Historié, archivée! document Do not assume content reflects current scientific knowledge, policies, or practices. ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ( à JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE DE LA BELGIQUE ; REVUE l)K L HORTICILTCRE BELGE ET ÉTRAiVGÈRE publiée avec le concours ““ — < sous la direction OE (âaicottî^ »x«.jEGi*E:Tr«. : XJ .TARjoirvr Bo-rA«rTG»üE: x>E isfvtcj^CKx-r-fc BulJetin de la Société Royale d’horticlture de Belgique et du Jardin Bofanique de Bruxelles. Sommaire du ll |0 f «. - Décembre 185 ». , Burtoniascabra . . 26S Coitcjre «Ai-AienFep éD i .. «A'-AifiHERE. — (P. Joigneaux.}. . 375 Miscellanées. _ L’Aurieule. — (Scb j 27g A«TES FIGURÉES — Viola })edunculata. 266 — Cypri'pediwn hirsutîssimuni. . , . 2(37 IeVüE des plantes rares Oü HOüVEtllS. Serre chaude ...... : Serre froide et pleine terre. ... 270 Les Pblox. . 281 Culture des Fougères de serre. , . 285 Chronique horticole . . . . . . 288 gravures. 10. XXIII. E ^oabra. Fig. 2, fiola ped„nc„lala. 1 1. AAI V. — Lypriipedium hinutissimum. OW 8’ABOMIVD î A BRUXELLES. , ^ „ CHEZ F. PARENT. ÉDITEUR, CHEZ AUGUSTE GOIh’. ÉDITEUR *on.ag„e de Sic, ,7. I Cea„d..,„gc,“ 4 ' Jardin fruitier. — On commence, lorsque le temps n’est pas trop rigoureux , la taille des arbres à fruits à pépins. Cette importante opération exige de l'intelli- gence et des connaissances pratiques. Jardin potager. — On butte et on couche tous les choux et les brocolis dont la : végétation trop avancée pourrait être détruite par les froids. On sème, dans les ^ environs de Paris, sur des ados au midi, le pois Michaux hâtif. I On sème sur couche la graine de carotte hâtive, en recouvrant de 2 centi- I mètres environ de terreau ; la couche formée de fumier vieux et de fumier frais doit I être chargée de 12 à 15 centimètres de bon terreau provenant d’anciennes cou- [ ■ elles. On donne^ de l’air aux choux-fleurs cultivés sous cloches ; les pieds les plus I forts peuvent être plantés sur couche et sous panneaux ; on profite de l'espace [ J perdu entre les pieds pour y repiquer des romaines, — On force les asperges dans I le jardin au moyen de rigoles remplies de fumier chaud, et dont on concenire la i chaleur en recouvrant de planches ou de paille. Le cramhé doit être butté et ^ chauffé avec de bon fumier; on recouvre les plantes d’un châssis. [ On sème sous châssis et sur couche des pois, des radis ; on repique sous pan- neaux les laitues semées en octobre. — On donne de l’air lorsque le temps le permet. ~ On couvre de litière les carrés d’épinards, de cerfeuil, de persil, etc. Jardin d agrément. — On continue le défonçage des terrains, et la plantation des arbres fruitiers et forestiers ; on visite, lorsque la température est douce , les plantes délicates de pleine terre enveloppées de paille ou de nattes, afin d’enlever les feuilles mortes qui pourraient causer du préjudice. On met à stratifier les graines de Rosiers, de Frêne, de Micoucoulier, d’Épine blanche, et celles des arbres à fruits à noyaux. II est bon de porter les fumiers aux endroits qu’on veut ; , fumer. On élague les arbres trop touffus. , Serres E®feBACHEs. — On veille dans la serre à Ananas et dans les serres et i bâches à forcer , à ce que la température soit soutenue à un degré aussi égal que possible (20 à 22« centigrades) ; on rapproche les pots de fraisiers près des vitres; on arrose, lorsqu’il fait beau, les allées des serres pour déterminer une certaine évaporation ; ces arrosements se font le matin vers les neuf ou dix heures, afin que les plantes soient ressuyées avant le soir. Toutes les précautions doivent être prises pour empêcher l’entrée de l’air froid dans les serres, au moyen de paillas- sons, de volets, etc. Les arrosements directs seront donnés avec modération pen- dant ce mois et le suivant; et la température sera établie de manière à ce qu’il y ait toujours une différence en plus de 5 à 6 degrés entre celle du jour et celle de la nuit; la serre à Orchidées requiert pendant le jour de 18 à 20« centigrades; [ des Fougères de 16 à 18®; la serre chaude à arbustes et arbrisseaux à peu P près le même degré. On commence à forcer les Lilas, les Kalmia, les Ledum, les [ Rosiers, les Rhododendrons, des Spirées, des Azalées, des Camellias, etc. On fait i la chasse aux limaces (le soir à la lumière), aux cloportes; on a recours aux fu- I migations de tabac pour détruire les pucerons des Calcéolaires et des Cinéraires. 265 — BÜRTONIA SCABRA (R. Brown). B ur tonie à feuilles rudes, (Planche XXIII, fig. 1.) Le genre Burtonia appartient à la grande famille naturelle des Légu- mineuses et rentre dans la Décandrie Monogynie du système Linnéen. Établi par le célèbre botaniste anglais Robert Brown , sur l’espèce que nous représentons d’après un excellent dessin donné, il y a peu de temps, par le Botanical Magazine (pl. 5000), ses caractères géné- riques sont : un calice profondément quinquéfide ou quinquépartit ; divisions presque égales ; corolle papilionacée à étendard brièvement onguiculé, plus long que les ailes obovées-oblongues ; carène égalant à peu près les ailes, incurves, légèrement aiguës ou subrostrées. Dix éta- mines libres à filets glabres; ovaire sessile, biovulé. Style souvent subulé à base dilatée, glabre ou barbu vers la moitié inférieure; stigmate petit, imberbe. Légume ové ou subarrondi, subventrii. Graines dépourvues de callosités. Les Burtonia se composent d’arbustes et d’arbrisseaux ayant la Nouvelle-Hollande pour patrie ; leurs feuilles sont éparses, simples ou trifoliolées, subulées et très-entières; ils n’offrent point de stipules; leurs fleurs sont agglomérées au sommet des rameaux, ou disposées en corymbes terminaux; les pédicelles sont courts et munis de deux brac- tées (Endlichcr). Les quelques espèces introduites dans nos cultures sont fort jolies et méritent d’être plus répandues qu’elles ne le sont; la Burtonie à feuilles rudes, la première connue (elle a été introduite en 4805), est une charmante plante d’orangerie ou de serre froide, et il est peu d’espèces, parmi cette riche cohorte de Légumineuses de la Nouvelle-Hollande et du Cap, qui lui soient supérieures en élégance et en fraîcheur de coloris; mais, en consciencieux rapporteur, nous devons ajouter que la culture de ces plantes exige des soins assez grands; les Burtonies sont sensibles à riiumidité et à la sécheresse, elles requièrent une serre bien éclairée et bien aérée; elles doivent être placées près des vitres. Le rempotage est une opération délicate; car leurs racines déliées souffrent beaucoup lorsqu’elles sont exposées à des manipulations un peu rudes. Nous renvoyons pour les autres détails à notre numéro de septembre 4857, pages 499-200. Décembre 1857. 25 — 266 — VIOLA PEDUNCULATA (Torrey et Gray, F/oro of N. America). Violette à long pédoncule. (Planche XXIII, fig. 2.) X Le rédacteur du Botanical Magazine, sir W. Hooker, en décrivant cette nouvelle Violette (pl. 5004), la considère comme la plus belle du genre, bien qu’elle soit privée de cet agréable parfum, qui rend si attrayante la Violette de nos bois. Découverte en premier lieu en Cali- fornie par l’infortuné voyageur Douglas, elle fut retrouvée depuis par M. W. Lobb, qui en envoya de beaux exemplaires secs et des graines à MM. Veitch et fils, horticulteurs à Londres; des plantes issues de ces graines, exposées en fleurs cette année, à une des fêtes florales de la Société d’horticulture de Londres, furent admirées par tous les con- naisseurs. Nous espérons que l’avenir ne détruira pas la bonne opinion que l’on a conçue de cette Violette. La floraison a lieu au mois de mai ; elle est fort abondante. La Violette à longs pédoncules est munie de racines vivaces; longues, minces, éparses. Les tiges, plus ou moins compactes, atteignent 4, 8 et 10 pouces de longueur; elles sont ramifiées; rameaux dichotomes, angulaires, herbacés, presque glabres, de même que toute la plante. Ses feuilles, longues de 2 ou 3 pouces, sont submembraneuses, larges, cordées-rhomboïdes, d’un vert intense, obtuses, veinées-réticulées , grossièrement crénelées-dentées; pétiole mince et long de 3 à 4 pouces. Stipules oblongues ou linéaires-oblongues, assez larges, pinnatifides à la base. Pédoncules solitaires, axillaires, deux fois aussi longs que les feuilles, angulaires, et munis d’une paire do stipules subulées, opposées ou alternes, et situées beaucoup au-dessus de la portion médiane. Les fleurs sont d’un riche jaune d’or; les trois pétales inférieurs sont mar- qués de rouge de sang foncé à la base ; les deux pétales supérieurs pré- sentent chacun, sur la face inférieure, une large macule de même couleur. Calice suivant les caractères du genre. Pétales latéraux garnis à la base de la lame d’une touffe de poils; les deux pétales supérieurs sont longuement onguiculés. Éperon presque nul. Deux étamines infé- rieures présentent une crête ou aile épaisse sur le dos. Ovaire oblong- ové; style en forme de massue. Stigmate capité, fendu longitudinalement et pourvu d’un petit éperon à la naissance de la fente; un cercle de poils entoure à moitié le stigmate. MM. Veitch cultivent cette Violette en serre froide et en bâche. — 267 — CYPRIPEDIÜM HIRSÜTISSIMÜM (Lindley). (Planche XXIV.) Celte belle espèce de Cypripedium s’étant répandue assez prompîe- menl dans les grands établissements d’horticulture de Relgique (i) et de France, depuis la description que nous en avons donnée en juillet 1857, il nous a paru qu’une figure exacte serait utile à nos lecteurs amateurs de ce magnifique genre d’Orchidées, et ferait mieux ressortir que par de longues phrases, les mérites transcendants de la nouvelle venue. Nous ajouterons seulement à notre notice {voir page 15i), que ce Cypripedium est, selon nous, de culture facile; car les exemplaires que nous avons examinés accusaient, malgré un long voyage, une vigueur de tempérament qui nous a semblé fort rassurante pour les acheteurs ; plusieurs de ces plantes présentaient même des dispositions à une floraison prochaine. Le Sphagnum haché ou en mottes convient particulièrement au Cypripedium hirsutissimum, témoin les fortes racines qu’il émet en peu de temps au contact du Sphagnum et sous l’influence de la cha- leur humide de la serre. REVUE DES PLANTES RARES OU NOUVELLES. SERRE CHAUDE. pandanus candeiabrum (Palisot DE Beauvois), Flore d’CJware et de Bénin, figuré dans le Bot, Mag., pl. 5014. — Famille des Pan- danées. — Diæcie Polyandrie. Le Pandanus candeiabrum est originaire de la côte occidentale de l’Afrique où il