HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. TOME IV. DE L'INPRIMERTE DE CRAPE rue de Vaugirard, n° de #: L s-° ’ +” £ HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES, COMPOSÉE D'APRÈS RÉAUMUR , GEOFFROY, DEGÉER , ROESEL, LINNÉ, FABRICIUS , Lt les meilleurs Onvrages qui ont paru sur cette partie; L] RÉDIGÉE SUIVANT LA MÉTHODE OLIVIER, ET ORNÉE DE FIGURES DESSINÉES D'APRÈS NATURE. .… PAR F. M. G, T. DE TIGNY, e Membre de Ja Société d'Histoire naturelle de Paris. TROISIÈME ÉDITION, Revue, augmentée et mise au niveau des connaissances actuelles , PAR, M. F..E. GUÉRIN, ñ Membre de Ja Société d'Histoire naturelle de Paris De et de plusieurs autres Sociétés savantes. TOME QUATRIÈME. * "+ 4 De #4, | s PARIS, . 15 RORET, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE s” AU COIN DE CELLE pu BATTOIR, 1828. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. CXIV: GENRE. : CARABE. LT Caractères génériques. Antennes filiformes ; articles allongés, égaux, presque cylindriques, le prentier plus gros et arrondi, le second très petit. — Six antennules inégales, filiformes, le premier article un peu plus gros et tronqué; les antérieures très courtes, composées de deux articles égaux; les … moyennes plus longues, de quatre articles, le … premier article court, le second plus long, le der-. nier un peu plus gros et tronqué; les postérieures de trois articles, le premier plus court, le dernier tronqué. — Corselet avec un rebord. — Appen- dice à la base des cuisses postérieures. 6 M. Gxorrnox a conservé aux insectes É: ce genre le nom de bupreste, qui. ‘signifie faire crever les bœufs , nom que les. janc Fu. donnaient à des insectes auxquels : ils: con- naissaient cette qualité malfaisante. es LE IV. ge À ; es 2 HISTOIRE NATURELLE leur a donné le nom de carabe, et ce.nom a été adopté par tous les auteurs qui ont écrit depuis lui. On distingue facilement les carabes des autres insectes, par la forme ovale et con- "7 vexe de leur corps, par leurs antennes lon- *gues, minces et filiformes, et par la vivacité avec laquelle ils marchent; caractères qui les rapprochent des cicindèles et des élaphres, parmi lesquels M. Geoffroy les a placés. : Les antennes des carabes sont de la lon- gueur de la moitié du corps, composées de +" 10n7€ articles ; elles sont insérées à la partie térieure et latérale de la tête, au-dessous es yeux. … La tête est assez longue, avancée, moins _Jarge que le corselet; les yeux sont arron- re saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules , randes, cornées, arquées, très pointues , PL. ïes intéricurement de plusieurs dents | ai és; de deux mâchoires cornées, ciliées M rà ue urement, terminées en pointe forte bée, ! -très'aigués ; d’une lèvre inférieure et de six antennules inégales, filiformes. CP f DES CARABES. 3 Le corselet est très peu convexe; en dessus, il a une ligne longitudinale plus ou moins enfoncée ; il est terminé latéralement par un rebord élevé, tranchant; dans le, plupart des espèces, il est coupé carrémiènt À. à sa partie antérieure et postérieure ; dans. quelques espèces, les deux angles posté rieufs se terminent en pointe mousse, diris gés vers les élytres, et il est plus étroit à sa partie postériéure qu'à sa partie té- rieure , et légèrement échancré en deva 73 « ce qui lui donne un peu la figure d’un cœur : dont la pointe serait tronquée. C’est d'après Ÿ cétite ‘for me “du corselet que M: Geoffro L'écusson est très dpt Les élytres sont plus convexes et p élevées dans les grandes espèces que dans les petites; dans presque toutes elles son striées longitudinalement, et les côtés terminés par un petit rebord tranchant. La plus grande partie des carabes po - aptères, quoique les élytres soient séparée: l’une de l’autre, et qu’elles paraissent:s"c ou # vrir et s’écarter du corps; on ne trouve à [A HISTOIRE NATURELLE la place des ailes , de chaque côté de la poi- trine , qu’une longue pièce plate et étroite, qui diminue insensiblement de largeur, et se termine en pointe; dans quelques espè- cesÿ ces pièces sont très courtes , et ne sont » que des moignons , ou des rudimens d’ailes, _ qui ne sont point propres au vol. Plusieurs ” espèces ont des ailes membraneuses, dont elles font rarement usage. Les pates sont longues et minces; les - cuisses sont un pen renflées; les jambes sont " terminées par deux épines. * Les tarses sont divisés en cinq articles ; garemier et le dernier sont presque Her _ longueur; les trois autres sont plus courts et plus larges ; le dernier est un peu renflé ] à son extrémité, et terminé par deux cro- . chets assez forts et pointus; les tarses des -pates antérieures sont un peu plus larges que les autres, tous sont garnis de poils ou d'épines roides, ainsi que les jambes; les : cuisses postérieures ont à leur base un ap- ” pendice ovale assez grand. + On trouve les carabes dans la terre et sous les pierres ; on les voit aussi courir fort + “ ” cm , LE] n DES CARABES. J vite à terre dans les jardins et dans les champs : les plus grandes espèces se ca- chent pendant le jour sous terre, elles en sortent la nuit; maïs les petites espèces se montrent dans le jour. Tous les carabes sont carnassiers; ils se nourrissent d’autres in- sectes, sous l’état de larve et sous celui d’insecte parfait. F Les larves des carabes vivent dans la terre et dans les bois pourris; elles sont peu connues ; leur corps est allongé, com- é posé de douze anneaux ; elles ont six pates & écailleuses ; leur bouche est armée de deux fortes mâchoires, dontelles se servent pour saisir les larves ou insectes dont elles vivent. Réaumur a trouvé plusieurs fois la larve du ” carabe sycophante dans le nid des chenilles processionnaires. rx? Un des insectes les plus redoutables pour les chenilles, dit cet observateur, est un du ver noir, qui a seulement six jambes écail- leuses attachées aux trois premiers anneaux; il devient aussi long et plus gros qu'une chenille de médiocre grandeur ; le dessus de son corps est d’un beau noir lustré ; il semble + Le … É _ FU ", É & 6 HISTOIRE NATURELLE : * que ces anneaux soient écailleux ou erus- tacés ; au-devant de la tête, il porte deux pinces écailleuses, recourbées en croissant l’une vers l’autre, avec lesquelles il a bien- tôt percé le ventre d’une chenille, car c’est ordinairement par le ventre qu'il les atta- È que ; la chenille qu’il a une fois percée, a » beau se donner dés mouvemens, s’agiter, se tourmenter pour marcher, il ne l’aban- donne pas jusqu’à ce qu'il l'ait entièrement . ou presque entièrement mangée; la plus grosse chenille ne suffit qu'à peine pour le s nourrir un jour; il en tue et en mange plu- sieurs dans la même journée, quand il les trouve. s Ces vers, très gloutons, savent se placer à merveille pour que la proie ne leur man- que pas; ils savent trouver les nids des pro- cessionnaires et sy établir. Il ne m'est guère arrivé de défaire un nid de ces che- nilles où je n’aie rencontré quelque ver de cette espèce, et souvent j'y en ai rencon- tré cinq à six : là, ils peuvent assurément manger autant qu'ils veulent; il n'y a pas de jour apparemment où chacun d’eux ne DES CARABES. 7 fasse périr un bon nombre de ces chenilles, ou de leurs chrysalides ; car ils continuent À se tenir dans les nids des processionnaires ; même après qu’elles se sont changées ent chrysalides. ; Ce ver n’est pas en tout temps précisé- ment de même couleur; le temps où il pa- , raît d’un plus beau noir.est celui où ‘ilta +4 besoin de nourriture. Quandil a bien mangé, F comme il lui arrive souvent, sa peau de vient tendue, ses anneaux sont plus débo tés, et laissent voir du brun sur le corps et du Dee sur les côtés. A force de manger ;# il se met quelquefois dans un état où sa peau paraît prête à crever; il semble pres= que étouffé : aussi, quoiqu’ils soient vifs et farouches dans d’autres temps, ils se laissent alors toucher comme s'ils étaient morts; mais quand leur digestion est avancée, et : qu'ils se sontrvidés, ils commencent à se mouvoir , et à Re l'agilité qui leur est ordinaire. J'ai vu quelquefois les plus gros de ces vers bien punis de leur gloutonnerie : lors- qu’elle les avait mis hors d'état de se pou- . 8 HISTOIRE NATURELLE - «voir remuer, ils étaient attaqués par d’au- tres vers de leur espèce, encore jeunes et assez petits, qui leur perçaient le ventre, … etles mangeaient. Rien ne mettait ces jeunes … mers dans la nécessité d’en venir à une telle barbarie, car ils attaquaient leurs camarades dans des temps où les chenilles ne leur man- ” ® quaient pas. Réaumur, Mém. des Insect., . tome 11, page 455. L.. Les carabes répandent une odeur très Pénétrante qui approche de celle du tabac et de quelque plante vénéneuse. Pour peu “qu'on les touche , cette odeur s’attache aux doïgts ; et se fait long-temps sentir. Elle est produite par une matière onctueuse qui transpire de leur corps; mais quand on touche linsecte un peu rudement, il fait sortir, tant de la bouche que du derrière, * une liqueur âcre et caustique, dont l'odeur est encore plus forte, et qui souvent est seringuée hors du derrière en manière de jet, quelquefois À une assez grande distance. Une goutte de cette liqueur reçue dans l'œil y cause une douleur très vive; ce qui fait croire qu'un insecte aussi caustique, pris DES CARABES. 9» intérieurementiserait un poison très actif » et très dangereux. Cependant nous trouvons dans l'Encyclopédie, qu'Hippocrate, Pline,» et les anciens médecins qui attribuaïient aux NA ï : carabes une vertu peu inférieure à celle des cantharides, en faisaientusage dans diyerss maladies , et les faisaient prendré i intérieu rement à très petite dose, et ils les em- ployaient quelquefois en pessaires, mélés avec des substances aromatiques. M. Olivier rapporte qu'au Sénégal, les nègres font un savon, dans la composition duquel ils font entrer une espèce de petit carabe ; que ce savon, dont la couleur est noire, a la propriété du nôtre , et sert aux mêmes usages tout le long de la côte du Sénégal; et il ajoute, que peut-être parmi les nombreuses espèces. qui habitent l’Eu- * = rope , les arts pourraient aussi trouver quel- … ques substances utiles. Le genre carabe est très nombreux : il est composé de près de six cents espèces. On en trouve beaucoup en Europe ; mais les plus grandes habitent les pays chauds. Le , . “10 HISTOIRE NATURELLE : - . LA H Le Carabe chagriné, Carabus coriaceus. Cefcarabe est un des plus grands de ceux d'Europe : il a quinze à seize lignes de long; il est d’un noir mat en dessus, d’un noir lui- Sant en dessous; les antennes sont un peu ; de longues que le corselet; la tête est cou- verte de points enfoncés; le corselet est en cœur, légèrement rebordé, avec un sillon peu enfoncé sur le milieu, et une impres- sion de chaque côté du bord postérieur ; il . est finement pointillé ; les élytres sont con- vexes, rebordées et couvertes de points élevés qui les font paraitre chagrinées. On le trouve dans presque toute l’Eu- ropesssous les pierres, dans les endroits humides : il n’est pas rare aux environs de Paris. 6 Le Carabe alternant, Carabus alter- nans. G. Pambore. Larr. Il est long de treize lignes , et large de quatre lignes trois quarts; son corpsestnoir, DES CARABES+ dx avec les côtés du corselet d’un bleu violet; les élytres sont sillonnées , et d’une couleur bronzée foncée; les sillons sont coupés par des impressions transverses , et présentent. chacun une rangée de tubercules ou de grains élevés. On trouve cet insecte à la Nouvelle-Hols… lande. Le Carabe purpurin, Carabus pur- purascens. Il a un peu plus d’un pouce de long; il est d’un noir violet luisant en dessus, avec les bords du cerselet et des élytres d’une belle couleur violette dorée ; le dessous du corps est d’un noir luisant ; les antennes sont un peu plus longues que le corselet ;" la tête est pointillée ; le corseletest en cœur, rebordé, aminci postérieurement ; les an- gles postérieurs s’avancent un peu vers les élytres; il est finement pointillé; il à une Ne ligne longitudinale peu enfoncée sur le mi- lieu; les élytres sont convexes, avec des stries très rapprochées : quelques espèces + #7 HISTOIRE NATURELLE ont trois rangées de points enfoncés. Cette espèce n’a point d’ailes. On le trouve en Europe, sous les pierres, et dans les ordures des jardins : il n’est pas rare aux environs de Paris. . Le Carabe bleu , Carabus cyaneus. ” Il est un peu moins grand que le précé- dent; les antennes sont beaucoup plus lon- gues que le corselet, noires, et d’un noir cendré à l'extrémité; les yeux sont fauves ; la tête est noire, pointillée ; le corselet est presque en cœur, rebordé , pointillé, sil- lonné à sa partie supérieure, d’une couleur violette foncée; les élytres ne sont pas réu- nies quoiqu'il n’y ait point d’ailes en des- sous ; elles sont raboteuses, noires, avec le rebord extérieur violet ; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant. On le trouve au nord de l’Europe, en Allemagne : il est rare aux environs de Paris. ‘ z DES GARABES. 13 Le Carabe varié, Carabus variegatus. G. Graphiptère. Lame. Il a neuf lignes de long; son corps a une forme aplatie ; la tête n’est pas très grosse ; elle est noire, ponctuée , avec deux enfon- cemens longitudinaux entre les yeux, qui sont garnis d’un duvet blanchätre ; la lèvre supérieure est avancée, arrondie, et presque échancrée à son extrémité; les antennes ne sont guère plus longues que la tête et le corselet réunis; les yeux sont brunâtres , et peu saïllans ; le corselet est en forme de cœur tronqué; il est beaucoup plus large que la tête à sa partie antérieure , il se ré- trécit postérieurement ; il a des points en- foncés et des rides irrégulières qui se con- fondent avec ces points, ce qui le fait pa- raître rugueux ; il est de la couleur de la tête, et il a de chaque côté une bordure blanche , assez large, formée par un duvet blanc; l’écusson est petit, noir et trian- gulaire; les élytres sont planes et le double plus larges que le corselet dans leur milieu; 1. 2 14 HISTOIRE NATURELLE elles forment un ovale très peu allongé, et sont tronquées à leur extrémité; elles sont d’un noir mat soyeux , et elles ont une bor- dure blanche qui va depuis la base jusqu’à l'extrémité de la suture; cette bordure est un peu plus large à l’extrémité , et elle a deux grandes dents intérieures; la première près de la base, formant une tache trian- gulaire assez grande, et la seconde au mi- lieu, en forme de bande un peu oblique , arrondie, à son extrémité et n’allant pas jusqu’au milieu de l’élytres elles ont en outre six points blancs, formés, ainsi que la bordure, par un duvet court et serré; le dessous du corps est d’un noir un peu Ali brillant que le dessus , avec quelques poils blanchâtres, assez longs, sur le corselet et sur la poitrine; les pates sont noires , assez longues. On trouve cet insecte en Égypte. Le Carabe sillonné, Carabus sulcatus. G. Anthie. Larn. Il à environ seize lignes de long ; les an- tennes sont noires, un peu plus longues que DES CARABES. 