale qui est lisse et très-brillante, n'offrant que quelques points enfoncés çà et là. Abdomen lisse, très-brillant. Pattes presque lisses, sauf les anté- rieures, qui sont faiblement ponctuées; tibias antérieurs médiocrement renflés, un peu pubescents en dessous; tarses lisses. P Saillies frontales nulles, remplacées par deux carènes lisses et brillantes. Cette espèce se distingue principalement du P. modestus par la présence, chez le d, de saillies frontales, par les joues armées d'une dent, et les antennes épineuses à l'extrémité externe de la plupart des articles; elle diffère également du P. erythrocerus par ces mêmes saillies frontales assez rapprochées entre elles, et les élytres compara- tivement larges et courtes. Erichson (Wieg., Arch. , Consp. col. peruv., 1847, p. 139) a donné la diagnose sui- vante d'une espèce qu'il a désignée sous le nom de Psalidogmthus limenius. Patrie : Pérou. Long. 1" 7'" — 2" %'". Violaceus, nitidus, fronte argute carinata, lahiohifido. Cette diagnose étant plus qu'insuffisante pour pouvoir faire reconnaître l'espèce que cet auteur a voulu désigner, je pense qu'il convient de considérer le nom de P. limenius, créé par lui, comme n'ayant aucune valeur. '- 11 42 ARC AN A. NATUH/E. 4. PSALIDOGNAÏHUS INCAS, Thomson. — ? Limenius , Érichson , Arch. de Wieg , 1847, p. 139. Espèce décrite d'une manière insul- fisante pour pouvoir être reconnue. Patrie : Pérou intér. d Long. 65 mill. ; larg. 21 mill. — Deux indiv. c? P , coll. de l'auteur. En dessus, d'un violet obscur, avec la partie antérieure des élytres d'un noir bronzé très-brillant ; mandibules d'un vert ou violet obscur; antennes et dessous du corps d'un beau violacé métallique très- luisant. Tête très-grande et très-large, fortement et obtusément uniépineuse sur chacun des bords latéraux, granulée, assez profondément canaliculée longitudinalement au milieu , entre deux carènes qui com- mencent vers les yeux et s'arrêtent au milieu de l'occiput ; joues prolongées chacune en une très-longue et très-forte dent un peu recourbée, ce qui donne à cet insecte l'apparence d'avoir deux paires de mandibules; antennes subpectinées ou épineuses n'atteignant pas l'extrémité du corps, ayant le pre- mier article granuleux, les 3-5 finement granulés, et les suivants lisses. Mandibules très-grandes et recourbées, quadridentées, granuleuses. Prothorax court, transversal, quadriépineux sur chacun des bords latéraux, granulé ; les épines fortes, mais courtes et un peu obtuses; offrant, au milieu du disque, deux dépressions longitudinales un peu obliques qui atteignent la base. Écusson large, lunu- laire, très-granulé. Élytres ayant cinq fois et demie la longueur du prothorax, fortement déhiscentes vers les épaules, qui sont munies, chacune, d'une épine un peu recourbée en arrière; très-larges au niveau des épaules, à bords latéraux très-fortement dilatés et luisants jusqu'après le milieu de leur longueur; granulées, la granulation plus forte antérieurement, non vermiculée comme chez les autres espèces du même genre, mais ressemblant, en avant, à une ponctuation grossière; se changeant ensuite, après le quart antérieur, en granulations fines et serrées qui vont en diminuant un peu jusqu'à l'extrémité; sur chaque élytre, trois côtes longitudinales obsolètes, dont deux se réunissant vers le quart postérieur; extrémité biépineuse. Poitrine très-finement ponctuée, la ponctuation très-serrée; saillie prosternale offrant de très-gros points enfoncés. Abdomen lisse. Cuisses antérieures granulées, dentées au bord interne; tibias antérieurs lisses,, très-renflés, pubescents en dessous. Cuisses des deux autres paires de pattes très-finement ponctuées. Tarses lisses. p Tête relativement petite, canaliculée longitudinalement au milieu d'une manière très- obsolète. Épines latérales du prothorax longues, aiguës, sauf les deux postérieures qui sont très-petites. Élytres granulées, la granulation médiocrement saillante, allant en diminuant vers l'extrémité; partie dilatée de la bordure latérale très-brillante, ponctuée; six côtes longitudinales très-obsolètes; extrémité arrondie. Celte espèce se distingue de toutes les autres du même genre par la largeur des élytres aux épaules, et par leur granulation toute particulière. Elle diffère du P. Mygalozdes par les caractères suivants : corps plus allongé; tête très-grande ; front inerme, canaliciilé longitudinalement au milieu; joues prolongées chacune en une très-forte dent un peu recourbée ; prothorax ayant deux larges dépressions longitudinales , les dents latérales médiocrement longues et obtuses; écusson très-granulé; élytres beaucoup plus larges aux épaules, tout autrement granulées et ponctuées ( voir la description qui précède ) ; saillie prosternale garnie de gros points enfoncés ; tibias antérieurs plus pubescents en dessous; ponctuation .des pattes intermédiaires et postérieure plus marquée. ARCANA NATUHJi. 43 5. PSALIDOGNATHUS SALLEI, Thomson. iw«. Soc. Ent., mars 1859; BulL, p. ccxlvi. Patrie : Venezuela, c? Long. 73 mill.; larg. 22 mill, — Huit indiv. cf P , coll. de Mniszech, Che- vrolat, SalIé et Thomson. En dessus, d'un vert métallique brillant; antennes et mandibules d'un bleu verdâtre foncé; palpes bruns ; en dessous, d'un brun rougeâtre assez foncé, avec des reflets métalliques verdàtres. Tête assez grande, fortement uniépineuse sur chacun des bords latéraux, les épines latérales aiguës; fortement granulée et très-profondément canaliculée longitudinalement au milieu entre deux carènes lisses et brillantes, commençant au bord supérieur des yeux, et aboutissant au bord antérieur du pro- thorax; joues prolongées, chacune, en une épine assez grande un peu recourbée en avant, subaiguë à l'extrémité. Antennes n'atteignant pas l'extrémité du corps; à premier article fortement granulé, les 3-0 articles finement granulés. Mandibules très-grandes, recourbées en dessous, quadriépineuses, gra- nulées. Prothorax transversal, qnadriépineux sur chacun des bords latéraux, granulé; les épines laté- rales aiguës; fortement sinué sur les bords antérieurs et postérieurs, offrant deux dépressions longitudi- nales très-larges au milieu, atteignant les deux bords précités. Écusson large, lunulaire, granulé. Élytres ayant environ cinq fois et demie la largeur du prothorax, déhiscentes vers les épaules, qui chacune sont armées d'une petite dent aiguë parallèle au bord postérieur du protliorax ou à peine tournées en ar- rière, un peu convexes au tiers antérieur, granulées, la granulation plus forte antérieurement, où elle est espacée, peu saillante et grossière, ce qui leur donne un aspect brillant, allant ensuite en dimi- nuant jusqu'à l'extrémité; un peu vermiculée au milieu; bords latéraux médiocrement dilatés au tiers antérieur; pas de vestiges de côtes longitudinales; extrémité biépineuse. Poitrine très-finement ponc- tuée, la ponctuation très-serrée; saillie mésosternale et abdomen lisses. Pattes très-finement et obsolè- tement ponctuées, sauf les tibias antérieurs et les tarses, qui sont lisses ; cuisses antérieures non dentées; tibias antérieurs assez renflés et fortement pubescents en dessous. ,P Tête ayant la canaliculation longitudinale médiane beaucoup moins profonde et plus large que chez le c?; le prothorax plus long, les dents latérales plus longues. Élytres à granulation subégale sur tout le disque, ou à peine plus forte en avant; bords latéraux notablement dilatés au tiers antérieur. Huit individus de cette espèce que j'ai pu examiner sont tous d'un vert métallique très-brillant. Elle paraît, dès lors, être beaucoup moins sujette à varier que le P. Friendii, qui, on le sait, offre des individus de différentes couleurs. Voisin du P. Friendii, s'en distingue par la longueur moins grande des antennes; la profondeur de la canaliculation céphalique médiane ; l'écusson plus transversal ; la granulation des élytres beaucoup plus espacée , moins saillante et plus grossière , ce qui leur donne un aspect bien plus brillant; l'absence de stries longitudinales sur ces dernières ; la saillie prosternale lisse ; les pattes moins fortement ponctuées , et les tibias antérieurs moins renflés et lisses. Dédié à M. A. Salle. 6. PSALIDOGNATHUS FRIENDII, Gray in Griff., A.K., 1832, H, p. 116. pi. 6, pi. 14. Patrie : Colombie. ^ Long. 36 à 70 mill.; larg. 12 à 22 mill. — Vingt-cinc] indiv. d P , coll. de l'auteur. 44 ARCAiNA NATUR/li cT En dessus, d'un vert brillant métallique; en desso^usyd'iHi vert moins brillant avec des reflets rougeâtres sur l'abdomen. Cette coloration varie suivant les individus, dont il en existe de rouges, de violets, de bruns et même de noirs, avec le plus souvent des re,fl.ets chatoyants. Tête grande, fortement uniépineuse sur chacun des bords latéraux, les épines un peu obtuses; fortement granulée, canaliculée au milieu entre deux carènes longitudinales lisses et brillantes, com- mençant au bord supérieur des yeux et se terminant avant l'extrémité de l'occiput; joues prolongées chacune en une dent plus ou moins grande, parfois un peu recourbée. Antennes dépassant l'extrémité du corps, épineuses, à premier article granuleux, aux 3-6 articles très-fortement pointillés, et munies en outre, de gros points enfoncés assez espacés. Mandibules très-grandes, recourbées en dessous, qua- driépineuses, granulées. Prothorax transversal, quadriépineux sur chacun des bords latéraux; les deuxième et troisième épines généralement les plus longues et très-aiguës; assez fortement sinué sur les bords antérieur et postérieur, offrant deux dépressions lonp.itudinales au milieu atteignant les deux bords précités. Écusson assez grand, subtriangulaire, granulé. Élytres ayant cinq fois la longueur du prothorax, déhiscentes vers les épaules, qui, chacune, sont armées d'une petite épine légèrement tournée en arrière; un peu convexes au tiers antérieur, granulées, la granulation plus forte antérieu- rement où elle est très-saillante et fine, comme vermiculée, ce qui leur donne un aspect peu brillant, allant ensuite en diminuant jusqu'à l'extrémité; sur chaque élytre, trois côtes longitudinales peu sail- lantes, mais cependant très-visibles; bords latéraux médiocrement dilatés au tiers antérieur; extrémité biépineuse. Poitrine ponctuée, la ponctuation fine et espacée; saillie prosternale offrant de gros points enfoncés. Pattes ponctuées; cuisses antérieures plus ou moins fortement dentées au côté interne; tibias antérieurs très-renflés, largement ponctués; tarses lisses. P Très-large. Tête moins fortement canaliculée longitudinalement que chez le c?. Prothorax un peu plus long. Élytres très-larges, à bords latéraux très-dilatés au tiers antérieur, à granulation subégale sur toute l'étendue du disque, ou à peine plus forte en avant qu'en arrière, n'ofl'rant généralement aucuns vestiges de côtes longitudinales. Yar. A. Coloration générale d'un rouge pourpre métallique. Var. B. D'un violet assez foncé. Var. C. D'un brun clair, avec des reflets métalliques verdâtres. Var, D. D'un noir bleuâtre. d" Cette espèce se distingue principalement du P. Sallei par la longueur plus grande des antennes, la granulation saillante, comme vermiculée des élytres, ce qui leur donne un aspect plus brillant ; les stries longitudinales de ces dernières ; les pattes plus for- tement ponctuées; la saillie prosternale offrant de gros points enfoncés, et les tibias antérieurs plus renflés et plus fortement ponctués. D'après M. Salle, cette espèce se trouve communément en juin, dans les forêts qui couvrent les hautes montagnes du Galiparet, près la ville de Caracas (Venezuela), surtout le soir à la lumière ainsi qu'au commencement des pluies.. AIICANA NATURE, 45 NOTICE MONOCtRAPHIQUE UN GENRE NOUVEAU DE COLÉOPTÈRES DE LA FAMILLE DES CÉRAMBYCIDES (LONGICORNES) ; PAR M. LUCIEN BUQURT. Le genre qui nous occupe a été créé aux dépens des Oncideres de Serville, ou Apocop- toma Kirby, qui me paraissent être synonymes; le dernier, à raison de son antériorité, devant être conservé de préférence. Dejean, dans son catalogue (édition de 1837), comptait dix-huit espèces d' Oncideres , formant entre elles une sorte d'amalgame des plus disparates, et appartenant à des genres évidemment très-différents. Grâce à l'obligeance de MM. le comte Mniszech, Thomson, Chevrolat et Doué, j'ai pu réunir un certain nombre d'insectes qui m'ont paru former un groupe tellement distinct des Oncideres^ ou Apocoptoma proprement dits, que je n'ai pas dû hésiter à en former un genre nouveau, que je désignerai sous le nom de Trestonia, emprunté au dictionnaire de la Fable. TRESTONIA, Buquet. Corps convexe en dessus, allongé, cylindrique, pubescent, ailé. Tête assez grande, allongée, à face plane, ornée, le plus souvent, de deux petites cornes droites, tronquées au bout, qui prennent naissance à la base et en dedans des antennes; front large, uni, ver- tical. Yeux entiers, étroits, allongés. Palpes maxillaires plus longs que les labiaux, dernier article terminé en pointe. Mandibules larges, aiguës, presque entièrement cachées par le labre, au repos. Antennes grêles, filiformes, distantes à la base, frangées, le plus ordinairement en dessous; 'beau- coup plus longues que le corps dans le mâle, plus courtes dans la femelle ; de onze articles : le pre- I. i% 46 ARCANA NATUKvE. mier, allongé, large à la base, plus ou moins en massue au sommet; le deuxième, très-court, plus long à peine que large ; le troisième, le plus long de tous, très-légèrement arqué en dedans ; les suivants allant en diminuant insensiblement, sauf le dernier, qui , dans les mâles seulement, est un peu plus long que le précédent. Prothorax peu allongé, cylindrique, inerme, à surface inégale. Écusson court, assez large, arrondi au bout. Élytres allongées, linéaires, mutiques, arrondies à l'extrémité ; angles huméraux assez saillants, coupés obliquement dans la femelle, presque droits dans le mâle. Pattes courtes, les antérieures les plus longues; cuisses légèrement renflées en massue ; tarses triangu- laires, assez larges. Les espèces, assez peu nombreuses d'ailleurs, qui reolrent dans ce genre proviennent toutes, sans exception, de l'Amérique méridionale. 1. TRESTONIA FORTICORNIS, Buquet. — Long. 22 mill.; larg. 6 mill. PI. 5, fig. k. Couleur générale d'un gris cendré verdâtre, sauf les trois derniers segments abdominaux, qui sont d'un jaune pâle soyeux; devant de la tête d'un jaune pâle, avec deux taches brunes échancrées par le haut, placées horizontalement un peu au-dessus du labre et séparées par la ligne du milieu. Élytres couvertes, plus particulièrement sur les bords latéraux, de taches blanchâtres, irrégulières, avec une tache noire et luisante à l'extrémité. Tête paraissant lisse sous la couche épaisse de poils courts qui la recouvre, avec une ligne longitudinale bien marquée, surtout au sommet, surmontée dans le mâle, le seul sexe que je possède, de deux cornes, fortes, larges, creusées en dedans, tronquées obliquement à l'extrémité. Premier article des antennes triangulaire dans la moitié environ de sa longueur, à partir de sa base, avec de petites cannelures sur les côtés. Prothorax un peu plus long que large, inégal, for- tement ridé transversalement sur les côtés, avec quatre élévations assez confuses au milieu,, dont trois disposées en triangle,, et la quatrième placée au centre des trois autres. Écusson lisse. Élytres trois fois plus longues que le prothorax, larges et sinueuses à la base,, sensiblement plus étroites à l'extrémité, fortement ponctuées dans la première moitié de leur longueur, surtout antérieurement. Dessous du corps et pattes lisses, à l'exception des cuisses antérieures, qui sont légèrement ridées,^ mais sur l'un des côtés seulement. Cette espèce remarquable a été trouvée à Cayenne ; elle ma été donnée par M. Petit de la Saussaye^ l'un de nos conchyliologistes les plus distingués. 