| | | ! HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. TOME Ill. an. #7 : Ouvrages qui se trouvent chez le méme Libraire. Cours de Thêmes pour les quatrième, troisième et seconde classes, à l'usage des collèges; par M. PZanche, professeur de rhé- torique an Collége royal de Bourbon; ouvrage recommandé pour les collèges par le conseil royal de l’Université. Un vol. in-12, 1824, carte 1 fr. ‘oc. Description des Mœurs, Usages et Coutumes de tous les Peu- ples du Monde, contenant une foule d'Anecdotes sur les sauvages d'Afrique, d'Amérique, les Anthropophages, Hottentots, Carsibes, Patagons, ete., etc. Seconde édition, ps à augmentée. 2 vol, in-18, ornés de 12 gravures. 5 fr. jpilepsie (de l’) en général, et particulièrement de celle qui est déterminée par des causes morales; par M. Doussin-Dubreuil. Un vol. in-12. Deuxième édition, 1825. 3 fr. . Esprit (de 1’) des Lois; par Montesquieu. Nouvelle édition, ornée du portrait de l’auteur. 4 gros vol. in-12, 1822. 12 fr. Glaires (des), de leurs causes, de leurs effets, et des indica- tions à remplir pour les combattre. Neuvième édition ; par M. Dous- sin-Dubreuil , in-8., 1824. 4 fr. Nouveaux Aperçus sur les causes et les effets des Glaires; par Ze même. Un vol. in-8. 2 fr. De’emploi du remède contre 1es Glaires, et observations sur ses effets. Un vol. in-8. 75 ce. Graïssinet ( M.) ou Qu'est-il donc? histoire comique, sati- rique etvéridique, publiée par M. Duval. Quatre vol. in-12, 1823. 10 fr. Grammaire française (nouvelle ), sur un plan très méthodique, avec de nombreux exercices d'orthographe, de syntaxe et de ponc= tuation , Mirés de nos meilleurs auteurs, et distribués dans l’ordre dés règles; par MM. Noël et Chapsal ; ouvrage mis au nombre des livres classiques par le conseil royal de l'Université, Huitième éditibn. Deux vol: in-12 , 1829. 3 fr. Le Corrigé des exeroices, par les mêmes. Un vol. in-12, 2827. : a fr. Grafrmaire française de Restaut ; gros volume in-12, 1824. a fr, Soc, Grandeur (la) des Romains ; par Montesquieu. 1 vol, Lors 1822. a fr. Guide (nouveau ) de la Politesse ; par Émeric. Secoude édi- Lion 1822, Un vol. in-8. Sfr. DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET, rue de Vaugirard, n° 9. CR “ æ HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES, COMPOSÉE D'APRÈS RÉAUMUR, GEOFFROY, DEGÉER, ROFSEL, LINNÉ, FABRICIUS, Et les meilleurs Ouvrages qui ont paru sur cette partie; RÉDIGÉE SUIVANT LA MÉTHODE D'OLIVIER, ET ORNÉE DE FIGURES DESSINÉES D'APRÈS NATURE. PAR F. M. G, T. DE TIGNY, Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris. TROISIÈME ÉDITION, Revue , augmentée et mise au niveaudes connaissances actuelles , PAR M. F. E. GUÉRIN, Membre de la Société d'Histoire naturellé"de Paris et de plusieurs autres Sociétés savantes. TOME TROISIÈME. PARIS, RORET, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE CELLE DU BATTOIR. 1828, - Te DATES LL DT PÈRE Lt s : 4 dbsnctT ivalec ‘1 MRRE HISTOIRE NATÜRELLE DES INSECTES. LXXVI GENRE. HANNETON. Caractères génériques, Antennes en masse allongée, fenilletée, composées de dix articles, dont le premier est gros et presque sphérique. — Quatre antennules inégales, filiformes; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre ar- ticles; les postérieures de trois. — Jambes anté- rieures avec deux petites dentelures. Li , Degéer et M. Geoffroy ont placé les hannetons parmi les scarabées; mais M. Fabricius les en a séparés et.en a for, mé un genre, que les auteurs qui ont écrit depuis lui ont adopté, On distingue facile- ment les hannetons des scarabées, par la forme dù corps. Les hannetons ont les antennes composées de dix articles, dont le premier est gros et x. 1 7 de 2 HISTOIRE NATURELLE assez long ; 16 second est gros et court; le troïsième est un peu plus allongé; les sui- vans sont presque égaux ; les trois, quatre ou quelquefois les sept derniers forment une masse feuilletée, allongée et arquée. Ils ont le chaperon quelquefois très avancé, arrondi ou échancré, et plus ou moins bordé. La bouche est composée d’une lèvre su- périeure, de deux mandibules courtes, épaisses, comprimées , quelquefois dentées à leur extrémité; de deux mâchoires , d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules fiiformes, dont les antérieures sont un peu plus longues que les autres, composées de quatre articles, et les postérieures de trois, Le corselet est un peu convexe, plus large gu° la tête, arrondi sur les côtés ; et plus ou moins bordé; l'écusson est triangulaire ; ne les élytres sont plus courtes que l'abdomen; ” élles ont un rebord très petit de chaque côté, et elles recouvrent deux ailes membraneu- ses, repliées quand l’insecte n’en fait point usage. Le: > és HSE ! DES HANNETONS. 3 L'abdomen est allongé, triangulaire à l'extrémité. # Les pates sont de longueur moyenne, plus minces que celles des scarabées ; les jambes antérieures ont quelques dentelures, lés autres ont quelques épines; les tarses ont cinq articles, dont le dernier, plus long que les autres, est un peu arqué et terminé par deux crochets assez forts et aigus. Les hannetons ne sont que trop connus, par le tort qu’ils font aux arbres en les dé- pouillant de leurs feuilles: Pendant toute leur vie, ces insectes se nourrissent de sub- stances végétales; sous l’état de larve; ils rongent et détruisent les racines des plantes vivaces, des arbrisséaux et même des ar- brés les plus durs. Dans les climats froids et tempérés, les larves restent engourdies pendant l’hiver : élles sont alors enfoncées ! assez profondément en terre, enfermées. dans une loge qu’elles construisent en au- tomne; mais au printemps on voit paraître linsecte parfait; c’est sous cet état que le hanneton dévore les feuilles des arbres ; dans de certaines années, ces insectes sont bn ds is 4 HISTOIRE NATURELLE si abondans aux environs de Paris, qu'ils dépouillent presque entièrement lesiarbres de leurs feuilles. Dans le midi de la France ; on en trouve une espèce qui y est assez com- mune ; qui mange les feuilles des vignes, et qui attaque les saules, les peupliers et la plupart des arbres fruitiers. Ce genre est assez nombreux ; maïs toutes les espèces ne sont pas également nuisibles. Celle qui fait le plus de tort est le hanneton vulgaire. C'est ordinairement au printemps qu’on voit paraître ces insectes; pendant la plus grande partie du jour, ils sont comme en- gourdis, et restent immobiles attachés aux branches et aux feuilles des arbres; mais pressés par le besoin de manger, et surtout de s’accoupler, dès que le soleil est couché, et même un peu avant, ils prennent l'essor et volent de tous côtés. Leur vol est lourd ; “æn volant ils font entendre un bourdonne- ment semblable à celui des grosses abeilles. Ces insectes, qui vivent à peine huit jours sous leur dernière forme, s’accouplent peu de temps après être sortis de terre, et leur ac- couplement dure vingt-quatre heures. Pen PI re s 4 DES HANNETONS: ” dant l’accouplement , le mâle pend au der- rière de la femelle, ayant lefdos renversé; dans cette position, il se laisse entraîner partout où elle veut le conduire; peu de temps après il tombe épuisé et meurt. Mais la femelle vit plus long-temps. Aussitôt après qu’elle a été fécondée, elle creuse un trou en terre, à l’aide de ses pates antérieures , s’y enfonce à la profondeur d’un demi-pied, y dépose des œufs oblongs, d'un jaune clair, que quelquefois elle arrange les uns auprès des autres, et après sa ponte elle sort du trou, mange encore pendant quel- ques jours, et meurt ensuite. Les larves qui sortent de ces œufs sont molles, allongées; elles ont six pates courtes, écailleuses; la tête grosse et écailleuse; deux antennes composées de cinq articles, et neuf stigmates de chaque côté; leur corps est composé de treize anneaux. Ces larves, qui sont connues des jardiniers sous le nom de vers blancs, vivent trois ou quatre an- nées sous cette forme, et changent plusieurs fois de peau: elles restent engourdies pen- dant l'hiver, et ne mangent qu'au commen: RS LÉ Ge. di nd | 8 HISTOIRE NATURELLE le devant de laMtète est comme coupé, € on voit de chaque côté du chaperon une petite dent peu avancée; la partie supé- rienre est munie d’une corne très courte, avancée; le corselet est convexe; l’écusson est très petit , et arrondi postérieurement ; les élytres sont pointillées , et ont des lignes longitudinales peu élevées, peu apparentes ; l'abdomen est d’un rouge plus ou moins pâle; les pates sont d’un vert bleuâtre. | * On trouve cet insecte en Afrique, sur la côte de Barbarie. Le Hanneton Renard, Melolontha Vulpes. G. Amphicome. Lan. Il est un peu plus petit que le précédent ; son chaperon est carré, avec les’ bords un peu relevés; tout le corps est couvert de poils longs, fins, serrés, et d’une belle cou- . Jeur fauve; la tête et le corselet sont poin- tillés et d’un jaune doré; l’écusson est ar- rondi ; le corps est noirâtre en dessous , mais l'abdomen est d’un rouge brun; les Insectes, w 4 3 Waraband del. f'Tardieu Jeulp. 1. Scarabe sacre. 4. Cetoine marginee e 2.1rox Sabule: ,Trichie delta. 5, Ianneton DES HANNRTONE, 9 pates sont d’un vert cuivreux brillant , avec les tarses} irs bronzés. -&i On le tfôuve dans les: déserts de la Sibérie méridionalg ; \près du Volga. #4, Le Hanneton chevelu, Mebolontha ATE. ighes de long; tout son corps est squy dé ils longs, fins et noirs; mais Ja téjeÿ le “éorselet, les cuisses postérieures, et surtoutles élytres, sont cou- verts d’une poussière écailleuse , verte, luisante ; le chaperon est avancé et échan- cré ; l’écusson est noir et triangulaire, les pates sont noires et velues. On trouve cet insecte au cap: de Bonne- Espérance, il y est commun, s Le Hanneton foulon, Melolontha Jullo. Il a environ quinze A 4 long; les antennes du mâle sont terminées par une masse très longue, arquée, composée de sept feuillets; la masse de celles de la fe- Il a près a équa ( ‘ 10 HISTOIRE NATURELLE melle est petite et ovale; le chaperon est très peu échancré etpeu bordé; le corps est fauve ou brun ; la tête est couverte de pe- tites écailles; le corselet a trois lignes lon- gitudinales blanches, et de petites taches de même couleur; l’écusson est en cœur, avec deux taches blanches; les élytres sont plus ou moins marquées de taches irrégulières et de points blancs; le dessous du cor- selet et de la poitrine est couvert de poils d’un gris fauve ; l'abdomen est céndré ; les pates sont de même couleur que le corps. "On le trouve en quantité dans les/dunes dé la Hollande, dans les départemens mé- ridionaux de la France, en ous ét Sur lés côtes de Barbarie. Le Hanneton vulgaire, Welolontha vulgaris. Cette espèce, la plus commune de celles des environs de Paris , est longue d’un pouce énviron: elle ést noire ; les antennes , lebord antérieur du chaperon, lesélÿtres, les pates, excepté la majeure partié des cuisses posté- LES HANNETONS. IT riéures, sont d’un bai rougeâtre ÿ le cor- selet a ses bords latéraux un peu dilatés ét arrondis au milieu, et une cicatrice près des bords de chacun d’eux ; les élytres ont chacune quatre nervures longitudinales ; la poitrine est d’un gris cotonneux; les bords de l'abdomen ont une rangée de taches blan- ches triangulaires. Cette espèce est très commune dans les contrées tempérées de l'Europe et de la France; on n’en trouve pas dans nos pro- vinces méridionales. k ” DZ à Le Hanneton du marronnier d'Inde, Melolontha hippocastani. Il ne diffère du précédent qu’en ce que la tête, excepté sa partie postérieure, et le ‘corselet sont rougeâtres, aïnsi.que les élytres et les pates; les élytres et l'abdomen ont un duvet très fin, grisâtre; les cuisses postérieures n’ont pas de noir. On le trouve aux environs de Paris , où ilhest aussi commun que le précédent; il est confondu avec lui dans les bois .de \ 12 HISTOIRE NATURELLE Bondy; Meudon, etc. ; et nous pensons qu'il. n'en est qu'anevariété. Le: Hanneton :cotonneux , Melolontha villosa. Il est un peu plus grand que le hanneton vulgaire; ses antennes sont testacées ; la masse est allongée, arquée, composée de sept feuillets; le chaperon est un peu échan- cré, un peu bordé; la tête et le corselet sont bruns, couverts d’un duvet cendré ; l’écus- son est noirâtre, en cœur, couvert de poils couts, cendrés; les élytres sont testacées , couvertes. d’un duvet cotonneux cendré ; le dessous du corps est brun et entièrement couvert de poils fins, assez longs, cendrés: on voit de chaque côté de l'abdomen plu- sieurs tachesnoirâtrestriangulaires; les pates sont testacées; l'abdomen est terminé en pointe allongée inclinée. % On le trouve en Europe au printemps, sur les arbres; il est moins commun aux environs de Paris que le hanneton vul- gaire. DES HANNETONS. 13 Le Hanneton villageois, Melolontha pagana. Il aenviron six lignes de long; ses Antennes sortit brunes , avec les trois derniers articles en masse feuilletée; la tête est noire , avec quelques poils cendrés ; le chaperon est arrondi , rébordé ; Te corselet est noirâtre, couvert de poils cendrés ; les élytres sont testacées, avec un peudu bord extérieur et la suture noirâtres ; la poitrine est velue ; l'abdomen est lisse et jaunâtre ; les pates sont noires. "fl habite l'Europe; il n’est pas commun aux environs de Paris. Le Hanneton iarqué, Melolontha SU" 09 Il a environ sept lignes ; la tête est d’un brun pâle antérieurement , et noire posté- rieurement ; le corselet.est luisant, testacé, avec deux lignes longitudinales noires, moins longues que le corselet; les élytres sont testacées, finement pointillées, avec quel- TITe 2 "1 LA DAMES ne. 2h 7e dE 2 14 HISTOIRE NATURELLE ques taches noires, oblongues, et quelque- fois sans taches ; le dessous du corps et les pates sont testacés; l'abdomen et les tarses sont noirs. 4e On letrouve à Saint-Domingue, à Cayenne et à Surinam. Le Hanneton läineux, Melolontha | . lanigera. * D G. Rutèle: Lirk. : Ila environ dix lignes; les antennes sont brunes ; la masse est composée de trois feuillets ; le chaperon est un peu échancré ; la tête est d’un jaune vert doré; le corselet et l’écusson sont d’un jaune vert doré très brillant; les élytres sont jaunes ét! poin- tillées ; le dessous du corps est vert brillant ÿ couvert d’un duvet long et serré, de cou- leur grise; les pates sont d’un jaune ver- dâtre brillant. On le trouve à l'Amérique septentrionale, - à la Nouvelle-York, et dans le Maryland, DES, HANNETONS: 15 Lé Hañneton ponctué, Melolontha | punctata. 3 … (G. Rutèle. Lam: 1l est dé la grandeur du précédent, mais un peu moins gros; lés äntennes sont bru- nes ; la masse ést composée de trois feuil- lets; lu éhäféron est arrondi ; la tête est d’un Yért cuivreux , lisse ; lé corselet ést lisse , testacé, luisant, avec un point noir de chaque côté; l’écusson est triangulaire , d’un vert cuivreux ; les élytrés sont lisses, testacées, avec trois points noirs sur cha que, placés sut une même ligne le long du bord extérieur ; lè dessous du corps et les pates sont d’un vert noirâtre luisant. Où le trouve dans le Maryland , la Vir- giie, et la Caroline. Le Hanneton d'Orcy, Melolontha Orcyi. . G. Rutèle. Lan. IL a environ huit lignes; le chaperon est échancré; les antennes sont testacéess la RE |. | 16 HISTOIRE NATURELLE masse est composée de trois feuillets; Ia tête est d’un jaune testacé , avec une ligne longitudinale noire de chaque côté; le corselet est lisse, testacé ; il a quatre li- gnes longitudinales courtes, noires, et un point de même couleur de chaque côté ; les élytres sont d’un jaune testacé, lisses, avec la suture et quelques lignes longitudinales courtes , noires ; le dessous du corps est d’un brun plus ou moins foncé, avec quel- ques lignes jaunes. On le trouve à Saint-Domingue. Le Hanneton de la vigne, Melolontha Dütis. Il est à peu près de la grandeur du pré- cédent ; il est d’un vert brillant en dessus , et d’un vert brillant cuivreux en dessous s les antennes sont jaunâtres ; le chaperon est arrondi ;la tête et le corselet sont finement pointillés ; il a de chaque côté une tache jaune ; l’écusson est arrondi ; les élytres sont striées et pointillées ; les pates sont bron- aées, PS 12 TT 2 DES HANNETONS. 7 Il se trouve dans presque toute l’Europe et en Amérique, sur la vigne, dont il mange les feuilles, Le Hanneton brun, Melolontha brunea. Il a environ cinq lignes ; il est entière- ment de couleur testacée mate ; la masse des antennes est allongée et composée de trois feuillets; les yeux sont noirs; l’écusson est allongé, triangulaire; les élytres sont striées ; les pates sont longues et minces. On le trouve dans toute l’Europe , sur les plantes et les arbres, dont il mange les feuilles. Le Hanneton Ours, Melolontha Ursus. G. Anisonyæ. Lan. Il est de la grandeur du précédent ; tout son corps est noir, entièrement couvert de poils roux ; les antennes sont brunes et la masse est composée de trois feuillets ; les élytres sont un peu plus courtes que l'ab- domen, de couleur brune, avec trois lignes . du ba in ét. ct L ai aber ma PT 18 HISTOIRE NATURELLE longitudinales jaunes; les pates sontnoires, couvertes de poils roux. On le trouve en Afrique. Le Hanneton farineux, Melolontha Jarinosa. Il a environ quatre lignes de long; les an- tennes sont testacées; le chaperon est ar- -rondi, un peu bordé; tout le dessus du corps est couvert de petites écailles d’un jaune verdâtre, point brillantes ; les élytres sont lisses, elles ont une petite bosse de chaque côté de leur base ; le dessous du corps est couvert de petites écailles d’un blanc argenté très brillant; les pates sont noirâtres; les cuisses sont couvertes d’é- ‘cailles argentées. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope : il est très commun dans les dépar- temens méridionaux de la France, sur les fleurs : on ne le trouve point aux environs de Paris. PR 7 "SO 7 S — ES PTT CT DES HANNETONS: 19 Le Hannéton écailleux, Welolontha squamosa. Il est de la grandeur du précédent; ses. antennes sont brunes ; la masse est noire , M ovale, composée de trois feuillets; tout le dessus du corps est d’une belle couleur bleue brillante, produite par de petites écailles semblables à celles qui couvrent les ailes des papillons ; le dessous du corps et les pates sont couverts d’écailles d’un blanc verdâtre argenté, très brillantes ; les élytres sont lisses, sans stries. On le trouve dans presque toute la France. 20 HISTOIRE NATURELLE LXXVII GENRE. CÉTOINE. … Caractères génériques. Antennes courtes, en masse; dix articles, dont le premier plus gros, les trois derniers en masse ovale, feuilletée. — Quatre an- tennules filiformes, presque égales; les anté- rieures composées de quatre articles, dont le dernier allongé; les postérieures de trois. — Man- dibules presque membraneuses, peu apparentes. — Jambes antérieures dentées. — Pièce triangu- laire , plus ou moins distincte, à la base extérieure des élytres. M. Fasnicrus a séparé ces insectes des scarabées, parmi lesquels Linné et M. Geof- froy les ont placés ; et M. Olivier a adopté ce genre. Il est facile de distinguer les cétoines des scarabées, par la forme du chaperon, et par les parties de la bouche, Les scarabées des deux premières familles ont des mandibules fortes et cornées , au lieu que celles des cé- toines sont extrêmement minces et membra- neuses ; le chaperon grand et arrondi des scarabées de la troisième famille, et l’absence OO OT M TT Éd fn TT, y ins dir DES GÉTOINES: 2x de Pécusson; les fontaisémentireconnaître d’avec les cétoines. Celles-ci sé rapprochent un peu plus des hannetons, dont elles dif- fèrent cependant, par la forme ducorps:qui estplus carré; parrunerpièce triangulaire à la basé desélytres,; par l'absence de:la lèvre supérieure;let par/des mandibules minces, tandis que:tcelles {des hannetons sont fortes et cornées: 2 io _ Les cétoines ont les antennes: composéés de dix articles, dont le premiertest assez long.et assbz-gros À son extrémité; le se- condiest un peu plus-petitz les suivans sont grenus ; les trois deriers forment'une masse ovale, composée de trois feuillets. La tête est penchée, assez étroïte; le cha peron:est avancé, échancré ;: les yeux sont petits, arrondis et saillans; la bouche est composée-de deux mandibules:membraneu- sesitrès minces; de deux mâchoires cornées à leur base, terminées par deux lobes ; d’une lèvre inférieure, et ;de quatre antennules , dontles/antériéures sont composées de qua- tre articles, et les postérieures dertrois. Le corselet a une forme triangulaire ; il 22 HISTOIRE NATURELLE est un pewbordé;, échancré postérieurement pour, recevoir l’écussôn ;- ow terminé par une pointe qui se prolonge entre lesélytres et qui remplace l’éeusson. Les'élytres ontune forme presque carrées elles sont un peu plus courtes que l’abdo- men; elles récouvrent deux ailes membra- neuses,; repliées quand l’insecte n’en fait point usage pour voler ; à la base latérale des élytres, on:voit une pièce triangulaire plusoumoinssaillante; elle se trouve comme enchâssée entre les élytreset.le corselet ; “maïs cette pièce manque à quelques espèces; le sternum, d’un grand nombre est plus ou moins avancé. On: trouve ce:caractèré sur quelques hannetons , qui se rapprochent des cétoines parle brillant et le poli:de leurs élytres: Les pates sont dé longueur moyenne ; les jambes antérieures sont un peu moins apla- ties que celles dés scarabées; elles ont quel- qués dents latérales ; les intermédiaires -etles postérieures sont souvent ciliées ;les tarses sont composés de eimqarticles, dont les quatre premiers sont presque égdux, le der- DES CÉTOINES. 23 niertest plus long et terminé pat doux ero- chetsrecourbés, longs, assez forts étpointus: L'abdomén est composé de six anneaux à-la base latérale du ‘premier , près de lin: sertion desvcuissés, on'voit une grande pièce fcailleuse, qui se lève quand Pinsecte remue les pates; les élytres sont un sn échancrées dans’cet endroit. On trouve les: cétoïnes, pendant l'été, sur les fleurs-en ombelles’et les fleurs compo- sées. Ces‘insectes ne sont point aussi malfai- sans-que les hannetons; sous leur dernière forme ils n8:se nourrissent que du suc des fleurs ; en volant d'uné fleur à l’autre , ils font entendre un botrdonnement assez fort. ‘Leurs larves'ont le corps mou, allongé, cylindrique, ‘un peu aplati en dessous; äl est composé dé douzéannéaux peu distinets, sur lesquels sont placés neuf stigmates de chaque côté; leur tête est écailleuse ; munie de ‘dents très fortes et de deux antennes filiformes, composées de cinq articles; leurs yeux sont cachés sous les enveloppes de larve et de nymphe; elles ont six patés écailleuses, placées sur les trois premiers hé : 4 I kb sé fes éd -n. D ‘Ve, OT TD PT UT. 24 HISTOIRE NATURELLE anneaux; elles vivent dans les terres grasses et humides, lé terreau .et les ‘terres argi- leuses;, et 2$e nourrissent de leurs .sucs ; quelques unes. mangent: des feuilles ou des rdcines à.demi pounries. Comme celles des hannetons, les larves sont trois ou quatre ans avant de parveñir à l’état parfait. Elles passent l'hiver säns prendre de nourriture; elles sont alors engourdies et enfoncéestrès avant dans la terre,, d’où elles sortent au commencement de la belle saison pour man ger; elles changent trois ou quatre fois de peau, c’est-à-dire une fois-chaque année, lorsqu'elles ont pris tout leur/acéroissement, Elles font une coque solide; composée de substances dont elles se nourrissent, aux- quelles elles en ajoutent d’étrangères ; telles que de petites pierres et de petits morceaux de bois; de sorte que ces coques sont irré- gulères en dessus, mais leur intérieur est lisse ; les larves s’enferment dans ces coques et,sy changent en nmymphe, On distingue sur la nymphe toutes les parties que doit avoir l'insecte parfait. Nous séparerons des cétoines les insectes DES GÉTOINES: 2b dont M. Fabricius a formé son genrertri- chius, quoique M. Olivier les ait réunis : parce que, malgré la ressemblance qui se trouve entre les parties de la bouche de cés insectes, les trichies diffèrent assez des cétoines , par la forme du corps, et par la manière dont elles vivent sous l’état de larves, pour faire un genre séparé. Les tri- chies forment uné des trois familles du genre cétoïine de M. Olivier, ainsi ce genre ne Sera composé’ que de deux familles; dont la pre- mière comprendra toutes les espèces qui ont des mandibules membraneuses , et la pièce triangulaire à la base des élytres; la seconde, celles qui n’ont point de pièce tiangulaire : celles-ei ont les mandibules cornées, elles se rapprochent de quelques espèces de hannetons , dont le sternüum est avancé et les élytres brillantes et ‘polies comme celles des cétoines. Les larves des cétoines de’cette famille ne sont point con- nues, mais on présume qu'elles vivent dans la terre , et qu’elles ressemblent À celles des hannetons. Ce genre est composé de plus de cent ur. 3 26 HISTOIRE NATURELLE ” espèces; on n’en trouve que cinq ou six aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques unes. La Cétoine Cacique, Cetonia Cacicus. G. Goliath. Larr. Elle a près de trois pouces de long et un pouce et. demi de large à la, base des élytres ; sesantennes.sont noires; la tête est couverte d’un duvet jaunâtres elle a de chaque côté une dent aiguë noire; le chaperon est avancé et terminé par deyx cornes noires aïquées; le corselet jaunâtre, marqué de six raies noires ; l’écusson est: triangulaire etjaunâtre; les élytres sont d’un blanc ar- genté avecitous les bords noirs; le dessous du corps.est couvert de poils roussâtres ; les pates.sont noires, avec le bord interne des jambes convert de poils serrés roussâtres. «On. la trouve dans l'Amérique .méri- dionale, . or - DES CÉTOINES.. 27 La Cétoine Polyphéme, Cetonia Polyphemus. G. Goliath. Lan. Elle est moins grande que la précédente ; la tête est couverte d’un duvet d’un gris verdâtre, armée de trois cornes noires, dont une bifide plus longue que les autres; le corselet est d’un vert mat un peu foncé, avec cinq lignes longitudinales jaunâtres; les élytres sont de la même couleur que le corselet, avec trois rangées longitudinales de taches irrégulières d’un jaune sale ; les élytres ont à leur extrémité une petite épine courte; la pièce triangulaire-est gri- sâtre; le dessous du corps est d’un vert luisant, avec les côtés grisâtres, et deux taches de la même couleur à l'extrémité de l'abdomen ; les pates sont d’un vert luisant , avec un peu de gris aux cuisses et à la partie interne des jambes postérieures. On la trouve dans l’Afrique équinoxiale. 28 HISTOIRE NATURKLLE La Cétoine éclatante, Cetonia micans. G. Goliath. Larr. Elle est moins grande que la précédente ; les antennes sont noires, tout le corps est d’un vert très brillant; la tête a äntérieure- ment une corne saillante, bifide, dont les divisions sont divergentes, et de chaque côté deux déntelures ; le corselet est lisse, finemént pointillé; les élytres sont lisses , un peu plus courtes que l'abdomen, et ter- minées par une petite épine; les pates sont vertes, avec les tarses noirs; les jambes an- térieures ont quelques dents aiguës; le ster- num est avancé et marqué d’une ligne fer- rugineuse. On la trouve dans l’Afrique équinoxiale. La Cétoine fastueuse, Cetonia fastuosa. Cette belle espèce est presque une fois aussi grande que la cétoine dorée, d’un beau vert mélé d’or et luisant, tant en dessus qu’en dessous; le dessus du corps DES CÉTOINES. 29 paraît uni, et n'offre de petits points enfon- cés que vers les bords; le sternum a une forte ligne imprimée ; la lance pectorale a son angle inférieur et latéral courbé en une pointe aiguë; les tarses sont d’un vert bleuâtre ; chaque élytre a vers son extré- mité la petite bosse que l’on observe dans les autres. On la trouve dans les provinces méri- dionales de la France et en Allemagne: La Cétoine dorée, Cetonia aurata. Elle varie par la grandeur depuis sept jusqu’à dix lignes; sa couleur varie aussi ; elle a les antennes noires, la tête verte, le corselet d’un vert doré, finement pointillé , les élytres d’un beau vert doré ou cuivreux, avec plusieurs taches blanches ondées, et quelques élévations longitudinales; le des- sous du corps est cuivreux, très brillant; les pates sont d’un vert cuivreux , avec des poils roussâtres sur les cuisses; la poitrine et les côtés de l'abdomen ont aussi des poils de la même couleur; elle est quelquefois sans ta- D ti mt ltèÈSe éiurstédh datation à NM 7: 30 HISTOIRE NATURELLE ches et toute verte, où entièrement cui- vréuse, avec des taches blanches ondées. On la trouve dans toute l’Europe, sur les fleurs. . La Cétoine verte, Cetonia wviridis. Cette espèce est de la même taille que la cétoine dorée ; elle est entièrement verte; le dessus de son corps est mat, le dessous est luisant ; les points dont elle est chargée sont extrémement petits, et se confondent sur les élytres, de manière que vues à la loupe ces élytres paraissent très finement chagrinées ; elles n’ont point d'impression ; leur côté extérieur offre de petits traits transversaux et irréguliers blancs ; leur ex- trémité a une bosse ; une très faible côte ou nervure y aboutit; le dessous de la poitrine, les pates, les côtés de l'abdomen, ont un duvet comme dans la cétoine dorée. On trouve cette espèce-dans la Hongrie, #n Allemagne. . DES CÉTOINRS. 3x La Cétoine Morio, Cetonia Morio. Elle est encore de la taille de la cétoine dorée; son dessus est d’un noir mat; le dessous est de la même couleur, mais lui- sant et lavé d’un peu de rougeâtre; les élytres ont une légère côte terminée par une gibbosité; la poitrine et les pates ont un duvet d’un roussâtre obscur. On la trouve dans le midi de la France; on commence à la rencontrer aux environs” de Paris, à Fontainebleau. La Cétoine marbrée, Cetonia mar- morata. € Elle ressemble beaucoup à la cétoine; dorée les antennes sont noires ; elle est d’un vert bronzé brillant ; le corselet a plusieurs petites taches blanches; l’écusson est grand; les élytres sont lisses et couvertes de taches blanches irrégulières qui forment des ban- des transversales ; tout le dessous du corps et les pates sont d’un vert bronzé brillant ; on voit quelques poils roux sous le corselet et la poitrine. 32 HISTOIRE NATURELLE On la trouve en Allemagne, sur le chêne ; elle est rare aux environs de Paris. La Cétoine brillante, Cetonia nitida. Elle a environ un pouce de long ; elle est d’un vert mat, velouté en dessus, et d’un vert doré très brillant en dessous; les an- tennes sont noires; le chaperon est relevé antérieurement en forme de corne plate; la ‘tête a sur son milieu une épine couchée et _ avancée en devant; le corselet est bordé de jaune, testacé sur les côtés, et prolongé en pointe entre les élytres, en forme d’écus- son ; l’écüsson est très petit, d’un vert bril- lant ; les élytres sont bordées par une large bande d’un jaune testacé, et souvent elles ont sur le milieu une ligne longitudinale de la même couleur. On la trouve dans l'Amérique septen- trionale , la Caroline, et la Jamaïque. La Cétoine marginée, Cetonia mar- ginata. Elle varie pour la grandeur, elle a quel- DES CÉTOINLS. 33 quefois un pouce de long ; les antennes sont noires; là tête est brune, sans taches; le corselet est brun, bordé d’une ligne d’un jaune testacé tout autour; l'écusson est tri- angulaire; les élytres sont brunes et bordées tout autour par une large bande d’un jaune testacé ; tout le dessous du corps et les pates sont noirs. Elle est quelquefois d’un brun plus foncé. On la trouve à Sierra-Leona et au ses La Cétoine du Cap, Cetonia Capensis. Elle est un peu moins grande que la pré- cédente ; les antennes sont noires; la tête est noire, un peu velue; le corselet est velu, d'un rouge foncé, avec quelques points blancs et une ligne enfoncée ; l’écusson est noir; les élytres sont d’un rouge foncé, avec beaucoup de points blancs, la suture noire et quelques lignes élevées; le dessous du corps et les pates sont noirs, couverts de poils roussâtres; les jambes antérieures ont quelques dents latérales. Elle se trouve fréquemment sur les fleurs, au cap de Bonne- Espérance. ! 34 HISTOIRE NATURELLE La Cétoine ondée, Cetonia undata. Elle a environ huit lignes de long; ses antennes sont noires; la tête est noirâtre, avec quelques taches jaunes; le corselet noï- râtre, avec des taches jaunes irrégulières; 1l se prolonge en pointe entre les élytres, en forme d’écusson ; les élytres sont noirâtres, comme veloutées, avec des taches irrégu- - lières jaunes qui forment des lignes trans- versales en zigzag ; le dessous du corps est un peu bronzé; les pates sont noirâtres, avec des poils cendrés. On la trouve à Cayenne. La Cétoine interrompue, Cetonia interrupta. Elle à environ sept lignes ; les antennes sont noires; la tête est noire; le corselet noir; il a de chaque côté une ligne d’un rouge jaunâtre , et une ligne longitudinale de même couleur sur le milieu ; l’écusson est rouge; les élytres sont noires, avec le bord extérieur rouge, une tache à la base, DES CÉTOINES. 35 et deux lignes transversales interrompues , de même couleur, sur le milieu; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant, On la trouve au Sénégal. La Cétoine fasciculée, Cetonia . fascicularis. Elle à environ dix lignes ; les antennes sont noires ; le corselét est lisse, noir, avec quatre lignes longitudinäles enfoncées ,blan-# ches; l'écusson est lisse; les élytres sont d’un vert mat foncé; le, dessous du corps est noir, couvert de poils serrés assez longs, qui paraissent disposés par faisceaux de chaque côté de l'abdomen ; les pates sont noires ; les cuisses et le bord intérieur des jambes sont couverts de poils fauves. On laitrouve au cap de Bonne-Espé- rance. La Cétoine versicolor, Cetonia & versicolor. Elle a environ sept lignes de long ; les antennes sont noires; la tête est noire; le 36 HISTOIRE NATURELLE corselet est d’un rouge foncé, bordé de noir, avec deux taches noires et une ligne blanche; l’'écusson est noir; les élytres sont d’un rouge foncé, bordées de noir, avec plusieurs taches blanches; le dessous du corps estnoir, avec deux taches blanches de chaque côté de la poitrine , et deux rangées de points blancs de chaque côté de l'abdomen; les pates sont noires, les cuisses velues. On la trouve aux Indes orientales, et en Egypte. La Cétoine linéole, Cetonia lhineola. G. Rutèle. LATR. Elle a environ huit lignes de long ; les an- tennes sont brunes; elle est d’un brun noir Juisant, la tête a une ligne longitudinale jaune sur le milieu ; le corselet a üne tache jaune de chaque côté, sur laquelle est un petit point noir; l’écusson est noir, avec une tache jaune; les élytres ont quelquefois une tache jaune; le dessous du corps est brun mélangé de jaune; les pates sont brunes ; les cuisses sont mélangées de brun et de jaune. De us ie ete anti Sd ur 70 - + à hosted due ie à, DES CÉTOINES, 37 On la trouve à Cayenne, à Surinam, au Brésil. La Cétoine bicolor, Cetonia bicolor. G. Rutèle. Larn. Elle a environ un pouce de long; ses an- tennes sont brunes ; la tête, le corselet et l’écusson sont d’un vert foncé très luisant; les élytres sont brunes et sillonnées; le dés sous du corps et les pates sont d’un vert foncé très luisant. On la trouve dans l'Amérique méridio- nale. La Cétoine velue, Cetonia hirta. Cette cétoine est plus petite que les pré- cédentes : son corps est d’un noirâtre ob- seur, tout hérissé de poils d’un gris rou- ‘geâtre; le chaperon est échancré, avec les angles latéraux aigus; le corselet a une ca- rène longitudinale ; les élytres ont quelques petites taches grisâtres. On la trouve aux environs de Paris, en Allemagne, et dans le midi de la France. it. [A 38 HISTOIRE NATURELLE La Cétoine stictique, Cetonia stictica. Elle est encore plus petite que la précé- dente, d’un noir luisant, mêé d’une teinte verdâtre ou bleuâtre, peu velue; le chape- ron à son bord antérieur concave, avec les angles obtus; la tête a une petite carène; on en voit aussi une le long du milieu du corselet; le dessus du corps, l’anüs et les bords de l'abdomen ont des points blancs. On la trouve dans les mêmes lieux que la précédente. LXXVIII GENRE. TRICHIE, Caractères génériques. Antennes courtes, en masse, composées de dix articles, le premier gros, velu, le suivans presque égaux, arrondis, les trois der- niers en masse ovale feuilletée, — Quatre anten- nules égales, filifonmes, les antérieures composées de quatre articles, les postérieures de trois. — Jambes antérieures dentées. — Corps court, ra- massé. Lestrichiessont desscarabées de Linnée et de M. Geoffroy, dont M: Fabricius a fait un — DES TRICHIES. 39 genre. Mais M. Olivier a réuni cés insectes aux cétoines, et en a fait une famille de ce genre. Comme lesttrichies diffèrent des cétoines par la forme du corps ét par la manière dont elles vivent sous l’état de larves ; nous suivrons ce génre établi par M. Fabricius. Ces insectes ont les antennes composées de dix articles, dont les trois derniers for- ment une masse ovale, feuilletée ; la tête inclinée, allongée, plus étroite que le cor-. selet; le chaperon est âvancé, rebordé et échancré; les yeux sont petits, arrondis, saillans ; la bouche est composée de deux mandibules presque membraneuses, obtuses, épaisses et sans dentelures; de deux mâ- choires divisées én deux et terminées par un lobe velu; d’une lèvre inférieure et de quatre antenntles égales. Le corselet est moins large que le corps; il est bordé , un peu convexe, arrondi pos- térieurement et sur les côtés; l’écusson est triangulaire. Les élytres sont de forme carrée, un peu aplaties en dessus , un peu bossues à la base * à db Ce ‘ie dent Les Ætu … Zoe là sci bé : bn dd ÉnbÉS, à Os, its iné. à 40 HISTOIRE NATURELLE et échancrées à l'extrémité; elles couvrent ‘ * deux ailes membraneuses , repliées quand l'insecte n’en fait point usage pour voler. Le corps est court , ramassé ; l'abdomen est composé de six anneaux, dont le der- nier est dans une position presque verticale Par rapport aux autres, et terminé en pointe Lé mousse. Dans quelques espèces, la femelle a une tarière assez longue, pointue, dentelée supérieurement , ou sans dentelures. Les pates sont assez longues!et minces ; les jambes antérieures sont dentées latérale- ment; les intermédiaires et les postérieures ont quelques épines ; les tarses sont longs, filiformes, composés de cinq articles presque égaux, dont le dernier est armé de deux crochets assez forts, longs, arqués et pointus. : On trouve ces insectes, en été, sur les fleurs et sur les troncs des arbres; les fe- melles, qui sont pourvues d’une tarière, fréquentent les bois cariés pour y déposer leurs œufs ; leurs larves ressemblent à celles des cétoines; elles ont le corps mou, al- longé, cylindrique, un peu aplati en des tu ue ot. db dé ans Ad de bé ot …., | td Éd és DES TRICHIES, 4x sous ; composé de douze anneaux, sur les- quels sont placés neuf stigmates de chaque côté; leur tête est écailleuse , munie de deux dents très fortes, et de deux antennules fili- formes, composées de cinq articles; leurs yeux sont cachés sous les enveloppes de la larve et de la nymphe; elles ont six pates écailleuses, placées sur les trois premiers anneaux. Les larves vivent dans le bois mort, et dans les racines des arbres qu’elles percent et rongent. On ignore le temps qu’elles pas- sent sous la forme de larves. Ce genre ne contient que seize ou dix-huit espèces : on n’en trouve que quatre aux en- virons de Paris. Nous allons passer à leur description. La Trichie ermite, Zrichius eremita. Elle a environ quatorze lignes de long ; les antennes sont noirâtres ; le chaperon est carré, rebordé ; le corselet a une élévation transversale à sa partie antérieure , et deux longitudinales sur le milieu ; l’écusson est to MS bn né rie, béés bn, À dits LL nt it bé ns no dns à 42 HISTOIRE NATURELLE grand, triangulaire; les élytres sont un peu » raboteuses; tout le corps, tant en dessus qu'en dessous, est d’un brun noirâtre bronzé; les pates sont de la même couleur ; les jambes antérieures ont trois dents laté- rales, les autres ont quelques épines. On la trouve dans presque toute l’Eu- rope, sur les troncs d'arbres cariés. La larve vit dans les troncs des saules, dés poiriers et de quelques autres arbres. Elle ést rare aux environs de Paris. La Trichie noble, 7richius nobilis. Elle est une fois plus petite que la trichie ermite; elle est d’uné belle couleur verte brillante, dorée ou cuivreuse en dessus ; les antennes sont noires; le chaperon est arrondi, échancré ; le corselet est bordé, finement pointillé; il a un enfoncement longitudinal sur le milieu ; l’écusson est petit, en cœur; les élytrés sont un peu raboteuses , plus courtes que l'abdomen ; tout le dessous du corps est cuivreux et couvert d'un duvet roussâtre, fin et serré; DES TRICHIES. 