15 le corselet ; la tête est noire, raboteuse; le corselet est en cœur, aminci postérieure ment, noir, avec les bords latéraux couverts d’un duvet blanchâtre ; les élytres sont for- tement striées, avec trois taches rondes en- foncées sur chacune , formées par un duvet blanchâtre; les bords extérieurs sont cou- verts d’un même duvet; le dessous du corps et les pates sont noirs. à On le trouve au Sénégal. Le Carabe jardinier, Carabus hortensis. Il a près d’un pouce de long ; les antennes sont noires à leur base, noirâtres à leur ex- trémité, de la longueur du corselet ; la tête est raboteuse, d’un noir bronzé ; le corselet est en cœur, pointillé , sillonné à sa partie supérieure, d’un noir bronzé, avec les bords latéraux cuivreux; les élytres sont convexes, un peu chagrinées, bronzées , avec trois rangées de points enfoncés , cui- vreux; les bords latéraux sont ‘d’une cou- leur cuivreuse ; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant. On le trouve au nord de l’Europe, en 16 HISTOIRE NATURELLE Suisse, et aux environs de Paris, dans les boïs. Le Carabe convexe, Carabus convexus. Il à environ huit lignes de long; tout le corps est noir; les antennes sont un peu plus longues que le corselet; la tête est pointillée; le corselet est en cœur, rebordé, légèrement sillonné et chagriné; les élytres sont convexes , rebordées ; elles ont des stries très fines et très rapprochées; entre chaque strie est une rangée de points en- foncés. On le trouve en Allemagne : il est rare aux environs de Paris. Le Carabe doré, Carabus auratus. Il est un peu plus grand que le précé- dent, et de forme plus allongée; les an- tennes sont jaunes depuis la base jusqu’au milieu , brunes dans le reste de leur lon- gueur , plus longues que le corselet; la tête est verte ; les mandibules et les antennules sont rougeâtres; le corselet est un peu en DES CARABES. 17 cœur, finement pointillé, d’un vert doré, avec une petite ligne longitudinale peu en- foncée sur le milieu; les élytres sont réu- nies ; elles ont trois larges sillons; leur couleur est d’un vert doré, avec les bords latéraux cuivreux ; le dessous du corps est noir, luisant; les cuisses et les jambes sont rougeâtres ; les tarses sont noirs. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope, dans les champs et dans les jardins. Il est très commun aux environs de Paris. Le Carabe granulé, Carabus gra- nulatus. Il a un peu plus d'un pouce de long; les antennes sont noires, plus longues que le corselet; la tête est bronzée, pointillée ; le corselet est presque en cœur, bronzé, un peu cuivreux sur les côtés, marqué sur le milieu d’une petite ligne longitudinale en- foncée; les élytres sont bronzées; elles ont des lignes longitudinales élevées et trois ran- gées de points allongés élevés ; le dessous du corps et les pates sont noirs. Cet insecte n’a 18 HISTOIRE NATURELLE point d'ailes, quoique les élytres ne soient pas réunies. Onle trouve dans presque toute l’Europe: il n’est pas rare aux environs de Paris. Le Carabe doré brillant, Carabus auronitens. Il est de la grandeur du carabe doré ? auquel il ressemble beaucoup ; les antennes sont noires, avec le premier article rou- geûtre; la tête est d’un vert brillant, fine- ment pointillée; le corselet est presque en cœur, échancré antérieurement, sillonné sur le milieu, d’un vert doré brillant, avec les bords latéraux cuivreux, couvert de points enfoncés,; les élytres sont d’un vert, doré brillant, avec les bords latéraux cuivreux ; elles ont trois larges sillons , entre lesquels sont des points enfoncés; le dessous du corps est noir, brillant; les cuisses et les jambes sont rougeâtres ; les tarses sont noirs. On le trouve en Allemagne : il est rare aux environs de Paris, DES CARABES. 19 Le Carabe rugueux, Carabus rugosus, G. Calosome. LaTR. Il a près d’un pouce delong; tout le corps est noir; les antennes sont presque de la longueur de la moitié du corps; la tête est pointillée ; les yeux sont jaunâtres ; le cor- selet est un peu arrondi, légèrement cha- griné, marqué d’üne ligne longitudinale peu enfoncée sur le milieu; les élytres ont des stries rapprochées et trois rangées de points oblongs élevés, entre lesquels sont de petits points d’un vert doré. | On le trouve au cap de Bonne-Espé- rance, Le Carabe inquisiteur, Carabus inquisitor. * G. Calosome. Lame. Il a environ huit lignes de long ; il est moins allongé que les espèces précédentes ; il est en dessus d’une couleur de bronze an- tique un peu verdâtre, avec les bords des 20 HISTOIRE NATURELLE élytres et du corselet d’un vert brillant; le dessous du corps est d’un noir verdâtre bril- lant; la tête est finement pointillée ; le cor- selet est court, finement pointillé ; il a une ligne longitudinale peu enfoncée sur le mi- lieu ; les élytres sont striées, et les stries sont pointillées ; elles ont sur le milieu trois ran- gées de très petits points enfoncés. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope ; il se tient ordinairement sur les chênes, où il mange différens insectes qu'il trouve sur ces arbres. Le Carabe muselier, Carabus ros- tratus. G. Cychre. Larr. Il a environ dix lignes de long; tout son corps est noir luisant ; sa tête est étroite et avancée ; sa lèvre inférieure est formée de trois pièces séparées ; le dernier article de ses palpes est très dilaté; celui des antérieurs . est en forme de cuilleron, et couvre toute l'extrémité de la mâchoire; le corselet est presque carré ou en trapèze; il est fine- . * DES CARABES. 21 ment chagriné, et marqué d’une ligne lon-. gitudinale enfoncée, peu apparente ; les élytres sont dures, coriaces, réunies, et ne recouvrent pas d’ailes membraneuses ; elles embrassent l'abdomen, sont chagrinées ; et présentent une ligne longitudinale, saillante, sur le côté externe. Cet insecte est commun dans les Alpes, en Allemagne; on le trouve en France, aux environs de Strasbourg; enfin, on en a trouvé quelques individus aux environs de Paris, mais très rarement. Le Carabe à trompe, Carabus pro- boscideus. G. Cychre, Larr. . Cette espèce est un peu plus petite que les précédentes ; Fabricius lui a donné le nom de cychrus attenuatus ; tout son corps est roirâtre, bronzé ; son corselet est re- bordé, sillonné au milieu ; ses élytres sont légèrement raboteuses, marquées de trois rangées longitudinales de points élevés oblongs. | 22 HISTOIRE NATURELLE On la trouve en Allemagne, en Suisse, en France, aux environs de Strasbourg; le comte Dejean en a trouvé un assez grand nombre dans la forêt d’Eu, département de la Seine-Inférieure. Le Carabe sycophante, Carabus sycophanta. G. Calosome. Larn, Il est une fois plus grand que le carabe inquisiteur, auquel il ressemble par la forme ; les antennes sont noires, plus longues que “le corselet; la tête est noire; les yeux sont jaunâtres; le corselet est pointillé d’un noir bleuâtre sur le milieu, les côtés sont verdà- ? tres; les élytres sont striées ; elles ont trois rangées de très petits points enfoncés ; elles sont d’un rouge cuivreux, brillant sur le milieu, et d’un beau vert brillant le long de la suture et des bords latéraux ; le des- sous du corps est d’un noir bleuâtre; les pâtes sont noires. On le trouve en Europe, sur les chênes eksur les frênes ; il n’est pas rare aux en- . DES CARABES. 23 virons de Paris. Nous renvoyons aux géné- ralités pour voir l’histoire de sa larve. Le Carabe déprimé, Carabus de- pressus. G. Siagone. Larr. Cet insecte a près de neuf lignes de long, ctestentièrement, en dessus, d’un noir assez brillant; sa tête est assez large, et a deux lignes transversales enfoncées et une ligne longitudinale élevée de chaque côté; les antennes Sont pubescentes; les yeux sont gros et très saillans ; le corselet est large, court, arrondi sur les côtés, et rétréei brusquement en arrière; il a quelques points enfoncés peu marqués, et éloignés les uns des autres ; l'écusson est petit, lisse, ét presque en forme de cœur ; les élytres sont planes, plus larges que le corselet, assez allongées, presque parallèles, et coupées presque carrément antérieurement, avec les angles de la base arrondis ; elles sont très légèrement ponctuées ; les points enfoncés sont peu marqués, et assez éloignés les uns 2/4 HISTOIRE NATURELLE des autres ; le dessous du corps et les pates sont d’un brun noirâtre. Ù On trouve cet insecte aux Indes orientales. Le Carabe dentipède , Carabus den- tipes. G. Ozène. Larr. Cet insecte est long de dix lignes; son corps est noir, luisant, tirant un peu sur le brun; sa tête, est assez allongée, plane, inégale et ponctuée ; les antennes sont plus courtes que la moitié du corps; leur pre- mier article est un peu plus long que les suivans ; tous les autres sont presque égaux, serrés , peu distincts, surtout depuis le cin- quième article; ils vont en grossissant in- sensiblement vers l'extrémité ; le corselet est pointillé, marqué d’une ligne longitudinale enfoncée, avec les bords larges et un peu raboteux; les élytres sont irrégulièrement striées, avec quelques petits points enfon-. cés entre les stries; les jambes antérieures sont munies à leur partie interne d’une pe- DES CARABES. tite dent au-dessous de laquelle sont des cils courts, placés dans une légère entaille. Cette espèce se trouve à Cayenne. Le Carabe monilicorne, Carabus monilicornis. G. Morion. Larr. « Il a sept à huit lignes de long ; sa tête est”, assez grande, presque plane et lisse; elle est un peu rétrécie derrière les yeux; la lèvre supérieure est d’un brun noirâtre, avan- cée et fortement échancrée ; les mandibules sont fortes, aussi longues que la tête; les au- tennes moniliformes , et grossissant un peu vers l'extrémité, sont de la longueur de la tête et des mandibules réunies; elles sont d’un brun ferrugineux ; les yeux sont sail- lans, gros et brunâtres ; le corselet est plus large que la tête; il est presque aussi long que large, presque carré, et assez plane; il a au milieu une ligne longitudinale très.en- foncée, et une impression de chaque côté ; les élytres sont un peu plus larges que le corselet; elles sont allongées, presque pa- 1v. 3 L “ 26 HISTOIRE NATURELLE rallèles, coupées carrément à la base, et arrondies à l’extrémité ; elles ont des stries très fortement marquées, qui sont légère- ment ponctuées à leur base et lisses vers l'extrémité ; on voit un point enfoncé À peu près aux deux tiers de leur longueur, entre la seconde et la troisième strie ; on voit, le long du bord extérieur, une rangée de pe- ttes lignes obliques assez serrées ; le des- sous du corps et les pates sont d’un noir un peu moins brillant que le dessus. On le trouve aux États-Unis, aux An- tilles, à Cayenne et au Brésil; ceux de Amérique méridionale sont un peu plus grands que ceux de l'Amérique du Nord. Le Carabe leucophtalme, Carabus leucophtalmus. G. Féronie. Late. Il a près d’un pouce de long; le corps est entièrement noir ; les antennes sont pres- que aussi longues que la moitié du corps; le corselet est presque en cœur, plus étroit que les élytres, un peu échancré antérieu- # é DES GARABES. d 27 rement , et postérieurement il a une ligne peu enfoncée sur le milieu ; les élytres ont des stries à peine marquées. ; On le trouve dans presque toute l’Europe, dans les endroits humides : il n’est pas rare aux environs de Paris. Le Carabe ruficorne, Carabus ru- Jicornis. L G. Harpale. Lame. Il est moins grand que le précédent ; tout le corps est noir ; les antennes et les pates sont rougeûtres ; le corselet est en cœur, rebordé avec un sillon enfoncé sur le mi- lieu; les élytres sont striées; on voit dans les stries des points enfoncés. Il habite presque toute l’Europe : on le trouve aux environs de Paris, Le Carabe velouté, Carabus holo- sericeus. G. Féronie. LaTR. Il a près de six lignes de long; les an- tennes sont d’un brun noirâtre ; la tête est sai d D : M : Ÿ 28 HISTOIRE NATURELLE 4 A 4 .. verdâtre , bronzée, luisante; le corselet et les élytres sont noirs, soyeux, point lui- sans; les élytres sont striées, et paraissent finement chagrinées ; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant. . On le trouve à Kiell : il est rare aux envi- rons de Paris. Le Carabe paresseux, Carabus madidus. G. Féronie. LATR. Il a près de sept lignes de long; il est con- vexe, noir ; les antennes sont brunes, de la longueur du corselet ; la tête est luisante; le corselet est de la largeur des élytres; il a deux points enfoncés à sa partie posté- rieure , et une ligne longitudinale peu mar- quée sur le milieu; les élytres sont striées, et les stries ont des points enfoncés; les cuisses sont noires; les jambes et les tarses sont rougeàtres. On le trouve en Angleterre, et aux envi- rons de Paris. DES CARABES. 29 Le Carabe silphoïde, Carabus sil phoides. G. Licine. Larr. Il est de la grandeur du précédent ; tout le corps est d’un noir mat en dessus, luisant en dessous ;le corselet est moins large que les élytres, déprimé, arrondi sur les côtés, un peu coupé antérieurement et postérieure ment, marqué d’une ligne peu enfoncée sur le milieu; les élytres ont trois lignes éle- vées assez écartées, entre lesquelles sont des points irréguliers enfoncés; elles sont tronquées à leur partie postérieure; les cuisses antérieures sont un peu renflées; les deux premiers articles des tarses de ces pates sont très larges , en forme de palette ; le premier est plus long que le second; les deux suivans sont très courts; le dernier est allongé, cylindrique ; les tarses des au- tres pates sont filiformes. On le trouve aux environs de Paris : il est rare. bus d 30 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe terricole | Carabus terricola. G. Féronie. Larr. Il a environ huit lignes de long; il est d’un noir bleuâtre, luisant, en dessus, plus nôir en dessous; les antennes sont noirâtres , un peu plus longues que le corselet; le cor- selet est presque en cœur, rebordé, coupé antérieurement; il a deux impressions À sa partie postérieure, et une ligne longitudi- nale enfoncée sur le milieu ; les élytres sont un peu déprimées et striées; les stries sont lisses. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- . virons de Paris. Le Carabe céphalote, Carabus ce- phalotes. G. Féronie. Larr. Il a environ neuf lignes de long; il est noir, de forme cylindrique; la tête est courte, arrondie; les antennes sont de la longueur du corselet; le corselet est lisse, Lu à DS | d . * = = DES CARABÉS, 31 un peu convexe, plus étroit à sa partie pos- térieure qu’à sa partie antérieure ; il a une ligne peu enfoncée sur le milieu; les élytres paraissent lisses; vues à la loupe, on y dé- couvre des stries peu marquées , formées par de petits poimts enfoncés. Il est assez rare aux environs de Paris : on le trouve dans les champs. Le Carabe pensylvain, Carabus pensylvanicus. G. Haras Larr. Il a environ sept lignes de long ; il est. tout noir, avec les antennes et les pates rou=. geâtres ; les yeux sont grisâtres ; les antennes sont filiformes, de la longueur du corselet le corselet est’ presque de la largeur des élytres; il a deux points enfoncés à sa partie postérieure, et une ligne longitudinale sur le milieu; les élytres sont un peu coupées postérieurement ; elles sont striées; les stries sont lisses. On le trouve dans la Pensylvanie L : 32 "* ISTOIRE NATUREBLE Le Carabecasside, Carabus cassideus. G. Licine. LT. Il est un peu plus étroit et moins long que le carabe silphoïde , auquel il ressemble beaucoup par la forme ; il est entièrement noir; les antennes sont de la longueur du corselet; le corselet est moins large que les élytres, un peu déprimé, coupé antérieure- . mentet postérieurement, finement chagriné ; il a un point peu enfoncé de chaque côté de sa partie postérieure; les élytres sont un peu coupées postérieurement, et couvertes de petits points enfoncés; les cuisses antérieures sont comprimées ; les deux premiers articles des tarses deses pates sont très larges, d’égale longueur; les deux suivans sonttrès courts ; le dernier est plus long, cylindrique. Onle trouve aux environs de Paris, dans les champs : il est très rare. DES CARABES. 