2. TRESTONIA CHEVROLATII , Buquet. Oncideres leiicocephala, Chevrolat in Litt. — Long. 15 mill.; larg. 4 mill. Couleur générale d'un gris cendré asse^ clair. Tête d'un jaune pâle, avec quatre petites taches brunes, dont deux triangulaires au sommet, entre les antennes, deux autres arrondies sur la face. Élytres ornées, vers l'extrémité, de deux taches oblongues, brunes, dentelées et bordées de gris, surtout anté- rieurement ; ces taches envahies, en grande partie, par quatre rameaux confus, inégaux, partant du bord opposé. Tête paraissant lisse sous la couche épaisse de poils courts qui la recouvre, avec une ligne longitudinale bien marquée au sommet, surmontée, dans le mâle, de deux petites cornes aiguës. Pro- thorax aussi large que long, sinué transversalement. Écusson lisse. Élytres trois fois plus longues que ARCANA nature:. ^'^ le prothorax, assez larges et sinueuses à la base, un peu plus étroites à l'extrémité, très-finement poin» tillées dans les deux premiers tiers environ de leur longueur. Pattes et dessous du corps lisses. Cette espèce m'a été communiquée par M. iuguste Chevrolat, à qui je me suis fait un plaisir de la dédier ; elle était notée, dans la collection de cet entomologiste, comme venant de la Bolivie. 3. TRESTONIA (Lamia) CAPREOLA, Germar, hmd. spec. nov., p. 492, n° 654. Oncideres sigmtiferus, Dej., Cat. 1837, p. 369. — Long. 18 mill.; larg. 4 mill. Couleur générale d'un gris verdâtre ; devant de la tète d'un jaune pâle, avec deux taches brunes très-petites, étroites sur la face, et une troisième tache large, transversale, en forme d'écusson, non loin du labre. Élytres ornées, vers l'extrémité, de deux taches brunes, semi-circulaires, arrondies antérieurement et précédées, chacune, d'une autre tache triangulaire blanchâtre. Antennes d'un blanc sale à la base, sauf les deuxième et troisième articles qui sont entièrement de cette couleur. Tête lisse, avec une ligne longitudinale peu marquée, surmontée de deux petites cornes arrondies à l'extré- mité. Prothorax aussi large que long, sinué transversalement. Êcusson lisse. Élytres trois fois au moins aussi longues que le prothorax, sinueuses à la base, presque parallèles, assez fortement pointillées dans les deux premiers tiers de leur longueur. Pattes et dessous du corps lisses. Cette espèce, qui se trouve au Brésil, est la plus répandue dans les collections. J'en ai vu une variété dans la collection de M. Chevrolat; elle est remarquable en ce sens, qu'au lieu d'être d'un gris verdâtre comme les autres elle est entièrement de couleur fauve. 4. TRESTONIA (Apocoptoma) CHARRILLACII, Thomson, Arch. entom., t. P% p. 186. PI. 5, fig. 1. Oncideres apicalis, Chevrolat in Litt. — Long. ^1 mill.; larg. 7 mill. Couleur générale d'un gris varié de blanc sale sur les côtés; devant delà tête fauve. Élytres ornées à l'ex- trémité de deux grandes taches noires en ovale allongé, avec un amalgame de petites taches diffuses, rous- sâlres au centre. Tète lisse ayant une petite ligne longitudinale enfoncée qui divise la face par le milieu, surmontée de deux très-petites cornes arrondies au bout. Antennes frangées en dessous, mais plus sensiblement aux deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième articles. Prothorax aussi long que large, légèrement rétréci antérieurement, inégal et ridé transversalement. Écusson lisse, concave. Élytres trois fois au moins aussi longues que le prothorax, sinuées à la base, presque parallèles, à angles huméraux assez saillants, fortement ponctuées dans le premier tiers de leur longueur, en regard de l'écusson; cette ponctuation disparaissant ensuite insensiblement sous le duvet blanchâtre dont elles sont couvertes. Pattes et dessous du corps lisses ; dernier segment abdominal échancré à l'extrémité. Cette espèce provient également du Brésil, où elle paraît être assez rare. 5. TRESTONIA TERMINATA, Buquet. — Long. 9 à 13 mill.; larg. 2 1/2 à 4 mill. PI. 5, fig. 3. Couleur générale d'un gris verdâtre mélangé de blanc et parfois de jaunâtre sur le devant de la tête, sur les bords latéraux du prothorax et sur la partie inférieure des élytres. Antennes anneiées de gris et 48 ARCÂNA NATUKTR. de brun. Élytres ornées, à l'extrémité, de deux taches noires, brillantes, arrondies, au centre desquelles se trouvent quelques atomes grisâtres. Tète lisse, avec une petite ligne longitudinale enfoncée entre les antennes. Prothorax aussi long que large, faiblement rétréci antérieurement, inégal et pointillé en dessus et sur les côtés. Écusson lisse, avec une ligne longitudinale enfoncée au milieu. Élytres trois fois plus longues que le prothorax, larges, sinuées à la base, et ponctuées dans le premier tiers de leur longueur, se rétrécissant ensuite insensiblement jusqu'à l'extrémité, qui est arrondie; angles huméraux très-saillants et tuberculeux, dans le mâle surtout. Pattes et dessous du corps lisses. Celte espèce a été découverte à Cayennc par M. Leprieur aîné ; elle est de taille très- Yariable. La femelle, généralement plus petite que le mâle, est aussi moins large aux épaules, et relativement moins atténuée à l'extrémité. M. Thomson en possède un indi- vidu mâle remarquable en ce qu'il est d'un tiers plus grand que les autres. 6. TRESTONIA MNISZECHII, Ruquet. — Long. 18 mill,; larg. 6 mill. PI. 5, fig. 2. Couleur générale d'un gris verdâtre, avec des taches brunes variées sur la tête, le prothorax et les élytres. Antennes annelées de gris et de brun à partir du troisième article; deux lignes blanches obli- ques sur les côtés du prothorax ; deux autres lignes ou bandes étroites brunes et blanches qui se croi- sent au milieu des élytres; ces lignes partent des angles huméraux et s'arrêtent aux deux tiers environ de la longueur des élytres; à l'extrémité de celles-ci se trouve une tache noire qui est précédée d'une ligne blanche, parfois assez confuse. On voit, en outre, une tache oblongue brune et soyeuse sur la partie inférieure de la poitrine, qui s'étend jusqu'au bord latéral du premier segment abdominal; cette tache est lisérée de blanc extérieurement. Tête lisse, avec une ligne longitudinale enfoncée au milieu. Prothorax plus large que long, inégal, sans ponctuation apparente. Écusson plus large que long, concave. Élytres quatre fois aussi longues que le prothorax, larges, sinuées à la base, se rétrécissant insensiblement jusqu'à l'extrémité, qui est arrondie; angles huméraux saillants, pointillés dans toute leur longueur, surtout antérieurement. Je dois la communication de cette jolie espèce à M. le comte Mniszech, à qui je me suis fait un devoir de la dédier. Elle provient du BrésiL 7. TRESTONIA FULGURATA, Ruquet. — Long. 12 mill.; larg. 4 mill. Couleur générale d'un gris cendré; devant de la tête d'un jaune pâle. Prothorax varié de fauve et de gris, avec une tache blanchâtre peu distincte de chaque côté, près de la, base. Élytres ayant, près de chacun des bords latéraux, un peu au delà du milieu de leur longueur, une ligne fulgurale noire et étroite, qui n'atteint ni la suture ni la bordure ; cette ligne est précédée d'une bande longitudinale très- confuse, d'un blanc sale, qui remonte, en se rétrécissant insensiblement, le long de la bordure jus- qu'au-dessous des angles huméraux. Tête lisse, avec une excavation assez profonde au milieu. Protho- rax plus large que long, inégal postérieurement, sans ponctuation apparente. Écusson assez large, arrondi au bout. Élytres quatre fois plus longues que le prothorax, larges à la base, qui est faiblement sinuée, ponctuées dans le premier tiers de leur longueur, à angles huméraux très-saillants, un peu plus étroites et arrondies à l'extrémité. Pattes et dessous du corps recouverts d'un duvet court, très-serré, sans ponctuation apparente. ARCANA NATURE. 49 Cette espèce est unique dans la collection de M. le comte de Mniszech; elle vient de la Guadeloupe. 8. TRESTONIA SIGNIFERA, Buquet. — Long. 16 inill.; larg. 6 mill Couleur générale d'un fauve mélangé de gris; devant de la tête jaunâtre. Élytres ayant au milieu, près des bords latéraux, une ligne fulgurale très étroite, noire, précédée d'une tache d'un blanc sale très-peu marquée. Dessous du corps et pattes d'un fauve clair, avec une petite tache noire arrondie sur chacun des premier, deuxième, troisième et quatrième segments abdominaux. Tète ornée de deux petites cornes tronquées au bout, situées près de la base des antennes; premier article de celles-ci ridé pro- fondément jusqu'au milieu de sa longueur, lisse ensuite. Prothorax plus large que long, cylindrique, fortement plissé postérieurement. Écusson large, court, arrondi au bout. Élytres sinueuses et plus larges à la base qu'à l'extrémité, qui est arrondie ; angles huméraux saillants, pointillés dans toute leur longueur, mais plus fortement dans le premier tiers antérieur. Cette espèce, unique dans ma collection, vient de la Guadeloupe. I. 13 ARC AN A NATUR/E. DESCRIPTION D'UN GENRE NOUVEAU ETABLI AUX DEPENS DE PLUSIEURS ESPÈCES DE RHOPALOPHORA DE DEJEAN ; PAR M. A. GHEVROLAT. J'établis le G. Diammaphora (1) (cTy?, deux; V./>.ci, nœud; ço^ôç, qui porte) sur de très- petits Cérambycins américains que Dejean, et quelques autres entomologistes, ont réunis au G. Rhopalophora de Serville. La tête de ces insectes est large, arrondie en avant, fai- blement bicornue le long des antennes ; les palpes sont petits, inégaux en grosseur, der- niers des labiaux filiforme, des maxillaires plus épais, turbiné ; les yeux sont assez espacés, profondément divisés par l'antenne ; leur partie inférieure est arrondie et située au-dessus de la base des mandibules, leur partie supérieure est très-étroite et un peu cintrée ; les antennes sont courtes, épaisses relativement à leur taille, longues tout au plus de la moitié du corps, de onze articles : l*''^ épais, cylindrico-ovoïde, 2^ du double plus court que le 3' ; 4% 5'' et 6^ plus longs, égaux ; 7% 8% 9* et 10' plus raccourcis que les précé- dents, également égaux ; 11^ plus court, cylindrique, arrondi à son sommet; le corselet est long, cylindrique, fortement atténué à la base et offrant un tubercule au-dessus de cha- que angle postérieur; l'écusson est semi-arrondi ou triangulaire; les élytres sont planes, un peu élargies vers le sommet, arrondies ou tronquées à l'extrémité ; elles offrent deux côtes latérales qui ont quelquefois un sillon assez profond dans leur intervalle ; la marge et la suture sont aussi relevées; elles sont souvent couvertes d'une pruinosité blanche-cen- drée, et d'une ponctuation arrondie assez forte et subocellée; les pattes sont modérément (1) Je profite de l'occasion qui se présente pour rectifier l'orthographe d'un genre que j'ai créé ayant la même racine, celui de Triammatus, Chevrolat, Rev. et Mag. de zooL, 1857, p. 105; Thomson, Arch., p. 78, 149, lisez Trihammatus . 4KCANA NATURiE. 51 longues, les quatre postérieures plus espacées ; cuisses grêles, subitement renflées à leur sommet ; jambes minces, un peu épaissies à leur extrémité et faiblement cambrées; tarses à 1" article conique, du double plus long aux pattes postérieures, 2' triangulaire, .S*" bi- lobé, dernier assez long, mince, arqué; crochets simples. Hanches globuleuses. Sternum grand, allongé, aplati, tronqué en arrière, sillonné en travers vers le milieu. Vabdomeîi présente cinq segments, premier du double des suivants, dernier arrondi, intermédiaires égaux, corps ailé. On ne sait rien encore des habitudes de ces Longicornes, qui habitent depuis le Mexi- que jusqu'aux parties les plus méridionales de l'Amérique. D'après les différences de sexe de la Dihammaphora dïspar et aussi d'une variété de la D. signaticoUu, il est à présu- mer que quelques-unes des descriptions ci-après ne s'appliquent qu'à un mâle ou une femelle d'une même espèce. Ce genre me semble devoir être classé après les Rhopalophora et les Lithoptera de Serville. 1. DIHAMMAPHORA MARGINICOLLIS, pi. v, fig. 5. D'un noir opaque, corselet avec les côtés et le dessous, pattes moins le renflement des cuisses, rouges. Élytres d'un gris noirâtre distinctement et finement ponctuées. Poitrine et abdomen cendrés. — Long. 8mill.; larg. 1 3/4 mil). Rhopalophora marginicollis, Dej., Cat. 3, p. 359. Patrie : Brésil (D. Th. Lacordaire, Coll. Dej.). Collection de l'auteur. Couverte d'une ponctuation rugueuse. Tête très-finement scabreuse. Yeux ferrugineux. Corselet sca- breux, deux fois atténué sur la base et fortement binoduleux aux angles postérieurs. Écusson étroit, ar- rondi. Élytres subparallèles, un peu élargies en arrière. 2. DIHAMMAPHORA SIGNAÏICOLLIS. Ponctuée, d'un noir opaque. Corselet avec une tache médiane antérieure, les côtés et le dessous rouges. Écusson assez grand, conique. Élytres régulièrement couvertes de points, élargies au sommet. Corps en dessous, avec la base du corselet, la poitrine et l'abdomen cendrés. — Long. G 1/2 mill.; larg. 1 3/4 mill. Rhopalophora signaticollis, Dej., Coll. du cabinet de MM. Buquet et Chevrolat. Patrie : Brésil. Tète ridée en avant, brièvement bicornue entre les antennes. Corselet rebordé et sillonné aux ex- trémités, transversalement atténué près de la base. Naissance des cuisses postérieure ferrugineuse. M. Buquet m'a communiqué, sous le nom de R. ornata, un individu d qui ne peut être considéré que comme une variété de cette espèce; son corselet est rouge, marqué d'une ligne longitudinale noire, plus élargie, n'atteignant pas le bord antérieur, et s'étendanl obliquement sur la base jusqu'au delà des tubercules ordinaires; la tache rouge médiane manque. Patte antérieure et base des quatre cuisses postérieures rouges. 5-2 ARCANA NATURvE. 3. DIHAMMAPHORA NIGRITA. Rugueuse, totalement noire; corselet cylindrique, binoduleux, étroitement bisillonné sur la base même. Élytres élargies au sommet, distinctement tronquées à l'extrémité, couvertes de points régu- liers arrondis et peu profonds. Poitrine et abdomen cendrés. —Long. 5 1/2 milL; larg. 1 3/4 mill. Mopalophora nigrita, Dej., Cat. 3 et p. 359. — Latreille, Coll. de l'auteur. Patrie : Brésil. Tête large, brièvement bicornue entre les antennes. Antennes à premier article subovoïde assez long. Cet insecte n'est peut-être qu'une variété noire de la D. signaticollis. 4. DIHAMMAPHORA DISPAR. d* Noir en dessus; dessous du corselet, de la poitrine et de l'abdomen d'un gris cendré soyeux. Cor- selet ruguleusement ponctué, cendré sur les côtés avec une large ligne longitudinale noire. ^ Tête, antennes, élytres et pattes noirâtres. Corselet rouge, subcylindrique, offrant sur le milieu de la base un point noir. Poitrine et abdomen d'un blanc soyeux argenté; ce dernier devient chan- geant et noirâtre sur les côtés. —Long., 6 1/2 ; larg., 1 1/3 d' 1 2/3 p Patrie : Mexique. —Mus. de Paris, de la coll. de M. Salle. Tête scabreusement ponctuée, recouverte, en avant ainsi que sur les étuis, dans les deux sexes, d'une pruinosité blanchâtre. Corselet légèrement gibbeux sur le côté avant le milieu. Élytres avec deux ca- rènes entières, élargies vers le sommet, brièvement et rectangulairement tronquées, marquées de gros points arrondis subocellés. Poitrine, abdomen et corps du mâle en dessous, cendrés ; de la femelle, d'un soyeux argenté. Le D. ruficollis, qui lui resseutble quant à la femelle, s'en distingue par son corselet sillonné longitudinalement au milieu ; il n'offre pas de point noir sur sa base, et l'ex- trémité des étuis est arrondie. 3. DIHAMMxVPHORA perforata. Ceramhyx perforatus, KL nov. Acad. Caes. L. C. nat. art., vol. XII , pars 2, p. 459. — N° 72, t. XLIII, fig. 7. Listr opter a perforata, White, Cat. British mus. Long. 2'' part., p. 210, 10. — Long. 9 mill. Patrie : Cameta. Cette espèce ressemble aux D. gracilicoUis, dispar ^, ruficoUis et minuta; mais dans la perforata la tête est noire avec une bande postérieure rouge. 6. DIHAMMAPHORA RUFICOLLIS. Noire. Corselet rouge, sillonné longitudinalement au milieu jusqu'aux deux tiers. Élytres d'un noir grisâtre, couvertes de points arrondis, ocellés. Poitrine et abdomen cendrés. — Long. 5 mill. ; larg. 1 1/6 mill. ARCANA NATURJ7. 