Historié, archivée! document Do not assume content reflects current scientific knowledge, policies, or practices. ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ( à JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE DE LA BELGIQUE; REVUE DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRANGÈRE publiée avec le concours ILES AMATEURS, DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS DHORTICÜLTÜRE LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A l’ÉTRANGER ; sous la diroclioii (iaUotti, Bulleüji fie la Société Royale friiorÜciiUnre de Belgique et du Jardin Botanique de Bruxelles. .Sommaire tfiis S. — Août Ü859'. PLANTES FIGURÉES. — Tkunbergia lauri- folia . . . . . . . . . . .169 — Rhododendrum Veitchianum . . . .170 Revue des plantes rares et nouvelles. — Serre chaude . . . . . . . .171 — Serre froide et pleine terre . . . .173 Culture maraîchère. Tétragonie étalée. — Anseiine quinoa. — Igname batate. ,~ Cerfeuil bulbeux. — Racines de chicorée. — Etat des potagers. (P. Joigneaux.) 176 PoMOLOGiE. — De la scarification des arbres fruitiers comme moyen d’en augmenter la fertilité. (Sch.) . . ..... 180 Fruits peu connus et recommandables par leurs bonnes qualilés. (Ann. de Pom.) . 184 Miscellanées. — “ Moyen d’améliorer la qualité des fraises. (Bon A. de Ucusch.). . .187 Expositions. — Exposition delà Société royale de botanique et d’agriculture de Gand. 189 Bibliographie, — Traité élémentaire des ch ara-' pignons comestibles et vénéneux , par A. Dupuis . . . . ... . .191 gkavub.es. PI. X\ . ^Thiinbergia Imtrifolia. — PI. XVI. Rhododendrum Veitchianum^ ©M S’ABO.^WE A BRUXELLES, CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR, Montagne de Sion, 17. A PARIS, CHEZ AUGUSTE G0!N , ÉDITEUR. Quai des Grand.s-Augustins, 41 . TRAVAUX DU MOIS. Jardin fruitier. — Mêmes opérations que le mois précédent. — Les chaleurs tropicales qui régnent depuis quelque temps exigent que l’on arrose -le pied des arbres fruitiers, surtout de ceux plantés en espalier, sinon le fruit resterait petit ou se dessécherait; on sera même obligé , si l’on avait trop découvert le fruit et si la température persistait à un degré aussi élevé, à abriter les espaliers avec des toiles légères pendant les heures de grande chaleur, ou avec des branchages. — Les insectes pullulent, les perce-oreilles surtout; faites-leur une guerre acharnée, détruisez toutes les larves que vous rencontrez, toutes ces chrysalides accro- chées aux murs, suspendues aux branches des arbres; détruisez tous ces papillons qui voltigent, producteurs de ces milliers de chenilles qui ravagent nos jardins. Jardin potager. — De l’eau aux choux-fleurs, de l’eau aux céleris, choux, car- dons, de l’eau enfin à tous ces légumes qui absorbent énormément; les melons, les concombres , les cornichons se portent à ravir et produisent beaucoup par ces temps chauds; des bassinages fréquents augmentent leur volume , leur fertilité et es garantissent plus ou moins des attaques de l’araignée rouge. — Nous conseillons, si le temps se maintient à la chaleur, de semer à bonne exposition et en terreau des haricots pour récolter en vert, on aura soin de bien arroser. On sème des na- vets, des épinards, des carottes, de l’oignon blanc, des radis, des porreaux, des salsifis, des scorsonères, des choux de Milan, pommés hâtifs, des choux-fleurs, du cerfeuil, des mâches, etc., de la romaine d’hiver, de la laitue de la Passion (pour repiquer). On butte le céleri, on continue le repiquage des chou:':, des porreaux. — On veille à la récolte des graines potagères. Vers la fin du mois, on replante les frai- siers destinés à être forcés au printemps. On établit les meules à cham])ignons dans les caves. Jardin d’agrément. — On taille et on rempote les Pélargonium en séparant ces opérations d'un intervalle de trois ou quatre semaines. On replante les Amaryllis, les Fritillaires, etc. On bouture les Pétunia, les Calcéolaires ligneux. On sème des Quarantaines gour repiquer, les Iris, les Pivoines herbacées , Pieds-d'alouette , Pavots, Thlaspi, Pensées, etc. On sèvre les marcottes d’OEillets. Vers la fin du mois on rempote les plantes qui en ont besoin; on les place ensuite pendant une quin- zaine de jours dans des bâches sous châssis et à l’ombre, où elles émettront bientôt de nouvelles racines et seront tout à fait remises avant l’hiver; à défaut de bâches on les portera dans un endroit frais et à l'abri du vent, et l’on arrosera avec pré- caution. On met en pots les Auricules de semis. On sème les Cinéraires. ~ 169 — THÜNBERGIA LAÜRIFOLIA (Lindley). (Planche XV.) Le genre Thunhergia a été dédié par Linné fils, au célèbre botaniste et voyageur Karel Peler Thunberg, professeur à l’université d’üpsal et auteur de la Flora Japonica, etc.; il appartient à la famille naturelle des Acantliacées et à la Didynamie-Angiospermie du système de Linné. Les diverses espèces qui composent ce beau genre offrent comme ca- ractères généraux un calice court, cupuliforme, tronqué ou à plusieurs dents, muni à sa base de deux bractéoles; une corolle campanulée-in- fundibuliforme, renflée à la gorge, à limbe découpé en cinq lobes étalés presque égaux; quatre étamines didynames insérées sur le tube de la corolle; anthères dressées biloculaires; stigmate infundibuliforme trans- versalement bilabié; anneau nectarifère épais, lobé, entourant l’ovaire ; capsule globuleuse à la base, biloculaire, atténuée en bec vers le haut; graines globuleuses. Ce sont des plantes ligneuses ou herbacées grim- pantes originaires surtout des régions tropicales, de l’Inde orientale, des îles de l’océan indien, de l’Afrique australe, des îles Mascarei- gnes, etc.; leurs feuilles sont généralement anguleuses, découpées, op- posées; les fleurs sont axillaires, pédonculées, solitaires {Thunhergia alata y chrysops), ou disposées en racème {Thunhergia laurifolia)^ et ornées de corolles souvent fort grandes, jaunes, bleues ou lilas très- belles et fort ornementales. Le Thunhergia alata, dont on a obtenu di- verses variétés à fleurs blanches, couleur nankin, jaune soufre avec ou sans œil noir, est une espèce herbacée fort gracieuse , très-florifère et dont la culture est devenue très-répandue, grâce à sa docilité; les autres espèces introduites depuis quelques années, quoique infiniment supé- rieures en beauté au Thunhergia alata, ont été malheureusement trop délaissées sous le prétexte qu’elles ne fleurissaient pas; il serait à dé- sirer que l’on poursuivît les essais avant de les bannir complètement. En revanche le nouveau Thunhergia lauri folia semble être une espèce à croissance rapide et d’une floraison facile et abondante. Sir William Hooker dit qu’elle fleurit à différentes époques de l’année, souvent au printemps, et que c’est réellement un objet remarquable j M. Rollisson nous a recommandé cette plante comme étant très-florifère et de cul- ture facile; palissée contre le mur du fond de la serre chaude, ou con- duite autour d’un pilier en pleine terre, ou dans un grand vase, elle se développe avec rapidité. Le Thunhergia laurifolia se ramifie beaucoup; ses jeunes branches sont arrondies, vertes et glabres. Les feuilles, longuement pétiolées, sont oblongues-lancéolées, acuminées, entières ou parfois légèrement dentées, Irinervées, réticulées par des nervilles Iransversales. Pétioles longs de Aux 1857. i5 - 470 — 5 à 8 centimètres et plus, minces, présentant la particularité d’élre ren- flés au sommet et à la base. Racèmes terminaux et axillaires portant parfois quelques fleurs seulement et dépourvus de feuilles ; tantôt formés de fleurs disposées par verticilles, et munis à la base de deux feuilles opposées plus petites que celles de la tige. Bractées ou larges écailles semblables à une spathe, ouvertes et libres au bord inférieur, adhé- rentes par le bord supérieur, légèrement striées. Calice très-petit en forme de coupe, pointillé. Corolle très-grande, d’un bleu pâle à œil jaune. Tube obliquement infundibuliforme, élargi à l’orifice. Limbe très-grand, étalé, à cinq lobes arrondis, profondément émarginés , presque bifides. Étamines incluses, insérées près de la base du tube corollaire; filets larges, subulés arqués; anthères oblongues, apiculées, frangées sur le devant et munies de deux éperons subulés à la base. Ovaire subglobuîeux, enfoncé dans un disque ou anneau charnu, cré- nelé au bord. Style allongé , mais ne dépassant pas le tube ; stigmate bifide. Cette magnifique plante grimpante est originaire de la péninsule Malayenne. La première floraison a eu lieu au château royal de Frog- more; des individus nés au Jardin botanique de Kew, de graines en- voyées de Calcutta par le docteur Thomson, ont fleuri admirablement cette année. Les racèmes ont environ 50 centimètres de longueur. Les horticulteurs anglais l’annoncent à un prix très-modéré. (42 fr. 50 c.) On cultivera le Thunhergia à feuilles de laurier dans une serre chaude et humide, dans un compost de terre de bruyère, de terre franche (en petite quanlité) et de sable. En été on arrosera copieusement et l’on seringuera Journellement le feuillage pour le préserver de l’attaque de l’araignée rouge. On propage facilement cette plante par boutures de tige et de jeunes rameaux que l’on place sur couche chaude et sous cloche. RHODODENDRÜM VEITCHIANÜM (W. Hooker). (Planche XVI.) En rendant compte de l’exposition du 6 mai dernier de la Société d’horticulture de Londres, M. Lindley dit que parmi différents Rhodo- dendrons présentés par MM. Veitch, se faisait remarquer une nouvelle espèce provenant de Moulmein (côte de Tenasserim), à fleurs d’un blanc pur, mesurant au moins cinq pouces de diamètre, à bords cris- pés comme VAzalea crtsptflora. « On doit, ajoute cet érudit botaniste, considérer cette plante comme une acquisition précieuse parmi les Rosages de serre froide. » Le dessin que nous donnons ici d’après la planche (n® 4992) du Botanical Magazine^ justifiera l’éloge que font 171 de ce beau Rhododendron et les botanistes et les amateurs anglais qui ont eu l’avantage de l’admirer aux expositions du 6 et du 16 mai. Les fleurs du Rhododendrum Veitchianum ont , toutes grandes qu’elles soient, le faciès d’un Azalea et M. Lindley a eu raison de com- parer les lobes de leur corolle aux lobes crispés et ondulés de V Azalea crispiflora, mais botaniquement la plus grande affinité de cette nouvelle espèce est avec le Rhododendrum formosum [Rhododendrum Gibsoni des horticulteurs), à côté duquel il devrait être systématiquement placé, bien qu’il en soit très-distinct et par les fleurs et par le feuillage. C’est un arbuste de taille moyenne, dont les vieilles branches sont revêtues d’une écorce rouge-brunâtre, glabre. Les feuilles, longues de 5 à 4 pouces (8 à 10 centimètres), sont exactement obovées, coriaces, aiguës et même mucronées à l’extrémité, se rétrécissant graduelle- ment vers le bas en un pétiole très-court; elles sont glabres, et nues en dessus, glauques en dessous et revêtues d’écailles résineuses dissémi- nées, orbiculaires, rouges ou ferrugineuses. Les fleurs naissent par trois ou quatre au sommet des branches; leurs pédicelles sont écail- leux, ainsi que la partie externe du calice; celui-ci est à cinq lobes courts et ovés, munis