33 Le Carabe américain, Carabus ame- TICAnus. G. Galerite. LATR. Cette espèce est longue de huit à dix li- gnes ; sa tête est noire, ovale , peu allongée antérieurement , arrondie postérieurement ; et tenant au corselet par un col étroit; le corselet est d’un jaune ferrugineux , tant en dessus qu’en dessous ; il est plus large que la tête, un peu plus long que large, ar- rondi antérieurement , et presque en forme de cœur tronqué; l’écusson est petit, trian- gulaire; les élytres sont presque le double de la largeur du corselet; elles sont en ovale allongé, arrondies antérieurement, tron- quées un peu obliquement à l'extrémité, et légèrement rebordées ; elles sont d’un noir un peu bleuâtre ; le dessous du corps est d’un noir obscur; les pates sont grandes , fortes, et entièrement d’un jaune ferrugi- neux. On trouve cette espèce dans l'Amérique septentrionale. à 54 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe mélanure, Carabus mela- nurus . G. Odacanthe Law. Cet insecte est long de trois lignes ; sa tête est assez grande, amincie, postérieurement et d’un bleu noiïrâtre; son corselet est de la même couleur , presque cylindrique ; les élytres sont un peu plus larges que la tête, allongées, presque cylindriques, et tron- quées postérieurement; elles sont jaunes, et leur extrémité est de la couleur du corps, ou d’un noir bleuâtre; les pates et la base des antennes sont jaunes. On trouve ce joli insecte en Allemagne, en Suède, en Angleterre, et dans le nord de la France; il habite les endroits maréca- geux , et se trouve au pied des joncs. Nous en avons reçu beaucoup de Lille, où il n’est pas rare. DES CARABES,. 35 Le Carabe de Cayenne, Carabus Cayennensis. G. Agre. Larr. Cet insecte, auquel Fabricius a donné le nom d’agraænea , a onze lignes de long ; sa tête a une forme ovale allongée, un peu rétrécie entre les yeux et les antennes : ; elle est lisse, et elle a une petite ligne longitu- dinale enfoncée de chaque côté entre les antennes ; elle est d’une couleur bronzée obscure, avec la partie antérieure , la bou- cheet les palpes d’un brun obscur; les an- tennes sont de cette dernière couleur, qui est un peu plus foncée vers l’extrémité de chaque article ; elles ne sont guère plus lon- gues que la tête et le corselet réunis ; les yeux sont petits, assez saillans et jaunâtres ; le corselet est en dessus d’un belle couleur bronzée ; il est un peu plus long que la tête, plus étroit qu’elle à sa partie anté- rieure ; il grossit insensiblement jusque un peu au-delà du milieu, où ilest de la même largeur que la tête; il est couvert de gros 1236 HISTOIRE NATURELLE 7, points irréguliers , presque rangés en stries ; les bords antérieur et postérieur sont un peu relevés ; il a une ligne longitudinale “élevée au milieu, et une autre de chaque côté, très peu marquées, un léger étran- glement et une impression transversale près du bord postérieur : en dessous , il est pres- que lisse et d’une couleur plus foncée; l’é- cusson est petit, presque triangulaire, et lisse ; les élytres sont plus longues que la tête et le corselet réunis ; elles sont de la couleur du corselet, presque le double plus large que lui à leur base; d’abord presque parallèles, et ensuite un peu plus larges vers l'extrémité , qui est tronquée oblique- ment, presque échancrée, et qui forme pres- que deux dents, une vers le bord extérieur et l’autre à la suture : elles sont couvertes de gros points énfoncés, presque rangés en stries ; ceux situés vers la base et la suture sont un peu plus petits que les autres ; le dessous du corps est d’une couleur plus ob- seure; les pates sont d’un brun foncé, avec une teinte cuivreuse assez brillante. Elle se trouve à Cayenne. DES CARABES, 37 Le Carabe pétard , Carabus crepitans. G. Brachine, Lark. Celui qu’on trouve aux environs de Paris n’a que quatre lignes de long; dans les dé- partemens méridionaux, il est deux fois plus grand ; les antennes sont filiformes , de couleur rousse, plus longues que le corse- let; la tête est ferrugineuse; les yeux sont noïrs ;.le corselet est en cœur, beaucoup plus étroit que les élytres, de couleur fer- rugineuse; les élytres sont striées, d’un noir bleuâtre ; le dessous du corps est noir; les pates sont ferrugineuses. Quand on touche le ventre de cet in- secte, où quand on le prend dans la main , il fait sortir avec éclat de son derrière une fumée bleue qui fait un petit bruit, tel que … celui d’un peu de poudre À canon à laquelle on met le feu, et il répète cette fumée avec un pareil bruit plus de vingt fois de suite, et aussi long-tenips qu’on lui gratte le dessus du corps. Il a pour ennemi déclaré le ca- rabe inquisiteur. Rolander a observé que , 1V. li \ _ 38 HISTOIRE NATURELLE quand il est poursuivi par cet insecte car- nassier , il fait sortir la fumée , ce qui ar- rête ce carabe, et donne au petit le temps d'échapper par la fuite ; mais s’il ne trouve pas eu chemin quelque trou ou quelqu’autre endroit propre à se cacher, il devient enfin la proie de son ennemi. On le trouve dans presque toute l’Europe, Le Carabe bimaculé, Carabus bima- culatus. G. Brachine. Lara. Il a près de neuf lignes de long ; les an- tennes sont jaunes, filiformes , plus longues que le corselet ; la tête est jaune , avec une tache noire à sa partie supérieure; le cor- selet est noir, avec une grande tache jaune de chaque côté; il est beaucoup plus étroit que les élytres, presque en cœur et légère- ment bordé ; les élytres sont striées, cou- pées postérieurement, de couleur noire, avec une petite tache jaune à la base, une très grande sur le milieu , et une très petite à l'extrémité; quelquefois cette dernière DES GARABES. 39 tache manque; le dessous du corps est noir ; les pates sont jaunes, On le trouve aux Indes occidentales. Le Carabe soyeux, Carabus sericeus. G. Féronie. Late. 11 a environ huit lignes de long; les an- tennes sont brunes, de la longueur du cor- selet; la tête est d’un vert soyeux ; les yeux sont noirs; le corselet est presque en cœur, d’un vert soyeux, finement pointillé; les élytres sont d’un vert soyeux, finement pointillées ; elles ont chacune huit stries peu marquées, formées par des points en- foncés ; les ailes sont blanches , avec le bord extérieur fauve; le dessous du corps est noir ; les pates sont fauves. On le trouve dans l'Amérique septentrio- nale. nm @ Le Carabe bordé, Carabus limbatus. G. Omophron. LATR. Cet insecte est long de près de trois .é 40 HISTOIRE NATURELLE lignes, et large de deux; son corps est aplati, ové, d’un jaune rouillé; maïs la bouche, les palpes, les antennes et les pates sont plus pâles ; la tête est large et est mar- quée de deux traits, qui de la base des an- tennes se dirigent obliquement au milieu de la tête où ils se joignent, et représentent un V, derrière lequel le reste de la tête est vert métallique, et pointillé; le corselet, dont le milieu est occupé par une grande tache du même vert métallique, est carré, plus large que long; il se relève un peu à la artie supérieure, ou est un peu échancré du côté des angles, tandis que le milieu de sa ‘base s’avance en pointe , comme dans les dytiques; il n’a point d’écusson ; les élytres ont des stries formées par des points; elles ont la suture verte, et trois bandes trans- versales de la même couleur et très sinueu- ses; le dessous du corps est un peu plus ferrugineux que le dessus. Cet insecte est assez commun dans une des îles de la Seine, vis-à-vis Sèvres, Les omophrons semblent faire le passage des carnassiers terrestres aux aquatiques, et s LL OS DES CARABES. 4x Clairyille a même placé l'espèce qui nous occupe à la tête de sa division des adephages aquatiques; on les trouve toujours sur le bord des rivières, dans les sables baignés par l’eau, et à la racine des plantes, surtout dans les lieux où croissent celles qu’on a nommées vulgairement l’argentine, la renouée persi- caire, etc. On n’en rencontre jamais hors du sable pendant le jour ; mais c’est le soir qu'ils courent et qu’ils vont même dans les endroits où l’eau arrive. La larve de cette espèce a été découverte par M. Desmarest; elle tient le milieu entre celles des dytiques et des carabes; son corps est conique, al- longé et déprimé, ayantsa plus grande lar- geur du côté de la tête; il est composé de douze anneaux ou segmens etest d’un blane sale, à l'exception de la tête, qui est d’un brun de rouille; elle a deux petits yeux noirs et deux petites antennes sétacées, for- mées de cinq articles, et placées au-devant de ces yeux; la bouche est pourvue de deux fortes mandibules arquées et dentelées, de deux mâchoires portant chacune deux pal- pes, et d’une lèvre inférieure munie égale- .. “': : # d # Le _$ LAS À à. rh il bu à bis 42 HISTOIRE NATURELLE ment de deux palpes; la tête a la forme d’un trapèze, et est plus étroite que les anneaux - suivans ; les trois premiers donnent naissance à trois paires de pates écailleuses, toutes dirigées en arrière, et terminées par deux ongles aigus ; le dernier anneau est terminé supérieurement par un filet relevé, composé de quatre articles, dontle dernier porte deux poils. On connaît encore quatre où cinq es- pèces d’omophrons. Elles se trouvent dans les pays chauds et tempérés de l’Europe, l'Asie, l’Afriqué et l'Amérique. Le Carabe brévicol, Carabus brevi- colis. G. Nébrie. Lan. Il a près de six lignes de long; il est d’un noir luisant ; les antennes sont rougeûtres, plus longues que le corselet; les antennules sont rougeûtres; le corselet est court, pres- que en cœur, bordé, enfoncé à sa partie postérieure, et sillonné sur le milieu; les élytres ont des stries formées par des points enfoncés; le dessous du corps et les cuisses ontarien “aix us dés “éd dir) its. So 3%, DES CARABES. 13 0 sont noirs ; les jambes et les tarses sont rou- geâtres, s On le trouve aux environs de Paris. Le Carabe pilicorne, Carabus pili- cornis. à G. Loricère, Lan. ri 3 11 a environ quatre lignes de long; il est noir ou bronzé; les antennes sont ferrugi- neuses, garnies de poils longs; les yeux sont noirs, très gros et saillans; le corselet est en cœur, avec un point enfoncé de chaque côté de sa partie postérieure, et une ligne en- foncée sur le milieu; les élytres sont striées; elles ont chacune trois points enfoncés sur le milieu; les cuisses sont noires; les jambes et les tarses sont fauves. On le trouve aux environs de Paris et en Angleterre. | 4 D ir HISTOIRE NATURELLE À +. Le Carabe bleuâtre, Carabus cœru- lescens. | 1G. Pogonophore. Lan. Il à environ cinq lignes de long; les an- tennes sont noirâtres , fauves à leur base; il est'en dessus d’un vert bleuâtre ou d’un bleu violet; le corselet est presque aussi large que les élytres ; il a un point enfoncé de chaque . côté de sa partie postérieure, et une ligne longitudinale peu marquée sur le milieu; les élytres sont stries; le dessous du corps est noir; les pates sont rougeâtres, avec les cuisses noires. On le trouve dans presque toute l’Europe. Le Carabe agréable, Carabus lepidus. é G. Féronie. Larn. Il est un peu plus grand que le précédent; il est d’un vert bronzé, brillant en dessus, . d’un noir violet en dessous; les antennes sont noires ; le corselet est carré; il a deux petites lignes rapprochées à sa partie posté- . DES CARABES. 45 rieure, et une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu; les élytres sont striées; les pates sont noires; les cuisses et les jambes des pates antérieures sont un peu renflées. On le trouve en Portugal, dans le sable : on le trouve aussi aux environs de Paris; il y est rare. Le Carabe Kugelañn, Carabus Ku- gelanni. G. Féronie. Late. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont noires, filiformes, un peu plus longues que le corselet; la tête est d’un vert doré cuivreux; le corselet est carré, moins large que les élytres; il a une petite ligne courte de chaque côté du bord postérieur, et une ligne longitudinale enfoncée sur le mi- lieu; il est d’un vert doré; les élytres sont vertes, finement chagrinées, avec des stries peu marquées; le dessous du corps est noir ; les pates sont rougeâtres, avec les tarses bruns, On le trouve aux environs de Paris. L “4 __ L, 46 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe métallique, Carabus metallicus. G. Féronie, Lara. . Il a environ sept lignes de long; les an- tennes sont noires, un peu plus longues que le corselet; tout le dessus du corps est rouge cuivreux, bronzé, brillant; le corselet est carré; il a une ligne longitudinale enfoncée sur le milieu, et deux points enfoncés près du bord postérieur; les élytres paraissent lisses; vues à la loupe, on y aperçoit quel- : ques stries peu marquées, formées par de petits points enfoncés; le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve au nord de l’Europe. Le Carabe spinibarbe, Carabus spinibarbis. G. Pogonophore. Lara. I à environ quatre lignes et demie de long; les antennes sont fauves, un peu plus - Jongues que le corselet; il est d’un noir sont doté he à és did. HAT à DES CARABES, 47 * bleuâtre en dessus; les parties de la bouche sont fauves; les mâchoires sont garnies ex- térieurement de cils longs et roides ; le cor- selet est en cœur, rebordé, un peu plus long que la tête; les élytres sont strices ; le des- sous du corps est noir; les pates sont fauves. On le trouve aux environs de Paris et en Angleterre. Le Carabe nigricorne, Carabus RIgTICOTNIS. G. Féronie. Lara. ‘ Ila quatre ligne$ de long; les antennes … sont noires, de la longueur du corselet; la tête est d’un vert bronzé; le corselet est cuivreux, brillant, avec une ligne longitu- dinale sur le milieu , et un point enfoncé de chaque côté du bord postérieur ; les élytres sont vertes, strices ; le dessous du corps est noir; les pates sont brunes, avec les tarses noirs. On le trouve en Danemarck, et aux en- virons de Paris. : 48 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe six-points, Carabus sex-punctatus G. Féronie. LaATR. Il ressemble beaucoup au précédent, par la forme et la longueur; les antennes sont noires, aussi longues que la moitié du corps; la tête est d’un vert cuivreux; le corselet est en cœur, convexe en dessus, bordé sur les côtés, avec une ligne longitudinale en- foncée sur le milieu; il est d’un vert cui- vreux, brillant ; les élytres sont cuivreuses, “brillantes, striées, aveé six points ns sur chaque, rangés sur la même ligne; I dessous du corps et les pates sont noirs. 