Historié, archivée! document Do not assume content reflects current scientific knowledge, policies, or practices. ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ÉÉ ( à I I i I I * I I I ^(\C cXK.SSG*rET73R. U TJ J^XTX>X]V ISOTJVItfXdTT®: IJ JS H ITXTJSCE; X-T-E K . AUGMENTÉ DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE d’ HORTICULTURE DE BELGIQUE ET DU JARDIN BOTANIQUE DE BRUXELLES. DEUXIÈME ANNÉE ow •• A BRUXELLES Chez F. Parent 9 éditeur Montagne de Sion, 17. A PARIS Chez dkugiiiste Ooin^ éditeur Quai des Grands-Auguslins, 41, 1858. 18 !90Î ' v,u= JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE. BLANDFORDIA FLAMMEA (Hook), Planche I. Le genre Blandfordia a élé créé par le célèbre botaniste anglais, M. Robert Brown, en l’honneur du marquis de Blandford, fils du second duc de Marlborough, et grand amateur de plantes. Il se compose d’un petit nombre d’espèces assez difficiles à distinguer entre elles ; sa place dans la série des genres de la famille naturelle des Asphodélées est près des Tritoma; ses six étamines libres et un style unique le rangent dans l’Hexandrie Monogynie du système sexuel de Linné. Ses caractères génériques sont de présenter un périgone ou périanthe pétaloïde, tubu- leux-campanulé , six lobes courts et égaux au limbe; six étamines insérées à la base du tube, filets filiformes, inclus ; un ovaire pédicellé, triloculaire ; ovules nombreux, bisériés, horizontaux, anatropes ; un style subulé à stigmate simple ; une capsule prismatique, triloculaire, triparlible, contenant un grand nombre de graines à test lâche et pubescent. Les Blandfordia sont indigènes aux régions de la Nouvelle- Hollande orientale situées au delà du tropique; elles sont herbacées, acaules, à racines fibreuses ; leurs feuilles radicales sont linéaires, allon- gées; les feuilles caulinaires sont distantes, courtes; le racème est ter- minal et court; les pédicelles sont munis de deux bractées; les fleurs sont d’un rouge éclatant ou de couleur orangée. Le Blandfordia flammea ( Tritoma flammea de Lindley) est une des plus nobles plantes que l’on puisse voir, lorsque ses grandes fleurs inclinées s’épanouissent en plein soleil, auquel elles semblent avoir emprunté un des rayons ardents, pour revêtir leur corolle d’une robe rouge de flamme. C’est du centre d’une touffe de feuilles longues, minces, légèrement rudes au toucher sur les bords et sur la carène, d’un vert glauque, que s’élève le scape dont la partie supérieure se ter- Janviêr 1858. 1 G — mine par l’élégant racème multiflore que nous représentons comme première planche inaugurative du second volume de ce Recueil. Nous saisissons cette occasion pour remercier les amateurs du bon accueil qu’ils ont bien voulu faire à notre publication; nous espérons conti- nuer à mériter leur bienveillant appui ; et nous redoublerons de soins et d’exactitude pour rendre notre recueil le plus utile et le plus inté- ressant possible. Les fleurs du Blandfordia flammea sont presque campan niées, plus ou moins étranglées à la base, pendantes; le tube du périanthe est d’un vermillon orangé vif ou flamboyant; le limbe est d’un jaune vif; les pédicelles sont aussi longs que les fleurs et de couleur orange foncé; les étamines sont aussi longues que le périanthe; le scape pré- sente des bractées vers sa partie supérieure. L’introduction du Blandfordia flammea date déjà de quelques années; c’est à lord Walter Butler qu’en revient l’honneur; ce gentil- homme en rapporta quelques racines du Jardin botanique de Sydney et les offrit au docteur Mackay, du Jardin botanique de Dublin; les plantes fleurirent pour la première fois dans ce jardin en 1854, et depuis, cette noble Liliacée, la plus belle espèce du genre Blandfordia^ a commencé à se répandre, mais lentement, dans le commerce. Nous n’avons pas besoin de la recommander. Les Blandfordia sont des plantes de serre froide, aimant l’air et la clarté; les arrosements doivent être modérés en hiver, un peu plus abondants au printemps, mais néanmoins distribués avec discerne- ment; elles exigent une terre de bruyère fibreuse, mélangée de sable et parfaitement drainée; il faut particulièrement veiller à ce que les kermès ne s’y attachent pas, ce qui arrive souvent lorsqu’elles sont placées dans un lieu trop chaud ou mal aéré ; en été ( époque de leur floraison) on les expose en plein air à mi-ombre ou même en plein soleil en les arro- sant alors un peu plus copieusement que d’habitude. Leur multiplica- tion est assez difficile, car les fortes touffes produisent seules des jets latéraux et la fructification ne s’accomplit pas toujours complètement. SirW. Hooker fait observer que l’on cultive dans les serres un Bland- fordia, sous le nom de Grandiflora, et qui ne serait, suivant lui, qu’une variété du Blandfordia nobiiis à pédoncules moins développés. Le vrai Blandfordia grandiflora, décrit par Brown, a de longs pédon- cules et de minces bractées membraneuses et des étamines très-courtes ; celle espèce aurait pour synonymes VAletris punicea de Labillardière et le Blandfordia marginata de Herbert. Une quatrième espèce cultivée serait le Blandfordia intermedia Herbert; introduite de la Nouvelle-Hollande sous le nom de Bland- fordia grandiflora ; la description est trop vague pour qu’on puisse l’adopter définitivement. I 7 — Enfin M. Lindley a décrit deux autres espèces (non encore intro- duites) : 1° le Blandfordia Backousii dont les fleurs ressemblent à celles du Blandfordia g l'andiflor a de Brown {Blandfordiamarginata), Sir W. Hooker pense que ce n’est qu’une variété accidentelle de cette dernière espèce, et 2® le Blandfordia Cunninghamii , espèce probable- ment distincte et fort belle dans le genre du Blandfordia nobilis. Il ne resterait donc dans nos cultures que trois espèces véritable- ment certaines : le Blandfordia nobilis , type du genre, le Blandfordia grandi flora de Brown et le Blandfordia flammea; les autres ne seraient que des plantes s’écartant du type normal de leurs espèces respectives par suite de conditions différentes de culture, de sol, etc. Ces variations, qui font le désespoir des botanistes, sont assez fré- quentes dans les Kniphoffia, les Tritoma et autres genres de la grande famille des Liliacées. THÜNBERGIA HARRISII (Hooker). Planche II. A peu près en même temps que le Jardin botanique de Kew recevait directement de la péninsule Malayenne le splendide Thunbergia lau- rifolia [voir pl. XV de notre premier volume, page 169), un paquet de graines lui était adressé par lord Harris, gouverneur de Madras, et portait comme indication : « Nouvelle et magnifique espèce de Thun- bergia, » Ces graines ont produit la plante que nous figurons aujour- d’hui. La première floraison eut lieu chez MM. Veitch. Il existe de grands rapports entre le Thunbergia Harrisii et le Thunbergia laurifolia, mais la forme différente des feuilles et du pétiole, les pédicelles plus courts et verticillés, les fleurs plus grandes et autrement colorées, suffisent pour distinguer nettement la première espèce de la seconde. Le Thunbergia Harrisii est un arbrisseau sarmenteux, glabre, qui doit être attaché à un mur, ou à une colonne de la serre chaude; ses branches sont arrondies; pétiole assez court, gros, anguleux; feuilles ovées-lancéolées, étroitement acuminées, légèrement sinuées-dentées, trinervées. Racèmes pédonculés, tantôt axillaires, solitaires et courts, tantôt terminaux et allongés, pendants et multiflores. Fleurs grandes, à limbe corollaire ample, étalé presque horizontalement, d’un beau bleu violacé; gorge jaune passant au blanc à la base du limbe. — Nous renvoyons pour les autres détails botaniques à la description détaillée que nous avons donnée de cette plante dans notre premier volume, page 196. 8 — La floraison a lieu en hiver ou de bonne heure au printemps. Celle belle plante grimpante sera certainement le plus bel ornement de nos serres chaudes; sa culture facile, sa croissance rapide, sa riche flo- raison sont des titres plus que suffisants pour lui assurer un bon accueil de la part des amateurs. Elle sera, nous assure-t-on, disponible au printemps dans les principaux établissements horticoles français et belges. Nous ferons remarquer que notre format ne nous a permis de repré- senter qu’une faible portion du racème floral, lequel porte en nature de dix à douze fleurs épanouies à la fois et une quarantaine de boulons d’un développement plus ou moins avancé; la longueur de ces racèmes est de 25 à 30 centimètres et plus. REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. SERRE CHAUDE. Cypripedium Fairieanum (LiNDLEY), figuré dans le Bot. Ma(J., pl. 5024. — Famille des Orchidées. — Gynandrie Digynie. De toutes les espèces connues du beau genre Cypripedium, celle-ci est peut-être la plus élégante, la plus agréable à l’œil; ses fleurs sont cependant d’une simplicité extrême de coloris : le vert jaunâtre passant au blanc et le violet font tous les frais de leur toilette; mais ces cou- leurs sont si harmonieusement distribuées qu’elles provoquent sans peine l’admiration. Il paraît que cette espèce provient du pays d’Assam; elle faisait partie d’un lot d’Orchidées des Indes orientales exposé en vente publique à Londres. Des exemplaires fleuris ont été communiqués à sir W. Hooker par M. Reid et par M. Parker, horti- culteur à Hornsey. M. Lindley a décrit ce nouveau Cypripedium dans le Gardener’s Chronicle [Z\ octobre 1857), en lui imposant le nom spécifique de Fairieanum d’après M. Pairie de Liverpool qui en avait envoyé un beau spécimen en fleurs à une des dernières expositions de la Société d’horticulture de Londres. Le Cypripedium Fairieanum estacaule; ses feuilles sont en lanière oblongue , concolores, obliquement apiculées au sommet, bases caré- nées et équitantes. Scape plus long que les feuilles, érigé, arrondi, vert, duveteux, uniflore. Fleur grande, extrêmement jolie, s’élevant d’une bractée terminale, engainante, aiguë et laineuse; cette bractée embrasse la partie inférieure de l’ovaire, lequel est d’un violet foncé, 9 — allongé, glanduleux-poilu, quelque peu fusiforme. Périanlhe (rès-élalé; sépale supérieur ou dorsal très-large, eordiforme, d’un blanc verdâtre pâle, admirablement veiné de violet foncé et partiellement marqué de vert plus foncé; sommet obtus recourbé; les deux sépales inférieurs sont unis en un petit sépale (un tiers de la grandeur du sépale dorsal) ové, obtus, vert pâle rayé de violet et de vert. Pétales oblongs-lancéolés, défléchis et courbés d’une façon toute particulière, comme les cornes d’un buflle, par exemple, blanc strié de vert et de violet. Labelle très- grand, allongé, enflé, d’un vert brunâtre orné de réticulations vio- lettes, enroulé à la base. Étamine stérile, orbiculaire en croissant, verdâtre, violette et blanche, duveteuse; on remarque un long appen- dice proboscidiforme qui s’élève du centre de la partie concave de l’étamine stérile. Cette espèce a assez d’analogie avec le Cypripedium insigne^ mais ses fleurs sont moins grandes ; elle se rapproche encore plus du Cypri- pedium superbiens de Reichenbach, mais elle s’en distingue en ce qu’elle est beaucoup plus petite dans toutes ses parties; elle ne présente point de verrues aux côtés enroulés du labelle, la couleur est tout à fait différente et elle offre de plus ce singulier appendice proboscidiforme dont nous avons parlé. La floraison du Cypripedium Fairieanum a lieu en octobre. Sa culture est la même que celle des autres espèces acaules indiennes. iiegoBiia laeiniata (Roxburgh), figuré dans le Bot. Mag.j pl. 5021. — * Famille des Bégoniacées. — Monœcie Polyandrie. Cette nouvelle espèce de Bégonia est originaire du Bengale oriental, du Silhet et du Népal; elle a été récemment introduite au Jardin bota- nique de Kew de graines envoyées par le docteur Royle. Son feuillage est admirablement panaché; ses . fleurs, surtout celles qui portent les étamines, peuvent être rangées parmi les plus grandes du genre et frappent l’attention par le fort duvet rouge vif qui recouvre le fond blanc des sépales. C’est une espèce à tige rameuse s’élevant à 30 ou fiO centimètres de hauteur; tige et branches vertes, fortes, arrondies, duveleuses, plus ou moins diffuses. Feuilles pétiolées, longues de 12 à 15 centimètres, obliquement cordées, acuminées, laciniées ou plutôt pinnatifides (mais peu profondément), glabres, d’un vert foncé en dessus; le bord et le centre d’un violet très-foncé presque noir, vert pâle en dessous, bordé de rouge; centre et veines rouges; lacinies ou lobes acuminés et fortement dentés en scie. Pétiole vert, à peu près aussi long que la feuille, laineux, sous-tendu à la base par deux stipules membraneuses, assez grandes, blanc teinté de rose. Pédoncules axillaires, à peine plus longs que les feuilles, portant une ombelle de 10 — trois ou quatre grandes fleurs. Fleur mâle pourvue de quatre sépales blancs, ovales, étalés, dont deux petits et glabres sur les deux faces et deux externes deux fois plus grands que les internes, concaves, revêtus extérieurement d’un duvet rouge entremêlé de poils. Étamines nom- breuses, formant un capitule dense. Fleur femelle plus petite que la fleur mâle, à cinq sépales érigés, larges, ovales, concaves, de même grandeur, tomenteux et poilus à l’extérieur. Capsule très-tomenteuse, présentant trois angles : deux courts et étroits, le troisième ample, ovale très-obtus. Cette espèce vraiment ornementale se multiplie très facilement de boutures; les jeunes plantes fleurissent mieux et sont d’un port plus compacte que les vieux exemplaires dont les branches se déjettenl souvent au grand détriment de l’aspect de la plante, SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. i^iipiiiiis iienziesii (Agardh), figuré dans le Bot, Mag.j pl. 5019. — Famille des Légumineuses. — Diadelphie Décandrie. Ce Lupin à fleurs d’un beau jaune doré et plus ou nioins suffruti- queux, a été présenté au Jardin royal de Kew, par M. Thomson, d’Ipswicb, comme une espèce inconnue provenant de la Californie. Le savant rédacteur du Botanical Magazine le rapporte au Lupinus Menziesii de M. Agardh, et avec d’autant plus de confiance que ce der- nier botaniste assigne la couleur jaune aux fleurs de cette espèce; néanmoins quelques doutes se sont élevés devant l’observation du doc- teur Torrey, à savoir « que le Lupinns densiflorus Rentham (nom antérieur), et le Lupinus Menziesii Agardh, ne peuvent être consi- dérés comme distincts l’un de l’autre ; tous les deux portent des fleurs blanches. » M. Torrey croit que M. Agardh s’est trompé en disant (d’après des échantillons secs) que les fleurs étaient jaunes. Cette opinion sur la couleur du Lupinus Menziesii semble être confirmée par M. Bentham, à en juger par une remarque dans les Plantœ Hartwegianœ, que la plante de Douglas décrite sous le nom Lupinus densiflorus est le Lupinus Menziesii d’Agardh; or, ce Lupinus den- siflorus Bentham [Bot, Mag,, pl. 1689) est à fleurs d’un blanc délica- tement tacheté de rouge vif. « La plante que j’ai devant moi, dit sir W. Hooker, a, je l’avoue, tous les caractères essentiels du Lupinus densiflorus ; mais ses fleurs sont entièrement jaunes lors de leur épanouissement, même avec une forte tendance à la couleur orange, teinte dont le passage au blanc lavé de rose est difficile à admettre. » Quoi qu’il en advienne de cette question de couleurs, le Lupinus Men- ziesii de M. Thomson est une fort belle espèce vivace, à fleurs nom- — i\ breuses, verlicillées, pédicellées et disposées en un très-long épi; les pédicelles sont à peu près aussi longs que les bractées; celles-ci sont persistantes, subsétacces ; calice dépourvu de bractées, lèvres entières : la supérieure scarieuse, l’inférieure herbacée et deux fois plus longue. Pétioles et dessous des feuilles poilus. iiiiiirea canarinoides) (Lenné et Koch), figuré dans le Bot, Mag.^ pl. 5022. — Famille des Loasées. — Icosandrie Polyandrie. Un magnifique dessin de cette plante a été donné il y a trois ans, par M. L. Van Iloutte, dans sa Flore des serres et des jardins de l’Eu- rope {t. IX, pl. 913). Depuis cette époque Vlllairea Canarinoides s’est répandu assez rapidement dans les jardins, où on le cultive comme planle annuelle. De grandes et nombreuses fleurs d’un rouge-cinabre en cloche renversée, de longues tiges grimpantes d’une croissance rapide recommandent cette plante à l’attention des amateurs, mais il est bon aussi que ces amateurs sachent que toute la plante est couverte de poils, dont le contact inflige à la peau une cuisson plus terrible que celle de l’ortie, l'urticalion brûlante qu’ils produisent peut même causer des maux sérieux ; sir W. Hooker dit qu’un jardinier à Kew avail horriblement soufïert pendant quelques semaines pour avoir été piqué accidentellement par cette jolie, mais méchanle plante. Riibiis iiutaiis (Wallich), figuré dans le Bot, Mag., pl. 5023. — Famille des Rosacées. — Icosandrie Polygynie. Ce nouveau et fort joli Rubus est originaire de l’IIimalaya, où il croît à une élévation supramarine de 8,000 à 11,000 pieds, mais à quelle époque et par qui il a été introduit en Angleterre, c’est ce que l’on ignore. Il fut remarqué par sir W. Hooker, près d’une pièce d’eau dans le jardin de M. Borrer à Henfield (qui l’avait reçu de M. H. Lowe, horticulteur à Clapton lez-Londres), où il recouvrait le sol, comme le lierre, de ses feuilles luisantes et portait de grandes fleurs semblables à de petites roses d’un blanc pur, à calice d’une belle couleur rouge de sang. Le port du Rubus nutans rappelle celui de notre Rubus saxatilisy et comme dans celui-ci, de nouvelles branches herbacées sur- gissent du vieux bois; mais il est complètement dépourvu d’aiguillons; les branches et les pétioles sont couverts de nombreuses longues soies purpurines. Ce Rubus estcoîinu dans l’Himalaya occidental sous le nom d’Ishal ; son fruit est d’un goût très-agréable (fructus sapore optimus), suivant M. Edgeworth {Plants of JY. W. India). Le Rubus nutans forme un petit arbrisseau très^branchu, tout à fait inerme, long de 2 à 3 pieds, décombant ; le vieux bois est glabre, les jeunes rameaux sont verts, ascendants, arrondis, et portent les feuilles — 12 — et les fleurs; de nombreuses soies longues, étalées, douces au toucher, généralement d’une belle couleur pourprée, mêlées à des poils courts et blancs, recouvrent les nouvelles pousses, les pétioles, les principales nervures de la face inférieure de la feuille, les pédoncules et les calices. Feuilles pétiolées, trifoliolées, glabres, luisantes, fortement veinées, peu profondément lobées et fortement dentées sur les bords, d’un vert foncé en dessus, plus pâle en dessous ; pétiolules courts, hispides; foliole terminale plus grande que les latérales. Stipules grandes, submembra- neuses, ovales ou oblongues, souvent incisées au sommet. Pédoncules ne portant chacun qu’une fleur, généralement solitaires, mais quelquefois deux ou trois ensemble et alors terminaux. Fleurs grandes, fort jolies, ressemblant à une petite rose. Calice de cinq sépales ovés trés- acuminés, plus longs que la corolle, unis en une coupe à la base, extérieurement d’un beau pourpre, très-velus ou soyeux, à bouts verts souvent quelque peu pinnatifides et subfoliacés. Pétales presque arrondis, blancs, très-étalés. Étamines nombreuses. Filets érigés, filiformes. Anthères ovales, jaunes, terminées par une grande glande ou appendice globuleux, pédicellé. Plusieurs ovaires obliquement ovés, glabres. Style aussi long que les filets staminaux. Le fruit, examiné sur des échantillons secs, paraît à peine pulpeux. sthododendrum aeutiiobum , figuré daiis V Illustration horticole^ pl. 149. Le joli Rosage, malgré son nom latin qui semblerait indiquer une espèce botanique, est un hybride obtenu à Gand? et dont la propriété a élé cédée par M. A. Van Geert à M. Ambroise Verschaffelt. L’aspect de la plante lorsqu’elle est en fleurs a quelque chose de particulier, qui éloigne ce Rosage de tous ses congénères, et M. Lemaire dit avec raison « que l’on croirait voir quelque espèce bien distincte, arrivée tout fraîchement du Sikkim-Himalaya ou du Boiilan. » La forme des fleurs est absolument celle d’une Campanule {Campanvla pyramidalis sur- tout); les lobes sont étalés et aigus; caractère que l’on ne retrouve dans aucune des espèces, variétés ou hybrides connus. Les fleurs sont nombreuses, à fond blanc, relevé de rose vif avec des points cramoisis à la base intérieure des pétales supérieurs. Les feuilles sont amples, d’un beau vert luisant en dessus, ferrugineux en dessous. C’est une belle acquisition pour nos serres froides. — 15 — CULTURE maraîchère. Nous convenons tous de ceci, à savoir que l’année du jardinier ne commence ni au premier janvier, ni au printemps; mais nous n’en continuons pas moins à agir comme si nous étions convenus du con- traire. Nous voulons à toute force que le jardinage commence après les gelées et finisse au bout de l’été. C’est une idée que nous nous sommes mise en tête, sans savoir pourquoi, que nous nourrissons religieusement depuis des siècles, et dont nous n’entendons point démordre. Cepen- dant, j’ai toujours ouï dire qu’erreur ne faisait pas compte, et par cela même que, à mon avis, il y a erreur dans notre façon de conduire les choses, je me crois le droit de protester et de réclamer. Toutes les fois que je me suis occupé des opérations de la grande culture, j’ai consulté la nature, je l’ai copiée de mon mieux, soit que je la comprisse, soit même que je ne la comprisse pas, et n’ai eu qu’à m’en louer> Je ne vois donc pas pourquoi je ne m’adresserais point au même guide en matière de petite culture ou de jardinage. Ce qui fait règle ou loi d’un côté, doit faire règle ou loi aussi de l’autre côté. Eh bien , je me demande d’abord ceci : — Est-ce que le bon Dieu sème presque toutes ses graines au prin- temps ? Et la question faite, je regarde autour de moi et m’aperçois que non. Je suis forcé de reconnaître qu’il les sème au contraire dans le courant de l’été et en automne. Je me demande ensuite pourquoi les jardiniers ne s’y prennent point comme le bon Dieu, et je crois entendre les plus vieux me répondre d’un air de dédain qu’ils ont de la théorie par-dessus les épaules et qu’ils s’en tiennent à la pratique. Pour mon compte, je trouve que la bonne et vraie pratique nous est enseignée par la nature, et c’est là que j’aime à l’étudier. Que si vous me demandez pourquoi elle fait ceci, pourquoi elle fait cela, quelles sont ses raisons, je ne me charge point de donner réponse à tout. Je m’empare du fait d’abord, puis je l’explique tant bien que mal ou ne l’explique pas. De ce que nous n’avons point la raison des choses, il ne suit pas qu’on doive absolument les dédaigner. Si l’on savait tout, le monde s’ennuierait et les savants bâilleraient. La vie est une recherche continuelle et la science une grande curieuse que l’on dédoinmage de ses peines et des importunités de laquelle on se débar- rasse en soulevant de loin en loin un très-petit coin du rideau qui _ U — cache les mystères. Or, pendant que les curieux cherchent et se creu- sent la tête, je m’en tiens à l’observation pure et simple, et me dis : — Voyons comment le maître à tous s’y prend pour fabriquer ses arbres, ses légumes, ses fleurs; voyons les modèles qu’il nous offre, les époques qu’il choisit, et je reconnais, comme je vous le disais tout à l’heure, qu’il ne sème rien au printemps. Pourquoi cela? Je l’ignore et ne tiens pas trop à le savoir. Seulement, le modèle me paraissant de ceux que l’on peut suivre les yeux fermés, je pense que les petits jardiniers de ma sorte ne se trouveraient pas mal de prendre le mot d’ordre du grand jardinier qui fait la leçon à l’univers, et par suite de travailler beaucoup plus à l’automne et beaucoup moins au prin- temps. Lorsqu’une plante indigène ou bien acclimatée a mûri ses graines, il me semble que le moment est venu de la semer, puisque c’est précisé- ment l’époque où cette plante se reproduit d’elle-même. La véritable place de la graine n’est pas dans un sac de toile ou de papier, elle doit être sur la terre ou dans la terre. Parlant de ce principe qui me paraît raisonnable et vrai, vu qu’il est dans l’ordre des choses naturelles, je voudrais que l’on s’attachât au jardinage de la fin de l’été et de l’arrière- saison. Nous procédons ainsi déjà en ce qui concerne divers légumes, mais sans jamais raisonner nos opérations. Le chou mûrit sa graine sur pied en juillet et complète sa maturation en siliques. Nous pouvons donc confier cette graine au sol dès le mois d’août, et c’est ce que nous faisons pour obtenir nos pépinières de cabus rouge, de gros cabus blanc, de savoyard, de cabbage, chou-pain, chou d’York, chou- fleur même, etc. Si nous n’agissons pas ainsi à l’endroit du chou de Bruxelles, du chou de Vaugirard et du chou d’hiver, c’est parce que nous avons intérêt à échelonner nos légumes, à en créer de tardifs, et, par conséquent, à les semer hors de saison pour arriver à ce résullat. Ces semis de fin d’été nous donnent-ils sujet à plainte? non, bien au contraire, ce sont eux qui nous fournissent les plus beaux produits. Est-ce que les navets semés en juillet et août, alors que leur semence est mûre, ne l’emportent pas en délicatesse et en régularité de formes sur ceux que nous voulons obtenir contre nature, en les semant d’avril en juin? Est-ce que la mâche et la raiponce, qui se ressèment naturellement vers le mois de juillet, ne se multiplient pas au moment convenable et sans le secours de l’homme? Est-ce que les semis d’oseille ne réussissent pas mieux à l’automne qu’au printemps, c’est-à-dire mieux quand la graine de l’oseille est neuve et se détache que lorsque la feuille commence seulement à se montrer? Est-ce que les semis d’épinards, faits au moment de la chute des — 15 graines, en août ou septembre, ne sont pas plus beaux et plus robustes que ceux du printemps? Est-ce que le persil, la carotte, le panais, Farroche belle-dame, mis en terre à l’époque indiquée par la malurilé de leurs semences, ne passent point parfaitement l’hiver et ne poussent pas plus tôt et mieux que les mêmes plantes, dont la graine, mise en sac pendant l’hiver, n’a été répandue qu’au printemps? Est-ce que la fève de marais, retirée de ses gousses noires, vers le mois de novembre ou de décembre, et plantée de suite, ne lève pas de meilleure heure à la sortie de l’hiver et ne résiste pas mieux aux gelées tardives que la fève conservée à la maison et plantée en mars ou avril? Est-ce que la brède ou morelle noire qui se sème toute seule avec ses baies, en octobre et novembre, sous ce climat du moins, n’est pas et plus hâtive et plus vigoureusement constituée que la brède semée par les jardiniers, hors de saison ? Est-ce que les graines de tomates que nous jetons au fumier ou aux composts dans le courant d’octobre, ne nous donnent pas en temps con- venable et en pleine terre, des plants autrement beaux que nos semis de printemps? Est-ce que le crambé, que nous semons à la sortie de l’hiver, au lieu de le semer à l’époque de la maturité de ses graines, ne proteste pas contre notre pratique absurde en ne nous donnant qu’un plant ou deux seulement par douzaine de silicules? Est-ce que Philippe Miller, qui se connaissait en jardinage et écrivait dans le siècle dernier, ne nous a pas dit que pour multiplier le crambé dans un jardin, on répandait ses » graines aussitôt mûres, sur un sol sablonneux où elles profilent très- » bien. » De quel droit donc ne le semons-nous aujourd’hui que six mois après que ses graines ont mûri? Et ce qui est vrai pour les légumes qui précèdent, l’est ou doit l’être pour beaucoup d’autres, pour le pourpier, le salsifis, la scorsonère, le scolyme d’Espagne, la picridie cultivée, la tétragonie étalée, la valé- riane d’Alger, la rhubarbe, la bette poirée, etc. Et puis, est-on bien sûr que l’on n’aurait pas d’avantage aussi à semer dès l’automne la bet- terave et la bette à cardes? Ce serait à vérifier. En y regardant de près, nous sommes amené à reconnaître que dans nos travaux habituels de jardinage, nous procédons juste au rebours de la loi naturelle, que nous ne semons presque jamais à l’époque indi- quée, pour chaque plante, par la maturité de ses graines sur pied, et qu’en nous émancipant ainsi sans raison, nous provoquons nécessaire- ment des insuccès que nous ne nous expliquons pas. Oh! je sais bien que pour rentrer dans l’ordre, on devrait froisser des coutumes reçues, des pratiques traditionnelles, que l’on devrait, par exemple, semer le salsifis et la scorsonère vers la fin de l’été, que l’on devrait s’attendre à la levée de beaucoup de graines avant l’hiver, notamment de celles de la scorsonère et du salsifis dont il vient d’être parlé; mais, après tout, qu’est-ce que cela ferait? Serions-nous empêché pour autant de les tenir en réserve pour le carême de la seconde année? Pas le moins du monde. En soumettant au public les observations qui précèdent, mon buta été de rappeler d’abord les jardiniers au respect de la nature, en ce qui concerne la multiplication des légumes, puis de leur prouver que le jardinage d’automne est beaucoup trop négligé, que, dans cette saison, ils pourraient aisément avancer de moitié leurs travaux du printemps, réussir des graines qu’ils ont souvent beaucoup de peine à conserver en bon état, et obtenir des sujets moins délicats, moins sensibles aux sorties d’hiver et plus hâtifs que ceux obtenus sur couche tiède ou à exposition chaude, en février ou mars, c’est-à-dire dans des conditions plus ou moins forcées. Et qui dit plante forcée ou bête forcée d’une manière quelconque, dit plante ou bêle maladive, souffreteuse, craignant le chaud, craignant le froid et mourant souvent de ce qui ne compro- mettrait même pas la vigueur de sujets élevés et conduits comme il conviendrait de le faire dans plus d’un cas. Les jardiniers ont l’engrais sous la main à l’automne aussi bien qu’au printemps; donc pas d’objection valable à attendre d’eux sous ce rap- port : quant à la main-d’œuvre, elle me paraît plus abondante, plus facile à trouver dans l’arrière-saison qu’à la sortie de l’hiver. Raison de plus pour entreprendre le jardinage d’automne. Il restera toujours assez de besogne pour le printemps. Nous avons. Dieu merci, quantité de légumes d’origine étrangère, fort beaux et fort bons, mais qui vivent dans nos potagers, un peu à la façon des autruches et des boas dans nos jardins zoologiques, des légumes qui se reproduisent à la condition de ne point passer toutes leurs journées à la belle étoile, comme les serins se reproduisent à la condition de ne pas chercher leur vie en temps de neige et en compagnie du moineau ou du verdier. Avec ces légumes-là, nous sommes bien forcé de supprimer l’hiver de l’année du jardinier et de ne commencer les semis qu’au printemps. Les pois, par exemple, ne demanderaient pas mieux que de pousser avant l’hiver; mais ils ne sauraient le traverser, puisqu’un froid de trois ou quatre degrés les fait périr. Bon gré mal gré donc, il faut que nous sortions de la voie naturelle avec cette plante originaire d’une contrée plus chaude que la nôtre. J’en dirai autant du haricot qui pourrirait et gèlerait, de la chicorée- endive qui ne saurait passer la rude saison en terre, mais qui demande toutefois à être semée fort avant dans l’été, c’est-à-dire à une époque aussi rapprochée que possible de celle où elle mûrit sa graine. J’en dirai autant de la laitue qui nous vient de l’Asie et graine tai divement, — 17 — du concombre et de la courge, légumes des contrées chaudes et qui, abandonnés à eux-mêmes sur le sol de ce pays, ne sauraient se repro- duire ; de l’oignon et du porreau qui mûrissent si tardivement leurs semences sous ces climats qu’elles ne pourraient lever avant l’hiver et nous donner des plants pour le repiquage du printemps, tandis qu’il en est autrement dans les contrées méridionales. N’oublions point que la culture de pleine terre n’a pas à s’occuper uniquement de légumes indigènes, acclimatés et robustes. Elle a affaire aussi à beaucoup de légumes dépaysés, étrangers, délicats, que l’on a sorti peu à peu des conditions normales, qui ne retrouvent plus chez nous leurs saisons, leur atmosphère et leur sol, qui vivent en égarés, en dehors de lois naturelles bien déterminées, et avec lesquels, par conséquent, il convient de recourir à des cultures exceptionnelles. Il est clair que nous ne pouvons pas, avec ces légumes déclassés, procéder régulièrement comme avec les autres. Eh bien, ceux que nous venons de citer en dernier lieu appartiennent à cette catégorie, et avec eux il n’y a pas de loi naturelle à invoquer, puisque nous les contraignons à vivre en dehors de leur nature. Il faut bien donner le printemps ou l’été aux plantes qui ne supporteraient pas les hivers rudes, comme on donne l’orangerie ou les serres à des plantes qui, autre part, vivent en plein air et en pleine terre. Que les jardiniers fassent cette distinction, et qu’après l’avoir faite ils ajournent au printemps la culture de tout légume incapable de se multiplier par lui-même, à cause de l’hiver ; mais aussi, qu’ils cultivent en leur saison et le plus possible les légumes acclimatés et pouvant à la rigueur se reproduire sans le secours de l’homme. P. JOIGNEAÜX. MÏSCELLANÉES. APPAREIL POUR CHAUFFER LES SERRES AU MOYEN DU GAZ. La difficulté de chauffer en hiver d’une manière satisfaisante et économique de petites serres, des balcons vitrés ou jardins suspendus, détourne bien des personnes du plaisir de cultiver des fleurs. Vous aurez beau suivre docilement les préceptes indiqués par les guides d’horticulture sur l’arrosement, la taille, le rempotage, etc., des plantes, toutes vos peines seront perdues si vous n’avez pas de moyen prompt et efficace pour combattre des froids un peu rigoureux; les 18 — volets, les nattes ou paillassons sont ou impuissants à garantir l’inva- sion de la gelée ou d’un maniement difficile; ils privent les plantes de lumière et sont d’un aspect disgracieux; les poêles ordinaires au char- bon de terre ou au bois chaulFent, il est vrai, mais ils chauffent généra- lement beaucoup trop, dessèchent l’atmosphère et les plantes, et salissent par la poussière qui s’en élève le feuillage et les fleurs, et en supposant que l’on puisse obvier plus ou moins à ces inconvénients, ils présenteront toujours la grave incommodité de vous assujettir à une surveillance continuelle et de vous faire éprouver des vexations sans nombre si vous en confiez le soin à des mains mercenaires. Le thermo- siphon ordinaire est d’un effet trop puissant pour de petits locaux, son placement est assez coûteux ; il exige une certaine surveillance, enfin la disposition des lieux se prête rarement à son installation. On a eu ensuite l’idée d’employer le gaz comme agent calorique; la facilité de le conduire à peu de frais partout où l’on désirait l’avoir semblait indi- quer en lui un substitut naturel aux poêles et aux thermosiphons; des essais furent tentés, tous échouèrent parce que le gaz employé comme seul agent de calorique empoisonnait l’atmosphère des serres et la rendait impropre à la respiration des plantes. Les journaux et divers recueils horticoles français et étrangers ont, à différentes reprises, appelé l’attention du public sur des moyens plus ou moins ingénieux proposés pour employer le gaz au chauffage des maisons, mais l’in- succès de tous ces systèmes avait fini par faire complètement aban- donner toute tentative en ce genre. Il paraît cependant que les diffi- cultés ont été vaincues et que l’appareil actuel fonctionne parfaitement, ne cause aucun préjudice ni aux personnes ni aux plantes, que ses frais d’établissement sont très-minimes, et que sa construction est des plus simples. Le Gardener s Chronicle dit que la connaissance de cette invention est d’un intérêt assez général pour qu’il regarde comme un devoir envers le public de donner toute la publicité possible au nou- veau système. Un correspondant du Gardener’s Chronicle ayant eu occasion de visiter le domaine de Dalkeith, propriété du duc de Buccleugh, près d’Édimbourg, y remarqua entre autres choses intéressantes un système pour chauffer les appartements et les serres au moyen du gaz. « Cet appareil, dit-il dans sa lettre à M. Lindley, consiste en un récipient en forme de fourneau contenant de l’eau, à travers duquel l’air, échauffé par un jet de gaz placé sous le récipient, est conduit par un tube disposé en serpentin dans l’eau jusqu’à ce qu’il arrive au sommet de l’appareil, d’où il est mené dans la cheminée. La chaleur se fait sentir dès que le gaz est allumé; un robinet en règle les effets. On ne sent pas la moindre odeur de gaz ; point de poussière ni d’émanations sulfureuses comme avec l’emploi du charbon de terre. La dépense — 19 quotidienne pour chauffer un grand salon d’environ 16 pieds en carré, ne s’élève pas, m’a-t-on dit, à plus de trois pence (30 centimes environ). Les avantages de ce système sont sans aucun doute très-grands sous le point de vue de l’économie; et quant à ce qui regarde la propreté, je me bornerai à faire observer que la dame de la maison me dit que l’on se servait de l’appareil depuis plus d’une année et qu’elle serait extrême- ment peinée si elle devait de nouveau avoir recours aux feux de char- bon de terre, parce que l’appareil au gaz ne produisait rien qui salît les appartements. Quand on n’a plus besoin d’un salon, on tourne le robinet du gaz sans crainte d’accidents et tout est dit. » « L’inventeur et breveté, M. Thomson, jardinier du duc de Buc- cleugh, dans la maison duquel le premier essai fut tenté, essai cou- ronné d’un entier succès, voulut bien me donner des détails sur l’agencement de l’appareil, et d’après ses remarques et mes propres observations, je ne doute aucunement de l’eflfîcacité de sa puissance de chauffage ni de sa propreté. Une serre tempérée, chauffée par cet appareil, jouissait, lorsque je la visitai, d’une température de 23 degrés centigrades (73 Fahrenheit), et le robinet à gaz avait été fermé une demi-heure auparavant. L’appareil était placé à un des côtés de l’entrée; on y avait adapté un tuyau de deux pouces de diamètre qui revenait à la chaudière après avoir fait le tour de la serre. Il est du reste inutile de décrire plus longuement un système si simple et si efficace à la fois , que l’on est étonné qu’il n’ait pas été inventé plus tôt. » « On m’a dit que MM. Thomson et fils, plombiers à Dalkeith , se préparent à fabriquer un grand nombre de ces appareils, et je suis convaincu que les mérites de ce système seront appréciés comme ils doivent l’être aussitôt qu’il sera connu du public. Les maisons, les serres tempérées de moyenne grandeur, les bureaux et magasins situés dans les villes où le gaz est établi, peuvent être entièrement chauffés à peu de frais. » « Enfin dans tous les autres systèmes imaginés pour faire servir le gaz comme agent chauffeur, et que j’ai eu occasion d’examiner, aucun n’était à l’abri de reproches mérités; les uns laissaient échapper le gaz, les autres brûlaient tout l’air de l’appartement ou le viciaient à à un point dangereux pour la santé; mais grâce à la faible quantité de gaz employé, à la position des becs alimentaires (de niveau avec le foyer de la cheminée), et surtout grâce à la méthode simple et efficace de chasser tout air impur ou brûlé, les objections contre l’emploi du gaz sont complètement écartées par le système Thomson. » Le rédacteur du Gardener's Chronicle ajoute, â la suite de l’intéres- sante communication de son correspondant, les observations suivantes : « Nous savions depuis quelque temps qu’un nouveau système decbauf- — 20 fage par le gaz était employé dans les environs d’Edimbourg, mais il nous paraissait prudent, vis-à-vis des nombreux insuccès antérieurs, de nous taire jusqu’à ce que des preuves évidentes de la bonté de la nou- velle invention nous fussent fournies. Celles que nous possédons main- tenant nous paraissent suffisantes. » D’après les informations que nous avons prises, Thonneur de l’in- vention du système actuel revient à M. Thomson, jardinier du duc de Buccleugh, au parc de Dalkeith (Écosse), le même qui a inventé les chaudières dites « Thomson's retort Boilers, » dont l’usage se répand pour le chauffage des serres à multiplication et à forcer. L’appareil consiste en une colonne en cuivre ou en zinc, à doubles Fig.i, Fig,% parois, pouvant contenir de 20 à iOO litres d’eau; le fond est un cône renversé, en cuivre, contre lequel frappe la flamme du gaz; la chaleur produite par cette flamme s’élève en chauffant l’eau dans une série de — 21 — tubes disposés en hélice et se réunit au sommet de l’appareil dans un tube plus gros; par ce moyen tout le gaz non brûlé et les émanations malfaisantes produites par la combustion sont conduites à l’air extérieur, soit par la cheminée ou par une ouverture dans le mur. Un autre point important, c’est que pour mettre en train l’appareil, l’embarras n’est pas plus grand que celui d’allumer un bec de gaz ordi- naire, et de fermer le robinet lorsque la température devient trop élevée; point n’est besoin de régulateurs. Les vignettes ci-contre achèveront dè faire comprendre les détails du système : Fig. 1. Représente un modèle élégant d’un appareil monté et placé, vu à l’extérieur. Fig. 2. Coupe longitudinale; elle est commune à tous les appareils; les seules différences qui existent entre eux consistent dans la grandeur et l’ornementation extérieure. A. Sortie de l’air chaud provenant des becs de gaz et que l’on conduit au moyen d’un tuyau, soit dans la cheminée, soit à l’air libre, par une ouverture quelconque. B. Entrée de l’air chauffé par le gaz dans les tubes en spirale. C. Ouverture par laquelle s’introduit l’air froid pour chasser l’air chaud de la chambre E. D. Ouverture pour alimenter d’eau la chaudière F. E. Chambre à air chaud, ouverte au sommet pour que cet air se dégage dans la serre. F. Chaudière; autour de sa paroi interne s’enroulent les tubes en spirale, les- quels chauffent directement l’eau de la chaudière, et indirectement l’air de la chambre F. G. Becs de gaz. II. Ouverture munie d’un robinet pour vider la chaudière. F. Robinet de jauge. Le prix d’un appareil varie nécessairement selon les circonstances. Un dans le genre de celui représenté par la figure i, pouvant contenir environ 24 litres d’eau, coûte 150 à 152 francs; nous supposons que les frais de placement ne sont pas compris dans cette somme. La seule cause d’insuccès qui puisse se présenter, selon nous, surgi- rait de la mauvaise construction de l’appareil ou de la mauvaise qualité des matériaux employés par suite de la parcimonie des acheteurs. Le dicton vulgaire « que le bon marché ruine » s’applique parfaitement ici. QUELQUES MOTS sim LA CONSERVATION DES PLANTES DÉLICATES PENDANT l’HIVER, Par M. H. Dyer. Le point capital à observer dans la conservation des plantes délicates sous châssis ou bâches durant l’hiver, est de les empêcher de pousser; Janvier 4858. 2 — 22 — ce repos ou sommeil doit durer depuis la fin d’octobre jusqu’à la fin de février; or, comme le développement normal des plantes dépend sur- tout de la chaleur et de l’humidité, il est évident que plus on les main- tiendra sèches et dans un milieu frais en hiver, de manière toutefois qu’elles ne souffrent ni de la gelée ni des courants d’air, plus les chances de les conserver seront grandes. Il est donc indispensable que les châssis et les bâches de même que les plantes, soient tenus aussi secs que possible ; cette sécheresse ne doit pas être portée pour celles-ci au point de faire flétrir leur feuillage; mais, en général, les arrosements doivent être très-rares et appliqués avec modération, par une journée claire, et seulement lorsque le besoin s’en fait absolument sentir. Les pots devraient être placés sur un lit épais de cendres de houille ou autres matières de nature sèche qui absorbent facilement l’humidité, sans lui permettre de s’accumuler. Le fond des bâches devrait être en pente légère de l’arrière à l’avant; une petite gouttière placée sur la devanture rendrait un grand service en écartant tout danger d’humidité. Donnez de l’air aussi longtemps que la saison est favorable et qu’il ne gèle pas; il faut cependant garantir les plantes des vents secs et cou- pants et de la pluie; les châssis resteront fermés ces jours-là. Il a été reconnu qu’un certain degré de froid qui serait fatal à des plantes en état de végétation^ ne les affecte pas lorsqu’elles sont dans leur période de repos; on peut en dire autant des graines, pourvu qu’elles soient conservées à sec; et il ne résultera aucun dommage pour les plantes ou les graines qui auraient été ainsi surprises par la gelée, si on a le soin de les conserver couvertes jusqu’à ce qu’elles dégèlent peu à peu. Il est bon d’observer que, quelle que soit la nature de la couverture que l’on emploie pour garantir les châssis, il est nécessaire que cette cou- verture ne soit pas mise en contact direct avec le vitrage, mais qu’il y ait entre les deux un espace vide d’au moins deux ou trois centimètres ; on prévient ainsi en grande partie la déperdition de la chaleur de la bâche, en interposant une couche d’air sec entre le vitrage et la couver- ture. Lorsque la couverture est directement placée sur le châssis, l’un et l’autre acquièrent bientôt la même température et la chaleur rayonne de la couverture presque aussi facilement que de la bâche seule; ceci a surtout lieu lorsque la bise souffle ou après une averse, suivie d’une élévation de température, laquelle, en provoquant l’évapo- ration de l’humidité, soustrait beaucoup de chaleur de la bâche. Il est donc facile de comprendre, d’après cela, qu’une couche d’air admise entre le vitrage et la couverture économise la chaleur en l’empêchant de se dégager rapidement. Les couvertures en nattes de Russie sont les plus mauvaises qu’on puisse employer; elles absorbent beaucoup d’humidité et enlèvent conséquemment le calorique au fur et à me- sure qu’il monte et s’évapore. Et c’est de ce dont on se sert cepen- — ^5 — dant le plus généralement. Des volets en bois, des cadres garnis de canevas, ou de paillassons, sont infiniment supérieurs. Quant aux plantes conservées dans un appartement, il ne faut leur donner que la quantité d’eau strictement nécessaire pour les préserver en vie; on les placera près des fenêtres, où elles ne puissent être atteintes par la gelée; s’il gelait fort, on les placerait au milieu de la pièce, et le soir on jetterait dessus quelques couvertures en laine; ce moyen suffit poul- ies garantir de toute injure du froid. PLANTATION DES POMMES DE TERRE. EXPÉRIENCES SUR LE SOUFRAGE APPLIQUÉ LORS DE LA PLANTATION, par M. W. IvER [Gardener’s Chro7iîcle , 3 octobre 1857). Un savant naturaliste botaniste, collaborateur du Gardener's Chro- nicle ei auteur d’une série d’articles signés J. M. B., fort intéressants sur la |3athologie végétale, avait en mars dernier suggéré une méthode pour préserver jusqu’à un certain point les pommes de terre du botrytis ; il recommandait l’application du soufre au moment même de la plantation et indiquait sommairement la marche a suivre dans les expériences comparatives qui pourraient être faites par quelques-uns des lecteurs du Gardener’s Chroiiide, M. Iver a entrepris ces expé- riences et a bien voulu en donner un compte rendu dans un des der- niers numéros de l’excellent journal anglais que nous avons si souvent occasion de citer. Les résultats obtenus par M. îver sont extrêmement intéressants et nous engageons nos lecteurs à ne les pas perdre de vue. M. Iver choisit dans un lot de pommes de terre dites regents, une certaine quantité de petits tubercules tels qu’on les vend habituellement pour la plantation et connus sous le nom vulgaire de chats y et une autre quantité de tubercules d’un volume normal, et bien mûrs; les uns et les autres paraissant exempts de maladie. Les petites pommes de terre furent plantées entières, les grosses divisées selon la coutume ordinaire; de celles-ci une portion fut mise en terre sans soufre, une seconde portion fut saupoudrée de soufre avec soin sur toute la surface incisée. La plantation fut faite le 9 avril 1857, en trois compartiments : les cJiats^ ou petits tubercules, les tubercules coupés et enfin les tuber- cules coupés et soufrés. Les lignes de plantation furent espacées de 60 centimètres environ, les plantes à 23 ou 24 centimètres l’une de l’autre. La récolte se fit le 28 août 1857; on pesa le produit brut de chaque division ou compartiment et l’on vérifia scrupuleusement pour chacun d eux la proportion des tubercules malades et des tubercules sains. 24 — M. Iver trouva ces résultats : du i ou des chats, 11 livres anglaises avaient été plantées en une ligne, dont le produit fut de 27 livres et demie de bonnes pommes de terre et 26 et demie de mauvaises, soit en tout S4 livres. Du n*’ 2, 20 livres plantées en trois lignes produirent 105 livres et demie de bonnes pommes de terre et 74 livres de malades, c’est-à-dire 177 livres et demie en tout. Vingt livres du n° 5 ou pommes de terre fractionnées et soufrées, également placées sur trois lignes, donnèrent 158 livres de tubercules sains et 122 livres et demie de tubercules malades, soit un poids total de 260 livres et demie. Ces différents résultats nous donnent en chiffres ronds un produit brut : 1® de 5 pour 1 pour les pommes de terre plantées entières, et comme la proportion entre les malades et les saines est comme 1 est à 1, il s’ensuit que l’on a obtenu 2 livres et demie de pommes de terre saines par chaque livre de tubercules plantés. 2° Le produit brut fourni par les tubercules divisés est plus considé- rable, les termes sont de 9 pour 1; et la proportion des tubercules sains est comme 4 est à 5 ; le résultat définitif est une récolte de 5 livres et quart pour chaque livre de semence. 5® Le produit brut des tronçons soufrés est dans la proportion de 15 à 1 de semence; la proportion entre les tubercules sains et les tubercules malades est comme 7 à 6; de telle sorte que la récolte a pro- duit environ 7 livres de bonnes pommes de terre par livre de tronçons. Il résulte de ces premières expériences qu’il est plus profitable d’em- ployer pour la plantation des tubercules ayant acquis tout leur développement que de planter de petits tubercules, comme on le fait généralement; d’abord parce que vous servant des premiers, vous n’avez besoin que du tiers en poids de semence, et ensuite parce que le produit est deux fois plus grand. Le saupoudrage au soufre des tron- çons élève considérablement le produit net de tubercules sains. Rosiers nouveaux, — M. Margottin, 55, rue du Marché-aux-Chevaux, à Paris, annonce quatre nouveaux hybrides remontants : Lord Pal- merston, fleur moyenne, rouge vif écarlate, floraison abondante et pro- longée; Duc de Cambridge, fleur moyenne, rouge foncé, superbe; Thomas Divers, fleur grande, pleine, globuleuse, rose vif à reflet bril- lant : cette belle variété est issue du Rosier Colonel Foissy ; Madame Van Houtte, fleur moyenne, pleine, forme très-régulière; beau rose tendre satiné. Ces quatre variétés sont très-vigoureuses; leur prix est fixé à 15 francs chacune, et une île Bourbon : Madame Confesse, plante vigoureuse, fleur moyenne, pleine, carné vif, forme parfaite; provient du Rosier Louise Odier ; môme prix que les variétés précédentes. '■ J ■i' : 25 LÜPINUS MENZIESII (Ag.). Planche III. Le genre Lupin s’est enrichi depuis une vingtaine d’années d’un grand nombre d’espèces fort intéressantes provenant, la plupart, du Mexique, de la Californie, et de diverses parties du vaste territoire des États-Unis. La rusticité, sous notre climat, de la majeure partie de ces espèces, les a toujours fait accueillir avec plaisir par tous les ama- teurs, et il n’est point maintenant de jardin, si modeste qu’il soit, qui ne possède quelques-uns des plus jolis représentants du genre. Jusqu’à présent les espèces à fleurs jaunes sont peu nombreuses et peu répan- dues; c’est à cause de cela que nous nous sommes décidés à donner la figure du Lupinus Menziesii qui, par sa belle coloration d’un jaune doré, ne sera pas déplacé parmi ses congénères, appartenant, pour la plupart, par leur coloris, à la série cyanique (1). {Voir, pour la des- cription, la livraison de janvier, page 10.) BEGONIA LACINIATA (Roxb.). Planche ly. Le port réellement élégant de cette nouvelle espèce indienne, re- marquable à plus d’un titre, tant par la belle panachure de ses feuilles que par la grandeur de ses fleurs, qui en font une plante vraiment ornementale , tout cela nous a semblé assez méritant pour que nous en représentions la figure; la description en a été publiée dans la livraison de janvier, page 9. (1) On donne l’épithète de cyaniqiies aux fleurs de la nuance dont la couleur bleue est le type. Févrikr 1858. O — 20 REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. SERRE CHAUDE. cordia ipomœœflora (HooK.), figuré dans le Bot* Mag.y pl. 5027. — Famille des Boraginées. — Pentandrie Monogynie. Quoique cette plante offre sans doute beaucoup de ressemblance avec le Cordia superha , figuré planche 4888 dans le Botanical Ma- gazine (et que l’on suppose être originaire du Brésil), elle en est réellement une espèce distincte. Dans notre serre, quoique cultivée en pot, cette espèce tout à fait arborescente a atteint jusqu’à 14 pieds de hauteur. Les feuilles en sont ternes, jamais luisantes, longues d’un pied et plus, munies de pétioles de 2 à 5 pouces de long; la moitié du bord supérieur du limbe est irrégulièrement dentée en scie ; les dents en sont grandes et spinescentes , à sommet aigu, mais non pas brusquement et finement acuminées comme dans le Cardia su- perha. Les fleurs sont lâchement paniculées, et quoique de la même forme et de la même couleur que celles du Cardia superha, elles sont une fois et demie plus grandes et ressemblent à la première vue à quelque blanc Canvolvulus ou Ipamœa ; on peut très-bien les distin- guer à une hauteur considérable du sol. 11 est à regretter que, de même que pour le Cardia superha, nous ne sachions rien concernant son lieu d’origine ni la date de son introduction en Europe. Tout ce que nous pouvons dire à ce sujet, c’est que la plante en question est un vieil habitant des serres du Jardin royal de Kew, que nous ne pou- vions manquer d’aller visiter pendant la chaude période de l’été de 1 857. La section du vaste genre Cardia (maintenant que presque tous les Var- rania y sont compris), à laquelle celte espèce appartient, est indubita- blement la section Sebestenoïdes (Cardiœ macranthœ, Chain.), ren- fermant douze espèces originaires, les unes de l’ancien, les autres du nouveau continent. Parmi ces espèces, aucune d’elles ne ressemble par les caractères spécifiques à celle qui fait le sujet de cet article. Voici la description qu’en donne M. Hooker : U Comme il est cultivé chez nous, c’est un petit arbre très-branchu, de 12 à 14 pieds de haut, qui probablement, dans sa contrée natale, doit avoir, comme le Cardia macraphylla de la Jamaïque, une hau- teur de 40 à 50 pieds. Branches à leur partie inférieure d’un aspect brunâtre, produit par une tomentosité courte et dense. Feuilles très- — 27 rapprochées sur les rameaux, à pétiole cylindrique de 2 à 5 pouces de long, obovales-lancéolées, de i pied à 16 pouces de long et de S pouces dans la plus grande largeur, aiguës ou seulement brièvement acumi- nées, à surface terne et glabre ; la moitié supérieure des bords du limbe est très-grossièrement et inégalement dentée en scie, à dents spi- nescentes ; les pétioles et les jeunes feuilles sur la nervure médiane et sur quelques-unes des principales nervures sont vaguement pubes- cents; fleurs disposées en une panicule lâche, terminale. Le pédon- cule et les pédiceîles , aussi bien que le calice, sont tomenteux ; ce dernier, sessile, cylindrique et presque urcéolé, à 2-5 divisions iné- gales et courtes. Boutons coniques mucronés, disposés presque uni- latéralement sur les pédiceîles. Corolle d’un pouce et demi de dia- mètre, campanulée-infundibuliforme, à cinq lobes arrondis, plissés, d’un blanc Jaunâtre. Cinq étamines insérées à la base de la corolle, plus courtes que le tube, à filets hérissés de poils à leur base. An- thères ovales, cordées à la base. Ovaire subarrondi , quadriloculaire, à loges uni-ovulées, se terminant au sommet par un style bifide â stigmates trilobés. » Cette plante est remarquable par l’abondance et la grandeur de ses fleurs, ainsi que par la beauté et la dimension de son feuillage. .%nanas bracteatus (Lindl.), figuré dans le Bot. Mag,, pl. 5025. — Famille des Broméliacées. — Hexandrie Monogynie. L’aspect de cette plante est vraiment admirable; quant à sa forme, elle est pour ainsi dire en tout semblable à celle de l’Ananas ordinaire, mais elle s’en distingue surtout par la belle coloration de ses bractées qui sont d’un beau cramoisi, est plus intense encore sur leur face interne. Aussi M. Hooker n’exagère-t-il pas en disant : « Si grandement ornementale que soit cette plante pour nos serres, dans les mois d’été, il est néanmoins douteux qu’elle puisse être consi- dérée autrement que comme une des diverses variétés de l’Ananas ordinaire {Ananas satim s). Cette espèce est en effet caractérisée par ses fleurs terminées par une touffe de poils {coma terminali), même dans notre plante il y en a un rudiment qui, dans la figure du docteur Lindley, est plus pleinement développée. Nos plantes n’ont pas encore produit de* fruits mangeables; mais, selon le docteur Lindley, le grand mérite de cette espèce {Ananas bracteatus) consiste dans les bractées qui sont d’un beau et clair cramoisi aux extrémités florales qui conservent leurs couleurs, quoique moins brillantes, dans le fruit mûr. Le dernier^ quoi qu’il en soit, est si bon qu’il n’est pas de collection d’ Ananas complète sans cette espèce. Une grande latitude doit être accordée pour la variation dans les planles qui ont élé pendant des — ^8 — siècless ous l’influence de la culture, spécialement à l’égard des espèces fruitières; et ces espèces sont d’autant plus un objet de concurrence ou plutôt de rivalité qu’il semble n’y avoir pas de limite tracée quant aux formes ni à la couleur. Cette espèce n’a rien de commun avec les Bromelia bracteata Sw., ainsi qu’avec celui du jardin de Kew. « En voyant qu’aussi loin que s’étendent nos connaissances, il n’y a pas de différence réelle entre les deux et V Ananas sativus, déjà repré- senté, nous nous dispensons de plus ample description. Rœmer et Schultes expriment un doute sur le point de savoir si celle-ci e^t dis- tincte de VAnanas Sagenaria [Bromelia Sagenaria; Arruda de Ca- màra, Diss., etc., p. 41), décrit aussi dans le Voyage de Koster, vol. II, p. 458. L’un et l’autre sont considérés comme originaires du Brésil. Nous n’avons aucune connaissance du dernier. Y a-t-il réellement plus d’une véritable espèce d’Ananas ? » .«loiieriia speciosa (Zenker), figuré dans le Bot, Mag., pl. 5026. — Famille des Mélastomacées. — Triandrie Monogynie. Cette charmante espèce, dont la richesse de couleur des fleurs excède de beaucoup celles du Sonerila elegans, provient de la collection de MM. Veitch d’Exeter et des pépinières de Chelsea, qui introduisirent celte plante du Neilgherries en même temps que le Sonerila elegans, figuré d’après la même collection (pl. 4978 du Bot. Mag.]. C’est une espèce qui était presque inconnue à M. Naudin, quand il publia sa monographie des Mélastomacées ( Melastomaceariim qvœ in Museo Parisiensi continentur Monographicæ descriptionis et secundum affi- nitates distributionis Tentamen). Zenker dit que cette plante est originaire d’Otacamund; le docteur Wight indique le Kaitie-Falls , où elle est très*abpndante et fleurit en février, sur les flancs humides des ravins au-dessus de l’avalanche Bungalow. Le docteur Wight semble faire allusion au Neilgherries. Voici la description de cette belle espèce : Tiges ayant à peine un pied de haut, peu branchues, herbacées, glabres, obtusément quadrangulaires. Feuilles opposées, pétiolées, ovales- cordées, acuminées, munies de cinq à neuf nervures, glabres. Pétiole plus court que la feuille, canaliculé, garni de poils vers le haut. Pédoncule terminal, solitaire, cylindrique, à cyme bifide, muni de poils glanduleux. Inflorescence subscorpioïde. Calice urcéolé, à trois divi- sions, poilu-glanduleux comme les pédicelles. Fleurs d’un rose violacé très-vif, disposées unilatéralement sur les pédicelles. Corolle à trois lobes étalés, subarrondis-acuminés, munis à leur face inférieure d’une nervure médiane garnie de poils glanduleux. Trois étamines comme dans le genre à filets flexueux. Anthères cordées à la base, effilées au sommet; à la partie antérieure, au point d’intersection du — 29 filament, se trouve un éperon court, obtus. Style décliné aussi long que les étamines. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. Granimatocarpus Yolubilis (Presl.), figuré dans le Bot, May., pl. 5028. — Famille des Lousacées. — Icosandi ie Polyandrie. Cette plante, originaire du Chili, offre, tant par le port que par la couleur de ses fleurs, quelque ressemblance avec certains Tropœolum. En voici la description : Plante herbacée, volubile, pubescento. Tiges longues, grêles, bran* chues, grimpantes, subdichotomes , devenant brunâtres, hérissées de poils minces et mous, probablement urticants comme dans les indi* vidus du même genre. Feuilles opposées, velues; les inférieures bi- pennatiséquées ; les supérieures pennatiséquées et parfois trilobées, à segments oblongs, obtus, uninerviés; pétiole court, canaliculé. Calice à tube linéaire adhérent à l’ovaire, à cinq divisions égales, spatulées. Corolle composée de dix pétales jaunes insérés sur le limbe calicinal ; les cinq pétales externes obovato-spalulés, profondément sacciformes â la base ; les internes plus petits, cuculliformes, triaristés au sommet, et offrant deux callosités rougeâtres. Étamines nombreuses insérées à la base des pétales, à anthères biloculaires, déhiscentes longitudinale- ment. Style et stigmate simples. — Les fleurs, dans cette espèce, sont axillaires et sessiles, mais elles paraissent pédonculées à cause de l’ovaire qui est infère, sessile, étroit et allongé (pédonculiforme). Cette plante ornementale est annuelle dans notre climat. Grenadier de madame liegrelle, var. à fleurS pleines. — Punica gra- natum ^ Legrellæi var. flore pleno , figuré dans Vllimtralion horticole, pl. 156. Plante aussi vigoureuse et aussi florifère que le type ; fleurs grandes, et, comme le dit très-bien M. Lemaire, u absolument pleines dans toute l’acception du mot, » car, si l’on disait très-doubles , on ne pour- rait pas par ces mots faire comprendre la compacité de l’insertion des j)étales dans les fleurs de cette belle variété, admirablement panachée de rouge et de jaunâtre, dont la première teinte occupe toute la base de chaque pétale, et la seconde le sommet. Il est à présumer que celte variété toute nouvelle provient du croisement d’une variété à fleurs rouges avec une autre à fleurs jaunâtres. Cette élégante et remarquable variété est originaire de l’Illinois (États-Unis), d’où elle a été envoyée, il y a sept ans, à Legrelle d’Hanis, amateur distingué d’Anvers, par une dame de ses amies, — 50 — Mme Parmentier, établie dans cette contrée, et grand amaleur de plantes elle-même, en l’assurant que l’exemplaire qu’elle lui adressait était le sent de son espèce. Cet exemplaire a fleuri chez M*”® Legrelle pour la première fois depuis son introduction en Europe. L’établissement Verschaffelt possède une partie de l’édition de cette variété, dont MM. Jacob-Makoy et ont acquis de M"^® Legrelle la propriété entière. Il est donc à même d’en céder de jolis individus au même prix et à la même époque que celle fixée par les acquéreurs. Rhofiodendrum Ryitsianum (hybride), figuré dans V Illustration horticole^ pl. Ib5. L’apparilion de ce nouvel et magnifique hybride est une véritable conquête pour le monde horticole; on peut avec raison le mettre au premier rang parmi les nouveautés suivantes qui, certes, ne manquent pas de mérite : Rhododendrum album speciosum , Rhododendrum Prince Camille de Rohan ; Rhododendrum Madame Wagner ; Rho- dodendrum Madame Picouline ; Rhododendrum acutilohum; Rhodo- dendrum concessum, Fleur de Marie., etc., etc. Après une pareille énumération on est à même de juger de sa valeur; mais ce qui l’aug- mente encore, c’est sa floraison tardive ainsi que sa culture à l’air libre, où il peut braver impunément totrtes les intempéries de nos hivers. Voici le détail qu’en donne M. Lemaire : « C’est un arbrisseau vigoureux, d’une croissance rapide, et des plus florifères que l’on connaisse. Le feuillage en est superbe, ample, ovale-elliptique, d’un riche vert foncé. Les fleurs, réunies en nombre indéfini, forment de gros et nombreux bouquets compactes, et sont très-grands, à fond blanc pur; chaque lobe (oblong) est bordé d’un rose carminé vif, et les deux supérieurs sont ornés en dedans de quel- ques points d’un jaune olivâtre. Les étamines, au nombre de huit ou dix, sont d’un rose violacé. » On doit l’acquisition de cette belle plante aux soins intelligents de MM. les frères Byls, à Gand, qui ont acquis dans la spécialité de cette culture une réputation justement méritée. La propriété exclusive de ce Rosage a été cédée à M. Verschaffelt, qui le mettra dans le commerce à l’automne prochain. Iris Kæmpferi (SiEB.) , figuré dans V Illustration horticole, pl. 157. Le genre Iris, déjà si nombreux et si riche en espèces réellement belles, vient de s’augmenter encore d’une espèce qui, on peut le dire, ne le cède en rien à celles qui l’ont précédée dans rornementation de nos jardins. — 51 Cette espèce, à feuillage d’un beau vert, a des fleurs grandes, am- ples, à divisions extérieures du périanthe, à limbe oblong-arrondi, réfléchies, étalées, d’un lilas purpurin, réticulé-veiné, d’un pourpre plus foncé, marquées à leur base d’une tache d’un beau jaune d’or au milieu d’une légère teinte de bleu violacé ; les divisions extérieures sont d’un pourpre violet foncé; les stigmates d’un beau lilas. Nous croyons qu’il est inutile d’étendre davantage la description de cette belle plante, car aussi parfaite qu’on pourrait la faire, elle ne rendrait que très-imparfaitement les beautés du brillant coloris dont cette charmante nouveauté est douée. Voici ce qu’en dit M. Lemaire : « VIris Kœmpferi peut lutter pour la beauté et le riche coloris de ses amples fleurs avec toute autre espèce connue. Parmi ses nom- breuses congénères, elle se montre parfaitement distincte, par ses caractères spécifiques, et devient donc une charmante addition aux collections de plantes de plein air. Elle est encore fort rare, et nous regrettons bien vivement de ne pouvoir en donner ici l’histoire. Nous ne savons à ce sujet que ce qui suit : elle est originaire du Japon, d’où elle a été très-récemment introduite par l’initiative de M. Siebold. Nous l’avons vue pour la première fois (et en fleurs), au mois de juil- let 18o7, dans l’établissement Verschaffelt , à qui les amateurs pour- ront s’adresser pour se la procurer. » îl est vraisemblable que cette belle espèce pourra, comme tant d’autres, supporter nos hivers à l’air libre, moyennant tout au plus une couverture de feuilles et l’abri d’une double tuile inclinée, pour en éloigner les eaux glaciales de l’hiver; mais en attendant que l’expé- rience ait prononcé à ce sujet, il sera prudent de la cultiver en com- pagnie d’autres plantes bulbeuses ou tuberculeuses [Amaryllis, Ixia, etc., etc.), sous châssis froids, ou en pots qu’on rentrera dans la serre froide ou l’orangerie, bien à l’abri des gelées ou de l’humidité. Terre légère, mais riche en humus; bon drainage. Multiplication par la division des rhizomes. » — 52 CULTURE maraîchère. C’est encore et toujours la morte-saison des jardiniers ; il s’agit donc encore et toujours aussi de tuer le temps, mais de le tuer le plus utilement possible. Or, c’est le cas de vous entretenir des conserves de l’hiver et de quelques vieux moyens qui s’en vont de certains pays et que l’on n’a pas connus dans d’autres. Les jardiniers sont fort en peine de conserver des légumes frais en hiver, et nous le comprenons. Ils savent bien que pour empêcher la fermentation, c’est-à-dire la germination ou la pourriture, ce qui, au bout du compte, revient au même, il faut empêcher que les causes se produisent; ils savent bien que les causes sont l’air, la chaleur et l’humidité, et que lorsqu’on peut les empêcher de se produire toutes les trois à la fois, il n’y a pas d’inconvénient à craindre. Oui, mais les moyens d’en arriver là, quels sont-ils? Voilà la question. Presque partout, c’est à l’air que l’on a voulu s’attaquer; c’est lui que l’on a cherché à supprimer d’abord; et, à cet effet, on a renfermé les fruits et les légumes, dans des futailles, avec de la cendre ou du son ; ou bien dans des futailles que l’on soufrait ensuite au moyen d’une mèche, comme on soufre le vin ; ou bien encore à l’aide de tonneaux défoncés par un bout, remplis exactement des denrées à conserver, et renversés ensuite sur de la chaux par le bout défoncé. De cette manière, on fait mieux que de supprimer l’influence de l’air atmosphérique, on sup- prime aussi l’humidité au moyen de cette chaux qui en est très-avide. Mais convenons franchement de ceci , c’est que pour recourir à de pareils procédés, il faut avoir du temps à perdre et des produits précieux à conserver ; il faut s’appeler Chevet ou d’un autre nom qui fasse à peu près autorité en gastronomie. Donc, nous autres , petites gens, qui ne fabriquons nos produits qu’au grand air et au grand soleil, qui les consommons maigrement ou les vendons au marché de la ville, il n’y aurait pas d’eau à boire si nous procédions de la sorte. Que faisons-nous donc? Nous allons vous le dire : Nous devinons tout simplement que deux choses ne peuvent pas occuper la même place en même temps, et nous nous disons dans notre gros bon sens que si nous remplissons avec du sable ou de la terre fine les vides qui peuvent se trouver entre nos conserves, l’air ne les remplira pas; où il y a du sable ou de la terre fine, il ne saurait y avoir autre chose. C’est vrai, jusqu’à un certain point, mais ce ne l’est pas tout à fait. Dans le cas particulier, nous remplaçons bien la plus 35 grande partie de l’air, mais quoi que nous fassions, nous ne le rempla- çons pas complètement ; il s’en faufile encore plus ou moins entre les grains de sable et les particules de terre, et toujours assez pour nous jouer de mauvais tours en aidant à la germination. Il n’y a pas à nier ; c’est l’exacte vérité* Personne plus que nous n’a usé de la recette, et nous savons au juste ce qu’elle vaut. Sans doute, elle modère, elle retarde la germination et nous rend par cela même des services, mais elje n’est pas aussi efficace qu’on pourrait le désirer. Ce n’est pas tout. Quand même elle serait d’une efficacité absolue, elle aurait un gros inconvénient, celui de manger trop de place, beau- coup trop. Vous ne sauriez croire combien il faut de brouettées de sable ou de terre fine pour sauvegarder convenablement quelques centaines de carottes, de panais, de scorsonères ou de salsifis, et com- bien les plus minces conserves exigent de place; c’est à ruiner quant à la main-d’œuvre; c’est à décourager quant à l’emplacement. Ajoutez à cela les gazons nécessaires pour recouvrir les tas, pratiquez un peu la chose, notez les ennuis, notez les déboursés, comptez juste, défalquez les frais d’entretien de la valeur réelle des denrées, et vous resterez stupéfaits. Nous n’exagérons pas, croyez-le bien ; c’est la pure vérité. Nous avons donc intérêt à sortir de cette impasse; c’est évident. Eh bien, nous savons un moyen pour cela, et un bon. Au lieu de perdre notre temps et notre argent à chasser l’air qui ne veut pas s’en aller, ou ne s'en va jamais entièrement, laissons-le tranquille et essayons plutôt