semble être très-commun. On le trouve dans plusieurs îles des Indes occidentales où il a été introduit avec d’autres plantes africaines, de même que l’on trouve un assez grand nombre de végé- taux américains près de Sierra-Léone et d’autres villes africaines; les rapports fréquents qui ont eu lieu depuis plusieurs siècles entre la côte (1) Entre autres chez MM. Jacob-Makoy et Coiiip., à Liège (leur catalogue la cote à 50 fr.); Jules Linden, à Bruxelles; Louis Van Houlle et Ambroise Verschafléll, à Gand. 268 -- africaine et les Indes occidentales ont naturellement amené cet échange de produits. Le Jardin royal de Kew est redevable pour des exemplaires vivants du Pandamis candelahrum à M. H. Robinson, gouverneur d’une des îles des possessions anglaises dans les Indes occidentales ; de beaux spécimens de fruits accompagnaient l’envoi et ont permis à sir W. Hooker d’en donner un bon dessin dans le Botanical Magazine. On ne connaît pas la taille à laquelle parvient ce Pandamis j le bel exemplaire du palais de Sydenham et provenant de la célèbre collec- tion de MM. Loddiges avait 25 pieds de hauteur. Le tronc porte vers sa partie supérieure de fortes branches diver- gentes ou infléchies, à extrémités érigées et couronnées d’un bouquet de feuilles admirablement disposées en spirale sur trois rangs; ces feuilles ont 2 ou 5 pieds de longueur (peut-être plus) et 2 pouces environ de largeur; elles sont de forme linéaire-subulée, larges et engainantes à la base, costées, glauques, à bord armé de dents épi- neuses assez écartées, d’un brun rouge, dirigées vers le ciel. Le fruit, envoyé par M. Robinson, n’était pas tout à fait mûr; il est solitaire et porté sur un fort pédoncule décurve naissant de l’aisselle d’une feuille; ce fruit presque globuleux, mais déprimé, a quelque chose de la struc- ture de celui de l’Ananas ou de celui de l’arbre à pain; il se compose de plusieurs noix drupacées subcomprimées, ovées, très-dures et fibreuses, anguleuses, rassemblées de manière à produire la forme globuleuse du fruit. — Ces noix ou drupes montrent les traces de cinq (ce nombre semble variable) cellules allongées contenant chacune une graine ou ovule dressé; vues isolément, elles sont richement colorées : en jaune vers le bas, d’un vert foncé au-dessus avec une teinte rouge qui forme la démarcation entre la portion libre et celle en contact avec les drupes avoisinantes; le sommet est couronné de quatre à six stig- mates bruns sessiles. Le Pandanus candelahrum est encore fort rare. Le Jardin bota- nique de Bruxelles possède un Pandanus haut de 20 à 25 pieds qui se rapporte entièrement à la description que Palisot de Beauvois a donnée du Pandanus candelahrum. Nous venons de retrouver dans l’herbier du jardin un spadice mâle assez complet que notre plante a produit il y a plusieurs années; nous en donnerons la description dans le Bul- letin du Jardin botanique. Diiienia speêiosa (Thunberg), figuré dans le Bot. Mag.^ pl. 5016. — Syn. : Dillenia elliptica (Thunb.); Dillenia indica (L.) ; Syalita (Rhode), Hort. mal. y vol. 5, pl. 58, 59. Le Dillenia speciosa est cultivé depuis près d’un demi-siècle; son port, son feuillage ornemental l’ont rendu un hôte obligé de la serre chaude; mais jusqu’à ce jour nulle fleur n’avait paru sur aucun des nombreux individus disséminés dans les serres européennes. Lors- qu’un horticulteur anglais, M. Osborne, à Fulham. en présenta en août dernier un exemplaire fleuri à sir W. Hooker; cet exemplaire, à peine haut de 2 pieds, cuUivé dans un petit pot, provenait d’une bouture faite assez récemment; il est donc probable, ajoute le botaniste anglais, que le temps d’arrêt causé au développement rapide du feuillage, a provoqué la formation d’un bourgeon à fleur ? Cette particularité se présente souvent, et il est peu d’horticulteurs qui ne l’aient constatée. Un cas analogue, et qui mérite également de fixer l’attention sérieuse des hommes de l’art, c’est de voir bon nombre de plantes fleurir parfai- tement peu de temps après leur arrivée d’un jardin du continent, et qui ensuite ne fleurissent que rarement ou jamais. La température trop uniforme et élevée à laquelle nous Soumettons nos plantes de serre chaude doit probablement être un obstacle à la floraison? Il existe peu de plantes qui ne jouissent dans leur patrie d’une époque de repos, occasionnée parfois par le froid, souvent par la chaleur et les courants aériens; causes nécessaires à la santé et au développement normal des plantes. La séquestration en panier ou en caisse pendant plusieurs jours peut donc produire des effets analogues et déterminer une réac- tion favorable à l’émission des fleurs. Des expériences devraient être dirigées sur ces points. Le Dillenia speciosa habite les forêts épaisses de toute l’Inde tropi- cale depuis Malabar et Ceylan à l’ouest jusqu’au royaume d’^va et à l’archipel Malais. Les indigènes le cultivent comme arbre d’ornement. Son fruit ressemble à nos pommes par le volume et par la forme; on le mange, mais sa grande acidité doit être corrigée par une forte addition de sucre. Le tronc, dans le lieu natal, est gros sans être très-élevé. Branches nombreuses, étalées, ensuite ascendantes. Feuilles alternes, confinées vers les extrémités des rameaux, à pétioles courts, dilatés, caniculés et engainants; la lame de la feuille mesure de 25 à 50 centimètres de longueur; elle est oblongue ou oblongue lancéolée, penniveinée à veines ou côtes nombreuses, rapprochées, obliques, parallèles, simples et se terminant chacune à la pointe des fortes dents du bord. Pédoncule solitaire entre les feuilles terminales, recourbé de manière à offrir la fleur dans une position oblique. Calice à cinq très-grandes sépales concaves, vert pâle, épais et charnus, minces et membraneux au bord. Pétales longs d’au moins 7 à 8 centimètres (la fleur a environ 15 à 18 centimètres de diamètre) obovés-cunéiformes , blancs, concaves dans leur partie supérieure, obscurément veinés et faiblement ondulés. Étamines nombreuses, formant une masse compacte autour du pistil, qu’elles cachent entièrement à l’exception des stigmates, ou, comme — 270 — Roxburgh dit, « formant dans le centre un volumineux globe jaune, élégamment couronné par les rayons blancs, lancéolés, étalés du stigmate. » — Filets courts, blancs; anthères linéaires, jaunes, s’ou- vrant à Textrémité par deux pores. Quinze à vingt ovaires, linéaires, réunis en une grosse masse ovée, conique, présentant une partie centrale charnue; chaque ovaire est uniloculaire et polysperme. Ovules petits, attachés à un long réceptacle dans Taxe de l’ovaire. Styles aussi nombreux que les ovaires, linéaires-lancéolés, blancs, radiés. Fruit composé, consistant en nombreuses capsules subréniformes, fixées à la masse charnue centrale et contenant un liquide glutineux, pellucide qui enveloppe les graines. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. €odonoi9sis rotiiaidîfoiia (Bentham), var. granclifloray figuré dans le Bot, Mag,y pl. 5018. — Syn. : Wahlenhergia rotundi folia (D , C.). — Famille des Campanulacées. — Pentandrie Monogynie. Celte variété diffère de son type (que nous avons décrit à la page 262 du 14*^ volume du Jouîmal d’ Horticulture pratique de la Belgique) par des fleurs plus grandes à corolle verte et jaune teintée et lavée de pourpre à l’intérieur, surtout à l’orifice du tube; ses feuilles sont également plus grandes et plus souvent alternes. La forme delà corolle et des lobes calicinaux amples et étalés donne à ces fleurs beaucoup de ressemblance avec celles àeVAtropa Belladonna. C’est une plante grimpante originaire de l’Himalaya , fort intéressante , mais d’un effet ornemental assez médiocre. ^aîvîa cafiideiabriini (Boissier), figuré dans le Bot. Mag,j pl. 5017. — Famille des Labiées. — Diandrie Monogynie. Il est peu de Sauges, même parmi les plus richement colorées du Mexique, qui puissent rivaliser d’élégance et de beauté avec la Salvia candelabrum découverte, il y a quelques années, dans les districts mon- tueux du sud de l’Espagne, à 2,000 et 5,000 pieds d’altitude supramarine, par le botaniste Boissier; il est étonnant qu’une aussi jolie plante suffruliqueuse et rustique ne soit pas plus répandue dans nos jardins. Le nom spécifique se présente de lui-même en conséquence de la forme régulière de la panicule et de ses branches trichotomes. La plante exhale une forte odeur aromatique; sa floraison a généralement lieu en juillet. La Salvia candelab7^um atteint avec sa panicule une hauteur de 5 à 4 pieds; ses tiges sont quadrangulaires, érigées, velues, ligneuses vers le bas et ramifiées, Irès-feuillées. Feuilles oblongues-lancéolées, un peu obtuses, longues de 5 à 4 pouces, crénelées, très-rugueuses, poilues et — 271 chargées de points glanduleux. Pétiole long d’un pouce, canaliculé en dessus. Panicule terminale, nue, glauque, érigée, ramifiée; branches opposées en croix, étalées, portant chacune un cyme de plusieurs grandes fleurs étalées, pédicellées ; bractées petites, linéaires, situées à la naissance de chaque ramification. Calice vert rayé de violet, à côtes saillantes, bilabié et quinquédenté, chargé de glandes cristallines; corolle trois fois aussi longue que le calice, velue à l’extérieur, blanche, striée de violet -pâle. Tube élargi vers le haut. Lèvre supérieure blanche, très-comprimée latéralement, droite, plus large vers le som- met. Lèvre inférieure d’un riche violet foncé, maculé et strié de blanc à la gorge, trilobée; lobes latéraux réfléchis ; lobe central ample, pen- dant, bifide. Appendice staminode (connectif) obtus. Style bifide. M. Boissier dit que cette magnifique Sauge, si digne d’être cultivée, forme dans la section Eusphace du grand genre Salvia un petit. groupe avec les S'aium divaricata (Montbret) et Aucheri (Bentham), toutes deux orientales et dont se rapproche \e Salvia candelahrum par le port et le mode d’inflorescence. La distinction est du reste facile à établir entre ces trois espèces. Cette Sauge si belle a cependant un défaut capital : ses fleurs sont de courte durée; elles tombent peu de temps après leur épanouissement, de sorte que la plante a généralement une triste apparence. ïl se pour- rait cependant qu’un peu de chaleur au pied de la plante empêchât la chute si rapide des fleurs. Il lui faut une température chaude et sèche pendant la floraison, et une atmosphère chaude et humide pendant sa végétation; conditions assez difficiles à trouver sous notre climat. campeistris (Nüttall), figuré dans le Bot. Mag., pl. 5015, et dans la Flore des Serres de