11 habite l’Europe; on le trouve aux en- virons de Paris, dans les champs. Le Carabe petits-points, Carabus parum punctatus. G. Féronie. Larr. ! Il est de la grandeur du précédent, au- quel il ressemble beaucoup ; les antennes Nr fi és DES CARABES. 49 sont noires, de la longueur de la moitié du corps ; la tête est d’un vert bronzé, bril- lant; le corselet est en cœur, d’un vert bronzé, rebordé; les élytres sont striées, bronzées, un peu cuivreuses; elles ont cha- cune trois petits points enfoncés, placés sur une même ligne; le dessous du corps est noir; les pates sont rougeûtres. On le trouve aux environs de Paris, dans les champs. Le Carabe ceint, Carabus cinctus. G.. Féronie. LATR. Il a sept lignes de long ; les antennes sont. rougeâtres, de la longueur de la moitié du . corps; la tête est d’un vert brillant; la lèvre supérieure , les mandibules et les antennules sont rougeâtres; le corselet est d’un vert brillant, presque en cœur, rebordé, avec une ligne longitudinale enfoncée sur le mi- lieu , et un point enfoncé de chaque côté du bordpostérieur ; les élytres sont striées, ver- tes, couvertes d’un léger duvet soyeux , jau- nâtre , et extérieurement bordées de jaune; IV. 5 5o HISTOIRE NATURELLE le dessous du corps est noir; les pates sont d’un jaune rougeûtre. On le trouve aux environs de Paris, dans les endroits un peu humides, et dans les dé- partemens méridionaux de la France. Le Carabe marginé, Carabus margi- nalus. G. Féronie. LATR. Il est une fois plus petit que le précédent; les antennes sont noirâtres et fauves à leur base, de la longueur du corselet; la tête et le corselet sont d’un vert noirâtre; le cor- selet est plus étroit que les élytres; il a une ligne longitudinale enfoncée à sa partie su- périeure, et deux points enfoncés au bord postérieur ; les élytres sont d’un vert mat, striées peu profondément, et couvertes de petits points serrés ; leur bord est d’un jaune fauve; le dessous du corps est noir; les pates sont fauves, avec les tarses noirâtres. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, dans les champs. DES GARABES. * M Le Carabe mélanocéphale ; Carabus melanocephalus. G. Féronie. Late. Il a près de quatre lignes de long ; les an- tennes sont fauves , plus longues que le cor- selet; la tête est noirâtre; le corselet est fauve, presque aussi large que les élytres; les élytres sont noirâtres, légèrement striées; le dessous du corps est noirâtre; les pates sont fauves. Il est commun dans toute l’Europe : on le trouve aux environs de Paris, sous les picrres. Le Carabe tête-bleue, Carabus cyanocephalus. .G. Lébie. Larr. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont noires, fauves à leur base; la tête est d’un bleu brillant; le corselet est en cœur, de couleur fauve, tant en dessus qu'en dessous; les élytres sont vertes ou bleues, très légèrement striées; vues à la ba . HISTOIRE NATURELLE - … loupe, on y aperçoit de pétits points en- foncés; elles sont un peu tronquées à l’ex- trémité ; le dessous du orps est d’un noir … SP luisant; les pates sont fauves, avec 17 les tarses noirs, et une tache noire à l’ex- trémité des cuisses. + Il habite l'Europe : on le trouve aux en= Virons de Paris, dans leschamps. Le Carabe grande croix, Carabus crux-major. , À 7 G. Panagée. Lamr. 11 a environ trois lignes de long; les an- ‘À tennes sont brunes, rougeâtres à la base; la tête est noire; le corselet est moins large que les élytres, arrondi sur les côtés, for tement pointillé, de couleur noirâtre ; les élytres sont rougeâtres , avec la suture noire, et une large. bande transversale de même couleur sur le milieu, ce qui forme une es- pèce de croix ; elles sont légèrement striées, et les stries ont des points enfoncés; le des- sous du corps'et les pates sont noirs. On le trouve en Europe, dans les boïs : il est assez rare aux environs de Paris. DES CARABÈS. 53 4 Le Carabe petite-croix ; Carabus * crux-minor. | G. T3 e. Lan. i & Il est plus petit que le précédent; lés an- 6 tennes sont noires, fauves à leur base; la tête est noire; le corselet est très petit, en cœur, rougeâtre; l’écusson est noir; les élytres sont légèrement striées , rougéâtres avec la suture et l'extrémité noires, et une œ, large bande de même couleur sur le milieu ; le dessous du corps est noir; les pates sont rougeûtres. « Il habite l’Europe : on le trouve aux en- * virons de Paris et en Angleterre. à ‘ Li , Le Carabe Germain, Carabus Ger- manus. G. Harpale. Lan. Il a cinq lignes de long ; les antennes sont brunes, d’un brun plus clair à leur base; la tête est rougetre; le corselet est en cœur, moins large que les élytres , d’un noir bleuâ- tre; les élytres sont striées, d’un rouge .. * 54 HISTOIRE NATURELLE ferrugineux, avec une grande tache bleuä- tre à l'extrémité; le dessous du corps est noir ; les pates sont rougeâtres. % On le trouve dans presque toute l'Eu- rope. Le Carabe verdelet, Carabus virt- danus. G: Féronie. Late. Il a environ trois lignes de long ; les an- tennes sont rougeâtres, de la longueur de la moitié du corps; la tête est verte; le cor- selet est vert, en cœur, guère plus large que la tête; il a une petite ligne enfoncée de chaque côté du bord postérieur, et une sur le milieu ; les élytres sont striées, rou- + geâtres, avec une grande tache d’un noir Le 2 .,2 … bleu verdâtre à l'extrémité; le dessous du corps est noir ; les pates sont rougeàtres. On le trouve dans toute l’Europe : il est commun aux environs de Paris, dans les en- droits humides. > DES CARABES. 55 Le Carabe rayé, Carabus vittatus. G. Lébie. Late. à. Il est plus petit que le précédent; les an- tennes sont noirâtres, plus longues que le corselet ; la tête est rougeâtre; le corselet est rougeûtre, en cœur, guère plus large que la tête; l’écusson est noir; les élytres sont striées, rougeâtres, avec deux lignes longitudinales noires sur chacune; le des- sous du corps est rougeûtre ; les pates sont, noires, avec le dessous des cuisses rou> geûtre. On le trouve dans l'Amérique septen- trionale. » Le Carabe hémorrhoïdal , Carabus,e hemorrhoidalis: + G. Lébie, LaTr. + Il a déux lignes de long; les antennes sont rougeâtres et noirâtres à leur extré- mité; la tête est rougeñtre; les yeux sont noirs, saillans ; le corselet est rougeâtre, en 56 HISTOIRE NATURBLEE cœur, guère plus large que la tête; les ély- tres sontfrès légèrement striées, noires, lui- santes , avec l'extrémité rouge; le dessous du corps et les pates sont rouges. . On le trouve à Dresde ; il n’est pas com- _ mun aux environs de Paris. Le Carabe bipustulé, Carabus bipus- . tulatus. G. Badiste. Larr. Il a deux lignes et demie de long; les an- tennes sont noires et fauves à leur base; la tête est noire; le corselet est fauve, moins large que les élytres, arrondi; les élytres ont des stries pointillées; elles sont rougeä- tres, avec la suture noire, une petite tache à “base, une à l’extrémité, et une bande tra sversale sur le milieu, de la même cou- leur que la suture; le dessous du corps est noir; les pates sont fauves. On le trouve aux environs de Paris et en Angleterre. DES CARABES. b7 Le Carabe lunulé, Carabus lunatus. G. Féronie. Larr. 4 11 a trois lignes et demie de long; les antennes sont noires, ferrugineuses à leur base, un peu plus longues que le corselet ; la tête est d’un noir bleuâtre, luisante; le corselet est en cœur, un peu plus large que la tête, pointillé, fauve ; les élytres sont lé- gèrement striées, fauves, avec trois taches noires , une à la base, une sur le milieu, et la troisième à l’extrémité ; le dessous du corps est d’un noir bleuâtre; les pates sont fauves, avec l'extrémité des cuisses d’un noir bleuâtre. On le trouve dans l’Alsace, la Lorraine ‘et en Angleterre : il est rare aux environs de Paris. Le Carabe pâle, Carabus pallens. G. Féronie. Larr. Il a environ quatre lignes de long; tout le corps est pâle, sans tache; les antennes 58 HISTOIRE NATURELLE sont de la longueur du corselet ; le corselet est presque aussi large que les élytres, mar- qué d’une ligne enfoncée à sa partie supé- rieure ; les élytres sont striées. On le trouve à Dresde et aux environs de Paris. Le Carabe étuvier, Carabus vapora- riorunL. G. Féronie, Lan. Il a trois lignes de long; les antennes sont noires, rougeâtres à leur base ; la tête _ést noire; le corselet est rougeâtre, ar- rondi, presque aussi large que les élytres; les élytres sont striées, rougeâtres, avec une grande tache noire à leur extrémité; le dessous du corps est noir; les pates sont fauves. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope : il est commun aux environs de Paris. DES CARABES, 5g Le Carabe tête-noire, Carabus atricapillus. G. Lébie. Late. Il a deux lignes de long; les antermes sont pâles, plus longues que le corselet; la tête est noire; le corselet est en cœur, de la largeur de la tête, pâle; les élytres sont striées, päles; le dessous du corps ct les pates sont pâles. On le trouve au nord de l’Europe et aux environs de Paris. Le Carabe enfoncé, Carabus im- pressus. G. Bembidion. Lan. Il a à peu près trois lignes de long; tout son corps est cuivreux; ses élytres sont presque striées, leur couleur est la même que celle du corps : on remarque deux im- pressions d’un cuivreux violâtre, sur cha- cune, placées entre la seconde et la troi- sième strie. On trouve cet insecte aux environs de Paris, sur les bords de la Seine. # # . à Li £ 7 nm ÉÉLLÉS és:, élit er. 60 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe brûlé, Carabus ustulatus. : _G. Bembidion. Lare. ” Il est de la taille du précédent, obscur, bronzé; ses élytres sont couvertes de stries ponctuées ; leurs bords sont pâles et on- dulés. Il est très commun dans les environs de Paris, dans les mêmes localités que le pré- ‘cédent. … Le Carabe biguttulé, Carabus bi- guttatum. G. Bembidion. Lars. Il est plus petit que le précédent; sa cou- leur est obscure, avec les reflets bronzés; son corselet est presque orbiculaire ; les ély- tres ont des stries ponctuées, avec l’extré- mité roussâtre. g On le trouve aux environs de Paris. Su is. a rm, nd ds d'Eis sat té La. 2 DÉS DES CARABES. 6x Le Carabe quadrimaculé, Carabus « quadrimaculatus. ” G. Bembidion. Lawr. : IL est long de trois lignes à peu près; son corselet est atténué postérieurement ;.ses an- tennes et ses pates sont rousses y 'ses élytres sont chargées de stries ponctuées et mar- quées de deux taches d’un jaune pâle. F. Il est commun aux environs de Paris. Le Carabe des rochers, Carabus rupestre. G. Bembidion. Larr. £ ke Il est de la grandeur des précédens, bronzé, luisant; ses élytres ont dés stries ponctuées et sont marquées de deux taches obliques, roussâtres; la base des antennes et les pates sont aussi de cette même cou- leur. | s. Il est commun dans toute la France. & 62 HISTOIRE NATURELLE Le Carabe pygmée, Carabœus pygmæus. G. Bembidion. Late. Il n’a pas plus d’une ligne de long; tout son corps est bronzé; les côtés de son cor- selet sont arrondis; ses élytres sont cou- vertes de stries ponctuées; ses pates sont fauves. On le trouve aux environs de Paris. Le Carabe oripeau, Carabus ori- chalcicus. G. Bembidion. Lawr. Il est un peu plus grand que le précédent, bronzé; les côtés de son corselet sont arron- dis; ses élytres sont marquées de stries très fines , formées de points très serrés. On le trouve aux environs de Paris. Le Carabe roussâtre, Carabus rubens. G. Trechus. LaTR. Il a à peu près une ligne de longueur ; sa DES CARABES. 63 couleur est un ferrugineux plus ou moins foncé; la tête est plus obscure; les yeux sont noirs; le corselet est en cœur tron- ' qué, légèrement sillonné au milieu, avec deux enfoncemens près de la base ; les ély- tres sont plus pâles, striées longitudinale- ment par des points ; les pates, les antennes et les palpes sont de la couleur du corps, mais plus pâles. On le trouve dans toute la France, sous les pierres. Le Carabe odorant, Carabus olens. G. Zuplhie. Lave. Il a près de quatre lignes de long ; il est de forme allongée; les antennes sont ferru- gineuses , de la longueur du corselet; la tête est avancée , d’un brun rougeâtre; les yeux sont arrondis, saillans ; le corselet est en cœur, plus étroit que les élytres , d’un brun rougeâtre; les élytres sont striées, beau- coup plus courtes que l’abdomen, d’un brun rougeâtre, avec la suture, le bord par 64 HISTOIRE NATURELLE extérieur et l'extrémité noirs; le dessous du corps et les pates sont rougeûtres. On le trouve dans le midi de la France et en Espagne. CXV° GENRE. SCARITE. Caractères génériques. Antennes filiformes; premier article long, gros et presque cylindrique, les autres plus courts et égaux entre eux. — Six an- tennules filiformes ; les antérieures courtes, com- posées de deux articles allongés; les moyennes plus longues, composées de quatre, dont le pre- mier très court , et le second très long; les posté- rieures, de deux égaux. — Mâchoires grandes et dentées. — Appendice à la base des cuisses posté- rieures. — Pates antérieures épineuses, presque palmées. M. Fnsricrus a le premier fait un genre de ces insectes, que Linné a placés parmi les ténébrions. Degéer' en a fait un genre sous le nom d’attelabe. Les scarites ne peu- vent point appartenir aux ténébrions, dont ils diffèrent par les antennes, la forme du corps, et par le nombre d'articles des tarses ban fi ss ln. Re à à nt dé DES SGARITES. 65 des pates postérieures ; les ténébrions n’ont que quatre articles aux tarses postérieurs, et les scarites en ont cinq à tous les tarses ; ceux-ci ont d’ailleurs des mâchoires très grandes et très fortes; un appendice à la base des cuisses postérieures; et leur ma- nière de vivre les rapproche davantage des carabes et des manticores, dont ils dif- fèrent par la forme de la tête, et par quel- ques parties de la bouche. Les antennes des scarites sont presque aussi longues que le corselet; le premier article est très long, les autres égaux ; elles sont insérées à la partie latérale de la tête, un peu au-devant des yeux. La tête est grande, presque aussi large que le corselet ; sa partie antérieure. est un peu déprimée, quelquefois sillonnée; les yeux sont petits, arrondis, peu saillans. Le corselet est rebordé, un peu déprimé, sillonné sur le milieu, ordinairement plus large que les élytres, dont il est séparé par un étranglement; l’écusson est petit, peu distinct, et manque dans quelques espèces. Les élytres sont rebordées, lisses, ou .. LL) 66 HISTOIRE NATURELLE striées, de la longueur de l'abdomen; elles sont réunies dans quelques espèces. On trouve parmi les scarites, comme parmi les carabes, quélques espèces qui n’ont point d’ailes. Les pates sont de longueur moyenne; les euisses sont assez grosses ; les jambes sont un peu comprimées, épineuses à lextré- mité, garnies de poils roides dans toute leur longueur; les antérieures sont quelquefois palmées; les tarses sont composés de cinq articles presque égaux, le dermier est ter- miné par deux crochets assez longs. La bouche est composée d’une lèvre su- périeure, de deux mandibules, grandes, arquées, cornées, dentées à leur bases; de deux mâchoires droites,'avancées, fortement ciliées à leur partie interne ; d’une lèvre in- férieure, et de six antennules filiformes, inégales. Le corps est allongé, presque d’égale lar- geur, peu convexe. © Les scarites courent très vite , ét né vo- lent point, quoique quelques espèces soïent pourvues d'ailes; on les trouve dans les en- DES SCARITES. 