de quelques soies rudes marginales. Corolle fort grande, d’un blanc pur, infundibuliforme-campanulée à tube court; limbe très-étalé à cinq lobes, profonds, presque égaux, obovés, étalés, bords fortement ondulés et crispés. Etamines de douze à quatorze, s’éle- vant d’un disque hypogyne lobé et annulaire; anthères blanches, linéaires. Ovaire oblong-ové, très-écailleux, de même que la base du style. Stigmate dilaté, à cinq lobes. Le Rhododendrum Veitchianum a été importé directement de Moul- mein par MM. Veitch et fils, horticulteurs à Chelsea près Londres, REVUE DES PLANTES RARES OU NOUVELLES. SERRE CHAUDE. Deucirobiufii crepidatiiiu (Lindley), figuré dans le Bot, Mag., pl, 4995. — Famille des Orchidées. Le Dendrobium crepidatum ou à labelie en forme de pantoufle, est une charmante espèce originaire de l’Inde (de l’Assam ou des collines de Khasya, dans le Bengale oriental), d’où elle a été introduite il y a quelques années, mais sans doute en quelques exemplaires seulement, car elle ne se trouve pas indiquée sur les catalogues horticoles, et l’on — Î72 — ne cite que M. Holford qui Tait eu en fleurs en 1850. L’exemplaire décrit dans le Bolaniml Magazine a été communiqué en avril dernier au savant rédacteur de cet utile recueil par M. Parker, horticulteur à Hornsey. M. Lindley considère ce nouveau Dendrobium comme voisin du Dendrobium Pierardi et surtout du Dendrobium cretaceum, dont il ditïère surtout par ses fleurs plus grandes et plus fortement teintées de carmin et de jaune orange et par ses ovaires et pédicelles plus allongés et colorés en rouge. Les tiges du Dendrobium crepidatum ont de 25 à 55 centimètres de longueur; elles sont fermes, presque érigées, arrondies, striées, branchues seulement à la base, à joints assez rapprochés où l’on remarque les vestiges d’une écaille engainante. Feuilles rares et seule- ment sur les jeunes tiges non fleuries. Fleurs grandes, blanches, à extrémités roses, jaune orangé au centre du labelle; elles naissent généralement par deux aux joints des tiges non feuillées. Pédicelles et ovaires minces assez longs, rouges. Sépales étalés, oblongs, obtus. Pétales semblables aux sépales, mais plus larges et subarrondis, étalés. Labelle presque cordé, étranglé à la base, entier, très-légèrement trilobé, obtus ou rétus au sommet, replié de chaque côté de la base, de manière à présenter une cavité calcéiforme (en pantoufle); surface interne pubescente, à l’exception du disque qui est obscurément strié; la base du labelle se termine extérieurement en un éperon très-obtus. Colonne très-courte. cirrhopetaïuni Cuiningii ( Lindley ) , figuré dans le BoL Mag, , pl. 4996. — Famille des Orchidées. On doit l’introduction de cette fort jolie Orchidée à M. Cuming qui la rapporta des îles Philippines vers 1840. Sa floraison facile, le riche coloris de ses fleurs disposées très-régulièrement en ombelle déprimée, presque circulaire, assurent à cette espèce une place dans toute collection d’élite. Les pseudo-bulbes, petits, ovés ou oblongs, monophylles et munis d’une large écaille membraneuse engainante, s’élèvent d’un caudex rampant ; quelques racines fibreuses se montrent sous les pseudo-bulbes. Feuille solitaire terminale, longue de 8 à 10 centimètres, oblongue ou elliptique, coriace, dépourvue de nervure et s’amincissant vers le bas. Scapes solitaires naissant de la base du pseudo-bulbe, beaucoup plus longs que la feuille, minces, filiformes, rouges, portant deux petites écailles. Fleurs en ombelle rayonnante presque circulaire, d’un riche pourpre violacé. Pédicelles très-courts, de longueur égale, rouges de même que l’ovaire, et munis à la base de très-petites bractées vertes. Sépales très-inégaux : le supérieur petit, concave, ové, très-élroitement acuminé, frangé de longs poils glanduleux; sépales latéraux longs de — 173 — près de 3 centimètres, linèaires-oblongs, brièvement acuminés, se projetant en avant, et tordus à la base de manière que les bords extérieurs se touchent. Pétales de même forme que le sépale supérieur, mais un peu moins grands et frangés comme lui. Labelle, petit en pro- portion de la dimension de la fleur, épais, charnu, en forme de langue, obtus; le disque présente deux proéminences ou plis élevés; la base s’articule avec le prolongement décurrent de la base de la colonne; celle-ci est épaisse et courte, ses côtés se projettent en forme d’ailes. Le Cirrhopetalum Cuvnmingii fleurit au printemps; il croît fort bien sur un bloc de bois suspendu dans la serre ; on le cultive également dansle sphagnum. Puya virescens (W. Hooker), figuré dans le Bot, Mag., pl. 4991. — Famille des Broméliacées. — Hexandrie Monogynie. M. W. Hooker dit avoir reçu cette plante des jardins belges sous le nom de Puya ; il la suppose originaire de Vénézuéla ou de la Nouvelle- Grenade. Sa floraison a eu lieu en mars 1837. C’est une espèce orne- mentale, acaule, de taille moyenne. Ses feuilles ont de 30 à 60 centi- mètres de longueur; elles sont inermes, linéaires-lancéolées, assez larges, se terminant brièvement en une pointe courte et fine; de cou- leur vert foncé terne; leur surface est striée par des lignes parallèles rapprochées. Scape haut de 60 centimètres et plus ; les feuilles qui le garnissent inférieurement se transforment graduellement en bractées rapprochées et pour ainsi dire imbriquées, acuminées, subulées à base large et engainante. Épi solitaire oblong, long de 13 à 20 centimètres, lâche , composé et muni de nombreuses bractées largement ovées , acuminées, vert jaunâtre lavé et strié de brun rouge. Fleurs presque sessiles, grandes, nombreuses, d’un blanc verdâtre ou jaunâtre très- pâle. Calice à trois sépales linéaires-oblongs, submembraneux, obtus, entiers, dressés, appliqués contre la base étroite de la corolle. Trois pétales amples, larges, spatulés, à limbe étalé; les onglets fort longs adhèrent légèrement par les bords. Six étamines à filets plus courts que les pétales, attachés dans presque toute leur longueur à l’onglet; anthères subsagittées. Style aussi long que les étamines, articulé près de la base. Ovaire subpyramidal, obtusément trigone. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. Doi'ouicuiu fsourg^œi ( ScHüLTZ-BiPONT ), figuré dans le Bot, Mag,, pl. 4994. — Famille des Composées. — Syngénésie- Polygamie superflue. Cette fort jolie plante de serre froide a été découverte en 1833 au Barranco del Angostura dans les îles Canaries, par M. Bourgeau, — 174 — savant naturaliste, qui explore actuellement rAmérique boréale aux frais du gouvernement anglais. C’est unè espèce fleurissant très-abon- damment en mars et avril, en même temps que ces jolis Cinéraires (ou Séneçons) des îles Canaries, devenus populaires grâce à leur élégance et leur facile culture : Notre Doronicum ressemble à s’y méprendre â un de ces Cinéraires ou Séneçons et se cultive comme eux. La taille du Doronicum Bourgœi varie selon la qualité du sol, depuis 50 centimètres jusqu’à près d’un mètre de hauteur; il est branchu et généralement glabre. Les feuilles sont alternes, très-variables de forme; les inférieures longuement pétiolées sont lyrées-pinnées ; à lobe terminal ample, profondément cordé, aigu, sinué-anguleux; lobes latéraux très-petits, distants, opposés, cordés-ovés; pétiole muni vers le bas de chaque côté d’une large oreillette; feuilles supérieures per- dant graduellement leurs lobes latéraux, petites et à pétiole entière- ment et largement ailé et presque amplexicaule; surface supérieure des feuilles glabre; surface inférieure blanche et arachnoïde. Fleurs radiées, disposées en corymbes larges, composés et un peu feuillés; pédicelles munis de plusieurs bractées subulées. Involucre hémisphé- rique, glabre, dépourvu de bractéoles; corolles de la circonférence (demi-fleurons) d’un violet pâle, à akène glabre et dépourvu de pap- pus; corolles du centre (fleurons) d’un violet foncé, à akènes poilus et à pappus presque aussi long que le fleuron tubulaire. Le Doronicum Bourgœi se multiplie de graines et de boutures; c’est une excellente acquisition pour la serre froide. Foris^'thia suspensa (Vahl.), figuré dans le Bot. Mag,y pl. 4995. — Syn. : Syrmga suspensa (Thiînberg). — Famille des Oléacées. — Diandrie Monogynie. Aussi rustique que le Forsythia viridissima Lindley, le Forsythia à rameaux pendants l’emporte sur celui-ci en beauté et en grâce; ses fleurs sont plus grandes, mieux faites, son port plus élégant. Il fleurit de même au commencement du printemps avant l’évolution des feuilles. C’est sur cette espèce : le Syringa suspensa de Thunberg, qu’a été créé le genre Forsythia j il paraîtrait qu’elle a été introduite du Japon en Hollande vers 1855, par M. Verkerk-Pistorius, c’est-à-dire bien longtemps avant l’envoi en Europe du Forsythia viridissima par Fortune. Il est assez étonnant qu’une pareille plante soit restée si longtemps dans l’oubli. M. Siebold dit que le Forsythia suspensa est seulement connu au Japon à l’état de culture, et qu’il semble y avoir été importé de la Chine. C’est un arbrisseau très-branchu à rameaux épars, revêtus d’une écorce rouge, souvent extraordinairement allongés et pendants. Feuilles de formes variables, simj)les ou trifoliées à folioles ovées ou subrhom- 175 boïdes, dentelées. Fleurs grandes, fort belles, jaunes, naissant de bourgeons écailleux opposés. Pédoncules allongés (ils sont courts dans le Forsythia viridissima)^ souvent pendants et munis de bractées. Calice profondément découpé en quatre lobes lancéolés, érigés-étalés, grands en proportion de la fleur. Corolle ample, d’un jaune brillant, rayé d’orange dans le tube qui est court, campanulée en roue; segments oblongs, plus larges et moins allongés que dans l’autre espèce. Deux étamines aussi longues que le tube, et insérées à la base même de la corolle. Pistil petit, plus court que les lobes calicinaux. Ovaire globuleux. On multiplie aisément cette plante; en recouvrant de terre l’extré- mité des branches pendantes; la radifîcation se fait en peu de temps. MM. Veitch et fils, horliculteurs à Chelsea, près Londres, propriétaires de ce joli Forsythia^ le mettront prochainement en vente. i^cabioj^a atropurpurea L., flove plcno y figuré dans la Flore des serres et jardins de V Europe, pl. l!205. — Famille des Dipsacées. — Tétrandrie Monogynie. M. Van Houtte a reçu cette fort jolie plante de M. Dôller, jardinier de M. le comte de Schœnborn, à Vienne, qui l’avait trouvée parmi des semis. Les capitules d’un cramoisi velouté noir, reflété de feu, appa- raissent vers la fin de l’été et jusqu’en hiver. On doit, pour l’avoir plus belle, dit M. Van Houtte, la cultiver à la manière des Géraniums et la soumettre à une taille sévère. — On bouture au printemps. — Elle sera mise en vente au premier septem- bre prochain par l’établissement Van Houtte. Nous ne savons pas si la duplicature des fleurs provient de la trans- formation des étamines en organes pétaloïdes ou si elle doit être attri- buée à un dédoublement de la corolle, comme dans les Daturas et les Campanules; l’inspection de la figure nous porte à croire que cette dernière supposition est plus proche de la vérité que la première. — 476 CULTURE maraîchère. TÉTRAGONIE ÉTALÉE. ANSERINE QÜINOÂ. ~ IGNAME BATATE. — CEFxFEUIL