L. Van Iloutte, pl. 996. — Famille des Gentianées. — Pentandrie Digynie. Cette plante annuelle â jolies fleurs rose foncé avec une étoile jaune, est originaire de l’Arkansas, de la Nouvelle-Orléans et du Texas ; elle est cultivée dans plusieurs jardins de l’Allemagne et de la France; mais 'pas assez en raison de son élégance et de l’odeur suave qu’elle émet. Ses racines, peu nombreuses, sont fibreuses et ramifiées. Les tiges, hautes de 10 à 50 centimètres, sont branchues, dichotomes; chaque petit rameau se termine par une fleur solitaire pédonculée; la tige et les branches sont arrondies et présentent quatre angles légère- ment ailés; elles sont glabres comme toutes les autres parties de la plante. Les feuilles, à peine longues de 2 centimètres, sont opposées, ovées, sessiles ou même subconnées, entières et parcourues par trois à cinq nervures. Calice à tube en forme de massue, à cinq ailes longi- tudinales; limbe découpé en cinq segments subulés, étalés, presque foliacés. Corolle ample, élégante, de forme variant entre celle en roue 272 — et celle en entonnoir; tube court, presque renflé. Limbe à cinq seg- ments largement obovés, étalés, couleur liias ou rose foncé ; gorge jaune. Cinq étamines a filets insérés à la gorge. Anthère linéaire. Ovaire ovale. Style plus court que Tovaire, bifurqué au sommet. Stigmates allongés, tordus en spirale, et revêtus en dessus de poils glanduleux. M. Haage, horticulteur à Erfurt, qui le premier répandit dans le commerce le Sahbatia campestris ^ lavait donné comme une espèce bisannuelle et rustique; mais il paraît qu’il doit être cultivé comme plante annuelle; ôn le sèmera de bonne heure, de préférence sur couche chaude; lorsqu’il aura quelques centimètres de hauteur, on le repiquera en pleine terre dans un endroit bien exposé du jardin; le sol doit être composé de terre de bruyère tourbeuse et de terre franche. La floraison a lieu en été et dure assez longtemps. M. Vilmorin dit « que la graine^ qui lève difficilement, demande à être semée en terre y> limoneuse ou tourbeuse et à être peu ou pas recouverte. Maintenir » la terre constamment humide et ombragée jusqu’à germination. » Magnolia excelsa ( HORTüL. ). M. Jacques fait connaître dans le Journal de la Société impériale et centrale dliorticidture de Paris ( numéro d’août 1857), l’existence d’un fort beau Magnolia qu’il a observé dans un jardin à Montgeron, près de Villeneuve-Saint-Georges. C’est un arbre d’un port sup'erbe, haut d’environ 10 mètres, à tête pyramidale, avec des feuilles caduques, alternes, assez longuement pétiolées, ovales-lancéolées, un peu pointues, obtuses à la base ou presque cordiformes, très-entières, à bords ondulés, d’un beau vert en dessus, glauques et finement pubescentes en dessous ; elles sont longues de 20 à 30 centimètres. Les fleurs terminent les jeunes rameaux et sont portées par un pédoncule glabre, long de 3 centimètres; elles se composent de trois sépales d’un vert jaunâtre, concaves; puis de cinq à sept pétales lancéolés, convexes, un peu tour- mentés, d un jaune pâle verdâtre, un peu blanchâtre, comme tomen- teux en dehors, glabres en dedans, longs de 7 à 9 centimètres. Les étamines sont jaunes, assez courtes ; les styles sont longs, érigés et Appli- qués sur les ovaires. Les fleurs s’épanouissent en mai avec les jeunes feuilles. Ce bel arbre, ajoute M. Jacques, me paraît différer beaucoup de tous ceux que je connais ou dont j’ai pu voir les descriptions. — - Quelques jours avant mon excursion à Montgeron , j’avais remarqué chez M. Armand Gontier, à Fontenay-aux-Roses, un jeune individu de Magnolia qu il a acquis sous le nom de M, excelsa. Après l’avoir con- fronté avec un échaniillon de celui de Montgeron, j’ai reconnu qu’ils étaient identiques, c’est pourquoi j’ai conservé à ce dernier le nom sous lequel notre collègue a reçu le sien. (Note sur un Magnolia proba- blement nouveau ; par M. Jacques. ) — 273 CULTURE maraîchère. Je commence à jalouser mes confrères de la culture forcée. Chez eux, la bonne saison ne finit pas, Thiver est inconnu, la chaleur du thermosiphon fait oublier un peu la chaleur du soleil, et ils se moquent bel et bien de la neige, du xerglas et de la bise. Heureux hommes qui ont mis les tropiques sous verre et jardinent en janvier comme au temps des canicules ! 11 y a de la vie autour d’eux, de la feuille, de la fleur, des racines qui poussent ; le livre de la nature reste ouvert sous leurs yeux. Chez nous, ce n’est plus cela ; le livre est fermé, les feuilles sont mortes, la terre est nue, les outils se rouillent, la moitié du po- tager est dans la cave et l’autre moitié au grenier. Les sujets man- quent, le cerveau s’engourdit, adieu jardin, adieu jardinier; plus de légumes à tourmenter, plus de nouveautés à surveiller, par conséquent plus d’hommes. A propos de nouveautés, convenez-en, nous sommes les gens les plus malheureux du monde, les déshérités de ce temps-ci, les parias de l’espèce. La belle culture a ses voyageurs, ses amoureux, ses enthou- siastes, allant et furetant sur tous les coins du globe, toujours à la recherche de l’inconnu; mais personne né se passionne ainsi pour la gloire du potager et ne risque un cheveu de sa têfe pour la conquête d’un légume. Quand nous avançons d’un pas, c’est un peu à la manière des chevaux de manège, en tournant dans le même cercle; nous ne faisons beaucoup de chemin que pour nous retrouver éternellement à la même place. îl me semble pourtant que nous ne sommes pas plus que d’autres condamnés cà l’immobilité, que nous avons un horizon devant nous, que parmi les centaines de milliers de plantes éparpillées à la surface de la terre, il doit y avoir à butiner encore pour le potager. Dieu "qui a, quant à l’herbe, fait la part si large aux bêtes, n’a pu la faire si petite aux hommes. Je crois que si nous ne trouvons rien, c’est parce que nous ne cherchons pas, et que si nous ne cherchons pas, c’est tout bonnement parce que nous n’avons pas d’intérêt pécuniaire à chercher. Une jolie fleur, rare et nouvelle, paye généreusement les frais de sa conquête; c’est l’œil des amateurs qui la juge, qui l’ap- précie; mais en fait de légumes, les choses se passent différemment; on ne se prononce point sur l’apparence, on ne se décide que sur la saveur; c’est le palais, non l’œJl qui devient juge suprême en pareil cas. Et puis, nous avons à compter avec la cuisson et l’assaisonnement. Supprimez la sauce et le poisson ne passera pas. Ce n’est pas tout : il Décembre 1857. 24 — 274 — est rare, très-rare, qu’un légume nouveau soit accepté d’emblée; il est rare qu’on le trouve tout de suite digne de la table, à moins qu’il ne se rapproche par le goût d’un légume déjà connu et aimé. Celui-ci fait la planche, l’autre n’a plus qu’à suivre. Vous voyez donc bien que nous sommes enveloppés d’un réseau d’obstacles, que notre situation est des plus ingrates et des plus em- barrassées. Ce sont ordinairement quelques consuls à l’étranger ou quelques missionnaires qui gratifient la vieille Europe de légumes nou- veaux: mais il y a lieu de croire qu’ils entendent les juger par eux- mêmes d’abord avant de nous les recommander, et que les jugeant sur l’apprêt des Chinois, des Indiens, sur le mérite de nous ne savons quelle sauce plus ou moins barbare ou sauvage, ils n’envoient pas précisément tout ce qu’ils pourraient envoyer. Il serait à désirer que ces messieurs ne fissent aucune exclusion, que toutes les plantes mangées par l’homme nous parvinssent par leur in- termédiaire, sans exception aucune, et avec les indications indispen- sables bien entendu, que ces légumes fussent soignés tout particulière- ment dans les jardins botaniques ou par des amateurs intrépides, qu’on soumît ces légumes à diverses préparations, qu’on ne s’en tînt jamais sur leur compte à une première impression, qu’on ne jugeât point en dernier ressort sur un repas d’essai, car les jugements préci- pités sont rarement bons. A ce propos, je vous rapporterai que, ne trouvant nulle part de renseignements sur la manière de préparer le crambé, je le fis un jour assaisonner à l’aventure, et que je l’estimai détestable. — Pourtant, pensai-je, ceux qui ont parlé de ce légume le tiennent pour excellent et le prônent; j’ai la majorité contre moi, ne nous entêtons pas, n’abaissons pas trop vite ce qu’ils exaltent, essayons de blanchir les jeunes pousses du crambé à l’eau bouillante, afin d’en enlever l’amertume, et peut-être trouverons-nous délicieux après cela ce que nous avons trouvé mauvais d’abord, et c’est ce qui arriva. En attendant qu’il nous vienne des nouveautés de l’Asie ou de l’Amé- rique, — peut-être attendrons-nous longtemps, — vous me permettrez de continuer ma causerie du coin du feu et de vous dire un mot de certaines plantes d’Europe que l’on voudrait améliorer et introduire dans nos potagers, comme, par exemple, le cerfeuil bulbeux {Chœro- phyllum bidbosum)^ la gesse tubéreuse [Lathyrus iuberosus) et la terre noix [Carum bulbocastanum). Je souhaite de tout cœur que le cerfeuil bulbeux fasse son chemin, et que le bien qu’on en dit soit la pure vérité, mais si je devais me prononcer d’après mes premiers essais, je ne lui prédirais certainement pas un avenir semé de roses. Quant à la gesse tubéreuse, c’est une de mes plus vieilles connaissances; elle abonde dans les terrains argileux de mon pays, et les laboureurs ne la dédaignent pas. Cette racine, nous le croyons, pourrait être amélio- — 275 — rée ou plutôt développée par de bons procédés de culture, et donner par suite des produits assez considérables. Seulement, il reste à savoir s’il serait aisé de la faire adopler à titre de légume. Nous avons de la peine à l’admettre, et voici pourquoi : crue, elle possède une saveur agréable, qui la fait rechercher d’un grand nombre de personnes; mais cuite à l’eau, à la façon des châtaignes, cette saveur propre dis- paraît entièrement, et l’on n’a plus affaire qu’à un aliment fade et à notre avis de peu de valeur. Toutefois, de ce que la gesse tubéreuse cuite à l’eau n’est point appétissante, il ne faut pas conclure à son rejet définitif; il vaudrait mieux la soumettre à quelques autres pré- parations, essayer, par exemple, de la rôtir, et de l’assaisonner après coup. Ainsi préparée, elle aurait peut-être des propriétés que nous ne lui soupçonnons pas, et, alors, il y aurait lieu de tenter son améliora- tion par le jardinage. En ce qui concerne la terre noix, je serais fort en peine d’exprimer une opinion, attendu que je n’en ai jamais mangé. Voici ce qu’en dit Philippe