DES INSECTES. HISTOIRE RATURELLE TOME Vi. d. "VS … min Fe ET EE PA | »." À 15,33 | ul, Di Et ve ÿ ET. TÉAg s & PER Ék. cr HAE LA x le 167.° L - Le ] - +” Fe \ : ‘ » . rod Es » - La m1? ‘ L # »: e ds >” " * e 2 de «. or. : 3 D me LTD, L LG CET I "+ .. e ® LIBRAIRIE DE RORET, RUE. HAUTEFEUILLE ; No 12, À PARIS. —————— COLLECTION MANUELS LS FORMANT UNE ENCYCLOPÉDIE DES SCIENCES ET DES ARTS. de Format in-18. Tous les Traités se vendent séparément. Pour les recevoir franc de port on ajoutera 5o cent. par volume in-18. Les suivans sont en vente; les autres paraë- -1ront successivement. Manuel d'Alyäbre, par M. Terquem, professeur de mathémes tiques aux Ecoles royales. Un gros vol. 3fr. oc. Manüel d'Architeoiure, ou Traité de l'Art de Bâtir, par M. Toussaint , architecte. a vol. 7 re Manuel d'Arithmdtique démontrée, par M, Collin. Sixième édit. Un vol. a fr, So ©, Manuel d'Arpantage, où Instruction sur cek ark el sur celui de lever Los plans, par M. Lacroix; membre de l'institut, Un vol. orné de planches. Deuxième édition. a fr. Go c. Manuel de l'Artifioier, contenant les Élémens do la Pyrotechnie civile et militaire 3par À. D. Vergnaud ; capitaine d'artillerie, et ee ancien élève de l'Ecole Polytechnique. Un vol, orné de plan- : dy 3 fr, . . : DA OU, Mr En. : êt de quatre antennules ; les yeux à réseau sont ovales, placés de chaque côté de la tête, près de sa partie supérieure : les sauterelles ont aussi trois petits yeux lisses. Le corselet est long; il est couvert par une plaque écailleuse:, plate en dessus, ar- rondie à son bord postérieur. L’abdomen est ovale et très gros, surtout dans la femelle ; il est divisé en neuf an- » : Lu 52 HISTOIRE NATURELLE neaux ; le derrière du mâle est terminé par deux plaques, presque écailleuses, placées lune sur l’autre; ces deux plaques sont garnies chacune de deux pointes ; celles de la plaque supérieure sont courtes , et celles de l’inférieure plus longues ; outre ces deux * plaques > y en a deux autres placées entre celles-ci ; elles sont garnies, du côté inté- rieur , d’une espèce de crochet pointu; ces deux pièces servent au mâle pour s’accro- cher à la femelle, pendant l’accouplement ; J’anus est placé entre les deux plaques écail- Jeuses. La tarière de la femelle est plus ou moins longue, grosse à son origine, et se terminé en pointe ; elle est composée de deux pièces appliquées l’une contre l’autre ; cette tarière sert à la femelle pour la ponte; “elle la pique en terre perpendiculairement , les œufs glissent entre ces deux lames, et s’enfoncent en terre. Les pates antérieures et les intermédiaires sont de longueur moyenne; elles sont atta- chées au corselet; les jambes et les pates sont garnies de trois rangées d’épines roïdes et mobiles ; ; les pates postérieures sont très % "Ed * DES SAUTERELLES. 53 longues; les cuisses de ces pates sont très grosses , longues, aplaties sur les côtés, en forme de massue à leur origine, et de la grosseur de la jambe à leur extrémité ; dans l'inaction, elles sont appliquées contre le corps, et s'élèvent beaucoup au-dessus de l'abdomen; les jambes sont à peu près de la … longueur des cuisses, et d'égale grosseur # elles sont garnies postérieurement, dans presque toute leur longueur, de deux rangées d’épimes assez longues, dont les pointes sont dirigées vers le plan de posi- tion ; elles ont en outre sur le côté inté- rieur deux autres rangées d’épines qui sont” mobiles et articulées à leur base, dont le mouvement se fait de hant en bas ; à l’ex- trémité de la jambe sont encore six épines également mobiles ; c’est par le moyen de toutes ces épines que la sauterelle, en les appuyant fortement contre le plan de posi- tion , et poussant vivement les jambes pos- térieures en arrière, parvient à s'élever en l'air et à faire des sauts. Les tarses sont composés de quatre articles, terminés par deux crochets qui servent à l’insecte pour .. | 54 INSTOIRE NATURELLE se fixer et s'attacher contre les objets sur lesquels il marche. Les élytres sont coriacées ; elles sont ap- pliquées de chaque côté du corps ; les deux bords intérieurs, en se réunissant, forment une espèce de toit au-dessus de l'abdomen ; leur extrémité est arrondie et garnie de plu- sieurs nervures; les ailes sont grandes , pliées longitudinalement , et cachées par les élytres ; elles sont minces et transparentes ; les ailes et les élytres des femelles sont ordi- nairementmoinslonguesque celles des mâles. Les mâles des sauterelles, comme ceux des grillons, font entendre un bruit, qu’on nomme le chant des sauterelles; ce son est plus ou moins fort , selon les espèces ; il est toujours produit par le frottement des ély- tres l’une contre l’autre. Les femelles des sauterelles déposent leurs œufs dans la terre; elles en pondentun assez grand nombre à la fois, et ces œufs, réunis dans unemembrane mince, forment une es- pèce de groupe. Les larves qui en sortent sont entièrement semblables, à la grandeur près, à l’insecte parfait, et à l’exteption des DES SAUTERELLES, 55 ailes et des élytres, dont elles sont dépour- vues ; elles ont des espèces de boutons, au nombre de quatre, dans lesquels ces par- ties sont renfermées ; après la dernièré mue, les élytres et les ailes se développent, et elles sont alors propres à se reproduire. L’insecte parfait, ainsi que la larve, se trou- vent fréquemment dans les prairies ; l’un et l’autre sont très voraces , ils se nourrissent de toute sorte d'herbes et de plantes ; ils ont plusieurs estomacs , ce qui a fait croire à divers auteurs qu’ils ruminaient comme plusieurs grands animaux. On n’a point en- core observé que les sauterelles s’entre-tuas- sent pour se manger ; mais Degéer ayant ren- fermé dans un poudrier plusieurs sauterelles ronge-verrue, une d’elles étant morte , fut entièrement dévorée par les autres. Toutes les sauterelles, outre qu’elles sautent, volent quelquefois fort haut et fort loin; elles sont très vives et se donnent beaucoup de mou- vement, les unes pendant le jour et les au- tres la nuit. Elles forment un genre com- posé d’une cinquantaine d'espèces : on en trouve peu en Europe. 56 HISTOIRE NATURELLE La Sauterelle feuille de citron, Locusta citrifolia. EE à environ un pouce et demi de lon- gueur; elle est entièrement de couleur verte ; les antennes sont aussi longues que’ le corps; la tête est allongée ; le corselet est plat en dessus, ses bords extérieurs sont garnis de petites dentelures arrondies, plus petites dans la femelle que dans le mâle; l’abdomen du mâle est terminé par deux crochets et une pointe courte; celui de la femelle, par une tarière courte, recourbée en haut; les élytres sont du double plus longues que l’ab- domen ; elles ont sur le milieu une nervure longitudinale, d’où partent des nervures obliques, qui donnent aux élytres de la res- semblance avec des feuilles d’arbre; les ailes sont plus longues que les élytres ; les pates antérieures et les intermédiaires sont sans épines ; les cuisses postérieures en ont deux rangées très courtes, et les jambes en ont quatre rangées. On la trouve à Surinam et à Cayenne. — msi 4 a ” "| os DES SAUTERELLES, 57 La Sauterelle feuille de laurier, Locusta laurifolia. ’ ” , o Elle a environ un pouce et demi ; les ailes et les élytres sont d’un vert un peu foncé ; le corps et les pates sont d’un brun grisâtre, mélé de vert dans quelques individus; les antennes sont plus longues que le corps; la tête est ovale, assez petite; le corselet est aplati en dessus et sur les côtés , il est large et arrondi postérieurement; les élytres sont presqueune fois plus longues que l’abdomen, ovales, un peu allongées, et ressemblent à des feuilles vertes; les ailessont un peû plus longues que les élytres ; l'abdomen est gros et court; la tarière de la femelle est de la longueur de l'abdomen, large, courbée en faucille, dentelée sur ses bords; les pates postérieures sont plus longues que tout l’in- secte; les épines des cuisses et des jambes sont très petites. On la trouve à Cayenne, à Surinam, et dans la Nouvelle-Hollande. 58 HISTOIRE NATURELLE La Sauterelle couronnée, Locusta coronata. HE | Elle a plus de deux pouces de longueur ; ses antennes sont trois fois plus longues que son corps; la tête est arrondie, d’un brun roussâtre; les yeux sont très saillans; le corselet est garni de pointes écailleuses, de tubércules et d’épines , qui lui forment une espèce de couronne ; il est roussâtre, avec ‘une large bande d’un noir velouté ; l’abdo- men est gros; la tarière de la femelle est en forme de lame de sabre; les élytres sont d’un Qrun roussâtre, étroites , plus longues que l’abdomen, raboteuses et garnies de taches enfoncées d’un noir très luisant; les ailes sont un peu plus longues que les ély- tres; les pates postérieures sont très lon- gues , et toutes les cuisses ont une rangée d’épines longues; les jambes postérieures ont en dessus deux rangées d’épines placées par paires, et en dessous deux autres rangées, mas très petites; les jambes intermédiaires DES SAUTERELLES. 5g ont également quatre rangées d’épines très petites, x Elle habite les Indes. 2 , La Sauterelle feuille de myrte; Locusta myrtifolia. Elle a environ un pouce; elle est d’un vert de gramen clair; elle porte la tête etle corselet très baissés, ce qui la fait paraître courbée ; les antennes sont de la longueur du corps, d’un jaune pâle; le corselet est aplati en dessus et sur les côtés; le bord postérieur est un peu arrondi; l’abdomen est court et gros , terminé dans la femelle par une tarière très courte, en faucille; les élytres sont une fois plus longues que le corps, très larges , en forme de feuilles de myrte ; les ailes sont plus longues que les “lytres, et terminées en pointes; les pates sont d’un jaune pâle, très longues et très minces, garnies d’épines très petites. On la trouve à Surinam. - 60 HISTOIRE NATURELLE La Sauterelle feuille de camellia, » Locusta camellifolia. Cette espèce a des élytres.qui ressemblent parfaitement à des feuilles d'arbre ; elles sont très larges, et ont des nervures comme les feuilles; elle est petite, mais l'étendue de ses élytres la fait paraître très grosse ; elle est couleur de feuille sèche ; sa tête est grande, ovale; ses antennes sont très lon- gues, assez grosses, d’un brun obscur; le corselet est court, élevé postérieurement, arrondi en dessus et plat sur les côtés ; l’ab= domen est court, gros, terminé dans le mâle par trois pointes coniques ; les élytres sont ovales, plates, très minces , terminées en pointes, placées perpendiculairement au plan de position, et appliquées l’une contre l’autre ; leur couleur est d’un brun clair ou jaunâtre, et le milieu est obseur ou un peu rougeâtre; dans cette partie les ner- vures sont pâles; le dessous est rougeâtre , avec quelques taches pourpres et d’un blanc jaunâtre; les ailes sont de la même grandeur que les élytres, d’un brun noirâtre, avec DES SAUTERELLES. Gr plusieurs taches jaunâtres d’un rouge pour- pre à l'extrémité ; les cuisses et les jambes postérieures sont très longues; les cuisses des trois paires de pates ont plusieurs pe- tites déntelures; les jambes sont lisses et sans épines. On la trouve à Surinam. La Sauterelle feuille de lis, Zocusta lilifolia. Elle a environ huit lignes de longueur, depuis la tête jusqu’à l'extrémité de l’abdo- men; elle est de couleur verte ; les antennes sont longues et minces; la tête est sans taches; le corselet a deux lignes longitudi- nales jaunes; les élytres sont étroites, du double plus longues que le corps; les ailes beaucoup plus longues que les élytres ; Pab- domen est gros et court, de couleur brune ; la tarière de la femelle est large, courte, re- courbée en faucille; les pates postérieures sont très longues et minces; toutes les pates sont sans épines. On la trouve en Italie : elle est rare aux environs de Paris. VI. 6 * PORT 62 - HISTOIRE NATURELLE » La Sauterelle tête pointue, Locusta acuminata. Elle a environ trois pouces de longueur , depuis la tête jusqu’à l'extrémité des ély- tres ; les antennes sont très longues, noires; la tête est grande et baïssée sous le corse- let ; elle a sur le front une pointe longue, droite, dirigée en devant; le corselet est ar- rondi en dessus et aplati sur les côtés ; les élytres et les ailes sont vertes, d’égale lon- gueur, étroites, deux fois plus longues que le corps; la tarière de la femelle a un pouce de longueur ; elle est plus large dans le mi- lieu ‘qu'à son origine, et terminée en pointe; les deux pièces dont elle est com- posée sont très minces, sans dentelures ; elle est de couleur brune; les cuisses et les jambes sont garnies d’épines courtes. Elle habite les Indes. La Sauterelle verte, Locusta viri- dissima. Elle a environ deux pouces; elle est d’un L Inwectes. PLE4. a ne IL) Verrue M, È © 2 S. Roug'e Verrue F, 4. Œuls. <* e DES SAUTERELLES, | -63 beau vert; les antennes sont minces, plus longues que le corps ; la tête est grande; le corselet est aplati en dessus, courbé sur les côtés , arrondi postérieurement , et prolongé sur la base des élytres ; l'abdomen de la fe- melle est terminé par une tarière longue, en forme de coutelas aplati, composéé de deux lames plates ; les élytres sont d’un beau vert, d’un tiers plus longues que ie corps ; on voit à la base de celles du mäle, en des- sous, une large ouverture, fermée par une pellicule mince, semblable à la peau d’un tambour, et qui produit le bruit que cet in- secte fait entendre dans les campagnes; les pates postérieures sont longues; les cuisses postérieures et les jambes de toutes les pates sont armées d’épines assez fortes. Elle habite l’Europe; elle est très com- mune aux environs de Paris ; on la para dans les prairies. La Sauterelle ronge-verrue , Zocusta verrucivora. LA Elle est un peu moins grande que la pré- cédente, mais plus grosse ; elle est d’un vert 64 HISTOIRE NATURELLE é foncé ; les antennes sont presque de la lon- gueur du corps, de couleur brune; la tête est très grande ; le corselet est arrondi pos- térieurement, aplati en dessus, avec une arête saillante sur le milieu; l'abdomen a de chaque côté une rangée de taches brunes; la tarière de la femelle est d’un brun gri- sâtre, courbée en dessus; les élytres sont vertes, avec des taches brunes, et un peu plus longues que le corps : on voit à la base de celles du mâle la même plaque qu'on trouve au mâle de l'espèce précédente; les cuisses postérieures sont très longues et très grosses ; les jambes de toutes les pates sont armées de plusieurs rangées d’épines. On la trouve en Europe, dansles prairies : le mäle* chante continuellement en plein jour; la femelle pond des œufs allongés, un peu courbés, de couleur blanche, et dont la coque est très dure; elle les dépose dans la terre au moyen de sa tarière. Ces sauterelles ont beaucoup de force dans les pates et dans la tête; elles sautent assez loin, mais le saut est toujours accompagné du vol; elles ne volent pas loin, et prennent souvent terre DES SAUTERELLES. 65 pour se reposer quand on cesse de les pour- suivre: elles mordent avec beaucoup de force et jusqu’au sang ; on dit que les paysans font mordre par Jes sauterelles les verrues qu’ils ont souvent sur les mains, et que la liqueur que l’insecte verse en même temps dans la plaie, les fait sécher et disparaître ; c’est pourquoi on leur a donné le nom de ronge-verrue. La Sauterelle variée, Locusta varia. Elle ressemble beaucoup à la sauterelle verte, mais elle est plus petite; elle est en- tièrement d’uu beau vert sans tache; les an- tennes sont longues, minces, jaunâtres, de même que les pates; la femelle a une tarière recourbée en faucille et de la longueur du corps. On la trouve à Utrecht, sur l’orme. La Sauterelle à demi-étui, Locusta brachyptera. Elle a environ huit lignes de longueur; les antennes sont plus longues que le corps: « 66 HISTOIRE NATURELLE la tête est grande, d’un brun grisâtre eti dessous, d’un vert pâle en dessus; le cor-- selet est de la même couleur, il a de chaque côté une ligne blanchâtre; le dessus de l’ab- domen est d’un brun grisâtre, avec desraies transversales obscures ; tout le dessous est d’un vert clair; la tarière de la femelle est noirâtre, courbée en faucille; les élytres sont beaucoup plus courtes que le corps, verdâtres dans la femelle, d’un brun clair dans le mâle; les ailes sont plus courtes que les élytres et paraissent chiffonnées ; les pates antérieures et les intermédiaires sont brunes, les postérieures vertes; les cuisses de ces pates ont vers les côtés une large bande longitudinale noire. À On la trouve en Europe, sur le gramen. La Sauterelle brunâtre, Locusta fusca. Elle est verte; sa tête a une ligne noire ; le front est avancé, obtus; le dos du corselet est bleuâtre ; les élytres sont obseures, de la longueur des ailes ; la tarière de la femelle ost testacée, de la longueur de l’abdomen. ti : ts La à date Le ne ds ARS, chu té À). $ DES SAUTERELLES. 67 On trouve cette espèce aux environs de Paris. £ La Sauterelle dorsale, Locusta dorsalis. Elle est verte, avec les antennes , le dos … du corselet et les élytres bruns : ces der- nières sont beaucoup plus courtes que l’ab- domen; la tête a une élévation sur le vertex ; les ailes sont plus courtes que les élytres; la tarière de la femelle est presque de la lon- gueur du corps, arquée, brune; l'abdomen est cerclé, vert, Elle se trouve aux environs de Paris, à Mdntmorency. | La Sauterelle porte-selle, Locuste ephippiger. Elle est grande; ses antennes sont d’un brun clair;sa tête est d’un vertpäle en devant, d’un gris brun postérieurement ; le corselet est très allongé et voûté postérieurement; il est mêlé de brun clair et de gris verdâtre et jaunâtre, avec les bords antérieurs et laté- raux verdâtres; les élytres sont très courtes, » 68 HISTOIRE NATURELLE voütées, épaisses, et ridées sur les bords; elles sont croisées , arrondies, reçues en ma- jeure partie sous le renflement postérieur du corselet; l'abdomen est d'un vert jaunâtre en dessous, noirâtre en dessus, avec le bord postérieur des anneaux vert; les pates sont d’un brun roussâtre clair; la tarière est pres-, que droite, de la longueur de l'abdomen. On la trouve aux environs de Paris, dans les vignes. La Sauterelle nymphe épineuse, | Locusta pupa. Cette sauterelle est très remarquable, en ce qu’elle est entièrement dépourvue d'ailes et d'élytres; on ne sait point au juste la longueur de ses antennes ; sa tête est grosse, ovale, de couleur cendrée ; le corseletest composé en dessus de deux plaques dis- tinctes, aplaties; l’antérieure est carrée et garnie sur ses bords de pointes en forme d’é- pines courtes; la seconde plaque est arrondie et garnie sur ses bords d’épines semblables à celles de la plaque antérieure; on voit en- + Mal 7 1 “ Le gs SAUTERELLES. 69 core une épine plus grande que les autres de chaque côté du corselet, entre les deux plaques ; l'abdomen est ovale, très gros; il a en dessus et vers les côtés sept rangées de tubercules durs, écailleux, terminés par une épine; la tarière de la femelle est pres- que de la longueur de l’abdomen, en forme de faucille , composée de quatre pièces den- telées aux bords vers l’extrémité ; à la place des élytres, le mâle a deux pièces minces, membraneuses, semblables à des moignons d'ailes; elles sont placées dans une cavité formée par la plaque du corselet : on pré- sume que ces pièces servent au mâle à pro- duire des sons; toutes les pates sont très grosses ; les cuisses et les jambes sont ar- mées d’épines très fortes. On la trouve au cap de Bonne-Espérance, et en Éthiopie. 70 HISTOIRE NATURELLE $ ” LXVII GENRE MANTE,. Caractères génériques. Antennes sétacées , de lon- gueur moyenne, posées entre les yeux ; articles courts » nombreux et peu distincts. — Quatre antenuules filiformes , ‘presque égales ; les anté- rieures composées de cing articles, les postérieures detroïs. — Cinq articles aux tarses. — Pates anté- vieures armées de piquans et d’un onglet très fort et très aigu. — Abdomen simple. Les mantes sont très faciles à distinguer des sauterelles par le nombre des articles dont leurs tarses sont composés. Plusieurs _ espèces de ce genre ont été confondues avec les criquets et les sauterelles; mais M. Fa- bricius les en a séparées et les a réunies aux autres mantes ; et M. Olivier a ajouté beau- coup d'espèces à celles décrites par M. Fa- bricius. Les antennes des mantes sont moins lon- gues que celles des sauterelles ; elles sont composées d’un grand nombre d'articles. La tôle est penchée, elle est armée de DES MANTES, 7x deux mandibules fortes, courtes et droites, pointues à l’extrémité, bidentées dans leur milieu ; de deux mâchoires également cour- tes, de quatre antennules , et d’une lèvre su- périeure; les yeux sont gros, saillans, ar- rondis, placés de chaque côté de la tète : ; on voit derrière les yeux trois petits yeux lisses. Le corselet est ordinairement allongé, mais, sa forme varie; l’abdomen est égale- ment allongé. Les élytres et les ailes sont ps ou moins larges; dans quelques espèces les élytres sont plus longues que les ailes; dans d’ au= tres, elles sont plus courtes et croisées sur l'abdomen. Les ailes sont quelquefois pliées en éventail ; enfin quelques espèces n’ont que des rudimens d’ailes; dans d’autres, elles manquent entièrement. Les pates sont très longues; les: anté- rieures sont faites en forme de pinces, et servent à l’insecte pour saisir sa proie; elles : sont terminées par un crochet très fort que la mante enfonce dans le corps de l’insecte qu'elle veut dévorer; les pates intermé- pr *, 72 HISTOIRE NATURELLE diaires et les postérieures ne sont point épi- neuses , et les dernièresne sont point propres à sauter. Comme ces insectes étendent leurs pates antérieures, on à imaginé qu'ils devinaient et indiquaïent les choses qu’on leur deman- dait, et on leur a donné en latin le nom de mantis ,\qui signifie devin. Les mantes sont très remarquables par leurs formes singulières; elles sont très rares dans toute l’Europe; on n’en trouve guère qu’une espèce dans les provinces méridio- nales de l'Allemagne et dans les départemens méridionaux de la France, où les-paysans Ini ont donné le nom de prie-dieu, parce qu’elle élève souvent ses pates antérieures et les tient jointes ensemble; de sorte qu’ils la regardent comme un insecte sacré. Mais dans les Indes on en voit beaucoup d’es- pèces qui sont très singulières. Stoll en a dé- signé plusieurs sous le nom de spectres, à cause de leur corps long eteffilé, et de leurs pates longues et minces; et d’autres sous le nom de feuilles ambulantes, parce que leurs élytres plates, étendues et garnies de ner- "& DES MANTES. + 73" vures ressemblent à des feuilles vertes, Les femelles de celles qui composent cette fa- mille ont une tarière qui leur sert à déposer leurs œufs en terre ; comme font les saute elles. Par leurs métamorphoses, ces “pe gi appartiennent à la seconde classe , selon l’ar rangement de Swammerdam; tout le chan- gement qui leur arrive, c’est qu’ils dévien- nent ailés après avoir été sans ailes pendant le temps de leur accroissement. Dans l’état de larves, elles ont sur le dos quatre parties aplaties qui renferment les ailes que doit avoir l’insecte parfait, dont ces larves ne dif- fèrent que parce qu’elles ne sont point propres à se reproduire ; toutes leurs méta- morphoses sont semblables à celles des saute- relles; et dans l’état de nymphe, elles mar- chent, mangent et agissent comme dans celui de perfection. Mademoiselle de Mérian, dans son Histoire des Insectes de Surinam ÿ a parlé de mantes fort singulières. Selon les auteurs, les mantes vivent de rapine, et mangent les autres insectes qu’elles peuvent attraper; c’est ce que font au moins celles dont les pates sont en forme de pinces, vi. 7 x 7 ”, td ne rs ER ARE, Lt ": . HISTOIRE NATURELLE comme Roesel l'a démontré : cet auteur en a eu-de vivantes qu’il anourries de mouches étd’autres insectes, qu’elles attrapaient avec “Héaucoup d'adresse. Elles sont si cruelles et nr qu’elles se tuent les unes les autres, et semangent ensuite sans y être for- cées par la faim; ce que Roesel a vu fairé de mêmé à des petits nouvellement éclos, qui se sont attaqués avec fureur en levant leur cor- selet en l’airet tenant leurs deux pates anté- rieures jointes ensemble et prêtes à l'attaque: Les mantes marchent fort viie et peuvent voler très haut. Les œufs que la femelle pond se trouvent rassemblés dans un grand paquet allongé; elle les attache ordinairement à quelque tige de plante; ils sont couverts d’une espèce d’enveloppe de la consistance du parchemin. À mesure que les œufs sor- tent du ventre de la femelle, il en sort en méme temps une-espèce de bouillie dontles œufs se trouvent d’abord couverts; et c’est cette matière qui, en se desséchant, forme l'enveloppe coriacée du paquetou nid d'œufs. Ces œufs sont-allongés, de couleur jaune et placés sur deux rangées dans la masse. Roe- ue LS CS à cn” Mt à DES MANTES, 75 sel, ayant voulu voir l’accouplement de ces insectes, enferma dans un poudrier un mäle et une femelle; mais il ne put, y parvenir, parce qu'ils s ’attaquèrent lun, l’autre avec une ir de furie, et le ca qe bat se termina par la mort de l’un des deux. Nous trouvons dans l'Encyclopédie, que M. Poiret ayant renfermé sous verre un mâle et une femelle, celle-ci saisit le mâle avec les pointes aiguës de ses pates anté- rieures, et lui coupa la tête, Comme la vie de ces animaux est extrémement tenace, le mäle vécut encore long-temps; la femelle reçut ses caresses et finit par le dévorer; ce qui prouve que les mantes sont aussi cruelles que les araignées, et qu’elles ont grand be soin de s’éviter et d’être sur leurs gardes vis-à-vis les unes des autres. i Ce genre est assez nombreux ; ; ilest com- posé de plus de cent espèces : nous allons passer à la description de quelques unes: 1 76 HISTOIRE NATURELLE La Mante filiforme, Mantis filiformis. . G. Phasme. La. Elle a le corps extrêmement allongé et filiforme, de couleur brune; ses pates sont filiformes,, longues et simples; ses antennes sont noires, On la trouve dans l'Amérique méridio- nale, et dans l’Inde. La Mante géant, Mantis gigas. G. Phasme, Larr. Cette espèce est la plus grande de toutes celles qui sont connues ; son corps est plus grand que la main d’un homme, et de l’é- paisseur du doigt; il est pâle ; sa tête est ar- rondie, ses antennes sont sétacées ; elle a un col arrondi plus court que la tête, il est sur- monté d’une crête bifide; son corselet est allongé, cylindrique, avec des petits points élevés; les élytres sont de couleur testacée, ovales et allongées, de la longueur de la tête et du corselet, et de moitié plus courtes DES MANTES. 77 que les ailes; les ailes sont très grandes, cou- leur de brique pâle, avec des bandes bru- nâtres ; le bord antérieur a une nervure large et linéaire qui couvre les ailes et l’ab- domen; l'abdomen est denx fois et souvent trois fois plus long que le corselet; il est ar- rondi, composé de sept anneaux ; l’anus a deux foliolesovales, et en dessous une seule de forme concave. Le mâle est souvent trois ou quatre fois plus petit que la femelle; ses aïles sont rouges ou pâles à la base. On la trouve dans l'Asie. Ces insectes sont très connus dans l’île d'Amboine : ils ont les mâchoires très fortes et les pinces vigou- reuses. Ils endommagent considérablement les feuilles des arbres , surtout quand ilssont rassemblés en grand nombre. La Mante nécydaloïde, Mantis necydaloides. G. Phasme. LaTr. Elle a environ deux pouces trois quarts de longueur, et deux lignes de largeur; les 78 HISTOIRE NATURELLE antennes, qui sont presque aussi longues que le corps, sont très minces; la tête est ovale; le corselet est aplati en dessus et cha- griné ; l'abdomen est très long, mince et cylindrique; il est terminé par deux pointes coniques, qui forment une espèce de queue fourchue;, les élytres sont très courtes; elles sont élevées et comme bossues au milieu; elles ont des nervures très fines; les ailes sont un peu plus courtes que l'abdomen, et très étroites; les pates très longues et minces, et sans épines; les cuisses de la première paire sont plus larges que les autres, et aplaties; elle est entièrement d’un gris clair un peu jaunâtre. «La larve ne diffère de l’insecte parfait que par le défaut d’ailes et d’élytres; on lui voit sur le dos deux parties, minces, allon- gées et pointues à l'extrémité, en forme de petites feuilles. On la trouve en Asie, et à Surinam. Linné paraît croire qu’elle est la même _que la mante phthisique. 7 POP PV VOTE LT La! LR DES MANTES, TT IOOR La Mante de Rosse, Mantis Rossi, G. Phasme, Larr. Son corps est vert où jaunâtre dans sa jeunesse; adulte, il devient cendré ou de couleur d’écorce d’arbre; il est aptère ; les cuisses sont dentées. On trouve cette espèce dans le midi de la France : on commence à la trouver aux en- virons d'Orléans. La Mante feuille sèche, Mantis sicci-. folia. G. Phyllie. Lamn. Cette espèce ressemble à une feuille sèche; sa tête est lisse, de forme ovale; ses anten- nes sont courtes et obtuses, composées de neuf anneaux de grandeur et de forme iné- gale; le cou a la forme d’un cœur ; le cor- selet est un peu triangulaire, ses bords sont dentés; les élytres sont ovales et verdâtres,; chacune ressemble à une feuille de laurier ; elles sont obtuses et rapprochées par leurs 80 HISTOIRE NATURELLE bordsintérieurs; les aïles sont courtes ; l’ab- domen est ovale et blanc, composé de huit anneaux; les pates sont plus courtes que le corps. Elle habite les Indes, et Surinam. La Mante gongylode, Mantis gon- gylodes. Sa tête est triangulaire ; ses antennes sont très petites et sétacées ; son corps est fauve; le corselet est allongé, un peu obtus, denté sur ses bords ; l'abdomen est allongé; Jes-ailes sont grandes et jaunâtres, et mar- quées dans leur milieu par une tache fauve ; les pates sont dentées. On la trouve à Surinam. La Mante religieuse, Mantis rehgiosa. Elle est entièrement de couleur verte; son corselet est uni; il a en dessous une éléva- tion longitudinale très saillante ; il est bordé d’une ligne jaune , de même que les élytres ; les cuisses antérieures sont ponctuées de blanc en dedans. DES MANTES, 8x ns À On la trouve en Afrique, en Aufriché ” où on la nomme wanderende blatt, et dans le midi de la France, et même aux environs de Fontainebleau. d ! La Mante oratorienne, Mantis oratoria. à Elle à environ deux pouces de longueurs elle est de couleur verte; sa tête est pêtite, aplatie; ses antennes sont courtes, filifor- mes; le corselet est long, étroit, bordé, avec une élévation longitudinale sur le mi- lieu ; les élytres sont de la longueur de lab- domen, veinées et réticulées; elles cou- vrent les ailes, qui sont transparentes et veinées ; les pates postérieures sont longues, les intermédiaires le sont moins, les anté- rieures sont très larges et en forme de pin- ces; les jambes de ces pates sont armées d’épines courtes, assez fortes, et terminées par un crochet très fort. On la trouve en France, et principale- ment dans les départemens méridionaux ; elle s'appuie assez souvent sur ses quatre 82 HISTOIRE NATURELLE pates de. derrière, et tient les deux anté- rieures élevées, ce qui l’a fait appeler par les habitans du pays, pregadiow, comme si elle priait Dieu. Elle dépose ses œufs ra- massés ef un paquet hémisphérique, plat d’un côté; ce paquet contient deux rangées d'œufs oblongs; il est.attaché à une bran- che d'arbre ; il est léger, et paraît compusé de parchemin très mince. La Mante suppliante, Mantis precaria. cette belle espèce se trouve dans l’Amé- rique méridionale, et particulièrement à Surinam , où elle est. connue sous le nom de feuille ambulante , à cause de ses ailes et de ses.élytres, qui ressemblent à des feuilles d'arbre : elle est longue de près de trois pouces; la couleur de l’insecte vivant est verte, mais lorsqu'il est mort, son corps est d’un june d’ocre, ses élytres et ses ailes d’un jaune citron; ses anténnes sont, min- ces, moins longues que le corselet ; la tête est placée verticalement et de forme trian- gulaire ; le corselet est long, un peu con- + OT SE tn de DES MANTES. 83 vexe en dessus, avec un rebord tranchant de chaque côté, et garni de petites pointes ou dentelures ; l'abdomen est gros, ovale ; il est terminé par une espèce de tarière, courbée en dessous; le dernier anneau a deux parties courbées, velues , afticulées ; recourbées en dessous et terminées'en poin- tes ; les élytres sont très grandes, ovales, d’un jaune citron, avec un& tache rousse sur le milieu ; leurs nervures Sont sembla- bles à celles des feuilles; les ailes sont aussi longues que les élytres, plus larges et pliées en éventail; ellés sont transparentes, avée un grand nombre de taches ovales d’un jaune citron; les pates antérieures sont très grandes, en forme de pinces; toutes les parties qui composent ces pates sont armées de plusieurs rangées d’épines fortes x les deux autres paires de pates sont-longues , principalement les postérieures ; elles sont sans épines. ” On la trouve en Afrique et en Amérique. Ru 84 HISTOIRE NATURELLE La Mante sainte, Mantis sancta. La tête, le corselet et l’abdomen ‘sont d’un vert jaunâtre; les élytres sont d’un beau vert; les ailes transparentes et verdâ- tres à leur extrémité; les pates jaunâtres ; les jambes antérieures ont en dessous deux points noirs. | On la trouve dans les départemens méri- dionaux de la France. La Mante hyaline, Mantis hyalina. Sa têle est brune; ses antennes sont en scie; son front a deux fortes dents aiguës et rapprochées; le corselet est brun , allongé, caréné et cilié sur les bords; l'abdomen est brun , avec le bord des anneaux noir ; les élytres sont transparentes, avec le bord ex- térieur vert; les ailes sont transparentes, avec l'extrémité brune. On la trouve en Amérique. ra DES MANTES. 85 La Mante serofuleuse, Mantis stru- 2 mnaria. _ Cette espèce est fort singulière ; elle est courte ; son corselet est comme couvert par ‘une espèce de bouclier rond, de couleur jaune, parsemé de quelques taches rougei- tres; les extrémités des côtés du corselet sont vertes; les élytres ont la forme de feuilles, et sont d’un vert foncé; les ailes sont de la même couleur, avec une tache d’un jaune foncé sur le côté. On la trouve dans l’Inde, et à Surinam. vi, 26 n sd 86 HISTOIRE NATURELLE L LXVIII GENRE. TRUXALE. . Caractères génériques. Antennes courtes , ensi- formes ; articles courts et distincts. — Quatre an- tennules inégales, filiformes ; les antérieures com- posées de cinq articles, dont les deux premiers très courts, les autres longs, un peu renflés à leur pointe; les postérieures composées de trois, — Trois articles aux tarses. — Pates postérieures propres à sauter, — Abdomen simple. Linwé a placé parmi les criquets le seul insecte de ce genre qu'il a connu; mais M. Fabricius l’a réuni aux autres insectes qui composent ce genre : les truxales diffè- rent des criquets, des sauterelles et des mantes, par la forme de la tête et par celle des antennes. Elles ont la tête allongée, conique, aplatie en devant, terminée en pointe mousse; la bouche est placée en dessous de la tête, près du corselet; elle est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées, arquées, et terminées en N DES TRUXALES. 