63 Patrie : Brésil, Rio-Janeiro. — Coll. Chevrolat et Buquet. Tête entièrement noire, sillon arqué sur le devant. Corselet cylindrique, peu distinctement ponctué, revêtu d'une faible pubescence blonde. Écusson grisâtre. Élytres élargies et arrondies au sommet. Très-voisine de la D. perforata, Kl., elle s'en distingue surtout par un bandeau jau- nâtre au sommet de la tête qui se confond avec la couleur du corselet. 7. DIHAMMAPHORA MINUTA (Buquet). Noire; tête, corselet, pattes antérieures et base des quatre cuisses postérieures rouges. — Long. 6 mill. ; larg. 1 2/3 mill. Patrie : Nouvelle-Grenade. — Coll. de M. L. Buquet. Tête finement ponctuée, sillonnée transversalement et obsolètement en avant et sur le milieu longi- tudinal jusqu'au delà des antennes, bicornue entre ces dernières ; sommet des mandibules et yeux, en partie, brunâtres. Antennes courtes, noires. Corselet cylindrique, couvert d'une ponctuation serrée et subocellée; sillon longitudinal profond, non entier, tubercules assez aigus. Écusson petit, parallèle, ar- rondi en arrière, noir. Élytres planes, plus larges que le corselet, élargies, arrondies vers l'extrémité, denticulées et poilues sur la bordure, avec le sommet apical tronqué obliquement sur la suture; ponc- tuation relativement forte, arrondie et rapprochée, les deux carènes latérales saillantes, réunies à l'ex- trémité. Poitrine et abdomen noirs. 8. DIHAMMAPHORA GRACICOLLIS. Noire, tête, corselet et massue des cuisses antérieures rouges. Poitrine et abdomen à pruinosité cendrée. — Long. 7 mill. ; larg. 1 2/3 mill. Patrie : Bolivie, province de la Laguna. Voy. d'Al. d'Orbigny. Rhopalophora gracilicornis. Coll. du mus. de Paris, Allongée. Tête rugueuse, transversalement sillonnée en avant, élevée entre les antennes : celles-ci sont noires. Corselet cylindrique, rouge tant en dessus qu'en dessous, marqué d'une ponctuation rugu- leuse, subréticulée ; carène longitudinale raccourcie près de la base. Élytres noires, à pruinosité cen- drée, chargées de points moyens, arrondis, peu profonds, sommet de la marge élargi, celui de l'ex- trémité tronqué , deux carènes latérales entières , suivant le contour de chaque étui , et offrant dans leur intervalle un sillon profond. 9. DIHAMMAPHORA LINEIGERA. Rugueuse, noire. Tête, corselet (avec une ligne longitudinale noire interrompue à la base), élytres depuis l'écusson jusqu'aux 2/3 extérieurs et en oblique, pattes antérieures et base des quatre cuisses postérieures d'un rouge fauve. — Long. 5 mill. ; larg. 2 mill. Patrie : Nouvelle-Grenade. — D. G. Silbermann, Coll. de l'auteur. Tête rouge, yeux et antennes (à premier article un peu ferrugineux) noirs. Corselet cylindrique, nette- ment étranglé en arrière, tubercules aigus. Écusson grand, noir. Élytres couvertes de points ronds, rapprochés, peu profonds; élargies au sommet, obliquement tronquées à l'extrémité, dentelées en marge, d'un brun noirâtre sur la moitié interne de chaque étui, avec le tiers apical de même couleur; le reste forme une bande oblique ferrugineuse à partir de l'écusson. Poitrine, abdomen et les pattes postérieures, moins l'origine des cuisses, noirs. I. 14 54 ARCANA NATUR.^i. 10. DIHAMMAPHORA BREVIS. Ferrugineuse, antennes moins le premier article, élytres avec la suture, le tiers apical et massue des quatre cuisses postérieures d'un brun noirâtre. Poitrine et abdomen à pruinosité cendrée. — Long. 5mill.; larg. 1 1/3 mill. Patrie : Amérique méridionale. — Mus. de Paris. Tête et corselet à ponctuation serrée," faiblement réticulée, première profondément déprimée en avant, second déprimé triangulairement sur le disque, offrant une petite côte au milieu, un tubercule aigu au-dessus de chaque angle postérieur. Élytres planes, d'un ferrugineux obscur, avec une grande tache humérale oblique qui s'étend jusqu'aux deux tiers ; deux carènes latérales avec sillon marginal, pattes antérieures en totalité et base des quatre cuisses postérieures rougeâtres, le reste obscur. 11. DIHAMMAPHORA JiPYïUS. D'un rouge qui est plus pâle sur les étuis. Élytres planes, élargies près du sommet, extrémité légère- ment tronquée, deuxième côte latérale plus éloignée, peu indiquée; points ocellés rapprochés, yeux et renflement des cuisses noirâtres. Poitrine et abdomen cendrés. -— Long. 6 mill. ; larg. 1 1/4 mill. Bhopalophora .^pytus. — Buquet , Cat. Dej . 3, p. 359. Patrie . Buénos-Ayres. — Coll. de MM. Ghevrolat et Buquet. Tête un peu moins large, finement sillonnée en avant. Antennes à articles courts et coniques. Corselet cylindrique subatténué vers la base, à peine bidenté aux angles postérieurs. Écusson subtriangulaire, étroit. Dessous du corselet plissé en travers. 12. DIHAMMAPHORA BINODULA. Très-étroite et allongée, revêtue d'une courte pubescence cendrée. Antennes et pattes noirâtres. Cuisses légèrement sillonnées à leur base, mais plus profondément sur le côté interne. — Long. 7 mill.; larg. 1 3/4 mill. Mopalophora binodosa, Ghevrolat; White, Cat. Brit. mus., 2, p. 207-10. Patrie : Maldonado. — De la collection de l'auteur c? Corrientes, ~p du mus. de Paris. C'est la plus étroite et la plus allongée de toutes. Tête anguleusement sillonnée en avant. Corselet très-finement pointillé, cylindrique, sillonné au milieu, nœuds postérieurs saillants. Élytres à ponctua- tion régulière, arrondie, moins prononcée que de coutume; parallèles, arrondies au sommet. Cuisses plus longuement renflées et d'une manière moins subite et plus régulière. Jambes légèrement arquées, offrant une pubescence blonde. La femelle, en tout semblable au mâle, a les élytres un peu plus courtes et un peu plus élargies à l'extrémité. Le dessous de la tête et du bord antérieur du corselet est rou- geâlre. La carène des étuis est aussi plus prononcée. ARCANA NATUR.E. 55 DESCRIPTION DE DEUX NOUVELLES ESPECES DU GENRE CYCNODERUS ( SERYILLE ) PAR M. A. CHEVROLAT. Le genre Cycnoderus a été fondé par Audinet Serville (Annales de la Société entomolo- gique de France, V' série, tome 3, page 100, 1834), sur une espèce unique du Brésil, le C. tenuatus [temiicollis, Dup\, Cat. Dej., 3^ éd., p. 369), qui rentre dons les Longicornes cérambycins. En 1849, M. Emile Blanchard [Historia fisica y politica de Chile, par M. Claude Gay, p. 479, pi. 28, f. 8) a rapporté à ce genre une seconde espèce : le C. testaceus (Ibi- dion testaceum White, Cat. Brit. mus. Long. 2, p. 213, 2. Dej., Cat., 3" éd., p. 358), qui ne me paraît appartenir ni à l'un ni à l'autre de ces genres, et qui devra probablement en former un nouveau. Une troisième espèce se trouve décrite par M, White au catalogue sus-indiqué, sous le nom de C. basalis. Elle est originaire d'Ega, sur l'Amazone. Aujourd'hui je crois intéressant de faire connaître deux nouvelles espèces qui rentrent dans ce genre. CYCNODERUS EXPEDITUS (Buquet). D'un vert métallique bronzé, couvert d'une ponctuation serrée. Yeux noirs. Antennes noirâtres, lon- guement annelées, d'un ferrugineux obscur. — Long. 11 J/2 mill.; larg. 3 mill. Patrie : Nouvelle-Grenade. — Coll. de M. Buquet. — Pérou. — Coll. de M. Mniszech. Tête sillonnée transversalement en avant et longitudinalement jusqu'à la hauteur des yeux. Antennes une fois et demie aussi longues que le corps, frangées de poils noirs en dessous. Corselet cylindrique un peu aminci en avant, bituberculeux sur les angles postérieurs, marqué de deux petits traits blancs 56 ARCANA NATURtE. près des côtés antérieurs, couvert d'une ponctuation très-serrée, avec le milieu longitudinal lisse ; il est fortement étranglé en dessous près du bord antérieur. Écusson large, arrondi, blanchâtre. Élytres un peu plus larges que le corselet, allant en s'amincissant jusque vers le sommet de la marge, qui est un peu élargi ; coupées obliquement à l'extrémité et subacuminées sur la suture, elles ont une ponctua- tion fine et un peu plus espacée, sont brillantes le long de la marge, avec le milieu interne revêtu d'une courte pubescence jaunâtre. Cuisses à renflement lisse et brun. Abdomen étroitement bordé de blanc sur chaque côté. M. le comte Mniszech possède un exemplaire mâle sous le nom de C. Peruvianus Du- pont, que je ne puis séparer de cette espèce. Les antennes sont un peu plus claires, les deux traits blancs du corselet et le milieu longitudinal sont moins marqués, les élytres sont plus planes, parallèles, élargies seulement au sommet et évidemment acuminées sur la suture; côtés de l'abdomen obsolètement marginés de blanc. CYCNODERUS CHLORIZANS. D'un vert foncé très-densément et finement ponctué. Antennes et pattes noires à pubescence de même couleur. Corselet allongé, faiblement aminci et atténué en avant, anguleusement déprimé en ar- rière, couvert de plis transverses sur la base, rouge avec une tache basale verte qui se prolonge jusqu'au delà du milieu. — Long. 10 mill. ; larg. 3 1/2 mill. Patrie : Brésil. — D. Saunders ç? ; Chabrillac ^ . Coll. de l'auteur. Tête offrant un sillon transverse en avant et un longitudinal court plus apparent chez la P . Antennes à premier article allongé, oblong, luisant, ponctué, sillonné. Corselet à ponctuation fine, serrée. Écusson arrondi. Élytres planes, allant en s'élargissant jusqu'au sommet de la marge, subacuminées sur la su- ture. Pattes d'un vert plus ou moins bleuâtre. Cuisses assez renflées, jambes légèrement arquées. ARCANA NATURE. S7 ESSAI MONOGRAPHIQUE SUR LE GENRE RHOPALOPHORA PAR M. A. CHEVROLAÏ. Ce genre , qui a été établi par Audinet Serville (Annales de la Soc. entomol. de France, 1'^ série, tome III, page 100, 1831), ne l'a été que sur une espèce du Brésil, làRhopalo- phora sanguinicollis (Dejean), Serv.; mais elle avait été antérieurement décrite par Ger- mar (Coleopter. species, 1824, p. 498) sous le nom de Callichroma collare. Une deuxième espèce du même pays avait été placée à tort par l'auteur français dans le genre Cosmi- soma (Rh. axillaré). Dejean, dans la 3' édition de son Catalogue, 1837, y a introduit douze espèces, neuf seulement devront y rentrer. La Rh. ruhida (Dej.), Serville, désignée comme pouvant fonder un genre nouveau, celui d'Elaphosis, me parait, en effet, devoir être adoptée (ce genre me semble avoisiner les Ibidion] ; quant aux trois autres espèces, j'ai été obligé d'en former un propre : celui de DmAMMAPnoRA, qui s'est augmenté, par les communi- cations qui m'ont été faites, de plusieurs autres espèces. M. Adam White, au Catalogue des Ins. Coléoptères du Rritish muséum, partie VIII, Lon- gicornes, partie 2, page 205, 1855 (1), mentionne dix espèces de Rhopalophora. Le Ce- ramhyx speciosus Kl., qu'il y rapporte, doit en être exclu, et rentre dans le genre Closte- repus, Dejean ; la jR. porosa n'est autre que le Stenochorus longipes, Say ; la R. postulata est la seule nouvelle qu'il ait fait connaître; quant aux autres qu'il énumère, elles font, en effet, partie de ce genre. (1) Cet opuscule n'a été livré au public qu'en avril 1856, les planches qui en font partie n'ayant été terminées que vers cette époque. I. 15 58 ARC AN A NATUR.E. Sur les Yingt et une espèces qui me sont connues, sept ont été décrites et quatorze seront nouvelles. Dans la première division rentreront celles ayant un corselet allongé, rétréci en avant, un peu élargi en arrière et faiblement binoduleux sur les côtés ; les quatre cuisses postérieures sont grêles et simples ; la pièce slernale est de forme carrée, élargie en avant et transversalement sillonnée. Dans la seconde division, le corselet est court, plus large, et la base des quatre cuisses postérieures jusqu'à la massue est munie, sur l'arête supérieure, de deux rangées de dentelures ; la pièce sternale est étroite, en carré long. Dans le cas où cette coupe serait considérée comme genre, je proposerai de lui appli- quer le nom d'IscniONODONTA (/Vx/of, le haut de la cuisse; h^ovrarôç, dentelé). MM. Buquet, Deyrolle, de Mniszech, Salle et J. Thomson ayant bien voulu me confier les espèces de leurs collections, et M. Milne-Edwards celles du Musée de Paris, j'ai pu rendre aussi complet que possible mon travail sur les Rhopalophora, Dihammaphora et Cycnoderus ; je leur en témoigne ici toute ma reconnaissance. RHOPALOPHORA, Serville, Annales de la Soc. Eut. de Fr., III, p. 100. CALLICHROMA, Germar, Sp., p. 498. CERAMBYX, Kl. Entomologia Brasiliana, p. ÏINOPUS, Leconte, 2, p. 19. STENOCHORUS, Say, //. ac, 3, p. 426. j[re DIVISION. Base des quatre cuisses postérieures simples, marge latérale des élylres obscure, noirâtre ou d'une couleur plus claire, espèces n"^ 1 à 10. a. Corselet noir, 1-3. Élytres à bande basale jaune, n" 1. 1. RHOPALOPHORA AXILLARÏS, Rlug, Nov. act., cur. XII, p. 458, tab. m , fîg. 9 (Cerambyx). Cosmisoma axillare, Serv., Ann., t. III, p. 20. fihopalophora Icarius, Buquet, Cat. Dej.,III, p. . — Brésil. De la collection de l'a'uleur. Élytres à bande basale noire, 2, 3. 2. RHOPALOPHORA TRISTIS. D'un noir tomenteux, bleuâtre en dessous et sur les pattes. Élytres (moins la base et la marge, qui sont noires) cendrées, subacuminées sur la suture. — Long. 11, 14mill.; larg. 3 1/2 4' mill. Patrie : Brésil (Sainte-Catherine). — Des Coll. de MM. Deyrolle et Chevrolat. Tête avec un sillon longitudinal, bleuâtre en avant. Antennes ayant une fois et demie la longueur du corps chez le mâle, un peu plus courtes que ce dernier chez la femelle, à pubescence noire. Corselet al- longé, rétréci en avant, faiblement atténué aux extrémités etbIeuâtre.Écusson arrondi, d'unnoirbleuâtre tomenteux. Élytres planes, très-finement chagrinées, d'un cendré noirâtre, ayant une bande basale assez large, et la marge, à partir d'une petite côte latérale, d'un noir plus prononcé; extrémité de la suture faiblement sillonnée des deux côtés. Pattes légèrement brillantes. Cuisses très-renflées, sillon- nées aux deux tiers. Jambes à faible pubescence noire, postérieures arquées. ARCANA NATUR.E. 59 3. RHOPALOPHORA VI DU A. D'un noir tomenteux. Élytres (moins la marge et la base), tête et corselet en dessous, poitrine et abdomen cendrés. — Long., 12 1/2 mill.; larg., 3 3/4 mill. Patrie : Amazone. — cf «P De la Coll. de l'auteur. Très-voisine de la R. tristis. Corps en dessous cendré. Tcte longitudinalement sillonnée. Antennes grêles, une fois et demie aussi longues que le corps et légèrement pubescentes, ayant le sommet des troisième, quatrième, cinquième et sixième articles subitement renflé. Corselet plus long que large, élargi et arrondi sur les côtés au delà du milieu, resserré et déprimé anguleusement au-dessus de la base, ainsi qu'en avant; le milieu longitudinal est brièvement élevé et les côtés postérieurs sont un peu noduleux, avec une dépression arquée en dessus. Écusson semi-arrondi, noir. Élytres planes, réguliè- rement arrondies au sommet, cendrées avec la base qui part obliquement de l'écusson et la marge noires. Pattes luisantes. Cuisses fortement renflées, sillonnées sur la base; jambes planes, arquées. Distincte de la précédente par le dessous du corps entièrement cendré, et par des an- tennes noduleuses sur quelques-uns des articles. b. Corselet rouge ou d'un jaune soyeux doré, 4-6. 4. RHOPALOPHORA COLLARIS, Germar, Coleopt. species, 18, p. 498, n<' 664 (Callichroma). Id. bicolor, Guérin, Rev. zool. de Cuv., 1839, p. 330. Callidmmbkolor ? Fab. Bhopalophora sanguinicolHs, Dej., Cat., 3'^éd., p. 359. Id. id., Serville, Ann., 3, p. 101. — Brésil. De la coll. de l'auteur. 5. RHOPALOPHORA OCCIPIÏALIS. Cendrée. Tête (moins la partie postérieure, en dessus), antennes, pattes et bord latéral des élytres noirs. Occiput et corselet rouges. — Long. 7, 7 1/2 mill.; larg. 2, 2 1/2 mill. Rhopalophora collaris, Dejean, Cat., 3* éd., p. 359. Patrie : Bahia. — Collection de M. Deyrolle et de celle de l'auteur. Tête finement ponctuée, déprimée triangulairement en avant et couverte d'une poussière cendrée ; sillon longitudinal peu apparent et court, noir, rouge à sa partie postérieure. Antennes noires, une fois et demie aussi longues que le corps, premier article sillonné sur la longueur, troisième et cinquième un peu épaissis au sommet. Corselet rouge, imponctué, allongé, aminci en avant, élargi et arrondi en arrière, offrant en dessus, près des côtés supérieurs, deux élévations basales placées transversalement et plus fortes. Écusson semi-arrondi, cendré. Élytres d'un cendré noirâtre; ayant le quart marginal noir, strié ; humérale ponctuée, élevée, courte, sur la limite de la ligne noire; leur ponctuation est moyenne, irrégulière et assez profonde ; sommet brièvement et obliquement tronqué, subépineux du côté de la marge. Poitrine et abdomen cendrés. Pattes longues, cuisses postérieures sillonnées jus- qu'aux deux tiers; tarses antérieurs garnis, en dessous et sur les bords, de poils jaunâtres. Celte espèce est assez semblable à la Rh. collaris, G., mais elle est plus petite et elle a le front rouge. 