de chasser la chaleur, autre cause de fermentation ou de pourriture; nous en viendrons plus facilement à bout, et d’autant mieux qu’à partir d’octobre ou de novembre, époques de l’arrachage des légumes, nous n’avons plus guère à craindre l’ennemi. Si l’air est de tous les temps et de toutes les heures, en retour, la chaleur est pour ainsi dire accidentelle; nous savons mieux que personne qu’elle passe vite et qu’elle est, dans l’ordre des choses insaisissables, ce que la bécasse est au moineau dans un ordre différent. La bécasse passe vite, le moineau reste; la chaleur passe vite, et l’air reste également. Or, nous aimons mieux avoir affaire à l’ennemi qui décampe qu’à l’ennemi qui ne s’en va point. C’est donc au premier que nous devons nous attaquer; et c’est précisément ce que nous ne faisons pas. Nous avons des caves profondes, des caves chaudes, mal éclairées, mal aérées, dont nous avons grand soin de boucher les larmiers avec de la paille, du foin ou du fumier, dès les premiers froids, en sorte que nous faisons de nos caves des étouffoirs, des serres tièdes, des fabriques à champignons. Nous nous arrangeons, en un mot, de façon à avoir de la chaleur, de l’air et de l’humidité, c’est-à-dire tout ce qu’il faut pour amener la pourriture de nos conserves. Sans le vouloir, nous cherchons le mal et nous le trouvons. C’est trop juste. — 54 — Selon nous, le jardinier ne devrait point avoir de caves; il ne devrait avoir que des celliers, au niveau du sol, celliers bien éclairés, bien aérés, et dont les ouvertures ne seraient parfaitement closes qu’en temps de fortes gelées. L’air devrait s’y renouveler, y courir librement toutes les fois qu’il ne gèlerait pas. Nous voudrions plus encore, nous voudrions que les légumes, et nolammeni les racines de conserves, fussent empilées à claire-voie, pour ainsi dire, par piles étroites, à la manière du bois de corde, en pleine direction des cau- rants d’air, et qu’elles ne touchassent pas au mur. Il y a plus ; nous voudrions en outre que pour les pommes de terre, par exemple, qui naturellement ne se prêtent point à cette disposition, l’on établît des claies à quelques centimètres au-dessus du sol du cellier, que sur ces claies l’on plaçât debout, de loin en loin, des fagots de grosse ramille qui tiendraient lieu de cheminées d’appel, et qii’ensuite l’on versât les pommes de terre sur ces claies et autour de ces fagots. L’aération ne ferait pas défaut après cela ; l’intérieur du las ne s’échaufferait plus, la germination et la pourriture n’auraient plus lieu comme avec les pro- cédés usités. Nous avons, vous le pensez bien, nos raisons pour vous tenir ce langage. Sans sortir de la culture maraîchère, nous savons, et vous savez aussi bien que nous, si ce n’est mieux, que les navets enterrés au potager à sept ou huit pouces seulement de profondeur, que les choux pommés, rouges ou blancs, dont la tète a été enterrée de même, sans précaution aucune, que les porreaux mis en jauge purement et simplement, que les racines pour porte-graines mises dans une fosse ouverte et garanties seulement par un toit de chaume contre les fortes gelées, se conservent beaucoup mieux qu’en cave. Nous savons également que les navets empilés en plein air et un peu recouverts de paille, de terre et de gazon, se conservent mieux que si on les empilait avec les mêmes précautions contre un mur et sous un hangar à jour ; nous savons enfin que des pommes de terre placées dans un trou de deux à trois mètres de profondeur ne se gardent pas comme celles que l’on entasse au-dessus du sol et que l’on recouvre convenablement. Or, sachant cela, il n’est pas besoin d’être sorcier pour conclure. Du côté où les conserves se gâtent tout de suite, il y a de l’air chaud ou doux ; du côté, au contraire, où elles se maintiennent bien, il n’y a que de l’air froid qui se renouvelle sans cesse. Donc, l’air chaud qui dort gâte îout, tandis que l’air frais qui se renouvelle conserve tout. Consultez plutôt la dernière des cuisinières, et elle vous répondra que c’est la vérité, et vous dira pour preuve qu’elle a toujours soin de placer son garde-manger dans un corridor, entre deux portes, pour avoir la res- sourcé d’un courant d’air permanent. Vous voyez que si nous nous lamentons la plupart du temps sur les difficultés que l’on rencontre à maintenir les conserves, c’est parce que nous avons des yeux pour ne pas voir et un gros bon sens pour ne pas nous en servir. Nous cherchons toujours, pour sortir d’embarras, les procédés compliqués. Quant aux procédés faciles, à la portée de tout le monde, nous n’y arrivons qu’en dernier lieu et d’ordinaire trop tard. Promesse faite, promesse tenue. Voilà donc pour les conserves; voici maintenant pour les vieux usages qui s’en vont ou que l’on ne connaît pas. Autrefois, dans nos cuisines, et notamment dans la cuisine anglaise, on faisait grand cas du maceron ou persil de Macédoine. On l’a remplacé, nous dit-on, par le céleri plein blanc; mais il nous semble qu’il doit y avoir entre l’une et l’autre plante une différence quelconque, et qu’en substituant ce légume-ci à ce légume-là, on ne saurait occuper exactement la place. Nous sommes, nous, pour le maintien des vieux légumes et pour l’introduction des nouveaux. Abondance de bien ne nuit pas. Avec les substitutions, on pourrait aller on ne sait où; c’est ainsi que, si nous n’y prenons garde, nous verrons un beau jour les salsifis disparaître de nos tables, parce qu’on leur aura substitué les scorsonères qui ne les valent pourtant pas, mais qui donnent plus de produits et les donnent plus sûrement de qualité tendre. Nous voulons bien croire que le maceron ne se trouve pas dans ce cas vis-à-vis du céleri plein blanc; mais enfin chat échaudé craint l’eau froide, au dire du proverbe, et nous verrions avec plaisir ramener le vieux légume au potager. Et puisque nous avons cité le salsifis, parlons-en. Généralement, nous le cultivons pour ses racines; nous ne sachions meme pas qu’en Bel- gique et en France, on le cultive dans un autre but; mais voici qu’en rôdant parmi les vieux livres, où nos contemporains, sans excepter votre serviteur, trouvent souvent d’intéressantes nouveautés, nous lisons à propos du Tragopogon porrifolium , c’est-à-dire de notre salsifis blanc, pour parler la langue des grainetiers et des jardiniers : — « On apprête ses racines de différentes manières pour la table. Depuis » quelques années, plusieurs personnes mangent les liges en guise » é'asperges : on les coupe au printemps, quand elles ont quatre ou » cinq pouces de hauteur, comme celles de la précédente ( Tragopogon )) minus)] les liges de celles-ci sont beaucoup plus longues, plus » tendres, et par conséquent aussi beaucoup meilleures pour cet usage. » Ces paroles sont de Philippe Miller, un Anglais qui fait autorité en jardinage pour son temps, et qui a dit encore autre part, toujours à propos des tiges de salsifis, que d’aucuns les préféraient aux asperges. Cette assertion, que nous croyons risquée, nous fait néanmoins dresser l’oreille. Ah! si le salsifis pouvait remplacer et, mieux encore, détrôner l’asperge, il n’y aurait plus d’Ardenne et nous battrions des mains. — 56 Essayons et vérifions; mais, dans la circonstance, ne chassons pas deux lièvres à la fois ; nous ne devons pas compter en même temps sur les tiges et les racines, car dès que les unes monlent, les autres dur- cissent et ne valent plus rien. Reste à savoir maintenant si Ton peut espérer plusieurs coupes. Nous le croyons. Du moment où l’on ne coupera pas la tige principale trop près du collet, il se formera des rejets assez vigoureux comme dans les scorsonères, en sorte que si ce légume ainsi utilisé avait réellement de la valeur, on gagnerait plus à consommer ses tiges que ses racines. C’est à voir. P. JoiGNEAUX. MISCELLANÉES. NOTES SUR LES EPACRIS. Les Epacris sont de charmants arbustes indigènes à l’Australie et a la terre de Van Diemen où ils jouent le même rôle dans l’aspect du paysage que les Bruyères dans les environs du cap de Bonne-Espérance; ces deux genres de plantes se ressemblent beaucoup et demandent à })eu près les mêmes soins. Le port des Epacris est plus raide et plus diffus que celui des Bruyères ; mais au moyen de la taille, on parvient à maîtriser l’allongement des rameaux et à former des buissons ver- doyants d’un aspect fort agréable. On compte un grand nombre d’es- pèces di'Epacris, dont la généralité porte de fort jolies fleurs d’une durée assez longue et d’autant plus intéressantes qu’elles apparaissent de bonne heure au printemps. La culture de ces plantes n’est pas aussi difficile qu’on se l’imagine; elle exige comme toutes les fleurs quelques soins dans le rempotage et dans l’arrosement. Nous avons vu de fort gentilles collections é'Epacris cultivées avec succès par de modestes amateurs qui nous ont assuré ne j>as avoir eu plus de peines à les élever que pour d’autres plantes plus communes. Nous le répétons, il faut, pour réussir dans cette culture, comme dans toutes en général, des soins, du discernement et de la bonne volonté. On ne trouve guère de fortes plantes Epacris que chez quelques amateurs ou chez des horticulteurs, et dans ce cas à des prix assez élevés; il vaut mieux pour un commençant d’acheter des boutures d’un an ou deux, bien enracinées, ou en faire soi-même ; l’époque la plus favorable pour le bouturage est l’automne ou le mois de mars; le bois non entièrement aoûté est préférable pour ce genre de multipli- 57 — cation; on enlève les feuilles inférieures de la bouture pour qu elle ne vacille pas dans le petit godet rempli de sable blanc dans lequel on la placera, puis on plonge le pot jusqu’au bord dans une couche chaude et on le recouvre d’une cloche. Rempotez lorsque la bouture est bien pourvue de racines, donnez de l’air peu à peu et placez-la ensuite dans une bâche pour la fortifier. Un mélange de terre de bruyère et de gros sable blanc est celui qui convient le mieux aux Epacris ; la terre de bruyère ne doit pas être tamisée mais brisée en petites mottes ; on verse le sable sur le tas et on opère le mélange aussi intimement qu’il est possible de le faire sans trop broyer les mottes ; les pots seront bien drainés et l’on mettra un peu de mousse au-dessus de la couche de tessons; cette mousse retient les fines parlicuies du mélange, qui seraient balayées par l’eau des arrosements. On rempotera, en voûte, de manière que le collet de la plante se trouve sur le point le plus élevé de la surface bombée; cette méthode de donner une forme bombée à la surface du sol des pots empêche que l’eau ne séjourne autour du collet des plantes et ne cause sa destruction ; les Amaryllis et la plupart des plantes bulbeuses, les Bégonia, les Cactées, les arbris- seaux à bois mou, devraient toujours être ainsi rempotés. La taille qui a lieu après la floraison consiste à retrancher les longs jets défleuris; on place les plantes dans une bâche sous châssis, et on ombre pour les préserver des rayons solaires; elles devront rester ainsi jusqu’à ce que de nouvelles pousses se fassent voir; alors on donnera de l’air et bientôt après on pourra sans crainte enlever les châssis. Les amateurs qui ont une serre chaude pourront y placer leurs Epacris pendant une dizaine de jours, ils s’y referont beaucoup plus vite que dans une bâche ordinaire dans laquelle ils devront néanmoins être placés pour quelque temps pour fortifier peu à peu leurs pousses. On procède au rempotage lorsque les pousses ont acquis une longueur de 6 à 8 centimètres, en enlevant avec soin une partie du vieux sol autour de la motte. Il sera d’abord nécessaire d’ombrer ces plantes pendant quelques jours; puis on les exposera en plein air dans un lieu abrité et ombragé, en faisant reposer les pots sur un lit de cendres de charbon de terre ou de toute autre matière sèche. Les soins ultérieurs jusqu’à la fin de l’été consistent à béquiller la surface du sol, à s’assurer que les plantes n’ont pas soif, et à tourner les pots pour que les pousses se développent uniformément et qu’un côté ne soit pas plus fort que l’autre. La rentrée dans la serre froide a lieu à la fin de septembre; on aura préalablement enlevé les parties mortes et examiné si les " racines sont en bon état. Les Epacris ne requièrent, durant l’au- tomne et l’hiver, qu’une température peu élevée, suffisante pour les préserver des atteintes de la gelée; ces plantes sont d’autant plus saines et plus vigoureuses qu’elles reçoivent de l’air en abondance, — 58 — aussi doit-on profiter de toute occasion favorable pour leur en donner. On rencontre trop souvent des exemplaires à rameaux allongés, épars, étiolés, jaunâtres, dont l’état maladif provient presque unique- ment de rempotages faits avec négligence. En taillant court et en rem- potant comme nous l’avons indiqué plus haut, on peut refaire ces exemplaires, et avec un peu de soins les voir touffus, et d’un vert-gai. On doit surtout bannir dans cette culture comme dans celle des bruyères et de la plupart des plantes ligneuses du Cap, de la Nouvelle-Hollande et des régions alpines, l’emploi de terres fines et tamisées, lesquelles, en se tassant par l’action des eaux d’arrosages, finissent ensuite par devenir compactes et presque imperméables. La terre de bruyère non tamisée et brisée en petites mottes, obvie à ce grave inconvénient, et dans cette terre les plantes seront belles et verdoyantes; dans la terre tamisée elles seront le plus souvent souffreteuses et jaunâtres. Nous insistons beaucoup sur rinopportimité du tamisage m fin des terres de bruyère, parce que cet usage est très-répandu chez les jardiniers dont beaucoup hocheront la tête en nous lisanl. Mais, messieurs, essayez, et nous sommes convaincus que les résultats satisferont vos chefs et serviront vos intérêts. Un amateur anglais donne dans le Floricultural Cabinet la liste sui- vante des Epacris les plus distingués et parmi lesquels un choix peqt être fait sans hésitation. Epacris attenuata alba; d’un blanc pur; florifère. — carminata; rose orangé, très-dislinct. — carnea; d’un rouge carminé brillant. — coruscans; rouge foncé, tube très-long. — delicata; cramoisi tendre, à bouts blancs; belle espèce. — Eclipse ; cramoisi rose et blanc. — - elegantissima; rose ïoucé. — fulgens; rouge orangé; très-beau. — fulgida; rouge carmin. — grandiflora; rose pourpré ombré et passant au blanc ; tube long. — — rubra; cramoisi et blanc. — hijacinthiflora ; rose carné foncé; très-florifère. — — candidissima ; du plus beau blanc connu ; très-florifère. — impressa; rose carminé. — — candida compacta ; blanc pur, très-beau. — — coccinea; écarlate. — Lady Alice Peel; saumon clair (couleur nouvelle); très-florifère. — Lady Panmure; fleurs blanches en très-longs épis. — Lucifer : rose écarlate clair, très-beau. magnifica; rose carné ; très-florifère. — microphylla; à fleurs blanches; variété très-distincte et d’un aspect très-agréable. — miniata; carmin orangé â bouts blancs; belle espèce. ^ — — splendens; d’un cramoisi orange vif et blanc ; beau. 39 — ^ Epacris Madame Pym; d’un rose vif à bouts carné pâle; beau. — blanc; florifère. ^ — Princess Pioyal; pourpre ou rose violacé et blanc; tube allongé. — sanguinea; écarlate foncé ou couleur rouge de sang. — splendida; écarlate orangé; fleurit facilement; très-beau. — Tauntoniensis ; rose foncé ; de floraison facile. "" — The Bride: carné clair ; florifère. “ Viscountess Hill; beau rouge orangé; florifère. — Vilmoreana; rose carmin clair; tube très-long. Les variétés marquées d’un astérisque (*) sont nouvelles et se vendent par conséquent à un prix encore assez élevé; les autres sont des variétés anciennes, mais fort belles, fleurissant bien, vigoureuses et d’un beau port; elles se vendent actuellement à des prix fort modérés. CULTURE DES AUBERGINES (Solarium melongena). L’Aubergine est une plante annuelle originaire de l’Amérique méri- dionale. Sa culture est très-répandue dans tout le midi de l’Europe, dans la France même, pour l’alimentation de l’homme. On en mange beaucoup à Paris. Le fruit est la partie dont on fait usage. Il est charnu, très-aqueux, de saveur douceâtre, de forme ovoïde ou allongée, lisse, luisant, de couleur violette. Une culture bien entendue peut lui faire acquérir 10 à 20 centimètres de longueur. On le mange à sa matu- rité comme légume vert ou on le cueille un peu avant pour lui faire subir quelques préparations et le conserver pour l’hiver; ordinaire- ment on le coupe en deux parties sur la longueur, on fait quelques incisions à la chair, on recouvre celle-ci d’une farce composée de mie de pain, huile, sel et poivre, et on les fait cuire sur le gril ou entre deux plats; on le mange aussi coupé par tranches et frit. L’Aubergine donne ordinairement ses fruits en août et septembre, mais par la culture maraîchère on les obtient un mois à six semaines plus tôt. Sous notre climat elle demande une exposition chaude et bien abritée, ou, mieux encore, la chaleur d’une bonne couche. M. Brégats, jardinier chez M. de Villefranche à Lavernière, a publié, dans la Revue horticole, une notice sur la culture de cette plante culinaire (plante à peine connue de nos maraîchers) que nous reproduisons dans l’intérêt des amateurs. «( Les lecteurs, dit M. Brégats, ne seront peut-être pas fâchés de connaître une méthode presque infaillible de réussir dans la culture de celte solanée. L’expérience que j’en ai faite depuis plusieurs années — 40 — me fait espérer que ceux qui la suivront s’en trouveront aussi bien que moi. » Je fais amener dans les premiers jours de février, à l’endroit que je destine à ma couche, une charretée de fumier de cheval sortant de l’écurie. Je l’étends, j’en mêle toutes les parties le mieux possible et je monte ensuite ma couche, lit par lit, jusqu’à la hauteur convenable, qui est d’environ 90 centimètres. Si le fumier ne contient pas assez d’humidité pour qu’il entre promptement en fermentation, je l’arrose avec un arrosoir à pomme. Je place ensuite mes coffres, qui ont par devant une hauteur de 22 centimètres et par derrière 50. — Quant à la longueur, elle dépend du nombre de plants que l’on veut avoir. » Lorsque tout est ainsi disposé, je charge ma couche d’une épaisseur de 16 centimètres de terre de bruyère pure, tamisée avec soin; puis je place les châssisj que je couvre immédiatement de paillassons. Au bout d’une huitaine de jours, plus ou moins, suivant la température atmosphérique, mais toujours après m’être assuré que ma couche a jeté son plus grand feu; je sème mes graines, je remets les châssis et je laisse le tout en repos jusqu’à ce que le jeune plant ait quatre feuilles, non compris les cotylédons. Pendant ce temps, j’ai préparé ma seconde couche, sur laquelle je repique mon plant; lorsqu’il a atteint l’âge que je viens d’indiquer, à la distance de 8 centimètres en tous sens, et en ayant soin de les abriter, pendant les premiers jours, contre la trop grande chaleur du soleil qui pourrait leur porter le plus grave préju- dice. — Cette plante, on le sait, est originaire de l’Amérique méridio- nale; elle demande de fréquents arrosements en été. Traitée comme je viens de le décrire, elle donne des produits abondants et d’un bel aspect. » (Journal le Sud-Est, novembre 1857.) Pour la culture d’agrément, on sème en février et mars, sur couche et sous cloche et châssis; on repique ensuite chaque pied en pot séparé, qu’on replace sur couche modérément chaude; et qu’on devra, tant que les froids sont à craindre, tenir sous cloche. Au mois de mai on dépote et l’on met en place en bonne exposition au pied d’un mur, dans un sol doux et bien fumé. En été on donnera de temps à autre, vers le soir, quelques arrosements d’engrais liquide fortement coupés d’eau ; les fruits en deviendront plus gros et seront mieux colorés. Les plantes que l’on veut conserver en pots doivent être fré- quemment rempotées et cultivées dans un compost de terre franche douce, de terre de bruyère et de terreau, ou, mieux, de fumier bien consommé; car le terreau de couche a le défaut de contenir beaucoup de larves, de vers, etc., qui causent tant de tort aux racines. — Quel- ques fumigations seront nécessaires pour écarter les pucerons. La I — 41 variété à fruits blancs, appelée Melongena ovifera, et connue sous le nom vulgaire de plante aux OEufs ou Poule pondeuse, se cultive de même; cette variété est considérée comme malsaine. PENNISETÜM THYPHOÏDEUM (Pers.). Une Graminée qui a fleuri cette année dans le jardin fleuriste à Char- lottenhof, y a attiré l’attention de tout le monde, c’est le Pennisetum thyphoïdeum [Pennisetum giganteum ^ Ten., IIolcus spicatus, L., Penicülaria spicata, W.). C’est une plante annuelle des Indes orien- tales, d’une dimension toute particulière. Repiqués au milieu de mai, dans une terre bien préparée et fertile, les jeunes pieds avaient acquis, au commencement d’octobre, la hauteur extraordinaire de 11 pieds et formaient, par le grand nombre des tiges florales, une touffe considé- rable. Les feuilles ont une grande ressemblance avec celles des Sor- ghum, elles ont plusieurs pieds de longueur et sont fortement velues à la partie supérieure de la tige ainsi que près des articulations. Les épis cylindriques, qui ont deux pieds de long, sont en partie noirs, en partie verts et présentent la particularité, peut-être unique dans la famille des Graminées, de se fendre jusqu’à la moitié. Cette belle Graminée n’est pas encore très-répandue dans les jardins, mais comme plante ornementale, nous la recommandons à tous les amateurs. Sch. MÉTHODE POUR RÉTABLIR LA FLÈCHE DE JEUNES PIEDS DE Séquoia gigantea ( Wellingtonia gigantea). En août 1856, j’ai bouturé un grand nombre de rameaux de cette magnifique Conifère et aussitôt qu’ils furent enracinés, je les plantai en pleine terre, dans un coffre et à l’air libre; mais comme ils végétaient vigoureusement, je m’aperçus bientôt que je les avais placés trop près les uns des autres. Je fus donc obligé de les enlever, pour les replanter plus convenablement, et ce, malgré les grandes chaleurs que nous eûmes au mois d’août. La terre dans laquelle je les plaçai était une simple terre de jardin mélangée avec de la terre d’alluvion. Deux de ces plantes eurent leur jeune flèche brisée. Je ramenai alors verticalement un des rameaux latéraux supérieurs, que je fixai au moyen d’un tuteur et j’inclinai fortement les autres vers le sol de la même manière, afin d’obliger la sève à se porter surtout vers la branche Février 1858. 4 — 42 -- devenue terminale. Or, un mois après cette opération, personne n’au- rait pu s’apercevoir que mes plantes opérées eussent, peu de temps auparavant, perdu leur flèche; et aujourd’hui (d5 octobre 1856), ces boutures, ainsi 7' accommodées^ ont atteint 40 centimètres de hauteur sur 50 centimètres de diamètre raméal, et tout le monde les prendrait pour des plantes de semis. Il m’est donc démontré que les boutures de Séquoia gigantea forment facilement leur flèche, dès qu’elles sont confiées à la pleine terre. Je ne puis donc mieux faire que de conseiller à mes confrères la cul- ture en grand de cette admirable Conifère, d’un avenir si important pour la décoration des parcs et jardins et surtout pour un reboisement général européen, par le semis et surtout parle bouturage. (Extrait du Journal de V Académie d' Horticulture de Gand , 7® et SHivraison, année 1857, page 106.) NOUVELLES ESPÈCES DE COURGES. 1. Cucurbita Lageneria lo7igissima. — Cette espèce se distingue de toutes les autres par sa longueur considérable. Les fruits parfaits ont 4 pouces de diamètre et une longueur de 5 pieds, lorsque la plante est cultivée contre un espalier. Si, au contraire, les fruits sont gênés dans leur croissance, soit que la plante ait été forcée de ramper sur la terre, soit qu’on l’oblige à s’étendre sur une treille horizontale, ils prennent, dès lors, les formes les plus bizarres et les plus curieuses qu’on puisse voir. 2. Cucii7'hita Lageneria brevis. Massue d'Hercule coui'te. — Le fruit est plus court que le précédent, mais plus gros que les autres espèces connues. D. La, Courge siphon. — Fruit grêle, long de 4 pieds, dont le bout, renflé, a la forme d’une bouteille longue de trois quarts de pied. 4. Courge à forme de bouteille, ma7'b7'ée. — Fruit en forme de bou- teille à double renflement, d’un demi-pied de longueur, orné de belles taches marbrées. 5. Pâte de Corse. — Fruit long d’un pied et demi et d’un demi-pied de diamètre, gris clair taché de blanc, à forme de vase. Scii. — 45 — LE CANTALOUP D’ALGER. Un des derniers numéros du Bulletin du Cercle pratique d'horticul- tare de la Seine-Inférieure contient la note suivante qui nous a paru intéressante. Nous avons dégusté cet automne le Cantaloup d'Alger; il est excellent. La plante est facile à cultiver et très-productive. Cette nouvelle variété de Cantaloup a été introduite, il y a quelques années, par M. Gontier, jardinier primeuriste à Montrouge, près Paris. Il dit la tenir d’une personne qui, ayant goûté de ce fruit en Algérie, Ta trouvé si bon qu’elle en a rapporté les graines; elles ont été partagées avec M. Gontier, qui les a mises au commerce. Le Canta- loup d'Alger est une des meilleures variétés connues, bien plus rustique que nos Prescott et bien plus productif. Je l’ai cultivé cette année assez en grand pour pouvoir en apprécier le mérite; huit pieds m’ont donné vingt-deux fruits pesant chacun de 5 à 4 kilogrammes, La forme du fruit est sphérique, de 16 à 20 centimètres environ de diamètre, à côtes; peau vert-cendré, pointillée de vert foncé; court près du pédoncule, avant la naissance des côtes; gales souvent très- nombreuses, d’un vert noir; quelques-unes, plus rares, sont blanches et ont la forme de broderie; ombilic saillant, recouvert d’une gale grisâtre ; écorce très-mince; chair rouge-orange, d’un goût très-relevé; eau abondante, très-sucrée, vineuse, très-agréable. Cet excellent fruit possède encore l’avantage de se conserver longtemps après qu’il est frappé. Cette variété (1) n’entrera peut-être pas dans le commerce à cause de son petit volume; je ne la recommande pas moins aux amateurs pour ses grandes qualités; quatre petits melons exquis, où il n’y a presque rien à perdre, valent mieux pour un propriétaire, selon moi, qu’un gros, où il y a moitié à rejeter par l’épaisseur de son écorce. Doriyal, Jardinier chez veuve Écorcheville. {Journal des roses et des vergers, livraison, 1857, page 57.) (1) On vend actuellement les graines de melon Canlaloup d’Alger à 60 centimes le paquet. M. Vilmorin le cite comme une variété d’un goût presque aussi fin que celui du Cantaloup Prescott, ayant sur lui l'avantage d'être plus rustique et plus productif. — 44 — PLANTES UTILES ET INTÉRESSANTES DE L’AUSTRALIE. Pendant ma dernière excursion botanique , rapporle M. Charles Wilhelmi, jardinier du Jardin botanique de Melbourne, au rédacteur de UArguSy à travers les Grampians, la chaîne Vicloria et les Pyrénées, j’ai eu l’occasion de faire la connaissance de plusieurs plantes, qui non- seulement sont d’une grande utilité aux habitants de ces contrées, mais qui me semblent, en outre, être d’un intérêt général. La Kennedya prostrata, appartenant au groupe des Légumineuses , est au nombre de celles qui, par sa croissance rampante particulière, attire d’abord l’attention du botaniste et qui ensuite, par ses belles fleurs rouges, qui ornent le tapis gazonneux de Melbourne et de la pro- vince entière, produisent la plus agréable impression sur tous ceux qui la voient. L’époque de sa floraison arrive dans les trois derniers mois de l’année : octobre, novembre et décembre. Les charbonniers qui se sont établis dans la chaîne de Vicloria s’en servent pour remplacer le thé de la Chine, et en efFet, les feuilles de cette Kennedya donnent un thé d’un goût très-agréable. La manière de s’en servir est très-simple. On forme dejfo plante entière une pelote, que l’on jette ensuite dans un vase d’eau bouillante qu’on entretient en ébullition pendant quelques minutes, et le thé est fait. Une once et demie de cette herbe, fraîche ou desséchée, suffit pour faire un litre de thé. Les feuilles de V Acacia myrti folia servent aux mêmes charbonniers et avec beaucoup de succès en guise de houblon. Il nous a semblé qu’on se sert dans les divers districts de plantes différentes dans le même but. C’est ainsi que le Dewiesia latifolia, qui croît dans la même contrée que ï Acacia myrtifolia en grande abon- dance, est préféré à celui-ci dans certaines localités, tandis qu’ailleurs, c’est encore à V Acacia qu’on accorde la préférence. Depuis quelque temps, on a découvert que les différentes espèces de Drosera, qui fleurissent au printemps, sont mortelles pour les bêles à laine qui en mangent. Le Gompholobiiim uficinatiim, découvert par le docteur Muller, produit le même effet délétère sur ces animaux. Pendant mes voyages de 18S1-1852, à Port-Lincoln, la partie occi- dentale de l’Australie méridionale, je me trouvais souvent dans la nécessité de m’associer aux naturels du pays: et dans ces circonstances, j’étais à même de pouvoir faire des observations sur l’usage qu’ils fai- saient de certaines productions du règne végétal. Les semences de toutes les espèces d’acacia, qu’ils appellent sont recueillies et torréfiées dans les cendres où elles se gonflent au double de leur — 45 volume. Le cas que les naturels font de ces fruits résulte du fait sui- vant. La tribu sauvage appelée Kukata, qu’on accuse de sorcellerie et qui est établie au nord-ouest, a tenté plus d’une fois de brûler les massifs de Riindo ou de les détruire d’une toute autre manière dans le but de nuire aux tribus ennemies qui se nourrissent de ses fruits. Les racines de Scorzonera, de Laurencia et de quelques autres plantes de la famille des Géraniacécs se mangent aussi après avoir été rôties dans la cendre; elles ont alors un goût très-agréable. Deux espèces de MesemhryanthewMm qui croissent abondamment sur les collines sablonneuses le long de la côte, fournissent un plat de prédilection, pour la table des indigènes de l’Australie méridionale. On ajoute ces herbes à la chair des kanguroos, probablement parce qu’elles contiennent une matière saline. Une autre plante qui est également d’une grande utilité aux indi- gènes, c’est le Nitraria Bülardieri, qui recouvre partout les collines sablonneuses aux environs de Port-Lincoln. Le fruit de cette plante, brillamment coloré de rouge, ressemble pour la forme et la grosseur à une olive et renferme un jus d’une saveur délicieuse et très-rafraîchis- sante. Depuis décembre jusqu’en janvier les buissons sont si chargés de fruits que les habitants se couchent en dessous pour les cueillir à pleines mains; ce n’est que quand le buisson en est complètement dépouillé qu’ils se lèvent. Je me trouvai justement à cette époque dans ces districts, accompagné de cinq naturels qui portaient mes collections et mes couvertures; il faisait chaud et le soleil était brûlant. Tout à coup, ils jetèrent leur fardeau à terre, se mirent à courir de toute la vitesse de leurs jambes vers la colline la plus proche oû je les vis dis- paraître dans les buissons. Ne comprenant rien à cette manière d’agir, je les suivis et les trouvai tous couchés sur le dos au-dessous des buis- sons dont ils cueillaient les fruits pour étancher leur soif. N’ayant rien de mieux à faire, il me fallut suivre leur exemple, et après nous être bien rafraîchis, nous continuâmes notre route. La principale nourriture végétale chez les naturels de Murray, près du Swan-Ilill, consiste dans la racine du Typha ShuUleworthii^ connue partout sous le nom de Gortong ou de jonc commun. Il est dans l’habi- tude, chez ces naturels, de faire préparer tous les mets d’origine végétale par les femmes, tandis que la fourniture et la préparation des aliments du règne animal sont réservées aux hommes. Voici le procédé d’après lequel on prépare cette racine: les femmes creusent en terre un trou profond, dans lequel elles allument ensuite un bon feu, assez fort pour qu’il puisse en échaulFer les parois. Cela fait, on ôte le reste du feu et on introduit une portion de racines dans le trou, de façon qu’elles soient adaptées contre les parois; on recouvre le tout de terre qu’on y amoncelle en forme conique sur — 46 — laquelle on allume un grand feu. Au bout d’une bonne heure on retire les racines du trou et on les partage aux assistants. On ne les mange pas complètement ; les fibres qui en restent, comme cela arrive d’ordb naire quand nous mangeons des asperges, sont recueillies avec soin et mises en réserve pour la confection des filets dans lesquels ils enferment leurs outils et leurs provisions. Ils joignent et entrelacent ces fibres en les roulant d’une manière particulière sur leurs genoux; elles ont toute l’apparence ainsi que la durée de notre lin ou chanvre filé. La racine préparée de cette manière est naturellement insipide, mais elle con- tient une grande quantité de fécule. L’écorce de la racine du Santalum persicarium, simple variété de l’arbre de Santal, se mange également rôtie dans la cendre chaude. Elle est dépourvue de saveur, mais on la dit très-nourrissante; le peuple l’appelle qiiantong. Étant un jour sur les bords du Murray, occupé à recueillir des herbes pour mes collections, je me vis tout à coup entouré de sept ou huit naturels, qui étaient fort étonnés de la chose et ne comprenaient point dans quel but je recueillais des herbes aussi inutiles. Le docteur Muller parle encore d’une remarquable plante à thé et en donne la notice suivante : Le Backea iitilïSy qui croît dans le dis- trict montueux d’Aberdeen, est appelé à rendre de bien grands services, en guise de thé, aux voyageurs qui parcourent ces déserts de désolation. Cette plante appartient à la famille des Myrtacées, ses feuilles sont imprégnées d’une huile essentielle aromatique, dont l’odeur, très-agréable, rappelle celle des Limones; ses qualités stimu- lantes sont propres à ranimer les forces assoupies. Dans un autre rapport que M. Wilhelmi a adressé à son gouverne- ment, nous trouvons les notices suivantes, qui offrent tout autant d’intérêt : M. Wilhelmi quitta Melbourne, le 8 décembre 1856, en compagnie du docteur Schenk ; ils traversèrent aussi vite que possible les plaines qui s’étendent vers Geelong, et se dirigèrent de là vers Lake-Bullack, qui n’offre aucun intérêt; ils atteignirent, le 15 décembre, les mon- tagnes pittoresques des districts Grampian et Victoria. Tout près du pied du mont Sturgeon les voyageurs établirent leur tente et firent de cet endroit leur quartier général pour quatorze jours. Ils gravirent le mont Sturgeon et le mont Abrupt, firent une excursion aux environs du mont Napiers et une ascension sur le mont Rouse. La végétation de cette dernière montagne est tout à fait identique à celle de son confrère volcanique le mont Gambier et de la colline de cendres volcaniques mont Warrencip, près Bal lara t. Beaucoup de mes compatriotes , dit M. Wilhelmi, connaissent sans doute le tableau intéressant de cette montagne, tracé par notre compatriote Eugène de Guerart. Ils savent, dans ce cas, que l’ascension de la partie sud-est n’est point une tâche _ 47 facile à exécuter. Quoiqu’elle eût été plus facile du côté occidental, nous choisîmes néanmoins la route la plus difficile et, la boîte et les portefeuilles sur le dos, nous nous mîmes en route, recueillant à droite et à gauche ce qu’il y avait de plus curieux. Après avoir essuyé maintes piqûres des feuilles épineuses des Hakea et Acaciay nous atteignîmes vers midi le sommet (2,880 pieds). « Quel panorama magnifique nous eûmes de ce point! Devant nous, au bas de la mon- tagne, le Wannoe serpentait à travers la large et belle vallée formée par les Grampians et la Serra Ranges; ses rives étaient bordées çà et là par des roseaux et toutes espèces d’arbrisseaux; plus loin s’étendaient à perte de vue des plaines immenses où l’on voyait quelques arbres auprès desquels on apercevait de temps à autre briller les flammes des feux de campement. Au-dessus de nos têtes planait l’aigle de l’Aus- tralie qui est d’une taille assez élevée ; autour de nous le monde végétal dans toute sa luxuriante splendeur. Plusieurs espèces de Pultenœa étaient en pleine floraison ainsi que les Epacris : Dodonœay cuneata et procumbenSy les Leptospermum chargés de belles et grandes fleurs blanches qui offraient leurs corolles remplies d’un suc mielleux à des myriades d’insectes. Un Gnaphalium élevait sa tête blanche et jaune auprès du Correa œmula età la faveur de leur ombrage croissait le Poly- podium Bülardieri ; ailleurs on voyait des Paryphanta Mitchelliana for- mant de petits buissons couverts aussi de plusieurs espèces de Lichens. Le petit et gentil Stylidium soboliferitm formait des gazons verts entre les rochers, imitant ainsi les Saxifrages de nos Alpes, et croissant à l’ombre de plusieurs P/ewrcmc^rea garnis d’un feuillage vert foncé. Une petite Utriciilaria montrait ses jolies fleurs bleues sur le fond d’un tapis de mousses humectées par les eaux d’une cataracte qui, en hiver, préci- pite en trois étages ses masses d’eau d’une hauteur de 200 à 500 pieds ; mais qui en ce moment était transformée en un faible filet d’eau. A leur retour du mont Rouse, les voyageurs plièrent leur tente et la transportèrent à la station Robinson, située à 18 milles du mont Sturgeon. Ils montèrent ensuite la cime la plus élevée de la crête du Victoria, montagne très-difficile à gravir. Le srub était presque im- pénétrable; à la descente il ne fallut pas moins de trois heures pour faire le trajet de 2,000 pieds. Les voyageurs avaient les mains et les pieds saignants, les pantalons déchirés et le visage noir comme ceux des ramoneurs qui ont accompli leur besogne. C’était l’effet des troncs d’arbres carbonisés sur lesquels il fallait ramper, et comme la chaleur était insupportable, on s’essuyait de temps à autre le visage avec les mains noircies par le charbon. Il leur était souvent absolument impossible d’avancer sur la terre et ils s’estimaient heureux de rencontrer un arbre renversé, sur lequel ils pouvaient avancer vingt à trente pieds sans rencontrer d’obstacles. La végétation était vraiment tropicale -- 48 ^ dans cette vallée : VAhophila australis, le Dicksonia antarctica, et les fougères en arbre y déployaient toute la vigueur de leur belle végé- tation. Nous passons sous silence le reste du rapport, parce qu’il n’y est traité que de géologie et de zoologie. Sch. {Traduit de l'allemand.) UTILITÉ DES MÉSANGES DANS LES JARDINS. Tout le monde connaît ces charmants et gracieux oiseaux, mais bien peu de personnes savent jusqu’à quel point ils peuvent être utiles dans les jardins. Voici ce qu’en dit M. Dubois, qui nous a permis d’en faire un extrait de son bel et important ouvrage sur les oiseaux de la Bel- gique (1) : « Ces oiseaux cherchent, dans la mousse qui recouvre les arbres, les œufs des papillons, Bombyx neustria, dispar, geometra hirtaria, bru- maria, etc., etc. ; ils détruisent en outre beaucoup de chenilles. Aussi ces oiseaux sont-ils très-utiles à l’homme sans lui être nuisibles en aucune manière. En hiver les mésanges mangent des graines dont elles se font des provisions en automne. Elles nichent dans les trous qui se trouvent dans les arbres où elles construisent un nid qui est fait très- simplement et dans lequel elles déposent dix à quinze œufs. Comme ces oiseaux font un immense bien aux vergers , on cherche , dans le cas où il n’y aurait point d’arbre creux, à y suppléer par une caisse faite dans le genre de celles des étourneaux, mais un peu plus petite, dont voici les dimensions : L’intérieur doit avoir 18 centimètres de long et 10 de large; au-dessus, vers le côté, doit se trouver un trou rond de 5 centimètres de diamètre, afin que les moineaux ne puissent pas y pénétrer. Le toit ou couvercle de la caisse doit être un peu incliné pour que la pluie n’y séjourne pas ; on entoure le tout d’écorces d’arbre moussues, afin que les oiseaux le prennent pour une proéminence de l’arbre même, et on l’attache au tronc d’un arbre fruitier. Une caisse contenant ainsi quelques mésanges suffit, surtout s’il y a des jeunes, qui sont très-voraces, pour amener la destruction de tous les insectes qui se trouvent dans un jardin ; ce qui serait presque impossible, sans ces oiseaux, malgré tous les soins que l’on pourrait prendre. (1) Planches coloriées des oiseaux de la Belgique et de leurs œufs, par C. F. Du- bois. I j — 49 — COSMANTHÜS GRANDIFLORÜS (Renthâm). Planche V. Celle plante a probablement les plus grandes fleurs de toutes les espèces composant la famille des Hydrophyllacées. Quoique découverte par M. Douglas durant ses excursions en Californie avant ^854, il paraît qu’elle n’a été introduite que plus lard dans nos jardins par MM. Veitch, par l’intermédiaire de leur collecteur, M. William Lobb. Elle a fleuri pour la première fois dans les vastes terres de M. Borrer, à Henfîeld. M. Nuttall a découvert l’espèce à San-Diego, en Californie, et remarquant qu’elle possédait des caractères différents de ceux de VEiitoca ( Cosmanthus ) grandiflora, il la décrivit sous le nom d'Futoca speciosa, La Société d’Horticulture de Londres n’en a reçu qu’un unique spécimen de M. Douglas; mais sir W. Hooker en possède de beaux spécimens originaires de l’herbier de M. Nuttall et de M. William Lobb recueillis sur la montagne de San-Bernardino, dans la Californie du sud. Si les fleurs possédaient la riche couleur bleue de VEutoca viscidaf ce serait en vérité un magnifique ornement pour nos plates-bandes. Plante herbacée, rameuse, élancée, croissant librement, un peu retombante , haute de trois à cinq pieds dans sa contrée natale (W. Lobb), garnie de poils courts et simples, glanduleux et visqueux, lesquels, remarque M. Nuttall, quand on les frotte, dégagent une odeur pénétrante, résineuse et plutôt désagréable, et qui ne diffère guère de celle de la Rue. Branches cylindriques ascendantes. Feuilles larges, rugueuses, ovales, quelque peu cordées à la base, parfois à peu près rbomboïdales ou triangulaires, doublement dentées, quelquefois presque lobées, penninèrvées, à nervures très-proéminentes en dessous, portées sur de courts pétioles. Fleurs terminales sur les jeunes branches supé- rieures, lesquelles (les feuilles devenant graduellement plus étroites) forment une espèce de panicule florale foliacée à racèmes scorpioïdes. Pédicelles très-courts, droits , de manière que le calice est couché sur le rachis. Calice à cinq divisions profondes, linéaires, dressées, à peu près aussi longues que le tube de la corolie. Corolle très-large, d’environ deux pouces de diamètre, campanulée en roue, pourpre, très-pâle à l’extérieur, d’un pourpre plus foncé et marquée de lignes rayonnantes falciformes à l’intérieur; lobes subarrondis, très-obtus; tube blanc. Étamines cinq très -saillantes hors de la corolle. Anthères oblongues à filaments subulés, poilus à la base. Ovaire conique, par- tiellement velu; style court, trifide. Mars 4858 . 5 50 ^ SONERILA SPECIOSA (Zenkeb). Planche VI. Nous renvoyons nos lecteurs, pour la description de cette belle mélastome, à la livraison de février, page 28. REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. » SERRE CHAUDE. Tariéié» Hybridets lîe Tydæa, figurées dans V Illustration horticole, pl. 160. Aucune famille ne se prête mieux à Thybridation que celle des Gesnériacées ; aussi en a-t-on obtenu dans ces derniers temps des résultats véritablement admirables, et qu’il serait trop long d’énumérer. L’établissement Verschaffelt a largement contribué par ses gains à cette ornementation hybride, et surtout par ses délicieuses Gloxinies à fleurs dressées. Il vient aujourd’hui d’apporter aux amateurs un nou- veau et brillant contingent, par la mise dans le commerce de quatre Tydæa obtenus dans ses serres, de semis de graines récoltées sur des plantes hybridées, et dont la mère est la belle Tydæa amabilis, Planch, et Lind. Quant aux pères, ce sont évidemment d’autres Tydæa, des Nœgelia, etc., etc., le beau Nœgelia zebrina {Gesneria’ zebrina) à leur tête. M. A. Verschaffelt les a dédiés aux augustes enfants de S. M. le roi des Relges, tous fervents amis de l’horticulture, et dont le père est non- seulement un amateur distingué, mais un botaniste fort zélé pour les progrès de la science. Ces quatre hybrides de Tydæa ont des fleurs de 55 à 40 millimètres de diamètre. Le n° 1, Duc de Brabant, a la corolle d’un beau rose vif, avec les trois lobes inférieurs du limbe lavés de jaune; le tout maculé de points roses plus foncés. Le n*^ 2, Duchesse de Brabant, a la corolle d’un rose vif, un peu plus foncé que le n° 1 , à gorge lavée de jaune d’où partent des marbrures d’un rose plus prononcé s’étendant sur le limbe. Le n® 5, Comte de Flandre, à corolle d’un rose vif, a la — 51 gorge lavée de jaune inférieurement, à limbe maculé d’un rose plus foncé. Le n® 4, Princesse Charlotte, à corolle d’un rose plus tendre que les trois précédents, a la gorge blanchâtre d’où rayonnent des séries de points d’un rose foncé qui vont en s’agrandissant graduelle- ment et dont plusieurs sont comme aréolés. Nous regrettons de ne pouvoir donner une description qui fasse mieux ressortir la beauté de ces nouveaux hybrides, mais nous con- seillons aux amateurs de les voir par eux-mêmes. Ils n’auront aucun doute alors sur le gracieux et brillant coloris de ces perles horticoles. Bégonia Prince Troubetzkoï, hybride figuré dans V Illustration horticole, pl. 1858. Nous ne pouvons passer sous silence l’apparition de ce superbe hy- bride de Bégonia, dont voici la généalogie. Il est né du Bégonia Grif- fithii (W. Hook.), Botanical Magazine, pl, 4984; Bégonia picta (Hort.), fécondée par le Bégonia xanthina (W. Hook.), Botanical Magazine, pl. 4685, variété marmorata (Hort.), et par le charmant Bégonia rubro venia (W. Hook.), Botanical Magazine, pl. 4689. Une seule fleur a été fécondée par le pollen de ces espèces, et des graines fertiles qu’elle a données ont été obtenus trois hybrides : celle dont il s’agit, le Bégonia Madame Wagner, dont nous parlerons très- prochainement, et le Bégonia miranda, plus beau encore que les deux premiers. Cette plante a l’ampleur et la forme foliaire de la première, et la riche panachure des deux autres, comme toutes trois elle est acaule, robuste; ses feuilles, très-amples, cordiformes, inéquilatérales, aiguës, sont en dessus d’un riche vert brillant, nuancé reflété de plus foncé, lavé de rouge et parsemé de quelques poils blancs; en dessous d’un vert plus pâle, relevé de rouge, cocciné au centre et le long des ner- vures principales; finement réticulées-nervées de même; elles sont en outre largement bordées sur les deux faces de rouge cocciné; les pétioles sont longs, velus et de cette dernière teinte, ainsi que les pé- doncules, lesquels sont radicaux, nombreux, plus courts que les pé- tioles, et portant quatre à cinq fleurs au sommet. Les fleurs, assez grandes, tétrapétales, blanches et roses, sont d’un joli effet. Elle a été gagnée dans un semis provenu des sources indiquées, en 1857, dans l’établissement de M. Verschaffelt, où elle sera mise dans le commerce dès ce printemps. Ce sera, sans conteste, un magnifique ornement pour l’horticulture. 52 — cattieya luteoia (Lindley), figuré dans le Bot. 3fag., pl. 5052. — Famille des Orchidées. — Gynandrie Digynie. Celle plante provient de la collection de MM. Rbllison, des péninières de Toosing. Elle diffère de toutes celles du même genr<î, et notamment du beau Cattleya citrina, par la couleur, mais d’une manière peu marquante. Elle a fleuri chez MM. Rollison , en novembre 1857, et est connue pour être originaire du Brésil. Cette plante a un rhizome annelé, rameux, à peu près aussi gros qu’une plume de canard, émettant à sa partie inférieure quelques fibres radicales grosses et charnues, et à sa partie supérieure des pseudo-bulbes lisses et elliptiques portant une feuille sortant des courtes ramifications du rhizome, qui, lorsqu’ils sont jeunes, sont enveloppés d’une écaille large, membraneuse, cannelée, en forme de gaine ; ces pseudo-bulbes se développent avec l’âge, deviennent oblongs, presque cylindriques et sillonnés. Feuilles elliptiques, d’environ trois pouces de long, d’un vert foncé, épaisses et succulentes, échancrées au sommet. De la base d’une feuille à l’extrémité du pseudo-bulbe s’élève le pédon- cule ayant à peine deux pouces de long, entièrement enveloppé d’une gaine membraneuse et comprimée, donnant passage par une fente laté- rale à quatre ou cinq fleurs et plus encore. Fleurs en panîcule d’un jaune citron pâle, petites pour le genre. Sépales et pétales uniformes, longs d’un pouce et demi à deux pouces au plus, oblongs lancéolés obtus, un peu ondulés, tout à fait étalés. Labelle presque aussi long que les segments du périanthe, trilobé, velouté à l’intérieur, à bords allongés courbés, se joignant au-dessus de la colonne et formant une espèce de tube : le lobe terminal large, presque orbiculaire, crispé, cilié-denté. Colonne beaucoup plus courte que le labelle et cachée dans celui-ci, semi-cylindrique avec une aile ou dent courte à chaque bord supérieur. Anthères enfoncées dans le gynostème. Masses poiliniques comme dans le genre, chaque paire munie d’un court caudicule. piinmiia fragrans (Lindley), figuré dans le Bot. Mag., pl. 5055. — Famille des Orchidées. — Gynandrie Monandrie. Les jardins royaux de Kew sont redevables de cette charmante et délicieuse plante parfumée à lady Dorothée Nevill, dont le bon goût et l’amour de l’horticulture ont fait de son parc de Dangstein l’un des plus beaux jardins particuliers d’Angleterre. Cette plante passe pour être originaire de Popayan et pour avoir été découverte par Harlweg, bien que quelques-uns la considèrent (comme le docteur Lindley le supposait erronément au sujet du Pilumnu laxa) comme ayant été o5 acquise à l’unedes ventes de plantes de Guatemala, de M. Skinner’s. Elle a porté dans quelques jardins le nom de Trichopiliaalhidayfeï\à\., et une telle plante est en effet figurée, dans des proportions réduites, par M. Rigel, dans son Gartenflora, La plante dont il est question est sans aucun doute le Pilumna fragrans, La seule autre espèce du genre connue est le Pilumna taxa Lindl., Bot, reg,, 1846, t. 57, qui a des fleurs beaucoup plus étroites, différemment colorées, manquant de la tache orange dans le labelle et ayant des pseudo-bulbes très-différem- ment formés. La plante a fleuri parfaitement en décembre 1857. Le Pilumna fragrans a des pseudo-bulbes oblongs de quatre à six pouces de long, demi-cylindriques, légèrement comprimés, lisses, monophylles, recouverts à la base de trois ou quatre écailles membra- neuses , légèrement striées. Feuilles oblongues-lancéolées , de six à huit pouces de long, aiguës, lisses sans veines, charnues et opaques. Pédoncule pendant, sortant de la base du pseudo-bulbe, d’environ un pied de long. Fleurs grandes, belles, à quatre ou plus sur un racème muni de bractées. Bractées ovales-oblongues, aiguës, se flétrissant. Pédicelles de deux pouces de long passant graduellement à l’état d’une gaine renfermant l’ovaire. Pétales et sépales à peu près uniformes, longs de deux pouces et demi à trois pouces , très-étalés, linéaires- îancéolés, légèrement tordus. Labelle très-grand, à onglet soudé à la colonne et ensuite involuté de manière à l’enclore; à partir de là le limbe se déploie soudainement avec ampleur; il est presque orbiculaire, subtrilobé, d’un blanc pur avec une tache orange à sa base. Colonne cylindrique, formée en gaine. Gynostème à deux oreilles arrondies, entières sur la partie antérieure et trilobé frangé à la partie postérieure. Loges de l’anthère operculiformes. Deux masses polliniques sur un caudicule linéaire glanduleux. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. GauUeria discoior (Nuttall), figuré dans le Bot, Mag,, pl. 5052. — Famille des Vacciniées. — Decandrie Monogynie. Très-élégante petite espèce découverte dans les régions tempérées du Bhotan Hymalaya par M. Booth, et cultivée par l’infatigable M. Nuttall de Nutgrov, près de Rainhill, dans le Lancashire. Son plus proche allié est le Gaulteria fragrantissima y dont la beauté argentine des feuilles le distingue au premier abord, de même que toutes ses congénères. Arbuste petit, presque glabre. Branches pour ainsi dire grêles, an- guleuses. Feuilles d’environ un pouce de long, brièvement pétiolées, obovales-lancéolées, à dents fortes et distantes, mais non profondes, acuminées, atténuées à la base, d’un vert foncé à la partie supérieure — 54 ~ et d’un blanc argenté en dessous; nervures en petit nombre naissant des environs de la base de la nervure médiane et presque parallèles aux bords du limbe. Racèmes axillaires peu fleuris, plus courts que les feuilles. Fleurs petites, agglomérées, courtement pédicellées, d’en- viron un pouce de long; calice, bractéoles et pédicelles blancs. Corolle blanche, urcéolée à cinq lobes d’un rose brillant, poilue à la gorge et à la base des lobes. Anthères à lobes mucronés au sommet, à filaments ciliés par des poils résistants. Ovaire velu. ciarkia puicheiia, var. Marginata (Pursh), figuré dans V Illustration horticole y pl. 159. Cette plante, type du genre, dont elle est aussi la plus remarquable, fut originairement découverte dans le nord-ouest de l’Amérique par Lewis et Clark; retrouvée plus tard dans le nord de la Californie, le long des fleuves Kooskoosky et Clark par M. Douglas, à qui l’on en doit l’introduction en Europe, en 1827. Depuis, elle orne pendant tout l’été les parlerres à l’air libre, pendant la belle saison, de ses grandes et nombreuses fleurs si curieusement découpées et d’un rose éclatant. La plante dont nous traitons spécialement ici en est une simple variété, mais qui l’emporte en beauté sur le type, par l’ample bande d’un blanc de neige, laquelle borde les sinuosités trifîdes de ses pétales. Cultivée côte à côte avec celui-ci, et sa variété depuis longtemps déjà connue à fleurs entièrement blanches, elle leur opposera un contraste charmant et d’un grand effet ornemental. Elle a été trouvée dans un semis ; et ce sont MM. Carter et Comp., marchands grainiers à Londres, qui, en ayant la propriété, ont cédé la moitié des graines obtenues à M. Haage, horticulteur à Erfurt, de qui l’établissement Verschaffelt, à son tour, en a acquis une bonne partie. Toutes trois constituent une petite plante herbacée, annuelle ou bisannuelle, entièrement tomenteuse pubérule; très-touffue, haute de o6 à 40 centimètres et plus. Les rameaux en sont ascendants, flexueux; les feuilles linéaires lancéolées, très-entières aux bords, subacuminées, d’un vert’glaucescent. Les fleurs ne mesurent pas moins de 4 à 5 cen- timètres et plus; elles sont, comme nous venons de le dire, ou d’un rose vif, relevé de cocciné au centre des pétales, ou entièrement blan- ches, ou, seulement, comme celles de la nouvelle venue, largement bordées de blanc. Comme l’espèce est parfaitement connue et bien répandue dans les jardins, il devient inutile d’en donner une plus longue description, et nous nous contenterons d’en recommander vivement la culture aux amateurs qui ne les posséderaient pas, surtout de celle du nouveau et brillant gain dont nous venons de les entretenir. -- 55 La culture de ces plantes est celle des plantes annuelles. Les amateurs pourront se procurer les graines de l’espèce et des variétés ci-dessus citées chez les principaux marchands grainiers. coiietia criiciata (Hooker), figuré dans le Bot. Mag., pl. 5033. — Famille de Rhamnées. — Penlandrie Monogynie. Celte plante, l’une des plus singulières parmi les sujets curieux de la riche collection de l’Amérique du Sud, du docteur Gillies, fui recueillie pendant une reconnaissance rapide qu’il fit sur les côtes du Banda oriental, près de Maldonado. On peut la considérer comme un arbris- seau dont la tige et les branches sont formées d’une masse d’épines opposées, à angles aigus et décurrents, spacieux et latéralement res- serrés, de la même couleur, vert foncé, que la portion centrale qui les unit, et également ligneuses ; leurs sommets sont d’une couleur plus sombre, quelquefois bruns et très-piquants. Si un fascicule de fleurs apparaît sur quelque point, excepté celui de la base de l’épine, c’est, ou bien à l’extrémité, ou bien au-dessous de quelque petite enflure, et c’est alors l’indication d’une nouvelle épine qui est près de paraître. Les feuilles sont si rares, que sur les spécimens séchés on n’a pu en trouver qu’une seule, et cela sur l’une des plus jeunes branches. La forme et la structure des fleurs sont très-semblables à celle du Colletia ferox. Ayant ainsi publié, il y a vingt-huit ans, dit sir W. Hooker, mes vues sur la structure générale de cette plante remarquable, d’après des spécimens originaires et n’ayant fait allusion à aucune afîinité spécifique avec le Colletia spinosa (aussi décrit dans le même mé- moire), il n’était guère à espérer que je concourrais à l’étrange trans- formation représentée au docteur Lindley comme étant arrivée au parc de Bicton, à Sidmouth, par l’intelligent jardinier de lady Rolle, M. James Rames, à savoir, l’obtention du Colletia cruciata d’une racine de Colletia spinosa. Qu’on se souvienne que lorsque sir Phi- lippe Egerton vit d’abord cette plante aux jardins de Bicton, et prit sur elle des informations à M. Rames, ce dernier en avait tout à fait oublié l’origine. Ce fait lui fut remis en mémoire par le chef de Varhoretum^ et il se souvint que c’était une jeune plante provenant du Colletia spinosa. » Ce n’est nullement jeter du discrédit sur M. Rames que de conclure que la dernière opinion soit erronée, et que c’est une plante qui, par une voie quelconque, fut directement reçue des côtes orien- tales (et non des côtes occidentales) de l’Amérique méridionale, où je crois que le Colletia spinosa ne se rencontre jamais. Il faudrait des expériences de la nature la plus péremptoire et la plus satisfaisante, pour montrer que notre plante [Colletia cruciata) et le Colletia spinosa (fidèlement représenté par le docteur Lindley dans le Journal de la 56 — Société Horticulture, vol. V, p. 50, woodcud) furent une seule et même espèce. Nous les cultivons l’une et l’autre à Kew : l’une, l’espèce du Chili, Colletia spinosa, est parfaitement rustique et fleurit en plein air, tandis que celle dont nous nous occupons ici ne réussit qu’à l’abri d’une muraille et ne fleurit jamais. Dans le Devonshire, c’est différent. Nous avons reçu les plus beaux spécimens élevés par M. Veitch dans le Devonshire. Les fleui s, à la première vue, ressemblent à celles de quelque plante éricacée et ont un aspect céreux. Arbuste de 5 à 4 pieds de haut très-rameux, à rameaux se terminant en épines larges, ovales-triangulaires, comprimées latéralement, oppo- sées, et se croisant à angle droit, vertes, ligneuses, très-piquantes et déciirrentes à la base. Çà et là on voit, surtout sur les plus jeunes branches, ou sur les petites épines terminales, une couple de petites feuilles opposées, elliptiques et dentées, mais elles ne tardent pas à tomber. De la base des épines, les fleurs apparaissent sur de courts pédoncules, solitaires ou fasciculés au nombre de deux à quatre sur le même point, retombantes, d’un blanc jaunâtre, colorées de vert à la base, où il y a une petite différence dans la texture, différence qui se termine où le curieux anneau est situé et qui est caractéristique du genre Colletia. Cet anneau, situé dans la corolle à la base du périanthe, est charnu et involuté; limbes à cinq divisions ovales étroites, cro- chues au sommet. Ovaire petit, à demi-soudé avec la base du périanthe, à trois cellules, contenant chacune un ovule. Style cylindrique aussi long que le tube du périanthe. CULTURE maraîchère. Si, parmi les vieilles méthodes de culture maraîchère, il s’en trou- vait d’évidemment absurdes, comme celle, par exemple, qui consistait à tremper les graines de melon dans du vin sucré ou dans les meil- leurs vins d’Espagne, afin de donner aux produits un goût sucré et vineux particulier , il y en avait, en retour, de fort sensées qui ont disparu avec le temps et qu’il serait peut-être bon de faire revivre. Permettez-moi donc de dire un mot de ces pratiques oubliées ou trop dédaignées de nos jours. En premier lieu, vous saurez que du temps de Roger Chabrol et de l’auteur du Jardinier solitaire, deux habiles maîtres que l’on consulte encore très-souvent et que l’on ne cite guère, il était d’usage, en septembre, de rouler un tonneau vide sur les — o7 -- fanes de carottes, de panais, de betteraves, ou de les fouler aux pieds tout brutalement, dans le but de maintenir la sève sur les racines et de les développer par conséquent. Ce procédé n’est plus en usage de nos jours, si ce n’est à Tendroit des oignons de la grande culture, sur lesquels on roule encore des futailles vides pour en coucher les feuilles. Pour mon compte, je me propose bien, cette année même, d’appli- quer le mode de couchage aux fanes de panais et à celles de mes carottes qui ne sortent point de terre, telles que la carotte de Hol- lande, d’Achicourt et d’Altringham. Puis, je vous dirai le résultat de mes essais comparatifs sur ce point. Nos anciens jardiniers avaient une manière de hâter l’étiolement des premières endives, manière que nous ne connaissons plus et qui consistait à recouvrir les plantes de fumier long aussitôt après les avoir liées. Ainsi traité, le légume blanchissait avant de s’emporter en figes. Sous le climat de la France , je m’explique très-bien la réus- site de ce procédé, mais je ne l’admettrais qu’avec hésitation sous le climat de la Belgique, où les pluies assez fréquentes pourraient déter- miner la pourriture des endives et faire manquer le but fréquem- ment. Au temps passé, il était de règle encore de lier les choux-fleurs commençant à pommer, et de jiincer, en septembre, l’extrémité des feuilles de céleri, dont on blanchissait les pétioles. Aujourd’hui, quel- ques rares cultivateurs seulement ont conservé l’usage de lier les choux-fleurs; le plus grand nombre ne prennent plus cette peine, et se bornent à opérer un demi-cassement des feuilles que l’on rabat sur les pommes au fur et à mesure de leur développement. Cette méthode me paraît bonne, et j’en use, mais ce n’est point une raison, ce me semble, pour abandonner la première. L'une et l’autre devraient être appliquées simultanément. Par le cassement des feuilles voisines de la pomme, nous refoulons une cerlaine quantité de sève qui profite au légume, et du même coup, nous soustrayons ce légume à l’influence de la lumière solaire qui le jaunirait et le durcirait ; mais nous nous trouverions bien aussi de relever les feuilles principales et de les gêner tant soit peu à l’aide d’une ligature qui ne nous empêcherait point d’introduire la main au cœur de la plante et de pratiquer le cassement intérieur. En gênant de la sorte le chou, on ralentirait la marche de la sève au profit du développement des pommes. Quant au pincement de l’extrémité des feuilles du céleri à blanchir, je n’en comprends pas l’utilité au mois de septembre, alors que la végétation est très-avancée; mais ce pincement pourrait avoir une importance appréciable, si on le pratiquait en même temps que les premiers but- tages, dans le but de donner plus de volume aux côtes. Nous ne faisons pas grand cas à cette heure des fanes sèches de nos — 58 — pois ; nous les donnons aux bêtes ou les répandons sous elles à titre de litière. II n’en a pas toujours été ainsi ; les cultivateurs du siècle der- nier s’en servaient pour recouvrir les pêchers, abricotiers et pruniers, après la taille, afin de préserver les fleurs des gelées tardives, et ne les enlevaient que lorsque les jeunes fruits avaient atteint la grosseur du petit doigt. Roger Chabrol dit beaucoup de bien de ce procédé. Il n’est pas aussi parfait que l’abri par les paillassons ou les toiles, mais il est plus économique, et les personnes qui ne se livrent pas à une culture d’amateurs, feraient bien de ne pas dédaigner par trop les pailles de pois. Puisque j’empiète sur le domaine de l’arboriculture qui, après tout, n’est pas indifférente au maraîcher qui a des murs à garnir, un pas de plus n’aggravera guère mes torts, et ce pas, je le risque, pour vous parler de la destruction des pucerons, en premier lieu, et, en second lieu, d’un moyen indiqué pour garantir les fruits de la voracité des moineaux. Si les procédés signalés étaient de nature à rendre des ser- vices aux cultivateurs d’arbres, ils en rendraient évidemment aussi aux cultivateurs de légumes. Pour se défaire des pucerons, nos pré- décesseurs prenaient de la tannée fraîche, la mettaient dans un baquet avec de l’eau, la laissaient fermenter pendant quelques jours au soleil, en délayaient ensuite un peu dans un^ terrine, et en enduisaient les branches d’arbres attaquées par les pucerons qui, assure-t-on, ne tardaient pas à périr étouffés. S’il en était ainsi, nous pourrions user de la recette dans nos cultures de fèves, de quinoa et même de choux, puisque les pucerons noirs ne font pas de quartier au premier et au second de ces légumes, et que les pucerons d’un blanc verdâtre ne ménagent pas non plus les feuilles de choux en temps de sécheresse prolongée, ainsi que l’on a pu s’en convaincre l’année dernière. En ce qui concerne le procédé mis en usage pour éloigner les petits oiseaux des fruits mûrs, il consistait tout simplement à prendre trois brins de laine rouge et à entourer les branches à la base, au milieu et à l’extrémité supérieure. Si la laine rouge a réellement l’efficacité que l’on atteste, on en tirerait un excellent parti pour sauvegarder les semenceaux de certains légumes des ravages de ces mêmes petits oiseaux , et nous ne serions plus dans la nécessité de faire faction à côté de nos graines de choux eide navels, par exemple. Je voudrais bien, à présent, vous entretenir des travaux à exécuter dans le potager, et vous annoncer des nouveautés légumières par douzaines; mais il n’y faut point songer, ici du moins. La neige couvre la terre et le vent souffle du nord. Quant aux nouveautés légumières, elles sont bien rares et ne semblent guère remarquables. Tout à rheure, je vous raconterai ce que j’en sais. Pour le moment, je me frotte les mains d’aise, car j’aime assez que les saisons se fassent en -- 59 - leur temps, et que Thiver ne soit pas mangé par le loup, comme (lisent les gens de nos campagnes. La sève commençait à bouger ; nos pépinières de légumes d’automne, celles de choux principalement, commençaient à pâtir et à pourrir; le manteau de neige arrêtera le mal, espérons-le. On nous signale plusieurs variétés de pois. Comme toujours, elles nous viennent de l’Angleterre, le pays des intrépides chercheurs de nouveautés. J’en ai quelques-unes sous la main, mais vous me permet- trez d’en faire l’essai d’abord avant de le conseiller aux autres. On ne juge pas du mérite d’un pois sur le grain sec. Le mois dernier, j’ai vu chez un tanneur de Vilvorde une courge vraiment remarquable. Son volume n’a rien d’extraordinaire, mais sa lorme s’écarte de la forme de toutes les espèces et variétés que nous connaissons. Elle rappelle la couleur, les côtes et la broderie du melon, et se termine par des renflements à la manière du giraumon turban. La chair en est ferme, cassante et safranée. Je ne vous parlerai point de sa qualité, ce sera pour l’année prochaine, si les graines, dont on nous a fait gracieusement cadeau, sont de nature à repro- duire fidèlement le type sous le climat de Saint-Hubert. La courge que nous avons vue à Vilvorde provenait d’une graine égarée dans la laine d’une peau de mouton expédiée de Buénos-Ayres à Anvers. Ceci nous rappelle la découverte d’une superbe variété de froment trouvée ces années dernières à Florenville dans la paille d’un emballage fait en Orient, et multipliée avec succès par un amateur soigneux. Je vous ai, l’année passée, entretenu longuement des avantages de l’échaudage des semences; peu importe, j’y reviens en passant, parce que les bonnes choses ont besoin d’être recommandées plusieurs fois de suite. Ce procédé anglais, que nous devons, je crois , à Knight, et dont Lindley a parlé dans les meilleurs termes, fera son chemin, n’en doutez pas. On ne s’en tiendra point à l’échaudage des graines coriaces et des graines équivoques; on généralisera l’opération, en vue des primeurs. Voici déjà M. Loumaye, notre habile confrère, qui ne plante plus de pois sans qu’ils aient été d’abord arrosés avec de l’eau bouillante et laissés dans cette eau pendant vingt-quatre heures. Il s’en trouve bien et conseille le procédé, comme je l’ai conseillé, à diverses reprises, pour la tétragonie, le crambé, les épinards, etc. Vous verrez que le mouillage à l’eau tiède ou bouillante, selon que l’on aura affaire à des graines délicates ou à des graines dures, finira par passer dans les usages horticoles pour tous les semis de printemps qui sont bien certainement des semis contre nature. Toute graine venant de loin ou n’ayant pas été mise en terre à l’époque de sa maturité, perd nécessairement une partie de sa force germinative, et il convient de la rétablir ou de la réveiller par des moyens énergiques. — 60 En matière de jardinage , il est bon sans doute de se mettre en quête de nouvelles méthodes et de nouveaux produits, mais il faudrait qu’en même temps l’on s’occupât de vulgariser, d’étendre dans les campagnes les pratiques suivies d’ancienne date dans les villes. Ce ne serait pas seulement un bienfait en ce sens que l’on enrichirait des milliers de potagers, que l’on substituerait des espèces délicates à des espèces grossières, mais ce serait un excellent moyen de développer le goût de la bonne culture. On l’introduirait, pour ainsi dire, dans la ferme par le jardin. Pour en arriver là, nous avons besoin d’auxi- liaires, et, dans le cas particulier, nos auxiliaires naturels sont les instituteurs, hommes de bon vouloir et d’initiative pour la plupart. Qu’on leur donne un coin de terre, une douzaine de leçons et des graines, et l’on aura un potager modèle dans chaque commune et un professeur de jardinage dans chaque école. P. JOIGNEAUX. CULTURE DU CHOU MARIN. Bien que ce journal se soit déjà occupé de la culture de ce végétal, nous n’hésitons pas à faire part à nos lecteurs des no- tions suivantes qui nous sont adressées par un de nos correspon- dants; elles sont basées sur une trentaine d’années de pratique. Le Chou marin croît spontanément sur la plupart des rives marines occidentales de l’Angleterre, mais surtout sur les côtes sablonneuses des comtés de Sussex et du Hampshire, partie méridionale de file. Les jets de ces plantes sont sujets à être couverts pendant Thiver de plusieurs pouces de sable roulé par le vent, les jets continuant à pousser sous celte couverture, s’allongent et ne cherchent à faire tête qu’à leur sortie de terre; les habitants des côtes les découvrirent d’abord et les recherchent encore aujourd’hui. Les vertus culinaires de cette plante étant prouvées, on conçoit que la culture s’en soit emparée, se contentant d’abord de suivre le mode de culture enseigné par le hasard, c’est-à-dire avec du sable, mais en- suite en employant des moyens plus factices et partant aussi plus satis- faisants pour hâter la précocité de ce légume d’hiver, d’autant plus agréable, qu’il vient à une saison morte, à laquelle tout légume frais est indubitablement bien venu, mais en général dispendieux. La culture du Chou marin [Crambe maritima, L.), Sea Kale des Anglais, n’est pas coûteuse et se borne à la dépense de la main-d’œuvre, et la valeur locative du terrain qu’on lui consacre. Les semis s’elïec- tuent ordinairement au printemps, fin mars ou commencement d’avril, dans des tranchées bien ameublies, et tenues propres; il vaut mieux ne leur donner que 5 à 4 pieds de largeur, le binage devenant plus facile et n’obligeant pas à fouler le parc. — On y jette la graine clair-semé, la couvrant de 3 pouces de terre. — Il est pourtant préférable de semer aussitôt la récolte de graine faite; cette méthode a l’avantage, d’abord de procurer plus vite de jeunes plants, et ensuite de faire lever une plus grande quantité de plantes. — Chaque péricarpe ne contenant qu’une seule graine, dont beaucoup auront perdu leurs vertus germinatrices au printemps, il s’ensuit qu’il faut semer d’au- tant plus dru, que la graine est plus vieille, et avoir soin d’espacer un peu le plantis, s’il levait trop épais. Des semis en place m’ont fort bien réussi; seulement, comme il est prudent de mettre deux ou trois péricarpes dans chaque trou , afin de n’avoir point de vide, il suffit d’arracher aussitôt que possible les plantes surnuméraires. De quelque manière qu’on ait envie de forcer les plantes, la planta- tion de l’est à l’ouest est préférable à toute autre, et pour bien faire elle doit incliner au soleil, c’est-à-dire être plus basse du côté sud que du côlé nord; le parc sera ainsi tenu plus sec. Si l’on est obligé de planter dans toute autre direction, je dirais même du nord au sud, le plan incliné est d’autant plus nécessaire qu’il faut facililer davantage et sur une plus longue étendue de terrain, l’écoulement des eaux. Je passe maintenant à la plantation et aux deux méthodes généralement adoptées pour la culture, soit avec des remblais, soit avec du fumier long. La plantation est la même, on espace les plantes de 2 pieds, soit de 55 à 60 centimètres. On fait ainsi deux, trois et quatre roules ou aligne- ments, éloignés d’une distance égale à l’espacement des plantes; il vaut mieux croiser les lignes que de planter carré. Si vous comptez forcer avec des surcharges de terre, voire comme on fait pour blanchir le céleri, il est nécessaire de remuer et rendre bien meuble pendant l’été un espace d’un pied sur 1 à I j/2 pied de profondeur, entre chaque ligne, en ayant soin d’en écarter tout corps dur qui pourrait préjudi- cier plus tard les jeunes jets. Dès la seconde année de la plantation on peut couvrir les plantes à commencer à la mi-novembre ou commence- ment de décembre, de toute la terre rendue meuble. Si l’on a dû planter dans un terrain fort, on aura remplacé la terre des tranchées avec un détritus bien consommé et aussi léger que possible. Les tran- chées ouvertes sont remplies, en hiver, de feuilles ou de fumier; dès que les jets soulèvent la terre des ados, on la perce, on découvre pour les arracher jusqu’au collet. Lorsque l’on force au fumier, je trouve préférable de n’avoir que deux alignements, l’accès aux plantes étant plus facile; celles-ci sont — 62 couvertes avant les gelées, chacune d’un fourreau de bois d’un pied carré de largeur sur un pied et demi de hauteur, et fermé d’un cou- vercle mobile; les intervalles des caisses et leurs abords sont remplis, pour commencer, avec des feuilles, puis de fumier long. On en sur- charge les caisses d’au moins un demi-pied; quand on veut faire la cueille on découvre le haut et on arrache au collet. Au printemps, on fait rentrer la terre dans les tranchées, si on a tra- vaillé par la première méthode; on enlève le fumier si on a employé la seconde; et avec une bêche bien acérée, on retranche les collets des plantes qui se projettent trop, et fût-ce même les autres, ceci les em- pêche de se mettre à fleurir et à grainer, et par conséquent de s’épuiser inutilement. Les collets coupés que l’on couche en terre feront de nou- velles racines, et peuvent servir à former de nouvelles plantes. Pour récolter de la graine, il vaut mieux avoir un pied spécial aban- donné à sa nature. — A défaut de graine, en dérodant une plante, et la découpant en tronçons qu’on couche en terre, on peut renouveler sa plantation en cas de besoin. Il y a différentes manières de préparer le Chou marin pour la table, puisqu’on peut en retirer tous les avantages des cardons et des asperges; mais la façon favorite de M. Gibbs, le Chevet de Bath, était celle-ci : Liez les jets en petits paquets, à la méthode des asperges, bouillissez- les pendant vingt minutes à pleine eau, dans laquelle vous aurez jeté un peu de sel, l’eau doit être bien bouillante, avant d’y plonger les jets. En les retirant, déposez-les sur un morceau de pain rôti, que vous aurez préalablement trempé dans la même eau bouillante. Pré- parés ainsi, vous pouvez les manger avec des œufs comme les asperges, ou bien vous y ajoutez une sauce blanche, composée de jus de viande de veau, allongé de crème de lait, de fleur de farine et d’un peu de beurre. — Une sauce blanche plus économique peut se faire sans gelée de viande, et avec du lait au lieu de crème. Eeckeren, 2 février 1858. Émilien de Wael. CULTURE DE L’ASPERGE. Nous avons à constater un véritable progrès en horticulture, obtenu depuis trois années consécutives, avec un succès croissant, par M. Pal- mans, médecin vétérinaire du gouvernement à Lokeren (Flandre orientale). Cet habile horticulteur exploite environ 9 ares d’asperges qu’il cultive en pleine terre, sans l’emploi du fumier, et qui unissent à un goût exquis une précocité extraordinaire. 