87 pointes; de deux mâchoires cornées, tri- dentées à leur extrémité, et de quatre an- tennules. Les antennes sont courtes : en forme de sabre , terminées en pointes ; le premier ar- ticle est cylindrique; les trois suivans sont prismatiques, très larges; le premier de ces trois articles'est beaucoup plus long que les. deux autres; les suivans sont: d’égale lon- gucur, presque cylindriques ; elles sont insé- rées au-dessous des yeux, et près de l’extré- mité de la tête. Les yeux sont grands, ovales, saillans, placés au-dessus des antennes. | Le corselet forme un ménie plan avec la tête; il est comprimé; ses bords latéraux sont courhés sur les côtés; le bord posté- rieur, qui s’avance sur les SE est ter- miné en pointe. » L'abdomen est long, mince , cylindrique,, composé d’anneaux distincts. Les élytres sont membraneuses, flexibles , étroites, plus longues que l’abdomen; les ailes sont plus courtes que les élytres, et boaucoup plus larges dans Fétat de repos ; " 88 HISTOIRE NATURELLE elles sont pliées longitudinalement , et en- tièrement cachées par les élytres, qui recou- vrent le corps. Les quatre pates antérieures sont courtes ; les postérieures sont très longues; les jam- bes de toutes ces pates sont armées, dans toute leur longueur, de deux rangées d’épines courtes ; l’insectefait usage de ses pates pos- térieures pour sauter ; les tarses sont com- posés de trois articles, et terminés par deux petits crochets, Les truxales vivent de rapine; elles sont carnassières, et se nourrissént d’autres in- sectes. La larve ne diffère de l’insecte par- faitque par le défaut d'ailes et d’élytres ; mais on voit sur le dos de la nymphe des rudimens de ces parties. Ces insectes for- ment un genre peu nombreux ; on n’en con- naît que huit ou dix espèces. Nous don- nerons la description de quelques unes. DES TRUXALES. 89 La Truxale à grand nez, Zruxalis nasutus. Elle a environ trois pouces et demi de longueur; elle est de couleur jaunâtre, et verte lorsqu'elle est vivante; les antennes sonten forme desabre , terminées en pointes; et presque aussi longues que la tête ; le pre- mier article est court , cylindrique, les trois suivans sont larges, aplatis, les autres courts et cylindriques ; la tête est très longue, co- nique, et portée en avant; le corselet est comprimé, un peu aplati en dessus, avec trois arêtes longitudinales peu élevées; l’ab- domen est long et cylindrique; les élytres sont étroites, plus longues que l'abdomen ; les aïles sont un peu plus courtes que les élytres, et pliées longitudinalement; les pates antérieures sont courtes, les posté- rieures très longues; les jambes sont garnies de deux rangées d’épines'courtes et minces. On la trouve en Afrique, "et dans le midi de la France. GG Ch sd LÉ éd ‘5 à cr à dé as dés été. à aus 90 HISTOIRE NATURELLE La Truxale à antennes courtes, Truxalis brevicornis Elle a environ un pouce’ et demi de lon- gueur ; elle ne diffère de la précédente que par la couleur des antennes, qui sont bru- nes, et par celle de labdomen, qui est également brun. On la trouve en Amérique. La Truxale grilloide, Zruxalis grylloides. Cet insecte a le port d’un criquet ; mais sa tête et ses antennes sont celles des truxales; le corps est cendré ; le corselet a trois lignes élevées; les élytres sont un peu plus courtes que l'abdomen, avec une ligne longitudinale blanchâtre : cette espèce est très voisine de la précédente. On la trouve dans les provinces méridio- nales de la France. Li Os ds Ge ES AG tn © de net 2 DES CRIQUETS. gt LXIX® GENRE. CRIQUET. Caractères génériques. Antennes filiformes, plus courtes quela moitiédu corps; onze articles cylin- driques, égaux, distincts, — Quatre antennules presque égales, fififormes ; les antérieures com- posées de cinq afticles, les postérieures de trois, — Trois, articles aux tarses. — Pates propres à sauter, — Abdomen simple. “ Les criquets sont des insectes décrits par Linné, sous le nom de gr»ylus locusta ; ls formentune des familles deson genre grylus, qui est composé des grillons, des sauterelles et des truxales. M. Geoffroy a. séparé les criquets de ces insectes, et en a fait. un genre, sous le nom d’acridium, qui a été adopté par M. Olivier. IL.est très facile de distinguerles criquets des autres insectes auxquels Linné les a réu- nis, par la forme des antennes ; le nombre des articles des tarses, et par les appendices de l’abdomen. . 92 HISTOIRE NATURELLE Les antennes des criquets sont filiformes, d’égale grosseur dans toute: leur longueur , à peine aussi longues que la moitié du corps; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête ; et nous avons vu que celles des sau- terelles sont minces et très longues. Ce qui distingue encore ces insectes , c'est que les sauterelles ont quatre articles aux tarses , etles criquets n’en ont que trois. Les ap- pendices qui se trouvent À l'extrémité de l'abdomen des grillons servent également à les distinguer des criquets, dont l’abdo- men est simple. La tête est grande et perpendiculaire ; de chaque côté de sa partie supérieure, on voit les yeux à réseau; ilssontgrands, ova- les et saillans : entre les yeux sont placés trois petits yeux lisses, qui forment une es- pèce de triangle; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules fortes, cornées, arquées, larges et tran- chantes; de deux mächoires, d'une lèvre inférieure , et de quatre antennules. Le corselet est de la longueur du corps, comprimé sur les côtés, aplati ou caréné DES .CRIQUETS. 93 en dessus ; sa partie postérieure se prolonge plus oumoins sur les élytres. Les élytres sont coriacées, de la même longueur que les ailes ; les ailes sont très larges; dans l'état de repos, elles sont ca- chées par les élytres : plusiéurs espèces les ont ornées des couleurs les plus vives. Les pates antérieures et lesintermédiaires sont de longueur moyenne; les jambes de ces pates sont armées de quelques: épines; les pates postérieures sont beaucoup plus longues; les cuisses sont très renflées et cannelées ; les jambes sont armées de deux rangées d’épines très fortes : la première paire est attachéé au corselet; les deux au- tres paires à la poitrine. ” Les criquets sautent très bien et s’élan- cent fort loin; ils exécutent ces sauts an moyen de leurs pates postérieures, qui, outre leur longueur, sont garnies de muscles très forts. Quelques espèces volent rapide- ment et à de très grandes distances ; mais en général, ils marchent mal et lentement. _ Comme les sauterelles ils vivent d'herbes et de toutes sortes de plantes ; aussi les trouve- 94 HISTOIRE NATURELLE ton en très grande quantité dans les prairies et les champs cultivés. On ne connaît que trop, dans les pays du Levant, et en Afri- que, les criquets de passage, espèces qui se multiplient extraordinairement, et qui se montrent souvent en grandes troupes: Ils paraissent venirde la Tartarie et de l'Orient; ils dévastent toutes les contrées par où ils passent, en mangeant et rongeant les plantes qu'ils rencontrent, M. Shaw, qui a observé ces criquets dans la Barbarie, dit que dans quelques saisons de l’année, leur nombre est si excessif, que toutes les plantes sont gâtées ou détruites par ces insecles voraces. En 1748, ils pénétrèrent non seulement en llemagne, mais même en Hollande et en Angleterre, et jusqu’à l'extrémité occidentale de notre hémisphère. Ils se firent voir aussi en Suède; et pour y arriver, ils durent né- cessairement passer par-dessus la mer Bal- tique. On peut juger par Là du long chemin qu'ils sont capables de faire en volant. Dans les pays où ils passent par essaims , ils font les plus grands ravages; ils y dévorent l’ herbe, le blé, et généralement toutes les plantes. DÉS GRIQUETS. 95 Les larves des criquets, comme celles des grillons et des sauterelles , ne diffèrent de l'insecte parfait que par le défaut d’ailes et d'élytres. Après plusieurs mues, elles par- viennent à l’état de nymphe, et alors elles ont: des fourreaux dans lesquels ces parties sont renfermées. Sous ces deux formes, ces insectes marchent et agissent: comme: l’in- secte parfait, et, comme lui , se nourrissent d'herbes et de feuilles des plantes. Ces larves viennent d'œufs ; quelques femelles déposent les leurs dansla terre’, où la chaleur les fait éclore; d’autres les attachent à des tiges de gramen, et les enferment dans une matière écumeuse , qui d’abord est molle, mais qui se durcit ensuite. Les criquets fontsouvent entendre un: son semblable à un cri qui est produit par ile frottement des cuisses postérieures contre les élytres : c’est en approchant sa jambe contre sa cuisse, en les tenant appliquées l’une:contre l’autre, et donnant-ensuite un mouvement très prompt à la cuisse en la frottant contre l’élytre, que le criquet pro- duit ce son. Jamais il n’exécuté ce mouve- ment avec les deux cuisses en même temps ; 96 HISTOIRE NATURELLE mais il se sert indifféremment de l’une ou de l’autre. Si on en croit quelques navigateurs, les criquets, qui sont un fléau pour de cer- taines contrées , servent à nourrir des peu- ples qui habitent des terres incultes, vers les côtes de Barbarie. Comme ces insectes sont en-abondance et très gros dans ce pays, les habitans les recueillent , les font rôtir et les mangent, Nous trouvons aussi dans l’En- cyclopédie , que dans les départemens mé- ridionaux de la France, il est des enfans qui rongent avec plaisir les cuisses charnues de ces insectes. Ce genre est composé de plus de cent cinquante espèces. M. Olivier l’a divisé en deux familles. La première est composée des espèces qui ont le corselet plus court que l'abdomen : cette famille est beaucoup plus nombreuse que la seconde; celle-ci ne con- tient que quelques espèces dont le corselet se prolonge au-delà de l'abdomen, et dont les élytres sont très courtes et À peine appa- rentes. Nous décrirons quelques espèces de ce genre nombreux. DES CRIQUETS, 97 PREMIERE FAMILLE. Corselet plus court que l'abdomen. Le Criquet serripède, Æcridium serripes. Il a environ deux pouces et demi; il a les antennes courtes, un peu aplaties; sa tête est ovale, arrondie en devant, de couleur brune ; le corselet est de même couleur , élevé et caréné en dessus ; il est marqué de chaque côté de traits longitudi- naux de couleur pâle, avec trois points en- foncés qui paraissent transparens ; les ély- tres sont brunes , plus longues que l’abdo= men, et plus larges vers le milieu qu'aux deux extrémités ; elles ont de grosses ner- vures, dont quelques unes sont ondées ; les quatre pates antérieures ont leurs jambes garnies de petites épines ; les cuisses posté- rieures sont larges, aplaties, et garnies à leurs bords supérieur et inférieur de den- © telures en forme de scie. On le trouve aux Indes. VI. 9 98 HISTOIRE NATURELLE Le Criquet en scie, Æcridium serratum. Ce criquet a trois pouces de longueur ; ses antennes sont ‘un peu aplaties et plus courtes que le corselet; sa tête est très grande, d’un jaune verdätre, le haut est terminé en pointe mousse; le corselet est grand , élevé en carène tranchante , dentelé à sa partie supérieure , prolongé en pointe; il est entièrement chagriné et de couleur jaune , avec des taches vertes; les élytres et les ailes sont d’un jaune verdâtre; tout le dessous du corps est jaune mêlé de vert ; les pates sont grises ; les épines des jambes intermédiaires et des antérieures sont très petites; celles des jambes postérieures sont longues ; les cuisses postérieures ont deux rangées de petits tubercules de couleur rouge. » I1 habite Cayenne et Surinam. DES CRIQUE'S. 99 Le Criquet dentelé, Æcridium den- | tatum. Il diffère peu du précédent pour la forme, mais il n’a que deux pouces de lon- gueur; sa tête est grande et terminée en pointe mousse; elle est jaune, avec une tache verte entre les yeux; le corselet est vert, élevé en carène, et terminé en pointe postérieurement ; il est marqué de chaque côté d’une raie d’un jaune roussâtre; les élytres et les ailes sont d’un brun obscur; les élytres ont à leur bord intérieur une bande d’un gris jaunâtre ; l’abdomen est d’un brun jaunâtre; les deux premières paires de pates sont brunes, les postérieures sont d’un vert mêlé de brun et de jaune. On le trouve à Cayenne et À Surinam. Le Criquet miliaire, Æcridium miliare. Il à deux pouces de longueur; la tête est ronde en dessus, un peu angulaire sur les côtés, d’un jaune pâle, avec un peu de brun près desmandibulés; les antennes sont xr00 HISTOIRE NATURELLE % noïres; le corselet est d’un brun mélé de noir en dessus, d’uñ blanc jaunâtre sur les côtés.et À sa partie postérieure ; il est comme divisé en déux parties ; la première est de forme carrée, garae dé, deux mamelons élevés, blanchâtres, let de quatorze tuber- cules noirs, ironiques très durs; la seconde est arrondie par-derrière, elle est rabo- teuse, garnie au milieu d’une arête longi- tudinale, et au bord postérieur , de plu- sieurs petites pointes dures ; l’abdomen est noir ét luisant, avec des bandes transver- sales blanches ; les élytres et les ailes sont brunes ; les quatre pates antérieures sont brunes , avec des taches obscures ; les cuisses postérieures sont d’un gris blanchâtre , avec des lignes obscures ; les jambes de ces pates sont rousses en dessus, et noires en dessous. On le trouve dans l'Amérique méridio- uale. Le Criquet morbilleux, Æcridium morbillosum. Il a environ deux pouces et demi de long ; les antennes sont noires , de la longueur du {nsectes , Lara. del. FLardeu Ju 1. Mante oratorienne, 3. Criquet Morbilleux . 2. Truxale à grand Nez. 4; Criquet biponctue . & ” sr A qu À si 4x #1 \ pos Pa EN Len st Fi idéau: HE 43e 2): Dons eten à 5 eu 4 etre peter ét ii LE nes Fes DES CRIQUETS. L'u 107 corselet ; la tête est rouge, marquée anté- rieurement de quatre lignes longitudinales ;. les yeux sont brins ; le corselet est rouge, présque carré postérieurement ; il a plu- sieurs impressions transversales et des tu- bercules élevés; les élytres sont d’un brun violet et marquées de petites taches irrégu- lières jaunâtres; les ailes sont rouges , avec des points noirâtres; l’abdomen est jaunâ= tre, avec des bandes transversales obscures; les pates sont rouges, avec les tarses noirs. On le trouve au cap de: Bonne-Espé- rance. Le Criquet hématope, Æcridium hæmatopum. Il a un pouce de longueur; tout le corps est d’un gris cendré , avee des points blancs sur la tête et le corselet ; la tête est grande, inégale; le corselet est raboteux, inégal, garni au milieu d’une crête peu élevée et . dentelée; les élytres et les ailes sont de la longueur de l'abdomen; les cuisses posté- rieures sont larges , très grosses, et garnies de six arêtes longitudinales élevées, dont 102 HISTOIRE NATURELLE la supérieure et l’inférieure sont ciliées ; le côté intérieur de ces cuisses est noir, avec une bordure rouge ; les jambes et les tarses de ces. pates sont d’un beau rouge, avec des épines de la même couleur, et noires à leur extrémité. Il habite les Indes. Le Criquet flavicorne, -4cridium + flavicorne. Il a deux pouces et demi; il est fort gros ; les antennes sont jaunes, aussi longues que la tête et le corselet; la tête, le corselet et les pates sont d’un vert foncé ; l'abdomen est brun , nuancé de vert; les élytres sont d’un vert plus clair que le corselet ; les ailes sont transparentes, rouges à leur bord in- térieur, verdâtres à leur bord extérieur ; les pates postérieures sont rouges en dessus , jaunes en dessous; les jambes ont deux ran- gées d’épines courbées , jaunes à la base , noires à l'extrémité. On le trouve en Chine et aux Indes orien- tales. DES CRIQUETS. à 103 Le Criquet ‘albipède, ‘Acridium. albipes. | 7 Il a deux pouces et demi de long; les antennes sont dela longueur de latète et du corselet; la tête est petite, de couleur verte, sans taches ; le corselet est d’un vert obscur, garni d’une arête longitudinale qui a quatre dentelures à sa partie antérieure ; il est ter- miné postérieurement par une pointe qui s’avance sur les élytres; les élytres sont d’un vert foncé; les ailes violettes, avec l'extrémité verte; les pates sont vertes ; les cuisses postérieures ont de chaque côté deux rangées de grandes taches blanches; les jambes postérieures ont deux rangées d’é- pines rougeâtres. On le trouve à Surinam. Le Criquet émigrant, Æcridium migratoriun. Il a environ deux pouces et demi de long ; les antennes sont brunes, de, la lon- gueur de la tête et du corselet; la tête est . 104 HISTOIRE NATURELLE obtuse; le corselet est un peu caréné et %, marqué de chaque côté d’une ligne enfon- cée; sa couleur est verdâtre; l'abdomen est d’un brun grisâtre en dessus, avec des ta- ches noïres et une bande longitudinale d’un brun blanchâtre sur les côtés; les élytres sont d’un brun clair ou jaunâtre, avec un grand nombre de taches noires; les pates sont d’un brun grisâtre ; les cuisses posté- rieures ont des taches noires À leur partie interne; les jambes sont jaunâtres. On le trouve dans tout l’Orient et dans le midi de la France, et quelquefois aux envi- _ rons de Paris. On a donné à cette espèce le nom de sauterelle de passage; elle est ori- ginaire de Tartarie; elle vole en grande troupe : ces insectes dévastent souvent la Tartarie, la Pologne et les pays du Le- vant. La fécondité de ces criquets est prodi- gieuse; dans un district d’une médiocre grandeur où ils se sont arrétés, on a re- . Queilli treize muids de leurs œufs. En 1615, ils ravagèrent en France plus de quinze mille arpens de blé dans les environs DES CRIQUETS. 105 d'Arles. On rapporte que le roi de Suède Charles xix étant en Bessarabie , fut assailli par une nuée de criquets si considérable , que le soleil en fut obscurci, et qu'il crut que c'était un ouragan mélé d’une grêle effroyable. Il ne fut détrompé que quand il vit ces insectes s’abattre subitement, et en si grande quantité sur les hommes et les chevaux qu’ils en furent entièremerit cou- verts, de sorte que l’armée fut obligée de s'arrêter. Heureusement que ces insectes ont un grand nombre d’ennemis qui en détruisent beaucoup; les oiseaux, divers quadrupèdes, les lézards, etc., en font une grande consom- mation : l’homme en fait encore plus périr pour en faire sa nourriture; les peuples de Maroc, de la Tartarie et de l'Égypte s’en nourrissent ; ils les font sécher, les réduisent en poudre, et en font une sorte de pain. M. Latreille, auquel nousempruntons ces détails, dit qu’on vend quelquefois dans les marchés de Bagdad une si grande quantité de criquets, que le prix des viandes en baisse. D’après ce même auteur, les man- 106 HISTOIRE NATURELLE geurs de criquets, auxquels on a donné le nom d’acridophages, ont différentes ma- nières de les préparer ; ils les font griller, bouillir, ou frire ; quelques uns les mettent en saumure. Des voyageurs ont dit que ces insectes avaient le goût du pigeon; mais Forskaël dit au contraire qu’ils n’ont pas grand goût, et que leur trop grand usage épaissit le sang, et devient contraire aux tempéramens mélancoliques. Un homme peut en manger deux cents dans un repas. Le Criquet rayé, Æcridium vittalum. Il a environ deux pouces; les antennes sont d’un brun clair, aussi longues que le corselet; tout le corps est de couleur brune, avec une raie longitudinale d’un jaune rou- geûtre sur le milieu de la tête, du corselet, et sur le bord intérieur des élytres, et une petite raie de même couleur de chaque côté du corselet; les élytrés sont d’un'brun clair verdâtre ; les cuisses postérieures ont deux rangées de taches obliques blanchâtres ; les jambes antérieures et les intermédiaires ont + DES CRIQUETS. 107 quelques épines courtes; les épines des jambes postérieures sont jaunes à la base et noires à l'extrémité. On le trouve à Cayenne et à Surinam, Le Criquet stridule, Æcridium stri- Pro IL a environ un pouce de long; il est d’une couleur cendrée jaunâtre, avec des taches brunes sur les élytres et les pates ; les antennes sont filiformes , de la longueur du corselet ; le corselet est légèrement ca- réné; les élytres ont deux bandes formées par des taches irrégulières de couleur brune ; les ailes sont rouges, avec l'extrémité noire; les pates sont de la même couleur que les élytres ; les épines des pates postérieures sont noires. On le trouve dans toute l’Europe; il est commun aux environs de Paris : on le trouve dans les prairies, * 108 HISTOIRE NATURELLE à Le Criquet surinamois, Æcridiune SUTinamensis . Il a environ neuf lignes de longueur ; les antennes sont filiformes, noirâtres; la tête, le corselet et les élytres sont d’un vert ob- seur ; le corselet a quatre lignes longitudi- nales d’un jaune citron, qui s'étendent sur la tête jusqu'au-dessous des yeux; on voit sur la poitrine trois taches de la même cou- leur ; l'abdomen est d’un vert jaunâtre, avec une suite de taches jaunes de chaque côté; les ailes sont d’un bleu brillant; les pates vertes et les cuisses rouges À leur origine. On le trouve à Surinam. Le Criquet azuré, Acridium cæruleum. I varie par la grandeur ; il a depuis un pouce jusqu’à seize lignes ; le corps est cen- dré-obseur; les antennes sont de la longueur du corselet, obscures, avec des anneaux cendrés ; le corselet n’est point caréné; les élytres sont cendrées, obscures à la base, DES CRIQUETS. 109 vf bandes et quelques taches ob- seures ; : les ailes ont une légère tache bleue à leur partie intérieure; les cuisses posté- rieures sont bleues intérieurement; les quatre pates antérieures sont grises, tachées de bleu. On le trouve en Italie et en France : il “est rare aux environs,de Paris. Le Criquet carolinois, Æcridium carolinum. Il à environ un pouce et demi; les an- tennes sont brunes, de la longueur du cor- selet; tout le corps est brun, beaucoup plus foncé sur les élytres, où sont Len | taches obscures, irrégulières ; le corselet est À vive-arète, avec une ligne transversale peu enfoncée; les ailes sont d’un noir bril- lant, avec une large bordure d’un jaune de soufre le long du côté postérieur, et quel- ques taches obscures à l'extrémité. On le trouve dans l'Amérique septentrio- nale : il habite les chemins et les lieux secs et élevés; lorsqu'il saute, il se sert toujours de ses ailes pour voler, VI. 10 : à É - bou É Li ARE DST a 110 HISTOIRE NATURELLE Le: Criquet bleuâtre, Æcridium cærulescens. Il varie de grandeur depuis un pouce jusqu'à un pouce et demi; ses antennes sont filiformes , de la longueur du corselet; il est de couleur cendrée, mêlée d’obscur ; le corselet est raboteux , légèrement caréné, s avec une ligne longitudinale peu élevée de chaque côté; les élytres sont d’un gris foncé, avec trois bandes formées par des taches irrégulières de couleur brune; les ailes sont bleues, avec une large bande noire à l'extrémité; les cuisses postérieures sont cendrées, d'un noir bleuâtre à leur partie intérieure ; les jambes ont une légère teinte bleuâtre. On le trouve dans toute l'Europe mé- ridionale, et aux environs de Paris. Le Criquet sanguinolent, Æcridium sanguinolentum. T1 a environ-un pouce et demi; les an- tennes sont noires; la tête est jaune, avec en SO Mill à RÉ —4 . Dr | « : DES CRIQUETS. 111 « des taches noires, et quelques taches rou- ges ; le corselet est jaune, sans tache; les élytres et les ailes sont plus courtes que l’ab- domen, et d’un vert foncé; l'abdomen a des bandes transversales brunes et fauves ; les quatre bandes antérieures sont d’un brun obscur, avec des taches rouges; les cuisses des pates postérieures ont des taches noires et un anneau rouge près des genoux ; les jambes de ces pates sont jaunes en dessus , noires en dessous, avec un anneau rouge près des genoux. On ignore l'endroit que ce criquet habite. Le Criquet jaune, Acridium flavum. Ila un peu plus d’un pouce de longueur ; les antennes sont brunes; la tête est verte, avec un peu de brun ; le corselet est égale- ment vert, avec deux taches latérales noires et deux lignes jaunes placées en croix; l'ab- domen est brun; les élytres sont étroites , d’un jaune pâle à leur origine, avec trois bandes transversales et deux taches rondes noires ; leur partie postérieure est blanche . +. re2: "Ho CR à , VTT ET PTT Œ' TP. Pas Lù HISTOIRE NATURELLE 2 transparente ; le côté intérieur est bordé de vert jusqu’à la moitié de sa longueur ; °les ailes sont transparentes; elles ont une | “large bande noire au milieu; elles sont ver- * dâtres à la base ; leur extrémité est blan- che, nuancée d’un peu de brun; les quatre pates antérieures sont brunes; les jambes postérieures sont rouges. On le trouve au cap de Bonne-Espérance. Le Criquet germanique, Æcridium germanicum. Là Il est d’un brun parsemé d'espaces plus : clairs et de taches noirâtres, particulière - mentsurles élytres ; le corselet a une carène; À les ailes sont rouges, avec une bande noire, qui, partant de l’angle interne du bord pos- térieur, en suit un peu plus de la moitié, et Monte ensuite au bord extérieur, et s'étend même de ce côté en allant vers sa base ; l'angle extérieur, ou l'extrémité de l'aile, est transparent. Cette espèce est très commune aux envi- rons de Paris. " di … éÉiiens dn LEe.. me, +» ‘A if 1 DES ns Le Criquet mor RAS mor M 7, : A Il a environ un pouce de long; les an- ” tennes. sont brunes , de la longueur du cor selet ; la tête est grosse, arrondie antériéu- rement, d’un brun grisâtre, nuancé de noir et de jaune ; le corselet'et les élytres sont de la méme couleur, avec des taches semblables; la poitrine ést noirâtre, avec une courte raie oblique d’un jaune roussâtre de chaque côté; l'abdomen est brun en des- sus, jaunâtre en dessous; les pates son d’un brun rougeñtre; le dessus dédeut: ei postérieures est de la même couleur; leur À côté intérieur est d’un jaune rougeûtre, : avec trois taches noires ; les jambes posté- rieures sent rouges, avec de petites épines noires. On le trouve en Pensylvanie. Le Criquet marginé, Æcridium marginalum . Il est de la grandeur du précédent; les Er L "4 + tk. T7 HISTOIRE NATURELLE antennes sont brunes, de la longueur du … corselet, un peu renflées À leur extrémité ; - latète, le corselet, la poitrine, et les cuisses postérieures, sont verts; l'abdomen est d’un brun jaunâtre ; les élytres sont d’un brun cl&r, vertes le long du bord inférieur; les ailes sont noires, transparentes , d’un jaune citron au bord intérieur; le corseket est caréné; les quatre pates antérieures sont brunes ; les cuisses postérieures ont en des- sous une suite de taches noires; les jambes postérieures sont d’un brun clair. On le trouve en Pensylvanie. Le Criquet bimoucheté, Æcridium biguttulum. Il à environ neuf lignes de long ; les an- tennes sont brunes , de la longueur du cor- selet ; il varie beaucoup pour les couleurs ; il est verdâtre ou d’un gris obscur ; le cor- selet a de chaque côté une petite ligne lon- gitudinale blanche, élevée eu arète; l’ab- domen est gris en dessus, avec des taches noires et verdâtres en dessous ; les élytres DES CRIQUETS. 115 ont chacune au-delà du milieu une petite tache oblique blanche; les ailes ont une, légère teinte obscure. Il est très commun dans toute l’Europe : on le trouve en quantité dans les prairies aux environs de Paris. Le Criquet ensanglanté, Æcridium £TOSSUML. 11 a environ quinze lignes de long; les antennes sont brunes, de la longueur du corselet; la tête, le corselet, l'abdomen et les pates sont d’un vert plus ou moins ob- seur ; le corselet est nuancé de noir; son bord postérieur est arrondi ; il a trois li- gnes longitudinales peu élevées; les élytres sont d’un vert obscur, avec une large bande d’un jaune citron le long du bord extérieur; les ailes sont d’un jaune clair; l'abdomen a des taches et des lignes noires, et de cha- que côté une raie d’un vert jaunâtre; les cuisses postérieures sont vertes en dessus , avec deux ou trois taches noires en des- sous; elles sont d’un rouge vif ; les jambes taf Éd il + iii .Hutadbeste JS. _ Le d L * 116 HISTOIRE NATURELLE postérieures sont jaunes, avec des taches et des épines noires. Il habite l’Europe : on le trouve en quan- tité dans les prairies; il saute et vole en même temps ; le mâle est très vif, la femelle -est pesante; le mâle ne fait entendre du bruit avec ses pates postérieures que pen- dant que le soleil éclaire l'horizon. En res- tant tranquille dans une prairie, on entend de tous côtés un bruit semblable à de petits coups de marteau; ce sont ces criquets qui » frappent à coups redoublés. Le Criquet fauve, Acridium rufum. Il a environ neuf lignes de long ; les an- tennes sont plus longues que le corselet, filiformes, un peu renflées à l'extrémité, et terminées en pointes; elles sont brunes, avec la masse noire et l'extrémité blanche; tout le corps est d’un brun obscur; la tête a une raie noire de chaque côté de sa partie postérieure; le corselet a une éléva- tion longitudinale ; l'abdomen et les pates sont roussâtres ; dans quelques espèces, les en ont une légère teinteroussâtre. ob sur na dt 2e di DES /GRIQUETS. 117 . 1 On le trouve en Europe, dans les prairies; il se tient caché dans l'herbe. Le Criquet longicorne, Æcridium longicornis. Ce criquet est petit, jaunâtre, ou brun clair, avec la tête, le corselet et le dessus des cuisses verts; les antennes sont plus longues que la moitié du corps, compri- mées ; le corselet a trois lignes longitudi- nales élevées, dont les latérales un peu ar#. quées en dedans et souvent sur un espace brun; les élytres ne sont guère plus longues que l’abdomen ; d’un gris brun ou jaunâtre pile ; lesgenoux des cuisses postérieures sont noirâtres. Il est très commun aux environs de Paris. Le Criquet sibérien, Æcridium sibericum. Ce criquet a huit à neuf lignes de long; il est d’un brun obscur ; son corselet est lé- gèrement caréné ; ses jambes antérieures . 118 HISTOIRE NATURELLE sont renflées en boule; les antennes du mâle sont terminées en massue. On le trouve en Sibérie et dans les Alpes, sur les montagnes les plus élevées. DEUXIÈME FAMILLE. Corselet prolongé, plus long que l'abdomen, Le Criquet biponctué, Æcridium bipunctatum. G. Tétrix. LATR. Il a environ cinq lignes de long; les an- tennes sont filiformes; le corps est obscur, raboteux; le corselet est caréné, avec une élévation longitudinale de chaque côté; il est prolongé, terminé en pointe au-delà de l'abdomen, et marqué de deux taches noires; les ailes sont cachées sous le prolongement du corselet, et à la place des élytres on voit deux petites pièces courtes, au-dessus de la base des ailes ; les cuisses postérieures sont d’un jaune brun. On le trouve dans toute l’Europe, dans DES CRIQUETS: 119 les bois et dans les lieux secs et élevés, où il croît de l'herbe; il saute avec beau- coup de légèreté, Le Criquet subülé, Æcridium subulatum. G. Tétrix. Latr. Il ressemble au précédent; il est de la même grandeur; les antennes sont filiformes ; la couleur du corps est brune; le corselet est caréné, terminé postérieurement par une pointe qui s’avance au-delà de l’abdomen; les ailes sont couvertes par le corselet; et à la place des élytres, on ne voit point les deux petites pièces plates et allongées qu'on trouve à l'espèce précédente; la peau qui couvre tout le corps est très dure et rabo- teuse. On le trouve dans les prairies et dans les bois ; il habite l’Europe. e Le Criquet fauve, Æcridium rufum. G. Tétrix. Late. Ilest d’un brun grisâtre, mêlé quelquefois de jaune ; les antennes sont plus longues | K 120 HISTOIRE NAT: DES CRIQUETS. dans les mâles que dans les femelles; elles sont terminées par un petit bouton noir, avec l’extrémité blanche ; le dessus de la tête et du corselet est gris, avec une raie noire de chaque côté ; les ailes des femelles sont plus courtes que le corps; le dessous du ventre est d’un jaune verdâtre , et les pates postérieures ont le dessous de leurs cuisses rouge. | On le trouve aux environs de Paris. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. ORDRE QUATRIÈME. LES HÉMIPTÈRES. CR EE ET 7 SAR RSA RARE A/S CARACTÈRES DES GENRES DE L'ORDRE DES HÉMIPTÈRES. PREMIÈRE SECTION. Élytres d’égale consistance." ° G. Fulgore.! Avrenves très courtes, subulées, posées sur les yeux; premier article très gros, globuleux. Trompe allongée, filiforme, obtuse, com- VI. II Fe NY TR Mot LA 2 bd or mat d ns d 122 HISTOIRE NATURELLE posée de cinq articles renfermant trois soies. | Trois articles aux tarses. G. Membracis. Antennes très courtes, subulées, posées devant les yeux; premier article plus gros que les autres , presque arrondi. Trompe recourbée, longue, obtuse, com- posée de troïs articles, renfermant trois soies. Trois articles aux tarses. Corselet dilaté. » G. Cigale. Antennes courtes , sétacées, posées entre les yeux, composées de cinq articles, le pre- mier plus gros que les autres. Trompe recourbée, longue, filiforme, composée de deux articles, renfermant trois soies, Trois articles aux tarses, dont les deux premiers très courts. G. Tettigone. Antennes très courtes, minces, subulées , DES HÉMIPTÈRES. 123 posées devañt les yeux; premier article globuleux ; les autres à peine distincts. Trompe courte, recourbée, composée de trois articles , renfermant trois soies. Trois articles aux tarses: G. Psylle. Antennes cylindriques ; onze articles égaux. Trompe recourbée ; naissant entre la pre- mière et la seconde paire de pates. Deux articles aux tarses. Pates propres à sauter. G. Aleyrode. Antennes courtes, cylindriques, fari- neuses, Bec court, composé de trois articles pres- que égaux. Corps court , farineux. G. Puceron. Antennes filiformes , plus longues que le corselet, posées devant les yeux : premier article un peu plus gros que les autres. Trompe allongée, recourbée , composée Vi 124 HISROIRE NATURELLE de cinq articles, renfermant une seule soie. Un seul article aux tarses. Abdomen terminé par deux filets droits et-distans. G. Trips. Antennes filiformes, de la longueur du corselet, composées de sept articles, dont le premier plus grand, le dernier plus petit. Trompe cachée dans une fente longitudi- nale. Deux articles aux tarses, dont le dernier forme une espèce de vésicule, G. Kermés. Antennes filiformes , terminées par un filet sétacé. Trompe allongée, recourbée, composée de trois articles, posée entre la première et la seconde paire de pates. Trois articles aux tarses, Femelle aptère. G. Cochenille. Antennes coûrtes, filiformes , presque cylindriques, DES HÉMIPTÈRES. 