Miller : — « Les pauvres gens déterrent ses racines et les mangent crues ; leur goût approche beaucoup de celui des châtaignes ; ce qui leur a fait donner le nom de hulbocastanum : lorsqu’elles sont bouillies, elles deviennent très-agréables au goût, et on les croit fort nourrissantes. Les pourceaux en sont très-friands; ils les cherchent avec avidité et s’engraissent bientôt avec cette nourriture. » Ce sont là des renseignements capables de séduire; seulement, il est à remarquer que la terre noix, telle qu’elle existe dans les terrains calcaires de la Belgique et de la France, ne fournit pas plus que la gesse tubéreuse et occupe plus de terrain. Il est à remarquer, en outre, que son bulbe ne se développe pas complètement la première année de sa végétation, qu’il faut par conséquent le laisser en terre deux ou trois ans. Cette circonstance ne me paraît pas encourageante. Tout bien réfléchi, et quel que soit mon désir de voir s’étendre la collection de nos légumes, je ne saurais encourager les tendances de certains amateurs qui ne seraient pas fâchés de nous voir introduire dans le jardin quantité de plantes spontanées qui ne payeraient pas leurs produits ni nos peines, ni le loyer du sol. Je me défie de l’en- gouement de ces amateurs, alors même que je les tiens pour désinté- ressés, et je m’en défie tout autant que des réclames de ces jardiniers qui, dans ces dernières années, nous ont vanté outre mesure l’oxalide crénelée, rulluco et même l’igname batate. Peut-être y ont-ils trouvé leur compte, mais assurément nous n’y avons point trouvé le nôtre. Puisque nous venons de citer le nom de l’igname, permettez-moi encore une courte observation à son sujet : — Je ne sais pas au juste ce que vous en pensez sous les climats favorisés de la Belgique, mais je suis tenté de me ranger à l’avis d’un de vos savants les plus recommanda- — 27C bles, qui m’écrivait un jour que l’igname se maintiendrait peut-être au potager, mais qu’elle n’en sortirait pas pour aller faire concurrence à la pomme de terre en plein champ. Personnellement, et en ce qui touche l’Ardenne, je vais plus loin, et ajoute qu’elle ne se maintiendra même pas au potager, car son rendement est d’une insignifiance déplo- rable. C’est, pour moi du moins, une plante de collection, un légume d’exposition, une fantaisie, rien de plus. Passons, si vous le voulez bien, à quelque chose de plus sérieux : — nous venons de récolter nos graines ; il s’agit dorénavant de maintenir le plus longtemps possible leurs facultés germinatives. A cet effet, déjà, nous avons, dans le cours de cette publication , donné quelques indi- cations utiles. Ce serait le moment d’y revenir, mais comme il n’est pas nécessaire de tomber dans les redites, je m’en tiendrai à une re- commandation essentielle, celle de soustraire les semences à une tem- pérature trop élevée. Il me semble qu’on ne tient pas assez compte des effets de la chaleur sur les graines, et qu’il en résulte des inconvénients tout aussi graves que si on les exposait à une humidité constante. Un jour, un de mes amis fait un voyage en Amérique, avec le désir et la ferme intention de s’y fixer. Il emporte une collection de graines d’Eu- rope, et, parmi ces graines, le haricot beurre. Il parcourt les États- Unis pendant quelques mois, et revient avec les graines en question. Celles du haricot beurre avaient eu à souffrir de l’humidité; une légère moisissure les recouvrait, et nous avons pu nous convaincre que leurs facultés germinatives étaient anéanties» D’autre part, il m’est arrivé de conserver la môme semence en lieu chaud, et d’arriver exactement au même résultat. C’est ce que l’on ne sait pas assez, et voilà pourquoi nous insistons tout particulièrement sur ce point. Oui, encore une fois, la chaleur soutenue et élevée est tout aussi funeste aux graines que l’hu- midité constante et tiède. Celle-ci développe les facultés germinatives et les détruit avant l’heure ; la chaleur les anéantit sans les développer, ou tout au moins les paralyse pour longtemps. En voici une nouvelle preuve: — Un jour, un jeune et intelligent botaniste du pays veut bien récolter à mon intention, dans la Famenne, de la semence de panais et de carottes sauvages. Soit insouciance, soit oubli, je conserve cette semence en poche pendant plusieurs semaines, puis je l’en- ferme dans une caisse rapprochée du foyer. Le printemps d’après, je sème cette graine et l’arrose pour en faciliter la levée. Rien ne lève ; seulement, au bout de deux ans, et alors que je n’y comptais plus, la carotte sauvage apparaît. Quant aux panais, il n’en reste pas trace, et ceci se comprend, puisque la faculté germinative de la graine de panais se maintient rarement plus d’une année. Pour celle de la carotte, c’est différent, puisque dans les conditions ordinaires elle germe encore au bout de trois ou quatre ans. Chez elle donc la faculté germinative — 277 — n’éîait que paralysée, tandis que chez le panais elle élait détruite. Il résulte de là que les cultivateurs qui ne prennent point souci de leurs semences, qui les mettent en lieu chaud et mal aéré, s’exposent à ne rien voir lever Tannée du semis. Ils en accusent la qualité de la graine; ils en accusent quelquefois aussi, et souvent avec raison, le marchand qui la leur a vendue ; mais si très-souvent leurs accusations sont fon- dées, souvent aussi elles ne le sont pas. Avant de s’en prendre de Tin- succès à la graine et au marchand, ils feraient bien de se demander s’il n’y a rien de leur faute. Si je n’avais pu juger de l’effet de la chaleur par moi-même, je me garderais de soumettre cette observation au public, mais comme je liens mes observations pour bonnes et exactes, j’invite les lecteurs de ce journal d’horticulture à se soustraire de leur mieux aux effets que je viens de signaler. Ce qu’il faut aux graines, c’est une tempéra- ture ordinaire, ni froide, ni chaude, ni humide; c’est de plus une aération convenable. Le manque d’air est tout à fait nuisible. Ainsi, ne renfermons notre semence ni dans des sacs de papier collé, ni dans les chambres à feu. Servons-nous, à cet effet, de petits sacs de toile que nous réunirons dans un sac plus grand, et que nous placerons dans une pièce de l’habitation qui n’ait rien à craindre de la gelée, de Thumidilé et de la chaleur; ou bien encore, mettons nos graines avec de la terre dans de petites caisses, et gardons-les dans la cave. C’est parce que nous ne prenons pas d’ordinaire ces précautions, que nous sommes tout surpris de ne voir lever qu’au bout de plusieurs se- maines, d’un mois, et quelquefois plus, de la semence qui devrait germer au bout de quelques jours. C’est pour cela aussi qu’il y a presque toujours profit à humecter les graines pendant un certain nombre d’heures avec de Teau tiède avant de les semer, pour ranimer leur puissance de germination. La paralysie ou l’anéantissement de cette faculté provient sans aucun doute de l’évaporation complète de leur eau de végétation, et ce n’est qu’en la leur rendant qu’on par- vient à la rétablir. P. JOIGNEAUX. — 278 — MISCELLANÉES. L’AÜRICÜLE. L’AuricuIe, quoique presque délaissée de nos jours, a cependant con- servé quelques fervents admirateurs, quelques zélés collectionneurs ; c’est qu’en dépit des fluctuations si nombreuses de la mode, de cet engoue- ment capricieux qui éléve momentanément un genre de plantes aux dépens des autres, l’Auricule, par la variété de ses couleurs, la perfec- tion de ses formes florales, a conservé ces attraits puissants qui la fai- saient ranger par nos pères parmi les fleurs nobles de 'premier ordre. Ces réflexions nous sont venues à la vue de différents spécimens de la collection de M. Jacob-Weihe ( autrefois Jacob-Makoy), borticulteur à Liège, collection que nous considérons comme l’une des plus intéres- santes d’Auricules dites liégeoises qui existent actuellement en Europe. L’Auricule est une fleur sociale où plusieurs fleurons sont réunis sur le même pédoncule, formant un bouquet ou une ombelle hémisphé- rique. Chacune des fleurs peut donc offrir des beautés particulières, individuelles, de même qu’elles peuvent, par leur réunion, présenter un ensemble plus ou moins parfait. La grandeur de la fleur est pro- portionnée à la taille du genr,e auquel elle appartient. Il y a de petites fleurs mignonnes qui ne sont pas à mépriser, il y a aussi d’imposantes corolles ayant jusqu’à 2 pouces de diamètre, mais qui sont rarement bien faites. La fleur de l’Auricule est, en terme de botanique, en forme de roue, c’est-à-dire que le tube de la corolle, court et caché au fond du calice, s’étale à sa partie supérieure en un limbe plan, lequel est divisé en cinq, six, jusqu’à neuf lobes, arrondis, échancrés plus ou moins profon- dément au sommet. On regarde comme une grande beauté le limbe qui présente un disque parfaitement plan, uni et arrondi. Le plus haut degré de perfection consiste dans l’absence de l’échancrure aux lobes. Nous avons remarqué plusieurs fleurs dans la collection d’Auricules de M. Jacob-Weihe qui offraient ce type si recherché de perfection. Toute fleur, pour être belle, doit être d’une forme régulière dans son ensemble ou dans ses divisions; si cette forme représente, par exemple, un plan, un hémisphère, un cône, il faut que l’harmonie géométrique soit com- plètement observée, qu’il y ait régularité relative ou générale. Une belle Auricule ne doit pas, par conséquent, être creusée au centre et avoir la forme d’un cornet ou d’un entonnoir; ce défaut gale tout, car — 279 — il empêche de regarder la fleur de face. L’on conçoit qu’une Auricule qui est frisée au bord ou trop profondément échancrée, ne puisse être rangée parmi les parfaites, car ces frisures et ces échancrures ne répondent pas à l’idée d’un cercle. L’entrée ou l’ouverture du tube de la corolle doit être étroite et parfaitement close par les étamines et le bout du pistil; sans cela la fleur présenterait un vide, une cavité qui interromprait la surface du plan. L’extrémité du pistil doit être de niveau avec les étamines ou tout au moins ne pas les dépasser. Les uns considèrent le pistil saillant comme une imperfection, sans en donner la raison; d’autres le regardent simplement comme un cas accidentel, dont il ne faut tenir aucun compte. Tout ce que je puis en dire per- sonnellement, c’est qu’il ne se reproduit point par les semis comme cela a lieu pour d’autres défauts ; les Auricules ainsi constituées ])euvent, si elles se distinguent par des qualités éminentes, servir de porte-graines dans le croisement avec d’autres variétés. La fleur d’une Auricule doit être étoffée et d’une texture plutôt épaisse que mince; car dans ce cas le limbe est inégal ou se rejette en arrière et le coloris est souvent pâle. On estime hautement les fleurs dont les divisions de la corolle sont au nombre de neuf ou dix et toutes de la même largeur. Le véritable amateur considère les Auricules à fleurs pleines comme des gains sans mérite aucun; en effet, une fleur qui est naturellement plane ne peut montrer toutes ses beautés lorsque sa corolle s’est dédoublée. On distingue trois parties dans une fleur d’Auricule, à savoir: l’entrée du tube, l’œil et l’anneau. Nous allons examiner chacune de ces parties : l'" L'entrée du tube ou point central. — Cette entrée ne doit pas être large ou béante, mais être close par les étamines qui y forment une petite couronne. 