60 ARC AN A NATUR7E. 6. RHOPALOPHORA CUPRICOLUS, Guérin, h. du Règ. animal de Cuv., texte 2, p. 335. Id. id. Hopfner, Cat., Dej., 3« éd., p. 359. Jd. auricollis (Chev., Olim). — Mexique. De la coll. de l'auteur. c. Corselet rouge avec un point noir. 7. RHOPALOPHORA DISCICOLLIS. Cendrée. Tète, antennes et pattes noirâtres. Corselet rouge, marqué, en arrière, d'une tache noire arrondie. Écusson noir. Élytres élargies vers l'extrémité, tronquées, d'un flave cotonneux, offrant une bande submarginale noire. — Long. 11 1/2 mill.; larg. 4 mill. Patrie : Rrésil. — Coll. Chevrolat. BhopalopJiora discicoUis, Dej., Cat., 3' éd., p. 359, — Long. 1, 12 mill.; larg. 4 mill. Patrie : Rrésil. Callid. sanguinicolle, Dej., Olim. Tète faiblement sillonnée sur la longueur. Corselet court, étranglé en avant et en arrière, binodu- leux et transversalement élevé, arrondi anguleusement sur le bord latéral. Élytres avec une côte obso- lète sur chaque étui. Abdomen cendré, pattes légèrement cendrées, poilues. d. Corselet d'un jaune doré offrant en dessus une ligne longitudinale ou rouge ou obscure, 8-10. 8. RHOPALOPHORA PULVERULENTA, Guérin, Te. du Règ. animal de Cm., texte II, p. 335. Id. id. , White, Cat. Brit. mus., II, p. 206-7. Id. sericata (Reiche, Olim). — (Nouvelle-Grenade). De la coll. de l'auteur. 9. RHOPALOPHORA LINEICOLLIS. Cendrée. Corselet d'un jaune doré, orné de cinq lignes noires : une dorsale en dessus et quatre en dessous. Mandibules, yeux, antennes et pattes noirs. Élytres d'un gris cendré, bordées de noir, ponc- tuées, tronquées carrément. — Long. 10-12 1/2 mill.; larg. 2 1/2, 3 mill. Rhop. lineicollis, Dej., Cat., 3' éd., p. 359. Id. Jd. Cat. British mus., 1856, p. 205-3. Patrie : Mexique. Des coll. de MM. Salle, Thomson, Chevrolat et Mniszech. Tête d'un cendré un peu jaunâtre, noirâtre à l'occiput, marquée d'un sillon anguleux en avant et d'un sillon longitudinal. Antennes noirâtres sur les six premiers articles, grises sur les suivantes. Cor- selet subcylindrique, un peu allongé aux deux tiers postérieurs. Écusson petit, arrondi, cendré. Élytres planes, subparallèles, offrant chacune six séries de points, marge noirâtre plus fortement ponctuée et deux fois bordée. Corps, en dessous, d'un gris uniforme. Pattes longues, cuisses très-renflées. 10. RHOPALOPHORA VENEZUELENSIS. Tête et corselet d'un tomenleux jaunâtre doré, la première est noire en dessous, le second avec une ligne longitudinale noire en dessus et deux en dessous, ayant des plis transverses près du bord antérieur. Mandibules, antennes, pattes et écusson noirs. Yeux bruns. Élytres moins distinctement ponctuées, plus étroitement tronquées, cendrées assez largement, bordées de brun noirâtre; une côte partant de ARCANA NATURiE. 61 l'épaule et une autre obsolète interne près de là. Dessous du corps cendré. — Long. 12 1/2, 15 mill.; larg. 2 3/4, 3 mill. Patrie : Caracas (D. de Rojas). De la coll. de l'auteur et de celle de M. Salle. Tête faiblement sillonnée chez le mâle. Antennes grêles, ayant une fois et demie la longueur du corps ou guère plus longues que ce dernier chez la femelle. Corselet allongé, à peine élargi vers le milieu. Élytres planes, plus distinctement et fortement ponctuées sur la marge; celle-ci est d'un brun noirâtre. Poitrine et abdomen cendrés. Cuisses fortement et subitement renflées, sillonnées à leur base jusqu'au renflement. Cette espèce ressemble beaucoup à la R. lineicoUis. On la distinguera facilement de cette dernière par le corselet, qui n'offre que trois lignes longitudinales noires et a, de plus, des plis près du bord inférieur ; par les élytres moins fortement, plus obsolètement ponctuées et plus étroitement tronquées. e. Corselet rouge, avec deux lignes longitudinales grises, 11-12. 11. RHOPALOPHORxV MINIATOCOLLIS. Cendrée. Mandibules, yeux, antennes et pattes noirs. Corselet rouge, marqué, en dessus, de deux et, en dessous, de trois lignes longitudinales cendrées. Écusson obscur. Élytres planes, parallèles, réguliè- rement arrondies au sommet de la marge, obliquement tronquées sur le dedans de la suture, à points ocellés moyens offrant des aspérités râpeuses en marge: celle-ci est brunâtre. — Long., 9 1/2 mill.; larg., 1 1/2 mill. Patrie : Mexique. D. A. Salle. — Coll. Chevrolat. Tête ponctuée, largement excavée et cendrée en avant. Antennes un peu plus longues que le corps p , à premier article allongé, oblong, scabreux; troisième allongé, contourné. Corselet ponctué, subcylin- drique, à peine atténué après le bord antérieur. Corps, en dessous, cendré. Pattes luisantes, cuisses subitement renflées au sommet, non sillonnées sur la base, ayant des poils cendrés légers. 12. LONGIPES, Say, Stenochon, //. ac, 3, 426 (Tinopus, Lee, 1. c, 2 19). —Amer, septent. De la coll. de l'auteur. R. porosa, White, Cat. British mus., p. 206-8. R. amabilis, Dej., Cat. 3, p. .359. f. Corselet de la couleur du corps, avec trois lignes longitudinales noires et deux cen- drées ou d'un jaune doré. 13. RHOPALOPHORA TENDIS, Dej , Cat., 3« éd., p. 359. Listroptera? tenuis, Chev., Rev. et Mag. de ZooL, 1855^ p. 181, 7. — Mexique. De ma collection. J'avais placé avec doute cet insecte dans le genre Listroptera; il fait bien partie, en effet, du genre Rhopalophora. Cette espèce se trouve aux environs de la ville de Mexico. J. 16 6-2 ARCANA NATURtE. 14. RHOPALOPHORA INCRUSÏAÏA. Voisine de la R. tennis, plus étroite, tête et corselet revêtus d'une croûte pubescente dorée, dernier, en dessus, avec deux lignes longitudinales de cette couleur et trois noires, celle médiane plus élargie, ponctuée, et deux latérales. Élytres étroites, parallèles, obliquement tronquées du sommet de la marge sur la suture, à ponctuation un peu au-dessous de la moyenne, inégales sur leur surface, couvertes d'une incrustation, jaune doré sur sa base, d'un cendré jaunâtre sur la totalité. Corps, en dessous, d'un blanc soyeux argenté. Mandibules, yeux, antennes et pattes noirs. — Long. 9 1/2 mill.; larg. 1 1/2 mill. Patrie : Mexique (Oaxaca). Collection de M. A, Salle. Tête ponctuée, finement, un sillon transverse arqué en avant et un longitudinal entier. Antennes à troisième, quatrième et cinquième articles noduleux à leur sommet, guère plus longues que le corps P . Corselet subcylindrique à peine élargi du côté de la base. Écusson étroit, noir. Cuisses fort longues, un peu cambrées à la base, faiblement poilues et recouvertes d'une poussière grise, subitement renflées à leur sommet. 2" DIVISION. Les quatre cuisses postérieures munies de dentelures sur leur arête supérieure, n"' 14 à 20. 15. RHOPALOPHORA BRASILIENSIS (Buquet). D'un vert foncé obscur, à pubescence cendrée fort courte sur la poitrine et l'abdomen Tête, an- tennes, écusson et tache scutellaire aux élytres, noirs. Corselet ovalaire, rouge en dessus jusqu'au delà des côtés, noir en dessous, rétréci près des bords antérieur et postérieur, et marqué, sur chaque côté, de deux tubercules postérieurs plus saillants. — Long. 17 mill.; larg. 5 mill. Patrie : Brésil. Coll. de M. Luc. Buquet. Tête très-finement et serrement ponctuée et comme ruguleuse, couverte d'une pubescence grise, d'un noir velouté en arrière, carrée sur le devant, élevée et biscornue entre les antennes : celles-ci ont une fois et demie la longueur du corps c? , sont sillonnées sous les premier et troisième articles et garnies, en dessous, surtout près de la base, d'un long poil noir. Corselet deux fois aussi long que large, aminci en avant. Écusson arrondi. Élytres un peu plus larges aux épaules, où elles sont arrondies, subparal- lèles, néanmoins légèrement atténuées au delà du milieu, arrondies subanguleusement au sommet, planes, très-finement chagrinées, avec des points épars râpeux ; leur surface est revêtue d'une villosité d'un gris jaunâtre, l'épaule sur la marge et une petite tache scutellaire noires. Pattes longues, revêtues de longs poils noirs. Cuisses subitement et fortement renflées, couvertes, à leur base, de petites aspéri- tés. Jambes arquées, aplaties, postérieures sillonnées. 16. RHOPALOPHORA VERSICOLOR. D'un bleu noirâtre. Tête et corselet d'un rouge sanguin. Mandibules, palpes, yeux et antennes noirs, celles-ci légèrement pubescentes. Élytres d'un vert noirâtre. — Long. 16-20 mill.; larg. 4-5 mill. Rhop. bicolor (Dejean), White, Cat. Brit. mus., p. 205-4, Patrie: Nouvelle-Grenade. Coll. Chevrolat et Mniszech. Tête étroitement sillonnée au milieu, plus fortement sur les côtés antérieurs et transversalement en avant, bicornue entre les antennes. Corselet étranglé en avant et en arrière, quadrinoduleux en dessus. Écusson arrondi. Élytres subparallèles, arrondies à l'extrémité. Poitrine et abdomen bleus, revêtus ARC AN A NATUR.E. 63 d'une pubescence cendrée ; bords inférieurs des segments luisants. Pattes longues, bleuâtres ; cuisses subitement renflées, fortement sillonnées jusqu'aux deux tiers. 17. RHOPALOPHORA PUSTULOSA, White, Cat. Brit. mus., p. 206 6. — Venezuela. — elegans, Chev., Olim. Coll. Chevrolat. 18. RHOPALOPHORA DIMIDIATA. Tête, corselet et antepectus d'un rouge orangé. Sommet des mandibules, palpes, yeux, antennes et pattes noirs. Corselet arrondi, d'un vert obscur. Élytres planes, arrondies subanguleusement à l'ex- trémité sur le mdieu de chaque étui, vertes, finement ruguleuses, offrant une ponctuation fine plus évidente à la base. Poitrine et abdomen verts, revêtus d'une pubescence cendrée. — Long. 10 mill.; larg. 3 mill. Patrie : Nouvelle -Grenade (Rogota). Coll. de l'auteur. Tête granuleuse, marquée d'un sillon transversal anguleux en avant et d'un sillon longitudinal entier. Palpes jaunâtres sur le sommet de chacun des articles. Antennes à pubescence noire; premier article oblong, fortement scabreux. Corselet étranglé en avant et en arrière, élargi et trinoduleux sur chaque côté. Élytres un peu plus larges sur le dehors des épaules, allant en se rétrécissant insensiblement; milieu apical faiblement anguleux. Pattes poilues, luisantes; cuisses subitement renflées, couvertes, sur la tranche extrême, de rangées d'aspérités, comme chez la R. amazona ; cuisses arquées. 19. RHOPALOPHORA AMAZONA. Tête , antennes et pattes noires. Corselet rouge, atténué en avant et plus fortement en arrière ; écusson arrondi, déprimé. Élytres vertes. Poitrine et abdomen verdâtres, à pubescence cendrée. — Long. 7 3/4 mill.; larg. 2 3/4 mill. Patrie : Amazone. Coll. de l'auteur. Tête bicornue entre les antennes, sillon antérieur anguleux et sillon longitudinal limité à la hau- teur des yeux, densément et granuleusement ponctuée. Antennes deux fois aussi longues que le corps; premier article renflé, râpeux, sillonné à la base ; troisième et quatrième également sillonnés. Corselet finement coriace. Élytres planes, arrondies et subanguleuses sur le milieu de chaque étui, couvertes de points scabreux. Pattes luisantes. Cuisses fortement renflées, sillonnées sur leur base, offrant des den- telures sur chacun des bords supérieurs. Corps verdâtre, à pubescence cendrée. 20. RHOPALOPHORA TORQUATA. Tomenteuse, verdâtre. Antennes (premier article, scabreux, verdâtre), dessous du corselet et poitrine ferrugineux. Corselet en dessus, avec les bords antérieurs et postérieurs, rouges. Écusson blanc. Élytres lurides, verdâtres sur la suture, au-dessous de l'écusson et le long de la marge ; ponctuation empâtée par la tomentosité. Pattes ferrugineuses, verdâtres seulement sur le renflement des cuisses. — Long., d' >P , 12, 13 mill.; larg. 4, 4 3/4 mill. Patrie : Chill D. D^ Dubois. Coll. de MM. Thomson et Chevrolat. Le mâle est bien plus étroit que la femelle. Tête sillonnée. Corselet plus court que d'habitude, étran- glé en avant en arrière, sillonné au milieu, quadrituberculé. Abdomen d'un vert cendré soyeux, seg- ments bordés de blanc, avec le milieu plus poli. Pattes à pubescence cendrée ; les quatre jambes pos- térieures sont arquées. 21. RHOPALOPHORA PLATENSIS. Très-finement granuleuse, verte en dessus, verte en dessous, mais couverte d'une pubescence courte Gi ARCANA NATUR/E. et cendrée. Mandibules et yeux noirs. Antennes et pattes bleuâtres, couvertes d'aspérités, premier ar- ticle des premières fortement granuleux, renflement des cuisses glabre et vert. Corselet plus long que large, régulièrement arrondi sur les côtés, atténué près des bords antérieurs et postérieurs. — Long. 11 mill.; larg. 3 mill. Patrie : Montevideo. Coll. de MM. Jam. Thomson et Chevrolat. — Brésil. Coll. de M. L. Buquet. Tête avec deux petites cornes aiguës entre les antennes, sillon longitudinal entier et un antérieur anguleux. Antennes deux fois et demie aussi longues que le corps d" , troisième, quatrième et cinquième articles renflés au sommet. Corselet convexe en dessus, longitudinalement élevé en avant, sillonné en arrière et légèrement cotonneux sur le milieu ; dessous aplati, subcaréné sur le côté, plissé en avant. Écusson grand, arrondi en arrière. Élytres un peu plus larges aux épaules, planes, subparallèles, arron- dies sur l'extrémité de la marge et faiblement prolongées en angle près de la suture ; elles sont cou- vertes d'une ponctuation fine un peu râpeuse. Jambes antérieures au sommet et dessous de tarses cendrés. ARCANA NATUR.E. 65 MONOGRAPHIE DU GENRE RATOCERA DE LA FAMILLE DES CERAMBYCID/E. Ce genre, établi par le comte Dejean (Cat., 1837, 3^ édit., p. 367), et caractérisé plus tard par M. E. Blanchard [Hist. des Ins., 1845, II, p. 158), se compose actuellement des espèces suivantes, que je vais citer dans l'ordre de leur publication par les auteurs : 1767. B. rubus, Linné (Cerambyx), Syst. nat., I, II, p. 625, n'' 21. 1792. B. S-maculata, Fabr. (Lamia), Eîit. Syst., II, p. 290, n° 90. 1793. B. Thomœ, Voet (Cerambyx), Besch. u. Abb. hart. Ins. Col. III, p. 38, n" 57, pi. 14, fîg. 57. 1795. B. armata, Oliv. (Lamia), Ent. IV, n° 67, p. 121, 162, pi. 19, fig. 146. 1820. B. gigas, Drapier (Lamia), Ann. des Se. phys., p. 273, pi. 42, fîg. 1. 1835. B. Roylii, Hope, Trans. Zool. Soc. I, p. 103, pi. 15, fig. \.—B. Hercules, Boisd. (Lamia), Voy. de V Astrolabe, Ent. II , col. p. 495, pi. 8, fig. 1. 1839. B. Boisdumlii, -P Hope Charlesw. Mag., 2*= série, III, p. 231, pi. 2. 1852. B. lineolata, Chevt., Rev. et Mag. de zool., p. 417. 1856. B. Victoriana, Thomson, Rev. et Mag. de zool., p. 529. 1857. B. Woodlarkiana, Montr. (Lamia), Faune de l'île Woodlark, p. 61. — B. Thomsonii, Javet, Arch. Ent. I, p. 412, pi. 20, fig. 2. — B. Chlorinda, Thomson, loc. cit., p. 171. — B. Wallacei, Thomson, loc. cit., p. 447, pi. 18, fig. i.—B. Lœna, Thomson, loc. cit., p. 450, pi. 19, fig. i. — B. Sarawackensis, Thomson, loc. cit., p. 452, pi. 19, fig. 2. — B. celebiana, Thomson, loc. cit., p. 453, pi. 20, fig. i.—B. Hector, Thomson, loc. cit., p. 455. — B. ferruginea, Thomson, loc. cit., p. 456. — B. Albertiana, Thomson, loc. cit., p. 457. 1858. B. Wyliei, Chevt., Rev. et Mag. de zool., p. ^k-. — B.lUna, White, Trans. Zool. Soc. of London, p. 399, pi. 53, fig. 6. 