65 — En 1856, il obtint ses premiers fruits vers la fin du mois de mars; en 1857, vers la fin de février, et cette année, malgré le temps généra- lement plus froid vers cette époque, c’est le 8 février qu’on a vu chez lui la récolte d’une centaine d’asperges grosses, longues et d’une blan- cheur admirable. Ces beaux produits sont disputés par nos marchands de comestibles, elle producteur en obtient jusqu’à 25 centimes la tige, ce qui n’a rien qui puisse surprendre eu égard à leur précocité, bien plus extraordi- naire encore en Belgique qu’elle ne le serait en France, eu égard à la différence de température. Le système de culture suivi par M. Palmans est son secret, et l’on conçoit qu’il se refuse à lui donner de la publicité en raison des avantages pécuniaires qu’il en retire; mais il serait disposé à traiter avec les horticulteurs qui voudraient l’exploiter en pays étranger et notamment en France où il semble promettre d’immenses bénéfices. POMOLOGIE. POMOLOGIE PRATIQUE. DES MOYENS A EMPLOYER POUR OBTENIR DES ARBRES PLUS SAINS , PLUS FORTS ET PLUS DURABLES. Ce n’est point de la pénurie des arbres fruitiers, mais plutôt de leur trop grand nombre qu’on semble se plaindre dans quelques contrées. Et cependant, il y a encore des pays où la culture des arbres fruitiers est fort arriérée : et tandis que les forêts, disparaissant de plus en plus, laissent des terrains disponibles sans qu’on en profite pour cette culture, on voit dans des localités où les arbres fruitiers sont répandus, négliger les éminences que ces arbres préfèrent à toute autre situation. Une opinion qui s’est fait jour depuis peu commence à occuper l’attention des pomologues ; on prétend que les arbres fruitiers ne sont plus aussi sains, aussi forts, aussi vigoureux, ni d’aussi longue durée qu’autre fois. Si cette opinion se propageait, elle pourrait avoir des suites funestes pour la culture des arbres fruitiers qui, négligés de plus en plus par le fait même de cette doctrine, verraient s’étendre le fléau, alors même que dans le principe il n’aurait été qu’imaginaire. Il serait possible que cette opinion fût de la force de celle-ci, — aussi vieille que la terre, — et d’après laquelle les temps et les hommes — - 64 deviendraient moins bons de jour en jour. Si cela avait été vrai seule- ment pendant un ou deux siècles, notre planète aujourd’hui ne serait certes plus habitable, tandis que grâce à Dieu, pendant qu’elle devient chaque jour plus fertile et plus peuplée, les hommes à leur tour se civilisent et s’améliorent. Nous voudrions que l’opinon relative au mauvais état des arbres fruitiers fût aussi mal fondée; mais il semble en être autrement. Il fut un temps, et Ton commençait seulement alors à planter les arbres, où les connaissances et la pratique étaient moins développées qu’aujour- d’hui, où cependant les arbres croissaient aussi bien que possible. Un temps vint ensuite où l’on planta avec plus de soin et au lieu de se plaindre de la perte des arbres, on trouva qu’il n’y en avait pas assez pour compléter la décoration des paysages. Les anciens arbres étaient parvenus à une hauteur peu connue aujourd’hui (1) et pouvaient riva- liser avec de vieux chênes; le cœur se réjouissait et se livrait à cet espoir que les générations futures verraient à leur tour des produits de ces dimensions, mais on s’était trompé; les grands arbres sont morts ou abattus, et leurs descendants sont loin d’atteindre leurs formes gigantesques. On s’en plaint, et ces plaintes partent de ceux surtout qui donnent une grande attention à la culture des arbres forestiers, et qui, parvenus à un âge avancé, ont eu le temps de comparer. L’auteur de cet article a près de soixante ans, il est donc en position déjuger de l’état des arbres fruitiers d’il y a 40 à 50 ans. Il se souvient encore avec plaisir de ces arbres gigantesques qu’il a vus dans divers endroits, obtenus non pas au moyen de sauva- geons, mais de greffes. Il a vu, dans certaines années, un seul arbre produire plusieurs charrettes de fruits. Les plus longues échelles de l’endroit étaient trop courtes pour atteindre au sommet de ces arbres. Les gens les plus âgés ne pouvaient désigner celui qui a planté tel ou tel arbre, tandis qu’ils ont vu décliner et même périr des arbres qui avaient été plantés de leur temps, ou dont ils avaient vu la jeunesse. Il n’y a qu’un instant qu’un amateur d’arbres fruitiers nous raconta avec une certaine amertume qu’il venait de faire abattre le dernier vétéran, et qu’il avait profondément gémi à sa chute, parce qu’il n’y en avait aucun dans toute sa collection donnant l’espérance de devenir un jour aussi grand et aussi fort. De même que la race des géants fabuleux du genre humain s’est éteinte depuis longtemps, de même les grands arbres s’en vont l’un (1) Je me rappelle avoir vu dans la maison paternelle, -- une ancienne abbaye de dames nobles convertie en hôpital, — trois ou quatre poiriers qui avaient les dimensions du chêne. Un médecin en chef, sous prétexte d’assainir la cour, les fit abattre. — m — après l’autre, et laissent après eux une descendance plusfail)Ie et pins caduque (I). Ce qui se présente ici naturellemenf, c’est la question de savoir quelle est la cause de la caducité des arbres fruitiers? Faut-il la chercher dans la modification des conditions climatériques, ou bien nous-mêmes avons-nous diminué les soins que demande la culture des arbres fruitiers ? Bien que la modification des conditions climatériques ne puisse être contestée, et bien qu’il soit juste de lui attribuer sa part d’in- fluence, il est néanmoins dans notre intérêt de rechercher et d’em- ployer les moyens pour élever des arbres capables de résister aux influences délétères de l’atmosphère. Il s’agit donc de trouver ces moyens, de les apprécier et de les mettre en usage. Parmi les moyens qu’on vient de proposer dès à présent, et par lequel il faudrait commencer, c’est l’élève de jeunes sujets de pommes ou de poires sauvages, cueillis dans les bois, ou, si cela n’est pas possible, de former la tige de l’arbre du sauvageon, et de former la couronne de la greffe. Cette méthode ne peut être mise en usage sans peine ni frais, comme tous ceux qui ont quelque expérience en ces choses ne l’ignorent pas. Il est déjà assez difficile d’élever le sauvageon à la hauteur de 6 à 7 pieds et d’entreprendre la greffe à cette hauteur ; la greffe d’ailleurs n’est pas aussi sûre, la couronne ne se forme pas aussi bien, et enfin, celle-ci demande plus de soins. La première idée de ce moyen a été mise en avant, paraît-il, par suite de cette considération , que c’est précisément la tige qui est le plus souvent attaquée et qui souffre davantage, soit par la glace qui s’accumule autour du tronc, soit par le froid même qui se manifeste au-dessus du sol. II y a au reste d’autres motifs encore qui mitigent en faveur de la méthode de greffer sur haute lige de sauvageon. Si l’on examine attentivement les arbres fruitiers, jeunes et vieux, dans les allées et sur les champs, on ne peut se défendre d’un mouve- (1) Nous croyons que la diminution dans le rapport des arbres fruitiers et de leur vigueur doit être attribuée à répuisement du sol plutôt qu’à toute autre cause; car, de même que les forêts de sapins séculaires de la Scandinavie et du Hanovre dépérissent au bout d’un certain laps de temps pour céder la place à une autre essence , pourquoi en serait-il autrement des arbres fruitiers? D’ail- leurs, les anciennes espèces de pommes et de poires, qui, sans nul doute, avaient été introduites en Europe des provinces orientales de la mer Noire, où elles étaient sauvages , et qui étaient plus vigoureuses, n’existent plus dans nos cul- tures; elles ont été remplacées par des variétés de nos jardins, meilleures sans doute, mais moins robustes et plus artificielles. Mars 1858^ [Le traducteur. ) 0 — CG nient de tristesse en les voyant la jilupart couverts de blessures; ces bles- sures doivent nécessairement influer sur la santé de l’arbre et abréger la durée de son existence, surtout si la tige est formée par la greffe. Il y a des variétés dont la tige se gâte de bonne heure, et l’on s’en aperçoit déjà dans la pépinière aux tout jeunes arbres. Dans cette catégorie appartiennent plusieurs Bergamotes, la plupart des Calvilles et d’autres originaires du midi de la France. On peut pré- venir cet inconvénient en greffant sur haute tige de sauvageon. Les lièvres, et sans doute aussi les lapins, rongent de préférence l’écorce des arbres greffés près du sol et dont par conséquent la tige n’est pas sauvage. C’est l’odorat qui semble guider ces rongeurs dans leur choix, car ils n’entament point les tiges sauvages. Pour prouver combien peu les vues Rationnelles sont encore répan- dues parmi les éleveurs d’arbres, nous citerons le fait suivant : On de- mandait à un pépiniériste de la campagne s’il connaissait toutes les sortes et s’il était assuré de l’identité des variétés qu’il cultivait! « Tous les arbres de ma pépinière portent déjà et autant qu’il m’en faut pour ma provision, répondit-il. » Il n’était pas médiocrement satisfait de ce que ses arbres portassent déjà à leur jeune âge; et le bonhomme ne se doutait pas que celte précocité seule suflîsait pour condamner ses producteurs. (Traduit de l’allemand du Recueil mensuel de ' Pomologie, III, 7 juillet). Nous connaissons plusieurs jardins de châteaux et d’anciens couvents où les arbres fruitiers se trouvent dans un état pitoyable. On arrache les vieux et on en plante d’autres, et au bout de quelques années ils succombent aux mêmes causes délétères. C’est, comme nous l’avons dit déjà, à l’épuisement du sol qu’il faut l’attribuer. L’engraissement du terrain ne suffit pas ici pour remédier au mal, il faut de deux choses l’une, ou bien planter d’autres essences, c’est-à-dire des pruniers ou des cerisiers à la place des poiriers, ou des pommiers, ou recourir à un des remèdes proposés par Liebig, c’est-à-dire engraisser le sol avec un engrais minéral composé d’après l’analyse des cendres des pommiers ou des poiriers. Sans doute une tige de sauvageon est plus durable qu’une tige élevée du scion; mais la première ne vivra pas plus longtemps si les éléments inorganiques dont elle a besoin manquent dans le terrain. La preuve de ce que nous avançons, c’est qu’on obtient encore de hauts et beaux arbres dans les terrains vierges, mais que tous dépérissent au contraire, dans les terrains plantés depuis long- temps d’arbres fruitiers. SCH. — 67 SYNONYMIE POMOLOGIQÜE. POIRE FONDANTE DE CHARNEÜX. M. Liiche, chef des cultures fruitières de Travemunde, près Lubeck, et notre abonné aux Annales de Pomologie publiées par la Commission royale, nous communique l’article suivant qu’il a adressé à un journal français : Description. — Plante herbacée de 4 à b pouces de hauteur, ra- meuse, à tige cylindrique, tant soit peu aplatie, sous^frulescente et rougeâtre à la base; feuilles nombreuses, serrées, opposées, ovales, pointues, légèrement acuminées, à bord ondulé, membraneux et jau- nâtre; face supérieure d’un vert foncé velouté à reflets cuivreux-oli- vâtres; nervures d’un vert pâle; pétiole court, un peu cannelé, mar- giné; stipules interpétiolaires, presque amplexicaules , épais, courts, charnus et aigus; fleurs sessiles, blanches et roses à l’extrémité, très- serrées sur des épis circinés, axillaires ou terminaux; corolle tubu- leuse, supérieurement renflée et campanulée, à cinq divisions régu- lières, peu profondes, aiguës, étalées; calice charnu, très-court, anguleux, gibbeux, à cinq divisions profondes, subulées, membraneuses; étamines au nombre de cinq insérées sous la gorge, à filets courts, arquées vers le stigmate; anthères introrses â peine saillantes; ovaire très-petit, ovale, biloculaire, â loges monospermes; disque nul; style mince, cylindrique, de la longueur du tube; stigmate peu apparent, poilu. 0 ^ i J;. Vetolle?za£re- ad-Tiax: vtv-.pijiæ, dei, et sa. — 125 — Nous ajoiUerons que cette plante lilliputienne, d’une culture très- facile^ a été découverte par M. Marius Porte, dans la jacobina, district oriental de la province de Bahia, et que, depuis l’époque de son intro- duction, elle n’a pas cessé de fleurir avec une rare abondance. ClLtCRE. — Serré chaude; terre de bruyère avec un mélange de sable et un peu de terreau, arrosements fréquents pendant les grandes chaleurs. On doit avoir soin de la tenir toujours dans Un endroit om- bragé, c’est alors seulement que là couleur Cuivré de ses feuilles appa- raît dans toute sa beauté. REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. Botanical Magazine, 161. SERRE CHAUDE. ti^atiieyà g;raiii]icisa (Lîndl.). — OrcbidéeSi — Gynandrie Monaildrie^ pl. 5048. Ce magnifique Caitleya, décrit et figuré par le docteur Lindleyj a été découvert au Guatemala par Flartweg et introduit vivant au Jardin bo- tanique de Liverpool, en 1845, par Henry Schepherd. Plus tard, M. Gi M. Skinner, auquel l’horticulture doit un si grand nombre de belles Orchidées du Guatemala, en envoya plusieurs exemplaires en Angleterre. Description. — Pseudobulbes au-delà d’un pied de longueur, garnis de nœuds de distance en distance, comprimés, cannelés, et recouverts partiellenient de gaines membraneuses. Feuilles au nombre de deux, oblongues, obtuses, coriaces, réfléchies, d’un vert obscur, plus larges au milieu, engainantes seulement à l’extrême base. Pédoncule terminal, robuste, cylindrique, formant un épi ou grappe de six à huit fleurs. Sépales et pétales étalés, d’une couleur vert-jaune-olive uniforme, par- semés de quelques taches rouge de sang; sépales oblongs, obtus, égaux ; pétales obovés-oblongs, crispés sur les bords. Labelle d’un beau blanc, charnu, moins long que les sépales et pétales, trilobé, pointillé de carmin, à lobes latéraux de la base auriculés; le rétrécissement de la base du labelle est jaune ainsi que le fond antérieur de la colonne, les bords sont crispés* — 124 — Poiygouatiiiii roscuiii (Ledebourg, Flova Russicà). — SiRÜacécs. — ■ Ilexandrie Monogynie. Ce joli PolygonatmUy très-voisin du P, verticillatiim par son port et ses feuilles, a été envoyé au jardin royal de Kew par M. Bunge et décrit par son ami le professeur Ledebourg, dans sa Flora Russica, Il est originaire de l’Altaï sibérique et de la Songarie chinoise. Parmi plusieurs exemplaires de l’herbier de Ledebourg on constate des diffé- rences assez notables de l’un à l’autre quant à la longueur et au nombre des feuilles en verticille* Cette plante a beaucoup d’analogie avec le P. verticillatum de nos contrées, sauf quant à la couleur rose jaunâtre de ses fleurs ; elle se rapproche également du P, sibiricum ou Con- vallaria cirrhifolia de Wallich. Description. — Feuilles moins linéaires que celles du veriicillaium dont elle présente tous les caractères ; pédoncules axillaires, solitaires ou par deux, toujours bifurqués, portant ordinairement deux fleurs, quelquefois quatre ; pédoncules et pédicelles tachetés de pourpre foncé. Périgone de trois-quarts à un pouce de long, à fond blanc, légèrement teinté de pourpre et entremêlé de mouchetures diverses qui lui donnent une couleur rose; tube long, limbe de six divisions ovales étalées, dentelées au sommet. Étamines et pistil inclus; anthères oblongs, jaunes ; ovaire obové. Style plus court que l’ovaire. Stigmate tronqué. Bolbophyllum IVcilg^hcrrcnse (WiGHT, Ic. Pl. Ind.). Orchidées. — Gynandrie Monandrie. — Bot, 3Iag,, Pl. 5030. Des bulbes de cette plante furent envoyées vivantes par M. M’Ivor qui en récolta en 1849 dans les Neilgberries. Le docteur Wigbt, qui en donna la première description, indique le Malabar comme son pays natal. L’auteur fait mention de ses affinités avec le Bolbophyllum Careyanum, mais il la considère comme plus distincte de cette dernière espèce que semblerait le faire supposer la figure que nous avons donnée sous le n'' 4166. Elle fleurit chez nous, en serre chaude, en janvier 1858. Description. — Pseudo-bulbes ovales-oblongs, légèrement compri- més, en partie recouverts par des gaines membraneuses et naissant de distance en distance d’un rhizome cylindrique rampant, également en- 125 - laiiré d’une gaine membraneuse. Feuilles solitaires au sommet du bulbe, de 4 à 6 pouces de longueur, presque dressées, coriaces, ovales- elliptiques, oblongues, presque obtuses, se terminant à leur base en un pétiole court et épais. Hampe florale de o à 4 pouces de longueur, naissant de la base des pseudo-bulbes, cylindrique, a nœuds enveloppés d’une gaine membraneuse. Les fleurs, disposées en un épi de 5 pouces de long, sont nombreuses, serrées et garnies chacune, à leur base, d’une bractée étroite, lancéolée, aiguë, presque aussi longue que le pédicelle. Sépales d’un vert brunâtre, rouges à la base, ovales -lancéolés, celui du milieu étroit, les latéraux cinq ou six fois plus larges, connivents à la base et formant la carène; pétales étroits, pourpres, très-aigus, à base large. Labelle naissant de la base décurrente de la colonne, soudé à celle-ci, recourbé, trilobé; lobes latéraux étroits, dentelés; celui du centre en forme de langue, sillonné au milieu. Colonne courte, ayant de chaque côté des ailes qui se terminent supérieurement en une pointe aiguë, recourbée en dehors. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. FrUiBiaria Græca (Boiss. etSpaUiXNEU IN Boiss. Diagnos. Plant, Orient, nov., n” 7, 1846, p. 104 ). — Liliacées. — Ilexandric Monogynie. Ce joli Fritülaria, originaire du mont Hymettus, en Grèce, a été envoyé vivant au jardin royal de Kevv, par M. Boissier de Genève auquel nous devons également la figure que nous donnons sous le n^* 5052, liv. 161 . Il fleurit aisément en pleine terre et au mois de mars, sous châssis. C'est une excellente acquisition pour nos jardins. Description. — Bulbe subglobuleux. Tige de 6 à 8 pouces de lon- gueur, droite, cylindrique, svelte. Feuilles radicales des jeunes bulbes longues de 4 à 5 pouces, lancéolées, se rétrécissant en un court pétiole; feuilles caulinaires au nombre de cinq, quelquefois six ou sept, ellip- tiques ou linéaires-lancéolées, presque dressées, striées, devenant gra- duellement plus étroites et linéaires. Fleurs terminales, solitaires, rarement par paire, plus petites et plus ouvertes que celles du F, Meleagris. Sépales elliptiques, d’un rouge ferrugineux, tachetés mais légèrement marqués, ayant au milieu une ligne dorsale verte qui se continue jusqu’à la base; les bords sont d’un vert pâle. Étamines plus courtes que les sépales et le pistil. Ovaire oblong. Style deux fois plus long que les divisions du stigmate. — 126 — Gardner’s Chronicle, Torreya srraiidij^ (Lindley). — Cette ïîoble plante de la famille des Conifères a été découverte par Fortune, dans les provinces monta- gneuses du Nord de la Chine, en cherchant le Pin doré [Abies Kaemp- feri). Elle résiste parfaitement en pleine terre. iiex Fortune! (Lindley). — Celte plante, qui résiste également en pleine terre, a été découverte par le meme voyageur dans le Nord de la Chine. D’après le docteur Lindley, c’est un bel arbuste toujours vert. Abie.« KLaeminferi OU Pin doré des Chinois. — Çe COIlifère, ainsi que les trois plantes qui précèdent, sont annoncées en vente che^ R, Gleiir denning, Chiswick Nursery, près Londres, à 21 schellings chaque. Le même horticulteur annonce les plantes suivantes Hyrables dans le courant de cette année. Caniellla Princesse Fréderlque-*Wîlllaiii, — Lo pluS remarquable de tous les Camellias qui aient été introduits de Chine par M. Fortune. Ses fleurs sont parfaitement bien striées et pointillées de rose sur un fond blanc. Il est parfait de forme, bien double et à fleurs nombreuses. II sera livré en automne. Dans le numéro CXXV du Florht se trouye une excellente figure de ce Camellia. cameiiia cwp of heaiity. — Un des plus magnifiques Camellias, dont le nom est traduit du Chinois. Les fleurs sont trèsrgrandes, d’un blanc pur avec une bande de mouchetures qui apparaît parfois sur les pé- tales ; elles sont plus grandes que celles du double blanc; ses pétales sont plus symétriques, plus larges et gracieusement jncourbés. Le docteur Lindley assure que ces deux Camellias doivent être considérés comme tout ce qu’il y a de mieux en ce genre. La livraison du mois de juillet, du Florist, donnera la figure de la plante. Mouveaux pêchers à fleurs douhies, — Ces curicux et trèsTrcmar- qiiables pêchers, envoyés de Chine en Angleterre par M. Fortune, fleurissent maintenant pour la seconde fois à Chiswick. Les fleurs sont très-nombreuses et bien doubles. Trois de ces pêchers seront livrés au commerce en automne. L’un d’eux, qui a été figuré en octobre dernier dans le Florist, a été nommé par le docteur Lindley Camellia flowered peach. Ils résistent parfaitement en plein air. Parmi les nouvelles variétés de plantes qui viennent d’être livrées au commerce depuis le mai, par M. Alt')^* Verschalïclt, de Gand, nous remarquons : — 127 — Bégonia argentea guttata, Bégonia Miranda, Tydaea comte de Flandre, T. duc de Brabant, T, duchesse de Brabant, et T, Princesse Charlotte, Parmi les espèees nouvelles figurent : Punica Legrelli et Cydonia Mallandi, Toules ces plantes ont été figurées dans X Illustration horticole, et elles méritent l’altenlion des amateurs sous tous les rapports. Riiociodendron virgatuni. — Belle et nouvelle espèce du Bhotan, in- troduite dans l’établissement de MM. IIugh-Low et C% Claplon Nur- sery, prés de Londres. En s’ouvrant, les fleurs sont d’un blanc de crème, plus tard elles passent au blanc pur. Elle fleurit abondam- ment; un pied de 6 pouces de hauteur portait 15 fleurs ouvertes en inçme temps. CULTURE maraîchère. Dans le numéro précédent, à l’occasion de la culture des pois, nous avons fait un oubli, et comme la chose oubliée ne manque pas d’origi- ualilé, il nous paraît bon de la signaler en passant. Un peu plus tôt, un peu plus tard, qu’est-ce que cela fait? Il n’y a point péril au potager, et les bonnes recommandations qui n’arrivent point précisément à l’beure, se conservent aisément des mois et des années. Ce qui n’a pas servi en janvier ou février de l’aunée présente, servira en janvier ou février de l’année prochaine. Vous connaissez tous la méthode qui consiste à remplir de terreau des coquilles d’oeufs, à y semer telle ou telle graine et à mettre à demeure les plantes en temps opportun, sans les déranger, ni les déraciner, vous bornant à broyer les coquilles pour faciliter le développement des racines. Eh bien, il existe dans certaines localités de la Belgique, dans la Flandre orientale notamment, un procédé de jardinage qui se rap- proche beaucoup de celle pratique et nous paraît valoir mieux. On ne l’applique qu’aux pois, mais on pourrait bien certainement, et avec autant d’avantage, l’appliquer à d’autres légumes. Afin de gagner une avance de huit ou quinze jours, on prend des navets vers la fin de riiiver, on les creuse, on les vide, on les remplit de terre et on y — 128 — jDlante des pois précoces, tels que leBivort, le prince Albert, le Mi- chaux et le Daniel Oroureke. Ainsi plantés, les pois sont conservés en terre ou dans quelque pièce chaude et convenablement éclairée, où ils poussent rapidement. Dès que les fortes gelées ne sont plus à craindre et que le jardinage de pleine terre peut être entrepris, on ouvre des fosses assez rapprochées Tune de Taiitre, comme pour la plantation des pois en paquets ou par touffes, et l’on y enterre chaque racine de navet, en ayant soin, préalablement, de les fendre en divers endroits pour hâter la décomposition. Cette méthode, vous le voyez, remplace la culture en pots, dispense du dépotage, ne fait point souffrir les plantes et a le mérite d’entretenir la fraîcheur au pied, fraîcheur fort utile dans les terres légères et pendant les haies du printemps. A diverses reprises, et toujours dans la Flandre orientale, nous avons entendu parler de la plantation des graines de betteraves sur les racines mêmes de cette plante, en vue d’obtenir de magnifiques pro- duits, mais jamais nous n’avons yu pratiquer l’opération ni pu nous renseigner à souhait sur les détails de la chose. Aujourd’hui, nous sommes porté à croire, par induction, que l’on creuse les racines de betteraves comme celles des navets, que l’on y introduit du terreau et que la graine, logée dans ce terreau, doit y prospérer d’autant mieux qu’elle vit des propres débris de la plante-mère, et trouve à sa portée la fraîcheur, dont elle a si grand besoin. Ce n’est de notre part, notez le bien, que pure supposition, mais cette supposition n’a rien qui choque le bon sens et la vraisemblance, puisque des graines de pois vivent très-bien dans l’intérieur d’une racine de navet, des graines de betteraves ne sauraient souffrir dans une racine de betterave. La culture maraîchère et l’art culinaire se tiennent par la main, nul ne l’ignore. Les meilleurs légumes n’ont souvent de valeur qu’en raison des préparations auxquelles on les soumet; c’est pourquoi nous nous permettrons devons dire, en passant, que les radis de printemps, blancs, roses, rouges, jaunes ou violets, courts, demi-longs et longs que nous cultivons à titre de hors-d’œuvre, que nous mangeons crus habituelle- ment, dont nous étuvons quelquefois les feuilles, mais rarement, peu- vent être étuvés en entier, racines et feuilles, et le sont déjà dans quelques ménages. Alors que la verdure manque, vous pouvez jeter des bottes de radis dans l’eau avec un peu de sel, les y faire cuire, et une fois cuits, les égoutter, les hacher et les sauter au beurre à la manière des feuilles de choux ou de navets. De cette façon, vous aurez — 129 un légume délicat et favorablement relevé par la saveur piquante de la racine. Sous le climat du Brabant vous avez semé depuis longtemps déjà les endives à couper ou endivettes; quant aux endives à repiquer et desti- nées par conséquent cà être blanchies, on ne les sème guère qu’à partir de la seconde quinzaine de mai, et l’on continue en juin. Ici, sous le climat de l’Ardenne, nous sommes moins pressés; nous ne commen- çons qu’après la Saint-Jean, sans quoi, nous nous exposerions à voir nos plantes monter en fleurs, à moins cependant de nous en tenir à la variété dorée et lente à monter^ qui porte dignement son nom. Dernièrement des jardiniers de la province de Liège nous question- naient sur les détails du repiquage des plantes, détails qui ne figurent point dans les livres spéciaux, malgré leur importance. Vous trouverez bon que nous exposions ici notre manière de voir à ce sujet, d’autant plus que le sujet a le mérite de l’à-propos. Nous sommes à lepoque des repiquages de toutes sortes. Règle générale, il doit en être des lé- gumes comme des arbres; que les plantes soient herbacées ou ligneuses, ce sont toujours des plantes, et ce qui est admis chez les unes en con- formité des lois physiologiques ne saurait être repoussé chez les autres. Or, quand nous transplantons un arbre, nous avons égard à la profon- deur qu’il mesurait dans le sol de la pépinière et à l’état de ses racines. Nous ne l’enterrons pas plus profondément que dans la pépinière; nous ne supprimons qu’une faible partie des rameaux si les racines sont intactes et b aîches; nous forçons au contraire la suppression des rameaux si les racines ont été maltraitées ou desséchées durant le trajet. En un mot, moins les racines sont aptes à la reprise, moins elles peuvent prendre de nourriture dans les premiers temps de la transplan- tation ; moins nous leur laissons de bois à nourrir, plus nous diminuons le nombre des convives assis en quelque sorte à leur table. Cette manière d’opérer est si naturelle, si rationnelle, si logique, que les pèpiniérisles l’ont devinée et apprise d'instinct. Ceux qui nous expédient des arbres mutilés aux racines ne manquent jamais de mutiler, de raccourcir h‘s branches, afin d’assurer la réussite des replants et de ne point com- promettre leur réputation ; ceux qui, au contraire, nous les expédient dans de bonnes conditions, plutôt déplantés qu’arrachés, avec les ra- cine^s intactes, se bornent à rafraîchir l’extrémité des branches, excel- lente méthode lorsque la transplantation doit être faite immédiatement, mais méthode défectueuse lorsque l’expédition se fait au loin et donne — 150 — au chevelu le temps de se dessécher un peu. Dans ce cas, et sans rien ôter aux racines, ils feraient bien de raccourcir un peu plus les branches. Quoi qu’il en soit, voilà la règle, voilà le principe, et ce qui est une vérité en arboriculture ne saurait être un mensonge en culture maraîchère. Ce n’est point un mensonge non plus; la pratique confirme parfai- tement les données de la théorie. Donc, chaque fois que nous n’avons pas intérêt à allonger la tige d’un légume, comme lorsqu’il s’agit de l’asperge ou du poireau, repiquons à la profondeur de la pépinière. Parfois, c’est embarrassant pour certains choux d’automne que nous repiquons au printemps avec des liges démesurément longues. N’im- porte, ne les enterrons pas trop bas; n’imitons pas ces praticiens qui les enfouissent jusqu’aux feuilles, sans remarquer qu’ils soustraient ainsi les racines aux influences atmosphériques et sortent sans raison des conditions naturelles. L’essai comparatif a été fait dans notre po- tager avec des choux d’York, et l’avanlagc est resté à ceux qui n’avalent point subi la transplantation profonde. Ce point admis, demandonsmous ensuite si les racines do nos lé- gumes à repiquer sont en bon élat, si elles sont déchirées ou non, altérées par la sécheresse ou fraîches. Avec des racines enlières et fraîches, nous avons la chance d’une reprise rapide, mais entre réj)oque du repiquage et celle de la reprise complète, il y aura nécessairement une période de souffrance, et quelque courte que vous la supposiez, il n’en est pas moins vrai que la plante ne portera pas de suite à la tige, aux rameaux et aux feuilles la même somme de nourriture que lors- qu’elle vivait robuste et pleine de santé dans la pépinière. Cela devant être et étant, nous ferons bien, nous aussi, à la manière des arboricul- teurs, de rafraîchir les extrémités de nos légumes, de supprimer une petite partie des rameaux ou des feuilles, afin de proportionner l’ap- pétit de nos légumes à l’apport de la sève qui, devenant moindre par le fait de la transplantation, devra nécessairement nourrir moins. Aussi, nous approuvons sans réserve la pratique des jardiniers qui consiste à opérer ces suppressions à rextrémité des feuilles de bette- raves, endives, laitues, poireaux, etc. Avec des racines éclatées, flétries, plus ou moins desséchées par négligence ou à la suite d’un long trajet, la reprise sera plus lente que dans le premier cas, l’apport de la sève sera beaucoup plus faible, et il s’ensuit que nous devons augmenter les suppressions, ne plus seulement rafraîchir les feuilles par leur extrémité, mais encore supprimer des feuilles à la base, en ne conser- 151 — vant que le pétiole ou le point d’insertion quand les feuilles n’ont pas de queue. Ceci est applicable aux choux comme aux autres légumes. Pour en finir avec les procédés de repiquage, nous ferons observer aux praticiens que s’il est utile dans la plupart des cas de presser la terre après le repiquage, il est nuisible d’opérer cette pression au risque de froisser les tissus de la tige. 11 vaut mieux presser de haut en bas que sur les cotés, mieux presser avec le pied qu’avec la main. Voici le moment de commencer les semis de navets pour leurs ra- cines ; toutefois, vous n’aurez jamais dans les navets de juin, la qualité des navets de juillet et d’août, Les premiers seront plus gros, les se- conds seront plus délicats. A vous de choisir entre la qualité et la quantité. Voici le moment aussi fie coucher les fanes des pommes de terre pré^ coces, de butter sur ces fanes, afin de les couder, de ralentir la circu- lation de la sève et de la rejeter sur les tubercules qui gagneront en volume et en précocité. Dans le courant de ce mois, vous ferez bien de semer le chou de Vaugirard, qui vous donnera d’excellentes petites pommes à l’entrée de l’hiver. Vous n’oublierez pas non plus de semer de la raiponce pour la sortie de l’hiver, de repiquer des choux-fleurs de Hollande, de plan- ter des fèves de marais et des haricots pour l’automne, de biner en temps sec et d’arroser vos porte-graines avec un mélange de purin et d’eau. P. JoiGNEAiix. — 152 — MISCELLANÉES. SUR LES ACIIIMÈNES, Je me demande souvent pourquoi la culture des Achimènes est si négligée aujourd’hui. Sont-ils passés de mode; présente-t-elle trop de difîicullés ou demande-Uelle trop de soins? Quant au premier point on aurait tort de soumettre de jolies plantes au caprice de la mode; ce qui est beau restera toujours beau et les Achimènes^ qui cer(es peuvent être rangées dans la catégorie des plantes belles, présentent dans leurs nombreuses variétés une si grande diversité de couleurs brillantes que je considérerais leur abandon comme un crime. Quant à leur culture, je prétends que rien n’est plus facile. On peut même se passer d’une serre chaude et les élever parfaitement dans les appartements ou dans la moindre petite serre, et voici comment : Vers le la mars on se procure des bulbilles, qui se vendent aujour- d’hui à vil prix ; on en place 5, 4 ou 5 dans un pot de 2 à 5 pouces de diamètre, puis on prépare une hache rustique, dans un coin bien exposé de son petit jardin, avec quatre planches d’un pouce d’épaisseur sur seize de largeur etsur un mètre à un et demi de longueur. Ces planches, ajustées tant bien que mal, il faut creuser le sol, dans l’intérieur, à une profondeur de \ à 2 pieds ; remplir ce trou avec du fumier de cheval jusqu’au niveau du sol extérieur et recouvrir, jusqu’à moitié planche, avec de la vieille tannée ou meme de la terre de bruyère. Ceci préparé et les bulbilles plantées, on enterre les petits pots jusqu’au bord en les serrant les uns contre les autres de manière à pouvoir en placer 150 à 200 dans un espace de 1 à 2 mètres carrés. On couvre cette bâche improvisée avec un châssis des plus simples que l’on recouvre à son tour d’un paillasson pendant les nuits froides et d’une toile légère lorsque le soleil darde trop fort dans la journée. Sitôt que les bulbilles montrent leurs pousses on devra copieusement arroser tous les soirs et donner de temps en temps un peu d’air. Les jeunes pouces bien dé- veloppées, il faudra procéder au rempotage et leur donner des pots de 4 à 6 pouces de diamètre. Vers le mois de mai, ces plantes ont déjà acquis un certain développement et commencent à montrer leurs — 155 boulons à la fin de mai. C’est alors le moment de les sortir de leur réduit pour en garnir sa serre ou ses fenêtres d’appariement en les plaçant prés du jour, mais en ayant toujours soin de les ga- rantir des rayons directs du soleil. Vous ne tarderez pas, alors^ à être largement récompensé de vos petits soins par d’innombrables Heurs, grandes ou petites, bleues, pourpres, roses, blanches, cramoisies, carmin, lilas, etc., dont les nuances varient à l’infini. Vous jouissez pendant plusieurs semaines, pendant quelques mois même, selon que vous avez retardé la végétation d’une partie de vos élèves, d’une floraison des plus abondantes et des plus brillantes. Quelques espèces fleurissent de bonne heure, d’autres, comme les Locheria, sont plus tardives; par la grandeur et la beauté de leurs fleurs, elles terminent la période de vos Achimènes avec éclat. Dans le temps de la floraison, il est bon de diminuer graduellement les arrosages pour les terminer complètement à l’époque de la décrépitude. Il s’agit maintenant de con- server vos plantes jusqu’au printemps prochain; cette opération, si opération il y a, est des plus simples : vous ôtez les bulbilles de la terre, que vous n’avez qu’à secouer, vous les placez par espèces, dans des sachets de papier et vous les conservez tout bonnement dans une armoire ou dans un tiroir où les gelées ne pénètrent point. L’année suivante vous choisissez vos meilleures bulbilles pour recommencer la même opération. QUELQUES NOUVELLES VARIÉTÉS DE BROCCOLIS. Du Florist, Fruitist and Garden Miscellamj , par H. M. Cliîvelaivi). Dans ces dix dernières années, un grand nombre de variétés nouvelles sont venues enrichir la série de ces plantes culinaires. Plusieurs d’entre elles sont reconnues d’un mérite réel : port ramassé, tête belle et blanche, constitution robuste résistant aux hivers rigoureux, d’autres enfin possèdent des qualités qui manquent à la plupart des variétés anciennes. Pendant les trois années qui viennent de s’écouler, M. Cleveland a porté tous ses soins à cette intéressante classe de végétaux et, par des essais continus, il est parvenu à en obtenir un grand nombre de variétés, qu’il a élevées en vue de constater quelles seraient celles qui présenteraient les qualités les plus recommandables. — 154 — Parmi toiitîes les variétés qii’ii a gagnées, il recommandé plus parti- culièrement les suivantes, Comme le me, plus ultra de sa collection : l*" Walcheren , — qui fut semé dans la dernière semaine de mars et récolté en automne; Snoiv fine Wintef White, — qui fut sème en même temps et dont les têtes furent coupées en décembre el en janvier; D® Veitch Early Spring White, — dont la sémence fut misé en terCe dans la seconde semaine d’avril et qui succéda ûn n° 2® ; 4'’ Elletson's Emperor, — semé en même temps que le précedentj ne se récolte que vers le mois de mars; 5^ Cock’s Late White, et b" Higheleèr^ sont les deux variétés les plus tardives et ne se sèment qlie vers le commencement de mai. Tous ces llroccolis, dit M. Cleveland, sont excellents et recom- mandés comme tels; ils méritent sous tous les rapports d’êtCe préférés à nos anciennes variétés. ÀRACACHE ESCULENTA. ARÂCÀCHE DES INDIGÈNES. Voici une plante dont on a parlé fort peu ou peut-être pas du tout, dans les nombreux arlicles qui ont traité des succédanées de la pomme de terre, el cependant elle mérite, à plus juste titre, l’attention des agronomes^ que le fameux Dioscorea batutas^ dont la réussite est encore si problématique malgré les essais réitérés que l’on a faits depuis deux ans tant en France qu’en Belgique, en Angleterre, en tîol- lande^ en Allemagne et peut-être dans toute l’Europe. L’Aracache est une espèce VApium (Céleri) qui est cultivé dans toute la terre froide de l’ancienne Colombie, sur une élendue de plus de 400 lieues, et qui passe, avec raison, pour le meilleur légume du pays. Nous, qui en avons fait notre nourriture favorite, pendant trois années, nous pouvons assurer^ sans exagération, que nous étions souvent embarrassés du choix entre l’Aracache et la pomme de terre ^ que l’on cultive aussi dans toutes les contrées froides de la Cordilière. La feuille de l’Aracache ressemble beaucoup à celle du Céleri ordinaire, mais celui-ci ne donne qu’un seul tubercule ou plutôt une seule racine tubéreuse, tandis que la plante dont il est question en donne trois et meme quatre d’égale dimension et de la Formé de nos navets oî^dinaires. Sa chair est jaunâire, farineuse et d’une saveur très-agréable. Cuite dans les cendres, comme on a coutume de le faire avec la pommé de terre dans nos campagnes, cette racine est préférable encore à ce dernier (ubercule, et peut, au besoin, remplacer le pain. Tandis que le Diosc. bàtatas exige, à cause de ses racines trop allongées, un sol d^ine profon- deur très-grande (chose paCfois difficile à trouver), l’Àràcache demande un bon sol meuble, mais d’une profondeur ordinaire. Voici de quelle manière on la traite dans son pays natal : après la première récolte des tubercules, on recueille les jeunes pousses que le collet fournit en abondance^ puis en toute saison, mais surtout dans la saison des pluies, on les place en lignes ou en quinconces, à la même distance que l’on plante nos céleris; on ne s’en inquiète plus après avoir biné une seule fois; six mois après on fait la seconde récolte, et ainsi de suite. Chaque plant fournit jusqu’à 8 livres en poids. Reste à examiner si cette manière d’opérer peut réussir chez nous, c’est-à-dire si notre climat permet une culture de six mois, et surtout s’il n’y a pas trop d’inconvénienis à conserver les jeunes plants ou jets de l’année jusqu’au printemps suivant. Quant au premier point, c’est un essai à faire ; et si cet essai réussit j je ne doute pas que l’on parvienne à surmonter la seconde difficulté. Il en est, dit reste, de même avec le Dîoscorea batataS) qui demande aussi à être conservé durant l’hiver, et dont la période de végétation est tout aussi longue. Dans tous les cas, rintroduction de l’Aracache dans le Midi de la France, et surtout en Algérie ^ serait une ressource immense pour les populations de ces pays, et si l’on n’a pas encore élevé une statue à l’introducteur du Solanum tiiberosumy on profitera certainement de cette occasion pour réparer cet oubli, en élevant une seconde statue à l’heureux introducteur de ÏAracache esculenta. J’ajouterai encore que cette plante fut introduite vivante en 1846 dans rétablissement horticole de M. Linden, à Luxembourg, par MM. Funck et Schlim. Cultivée en pot pendant deux ans, elle disparut en 1848, lors de la translation de l’établissement à Bruxelles. — 15G — KLOPSTOCKIA CERIFERA OU PALMIER A CIRE. Ce superbe palmier que l’on a longtemps confondu avec le Ceroxylon andicolay découvert par AL de Humboldt, et décrit par Kunth dans le Sinopsis plantarum, a été trouvé pour la première fois par MM. Lin- den et Funck dans leurs explorations scientifiques au Vénézuéla et dans la Nouvelle-Grenade. Ces messieurs le remarquèrent d’abord sur la Silla de Caracas, une des plus hautes cimes de la chaîne qui longe le littoral du Vénézuéla, où il croît à une élévation de 7,000 pieds au- dessus du niveau de la mer, entre la végétation de la région tempérée- froide caractérisée par les Befaria ledifolia, B, glauca, Weimannia pubescens , Gaultheria odorata et la végétation de la région froide, représentée dans celte partie du pays par les Trixis nercifolia y Gayliissacciay Hedyotis, Gardoquiaj etc. Plus tard, ces naturalistes le retrouvèrent en grand nombre, entre 6 et 7,000 pieds de hauteur, tout le long de cette chaîne, et principa- lement à la colonie Tavar, entre Caracas et la vallée d’Aragua, au mi- lieu de magnifiques forêts de Cedrela odorata y Podocarpus , Purdia- 7îuSy Torreya Humholdtiana y à'Aguacatiers sauvages et de Styrax, Partout ce beau palmier domine les plus grands arbres. Son stipe, qui atteint souvent 200 pieds de hauteur, s’élance comme une colonne du centre des forêts, pour aller déployer ses immenses frondes au-dessus des cimes les plus élevées. Rien de plus grandiose, rien de plus impo- sant que ce géant des forêts, surtout quand autour de lui une partie des arbres a disparu sous la hache du planteur, et qu’il apparaît ainsi seul, isolé, avec son gigantesque chapiteau de frondes dont la silhouette se dessine sur le ciel embrasé des tropiques. La face inférieure de ses feuilles ainsi que toute la surface de son stipe sont recouverts d’une poussière fine et blanchâtre sécrétée par l’épiderme de ces organes. Cette poussière , qui atteint jusqu’à un millimètre d’épaisseur autour du stipe, s’enlève facilement au moyen d’un couteau de bois et, placée sur le feu, elle se fond en une cire bleuâtre d’une très-bonne qualité. Les premières graines qui ont germé en Europe y ont été envoyées par MM. Linden et Funck, qui introduisirent aussi en Belgique plusieurs pieds vivants. Aujourd’hui ce Palmier commence à devenir rare dans nos serres, tandis que le Ceroxylon ferriiginumy également découvert et introduit par les mêmes voyageurs quelques années plus tard, se — 157 trouve plus fréquemment dans nos collections. Cette dernière espèce croît dans la Cordillère de la Nouvelle-Grenade, aux environs de Pam- plona et de la Baja. Jusqu’ici tous les palmiers se cultivent indistinctement en serre chaude, et c’est là la cause probable de la non-réussite d’un grand nombre d’espèces. La plupart des horticulteurs et des amateurs partent de l’idée fixe que tout palmier qui vient de l’Amérique exige la serre chaude. C’est là une erreur que les amateurs payent souvent très-cher, et qui provient en général de l’ignorance dans laquelle on les laisse sur le lieu de provenance. Nous tâcherons, dans un article ultérieur, de désigner les espèces de palmiers qui sont susceptibles d’être cultivés en serre froide. En attendant, nous pouvons assurer, dès à présent, que les deux espèces de Ceroxylon dont il est question dans cette notice, résistent parfaitement bien sous une température de S'’ Réaumur, en hiver bien entendu. Le véritable Ceroxylon andicola a été découvert par Al. de Hum- boldt dans les montagnes du Quindiu, province de Mariquila, dans la Nouvelle-Grenade. Nous empruntons la description suivante sur les genres Ceroxylon et Klopstockia, d’une publication du docteur Karzten sur les plantes de Colombie {PL coiumb., fasc. prini,) : « Le genre Klopstockia est très-voisin du genre Ceroxylon de de Humboldt, duquel il ne diffère que par ses enveloppes florales mono- sépales, profondément divisées; par le grand nombre de spathes, ses anthères moins nombreuses, et son embryon basilaire. En outre, il paraît que les fruits de toutes les espèces de Klopstockia sont de cou- leur rouge corail, tandis que dans le genre créé par de Humboldt ils sont violets. La présence de la cire qui recouvre le slipe de ces deux espèces, a engagé Martius à les réunir en un seul genre. Humboldt et Bonpland ont, du reste, parfaitement caractérisé leur genre Ceroxylon : stamina 42-24, drupa violacea , embryo lateralis vel subbasilaris, M. Karsten a également constaté une différence dans la nature de la cire que ces deux genres fournissent : d’après Boussingault la cire du Ceroxylon se fond dans l’eau bouillante, tandis que celle du Klopstockia ne s’obtient point ainsi. » Le genre Klopstockia est répandu dans les trois républiques de l’ancienne Colombie : le Vénézuéla, la Nouvelle-Grenade et l’Équa- teur. » JuîN 1858. 12 158 M. Karzten indique encore deux espèces : K, interriipta qui descend jusque dans la région chaude. K. utilis qui croît à 4,100 mèires de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Ses feuilles sont employées à la confeclion des chapeaux. Ces deux palmiers sont appelés Palma de ramo à cause de Tusage que l’on fait de leurs feuilles dont^on se sert pour orner les aiilels dans la semaine sainte. EXPOSITIONS. COMPTE-RENDU DE L’EXPOSITION D’HORTICULTURE DE PARIS, PAR LE COMTE LÉONCE DE LaMBERTYE. Dujardin, je n’en parlerai pas, il en a été fait des descriptions dans tous les journaux. Ce sera déjà trop long de passer en revue toutes les plantes qui le méritent, car cette exposition se distingue particuliére- ment par le choix des espèces, par la valeur des sujets. — A cette quantité de plantes tropicales dispersées à profusion, on doit croire que le goût s’en répand en France. — Certes, je suis loin de dédaigner ces charmantes plantes à fleurs qui embellissent nos jardins et nos habi- tations, mais la plupart sont des variétés sujettes à disparaître très- vite pour faire place à de plus nouvelles. Les espèces coûtent plus à acquérir, c’est vrai, mais elles restent, et plus elles sont âgées, plus elles ont de valeur. Voici la division de ce travail : Végétaux des tropiques. 6® Arbres fruitiers. 2® » de serre tempérée. 7® Fruits forcés. 3® » de serre et châssis froids. 8® Légumes. 4® Arbres et arbustes de pleine terre. 9® Arts et industries horticoles. 5® Plantes de pleine terre. 1® Plante» tropicale». — Palmiers, Pandanées, Dracœna, Orchidées, Broméliacées, Fougères, Plantes diverses, 1. Palmiers. — Les différents lots ont été fournis par MM. le prince Trou- betzkoy; Luddemann, ex-directeur des serres de M. Pescatore, horticulteur, boulevard des Gobelins; Rougier-Chauvière, rue de la Roquette; Verdier père et fils, rue du Marché-aux-Chevaux ; Ryfkogel, rue Vaugirard ; Mathieu fils, rue de Buffon ; Gontier fils, à Montrouge ; Leroy, jardinier de M. Guibert. à Passy. — 159 — M. le prince Troubetzkoy a exposé 14 genres, — 20 espèces très-rares, très- nouvelles. — il faut citer particulièrement : Astrocaryum rostratum^ — Calamus assamicus, — Carludovica speciosa, — Caryota propingua, — Dœmonorops latis- pinus, — Lalania rubra, — Zamia linearis, — Pandanus latifolius^ — Thrinax Uinicata indiqué comme exemplaire unique. Le lot de M. Luddernann est très-important; il renferme 54 espèces les unes très- nouvelles, d’autres d'un prix encore fort élevé. — Arenga Saccharifera , Areca rubra, — Bactris setosa, — Calamus flabellatus, — Carludovica pUcata, Cha- mœdorea geonomœformis, — Chamerops gracilis, — C. Hystrix^ — Cocos flexuosa, — C. amara, — Geonoma lalifrons, — G. Porteana, — Mariinezia Caryotœfolia, — Seaforthia Diksonii, — Thrinax passiflor a, — et 5 Dracœna très-peu connus. M. Rougier-Chauvière a présenté 40 espèces, dont 21 de Dracœna, parmi lesquelles je mentionnerai : elliptica, fragrantissima, indivisa, latifolia, reflexa, marginata , rumphii , congesta , guatemalensis , fragrans. Thrinax parviflor a, Astrocaryum Airi, ~~ Chamœdorea elatior, — Saribus oHvœformis. MM. Verdier père et fils ont exposé 70 espèces réparties dans 40 genres, — 15 palmiers de récente introduction ; on remarque : Calamus sp.? Java, — Carlu- dovica Hookeriana, — C. incisa, — C. microcephala , — Chamœdorea fragran- Hssirna, — Calamus flabellatus, — Geonom^a paniculigera, — OEnocarpus caraca- sanus, — Thrinax sp. ? Antilles, Viennent après MM. Ryfkogel ; Gontier fils ; Mathieu fils; Leroy chez M. Guibert, à Passy; Joly, horticiilleur, route de Choisy-le-Roi ; Chevalerie, jardinier, à Bou- gival, qui ont de belles plantes, mais moins précieuses et en moindre quantité. 2. Orchidées. — Celte famille bizarre et magnifique tout à la fois renferme un nombre innombrable d'espèces très-caractérisées et qui forment le plus bel orne- ment des serres cljaudes. Malheureusement le prix en est et en sera longtemps très-élevé; — il leur faut un abri perpétuel. Aussi, le nombre des amateurs qui se livrent à leur culture, quoique augmenté, est-il encore très-restreint. Les horticulteurs qui ont envoyé des lots iVOrchidées sont MM, Linden, directeur du Jardin zoologique de Bruxelles; Luddernann déjà cité; Thibaut et Keteleer, horticulleurs, rue de Gharonne, à Paris. M. Linden a présenté les 25 espèces suivantes, la plupart introduites directe- ment : Aerides Fieldmgii, — Anguloa Clovesii, — Brassia Cinnamomea, — Brassia gutlata, — Cattleya Acklandiœ, — Chysis Limminghii, ~ Cleisostoma crassifolia, — Cypripedium barbatum suparbum, — Dendrobium chrysanthum densiflorum, — Dendrobium crepidatum, — Devonianurn et villosum, — Epidendrum macro- chilum, — Eriopsis biloba, — Odontoglossum cordalum, — Odontoglossum nœvium, — Oncidium sphacelaturn, — 0. leucochilum, — - Phalenopsis grandiflora, — Sacco- lobium retusum, — Selenipedium caudaturn roseum, — Trichopilia suavis, — Uropedium Lindenii, — Vanda tricolor formosiirn. Plantes fleuries de M. Luddernann : Cattleya amethystina. — Lœlia purpurata, — L. Cinnabarina. — Odontoglossum nœvium. — Oncidium cebolleta, — Sacco=- labium retusum. Les orchidées de MM. Thibaut et Keteleer ne sont pas des plus nouvelles, mais ils avaient 16 espèces en fleur ; Cypripedium barbatum superburn, — C. villosum, — 140 — Epidendrum Hanburii, — Ærides roseum, — Vanda tricolor, — Ângiiloa Rue- keri, — Calanthe veratrifolia, — Dendrobium Griffithii, — Sobralia macrantha. Dans le remarquable groupe des plantes tropicales de M. Rougier se trouvent quelques Orchidées. 3. Broméliacées. — Le lot le plus considérable a été fourni par M. Renard, jardinier chez M™® de Frileuse à Frileuse (Seine-et-Oise) ; il se compose de 1 1 genres et 45 espèces ; il renferme les plus nouvelles plantes. Je citerai : Æchmea spectabilis, — Bilbergia Porteana, — Nidularium ftdgens, — Portea Kermesina, — Tillandsia acuminata. ~ Très-bonne culture. MM. Verdier père et fils avaient 16 espèces parmi lesquelles on pouvait distin- guer : Bilbergia gigantea, — B. miniata, — B. Zebrina, — Encholirium Jonghii, — Pitcairnia clandeslina, — Tillandsia ocaniensis. Le choix de M. Rougier était très-beau : Il Bilbergia, — le Gigantea, — le B. Cœleslis, — B. Viltala, — B. miniata, — B. lanuginosa, — B, Sceptrum, — B, marmorala, — B. Wiolhana, — 2 espèces ? ■— Alchmea spectabilis. Parmi les 8 espèces exposées par M. Leroy, chez M. Guibert, a Passy, j'ai remarqué : Æchmea tinctoria, — Bilbergia Viltata, — B. Zonata. 4. Fougères de serre chaude. — Les fougères rachètent l’absence de fleurs par la variété, l’élégance, la richesse de leurs feuilles. — - Elles commencent à se répandre dans les serres où elles produisent un effet charmant mêlées à d’autres familles. M. Antoine Chantin, horticulteur à Montrouge, en a réuni 28 genres, — 57 es- pèces, dont plusieurs nouvelles. Son lot est sans concurrent. D’abord il y en a 4 d'arborescentes : Cibotium Schiedei, Alsophila radens, — Hemilelia horrida, — Cyalhea (de la Martinique), sp. ? — Les autres à citer sont nombreuses : Aneimia collina, — Dicksonia antartica, — Diplazium obtvsum, — D. Seramparum, — SitoJobium adiantoides, — Angiopteris erecia, — Meniscium serratum, — Gymno- gramma argentea et G. Chrysophylla, saupoudrées l une de grains d’argent, rautre de grains d'or. — 10 asplénium que voici : A. cultrifolium, — A. secumdum, — A. lutescens, — A. Vidus, — A. Brasiliense, — A. falcatiim, — A. furcatum, — A. lucens, — A. Slevatum, — A, Scolopendroides, — Neolloplcvis vulgaris, — A. pubescens, — N. trapeziforme , — Todœa Africana, — Maratlia fraxinifolia, — Aspidium Sieboldlii, — ISephrolepis davallioides, — Lomaria chilensis, — Cœ- nopteris fiiniculata. 5. Plantes diverses de serre chaude. — Je range dans ce paragraphe lés espèces qui ne sont point groupées par collection. J’ai à citer pour la troisième fois M. Linden. Je ne sais rien de plus éclatant que cette petite corbeille qu’il a formée avec une cinquantaine de jeunes pieds du Bé- gonia Rex, découvert par M. Simons dans l’Assam, versant tempéré de I Hima- laya. Ses feuilles, grandes, d’un vert sombre à reflet métallique, présentent dans leur milieu une large zone régulière, d’un blanc d’argent très-brillant qui se pro- longe en pointe vers le sommet. Je suis revenu à deux reprises savourer ce ravis- sant coup-d’œil, et je dois avouer que l'éclat des plus belles fleurs n’en a pu détruire l'effel dans mon souvenir; il faut n’avoir pas 50 francs dans sa poche, pour se refuser un exemplaire de cette plante. Dans un autre groupe exposé éga- — \M — lement par M. Linden, se trouve un Bégonia moins niagniüque, mais d’un grand mérite. Je veux parler du Bégonia LazuH, rappelant par son coloris la pierre pré- cieuse dont il porte le nom, et du Bégonia argentea, aux feuilles rosées glacées d’argent. Une remarquable Proteacée, c'est le Rhopala australis, introduit en 1857. M. Bougier a produit des espèces très-rares et d'un grand prix. Une très-belle collection d'Aralia, 13 espèces, parmi lesquelles je citerai : V Aralia japonica, fari- nifera, lanigera^ diversi folia, gracilis, guatemalensis . ~ 9 espèces de Rhopala, le R, princeps, magnifica, Jonghii, Porteana. — Un exemplaire très-fort du Corco- vadensis , puis Coccoloba nymphœifolia Qistricta, — Theophrasta ocanensis et imperialis, — Fernandusa superba, — Hippomane longifolia, — Ficus Leopoldi, — Carapa Guyanensis, — Theophrasta maci'ophylla, — Caladium colocasioides. — le Bégonia Rex, y figure. — Enfin, 8 variétés de Gloxinia fleuris. Je retrouve encore les Bégonia Rex et Lazuli dans la collection de MM. Thibaut et Keteleer à côté des plantes les plus nouvelles : Gardénia Plantii, — Aralia lep~ lophylla et reticulala, — Acmenia floribunda. Le lot de M. Chantin se distingue par-dessus tout par 12 espèces de la famille des Aroidées, originaires des rives du fleuve des Amazones, à feuilles très-orue- menlales; l’une d’elles les a d’un vert tendre taché d’argent. Je citerai encore parmi 6 Araliacées : VAralia splendida et reticulala, — les Rhopala Skinneri, — helerophylla, — Porteana, — Jonghii. Parmi les plantes de M. Ryfkogel, les suivantes méritent une mention : Bromelia sceptrum, — Caladium rubricaule, — Ficus amazonica, — Gastonia macrophylla. On pouvait remarquer dans l’exposition de M. Mathieu fils un très-bel exem- plaire de : Littœa gracilis, — Ravenala madagascariensis, — Streiitzia reginœ en fleur, — Curculigo Sumatrana, — un beau pied d' Asplénium nidus On peut citer avec avantage les Rhopala corcovadensis, — Porteana, — magni- fica, — Carolina insignis, — Bombax insignis. — Quelques Orchidées fleuries appartenant à M. Gonlier fils, de Montrouge. Enfin, M. Luddemann avait de très-beaux Bégonia ; \cRex, — splendida argentea, — Griffithii, — Reichenheimii. II. PiaBtte delphes dont neuf soudées presque jusqu’au sommet, et une libre, très- longue. Anthères linéaires. Ovaire pédiceiié, velu, linéaire, atténué en un long style subulé. Culture. — Le Clianthus Dampieri est de serre tempérée; il de- mande une terre forte mélangée de terre de bruyère et de terreau de feuilles, le tout bien meuble. On doit se garder de trop l’arroser et sur- tout de le déplacer trop souvent. Quoi qu’il aime l’air et la lumière, on fera bien, en le plaçant à l’air libre, en été, de lui choisir une place demi-ombragée. Il se multiplie assez facilement de boutures, dans la serre chaude et sous cloche, de juin en août. CAMELLÎA PRINCESSE FREDERICK WILLIAM. (Planche XVI.) Il s’agit aujourd’hui d’un Camellia que nous offrons à nos abonnés. Quoique ce genre de plantes ait trouvé rarement une place dans notre journal, nous n’avons pas hésité, cette fois-ci, à reproduire la figure de cette nouvelle et magnifique variété, qui vient de paraître dans le F7o- risl and Fruitist , ne doutant pas qu’elle sera reçue avec satisfaction. En effet, depuis bien longtemps, il n’est apparu, à notre connaissance, une forme plus parfaite, une disposition de pétales plus régulière et un coloris plus suave et plus distingué; enfin, des qualités plus remar- quables que celles de ce Camellia. Et puis nous tenons à varier un peu le genre de fleurs dont nous donnons la figure. Notre plante, à ce que nous apprend le Fruitist andFlorist, est origi- naire de la Chine, d’où elle a été importée par M. Fortune, puis présentée pour la première fois en fleur, au concours de la Société d’Horticulture de Londres, le 2 février dernier, par son heureux possesseur, M. Glen- dinning, de Chiswick. On lui décerna à runanimilé le premier prix, en attestant que, de toutes les variétés connues jusqu’à ce jour, c’était, sans contredit, la plus reniarquable. A propos de ce Camellia le journal en question ajoute: Quelle que soit la réputation dont jouissent plusieurs de nos collections de Camellia relativement à leur culture et au traitement, en général, auquel on les soumet dans les établissements britanniques, il est une à chose certaine, c’est qu’ils ne supportent pas encore la comparaison avec les magnifiques plantes cultivées en Belgique et en France, où des collec- tions entières sont élevées en forme de pyramide ou de colonne, de 12 à 15 pieds de hauteur, et dont les exemplaires sont tellement garnis de bois et de feuilles du vert le plus foncé, que le tronc et les branches dé- garnies de l’intérieur se trouvent totalement cachés; et si alors, les fleurs se groupent régulièrement autour de la surface de la plante, l’aspect en est réellement pompeux. Nous citons avec plaisir ce passage, ne fut-ce que pour prouver que l’orgueil national de nos voisins d’outre-Manche ne va point jusqu’à ne pas rendre justice à qui de droit. REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. Bütanical Magazine, n» 161. SERRE CHAUDE. i^endrobium Faicoeieri, var. sepalis petalisque obtusioribiis, — Famille des Orchidées. — Gynandrie monandrie. C’est en mars 1858, et dans l’établissement deM. Jackson, que cette Orchidée a donné pour la première fois ses belles fleurs si richement colorées. C’est une des nombreuses introductions envoyées par M. Simons des Indes orientales, ou, pour être plus exact, du royaume d’Assam. Quelque élégante que soit cette plante, qui contribue largement, dans cette saison, à l’embellissement de nos serres, nous ne pouvons guère l’admettre comme espèce distincte du D. Falconerij ses üeurs sont moins grandes; les extrémités des sépales et des pétales sont moins acuminées; les taches pourpres sont plus petites et plus pâles sur le sommet du la- belle. Dans tous les cas c’est une très-belle variété à ajouter au genre Dendrobium . ~ 172 — SERRE FROIDE. iiex corniita (ur^DL. ET PAXT.) Famille des Ilicinées. — Tetrandrie Monogynie. Ce Houx, à feuilles très-curieuses, à été découvert par M. Fortune dans le Nord de la Chine, aux environs de Shanghaï, du temps qu'il voyageait pour compte de la Société d’Horliculture de Londres. Plus tard ce voyageur le retrouva près de Kin-tang, d’où il est à supposer qu’il l’envoya vivant en Angleterre dans rétablissement de MM. Standish et Comp. Nous ne savons rien de plus sur cette plante, pas même l’année de son introduction. Ce Houx, qui promet d’être trés-rustique, a été cultivé jusqu’ici en serre froide et y a fleuri au mois d’avril. Description. — Le specimen fleuri était jeune et petit; il mesurait 1 72 pied de hauteur ; mais nous ne savons pas quelle taille cette espèce acquiert dans son pays natal. Son habitus a beaucoup d’analogie avec celui de notre houx commun [Ilex aquifoliiim) ; mais les feuilles en sont différentes et d’une forme très excentrique. Elles sont alternes, de 2 à 4 pouces de longueur, très-raides, coriaces et luisantes, d’un vert noirâtre dessus; en général leur forme est large-ohlongue , se rapprochant de celle d’un parallélogramme qui se terminerait par quatre angles saillants prolongés en pointes très-dures et épineuses; le sommet de la feuille paraît tronqué pour se terminer subitement en une cinquième pointe épineuse semblable aux précédentes. Le pétiole est court et épais. Les fleurs sont blanches, peu apparentes, c’est-à-dire rien moins que belles, disposées en petites ombelles axillaires. Pédoncules courts, glabres. Calice cupulaire, demi-adhérent, à quatre lobes dressés, arrondis. Pé- tales au nombre de quatre, oblongs, obtus, étalés. Quatre étamines dressées à filaments durs, subulés et deux fois plus longs que la corolle. Anthères ovales-obtuses. Ovaire surmonté de quatre stigmates presque sessiles. Les baies sont citées comme étant grandes, globuleuses, à quatre pyrènes. poiysronatum pniictatutii, (RoYLE.) Famille des Smilacinées. — Hexan- drie Monogynie. Dans notre dernière livraison, nous avons mentionné le Polygonalum roseiim, des Indes orientales. Voici maintenant une autre espèce rare du même genre que le D** Wallich indique comme originaire du Nepaul où le D^‘ Hooker l’a retrouvée à une élévation qui variait entre 7 et — 175 — H ,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. L’échantillon figuré sur la planche 5061 nous a été communiqué par M. NuUall, chez lequel la piaille a fleuri en pleine terre, en avril dernier. Elle a été introduite vivante dans son établissement, à Nutgrove, Rainhill, Lancashire, par M. Boolh, des montagnes du Bholan. Elle diffère notablement du P. oppositifolium de Kunth, avec lequel elle a quelque rapport, par ses feuilles réellement alternes. Desciuption. — Rhizome blanc, gros, tuberculeux, à racines vigou- reuses, charnues, cotonneuses, ordinairement tronquées à l’extrémité. Tiges simples, droites, garnies à leur base de plusieurs bractées, larges, imbriquées, membraneuses, dégarnies de feuilles à la base, multian- gulaires, vertes, élégamment pointillées de rouge. Feuilles alternés, presque distiques, rapprochées, étalées, ovales -lancéolées, sessiles, acuminées-obtuses, épaisses et charnues, obscurément striées et gla- bres partout. Pédoncules courts, dressés, solitaires, axillaires, divisés en deux pédicelles très-courts qui supportent chacun une fleur tubu- laire d’un demi-pouce de long, blanche au milieu et à la base, verte à l’extrémité et pointillée de lilas; gorge un peu rétrécie; limbe à six divi- sions peu profondes. Etamines incluses. Filaments dressés, glabres. Ovaire large, ovale, tacheté. Syle gros, court. Stigmate trilobé, papil- leux. indigofera décora (Lindl.). — Famille des Légumineuses. — Diadelphie Decandrie. Très-jolie plante ornementale de serre froide, nalive de Chine et cultivée dans les jardins de Shanghaï, d’où M. Fortune l’introduisit dans les jardins de la Société d’Horticullure de Londres. Elle fleurit facilement dans la serre froide, qu’elle égaie de ses jolies fleurs d’un rose tendre, disposées en longs épis dressés et avec ses feuilles pinnées de la plus grande délicatesse de couleur. Il est à regretter que les plantes de ce genre figurent si rarement dans nos serres. (Allgemeine Berliner Gartenzeilung .) Ferdiiianda eniineus (Lag.), Cosmophyllum cacaliaefolium (C. Koch), Podachenium paniculatum (Bentham). — Famille des Compositées. Groupe des Spilanthées. — Sygénésie Polygamie Superflue. Le n® 25 (1858) de l’ Allgemeine Gartenzeilung de Berlin contient la figure et la descriplion de cette plante, à laquelle ce journal consacre — 174 un assez long article sur l’opportunité ou la non opportunité de con- server ou de rejeter l’un ou l’autre des nombreux noms déjà donnés ou qui restent encore à donner à la plante en question. Nous croyons bien faire en supprimant ces détails purement botaniques et historiques, et nous nous hâtons de dire que MM. Koch et Schultz ont fini, et avec raison, je crois, par conserver l’ancien nom donné par Lagasca (en 1816), en l’honneur du roi Ferdinard VII. Il y a déjà huit ans, à ce qu’il paraît, que des graines de celte plante furent envoyées au Jardin Botanique de Berlin, par M. Warszewicz. Ce ne fut qu’en 1854 ou 1855, qu’un des exemplaires levés de graines parvint à fleurir. Elle appartient à celte catégorie des Compositées arborescentes à grandes feuilles ornementales, qui est si recherchée aujourd’hui pour la décoration des grandes pelouses. Ses fleurs sont blanches, à disque jaune, très-nombreuses et disposées en panicule ; elles ressemblent, à s’y méprendre, aux fleurs Anthémis et surtout à celles de VAnthemis Chamomilla ^ mais elles sont le double plus grandes. Les feuilles, atténuées vers la base et décurrentes le long du pétiole, ont une forme ovée-triangulaire; de chaque côté elles pré- sentent de larges découpures peu profondes, déterminant ainsi plu- sieurs lobes aigus que j’appellerais plutôt des dents; le péîiole est long d’un demi à un pied. Les nervures, qui sont blanchâtres, relèvent beaucoup le vert douteux de la face supérieure. En somme, c’est une plante très-recherchée en Allemagne, où on la cultive en pleine terre, en été, à la manière des Wigandia cai'acasana, Nicotiana glauca, N, wigandioïdeSy des Polymnia, Schistocarpha, etc. {Illustralion horticole.) Ce journal nous offre, dans la livraison du mois de juillet, une figure du superbe Rhododendron Boothii, ainsi nommé par M. Nulall, en souvenir de son introducteur M. Booth. C’est une plante robuste, bien ramifiée, à feuilles ciliées, d’un beau vert foncé dessus, jaunâtres dessous; à fleurs d’un jaune de soufre sur lequel se détachent, de la manière la plus curieuse, les anthères d’un brun-rougeâtre. Les jeunes feuilles sont brunes ou vert-brunâtres, selon l’âge, et couvertes de duvet. — 175 — CULTURE maraîchère. Les produits de la culture maraîclière font triste figure ; c’était à pré- voir et nous l’avions prévu. Il est de régie que pour obtenir de beaux légumes, il faut nécessairement beaucoup d’engrais et beaucoup d’eau; l’engrais n’a pas manqué, mais l’eau a fait défaut partout, de sorte que le développement des récoltes laisse et laissera beaucoup à désirer. Les choux de toutes sortes qui, en définitive, forment la base de toutes les cultures maraîchères, ont moins à souffrir des ravages des chenilles que les années précédentes, mais, en revanche, ils sont envahis par les pucerons, blanchissent et rougissent par place, se tordent, se reco- quillent et s’arrêtent dans leur végétalien. On nous assure même que sur certains points, de petites larves les atteignent au pied, détermi- nent la formation d’excroissances nombreuses et amènent la mort des plantes. Chez nous, nous n’avons pas encore eu l’occasion de constater ce fait, mais nous avons beaucoup à nous plaindre des pucerons ou aphis. Pour en dégager les feuilles de nos légumes, nous avons dû recourir à l’emploi de l’eau salée et frotter chacune des feuilles en ques- tion avec un morceau de laine douce imbibée de cette eau. C’est un travail de patience, sans doute, qui mange du temps, de la peine et de l’argent, mais après tout, mieux vaut s’imposer ce sacrifice que de s’exposer à une perte complète. La longue sécheresse a eu, en outre, cet autre résultat d’empêcher la germinalion des semences, et dans la cul- ture des légumes comme d^üis celle des fleurs, des semis entiers ont manqué, tandis que des graines tombées à terre avant l’hiver ont par- faitement levé. C’est ainsi que le pourpier semé chez nous au prin- temps ne nous a fourni que quelques rares plantes, alors que celui qui s’est resemé seul, l’année dernière, nous a donné une planche admira- blement réussie. C’est une nouvelle leçon dont il conviendrait de tirer profit. Plus que jamais, nous pensons qu’il serait convenable de jar- diner beaucoup plus à l’automne et beaucoup moins au printemps, notre conviction, sur ce point, est si fortement assise que, cette année même, nous réaliserons sur le terrain ce que le bon sens et nos obser- vations nous conseillent depuis longtemps. Nous sèmerons donc non- seulement les épinards en septembre, comme de coutume, mais encore — 476 — vers la fin du même mois, des carottes, des panais, le crambé, la scor- sonère, le salsifis, l’oignon blanc, le porreau, la betterave, la bette à cardes, l’arroche, l’anserine quinoa, l’oseille, la rhubarbe, le pourpier, la picridie, la mâche, la valériane d’Alger, la pomme de terre et la tétragonie, persuadé que la plupart des graines de ces plantes se main- tiennent bien en terre pendant la mauvaise saison, lèvent de bonne, heure et donnent des sujets vigoureux. A propos de la tétragonie, nous avons une communication assez inté- ressante à vous soumettre. Vous devez vous rappeler qu’à diverses reprises, nous avons signalé les difficultés de germination qui s’op- posent à la propagation de cerlains légumes. Nous avions cru pouvoir lever ces difficultés, par l’échaudage, et nous étions d’autant plus fondé à le croire que la méthode est recommandée par Lindley, et que nos essais dans ces derniers temps avaient réussi à souhait. Cependant, il est de notre devoir de reconnaître et d’avouer que la méthode n’a pas eu cette année le succès que nous en attendions. Elle ne nous a réussi ni sur les épinards, ni sur la tétragonie. Le même insuccès a été constaté chez divers autres amateurs, chez M. Del Marmol notamment, qui ne s’est point laissé décourager pour cela. Il a eu l’heureuse idée de recouvrir ses graines d’eau froide et d’attendre que leur germination se déclarât avant de les mettre en terre. De celte façon M. Del Marmol a obtenu depuis deux ans le résultat le plus satisfaisant. C’est de lui même que nous tenons ces détails, et nous les publions avec d’autant plus de plaisir que jusqu’à ce jour la capricieuse levée des graines de tétragonie a été le seul obstacle à la propagation de cet excellent légume. Évidemment, les personnes qui seraient dans l’intention de la semer en automne, ne devront pas recourir à cette méthode qui amène- rait la pourriture. Elle n’est admissible que pour la culture de prin- temps. Le 4 4 juillet, nous avons visité la belle exposition de la Société d’horticulture de Namur et admiré de magnifiques lots. Malheureuse- ment, la floriculture seule s’y trouvait représentée avec éclat; la cul- ture maraîchère, à laquelle la Société cependant avait fait appel, n’avait pas cru devoir y répondre. Trois ou quatre amateurs seulement avaient exposé quelques tètes de choux-fleurs, quelques échantillons isolés de légumes communs, presque rien. Il ne s’y trouvait réellement de remarquable que deux lots de champignons de couche, appartenant à M. Naméche et au jardinier de M. le duc d’Arenberg. Dans cette — 177 circonstance, nous devons faire la part des temps exceptionnels que nous venons de traverser; l’eau a été si rare, le jardinage a tant souffert, que le découragement a pu mettre les jardiniers de mauvaise humeur. On ne se soucie pas de soumettre à l’appréciation d’un public parfois sévère, des produits défectueux. Mais est-ce bien le seul motif d’absten- tion des maraîchers de la localité ? Nous ne le pensons pas. Alors même que les légumes auraient été favorisés par un temps convenable, il y a lieu de croire qu’il eût été difficile de secouer l’apathie des cultivateurs de profession. A Naniiir, comme dans un grand nombre de localités, le maraîcher ne voit dans les organisateurs d’un concours que des théori- ciens indignes de lui ; il s’imagine avoir atteint la perfection et n’entend pas se soumettre à la critique; il se renferme dans sa routine de plu- sieurs siècles et ne veut pas en sortir; il n’admet pas les nouveautés, il les repousse avant même de les connaître, sous prétexte qu’il n’y a rien, qu’il ne peut rien y avoir de supérieur aux espèces et variétés communes. Plusieurs fois déjà, la commission d’organisation a essayé de stimuler l’activité, d’éveiller l’amour-propre des jardiniers namu- rois, mais toujours inutilement. 