120 Trompe courté, recourbée, composée de trois articles, posée entre la seconde et la troisième paire de pates. Pates très ‘courtes, souvent impercep- tibles. Femelle aptère: ‘ 4 DEUXIÈME SECTION. n s « Élytres moitié coriaces, moitié membraneuses, G. Notonecte. Antennes courtes, posées au-dessus des yeux, composées de trois articles, le pre- mier plus gros , le dernier plus petit. Trompe courte, conique, recourbée , composée de trois articles, renfermant trois soies: Deux articles aux tarses ; les postérieurs larges, aplatis et ciliés. ” G. Corise. Antennes très courtes, posées sous les yeux; trois articles presque égaux. Trompe courte, recourbée, composée d’un seul article , renfermant trois soies, 126 HISTOIRE NATURELLE Û Un seul article aux tarsés ;.les postérieurs aplatis, larges et ciliés. G. Népe. Antennes très courtes, peu apparentes , posées sous les yeux, cachées dans une fos- ette, et composées de trois articles. Trompe courte, recourbée; composée de trois articles, renfermant trois soies. Un ou deux articles äux tarses, Pates antérieures portées en avant. Abdomen terminé par deux filets sétacés dans la femelle. G. Naucore, Antennes très courtes , posées au-dessous des yeux. Trompe très courte, recourbée, compo- sée de trois articles, renfermant trois soies. Deux articles aux tarses ; les postérieurs aplatis, larges et ciliés. Pates antérieures courtes, armées d’un onglet très fort. G. Punauise. Antennes filiformes, composées de quatre articles très distincts. Le DES RÉMIPTÈRES. 127 Trompe recourbée sous la poitrine, creu- sée en gouttière , et contenant trois soies. Trois articles aux tarses. Corps allongé, rarement ovale , souvent déprimé. G. Pentatome. + Antennes filiformes, composées de cinq articles cylindriques.” Trompe recourbée sous la poitrine, creusée en gouttière, et contenant trois soies. AT J Trois articles aux tarses. Corps souvent ovale. G. Reduve. + Antennes sétacées, plus longues que le corselet, composées de quatre articles. Trompe courte, courbée en are sous la poitrine , creusée en gouttière, et contenant troïs soies. Trois articles aux tarses: Corps allongé. Tête étroite et avancée. 128 up: NATURELLE PS SL ORDRE QUATRIÈME. à. DES HÉMIPTÈRES. / Gxrorrrox et Linné ayaient réuni sous ce nom des insectes qui se distinguaient prin- cipalement des insectes à étuis coriaces , parce que leurs étuis ou élytres sont moitié coriaces et moitié membraneuses ; mais ce caractère, pris de la structure des élytres; ést commun à des insectes qui sont d’ail- leurs trop différens.les uns des autres par leur manière de. vivre pour être réunis dans le même ordre. Nous réserverons donc ce nom dns ptère, qui veut dire demi-élytres, pour des insectes qui ont tous les caractères que nous allons développer. Nous placerons dans le cinquième ordre, les insectes qui avaient été réunis avec les hémiptères par les auteurs que nous venons de citer. La forme ou la nature des élytres ne peut La Hi - - us be RS .ait sn Se 7 si: | LS / d ï DES sé 129 pas toujours servir à distinguer les-hémi- ptères des autres insectes. Les uns, ont des ailes presque entièrement coriaces; telles sont cértaines tettigones ; d’autres les ont complétement membraneuses, et dans une position qui ne «peut guère servir à les faire distinguer de quelques insectes à ailes mem- braneuses; tels sont les psylles, les puce- rons, les kermès. D'autres enfin ont les ailes supérieures réel- lement moitié coriaces et moitié membra- neuses. C’est toujours l'extrémité qui est mem- braneuse, et la base qui est coriace. Cette différence de nature ne se remarque que sur les ailes supérieures; les ailes inférieures sont constamment membraneuses. Ni les ailes supérieures de ces insectes, ni les inférieures, ne sont pliées dans aucun sens. Lorsque l’insecte n’en fait point usage, il les place longitudinalement sur l'abdomen ; en les croisant un peu l’une sur l’autre, en sorte que les bords internes des deux ailes supérieures figurent l'espèce de croix que l’on nomme croix de Saint-André. Les ailes inférieures, toujours plus petites, plus min- 130 HISTOIRE NATURELLE ces que les supérieures, se glissent sous les supérieures, et s’y cachent presque entière- ment, à l'exception du bord externe, qui excède quelquefois le bord externe des'ailes supérieures, et qui acquiert ordinairement leur consistance ou leur couleur, La partie importante par laquelle les hé- miptères se distinguent des autres insectes , c’est la bouche. La position et la structure de cet organe, facile à apercevoir, les fera reconnaître aisément. Tous les hémiptères, sans aucune excep- tion, ont une bouche faite pour pomper les liquides végétaux et animaux dont ils se nourrissent. Leur bouche est composée principalement d’un tube corné, divisé par plusieurs articu- lations. Ce tube va en diminuant de sa base à son extrémité; il présente à sa partie an- térieure et vers sa base, une rainure dis- tincte; et c’est par cette rainure que des soies déliées et aiguës pénètrent dans l’inté- rieur de ce tube. Ces soies y sont assujetties par une pièce cornée placée au-dessous du front, qui descend sur la partie antérieure DES HÉMIPTÈRES. 13t de la base du tube corné qui forme la bou- che; cette pièce peut être comparée à la lèvre supérieure. Il n’y à d’ailleurs ni man- dibules, ni mâchoires, ni même de palpes. Le tube qui forme le bec prend naissance de la partie inférieure de la tête; il est re- courbé en dessous et appliqué sous le ventre lorsque l’insecte n’en fait pas usage; mais lorsqu'il veut s’en servir, il le redresse, et le tient perpendiculaire à l’axe de son corps. C’est à l’aide de ce bec garni de soies que les punaises, les cigales,, les pucerons , les kermès, etc., sucent les animaux et les végé- taux ; ils percent la peau avec des soies fines et pointues qu'il renferme; la liqueur s’é- panche et monte dans le tube corné du bec comme dans un tuyau capillaire. Il est pos- sible que l’insecte imprime aux soies dont nous venons de parler un mouvement qui accélère cette ascension. La description générale que nous venons de donner de la bouche des hémiptères, fait voir que ces insectes ne peuvent prendre aucun aliment solide, qu’ils sont forcés de se nourrir de matières liquides ; mais ce n’est #4 ” Y 132 HISTOIRE NATURELLE ; pas par le même procédé que les mouches communes, qui pompent avec leur trompe les liqueurs répandues sur les surfaces. La structure du bec des hémiptères ne leur per- mettrait pas d'exercer ce genre de succion. Il faut qu’ils puissent enfoncer leur bec dans lé lieu où sont les liquides qu’ils prennent; et la faculté de lécher les surfaces que les mouches semblent posséder, est réfusée aux hémiptères, qui jouissent en place de celle de piquer fortement que n’ont pas les mou- chés proprement dites. Aussi les hémiptères sont-ils la plupart le fléau des végétaux et le tourment des ani- maux. On sait le tort que font les pucerons, les psylles, les kermès, aux plantes. Presque tout le monde a connu l’importunité dégoù- tante et souvent douloureuse des punaises de lit. Les naturalistes, instruits des moyens employés par ces insectes pour nuire, ont cherché ceux d’en débarrasser la société; mais jusqu’à présent, ils n’ont pu y parvenir, tant il est vrai que la petitesse et l'obscurité mettent bien mieux à l’abri des persécutions que la force et l'éclat. L’Angleterre est dé- DES HÉMIPTÈRES. 133 barrassée de loups; les lions et les autres bêtes féroces ont été chassés de la partie de l'Afrique habitée par des peuples civilisés , et il est presque impossible de purger une chambre des punaises qui l’infectent, ou un oranger des kermès qui le fatiguent. Nous venons de parler avec quelques dé- tails des parties qui distinguent essentielle- ment les hémiptères des autres insectes. Nous allons continuer d'examiner ce qu’ils ont de commun dans les formes, l’organisation et. les habitudes. La ‘tête est assez ordinairement terminée en une pointe, qui est même quelque- fois très prolongée en avant comme dans quelques cigales, fulgores, psylles. C'est sous cette pointe et à sa base qu’est placé le bec dont nous avons donné la description. Les yeux sont placés sur les côtés de la tête; ils sont de l’espèce des yeux nommés À ré- seau. Mais outre ces yeux, on voit dans cer- taines espèces, sur le sommet de la tête , des petits yeux lisses, qui sont très remarquables dans les cigales. Les antennes diffèrent beaucoup par leur VI. 12 134 HISTOIRE NATURELLE forme : elles sont plutôt courtes que lon- gues, plutôt filiformes que terminées en masse, ou composées d'articles globuleux ; souvent elles ressemblent à un poil très court, et on n’y compte jamais un grand nombre d'articles. Le corselet offre quelquefois des appen- dices frangés ou épineux, remarquables par leur forme singulière. On ne conçoit guère de quel usage ces parties peuvent étre à ces insectes. L'abdomen est presque toujours prisma- tique, et ce prisme a trois pans : il est rare- ment terminé par des appendices, et ne porte jamais d’aiguillon. Les pates antérieures sont quelquefois plus longues et quelquefois plus courtes que les autres; mais alors elles sont fortes, et terminées en forme de pinces à genou, ce qui donne aux insectes qui les ont ainsi faites, la faculté de saisir la proie qu'ils veulent sucer. Les hémiptères volent avec assez de faci- lité, surtout lorsqu'il fait chaud ; ils ont ce- pendant moins d'activité que les espèces DES HÉMIPTÈRES, 135% d'insectes dont nous avons déjà fait l’his- toire. Si plusieurs d’entre eux peuvent courir et sauter facilement, il en est d’autres, tels que les pucerons, les kermès, qui sont d’une lenteur remarquable; elle est telle, qu'ils se laissent prendre et blesser, sans pa- raître songer à s'enfuir. Il faut les observer long-temps, pour s'assurer que ce ne sont point des animaux morts, ou même que ce sont des animaux. Fixés sur la plante dans laquelle ils enfoncent leur becou sucoir pour en pomper les sucs, ils ont l’air d’en faire partie, et d’en être une production mala- dive. Ce qui contribue à rendre cette illu- sion plus complète, c’est le duvet soyeux dont quelques espèces ont la propriété de s’envelopper, et ce duvet appartient encore aux pucerons et aux kermès. Ces particula- rités, qui nous obligent de citer souvent ces insectes comme exemples frappans, ou comme exception des règles que nous po- sons, nous font soupçonner déjà que leur histoire doit nous présenter de ces phéno- mènes singuliers, qui sont presque toujours F " 136 HISTOIRE NATURÉLLE annoncés par des différences sensibles dans les formes ou l’organisation. Ce que l’accouplement des hémiptères peut offrir de remarquable doit être décrit lorsque nous ferons W’histoire des espèces. Leurs œufs sont tantôt placés à nu sur les plantes, tantôt ils sont enfoncés dans leur intérieur par la mère. Dans le premier cas, ils sont enduits d’une matière visqueuse qui les colle. Ils sont ordinairement rangés par la mère avec beaucoup de symétrie. Les œufs des insectes de la famille des punaises sont garnis d’une couronne de poils plus ou moins nombreux. La métamorphose des hémiptères est de l’ordre de celle que nous avons nommée demi-complète. L’insecte, en sortant de l’œuf, ressemble à sa mère, et il n’en diffère que par la taille et l'absence totale des ailes : il grandit avec cette forme, et change plu- sieurs fois de peau. Lorsque ces espèces de larves ont pris leur accroissement complet, il leur vient des moignons d'ailes, et on les considère alors comme chrysalides; mais ce 137 | DES HÉMIPTÈRES. sont des chrysalides bien différentes de celles . dont nous avons déjà parlé. Ces dernières sont aussi agiles que la larve et que l’insecte parfait : elles mangent comme eux, et se nourrissent des mêmes alimens qu'eux. En- fin l'insecte change une dernière fois de peau, et paraît avec toutes les parties qu’il doit avoir, c'est-à-dire avec les ailes et les ély- tres entières. Parmi les hémiptères , les uns vivent dans l'air, et d’autres habitent constamment dans l’intérieur des eaux, ou à leur surface. Cet ordre est, comme nous allons le voir, beaucoup plus nombreux en espèces qu’en genres. M. Latreille, dans le Régre animal de Cuvier, t. 11, partage l’ordre des hémi- ptères en deux sections, ainsi qu'il suit : à D he à 138 HISTOIRE NATURELLE tte teteS PREMIÈRE SECTION. LES HÉTÉROPTÈRES, HETEROPTERA. Bec naissant du front; étuis membrancux à leur extrémité ; premier segment du tronc beaucoup plus grand que les autres, et formant à lui seul le corselet. Cette section renferme deux familles. PREMIÈRE FAMILLE. Les Géoconses, Geocorisæ. Antennes découvertes, plus longues que la tête, et insérées entre les yeux près de leur bord interne. I. Gaîne dn sucoir de quatre articles distincts et découverts ; labre très prolongé au-delà de la tête, en forme d’alène, et strié en dessus ; tatses de trois .articles distincts. «. Antennes toujours filiformes , composées de cinq articles ; corps court, ovale ou arrondi. TT OT Te CT TT 2,77 DES HÉMIPTÉRES. 139 1 G. ScurezLère , Scutellera. Écusson recouvrant tout l’abdomen. 2% G. PENTATOME, Pentatoma. Écusson ne recouvrant pas tout l'abdomen. b. Antennes de quatre articles, filiformes ou plus grosses à leur extrémité; corps allongé. 3e G. Corée, Coreus. Corps ovale ; le dernier article des an- tennes de la même forme, beaucoup plus court que le précédent, le plus souvent renflé. 4° G. Lycée, Lygæus. Corps ovale, ou seulement plus oblong ; antennes terminées par un article allongé , presque cylindrique, et de la grosseur du précédent. b° G. AzvnEe, Alydus. Corps beaucoup plus étroit et allongé que dans les lygées. . 6° G. Bénxre, Berytus. Autennes ecudées et renflées à leur ex- + 0e - où ni om de sé. és D 140 HISTOIRE NATURELLE trémité; corps comme dans les deux genres précédens. 7° G. Myopoque, Myodocha. Tête rétrécie en arrière , en forme de cou, comme dans les réduves. 8e G. Minis, ÂMéris. Antennes plus grêles à, leur extrémité , ou en forme de soie. II. Deux ou trois articles apparens à la gaine du suçoir; labre court, sans stries ; premier article des tarses , et souvent même le second, très court dans le plus grand nombre. a. Pieds insérés au milieu de la poitrine, ter- minés par deux crochets distincts, et prenant naissance au milieu de l’extrémité du tarse. Ces pieds ne servent point à ramer ni à courir sur l’eau. * Bec toujours droit , engaïné à sa base ou dans sa longueur ; yeux ordinaires ; point de cou ni d'étran- glement brusque à la jonction de la téte avec le cor- selet ; corps le plus souÿént en tout ou en partie membraneux , le plus souvent très aplaii. 9° G. Svnris, Syrés. Pieds antérieurs en forme de serres mo- t DES HÉMIPTÈRES. 141 nodactyles de crustacés, leur servant à saisir leur proie. rot G. Tincis , Téngis. Corps très plat; antennes terminées en bouton, avec le troisième article beaucoup plus long que les autres. 11, G. ARADE, Aradus. Corps très plat; antennes cylindriques, avec le second article presque aussi grand que le troisième , et même plus long. 12° G. Punaise, Cimex. Corps très plat, antennes se terminant brusquement en forme de soie, ** Bec découvert, arqué , quelquefois droit ; labre saillant ; téte étranglée brusquement , ou rétrécie en forme de cou par-derrière ; yeux d'une grosseur remarquable dans quelques espèces. 13° G. RéDuvE 2 Reduvius. Bec court, très aigu, et piquant forte- ment ; antennes très déliées, ou en forme de soie vers le bout ; corps ovale, oblong ; pieds de longueur moyenne. 142 HISTOIRE NATURELLE 14° G. Zerus, Zelus. Corps linéaire; pates très longues, fort grêles , et toutes semblables entre elles. 13e G. PLoière, Plorera. Corps linéaire ; pieds très longs , les an- térieurs ayant les hanches allongées, et propres à saisir leur proie, 16° G. SarnE, Salda. Yeux très gros, point de cou apparent; tête transversale , séparée du corselet par un étranglement; bec long, droit, avec le labre saillant hors de sa gaîne; antennes filiformes, un péu plus grosses vers le bout, 17° G. Leprore, Leptopus. Semblable au précédent, mais ayant le bec court et arqué, et les antennes en forme de soie. III. Les quatre pieds postérieurs très grêles et fort longs, insérés sur les côtés de la poitrine, et très écartés entre eux, à leur naissance; crochets des tarses très petits, pen distincts, et situés dans une fissure de l'extrémité latérale du tarse; ces pieds servant à ramer ou à marcher sur l’eau. DES HÉMIPTÈRES. | 143 18° G. Hypromèrre, Hydrometra. Antennes en forme de soie; tête pro- longée en ur long museau , recevant le bec dans une gouttière inférieure. 19° G. GErRIS, Gerris. Antennes filiformes ; gaine du suçoir de trois articles; pieds de la seconde paire très éloignés des deux premiers , et une fois au moins plus longs que le corps ; les antérieurs font l'office de pinces, 20° G. VÉLIE , V’elia. Antennes filiformes; gaîne du sucoir de deux articles apparens; pieds plus courts que dans les gerris, et à des distances pres- que égales les uns des autres; les antérieurs faisant aussi l'office de pinces. +. _ 4 és eee nt de SN dd td D Été :, - . : 144 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME FAMILLE. Les HxproOcorises, Hydrocorisæ. Antennes insérées et cachées sous les yeux, plus courtes que la tête, ou à peine de sa longueur. I. Les deux pieds antérieurs en forme de serres ou de tenailles, composés d’une cuisse, soit très grosse, soit très longue, ,ayant en dessus un canal pour recevoir le bord inférieur de la jambe, et dan tarse très court, ou se confondant même avec la jambe , et formant avec elle un grand crochet, Corps ovale, très déprimé dans les uns, de forme linéaire dans les autres, 1% G. GALGULE, Galgulus. Tous les tarses semblables, cylindriques, de deux articles bien distincts, avec .deux crochets au bout du dernier; antennes ne paraissant avoir que trois articles, dont le dernier plus grand et ovoïde, 2° G. Berosrome, Belostoma. * Les deux tarses antérieurs formant un grand onglet; labre étroit et allongé, reçu DES HÉMIPTÈRES. 145 dans la gaîne du suçoir; les quatre tarses postérieurs de deux articles distincts ; an- tennes en peigne , composées de quatre ar- ticles. 3° G. Nère , Mepa. Tarses antérieurs et labre comme dans le précédent; les quatre tarses postérieurs n’ayant qu’un seul article bien distinct ; an- tennes paraissant fourchues; bec courhé en dessous. . 4° G. RaANATRE, Ranatra. Différant des nèpes par la forme linéaire de leur corps; bec dirigé en avant. 5e G. Naucore, Maucoris. Les deux pieds antérieurs encore ter- minés en onglet ; labre grand, triangulaire, recouvrant la base du bec. II. Les deux pieds antérieurs simplement courbés en dessous, avec les cuisses de grandeur ordinaire, et le tarse allant en pointe et très cilié, ou sem- blable aux autres; corps presque cylindrique ou ovoïde, et assez épais ; moins déprimé que dans les genres précédens ; pieds postérieurs très ciliés, en forme de rames, et terminés par deux crochets très petits, peu distincts. VI. 13 140 HISTOIRE NATURELLE "1 G. Cons, Corisa. Point d’écusson ; bec très court, triangu- laire , avec des stries transversales ; étuis horizontaux; pieds antérieurs très courts , avec les tarses d’un seul article , comprimé et cilié ; les autres pieds allongés, et les deux du milieu terminés par deux crochets fort longs. 2e G. Noronecre, Motonecta. Un écusson très distinct; bec en cône allongé et articulé; étuis en toit; tarses étant tous composés de deux Pt ; les quatre pieds antérieurs coudés, avec des tarses cylindriques, simples, et terminés par deux crochets. ds LÉ ASS D CSS à 2 D M R DES HÉMIPTÈRES. 147 DER TR ue DEUXIÈME SECTION. LES HOMOPTÈRES, HOMOPTERA. Bec naissant de la partie la plus inférieure de la téte, près de la poitrine, ou même à l’entre-deux des deux pieds antérieurs ; étuis presque toujours en toit, demi-mem- braneux , de la même consistance partout, ct quelquefois méme presque sembables aux ailes ; premier segment du tronc tout au plus aussi grand que le second , et ordi- naïrement plus court, s’unissant avec, lui pour former le corselet. Cette section est divisée en trois familles. PREMIÈRE FAMILLE. Les Cicaparnes , Cicadariæ. Trois articles aux tarses ; antennes ordi- nairement très petites , coniques ou en forme d’alène , de trois à six pièces , avec une soie très fine au bout du dernier. 148 HISTOIRE NATURELLE I. Sntennes de six articles; trois yeux lisses ; mäles ayant de chaque côté du ventre un organe musicalintérieur , recouvert extérieurement par un -opercule. 1° G. Cicae, Cicada. II. Antennes n'ayant que trois articles distincts ; deux petits yeux lisses; pieds , en général, propres pour le saut; point d’organe sonore chez les mâles, * Antennes insérées immédiatement sous les yeux ; front souventprolongé en forme de museau, de figure variable selon les espèces. 2° G. Fuzcore, Fulgora. Front avancé. 3° G. Frare , Flata. Tête n’ayant point d'avancement remar- quable ; élytres et ailes très larges, ce qui donne à ces hémiptères de la ressemblance avec des phalènes ou des pyrales. 4 G. Isse, Jssus. Corps court, élytres dilatées et arquées à la base , et rétrécies ensuite. OUR" OT 27 béta be De ns à bé te 6 OR Se DES HÉMIPTÈRES. 249 be G. Lysrre, Lystra. Li Corps allongé, ayant de grands rapports avec celui des cigales proprement dites. 6° G. Derse , Derba. Lèvre, ou partie relevée , comprise infé- rieurement entre les yeux, et d’où part le bec, grande, et présentant trois carènes. 7° G. TerricomèrRe, T'ettigometra. Antennes logées entre les angles posté- rieurs et latéraux de la tête et ceux de l'extrémité antérieure du corselet; yeux point saillans. 8° G. Derrmax, Delphax. Antennes insérées dans une échancrure inférieure des yeux , de la longueur de la tête, où même beaucoup plus longues. ‘ è + ** Antennes insérées entre les yeux. 1. Corselet n'étant point transversal; son extrémité postérieure plus ou moins prolongée en arrière. g° G. Æramow, Ætalion. Antennes inférieures. 150 + HISTOLRE NATURELLE 10® G. LÈèpre, Ledra. Antennes frontales, leurs deux premiers articles presque de longueur égale; corselet dilaté seulement sur les côtés. 11° G. MemBracE, Membracis. Antennes frontales ; leurs deux premiers articles de longueur identique, mais le cor- selet se prolonge toujours en arrière, et se dilate même quelquefois dans d’autres sens. 2. Corselet s'avancant en avant en forme d'épée, dans quelques espèces exotiques, ou s’élevant dans le sens de la hauteur, très comprimé par les côtés, arrondi et arqué en dessus, et ayant l’apparence lune feuille, 12° G. CErcOrE, Cercopis. Second article des antennes une fois au moins aussi long que le premier ; corselet point sensiblement dilaté dans aucun sens. . 13° G. TETTIGONE, T'ettigonia. Corselet transversal, avec le bord pos- térieur droit. + baies ‘à n 1 dune ut té "Te D DES WÉMIPTÈRES. 15 DEUXIÈME FAMILLE. Les Apinrens , Aphidis, Tarses de deux articles; antennes fili- formes, ou en forme de soie, plus longues que la tête, de six à onze articles. 197 G. Psyrre, Psylla. Dix à onze articles aux antennes, dont le dernier terminé en soie. 2° G. Taris , Thrips. Six à huit articles aux antennes; le der- nier n'étant point terminé par deux sois. 3° G. PuceroN, Aphus. Étuis et ailes ovales ou triangulaires ,» sans franges de poils, inclinés et en forme de toit; bec très distinct; tarses termin par deux crochets; antennes de sept anti- cles, plus longues que le corselet; yeux en- tiers; deux cornes ou deux mamelons à l'extrémité postérieure de l'abdomen. | 7 PP Te + & 152 HISTOIRE NATURELLE ke G, ALEYRODE, Aleyrodes. Diffère du précédent parce que ses an- tennes sont courtes, de six articles , et que les yeux sont échancrés. TROISIÈME FAMILLE. Les GALLINSECTES, Gallinsecta. , Un seul article aux tarses, avec un cro- chet au bout; mâle dépourvu de bec, n'ayant que deux ailes qui se recouvrent horizon- talement sur le. corps ; son abdomen ter- miné par deux soies; femelle, sans ailes et munie d’un bec; antennes en forme de fil - ou de soie , le plus souvent de onze articles. ü 1 G. CocmENILLE, Coccus. Li DES FULGORES. I tt tint tata tnt ate tes ORDRE QUATRIÈME. LES HÉMIPTÈRES. XLVII GENRE. FULGORE. Caractères génériques. Antennes très courtes , su- bulées, posées sous les yeux; premier article très gros, globulèux, — Trompe allongée, filiforme, obtuse, composée de cinq articles renfermant trois, soies. — Trois articles aux tarses, — Deux petits yeux lisses, placés sous les yeux à réseau, Prusxuns naturalistes ont placé ces insectes parmi les cigales; Linné les en a séparés, et en a fait un genre sous le nom de /ater- naria, auquel il a donné ensuite celui de fulgore, Les fulgores diffèrent des cigales en ce qu’elles ne chantent point, au lieu que celles-ci font entendre un bruit qu'on appelle chant; mais lorsque nous décrirons L : 154 HISTOIRE NATURELLE ces insectes, nous parlerons des parties qui le produisent. Les antennes sont.plus courtes que la tête, placées au-dessous des yéux; elles sont composées de cinq articles : les deux premiers sont courts et gros; le troisième est plus gros, arrondi; le quatrième très petit; le cinquième est une espèce de poil très fin; tous ces articles paraissent emboi- tés les uns dans les autres. La tête est pointue, plus ou moins pro- longée en avant, de forme irrégulière ; les yeux sont arrondis, saillans, placés aux deux parties latérales de la tête, et au-des- sous on voit les deux petits yeux lisses. La trompe est couchée, et renferme trois -soies. Le corselet est moins long que la tête, mais un peu plus large. L'abdomen est composé de plusieurs anneaux, Les élytres sont coriacées, un peu plus longues et plus étroites que les ailes; elles ont les nervures très élevées ; les ailes sont membraneuses , le plus ordinairement colo- DES FULGORES. 155 rées et pliées à leur bord interne; elles for- ment avec les élytres une espèce de toit au- dessous de l’abdomen. Les pates sont de moyenne longueur; les .jambes postérieures sont armées d’épines ; les tarses sont terminés par deux crochets, et par une pelote spongieuse qui forme deux lobes. Ces insectes sont non seulement remar- quables par la forme de la tête de quelques espèces, mais encore par la beauté et la variété des couleurs dont plusieurs sont ornés. On en connaît une espèce qui a la propriété de répandre pendant la nuit une lumière si considérable, qu'au rapport de mademoiselle de Mérian, elle permet de lire facilement les caractères les plus fins. Nous connaissons quelques insectes qui jouissent également de cette propriété; tels sont les lampyres et quelques taupins. Dans les lampyres, cette lumière est produite par de petits corps phosphoriques placés près de l'extrémité de l'abdomen, et dans les taupins, ces corps se trouvent de cha- que côté de la partie postérieure du corselet. 156 . HISTOIRE NATURELLE C’est la partie antérieure de la tête de cette espèce de fulgore à laquelle on a donné le nom de porte-lanterne, qui est lumineuse. Réaumur a ouvert la tête d’un de ces in- sectes. Dans la vessie qui fait partie de la tête, et qui est l'endroit indiqué pour pro- duire la lumière, il a trouvé une cavité considérable, renfermée par un cartilage médiocrement épais, et cette cavité était absolument vide. Quand on supposerait, dit cet auteur, que les parties qu’elle con- tenait lorsque l’insecte vivait, se seraient desséchées, elles n’auraient jamais pu rem- plir, lors même qu’elles étaient molles, qu’une petite partie de cette cavité, Nous trouvons dans l'Encyclopédie, que plusieurs naturalistes qui ont habité les pays où on trouve les fulgores, n’ont jamais remarqué qu'elles répandissent aucune lumière, et que M. Richard, qui a élevé l’espèce citée par mademoiselle de Mérian, n'a jamais remarqué sur son corps aucune partie lumi- neuse. Il faut espérer que des observations suivies leveront les doutes à cet égard. Les plus grands de ces insectes sont ap- . DES FULOORES. 157 portés en Europe de l'Amérique méridio- nale, de Cayenne et de Surinam; ils vi- vent sur les grands arbres. Ceux qui habi- tent l'Europe sont très petits; on les trouve - sur les arbustes et les buissons. Leurs larves * sont inconnues. Ils forment un genre com- posé d'environ cinquante espèces, qui ont été divisées en trois familles. Nous allons passer à la description des plus remar- quables. La Fulgore porte-lanterne , Fulgora laternaria. Cette espèce est fort grande ; elle a envi- ron trois pouces et demi de longueur; le front est très avancé, vésiculeux, arrondi À son extrémité, bossu en dessus près de son origine, garni en dessous et sur les côtés de quatre rangées de tuberctiles épi- neux, aplatis, de couleur rougeâtre; cette partie vésiculeuse est couleur d'olive; elle a en dessus quelques lignes rougeâtres ; le corselet est d'un jaune pâle; les élytres sont de la même couleur que le corselet, VI. 14 158 HISTOIRE NATURELLE . avec les nervures et quelques traits noi- râtres ; les ailes sont grisâtres; elles ont une grande tache en forme d’yeux, entourée d’un cercle noir, avec une double prunelle blanche et noire ; les pates sgné Œun j | jaune pâle. LenA Onla trouve dansl’Amérique Mbidionale : à Cayenne et à Surinam. La Fulgore porte-chandelle, Fulgora candelaria. " Elle a environ deux pouces de longueur; le front est très prolongé, mince, presque cylindrique , recourbé ; cannelé en dessus et en dessous; il est de couleur jaune; les yeux sont bruns; la tête et le corselet sont jaunes; l'abdomen est jaune en dessus, noi- râtre en dessous; les élytres sont d’un beau vert ,avec plusieurs bandes transversales et des taches jaunes ; les nervures sont élevées, et entre chacune on voit des traits élevés qui forment des espèces de grilles ; les ailes sont d’un jaune foncé, avec une large bande … noire à l'extrémité; les pates sont jaunes; is ET PT CR. : …—. à Ce te D. Insectes . PL, 58. | Peveve del. k Letter dub. - F. Porte - Chandelle. 4.M. Auveillarde. 2.F. Phalenoïde : $.C. Ornée. 5.M. Cornue . LE : , DES FULGORES. 159 les quatre jambes antérieures noires, les postérieures épineuses, Cette espèce se trouve à la Chine. La Fulgore ténébreuse, Fulgora tenebrosa: Elle est à peu près de la grandeur de la précédente ; le front est avancé, plus long que le corselet , mince, presque droit, ey- lindrique, tronqué à son extrémité ; la tête et le corselet sont bruns ; l'abdomen est brun, avec des taches noires; les élytres sont d’un brun gris, avec un grand nombre de points noirs relevés ; les ailes sont brunes, avec une teinte d’un bleu foncé; les pates sont brunes, avec des taches noires. Elle habite la Guinée. La Fulgore phosphorique, Fulgora phosphorea. Elle a environ sept lignes de longueur ; le front est avancé, filiforme, mince, re- courbé en dessus, de la longueur du cor- selet , de couleur brune ; l'abdomen du mâle ‘ # = . 160 HISTOIRE NATURELLE est noir, avec des taches jaunes en dessus ; celui de la femelle est d’un rouge brun en dessus ; la tête, le corselet et les élytres sont d’un brun obscur ; les ailes sont trans- parentes et sans couleur; les pates d’un jaune grisâtre; les jambes postérieures sont très longues et garnies d’épines très fines. On la trouve à Surinam. La Fulgore lumineuse, Fulgora noctivida. Elle est un peu plus petite que la précé- dente; la tête est conique, terminée en _ pointe, recourbée en dessus, de couleur verte, avec quelques lignes d’un brun jau- nâtre; l'abdomen est vert ; les élytres et les ailes sont transparentes, comme vitrées , avec un grand nombre de nervures brunes qui forment des mailles en réseau ; les pates sont vertes. On la trouve à Surinam, EL DES FULGORES. 161 La Fulgore luisante, Fulgora lucernea. Elle a environ six lignes de longueur ; la tête, le corselet et les élytres sont en dessus d’un vert foncé presque noir; ên dessous, tout le corps est d’un jaune citron ; Pabdo- men est noir en dessus; la tête est prolon- gée, conique, un peu courbée en haut et pointue ; les pates sont d’un jaune citron; les élytres et les ailes sont transparentes et vitrées à l’extrémité, noires en dessous. On la trouve à Cayenne et à Surinam. La Fulgore européenne, Fulgora europæa. Elle a environ six lignes de longueur ; elle est de couleur verte; le front est pro- lougé, conique, relevé; il a en dessus deux lignes longitudinales élevées, et ciny en dessous ; les ailes sont transparentes, avec les nervures vertes. On la trouve dans les départemens méri- dionaux de la France, en Italie et en Sicile. 4 162 HISTOIRE NATURELLE La Fulgore nerveuse, Fulgora nervosa. G. Flate. LaTR. Elle a trois lignes de longueur; elle est brune ; sa tête est jaunâtre : à sa partie an- térieure’elle a une plaque allongée, qui a trois lignes longitudinales saïllantes; le cor- selet est brun ; les élytres sont blanches et transparentes, avec des taches brunes, dont plusieurs forment des bandes transversales, les unes vers la base, les autres sur le mi- lieu : ii y a, en outre, sur les nervures, un grand nombre de petits points bruns ; les ailes sont transparentes, sans taches; les pates sont jaunes. Elle habite l’Europe : elle est commune aux environs de Paris. La Fulgore phalénoïde, Fulgora pha- lenoides. G. Flate. Larr. L' 4 Elle ressemble à une phalène; elle a en- viron huit lignes de longueur; la tête est DES FULGORES, 163 petite, arrondie, aplatie en devant ; elle est jaune, de même que le corselet et l’ab- domen; les élytres sont très grandes, ar- rondies à la base, où elles forment des es- pèces d’épaules; elles sont blanches, jau- nâtres à leur origine; elles ont depuis cette partie jusque vers les deux tiers des petits points bruns ; les ailes sont plus courtes et plus étroites que les élytres , et de même couleur , sans taches ; les pates sont jaunes, avec une tache brune à l'extrémité des jam- bes ; les tarses sont bruns. On la trouve à Cayenne et à Surinam. La Fulgore bossue, Fulgora gibbosa. G. Zsse. Lam. Elle a près de trois lignes de long; sa couleur est brune ; sa tête est grosse ; les yeux sont saillans; les élytres sont très dilatées un peu au-dessüs du milieu du bord extérieur , et vont en rétrécissant vers l'extrémité ; les nervures sont saillantes , et entre chacune d’elles on voit de petits tFaits bruns qui forment une espèce de réseau ; les | RS sé K: nil 164 HISTOIRE NATURELLE ailes sont transparentes et sans taches ; les pates sont d’un blanc jaunâtre; les cuisses ont quelques taches obscures à l'extrémité, près de la jambe. Elle habite l’Europe : elle est assez com- mune aux environs de Paris. La Fulgore dilatée, Fulgora dilatata. ‘ G. Zsse, Lara. Ses élytres sont moins rétrécies que la précédente, et moins en pointe; elles ont des nébulosités , ou des parties plus obscures et noirâtres, avec un espace en forme de bande près du bord extérieur, plus clair. On la trouve aux environs de Paris. La Fulgore verdâtre, Fulgora virescens. G. Tettigomètre. Late. Cette espèce est verdâtre; les élytres sont d’un vert plus vif; on voit une tache noire au-dessus de la naissance du rostre ; les pates sont roussâtres. =. nn er 4 * a DES FULGORES. 