1859. B. œneo-nigra, magica, humeridens, Chevrolatii, adelpha, Mniszechii, javanica, titana, Thomson. Les Batocera sont des insectes remarquables par la grandeur de la taille et des antennes chez les ^, qui dans une espèce (B. Wallacei) atteignent chacune jusqu'à vingt centi- mètres de longueur. Ces organes varient dans le même sexe d'une manière Jrès-notable I. ' 17 66 ARCANA NATURE. SOUS le rapport de la forme, étant tantôt inermes, ayant d'autres fois un nombre plus ou moins grand de leurs articles pourvus de crochets épineux. On dislingue facilement les vP des d par la forme du corps constamment plus trapue, plus parallèle, les antennes toujours moins longues et inermes, et les pattes antérieures également plus courtes et moins fortement dentées. Les mœurs et les métamorphoses de ces insectes sont encore inconnues. Toutes leurs espèces, sauf trois seulement qui proviennent du continent afri- cain, habitent l'Asie orientale. Afin de rendre ce travail plus complet, j'ai dû consulter la riche collection de M. le comte de Mniszech, ainsi que celles de MM. Chevrolat, Buquet, et du Muséum, qui ont été mises à ma disposition avec un empressement dont je ne saurais ici témoigner trop de recon- naissance. Sur les 30 espèces de Batoœra que j'ai décrites dans la suite de ce travail, ma propre collection en renferme 23 qui sont représentées par environ 150 individus. Genre BAÏOGERA (Dejean, Cat., p. 367), Blanchard, Hist. des Ins., 1845, II, p. 158. — De Cas'.elnau, Hist. des Ins., col. II , p. 470. — Thomson, Ârch. Ent., I, p. 447. — ïhomson. Voy. dans l'Asie orient., p. 27. Lamia, Cerambyx des anciens auteurs. Caractères. Corps allongé; chez les d, allant en diminuant de largeur depuis les épaules jusqu'à l'extrémité; plus parallèle chez les p . Tête perpendiculaire; front et occiput très-grands. Yeux égale- ment très-grands, échancrés. Antennes de 11 articles, longues, de longueur variable, dépassant tou- jours l'extrémité du corps d'une manière notable; chez les d, plus longues, plus scabreuses que chez les p , tantôt inermes, tantôt munies, à l'extrémité interne d'un plus ou moins grand nombre d'arti- cles, de crochets épineux; constamment inermes dans les p . Labre transversal, sinué légèrement sur le bord antérieur. Mandibules grandes, robustes. Palpes grands, les maxillaires les plus longs, à der- nier article le plus long de tous. Menton étroit, bilobé sur le bord antérieur, plus large au milieu de sa longueur, où il est uniépineux sur chacun des bords. Mâchoires arrondies. Prothorax uniépineux sur chacun des bords latéraux, transversal ou plus large que long, sillonné transversalement en avant et en arrière; saillies sternales non apparentes ou plates. Écusson grand. Élytres dépassant notable- ment le prothorax aux épaules, qui chacune sont munies d'une épine; allongées, tantôt quadriépi- neuses, tantôt biépineuses à l'extrémité. Abdomen à premier et dernier segments les plus grands. Pattes très-robustes et longues, à hanches antérieures globuleuses; pattes antérieures très -longues chez les c? seulement, et plus scabreuses que dans les P . Tarses grands, robustes, à premier article triangulaire, deuxième lunulaire, troisième fortement bilobé. Ces caractères suffisent pour distinguer ce genre de ceux de Lamia, Aprïona et Oplo- pkora, dont il est voisin. Je pense qu'il doit être rangé à la tête du groupe des Lamiitœ, immédiatement à la suite du genre Lamia (1). (1) Lamia, Fabr., Syst. eleut., II, p. 281. [Syn. Petrognatha, Leach, Bowd. miss, lo Ashantie, app., p. 4, 1819. — Omacantha, Serville, Ann. Soc. ent., 1835, p. 89.) La Lamia gigas, Fabr., Ent. syst., II, 265, n° 1, est le type de ce genre, auquel il convient aujourd'hui de restituer le nom donné par Fabricius, non-seulement parce que ARCANA NATUR.E. 67 I. Antennes des <^ sub-inermes on ayant les 3-10 articles munis chacun d'un crochet épineux très-faible. A. Extrémité des élylres plus ou moins fortement quadriépineuse. a. Prothorax sans taches discoïdales B. Wallacei. II. Antennes des c? inermes ou n'ayant aucun des articles munis de crochets épineux B. Thom^e, armata, una, l.ena, ^neo-ni- GRA , BoISDUVALII , WOODLARKIANA , MAGIC A. /2. Protborax ayant deux taches discoïdales B. nuMERmENS, celebiana, Chevrolatii. a. Antennes des c? ayant le premier article muni, à l'extrémité exierne, d'une forte saillie épineuse obtuse B. RoYLii. b. Antennes des c? ayant un des articles muni d'un cro- chet épineux. bb. Ces mêmes organes ayant le neuvième article faible- ment épineux et le dixième muni d'un crochet . ' épineux B. 8-maculata. c. Antennes des c? ayant le neuvième article armé d'un crochet épineux, et parfois les trois derniers faible- '" ment épineux B. lineolata, adelpha , sarawackensis , Thomsonii, Mniszechii, gigas, chlo- RINDA, RUBUS. B. Extrémité des élytres biépineuse. ua. Prothorax sans taches discoïdales B. Hector. III. Antennes des ^ ayant plusieurs des articles munis de cro- chets épineux plus ou moins grands. a. Ces mêmes organes ayant les quatrième et neuvième articles munis, à l'extrémité interne de chacun, d'un grand crochet épineux. b. Ces mêmes organes ayant les 5-8 articles épineux à l'extrémité interne. AA. Extrémité des élytres 4 épineuse. /2/S. Prothorax ayant deux taches discoïdales B. victoriana. c. Antennes des <^ ayant les 3-10 articles munis chacun d'un crochet épineux dont le dernier est le plus grand. cLcici. Prothorax sans taches discoïdales.. B. Hercules. d. Antennes des c? ayant les 3-9 articles munis chacun d'un crochet épineux. éiS/?. Prothorax ayant deux taches discoïdales. BBB. Extrémité des élytres biépineuse B. titana, ferruginea, javanica, Wyliei Albertiana. Caractères communs à toutes les espèces. Yeux et mandibules noirs. Prothorax uniépineux sur chacun des bords latéraux. Élytres plus larges antérieurement, munies, sur chacune des épaules, d'une épine dirigée obliquement en dehors; tubercules basilaires d'un noir brillant. En dessous, une large bande blanchâtre ou jaunâtre commençant aux yeux, et parcourant les bords latéraux inférieurs jusque vers l'extrémité. ce nom possède l'antériorité sur ceux donnés par MM. Leach et Serville, mais encore parce que l'insecte sur lequel le genre Lamia a été fondé constitue l'espèce la plus remarquable du groupe des Lamiitœ. 68 ARCANA NATURtE. I. Antennes des c? sub-inermes, ou ayant les 3—10 articles munis chacun d'un crochet épineux très-faible. A. Extrémité des élytres plus ou moins fortement épineuse, a. Prothorax sans taches discoïdales. B. Wallacei. 1. BATOCERA WALLACEI. Thomson, Arcli. Ent. I, 1857, p. 447, pi. 18, fig. 1. — — Foy. daîîs rA5«e onew^., p. 27, n" 30, pi. 18, fig. 1. Patrie : Ile Arou. <^ . Long. 53 à 78 mill. ; larg. 18 à 26 mill. — Long, de chaque antenne, 115 à200mill., pi. 6, fîg. 1. c?. Supra nigra vel flavo-pubescens. Ântennœ longissimœ sub-inermœ , aut 3-10 articiiUs singulis paululum hamatis. Prothorax immacidatus. Elytra maculata, macidis numerosissimis irregularibus, vittisque longitudinalibus diiabus ante apicem, albis; tubercida basis validissima, sparsim impressa. Subtus brunneo-flava. d" En dessus, noir ou recouvert d'une pubescence d'un jaune d'ocre, avec de très-nombreuses taches blanches irrégulières sur les élytres, ces taches formant deux bandes longitudinales irrégulières vers l'extrémité. Antennes noires maculées de blanc çà et là, les 4-11 articles moins foncés que les 1-3. La- bre rougeâtre ; mandibules et palpes noirs. Prothorax sans taches discoïdales, à bord postérieur blan- châtre. Dessous du corps d'un brun jaunâtre. Pattes et tarses noirâtres, recouverts généralement d'une pubescence grise. ïête lisse, à sillon frontal profond. Antennes très-longues, dépassant l'extrémité du corps de plus de la moitié de leur longueur, sub-inermes, ou ayant les 3-10 articles munis chacun d'un crochet épineux très-faible; premier article grossièrement ponctué; troisième très-long, granulé et denté en dessous. Prothorax à sillons transversaux antérieurs et postérieurs bien marqués, les premiers les plus appa- rents; lisse, sauf quelques points faibles enfoncés latéralement, Écusson subtriangulaire. Élytres ayant au moins quatre fois la longueur du prothorax; tubercules basilaires gros, très- espacés, prenant la forme d'écaillés après le quart antérieur, et s'étendant le long du milieu de chaque élytre jusqu'à l'extrémité qui est quadriépineuse. Dessous du corps pubescent, lisse. Pattes antérieures mesurant chacune envi- ron 100 mill. de longueur, granulées, à tibias fortement arqués; les autres paires de pattes et tarses lisses, p Antennes dépassant l'extrémité du corps d'un tiers seulement de leur longueur; pattes anté- rieures obsolètement ponctuées. Var. a. Entièrement noire avec quelques taches blanches sur les élytres et sur les bords inférieurs du corps. Cette belle espèce, la plus grande de ce genre, se distingue de toutes les autres par sa coloration toute particulière, la longueur des antennes et celle des pattes antérieures chez les j • IL Antennes des c? inermes, ou n'ayant aucun des articles munis de crochets épineux. B. Thomœ, armata, Una, Lœna, œneo-nigra, Boisduvalii , Woodlarkiana , magica. 2. BATOCERA THOM^. \oët, BescL u. Abbild. hart. ins., col. III, p. 38, n° 57, tab. 14, iîg. 57. Patrie : Asie méridionale orientale? Long, 72 mill.; larg. 21 mill. ARCANA NATURiE. 69 c?. Caput purpureum. Antennœ haud hamatœ. Prothorax griseus, mmaciilatus. Ehjlra nigra, macn- lata, striata, maculis striisqiie ferrugineis, lateribus flavo-aurantiis. (Description d'après Voët) : cT • Tète et premier article des antennes d'un rouge pourpre ; les autres articles de celles-ci noirs. Prothorax gris, n'ayant pas de taches discoïdales. Écusson et bords des ély- tres d'un jaune orange ; ces dernières noires avec des taches et des stries ferrugineuses. Pattes d'un brun grisâtre. Antennes très-longues, inermes ou non munies de crochets épineux, les 2-4 articles épineux. Pattes antérieures noduleuses ; tibias de la même paire dentés, armés d'une épine à l'extrémité. Je n'ai pas vu celte espèce, à laquelle Voët a assigné sans nul doute à tort les Indes occidentales comme patrie. 3. BATOCERA ARMATA. Oliv., Ent. IV, 67, p. 121, 162, tab. 19, fig. 146 (1). Patrie: Nouvelle -Guinée, c?. Long. 70 mill.; larg. 22 à 23 mill. — 1 individu c? imparfait, et 1 individu p. Coll. de l'auteur. cf. Supra griseo-cinerea, immaculata. Antennœ haud hamatœ, articulo 11"^° valida, paululum tumes- cente. Elytrorum basis tubercula tenuia, haud sparsim impressa. Subtus griseo-alba. En dessus, d'un gris cendré nébuleux. En dessous, blanchâtre. Yeux, mandibules et labre noirs. Les trois premiers articles des antennes noirâtres. Prothorax sans taches discoïdales. Écusson entièrement recouvert d'une pubescence fauve. Elytres n'ayant pas de taches. Tête granulée en avant; labre finement ponctué; mandibules lisses. Antennes dépassant l'extrémité du corps de plus de la moitié de leur longueur, inermes ou non armées de crochets épineux; les trois premiers articles fortement granulés, le troisième armé, en dessous, d'une double rangée d'épines; le onzième gros, renflé légèrement vers les deux tiers de sa longueur, à peine plus long que le dixième. Prothorax très-faiblement inégal au milieu du disque, à sillons transversaux antérieurs et postérieurs assez bien marqués. Écusson lisse. Élytres ayant plus de cinq fois la longueur du prothorax ; tubercules basilaires médiocrement gros, très-espaces, disparaissant avant le quart antérieur; extrémité biépi- neuse à la suture, ensuite coupée obliquement vers les bords, ce qui la fait paraître sub-quadriépineuse. Dessous du corps lisse. Pattes antérieures faiblement granulées. p . Antennes dépassant l'extrémité du corps de plus du tiers de leur longueur. Dernier article légèrement renflé, et plus court que chez le c? • C'est à tort qu'Olivier a indiqué Surinam comme étant la patrie de cet insecte. 4. BATOCERA UNA. White, Proc. Zool. Soc. ofLond., 1838, p. 399, pi. 53, fig. 6. _ _ Arch. Ent. I, p. 457. — — Wallace, Voij. dans l'Asie orient., p. 37, n° 47. Patrie : Nouvelles-Hébrides, p. Long. 58 mil!.; larg. 19 à 20 mill. — Un individu p . Coll. de Mniszech. (1) Diagnose d'après Olivier : Thorace acuto spinoso. Corpus cinereum. Antennse corpore longiores, scabrœ, subspinosse. Caput inflexum. Thorax utrinque spina valida acuta armatus. Elytra nebulosa rugosa, apice uni- dentata, basi laterali spina porrecta acuta. Pedes corpore concolores; tibige anticse longiores, intus scabree, sub- spinosse. (Coll. Geniing.) I. 18 70 ARCANA NATURiE. P. Albo-puhescens, mmaculata. Ehjtra costis longitudmalihus quatuor , instructis ; tuherciila hasis tenuissima, sparsim impressa. •P . Entièrement d'un blanc de lait pubescent, sauf les antennes et les pattes, qui sont grisâtres. Yeux et mandibules d'un noir brillant; labre brun, bordé supérieurement de fauve; palpes bruns. Tête lisse. Prothorax également lisse, à sillons transversaux antérieurs et postérieurs très-obsolètes. Écusson assez grand, subquadrangulaire. Élytres ayant environ cinq fois la longueur du prothorax, offrant quatre côtes longitudinales qui sont pins visibles postérieurement, et s'arrêtent avant l'extré- mité; celles-ci coupées obliquement, sub-quadriépineuses, les épines suturales très-aigiies; tubercules basilaires très-faibles et très-espaces, plus gros et plus apparents aux épaules. Dessous du corps et pattes lisses. La coloration entièrement blanche, la faiblesse de la granulation basilaire, et les côtes loDgitudinales des élytres, dans cette espèce, la distinguent facilement de toutes les autres du même genre. 5. BATOCERA LMNk. Thomson, Arch. Ent., I, 1857, p. 450, n» 34, pi. 19, fig. 1. — — Voy. dans l'Asie orient., p. 30, n° 34, pi. 19, fig. 1. Patrie : Ile Arou. Long. 48 à 52 mill.; larg. 17 à 19 mill. — PI. 7, fig. 1. c? . Supra brunnea, vel flavo-pubescens. Antennœ haud liamatœ. Prothorax immaculatus . Elytra ma- culata, maculis albis plurimis, numeri variabilis; tubercula basis sat valida, sparsim impressa. Subtus clare brunnea, d". En dessus, d'un brun très-foncé ou recouvert d'une pubescence d'un jaune d'ocre parfois un peu ferrugineuse, avec plusieurs taches blanches sur les élytres. Tête d'un gris foncé. Antennes noires, ayant les quatre premiers articles d'un noir brillant, les autres d'un noir mat, sauf l'extrémité des 5-10, qui est luisante ; palpes d'un brun foncé; mandibules noires. Prothorax sans taches discoïdales. Écus- son gris. Élytres offrant plusieurs taches d'un blanc de lait variant pour la forme et pour le nombre dans chaque individu. Dessous du corps d'un brun assez clair; abdomen ayant les 2-4 segments d'un noir brillant à leur extrémité. Pattes noires, recouvertes d'une pubescence grisâtre ou jaunâtre. Tête faiblement granuleuse entre les yeux; quelques points obsolètes sur le front. Antennes inermes, dépassant l'extrémité du corps de plus de la moitié de leur longueur ; premier article granuleux, garni d'épines en dessous, les autres articles faiblement chagrinés. Prothorax inégal, raboteux, ou impres- sionné irrégulièrement sur le disque, à sillons transversaux antérieurs et postérieurs très-fortement marqués. Écusson subtriangulaire. Élytres ayant à peine quatre fois la longueur du prothorax, coupées obliquement et quadriépineuses à l'extrémité, les épines suturales les plus grandes; tubercules basi- laires gros, assez espacés, allant en diminuant jusque vers le milieu de leur longueur, où ils se chan- gent en ponctuation assez fine qui atteint l'extrémité. Dessous du corps pubescent, lisse. Pattes anté- rieures granulées, dentées en dessous; les autres paires faiblement ponctuées là où le duvet a disparu. P . Antennes dépassant à peine d'un quart de leur longueur l'extrémité du corps, moins brillantes que chez le c?. Var. a. P . Élytres offrant des taches blanches rondes disposées par paires, et deux autres très- petites situées en regard de la première paire de taches. Var. b. (^. Élytres offrant huit taches blanches, dont quatre au milieu de leur longueur; les deux ARCANA NATURiE. 71 plus voisines de la suture très-grandes; deux autres également très-grandes au tiers postérieur, et deux taches allongées, obliques, postérieurement. Var. c. p. Élytres offrant cinq taches blanches, dont deux au milieu de leur longueur, et trois autres vers le tiers postérieur ; deux de ces dernières situées à droite et très-voisines l'une de l'autre. Var. d. cf • Élytres offrant cinq taches blanches, dont quatre vers le milieu de leur longueur, et une très-petite vers le tiers postérieur de l'élytre gauche. Cette espèce se distingue principalement des autres du même genre par la coloration, ainsi que par la granulation des élytres, qui se change en ponctuation assez fine vers le milieu de leur longueur. 