43 les côtés et l'extrémité dé l’abdomen ont une rangée de taches blanches ; les pates sont cuivreuses. On la trouve en Europe, sur les fleurs. Elle n'est pas commune aux environs de Paris: ” La Trichie fasciée, Zrichius fasciatus. Elle a environ cinq lignes de long ; les antennes sont noires ; la tête et le corselet sont noirs, entièrement couverts de poils roux ; l’écusson est noïr; les élytres sont jaunes , sans poils , avec chacune trois gran- des taches noires qui forment trois bandes transversales interrompues; le dessous du corps est d’un noir bronzé, couvert d’un duvet jaunâtre; les pates sont noires. On la trouve en Europe, sur les fleurs. Elle est commune aux environs de Paris. La Trichie lunulée, Zrichius lunulatus. Elle a environ cinq lignes de long ; lés antennes sont noires ; le chaperon est échan- cré; tout le corps est d'un bleu noirâtre lui- nt ons: à de M din. mctie Do et di dé … ds és. ds SA De fe 44 À HISTOIRE NATURELLE sant ; couvert d’un duvet roussitre très court ; les élytres sont beaucoup plus courtes que l'abdomen, elles ont chacune deux pe- tites lignes transversales, courtes, de cou- leur jaunätre le long du bord extérieur , et quelques lignes longitudinales peu élevées ; le dessous du corps est couvert de poils roussâtres ; l'extrémité de l'abdomen a deux grandes taches oblongues, blanches ; les pates sont d’un vert noirâtre. On la trouve dans la Caroline. La Trichie delta, Trichius delta. Elle a environ quatre lignes de long ; ses antennes sont brunes; le chaperon est échan- cré, noir, avec le bord jaunâtre ; la tête est noire, avec trois taches jaunes; le corselet est noir, bordé de jaune tout autour : il a sur le milieu un triangle formé par des lignes, jaunes; les élytres sont d’un jaune testacé, avec quelques points noirs ; le des- sous du corps est noir, entièrement couvert d’une poussière écailleuse ; grise ;. les cuisses sont ferrugineuses ; les jambes et les tarses sontnoirs ; les postérieurs sont très longs, PEN rTe DES TRICHIES. 45 On la trouve à la Caroline , la Virginie, et dans le Maryland. La Trichie éffiptère, Zrichius hemipterus. Elle est de la longueur de la précédente , mais moins large ; la tête est noire , chagri- née ; le corselet est bordé, mégal , chagriné, marqué de deux lignes longitudinales, éle- vées : il a quelques taches irrégulières, blan- ches; les élytres sont aplaties, beaucoup plus courtes que l'abdomen ; elles ont quelques taches blanches; tout Le corps est noir , plus ou moins couvert d’écailles blanchâtres; l'abdomen de la femelle est terminé par une tarière longue, pointue, dentée à sa partie supérieure ; les jambes antérieures ont cinq dentelures. > On la trouve dans presque toute l’Eu- rope, sur les fleurs. La femelle dépose ses œufs dans les bois cariés. Cet insecte est commun aux environs de Paris. 26 HISTOIRE NATURELLE La Trichie canaliculée, Trichius canaliculätus. Elle est de moitié plus petite que la pré- cédente, à laquelle elle ressemble beaucoup; elle a les antennes brunes; la tête très in- clinée ; le corselet est fortement rebordé, et ses bords latéraux sont un peu en scie; il a un sillon longitudinal très profond sur le milieu, et deux lignes élevées; les élytres sont très courtes, un peu striées ; tout le corps est d’un brun marron, plus ou moins couvert de petites écailles ferrugineuses. L’abdomen de la femelle est terminé par une tarière assez longue et pointue, sans dentelures; les jambes antérieures ont trois épines latérales. On la trouve au cap de Bonne-Espérance, et à la Caroline. La Trichie de la châtaigne, Zrichius castaneæ. G. Crémastocheile. Larr. Cet insecte est tout noir ; le premier ar- ticle de ses antennes, celui de la base, est DES TRICHIES. 47 grand, large, d’une forme triangulaire ; la lèvre inférieure occupe tout le dessous de la tête, et forme , par sa concavité, une sorte de bassin ou d’écuelle; le bord anté- rieur du chaperon se courbe et se replie autour de cette pièce. Cet insecte se trouve dans l’Amérique septentrionale, LXXIX° GENRE. HEXODON. Caractères génériques. Antennes composées de onze articles; le premier gros, velu, renflé à l’extré- mité; le second très petit, le troisième assez long, les trois derniers en masse ovale, feuilletée, — Quatre antennules filiformes; les antérieures de quatre articles, dont le premier est très petit, le dérnier allongé; les postérieures courtes, com- posées de trois articles, dont le premier et le se- cond sont égaux et coniques, le dernier estoyale, allongé. — Jambes antérieures dentées, — Corps arrondi, plat en dessous. : M. Ouvier est le premier entomologiste qui ait décrit ces insectes ; il leur a donné le nom d’hexodon, mot qui, en grec, si- gnifie six dents , parce que les mâchoires de roi fée th nr no dhiée jiescidhi on OL 8 HISTOIRE NATURELLE ces insectes ont six dents cornées trèsap- parentes. Les hexodons , selon cet auteur, ont quel- ques rapports avec les hannetons et les cé- toines ; mais ils diffèrent des cétoines, parce ‘qu’ils ont une lèvre supérieure et des mâ- choiïres cornées ; ils diffèrent des hannetons par leurs mâchoires, qui sont grandes et six-dentées , et par leurs antennes, qui sont composées de onze articles. Les hexodons ont la tête beaucoup plus étroite que le corselet; les yeux arrondis et peu. saillans; la bouche composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cor- nées, arquées, presque dentées à leur ex- trémité ; de deux mâchoires, dures, cor- uées, terminées par six dents, dont une seule à l'extrémité; d’une lèvre inférieure et de quatre antennules. Le corselet est large , légèrement rebordé sur les côtés, échancré antérieurement, un peu avancé postérieurement. L'écusson est large et très court ; les ély- tres sont convexes, un peu rebordées sur les côtés, Insectes. a ——— Desave. del. Leteller Jeup. 4. Tet. des Bolets, 2.L'Esc. remforme. ô 5.Derm. du Lard,. 6 1. L'H. retcule . . Nec , fossoveur . ; À .Sa Larve, DES HEXODONS. 49 Le corps est ovale, convexe en dessus, presque plat en dessous; les pates sont de longueut moyenne ; les jambes antérieures ont trois dents latérales; les autres ont des poils courts et rudes ; les tarses'sont filifor- mes, composés de cinq articles, dont les quatre premiers sont un peu plus gros à leur extrémité, et terminés par trois où quatre épines. à. Ces insectes se nourrissent des feuilles des aïbres et des arbrisseaux:M. Olivier ne sait point s'ils sont aussi#déstructeurs que les hannetons, et s'ils mA 1e autant. Leurs larves ne lui sont point connues; mais il croit qu’elles ressemblent à celles des han netons, et qu’elles vivent dans la têrre. On ne connaît encore que deux espèces de ce genre. Nous donnerons la description d’une de ces deux espèces. L'Hexodon réticulé, Æexodon reticulatum. Il estovale, convexe en dessus, presque aplati en dessous; ses antennes sont noires ; f: Lt J LA 5o HISTOIRE NATURELLE le premier article est poilu , la masse est ovale et feuilletée; la tête et le corselet sont noirs ; l’écusson est large, court et noirâtre ; les élytres sont cendrées, avec deux ner- vures longitudinales, élevées, réticulées et noirâtres ; le dessous du corselet et de la poitrine est noirâtre ; l'abdomen est d’un brun ferrugineux ; les pates sont noires; les fimbes antérieures ont trois dents laté- rales ; les autres ont des poils courts assez roides, On le trouve à Madagascar. LXXX: GENRE. ESCARBOT. Caractères génériques. Antennes coudées, en masse, composées de onze articles, dont le premier très long, les autres courts et globnleux, 16s trois der- niers en masse solide, ovale. — Quatre anten- nules filiformes; les antérieures composées de quatre articles, dont le dernier obtus ; les posté- rieures de trois. — Jambes antérieures dentées. — l'ête petite, un peu cachée dans le corselet. Lanné avait d’abord placé les escarbots avec les coccinelles, dont ils diffèrent par DES ESCARBOTS. 5r les antennes et la forme du corps. Il les a ensuite séparés, et en a fait un genre, sous le nom d’hister. M. Geoffroy a adopté ce genre de Linné, auquel il a donné le nom d’attelabus, et en français, escarbot. M. Oli- vier a conservé à ces insectes les noms que ces deux naturalistes leur ont donnés ; ainsi les escarbots de cet auteur sont les histers de Linné, et les escarbots ou attelabus de M. Geoffroy. La forme des antennes des escarbots suffit pour les distinguer de tous les insectes des genres précédens, parce que, quoique la masse qui les termine soit composée de trois articles , ces articles ne sont point séparés comme ils le sont aux antennes des scara- bées, des trox, des cétoines et des trichies; ils sont au contraire réunis, et forment une masse qui, à la vue simple, paraît être d’une seule pièce; de plus, les antennes des escar- bots sont coudées et font un angle vers leur milieu, et elles sont de la longueur de la tête. La tête est très petite : l’insecte la tient plus ou moins enfoncée sous le corselet. 52 HISTOIRE NATURELLE La bouche est composée d’une lèvre su- périeure, de deux mandibules cornées, très dures, grandes, arquées, simples ou uni- dentées intérieurement; de deux mâchoires, d’une lèvre inférieure, et de quatre anten= nules. Le corselet est grand, échancré antérieu- rement , presque droit postérieurement , lé- gèrement bordé sur les côtés, et ordinaire- ment lisse en dessus. L’écusson est triangulaire et très petit, quelquefois peu visible. : Les élytres sont plus courtes que l’abdos men, point bordées : elles couvrent deux ailes membraneuses, replites, dont l’insecte se sert lorsqu'il veut voler, Les pates sont de longueur moyenne; les jambes sont courtes, aplaties; les anté- rieures ressemblent à celles des scarabées, elles ont quelques dents très marquées; les intermédiaires et les postérieures sont épi- neuses; les tarses sont filiformes, composés de cinq articles; le dernier est un peu plus long que les autres, et armé de deux petits crochets pointus. bts) à dés née Cned be né die dé été dt ES é sav apr arabes. né Là épée cn mm de DES ESCARBOTS, 53 La larve de ces inséctes n’est point connue; mais comme on trouve l’insecte parfait dans les charognes et [es excrémens des animaux, on peut croire que leurs larves vivent dans ces matières. Quelques espèces cependant se trouvent sous les écorces des arbres morts. On voit courir les escarbots au printemps et en été, sur les sables et dans les chemins; dès qu’on les touche, ils cachent leurs an- tennes et leurs pates sous leur corps et restent immobiles dans cette position, jus- qu'à ce qu'ils croient qu'il n’y a plus de danger pour eux, et ensuite ils se remettent en marche. Ce genre est composé d’un assez grand nombre d’espèces, dônt on trouve la ma- jeure partie en Europe, et aux environs de Paris. L’Escarbot unicolor, Æister unicolor. Il est entièrement d’un noir luisant; la tête est petite, lisse; les mandibules sont grandes, avancées ; le corselet est lisse, avec deux lignes un peu enfoncées sur les côtés, _ line 0 dame ct sui nie fn daté dite ls té tés ASS ST, 54 HISTOIRE NATURELLE et une le long du bord antérieur; les élytres ont trois stries longitudinales peu marquées le long du bord extérieur; les jambes anté- rieures ont plusieurs dents latérales; les au- tres sont armées d’épines. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope : il est commun aux environs de Paris. L’Escarbot quadrimaculé , Aister quadrimaculatus. Il a environ quatre lignes; il est d’un noir luisant ; les élytres ont quelques stries peu marquées et deux taches d’un rouge brun, l’une à la base, et l’autre vers le milieu : cette dernière est plus grande que l’autre; les jambes antérieures ont trois dents laté- rales. On le trouve dans presque toute l’Europe: il est commun aux environs de Paris. L’Escarbot réniforme , Âister reni- ? Jormus. Celui qu'on trouve aux environs de Paris est à peu près de la grandeur du précédent ; Eee à crane done 2 DES ESCARBOTS. 55 mais dans les départemens méridionaux de la France, il est deux ou trois fois plus grand; ses antennes sont de la longueur de la tête; les mandibules sont avancées; le corselet est lisse; les élytres ont quelques stries longitudinales peu marquées, avec une tache réniforme d’un rouge brun ; tout le corps est noir luisant; les jambes anté- rieures ont quelques dents latérales. Il est rare aux environs de Paris, et très commun dans les départemens méridionaux de la France. L’Escarbot bronzé, Hister æneus:- Il est beaucoup plus petit que l’Aëster uräcolor ; il est entièrement d’un noir bronzé, très brillant; le corselet est très finement pointillé sur les bords latéraux ; les élytres sont finement pointillées ; elles ont quelques stries À peine marquées, et très courtes ; les dentelures des jambes antérieures sont peu marquées. On le trouve en France, en Angleterre: il est commun aux environs de Paris. + 56 HISTOIRE NATURELLE L’Escarbot déprimé , Æister depressus. Il a une ligne et demie de long; il est noir, très brillant; le corps est aplati; les antennes sont noires, avec la masse ferru- gineuse ; les élytres ont quatre stries longitu- dinales; les jambes antérieures ont quatre dents latérales, les intermédiaires trois, et les postérieures deux. On le trouve en Europe, sous l'écorce des arbres : il n’est pas rare aux environs de Paris, au commencement du printemps. L'Escarbot globuleux, Æister glo- bosus:. Cette espèce diffère beaucoup des précé- dentes ; tout son corps est d’un noir terne ; les antennes sont plus longues que la tête; le corselet est chagriné avec quatre lignes longitudinales, élevées; les élytres sont pres- que aussi longues que l'abdomen , et profon- dément striées; les dentelures des jambes antérieures sont peu marquées. On le trouve dans les départemens méri- DES ESCARBOTS. 57 dionaux de la France : il est rare aux envi- rons de Paris : il habite les bouses. L’Escarbot sillonné, Æister sulcatus. Il ressemble beaucoup au précédent, mais il est plus petit; il n’a qu’une ligne de long; tout son corps est noir, globuleux; sa tête est très petite, entièrement cachée sous le corselet; le corselet et les élytres sont très profondément striées. On le trouve aux environs de Paris, or- dinairement dans les fientes de cheval ; dès qu’il entend le momdre bruit, il cache ses antennes et ses pates sous son corps; et comme il est très petit, il échappe aux re- cherches des entomologistes. L’Escarbot bimaculé, Æister bima- culatus. Il a environ deux lignes de long; le corps est noir, luisant; les élytres sont striées; elles ont chacune une tache d’un rouge brun, vers l'extrémité; les jambes anté- rieures ont cinq ou six dents latérales. at di ol. ot dn dits. Const, 1-27 d'épée HE net es 58 HISTOIRE NATURELLE On le trouve dans presque toute l'Europe : il est commun aux environs de Paris. LXXXI GENRE. DERMESTE. Caractères génériques. Antennes courtes, en masse, composées de dix articles, dont le premier plus gros, les autres égaux, presque globuleux, les trois derniers en masse perfoliée. — Quatre an- tennules filiformes, inégales; les antérieures com- posées de quatre articles égaux, les postérieures de trois. — Jambes simples sans dentelures. Les dermestes ont les antennes plus lon- gues que la tête; la masse qui les termine est assez grosse, et les trois articles qui la composent paraissent comme enfilés par leur milieu. Ce caractère sert à les distinguer des _tétratomes , dont la masse des antennes est de quatre articles. Leur tête est petite, inclinée, arrondie, un peu enfoncée dans le corselét; les yeux sont petits, arrondis et saillans. La bouche est composée d’une lèvre su- périeure, de deux mandibules cornées ; un tetes | de sé LL RÉ | ds: 2 ee DD n Lu dan ai db . DES DERMESTES. 59 peu arquées, aigués, armées intérieugement d’une dent peu saillante ; de deux mâchoi- res; d’une lèvre inférieure, et de quatre an- tennules. Le corselet est peu bordé, convexe, ar- rondi postérieurement, et un peu moins large que les élytres; l’écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont convexes, de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées lorsque l’insecte n’en fait point usagé pour voler. Les pates sont de longueur moyenne ; les jambes n’ont ni dents ni épines; les tarses sont filiformes, le dernier article est un peu plus long que les autres; il est armé de deux petits crochets minces, très pointus. : Le corps est linéaire, un peu convexe en dessus, et en dessous. Depuis long-temps on connait les der- mestes par les dégâts que font leurs larves dans les collections d’histoire naturelle et les magasins de pelleteries; elles détruisent les oiseaux, les quadrupèdes et les insectes desséchés ; elles se nourrissent ordinairement 6o HISTOIRE NATURELLE de leurs, cadavres, rongent les poils, la peau, la substance charnue, les parties ner- veuses, et n’y laissent que les os, qu’elles rongent même un peu; enfin, elles en font des squelettes parfaits. On trouve aussi ces larves dans les offices et les garde-manger, où elles rongent le lard et autres substances; il n’est pas facile de se garantir de ces in- sectes destructeurs, dont la petitesse de la larve la met à l’abri des recherches ; mais, comme il n’y a dans la nature aucun animal qui n’ait son utilité, soit générale, soit par- ticulière , il semble que les dermestes soient destinés à détruire et à décomposer entière- ment les cadavres des animaux, pour former de leurs débris un terreau qui, à son tour, sert d’aliment à d’autres productions, surtout aux plantes. L'air et l'humidité ne parvien- nent à faire cette décomposition que bien plus lentement. Ces insectes, aidés des bou- cliers et des nécrophores, achèvent de ré- duire à leurs premiers élémens les restes des cadavres que les larves de quelques mouches ont laissés ; car ces dernières larves ne man- gent la chair que tandis qu’elle est molle, DES DERMESTES. 6x et ne touchent point aux parties néFveuses et tendineuses. Les larves des dermestes sont plus ou moins velues; quelques unes ont, à l’extré- mité du corps, une touffe de poils, qui forme une espèce de pinceau; telles sont celles du dermeste du lard et celles du der- meste pelletier ; leur corps est composé de douze anneaux; elles ont la tête écailleuse, armée de deux mandibules fortes; deux an- tennes, et quelques barbillons; six pates écailleuses, attachées aux trois premiers an- neaux. Elles changent plusieurs fois de peau, pour passer à l’état de nymphe; elles ne s'enferment point dans une coque, elles cher- chent seulement un endroit écarté; et peu de temps après cette métamorphose, elles deviennent insectes parfaits. Les dermestes vivent peu de temps sous lour dernière forme ; on les trouve ordinai- rement sur les fleurs; ceux qu’on rencontre sur les cadavres ne paraissent s’en rappro- cher que pour y déposer leurs œufs; de même que les escarbots et quelques autres insectes, dès qu’on les touche , ils retirent 1, ' e ‘ 6 62 HISTOIRE NATURELLE leurs antennes et leurs pates sous leur corps, restent sans mouvement, et paraissent morts. Souvent on ne parvient à les faire sortir de cet état d’inaction, qu’en les pi- quant ou en les exposant à une forte cha- leur ; alors ils se remettent sur leurs pates, et cherchent à s'enfuir. Ce genre est composé d’une quarantaine d’espèces, dont une partie se trouve en Eu- rope , ét plusieurs aux environs de Paris. Nous allons en décrire quelques unes. Le Dermeste du lard, Dermestes lardarius. Il a environ trois lignes de long ; les an- tennes sont brunes; la tête et le corselet noirs ; les élytres sont noires; elles ont une large bande d’un roux cendré , depuis leur base jusque vers leur milieu, sur laquelle on voit quelques points noirs; le dessous du corps et les pates sont noirs ; la poitrine a quelques poils d’un roux cendré. Il habite presque toute l'Europe : on le trouve souvent dans les maisons ; sa larve Jfarasats -, : De ae LC NT ee ei à dé An: Hé … hé DS A É S. S … : DES DERMESTES. 63 est une des plus destructives de toutés celles de ce genre, Le Dermeste Souris, Dermestes murinus . Il est un peu plus petit que le précédent; sa tête et son corselet sont noirs, couverts en quelques endroits de poils d’un roux cendré ; les élytres sont noires, avec quel- ques poils d’un gris cendré; l’écusson est couvert de poils de la même couleur; tout le dessous du corps est blanc ; les pates sont noires. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope, sur les cadavres. Le Dermeste Pelletier, Dermestes Pellio. Il est moins grand que le précédent ; il est oblong, noir, ou d’un brun noirâtre: le corselet a quelquefois trois petits points blanchâtres vers sa partie postérieure; les élytres ont un point blanc vers le milieu ; les pates sont noires. 64 HISTOIRE NATURELLE On le trouve dans presque toute l’Eu- rope , sur les fleurs ; sa larve se nourrit de toute sorte d'animaux desséchés. Le Dermeste destructeur, Dermestes macellarius. Il est un peu plus petit que le précé- dent; tout son corps est noir et luisant; ses pates sont d’un brun ferrugineux. On le trouve en Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Dermeste velouté, Dermestes tomentosus. G. Cholèye. Lara. Il a environ deux lignes de long; les an- tennes sont brunes; la tête et le corselet bruns, couverts de poils jaunes ; les yeux noirs; les élytres brunes, couvertes de poils jaunes ; les pates sont brunes. On le trouve aux environs de Paris, dans les bois vieux et pourris. Le genre cholève est assez nombreux ist bn tti à D ée bR :. — où de be D do bu ns: < . DES DERMESTES. 65 en espèces. M. Spence, naturaliste anglais, a publié une monographie de ce genre dans les transactions de la Société Linnéenne de Londres, tom. x1, pag. 123; il en décrit dix-huit espèces : on en trouve plusieurs aux environs de Paris. La CHorève ROUssATRE, Choleva rufes- cens, est noire, avec les élytres et les pates grises ; les élytres sont presque strices ; les antennes sont assez longues et gréles. On la trouve sous [es écorces des arbres. La CHorève soyeuse, Choleva sericea, est noirâtre, avec un duvet soyeux; ses pates sont brunes, de même que ses élytres. Le Dermeste ondé, Dermestes undatus. Cette jolie espèce est moins grande que le dermeste pelletier; ses antennes sont noires ; le dernier article est allongé, ter- miné en pointe; la tête est noire; le corse- let noir, avec trois petites taches blanches formées par des poils; les élytres sont noires, avec quelques points blancs et deux lignes ondées de la même couleur, formées … dat ht, de No LÉ Le. nn moule. doi nt à Se dE... 66 HISTOIRE NATURELLE par des poils; tout le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve au nord de l’Europe, en Angleterre, et aux environs de Paris, sur les fleurs. LXXXII GENRE. TÉTRATOME. Caractères génériques. Antennes en masse; les pre- miers articles petits, arrondis, les quatre derniers larges, aplatis. — Quatre antennules inégales ; les antérieures plus longnes, composées de quatre articles, dont le dernier allongé, en masse, ovale; les postérieures de trois articles. — Jambes sim- ples, sans dentelures. — Corselet bordé. Ces insectes n’ont été connus par aucun auteur. M. Fabricius est le premier qui les ait décrits ; il leur a donné le nom de tétra- tomes , probablement à cause de leurs an- tennes, dont la masse est composée de quatre articles. Les tétratomes ont un peu de ressemblance avec les dermestes par la forme, mais elles en diffèrent par les an- tennes, celles des dermestes n'ayant leur masse composée que de trois articles. DÉS VÉTRATOMES. 67 Les antennes sont presque de la longueur du corselet, écartées à leur base, et insé- rées au-dessous des yeux. La tête est petite, un peu enfoncée sous le corselet; les yeux sont grands, arrondis, saillans de chaque côté de la tête ; la bou- che est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, épaisses , cor- nées, terminées par une pointe aiguë ; de deux mâchoires membraneuses, bifides ; d’une lèvre inférieure, et de quatre anten- nules. Le corselet est grand , convexe, rebordé; l’écusson est arrondi. Les élytres sont convexes, de la lon- gueur de l’abdomen ; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées quand l’in- secte n’en fait point usage pour voler, Les pates sont de longueur moyenne, les jambes simples, les tarses filiformes , le der- nier un peu plus long, et armé de deux crochets. ? On a reconnu que ces insectes avaient les quatre premiers tarses composés de cinq articles, et les derniers de quatre, ce qui les éloigne des dermestes. et les rapproche des diapères. hace Dhs bai jolie = ï "2 ab dites bé Dé. à 68 HISTOIRE NATURELLE Tout le corps est un peu allongé, con- vexe en dessus. La larve des tétratomes n’est point con- nue. Le seul insecte parfait que nous con- maïssions se trouve aux environs de Paris, dans les bolets, et il est présumable que sa larve se nourrit de cette substance. Ce genre n’est composé que de trois espèces, qu’on trouve en Europe; nous décrirons celle des environs de Paris. La Tétratome des bolets, Z’etratoma Jungorum. Elle a environ deux lignes de long; ses antennes sont rousses à la base, avec la masse brune ; la tête est noire, luisante; le corselet est testacé, luisant , finement poin- tillé et bordé; les élytres sont noires, lui- santes et pointillées ; le dessous du corps est brun ; les pates sont testacées. On la trouve en Allemagne, et aux envi- rons de Paris, dans les bolets. 7 mt.) Be. CN Sd. hd Chpt it APR té Len DES NÉCROPHORES. 69 LXXXIII GENRE. NÉCROPHORE. Caractères génériques. Antennes en masse; premier article gros et assez long, les autres courts et presque globuleux; les quatre derniers très gros, aplatis, en masse perfoliée, — Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier très court; les postérieures de trois, dont le premier plus long que les antres. — Corselet bordé, äplati. M. Fasmcrus a fait un genre de ces in- sectes, que Linné a placés parmi les bou- cliers, et M. Geoffroy avec les dermestes, M. Olivier a adopté ce genre, auquel M. Fa- bricius a donné le nom de nécrophore, qui signifie fossoyeur, parce que ces insectes cachent dans la terre les petits animaux dont ils se nourrissent. Les antennes des nécrophores les font ai- sément distinguer des dermestes et des bou= cliers. Nous avons vu que celles des der- mestes sont terminées par une masse de trois articles : celles des nécrophores sont 70. HISTOIRE NATURELLE terminées par quatre articles, qui forment une masse très grosse et presque arrondie, au lieu que les antennes des boucliers sont seulement un peu plus grosses à l'extrémité. Les nécrophores ont les antennes de la longueur de la tête, insérées à sa partie an- térieure; la tête un peu inclinée, assez grande, moins large que le corselet; les yeux petits, point saillans ; la bouche com- posée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées , arquées et pointues ; de deux mâchoires formées de deux pièces plus courtes l’une que l’autre ; d’une lèvre inférieure , et de quatre antennules. Le corselet est rebordé tout autour, aplati en dessus, plus ou moins échancré antérieurement, arrondi sur les côtés; l’écusson est triangulaire. Les élytres sont plus courtes que l’abdo- men ; elles couvrent deux aïles membra- neuses, dont l’insecte fait usage pour voler. » Tout le corps est allongé ; l'abdomen est composé de six anneaux, et terminé en pointe ; les derniers anneaux sont un peu inclinés. thin ht di , ei ii dits aff d'OS dt " r ° DES NÉCROPHORES. 7x Les pates sont assez longues; les cuisses grosses ; les jambes antérieures courtes, ar- mées d’une dent latérale très saillante, et d’une épine à leur extrémité; les autres ont aussi une ou plusieurs épines à leur extrémité; les tarses intermédiaires et les postérieurs sont filiformes ; les antérieurs sont larges, äplatis, et garnis de poils en dessous. On trouve les nécrophores sur les cada- vres en putréfaction ; aussi ces insectes ont une odeur de charogne très forte , qu'ils conservent même long-temps après leur mort, et qu'ils communiquent aux boîtes dans lesquelles on les renferme. Ils se nour- rissent de ces matières dégoûtantes, qu'ils sentent de très loin. Lorsqu'ils rencontrent une taupe, où une souris morte, plusieurs se réunissent pour l’enterrer, afin de la manger plus commodément ; ils creusent la terre en commun, et mettent beaucoup d'adresse et d’activité dans ce travail. C’est aussi dans les cadavres qu’ils déposent leurs œufs, et que leurs larves vivent. Ces larves sont longues, d’un blanc gri- né “té | : 72% HISTOIRE "NATURELLE r sâtre, avec la tête brune; leur corps est composé de douze anneaux, dont chacun est garni à sa partie supérieure d’une petite plaque.écailleuse, d’un jaune rougeâtre ; la “ plus grande partie de ces plaques ont plu- * sieurs pêtites pointes; elles ont six pates écailleuses très courtes, attachées aux trois premiers anneaux. Pour se changer en nym- phes, ces larves s’enfoncent en terre, à plus d’un pied de profondeur ; elles s’y for- ment une loge qu’elles enduisent de ma- tières gluantes, s’y changent en nymphes, etrestent environ un mois sous cette forme, avant de devenir insectes parfaits. Ce genre est composé d’une douzaine d'espèces, dont on trouve plusieurs aux en- virons de Paris, que nous décrirons. Le Nécrophore fossoyeur, Vecrophorus vespillo. Il a environ dix lignes de long ; ses an- tennes sont noires à la base, avec les trois derniers articles ferrugineux; la tête est noire ; le corselet est noir, couvert de poils "Ye 4 » + + DES NÉGROPHORES. à rouxÿ les élytfes sont noires, plus cou que l'abdomen : elles*ont deux 5 transversales ondéés, d’un jaune roux we dessous du corps est noir, avec des poil roussâtres fins et serrés sur la poitrine ; les pates sont noires. r On le trouve dans presque toute l’Eu- rope, sur les cadavres : il répand une odeur très fétide. J'ai dans ma collection un individu de cette espèce, qui n’a que quatre lignes de longueur : je l'ai trouvé aux environs de Paris, Le Nécrophore mortuaire, Mecro- phorus mortuorum. Il est un peu plus petit que le précé- dent, auquel il ressemble beaucoup : il n'en diffère que par ses antennes, qui sont noires. On le trouve À Paris; mais il est plus rare que le précédent. UT. 7 ds -iltée it PONT Vian Se jé 7 … MISTOIRE: NATURELLE . ÉNéorophore germanique, Necro- 4 phorus germanicus. IL ést beaucoup plus grand que le fos- soyeur ; noir, avec une tache ferrugineuse à + la partie antérieure de la tête; le corselet est fortement bordé : il a une ligne enfoncée sur le-milieu ; les élytres sont plus courtes que l'abdomen, tronquées à leur extrémité, pointillées , avec trois lignés longitudinales peu marquées, et le bord extérieur re- courbé et ferrugineux ; le dessous du corps est noir, avec quelques poils ferrugineux vers la poitrine ; les cuisses sont grosses ; les jambes antérieures ont une dent très forte, et une épine à l’extrémité. M. Olivier dit que cet insecte a la masse des antennes ferrugineuse ; j'en ai plusieurs individus dans ma collection, qui ont tous les antennes noires : c’est le récrophore ën- humeur qui les a ferrugineuses. On le trouve en Allemagne, sur les ca- davres : il est assez rare aux environs de Paris. } Los éd Se Mél dde dé de dt ÉRS à Lu ù 1 “ DES NÉCROPHORES. 75 : Le Nécrophore inhumeur, Necro- phorus humator. M ’ Il est un peu moins grand que le précé- dent, entièrement noir, à l’exception de la masse des antennes, qui est ferrugineuse; le corselet a une ligne transversale, un sillon longitudinal sur le milieu, et une petite éminence de chaque côté de sa partie antérieure ; les élytres sont pointillées, et elles ont chacune une ligne élevée peu marquée. Il habite l’Allemagne, et les environs de Paris : on le trouve sur les cadavres. smtibdté ‘4: bébblhes bus à ind bi édite —… de‘ X M E ñ LA 76 HISTOIRE NATURELLE # : LXXXIV' GENRE. BOUCLIER. Caractères génériques. Antennes en masse perfoliée, un peu comprimées, composées de one articles, le premier allongé , les autres plus courts et plus larges, le dernier ovale, — Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le premier très court et très petit, et le second gros et conique; les postérieures de trois articles, le premier plus long que les autres. — Gorselet et élytres bordés, "Les boucliers ont été nommés sépha par Linné; M. Geoffroy leur a donné en latin le nom de peltis, et en français celui de bouclier; M. Olivier a conservé à ces in- sectes les noms que ces deux naturalistes leur ont donnés. Linné a placé beaucoup d’autres insectes avec les boucliers, mais les naturalistes qui ont écrit depuis lui les ont séparés, et en ont fait des genres dont nous donnerons les caractères. ù On distingue les boucliers des nécropho- datée st soluble, — +: - 1: à 1 RÉ en DES BOUCLIERS. 77 res, qui sont des si/pha de Linné, par les antennes et la forme du corps. Les antennes des boucliers sont moins longues que le corselet ; le premier artiele est le plus long de tous; les autres sont presque égaux, et le dernier est ovale : elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, au-dessous des yeux. La tête est petite, étroite, allongée ; quelquefois l’insecte la porte horizontale , mais le plus souvent inclinée , et une partie est cachée sous le corselet ; les yeux sont petits, arrondis, peu saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure , de deux mandibules cornées, arquées, sim- ples, un peu ciliées intérieurement; de deux mâchoires cornées À leur base, presque membraneuses dans le reste de leur lon- gueur , garnies de poils dans cette partie, et munies d’une dent cachée par ces poils ; d’une lèvre inférieure , et de quatre an- tennules. Le corselet est plus étroit que le corps, il est couvert par une plaque écailleuse, dont les bords sont plus ou moins grands et pres- 78 HISTOIRE NATURELLE ‘que aussi larges que les élytres : c’est cette pièce qui a fait donner à ces insectes le nom de bouclier; l’écusson est triangu- laire. Les élytres sont minces ; dans quelques espèces elles sont plus courtes que l’abdo- men : elles ont extérieurement un large bord relevé qui forme une espèce de gout- tière, et en dessous une marge qui recouvre la poitrine et une partie des côtés de l’ab- domen. Dans quelques espèces les ailes man- quent entièrement, ou sont très courtes; dans d’autres elles sont repliées sous les élytres, et l’insecte paraît en faire peu d’u- sage; il se sert plus volontiers de ses jambes. L'abdomen est large , conique à l’extré- mité, divisé en six anneaux; l’insecte al- longe souvent beaucoup les deux ou trois derniers , qui sont très mobiles. Les pates sont de longueur moyenne ; les cuisses un peu renflées; les jambes aplaties, larges à l'extrémité , armées inté- rieurement de petites pointes roides et ter- minées par deux épines longues et droites ; PEN PUS OT NT DS UT A DES BOUCLIERS. 79 les tarses de la première paire ont les quatre premiers articles courts et larges ; ceux des intermédiaires et des postérieures sont fili- formes et presque égaux entre eux ; le der- nier article de tous les torses est armé de deux crochets forts, recourbés , très pointus et écartés l’un de l’autre. Les boucliers, de même que les nécro- phores , exhalent une odeur très forte et très désagréable; aussi vivent-ils comme ces insectes, des matières animales en putré- faction : on les trouve quelquefois courant dans les champs ou sur le sable, mais le plus ordinairement sur les cadavres à demi pour- ris, ou dans les excrémens des animaux : ils y sont continuellement occupés à fouil- ler; ce sont ces matières qui leur communi- quent la mauvaise odeur qu’ils répandent, car ceux qui ne font que de naître et qui n’en ont pas encore mangé, n’ont point l'odeur dégoûtante des autres. Quand on prend ces insectes , souvent on leur voit sortir par l'anus une goutte d’une liqueur noire, bour- beuse et puante, qu'on croit destinée à hâter la putréfaction des chairs sur les- Shbie di De Lis far ge, AR ns A dl dt da en | es :f 80 HISTOIRE NATURELLE quelles ils la répandent , et à préparer la nourriture qui leur convient. Les larves des boucliers vivent dans le fumier, la terre, et surtout dans les cha- rognes : on les trouve souvent auprès de l'insecte parfait. Elles sont plus ou moins longues ; leur corps est aplati, composé de douze anneaux ; leur tête est écailleuse, pe- tite, armée de deux fortes mâchoires : elles ont deux antennes, six pates écailleuses courtes. On les voit courir pour aller cher- cher leur nourriture, quand elles ont con- sommé celle qui se trouvait à leur portée, Pour se changer en nymphe elles s’enfon- cent dans la terre, et y subissent leur mé- tamorphose, On connaît un assez grand nombre d’es- pèces de ce genre. Le Bouclier surinamois, Si/pha suri- p NAMENSTS . Il a environ dix lignes de long; il est noir; ses antennes sont noires; ses yeux bruns et saillans; le corselet est bordé tout DES BOUCLIERS. LR autour, il a une ligne longitudinale en- foncée sur le milieu; l’écusson est grand; les élytres sont plus longues que l'abdomen, aplaties, bordées, finement pointillées : elles ont trois lignes longitudinales élevées, et une bande transversale ferrugineuse vers l'extrémité ; l'abdomen des mâles est ter- miné en pointe, et les cuisses postérieures sont très grosses. On le trouve dans l'Amérique méridio- nale, à Cayenne et à Surinam. Le Bouclier littoral, Sipha littoralis. Il est un peu moins grand que le précé- dent , auquel il ressemble beaucoup ; il est entièrement noir; les élytres sont moins longues que le corselet ; le corselet est ar- rondi, bordé, lisse et luisant ; les élytres sont un peu plus courtes que l’abdomen , finement pointillées : elles ont trois lignes longitudinales élevées, avec une petite bosse vers l'extrémité ; l'abdomen est terminé en pointe; les cuisses postérieures du mâle sont très grosses. M un it TE but at cite nd D, Li mé ss OUR D os. dt à dé és. * 82 HISTOIRE NATURELLE On le trouve dans les charognes et les ordures : il habite presque toute l’Europe ; on le trouve aux environs de Paris. Le Bouclier américain, St/pha ame- rican«. Il à environ huit lignes de long , etpres- que autant de largeur ; il est noir, dépri- mé; ses yeux sont bruns; ses antennes sont de la longueur de la moitié du corselet; le corselet est jaune , avec une grande tache noire au milieu : il est échancré antérieu- rement, arrondi postérieurement ; l’écusson est triangulaire, assez grand; les élytres sont beaucoup plus larges que l'abdomen, noires, raboteuses, avec trois lignes longi- tudinales peu élevées. On le trouve dans l'Amérique méridio- pale. Le Bouclier thoracique , Si/pha tho- racica. Il a environ six lignes de long, et quatre de large; il est noir, aplati; les antennes ST ee TU LA, ART, le Le à: rt Lee, à te DES BOUCLIERS. 83 sont moins longues que le corselet ; le cor- selet est grand, échancré antérieurement, arrondi sur les côtés, bordé, raboteux, un peu élevé sur le milieu, d’une couleur de rouille luisante; les élytres sont d’un noir mat, inégales, raboteuses, avec une ligne longitudinale élevée. 11 habite l’Europe; il vit dans les cham- pignons pourris : on le trouve dans les bois des environs dé Paris. Le Bouclier quadriponctué , Si/pha quadripunctata. Il est de la longueur du précédent, mais un peu moins large; son corps est noir, un peu luisant ; les antennes sont presque aussi longues que le corselet ; la tête est noïre ; le corselet est rebordé d’un jaune fauve sur les côtés, noir sur le milieu; l’écusson est triangulaire, noïr; les élytres sont d’un jaune fauve, pointillées : elles ont trois lignes longitudinales peu élevées, et deux points noirs, l’un à la base et l’autre vers le mi- lieu ; les pates sont noires. ENT PR VAE US DEN" d'OS TNT, CS . 