11 y aurait peut-être un moyen d’y réussir : ce serait d’appeler d’autres cultivateurs, appartenant à des pays moins favorisés, à prendre part aux expositions de légumes, de porter un défi et de donner à ce défi toute la publicité possible. Il ne s’agit pas d’établir la lutte entre les maraîchers de Malines, de Gand, de Bruxelles, de Liège et ceux de Namur, car on trouverait des pré- textes pour ne pas l’engager; il s’agit tout bonnement d’inviter les vil- lageois de l’Ardenne à entrer en lice avec les jardiniers namurois. II y aurait là de quoi nécessairement piquer la curiosité du public, froisser les dédaigneux et mettre la routine de l’endroit en demeure de prouver sa supériorité. Vraisemblablement, elle ne résisterait pas à ce défi; elle l’accepterait avec l’assurance d’en sortir victorieuse. Nous ne dési- rons que cela. Bien que nous ne soyons encore qu’au mois d’août, il nous paraît utile d’appeler l’attention de nos lecteurs sur une culture de la fin de l’automne qui n’est pas sans importance en Belgique. Quand la produc- tion des endives cesse, il est d’usage chez les maraîchers de Bruxelles de préparer les chicorées à éluver. A cet effet, ils prennent la chicorée à racines, la plantent de façon à incliner chaque plant, la couvrent de sable et même de fumier, pour mieux la forcer. Celte culture, très-peu répandue, donne d’excellents résultats et mérite d’être propagée. — 178 — Nous sommes si pauvres eu observations, si déroutés par l’anomalie des saisons, que nous n’osons même pas vous entretenir de nos petits essais. 11 y aurait de l’imprudence à juger d’un légume sur les mauvais résultats, car enfin, il peut y avoir plus de la faute du temps que de celle de la plante, et, dans le doute, il y a sagesse à s’abstenir. Nous nous permettrons donc cette fois, et pour cause de pénurie, de mettre le pied dans le domaine de rarboriculture, afin de mener notre corres- pondance à terme. Après tout, ce n’est point là de l’usurpation dans la rigueur du mot, les arbres fruitiers ont une place au potager, soit aux angles de nos plates-bandes, soit à nos murs de clôture, quand nous en avons. Nous nous occupons d’eux aussi souvent et aussi bien que de nos choux et de nos salades, par conséquent nous avons le droit d’en dire un mot à l’occasion et en passant. Or, nous vous dirons que chez nous et sur bien d'autres points, les poiriers et les pruniers rapporteront beaucoup plus de fruits que les pommiers. Cependant, pour les uns comme pour les autres, la floraison s’est accomplie dans des conditions favorables; les pluies pas plus que les gélées ne l’ont compromise. A quoi donc attribuer la différence que nous signalons ? Pourquoi donc, toutes choses égales d’ailleurs en appa- rence, les fruits n’ont-ils pas noué aussi abondamment sur certaines espèces que sur certaines autres ? C’est ce qu’il s’agit de rechercher. Les racines de poiriers et de pruniers vont chercher l’humidité qui leur est nécessaire à de grandes profondeurs ; les pommiers, au contraire, avec leurs racines ts açantes, sont plus exposés à l’action des sécheresses et n’ont pas dû, cette année, trouver de quoi faire de la sève en quan- tité convenable pour nouer le fruit. Il n’en a pas été de même des poi- riers et pruniers. Seulement, à moins d’arrosages fréquents au pied ou sur les feuilles, il est présumable que leurs fruits ne se développeront point comme dans les temps ordinaires et resteront petits ou médiocres. Au début de la floraison, nous avons eu, pour notre compte, l’attention de faire donner de l’eau aux arbres et de recommander à nos lecteurs d’en faire autant. Cette opération nous a bien réussi et les preuves sont là. Aujourd’hui, nous nous proposons de le continuer en vue du déve- loppement des fruits, et il y a lieu d’espérer que nous nous en trouve- rons également bien. C’est le cas de rappeler encore aux cultivateurs belges que les paillis sont trop négligés, et qu’il eût été de leur intérêt de mettre du fumier de vache ou des herbes de mare au pied de leurs arbres, comme font — 179 — les arboriculleurs d’un grand nombre de localités. Par ce procédé ils auraient entretenu constamment dans le sol une fraîcheur indispen- sable. Beaucoup l’admettent aujourd’hui, grâce à la chaleur exception- nelle qu’ils ont eu à subir. On voit de nouveau par là qu’à quelque chose malheur est bon. C’est le cas aussi de faire remarquer aux mêmes cultivateurs d’arbres qu’il n’y a pas lieu, cette année, de faire une taille en vert rigoureuse, mais que l’année prochaine, au printemps, il deviendra nécessaire de raccourcir la taille plus que de coutume. En voici les raisons : — les arbres fruitiers ont besoin en ce moment de toutes leurs forces pour résister à la sécheresse, et il y aurait danger de les amputer immodéré- ment, alors qu’ils souffrent déjà trop. En second lieu, et par cela même qu’ils auront enduré beaucoup de privations, il sera urgent de faire du bois l’année prochaine, c’est-à-dire de pratiquer la taille courte, et au besoin le rapprochement. P. JOIGXEAUX. MISCELLANÉES. QUELQUES MOTS SUR LES BEGO.YIA. Voici dix ans à peine que la culture des Bégonia a commencé à prendre de la vogue. Avant ce temps ces curieuses plantes étaient con- servées soigneusement en serre chaude et traitées avec les mêmes soins que l’on prodigue aux Orchidées. Aujourd’hui, grâce à l’époque de leur développement et au peu de soins que leurs rhizomes réclament, pendant la saison morte, elles ont fini par passer de la serre chaude dans la serre tempérée, de celle-ci dans la serre froide et enfin jusque dans les appartements dont elles font l’ornement. En Belgique surtout, il n’est presque pas de maison, tant soit peu convenable, où l’on ne voie plusieurs espèces de Bégonia orner les vitrages des salons. Quoique les fleurs ne soient pas brillantes, ni même toujours belles, un grand nombre d’entre-elles possèdent un feuillage si frais et si curieux que l’on peut fort bien se passer de leurs fleurs qui, du reste, exhalent parfois une odeur suave et agréable. Dans les derniers temps surtout, le nombre des espèces à feuilles brillantes et ornées a considérablement augmenté. C’étaient d’abord les B, Thwailesii et Xanthina, puis les B. Boylei et Griffithii, les B, Reichenheimiiy Argeniea et Splendida; en dernier lieu les B, Madame Wagener et Prince Troiibetskoy, puis enfin, pour couronner dignement ce magnifique contingent des deux dernières années, est apparu, comme un brillant météore végétal. Sa Majesté le roi des Bégonia [B, Rex)^ avec son digne satellite le B, Lazidi. De mé- moire d’horlicülteiir, aucune plante, sans en excepter même VAmher^lia nobièis, dont rheureux introducteur reçut une gratification de mille livres sterling du duc de Devonshire, aucune plante dis-je, n’est venue faire une sensation pareille dans le monde horticole. Jusque parmi les profanes le bruit en a pénétré et l’on se demande avec étonnement, ce quç c’est que ce B, Rex, dont le nom est cité par toutes les bouches. Il ne fau- drait pas avoir cinquante francs dans sa poche, comme le dit très-heu- reuseinent M. le comte Lambertye, dans son compte-rendu de l’exposi- tion de Paris, pour se refuser le plaisir d’en faire l’acquisition. Il n’y a qu’une chose qui nous inquiète à l’heure qu’il est, c’est l’appréhension dans laquelle nous sommes qu’après ce Bégonia il faut tirer la corde ! Mais ne nous désolons pas encore, ne faisons pas comme les espèces du genre canis y c’est-à-dire ne pleurons pas avant d’être battus. Une chose est encore possible et la nature est si bizarre dans ses combinaisons, qu’il ne faut pas perdre tout espoir : vous verrez qu’il nous arrivera l’un jour ou l’autre un Begoniçc dans lequel le cercle d’argent sera remplacé par un cercle d’or; qui sait, peut-être les rubis, les topazes, les émeraudes, les saphirs et le diamant devront également payer leur tribut de cou- leurs et d’éclat au règne végétal; déjà le B. Laziili a empiété sur le Lapis Lazuli et le diamant, mais pour cette fois-ci il s’est contenté de la poussière de cette pierre précieuse ; rien n’est plus impossible dans le meilleur des mondes possibles. D’ailleurs n’avons-nous pas déjà les Anætochilus, de la famille des Orchidées, où l’or pur est répandu entre le velours des feuilles. Et vous horticulteurs zélés! prenez les plus belles espèces, croisez -les et produisez la plus grande somme de variétés possible. Votons dès à présent des remercîments à MM. Van- Houtte et VerschalFelt pour les belles variétés qu’ils sont parvenus à produire par le croisement, et rendons à César ce qui appartient à César en votant une médaille de commémoration à MM. Linden etSimons (I) (I) Le Bégonia rex a été envoyé vivant en Europe par M. Simons qui fa décou- vert dans le royaume d'Assam. — 181 pour rinlroduclion du fameux roi des Bégonia! Ils ont par là rendu lin immense service à rhorlicultiire européenne. Les ignorants nous demanderont le comment et le pourquoi; le voici : tout en faisant la part du sentiment du beau, que cherchent à satisfaire les véritables amateurs de belles plantes, nous ne parlerons ici que de l’avenir com- mercial du B. Rex, Cette plante a été mise dans le commerce, au mai, à raison de bO fr. le pied. Au l®"* juin l’établissement Linden en avait placé en Belgique et à l’étranger pour une somme de 10,000 fr. La moitié de l’édition, vendue à MM. Rollisson et fils, à Londres, aura certainement produit la même somme, soit 20,000 fr. D’ici au mois d’août on en placera probablement encore autant à prix réduits de moitié; ce qui fait 30;000 fr. Vers le mois d’août et de septembre les horticulteurs qui ont eu le bon esprit d’acquérir cette plante, l’auront considérablement multipliée et la vendront à 5 fr. pièce; Chaque pied acheté pouvant produire pour cette époque quarante plantes au moins, à raison de 5 fr.,cela fait; pour six cents plantes déjà placées, un nombre quarante fois plus élevé, c’esl-à*dire 24,000 qui produiront, par consé- quent, 120,000 fr. L’année suivante elle sera répandue dans le com- merce par tous les petits horticulteurs au prix moyen de 2 fr. ; chacun alors voudra la posséder et , en ne comptant dans toute l’Europe que deux millions d’amateurs de fleurs, nous arriverons au chiffre de 4,000,000 fr. sans compter les 130,000 fr. produits en 1858. Je crois que nous ne nous trompons guère dans nos suppositions et nous sommes certain que tous ceux qui ont quelque idée du commerce des plantes, trouveront qu’au contraire, nous avons encore atténué notre calcul. Afin de consoler, dés à présent, les amateurs de beaux Bégonia^ nous pouvons leur annoncer qne l’établissement Linden possède encore huit ou dix espèces nouvelles de la plus grande beauté, et quoiqu’au- cune d’elles n’ait encore eu l’heureuse idée de nous gratifier du cer- cle d’or que nous attendons, leur feuillage est si varié, si curieux et si riche en couleurs diverses que l’imagination se refuse presque à croire à la réalité de tant de merveilles. L’on pourrait appliquer à ces Bégonia le proverbe espagnol : Qiiien no ha visto Sevilla nunca ha visto maravAlla, c’est-à-dire qu’au lieu de Séville, que je remplace par les Bégonia en question, je dirai : qui n’a vu ces Bégonia n’a jamais vu de merveille. Qui vivra verra ! — 182 — LES BEJARIA ET LEUR CULTURE. Ce genre de plantes, de la famille des Éricacées, groupe des Azalées, a été fondé par Miitis (1), en souvenir de Antonio de Bejar, vice-roi de la Nouvelle-Grenade. Nous ne savons pour quelle raison et à propos de quoi on a changé l’orthographe de ce nom en Befaria, nom sous lequel il figure dans plusieurs ouvrages scientifiques et dans presque tous les catalogues des horticulteurs. Ce n’est, sans aucun doute, qu’une erreur involontaire qui provient probahlement de la difficulté de prononciation de la jota espagnole, dont le son est difficile à rendre et encore plus difficile à comprendre pour une oreille étrangère à cette langue. Du reste, il n’est pas inutile de signaler, le plus souvent que faire se peut, les nom- breuses erreurs qui fourmillent dans les catalogues de la plupart des horticulteurs, car si cela continuait encore pendant quelques années, l’horticulture deviendrait une véritable confusion. Mais laissons là les récriminations et revenons aux faits. Quoique créé par Mutis, vers le milieu du xviii® siècle, ce ne fut que par Al. de Humboldt que nous eûmes réellement connaissance du genre Bejaria, dont plusieurs espèces furent décrites dans le Sinopsis plan- tarum de Kunlh. Dans la relation de son voyage, ce célèbre naturaliste se plaît à entretenir ses lecteurs de la beauté des Bejaria^ qu’il compare aux rosages des Alpes. En effet, rien de plus gracieux, rien de plus joli, de plus frais et de plus dégagé que ce rosage, qui fait rornement de la végétation alpine de ces contrées, toujours grandioses, mais toujours tristes et froides. Ce sont les Bejaria, ainsi que quelques Melastoma- cées à fleurs brillantes et formant de jolis buissons touffus, puis quel- ques Ceratostemma et Ganltheria à fleurs rouges ou blanches qui animent, par-ci par-là, la monotonie et le caractère sévère des hautes Cordillères. La végétation y prend parfois un air plus gai dans quelques localités abritées contre les tempêtes qui désolent ces parages, que nous connaissons sous le nom de Paramos, et c’est là que plusieurs espèces de Bejaria aiment à se dérober à l’œil du naturaliste, qui ne parcourt (î) Botaniste distingué de ta Nouvelle-Grenade qui a fait connaître le premier, les plantes de ce pays. — 185 ces plateaux élevés et ces crêtes escarpées qu’au péril de sa vie. La description que nous en avions lue et le souvenir qui nous en était resté, fit que noire attention se porta particulièrement sur ce genre de plantes, pendant notre première excursion sur le Cerro de Avila et la Silla de Caracas (i). Notre attente ne fut pas longtemps en suspens; arrivés à une élévation de 5,000 pieds, nous eûmes la satisfaction de rencontrer la première plante en fleurs : c’était le Bejaria glauca qui se présenta à nous sous la forme d’un petit arbre de la dimension de nos Grenadiers. Son bois était dur et grisâlre; ses feuilles, d’un vert pâle luisant sur la face supérieure et glauques sur la face inférieure, nous rappelèrent l’Olivier que nous avions vu, quelque temps auparavant, dans le midi de l’Espagne; mais chacun de ses rameaux et ramuscules se terminait par un grand bouquet de fleurs roses d’une fraîcheur et d’une élégance rare. Cette espèce se montre encore jusqu’à 6,000 pieds d’élévation. A mesure que la hauteur de la station augmente, la planle devient plus petile et finit par se transformer en un petit arbrisseau dont les branches retombent vers le sol. La ferre dans laquelle elle croît naturellement est argileuse et compacle. Ses voisins les plus immé- diats sont les Wdnmannia pubescens, les Gaultheria odorata, G. coc- cinea et bractescensy ainsi que plusieurs jolies Melastomes, entre autres le Monochaeliim umbellatumy dont les branches flexibles s’abaissent vers le sol sous le poids de leurs nombreuses et grandes fleurs roses pourpres. Jamais il ne croît dans les forêts à haute futaie, souvent entre la basse futaie, mais de préférence isolé ou sur les bords de ces petites forêts caractérisées par les WeAnmannia. A sa limite supérieure apparaît le Bejaria ledifolia^ ainsi nommé à cause de la ressemblance de ses feuilles avec celles des Ledimiy moins la couleur glauque de la face inférieure de ces organes qui soîU très -serrés et dressés vers le haut des rameaux. Les fleurs de ce Bejaria sont d’un rouge très-vif, très-glutineuses, à moitié ouvertes et disposées en une espèce de corymbe. La plante forme un arbrisseau sans tige réelle; celle-ci se sépare, à partir du sol, en brandies nom- breuses qui atteignent jusqu’à un mètre de hauteur. Elle taj)isse le versant méridional de la Silla de Caracas jusqu’à 8,000 pieds d’éléva- tion. Tandis que le B, glauca croît dans un sol compacte, celle-ci semble se plaire, de préférence, dans un sol léger recouvert d’humus. (1) Deux pics de 6 et 8000 pieds de liauteur, situés entre Lu Guayra et Caracas. — 484 — Elle suit la même décroissance que la précédente, en s’élevant jusqu’à ses limites supérieures. On la trouve d’abord au milieu de Gayhissaccia caracasana et des HedyoHs; plus haut elle a pour compagnons le Gardoquia caracasana et le Trixis nei'ci folia. Le Klopstockia cerifera, ou palmier à cire, se montre aux environs de la région des Bejaria ledifolia, jusqu’à une hauteur absolue de 7,000 pieds. Mais c’est surtout dans la haute Cordilière, qui commence dans la province de Truxillo, et dont les ramifications les plus considérables traversent la province de Merida, puis toute la Nouvelle-Grenade, l’Équateur et le Pérou, que le genre Bejaria se montre dans toute sa splendeur et que le nombre des espèces devient plus varié. Ce fut entre San-Jose de Gueula et Pamplona, sur les hauteurs qui avoisinent le village de Chinacota , que nous découvrîmes le plus beau des Bejaria, B, dryniifolia, à grandes fleurs d’un blanc de neige, à feuilles glauques en dessous, et de la taille de celles des Drymis. Aux environs de Pamplona, entre 10,000 et 14,000 pieds de hau- teur, apparaît le Bejaria aestuans, espèce très-velue, à fleurs grandes et glutineuses d’un beau rouge carmin. Non loin de Pamplona nous découvrîmes également le B, Udcolor (Lind.), un des plus beaux du genre, à belles feuilles, d’un vert foncé luisant et à fleurs assez grandes dans lesquelles le jaune et le blanc se marient à la belle couleur rose foncé de la corolle. D’autres localités de la Nouvelle-Grenade, entre autres les montagnes de la Baja, de Mantanzas et de las Lajitas, aux environs de Pie de Cuesta, offrent trois espèces : les B, densa, B, Lindeniana et B. com- pacta, tous les uns plus beaux que les autres. Outre les espèces que nous venons de citer, et qui ontélé introduites vivantes par nous, on connaît encore sept espèces originaires des Andes de l’Amérique du Sud, puis une du Mexique et une des États-Unis. En voici la description que nous traduisons du Prodrome de De Candole et des annales de Walpers : D. resinosa (Mulis), à rameaux velus; à feuilles ovales; à fleurs visqueuses d'uu rose pourpre, ramassées en corymbes terminaux. Patrie : Nouvelle-Grenade. B. coarctata (Humb. et Bompl.), le plus anciennement connu, à rameaux tomen- teux; à fleurs d’un rouge pourpre; à pédoncules, pédicelles et calice d’un brun ferrugineux'-tomenteux. Patrie : Pérou, environs de Caxamarca. /?. grandiflora (Humb. et Bonpl.), à feuilles ovales, glabres dessus, face infé- rieure ainsi que les rameaux, les pédoncules, les pédicelles et le tube du calyce d'un brun ferrugineux-tomenleux ; fleurs pourprées. Patrie : environs de Quito. B. Caœamarcensis (Humb. et Bonpl.), rameaux poilus; feuilles oblongues, gla- bres dessus, poilues ou pubescentes dessous; fleurs pourpres; jeunes rameaux, pédoncules, pédicelles et calice ferrugineux-tomenteux. Patrie : Pérou. B. hispida {EnA\. etPoepp.). Rameaux et pédoncules visqueux et bispides; feuilles elliptiques, déniées, ciliées, à cils soyeux, poilues dessus, ferrugineuses et rudes dessous; fleurs rouges cocciné. Patrie : Pérou, province de Huanaco. B. de/if/cw/a/a (Remy). Rameaux presque glabres, feuilles oblongues-sublancéolées, aiguës-mucronées, à face supérieure d'un vert noirâtre el glabre, à face inférieure plus pâle el poilue ; fleurs roses terminales. Patrie : Bolivie, province de Yungas. B. pa^;ens(Remy).Tigenoirâlre et poilue; feuilles oblongues elliptiques légèrement dentelées sur les bords, inférieurement pâles, â poils ferrugineux-glanduleux; fleurs roses, nombreuses, en panicules terminales; pédoncules, pédicelles et calices recouverts de poils glanduleux obscurs. Patrie ; Bolivie, province de Yungas. B. racemosa (Vent.), Rameaux épars, raides, poilus; feuilles glabres, ovales- lancéolées; fleurs blanches teintées de rose. Patrie : États-Unis, dans la Géorgie et dans la Caroline. B. M eæicana [Benih. et Harlw.). Petit arbre à rameaux ferrugineux el poilus; feuilles oblongues lancéolées, légèrement poilues el pubescentes dessus, glau- ques dessous; fleurs grandes, roses, disposées en corymbes ou en grajjpes très- fournies. Pairie : Mexique. Nous ne savons, au juste, si le/^. racemosa a jamais élé introduit vivant en Europe. Quant au B . mextcaim, oi\ le cultive depuis plusieurs années dans l’élablissemenl de M. Linden, où il promet de fleurir sous peu. Eli bien, malgré la beauté réelle des Bejaria, leur port ramassé, leur floraison abondante et facile, nous ne savons à quoi attribuer l’état d’abandon et d’oubli dans lequel ce genre de plantes est tombé. Nous avons cultivé, pendant plusieurs années, des Bejaria avec le plus grand succès; nous avons obtenu, à Luxembourg, des plantes de 10, de 12, de 15 el de 20 pouces de hauteur, avec trois elcinq bran- ches portant chacune une grappe très-bien fleurie. J’ai vu des exem- plaires des B, Lindenîana, densa et glauca, boutui és depuis six mois el n’ayant que 6 pouces de long, développer une grappe parfaite- ment bien garnie. N’oublions pas d’ajouter encore que la véritable région des Bejaria est la terre froide, entre 7,000 et 11,000 pieds d’élé- vation au-dessus du niveau de la mer; que la température au milieu de laquelle ils se plaisent a pour maximum 18" à 20" centigrades, et pour minimum 1" à 5" au -dessus de zéro. Des espèces comme Vœstuans, le Août 1858. 1(> - 186 — tricolor, le ledifoHa, le compacta, le densa et le lindeniana , doivent supporter la température de zéro. Si donc vous voulez obtenir de beaux Bejaria, bouturez les à demi- bois, placez-les, une fois enracinées, dans des bâches froides, bien aérées pendant les chaleurs; pincez les extrémités lorsque votre petite plante aura atteint la hauteur que vous désirez, afin de lui former une tête, et cultivez-Ia dans la serre froide à la manière des Azalées, tout en ayant soin de la tenir constamment humide dans sa période de végétation et, au lieu de plantes délicates, débiles, effilées, rabougries et maladives, comme celles que nous voyons actuellement dans les serres, vous aurez la satisfaction de voir des individus robustes , solides , d’un port hardi, avec une tête bien fournie, bien fleurie et qui vous prouveront que vous avez dédaigné, bien à tort jusqu’ici, une plante qui est destinée à rivaliser de beauté et de grâce avec l’Azalea. Une bonne terre de bruyère mélangée de sable pur, des pots bien drainés et pas trop grands sont encore des conditions de réussite. Les graines, que l’on obtient facilement, doivent être traitées exacte- ment comme celles des Azalées. LE POmCIANA GILLILSII, Dans le tome V de l’année 1856 de la Revue Horticole, page 521 se trouve un dessin colorié de cette j)lante qui ne donne cependant qu’une faible idée de sa beauté. Je crois faire plaisir aux lecteurs de ce recueil en leur communiquant ma manière de cultiver cette intéressante Cœsalpiniée qui, je regrette de le dire, n’est pas aussi répandue, qu’elle le mérite. Il est vrai que sous notre latitude c’est une plante trop délicate pour passer l’hiver en pleine terre, mais voici comment elle m’a donné la plus grande satisfac- tion depuis nombre d’années. L’ayant admirée souvent dans son pays natal (le Rio de la Plata) j’en ai rapportédesgrainesque jesemaiau printemps 1850, sur couche tiède. Après la levée, je les repiquai isolément, en pots, et j’eus le plaisir de voir mes plantes prendre bientôt un beau développement; à l’approche de l’hiver, vers le commencement de novembre, je rentrai mes plantes dans un endroit sec, à l’abri de la gelée où elles restèrent sans aucun soin jusqu’au printemps suivant. Vers la fin d’avril, je les sortis pour les placer dans un endroit abrité mais bien exposé au soleil. A rautomne de — 187 — la seconde année, je les plantai dans des caisses de 35 centimètres carres. La troisième année, les premières fleurs paraissaient. La plante ainsi couverte de ses admirables fleurs et avec son gracieux feuillage présente le plus agréable efl*et. Mes sujets sont élevés en arbre et ont maintenant une hauteur de 4 pieds et une tête arrondie que je maintiens en raccourcissant chaque printemps les pousses de Tannée précédente à environ un tiers de leur longueur pour avoir une abondante floraison. Dans ce moment-ci je compte sur un seul sujet plu§ de 50 grappes de fleurs. La plante cultivée en caisse demande à être abondamment arrosée et je niesuis bien trouyéen la bassinanttousles soirsaprès lecoucherdusoleil. La terre employée est moitié terre franche, moitié terreau bien con- sommé et de temps en temps j’arrose avec du jus de fumier. Celte magnifique plante peut donc être aussi facilement cultivée que les Orangers et Grenadiers et procurer de grandes jouissances pendant toute la saison d’été tant par ses belles fleurs que par son joli feuillage. Les chaleurs de Tannée dernière ont parfaitement mûri les graines. 10 juillet 1858. Ferdinand Gloede, Propriétaire aux Sablons (Seine et Marne), EXPOSITIONS. SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAND. Là 111^ exposition de celle Société, qui a eu lieu les 27 et 28 juin dernier, a été, comme toujours, aussi brillante qu’elle pouvait l’être dans cette saison. Le beau local destiné à ces exhibitions florales, orné avec simplicité et avec goût, offrait un admirable coup d’œil de fraîcheur et d’élégance. Rendons cette justice aux Gantois : ce qu’ils font est bien fait; pas de mesquineries; pas d’économie mal-entendue; pas de demi mesures; ils agissent largement; ils vont droit au but et c’est Là toujours le meilleur moyen de réussite; ils se rappellent le proverbe : qui veut la fin veut les moyens. Et vous horticulteurs de la capitale de la Belgique, resterez-vous donc toujours à la queue des Gantois ? Les ressources, me direz-vous. 188 les ressources nous manquent pour dépasser les limites de l’ancienne ornière î Mais de quelles ressources s’agit-il ? Sont ce les ressources en plantes dont vous voulez parler ? Je vous répondrais que vous avez à Bruxelles ce qui est difficile à trouver ailleurs; vous avez dans la capitale même les plus belles colleclions d’Orchidées et de plantes rares et brillantes du continent; vous avez notre beau Jardin Botanique avec ses magnifiques serres et ses palmiers grandioses; vous avez encore à Bruxelles même et dans ses environs des amateurs et des borliculteurs très-modestes, mais riches en plantes de serre chaude, de serre froide et de pleine terre; vous avez les ressources d’une capi- tale; vous avez dans le sein de vos sociétés des hommes qui possèdent des fortunes princières; vous avez des hommes de mérite, vous avez des hommes de talent, des hommes de science, et ce qui plus est : vous avez la protection constante de l’auguste Famille Royale! Et avec tous ces moyens vous ne réussissez jamais à donnera la capitale de la Belgique une exposition digne d’elle. Savez-vous à quoi cela lient? Eh! bien je me permettrai, dans l’intérêt de nos expositions futures, de vous le dire en quelques mots : Vous n’avez pas confiance en vous; vous doutez de vos moyens; vous lésinez, permeltez-moi le mot, c’est- à-dire vous hésitez à vous lancer, ne fut-ce qu’une seule pauvre fois, dans une entreprise hors de vos coutumes journalières, et, au lieu de réunir toutes vos ressources, vous finissez par vous séparer ! Vous avez oublié la devise de notre patrie : l'Union fait la force ! Béjouissez-vous Gantois, votre orgueil d’horticulteurs ne recevra pas encore la plus légère atteinte. Nous entendons toujours dire autour de nous : nous ne pourrons jamais lutter avec eux ! L’exposition de Gand a été brillante disions-nous; néanmoins pour être juste nous devons dire aussi qu’en fait d’Orchidées, de plantes remarquables et nouvelles, elle laissait beaucoup à désirer. Pour les Orchidées il n’y avait que deux concurrents : M. A. Verschaffelt et le baron Heynderyckx, qui se sont partagé le prix. Les espèces les plus saillantes du premier, étaient : Cypripedium Lowiiy Phalaenopsis grandiflora , Dendrobium Gihsonii et trois Ærides : le crispum y Vaffine roseum et ïodoratum. Dans celui du baron Heynderyckx on remarquait : Ærides ci'ispiiniy Laelia purpu- ratUy Uropedium Lmdenii et Vanda cœrulea en beaux specimen. Le concours des vingt-cinq plantes remarquables et nouvellement introduites était représenté par deux lots très-beaux, mais ni dans l’un — 189 ni dans l’autre de ces deux envois nous n’avons remarqué de ces plantes réellement nouvelles, c’est-à-dire de celles dont l’exposant possède la propriété exclusive. Les deux concurrenls élaienlMM. A. Van Geert et A. Verschaffelt. Ce dernier a remporté le premier prix, sans doute à cause de deux plantes rares : le Calamus javcmsis et le Daemotio- rops hygrophiliis. Nous avons remarqué, en outre, plusieurs plantes remarquables : le Caladium Lowii, !e Coccoloba majesticay le Cura- lella imperialisy le Torreya grandis, le Lomatia eleganlissima , les Bégonia Rex et Lazuli, le Clianthus Dampieri et VAbies Kaempferii. Le contingent de M. Van Geert renfermait également de très-belles plantes; nous citerons particulièrement : Olea ilicifolia, Curatella imperialis, Bégonia Rex et Lazidi, Maranla fasciata, Campylobotrys argyroneura, Boehmeria argentea, Lomatia Bidwülii nova; Cha- maecyparis thurifera, ainsi que les deux beaux Rhododendrum encore rares : le Veitckianum et le Blumei. Le concours pour la collection de quinze plantes en fleurs n’avait que M. Beaucarne pour tout concurrent; on lui a décerné le troisième prix. C’est encore M. A. Verschaffelt qui a remporté le premier prix au concours n® 2 (belle culture) pour un magnifique Ixora Javanica. Pour le concours des plantes non fleuries récemment introduites, il ne s’est présenté que deux concurrents : MM. A. Verschaffelt et A. Van Geert. Le premier avait produit un bel exemplaire de Begoîiia Rex, le second le Siangevia paradoxa. On a décerné le premier prix au Stan- geria paradoxa, La rubrique du concours étant au pluriel, il nous paraît assez étrange que l’on ait décerné le prix à une seule plante. Le premier prix du concours n® 5 pour trente Pélargonium en fleurs a été décerné, ex œquo, aux deux lots exposés par M. A. Tonel; le second à M. Charles De Bück, les deux seuls concurrents. Deux très-belles collections de Fuchsia, de 40 variétés chacune, se disputaient la palme. MM. A. Coene fils et A. Tonel ont obtenu le pre- mier et respectivement le deuxième prix. C’est encore M. A. Coene qui a remporté le premier prix pour son contingent de trente Verveines en fleurs. Le second prix a été décerné à M. Lammens. Trois collections étaient en présence. Des trois lots de trente Pétunia, c’est M'"® Tertzweil-Boucqué qui a reçu le premier prix, M. A. Tonel le second. La collection de trente Fougères de M. De Smet a obtenu le second prix; le premier n’ayant pas été décerné. Il n’y avait qu’un seul con- 190 — currenfc, et encore devons nous dire qu’il pouvait exposer mieux que cela; excepté le Balantium culcita, le Coenopteris vivipara, Cyrio- nium falcatum, Lastraea Hermistonii et spinulosa. Asplénium ger- manicumy et le très-beau mais très-connu Struthiopteris germanica, la plupart des espèces étaient très-ordinaires. Deux collections très-belles de Conifères étaient en présence; l’une de M. A. Van Geert, qui a remporté le premier prix; l’autre de M. Spae, qui a obtenu le second prix. Toutes les deux étaient d’un grand mérite. Nous aimerions à énumérer toutes les espèces si nous ne craignions de donner trop d’étendue à ce travail. Nous ne pouvons cependant passer sous silence les beaux Araucoria excelsa, Cunnin- ghamii, Cunningh, var, et Cookii, les Abies Nordmanniana et Je- zoensiSy le B iota gigantea, les Podocarpiis longifolius, nobilis et coraianuSy le Ciipressus Lawsonii^ le Pinus Jeffreyi, le Cupressus religiosa, le Torreya Humboldtiana et le Wellinglonia gigantea de M. D. Spae fils, ainsi que les Dammara Brownii, orientalis et 3Ioorii, les Araucaria excelsa, miilticeps et Cunninghamii, les Biota aurea, meldensis et glauca, les beaux Libocedrus Doniana et chilensisy le Chamæcyparis glauca, le Pinus Hamiltoniana , le Cupressus Cor- neyana, Y Araucaria Bidwillii et le Cryptomeria Lobbii, de M. A. Van Geert. Comme toujours c’est M. A. Tonel qui a remporté le prix pour les Cactées. La collection de M. De Smet n’a pas été admise au concours, faute de ne pas s’être conformé aux dispositions réglementaires. Les Yucca, les Agave, les Pincenetitia, les Aloë et Dracaena, étaient très-nombreux et très-variés. Quatre lots, chacun de trente espèces, donnaient un aspect vraiment tropical à l’exposition. Après les Orchi- dées et les Palmiers, il n’y a pas de plantes qui fassent plus d’effet et qui donnent plus de cachet que les espèces de ces genres. Les quatre concurrents étaient : MM. Beaucarne, L. De Smet, de Graet-Bracq et A. Tonel. Comme l’année précédente, c’est M. Beaucarne qui a rem- porté le premier prix; M. De Smet a eu le second prix. La plus belle Orchidée en fleur, VÆrides affine roseum de M. A. Ver- schafîelt, a remporté le prix. Un Vanda coerulea du baron Heyn- deryckx, ayant un racème de dix-sept fleurs, concourait avec cetÆrides. Deux magnifiques contingents de Palmiers, exposés par MM. Amb. et Jean Verschaffelt contribuaient grandement à rornementalion du salon. Chacun de ces messieurs a reçu respectivement un premier et — 191 un second prix. Nous remarquerons, en passant, que le Cycas revo- luta^ le Zamia horrida et le Dion edule, qui fesaient partie du lot de M. Jean Verschaffell, ne devaient pas figurer parmi les Palmiers. Pour- quoi ne pas ouvrir un concours spécial pour les Cycadées? Pour le concours de trente Gloxinia en fleur, le premier prix a été décerné cà M. F. Coene; le deuxième prix, à M. Beaiicarne. MM. Ch. de Bück et V. Van den Heeke de Lembeck, ont obtenu le premier, et respectivement le deuxième prix pour leurs collections de trente Bégonia. Le prix pour les vingt Lycopodiacées a été décerné à M. Ed. Clans, le seul concurrent. MM. le baron Heynderyckx et V. Van den Hecke de Lembeck se sont disputé la palme avec deux riches collections de plantes à feuilles ornées. Le jury a décerné le premier prix au baron Heynderyckx et le second, à son digne concurrent. C’est une collection charmante de Tydaea obtenu de semis, par M. A. VerschafFelt , qui a remporté le prix du vingt-sixième concours. Une médaille en argent a été donnée à M. F. Leys, pour ses jolis bouquets. MM. Kickx, directeur du Jardin botanique de Gand etM. P. Robichon, ont obtenu une mention hono- rable, le premier, pour sa jolie collection d' AnœctochUus , le second, pour son lot de Roses coupées. La commission de l’exposition avait ouvert vingt-sept concours ; sur ce nombre, cinq ont été annulés faute de concurrents; un seul, celui de quarante Calceolaires en fleurs n’a pas obtenu de distinction. Nous attribuons aux chaleurs précoces, le manque de certaines collections fleuries; telles que : Rosiers, plantes vivaces. Lis, Achimenes, etc.; mais nous ne concevons pas l’absence totale de Fougères en arbre, d’autant plus que Gand ne manque point de beaux specimen, et encore le douzième concours ne mentionnait qu’une seule fougère en arbre : la plus belle. La place nous manque pour pouvoir donner le compte-rendu de l’exposition de Bruxelles qui s’ouvre en ce moment sur les belles pelouses du Jardin Royal de Zoologie. Elle promet de devenir belle. Nous nous réservons d’en parler en détail dans le prochain numéro. Nous remettons également au prochain numéro ce que nous avons à dire sur l’exposition de Namur. Les détails que nous attendions ne sont pas arrivés à temps, — 192 REVUE DES JOURNAUX. Dans le dernier Bulletin de la Société d' Horticulture de la Somme nous lisons une notice sur le Haricot-beurre nain et à grains blancs et sur l’Alkekenge comestible, par M. Dumont-Carment. Le haricot dont il est question est une nouvelle variété de mange-tout de premier mérite. Ses cosses sont longues et belles, sans parcbemin, de couleur jaune, à surface lisse et très-arrondie, les grains sont blancs et au nombre de cinq ou six; la plante n’atleint que 50 centimètres et j)orte dix à douze gousses ou cosses qui peuvent être mangées même lorsqu’elles ont atteint leur entier développement. Il ressemble, du reste, au haricot d’Alger; il est savoureux comme lui et conserve sa forme lorsqu’il est cuit. L’Alkekenge des Barbades (Physalis èdulis) est recommandé comme excellent fruit à saveur sucrée légèrement acidulée et d’un bou- quet rappelant celui de l’oranger. Ses fruits se prêtent surtout aux confitures et compotes ; ils peuvent aussi être employés comme dessert ; l’intérieur est pulpeux comme celui de la groseille à maquereau ; l’exté- rieurd’un jaune foncé diaphane; l’intérieur est rempli de petites graines plates, ovales et disposées en cercle. La capsule qui entoure le fruit et qui n’est que le calice persistant de la fleur, devient d’un jaune paille à la maturité. La plante est vivace en serre et annuelle dans la culture potagère. Elle forme d’assez fortes toulfes de 0™, 70 à l"' et donne des fruits en abondance. Le Bidletin de la Société d' Horticulture de la Seine inférieure indique le moyen suivant pour faire pi'oduire aux asperges plus de parties comestibles : Couvrir les planches de 5 à 6 centimètres de paillis pour obliger les tiges à s’allonger d’autant plus, avant de verdir et de se durcir à l’air libre, ou remplacer le paillis par un mélange de terre sablonneuse finement passée au tamis et de terreau; ce dernier procédé fournit à la plante un riche aliment; la partie comestible acquiert beau- coup plus de qualité et de grosseur; les écailles d’buîires concassées, tamisées et mêlées avec du terreau, sont aussi excellentes à cet eiïet. F.RRATA. Dans notre dernier numéro, le compositeur nous a fait faire une grave faute : ainsi le lecteur est prié de lire et de corriger, au titre de l'article de M. Ch. Le- maire [Salvia) DASYANTHV, commc le porte la planche, et non daziantha. On lira de même plus bas Bogota (et non Bogh.(a) Bmlham (et non Bkntham], f /. P^rmr P/w/e/'ù'A-. l47//!fr//i Pe Pr/uve, 2 . /i'a,\-e t/e Cae/rY/e. I — 195 — FUCHSIA VARIÉS. I® Fuchsia Prince Frédérick William de Prusse ; — 2'’ Fuchsia Rose de Castille. (Planche XVII.) Les deux merveilleux Fuchsia, doul nous reproduisons les figures, planche 17, ont été obtenus par M. E. Banks, Esq., dont la réputation est établie depuis longtemps pour les magnifiques produits qu’il a livrés au commerce. Un port noble, un feuillage ample et bien fourni, des couleurs éclatantes, une forme parfaite, enfin la dimension hors ligne de leurs fleurs, sont des qualités qui se trouvent rarement réunies et qui assureront le succès à ces deux variétés nouvelles. Description. — N° 1. Calice d’un rouge carmin éclatant; tube ro- buste; sépales larges, épais, fortement recourbés par les extrémités; corolle très-ample, d’un beau bleu passant graduellement au pourpre. Toutes les parties de la fleur sont d’une régularité et d’une symé- trie parfaites. 2. Calice d’un blanc rosé; tube parcouru de lignes roses; sépales épais, larges, droits, formant, en se relevant, une courbe moins pro- noncée que dans la variété précédente; corolle large, cupuliforme, bien apparente et d’un beau pourpre. A propos de Fuchsia, nous croyons qu’il n’est pas inutile de rap- peler que, pour s’assurer de belles et fortes plantes bien étoffées, il est indispensable, qu’après le premier rempotage des boutures, on choisisse des pots d’une bonne dimension, une terre très-substantielle, et que l’on arrose avec un bon engrais (de la bouse de vache ou du crotin de chèvre), mélangé avec l’eau et dont on augmentera la dose à mesure que la plante gagnera en vigueur. Les Fuchsia ont générale- ment besoin d’une nourriture substantielle, de beaucoup d’eau, d’ombre et d’air. A l’approche de l’hiver, les arrosages trop substan- tiels doivent être supprimés. Le Fuchsia, grandissant rapidement, on aura soin de remplacer très-souvent les petits tuteurs par de plus grands, afin d’éviter l’inclinaison des extrémités. La plante se présente toujours mieux avec la tête dressée. Septembre 1858. 17 — 194 RHODODENDRON VIRGAÏUM (Hook. fils). Famille des Éricacées. — Décandrie monogynie. — Botanical Magazine, n" 163, fig. 5060. Planche XVllI. Encore un Rhododendron qui vient augmenter la liste des nom- breuses espèces, découvertes par le docteur Hooker dans les Sikkim Himalaya. L’espèce en question, quoique moins belle que beaucoup de ses congénères, sera cependant accueillie favorablement par les amateurs de Rhododendron. Elle est d’autant plus intéressante que c’est la plus petite, c’est-à-dire le nain du genre. Sa hauteur ne dépasse pas 1 1/2 pied; ses branches sont sveltes et donnent de nombreux rejetons (d’où le nom virgatum); le Jeune bois est entouré d’écailles serrées, ojbiculaires et pellées. C’est M. Booth qui envoya des graines de cette espèce à M. Nuttal. Elle fleurit en avril en serre froide. Description. — Arbrisseau de 1 à 1 i/2 pied de hauteur, à bran- ches nombreuses et prolifères. Feuilles disposées principalement vers le haut des branches; elles sont petites, pétiolées, oblongues-lancéo- lées, aiguës et submucronées, presque coriaces, d’un vert sombre dessus, glabres et entièrement dépourvues d’écailles; inférieurement glauques et parsemées d’une multitude de petites écailles orbiculaires, peltées et sessiles. Fleurs axillaires, presque sessiles, naissant au nom- bre de une ou de deux entre les feuilles très-serrées du sommet des rameaux, de manière à former un véritable capitule de fleurs d’une couleur rose très-délicate ; chacune de ces fleurs est accompagnée d’une large bractée colorée, ovale, imbriquée. Calice court, en forme de godet, divisé en cinq lobes obtus; corolle en forme d’entonnoir, légèrement poilue supérieurement; limbe de cinq segments, étalés, ovales. Eta- mines presque droites, généralement au nombre de dix. Anthères oblongs, s’ouvrant par deux larges pores. Ovaire ovale. Style s’épaissis- sant vers le sommet. Stigmate se terminant par cinq divisions très- courtes et aiguës. . /"//oocÂ- .J ^ 'rW-"'" '"' ^■-'''-vi ■■;i ’“HÉàd — 195 — REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. Botanical Magazine. SERRE FROIDE. Azaiea ovata (Lindl. in Hort. Soc. Journ.). Famille des Èricacées. — Pentandrie Monogynie. Petit arbuste très-joli, introduit du nord de la Chine par M. Fortune et décrit pour la première fois par le docteur Lindley, en 1844. Notre spécimen provient des jardins de la Société Royale d’Horticulture qui nous l’envoya en 1858. La même plante avait été trouvée depuis à Hong-Kong par le capitaine Champion, et décrite sous le nom de A. myrtifolia. Description. — Petit arbrisseau ou arbuste rustique à feuilles d’un vert luisant, disposées sur les sommets des rameaux. Fleurs pédoncu- lées, axillaires et solitaires. Pédoncules courts, glanduleux-piibescents. Lobes du calice membraneux, oblongs, obtus, sub-ciliés. Fleurs d’un pourpre pâle; corolle en forme de roue, à lobes larges; celui d’en haut pointillé de pourpre foncé. Étamines au nombre de cinq, à filaments poilus vers le milieu. Ovaire glanduleux, à cinq loges. Rhododendron Rrillithianuni (WiGHt), var. Aucklandu, — Famille des Èricacées. — Décandrie Monogynie. Cette magnifique plante, aux fleurs d’un blanc de neige et d’une dimension extraordinaire, est sans contredit la plus remarquable du genre. Elle fut introduite, en 1849, des Sikkim Himalaya, par le doc- teur Hooker, et fleurit pour la première fois, pendant le mois de mai dernier, dans l’établissement de M. Gaines à Wandsworth. L’espèce originale, trouvée dans le Bhotan par M. Griffith, est si peu compa- rable à cette variété-ci, que le docteur Wight fut tenté d’en faire une autre espèce. Description. ~ Arbrisseau de 4 à 8 pieds de hauteur, branchu dès la base. Feuilles planes, de 6 à 8 pouces de long, linéaires-oblongues, aiguës ou acuminées, coriaces, subcordées, d’un beau vert luisant bor- — 196 — dées de jaune pâle. Fleurs au nombre de 4 ou de 6, en corymbes termi- naux, longuement pédonculées, d’un diamètre de 6 à 7 pouces. Calice discoïde, coriace, à peine lobé. Corolle campanulée; tube court; limbe étalé, quinquelobé; lobes bifides. Éfamines jusqu’au nombre de 16, h filaments glabres et à anthères petits. Ovaire glanduleux, de 10 à 12 loges. Capsule petite, émoussée, ligneuse. i^axifraga purpurascens (HooK. fils). — Famille des Saxifragées. — Décandrie Digynie. Cette belle et robuste espèce de Saxifrage a été obtenue à Kew, de graines envoyées par le docteur Hooker, des régions tempérées des Sikkim Himalaya. Elle croît à une élévation de 10,000 à 11,000 pieds, et de préférence dans des localités humides. Quoique spécifiquement voisine des S. ligulata (Wall., Bot. Mag., t. 5406), S. ciliata (Royle, Bot. Mag. J t. 4915), et S. crassifolia {L., Bot. Mag., t. 196); elle en diffère sensiblement et elle est beaucoup plus belle qu’aucune des espèces citées; rien n’est comparable à la singularité de ses feuilles d’un vert luisant dont la beauté est encore rehaussée par les nervures médianes et les marges qui sont d’un rouge carmin. Description. — Plante robuste, vivace, à rhizome court, branchue, vigoureuse. Feuilles coriaces, obovées, arrondies aux deux extrémités, d’un vert lustré dessus, plus pâle dessous et bordées de rouge. Hampe de 8 pouces de longueur, épaisse, rouge pourpre foncé, recouverte d’une pubescence glandulaire au moment de l’inflorescence. Flores- cence en forme de panicule ou de grappe. Fleurs grandes, nombreuses, d’un rouge pourpre et penchées en forme de cloche. Calice profondé- ment divisé en cinq lohes obtus. Pétales largement spatulés. Ovaires généralement au nombre de deux. isnieiia Broussoiietii (C. H. ScHiiLTZ Bipont). Famille des Compositécs. — Syngenesie Superflue. Cette plante, quoique appartenant à un de ces groupes ordinaires de Composilées que nous considérons comme des herbes sauvages, tels que les Chrysanthèmes et Pyrethrum, ne laisse pas d’être fort belle. Originaire des îles Canaries, d’où elle a été envoyée à Kew par M. Bourgean, elle a été cultivée jusqu’ici en serre froide. Mais à en juger d’après la hauteur où elle croît naturellement (5,000 pieds), il — 197 — est plus que probable qu’elle résistera en pleine terre, en la couvrant légèrement pendant l’iiiver. Description. — Plante droite ou ascendente, branchue, ligneuse à la base, glabre, de 2 à 5 pieds de bauteur. Tiges et branches striées. Feuilles distantes, ovales, profondément pinnalifîdes, décurrentes le long des pétioles, à pinnules linéaires lancéolées, dentées. Pédoncules très allongés et renflés vers le sommet. Involucre calycinal, formé de bractées ou d’écailles ovales, lancéolées, vertes, à bords marginés de brun. Fleurs de trois pouces de diamètre; demi-fleurons blancs, lavés légèrement de lilas; fleurons d’abord d’un pourpre foncé, devenant jaunes en s’épanouissant. Cet assemblage de trois couleurs si distinctes est d’un fort bel effet. Les fleurons épanouis forment un cercle d’un jaune d’or qui contraste singulièrement avec le blanc des demi-fleurons et le pourpre foncé du disque central. Canipaiiuia (RussEL, Desc. of Alep.-Alph. de Cand. mongr. Camp.). Famille des Campanulacées. — Pentandrie Monogynie. Native de Syrie, aux environs d’Alep où elle fut décrite par Russel. La même espèce a été trouvée par Labillardière et Aucher-Eloy, et, dans les montagnes du Taurus, par Kotschy. Ralanza la recueillit en Cilicie, et des graines en furent envoyées au Jardin impérial de botanique de Vienne, par le professeur Fenzl. Nous en possédons dans ce moment, en serre froide, quelques exem- plaires, et nous pouvons dire que la vivacité de leurs fleurs bleu-lilas donne un véritable air de gaieté aux groupes de plantes qui les envi- ronnent. Le lieu d’origine de cette jolie espèce de Campanule nous fait présumer, avec raison, qu’elle se prêtera à la culture de pleine terre. Dans ce cas on pourra en former de charmantes bordures. Depuis un mois elle continue à fleurir, en pots, avec une rare abondance. Description. — Plante herbacée, annuelle; recouverte partout, et particulièrement le calice et les pédoncules, de poils courts, blanchâtres et pellucides. Tige droite, flexueuse, de4 à 5 pouces de long, cylindrique, à poils étalés, dichotome au sommet. Feuilles distantes, alternes, ciliées, ovales-oblongues, sessiles entières, étalées ou légèrement inclinées. Pédoncules disposés en une fourchette terminale, dont chaque bifurca- tion est surmontée d’une seule fleur. Calice ample, d’une structure assez curieuse, qui lui donne, d’un côté, l’aspect d’un calice infère; sa — 198 partie libre est quinquepartite, à partitions ovales, hispides, terminées par une pointe siibulée et recourbée en dehors; la base de chaque divi- sion du calice se prolonge inférieurement, de manière à former deux ap- pendices en forme d’oreilles, qui cachent l’ovaire entièrement. Corolle campanulée-infundibuliforme; tube d’un blanc jaunâtre, un peu plus long que le calice. Étamines à filets larges, ovales, bifides au sommet; les anthères linéaires sont inserrés entre les deux pointes qui surmon- tent les filets. Style en massue, deux fois plus long que les étamines. Stigmate divisé en trois lobes courts à peine distincts. Ovaire petit, turbiné. CULTURE maraîchère. Nous avons sous la main un vieux livre, VÉcole du Jardin potager^ de De Combles, et dans ce vieux livre, nous lisons ce qui suit : — On peut dire que la plupart des graines doivent être nouvelles, » c’est-à-dire de la dernière récolte, pour mieux réussir : il y en a )» plusieurs qui ne lèvent pas la seconde année. Cependant il y a quel- » ques exceptions, si l’on en croit le commun des jardiniers qui pré- » tendent que diverses graines, telles que celles de melon, de chicorée, » doivent avoir plus d’un an, et même plusieurs années pour mieux » lever, ou que leur produit soit de meilleure qualité. D’autres jardi- n niers qui ne croient pas si bonnement tout ce qu’on leur a dit, et » qui ont pris la peine d’éprouver le produit des graines de différents » âges, ont vu que les plus nouvelles sont toujours les meilleures à « employer. Il y a lieu de croire que l’opinion en faveur des graines » qui ont plusieurs années, vient des jardiniers particuliers qui, pour » s’excuser de n’avoir pas semé, planté et cultivé, comme ils le devaient, quelque légume, disent à leur maître qu’ils n’ont pas réussi, parce » que leur graine était trop nouvelle : comme ils disent, d’autres fois, )) qu’elle était trop ancienne. Aussi nous conseillons de semer toujours » la graine de la dernière récolte, dont le produit est très-beau et » bon, quand les graines étaient bonnes et que leur produit a été très- » soigné. » Quelques jardiniers qui croient que les vieilles graines de melon » donnent des pieds qui se mettent plus tôt à fruit, et qui n’en ont pas, — 199 — » suppléent^ selon eux, à la trop grande nouveauté ou jeunesse de » leurs graines, en les portant dans leurs poches de culotte, durant six » semaines ou deux mois avant de les semer ; mais il est aisé de juger » qu’on peut avoir des graines bien sèches sans ce moyen grossier, et » qui expose les graines à être gâtées par le froissement. » Quant à la supériorité des graines nouvelles sur les anciennes, nous sommes de l’avis de De Combles, ce qui n’empêche pas les jardiniers d’avoir raison parfois en préférant les anciennes. Les explications de De Combles sur ce qu’il nomme un préjugé, ne sont ni vraies ni vrai- semblables. Les praticiens racontent purement et simplement ce qu’ils observent; ils sèment de la graine de différents âges, remarquent que, dans certains cas, la vieille réussit mieux que la jeune, et ils le disent, sans le moins du monde rechercher la cause du succès ou de l’insuccès. C’est à nous de rechercher cette cause. Quand on nous affirme que les vieilles graines sont moins sujettes que les autres à donner des légumes qui s’emportent, on l’affirme sérieusement. Vous trouverez beaucoup de personnes , même parmi les plus intelligentes, qui veulent de la semence de carotte de deux ans, de la semence d’endive et de betterave de deux ans et plus, de la semence de navet et de chou du même âge etc., etc. Que peut donc signifier l’âge en cette affaire ? Selon la nature et selon nous, qui la copions de notre mieux, la graine nouvelle est destinée à reproduire l’espèce ou la variété dans un bref délai; c’est à cette fin qu’elle s’est formée et qu’elle a mûri. Elle est bonne dans les bois, bonne dans les prairies artificielles, bonne dans les prairies naturelles; pourquoi ne le serait-elle pas ailleurs? Pourquoi voudriez-vous que la nature fît les choses imparfaitement? Pourvu que cette grainenouvellesoitd’excellentequalité, récoltéeà son heure, soignée convenablement, semée à propos, elle donnera de beaux produits, les circonstances météorologiques aidarit, cela va sans dire. Si nous avons à nous en plaindre parfois, c’est que nous l’avons mal récoltée, mal soignée et semée hors de saison. Parmi ces semences fraîches, venues on ne sait d’où^ achetées au hasard la plupart du temps, il peut s’en trouver beaucoup de chétives, d’incomplètement développées, d’im- parfaitement mûres. La première année, elles poussent quand même, mais avec peine et comme à regret, et produisent nécessairement des sujets maladifs, souffreteux, enfants de mères rachitiques et sans force, prédisposés par leur état physique â s’emporter de suite et à 200 — porter fleurs avant terme, surtout quand l’époque mal choisie pour le semis vient ajouter son influence au mal héréditaire. Je sème des navets en mars ; ils s’emportent ; je les sème en juillet et ils ne s’em- portent pas. Dans le premier cas, je contrarie la nature qui n’entend point perdre ses droits ; dans le second, je l’imite et m’en trouve bien. Toutes les fois, soyez-en convaincus, que nous répandrons de la graine nouvelle, de qualité irréprochable, à l’époque même où la plante se ressème naturellement, nous la trouverons préférable, et de beaucoup, à la vieille graine. Ce n’est pas la jeunesse de la graine qui prédispose les plantes à filer en pure perte, c’est ou sa mauvaise qua- lité, ou l’époque à laquelle on la répand. Si, parmi les légumes de vieille graine, il y en a peu qui s’empor- tent, c’est tout simplement parce que les semences imparfaites qui s’y trouvaient à l’heure de la récolte, ont perdu leurs facultés germina- tives, déjà très-faibles; c’est parce qu’elles sont mortes dans le sac, et que les plus robustes seules ger ment et nous donnent des produits. Avec la jeune graine, tout pousse, le faible et le fort; avec la vieille graine, il n’en est pas ainsi; seuls, les hercules de la famille résistent en sac et se réveillent en terre. Vous voyez que nous nous laissons tromper par les apparences. Cependant, nous savons qu’il convient de semer dru la vieille graine et clair la graine nouvelle. Pourquoi cela? C’est que dans le premier cas beaucoup de semences sont sans vie, tandis que dans le second, elles vivent toutes plus ou moins. Cessons donc d’attribuer à la jeunesse des graines l’emportement des plantes; ne l’attribuons qu’à la faiblesse d’une partie de ces graines qui ne sont pas nées viables, qui se mettent tout de suite à feuilles et à fleurs, lorsque nous les semons promptement, comme si elles étaient pressées de mourir, ou qui meurent dans nos tiroirs, lorsque nous tardons à les répandre. On a dit et cru que l’emportement des légumes avant terme était contagieux. Ceci nous paraît fort hasardé. A la rigueur, on pourrait admettre, sans choquer la raison, que des plantes malades sont une mauvaise compagnie pour les plantes saines, et que celles-ci ont à souffrir plus ou moins du voisinage et du contact. Toutefois, nous ne croyons pas à la contagion. Avons-nous à nous plaindre de nos semis, nous mettons l’échec au compte de la pluie, du chaud, du froid, de la lune, de la contagion, et n’allons pas plus loin à la recherche des causes. Nous n’entendons pas, — 201 — on le pense bien, nier les influences météorologiques; mais nous n’en- tendons pas non plus qu’on vienne les exagérer à plaisir. On reconnaîtra avec nous que l’année a été singulièrement contraire aux légumes qui aiment la fraîcheur, aux carottes, panais , navets , choux, etc.; et cependant les plantes n’ont point filé comme il leur arrive de le faire dans des années parfois très-favorables. Qu’esl-ce que cela prouve? C’est que les semences de l’année dernière étaient de bonne qualité, bien développées et riches de vie. En sera-t-il de même des semences de cette année? Il est permis d’en douter, car la sécheresse a pris des proportions telles que la végétation des porte-graines a souffert, et que la graine pourrait bien s’en ressentir. Que le mal vienne de la chaleur, de la pluie ou de tout autre cause, il n’en existe pas moins, et nous ne savons trop si la graine qui a mûri trop tôt est bien préfé- rable à celle qui a mûri trop tard (1). Cette question des graines a une telle importance à nos yeux que nous saisissons avec empressement toutes les occasions qui se présen- tent pour la ramener sur le tapis. Nous dépendons d’elle; nous sommes à sa merci; et quand nous ne faisons pas nos semences nous- mêmes, nous n’avons réellement pas de lendemain. Un jardinier va semer des milliers de choux qu’il repiquera vers la fin de septembre ou un peu plus tôt, pour les vendre à la sortie de l’hiver. Est-il bien sûr qu’ils ne monteront point et qu’il ne recevra pas des reproches de sa clientèle? Nullement. C’est une loterie, un hasard; on ne sait pas lequel du bon ou du mauvais numéro sortira. Or, il nous semble que l’on devrait et que l’on pourrait le savoir. II suffirait, pour cela, de donner aux semenceaux tous les soins qu’ils méritent, de dépenser, pour les élever et les conduire à bien, autant d’attention et d’intelligence qu’on en dépense chez les pépiniéristes et les floriculteurs , de faire un choix dans les graines et de ne point les récolter dans des conditions fâcheuses. Quand il s’agit de la multipli- cation de plantes d’ornement, nous ne laissons pas de prise à la cri- tique ; quand il s’agit de perfectionner nos races d’animaux , nous nous montrons difficiles sur le choix des reproducteurs, et faisons bien; pourquoi donc ne pas procéder de la sorte pour le perfectionne- (1) A la suite d’expériences réitérées nous sommes convaincus que la graine de plusieurs salades, entre autres celle d'endive et de romaine, pomme beaucoup mieux lorsqu’elle est vieille, quelle que soit la saison où elle a été semée. [Note de la Rédaction.) — 202 ment et la reproduction de nos races végétales de première nécessité? Nous vous avons dernièrement entretenu de l’exposition de Namur ; vous nous permettrez de vous entretenir aujourd’hui de celle de Huy. Autant la première était pauvre en légumes, autant la seconde élait riche et encourageante* Précédents obligent; les succès obtenus à diverses reprises sont des titres de noblesse qu’on ne sacrifie pas volontiers. Il n’y a pas d’année calamiteuse qui tienne avec les gens de cœur; on lutte avec le soleil, avec le froid, avec toutes les misères pour sauver l’honneur du drapeau. La Société horticole et agricole de l’arrondissement de Huy s’est cramponnée à son vieux niveau , et n’a pas voulu descendre des hauteurs où nous l’avons vue et applaudie tant de fois. Nous la félicitons non-seulement pour ses magnifiques produits de culture maraîchère, mais aussi pour l’ornementation de son jardin improvisé, où les plantes de serre, d’orangerie et de pleine terre produisaient un effet charmant. On a beaucoup remarqué les collections de deux fleuristes en renom, MM. Parnajon et Florent Degey, de Huy. Je suis au regret de suspendre ici ma correspondance, mais à l’im- possible nul n’est tenu. La ville est si remplie, si bruyante, si gaie- ment tapageuse; les hôtels et autres établissements publics sont tellement encombrés, qu’il ne m’est pas possible d’écrire une ligne en paix. Jugez-en par ce crayonnage fait à la hâte sur les genoux, au beau milieu du jardin de l’exposition, et en pléin soleil. J’ai besoin d’indulgence et la réclame tout franchement. P. JOIGNEAUX. MISCELLANÉES. SUR LA CULTURE DE QUELQUES ESPÈCES D’ORCHIDÉES. Les amateurs d’Orebidées se rappellent encore les nombreuses diffi- cultés avec lesquelles ils ont eu à lutter avant d’en arriver à l’espèce de perfectionnement auquel on est parvenu à l’heure qu’il est. Il y a quinze ans à peine, la culture de cette curieuse famille de plantes était encore dans son enfance, et l’on passait pour un phénix si l’on parvenait à exhiber une douzaine d’espèces en bon éîat ou en fleurs. Depuis ce temps, on a fait beaucoup de progrès, il est vrai; mais il est vrai aussi — 205 qu’il reste encore beaucoup à faire. Certaines catégories d’Orchidées, entre autres les espèces terrestres et même les espèces épiphytes qui sont originaires des hautes cordilières de l’Amérique tropicale, parais- sent ne pas vouloir se plier encore au mode de culture généralement adopté aujourd’hui. Et cependant quelles belles choses; quel remar- quable feuillage; quelle délicatesse de couleurs et quelle richesse de teintes ne distinguent pas les espèces les plus revêches de ces plantes? On pourrait nous dire : ce qui est beau est difficile î Nous acceptons le proverbe, mais nous n’en acceptons pas l’augure. Ce que l’on a fait pour les espèces épiphytes des régions chaudes, peut également se faire pour les espèces épiphytes des régions froides, ainsi que pour toutes les espèces terrestres. Avec de la patience et de la persévérance, on parvient à vaincre beaucoup de difficultés. Il est vrai que jusqu’ici ce sont les Orchidées ter- restres surtout, qui résistent le plus souvent aux soins les plus assidus que nous ne cessons de leur prodiguer. Parmi ces dernières je citerai particulièrement : le Cypripedium Irapeanum du Mexique, introduit à plusieurs reprises et qui a toujours fini par disparaître de nos cul- tures; le superbe Disa grancliflora du cap de Bonne-Espérance, dont il n’existe peut-être plus un seul exemplaire vivant en Europe; les charmants Cleisthes; les Ponthieva, etc., etc., qui apparaissent et qui disparaissent comme des êtres éphémères; enfin les Uropedium, les Selenipedium et même les Cypripedium et les Anæctochilus se jouent le plus souvent de nos soins et de notre sollicitude. Il n’en est pas seu- lement ainsi des espèces terrestres exotiques ; nous ne sommes pas plus heureux avec les jolis Ophris, Orchis, Serapias, et Cypripedium qui croissent sauvages dans nos bois et dans nos prés. Nous croyons devoir attribuer le peu de succès que nous avons ob- tenu, jusqu’à ce jour, dans la culture de ces sortes de plantes, à une cause principale : c’est que les espèces terrestres croissent spontané- ment, chacune, dans des sols et dans des stations très-différentes, tandis que les espèces épiphytes, vivant surtout de l’air ambiant, s’ac- commodent plus aisément du milieu dans lequel on les place, pourvu que la température requise ne fasse pas défaut. Et, non-seulement le sol et la station sont des conditions sine qua non y pour les Orchidées terrestres, mais une foule d’autres circonstances contribuent, à la fois ou séparément, à la réussite de telle ou telle espèce. La quantité de lumière et d’air, les qualités physiques et chimiques du terrain, le degré d’hu- midité, l’exposition, etc., sont tous des facteurs qui doivent jouer un — 204 — rôle important dans la distribution géographique de ces sortes de plantes. Il ne s’agirait donc que de rechercher ces causes et leurs effets. Des essais réitérés ne manqueraient certainement pas de résoudre le problème ou, tout au moins, de jeter quelque lumière dans l’obscurité où nous tâtonnons encore. J’engage fortement quelques horticulteurs adroits, c’est-à-dire, ceux qui possèdent le feu sacré de leur métier, à se mettre à l’œuvre et à nous faire connaître le résultat de leurs décou- vertes. Mais avant tout il faudrait avoir quelques renseignements sur le mode d’existence de ces jolies espèces exotiques, qui se cachent hum- blement sous ces sombres retraites des forêts vierges, ou qui animent par la vivacité des couleurs de leurs fleurs, les prés secs ou savanes du Mexique et de la Colombie. En attendant mieux, nous croyons tou- jours rendre service à l’horticulture en consignant ici les remarques que nous avons été à même de faire, pour plusieurs espèces, sur les lieux mêmes, ainsi que les renseignements que nous nous sommes procurés depuis : Le Cypripedium Irapmnum, originaire du Mexique, croît entre 5,000 et 4,000 pieds d’élévation, sur les versants exposés au couchant, dans un sol argileux, rougeâtre et compact. Ses racines, charnues et garnies d’un duvet épais, sont profondément implantées dans ce sol avec trois ou quatre pouces de lige. Au-dessus de ce sol argileux se trouve une couche de deux à trois pouces de bonne terre franche. Cette plante croît toujours à découvert, de préférence dans les savanes incli* nées. La température qu’elle exige varie entre 18 et 24^^ centigrades. Le Neottia aurantiaca croît dans les forêts humides et froides du versant oriental de l’Orizaba, à une hauteur de 7,000 à 8,000 pieds, dans un sol riche en humus. VUropedium