6. BATOCERA iENEO-NIGRA, Thomson. Patrie : DoREv, Nouvelle-Guinée, c^. Long. 53 mill. ; larg. 18 mill. — 1 individu. Coll. de l'auteur. c? . JEneo-nigra, nitida, haud pubescens. Antennœ haud hamatœ. Prothorax immaculatus. Ehjtra 20 maculata, plus miniisve, maculis parvis, irregularibus ; tubercula basis validissima, sparsim im- pressa. Entièrement d'un bronzé noirâtre brillant, sauf les taches des élytres, et les bandes inférieures du corps, qui sont d'un jaune pâle. Les 5-11 articles des antennes d'un brun rougeâtre. Prothorax n'ayant pas de taches discoïdales. Élytres offrant une vingtaine de taches (dont le nombre est sujet à va- rier), assez petites et irrégulièrement disposées. Dessous du corps ayant deux bandes latérales presque effacées. Tête fortement granulée en avant; front ponctué, la ponctuation espacée; labre très-finement ponctué. Antennes dépassant l'extrémité du corps de la moitié de leur longueur ; les premier et troi- sième articles, ainsi que la moitié du quatrième, fortement granulés; le troisième garni d'une double rangée d'épines en dessous. Prothorax faiblement tubercule et granuleux au milieu, à sillons trans- versaux antérieurs et postérieurs bien marqués, profonds. Écusson lisse. Élytres ayant environ cinq fois la longueur du prothorax, à épines humérales moyennes, aigûes, tournées en dehors; tubercules basi- 1 aires très-gros, assez espacés, allant en mourant après le tiers antérieur; reste des élytres ponctué jus- qu'à l'extrémité, qui est sub-quadriépineuse. Poitrine finement ponctuée ; abdomen lisse. Pattes anté- rieures faiblement granulées ; tibias de la même paire garnis, en dessous, d'une rangée d'épines assez petites, p inconnue. Cette espèce se distingue facilement de toutes les autres du genre par sa coloration, d'un bronzé noirâtre brillant ; j'en ai vu quatre individus chez M. Samuel Stevens, à Lon- dres , 24 , Bloomsbury Street. 7. BATOCERA BOISDUVALII, Hope, Charlsw. Mag., 1839, ^'^ série, ill, p. 231, pi. 2. Patrie : Nouv.-Holl. c? Long. 55 mill.; larg. 20 mill. — Un indiv. c?, coll. de l'auteur; un indiv. >p, coll. Chevrolat. d Griseo-cinerea. Antennœ haud hamatœ. Prothorax immaculatus. Elytra maculata, maculis sat 72 ARCANA NATURvE. numerosis, irregidaribus, duahus eîongatis paiiMum ohliquis ante apcem, alhis ; tubercula basis vali- dissima, sparsim impressa. d" D'un gris cendré picoté de blanc sur la partie médiane et postérieure des élytres; celle-ci offrant un assez grand nombre de taches blanches irrégulières, dont les deux postérieures longitudinales, allon- gées, situées un peu obliquement; antennes et mandibules d'un noir brillant; prothorax sans taches discoïdales; écusson blanc; une large bande blanche irrégulière commençant sur chacun des bords latéraux inférieurs du prothorax et aboutissant au 4'' segment abdominal. Tête obsolètement granulée entre les yeux. Antennes dépassant l'extrémité du corps de plus de la moitié de leur longueur, inermes ou non munies de crochets épineux, les quatre premiers articles très- scabreux, le premier garni en dessous d'épines. Prothorax uniépineux sur chacun des bords latéraux, très-inégalement plissé; sillons transversaux antérieurs et postérieurs profonds. Écusson assez grand. Élytres ayant quatre fois et demie la longueur du prothorax, plus larges antérieurement, à épines humé- raies grandes; tubercules basilaires très-gros et assez espacés; extrémité quadriépineuse. Dessous du corps lisse, pubescent. Pattes antérieures granulées peu profondément, p beaucoup plus trapue et plus parallèle que le cf, à antennes notamment plus courtes. Cette espèce diffère surtout de la B. Lœna par la coloration d'un gris cendér, et le nombre et la disposition des taches sur les élytres. 8. BATOCERA WOODLARKIANA, Montrouzier, Faune de l'île Woodlark, 1857 (Lyon), p. 61. — — Arch. Ent , I, p. 449. — — Yoy. dans V Asie orient., ^.'^^,r\°'^\. Patrie : Ile Woodlark. Long. 48 mill.; larg. 16 mill. — Unindiv. cf , coll. de Mniszech. c? Supra nigra, nitida, vel flaw-pubescens. Antennœ haud îiamatœ. Prothorax immaculatus. Elytra maculata, maculis numerosis, irregularibus, duabus eîongatis paululum obliquis ante apicem, flavis; tu- bercula basis valida, maxime sparsim impressa. Subtus cinerea. En dessus, d'un noir brillant ou recouvert d'une pubescence jaunâtre, entièrement noir là où le duvet a été enlevé; prothorax à bord antérieur séparé de l'occiput par une bande transversale formée par des poils jaunes, sans taches discoïdales; élytres couvertes, à partir du quart antérieur, de nombreuses taches d'un jaune clair, dont les deux postérieures sont très-grandes, longitudinales, un peu obliques ; dessous du corps d'un blanc grisâtre, sauf le milieu de la poitrine, qui est noirâtre et brillant; les 1-4 segments abdominaux bordés de fauve ; pattes d'un gris noirâtre. Tête obsolètement granulée en avant, lisse en arrière. Antennes inermes, dépassant l'extrémité du corps de plus du tiers de leur longueur. Prothorax uniépineux sur chacun des bords latéraux, offrant, au milieu, trois saillies tuberculeuses; sillons transversaux médiocrement marqués. Écusson grand, allongé, subquadrangulaire. Élytres plus larges aux épaules, qui sont armées chacune d'une petite épine aiguë, ayant un peu plus de quatre fois la longueur du prothorax ; tubercules basilaires gros, très-espaces, se changeant en ponctuation obsolète après le tiers antérieur ; extrémité quadriépineuse ; dessous du corps lisse, sauf le milieu de la poitrine, qui est obsolètement ponctué. Pattes antérieures à tibias ponctués d'une manière peu profonde. 9. BATOCERA MAGICA , Thomson. Patrie : Java. Long. 41 mill.; larg. 15 mill, — Deux indiv. p, coll. de Mniszech. APxCANA NATUR.E. 73 , P Albo-grisea pubescens. Prothorax immaculatus. Elytra maculata, maculis brunneis, magnis, irre- gularibus; tubercula basis sat prominentia, sparsim impressa. £> D'un blanc grisâtre pubescent, ayant sur les élytres de grandes taches brunes irrégulières, bril- lantes là où le duvet paraît avoir été effacé. Prothorax n'ayant pas de taches discoïdales. Élytres bor- dées d'une couleur jaune obsolète. Tête lisse, sauf quelques points enfoncés à la partie supérieure des yeux. Antennes dépassant l'extré- mité du corps de près du tiers de leur longueur. Prothorax inégal, à sillons transversaux assez faiblement marqués. Écusson grand, allongé. Élytres ayant un peu plus de quatre fois et demie la longueur du pro- thorax; tubercules basilaires assez saillants, espacés, et cessant brusquement après le quart antérieur ; extrémité biépineuse. Dessous du corps et pattes lisses. Var. a (Coll. de Mniszech). Sur le prothorax, deux taches discoïdales, jaunâtres, lunulaires, petites et très-éloignées entre elles. Élytres non bordées de jaune. III. Antennes des cf ayant plusieurs des articles munis de crochets épineux plus ou moins grands. a. Ces mêmes organes ayant les quatrième et neuvième articles munis, à l'extrémité interne de chacun, d'un grand crochet épineux. b. Ces mêmes organes ayant les 5-8 articles épineux à l'extrémité interne. A A. Extrémité des élytres 4 épineuse. /3/3. Prothorax ayant deux taches discoïdales. — B. Victoriana. 24. BxVTOCERA VICTORIANA. Thomson, Bev. et Mag. de zool, 1856, p. 529. — — Arch. ent., I, p. 23, frontispice. — — Loc. cit., l, p. 449, n° 32. — — Votj. dans l'Asie orient., p. 29, n" 32. Patrie : Bornéo. Long. 62 mill.; larg. 19 à 20 mill. PI. 7, fig. 1. c? Brunneo-castanea pubescens. Antennœ hamatœ , scilicet articulis 5-8 singulis projectura spinosa armatis; 4 et 9, sœpe fortiter spinosis. Prothorax bimaculatus, maculis flavis, magnis, sat proximis sed haud confluentibus. Elytra maculata, maculis flavis, numerosis, irregularibus ; tubercula basis obsoleta, sparsim impressa. 82 • ARC AN A NATURiE. c? D'un brun marron pubescent, parfois luisant là oi^i le duvet a été enlevé, avec de nombreuses taches jaunâtres irrégulières. Prothorax ayant deux taches discoïdales. Écusson blanchâtre. Une large bande sur chacun des bords latéraux inférieurs du corps, commençant aux yeux et s'arrêtant vers l'extrémité. Tête très-finement rugueuse entre les yeux. Antennes dépassant l'extrémité du corps de plus d'un tiers de leur longueur; premier article largement ponctué; troisième granulé; les 5-8 pourvus de crochets épineux; les quatrième et neuvième souvent fortement épineux. Prothorax uniépineux sur chacun des bords latéraux, à sillons transversaux antérieurs et postérieurs peu marqués ; taches discoï- dales très-grandes, assez rapprochées, mais non confluentes. Écusson allongé. Élytres ayant près de cinq fois la longueur du prothorax, plus larges antérieurement, munies, à chaque épaule, d'une petite épine aiguë; tubercules basilaires obsolètes, espacés, s'arrêtant avant le quart antérieur; extrémité quadriépineuse. Dessous du corps pubescent, lisse. Pattes antérieures granulées. c. Antennes des d ayant les 3-10 articles munis chacun d'un crochet épineux, dont le dernier est le plus grand. Cl a ce. Prothorax sans taches discoïdales. — B. Hercules. 25. BATOGERA HERCULES. Boisd., Voy. de l'Astr. eut., II, p. 495. — Ajax. Dej., C«^., S'^édit., 1837, p. 367. — — Arch. eut., 1837, I, p. 455. — — Voy. dans V Asie orient., p. 35. Patrie : Java, Amboine. Long. 75 mill.; larg. 22 mill. c? Griseo-cinerea immaculata. Antennœ hamatœ , scilicet articulis 3-10 singulis projectiira spinosa armatis. Elytrorum hasis tubercula maxime obsoleta, sparsim impressa, prœter apud humeros. ^ D'un gris cendré, sans aucune tache sur le prothorax et les élytres. Antennes et pattes noires, recouvertes d'une pubescence grisâtre. Tête ponctuée au bord interne des yeux. Antennes dépassant l'extrémité du corps d'environ la moitié de leur longueur, ayant les 3-10 articles munis chacun d'un crochet épineux, dont le dernier est le plus grand ; premier article granulé, troisième scabreux, fortement épineux en dessous. Prothorax à sillons transversaux obsolètes. Écusson allongé. Élytres ayant près de cinq fois la longueur du pro- thorax; tubercules basilaires très-faibles, comme effacés, excepté aux épaules, disparaissant un peu après celles-ci; extrémité quadriépineuse, à épines latérales rudimentaires. Dessous du corps lisse. Pattes antérieures longues, à tibias très-arqués, dentés en dessous. d. Antennes des c? ayant les 3-9 articles munis chacun d'un crochet épineux. fù(ili. Prothorax ayant deux taches discoïdales. B B B. Extrémité des élytres biépineuse. — B. Titana, ferruginea, javanica, Wyliei, Albertiana. 26. BATOGERA TITANA. Thomson. Patrie : Inbe orient. Long. 78 mill.; larg. 23 mill. vP Supra flavo-ochracea pubescens. Prothorax bimaculatus, maculis rubro-aurantiis vel fulvis, pau- lulum obliquis, sat distantibus. Elytra 10 vel 12 maculata, maculis rubro-aurantiis vel fulvis, regula- ribus; tubercula basis valida in médium, lœvia apud lateres, sub humeris agglomerata. Subtiis brunneo- setosa. ARCANA NATUR.E. 83 ^ En dessus, d'un jaune d'ocre pubescent, avec des taches d'un rouge orange ou fauve, dont deux discoïdales sur le prothorax, et dix à douze autres taches disposées par paires sur lesélytres. Antennes d'un noir tirant sur le brun rougeâtre. En dessous, d'un brun clair soyeux. Pattes noires, recouvertes d'une pubescence grise. Tête lisse, avec un petit espace d'un noir brillant entre les yeux. Antennes dépassant légèrement l'extrémité du corps, à troisième article épineux en dessous. Prothorax inégal, à sillons transversaux assez bien marqués; taches discoïdales petites, situées un peu obliquement et très-espacées entre elles. Écus- son grand, allongé. Élytres ayant cinq fois et quart la longueur du prothorax; tubercules basilaircs très-gros au milieu et fins sur les bords latéraux, formant des agglomérations vers chaque épaule sous l'angle humerai; biépineuses à l'extrémité. Dessous du corps et pattes lisses. 27. BATOCERA FERRUGINEA. Thomson, Arcli. ent., 1, 1837, p. 456, n" 43. — — Voy. clans VAsie orient., p. 36, n** 43. Patrie : Geylan. Long. 45 à 75 mill.; larg. 14 à 24 mill. ç? Swpra brunneo-flava pubescens. Antennœ hamatœ, scilket articuHs 3-9 singuHs projectura spi- nosa armatis; 3° subtus valdè spinoso. Prothorax bimaciilatus, maculis rubro-fulvis, sat magnis, maxime distantibus. Elytra maculata, maculis [numeri variabilis] rubro-fulvis; tubercula basis tenuia, sat sparsim impressa. Subtus griseo-alba pubescens. d* En dessous, d'un brun clair jaunâtre pubescent, un peu grisâtre sur la tête et le prothorax, avec des taches d'un rouge fauve, dont deux discoïdales sur le prothorax, et un nombre plus ou moins grand d'autres taches sur les élytres. Antennes à premier article noir, les autres d'un brun rougeâtre. Dessous du corps d'un gris blanchâtre pubescent. Pattes noires recouvertes d'une pubescence grise. Tête ponctuée entre les yeux, lisse sur l'occiput. Antennes ayant leurs 3-9 articles munis chacun d'un crochet épineux; troisième très-fortement épineux en dessous; neuvième, le plus grand de tous; dépassant l'extrémité du corps de près de la moitié de leur longueur. Prothorax inégal, à sillons trans- versaux assez bien marqués; taches discoïdales assez grandes, très-espacées entre elles. Écusson grand, allongé. Élytres ayant environ cinq fois la longueur du prothorax ; tubercules basilaires petits, assez espacés et s' arrêtant avant le quart antérieur; extrémité biépineuse. Dessous du corps lisse, pubescent. Pattes antérieures très-longues, dentées en dessous, à tibias fortement recourbés, p Antennes dépas- sant légèrement l'extrémité du corps. 28. BATOCERA JAVANICA. Thomson. Patrie : Java. Long. 54 mill.; larg. 17 à 18 mill. — Un indiv. p , coll. de Mniszech. P Flavo ochracea pubescens. Prothorax bimaculatus , maculis rubro-aurantiis vel fulvis, panis , pau- lulum obliqins , maxime distantibus ■ Elytra maculata, maculis [numeri variabilis) rubro-aurantiis vel fulvis; tubercula basis maxime valida, inœqualiter impressa. P D'un jaune d'ocre pubescent, avec des taches d'un rouge orange ou fauve, dont deux discoïdales sur le prothorax, et un nombre plus ou moins grand d'autres sur les élytres. Antennes à premier article noir, les suivants d'un brun rougeâtre. Écusson blanchâtre. Pattes noires, recouvertes d'une pubes- cence grise. Tête lisse. Antennes atteignant à peine l'extrémité du corps. Prothorax faiblement pointillé çà et là, à sillons transversaux peu apparents ; taches discoïdales petites, situées un peu obliquement, très-espa- 84 ARCANA NATUR^E. cées entre elles. Écusson allongé. Élytres ayant un peu plus de cinq fois la longueur du prothorax, tubercules basilaires très-gros, inégaux, atteignant le tiers de leur longueur; taches antérieures allon- gées, situées obliquement et s'étendant jusque parmi les tubercules basilaires, les autres rondes ou ovalaires; le reste des élytres obsolètement ponctué, offrant quatre côtes longitudinales presque effa- cées; extrémité biépineuse. Dessous du corps lisse, pubescent. Celte espèce diffère principalement de la B. ferrugmea par les antennes plus courtes, la granulation basilaire des élytres beaucoup plus forte, et les taches des élytres ayant une tout autre forme, ainsi qu'une disposition différente. 29. BATOGERA WYLIEI, Chevt., Rev. et Mag. dezool, 1858, p. 54. _ __ Arch. ent., I, p. 457, n° 49. — — Yoy. dans l'Asie orient., p. 37, n°49. Patrie : Gabon. Long. 55 mill.; larg. 18 mill. (Description d'après M. A. ChevroM.]— Fusca, capite impimctato angiiste sulcato; antennis infra bre- viter spinosis, cinereis, sed ad basin infuscatis; tliorace transversim sinuoseque decies sulcato; spina late- rali valida; elytris convexis, parallelis, a basi usque versus médium nigro tuberculatis, maculis irregula- fibus plurimis cervinis, média majore, spina humerali et suturali aciculatis, limbe marginali nigricante ; pedibus corporeque infra [cumvitta laterali leucophœa] fusco-plumbeis. Je n'ai pas vu cette espèce en nature; elle fait partie de la collection Murray. 