84 HISTOIRE NATURELLE On le trouve dans presque toute l’Eu- rope, et aux environs de Paris, sur les chênes. Le Bouclier obscur, Si/pha obscura. Il a environ huit lignes de long ; il est entièrement noir, luisant; le corselet est grand, finement pointillé, rebordé, aplati sur les côtés, un peu élevé sur le milieu ; les élytres sont pointillées, rebordées , for- mant une espèce de gouttière sur les côtés : elles ont trois lignes longitudinales élevées, très marquées. Le Bouclier piémontais, Si/pha ” pedemontana. Ce bouclier varie pour la grandeur : celui qu'on trouve en Piémont a cinq lignes; celui des énvirons de Paris n’en a que trois; les antennes sont brunes, avec les trois derniers articles noirs; tout son corps est d’une cou- leur fauve obscure, un peu plus claire en dessous qu’en dessus; le corselet est inégal , raboteux : les inégalités sont formées par à né nn n + DES BOUCLIERS. 85 des touffes de poils noirs très courts, ex- trêémement fins et serrés; les élytres sont pointillées : elles ont trois lignes longitudi- nales élevées, et une petite bosse vers le milieu ; les pates sont de la même couleur que le corps. On le trouve en Piémont et aux environs de Paris. Le Bouclier sinué, Silpha sinuata. Il a environ quatre lignes de long; les antennes sont plus courtes que le corselet; la tête et le corselet sont noirâtres ; Couverts de poils blanchâtres très courts, qui les font paraître un peu argentés ; on voit sur le corselet des points élevés , plus noirs que le reste ; les élytres ont trois lignes longitu- dinales élevées : elles sont un peu échan- crées près de l'extrémité , qui se termine en pointe mousse; le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve en Europe, dans les cha- rogues , et au cap de Bonne-Espérance. xt. 8 86 HISTOIRE NATURELLE Le Bouclier raboteux, St/pha rugosa. Il est de la taille du précédent ; noir , avec un duvet d’un roux jaunâtre sur la tête; le corselet est tronqué en devant, un peu sinué au bord postérieur ; il offre plusieurs petites aspérités ou parties un peu relevées ; il est noir sur un fond d’un noir cendré et soyeux; les élytres ont trois lignes élevées et longitudinales, avec de petites rides trans- versales ; on voit une bosse sur la ligne ex- térieure, vers son extrémité; le bout des élytres est un peu sinué. Il est commun aux environs de Paris et dans toute la France. Le Bouclier lisse, Si/pha lævigata. 11 a environ six lignes de long et trois de large ; il est d’un noir un peu luisant, de forme ovale ; les antennes sont moins lon- gues que le corselet; celui-ci est finement pointillé, légèrement bordé; les élytres sont fortement pointillées, sans stries ; elles ont un rebord assez grand, qui forme tout le long une espèce de gouttière. TT PAT COUPER T 0 NN OT TRS FU tt PS DES BOUCLIERS. + 07 On le trouve dans les forêts de l’Europe, principalement dans les lieux humides. LXXXV° GENRE. NITIDULE. Caractères génériques. Antennes en masse; articles courts, presque égaux ; les trois derniers très gros, aplatis, en masse perfoliée. — Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures composées de quatre articles presque égaux , et les postérieures de trois. — Corselet et élytres un peu bordés. Liv et Degéer ont placé les nitidules parmi les boucliers, et M. Geoffroy avec les dermestes. M. Fabricius les en a séparées , et en a formé un genre que M. Olivier a adopté. Les nitidules se rapprochent des boucliers par la forme du corps; maïs elles en diffè- rent par les antennes, qui servent également à les distinguer des dermestes. Les antennes des nitidules sont courtes , composées de onze articles, dont le pre- mier est assez gros; les suivans sont petits, t:\: 0 HISTOIRE NATURELLE grenus et égaux; le huitième est un peu plus large; les trois derniers forment une masse grosse, ovale, presque arrondie; elles sont insérées au-dessous des yeux. La tête est petite, à moitié enfoncée sous le corselet; les yeux sont petits, arrondis et saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées , bidentées à leur extrémité; de deux mâchoires presque membraneuses, sans dents;. d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules filiformes. Le corselet est presque aussi large que les élytres, un peu échancré antérieure- ment, coupé droit postérieurement et légè- ment bordé; l’écusson est triangulaire. Les élytres sont dures, un peu convexes, de la longueur de l'abdomen, et légèrement bordées : elles recouvrent deux ailes mem- braneuses, dont l'insecte fait usage pour voler. Les pates sont de longueur moyenne; les tarses'sont filiformes, composés de cinq ar- ticles, dont les quatre premiers sont égaux, le dernier un peu plus long et renflé à es Éd dé oies dt SE ds à nt SES dde nd nas, — di à DES NITIDULES. 89 l'extrémité, armé de deux crochets re- courbés et aigus. à: Les nitidules sont en général de forme ovale, un peu aplatie; mais quelques es- pèces sont un peu convexes en dessus : on les trouve dans les charognes, sur les ca- davres desséchés , sous les écorces pourries des vieux arbres et sur les fleurs. Les es- pèces qui fréquentent les fleurs volent plus que celles qu’on trouve sous les écorces des arbres. Ces insectes sont assez petits, et leurs couleurs ne sont point aussi brillantes que. le nom générique que M. Fabricius leur a donné peut le faire croire. Leurs larves ressemblent à celles des bou- cliers : elles ont le corps aplati, composé de douze anneaux, terminés latéralement par un angle assezaigu;ledernieranneau, comme celui des larves des boucliers, a deux petits : appendices coniques ; elles ont six pates écailleuses , attachées aux trois premiers anneaux. Parvenues à leur accroissement , elles s’enfoncent très profondément en terre, pour subir leur métamorphose. Le genre nitidule est composé d’un assez" 90 HISTOIRE NATURELLE grand nombre d’espèces : on les trouve presque toutes aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques unes. La Nitidule bordée, Nitidula mar- ginata. Elle a environ trois lignes de long; ses antennes sont d’un brun ferrugineux ; la tête est ferrugineuse, elle a deux petites parties avancées en forme d'oreilles , au-des- sus des antennes ; le corselet est ferrugineux sur les côtés, brun sur le milieu ; les élytres sont brunes, avec les bords latéraux ferru- gineux et quelques taches ferrugineuses : elles ont plusieurs stries longitudinales peu marquées ; le dessous du corps et les pates sont d’un brun ferrugineux. On la trouve en Italie et aux environs de Paris, sur les fleurs. La Nitidule bipustulée, Nitidula bipustulata. Elle à environ deux lignes; les antennes "sont noires; le corps est noir, peu luisant ; ss... nr Ladtin L'U “ls NS De sis +0 ar bass sriy 2" ié hr ce DES NITIDULES, gx le corselet.est large, bordé ; les élÿtres ont chacune un point rouge sur le milieu; le dessous du corps est d’un noir un peu brun; les pates sont brunes. On la trouve aux environs de Pariss sur les charognes. La Nitidule bigarrée, Nitidula variegata. Elle varie par la grandeur ; elle a ordinai- rement une ligne et demie de long : ses an- tennes sont ferrugineuses ; tout le corps est panaché de noir et de jaune; les élytres sont un peu sillonnées; le dessous du corps est brun; les pates sont ferrugineuses. On la trouve en Europe, et aux envi- rons de Paris, sur les cadavres et sous les écorces. La Nitidule obscure, Mitidula obscura. Elle a quelquefois deux lignes delong, souvent elle est plus petite; ses antennes sont brunes, avec la masse noire; la bouche 92 HISTOIRE NATURELLE est brune ; tout le corps est noir, point lui- sant; les pates sont ferrugineuses. Elle habite l’Europe. On la trouve aux environs de Paris, dans les mêmes endroits que la précédente. - La Nitidule sinuée, Mitidula flexuosa. Elle a environ deux lignes et demie de long; les antennes sont fauves, avec la masse noire; la tête est noire; le corselet est noir, avec les bords latéraux jaunes’; les élytres sont moins longues que l’abdomen, noires, avec chacune deux taches jaunes, dont une à la base, et l’autre vers le milieu, près de la suture; le dessous du corps est noir; les pates sont d’un jaune fauve. On la trouve dans les départemens mé- ridionaux de la France et aux environs de Paris. ,* La Nitidule variée, Nitidula varia. Elle a environ deux lignes et demie ; ses antennes sont ferrugineuses ; la tête est brune; le corselet est ferrugineux , avec un mi hé dd de die td “él de re 7 dd à _ DES NITIDULES. 93 peu de brun sur le milieu; les élytres sont ferrugineuses, mélangées d’un peu de brun noirâtre ; le dessous du corps est d’un brun noir ; les pates sont ferrugineuses. On la trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris. PE La Nitidule Colon, Niidula Colon. Elle à environ une ligne et demie de long; les antennes sont ferrugineuses ; la tête, le corselet et les élytres sont ferrugineux. On voit sur le corselet deux points enfoncés, et sur les élytres quelques taches d’un brun noirâtre; le dessous du corps est noir ; les pates sont d’un brun ferrugineux. On la trouve en Europe; elle est com- mune aux environs de Paris, La Nitidule discoide, Nitidula dis- coidea. LA Elle est à peu près de la grandeur de la précédente; ses antennes sont fauves, avec la masse noire; le corselet est d’un brun noirâtre , avec les bords ferrugineux; les ral mi: “id bé dé ébiét à: de -D 2, MARÉES. dE. à 2 94 HISTOIRE NATURELLE élytres sont d’un jaune fauve sur le milieu , avec les bords et l'extrémité noirs; le des- sous du corps est noir; les pates sont brunes. On la trouve en Angleterre et aux envi- rons de Paris, sur les charognes. La Nitidule estivale, Mitidula æstiva. Elle est de la grandeur de la précédente : les antennes sont ferrugineuses, avec l'extré- mité de la masse brune; la tête, le corse- let, les élytres et les pates sont de couleur ferrugineuse, sans taches; le dessus du corps et les yeux sont noirs. On la trouve aux environs de Paris et en Europe, sur les fleurs, La Nitidule pédiculaire, Nitidula pedicularia. Elle est noire, ovale; la masse de ses an- - tennes est grosse, ovale, un peu comprimée; le corselet et les élytres sont un peu bordés et chagrinés ; les pates sont noires. On la trouve en Europe, sur les fleurs ; elle est commune aux environs de Paris. un CR" béta: eut. dd, dt, 7 LS D ni di: DES BYRRHES. 95 LXXXVI GENRE. BYRRHES. Caractères génériques. Antennes courtes, en masse; articles courts et grenus ; les six derniers en masse perfoliée, aplatis, et grossissant insensiblement, — Quatre antennules égales, presque en masse; le dernier article ovale et plus gros; les anté- rieures composées de quatre articles, et les pos- térieures de trois. — Jambes comprimées. Lanné a placé ces insectes avec les der- mestes,etensuite avec lesanthrènes. M. Geof- froy en a fait un genre auquel il a donné le nom de.cistèle. Mais M. Fabricius et M. Oli- vier, en adoptant le genre établi par M. Geof- froy, ont conservé à ces insectes le nom de byrrhus, que Linné leur avait donné pour les distinguer des anthrènes. Les byrches ont quelques rapports avec les anthrènes et les sphéridies, mais on les distingue par la forme des antennes. Celles des anthrènes sont terminées par une masse ovale, assez grosse, qui paraît solide; et celles des sphé- ridies ont une masse composée de quatre 96 HISTOIRE NATURELLE articles distincts; au lieu que celles des byrrhes, quoiïqu’elles soient plus grosses à leur extrémité qu’à leur origine, ne forment point une masse très sensible. Leurs antennes sont moins longues que le corselet, composées de onze articles, dont le premier est plus gros, et les autres vont en grossissant jusqu’à l'extrémité; les cinq ou six derniers sont aplatis et comme en- fllés par leur milieu; le dernier est arrondi _ À son extrémité. | La tête est petite, inclinée, cachée en partie sous le corselet; les yeux sont petits, ovales, peu saillans; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure, de deux man- dibules très dures, arquées , terminées par deux petites dents; de deux mâchoires di- visées en deux pièces; d’une lèvre infé- rieure, et de quatre antenrules égales, presque en masse, Le corselet est arrondi à sa partie supé- rieure, conique, sans rebords, et postérieu- rement aussi large que les élytres; l’écusson est très petit. Les élytres sont dures, convexes , point us Cdt à Cas id de dé dd RD MS DES BYRRHMES. 97 bordées , de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, re- pliées. Les pates sont de longueur moyenne; les jambes sont un peu arquées et comprimées; chaque cuisse a une raïnure dans laquelle l'insecte place quelquefois la jambe, et cha- que jambe a également une rainure qui sert à contenir le tarse; de sorte que sou- vent ces insectes paraissent avoir les pates mutilées, alors qu’elles ne sont que cachées et repliées; les tarses sont filiformes; les quatre premiers articles sont courts etégaux ; le dernier est presque aussi long que tous les autres, arqué et renflé à l'extrémité ; il est armé de deux crochets arqués et pointus. Les byrrhes sont convexes en dessus, et un peu moins en dessous; ils paraissent lourds; on les trouve dans les endroits secs et sablonneux, et sur les bords des chemins; ils font rarement usage de leurs ailes; dès qu’on les touche, ils retirent promptement leurs antennes et leurs pates sous leur corps; chaque pièce de celles-ci se place dans les rainures destinées À les contenir, et, dans TT, 9 dd na * a nt D D abbé aies, d 4 if hi 95 HISTOIRE NATURELLE cette position, les byrrhes ressemblent à des graines hémisphériques. Les larves de ces insectes ne sont point connues; mais, d’après les rapports qui se trouvent entre eux et les anthrènes, il serait possible que leurs larves vécussent de même que celles de ces insectes. Ce genre est composé de peu d'espèces ; on les trouve toutes aux environs de Paris; nous en décrirons quelques unes. Le Byrrhe pilule, Byrrhus pilula. Il a environ cinq lignes de long; il est de forme ovale; ses antennes sont moires; la tête et le corselet sont noirs, couverts d’un duvet jaunâtre très court; les élytres sont de la même couleur et également cou- vertes d’un duvet jaunâtre; elles ont trois ou quatre lignes longitudinales formées par des poils très courts et très fins, alternati- vement noirs et roussâtres; le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope, sur les bords des chemins, et dans Insectes PÉ,7o. pute + Là 4 "1 Baraband del. Letlier Jeu: 1.Bouc. thoracique. 4. Ant. destructeur. 2.Nit. bordée, ô* Sphe . scaraboide. 5.Byr. pilule. 6. Vril. marquetce . DES BYRRHES, ‘99 les endroits secs et sablonneux ; il est'quel- quefois tout noi, parce que les poils qui couvrent le dessus de son corps ont été en- levés par le frottement. Le Byrrhe fascié, Byrrhus fasciatus. Il est plus petit que le précédent, de même forme ; tout le corps est noir, un peu luisant en dessous; les élytres et le corselet sont couverts de poils courts qui le font paraître velouté ; le corselet à quelques poils roussâtres; les élytres ont une bande transversale ondée, peu marquée, formée par des poils d’un fauve foncé. On le trouve en Allemagne, en Hollande, et aux environs de Paris, sur les bords des cheminset ‘dans les ati sablonneux. A mÈ k+ Le Byrrhe fasciculé, Byhnus Jasci- liés, G. Nosodendron. Larn. Il est de moitié plus petit que le byrrhe fascié; il est noir, ovale; ses antennes sont brunés; tout son corps est noir, tant en : obéit) » fées 6 ee à mt dé ted) 6 ee mg à fe ® LI 100 HISTOIRE NATURELLE dessus’ qu’en dessous; la tête et le corselet sont lisses et finement pointillés; les ély- tres sont pointillés ; elles ont plusieurs rangées de poils rassemblés par faisceaux ; les pates sont brunes; les jambes sont très larges et aplaties, principalement les anté- rieures. On le trouve, au printemps, aux environs de Paris, sous les ulcères des ormes. Sou- vent ces insectes y sont rassemblés en très grande quantité. Le Byrrhe bronzé, Byrrhus æneus. Il à environ une ligne et demie de long; ses antennes sont noires ; le dessous du corps et les pates sont noirs , luisans ; tout le dessus du corps est d’un vert bronzé luisant; les élytres et le corselet sont finement poin- üllés. On le trouve à Upsal, dans les endroits . sablonneux des forêts : il est rare aux envi- rons de Paris. fA ‘1e DES BYRRHES. 101 Le-Byrrhe noir, Byrrhus at IL est un peu plus petit que le byrrhe pilule ; il est d’un noir velouté en dessus, et d’un noir luisant en dessous; les élytres ont quelques lignes longitudinales , formées par des poils d’un noir foncé, très fins et très serrés. On le trouve en Allemagne et aux en- virons de Paris, - L4 À la suite du genre Byrrhe , viennent se placer les genres suivans, dont les carac- tères ont déjà été exposés t. 1, page 232. - G. Ecmis. Latr. sa L’Elmis de Maugé, Æ/mis Maugetir. Cette espèce est très petite, noirâtre et mate en dessus, cendrée en dessous. Les - antennes sont d’un brun ferrugineux; les yeux sont noirs; le disque du corselet est élevé , comme encadré par une arête de chaque côté, et le milieu du bord posté- rieur relevé inégalement; les élytres ont PAT EST D. OT 102 HISTOIRE NATURELLE chacune trois côtes longitudinales, plus re- marquables, sans y comprendre le bord relevé de la suture; chaque sillon a deux rangs de points disposés en lignes ; les pates sont brunes, particulièrement leurs tarses; la moitié inférieure des cuisses est cendrée. On trouve cet insecte aux environs de Paris. Feu Maugé en a trouvé douze indi- vidus dans un ruisseau, sous une pierre, près de Fontainebleau. G. Macronyque. Latr. Le Macronyque à quatre tubercules, Macronychus quadrituberculatus. Il est noir, un peu bronzé; les antennes sont roussâtres ; le bord antérieur du cor- selet et des élytres est pâle ou jaunâtre ; le corselet a, entre le milieu et le bord posté- rieur, des petites éminences disposées sur une ligne transversale; les élytres ont des stries longitudinales formées de points en- foncés. On le trouve en Allemagne. défet t-rs, Uni DÉS. 2 dés mé | Lignée * DES BYRKHES: 103 _ G. GÉorissE. Latr. Le Géorisse Pygmée, Georissus Pygmaœæus. + Cet insecte est très petit, noir; son corps est court, renflé, avec la tête très inclinée et cachée sous le corselet ; ses pates ne sont pas contractiles; les jambes sont étroites et presque linéaires. Cette espèce se trouve en France et en Allemagne ; elle fréquente les eux humides ; comme les précédens. LXXXVII GENRE. ANTHRÈNE. Caractères génériques. Antennes courtes ,en masse; articles presque égaux, les trois derniers en masse solide un peu comprimée. — Quatre antennules cylindriques, inégales; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, et les posté- rieures de trois. — Corps ovale, presque arrondi. Lanné a d’abord placé ces insectes avec les coccinelles, et ensuite avec les dermestes ; M, Geoffroy en à fait un genre, auquel il a à 7, RS 104 HISTOIRE NATURELLE ; donné le nom d’anthrène, et ce genre été adopté par M. Fabricius et par M, Olivier. Les antennes des anthrènes sont un peu pluslongues quela tête, composées de onze articles, dont le premier est plus gros que les suivans, qui sont courts et arrondis; les trois derniers forment une masse ovale, assez grosse, qui paraît solide; elles sont insérées dans une cavité latérale, placée de chaque côté et en dessous du corselet , dans laquelle ar nsecte les retire quelquefois. LT tête est très petite, inclinéé, cachée en partie par le corselet; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, un peu arquées et pointues à leur extrémité; de deux mâ- choïres très petites ; d’une lèvre inférieure et de quatre antennules. Le corps est de forme ovale, presque arrondi; mais ce qui distingue ces insectes des byrrhes et des sphéridies, avec lesquels ils ont quelques rapports, c’est qu'ils sont aplatis en dessus et convexes en dessous ; leur corselet n’a point de rebord; il est étroit antérieurement et postérieurement; de / « ÿ DES ANTERÈNES. | 105 il est presque aussi larg® que les élytres ; celles-ci sont de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, dont l’insecte fait souvent usage pour voler: Les pates sont courtes, les anthrènes les tiennent souvent appliquées contre le corps; les tarses sont composés de cinq articles, dont le dernier est plus long que les autres, et armé de deux petits crochets pointuss Les anthrènes sont de petits insectes qu'on trouve sur les fleurs, occupés à sg liqueur mielleuse qu’elles contiennent, ils sont de couleur noire en dessous ; la tête, le corselet et les élytres sont couverts de petites écailles colorées, qui rendent ces insectes très jolis; mais le moindre frotte- ment les leur enlève, et alors ils paraissent » entièrement noirs. On les trouve aussi dans les maisons; ils y viennent pour déposer leurs œufs dans les fourrures et sur les ça- davres desséchés des animaux ; les larves font beaucoup de tort aux collections, enrongeant les peaux des animaux préparés, dont elles font tomber les poils ct les plumes; elles réduisent aussi en poussière les corps des + 106 HISTOIRE NATURELLE insectes renfermés dans des boîtes, et sou- vent on ne s'aperçoit des ravages qu’elles font que quand il est trop tard pour y re- médier ; enfin, ces larves sont ‘un vrai fléau pour les possesseurs de cabinets d'histoire naturelle. .Ces larves sont assez petites, puisque, lorsqu’ elles ont pris tout leur accroisse- ment, elles n’ont qu'environ deux lignes ; elles ont le corps court, gros et velu; les poils sont en plus grande quantité sur les côtés et au derrière que partout ailleurs ; leur corps est composé de douze anneaux , dont les trois premiers donnent naissance à six pates écailleuses; il est couvert d’une peau membraneuse et flexible ; la tête est petite, arrondie et écailleuse, garnie de deux petites antennes, composées de trois articles, et de deux dents écailleuses assez fortes; les pates sont assez longues et divi- sées en trois pièces garmies de poils, et ter- minées par un crochet arqué; tous les poils qui couvrent la tête et le corps de la larve de l’anthrène destructeur, sont hérissés dans toute leur étendue de pointes courtes en DES ANTHRÈNES, 107 forme d’épines, comme les poils des che- nilles velues, ét ceux qui se trouvent sur les côtés sont disposés par faisceaux ; mais ce que ces larves ont de plus remarquable, ce sont six aigrettes de poils longs, placées sur le dernier anneau, dont trois de chaque côté couchées sur l'extrémité du corps, et une semblable aigrette sur chaque côté des neuvième, dixième et onzième anneaux. Degéer, qui a examiné ces poils au micro- scope, dit qu'ils sont composés d’une a de petites parties coniques, dont la pointe est dirigée vers l’origine du poil, et cette pointe est extrêmement déliée ; chaque poil est terminé par une grosse masse allongée, conique , dont la pointe se trouve dans un sens contraire à celle des parties de la tige ; lorsqu'on inquiète ces larves, elles redres- sent leurs poils, comme les porces-épics re- dressent leurs piquans; elles ont l'extrémité du corps terminée par une espèce de queue formée par deux paquets de poils beaucoup plus longs que tous les autres ; ces poils sont simples, mais mobiles comme ceux qui sont épineux. LAS de vi 2: à ce À ét dns «à bé ti fé ft ns dns, 108 HISTOIRE NATURELLE On trouve ces larves ‘dans les maisons pendant presque toutes les saisons de l’an- née. Elles cherchent de tous côtés de quoi se nourrir; dès qu'elles rencontrent une “mouche sèche, ou d’autres insectes, ou des matières animales, elles s’y attachent et les mangent : elles passent l’hiver dans l’état de larves ou sous celui de nymphes, et l'in- secte parfait se montre ordinairement au printemps. La larve change plusieurs fois dé Peau, mais elle ne quitte point entière- » ment la dernière quand elle passe à l’état de nymphe ; la peau ne fait que se fendre le long du dos, depuis la tête jusque vers l'extrémité du corps, et l'ouverture laisse à découvert une grande partie de la nym- phe, qui reste dans la peau de la larve jus- qu'à ce qu’elle prenne la forme d’insécte parfait. Ges nymphes n’offrent rien de re- marquable , mais on distingue sur elles toutes les parties que doit avoir l’insecte à l'état de perfection ; il se débarrasse de son enveloppe de nymphe quelques jours après quela larve a subila métamorphose. Degéer a observé que ceslarves sontsujettes ànourrir DES ANTHRÈNES, 109 des larves d’iclinenmons dans leur corps ; il est sorti de celles qu'il a élevées, des petits ichneumons noirs à pates roussâtres. Ce genre est composé de cinq ou six es- pèces ; on les trouve toutes aux environs de Paris. Nous allons passer à la description de quelques unes. % . L’Anthrène brodé, Anthrenus pim- pinelle. Li 7 | Il a environ une ligne et demie de long : ses antennes sont noires, sa tête est noïite sans taches ; le corselet est noir, avecun péu- de ferrugineux ; les élytres sont noires, avec un peu de ferrugineux à la base, et une large bande blanchâtre, un peu ondée, vers le milieu ; le dessous du corps est cendré, On le trouve en Europe, sur les fleurs : sa larve vit dans les cadavres desséchés ; cet insecte est commun aux environs de Paris. L’Anthrène destructeur, AÆnthrenus musæorum. Il est un peu plus petit que le précédent ; ni, 10 4! a fn in ds ds dry dé sa | N'a R us bé de ini hs à jé | ee 110 HISTOIRE NATURELLE les antennes et la tête sont noires ; le cor- selet est couvert d’une poussière ferrugi- neuse et grisâtre; les élytres ont trois bandes ondées , grises, et un peu de ferrugineux ; le dessous du corps est d’un gris cendré. On le trouve en Europe, sur les fleurs; il est très commun aux environs de Paris :sa "4 larve fait beaucoup de ravages dans les ca- binets d'histoire naturelle. Tous les moyens qu’on a employés pour la détruire sont in- suffisans : les fumigations de tabac, la va- jgpeur de soufre, le camphre et les prépara- tions arsénicales l’éloignent, mais la font _ rafement périr, parce que ces vapeurs pé- nètrent difficilement dans le corps de l’a- nimal où cette larve est renfermée. Le meil- leur moyen pour s'en garantir est d’avoir dés armoires ou des boîtes qui ferment très bien , afin de l'empêcher d’y pénétrer. L'Anthrène fascié, Anthrenus verbasci. Il est couvert en dessus d’écailles d’un roux jaunâtre ; le dessous du corps, les côtés du corselet, le milieu de son bord DES ANTHRÈNES, 111 postérieur , sont gris; les élytres ont trois bandes de cette couleur; les pates sont noires. On le trouve aux environs de Paris et dans toute la France ; il est commun sur les fleurs. L’Anthrène hérissé, Anthrenus hirtuss Il est noir, avec le corselet et les élytres pubescens. On le trouve aux environs de Paris. À la suite de ce genre vient se placer celui que M. Fabricius a établi sous le nom de” CHÉLONAIRE , Chelonarium. Les caractères de ce genre sont des plus tranchés (voyez tome 11, p. 231); ce sont des insectes très rares dans les collections , peu connus , et dont on n’a décrit que deux espèces. La Chélonaire de Bauvois, Chelona- rium Bauvoisi, Larn. Ch. atrum, Faon. Elle est longue de près de deux lignes, LE PO NT NET UT CUT) CT ARE VU TT ee +” * 112 HISTOIRE NATURELLE noire , luisante, avec les pates antérieures d’un brun foncé. M. Palisot Bauvois l’a trouvée dans l’île de Saint-Domingue. LXXXVIII GENRE. ÿ SPHÉRIDIE. Caractères génériques. Antennes courtes, en masse; articles égaux, presque arrondis; les quatre der- niers plus gros, en masse perfoliée; le dernier plus petit et ovale. — Quatre antennules inégales, filiformes; les antérieures composées de quatre articles, les postérieures de trois. — Jambes épi- neuses. — Corps ovale, presque hémisphérique. Tous les auteurs qui ont écrit avant M. Fabricius, ont placé ces insectes, les uns avec les dermestes, les autres avec les * escarbots, et quelques autres avec les sca- rabées. M. Fabricius les en a séparés, et a formé de ces insectes un genre auquel il a donné le nom de sphæridium , à cause de leur forme, qui estarrondie, ovale, presque hémisphérique; et M, Olivier a adopté ce genre. su. tal. dE unie. dif. és r DES SPHÉRIDIES, 113 Les sphéridies diffèrent des insectes parmi lesquels on les avait placés , et dont nous avons parlé, par la forme des antennes et par celle des pates. Les antennes des sphéridies sont courtes , composées de onze articles , dont le premier est long, le second petit, les suivans peu distincts; les quatre derniers forment une masse oblongue , perfoliée; et le dernier est comme enchâssé dans l’avant-dernier. La tête est arrondie, inclinée, enfoncée dans une échancrure qui se trouve à la partie antérieure du corselet ; les yeux sont peu saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cour- tes, cornées, arquées , pointues à l’extré- mité; de deux mâchoires courtes, mem- braneuses et bifides; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est grand, convexe, échancré antérieurement ; l’écusson est allongé , trian- gulaire; les élytres sont convexes, de la longueur de l'abdomen; elles ccuvrent deux ailes membraneuses , dont l’insecte se sert assez souvent pour voler. bosse à Da. | ds pi cu ché 14684 à alta 114 HISTOIRE NATURELLE Les pates sont de longueur moyenne ; les cuisses sont larges, aplaties et épineuses dans toute leur longueur ; les tarses sont filiformes ; le dernier article est armé de deux crochets assez minces ét très pointus. Dans quelques espèces , l’un des deux sexes a les tarses antérieurs beaucoup plus courts ; le dernier article gros et terminé par deux crochets d’inégale grandeur. On trouve les sphéridies dans les bouses et les fientes des animaux ; maïs leurs larves sont inconnues ; cependant il est présumable qu’elles se nourrissent des matières fécales dans lesquelles on trouve l’insecte parfait. Ce genre est composé de vingt-cinq à trente espèces, dont on trouve la moitié aux environs de Paris. Nous allons passer à leur description. Le Sphéridie scaraboïde, Sphæridium scarabæoïdes. Il à environ trois lignes de long; il est de forme ovale, lisse, noir ; les élytres ont chacune deux taches ferrugineuses , l’une à NOT TN CO ET OT 7e | DES SPHÉRIDIES. 115 la base, et l’autre plus grande et plus pâle à l'extrémité ; les pates sont d’un brun feftu- gineux ; les jambes sont épineuses. Il habite l'Europe; on le trouve aux en- virons de Paris, dans les bouses. Le Sphéridie marginé, Sphæridium marginatlune. Il est un peu moins grand que le précé- dent, noir, luisant ; le corselet et les élytres ont leurs bords légèrement ferrugineux ; les pates sont ferrugineuses; les jambes épi- neuses dans toute leur longueur. On le trouve aux environs de Paris et en Allemagne, dans les bouses. ù Le Sphéridie mélanocéphale, Sphæri- dium melanocephalum. ” Il a une ligne de long; les antennes sont noires; la tête et le corselet sont noirs, lisses et luisans ; les élytres sont d’un brun marron , luisantes, un peu striées ; le des- sous du corps est noir ; les pates sont bru- nes ; les jambes épineuses. 116 HISTOIRE NATURELLE On le trouve en Europe, dans les bois ; il est commun aux environs de Paris. Le Sphéridie ruficolle, Sphæridium ruficolle. Il est de la grandeur du précédent ; ses antennes sont rougeâtres ; tout le corps est luisant, tant en dessus qu'en dessous ; la tête est noire; le corselet est rougeûtre ; les élytres et le dessous du corps sont noirs ; ‘les pates sont rougeñtres , et les jambes épineuses, Il est rare aux environs de Paris. Le Sphéridie atome, Sphæridium atomarium. Il n’a pas une ligne de long; son corps ést lisse, noir, tant en dessus qu’en dessous; les élytres ont des stries bien marquées, dans lesquelles sont des points enfoncés ; l'extrémité des élytres est ferrugineuse; les pates sont fauves. 11 habite l’Europe : on le trouve aux environs de Paris, dans les bouses, me , 5 Mint ER eh, LS. dé ssl tfié © du à à DES SPHÉRIDIES. 117 Le Sphéridie jaune, Sphæridium luteum. Il a près de deux lignes de long ; les an- tennes sont brunes ; tout le corps, tant en dessus qu’en dessous, est d’un jaune ferru- gineux, point luisant; les yeux sont noirs; le corselet et les élytres sont finement poin- tillés ; les pates sont de la même couleur que le corps. On le trouve aux environs de Paris. LXXXIX® GENRE. VRILLETTE. Caractères génériques. Antennes filiformes, légère- ment en masse; les trois derniers articles un peu plus gros et plus longs, presque ovales, amincis à leur base. — Quatre antennules égales, termi- nées en masse; les antérieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois. — Tête enfoncée dans le corselet. — Corselet con- vexe, un peu bordé. M. Grorrnoy est le premier qui ait fait un genre de cesinsectes, auxquels il a donné 118 HISTOIRE NATURELLE le nom de vrillettes, parce qu'ils font des trous ronds dans le bois , comme ferait une vrille. Linné les: avait d’abord placés avec les dermestes ; mais ensuite il les en a sc- parés, en a fait un genre, et lui a donné le nom de ptinus. M. Fabricius a adopté le genre établi par M. Geoffroy, et a changé son nom latin de byrrhus, pour lui donner celui d’arobium. Mais M. Olivier a con- servé À ce genre le nom latin arobium , et le nom français de vrillette. Les vrillettes ont quelques rapports avec les dermestes ; mais leurs antennes sont plus longues, et la masse qui les termine est moins grosse, ce qui sert à les distinguer de ces insectes. Elles se rapprochent davan- tage des ptines par la forme du corps, dont elles diffèrent aussi par les antennes : celles des ptiries sont filiformes , et compo- sées d'articles égaux. Les antennes des vrillettes sont ordinai- rement de la longueur du corselet, com- posées de onze articles, dont le premier est plus gros ; les suivans sont presque égaux ; les troïs derniers beaucoup plus allongés , nd " LL Man DE ge tin nd à DES «: VRILLETTES. 119 et un peu plus gros que les autres; elles sont insérées au-dessous des yeux. La tête est petite, inclinée, presque en- tièrement cachée par le corselet ; les yeux sont arrondis, saillans ; la bouche est com. posée d’une lèvre supérieure , de deux man- dibules courtes, cornées, terminées par trois dents aiguës; de deux mâchoires mem- braneuses, bifides à leur extrémité; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules égales. Le corselet est convexe , rebordé, de la largeur des élytres; l’écusson est petit, ar- rondi ; les élytres sont convexes, légère- ment bordées , de la longueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses j repliées quand l’insecte n’en fait point usage pour voler; la forme du corps est allongée, un peu cylindrique. Les pates sont de longueur moyenne ; les jambes simples , et les tarses composés de cinq articles presque égaux, larges, aplatis ; le dernier est armé de deux crochets aigus. On trouve les vrillettes au printemps, dans les maisons : on les voit se promener : dE AT, docs Re ne, CéMiés , Lit. CÜa dt h Ce 213 120 HISTOIRE NATURELLE sur les fenêtres et le long des boiseries : elles ne se font pas remarquer par leurs couleurs: elles sont brunes, et point du tout bril- lantes; de même que les dermestes, les byr- rhes, et quelques autres insectes , dès qu’on les touche, elles retirent leur tête sous leur corselet, appliquent exactement les jambes contre les cuisses, cachent leurs antennes entre la tête et les rebords inférieurs du corselet, et restent très long-temps dans cette attitude, sans faire le moindre mou- vement, de sorte qu’elles paraissent mortes. Si l’on en croit Degéer , ni le feu , ni l’eau , ni aucune espèce de torture n’est capable de les tirer de cet état d’engourdissement apparent, ni de leur faire donner le moindre signe de vie; mais aussitôt qu’on les laisse’ tranquilles, peu à peu elles commencent à se remuer, et se remettent à marcher, mais lentement, et avec une espèce d’indolence. Elles font rarement usage de leurs ailes, quoiqu’elles soient assez fortes, et beau- coup plus longues que les élytres. “La larve de ces insectes ressemble à un petit ver blanc; son corps est mou, allongé; D ds sr dt ot ben à HS cé dr. SÉ l u e e i DES VRILLETTES, 121 sa tête est brune et écailleuse : elle est armée de deux mächoires en forme de pinces, très fortes et tranchantes. Elle en fait usage pour ronger les vieux meubles de bois ver- moulu, dans lesquels elle vit, et dont elle se nourrit. Eile rend ensuite ce boïs par petits grains très fins, qui forment une poussière qu'on aperçoit au-dessous de l’en- droit où elle est renfermée. En prenant sa nourriture, cette larve se creuse un loge- ment dans lequel elle est à l’abri. Parvenue au terme de son accroissement, elle tapisse de quelques fils de soie le fond du trou qu’elle habite, s’y change en nymphe, et n’en sort que sous la forme d’insecte par- fait. Ces larves n’habitent pas seulement les maisons, on les trouve aussi dans les cam- pagnes, où elles attaquent les arbres vivans et les bois secs. Il y en a une espèce qui travaille sur une matière moins dure : le pain, la farine, et la colle faite avec la farine, lui servent d’alimens. Si on laisse traîner long-temps dans un tiroir des pains à cacheter, on les trouvera déchirés et mis en pièces par cæ petit insecte , qui y forme UT 11 # 122 HISTOIRE NATURELLE des sillons et des canaux , comme les autres espèces de vrillettes en font dans le bois. Les insectes de ce genre offrent un peñt: phénomène qui mérite de fixer l'attention. ‘ Il arrive quelquefois, lorsqu'on est seul dans une chambre, et parfaitement tranquille, d’entendre un petit bruit régulier, souvent continué assez long-temps, et semblable au mouvement d’une montre. Quelques per- sonnes l’ont attribué à une araignée, d’au- tres à l’hemerobius pulsatorius de M. Fabri- cius. M. Geoffroy l’attribue à une espèce de vrillette, qui frappe à coups redoublés le vieux bois, pour le percer et s’y loger. M. Olivier, qui s’est assuré que le bruit vient de l’intérieur du bois, croit qu'il est plutôt produit par la larve que par l’insecte par- fait, parce que cet insecte, qui a les mâ- choires moins fortes que sa larve, ne pour- rait percer le bois, dans lequel, selon cet auteur, il n’a aucun besoin de rentrer après en être sorti, puisqu'il dépose ses œufs dans les fentes et les crevasses qui se trouvent à la surface du bois. L'observation de M. Oli- vier peut être juste; mais si les larves des Es DES VRILLETTES, 123 vrillettes produisent le bruit qu’il a entendu dans l’intérieur du bois, iln’en est pas moins vrai que l’insecte parfait en fait aussi en- tendre au-dehors; car il nous est arrivé plusieurs fois de surprendre la vrillette marquetée, vrillette savoyarde de Geoffroy, frappant à coups redoublés avec sa tête sur le plafond. Cherchait-elle à y déposer ses œufs ? c’est ce que nous ignorons; ou plutôt ne serait-ce pas un moyen employé par la femelle pour inviter le mäle à se rendre auprès d'elle, afin de s'occuper de la pro- pagation de leur espèce ? Il n’y a que le ha- sard ou des observations suivies qui puissent lever les doutes à cet égard. Ce genre est composé d’une quinzaine d'espèces : on les trouve presque toutes aux environs de Paris. Nons en décrirons quel- ques unes. La Vrillette marquetée, Ænobium tessellatum. Elle a près de quatre lignes de long; les ” antennes sont brunes, de la longueur du dähotiiies ‘hu VÉNUS RS à de ds: x di tés” LL © dn e 124 HISTOIRE NATURELLE corselet; le corps est brun ; le corselet et Les élytres ont des poils qui forment des taches peu marquées dans quelques endroits; le corselet est un peu bordé; les pates sont de la couleur du corps. On la trouve en France, sur le bois ver- moulu. La Vrillette marron, Ænobium castaneum. Elle a deux lignes et demie de long ; les antennes sont presque de la longueur du corselet; elle est entièrement de couleur brune foncée, sans taches; ses yeux sont noirs; son corselet est bordé ; il a une petite ligne enfoncée sur le milieu; ses élytres sont striées, et les stries sont pointillées. On la tronve aux environs de Paris, dans l'intérieur des arbres. La Vrillette molle, Ænobium molle. Elle a trois lignes de long; elle est d’un brun obscur ; ses antennes sont plus longues ; I que le corselet; le corselet est lisse, convexe, LS in dictée cémll ot -:. dde ; étés : D) $ DES VRILLETTES, 125 : bordé; il a une ligne longitudinale, enfoncée sur le milieu; lés élytres sont lisses. On la trouve en Europe. La Vrillette striée, Ænobium striatum. Elle a une ligne et demie de long; tout le corps est d’un brun grisâtre ; les antennes sont fauves, de la longueur du corselet; Je corselet est élevé, un peu comprimé ; il a une ligne longitudinale enfoncée sur le mi- lieu; les élytres sont striées, et les stries sont pointillées. On la trouve en Europe, dans les mai- sons : elle attagle les charpentes et les boiseries. La Vrillette bfüne, Ænobium bruneum. Elle a environ trois lignes de long; ses antennes sont testacées, de la longueur du corselet; tout le corps est châtain ; le cor- selet est un peu élevé, et marqué d’une ligne enfoncée; les élytres sont légèrement striées, avec des points enfoncés, peu marqués; be ÉÉRR. d . G AE en. à 2 or : pme Éd dis ni to dr sh, à: 126 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen et les pates sont d’un brun ferru- gineux. 