16% On trouve cette espèce en France : elle est rare aux environs de Paris. La Fulgore dorsale, Fulgora dorsalis. G. Tettigomètre. Latr. Elle est verte; elle a une tache roussâtre, commune sur la suture et'sur l’écusson, en forme de cœur ; les quatre pates anté- rieures sont d’un jaune roussâtre. On la trouve à Paris. La Fulgore clavicorne, Fulgora clavicornis. G. Delphaz. Larr. Cet insecte est brun; ses antennes sont de li longueur du corselet, comprimées , à aré- tes; leur première pièce est fort grande; les élytres sont transparentes , avec les ner- vures ponctuées de brun, et une petite tache brune oblique à l'extrémité de cha- que élytre. On trouve cette espèce aux environs ,de Paris, au bois de Vincennes : elle est bien plus commune dans le midi de la France. OU UT + 166 : HISTOIRE NATURELLE jé ki : XLVIII*GENRE. MEMBRACIS. Caractères génériques. Antennes très courtes, subu- .lées, posées devant les yeux; premier article plus gros que les autres, presque arrondi, — Trompe recourbée , longue, obtuse, composée de trois articles | renfermant trois soies. — Trois articles aux tarses, — Corselet dilaté. —Deux petits yeux lisses. Les membracis ont été placées parmi les cigales par Linné et M. Geoffroy. M. Fabri- cius les en a séparées, et en a formé un genre qui a été adopté par les autres natu- ralistes. Ces insectes ont les antennes très courtes, composées de deux articles cylindriques , et d’une soie qui les termine : elles sont placées devant les yeux. La tête est irrégulière; dans quelques es- pèces, le front est avancé; la bouche a la forme d’un bec allongé, recourbé sous la poitrine ; il est composé de trois articles ,êt renferme le suçoir formé de trois soies. DES MEMBAACIS,, 167 >» Les yeux sont pig arrondis , saillans , placés de. chaque côté de la tête, sur la partie antérieure de laquelle sont deux petits yeux lisses. Le corselet est large, court dans quel- ques espèces ; l’écusson est prolongé jusqu’à l'extrémité de l'abdomen. Les élytres sont grandes, élevées en toit au-dessus du corps. Les pates sont de grandeur moyenne ; les jambes assez longues. Les larves des membracis ne sont pas con- nues; mais comme sous leur dernière forme ces insectes ont beaucoup de rapport avec les cigales , excepté qu'ils ne chantent pas, on peut présumer que les larves des insectes de ces deux genres vivent de la même ma- nière, Le genre membracis est composé d’à peu près quarante espèces ; on n’en trouve que quatre en Europe, dont trois aux environs de Paris; les autres habitent l'Amérique, Cayenne et Surinam. 4 LE . 168 HISTOIRE NATURELLE La Membracis feuille, Membracis foliata. Elle est d’un brun noirâtre; le front est avancé, aplati; le corselet est très élevé , aplati des deux côtés, et forme une arête saillante, et s’avance sur la tête qu'il couvre presque entièrement ; sa partie postérieure se termine en pointe, qui se prolonge au- delà de l'abdomen; les élytres sont ovales, plus longues que les aïles; les pates sont al- longées, aplaties, assez larges ; les jambes antérieures sont courtes, de forme ovale, aplaties. On la trouve à Cayenne et à Surinam. La Membracis frondiforme, Mem- bracis fronditia. Elle est de la grandeur d’une mouche or- dinaire , de couleur brune; les ailes sont blanches et transparentes ; le corselet est de la longueur du corps; il se prolonge au- delà de la tête, où il forme une espèce de museau ; il est aplati et circulaire à l’extré- di Rd ls PT CR. | DES MEMBRAGIS. 169 mité; l’écusson finit en pointe; les élytres sont allongées, un peu angulaires; les ner- vures sont d’un brun obscur. On la trouve à Surinam. La Membracis squamigère, Membracis squamigera. Elle est d’un gris brun; le corselet est plus long que le corps, garni à sa partie supérieure d’une arête tranchante ; il se pro- longe au-delà de la tête, où il forme une longue pointe, un peu recourbée en bec ; l’écusson se termine en pointe fine recourbée sur l’abdomen, il a quelques nervures lon- gitudinales ; les élytres sont ovales, grises et transparentes ; les pates sont larges et aplaties. On la trouve à Surinam. La Membracis du genêt, Membracis genistæ. lle est d’un brun obseur ; son corselet est large, lisse, terminé postérieurement VI. 15 « D : 170 * HISTOIRE NATURELLE. par üne longue pointe droite , aiguë, cour- bée sur l'abdomen. L : + Elle habite l’Angleterre : elle est très commune en Champagne et aux environs Q e. 2 de Paris : on la trouve en été en grande quantité sur le genêt. " La Membracis cornue, Membracis cornula. Elle est d’un brun noirâtre ; sa tête est comme écrasée; son corselet est assez large; il a de chaque côté une corne aiguë qui se termine en pointe assez longue; sur le mi- lieu du corselet est une crête qui se pro- … longe, et forme une espèce de corne sinuée qui se termine en pointe entre les élytres , près de leur extrémité; l’écusson est placé sous cette corne; les élytres sont obtuses, veinées de brun; les ailes sont un peu trans- parentes. On la trouve en Europe, dans les bois, posées sur les tiges de fougères : elle est commune aux environs de Paris; elle saute , et n’est pas facile à prendre. DES MEMBRACIS, 171 La Membracis aureïllarde, Membracis + #78 aurita. 15 ° G. Zèdre. Larr. Elle est plus grande que la précédente , d’un brun verdâtre, pointillée de noir et lavée d’un peu de rouge; sa tête est très large, aplatie; elle forme une espèce de chaperon ; elle a trois pointes mousses , une au milieu , et une de chaque côté, et en dessus quelques stries ; le corselet a de chaque côté une espèce de corne ou aileron arrondi , dilaté, élevé , porté un peu en de- hors, terminé en crête; le dessous du corps et les pates sont d’un jaune verdâtre; les élytres sont transparentes, avec les nervures brunes. On la trouve aux environs de Paris, sur le chéne : elle est assez rare. 7)" 172 HISTOIRE NATURELLE XLIX° GENRE. CIGALE. Caractères génériques. Antennes courtes, sétacées , posées entre les yeux; composées de cinq articles, dont le premier plus gros que les autres. — £ Trompe recourbée , longue, filiforme, composée de deux articles, renfermant trois soies. — Trois articles aux tarses, dont les deux premiers très “courts. — Trois petits yeux lisses. Les cigales ont les antennes de la lon- gueur de la tête, placées entre les yeux, composées de cinq articles, le premier plus gros, court, arrondi; le second moins gros, plus allongé, cylindrique; les trois autres presque égaux. La tête est large, courte, appliquée contre le corselet; les yeux sont globuleux, sail- lans, placés de chaque côté de la tête; sur la partie antérieure de la tête, sont les trois ses lisses placés en triangle. _ Le corselet est gros, large, composé de | deux pièces; l’écusson est en arête. L'abdomen est conique ; à la base de ce- RE Cr. D - nc ie" at in dom à. cé ut bi. de DES CIGALES, 173 lui du mâle, sont deux grandes plaques ou opercules qui couvrent les organes du chant; à l’extrémité de celui de la femelle, est une tarière en scie, renfermée entre deux lames écailleuses. Les pates sont de longueur moyenne; les cuisses antérieures sont renflées. Les élytres et les ailes sont élevées en toit, au-dessus du corps; elles sont membraneu- ses, d’égale consistance, veinées et transpa= rentes, beaucoup plus longues que l’abdo-" men; les élytres sont plus grandes que les ailes qu’elles recouvrent. L La bouche forme une espèce de bec ou rostre : il est appliqué sous la poitrine, lors- que l’insecte n’en fait point usage; il est composé de deux articles, cannelé à sa partie supérieure, et renferme le suçoir, qui est composé de trois soies. Les cigales sont des insectes connus de- puis très long-temps; leur grosseur.et le chant monotone que le mâle fait entendre pendant une partie de l'été, les ont fait dés couvrir. Aristote, et les anciens naturalistes. après lui, ont réduit les cigales à deux prin- : . mi = 174 HISTOIRE NATURELLE cipales espèces : il a nommé celles de la plus grande espèce, achetæ , et celles de la petite espèce, tettigoniæ. M. Olivier n’a point chan- gé ces noms; il a conservé aux grandes es- pèces, dont il a fait un genre, le nom de cigale, etaux petites, qui forment un autre genre, celui de ettigone. … Les cigaleshabiteniles pays chauds ; elles se tiennent ordinairement sur les arbres; leur vol est fort léger : pendant la chaleur elles sont très vives, mais le froid les en- gourdit. & Ce qui, dans ces insectes, mérite le plus de fixer l'attention, ce sont les organes qui produisent le chant. Plusieurs personnes, même des hommes éclairés, ont eru que les femelles seules avaient la faculté de chanter. Ceux qui ont attribué le bruit que les cigales font entendre , à une agitation prompte des ailes, accompagnée d’un frottement des su- périeurésrcontre les inférieures, ont, selon Réaumur, donné dans une erreur plus gros- sière, puisqu'une simple inspection suffit pour distinguer les cigales muettes d’avec celles qui chantent. Ce célèbre observateur - - bc s pe DES GIGALES. 175 ayant décrit, dans le plus grand détail, toutes les parties qui produisent le chant, il nous fournira ce que nous allons dire sur ces organes singuliers, Ils sont logés dans la ca- vité du ventre, En observant un mâle de ci- gale, onremarque au-dessous de l’extrémité du corselet, à l’origine de l'abdomen , deux grandes plaques écailleuses de figure ar- rondie, qu’on ne trouvepoint aux femelles ; elles n’en ont que les rudimens. Chacune de ces plaques tient au corselet sans aucune, articulation ; elles sont un peu en recouvre- ment l’une sur l’autre, et atteignent pres- que le troisième anneau. En soulevant ces deux plaques, on voit une cavité pratiquée dans le ventre, partagée en deux loges ou cellules. Le fond de chacune de ces cellules est occupé par une petite lame tendue, mince, transparente comme le verre, ou comme le plus beau tale: Réaumur les com- pare à deux petits miroirs : c’est de dessous ces deux plaques écailleuses, que Linné a nommées opercules, que sortent les sons que la cigale fait entendre. Plusieurs au- teurs ont cru que ces parties que nous ve- x76 HISTOIRE NATURELLE nons de décrire étaient 1e organes du chant. Les uns ont voulu que le frottement des an- neaux du ventre contre les opercules, fût suffisant pour produire ce bruit; d’autres ont regardé les.deux petits miroirs comme deux tambours qui rendaient des sons. Mais en ouvrant une cigale sur le dos, Réaumur y a trouvé deux grands muscles, composés chacun d’un faisceau prodigieux de fibres droites, appliquées les unes sur les autres, isées à séparer. Ces muscles sont aussi gros et aussi forts que ceux qui se trouvent dans le corselet des mouches, et qui ser- vent à faire mouvoir leurs aïles. En tirail- lant un de ces muscles avec une épingle, notre observateur a fait chanter une cigale morte depuis plusieurs mois, Ces muscles aboutissent à deux membranes contournées en forme de timbale, contenues dans deux réduits placés dans la grande cavité, un de chaque côté. Du côté du ventre, on ne voit que les ouvertures de l’uneet de l’autre, qui sont courbées. Ces ouvertures sont pour la voix des cigales, ce que notre larynx est pour la nôtre : les sons qui en sortent sont DES CIGALES. 177 modifiés par les opercules, par les miroirs, , la grande cavité, et toutes les parties qu’elle contient. Chaque timbale a sa partie con- vexe, plissée, et couverte de rugosités. En touchant cette partie avec un papier roulé, Réaumur l'a fait résonner : ce bruit a été produit par les enfoncemens que le petit corps a occasionnés sur les portions de la timbale qui se sont ensuite relevées. Dans l'insecte vivant, ce sont les deux grands muscles dont nous avons parlé qui les pro= duisent : les fibres qui composent chacun dé ces muscles, se terminent à une plaque ten- dineuse, presque circulaire, de laquelle partent plusieurs filets ou tendons qui sont attachés à la surface concave de la timbale; d’où il s'ensuit, que lorsque le muscle se contracte et se relâche alternativement avéc vitesse, une portion convexe de la timbale devient concave , et cette portion, en re- prenant sa convexité, fait entendre le bruit qu’on appelle le chant des cigales. Les femelles n'ont point la faculté de chanter, maiselles sont pourvues d’un in- strument qui leur est propre; cet instrument “ 178 HISTOIRE NATURELLE est une tarière composée de deux pièces, que la nature leur a accordée pour couper, percer et entailler le boisdans lequel élles dé- posentJeurs œufs ; elle est très forte , de con- sistance écailleuse, ayant , dans les grandes espèces , environ six lignes de long, et à peu près.d’égale grosseur dans toute sa longueur; son extrémité est terminée par une pointe anguleuse ou de la figure de celle d’un fer de pique; elle est dentelée tout le long de « chacun des côtés des deux pièces qui la for- meut. Lorsque la cigale veut faire un trou dans une branche, elle fait jouer alternati- vement une de ces limes : c’est ordinaire- ment dans le bois sec que ces insectes dé- posent leurs œufs; les petites branches aux- quellesils les confient sont aisées à connaître; on remarque de petites inégalités, de petites élévations formées par une portion de bois qui a été soulevée; ces élévations sont à la file les unes des autres, et toujours du même côté. Chaque trou a environ quatre lignes , et chacun contient huit à dix œufs, quel- quefois que quatre ou cinq. Ces œufs sont blancs, oblongs, pointus par les deux bouts; DES CIGALES. 179 dans le corps de la cigale ils sont contenus dans deux ovaires, quelquefois au nombre de six à sept cents. Autant le corps de la fe- melle est rempli d'œufs, autant celui du mâle est rempli de vaisseaux où se prépare la liqueur qui doit les vivifier; on y trouve des paquets de ces vaisseaux qui font une infinité de tours; ils sont appliqués les uns contre les autres. Par la pression on fait sortir de l'abdomen du mâle un gros cro- chet brun, écailleux, qui lui sert à saisir sa femelle pendant l’accouplement. Les larves des cigales sont blanches, elles ont six pates; leur forme approche de celle d’une puce ; leur tête se recourbe en dessous, vers le ventre; l'extrémité des deux pre- mières pates est fourchue ; entre ces pa il s'élève un tuyau doindtidée qui paraît être le bout de la trompe que doit avoir l'in- secte parfait. Ces larves sortent du nid pour s’enfoncer dans la terre. Alphonse assure que c’est en été. Pontedera prétend que ce n’est qu'après l'hiver. Réaumur est incertain si elles quit- tent leur première dépouille dans le nid, 180 _HISTOIRE NATURELLE ou après en être sorties. Après cette mue ; leur tête n’est plus fendue, et elles ont une trompe. Les larves croissent en terre, et S'y transforment en nymphes , qui prennent de la nourriture et de l'accroissement sous cet état. Ces nymphes ont été très connues des anciens. Aristote les a nommées zetigomé- tres , ou mères des cigales. La nymphe est d’un blanc sale ; la figure de sa tête diffère peu de celle ‘qu’elle aura sous l’état parfait ; elle est munie d’une trompe ; ses ailes sont renfermées dans des fourreaux qui tiennent au corselet, et qui est semblable à celui de la cigale; son corps est composé de huit anneaux ; mais on ne découvre point dans celles qui doivent devenir des mâles les parties qui composent les organes du chant, ni la tarière dans celles qui doivent être des femelles. Les pates antérieures de ces nymphes sont très remarquables; il semble qu’elles leur ont été données pour s'ouvrir des che- mins sous terre ; elles sont composées de trois pièces : la première est la cuisse, qui est assez longue et cylindrique; la deuxième, DES CIGALES. 181 qui est la jambe, est très grosse, un peu comprimée, arquée, armée d’épines assez fortes à sa partie postérieure; elle a une sorte de ressemblance avec les pates de écrevisses ; le tarse est beaucoup plus mince, de substance écailleuse ; ilest pointu, arqué, denté, divisé en deux à son extrémité : on trouve quelquefois ces nymphes à deux ou trois pieds sous terre. Lorsqu’elles sont parvenues au terme de leur accroissement, auquel elles n'arrivent, selon Pontedera, que l’année d’après qu’elles se sont chan- gées en nymphes, et dès que les chaleurs de l'été se font sentir, elles sortent de terre , grimpent sur les branches des arbres, se dépouillent de leur enveloppe de nym- phe, et passent à l'état parfait. En sortant de son enveloppe, la cigale est presque verte partout, ensuite le dessus de son corps prend des nuances de couleur marron, et au bout de quelques jours elle est d’un brun noirâtre. Au rapport d’Anistote, les Grecs fai- saient servir sur leurs tables les larves des cigales, dans un temps de l’année où elles VI. 16 RSS nt dd En dé mé dl dasé = lard hé 1" 182 HISTOIRE NATURELLE étaient excellentes, et mangeaient même les cigales; avant l’accouplement, on pré- férait les mâles, et après l’accouplement %es femelles, parce qu’elles avaient alors le ventre plein d'œufs, que les Grecs trou- vaient très agréables. Telle est l’histoire de ces insectes qui nous a été fournie par les auteurs que nous avons cités. Les anciens ont cru qu'ils se nourrissaient de la rosée; mais il paraît que sous l’état d’insecte parfait les cigales vi- vent du suc contenu dans les vaisseaux des feuilles et des branches des arbres. Il est souvent arrivé à Alphonse, en saisissant une cigale sur un arbre, de tirer avec peine la trompe dont le bout était piqué dans l'écorce. Réaumur présume que les larves et les nymphes de ces insectes tirent leur nourriture des racines des plantes. Ce genre contient un grand nombre d’es- pèces ; on n’en trouve que quelques unes en Europe, les autres se trouvent en Améri- que, en Afrique, en Chine, etc. Nous dé- crirons quelques espèces de ce genre nom- breux. an lobbies" ds de SE ct dd ot et DS A br St se à DES CIGALES. 183 La Cigale tibicen, Cicada tibicen: La tête de cette grande espèce est noire avec quelques lignes jaunes; les antennes sont notres ; les yeux à réseau sont un peu oblongs; les petits yeux lisses sont placés en triangle à la partie antérieure de la tête; le corselet est fauve, avec des lignes verdä- tres ; le dos est noir, luisant, avec des taches fauves sur les côtés ; l’écusson est relevé en forme d’un X, il a deux lignes fauves; l'abdomen est brun , luisant en dessus ; tout le dessous du corps est couvert d’une pous- sière blanche que le frottement enlève; les opercules sont de la longueur de la moitié de l'abdomen, un peu oblongs; les pates sont d’un gris verdâtre; les élytres et les ailes sont transparentes, avec les nervures brunes ; les élytres sont vertes à la base, ainsi que la nervure extérieure. Le chant de cette espèce est très bruyant: elle se trouve à Surinam. 184 - HISTOIRE NATURELLE La Cigale operculaire, Cicada oper- cularis. * Elle est un peu moins grande que la pré- ‘cédente ; la tête et le corselet sont noirs ; on voit sur le milieu du corselet une ligne longitudinale, d’un rouge foncé, et sur les côtés deux taches de même couleur; les élytres et les ailes sont noirâtres; le bord extérieur des élytres est d’un vert pâle; les opercules sont grands et couvrent les deux tiers de l'abdomen; les pates sont noirâtres. On la trouve à l’île de Java. La Cigale dix-sept ans, Cicada septemdecim. Elle a la tête noire, les yeux jaunes, le corselet et le dos noirs; ce dernier est bordé latéralement de jaune ; les élytres sont trans- parentes, bordées de jaune extérieurement ; les ailes sont transparentes ; l'abdomen est noir, avec les anneaux d’un jaune foncé ; tout le dessous du corps est jaune, nuancé d’un jaune plus foncé, avec quelques taches AT ns: | ils à à S'en de CSS dE ds nn ms > DES CIGALES. 185 noires; les pates sont jaunes ; elles ont quel- ques taches noirâtres. Nous trouvons dans l'Encyclopédie que ces cigales paraissent, en grande quantité tous les dix-sept ans dans la Pensylvanie, et qu’elles font un tel bruit qu’on ne peut s’entendre parler. Elle se trouve dans l'Amérique septen- trionale. La Cigale noirâtre, Cicada fusca. Elle est noirâtre; la tête est tachetée de brun ; les élytres sont transparentes, avec les bords extérieurs bruns; elles ont quel- : ques taches et sept à huit points noirâtres près du bord postérieur. Elle se trouve sur la côte occidentale de Sumatra. a La Cigale oculée, Cicada oculata. Elle a un pouce et demi.de longueur ; la tête est fauve, avec un peu de noir; le cor- selet et la poitrine sont de couleur verte , avec des taches fauves et des lignes brunes; | 3 186 HISTOIRE NATURELLE le ventre est vert, mêlé de fauve; les élytres sont d’un brun pâle, vertes dans quelques endroits, avec plusieurs taches d’un brun ôbsceur et d’autres blanches, et quelques petits lobes bruns en forme d’yeux; les ailes sont d’un jaune foncé, avec une large bande ondée, et coudée d’un brun noirâtre. Elle habite le cap de Bonne-Espérance. La Cigale hématode, Cicada hema- e todes. lle a environ deux pouces et demi de longueur ; elle est noire; les yeux sont gris , les petits yeux lisses rouges ; le corselet et le dos ont plus ou moins de taches jaunes ; l’écusson est jaune, relevé en X ; l’abdo- men est noir, avec le bord des anneaux jaune ou testacé; les élytres sont transpa- rentes ‘beaucoup plus longues que l’abdo- men ; leur bord postérieur et les nervures près de la base sont rouges ou verdâtres; les ailes sont transparentes ; les opercules noirs, bordés de jaunâtre; les pates jaunes , avec des taches noires ; les cuisses anté- rieures ont trois épines. dns Soit ACRÉ à * 2. à set st dits - PU Re CUT # Elle habite les départemens méridionaux de la France et le midi de l'Europe: on la trouve sur les arbres ; elle se fait entendre au commencement de l'été ; mais son chant DES CIGALES. 187 n'est pas aussi fort que celui de la cigale plébéienne, On a rencontré cette espèce à dix lieues de Paris, près de Melun. La Cigale panachée, Cicada orni. Elle a la tête noire, avec quelques taches jaunes ; les yeux gris; le corselet jaune, mélangé de noir; le dos noir, lisse, avec deux lignes jaunes sur le milieu, qui for- ment une M renversée; l’écusson est relevé . en X, jaune; l'abdomen est noir, avec le bord des anneaux fauve; les opercules sont jaunâtres ; les pates sont de la même couleur que les opercules; les élytres sont transparentes, avec les nervures brunes, et quatre taches de la même couleur vers l'extrémité. PA Elle se trouve dans les départemens mé» ridionaux de la France ; elle n’est pas aussi commune que les grandes espèces. Selon . gai LD cer ot a D. te dr à ee 188 HISTOIRE NATURELLE | M. Olivier, son chant est comme enrôué, et ne se fait pas entendre de loin : on la trouve sur les arbres; elle habite tout le midi de l’Europe. La Cigale plébéienne , Cicada plebeia. Cette cigale est la plus grande de celles qui se trouvent en Europe; la tête est noire, avec quelques petites taches jaunes; les yeuxssont jaunes; le corselet est noir, avec une ligne longitudinale sur le milieu, quel- ques taches sur les côtés, et le bord posté- rieur jaunes; le dos est noir; l’'écusson jaune, avec deux taches de la même couleur au- dessous ; l’abdomen est noir en dessus, tes- tacé en dessous ; les opercules sont grands, testacés ; les pates sont de la même couleur ; les cuisses ont un peu de noir; les élytres et les ailes sont transparentes, noirâtres à leur origine , avec les nervures de la base rougeûtres , et deux petites taches jaunâtres peu apparentes. Le chant de cette espèce est fort et très aigu : on la trouve dans les départemens Mt. nm bé ter né ds DT Hé, NS tés er SES de à à méridionaux de la France, et au midi de l'Europe, sur les arbres. DES GIGALES. 189 La Cigale sinuée, Cicada rependa. Elle a environ un pouce de longueur; elle est fauve ou d’un brun jaunâtre; elle a sur la tête et le corselet une ligne noire et plusieurs petites taches de la même cou- leur ; les opercules sont très grands; l’ab- domen est noir en dessus ; les élytres et les ailes sont fauves, transparentes Le long du bord postérieur ; auprès de ce même bord, est une suite de taches ovales transparentes ; les élytres ont une tache semblable à leur bord extérieur, avec une ligne transversale ondée brune sur le milieu. Elle habite les Indes. La Cigale réticulée, Cicada reticulata. G. Lystre. Larr. Cette espèce est une des petites de ce genre; elle est d’un brun jaunâtre; sa tête est très courte, tronquée antérieurement , VPN VO ertr Lénaslies dt el des + oo énl nel D à 190 HISTOIRE NATURELLE de la largeur du corselet, qui la couvre en partie ; les yeux à réseau sont grands et saillans : Degéer n’a remarqué que deux pe- tits yeux lisses sur la tête; le corselet est convexe, garni d’une infinité de points con- caves, et d’une éminence angulaire de cha- que côté, avec une raie blanche sur le mi- lieu ; lécusson est long, triangulaire, de couleur fauve ; les élytres sont ovales, cour- tes, arrondies à l'extrémité, à peu près d’égale largeur dans toute leur longueur, avec des nervures blanches qui forment des mailles ; les ailes sont blanches et transpa- rentes ; les jambes des pates postérieures ont trois taches noires. On la trouve à Surinam. M. Olivier croit que cette espèce pourrait bien appartenir à un autre genre, La Cigale laineuse, Cicada lanata. G. Zystre. Larr. Cette espèce est grande; les côtés de son front sont d’un rouge sanguin; ses élytres sont noires, avec des points bleus ; l’abdo- PT TP RE ES TT PET N: DES CIGADES. 191 men des femelles est garni au bout d’une matière cotonneuse, d’un blanc de neige. On la trouve à Cayenne et à Surinam. ‘ La Cigale âtré, Cicada atra. Elle est un peu plus petite que la cigale peinte, avec un trait longitudinal au milieu du corselet , et son bord postérieur rougeä- tre : on voit un point épais et noirâtre près de la côte, et un trait en zigzag, noi- râtre, près du bout, sur chaque élytre; le dessous du corps est testacé, On trouve cette espèce dans le midi de la France. La Cigale peinte, Cicada picta. Cette espèce est connue sous le nom de cigalor dans les départemens méridionaux de la France; elle est longue d’un pouce , noire, couverte, dans plusieurs endroits , d’un léger duvet cendré, un peu soyeux; la tête est noire; les yeux sont bruns ; le corselet a des taches jaunâtres à sa partie antérieure, et son bord postérieur est de 192 HISTOIRE NATURELLE même couleur ; les côtés du dos et l’écus- son sont jaunâtres ; les élytres et les ailes sont transparentes , sans taches; les élytres ont leurs nervures verdâtres ; l'abdomen est d’un jaune testacé, couvert d’un duvet cen- dré ; les pates sont jaunâtres ; les cuisses an- térieures sont renflées et armées de deux dents. Cette, cigale a un chant aigu, quoique faible : elle se trouve dans les haïes, sur les arbustes. On la trouve dans les départemens méri- dionaux de la France. La Cigale allongée, Cicada elongata. G. Derbe. Larr. Elle est rouge, avec des lignes jaunes; les élytres sont trois fois plus longues que le corps, obscures, avec des points noirs. Cette espèce se trouve à la Nouvelle- Hollande. olttitihiinhié sé ‘ie dl, di NS ST Se DES CIGALES. ! . 19 La Cigale noircie, Cicada atrata. G. Lystre. Larr. Elle est noire ; les élytres et les ailes sont blanchâtres, noires à leur base, avec les nervures testacées ; le bord de l'abdomen, Li et celui du dernier anneau , sont testacés. On la trouve en Chine. | \" L° GENRE. TETTIGONE. Caractères génériques. Antennes très courtes, min- ces, subulées, posées devant les yeux ; premier article globuleux, les autres à peine distincts, — Trompe courte, recourbée, composée de trois articles , renfermant trois soïes. — Trois articles aux tarses, — Deux petits yeux lisses. Lxs tettigones diffèrent des grandes ci- gales, en ce qu’elles ne chantent point ; elles en diffèrent ericore par les antennes ; celles des cigales sont composées de cinq articles ; celles des tettigones n’en ont que trois, dont le premier est gros et court ; VI, 17 1 TBrd palier DR “en oh " Oo. : . 194 HISTOIRE NATURELLE les deux autres sont À peine distincts, et paraissent être une seule soie qui sert de premier article; elles sont, comme celles des cigales, placées entre les yeux. La tête est presque triangulaire , un peu moins large que le corselet, contre lequel elle est appliquée ; les yeux sont saillans , entiers, posés de. chaque côté de la tête; sur la partie antérieure dé la tête sont placés les deux petits yeux lisses; la trompe est recourbée sous la poitrine, lorsque l’insecte n’en fait point usage. : Le corselet est grand , l’écusson triangu- laire. L’abdomen est conique; celui des femelles est terminé par deux lames qui renferment la scie ou tarière, qui probablement sert à entailler les plantes où ces femelles déposent leurs œufs. Les pates sont de longueur moyenne ; les jambes postérieures de quelques espèces sont plus ou moins épineuses. Les élytres sont presque écailleuses, sou- vent colorées, beaucoup plus longues que l'abdomen ; les ailes sont transparentes , : DES TETTIGONES. 195 , presque sans couleur; elles forment avec les élytres un toit élevé au-dessus de l’ab- domen, Les laryes des tettigones ont six pates : on en voit quelquefois sur les plantes. Quel- ques unes ont la propriété singulière de ré- …: pandre par l'anus et les pores de leur corps, des bulles qui, en se réunissant, forment une espèce d’écume , sous laquelle la larve est cachée. Cette écume ést vraisemblable ment destinée à garantir la larve dés intem- péries de l’air, et à la cacher à ses ennemis. Si on ôte la larve de dessous cette liqueur mousseuse, elle ne tarde pas à en produire une nouvelle, pour se mettre à l'abri, D’au- tres larves courent sur les plantes ; elles sont très agiles, et sautent avec beaucoup de légèreté. Ces larves se changent en nymphes, qui ne diffèrent des larves qu’en ce quelles * n'ont que des rudimens d'ailes : elles cou- rent de même sur les plantes. Parvenues à l’époque où elles doivent se métamorpho- ser, elles se débarrassent de l'enveloppe de nymphe, de la même manière que beau- L 7 4 * 196 HISTOIRE NATURELLE coup d’autres insectes , et passent à l’état parfait. Les tettigones marchent et sautent assez vivement. Ce genre est composé d’un très grand nom- bre d’espèces : on en trouve beaucoup aux » environs de Paris. Nous ferons la description de celles qui offrent le plus d'intérêt par leur couleur ou leurs habitudes. + ra La Tettigone à taches rouges, Zetti- gonia sanguinolenta. G. Cercope. Larr. … Elle est d’un noir luisant; les élytres ont trois grandes taches d’un rouge foncé, une à la base, une sur le milieu, l’autrewvers l'extrémité; les ailes sont transparentes, noirâtres , lavées d’un peu de rouge; les jambes des pates postérieures sont armées * de deux épines assez fortes. On la trouve en Europe, sur le saule et le gramen: elle est assez rare aux environs de Paris. Elle saute peu : on la prend facile- ment: /nwec Lea, art PL. 59 ; PL] : 2 | (2 ÿ # 4 # | Heuncer del. Letellier de, 7/2 .Tet,à taches rouges 4.4. .P uc, de Lors 2.Tet.a ccume, &.:Thx, de l'Orme. 3.Ps. du Miguier 6... Ke.F. dupelit Chêne. € ? + ; XX DES TETTIGONES. “197 F à. Œ La Tettigone à quatre bandes, Zetti- gonia quadrifasciata. G. Cercope. Larn. Elle a environ six lignes de Engneir : ; elle est d'un beau j Jaune orangé ; la tête est ronde et grosse, avec une ligne transversale! noire à sa partie postérieure ; les élytres sont jaunes, avec trois bandes transversalés noires, la première à la base, la seconde sur le milieu , et la troisième à l'extrémité ; les ailes sont brunes. . On la trouve à Surinam. La Tettigone à deux bandes, Z'etti- gonia bifasciata. G. Cercope. Larr. Elle est à peu près de la grandeur de la précédente; la tête est d’un brun noirâtre en dessus, jaune en dessous ; le dessous du cor- seletest d’un gris jaunâtre : il a en dessus une bande blanche; les élytres sont arrondies à l'extrémité, de couleur brune, avec deux # F 198 HISTOIRE NATURELLE bandes transversales blanches ; les pates sont noires, les cuisses d’un brun jaunâtre. On la trouve en Europe, sur les plantes. La Tettigone à écume, Tettigonia spumaria. G. Cercope. Larr. Cette espèce est une des plus grandes de celles qu'on trouve aux environs de Paris ; elle est de coùleur brune, quelquefois un peu verdâtre ; la tête, le corselet et les ély- tres sont pointillés ; on voit sur ces derniè- res deux grandes taches d’un blanc jau- âtre, placées le long du bord extérieur , lune vers le milieu, l’autre près de l’extré- mité; le dessous du corps est d’un jaune fauve. Sa larve vit sur les plantes ; elle se tient ordinairement sur une feuille, cachée sous une espèce d’écume produite par de petites bulles qu’elle rend par l'anus et les pores de son corps. Cette mousse ressemble à de la salive : on en voit souvent sur les feuilles dans les prairies. Si on l’ôte de dessus la 4 DES TEÉTTIOONES. 199 larve, elle en produit bientôt d’autre; mais, selon Depéer, ce n’est qu'après avoir sucé en assez grande quantité le suc des plantes, qu’elle peut fournir assez abondamment cette _ liqueur mousseuse, sous laquelle elle subit toutes ses métamorphoses, etn’en sort qu’a- près avoir quitté sa dépouille de nymphe. On commence à trouver cette écume sur les feuilles, vers le milieu du printemps; les larves y sont quelquefois rassemblées au nombre de six ou huit. Il paraît que les œufs passent l'hiver sur les branches et les. tiges des plantes où la femelle les a déposés en automne. Ces larves ont Bou ennemie une petite espèce de guépe qu'on voit fonde sur les masses d’écume, en tirer les larves ou les nymphes, et s’envoler avec elles, On la trouve en Europe : elle est com- mune à la fin de l’été et au commencement de l’automne , aux environs de Paris. Je * mn + FN Midsh r À LdénNhh ri. 5 ; * ÿ 200 HISTOIRE NATURELLE La Tettigone striée, T'ettigonta striata. G. Cercope. Larr. Elle a environ une ligne et demie de lon- gueur ; la tête est d’un vert pâle, avec six points noirs; le corsélet est de la même cou- leur, avec quelques points noirs souvent peu marqués; on en voit deux sur l’écusson, très distincts, entourés d’un cercle pâle; les ély- . tres ont des raies obliques alternativement _ noirâtres et blanchâtres; le dessous du corps est brun; les pates sont noires ou pâles. lle habite l’Europe : on-la trouve aux environs de Paris. . La Tettigone rouge, Z'ettigonia rubra. é G. Cercope. Larr. _ Cette jolie espèce a environ cinq lignes de longueur; tout le corps et les pates sont d’un rouge foncé luisant; la tête est grosse, “triangulaire ; les yeux sont saillans, les pe- tits yeux lisses très brillans; le corselet est convexe; il a de chaque côté une pointe à Di - _ dhdueliigns a À Tite fie. LL DES TETTIGONES. 