30. BATOGERA ALBERTIANA. Thomson, Arcli. ent., I, 1857, p. 457, n° 48. — — — Loc. cit., II, p. 457, pi. vil, fig. 3. — — — Voij. dans l'Asie orient., p. 37, n" 48. Patrie : Gabon. Long. 68 à 70 mill.; larg. 18 à 19 mill. p Supra brunneo-rubra, caput, prothoraxque fulva, ille immaculatus. Elytra maciilata, maculis fla- vescentibus, numerosis, irregularibus; tubercula basis sat valida, inœqualiter et paululum sparsim im- pressa. Subtus griseo-pubescens. ^ En dessus, d'un brun un peu rougeâtre, fauve sur la têle et le prothorax, avec des taches jaunâ- tres irrégulières sur les élytres. Antennes à 1-3 articles noirs, recouverts d'une pubescence grisâtre , les autres articles d'un brun grisâtre clair, avec l'extrémité de chacun d'un noir brillant. Prothorax sans taches discoïdales. Écusson fauve. En dessous, d'un gris pubescent. Pattes noires, recouvertes d'une pubescence grise. Allongée, très-parallèle. Tête lisse. Antennes ayant les 1-3 articles obsolètement ponctués, le troi- sième épineux en dessous. Prothorax très-inégal, ponctué çà et là, offrant deux saillies d'un noir bril- lant situées en regard du bord antérieur, et une ligne longitudinale peu apparente de même couleur; sillons transversaux assez bien marqués. Élytres allongées, très-parallèles, ayant plus de cinq fois la longueur du prothorax; tubercules basilaires assez gros, inégaux, un peu espacés, s'arrêtant au tiers antérieur, envahis jusqu'à la base par les taches placées çà et là, remplacées ensuite par des points jusqu'à l'extrémité, qui est biépineuse ; on aperçoit des vestiges de quatre côtes longitudinales obsolètes. Dessous du corps et pattes lisses. ARC AN A NATUR.IL 85 NOTICE HISTORIQUE SUR LE GENRE CICINDELA SUIVIE DE LA DESCRIPTION DE SEPT ESPÈCES NOUVELLES DE CICINDELID^. Théodore de Gaza, dont la traduction de V Histoire des Animaux d'Aristote date de 1471, est l'auteur du nom de Cimidela, par lequel il a voulu rendre celui de nvyoxaix^iç. En 1550, Jules-César Scaliger, qui traduisit également l'ouvrage précité, adopta le nom de Cicindela. Deux siècles plus tard, en 1783, Camus [Hist. des Anim. d'Arist., II, p. 26 et 269) eut donc raison de considérer les noms de Pygolampis et de Cicindela comme identiques ; cet auteur les traduisit en français par celui de ver luisant, en faisant ob- server qu'Aristote a vraisemblablement désigné sous le premier de ces noms les insectes qui brillent la nuit. En effet, le philosophe grec (loc. cit., livre IV, ch. I, p. 191, édit. Camus, 1783] a cité, comme un exemple de ses Pygolampis, des insectes qui, dans le même genre, comprennent des individus ailés et d'autres aptères. Rien ne saurait mieux indiquer d'une manière générale les coléoptères dont l'abdomen est pourvu d'un appareil phosphorescent. En 1735, Linné (Syst. nat., II, p. 657) a désigné, sous le nom de Cicindela, les insectes qui, d'après Geoffroy et Obvier, étaient déjà connus depuis fort longtemps des anciens au- teurs sous celui de Buprestis. C'est à raison de ce fait que Geoffroy (Hist. des Ins. des env. de Paris, I, p. 137, année 1762) a, dit-il, cru devoir restituer aux Cicindela de Linné le nom de Buprestis que ceux-ci ont donné à ces insectes, et que « M. Linnaeus (sic) a attribué à un autre genre très-différent. » Olivier (Ent., vol. II, n" 53, p. 1) a reproché également à Linné d'avoir substitué ce même nom de Cicindela, donné, a-t-il dit, aupa- ravant aux insectes qui brillent la nuit , à des espèces très-anciennement connues sous celui de Buprestis. Aujourd'hui on désigne sous le nom de Cicindela huit des espèces que le grand naturaliste suédois a placées dans ce genre, ainsi que toutes celles publiées depuis par les auteurs. 1. 22 8G ARC AN A NATURiE. Ainsi que je l'ai déjà dit dans ma Monographie des Cicindélides, p. xi et xn, Fabricius a cité 50 espèces de Cicindela; le comte Dejean, 238 ; et Lacordaire, environ 400 (1). La totalité de ces espèces est répandue sur le globe dans des proportions très-diffé- rentes. Ainsi, l'Europe en renferme tV; l'Asie, plus def; l'Afrique, un peu plus de |; le continent américain, moins de - (Amer, bor., plus de |; Amer, mérid., environ |); l'Australie, ^7". Relativement au nombre d'espèces, il convient d'abord de citer l'Asie, en- suite le continent américain, puis l'Afrique, l'Europe, et enfin l'Australie. La coupe générique qui nous occupe est, à elle seule, plus riche que toutes celles de la famille des Cicindelidœ réunies. Elle a été l'objet de nombreux travaux, parmi lesquels je citerai principalement ceux de MM. Brullé, Westwood, Dejean, Hope, de Chaudoir, Lacordaire et Le Conte. Partageant Topinion que Lacordaire {Gen. col., I, p. 20) a fait prévaloir relativement à plusieurs genres créés par les auteurs aux dépens de celui do Cicindela j je vais citer textuellement ce que ce savant a dit sur ce sujet : « Le genre Calocliroa de M. Hope est établi sur quelques espèces indiennes [C. octo- nutata, chinensisy equestris, princeps, etc..) d'un faciès robuste, ornées de couleurs écla- tantes pour la plupart, mais du reste ne présentant rien de particulier. « D'autres espèces (C. tenuipes, upsilon, longipes, etc..) du même pays, dont le front est plus ou moins plane, le prothorax trapézoïde, les élytres déprimées et les pattes très- longues, avec les cuisses postérieures dépassant notablement l'extrémité du corps, con- stituent le genre Ahroscelis du même auleur; mais, entre elles et les espèces ordinaires, on trouve les passages les plus insensibles. « Le genre Laphyra de Dupont, créé par Dejean, ne comprend qu'une grande et belle espèce du nord de l'Afrique, dont le cf est remarquable par l'allongement de ses mandi- bules, et les quatre derniers articles de ses antennes, qui sont dilatés ; mais ce dernier ca- ractère paraît être accidentel sur le cf de cette espèce, reçu par lui en même temps ; M. Reiche n'en a trouvé qu'un seul qui eût les articles en question dilatés [Rev. et Mag. dezooL, 1849, p. 93). Du reste, on observe quelque chose d'approchant chez les d d'au- tres Cicindela, entre autres chez la C. campestris. « Un faible élargissement des articles intermédiaires des mêmes organes est le seul caractère assigné par M. Guérin-Méneville à ses Euryarthron (C. Bocandei, anthracina, lu- gubris de la Faune portugaise) ; ses Catoptria ne se distinguent également que par l'exis- tence, chez les P, d'un petit espace luisant sur chaque élytre (C. œgyptiaca, perplexa, trilunaris, speculifera, etc., d'Afrique et des Indes). « Le genre Cylindera de M. Westwood comprend quelques petites espèces (C. germa- (1) Ma collection renferme au delà de 600 espèces de Cicindelidœ (dont 400 appartenant au genre Cicindela), représentées par environ 2,000 individus, chiffre qui s'augmente annuellement d'une manière considérable. ARCANA NATURJÏ. 87 nica, gracilis, daurica, d'Europe et de Sibérie) d'un faciès grêle, à prothorax subcylin- drique, et qui, bien qu'ailées comme les précédentes, paraissent ne jamais voler. « Les Prepusa de M. de Chaudoir présentent pour caractères principaux : un menton court, avec ses lobes latéraux presque transversaux et obtus au bout ; des mandibules très- grêles, à partir de la dent basilaire ; un labre très-court ; enfin des antennes plus longues et plus grêles que de coutume; leur faciès est, en outre, le même que celui des Odorito- cheila; on n'en connaît qu'une espèce du Brésil (C. miranda, de Chaudoir). « Le genre Cratohœrea du même auteur, établi sur une espèce du Sénégal [C. Brunetii, Gory), est caractérisé principalement par le lobe des mâchoires, qui est droit, comme tron- qué au bout, et par le développement que prennent les mandibules chez les d' . « Le premier cas existe chez les Heptadonta de M. Hope, genre dont j'ai corrigé la diagnose, et changé le nom, qui exprimait un caractère sujet à varier, en celui (ÏEu- ryoda. Il comprend des espèces plus cylindriques que de coutume, et dont le labre est court (1) (C. A pimctata, concinm, versicolor, etc., du Sénégal et de Guinée). « Mon genre Cheilonycha, établi sur une seule espèce brésilienne (C. chalybea, Dej.), ne diffère du précédent que par son labre plus grand et une forme générale plus courte. « Enfin le genre J^nictomorpha de M. de Chaudoir a les tarses sillonnés seulement chez les c7 , les trois premiers articles dilatés aux tarses antérieurs dans le même sexe, et le corps plus cylindrique que dans aucun de ceux qui précèdent. » Mon ami, M. le docteur Le Conte, a dans sa révision du genre Cicindela, adopté les di- visions suivantes dont il a donné les caractères : A. a. C. lugubris, fatidica {'2,), eic... h. C. chinensis, etc.. B. I. C. prasina, obsoleta, vulturina [des Élais-\]ms]. II. C. unipunctata (idem). III. C. longilahris (idem). IV. C. pulchra, Lecontei, nigifrons, scuteUaris, nigro-cœrulea (des États-Unis). C. luctiiosa, Dej. C. V. et. C. 6-guttata, patruela [des Èlnls-\]ms). fi. C. iricolor (idem). VI. y. C. campestris, desertorum, etc.. cT. C. splendida, purpurea (des États-Unis). C. distans, Zwickii. VII. C. Ancocisconenis , venusta , generosa , formosa , latesignati, vulgaris , fulgida (des États-Unis). VIII. C. oregona, guttifera, i'2-guttata, baltimorensis, hirtkoUis (des États-Unis). IX. ^ C. tenuisignata, disnoscenda (idem). X. C. imperfecta, pusilla, circumpida, cyanella (idem). (1) Le labre des espèces de cette division est, au contraire , grand , voûlé et bombé. (2) Cet insecte est un Dromicite (appartenant au genre Prodotes), dont M. Le Conte n'a pas examiné le 3^ article des palpes labiaux qui est fortement renflé. 88 ARCANA NATUR.^. D. fit. C. capensis. XI. |3. C. nivea, dorsalis, média, Saulcyi (des États-Unis). XIJ. y. C. lacerata, marginata, cuprascens, hlanda, macra, spirata (des États-Unis). J. C. Candei, etc. E. Xm. C. lepida (des États-Unis). F. XIV. C. ascendens, serpens, stigmoidea, tortuosa {àest.isiis-[]n\s). XV. C. pundulata (idem). XVI. C. corvina (idem). G. XVII. C. decostigma (idem). XVIII. C. hemorragica, Hentzii, 16-punctata, rufiventris, cumatilis (des États-Unis). H. XIX. C. abdominalis (idem). I. XX. C. marginipennis (idem). K. XXI. a., c. severa (idem). /3. C. circumpicta, prœtextata (États-Unis), Ruppellii, boops, biramosa. y. C. togata (des États-Unis). XXII. C. gratiosa (idem). L. XXIII. C. lemniscata (idem). ci. C. dromicoides (idem). M. XXIV. fi. C. celeripes, cursitans (des États-Unis). Si, à raison du polymorphisme des espèces de Cicindela , il convient de ranger ces insectes dans une seule et même coupe générique, on peut, du moins, diviser cette coupe en deux groupes parfaitement tranchés d'après la forme du labre , renforcé con- stamment d'un faciès particulier- En effet, chez la majorité des espèces du genre précité, le labre est généralement plus ou moins transversal ou court , et alors jamais muni , en avant, de plus de trois dents (1); chez les autres espèces, au contraire, cet organe est grand, allongé, voûté, et alors toujours muni, en avant, d'au moins cinq dents, ainsi que chez les Dromicitœ (2). Les Cicindela de ce ^^ groupe doivent, dès lors, être considérées comme des espèces anormales, formant le passage entre les Cicindelœ verœ, et celles qui se rapprochent, par leur forme, de ce même groupe des Dromicitœ. V' Tribu. CICINDELmE. F^ Légion. CICIINDELIT^ VER^E. Genre Cicindela, Linné, Syst. nat., II, p. 657 (1735). — — Fabr., Syst. Eleut., I, p. 231 (1801). -? — Oliv., Eut., II, 33, p. 8. — — Dej., Spec, I, p. 17. — — de Laporte, Hist. des Ins. Col. I, p. 17. — — Er'ich., Kœf. 3Iark. Brand,l, p. 2. — — Schaum, Nat. Ins. Deut. Col., I, p. 8. (1) C. asiatica, campestris, vulgaris, etc., etc. (2) C. chinensis, aurofasciaia, lugubris, etc., etc. ARCANA NATUR.E. 89 Genre Cicindela, Lacordaire, Geii. Col. I, p. 17 (1854). — — Fairm. et Laboul., Faune ent. franc., I, p. 1. — — Jacq. Duval, Gen. des Ins., I, p. 1. — — Gistel, Stjst. Ins., 1837, p. 14. — Buprestis veterum audorum ? — — Geoffroy, Ins. des env. de Paris, \, p. 137 (1762). — Cantharis, Moufflet, Ins., p. 145. — Arenarius, Voët, Col. Besch. u. Abbild. hart. Ins. II, 1793, p. 93. — Calochroa, Hope, Col. Man.. II, p. 19. — Abroscelis, id., id., id. — Heptodonta, id., id., p. 25. — Cylindera, Westw., Mag. of Zool. and Bot., I, p. 251. — Laphijra, Dup. in Dej., Cat., 3'= édit., p. 6. — Euryoda [Heptodonta, Hope), Lacord., Mém. Soc. se. de Liège, I, p. 107. — Cheîlonycha, Lacord., Mém. Soc. se. de Liège, I, p. 108. — Euryarthron, Guérin, Rev. et Mag. de Zool., 1849, p. 81. — Catoptria, G.-Méneville, Bev. et Mag. de Zool., 1849, p. 146. — Mnictomorpha, de Chaudoir, Bull. Moscou, 1850, p. 10 et suiv. — Cratohœrea, de Chaud., loc. cit. — Prepusa, de Chaud., loc. cit. — Hypoetha, le Conte, Bev. Cic. Trans. Am. phil. Soc, XI, p. 28 (1856). I" GROUPE. CICINDELiE VERvE. Labre plus ou moins transversal ou court, jamais muni, en avant, de plus de trois dents. C. asiatica, campestris, vulgaris, etc., etc.. IP GROUPE. CICINDEL.E DROMICIT^. Labre grand, allongé, voûté, et toujours muni, en avant, d'au moins cinq dents. C. chinensis, auro- fasciata, lugubris, etc., etc.. P^ Groupe. CICINDELiE VERiE. 1. CICINDELA PONDEROSA. Thomson. Patrie : Mexique. Long. 13 à 15 mill.; larg. 5 à 6 mill. — (10 indiv. Coll. de l'auteur.) En dessus, d'un bronzé non brillant, ayant parfois des reflets métalliques sur la tête et sur l'écusson. Antennes noires, sauf le cinquième article qui est fauve. Labre blanc. Mandibules noires, avec une tache blanche ou blanchâtre à leur base. Palpes fauves, à dernier article de tous noir ou noirâtre. Elytres offrant une bordure blanche marginale assez large, généralement non interrompue vers le tiers postérieur. En dessous, bords du prothorax et poitrine d'un rouge métallique, couverts de poils blancs très-serrés. Abdomen d'un vert bleuâtre métallique. Pattes d'un rouge cuivreux obscur. Tarses bruns ou noirs. Tête faiblement rugueuse entre les yeux. Labre inerme chez le cf, faiblement denté chez la P . Pro- thorax quadrangulaire, plus large chez la p, à angles antérieurs arrondis, les postérieurs saillants; sillons transversaux profonds ; disque légèrement chagriné. Ecusson grand, lisse. Elytres ayant plus de trois fois la longueur du prothorax, plus larges chez la p , finement granulées, aiguës à l'extré- mité ; lunules humérales demi-circulaires ; bandes médianes descendant obliquement vers la suture ; 90 ^ ARC AN A NATURvE. lunules postérieures en forme d'un 7 retourné, et placées un peu obliquement en arrière. Poitrine fine- ment rugueuse sur les bords, ponctuée au milieu. Abdomen légèrement ridule longitudinalement et ponctué. Pattes faiblement granulées. Celte espèce doit rentrer dans le groupe des C. generosa, latecincta, hirticoUis, etc..., des États-Unis, et prendre place auprès de la C. hirticoUis. 2. CICINDELA DIANA. Thomson. Patrie : Célèbes. Long. 12 à 13 mill.; larg. 4 1/2 mill. Tête et prothorax d'un pourpre métallique mélangé de vert. Yeux d'un brun très-pâle. Antennes, labre, mandibules et palpes fauves. Ecusson d'un vert brillant. Elytres d'un noir velouté, à bordure marginale d'un beau violet lorsqu'on la regarde à la loupe ; ornées de 12 taches jaunes, dont 2 humé- raies, 2 situées au quart antérieur, 4 au milieu, 2 au quart postérieur, et enfin 2 autres taches à l'ex- trémité. Poitrine d'un vert métallique. Abdomen et pattes fauves. Tête ridulée transversalement et longitudinalement. Yeux très-gros. Labre petit, transversal, inerme chez le d . Palpes labiaux à troisième article nullement renflé. Prothorax subcylindrique, allongé, fine- ment chagriné, un peu rugueux antérieurement et postérieurement. Ecusson légèrement rugueux. Ely- tres allongées, ayant plus de trois fois la longueur du prothorax, biépineuses à l'extrémité. Poitrine faiblement granulée. Abdomen et pattes lisses. Cette espèce doit être placée auprès des C. didyma et 10-guttata. 