1 On la trouve aux environs de Paris. La Vrillette opiniâtre, Ærobium pertinax. Elle est de la grandeur de la précédente; ses antennes $ont un peu plus longues que le corselet; sa couleur est d’un brun obscur noirâtre; le corselet est élevé, convexe; il a deux petites élévations et une ligne longi- tudinale enfoncée au milieu : on voit sur ses bords postérieurs une petite tache fauve formée par des poils; les élytres sont légè- rement striées, et les stri t des points enfoncés peu marqués; le s du corps est noirâtre, cendré et luisant; les pates sont noires. On la trouve en Europe. La Vrillette de la farine, Ænobium paniceum. Elle est moins grande que la précédente; les antennes sont de la longueur du corselet; dt ar ol) ne à 00 das dut ts jte. Dé. 2 DES VRILLETTES. 127 elle est d’un brun rougeâtre, luisant; les yeux sont noirs; le corselet est un peu élevé et rebordé ; les élytres sont striées. On la trouve en Europe. Sa larve se nourrit de substance farineuse : si elle trouve du pain très sec, elle s’y forme une coque, s’ÿ change en nymphe, et en sort au bout de quelque temps sous la forme d’insecte parfait. La Vrillette de Dresde, Ænobium Dresdensis. G. Dorcatome. LaTk. Cet insecte a moins d’une ligne de long; il est noir, presque aussi large que long, arrondi; les antennes finissent brusquement par trois articles plus grands et dont les deux avant-derniers sont en forme de dents de scie. On le trouve rarement aux environs de Paris, dans les bois, sur les écorces d’ar- bres. me ti Le à 12 dé nuit saut de à ché die COTÉES ds étés) de - =. * 128 HISTOIRE NATURELLE La Villette du bolet, Ænobium boleti. G. Cis. Larr. Elle est longue de deux lignes ; son corps est d’un brun châtain, assez luisant, irré- gulièrement et finement pointillé; ses ély- tres sont un peu rugueuses ; ses antennes et ses pates sont d’une couleur moins foncée, presque testacée. On la trouve aux environs de Paris, dans les bolets et sous les écorces où il y a des champignons. XC° GENRE. PTINE. Caractères génériques. Antennes longues, filiformes; articles presque égaux, un peu coniqnes. — Quatre antennules égales, filiformes; les anté- rieures composées de quatre articles, et les pos- térienres de trois. — Corselet relevé en bosse, Lanwé a placé ces insectes parmi les vril- lettes. M. Geoffroy en a fait un genre, auquel il a donné le nom latin de bru- DES PTINES, 129 chus, en français bruche. M. Fabricius et M. Olivier, en adoptant le genre établi par M. Geoffroy, lui ont conservé le nom de ptinus, que Linné a donné à ces insectes réunis aux vrillettes. Il est très facile de distinguer les ptines des vrillettes par les antennes et la forme du corselet. Les ptines ont les antennes plus longues que la moitié du corps, filiformes , compo- sées de onze articles, dont le premier est un peu plus gros que les autres; les suivans sont presque égaux; le dernier est plus al- longé ; elles sont insérées. à la partie anté- rieure de la tête, et un peu rapprochées à leur base. La tête est petite, inclinée, un peu en- foncée sous le corselet; les yeux sont ar- rondis et un peu saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées, avec une dent vers le milieu de leur partie inté- rieure; de deux mâchoires membraneuses; d’une lèvre inférieure, et de quatre anten- nules filiformes. 130 HISTOIRE NATURELLE Le corselet est plus étroit que les élytres, renflé, bossu, arrondi et muni de quelques tubercules. Les élytres sont convexes, de la longueur de l'abdomen; elles couvrent deux ailes membraneuses, dont l'insecte fait usage pour voler: quelques espèces en sont dé- pourvues, d’autres les ont très courtes. Les pates sont longues; les cuisses sont un peu renflées ; les jambes sont minces ; les tarses composés d'articles presque égaux; le dernier, un peu plus long que les autres ; est armé de deux crochets pointus: Ces insectes sont assez petits : on les trouve dans les maisons, principalement dans les endroits peu habités, tels que les greniers, parmi le foin et les tas de feuilles sèches. Leurs larves ont six pates : elles ont le corps cylindrique, un peu veluÿ leur tête ést écailleuse, armée de deux petites mâ- choirés : elles se nourrissent de feuilles sè- chés et d'animaux desséchés. Ainsi ces larves font beaucoup de tort aux herbiers et aux collections. Pour se changer en nymphe, elles font une coque d’un tissu fin, soyeux Insectes PL. r, press — EG Letellier deu] ; c ' . Mi. quadrimacule . Hp. marron : 1. PU, Imperial . 2-Pul.pecünicorne . 5.1ps. à antennes noires ja À rog verdatre . 4: Lyc. Canalicule . a } DÉS PTINES. 131 et très blanc, dans laquelle elles s'en- foncent. L'insecte parfait ressemble à béaucoup d’autres dont nous avons parlé, par la ma- nière dont il retire ses antennes et ses pates contre son corps dès qu’on le touche, et il reste immobile jusqu’à ce qu’on cesse de le tourmenter. Ce genre est composé de dix à douze es- pèces : on les trouve presque toutes aux en- virons de Paris. Nous allons passer à la description\de quelques unes. Le Ptine impérial, Ptinus imperialis. Il a plus de deux lignes de long; ses an- tennes sont brunes, presque aussi longues que le! corps; le corselet est brun; caréné en dessus :il a une-tache blanche de chaque côté; l’écusson est blanc; les élytres sont brunes; avec plusieurs taches blanches on- dées; le dessous du corps est cendré; les pates sont ferrugineuses. Il habite l'Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, sur le boïs mort. - 132 HISTOIRE NATURELLE v Le’Ptine eur, Ptinus fur. Il a une ligne et demie de long; les an- tennes sont presque aussi longues que le corps; sa tête est large, un peu aplatie; le corselet est arrondi, obscur, avec quatre tubercules élevés et des touffes de poils blanchâtres sur les côtés ; l'écusson est blan- châtre; les élytres sont convexes, striées, et les stries sont pointillées; elles ont deux bandes transversales blanches, formées par des poils, qui s’enlèvent par le frottement ; le dessous du corps et les pates sont testa- cés; tout le dessus de l’insecte est brun. Il habite l’Europe ; on le trouve aux en- virons de Paris : il détruit les plantes et les animaux que l’on conserve dans les cabinets. Le Ptine larron, Ptinus latro. Il ést de la grandeur du précédent, au- quel il ressemble : ses antennes sont aussi longues que le corps; il est de couleur fauve, avec les yeux noirs; le corselet a deux tu- bercules élevés; l’écusson est arrondi; les LD | DES PTINES, 133 élytres sont sans taches Mices, et les stries sont pointillées ; les pates sont fauves. On le trouve en Europe. Le Ptine germain, Ptinus germanus. Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont brunes, de la longueur du corps ; la tête est brune; les yeux sont noirs ; le corselet est brun, couvert d’un duvet cen- dré, avec quatre tubercules élevés ; les ély- tres sont brunes, couvertes d’un léger du- vet cendré ; elles ont des stries formées par des points; le dessous du corps et les pates sont d’un brun moins foncé que les élytres et le corselet. On le trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris. + Le Ptine testacé, Ptinus testaceus. Il est un peu plus petit que le ptine vo- leur : tout'le corps est testacé, tant en dés- sus qu’en dessous, sans taches; les antennes sont de la longueur du corps; les yeux sont noirs ; le corselet a quatre tubereules élevés ; In, 12 OT CO OP TS UT CM SP CE TPS TS 134 HISTOIRE NATURELLE les élytres sont légèrement couvertes d’un duvet court, elles ont des stries formées par des points. On le trouve aux environs de Paris. Le Ptine scotias, Pinus scotias. G. Gibbium. Late. Il diffère des autres par la forme du corps; il a une ligne et demie de long : ses antennes sont moins longues que le corps, testacées, couvertes d’un duvet cendré; elles sont in- sérées au-devant de la tête dans une petite cavité; la tête et le corselet sont d’un brun foncé luisant; les élytres sont renflées, réu- nies, lisses, d’un brun rouge très luisant ; les pates sont longues, couvertes d’un duvet cendré. É On le trouve en Europe; il est moins commun que les espèces précédentes aux environs de Paris : il habite les maisons. Le Ptine palpeur, Ptinus palpalis. G. Mastige. LaTR. Cet insecte est long de plus d’une ligne nt, : daté LES LES D dé DS A | dun cd cn UP à D DES PTINES. 135 et demie ; son corps est tout noir, et un peu soyeux ; la tête et le corselet sont beaucoup plus étroits que les élytres; les antennes sont filiformes, longues, très coudées ; leurs deux premiers articles, et surtout le radi- cal, sont très allongés; les autres sont courts, et ont la forme de cônes allongés, et le ter- minal, ou onzième, a une forme ovale oblongue; les palpes maxillaires sont très grands, avancés, ét finissent par une mas- sue ovale, composée des deux derniers ar- ticles; le corselet a presque la figure d’un cœur tronqué postérieurement; l’abdomen est ovalaire, et enveloppé par les élytres, qui sont soudées, et fortement pointillées ; les pates sont longues et gréles. On trouve cet insecte en Espagne et en Portugal; il se tient à terre sous les pierres et les débris de végétaux. . th à ad 136 HISTOIRE NATURELLE XCI: GENRE. PTILIN. Caractères génériques. Antennes pectinées d’un seul côté, composées de onze articles , dont le premier et le second sont simples, les antres terminés la- téralement par un long appendice, — Quatre an- tennules filiformes, inégales; les antérieures un peu plus longues, de quatre articles, le premier petit, le second et le troisième coniques, le der- nier allongé, pointu; les postérieures composées de trois, dont le premier est petit, le second co- nique , le dernier allongé. — Corps convexe, cy- lindrique. — Tête nn peu enfoncée dans le cor- selet. » Linwé a placé le seul insecte qui compose ce genre avec les dermestes. M. Geoffroy , en établissant ce genre, lui a donné le nom latin de ptilinus, en français panache, à cause des antennes de cet insecte; son genre était composé de deux espèces, que M. Oli- vier a séparées; et il a fait un genre de l’autre espèce, auquel il a donné le nom de drille. Sés antennes sont plus longues que le cor- P GUEST encle . HMhé, Dm. 1 dé di, Do A Lt DES PTILINS. 137 selet; le premier et le second articles sont simples; les suivans ont un appendice très long; elles sont insérées au-devant des yeux, assez distantes à leur base. La tête est petite, arrondie, inclinée, un peu enfoncée sous le corselet; les yeux sont arrondis, saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, un peu arquées, bidentées à l’ex- trémité ; de deux mâchoires membraneuses, d’une lèvre inférieure, et de quatre anten- nules, Le corselet est arrondi , convexe, un peu bordé ; l’écusson est petit, arrondi. Les élytres sont de la longueur de l’ab- domen, un peu convexes ; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées quand l'insecte n’en fait point usage pour voler, Les pates sont de longueur moyenne; les tarses sont filiformes; le dernier article est armé de deux petits crochets. Le corps est de forme allongée, cylin- drique. La larve de cet insecte se loge dans le bois mort, de même que celle des vril- M MES Ré, 5 COUR Dé - », ts 138 HISTOIRE NATURELLE lettes ; elle y forme des petits trous ronds et profonds ; elle y subit ses métamorphoses, et n’en sort que pour voler. On trouve l’in- secte parfait dans les maisons; on le voit marcher lentement sur les vitres et le long des boiseries. Le Pülin pectinicorne, Puilinus pecti- nicOrnis . Il a près de deux lignes de long : il est en- tièrement d’un brun marron foncé; les an- tennes sont à peu près aussi longues que la moitié du corps; les yeux sont noirs; le cor- selet est convexe, un peu bordé; les élytres ont des stries formées par des points peu en- foncés ; les pates et les antennes sont d’un brun plus pâle que le reste du corps: Les antennes de la femelle.sont filiformes , en scie ; elle est plus grosse que le mâle. On le trouve au nord de l'Europe et aux environs de Paris, sur le bois mort. der émmté : mie ste ct dt tn DES 1P8. 139 XCII GENRE. IPS, Caractères génériques. Antennes droites, en masse; articles presque sphériques et égaüx, les troïs derniers plus gros, aplatis et pérfoliés, le dernier arrondi à sa pointe. — Quatre autennules très courtes, égales, filiformes; les antérieures compo- sées de quatre articles, le premier petit, le second et le troisième arrondis, le dernier ovale; les postérièenres de trois articles presqué égaux, le dernier ovale, un pen renflé, — Corps allongé: :— Premier article des tarses très court, et plus petit que les autres. Les ips ont été placés par plusieurs au- teurs dans différens genres. M. Fabricius les en a séparés. Dans les premiers ouvrages de cet auteur, ce genre était composé de quelques silphes de Linné, et de quelques dermestes de M. Geoffroy. M. Olivier a adopté ce genré établi par M. Fabricius ; mais dépuis que M. Olivier a écrit, M. Fa- bricius a séparé plusieurs insectes du genre ips , et en a formé plusieurs autres. Comme ces genres sont assez généralement adoptés, U dbhbdbie Also: SN à és 140 SIIOIRE NATURELLE " nous donnerons les caractères qui les distin- guent , et nous décrirons quelques espèces des insectes qui les composent. Les ips ont les antennes plus longues que la tête, composées de onze articles, dont les trois derniers sont en masse perfoliée, un peu aplatie ; elles sont insérées au-des- sous des yeux, et distantes à leur base. La tête est assez grande, ovale, un peu aplatie, peu enfoncée sous le corselet; les yeux sont arrondis , peu saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure; de deux mandibules cornées , arquées, simples et pointues; de deux mâchoires presque membraneuses, bifides ; d’une lèvre infé- rieure et de quatre antennules. Le corselet est de la largeur des élytres, * un peu convexe et très peu bordé ; l’écus- son est triangulaire. Les élytres sont convexes, de la longueur de l’abdomen, bordées; elles recouvrent < deux ailes membraneuses , repliées quand l'insecte n’en fait point usage. Leslpates sont de longueur moyenne; les cuisses un peu renflées, comprimées; les v DES IPS. 14x jambes sont simples, un peu comprimées ; les tarses sont composés de cinq articles ; les quatre premiers sont assez larges , le der- nier est cylindrique et armé de deux petits crochets. Ces insectes sont de forme allongée, con- vexe, lisse; on les trouve, en été, sous l'écorce du bois mort et dans les vieux bo- lets; après en être sortis, ils y rentrent pour y déposer leurs œufs. La larve des ips est petite, allongée, bianchâtre ; sa tête est brune, écailleuse : elle vit dans le bois mort et les bolets qu’elle réduit en poussière ; elle se change en nymphe dans l'endroit où elle a vécu, et n’en sort que sous la forme d’insecte parfait, Ce genre contient une quinzaine d’espè- ces ; presque toutes habitent l'Europe : on en trouve peu aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques unes. 142 HISTOIRE NATURELLE L’Ips à élytres noires, Îps nigri- pennis. G. Mitidule, Latzr* Cet insecte est l’érotyle russe de M. Oli- vier ; il a deux lignes et demie de long; les antennes sont noires, de la longueur du corselet; la tête et le corselet sont d’un rouge jaunâtre luisant ; lé corselet est con- vexe, un peu bordé ; les élytres sont lisses, convexes , un peu bordées d’un noir luisant, avec des stries peu marquées , formées par de petits points enfoncés; le dessous du corps et les pates sont d’un rouge jaunâtre, luisant; les yeux sont noirs. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, sur le boïs mort. L’Ips rufipède, {ps rufipes. G. Nitidule. Lam. Il est moins grand que le précédent , au- quel il ressemble beaucoup : il a les anten- nes, la tête, le corselet et les pates d’un DES IPS. . 143 rouge jaunâtre; le corselet est convexe , bordé, luisant; les élytres sont noires, luisantes, un peu bordées; elles ont des stries peu marquées , formées par de petits points enfoncés ; le dessous du corps est noir. On le trouve en Norwége et aux environs de Paris, dans les bolets. L'Tps quadripustulé, /ps quadripus- tulata. G. Mitidule. LATR. Il est à peu près de la longueur de l’ips à élytres noires, mais moins large; il est allongé, cylindrique : ses antennes sont brunes , moins longues que le corselet ; la tête est noire, luisante; le corselet est noir, luisant, très convexe en dessus, un peu aplati sur les côtés; les élytres sont d’un noir luisant, lisses, un peu bordées, con- vexes ; elles ont chacune deux taches d’un rouge jaunâtre , l’une vers le bord, l’autre vers l'extrémité ; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant, s hs ee 2 dat ant dont à éumee :: Sin chi 144 " HISTOIRE NATURELLE On le trouve au nord de l’Europe et aux environs de Paris. XCIII GENRE. LYCTE. Caractères génériques. Antennes terminées par ane masse solide composée de deux ou trois articles, — Quatre antennules filiformes, très courtes, — Corps allongé, déprimé; corselet souvent étroit. Cr genre a été établi par M. Fabricius ; une partie des insectes qui le composent ap- … partient au genre ips de M. Olivier. On dis- tingue les lyctes des ips par la forme du corps et par les antennes : les ips sont de forme un peu ovale, tandis que les lyctes ont le corps allongé et cylindrique. Les lyctes ont les antennes moins longues que le corselet, composées de onze articles, - dont le premier est un peu plus gros; les suivans sont courts, grenus et égaux; les trois derniers forment une masse solide ar- rondie; élles sont insérées au-dessous des yeux , et distantes à leur base. OT. ne on bi és itin à DES LYCTES.. M 145 La tête est grande, ovale, un peu aplatie ; un peu enforicée sous lé côrselet ; les yéux sont arfondis, saillans; la bouche est com- posée d’une lèvré supérieure , dé deux man- dibules cornées, courtés, un peu arquées ; de deux mâchoires membraneuses, bifides ; d’une lèvre inférieure, et de quatre anten- nules. Le corselet est allongé, aplati; l’écusson est très petit; les élytres sont de la longueur de l’abdomen , bordées; elles couvrent deux ailes membraneuses. Les patessont courtes ; dans quelques es- pèces les cuisses sont un peu comprimées ; les tarses sont filiformes, composés de cinq articles , dont le dernier est armé de deux crochets aigus. ! Le corps est allongé, un peu déprimé , lisse. Les lyctes sont des insectes assez pe- tits, de couleur brune ou noirâtre, point lui- sante. On les trouve dans les bois morts, * Un examen plus attentif a fait reconnaitre à M. Latreille que les tarses! de ces insectes n'avaient que quatre articles; il les a placés dans la section des tétramères. IIT, 13 # > nt hd Béett hr és dés ns Rs … À » 146 HISTOIRE NATURELLE sous les écorces et dans les bolets. Nous ne connaissons point leurs larves, mais il pa- raît qu’elles vivent dans les endroits où l’on trouve l’insecte parfait. Ce genre est composé d’une douzaine d'espèces. On les trouve presque toutes en Europe, et plusieurs aux environs de Paris, Nous en décrirons quelques unes. Le Lycte poli, Lyctus politus. Il a environ une ligne et demie de long : il a les antennes ferrugineuses , un peu plus longues que la tête; il est entièrement noir ; Je corselet est lisse, point bordé ; les élytres ont des stries peu marquées, formées par de petits points peu enfoncés; les pates sont ferrugineuses. 11 habite l’Europe: on le trouve aux en- virons de Paris, dans les bolets. Le Lycte canaliculé, Zyctus canali- culatus. Il a un peu plus de deux lignes : il est entièrament brun; les antennes sont de la dé” Lt Mis > 10 ET ED tn | DES LYCTES. 147 longueur de la moitié du corselet; les yeux sont noirs; le corselet est aplati, bordé ; il a un sillon assez profond sur le milieu; les élytres sont striées, et les striés sont ponctuées. L Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, sous les écorces des arbres. Le Lycte crénelé, Lyctus crenatus. G. Bitome. Larr. Il est de la grandeur du lycte poli : il est brun; les antennes sont moins longues que le corselet; le corselet est aplati, inégal, raboteux, bordé; les élytres sont striées et ponctuées, brunes, avec deux grandes ta= ches ferrugineuses, l’une à la base, l’autre vers l'extrémité; les pates sont ferrugi- neuses. Cette espèce se trouve À Paris. On ren- contre aussi quelquefois le bitome rugicolle, bitoma rugicollis, qui est plus petit, d’un brun obscur, avec quatre lignes longitudi- nales élevées, sur le corselet et sur les ély- tres: celles-ci ont de plus des stries ponctuées. 148 HISTOIRE NATURELLE XCIV: GENRE. MYCÉTOPHAGE. Caractères génériques. Antennes courtes, grossis- sant insensiblement; les derniers articles perfoliés. — Quatre antennules inégales; les antérieures composées de quatre articles, dont le dernier plus gros; les postérieures de trois articles presque égaux. — Corps oblong. — Tète petite. Les mycétophages sont décrits dans les premiers ouvrages de M. Fabricius sous le " nom d’ips. Dans son dernier ouvrage, cet auteur ayant donné le nom d’ips à d’autres insectes, a nommé ceux-ci mycétophages. Il paraît qu'aucun d’eux n’a été décrit par M. Olivier, puisque dans la synonymie M. Fabricius ne cite point cet entomolo- giste. e Les mycétophages ont les antennes pres- _ que aussi longues que le corselet, composées de onze articles, qui vont en grossissant insensiblement depuis la base jusqu’au som- met; les quatre ou cinq derniers forment ne ce hot Rs . SÉÉÉNÉS. | ÉSSS SSS S DES MYCÉTOPHAGES. 149 uue masse perfoliée; elles sont insérées au- dessous des yeux, et distantes à leur base. La tête est petite, inclinée, arrondie, un peu enfoncée sous le corselet; les yeux sont peüts, globuleux et saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, courtes, arquées , poin- tues à leur extrémité; de deux mâchoires membraneuses, unidentées; d’une lèvre in- férieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est plus large que long, ar- rondi et échancré antérieurement, et posté- rieurement de la même largeur que le corps, légèrement bordé sur les côtés ; l’écusson est triangulaire. Les élytres sont aussi longues que l’ab- domen; elles recouvrent deux ailes mem- braneuses, repliées. Les pates sont courtes; les cuisses sont comprimées ; les tarses filiformes , composés de cinq articles inégaux, le dernier est ar- mé de deux petits crochets pointus. ! * Ces insectes ont seulement quatre articles aux tarses ; ils font partie des tétramères. ban, SMS de. cé. Lie. 150 HISTOIRE NATURELLE Les mycétophages sont de petits insectes de forme oblongue : on les t'ouve au prin- temps, et en été, dans les bolets et sous les écorces des vieux arbres. Nous ne connaissons point la larve de ces insectes; mais il est vraisemblable qu’elle vit dans les bolets et dans les troncs pourris des arbres. Ce genre est composé d’une quinzaine d'espèces : on les trouve presque toutes en Europe. Nous en décrirons quelques unes. Le Mycétophage quadrimaculé, Hyce- tophagus quadrimaculatus. 1l a environ deux lignes et demie de long; ses antennes sont noires; la tête et le cor- selet sont noirs, sans taches; les élytres sont noires, striées : elles ont deux taches rouges presque carrées, l’une vers la base, l’autre vers l'extrémité ; le dessous du corps et les pates sont noirs. Il habite l'Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, dans les bolets, quelque: fois sur les arbres. de is d- ccn'ec* sÉsiiit d D, did Ah ri CR "7 list # à DES MYCÉTOPIHAGES, 151 Le Mycétophage multiponetué, Wyce- tophagus multipunctatus. Il est moins grand que le précédent; il a les antennes brunes; la tête et le corselet noirs, sans taches; les élytres noires, strices, avec des points de couleur rousse, et à la base une tache de même couleur ; les pates sont brunes. On le trouve en Suisse et aux environs de Paris, dans les bolets. Le Mycétophage atome, Mycetophagus alomarius. Il a une demi-ligne de long; il a les an- tennes noires; la tête et le corselet noirs, sans taches; les élytres noires, avec les bords latéraux fauves, deux lignes trans- versales formées par des taches, l’une vers la base, et l’autre vers l'extrémité, et deux points de la même couleur sur le milieu : elles sont finement pointillées et strices; les pates sont noires. rs lt alba hdi: de vis éraé # s 152 HISTOIRE NATURELLE On le trouve au nord de l’Europe et aux environs de Paris, dans les bolets. Le Mycétophage fulvicolle, Wyceto- phagus fulyicollis. Il est de la grandeur du mycétophage mulüponctué; noir, avec la tête et le cor- selet fauves ; les élytres strices et pointillées, noires, avec une tache fauve à la base; le dessous du corps, les pates et les antennes fauves. On le trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris, dans les vieux champignons. Le Mycétophage châtain, Myceto- phagus castaneus. G. Agyrte. Larr. Cet insecte ayant cinq articles à tous les tarses, a été placé par M. Latreille à côté des boucliers; il a un peu plus d’une ligne dé long; tout son corps est d’un châtain clair. Il est rare aux environs de Paris. “ii de D de dj ie Safi . dl DES MYCÉTOPHAGES. 153 Le Mycétophage brun, Mycetophagus piceus. Il est un peu plus grand que le précédent; les antennes sont brunes; la tête est noire; le corselet est noir, avec deux points en- foncés le long du bord postérieur ; les ély- tres sont strices, et les stries ont des points enfoncés ; elles ont deux lignes transversales fauves, l’une à la base, et l’autre vers l’ex- trémité ; le dessous du corps est noir; les pates sont fauves ; tout le corps est un peu déprimé. On le trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris, sous les écorces des arbres. Le Mycétophage bifascié, Myceto- phagus bifasciatus. Il a près d’une ligne de long; les antennes sont plus longues que le corselet , de couleur ferrugineuse; la tête et le corselet sont lui- sans , d’une couleur ferrugineuse ; les élytres sont noires , avec deux bandes transversales, et l'extrémité ferrugineuse : elles sontstriées, 104 HISTOIRE NATURELRE et les stries ont des points enfoncés; le des- sous du corps et les pates sont luisans, d’une couleur ferrugineuse. On le trouve au nord de l’Europe et aux environs de Paris. Le Mycétophage dermestoïde, Myce- tophagus dermestoïdes. G. £ustrophe. Larr. Il est brun, avec l'abdomen et les pates testacés. On le trouve en Allemagne dans les bo- lets, et aux environs de Paris. À la suite des mycétophages, M. Latreille place (Règne Animal) le genre suivant : G: AGATHIDIE. ( Voyez les Caractères, tome 11, page 271.) L’Agathidie à élytres noires, Agathi- dium nigripenne. Il n’a pas plus d’une demi-ligne de long; il est rougeûtre; ses antennes sont brunes, et son abdomen est noir, ainsi que ses élytres. On le trouve en Styrie. DES MYCÉTOPHAGES, 155 L’Agathidie globuleux, Ægathidium globulosum. Il est plus petit que le précédent, noir, avec les. élytres, les pieds et l'abdomen fauves. Il se trouve aux environs de Paris, XCV° GENRE. HYPOPHLÉE. Caractères génériques. Antennesdroites, plus grosses vers l'extrémité, en masse perfoliée. — Quatre antennules presque filiformes, égales; les anté- rieures composées de quatre articles, les posté- rieures de trois, le dernier un peu plus gros que les autres. — Corps allongé, cylindrique. UNE partie des insectes qui composent ce genre, sont des ips de M. Olivier. M. Fa- bricius les en a séparés, les a réunis à quel- ques autres espèces, et en a formé un genre sous le nom d’hypophlée. Les ips de ces deux auteurs ne sont point les mêmes insectes. On trouve dans ceux de M. Fabricius des niti- à 156 HISTOIRE NATURELLE dules et un érotyle de M. Olivier, et l’onne trouve dans les ips de M. Olivier aucun in- secte décrit par M. Fabricius, ou cet au- ter n’a pas étéccité par M: Olivier dans la synonymie. . Nous avons cru devoir adopter le genre hypophlée, ainsi que les genres lycte et mycétophage, établis par M. Fabricius, parce que les insectes qui les composent ont des formes qui les distinguent les uns des au- tres, et ces caractères nous ont parusplus faciles à saisir que ceux que présentent les parties de la bouche d’insectes aussi petits. Les hypophlées ont les antennes monili- formes, moins longues que le corselet, com- posées de onze articles; le premier assez gros, les deux ou-trois suivans très petits, à peine distincts, les six ou sept derniers beaucoup plus gros, arrondis, le dernier un peu aplati, terminé en pointe mousse ; elles sont insérées au-dessous des yeux, et dis- tantes à leur base. La tête est ovale, avancée, moins large que le corselet , sous lequel elle est un peu enfoncée; les yeux sont globuleux, saillans , DES HYPOPHLÉES, 157 placés de chaque côté dela tête; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées, simples, pointues à leur extrémité; de deux mAchoires membraneuses, d’une lèvre inférieure ét de quatre antennules presque filiformes. Le corselet est allongé, presque cylin- drique, un peu convexe, légèrement bordé sur les côtés, plus étroit que les élytres à sa partie postérieure; l’écusson est petit, ar- rondi. l Les élytres sont un peu convexes, de la longueur de l'abdomen; elles enveloppent un peu les côtés du corps, et recouvrent deux ailes membraneuses , repliées.. Les pates sont courtes; les cuisses sont comprimées; les tarses sont filiformes, com- posés de cinq articles, dont le dernier est armé de deux petits crochets pointus. ! Le corps est allongé, cylindrique. On trouve les hypophlées au printemps, et en été, sous les écorces de différens arbres. Les * Ces insectes n’ont que quatre articles aux tarses; ils appartiennent à la section des tétramères. INT, 14 » Li 158 HISTOIRE NATURELLE larves de ces insectes ne sont point connues ; mais il est présumable qu’elles vivent dans les troncs des arbres cariés. Ce genre est composé de six espèces, qui toutes habitent l’Europe. On en trouve plu- sieurs aux environs de Paris. Nous les dé- crirons. L’Hypophlée marron, Æypophlæœus castaneus. Il a près de trois lignes de long, et une .demi-ligne de large ; il est d’un brun luisant, sans taches ; les antennes ont les sept derniers articles plus gros que les autres; le corselet est finement pointillé; les élytres ont des stries très peu marquées, formées par de petits points peu enfoncés. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces des arbres. L'Hypophlée déprimé, Z/ypophlœus depressus. Il est de moitié plus petit que le précédent; d’un brün ferruginewx ; le corselet est lisse; | ! | DES HYPOPHLÉES. 159 les élytres ont des stries formées par des points enfoncés ; les antennes sont moins lon- gues que le corselet. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces des arbres. L’Hypophlée bicolor, Æ/ypophlœus bicolor. Il est de la grandeur du précédent : les antennes sont rougeûtres, moins longues que le corselet; la tête et le corselet sont rou- geâtres , lisses; les yeux sont noirs; les ély- tres sont noires, avec la base rougeâtre; elles sont luisantes et finement pointillées; le dessous du corps et les pates sontrougeà- tres; l'extrémité de l’abdomen est noire. On le trouve aux environs de Paris, sous l'écorce des arbres. 160 HISTOIRE NATURELLE XCVI° GENRE. TROGOSSITE. Caractères génériques, Antennes courtes, composées de onze articles, le premier gros, les suiyans gre- aus, les trois derniers distincts, un peu en masse. — Quatre antennules presque égales; les anté- rieures cumposées de quatre articles, le premier très court, les denx snivans égaux et coniques, le dernier très gros; les postérieures de trois ar- ticles, le premier petit, le dernier assez gros. — Corps allongé, légèrement déprimé. Le seul insecte de ce genre qui ait été connu par Linné et par M. Geoffroy, a été placé par le premier avec les ténébrions, et par le second avec les lucanes. M. Fa- bricius en a décrit une autre espèce, et l’a aussi placée avec les lucanes. Mais M. Oli- vier n'ayant trouvé à ces insectes aucun des caractères des ténébrions, ni des lucanes, en a fait un genre, et lui a donné le nom de trogossite, qui signifie rongeur de grains, parce que la larve d’une des espèces attaque et ronge les grains dans les départemens méridionaux de la France. — tb. À Le. LE Ne I DES TROGOSSITES. 167 Les trogossites diffèrent des ténébrions par le nombre des articles des tarses » ce qui suffit pour les séparer de ces insectes , et ils différent des lucanes par les parties de la bouche et les antennes. Celles des lucanes sont coudées, en masse lamellée; au lieu que celles des trogossites sont droites et ter- minées par une masse composée de trois ar- ticles un peu plus gros que les autres, Les antennes sont un peu plus longues que la tête, insérées à sa partie antérieure près la base des mandibules. La tête est assez grande, un peu aplatie, portée en avant, et presque aussi large que le corselet; les yeux sont un peu allongés et point saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules, grandes, cornées, dures, arquées et dentées tout le long de leur partie interne; de deux mâchoires presque cornées, unidentées à leur base; d’une lèvre inférieure et de quatre antennules presque égales. Le corselet est allongé, un peu déprimé, bordé, plus large antérieurement que pos- térieurement, et séparé des élytres par un 162 HISTOIRE NATUREELE étranglement assez long ; l’écusson est trian- gulaire, très petit. Les élytres sont très dures, de la longueur de l’abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont courtes; les cuisses un peu comprimées ; les tarses composés de cinq ar- ticles, le premier est très court, les trois sui- vans sont égaux, velus en dessous, le der- nier est plus long, arqué et terminé par deux crochets. ? Tout le corps est allongé, un peu dé- primé. Nous trouvons dans l’Entomologie de M. Olivier, que depuis long-temps, dans les départemens méridionaux de la France, on connaît la larve d’une des espèces de ce genre sous le nom de cadelle ; elle cause beaucoup de dommage aux grains qui sont renfermés dans les greniers, dont elle mange et gâte une bien plus grande quantité que les larves des charançons et des teignes ; elle © M. Latreïlle et tous les entomologistes ont placé ces insectes dans la section des tétramères. » DES TROGOSSITES. 163 ne se renferme pas, comme ces larves, dans lintérieur du grain, mais elle l'attaque au- dehors. C'est vers la fin de l'hiver, qu’elle a acquis tout son accroissement, qu’elle fait le plus de ravages. Parvenue à toute sa gros- seur, elle a environ huit lignes de long et à peu près une ligne de large; son corps est blanchâtre, composé de douze anneaux hé- rissés de poils clair-semés, courts, assez roides ; la tête est noire, dure, écailleuse, armée de deux mandibules arquées, tran- chantes, cornées, très dures; le dernier an- neau est terminé par deux crochets cornés, très durs; elle a six pates écailleuses, courtes, attachées aux trois premiers anneaux. Au commencement du printemps, elle quitte les tas de blé, s'enfonce dans la terre ou la poussière, pour y subir sa métamorphose. L’insecte parfait se montre au printemps, et pendant tout l'été. On ne trouve point cette larve au nord de la France, mais elle est très abondante dans le midi. On à remarqué que l’insecte parfait n’at- taque jamais le blé : on en a renfermé plu- sieurs ensemble dans un vase où il y avait 164. HISTOIRE NATURELLE de ce grain, ils n’y ont point touché, et ont plutôt cherché à se dévorer entre eux. On les a trouvés le lendemain privés d'antennes et de pates. On en rencontre souvent sur le blé, cherchant à dévorer des teignes et à perpétuer leur espèce. On trouve le tro- gossite bleu et le trogossite mauritanique dans le vieux pain, dont ils dévorent toute la mie. On trouve aussi ce dernier, mort, dans le pain fait à Paris, où il parait qu’il estapporté dans la farine. Ce genre est composé de six à huit espè- ces. Nous en décrirons quelques unes. Le Trogossite mauritanique, Zrogos- sita mauritanica. Il a environ quatre lignes et demie de long : il est d’un brun noirâtre, plus foncé: en dessus qu’en dessous; les antennes sont un peu plus longues que la tête; la tête et le corselet sont pointillés ; le corselet est un peu bordé, il a quatre petites dents avan- cées , dont une de chaque côté de sa partie antérieure , et une moins marquée de cha- à nt d sa LD is obé À 0 TT TS no DES TROGOSSITES. 165 que côté de sa partie postérieure; les élytres sont striées, et entre chaque strie on aper- çoit des petits points enfoncés ; les pates sont de la même couleur que le dessous du corps. On le trouve à Alger et dans les départe- mens méridionaux de la France. On le trouve aussi quelquefois à Paris dans le pain. C’est la larve de cette espèce qui est connue dans le midi de la France sous le nom de ca- “delle, et qui attaque les grains. Nous ren- voyons aux généralités de ce genre, pour voir ce quemous en avons dit. Le Trogossite verdâtre, Zrogossita Le] , o virescens. Il a six lignes de long : il est d’un vert bronzé, brillant, tant en dessus qu’en des- sous ; les antennes sont noires, dé la lon- : gueur du corselet, un peu velues; les trois derniers articles sont un peu plus gros que les autres ; les mandibules sont noires , assez grandes ; la tête et le corselet sont poin- üllés ; celui-ci est un peu bordé ; les élytres ont des points enfoncés qui forment des 166 HISTOIRE NATURELLE stries peu marquées; les pates sont d’un vért bronzé, plus foncé que le dessus du corps. On le trouve à la Caroline. Le Trogossite ferrugineux, Zrogossita Jferruginea. G. Diapère. Larr. Il a près de quatre lignes de long; il est un peu moins allongé que les précédens; de couleur ferrugineuse , tant en dessus qu'en dessous ; les antennes sont un peu plus longues que la tête; la tête et le cor- selet sont finement pointillés; celui-ci est un peu bordé; les élytres sont strices, et on aperçoit dans les stries des points enfon- cés; les pates sont de la couleur du corps; les cuisses sont assez grosses, un peu com- primées. On le trouve à la Caroline. +. DES TROGOSSITES. 167 Le Trogossite sillonné, Trogossita sulcata. G. Colydium. Larr. 1l a environ trois lignes et demie : il est entièrement de couleur ferrugineuse , lui= sant ; les antennes sont un peu plus longues: que la tête; les yeux sont noirs, saillans ; le corselet est bordé, il a trois lignes lon- gitudinales enfoncées sur le milieu; les ély- tres sont légèrement striées, et l’on aper- coit entre les stries des petits points enfon- cés ; les pates sont de la couleur du corps ; les cuisses sont un peu comprimées. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces des arbres cariés. Le Trogossite strié, Trogossita striata. Il a près de cinq lignes de long : il est noir, un peu luisant; les antennes sont un peu plus longues que la tête; le corselet est pointillé, bordé, un peu coupé postérieu- rement ; les élytres ont des stries assez pro- fondes, et deux rangées de points enfonces 168 HISTOIRE NATURELLE è entre chaque strie; les pates sont noires , courtes; les jambes antérieures ont quel- ques dents latérales un peu marquées. On le trouve au Sénégal et à la Caroline. Les genres suivans, la plupart établis par M. Latreille, doivent étre placés près des “trogossites. G. Ménvx. (Voyez les Caractères, tome 1, page 272. ) La Méryx rugueuse, Meryx rugosa. Cet insecte est long de près de cinq li- gnes; son corps est d’un brun noirâtre, allongé et étroit ; ses yeux sont proéminens ; son corselet est plus étroit que les élytres , presque carré, un peu rétréci en arrière ; il a un sillon longitudinal au milieu; les élytres ont deux lignes élevées , longitudi- nales, crénelées, avec des points enfoncés. .On le trouve dans les Indes orientales. G: Larrminre. (Voyez les Caractères, tome 11, page 272.) — sm D ——. be ts. dé » its”, > + » DES TROGOSSITES, 169 Le Latridie transversal, ZLatridius transversalis. Il n'a pas une demi-ligne de long; son corps est testacé; ses élytres sont plus pä- les etstriées; son corselet est rebordé, avec unenfoncement transversal postérieurement. On le trouve aux environs de Paris, sur les bois morts, Le Latridie enfoncé, Latridius impressus. IL est plus petit que le précédent, brun, avec le corselet arrondi, ayant un enfon- cement à sa partie supérieure ; les élytres sont pubescentes et pointillées. Il est commun à Paris, dans les maisons et sur le boïs. G. Sixyaix. (Voyez les Caractères, tome 11 » Page 272.) x. 15 170 ” HISTOIRE NATURELLE & à : Le Silvain unidenté , Silvanus uniden- talus. Il a une ligne de long; son corps est étroit, déprimé, et d’une couleur testacée sans taches; sa tête est triangulaire; ses Mes sont en massue de trois articles; … Jes articles de la base sont égaux, et pres- que globuleux, jusqu’au huitième; le cor- selet est allongé , presque carré, rétréci in- sensiblement en arrière; il est fortement pointillé, avec une dent avancée de chaque côté ; les élytres sont fortement pointillées. On trouve ce petit insecte aux environs de Paris, sous l’écorce des arbres. “ XCVII GENRE. SCAPHIDIE. : Caractères génériques. Antennes composées de onze articles, les six premiers minces, allongés, les cinq derniers en masse allongée, perfoliée. — M Quatre antennules inégales, filiformes ; 1 rieures composées de quatre articles, dont le p mier petit, les autres coniques, le dernier allongé, terminé en pointe; les postérieures plus courtes, de trois articles, le premier est petit, le second conique , le dernier presque ovale, — Tête petite, un peu enfoncée dans le corselet, © M. Oravrer est le premier qui ait fait un genre de ces insectes; il leur a donné le nom de scaphidie, qui signifie barque ou bateau, parce qu’ils sont de forme ovale, convexes, et terminés en pointe par les deux bouts. : M. Fabricius, dans ses premiers ouvrages, a placé la seule espèce qu'il connüt alors avec les sphéridies; et dans son dernier ouvrage, jl a adopté le genre de M. Olivier. Linné en a placé une autre espèce avec les boucliers; mais les scaphidies diffèrent tel- -sidétiié à - Dé al nt sos à dd as PT | TE b , ” 172 | " HISTOIRE NATURELLE *, . le des insectes de ces deux genres, par la forme du corps et par les antennes, quil est très facile de les distinguer. ris scaphidies ont les antennes presque aussi longues que le corselet, minces à leur base, en masse perfoliée à leur sommet ; " éllesisont insérées à la partie supérieure et ieure de la tête, au-dessous des yeux, rapprochées à leur insertion. La tête est très petite, un peu enfoncée sous le corselet; les yeux sont petits , arron- dis, peu saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, courtes, arquées, bidentées à leur extrémité ; de deux mâchoires moitié cor- nées, moitié membraneuses, bifides à leur extrémité; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules filiformes. Le corselet est convexe, un peu bordé, plus étroit à sa partie antérieure qu’à sa partie postérieure ; l’écusson est très petit. Les élytres sont très dures, convexes , plus courtes que l'abdomen, et tronquées à leur extrémité ; le dessous du corps est con- vexe; l’abdomen est large à sa base, et ter- DES SCAPHIDIES. e miné en pointe ; il est plus long Abe * élytres. . Les pates sont assez longues, minces ; tarses sont filiformes, composés de cinqgrar ticles, les quatre premiers sont égaux, dernier est un peu plus long, et armé de deux crochets assez forts. Ê On trouve les scaphidies pendant le pri temps, ct en été, sous le chapeau de diverses espèces de champignons : une espèce se trouve dans l’agaric. La larve de ces insectes ëst inconnue. Ce genre n’est composé que de quatre espèces : on en trouve trois aux environs dé Paris; l’autre habite la Nouvelle-Hol- lande. Nous les décrirons. Le Scaphidie quadrimaculé, Scaphi- dium quadrimaculatum. Il a environ trois lignes de long; il est d’un noïr luisant; les antennes sont moins longues que le corselet, minces, terminées en masse perfoliée; la tête est petite, noire; le corselet est noir, finement pointillé ; les # “m4 © HISTOIRE NATURELLE d s sont noires, plus courtes que l’ab- domen, pointillées, avec une strie près de uture, et deux taches rouges, une à la Pb, et l’autre plus petite à l'extrémité ; | désrars sont noires. On le trouve aux environs de Paris; il pit pas commun. +. Scaphidie immaculé, Scaphidium immaculatum. Il est de la grandeur du précédent; d’un noir luisant sans taches; les antennes sont moins longues que le corselet, un peu ve- lues ; le corselet est lisse, finement poin- tillé ; les élytres sont plus courtes que l’ab- domen; elles ont plusieurs stries formées par des points enfoncés, et une autre sans points près de la suture ; l'abdomen est ter- miné en pointe ; les pates sont minces ; les jambes postérieures sont un peu arquées. On le trouve aux environs de Paris, sous les-champignons : il est moins rare que le précédent. COFRTS COR ee 71 ” LES SCAPHIDIES,. 5 Le Scaphidie agaricine , Sctidham agaricinum. 6 Il a une demi-ligne de long; les anté : à % e sont fauves ; il est d’un noir luisant; la et le corselet sont lisses ; les élytres sont lisses, plus courtes que l'abdomen ; elles ont une strie peu marquée de chaque côté de la suture; les pates sont rougetres. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, sur les agarics. Fr XCVIII GENRE. MÉLYRE. w pr Caractères génériques. Antennes filiformes, un peu en scie, presque de la longueur du corselet, com- posées de onze articles; le premier assez gros, le, second petit, le troisième allongé, les autres égaux. — Quatre antennules filiformes, inégales; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles; les postérieures courtes, de trois articles. — Tête avancée, un pen inclinée. CE genre à été. établi par M. Fabricius. Cet auteur ma décrit que deux espèces"; Re ie Ml si :… Mb hs. mc Li d À + 196 HISTOIRE NATURELLE mais M#Olivier, en adoptant le genre mé- lyre, y a ajouté plusieurs autres insectes que M. Fabricius avait placés dans diffé- s genres. mélyres ont les antennes un peu plus courtes que le corselet, en scie depuis le quatrième article jusqu’au dixième; le der- mier article est de forme ovale; elles sont insérées de chaque côté de la partie anté- rieure de la tête, au-dessous des yeux. La tète est avancée, un peu inclinée; les yeux sont arrondis, saillans ; la bouche “est composée d’une lèvre supérieure, de ” deux mandibules cornées, arquées, poin- tues à l'extrémité; de deux mâchoires cor- nées, divisées en deux parties inégales ; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales , filiformes. Le corselet est arrondi, bordé ; lécusson est petit, arrondi; les élytres sont bordées, chagrinées, de la longueur de l’abdomen ; elles reçoivent deux ailes membraneuses , . repliées. Les pates sont de longueur moyenne, un peu velues; les tarses sont filiformes, com- DES MÉLYRES. 197 posés de cinq articles, dont le derhier est - plus long ‘que les autres, et terminé par deux crochets assez forts. Fe L Le : Tout le corps est plus ou moins allongé," à et plus ou moins couvert d’un léger pe à On trouve communément ces insectes pendant la plus grande partie du printemps, eten été, sur les fleurs composées et sur les fleurs: en ombelles ; ils volent avec assez d’agilité ; quelques espèces ont des couleurs brillantes. Quoique les mélyres soient assez communs, leurs larves ne sont point con- » . : . nues; Mas on croit qu'elles se cachent et vivent dans la terre. Ce genre est composé de seize à dix-huît , À : , «P espéces : plusieurs habitent l'Europe. Nous en décrirons quelques unes. Le Mélyre vert, Melyris viridis. Il a environ cinq lignes de long ; les an- tennes sont noires, moins longues que le cor- selet, un peu en scie; la tête est chagrinée; le corselet est d'un vert noirâtre, chagriné raboteux, bordé, avec une ligne longitu- s Là CN ® E, 178 HISTOIRE NATURELLE dinaléwenfoncée sur le milieu ; les élytres ont des points très enfoncés qui les font «à ‘ raboteuses; elles ont trois lignes . longitudinales élevées, et sont de couleur verte luisante, quelquefois bleue; le dessous du corps et les pates sont de la même cou- > leur que les élytres; les tarses sont noirs. - Il est commun au cap de Bonne-Espé- - rance: on le trouve sur les fleurs. * + é Le Mélyre bleuâtre, Welyris cyaneus. _ … G. Dasyte. Larr. 4 … 1l a environ trois lignes et demie de long; W sa forme est allongée; ses antennes sont : x ”_ presque aussi Iongtee que le corselet , un ; Lu peu en scie, d’un noir verdâtre à la base ; tout le corps est velu, d’un vert plus ou moins foncé ; le corseletest pointillé, bordé ; ct les élytres sont fortement pointillées ; le x dessous du corps est très luisant; les pates sont vertes; les tarses noirs. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Il est très commun dans les dépar- temtns méridionaux de la France. DES MÉLYRES. 179 Le Mélyre atre, Melyris aie, G. Dasyte. Larr. A LS Il a environ quatre lignes et demie de long : il est noir, velu; les antennes sonten scie, presque aussi longues que le corselet ; : le corselet est bordé; les élytres sont po tillées ; les pates sont velues. Dans lun dés : deux sexes, le premier articie des tarses an térieurs et postérieurs est allongé, un peu. arqué, et muni à sa base d’un appendice | long, arqué, qui paraît sortir de Son: + de la jambe. 4 On le trouve dans les départemens méri= A dionaux de la France , à la fin du printing et au commencement de l'été, sur les plantes, +7 graminées. Le Mélyre plombé, Melyris plumbeus. , G. Dasyte. Larr. € Il a environ deux lignes et demie de long ; il est bronzé , un peu velu; les antennes sont un peu plus longues que le corselet, Le ei aie fee à, : On. in Sen 180 HISTOIRE NATURELLE légèrement en scie; le corselet est bordé ; les élytres sont flexiblés, pointillées; les pates sont d’un noir bronzé. Ù L] . Q N On‘le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Le Mélyre floral, Melyris floralis. G. Dasyte. Larr. Il est un peu plus grand: que le précédent; il est noir luisant, légèrement velu; les àn- “tennes sont très en scie, plus longues que . Je’corselet ; le corselet et les élytres sont _ pointillés. , 4 _ Onle trouve aux environs de Paris, sur + ue fleurs, éd* R ve dt, ï DES TILLES. 181 XCIX° GENRE. TILLE. Caractères génériques. Antennes en stie, composées de onze articles, le premier un peu renflé, — Quatre antennules inégales; les antérieures fili- formes, composées de quatre articles, le premier petit, les deux suivans coniques, le dernier un peu plus gros, presque cylindrique: les postés " rieures de trois articles, le premier et le second très petits, arrondis, le dernier très grand, sécu> riforme. — Corps allongé. ON ne connaît encore que deux espèces de tille. Un de ces deux insectes à été connu * par Linné et par M. Fabricius. Le pre miér l’a placé avec les chrysomèles, etM. Fa= bricius avec les lagries. Cet insecte n'ayant aucun des caractères qui distinguent les chrysomèles et les lagries, dont il diffère R d’ailleurs par le nombre des articles des tarses , M. Olivier en a fait un genre. Les tilles ont quelques rapports avec les mé- lyres; mais ôn les distingue de ceux - ci par lés antennules postérieures. IIT, 16 J CR déc LL, … 182 HISTOIRE NATURELLE Les antennes sont presque aussi longues que la moitié du corps, le premier article est un peu renflé, le second est petit et ar- rondi, les autres sont en scie; elles sont in- sérées à la partie latérale antérieure de la tête, au-devant des yeux. La tête est de la largeur du corselet; les yeux sont arrondis ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules | { courtes, cornées, arquées, pointues, uni- dentées ; de deux mâchoïres mémbraneuses, bifides, dont les divisions sont inégales ; d’une lèvre inférieure , et de quatre anten- nules inégales. Le corselet est presque cylindrique, plus * étroit que les élytres; l’écusson est très pe- “tit; les élytres sont de la longueur de l’ab- domen : elles reconvrent deux ailes mem- braneuses , repliées. Les pates sont de longueur moyenne ; les tarses sont composés de cinq articles courts, assez larges ; le dernier est armé de deux petits crochets pointus. On trouve ces insectes sur les plantes et les fleurs ; ils se nourrissent du suc F-+ Insectes. Via PT, ya. — * &. Là FRS del: 1. Scap. quadrimacule . 6. Omal Sutural. 2.Mel vert. 6.Ly. Naval. 5.11. Serraticorne . 7. Déleph. bimacule . 4. Dril. jaunâtre . DES TILLES. 183 miclleux qu’elles Se leur larve est inconnue. N'ayant point ces insectes sous les yeux, nous prendrons leur description daus l’ou- vrage de M. Olivier. Le Tille allongé, Zillus élongatus. Le corps est noir, allongé, un peu velu; "les antennes sont filiformes, un peu en scie, presque de la longueur de la moitié du corps; le corselet est rougeätre, cylin- drique, à peu près de la largeur de la tête. Il se trouve en Allemagne et en Angle- terre , sur les fleurs. Le Tille serraticorne, {lus serra- ticornis. G. Énoplie. Lare. Il ressemble au précédent ; mais il est une fois plus petit; les antennes sont noires, filiformes à leur base , terminées par trois articles très grands, en scie; le corps est noir, un peu. velu; lesélytres sont testacées. On le trouve en Italie. VE + kml . _ à Shi 184 HISTOIRE NATURELLE : C*’ GENRE. DRILE. Caractères génériques. Antennes pectinées, com- posées de onze articles, le premier court, un peu renflé; le second très petit, arrondi; le troisième triangulaire; les autres presque égaux, et pectinés d’un seul côté. — Quatre antennules inégales; les antérieures plus longues, composées de quatre articles, dont le premier est plus petit, les autres insensiblement plus gros; les postérieures de trois articles, velus, presque égaux. — Tête courte, presque aussi large que le corselet, M. Gzorrroy a placé le seul insecte qui compose ce genre, avec les ptilins. Comme’ cet insecte n’a de rapport avec les ptilins que par les antennes, qu'il en diffère par la forme du corps et par les parties de la bouche, M. Olivier l’en a séparé, et en à fait un genre auquel il a donné le nom de drile, d’un mot grec qui sert à désigner une espèce d’insecte ou de ver entièrement inconnu Les antennes sont de la longueur de la moitié des élytres, pectinées d’un seul câté, LL - # «ITS .* DES DRILES. 185 insérées à la partie antérieure latérale de la tête, au-dessous des yeux. La tête est de la largeur du corselet, in- clinée; les yeux sont arrondis , saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure. de deux mandibules cornées , avancées, ar- quées, pointues, unidentées ; de deux mä- choires cornées à leur base , membraneuses et arrondies à l'extrémité ; d’une lèvre in- férieure , et de quatre antennules inégales. Le corselet est bordé, presque aussi large que les élytres; l’écusson est petit, triangu- laire ; les élytres sont bordées, flexibles , de la longueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses et repliées. Les pates sont de longueur moyenne; les tarses sont filiformes , les quatre premiers articles sont égaux, le dernier un peu plus long , et terminé par deux petits crochets. Le corps est un peu allongé, déprimé, On trouve le drile dans toute la France, sur les fleurs : il est assez commun dans les dé- partemens méridionaux , et aux environs de Paris. 11 vole assez légèrement d’une fleur à l’autre. : 186 HISTOIRE NATURELLE Le Drile jaunûtre , Drilus flavescens. Il a environ trois lignes et demie de long; tout le corps est un peu velu; les antennes, la tête et le corselet sont de couleur brune; les élytres sont flexibles, ponctuées , d'un jaure plus ou moins obscur; le dessous du corps et les pates sont bruns. On ne connaît que depuis peu les méta- morphoses du drile jaunâtre; sa larve vit en parasite dans la coquille de l’Aelix ne- moralis, dont elle mange l'habitant; après avoir passé à l'état de nymphe dans cette coquille , il en sort à l'état parfait. La fe- melle est toujours aptère, et au moins six fois plus grosse que le mâle. Les Mémoires de MM. Mielzinski, Desmarest et Audouin , insérés dans les Annales des Sciences natu- relles , présentent des détails curieux sur les mœurs et l'anatomie de cet insecte, Ou connaît deux autres espèces de ce genre; elles sont d'Europe, mais très rares, tr" :.. sois cts nr. du Era star tue de tt ds. À ST RS SL DES OMALISES, 187 CIE GENRE, OMALISE. Caractères génériques. Antennes filiformes, articles presque cylindriques, le second et le troisième presque globuleux,— Quatre antennules inégales, filiformes; les antérieures un pen plus longues, composées de quatre articles, dont le premier est très petit, à peine apparent, le second et le troi- sième sont coniques, le dernier est gros et ovale; les postérieures de trois, premier article petit, les deux autres presque égaux. — Corselet un peu aplati, terminé postérienrement en deux angles aigus. _M. G£orrroy a donné à ce genre le nom d’omalise, qui veut dire aplati, À cause de la forme plate du corselet , et des élytres de la seule espèce qu'il connaissait. L’omalise se rapproche un peu des lyeus par la forme, mais il en diffère par ses an- tennes, qui sont filiformes ; celles des ly- eus sont comprimées, plus ou moins en scie. Les antennes sont rapprochées à leur base, plus longues que le corselet, et in- 188 HISTOIRE NATURELLE sérées à la partie antérieure de la tête, un peu au-dessous des yeux. La tête est plus étroite que le corselet; les yeux sont arrondis, saïllans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, longues, minces, arquées, terminées en pointe aiguë; de deux mächoires cornées à leur base, membra- neuses à l'extrémité , d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est moins large que les ély- tres, presque carré, un peu aplati, re- bordé ; les angles postérieurs se terminent en pointes longues et aiguës ; l’écusson est assez grand, arrondi. Les élytres sont dures, aplaties, de la longueur de l'abdomen : elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont de longueur moyenne, simples ; les tarses sont filiformes, composés de cinq articles presque égaux, le dernier est terminé par deux petits crochets pointus. Tout le corps est de forme allongée , un péu aplatie. On le trouve pendant l'été sur les plantes : il vole avec beaucoup d’agi- ss # DES OMALISES. 189 + lité, mais il fait rarement usage de ses ailes : il se laisse tomber lorsqu'on veut le prendre, et se cache sous les herbes. Sa larve est inconnue, L'Omalise sutural, Omalisus suturalis. Il a près de trois lignes de long et une demi-ligne de large ; tout le corps est noir, déprimé; les antennes sont noires , plus longues que le corselet ; le corselet a ses deux angles postérieurs terminés en pointes aiguës ; les élytres sont striées, et les stries sont pointillées ; elles sont d’un rouge brun, avec une bande noire sur le milieu , tout le long de la suture : cette bande est plus large à la base que près de l'extrémité ; les pates sont noires. On le trouve dans toute la France : il. n’est pas commun aux environs de Paris. 190 Cas NATURELLE CII GENRE. LYMEXYLON. Caractères génériques. Anténnes filiformes, com- posées de onze articles, dont les trois premiers sont un peu plns petits que les autres, les suivans sont presque cylindriques et égaux, le dernier est terminé en pointe allongée, mousse; elles sont légèrement en scie dans quelques espèces. — Quatre antennules inégales; les antérieures beau- coup plus longues, grossissant insensiblement, composées de quatre articles, dont le premier petit, le dernier gros et cylindrique; les posté- rieures filiformes, de trois articles, le premier petit, les autres égaux. — Türses filiformes ; corps allongé. M. Fasricius, est le premier auteur qui _ ait fait un genre de ces insectes. Des deux | espèces que Linné a connues, il a placé l’une avec les cantharides, et l’autre avec les méloés, dont les lymexylons diffèrent par le nombre des articles des tarses et par les antennes. M. Olivier a adopté ce genre établi par M. Fabricius. Les lymexylons ont les antennes filifor- DES LYMEXYLONS,. x 19x mes, ou légèrement en scie , Moins longues que le corselet ; elles sont insérées à la par- tie antérieure de la tête, au-dessous des yeux. La tête est presque aussi large que le cor- selet, arrondie, très inclinée; les yeux sont arrondis, saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandi- bules courtes , cornées » peu arquées, pres- que dentées intérieurement; de deux m4- choires courtes , presque membraneuses , divisées en deux, à division inégale ; l'exté- rieure est plus grande, arrondie ; intérieure est terminée en pointe: d’une lèvre infé- rieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est Presque aussi large que les élytres, peu bordé; l’écusson est petit, ar- rondi ; les élytres sont flexibles ; de la lon- gueur de l'abdomen; elles couvrent deux ailes membrancuses, repliées. Les pates sont minces, de longueur moyenne ; les tarses sont filiformes, composés de cinq articles, dont le premier est le plus long , les autres Presque égaux, le dernier est armé de deux crochets pointus, 192 HISTOIRE NATURELLE Tout le corps est ds forme allongée, presque linéaire. La larve des lymexylons n’est pas connue; mais on sait qu’elle vit dans l’intérieur du bois, et qu’elle fait beaucoup de tort aux arbres. Ceux qui sont attaqués par ces lar- ves, par celles des lucanes, des capricornes et des leptures , languissent et finissent par périr. On trouve l’insécte parfait, en été, sur le bois mort ou sur le tronc des arbres, où la femelle va déposer ses œufs. Ce genre est composé de cinq ou six es- pèces : elles habitent le nord dé l'Europe ; l'on n’en trouvé qu'une aux environs de Paris. Nous allons passer à la description dé quelques uns de ces insectes. Le Lymexylon dermestoïde, Zy- mexylon dermestoides. G. Hylecæte. Lara. Il a environ quatre lignes et demie de long; il est allongé; linéaire; ses antennes sont moins longues que le corselet, obscures et fauves à leur basé; les deux premiers ' DES LYMEXYLONS, 193 articles sont arrondis ; les cinq suivans sont un peu en scie , les autres sont petits et ar- rondis; la tête est fauve ; les yeux sont noirs; le corselet est fauve, un peu bordé; les élytres sont d’un fauve un peu plus foncé; elles ont quelques lignes élevées peu’ mar- quées; le dessous du corps et les pates sont fauves ; on voit un peu de noir à la poitrine, Le mâle de cette espèce a été décrit par les auteurs, sous le nom de lymexylon prin- tanier ( lmexylon marci) : il est à peu près de la grandeur du précédent; ses antennes sont filiformes, presque en scie et plus courtes que le corselet; la tête et le corse- let sont noirs ; les élytres sont noirâtres; le dessous du corps est noir, avec l'extrémité de l’abdomen fauve ; les pates sont fauves, avec les cuisses postérieures obscures. On le trouve en Suède, en Allemagne ét dans le nord de là France. Le Lymexylon barbu, ZLymexylon barbatum. Il a environ cinq lignes de long; ses an- Lun dre 194 HISTOIRE NATURELEE tennes sont brunes, moins longues que le corselet; il est entièrement noir, légèrement couvert d’un duvet fauve luisant; les pates sont brunes. On le trouve en Allemagne, sur le bois mort. Le Lymexylon naval, Zymexylon navale. Il est de la longueur du précédent, mais plus étroit; les antennes sont brunes, moins longues que le corselet ; la tête est très pe- tite, inclinée, noire; le corselet est étroit, allongé, d’un jaune fauve, avec le bord extérieur et l'extrémité noirâtres; le dessous du corps et les pates sont fauves. On le trouve au nord de l’Europe et aux environs de Paris, sur le bois mort. Le Lymexylon raccourci , Lymexylon abreviatum. G. Atractocère. LATR. Ce singulier insecte a les élytres courtes, comme cela se voit dans les staphylins ou DES LYMEXYLONS. 195 dans les molorques; elles sont obtuses et échancrées en dedans; sa tête et son corse- let sont noirâtres, avec une ligne longitudi- nale jaunâtre. On le trouve en Afrique ; M. Palisot de Bauvois l’a trouvé dans le royaume d’O- ware, Le genre Cupès. vient se placer près des lymexylons ; on en connaît plusieurs es- pèces ; la plus commune est Le Cupès à tête jaune, Cupes capitata. IL est long de quatre lignes; sa tête est d’un jaune roussâtre; elle est avancée, neren- tre pas dans le corselet, et a une forme tri- angulaire ; les antennes sont plus longues que la tête et le corselet , cylindriques et droites ; ses palpes sont égaux, et terminés par un ar- ticle tronqué ; les yeux sont petits, et assez. saïllans; le corselet est plane, court, plus large que long, et noir; les élytres sont ru- gueuses, sillonnées et aussi longues que l'abdomen; les pieds sont courts, compri- més, et noirs, avec les tarses roussâtres, 196 HISTOIRE NATURELLE On trouve cette espèce dans l'Amérique septentrionale. CIIIF GENRE. TÉLÉPHORE. Caractères génériques. Antennes filiformes; articles cylindriques , égaux, le second beaucoup plus court. — Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles, le premier petit, les deux suivans co- niques, le dernier grand, sécuriforme ; les posté- rieures de trois articles, le dernier article dilaté, comprimé, triangulaire, en forme de hache, — Côtés du ventre plissés et à papilles. — Corselet plat, légèrement bordé. Lixné a donné le nom de cantharides aux insectes qui composent ce genre, et M. Geof- froy celui de cicindèles , afin de les distinguer de la cantharide des boutiques, qui depuis long-temps est connue en médecine. Ces in- sectes ne peuvent être confondus avec la cantharide, dont ils diffèrent non seule- ment par plusieurs parties, mais encore par le nombre d'articles qui composent les tarses. Schoefler et Degéer les ont nommés r. ne ... ‘MÉéÉiré + DES TÉLÉPHORES. 197. téléphores, et en ont fait un genre qui a été adopté par les auteurs qui ont écrit depuis eux. Les téléphores ont les antennes presque aussi longues que le corps, composées de onze articles, le premier est plus gros, les autres sont égaux; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, entre les yeux. La tête est un peu aplatie, insecte la porte inclinée lorsqu'il est en repos ; les yeux sont petits, arrondis et saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules avancées, cornées, simples, minces, pointues; de deux mä- choïres membraneuses, bifides!, à divisions égales et rapprochées; d’une lèvre infé- rieure , et de quatre antennules presque égales. Le corselet est aplati en dessus, arrondi sur les côtés, rebordé, et presque aussi large que les élytres; l’écusson est petit, peu apparent; les élytres sont molles, très flexibles, ordinairement de la longueur de l'abdomen ; elles couvrent deux ailes mem- braneuses, repliées. 198 HISTOIRE NATURELLE Les pates sont assez grandes; les cuisses ont un appendice ovale à leur base; les tarses sont filiformes , de cinq articles, dont le premier est le plus long, le quatrième est large, bilobé, le dernier est armé de deux crochets longs et pointus. Le corps est allongé, un peu aplati, assez mou. On les trouve, en été, dans les prairies , sur les plantes et sur les fleurs : ils courent très vite. Selon Degéer, quelques téléphores sont carnassiers, ils se nourrissent d’autres insectes, et n’épargnent pas même ceux de leur espèce. Cet observateur a vu une fe- melle renverser un mâle, lui ouvrir leventre avec ses mâchoires et le ronger. Ces insectes volent avec facilité et promptitude, sur- tout lorsque le soleil brille. Dans l'accouple- ment, qui a lieu au commencement de l'été ; sur les plantes, le mâle est placé sur le dos de la femelle; mais il a besoin d’user de précaution pour l’approcher; car il arrive souvent qu’elle le reçoit fort mal, et il court les risques d’être dévoré. Les larves des téléphores sont d’un noir mat velouté; elles ont la tète aplatie, écail- TE 2 Ve Li C2 DES TÉLÉPHORES. 199 leuse, garnie de deux petites antennes , de deux fortes dents et de quatre antennules. Le corps est un peu aplati en dessous, com- poséde douze anneaux, comme celui des che- nilles , et couvert d’une peau membraneuse ; aux trois premiers anneaux sont attachées trois paires de pates écailleuses, assez lon- gues, divisées en trois articles, et terminées par un crochet peu courbé; elles sont de couleur brune, ainsi que les antennes. On remarque au-dessous de la tête une grande cavité, dans laquelle la lèvre inférieure est placée ; les quatre antennules tiennent à cette lèvre, qui est mobile; la larve laremue continuellement en marchant, de même que les antennules, et semble se servir de toutes ces parties pour toucher les objets qu'elle rencontre. Ce que la tête de cette larve offre de plus remarquable, ce sont les deux grandes dents placées à sa partie antérieure; ces dents, qui sont dures et écail- leuses, ont une petite dentelure au côté in- térieur, et sont courbées et croisées au-de- vant de la tête. Le corps a, de chaque côté des anneaux, des plis ou rides longitudi- éd NE. dé L' … 200 HISTOIRE NATURELLE pales; l'anus, qui est placé au-dessous du dernier, a une espèce de rebord qui forme un mamelon, avec un enfoncement-au mi- lieu; sa larve, en marchant, applique ce mamelon contre le plan de position, et s’en sert comme d’une septième pate. Ces larves vivent dans la terre, dont l'humidité leur est nécessaire; on peut les élever en leur fournissant souvent de la terre fraîche et humide, elles s’y enfoncent aussitôt. Ainsi cachées dans la terre, il semble que ces larves ne doivent se nourrir que de racines; mais, d’après les expé- riences. de Degéer, il paraît qu’elles sont carnassières, et se nourrissent, au besoin, des individus de leur espèces ainsi que des vers de terre, La larve du téléphore ardoisé , que Degéer a eu occasion d'observer, parvenue au terme de son accroissement, a environ un-poucé de longueur, et moins de deux lignes delar- geur. Vers la fin de maï ces larves se chan- gent en nymphes dans le milieu dela terre, sans faire de coque; elles: sont longues.de près de six lignes , un peu courbées en are, DES TÉLÉPHORES. 201 d’un rouge très pâle ; on distingue sur elles toutes les partiés que doit avoir l’insecte par- fait. Le ventre est divisé en anneaux et ter- miné par deux petites pointes. Au mois de juin ces insectes quittent leur peau de nym- phe, etse montrent sous leur dernière forme. Nous rapporterons une observation à la- quelle ces larves ont donné lieu. On trouve dans les aûteurs, qu’on a vu quelquefois des vers et d’autres insectes tomber avec la neige. Degéer a été témoin d’un semblable phénomène. En 1749, après un très grand froid qui se fit sentir en Suède, il y eut un dégel accompagné de neige qui tomba en abondance. On aperçut alors avec étonne- ment que les chemins, les prairies, les mon- tagnes et même la glace d’un lac, étaient couverts d’une si grande quantité d'insectes vivans , mélés avec la neige, qu'on pouvait en ramasser à pleines mains : ces insectes étaient des araignées, des scarabées, des sta= philins , des chenilles, et surtout des larvés de téléphores. Comme tous ces insectes ont pendant l'hiver leur habitation sous terre, gt qu'ils ne la quittent point dans une saison 202 HISTOIRE NATURELLE aussi rude, Degéer ne put douter qu’ilsne fus- sent tombés avec la neïge : il chercha à ex- pliquer comment cet événement avait pu arriver. Après avoir observé que la chute de ces insectes avait été précédée et accom- pagnée d’une violente tempête, qui avait abattu et déraciné dans les forêts de la Suède un très grand nombre de pins et de sapins, il remarqua avec raison , que les racines de ces arbres, qui occupent un très grand es- pace de terrain, avaient été par conséquent enlevées, et avec elles la terre et tous les insectes qui y étaient contenus ; que ces ani- maux, emportés par la violence du vent, avaient été quelque temps soutenus en l'air, et étaient enfin retombés avec la neige à différentes distances de leur première ha- bitation, ce qui explique la chute de ces insectes. Ce genre est composé d’une trentaine d'espèces ; presque toutes habitent l'Europe. Nous allons passer à la description de quel- ques uns de ces insectes. DÉS TÉLÉPHORES. 203 Le Téléphore ardoisé, T'elephorus Juscus. Il a environ sept lignes de long et plus d’une ligne de largeur; ses antennes sont noires et fauves à la base; la tête est noire ; le corselet est large, aplati, rebordé , fauve, avec une grande tache noire au milieu; les élytres sont noïrâtres, flexibles ; le dessous du corps est noirâtre, avec les côtés et l’ex- trémité de l’abdomen fauves; les pates sont noirâtres; les cuisses intermédiaires ont une tache fauve. . On le trouve dans toute l’Europe ; il est très commun au printemps. Le Téléphore livide , Z'elephorus lividus. Il est à peu près de la grandeur du pré- cédent : ses antennes sont noirâtres, testa= cées à leur base; tout le corps est de cou- leur testacée pâle; les yeux sont noirs; le corselet est bordé, il a une impression lon- gitudinale sur le milieu; les élytres sont 204 HISTOIRE NATURELLE flexibles, sans taches; le dessous du corps est noirâtre , avec les côtés, l'extrémité de l'abdomen et les pates fauves. On le trouve dans toute l’Europe; il est très commun au printemps. Le Téléphore obscur, Zelephorus obscurus. 1 a environ quatre lignes de long; les an- tennes sont fauves; la tête est noire à sa partie postérieure, et fauve à sa partie an- térieure; le corselet est large ; bordé; fauve, avec une grande tache noirâtre sur le imi- lieu ; les élytrés sont noirâtres, flexibles; le dessous du corps est fauve, noirâtre à la poitrine; les pates sont fauves, avec les tarses obscurs. On l& trouve dans toute l'Europe. Le Téléphore mélanure, Telephorus melanurus . Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont noirâtres, avec le premier an- neau fauve ; l’insecte vivant est d’un'rouge DES TÉLÉPHORES. 205 fauve , mort il est d’une couleur testacée ; il a lés Yeux et l’extrémité des élytres noirs; les pates sont fauves, les tarses noirâtres. On le trouve dans toute l’Europe. Le Téléphore bimaculé, Zelephorus bimaculatus. Il est de la grandeur du téléphore livide, mais il est un peu plus déprimé; les an- tennes sont noires; la tête est noire; le cor- selet fauve, avec une grande tache noire au milieu; l’écüsson ést noir; les élytres sont fäuves ; elles ont chacune uñe grande tache oblongue, noïre vers l'extrémité : le déssous dü corps est noir, avec des bandes fauves sur les Anneaux de l'abdomen: lés pates sont noires. On le trouve dans l'Amérique septén- trionale, la Caroline , Ia Géorgie, la Vir- ginie: Le Téléphore pâle, 7'elephorus pallidus. 11 a environ deux lignes et demie de long ; ILE 18 : 206 HISTOIRE NATURELLE ses antennes sont fauves à la base, noirâtres à l'extrémité; la tête, le corselet et le des- sous du corps sont noirs; les élytres sont flexibles, testacées, sans taches; les pates sont testacées. On le trouve dans toute l’Europe. Le Téléphore bimoucheté , Telephorus biguttatus. G. Malthine. arr. Il a près de trois lignes de long; les an- tennes sont noirâtres, fauves à la base; la tête est noire, avec la partie antérieure tes- tacée; le corselet est testacé, avec une tache noire sur le milieu; les élytres sont plus courtes que l’abdomen, grises , avec l’extré- mité jaune ; le dessous du corps et les pates sont d’un jaune testacé. On le trouve aux environs de Paris, sur les saules et les chênes. DES, TÉLÉPHORES, 207 . Le Téléphore nain, T'elephorus minutus. G. Malthine. Larr. Il ressemble au précédent par la forme ; mais il est un peu plus petit; il est d’un jaune pâle; les antennes sont de la longueur du corps, noirâtres; la tête est noire; le corselet est pâle, avec une tache noire sur le milieu ; les élytres sont moins longues que l'abdomen, d’un jaune testacé pâle, avec l'extrémité jaune; le dessous du corps et les pates sont d’un jaune testacé pâle. On le trouve aux environs de Paris. és DÉS mn oheit tué. bé ds 208 HISTOIRE NATUBELLE , CIV: GENRE. MALACHIE. Caractères génériques. Antennes filiformes, pres que en scie; le premier article gros et arrondi, — Quatre antennules inégales, filiformes; les anté- rteures un peu plus longues, composées de quatre articles, le premier petit, les deux autres copi- ques, le dernier sétacé ; les postérieures de trois articles, le premier petit, le second conique, le dernier sétacé. — Vésicules cachées de chaque côté de la poitrine et du ventre. Lanwé a placé ces insectes avec les can- tharides; M. Geoffroy et Degéer avec les té- léphores, auxquels le premier a donné le nom de cicindèles. M. Fabricins en a fait un genre qui a été adopté par M. Olivier. Les malachies ont quelques rapports avec les téléphores; de même que ces insectes , “is ont le corps très mou, mais ils en diffè- rent par les parties de la bouche et par les antennes. Lés malachies ont les antennes de la lon- t LL LL TS ST 1 Vénus de À DES MALACHIES. 209. gueur de la moitié du cor ps, composées de onze articles, dont le premier est gros, le second court, les autres un peu triangulai- res; les mâles de quelques espèces ont les trois ou quatre premiers articles dilatés, de grandeur inégale; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, entre les yeux. La tête est de la largeur du corselet; les yeux sont arrondis, saillans ; la bouche cest composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, avancées, arquées, un peu fendues à leur extrémité ; de deux mà- choires membrareuses, arrondies, bifides, et dont la division extérieure plus grande; d’une lèvre ‘mférieure, et de quatre anten.- nules inégales. Le corselet est presque aussi large que les élytres, aplati, bordé, arrondi sur les côtés; l’écusson est petit, arrondi; les ély- tres sont flexibles, de la longueur de l'ab- domen; elles recouvrent deux ailes mem- braneuses , repliées quand l’insecte n’en fait point usage pour voler. Les pates sont de moyenne longueur, minces ; les tarses sont filiformes; le premicn, > nos à * .210 HISTOIRE NATURELLE article est un peu plus long que les autres, et terminé par deux crochets. Tout le corps est un peu allongé. Les malachies sont assez communs : on les trouve ordinairement, au printemps et en été, sur les fleurs. Selon quelques auteurs, ils sont carnassiers et se nourrissent d’autres insectes. Leurs habitudes sont semblables à celles des téléphores ; maïs une singularité qui mérite d’être remarquée, c'est que les malachies ont de chaque côté deux vésicules rouges, charnues, irrégulières, et à plu- sieurs pointes, qui partent du côté du ventre et du corselet, un peu en dessous, et que l'insecte fait enfler et désenfler à volonté. Ces espèces d’appendices ont été appelés par quelques amateurs d'histoire naturelle, des cocardes. Si on prive ces insectes d’une ou de toutes ces vésicules, ils ne paraissent ni moins agiles ni moins vifs. On ignore l’u- sage de ces parties singulières : quelque ha- sard heureux, ou des observations suivies, pourront peut-être un jour faire connaître de quelle utilité elles sont à l’insecte. La larve est inconnue. M. Olivier croit qu’elle LL L D dd -à dé ” DES MALACHIES. 211 vit dans le bois, parce qu’il a souvent trouvé dans les chantiers l’insecte parfait nouvelle- ment sorti de sa dépouille de nymphe. Ce genre est composé d’une vingtaine d’es- pèces, qui habitent l’Europe; on les trouve presque toutes aux environs de Paris. Nous en décrirons quelques unes. Le Malachie bronzé, Malachius æneus. Il a environ quatre lignes de long; les antennes sont noires ; la tête est d’un vert bronzé, jaune à sa partie antérieure; le cor- selet est d’un vert bronzé, un peu velu; les élytres sont d’un beau rouge, avec la base et une partie de la suture d’un vert bronzé; le dessous du corps et les pates sont d’un vert bronzé ; tout le corps est luisant. Il habite l’Europe; on le trouve aux en- virons de Paris, sur les fleurs. Le Malachie bipustulé, Malachius bipustulatus. Il est un peu moins grand que le précé- dent; les antennes sont noires, avec les pre- …. Het. A Los al Le 212 HISTOIRE NAŒURELLE à miers articles dilatés dans le mâle; ces arti- cles sont jaunes; tout le corps est un peu velu , d’un vert luisant bronzé; l'extrémité des élytres est rouge; la bouche est jaune. Il habite l'Europe; on le trouve aux en- virons de Paris, sur les fleurs. Le Malachie élégant, Malachius elegans. Il est moins grand que le précédent; les antennes sont noires; la tête. est d’un vert bronzé, avec la bouche jaune; tout le corps est d’un vert un peu bronzé, quelquefois bleuâtre; les élytres sont couvertes de poils noirâtres , elles ont un point jaune à l’ex- trémité; les pates sont bronzées. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. * Le Malachie marginelle, Malachius F marginellus. Il a près de trois lignes de long; les an- tennes sont noires; la tète est d'un vert bronzé, avec la bouche jaune; le covselet DES MALACHIES. 213 est vert, avec les bords latéraux rouges; les élytres sont vertes, avec l'extrémité rouge; elles sont arrondies et dentées à leur extré- mité; le dessous du corps et les pates sont d’un vert bronzé. IL est très commun en Europe; on le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Le Malachie pulicaire, Malachius pulicarius. Il à une ligne et demie de long; les an- tennes sont assez longues, fauves; la tête est noire; le corselet est fauve, avec une grande tache noire sur le milieu; les élytres sont noires, luisantes, avec l’extrémité rou- geâtre ; les pates sont noirâtres. 11 habite l'Europe; on le trouve aux en- virons de Paris, sur les fleurs. Le Malachie thoracique , Malachius thoracicus. Il est de la grandeur du précédent, auquel il ressemble pour la forme; mais il en dif- D: s = n. ET 7 nd : 1 (à Le, 4 214 É- HISTOIRE NATURELLE fère pamsson corselet, qui est entièrement rouge. : On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Le Malachie fascié, Malachius fas- ciatus. Il est de la grandeur du malachie thora- cique ; les antennes sont courtes, à peine aussi longues que le corselet; la tête et le corselet sont d’un noir verdâtre, luisant ; les élytres sont d’un noïr luisant, avec deux bandes rouges, l’une à la base, l'autre à l'extrémité ; le dessous du corps et les pates sont noirs; les côtés de l’abdomen sont rouges. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs. Le Malachie équestre, Malachius equestris. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont presque en scie, de la lon- gueur du corselet, noires, avec les premiers opel ne à DT" n DES LAMPYRES. 215 articles fauvés; la tête et le corselet sont lisses, d’un noir bronzé; lés élytres sont rouges, avec une grande tache noire au-delà du milieu, et une de méme couleur, de forme triangulaire, autour de l’écusson; le des- sous du corps et les pates postérieures sont d’un noir bronzé; les quatre pates anté- rieures sont jaunes, avec la base des cuisses noire, On le trouve aux environs de Paris, et en Italie, sur les fleurs. CV GENRE. LAMPYRE. Caractères génériques. Antennes filiformes, simples, ou en scie, ou pectinées, composées de onze arti- cles presque égaux. — Quatre antennules iné- gales, filiformes; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, le premier petit, le dernier gros, terminé en pointe; les postérieures courtes, de trois articles, le premier petit, le dernier assez gros. — Corselet grand, aplati, cachant la tête par an large rebord. Ces insectes sont connus vulgairement sous le nom de vers luisans; les Latins leur + + 216 HISTOIRE NATURELLE ont donné le nôm de Zampyris, en français lampyre; à cause de la propriété singulière que quelques espèces de ce genre ont de ré- pandre pendant la nuit une lumière phos- phorique. Linné les a placés avec les cantha- rides, les lyeus,; les téléphores ebles: mala- chies. M. Geoffroy, en les séparant dés cantharides , ete., les à confondus avec les lycus. Mais M. Fabricius ayant reconnu à ces insectes des caractères qui les distinguent de tous les insectes avec lesquels ils ont été placés, en a fait un genre, et il a été adopté par M. Olivier. Les lampyres ont les antennes filiformes plus ou mains longues; le premier article est un peu plus gros, lé second'ést plus pe- tit; les autres sont presque égaux et cylin- driques; elles sont rapprochées à à leur base, et insérées À Ja partie antérieure de la tête, un’ peu au-dessous des yeux. Quelques espèces les ont en scie, où un per pectinées. La tête ést cachée soûs le large bord du corselet ; les yeux sont arrondis , saillans; la bouche est composée de deux mañdibules très pelites, cornées ; arquées et pointues ; \ + DES LAMPYRES. 217 de deux mächoires courtes, membraneuses, divisées en deux parties inégales ; d’unelèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. La lèvre supérieure manque. Le corselet est aplati, demi-circulaire, arrondi antérieurement, droit postérieure- ment, Où comme-coupé transversalement : il couvre entièrement la tête : il est presque aussi large que les élytres ; l’écusson est pe- tit, arrondi, Les élytres sont aplaties, coriacées, un peu flexibles, de la longueur de l'abdomen dans le plus grand nombre des espèces, beaucoup plus courtes dans d’autres; elles recouvrent deux ailes membraneuses, re- pliées, un peu plus longues que l'abdomen. Les femelles n’ont ni ailes ni élytres. Les pates sont courtes; les tarses sont composés de cinq articles : les trois premiers sont presque égaux , le quatrième est bilobé , le dernier est armé de deux petits ongles crochus. Le corps est allongé, aplati; les anneaux de l'abdomen forment autant de plis sur les Ir. : 19 * : 218 HISTOIRE NATURELLE côtés, ou des espèces de papilles molles, an- guleuses. Tous les insectes qui répandent de la lu- mière, ont dû fixer l'attention des observa- teurs de la nature. Aussi les lampyres’sont- ils connus depuis très long-temps. On leur a donné le nom de vers luisans, parce que les femelles, qu’on rencontre le plus ordi- naivement, sont dépourvues d’ailes, et toutes les femelles brillent pendant la nuit. Quel- ques mâles sont privés de la propriété de lüire. La partie lumineuse des lampyres lui- sans est placée au-dessous des deux ou trois derniers anneaux de l’abdomen; ce sont des taches jaunes, d’où part, dans l'obscurité, une lumière très vive, d’un blanc verdâtre ou-bleuâtre, comme le sont toutes les lu- mières phosphoriques. Cette lumière, selon quelques auteurs, ne dépend point de l’in- fluence d'aucune cause externe, mais uni- quement de la volonté de l’insecte. On trouve les lampyres, en été, après le coucher du soleil, dans les prairies, au bord des chemins, et près des buissons. Dans les DES LAMPYRES. 219 pays où ces insectes sont très communs, pendant les nuits paisibles de la belle saison, les mâles voltigent dans l'air, qu’ils semblent remplir d’étincelles de feu, et les femelles, qui, pendant le jour, restent cachées sous l'herbe, se décèlent le soir par la lueur éclatante qu’elles répandent dans l'obscurité. Pendant que ces insectes sont en liberté, leur lueur est très régulière : une fois en notre pouvoir, ils brillent très irrégulière- ment, ou ne brillent plus. Lorsqu'on les in- quiète, ils répandent une lueur fréquente : étant placés sur le dos, ils luisent presque sans interruption, en faisant des efforts continuels pour se retourner. La matière lumineuse de ces insectes a excité la curiosité de plusieurs savans ; elle a été l’objet de plusieurs expériences, qui ont fourni des observations très intéressan- tes, que nous allons rapporter. M. Forster ayant annoncé que la lumière des vers lui- sans était si forte et si continue dans le gaz oxigène, qu'il pouvait y lire facilement, M. Beckerhiem, en vérifiant ce fait, a trouvé que ces insectes vivent très long-temps dans 220 HISTOIRE NATURELLE le vide et dans différens gaz, excepté dans les gaz acides, nitreux, muriatiques et sul- fureux, dans lesquels ils meurent en moins de onze minutes; Qu'ils n’ont jamais diminué la bonté des gaz dans lesquels ils ont vécu, quel que soit le temps qu'ils y aient demeuré ; qu’au con- traire, le gaz hydrogène est devenu déto- nant par le séjour de ces animaux, et que plusieurs gaz essayés avant et après, ont paru être améliorés; Que dans quelques gaz que fussent ces vers, la lumière n’a jamais paru augmenter; Que cette lumière est produite par des petits corps lumineux, que l’insecte peut recouvrir d’une membrane; Qu’après avoir ôté ces points lumineux du corps de l’insecte, sans l’endommager, il a continué de vivre sans laisser reparaître de lumière ; À Que ces points lumineux , ôtés de l’insecte vivant, et exposés à l’action de plusieurs gaz, y ont produit de la lumière pendant des temps différens; d’où l’auteur paraît croire que la durée est plus grande dans le DES LAMPYRES. 221 gaz oxigène que dans les autres. 4znales de Chimie, tome 1v, page 19. Les expériences faites par le docteur Car- radori, sur le lampyre italique, lui ont fourni les observations suivantes : Ces in- sectes, selon cet auteur, brillent à volonté dans chaque point de leur ventre ; ce qui lui prouve qu’ils ont la faculté de mouvoir toutes les parties de ce viscère, indépendam- ment l’une de l’autre. . Ils peuvent aussi rendre leur phosphores- cence plus ou moins vive, et la prolgnger aussi long-temps qu'ils veulent. La faculté d’étinceler ne cesse pas, selon cet auteur, par l’incision ou le déchirement du ventre. M. Carradori a vu une partie du ventre séparée du reste du corps, qui était presque éteinte, devenir tout à coup lumi- neuse pendant quelques secondes, et ensuite s’éteindre insensiblement. Quelquefois, il a vu une semblable portion coupée, passer subitement du plus beau brillant à une ex- tinction totale, ct reprendre ensuite sa pre- mière lueur. M. Carradori attribue ce phé- 222 HISTOIRE NATURELLE x nomène à un reste d'irritabilité, où à ur stimulus produit par l'air. " Une légère compression ôte aux lampyres leur faculté de luire. L'auteur n’est pas éloi- gné de croire que le mécanisme par lequel ils cachent leur lumière, s'exécute par une retraite de leur substance phosphorique dans une membrane ou tunique particulière; cette membrane est composée de deux pièces unies ensemble. Le phosphore qu’elle contient res- semble à une pâte qui a l’odeur de l'ail, et peu de saveur, et elle sort de ce dr de par la plus légère pression. La matière phosphorique exprimée, perd en peu d’heures sa splendeur, et se trouve convertie en une matière blanche et sèche. Un morceau du ventre phosphorique, mis dans l'huile, n’a lui que faiblement, et s’est bientôt éteint; dans l’eau, un semblable morceau a lui avec la même vivacité que dans l'air, et plus long-temps. Le phos- phore de ces insectes luit également dans le vide barométrique. L'auteur pense que la lumière phosphorique des lampyres est propre et innée dans ces insectes, comme DÉS LAMPYRES. 223 plusieurs autres productions sont propres à d’autres animaux, et il a reconnu que la phosphorescence est une propriété indépen- dante de la vie de ces insectes, et qu’elle tient plutôt à l’état de mollesse de la sub- stance phosphorique. Le desséchement sus- pend la lueur : le ramollissement dans l’eaw la fait renaître, mais seulement après un temps de dessiccation donné. Réaumur et Spallanzani ont observé la même chose à l'égard des pholades et des méduses. En plongeant alternativement des lampy- res dans l’eau tiède et froide, ils luisent avec vivacité dans la première, et s’éteignent dans la dernière: Dans l’eau chaude, la lueur disparaît peu à peu : enfin, le docteur Carradori a éprouvé, sur les lampyres et leur phosphore, l’action des différens li- quides salins et spiritueux , dans lesquels ils se sont comportés de la même manière que les autres animaux phosphoriques. Ces dernières expériences lui ont prouvé que la matière phosphorique des : lampyres n'éprouve d'action dissolvante que de la part de l'eau. le Es ee LS, da. 224 HISTOIRE NATURELLE Toutes les observations faites sur ces in sectes prouvent qu'ils peuvent répandre de Ja lumière à volonté. Degéer ayant ren- fermé dans un poudrier un lampyre femelle, et l'ayant observé pendant plusieurs nuits de suite, il a remarqué que la première nuit il était très lumineux, et la lumière avait tant d'éclat, qu’elle éclairait une partie du poudrier ; en déplaçant ce poudrier, la lumière cessa tout à coup, et ne reparut plus; mais la nuit suivante, la même lu- mière se fit voir. On peut se procurer un très joli spectacle , en plaçant dans un pou- drier plusieurs de ces lampyres ; ils luisent alors tous à la fois, et la lumière, qui s'étend à une assez grande distance, éclaire tous les environs. On ne se lasse point de voir ce beau phénomène, produit par un véritable phosphore naturel. On peut gar- der ainsi ces lampyres pendant quinze ou vingtjours, en mettant un petit gazon dans le poudrier, et en ayant soin de l’arroser, parce que ces insectes aiment les lieux hu- mides. On ne les rencontre guère sur les terrains secs. En gardant ces insectes, on Las ed EN di trié hé ne, 2 ee DÉS SC) D 0 dv: sx DES LAMPYRES. 225 s'aperçoit de jour en jour que l'éclat de leur lumière s’affaiblit, et ils finissent par luire très peu; ce qui prouve qu'ils souf- frent, lorsqu'ils sont renfermés, ou que le grand air leur est nécessaire pour renouve- ler leur matière phosphorique. On ne connaît en France que deux es- pèces de lampyres : on en trouve une plus grande quantité dans les pays chauds, ct ces insectes y sont plus grands; mais leurs couleurs ne sont ni vives, ni très varices. Au-delà des Alpes, le lampyre italique, ou la luciole, y est beaucoup plus multiplié que notre espèce commune; il y répand aussi une lumière plus vive et plus constante. Ces insectes commencent à paraître après le coucher du soleil. Bientôt l’air en est rempli, la terre en est jonchée. Pendant le jour, les femelles gardent un profond repos : ce n’est qu’à l’approche de la nuit qu’elles se mettent en mouvement; elles marchent très lentement, et avancent comme par secousses; mais les mâles sont très agiles. Les lampyres sont d’un naturel très pacifi- + \ 226 HISTOIRE NATURELLE que, ét sont incapables de nuire; aussi les parties de leur bouche sont très petites. Les femelles des lampyres d'Europe, ob- servées par Degéer, pondent un très grand nombre d'œufs, sur le gazon , ou sur l'herbe où elles vivent. Ces œufs sont assez grands, de forme ronde, d’un jaune citron ; ils sont enduits d’une matière visqueuse, jaune, qui sert à les fixer sur la plante; leur coque n’est qu’une peau molle et flexible, de sorte qu’on les écrase au moindre attouchement. La larve, longue d’environ un pouce, et large de trois lignes, a beaucoup de res- semblance avec la femelle, qui elle-même ressemble à un ver hexapode. Cette larve a six pates écailleuses placées sur les trois premiers anneaux ; le corps, divisé en douze parties annulaires, a plus de largeur au milieu, et diminue insensiblement vers le derrière , qui est comme tronqué, où coupé transversalement ; le premier anneau, au- quel la tête est attachée, est arrondi par-. devant, et son bord postérieur est coupé transversalement en ligne droite; le second DES LAMPYRES. 227 et le troisième anneau ont à peu près la figure d’un carré long; mais le quatrième et les suivans, jusqu’au pénultième inclusi- vement, sont moins longs, et peuvent ren- trer l’un dans l’autre, ce qui fait que la larve peut allonger et raccourcir le corps à volonté, ses anneaux étant unis ensemble par une membrane ou peau flexible, Quand la larve étend cette membrane, le corps s’allonge, et les anneaux s’écartent les uns des autres; au contraire le raccourcisse- ment de la même membrane fait le rac- courcissement du corps : les anneaux glis- sent alors en partie les uns sur les autres. Cette conformation, qui rend le corps très souple , lui permet de se courber de toute facon. Le contour de ces anneaux est irré- gulier et angulaire; ils sont couverts en des- sus d’une plaque horizontale , plus ou moins dure, qui, de chaque côté du bord posté- rieur, forme une pointe saillante sur les neuf derniers anneaux, mais plus arrondie sur les trois premiers. Ie chaque côté du dessous des huit derniers anneaux, en ex- ceptant le dernier, on voit une plaque co- . 228 HISTOIRE NATURELLE riace , brune, formant une pointe angulaire, de sorte que chaque côté du corps est garni de deux rangs de semblables pointes, dont l’entrédeux est membraneux, et d’un brun plus clair que le dessus du corps; mais la plaque du pénultième anneau est d’un blanc verdâtre. Enfin, au milieu du dessous du corps, les mêmes huit anneaux ont chacun une pièce irrégulière, écailleuse , presque noire, qui se termine en deux pointes saillantes, garnies d’un poil roïde ; elles sont plus longues sur les derniers que sur les premiers de ces anneaux; les trois premiers ont aussi entre les pates quelques pièces écailleuses, et la peau qui couvre le dessous est membraneuse et un peu ridée; le dessus du corps est d’un brun obscur , pres- que noir et mat; mais les angles postérieurs des anneaux sont d’un jaune livide; le dessous des huit premiers, excepté les pla- ques écailleuses, est d’un blanc jaunâtre ; mais les neuvième , dixième et onzième sont - d’un blanc verdätre , et c’est de cet endroit que part la lumière que la larve fait paraître dans lobscurité, ou c’est là qu'est placée la >» DES LAMPYRES. à 229 matière phosphorique qui la produit, L’an- neau qui termine le corps est brun et dur au toucher ; il forme deux pointes , garnies à leur extrémité d’un poil roide; cetanneau a une fente transversale, qui est l’ouver- ture de l’anus. Sur toutes les parties qui sont écailleuses, on voit, à l’aide de la loupe; un grand nombre de très petits poils, mais qui n’empéchent pas la larve de paraître rase; elle a dix-huit stigmates en forme de petites taches, d’un brun clair, percés au milieu, et placés de même que ceux des chenilles. Le tête est très petite, de forme ovale, de couleur brune ; quand on prend la larve dans la main, elle la retire entièrement sous le premier anneau ; elle est attachée au corps par une espèce de cou membraneux, qui est la partie dans laquelle elle rentre quand la larve la veut cacher; elle a deux petites antennes assez grosses, coniques , courtes, divisées en trois articles, et de couleur brune, placées vers les côtés ; la bouche est armée de deux longues dents écailleuses, minces, courbées.et très poin- TI, 20 ee bete lus dt ne gi 230 + HISTOIRE NATURELLE tues, qui se rencontrent par leurs pointes ; au-dessous de ces dents, il y a une petite partie en forme de lèvre inférieure, garnie desix petites pièces coniques , semblables aux barbillons des chenilles et autres in- sectes ; les pates sont assez longues, écail- leuses, et de couleur brune; divisées cha cune en trois parties , jointes par une mem- brane flexible et blanche, et terminées par deux petits crochets ;’elles ont quelques poils courts. | Cette larve marche fort lentement; à cha- que pas elle raccourcit le ventre, le re- courbe en dessous en appuyant le bout contre le plan de position, et ensuite elle se pousse en avant avec les pates ; la forme de ses dents pourrait la faire soupçonner carnassière ; mais elle vit d’herbes et des feuilles de différentes plantes; elle devient faible et languissante, quand on la laisse manquer de terre humides; dès qu'on la touche, elle retire la tête, et reste long- temps immobile. Quand les insectes ont à se transformer en nymphes, ordinairement la peau se fend DES LAMPYRES, * 23: ou se brise sur le milieu de la tête et du dos, et laisse une ouverture suffisante pour don- ner passage à tout le corps ; mais cette larve ne se défait point ainsi de sa peau ; cellésci se fend dans toute l'étendue des trois pre- miers anneaux; le dessus de ces anneaux se détache tout-à-fait du dessous; la peau de la tête reste attachée à celle‘de la moitié inférieure du premier anneau , et, ce qui est particulier, c’est qu’elle n’est pas fendue, mais très entière ; la larve tire la tête de la peau qui la couvrait , à peu près de la même manière qu'on tire la main hors d’une bourse ; les deux fentes latérales, ou la sé- paration du dessus des anneaux avec” le : dessous, donnent une ouverture très spa- cieuse à l’insecte pour sortir de la vieille peau, et il en vient aisément à bout, en contractant et en allongeant les anneaux du corps alternativement; la nouvelle peau dont il est alors couvert est d’une couleur bien différente de celle de la vieille ; le des- sus est d’un rouge pâle, et le dessous du corps est d’un jaune pâle; peu après, le dessus du corps devient d’un brun pâle, les 232 N HISTOIRE NATURELLE côtés rougeâtres , et le dessous d’un blanc jaune ; la tête et les pates sont d’un gris verdâtre. 5 Dès que la larve est dégagée entièrement de sa peau , elle courbe le corps en arc, et se trouve dans l’état d’une véritable nym- phe; mais on la voit encore remuer et allonger la fête, les antennes eteles pates assez lentement ; le corps. a aussi quelques mouvemens. Quoique cette nymphe ait beaucoup de ressemblance avec la larve, on remarque cependant que la tête, les-pates et les antennes ont beaucoup changé; que ces parties sont plus grosses , et n’ont qu'un . mouvement lent et difficile; on ne trouve plus à la tête ces deux dents aiguës, mais deux barbillons courts et gros, qui les rem- placent; on voitensuite cesser le mouve- ment de la tête, des antennes et des pates ; chacune de ces parties se place le long du corps comme dans les autres nymphes, avec cette différence qu’elles n’y sont pas aussi exactement appliquées. Le seul signe de vie que donne la nymphe, c’est de courber de temps en temps son ventre en arc, de le DES LAMPYRES, 233 redresser ensuite, et de lui donuer des in- flexions de côté et d’autre. Le corps est*di- visé eu douze anneaux ; la tête est baissée en dessous, et appliquée contre le dessous du corselet ou du premier anneau, dans lequel elle est un peu enfoncée ; les antennes sont divisées en plusieurs articles; les pates sont grosses , arrondies à l’extrémité, et ne sont point pourvues de crochets ; au lieu de deux pointes qui se trouvaient à l'extrémité du dernier anneau, on y en observe alors huit, posées tout autour de l'anneau , au milieu desquelles on voit deux tubercules charnus , qui ont un petit mamelon au bout, et qui sont placés dans un petit enfonce- ment. Dès que la nymphe a quitté sa peau de larve, on lui voit répandre une lumière très vive.et très brillante, qui à une teinte: d’un beau vert; on a remarqué que quand : on touchait au vase où elle était renfermée, elle faisait paraître une lumière très écla- tante, qui ensuite diminuait peu à peu, jusqu’à disparaître entièrement, ce qui fait croire que la nymphe à aussi la faculté de luire quand elle veut. 2 Éaèe É LU LAS ue S Lé 2 il di 234 HISTOIRE NATURELLE Les observations de Degéer prouvent que le lämpyre femelle luit dans l’état de larve et dans celui de nymphe, comme dans l’état d’insecte parfait; ce qui fait voir que la na- ture ne l’a pas doute de cette faculté , prin- cipalement pour attirer le mâle, comme quelques auteurs l’ont pensé. Cependant il paraît que le mâle en profite pour se rendre auprès de la femelle. M. Olivier dit s'être souvent servi de cette ressource pour atti- rer le mâle sur sa main, et que rarement elle a été sans succès. Les derniers anneaux du ventre du mâle du lampyre, qu’on trouve le plus communément aux environs de Pa- ris, ne sont point aussi lumineux que ceux _ de la femelle; on voit seulement quatre points de lumière, deux sur chacun des deux derniers anneaux. Dans les pays chauds, les. lampyres mâles brillent autant que les fe- melles , mais on ne peut s’en apercevoir que lorsqu'ils volent; la partie brillante de leur corps est cachée par les ailes et les élytres , pendant qu’ils sont en repos. Ces insectes forment un genre , composé . d'une soixantaine d’espèces. : DES LAMPYRES. 235 Ce genre est divisé en deux familles, d’a- près la forme des antennes. PREMIÈRE FAMILLE. Antennes filiformes. Le Lampyre luisant, Lampyris splen- didula. Il a environ cinq lignes de long; le corps est allongé, un peu aplati; les antennes sont noirâtres, un peu moins longues que le cor- selet ; la tête est d’un jaune fauve ; les yeux sont noirs ; le corselet est noir, avec les bords jaunâtres ; les élytres sont obscures, presque noires, un peu chagrinées; le dessous du corps est fauve, avec des nuances brunes; les pates sont brunes. La femelle est beaucoup plus grande que le mâle; elle est d’une couleur obscure, avec le dessous des trois derniers anneaux jaune, On la trouve, en été, dans presque toute l'Europe; l'éclat vif et lumineux qu’elle répand par les trois derniers ae de de, MERE nd Se SC à), ét db des | 236 HISTOIRE NATURELLE l'abdomen , la fait distinguer dans tous Les temps. Cette espèce est la plus commune. Le Lampyre mauritanique, Lampyris mauritanica. Ilest plus grand que le précédent; tout le corps est jaunâtre; le corselet est jaune, ar- rondi; l’écusson est jaune; les élytres sont d’un jaune obscur : elles ont chacune trois lignes longitudinales élevées. La femelle est deux fois plus grande que le mâle, et plus ou moins rougeâtre; elle n’a que des rudimens d’élytres. On le trouve dans les départemens méri- dionaux de la France, et sur la côte de Bar- barie. Le Lampyre enflammé, Lampyris ignila. . Il a environ cinq lignes et demie delong; le corps est de forme ovale, aplati ; lés an- tennes sont courtes, obscures ; la tête et la poitrine sont d’un brun noirâtre ; le corselet est brun, avec deux taches jaunes à sa partie sm mb | ds Dos “nn | DES LAMPYRES. 237 Le antérieure, séparées par un double trait brun ; les élytres sont brunes, avec une tache jaune le long du bord extérieur; près de la base, elles ont quelques stries longitudinales plus obscures; le dessous de l'abdomen est jaune; les ailes et les pates sont d’un brun clair. On le trouve à Cayenne et » Surinam. Le Lampyre Pensylvanique, Zampyris Pensylvanica. 11 a environ quatre lignes de long; les an- tennes sont brunes, moins longues que le corselet; la tête est jaunâtre; les yeux sont - noirs et très saillans; le corselet est jaune, avec une tache noire au milieu, et deux petites taches oblongues, rapprochées, rou- geûtres ; les élytres sont d’un brun jaunâtre, chagrinées : elles ont quelques lignes élevées; le dessous du corps est obscur; les trois ou quatre derniers anneaux de l’abdomen sont d’un beau jaune; les pates sont jaunes, avec un peu de nojirâtre sur les cuisses et sur les jambes; les tarses sont noirâtres. On le trouve dans la Pensylvanie. rs … d Fe : a EX 238 HISTOIRE NATURELLE à SL Le Larpyre ] pyrale, Lampyris pyralis. Il a nf sept lignes de long; + au- tennes sontflüites ; la tête est jaune; les yeux sont noirs; ‘le corselet est grand , aplati, rou- geâtre , avec une tache noire au milieu ; l’é- cusson est noirâtre; lesélytres sont noirâtres, avec la suture et le bord extérieur jaunes : elles ont quelques lignes longitudinales éle- vées; le dessous du corselet est rouge; la poitrine estmoire; l'abdomen noir, avec l'extrémité kr; les cuisses sont jaunes; les jambes et les tarses noirâtres. On le trouve dans l'Amérique septen- trionale, Le Lampyre marginé, Lampyris à . marginäta. Il a en: cinq lignes; les antennes sont noires; la tête est jaunâtre; les yeux sont arrondis, un peu saiïllans, assez gros; le corselet est noir au milieu, et jaune sur ses bords; les élytres sont noires, avec la suture et les bords extérieurs jaunes; le 4 Insectes . | | | | [2 Baraband del, ’ 1, Mal, bronze 2. Lam, margime 5. Lay. reticule, Ô Huber Jeu | 4. Mel. Buprestoide ° 5.Ceb. longicorne 6 .T'aupin. tricolor . Fu | D AEUN : < ve F CS UNE Lé T pt No LE ra ds hé Qu ki : LE ‘ LA e bus sanvvus, 239 4 — dessous du corps est noir, avec la moitié de -l’abdomen jaune; les pates sont noires, avéc la base des cuisses et des jambes fauve. On le trouve dans l'Amérique méridionale. Le Lampyre brillant, Lampyris lucida. # Il est un peu plus grand que le précédent; les antennes sont d’un brun jaunâtre, un peu plus longues que le corselet; la tête est noirâtre ; le corselet est grand, d’un jaune fauve, avec quatre lignes longitudinales, noirâtres, dont deux grandes sur le milieu, et une plus courte de chaque côté; l’écusson est noirâtre; les élytres sont noirâtres, avec # la suture et le bord extérieur jaunes; le dessous du corps et les pates sont d’un fauve obscur ; l'abdomen est entièrement jaune en dessous. On le trouve dans l’Amérique. à 25 te Le Lampyre hémiptère, Lampyris hemiptera. Il a environ trois lignes de long; il est al- longé, noir; les antennes sont un peu plus Sites ch ln didéiutshe ins « 4 t À 2 É ee 240 HISTOIRE NATURELLE ‘ longues que le corselet; les élytres sont très courtes, et il n'y a point d’ailes au-dessous ; le dernier anneau de l'abdomen estjaunâtre. F On le trouve en France : il est assez rare aux environs de Paris. DEUXIÈME FAMILLE. | Antennes pectinées. "A Lampyre flabellicorne, ut Ci, La flabellicornis. " a Il est un peu plus grand que le lampyre uisant; les antennes sont noirâtres, très pectinées, assez grandes ; la tête est noire et cachée ; le corselet est noir, avec les bords d’un jaune pâle, et les rebords noirs; les . élytres sont légèrement chagrinées, avec “deux ou trois lignes longitudinales peu éle- Le és, très peu marquées; elles sont noires , ét ont une ligne longitudinale, courte, pâle, vers le bord extérieur de la base; le dessous du corps est noir, avec l'extrémité de lab- domen d’un jaune pâle; les pates sont noires. On le trouve au Brésil. DES LYCUS. CVI GENRE. LYCUS. Caractères génériques. Antennes filiformes, com- 0 . . . s Primées, souvent en scie; Premier article plus petit et arrondi. — Quatre antennules inégales; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, le premier plus petit, le second et le troisième courts, égaux, le quatrième plus grand, tronqué; les postérieures de trois articless le premier plus petit, le second conique, le troi- * sième plus gros, comprimé, presque sécurifor: — Tête étroite, plus où moins allongée. — Cor- * selet aplati, un peu bordé. *.: M. Fasnicrus est le premier auteur qui ait fait un genre de ces insectes. Tous les naturalistes qui ont écrit avant Ini les ont placés avec les pyrochres et les lampyres. Les lycus ont beaucoup de rapport avec ces! derniers; mais ils en diffèrent par la pa antérieure de la tête; celle des lycus ét … plus avancée que celle des lampyres; ils en diffèrent encore par quelques parties de leur bouche, et par les antennes. Les antennes des lycus sont composées de In, 21 à 242 HISTOIRE NATURELLE onze articles: elles sont filiformes, fortement comprimées ; les deux premiers articles sont petits , les autres égaux, quelquefois en scie; elles sont de la longueur de la moitié du corps, rapprochées à leur base, et insérées à la partie antérieure de la tête, au-devant des yeux. La tête est petite, inclinée, plus ou moins Avancée antérieurement, et formant une es- èce de bec, à l'extrémité duquel sont pla- cées les parties de la bouche; les yeux sont petits, arrondis, saillans; la bouche est éomposée d’une lèvre supérieure, de deux " nandibules courtes, cornées, arquées et ai- guës ; de deux mâchoires membraneuses, arrondies, ciliées et simples; d’une lèvre ‘inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est aplati, rebordé, arrondi antérieurement, avec une pointe saillante de . chaque côté du bord postérieur ; il est plus ” étroit que les élytres; l’écusson est petit, arrondi postérieurement: Les élytres sont cornées, un peu flexibles, plus ou moins réticulées , de la longueur de l'abdomen, quelquefois larges et dilatées ; DES LYCUS. 243 elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont de longueur moyenne ; for- tement comprimées ; les tarses sont compo- sés de cinq articles courts, le dernier est cylindrique, un peu arqué, et terminé par deux crochets assez forts. Le corps est allongé, aplati; quelques es- pèces ont les élytres extrêmement dilatées” On trouve ces insectes sur les fleurs ; ils enfoncent leur tête au fond des corolles, et E en retirent les sucs. On ne connaît point la larve des lycus : quelques auteurs croient qu’elle vit dans la terre. w On trouve peu de ces insectes en Europe: ils forment un genre dont on ne connaît encore qu’une vingtaine d'espèces. Nous ef” décrirons quelques unes. Le Lycus large, Lycus latissimus. I a environ neuf lignes de long ; ses an- tennes sont noires, plus longues qué le cor- selet; la tête est noire, petite, terminée antérieurement en forme de bec; le cor- VO TN OP Te ES OS CUP PEUT US ET JO 2 244 HISTOIRE NATURELLE selet est un peu dilaté, noir au milieu, avec les côtés fauves ; les élytres ont quatre lignes longitudinales élevées; elles sont dila- tées , larges vers leur extrémité; elles sont fauves, avec une tache noire sur le milieu du bord extérieur, et toute l'extrémité noire; elles ont quelquefois un peu de noir à la su- re; les pates et tout le dessous du corps #& noirs ; les côtés de l'abdomen sont quel- uefois rougeûtres. On le trouve dans l'Afrique équinoxiale. Le Lycus sanguin, Lycus sanguineus. Il à environ cinq lignes de long; les an- tennes sont noires, moins longues quesla » moitié du corps; la tête est noire, un peu avancée antérieurement; le corselet est pres- que carré, inégal, raboteux, rouge, avec une tache noire sur le milieu; l’écusson est noir; les élytres sont d’un rouge sanguin; elles’ ont des lignes longitudinales élevées; les ailes, le dessous du corps et les pates sont noirs. * Il habite l’Europe : il est très commun - DES LYGUS. 24ù dans les départemens méridionaux de la France ; on le trouve aux environs de Paris. Le Lycus réticulé, Lycus reticulatus. Il a environ huit lignes de long; ses an- tennes sont noires, plus longues que la moi- tié du corps; les articles sont larges et très comprimés ; la tête est noire; le corselet est. ,: 7 Ur 4 noir sur le milieu, avec les côtés fauves ; 1 pointes du bord postérieur sont très saillan— » tes ; l’écusson est noir ; les élytres sont noires, avec une grande tache fauve à la base, et une bande transversale de même couleur sur le milieu; les élytres sont un peu dilatées; elles ont chacune quatre lignes longitudi- nales élevées, saillantes, et entre chacune de petites lignes transversales élevées. a. On le trouve dans l'Amérique septentrio= nale, Le Lycus bicolor, Lycus bicolor. 1] à environ cing lignes de long; les an- tennes sont noires, de la longueur de Ka moitié du corps; la tête est rouge; les yeux - 246 HISTOIRE NATURELLE sont noirs ; le corselet est rouge ; les élytres sont rouges depuis la base jusque vers le milieu, et d’un noir bleuâtre depuis le mi- lieu jusqu’à l'extrémité; les ailes sont noires ; le dessous du corps et les pates sont rouges; les tarses noirâtres. On le trouve dans l’Afrique équinoxiale. " Le Lycus rostré, Lycus rostratus. LéS'antennes sont noires, en scie; la tête est noire, avancée, cylindrique; le corselet est dilaté, plus étroit que les élytres, noir au milieu, avec les côtés et le bord anté- rieur d’un jaune fauve ; les élytres sont d’un jaune fauve, avec une grande tache noire près de la base, et une à l'extrémité; elles ont trois lignes longitudinales élevées; le dessous du corps est noir, avec les côtés de l'abdomen fauves; les pates sont noires. On le trouve au cap de Bonne-Espé- rance. Le Lycus dentelé, Lycus serratus. ILa environ huit lignes de long; les an- "DES LYCUS, 247 tennes sont noires, un peu en scie, presque aussi longues que la moitié du corps ; la tête est noire, avancée; le corselet est jaune fauve, avec une ligne longitudinale noire au milieu ; lesélytres sont fauves, avec trois grandes taches noires, une vers la base, une sur le milieu, et l’autre à l'extrémité; le dessous du corps est noirâtre; les pates sont noires, avec la base des cuisses fauve. On le trouve à Cayenne et à Surinam. Le Lycus flabellicorne, Lycus flabel- licornis. , Al a environ cinq lignes de long; les an- ténnes sont noires, souvent en scie, un peu plus longues que la moitié du corps; il est entièrement d’un noir mat, à l'exception de la partie antérieure et des bords latéraux du corselet, qui sont d’un jaune rougeâtre ; les élytres ont quatre lignes longitudinales élevées, et entre chacune de petites lignes transversales. On le trouve dans l'Amérique septentrio- nale, D TE PO PE TE 1, dt it 0 et à da … 248 HISTOIRE NATUREBLE Le Lycus nain, Lycus minutus. Il à environ quatre lignes de long ; les an- * tennes sont noires, avec l’extrémité fauve; la tête et le corselet sont noirs; l’écusson est noir ; les élytres sont d’un rouge san- guin : elles ont chacune quatre lignes longi- tudinales élevées, entre lesquelles il y à deux rangées de points enfoncés, grands et serrés. ; On le trouve au nord de l’Europe. Le Lycus aurore, Lycus aurora. Il a environ cinq lignes de long; les an- tennes sont noires, presque en scie, de la longueur de la moitié du corps; la tête, le dessous du corps et les pates sont noirs ; le corselet est d’un rouge sanguin, un peu ra boteux, avec une ligne longitudinale courte, élevée, sur la partie antérieure; les élytres sont d’un rouge sanguin: elles ont quatre lignes longitudinales élevées, et entre cha- cune deux rangées de points enfoncés. Il habite l'Allemagne. Des MÉLASIS. « 249 CVII GENRE. MÉLASIS. Caractères génériques, Antennes pectinées d’un seul côté, de la longueur du corselet, composées de onze articles, le premier long, les deux suivans simples, courts, les autres latéralement prolon- gés, — Quatre antennules; les antérieures une fois plus longues, composées de quatre articles, le premier petit, les deux suivans arrondis, le quatrième un peu plus gros et ovale; les posté- rieures filiformes, courtes, composées de trois articles, le premier petit, le second arrondi, le quatrième ovale, — Tête assez grosse, un peu en- foncée dans le corselet, — Corps allongé, cylin- drique. Lx seul insecte qui compose ce genre à été placé par Linné avec les taupins, et par M. Fabricius avec les hispes. M. Olivier l'en a séparé, et lui a donné le nom de mé- lasis, qui signifie noir. Le mélasis diffère des “taupins par la forme de ses antennes, qui sont pectinées, et par les parties de la bou- che. Il diffère aussi des hispes par les an- 250 HISTOIRE NATURÉLLE tennes et par le nombre des articles des tarses. Les antennes sont de la longueur du cor- selet, et insérées à la partie antérieure de læ tête, au-dessous des yeux. La tête est arrondie, inclinée, un peu en- foncée sous le corselet; les yeux sont petits, arrondis, peu saillans; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure, de deux man- dibules courtes, cornées, arquées et poin- tues; de deux mâchoires courtes, presque membraneuses, arrondies, un peu ciliées; d’une lèvre inférieure, et de quatre anten- nules inégales. Le corselet est arrondi, de la largeur des élytres, terminé en pointe de chaque côté du bord postérieur; l’écusson est très petit. Les élytres sont dures, de la longueur de l’abdomen ; elles recouvrent deux ailes mem- braneuses, repliées. Les-pates sont de longueur moyenne; les jambes sont comprimées; les tarses sont composés de cinq articles, dont les premiers sont plus longs et plus gros que les autres; DES MÉLASIS. 25r le dernier est mince, et armé de deux petits crochets. ‘ La larve du mélasis n’est pas connue; mais on soupçonne qu’elle vit dans l’inté- rieur du bois mort et carié, et se nourrit de sa substance, parce qu’on trouve l’insecte parfait sur les vieux arbres. Il paraît lourd , et vole peu. On le trouve rarement aux environs de Paris. Le Mélasis buprestoide, Melasis buprestoides. Il à environ quatre lignes et demie de long; il est noir, point luisant ; les antennes sont de la longueur du corselet; le premier article est long, les deux suivans sont courts, simples; les autres sont prolongés latérale- ment; le corselet est pointillé; il a une petite ligne courte, peu enfoncée sur le milieu ; les élytres sont striées et un peu cheginéte les pates et les antennes sont d’un brun ferru- gineux. NATURELLE Le mâle est ordinairement une fois plus grand que la femelles Thabite l'Europe; on le trouve rarement aux environs de Paris. 