201 s 4 mousse saillante , et son rebord est un peu élevé; l’écusson est long, triangulaire , ses rebords sont tranchans , un peu relevés; les élytres sont de forme ovale, assez larges , arrondies à l'extrémité, d’un brun noirâtre, avec deux bandes transversales jaunes; les ailes sont un peu transparentes , d’un brun clair. On la trouve à Surinam. La Tettigone à tête jaune, Z'ettigonia leucocephala. G. Cercope. Larr. Elle a environ deux lignes et demie dé longueur ; la tête et le devant du corselet sont d’un jaune pâle; le derrière du cor- = selet et l’écusson bruns, mélangés de jaune; les élytres sont brunes , bordées de jaune ; ÿ le dessous du corps est jaunâtre. Elle habite l’Europe : on la trouve aux environs de Paris. [3 202 HISTOIRE NATURELLE 4 1 L ti LA La Tettigone à bordure, Z'ettigonia lateralis. G. Cercope. Lara. L | Elle a environ trois lignes de longueur ; elle est noire; les yeux sont blanchâtres; les élytres ont une large bordure blanche; le dessous du corps est blanc, avec ün peu de noir vers le milieu. k On la trouve en Europe, dans les prairies. ” La Tettigone du saule, Z'ettigonia » salicina. LA | G. Cercope. Lame. y La tête est d'un gris verdâtre, sans ta- ches; les yeux sont noirs, les petits yeux lisses, roses ; le corselet et les élytres sont » de même couleur que la tête, finement poin- tillés; les ailes sont transparentes, vitrées ; le dessous du corps est d’un brun obseur ; es pates d’un jaune foncé. Cette espèce est très vive, et saute fort loin. Ho hic modil 7 DES TETTIGONES. 203 Sous la forme de larve et de nymphe, elle vit comme celle dela tettigone à écume, à laquelle elle ressemble : on la trouve sur le saule , cachée sous de grosses plaques d’é- cume blanche qu’elle tire des jeunes pousses de cet arbre. Elle habite l’Europe. La Tettigone verte, Z'ettigonia viridis. La tête est jaune, avec quelques points noirs en dessus et sur les côtés; le corselet est jaune antérieurement , vert postérieure- ment ; l’écusson est jaune; les élytres sont vertes , transparentes le long du bord exté=n rieur et à l'extrémité; tout le dessous du corps et les pates sont jaunes ; les jambes postérieures sont garnies, dans toute leur lougueur, d’épines très fines. k On la trouve aux environs de Paris. + La Tettigone à lignes interrompues, # Tettigonia.interrapta. à La tête est jaune, avec plusieurs taches noires en dessus; les yeux sont noirs; le POLAR. CAR 2, on, ll he nn 46 té ds | * 204 HISTOIRE NATURELLE corselet est noir, bordé de jaune, avec une ligne longitudinale jaune sur le milieu; les élytres sont jaunes, avec deux lignes obliques noires , dont l’une prend naissance à la base, et l’autre vers le milieu ; elles s'étendent jus- qu’à l'extrémité des élytres ; l'abdomen est jaune en dessus et en dessous, avec quel- ques taches brunes ; les pates sont jaunes ; les jambes postérieures sont armées d’épines fines dans toute leur longueur. Elle habite l’Europe : on la trouve aux environs de Paris. La Tettigone de l’orme, Tettigonia ulmi. Elle est très petite, d’un vert jaunâtre ; l’extrémité des élytres est brune; vue à un certain jour, elle paraît dorée; les ailes sont blanches; l’abdomen est noirâtre. On la trouve en été et pendant toute la belle saison sous les feuilles de l’orme, dont elle tire le suc avec sa trompe. Elle est très commune aux environs de Paris. | DES TETTIGONES. 205 La Tettigone du rosier, Tettigonia rosæ. Elle est de la grandeur de la précédente; elle est entièrement d’un jaune verditre ; l'extrémité des élytres est transparente , vitrée. Elle court et saute avec la plus grande vivacité; la larve et la nymphe ressemblent à celles de la précédente ; on en trouve en quantité sur les feuilles du rosier, du gro- seiller et du tilleul. Elle est très commune aux environs de Paris. La Tettigone à bandelettes, Tertigonia vittata. Elle est jaune , avec deux raies longitu- dinales et serpentantes , d’un rouge cerise. On la trouve en France. VI. 18 _ à GSM. suis dent) den jo ges Là —-ypéét Dub - … 206 HISTOIRE NATURELLE La Tettigone cou jaune, Zettigonia flavicolle. Elle est noire; le bord postérieur de la tête et le corselet sont jaunes. Commune dans les prairies des environs de Paris. La Tettigone argentée, Z'ettigonia argentata. Sa tête est jaune, avec une raie noire transverse; le corselet et les élytres sont d’un blanc jaunâtre luisant, avec des raies brunes. Commune aux environs de Paris. La Tettigone quadrinotée, Zettigonia quadrinotata. Elle est verdâtre; sa tête est jaune, …_ avec quatre points noirs; ses élytres sont blanchâtres. On la trouve aux environs de Paris. | : | è, DKS TETTIGONES, 207 La Tettigone à collier, Zettigonia collaris. G. Flate. Late. : ; La tête est d’un jaune fauve ; les antennes sont très longues; le corselet est d’un jaune fauve , avec une bande transversale d’un rouge pâle à sa partie postérieure; les ély- tres sont fauves, les ailes blanches et trans- parentes ; le corps est d’un jaune fauve en dessus et en dessous. On la trouve à Surinam. La Tettigone du châtaignier, Tetti- gonia castancæ. Elle a environ deux lignes ; elle est d’un brun noir luisant; ses yeux ne sont point sail= lans; elle a sur l’écusson quelques points enfoncés. On la trouve aux environs de Paris, sur le châtaignier : elle est très difficile à at- traper. 2 208 HISTOIRE NATURELS La Tettigone à trois bandes brunes, Tettigonia tristriata. Elle à une ligne de longueur ; la tête, le corselet et l’écusson sont d’un brun jaunâtre, avec des points noirs ; les élytres sont blan- ches, transparentes, avec trois bandes trans- versales brunes, et les nervures d’un brun pâle. e Elle habite l’Europe : on la trouve aux environs de Paris. LI GENRE. PSYLLE. Caractères génériques. Antennes cylindriques ; onze articles égaux. — Trompe recourbée, naïssant entre la première et la seconde paire de pates. — Deux articles aux tarses. — Trois petits yeux lisses. Les psylles sont de petits insectes dont les antennes sont longues, minces, composées de onze articles peu distincts. Elles ont la tête large, courte; le front bi- pre a tt nv tt | té. S'df Die tes: : + DES PSYLBES. 20y fide ; les yeux saillans ; les petits yeux lisses sont placés sur le derrière de la tête. L’abdomen est un peu conique. Les ailes sont membraneuses, veinées, grandes , posées en toit sur le corps. Les pates sont de moyenne longueur; les postérieures ont un mouvement qui donne à l’insecte la faculté de sauter. Les psylles viennent de larves à six pates, dont la forme est allongée; elles se changent en nymphes, qui ne diffèrent des larves que par deux boutons aplatis, placés de :cha- que côté du corselet; ces boutons renfer- ment les ailes que doit avoir linsecte par- fait, ce qui donne à ces nymphes une forme singulière. On trouve les larves et les nym- phes sur les feuilles dont elles se nourrissent. Pour subir sa dernière métamorphose, la nymphe s'attache sous une feuille où elle reste immobile jusqu'à ce qu’elle soit par- venue à quitter son enveloppe. Les femelles sont pourvues d’une tarière, dont elles se servent pour percer les feuilles des plantes où elles déposent leurs œufs. On trouve souvent aux sommités des branches D NT QT CU TO PS spi oi éebr it nt 210 HISTOIRE arab du sapin des tubérosités éanillenses, pro- duites par lextravasion des sucs que causent les piqüres de ces insectes. Les larves qui sortent des œufs qui y sont déposés croissent dans les cellules dont ces tubérosités sont remplies. Les feuilles du pin en nourrissent une espèce qui n’est pas aussi bien renfermée que celle-ci; elle est seulement couverte d’un duvet blanc qui sort de dessus son corps. Les feuilles du buis servent aussi de nourri- ture ek de logement à une autre espèce qui se trouve dans des feuilles courbées, dont la courbure est occasionnée par les piqüres de ces insectes. Les larves et les nymphes de cette espèce et de quelques autres ren- dent par l’anusune matière blanche, sucrée, à laquelle M. Geoffroy a trouvé une sorte de ressemblance avec la manne, Souvent ces insectes ont au derrière un filet de cette ma- tière, et on en voit de petits grains dans les feuilles qu'ils ont habitées. Ce genre est peu nombreux : nous al- lons passer à la description de quelques es- pèces. LA : v-, DES PSYLLES. 211 La Psylle du figuier, Psylla ficus. Cette espèce est la plus grande de ce genre; elle a environ deux lignes ; ses an- tennes sont brunes, grosses, velues, plus longues que le corselet; elle est brune en dessus, verdâtre en dessous; ses ailes sont transparentes, avec dés nervures brunes; elles sont beaucoup plus longues que l’abdo- men, au-dessus duquel elles forment un toit aigu; les pates sont jaunâtres. Sa larve vit sur le figuier, elle est verte; | sa tête est cachée sous le corselet; elle ést munie d’une trompe longue dont elle se sert pour piquer .et sucer les feuilles; son corps est aplati ; sur les côtés de la poitrine de la nymphe sont deux appendices qui renferment les ailes que doit avoir l’insecte parfait; parvenue à l’époque où elle doit se métamorphoser, la nymphe s'attache À une feuille, y reste immobile pendant plusieurs jours avant de devenir insecte parfait. Cette dernière métamorphose s'opère à la fin du printemps où au commencement de l’été: PT. Lt à“ épe. bE ot mm. à sd Of li ei des Le. ds. i 212 HISTOIRE NATURELLE on trouve cet insecte sur le figuier en très grande quantité. La Psylle du buis, Psylla buxi. Elle est à peu près de la grandeur de la précédente; elle est: verte; le corselet a quelques taches rouges; les ailes sont d’un roux pâle, beaucoup plus longues que l’ab- domen, au-dessus duquel elles forment un toit aigu ; la tarière de la femelle est grosse et assez longue. La larve vit dans les feuilles concaves qu’on trouve à l'extrémité des branches du buis et des arbres verts. Souvent ces larves sont réunies au nombre d’une vingtaine, dans un duvet blanc; dans leur jeunesse elles sont rougeâtres; en vieillissant . elles deviennent jaunes; elles ont la tête, les an- tennes et les pates noires; les nymphes sont vertes, elles ont les fourreaux des ailes rouges. On les trouve aux environs de Paris, sur les buis et les arbres verts. Los DES PSYLLES. 213 La Psylle du sapin, Psylla abietis. Elle a une ligne et demie de longueur; elle est de couleur jaunâtre, avec les yeux bruns; ses ailes sont transparentes; vues à un certain jour elles ont un reflet plombé. La larve vit dans des tubérosités qui se forment à l'extrémité des branches du sapin, qui sont produites par des piqüres que la femelle y fait pour déposer ses œufs; ces larves sont dans les cellules dont chaque tu- bérosité est remplie, enveloppées dans un duvet blanc qui leur sort de l'anus. L’insecte parfait saute et vole très bien. On la trouve en Europe. La Psylle des pierres, Psylla lapidum. Elle a un peu plus d’une ligne de lon- gueur ; les antennes sont très fines, plus longues que le corps; elle est brune, avec quelques points noirs; les ailes sont plus longues que l'abdomen; elles sont transpa- rentes, avec les nervures noires et plusieurs taches brunes; les pates sont très longues , de couleur brune, fic: hit us sttlté te ds dé indé dinde ed de, - es à — 214 HISTOIRE NATURELLE La larve vit sur le lichen des pierres ; elle ne diffère de l’insecte parfait que par le dé- . faut d'ailes. On trouve l’une et l’autre en très grande quantité pendant l'automne sur les vieux murs. Elle habite l’Europe : elle est très com- mune aux environs de Paris. La Psylle de l’aune, Psylla alni. Elle diffère peu de la psylle du buis; ce qui l'en distingue, c’est que les taches du corselet sont moins marquées; les élytres êt les ailes sont plus transparentes, avec les nervures’vertes. Les larves de cette espèce vivent en so- - “ciété sur l’aune; elles sont couvertes d’un duvet cotonneux , très blanc, formé de fils très fins, courbés ou frisés du derrière vers la tête; plusieurs de ces fils sont rassemblés en forme de pinceau et flottent sur le corps. Ce duvet croît avec l’âge de l’insecte, et s’at- tache aisément aux corps qu’il rencontre; il ne paraîtsortir que des derniers anneaux du corps. Si l’on prive l’insecte de cette matière, DES PSYLLES, 215 il lui en pousse une nouvelle, et assez longue, au bout d’un: demi-quart d'heure ; les ex- crémens restent tous attachés au derrière -du corps et y forment une ou deux petites masses d’un blanc jaunâtre un peu transpa- rent : ils se dissolvent dans l’eau , et ont un goùt sucré un peu âcre. On trouve cet insecte aux environs de Paris. LII GENRE. PUCERON. Caractères génériques. Antennes filiformes, de la longueur du corselet; sept articles , dont le pre- mier plus grand, le dernier plus petit.—Trompe" cachée dans une fente longitudinale. — Deux” articles aux tarses, dont le dernier forme une espèce de vésicule. — Deux petits yeux lisses. Les pucerons ont les antennes longues quelquefois ils les portent couchées sur leur dos ; elles sont placées à la partie antérieure de la tête au-dessus des yeux ;'ils ontla tête posée verticalement, Leur trompe est longue, x courbée sous le corps, souvent couverte à 216 HISTOIRE NATURELLE sa base par une espèce de stylet qui part de la tête; elle prend naïssance entre la pre- mière paire de pates. Ils ont le corps gros, court; l'abdomen ovale, avec deux petites pointesou deux tu- bercules écartées l’une de l’autre, placées de chaque côté de l'extrémité de l’abdomen. _ Leurs élytres et leurs ailes sont membra- neuses, transparentes, grandes, élevées en toit aigu au-dessus du corps. Ils ont les pates longues et minces. … Les pucerons sont de petits insectes qu'on trouve communément réunis en très grande quantité sur presque toutes les plantes ; ils sont lourds, marchent peu; on en voit d’im- = “mobiles former des masses sur des tiges ou “ sur des feuilles. Les plus célèbres natura- listes ont écrit l’histoire de ces insectes, qui offrent des singularités dignes de fixer l’at- tention. La première, celle qu’on remarque sans observations suivies, c’est que parmi des pucerons de la même espèce on trouve des femelles ailées et sans ailes; ces der- nières, qu'on pourrait prendre pour des nymphes, sont des insectes parfaits en état DES PUCERONS. 217 de se reproduire de même que les femelles ailées. Une des autres singularités de ces in- sectes, c’est que pendant un certain temps de l’année ces deux sortes de femelles met- tent au jour des petits vivans, et pendant un autre elles pondent des œufs de forme oblongue, qui paraissent destinés à perpé tuer l'espèce qui périt pendant l'hiver. Ces femelles s’accouplent en automne, et c’est après leur accouplement qu’elles sont ovi- pares; pendant tout l'été elles sont vivipares. Les petits auxquels la mère donne naissance sortent de son corps le derrière le premier ; les femelles ailées et celles sans ailes pro- duisent également des petits qui devien- nent ailés, et d’autres qui n'auront jamais + d’ailes. Ces femelles sont très fécondes ;elles # font quinze à vingt petits dans la journée sans que leur ventre paraisse moins gros. Si on les écrase doucement, on ne fait sortir de leur corps que deux ou trois petits prêts à naître ; mais on en voit des centaines à la file les uns des autres, dont la plupart n’ont encore que la forme d'œufs. La troisième singularité de ces insectes ; vr 19 D” 218 HISTOIRE NATURELLE celle qui étonne le plus et qui les a fait ob- server avec la plus grande attention par Bonnet, Réaumur et Lyonet, c'est qu'ils peuvent se reproduire sans s s'être accouplés; et il paraît qu'un seul accouplement suffit pour féconder des femelles pendant plu- sieurs générations. Les observateurs que nous avons cités ont pris des petits en sor- tant du ventre de la mère, les ont élevés dans la plus parfaite solitude; et les ont vus en faire d’autres qui, ensuite élevés séparément et successivementy ont été fé- conds pendant plusieurs générations sans avoir eu de communication avec aucun in- dividu de leur espèce. Bonnet, qui a le plus observé ces insectes ; à vu neuf géné- rations successives de cette sorte en trois mois Quoiqu'il paraisse extraordinaire qu'il y-ait dans la nature des animaux en état de se reproduire sans le concours d’un autre individu, on ne peut cependant douter de ce fait,cqui est attesté par tant d’observa- teurs dignes d’être crus. Dès que les pucerons sont nés ; ils mar- chent et vont chercher sur la plante un L2 DES PUCERONS. 219 endroit pour s’y fixer et la sucer ; comme ils aiment à vivre en société , c’est toujours auprès d’un autre puceron qu'ils se placent. Ils restent environ douze jours sous la forme de nymphe, qui ressemble entièrement à la femelle aptère; pendant ce temps ils chan= gent quatre fois de peau , et sont en état dé se perpétuer après avoir quitté la dernière : on distingue parmi les nymphes celles qui, sous leur dernière forme, doivent avoir des ailes ; elles ont, de chaque côté du corps, des fourreaux dans lesquels les ailes sont ren- fermées. Les pucerons, commenous l’avonsdit, sont rassemblés en grand nombre sur les feuilles et tiges des arbres ; ils paraissent être dans ” l’inaction, maïs ils sont occupés à tirer le suc de la plante avec la trompe dont ils sont pourvus. On enwoit sur les feuilles du sycomore, qu'on prendrait pour des œufs ; ils y forment des couches presque concen- triques ; toutes les têtes sont tournées vers une espèce de centre, inclinées vers la sur- face de la feuille où leur trompe est appli- quée. Souvent ils causent des altérations L “ Li 220 HISTOIRE NATURELLE LA ‘très considérables aux feuilles, même aux tiges des plantes et des arbres, par les pis qüres qu’ils y font avec leur trompe. Ceux qui vivent sur le tilleul s’attachent aux jeunes pousses, sur lesquelles les petits s’ar- rangent à mesure qu’ils naïssent ; ils se pla- cent à la file les uns des autres sur un‘des côtés du jet, font prendre à la nouvelletige différentes courbures , et se logent dans les cavités qu’elle forme. On voit souvent sur les groseillers et les pommiers des feuilles couvertes de tubérosités; ce sont les puce- rons qui les font naître. Sur les feuilles de l’orme etisur celles de plusieurs plantes, ils produisent des vessies ou espèces de galles creuses; celles de l’orme sont communément de la grosseur d’une noix , quelquefois aussi grosses que le poing; si on ouvre ces ves- sies, on les trouve remplies de pucerons; peu de temps après leur formation elles sont habitées, les unes par une mère seule, les autres par une mère et quelques petits. Ces galles, qui n’ont alors que quelques lignes, augmentent de volume à mesure que la 2 famille s’accroit. Nous avons vu que des “à u * # DES PUCERONS, 221 femelles de diplolèpes, et de quelques autres insectes , font des piqürés sur les jeunes tiges des plantes pour y déposer leurs œufs, que que ces œufs y font naître des galles; mais ici ce sont les mères qui les produisent, et qui s’y trouvent enfermées avec leur. nom- breuse famille. Les pucerons de presque toutes les espèces sont plus ou moins couverts d’un duvet co- tonneux ; ceux qui vivent sur le chou et sur le prunier n’ont que très peu de cette ma- tière qui ressemble à de la farine ; ceux des vessies de l’orme en sont entièrement cou- verts. Cettemême matière se trouve sur ceux du peuplier , sous la forme de filets coton- neux, et donne à ces insectes une figure bizarre ; mais elle ne se trouve sur aucun en aussi grande quantité que sur les pucerons du hêtre; chaque puceron ressemble à un petit paquet de fil extrémement fin et très blanc; ces fils ont quelquefois un pouce de longueur ; ils sont flottans sur le corps de l'insecte, qu’ils couvrent de manière qu’il faut examiner cette masse de très près pour découvrir l'insecte dessous. Cette matière + a+ + * 222 HISTOIRE NATURELLE tient très peu au corps des pucerons; si Von touche à ceux du hêtre , ils se mettent aussitôt à marcher, peu à peu la matière cotonneuse se détache , ‘et laisse presque entièrement leur corps à découvert. Les * petits de cette espèce n’ont souvent qu'un léger duvet de la longueur d’une demi- ligne, et ceux qui viennent de changer de peau n’en ont pas du tout. Partoutoù l’on trouve des pucerons, onest presque sûr de trouver des fourmis ; celles-ci les suivent , non pour les dévorer, comme Leuwenhoek et quelques autres naturalistes Vunt cru, ni pour les protéger contre leurs ennemis, comme le dit Goëdaert , qui a cru voir les fourmis caresser les pucerons ; mais c’est par gourmandise. Les pucerons ren- dent par lextrémité du corps et par les deux cornes qu'ils ont à l'abdomen , des gouttes d’une eau mielleuse dont les fourmis sont très friandes, comme elles le sont de touté liqueur sucrée. Ainsi , le prétendu at- tachement des fourmis pour les pucerons n’est pas aussi désintéressé que Goëdaert le suppose, et c'est parce qu'elles trouvent au- En DES PUCERONS, 223 près d’eux de quoi satisfaire leur goût, qu’on les rencontre dans les mêmes lieux. Les pu- cérons rendent une assez grande quantité de cette liqueur : les vessies des feuilles de orme, et les tubérosités des feuilles du … groseiller, en contiennent des gouttes de FE grosseur d’un pois : en sortant du corps de l'insecte , elle est très transparente et lim- pide; maïs elle S’épaissit à Pair. Réaumurs À qui a goûté cette liqueur, l'a trouvée ausst . douce que le miel, et d’un goût plusagréable. » Les pucerons sont très nombreux ; mais ils le seraient encore davantagé sans des ennemis terribles qui les dévorent thaqte jour par centaines. Nous avons déjà parlé des larves des hémérobes qui en détrui- sent une grande quantité; les larves des coccinelles en font une grande consomma- tion. 1 y a encore la larve d’une espèce de mouche qui ne les épargne pas plus que éclles-ci. Ces larves carnassières, en sui- vant leur inclinationh"délivrent les cultivas teurs d’un fléau; car si les pucerons, qui sont si féconds , et qui sont déjà en si grand nombre sur les plantes, ne servaient de } (2 € ; 224 MISTOIRE NATURELLE nourriture à ces larves, ils se multiplieraient à un tel point , qu'ils finiraient par dessé- cher les plantes qu’ils rendent difformes ; et quoique leurs piqüres soient légères , elles A a si œultipliées, qu’elles font beaucoup > tort aux plantes sur lesquelles ils s’atta- chent. | On a décrit un grand nombre de ces in- èctes , et on peut croire que tous ne le sont # pas. Les pucerons, dont la couleur approche - assez souvent de celle de la plante, échap- pent à la vue de l'observateur. Quoi qu'il en soit, nous ne devons pas désirer qu'il y en ait davantage. Nous en décrirons quel- ques espèces. . Le Puceron de l’orme, Æphis ulmi. Ses antennes sont assez grosses ; il a le corps allongé, de couleur brune, couvert d’une poussière blanche farineuse ; ses ailes ppt très longues , transparentes, avec une jetite tache brune versle milieu du bord extérieur; les cornes de l’abdomen sont courtes. M GE de. à LES PUCERONS. 225 On trouve ce puceron en grande quantité sur les feuilles de l’orme, renfermé dahs une vessie, espèce de galle creuse, de forme ronde, ordinairement de la grosseur d’une noix , quelquefois plus grosse , attachée à la feuille par un pédicule très court. Elle est produite par l’extravasation des sucs de la feuille piquée par ces pucerons. Les petits . à” sont de couleur verdâtre dans leur jeunesse , Û : * et ensuite deviennent bruns. On le trouve aux environs de Paris. Le Puceron du frêne, 4phis fraxini. Ses antennes sent annelées de noir et de vert pâle ; la tête et le corselet du mâle sont noirs ; l'abdomen est vert, avec quelques anneaux noirs; les ailes sont grandes et transparentes; les pates annelées de noir et de vert pâle; les cornes sont très apparen- tes; la femelle est entièrement noire. On le trouve sur le frêne. é " 226 HISTOIRE NATURELLE Le Puceron du hêtre, Æphis fagr. Il est vert, entièrement couvert d’un duvet blanc cotonneux , quelquefois long d’un pouce, lorsque l’insecte est âgé, très court sur les jeunes. Ce duvet tient peu au corps : le plus léger frottement l’enlève. On le trouve sur le hêtre. Le Puceron du peuplier, Æphis populi. Il est de couleur verte, entièrement cou- vert d’un duvet cotonneux , moins long que celui du précédent. On le trouve en quantité sur les feuilles du peuplier noir , renfermé dans une feuille pliéeen deux, qui forme une vessie : chaque feuille est en outre couverte de tubérosités de couleur rougeitre. Le Puceron du sureau, Æphis sambuci. Il est entièrement d’un bleu noirâtre ; quelquefois il est en si grande quantité sur le sureau, que les feuilles et les tiges en sont couvertes. DES, PUCERONS, 227 Le Puceron du chêne, Æphis roboris. Il est assez gros, d’un brun noirâtre ; ses pates sont très longues ; les antérieures sont d’un brun jaunâtre; ses cornes sont très courtes. On le trouve sur le chêne. Le Puceron de l’érable, Æphis aceris. Ses antennes sont longues et minces; sa tête est verte, noire sur le milieu; le cor- selet est noir ; l'abdomen est vert, avec une grande tache brune sur le milieu , et quel- ques tubercules sur sa partie postérieure ; ses cornes sont pen apparentes. On le trouve sur les feuilles de l’érable. Le Puceron du laiteron, Æphis sonchi. | Il est d’un vert mat ou bronzé, ou peut- être ceux qu'on rencontre ensemble de ces deux, couleurs sont d'espèces différentes. Ce qui porte à le croire, c’est que les fe- melles bronzées font des petits de cette cou- leur, et les femelles vertes n’en font que * s © + + L 228 HISTOIRE NATURELLE des verts. Ce que cette espèce a de plus re- marquable, c’est que, outre les deux cornes qu’on trouve sur l'abdomen dela plus grande partie des pucerons, elle a une espèce.de queue entre ces deux cornes, qui est re- courbée en haut. On le trouve sur le laïteron. Le Puceron du tilleul, Æphis tilliæ. Ses antennes sont annelées de noir et de blanc ; le corps est allongé, verdâtre;ila, de chaque côté du corselet , une tache noire, et sur l’abdomen quatre rangées de points noirs ; les ailes sont grandes, transparentes, avec quelques taches noires à l'extrémité ; les pates sont annelées de noir et de blanc. _ On le trouve en quantité caché dans des »cavités qu’on voit sur les jeunes pousses du tilleul; ces cavités sont produites par les piqures de ces insectes. Le Puceron des écorces, Æphis quer cus. Il est très petit, entièrement d’un brun * " pes Mess 229 =“ roux; mais ce que cet insecte a de singulier, c'est sa trompe, qui est trois fois plus longue que son corps; il la porte sous son ventre, et son extrémité est recourbée vers le dos illa raccourcit et l’allonge à volonté ; il s’en sert pour piquer l'écorce des arbres , dans la- quelle elle tient si bien , que, lorsqu'on l’en- lève de dessus l'écorce, on entraîne avec lui un petit fragment de bois. Ce puceron n’a point de cornes. On le trouve sur l’écorce du chéne. LIIIe GENRE. THRIPS. Caractères génériques. Antennes filiformes , de la longueur du corselet, composées de septarticlés, dont le premier plus grand, le dernier plus petit. — Trompe cachée dans une fente longitudinale. Deux articles aux tarses, dônt.le dernier forme une espèce de vésicale, — Denx pétité yeux lisses. Les thrips ont les antennes de la longueur du: corselet, placées au-devant de la tête , rapprochées à leur base; les articles sont distincts. VI. 20 230 HISTOIRE hute Ils ont la tête arrondie, de la longueur du corselét, mais moins large; la bouche est en forme de bec; les yeux assez gros, sphériques ; les petits yeux lisses, placéssà la partie supérieure de la tête. Leur corselet est cylindrique ; l'abdomen allongé, étroit, terminé en pointe, se re- courbant sur le dos. Les pates sont de longueur moyenne; les cuisses dés antérieures renflées; l'extrémité des tarsés esbgarnie d’une espèce de vessie membraneuse. Les élytres et les ailes sont membra- neuses , étroites , garnies de poils longs qui forment une espèce de frange sur les bords ; elles sont couchées horizontalement ‘sur l'abdomen. # Ces insêèctes sont extrêmement petits; ils viVent sur les fleurs et sur les écorces, où on trouve. aussi leurs larves, qui ne diffè- rent de l’insecte parfait que parce qu’elles n’ont ni ailes ni élytres. Ce genre est peu nombreux en espèces : on en trouve aux environs de Paris. : E Le Thrips noir, mb 1... à Il a, au plus, une nee les antennes sont de la longueur du corselet, terminées en pointe; la tête est petite, noire; le cor- selet est arrondi, de même couleur quela tête; l'abdomen allongé, gros à*sa base, renflé vers le milieu, terminé en pointe ; les pates sont longues ; les cuisses antérieures renflées ; les élytres et les ailes sont blan- ches, transparentes, garnies de longs poils autour’ de leurs bords. La larve vit sur les fleurs ; elle est blan- che, sans ailes; son corps est allongé, ter- miné en pointe et garni de poils; ses paies sont grosses et transparentes, de même que ses antennes. L’insecte parfait est très agile, courtavec Vitesse, etvole À peu de de distance ; lorsqu'on le touche, il élève le derrière et courbe son corps en arc. On le trouve aux environs de Paris. | # b> LA Fa 10 L +: | , Ver “23 HISTOIRE NATURELLE 2 Ce Vr: à Le Thrips du genévrier, Thrips À juniperina. , Il est moins grand que lé précédent; il est d’un brun grisâtre; les yeux sont noirs; les ailes blanches. Où le trouve en Europe, dans les galles ou boutons des fleurs du genévrier ; il saute très bien , et s'échappe dès qwon le touche. Le Thrips de l'orme, Thrips ulmi. Il a environ une ligne; il'est entièrement moir, à l'exception des élytres et des ailes, Se qui sont blanches et transparentes, bordées _par une frange de longs poils. La larve vit en société ; on la trouve au commencément de l'été, sur l'écorce et dans le tronc des vieux aunes; elle est d’un blanc rougeâtre, avec quelques taches rou- ges; de forme allongée, étroite; sa tête est ovale ; les antennes sont renfermées dans une espèce de bourrelet placé à la partie antérieure de la tête; l'abdomen est terminé par une pointé assez longue; chaque côté : DES THRIPS. 2 des anneaux est garni d’une espèce de tuber-®. cules , sur chacun desquels on voit: uelqhes poils ; les élytres et les ailes sont M, Ma dans des fourreaux placés de chaque côté du corps; les pates sont blanches et transpa- rentes: Parmi ces larves, on en trouve une qui, sous l’état parfait, est dépourvued’ailes et qui ressemble entièrement À l’insecte ailé, et qui est peut-être la femelle. Le Thrips de l’ortie, T'hrips urticæ.. : Il est jaune ; ses élytres sont blanches. Il vit sur la partie inférieure des feuilles de l’ortie, du coudrier, de la vignes, ét d’autres végétaux ; il.ne vit pas en société. Le Thrips nain, Z'hrips minutissima. Il a le corps et les élytres glauques, et les yeux bruns ; il vit sur les fleurs. Le Thrips à bandes, Trips fasciata. Il est plus petit que les précédens, entiè- rement noir, à l'exception des antennes , + À! LL S# © 334 HISTOIRE NATURELLE * quifont un article blanc-près de la tête, et des ailes, qui ont trois lignes transversales blanches. + On le trouve sur les fleurs, principale- ment sur celles qui soht composées. : L LIV° GENRE. KERMÈS. Caractères génériques. Antenves filiformes , termi- nées par nn filet sétacé. — Trompe allongée, re- courbée , composée de trois articles , posée entre la première et la seconde paire de pates. — Trois * articles aux tarses. — lemelle aptère. Les Kermès ont beaucoup de rapport avec les cochenilles, dont nous parlerons par la suite. Le mâle a les antennes’longues , composées de neuf articles; son corps est allongé, terminé par deux filets longs, séta- cés; ses élytres et ses ailes sont droites et élevées. é F La femelle est sans ailes ; ses antennes sont courtes, composées de sept articles ; sa bouche prend naissance sous le corselet , - DES KERMÈS. 235 entre la première et la seconde.paire de pates; elle ést composée d’un tuyau charnu, d’où sort un filet long, qu’elle enfonce dans les écorces des plantes, pour prendre sa nourriture ; son corps est composé de cinq anneaux, d’abord de forme ovale ; il prend ensuite la figure d’une galle où d’une graine ; il finit par se dessécher , et sert à couvrir les: œufs. Dans leur jeunesse, ces femelles ressem= blent à de petits cloportes blancs , qui n’au- raient que six pates ; elles courent sur les feuilles, ensuite élles se fixent sur les tiges. ou les branches des arbres et dés arbris- seaux y passent plusieurs mois dessuite; c’est alors qu’elles prennent la figure d’une. .galle ou d’une excroissance , ce qui leur fait-donner, par Réaumur, le nom de galle- insecte. C’est dans les" Mémoires de ce cé. lèbre naturaliste, qui a écrit leur histoire, que nous puiserons les faits ‘intéressans qu'offrent ces insectes singuliers. C'est sur les arbres, les arbrisseaux et. les plantes qui passent l'hiver que croissent les kermès. Il leur faut une plante qui les * M : tin. 236 HISTOIRE eTAFURELUE nourrisseypendant près d’un an, terme où est fixée la durée de leur vie. Après avoir pris leur accroissement, les uns ressemblent à de petités boules ;. ils Sont attachés contre une branche par une assez petite partie de leur circonférence ; il y en a de ceux-ci qui ne sont jamais plus gros qu'un. grain de poivre, et d’autres qui deviennent plus gros qu’un pois; d’autres sont de forme sphérique, tronquée ou allongée; quelques uns sont oblongs; d’autres, enfin, et c’est le plus grand nombre , ont la forme d’un ba- teau renversé : leurs couleurs sont variées. Les arbres fruitiers » et surtout les pé- chers ,,sont quelquefois tellement couverts de-kermès, tant d’une espèce en bateau F renversé, que d’une en petits grains, que leurs branches en paraissent toutes galeuses. aie depuis long*temps on recucille le kermès avec soin, que depuis long-temps on sache en faire usage, il n’a été bien connu pour ce qu'il est, par quelques savans, que peu de temps avant celui où Réaumur a “écrit sparce que, outre sa forme, diverses circonstances se sont réunies pour le dégui- LA F: e L 4 " DES KERMÈS. 