Lindenii végète au milieu de ces petits bois de Wein- mannia et de Bejaria qui caractérisent la végétation subalpine de la Nouvelle-Grenade et du Vénézuela. On le rencontre, de préférence, entre des touffes de fougères, au-dessus desquelles ses curieuses fleurs vont s’épanouir. Les racines , quoique reposant sur un sol argileux, ne s’y implantent pas; elles puisent leur nourriture des amas de détritus qui s’accumulent autour d’elles. La température que cette plante exige varie entre 15 et 22 degrés centigrades. Le Ponthieva maculata croît à 6,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, dans une terre riche en humus et à l’ombre des forêts qui tapissent les versants sud de cette partie de la cordilière qui longe le littoral du Vénézuela. — 205 Les Cleisthes, très-belles plantes, à grandes fleurs d’un carmin pour- pré, ne se rencontrent que dispersés entre les graminées des savanes argilo-calcaires, entre 4,000 et 6,000 pieds de hauteur. Leurs racines charnues et tubéreuses sont très-profondément implantées dans ce sol compact de manière à ce que 4 à 5 pouces de tige reste à couvert. Presque tous les Anœctochilus croissent à l’ombre des grandes forêts de la zone chaude, dans une terre d’humus très-riche en sub- stances alcalines, toujours humide et bien drainée. Il en est de même de la plupart des Spiranthes, entre autres du Spiranthes Eldorado [Anœctochilus Eldorado)^ qui habite les sombres forêts qui bordent le fleuve des Amazones. Beaucoup d’Orchidées terrestres, surtout les espèces des trois der- niers genres, perdent leurs feuilles dans la saison des sécheresses. Rien de plus naturel donc que de traiter ces plantes, dans nos serres, de la même manière que les Achimènes et autres Gesnériacées qui sont dans le même cas. Il faut les tenir plus sèches vers l’époque de la chute des feuilles et saisir le moment favorable pour recommencer les arrosages. Si je ne me trompe, le Cypripedium Irapeanum perd aussi ses feuilles et même des tiges. L’ignorance de ces petits détails est cause que beaucoup d’amateurs et d’horticulteurs ont fini par perdre ces jolies plantes et, ce qui est plus regrettable, les ont exclues de leurs cultures. Les jolis Anœctochilus, que l’on garde toujours soigneusement sous cloche ou sous châssis, dans l’intérieur de la serre chaude, font le plus souvent le désespoir des amateurs. Les plantes nous arrivent en bon état; nous les soignons comme la prunelle de nos yeux; puis au bout d’un an ou deux, elles deviennent malingres, se fanent et finissent par périr. Le seul moyen pour avoir toujours de belles plantes, moyen que nous avons vu réussir souvent, c’est de couper les jeunes pousses, de les planter séparément et de traiter les rhizomes sans jets, comme bouture. Ce mode de multiplication a l’avantage de nous donner de nouvelles plantes plus vigoureuses que le pied mère, et de sauver celle-ci d’une mort presque certaine. Il est bon de recommencer la même opération le plus souvent que faire se peut. Celui qui ne vou- drait pas se conlenter d’une plante peu fournie, pourrait y remédier en plantant plusieurs jeunes plantes dans la même terrine. Le compost qui convient le mieux aux Anœctochilus, est le Sphagnum haché avec moitié tourbe et terreau de feuilles. Une chaleur égale, une atmosphère 20G — étouffée, beaucoup d’ombre et une humidité très-égale leur sont des conditions essentielles d’existence. La moindre négligence, c’est-à-dire trop ou trop peu d’humidité, trop d’air ou de lumière, leur donnent le coup de mort ou tout au moins les rendent chétives et tristes. C’est surtout dans ce moment que nous conseillons de ranimer la plante en la séparant par œilletons. Voici un moyen peu coûteux et plus approprié que les cloches ou les châssis, pour emmenager ces espèces délicates : Faites faire une caisse carrée de cinq carreaux de vitre de la dimen- sion que vous voulez, quatre pour les côtés, un pour le dessus; reliez ces carreaux au moyen de bandes étroites de zinc ou de tout autre métal, de manière à les joindre plus ou moins hermétiquement; rangez vos plantes en pots entre de la mousse bien fraîche, et placez votre caisse ^ar-dessus. Vous aurez alors une petite serre dans votre grande serre, sous laquelle vos plantes feront un charmant effet; vous évitez les effets désagréables de la convexilé des cloches et le coup-d’œil peu agréable d’un châssis; vos jolies plantes seront parfaitement visibles et l’humidité que dégage la mousse, que vous arroserez de temps en temps, entretiendra assez de fraîcheur sous cet appareil pour vous épargner des arrosages fréquents. Si la lumière est trop intense, placez alors quelques fougères autour de la caisse pour en atténuer l’effet. Au besoin un morceau de papier, placé sur la vitre de dessus, suffira. Avec ces sortes d’abris vous pouvez loger beaucoup de ces belles plantes très-délicates, et former ainsi des groupes charmants que vous ne vous lasserez pas d’aller admirer. {La suite au numéro 'prochain.) EXPOSITIONS. EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES. La soixante et treizième exposition de notre Société de Flore a été inaugurée, le 18 du mois de juillet, pour la première fois, dans le superbe local de notre Jardin Royal de Zoologie, par un temps magni- fique et une chaleur tropicale. C’était bien certainement une heureuse idée que l’on a eue, cette fois-ci de choisir le plus beau jardin de la capitale, avec ses belles pelouses, ses cascades, ses bassins grandioses et ses arbres séculaires — 207 — pour y abriter ces gracieux habitants, ces fleurs curieuses de l’Amé- rique, des Indes et de l’Océanie. Cinq tentes pavoisées aux couleurs nationales, les unes adossées contre de beaux massifs, les autres éparses sur les deux grandes pelouses vis-à-vis du grand bâtiment du jardin, recelaient des richesses innombrables en Orchidées, Palmiers, Dracœna, Yucca, en plantes nouvelles, plantes rares et panachées. Les heureux qui ont vu cetle exposition se souviendront longtemps encore de ces merveilleux Bégonia, dont les feuilles sont composées de velours et d’argent, de ces Orchidées exiraordinaires par la force des exemplaires, par leur rareté et par leurs fleurs si brillantes et si cu- rieuses ; de ces plantes ornementales à feuilles ornées, veloutées ou panachées ; enfin du coup d’œil général qu’offraient les pelouses, où des corbeilles de plantes et de fleurs de toutes les couleurs nous transpor- taient, comme par un coup de baguette, au milieu de régions fabuleuses. Comme toujours, ce sont les collections de M. Linden qui primaient par le nombre, le choix et la rareté des exemplaires. Il avait pour dignes concurrents : Madame Legrelle d’Hanis, dont le contingent était de toute beauté; ainsi que M. Jacob Makoy, le baron Heynde- ryckx, M. de Cannaert-d’Hamale et M. Brys de Borhem, dont les col- lections d’Orchidées étaient d’un choix admirable. Nous avons surtout remarqué, dans la collection de M. Linden : deux Aerides odoratum d’une dimension colossale et couverts de fleurs, VOncidium flahelli- ferum , V Aerides Bindley anum , VOdontoglossum hastilabium avec 100 fleurs, et le nouvel Odontoglossum grande varietas; dans le lot de MM. Jacob Makoy : deux magnifiques Lœlia, Velegans var, et le purpurata, Vanda suavis (Veitch), Cypripedium Veitchianum et Vanda tricolor siiperha ; dans celui de M. le baron Heynderickx : Cattleya Mossiae superba, Uropedium Lindenii , Stanhopea tigrina nig. violacea, et un superbe exemplaire de Vanda cæridea. Dans le lot de M. de Cannaert-d’flamalle on remarquait un exemplaire de Chysis laevis et un Cattleya Mossiœ, variété d’une rare beauté. Les plantes de M. Brys, quoique un peu fanées, offraient plusieurs espèces remar- quables, entre autres ses Cattleya magnifica et C. superba. Le. Dendro- bium densiflorum album de MM. Jacob Makoy a été beaucoup admiré. Les Palmiers étaient très-nombreux. Trois collections de 25 plantes chacune, se disputaient la palme. Dans celle de Madame Legrelle nous avons remarqué : Areca lutescens, Ceroxylon a?idicola et Raphis sp.; dans celle du prince Troubetzkoï de Moscou : Areca sapida. Cocos comosa, Ceroxylon niveum, Syagrus Tamacca et Brahea conduplicata ; dans le lot de M. Linden : Bactris Puyamo , Maxiniiliana regia, Ceroxylon andicola, C. niveum et C, ferrugineum. Le contingent de plantes ornementales de M. Allard, directeur de la Monnaie, brillait 208 - - au premier rang; celui de Madame Legrelle d’Hanis lui faisait une rude concurrence. M. Lubbers, horticulteur à Ixelles, avait également exposé un très-beau lot. Une collection de plantes panachées de serre, de Madame Legrelle, attirait tous les regards. Le choix et la culture étaient parfaits. Ren- dons cette justice à Madame Legrelle, tout ce qu’elle avait exposé était dans un état de fraîcheur et de vigueur bien rare. Les collections de Yucca, Dracœna, Dasylirion, exposées par MM. Reyckaert, horticul- teurs à Stalle, Schram, de Saint-Josse-ten-Noode, de Cannaert-d’Ha- male, Lubbers d’Ixelles, M™®* Fonson de Mons et V® Breziers, horti- culteur à Bruxelles, étaient riches et très-variées. Les belles plantes du Jardin botanique de Bruxelles ont largement contribué à l’ornementation de l’exposition. Pour le concours des plantes nouvellement introduites, il y avait deux rudes concurrents : MM. Jacob Makoy et puis encore une fois M“® Legrelle. Malgré le Cyanophyllum magnificum, le Bœhmeria ar- gentea, le Campylobotrys argyroneura, le Maranta fasciata, le Ficus Leopoldil et le Bégonia Bex de la collection de M™® Legrelle, ce sont MM. Jacob Makoy qui ont remporté le premier prix. Leur lot se distin- guait surtout par le Dracœna Halioides , les Plectocomia argentea et Teysmanni, le Lomatia Bidwillii et le Podocarpus longifolia fol. var. Une seule, mais superbe collection d’Araliacées , a été exposée par M. Linden. Le même avait exposé aussi une riche collection de plantes nouvelles et ornementales, parmi lesquelles plusieurs espèces hors ligne et non encore dans le commerce, ainsi qu’un groupe de 40 ou 50 Bégonia Rex avec lesquels on avait formé une corbeille charmante devant le buste du Roi. Il avait également exposé un beau lot de Tillandsia et à'Aechmea. Hâtons-nous de dire que M. Linden avait d’avance renoncé à concourir. Le jury a toutefois jugé convenable de lui décerner la médaille en or destinée à celui qui aurait le plus con- tribué à la splendeur de l’exposition. Deux plantes très-curieuses : le Stephanotis florihunda de M®^® Fonson et YAtaccia cristataAw baron Heynderickx, puis quelques magnifiques Clerodendron Kaempferii et deM. Janssens deBruxelles, des Hydrangea japonica d’une tenue superbe concouraient pour le prix de la belle culture. Je crois que toutes méritaient un premier prix. M. Panis, marchand grainier du Roi, avait présenté un beau lot de 100 conifères. Au milieu de la pelouse on admirait : le beau contingent de 75 plantes fleuries de M. Van Riet, les beaux envois de plantes de pleine terre de MM. Reyckaert et Vandervee, et la curieuse collection de plantes pana- chées, de pleine terre, de M. Reyckaert. La tente circulaire était occupée par un groupe très-méritant de — 209 plantes rares de M. de Jonghe. Nous y avons remarqué les grands pieds mères des Rhopala et Stadmannia, introduits par M. Libon. Nous dirons toutefois que ce groupe perdait de sa valeur par les 10 ou 42 Lantana en fleurs que l’on aurait mieux fait de placer ailleurs. M. Tonel, de Gand, a exposé la seule collection de Cactées. MM. Warocqué, de Mariemont, ont exposé un très-beau lot de Pélar- gonium à grandes fleurs. — M. Lubbers, une jolie collection de Bégonia. Enfin, les charmants Pétunia, de MM. Brohart et Leroy ; les OEillets flamands de M. Bailleul, de Gand ; les Fuchsia de MM. Coene et Brohart ; les Pélargonium de M“® Yerhulst; les bouquets de MM. De Craen et Leroy; les plantes ornementales de M. de Koster; les arbustes à feuilles panachées de M. Panis; les OEillets verviélois de M. Halkin; les Roses coupées de M. Vandievoet; les fleurs en cire de M“- Jaubert; les Pétu- nia de M. Malou; les corbeilles suspendues de MM. de Moor et Drug- man; les poteries, les ouvrages en fil de fer de MM. Gysling et Lebrun, ont grandement contribué à la splendeur de cette exposition. N’oublions pas de mentionner un produit très-important, qui a apparu pour la première fois à nos expositions : je veux parler d’un petit flacon contenant la belle fécule, extraite des bulbes du Lilium croceum. C’est M. Dubus, de Bruxelles, qui avait envoyé ce produit qui est destiné à jouer, un jour, un rôle très-important. Comme toujours Sa Majesté le Roi, L. A. R. et I. le duc et la duchesse de Brabant, accompagnés d’une nombreuse et brillante suite, ont daigné gratifier cette solennité de leur auguste présence, et témoigner leur satis- faction sur la richesse et la gracieuse distribution des produits exposés. En somme, nous pouvons dire que la soixante et treizième exposition de la Société de Flore a pleinement réussi. Pas un horticulteur, pas un jardinier fleuriste, pas un amateur de quelque renom, n’a fait dé- faut. Cette entente ne pourra qu’être favorable à l’horticulture de la capitale, et nous espérons que les rivalités de métier disparaîtront devant l’intérêt général ; chacun ne peut qu’y gagner. Avant de terminer ce compte rendu général je me permettrai de dire que, quoique cette exposition ait surpassé ce que nous avons eu de mieux jusqu’à ce jour, il reste beaucoup à faire, et nous nous flattons de l’espoir que la prochaine fois ces tentes disparates feront place à des tentes plus gracieuses et plus uniformes. Une seule chose nous a frappé désagréablement : c’était l’absence complète de tous les membres du jury, le jour de l’ouverture de l’expo- sition et surtout lors de la réception du Roi. A quelle cause attribuer celte absence? N. B. L’abondance des matières nous a obligé de remettre au prochain numéro les résultats des concours ainsi qu’un article très-intéressant sur la greffe, de M. le professeur Scheidweiler. Septembre 4858. 18 -- 210 — LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA CULTURE SUIVIES d’üNE xMONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DES ESPÈCES ET DE LEURS VARIÉTÉS; Par M. PÉ1.IX PORCHER ^ C’est line joie pour un jardinier de tomber sur un livre de culture bien fait, écrit en bon français, savant, ce qu’il en faut, ni trop ni trop peu; un livre parfaitement pralique. Cette joie, je l’éprouve. Je félicite M. Coin de s’être fait l’éditeur du Traité du Fuchsia de M. Por- cher. — L’auteur est connu de vieille date ; c’est l’honorable président de la Société d’Horticulture d’Orléans. — En 1844 il parla du Fuchsia pour la première fois dans les bulletins de sa société. A la fin de la même année, il fit paraître chez M. Audot un petit opuscule sur sa plante favorite, comprenant son histoire, sa culture et la description de 500 variétés. — En 1848 une deuxième édition succéda à la pre- mière épuisée, avec des additions importantes. — Une troisième édition a été réclamée : c’est celle dont je vais rendre compte. M. Porcher a consenti à faire paraître » un nouvel ouvrage, comme il le dit, dont > toutes les parties ont été remaniées et refondues à un tel point, qu’il > serait difficile d’y rencontrer deux pages semblables. » Personne n’était plus en position que M. Porcher d’entreprendre ce travail et de le mener à bonne fin. Depuis vingt ans qu’il a adopté le genre brillant dont il nous donne la monographie, il n’a cessé d’y consacrer les loisirs qui lui étaient laissés. Quelle volonté, quelle adresse ne lui a-t-il pas fallu pour sortir sain et sauf de ce déborde- ment périodique de variétés qui, au retour de la belle saison , nous inonde chaque année! Il a pesé la valeur de toutes ; il a échelonné les bonnes et repoussé impitoyablement les mauvaises. Il a débrouillé les synonymies. (Car MM. les horticulteurs ont aussi leurs synonymies comme les botanistes!) Grâce à lui, l’amateur sans expérience est â même de se monter une collection d’élite en prenant les yeux fermés tous les noms de sa liste comprenant 5 espèces : corymhiflora, spectabilis, Venustay et 75 variétés. Cette liste est close au printemps 1858 (1). Eire sûr du mérite des variétés ne suffirait pas, si l’on ne savait bien cultiver l’arbuste. N’ayez garde : tout a été prévu et quand vous aurez pris la peine de lire deux fois attentivement le traité en question, (1) Un vol. in-18. Prix : 2 fr. 25 c. A Paris, Auguste Goin, éditeur ; à Bruxelles, Parent, libraire-éditeur. (1) La Société Impériale d’horticulture de Paris voulant récompenser les etforts heureux de l’auteur, lui a décerné à la suite de l’exposition qui a eu lieu dans le mois de mai dernier , la grande médaille d’argent (concours des ouvrages utiles à l’horticulture). {Note de Véditeur). si vous consentez à suivre à la lettre les ordonnances du docteur^ je vous présage un succès complet. — Voici les divisions du livre : I. Notice historique. IL Division du genre Fuchsia. III. Des hybrides. — Théorie de l’hybride. — Origine et caractères des variétés jardinières. — Conditions de beauté d’un Fuchsia. — Variétés à fleurs doubles , à fleurs panachées. IV. De la culture. — Rentrée, taille, rempotage, de la terre. De la sortie, du pincement, arrosages simples ou composés. ■— Culture en serre et à l’air libre. V. Delà multiplication.— Bouturage,— semis, fécondation artificielle.— Greffe. VI. Des noms et des synonymies. VIL D’une monographie du genre Fuchsia. Passons maintenant en revue chacune de ces divisions, le livre sous les yeux et le suivant page par page. \ . Motice historique. Avant de s’occuper de la culture d’une plante, il est à propos n de dire dans quels lieux elle végète. » Je m’arrête un moment sur cette très-judicieuse remarque physiologique. - En effet, si les jardi- niers cherchaient à se rendre plus compte de l’habitation et de la station d’une espèce, ils éviteraient bien des tâtonnements et de fausses manœuvres. — Ainsi, il me suffira de citer au hasard un exemple, c’est pour avoir négligé la station du Dahlia qui croît spontanément au Mexique à 1,700™ sufrâ mare et sur un plateau découvert qu’il a été, lors de son introduction en France, cultivé en serre chaude, et c’est aussi parce que, depuis que la'géographie botanique est devenue une vraie et belle science, qu’on peut donner aux plantes nouvellement intro- duites et de prime abord les milieux qui leur conviennent, — renonçant à les accoutumer insensiblement à une température pour laquelle elles ne sont pas faites. L'acclimatation est une idée chimérique dont plu- sieurs cerveaux utopistes se bercent encore. — Mais pas un jardinier de quelque valeur n’y sera pris. Le premier Fuchsia fut observé vers l’an 1764 par le R. P. Plumier, dans la Nouvelle-Grenade. Il dédia cette plante à Léonard Fuchs, botaniste Bavarois. L’espèce reçut le nom de triphylla, H. B. et Kiinth. Depuis, d’autres espèces apparurent rapidement. A l’exception de deux appartenant à la Nouvelle-Hollande, toutes sont originaires de l’Amérique, particulièrement du Pérou, du Chili et du Mexique. — On on a rencontré quelques-unes au Brésil, dans la Colombie, et dans la Nouvelle-Grenade. M. Porcher a le soin d’indiquer que cet arbuste se plaît dans les régions élevées (par conséquent tempérées, quoique sous une latitude chaude), dans les lieux ombragés et humides , au milieu des forêts. Or, voilà la culture du Fuchsia trouvée en grande partie sur ces sim- ples renseignements fournis par les botanistes-voyageurs. 212 — Le Fuchsia coccînea. dit hort, Kew, a élé la première espèce intro- duite en Europe en 1788. — On l’a cultivé à ce litre depuis bien des années. Il est le point de départ, et sert à mettre en relief les con- quêtes faites depuis. — De Candolle, dans son Prodrome (1828), décrit 26 espèces. — Le docteur David Dietricht élève ce chiffre à 56 dans son Synopsis plantarum. — Walpers, dans le Repertorium et Annales botanicœ systematicœ , en mentionne 64. — On est en droit d’espérer de nouvelles découvertes. 5. »es hybrides. M. Porcher, pour débrouiller la confusion établie journellement par les jardiniers entre l’espèce, la variété et l’hybride, donne une définition rigoureusement scientifique de l’espèce, indique en quoi elle diffère de la variété, et ce qu’il faut entendre par plante-hybride. Je le laisse parler : u Dans le genre Fuchsia il existe des hybrides, mais en petit nombre. Lors de l’introduction du F. fulgens et du F. corym- « hiflora, de nombreux croisements ont été opérés entre ces deux belles » espèces à longues fleurs et les espèces à fleurs globuleuses. Mais ces )» hybrides, après avoir servi à des fécondations ultérieures, ont cédé » la place à des plantes plus méritantes, et leur abandon a élé tel qu’on » retrouverait difficilement leur trace. » Et à l’appui il cite cinq à six exemples. Selon lui le beau Fuchsia Domyniana serait un hybride du F, spectabilis y fécondé par le F, serratifolia, — Il a été amené à reconnaître la fertilité de la plupart des hybrides de Fuchsia. Historique des hybrides et des variétés, — Antérieurement à 1850, on cultivait un très-petit nombre de Fuchsia, à peu près tous à petites feuilles et à petites fleurs. L’introduction des belles espèces mexicaines à ample feuillage et à longues fleurs fit abandonner les premières. — « Ce fut surtout en 1857 qu’une nouvelle et puissante impulsion fut » donnée à la culture du Fuchsia par la présence du fulgens et du co- » rymbiflora, et qu’il s’opéra dans ce genre une amélioration sensible. » L’auteur donne une liste très-intéressante de tous les semeurs Anglais, Français, Belges, Allemands. En regard de leurs noms figurent les hybrides et les variétés qu’ils ont obtenus. — Il flétrit avec une juste énergie la trop grande facilité des producteurs à créer de nouvelles variétés d’une médiocrité à décourager l’amateur. Il pense à bon droit que si un pareil état de choses se prolongeait, il pourrait faire négliger la culture de ce genre gracieux. M. Porcher ramène les variétés à quatre groupes : Le premier, qui a pour type les Fuchsias à courtes fleurs. Exemple : F, microphylla. Le deuxième groupe, dont le F, arborescens^ qui se distingue par une inflorescence particulière (panicule trichotome). Troisième groupe, les macrostemmæ (étamines très-allongées). i>i5 — Quatrième groupe, les longiflorœ (longues fleurs), tels que le corym- hiflora et le fulgens, « Depuis un certain temps les semeurs ont presque abandonné les » espèces à longues fleurs et ils donnent, avec une certaine raison, la » préférence aux groupes produits par les Fuchsias dépendant de la » section des macrostemmœ, car c’est de ce groupe que sont issues les J» meilleures variétés jardinières parues jusqu’à ce jour. » Quelles sont les conditions de la beauté d’un Fuchsia? — Port agréa- ble, beau feuillage, floraison abondante. — Tube de la fleur propor- tionnée à sa longueur. — Sépales larges égalant la longueur du tube, étalés horizontalement ou réfléchies. Nuances vives, éclatantes; la nuance de la corolle en opposition avec celle du calice. — La réunion de toutes ces conditions chez le même individu en fait une perfection. Mais les perfections sont rares. C’est en 1850 qu’il a été question des premières variétés à fleurs doubles. Elles paraissent issues du Comllina. En 1852 Henderson obtint une plante méritante, V Hendersoni. En 1855 parut \e grandis^ de Turner.— L’auteur passe en revue plusieurs variétés qui n’ont pas fleuri et se sont montrées d’un médiocre effet. Il fait cas du F. molœ flora plena, de Lucombe, plante qui justifie son titre, ainsi que de Star. — Il pense qu’on est en droit d’espérer de nouveaux perfectionnements. Le premier Fuchsia à fleurs panachées remonte à 1850, et fut obtenu par M. Story, puis variahilis, de M. Burel, rubané et d’un effet char- mant. — En Allemagne, Gloire de Neisse. — En somme, nos richesses en Fuchsia à fleurs panachées ne sont pas encore bien grandes. 4. De la culture du Fuchsia. M. Porcher établit ce principe élémentaire et rationnel de toute bonne culture. C’est de placer le Fuchsia dans des conditions analogues à celles où il se trouve dans son pays natal. — Il faut au Fuchsia, pour l’obtenir beau, une place à l’abri du vent et du soleil, produire de la fraîcheur en tenant la terre humide et en bassinant le feuillage. Riche nourriture et grands vases. On le rentre à la fin d’oclobre, avant les premières gelées, dans une serre froide ou une orangerie. — On le taille en novembre, en laissant à chaque variété la forme qu’elle paraît préférer (pyramide ou buis- son). — Si l’on veut renouveler une plante, on la coupe près du sol. Il reparaît une tige vigoureuse qui fleurit abondamment. Rempoter dans des vases de 30 à 40 centimètres. — Le moment le plus favorable est avant le développement des jeunes pousses. — Ré- duire la motte entière et retrancher les racines extérieures. — Si dans l’été un Fuchsia a besoin de plus de nourriture, on le rempote, mais cette fois sans retrancher de racines. — Sol léger, perméable, prin- cipes nutritifs abondants. — L’auteur donne plusieurs recettes de com- — 214 — posts. — En somme, un mélange formé d’un tiers de terre de bruyère, tiers de terre franche, tiers de terreau de feuilles, convient très-bien, — La terre sera rendue plus légère pour les variétés délicates. On sort les Fuchsia en mai, quand il ne gèle plus. On les place au grand soleil jusqu’à la formation des boutons, mais il faut choisir un temps calme et couvert pour les sortir. Le pincement a pour but de faire ramifier la plante en obligeant les yeux de la base à se développer. On retranche le sommet des bour- geons au-dessus de la deuxième paire de feuilles quand elle est bien développée. Il est bon d’exécuter un deuxième pincement sur les bour- geons développés à l’aisselle des feuilles laissées, c’est-à-dire sur les bourgeons anticipés; le pincement est le moyen pour obtenir des plantes de forme irréprochable et sans aucun vide. Chez M. Porcher , les Fuchsia soumis au pincement en mars et même jusqu’au 15 mai, commencent à fleurir à la mi-juin et sont en pleine floraison pendant les trois mois suivants. « Il est donc facile, en continuant ou en cessant » le pincement, d’amener une collection de Fuchsia à une floraison )> complète pour une époque voulue. » L’auteur fait remarquer avec un grand sens que le pincement s’ap- plique avec autant d’avantage sur les arbres d’ornement que sur les arbres fruitiers. Cette opération est loin cependant d’être vulgarisée dans le premier cas. Il a été dit que le Fuchsia se plaît dans une atmosphère humide. Il faut de copieux arrosements et de fréquents bassinages. Pendant l’hiver, qui est le temps du repos du Fuchsia, l’auteur recommande un peu d’eau. Au moment de la formation des boutons et pendant la période de floraison, les arrosements seront plus copieux. Mouiller même le sol environnant pendant les grandes chaleur, pour que l’air ambiant soit saturé d’humidité. Il conseille également l’emploi d’engrais liquides composés de guano, purin ou colle-forte, etc., généralisés depuis peu d’années seulement dans la culture jardinière et dont les résultats ont été parfois éton- nants. Mais il faut agir avec une prudence extrême, sous peine de brûler les racines des végétaux. La force du liquide doit être propor- tionnée au degré de vigueur des plantes. Éviter d’en faire usage au milieu du jour et par un soleil ardent. L’auteur indique la manière de faire tous ces engrais liquides. Pour la culture en serre, application de la taille, rempotage et arro- sements d’après les règles déjà exposées : la serre hollandaise est la forme la plus convenable, parce que les plantes ont plus de lumière et d’air. En plantant en pleine terre dans la serre des sortes sarmen- teuses, on obtient des résultats merveilleux. M. Porcher en a de magni- ques dans sa serre à Camellia. 215 ~ On cultive en Belgique, en pleine terre et à Tair libre, le fulgens et ses variétés en massif d’un grand eflet. Tous les Fuchsia vigoureux peuvent être traités ainsi. On les met en place en mai. On peut laisser les touffes passer l’hiver en pleine terre avec un ahri de feuilles. L’ar- buste repousse du pied. — On forme aussi des haies avec le Fuchsia. Ce moyen est indiqué dans le Floricultural cabinet. 5 . De la muUiplieatioii. Le bouturage est le moyen le plus généralement employé. Il reproduit la variété identique, l’opération est des plus faciles. L’époque la meil- leure à choisir, c’est quand l’arbuste développe ses premières pousses. L’auteur conseille de prendre les boutures de 8 à 10 centimètres, de les incider dans un entre-nœud et de les planter dans des godets de 5 à 4 cenlimètres, remplis de terre de bruyère sableuse et tamisée. — Placer sous cloche à une chaleur modérée. Visiter les cloches, essayer la vapeur d’eau condensée à la paroi interne, bassiner s’il y a lieu. Une fois enracinées, les accoutumer à l’air par gradation. — Puis les remettre dans des godets plus grands, et au fur et à mesure dudévelop- pement des jeunes plantes, leur donner des rempotages successifs. — C’est le mode suivi avec succès par M. Porcher depuis quinze ans, ce qu’il nomme. U ancien système et qu’il défend. M. Burel, de Paris, pro- cède autrement (voilà le système nouveau), et les succès qu’il obtient sont extraordinaires. Tout le monde aura pu voir comme moi vers le milieu de l’été au Pré Catelan des Fuchsias isolés sur la pelouse, hauts de 1 mètre 50 centimètres, les uns en pyramides, les autres avec des têtes mesurant 5 mètres de circonférence, tous soutenus par des fils de fer comme les nouvelles plantations du bois de Boulogne. Eh bien î ces vigoureux et remarquables specimen provenaient de bou- tures faites en janvier de la même année ! — Comment s’y prendre pour atteindre un si prodigieux résultat? — L’auteur va nous l’ap- prendre. — Les boutures reprises, les rempoter une première fois dans des godets de 5 à 6 centimètres placés sur couche tempérée. — Un mois après, deuxième rempotage dans des pots de 12 centimètres. — c( Un mois après , on passe les boutures dans des vases de 50 à » 40 centimètres, où elles devront accomplir toutes les phases de leur » végétation annuelle. » — Laisser ces jeunes plantes de 25 à 50 jours sous châssis. Puis placer en serre hollandaise, quand elles ont atteint 50 cenlimètres de haut. — Cette méthode, je l’ai pratiquée avec quel- ques variantes. Je suis parvenu à obtenir aussi avec des boutures de l’année des plantes très-fortes et très-bien fleuries en juillet-août. Je ne me vante pas toutefois de les avoir amenées à cette perfection de forme que M. Burel a su atteindre. Il faut des soins constants, de la vigilance, des seringages répétés plusieurs fois par jour quand il fait chaud. La moindre faute peut entraîner de funestes conséquences. Je 216 — laisse M. Porcher en donner la raison. « Le danger vient de ce que, î) plaçant une jeune plante au centre d’un très-grand vase, les racines » sont insuffisantes pour absorber l’humidité provenant des arrose- » inents, et elles seraient exposées à une pourriture certaine s’il n’y » était suppléé par les évaporations provoquées par l’état atmosphê- » rique et par la chaleur de la serre, que le talent du praticien sait » combiner. Ces difficultés et ces inconvénients ne se rencontrent pas » dans le système des rempotages gradués, n — Il y a encore un autre procédé, celui de M. Massé, que développe l’auteur, mais qui se rap- proche beaucoup de celui de M. Burel. Semis, — Fécondation artificielle. — Une espèce se reproduit habi- tuellement identique par la voie de semis. La variété est rarement constante. Pour obtenir des variétés, il faut, dit M. Porcher, ébranler la stabilité d’une plante. Ce but est depuis longtemps atteint pour le Fuchsia. On est donc certain en récoltant des graines sur les nouveaux Fuchsia, de produire des variétés nouvelles. Mais il faut des nouveautés de mérite. Pour cela il faut féconder. La fécondation artificielle est l’emploi du pollen d’une espèce ou variété sur l’ovaire d’une autre espèce ou variélé. — Il faut faire un choix judicieux des porte-graines pris parmi les variétés de premier ordre. Quant à l’opération, quoique suffisamment connue, elle se trouve traitée très en détail dans ce livre. On sème en février et en mars en terrine. Quand les petits plants ont atteint quatre ou six feuilles, on les repique dans de très-petits godets. La greffe est peu usitée. Celle en approche a réussi. Jamais M. Por- cher n’a rencontré dans ses nombreuses visites horticoles un seul exem- ple de greffe de Fuchsia. 6. Des noms et des synonymes. M. Porcher déplore le mélange des noms appartenant à toutes les langues qui se rencontre sur les catalogues marchands. Il en résulte souvent une orthographe vicieuse, toujours une prononciation des plus grotesques, et de plus, des méprises dans les demandes et les livrai- sons des plantes. La botanique a adopté la langue latine. Pourquoi l’horticulture, « qui d’art est devenu une science (je dirais art et science tout à la fois) n’adopterait-elle pas le latin pour sa langue exclusive? Déjà les jardiniers sont familiarisés avec les noms latins des espèces. — Ce désir exprimé par M. Porcher, je m’y associe, et je crois qu’un jour la pluralité des langues disparaîtra des catalogues marchands. — Ma conclusion sera courte. L’ouvrage est excellent d’un bout à l’autre , et il doit devenir le vade mecum de tout amateur du Fuchsia. C^e Léonce de Lambertye. 10 mai, Chaltrait (Marne). h ■t' :4 — 217 ^ 1« SCUTELLARIA TRÏANÆI. — 2« S. AMARANïHINA (Planch. et Lind.). Fam. (les Labiatées. — Didynamie Gymnospermie. Planche XIX. Ces charmantes plantes furent découvertes par M. Triana, aux envi- rons de Bogota, dans la Nouvelle Grenade, où elles croissent à une élévation de 8,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Des graines de ces deux espèces, envoyées en 1855, à rétablissement de M. Linden, ne tardèrent pas à germer et à fleurir presque en même temps. Depuis deux ans ces Scutellaires sont dans le commerce et, quoiqu’elles fleuris- sent très-abondamment et avec une grande facilité (de juin en oc- tobre), aucun dessin colorié n’est encore venu constater l’authenticité de leur existence. Nous remplissons cette lacune aujourd’hui , en mettant sous les yeux de nos lecteurs les deux plantes en regard l’une de l’autre. Deux autres espèces très-voisines de celles-ci, la Sc. pulchella à fleurs bleues, mis dans le commerce par MM. Rollisson et fils, et la Sc. scarla- tina à fleurs d’un rouge écarlate vif, introduit également par M. Triana dans l’établissement de M. Linden sont encore rares dans les collec- tions et formeraient, avec nos deux espèces, un joli noyau d’une collec- tion de Scutellaires. Cette dernière a été publiée et figurée par M. Miel- lez ; nous réserverons l’autre pour une de nos prochaines publications. N** 4. — Description (1). — Plante sous frutescente, rameuse, de 1 */2 pied de hauteur. Tiges cylindriques, comprimées, pubescentes, assez grêles, mais solides. Feuilles opposées, longuement pétiolées, ovales-lancéolées, molles, sinuées ou dentées irrégulièrement, légère- ment poilues dessus, glauques et pubescentes dessous; les inférieures obtuses, les supérieures aiguës. Pétioles canaliculés, pubescents. Inflorescence en grappe, très-florifère, de 5 à 6 pouces de longueur, dressée. Fleurs d’un beau rouge carmin velouté, souvent verticillées par quatre, opposées ou parfois à verticilles rompus. Calice très-court, tubuleux, verdâtre, bifide ou bilabié, à lèvres égales. Corolle de près (1) Les diagnoses originales ayant été égarées, ce n’est que sous la réserve d’usage que je fais figurer les noms de MM. Planchon et Linden comme auteurs de ces deux espèces dont j’ai dû faire la description. [ISote du rédacteur.) 19 Octobre 1858. — 218 d’un pouce de longueur, à tube étroit à sa base, renflé vers le somniel ; limbe à deux lèvres poilues et courtes; la supérieure trifide, en capu- chon; lobe du milieu légèrement bifide; lèvre inférieure refléchie, presqu’entière, à peine échancrée sur les côtés. Etamines insertes, de la longueur de la fleur, ou à peu près; filets grêles. Style filiforme de la longueur des étamines. Stigmate aigu. Graines exhaussées sur un corps glanduleux ovalaire. 2. — Description. — Cette espèce ne diffère de la précédente que par ses feuilles plus elliptiques, moins longuement pétiolées,et par ses fleurs de couleur amaranthe. Culture. — Rien de plus facile que la culture de ces deux Scu- (ellaires. On les traite à la manière des Sauges. Elles supportent par- faitement 1a serre froide et en été la pleine terre où elles acquièrent la dimension d’un arbrisseau très-toulfu et très-florifère. En les culti- vant en pot, il faut avoir soin de les pincer de bonne heure pour former des plantes petites et rameuses. C’est ainsi qu’elles se présentent le mieux et qu’elles font le plus d’effet. Nous avons, dans ce moment devant nous, deux specimen dont les grappes de fleurs mesurent le tiers de la hauteur totale de la plante. VERVEINES VARIÉES. Planche XX. Les Verveines sont devenues d’une si grande importance pour l’orne- mentation de nos jardins, que nous considérons comme un devoir de faire connaître par la suite les variétés les plus méritantes. Pour com- mencer, nous donnons aujourd’hui une planche coloriée représentant un groupe de trois Verveines qui fera pâlir nos deux jolies Sculellaires. N® 1. — Marietta. — Fleurs d’un blanc pur; cercle rose carmin étoilé autour d’un centre blanc. N*" 2. — Lady Albïnia Foster. — Feurs rouge cerise, centre jaune, base des pétales d’un carmin foncé se prolongeant en pointe jusqu’au milieu de chaque pétale. N® 5. — Queen of Oude. — Fleurs d’un bleu pourpré; centre blanc entouré d’un cercle carmin. Ces trois variétés possèdent toutes les perfections possibles, tant sous le rapport de la forme que sous celui du coloris. Elles donneront un nouvel attrait à ces jolis massifs, à ces gracieuses bordures, à ces Tr' j ;ste 'V V — 219 — brillantes corbeilles qui animent nos parterres pendant plusieurs mois de l’année. On nous assure qu’elles ont été obtenues en Angleterre ; cependant nous n’en sommes pas certains. REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. Botanical Magazine, n® 165. SERRE CHAUDE. c;iK«$tavia insignis (LiND.) — Myrtacées. — Tribu des Barringtoniées. — Monadelphie Polyandrie. — Planche 5069. Huit espèces du genre Gustavia sont décrites dans le Prodrome de De Candolle; M. Beniham en a ajouté une neuvième; mais aucune d’elles ne peut se rapporter à l’espèce dont il est question ici, et qui doit être nouvelle, si les descriptions sont exactes. Les espèces les plus voisines sont : 1® G. augusta, L., qui a huit pétales et un calice tronqué; 2” G. speciosa, De Cand. {Pirigara speciosa, H. B. K.) avec un calice presque entier, un ovaire et des pédoncules tomenteux, des feuilles entières; 3® G. urceolata, à calice entier. Les deux premières espèces ont, en outre, la paire de bractées distantes de la fleur, tandis que dans notre plante, elles sont collées en quelque sorte contre la base du calice. On pourrait fort bien la confondre aussi avec le G. urceolata, figuré et décrit dans les Mem. du Muséum, v. 13, page 136. Ici cependant nous avons un calice distinct, quinquelobé; et, tout bien pesé, il est préférable de maintenir à cette plante le nom sous lequel elle a été mise dans le commerce par M. J. Linden , sans autre commentaire {voir son catalogue de 1855). Elle doit être origi- naire de Colombie. Dans tous les cas, c’est une plante d’un grand mérite, tant sous le rapport du feuillage que sous celui de ses fleurs dont les dimensions ne le cèdent en rien à celles des Clusia, Description. — Petit arbre branchu de 5 à 6 pieds de hauteur. Feuilles de 8 à 10 pouces de longueur, d’un vert foncé lustré, obovales- lancéolées, acuminées, très-atténuées vers la base et presque sessiles; elles sont dentées irrégulièrement en scie à commencer à 3 pouces de - 220 la base. Fleurs solitaires, axillaires, de 6 pouces de diamètre, étalées, portées par des pétioles épais, cylindriques, glabres, accompagnés à leur base d’une ou de plusieurs bractées larges et courtes, et à leur sommet de deux bractées apposées-lancéolées, appliquées contre la base du calice. Celui-ci est urcéolé comme dans la pomme Granale, à six divisions larges, ovales, d’abord dressées, plus tard étalées. Corolle très-grande, intérieurement d’un blanc de crème, extérieurement rose tendre. Pétales au nombre de six, obovales-arrondis, concaves. Éta- mines très-nombreuses, monadelphes et formant un cercle compact à plusieurs rangs. Filaments violets. Anthères jaune-orange, articulées. Ovaire circulaire turbiné, adhérent, élargi et déprimé au sommet. Pistil très-court, couronné d’un stigmate légèrement quadrifîde. Ge.^neria Donkeiarii. — Gesnériacées. — Didynamie Gymnospermie? — Planche 5070. Une des plus belles Gesnériacées cultivées dans nos serres. Nous avons eu l’occasion de prendre une figure de cette plante dans la riche collection de MM. Veitch et fils, à Exeter, où elle fleurit en juin der- nier. Elle est probablement originaire de Colombie, pays si riche en espèces de ce genre. C’est ainsi que s’exprime le rédacteur du Bot, Mag., à propos de ce Gesneria déjà connu depuis nombre d’années en Belgique et dont nous supprimons la description, et pour cause. A en juger d’après la figure annexée au texte, nous croyons reconnaître une variété du G, Donke- lariiy obtenue à Gand par M. Amb. VerschafFelt. Si nous ne nous trom- pons, le véritable Gesneria Donkelarii est originaire du Brésil et cultivé déjà à Gand depuis une dizaine d’années. Ses fleurs sont d’un rouge foncé, tandis que celles de la figure du Bot. Mag., sont d’un rouge clair tirant au rouge de chair ou de saumon. Philodendron erubescenis (C. KoCH). — AroïdéeS. — Moiiœcie Polyandrie. — Planche 5071. Le nombre des Aroïdées augmente chaque jour et cependant le nombre des amateurs est encore restreint. Ce genre de plante mérite plus de succès. Les Aroïdées sont de véritables types de la végétation fropicale; ce sont les compagnes parasites des plus belles Orchidées; ce sont elles qui tapissent de leurs grandes et belles feuilles, les rochers humides et ombragés, qui encadrent de leur épaisse et luxuriante végétation, les cascades cachées au milieu des forêts ou qui s’entor- tillent autour de la base de ces arbres géants des tropiques. Voici donc un nouveau Philodendron que nous offre le Bot. Mag. Il paraît être grimpant. Ses feuilles sont très-amples, sagittées, portées par des pétioles cylindriques épais et entourés à leur base de longues bractées pourpres. Les spalhes sont épais, charnus, d’un pourpre violet foncé au dehors, d’un rouge pourpré en dedans; d’une ouver- ture parfaitement échancrée, à mi-spathe, s’échappe un spadice cylin- drique qui égale en longueur son enveloppe. Cette espèce est très- belle et mérite une bonne place dans la serre chaude. SERRE FROIDE. isotaina .«icnecioïdes , var. subpinnatîfida. — Lobeliacées. — Penlandrie Monogynic. — PI. 5075. Jolie plante native de Rathurst, de la Nouvelle Galles du Sud, décou- verte par Allan Cunningham et récoltée plus tard par M, Fraser dans la même localité. Le nom de Isotoma a été donné par R. Brown à une section de Lobeliacées qui a eu pour type le Lohelia hypocrateriformisy figuré sous le n® 5075 du Bot. Mag. Le docteur Lindley en a formé un genre auquel il a ajouté le Lohelia senecioïdes d’Allan Cunningham dont la plante en question n’est qu’une variété à feuilles plus découpées, presque bipinnatifîdes. Cette espèce ou variété cà laquelle M. de Candolle a réuni le Lohelia longiflora de PresI et Wildenow, a l’habitus et la forme de la corolle, différents du véritable genre Isotoma. Nous n’osons pas nous mettre en opposition avec des autorités aussi respec- tables, mais nous nous permettrons d’observer que ce genre ne nous paraît pas notablement distinct du genre Lohelia. orchis foiiosa (Soland). — Orchidées. — Gynandrie Monogynie. — PI. 5074. Cette Orchidée ressemble beaucoup à notre Orchis lalifolia, mais d’après le docteur Lindley, elle s’en distingue : d’abord par le déve- loppement plus considérable de toutes ses parties; ensuite par son labelle distinctement trilobé et plane, au lieu d’un labelle convexe en forme de losange; par son éperon plus court et par sa tige plus élevée. — 222 — Elle est originaire des rochers de Ribeiro-Frio, de l’île Madère où elle a été découverïe par le révérend M. Lowe, au milieu des Spai'tiiim candicanSy à 3,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Les tubercules nous ont été envoyés par M. Fraser, en 1837, et ce fut en 1858 que la plante fleurit pour la première fois, dans une serre froide. CULTURE MARAICHERE. CULTURE A L’AIR LIBRE DE LA TOMATE EN CORDON HORIZONTAL SUR DEUX BRAS. Le 18 du mois d’août 1836 je visitais, avec un vif intérêt, le potager impérial de Versailles, confié à l’habile direction de M. Hardy fils. — M. Lécaillon, chef de la culture maraîchère, voulut bien me suivre au milieu de ses carrés de légumes et me fournir des renseignements très- intéressants dont j’ai su me servir depuis. — Je fus frappé surtout par une belle côtière de Tomates rouges hâtives (1) dirigées en cordon hori- zontal très-près de terre à la manière des Pommiers paradis. Elles étaient alors en plein rapport, tandis que d’autres Tomates en espalier contre le mur, au midi (qui protégeait cette côtière) et palissées presque verticalement, commençaient seulement à rougir. — Il me donna quel- ques graines, me fit connaître sa méthode que j’appliquai à Chaltrait en tous points dans les années suivantes 1857 et 1838. J’eus pour effet une maturité avancée de trois semaines sur les années précédentes. Je sais qu’il faut tenir compte de la chaleur inaccoutumée des deux élés derniers, mais cette chaleur seule n’a pu produire une différence aussi grande; et rien ne le prouve plus que les résultats de deux cultures comparatives du potager de Versailles que je viens de citer. — Il est pour moi bien constaté dès à présent que la méthode de M. Lécaillon est très-avantageuse. En est-il l’auteur ? je l’ignore. — Ce qui importe (1) Sous variété qui se distingue par ses folioles roulées sur elles-mêmes dans le sens de leur longueur et qui laissent voir leur partie inférieure. Elle est de quinze jours plus précoce que la Tomate grosse ordinaire, à mûrir son fruit, quoique celui-ci ne soit pas sensiblement plus petit. (Vilmorin, Description des Plantes potagères^ p. 378.) 995 surtout, c’est qu’elle soit bonne et préférable. Comme je m’en suis bien trouvé, je l’adopte et vais la faire connaître, espérant qu’elle profitera à d’autres. Je l’ai cherchée en vain dans les traités de culture (i). Si elle est appliquée, je suis porté à croire qu’elle l’est très-peu. Je visite bien des jardins et je ne l’ai vue nulle part. Il est présumable toutefois qu’elle existe chez quelques marchands de Paris qui en profitent sans l’ébruiter. Voici cette culture : Semer fin de février, au commencement de mars sur couche chaude. — Quand le plant a quelques feuilles, repiquer sur une autre couche moins chaude à 15 centimètres carrés. — Si le plant vient à se toucher, le retransplanter sur couche tempérée et à une distance telle que le châssis ne contienne plus alors que 15 à 18 plantes (je parle de châssis de 1 mètre 55 centimètres de côté). — Vers le 10 mai, sous le climat de Paris, planter à l’air libre, en place, sur côtière et en ligne, à la dis- tance d’un mètre. Si l’on n’a pas de côtière à sa disposition, opérer dix jours plus tard. Jusqu’ici cette manière de procéder est assez conforme à ce que les ailleurs enseignent. — Semer de bonne heure, élever sous châssis, repiquer et ne risquer le plant à l’air libre qu’à une époque où la terre est échauffée et où les gelées ne sont plus à redouter, car pas une plante n’est atleinte du pied plus facilement. — Mais la retransplantation à une grande distance sous châssis et la plantalion définitive en motte à un mètre sur une seule ligne, voilà déjà une innovation. Le reste est inédit. -- Poursuivons. Au moment où les Tomates sont plantées elles ont environ 50 centi- mètres de hauteur. Un fil de fer ou tout simplement une ficelle est tendu raide sur la ligne de plantation, à 50 centimètres au-dessus du sol. — Déjà l’axe primaire (ou tige principale) est terminé par une inflorescence qu’on ménage avec soin, car c'est elle qui donnera les premiers fruits mûrs, — Entre cette inflorescence et à l’aisselle d’une feuille qui lui est opposée apparaît un bourgeon qui semble continuer l’axe primaire et lui appartenir, mais qui est un véritable axe secon- daire (ou bourgeon secondaire). On incline ce bourgeon et on le fixe au (!) Le Traité des Jardins de Le Berriays (1789), — le Manuel complet du jardi- nier, de Louis Noisette (183o), — Les Manuels de culture maraîchère, de Moreau cIDaverive (1845), — de M Courïois-Gérard (1845), — deM. Joigneaux (1855), le Bon Jardinier (1857). (Tous ces ouvrages se (rouvent chez A. Goin.) — 224 — fil de fer. — Un bourgeon, allerne avec celui-ci, ne tarde pas à se mon- trer; il est incliné comme le premier et fixé également au fîl de fer du côté opposé. Voilà donc le début du cordon horizontal sur deux bras. — Ses bras s’allongent par une succession d’axes de générations étagées. On les pa- lisse à mesure et on a soin de pincer les bourgeons qui se développent sur tout le parcours des bras, en ménageant une feuille supérieure à chaque inflorescence. Quand les bras se rejoignent, on les arrête. — Durant tout l’été, des bourgeons repercent ça et là, on les pince tous, le fruit en devient plus beau et mûrit mieux. Chaltrait (Marne), 51 août. Comte Léonce de Lambertye, MISCELLÂNÉES. SUR LA CULTURE DE QUELQUES ESPÈCES D’ORCHIDÉES. (Suite. — Voir la livraison précédente, p. 202.) Les Orchidées épiphytes de terre froide, c’est-à-dire ces espèces qui végètent dans les hautes régions de la cordilière des Andes, entre 8,000 et 11,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, ne présentent pas moins de difficultés que les espèces terrestres. Dans toutes nos serres chaudes on les voit languir, s’étioler et puis périr. Aussi malgré le mérite incontesté de beaucoup d’entre elles, les amateurs hésitent à en faire l’acquisition. Il est vrai que le prix augmente à mesure que le nombre des exemplaires devient plus rare. Et cependant quelles belles plantes! quelles fleurs remarquables! quelle délicatesse de couleurs! Y a-t-il rien de plus gracieux que ces Odonloglossum iriumphans, nœviuniy gloriosum, Pescatorei et angustatum à fleurs d’un blanc de neige ou d’un jaune d’or, toujours maculées ou tigrées de carmin pourpré? Eh bien ! il en est de ces espèces comme de celles que nous avons citées dans le précédent article : le mode de culture adopté et suivi jusqu’à ce jour est tout-à-fait contraire à la nature de ces plantes. On ne veut pas démordre de l’idée que tout ce qui est Orchidée réclame la serre à Orchidées, c’est-à-dire une température étouffée, 225 — avec 25 à 50 degrés de chaleur; pourquoi ? parce que les premières espèces arrivées en Europe, venaient des contrées chaudes des régions tropicales, et l’on ne soupçonnait pas qu’il y eût et de si brillantes de si nombreuses espèces en terre tempérée et même en terre froide jusqu’à une élévation absolue de il, 000 pieds. Voici quelques conseils que nous nous hasardons à donner, conseils qui sont le résultat de longues années d’expériences : Un véritable amateur d’Orchidées devrait avoir trois serres : Une serre chaude à température étouffée, de 25 à 50 degrés cent., dans laquelle il tiendra toutes les espèces des grandes Indes, telles que : Vanda, Ærides, Saccolahium, Angraecum, Phalœnopsis^ Grammato- phyllum, CoelogynCy Cymbidium, Dendrobium, Pleione, Camarotis, Phajus, Renanthera, Àcanthophippium , etc., ainsi que les espèces américaines et africaines, appartenant aux genres Cattleyo,, Ansellia, Brassavola, Huntleya, Batemania, Broughtonia, Catasetum , Cyc^ noches , Chysis, Coryanthes , Cyrtopodium , Galeaîidra, Houlletia, Mormodes, Myanthus, Schomburgkia, Vanilla, et un grand nombre d'Oncidium, les Epidendrum à bulbes coniques ou sphéroïques et plusieurs Lælia, 2° Une serre temperée de 15 à 20, où il cultivera la plupart des Odontoglossum , plusieurs Oncidium et Lœlia , les Anguloa , les So- bralia, les Acineta, Arpophyllum, Brassia, Comparetlia, Cyrtochi- lum, plusieurs Epidendrum (entre autres les E. tigrinum, lilacinum, hastilabium et aurantiacum)^ Galeottia, Gongora, Ly caste, Maxil- laria, Masdevallia, Miltonia, Paphinia , Peristeria, Stanhopea, Trichopilia, Warrea, Zygopetalon, etc. 5® Une serre froide, à température de 5 degrés minimum et de 15 maximum. C’est dans cette serre qu’il faudra placer les espèces sui- vantes, dont la station nous est connue particulièrement et dont nous indiquons la hauteur : Bletia ocanensis, ISii®-Grenade, hauteur 7,000 et 8,000 terrestre. Odontoglossum coronarium, » )) 7,000 épiphyte. » cordatum, » » )) » » densiflorun, » » 10 à 11,000 » » Hallii (triumphans), » » 8 à 9,000 » » naevium. » » » » » gloriosum, » )) » » U divaricatum, w » » » Costa tum, » » 8,000 » Odonloglossum revolutum, N“®-Grenade, hauteur 11,000 terrestre. » Lindenii. « 9,000 épiptiyte. » augustatum. » » « ft » Pescatorei, » » )) » » leucopterum, » » » » » nebulosum, » » 6,000 M » Phalaenopsis, .. 8,000 » Tous ces Odontoglossum sont des plantes de premier ordre, et mé- ritent des soins tout par(icu!iers. Nous ajouterons encore à cette liste : Oncidium cucullatum. N“«-Grenade haut. 10 à 11,000 terrestre. » falcipetalon. » » 9,000 et épjphyle. Sobralia dichotoma, » » 10,000 » » Ruckeri, )j » 8,000 , ,) » fragrans, » )) 7,000 » Epideudrum sceptrum, » » « » viteliinum, » )) 9,000 » On voit, par les chiffres qui indiquent les hauteurs que toutes ces plantes appartiennent à la terre froide, dont la température moyenne peut être estimée à 12 degrés centigrade; le minimum à ~1- 2 , le maximum à -|" 20. Celles qui croissent entre 10,000 et 11,000 pieds supportent la température de 0. Il est donc tout naturel d’en conclure que la serre ordinaire à Orchidées ne peut que leur être défavorable. On nous dira que l’on préférera renoncer à la culture de ces espèces, plutôt que de s’assujettir à l’entretien de trois serres, et de voir la col- lection d’Orchidées ainsi dispersée. Nous répondrons qu’il y a moyen d’obvier à ces deux inconvénients, et voici comment : Divisez votre serre en trois compartiments; placez vos tuyaux de manière à en diminuer la surface à mesure qu’ils passent du compar- timent chaud dans le compartiment tempéré et de celui-ci, dans le compartiment qui doit servir de serre froide , c’est-à-dire, ayez six tuyaux dans la première division, quatre dans la deuxième, et deux dans la troisième, et vous aurez réussi à accommoder votre serre à trois différentes températures. Cette disposition a encore cela d’avan- tageux, que l’on évite ainsi une transition trop subite delà serre chaude à l’air libre, surtout en hiver. C’est une précaution très-salu- taire et qui mérile d’être prise en considération. Nous profiterons de la circonstance pour recommander aux amateurs — 227 de se servir, de préférence, de Sphagnum haché, mêlé d’un tiers de tourbe coupé en petits morceaux, pour y planter leurs Orchidées. Ce compost devra être solidement entassé et reposer sur une épaisse couche de tessons destinés au drainage. Le Sphagnum a l’avantage d’économiser considérablement les arrosages. Il s’y maintient une humidité presque constante et jamais ce compost ne devient aigre. Nous n’avons énuméré que vingt-deux espèces que nous savons appartenir à la terre froide. En faisant une révision plus minutieuse de cette intéressante famille de plantes, nous arriverions probablement à en porter le nombre à une centaine. Nous continuerons par la suite à indiquer toutes celles que nous pourrons recommander plus particu- lièrement pour ce genre de culture. En attendant, nous serions heu- reux d’apprendre que nos conseils ont trouvé de l’écho et que le résultat a pleinement répondu à notre attente. GREFFE EN PLACAGE SUR L’ÉCORCE. Avant de faire connaître au lecteur cette espèce de greffe, il ne sera pas inutile d’indiquer comment les phytonomisles ou ceux qui s’occu- pent de la structure intime des végétaux, définissent cette opération. La greffe a pour but de provoquer la soudure du cambium que pro- duit le sauvageon avec les tissus du bourgeon qui y a été enté. Comme beaucoup de jardiniers ignorent peut-être ce que c’est que le cambium, nous le leur dirons aussi brièvement que possible. Le cambium n’est autre chose que du jeune bois à l’état élémentaire; il est transparent, gorgé de sucs, se reproduisant sans cesse aussi longtemps que dure la végétation. La place où le cambium se forme se trouve dans cet espace qui sépare l’écorce de la partie ligneuse et, plus il est abondant plus facilement l’écorce se laisse séparer du bois. L’arbre prépare le cambium du suc brut que les racines absorbent dans le sol, et qui, après avoir traversé les couches extérieures de l’aubier, passe, après son élaboration, dans la couche du cambium, où il est transformé en nouveaux tissus semblables à lui-même. Lorsqu’un arbre a été greffé en fente, par exemple, il amène au rameau un suc qui n’a subi d’autre altération que celle due à l’action des racines par lesquelles il a dû passer; mais le rameau le modifie, l’élabore, l’assimile et le transforme finalement en bois, comme le fait — 228 fl son tour le sauvageon. Les nouvelles portions de bois produites par celui-ci, ainsi que par le scion, sont spécifiquement distinctes, ne se mélangent et ne se confondent jamais, mais restent au contraire, séparées pour toujours. Nous appelons sur ce fait toute rattention du lecteur, car il détruit Terreur, encore généralement accréditée, d’une influence du sujet sur la greffe et vice-versa. En effet, une pareille influence n’existe pas et ne peut exister, parce que le bois dur, produit par le rameau, reste constamment séparé de celui du sujet, aussi ne voit-on jamais une branche de la nature du sauvageon se développer au-dessus de l’insertion de la greffe, ni une pousse de la nature de la greffe naître au-dessous de ce même endroit. Nous ne portons pas ici en ligne de compte l’influence qui en résulte lorsqu’un rameau d’une variété faible est enté sur un sauvageon très-vigoureux; cela n’a rien de commun avec l’objet qui nous occupe. 11 reste donc établi, qu’en théorie, la greffe est une opération où un bourgeon, qui a été enîé sur un sauvageon, reçoit de celui-ci une por- tion de la sève brute qu’il puise dans le sol, qu’il l’assimile, la trans- forme ensuite en nouveau bois et tout cela indépendamment de l’action du sujet. La différence entre une greffe et une bouture est donc simplement celle-ci : la bouture, ayant poussé des racines du callus, qui est un produit du débordement de son propre cambium, est en état de puiser elle-même sa nourriture dans le sol; la greffe, à cause de sa position, ne poussant pas de racines, sa base, par conséquent, restant à Téîat de callus, a besoin que sa nourriture lui soit amenée par le sujet qui la porte. Nous venons de voir que le cambium se forme entre le bois et l’écorce, que c’est là l’endroit où les nouvelles couches de bois se pro- duisent et, qu’après sa réunion avec le sujet, le rameau continue à se développer comme s’il faisait un seul corps avec le sujet qui le porte. Nous avons vu aussi que le suc que le rameau reçoit du sujet n’a éprouvé d’autre altération que celle due à l’action des racines. Il est utile cependant d’ajouter que cette altération partielle est souvent assez considérable pour empêcher la sève de passer outre, il arrive alors que le rameau n’étant pas nourri, il doit nécessairement se dessécher. Ceci prouve, comme nous l’avons déjà dit, que les sucs qui circulent dans le sujet sont spécifiquement différents de ceux que recèle le rameau. Après ces détails nous pourrions maintenant parler de la greffe sur Técorce, si, dans l’intérêt de ceux qui ne sont pas au courant de Tana- — 229 toniie des plantes, quelques détails sur la structure de l’écorce n’étaient pas indispensables. Cet important organe, qui recouvre la surface de la tige, se compose de trois couches distinctes : l"* D’une couche à l’exté- rieur; elle forme dans les jeunes tiges l’épiderme, une membrane très-mince et qui dans la suite, après sa destruction, est remplacée par une couche subéreuse, qui se détache par fragments et qui protège la lige et les branches contre les intempéries de l’air; 2® d’une couche intermédiaire, qui est toujours plus ou moins verte et qui se montre lorsqu’on gratte l’épiderme avec le dos d’un couteau ; et enfin 3° d’une couche interne appelée liber. Celui-ci est blanc, souvent satiné et d’une nature fibreuse. Le liber provient du cambium, tandis que la couche cellulaire verte paraît se reproduire par elle-même. On ne sait pas encore exactement par quelle voie l’écorce reçoit sa nourriture, mais si l’on considère que cet organe, lors même qu’une solution de continuité complète y existe, de manière qu’une sève descendant d’en haut, ou remontant d’en bas, n’est pas possible, est malgré cela nourri et continiie à se développer, on en peut conclure avec sûreté que l’écorce reçoit sa nourriture par diffusion des rayons médullaires qui s’étendent de l’aubier jusque dans l’écorce. D’après cela, la greffe par application d’un scion sur la partie verte de l’écorce, dont on a préalablement enlevé l’épiderme avec un couteau bien tranchant, est une chose qui s’explique très-simplement. M. Ober- dieck, un des pomologues les plus savants de l’Allemagne, ayant par- faitement réussi, en appliquant des rameaux de toutes sortes d’arbres fruitiers sur la simple écorce privée de son épiderme, la vérité du fait a été révoquée en doute par des phytonomistes peu habitués à réflé- chir et suivant aveuglément l’ornière tracée dans les livres. Voici comment ces gens raisonnent : La réunion du rameau et du sujet a lieu par le cambium qui se forme entre l’écorce et l’aubier, or, le cambium ne se formant pas dans la couche verte intermédiaire de l’écorce, ni dans le liber, une réunion des deux parties en ces régions n’est pas possible. Raisonnant de la sorte, ces messieurs ne tenaient pas compte des faits affirmés par des personnalités aussi respectables que MM. Oberdieck et Lucas. Mais la lumière de la science aurait aussi dû les empêcher de se prononcer sur une question à laquelle ils n’enten- daient rien. Nous avons démontré plus haut qu’entre les deux portions de masse ligneuse qui se forment du cambium, du sujet et du rameau^ une ligne de démarcation permanente existe lonjours, que par consé- — 230 — quent la soudure des deux parties n’est jamais très-intime; que le scion, enté sur un sauvageon, reçoit sa nourriture de celui-ci, qu’il élabore ensuite ce qu’il a reçu à sa manière et en forme son propre cambium et son nouveau bois. Si maintenant un rameau est appliqué sur l’écorce privée de son épiderme, qu’arrive-t-il ? La sève, qui passe de l’aubier dans Lécorce pour fournir à cet organe sa nourriture, se dirige en partie vers le scion qui l’absorbe, l’élabore, la modifie et la transforme en cambium et finalement en bois qui se réunit au bois du sujet. Celui qui douterait encore que les choses se passent comme nous venons de le dire, n’a qu’à observer ce qui se passe dans la nature, et il verra que chaque fois que deux branches ou même deux tiges se tou- chent et restent pendant quelque temps dans cette position, il s’y opère une réunion intime. En finissant cet article, autant théorique que pratique, nous ferons encore observer que selon nous la greffe sur l’écorce nous paraît de toutes une des plus avantageuses pour regreffer des vieux arbres, où toutes espèces de blessures et de fentes se cicatrisent difficilement et au plus grand préjudice de la santé de l’arbre. SCH. Depuis plusieurs années j’emploie les résidus des fours qui ont servi à la fabrication du charbon de bois, pour former mes composts de terre à rempotage. Je supplée ainsi à la terre de bruyère qui est assez rare encore dans quelques localités. J’y mêle un tiers de terre de bruyère, un tiers de cette espèce de cendre ou résidu dont les marchands de bois ne [)cuvent tirer parti, et j’y ajoute encore un tiers de terre franche. Cette substance concourt à drainer la terre; elle empêche celle-ci d’ai- grir; elle condense les matières gazeuses contenues dans l’atmosphère et ne les laisse échapper que lentement. Les plantes trouvent dans ce compost une nourriture convenable et produisent de fortes et saines racines. Pour mes pots à boutures, je n’emploie que cette cendre avec moitié terre de bruyère ; mes godets sont toujours bien drainés et l’eau ne stagne jamais. La réussites, toujours été complète. Alibert, Jardinier en chef, chez M. Boulard, près Auxerre ( Yonne). — 254 — FÉCULE DU LILIUM CIIOCEUjU. On se rappelle que le gouvernement belge avait institué, il y a deux ans, un prix de dix mille francs pour la découverte d’une nouvelle substance pouvant remplacer la fécule dans les usages industriels, sans doute en vue de conserver, à la consommation, les millions de kilogrammes de pommes de terre employées annuellement à cet usage. Le gouvernement français a également offert des récompenses pour la solution de cette question importante et cependant jusqu’à ce jour nous ignorons encore si la récompense promise a été accordée ou non. Tout ce que nous savons c’est qu’un homme très-modeste, s’est imaginé sans le secours de la science, (à propos de quoi, je ne le sais pas,) que les bulbes écailleux du Lis à fleurs jaunes {Liliiim cro- ceum) devaient servir à résoudre le problème. Cet homme dont nous voulons parler est M. Dubus, propriétaire à Bruxelles. M. Dubus a fait plus que de remplir les conditions posées par le gouvernement, il nous indique une plante non alimentaire très-rus- tique et qui croît admirablement bien dans les terres d’une fertilité très-ordinaire et sans le moindre aide d’engrais. Notre intention n’est pas de nous occuper de l’analyse chimique de ce bulbe dont la quantité et la qualité de fécule ont été constatées par M. Vandenbroeck, membre de la commission administrative. Nous dirons seulement qu’à la dernière exposition de la Société de Flore de Bruxelles, M. Dubus avait exposé un flacon de cette fécule à côté de plusieurs bulbes fraîchement arrachés de terre. Son produit est fort beau, de première qualité, et, à ce que l’on nous assure, donne jusqu’à 20 pour cent en poids. Nous ajouterons que sur la demande de l’inventeur nous avons planté, l’année dernière, plusieurs rangées de cayeux de ce bulbe, dans un des endroits les moins fertiles du Jardin Royal de Zoologie à Bruxelles, dans un terrain sablonneux, le long d’un muret que vers la fin de juillet, nous avons récolté des bulbes de la dimension de nos plus grosses pommes de terre. Une des qualités les plus précieuses de cette plante, c’est que le nombre des bulbes se multiplie en raison du nombre d’années qu’ils restent en terre. Chaque bulbe fournit une certaine quantité de jeunes bulbes qui peuvent se récolter l’année suivante. Nous ne savons pas quelles sont les mesures prises à cet égard ou — 252 — quels sont les encouragements donnés à M. Dubus à l’heure qu’il est; quant à nous, nous aimons à constater tout ce que l’inventeur nous avait affirmé d’avance et nous serions étonné que le gouvernement et la commission de la Société Centrale d’Agriculture de Belgique ne prit en sérieuse considération la découverte de M. Dubus. CULTURE DU CHRYSANTHÈME DE CHINE, ou ANTHEMIS DES INDES. Le Chrysanthème des Indes donne des fleurs en automne. Dans cette ingrate saison, la nature semble avoir gardé en réserve une floraison éclatante et variée pour se parer encore une fois avant de prendre son grand deuil. Aussi on voit le Chrysanthème partout, chez les hor- ticulteurs les plus somptueux comme chez les plus modestes. Si on cultive cette belle plante en pleine terre, il arrive rarement qu’on puisse jouir de sa riche floraison; il faut la cultiver ou au moins la relever en pot; et pour en obtenir toute la satisfaction possible, il est nécessaire d’avoir recours à une bonne méthode de culture. On ren- contre bien fréquemment des plantes cultivées en pot, dont les tiges sont trop longues, disgracieuses, incommodes, et dont la vigueur n’est n’est pas assez luxuriante, dont la floraison pourrait être plus brillante et plus parfaite. Le Jardinier de la société d’horticulture de l’Ain, empressé de répon- dre aux demandes qui lui ont été adressées par les sociétaires, et dési- reux d’offrir à tous les amateurs une méthode de culture éprouvée, qui a produit d’excellents résultats, donne les indications suivantes : Il faut renouveler tous les ans les plantes de Chrysanthèmes, par le bouturage. A cet effet, on divise les tiges de Chrysanthèmes en par- ties d’environ 15 à 20 centim. de longueur. Ces boutures peuvent se prendre indifféremment sur toutes les parties de la plante, soit à la sommité, soit à la base. On plante ces boutures dans un terreau léger, en pleine terre ou en pots, ou sous châssis, mais toujours dans une position un peu ombragée. Les boutures ne tardent pas à s’enraci- ner. L’époque la plus favorable pour cette opération est du 20 au 50 juin. Au bout de douze à quinze jours, au moment où elles commencent 255 A pousser, on donné un peu d’air à celles faites sous châssis, puis, quinze A vingt jours après cette opération, on supprime entièrement le châssis. Dès que les nouvelles pousses atteignent la hauteur de cinq à six centimètres, on pince légèrement rextrémité. Ce pincement doit se faire successivement sur toute la tige jusqu’à l’apparition des boutons à fleurs, qui a ordinairement lieu vers la fin de septembre. Lorsque les premiers boutons paraissent, on place les boutures dans des pots de dix à quinze centimètres de diamètre, et, dès ce moment, on ne s’en occupe plus que pour les arroser et les palisser. On emploie, pour les pots, le terreau ordinaire. Cette opération peut se pratiquer avec un égal succès sur des plantes conservées en pots, de même que sur celles laissées en pleine terre, en ayant soin découper toutes les tiges rez-terre du 20 au 50 juin, puis pincer comme il est dit pour les boutures. Au moyen de cette culture, on obtient des plantes peu élevées, d’un port gracieux, élégant, d’une vigueur peu commune et d’une floraison parfaite, qui se conservent plus longtemps que par la culture ordinaire comme on a pu le voir, l’an dernier, au jardin de notre société. Grandy, Jard. de la soc, d’hort, de l'Ain.) EXPOSITIONS. EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES. RÉSULTATS DES CONCOURS. Concours. — Collection d’au moins 75 plantes en fleurs. — prix, à M. Van Riet, horticulteur, à Bruxelles. Concours. — Collection d’au moins 40 plantes fleuries. — Pas d’envoi. Concours. — Collection de plantes ornementales en grands exemplaires. — Médaille d’or hors concours, décernée à une superbe collection exposée par M. A. Schram, à Saint-Josse-ten-Noode. — prix, décerné à la collection très- méritante présentée par M. Allard, directeur de la Monnaie. — 2® prix, à M™« Le- grelle-d’Hanis, à Anvers. — prix, à M. Lubbers, horticulteur, à Ixelles. Ces quatre prix ont été décernés à l’unanimité. 4® Concours. — Plantes nouvellement introduites. — prix, décerné à l’una- nimité à MM. Jacob Makoy et C«, à Liège. — ^^prix, à M»“® Legrelle-d’Hanis, déjà nommée. 5® Concours. — Pna; non décerné. 6® Concours. — Collection de 15 Orchidées. — 1®»* prix ex œquo, à MM. Jacob Octobre 1858. 20 — 254 — Makoy et C«, déjà nommés, et M. le baron Heynderycx, de Gand. — prix, à M. Brys, conseiller provincial, à Borniiem. 7 e Concours. — Collection de 8 Orchidées. — l®*" prix, à l’unanimité à M. de Cannaert d’Hamalle, à Malines. 