BULBEUX. — RACINES DE CHICORÉE. — ÉTAT DES POTAGERS. Nous avons eu tant de misère cette année avec nos épinards d’été, que nous voulons prendre nos mesures pour l’année prochaine et les remplacer avec avantage. A cet effet, nous songeons à la télragonie étalée, que d’aucuns appellent l’épinard de la mer du Sud et que nos marchands grainiers désignent, sur leurs catalogues, sous le nom peu scientifique de tétragone cornue. Les qualités de cette plante, introduite en France et en Belgique vers 1810, sont parfaitement connues; malheureusement, la levée des graines est si capricieuse que, jusqu’à ce jour, les jardiniers et les amateurs n’ont point osé se livrer à une culture régulière de la plante en question. Voici ce qu’en dit le Bon Jardinier : — « L’expérience a pleinement constaté, en France et en Angleterre, le mérite de cette plante comme épinard d’été. Elle a, en effet, tellement la qualité de l’épinard, qu’on peut s’y méprendre. L’avantage particulier de la tétragone, c’est que plus il fait chaud, plus elle produit, tandis que l’épinard monte si vite que l’on peut quelque- fois à peine obtenir une cueillette. Les semis en place au printemps sont souvent capricieux pour la levée ; un semis fait à la fin d’octobre, et qui ne lève qu’au printemps, nous a quelquefois mieux réussi. » Ce quelquefois n’est pas consolant; il est clair, d’après cela, que, selon le livre cité plus haut, on n’est pas précisément sûr de la levée des graines, pas plus avant l’hiver qu’après. Partant, on s’explique très-bien l’hésitation des jardiniers à entreprendre la culture de la tétragpnie. Nous allons, en deux mots, les sortir d’embarras. Voilà quatre ans que nous cultivons ce légume et que nous avons à nous plaindre des caprices de sa germination. Tout en y attachant une grande importance, nous étions presque résolu à l’écarter de notre potager. Sur ces entrefaites, le livre de Lindley nous tomba sous la main et nous lûmes avec un vif intérêt les passages qui traitent de l’échaudage des graines d’une germination difficile. Lecture faite, nous prîmes le parti d’user de ce procédé héroïque à l’endroit des semences de la tétragonie. L’année dernière, alors que celles de ces semences enterrées sur couche s’obstinaient à y dormir, nous prîmes le parti de pratiquer un semis de pleine terre, après avoir opéré l’échaudage, mais timidement. Le résultat fut favorable; nous obtînmes une levée 477 — des plus satisfaisantes. Cette année, au printemps, nous semâmes de nouveau sur couches. Trois ou quatre graines germèrent; c’était à se dépiter et à y renoncer. Cependant, nous ne perdîmes pas courage, nous versâmes sur un certain nombre de graines restantes de l’eau tout à fait bouillante, et laissâmes nos graines dans cette eaii pendant trois ou quatre jours. Cette opération avait lieu au commencement de JuiOi Les semences échaudées furent mises en pleine terre et là levée ne se fît guère attendre, à notre grande satisfaction. Aujourd’hui doîiCj nous pouvons dire en toute assurance aux amateurs et aux jardiniers : — Ne reculez plus devant la culture de la tétragonie ; il vous suffira de passer ses graines à l’eau bouillante pour en déterminer la germination et assurer la levée, sinon de toutes les graines j au moins d’un asse^ grand nombre. L’anserine quinoa peut encore nous tenir lieit d’épinards d’été; Elle a sur la tétragonie l’avantage de bien mûrir ses graines sous le climat de la Belgique, et d’en produire une quantité prodigieuse; Elle a presque exactement la saveur de l’épinardj et nous connaissons des personnes qui lui donnent la préférence sur ce légume au point de vue de la délica- tesse. L’anserine quinoa est d’une culture très-facile et donne des pro- duits abondants toutes les fois qu’on prend la peine de la sarcler avec soin, et de l’éclaircir de bonne heure. Cette dernière opération nous paraît surtout essentielle. On peut semer le quinoa à demeure dans le courant d’avril, en lignes ou à la volée, de même que l’on peut le semer sur couches en mars et le repiquer dès que le plant a sept ou huit centimètres. Pour notre compte, nous préférons la première méthode à la seconde, parce que, l’année dernière, nous avons eu beaucoup à souffrir de la trans^ plantation. Sur trois longues planches de sujets repiqués, nous n’avons pü sauver que trois ou quatre pieds. Les larves de certains insectes que l’on connaît sous le nom de taupins et vulgairement de marteaux, ont tout ravagéj malgré nos soins de tous les jours. Nous avons dû, on le pense bien, renoncer au repiquage et adopter la méthode du semis à demeure. Nous nous en trouvons à merveille et la recommandons à nos lecteurs. Permettez-nous, à présent, de vous dire un mot de l’igname batatC; Au risque de faire acte d’hérésie horticole, nous déclarons que ce légume nouveau ne tiendra pas les promesses qui ont été faites en son nom. Non-seulement sa venue est lente et exige deux années pleines pour le développement d’un produit de quelque valeur; non-seulement l’igname exige une profondeur de terre considérable et présente des difficultés pour l’arracbage, mais elle a déplus l’inconvénient de lever avec une grande irrégularité. Cet inconvénient n’a pas été constaté, et nous le regrettons, car il devait être très-bien connu des personnes qui Aüot 4857. f6 178 ont prôné ce légume avec tant d’ardeur dans ces derniers temps. Ainsi, vous planterez des tronçons d’igname dans un même terrain , à une même profondeur, le même jour, et vous en aurez qui auront un mètre de tige, alors que les autres ne commenceront qu’à pousser. Or, il est évident que ces derniers venus ne donneront jamais d’aussi belles racines que les premiers, et que cette irrégularité dans la levée ne satisfera jamais l’homme de la grande culture. Nous maintiendrons peut-être l’igname dans nos jardins à titre de curiosité et pour grossir le nombre de nos espèces, mais nous persistons à croire que nous n’en tirerons pas plus profit dans l’avenir que dans le présent. Voici un légume qui a fait un peu de bruit en même temps que le précédent. Nous voulons parler du cerfeuil bulbeux. Tout d’abord, nous nous plaignons d’une chose que voici. Les personnes qui ont recommandé la culture de cette plante auraient dû, ce nous semble, en indiquer les détails. L’accomplissement de ce simple devoir eût épargné des frais inutiles à bon nombre de personnes. Pour notre part, nous avons cru qu’on pouvait semer le cerfeuil bulbeux au printemps, et nous l’avons semé en pure perte, puisqu’il ne pousse qu’après avoir été semé à l’automne. Nous en savons qui ont procédé comme nous, qui se récrient contre les marchands de graines et ont raison de se récrier. Quand il nous arrive d’acheter quelques échantillons de graines de par- terre, nous sommes à peu près sûrs de trouver les opérations de cul- ture résumées sur l’étiquette du paquet. Pourquoi ne pas agir de même avec les graines de légumes, surtout lorsque ces légumes sont nouveaux ou peu connus. Il n’y a pas d’inconvénient à passer brusquement d’un sujet à un autre ; il n’y a pas nécessité de ménager les transitions. Donc, du cer- feuil bulbeux, nous arriverons d’un bond à quelque chose de très- commun, aux racines de la chicorée. Les personnes qui habitent h* Brabant, la province d’Anvers et les Flandres, ne cultivent pas unique- ment la chicorée pour transplanter ses racines en cave pendant l’hiver et produire cette salade fine et étiolée, généralement connue sous le nom de barbe de capucin. Ils la cultivent encore pour tirer parti de ses racines pendant l’été. A ce titre, c’est un légume admis sur toutes les tables et recherché, malgré son amertume ou plutôt à cause d’elle, par un grand nombre de personnes. En France, et ici, dans le pays wallon, nous ignorons tout à fait cette préparation des racines de chi- corée. Elle peut être vieille comme le monde dans les Flandres; ici, nous la tenons pour nouvelle et originale. A ce propos, et dans le cas où certains de nos lecteurs tiendraient à en faire l’essai, il nous paraît utile de mettre le pied en passant sur le domaine de la cuisinière bour- geoise et de dire comment l’on doit tirer parti de la chose. — Dès que les racines de chicorée sont de la grosseur du doigt, ce qui arrive ordi- Î79 - nairement clans le courant de juillet, on les arrache, on les nettoie comme les carottes, puis on les jette dans Teaii bouillante avec du seL Quand ces racines sont cuites, on les retire de l’eau bouillante pour les jeter dans l’eau froide. Après cela, on fait fondre du beurre dans une casserole, on y délaye une cuillerée à café de farine, on y ajoute de l’eau, ou mieux du bouillon, du poivre et du sel, et enfin un peu de crème. On verse les racines dans cette sauce, on les tourne quelques minutes et on les sert. A présent que nous avons dit ce que nous avions à dire touchant certaines cultures spéciales, parlons un peu de l’état des récoltes dans nos potagers. Selon les gens de l’Ardenne, jamais sécheresse n’amena chèreté. A ce compte, nous devrions nous attendre aux récoltes abondantes et au bas prix des denrées maraîchères. Cependant, nous ne pouvons ajouter foi pleine et entière au dicton ; tout en espérant de beaux produits dans les sols riches, fumés de vieille date et faciles à arroser, nous craignons que la végétation ne soit tourmentée dans les terrains secs, de création nouvelle, exposés au midi et éloignés de l’eau. Mais si nous n’avons pas partout la quantité, nous aurons bien certainement la qualité, et c’est un point à prendre en considération, dès qu’il s’agit de légumes. Autant que nous pouvons en juger par ce qui se passe chez nous, par ce que nous avons vu dans les provinces de Namur, de Liège et de Bra- bant, la récolte de choux sera faible. Si le gros chou d’Allemagne fait bonne figure encore, malgré la chaleur tropicale de ces derniers jours, en retour le trapu de Brunswick, les choux-fleurs, les choux-raves ou d’Arabie, et les choux-navets font peine à voir. Ils ont eu à souffrir des insectes, ils souffrent à présent de la sécheresse ; c’est plus qu’il n’en faut pour les anéantir en partie. Les chenilles aidant, le mal ne fera qu’empirer et se précipiter. Le chervis , les panais et les carottes qui aiment la fraîcheur, ne sont pas à leur aise , on le pense bien. Les pommes de terre, plantées avant l’hiver, produiront beaucoup, attendu que les tubercules placés à une grande profondeur, se trouvent dans de bonnes conditions de végétation. Les pommes de terre plantées au printemps et au niveau du sol pour ainsi dire, ne prendront pas de développement, surtout dans les terrains légers et pierreux. Les navets seront tardifs, parce que les premiers semis ont été maltraités par les altises et que les seconds paraissent souffrir beaucoup en ce moment, et des insectes et de la sécheresse. La difficulté des repiquages élèvera nécessairement le prix des endives ; on ne pourra les obtenir qu’à grand renfort d’arrosage, et il est juste que les frais de main-d’œuvre se payent. Presque partout, l’ail et les oignons s’annoncent bien. Les laitues pommées souffrent, les romaines ou chicons souffrent également, font leur cœur avec peine et durcissent par les côtes. Les haricots, — 180 — plantés un peu serrés, nous