2"* L'œiL — C’est la partie du disque qui entoure immédiatement l’entrée du tube; il contribue particulièrement à la beauté et à la per- fection de la fleur; son importance exige qu’on lui accorde une atten- tion toute spéciale. Ainsi, il doit occuper le tiers ou mieux encore la moitié du disque ; de même que chez l’homme, la grandeur de l’œil est considérée dans l’Auricule comme une beauté de premier ordre. Un œil trop petit nuit aux mérites de la plus belle fleur. La figure de l’œil est ordinairement ronde, par conséquent régulière; elle est quelquefois évasée dans les Auricules liégeoises, et en étoile dans les variétés anglaises. Ces deux formes, aujourd’hui que l’on possède tant de fleurs parfaites, sont considérées comme défectueuses et ne sont tolérées qu’en faveur des qualités remarquables que ces fleurs pourraient présenter. L’œil est blanc ou jaune. — S’il est blanc, que sa blancheur égale celle — 280 — de la neige, surtout s’il s’agit d’Auricules anglaises; le coloris de l’œil jaune varie en intensité de tons depuis le jaune paille jusqu’au jaune- orangé. Le jaune pur fait ressortir à leur avantage cerlaines nuances du bord de la fleur, mais en général l’œil blanc fait mieux valoir les cou- leurs; l’effet des contrastes qu’il produit est plus énergique. Il y a dans une Auricule liégeoise à œil blanc, quelque chose de noble et d’attrayant, qui la fait préférer par celui-là même qui n’est pas connaisseur. Mais la nature ne se rallie pas docilement à nos caprices, ne se lie pas à nos règles; j’ai souvent remarqué que l’œil blanc ne se trouve qu’à côté de certaines nuances, et que l’œil jaune était constamment accompagné de certaines autres nuances, et dans ce cas j’estime comme une bonne for- tune les fleurs dont l’œil est jaune paille au lieu d’être jaune d’or : le contraste des nuances est plus harmonieux. Les fleurs rouge ponceau ont généralement un œil jaune d’or; un œil blanc serait pourtant plus désirable; les fleurs à nuances pâles sont le plus souvent accompagnées d’un œil blanc; un œil jaune serait plus beau, mais On trouve dans les Auricules presque toutes les nuances imaginables; une belle collection de ces fleurs offre, en quelque sorte, l’ensemble des couleurs du royaume de Flore. Cette observation s’applique parti- culièrement aux Auricules anglaises , chez lesquelles l’association des couleurs présente plus de variétés que dans les Auricules liégeoises. Les collections anglaises n’offrent plus, comme autrefois, ces nom- breuses variétés de teintes; la mode en a fait supprimer une grande partie que l’on ne retrouve actuellement que dans quelques rares collections du continent, chez M. Booth, à Hambourg, par exemple. Un fait remarquable que nous avons vainement cherché à nous expliquer par les lois de la physique, c’est que les Auricules produisent plus d’effet à l’ombre qu’au soleil, tandis que les autres fleurs exigent des conditions diamétralement opposées. Cela lient probablement à la structure anatomique de l’épiderme de la fleur. D® L'anneau. — Celte troisième partie occupe la périphérie de la fleur; c’est le siège des couleurs et par conséquent de la beauté de l’Auricule. Les couleurs des variétés anglaises sont plus variées et diffé- remment distribuées que dans les Auricules liégeoises. Dans les pre- mières il y a des stries, des macules, des panachures, des flammes, des écussons, etc., le tout nettement dessiné par cette poudre blanche qui recouvre aussi entièrement l’œil. Deux ou trois couleurs différentes forment souvent le dessin de l’anneau. On n’observe rien de semblable dans les liégeoises; la présence de la poudre blanche est considérée comme un défaut, comme un signe certain d’une race vulgaire. Tantôt c’est une couleur uniforme qui remplit tout l’anneau ; cette couleur doit être rare et brillante pour faire accepter la fleur ainsi parée; tantôt l’œil est bordé d’une couleur foncée qui passe insensiblement à une — 281 — nuance plus claire, mais de même ton; par exemple, du cramoisi foncé au rose; du bleu foncé au bleu clair; du pourpre foncé au gris de lin; du rouge foncé au carné ou au lilas Ces sortes de fleurs sont com- munes et ne méritent de place dans une collection choisie que lors- qu’elles se distinguent par une belle forme, des nuances \dvaces, un beau bouquet et un beau feuillage. Les fleurs les plus rares, les plus belles et par conséquent les plus recherchées sont celles qui présentent deux nuances n’ayant aucun rap- port entre elles, et assez tranchées pour produire un contraste frap- pant; par exemple, un fond brun foncé bordé de vert, d’orange, de gris, de couleur fleur de pêcher, etc. De pareilles fleurs, munies d’un œil blanc qui fait ressortir davantage le brun du fond de l’anneau, et parées de teintes veloutées et brillantes, sont considérées comme étant de premier ordre ; elles sont du reste fort rares. Les collections d’Auricules choisies étaient assez nombreuses autre- fois; les curés de campagne se livraient notamment avec prédilection à cette culture. Mais il n’en est plus ainsi de nos jours; des Auricules qui se vendaient jadis à 2h, hO, CO francs n’existent plus; la plupart des fleurs que l’on voit encore chez les jardiniers ne valent pas la peine d’être cultivées. La mode a planté ailleurs son drapeau. Espérons toute- fois que cette fleur, qui offre tant de charmes et de satisfaction à celui qui se livre à sa culture, sera un jour relevée de l’humble position où elle se trouve actuellement et rétablie au rang distingué qu’elle a si longtemps occupé chez nos ancêtres. Scu. LES PHLOX. Les Phlox s’accommodent de toute espèce de sol de jardin, fleuris- sent avec une extrême facilité ! pourquoi donc s’en occuper une fois mis en place ? Cette opinion, généralement adoptée, doit être combattue non-seulement par le principe admis presque sans restriction par les horticulteurs, que toute plante cultivée par les mains de l’homme re- quiert une certaine somme de soins pour accomplir avec succès les différentes phases de sa vie active (n’est-ce pas à ces soins que nous devons l’apparition de formes plus belles et plus variées de fruits plus succulents?); mais elle doit encore être combattue par les expériences de jardiniers intelligents qui ont obtenu des plantes d’une tenue admi- rable, d’une floraison parfaite. Nous citerons MM. Downie et Laird, horticulteurs à Édimbourg, dont les Phlox sont cités en Angleterre comme des modèles de perfec- tion. Le mode de culture adopté par ces messieurs est facile à suivre; 282 — chacun de nous peut l’entreprendre dans son jardin, et les quelques soins que l’on accordera à ce beau genre de plantes seront amplement payés par de magnifiques paniciiles dont vos Phiox se pareront à l’arrière-saison. Ne les considérez pas comme de simples cache- murailles ou cache-coins indifférents au bon comme au mauvais lot qui leur échoit, mais procurez-leur la petite somme de bien-être qu’elles exigent : de l’humidité, une exposition abritée mais aérée, et de temps à autre un breuvage stimulant pour activer leurs fonctions vitales. Choisissez pour votre plantation un endroit abrité et ouvert, et un sol riche, meuble, argileux, pas trop sablonneux, ayant une profondeur d’au moins 50 à 60 centimètres. Labourez ce sol en automne, sans trop le fumer; évitez autant que possible l’emploi du terreau de feuilles ou de matières végétales décomposées ; ces terreaux engendrent beaucoup d’insectes et de vers qui attaquent et détruisent les jeunes plantes. Si votre sol avait été bien fumé antérieurement, n’y ajoutez rien ; plus tard, vers l’époque de la floraison, vous pourrez distribuer à vos plantes deux arrosements par semaine d’engrais liquide. Les crot- tins de mouton sont particulièrement recommandés dans ce cas ; leur influence sur le volume des épis floraux et sur l’intensité de coloris du feuillage est facile à constater. Évitez de planter vos Phiox dans un terrain incliné ou exhaussé, car ils sont très-sensibles à la sécheresse. 11 sera nécessaire, pendant les chaleurs, d’arroser copieusement la plantation au moins une fois par semaine. C’est en négligeant l’obser- vation de ce point important que tant de massifs ou parcs de Phiox restent chétifs, fleurissent prématurément en ne donnant que des épis incomplets ou mal formés. Il est reconnu que les jeunes plantes por- tent une inflorescence plus fournie que les vieux pieds; il est donc mile de se précautionner en été de boutures que l’on fera sous cloche et que l’on rempote dès qu’elles sont enracinées (ce qui a généralement lieu en quatre semaines); ces boutures, trop faibles pour être plan- tées en pleine terre avant la mauvaise saison, devront être hébergées pendant l’biver dans une bâche froide ou dans une pièce aérée non chauffée. Si le temps est favorable à la fin de mars, on les plante à 60 centimètres l’une de l’autre, en rangées écartées de 00 centimètres à I mètre. S’il s’agit d’avoir des exemplaires d’exposition pour la fin d’août, par exemple, ou de se former une série successive de plantes en fleurs, on coupera sur les vieilles liges des boutures ayant atteint 7 à 8 cen- timètres de longueur; on placera chaque bouture dans un pot de 10 à 12 centimètres de diamètre, et sur couche modérément chaude; on les rempotera dès qu’elles seront bien garnies de racines et suffisamment endurcies, dans des vases de 20 centimètres, que l’on portera dans un lieu abrité jusqu’au moment de l’apparition des premières fleurs; ces — 285 plantes servent à la décoration de la serre froide ou à Fembellissement d’un salon d’exposilion. Si l’on n’a pas ces buts en perspective, on se contentera de planter les boutures enracinées en pleine terre. Il est indispensable, pour