237 ser si bien, qu’il n’y deu que ceux qui l’ont observé pendant une année entière, qui aient pu se convaincre qu'il est réellement un animal. Le plus grand nombre des kermès sont parvenus au terme de leur accroissement vers le milieu, ou, au plus tard, vers lafin du printemps. Si on observe les pêchers à cette époque, on remarque sur leurs bran= | ches des tubérosités de deux sortes, ka unes en bateaux renversés, les autres de forme ronde ; l'enveloppe extérieure de-ce premier kermès, et tout ce qu’on aperçoit alors , «est lisse, d’un brun foncé ou rou- geâtre. Tous ne sont pas dans le mêmeétat, quoique également imfhobiles; les uns sont ® vivans, les autres morts dès l’année précé- dente : on les. distingue les uns des autres "e en les écrasant; ceux qui sont vivans ren- dent une liqueur épaisse, et tiennent das vantage à la plante que ceux qui sont morts ; ces derniers contiennent une poudre …, blanche. L’insecte vivant est très adhérent À , la plante; la place où il est attaché est ” couverte d’une matière cotonneuse sur la- ñ 238 HISTOIRE NATURELLE quelle son ventre est appliqué, et il est aussi plein et aussi renflé qu'ilest possible. "Si on observe-ces insectes un peu plus tard, ils sont encore plus gonflés; mais la peau ne paraît plus étrekqu'une simple coque sèche ; qui contient et qui couvre une infi- nité de petits grains rougeâtres, qui ne sont point adhérens les uns aux autres: re- gardés à la loupe, on voit que"ces petits grains sont oblongs, que ce sont des œufs” Si on attend plus tard encore pour obser- ver'ces insectes, on trouve alors sous cette peau, au lieu d'œufs; des milliers de petits insectes, méêlés avec de petits grains de poussière, qui sont les œufs d’où les petits sont sortis. On remarque quelquefois sur ces galles plusieurs trous ; ils ont été faits pardes insectes parasites, qui ont vécu aux dépens du kermès, et qui sont sortis de son corps. On ne peut voir sans admiration la ma- nière dont ces femelles, instruites par la na- ture, parviennent à conserver leurs œufs et les petits qui en sortent, Quantité d'insectes savent filer des coques dans lesquelles ils DES KERMÉS, 23 renferment les leurs âvec beaucoup d'art : c'est son propre corps que la femelle du. kermès emploie pour couvrir les siens, il leur tientilieu.d'une coquetbien close ; elle ne les laisse pas un instant exposés aux im- pressions de l'air, ellé les met parfaitement à l'abri , elle les couve , pour ainsi dire, dès l'instant oùelle vient de les pondre. Les pe- tits quissortent dés œufs se trouvent encore couverts dès l'instant de leur naissance; et pendant plusieurs-jours, par leurmère; ou au moins par son cadavre; de sorte quë cette mère , méme après être morte ,'est en= core utile à ses œufs ou à ses petits, en les couvrantavec son corps desséché. - La femelle du kermès vit peu de temps après la ponte, C’est uné loi assez générales que les'insectes périssent après avoir assuré l'existence de leur postérité : celle-ci meurt dans le même endroit où elle s'était fixéerdes puis longatemps. Les petits commencent à paraître environ douze jours après quéiles œufs ont été pondus et ilstrestent sous la peau de leur mère, jasqu’X ce que toutes leurs parties soient assez affermies pour let 240 HISTOIRE NATURELLE permettre de marcher. Selon quelques au- . teurs, les femelles de certaines espèces ne pondent que-deux mille œufs, et d’autres en pondent quatre mille. Une ouverture qui se trouve à la partie postérieure du corps de chacune, est l'endroit par où les petits sortent de dessous sa peau. Dès qu’ils'sont sortis, ils courent sur les arbres. Nous avons déjà dit qu'ils ressemblent à de petits clo- portes. Ils se nourrissent du suc des plantes, qu’ils tirent avec leur trompe.en l’enfonçant dans l'écorce. Ils font beaucoup de tort aux arbres'sur lesquels ils vivent, non seulement par la séve qu’ils en tirent, mais encore parce qu’ils lui facilitent les moyens de s'é- couler par les nombreuses piqüres qu’ils font en différens endroits. L’accroissement de ces petits est très lent depuis la fin du printemps ou le:commence- ment de l'été, époque de leur naissance, jusque vers le milieu de l’automne. Mais c’est au renouvellement de Ja belle saison que les kermès du pêcher commencent à devenir plus renflés. On aperçoit alors sur Téur-dos un grand nombre de petits tuber- … DES KERMÈS. 247 cules, et quelques fils ou poils assez longs’; qui partent de différens endroits de leur corps. Ces poils, qui sont dirigés en plu- sieurs sens , vont s'attacher sur le bois , as- sez loïn de l’insecte. Les femelles continuent à croître jusqu’au moment de la ponte. On arété assez long-temps à savoir commentces femelles étaient fécondées; quelques auteurs ont cru qu’elles jouissaient des deux sexes, et qu’elles pouvaient pondre sans le con- cours du mâle; d’autres ont cruique, dans de certainesrespèces, telle que celle qui vit sur l’oranger, il y avait des mâles et desfe- melles, et qu’ils s’accouplaient peu de jours après leur naïssance. Réaumur, qui a vu l’ac- couplement du kermès en forme de grain hémisphérique qui vitsur le pêcher, nos apprend que vers le milieu du printemps ; on voit des mâles sortir de leur enveloppe de nymphe; que ces nymphes se trouvent placées sur.les branches des péchers , au- près des femelles, avant que celles-ci aient pris leur accroissement , ét lorsqu'elles com- mencent à se fixer. Ces mâles sont très pe- üts; ils ont tout le corps, les pates et le VI. 21 42 HISTOIRE NATURELLE antennes d’un rouge foncé; deux ailes du double plus longues que le corps : dans l'état de repos, ils portent leurs ailes paral- lèles au plan de position, couchées sun l'abdomen, et recouvertes l’une par l’autre; Ils ont à l'extrémité de l'abdomen deux filets blancs, assez longsÿ écartés l’un de l'autre, et entre ces filets, une espèce.de queue en forme d’aiguillon moins long que les filets, et un peu recourbée en dessous: Lorsque ces mâles veulent s’accoupler, on les voit parcourir le corps de da femelle, et finir par introduire l'espèce d’aiguillon dont ils sont pourvus, dans l’ouverture que nous avons dit se trouver à l'extrémité du corps de celle-ci, et par où sortent les petits lors- qu'ils abandonnent la peau de leur mère. Ces femelles, qui paraissent immobiles sur la plante où elles sont fixées, ne sont point insensibles aux approches du mâle; certains mouvemens que Réaumur leur a vu faire, l'en ontconvaineu. D’après cet accouplement qui s'est fait sous ses yeux, et les abserva- tions de quelquesauteurs quin’ont vu qu'une rtie des kermès de l’oranger pondre-des DES KEKMÈS. 243 œufs, on peut croire que les autres se chan- gent en mâles analogues à ceux du pêcher, et qu’ils s’'accouplent de même. On ne dé- couvre à ces petits mâles aucun organe pro= pre à prendre des alimens : il paraît qu'ils ne parviennent à l’état parfait que pour per pétuer leur espèce; et qu’ils meurent peu de temps après. . Malgré la ressemblance extérieure qu'on remarque entre les jeunes kermès, et qui pourrait faire douter qu'ils fussent différéns, ilenexiste cependant de différentes espèces ; . mais ils ne sont faciles à distinguer qu'après la dernière mues Ce n’est que lorsqu'ils prennent leur accroissement qu’ils acquiè- rent la forme qui leur est particulière, Plus ils sont sphériques, plus, après leur ponte, ils ressemblent à une coque faite pour ren=. fermer des œufs. Ceux en forme de bateau ne font que couvrir les leurs , qui sontentre eux et l'arbre; mais les kermès qui sont sphériques , font'des espèces de bourses dans lesquelles les’ œufs sont contenus. Tout se passe cependant dans la ponte de ceux=ci comme dans la ponte dés autres, Le ventre À | be 2 À: Li # « 244 HISTOIRE NATURELLE emplissait en grande partie l’intérieur de la boule; à mesure qu’il se vide, à mesure que les œufs sortent, ils laissent une place en dehors de ses tégumens, où les œufs se logent jils y sont, et les petits y sont placés ensuite, comme dans une espèce de boule qui s'estformée par l'accroissement de l'in- secte, qui alors ne tient.presque plus à la branche que par sa trompe qu'il a piquée dans l'écorce pour. en pomper le sue, Le kermèslé plus renommé est celui dont la figure approche d’une boule dont on au- "ait rétranché un petit segment. Il vient sur une espèce de petit chéne-vert, qui n'est qu’un arbrisseau qui s'élève à environ deux ou”trois pieds : lex aculeata, cocci glandi- fera, C: *B. Pin. Ce petit chène croît en grande:quantité dans les terres incultes des départemens méridionaux de la France,.en Espagne et dans les îles de l’Archipel. C'est sur ces petits arbrisseaux que les paysans ont faire la récolte du kermès dans la saison convenable. Ce Kermès a excité pendant long-temps la curiosité des naturalistes, avant d’en étré bien connu. En 1711, M.de Tr k 1e DES KERMÈS. 245 Marsilly l’a placé au rang des véritables. galles, dont la production est occasionn par des insectes; il prétend qu’un insecte dépose ses œufs dans une entaille qu'il a faite au petit chéne sur lequel on trouve le kermès; que les œufs déposés avant l’au- tomne, restent presque invisibles pendant tout l'hiver, et qu'ils croissent au printemps lorsque l'arbre leur fournit de la séve; que la galle dans laquelle ces œufs sont renfer- més croît en même temps et devient le grain d’écarlate ou de kermès de grosseur sensible. M. de Marsilly a été induit en er- reur par une expérience qui lui a réussi. Tout le monde connaît la composition de l'encre; on sait que c’est par le mélange de la noix degalle que la dissolution du vitriol prend une couleur noire. M. de Marsilly éprouva s’il ferait de l’encre avec le kermès et le vitriol, et il en fit; de là il conclut que le kermès, qui produisait un effet semblable à celui des galles qu’on trouve sur les grands» chénes, était une galle de petit chéne, Mais ceque cêtte expérience découvre de curieux, c'est que les matières végétales propres à 246 HISTOIRE NATURELLE faire de l'encre, le sont encore après avoir - passé dans le corps d’un animal. Tout ce que nous avons dit sur le kermès, fait voir que M. de Marsill s’est trompé sur la na- ture de ces insectes, Le kermès, qui a pris toute sa grosseur , paraît comme une petite coque sphérique attachée contre l’arbrisseau; sa couleur est d'un rouge brun, il est légèrement couvert d’une poussière cendrée. Celui qu’on voit dans le commerce ne doitsa couleur, qui est d’un rouge bien foncé, qu’au vinaigre avec lequel il a été arrosé. Les habitans du pays où se fait la récolté du kermès, le considèrent sous trois états différens. Le premier, au commencement du printemps : à cette époque il est d’un très beaurouge , presque entièrement enveloppé d’une espèce de coton qui lui sert de nid; alorsil a la forme d’un bateau renversé. Le second état, c’est lorsqu'il a pris tout son accroissement, et que le coton qui le cou- yrait s’est étendu sur son corps sous la forme d’une poussière grisâtre; il paraît alors être une simple coque, remplie d’une liqueur DES KERMÉS. 247 rougeâtre. Enfin, ilest arrivé à son troisième état, vers le milieu ou Ja fin du printemps ; c’est À cette époque qu’on’ trouve sous le ventre de cet insecte 1800 ou: 2000 petits grains ronds qui sont les œufs du kermès : ces" œufs. sont une fois plus petits que la graine du pavot et remplis d’une liqueur rougeätre. Les observations faites sur ces kermès prouvent que la ponte a lieu de la même manière que dans les autres espèces , ét que les petits qui sortent des œufs de- viennent des insectes semblables à ceux d'où ils sont sortis. Emeric décrit deux espèces den kermès ; celui dont nous venons de ri et un autre qui pond des œufs de couleur blanche. Les petits, dans leur jeunesse, res- semblent à de petits cloportes, dont les uns sont blancs et les autres rouges; mais ce que ces derniers ont de particulier, c’est deux espèces de cornes presque aussi lon- gues que les antennes, placées à l'extrémité de l'abdomen. Vus au microscope, ils pa- raissent couverts de petits points d’or, et les autres de petits points d'argent. Ceux-ci sont beaucoup moins nombreux que les pre- 248 HISTOIRE NATURELLE miers. Le mêmes guier décrit deux espèces de’ nymphes qu’on trouve dans certains grains de "kermès, qui se transforment en insectes ailés; l’une de cesespèces a les ailes blanches comme celles du mâle du kermès “ du pécher, et sans doute est le kermès mâle. C’estcet insecte et quelques autres qui ont fait croire que le kermès était une véritable galle. La récolte du kermès est plus où moins abondante , selon que l’hiver a.été plus ou moins doux; et on espère qu’elle sera bonne lorsque le printemps se passe sans brouil- = lards et sans gelées. À la suite de cette re- marque, M. Emeric ajoute qu’on 6bserve querles arbrisseaux les plus vieux, qui pa- raissent les moins vigoureux, et qui sont les moins élevés, sont les plus chargés de kermès. Le terroir contribue À sa grosseur _et à la vivacité de sa couleur ; ; celui qui vient sur des arbrisseaux voisins de la mer, est plus gros et d’une couleur plus éclatante que celui qui vient sur des arbrisseaux qui en sônt éloignés. Si quelques espèces de kermès font du tort aux arbres, nous en sommes amplement dé- DES KERMÉS. L 249 domimagés par l'usage qu'on fait de celui dont nous venons de parler; il tient une place distinguée parmi les animaux qui nous sont utiles. Les paysans de certains cantons de la France et de quelques pays étrangers e font tous les ans une récolte sans avoir la « peine de semer et de labourer. Ils vont dé= tacher de dessus certains arbrisseaux une moisson de petits grains qu’on appelle le kermès, la graine d’écarlate, le vermillon , que les Latins ont désigné par le nom de coccus baphica, et que Pline.a nommé sim- plement CŒCUM « C’est avec ce kermès, cette € graine d’écarlate, qu’on fait le sirop de kermès, Si on doute de l'avantage que la médecine retire de cette drogue, on.ne peut douter que l’art de la teinture ne tire un parti utile du kermès, qui sert à teindre la soie et la laine dans un beau rouge cramoisis IL, faut pourtant avouer que depuis que la co= chenille a été découverte, le kermès a cessé d’être une matière aussi importante qu’elle était autrefois ; peut-être aussi n’en tirons- nous pas aujourd’hui tout le parti qu’on en peul tirer. Ce sont des femmes qui font cette 250 ” HISTOIRE NATURELLE récolte : elles enlèvent avec leurs ongles le kermès de dessus les arbrisseaux; telle femme en ramasse deux livres par jour, et il n’est pas rare d’en ‘avoir deux récoltes dans l’an- - née; celui de la seconde est attaché contre les feuilles , et le kermès n’est jamais ni aussi gros ni aussi propre à donnér tant de tein- ture que le premier. Lesmarchands qui achè- tent le kermès pour la teinture , l’arrosent de vinaigre, et le font ensuite sécher au so- seil pour faire périr les petits. C’est cette opé- ration qui change sa couleur, et qui lui en fait prendre une d’un rouge foncé. On trouve sur de grands chênes plusieurs éspèces de kermès de différentes formes et de différentes couleurs , dont un rouge qui ressemble beaucoup à celui du petit chêne, qui n’est pas propre à: la teinture, mais qu'on regarde comme aussi bon, pour la confection d’alkermès , que celui qui vient sur l’élex cocti glandifera. Tous les kermès dont nous avons parlé jusqu'ici finissent leur ponte sans qu’on s’en aperçoive, parce que leur corps même cou- vre tous les œufs. Mais il y en a plusieurs ? | L LA ” DES KERMÈS, 251 espèces dans lesquelles il n’en couvre qu’une partie. Leurs œufs n’ont pas besoin de cette espèce. de couverture, ils sont logés dans une, masse de fils de soie ou*de coton très blanc, qui les fait prendre pour des œufs d’araignée : cette. masse est beaucoup plus grosse que n’a jamais été lekermès d’où elle est.sortié. Ontrouve de ces œufs sur la char- mille, le chêne et la vigne, Le sont d’ ess pèces différentes; mais on n’en voit nulle part autant que sur certains pieds de vignes en espalier, La masse qui couvre ces nichées d’ œbfs est.assez ordinairement de forme arrondie par-dessus; mais pour peu qu'on la touche, on la dérange: l'enveloppe blanche s attache aux doigts, qui enlèvent une infinité des fils qui sont parallèles les uns aux autres. La facilité que ces fils ont à s'attacher aux corps* qui touchent le nid , fait que les feuilles de vigne qui en.approchent s’en trouvent cou- vertes. Maïs comment les kermès , qui sont immobiles dans le temps de la ponte, par- viennent-ils à couvrir leurs œufs d’une aussi grande quantité de fils? Réaumur s’est as- rat .. * ; ht ds le À a 252 HISTOIRE NATURELLE suré que les kermès ne’ filent point. Cette matière cotonneuse s'échappe de dessous leur corps , de même qu’il s’en échappe du corps de certains pucerons, et de quelques larves qui mangent les pucerons. Ce n’est point par une seule filière, semblable à celle dés chenilles et des araignées, mais il ÿ'a sous le ventre du kermès un très “grand nombre d'ouvertures imperceptibles, analogues aux filières des autres insectes; et les filières principales sont autour du corps. Les espèces de kermès qui font de ces nids cotonneux , sont ceux qui , avant leur ponte; ont la forme d’un bateau renversé. Ce genre contient une vingtaine d’espèces qui se trouvent toutes en Europe. Nous en décrirons quelques unes. M. Latreille n’a pas trouvé les caractères que MM. Olivier et Geoffroy assignent à leur jeune kermès, assez importans pour au- toriser À former un genre; il a donc réuni les kermès au genre cochenille (coccus) de .Linné. Toutes les espèces décrites ici seront donc pour sa méthode des cochenilles. Le Kermès oblong du pêcher, Chermes persicæ oblongus. Le mâle est d’un rouge foncé; ses ailes sont blanches, plus longues que le corps, bordées extérieurement d’un peu de rouge ; son corps .est terminé par deux filets al- longés, entre lesquels est une espèce de. queue recourbée en dessous ; la femelle est oblongue, très convexe, d’un brun foncé. Il habite l’Europe. Le Kermès rond du pêcher, Chermes Persicæ rotundus. Il est rond , de couleur brune; son corps est terminé par quatre filets. On le trouve en Europe. Le Kermès de la vigne, Chermes vilis. La femelle est oblongue, de couleur brune, avec un peu de duvet blanc en dessous et sur les côtés; son corps est ter- miné par six filets blancs. On ne trouve VI. 22 DES KERMÈS. 253 ÿ ‘ \ $ RE OT TT h à 7 7 7 Loge | 254 HISTOIRE NATURELLE jamais ce kermès sur les feuilles de la vigne, il s'attache de bonne heure sur le tronc et les branches; il renferme une grande quan- tité d'œufs dans son corps; les petits qui en sortent sont de couleur brune. 11 habite l'Europe. Le Kermès du petit chêne, Chermes ilicis. La femelle est sphérique, d’un rouge brun luisant, légèrement couverte d’une poudre blanche ; elle est appliquée sur les tiges et les feuillesd’une espèce de petit chêne dont les feuilles sont épineuses. On la trouve dans plusieurs parties de l’Europe et dans les départemens méridio- naux de la France. Ses œufs sont connus © sous le nom de graine d’écarlate. Woyez Génér. de ce genre. Le Kermès du tilleul, Chermes tilliæ. Il est oblong , arrondi , attaché aux tiges du tilleul. On le trouve en Europe. PRES PL 77 DÉS KERMES. 255 Le Kermès panaché, Chermes variegatus. Il est sphérique , de la grosseur d’un pois, d’un jaune fauve , avec quatre bandes lon- gitudinales brunes et quelques points de même couleur entre les bandes. On le trouve collé sur les rameaux du chêne. LVe GENRE. COCHEÉNILLE. Caractères génériques. Antennes courtes, filiformes , presque cylindriques. — Trompe courte , recout- bée, composée de trois articles, posée entre la seconde et la troisième paire de pates. — Pates très courtes , souvent imperceptibles. — Femelle aptère. La cochenille est un assez petit insecte ; dont le mâle a deux ailes plus longues que le corps ; la femelle est aptère. Ces insectes ont deux antennes filiformes; celles du mâle sont longues, celles de la femelle très cour- tes; le corps est composé de quatorze an- neaux peu distincts, terminé par quatre 256 HISTOIRE NATURELLE filets sétacés ; ceux du mâle sont longs, ceux de la femelle courts, Ils ont six pates très courtes , à peine distinctes dans la femelle. Les cochenilles ont beaucoup de rapport avec les kermès par leur manière de vivre et par l’accroïssement des femelles; elles se fixent surles plantes comme celles deskermès, comme elles, elles ne grossissent qu'après l'hiver; et aprèsla ponte, les œufs et les petits sont placés sous son corps comme les petits kermès sous le corps de leur mère. Mais ce qui distingue ces insectes, c’est que la femelle du kermès, en prenant de l’accroïssement, perd entièrement sa figure d’insecte pour prendre celle d’une baie ou d’une galle, au lieu que celle de la cochenille conserve la sienne; et on distingue sur son corps, même après la ponte, les segmens qui séparent les anneaux. En parlant des kermès, nous avons dit que l'art de la teinture tirait un parti utile de celui qui vitsur une espèce de petit chêne qui croît dans différens endroits de l'Europe et dans les départemens méridio- naux de la France; mais la couleur que produit ce kermès n’est pas comparable à L. fan ites jisinles 4% di dnriss (fie, DEŸ nn. 257 celle que fournit la cochenille du commerce. Cet insecte précieux est apporté en Europe . du Mexique, qui est le seul pays connu où on en fasse la récolte. On lui doit la teinture pourpre et écarlate. On a employé pendant long-temps la cochenille sans savoir ce qu’elle était, sans la connaître. On l’apporte en Europe en petits grains, de figure irrégu- lière ; la couleur de celle qui est la plus es- timée est d’un gris mêlé de rougeître et de blanc. Ce qu’on a su d’abord sur la coche- nille, c’est qu’on la ramassait au Mexique sur de certaines plantes, qu’on en faisait la récolte ; ce qui a fait croire à plusieurs savans d'Europe qu’elle était un fruit. Mais ceux qui l’ont observée avec des yeux éclai- rés et attentifs, l’ont bientôt reconnue pour un insecte. On distingue deux espèces de cette co- chenille : l’une est la cochenille fine, appe- lée mestèque, parce qu'on en fait des ré- coltes à Mestèque, dans la province de Hon- duras ; l’autre est nommée cochenille syl- vestre. On n’a la première qu'au moyen des soins qu’on prend pour l’élever sur les a “sé DS. née > 7 TR « 258 HISTOIRE" NATURELLE plantes qu'on cultive pour la nourrir; on ramasse l’autre sur des plantes qui croissent naturellement; elle fournit moins de tein- ture que l’autre , peut-être parce qu’elle se nourrit d’une plante d’où elle ne tire pas un suc aussi bien préparé que celui qui est fourni à la cochenille mestèque ou domes- tique. Les plantes sur lesquelles elles s’élè- vent l’une et l’autre, sont appelées par les Indiens nopalli, et connues er français sous les noms d’opuntia , de figuier d'Inde, de raquette et de nopal. Les Indiens plantent et cultivent autour de leurs habitations des nopals, sur lesquels ils élèvent des coche- nilles dont ils font plusieurs récoltes dans l’année. La dernière récolte se fait avant la saison des pluies, qui est contraire à ces petits insectes. Les Indiens coupent des feuilles de nopals sur lesquelles sont de pe- tites cochenilles , les portent dans leurs ha- bitations ; ces feuilles fournissent une nour- riture suffisante-aux cochenilles, qui gros- sissent pendant que dure cette saison, et elles sont en état de faire leurs petits quand elle est passée. CT DES COCHENILLES. 259 Celles qui ont été conservées dé cette sorte, sont celles qui doivent étre semées pour fournir la récolte dans la belle sai son. Pour les mettre en état de multiplier, les Indiens font des espèces de nids sem- blables à ceux des oiseaux, avec de la mousse , du foin ou de la paille. On met dans chaque nid une douzaine de cothe- nilles; on porte ces nids dans les plantations d’opuntia , et on les place entre les feuilles ; ces cochenilles font leurs petits trois à quatre jours après avoir été portées sur ces plantes. Les cochenilles nouvellement nées sont très petites ; elles abandonnent bientôt le nid pour courir sur les feuilles du nopal, et n’y sont pas long-temps sans se fixer; ces petites cochenilles enfoncent leur trompe dans la feuille, en tirent le suc, et restent dans l’endroit où elles se sont fixées jusqu’à ce qu’elles aient pris tout leur accroisse- ment, et qu'elles aient fait leurs petits: elles en font toujours un trèsigrand nombre. La première récolte qui se fait dans la belle saison est celle de ces mères que les Indiens ont portées sur les arbres; au bout x L 260 HISTOIRE NATURELLE de trois à quatre mois, les petits qui sont sortis d’elles fournissent la seconde, et trois à quatre mois après cette récolte les petits de celles-ci donnent la troisième. Aussitôt : après chaque récolte, les Indiens font périr les petits qui se trouvent dans le corps des mères, en exposant celles-ci à la chaleur du four et de l’eau bouillante, La manière dont elles ont été: séchées altère plus ou moins leur couleur; maïs elles n’en conser- vent pas moins leur propriété tinctoriale, et elles peuvent être gardées pendant un très grand nombre d’années sans éprouver la moindre altération ; la vieille cochenille est tout aussi bonne pour la teinture que celle qui est la plus nouvellement récoltée. On trouve en Pologne une autre espèce de cochenille qu'on employait autrefois pour la teinture, avant que celle du Mexi- que fût connue. Les récoltes, qui n'étaient ni aussi abondantes ni aussi faciles que celle de la vraïe cochenille, ont été aban- données. Cette cochenille est connue sous le nom de coccus tinctorius polonieus ; en fran- çais, graine d’écarlate de Pologne. On la Lt à ét dÉe S' nS ne — CR. di de dti péts :-f': DES COCHENILLES. 261 trouve sur la racine d’une espèce de re- nouée ou de centinode, que Ray a nom- mée polygonum cocciferum , qu’on croit être l'alchemilla gramineo folio flore majore de Tournefort. Quelques auteurs prétendent qu’on trouve la même graine d’écarlate, ou une semblable, sur la racine de la pilosellé, de la pimprenelle et de la pariétaire. On ramasse cette graine au commencement de l'été: chaque grain est alors à peu près sphérique, d’une couleur de pourpre ; les plus gros sont de la grosseur d’un grain de poivre ; chacun est logé en partie dans une espèce de calice comme un gland l’est dans le sien ; le dehors de cette enveloppe est raboteux ; l’intérieur est poli. On ne trouve quelquefois qu’un’ ou deux de ces grains sur la plante, quelquefois plus de quarante. Des observations ont fait voir qu'il sort de ces petits grains des insectes qui ont deux antennes et six pates; qu'au bout de quel- ques jours ces insectes se raccourcissent , cessent de marcher, et quand ils sont de- venus immobiles, leur corps se couvre d’un s duvet cotonneux, semblable à celui qui 262 HISTOIRE NATURELLE entoure le corps d’une espèce qui vit sur l’orme. Les mâles de cette espèce sont sem- blables aux mâles de certaines espèces de kermès , et s’accouplent de la même manière que ces insectes. On trouve en Europe sur différentes plantes plusieurs autres espèces de coche- nilles, auxquelles on ne connaît jusqu'à présent aucune propriété pour la teinture. L'orme en nourrit une espèce qui se place principalement dans les bifurcations des branches qui ont un ou deux ans. Vers le milieu de l'été, ces cochenilles ont acquis toute leur grosseur ; elles ont alors la figure d’une petite masse ovale et convexe, d’un rouge brun, entourée d’une espèce de cor- don blanc et cotonneux, qui ne laisse à découvert que la partie supérieure du corps. Cette matière forme une espèce de nid dans lequel le ventre de l’insecte se trouve placé. Ce nid est destiné à recevoir les petits. Réaumur croit ces femelles vivipares; mais toutes celles que M. Geoffroy a connues lui ont toujours paru être ovipares, et le sont en effet. Vers la fin de juin, ou le Lésnliinié. Hat do aa di cs De -AUTRS à Cr DES COCHENILLES, 263 commencement de juillet, on trouve dans ces nids un très grand nombre de petits vi- vans, d’un blanc jaunâtre ; ils ont deux an- tennes; la forme de leur corps est assez sem- blable à celle des petits kermès nouvelle- ment nés; ils ont six pates courtes, avec lesquelles ils marchent vite. Il y a appa- rence qu'un jour ou deux après sa nais- sance, chaque petit quitte le nid pour cou- rir sur les branches d’orme, où l’on en dé- couvre à cette époque une grande quantité ; mais ils ne sont pas long-temps sans s’y fixer. Leur accroissement, comme ceux des autres espèces , n’a lieu qu'après l'hiver ; au commencement du printemps, leur corps est un peu rougeûtre; chaque anneau est bordé de poils gris et courts, qui disparais- sent pour faire place à la matière coton- neuse qui forme le nid : il paraît vraisem- blable que cette matière s'échappe du corps de l’insecte, comme nous avons vu qu'il s’en échappe de celui des pucerons et des kermès. Les œufs sortent du corps de leur mère par l'anus, ou par une ouverture qui est auprès, et passent sous elle À me- 264 HISTOIRE NATURELLE sure; quand la femelle a fini sa ponte, elle périt, se DOS et par la suite tombe du nid. Ce genre est composé d’une vingtaine d'espèces. Nous allons passer à la descrip- tion de quelques unes. La Cochenille du figuier commun, Coccus ficus caricæ. Elle est ovale, convexe , de couleur cen- drée, avec une ligne circulaire À sa partie supérieure, d’où partent plusieurs autres lignes qui vont aboutir à la circonférence : son mâle n’est point encore connu. On trouve cette espèce au midi de l’Eu- rope et dans tout le Levant, sur les figuiers communs, auxquels elle fait beaucoup de tort, tant parce qu’elle en pompe le suc, que parce qu’elle facilite l’extravasation de la séve par les piqûres qu’elle y fait avec sa trompe; les arbres sur lesquels elle est en quantité perdent leurs feuilles plus tôt que les autres. TT SE OT 7 ee 9 r , DES COCHENILLES. 265 La Cochenille de l'oranger, Coccus hesperidum. La femelle est ovale, oblongue, de cou- leur brune luisante; elle a une échancrure à sa partie postérieure. Le mâle est ailé; il a quatre filets à l'extrémité de l’abdomen. Les orangers, les citronniers, et les au- tres arbres de cette famille, sont attaqués par ces insectes ; leur nombre est si consi- dérable, que souvent ils font languir ces arbres, et nuisent à leur production. La Cochenille des serres, Coccus adonidum. Le mâle est petit; ses antennes sont lon- gues; son corps et ses pates de couleur rose, couverts d’une poussière farineuse, blanche ; les aïles et les filets de la queue sont d’un blanc de neige. La femelle est ovale, oblongue, couverte d’une poussière farineuse; son corps est composé de qua- torze anneaux, qui ont sur les côtés des ap- pendices ; les deux derniers, plus longs que les autres, forment une espèce de queue. I. 23 266 HISTOIRE NATURELLE Cette espèce est originaire du Sénégal, d’où elle a été apportée en Europe sur des plantes , et s’est multipliée dans les serres. La Cochenille de l'olivier, Coccus oleæ. La femelle est ovale, d’un brun rouge plus ou moins foncé, avec des nervures élevées, irrégulières. Le mâle n’est pas connu. 4 On la trouve dans les départemens méri- dionaux de la France, sur l’olivier : elle ne touche jamais au fruit de cet arbre. Les pe- tits, peu après être nés, se répandent sur la partie inférieure des feuilles et sur les jeunes pousses, qu'ils abandonnent lors- qu’ils veulent se fixer, et vont se placer sur les tiges : ils font beaucoup de tort à ces arbres. La Cochenille de l’orme, Coccus ulmi. La femelle est ovale, convexe, d’un rouge brun; après son accroissement, elle est $ presque entièrement couverte d’une matière cotonneuse , qui s'échappe de son corps, ds PTT dep 2 zu » £ n . À : v PURE" EU EE RAT A ME AMI e ; | TE { free # e 9 h L cd = Insectes: > PL 59 bi. Tora GC. pinx. Barrois voulp. 1.2.5.Cocb. du nepal. 8.9.Ployere vulgaire . 4.b.. Aley. de l'eclaire 1011. Thrips. 6.7. .lävie du jone. . s : nr ù EE. Ds COCHENIÉLES. 