67 e droits sablonneux; ils s’enfoncent dans des trous qu'ils éreusent en terre avec leurs pates antérieures, qui sont très fortes. La seule inspection de la bouche des scarites suffit pour faire juger qu’ils sont carnassiers , et ils le sont en effet. Leur larve n’est point connue. Les scarites forment un genre composé d’une trentaine d’espèces : on en trouve dix ou douze en Europe, dont quatre ou cinq aux environs de Paris. Le Scarite géant, Scarites gigas. Il à près de quinze lignes de long ; les an- tennes sont filiformes, de la longueur du çor- selet ; il est entièrement d’un noir Lies tant en dessus qu’en dessous; la tête est grande; déprimée à sa partie antérieure; les mandibules sont très grandes, avancées; le corselet est lisse, rebordé ;:marqué d'un sil lon longitudinal sur le milieu, beaucoup plus étroit que les élytres à sa partie pos- térieure; les élytres sont lisses; vues à la loupe, on y aperçoit sept stries légèrement En | ET Le Rs de . ie BL. D LL € à à 68 HISTOIRE NATURELLE marquées, formées par de petits points en- foncés; elles sont larges vers le milieu, ar- rondies à l'extrémité, étroites à la base; les jambes antérieures sont palmées; les autres sont ciliées à leur partie interne. On le trouve en Afrique et au midi de la France. Le Scarite céphalote , Scarites ce- Phalotes. G. Féronie. LaTR. 11 a près de neuf lignes de long; tout le corps est noir, luisant; les antennes sont fili- formes, moins longues que le corselet; la tête est grande, déprimée , avec deux lignes ‘Icngitudimales, courtes à sa partie anté- rieure ; le corselet est presque en cœur, con- vexe, marqué d’un sillon longitudinal à sa partie supérieure; les élytres sont lisses; vues à la loupe, on y découvre quelques stries formées par des points peu enfoncés; les jambes antérieures sont armées de deux épines à leur partie interne. On le trouve dans presque toute l'Eu- rope : il est rare aux environs de Paris. DES SCARITRS. 69 Le Scarite souterrain, Scarites sub- terraneus. Il est presque de la longueur du précé- dent; tout le corps est d’un noir Juisant; la tête est un peu déprimée à sa partie anté- rieure, où elle a des impressions longitudi- nales; les yeux sont gris; les mandibules sont presque aussi longues que la tête; le corselet est presque en cœur, rebordé, mar- qué d’un sillon longitudinal sur le milieu ; les élytres sont fortement striées ; les cuisses antérieures sont plus grosses que les autres, et les jambes sont dentées et armées d’é- pines. ” On le trouve dans l'Amérique septentrio- nale, à la Caroline. Le Scarite calydonien, Scarites caly- donius. G. Ariste. LATR. Il à de sept à huit lignes de long; il est noir; sa tête est pointillée, armée, dans les mâles , d’une corne avancée et courbée; 70 HISTOIRE NATURELLE les mandibules sont courtes, arquées, avec üne corne courbée latéralement en dessus dans les individus du même sexe ; les ély- tres sont striées. On le trouve en Italie, en Barbarie et dans le midi de la France, dans les lieux secs et sablonneux. Le Scarite à pates fauves, Scarites fulvipes. G. Ariste. Larr. Cet insecte est tout noir; il a à peu près cinq lignes de long; sa tête est un peu moins large que le corselet, rétrécie posté- rieuremént et pointillée ; les antennes sont trois fois plus longues que la tête, brunes et velues; le corselet est pointillé, plus large que la tête, presque en forme de crois- sant et ayant, postérieurement un étrangle- ment brusque pour s’articuler avec le corps; les élytres sont aussi larges que le corselet, assez allongées, parallèles, et arrondies à leur extrémité; elles ont des stries poin- tillées, assez profondes ; le dessous du corps DES SCARITES, 71 est noir; les pates sont assez fortes et d’un rouge ferrugineux. On trouve. cet insecte aux environs de Paris, dans les lieux secs et sablonneux : il est rare. LeScaritearénaire, Scarites arenarius. G. Clivine. Lame. Il a près de trois lignes de long; les an- tennes sont ferrugineuses, presque monili- formes, à peine de la longueur du corselet; la tête est d’un noir rougeâtre, avec les an- tennules ferrugineuses ; le corselet est lisse, d’un noir rougeâtre luisant, marqué d’un sillon longitudinal sur le milieu; les élytres sont striées, brunes ou rougeâtres; les pates sont ferrugineuses ; les jambes antérieures sont palmées: On le trouve aux environs de Paris, dans les endroits sablonneux, en Angleterre et en Suède. 72 HISTOIRE NATURELLE Le Scarite thoracique, Scarites thoracicus. G. Clivine. Larr. Il a une ligne et demie de long; tout le corps est d’unnoir bronzé très luisant; les antennes sont ferrugineuses ; le corselet est convexe, arrondi , sillonné sur le milieu; les élytres sont striées; les pates sont d’un brun ferrugineux; les jambes antérieures sont ar- mées d’épines très longues, recourbées. On le trouve, au printemps, aux envi- rons de Paris, dans les terrains humides et sablonneux. Le Scarite roux, Scarites rufus. G. Apotome. Lan. H est long de deux lignes ; d’un rouge ferrugineux, tant en dessus qu’en dessous; il est presque entièrement couvert de poils assez longs, assez serrés , et d’une couleur un peu plus claire ; la tête est assez avan- cée ; elle est lisse , légèrement convexe, et DES SCARITES, 73 elle n’est nullement rétrécie derrière les yeux ; les antennes sont à peu près de la lon- gueur dela moitié du corps, et d’une couleur un peu plus obscure que le reste de l’in- secte ; les yeux sont noirs et assez peu sail- lans; le corselet est plus rouge que la tête ; il est un peu plus long que large, presque globuleux, coupé carrément antérieurement, et arrondi postérieurement; il .a une ligne longitudinale enfoncée et peu marquée, et le milieu de la base est un peu prolongé ; les élytres sont plus larges que le corselet ; elles sont assez allongées , coupées presque carrément antérieurement, avec les angles de la base et l'extrémité assez arrondis ; elles ont des stries bien marquées et forte- ment ponctuées ; les pates sont de la cou- leur du corps. Il se trouve dans les provinces méridio= nales de la France, en Italie, en Espagne. et en Portugal. M. Dejean l’a trouvé assez communément , pendant l'hiver, sous les pierres , près de Naval-Moral, dans l'Estra- madure espagnole. LL iv. wi 74 HISTOIRE NATURELLE CXVI GENRE. MANTICORE. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque sétacées, de la longueur du corselet. — Six an- tennules filiformes, inégales ; les antérieures com- posées de deux articles égaux; les intermédiaires longues, composées de quatre articles, le premier petit, le second très long, le dernier tronqué; les postérieures longues, de trois articles, le premier court, le second très long , le dernier tronqué. — Mandibules grandes et dentées. — Appendice à la base des cuisses postérieures. — Pates antérieures épineuses, presque palmées. Le manticore a les antennes filiformes , guère plus longues que le corselet, compo- sées de onze articles, dont le premier est un peu renflé; les autres sont presque égaux, cylindriques , légèrement amincis à leur base; elles sont insérées à la partie latérale de la tête, un peu au-devant des yeux. La bouche est composée d’une lèvre su- périeure, de deux mandibules, de, deux mäâchoires, d’une lèvre inférieure et de six antennules. 1 5 » DES MANTICORES. nb La. lèvre supérieure est grande, cornée, dentelée à sa partie antérieure; les mandi- bules sontgrandes , cornées, arquées, poin- tues, munies de plusieurs dents inégales , depuis la base jusqu’au milieu ; les mâ- choires sont cornées , droites, fortement ciliées à leur partie interne , terminées par une pièce cornée, pointue, mobile, pen- chée, de la longueur des mâchoires ; la lèvre inférieure est grande, courte, trifide à l’extrémité ; les divisions latérales sont grandes , un peu dilatées, arrondies; la di- vision interne est pointue et courbée. Les antennules antérieures sont minces , guère plus longues que les mâchoires , au dos desquelles elles sont insérées ; les inter- médiaires sont filiformes, de quatre arti- cles , et insérées à la base des antennules antérieures ; les postérieures sont filiformes, de trois articles; elles sont insérées à l’ex- trémité antérieure de la lèvre inférieure. La tête est grosse , inégale ; les yeux sont arrondis , saillans, et placés sous un rebord corné, formant une espèce d’orbite. Le corselet est un peu plus petit que la 76 HISTOIRE, rue n tête; il a un enfoncement transversal à sa partie antérieure et une cannelure au mi- Lieu; les bords latéraux sont tranchans, et le bord .postérieur est sinué. Les élytres sont larges , planes, avec un bord tranchant de chaque côté; elles sè re- plient en dessous, et embrassent une grande partie de l’abdomen, comme dans les pi- melies. On ne trouve point d’ailes au-dessous de ces élytres , quoique ces dernières ne soient pas réunies. Les pates sont assez longues ; les jambes sont terminées par deux petites épines mo- biles, et les tarses sont filiformes , composés de cinq artieles , dont le premier est le plus long, et le quatrième le plus court ; le der- nier est un peu renflé à son extrémité, et terminé par deux ongles crochus. Le manticore a la démarche vive des ca- rabes ; il court sur les sables de la partie la plus méridionale de l'Afrique, et se cache souvent sous les pierres; il se nourrit d’au- tres insectes; sa larve n’est pas connue. citgue ne are RL Rare 25629 7h ps: 2 MP 7! at: "6, È Ca : LA er Féutsr j FA (he : + ; L'an WI É rébès- £ is APR LECNE Ÿ Insectes. PL, 76. J |Baraband del. 4 Huber Seutp. 1. Car. bimacule . 4: Mant. Maxillaire . 2. Car. Ceint. &. Eloph. aquatique . 3.Sca». œeant - : % : DES MANTICORES, 97 Le Manticore maxillaire , Manticora maxillosa. Il a environ un pouce et demi de long : le corps est, noir, avec les élytres et les jambes quelquefois d’un brun noirâtre; la tête grande , inégale ; le corselet est lisse , - postérieurement élevé, cannelé ; échancré, avec les’ bords tranchans; les élytres sont planes, presque lisses au milieu , avec la partie postérieure et les bords latéraux chagrinés ; les côtés sont saillans et légère- ment dentelés. Il se trouve au cap de Bonne-Espérance. Degéer a placé cet insecte parmi les cara- bes ; Thunberg avec les cicindèles. 7" 78 HISTOIRE NATURELLE CXVII GENRE. ÉLOPHORE. Caractères génériques. Antennes conrtes, en masse; articles arrondis ; les trois derniers beaucoup plus gros, en masse ovale, perfoliée, presque solide. — Quatre antennules inégales, presque en masse, le dernier article ovale et renflé; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre ar- ticles, dont le second long et cylindrique; les postérieures de trois, dont le premier très court. — Tarses filiformes, premier article très court, le second assez long. Lanné a placé les insectes qui compo- _ sent ce genre avec les boucliers; M. Geof- - froy les a rangés parmi les dérmestes, et 4 "Degéer avec les hydrophiles : mais ils diffè- F rent des boucliers par leurs antennes , dont f la masse est perfoliée ; des dermestes et des ï; . hydrophiles par quelques parties de la bou- che et par les tarses; ceux des hydrophiles sont ciliés. Les antennes des élophores ne sont guère plus longues que le corselet , et insérées au- dessous des yeux. . À i DES ÉEOPHORES, 79 La tête est large, avancée, un peu en- foncée sous le corselet ; les yeux sont ar- rondis , saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure cornée , de deux mandibules cornées , arquées , pointues ; de deux mâchoires cornées à leur base, mem- braneuses à leur extrémité ; d’une lèvre in- férieure et de quatre antennules. Le corselet est plus large que long, ar- rondi sur les côtés et bordé; il est marqué supérieurement , dans la plupart, d’espèces de sillons longitudinaux assez profonds; l'écusson est petit, triangulaire, Les élytres sont dures, striées, de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont de longueur moyenne. nier article plus longé que les autres ; le der- uier est terminé par deux crochets aigus. Le corps'est de forme allongée. Les élophores sont de petits insectes qui vivent dans l’eau; on les trouve dès le commencement du printemps, nageant à la surface , ou se tenant sur les plantes aqua: , 80 + MISTOIRE NATURELLE tiques. On'a observé que, lorsqu'ils nagent , : ‘ils tiennent leurs antennes cachées sous leur tête, et allongent leurs antennules , qu'ils agitent continuellement ; et, lorsqu'ils mar- chent sur terre, ils portent leurs antennes en avañt, comme les autres insectes : ; ils volent à des distances assez grandes pour - se rendre d’une mare À une autre. Selon * Schrank, ils se nourrissent d’autres insectes ; leur las n'est point connue, aucun au- teur n’en a parlé ; mais on peut présumer qu'elle est aquatique, puisque l'on trouve ordinairement l’insecte parfait dans l’eau, et que la petitesse de cette larve l'aura fait échapper aux observations des naturalistes. Lesélophores forment un genre peu nom- breux; il n’est composé que de dix espèces ; *0n en trouve quatre où cinq aux environs dé Paris. Nous en décrirons quelques unes. L'Élophore aquatique ,» Elophorus aquaticus. Il a environ trois lignes de long : les an- tennes et les antennules sont fauves ; la tête DES ÉLOPHORES. 8x est d’un gris noirâtre; le corselet est d’un gris noirâtre bronzé, chagriné et marqué de cinq stries longitudinales assez profon- des; les élytres sont d’un gris jaunâtre , avec plusieurs rangées de points enfoncés qui forment des stries assez profondes; les pates sont fauves. On le trouve dans toute l’Europe, dans les eaux stagnantes : il est commun aux en- virons de Paris. L’Élophore flavipède, £lophorus flavipes. Il n’a guère qu’une ligne de long; les antennes sont fauves ; la tête est noire; le corselet est noir, marqué de cinq lignes longitudinales enfoncées ; les élytres sont d’un gris jaunâtre , elles ont des stries éle- vées entre lesquelles on voit des points en- foncés ; le dessous du corps est noirâtre; les pates sont fauves. On le trouve en Suède et aux environs de Paris, dans les eaux. 82 HISTOIRE NATURELLE L'Élophore nain , Elophorus minutus. Il est un peu plus gand que le précé- dent : les antennes sont fauves; la tête est noirâtre ; le corselet est d’un gris noirâtre , avec un reflet cuivreux, bronzé, chagriné et marqué de cinq lignes longitudinales en- foncées ; les élytres sont grisâtres, avec quelques taches obscures ;elles ont des stries formées par des points enfoncés ; le dessous du corps est noïrâtre ; les pates sont fauves. 