avoir constamment de beaux Phlox, de les renou- veler par la voie du bouturage au moins tous les trois ans; on laisse aux pieds destinés pour les expositions deux ou trois tiges sur les vieux exemplaires, une seule aux jeunes plantes; il faut, par consé- quent, les attacher à des tuteurs; enfin, la floraison sera d’autant plus riche que les plantes auront été préservées des grandes pluies et d’un soleil trop ardent. S’agit-il de la culture spéciale des Phlox en pots? Commencez alors vos opérations vers la mi-mars en faisant choix des boutures les plus vigoureuses de l’année antérieure. Placez chacune d’elles séparément dans un pot de 20 à 50 centimètres de diamètre, selon la force des plantes; drainez modérément et ne laissez que deux tiges par pied. Employez pour sol une bonne terre franche fibreuse, à laquelle vous ajouterez un peu de sable et du fumier consommé. Les variétés les moins élevées de Phlox peuvent être immédiatement placées sous verre après le rempotage, soit sous châssis à froid, soit dans la serre froide; on aura soin de les rapprocher le plus possible des vitraux, et de leur donner de l’air en toute occasion favorable; ce traitement tend à les empêcher de s’allonger, et plus vos plantes resteront basses, plus elles seront méritantes. Quelques arrosements avec de l’engrais liquide faible, distribués de temps à autre, donneront de la vigueur aux plantes. Les variétés de haute taille pourront être enterrées avec leur pot dans un endroit abrité du jardin, jusqu’au moment de leur floraison ; on les rentre alors dans la serre. Avec un peu d’habitude dans le choix des boutures et des variétés, on peut réussir facilement à avoir une succession de fleurs depuis le mois de juin jusqu’en septembre. Il est un point très-important à observer, car de ce point dépend souvent la santé et la bonne floraison des Phlox; c’est de conserver intacte la motte lorsque vous opérez le rempotage; il faut éviter de la briser ou de la réduire, même quand on remplacerait un pot de 50 cen- timètres par un de 45 de diamètre. Les plantes qui n’ont fleuri qu’une fois formeront l’année suivante des exemplaires très-vigoureux; on les placera, lorsqu’elles ont achevé leur floraison, dans une bâche pou" y passer l’hiver; à défaut de bâche, on les enterrera en pots dans un coin abrité du jardin, et on recouvrira de 8 à 10 centimètres de cendres de houille ou de vieille tannée; on les relèvera de bonne heure au printemps pour les rempoter et réduire les touffes à trois ou quatre tiges; on les traitera ensuite comme il a été dit plus haut. L’auteur anglais auquel nous empruntons les détails de cette inlé- 284 — Fessante culture, recommande les Phlox suivants, à cause de leur taille peu élevée et de leur port compacte et touffu : Abdul Medschid kan. —-Blanc à centre rose. Amiral Lînois. — Rose, centre rouge vif. Alice Allain. Amabilis. — Blanc, œil carminé. Antagonist. Colonel Bandas. — Violet foncé ; belle variété. Countess of Home. Cri ter ion. Docteur Leroy. — Bel épi, d’un cramoisi rose foncé. Général Bréa. Harold. Impératrice Eugénie. Lychniflora. — Violet rosé foncé, centre cramoisi ; variété naine. Léonidas. — Rose lilacé; fleur grande, très-belle. Madame Couslin. Madame Fontaine. M aster piece. Monsieur Fontaine. Président M'Carel. Princesse Mathilde. Queen Victoria. — Blanc, centre rose. Boi Léopold. Bubra. Nous ajouterons à cette liste quelques-uns des beaux Phlox gagnés depuis peu en France par MM. Lierval, Fontaine, Duroflet, etc. : Blanche de Bourbon (Duroflet). — Blanc pur; variété basse, très- belle. George Piquette (Fontaine). — Rose violacé, à centre pourpre comme un Phlox Drummondii. Madame Andry (Lierval). — Corolle blanche, légèrement teintée de rose, centre violet pourpré; panicule ample; variété basse de toute beauté. Madame Maine Carteron (Fontaine). — Blanc ombré de lilas, très- nain. Président Morel (Lierval). — Violet rougeâtre, pourpre; variété hâtive et très-distinguée. Mademoiselle Clerget (Dur.). — Blanc pur, forme parfaite; superbe variété. Madame Cluget (Dur.). — Rouge vif, forme parfaite. Monsieur Chouvroux (Lierval). — Rose marqué de violet; belle forme. Madame Julliot (Dur.). — Rouge, centre blanc; admirable, etc. Les belles nouveautés récemment obtenues par M. Rodigas, de Lierre, et dont nous avons parlé dans notre numéro de juin dernier, trouvent naturellement leur place dans cette courte liste; enfin, deux semis, l’un de M. Rodigas, présenté à la Société royale de Flore en juillet 1857 sous le nom de Princesse Charlotte, et couronné d’un pre- mier prix; l’autre, nommé Antwerp’s Wonder, obtenu par M. De- beucker, et couronné d’un premier prix à l’exposition de la Société royale Linnéenne de Bruxelles en septembre dernier, méritent d’être rangés parmi l’élite des Phlox actuels. (Extrait du Gardeners Chronicle, 22 août 1857.) H. G. M CULTURE DES FOUGÈRES DE SERRE. Une des causes les plus fréquentes de la mortalité des Fougères, c’est la non-observation à leur égard d’une loi extrêmement importante dans la culture des plantes, nous voulons parler de cette période de repos nécessaire à tout végétal après une période de vie active. Tous les amaleurs savent que ce repos est indispensable à nos plantes indi- gènes, et aux espèces des régions élevées, qu’il l’est également aux arbustes exotiques, aux Cactées, aux plantes bulbeuses, etc.; mais les Fougères, la plupart des Aroïdées, les Palmiers, les Eroméliacées sont généralement traités sous l’impression que ces plantes doivent végéter constamment avec la même activité; on perd complètement de vue que cette excitation continue amène l’affaiblissement des organes, l’allon- gement démesuré du corps de la plante, une flaccidité morbide dans le feuillage, et finalement une atonie générale qui se termine par la mort; ces résultats d’un système vicieux sont faciles à démontrer par le rai- sonnement, à savoir qu’une excitation constante empiète sur la marche de la vie régulière et qu’une année de pareil traitement consomme en ce laps de temps les forces que la nature avait distribuées en deux ou trois années successives ; en un mot la plante vit trop vite; l’expérience a confirmé la logique du raisonnement. D’après ce que nous venons de dire, l’attention du cultivateur de Fougères doit se fixer pendant l’hiver sur un seul but : la conservation matérielle des plantes; au printemps et en été les soins seront dirigés vers l’accroissement, le développement énergique des frondes. En hiver une température nocturne de 12 à 1 b degrés centigrades suffit à la conservation de la majeure partie des espèces équatoriales; celles du Cap, de la Nouvelle-Hollande, du Brésil méridional, des régions moyennes et élevées du Mexique, de la Nouvelle-Grenade, de la Colombie, des îles Açores et de la région méditerranéenne peuvent sans danger supporter une température nocturne de 8 à 12 degrés centi- grades. Dans les serres très-humides on pourrait accorder de 4 à 5 degrés en plus lorsque le temps est très-froid et brumeux. Sol. — La terre de bruyère tourbeuse, base du sol propre aux Fou- gères, doit être très-fibreuse et d’une nature un peu spongieuse, comme celle dont on se sert pour cultiver les Orchidées; c’est-à-dire être en partie formée de Mousse décomposée, de racines fibreuses, et de vieux rhizomes de Pteris aquilina. N’employez pas de terres lourdes, compactes, car celles-ci se transforment en pâte boueuse lorsqu’elles sont humides. On ajoute, pour la culture des Fougères vigoureuses, une certaine quantité de morceaux de terre forte, fibreuse ou de terre — ^86 — (le gazons consommés; celte addition est Irès-avantageuse, car la terre forte retient plus longtemps l’eau que la terre de bruyère et les radi- celles de la plante s’y attachent facilement. Les proportions du com- post sont : deux parties au moins de terre de bruyère et une partie ou moins de terre forte ; on ajoute une quantité suffisante de sable de manière à donner au mélange un aspect légèrement sablonneux. On ajoute, pour rendre le compost plus poreux, de petits fragments de poteries ou mieux de coke ; le compost ne doit pas être tamisé. Les petites Fougères ne demandent point de terre forte. Notons en passant que les Fougères rustiques se traitent plus simplement : le sol peut être composé de terreau de feuilles (à défaut de terre de bruyère) et de terre forte; cette dernière suffît même pour les espèces vigoureuses; néanmoins, s’il était possible de se procurer la terre de bruyère dont nous avons parlé, introduisez-Ia dans la proportion d’une moitié au sol de votre parc de Fougères. Arrosements. — On croit généralement que l’on peut verser sans mesure de l’eau sur les Fougères cultivées en pots; cette croyance mise en pratique transforme le sol en un marais bourbeux dans lequel les plantes délicates et charnues pourrissent rapidement; la prétendue diffi- culté de cultiver les Cheilanthes, les Notochlœna, certains Platyloma^ les Cassebeera, etc., a pour cause principale l’emploi immodéré de l’eau ; c’est encore à des arrosements intempestifs que l’on doit attribuer la mortalité en hiver des Gymnogrammes à frondes dorées et argentées [Gymnogramma calomelanos, chrysophylla , Martensi [hybrida]^ tartarea). L’expérience nous apprend que l’on doit donner immédiate- ment de l’eau en certaine quantité, et non en petite quantité à diverses reprises, à toute plante dont le sol paraît sec à la surface, ce que l’on peut voir à la teinte plus claire ou vérifier par le loucher; et si le drai- nage et la nature du compost ont été judicieusement établis, on devra pouvoir, quelques minutes après l’arrosement, appliquer le doigt sur la terre sans qu’il soit maculé. — Le drainage ne doit pas excéder le quart de la hauteur du vase. — Des seringages ou bassinages modérés journaliers ou même exécutés deux fois par jour, sont très-avantageux pendant les fortes chaleurs estivales; ils sont nuisibles en hiver; les Fougères charnues et les espèces délicates velues ne doivent pas être seringuées. Aération des serres. — Il est absolument nécessaire de donner de l’air en été, surtout pendant les mois de juillet et d’août; car une serre tenue fermée en cette saison ne serait pas abordable malgré les toiles ou les lattis dont elle serait recouverte ; les plantes dépériraient bientôt dans une pareille atmosphère ou se couvriraient de thrips et d’acares. — On versera de l’eau dans les allées de la serre et l’on seringuera, ainsi que nous l’avons dit plus haut. Nous avons remarqué que pour — 287 — les Fougères, les Orchidées, les