267 sur lequel on distingue les anneaux dont il est composé. Le mâle est inconnu. On la trouve en été dans lesbifurcations ‘des petites branches de l’orme; elle res- semble à celle du nopal, ou la véritable cochenille. La Cochenille du nopal, Coccus cacti. La femelle est ovale, déprimée, cou- verte d’un léger duvet blanchâtre ; les an- tennes sont de la longueur de la moitié du corps; les pates courtes et noires; les an- neaux de l'abdomen très apparens. On la trouve au Mexique, d’où on l’ap- porte en Europe ; elle sert à faire la belle teinture écarlate. Nous renvoyons aux géné- ralités.de ce genre, pour voir la manière dont les Indiens élèvent cet insecte, 268 miSTÔRE NATURELLE LVIe GENRE. ALEYRODE. Caractères génériques. Antennes courtes, cylindri- driques , farineuses. — Bec court, composé de trois artioles presque égaux. — Corps court, fari= neux. — Port d’une phalène; élytres et ailes ova- les , en toit écrasé. Réaumur, qui a écrit l’histoire du seul insecte qui compose ce genré, l'a cru une phalène. Linné l’a placé parmi les teignes, et M. Geoffroy, à l'exemple de Réaumur, la rangé avec les phalènes, quoique sa ‘trompe diffère de celle des phalènes. M. La- treille, qui a trouvé à cet insecte tous les caractères qui distinguent les hémiptères, en a fait un genre de cet ordre dont les carac- tères génériques sont ceux que nous avons indiqués. Nous conserverons à cet insecte le nom spécifique que M. Geoffroy lui a donné. D. sé polis sm: à» - db: 2 de te b_ tie DES ALEYR OS. 269 L’Aleyrode culiciforme de l’éclaire, Aleyrodes chelidonii. Cet insecte est extrêmement petit ; ila au plus un quart de ligne; ses antennes sont filiformes, couvertes d’une poussière blan- che; elles sont à peu près de la longueur de la moitié du corps; la trompe est couchée sous le corps, et paraît avoir son origine entre les premières paires de pates; les ély- tres et les ailes sont plus longues que l’ab- domen; elles sont larges, arrondies; l’in- secte les porte parallèlement au plan de position, couchées sur l'abdomen ; elles sont d’un très beau blanc; le corps et les pates sont rougeûtres, couverts d’une poussière blanche farineuse. | On le trouve en été, en très grande quan- tité, sur les feuilles de l’éclaire, chelidonium majus. En automne, les feuilles de quelques choux en sont tellement couvertes , qu’elles paraissent blanches. Ce petit insecte a le vol assez fort et rapide. Peu de temps après l’accouplement, la femelle pond huit ou dix œufs en dessous des feuilles de la chélidoine, 270 HISTQIRE NATURELLE et meurt. Il sort de ces œufs de petites larves à six pates, que Réaumur a prises pour des chenilles: elles sont de forme ovale, un peu aplaties, et ressemblent à de petites tortues. DEUXIÈME SECTION. Élytres moitié coriaces, moitié membranenses. LVII GENRE. NOTONECTE. Caractères génériques. Antennes courtes, posées au- dessous des yeux, composées de trois articles, le premier plus gros, le dernier plus petit. — Trompe courte, conique, recourbée , composée de trois articles renfermant trois soies. — Deux articles aux tarses ; les postérieurs larges, aplatis et ciliés. Les notonectes ont beaucoup de rapport avec les nèpes, les corises et les naucores, Tous ces insectes ont une trompe recourbée sous la poitrine, renfermant trois soies; des antennes très courtes, Tous vivent dans l’eau, tant sous l’état de larves que sous celui d’in- sectes parfaits, Lt éitoit dm iostt ms (HS, d'OS RS CS DES NOTONECTES, 371 Les notonectes ont les antennes très diffi- ciles à apercevoir, à cause de leur peti- tesse ; elles sont placées au-dessous des yeux ; elles ont la tête arrondie, presque ‘aussi large que le corselet, auquel elle est jointe; les yeux grands, ovales; la trompe recourbée sous la poitrine, ne dépassant pas la pre- mière paire de pates; le corselet convexe, un peu plus large postérieurement qu’anté- rieurement; l’écusson grand, triangulaire ; l'abdomen convexe en dessus, aplati en dessous, conique , garni de poils à l’extré- mité et sur les côtés; les quatre pates anté- rieures sont de longueur moyenne ; les tarses sont terminés par deux crochets; les pos- téricures sont très longues , garnies de poils ,® dépourvues de crochets : l’insecte s’en sert comme d’aviron pour nager; les deux pre- mières sont attachées au corselet, les inter- médiaires et les postérieures à la poitrine; les élytres forment une espèce de toit ar- rondi sur l'abdomen, qu’elles recouvrent en- tièrement; les ailes sont membraneuses : cachées par les élytres. Ces insectes nagent toujours sur le dos, 272 HISTOIRE NATURELLE le ventre en l'air, ce qui leur a fait donner en latin le nom de notonecta. La larve ne diffère de l’insecte parfait, que parce que lestailes lui manquent. Ces insectes sont car- _massiers, de même que les larves : ils saisis- sent leur proïe avec les pates antérieures, et la sucent avec leur trompe ; souvent ils attaquent des insectes plus gros qu'eux, et n’épargnent point leur espèce. Les larves d’éphéinères sont souvent sujettes à être leur victime. Ce genre ne contient qu'un petit nombre d'espèces : on en trouve trois aux environs de Paris, que nous décrivons. * La Notonecte glauque, Notonecta glauca. Sa tête est arrondie, jaune ; ses yeux sont bruns, ovales; les antennes jaunâtres ; le » corselet est lisse, large et court, jaune anté- - rieurement, noir postérieurement ; l’écusson est grand, d’un noir velouté; les élytres sont d’un gris jaunâtre, avec de petites ta- ches brunes le long du bord extérieur; les Date Lis dt à dns nt A dé à D, A tt ML | | lé - DES NOTONEGTES. 273 pates verdâtres; les postérieures sont lon- gues; la jambe et les tarses sont garnis de poils assez longs; les antérieures sont un peu aplaties, et servent à l’insecte pour nager. " On trouve cét insecte dans l’eau des étangs et des mares ; il nage À sa surface, il est très vif: quand on veut le prendre, il s'enfonce, et reparaît ensuite; il pique très fort avec sa trompe. Pendänt l’accouplement, le mâle et la femelle nagent ensemble avec vitesse; après l’accouplement, la femelle pond un très grand nombre d'œufs blancs et allongés; elle les place sur la tige des plantes aquatiques. Au commencement du . printemps, les petits sortent des œufs. Ces petites larves sont d’un blanc jaunâtre en dessus; le dessous du corps et des pates est noir ; les yeux sont rouges. Lorsqu’elles pas- sent à l’état de nymphes, elles ont leurs aïles placées dans des fourreaux de chaque eôté ” du corps. Les larves et les nymphes nagent sur le dos comme l’insecte parfait ; on le trouve pendant l'été. Lu M Gr Ad id : ' cz béutdt- ét ddfs a tn un à; É- (2 x à : 274 HISTOIRE NATURHKLLE La Notonecte fourchue, MVotonecta Jurcata. Ses élytres sont noirâtres, avec le bord extérieur blanchôtre ; elles ont en outre une tache humérale d’un gris jaunâtre, bifide postérieurement, ou formée de deux, réunies sur chaque élytre et aux épaules. Cette espèce se trouve rarement aux en- virons de Paris : elle est plus commune dans sur le midi de la France. La Notonecte petite, Votonecta minutissima. + Elle à environ une ligne de longueur; elle est d’un gris cendré; elle a les yeux bruns et un peu de brun sur le milieu du corps ; elle ressemble plutôt à une nymphe qu'à un insecte parfait, parce qu’elle est sans élytres et sans ailes. D’ailleurs elle res- semble à la précédente, et nage de la même manière. S On la trouve én très grande quantité dans les eaux des mares et des étangs. .. . DES CORISES. 295 La LVIII GENRE. CORISE. Caractères génériques. Antennes très courtes, po- sées sous les yeux ; trois articles presque égaux. — Trompe courte, recourbée, composée d’un seul article, renfermant trois soies. — Un seul article aux tarses; les postérieurs aplatis, largeset ciliés. Les corises ressemblent aux notonectes, mais elles sont plus petites; elles en diffè- rent en ce qu’elles n’ont qu’un seul article aux tarses et point d’écusson. Elles sont de forme allongée un peu aplatie. La tête est de même largeur que le corselet, placée ver- % ticalement , arrondie supérieurement, de forme triangulaire à son extrémité, où se trouve la trompe, qui est courte, recourhée sous la poitrine et cachée sous la tête. Les yeux sont triangulaires ; le corselet est plus large que long, terminé en pointe à sa partie postérieure. L’abdomen est large, aplati en dessus, divisé en sept anneaux. Les pates antérieures sont courtes; le tarse est d’une DE. PT ET PRE NS OT PT NU ETS . . 276. HISTOIRE NATURELLE seule pièce; il est long, aplati, garni exté- rieurement de longs poils, terminé par deux crochets. Les pates intermédiaires, presque aussi longues que les postérieures, sont min- ces, cylindriques; le tarse est terminé par deux crochets longs et minces, Les posté- rieures sont très longues; le tarse est large, aplati, terminé en pointe, garni de chaque côté de poils longs et serrés. Les élytres sont coriacées à la base, membraneuses à l’extré- mité, plus longues que larges, couchées sur l'abdomen; elles recouvrent les ailes, qui sont membraneuses et pliées en éventail. Les corises ne nagent point sur le dos comme les notonectes ; elles se tiennent or- dinairement suspendues par le derrière à la surface de l’eau; mais au moindre mouve- ment qu’elles aperçoivent, elles se préci- pitentavec beaucoup de vitesse au fond, où elles peuvent rester un certain temps; en s’accrochant à quelques plantes ou à quel- ques pierres, et reparaissent bientôt à la su- perficie, De même que les notonectes, elles peuvent voler au moyen des élytres et des ailes dont elles sont pourvues, mais elles M: v"/ i4 Goma |: il RÉ. “an Sn Si - it cles * - à DES CORISES. ÉLLI marchent mal et lentement sur terre ; dans l’eausælles sont d’une très grande vivacité, Elles sont carnassières et se nourrissent des petits insectes qu’elles trouvent dans l’eau. Elles les sucent avec leur trompe, après les avoir saisis avec leurs pates antérieures. Ces insectes exhalent une odeur forte et dés- agréable. Quand ils nagent, le dessous de leur corps paraît argenté : cette couleur est produite par l’air qui s’attache au corps. Ce genre est composé de quatre espèces; on en trouve deux aux environs de Paris ; nous les décrirons. La Corise striée, Corixa striata. Elle à le corps allongé, la tête jaune, les yeux noirs, triangulaires ; les antennes jaunes , à peine visibles ; le corselet marqué de petites lignes transversales jaunes et noires ; lesélytres jaunâtres , avec des lignes transversales courtes, ondées , noires ; tout le dessous du corps et les pates jaunes. La larve et la nymphe diffèrent peu de linsecte parfait. La larve est noirâtre ; elle VI. j 24 298 HISTOIRE NATURELLE a le devant de la tête et le corselet d’un vert livide; on voit sur le corselet des li- gnes noires, et sur le ventre des raies trans- versales verdâtres. Sous l’état de nymphe, les élytres et les ailes sont renfermées dans des fourreaux attachés de chaque côté de la poitrine, Ces larves et ces nymphes ont dans Veau la même vivacité que l’insecte par- fait; elles se nourrissent de même. On la trouve en Europe, et aux envi- rons de Paris, dans toutes les eaux sta- gnantes. La Corise écailleuse, Corixa co- leoptrata. Elle ressemble à la précédente , mais elle est beaucoup plus petite; sa tête est jaune; ses yeux sont noirs, triangulaires ; le cor- selet est jaunâtre , avec des lignes transver- sales noirâtres ; les élytres sont jaunâtres, avec des petites lignes transversales noi- râtres ; le dessous de l'abdomen est noir, avec l’extrémité des anneaux jaune; les pates sont jaunes. On la trouve avec la précédente. RL. mnt us à OU di Mt és à 2! à dt Sr ds dos DES CORISES, 279 La Corise naine, Corixa minuta. Elle est courte, jaunâtre , ponctuée ; on voit une ligne brune sur son front, entre les deux yeux. Cette espèce se trouve aux environs de Paris. La Corise rayée, Corixa strigata. Elle est moitié plus petite que la corise striée ; son corselet a sept à huit raies jau- nâtres transverses, entières, et autant de brunes; les élytres sont brunes, avec le bord extérieur et un grand nombre de traits bien marqués, jaunâtres. Commune aux environs de Paris. 280 HISTOIRE NATURELLE LIX‘° GENRE. NÈPE. Caractères génériques. Antennes très courtes, pen apparentes, posées sous les yeux, cachées dans une fossette, et composées de trois articles. — Trompe courte, recourbée, composée de trois articles, renfermant trois soies. — Un ou deux articles aux tarses. — Pates antérieures portées en avant. — Abdomen terminé par deux filets sétacés dans la femelle. Les nèpes diffèrent peu des autres in- sectes aquatiques de cet ordre par la forme du corps et des pates; elles ont la tête pe- tite, étroite, appliquéeau corselet; la trompe est placée à sa partie antérieures elle est courte , arquée, recourbée sous la poitrine, ou dirigée en avant; les yeux sont petits, globuleux, saillans ; le corselet est plus large postérieurement qu'antérieurement ; l’ab- domen est composé de cinq anneaux, con- vexe sur le milieu, avec un rebord plat de chaque côté, caréné en dessous, coni- que, pointu à son extrémité, terminé, dans PPORE PR UN RC Ù PO PNR D nt > DES NÈPES, 28r les femelles, par deux filets très longs et très déliés; ces filets sontconcaves du côté intérieur, creusés en gouttière ; dans l’état naturel, ils forment une espèce de tuyau qui sert à l’insecte pour respirer l'air. Les nèpes ont six pates; les antérieures diffèrent des quatre autres. M. Geoffroy a regardé ces pates comme des antennes , mais ce sont de véritables pates. Les an- tennes sont très petites, à peine visibles, placées au-dessous des yeux. Les pates sont attachées au-devant du corselet, un peu au- dessous de la tête; elles sont dirigées en avant , en forme de pinces, composées de quatre pièces; la première , qui est la han- che, est courte, grosse, ovale; la cuisse est petite, recourbée; la jambe est longue et large, creusée en gouttière dans toute sa longueur ; elle sert à loger le tarse quand l’insecte ferme cette espèce de pince. Le tarse est composé de deux articles ; le pre- mier est mince , cylindrique; le dernier , court, recourbé , très pointu , terminé par un onglet. Les pates intermédiaires et les deux postérieures sont attachées à la poi- 282 HISTOIRE NATURELLE trine; elles sont longues, minces, et les tarses terminés par deux crochets. Les élytres sont coriacées dans presque toute leur longueur , membraneuses à l'ex- trémité ; elles sont couchées sur l’abdomen qu’elles recouvrent ; les ailes sont membra- neuses , cachées sous les élytres. Les nèpes sont lourdes, elles nagent len- tement ; elles se tiennent ordinairement au fond des eaux, dans la vase ; mais elles vo- lent très bien , principalement le soir. Elles sont carnassières, ainsi que leurs larves; elles se nourrissent de petits insectes qu’elles per- cent et déchirent avec leur trompe pendant qu’elles les tiennent entre leurs pinces. Les œufs de ces insectes sont blancs, allongés; ils ont À une de leurs extrémités plusieurs fils ou poils; la femelle les enfonce dans la tige de quelque plante aquatique, de manière qu’il n’y a que les poils qui sor- tent dehors. Vers le milieu de l’été les larves sortent de ces œufs; elles diffèrent peu de l'insecte parfait, mais elles n’ont point de filets à l'extrémité de l’abdomen; elles na- gent fort lentement, et marchent au fond DES NËPES. 283 de l’eau ôu sur les plantes aquatiques. La nymphe porte ses ailes enveloppées dans des fourreaux de chaque côté du corps. Ce genre est composé de peu d’espèces : on en trouve deux aux environs de Paris. La Nèpe linéaire, Nepa linearis. G. Ranatre. Larr. Elle a environ treize lignes, et les filets environ neuf, ce qui fait près de deux pouces, et n’a guère qu’une ligne de lar- geur; elle est de couleur brune un peu ver- dâtre ; la tête est petite ; les yeux sont noirs, petits, saillans, arrondis; la trompe est courte, aiguë, souvent recourbée sous la tête; le corselet est très long, cylindrique, plus large près des étuis que dans le milieu; les élytres sont longues, étroites, croisées sur l'abdomen qu’elles recouvrent presque entièrement ; les ailes sont cachées sous les élytres ; l'abdomen est rouge en dessus; les pates antérieures sont dirigées par un on- glet; elles sont attachées au corselet; les quatre pates postérieures sont longues , 284 HISTOIRE NATURELLE SE minces ; les tarses sont terminés par deux crochets. On la trouve en Europe, dans les eaux stagnantes. - ‘La Nèpe cendrée, Nepa cinerea. Elle est d’un brun noirâtre, quelquefois jaunâtre; sa tête est très petite, enfoncée dans une échancrure qui se trouve à la partie antérieure du corselet ; les yeux sont petits, noirs, saillans; la trompe est courte, aiguë, recourbée en dessous ; le corselet est large, avec des stries longitudinales ; l'abdomen est large, ovale, très plat, ter- miné, dans les femelles , par deux soies de la longueur de l'abdomen; il est rouge en dessus ; les pates antérieures sont dirigées en avant en forme de pince, terminées par un onglet; les quatre postérieures sont assez longues; les jambes et les tarses de la der- nière paire sont ciliés intérieurement; les tarses de ces pates sont terminés par deux crochets; l’écusson est grand, triangulaire; les élytres sont larges, croisées sur l’abdo- Insectes … PL, Go, Dévere del. Letter deu. 1.1. Coc.l. de l'Orang'er. 4. Cor. Sürice. 2.2. Al. de lEclure $. Nep. lineaire. 5..Not. Glauqne, 6. Nep. € endree. AA 1 4 ur ru e “++ se ! DES NÈFES. 285 men qu’elles couvrent presque entièrement ; les ailes sont cachées par les élytres. On la trouve, avec la précédente ; dans les eaux stagnantes. La Nèpe grande, Nepa grandis. Elle a près de trois pouces de long, et ne diffère de la précédente que par la couleur; celle-ci est d’un gris cendré ; le corps est de la même couleur en dessus et en dessous ; les pates sont d’un gris brun; les ailes, beaucoup plus courtes que les élytres, sont blanches et transparentes. On la trouve à la Caroline , à Surinam : on trouve une espèce semblable aux grandes Indes. La Nèpe oculée, Vepa oculata. G. Galgule. Larr. Cet insecte est long de près de quatre lignes , d’un brun cendré et mat , avec quel- ques taches plus claires sur les élytres ; les pates sont d’un brun clair, entrecoupées de taches plus foncées. TT VER 286 HISTOIRE NATURELLE Cet insecte a été rapporté de la Caroline par le savant professeur Bosc. LX° GENRE. NAUCORE. Caractères génériques. Antennes trés courtes, po- sées au-dessous des yeux. — Trompe très courte, recourbée, composée de trois articles, renfermant trois soies, — Deux articles anx tarses ; les pos- térieurs aplatis, larges et ciliés. — Pates anté- rieures courtes , armées d’un onglet très fort. Lxs naucores ont beaucoup de rapport avec les corises, les notonectes et les nèpes par leur manière de vivre ; mais elles se rapprochent des punaises par la forme du corps. Leur tête est aplatie, et paraît en- foncée sous le corselet; les antennes sont courtes , à peine visibles ; les yeux grands, allongés , peu saillans : ils occupent les deux côtés de la tête; la trompe est courte, large à sa base, très pointue à l'extrémité, re- courbée en dessous ; elle renfermetrois soies ; le corselet est large, convexe en dessus, concave en dessous; l’écusson èst arrondi ; { « ft RÉ dE DES NAUCORES. 287 l'abdomen est de forme ovale, terminé en pointe mousse , composé de sept anneaux , garni de poils sur les côtés , un peu convexe en dessus, en toit à vive arête en dessous ; les élytres sont coriacées depuis la base jusque près de l'extrémité, qui est membra- neuse: elles recouvrent l'abdomen, sur lequel elles sont couchées; les ailes sont croisées et cachées sous les élytres. Mais ce qui dis- tingue principalement les naucores des no- tonectes, des corises et des punaises, ce sont les pates antérieures : elles ressemblent aux serres que les araignées portent au- devant de la tête; aussi servent-elles de pinces à ces insectes pour saisir et retenir leur proie pendant qu'ils la sucent : elles sont composées de trois pièces ; la première, qui répond à la cuisse des autres insectes, est grosse et courte; la seconde, qui est la jambe, est large, plate; elle a une rainure à sa partie intérieure qui sert à recevoir le tarse, ce qui forme la pince lorsque l'in- secte rapproche ces deux pièces ; le tarse est terminé par un onglet très fort; les pates sont attachées au corselet; les quatre rit RAT à 288 HISTOIRE NATURELLE autres sont attachées à la poitrine; les cuisses sont larges ; elles ont à leur base un petit appendice ; les jambes sont garnies de poils roides en forme d’épines; les tarses sont aplatis, fortement ciliés , terminés par deux crochets : ces pates servent à l'insecte pour nager ; il s’en sert comme d’aviron. : , : Les naucores sont très agiles; elles nagent avec beaucoup de vitesse; souvent elles sor- tent de l’eau pendant la nuit pour voler dans la campagne; elles sont très voraces, elles saisissent les petits insectes avec leurs pinces, et les sucent avec leur trompe. De tous les insectes aquatiques, ce sont elles qui font le plus grand carnage dans les eaux. Leurs métamorphoses s’opèrent de la même manière que celles des insectes aqua- tiques que nous avons décrits. En sortant de l’œuf, la larve et la nymphe ressemblent à linsecte parfait, excepté que celle-ci n’a pas d’ailes. Ces larves ont sur la poitrine deux pièces très plates qui paraissent collées sur le corps, et qui sont les fourreaux qui renferment les élytres et les ailes qui se dé- veloppent après la première mue. Ces larves . DES NAUGORES. 289 et ces nymphes ne sont pas moins carnas- sières que l’insecte parfait. Ce genre est composé de quatre espèces : nous décrirons celles qu’on trouve aux en- virons de Paris. La Naucore cimicoïde, Maucoris cimicoides. | Elle est de couleur verdâtre , de forme ovale; la tête est large, aplatie; les yeux sont noirs; les antennes courtes, peu visi- bles , placées au-dessous des yeux; la trompe est courte, pointue, recourbée sous la poi- trine ; le corselet large, verdâtre, avec des taches brunes; l’écusson grand ; l'abdomen aplatien dessus, diminuant depuis le milieu jusqu’à l'extrémité, en scie sur les côtés ; les élytres sont larges, flexibles, croisées vers l'extrémité, recouvrant les ailes; les pates antérieures attachées au corselet, faites en forme de pince; le tarse est terminé par un onglet très fort; les quatre autres pates sont attachées à la poitrine , les postérieures plus longues que les intermédiaires; les VI. 25 ter À e- uk ls ds à sin 2e dé hu -“péée ofints $ = et R ë De. fs HS dE gun does à 5 ni < = 290 HISTOIRE NATURELLE jambes des quatre pates garnies de poils en forme d’épines ; les tarses fortement ciliés, terminés par deux crochets. On la trouve dans les eaux stagnantes : elle pique très fort. La Naucore estivale, Vaucoris 1 æstivalis. Elle est une fois plus petite que la pré- cédente ; sa tête et son corselet sont d’un blanc jaune, sans taches. LXI GENRE. PUNAISE. Caractères génériques. Antennes filiformes, com- posées de quatre articles très distincts. — Prompe recourbée sous la poitrine, crensée en gonttière,, et contenant trois soïes, — Trois articles aux târses. — Corps allongé, rarement ovale, sou- vent déprimé. Les punaises sont des insectes assez igéné- ralement connus, ones trouve sur presque toutes les plantes; M. Linmé et M. Geoffroy les ont divisées en plusieurs familles. M. Fa- FT 34 DES PUNAISES. 291 bricius en a fait sept genres; M. Olivier trois , qui sont les punaises , les pentatomes et les reduves. Nous suivrons dans la division de ce genre l’ordre établi par Linné, en séparant les pentatomes et les reduves des punaises, comme a fait M. Olivier. Les punaises diffèrent des pentatomes et des reduves par les antennes , la trompe et la forme du corps, mais elles ont beaucoup de rapport avec eux dans leur manière de vivre, tant sous l’état de larve que sous celui d’insecte parfait. Les punaises ont la tête petite, les an- tennes souvent très longues ;, composées de quatre articles presque égaux , rapprochées à leur base, placées à la partie antérieure de la tête; elles ont les yeux à réseau, pe- tits, globuleux, saillans de chaque côté de la tête, et deux petits yeux lisses sur la partie supérieure ; la trompe longue ; re courbée sous la poitrine , elle sert de gaîne à trois soies qui sont contenues dans une rainuré longitudinale qui se trouve à sa partie supérieure ; le corselet est plus large 292 HISTOIRE NATURELLE que la tête, souvent très grand, avec des élévations en forme de pointes ou des épines sur les côtés; l’écusson grand, triangu- laire ; l'abdomen allongé, souvent plat en dessus , convexe en dessous; deux élytres coriacées dans la plus grande partie de leur longueur, membraneuses à l’extrémité, croisées sur l’abdomen ; deux ailes mem- braneuses cachées par les élytres dans l’état de repos; les deux pates antérieures cour- tes, attachées au corselet; les quatre autres attachées à la poitrine; les tarses composés de trois articles terminés par deux crochets. - Parmi les punaises, quelques espèces ont des formes très singulières; d’autres ont le corps, le corselet et les élytres ornés de couleurs très vives et très brillantes, mais la partie membraneuse des élytres et les ailes sont peu colorées ; on en trouve quel- ques unes qui sont aptères, c’est-à-dire sans ailes niélytres, mais elles ne sont pas moins parfaites que les autres, et, comme elles, sont capables de se reproduire. On en trouve dans les jardins une espèce qui n’a point d'ailes, ou seulement des moîtiés d’élytres DES PUNAISES. 293 auxquelles la partie membraneuse manque, et qui s’accouple sous cette forme. La punaise des lits , qui est toujours ap- tère, est très féconde ; cette espèce, qui est un vrai fléau pour l’homme, qui inter- rompt son sommeil et se nourrit de son sang, dont elle est très avide , n’épargne pas ses semblables lorsqu’elle ne trouve pas d'autre nourriture, Linné croit que cette punaise , qui est si généralement répandue , n'est pas originaire de l’Europe ; qu’elle y a été apportée de quelque contrée du Nou- veau-Monde. Un auteur anglais a remarqué qu'avant 1670, ces punaises étaient peu connues en Angleterre ; mais actuellement il n’y a pas de canton où elles n’abondent , et comme elles n’abandonnent jämais les maisons, le froid qui se fait sentir, méme dans les pays du Nord, ne les empêche pas de se multiplier, et il est très difficile de les détruire. Nous nous dispenserons de faire la description détaillée de cette espèce, qui n'est que trop connue, non seulement par les vives piqüres qu’elle nous fait, mais encore par l'odeur infecte qu’elle exhale. Aide lle dé ttath LE cs. d Là: 294 IISTOIRE NATURELLE Les larves des punaises ne diffèrent de l'insecte parfait que par le manque d’ailes et d’élytres. On voit de ces larves qui cou- rent sur les plantes; elles ont la forme et les couleurs qu’elles auront par la suite. Lorsqu’elles parviennent à l’état de nym- phes, on remarque qu’elles ont alors un commencement d’ailes et d’élytres, mais elles ne s’accouplent que lorsqu'elles ont subi leur dernière métamorphose et qu’elles sont devenues insecte parfait. L’accouple- ment de ces insectes a lieu de deux ma- nières : quelquefois le mâle est monté sur la femelle, où le mâle et la femelle sont posés sur le même plan, la tête opposée June à l’autre, et ne se touchent que par la partie postérieure , et souvent, dans cette position, le mâle se laisse entraîner par sa femelle; après la fécondation, les femelles pondent un assez grand nombre d'œufs qu’elles placent sur les plantes, les uns à côté des autres; la forme de ces œufs varie; les uns ont leur partie supérieure couronnée de poils, et d’autres sont bordés par un petit cercle; presque tous ont une petite s PUNAISES. 295 plaque ronde qui leur sert de couvercle; la petite punaise le détache lorsqu'elle sort de l’œuf, et ce couvercle reste attaché à l'œuf comme s’il y était retenu par une char- nière. g Dès que les petites punaises sortent de l'œuf, elles se répandent aussitôt sur les plantes pour y chercher leur nourriture ; les unes la trouvent sur les plantes, dont elles tirent le suc avec leur trompe; les au- tres font la guerre aux chenilles et aux in- sectes, qu’elles sucent jusqu’à ce qu’elles en aient tiré toute la substance : souventles plus grosses chenilles deviennent la proie des punaises, qui sont carnassières , tant sous l'état de larve que sous celui d’insecte par- fait. Quelques espèces exhalent une odeur très désagréable, qui s'attache aux doigts lors- qu'on les touche, et se fait encore sentir long-temps après les avoir touchées. On trouve ces insectes, pendant une grande partie de l’année, sur presque toutes le plantes, dans les jardins et dans les bois ; ils forment un genre très nombreux : on en 296 HISTOIRE A 2 trouve beaucoup d’espèces aux environs de Paris. La Punaise à antennes en masse, Cimex clavicornis. G. Tingis. Late. > Cette petite punaise a la tête et le des- _ sous du corps noirs; les antennes velues ; les deux premiers articles courts, le troi- sième très long , le quatrième court et fort gros, formant une espèce &e masse ; le cor- selet est noir au milieu, où sont trois sil- … Jlons longitudinaux élevés, et blanc sur les côtés; les élytres sont blanches, transpa- rentes, en forme de réseau ; elles ont leurs bords ponctués de noir. Sa larve habite l’intérieur des fleurs du chamoedrys, qui, avant de s'ouvrir, pa- raïssent plus grosses et plus gonflées qu’à l'ordinaire, lorsque cette larve y est ren- fermée. On la trouve aux environs de Paris. xs PUNAISES. 297 La Punaise ailée, Cimex alata. G. Tingis. Larr. Cette espèce est brune; elle a une forte épine en devant de chaque antenne; le cor- selet a quatre côtes élevées, et le bord mem- braneux pâle; les élytres sont pâles, avec un ou deux petits traits, et une tache pos- térieure brune. On la trouve en Suède et dans le nord de la France. La Punaise du poirier, Cimex pyri. G. Tingis. Law. Elle a le corselet et les élytres blancs, réticulés ; les bords du corselet sont relevés; son milieu est renflé ; l’écusson est foliacé ; les élytres ont deux bandes noires. Elle vit sous les feuilles du poirier com- mun, dans toute la France. Le, Le AE fichu: + >. 298 HISTOIRE NATURELLE La Punaise feuille épineuse, Cimex paradoxa. G. Corée. Larn. Cette singulière punaise a le corps large, aplati en dessus, convexe en dessous ; elle est d’un jaune pâle, avec quelques taches’ brunes; sa tête et ses antennes sont garnies d’épines; son corselet est concave sur le milieu, grand, dilaté ; il forme, sur chaque côté, unlobe arrondi , très largeet très élevé, garni d’épines tout autour; l’abdomen forme, dans son milieu, une cavité très profonde à dans laquelle les élytres sont placées ; il a de chaque côté quatre lobes arrondis, très élevés, couverts d’épines ; tout le dessous . du corps est également couvert de petites épines, courtes et fines; les pates sont lon- gues, très minces et épineuses. On la trouve en France aux environs de Paris, mais rarement ; on en rapporte du cap de Bonne-Espérance des individus semblables ; c'est même sur ces espèces que Fabricius a fait sa description. Insectes, Æs Pl 61. 3 2 Meunier del. Demonchy Jeudp LAN, Cméoïde . .. 5,Pu. aptcre. AH: AT: 2. Pu. feuille épineuse G.Pent de fabr 'LCHUS 3 Pu,. rongee . 7. Pent. à hgnes noires. + Pa porte - croix. 8. Pent. des Buissons . “ir ins “ée é L = r | DES PUNAISES, 299 La Punaise rongée, Cimex erosa. G. Syrtis. Larr. Cette espèce est à peu près de même forme que la précédente; son corps est large, aplati en dessus, convexe en des- sous ; elle est jaune, avec des taches brunes sur une partie du corselet, et elle a une bande transversale de même couleur sur le milieu de l'abdomen; ses élytres sont bru- nes, avec une tache jaune; elle a les an- tennes courtes; le dernier article plus gros que les autres; le dessus de la tête armé de six épines , trois de chaque côté; le corselet est élevé, très raboteux ; il a sur ses bords latéraux des sinuosités et des pointes angu- leuses; l'abdomen forme une cavité dans laquelle les élytres sont couchées; il a, de chaque côté, une pointe anguleuse, sail- lante, et les bords relevés; les deux pates anguleuses sont courtes et grosses, faites en forme de pince, comme celles des nèpes; elles paraissent servir à l’insecte pour saisir sa proie. Elle habite la Caroline et Surinam. 300 HISTOIRE NATURELLE La Punaise crassipède, Cimex crassipes. G. Syrtis. Larr. * . Le dessus de son corps est d’un brun rous- sâtre plus ou moins foncé; le dessous est plus clair; la tête est bifide en devant; le corselet a quelques dents sur les bords, et . deux lignes élevées longitudinales; les bords des premiers anneaux de l’abdomen sont blanchâtres, demi-transparens. On la trouve aux environs de Paris et dans toute la France. La Punaise rhomboïde, Cimex rhombeus. G. Corée. Lame. Elle est à peu près de même forme que les précédentes ; en dessus, elle est couleur de feuille morte, pointillée de brun, d’un jaune livide en dessous; le premier article : des antennes est de même couleur que le dessus du corps, les deux suivans sont d’un DES PUNAISES. 3ot jaune roux, le dernier est brun et renflé; * le corselet a de chaque côté un angle aigu peu élevé ; l'abdomen est plat en dessus, dilaté sur les côtés, terminé par six dents arrondies; les pates sont minces, d’un jaune livide. On la trouve en Afrique, sur les arbres, et aux environs de Paris. La Punaïise porte-croix, Cimex cruciger. G. Corée. Latr. Elle est d’un noir mat en dessus; sa tête est petite; son corselet étroit antérieurement, large postérieurement, armé d’une dent sail- lante en forme d’épine de chaque côté, bordé tout autour par une ligne jaune ; il a sur le devant une petite ligne longitudinale de même couleur ; les élytres ont chacune une ligne jaune, qui forment une croix lorsque l'insecte porte ses élytres couchées sur son corps; tout le dessous de l'abdomen est brun, avec quelques taches jaunes; les pates sont noires ; les cuisses sont armées d’épines, VI. 26 Niete él: us RER St ns RÉ nt ns ds 302 HISTOIRE NATUREMLE * principalement les intermédiaires.et les pos- térieures; ces dernières sont renflées. Elle habite la Caroline et le Brésil. La Punaise bordée, Cimex margi- natus. G. Corée. Larr. Elle a environ six lignes de longueur; sa * couleur est d’un brun roussâtre mat, un peu plus clair en dessous; le premier et le dernier article des antennes sont plus gros que les autres ; la tête a , sur sa partie an- térieure, deux épines courtes, dirigées en devant, entre la base des antennes ; le cor- selet est large, avec les bords relevés , for- mant deux angles saïllans arrondis ; l’écus- son est de moyenne grandeur ; l'abdomen est creux dans le milieu, relevé sur les cô- tés ; les pates sont longues; les cuisses un peu renflées. Elle habite l’Europe : elle est très com- mune aux environs de Paris. NOT. PIE TRS JU TON, PU PRO 7 lu ES OUT ENT É . . DES PUNAISES. 303 La Punaise à tête, Cimex capitatus. G. Corée. Larr. Elle est ferrugineuse ou jaunätre, pubes- cente; son écusson est un peu concave et relevé à son extrémité; le disque de la partie coriacée des élytres est transparent; le dessus du ventre est noir; il a des points de la même couleur sur les côtés, en dessous; les pates sont noirâtres. Cette espèce est très commune aux en- vivons de Paris. La Punaise folâtre, Cimex nugax. G. Corée. Lan. Elle est d’un noirâtre brun; les antennes sont annelées de blanc jaunâtre; elle a un petit point de la même couleur à l’extrémité de l’écusson : on en voit deux très petits à la jonction de la partie coriacée de chaque élytre avec la partie membraneuse; enfin, la base des cuisses et une partie des jambes sont de la même couleur. 304 HISTOIRE NATURELLE Cette espèce est commune aux environs de Paris : on la trouve au printemps sur les fleurs de tithymales. La Punaise à quatre épines, Cimex quadrispinosus. G. Zelus. Lavr. Sa longueur est de quatre lignes; elle æ Je corps allongé , de couleur rouge ; la tête est longue, étroite, garnie de deux lon- gues pointes en forme d’épines; les antennes sont très longues et minces, d’un brun ob- seur ; le corselet est raboteux , garni par- derrière de quatre longues pointes épineu- ses, placées transversalement; l’abdomen est aplati, un peu concave en dessus; ses bords sont relevés, tranchans, armés de plusieurs pointes; les élytres sont rouges ; la partie membraneuse est d’un brun clair; les pates sont d’un brun obscur. On la trouve à Surinam. DES PUNAÏSES. 