promettent, sinon de hautes fanes, au moins de nombreuses gousses, et c’est là l’important de la chose* Ceux qui ont été plantés clair et à peine recouverts , souffrent de la chaleur, jaunissent et auraient besoin d’être buttés, mais il y a lieu de croire que notre conseil arrivera quand les lecteurs n’en auront plus besoin. L’année, selon toute vraisemblance, sera bonne pour les plantes des pays chauds. Ainsi, nous aurons de magnifiques cardons, des courges d’un fort volume et d’excellente qualité, des concombres en abondance, des tomates, pour peu que nous prenions la peine d’arroser copieusement ces légumes matin et soir. P. JoiGNEAUX. POMOLOGIE. DE LA SCARIFICATION DES ARBRES FRUITIERS COMME MOYEN d’eN AUGMENTER LA FERTILITÉ. Il y a déjà quelques années que la scarification (incision longitudinale) et la décortication circulaire pratiquées sur la tige ou les branches des arbres fruitiers, comme moyens d’en stimuler la fructification, faisaient la ronde dans tous les journaux d’horticulture de l’Europe et de l’Amé- rique. Cependant, cette méthode, nullement nouvelle pour cette époque, est tombée, comme tant d’autres, dans un oubli presque complet. Notre but n’est pas d’entrer dans l’examen des raisons pour lesquelles elle n’était pas viable, car nous serions obligés d’entrer dans des discussions de physiologie végétale, ce qui serait en dehors de notre compétence (I). (1) Le traducteur de cet article ne voit pas de grandes difficultés pour expliquer la raison pourquoi la méthode de scarifier les arbres fruitiers a été abandonnée. La décortication circulaire se basait sur la supposition que cette opération empêchait la descente dans l’écorce des sucs qui avaient été élaborés dans les feuilles. Mais cette supposition part de fausses prémisses; car une sève qui descend dans l’écorce n’existe pas. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à enlever une bande circulaire de quelques pouces de longueur d’un jeune arbre, un frêne par exemple, et l’on verra qu’il continuera à vivre au moins 4 à 5 ans encore. Nous avons en ce moment sous les yeux cinq Jeunes frênes qui avaient été opérés ainsi en avril 1854 et qui vivent encore. Où est donc ici la prétendue sève descendante? Dans nos études de la physiologie végétale nous n’avons pu découvrir nulle part la preuve certaine d’une sève descendante, il y a certainement plus de preuves qui démontrent le contraire; et pour en citer une, nous demanderons comment il se fait que le sujet sauvage sur lequel on a enté un rameau d’une bonne espèce, ne prend pas les caractères de celui-ci, ce qui devrait cependant avoir lieu si la sève descendait continuellement de la couronne vers le pied de l'arbre. Mais on sait i81 — Mon intention est, au contraire, de rappeler aux cultivateurs un moyen très-ancien et peut-être très-connu; je veux parler de l’espèce de scari- fication pratiquée sous le nom de saignée et qui consiste à fendre l’é- corce depuis le commencement de la couronne jusqu’à la racine. Je suis convaincu que c’est une erreur de ne pas oser appliquer cette mé- thode dans toute son étendue et aussi énergiquement qu’il le faut pour assurer le succès qu’on en attend. Peut-être le nom de saignée est-il la cause que le moyen n’est pas aussi fréquemment appliqué qu’il serait à désirer; involontairement on fait des rapprochements et on craint d’affaiblir l’arbre, comme cela a lieu chez les hommes et les animaux auxquels on tire du sang. N’a-t-on pas vu de célèbres pomologues , qui malheureusement ne le sont que dans leur cabinet, soutenir la thèse que par les saignées on fait perdre aux arbres trop de sève et qu’on les affaiblit, mais que ce même affai- blissement, ajoutent ces messieurs, est nécessaire pour rendre les arbres fertiles! Qui, après cela, en voudra au néophyte, si, en se fondant sur de pareilles autorités et dans la crainte d’affaiblir ses arbres, il n’ose pas entreprendre l’opération, ou ne l’exécute pas comme il le faut? Que la perte de sève n’est pas aussi grande qu’on le prétend, il est facile de s’en convaincre en faisant une incision longitudinale dans l’écorce d’un figuier ou d’un sumac, arbres qui regorgent de sucs : sur une étendue de 4 à 6 pieds, il n’en sortira pas la quantité d’un gros. Si l’on fait une incision circulaire, la quantité de suc que perd l’arbre est plus grande. « Un arbre fruitier doit avoir achevé la production de bois mûr avant qu' il puisse fructifier , est une ancienne règle de nos ancêtres, qui a pour signification qu’un arbre, avant qu’il puisse porter des fruits, doit avoir atteint une hauteur et une force relative à sa nature et au sol, ou, en d’autres termes, qu’il doit avoir atteint un certain âge, un âge viril. C’est alors que la croissance se ralentit. On se tromperait du reste beaucoup si l’on considérait ce ralentissement dans la crois- sance comme le commencement de la fructification; c’est le contraire qui arrive le plus souvent. Ce serait donc commettre une faute que de qu’au-dessus de Tendroit de la greffe la sève reste invariablement toute autre qu’en dessous dans le sauvageon. Le vrai motif pour lequel la méthode de la scarifica- tion a été abandonnée, c’est que les arbres en devenaient malades , comme ils le deviennent toujours après des blessures graves de ce genre. Et ceci s’explique également. Lorsqu’on enlève une bande circulaire de l’écorce, l’aubier sous- jacent est mis à nu ; le cambium qui en sort se dessèche et il n’est plus possible que de nouvelles couches ligneuses puissent se former. La sève ascendante esl donc forcée de continuer à monter dans l’ancienne couche d’aubier: mais comme celle-ci finit par s’oblitérer, la sève est arrêtée dans son mouvement ascendant et la partie de la branche qui est située au-dessus de la région opérée, n’est plus nourrie et doit nécessairement tôt ou tard se dessécher. — 18!2 — vouloir affaiblir un arbre d’une certaine force, dans le but de le faire fructifier L’arbre doit avoir montré d’abord une certaine disposition à fleurir avant qu’on puisse venir à son aide. La racine et la couronne d’un arbre se trouvent dans des rapports réciproques; la partie intermédiaire entre les deux forme la tige; c’est elle qui entretient la communication entre ces deux parties. Plus la tige est épaisse, plus elle peut envoyer de sève à la couronne; plus la cou- ronne est étendue, plus elle est chargée de feuilles et plus elle attirera de sève, et plus tôt l’arbre produira des fruits. Un obstacle essentiel qui s’oppose à la croissance de la tige en largeur, c’est l’écorce. Chez un arbre qui croît rapidement, l’écorce gorgée de sucs devient élastique, mais pas assez pour faciliter les propensions expansives de la tige ; il en résulte un conflit de forces dans lequel la résistance de l’écorce l’emporte toujours. En fendant l’écorce, onobvie à cet inconvénient, la formation de nouveaux canaux et de fibres ne rencontrant plus de résistance du côté de l’écorce, le grossissement de l’arbre se fait avec une nouvelle vigueur. La petite peine qu’on s’est imposée est amplement compensée par la fertilité de l’arbre. Chez les arbres faibles et languissants l’écorce est fragile, dure et sèche; l’arbre, à cause de son peu d’énergie, est incapable de vaincre la résistance qu’elle lui oppose. Ces arbres profitent peu, ne grossissent que faiblement, et s’ils portent des fruits, ils sont petits et insipides. La scarification est ici, comme dans le cas précédent, un moyen sûr. En effet, la cause de l’infertilité dans les deux cas est identique; elle consiste dans la résistance de l’écorce, et si l’on procède énergiquement, la scarification écarte complètement l’obstacle (1). Chez un arbre maigre on fera deux fois autant d’incisions que la tige mesure de pouces de circonférence. La première année, cette opération héroïque ne sera suivie d’aucun succès, ce que l’on verra au peu d’élargissement que montrent les incisions. L’année suivante, l’arbre sera déjà en état de faire un plus grand effort; on réitérera l’opération. Si l’écorce était très-dure on pourrait hardiment trancher dans les premières incisions. On pourrait saigner une troisième fois le même arbre, si après la seconde opération l’effet n’était pas sensible, c’est-à-dire si les fentes ne s’élargissaient pas beaucoup. On pense que la saignée produit un arrêt chez les arbres vigoureux; mais c’est le contraire qui a lieu et ils fructifieront en beaucoup moins de temps. Je ne conseillerai cependant pas de faire autant d’incisions sur les arbres vigoureux que sur les faibles, car la force expansive (1) Il s’entend de soi-même que si la cause de la langueur d’un arbre provient de la mauvaise qualité du terrain il devient nécessaire d'amender préalablement celui-ci, sans quoi toutes les saignées du monde n’y feront rien. — 185 de Taubier y est si grande dans les premiers que, sous le couteau même, les incisions deviennent béantes, et que les lanières de l’é- corce, si elles sont étroites, se détachent; ces entailles ne font aucun mal réel à l’arbre, mais le défigurent pour quelque temps. Quatre inci- sions sont suffisantes sur ces arbres, et on peut réitérer l’opération au bout de quelques mois ou l’année suivante. Il est bien rare que les arbres saignés d’après cette méthode fassent longtemps attendre leurs fruits. Des espèces qui tiennent le milieu entre ces deux extrêmes sont traitées conformément à leur état respec- tif. Chez tous les arbres à pépins cette méthode peut être appliquée sans conditions. Chez ceux à fruits à noyau , j’ai d’abord hésité parce que les fibres corticales y sont moins parallèles; je craignais qu’en les tranchant, l’écoulement de la gomme ne se présentât immédiatement; mais j’eus bientôt acquis la certitude que mes craintes n’étaient point fondées , car sur les pruniers les bons effets de l’opération se firent déjà remarquer l’année suivanîe. Chez les cerisiers à fruits doux, la scari- fication ne produit aucun effet sur la fructification, ni en bien, ni en mal ; mais l’écorce de l’arbre est défigurée (i). Je n’ai point encore fait d’expériences comparatives, relativement au moment opportun d’exécuter la scarification; c’est pourquoi j’opère de- puis le printemps jusqu’en automne, selon que j’aperçois un arbre qui paraît en avoir besoin. Jamais je n’en ai vu résulter aucun inconvénient. Je pense cependant que l’opération devrait être exécutée au prin- temps ou dans la première moitié de l’été, car il est évident que lorsque la végétation a déjà commencé à se ralentir, l’effet de l’opération ne pourrait plus se faire sentir dans la même année. Si l’on exécute l’opé- ration au milieu de l’été, il y a danger que les rhynchites déposent leurs œufs dans les fentes (2). Il faudrait, si l’on craignait que le mal n’eût envahi l’arbre, badigeonner le tronc avec un lait de chaux vive. Quant à la profondeur où la lame du couteau doit pénétrer, il paraît qu’il vaut mieux faire un peu trop que trop peu ; car il n’y a pas de mal si l’aubier est entamé; mais l’effet de l’opération serait incomplet, si l’écorce n’était pas entièrement coupée, car dans ce cas le liber exerce- rait encore une grande résistance. Au bout de quelques années les traces des incisions sont entière- ment