252 HISTOIR Le Mélasis élatéroïide, Melasis elateroïdes. É G. Cérophyte. Larr. Il est long de quatre lignes environ ; noir, strié; son corselet est moins bombé que ce- lui du précédent; ses tarses ont le pénul- tième article bilobé; les antennes sont bran- chues d’un côté dans les mäles, en scie dans les femelles. On trouve cet insecte aux environs de Paris, sur le tronc des chênes ; il est très rarc. *+ 1] DES CÉBRIONS. 253 CVIICF.GENRE. CÉBRION. Caractères génériques. Antennes filiformes presque sétacées, légèrement en scie, composées de onze articles, le second et le troisième très courts, — Quatre antennules filiformes, inégales ; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le premier est court, les autres égaux; les postérienres de trois articles, le pre- mier court, les autres égaux. — Tête courte, . corps oblong. CE genre à été établi par M. Olivier. M. Fabricius, dans ses premiers ouvrages , avait placé lune des deux espèces qui le composaient, avec les cistèles , dont cet in- secte diffère par le nombre des articles des tarses. Les cébrions ont beaucoup de ressem- blance avec les taupins, par la forme du corselet; mais on les distingue de ces in- sectes par leurs antennes, qui sont beau- coup plus longues , et par les parties de la bouche. TITI. 22 L] 254 HISTOIRE NATURELLE Les antennes des cébrions sont presque de la longueur du corps, filiformes , légèrement en scie; elles sont insérées à la partie anté- ricure de la tête, au-dessous des yeux. La tête est courte, presque aussi large que le corselet, un peu inclinée ; les yeux sont arrondis, saillans; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure, de deux man- dibules avancées, grandes, cornées , ar- quées et pointues; de deux mâchoires cour- tes, presque membraneuses , bifides ; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est terminé, de chaque côté de sa partie postérieure, par une pointe aiguë très avancée, de même que celui des tau- pins ; en dessous , il est muni d’une pointe qui s'enfonce dans une cavité; l’écusson est petit, peu visible. Les élytres sont un peu flexibles, de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont assez longues ; les cuisses postérieures ont un appendice ovale à leur base; les tarses sont filiformes, composés de . À. mat à té. DES CÉBRIONS. : 255 cinq articles ; les trois premiers sont égaux , le quatrième est plus court; le dernier est long et terminé par deux crochets assez forts ; le corps est oblong. Ce genre est composé de peu d'espèces, dont les habitudes ne sont pas bien con- nues. Ces insectes habitent le midi de la France et de l’Italie; ils volent ordinaire- ment dans le milieu des chemins, et après une grande pluie : ils ont le vol brusque et rapide, ce qui fait qu'ils heurtent tous les corps qu'ils rencontrent. Quoique le cor- selet des cébrions soit exactement con- formé comme celui des taupins, ils n’ont point, comme ces insectes, la faculté d’exé- cuter des sauts, au moyen de cette partie, caractère qui doit suffire pour les distinguer des taupins, malgré la ressemblance qui existe entre eux. Le Cébrion longicorne, Cebrio lon- gicornis. Le mâle a environ neuf lignes de long; les antennes sont noirâtres, filiformes, un peu en scie, presque aussi longues que le _ hliliert cb ct dd + UT OMS TT ET UT TS 0 OR D US 256 HISTOIRE NATURELLE corps; la tête est noirâtre, couverte d'un léger duvet; le corselet est noirâtre, cou- vert de poils roux, avec les côtés du bord postérieur terminés en angle très aigu ; les élytres sont testacées, légèrement striées , et pointillées; le dessous du corps est testacé ; les pates sont noirâtres; les cuisses testacées. La femelle est un peu plus grande que le mäle, dont elle diffère par les anten- nes, qui sont plus courtes que la tête, et par le défaut d'ailes; ses antennes parais- sent n’avoir que dix articles, dont le pre- mier est allongé, et les autressont plus gros; - Ja tête est ferrugineuse; les yeux sont noirs; le corselet est ferrugineux, lisse, finement pointillé, terminé de chaque côté du bord postérieur en angle très aigu; les. élytres sont testacées, lisses, pointillées, striées, plus courtes que l'abdomen, et écartées l’une de l’autre à leur extrémité ; le dessous du corps et les pates sont testacés. Cet insecte a été décrit par M. Olivier sous le nom de cébrion brévicorne; nous avons, le premier, fait connaître que ce n’é- tait que la femelle du cébrion longicorne, DES CÉBRIONS. 257 On trouve cette espèce dans le midi de la France, en Italie , en Espagne. À la suite des cébrions viennent naturel- lementse placer les genres suivans de M. La- treille, G. RHiricÈre. (Voyez les Caractères, tome 11, page 2x 8.) La Rhipicère marginée, Rhipicera marginale. Cette magnifique espèce est longue de plus d’un pouce; son corps est d’un noir verdâtre bronzé; il est garni d’un duvet roussâtre ; les élytres sont d’un brun cui- vreux; leur base, leur suture et le bord extérieur, sont d’un testacé päle; la base des cuisses est ferrugineuse ; les antennes sont en panache, de la longueur de la tête et du corselet; elles sont noires : celles du mâle ont trente-deux articles, et ces arti- cles sont beaucoup plus allongés que ceux de la femelle, qui n’en a que vingt-deux. Les jambes et les tarses sont noirs. On trouve ce bel insecte au Brésil; il n'est pas très rare dans ce pays. TT on RE) 258 HISTOIRE NATURELLE G. DAsciLzE. (Voyez les Caractères, tome 11, page 218.) Le Dascille Cerf, Dascillus Cervinus. Cet insecte a près de six lignes de long; son corps est noirâtre et soyeux en dessous ; en dessus il est d’un brun cendré; ses ély- tres sont rebordées. On le trouve aux environs de Paris; il est rare. Le Dascille cendré, Dascillus cinereus. Il est de la taille du précédent, et ne paraît être qu’une variété locale. Son corps est livide, avec les élytres et les pates brunes. On le trouve en Allemagne, en Italie, dans la Suisse, et en France aux environs de Strasbourg. DES GÉBRIONS. 259 G. ÉLons. (Voyez les Caractères, tome 11, page 219.) L'Élode pâle, Ælodes pallida. Cet insecte a environ deux lignes de long; il est d’un jaune pâle ; sa tête et l’ex- trémité de ses élytres sont d’un brun obseur; ses antennes sont brunes, et ses pates d’un fauve pâle. On trouve cet insecte aux environs de Paris, sur les arbres qui croissent dans les lieux humides et marécageux. L'Élode livide, Ælodes livida. Elle est de la même taille que la précé- dente; tout son corps est lisse, glabre, livide; ses antennes seules sont obscures. On la trouve aux environs de Paris, dans les mêmes lieux que la précédente. L'Élode pubescente, £/odes pubescens. Elle n’a pas plus d’une ligne de longueur ; son corps est noir, pubescent; sa tête est Lists à dt fl Liens die dé des à à is ts ste à dé. 260 HISTOIRE NATURELLE brune, avec les antennes ferrugineuses et le corselet gris obscur; ses élytres sont aussi grises, avec la suture un peu noirâtre; ses pates sont un peu grisätres. On la trouve dans les mêmes lieux que les précédentes. G. SCIRTE." (Voyez les Caractères, tome 11, page 219.) Le Scirte hémisphérique, Scirtes hemisphericus. Il a presque une ligne de longueur; son corps est presque orbiculaire, déprimé, d’un noir foncé; ses cuisses postérieures sont renflées. On le trouve sur les feuilles des arbres, dans les lieux humides et marécageux. __ tihnt-mé hé dd du MASSE “ob ir à. DES AUPINS. 26% CIX‘ GENRE. TAUPIN. Caractères génériques. Antennes filiformes, en scie, souvent pectinées, premier article plus gros, ar- roudi, le second très petit. — Quatre antennules; les antérieures courtes, composées de quatre arti- cles, le premier petit, le second et le troisième égaux et coniques, le qaatrième plus grand, sé- curiforme ; les postérieures très courtes, de trois articles, le premier et le second très courts, égaux, le troisième plus grand, sécuriforme. — Corselet terminé en dessous par une pointe reçue dans une cavité de la poitrine. On a donné aux insectes qui composent ce genre le nom d’elater où de rotopeda, parce que, lorsqu'ils sont renversés sur le dos, ils ont la faculté de sauter et de s’éle- veren l'air. On les a aussi nommés scarabées à ressort; mais M. Gcoffroy leur a donné en français le nom de taupin. Les taupins ont beaucoup de ressem- blance avec les buprestes ; comme eux, ils ont les antennes filiformes ou en scie, et la tête enfoncée en partie dans le corselet, Les antennes des taupins sont plus ou 262 HISTOIRE NATURELLE moins longues, presque d’égale grosseur dans toute leur étendue. Les mâles de quel- ques espèces les ont pectinées, et les fe- melles les ont en scie; elles sont insérées à la partie antérieure et latérale de la tête, au-dessous et près des yeux. La tête est petite, moins large que le corselet, dans lequel elle est enfoncte en partie; les yeux sont très petits, arron- dis, peu saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées, unidentées et arquées ; de deux mâchoires membraneuses , d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules. Le corselet est allongé, presque aussi large que les élytres, convexe, arrondi en devant, terminé de chaque côté de sa partie postérieure par une pointe anguleuse en forme d’épine courte et roide, dirigée vers l'abdomen; en dessous, il est garni d’une pointe qui entre dans une cavité placée à la partie supérieure de la poitrine ; l’écusson est allongé, arrondi, quelquefois plus large à sa partie postérieure qu’à sa partie an- térieure, DES TAUPINS. 263 Les élytres sont très dures , écailleuses, un peu convexes, ordinairement de la lon- gueur de l’abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées quand l'in secte n’en fait point usage. Les pates sont assez courtes; les tarses filiformes, divisés en cinq articles ; les qua- tre premiers sont presque égaux, le dernier est allongé, cylindrique, un peu renflé à son extrémité, et terminé par deux crochets assez forts et pointus. Les taupins ont le corps allongé, un peu aplati; on les trouve ordinairement sur les fleurs, sur les troncs des arbres cariés et sous les écorces. Ils marchent lentement, et se laissent tomber lorsqu'on veut les prendre. Tous ces insectes ont la faculté de sauter et de s'élever en l’air comme par une espèce de ressort, lorsqu'ils sont sur le dos, mais jamais autrement, En sautant, ils s'élèvent perpendiculairement à une cer- taine hauteur; de sorte qu'ils reétombent à peu près au même endroit où ils étaient placés. Leur but, en sautant de cette ma- nière, est uniquement paur se remettre sur 264 HISTOIRE NATURELLE leurs pieds, ce qu'ils ne pourraient faire sans un travail long et pénible, à cause du peu de longueur de leurs pates. Quand il arrive qu'ils retombent sur le dos, ce qui n’est pas rare, ils réitèrent les sauts jusqu’à ce qu'ils se trouvent sur leurs pates. Après avoir dit de quelle utilité ces sauts sont aux taupins, nous allons parler des parties qui servent à les exécuter. Le corselet est terminé, de chaque côté de son bord postérieur, par une pointe en forme d’épine roide, et en dessous, exacte- ment au milieu du bord postérieur, il est garni d’une troisième pointe longue, roide, très dure. Cette pointe est placée dans la même ligne que le corps, et s’avance vers la poitrine beaucoup au-delà du bord du corselet; elle est large à son origine, di- minue peu à peu de grosseur, et se termine en pointe mousse où un peu arrondie. En dessous, et près de son extrémité, on re- marque une petite éminence en forme de dent. Sur la poitrine, entre son bord anté- rieur et la base des deux pates intermé- diaires, on voit un trou ovale assez pro- DES TAUPINS, 265 fond, dont le bord postérieur est arrondi, ct le bord antérieur échancré. C’est dans cette partie que la pointe du corselet s’en fonce quand l’insecte baisse la tête et le corselet , soit qu'il marche, soit qu’il reste en repos. Tels sont les principaux instru- mens au moyen desquels le taupin s'élève en l'air, ce qu’il exécute de la manière sui- vante, L’insecte, placé sur le dos, baisse la tête et le corselet vers le plan de position : Par ce mouvement, la pointe du corselet sort entièrement du trou ovale. Dans le même temps, l’insecte applique ses pates contre le dessous du corps, et les y tient fortement serrées; ensuite, rapprochant le corselet de la poitrine, de manière que la dent de la pointe vienne s'appuyer sur le bord du trou, il le pousse subitement et fortement contre ces mêmes bords, de sorte que la dent se débande rapidement, ct la pointe rentre dans sa cavité comme par un ressort. Comme ce mouvement se fait avec vitesse, le corselet avec ses pointes latérales, la tête, et méme une partie du dessus des élytres, se heurtant avec force contre le” mr, 23 LS à OL — fi à . Le té ts. > dE 7 " 266 HISTOIRE NATURELLE plan de position, font, par leur élasticité, élever le corps en haut. On peut se con- aincre de l'exactitude de ces observations : en tenant un de ces insectes par le ventre et renversé avec ses doigts, on lui verra faire tous ces mouvemens. Plus le plan de position où il se trouvera placé sera ferme, plus le saut sera élevé. On remarquera aussi qu'il appuie les deux épines latérales du corselet contre les bords inférieurs des ély- tres, et qu’elles se débandent en même temps que la pointe du milieu rentre dans la cavité de la poitrine, ce qui augmente la force élastique qui le porte en l'air : c’est ce mouvement libre du corselet sur la poi- trine , qui fait que ces insectes sautent comme par un ressort. Si on presse le ventre du mâle entre les doigts, on en fait sortir trois parties assez longues, dont celles des côtés servent d’étui à celle du milieu. Dans leur situation natu- relle, ces trois parties sont enfermées dans un second fourreau qui s'ouvre vers le côté, et qui est soutenu par deux lames concaves, » écnilleuses , qui forment comme Un troisième LR des Man SAS à D nt nn“: € {4 DES TAUPINS. 267 fourreau, 11 y a apparence que la partie allongée du milieu est celle qui caractérise le sexe du mâle. Par la pression, on fait sortir du ventre de la femelle une longue partie cylindrique, au bout de laquelle se trouvent deux autres pièces allongées, coniques et pointues , entre lesquelles on voit une troisième partie qui parait creuse; toutes ces pièces rentrent dans une espèce de fourreau, qui lui-même est placé au-dedans du ventre. Cette partie creuse est probablement le conduit des œufs, dont of trouve un assez grand nombre dans le ventre de ces femelles. Ces œufs sont très petits, ovales, blanchâtres et luisans. Les larves de ces insectes sont peu con- nues; il paraît qu’elles vivent dans les bois. Degéer, qui a élevé une de ces larves, dit que tout le corps et la tête sont couverts d'une peau écailleuse, garnie de quelques poils fins, assez longs; aux trois premiers anneaux du corps sont attachées trois paires de pates écailleuses, divisées en articula- tions, et terminées par un crochet assez long et pointu; la tête est de figure ovale, fus tle + ARU DÉS SES Sat CR, éd dréthts 2 - 268 HISTOIRE NATURELLE garnie de deux petites antennes , coniques, divisées en articulations, et placées vers les côtés; deux dents noires qui se rencontrent sont situées au-devant de la tête, et on voit en dessous quatre barbillons qui ont leur attache à une espèce de lèvre inférieure; ces barbillons sont coniques et divisés en articulations comme les antennes ; la lèvre supérieure est garnie de touffes de poils en forme de brosse ; le dernier anneau du corps est couvert en dessus d’une plaque à peu près circulaire, qui a des rebords un peu élevés et dentelés, ayant de chaque côté trois petites pointes mousses, et Vers le » derrière deux longues parties écailleuses, divisées chacune de même en deux pointes mousses ou arrondies ; ces deux parties sont en opposition l’une de l’autre, en forme de croissant , et la larve semble avoir une courte queue fourchue. Cet anneau a encore en dessous un gros mamelon charnu et blan- châtre, que la larve peut entièrement re- tirer dans le corps, et l'en faire sortir comme le limaçon fait de ses cornes, Ce mamelon lui sert de septième pate; elle le PT ER Ne EN PT PSE EE / DES TAUPINS. 269 pose et l’appuie contre le plan où elle marche, Parmi les taupins on en connaît plusieurs espèces qui ont, comme les lampyres, la faculté de briller; leurs parties lumineuses sont deux petites taches jaunâtres, arron- dies, saillantes , placées sur le corselet , qui luisent dans l'obscurité tant que l’insecte est vivant. Selon le témoignage de plusieurs auteurs, la lumière que les taupins répan- dent est si forte et si brillante, qu’elle per- met de lire l'écriture la plus fine, surtout quand on en tient huit ou dix dans un fla- con de verre. M. Brown dit que toutes les parties internes de l’insecte sont lumineu- ses, mais que la lumière ne saurait péné- trer que par les deux taches du corselet; pour s’en convaincre, il sépara un peu les anneaux du ventre les uns des autres, et alors la lumière se fit voir au travers de la membrane qui joint les anneaux ensemble, Pendant le jour, ces insectes se tiennent en repos et sont comme engourdis, à la ma- nière des phalènes, et on les rencontre ra- rement. C’est pendant la nuit qu'ils sont en ve ” m6 51 in di ” Lt éd 270 HISTOIRE NATURELLE mouvement, et qu'ils volent et luisent de tous les côtés. On les attrape aisément à la lueur d’un flämbeau, qu'ils suivent comme font les phalènes. Les Indiens s’en servent dans leurs voyages nocturnes en les atta- chant à leurs souliers et les femmes font leur ouvrage à la lueur qu'ils répandent. M. Brown ajoute, en outre, qu’ils ont le pou- voir de luire à volonté; cette faculté leur est commune avec les lampyres. Ce génre est composé de plus de cent es- pècés, dont on trouve une grande partie aux environs de Paris; nous en décrirons quelques unes des plus remarquables. Le Taupin tricolor, Elafer tricolor. Il a environ un pouce de long; les an- tennes sont noires, couvertes d’une pous- sière blanchâtre; la tête est fauve les yeux sont noirs ; le corselet est noir, couvert d’une poussière écaillense, fauve, avec deux très pétits points noirs sur le milieu; l’écusson est fauve ; les élytres sont légèrement striées, rouges, couvertes d’une poussière écail- DES TAUPINS. . 271 leuse fauve, avec chacune un point noir près de la suture en deçà du milieu ; une tache de la même couleur sur le milieu, le long du bord extérieur, et une autre for- mant une bande transversale interrompue près de l'extrémité ; le dessous du corps est d’un brun rougeitre , couvert d’une pous- sière écailleuse blanche ; les patessont noires, couvertes d’une poussière blanche. Cette espèce est la même, et le même individu décrit par M. Olivier, qui dit qu'il a une tache noire sûr le milieu du corselet. Cet insecte a effectivement une tache noire; mais dans l’insecte très frais, elle ne doit pas plus exister que les taches rouges que l’on voit sur les élytres, qui sont dues au défäut dé la poussière écail- leuse qui a été enlevée de dessus ces parties par le frottement. On le trouve À Cayenne. Le Taupin oculé, Eater oculatus. Il varie beaucoup pour la grandeur; on en trouve qui ont près de deux pouces de LL fl — br 7 ds dé D : PO TT 272 HISTOIRE NATURELLE : long, et d’autres qui n'ont guère plus d’un pouce ; les antennes sont noires, légèrement en scie, à peine de la longueur du corselet; la tête est noire, pointillée; le corselet est noir, couvert de petits points blancs, for- més par des poils très fins ; il est remar- quable par deux grandes taches ovales d’un noir velouté, entourées d’un cercle blanc, et semblables à des yeux; les élytres sont légèrement striées et parsemées de petits points blancs, de même que le corselet; le dessous du corps est noir, couvert d’une poussière cendrée; les pates sont noires. On le trouve dans l'Amérique septentrio- nale et à la Caroline. Le Taupin louche, Ælater luscus. Ce taupin ressemble beaucoup au précé- dent, dont il n'est peut-être qu'une variété. IL varie de même pour la grandeur. Il est d'un noir moins foncé, et couvert d’un lé- ger duvet court et cendré; le corselet est peu allongé; les deux taches noires sont beau- coup plus petites et moins marquées: VI tbe. DES TAUPINS. 273 On le trouve dans l'Amérique septentrio- nale , à la Caroline, où il est très multiplié. Le taupin oculé est moins commun. Le Taupin lumineux, Zlater nocti- lucus. Il a un peu plus d’un pouce de long; les antennes sont légèrement en scie; tout le corps est noirâtre, légèrement couvert d’un duvet cendré; le corselet est convexe; il a de chaque côté, vers l'angle postérieur, une tache ronde, convexe, lisse, de cou- leur jaune ; les élytres ont des stries peu marquées , formées par des points en- foncés. _ On le trouve dans l'Amérique méridio- nale et aux Antilles. Û Cet insecte répand pendant la nuit une lumière phosphorique très brillante > pu les deux taches jaunes de son corselet. Le Taupin phosphorique, £later phosphoreus. Il est de la longueur du précédent, mais 274 HISTOIRE NATURELLE moins large ; les antennes sont plus longues que le corselet, un peu comprimés, légè- rement en scie; tout le corps est d’un brun rougeâtre, légèrement couvert de poils courts , cendrés; le corselet a de chaque côté, près de l’angle postérieur, une petite tache ronde, convexe, lisse, de couleur jaune ; les élytres sont légèrement striées. On le trouve dans l'Amérique méridio- nale, à Cayenne et à Surinam. Il répand, comme le précédent, une lu- mière phosphorique par les taches dé son corselet, Le Taupin fuscipède, Elater fuscipes. Ïl a environ dix-huit lignes de long; tout le corps est noir, lisse; les antennes sont brunes; la tête et le corselet sont fortement pointillés ; les élytres sont légèrement striées, et les stries sont pointillées; les pates sont brunes. : On le trouve en Afrique, at cap de Bonne-Espérance. DES TAUPINS, 275 Le Taupin ferrugineux, Æ/ater ferru- gineus. IL a environ dix lignes de long ; les an- tennes sont noires , en scie ; la tête est noire; le corselet est convexe, finement pointillé, d'un rouge ferrugineux ; les élytres sont d’un rouge ferrugineux ; légèrement striées ; le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve en Europe, sur le tronc ca- rié des saules. Le Taupin rhombifère, Ælater rhom- beus. Il est moins grand et plus allongé que le précédent ; les antennes sont ferrugineuses , légèrement en scie, plus longues que le cor- selet; tout le corps est ferrugineux, tant en dessus qu’en dessous ; les yeux sont noirs ; le corselet est lisse, finement pointillé; les élytres sont légèrement striées, cou- vertes en quelques endroits d’un léger du- vet cendré, On le trouve aux environs de Paris, sur les chénes. Il est très rare, is. de ei tr le. in dd ds) a … + bats int. be à ds di > 276 HISTOIRE NATURELLE Le Taupin pectinicorne, Ælater pecti- nicornis Il a environ six lignes ; le mâle est plus allongé que la femelle; les antennes sont noires , très pectinées dans le mâle; celles de la femelle sont en scie; tout le corps est d'un vert bronzé, brillant, tant en dessus qu’en dessous ; le corselet est finement poin- tillé; les élytres sont striées et pointillées ; les pates sont noirâtres. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope , sur le tronc carié des saules. Le Taupin bronzé, Elater æneus. Il est à peu près de la grandeur du précé- dent, mais plus large; les antennes sont noires, plus courtes que le corselet, légè- rement en scie; tout le dessus du corps est d'un bleu foncé, luisant, quelquefois ver- dâtre; le corselet est finement pointillé; les élytres sont légèrement striées et pointillées ; le dessous du corps est d’un noir bronzé lui- sant; les pates sont d’un rouge sanguin. ETS TE PSS ET, +. ST DES TAUPINS. 277 On le trouve en Allemagne ; il est rare aux environs de Paris. Le Taupin nébuleux, later murinus. Il à environ huit lignes de long ; les an- tennes sont brunes, plus courtes que le corselet ; tout le corps est noirâtre , couvert en dessus, en quelques endroits, d’un duvet cendré et roussâtre; le corselet a deux pe- tits tubercules peu élevés, arrondis à sa partie supérieure; les élytres sont légère- ment striées ; les pates sont noires ; les tarses sont ferrugineux. On le trouve dans toute l'Europe : il est très commun aux environs de Paris. Le Taupin marqueté, Ælater tessel- latus. Il a environ six lignes de long; il est moins large que le précédent ; les antennes sont noirâtres , en scie, moins longues que le corselet; tout le dessus du corps est eui- vreux, brillant, couvert de poils cendrés qui forment des ondes sur les élytres; le ax, 24 278 HISTOIRE NATURELLE corselet est finement pointillé; les élytres sont striées; le dessus du corps est bronzé, * moirâtre ; les pates sont de la même couleur. On le trouve dans toute l’Europe : il n'est pas très commun aux environs de Paris. Le Taupin soyeux, É/ater holosericeus. Il est de la grandeur du précédent, mais moins allongé ; les antennes sont noirâtres, légèrement en scie; le corselet est noir, COU- vert de poils fins, soyeux, cendrés et jau- nâtres; les élytres sont noirâtres , légère- ment striées, et couvertes d’un duvet soyeux, cendré et jaunâtre, qui forme des bandes et des ondes ; le dessous du corps est noir; les pates sont brunes. On le trouve dans toute l’Europe : il est très commun aux environs de Paris. Le Taupin cuivreux, Élater cupreus. Il a environ sept lignes de long; les an- tennes sont noires, pectinées, de la lon- gueur du corselet; la tête et le corselet sont DES TAUPINS. 279" d’un vert cuivreux brillant, finement poin- tillés, et couverts d’un léger duvet; les élytres sont lisses, d’un jaune verdâtre de- puis la base jusqu’au-delà du milieu , et d’un vert bronzé brillant à l'extrémité ; elles sont légèrement striées, et les stries sont poin- tillées ; le dessous du corps et les pates sont d’un vert noirâtre bronzé. On le trouve en Angleterre et en Suisse. Le Taupin porte-croix, Elater cru- ciatus. Il est de la grandeur du précédent, mais un peu plus large ; les antennes sont noires, en scie, à peine de la longueur du corse- Jet ; la tête et le corselet sont finement poin- tillés; ce dernier est noir, avecune ligne lon- gitudinale rouge de chaque côté; l’écusson est noir; les élytres sont striées, jaunes, avec la suture noire, une ligne longitudi- nale courte à la base, et une bande trans- versale un peu au-delà du milieu, noires; le dessous du corps est noir, luisant, avec une raie longitudinale rouge de chaque Lt nd " SES ST I STD, 2 280 HISTOIRE NATURELLE côté du corselet; les pates sont d’un rouge noirâtre. On le trouve presque dans toute l'Eu- rope : il est rare aux environs de Paris. Le Taupin cantharoïde, Ælater cantharoides. Il a environ cinq lignes de long ; il est de forme allongée; les antennes sont légère- ment en scie, de la longueur de la moitié du corps ; la tête est noire; la bouche est fauve ; les yeux sont noirs et très saillans ; le front a un avancement tranchant de cou- leur fauve ; le corselet est fauve , avec une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu; les angles postérieurs sont très saillans; les élytres sont d’une couleur. testacée pâle ; elles ont des stries finement pointillées; le dessous du corps est noirâtre ; les pates sont testacées, avec les cuisses noirâtres. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris. tdi HS be dé de > CRT ds ie “« . « © DES TAUPINS, 281 Le Taupin marron, later castaneus. Il est de la longueur du précédent , mais beaucoup plus large; les antennes sont noires, pectinées dans le mâle, en scie dans la femelle; la tête et le corselet sont noirs, couverts de poils soyeux roussätres ; l’écus- son est noir ; les élytres sont jaunes, avec l’extrémité noire ; elles sont striées, et les stries sont pointillées; le dessous du corps et les pates sont d’un noir très luisant. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, sur différens arbres. Le Taupin hématode, Æ/ater hema- todes. Il est un peu moins grand que le précé- dent ; les antennes sont noires, pectinées dans le mâle, en scie dans la femelle; la tête est noire; le corselet est noir, couvert d’un duvet soyeux, ferrugineux; l’écusson est noir ; les élytres sont striées et pointillées, d’un rouge sanguin; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant. be din Li ‘a EME bé à Hd, ” < 282 HISTOIRE NATURELLE Il habite l’Europe : il est rare aux envi- rons de Paris. Le Taupin sanguin , Eater sanguineus. , Il a environ six lignes de long; les an- tennes sont en scie, noires, de la longueur du corselet; la tête et le corselet sont noirs, luisans; l'écusson est noir; les élytres sont d’un rouge sanguin; striées, et les stries sont pointillées ; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant,. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, sur les saules et sur diffé- rens arbres. Le Taupin thoracique, Elater thora- cicus. Il à environ quatre. lignes; les antennes sont noirés, légèrement en scie, de la lon- gueur du corseleti la tête est noire; le corselet est convexe, d’un rouge sanguin ; les élytres sont d’un noïr bleuâtre, légère- ment striées ; le dessous du corps et les pates sont noirs. Late ind d'u | Lt LS .. DES TAUPINS. 283 Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, sur le tronc carié des arbres. * Le Taupin ensanglanté, Æ/ater cruentus. 11 à environ six lignes de long; les an- tennes sont noires, en scie, à peine de la longueur du corselet ; la tête est noire, cou- verte de poils d’un beau rouge ; lé corselet est noïr, point luisant, avec les bords exté- riéurs d’une belle couleur rouge formée par des poils; les élytres sont très noires, point luisantes, et fortement pointillées ; le dessous du corps est d’un noïr luisant ; les pates sont noires. On le trouve sur la côte de Barbärie et à la Caroline. Le Taupin rufipède, Eater rufipes. . Il a près de quatre lignes de long ; les antennes sont ferrugineuses, filiformes ; tout le corps est d’un brua noirâtre, lui- sant; le corselet est lisse, convexe; les ély- ; D La. Mit ‘cit ET PO te le VER 7 SU . 284 HISTOIRE NATURELLE tres sont légèrement 1.4 ; les pates sont fauves. n. À On le trouve aux environs de Paris , SOUS les écorces des arbres. " Le Taupin bipustulé, Ælater bipustu- L latus. Il est à peu près de la grandeur du pré- cédent, noir luisant ; les antennes sont légè- rement en scie; les élytres sont striées ; elles ont une petite tache d’un rouge san- guin à leur base; les pates et les antennes sont brunes, 11 habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris. Le Taupin ceint, Elater balteatus. Les antennes sont noires , légèrement en scie; la tête et le corselet sont noirs; l’écus- sonwæst noir ; les élytres sont striées, et les stries sont pointillées; elles sont d’un rouge sanguin depuis la base jusque vers les deux tiers, et d’un noir plus où moins foncé dans le reste de leur longueur ; le dessous FA L j DES TAUPINS. 285 « + e 4, du corps est noir les pates sont d’un brun rougeâtre. à ' On le trouve en Europe. Le Taupin nain, £later minutus. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont filiformes , noirâtres ; le cor- selet est noir, luisant; les élytres sont noires, striées ; les pates sont d’un brun ferrugineux. On le trouve en Europe : il est commun aux environs de Paris, sous les écorces des ” arbres. Le Taupin clavicorne, Ælater cla- ViCcOTnIS.. G. Throsque. Lawn. Il a moins d’une ligne de long ; il est noirâtre ; ses antennes sont terminées par une massue de trois articles perfoliés ;»son corps est ovoïde ; son corselet est trapézoi- dal, presque aussi long que large, appli- qué exactement à la partie postérieure contre les élytres, et ayant ses angles nos- térieurs saillans ; son sternum est en pointe + à "+ né sat db 2 . Le” . Li 286 HISTOIRE NATURELLE obtuse et large, et n’est pas pourvu du ressort particulier qui caractérise les tau- pins ; ses élytres sont légèrementstriées; ses pates sont de la couleur du corps. On trouve cet insecte aux environs de Paris : il n’est pas commun. “ L CX° GENRE. BUPRESTE. Caractères génériques. Antennes courtes, filiformes, en scie; articles égaux, le premier gros et arrondi. — Quatre antennules inégales, filiformes; les an- térieures composées de quatre articles, et les pos- térieures de trois, le dernier article obtus, pres- que tronqué. — Tête à moitié enfoncée dans le corselet. Les anciens donnaient le nom de bu- prestes à des insectes auxquels ils avaient reconnu la propriété de faire périr les bœufs. Linné a donné le même nom aux insectes de ce genre, quoiqu’ils n’aient point cette propriété malfaisante, ét ce nom a été adopté par presque tous les auteurs qui ont écrit depuis lui, M. Geoffroy ayant trouvé DES BUPRESTES. 287 que ce nom ne pouvait convenir à ces in- sectes, les a nommés richard, à cause de leurs couleurs brillantes, et en latin cveu- Jus ; mais M. Olivier leur a conservé le nom de bupreste, parce qu’il est le plus généra- lement adopté. Les buprestes ont beaucoup de ressem- blance avec les taupins, par les antennes et la forme de la tête; mais ils n’ont point, comme eux, la faculté de sauter lorsqu'ils sont sur le dos ; leur corselet n’a point aux angles postérieurs les deux épines qu’on voit au corselet des taupins, ni en dessous cette longue pointe qui entre dans une ca- vité de la poitrine, y agit comme un res- sort, et sert à ces insectes pour exécuter leurs sauts. Les antennes sont plus courtes que le corselet; elles sont insérées à la partie anté- rieure de la tête, entre les yeux. La tête est assez grosse, arrondie, en- foncée en partie sous le corselet; les yeux sont grands, ovales, peu saillans ; la bou- che est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, assez grosses, pété du dr à afenlat ‘ dd DS OS nt dr ds dt des, = 12: i * 288 HISTOIRE NATURELLE creusées intérieurement en gouttière ct uni- - dentées ; dé deux mâchoires courtés, ciliées et dentées à leur base; d’une lèvre infé- rieure et de quatre antennules. * Le corselet est plus étroit à sa partie an- térieure qu’à sa partie postérieure, qui est presque aussi large que les élytres; il est convexe ou aplati; dans quelques espèces, les bords latéraux sont arrondis et tran- chans; dans d’autres, il est terminé posté- rieurement par trois angles peu saillans, l’un placé sur le milieu, et les deux autres aux deux extrémités des bords latéraux, un de chaque côté; l’angle du milieu tient souvent lieu d'écusson ; en dessous, le mi- lieu de la partie postérieure du corselet se prolonge en une pointe dure, aplatie, ar- rondie à l'extrémité, plus où moins mar- quée, selon les espèces, et qui s’enchässe dans une cavité qui se trouve à l’origine de la poitrine ; mais cette pièce n’est point à ressort comme dans les taupins ; l’écusson est très petit et arrondi. Les élytres sont très dures, striées ,.poin- tillées, souvent couvertes de rugosités ; elles TT DES BUPRESTES. 289 Sont arrondies à leur extrémité, ou termi- nées par une, deux ou trois petites pointes aiguës, ou dentelées extéricurement depuis le milieu jusqu’à l'extrémité : elles recou- vrent deux ailes membraneuses, qui ne sont point repliées dans linaction, mais étendues, et en recouvrement l’une sur l’autre : ces ailes sont de la longueur des élytres. Les pates sont de longueur moyenne ; les cuisses sont un peu renflées; les jambes sont un peu plus grosses à leur extrémité qu’à leur origine; les tarses sont composés de cinq articles presque égaux, courts, larges ,.convexes en dessus , aplatis en des- sous ; le dernier est armé de deux crochets assez forts, arqués et distans. Le corps est plus ou moins allongé; l’ab- domen est convexe en dessous, de figure conique ; il est composé de cinq anneaux distincts, et d’un sixième, renfermé dans le précédent; de sorte que, pour le faire paraître, il faut presser le ventre forte- ment : en continuant la pression, on fait sortir de l’ouverture de cet anneau les par- an, 25 290 HISTOIRE NATURELLE ties qui caractérisent le sexe. Du derrière du mâle , il sort deux parties : l’une, qui est placée en dessus, estlongue et membraneuse, fortifiée par des pièces écailleuses, et ter- minée par une lame mince, ovale et écail- leuse; l’autre partie est en forme de stylet roide, de substance cornée, qui augmente un peu de volume près de son extrémité, et qui se rétrécit ensuite, pour se terminer en pointe mousse. Dans l'endroit où elle Æommence à se former en pointe, elle a de chaque côté un petit crochet un peu courbé : … Je bout de cette partie est garni de quelques poils, et accompagné de deux petits tuber- cules latéraux , qui sont un peu velus. Cette partie, placée en dessous de la première, est de même longueur, et parait être celle qui caractérise le sexe du mâle, ou le fourreau qui la renferme. En pressant le ventre de la femelle, on fait sortir du derrière une, partie coriace, plate, en forme .de lame, composée de trois pièces, dont les deux latérales servent de fourreau à celle du mi- lieu : elles sont toutes trois pointues à leur extrémité. Cette partie est une espèce de ds a SR do de SO Li On late 0 Si . 4 * DES BUPRESTES. 291 tarière propre à percer le bois pour y dé- poser les œufs. Les buprestes marchent très lentement, mais ils ont le vol très agile; ils sont ornés des couleurs les plus brillantes et les plus riches ; l’or le mieux poli, l’émeraude et l’azur brillent quelquefois sur le même in- dividu; et lui forment un vêtement de la plus grande beauté. On en trouve peu dans le nord de l’Europe ; mais ils sont très abondans dans les climats chauds des deu* hémisphères , et ces contrées fournissent les plus grands et les plus beaux. On les trouvés sur les arbustes, sur les buissons et sur les fleurs ; ils se laissent tomber dans les brous- sailles lorsqu'on les approche. La larve de ces insectes n’est point con- nue; mais il est probable qu’elle vit dans le bois: on trouve assez souvent l’insecte parfait dans les chantiers et les magasins de bois. Les buprestes forment un genre composé d'environ cent quarante espèces : nous allons passer à la description de quelques unes. Ge genre est divisé en cinq familles. NT US NO, TS OS NT TT Ts 292 HISTOIRE NATURELLE PREMIÈRE FAMILLE. Élytres unidentées. Cette première famille est composée de deux espèces, qui sont le bupreste wridenté et le bupreste changeant. Ce dernier habite les Indes orientales. DEUXIÈME FAMILLE. 4 Élytres bidentées. Le Bupreste géant, Buprestis gigantea. Il a plus de deux pouces de longueur ; il est un peu déprimé : les antennes sont plus courtes que le corselet, noirûtres, vertes à leur base; la tête est verte; les - yeux sont bruns; tout le corps est d’un vert cuivreux, un peu bronzé, brillant ; le corselet est lisse, marqué à sa partie supérieure de deux grandes taches lisses brillantes; les élytres sont d’un vert cui- vreux à leur bord extérieur et à la suture , et d’un rouge cuivreux brillant sur le mi- à à Li « L DÉS BUPRESTES. 293 lieu ; elles sont raboteuses et ont plusieurs lia® longitudinales ; leur extrémité est bidentée; la femelle a deux taches oblon-. gues, velues à la partie postérieure de la poitrine; les pates sont de même couleur que le dessous du corps. Cette espèce se trouve à Cayenne et à Surinam : elle y est commune. Les naturels du pays se font des colliers et divers autres ornemens avec ses élytres, qu'ils percent , et dans lesquelles ils passent un fil : on voit de ces colliers qui ont plus de cinquante ély- tres les unes à côté des autres. Le Bupreste bande-dorée, Bupr "estis vittata. Il a seize à dix-huit lignes de long : il est de forme allongée ; les antennes sont noires, bleuâtres à leur base, moins longues que le corselet, un peu en scie; la tête est verte, raboteuse, avecune ligne enfoncée à sa partie supérieure; les yeux sont bruns, saillans ; le corselet est pointillé, d’un vert bleuitre très brillant, avec une tache dorée , lisse, .. D. 1 à Mia te ous : Ê' ,. . 