Broméliacées, etc., le moment le plus favorable d’exécuter les seringages est vers les dix ou onze heures du matin en élé; on ferme ensuite les portes et autres entrées d’air et on lient la serre close jusqu’à deux ou trois heures après midi; on ouvre de nouveau, et si le temps est beau on laisse circuler l’air pen- dant toute la nuit. La puissance de développement des plantes soumises à ce régime est presque incroyable; ce traitement est rationnel, car dans leur patrie les Fougères et les Orchidées reçoivent pendant quel- ques heures de la journée les effluves chaudes et humides que dégagent le sol, les rochers, les arbres, sous l’influence d’une atmosphère forte- ment échauffée par un soleil ardent. Insectes nuisibles, — Le thrips (grise) et le kermès sont les ennemis les plus dangereux des Fougères et malheureusement les plus difficiles à extirper. Le thrips, surtout, cause de grands ravages; les seuls moyens de se défaire de cet hôte redoutable consistent à couper les frondes fortement attaquées et à laver les autres avec de l’eau de tabac A laquelle on a ajouté une petite quantité de savon noir. Le kermès s’enlève au moyen d’une brosse ou d’un petit bâton taillé en lame de couteau; mais si les plantes sont trop infestées de cet insecte, il faudra couper les frondes et surveiller ensuite le développement des nouvelles feuilles; dans tous les cas, ne laissez jamais une plante attaquée au milieu des plantes saines. Des fumigations de tabac sont très-utiles, seulement elles exigent quelques précautions lorsqu’on les applique au moment de la pousse des frondes. Au Jardin botanique de Bruxelles nous faisons mettre à l’air en été, dans un coin abrité, ombré et assez humide du jardin, les Fougères attaquées par la grise et les acares ; on seringue fortement le feuillage pendant plusieurs jours en ayant soin de coucher les pots pour que la tei^re ne soit pas trop mouillée; les insectes disparaissent, et si le feuillage n’a pas été trop endommagé par le thrips, il se remettra bientôt. Le mois d’août est l’époque où ces insectes exercent leurs plus grands ravages; il ne faut donc pas attendre jusqu’alors pour combattre le mal, mais commencer dès le mois de juin à prendre des mesures préventives. — Ces observations sur les insectes s’appliquent à toutes les plantes de serre chaude. — 288 — CHRONIQUE HORTICOLE Exhibition de fruits de la Société d' Horticulture de Londres, — Nous remarquons avec plaisir, dans le procès-verbal des opérations du jury appelé à juger du mérite des différents fruits envoyés à l’ex- position du 24 octobre 1857, que la grande médaille en argent a été décernée à notre estimable correspondant, M. Jules de Liron d’Airoles, pour Vexcellente qualité de ses poires. » M. Lindley dit que les poires envoyées de Nantes étaient vraiment d’une qualité merveilleuse [wonderful quality), surtout la Duchesse d’Angoulème; « mais, ajoute-t-il, elles étaient si brunies par le soleil, qu’elles ressemblaient à des Espagnols au teint basané à côté de blonds Saxons; aussi sous le rapport de l’apparence, les poires anglaises offraient des teintes plus agréables à l’œil et éclipsaient leurs brunes voisines. » Mais qu’importe l’apparence, si ce n’est pour la décoration des tables de luxe, quand la qualité est en jeu ; l’excellence des fruits de M. de Liron d’Airoles prouve les soins que cet amateur donne à ses arbres fruitiers et le bon goût qui préside au choix de ses fruits; le soleil et le terrain sont des auxiliaires importants, il est vrai, mais dont l’homme habile doit étu- dier les effets et apprendre à utiliser la puissance. Eugenia Ugni. — Différents amateurs avaient envoyé à cet!e même exposition des fruits de VEugenia Ugni; mais aucun d’eux n’était com- parable aux fruits exposés en premier lieu, il y a un an ou deux, par M. Veitch d’Exeter. Tandis que ceux-ci avaient la grosseur d’une forte baie de groseillier noir et une couleur brun foncé, comme du chocolat ou d’un frankenthaeler brun, les baies exposées actuellement étaient pauvres en couleur et petites en volume. On n’a donc pas pu juger du mérite réel de ce fruit réputé si délicieux ; les horticulteurs ont encore des recherches de culture à faire pour arriver à rendre VEugenia Ugni populaire chez nous. Nous avons goûté quelques baies provenant de jeunes plantes cultivées au Jardin botanique de Bruxelles, et sans les déclarer mauvaises; elles ne nous ont pas paru dignes de figurer comme fruit de dessert. L’avenir peut changer notre opinion. Ahutilons nouveaux de M. Affre de Marseille : Ahutilon Comtesse Nathalie de Medicis-Spada ; fleur d’un beau rose foncé veiné de car- min et de pourpre, d’une très-belle forme; floraison abondante en hiver; en été les fleurs sont plus pâles; Ahutilon Bue de Malakoff, fleur d’un tiers plus grande que V Ahutilon venosmuy de la même forme, d’un beau jaune orange, veiné de carmin ; fleurit bien en hiver; Ahutilon Manetti, fleur très-grande, jaune orange clair, veiné de car- min, variété très-florifère. Ces trois Ahutilon sont cotés au prix de 5 francs, dans le Catalogue des serres du Prado, cà Marseille. BULLETIN DE 14 SOCIÉTÉ ROYALE D’HORTIClllTURE Obsiervatiotis faites au Jardiu botanique de Bruxelles sur la floraison en 1^59. La fin du printemps, tout l’été et la plus grande partie de Fautomne 1857, ont joui d’une température exceptionnelle : un ciel presque constamment radieux, l’absence prolongé de pluies ont caractérisé d’une manière toute spéciale notre état climatérique pendant près de sept mois consécutifs. La végétation soumise à de pareilles conditions devait nécessairement offrir quelques particularités pro- duites par ces conditions mêmes. Nous ne parlerons pas ici de la maturation de beaucoup de fruits dont nos automnes généralement froids et pluvieux nous privaient depuis plusieurs années ; mais de plantes qui ayant accompli à leur époque habituelle toutes leurs phases de végétation jusqu’à la fructification complète, ont, à la suite de l’influence pro- longée des chaleurs, parcouru de nouveau la série complète des différents actes de la vie végétative. La chaleur et la sécheresse semblent avoir produit sur ces plantes, après leur première floraison et fructification, le même engourdissement que nos hivers leur font éprouver (repos hibernal); quelques pluies, une tempé- rature douce ont ensuite provoqué le réveil du végétal, activé son développement et nous ont ainsi fait assister à une seconde floraison. Nous indiquons, dans le tableau ci-après, les espèces qui nous ont offert cetteparlicularité; une des colonnes indique leur époque habituelle de floraison; l’autre, la date de la deuxième florai- son. Nous avons fait suivre ce tableau d’une liste déplantés dont la floraison s’est prolongée jusque vers la fin de novembre. — La température de l’été a particu- lièrement favorisé la floraison des Yucca, et la fructification des Erythrina, des Bignonia, etc. Nous avons vu des Poiriers en fleurs au commencement de novembre et dont les fruits étaient noués vers le 10. DE BELGIQUE ET DU JARDIN BOTANIQUE DE BRUXELLES. TABLEAU ZIÏDIGATIF DES FLORAISONS DEUXIÈME FLORAISON. ÉPOQUE HABITUELLE de la floraison. Dates. AOUT 1857. 20. — Alchemilla vulgaris 28. — Hyosciamus albus . Mai'juin. Juin. 28. - pictus, » 29. — Nicotiana rustica . » — Cerinthe aspera. . Juillet. Juin. Bulletin. li -- 42 -« SEPTEMBRE. !«*■.— Macleya cordata » — Robinia pseudo-acacia 21. — Syringa vulgaris » — Hemerocallis graminea 24. — Nolhoscordium fragrans , . . . . . OCTOBRE. » — Nicotiana tabacum » — Crocus imperati (floraison anticipée). . 29. — Rhododendrum ponticum NOVEMBRE. 5. — Vaccinium Vitis-Idœa 8. — Lyclinis macrocarpa 10. — Tradescantia Virginica — Rudbeckia speciosa » — Hyssopus oflicinalis » — Trifolium rubens » - Pentstemon diffusum » — — roseum » — — magnificum » — — superbum » — Aconitum vulparia » — Delphinium ranunculifolium .... » — » sinense » — M elatum >j — » cœrulescens » — Papaver orientale » — Nicotiana rustica » — Helminthia echioides » — Pyrus communis » — Scorzonera graminifolia » — ■ >' plantaginea » — Gentiana verna » — - Armeria alpina » Centaurea Lippii » — Salvia japonica K — Vinca major » — Scorpiurus subvillosus » Trollius europæus DÉCEMBRE. îer._ Tlilaspi arvense Plantes dont la floraison s'est prolongée novembre. Juin-juillet. Juin. Avril- mai. Mai -juin. Mai. Juillet-août. Février-mars. Mai. Avril-juin. Juin-juillet. Mai-juin. Juillet-août. Juin-juillet. Juin-juii|pt. Juillet-aout. » Mai-juin. Juin-juillet. » » Mai. Juillet. Juillet-août. Mai. Mai-juillet. » Avril-mai. Juin-août. » )> Mai-juin. Juillet-août. Mai-juin. Juillet-septembre. jusque vers la fin de Aconitum autumnale. Agératum mexicanum. Alstrœmeria acutifolia. Alyssum montanum. — 45 — Ammobium alatum. Anacyclus radiatus. Andryala sinuata. Anelhum dulce. Anoda cristata. Anthémis nobilis. Antirrhinum majus. Argemone mexicana. Barkhausia fœtida. Boussingaultia baselloïdes. Brachycome iberidifolia. Calendula suffrulicosa. Campanula acuminata. Canna indica. Carduus acanthoïdes. Catananche cœrulea. Ceanolhus azureus. Centaurea calocephala. — sphærocephala. Centranthus ruber. Ceplialophora aromatica. Chrysanthemum frutescens. Cirsium monspesulanum. Clarkia elegans. Commelina cœlestisL Coreopsis Atkinsoniana. — Drummondii. — - elegans. Cotula antliemoïdes. — coronopifolia. Crithmum maritimum. Delphinium exaltatum. Dianthus Armeria. — carthusianorum. — chinensis. — Fischerii. ~ sanguineus. Diplotaxis muralis. — tenuifolia. — viminea. Erigeron caucasicum, — glabellum. — speciosum. Erysimum lanceolalum. — Perofskianum. Eschschollzia californica. Euphorbia hypericifolia. — pilosa. — platyphylla. Eutoca divaricala. Fuchsia coccinea. Gaillardia lanceolaia. -- pinnatifida. Géranium inquinans. Gilia glomeriflora. — iaciniata. Gypsophila. Hedera Hélix. Helenium tenuifolium, Heliopsis platyphylla. Heliotropium peruvianum. Hieracium auranliacum. — pratense. — pulmonaroïdes. Inula grandiflora. Lapsana communis. Linaria monspelliaca. — odora. Linum perenne. Lobelia Erinus. Lopezia frutescens. Lupinus Cruikshanksii. — varius. Madia viscosa. Malcolmia marilima. Malva balsamica. — crispa. — sylvestris. Martynia. Matthiola annua. Mazus bicolor. Microlonchus salmanticus. Nemophila insignis. Nepeta nepetella. Nigella hispanica. (Enothera grandiflora. Papaver nudicaule. Pétunia phœnicea. Phiox Drummondi. Phytolacca esculenta. — purpurascens. Poterium sanguisorba. — verrucosum. Pyrethrum balsamita. Raphanus sativus. Réséda odorata. — alba. Salvia patens. Romeriana. Sanseviera