effacées. Ce que nous venons de dire, se résume dans les faits suivants : 1“ La saignée ou incision longitudinale est un excellent moyen de (t) De tous les arbres fruitiers, le cerisier à fruits doux est le plus sensible à une taille mal entendue, souvent on le voit périr peu de temps après l’opération. xVussi quand une branche commence à se dessécher, il n’y a plus moyen de sau- ver l’arbre de la mort. (2) Ces insectes ruinent au printemps les bourgeons de l’arbre. ^ i84 — rendre fertiles en deux ou trois ans des arbres qui, à cause d’un trop grand âge ou de trop de vigueur, ne portent pas de fruits ou en por- tent de mauvais ; 2^ Le temps normal de la fructification peut être avancé par ce moyen; mais il faut se garder de s’attendre à l’impossible; 5° Les arbres qui contiennent peu de sève doivent être saignés plus rigoureusement que ceux qui sont en pleine vigueur ; Le moment le plus opportun d’exécuter l’opération est le printemps ; mais on peut la faire également en automne après la chute des feuilles ; 5^ L’incision doit descendre jusqu’à l’aubier et l’écorce doit être com- plètement tranchée ; fi^'Les arbres qui portent déjà, deviennent plus fertiles après la sca- rification, en ce que 4a circulation de la sève est augmentée; 7° Les arbres à fruits à noyau supportent également l’opération sans contracter l’écoulement de la gomme (4); 8® Chez les cerisiers à fruits doux (bigarreauliers) la scarification ne produit aucun effet, (Traduit des Annales de la Société pour F avancement de V horticulture en Prusse-) Scu. FRUITS PEU CONNUS ET RECOMMANDABLES PAR LEURS BONNES QUALÏTÉS- POIREli. Beurré de iSaint-Amand (GrÉGOÏRE). Cette variété, décrite et figurée ainsi que les suivantes dans les An- nales de Pomologie belge et étraiigèî'e (4® année, 48S6) (2), a été ob- tenue dans le village de Saint-Amand, près de Fleurus, par M. Gré- goire, curé de cette paroisse, qui l’a communiquée en octobre 1855 à la Commission royale de Pomologie. — C’est un fruit de première qua- lité, dont la maturité a lieu vers la mi-octobre. L’arbre, très-vigoureux (1) Les incisions longitudinales sont même préconisées et employées sur le pêcher pour éviter la gomme ou pour guérir Tarbre de cette maladie; dans ce cas elles doivent être plus ménagées et moins profondes. H. G. (2) Cet excellent recueil, publié par la Commission royale de Pomologie, insti- tuée par S. M. le Roi des Belges, paraît par livraisons de quatre planches grand in-4«. Le prix de la souscription est de 24 francs par an ou par volume (pour la Belgique et 26 fr, pour la France, sans frais à domicile), contenant 12 livraisons. Quatre volumes ont paru de cet ouvrage indispensable à celui qui s’occupe sé- rieusement de pomologie. On s’abonne à Bruxelles, chez F. Parent, éditeur, et à Paris, chez A. Goin, éditeur d’ouvrages d’agriculture et de jardinage, quai des Grands-Augustins. 4L H. G. — 185 — et très-fertile., s’élève pyramidalement et porte soit bois droit; ses bran- ches à fruit sont grêles, grises; les jeunes rameaux sont assez gros, longs, un peu arqués, striés, droits, cotonneux vers leur sommet et aplatis sous chaque gemme. L’épiderme, lisse, luisant, gris-brun, est ponctué de quelques lenticelles blanc sale, peu apparentes. Les méri- Ihalles sont réguliers, assez courts. Les gemmes sont très-allongés, grêles, pointus, écartés, portés sur de légers supports, de couleur brun clair lavé de gris argenté. Le bouton à fleur est assez gros, allongé, pointu, brun fauve lavé de gris. Les feuilles sont moyennes, ovales- allongées ou ovales-lancéolées pointues; quelques-unes ont les bords relevés en gouttière, mais la plupart sont planes; leur serrature est large, profonde et aiguë; le pétiole, long de d5 à 20 millimétrés, est gros, vert clair, largement et «profondément canaliculé; stipules fili- formes. Le fruit est presque moyen, arrondi-turbiné; l’épiderme, vert clair, passe au jaune d’or et se nuance de rouge-orangé du côté du soleil, à l’époque de la maturité; il est en outre ponctué, panaché et ombré de roux clair. Le pédoncule, gros, ligneux, brun, arqué, est implanté dans une cavité peu profonde et étroite. Le calice, couronné, est placé dans une petite cavité très-évasée; ses divisions sont brun-noir, dres- sées. La chair est blanc-jaunâtre, des plus fines, demi-beurrée; son eau est très-abondante, sucrée et d’un parfum très-agréable. (Extrait du texte de M. A. Bivort.) Poire Séraphiue ©vyai (SOCIÉTÉ VaN MoNS). Cette poire provient d’un arbre de semis, cultivé dans le jardin de la Société Van Mons; dégustée par la Commission royale de pomologie, elle a été reconnue de toute première qualité. L’époque de sa maturité a lieu vers la mi-octobre. L’arbre est vigoureux et très-fertile. Ses branches à fruit sont moyennes, grises, ponctuées de larges lenticelles rondes, blanc-pâle. Le bouton à fleur est moyen, conique, pointu, brun-roux ombré de brun-marron. Les supports sont grêles, courts, ridés et gris à leur base, lisses, jaune noisette et peu renflés à leur sommet. Les jeunes rameaux sont longs, de grosseur moyenne, légèrement flexueux et striés, ar- qués et renflés à leur sommet. L’épiderme est lisse, luisant, gris- verdâtre du côté de l’ombre, gris-brun du côté du soleil, ponctué de petites lenticelles ovales, blanc sale et proéminentes. Le gemme est ovale-pointu, brun foncé lavé de gris-cendré, saillant et porté sur un léger renflement du bois. Les mérithalles sont courts. Les feuilles sur les rameaux sont ovales, arrondies, pointues, vert clair; leurs bords sont relevés en gouttière et légèrement sinués. Sur lambourdes, elles — 186 — sont très-allongées, aiguës, planes, et leurs bords sont irrégulièrernent serretés. Le pétiole, grêle, ligneux, vert clair, long de 2 centimètres, lorsqu’il supporte les feuilles des rameaux, est long de 6 centimètres lorsqu’il porte les feuilles des lambourdes. Stipules parfois linéaires, mais plus souvent falciformes. Le fruit est moyen, arrondi, ou courtement turbiné; l’épiderme, lisse, vert clair, prend une teinte jaune d’or à la maturité; il est pana- ché de rouge obscur du côté frappé par les rayons solaires, lavé de brun-roux autour du pédoncule et du calice, maculé de même et ponctué de gros points gris-blanc et giis-roux. Le pédoncule, assez gros, ligneux, arqué, brun clair, long de 25 à 50 millimètres, est im- planté obliquement dans une petite cavité. Le calice, étoilé, occupe une cavité peu profonde et étroite ; ses divisions sont grises. La chair est blanc-jaunâtre, demi-fine, fondante, beurrée ; son eau, très-abondante,^ est sucrée, vineuse et d’un parfum des plus agréables. (Extrait du texte de M. A. Bivort.) Poire Mottivelle Fiilvie (GrÉGOIUE). <1 Ce nouveau gain de notre collègue de Jodoigne est, dit M. A. Bi- » vort, une des poires les plus méritantes peut-être qu’on ait acquises )> depuis nombre d’années. Beauté, bonté, maturité tardive, fertilité, » elle réunit à elle seule toutes les qualités que peut désirer l’amateur » le plus exigeant. » Pareil éloge émanant d’un pomologue aussi con- sciencieux que l’est M. Bivort, recommande suffisamment cette nouvelle poire à l’attention des cultivateurs de bons fruits. « Comme la plupart des gains du même auteur, qui sont trop délicats » pour nos vergers, la place de la Nouvelle Fulvie, ajoute M. Bivort, » est dans nos jardins : mieux ceux-ci seront abrités, plus le sol en sera >i généreux et plus on obtiendra de beaux et savoureux produits. Le fruit est gros ou très-gros, pyriforme, pyramidal, fortement bos- selé; il mesure ordinairement 10 centimètres en hauteur sur 7 en dia- mètre; l’épiderme, jaune citron à l’époque de la maturité, est coloré de rouge vif du côté frappé par les rayons solaires, panaché et ponctué de brun-roux et ombré de même couleur autour du pédoncule; il est plus finement et plus fortement ponctué près du calice que sur le reste du fruit. Le pédoncule, long de 15 millimètres, est gros, noir, implanté à la base du fruit, sans solution de continuité. Le calice est couronné; il occupe une cavité assez profonde, dont l’orifice est rendu irrégulier par plusieurs gibbosités. La chair, blanc-jaunâtre, est très-fine, fondante beurrée; son eau est abondante, sucrée, d’un parfum exquis, ayant de l’analogie avec ceux du Passe-Colmar et du Bon-Chrétien d’Espagne. La Nouvelle Fulvie est de qualité tout à fait supérieure; son pre- 187 — mier rapport a eu lieu en 1854; elle mûrit en janvier et en février. L’arbre mère est assez vigoureux et affecte naturellement la forme pyramidale; ses branches à fruits sont moyennes, grises; les supports, gris, ridés à leur base, sont renflés, brun-roux à leur sommet. Le bouton à fleur est moyen, ovale-pointu, brun, ombré de brun-marron et lavé de gris. Les jeunes rameaux sont longs, grêles, arqués, flexueux et striés; l’épiderme lisse, luisant, gris-brun du côté du soleil, brun noisette du côté de l’ombre , est ponctué de nombreuses lenlicelles, rondes ou ovales, légèrement saillantes, gris-roux, irrégulièrement disséminées sur toute sa surface. Le gemme est gros, arrondi, pointu, brun clair ombré de brun foncé et de gris, écarté, ou comprimé entre deux renflements du bois et souvent porté sur des rudiments de lam- bourde. Mérithalles inégaux. Les feuilles sont petites, ovales-arrondies, aiguës, planes, vert clair; la serrature est peu profonde et obtuse; les feuilles secondaires sont lancéolées, pointues, partiellement serretées. Le pétiole, long de 10 à 15 millimètres, est grêle, vert clair, légèrement canaliculé. Stipules linéaires. Les poiriers Nouvelle Fulvie et Séraphine Ovyn, sont annoncés dans le dernier Catalogue de M. Papeleu, horticulteur-pépiniériste, à Lede- berg-lez-Gand et à Wetteren, au prix de un franc cinquante centimes pièce. MISCELLANÉES. MOYEN D’AMÉLIORER LA QUALITÉ DES FRAISES. A Messieurs les Membres du Comité de la rédaction. J’ai l’honneur de vous envoyer le modèle d’un petit plat de terre cuite vernissée, dont je me sers avantageusement comme porte- fraises. Cet objet, déjà employé avec succès en Angleterre pour d’autres fruits et légumes, avec ou sans cloche en verre, a produit partout les meil- leurs résultats. Des expériences comparatives, faites à l’aide de ces petits appareils, ont démontré que, par leur emploi dans la culture des fraisiers, on obtient : 1® Une maturation plus rapide et par conséquent plus précoce ; Une augmentation sensible dans la grosseur et le poids du fruit; 5” La propreté et la conservation de ce fruit en cas de pluie ou d’hu- midité prolongée. Ainsi que l’indique la figure suivante, le porte-fraise se compose de — 488 deux plateaux semi-sphériques, que l’on rapproche de A en B, après avoir réuni au centre la touffe de plantes qu’il s’agit de conserver. Dès que ces plateaux sont réunis, comme cela se remarque en C D dans la vignette ci-dessous, les fruits viennent se poser à la surface. Ils profitent ainsi de la chaleur qu’ils reçoivent directement, et des rayons solaires reflétés par la partie supérieure des plateaux. J’ajou- terai que la forme un peu évasée de l’appareil permet aux eaux de pluie de se réunir au centre, lesquelles viennent en temps de sécheresse rafraîchir les racines de la plante, et par suite, donnent au fruit un