8® Concours. — A la plus belle Orchidée présentée en fleurs. — 1®® p7ix, à M. le baron Heynderycx, déjà nommé. 9® Concours. — Collection de 25 Palmiers. — l®**pna7, à M™® Legrelle-d'Hanis, déjà nommée, — 2® prix, à Monseigneur le prince Troubelzkoy, à Moscou. 10®, 11®, 12® et 13® Concours. — Pas de concurrents. 14® Concours. — Plantes de serres à feuilles panachées. — 1®® pna?, à M™® Le- grelle-d’Hanis, déjà nommée. 15® Concours. — A la plante la mieux cultivée. — 1®®prû'r, au Stephanotis fio- ribunda de M™® Fonson, née Claus, à Mons. — 2® prix, à Attaccia cristata de M, le baron Heynderycx. 16® Concours. — Collections de Bégonia, — prix, à l’unanimité, à M. Lub- bers, déjà nommé. 17®, 18®, 19® et 20® Concours. — Pas d’envois. 21® Concours. — Yucca, Agave, Dasylh'îon, etc. — prix, à M. Schram, déjà nommé. — 2®pr/a7, à M*»® veuve Bresiers, horticulteur, à Schaerbeck. 22® Concours. — Collection de Conifères. — 2® prix, à M. Panis, grainier du Roi, à Bruxelles. 23® Concours. — Arbustes de tous genres, remarquables par le port et le feuil- lage. — 1®®pna?, à M™® Legrelle-d’Hanis, déjà nommée. 24® Concours. — Pélargonium à grandes fleurs. — Pas de concurrents. 25® Concours. — Pélargonium zonale. — prix, à M™® Ch. Verhuist, pro- priétaire à Stalle. 26® Concours. — Fuchsia. — 2® prix, à MM. A. Coene, horticulteur à Laeken, et J. Brohart, à Mons. 27®, 28® et 29® Concours. — Pas de concurrents. 30® Concours. — OEillets flamands.— 1®® prix, à M. Bailleül, horticulteur, à Gand. 31® et 32® Concours. — Pas d’envois. 33® Concours. — Pétunia. — 1®® piix, à M. Brohart, déjà nommé. — 2® prix, à M. Leroy, horticulteur, à Ixelles. 34®, 35® et 36® Concours. — Aucun envoi. 37® Concours. — Plantes de pleine terre. — prix, à M. N. Reyckaert, horti- culteur, à Stalle. — ^^prix, à M. Vandervee, horticulteur, à Elterbeek. 38® Concours. — Plantes de pleine terre à feuilles panachées. — 1®®prâ, à M. N. Reyckaert, déjà nommé. — 39® et 40® Concours. — Pas d’envoi. 41® Concours. — Bouquets. — 1®® prix ex œquo, à M. C. De Craen, horticul- teur, à Bruxelles, et M. De Saegher, horticulteur, à Molenbeek-Saint-Jean. — 2®pr/Æ?, à M. Leroy, déjà nommé. 42® Concours. — Les riches tributs fournis parM. Linden et le désintéressement dont il a fait preuve, déterminent le Conseil d’administration, sur la proposition unanime du jury, à lui décerner la médaille d’or deslinée à celui qui a coniribué le plus à la splendeur de l’exposition. i l ^ ' 1 ' • ! j I S t e plia II 0 (is flonl) uiicl a Jr ^ J^onsony a 3îü7h9. — 255 — médaille» décernée» hor» conconr». Médaille de vermeil (grand module), décernée à M. h de Jonglie, horticulteur, à Bruxelles, pour un magnifique envoi de plantes rares. A cette occasion, le Jury décerne à Tunanimité une médaille de vermeil à M. Libon, collecteur et introducteur desdites plantes. Médaille de vermeil, à M. J. B. De Koster, horticulteur à Bruxelles, pour un envoi de plantes ornementales. Médaille de vermeil, à M. M. Warocqué, à Mariemont, pour un envoi de Pélar- gonium à grandes fleurs. Une médaille d’argent ; i» aux arbustes à feuilles panachées de M. Panis; 2® à M. Halkin, pour un envoi d’CEillets verviétois ; 3® aux Cactus de M. Tonel, à Gand ; 4® aux Roses coupées de M. Vandievoet, pépiniériste, à Meysse; 5® aux plantes ornementales (petits exemplaires) de M™® Legrelle-d’Hanis; 6® à M. Leroy, pour une vigne laciniée, chargée de raisins ; 7® aux Cerises de M. de Jonglie. Médaille en bronze ; 1® aux Fleurs en cire de M“® N. Jaubert; 2® aux Poteries de M. Gyseling; 3® aux ouvrages en fil de fer de M. Lebrun; 4® à M. De Craen (François), à Saint-Gilles, pour un envoi de 10 plantes; 5® aux Corbeilles de M. Demoor, jardinier de M. Drugman, administrateur de la Société. Des mentions très-honorables sont accordées : à M“® Legrelle-d’Hanis, pour un Maranta vitlata; à M Demoor, déjà nommé, pour des Œillets coupés et des Fruits; à M. Malou, membre de la Chambre des Représentants, pour ses fleurs de Pétunia^ Ces opérations terminées, le Conseil d’administration appréciant tout le zèle et le talent déployés par M. Fuchs, architecte de Jardins, dans l’arrangement gra- cieux et élégant de l’exposition, lui décerne unanimement une médaille de vermeil (grand module), comme un témoignage de sa reconnaissance. STEPHANOTIS FLORIBÜNDA. Famille des Asclépiadies. La vignette ci-contre représente le magnifique exemplaire de Ste- phanotis florihiinda, de M""® Fonson de Mons, qui a obtenu le premier prix à la dernière exposition de la Société royale de Flore, pour la belle culture et sa floraison d’une rare abondance. Quoique d’une introduction déjà ancienne, ce sera toujours une de ces espèces classiques qui ne devront jamais faire défaut dans les collections des amateurs. Le Stephanolis florihunda a été décrit par Ad. Brongniart (1. c., p. 50) comme étant originaire de l’île de Madagascar. Il est positif toutefois que la même plante se trouve également dans les îles Maurice et Bourbon, où elle est connue sous le nom de Liane à odeur de tubé- reuse. — 25C EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ D’ORLÉANS (France). Celte exposition a été installée sous une tente dressée sur l’emplacement d’un ancien jardin, au centre de la ville, là, où en a eu lieu la brillante fête florale organisée à l’occasion de l’inauguration de la statue de Jeanne-d’Arc. Sur cette place aride et inculte, l’habile architecte-paysagiste, M. Le Breton, a créé en quelques Jours un jardin-paysager complet, avec ses allées immenses, ses pelouses, ses massifs d’arbres verts et de fleurs ; rien n’y manquait, pas même un pont rus- tique assis sur des blocs de rochers grisâtres, d’une imitation si parfaite, que l’œil aurait pu s’y tromper, tant- l’art simulait à merveille la nature, et d’où l’eau s’échappait en cascade pour former au centre de la pelouse un lac en miniature. Dans ce délicieux jardin on avait artistement groupé les produits des cultures orléanaises et jeté çà et là de magnifiques arbustes provenant des cultures du Jardin des Plantes, parmi lesquels on distinguait un superbe exemplaire du Cycas revoluta^ les Chamœrops Palmetto et humilis et deux Araucaria. On avait ainsi réalisé l’une des plus riches et des plus élégantes expositions florales que la société d’Orléans ait encore faites. La partie florale se composait de plusieurs belles collections de Dahlias, de Gladiolus , de Balsamines et Reine-Marguerites, de Lilium lancî folium , de Fuchsia, iVAchimenes, de Pétunia, de Pélargonium zonale, de Roses en fleurs, de Roses coupées et de plantes annuelles et vivaces, c’est-à-dire de tout ce que la saison d’été offre de plus intéressant en fleurs. La médaille en or, d’une valeur de 300 francs, mise à la disposition de la Société, par S. M. l’Empereur, celles en or données par M. le ministre de l’agri- culture et les dames patronesses, et la médaille en vermeil offerte par la ville, ont dû exciter l’émulation des exposants. Ce n’est ni aux fleurs, ni aux fruits, ni aux légumes qui étaient cependant repré- sentés par deux beaux lots, que le jury a attribué le prix de l’empereur. Cette récompense exceptionnelle a été obtenue par deux remarquables collections, l’une de Conifères, l’autre d’arbustes à feuilles persistantes, exposées par M. Desfossé- Thuillier, pépiniériste, route d’Olivet. Les plus intéressantes nouveautés de ces deux genres s'y rencontraient en beaux exemplaires, et dans l’impossibilité où nous sommes de faire des citations , nous mentionnerons seulement : Alnus imperialis asplenifolia, de récente introduction, et dont l’exposant a acquis toute l’édition. La médaille en or du ministre a été pour M. Aubert, jardinier en chef de M. le prince de Chimay, au château de Menars, près Blois, qui a exposé un lot de 15 Ananas delà Providence, de Cayenne, de Mont-Serrat et delà Martinique, d’une grande beauté. Les dames patronesses ont elles-mêmes attribué leur médaille à la riche collec- tion de Lilium lancifoUum, album, rubrum eipunclatum de M. Théophile Grangé, horticulteur, avenue Dauphine. Une autre récompense exceptionnelle, la médaille en vermeil de la ville, a été décernée par le jury à un jeune, zélé et intelligent horticulteur, M.Léon Bernieau, rue du Coq-Saint-Marceau, en remplacement de sept seconds prix, obtenus dans — 257 — les concours de Conifères, de Fuchsia, de Pélargonium zonale, de Chrysanthèmes précoces , d’arbustes à feuilles persistantes, de Pétunia et pour deux Lanlana et un Pélargonium de semis. Pareille distinction a été accordée à l’habile dessinateur du jardin de l’expo- sition, M. Le Breton. Après ces observations générales passons à quelques détails. La partie maraîchère était représentée par un lot, hors concours, suivant le désir de l’exposant, M. Le Breton, et par celui de M. Vion, Jardinier d’amateur, à Saint-Pryvé, dont les beaux produits ont justement mérité un premier prix Quant aux fruits, ils étaient peu nombreux; cela tient à la saison où l’on se trouvait; outre de belles pêches exposées par M. Roulleau de Saint-Ay et de celles également belles de M. Demond, on ne rencontrait que deux lots de fruits, offrant un mélange de fruits d’été , d’automne et d’hiver. Il nous semble que le programme, s'il ne l’avait pas dit expressément, n’avait entendu faire appel qu’aux fruits de la saison , ou à ceux dont la maturité était prochaine et le déve- loppement presque complet. Quoi qu’il en soit, ces collections étaient assez variées; elles indiquent assez que les pépiniéristes d’Orléans cultivent un grand nombre d’espèces nouvelles. Chacun des exposants a reçu un second prix. Le concours de melons exigeait un ensemble de six variétés au moins ; un seul exposant, M. Demond, directeur de l’école normale supérieure, a satisfait aux exigences du programme et au delà , car il en avait exposé dix variétés. Cette intéressante collection offrait des spécimen de variétés pour ainsi dire oubliées et d’autres presque inconnues, qu’on était heureux de pouvoir apprécier. Un pre- mier prix a été la récompense de cet exposant. Les Dahlias de M. Thouvenel i’OIivet, ceux de M. Loiseau de Sarran étaient beaux et très-variés; ils ont obtenu chacun un premier prix. La collection deM. Gombault se distinguait par un choix des meilleures variétés striées et panachées ; le jury l’a trouvée inférieure aux deux premières, et ne lui a attribué qu’un second prix. Les Reine-Marguerites de M. Ligneau, jardinier à Orléans, et de M. Pignard , jardinier au Boucher près Cléry, se faisaient remarquer par des qualités différentes ; les premières étaient moins variées, mais la culture était plus belle; les secondes offraient plus de diversité dans les couleurs et les formes. Elles ont été placées au même rang, et un premier prix a été décerné à chacun de ces deux exposants. La collection de Fuchsia exposée par le président de la Société, M. Porcher, se composait de 50 variétés d’élite en forts exemplaires et de 26 nouveautés. Par l’exhibition de cette riche collection, dont la culture ne laissait rien à désirer, M. Porcher, auteur d’un Traité sur le Fuchsia , dont la troisième édition est récemment apparue, a voulu témoigner qu^il ne s’en tenait pas seulement à la théorie, mais qu’il savait lui-même mettre en pratique et avec succès les pré- ceptes par lui enseignés. Il lui a été décerné un premier prix, et dans les jour- naux de la localité nous lisons qu’à la séance de la remise aux lauréats de leurs médailles, lorsqu'on a fait appel du nom du président de la société et que celui-ci a reçu des mains du préfet la médaille, juste récompense d’une culture aussi soi- gnée, rassemblée a particulièrement manifesté ses sympathies par ses applaudis- sements. — 258 Parmi les nouveautés de cette collection, nous avons remarqué Belle Oriana, Calherme Uayer , Cedu Nulli, le Cygne d'argent, Daniel-Lambert, Gloire de Bellevue, Princesse Royale à corolle blanche, Roi des Blancs, Royal Victoria et Virgo Maria, Dans les variétés à fleurs doubles, Auguste Renoult, plante à effet, Meldensis et Coronata, flore pleno. Le lot de M. Léon Bernieau, horticulteur, était moins riche, moins fleuri, et il a dû se contenter d’un second prix. Une mention toute spéciale doit être faite en faveur d’une élégante collecüon de plantes annuelles et vivaces exposée par un facteur-chef de la poste aux lettres, M. Despons , qui se livre avec succès à la culture des plantes dans les courts instants de loisir que lui laisse l’exercice de sa profession. Le jury, en juge consciencieux et éclairé, lui a décerné un premier prix. M. Ch. Fouquet, du Havre, avait envoyé des fleurs coupées de Glaïeuls, dont l’élégance et la fraîcheur, malgré le voyage, charmaient tous les regards. Cette collection, riche en variétés nouvelles, de coloris bien divers, a obtenu un pre- mier prix. Quant aux objets d’art, qui sont devenus l’accompagnement obligé de toute exposition florale, ils ont été convenablement récompensés. M. Groulon de Paris, pour sa collection d’instruments d'horticulture, dont la bonne fabrication et Télé- gance sont connues et appréciées par tous les horticulteurs; M. Buchetet, pour la reproduction plastique de fruits de tous genres et M. Ploton-Moulon, l’habile treil- lageur d’Orléans, pour un charmant pavillon en treillage artistique, qui couron- nait les rochers dont nous avons parlé ci-dessus, et pour de jolis entourages de corbeilles, ont reçu chacun une médaille d'argent. Un appareil ingénieux pour protéger les arbustes contre l’invasion des fourmis, de rinvenlion de M. Gante, professeur de culture à Montberneaume, près Pithi- viers, a valu un second prix à son inventeur, et si de nouveaux essais de cet appa- reil réussissent, il n’est pas douteux qu’une autre récompense plus importante lui soit décernée à juste titre. Un appareil de chauffage exposé par MM. Charropin et Marc Carrien, que le jury ni la commission n’avaient pu expérimenter; des tuyaux en papier bitumé pour la conduite des eaux dans les jardins; des chaises rustiques et des cor- beilles qu’on voit partout; des plans de parcs et de jardins; un spécimen de store pour ombrer les joncs, de Guyot-Lalignan d’Orléans ; des bancs et châssis en fer de M. Guillot, serrurier à Saint-Loup, complétaient cette partie de l’exposition. Voilà pour l’exposition, mais la Société d’Orléans, qui avec raison cherche à étendre son action au-delà d’une exhibition, avait ouvert divers concours pour la tenue des jardins et pour la meilleure taille et direction des arbres fruitiers. C’est à un élève du Cours municipal d’arboriculture, M. Roulleau, de Saint-Ay, que le conseil d’administration de la Société, sur le rapport d’une commission spéciale, a décerné le premier prix. Une médaille d’argent a été également accordée à M. Ganguin-Godillon, pépiniériste au faubourg Saint-Marceau, pour le même objet; et une médaille de bronze, un second prix, à M. Vion de Joulaire. Le rappel de la médaille d’argent que M. Bille, jardinier à Orléans, a reçu l’an dernier, a encore eu lieu en faveur de cet horticulteur. On voit avec satisfaction que le pro- — 259 — ??rès, grâce aux efforts de la Société d’Horliculture, se développe dans toutes les branches de l’horticulture, d’une manière incessante. Il nous reste encore à enregistrer un fait et à le proposer pour exemple aux autres sociétés horticoles : ce sont les récompenses et les encouragements que chaque année la Société d'Orléans accorde à ceux de MM. les instituteurs commu- naux, qui donnent à leurs élèves des leçons de jai’dinage et qui se livrent eux- mêmes à la culture des plantes potagères et des arbres fruitiers. N’est-ce pas, en effet, le meilleur moyen de répandre dans les campagnes le goût du jardinage, que de donner aux enfants le principal élément de succès, savoir : l’instruction ? Aussi, à la séance solennelle de la distribution des récompenses, que présidait M. le préfet du département et où assistaient plusieurs hauts fonctionnaires, et dont faute d’espace il ne nous est pas permis de rendre compte, on a vu avec un vif intérêt s’approcher du bureau, pour recevoir à titre de récompense, des ouvrages d’horticulture, plusieurs instituteurs communaux et des élèves du cours d'horticulture professé à l’école municipale supérieure d’Orléans. Il ne nous reste plus qu’à féliciter la Société d'Horliculture d’Orléans de ses efforts pour faire progresser la science horticole et à engager ceux qui la dirigent si bien dans cette voie, à y persévérer avec le même zèle. A. G. SOCIÉTÉ CENTRALE D’HORTICULTURE DE PARIS. EXPOSITION d’automne. La Société centrale d’horticulture a ouvert, le 26 septembre dernier, son Expo- sition d'automne, dans une des grandes galeries du Palais de l'induslrie, aux Ghamps-Élysées. Cette exposition, qui n’avait pas eu lieu depuis cinq ans, était bien différente de celle du printemps. Elle offrait un coup d’œil moins imposant, moins gracieux et moins coquet. On n’y voyait ni pelouse, ni ruisseaux, ni ponts, ni jets d’eau; mais toutes les richesses des vergers en fruits à pépins et à noyaux; tous les pro- duits les plus beaux de la culture maraîchère y étaient accumulés. C’était l’utile uni à l’agréable; car les fleurs d’automne, telles que les Dahlia, les Reine-Mar- guerites, les Aster, les Echinocactus , les plantes de serre chaude et de pleine terre, fleuries dans cette saison, s’y trouvaient réunies en grande quantité et dans toute leur beauté. Ainsi, dans cette partie, nous avons examiné le lot de plantes de serre chaude de M. Chantin, et sa collection de Caladium, plantes nouvelles fort belles. Elles viennent des bords de l’Amazone et ne sont pas encore connues dans le commerce. Nous citerons aussi, dans la même collection, un Dracena australis , remarquable sous tous les rapports. Mais la Passiflore de M. Gontier a eu, nous le croyons, les honneurs de l’exposition; c'est une magnifique plante nouvelle, Passiflora alata, obtenue par l’exposant lui-même. La fleur, d’un dessin original, capricieux, ne dure malheureusement qu’un jour. Venaient ensuite les Phlox de M. Lierval, jolie collection; les Pétunia, riches de variétés et de culture, de M. Rendatler, de Nancy; les nombreuses plantes 240 — vivaces de pleine terre, ornements des jardins d’aujourd'liui, et surtout les Aster, (le M. Pelé. Les Dahlia étaient innombrables par leurs variétés. Celte belle fleur, introduite en France pour la première fois en 1800, est actuellement dans tout son éclat; elle est partout cultivée, et offre chaque année des variétés nouvelles. Les collections exposées par MM. Basile, Mézard jeune et Dufoy, ne laissaient en quel- que sorte rien à désirer. Dans la colleetion de Cactus de M. X..., on remarquait surtout un Tamiis dephantipes, connu soas le nom de : « pied d'éléphant. » C'est bien la plante la plus curieuse qu’on puisse voir; c’est aussi la plus rare pour l’activité de sa végé- tation quotidienne. Près d'elle on trouvait le Gynérium argenleum, sorte de gra- minée de plus de trois mètres de hauteur, venue en pleine terre, et produisant, par ses touffes droites et ses feuilles longues et étroites, des effets délicieux sur les gazons. Nous citerons encore les Verveines de M. X..., de Versailles; les belles Reine- Marguerites, étonnantes par la variété des couleurs, de M. Tollet; les Bégonia, plantes fort recherchées aujourd’hui, de M. Thierry; un Yucca gloriosa de pleine terre, superbe fleur, et un Ceanothus graniflorus, également de pleine terre, de M. Croux. Nous avons remarqué aussi une collection de Lantana variés, de M. Sellier, jardinier chez M. de Vatry ; ce sont de bonnes plantes pour cette saison, et qui conviennent fort bien aux grands jardins, tant pour leur port élégant que pour l’étendue de leurs branches fleuries. Les Géranium zonales, de M. Chardine, ainsi que le magnifique pied de Véronique Anderson, de M. Burel, méritaient l’attention des visiteurs. Les roses coupées de M. Fontaine, et les glaïeuls de M. X..., n’étaient pas les moins dignes de l’exposition. Nous ne pouvons nous dispenser enfin de parler du beau groupe de plantes de serre chaude de MM. Dieuzy-Fillion et fils : ce sont des orchidées nouvelles, des palmiers d’un grand développement, des Bégonia rares, des fougères de prix, et comme originalité de couleurs et de forme, le Bilbergia thyrsoidea, le Gusmania tricolor, petites fleurs précieuses qu’il faut aller chercher dans le milieu du groupe. Les plantes à fleurs introduites en France cette année sont : très nombreuses. Les nouveaux légumes introduits également cette année sont : la batate douce, la petite batate, la grande batate, l’igname grasse, le haricot rouge de l’Inde, VAricouvaray, sorte de haricot; le haricot vert de l’Inde et l’estragon du Texas. Nous avons dit que les collections de fruits étaient aussi très-nombreuses. Les plus belles, les plus riches, étaient celles de MM. Deseine (de Bougival) et Jamin. Les Sociétés horticoles de Marseille, de Bordeaux, d’Orléans, de Lyon, avaient envoyé de grandes quantités de poires, de pommes, de raisins, qui permettaient aux amateurs de comparer la culture fruitière de ces pays avec celle des environs de Paris. C’est la première fois que de pareils envois ont été faits. C’était égale- ment la première fois qu’on voyait à l’exposition des collections de pommes acides; celle de M. Cochet n’était remarquable que sous ce rapport. Les plantes maraîchères, toujours si recherchées dans les environs de Paris par leur immense ressource, étaient dignement représentées par un superbe lot de M. Thibaut-Prudent. En résumé, l’exposition de la Société Centrale d’Horticulture était digne d’attirer les amateurs, et ils ne lui ont pas fait défaut. Elle répondait au goût, si développé de nos jours, de la culture des fruits et des fleurs, et permettra d’enrichir encore les jardins des particuliers de nouvelles plantes et de nouveaux arbustes. Elle aura eu surtout l’avantage sur l’exposition du printemps, d’offrir pendant une semaine entière des fleurs toujours fraîches et des fruits qui, venus en leur temps, ne pouvaient rien perdre de leur éclat et de leur saveur. J. A. Dréolle. i P ■ — 241 — BOÜVARDIA VARIÉS. 1 . Oriana. — 2 Laura. Planche XXL Ces deux variétés de Bouvardia ont été obtenues par M. Parsons de Brighton, par le croisement du Bouvardia longiflora à fleurs blanc pur avec le Bouvardia leiantha à fleurs écarlates. Sans être fort brillantes nous les considérons comme une bonne acquisition pour nos serres froides et surtout pour la pleine terre d’été. Ces hybrides participent d’une part, de l’habitus robuste, des feuilles amples et des larges corym- bes de fleurs qui caractérisent le B, leiantha , d’autre part, des fleurs plus grandes et à lobes plus ouverts du B, longiflora. En général les Bouvardia sont des plantes fort gracieuses; elles fleurissent aisément et ont de plus l’avantage d’être très-recherchées pour la confection des bouquets. Une collection de Bouvardia en pleine terre serait d’un effet charmant; leurs fleurs rappelent celles des Rogiera et des Ixora. Les B. splendens, leiantha, angustifoiia , triphylla et longiflora iraient parfaitement avec les trois variétés qui font le sujet de cet article. N® 1. — Arbuste d’une belle forme ; fleurs pâle-écarlate ; tube rose clair, presque couleur de chair. N® 2. — Arbuste à rameaux plus étalés, fleurs rose pâle ou couleur de chair uniforme. On cultivera ces Bouvardia en serre froide ou en pleine terre en été, en les plantant vers le milieu de mai, de préférence sur plate-bandes, en lignes peu espacées en ayant soin de bien alterner les couleurs. La terre argileuse et fibreuse avec un mélange de tourbe et de sable leur convient particulièrement lorsqu’ils sont cultivés en pots. En plein air une bonne terre de jardin avec un quart de terre de bruyère leur sufîit. Les jeunes plantes doivent être conservées en serre tempérée pendant l’hiver. Nous ne pouvons, trop recommander la culture des Bouvardia en collection. Novembre 1858. 21 — 242 — VERONICA DECÜSSATA , var. Devoniana. Planche XXI. Celle jolie Véronique a élé gagnée par J. Lucombe Esq**, Combe Royal, près Kingsbridge, Devon. L’espèce originelle, le V, decussata, est une vieille espèce d’une bonne forme, mais fleurissant peu et rare- ment. Celle-ci au contraire donne des fleurs en profusion, d’un blanc de neige, disposées en têtes terminales globuleuses et individuellement plus grandes que celles des V. Andersonii et speciosa. Les feuilles sont beaucoup plus grandes que celles du V, decussata. PRUNE DES BURETTES (Grégoire). Planche XXII. Cette prune provient des semis de M. Grégoire, propriétaire aux Burettes, sous Bauvecbain (Belgique) ; son premier rapport a eu lieu en 1849. Le fruit est gros ou très-gros, ovale allongé; il mesure 55 à 60 milli- mètres en hauteur et 40 à 45 millimètres en diamètre. La peau, qui est assez épaisse, se détache facilement de la chair; sa couleur, vert sale ombré de rouge clair du côté du soleil, est maculée de pourpre foncé autour du pédoncule, et ponctuée de même couleur sur une partie de sa surface; à l’époque de la maturité elle prend une teinte jaune sombre. Le pédoncule, long de 25 millimètres, grêle, vert, est implanté dans une cavité arrondie, peu profonde. La couture est superficielle, mais bien marquée. Le point pistillaire est gris, peu apparent. La chair, d’une contexture très-délicate, est fondante; son eau est très- abondante, très-sucrée ; son arôme, des plus suaves, participe de celui de la Reine Claude et de la Quetsche d'Italie, Le noyau, ovale irrégulier, est libre dans sa cavité; il mesure 25 millimètres en longueur, 20 en largeur et 7 en épaisseur. Les joues sont très-aplaties , rugueuses. Les arêtes dorsales, excepté la médiane qui est arrondie, sont peu tranchées; celles du ventre sont obtuses et divisées par un sillon profond. * — 243 ~ C’est un excellent fruit, dont la maturité a lieu vers la fin de sep- tembre et le commencement d’octobre. L’arbre est d’une vigueur moyenne, très-fertile; son bois est grêle, grisâtre; ses feuilles sont moyennes, lancéolées ou ovales-lancéolées pointues, vert clair. Alexandre Bivort. revue des plantes nouvelles et rares. SERRE CHAUDE. Nouveaux Caladium. M. Cbantin de Paris vient de mettre dans le commerce huit nouvelles espèces et variétés de Caladium, les uns plus beaux que les autres. En voici la liste avec quelques mots de description : C. argyrites (Lem.) Feuilles sagittées de 2 à 3 pouces de largeur et de 10 à 12 pouces de longueur avec pétiole, d’un vert intense et mat; nervure médiane, blanche marquée de tâches argentées qui se prolongent jusque vers le bord de la feuille. C. Chantini (Lem.) — Feuilles beaucoup plus grandes, vertes ou rougeâtres, marquées des deux côtés d’une ligne noire et parsemées de tâches irrégulières blanches marquées de rose au centre. C. Neumannii (Lem.) — Limbe de 10 pouces de longueur sur 8 de largeur, vert brillant dessus, vert pâle dessous; taches roses, éparses, irrégulières, très-nom- breuses, inégales. C. Brongniartii (Lem.) — Limbe de 10 à 12 pouces de long sur 6 à 8 de large, d’un vert velouté dessus , d'un vert pâle et bleuâtre dessous; nervures d’un rose vif marqué de blanc vers le centre. C. argyrospilum (LEM.)~Limbe de 8 à 10 sur 5 et 7 pouces, d'un vert vif dessus, d’un vert plus pâle, mais brillant et bleuâtre dessous; taches très-nombreuses, éparses et irrégulières d’un beau blanc mat; centre et bords d’un rose pâle. C. Verschaffeltii (Lem.) — Limbe de 10 à 12 sur 6 à 8 pouces, d’un vert tendre et mat dessus, plus pâle dessous; taches peu nombreuses, éparses, irrégulières, formées de l’agglomération de plusieurs petites macules roses; bords ondulés. C. Houlletii (Lem.) — Limbe de 6 à 9 sur 4 à 6 pouces, d’un vert pâle luisant devenant blanchâtre vers le cenire; nervures blanchâtres; centre rosâtre; macules nombreuses, dispersées. — 244 — C. thripedeœtum (Lem.) — Limbe de 5 pouces de long sur 3 de large, d'un beau vert-jaunâtre dessus, d’un vert bleuâtre dessous; macules grandes, nombreuses, irrégulières, d’un blanc-verdâtre à nuances plus foncées. Cette collection de huit Caladium panachés est très-remarquable. M. Chantin l’a reçue de MM. Barraquin et Pelit qui découvrirent ces différentes variétés dans les forêts de la province de Para, au Brésil. Botanical Magazine^ n® 166. itiga macrophyiia (H. B. et K., Gen. et sp. am,, V. IV, p. 1015. — Benlh. in Hook. Lond, Journ.), — Famille des Légumineuses. — Diadelphie Decandrie, pl. 5075. Cette plante a été importée en Angleterre en 4849, sous le nom de Inga macrocephala, par M. Linden de Bruxelles. M. Bentham la rap- porte à VInga calocephala de Poeppig et d’Endlicher. Il est certain cependant que ces deux espèces, quoique différentes, n’ont pas les carac- tères bien tranchés, et il est fort probable que celle dont nous nous occu- pons n’est qu’une variété de cette dernière. Quoiqu’il en soit, notre plante est un bel arbrisseau de serre chaude, qui a fleuri la première fois en avril 1857. Ses fleurs forment une jolie tête globuleuse, composée d’une infinité de petites fleurs jaunes, dont les longues étamines rayonnent en tous sens. Sa tige est branchue, cylindrique, glabre; ses rameaux qua- drangulaires ; le jeune bois est couvert de poils laineux-ferrugineux. Les feuilles sont ailées par deux ou trois paires de folioles sessiles, ovales ou ovales-accuminées, membraneuses et coriaces, lustrées, légèrement poi- lues; leur longueur varie entre 4 et 10 pouces; leurs nervures secon- daires sont régulièrement pennées et se rejoignent, par une courbe, vers le bord de la feuille. Le pétiole ou rachis est largement ailé; l’extré- mité de celui-ci se termine par une pointe fortement prononcée. A la base de chaque paire de folioles se trouve une glande sessile et scutel- lée. Les stipules sont assez larges et lancéolées. Pédoncules solitaires et axillaires, poilus, simples, deux fois plus longs que le pétiole. Calice cylindrique, cotonneux, à deux lèvres. Corolle infundibuliforme, quin- quepartite, poilue. Étamine deux fois plus longue que la corolle. Anthères très-petits. Ovaire oblong. Style de la longueur des étamines. Nous apprenons que cette plante est originaire de Colombie. 245 — Ouvirandra Beriileriaiia (DeCÂISNE, in DeleS, Icon., V. lîl, p. 02, 1 , 100. — Famille des Juncaginées. — Hexaiidrie Monogynie. Pl. 1070. Celte nouvelle espèce a été introduite par le rev. Henry Ellis, auquel nous devons l’inlroduclion de ÏOuvirandra fenestrata. Comme cette dernière, elle est originaire des lacs de Tîle de Madagascar. La première description a été faite d’après des échantillons secs, par le professeur Decaisne, sans qu’il soit fait mention de la perforation des feuilles. Ce sont MM. Jackson et fils, à Kingston-Nursery, qui nous ont commu- niqué la plante vivante, en fleurs, et quoique celle-ci ait des feuilles parfaitement pertuses, nous ne doutons guère de son identité, d’autant plus que les jeunes feuilles de ces sortes de plantes sont le plus souvent pleines, et que c’est probablement sur un de ces échantillons que la description de M. Decaisne a été faite. VOuvirandra Bernieriana diffère surtout de l’O. fenestralis par ses feuilles plus longues, plus étroites et ligulées, ses mailles moins grandes et carrées. Les épis sont fasciculés par quatre ou cinq; les fleurs sont sessiles, d’un rose pâle. Les scapes ou hampes sont radicales, renflés au milieu. Deux ou trois bractées oblongues-spatulées sont placées à la base de chaque fleur. Étamines, six; filaments raides, subulés; anthères sub-globuleux, à deux loges; ovaires au nombre de trois, adnés par la base; style court, épais; stigmate à pointe déprimée. Tradescantia discoior, var. variegctta. Pl. 5079. La figure que le Botanical Magazine donne sous ce nom, est tout bonnement le Tradescantia variegata, qui se trouve dans les catalo- gues des horticulteurs de Belgique, d’où il a été importé en Angleterre. Les feuilles de cette espèce ou variété sont d’un pourpre intense en dessous; d’un vert foncé varié de lignes longitudinales d’un blanc jaunâtre dessus. Quant au reste, elle ressemble plus ou moins exacte- ment au T. discolovy dont elle n’est probablement qu’une variété. C’est une fort jolie plante; c’est même une plante à effet que nous recomman- dons aux amateurs. coeioi^yne isciiiiieriana (Reich. fils), Algemeine Gartenzeitung , — Famille des Orchidées. — Gynandrie Monogynie, pl. 5072. Plus de quarante espèces de ce genre asiatique ont été décrites dans le Folia Orchidacea du docteur Lindley, publié en 1855. — 246 — Celle-ci est une nouvelle espèce à ajouter à ce nombre. Elle est originaire de Moulmein, d’où elle a été introduite à l’établissement de MM. Veitch et fils à Exeter, par les soins de leur collecteur, M. Thomas Lobb. C’est une fort jolie plante, d’une taille mignonne, qui fleurit pour la première fois en juin 1858. Ses pseudobulbes sont petits, en forme de bouteille, pelotonnés. Ses feuilles sont au nombre de deux, lancéolées, coriaces, étalées, se rétrécissant vers la base en une espèce de pétiole entouré de bractées herbacées et imbriquées. Les fleurs, très-grandes pour la taille de la plante, sont d’un jaune de tannée, étalées et por- tées par un pétiole court, qui naît du sommet des bulbes, entre les deux feuilles. Le labelle est grand, trilobé, à lobes latéraux blancs, entourant la colonne; le lobe du milieu est très-large, dentelé et incisé, rétréci à la base, tuberculé sur la surface, bifide à l’extrémité, d’un beau jaune tacheté de carmin brunâtre. Illustration horticole. Brassavoia fragrans (Ch. Lem.). — Famille des Orchidées. — PI. 180. — Brésil, province de Sainte-Catherine. Espèce nouvelle introduite en 1847 dans l’établissement de M. Ver- schafFelt, par M. Devos. C’est une fort belle plante parasite à feuilles cylindriques canaîiculées; les fleurs sont grandes et exhalent une odeur exquisse;les sépales sont fort longs, étroits, jaune-verdâtre, légère- ment maculés de rose; le labelle est très-large, d’un blanc pur avec une macule verte et jaune à hauteur de l’extrémité de la colonne. Elle est retombante et croît de préférence sur une branche d’arbre. SERRE FROIDE. Botanical Magazine, n® 166. Æsicuiiis caiifornica ( NüTT. M. S.). — Famille des Hippocastanées. — Heplandrie Monogynie. — PL 5077. On présume que ce marronnier a été découvert par M. Nuttal aux en- virons de Monterey et MM. Torrey et Gray en ont conservé le nom manuscrit. Des graines de cette espèce, envoyées à MM. Veitch, d’Exeter et de Chelsea, ont donné des plantes qui ont produit des fleurs en juillet 1858. M. Newberry a trouvé ce marronnier, en abondance dans 4 — 247 la célèbre vallée du Sacramento; M. Bridges en envoya également des échantillons de la même contrée. C’est un petit arbre qui ne dépasse pas vingt pieds de hauteur. Son principal mérite consiste dans sa floraison précoce et ses amas com- pactes de fleurs blanches disposées en thyrses de près d’un pied de long. On suppose qu’il supporte la culture en pleine terre. OEiiothera bistorta ; var. VeitchianuM (NüTT. — ToRREY et Gray, fl. of America). — Famille des Onagrariées. — Octandrie Monogynie, — PI. 5078. Celte espèce a été découverte par Nuttal; puis introduite vivante par M. W. Lobb dans l’établissement de MM. Veitch , d’Exeter et de Chelsea. Elle est originaire de Saint-Gabriel, dans la Californie du sud. Ses fleurs sont assez grandes, d’un beau jaune, très-nombreuses, axillaires, mais tellement rapprochées qu’elles semblent former une véritable inflorence en grappe ; à la base de chaque pétale on remarque une tache couleur de sang. La plante est annuelle, pubescente, mais non poilue; la tige ordinairement simple, cylindrique, verte, colorée de rouge d’un côté seulement; les feuilles sont lancéolées, accuminées, profondément dentées, passant graduellement à l’état de bractées. C’est sans contredit la plus belle espèce de ce genre à fleurs jaunes. Illustration horticole. ALzalea (indica) gigantiflora (hybride), pl. 178. Fort belle plante à fleurs rose vif, à reflets coccinés, à larges macules violacées, tigrées de cramoisi sur les trois pétales supérieurs. Elle a donné ses premières fleurs en avril 1857 dans l’établissement de M. VerschafTelt qui a acquis l’édition de M. Delimon, à Waldeghem , près de Gand. 11 existe peu d’azalées à fleurs aussi grandes. Azalea variés de i'Iiide. — Pl. 182. Léopold (C. Van Loo). — Fleur de première grandeur; d’un beau rose vif, virgulé de carmin sur les pétales supérieurs; au centre un cœur serré de petits pétales. 2*" Duc de Brabant (C. Van Loo). — Même dimension de fleurs; lobes arrondis, d’un beau rose métallique, tous virgulés de carmin de — 248 — la base vers le milieu; au centre un cœur serré formé d’étamines transformées en pétales. '5^ Étoile de Gand (Spae). — La plus gracieuse azalée qui existe. Fleurs très-grandes; blanches; au centre une grande étoile rose qui se prolonge en rayons jusqu’aux extrémités des divisions de la corolle; les lobes supérieurs sont pointillés de carmin vers la base. 4'’ Reine des panachées (De Witte). — Fleurs tout aussi grandes que les précédentes, à fond blanc orné de nombreuses stries carmin ou cramoisies; au centre se trouve un ample macule d’un jaune de miel ponctué de jaune d’ocre. Ces quatre variétés nouvelles d’azalées sont réellement admirables, tant sous le rapport du coloris que sous celui de la dimension hors ligne de leurs fleurs. Elles ont clé gagnées de semis, à Gand, et acquises par M. A. Verschaffelt qui vient d’en céder l’édition entière à MM. Hen- derson, à Londres. Prunus Japonica, Clore alEio pleno. — Pl. 185. Superbe arbrisseau de pleine terre importé en Angleterre, en 1846, par M. Fortune qui le trouva dans le nord de la Chine aux environs de Foo-Chow-Foo. C’est un arbrisseau d’un mètre de hauteur, très*touffu, à écorce rougeâtre dans sa jeunesse, ses feuilles sont petites, ovales, accuminées, très-brièvement pétiolées. Il se couvre de fleurs pleines, d’un blanc de neige dès les premiers jours du printemps. Quoique déjà introduit dans nos jardins, il est encore assez rare. ciematis patens ; var. Sophia, flore pleno, — Pl. 184. Nous ne pouvons que recommander ce clematis à fleurs doubles passant graduellement du rosé au rose, du rose au lilaciné, puis enfin au blanc en vieillissant. Hardenbergia lUakoyana (hybride). — Pl. 179. Très-jolie plante grimpante rappelant par ses fleurs et ses feuilles les Kennedia et les Glycine, Celle-ci a été obtenue de semis par MM. Jacob- Makoy de Liège de ï Hardenhergia compticna ou macrophylla ; on ne le sait pas au juste. Les fleurs sont en grappes, assez grandes, et d’un bleu lilaciné; les feuilles sontternées, lancéolées, linéaires, longuement pétiolées. Elle vient de fleurir chez M. A. Verschaffelt. ~ 249 — Rhododendron asKaleoïdes 3 var. crispiflorum, — Pl. 184. Cette variété a été obtenue de semis produits par le croisement d’un Ilhododendron hybride avec une Azalée de l’Inde. Les fleurs, d’une bonne grandeur, sont d’un beau rose vif, ponctuées intérieurement de cramoisi, surtout sur les lobes supérieurs ; elles sont en outre large- ment ondulées et crispées sur les bords. En somme c’est une fort belle plante qui tient à la fois de sa double origine et que nous considérons comme une bonne acquisition. CULTURE maraîchère. D’aucuns vous diront que les vacances du jardinier sont venues, qu’il a le droit de prendre ses aises aussitôt que les feuilles commencent à jaunir, qu’il a bel et bien de la marge devant lui pour le labour d’automne, que rien ne l’empêche de le faire avant les gelées, sans se presser, à bâtons rompus. Soit, je n’y trouve rien à redire, mais je vous déclare que, pour mon propre compte, l’année du maraîcher n’est pas close. Tant que les grandes pluies, ou les grands froids ou les neiges n’apporteront pas leur veto ^ je jardinerai, non dans les condi^ tions reçues, en me traînant humblement dans les sentiers battus, mais en dehors des pratiques adoptées et toujours conformément à la loi natu- relle, qui, après tout, ce me semble, vaut bien celle des hommes. A la fin de novembre, mon potager sera aux deux tiers ensemencé; toutes les graines qui mûrissent de septembre en octobre seront en terre et en lignes, et jouiront là du bénéfice de la stratification aussi bien qu’en pot ou en caisse. Quand viendra le printemps et alors que mes con- frères guetteront les beaux jours, s’impatienteront de fois à autres ou travailleront d’arrache-pied , je prendrai la liberté de me croiser les bras en attendant que mes graines poussent, après quoi, je donnerai le coup de râtissoir entre les lignes. C’est, j’en conviens, du jardinage comme on n’en fait pas; reste à savoir maintenant si ce n’est pas du jardinage comme on devrait en faire. Je vous attends à l’année pro- chaine; nous en reparlerons. Toujours est-il qu’à cette heure (16 oc- tobre), les carottes, les panais, les bettes à cardes, les oignons, les Novembue 1858. 22 — 250 — épinards, le persil à grosses racines, le cerfeuil bulbeux, le salsifis, la scorsonère, el les graines de pommes de terre sont à leur place. Dans quelques jours, quand le soleil ne sera plus aussi chaud et que nous n’aurons plus à craindre de germination avant l’hiver, Je continuerai la besogne par la betterave, le crambé, le cardon, les laitues de prin- temps el d’été, les radis, les asperges, les choux, etc., etc. Je ne réserve pour l’année prochaine que les fèves de marais, les pois, les haricots, les endives, les navets et les radis d’été. Le raisonnement me dit que je réussirai, et je vais où la raison me pousse, sans le moins du monde me soucier de ce qu’on en pensera ou dira ; si je réussis, je crierai le succès par-dessus les toits, je vous en préviens, et chercherai à en déduire des applications à la grande culture; si j’échoue, je ne dissimu- lerai pas l’échec et en serai quitte pour quelques paquets de semence. Assez sur ce point; il faut que je vous entretienne à présent de deux ou trois essais de culture. Il s’agit d’une seconde récolte de chou de Winnigstadt, du chou-fleur d’Argos et du Rutabaga, gelbe-Schmalz, que je prends la liberté de maintenir parmi les gros légumes de pleine terre. Le chou de Winnigstadt qui tourne à merveille et témoigne d’une vigueur rare par les petites pommes qui se forment d’ordinaire a la base de la tête principale, est, à mon avis, le plus tendre, le meilleur de nos choux blancs. J’en recommande donc de nouveau la culture. Il est d’usage de le semer vers la fin de mars ou au commencement d’avril, de le repiquer environ six semaines après la levée et de le récolter du 15 septembre au 15 octobre, pour la consommation jour- nalière ou pour la préparation de la choucroûte. La pomme de ce chou, extrêmement serrée, présente la forme d’un cône très-évasé et sensiblement incliné sur la tige. C’est une variété bien caractérisée et préférable sans contredit au chou conique de Poméranie. Le chou-fleur d’Argos, qui me vient de la maison Vilmorin, diffère essentiellement des variétés que j’ai cultivées jusqu’à ce jour. Il ne m’a donné qu’un demi-succès; la plupart des plantes ont eu une végé- tation tourmentée, monstrueuse, indescriptible et se sont emportées ; mais les quelques pommes obtenues étaient en quelque sorte duve- teuses, si belles et si appétissantes que je me propose bien de revenir à cette culture. Quanta la prétendue variété nouvelle de Rutabaga, ou gelbe-Schmalz, j’en suis pour une erreur ou une mystification, de deux choses l’une. J’ai semé le gelbe-Schmelz; j’ai récolté d’assez pauvres échantillons du — 251 Rutabaga à collet bronzé. Je ne sais si M. Vilmorin a été plus heureux que son serviteur. Un amateur distingué, M. le comte Léonce de Lambertye, vous a parlé, dans le dernier numéro du Journal d'horticulture pratique, de la culture des tomates sur côtière et en cordons horizontaux. Cette culture m’était inconnue. Très-souvent, sous les climats froids, nous palissons au mur les tomates hâtives, en ayant soin d’incliner le plus possible les rameaux dans le sens de l’horizontale et de pratiquer un pincement rigoureux et suivi, mais nous ne cultivons pas ainsi sur côtière et en pleine terre, après deux repiquages. La couche chaude, d’ailleurs, n’est pas de notre domaine; nous ne disposons que d’une couche tiède et remarquons ici que les tomates forcées et repiquées au mur sont plus tardives et plus ingouvernables que celles semées à demeure. Les tomates les plus robustes que j’aie observées, et les seules qui aient approché de la maturité en pleine terre, sous ce climat,^ sont celles qui provenaient de débris de tomates, jetés au fumier et enterrés pendant l’hiver. Je vous ai promis de vous entretenir en temps et lieu des efFets du cassement des feuilles de betterave, à partir de l’époque où la racine commence à se bien développer, à partir de la seconde quinzaine d’août, par exemple. J’ai pratiqué cette opération à diverses reprises, tous les huit jours, rompant à demi la partie verte des feuilles au tiers, au quart ou à moitié de leur longueur, de façon â modérer l’appel de la sève vers les extrémités et à la maintenir par conséquent vers les parties basses. De cette façon, et sans perdre beaucoup de temps, j’ai réussi à donner à mes betteraves à salade un volume considérable et je m’empresse de reconnaître que les anciens jardiniers avaient raison de rouler une futaille vide sur les fanes de ce légume, au mois de septembre. J’ai opéré de même sur une planche de carottes courtes de Hollande, ou plutôt, j’ai voulu opérer le cassement, mais l’opération me paraissant très-lente et très-ennuyeuse, je me suis borné à com- primer fortement l’extrémité des tiges entre les doigts, de façon à les écraser, à les aplatir. Il en est résulté un arrêt de sève au profit des racines. Chez nous, les oignons ont fort mal réussi cette année. J’en accuse la sécheresse extrême et les pluies d’arrière-saison qui ont provoqué une pousse intempestive. La végétation s’est arrêtée de bonne heure, faute d’eau et par conséquent de sève; puis les pluies sont arrivées, la — 252 — végétation interrompue a repris son cours, les feuilles persistent à né point se faner, les racines ne veulent point lâcher prise, et cependant les gelées blanches nous annoncent la rude saison. Notez, s’il vous plaît, que ces lignes ne seront imprimées que dans une quinzaine de jours, et que d’ici là les conditions ne seront plus les mêmes. Souffrez qu’avant de terminer, je fasse une petite excursion parmi les arbres du potager. Ils ont trop porté de fruits; ils ont par consé- quent beaucoup souffert. Pour les sortir de l’état d’épuisement où ils se trouvent et assurer pour l’année prochaine une émission convenable de rameaux et une récolte passable, on devrait dès à présent leur rendre des forces avec un mélange de fumier d’étable très-décomposé, de cendres de bois et de suie. Autrement, il serait à craindre que les bourgeons à bois ne se développassent pas au printemps, que la floraison fût exceptionnelle et que les fruits ne nouassent poinl. Il conviendrait aussi de tailler plus court que de coutume au printemps; et peut-être même conviendrait-il de tailler avant l’hiver les arbres qui ont énormément produit. Voici pourquoi : — Ces arbres, alors même qu’ils seraient jeunes ou dans la force de l’âge, ont perdu toute vigueur et se trouvent dans l’état d’affaissement des vieux arbres. Or, vous savez que les vieux arbres gagnent à être taillés les premiers et de bonne heure, et que les plaies sont moins pénibles à l’arrière-saison qu’au printemps. La taille tardive a pour but de reculer, un peu la végétation des sujets vigoureux ; avons-nous besoin de prendre une semblable précaution cette année? Je ne le pense pas, et c’est pour cela que je vais prêcher d’exemple : Quand les saisons changent, le^ usages doivent changer aussi. P. JOIGNEÂUX. Dans le numéro du mois de septembre de ce journal, nous avons inséré une note au bas de l’article de notre excellent collaborateur, M. Joigneaux, et signé « note de la rédaction. » Nous prions nos lecteurs de considérer cette note comme non avenue; les explications que M. Joigneaux a bien voulu nous donner, détrui- sent l’observation que nous avions faite par suite d’un mal-entendu et sans sa participation. M. Joigneaux appartient du reste à la rédaction, comme nos autres collaborateurs. F. Parent. ~ 255 — MISCELLANÉES. LES PHLOX ET LEUR CULTURE. La dernière livraison de ce journal (année 1857, p. 281 ), contient un article sur ces plantes ; nous y ajoutons, à litre de complément, les observations suivantes : Les nombreuses variétés de Phlox issues des deux espèces {decussata et fructicosa) , sont aujourd’hui indispensables à l’ornementation des jardins à fleurs. Chaque année de nouvelles variétés, plus belles les unes que les autres, viennent augmenter le contingent des années pré- cédentes. Toutes résistent parfaitement en pleine terre; elles ont, en outre, le mérite de nous faire jouir d’une floraison abondante et variée dans l’arrière-saison. A l’exception des Dahlia, peu de plantes n’olfrent des nuances plus variées que les Phlox; leurs couleurs passent du blanc le plus pur au pourpre le plus foncé; plusieurs variétés se distinguent par des nuances diverses ou des stries élégantes qui plaisent par leur singularité. En général, toutes les variétés obtenues par la culture et le croise- ment, surpassent en beauté les espèces primitives. Elles s’en distinguent non-seulement par leurs teintes plus brillantes, mais encore par la forme et la grandeur des fleurs et surtout par le diamètre plus considé- rable de leurs bouquets ou racèmes. Les Phlox sont d’une grande ressource pour l’embellissement des jardins; ils ne manquent jamais de produire de l’effet; leur multipli- cation est facile, leur croissance rapide et leur floraison des plus variées. Il n’y a que deux manières de planter les Phlox : en plates-bandes ou en massifs. Dans le premier cas, ils demandent à être espacés et doivent alterner avec d’autres espèces de plantes, soit avec des Fraxinelles, soit avec des Géranium, soit avec des OEilIets; cette disposition présente cet avantage que l’on jouit d’une floraison successive depuis le com- mencement du printemps jusque bien avant dans l’automne. Dans le second cas, ils demandent à être très-rapprochés de manière à former des massifs touffus qui ne doivent pas avoir moins de 9 pieds de dia- — 254 — mètre. Mais comme leur floraison est tardive, nous conseillons de ne les planter en massif qu’après que d’autres espèces hâtives ont terminé leur période de végétation ou, si l’on veut, de les mettre en place en même temps que celles-ci. La facilité avec laquelle les Phlox se multiplient, et le bas prix auquel on peut se les procurer, permet de les employer avec profusion. Ces plantes exigent un sol riche et une exposition libre. Après deux ou trois ans on fera bien de les transplanter et de leur donner une bonne dose d’engrais. Trop longtemps dans le même sol et sur la même place^ ils finissent par dégénérer. La multiplication des Phlox se fait par bouturage, par division des souches et par semis. Le bouturage doit se faire de bonne heure pour avoir de bonnes plantes à fleurir en automne. A cet effet on force les plantes, en février ou en avril, sur couche chaude ou en serre; on enlève les jets lorsqu’ils ont i ou 2 pouces de long; on les coupe immédiatement au bas du deuxième ou troisième nœud, on en met plusieurs réunis dans de petits pots à boutures que l’on remplit préalablement de terre de bruyère mélangée de sable, puis on place ceux-ci sur couche chaude ou sous verre dans la serre à multiplication. Sitôt enracinés, ce qui ne tarde pas, on rempote et on les habitue graduellement à l’air libre avant de les mettre en place. La multiplication par division des souches doit se faire avant que les jeunes pousses aient pris trop de développement. Cette opération n’exige par beaucoup de soins. S’il s’agissait d’obtenir de nouvelles variétés, il faut faire usage du semis. Plantés très-rapprochés en massifs, la fécondation des diverses espèces au variétés entre elles, se fait tout naturellement. Les graines que l’on récoltera sur ces individus doivent être semées immédiatement, après leur maturité, dans des terrines en serre froide ou, de préfé- rence, sur couche froide. Les jeunes plantes, germées dans le courant de l’automne, se conservent dans l’endroit le plus sec et le plus aéré de la serre froide. A défaut de serre, on fera bien de ne semer qu’au printemps, mais de bonne heure. Les semis de l’arrière saison ont cet avantage qu’ils donnent leurs fleurs l’automne suivant, tandis que ceux du printemps ne fleurissent point dans le courant de la même année. Nous ajouterons encore qu’il est indispensable que les variétés soient — 255 — souvent renouvelées ; il en est des Phlox comme des Dahlia : avec le temps, ils finissent plus ou moins par dégénérer, et, dussent-ils ne pas perdre en mérite sous le rapport des formes et des nuances, nous con- seillerions, quand même, de les renouveler afin de ne pas s’en fatiguer. Les variétés de ces dernières années que nous recommandons parti- culièrement sont : Becii.ssata Abbé Marin. Absalon. Glaire de Pruines. Clio. Comtesse de Sercourt. Dilschneider. Docteur Josset. Empereur. Évêque de Nîmes. George Piquette. Henry de Saint-Gyr. Bertbe. — Garteron. — Maria. M“« Andry. — Dargent. -- Donnaud. — Durdan. — Le Cerf. — Piquette. — Plantamour. M*«® Platz. — Royer. — Vaulot. Montijo. M^ About. — Bien-Venu. — Chauvraux. — du Boulet. — Gros. — Guldenbusch. — Léon Lille. — Luiset. — Vidal. Président Morel. Princesse Alice. Purpurea superba. Raphaël. Surpasse M“® Bellanger. — — Rendatler. Victori. Aline Bertheraud. Cécile d’Alincourt. Docteur Van Acker. L’Ami Held. Marie Démangé. M™« d’Ingelrelst. Friicticosa. M“® Lemoine. — Perret. M®. Thélémann. Pauline Pairet. Vicomtesse de Belleval. Virginia. EMPLOI DU SPHAGNÜM POUR LE BOUTURAGE. L’art de faire des boutures est, sans contredit, ce qu’il y a de plus important en horticulture ; c’est par ce seul moyen que l’on parvient à multiplier un grand nombre de plantes précieuses et rares. Beaucoup d’espèces se prêtent facilement à ce genre de multiplication, d’autres, et ce sont toujours les plus recherchées, se refusent à nos moyens ordinaires, ou restent des mois et quelquefois des années avant de produire des racines. Depuis quelque temps on se sert, en Hollande, de sphagnum au lieu de terre ou de sable et, jusqu’à ce jour, aucune plante ainsi traitée n’a fait défaut; le succès a été complet et, ce qui plus est, on a réussi à bouturer, en fort peu de temps, les espèces les plus difficiles, c’est-à-dire, celles dont le bois, même à l’état naissant, est dur et cassant. La meilleure espèce de sphag^ium à employer est le Sph, acuii- folium ; les autres espèces telles que Polygonatum juniperum strictum et Aiilacamnium palustre^ Br. et Schl., sont moins tendres et par conséquent moins propres à cet usage. Néanmoins on fera bien de n’employer que les parties submergées ou enfouies, c’est-à-dire, celles qui constituent ces amas d’un brun-noirâtre déposés au fond des marais. On fait sécher convenablement ce sphagnum ; on le réduit en poudre en le frottant entre les mains; après avoir rempli les terrines on l’hu- mecte parfaitement, puis on y place les boutures à i ou 2 pouces de profondeur. Le sphagimm ainsi préparé maintient parfaitement les boutures; il se dessèche beaucoup moins vite que la terre; il conserve une humidité égale; le callus et, par suite les racines, se développent plus rapidement. Il suffit de secouer légèrement pour mettre les jeunes racines à nu sans les endommager lorsqu’il s’agit du rempotage. Les boutures ainsi traitées ne manquent que fort rarement. Des plantes telles que : Artocarpus, Dillenia^ Aralia, Sapota, Myristica, Quassia^ Stadmannia, Rhopala, etc., développeront leurs racines en fort peu de temps; trois ou quatre semaines suffisent parfois, tandis que d’après la méthode ordinaire il faut des mois. Ce mode ne convient point toutefois pour les boutures des plantes très-herbacées et très-succulentes; l’humidité presque constante du sphagnum en provoque souvent la pourriture. — 257 La publicité de celle découverte, faite par M. Scbnurmans Steckhoven ci-devant inspecteur du Jardin botanique de Leyde, est due à M. Witle son successeur. [Hamburger Garten und BlumenzeiUing.) DESTRUCTION DU PUCERON LANIGÈRE. M. TrouilIeC de Montreuil-aiix -Pêches , a parfaitement réussi à détruire le Puceron lanigère, ce terrible ennemi du pommier. Voici le remède qu’il emploie depuis trois ans avec le plus grand succès : Il compose un mélange, par parties égales, d’urine fraîche et de vieille lessive, qu’il renferme dans un vase bien bouché pendant 24 heures, ayant soin, dans cet intervalle, de remuer plusieurs fois le liquide; après quoi il en use de la manière suivante : Il secoue la bouteille, verse ensuite un demi-verre environ de ce mélange dans un vase peu profond (une tasse par exemple) , y trempe un pinceau à poils raides, et badigeonne partout l’arbre attaqué, en appuyant plus fortement sur les parties malades, de manière à faire pénétrer le liquide dans les cavités creusées par les insectes. Un seul lavage suffit le plus souvent, lorsqu’il est pratiqué avec soin; mais deux lavages, à un mois de distance, ont toujours produit l’effet désiré et jamais le puceron n’a reparu sur les arbres ainsi lavés. (Extrait des Bulletins de la Soc. d'hort. de l’Aube.) DE L’EMPLOI DU SOUFRE EN HORTICULTURE. Les heureux effets de la fleur de soufre employée pour combattre la maladie de la vigne [Oïdium Tuckeri) sont maintenant hors de doute pour la plupart de nos habiles viticulteurs, et le soufrage est déjà assez entré dans la pratique pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en parler longuement; je me bornerai à rappeler que l’on conseille de faire l’opé- ration immédiatement avant l’épanouissement des fleurs; de la répéter, si V Oïdium a reparu, lorsque les grains de raisin ont acquis la grosseur de petit plomb de chasse, et lorsqu’ils offrent le volume de petits pois; de choisir, comme le meilleur moment pour opérer, le milieu du jour, lorsque la chaleur est le plus intense. On peut, au surplus, consulter un excellent mémoire publié en mai 1856 par M. Marès, secrétaire de la Société d’agricullure de l’Hérault, ou l’analyse qui en est donnée dans le premier volume de V Année scientifique et industrielle, mémoire dans lequel l’action direcle du soufre est démontrée par des observations microscopiques. Ce n’est pas d’ailleurs contre la maladie de la vigne seulement que le soufre est efficace; son action curative s’étend aussi à la maladie de même nature qui depuis quelque temps envahit les arbres fruitiers, et qui est due à une mucédinée du même genre que V Oïdium Tuckeri, et les expériences faites en 1856 dans quelques vergers des environs de Paris ne laissent guère de doute à cet égard. Déjà, en 1855, M. A. Lepère, à Montreuil, avait sauvé ses récoltes de pêches par ce moyen. Le soufre paraît, en outre, propre à activer la végétation, et le bulletin de janvier 1857 de la Société d’agriculture de l’Hérault contient à ce sujet un travail de M. Marès, dont les conclusions sont que : Le soufre en poudre favorise la fructification et développe la végé- tation d’un grand nombre de plantes, lorsqu’il est répandu sur leurs parties vertes en temps utile. 2® Son emploi peut offrir, en agriculture et en horticulture, de pré- cieux avantages, en fournissant un moyen nouveau et peu coûteux d’accroître la vigueur et de régulariser la fructification d’un grand nombre de plantes et d’arbres cultivés. 5® Il paraît susceptible de rehausser l’éclat des fleurs d’ornement, en augmentant l’intensité de leur coloration. Ces propriétés du soufre en poudre paraissent avoir été soupçonnées depuis longtemps, car il en a été parlé déjà en 1823, dans le Diction- naire raisonné et universel d'agriculture ; très-imparfaitement étudiées alors, elles étaient tombées dans un oubli complet; l’emploi récent de cette substance contre la maladie de la vigne les a remises en lumière. On a remarqué, dit M, Marès, que, quelques jours après chaque soufrage, les pampres prennent une nouvelle vigueur, et que leur couleur devient d’un vert plus intense. Les résultats sont d’autant plus marqués que la température est plus élevée et le soleil plus brillant, et une pluie entre deux opérations successives rend leurs effets plus sensibles. Lorsqu’on répand le soufre sur la vigne en pleine floraison, la fructification s’opère avec plus de régularité, et la quantité des fleurs qui passent fruit heureusement est sensiblement plus considérable. Si — 259 l’opération est réitérée dans le courant de l’été, les raisins sont plus gros, plus colorés, d’une qualité supérieure et d’une maturité plus hâtive, et les feuilles persistent plus longtemps dans l’arrière-saison. Ces effets sont locaux, c’est-à-dire que, dans une treille formée de deux branches dirigées en sens contraire et dont une seule est soumise à l’action du soufre, on n’observe d’effets que sur la branche soufrée, la végétation sur l’autre ne recevant aucune impulsion particulière. M, Mares a fait des essais comparatifs de soufrage, en les soufrant comme la vigne au moyen du soufflet, sur des cognassiers, poiriers, pommiers et pruniers, et il a obtenu les même effets que sur la vigne. Le premier soufrage, opéré lors de la floraison, a favorisé la fructifi- cation d’une manière remarquable; les autres ont eu lieu en juin, juillet et août, à trois semaines ou un mois d’intervalle. Il a également soufré à plusieurs reprises, de juin en septembre, des touffes de pensées et de glaïeuls; leur feuillage est devenu d’un vert intense, et leurs fleurs d’un éclat remarquable, qu’étaient loin d’avoir les mêmes plantes cultivées dans les mêmes conditions, mais non soufrées. Enfin les essais de M. Mares ont eu lieu, avec un égal succès, sur des citrouilles dont le volume a parfois doublé, sur des luzernes et sur des pommes de terre. Le soufre paraît agir ici comme excitant, et non comme engrais; son emploi ne dispense pas des fumures nécessaires pour fournir à la végé- tation les principes nutritifs dont elle a besoin, il rend seulement les plantes plus aptes à s’assimiler ces principes, sans qu’il y ait lieu de redouter qu’il amène un épuisement anormal. Son action, qui paraît être d’autant plus énergique qu’il est en poudre plus fine, se fait peu remarquer tant que la température est basse; mais elle devient très- sensible dès que la chaleur augmente, au printemps et surtout en été, pourvu que la sécheresse ne soit pas trop forte. Ces nouvelles propriétés du soufre, si la pratique vient les confir- mer, peuvent être d’une grande importance, et j’ai pensé qu’il était utile de les signaler aux horticulteurs, en les invitant à répéter les essais de M, Mares, Il est bon de remarquer que l’action de la fleur de soufre proprement dite, laquelle s’obtient par la sublimation, est beaucoup plus énergique que celle du soufre en poudre obtenue par la trituration du soufre en canons. (Voir dans le bulletin de mars 1857 de la Société d’agriculture de l’Hérault, une notice sur la subli- — 260 — mation du soufre, le classement de ses produits, et le moyen d’ap|)ré- cier leur degré de division.) L’action du soufre dans la maladie de la vigne paraissant pouvoir être attribuée à la formation d une petite quantité d’acide sulfurique, soit que cet acide détruise le mycélium de YOïdium Tuckeri déjà développé, soit que, YOïdium étant, comme quelques observateurs l’ont avancé, un effet de la présence de mites, d’acarus, cet acide en prévienne le développement en détruisant la cause première, j’ai eu l’idée de l’appliquer à la destruction des pucerons. Mes essais à cet égard sont trop peu nombreux encore pour que je puisse me prononcer d’une manière positive sur l’efficacité de ce moyen de destruction ; cependant les résultats que j’ai déjà obtenus sont de nature à m’en- courager. Ainsi des soufrages locaux ayant été pratiqués sur des rosiers infestés de pucerons dans des circonstances qui paraissaient cependant peu favorables, la température étant basse et le temps humide, la majeure partie de ces insectes avait disparu le lendemain, et une seconde opération a suffi pour faire disparaître le reste. Je ne terminerai pas sans mentionner le perfectionnement qui vient d’être apporté au soufflet à soufrer par JYL Granal, ferblantier à Bézier, dont le soufflet, soumis à des expériences comparatives par la Société d’agriculture de l’Hérault, a été reconnu supérieur à tous les autres instruments déjà en usage. Hébert. {Bulletin de la Société d'horticulture de la Sarthe.) BARIL A SEL POUR CONSERVER LES POMMES. Un correspondant du journal le Scientific americany raconte qu’il avait acheté l’automne dernier cinq barils de pommes bien choisies et prises toutes à un même tas, et qu’il les plaça dans un même cellier. Le avril dernier lorsqu’il vint pour les examiner il trouva que dans quatre barils elles étaient entièrement pourries. Celles du cinquième baril étaient entièrement fraîches, bien conservées et d’un goût parfait. Ce cinquième baril avait seul contenu du sel; nous ne pouvons voir, dit-ü, d’autre cause de la bonne conservation de ces pommes que dans la présence du sel dans ce baril. — Traduit de l’anglais par C. B. Nous engageons les agriculteurs et les horticulteurs à essayer ce nou- 261 veau mode peu encombrant de conserver les pommes. Il suffîiait de faire dissoudre quelques kilogrammes de sel commun dans l’eau dont on aurait rempli un baril ; y laisser cette solution pendant quelques semaines et y déposer alors des pommes bien choisies. On pourrait employer l’eau salée provenant du lavage du baril à mouiller les four- rages, destinés à la nourriture des bestiaux, ou le répandre comme engrais ou enfin revivifier le sel en faisant bouillir l’eau salée dans une bassine de cuivre étamée, presqu’à siccité. 11 nous paraît avanta- geux de déposer dans le fond du baril quelques fragments de chaux vive; mettre une couche de paille, sur laquelle on verserait un peu de sel, et l’on empilerait les pommes dessus en interposant de temps à autre de la paille que l’on aurait imbibé de la solution de sel ou sur laquelle on déposerait quelque peu de sel. La chaux vive et le sel agissent en enlevant à l’air l’eau qui est indis- pensable à la putréfaction des matières d’origine végétale ou animale au contact de l’air. B. DE QUELQUES SOUS- VARIÉTÉS NOUVELLES ANGLAISES DU CONCOMBRE VERT LONG (C. long greeu). Je recommandais dans mon article sur la Culture forcée du Con^ comhre, n®4, avril 1857 (de ce journal), la variété Gladiator, qui me paraissait fort au dessus du Vert long des maraîchers. Aujourd’hui le Gladiator a disparu des collections marchandes anglaises, et je doute qu’cà Paris on puisse s’en procurer de la graine très-pure. Mais à défaut de cette variété que je cultive et apprécie toujours, bien qu’elle me semble avoir un peu dégénéré, je puis garantir le mérite de huit nou- velles, choisies dans une liste nombreuse de gains anglais, et dont j’ai dû la communication bienveillante à M. Vilmorin. — Ces variétés, dont je vais donner une courte description, ont été cultivées à Chaltrait cette année, isolées les unes des autres et étudiées avec soin. J’en attends une ample récolte de graines que j’ai l’intention d’offrir à M. Vilmorin, qui sera en mesure de répondre, dès l’automne, aux demandes qu’on pourrait lui adresser. Coiney €aieb. - Plante vigoureuse, assez hâtive, très-fertile; fruit de vingt jours, long de 29 centimètres, légèrement anguleux; peau — !262 — lisse, d’un vert jaunâtre; épines noires. Fruit à maturité, long de 50 centimètres; peau jaune foncé, nuancée de vert tendre, légèrement brodée. cutiiiiis biack spiiic. — Plante vigoureuse, tardive, assez fertile; fruit de 20 jours, long de 26 cenlimètres; peau lisse, d’un vert foncé; épines noires. Fruit à maturité, long de 56 centimètres, légèrement anguleux; peau presque lisse, d’un jaune orange. victory of — Plante vigoureuse, très-hâtive, très-fertile; fruit de 20 jours, long de 25 centimètres, légèrement anguleux; peau lisse, d’un vert clair d’abord et passant au vert foncé; épines blanches. Fruit à maturité, long de 40 centimètres, très-plein, très-lourd, non anguleux; peau d’un vert tendre, marbrée de plaques d’un jaune très- pâle; réticulée ça et là. /Surprise. — Plante très-vigoureuse, très-tardive, assez fertile; fruit de 20 jours, long de 28 centimètres, anguleux; peau d’un vert foncé, glauque; épines blanches. Fruit à maturité, long de 56 centimètres, un peu anguleux; mamelons assez nombreux et très-saillants; peau jaune très-pâle, nuancée de vert clair. î!