carnea. Sanvitalia procumbens. Satureja hortensis. Scabiosa atropurpurea. Scutellaria altissima. Sogalgina trilobata. Solidago sempervirens. Stevia ivæfolia. Tagetes patula. Tropæolum majus. Tunica saxifraga. Ulex Europæus. Vittadenia triloba. Viola tricolor. — sepincola. Verbena [diverses variétés) Yucca obliqua. — gloriosa. Zinnia elegans. — multiflora. Remarque, — Les Aster ont fleuri moins longtemps que de coutume. Flore arclique. Les plantes recueillies par le docteur E. Kane , durant ses deux voyages aux régions polaires, se composent de 148 espèces, dont 77 Dicotylédonées, 29 Mono- cotylédones et 42 Cryptogames; elles proviennent toutes de la côte occidentale du Groenland , située entre les 64® et 80® degrés de latitude nord. Ces collections sont les plus riches de toutes celles rapportées par les différents explorateurs des régions arctiques. — Elles ont augmenté la somme des connaissances que nous possédions sur la végétation polaire, et complété pour ainsi dire la Flore du Groenland septentrional, en ajoutant 27 nouvelles espèces de plantes aux 49 attribuées par sir J. Richardson dans ses tableaux statistiques à la section po- laire de cette vaste île, depuis le 73® degré latitude nord. Elles éclaircissent et développent en même temps des faits d’une haute importance en géographie physique ; premièrement en ce qu’elles indiquent qu’aucun changement appré- ciable dans le nombre et les espèces ne se remarque dans les plantes recueillies sur l’étendue des côtes situées entre le cercle arctique et polaire; d'où l’on pour- rait inférer que la troisième zone ou zone polaire de sir J. Richardson pourrait, quant au Groenland, commencer aussi bien au 67^ degré qu’au 73® latitude nord. Secondement , elles constatent la réapparition, au delà des limites du détroit de Smith, de deux plantes : Hesperis Pallasi et Vesicaria arctica, appartenant plutôt aux parties plus tempérées de la zone arctique. — Ces deux plantes ont été re- cueillies, avec quelques autres, sur les terres nouvellement découvertes de Wash- ington et de Humboldt , aux bords mêmes de cette mystérieuse mer polaire que le docteur Kane et ses compagnons de voyage eurent la chance d’entrevoir, et de pouvoir s’assurer qu’elle était libre de glaçons aussi loin que la vue pouvait porter. Pareil fait, quoique limité à deux espèces végétales, semble indiquer l’existence d’influences isothermales particulières , dues , soit à des courants chauds , à une plus grande profondeur de l’eau , soit à la dépression de notre globe vers ses pôles. Il ressort une autre particularité remarquable de l’examen de la collection du docteur Kane ; c’est qu’en divisant en deux parties égales l’étendue de côtes explorées par ce hardi naturaliste, chaque partie présentant à peu près un nombre égal de stations où des herborisations ont été faites, — la section septentrionale, depuis Uppernavik (73® latitude nord) Jusqu’à la terre de Washington , a fourni plus de Dicotylédonées et moins de Monocotylédonées que la section méridionale comprise entre Fiske-Fiord et le 73® parallèle nord. Ces résultats inattendus démontrent que la zone polaire ne peut convenablement être comparée aux régions alpines des climats plus tempérés. L’action non inter- rompue de la lumière et de la chaleur durant l’entière période entre le lever et le coucher du soleil, laquelle constitue, comme on sait, le jour ou la saison d’été aux pôles; et une atmosphère plus pure et plus humide, aidée peut-être par une plus grande accumulation de fluide électrique, sont autant de causes dont les influences doivent nécessairement et plus rapidement (surtout dans les terres basses) exciter, favoriser et conduire à un développement parfait, non-seulement les espèces végétales propres à ces régions hyperboréennes, mais également cer- taines espèces dont les graines peuvent avoir été transportées de climats plus tempérés par les courants, les migrations d’oiseaux ou par toute autre cause. — Il est donc probable, contrairement à ce que présentent les sommités neigeuses et stériles des régions alpines, que la végétation peut s’étendre jusqu’au pôle même, partout où elle rencontre un sol approprié à ses besoins, une exposition solaire favorable, et un abri contre les vents impétueux. [Proceedings of the American Philosophical Society.) Kspositions annoncées pour par les SSociétés d’horticiiUure beignes et étrangères. Gand. — Société royale d’agriculture et de botanique. 7 et 8 mars. 32 concours. — Le Dictamnus fraxinella est demandé en fleurs épanouies pour le 6 mars, à 9 heures du matin. Amsterdam. — Du 26 au 30 mars 1858. Rotterdam. — Du 9 au 12 avril 1858. Dordrecht. — Du 1 7 au 19 avril 1858. Reçu les ouvrages et catalogues suivants : Supplément au Catalogue des cultures de Ad. Papeleu, pépiniériste à Ledeberg- lez-Gand. Plusieurs nouveautés y sont annoncées en Abricotiers, Cerisiers (Griotte du Nord à fruit blanc), Framboisiers, Pêchers (Comice deBourbourg; ce serait la meilleure pêche connue). Poiriers (gains de MM. Bivort, Grégoire, Van Mons. Robert), Pruniers (Reine Claude de Bavay hâtive, excellent fruit; Reine Claude de Brahy , variété des plus mérilantes que M. Brahy a cédée en toute propriété à M. Ad. Papeleu); Vignes (le magnifique Bowood Muscat à baies blanches, le non moins beau Doré de Stockwood; le Chasselas Perle d’Anvers de Ch. Van Geert; Je Général de la Marmora, de Robert, beau raisin blanc un peu musqué, etc.). — Collections fort riches de plantes vivaces. De MM. Vict. Verdier père et Ch. Verdier fils, rue du Marché-aux-Chevaux, 32, à Paris, près le Jardin des Plantes. — Culture spéciale du Rosier et de la Pivoine en arbre. — Plantes de serre chaude : Palmiers, Pandanées, Broméliacées, Fou- gères arborescentes, etc. De M. Porlemer fils , à Gentilly (Seine), rue de l’Hay, 1. — Culture spéciale du Rosier. Annonce deux nouvelles Roses mousseuses non remontantes : Adolphe Brongniart (Portemer fils), rose vif, et de Candolle, rose tendre, et une île Bour- bon : Général Blanchard, fleurs moyennes, pleines, rose rouge transparent, — - riclie collection de Conifères de serre et de pleine terre; Yucca, arbres fruitiers. Vignes. De M. Claude Sahut, horticulteur-pépiniériste à Montpellier (Hérault). Arbres fruitiers, arbres et arbustes d’ornement, Conifères, Plantes aquatiques, Plantes vivaces, etc. L De M. Antoine Geoffre, aux serres du Prado, à Marseille. Beau choix de plantes Bb açrre et d’orangerie; spécialités en Broméliacées, Dracœna, Orchidées, Pal- miers, Gesnériacées, Azalées, Camellias, Rosiers, NeiHum, Orangers et Citron- niers, etc. De M. Adolphe Weick, rue des Poules, à Strasbourg. Nouveautés en plantes de serre chaude, de serre froide et d’orangerie; arbustes de pleine terre, Rosiers; spécialités en Pélargonium, Fuchsia, etc. De MM. Arnould frères, rue de Metz, à Nancy (Meurthe). Arbres fruitiers, arbres, arbrisseaux et arbustes d’ornement de pleine terre, Rosiers, plantes vivaces. — Plantes médicinales et aromatiques. De M. Pierre Oger, à Caen (Calvados). Deux nouveaux Rosiers hybrides remon- tants ont été obtenus de semis par M. Oger, savoir : Marie Thierry, fleur très- grande, pleine, forme parfaite en coupe évasée , à rosette au centre, d'un rose carmin vif passant au rose foncé, floraison facile; et Cléopâtre, fleur moyenne, presque pleine, en coupe, rose brillant carminé. Issu du colonel Foissy . La répu- tation d’heureux et d’habile semeur que s’est acquise M. Oger nous permet d’au- gurer un bon accueil à ses nouveaux gains. — Culture spéciale du Rosier, choix des meilleures variétés de Roses remontantes. — Collections d’OEillets, de Pensées, d’Anémones doubles et de Phlox. EM VERITE Chez Aügüstp: Goiiv, éditeur, quai des Grands-Augustins, 41, « Paris, et chez F. Parent, éditeur, montagne deSion, 17, à Bruxelles, LE JARDIN FLEURISTE Oü Instnictions simples et précises à l’usage des amateurs et des horticulteurs pour la culture des plantes d’ornement annuelles ou vivaces, oignons à fleurs, etc., Par CHARLES LEMAIRE, Membre honoraire (Puii grand nombre de sociétés savantes. I vol, in-l8 avec gravures dans le texte. Prix : 3 fr, 50 c. OUTRAGES D’OCCASION. ARBRES ( Traité de la taille des) et de la ma- nière de les bien élever, avec un nouveau traité de la Culture des melons j par Renk Daiiüron. 1 vol. in-î8 orné de 12 fig. 1 fr. 50 ARBRES El ARBUSTES (Traité des) qui se culti- vent en France en pleine terre, par Duhamel DU Monceau. 2 vol- in-4», rel. veau maroquin. 20 fr. ASPERGE (De la culture de la grosse) dite de Hollande, la plus précoce, la plus hâtive, etc., par Filassier. 1 vol. in-l8, demi-rel. 1 fr. 25 BON JARDINIER (Z^e), par Poiteau et Vilmorin, années 1823, 1826, 1828, 1832 et 1834. Chaque année. 5 fr. Quoique cet ouvrage soit publié de nouveau chaque année, les années antérieures à 1848 sont toujours très-recherchées par les amateurs et les jardiniers. BON JARDINIER /e), 2« édition, 1 vol. in-18 orné de 27 pl. col. 3 fr. BOTANIQUE [Éléments de)^ par P.-V. Mérat, 6® édition, 1 vol. in-18. 2 fr. 50 BOTANIQUE (Leçons élémentaires r/e), formant un trailécomplet d’organographieel de physiologie végétale, par E. Lemacot. 2 vol. in-8®. cari, toile ang., neuf. (Ouvrage épuisé.) 15 fr. CITRUS {Traité du], par Georges Gallesio, auteur de la Poinona italiana. 1 vol, in-8®. 4 fr. DAHLIA ( Essai sur la culture , la nomenclature et la classification des), par Jacqüin frères. In-8®. 1 fr. DAHLIA (Traité pratique de la culture du), par Joseph Paxton. Trad. de Tangl. par A. de Hüm- BOLDT et A. DE Jussieu. 1 vol. pet. in-18, demi- rel. 1 fr. 50 FRUITS (Traité des), tant indigènes qu’exotiques, par CoüVERciiEL. 1 vol, iii-8® cart. 6 fr. JARDINAGE (Pratique simplifiée du)^ par L. Du- bois. 1 vol. in-12, 5® édition. 2 fr. HERBIER (L^) DES DEMOISELLES, ou Traité com- plet de la botanique , présenté sous une forme: nouvelle et spéciale. 1 vol. in-8®, avec pl. el Bg. col. 10 fr. JARDINIER FLEURISTE (UEcole du), nouvelle édition. Paris, 1779. 1 vol. 2 fr, JARDINS (Essai sur la composition et V ornement des). 1 vol. in-18, demi-rel., orné de 44 pl. 4 fr. ROSE (Za) chez les différents peuples, anciens et modernes. Description, friture et propriété des ro.ses, par A. de Chesnel, 2® édition. I vol. petit in-18. 1 fr. 25 ROSES (Essai sur les), par J. P. Vibert, 1 voL in-8®, demi-rel. 6 fr. ROSIER (Monographie du genre), traduite de l’anglais de Lindley, suivie d’un appendice sur les roses cultivées dans les Jardins de Paris. 1 vol. in-8®, demi-rel. 5 fr,^ lmp. de F. Parebt, à Bruxelles.