développement de plus en plus considérable. D’après les renseignements qui me sont fournis, on pourra sous peu se procurer des porte-fraises chez M. Jean Moermans , potier à la station du chemin de fer d’Alken, et à la fabrique de MM. Renault frères, près de Tongres, au prix de quelques centimes par vase. Veuillez agréer, etc. Adrien de Heusch. Cortessem, 30 mai 1857. En nous autorisant à reproduire cet article, inséré en premier lieu dans le Journal de la Société centrale d'agriculture, l’auteur nous — 189 annonce qu’il vient d’achever une cloche lanterne en fonte, de prix très- minime, joint à une grande solidité, qu’il destine à être superposée à l’appareil que nous représentons en figures et à nous donner des fraises en mars ou avril pour les espèces ordinaires et pendant tout l’hiver pour celles dites perpétuelles. EXPOSITIONS. Elxiiosition cl’été de la Société royale de Rotanique et d’Ag^riculture de Gand. Celle exposition a eu lieu du 28 juin au l®** juillet. Vingt-sept concours avaient été ouverts par la Société, cinq ont été annulés faute de concurrents. M. Jean Verschaffelt obtient le deuxième prix affecté au concours de la plus belle collec- tion de soixante-quinze plantes en fleurs: une jolie série d’Amaryllis distingués contribuaient par leur présence à rehausser l’ensemble du contingent et à lui donner un certain éclat ; la température sèche et brûlante qui règne depuis le mois de mai a affecté beaucoup de plantes de jardin et de serre froide, et a soumis la patience des jardiniers à une rude épreuve ; il leur devenait presque impossible de maîtriser le développement de certaines espèces , d’en retarder la floraison et de les conserver fleuries pendant quelque temps. Un beau pied éiEuphorhia splendens, exposé par M. Camille Van den Bossche, obtient les honneurs du con- cours de belle culture. Le Concours de vingt-cinq plantes remarquables a été dignement rempli par M. A. Van Geert. Son contingent renfermait quatre nouveaux Rhododendrons ; Rhododendrum Princess royal, de Veitch ; Rhododendrum ochraceum ; Rhododen- drum clethr ce folium, et le magnifique Rhododendrum Rlanfordiœflorum, Hooker ; le joli Hypericum oblongifoUum , dont nous avons donné la figure (numéro de janvier 1857, pl. 1^«), ÏAdhatoda Cydonœfolia (voir notre numéro de juin dernier) ; le Thunbergia laurifoUa, que nous représentons dans ce numéro ; le rare et magni- fique Aralia reticulata; le Larix Kœmpferi; le Tradescantia discolor, variété lineala, dont le vert foncé de la page supérieure des feuilles est coquettement ligné de blanc, de jaune et de rose; le rare Dammara undulœfolia de la Nouvelle- Écosse, etc. Le jury accorde à funanimilé le premier prix à ce précieux envoi. M. A. Verschaffelt remporte les deux prix affectés au concours de la plante fleurie ou non fleurie, récemment introduite; le premier prix avec le Clematis lanuginosa, variété pallida (en fleur) ; le second avec le Colletia Rictoniense (non fleuri). Deux belles collections de Pélargonium , présentées Tune par M. Ch. de Buck, l’autre par M. Robichon, obtiennent, ex œquo, le premier prix du concours de [renie Pélargonium en fleur; les meilleures variétés de la race à cinq couleurs figuraient dans les deux lots. Une collection de trente Fougères (parmi lesquelles figuraient VAngiopteris evecta, le Cibotium Schiedei, le Balantium antarcticum, le gracieux Asplénium Relangeri, le Cyathea elegans, le Dictyoglossum crinitum, le curieux Platycerium grande, efc., appartenant à M. le baron Heynderycx, président de la Société, reçoit un premier prix; une jolie collection de ce même ordre de plantes, exposée par M. A. Van Geert, remporte le second prix. — Le jury décerne à funanimité le 190 premier prix du concours de la plus belle Fougère en arbre, à l’exemplaire princier de Balantium antarcticum, exposé par M. A. Verschaffelt. MM. A. Van Geert et D. Spae avaient exposé deux riches collections de Coni- fères; celle de M. Van Geert, qui obtint le premier prix, renfermait les rares Araucaria Cookii et Dammara Brownii ; un second prix est décerné à M. D. Spae. Le concours de dix Orchidées en fleur avait attiré deux exposants : l’un, M. A. Verschaffelt, obtient la première palme; l’autre, M. le baron Heynderycx, la seconde; dans la collection du célèbre horticulteur gantois, se faisaient remarquer les Aerides odoratum, affine ruhrum, une variété du Vanda suavis, le Dendrobium Dalhousianum ; nx\Q ]o\\q variété à bords pourprés du Fanda ïnco/or ; dans celle de l’honorable président de la société, nous citerons le Dendrobium Gibsoni, le Myanthus fimbriatus, le Chelonanthera speciosa, etc. La race des Achimenes [Tydœa, Mandirola, Scyadocalyx, Locheria, etc.) est devenue entre les mains d’habiles semeurs et hybridateurs une source féconde en variétés et hybrides charmantes. Les Tydœa hybrides, exposés par M. A. Ver- schaffelt, ont été avec raison récompensés d’un premier prix du concours pour la plante en fleur obtenue de semis en Belgique; nous avons vu de ces semis prove- nant du Tydœa amabilis, d'un coloris rose-pourpré, rose violacé réticulé de veines plus foncées, etc., qui nous ont paru d’une délicatesse de tons et d'une élégance peu commune. Les Gloxinies attirent toujours l’attention et partagent avec les Achimènes la faveur du public et les soins des semeurs; les collections de ces plantes, exposées par MM. Edm. Clans, premier prix, et J. Verschaffelt, deuxième prix, étaient fort jolies. La collection de quarante Calcéolaires en fleur, de M. J, Verschaffelt, obtient le premier prix. M. A. Coene remporte le premier prix du plus beau lot de quarante Fuchsia en fleur, et M. A. Tonel, le second. Les Verveines , de M. J. Van Damme. Sellier (premier prix), et celles exposées par M. Albert Coene (deuxième prix), ont été dignement appréciées. — Une riche collection de Pétunia, comprenant toutes les dernières nouveautés, fait décerner un premier prix à M. F. Coene. M. L. de Cock reçoit un premier prix pour une collection de quinze Lis en fleurs. Le beau contingent de Bégonia, exposé par M. Van den Hecke, de Lembeke, remporte à Tunanlmité le premier prix; son concurrent, M. Ch. de Buck, le deuxième; nous citerons les Bégonia Roylei et semperflorens Saundersii, excel- lente variété de salon, envoyés par le premier exposant. Le nombre d’espèces qui est venu depuis quelques années augmenter la famille des Lycopodiacées [Lycopodium et Selaginella) a engagé le conseil de la Société à ouvrir un concours spécial en faveur de ces charmantes plantes dont la fraîche et éternelle verdure réjouit les yeux; c’est le moyen le plus efficace de faire naître, pour ainsi dire, du nouveau en horticulture. En Lycopodiacées la marge est grande : les botanistes en énumèrent plus de trois cent vingt espèces (dont plus de deux cents Selaginelles); l’horticulture n’en cultive encore que vingt-cinq à trente, et les plus belles restent à introduire. M. Éd. Clans obtient à l’unanimité le premier prix affecté à ce concours. Les collections de vingt-cinq plantes à feuilles marbrées, panachées ou striées, de MM. le baron Heynderycx et Van den Hecke, sont proclamées, à mérite égal, dignes d’un premier prix. On néglige les Cactées, c’est fâcheux : car ces plantes exigent peu de soins; une chambre où elles soient à l’abri de la gelée, leur suffit en hiver, et elles sont si jolies avec leurs couronnes de fleurs, si intéressantes par la régularité de leurs formes ciselées, pour ainsi dire avec une précision géométrique; Gand, heureuse- 191 mont possède deux concurrents sérieux, MM. L. de Smel et Auguste Tonel, aux- quels le jury accorde respectivement un premier et un second prix. M. de Smel présentait, entre autres, V Astrophyton myriostigma , les Echinocactus Monvillii, pecteniferus, denudatus, centeterius; les Mamillaria elephantidens, nivea deda- lœa , etc. M. Tonel , VAnhalonitm prismaticum, Cereus senilis, Echinocactus Mirhelii, etc. Nous citerons de M. L. de Smet, une riche collection de soixante- cinq espèces d’Aloës [Aloe, Apiera, Gasteria, Haworthia, etc.), que le jury oublia de récompenser; cependant ces sortes de collections sont difficiles à former. Les prix du quinzième concours (collection de vingt-cinq Yucca, Agave, Aloe, Dracœna, Pincenecticia) sont remportés, le premier par M. le notaire Beaucarne, le second, par M. A. Tonel. Enfin, deux riches collections de Palmiers, de ces nobles plantes indispensables à rornementation d’un salon de Flore, présentées par M. A. Verschaffelt et Jean Verschaffelt, reçoivent respectivement un premier et un second prix. BIBLIOGRAPHIE. Traité éiémeutaire deis Cliampig^iions come.^tiblcs et vénéneux • par A. Dupuis, professeur à l’école impériale d’agriciillure de Grignon. — Ouvrage couronné par la Société impériale et centrale d’horlicuUure de Paris (1). Le livre dont nous nous proposons de tracer une courte esquisse n’est pas un de ceux dans lesquels on aborde les hautes considérations scientifiques : son but est plus modeste, mais non moins utile. L’auteur a voulu simplement mettre ses lecteurs à même de pouvoir distinguer avec certitude les champignons comes- tibles des espèces vénéneuses, et prévenir ainsi, autant que possible, les trop nombreux empoisonnements qu’occasionnent ces dernières. Il n'est en effet pas d’année où les journaux ne rapportent des cas d’accidents mortels provoqués par une fatale méprise : et comment en serait-il autrement? Le botaniste qui a fait de l’étude des plantes son occupation unique parviendra bien à établir la distinction quelquefois si difficile des bonnes et des mauvaises espèces ; il pourra au besoin s’aider des savants traités que seul il a entre les mains; mais ceux qui n'ont pas fait ces études spéciales, et ceux-là sont de beau- coup les plus nombreux, se trouvent dans l’alternative, ou de se priver d’un ali- ment précieux, ou de s’exposer aux conséquences terribles d’une méprise. M. Dupuis, qui, par sa position de professeurà l’École impériale d’agriculturede Grignon, est si bien à même d’apprécier les besoins du cultivateur, a voulu com- bler cette lacune et mettre entre les mains de tous ceux qui récoltent les champi- gnons, un livre que tous puissent facilement comprendre. Son traité, essentielle- ment pratique, peut être compris par les personnes les plus étrangères à l’étude des plantes, et il ne peut manquer, non-seulement de faire éviter les méprises, mais encore, ce qui a aussi une certaine importance, de favoriser ainsi l’usage des champignons comestibles. Il faut bien se rappeler en effet que la crainte de l’em- (1) Un vol. in-18, avec huit planches coloriées; prix ; 1 fr. 75 c. — Paris, libraine centrale d’agriculture et de jardinage, quai des Grands-Augustins, 41; A. Goin, éditeur. — Bruxelles, librairie de F. Parent, éditeur, montagne de Sion, 17. — Envoyer franco des cachets d'affranchissement à 20 c. — m poisoiinement fait souvent rejeter un aliment très-riche en azole assimilable et par conséquent précieux pour le paysan dans l’alimentation duquel l’azote fait en général défaut. C’est à cette richesse en azote qu’est dû le mode de putréfac- tion des champignons, mode tout à fait analogue à la putréfaction des matières animales. Enfin, remarquons avec M. Dupuis que