305 La Punaise Kermès, Cimex Ker- mesinus. G. Lygée. Larr. Elle est longue d’environ neuf lignes ; elle a le corps allongé, aplati; sa couleur est d’un rouge foncé ; ses antennes sont noi- res, presque de la longueur du corps; elle a sur le milieu de la tête une pointe longue, dirigée en devant; le corselet a, de chaque côté, un angle arrondi; les élytres ont, sur le milieu, une large bande transversale blanche, dont le bord antérieur a huit points noirs, le bord postérieur six; les pates an- térieures et les intermédiaires sont de lon- gueur moyenne; les cuisses ont quelques épines; les pates postérieures sont très lon- gues, les cuisses renflées et dentées inté- rieurement ; le dessous du corps est moins brun que le dessus. On la trouve dans l'Amérique et à Su- rinam, su fr dite Life ei de és .vétéé à bare. À OS. de nn d id 306 HISTOIRE NATURELLE La Punaise littorale, Cimex littoralis. G. Salde. Lam. Elle a le corps noir, ou d’un brun noi- râtre ; les élytres ont des taches plus claires ou d’un‘brun jaunâtre; les pates sont d’un brun clair; la nymphe est d’un noir luisant. Cette espèce se trouve en Suède sur le bord de la mer. La Punaise striée, Cimex striatus. G. Salde. Larr. Elle est brune; ses élytres sont d’un blanc transparent avec des taches et des raies brunes. On la trouve dans toute la France et en Allemagne. & La Punaise histrion, Cimex histrio. G. Alyde. Lame. -Ses antennes sont noires, avec le pre- mier article plus long et recourbé, le troi- sième et le quatrième canaliculés , et le der- nier cylindrique, blanc; la tête est noire; le | dame ts AD à dé à LA DES PUNAISES, ®., corselet est noir, avec des taches blanches et de petites épines; l’écusson est blanc , avec une tache noire à la base ; les élytres sont brunes, presque transparentes ; le dessus est noir, avec dés taches blanches ; l'abdomen est glauque, et les pieds simples et jau- nâtres. On trouve cette espèce dans l’Amérique méridionale. La Punaise rufipède, Cimex rufipes. G. Reduve. Late. Elle est longue de seize lignes, noire ; ses antennes sont de même couleur, et presque glabres; le lobe postérieur du corselet a trois taches roussâtres , celle du milieu trian- gulaire , les autres placées aux angles posté- rieurs ; les élytres sont beaucoup plus lon- gues que l'abdomen ; leur partie coriace est courbe, bordée inférieurement et vers la membrane de grisâtre; la membrane est brune ; les pates antérieures sont noires; les quatre postérieures sont ferrugineuses ; les bords latéraux de l’abdomen sont rouges. On la trouve à Cayenne. 308 HISTOIRE NATURELLE La Punaise à deux pustules, Cimex : bipustulatus. G. Reduve. Larr. Elle a environ dix lignes de longueur; le corps est allongé, peu large; elle est de cou- leur noire; les antennes sont aussi longues que le corps, noires, avec quelques taches blanches ; la tête est allongée; le corselet est armé de deux épines courtes ; la partie antérieure des élytres est d’un jaune fauve, la partie membraneuse noire ; les ailes sont d’un violet foncé , luisant; le corps est d’un rouge jaunâtre, tant en dessus qu'en des- sous; les pates sont longues, minces, de couleur noire. On la trouve à Surinam, La Punaise noire, Cimex ater. G. Miris, Larr. Elle est entièrement noire; le premier article des antennes est gros , le second al- longé ; les deux autres sont fins comme des cheveux, de couleur jaune. DES PUNAISES. 30g Elle habite l’Europe boréale, la Calabre: on la trouve communément dans les bois aux environs de Paris. È La Punaise gothique, Cimex gothicus. G. Miris. Larr. Elle a environ cinq lignes de longueur ; le premier article des antennes est court, de couleur jaune ; le second très long, jaune à sa base, noir à l’extrémité; les deux der- niers sont noirs et fort courts; sa tête est petite, noire; le corselet est noir, bordé de jaune des deux côtés ; les élytres sont va- riées de jaune et de noir ; tout le dessus de l'insecte est finément pointillé; les pates sont annelées de noir et de jaune. Elle est très commune en Europe : on la trouve aux environs de Paris. La Punaise des écorces, Cimex corticalis. G. Arade, Latr. Elle est d’un brun noirâtre; ses antennes n’ont pas d’anneaux blancs; il y a une dent 310 HISTOIRE NATURELLE derrière leur insertion ; le corselet est den- ticulé , à quatre petites arêtes , et deux pe- tites proéminences , sans taches, transpa- rentes au bord antérieur ; les élytres sont beaucoup plus étroites que l'abdomen, leurs appendices sont membraneux , sans taches, et plus clairs. On la trouve sous les écorces du bouleau : elle n’est pas rare aux environs de Paris. La Punaise plane, Cimex planus. G. Arade. Larr. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente ; ellé n’en diffère que parce que ses élytres et leurs appendices mem- braneux sont blancs, avec des taches noires. On la trouve aux environs de Paris, à Saint-Germain. La Punaise des lits, Cimex lectularius. Elle est aptère , d’un rouge foncé. On a prétendu qu’elle prenait quelquefois des ailes ; mais cela n’a pas été prouvé. DES PUNAISES. 311 La Punaise à tête jaune, Cimex leucocephalus. G. Miris. Lare. Elle est petite, d’un noir luisant, avec la tête et le premier article des antennes d’un jaune roussâtre; les yeux sont noirs ; les pates de la même couleur que la tête. Elle habite l’Europe : on la trouve aux environs de Paris. éd La Punaise de la jusquiame, Cimex hyoscyami. G. Lygée. Larr. Elle est de couleur rouge ; les antennes sont noires , le dernier article est plus gros que les autres; la tête est noire , avec une tache rouge sur le milieu; le devant du corselet est noir, le derrière est rouge , avec deux grandes taches noires ; l’écusson est moitié rouge et moitié noir; les élytres sont rouges, avec deux taches noires, et 3:2 HISTOIRE NATURELLE leur partie membraneuse est noire ; les ailesa sont brunes; le dessus de l'abdomen est rouge et l’extrémité noire; on voit quelques points noirs sur la partie rouge; tout le dessous du corps est rouge , avec des points noirs ; les pates sont noires. On la trouve en quantité sur la jus- quiame; elle vit du suc des feuilles et des tiges de cette plante; elle n’a point la mau- vaise odeur des autres punaises : Degéer a trouvé qu’elle exhalait une forte odeur de thym. Elle habite l’Europe : on la trouve aux » environs de Paris. La Punaise rouge et noire, Cimex erythromela. G. Lygéer Lan. Elle a les antennes longues, de couleur noire, avec une partie du dernier article blanche; la tête rouge; le corselet est de la même couleur ; il a sur sa partie posté- rieure une large bande transversale noire , et il est bordé tout autour par une ligne ,» DES PUNAISES. 313 * d’un blanc jumätre ; les élytres sont noires, avec une bande transversale blanche sur le long du bord extérieur; les ailes sont bru- nes; la poitrine est noire en dessous ; les pates sont noires; les cuisses antérieures dentées. On la trouve aux Indes orientales. La Punaise équestre, Cimex equestris. G. Lygée. Latr. Elle a environ cinq lignes de longueur ; elle ressemble à la punaise de la jusquiame ; elle est rouge; les yeux, les antennes et les pates sont noirs; le corselet a, sur le de- vant, une large bande noire, terminée pos- térieurement par deux appendices de même couleur; les élytres ont sur le milieu une bande transversale noire et une tache de même couleur; leur partie membraneuse a plusieurs taches blanches; le dessous de l'abdomen est rouge, avec quatre points noirs ; le dessous de la poitrine est noir. Elle habite l'Europe : on la trouve aux environs de Paris. VI, 27 314 HISTOIRE NATURELLE La Punaise aptère, Cimex apterus. G. Lygée. Larr. Cette espèce estremarquable en ce qu’elle n’a point d’ailes, mais seulement des élytres auxquelles la partie membraneuse manque , etellesne couvrent qu’une partie de l’abdo- men ; elle est de couleur rouge; la tête et les antennes sont noires ; le corselet est rouge, avec une grande tache carrée de couleur noire , sur le milieu; les élytres sont rouges, bordées de noir, avec deux taches noires; l’écusson est noir ; le dessus de l’abdomen est moitié rouge et moitié noir ; le dessous est noir, bordé de rouge; les pates sont noires, elles ont un peu de rouge à leur origine, Elle habite l’Europe : on la trouve en quantité et par tas dans les jardins, au pied des arbres : elle ne sent point mauvais. us. bas. dde 0 à ds RÉ Sn. à: : à ‘ ’ . à DES PUNAISES. 315 La Punaise à ceinture, Cimex succinctus. G. Lygée. Larr. Elle à environ six lignes; sa forme est allongée; elle est d’un noir cendré; les an- tennes sont noires ; la tête est petite; le cor- selet lisse, plus étroit antérieurement que postérieurement , et bordé de rouge sur les côtés et par-derrière ; l'abdomen est égale- ment bordé en dessus et en dessous ; les élytres sont d’un noir cendré, avec leur partie membraneuse brune; les pates sont de la même couleur que le corps; les cuisses ont une tache rouge à la base; les deux antérieures sont armées de deux dents en forme d’épines. On la trouve en Pensylvanie. La Punaise des prés, Cimex pratensis. G. Miris. Lamr. Elle a environ trois lignes; ses antennes sont jaunâtres ; sa tête et son corselet gris, nuancés de fauve et de verdâtre ; le derrière - . 316 HISTOIRE NATURELLE de la tête a une petite ligne transversale noire ; l’écusson a une tache jaune en forme de cœur, entourée de noïr'; les élytres sont de méme couleur quele corselet, avec l’extrémité noire, et deux taches, l’une fauve, vers le milieu, et une petite jaunâtre au-dessous ; les ailes sont brunes; le dessous du corps est jaunâtre, avec quelques taches fauves ; les pates sont fauves. Elle habite l’Europe : on la trouve aux “environs de Paris. La Punaise du pin, Cimex pini. G. Zygée. Larr. Elle a environ cinq lignes ; elle a les an- tennes , la tête, la partie antérieure du cor- selet, l’écusson et l'abdomen de couleur noire ; la partie postérieure du corselet et les élytres d’un brun clair, avec une tache ovale noire sur les élytres; les ailes sont jaunâtres ; les pates noires. Elle habite l'Europe : on la trouve les premiers jours du printemps dans les bois et au bord des eaux stagnantes. + DES PUNAISES, La Punaise de Rolander, Cimex Rolandri. G. Zygée. Larr. Elle à environ trois lignes; sa couleur est d’un noir mat ; ses antennes sont plus lon- gues que le corps, de couleur brune; les élytres ont à leur extrémité une tache fauve ; les pates sont brunes, avec des taches noires. On la trouve, en été, sur les saules : elle est très vive ec vole facilement. La Punaise des ruisseaux, Cimex rivulosum. G. Pélie. Larr. Cette espèce est ailée, noire, avec des points blancs ; l'abdomen est fauve. On la trouve au printemps dans les pro- vinces méridionales de la France; elle vit sur l’eau des ruisseaux. 317 a D fps, it ie, … Lu 1e , HR. À : 318 HISTOIRE NATURELLE La Punaïse vagabonde , Cimex currens. G. Félie. Larr. Elle est d’un brun noirâtre ; les bords su- périeurs de l'abdomen sont fauves, ponc- tués de noir. On la trouve dans les mêmes lieux que la précédente. La Punaise des marais, Cimex lacustris. G. Gerris. Larr. Elle a environ quatre lignes; elle est d’un noir mat; les antennes sont presque aussi longues que le corps, de couleur noire ; le corselet est allongé; il a trois sil- lons, un peu élevés en dessus; les élytres paraissent couvertes d'une poussière jau- nâtre ; le dessous de l’insecte, vu à un cer- tain jour, paraît blanchâtre ; les pates inter- médiaires et les postérieures sont longues; les antérieures courtes. On la trouve en Europe sur la surface LL. à cd cpu di sé al Sc Se DES PUNAISES. 319 : des eaux, des mares et des bassins, où elle court fort vite. Ce qui est singulier, c'est que cette punaise s’accouple avant d’avoir des ailes et des élytres. ’ La Punaise des marais, Cimex paludum. G. Gerris. Late. Elle ressemble à la précédente pour la grandeur ; le dessus de son corps est d’un brun verdâtre; les pates sont noires; les divisions latérales de l’anus sont coniques , aussi longues que le mamelon du milieu. On la trouve aux environs de Paris, et dans toute la France. La Punaise des étangs, Cimex stagnorum. *"G. Hydromètre. Lar. Elle a environ cinq lignes de longueur ; elle est d’un brun noirâtre; son corps est extrêmement mince, allongé, cylindrique; l'abdomen se termine en pointe; les an- _ 320 HISTOIRE NATURELLE tennes sont aussi longues que la tête et le corselet, et très fines ; les pates sont très minces; les intermédiaires et les posté- rieures sont fort longues, principalement ces dernières. On la trouve à la surface des eaux dor- mantes, où elle marche moins vite que la précédente. … La Punaise filiforme, Cimex filum. G. Ploière. Larr. Cette punaise est très singulière ; elle res- semble à une espèce de mante dont le corps . à la forme d’un petit bâton cylindrique ; elle est entièrement brune; la tête est lon- | gue, divisée en deux parties par une inci- sion transversale ; les yeux à réseau sont placés sur la seconde partie; les antennes sont très longues et fines can des che- veux ; le corselet est composé de deux parties ; l’antérieure est longue, presque cy- lindrique ; la postérieure est courte et grosse, couverte en dessus par une plaque écailleuse convexe ; l'abdomen est très long, filiforme, DES PUNAISES. 321 cylindrique, un peu recourbé à l'extrémité; les élytres sont courtes , étroites, et ne cou- vrent que le tiers de la longueur de l’ab- domen; les pates antérieures sont plus courtes que les autres, mais beaucoup plus grosses; les jamhes de ces pates ont quel- ques épines; les intermédiaires et les pos- térieures sont très longues; l’insecte les tient élevées à la manière des tipules; leurs tarses sont très courts. Elle habite la Pensylvanie. La Punaise tipulaire, Cimex tipularius. G. Béryte. Larn. Cette espèce est blanchâtre; les pieds sont très longs; sa tête a un avancement ou corne entre les antennes; chaque élytre a une nervure ponctuée de noir. On la trouve aux environs de Paris, dans les bois de Viñéennes et de Boulogne. La Punaise clavipède, Cimex clavipes. G. Béryte. Lan. Elle est cendrée ; ses pates sont courtes. Cette espèce se trouve en Suède. 322 HISTOIRE NATURELLE La Punaise serripède, Cimex serripes. G. Myodoque. Lara. Son corps est long d’environ quatrelignes , noir; les élytres sont d’un brun clair, bor- dées extérieurement de blanchâtre ; les pates sont pâles, avec l’extrémité antérieure des cuisses obscure. Elle se trouve dans l'Amérique septen- trionale. La Punaise vagabonde , Cimex vaga- bundus. G. Ploière. Lawr. Elle ressemble à une petite tipule, ou à un cousin ; elle a environ deux lignes de longueur ; sa couleur est brune, panachée de blanc; ses antennes sont aussi longues que son corps; le dernier article est plus long que les autres; lorsque cette punaise marche, elle les pose contre le plan de po- sition, et paraît s’en servir comme de pates; sa tête est de forme ovale ; son corselet est DES PUNAISES. _ 323 allongé, cylindrique; l'abdomen est ar- rondi à l'extrémité ; les élytres sont plus longues que l'abdomen, leur partie mem- braneuse est courte; les pates antérieures sont plus courtes et plus grosses que les au- tres ; les intermédiaires sont très longues et très fines. On la trouve sur les arbres, où elle se balance continuellement comme font les ti- pules, à cause de la finesse de ses pates, qui paraissent avoir de la peine à la porter. La Punaise des jardins, Cimex hortorum. G. Miris. Late. Elle a trois lignes de longueur ; elle est d’un vert plus ou moins foncé; ses yeux sont bruns ; sa tête et son corselet ont leurs bords d’un jaune pâle. On la trouve sur les plantes, principa- lement sur les orties ; elle court très vite, et s’envole facilement. . à) 304 HISTOIRE NATURELLE LXII GENRE. PENTATOME. Caractères génériques. Antennes filiformes , com- posées de cinq articles cylindriques. — Trompe recourbée sous la poitrine , creusée en gouttière , et contenant trois soies. — Trois articles aux tarses, — Corps souvent ovale, Les pentatomes diffèrent des punaises par le nombre des articles des antennes, par la forme du corps et par l’écusson. Ces insectes ont les antennes d’égale gros- seur dans toute leur longueur; elles sont placées de chaque côté de la partie anté- rieure de la tête, assez près de la base de la trompe ; leur tête est étroite, de forme oblongue, terminée par une trompe lon- gue, creusée en gouttière à sa partie supé- rieure ; les trois soies qui composent le su- çoir sont placées dans cette cavité ; les yeux sont petits, saillans, arrondis, placés de . chaque côté de la tête, assez près du cor- selet; le corselet est de forme triangulaire, ET n FH mi à dé 7, hi .. rh … . « : . DES PENTATOMES.. très étroit antérieurement ; large p rement , souvent armé de pointes épineuses sur les côtés; l’écusson est grand, triangu- laire, arrondi dans qêelques espèces ; il est aussi long et presque aussi large que l’ab- domen, et il recouvre presque entièrement les élytres; celles-ci sont moitié coriacées, moitié membraneuses; les ailes sont entie- rement membraneuses; les pates sont de lon- gueur moyenne, les antérieures sont atta- chées au corselet, les intermédiaires et les postérieures sont attachées à la poitrine. Les larves de ces insectes vivent de la même manière que celles des punaises, et subissent les mêmes métamorphoses : on trouve également l’insecte parfait sur les plantes. Ce genre contient moins d'espèces que le précédent; les unes habitent l'Europe, les autres sont exotiques : on en trouve une assez grande quantité aux environs de Pa- ris Nous allons passer à la description de quelques unes. Nous diviserons ce genre en deüx fa-à milles, d’après la forme de l’écusson. Ces VI. 28 PT CO A: 1 | ame Loft ni 1 TE nt ne “à Édpies : 5 “ HISTOIRE NATURELLE deux familles correspondent entièrement aux genres scutellère et pentatome de M. La- treille. È PREMIÈRE FAMILLE. À écusson de la longueur de l'abdomen, G. Scutellère. LaTR. La Pentatome de Fabricius, Pentatoma Fabrici. Elle est de couleur pourpre en dessus; la tête et les antennes sont noires; elle a huit ou dix taches rondes d’un rouge orangé sur le corselet, et quatorze de la même cou- leur sur l’écusson; dans l’un des deux sexes, le dessous de l'abdomen est d’un bleu noi- râtre luisant ; dans l’autre, il est d’un rouge brun, avec quelques taches d’un bleu ver- dâtre. On la trouve à Cayenne. # DES PENTATOMES, 4 La Pentatome maure, Pentatoma maura. Elle a environ huit lignes de longueur ; elle est entièrement de couleur grise en des- sus, avec deux points blancs à la base de l’écusson; le dessous de l’abdomen est d’un gris brun. Elle habite l'Orient et l’Europe : celles d'Europe sont de moitié plus petites que les autres. La Pentatome rayée de blanc, Pen- tatoma albolineata. Elle est grise, rayée de blanc; son corse- let est épineux. On trouve cette espèce aux environs de Paris; mais elle y est rare : elle est commune dans le midi de la France. hs Dr EN ts AS li 44 Curint AIRDAS, db lie = dos is 58 HISTOIRE NATURELLE D La Pentatome à lignes noires, Penta- toma nigrolineata. Cette belle espèce a les antennes noires ; la tête noire, bordée de rouge sur les côtés, avec une ligne longitudinale rouge sur sa partie postérieure; le corselet rouge, avec cinq lignes longitudinales noires; l’écus- son est noir, avec trois lignes longitudi- nales rouges; le dessous de l'abdomen est d’un rouge foncé, avec des points noirs ; les élytres sont rouges, avec leur partie mem- braneuse brune; les pates sont noires, avec un peu de rouge, principalement sur les jambes. | Elle habite l'Europe : on la trouve aux environs de Paris, sur les fleurs du pommier et sur celles du sureau. SO A |: OT ET US D TR TT NE PS CLR dra DES PENTATOMES, 329 né] La Pentatome demi-ponctuée, Penta- toma semi-punctata. Elle estsemblable à la précédente, rouge ; le corselet est ponctué, et l’écusson rayé de noir. Commune dans le midi de la France, en Espagne, en Italie. La Pentatome brune, Pentatoma Jusca. Elle a environ cinq lignes de longueur ; elle est d’un brun jaunûtre; l’écusson couvre l'abdomen dans toute sa longueur, et laisse les côtés à découvert, où on aperçoit les élytres, qui sont de couleur pâle; l’extré- inité de l'abdomen est noire; les pates sont jaunâtres. Elle habite l'Europe : on la trouve aux environs de Paris, sur les seigles, vers le milieu de l'été. 0 330 - HISTOIRE NATURELLE La Pentatome armée, Pentatoma inuncta. Elle est grise, avec une petite dent sous chaque antenne; elle a un petit avancement presque en forme de tête à chaque angle an- térieur du corselét. Cette espèce se trouve aux environs de Paris : elle est rare. La Pentatome à capuchon , Pentatoma cucullata. Elle a près de six lignes de longueur ; elle est entièrement d’un noir mat, avec des points enfoncés. Elle habite l’Europe : on la trouve aux environs de Paris. défie RS SAT LS Se Le Mn 7, © 5 “È : : . : si DES PENTATOMES. 331 DEUXIÈME FAMILLE. . Écusson triangulaire, moins long que l'abdomen. G. Pentatome. LaTr. La Pentatome à pustules, Pentatoma pustulata. Elle est de couleur rousse; elle a sur la tête, le corselet et l’écusson, un grand nom- bre de taches de grandeur différente, et des lignes d’un jaune pâle; la partie membra- neuse des élytres est d’un brun clair ; l’ab- domen est jaune en dessus, avec des taches rousses ; tout le dessous du corps est jaune, sans taches; les pates et les antennes sont de la même couleur. Elle habite les Indes. La Pentatome à deux dents, Penta- toma bidens. Elle est d’un brun obscur en dessus ; les antennes sont d’un rouge pâle; le corselet ‘a de chaque côté une pointe saillante; l’ex- 332 HISTOIRE NATURELLE trémité de l’écusson est jaunâtre; le dessus , de l’abdomen est d’un brun presque noir, et le dessous brun, mêlé de roux ; le dessous du corselet a quelques taches rouges, et il est bordé d’une ligne d’un jaune rougeître ; les pates sont d’un brun roux, ou rougeâtre. On la trouve en Europe, sur les arbres, où elle vit de rapines; elle fait la guerre aux larves qui mangent les pucerons. La Pentatome grise, Pentatoma grisea. Elle a environ quatre lignes de longueur ; elle est en dessus d’un gris verdâtre, nuancé de brun, quelquefois de rougeâtre, avec de petits points enfoncés de couleur noire ; ses antennes sont grises, avec le dernier article noir; le dessus de l’abdomen est noir, les côtés ont des taches d’un jaune clair, le des- sous est d’un vert jaunâtre; les pates sont d’un vert grisâtre. Elle habite l’Europe : on la trouve en été sur le bouleau. TL dura ‘hot Pour din né DES PENTATOMES. 333 La Pentatomedu groseiller, Pentatoma baccarum. Elle a environ cinq lignes de longueur ; la tête, le corselet, l’écusson et les élytres sont d’un brun grisâtre, avec une légère teinte rougeâtre ; les antennes sont annelées de jaune et de noir; les angles du corselet sont arrondis; l’écusson a une tache jaune à l'extrémité ; les côtés de l'abdomen ont des taches noires et jaunes fauves, placées al- ternativement; tout le dessous du corps est d’un brun pâle, quelquefois taché de noir; les pates sont de la même couleur; la partie membraneuse des élytres est transparente, et point colorée. Cette punaise pue très fort : on la trouve aux environs de Paris, sur les arbres, et sou- vent sur le groseiller; elle se nourrit d’in- sectes ; elle perce les élytres des coléoptères avec sa trompe, et les suce ensuite. : 334 HISTOIRE NATURELLE La Pentatome des buissons, Penta- toma dumosa. Cette helle espèce a environ sept lignes de longueur; elle est d’un brun rougeûtre bronzé, avec des points enfoncés sur la tête, le corselet, l’écusson et les élytres; les an- tennes sont noires; la tête a sur son milieu une ligne longitudinale d’un rouge foncé ; le corselet a ses côtés bordés de rouge, eten dessus cinq lignes longitudinales de la même couleur, dont une sur le milieu, qui le par- tage en deux parties, et quatre très courtes sur le devant; l’écusson est arrondi, il a de chaque côté, près de sa base, une tache rouge, et une ligne longitudinale de même couleur sur le milieu; la partie coriacée des élytres est bordée de rouge extéricurement, la partie membraneuse est bronzée; tout le dessous du corps est d’un noir luisant; les pates sont noires ; les jambes ont une grande tache rouge. Elle habite l'Europe; elle est rare aux environs de Paris : on la trouve au prin- temps. L DES PENTATOMES. 335 La Pentatome du genévrier, Penta- toma juniperina. Elle à environ cinq lignes de longueur ; elle est d’une belle couleur verte en dessus ; ses antennes sont pâles à la base, brunes à l'extrémité; la partie membraneuse des ély- tres est brune; tout le dessous du corps est d’un vert pâle ou jaunâtre; les pates sont pâles ; les tarses d’un brun pâle. Elle habite l'Europe : on la trouve aux environs de Paris, sur différens arbres, et principalement sur le groseiller; elle pue très fort. La Pentatome morio, Pentatoma morio. Elle a environ trois lignes de longueur ; elle est d’un noir luisant en dessus et en dessous ; ses antennes sont rousses ; ses pates sont de la même couleur; les cuisses sont renflées et épineuses ; les jambes antérieures larges, aplaties, garnies d’épines tout autour; les intermédiaires et les postérieures cylin- LI 336 HISTOIRE NATURELLE driques et chargées d’épines sur toute leur surface ; la partie membraneuse des élytres est blanche. On la trouve en Europe, sur les plantes légumineuses. La Pentatome bleue, Pentatoma cærulea. Elle est de la grandeur de la précédente ; ses antennes et ses pates sont noires; tout le corps, tant en dessus qu’en dessous, est d’un bleu verditre, bronzé, brillant ; le cor- selet, l’écusson et les élytres sont ponctués ; les ailes sont brunes. On la trouve en Europe. La Pentatome des légumes, Pentatoma oleracea. Elle est de la même grandeur que la pré- cédente; tout le dessus du corps est d’un noir bleuâtre ou verdâtre cuivreux; les antennes sont noires; le corselet a une ligne longitu- dinale d'un jaune roux sur le milieu, et une sur chacun de ses bords latéraux ; l’écusson DES PENTATOMES. 337 à trois taches de la même couleur, une de chaque côté, près de sa base, et qui s’éten- dent jusque vers le milieu , et l’autre à l’ex- trémité ; les élytres ont également deux taches d’un jaune roux, l’une à la base, le long du bord extérieur, l’autre près de l'extrémité ; le dessous du corps est noir ; les pates sont de la méme couleur. On la trouve en Europe, sur les plantes crucifères. En 1760, cette espèce a détruit, en Suisse, un grand nombre de ces plantes. La Pentatome ornée, Pentatoma ornata. \ Elle à quatre à cinq lignes de longueur ; sa tête ët ses antennes sont noires; le cor- selet est rouge, avec quatre taches noires; l’écusson noir, avec deux taches rouges , lune grande, l’autre petite; les élytres sont rouges ; elles ont chacune trois taches noi- res; celles du milieu forment une espèce de bande transversale , lorsque les élytres sont rapprochées l’une de l’autre ; la partie mem- braneuse des élytres est noire; le dessous VI. 29 338 HISTOIRE NATURELLE de l’insecte est de cette couleur; les bords de l'abdomen sont panachés de rouge et de noir, On la trouve ordinairement sur le chou et quelques plantes crucifères ; elle dépose ses œufs sur les feuilles de cette plante ; ils ysontrangés par bandes serrées ; leur forme est oblongue , leur couleur grise ; ils ont à chaque extrémité une bande brune , et sur leur milieu de petits points bruns. Pour sortir de l'œuf, la petite punaise en fait sauter la partie supérieure , qui forme une espèce de couvercle, et cette partie reste attachée à la coque lorsque la larve est sortie de l’œuf, comme si elle y tenait avec une charnière. La Pentatome aiguë, Pentatoma acuminata. Cette espèce est de forme ovale allongée ; elle est d'un jaune pâle; sa tête est très longue, et se termine en pointe mousse ; elle a sur son milieu deux lignes longitu- dinales brunes, qui s'étendent sur le cor- DES PENTATOMES. 339 selet et sur l’écusson; l’abdomen est très étroit antérieurement, large postérieure- ment; l’écusson est assez long ; tout le dessous du corps et les pates sont pâles, Elle habite l’Europe: on la trouve quel- quefois sur les épis de l'orge. LXIII GENRE. REDUVE. Caractères génériques. Antennes sétaoées, plus lon- gues que le corselet, composées de quatre articles, — Trompe courte, courbée en arc sous la poi- trine, creusée en gouttière, et contenant trois soies.—Trois articles aux tarses.—Corps allongé. — Tête étroite et avancée. Les reduves ont été placés, par M. Linné et M. Geoffroy, avec les punaises et les penta- tomes; M. Fabricius les en a séparés, et en a formé un genre que M. Olivier a adopté. Les reduves diffèrent des insectes de ces deux premiers genres par la forme de la trompe; nous avons vu que celle des pu- naises et des pentatomes est longue; celle des reduves est très courte, recourbée sous 340 HISTOIRE NATURELLE la poitrine, et ne s'étend que jusqu’à la pre- mière paire de pates; comme celle des in- sectes des deux genres précédens , sa partie supérieure est creusée en gouttière, et c’est dans cette cavité que les trois soies sont contenues lorsque l’insecte n’en fait point usage. La tête des reduves est étroite, allongée, portée sur une espèce de col, et terminée antérieurement par la trompe ; les yeux à réseau sont petits, globuleux, saillans , placés de chaque côté de la tête, et les deux petits yeux lisses, sur la partie supérieure; les antennes , qui sont de quatre articles, sont longues, plus minces à l’ex- trémité qu’à la base; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, près de l’origme de la trompe ; le corselet est bilobé, plus étroit antérieurement que postérieurement, anguleux sur les côtés, près du bord posté- rieur; l’écusson est triangulaire ; moins grand que celui des punaises ; l'abdomen est concave en dessus , ses bords sont rele- vés, il est convexe en dessous ; les élytres sont moitié coriacées, moitié membraneu- ses, de la longueur de l'abdomen, sur le- DES REDUVES. 34x ad elles sont croisées; les ailes sont entiè- rement Hbiobranénsts et dans l’état de repos elles sont cachées par les élytres ; les pates antérieures sont attachées au corse- let , et plus courtes que les intermédiaires et les postérieures ; ces quatre dernières sont attachées à la poitrine; les tarses sont composés de trois articles , terminés par deux crochets. F Les larves des reduves vivent de rapine comme celles de plusieurs espèces de pu- naises et de pentatomes, et elles subissent les mêmes métamorphoses; ces larves ne différent de l’insecte parfait que par le man- que d’ailes. Le genre est assez nombreux, il contient une cinquantaine d'espèces : on en trouve peu en Europe, et seulement quelques unes aux environs de Paris, que nous décrirons. Le Reduve à masque, Reduvius personatus. Ilest d’un noir brunâtre; sa tête est petite, allongée, portée sur une espèce de col ; sa ‘ F d a | 342 HISTOIRE NATURELLE trompe est grosse et courte , recourbéé en are sous la poitrine; il a les antennes de la longueur du corps, les deux derniers ar- ticles sont très minces; le corselet est iné- gal, et paraît divisé en deux parties; il est étroit autérieurément , large postérieure- ment, ce qui lui donne une figure trian- gulaire ; lécusson est court, terminé en pointe; l'abdomen est concave en dessus; et relevé sur ses bords ; il est convexe en dessous ; les élytressont presque entièrement membraneuses, couchées et croisées sur l'abdomen, et recouvrent les ailes; les pates antérieures sont plus courtes que les inter- médiaires et les postérieures. Il habite l’Europe : on le trouve sou- vent dans les maisons; il a le vol rapide et pique fort; il répand une odeur très désa- gréable. Lorsqu'on le tient entre les doigts , il fait entendre un bruit qui est produit par le frottement de son corselet sur les élytres. Sa larve se trouve également dans les mai- sons ; elle est entièrement couverte d’ordu- res, qui, en s'attachant-sur toutes les par- ties de son corps, la rendent hideuse ; mais a. HSE Ge DES REDUVES. 343 ! si on te les ordures avec un pinceau, on voit qu’elle ressemble à l’insecte parfait , à l'exception des ailes qui lukmanquent; sous» » cet état, et après sa dernière métamor- phose, elle se nourrit d'insectes , même des punaises des lits. | Le Reduve annulé, Reduvius annu- latus. Il est moins grand que le précédent ; ses antennes sont noires ; sa tête et son corselét sont noirs et couverts de poils courts, grisä= à tres ; l'abdomen est noir, avec l'extrémité rouge, et quelques taches de la même cou- leur sur les côtés ; les élytres et les pates sont noires; les cuisses antérieures et les postérieures ont chacune une grande tache rouge. On le trouve en Europe. Le Reduve à pates noires, Reduvius migripes. IL a environ six lignes de longueur ; les antennes sont moins longues que le corps; PAL x: OR L à « e 344 HISTOIRE NATURELLE le premier article est noir, les deux autres rouges ; le dernier est rouge à la base, noir à l'extrémité ; la tête, le corselet et l’écus- son sont noirs, un peu velus ; l'abdomen , P ; est d’un rouge foncé , tant en dessus qu’en dessous ; les élytres sont de la même cou- leur , avec une tache à la base ; leur partie membraneuse est d’un brun noirâtre ; les pates antérieures sont très grosses et très longues, de couleur noire, et entièrement couvertes de poils noïrs , fins et serrés ; les tarses sont très courts et minces ; l’insecte porte ses pates dirigées en devant; les pates intermédiaires et les postérieures sont rouges. On le trouve à Surinam. Le Reduve ensanglanté, Reduvius cruentatus. 11 est d’un rouge de sang ; ses antennes , sa tête ct la partie antérieure du corselet sont noires ; la poitrine est noire ; l'abdomen a, en dessus, quatre rangées de points de cette couleur ; les genoux sont aussi noirs. * DES REDUVES, 345 On trouve cette espèce en France : elle est rare aux environs de Paris. Le Reduve nain, Reduvius minutus. Il est noir , avec le bout de l’écusson et … la base des élytres blancs. ‘ Il se trouve dans toute la France. LeReduvestridule, Reduvius stridulus. Tout son corps est noir ; la partie coriacée - de ses élytres et l'abdomen sont rouges; on voit des taches noires entrecoupées de noirâtre ou de brun clair le long des côtés internes des élytres et sur l’appendice mem=. braneux, qui est noirâtre. On le trouve à terre dans toute la FACE. PA : au commencement du printemps. Le Reduve Staphylin, Reduvius Staphylinus. Ce reduve ressemble à un staphylin ; il n’a point d'ailes; ses élytres ne couvrent que la moitié de l'abdomen ; 1l a la tête ,*le > _d D … APTE PL TRE | NS 27 ” rs D Je : “HISTOIRE NAT. DES REDUVES. ‘corsélet, cusson et l’abdomen d’un noir ann un der velus; les élytres et les, ‘pates sont rouges ; les cuisses antérieures et les intermédiaires sont larges et com- primées, Il habite l'Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, dans les mousses. Le Reduve varié, Reduvius variegatus, Larn.; Petalocheirus wariegatus , Paxrs.-Bauv. Il est long de six lignes; s ses antennes ; Sa tête, son corps, ses élytres et ses patés sont de couleur brune, variée de blanchâtre; l’épine ‘de Pécusson est forte, et presque droite. » "On le trouve à ‘Buonopozo, royaume d'Ovare; en Afrique, ‘ FIN DU TOME SIXIÈME: res DE L'IMPRIMERIE DE GRAPÉHET , 4, rue de Vaugirard, n° 9.