^îr Colin Campbell. — Plante vigoureuse, hâtive, fertile; fruit de 20 jours, long de 50 centimètres, anguleux; mamelons saillants; peau d’un vert foncé, glauque; épines noires. Fruit à maturité, long de 65 cenlimètres, à légères angulations, absence de mamelons; peau d’un jaune-orange, légères broderies. pikes Défiance. — Plante très-vigoureuse, la plus hâtive des huit variétés, très-fertile, de premier mérite. Fruit de 20 jours, long de 52 centimètres, très-bien fait, un peu anguleux, mameloné; peau d’un vert foncé, glauque; épines blanches. Fruit à maturité, long de 50 cen- timètres, légèrement anguleux; peau jaune très-pâle nuancée de vert fendre. ivigbiand Mary. — Plante vigoureuse, hâtive, très-fertile; fruit de 20 jours, long de 25 centimètres, cylindrique; peau lisse, d’un vert tendre, sans épines; chair verte, épaisse, cassante, d’excellente qualité. Fruit à maturité, long de 58 centimètres, cylindrique, lourd, plein; peau verte, nuancée de jaune pâle; broderies réticulées, plus nom- breuses vers le pédoncule. weedous Symmetry. — Plante vigoureuse, la plus tardive des huit variétés, ne paraît pas fertile, mérite la culture cependant, parce que ses fruits sont magnihques. Fruit de 20 jours, long de 50 centimètres, — ^265 — îion anguleux; peau vert foncé, glauque; épines noires. Fruit à matu- lité, long de 56 centimètres; peau jaune-orange; réticules assez abon- dantes. Chaltrait (Marne), 30 août 1858. Comte Léonce de Lambertye. LE FESTUCA DVINA, L., PLANTE DE BORDURE. NOUVEAUX ESSAIS. C’est par votre journal, numéro de mars 1858, que j’ai appris tout l’avantage qu’on pouvait tirer du Festuca ovina, L,, employé en bor- dure; et c’est à lui que j’adresse ces quelques lignes sur mes essais qui confirment en tout point les essais anglais. Je lisais donc dans cet excellent journal un article bien fait sur l’em- ploi en bordure du Festuca omna^ L,, lequel était cité du numéro du 16 janvier du Gardener s Chronicle. — Dans mes herborisations j’avais maintes fois examiné les allures de cette petite Graminée; et je ne dou- tais point après avoir lu l’article, qu’elle ne pût être employée très- heureusement à cet usage. Dès lors j’en demandai de la graine voulant me rendre compte sur le champ des résultats obtenus en Angleterre. Cet article que je résume en peu de mots disait donc que le Buis est coûteux, qu’il ne réussit pas toujours, — que le Statice {Armeria Vul~ garis. Wild.) peut être la meilleure entre toutes les bordures dans sa jeunesse, s’étend bientôt, s’écarte de l’alignement, se dégarnit et exige de fréquentes replantations. — M. Duncan avait signalé plusieurs espè- ces naines de Graminées propres aux bordures. L’expérience fut faite sur le Festuca ovina, L,, qui ne produit ni stolons ni rhizomes. — On sema en pépinière, — on repiqua très-serré. — Bientôt le plant forma de très-élégantes lignes d’un gazon fin. — - Deux tontes, l’une en été pour supprimer les hampes florales, l’autre en automne pour nettoyer les feuilles jaunissantes paraissent suffire à la propreté de ces lignes. — En somme on obtient une bordure durable, de belle apparence et à très- bon marché. Voici maintenant ma culture : Je semai D® quinzaine d’avril 0,50 gr. de Festuca ovina, dans une planche de potager large d’un mètre, longue de 15 et recouvris la graine de terreau. — Huit jours après elle commençait h lever. — Je fis arro- -■ 264 — ser de temps à autre et esherber. — Là se bornèrent les soins jiisqu’au 28 septembre. — Alors le plant étant suffisamment fort, il fut repiqué en bordure à raison de 10 plants par mètre courant. J’en eus assez pour garnir 850™ ! - La reprise se fit très-vite. — Dès maintenant (20 oc- tobre) les pieds ont gazonné et forment des lignes charmantes. Je crois que nulle plante ne donnerait un résultat plus prompt, plus économi- que et meilleur en somme. L. DE Lambertye. Challrail, 20 octobre. M. Bazin, jardinier de M. Duvoir, à Liancourt, nous communique le remède suivant qu’il vient d’employer avec efficacité pour la destruction des pucerons sur les plantes de serre et de pleine terre : « Ayant rentré ses Verveines, ses Héliotropes, ses Géranium et une centaine de Cinéraires de choix pour garnir une serre, il remarqua que ses plantes, après une dizaine de Jours, étaient littéralement remplies de pucerons noirs et verts. N’ayant pas voulu employer les fumigations de tabac à cause de la proximité des appartements et l’eau de Tatin (recommandée à cette usage), exigeant un temps plus ou moins long pour la préparer, il essaya de réduire ses feuilles de tabac en poudre en les frottant entre les mains, et dé répandre cette poussière sur ses plantes. Au bout de 24 heures, tous les pucerons avaient disparu ou plutôt étaient morts et bien morts. » Ce remède, quoique fort simple, nous semble devoir être pris en considération; mais au lieu de feuilles de tabac broyées, il serait bien plus simple d’employer le tabac à priser dont l’effet doit être le même. Plusieurs de nos abonnés ont demandé pourquoi nous n’avons dit mot des expositions de Namur , d’Anvers et de celle de la Société linnéenne de Bruxelles. Quant à la première de ces expositions, un compte rendu, qui nous avait été promis, ne nous est jamais parvenu, et pour ce qui concerne les autres expositions, nous regrettons que les conseils d’administration de ces Sociétés aient négligé de nous commu- niquer et leur programme et le résultat des concours. Nous y pourvoi- rons à l’avenir. — 2CS — BELOPERONE VIOLACEA (Pl.) Acnnfhacées. — Ecmatocanihacées. Planche XXIII. Le genre Beloperone, dont la signification grecque est flèche agrafe, a été formé par Nees Von Esenbeek aux dépens du genre Justicia dont le Justicia elon^ata a fourni le type. Il se compose de plantes frutes- centes ou ^ous-fruîescentes, plus rarement de plantes herbacées, toutes originaires de l’Amérique tropicale et particulièrement du Brésil et du Pérou. Le nombre des espèces connues est encore assez limité : De Candolle en indique quarante et une dans le 11® volume du Prod. St/s, Nat. ; quelques autres sont citées dans les Annales de Walpers, Les principaux caractères du genre sont : fleurs ordinairement allongées, alternes, pourpres ou bleuâtres,- munies de bractées ou de bractéoles colorées disposées en épis terminaux ou axillaires. Calice à cinq divisions égales; tube court, étroit. Corolle hypogyne, ringente; lèvre supérieure concave, lèvre inférieure à trois lobes égaux. Étamines au nombre de deux inserrées au-dessous du milieu du tube. Anthères biloculaires à loges éperohnées à la base. Stigmate subuîé; style simple. Capsule unguiculée, biloculaire, tetrasperme. Graines discoïdes^ colorées. Le Beloperone violacea dont nous ofifrons la figure ci-contre est peut- être la seule espèce du genre qui soit cultivée dans nos serres. C’est une très-belle plante sous-frutescente, rameuse, à fleurs en épis terminaux, d’un beau violet et remarquables par l’ampleur de la lèvre inférieure. Cultivée en pleine terre, elle acquiert 2 à 5 pieds de hauteur; cultivée en pots, elle atteint à peine la moitié de cette taille. Nous devons celte plante à M. J. Triana, qui la découvrit dans les régions tempérées de la Nouvelle-Grenade, d’où il en envoya des graines à l’établissement de M. Linden qui voulut bien, sur notre demande, nous en communiquer une branche en fleurs, ainsi que le nom qui lui a été donné l’année précédente par M. Planchon. Nous devons la diagnose qui suit, au professeur Decaisne, auquel nous avons communiqué un échantillon fleuri. Description. — Rameaux herbacés et finement striés, très-glabres, portant des feuilles oblongues acuminées, atténuées à la base en un Décembue 1858. 25 — 266 — court pétiole canaliculé, légèrement pubescent sur les bords, à limbe bullé, d’un vert foncé, à nervures saillantes en dessous et pubescentes; l’épiderme de la face supérieure renferme, ainsi que plusieurs autres * plantes du même groupe, de nombreux petits cristaux (cystolithes). Les fleurs naissent au sommet de cbacun des rameaux, entourées de bractées foliacées qu’elles dépassent et sur lesquelles elles se détachent élégamment. Le calice est formé de cinq folioles vertes, blanches sur les bords, acuminées. La corolle ringente, d’un beau violet, présente à l’entrée de la gorge deux séries de petites lignes d’un blanc-jaunâtre, qui parlent de la nervure médiane du lobe moyen inférieur. La lèvre supérieure légèrement bifide et concave, cache les étamines ainsi que le style comme dans la plupart des espèces du genre. Culture. — Quoique originaire des régions tropicales de l’Amérique méridionale, on aurait tort de l’assimiler aux plantes deserre chaude. Elle végète parfaitement dans la serre tempérée, et nous supposons même qu’elle résiste en serre froide. Plusieurs exemplaires, plantés en pleine terre vers les premiers jours de mai, se sont développés avec une vigueur peu commune et ont donné une floraison parfaite d’un effet charmant. Cette plante est une excellente acquisition pour l’orne- menlation de nos parterres d’été et d’automne surtout. Elle réussit fort bien dans la terre de bruyère mélangée de terreau. FUCHSIA VARIÉS. 1 . Duc de Trévise. 2. Pierre le Grand. 3. Prince Ghika. 4. Murat. 5. Sire de Créqui. Planche XXIV. Nous offrons aujourd’hui aux amateurs de Fuchsia, un contingent de cinq variétés à fleurs doubles obtenues de semis par M. Cornelissen, horticulteur, rue Saint-Alphonse, à Bruxelles. Déjà l’année précédente, cet horticulteur, aussi modeste qu’habile, nous a communiqué trois variétés nouvelles, figurées tome I, pl. XII, qui ne manquent pas de mérite. Plus heureux encore cette fois, il a obtenu vingt variétés, toutes à fleurs doubles, non pas doubles comme celles que nous con- naissons sous les noms de Imperialis y Coronata, Henderson, Bella- flora, etc., mais bien pleines dans toute l’acception du mot. C’est une véritable bonne fortune pour les amateurs de Fuchsia et nous félicitons r. /->//(: 7’rem‘se. 2. P/'rrre £(-çra/td. P. J’rùtœ G/tt'Âa. . J. . ÆtraP. S. J'rre £e O-ec/ia '. aLûcere-, ad-, tucù. vw.pÏTzco. de7. sc^, — 267 — M. Cornelissen de ce succès inespéré. Sous le rapport de la fornae, de l’ampleur, et surtout sous celui du dédoublement de la corolle, ces variétés surpassent tout ce qui a été obtenu jusqu’à ce jour. Du reste, un coup d’œil sur la planche ci-contre suffit pour constater la vérité de ce que nous venons de dire. Elles sont le résultat du croisement de trois variétés : des Fuchsia Duchesse de Lancastre et Violacea fl. pleno avec Prince of Wales. C’est ce dernier qui a fourni les semences. Description. — 1. — Calice rouge carmin. Sépales à moitié ouverts ou presque étalés. Corolle violet bleuâtre , composée d’un grand nombre de pétales densement imbriqués et formant une boule compacte et régulière. Les panachures de lignes rouges carmin irrégu- lières qui parcourent longitudinalement les pétales bleu-foncé donnent à cette variété une grande originalité et un cachet de beauté remar- quable. N® 2. — Calice carmin ; sépales relevés aux deux tiers vers le tube du calice. Corolle d’un violet foncé, parfaitement pleine; pétales régu- lièrement imbriqués. La rose la plus parfaite n’a pas une forme plus nette et plus symétrique que la corolle de cette variété. N” 5. — Calice carmin; sépales complèlement relevés et repliés sur le tube qu’ils cachent presqu’entièrement. Corolle presque droite, peu évasée, carmin violet, plus rouge à la base. Quoique moins volumineuse que dans les variétés précédentes, elle ne laisse pas d’étre fort belle. N® 4. — Calice carmin foncé ; sépales à moitié ouverts, un peu relevés par les extrémités. Corolle parfaitement double, d’un violet très-foncé, d’une ampleur, d’un diamètre et d’une régularité irrépro- chable ; sépales épais, bien formés et symétriquement imbriqués. Ce Fuchsia se distingue encore par ses pédoncules beaucoup plus longs que dans toutes les variétés que nous connaissons. 5. — Calice rose tendre, marqué de rose plus foncé et de quelques côtes blanchâtres ; sépales étalés, relevés dans la moitié de leur longueur, à extrémités d’un vert jaunâtre. Corolle rose teintée de violet, ample et parfaitement double. Nous apprenons que M. Cornelissen met ces cinq variétés en vente au avril prochain, au prix de fr. 25. — 2G8 — REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. SERRE CHAUDE. Illustration horticole. Tamia Catiicarti (Lïndl., foL Orch,) — Famille des Orchidées. — Gynandrie Monogynie. Cette magnifique Orchidée a été découverle par M. Hooker fiis, dans les vallées chaudes du Sikkim Himalaya oriental, entre 2,400 et 5,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. C’est l’Orchidée la plus remarquable qui ait été trouvée dans le nord de l’Inde; aussi a-t-elle été choisie pour porter le nom de J. F. Calhcart, en souvenir de la noble collection de dessins que cet amateur fit exécuter dans le Sikkim Himalaya. C’est une plante en apparence grimpante, d’un bel aspect et ayant beaucoup de rapport, dans l’habitus, avec le Renanthera coccinea. Les feuilles ont dix-sept pouces de long sur un et demi de large; les fleurs, de trois à quatre pouces de diamètre, sont charnues et disposées en un racème mulliflore (6 à 7); les pétales et sépales sont blancs en dehors, jaunâtres en dedans et marqués transversalement d’étroites bandes ou lignes d’un brun ou rouge canelle. Le labelle, qui ressemble à une auge, est blanc, avec un bord relevé tomenteux et jaune ; ses oreillettes sont piquetées de rouge; quatre lignes rouge carnun (d’après le dessin), longent le col formé par la Jonction de deux fortes côtes, qui s’étendent le long de son milieu ; à la base, au lieu d’éperon est une cavité horizontale, profonde, pratiquée dans l’épaisseur du la- belle et atteignant à peu près le tiers de sa longueur. Le gynostème est vert, maculé de rouge; l’anthère d’un jaune brillant. Masses polliniques au nombre de quatre (Lindl.). Le dessin que donne V Illustration hor- ticole , pl. 187, est une copie exacte du dessin original publié, pl. XXIll, dans le bel ouvrage du J. F. Cathcart et Hooker fils, inli- tulé : Illustrations of H imalay an plants. Le même journal, planche 185, donne les dessins coloriés de trois feuilles des plus beaux Caladium de M. Chanlin , dont ïious avons parlé dans notre livraison du mois de novembre; ce sont celles des — 269 — C. Chantimiy Verschaffeltli et Argyrites, Nous n’avons qu’un mot à dire sur leur mérite : ils sont superbes! Nous ajouterons même qu’ils surpassent tout ce que nous connaissons dans ce genre. SERRE FROIDE. Peiecyphora aseiiiforBiiis (Ehrenb,). — Famille des Cactées, Pliymato- colyledonées; groupe des Mélocactées. Ce Cactus a fleuri cette année chez M. Tonel, de Gand, qui Fa com- muniqué à M. Ch. Lemaire. C’est une fort jolie espèce à têtes multiples d’un vert tendre, dont les podaires coniques présentent chacun, au centre, un sillon longitudinal, bordé d’une espèce de bourrelet blanchâtre ou brunâtre, formé parla réunion de petits corpuscules transversaux, linéaires, aigus au sommet et très-serrés. Les fleurs sont nombreuses, grandes, bicolores; les pétales extérieurs sont blancs, les intérieurs sont roses. Elle habite les environs de San-Luis-de-Potosi au Mexique, d’où les frères Tonel de Mexico l’ont envoyée en Europe. Belgique horticole, 12® livraison, 8« année. Amygdalujs pertsica, var. Stcllata (Hort. SiEB.). Sous ce nom M. Morren nous fait connaître une charmante variété de pêcher, qui a été décrite et figurée dans les Annales d' Horticulture et de Botanique des Pays-Bas, par M. Witte, jardinier en chef du Jardin botanique de Leyde. C’est un arbuste de pleine terre. Ses fleurs, qui se montrent dès les premiers jours de printemps, sont simples; mais au lieu de cinq pétales, elles en ont quinze, vingt ou vingt-cinq, étroits et disposés régulièrement sur un seul rang, et divergeant parfaitement du centre vers la circonférence de manière à présenter plus ou moins la forme étoilée, d’où son nom de stellata^ les fleurs sont blanches, nuancées de rose; cette dernière couleur devient prédominante à mesure que la fleur vieillit. Il se multiplie de greffe comme les autres pêchers et amandiers. 270 — Khaphioiepiis japoiiica (SiEB. et Zücc.). — Famille des Rosacées — Icosandrie Polyandrie. Encore une nouvelle espèce de serre froide, introduite du Japon, par M. Von Sieboldt, et formée aux dépens du genre Cratacgiis avec lequel elle a beaucoup d’analogie. C’est un arbrisseau de six à dix pieds de hauteur, ramifié dès sa base, formant, avec ses rameaux serrés et son feuillage touffu, une pyramide épaisse dont chaque branche se termine par Une panicule de fleurs blanches de la grandeur de nos fleurs de Philadelphiis. Les feuilles sont entières, toujours vertes, elliptiques, presque obtuses, largement dentées en scie, lisses et coriaces. Les étamines sont roses à la base. Le fruit est une baie noire de la grosseur d’une cerise et couverte d’une poussière bleuâtre. Son nom japonais est Mokkok. Ajoutons que c’est M. Teysmann de Java, qui l’a envoyé à l’établissement de M. Von Sieboldt. Cosiiiauthiis grandliflorus (Benth.). — Famille des Hydrophyl- leacées. — Pentandrie Monogynie. Cette plante herbacée, découverte par M. Douglas en Californie, et introduite récemment à l’établissement de MM. Veitch, à Chelsea, a les plus grandes fleurs de la famille des Hydrophylleacées. M. Lobb, son introducteur, dit qu’elle atteint, dans sa patrie, trois à cinq pieds de hauteur. Quoique herbacée, elle est vigoureuse, rameuse et quelque peu décombante. Elle est couverte de poils sim- ples et courts, entremêlés de poils glanduleux et visqueux. Les feuilles, assez grandes, sont épaisses, ovales, semi-cordées, souvent presque triangulaires. Les fleurs sont en épis scorpioïdes et terminaux; la co- rolle, quinquélobée, est largement campanulée, d’un bleu purpurescent, à tube blanc; au centre, on remarque un disque blanc au milieu duquel se détache un cercle d’un pourpre foncé. On peut la cultiver, en été, en pleine terre où elle fleurit abon- damment. On vient d’introduire récemment en Angleterre, dans l’établissement de MM. W. Bollisson et fils, à Tooting, près de Londres, le remarquable Bheumnobile, Hook. fils et Thoms., figuré et décrit dans : Illustra- — 271 tiom of Ilimalayan plants. Voici ce qu’en dit le découvreur M. Hooker : Cette espèce est sans contredit la plus étonnante de toutes celles qui ont été découvertes dans les Sikkini. La première fois que j’aperçus cette plante, à un mille de distance sur les roches noirâtres de la vallée de Lachen, à 14,000 pieds de hauteur, dans un endroit inacces- sible, je ne pouvais concevoir ce que ce pouvait être. Il me fallut l’examiner de près pour me convaincre que c’était une vraie Rhubarbe. La plante mesure au delà d’un mètre de hauteur et forme une espèce de tour de forme conique, composée d’une infinité de bractées larges, imbriquées, semi transparentes, d’une couleur de paille brillante et dont les supérieures sont marginées de rose; ses larges et amples feuilles radicales, fortement lustrées et brillantes, avec leurs pétales et leurs nervures rouges, forment une base digne de cet ensemble. Des stipules d’un beau rose argenté entourent les panicules de petites fleurs vertes très-insignifiantes. La racine, de plusieurs pieds de lon- gueur, embrasse le roc; elle a la grosseur d’un bras d’homme, et est d’une couleur jaune dans l’intérieur. Après la floraison, la tige s’allonge, les bractées s’écartent les unes des autres , se colorent d’un brun rouge, épais, se fanent et se déchirent; enfin lorsque les fruits mûris- sent, elles tombent et la plante, toute délabrée, ne présente plus qu’une tige couverte de panicules de fruits d’un brun foncé. En hiver, ses tiges nues et noirâtres, se détachant sur les roches ou sur la neige qui les environne, semblent les sentinelles perdues de cette désolante région. La tige fîstuleuse de cette plante, appelée Chuka, par les indigènes, est d’un acide agréable et se mange; l’intérieur contient une eau pure et limpide. Des graines de cette Rhubarbe ont germé pour la première fois à Kew. Algemeine Berliner Gartenzeüung . cordyline rigidifoiia (G. Kocu), Alg, BeH. Gart.y n® 51, 1858. Cette nouvelle espèce de Cordyline a été établie par le professeur Ch. Koch, avec une plante que l’on cultivait depuis plusieurs années au Jardin botanique de Berlin, sous le nom de C. stricta (Endl.) (C. coji- gesta des horticulteurs), et que déjà on faisait figurer sous le nom de — 272 — Charlwüodia l'igida dans le Catalogue de cet établissement. M. KocFi a cru devoir la rapporter au genre Cordyline, fondé par Royen {Prod, flo7\, Leid.). Elle dilFèi e surtout de la C. stricta, par ses feuilles plus raides et par ses tiges feuillées presque jusqu’à la base. La plante paraît ne pas dépasser iO pieds de hauteur; ses feuilles, surtout les supérieures, sont très-rigides, de 1 et demi à \ deux tiers de pied de longueur sur 12 à 15 lignes de largeur; inférieurement plus pâles, terminées en alêne, et à bords légèrement denticulés; les feuilles inférieures seules sont canaiiculées. L’inflorescence est d’abord terminale et en panicule, puis devient latérale par l’accroissement de la plante; le pétiole et ses raïuifîcations sont brunâtres. Les fleurs sont campanulées , longues de o lignes, pendantes, d’un lilas pâle. L’ovaire est ovoïde, d’un jaune blanchâtre; à style filiforme de la longueur de la corolle. Patrie inconnue. corcSyiine odorata (C. Kocii), Berl, Gart.y n° 51. Encore une nouvelle espèce créée par M. Koch, d’une plante culti- vée au jardin de Berlin, et probablement originaire de la N^^^-IIollande. Elle a beaucoup d’analogie avec le C. congesta (t;era)*de Endl. et la C, spectabilis Kth. , mais paraît toutefois n’étre qu’une variété du Charlwoodia fragrantissima de Lem. Néanmoins les feuilles de ces deux dernières espèces sont constamment recourbées, même celles du sommet, tandis que dans fespéce en question les feuilles supérieures restent toujours dressées ; les feuilles, à l’exception des plus anciennes, ne sont jamais denticulées sur les bords, comme celles du Ch. fra- grantissima. Les fleurs sont violettes, en racème dressé, très-nom- breuses et presque sessiles. Gardner’s Chronicle. L.ig:ustrum sinensc (LouR.), Gard. Chro7i., 14 aoùt 1858. — Famille des Oléacées. Cet arbrisseau à feuilles tombantes est originaire de la Chine et paraît rustique. Ses branches sont cotonneuses, ses feuilles ovales, obtuses, ondulées, glabres avec un léger duvet en dessous; ses fleurs blanches forment des panicules semblables à celles de notre Troène commune. Il a fleuri dernièrement dans l’établissement de M. Glendinning, qui — 275 l’avait reçu de M. Fortune. M. Lindley fait observer que les baies de celte espèce ne sont pas globuleuses, comme le dit Loureiro, mais bien oblongues. LoiBicera stipiiiata (HooR. FILS et Thoms.), Gard. Clir. 18 septembre 1858. — Famille des Gaprifoliacés. Ce nouveau Chèvre-feuille a été découvert par M. Hook. fils, dans le Sikkim Himalaya, à une hauteur de 5000 mètres, ce qui permet de supposer qu’il supporte la pleine terre, en Angleterre du moins et par- tout où le climat est analogue. C’est un grand et vigoureux arbrisseau presque sarmenteux, fort remarquable au point de vue botanique, comme possédant de grandes stipules inlerpéliolaires ; ses branches, le dessous de ses feuilles et ses stipules sont couverts de poils laineux d’un blanc jaunâtre qui font un contraste frappant avec le vert de la face supérieure. Ses feuilles mésurent jusqu’à 10 et 11 centimètres de lon- gueur; elles sont ovales, semi cordées, acuminées, bordées de quelques dents très-espacées. Ses fleurs blanches ou un peu jaunâtres sont abon- dantes et disposées en nombreux fascicules axillaires. liOuicera glaucophylla (HoOK. FILS et ThOMS.), Gard. Clir. du 18 septembre 1858. — Famille des Caprifoliacés. Cette seconde espèce de Chèvre-feuille a été découverte par le même voyageur; elle est plus rare et plus brillante que la précédente, à cause de la belle couleur rouge de ses fleurs qu’elle produit en abondance. Elle forme un arbrisseau grêle, parfaitement glabre, dont les feuilles, assez semblables de contour à celles de la première espèce, mais plus longuement acuminées et un peu moins larges, sont colorées de vert pâle à leur face supérieure et glauques à l’inférieure; elles sont accompagnées de petites stipules interpétiolaires. Comme elle ne croît sur FHimalaya qua 1500 mètres de hauteur, elle exigera l’orangerie. — 274 CULTURE maraîchère. En ce moment, nous sommes condamnés au repos; Thiver vient de nous lier les bras, et le cœur nous manque dès que nous promenons un regard de regret et d’espérance sur le potager. Dieu que c’est triste! Besogne à moitié faite et interrompue par surprise; vieux légumes attardés, saisis par la gelée et cassants comme du verre ; légumes jeunes d’arrière-saison, qui baissent la feuille, ne vivent plus que pour mémoire et font laide figure des pieds à la tête. Voilà le tableau, et pas de neige pour nous le dérober, pas de neige pour réchauffer un peu les plantes refroidies. Que faire donc? Si vous voulez me croire, nous prendrons place autour du foyer, nous tisonnerons le feu et causerons d’un projet qui intéresse tous les cultivateurs de légumes et d’autres encore, non-seulement dans ce pays, mais aussi dans les pays voisins, parce que les bonnes idées ne connaissent pas de frontières, passent au-dessus de la douane, s’expriment dans toutes les langues et sont les bienvenues, d’où que souffle le vent qui les porte et quel que soit le lieu où elles tombent. En cette affaire, la Belgique a le droit de prendre date et la prend ; voilà tout. Il s’agit de donner une vigoureuse impulsion aux études horticoles parmi les instituteurs primaires, de faire passer les plantes et les pra- tiques nouvelles par le jardin de l’école, comme pour les acclimater, les naturaliser, avant de les jeter dans le domaine de la grande culture. On ne tient pas à ce que l’Instituteur instruise le fermier ou le fils du fermier des procédés agricoles, attendu que pour avoir de l’influence? en pareil cas, il faudrait avoir des champs au soleil et de riches récoltes sur pied; mais on tient essentiellement à ce qu’il donne de bons exemples au potager, à ce qu’il prenne position dans la culture maraî- chère et y conquierre une supériorité, facile d’ailleurs à conquérir, et que personne ne lui contestera. Ceci revient à dire que l’instituteur entrera par la fenêtre au lieu d’entrer par la porte. Peu importe, il suffît qu’il entre et qu’on l’accepte. Il ne traitera point des terrains, des engrais, du drainage, de la physiologie végétale, à l’occasion des colzas, des avoines ou du seigle, mais il en traitera à l’occasion des choux, des laitues et des épinards, par exemple, sans que personne ne — 275 -- songe à le tourner en ridicule. Il n’ouvrira point la bouche en ce qui louche la carotte blanche à collet vert, mais les gros cultivateurs trou- veront tout naturel qu’il parle de la carotte de Hollande, d’Altringham, de Brunswick et les recommande pour le jardinage. Les hommes sont de grands enfants tout gonflés de petites vanités et qu’il ne convient pas toujours d’aborder de face. On l’a compris parfaitement; les leçons de l’instituteur ne peuvent et ne doivent arriver à leur dernière desti- nation qu’en passant modestement par le jardin. Donc, elles y passeront. Jusqu’ici, l’idée n’a rien de neuf, et la Belgique n’a pas le privilège exclusif de l’enseignement horticole par l’intermédiaire des instituteurs; la France et l’Allemagne n’ont rien à lui envier sous ce rapport. Mais voici un projet tout frais éclos, dont l’application est bien arrêtée, nous assuret-on, projet nouveau, original, d’une exécution facile, peu coûteuse et qui, naturellement, sera mis à l’essai dans la province la plus arriérée de la Belgique. S’il y a réussite dans le Luxembourg, il n’y aura plus à hésiter nulle part. Il s’agit d’établir, à la fin de chaque année scolaire, des expositions et concours horticoles entre les instituteurs, d’établir la lutte entre plusieurs cantons, entre plusieurs inspections. MM. les instituteurs seraient tenus de produire, au jour fixé, des échantillons de toutes les espèces ou variétés de légumes, dont les graines leur auraient été distribuées. Aucun d’eux, à moins de causes majeures, n’aurait la faculté de se soustraire à cette obligation. En lui-même, le projet n’a rien d’embarrassant, au premier abord, mais quand on y regarde de près, on rencontre certaines difficultés d’exécution. Ainsi, par exemple, il convenait de s’arrêter à la question du transport des légumes, au moment du concours, et de se demander s’il serait raisonnable de mettre à la charge de rinstituteur des frais qui seront d’autant plus élevés que les distances à parcourir seront plus grandes. Ce n’était point admissible, d’abord parce que les instituteurs ne sont pas dans une position qui permette de leur imposer des sacrifices à la légère; en second lieu, parce que le gros lot des désavantages aurait frappé nécessairement les plus éloignés du chef-lieu de canton. Longue route à faire, grands frais à débourser. L’administration prendrait donc ces frais à son compte, et s’arrangerait de façon à les réduire le plus possible. Supposons que le concours ait lieu dans toute la province, et le même jour, par circonscriptions de trois ou quatre cantons réunis. 276 on choisirait, pour la cérémonie, un chef-lieu à peu près central et Ton désignerait, en vue du transport des denrées à exposer, trois routes rayonnant de ce chef-lieu vers la circonférence de chaque circonscription d’exposants. Au jour fixé, une voiture partant de la limite extrême de chacune des artères, recevrait sur divers points du parcours les colis des instituteurs qui se trouveraient sur la ligne même ou n’auraient que de courtes distances à franchir pour y arriver. Voilà, si nous sommes bien renseignés, et nous croyons rêtre, l’ensemble du projet et quelques-uns des moyens de réalisation. Les primes consisteraient en médailles, livres spéciaux et graines. Reste à savoir maintenant à quelle somme, tout bien compté, s’élèverait le chiffre de la dépense. On nous assure qu’elle n’atteindrait pas celui de six cents francs pour la province entière. Or, à ces conditions, il est évident qu’on ne saurait reculer devant l’essai, et nous caressons l’espoir qu’il se réalisera l’année prochaine. Déjà, des graines de diverses sortes ont été distribuées aux instituteurs, à la suite des confé- rences horticoles de l’arrière-saison; d’autres le seront prochainement, en vue des semis de printemps; en sorte que ces messieurs seront parfaitement en mesure, et sans bourse délier de se préparer pour la lutte. Nous approuvons fort celte manière de procéder. C’est la seule, à notre avis, qui puisse conduire à de prompts et sérieux résultats. Tant qu’il n’y aura pas concours, il n’y aura pas émulation et les instituteurs ne se croiront point tenus de se livrer aux travaux du jardinage, dans leurs moments de loisir. Le concours impliquera une sorte de con- trainte morale; ils devront se mettre à l’œuvre, songer à l’exposition, semer les graines distribuées, soigner les semis, se rappeler chaque jour que l’honneur de leiir inspection cantonale est engagé dans l’affaire, que, sous ce rapport, il doit y avoir solidarité entre tous les instituteurs d’un même ressort, que la négligence de l’un peut paralyser l’activité de l’autre et compromettre le succès. Ces considérations auront du poids. Les plus zélés réchaufferont, stimuleront les plus tièdes. Les inspecteurs cantonaux , intéressés moralement dans la question, déploieront bien certainement une activité inusitée, et en moins de trois ou quatre années, chaque village de la province aura son potager modèle, chaque instituteur en saura plus sur la matière que la plupart de nos jardiniers de profession. Alors même que l’enseignement horticole, parmi les instituteurs, ne — 277 — comprendrait que la branche légumière, les résultats seraient déjà fort utiles et fort beaux; mais il ne se borne point à cette seule branche, il embrasse, en outre, la culture des arbres fruitiers, le gref- fage, la taille, etc., à titre de récréation, non de surcharge. Les études ordinaires n’en souffriront point; les loisirs s’utiliseront et la moralité y trouvera son compte. Les enfants du cultivateur viendront en aide au maître pour conquérir ses bonnes grâces ; ils le seconderont dans ses petits travaux, s’initieront, en jouant, aux pratiques du jardinage et de l’arboriculture, questionneront, apprendront toutes sortes de connaissances intéres- santes qui se fixeront pour la vie dans leur tète, qu’ils rediront au père et à la mère, qui leur feront aimer le village, aimer la profession de cultivateur, et qu’ils appliqueront tôt ou tard à leur profit. Aussi longtemps que nous ne nous adresserons pas à l’intelligence de l’enfant, que nous ne la satisferons point, qu’il ne verra que le côté mécanique et abrutissant des opérations, il ne se fixera ni à la grande ni à la petite culture. Mais du moment que nous lui donnerons la raison d’un labour, d’une fumure, d’un sarclage, d’un pincement, que nous lui révélerons les secrets de la vie chez l’arbre et la plante, que nous fournirons un aliment à sa légitime curiosité, que nous aurons une réponse à chaque demande qu’il nous soumettra, il saisira bien vite le beau côté de la culture, et cela sans fatigue, sans efforts d’esprit; et le saisissant, il s’y attachera comme l’on s’attache à une profession libérale. Voilà le but utile de l’enseignement horticole. Les cerveaux étroits ne voient que des légumes et de beaux fruits au bout de l’œuvre; les hommes intelligents doivent y voir autre chose encore. P. JOIGXEAIIX. — 278 — POMOLOGIE. NOTICE SUR LA TAILLE DES ARBRES FRUITIERS. Nous venons de recevoir la lettre suivante, concernant la taille de quelques arbres fruitiers, de M. Bazin, jardinier -horticulteur chez M. Duvoir, à Liancourt : En lisant les travaux du mois de votre journal, j’y ai vu un passage concernant les arbres fruitiers. Comme je m’occupe depuis de lon- gues années de cette culture, et que l’époque de la taille des arbres approche, je crois me rendre utile en vous communiquant quelques observations à cet égard. A mon avis, il y a trois raisons qui obligent à tailler les arbres : l"* Pour prolonger l’existence de l’arbre ; 2” Pour lui donner une forme agréable à l’œil; 5® Pour lui faire produire de meilleurs et de plus nombreux fruits. Par la taille on retranche les branches inutiles en laissant seulement celles destinées à porter fruits, et celles qui ne peuvent s’enlever sans faire du tort à la forme de l’arbre. Cette opération a surtout pour but d’empêcher l’épuisement du sujet, dont une foule de branches gourmandes diminuent l’existence normale. Quelle que soit la forme que l’on veut donner à l’arbre, il est néces- saire de laisser, pour le moins, 2o centimètres de greffe à la première série des branches latérales qu’on laisse se développer, afin que le travail soit libre au pied de l’arbre, lorsqu’il a acquis tout son déve- loppement; il faut dans la taille, observer une régularité et une symé- trie parfaite, et il faut surtout qu’elle soit calculée de manière à ne pas empêcher l’action de l’air et du soleil, que le fruit réclame pour acquérir la qualité et le coloris; enfin, il faut que chacune de ses branches soit garnie de rameaux fruitiers sans pourtant qu’il y ait confusion. On comprend aisément qu’un arbre, dans ces conditions, bien soigné et surtout bien taillé, doit produire de plus beaux fruits. L’en- lèvement des branches gourmandes et inutiles a aussi pour objet de — 279 — perler vers le fruit, le surplus de la sève; celui-ci en profile; il gagne ainsi en grosseur et en beauté. La meilleure époque pour la taille est celle qui suit immédiatement la chute des feuilles. Un arboriculteur ne l’ignore pas , mais celle règle n’est pas exclusive. Voici comment je procède et je puis assurer que j’ai réussi complètement : Je commence par tailler tous les arbres poussant peu de bois et ayant peu de vigueur, et je laisse jusqu’en février et mars, ceux qui sont vigoureux et qui ont beaucoup de bois. Je taille donc les uns en automne, afin de leur conserver toute la sève pour l’époque où elle se met en mouvement, tandis que je ne taille les autres que vers le mo- ment de la reprise de la sève, afin de leur faire perdre une partie de cette sève qui tourne à l’avantage des branches à fruits. Ce sont sur- tout les arbres à pépins et ceux à no}^aux, que je conseille de ne tailler qu’au moment de la première circulation de la sève, c’est-à-dire en février ou en mars. Si la saison est précoce, les bourgeons à fruits grossissent, ceux à feuilles s’allongent et, comme la sève, alors en mouvement, a une grande tendance à se porter vers les extrémités, on comprend que celle qui se serait déjà portée dans les rameaux à sup- primer, ferait éprouver une perte réelle, tandis que le contraire a lieu si on supprime les branches superflues avant que la sève les ait at- teintes; celle-ci passera dans les autres parties de l’arbre et peut, si la taille a été habilement combinée, faire développer en rameaux précieux, les yeux qui seraient restés à l’état latent. Voilà, selon moi, les conditions essentielles et indispensables pour obtenir de beaux et bons arbres. MISCELLANÉES. GLORIOSA SUPERBA. Il est difficile de se faire une idée exacte de la magnificence de celte plante si on ne l’a vue dans tout son développement. Originaire des vallées humides et chaudes des Indes Orientales, elle fleurit et végète selon les alternances des saisons, tantôt exposée aux effets saturants des pluies périodiques, tantôt aux rayons ardents d’un soleil tropical. — 280 — Dans la culture artificielle, il faudra donc, pour obtenir des sujets vigoureux, leur procurer, pour autant que faire se peut, les memes conditions atmosphériques. Ayant eu l’occasion de me procurer de bons et forts bulbes, je les traitai de la manière suivante, et j’ai eu la satisfaction de voir mes plantes se développer à merveille. Mes bulbes furent mis en pots vers la seconde semaine du mois de mars, dans une bonne terre grasse mélangée de tourbe, de terreau et d’une bonne proportion de sable blanc. Les pots, assez grands pour permettre aux racines de se développer librement, furent bien drainés avec des tessons brisés que je recouvris d’une couche de mousse afin d’empêcher la terre de se tasser entre les tessons, et, sur cette couche de mousse, je plaçai une légère couche de bouse de vache séchée, durcie et brisée en morceaux de la grosseur d’une noisette. Ce n’est qu’après cette opération que je remplis mes pots avec mon mélange de terre en secouant légèrement sans presser de la main. Ceci fait, voici comment il faut procéder : On plonge le pot jusqu’au bord supérieur dans une couche chaude de 75 à 80® Fahr. (pendant quelques jours seulement), jusqu’à ce que la masse ait la température voulue. On y enterre les bulbes, que l’on n’arrose que douze ou quinze jours après cette opération et selon les circonstances de végétation, en maintenant la même chaleur régulière au pied. Quand les plantes commencent à croître, il faut les aider par tous les moyens possibles; c’est-à-dire les asperger souvent, élever la température extérieure selon les nécessités de la saison, et avoir soin de tenir l’atmosphère environnante dans un état d’humidité constant. On laisse la plante se développer librement, car la florai- son en dépend le plus souvent, et l’on fera bien de lui administrer de temps en temps un fumier liquide de bouse de vache pour em- pêcher la croissance de languir. Vers le milieu de juin, au moment où les boutons à fleurs commencent à se former, on donnera des tuteurs ou des supports quelconques à la plante, et on maintiendra la température élevée et humide jusqu’à l’entier épanouissement des fleurs. Ensuite on placera la plante dans une serre plus froide pour faire durer plus longtemps la floraison ; on diminue les arrosages à mesure que celle-ci avance; on les cesse entièrement lorsque les tiges commencent à prendre une teinte jaune. A ce moment la plante exige une température chaude et sèche pour faire mûrir convenable- ment les bulbes. Sitôt que toute végétation a cessé, on placera les — 281 pots avec les bulbes sur une tablette, près du jour, dans la serre chaude, et on les tiendra entièrement secs jusqu’à la reprise de la végétation. Le Gloriosa superha se multiplie par division des bulbes, en lon- gueur, en ayant égard aux yeux principaux situés vers l’extrémité, car ce sont ceux-ci qui fournissent de nouvelles plantes. Il est à remar- quer que les autres yeux qui naissent autour du bulbe principal sont presque toujours stériles. (J. R. T. — Florist et Friiitist, n'’ 75.) EXPOSITIONS. COxMPTE RENDU DE l’exposition DE LA SOCIÉTÉ ROYALE LINNÉENNE DE BRUXELLES > TENUE LES 25, 24, 25, 26 et 27 septembre. Cette exposition a été certainement la plus belle que la Société Linnéenne ait organisée depuis sa création. L’agriculture, la porno- logie et l’horticulture y étaient représentés et le bel établissement de MM. Vandermaelen avait revêtu un air de fête et de splendeur qui nous rappelait ses beaux jours d’autrefois. L’Administration de la Société n’avait épargné ni démarches, ni frais, ni appels pour donner à cette fêle, organisée à l’occasion du 28"^® anniversaire de l’in- dépendance belge, tout le relief et toute la splendeur possibles. Sa Majesté le Roi , L. A. R. et I. le Duc et la Duchesse de Brabant , sont venus honorer et rehausser cette solennité de leur auguste présence. De nombreux cultivateurs, pomologues et horticulteurs, ont répondu à l’appel de la Société; rhorticulture surtout y a pris la plus large part, et a de nouveau prouvé, par ses nombreux produits, la grande importance de cette intéressante branche de l’industrie belge. A cette occasion, 55 concours ont été ouverts, savoir : Agriculture : 17, pour lesquels 2 médailles de vermeil, 17 d’argent et 17 de bronze. Pomologiè : 10, pour lesquels 7 médailles de vermeil, 10 d’argent et autant de bronze. Horticulture : 28 concours, pour lesquels 7 médailles de vermeil, 56 d’argent et de bronze. Décembhiî 1858. 24 — 282 — Résultat des concours. AGRICULTURE. MM. De Cock, cultivaleiir à Ledeberg lez-Gand : premier prix, pour le plus beau froment; 5 médailles d’argent pour seigle, orge et avoine; Ch. Larivière, cultivateur à Destelbergh lez-Gand : médaille d’argent pour froment, deux médailles en bronze pour orge et sarrasin ; Baron Diert de Kerwerved’Hemixem : deux médailles de bronze pour froment et seigle ; Steens, cultivateur à Schoolen, province d’Anvers : médaille de ver- meil pour seigle et première médaille d’argent pour sarrasin; Marinus, directeur de la maison pénitentiaire de Saint-Hubert : une médaille de bronze pour avoine; médaille d’argent pour sa collection de plantes fourragères, ainsi que plusieurs mentions hono- rables pour une gerbe d’orge céleste, pour graine de colza d’hiver et pour son froment fougère; De Maegd : médaille d’argent pour lin roui ou non roui ; C. Desmet et C®, de Zélé : premier prix pour chanvre; Vandermeulen, d’Uccle : médaille de bronze; Carolus, de Louvain, et Palmans, de Lokeren : mentions honorables ; J. B. Van Eeckhout fils, cultivateur à Zélé : médaille en bronze; Pregaldino, d’Assche, H. Gilliodts, d’Oostcamp, et Nopin, surveillant à l’école vétérinaire de Bruxelles : respectivement un premier et un deuxième prix et une mention honorable pour houblon ; Matthieu, de Cortenberg : médaille d’argent pour tabac; Nopin, prénommé : mention honorable pour plantes fourragères; Vandendriesse et Panis, de Bruxelles : médaille d’argent pour une collection de pommes de terre ; Nopin, prénommé : médaille en bronze pour le même concours; De Vergnies, agronome à Binche : mention honorable pour le même concours ; Une médaille en bronze a été remportée par la Société des cultiva- teurs ardennais pour la plus belle collection de plantes fourragères. CULTURE MARAÎCHÈRE. MM. Vanden Ouwelant, de Laeken, et Marinus prénommé: premier- prix ex æquo pour la plus belle collection de légumes ; le premier a, en outre, obtenu la médaille d’argent pour sa collection de légumineuses et gousses ; Vandendriesse et Panis, prénommés : médaille de bronze pour le même concours; premier prix pour leur collection de courges et de potirons; le second prix a été décerné pour le même concours à Mme vanderstraeten de Tei’gaelen de Vorst, province d’Anvers. — 283 Pour les ruches à miel, au poids, la médaille d’argent a été décernée à M. Troost, et la médaille en bronze à M. Prinz, tous deux de Molenbeek-Saint-Jean. Des mentions honorables ont été accordées , hors concours , à M*""*" Vanderstraeten déjà nommée, pour ses céréales et ses lins; àM. Fauvel, de Molenbeek-Saint-Jean, pour un concasseur applatisseur et un coupe-racines. POMOLOGIE. Concours entre amateurs. MM. De Boeck, jardinier chez M. le comte Coghen, à Uccle, et De Doncker déjà nommé, ont obtenu le premier et respectivement le second prix pour leurs collections de pommes dans le concours entre amateurs. Les plus beaux lots de raisins ont été présentés par M“^® veuve Bréziers, de Schaerbeek , MM. G. Marchand, de Saint-Josse-ten-Noode, et de Franquen, lieutenant-colonel à Mons. La médaille d’argent a été décernée au premier exposant; le second prix a été partagé entre les deux derniers. M. Rumens, jardinier chez M. Van Volxem-Marechal, de Vilvorde, a obtenu à Funanimité la médaille de vermeil, pour ses beaux ananas. MM. Weiringer, chef de culture chez M. le baron Goethaels : médaille de vermeil pour sa collection de tous genres de fruits cultivés en jardin; médaille d’argent pour une collection de melons; Devos, chef de culture au couvent du Sacré-Cœur, à Jette-Saint- Pierre, pour une collection de fruits divers : médaille d’argent; Lengrand, de Binche : médaille d’argent pour une collection de poires et mention honorable pour une collection de melons; H. Bivort, de Jumet : second prix pour le même concours; le troi- sième prix a été décerné à M, J. De Doncker, chef de culture chez M. le baron d’Hoogvorst, à Limai. Des mentions honorables à MM. De Boeck et Liefmans, de la Gâche.. Les collections de ces deux concurrents n’ont pas été admises aux concours ordinaires à cause de l’inexactitude des noms. Concours entre ‘pépiniéristes. M. De Jonghe, horticulteur à Bruxelles, a obtenu la médaille de vermeil pour le plus beau lot de fruits; le second prix (médaille d’argent), pour sa collection de pommes et une seconde médaille de vermeil a été décernée à ses fruits nouveaux. Le second prix pour les poires a été adjugé à M. Springael, horti- culteur à Hal. 284 — Les récompenses suivantes ont été accordées, hors concours : Médaille d’argent, à M. Jacobs, pépiniériste à Malines, pour ses fruits; médaille de vermeil, à M. Vanden Ouwelant, de Laeken, pour trois corbeilles de fruits divers; médaille d’argent à M. Louis, jardinier de monseigneur le duc d’Arenberg, de Bruxelles, pour une collection de melons ; médaille de vermeil à xM. Alexis Lepère, horticulteur à Montreuil, près Paris, pour une collection remarquable de fruits divers; médaille d’argent à M. Sahut, horliculteur à Montpellier, pour un très- beau lot de raisins; même médaille à M. Royer, président de la Com- mission royale de pomologie, à Namur, pour une belle collection de prunes; médaille d’argent à M. Bucbelet, de Paris, pour ses fruits plas- tiques; médaille de bronze, à M^^® Prégaldino, d’Asscbe, pour une corbeille de fruits en cire. {La suite an numéro prochain.) AVIS IMPORTANT. Depuis quelque temps nous voyons circuler, dans le monde horti- cole, un catalogue de M. Roëzl, annonçant la vente de cent et quelques espèces nouvelles de graines de Conifères récoltées au Mexique. Ce pays ayant été explorée par nous, de 1857 à 1840, et plus tard par un grand nombre de voyageurs , cette quantité d’espèces nou- velles, décrites et offertes par M. Roëzl, devait nous paraître plus que suspecte; aussi n’avons-nous pas hésité à dire notre opinion à cet égard aux personnes qui ont bien voulu prendre des informations auprès de nous. Toutefois rien n’étant venu confirmer positivement nos doutes, nous n’osions les dénoncer publiquement. Aujourd’hui cependant , nos suppositions s’étant malheureusement confirmées , nous croyons qu’il est de notre devoir d’informer le public horticole, que la plupart de ces nouveaux Conifères se rapportent à des espèces déjà connues. En effet, nous lisons dans le n'’ 45 du Gardner's Chronicle que : le Pinus grandis et le P. Haageana ne sont autre chose que le P. filû folia; que le P. Carrieri est le P. macrophylla ; le P. robusta est le P. Lindleyana ; les P. inflexa, Wilsonii^ Decaisniana et Endliche- riana longi folia sont le P. Montezumœ ; les P. Gracilis, Comon- fortiiy Huisquilacœnsis, Decandolleana, Lecoii, Dependens et Cedrus sont tout bonnement le P. Leiophylla ; les P. Hoseriana, Trompo- lianay Escandonianay sont le P. patula ; le P. Rohani, Astecaensis est le P. Apulcensis ; le excerta est le P. protuberans ; les P. Magni- ficay Ocampiiy Zitacuariy sont identiques au P. Devoniana. TABLE DES MATIÈRES. PLANCHES. Pages. • 1® Thunhergia Uarrisn [YLo{y\,], \ • 2" Blandfordia flammea. ib. » 3° Bégonia laciniata. 25 , 4® Lupinus Menziesii. ib. . 5® Cosmanthus grandiflorus. 49 . 6® Sonerila speciosa. ib. • 7® Helleborus antiquorum. 73 , 8® Cerise belle Audigeoise. — Prune Jefferson. ib. • 9® Pinus Strobus pendula. 89 . 10® Æschynanthus tricolor. 97 ^11® Monochœtum aericeum. ib. ^ i Spigelia œnea. 121 • 13® Pentstemon Jaffrayanus. ib. ^14® Salvia dasyantha 145 • 15® Fraise Ferdinande. — Abricot Comice de Toulon. ib. Abies Kœmpferi ou Pin doré des Chinois. 126 Abricot Comice de Toulon. 147 Achimènes (Sur les). 132 Æschynanthus tricolor. 97 Æsculus californica. 246 Amygdalus persica. 154,269 A nanas bracteatus. 27 Andromeda formosa. 81 Appareil pour chauffer les serres au moyen du gaz. t7 Aracache esculenta. 134 Arbres et arbustes de pleine (erre. 162 — fruitiers. 164 Aristolochia leuconeura. 101 Arts et industries horticoles. 165 Asperge ( Culture de 1’ ). 62 Aubergines {Culture des). 39 Pages. J 6® Clianthus Dampieri. 169 . 17® Camellia Princess Frederick William. ib. * 18® Fuchsia variés. 193 .19® Rhododendron vir g atum. ib. « 20® Scuteliaria Trianœi, — ama- ranthina. 217 * 21® A'erveines variées. ib. , 22® Stephanotis floribunda. 235 * 23® Prune des Burettes ( Gré- goire). 241 ^24® 1. Bouvardia Oriana. — 2. B. Laura. — Veronica de- cussata Devoniana. ib. 4 25® Beloperone violacea. 265 *26® Fuchsia variés. 266 Azalea indica (Gr. Duch. Hélène.) 153 — [indica) gigafitiflora. 247 — ovata. 195 — variés de ITnde. 247 Baril à sel pour conserver les pommes. 260 Bégonia (Quelques mots sur les). 179 — laciniata. 9, 25 — Lazuli. 101 — Prince Troubelz-koi . 51 — Piex. 99 — Madame Wagner. 76 — Wageneriana. 105 Bejaria (les) et leur culture. 182 Bibliographie. 120 Beloperone violacea. 265 Blandfordia flammea. î Boehmeria argentea. 102 — 286 Bolbophyllum NeilgherrensOf 124 Bouvardia variés. 241 Brassavola fragrans. 246 Broccolis (Quelques nouvelles va- riétés de). IBS Caladium nouveaux. 243 Calanthe Dominii. 1 02 Came Ilia cup of beauty. \ 26 — Princesse Frédérique-William. 126, 170 — rosœflora. 103 Campanula slrigosa- 107 Campylobotrys argyroneura. 100 Cantaloup d’Alger (le). 43 Cattleya Acklandiœ, 77 — granulosa. 123 — luleola. 52 Cerise belle Audigeoise. 75 Chrysanthème de Chine (Culture du). 232 Chou Marin (Culture du). 60 Clarkia pulchella. 54 Clematis païens. 248 C liant hus D amp ieri. 169 Cœlogyne Schilleriana. 245 Colletia cruciata. 55 Colney Caleb. 261 Concombre (du) vert, long. ib. Conservation des plantes délicates pendant l’hiver. 21 Cordia Ipomaeflora. 26 Cordyline rigidifolia. 271 — odorata. 272 Cosmanthus grandiflorus . 49, 270 Courges (Nouvelles espèces de). 42 Culture maraîchère. 13,32, 56, 82,106, 127, 156, 175, 198, 222, 249, 274 Cuthills black spine. 262 Cyanophyllum magnificum. 100 Cypripedium Fairieanum. 8 Dasylirium glaucophyllum, 78 Dendrobium chrysotoxum . 1 49 — Falconeri. 171 — pulchellum. 76 Dracœna. 112 Embothrium coccineum. 154 Epacris (Note sur les). 36 Epiphora pubescens. 156 Eugenia Lima. 80 Exposition de la Société Royale d’agriculture et de botanique de Gand. 187 — de la Société d’horticulture de Paris. 138, 162, 239 — de la Société d’horticulture d’Orléans. 236 — des produits de l’Algérie. 166 — de la Société Royale de Flore de Bruxelles. 90, 206, 233 — de la Société Royale Linnéenne de Bruxelles. 92, 281 Ferdinanda eminens. 173 Fesluca ovina (le). 263 Fétuque des brebis ( Emploi de la). 69 Flèche de jeunes pieds (Méthode pour rétablir la). 41 Fraise Ferdinande. 146 Fruits (Destruction des) en 1857. 87 — forcés et conservés. 164 Fuchsia {le). 210 Fuchsia variés. 193,266 Gaulteria discolor. 53 Gesneria Donkelarii. 220 Gloriosa superha. 279 Grammatocarpus volubilis. 29 Greffe en placage sur l’écorce. 227 Grenadier de Madame Legrelle. 29 Groupes de pleine terre pour les grandes pelouses. 111 Gustavia insignis. 219 Hardenbergia Makoyana. 248 ïïelleborus antiquorum. 73 Hydrangea cyanema. 79 Ilex cornuta. 172 — Fortunei. 126 lllairea Canarinoïdes . 11 Indigo fer a décora. 173 Inga macrophylla. 244 Iris Kæmpferi. 30 Ismelia Broussonetii . 1 96 Isotoma senecioïdes. 221 Kefersteina graminea. 104 Kermès (Moyen pour détruire les) sur les Cactus. 72 Klopstockia cerifera ou palmier à cire. 136 Légumes. 165 Ligustrum sinense. 272 Lilium croceum (Fécule du). 231 287 — Linum grandiflorum (Un mot sur la culture du). 88 Lonicera stipiilata. 273 — glaucophylla. ib. Lupinus insignis. 82 — MenzAesii. 10, 25 Magnolia ( les) et leur culture. 114 Mésanges (Utilité des) dans les jar- dins. 48 Miscellanées. 17, 36, 69, 87, 111, 132, 179,202, 224, 233, 279 Monochœtum sericeum. 98 Moschkowitzia Wageneriana. 103 Musschia Wollastoni. 133 Myrrhinium sarcopetalon. 132 Nécrologie. 94 Nephrodium molle. 136 Nighland Mary. 262 Notice sur la taille des arbres frui- tiers. 278 Nyphea albo-lineata. 103 Oberonm acaulis. 132 OEnothera bistorta. 247 Orchidées (Sur la culture de quel- ques espèces d’). 202, 224 Orchis foliosa. 221 Ouvirandra Bernieriana. 243 Pêchers nouveaux à fleurs doubles. 126 Pelecyphora aselliformis. 269 Pennisetum thyphoidenm. 41 Pentstemon Jafrayanus. 121 Philodendron erubescens. 220 Phlox (les) et leur culture. 233 Pikes défiance. 262 Pilumna fragrans. 32 Pinus Strobus pendula. 89 Plantes de pleine terre. 10, 29, 33, 79, 123, 163 — de serre et châssis froids. 143 — de serre tempérée. 141 — tropicales. 138 — utiles et intéressantes de TAus- tralie. 44 Poinciana (le) Gilliesii. 186 Polygala Hilairiana. 132 Polygonatim roseum. 124 — punctatmi. 172 Pommes de terre (Plantation des). 23 Pomologie. 63 Prune des Burettes. 242 Prunus japonica, flore albo pleno. 248 Prune Jefferson. 74 Puceron lanigère (Destruction du). 237 Revue des Journaux. 117,192 — des plantes nouvelles et rares. 26, 30, 76, 99, 1 23, 149, 193, 21 9, 243, 268 Rhaphiolepis japonica. 270 Rhododendron acutilobum, 12 — azaleoïdes. 249 — bysianum. 30 — Griffilhianum. 193 — virgatum. 127, 133, 194 Rubus nutans. 1 1 Salvia dasiantha. 143 Saxifraga purpurascens. 196 Scutellaria Triunœi, 217 — amaranthina. 217 Serres (Revue des). 166 Serre chaude. 8, 30, 76, 99, 123, 149, 171, 219,243,268 — froide. 10, 29, 33, 79, 123, 133, 172,193,221,269^ Sir Colin Campbell. 262 Sonerila Speciosa. 28, 30 Soufre (De remploi du) en horti- culture. 237 Sphagnum (Emploi du) pour le bouturage. 236 Spigeliaœnea. 122 Stephanotis floribunda. 233 Surprise. 262 Synonymie pomologique. 67 Thunbergia Harrisii. 7 Tomate (Culture à l’air libre delà). 222 Torreya grandis. 126 Tradescantia discolor. 243 Tydœa (Variétés hybrides de). 30 Vanda Cathcarti. 268 Veronica decussata. 242 Verveines variées. 218 Victory of Suffolk. 262 Weedous symmetry. ib. Wisleria sinerisis. 133 Xiphidium floribundum. 131 FIN DE LA TABLE. JOURNAL DE LA BELGIQUE, DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRANGÈRE, publiée arec le concours DES AMATEURS , DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS D HORTICULTURE LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A l’étranger SOUS U DIRECTION DE ©aleotti neuvième année Janvier flSSS BRUXELLES. CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR 17, moütague de Sioii. PARIS, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR 44, quai des fir. Augustins. TRAVAUX DU MOIS. j4RDWFRi'iTiER.-0n peut planter, si le temps le permet , toutes If espèees iPtirbres fruitiers dans les*^ terrains secs; mais on attendra au mo^ de mf s ou même d’avril pour planter dans les sols forts, humides et froids. — Pf un temps ZuTon cLCnce^ tailler les vignes, les poiriers, les pomm.fs, les prunmrs et les cerisiers. Les arbres vigoureux ne seront tailles qu au printemps , quelquf- uns poussent avec tant de force qu’ils donnent tres-peu ou point de frfls , il est préférable de casser les branches que l’on doit supprimer que de les tailler, o attend pour cela jusqu’à la mi-avril; on amoindrit ainsi leur trop grf de vigueur S déperdition d’une partie de la sève. - On protite d’un jour pluvieux pour râHpr l’écorce des vieux^arbres, afin de les débarrasser de la mousse et des lichens C’est le moment de couper les scions des arbres fruitiers qu on veut reproduire par le moyen de la greffe et de les ficher en terre au pied des arbres- mères — On termine les semis des pépins de poiriers et de pommiers , la fication des amandes et de toutes les espèces de noyaux qui doivent etre semes au printemps. Jarmn potager. — Pendant les gelées on couvre les planches en culture avec des fêS nés ou dé la litière. - On continue les labours en employant le fumier ou aut/rengrais^^ 0^^^^^^^ les fosses pour planter les asperges en mars et avril. Quand \e temps est doux et pluvieux , on écarte un peu la litiere qui couvre e& artichauts le céleri et autres plantes délicates, mais il faut avoir soin de les recouvrir le soir. On peut, dans les jardins bien exposés, abrites des mauvais vpnts semer de la carotte hâtive, des poireaux , des oignons en terre legere , en St’soirde recouvrir avec de la litière s’il survient des gelées. On seme sur ados au midi, des pois hâtifs, des fèves de marais. On sème sur couche chaude et sous châssis des laitues a Ts chouUeurs, du pourpier; sur couche Cède des haricots hatifs des nois hâtifs (les Michaux) ; on sème en pots ou en pleine terre sur couche et sous châssis les premiers melons hâtifs (fin hâtif, Prescott à châssis, noir des Carmes), les tomates, etc. Tardin d’ agrément. - On peut planter, lorsque le temps est beau , /I an s te terres qui ne sont pas trop humides, toutes les espèces d arbres, excepte les fpres Le*? travaux sont peu nombreux, à moins qu’on ait des changements a pxéciiter dans la plantation et dans les mouvements de terrain. Quelques amateurs conservent les ga^zons en bel état en les recouvrant d’une couche de fumier court , au printemps ils les passent plusieurs fois au rouleau, le gazon ,P7/.f ifmflTn Pt acquiert une belle couleur verte; on releve , lorsqu il fait doux et plu- vieux’ la liüère de dessus les plantes herbacées ; on supprime ries et tout ce qui pourrait contribuer à entretenir une humidité concentrée, très-fatale à cette série de plantes; les Auricules, les Polyanlhus tout celte humidité; donnez-leur de l’air aussi souvent que possible. On fait ses nrovisions de terres diverses, de sable, etc., indispensables pour préparer les différents composts nécessaires à la bonne culture des plantes. Nous recomman- dons de nouveau de ne point trop tamiser les terres de bruyere; il vaut mieux les hacher en petits morceaux que de les réduire par des tamisages successifs a un état de ténuité extrême; dans cet état elles deviennent compactes, lourdes, retiennent l’eau, et ne contenant presque pdus de matière sDonscioles des racines, elles sont bientôt impropres a la végétation, si les engrais , les rempotages ne venaient contrebalancer les fâcheux effets OnXnne de lair aux bâches lorsqu’il ne gèle pas trop fort, ainsi qu’aux serres froides et à l’orangerie; on force Lilas, Rosiers, , Azalees, liho- Tdendrum^^ Spirées, des Cytises, Yiolettes, Cyclamen , le lustre le Deutzia gracilis, le Dielytra spectabilis , des Begoma, le joliHebech nium )anthinum YEpiphyllum truncatum et ses diverses variétés; du Muguet, des HeCtw^^^ planter en pleine terre, dans la serre, a bonne expo- K un ^ d’Héliotrope; on en aurait ainsi continuellement en fleurs. Eipositions annoneées pour 18S8 par les Sociétés d ’hortieulture belges et étrangères. Gaud. - Sociélé royale d’agriculture et de botanique. 7 et 8 mars. 32 concours. — Le Diotamnus 'fraxinella est demandé en fleurs épanouies pour le 6 mars, à 9 heures du matin. Amsterdam. — Du 26 au 30 mars 1858. Rotterdam. — Du 9 au 12 avril 1858. Dordrecht. — Du 1 7 au 19 avril 1858. Reçu les ouvrages et catalogues suivants : Supplément au Catalogue des cultures de Ad. Papeleu, pepinienste a Ledeberg- lez-Gand. Plusieurs nouveautés y sont annoncées en Abricotiers, Cerisiers (Griotte du Nord à fruit blanc), Framboisiers, Pêchers (Comice de Bourbourg ; ce serait la meilleure pêche connue). Poiriers (gains de MM. Bivort, Grégoire Van Mons Robert), Pruniers (Reine Claude de Bavay hâtive, excellent fruit; Reine Claude de Brahy , variété des plus méritantes que M. Brahy a cédee en toute propriété a M. Ad. Papeleu); Vignes (le magnifique Bowood Muscat à baies blanches, le non moins beau Doré de Stockwood; le Chasselas Perle d’Anvers de Ch. Van Geert, le Général de la Marmora, de Robert, beau raisin blanc un peu musqué, etc.). - Collections fort riches de plantes vivaces. De M. Portemer fils , à Gentilly (Seine), rue de l’Hay, 1. - Culture spéciale du Rosier. Annonce deux nouvelles Roses mousseuses non remontantes : Adolphe Brongniart (Portemer fils), rose vif, et de Candolle, rose tendre, et une ile Bour- bon • Général Blanchard, fleurs moyennes, pleines, rose rouge transparent, riche collection de Conifères de serre et de pleine terre ; Yucca, arbres fruitiers, Viffn6s* DeM. Claude Sahut, horticulteur-pépiniérisle à Montpellier (Hérault). Arbres fruitiers, arbres et arbustes d’ornement. Conifères, Plantes aquatiques, Plantes vivaces, etc. ■ , . i i i . De M. Antoine Geoffre, aux serres du Prado, à Marseille. Beau choix de plantes de serre et d’orangerie; spécialités en Broméliacées, Dracœna, Orchidées, Pa ^ miers, Gesnériacées, Azalées, Camellias, Rosiers, IVermm, Orangers et Citron- niers etc J De M. Adolphe Weick, rue des Poules, à Strasbourg. Nouveautés en plantes de serre chaude, de serre froide et d’orangerie; arbustes de pleine terre , Rosiers ; spécialités en etc. ^ De MM. Arnould frères, rue de Metz, à Nancy (Meurthe). Arbres fruitiers, arbres, arbrisseaux et arbustes d’ornement de pleine terre. Rosiers, plantes vivaces. — Plantes médicinales et aromatiques. De M. Pierre Oger, à Caen ( Calvados). Deux nouveaux Rosiers hybrides remon- tants ont été obtenus de semis par M. Oger, savoir : Marie Thierry , fleur tres- grande pleine, forme parfaite en coupe évasée , à rosette au centre, d un rose carmin vif passant au rose foncé, floraison facile; et Cléopâtre, fleur naoyenne, presque pleine, en coupe, rose brillant carminé. Issu du colonel Foissy. La répu- tation d'heureux et d'habile semeur que s’est acquise M. Oger nous permet d au- «■urer un bon accueil à ses nouveaux gains. — Culture spéciale du Rosier, choix des meilleures variétés de Roses remontantes. — Collections d Œillets, de Pensees, d'Anémoiies doubles et de Phlox. Sommaire du ü» f. — Janvier 18S8. I*i.4HTES FIGURÉES. — Hlaiidfordtaflammea. Page 5 — Thimbergia Hcm'isii. . .... . 7 lÎEVüE DES PLANTES NODVELLES ET KARES. — - Serre chs'jude g Serre froide et pleine terre IQ Culture maraicüère. — (P. Joigneaux.) . . 15 Miscelxanées. — Appareil pour chauffer les serres au moyen du gaz . . , . .17 - Quelques mots sur la conservation des plantes délicates pendant l’hiver, par M. H. Dyer - Plantation des pommes de terre. Expé- riences sur Je soufrage appliqué lors de la plantation, par M. W. l ver ... 25 Rosiers nouveaux 24 gravures. PI. I. Blandfordia fUnuntm-, PJ. «. Tlmnbergia ffarrmi. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Le prix d’abonnement pour 1838 reste fixé à 8 francs pour toute la Belgique et ne sera plus augmenté, quelles que soient les améliorations apportées au^ournal. Afin que le coloriage des dessins atteigne toute la perfection possible dans ses derorair^”*"'"'"’ salaire a été accordée:- l’arliste cba;" Pour l’étranger, 10 francs, payables sans frais à Bruxelles. Il paraît un cahier, orné de deux dessins coloriés, du Ier au 3 de chaque mois On nesabonne que par année : les abonnements partentdu 1« janvier Un numéro égaré peut être remplacé au prix d'an franc. Tous les numéros sont expédiés/ranco aux abonnés dans toute la Belgique. Le prix d’abonnement est exigible à partir du ^e^mars de chaque année. On souscrit à^Bruxelles, chez l’éditeur, M. Parent . montagne de Sion 17 - f.,, piovince et à 1 etranger, chez tous les correspondants du journal I \ I TRAVAUX DU MOIS. JàHDiN FRUITIER. — On pouTsuil la taille des arbres à pépins; on termine celle de la Vigne, de l’Abricotier et des Groseilliers. C’est le moment de couper les boutures de Vigne par tronçons de 50 à 60 centimètres, que l’on réunit en petits fagots, et que l’on met en jauge au nord, dans quelque coin du jardin, jusqu’au mois d’avril, époque où elles devront être mises en place. On termine la plantation des arbres fruitiers dans les ter- rains secs et légers. Jardin d’agrément. — On procède vers la (in de février, si le temps le permet, à la toilette des Rosiers; ici il ne s’agit pas de tailler simplement les branches, il faut sup- primer les branches trop rapprochées ou qui auraient pris une mauvaise direction; ne pas tolérer au centre cette masse de rameaux généralement improductifs, qui épuisent la plante, empêchent l’air et la lumière de circuler, et servent le plus souvent d’asile à une foule de vers et de chenilles ; tous les Rosiers se taillent court à deux ou trois yeux, à l’exception des Rosiers PimprenelleSj Rosier de Banks j et à cinq couleurs de Chine; a ceux-ci on se borne à enlever le bois mort. On retire quelques centimètres de terre autour du pied des Rosiers, et on les remplace par de bon fumier que l’on recouvre d’un peu de terre pour prévenir le dessèchement. On rempote les AuriculeSj en évitant de trop les arroser pendant les premiers jours qui'sùivrontcette opération. On plante les Renon- culeSj en les disposant à environ 10 centimètres de distance les unes des autres, et on les recouvre de 4 centimètres de terre; si celle-ci était sèche, on devrait un peu la damer après la plantation achevée. On doit, par un temps favorable, mettre en place les Roses trémières, obtenues de bou- ture ou de semis, ainsi que bon nombre de plantes vivaces; la floraison sera plus belle que si l’on attendait plus tard; ces observations sont, au reste, subordonnées aux cir- constances atmosphériques. Mais surtout mettez à profit tout instant favorable pour labourer les massifs, les bosquets, les plates-bandes; ces labours exécutés en cette saison équivalent presque à une fumure. On peut en même temps diviser les plantes vivaces, refaire les bordures, etc. On sème les Mélèzes j les Erables Tulipier, les Pins Pignon et Cemhra,\es^ Chênes, le Cornus jlorida, les Châtaigniers et toutes les graines forestières d’une végétation lente, et que la belle saison doit faire développer. Jardin potager. — On peut semer vers la fin du mois, dans les plates-bandes exposées au midi ou au levant, des Pois Michaux, des Epinards, du Persil, du Cerfeuil, de ^Oseille, des Poireaux, de la Ciboule, des Carottes, des Panais, divers Choux de Milan et pommés. On peut semer à toute exposition des Fèves de marais. En couche, on sème sous châssis ou sous cloche des Choux, de la Laitue; les Choux- fleurs et Brocolis, semés sous cloche, peuvent être repiqués trois semaines après sur une couche; ils donneront en juin et juillet. On sème encore des Melons, des Concombres, des Tomates, des Radis, des Pois nains, diverses Salades [Romaine, Laitue à couper et à pommer. Chicorée fne, etc. ), Aubergines, etc. On donne de l’air, selon le temps, aux Artichauts, Céleris, Choux marins, tout en veillant à les abriter du froid. Vers la fin du mois on recouvre chaque plante de Crambé [Chou marin) d’un long pot renversé, de manière à la soustraire à l’action de la lu- mière; les pousses blanchissent et forment un excellent mets. Ce chou se multiplie par boutures de racines que l’on plante en pot et sous châssis. Serres froide et tempérée. — Les serres exigent de fréquents aérages pour chasser l’humidité si abondante en février. Les Verbena et les jeunes Rosiers sont sujets au blanc en celte saison; il faut les saupoudrer avec du soufre en poudre. Des fumigations de tabac deviennent nécessaires pour chasser les pucerons des Cinéraires, Primida, Calcéolaires, etc. On multiplie de boutures les Fuchsia, Cuphea, Pétunia, Lantana , Anagallis, Pentstemon, Chelone, Bouvardia, Salvia, Néliotropes, Citronelle, etc., enfin toutes les plantes semi-ligneuses que l’on se propose de planter plus tard à l’air libre pour orner les jardins. On taille les Fuchsia; on commence à donner de la chaleur aux va- riétés les plus distinguées. On rempote les Pélargonium, les Liliiim lancifolium, que l’on désire avoir de bonne heure en fleurs, les Amaryllis, les Ixia, etc. En serre chaude, on active la végétation des Achimenes, Gesneria, Gloxinia, pour les avoir en fleurs en mai et juin. KxposUion» annoneéei§i pour i858 par les Sociétés d’horticulture helg;es et étraiig;ères. Gand. — Société royale d’agriculture et de botanique. 7 et 8 mars. 32 concours. Le Dictamnus fraxinella est demandé en fleurs épanouies pour le 6 mars, à 9 heures du matin. Bruxelles.— Société royale de Flore. — Les 14, 15 et 16 mars 1858 (35 concours)^ dans la grande salle du Jardin Botanique. » Société royale Linnéenne de Bruxelles. — Les 14, 15 et 16 mars, au marché du Parc, place du Congrès- Anvers. — Du 14 au 16 mars. Malines. — Les 21, 22 et 23 mars. A€J)E!varde. — Les 22 et 23 mars. Amsterdam. — Du 26 au 30 mars 1858. Rotterdam. — Du 9 au 12 avril 1858. Dordrecht. — Dul7aul9 avril 1858. Rouen. — Société impériale et centrale d'horticulture du déparlèmenl de la Seine- Inférieure. — Grande exposition d’été. — Du 1®^ au 4 juillet 1858. Valognes. — Du 7 au 9 août 1858. Bulletin de la Société royale d’horticulture de Bruxelles. — Par suite d’une indisposition grave de M. Galéotti, notre rédacteur en chef, nous sommes contraints à différer la publication du Bulletin mensuel de la Société. Catalogues. — M. A. Verschaffelt, horticulteur à Gand, vient de publier un supplément à son catalogue n® 64, de ses plantes de serre chaude, serre froide ou tempérée et pleine terre. Sommaire dn 2 . — Février 1S3S. Plantes FIGURÉES," — Lupmus Menziesii . . 25 — Bégonia laciniata ....... ib. Revue des plantes nouvelles et rares. — Serre chaude 26 — Serre froide et pleine terre 29 Culture map,aichère. (P. Joigneaux.) ... 52 Miscellankes- — Notes sur les Epacris . . 56 — Culture des Aubergines. . . . . . 59 — PennisetU7n thjphoïdeurn. {Sch.) . . .41 — Méthode pour rétablir la flèche de jeunes pieds de Séquoia gigantea . . . . ib. — Nouvelles espèces de Courges. (Sch.). . 42 — Le Cantaloup d’Alger. (Dorival.) . . . 45 — Plantes utiles et intéressantes de l’Austra- lie. (Sch,) 44 — Utilité des mésanges dans les jardins . 4S GRAVÜKES. Planche III. Lupinus Menziesii. — Planche IV. Bégonia laciniata. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Le prix d’abonnement pour 1858 reste fixé à 8 francs pour toute la Belgique, et ne sera plus augmenté, quelles que soient les améliorations apportées au journal. Afin que le coloriage des dessins atteigne toute la perfection possible dans ses détails, une augmentation importante de salaire a été accordée à l’artiste chargé de ce travail. Pour l’étranger, 10 francs, payables sans frais à Bruxelles. Il paraît un cahier, orné de deux dessins coloriés, du au 5 de chaque mois. On ne s’abonne que par année : les abonnements partentdu l®*" janvier. Un numéro égaré peut être remplacé au prix d'un franc. Tous les numéros sont expédiés franco aux abonnés dans toute la Belgique. Le prix d’abonnement est exigible à partir du 1®^ mars de chaque année. On souscrit à Bruxelles, chez l’éditeur, M. Parent, montagne de Sion, 17; en province et à l’étranger, chez tous les correspondants du journal. Au prix de 8 francs par an, le Journal d' Horticulture pratique de la Belgique, qui commence sa seizième année de publication, est à la fois le Becueil horticole le plus ancien et celui qui s'obtient au plus bas prix de tous ceux de la Belgique, puisqu’il diffère de 30 à 100 pour cent avec toutes les autres publications ana- logues. JOURNAL DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRANGÈRE, DES AMATEURS , DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS d’horticulture LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A l’ÉTRANGER; dalcotti DIRECTEUR DU JARDIN BOTANIQUE DE BRUXELLES, Deuxième année mars BRUXELLES, CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR 1 7, montagoe de Sion. ^ PARIS, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR 44, quai des Gr. Augustins. TRAVAUX DU MOIS Jardin fruitier. — Il faut achever la taille des arbres fruitiers, terminer les planta- tions fruitières, finir les labours, pailler les plates-bandes. On place les auvents, on tend les paillassons, les toiles pour préserver les espaliers de la grêle et de la gelée, surtout de ces changements brusques de température que nous amènent si souvent la fin de mars et la première quinzaine d’avril. Jardin potager. — On fume et laboure les parcs d’asperges j on emploie le fumier de vache pour les terrains secs et celui de cheval pour les autres sols; on plante les griffes d’asperges vers la fin du mois ou mieux en avril. On plante les pommes de terre hâtives, les topinambours, des échalotes, de l’ail; on sème oignons, carottes, cerfeuil, salsifis, panais, fèves, épinards, et si le beau temps paraît durable, du céleri, des pois, de la chicorée, des laitues et une foule d’autres graines potagères, à l’exception des haricots. On repique laitues, romaines, poireaux, choux-fleurs, fraisiers, choux pommés, oignon blanc, etc. Le soleil de mars et les vents d’avril sont proverbialement à craindre; le cul- tivateur doit se tenir en garde contre les haies de mars en ayant toujours des paillassons sous la main près de ses bâches, et de la litière pour abriter ses plates-bandes. On sème sur couche les tomates, diverses salades, des melons, concombres, raves, le piment. Jardin d’agrément. — On termine la taille des arbustes, la plantation des plantes vivaces, on achève la première toilette des jardins : plates-bandes et massifs bêchés, ratissés, gazons égalisés et raffermis par deux ou trois passages du rouleau, etc. On sème les gazons. On bouture la plupart des arbres et arbrisseaux. On sépare les touffes de plantes vivaces, telles que Sauge cardinale, Chrysanlhème’de l’Inde, les LychmSj etc. On peut semer les Eschschollzia, la Giroflée de Mahon, les Coreopsides^ la Nigelle, les Clarkittf les Pois de senteur, le Réséda, les Thlaspi et une foule d’autres fleurs, tout en se rappelant de ne pas sacrifier toute sa graine à ces semis; des circonstances fortuites peuvent anéantir ces premiers essais, et le mois d’avril est très-propre à réparer de pa- reils désastres. On sème sur couche les Crêtes-de-Coq, Calcéolaires, Rhodanthe Man- glesiij Balsamines, etc. Ce mois est très-convenable pour la plantation des plantes vivaces; il y en a cependant, comme les Dahlias, Canna, etc., qui ne devront pas être confiées â la pleine terre avant la fin d’avril ou au commencement de mai, quelquefois on les plante en pots sur couche pour les avancer. Serre chaude. — C’est le moment du rempotage pour une foule de plantes, c’est aussi celui de la taille. On ombrera lorsque les rayons du soleil deviendront trop ardents, on admettra dans les serres une certaine somme d’air extérieur tout en évitant les courants d’air. Si la température devient trop élevée, on aspergera les allées pour entretenir une certaine fraîcheur. On fera une chasse active aux cloportes, limaces, animaux très-friands des jeunes pousses. Les fumigations deviennent nécessaires pour évincer les pucerons. Le réveil de la nature se fait vivement sentir dans les plantes de serre; c’est au jardinier intelligent à guider ce développement; il ne doit pas oublier que pour obtenir de belles plantes, c’est lui qui doit maîtriser la nature et non être le sujet de celle-ci. On rempote les plants d’Ananas; on arrose de temps à autre avec de l’engrais liquide étendu d’eau; les plantes se fortifieront et leur fruit sera plus gros et plus pesant. Serre froide. — Arrosages plus fréquents; ventilation abondante. Fumigations dans la serre aux Calcéolaires, Fuchsias, Verveines, Cinéraires, etc. Bulletin de la Société royale d’horticulture de Bruxelles. — Par suite d’une indisposition grave de M. Galéotti, notre rédacteur en chef, nous sommes contraints à différer la publication du Bulletin mensuel de la Société. Expositions annoncées pour f SaS par les Sociétés d’horticulture belges et étrangères. Gand. — Société royale d’agriculture et de botanique. 