certaines espèces peuvent servir d’alimentation aux animaux, et que tous forment, en abandonnant au sol les pro- duits de leur destruction, un engrais des plus riches. La première partie du livre de M. Dupuis se compose de notions générales nécessaires pour pouvoir bien comprendre les différences que présentent entre elles les espèces. Là, se trouvent sommairement indiqués, l’organisation des champignons, leurs propriétés et leurs usages, les moyens généraux de distin- guer les bonnes des mauvaises espèces, la culture des champignons, et enfin le traitement à suivre en cas d’empoisonnement. La seconde partie comprend l’étude des dix genres principaux, en négligeant toutes les espèces que leur odeur, leur dureté, etc., font repousser par les consom- mateurs. Dans chacun de ces genres, fauteur amis en parallèle les caractères des espèces voisines qui se ressemblent extérieurement tout en ayant des propriétés toxiques ou alibiles bien différentes. Ajoutons en outre que pour rendre la distinction encore plus facile, l’ouvrage se trouve orné de planches lithographiées et coloriées avec soin, etqui représentent avec fidélité les espèces alimentaires à côté des espèces toxiques avec lesquelles on peut les confondre. C’est donc une œuvre utile que nous signalons au public ; le but que se propo- sait fauteur a été atteint, c’est ce qui lui a valu la haute approbation delà Société impériale d’horticulture. Docteur Coulier. «raioes de Quarantaine (StOCK). — Un hoFliculteur anglais a remarqué que toutes les fleurs (simples) ayant cinq, six ou sept pétales, produisent des graines dont les fleurs seront doubles et ce huit fois sur dix. Il faut, dit-il, bien examiner les plantes lorsqu’elles sont en pleine floraison, et marquer au moyen d’un ruban ou d’un fil coloré, les fleurs présentant un des nombres de pétales indiqués; recueillez les graines provenant des fleurs marquées et semez-Ies à part. l^alvia splendetis pour floraison d’hiver. — Prenez , dès que VOS plantes commencent à boutonner en août, des boutures sur les jets les plus vigoureux immédiatement au-dessous du troisième joint ; insérez chaque bouture isolément dans un godet et plongez-les dans une bonne couche chaude, et sous cloche; servez-vous d’un mélange, par parties égales, de terreau de feuilles, de sable et de fumier consommé; ayez bien soin que la bouture ne retombe de côté, car il est à peu près cer- tain qu’elle ne se redressera plus et qu’elle périra; il faut donc les assujettir à un petit tuteur avant de les recouvrir de la cloche. Une fois enracinées, vos boutures seront graduellement rempotées dans des vases d’un diamètre de plus en plus grand , jusqu’à celui que l’on jugera convenable pour y attendre la floraison. Cette belle plante est irès-utile pour les serres froides, qu’elle ornera pendant les tristes mois de novembre, décembre et janvier* BULLETIN DE U SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTICELTÜRE DE BEX6IQUE ET DU JARDIN BOTANIQUE DE BRUXELLES. Iu.eis Aquaria du Jardin botanique de Bruxelleis. AQLARIIM d’eau DOUCE. (Quatrième article.) Les Renonculacées de nos climats nous offrent une charmante plante aqua- tique, très-précieuse pour l ornementation des bassins, c’est le Ranunculus aqua- tilis (L.), connu sous le nom vulgaire de Grenouillette ; il est fort commun dans les marais; les feuilles qui flottent sur l’eau sont charnues et lobées, tandis que les feuilles inférieures sont découpées en fils déliés et bifurqués d’une rare élégance. On doit, avant d’introduire cette plante dans Vaquai'ium, la laver à plu- sieurs eaux afin de la débarrasser des conferves et des nombreuses larves qui s'y seraient attachées : on retranchera les extrémités inférieures, de manière à ne conserver qu’une longueur suffisante pour que les feuilles supérieures puissent flotter à la surface de l’eau ; de nouvelles racines se développeront aux joints des tiges et se fixeront dans le sol. Les nombreuses fleurs blanches à centre jaune qui viennent paraître au-dessus de l’eau se succèdent pendant fort longtemps jusque vers la fin de l’été et rendent cette plante l’une des plus intéressantes à cul li ver : la variété peucedani folia est également très-remarquable. Dans les Crucifères, nous citerons les Nasturtium officinale (R. B.) (Cresson de fontaine), sylvestre (R. B.), amphibium (R. B. ) et palustre (Dec.), et la Carda- mine amara (L.), dont la fraîche verdure et les panicules blanches, roses ou jaunes, ornent fort bien les grands bassins constamment alimentés par de l’eau fraîche; el \e Siibularia aquatica (L.), charmante petite plante dont les feuilles inférieures sont subulées, récurves comme l’alêne d’un cordonnier, la tige flexueuse émet en juillet un pédoncule portant plusieurs petites fleurs réunies en tête d’un blanc de neige. Cette espèce n’est pas très-commune, on la trouve dans le Limbourg. Les Droséracées nous offriront les jolis Drosera rotundi- folia (L.), longifolia (L.) et anglica (Huds.); ce sont des plantes marécageuses mais non aquatiques : on pourrait les planter sur les rochers immédiatement au-dessus de l’eau; leurs feuilles radicales chargées de poils glanduleux, rouges, brillants au soleil, sont d’un effet curieux. On trouve ces plantes en abondance dans les marécages tourbeux de la Campine ; le Parnassia palustris, une de nos plus jolies plantes indigènes, est peut-être d’un port trop raide pour les aquaria. Les Elatine hexandra (Dec.), alsinastrum {L.)., et Hydropiper {L,)^ sont de petites Caryophyllées d’un effet assez médiocre, d'un intérêt plutôt botanique; y Elatine hexandra est cependant assez joli avec ses fleurs rouges. Le Stellaria ou Larbrea aquatica (St.-Hil.), commun dans la Campine, offre également peu de ressources à l’ornementation des bassins. Le Cerastium aquaticum (L.)est plus joli et mérite meilleur accueil que les espèces précédentes. Dans les Onagrariées, nous trouvons la châtaigne d’eau [Trapa natans) (L.), Bulletin. 7 plante d’un développement assez rapide et propre seulement aux grands bassins. 11 lui faut un fond vaseux et une certaine hauteur d’eau. Le Montia fontana (L.) est une petite plante à fleurs axillaires croissant le long des eaux vives; elle peut servir à étudier la famille des Portulacées à laquelle elle appartient. Les Tillœa muscosa (L.) et Bulliarda Vaillantn (Dec.) de la famille des Crassu- lacées se plaisent aux bords des mares et peuvent être utilisés pour garnir les rocailles émergées. Parmi les Ombellifères nous citerons les jolis Helosciadium inundatum (Koch), et Sium latifolium (L.), et VŒ^ianthe fistulosa (L.), qui croît dans les marais ; les OEnanthe Phellandrium (Lam.) eicrocata (L.), et la belle CAcutavirosa (L.) sont fort élégantes, mais atteignent à une taille trop élevée; ce sont, de plus, des espèces très-vénéneuses et qu’il vaut mieux par conséquent bannir des aquaria. Le joli Lohelia Dortmanna (L.), la seule Lobéliacée que nous possédions en Belgique, croît fort bien dans l’eau ; ses fleurs lilacées apparaissent en juillet et se succèdent jusqu’en septembre. On trouve cette plante dans les Flandres et dans le Luxembourg. Une des plus belles plantes aquatiques, de notre Flore est certainement le trèfle d’eau ou Menyanthes trifoliata (L.), de la famille des Gentianées; son fort déve- loppement ne permet malheureusement de le cultiver que dans des bassins de grande dimension. Il en est de même du Vülarsia nymphoïdes (Vent.) ou faux Nénuphar. Les Borraginées nous offriront une seule plante convenable pour Vaquarium : le Myosotis perennis (Moench) , si connu sous le nom de Ne m’oubliez pas; on devra lui donner un fond vaseux. La Limosella aquatica (L.) est une petite Scro- phularinée traçante à fleurs blanchâtres insignifiantes. Une fort gentille planle de la famille des Rhinanthacées , le Sibthorpia europœa (L.), nous paraît très- propre à garnir les rocailles émergées ; ses racines peuvent même, sans inconvé- nient, être baignées par l’eau ; la Veronica Beccabunga (L.), commune dans tous nos ruisseaux, est une excellente plante à introduire dans un bassin; ses racines fibreuses s’attachent rapidement au sol; ses feuilles assez épaisses, ovées ou arrondies, garnissent des tiges dressées et ramifiées ; les épis de fleurs d’un joli bleu de ciel naissent aux aisselles des feuilles et durent assez longtemps. Les étangs et les fossés de la Gampine et des environs de Malines nourrissent des plantes fort curieuses que l’on a nommées ütriculaires, à cause des petites outres ou vessies dont sont chargées leurs feuilles multifîdes et leurs tiges radi- ciformes. Ces vésicules, d’abord très-petites et transparentes, grossissent insensi- blement « en prenant » dit Vaucher, dans son excellente Histoire physiologique des plantes de l’Europe, « une ouverture latérale fermée par des poils serrés et » comme feutrés; en même temps elles se renflent en se remplissant d’air; alors » les tiges flottent et la fécondation s’opère; enfin les vésicules s’aplatissent et la » hampe défleurie s’enfonce dans l'eau avec toutes ses radicules. » — « En exa- » minant ces tiges flottantes au milieu de l’été, on remarque à leurs extrémités, » des bourgeons compactes qui conservent leur vive verdure, tandis que la plante » se détruit, et qui enfin se détachent en s’enfonçant dans la mare, où ils se con- » servent inaltérables au moyen d’un enduit épais et visqueux, qui recouvre toute » leur surface ; ils restent dans cet état de sommeil pendant tout l’hiver; mais au » printemps, ils grossissent et s’étendent en tiges et en radicules entièrement » semblables à celles de l’année précédente, et chargées aussi de hampes florales; » cette admirable forme de reproduction appartient aux f/^nci//a?aa major, minor » intermedia ; on la rencontre même dans les Myriophylles, qui deviennent ainsi « vivaces sous une forme nouvelle; elle n’est pas non plus étrangère à d’autres » plantes aquatiques. » — C'est un joli spectacle que de voir au milieu de l’été. les jolies grappes dorées de nos Utriculaires flotter sur les eaux comme un par- terre mouvant. Nous n'avons pu résister au plaisir de citer les observations de M. Vaucher ; l’étude de la nature ainsi comprise devient attrayante et élève les idées. Quelques aquaria dans lesquels vous cultiverez nos plantes aquatiques et un petit nombre d’espèces étrangères ou exotiques, vous feront mieux com- prendre les merveilleux moyens dont la nature a pourvu chacune de ses créations pour assurer leur existence et leur propagation, que ne le saurait faire le traité botanique le plus savant. Quiconque connaît les premiers éléments de la science des fleurs, et sait distinguer les principaux organes d’une plante pourra, sans peine, se rendre compte des principaux phénomènes de la vie végétale, et des mœurs particulières à certaines espèces. La famille des Primulacées nous oftre VHotto7iia palustris{L.), ou plume d’eau, intéressante et fort jolie plante de nos marais; les racines consistent en fibres capillaires blanches, qui descendent profondément dans la vase; les feuilles sont submergées, verticillées et pectinées; l'extrémité seule des tiges florales s'élève au-dessus de l’eau; les fleurs, disposées par quatre ou cinq verlicilles, sont d’un blanc rosé. UHottonia palustiis produit un effet charmant, c’est une des plus* gracieuses plantes de ['aquarium. Le Lysimachia Nummularta (L.), ou herbe aux écus, ainsi nommée à cause de ses feuilles arrondies-cordées ; ses tiges traçantes sont très-propres à orner les rocailles près de l’eau; ses grandes fleurs d’un beau jaune apparaissent en été; M. Vaucher observe que cette plante est voyageuse : ses tiges prolongées sur le sol émettent chaque année des radicules, en même temps que la racine mère périt ; ces radicules sont chargées de nœuds qui donnent naissance à des feuilles, d’où sortent des rameaux, par lesquels la plante se pro- page à l’infini ; on ne devra donc pas s’étonner de ne plus la retrouver là où on l’avait placée l’année précédente. Cette plante se trouve fréquemment dans les environs de Bruxelles. Le Samolus Valerandi (L.), mouron d’eau, est une petite Primulacée qui forme des touffes fraîches et assez élégantes : ses fleurs petites et blanches sont disposées en corymbes aux aisselles supérieures et au sommet des tiges. Cette plante végète tout l’été. On la trouve dans les Flandres et dans le Hainaut. Les Polygonum amphibium[h.), eiHydropiper{L.), si communs dans nos fossés humides, émettent de jolis épis : roses et dressés dans le premier, rosés et pen- dants dans le second, et produisent un bon effet dans les bassins, à coté des Utri- culaires. Les végétaux endogènes ou monocolylédonés vont nous offrir une riche mois- son de plantes aquatiques; ainsi la famille des Hydrocharidées nous fournira V Hydrocha^Hs Morsus-Ranæ [L.)