3. CICINDELA AURORA. Thomson. Patrie : Mexique. Long. 11 à 12 mill.; larg. 4 mill. Tête et prothorax d'un vert bleuâtre métallique, ayant au milieu de celle-ci une grande tache d'un rouge pourpre, et, sur le dernier, deux autres grandes taches de même couleur. Antennes à 1-4 arti- cles d'un bleu foncé. Labre blanc à la partie antérieure. Mandibules blanches, bordées de noir. Palpes maxillaires verts; troisième article des palpes labiaux d'un testacé pâle; le quatrième noir. Ecusson vert. Elytres d'un rouge violet, ayant, vers le milieu, deux grandes bandes longitudinales assez irrégulièrement déchiquetées, d'un jaune vague, bordé de bleu d'azur. Dessous du corps d'un bleu mé- tallique. Pattes d'un rouge pourpre. Tarses d'un bleu noirâtre foncé. Tête légèrement ridulée. Yeux gros. Labre assez grand relativement à ce groupe, inerme chez le d". Prothorax un peu plus long que large, lisse. Ecusson triangulaire. Elytres allongées, ayant plus de trois fois la longueur du prothorax, lisses, biépineuses à l'extrémité. Poitrine ponctuée sur les bords ; le reste lisse. Voisine de la C. radians, s'en distingue principalement par la forme du labre, qui est très-petit, et fortement transversal chez cette première espèce. Genre Phyllodroma. Lac, Mém. Soc. des se. de Liège, I, p. 108. — — Gen. Col., I, p. 23, 1854. Espèces connues. P. cijUndricollis, Dej., Spec, I, p. 34. — P. curtilabris, aperta, Klug Jahr. der ARCANA NATURE. 91 Ins., p. 14, sq. — P. ignicollis, Lac, Rev. Cic, p. 109. — P. prodiga, marginilabris, Erich., Arch., 1847, I, p. 68. — P. semicyanea, Brullé, Nouv. Arch. du Mus., I, p. 118. 4. PHYLLODROMA DELIA. Thomson. Patrie : Pérou intér. Long. 15 mill.; larg. 5 à 6 mil!. d . En dessus d'un vert métallique devenant pourpre sur les bords latéraux de la tête, du prothorax et des élytres, qui offrent six taches blanches. Antennes noires, à premier article pourpre. Yeux blan- châtres, tachetés de noir. Labre noir avec deux taches blanches. Mandibules et dernier article des palpes également noirs; les autres articles des palpes fauves ou testacés. En dessous, d'un rouge pourpre beaucoup plus tendre qu'en dessus. Pattes et cuisses pourpres à leur naissance, ensuite noires. Tarses noirs. Tête et prothorax finement sillonnés; ce dernier plus gros et moins allongé que chez les autres es- pèces du genre, convexe, à sillons antérieurs et postérieurs bien marqués. Labre court, transversal. Ecusson triangulaire. Elytres allongées, allant en s'élargissant jusqu'au quart postérieur, déprimées au tiers antérieur; ayant trois fois et demie la longueur du prothorax; fortement ponctuées antérieure- ment, ensuite plus finement et très-irrégulièrement ponctuées ; offrant quelques espaces lisses, et d'autres criblés de points très-rapprochés; taches antérieures situées latéralement au quart de leur longueur; taches médianes situées latéralement aussi : taches postérieures les plus grandes, allongées, obliques, également latérales ; extrémité fortement biépineuse. Dessous du corps et pattes entièrement lisses. Cette belle espèce constitue la plus grande de ce genre. IP Groupe. DROMICIT^. Genre Fuprosopus. Dej., Spec, I, p. 151. — — Lac, Gen. Col., I, p. 27, 1854. Espèce connue. E. k-notatus, Dej., Sp., !, p. 151. 5. EUPROSOPCS CHAUDOIRIl, Thomson. Patrie : Brésil. Long. 11 mill. ; larg. 3 1/2 mill. d" . En dessus, d'un vert bronzé terne. Yeux d'un gris sale x\ntennes noires. Labre, mandibules (sauf leur extrémité, qui est noire), et palpes, d'un testacé pâle. Élytres offrant quatre taches blanches. En dessous, d'un vert cuivreux sur les bords de la poitrine, et d'un noir brillant sur l'abdomen. Pattes d'un testacé pâle. Tarses noirs ou noirâtres. Tête granulée, offrant une saillie entre les yeux, qui sont très-gros et pourvus d'une orbite en dessus. Labre grand, bombé, voûté, muni de sept dents, les cinq médianes très-petites ; troisième article des palpes labiaux fortement renflé dans toute sa longueur. Prothorax allongé, cylindrique, très-faiblement chagriné. Écusson triangulaire. Elytres allongées, parallèles, ayant environ trois fois la longueur du pro- thorax, granulées sur toute leur étendue; taches sub-médianes situées vers les bords latéraux après le milieu de leur longueur; taches postérieures situées également vers les bords latéraux après le quart pos- térieur, et n'atteignant pas l'extrémité, qui est coupée carrément et quadriépineuse. Dessous du corps et pattes lisses. (Rapporté du Brésil par M. F. Chabrillac, et dédié à M. le baron de Chaudoir.) Cet insecte ressemble, au premier coup d'œil, à une Odontocheila; mais le troisième ar- ticle des palpes labiaux, qui est très-renflé, ainsi que tous les autres caractères, permet 92 AKCANA NATURtE, tent de le ranger dans le genre Euprosopus, dont il constitue actuellement la deuxième espèce. ir Tribu. COLLYRITiE. Genre Therates. Latr., B. A. éd. I, III, p. 179. — — Lac, Gen. Col., I, p. 28, 1054. — EuHchyle. Bonelli, Mem. Ac. Turin, vol. 23, p. 236. 6. THERATES DICHROMA. Thomson. Patrie : Dorey, Nouvelle-Guinée. Long. 9 mill.; larg. 3 mill. D'un jaune fauve, sauf la plus grande partie de la tête, les antennes, le labre, le dernier article des palpes, la partie bosselée antérieure médiane des élytres, et une large bande enveloppant leur partie post-médiane et remontant vers les bords latéraux, qui sont d'un noir métallique offrant parfois des teintes violacées. Tête lisse. Prothorax lisse également, globuleux, court. Écusson triangulaire. Élytres ayant environ trois fois la longueur du prothorax, offrant antérieurement deux fortes bosselures granulées; ponctuées sur la partie fauve, lisses sur la partie noire ; extrémité bi-échancrée, sub-inerme. Dessous du corps et pattes lisses. Cette espèce, très-distincte de toutes les autres de ce genre, doit être placée auprès du T. fasciata, Fab.^ parmi le groupe des Therates, dont l'exlrémilé des élytres estinerme. IIP Tribu. CTENOSTOMIT.E. Genre Procephalus de Castelnau, Rev. Ent. de Silb., II, p. 35. — — Lac, Gen. Col, I, p. 32, 1854. 7. PROCEPHALUS TYRANNUS. Thomson. Patrie : Brésil. Long. 22 mill.; larg. 5 mill. vP . D'un brun noirâtre métallique avec des teintes verdâtres, ayant les quatre premiers articles des antennes, le premier article ou support des palpes, quatre larges taches transversales sur les élytres, et la naissance des cuisses, d'un jaune d'ocre un peu sale. Très-pubescent, surtout sur la tête, et sur l'ex- trémité des élytres, qui sont garnies de longs poils blancs roides. Tête très-grande, très-large, fortement granulée, excepté à la partie antérieure. Labre très-grand, faiblement pluridenté, lisse. Prothorax globuleux, convexe au milieu, lisse, à sillons tranversaux anté- rieurs peu apparents. Élytres allongées, convexes, allant en s'élargissant un peu jusque vers l'extré- mité, ayant près de trois fois la longueur du prothorax, très-fortement granulées jusqu'au tiers postérieur, ensuite lisses; taches humérales ne rejoignant pas la suture; taches médianes les plus grandes, situées un peu obliquement, ne rejoignant pas également la suture ; extrémité bi-échancrée. Poitrine et abdo- men ponctués. Pattes lisses. Cette espèce, la plus grande de ce genre, se distingue des autres par la taille, la gran- deur de la tête, et la ponctuation très-forte des élytres. ARC AN A NATUREL. 93 DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE CARABIDiE, T. Tribu. HELLUONITvE. Lac, Gen. Col.,l, p. 90. G. GIGAD.EMA. Thomson {yîyctç , géant; Suiy.cov, démon). Caractères. Tête de grosseur ordinaire, relativement à la tribu actuelle. Antennes cylindriques, ou allant en s'épaississant très légèrement vers l'extrémité. Yeux médiocres. Labre assez grand, recouvrant environ les deux tiers de la longueur des mandibules, subarrondi en avant. Mandibules très-grandes, se croisant fortement au repos, dépassant le labre d'au moins un tiers de leur longueur. Menton grand, échancré, sans dent médiane, à lobes latéraux en forme d'oreillettes, grands et aigus à leur partie su- périeure. Palpes maxillaires de quatre articles , plus longs que les labiaux, à antépénultième article le plus long, à dernier article légèrement dilaté. Palpes labiaux de trois articles, le pénultième le plus long de tous, arqué ; dernier petit, obtus. Prothorax grand, demi-circulaire, un peu relevé sur les bords latéraux, ce qui constitue une partie réfléchie en dessous; un peu plus large que long, convexe au milieu. Écusson triangulaire. Élytres allongées, déprimées, à épaules arrondies, à peine plus larges vers l'extrémité, qiii estsub-arrondie, non tronquée, et n'atteint pas l'extrémité du corps. Abdomen de six segments. Pattes médiocrement longues; cuisses antérieures ayant chacune une épine en dessous presque à leur naissance; tibias antérieurs échancrés en dessous et munis chacun, vers l'extrémité, d'une petite épine très-fine, allongée et tortueuse. Les autres pattes inermes. Tarses robustes. Ce genre, qui a d'assez grands rapports avec les ^Enigmo, doit être placé en lele de la tribu actuelle, immédiatement avant cette dernière coupe. GIGAD^MA TITANA. Thomson. Patrie : Morton-Bay, Nouvelle -Hollande. Long. 39 à 46 milL; larg. 13 à 14 mill. PI. 5, fig. 8. Entièrement d'un brun noirâtre brillant, sauf les yeux, qui parfois sont blancs. Tête faiblement ponctuée sur les bords ; on observe quelques points enfoncés sur la partie antérieure du labre. Antennes et palpes finement ponctués. Mandibules lisses. Sur le dessous de la tête, on aper- çoit également quelques points enfoncés. Prothorax dépassant fortement la tête au milieu de sa lon- gueur, légèrement ponctué, sauf au centre du disque qui est lisse. Élytres ayant environ trois fois et demie la longueur du prothorax; très-fortement ponctuées et striées; le nombre des stries s'élevant à dix sur chaque élytre; la première, près la suture, très-courte, un peu oblique. Quelques points enfoncés sur le dessous du corps et les pattes. 1» Cette espèce est la plus grande de la tribu actuelle. I. 24 ^^ ARCANA NATURE. II. Tribu. ANTHIIT^E. Lac, Gen. Col, p. 175, 1854. Genre ANTHIA. Weber, Obs. Ent., p. 17. — — Lac, Gen. Col., I, p. 177, 1854. ANÏHIA FEROX. Thomson. Patrie : Afrique mérid. orient.? Long. 43 milL ; larg. 15 mill. p . Entièrement noire, sauf six taches (dont deux sur le prothorax, quatre autres sur les élytres), et une bordure assez étroite enveloppant celles-ci, formée par des poils blancs. Tête grande, très-large, ayant un bourrelet longitudinal au milieu; ponctuée, excepté sur l'occiput et sur la partie antérieure, qui sont lisses. Yeux munis d'une orbite assez faible. Antennes atteignant le quart antérieur des élytres, à 1-4 articles faiblement granulés. Labre grand, allongé, voûté, arrondi antérieurement, lisse. Mandibules obsolètement granulées. Palpes lisses. Prothorax cordiforme, à ligne médiane longitudinale bien marquée; bosselé légèrement de chaque côté de cette ligne; offrant de gros points enfoncés sur le disque; taches situées obliquement vers les bords antérieurs latéraux ; partie laté- rale inférieure très-brillante, légèrement chagrinée. Élytres ayant près de trois fois la longueur du pro- thorax, convexes, brièvement ovalaires; offrant une rangée de points contournant la bordure latérale blanche, et munies, chacune, de sept stries longitudinales ponctuées; deux taches situées au tiers anté- rieur, plus près des bords latéraux que de la suture, formant, chacune, deux pointes à leur partie supé- rieure ; deux autres taches vers l'extrémité, également rapprochées des bords latéraux. Dessous du corps et pattes offrant quelques points enfoncés. Voisine des A. thoracica, homoplata, cinctipennis, etc.. Les taches, dans l'espèce ac- tuelle, ressemblent à celles des A. Q-guttata et orientalis; mais, outre que ces espèces n'ont pas les élytres striées, elles diffèrent, par d'autres caractères, de VA. ferox. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. L. A. Baraquin , chargé par le gouvernement d'explorer la flore des régions de l'Amazone , depuis l'embouchure jusqu'à la source de ce fleuve , est parti de Paris le il octobre dernier pour se rendre au Para. M. Baraquin, qui déjà a passé plusieurs années dans ces mêmes contrées, se propose également d'y faire de riches récoltes zoo- logiques et minéralogiques. Cet intrépide pionnier de la science a bien voulu me pro- mettre de m'expédier les insectes qu'il se propose de recueillir. Les vœux de tous les hommes de savoir l'accompagnent! AU C AN A NATURyE. 95 OBSERVATIONS SUR PLUSIEURS GENRES DE CERAMRYCIDiE, G. RHODOPIS, Thomson, Arch. Ent., 1, p. ilk. Voisin des Monochamus. Allongé. Tête plus large à la hauteur des yeux. Antennes des d dépas- sant l'extrémité du corps de plus de la moitié de leur longueur, à troisième article renflé à l'extrémité. Prothorax rudimentairement uniépineux sur chacun des bords latéraux, à saillies sternales non sail- lantes, aplaties, médiocrement larges. Elytres à bord antérieur coupé droit, à épaules saillantes, arron- dies ; extrémité coupée droit également. Pattes antérieures aussi courtes que celles des autres paires. Dans mes Archives entomologiques [loc. cit.), j'ai donné les caractères qui distinguent ce genre de ceux dont il est voisin. Espèce : R. pubera, Thomson. Du Sylliet {loc. cit.). G. LEPRODERA (Dej.), Thomson, Arch. Ent., I, p. 177. Ces insectes sont très-voisins des Monochamus. J'ai (Arch. Ent., I, p. 177) signalé les caractères qui distinguent les premiers des seconds. Peut-être faudra-t-il réunir ces deux genres. G. MORIMIDUS, Thomson. Lamia, Mulst, Col. de France, Longicornes, 1839, p. 135. Déjà, dans ma monographie des Batocera (Arc. Nat., 1, p. 66, note 1), j'ai dit pourquoi il convient d'appliquer le nom de Lamia au genre dont la L. gigas, Fabr., constitue le type. Je propose actuellement de substituer le nom de Morimidus, Thomson, à celui de Lamia, employé improprement par M. Mulsant, pour désigner le genre dont la L. textor, Fabr., est également le type. G. MORIMOPSIS, Thomson, Arch. Ent., I, p. 183. Aux caractères déjà assignés à ce genre, ajoutez les suivants : Allongé. Tête perpendiculaire ; yeux échancrés. Antennes de 11 articles, dépassant ( d] l'extrémité du corps de plus d'un tiers de leur Ion- 96 ARC AN A NATUR/E. gueur. Prothorax uniépineux latéralement; saillies sternales aplaties, allongées. Élytres allongées, plus larges au milieu de leur longueur (1), convexes au milieu, soudées. Corps aptère. G. EUTiENIA, Thomson, Arch. Ent., I, p. 184. Ce genre doit peut-être être réuni à celui de Tragocephala , dont il est beaucoup plus voisin que des Ceroplesis. Note rectificative. — Archives Entomologiques (G. Hectjra], 1, p. 180, ligne 25 : au lieu de Psy- cholupes, lisez Sthenias. Dans la note de la même page, j'ai cité à faux la Faune du Gabon pour la description de ce dernier genre. L'insecte sur lequel j'ai fondé mon huitième groupe du genre Monochamus [Arch. Ent., I, p. 176, ligne 1 et note 1) appartient au genre Apriona. Arch. Ent., I, p. 184, ligne 22 (G. Pycnopsis] : au lieu de : dont il diffère par les caractères ci-après, lisez : il diffère de ce genre par les caractères ci-après. REVUE DU GENRE TiïlNIOTES DE LA FAMILLE DES CERAMBYCIDyE. G. T^NIOTES, Serville, Ann. Soc. Ent., 1835, p. 90, n» 48. Ce genre, qui est voisin des Batocera, Apriona et Monochamus, présente les caractères suivants : antennes des d dépassant l'extrémité du corps de plus de la moitié de leur longueur ; d'un tiers environ chez les ^ ; troisième article plus long que le quatrième. Prothorax uniépineux sur chacun des bords latéraux ; plaque prosternale allongée ; saillie mésosternale saillante, avancée. Écusson arrondi. Élytres allongées , allant en se rétré- cissant en arrière; leur extrémité variable, arrondie, coupée droit, aiguë ou biépineuse ; dernier segment abdominal armé de deux épines. Pattes antérieures des d tantôt à peine plus longues, tantôt beaucoup plus longues que les autres paires. (1) Les cinq mots précédents manquent dans la diagnose précitée. ARCANA NATUR.E. 97 I. Pattes antérieures des c? à peine plus longues que les autres paires. T. subocellatus, decoratus, Orbignyi, Luciani, insularis. 11. Pattes antérieures des