7 et 8 mars. 32 concours. — Le Dictamnus fraxinella est demandé en fleurs épanouies pour le 6 mars, à 9 heures du matin. Naistes (France). — Les 6, 7 et 8 mars 1858. Bruxelles.— Société royale de Flore. — Les 14, 15 et 16 mars 1858 (35 concours), dans la grande salle du Jardin Botanique. » Société royale Linnéenne de Bruxelles. — Les 14, 15 et 16 mars, au marché du Parc, place du Congrès. ' Anvers. — Du 14 au 16 mars. Malines. — Les 21, 22 et 23 mars. Aüdenarde. — Les 22 et 23 mars. Amsterdam. — Du 26 au 30 mars 1858. Rotterdam. — Du 9 au 12 avril 1858. Dordrecht. — Du 17 au 19 avril 1858. Rouen.-— Société impériale et centrale d'horticulture du département de la Seine- Inférieure. — Grande exposition d’été. — Du !«*• au 4 juillet 1858. Valognes. — Du 7 au 9 août 1858. OUVRAGES NOUVEAUX. Reçu les catalogues de : M. Bernieau, rue Coq-Saint-Marceau , 32, à Orléans (Loiret), Pëlargoniums : Alexandre Jullien, très-florifère; Kendatler, coloris nouveau magnifique; 3/me Hougier, fleurs très-grandes à centre blanc de premier ordre; Léon Ber- nieau, fleurs de première grandeur, riche coloris; Ambroise Verschaffelt, fleurs des plus grandes connues, variété de premier ordre. Ces magnifiques nouveautés ont été obtenues par M. Bernieau. Le Phare (Denis). Géraniums zonale : Théodule Bernieau (Bern.), plante naine dans le genre Tom-Pouce, très-florifère; Lamie Heulin (Bern.), variété vigoureuse; Roi des massifs, variété très-vigoureuse d’un beau port, magnifique nouveauté; Albert Gombault, son coloris est unique dans le genre, riche variété. Fuchsias : M. Charles Gombault; Président J. B eaumann ; Adolphe Charlé; Artiste Salesse: Henri Demay, Striata elegantissima ; Striata flore pleno, toutes fort belles variétés, les deux dernières surtout sont admirables. Lantanas, six belles variétés nouvelles. — Hebiscus roseus speciosissimus ; Thuya plicata com- pacta. Chrysanthèmes à grandes fleurs, renonculiformes, etc., etc. M. Joseph Baumann, à la Nouvelle Promenade, n«s 5 et 7, à Gand. Spécialité de Bhododendrum, d'Azalea, Camellia, arbustes de pleine terre. Ce catalogue con- tient beaucoup de nouveaux hybrides et variétés fort remarquables. M. Adolphe Weick, horticulteur à Strasbourg. Extrait du catalogue des Dahlias, des graines de fleurs et de plantes diverses d’ornement. MM. Ch. Hubert et C^® à Hyères ( Var. ). Graines de fleurs, d’arbres et arbustes de serre et de pleine terre, graines indigènes et exotiques, graines potagères et de plantes économiques. Ce catalogue contient un bon choix des spécialités que nous venons d’énumérer. M. L. Jacob-Weyhe, rue Grand-Jonckeu à Liège (Belgique). Spécialité d'CEillets et d’Auricules. (Eillels flamands, Œillets nains. Œillets remontants, Œillets de fantaisie sur fond blanc. Idem à fond ardoise, idem sur fond jaune. Mignar- dises ou Pinks anglais. ^I^ommatre du 3. — Mars 1S5S. PtASTES FIGURÉES. — Cosmonthus grandi floTus. 49 — Sonerila speciosa bO RetUB des PLAKTES RODVELIES ET BARES. Serre chaude ib. — Serre froide et pleine terre 55 CüiTCRE maraîchère. (P. Joigneaux.) ... 56 — Culture du Chou marin. (E. de Wael.). GO — Culture de l’Asperge 62 PoMOLOGiB . — Pomologie pratique. Des moyens à employer pour obtenir des arbres plus sains, plus forts et plus durables. (Sch.) 65 — Synonymie pomologique. — Poire fon- dante de Charneux. 67 Miscei.lanées. — Emploi de la Fétuque des brebis {Festucaovina, L.) comme plante de bordure 69 — Moyen pour détruire les kermès sur les Cactus 72 GRAVURES. Planche V. Cosmanthus grandi florus. — Planche VI. Sonerila speciosa. CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Le prix d’abonnement pour 1858 reste fixé à 8 francs pour toute la Belgique, et ne sera plus augmenté, quelles que soient les améliorations apportées au journal. Afin que le coloriage des dessins atteigne toute la perfection possible dans ses détails, une augmentation importante de salaire a été accordée à l’artiste chargé de ce travail. Pour l’étranger, 10 francs, payables sans frais à Bruxelles. Il paraît un cahier, orné de deux dessins coloriés, du au 5 de chaque mois. On ne s’abonne que par année : les abonnements partent du 1®** janvier. Un numéro égaré peut être remplacé au prix d'un franc. Tous les numéros sont expédiés franco aux abonnés dans toute la Belgique. Le prix d’abonnement est exigible à partir du 1®^ mars de chaque année. On souscrit à Bruxelles, chez l’éditeur, M. Parent, montagne de Sion, 17; en province et à l’étranger, chez tous les correspondants du journal. Au prix de 8 francs par an, le Journal d' Horticulture pratique de la Belgique, qui commence sa seizième année de publication, est à la fois le Recueil horticole le plus ancien et celui qui s'obtient au plus bas prix de tous ceux de la Belgique, puisqu’il diffère de 30 à 100 pour cent avec toutes les autres publications ana- logues. 1 JOURNAL DE LA BELGIQUE, DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRANGÈRE, puMiée arec le concours DES AMATEURS, DES aORïTCULTBURS El DES PRÉSIDEIVfS DE SOCIÉTÉS d'horticulture LES PLUS COIVINDS EN BELGIQUE ET A L ÉTRÀNGER ; sors l,A DHRCTIOS DE CSâleotti neuvième année, BRUXELLES. CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR 17, montagDe de Sion. PARIS, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR 41, quai des Gr. lugustius. TRAVAUX DU AIOIS Jardin fruitier. — On achève la taille des arbres vigoureux; ou commence la greffe en fente sur poiriers et pommiers. Nous nous faisons un devoir de recommander de nouveau, pour assurer le succès de ces greffes, l’emploi du mastic liquide de .W. L’Homme- Lefort, rue du Pré, n® 1, à Belleville près de Paris. Cette matière est infiniment supé- rieure à tous les mastics et à toutes les cires dont on se sert habituellement. On ne doit pas négliger, comme nous l’avons déjà recommandé, de protéger les espaliers au moyen d’auvents, etc., contre les changements brusques de température qui surviennent ordi- nairement durant ce mois. Jardin potager. — On sème indépendamment des plantes indiquées au mois précé- dent, les céleris, maïs, cardons, laitues, chicorées d’été, choux de Milan et de Bruxelles, choux verts, crambé maritime, fèves, pois, épinards, cerfeuil, navets hâtifs, choux-fleurs, cresson alénois et de fontaine, oignons, salsifis blanc, tétragone cornue, oseille, carottes, claytone perfoliée, cerfeuil, persil, etc. On peut à bonne exposition sçmer les haricots hâtifs, tels que fe Bagnolet, le Nain hâtif de Laon ou Flageolet, le Soiison nain, etc. Ou plante les concombres, aubergines, choux-fleurs, laitues, etc., élevés sur couche; on repique du céleri; on place les griffes d’asperges, les fraisiers, les artichauts; on con- tinue les plantations de pommes de terre; on met en terre les jeunes plants de Dioscorea batatas. On sème sur couche les tomates, piments, courges, concombres, melons, pour- piers basilics, cardons, etc. On veille aux semis du mois précédent, soit pour leur donner de l’air, soit pour les préserver des limaces, araignées, etc. Jardin d’agrément. — On sème sur couche : I» les plantes annuelles qui ne réussiraient pas semées en pleine terre, et qui se développent sur couche assez rapidement pour être repiquées à la fin du mois ou en mai, telles que Agératum du Mexique^ Amaranthe tricolore^ crête de coq et violette y Balsamine-Camellia , Cacalie orange y Centaurée barbeau jaune , Pétunia odorant et hybride, Mimulus speciosus et Cardinalis , Datura dŒgyptey Ficoïde tricolorey etc. 2° Celles dont on veut avancer la floraison. On sème en pleine terre, en pépinière ou en place ; 1® toutes les plantes annuelles rus- tiques; 2® quelques bisannuelles; 5® quelques vivaces qui ne fleuriraient pas l’année suivante si on attendait plus lard pour les semer : Alysse odorante ^ Belle-de-nuit odorante et hybride, Calandrinia à grandes fleurs, Collinsia bicolore, Coquelicot double varié, Coreopsis élégant pourpre, peint. Cosmos à grandes fleurs, Datura cornu, Œno~ thère de Drummond, Eucharidium à grandes fleurs , Gypsophila élégant. Lin à grandes fleurs rouges. Œillet de la Chine, etc. On peut encore planter au commence- ment de ce mois la plupart des plantes vivaces. Il faut attendre la fin du mois pour les espèces sensibles au froid, comme Dahlia, Canna, Erythrina, etc., qui seraient exposées à être détruites par les gelées tardives si on les plantait plus tôt. On plante les arbres verts et à feuilles persistantes qui se lèvent facilement en motte, la plupart des arbustes de terre de bruyère qui sont dans le même cas, et quelques autres qu’on cultive en pots comme : Glycine de la Chine, Rosiers du Bengale et autres. Aristoloches, Clématites , Bégonia radieans, Lierre d^Irlande, etc., etc. On prépare le terrain des- tiné pour les groupes de Calcéolaires , de Lohélies , de Pélargonium. On doit planter les Œillets que l’on baguettera avec soin. Les Auricules et les Polyanthes exigent d’assez fréquents arrosements. Serres. — Il faut achever, sans retard, le rempotage des Achimenes, des Gloxinia, des Bégonia bulbeux, etc., et en hâter le développement en les plaçant dans une couche chaude. On multiplie les Fougères par la division des touffes. On seringuera plus fré- quemment le feuillage des plantes, on achèvera les rempotages et la taille des arbustes; c’est le moment pour bouturer beaucoup de plantes de serre chaude et de serre froide ; c’est aussi celui le plus favorable pour opérer sans danger la séparation des pseudo- bulbes des Orchidées. Les rayons solaires deviennent vifs, il faut abriter soigneusement les plantes de leur action au moyen de claies ou d’un badigeonnage au lait et à la chaux. Les Calcéolaires subissent un dernier rempotage, dans des vases de 15 à 20 centimè- tres et dans une terre substantielle. Il devient prudent de réduire graduellement la quantité d’eau d’arrosernent pour les vignes dont les raisins commencent à se colorer; car l’humidité nuirait alors à la saveur du fruit et jà la santé du cep. Expo^iitioiis 47.6, r;; fiSï,."’"»™»"”™ <:••» « OUVRAGES NOUVEAUX. Heçu les catalogues de • Plantes exotiques !nou\'^^/l« ‘‘’*‘0'’t'c«lture, à Bruxelles — menes, Calcéolaîres ligneux ' près Metz (Moselle) Ach ^ueks^as^ Pétunias M. Vilmorin-Andrieux Pt Tnrvxr. • . '^^pianies ment aux catalogues. Graines de ^égisserie. 30, à Paris — Sunnlp ^orangerie et de serre d’arbres nouvelles graines de mnn p; %.* “‘..te pleine Perre. ^ Strasbourg (Bas-Rbin). _ ptantes g. 'tSf =??' ' S|ç|.s%ii4SÆ '"«d.,“ to ; ■»«“ •• '"'rîW?r.WPe?"‘ """""e» -S'Pines 6. Heurs, d'arbr.,, p„u,gi„,, adtfi ■ ‘ remontants. vefux e?c. M. Ch Vusi m!?’’ ■*• . Po'agêres, écono- choisie d^OEHIetsrémontents™'‘®‘*‘*P"'^ - Collection Pfp Heinemann, à Erfurt. — Graines de flpiir><î ni s _ de ï Bedb^haus N- . «««- ! pleine terre; P'antes“quaCqJ^s,“|^^^^^ Spécialité de plantes vivaces parvenir le montant de leuTS'neraeJrtsTr T”* ;;î sommaire .1.. K<> «8*8. Prune Jefferson. . • • • ' __ Cerise belle Audigeoise - • • Revue des plantes nouvelles et kares Serre chaude — Serre froide et pleine terre. • • Cglte.k «.mgbèrf.. ' rA/\ef (ifiS irUllS _ Un mot $or la culture Ju Lin»m ÿrandi- ; 78 - a; _ Expositions. — socieit luja ■Il * l\1 nrt de M Galeotti. . 82 NECROLOGIE. — fliortuea. Culture 87 M.sr.E, i*»iES.- Destruction des fruits en 1S57 . n/ gravures. im Planche VllI. Pnine Jefferso^i. — „„a„ ,„ iw,*,- ”»S™«rs,S£- AVIS IMPORTANT. La mort toute récente de M. î® "ïctLrLu"?^ notre de prendre nne decision au sujet oe recueil périodique. rp^rpts de la perte que nous \enons Quelque légitimes que rassurer nos^cteurs sur ses de subir, nous croyons P \q journal d’ horticulture pratique VIENT DE PARAITRE : LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA CELTIRE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE GOIX'IEHANT 1* OESCRimON de 540 espèces et variétés, Par Félix Porcher, 1. ■ • I I du la Soclclé d’IlonicuUure d’Orléans, membre correspondant des Sociétés 1 résident “,^,„,:r,c„lu.re de Gand, de Leyde, de Mahnes, etc., etc. R vol. In-Ï8, 3' édition. — l*rl* = * i Paris, Chez Go, N, éditeur. - A Bruxelles, chez Parent, libraire. sous SRESSS POUR PARAITRE PROCHAINEMENT : principes de CULTURE DES JARDINS POTACERS ET PREITIERS, EXTRAIT DES INSTRUCTIONS SUR LE JARDINAGE Par LA QUIWTINYE, Avec notes par C.M. 1 volume in-8» de 400 pages environ, avec figures. JOURNAL lE LA BELGIQUE^ EfîE ET ÉTRANGÈRE, DE i’RGRTîUlTÜRE B )ublié^ avec l^oacoirs DES AMATEURS, DB HORTtCU^URS ET DES PRÉSIDEIVTS DE SCIBTÉS D HflTrOüîLTüRB LES PLUS CQIVIS S EIN RELEPE ET A L’ÉTRANGER ; Sous-direcleur du Jardiü )val de Zoof et d’fiorticulture de Bruielies^ ancien proje^sur de boUje et de pologie ('). iseuxiètiiie BRUXELLES, ! CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR il, iBOûtogue dé Sien; ' % PARIS, CHEZ A. GoiN, Editeur H, quai des Gr. iugnstins. (1) Voir la couverture page 3 TRAVAUX DU MOIS. Jardin fruitier. — Les arbres fruitiers en plein ven doivent être visités assidûment- on supprimera les branches qui pourraient nuire au dévioppemeut de l’arbre. On ébour- geoune le pêcher vers la fin de mai; celle opération ajint pour but de supprimer les bourgeons inutiles ou qui feraient confusion, doit se faic avant qu’ils aient atteint 3 cen- timètres de longueur. On veillera en même temps à manlenir l’équilibre des espaliers, en dépalissant et redressant les membres faibles, en passant au contraire horizontale- ment les parties vigoureuses ou en pratiquant le pinceient des branches verticales qui prendraient sans cela trop de développement; l’opéralm du pincement a pour but de refouler la sève dans les parties faibles de l’arbre et e maintenir les branches gour- mandes. Jardin potager. — On sème carottes, fèves, haricot (vers la mi-mai), choux divers, tels que : choux de Milan, choux verts, choux pomnis, cœiirs-de-bœuf et autres qui donneront en automne, choux brocolis e[ choux-fleurs pourpier doré, poiréeà cardes, roquette, cardons, tomates, basilic* sarrélle, céleri, ignons, chicorée frisée, etc. On met en place les tronçons de Cramhe mritima (chu marin), à 30 centimètres de distance et dans un sol léger et bien fumé On profiterades premiers jours humides pour mettre en place les plantes élevées siir coche, telles ne : aubergines, tomates, choux- fleurs, melons, concombres, glaciab, et* On sème 1< courges en place, en déposant deux ou trois graines dans des trous i*em|isde lerreauiLes pois et les harricots à manger en vert se sèment tous les 8 ou 10 jours, fin qu’ils se uccèdenl jusqu’aux gelées. Jardin d’agrément. — On sème toutes I petites planîs destinées à orner les parterres telles que : Reines-Margueritesj Portmaj Balsamms^ les Courges aux formes cu- rieuses, la Giroflée des jardins pour fleir l’année sijvante. On met en place Pétunia jintirrhinum, Fuchsia, Héliotropes, 'rveines, Eiflhrina, Chrysanthèmes, Pélar- gonium zonale, les Lohélies, les bulbe® Dahlia, \cDatura arborea à bonne exposi- tion; les divers Canna, VHedychium Glenerianm,, magnifique ^S’c^7ammée à grands épis de fleurs jaunes odorantes que l’on niera à bo ne exposition et dans un sol riche et réchauffé en dessous par une couche fumier fais; une corbeille de ces plantes produit un effet extraordinaire et d’uneaulé pres[ue incomparable. On veillera û ce que les Renoncules et les Tulipes ne laissent pasaar manque d’eau; les arrosements auront lieu le soir. Ou repique en plac majeure partie des semis du mois précédent. On termine les semis de plantes annuellle Réséda se sème de quinzaine en quinzaine pour en avoir constamment des planfeaines. Biæz les plates-bandes et les pots d’OEillels; ajo ttcz, s’il est nécessaire, peu de tei-e franche et de fumier bien con- sommé. Serres. — Toutes les plantes en gér doivent amir été rempotées, taillées et ba- guellées. Admettez une certaine quantilir pour ratraîchiret renouveler l’atmosphère des serres; seringuez d’autant plus coprnent que la chaleur extérieure est plus forte. Des arrosements d’engrais liquide fortiit les Ix0ra, Gardénia, Franciscea, Medi~ nilla, etc. Les Orchidées peuvent maint être divisées sans crainte. On achèvera la taille et le rempotage des Fuchsia. On e les ligbs de Cinéraires afin de les forcer à émettre de nouveaux jets; on pourra e- les placer en pleine terre à une exposition ombragée. On seringue les Jchimènes,Uoxinia el Gesneria en les tenant dans une atmosphère moite et chaude pour les fleurir. On bouture une foule de plantes* la greffe herbacée se pratique avec succès. >rt par tn temps couvert les plantes d’oran- geriè et de serre tempérée vers la mi-n celles de serre chaude vers la fin du mois. AVIS A NOS LECTEURS. Les travaux importants dont il est chargé en ce moment, nont pas permis à /. Linden de s'occuper immédiatement de la rédaction de ce jouï'nol ^ mais son concours actif nous est promis dans un temps fort rapproché, pendant lequel M. Fünck, son parent et son collabo- rateur, très-avantageusement connu dans le monde horticole^ a bien voulu se charger de la rédaction principale de ce recueil. M^. P . Joigneaux, nous continuera sa collaboration pour les articles de culture maraîchère, généralement appréciés . positions aniioiicces pour f SâS par les l§oelétés friiorticsiKure belges et étrangères. Parts. L exposition de la Société impériale et centrale d'horticultui'e s’ouvrira le 12 mai et durera jusqu’au du même mois. Rouen. Société impériale et centrale d'horticulture du déparlement de la Seine- Inférieure. — Grande exposition d’été. — Du au 4 juillet 1858. Valognes. — Du 7 au 9 août 1858. Caen (France.) — Société centrale d’horticulture de Caen et du Calvados. — Les 15, 16, 17 et 18 juillet. OUVRAGES NOUVEAUX. Notice pomologique. — M. Jules de Liron d’Airoles vient de publier les 10* et 11® livraisons de sa Notice pomologique , contenant la description succincte de quelques fruits inédits, nouveaux ou des meilleurs parmi les anciens, avec figures au trait des fruits décrits. C’est un travail consciencieux, qui a exigé de son auteur des recherches et des correspondances multipliées et qui .sera fort utile à tous ceux qui s’occupent des fruits et veulent être éclairés sur les difficultés des syno- nimies, notamment pour le genre poirier. On peut souscrire aux Notices pornolo- giques de M. d’Airoles au bureau de ce journal. Reçu les catalogues de : Catalogue et prix-courant deM. Amand Aldebert, à Wazemmes-Lille (nord). Supplément au catalogue de M. Ambroise Verschaffelt, à Gand. Prix-courant de M. Auguste Van Geert, à Gand. Catalogue général des arbres fruitiers, arbustes, Rosiers et plantes de pleine terre de M. Vandervée, quartier Léopold, à Bruxelles. Prix-courant deM. Joseph Baumann,à Gand. Prix-courant de plantes disponibles chez M. .Tacob-Makoy, à Liège. Catalogue de M. L. Van Houtte, à Gand. Prix-courant de MM. Souperl et Notting, à Luxembourg. Catalogue général de M. Ch. Van Geert, à Anvers. Sommaire du 5. Mai tSSS. Plantes figurées. — Æschynanthus tr'uolor (Hook) . . 97 — Monochœtum sericeum (Naudin). . . 98 Revue des plantes nouvelles et rares. — Extraites du catalogue de M. Linden pour 18b8 . . . . 99 — Plantes nouvelles ou rares décrites dans les journaux d'hortîculiure publiés à l’é- tranger 102 Planche IX. Æschynanthus Iricolor. Culture maraîchère. — (P. Joigneaux.). . i0(> Miscei LANÉES. — Groupes en pleine terre pour les grandes pelouses lll — Culture de certaines espèces àeDracœna en pleine terre pendantl’été ; par M. Jaeger 1 1 i — Les Magnolia et leur culture. . . . 1 1 'e — Revue des journaux ...... H7 Bibliographie. — Le Jardin fleuriste. . .120 Planche X. Monochœtum sericeum. VIENT DE PARAITRE : LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA ClTTl’RE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPÈCES BT VARIÉTÉS, Par Félix Porcher, Président de la Société d’horticulture d’Orléans, membre correspondant des Sociétés d’horticulture de Gand, de Leyde, de Malines, etc., etc. t voî. lu-flS, a® édition. — ï®rsx ; S fp. 85 c. A Paris, chez Goin, éditeur. — A Bruxelles, chez Parent, libraire. sous FB.SSSE POUR PARAITRE FROGHAINEIKIENT : PRINCIPES DE CULTURE DES JARDINS POTAGERS ET FRUITIERS, EXTRAIT DES INSTRUCTIONS SUR LE JARDINAGE Par LA QUINTINYE, Avec notes /par C. M. l volume in-8° de 400 pages environ, avec ligures. TRAVAUX DU MOIS. Jardin fruitier. — On palisse la vigne et les jeunes rameaux des arbres en espalier. Le raisin assuré, on supprime toutes les pousses sans fruits. On pince les branches nouvelles qui s’emportent trop ; mais on se gardera de les rogner trop court, car tous les bourgeons de la base se développeraient, ce qui causerait beaucoup d’embarras à la taille prochaine, à cause de la quantité de faux bour- geons. On peut enlever sans inconvénient les bourgeons placés sur les branches fruitières, au-dessous des fruits et qui pourraient gêner dans le palissage. On entretient la propreté par des sarclages, binages ; si les chaleurs deviennent fortes et la sécheresse continue, on fera bien de placer des pots à fleurs dans le sol au pied des pêchers , et de les remphr d’eau tous les soirs afin d’entretenir l’humi- dité aux racines des arbres. Jardin potager. — On sème à exposition ombragée (pour récolter en automne) , des choux-fleurs, brocolis, carottes hâtives, choux-navets, choux à grosses côtes, choux de Milan, de Bruxelles, radis roses et noirs, pourpier, haricots, pois, chi- corée-endive (endives frisées d’Italie, de Meaux, de Rouen, chicorée mousse), scaroles blondes et vertes, scolymes , le pe-tsaî ou chou chinois {voir l’article de* M. Joigneaux, à la page 131, année 1857); les navets de table (noir sucré d’Al- sace, boule d’or, navet de Berlin , etc.) ; on sème laitues, cerfeuil, épinards ( à mi- ombre), pour en avoir constamment; il ne faut pas oublier que les semis d’été doivent être entretenus humides, surtout les choux-fleurs et les épinards. On met en place citrouilles, concombres, tomates; on commence à faire des couches de céleri, afin d’en avoir de bonne heure; on repique les poireaux semés en mars. On entretient les plantations saines et vigoureuses par des binages et quelques arrosements au besoin. Ces arrosements, en raison de la chaleur du jour, doivent être faits le soir de préférence. On récolte la graine de cerfeuil, cresson alénois, navets, mâches. C’est le moment de semer les fraisiers ; on choisit les plus belles fraises qu'on laisse mûrir; on sème, sans les recouvrir, les graines qui provien- nent du fruit écrasé dans l’eau. Jardin d’agrément. — On repique les Zinnia, les Balsamines, les Reines Mar- guerites et autres fleurs d’automne. On relève les Hyacinthes, Tulipes, ainsi que les lœia, Hypoxis, Watsonia, Lapeyrousia et autres plantes bulbeuses du Cap de celle catégorie ; les oignons de Narcisses, de la Perce-neige, etc. La fauchaison des gazons, les binages des massifs et des bosquets sont des opérations que récla- ment tous les jardins pendant l’été, outre les soins d’arrosements qu’exigent les fleurs et les plantes en général. — Les Dahlias, les Roses-Trémières, doivent être pourvus de bons tuteurs ; on enlèvera aux premiers la majeure partie des pousses, pour n’en conserver que trois ou quatre; si la saison est sèche, il faudra arroser tous les jours et assez copieusement; on peut, à l’occasion, leur donner un peu d’engrais liquide saturé d’eau. On sème les Pensées et les Scabieuses. On dispose les jeunes pieds de Chrysanthèmes pour l’automne. Les Auricules et les Polyanthes doivent être placées à l’ombre dans un endroit aéré. C’est le moment favorable pour faire des marcottes d’dbllets, des boutures d'Epacris. La plupart des plantes de serre froide doivent être mises dehors en plein air. Quelques personnes enter- rent les pots pour les préserver de la sécheresse. Si l’on suit ce système, il faut relever de temps à autre les vases pour empêcher que les racines ne s’enfoncent profondément en terre en traversant le fond du pot. On peut aussi jeter de la mousse sur la surface des pots; elle entretient bien la fraîcheur, mais elle sert d'abri à une foule d’insectes et de limaces. On profite d’un temps couvert pour sortir les Camellias, pour durcir leurs pousses ; il faut à ces plantes une exposition à mi-soleil, même assez ombragée et aérée. On fait à l’ombre, sous châssis froid, des boutures de Fuchsia, d'Anagallis , et de toutes les plantes semi-rustiques de serre froide. VENTE D’BIVE MAGWIFIQVE COBLECTIOM DE PLANTES Appartenant à M. Victor Baüchaü, faubourg de Jambe, à Namur, Cette vente comprend les collections les plus complètes d'Orchidées, Fougères exotiques, Palmiers, Pendanées, Cycadées, Aroïdées, Gesnériacées , Dracæna Rhopala, Aralia, Pincenectitia Bonapartea, Agave, Yucca, Bégonia, Camellia, Azalea, Rhododendrum, Pélargonium, Conifères, Ilex, etc., etc. Cette venle aura lieu en juillet 1858, à la recette et sous la direction de M. Wodon-Gomrée : les personnes qui désireraient se procurer le catalogue, pourront s’adresser à M. Wodon-Gomrée, qui le leur fera parvenir. annoncées pour f par les Sociétés d^horticulture belges et étrangères. Chiswick (près Londres). — Du 9 au 10 juin. Lyon. — Du U au 13 juin. Gand (Société royale d’horticulture et de botanique). -- Du 27 au 28 juin. Dijon. — Du 19 au 30 juin. Rouen. — Société impériale et centrale d'horticulture du département de la Seine- Inférieure. — Grande exposition d’été. ~ Du 1®^ au 4 juillet 1858. Namür. — Du 11 au 13juillet. Caen (France.) — Société centrale d’horticulture de Caen et du Calvados. — Les 15, 16, 17 et 18 juillet. Bruxelles (Société royale de Flore). — Du 18 au 20 juillet. Valognes. — Du 7 au 9 août 1858. Orléans. — Du 15 au 16 août. Liège. — ? La rédaction du journal invite les sociétés d’horticulture, ainsi que les horticul- teurs et agriculteurs, à lui adresser leurs bulletins, programmes, catalogues, ou renseignements dont ils désirent la publicité. fSomiiiaire du 6. Juin tSSS. Plantes figcbêes. — Pentstemon Jaffrarjanus. 121 — Spigelia œnca (Ch. Lem.) .... 122 Revue des plantes nouvelles et rares. — Serre chaude 123 — Serre froide et pleine terre .... 123 Culture maraîchère. — (P. Joigmaiix.), . 127 Miscellanées. — Sur les /4c/itme?ie5 . . . 132 — Quelques nouvelles v ariétés de Rroccolis. 153 MiscEiiANÉES. — Aracache esculenta. Ara- cache des indigènes 134 — Klopstockia eerifera ou Palmier à cire. 136 Expositions. — Compte rendu de l’Exposition d’horticulture de Paris, par M. le comte Léonce de Lambertye .138 — Exposition de la Société royale de Flore de Bruxelles 144 GRAVURES. Planche XI. Pentstemon Jaffrayanus. — Planche XII. Spigelia ænea. VIENT DE PARAITRE : LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA Cl'LTl’RE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPÈCES ET VARIÉTÉS, Par Félix Porcher, Président de la Société d’horticulture d’Orléans, membre correspondant des Sociétés d’horticulture de Gand, de Leyde, de .Malines, etc., etc. 1 vol. isi-fiS, édition. — Prix : » fp. c. A Paris, chez Goin, éditeur, — A Bruxelles, chez Parent, libraire. SOUS PRESSE POUR PARAITRE PROCHAINEMENT ; PRINCIPES DE CULTURE DES JARDINS POTAGERS ET FRDITIERS, EXTRAIT DES INSTRUCTIONS SUR LE JARDINAGE Par LA QUINTINYE, Avec notes par C, 31, 1 volume in-8« de 400 pages environ, avec Ogures. fÛWÊ '3^ JOURNAL ^S,#®lTII»B ^H^, V de la BELGIQUE, DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRANGÈRE, publiée ayec le concours «ES AMATEURS, DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS d’horticulture LES PLUS CONNÜS EN BELGIQUE ET A L’ÉTRANGER , ' SOUS U DIRRCTIOS b£ H. jTititfk, Sous-directeur du Jardin rojal de Zoologie et d’Horticulture de Bruxelles, ancien professeur de botanique et de zoologie. Deuxième année. — Juillet 1858. BRUXELLES, PARIS, CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR. 17, ujoutapedeSiofi. - 41, quai des 6r. Augiisiins. 1858. % TRAVAUX DU MOIS. Les plantes de serre chaude réclament des arrosements et des seringuages fré- quents mais donnés à propos, de l’ombre lorsque le soleil darde, une propreté minu- tieuse et de l’air, même la nuit, en ayant soin toutefois ( surtout pour les Orchidées et les Fougères) d’éviter les courants d’air et en veillant en ce qu’ils ne frappent pas les plantes directement. On continue la multiplication, par boutures et mar- cottes, des plantes de cette catégorie. Les plantes de serre froide ou de serre tempérée que l’on conserve encore en serre réclament les mêmes soins que celles de serre chaude en leur donnant le plus d'air possible. Celles mises en plein air demandent également des arrose- ments donnés de préférence le soir. On profitera d’un jour de pluie ou d’un temps couvert pour leur administrer un peu d’engrais liquide en réglant la dose d’après l’espèce et la force des individ is. Les Gloxinia, Tydaea, Achimenes et autres Gesnériacées cultivées en bâche jusqu’alors, peuvent se placer sur tablettes de la serre froide ou derrière les vitres des appartements où elles remplacent alors avantageusement les plantes mises à l’air libre. Ces mêmes bâches peuvent etres utilisées parfaitement en y plaçant les plantes malades, chétives, ou celles qui, après la taille, ont besoin d’une chaleur douce et concentrée pour se refaire. On peut encore faire des boutures de plantes de serre froide et tempérée en choisissant de préférence les espèces ligneuses, les boutures des plantes herbacées supportant difficilement les chaleurs de ce mois. C’est le moment de faire les boutures de Pélargonium. Quant aux plantes cultivées en plein air, on doit veiller à ce que la sécheresse ne les fasse pas languir; on place des tuteurs aux Dahlia et à toutes les plantes qui prennent un grand développement; on arrache les Tulipes et autres plantes bulbeuses à mesure que les fanes mûrissent et l’on repique les plantes annuelles, semées en pépinières et destinées à fleurir en automne. On sème les plantes bis- annuelles et on marcotte les Œillets. Jardin potager. — On sème Scorsonère, Poirée à carde, Navets, Poireaux, Pourpier doré. Carottes hâtives, Choux-Fleurs, Chicorée de Meaux, Pois Clamart, Scarole, Ciboule Cerfeuil, Persil, Radis, Oseille, Raiponce, Laitues, Romaines, Épinards, etc. On repique Poireaux, Choux-Fleurs, Brocolis, Choux-Navets, Choux d'York, de Bruxelles, de Milan, les Chicorées. On met en place le Céleri semé en mai. Dans quelques endroits on sème encore des Haricots (Haricot nain de Hollande, le Haricot Princesse naine hâtive de Bruxelles, qui mûriront en octobre) et des Fèves pour récolter en automne, si les gelées blanches ne sont pas Irop précoces. Vers la fin du mois on sème de la Chicorée blanche, de l’Oignon blanc pour être repiqué en octobre. On arrache l’Ail et les Échalotes ; on récolte les graines de Cerfeuil, de Choux, d’Épinards, d’Oseille, de Pois, etc. Pépinière. — Écussonner toutes espèces d’arbres et surtout ceux à noyaux. VENTE D’BlVf; MACWIFIQVE C0BI.ECTI0 3Ï DE PLANTES Appartenant à M. Victor Bauchaü, faubourg de Jambe, à JVamur. Cette vente comprend les collections les plus complètes d'Orchidées , Fougères exotiques, Palmiers, Pendanées, Gycadées, Aroïdées, Gesnériacées , Dracæna, Rhopala, Aralia, Pincenectitia Bonapartea, Agave, Yucca, Bégonia, Camellia, Azalea, Rhododendrum, Pélargonium, Conifères, Ilex, etc., etc. Celte vente aura lieu en juillet 1858, à la recette et sous la direction de M, Wodon-Gomrée : les personnes qui désireraient s’en procurer le catalogue , pourront s’adresser à M. Wodon-Gomrée, qui le leur fera parvenir. Elxpoisitions antioneées pour 1858 par les Sociétés d’horticulture belges et étraugères. Caen (France.) — Du 22 au 25 juillet. Orléans. — Du 15 au 16 août. Rouen. — Société impériale et centrale d'horticulture du département de la Seine- Inférieure. — Grande exposition d’été. — Du 1®** au 4 juillet 1858. Valognes. — Du 7 au 9 août 1858, Cherbourg. — Du 3 au 5juillet. Namür. — - Du 11 au ISjuillet. Bruxelles (Société royale de Flore). — Du 18 au 20 juillet. — (Société royale Linnéenne). Du 23 au 27 septembre. Gand (Société royale d’horticulture et de botanique). — Du 27 au 28 juillet. Ledeberg lez-gand. — Du 12 au 14 septembre. Liège. — ? La rédaction du journal invite les sociétés d’horticulture, ainsi que les horticul- teurs et agriculteurs, à lui adresser leurs bulletins, programmes, catalogues, ou renseignements dont ils désirent la publicité. f§ommaire du 9^. — Juillet 185$. Plahtes riGUKÉEs. — Salvia Daziantha . . 14S Coltdre mahaichèp.e. — (P. Joîgneaux.). . 157 — Fraise Ferdinande 146 Expositions. — Compte rendu de l’Exposition — Abricot Comice de Toulon .... 147 d’horticulture de Paris, par M. le comte Revue des plantes nouvelles et rares. — Léonce de Lamberlye. (Suite et fin.). . 162 Serre chaude 149 „ Revue des Serres 166 — Serre froide 153 GRAVURES. Planclie XIIl. Salvia Daziantha. — Planche XIV. Fraise Ferdinande et Abricot conaice de Toulon. VIENT DE PARAITRE : A Paris, chez Goin, éditeur. — A Bruxelles, chez Parent, libraire. LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA Cl’LTL’RE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPECES ET VARIÉTÉS, Par Félix Porcher, Président de la Société d’horticulture d’Orléans, membre correspondant des Sociétés d’horticulture de Gand, de Leyde, de Malines, etc., etc. 1 vol. ln-18, 3® édition. — Prix : 3 fr. 35 c. Cet ouvrage vient d’être couronné par la Société impériale (l’Horticulture de Paris. Le catalogue de M. James Veitch J. Royal Exotic Nursery à Ghelsea, vient de paraître et contient une série de plantes nouvelles et rares qui seront mises en vente dans le courant de cette année. Parmi les espèces les plus remarquables nous citerons : Clianthus Dampieri, originaire d’Australie et dont une belle figure vient de pa- raître dans le Florist and Fruitist. Forsythia suspensa, originaire de la Chine et du Japon. Olea ilicifolia, également du Japon. Rhododendrum Veitchianum, figuré dans le Curtis Bot, Mag. Selaginella Lyallie, de Madagascar. Thuyopsis dolabrata du Japon. Thunbergia Harrisi, originaire de l’Inde et figuré dans le Bot. Mag. Cupressus Lawsonia, Picea nobilis, P. bracteala, P. Nordmannia, Pinus Bentba- miana , , Podocarpus Nubigœna, Cryptomeria japonica, Thuyopsis borealis, Thuya Lobbi, Tb. gigantea, Torreya Myristica, Carrea cardinaiis, Desfontainia spinosa, Rhododendrum jasminiflora et Thunbergia laurifolia. JOURNAL DE LA BELGIQUE DE L’HORTICULTURE BELGE ET ETRANGERE, DES AMATEURS, DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS D HORTICULTURE LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A L’ÉTRANGER , SOUS U DIRECTION be H. iTtinck Sous-directeur du Jardin Rojal de Zoologie et d’Horticulture de Bruxelles, ancien professeur de botanique et de zoologie. Août «S5S Deuxième année PARIS, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR 41, quai des Gr. lugustius. BRUXELLES, CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR 17, moutague de Sien. TRAVAUX DU MOIS. Serre chaude. — Les travaux à exécuter dans les serres chaudes sont les mêmes que ceux du mois précédent; on rempote les plantes qui peuvent en avoir besoin et l’on remanie les couches de tannée, surtout celles destinées à recevoir de jeunes Palmiers ou des plantes délicates, afin de soutenir la chaleur jusqu’en octobre, époque où on les renouvellera entièrement. Serre froide. — Mêmes travaux que le mois précédent ; les plantes de celte catégorie mises à l’air libre réclament des arrosements; on doit veiller aussi à ce que les racines ne percent pas par le fond des pots, ce qui serait nuisible à beau- coup d’entre elles au moment de la rentrée. On greffe des Caniellia, Orangers, Citronniers et autres plantes de ce genre qui ne se multiplient pas ordinairement par bouture ; on continue la multiplication par boutures ou marcottes de beaucoup de plantes ligneuses, ainsi que des Pélargonium, Héliotropes, Fuchsia et Yer- veines. Jardin d’agrément. — Les arrosements, le ratissage des allées et le sarclage des plates-bandes et massifs sont les travaux indispensables dans ce mois; on commence à marcotter les oeillets; on leur enlève les boutons superflus et on les protège contre les ardeurs du soleil de dix heures du matin à cinq heures du soir; on taille les Buis, les Ifs, les haies; on peut encore transplanter certains coni- fères; on divise différentes plantes vivaces telles que Lychnis et autres espèces fleurissant de bonne heure ; on relève les bulbes des Liliacées et des Amaryllidées ainsi que les greffes des Renoncules et autres plantes bulbeuses dont les tiges se dessèchent, pour les conserver jusqu’au moment de la plantation dans un endroit sec, ou mieux dans du sable j on commence la récolte des graines de beaucoup de plantes annuelles et vivaces. Jardin potager. — Semer le navel balle de neige pour l’arrière-saison, des radis d’été pour les conserves d’hiver; des carottes, des panais que l’on couvrira de feuilles sèches pendant la mauvaise saison ; des scozonères, des salsifis pour l’année suivante ; des oignons blancs et des porreaux qu'on laissera en place ou que l’on repiquera au commencement d’octobre; des choux de Savoie, d’York, cabus d’Allemagne, rouge de frise et rouge d’ütrecht, pour les repiquer vers la fin de septembre en pépinière ou à demeure ; des choux-fleurs que l’on transplan- tera à la même époque et que l’on couvrira de châssis pendant l’hiver. Repiquer le chou de Vaugirard, semé en juin et devant donner les têtes tardivement. Pousser les endives, les concombres et les courges avec du purin affaibli, dans lequel on aura délayé deux ou trois poignées de colombine par chaque arrosoir. Arroser souvent les choux-fleurs et les céleris-navets, même lorsque le temps est à riiumi- dité. Supprimer les tiges des fèves de marais à 25 ou 30 centimètres de terre, afin de provoquer une seconde pousse. Pincer les tomates au profit du fruit et butter les choux raves de façon à recouvrir la pomme. Jardin fruitier. — On surveille activement les espaliers elles vignes, en ayant soin de supprimer les branches faibles ou superflues et en palissant celles des- tinées à porter fruit; on ébourgeonne les arbres à fruits à noyaux; on greffe les noyers, châtaigniers et poiriers. On surveille les écussons faits le mois précédent et on défait un peu la laine à ceux qui sont repris. Expositions annoncées pour f par les Sociétés d’horticulture belges et étrangères. Caen (France.) — Du 4 au 5 août. Moulins. — Du 12 au 15 août. Valognes. — 15 et 16 août 1858. Orléans. — 15 et 16 août. Ledebbrg LEz-GAND. — Du 12 au 14 septembre. Bordeaux. ~ 16, 17 et 18 septembre. Montauban. — Du 18 au 21 septembre. Bruxelles (Société royale Linnéenne). Du 23 au 27 septembre. Liège. — ? La rédaction du journal invite les Sociétés d’horticulture, ainsi que les Horticul- teurs et agriculteurs, à lui adresser leurs bulletins, programmes, catalogues, ou renseignements dont ils désirent la publicité. Le catalogue de M. James Veitch J. Royal Exotic Nursery à Chelsea, vient de paraître et contient une série de plantes nouvelles et rares qui seront mises en vente dans le courant de cette année. Parmi les espèces les plus remarquables nous citerons : Clianthus Dampieri, originaire d’Australie et dont une belle figure vient de pa- raître dans ce numéro. Forsythia suspensa, originaire de la Chine et du Japon. Olea ilieifolia, également du Japon. Rhododendrum Veilchianum, figuré dans le Curtis Bot, Mag. Selaginella Lyallii, de Madagascar. Thuyopsisdolabrata du Japon. Thunbergia Harrisi, originaire de l’Inde et figuré dans le Bot. Mag. Cupressus Lawsonia, Picea nobilis, P. bracteata, P. Nordmannia, PinusBentha- miana , Podocarpus Nubigœna, Cryptomeria japonica, Thuyopsis borealis, Thuya Lobbi, Th. gigantea, Torreya Myristica, Correa cardinalis, Desfontainia spinosa, Rhododendrum jasminiflora et Thunbergia laurifolia. .Sommaire du S. Août PiASTBS FIGURÉES. — Clîanthus Dampiet'i . 169 — Camellia Princesse Frederick William. 170 Revue des plantes nouvelles et rares. — Serre chaude 171 — Serre froide ........ 172 Culture maraîchère, — (P. Joigneaux.), . 175 Miscellankes. — Quelques mots sur les Bé- gonia 179 — Les Bejaria et leur culture. . . .182 — Le Poinciana Gilliesii 186 Expositions. — Société royale d’agriculture et de botanique de Gand 187 — - Revue des journaux 192 GRAVURES. Vhïïche X\. Clianthiis Dampieri. — Planche XVI. Camellia Princesse Frederick William. VIENT DE PARAITRE : A Paris, chez Goin, éditeur. — A Bruxelles, chez Parent, libraire. LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA CELTERE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPÈCES ET VARIÉTÉS, Par Félix Porcher, Président de la Société d’horticulture d’Orléans, membre correspondant des Sociétés d’horticulture de Gand, de Leyde, de Malines, etc., etc. t vol. 3® édition. — < I^rix ; » fr. 35 c. Cet ouvrage vient d’être couronné par la Société impériale d’Horticulture de Paris. SOUS PRESSE POUR PARAITRE PROCHAINEMENT : PRINCIPES DE CULTURE DES JARDINS POTAGERS ET PRGITIERS, EXTRAIT DES INSTRUCTIONS SUR LE JARDINAGE Par LA QUINTINYE, Avec notes par C. M, i volume in-8° de 400 pages environ, avec figures. JOURNAL DE LA BELGIQUE DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRANGÈRE: publiée ayec le concours DES AMATEURS , DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS d'horticulture LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A L ÉTRANGBR ; ï)£ H. iTuntk, Sous-directeur du Jardin Rojal de Zoologie et d’Horticulture de Bruxelles, ancien professeur de botanique et de zoologie. Deuxième aiiuée. — i§epteiubre 1858 BRUXELLES, CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR 17, moDtague de Sien. PARIS, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR 44, quai des Gr, Augustins. TRAVAUX DU AIOIS. Serre CHAUDE. — Au commencement du mois on rentre les plantes de serre cliaude placées à l’air libre, en ayant soin de commencer par les espèces les plus délicates- on doit surtout veiller à ce que la poussière amassée sur les feuilles soit netloyée et à ce que les insectes soient bien soigneusement enleves; on renouvelle les couches de tan dans lesquelles on cultive les Palmiers et les plantes oui demandent beaucoup de chaleur; on diminue l’air et les arrosements ; ces derniers doivent se faire avec prudence et de préférence le matin; dans a serre a Orchidées on diminue considérablement rhumidité, et I on seringue seulement le matin et lorsque le temps s’annonce comme devant être très-clair et tres-chaud : on fait un peu de feu le soir et même le jour lorsque le temps est froid ou pluvieux. Serre froide. — On achève le rempotage des plantes d’orangerie et de serre tempérée qui en ont besoin et qui sont encore à l’air libre, afin qu’elles soient reprises lors de la rentrée. Si la chaleur n’est pas forte, on arrose peu ettoujoys de préférence le matin; on remet les panneaux et châssis qui ont été enleves des serres tempérées et des bâches pendant la belle saison; on dispose et approprie les serres pour recevoir les plantes de cette catégorie que l’on rentrera vers la fin du mois- on choisit pour cette opération un temps sec, et l’on a soin de donner beaucoup d air aux plantes ; on les arrose très-modérément. Vers le milieu de ce mois on remet en pots les plantes de serre froide et de serre temperee que I on a placées en pleine terre pour les fortifier, en ayant soin de les abriter dans es commencements, contre le soleil et les vents; on sépare les marcottes et les boutures faites le mois précédent; on sème les Calcéolaires, Cinéraires ainsi que les Primevères de la Chine, si ces dernières ne l’ont pas été encore; on met en pots les Deutzia, Diclytra, spectabilis, Weigelia ei autres plantes que l’on se dis- pose à forcer plus tard ; le moment est aussi favorable pour planter en pots les Jacinthes, Tulipes hâtives, Crocus, etc., que l’on veut faire fleurir de bonne heure. Jardin d’agrément. — On sépare les Pivoines herbacées et l’on plante les strœmères et les caïeux de Tulipes; on prépare les plates-bandes destinées à recevoir les Jacinthes, Renoncules, Anémones, etc. ; on prépare les trous des- tinés aux arbres que Ton veut déplanter plus tard ; si l’on avait de grands chan- ‘^ements à opérer dans le jardin d’agrément on pourrait commencer dès lors le mouvement des terres; si la saison est humide et pluvieuse, on garantit les Auricules et autres plantes délicates auxquelles l’humidité causerait du dommage ; une propreté minutieuse doit être observée dans le jardin d’agrément. Jardin potager. — Semez les scorsonères et salsifis pour gagner un peu d’avance; semez encore, quoiqu’il soit déjà tard, des épinards, des choux à repi- quer en octobre, et notamment le cabbaye, le gros chou d’York , des panais, des carottes, des ognons blancs que vous repiquerez ou laisserez à demeure, de la mâche et des laitues d’hiver. Sous les climats assez doux, on peut établir quelques planches de pois à bonne exposition. Repiquez les dernières endives et préférez les gros plants aux petits ; poussez ce légume à l’aide d’arrosages fréquents. Dans la seconde quinzaine de ce mois, en raison de la précocité des récoltes de l’année, vous arracherez pommes de terre, carottes, betteraves, et les dispo- serez en cave de façon à ce que l’air circule bien parmi les racines. La pourriture est le plus souvent occasionnée par le manque de renouvellement de l'air. Jardin fruitier. — On greffe en écusson et l’on visite les greffes du mois pré- cédent; on desserre les ligatures de ces dernières; on termine le palissage des arbres fruitiers et on découvre les fruits pour avancer leur maturité; on surveille les pêchers et on donne la chasse aux insectes. On sarcle et on nettoie encore les pépinières. On récolte bon nombre de fruits. F.x positions annoncées pour 1S58 par les Sociétés d’horticulture belges et étrangères, Ledebkrg lez-gand. — Du 12 au 14 septembre. Bordealx. — 16, 17 et 18 septembre. Monïaüban. — Du 18 au 21 septembre. Bruxelles ( Société royale Liuuéenne). Du 23 au 2/ septembre. Liège. — ? La réilactiou du journal invite les Sociétés d’horticulture, ainsi que les Horticul- teurs et agriculteurs, à lui adresser leurs bulletins, programmes, catalogues, ou renseignements dont ils désirent la publicité. -oc. ' UKU Le catalogue de M. James Veitch J. Royal Exotic Nursery à Clielsea, vient de paraître et contient une série de plantes nouvelles et rares qui seront mises en vente dans le courant de cette année. Parmi les espèces les plus remarquables nous citerons ; Clianthus Dampieri, originaire d’Australie. Forsythia suspensa, originaire de la Chine et du Japon. Olea ilicifolia, également du Japon. Rhododendron Veitchianum, figuré dans le Curtis Bot. Mag. Selaginella Lyallii, de Madagascar. Thuyopsis dolabrata du Japon. Thunbergia Harrisi, originaire de l’Inde et figuré dans le Bot. Mag. Cupressus Lawsonia, Picea nobilis, P. bracteata, P. Nordmannia, Pinus Bentha- miana, Podocarpus Nubigœna, Cryptomeria japonica, Thuyopsis borealis. Thuya Lobbi, Th. gigantea, Torreya Myristica, Correa cardinalis, Deslontainia spinosa. Rhododendron Jasminiflora et Thunbergia laurifolia. «Sommaire dn O. - j^epteiiibre 1858. Plantes FIGURÉES. Fuchsia variés . . 193 ^IiscEi.LANÉES. r— Sur la culture de quelques Rhododendron virgatum 194 espèces d’Orchidées ... . . 202 Revue des plantes nouvelles et rares. — Expositions.— Exposition de la Société Royale Serre froiJe. . . ... . , . 195 de Flore de Bruxelles 20ü Culture MARA.cnÈRE. - (P. .loigneaux.). . 198 Bibliographie. - Le Fuchsia , son histoire et sa culture, par m. Félix Porcher. . . 210 GRAVURES. Planche XVII. Fiichsia variés. - Planche XVIII. Rhododendron virgattmi. VIENT DE PARAITRE :  Par is, chez Goin, éditeur. — A Bruxelles, chez P.arent, libraire LE FUCHSIA, S0i\ HISTOIRE ET SA CELTIRE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPÈCES ET VARIÉTÉS, Par Félix Porcher, President de la Société d’iiorticullure d’Orléans, membre correspondant des Sociétés d’horticulture de Gand, de Leyde, de Malines, etc., etc. 1 voi. iii-18, 3® éclUiou. — Prix : 2 fr. 35 c. ^ Cet ouvrage vient d’être couronné par la Société impériale d’HorticuIture de Paris. SOUS PRESSE POUR PARAITRE PROCHAINEMENT i PRINCIPES DE CULTURE DES JARDINS POTAGERS ET FRUITIERS, EXTR.AIT DES INSTRUCTIONS SUR LE JARDINAGE ParLAQUIWTINYE, Avec notes far C. M. I volume in-8" de 400 pages environ, avec figures. JOURNAL DE LA BELGIQUE^ DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRARGÈRE, publiée avec le concours DES AMATEURS, DES HORTTCULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS d'horticulture LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A L’ÉTRANGER ; SOliS l,â DIRECTION ïi£ H. jTuntk, Sous-directeur du Jardin Rojal de Zoologie et d’Horticulture de Bruxelles, ancien professeur de botanique et de zoologie. Deuxième année Octobre BRUXELLES, CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR il, moutagtie de Sioii. PARIS, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR. 41, quai des Gr. ADgiistins. ! i ni lil jfli I I ! I I TRAVAUX DU MOIS. Serre chaede. — La plupart des plantes de cette catégorie étant presque con- stamment en végétation, on doit s’attacher autant que possible à la favoriser ; on renouvellera complètement les couches de tan, et lorsque le temps est froid ou humide on chauffera un peu; on fera profiter les plantes des rayons du soleil, lorsqu’ils ne sont pas trop ardents ; on rentre en serre chaude les espèces que l’on a mises en serre froide ou en orangerie pendant l’été ; on doit avoir bien soin d’enlever aux plantes toutes les parties mortes et tout ce qui pourrait engendrer la pourriture ou la moisissure qui, dans cette saison, ferait des ravages considé- rables. On cessera les seringuages en ayant, soin toutefois de ne pas trop laisser l’atmosphère se dessécher. Serre froide. — On rentre les plantes de serre froide et d’orangerie en com- mençant par tes plus délicates; vers le 15 du mois on rentre par un temps sec, les orangers et la généralité des plantes de serre froide, lors même que les gelées ne seraient pas à craindre, car la fraîcheur des nuits et les pluies froides de l’au- tomne, causent le plus grand préjudice à la santé des plantes, et en font jaunir beaucoup. Toutefois, on aura soin de les laisser jouir de beaucoup d’air et de lu- mière au commencement de leur rentrée, la nuit on laissera également quelques fenêtres ouvertes, et on ne fermera complètement la serre qu’en cas de mauvais temps. On remue la surface de la terre des pots pour faciliter l’évaporation. Les arrosements doivent se faire avec modération. On repique les Calcéolaires, Ciné- raires, Primevères de la Chine, etc , que l’on placera dans un endroit bien aéré et près des vitres. On continue la multiplication de quelques plantes; on peut encore faire des boutures de Chrysanthèmes, qui fleuriront encore pendant l’hiver. Le moment est aussi très-favorable pour faire les boutures de sauvageons de Camélias. Jardin d’agrément. — On coupe les tiges des plantes vivaces qui ont fleuri; vers le milieu du mois on replante les Jacinthes, Tulipes, Jonquilles, Iris et autres oignons à fleurs, et vers la fin du mois on replante les Renoncules et les Anémones. On sème les graines de plusieurs plantes annuelles qui supportent le froid de nos hivers; les (Eillets et les Auricules que l’on veut conserver en pleine terre, doivent être placés sur une plate-bande sèche et à l’abri du soleil matinal du printemps. On donne une dernière façon aux allées que l’on a soin de tenir propres ; on amasse des feuilles sèches, destinées à garantir les plantes du froid ou à être converties en terreau. On met à couvert les tuteurs, étiquettes, pots, etc., que l’on n’a plus besoin pour le moment. Jardin potager. — Quoique la saison soit déjà avancée, on peut encore seme des épinards et du cerfeuil qui pourront produire en mars si l’automne leur est favorable; on peut semer avec avantage différentes laitues et salades pour les repiquer plus tard sur couches. On repique en place les choux d’York et choux- pommes semés en août, ainsi que des oignons blancs; on repique également des choux-fleurs sur des côtières, mais ils devront être abrités pendant les gelées. Vers la fin du mois on coupe les tiges d’asperges, on fume et laboure la terre; on coupe les montants d’artichauts et on raccourcit les feuilles pour faciliter le buttage que l’on fera le mois prochain. On fait encore blanchir les céleris, cardons et chicorées. On continue la récolte des fruits d’hiver par un temps sec et en les cueillant avec précaution. Exposltioiis annoncées pour 1858 par les Sociétés d’horticulture beignes et étrangères, Londres (Angleterre). — Société d’Horticulture, 17 et 18 novembre. Beaune (France). — 2 au 4 octobre. La rédaction du journal invite les Sociétés d’horticulture, ainsi que les Horticul- teurs et agriculteurs, à lui adresser leurs bulletins, programmes, catalogues, ou renseignements dont ils désirent la publicité. Noiis rendons attentifs aux catalogues et prix courants suivants, qui nous sont parvenus cet automne : Belgique. L. Van Houtte. — Supplément aux plantes de serre chaude, serre froide, et pleine terre. — Grand assortiment de plantes bulbeuses. Amb. Verscbaffeit à Gand. — Plantes de serre chaude, serre froide, pleine terre. — Grand assortiment de camellia, rhododrendum et azalea. A. Van Geert à Gand. — Catalogue général. — Grand assortiment de conifères et de plantes de serre froide. Jacob Mackoy et 0^® à Liège. — Supplément pour l’automne 1858. Société royale d’Horticulture de Bruxelles. — Catalogue et prix courants pour 1858 à 1859. Paul Robichon à Gand. — Rosiers, camellia, magnalia et azalea, France. Vilmorin et Andrieux à Paris. — Graines. ~ Oignons. — Fraisiers. Pélé-Montrauge à Paris. — Plantes nouvelles et rares. Dcsfossé-Thuillier à Orléans. — Prix réduits pour arbres fruitiers, arbres fores- tiers et d’agrément, arbustes d’agrément pour massifs, conifères, etc. Groux à Villejuif (Seine). — Culture générale et spéciale d'arbres fruitiers, d’agré- ment, forestiers, roses et plantes diverses. Quihou à Ris (Seine et Oise). — Plantes de serre froide, orangerie , pleine (erre, etc. Didier aîné, à Toulon. — Graines de fleurs d’arbres et d’arb listes. Gloëde. — Plantes diverses. Angleterre. Catalogue général de E. G. Henderson et fils, Wellington Nursery à Londres. ,) » de W. Rollisson et fils, Toating Nursery à Londres. Nous prions tous les horticulteurs de nous adresser, franco, leurs catalogues : nous nous empresserons d’en faire mention à la dernière page du journal. «ioimm&lre iB« fl©. - ©ctobre flS5?s^, Pi.ANTEs FIGURÉES. — Scutellarùi Trianœi et S. amaranthina 217 — Verveines variées 218 Revue des puantes nouvelles et rares. — Serre chaude 219 — Serre froide 221 Culture Map. aiohère. — Culture à l’air libre de la Tomate en cordon horizontal sur deux bras ... ,222 -MiSfiELLANÉEs. — Sur la culture de quelques espèces d’Orehidées. (Suite.). . . . 224 — Greffe en placage sur l’écoree. (Scheid- weiler.) 227 *- Fécule du Lilium crooeum .... 251 — Culture du Chrysanthème de la Chine ou Anthémis des Indes. (Grandy.). . . 252 cposiTioNS. — Exposition de la Société Royale de Flore de Bruxelles ~ Résultats des concours 255 — Résultat de l’Exposition de la Société d’Orléans 25(i — Société centrale d’horticulture de Paris. 259 GRAVURES. PI. XIX. Scutellaria Trianæi el S. amaranthina. — PI. XX. Verveine.s vnriéc.s. VIENT DE PARAITRE : A Paris, chez GoiN, éditeur. — A Bruxelles, chez Parent, libraire. LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA Ct’LTlRE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPÈCES ET VARIÉTÉS, Par Félix Porcher, President de lu Société d’horticulture d’Orléans, membre correspondant des Sociétés d’horlicnllure de Gand, de Leyde, de Malines, etc., etc. fl vol. in*flS, édition. — Prix : t fr. c. Cet ouvrage vient d’être couronné par la Société impériale (i’Horticulture de Paris. En vente au bureau du Journal, ENTOMOLOGIE AGRICOLE ï»ar CttîjSfl’AVE BEAtlFAYS, ag^roiiome, Prix : 50 centimes. JOURNAL DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRAHGÉRE, publiée 3TCC le conceurs DES AMATEURS DES HORTICULTEURS ET DES PRESIDENTS DE SOCIÉTÉS d'horticulture LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A L’ÉTRANGER: SOUS U DIRtCTlOS îi£ H. JTtituk, Sous-ilirecteur du Jardin Itojal de Zoologie et d’Horlicultnre de Bruïellts, ancien professeur de botanique et de zoologie. Deuxième année, iVovembre 1S3S BRUXELLES, CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR 17, montagiie de Sion. PARIS, CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR 41, quai des Gr. Augnsüns. - ' T > 1 ( g pf n ■ 1 I I î j 1 I ■| I j I i f. i I i I i i TRAVAUX DU AIOIS. Serres chaedes et tempérées. — Les plantes cultivées en serres réclament en cette saison une surveillance active, quoiqu’il ne s’agisse plus que de leur donner des soins convenables à leur santé ; ces soins roulent sur quatre points principaux qui sont en quelque sorte le fondement du succès de toutes les cultures : arrose- ments modérés et donnés avec discernement , température convenable , air renouvelé le plus souvent possible et enfin propreté scrupuleuse. Pour les serres à Orchidées, une température de -f- 15 à 18® R. suffit et l’on se borne à donner de l’humidité sous forme de vapeur en arrosant les tuyaux et les sentiers; dans les serres chaudes le thermomètre devra marquer -i- 12 à 15» R. Les arrosements doivent se donner selon le plus ou moins de végétation de chaque espèce de plantes, mais ce n’est que par l’expérience que l’on acquiert le tact et le coup-d’œil nécessaires pour distribuer l’eau convenablement. Quant à l’air, le point essentiel est de ne pas le faire arriver trop brusquement et surtout de veiller à ce que sa température ne soit pas trop différente de celle de la serre. Pour les plantes de serre tempérée -4- 10 à 12» R. suffisent. Serre FROIDE et orangerie. — Mêmes soins à observer que pour les serres chaudes et tempérées avec cette différence que la température moyenne ne doit être que de -f- 6 à 8» R. On donne le plus d'air possible quand le temps est beau ; pour les plantes de cette catégorie on ne doit faire du feu que lorsque les couver- tures seront insuffisantes pour y maintenir la température convenable ou pour enlever à l’almosphère le trop d’humidité qu’elle pourrait contenir ; les plantes en seront plus robustes. Vers la fin du mois on peut commencer à forcer les jacinthes, tulipes, crocus etc, que l'on a plantés de bonne heure. Jardin früitier et d’agrément. — On couvre les figuiers et tous les arbres d’agrément cultivés en pleine terre qui craignent les froids; on replante la majeure partie des arbres et arbustes, sauf les résineux qu’il vaux mieux replanter au printemps et ceux dits de terre de bruyère dont les racines fibreuses et délicates souffriraient d’être touchées avant l’hiver. On peut commencer à tailler les arbres à fruits à pépins qui sont vieux ou faibles, afin que la sève ne monte pas dans les bourgeons à supprimer; on arrache les arbres morts et ceux à remplacer; pour ces derniers il est essentiel de renou- veler la terre ou tout au moins de l’amender. On émonde et ébranche les noyers, car cette opération ne peut se faire sans danger au printemps; on cueille le reste des fruits sauf les nèfles que l'on n'enlève qu’après les premières gelées. On défonce le terrain destiné aux nouvelles plantations; on plante des fruits à noyaux tels que noix et noisettes et on taille les groseillers. On ramasse au moins une fois par semaine les feuilles qui tombent, soit pour en couvrir les plantes délicates, soit pour en faire des couches ou pour les convertir en terreau Jardin potager.— Voici le moment de labourer les jardins argileux, sans rompre les tranches de terre, afin que les influences atmosphériques se produisent bien durant l’hiver. Lorsque le temps le permettra, vous releverez les bordures d’o- seilles, de ciboules, de fraisiers, et entourerez les nouveaux plants de fumier très-consommé. Vous pourrez encore repiquer des choux , semés en septembre. Il est temps, sous les climats tempérés, de rentrer les carottes, navets, bette- raves et choux , et de choisir ses porte-graines pour le printemps prochain. Expositions annoncées pour 1858 par les Sociétés d’Horticulture belg;es et étrangères. Londres (Angleterre). — Société d’Horticulture, 17 et 18 novembre. La rédaction du journal invite les Sociétés d’Horticulture, ainsi que les Horticul- teurs et Agriculteurs, à lui adresser leurs bulletins, programmes, catalogues, ou renseignements dont ils désirent la publicité. Nous rendons attentifs aux catalogues et prix courants suivants, qui nous sont parvenus cet automne : 1® De M. A. A. Verschaffelt de Gand. Ce catalogue n’a pas besoin de commen- taire; chacun sait que les collections de piaules de serre chaude, de serre froide, de pleine terre, et surtout les nouveautés en Camélia, Rhododendron et Azalées ne laissent rien à désirer. On y trouve également un grand nombre de fruits nouveaux. 2® De M. Buchelet, successeur de la maison Lédion et Buchelet, un catalogue d’une collection complète de reproductions plastiques de fruits. .3® De M. Arnould jeune, rue de Metz, 15, à Nancy, un prix-courant pour 1858- 1859, d'arbres fruitiers. 4® De M. L. Van Houlte, horticulteur à Gand, son prix-courant de Camélias et Rhododendrons, Azalées de pleine terre, Azalea î'nd/ca nouveaux, Rosiers, Coni- fères, Arbres et Arbustes de pleine terre, collection de Rhododendrons rustiques et autres plantes de terre de bruyère, collection de Phiox rustiques, graine de Cal- céolaires d'élite, etc. Nous prions tous les horticulteurs de nous adresser, franco, leurs catalogues : nous nous empresserons d’en faire mention à la dernière page du journal. !î«oniniaire du fl. i^ovenibre Plantes figurées. — liouvardia variés. . 241 r— Veronica decussata 242 — Prune des Burettes (Grégoire) . . . ib. Revue des plantes nouvelles et rares. — Serre chaude 24S — Serre froide 246 Culture maraîchère 249 ÎMiscei LANÉES. — Les Phlox et leur culture. 253 — Emploi du pour le bouturage. 256 — Destruction du Puceron lanigère . . 257 — De remploi du soufre en horticulture, ib. — Baril à sel pour conserver les pommes. 260 — - De quelques sous-variétés nouvelles an - glaises du Concombre vert long . .261 — Le Festuca ovina , L., plante de bor- dure. Nouveaux essais .... 263 GRAVURES. PI. XXI. Bouvardia variés. — Veronica decussata. PI. XXII. Prune des Burettes. EN VENTE : A PariSy chez Goin, éditeur, — A Bruxelles, chez Parent, libraire, LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA CDLTERE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPÈCES ET VARIÉTÉS, Par Félix Porcher, Président de la Société d’horticulture d’Orléans, membre correspondant des Sociétés d’horticulture de Gand, de Leyde, de Matines, etc., etc. 1 Tol. in-IS, 3^ édition. — Prix : » fr. *.5 c. Cet ouvrage vient d’être couronné par la Société impériale d’Horticulture de Paris. En vente au bureau du Journal, ENTOMOLOGIE AGRICOLE Par «USTAVE ISEAIJFAYS , agronome, Prix : 50 centimes. JOURNAL DE LA BELGIQUE DE L’HORTICULTURE BELGE ET ÉTRANGÈRE publié arec, le concours DES AMATEURS, DES HORTICULTEURS ET DES PRÉSIDENTS DE SOCIÉTÉS d'horticulture LES PLUS CONNUS EN BELGIQUE ET A l’ÉTRANGER ; SOLS U DIRFXTIOS bc H. Snnck, Sous-directeur du Jardin Rojal de Zoologie et d’Horticulture de Bruxelles, ancien professeur de botanique et de zoologie. Deuxième année Décembre 1S58 BRUXELLES. CHEZ F. PARENT, ÉDITEUR 17, moütagoe de Siori. PARIS. CHEZ A. GOIN, ÉDITEUR 41, quai des Gr. iugiistins. TRAVAUX DU MOIS. Serre chaude, Dans cette saison, le point le plus important à observer dans la culture des plantes de serre chaude, est de bien régler la température en la combinant avec l’humidité, de manière à ce que l’atmosphère ne soit ni trop sèche ni trop chargée de vapeurs. Quand le soleil brille on peut sans inconvénient serin- guer légèrement, mais en ayant soin de le faire dans la matinée pour que l’humi dilé soit dissipée le soir. Une trop grande chaleur est très-nuisible, surtout la nuit, car elle active la végétation et les plantes ne recevant, en cette saison, que fort peu de lumière, leurs pousses seraient naturellement pâles, maigres et étiolées. Toutes les plantes doivent être tenues dans un grand état de propreté et les arro- sements doivent se faire avec beaucoup de modération. Serre tempérée et orangerie. — Mêmes soins et mêmes travaux que le mois précédent, seulement les arrosements devront être plus rares; on donnera de l’air toutes les fois que la température extérieure le permettra et que l’air ne sera pas trop chargé d’humidité. On ne fera du feu dans l’orangerie qu’à la dernière extrémité; pour la serre tempérée, les couvertures et paillassons pendant la nuit sont également préférables au feu. Vers le milieu de ce mois on commence à forcer les Rhododendron, Kalmia, Lediim, Azalea, Deutsia, Hyacinthus, etc. Jardin d’agrément. — Les travaux du jardin d’agrément se bornent aux chan- gements à exécuter dans la disposition ou dans les plantations; on défonce les gazons que l’on veut renouveler et l’on commence les élagages. Jardin potager. — Transportez le fumier sur les carrés du potager et répan- dez-le de suite; réparez les haies mortes, taillez les haies vives. Si la température le permet, et si vous avez affaire à un terrain sec, bien ressuyé, plantez des pommes de terre hâtives que vous butterez fortement, afin de les protéger contre le froid et que vous débutterez au printemps pour hâter la végétation. Jetez un coup-d’œil sur les plants de choux repiqués en octobre et novembre, et profitez des moments de dégel pour remettre en place les sujets soulevés, et rechausser les autres avec du bon terreau. Si la chose est possible, semez diverses graines qui n’ont rien à redouter de leur séjour en terre pendant l’hiver, comme celles du pourpier, du persil, delà carotte et du panais, par exemple. Surveillez les con- serves du cellier ou de la cave, soit qu’elles aient à craindre la gelée, soit qu’elles aient à souffrir de la chaleur. Dans le premier cas, bouchez bien les ouvertures avec du fumier, des feuilles, de la paille ou du foin ; dans le second cas, donnez de fair et déplacez les racines pour empêcher la fermentation. On force les fraisiers sur couche, ainsi que les asperges. Jardin fruitier. — On continue la taille des arbres à fruits à pépins, mais on attendra le mois de février pour les espèces vigoureuses, ainsique pour les arbres à fruits à noyaux; le moment est propice pour engraisser les arbres qui en ont besoin, ainsi que pour labourer les carrés que l’on se propose de replanter. Une grande surveillance devra être exercée dans le fruitier, afin d’empêcher la pourriture d’y porter ses ravages. FUCHSIA NOUVEAUX A FLEURS DOUBLES. 4. Duc de Trévise. â. Pierre le Grand, 5. Prince Ghika. 4. Murat. 5. Sire de Crequi, Livrables au l®** avril prochain, au prix de 25 fr., chez M. CORNELISSEN, horticulteur, rue Saint-Alphonse, à Bruxelles. La rédaction du journal invite les Sociétés d’Horticulture, ainsi que les Horticul- teurs et Agriculteurs, à lui adresser leurs bulletins, programmes, catalogues, ou renseignements dont ils désirent la publicité. Nous rendons attentifs aux catalogues et prix courants suivants, qui nous sont parvenus cet automne : De M. A. A. Verschatfelt de Gand. Ce catalogue n’a pas besoin de commen- taire; chacun sait que les collections de plantes de serre chaude, de serre froide, de pleine terre, et surtout les nouveautés en Camellia, Rhododendron et Azalées ne laissent rien à désirer. On y trouve également un grand nombre de fruits nouveaux. 2® De M. Buchelet, successeur de la maison Lédion et Buchelet, un catalogue d’une collection complète de reproductions plastiques de fruits. 3» De M. Arnould jeune, rue de Metz, 15, à Nancy, un prix-courant pour 1858- 1859, d’arbres fruitiers. 4° De M. L. Van Houtte, horticulteur à Gand, son prix-courant de Camellias et Rhododendrons, Azalées de pleine terre, Azalea indica nouveaux. Rosiers, Coni- fères, Arbres et Arbustes de pleine terre, collection de Rhododendrons rustiques et autres plantes de terre de bruyère, collection de Phlox rustiques, graine de Cal- céolaires d'élite, etc. Nous prions tous les horticulteurs de nous adresser, franco, leurs catalogues : nous nous empresserons d’en faire mention à la dernière page du journal. j^omniairc du 12 . Wécembre 1858. Plantes figurées. — Beloperone violacea . 265 Pomologib. — Notice sur la taille des arbres — Fuchsia variés 266 fruitiers . . . . 278 Revue des plantes nouvelles et rares. — Miscellanébs. — G/onosa «w^erôa . . 279 Serre chaude. 268 Expositions. — E xposition de la Société Royale — Serre froide 269 Linnéenne de Bruxelles. — Résultats Culture maraîchère. — (P. Joigneaux). . 274 des concours 281 GRAVURES. PI. XXIII. Beloperone Violacea. — PI. XXIV. Fuchsia variés. EN VENTE : A Paris, chez GoiN, éditeur. — A Bruxelles, chez Parent, libraire. LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA CULTURE, SUIVIES D’UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DE 540 ESPÈCES ET VARIÉTÉS. Par Félix Porcher, Président de la Société (l’horticulture d’Orléans, membre correspondant des Sociélés d’horticulture de Rand, de Leyde, de Malines, etc., etc. 1 vol. in-t8, édition. — Prix : 3 fr. 35 c. Cet ouvrage vient d’être couronné par la Société impériale d’Horticulture de Paris. En vente au bureau du Journal, ENTOMOLOGIE AGRICOLE Par GV 8 TATI: BGAliritYS, agronome, Prix : 50 centimes. ï N li I Acme Library Card Pocket Under Pat. "Ref. Index File” Made ly Library Bureau 530 Atlant ic Avb., Boston "^fiêploàFCàrd m this PocIêT