11 habite la France et l'Angleterre : on le trouve aux environs de Paris, dans les eaux stagnantes. L'Élophore des rivages, Ælophorus riparius G. Hydrœne. Larr. Il a une demi-ligne de longueur; son corps est d’un noirâtre bronzé; les élytres ont des stries ponctuées ; les pates sont d’un brun clair. On trouve cet insecte aux environs de Paris, dans les caux stagnantes du Petit- Gentilly. DÉS HYDROPHILES. 83 CXVIII GENRE. HYDROPHILE. Caractères génériques. Antennes en masse, plus courtes que les antennules; premier article gros et assez long, les autres courts et globuleux, les quatre derniers très gros, en masse perfoliée, — Quatre antennules inégales, filiformes; les anté- rieures longues, composées de quatre articles cy- lindriques, dont le premier très court, les deux suivans longs, un peu amincis à leur base, le der. nier oblong et obtus; les postérienres composées de trois articles, dont le premier très court, le second allongé, le dernier oblong et obtus, — Tarses des quatre pates postérieures larges et ciliés. M: GEorrroy a séparé les insectes qui composent ce genre des dytiques, avec les- quels Linné les avait placés ; et il leur a donné le nom d’hydrophile, qui signifie aimant l’eau. Les hydrophiles ont beaucoup de rapport avec les dytiques par la manière de vivre, mais ilsen diffèrent assez par la forme du corps pour faire un genre. On distingue facilement les dytiques des hydro. LA D 2 + p 84 HISTOIRE NATURELLE philes par leurs antennes ; qui sont longues et filiformes , par leur corps un peu aplati, et par l’appendice qu'ils ont à la base des . cuissès postérieures. Les antennes des hydrophiles sont à peine de la longueur de la moitié du cor- selet; les quatre articles qui. forment la masse sont irréguliers, le dernier est renflé et terminé en pointe mousse; elles sont in- _sérées à la partie latérale de la tête, au- sep des yeux. > Ja tête est grosse, arrondie, un peu in- clinée ; les yeux sont arrondis, saillans ; la bouche est composée d’unelèvre supérieure, large et courte; de deux mandibules cor- nées, arquées, courtes, aiguës, bifides à leur extrémité, dentées à leur partie interne; de deux mâchoires allongées , cornées , bi- fides à leur extrémité, et fortement ciliées ; d’une lèvre inférieure et de quatre anten- nules filiformes, dont les antérieures sont f plus longues que les antennes. Le corselet est convexe, sans rebords, échancré antérieurement, presque ass Le que les élytres, auxquelles îl est joint. + h Lé cod al À : , : | à “ DES HYDROPHILES. 85. L'écusson est grands, triangulaire; les élytres sont convexes, sans rebords, de la longueur de l’abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. 4. | Les pates sont de longueur moyenne; les cuisses sont aplaties; les jambes sont termi- nées par deux épines longues et droites ; les tarses des quatre pates postérieures sont filiformes, larges, aplatis et ciliés intérieu- vement; le premier article est très court, le second est très long, les trois suivan sont égaux, le dernier est terminé par deux crochets doubles; les tarses antérieurs sont plus courts que les autres; les quatre pre- miers articles sont très courts, le dernier est presque aussi long que les quatre autres ensemble; il est aussi terminé par deux crochets doubles : les mâles de quelques espèces ont le quatrième article très dilaté, concave et cilié. ! Leur corps est de formeovale, conve een dessus, et aplati en dessous ; tout le long du dessous de la poitrine, ces insectes ont uné longue partie dure et écailleuse, pl cée entre les pates, entièrement unie 4 IV. 8 86 HISTOIRE NATURELLE corps dans toute sa longueur, et qui se ter- mine en pointe très aiguë, au-delà des pates postérieures; cette pointe est immo- bile, et son usage est inconnu : les petites espèces ne sont point pourvues de cette partie ; les dytiques en ont une semblable au-dessous du corps, mais elle est moins saillante, ‘fourchue au bout, et se termine en deux pointes écartées l’une de l’autre. Les hydrophiles sont des insectes amphi- bies; ils vivent dans l’eau, qui est leur principal élément, marchent sur terre, et volent dans l’air au moyen des ailes dont ils sont pourvus. Quelques auteurs leur ont donné, ainsi qu'aux dytiques, le nom de scarabées d’eau, ou scarabées aquatiques. Quoique ces insectes puissent vivre très long-temps sous l’eau , ils ont cependant be- soin de respirer l’air de temps en temps; ils se portent à la surface. Pour y parve- nir, ils n’ont qu’à tenir leurs pates en re- pos et se laisser flotter; plus légers que l’eau, ils surnagent d’abord ; le derrière se trouve alors appliqué à la surface de l’eau, et même un peu au-dessus; ils haussent "+ DES HYDROPHILES. 87 ensuite un peu les élytres, ou baissent le des- sous du ventre, de sorte qu'il se forme un vide entre les élytres et le derrière, qui se trouve à sec; l’air extérieur pénètre alors aisément entre les élytres et le ventre, sans que l’eau puisse s’y introduire, et est porté aux stigmates placés au-dessous des élytres, le long des deux côtés de l’abdomen : quand l’insecte veut retourner au fond de l'eau , il rapproche promptement l'abdomen des élytres, et par ce mouvement, il bouche le vide qui se trouvait entre eux, de sorte que l’eau ne peut jamais y pénétrer. Selon Degéer, les hydrophiles, de même que les dytiques, sont carnassiers et très voraces !; ils ne vivent que d’autres in- : J'ai la preuve que l’hydrophile, à l’état parfait, n’est point carnassier, Jai garde pendant plus de six mois un mâle et une femelle de l’hydrophile brun, qui est la plus grande espèce connue, renfermés dans un bocal; je les ai nourris avec des feuilles de chène aussi long-temps que j'ai pu en trouver; je leur en ai même donné de sèches, et ils les man- geaient très bien. Pendant l’hiver, ayant cessé de ‘leur en fournir, ils sont morts de faim Vun après V'autre, et le besoin de manger ne les à pas même sé ‘s 88 HISTOIRE NATURELLE ’ sectes |'aquatiques et terrestres qu'ils peu- vent attraper, et auxquels ils font conti- nuellement la chasse; ils s’en saisissént avec leurs pates antérieures , et n’épargnent au- cun insecte qui se trouve dans les eaux. On trouve les hydrophiles dans toutes les - eaux douces, dans les rivières, dans les lacs; mais surtout dans lés marais et les étangs; ils nagent assez vite, mais avec moins de célérité que les dytiques; c’est or- dinairement à l'approche de la nuit qu'ils sortent de l’eau pour voler d’un marais ou d’un étang à un autre. On trouve ces in-- forcés à s’entre-dévorer, comme il est arrivé à deux grands dytiques mâle et femelle que j'ai également gardés fort long-temps, et que j'ai nourris d'insectes aquatiques. Sitôt que j'ai cessé de leur en donner, la femelle s’est jetée sur le mâle, lui a arraché la tête, a mangé toutes les parties molles qu’elle contenait, ainsi que celles du corps, sans toucher aux parties solides; ce qui a été l'affaire de deux ou trois jours, et ensuite elle est morte faute de nourriture, Il pa- raît que ces insectes, à peu près d'égale force, vivent en bonne intelligence tant qu'ils trouvent de quoi satisfaire leur appétit; mais dès que le besoin se fait sentir, ils se font une guerre cruelle, et le plus faible devient la proie du plus fort ou du plus heureux. E > =.‘ DES HYDROPHILES. : 8g sectes et plusieurs autres amphibies comme eux, dans les moindres assemblages d’eau, même dans ceux qui sont formés dans les inégalités du terrain; en volant, ils font ün° bourdonnement semblable à celui que font entendre les scarabées. Lyonnet cite un fait qui paraît confirmé par Degéer: c’est que les hydrophiles font une espèce de nid ou de coque de soie, dans laquelle ils pondent et renferment leurs œufs. Degéer dit avoir trouvé de pareils nids flottant sur l’eau et remplis d'œufs, d’où sortirent ensuite de petites larves qu’il ne put méconnaître pour des larves d’hydrophiles ou de dytiques; mais il n’a pu saisir le moment où ces insectes travaillaient à faire des coques. Lyonnet, qui les a vus travailler, dit que c’est avec le derrière qu'ils filent cette coque, et qu'ils y ajoutent une espèce de corne brune un peu recourbée et solide; l'usage de cette corne lui paraît être de retenir la coque lorsque quelques coups de vent, ou quel- que autre accident, pourraient la renverser. Les larves des hydrophiles et des dyti- ques sont à peu près de même forme ; elles L 4 R 4 : Æ E 90 HISTOIRE NATURELLE sont hexapodes, vivent dans l’eau, et sont très voraces ; elles attaquent tous les insec- tes qu’elles rencontrent, pour les dévorer. Elles ont le corps allongé et conique; leur tête est grande, écailleuse, garnie de deux fortes dents ou serres avec lesquelles elles saisissent leur proie ; elles ont six pates longues, écailleuses et déliées, garnies de franges de poils, et c’est par le mouvement : des pates qu’elles nagent. Elles respirent l’air par le derrière, en se suspendant par le bout du corps à la surface de l’eau, au moyen de deux petites parties en filets, hérissées de poils, qui restent alors à sec au-dessus de l’eau, et qui soutiennent tout le corps dans cette attitude : c’est au derrière que se trouve l’ouverture qui donne passage à l’air. Lyonnet, qui a observé la larve de la plus grande espèce d’hydrophile qui se trouve en Europe, démontre d’abord qu’elle n’a point les pates placées du côté du dos, comme Frisch l’a cru. Cette larve n’a pas la tête inclinée vers le ventre, comme pres- que tous les insectes ; maïs elle l’a un peu penchée en arrière, pour pouvoir, selon Fe DES HYDROPHILES, gr Lyonnet, d'autant mieux se saisir des escar- _ gots ou petits limacons qui se trouvent parmi la lentille qui nage à la surface de l’eau, et pour pouvoir en casser la co- quille. C’est à leur dos, dit cet auteur, qu’elles ont alors recours; il leur sert de point d’appui pour casser la coquille, et de table pour manger l’escargot qui y est renfermé. Quand elles l'ont saisi avec leurs dents, elles se plient en arrière, élèvent un peu le dos, et y appuient leur limacon. Dans cette attitude, leur tête, naturelle- ment un peu penchée à la renverse, porte plus aplomb sur le limaçon, et leur pro- cure par là un moyen plus aisé d’en casser la coquille , et d’avaler l’animal, que si elles avaient la tête inclinée vers le ventre. Ces larves ne subissent point leur méta- morphose dans l’eau ; elles en sortent pour s'enfoncer dans la terre, où elles se font une loge ovale ou sphérique, dans laquelle elles se changent en nymphe, ce que Frisch, Lyonnet et Roesel ont observé : ainsi ces insectes sont purement aquatiques sous l'état de larve ; ils deviennent terrestres sous \ 92 HISTOIRE NATURELLE la forme de nymphes, et dans leur état parfait, ils sont amphibies, ou vivent éga- lement dans l’eau etsur la terre. On trouve des hydrophiles de toutes sortes de gran- deurs ; il y en a’ qui ont plus d’un pouce et demi de longueur, et d’autres qui n’ont pas plus d’une ligne. ‘Ces insectes forment un genre composé de plus de vingt espèces : on les trouve pres- que toutes en Europe; nous allons passer à - leur description. L'Hydrophile brun, Æydrophilus piceus. Il a environ un pouce et demi de long ; il est d’un noir olivâtre luisant en dessus, brun en dessous; les antennes sont ferrugi- neuses, un peu plus longues que la tête; le corselet est presque de la largeur des ély- trés ; il a une petite impression de chaque côté; les élytres ont chacune trois stries à peine marquées , formées par de petits points enfoncés ; le sternum est élevé, prolongé et terminé en pointe aiguë ; le mâle a le qua- /nsectes , [Maraband. del. : FE Tardieu Jeu. 1. Hyd. brun. 5.Dyt. Margmal F. 2. Dvyt, Marginal M, DES HYDROPHBILES, | 93 trième article des tarses antérieurs grand, dilaté ; il est simple dans/la femelle. LE On le trouve dans presquertoute l’Europe, dans les eaux douces : il est commun aux environs de Paris. Dans l’accouplement, le mâle se sert des espèces de palettes qu'il a aux tarses des pates antérieures, pour se tenir fixe sur le corps de la femelle. L’Hydrophile caraboïde, Hydrophigs car ee Il a environ neuf lignes de long ; ; tout le corps gst noir luisant; les antennes sont rougeûtres ; les élytres ont des stries à peine marquées, formées par des petits points enfoncés; le sternum est élevé, mais n’est point terminé en pointe comme dans l’es- pèce précédente. 2 On le trouve dans toute l’Europe : il est commun aux environs dé Paris. , si Fe, 96 : HISTOIRE NATURELLE L'Hydrophile “scarabéoïde, //ydro- philus scarabæoides. Il à environ quatre lignes de long; tout le corps est noir luisant; les antennes sont ferrugineuses ; les élytres sont striées ; les jambes et les tarses sont rougeûtres. Il habite l'Europe : il est commun aux “environs de Paris. L'Hydrophile luride, Æydrophilus luridus. Il est un peu plus petit que le précédent, d’une couleur grise obscure; les antennes sont jaunâtres ; les yeux sont noirs; la tête a une tache noirâtre à sa partie supérieure; le corselet est pointillé; il a une tache noire sur le milieu; les élytres ont des stries poin- tillées; le dessous du corps est noir ; les pates sont fauves, avec la base des cuisses noire. On le trouve en Europe, dans les eaux douces : il est très commun aux environs de Paris. - DES HYDROPHILES. : 95. ] Ê [A L’Hydrophile mélanocéphale , A7 Philus melanocephalus. Il est de la grandeur du précédent; d’une couleur testacée, pâle en dessous; la tête est noire, avec les côtés un peu jaunâtres ; le corselet et les élytres sont lisses; le des- sous du corps est noir. On le trouve aux environs de Paris, dans les eaux stagnantes. L'Hydrophile marginé, Æydrophilus marginellus. Il est plus petitque le précédent, d’un brun presque noir, luisant; la tête est noire; le corselet et les élytres ont une bordure rous- sâtre. On le trouve aux environs de Paris, dans les eaux. L’Hydrophile biponctué, Æydrophilus bipunctatus. Il n’a guère qu'une ligne et demie de long ; les antennes sont d’un jaune pâle; la Lot 7 - + 4 96 HISTOIRE NATURELLE “tête est noire, avec un point jaune de cha- que côté; le corselet est noir, bordé de jau- nâtre ; les élytres sont brunes, avec la bor- dure extérieure jaunâtre; elles ont plusieurs rangées de points noirs enfoncés ; le dessous du corps est noir; les pates sont d’un jaune testacé. L'Hydrophile nain, Æydrophilus munulus. Il ressemble au précédent pour la forme et la grandeur : la tête est noire ; le corselet est noir, avec les bords pâles; les élytres sont lisses, d’un gris brun, plus ou moins obseur; le dessous du corps est noir; les pates sont fauves, avec les cuissés noires. On le trouve aux environs de Paris, L'Hydrophile orbiculaire, Æydrophilus orbicularis. IL est très petit ; tout le dessous du corps est bronzé, un peu pubescent; les élytres ont des stries formées par des points enfon- cés; le dessous du corps et les pates sont rougeàtres. til audi DES HYDROPHILES. 