., qui habite nos fossés limoneux ; ses feuilles coriaces, orbiculées, flottent à la surface des eaux; les fleurs mâles et les fleurs femelles (cette plante est dio'ique) sont sessiles, d’un blanc de lait et fort gra- cieuses. La multiplication de i’Hydrocharis est très-rapide : la souche flottante émet continuellement de longs rejets cylindriques, horizontaux et chargés de bulbilles et de nœuds d’où sortent, dans la même année, des feuilles et des fleurs. Cette plante convient beaucoup pour l’ornementation des petits bassins. Nous avons déjà parlé du Slratiotes aloides et du Vallisneria spiralis, qui font partie des Hydrocharidées. De Candolle assure que les racines du Slratiotes se détachent de la vase à la floraison, pour ramener la fleur à la surface de l’eau ; nous n’avons pu encore vérifier ce fait. Nos Alismacées nous offrent plusieurs plantes intéressantes, telles que VAlisma 7iatans[h.), des marais de la Campine, à tige rampante ou flottante, VAlisma Plantayo (L.), ou plantain d eau, à tiges droites, commune dans nos eaux stagnantes; \es Alisma ranunculoides (L.), et Damasoninm [L.)^ que l’on trouve 28 dans l(is étangs du Luxembourg et du Hainaut: Y AUsma plantago est la plus jolie espèce des quatre; elle décore tout Tété les aquaria de ses gentilles fleurs, qui paraissent et disparaissent selon les heures de la journée. Le Sagittaria sagitti- folia {L.), ou Sagittaire, a un très-beau port; ses feuilles, portées sur de longs pétioles spongieux, sont droites ; les fleurs mêles, plus grandes et plus nombreuses que les fleurs femelles, sont blanches à base rose; la plante s’allongeant au-dessus de l'eau de 15 à 20 centimètres, est plus convenable pour des grands bassins que pour des petits. Le Butomus umbellatus {L.) , ou jonc fleuri, croît sur les bords des eaux dans presque toute l’Europe : ses hampes, hautes de plus d’un mètre, se ter- minent par une ombelle de quinze à vingt fleurs rougeâtres, qui s'épanouissent successivement. Celle belle plante est précieuse pour orner de grands bassins. Le Triglochin palustre [lu.) . est, par sa petite taille et ses gentilles fleurs disposées en épis lâches, un bote très-recommandable pour les aquaria; ses feuilles sont Junciformes et s'engaînent les unes dans les autres; on le trouve dans les Flandres et le Hainaut; le Triglochin maritimum (L.), a les feuilles plus longues, et Tépi plus court ; on rencontre cette jolie plante dans les marécages des dunes. La famille des Polamées est richement représentée dans le genre Potamogelon. Notre Flore en compte seize ou dix-sept espèces, dont nous citerons seulement les plus importantes et les plus faciles à trouver, savoir : le Potamogelon natans{L.), ou épi d'eau, belle plante à grandes feuilles flottantes, brunes ovées, portées par de longs pétioles; les feuilles submergées sont sessiles, allongées, transparentes ; les fleurs disposées en épi durent fort longtemps ; le Polamogeton lucens, L.', dont les feuilles sont enduites d’une substance qui les rend luisantes et imperméables à l’eau ; le Polamogeton densus{L.), à feuilles d’un vert lustré, ondulées, opposées; le Polamogeton crispus{L.], à feuilles crépues, d’un vert brun et liges rougeâtres ; les Polamogeton fluitans ^ pectinatus (L.), e\ per foliatus{L.), espèces égale- ment intéressantes. Ce genre de plantes présente le phénomène d'épis plongés dans l’eau, qui en sortent pour ouvrir leur spathe, afin d’épanouir leurs fleurs en plein air, et rentrent dans ce même liquide, lorsque le grand acte de la féconda- tion est accompli (Vaucher). Les deux espèces de Zannichellia, la dentata (’Willd.) et la paluslris (L.). que nous possédons, ornent fort bien les bassins de leurs longues tiges cylindriques, amincies et articulées, sur lesquelles sont implantées des feuilles entières, linéaires et transparentes; les fleurs sont très-petites et insi- gnifiantes. Le Ruppia maritima (L.), des fossés des dunes, a le port des Zanni- chellia; ses tiges sont grêles, rameuses; ses feuilles allongées, étroites, linéaires et alternes. Enfin, les Naias major (Ail.) et mmor (Roth.), qui habitent les eaux courantes- (la Meuse) et les eaux stagnantes, sont de petites plantes à feuilles linéaires droites, dans la major; recourbées et ramassées vers le sommet des branches dans la minor ; les fleurs sont très-petites, sessiles. H. G. KxpoisUioiis aimoiicéejs pour 1859 par les 8oeiété.^ il’iiortSciiltiirc^ belge» et étrangère». Moulins (Allier). — 12, 13 et 14 août 18o7. Troyes (Aube). — 24 au 28 seplembre 1837. (Légumes, fruits, fleurs, etc.) Nantes (Société Nantaise d’horticulture). — 18 et 19 octobre 1837. (Exposition spéciale de fruits et de légumes.) Anvers. — 16, 17 et 18 août 1837. (Fleurs et fruits.) Bruxelles ( Société royale Linnéeune, avec le concours de la Commission royale de Pomo- iogie). — 24 au 28 septembre 1837. (Produits agricoles, potagers, plantes industrielles j fruits; 14 concours.) Fleurs, bouquets, objets servant à la décoration des jardins, po- teries, etc. L’exposition aura lieu à l’Etablissement de MM. Vander Maelen. Spa. — Concours agricole et horticole du 23 au 27 août 1837. Liège (Société royale d’horticulture, d’agriculture et de la Grande Harmonie de Liège). — Du 1®^ au 3 novembre 1837. (Fleurs, fruits, légumes, produits de grande culture, instruments horticoles et aratoires). Ledeberg-lez-Gand. — - 13 et 14 septembre 1834. Londres (Société d’horticulture.) — 24 octobre 1857. (Exhibition de fruits.) — (British Pomological Society, 3îartin’s Hall, Long Acre, Londres). — 12 sep- tembre. (Exposition de nouvelles variétés de Raisins.) DÉMOLPnON DU JARDIN D’HIVER, AVENUE DES CHAMPS-ÉLYS3ÉES, 31, A PARIS. La vente des objets ci-après désignés se fera à l’amiable, tous les jours, de sept heures du matin à six heures du soir : savoir : Grandes et belles serres (les plus belles de l’Europe). ~ Riche collection de plantes, fleurs et arbustes exotiques. — 4 beaux bassins, surmontés de vasques, supportées par 4 statues formant jet d’eau. — 4 vasques sur socles riches. — 3 machines à vapeur de la force de 6 et 12 chevaux avec pompes foulantes. — Appareils d’éclairage au gaz, tels que bras, appliques, lanternes, lustres, conduits en fer, cuivre et plomb; trois forts compteurs de 300 à 600 becs. — Statues et vases en plâtre et terre cuite. — Suspensions en fer et zinc pour éclairage à la bougie. — Bancs et chaises de jardin, en fer et en bois. — 40() banquettes pour- bals et fêles. — Glaces de toutes grandeurs. — Une grande quantité de cuivre, zinc, fers ordinaires et à vitrage. — Grandes et belles colonnes en fonte pouvant servir à la construction de gares de chemins de fer. — Blatériaux de démolition de toutes espèces. Enfin, une grande quantité d’autres objets à usage de jardins. EU VEMTE Chez Aiguste Goin, ed/fewr, quai des Grands- Aiigustins, 41, à Paris, et chez F. Pareivt, édileur, montagne deSion, 17, à Bruxelles. LE JARDIN FLEURISTE , OU lustnicüoîis simples et précises à l’usage des amateurs et des horticulteurs pour la cu!tu!-e des plantes d’ornement annuelles ou vivaces, oignons à fleurs, etc.. Par CHARLES LEMAIRE, Membre honoraire d’un grand nombre de sociétés savantes. I vol, in-l8 avec gravures dans le texte. Prix : 3 fr. 50 c. OUVRAGES ARBRES ( Traité de la taille des) et de la ma- nière (le les bien élever, avec un nouveau traité de la Culture des melonsj par René Daiiup.on. i vol. in-î8 orné de 12 fig. 1 fr. 50 ARBRES ET ARBUSTES {Traité des) qui se culti- vent en France en pleine terre, par Duhamel DU Monceau. 2 vol- in-4®, rel. veau maroquin. 20 fr. ASPERGE [De la culture delà grosse) dite de îîollande, la plus précoce, la plus hâtive, etc., par Filassier. 1 vol. in-18, demi-rel. 1 fr. 25 BON JARDINIER (/^e), par Poiteaü et Vilmorin, années 1825, 1826, 1828, 1832 et 1834. Chaque année. 3 fr. Quoique cet ouvrage soit publié de nouveau uhaque année, les années antérieures à 1848 sont toujours très-recherchées par les amateurs et les jardiniers. BON JARDINIER ( pour le)., 2® édition 1 vol. in-18 orné de 27 pl. col. 5 fr. BOTANIQUE [Éléments de), par F. -Y. Mérat, 6® édition, 1 vol. in-18. 2 fr. 50 BOTANIQUE (Peçows élêmentaii'es de), formant un traité complet d’organographieet de physiologie végétale, par E. Lemacut. 2 vol. in-8®, cart. toile ang., neuf. (Ouvrage épuisé.) 15 fr. ÇÎTRUS (Traité par Georges Gallesio, auteur de la Pomona italiana. 1 vol. in-8®. 4 fr. D’OCCASION. DAHLIA (Essai sur la culture , la nomenclature et la classification des), par Jacquin frères. In- 80 . 1 fr. DAHLIA (Traité pratique de la culture du), par Joseph Paxton. Trad. de l’angl. par A. de IIum- BOLDT et A. DE Jussieu. 1 vol. pet. in-18, demi- rel. 1 fr. 50 FRUITS (Traité des), tant indigènes qu’exotiques, par CouvERCHEL. 1 vol, in-8® cart. 6 fr. JARDINAGE (Pratique simplifiée du), par L. Du- bois. 1 vol. in-12, 5® édition. 2 fr. HERBIER (L’) DES DEMOISELLES, ou Traité com- plet de la botanique, présenté sous une forme nouvelle et spéciale. 1 vol. in-8®, avec pl. et fig. col. 10 fr. JARDINIER FLEURISTE (L’Ecole du), nouvelle édition. Paris, 1779. 1 vol. 2 fr. JARDINS (Essai sur la composition et Porneinent des). 1 vol. in-18, demi-rel., orné de44 pl. 4 fr. ROSE (la) chez les différents peuples, anciens et modernes. Description, culture et propriété des roses, par A. de Chesnel, 2® édition. 1 voT. petit in-18. 1 fr. 25 ROSES (Essai sur les), par J. P. Vibert, 1 vc!. in-8®, demi-rel. 6 fr. ROSIER (Mofiographie du genre), traduite de l’anglais de Lindley, suivie d’un appendice sur les roses cultivées dans les jardins de Paris. 1 vol. in-8®, demi-reî. 5 fr. Jmp. de F, Parent, à Bruxelles.