294 AISTOIRE NATURELLE de chaque côté de sa partie postérieure = les élytres sont d’un vert bleuâtre très bril- lant, avec une raie longitudinale d’un rouge doré: elles sont pointillées, etelles ont quel- ques lignes élevées ; le dessous du corps est d’un rouge doré très brillant; les pates sont d’un vert bleuâtre. On le trouve aux Indes orientales. Le Bupreste chevalier, Buprestis equestris. IL a un peu plus d’un pouce de long; les antennes sont en scie, d’un noir bronzé; la tête est verte, raboteuse; les yeux sont bruns ; le corselet est vert, raboteux : il a un enfoncement assez grand au milieu de la partie postérieure, et un autre petit de chaque côté ; les élytres sont striées, d’un beau vert, avec un grand nombre de petites taches irrégulières d’un vert foncé; le des- sous du corps est raboteux , d’une couleur de cuivre doré, brillante; les pates sont vertes. On le trouve à Cayenne. Insectes. 2 j A Va 74. Baraband del. __« Huber Weup} 1: Taup phosphorique 35, Bup. Marron. 2. Bup.bande - dorée .. hé du “és bé. si RL is ds À: “< DES BUPRESTES. 29b TROISIÈME FAMILLE. Le Bupreste Chrysis, Buprestis Chrysis. Ila environ deux pouces de long ; les an- tennes sont noirâtres , en scie, moins lon- gues que le corselet;_ artie supérieure du corps a — … exe; la tête et le corselet some sert doré f très bril- lant, avec des poïn eés'assez gros ; les doute sont lisses , finement poïntillées , d’un brun marron : elles ont un reflet ver- dâtre à leur base; leur à est tjden- violet. . Let 20 On le trouve aux Indes 0 Le Te arrow, castanea. Lg ‘4 # É Il est à peu près de la grandeur dupré- cédent, et de même forme ; les antennes RO La à ns dr nt de : Céééns a D 296 HISTOIRE NATURELLE sont en scie, d’un brun jaunâtre; la tête est noirâtre, un peu raboteuse ; le cor- . selet est convexe, noirâtre , avec des points #énfoncés, allongés , assez grands , couverts d'un duvet roussâtre; les élytres sont ra- boteuses : elles ont à leur base une tache ronde, enfoncée, couverte d’un duvet rous- sâtre , et plusieurs autres petites taches sem- blable$ sur le milieu; le dessous du corps » est noir, avec une tache roussâtre , formée par des poils, de chaque côté des anneaux de l'abdomen; les pates sont d’un brun jau- nâtre ; le sternum est avancé. On le trouve au Sénégal. Le Bupreste sternicorne, Buprestis sternicornis. Il est de moitié moins grand que le pré- cédent, auquel il ressemble par la forme; les antennes sont noirâtres , en scie , moins longues que le corselet ; la tête est verte, brillante , pointillée ; les yeux sont bruns ; toutle corps est d’un vert doré très brillant, tant en dessus qu'en dessous ; le corselet est DES BUPRESTES. 297 convexe, couvert de points enfoncés; point d’écusson ; les élytres sont légèrement poin- tillées+ elles ont plusieurs rangées de points peu enfoncés, de couleur cendrée, et un point beaucoup plus grand à la base de chaque élytre; les pates sont vertes; les tarses noirs; le sternum est avancé. On le trouve aux Indes orientales. Le Bupreste interrompu, Buprestis interrupta. Il est plus grand que le précédent, au- quel il ressemble par la forme; les antennes sont noires , en scie ; la tête est d’un noir bleuâtre, pointillée, point luisante : elle a * une ligne enfoncée, couverte d’un duvet blanchâtre ; le corselet est noir, avec des points enfoncés couverts d’un duvet blan- châtre; les élytres sont légèrement pointil- lées, noires, avec quelques lignes courtes, enfoncées , couvertes d’un duvet blanchâtre, dont une à la base, et une interrompue au- delà du milieu; le dessous du corps est bronzé , brillant, couvert d’un duvet blan- + iblih 2: Été Latdfrss SE NO UE, US US 298 HISTOIRE NATURELLE châtre ; les pates sont bronzées ; le sternum est avancé. On le trouve au Sénégal. Le Bupreste rayé, Buprestis lineata. Il a environ sept lignes de long; les an- tennes sont filiformes, bronzées, presque aussi longues que le corselet ; la tête est cuivreuse, brillante, pointillée; le corseletest cuivreux, pointillé , avec un peu de fauve à la partie antérieure et sur les côtés ; l’écusson est très petit, arrondi; les élytres sont d’un vert foncé un peu bronzé, avec deux raies longitudinales fauves; l’extérieure s'étend de le base à la pointe; l’intérieure ne va que jusqu’ au-delà du milieu; l'extrémité est tridentée; le dessous du corps est d’une belle couleur cuiveuse ; les pates sont de la même couleur que le dessous du corps. On le trouve dans l'Amérique méridio- nale. ne. LÉ js tit: it ÉTÉ. SE RSS LL 2 … DES BUPRESTES, 299 QUATRIÈME FAMILLE. Élytres en scie. Le Bupreste Mariane, Buprestis Mariana. Il a environ un pouce de long; les an- tennes sont bronzées, filiformes, légèrement en scie, de la longueur du corselet; tout le dessus du corps est raboteux, cuivreux, brillant; le dessous est d’un rouge cuivreux très brillant ; la tête a une ligne enfoncée sur le milieu ; le corselet a des enfoncemens assez profonds, et une ligne longitudinale, lisse, sur le milieu ; les élytres ont trois ou quatre lignes longitudinales élevées, et quel- ques impressions inégales, plus enfoncées les unes que les autres; les pates sont rabo- teuses et cuivreuses. Cet insecte varie pour les couleurs : il. est quelquefois moins brillant. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope, dans la Sibérie, M. Olivier l'a sou- vent trouvé en Provence, sur les troncs 300 HISTOIRE NATURELLE vermoulus des pins, et dans les chantiers de l'arsenal de Toulon. Le Bupreste déprimé, Buprestis depressa. Il a environ neuf lignes de long ; les an- tennes sont filiformes, d’une couleur bleuâtre foncée ; tout le corps est d’une couleur verte très foncée et cuivreuse; la tête et le corselet sont fortement pointillés, un peu chagri- nés ; ce dernier est un peu déprimé ; l’écus- son est très petit ; les élytres ont des stries régulières , formées par des points enfoncés très rapprochés; les pates sont d’un bleu foncé, On le trouve dans l’Amérique méridio- nale, aux Antilles, à Cayenne. Le Bupreste éclatant, Buprestis rutilans. Il a environ sept lignes de long; les an- tennes sont noirâtres , filiformes, moins lon- gues que le corselet; la tête est un peu ra- bad dites ui Hé dde Ch "ut (jé SE d La : DES BUPKESTES, 3o1 boteuse , d’un vert doré ; le corselet est un peu rabateux, d’un vert bleuâtre, avee les côtés d’un rouge doré ; les élytres sont ra- boteuses, striées , d’un vert bleuâtre, avec les côtés d’un rouge doré, et plusieurs points d’un noir violet; le dessous du corps et les pates sont d’un vert bleuâtre très brillant. On le trouve dans les départemens méri- dionaux de la France, et en Allemagne” Le Bupreste chrysostigmate, Buprestis chrysostigma. Il a environ six lignes delong ; les antennes sont d’un vertbronzé, en scie, de la longueur de la moitié du corselet; tout le dessus du corps est bronzé, point brillant ; le dessous est cuivreux, brillant ; le corselet est poin- tillé; les élytres sont pointillées, avec trois lignes longitudinales élevées, et trois petites taches enfoncées, d’un vert doré; l’écusson est vert, très brillant; les cuisses anté- rieures sont grosses et dentées dans l’un des deux sexes. + Il habite presque toute l’Europe, dans lux, 26 D Méctil d:, dé Dé the : |) St dinde À 302 HISTOIRE NATURELLE les bois : on le trouve dans les chantiers à Paris. Le Bupreste neuf-taches, Buprestis novem-maculata. ‘ Il a environ cinq lignes de long; il est de forme cylindrique; les antennes sont noires, un peu en scie; tout le corps est d’un noir bleuâtre, luisant; la tête a une tache jaune sur sa partie antérieure; le cor- _selet est finement pointillé : il a deux taches jaunes ; les élytres sont pointillées, avec trois taches jaunes; le dessous du corps est sans LS tache. On le trouve en Afrique et dans les dé- partémens méridionaux de la France. “ du? A " CINQUIÈME FAMILLE. Élytres entières. Le Buprestefasciculé, Buprestis 65 fascicularis. 11 a environ un pouce de long; le dessus du corps est vert, bronzé; les antennes pe PE PE 1 r DES BUPRESTES. "03 2 sont noires ; la tête est rabotéuse ; les yeux sont bruns; le corselet est convexe, rabo- teux, couvert de poils cendrés; les élytres sont raboteuses : elles ont des points enfon- cés, d’où partent des faisceaux de poils cendrés, roussâtres; le dessous du corps est bronzé, un peu velu, avec un faisceau de poils de chaque côté des anneaux de abdo- men; les pates sont d’un vert bronzé. On le trouve au cap de Bonne-Espé- rance. Le Bupreste lugubre, Buprestis lugubris. £ Il a environ dix lignes de long; | ous tennes sont noires, en scie; tout le dessus du corps est un peu bronzé, obscur; la tête et le corselet sont un peu raboteux; les élytres ont quelques élévations longitudi- nales plus obscures que le fond des élytres; le dessous du corps et les pates sont cui- vreux. de On le trouve en Allemagne. À Lo das a nt a nu + 1 un LÉ nb SP Doté à “ rr M HISTOIRE NATURELLE Le Bupreste carié, Buprestis cariosa. Il a près d’un pouce et demi de long; tout le corps est très noir, parsemé de petits points blancs; les antennes sont noires, en scie, presque aussi longues que le corselet; la tête est raboteuse; le corselet est presque aussi large que les élytres, arrondi sur les . côtés, raboteux, blanchâtre, avec plusieurs taches élevées, lisses, d’un très beau noir ; les élytres ont des stries pointillées; le des- sous du corps est d’un noir luisant. On le trouve en Italie, sur le lentisque; dans la Russie méridionale , sur le rhus co- à tinus. Le Bupreste Ténébrion, Buprestis Tenebrionis. Il est de moitié moins grand que le pré- cédent; les antennes sont noires, en scie; tout le corps, tant en dessus qu’en dessous, est très noir, point luisant; le corselet est aussi large que les élytres, arrondi sur les côtés : il est variolé, et les élévations sont Ltée Ge RÉ id ot és 2 de a ot SE a dd, DES BUPRESTES. lisses, luisäntes, les enfoncemens sont ra- boteux et blanchâtres; les élytres ont de petits points enfoncés; les pates sont très noires. On le trouve sur la côte de Barbarie, dans les départemens méridionaux de la France, sur le prunier épineux et sur le poirier sauvage, en Italie, en Allemagne, êt dans la Sibérie. Le Bupreste rustique, Buprestis rustica. Il a près de sept lignes de. long; les an- tennes sont d’un noir bronzé; tout le corps est d’un vert bronzé, plus brillant en des- sous qu’en dessus; la tête et le corselet sont pointillés; les élytres sont striées, moins brillantes que le dessous du corps; les pates sont d’un vert bronzé, On le trouve dans presque toute l’Eu- rope. CT : 368 HISTOIRE ne : Le Bupreste large-col, Buprestis laticollis. Il à près de six lignes de long; les an- tennes sont noirâtres, cuivreuses à leur base; la tête est petite, cuivreuse, fine- ment pointillée, enfoncée dans le corselet ; le corselet est plus large que les élytres , pointillé, de couleur bronzte; les élytres … sont bronzées; elles ont des stries peu mar- quéés , formées par des points enfoncés un peu oblongs; le dessous du corps est cui- vreux , bronzé et brillant; les pates sont de la même couleur que le dessous du corps. On le trouve en Barbarie. Le Bupreste rubis, Buprestis manca. 11 a environ cinq lignes de long ; les an- _tennes sont noirâtres, en scie; la tête est d'un vert doré; le corselet est un peu dé- _ primé, noir en dessus, d’un rouge cuivreux sur les côtés ; les élytres sont chagrinées, d'un uoir violet point luisant; le dessous du corps est d’un rouge cuivreux très brillant ; les pates sont d’un rouge cuivreux ; @.. BUPRESTES. = 307: tout le corps est légèrement couvert d’un duvet cendré. On le trouve en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne, sur les buissons. Le Bupreste de la ronce, Buprestis rubi. Il est de la grandeur du précédent, mais plus allongé; tout le corps est bronzé, lui- sant en dessous; les antennes sont en scie, moins longues que le corselet ; la tête et le corselet sont pointillés; les élytres sont cha- grinées , avec quatre lignes transversales, ondées, grisâtres; les pates sont d’un noir bronzé. On le trouve dans les départemens méri- dionaux de la France, et aux environs de » Paris, sur les feuilles de la ronce. Le Bupreste ondé;, Bupiestis undata. Il ressemble beaucoup au précédent, mais il est un peu plus grand; les antennes sont - d’un vert bronzé ; la tête et le corselet sont d’une couleur cuivreuse, bronzée; les ély- x 1 : » 308 HISTOIRE NATUR tres sont cuivreuses, bronzées, brillantes, depuis la base jusqu’au-delà du milieu; le reste est d’un noir bleuâtre bronzé, avec deux lignes transversales ondées, blanchä- tres; le dessous du corps et les pates sont d’un vert noirâtre brillant. On le trouve en Allemagne, et rarement aux environs de Paris, sur les fleurs et dans les chantiers. Le Bupreste deux-points, Buprestis biguttata. Il a près de six lignes de long; le corps est étroit, allongé, d’un vert bleuâtre, bronzé ; les antennes sont d’un noir bronzé, en scie, un peu plus longues que la tête; la tête est pointillée; les yeux sont bruns; le corselet est rebordé de chaque côté, sinué à sa partie postérieure , et légèrement cha- griné ; les élytres sont chagrinées; elles ont un point blanc près de l’extrémité de cha- * que côté de la suture; l’abdomen a six points blancs de chaque côté, dont trois en dessus et trois en dessous ; le dessous du ZS BUPRESTES. 309 -corps et les pates sont d’un vert bleuître, bronzé, brillant. On le trouve en Angleterre et aux envi- rons de Paris. Le Bupreste du saule, Buprestis salicis. Il à environ trois lignes de long; les an- tennes sont d’un noir bleuâtre, en scie; la tête est verte ou -bleuitre ;'le corselet est vert, avec deux taches d’un bleu foncé ; les élytres sont pointillées , d’un rouge cui- vreux, avec la base d’un vert doré; le des- sous du corps et les pates sont d’un vert bleuâtre, luisant. On le trouve en France, en Allemagne, sur les saules. Le Bupreste Nitidule, Buprestis Nitidula. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont vertes ; la tête est verte, cha- grinée; les yeux sont bruns; le corselet est vert, chagriné, de la largeur des élytres ; + ‘ La sd cl tt os ii ii ont né sé 310 HISTOIRE NATURELLE les élytres sont vertes, chagrinées; le dessous du corps et les pates sont d’un vert brillant; tout le corps est un peu déprimé. On le trouve en Europe ; il est assez rare aux environs de Paris. - Le Bupreste plébéien, Buprestis plebeia. Il a environ sept lignes de long ; les an- tennes sont bronzées, en scie; la tête est raboteuse, bronzée ; le corselet est bronzé, lé- gèrement raboteux , avec un sillon longitu- dinal peu marqué sur le milieu; les élytres sont bronzées, un peu raboteuses , avec quelques taches cuivreuses; le dessous du corps et les pates sont d’une couleur cui- vreuse peu brillante. On le trouve aux Indes orientales. Le Bupreste ruficolle, Buprestis ruficollis. Il a près de quatre lignes de long; les an- ténnes sont noires, en scie, de la longueur de la Moitié du corselet; la tête est noire, états Di nf: RS RL es dé À dd do DES BUPRESTES. 311 un peu cuivreuse ; le corselet est d’un rouge cuivreux, un peu sinué postérieurement ; l’écusson est large; les élytres sont noi- res, finement chagrinées; le dessous du. corps et les pates sont noirâtres, bronzés, brillans. On le trouve dans l'Amérique, à la Ca- roline, Le Bupreste vert, Buprestis viridis. Il est de la grandeur du précédent, mais plus allongé; les antennes sont bronzées, en scie, un peu plus longues que la tête; tout le corps est vert ou d’un vert bronzé, plus brillant en dessous qu’en dessus; la tête est chagrinée; le corselet est légèrement cha- griné, sinué postérieurement : il a une ligne longitudinale, enfoncée, sur le milieu : il est aussi large que les élytres; les élytres sont chagrinées, un peu en scie à leur extrémité. On le trouve dans presque toute l'Europe, sur différentes fleurs : il est très commun aux environs de Paris, dans les chantiers. bd 3 dx L/ . 312 HISTOIRE NATURELLE Le Bupreste nain, Buprestis minuta. Il a environ une ligne de long; il est de forme presque triangulaire, d’une couleur bronzée très brillante; la tête est un peu enfoncée; le corselet est presque lobé pos- térieurement ; les élytres ont une élévation à leur base latérale, et quatre lignes trans- versales, ondées, de couleur cendrée; le dessous du corps et les pates sont d’un noir bronzé. On letrouve dans presque toute l’'Eu- rope, sur les fleurs. Le Bupreste uni, Buprestis plana. Il a environ dix lignes de long; les an- tennes sont bronzées, en scie, un peu plus longues que la tête; la tête est raboteusé , cuivreuse ; les yeux sont bruns; le corselet est pointillé, d’un vert doré ; les élytrés sont verdâtres, peu brillantes sur le milieu, cui- vreuses à la suture, couvertes de petits points enfoncés; le dessous du corps est dés. éd arog d— , dèr. © RACONTENT F DES BUPRESTES. 313 doré, brillant, avec des points enfoncés; les pates sont dorées, brillantes. On le trouve dans les départemens mé- ridionaux de la France , et sur la côte de *- Barbarie : il est très rare. Le Bupreste échancré, Buprestis emarginata. G. Aphanistique. Lan. Il a moins d’une ligne de longueur ; ses antennes sont terminées en massue, d’un noir bronzé; son corps est allongé, linéaire, et entièrement bronzé; la tête est profon- dément sillonnée, et elle paraît comme échancrée antérieurement ; le corselet a deux lignes transversales, enfoncées; il est un peu lobé postérieurement; l’écusson est pe- titet triangulaire; les élytres sont pointil- lées, entières; les pates sont de la couleur - du corps. On le trouve aux environs de Paris : il n’est pas commun, dolls den. !: ‘4 . itmdiitinl dé nd pétué net tn ss er” 314 HISTOIRE NATURELLE CXI GENRE. COLLIURE. Caractères génériques. Antennes filiformes , de onze articles, le premier un peu plus gros et plus long que les autres. — Quatre antennules filiformes.— Tête conique, déliée par-derrière; yeux saillans, : — Corselet étroit, long et cylindrique. Le seul insecte qui composait ce genre, a été placé par Linné avec les attelabes. De- géer l'en a séparé, en a fait un genre, au- quel il a donné le nom de colliure, à cause de la longueur du corselet de cet insecte , qui forme une espèce de col très long. Les antennes sont filiformes, d’égale gros- seur dans toute leur longueur, aussi longues que le corselet; les tarses sont composés de cinq articles. … Degéer compare cet insecte à la raphidie, à laquelle, selon cet auteur , il ressemble par la forme de la tète-et par celle du cor- selet; et il croit qu’il fait une nuance entre les insectes À quatre ailes membraneuses, réticulées , et ceux à étuis écailleux. ré lg 3 « u DES COLLIURES. SO 315 Comme nous ne connaissons le colliure que par les descriptions de Linné et de Degéer, nous donnerons un extrait de celle faite par ce dernier auteur. Le Colliure surinamois, Colliuris SUTINAMENSIS . Attelabus surinamensis. Lan. G. Casnonie. Larr. Ce petit insecte, qui n’est long que de quatre lignes, a été envoyé de Surinam. Il est d’une figure des plus singulières, et ab- solument semblable, par la tête et le cor- selet, à la raphidie commune d'Europe ; il a deux étuis écailleux, qui couvrent les ailes; la tête et le corselet sont de couleur noire ; les étuis et le dessous du corps bruns; les antennes tachetées de blanc et de noir, et les pates rousses; les cuisses de la pre- mière et de la seconde paire de pates ont, proche du corps, une tache blanche en forme d’anneau; la tête est allongée, déliée par- derrière, et garnie de deux gros yeux très saillans; les antennes sont en filets déliés , const sdb + M hd dus PENT TT ONE le NS * . 316 + HISTOIRE NATURELLE de grosseur égale, et environ de la longueur de la tête et du corselet; le corselet est fort long et délié; il a presque la longueur du corps ou du ventre; il serait cylindrique, s’il n’était pas plus gros postérieurement ;, il est un peu courbé en arc en dessous, et il est attaché à la tête par une espèce de petit col; et de l’autre bout, il tient à la poitrine par une autre petite partie ; OÙ ar- ‘ticulation distincte; les deux pates anté- rieures ont leur attache à l'extrémité de ce long corselet; les étuis sont assez larges et peu convexes, garnis de cannelures longi- tudinales assez profondes, et terminés cha- cun par deux pointes très fines; les pates sont longues et délices; les tarses divisés en cinq articles; les dents sont assez longues, et se croisent par leurs pointes. Degéer, t.1v, page 79. ee due. Halte. di CO un nié DES CICIN DÈLE SR i 7 CXII GENRE. CICINDÈLE: Caractères génériques. Antennes filiformes, presque - 4 sétacées; articles cylindriques, égaux, le second très court, — Six antennules filiformes; les an- térieures composées de deux articles allongés, égaux ; les moyennes plus longues, composées de quatre articles, dont le premier très court et le second très long ; les postérieures de quatre, dont les deux derniers très court$. — Yeux saillans. — Tarses filiformes. — Appendice à la base des cuisses postérieures. | « : M. Grorrroy n’a fait qu’un seul genre des carabes, des cicindèles et des élaphres. I] lui a donné le nom de bupreste, l’a divisé en trois familles, et il a nommé cicindèles les. téléphores et les malachies. Linné a fôrmé deux genres des buprestes de cet auteur : le premier , sous le nom de carabe, est com- posé de ceux de la première et de la troi- sième famille, et la deuxième famille com- pose son genre cicindèle. Mais M. Fabri- cius a séparé des cicindèles, des insectes hd és so ét di das. ri 318 HISTOIRE NATURELLE dont ila fait un genre, auquel il a donné le nom d’élaphre. Les cicindèles ont beaucoup de rapport avec les carabes, par la forme des antennes, par quelques parties de la bouche, et par l’'appendice des cuisses postérieures; mais elles en diffèrent par la forme de la tête, par les yeux, le corselet et les pates. Les antennes sont fiiformes, de la lon- _ gueur de la moitié du corps ; elles sont in- * sérées à la partie antérieure de la tète, au- devant des yeux. La tête est grosse, presque aussi large | Ë + corselet; les yeux sont grands, ar- &, is, très saillans ; la bouche est compo- sée d’une lèvre supérieure, de deux mandi- bules très grandes, arquées, avancées , très pointues, armées à leur partie intérieure de plusieurs dents aigués; de deux mâchoires presque cylindriques, ciliées intérieurement, terminées en pointe longue très aiguë, cour- bée ; d’une lèvre inférieure, et de six an- tennules inégales; les antérieures et les inter- médiaires sont insérées au dos des mAchoires, les postérieures à la lèvre inférieure. Lr DES GICINDÈLES, _ 319 Le corselet est plus étroit que lesélytres , presque cylindrique, ordinairement muni en dessus de deux éminences séparées par un sillon enfoncé; il a aussi deux lignes transversales, lune à la partie antérieure, et l’autre à sa partie postérieure; il est lé- gèrement rebordé; l’écusson est très petit, triangulaire. * Les élytres sont un peu convexes , légère ment rebordées, assez dures; elles récou=" vrent deux ailes membraneuses, repliées.s, Les pates sont longues, minces, couventes de poils longs très fins; les jambes sont ter | minées par deux longues épines droites; les ee tarses sont filiformes, divisés en cinq arti- cles allongés, presque égaux; le dernier est terminé par deux petits crochets, minces et pointus. Les cicindèles sont voraces et nes res ; elles vivent de différens insectes, qu’elles attrapent; elles sont très vives, et courent fort vite pendant le jour, surtout lorsque le soleil brille; on a beaucoup de peine à les attraper; dès qu’on approche d’elles, elles fuient et s’envolent promptement, mais or= __ SMS. date KE: … À pré trame à “de t, s 320 HISTOIRE NATURELLE dinairenent elles ne volent pas loin, elles. prennent terre à peu de distance de l’endroit d’où elles sont parties. Elles habitent ordi- nairement les terrains secs et sablonneux. Quand on prend un de ces insectes, il cher- che à pincer avec ses mandibules , mais ces parties n’ont pas assez de force pour faire e mal; elles sont très mobiles à leur base; + lorsqu'il veut s’en servir, il les ouvre, les “écarte considérablement l’une de l’autre, saisit sa proie et la pince fortement. Selon M. Geoffroy, les larves de ces in- sectes vivent dans la terre, et on les ren- contre difficilement. Elles sont longues , cy- ‘lindriques, molles, blanchâtres, armées de six pates brunes , écailleuses; leur tête est brune; elle a en dessus une espèce de plaque » 4 brune et écailleuse, au-devant de la- “quelle est la bouche, qui est armée de deux fortes mâchoires; cette larve se creuse en térre des trous cylindriques, profonds, dans lesquels elle se loge. Elle se tient en embus- cade à l’ouverture de ce trou, et sa tête est à fleur de terre; dans cette position, elle attend patiemment les insectes qui se . dés Hifi. JÉÉSUdS QS dSS À DES CICINDÈLES, 321 promènent près de son trou; lorsqu'ils pas- sent dessus, elle les saisit avec ses mâchoi- res, qui sont très forles, ou, par un mou- vement de sa tête, semblable à celui d’une bascule, ils sont précipités au fond de sa retraite, où elle les mange à loisir. C’est ainsi que, sans sortir, cette larve trouve. * moyen de faire tomber dans ses piéges les autres insectes dont elle se nourrit, C’est, au fond de ces trous qu’on rencontre ordi- nairement la larve des cicindèles; pour la trouver, il faut creuser peu à peu le térrain dans lequel ce trou est pratiqué ; mais comme souvent, dans cette opération, la terre, en s’écroulant, remplit le trou, il est nécessaire d’user de précaution; c’est de commencer par enfoncer dedans une paille ou*an peti morceau de bois, qui sert à en indiquer fond. Là, on trouve la larve; dès qu’elle à hors de terre, elle se replie en zigzag. Les cicindèles sont fort belles; plusieurs sont ornées de couleurs très brillantes : elles forment un genre composé de près de cent cinquante espèces : on n’en connaît que Six aux environs de Paris. ici M nt 08. Ju déiiet Re “oc Fee. D \ 322 HISTOIRE NATURELLE nn n La Cicindèle champêtre, Cicindela campestris. Elle à environ sept lignes de longs les an- tennes sont bronzées, cuivreuses à la base, noirâtres à l’extrémité ; la tête et le corselet sont verts , avec quelques taches cuivreuses; les élytres sont lisses, vertes, avec six points “blancs; le dessous du corps est d’un vert brillant, avec les côtés de la poitrine et les pates d’un rouge cuivreux. On la trouve dans toute l’Europe, dans les endroits secs et sablonneux : elle est très com- mune aux environs de Paris. 0 ; Cicindèle hybride, Cicindela 4 hybrida. "Elle est de la grandeur de la précédente, d’un vert bronzé, point brillant en dessus ; les élytres ont une tache blanche à la base extérieure, une à l'extrémité , et une bande transversale sinuée vers le milieu ; le dessous - du corps est d’un vert brillant, avec les cô- DES CICINDÈLES. + 323 tés de la poitrine et les patés d’un rouge cui- yreux. On la trouve dans les mêmes endroits que la cicindèle champêtre : elle est très com- mune aux environs de Paris. La Cicindèle sylvatique, Cicindela — sylvatica. : . Elle est un peu plus grande que la précé- dente ; tout le dessus du corps est d’un noïr foncé mat; le dessous d’un noir violet bril- lant; la tête et le corselet sont un peu chagri- nés; les élytres sont légèrement raboteuses; elles ont une tache blanche en croissant près de la base extérieure , une bande transvers sinuée vers le milieu, etune tache ronde près , de l’extrémité; les pates sont noires. On la trouve dans les endroits arides et # sablonneux de l’Europe: elle est moins coms mune que les précédentes aux environs de Paris. this smchdt: Mibicabathet ?.) Le As. - Éd des 324 HISTOIRE NATURELLE La Cicindèle sinuée, Citindela flexuosa. Elle a environ six lignes de long; la tête est bronzée, point luisante; la lèvre supé- rieure est jaune ; le corselet est bronzé ; les élytres sont bronzées , avec un reflet rou- geâtre; elles ont une tache blanche en crois- sant à la base extérieure, un point oblong près de la suture, une tache sinuée vers le . milieu, et une tache en.croissant à l’extré- mité ; le dessous du corps est d’un vert bronzé, brillant, avec les côtés couverts d’un duvet blanchätre ; les pates sont cuivreuses; les cuisses sont couvertes d’un duvet blan- châtre. L On la trouve dans le midi de la France : … _elle est très rare aux environs de Paris. + La Cicindèle du Cap, Cicindela Capensis. … Elle est un peu plus grande que la précé- dente ; la tête est bronzée ; les yeux sont en- . tourés de poils blanchâtres assez longs; la ” DES CICINDÈLES. 325 lèvre supérieure est jaune; le corselet est bronzé en dessus, d’un rouge cuivreux en dessous, avec les côtés couverts de poils blanchâtres ; les élytres sont blanches , avec une ligne longitudinale cuivreuse près de la suture : il part du côté extérieur de cette ligne trois ramifications qui s'étendent sur l'élytre ; le dessous du corps est d’un violet rougeâtre très brillant; les pates sont cui- vreuses, et les cuisses couvertes d’un duvet cotonneux blanchâtre. On la trouve au cap de Bonne-Espérance, dans les endroits sablonneux, La Cicindèle germanique, Cicindela germanica. ‘ Elle n’a que cinq lignes de long; les an- tennes sontnoires, avec les premiers articless bronzés ; la tête est verte, bronzée; la lèvre supérieure jaune; le corselet est d’un vert bronzé; les élytres sont vertes, avec un petit point blanc à l’angle extérieur de la base, une tache oblongue vers le milieu du bord extérieur, et une autre en croissant à l’ex- JIx, 28 _… stéotté. Mbits. ‘adhbie-s jai ues. 326 HISTOIRE NATURELLE. ® As Li : 1 trémité ; le dessous du corps et les pates sont d’un vert bleuâtre, brillant. On la trouve en Europe, dans les endroits secs et sablonneux ; elle est moins commune que la cicindèle champêtre, aux environs. de Paris. La Cicindèle quadrirayée, Cicindela quadrilineata. Elle est de forme. allongée et a près de huit lignes de longueur ; les antennes sont noirâtres, bronzées à la base; la tête et le corselet sont bronzés, cuivreux: le dessous du corselet est très brillant; les côtés sont couverts d’un duvet cendré; les élytres sont bronzées, avec le bord extérieur blanc; elles ont près de la suture une ligne longitudinale blanche qui ne s'étend pas jusqu’à l’extré- mité; le dessous du corps est d’un rouge cui- vreux, très brillant, avec les côtés légère- ment couverts d’un duvet cendré; les pates sont cuivreuses. On la trouve aux Indes orientales, \Paraband del nr té Huber dur. 1. up. interrompu : 4. Eleph. aquatique UP Bup. rubis . 6. Car, Américain, 5. Cie, Carolinoise. PP RS, db. ns à. at” in, à + DES CICINDÈLES, 327 La Cicindèle carolinoise, Coma dé carolina. . “G. Mégacéphale. Lan. Cette bélle espèce a envi où huit lignes de longueur; les antennes sônt d’un brun ‘ jaunâtre, aussi longues que la moitié du corps; la tête est d’un vert bleuâtre brillant; les yeux sont bruns 3 |a lèvre supérieure est jaune ; le corselet es®yn vert brillant, avec deux taches cuivredses sur le milieu; les élytres sont pointillées, d’un vert bleuâtre brillant sur les côtés, d’un rouge cuivreux très brillant sur le milieu; elles ont une tache jaune en croissant à l'extrémité; le dessous dü corps est d’un vértbleuâtre bril- lant; lés pates sont fauves. |! On la trouve à la Caroline ; élle y est as- sez multipliée, Fer à La Cicindèle à lèvre, Cicindela labiata. G. Thérate. Late. Cette belle espèce est longue de près de dix lignes; tout le corps est en dessus d’un Ÿ Lens : RÉ 328 HISTOIRE NATURELLE beau bleu foncé, avec des reflets violets; la lèvre supérieure est d’un jaune roussâtre , avec une tache d’un noir obscur au milieu de sa base; elle est très grande et a huit pe- tites dentelures à sa partie antérieure; les mandibules sont d’un rouge ferrugineux, ainsi que les palpes et les cuisses; l’extré- mité des jambes est d’un bleu noirâtre, ainsi que les palpes. Cet insecte se trouve dans les îles du nord de la Nouvelle-Hollande, au port Praslin, à Bourou, etc. MM. Lesson, Garnot et Gau- dichaud, médecins de la marine, qui ont recueilli cette espèce pendant leurs voyages autour du monde, nous ont appris que ses mœurs diffèrent de celles des autres cicin- dèles ; elle se tient sur les feuilles des arbres, et vole avec une grande rapidité, et qu’elle exhale une odeur de rose très prononcée. La Cicindèle huit-points, Cicindela octogutltala. Elle est moins grande que la cicindèle champêtre; les antennes sont noirâtres, avec _ ::v#éo dullis ÉTÉ. à Se j DES CICINDÈLES. _ 329 les premiers articles verts; la tête est bronzée; les yeux sont bruns ; la lèvre supérieure est jaune; le corselet est d’un vert bronzé; les élytres sont vertes, avec trois points blancs sur chaque, et deux lunules blanches; le dessous du corps est bleu , avec les côtés cui- vreux; les pates sont cuivreuses. On la trouve ‘dans l’Amérique méridio- nale. La Cicindèle à long cou, Cicindela longicollis. G. Colliure. Lawr. Cette espèce est longue de près de sept lignes et demie; son corps est étroit, al- longé, et entièrement d’un beau bleu; le corselet est allongé et cylindrique ou presque cylindrique; l'abdomen est étroit; les ély- tres sont très ponctuées, et échancrées à leur extrémité; les cuisses seules sont ferrugi- neuses. On trouve cet insecte dans les Indes orientales, en Chine, en Cochinchine, à Siam et à Java : il est rare. L di états 1 ler dis UE M ES OT PEN COPIE 330 HISTOIRE NATUREYLE La Cicindèle aptère, Cicindela aptera. G. Tricondyle. Late. Cet insecte varie pour la taillé, depuis neuf lignes de long jusqu’à onze; sa couleur est d’un bleu foncé, quelquefois un peu vio- let; la lèvre supérieure est grande, elle a six dentelures en avant; les antennes sont à peu près longues comme la tête et le corse- let pris ensemble, elles sont filiformes et d’un noir bleuâtre; les palpes sont de la même couleur; les yeux sont jaunâtres, très sail- lans ; le corselet est allongé, il est globuleux à son milieu , et rétréci aux deux extrémités, où il forme deux espèces de cupules dans lesquelles s’articulent la tête et le méta- thorax; les élytres embrassent l’abdomen, elles sont soudées, et on voit une légère im- pression sur leur milieu qui indique la place de la suture; elles ont des rides transver- sales très marquées à la base, et qui vont en s’affaiblissant jusqu'aux deux tiers de la longueur ; extrémité est tout-à-fait lisse ; le , dessous du corps est d’un bleu foncé, un names tél) mio dEivai DES CICINDÈLES. 331 peu violet; les cuisses sont cylindriques et d’un rouge ferrugineux obscur; les jambes et les tarses sont d’un violet foncé. Cette belle espèce a été rapportée par MM. Durville et Lesson; ils l’ont trouvée dans la Nouvelle-Guinée et à la Nouvelle- Irlande. La Cicindèle échancrée, Cicindela emarginala. G. Drypte. Larr. Elle a près de quatre lignes de long; elle ressemble un peu à un carabe : les antennes sont fauves; le premier article est allongé, ; avec l’extrémité noire; la tête est d’un vert bleuâtre; la lèvre supérieure et les mandi- bules sont fauves ; le corselet est cylindri- que, d’un vert bleuâtre; les élytres sont d’un vert bleuâtre, striées , et les stries sont poin- tillées; l'extrémité des élytres est échancrée ; le dessous du corps est d'un bleu brillant; les pates sont fauves. Elle est rare aux environs de Paris; on la trouve dans les bois, à la fin du printemps. MP PO PT OS TT 332 HISTOIRE NATURELLÉ CXIII GENRE. ÉLAPHRE. Caractères génériques. Antennes sétacéess articles courts et égaux, le premier plus gros. — Six an- tennulés presque égales; filiformes ; les antérieures composées de deux articles égaux, les moyennes de quatre ärticles cylindriques, les postérieures de trois', dont le premier plus court. — Appen- dice à la base des cuisses postérieures. M. Fasriarus a le premier fait un genre de ces insectes, M. Geoffroy les a placés avec les carabes, auxquels il a donné le nom de buprestes, et Linné les a rangés parmi les cicindèles, qui sont des buprestes de Geof- froy. Les élaphres ont extérieurement beau- coup de ressemblance avec les cicindèles ; mais ils en diffèrent par quelques parties de la bouche. Les antennes des élaphres sont sétacées , composées de onze articles, dont le premier est plus gros, les autres sontégaux; elles sont insérées à la partie antérieure et latérale de … la tête, au-dessous des yeux. DES ÉLAPBRES. 333 La tête est un peu plus large que le cor- selet; les yeux sont gros, arrondis, très sæl- lans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, avancées, arquées, et pointues; de deux mäâchoires arquées, très pointues , ciliées in- térieurement; d’une lèvre inférieure, et de six antennules presque égales. Le corselet est moins large que les ély- tres, très peu rebordé; dans quelques es- pèces il est en forme de cœur; il a un sillon longitudinal plus ou moins profond sur le milieu de sa partie supérieure ; l’écusson est petit, arrondi postérieurement. Les élytres sont très dures, un peu con- vexes ; elles couvrent deux ailes membra- neuses, repliées quand l’insecte n’en fait pas usage pour voler. Les pates sont de longueur moyenne ; les cuisses un peu renflées; les jambes sont moins déliées que celles des cicindèles; les tarses sont filiformes , composés de cinq articles ; le premier et le dernier sont plus longs que les autres; le dernier est terminé par deux petits dé: - net et Lie RE L'éé et pin dé dns... 334 HISTOIRE NATURELLE crochets; les cuisses postérieures ont à leur base un appendice ovale. à Les élaphres sont de petits insectes assez brillans ; ils ressemblent aux cicindèles par la légèreté et par la manière de vivre; mais on ne les trouve pas dans les mêmes lieux, ils habitent les endroits humides; ils sont carnivores et se nourrissent de petits insec- tes, principalement de larves aquatiques. On les voit courir avec beaucoup de vitesse sur le sable qui borde les eaux. Leur larve n’est pas connue. Ces insectes forment un genre composé d’une dizaine d’espèces ; on les trouve toutes en Europe. Nous allons passer à la descrip- tion de quelques unes. L’Élaphre uligineux, Ælaphrus uliginosus. I à un peu plus de trois lignes de long; les antennes sont de la longueur du corselet, noirâtres, avec les premiers articles bronzés; la tête est cuivreuse ; les yeux sontnoirâtres, CO OT TS © OS ‘TV SRE JA « ds til "+ DES ÉLAPERES. 335 très saillans ; le corselet est bronzé, pointillé, raboteux, avec une ligne courte enfonçée sur le milieu; les élytres sont bronzées, ra- boteuses , avec des élévations lisses, ceui- vreuses, brillantes; le dessous du corps et les pates sont d’une couleur noirâtre bronzée. On le trouve aux environs de Paris, sur le bord des eaux. €. L’Élaphre riverain , Ælaphrus riparius. Il est un peu plus petit, que le précé- dent; les antennes sont noirâtrés, de la longueur du corselet ; la tête est bronzée, pointillée ; les yeux sont noirs, saillans ; le corselet est bronzé, un peu cuivreux , poin- tillé, raboteux ; les élytres sont bronzées ; elles ont des taches rondes, enfoncées , et des élévations lisses, cuivreuses, brillantes; le dessous du corps et les cuisses sont bron- zés ; les pates sont d’un brun ferrugineux. On le trouve dans toute l'Europe , sur le bord des mares et des étangs; il est commun aux environs de Paris. nn. d Lo 4e 336 HISTOIRE NATURELLE L'Élaphre aquatique, Æ Di chg aquaticus. Il est de moitié plus petit que le précé- dent; les antennes sont presque aussi lon- gues que le corselet, noirâtres, avec les premiers anneaux fauves ; tout le corps est bronzé, luisant ; la tête est striée ; le corse- let est pointillé ; les yeux sont bruns, sail- lans ; les élytres sont lisses le long du bord extérieur et près de la suture; sur le mi- lieu, elles ont des stries légèrement mar- quées , formées par de petits points enfon- cés; les cuisses sont bronzées ; les jambes sont d’un brun rougeûtre. On le trouve dans toute l'Europe, dans les endroits humides ; il est commun aux environs de Paris. L'Élaphre flavipède, £laphrus flavipes. Il a deux lignes de long; les antennes sont noirâtres , presque aussi longues que le corselet ; la tête est bronzée, pointillée ; les yeux sont noirs, saillans; le corselet est LA * * DES ÉLAPHRES, 337 bronzé, pointillé, avec une ligne longitudi- nale peu enfoncée sur le milieu; les élytres sont pointillées, presque chagrinées, avec deux petits points enfoncés près de la su- ture ; elles sont bronzées et noirâtres ; le dessous du corps est noir luisant ; les pates sont jaunes. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope ; il est moins commun que les précé- dens aux environs de Paris. FIN DU TOME TROISIÈME, Lx, 29 inst ei et