97 On le trouve aux-environs de Paris : il est - assez rare, L'Hydrophile échancré, Æydrophilus emarginatus. G. Sperchée. Larr. Il est long d'environ deux lignes trois quarts ; la tête et le corselet sont d’un noi-" râtre mat, avec les bords un peu bruns; leur surface, ainsi que celle des élytres, est vaguement ponctuée, et paraît un peu cha- grinée où même raboteuse; les élytres sont d’un brun rougeâtre obscur, et ont quelques nervures longitudinales peu suivies; les pates sont d’un brun obscur. On trouve cette espèce en France: elle est très commune dans les eaux stagnantes des environs de Lille: on l’a rencontrée une ou deux fois aux environs de Paris. 1V, 9 2. | F LL À er 98 HISTOIRE NATURELLE CXIX° GENRE. DYTIQUE. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque sétacées, de la longueur du corselet; articles pres- que coniques , le premier assez long, le second très court, les derniers amincis. — Six antennules inégales, filiformes ; les antérieures très courtes, composées de deux articles égaux; les moyennes longues et composées de quatre; les postérieures de trois. — Tarses postérieurs larges, aplatis et ciliés. Lzxs dytiques ont beaucoup de rapports avec les hydrophiles par leur manière de vivre et par leurs métamorphoses. Comme les hydrophiles, ils vivent dans l'eau, se € . . , nourrissent d'insectes vivans, et sortent de Veau le soir pour voler dans la campagne. Mais les antennes filiformes des dytiques, et Vappendice qu'ils ont à la base des cuisses postérieures, suffisent pour les distinguer des hydrophiles. Les antennes des dytiques sont filiformes, de la longueur du corselet, composées de onze articles; elles sont insérées à la partie . DES DYTIQUES. 99 latérale de la tête, un peu au-devant des yeux, La tète est assez grosse, un peu enfoncée dans le corselet; les yeux sont arrondis, saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, à arquées, un peu voütées, et terminées par - deux ou trois dents inégales; de deux mâ- choires cornées, arquées, très pointues, for. tement ciliées à leur partie interne; d’une lèvre inférieure , et de six antennules inéga- les, filiformes. né Le corselet est plus large que long, échancré antérieurement, un peu rebordé et tranchant sur les côtés; l’écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont dures; celles des mâles des grandes espèces sont lisses, celles des femelles sont striées ; dans toutes les espèces, elles sont de la longueur de labdomen, et elles recouvrent deux ailes membraneuses , repliées ; le sternum est élevé, et se prolonge jusqu'aux cuisses postérieures, un peu au- dessus desquelles il est séparé en deux par= ties égales, courtes et distantes. 4 100 HISTOIRE NABURELLE LL Les pates sont de moyenne longueur; les antérieures sont les plus courtes, les posté- ” rieures les plus longues ; les tarses sont com- posés de cinq articles : les deux sexes ont _ les tarses postérieurs aplatis et fortement ciliés ; les mâles des grandes espèces ont les trois premiers articles des tarses antérieurs | très larges, convexes en dessus, et garnis en dessous de poils fins etserrés. C’est au moyen de ces pates que, pendant l’accouplement, le mâle se tient cramponné sur le corps de la femelle ; les cuisses postérieures ont à Meur base un appendice ovale, aplati, assez grand, comme on en voit aux carabes et aux cicindèles. Le corps est ovale, plus ou moins allongé, Convexe tant en dessus qu’en dessous. On trouve les dytiques dans toutes les eaux douces; ils en sortent le soir, et, de même que les hydrophiles, ils marchent sur terre et volent dans l’air; ainsi on peut les regar- der comme des insectes amphibies, quoique l’eau soit leur élément principal. On en ÿ trouve de toutes les grandeurs, depuis un pouce et demi jusqu’à une ligne. Les dyti- . à DES DYTIQUES, 101 ques sont carnassiers ét très voraces; ils ne vivent que d’autres insectes aquatiques et terrestres , auxquels ils font continuellement la chasse ; ils s’en saisissent avec leurs pates antérieures comme avec des mains, les por- tent ensuite à la bouché pour les dévorer. Quoiqu’ils puissent vivre très long-temps sous l'eau, ils ont cependant besoin de respirer l'air; ils se rendent à la surface de l’eau de la même manière que les hydrophiles, et respirent de même : ils filent également avec le derrière un nid où coque de soïe dans la- quelle ils renferment leurs œufs. On peut. voir à l’article Hydrophile ce que nous avons dit de ces coques. Les dytiques nagent avec beaucoup de célérité, et en volant, ils font , un bourdonnèment semblable À celui que “ font entendre les scarabées. Les larves ont le corps long et mince, di- visé en onze anneaux séparés par des inci- sions assez profondes; les neuf premiers sont couverts en dessus de plaques écailleuses, qui ressemblent assez aux écailles de tor- tues, et qui s'étendent jusque vers les côtés dans la moitié de leur circonférence ; maïs ap Le à # : Le 102 HJSTOIRE NATURELLE en dessous, la peau'est molle et d’un blanc sale. Cependant, en dessous du premier an- peau, qui est beaucoup plus long et plus effilé que les autres, on voit une plaque écailleuse comme en dessus; les autres an- neaux sont presque d’égale longueur ; mais les sixième, septième et huitième sont plus lar- ges que les autres. Dans quelques espèces, le ventre est plus gros et plus renflé que le reste; mais les deux derniers anneaux sont surtout remarquables; ils forment un long cône, dont la pointe est un peu tronquée; la peau qui les couvre est écailleuse, tant en dessus qu’en dessous; ils sont garnis, vers les deux côtés, d’une suite de parties déliées en forme de poils flottans , qui forment une espèce de frange. Ces franges sont placées sur une arête ou ligne un peu élevée, et servent à la larve pour nager; quand elle veut changer de place dans l’eau, ou fuir à l'approche de quelque autre grand insecte qui pourrait la dévorer, elle donne un mou- vement prompt et vermiculaire à son corps, en battant l’eau avec sa queue, dont la frange lui devient alors très utile, puisque DES DYTIQUES. 103 » = la queue en est d'autant plus propre à re- pousser l’eau et faire avancer le corps. La tête est assez grande, ovale, aplatie tant en dessus qu’en dessous; de sorte qu’elle a peu d'épaisseur. En dessus elle est couverte d’une plaque écailleuse, qui est comme di- visée en deux pièces longitudinales ; la peau qui la couvre en dessous n’est pas tout-à- fait si dure. De chaque côté on voit cinq ou six tubercules élevés qu'on a pris pour des yeux. Cette larve apercoïit, il est vrai, le moindre petit insecte qui se remue dans l'eau; elle ne manque pas de le poursuivre dans le moment, et de le saisir avec ses dents. Ces dents, au nombre de deux, sont attachées au-devant de chaque côté de la tête; elles sont courbées en crochets, et se rencontrent l’une et l’autre quand la larve les tient en repos. Les dents sont petites; elles n’ont point de dentelures, et finissent en pointe. Swammerdam a dit que les dents de ces larves ont une ouverture en forme de fente proche de leur bout, et que c’est par cette ouverture qu’elles sucent les in- 104 HISTOIRE NATURELLE sectes. Degéer a vu cette fente, et il a cru que ces larves ont une autre bouche placée entre les deux lèvres. Ce qui semble le prou- ver, c’est qu'il a vu une larve, non seule- ment sucer un cloporte aquatique, mais encore dévorer peu à peu presque toutes les parties solides de ce cloporte, qui as- surément n’ont pu passer par les très pe- tites ouvertures des dents. Ces dents ont deux muscles très forts, divisés en plusieurs ramifications plates et fibreuses; l’un est attaché au bord extérieur, l’autre au bord intérieur. Ce sont ces muscles qui donnent le mouvement aux dents, et qui en même temps leur procurent tant de force pour retenir les animaux dont elles se sont saisies. La tête est encore garnie de deux petites antennes divisées en trois articles, placées au-devant des yeux; à la lèvre inférieure sont attachés six barbillons filiformes, d’inégale grandeur. La tête estunieau premier anneau du corps par un col court et mobile. La si- tuation de la tête est un peu penchée. Ces larves sont très voraces, ne vivent que d’au- DES DYTIQUES. 105 tres insectes qu’elles sucent et dévorent, sur- tout les larves des libellules , des éphémères, des cousins et des tipules. Proche du derrière, il y a deux petites parties déliées en forme de filets coniques, qui ont leur attache au-dessous de la queue, et qui sont placées dans une direction obli- que; elles sont mobiles à leur base. C’est au moyen de ces deux parties que la larve se suspend à la surface de l’eau, et qu’elle y tient à sec le bout de sa queue, qui est ter- minée par deux petits corps cylindriques, qui ont chacun une ouverture ou espèce de stigmate. C’est au moyen de ces stigmates qu'elle respire l’air, ainsi qu'on l’observe dans plusieurs autres espèces de larves aqua- tiques, comme celles des cousins et autres. Chaque ouverture communique À un vais- seau qu’on voit à travers la peau, et qui parcourt dans l’intérieur les deux côtés du corps. Ces vaisseaux sont sans doute des tra- chées ou des vaisseaux à air; dans lesquels l'air extérieur entre par les deux ouvertures du bout de la queue. Sur chacun des six anneaux qui suivent immédiatement le troi- + 106 HISTOIRE NATURELLE sième, ou celui auquel les deux pates pos-- térieures sont attachées, on voit de chaque côté de la plaque écailleuse qui le couvre, un point élevé, qui paraît être un stigmate, et chacun de ces stigmates communique à un petit vaisseau brun, qu'on aperçoit au travers de la peau. Ces larves ont six pates longues, écail- leuses, déliées, presque d’égale longueur ; la cuisse est plus grosse que la jambe ; le tarse est divisé en deux parties, et terminé par deux crochets très peu courbés ; le côté inférieur de la jambe et du tarse est bordé d’une frange de longs poils qui servent à la larve pour nager. Il n’est pas rare de trouver de ces larves dans toutes les eaux dormantes des maraïs et des lacs. Roesel nous apprend que quand le temps de la transformation est venu, la larve quitte l’eau , et va s’enfoncer dans la terre qui borde les marais et les ruisseaux , et elle se ménage une cavité en forme de coque ovale, dans laquelle elle prend la forme de nymphe, et ensuite celle d’insecte parfait. Swammerdam dit aussi que ceslarves ‘ DES DYTIQUES. 107 se transforment dans la terre ; mais il avoue qu'il n’en parle que par conjecture. Ainsi ; les dytiques, de même que les hydrophiles, sont aquatiques sous l’état de larve ; ils de- viennent terrestres sous la forme de nym- phes, et amphibies dans leur état parfait , puisqu'ils vivent également dans l’eau et sur la terre. Ces insectes forment un genre composé de près de cent espèces, dont la plus grande partie se trouvent en Europe. Le Dytique marginal, Dytiscus mar- ginalis. 11 a environ quinze lignes de long 3 les an- tennes sont fauves ; la tête est d’un noir ver- dâtre, avec la lèvre’ supérieure jaune ; le corselet est d’un noir verdâtre bordé d’une bande jaune tout autour; les élytres du mâle sont lisses, celles de la femelle ont des stries assez profondes jusque vers les deux tiers : dans les deux sexes, elles ont le bord extérieur jaune; sur celles du mäle, on aperçoit des lignes longitudinales peu mar- " jté : hs Le ; s 108 HISTOIRE NATURELLE ; ; À ; quées formées, par des points enfoncés ; le dessous du corps est fauve, avec un peu de ” noirâtre; les pates sont fauves, les tarses antérieurs du mâle sont dilatés en forme de palette. Il habite l’Europe : on le trouve dans toutes les eaux douces aux environs de Paris. Le Dytique pointillé, Dytiscus punc- tulatus. Il est de la grandeur dm précédent, au- quel il ressemble par la forme; les antennes sont d’un jaune fauve; la tête est d’un noir verdâtre, avec la lèvre supérieure jaune, et une bande de même couleur sur le front , et quelquefois une tache ferrugineuse en forme de V sur le front ; le corselet est d’un noir verdâtre, avec les côtés bordés de jaune; les élytres sont d’un noir verdätre, avec le bord extérieur jaune, et trois stries légère- ment marquées, formées par des points en- foncés; les élytres de la femelle sont sil- lonnées jusque vers les deux tiers; le des- 4 r: *. - « DES DYTIQUES. 109 sous du corps est fauve, avec un peu de noirâtre ; les pates sont d’un fauve noirûtre ; - les tarses antérieurs du mâle sont dilatés en forme de palette. > , On le trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris. n «4 Le Dytique de Roesel, Dytiscus Roeseli. ILest de la grandeur du précédent, mais plus large et plus aplati; les antennes sont fauves ; là tête est d’un moir verdâtre, avec une ligne transversale fauve à sa partie an- térieure au-dessus de la lèvre, qui.est de même couleur; le corselet est d’un noir verdâtre, avec une ligne fauve de chaque côté; les élytres sont d’unnoir verdâtre, ayec le bord extérieur fauve; elles’ sont entière- ment couvertes de petites lignes courtes iné- gales; le dessous du corps est: fauve, mé- langé de brun. On le trouveen Europe: ilest moins com- mun que les précédens aux environs de Paris. IV. 10 4 * n à é ‘ ” | (cs HISTOIRE NATURELLE Le Dytiquesillonné, Dytisous sulcatus. à 1 à ; - Il a environ huit lignes de long; les an- tennes sont jaunâtres ; la tête est noire , avec plusieurs taches jaunes, dont une en forme de V sur le milieu; le coïselet est noir, avec tout le bord et une ligne transversale jaune sur le milieu; les élytres sont pointillées d’un gris noirâtre, avec une ligne jaune au bord extérieur ; le dessous du corps e$t noir, avec des points jaunes de chaque scôté de l'abdomen; les cuisses sont jaunes ; les tarses bruns ; les tarses antérieurs du mâle sont en forme de palette”: la femelle diffère du mäle, en ce que ses élytres ont quatre lignes élevées ;: l'intervalle qui se trouve entre chacune est couvert de poils. Scopoli, Degéer et M. Geoffroy ont eu raison de croire que ces deux individus sont de la même éspèce. M: Fabricius à fait une espèce du mäle,, sous le nom de Cénereus ; et M.-Olivier a suivi cet auteur ; mais le dytique cendré de M. Olivier est le mâle‘du dytique sillonné. DES DYTIQUES, 111 On le trouve dans toute l’Europe, dans les eaux douces : il est commun aux envi- vons de Paris, Le Dytique strié, Dytiscus striatus. Il ést présque aussi long que le précé- dent, mais il est moins large; Jes antennes sont fauves; la tête est noirâtre, avec sa partié antérieure et la lèvre d’un brun jau- tre; le corselet estnoitâtre, avecles bords latéraux jaunes; les élytres ont deux ran- gées de points enfoncés qui forment des stries peu marquées ; elles sont entièrement couvertes de petites lignes transversales très fines et très serrées, qu’on n’aperçoit qu'à l’aide de la loupe; elles sont d’un noir ver- dâtre, avec le bord extérieur jaune; le des- sous du corps est noir; les quatre pates an- téfieures sont brunes, les postérieures noïres. On le trouve dans toute l’Europe : il est commun aux environs de Paris, 112 HISTOIRE NATURELLE Le Dytiquevitré, Dytiscus fenestratus. G. Colymbète. Lara. -Ilest un peu moins grand que le pré- cédent, convexe, d’un noir luisant ; les an- tennes sont brunes; les élytres 6nt chacune deux petites taches ferrugineuses transpa- rentes , l’une vers le milieu, l’autre à l'ex- trémités on ne les aperçoit que lorsque les élytres ne sont point couchées sur le corps’; tout le dessous du corps est noir; les pates sont brunes. On le trouve aux environs de Paris : il n'est pas commun. Le dytique vitré décrit par M. Olivier à diffère de celui-ci, en'ce que la tête a deux points ferrugineux à la base ; le corselet a ses bords ferrugineux , et le dessous du corps est de cette couleur : on le trouve à Hambourg. Le Dytique bipustulé, Dytiscus bipustulatus. G. Colymbète. La. Il a cinq lignes de long ; tout le corps est DES DYTIQUES, ras d’un noir Juisant, tant en dessus qu’en des- sous; les antennes sont ferrugineuses; la tête a deux petits points d’un rouge brun très visibles sur l’insecte vivant, qui quel- quefois disparaissent quand il est mort ; les pates sont brunes. On le trouve dans toute l’Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Dytique noté, Dytiscus notatus. G. Colymbète. Laxr. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont fauves ; la tête est noirâtre, mélangée de rouge; le corselet est rougeître, avec une tache noire sur le milieu ; les élytres sont d’un brun verdâtre, avec le bord extérieur d’un jaune pâle; le dessous du corps est noir ; les pates sont rougcûtres. On le trouve en Europe : il est commun aux environs de Paris. Le Dytique de Hybner, Dytiscus Hybneri. Il à six lignes de long ; les antennes sont .. 114 HISTOIRE NATURELLE fauves ; la tête est noire, avec quelques ta- ches ferrugineuses à sa partie supérieure , et la bouche de même couleur ; le corselet est noir, avec les bords latéraux ferrugineux; les élytres ont deux stries peu marquées, for- mées par des points enfoncés; elles sont de couleur noire, avec les bords latéraux ferru- gineux ; le dessous du corps est noir; les pates sont brunes. On letrouve en Allemagne, dans les eaux douces, et aux environs de Paris. Le Dytique transversal, Dytiscus transversalis. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont ferrugineuses; la tête est noï- râtre, avec plusieurs taches ferrugineuses ; et la bouche de même couleur ; le corselet est noir,-avec les côtés et le bord antérieur fer- rugineux; les élytres sont noirâtres, avec les bords latéraux ferrugineux et une ligne transversale de méme‘couleur près de la base; le dessous du corps est noir; les pates sont brunes. DES DYTIQUES. 11) Il habite les caux stagnantes de l'Europe : on le trouve aux environs de Paris. Le Dytique de Hermann, Dytiseus Hermanni. G. Hygrobie. Larr. Il a près de cinq lignes de long ; les an- tennes sont d’un jaune fauve ; la tête est rou- geûtre, avec une tache noïre de chaque côté des yeux; le corselet est pointillé, rougei- tre, avec les bords antérieur et postérieur noirs ; lesélytres sont pointillées, rougeûtres , avec une grande tache d’un brun noirâtre sur le milieu ; le dessous du corps est d’un brun rougeâtre; les pates sont fauves. Il habite l'Europe : on le trouve aux en- virons de Paris ÿ dans les eaux stagnantes,. Le Dytique maculé, Dytiscus ma- culatus. G. Colymbète. Larr. Il a environ quatre lignes de long ; les antennes sont fauves ; le devant de la tête 116 HISTOIRE NATURELLE d’un brun ferrugineux, et la partie posté- rieure noire ; le corselet est fauve, avec le bord postérieur noir; les élytres ont des lignes longitudinales irrégulières jaunes et noires ; le dessous du corps et les pates sont bruns. On le trouve au nord de l’Europe : il est rare aux environs de Paris. Le Dytique biponctué, Dytiscus bipunctatus. G. Colymbète. Larn. Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont pâles; la tête est noire, avecla partie antérieure jaunâtre; le corselet, est jaunâtre , avec deux points noirs sur le mi- lieu; les élytres sont mélangées de noir et de jaunâtre ; le dessous du corps est noir ; les pates sont Jaunâtres. On le trouve en Europe : il est très com- mun aux environs de Paris. DES DYTIQUES. 117 Le Dytique raccourci, Dytiscus abbreviatus. G. Colymbète. Lare. Il a près de quatre lignes de long; la tête est d’un brun rougeâtre; le corselet est presque noir, avec les bords latéraux rou- geñtres; les élytres sont lisses, noires, lui- santes, avec une ligne jauné transversale , ondée , interrompue à la base; deux petites taches de même couleur près du milieu, et une à l’extrémité; le dessous du corps est noir; et les pates sont brunes. On le trouve à Kiell, dans les eaux dou- ces , et aux environs de Paris. Le Dytique uligineux, Dytiscus uli- ginosus. G. Colymbète, Lire. Il est un peu moins grand que le précé- dent ; le corps est lisse, noir, luisant; le corselet et les élytres sont couverts de petits points enfoncés, peu marqués, avec leur 118 HISTOIRE NATURELLE bord extérieur ferrugineux ; les antennes et les pates sont ferrugineuses. Il babite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris. Le Dytique bossu, Dytiscus gibbus. G. Hydropore. Lan. Il à deux lignes de long; il est convexe; la tête est ferrügineuse; les yeux sont noirs; le corselet est ferrugineux, avec le bord postérieur noir; les élytres sont noirâtres, avec les bords latéraux ferrugineux ; le dessous du corps et les pates sont ferru- gineux. On le trouve dans toute l’Europe : il est très commun aux environs de Paris. | Le Dytique plane, Dytiscus planus. G. Hydropore. Lare. Il a environ deux lignes de long ; la tête est noire, le corps est d’un jaune päle, lisse , peu luisant ; le dessous du corps est noir; les pates sont ferrugineuses, DES DYTIQUES,. 119 On le trouve dans les eaux donces du Danemarck et aux environs*de Paris. Le Dytique dorsal, Dytiscus dorsalis. G. Hydropore. Larr. Il est de la grandeur du précédent ; les. antennes sont ferrugineuses à la base, noi- râtres à l'extrémité; la tête est ferrugineuse ; le corselet est.noir, avec les bords ferrugi- neux; les élytres sont noires, avec une tache ferrugineuse à la,base, et leur bord exté- rieur ferrugineux ;.le dessous du corps est noir; les pates sont ferrugineuses. On le trouve en Allemagne et aux envi- rons de Pamis. Le Dytique enfoncé, Dytiscus im- pressus. G. Haliple. Larr. Il a environ deux lignes de long; les an- tennes sont d’un jaune fauve; la. tête est d’un jaune fauve, avec les yeux noirs y le corselet est fauve, plus étroit antérieure- ment que postérieurement; les élytres sont 120 HISTOIRE NATURELLE d’un brun rougeñtre, avec quelques lignes noires courtes et plusieurs rangées de points enfoncés; tout le dessous du corps et les pates sont rougeâtres. Cet insecte a deux grandes plaques écail- leuses à la partie postérieure de la poitrine , comme en ont lesmäles des cigales, ainsi que M. Geoffroy l’a remarqué; ces deux lon- gués plaques couvrent l’articulation des pates postérieures et la moïtié de leurs cuisses , ce qui gêne les mouvemens de cet insecte ; Aussi il ne peut nager qu'horizontalement, et ne‘peut marcher sur terre. On le trouve en France, en Allemagne : il est commun aux environs de Paris. Le Dytique confluent, Dytiscus confluens. G. Hydropore. Larr. Il n’a guère qu’une ligne de long; la tête etle corseletsont rougeâtres; les élytres sont pâles , avec quelques petites lignes longitu- dinalesnoires ; le dessous du corps est noir ; les pates sont jaunâtres. ,” + F. s Æ DES DYTIQUES. 121 On le trouve en Europe : il est commun aux environs de Paris. : Le Dytique crassicorne, Dytiscus crassicornmis. G. Motère. Larn. Il a environ deux lignes de longs les antennes sont ferrugineuses , avec les sept derniers articles un peu renflés; le dernier est terminé en pointe; la tête est ferrugi- neuse, avec le bord postérieur noir; le corselet et les élytres sont ferrugineux ; on voit sur celles-ci des points enfoncés, peu rapprochés; le dessous du corps et les pates sont d’un brun ferrugineux. | On le trouve en Allemagne:: il est com- mun aux environs de Paris. Le Dytique douze-pustules, Dytiscus duodecim-pustulatus. G. Hydropore. Lame. Il a deux lignes de long ; les antennes * sont d’un jaune fauve; la tête est d’un jaune 1V. 11 122 HISTOIRE NATURELLE fauve, avec le bord postérieur noir ; les yeux sont noirs; le corselet est d’un jaune fauve, avec deux taches noires au bord postérieur; les élytres sont noires, avec six taches d’un jaune fauve, et le bord exté- rieur de la même couleur; le dessous du corps et les pates sont d’un jaune fauve. Il est rare aux-environs de Paris. Li Le Dytique linéé, Dytiscus lineatus. G. Hydropore. Lars. Il a une ligne de long ; les antennes sont ferrugineuses ; la tête est ferrugineuse, noi- râtre à sa partie postérieure ; le corselet est ferrugineux ; les élytres sont grisâtres , avec le bord extérieur ferrugineux ; elles ont quatre lignes longitudinales blanches sur le milieu; le dessous du corps et les pates sont ferrugineux. ÿ: On le trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris. “ DES DYTIQUES, 123 Le Dytique inégal, Dytiscus inœqualis. G. Hydropore. Lamn. Il est de la grandeur du précédent ; les antennes sont ferrugineuses ; la tête est fer - rugineuse ; les yeux sont noirs ; le corselet est ferrugineux, avec le bord postérieur noir; les élytres sont finement pointillées, avec le bord extérieur ferrugineux , d’où partent des taches qui s'étendent sur le mi- licu des élytres; le dessus du corps et Les pates sont ferrugineux. On le trouve en France, en Suède : il est commun aux environs de Paris, au prin- temps. Le Dytiqueoblique, Dytiscus obliquus. G. Haliple. Lara, Il a près de deux lignes de longueur ; tout son corps est ferrugineux, et chacune de ses élytres est marquée de cinq taches ob- seures obliques. 0 124 HISTOIRE NATURELLE ‘ré : 4 On le trouve communément aux environs de Paris. Le Dytique fauve, Dytiscus fulvus. G. Haliple. Larn. Il a moins de deux lignes de long; tout son corps ést entièrement ferrugineux ; som- bre et pointillé; les élytres sont rayées de . gros points, et marquées de divers traits noirs distribués sur toute la surface. On le trouve en Suisse et en France. DES GYRINS. 125 CXX° GENRE. GYRIN,. Caractères génériques. Antennes très courtes, pé- donculées ; premier article grand, en forme de cuiller, les autres très courts, peu distincts. — Quatre antennules inégales , filiformes ; les anté- rieures composées de quatre articles arrondis, presque égaux; les postérieures de trois. — Tarses des quatre pates postérieures aplatis, Les gyrins ont quelques rapports, par la manière de vivre, avec les hydrophiles et les dytiques. M. Geoffroy leur a donné, en fran- çais, le nom de tourniquet, à cause de la manière dont ils tournent dans l’eau et des cercles qu'ils y décrivent. On les distingue facilement des autres coléoptères aquatiques par leurs antennes. - Elles sont plus courtes que la tête, com- posées de onze articles; le premier est grand et prolongé latéralement, les autres sont peu distincts et forment une masse oblongue ; elles sont insérées dans une fos- sette placée à la partie latérale de la tête. > 0 . 126 HISTOIRE NATURELBE | La tète est grosse, un peu enfoncée dans le corselet; les yeux sont arrondis, saillans : les insectes de ce genre en ont quatre; deux sont placés à la partie supérieure et laté- rale de la tête, les autres en dessous; la bouche estcomposée d’une lèvresupérieure, de deux mandibules cornéés, arquées, den- tées et terminées par deux pointes écartées l'une de l’autre; de deux mâchoires cor- nées, arquées, terminées en pointe et ciliées intérieurement; d’une lèvre inférieure et de quatre antennules courtes, filiformes. Le corselet est plus large que long; l'é- cusson est très petit et triangulaire. Les élytres couvrent tout le dessus de l'abdomen, à l’exception du dernier anneau, qu’elles laissent à découvert; sur l’extré- mité de cet anneau sont deux petits mame- lons cylindriques, velus , que linsecte peut rétirer dans le corps et faire reparaître à volonté; les deux ailes sont membraneuses, repliées. Les pates sont de grandeur inégale, et leur forme varie; les antérieures sont plus longues que les autres, simples ; les quatre L d LL h L. “ + x DES GYRINS. 127 postérieures sont courtes, comprimées et en forme de nageoires; les tarses sont com- posés de cinq articles; les antérieurs sont filiformes, et les autres comprimés. Le corps est de forme ovale, convexe en dessus et en dessous. On trouve les gyrins dans les eaux stagnantes des marais, des lacs et des fossés ; ils nagent en troupe à la superficie, et y décrivent des cercles avec une vitesse surprenante. Ils sont assez petits ;l’es- pèce d'Europe; la plus connue , n’a que trois lignes de longueur; mais il y en a de beau- coup plus grandes en Amérique et à la Nou- velle-Hollande. On voit celui d'Europe de- puis le commencement du printemps jusqu’à la fin de l'automne. Ces insectes sont amphi- bies , ils vivent dans l’eau et hors de l’eau; quelquefois ils sont immobiles à sa surface; mais dès qu’on les approche, ils s’éloignent ou s’enfoncent dans l’eau avec célérité, et se tiennent accrochés à quelques plantes aquatiques; lorsqu'ils nagent , le dessus de leur corps reste entièrement à sec; mais quand ils plongent, ils ont à l'extrémité de l'abdomen une petite bulle d'air qui fait un 128 HISTOIRE NATURELLE fort joli effet. Ils répandent une très mau- vaise odeur, qui s'attache aux doigts quand on les touche; ils s'accouplent à la surface de l’eau , et les femelles pondent leurs œufs sur les plantes aquatiques; au bout d’en- viron huit jours de très petites larves sor- tent de ces œufs et se mettent à nager. Ces larves sont très remarquables, elles ressem- blent à de petites scolopendres; elles sont d’un blanc grisâtre , leur peau est transpa- rente ; leur corps est long, mince et cylin- drique , divisé en treize anneaux séparés les uns des autres par de profondes inci- sions; la tête est ovale, très allongée; -elle est garnie en ‘devant de grandes dents ou serres , qui prouvent que ces larves doivent être carnassières ; les antennes qui sont pla- cées aux côtés de la tête, entre les dents es les yeux, sont divisées en quatre articles; à la lèvre inférieure on voit quatre petits barbillons ; les trois paires de pates sont attachées au-dessous des trois premiers an- neaux ; les huit anneaux suivans sont garnis de chaque côté de longues parties t'anspa- rentes en forme de filets coniques ; ces filets DES GYRINS. 129 sont membraneux, flexibles et flottans, in- timement unis aux anneaux, et paraissent être des espèces d’ouïes semblables à celles des éphémères, des friganes, et d’une és- pèce d’hémerobe aquatique ; ces vaisseaux sont srement des trachées, qui servent à la larve pour respirer ; le dernier anneau a quatre filets semblables, mais beaucoup plus longs que les autres , et garnis de poils assez longs. Ce sont tous ces filets, et prin- cipalement les quatre qui terminent le der- rière, qui donnent à cette larve de la res- semblance avec une scolopendre; le dernier anneau, qui est beaucoup plus petit que les autres, est terminé par quatre crochets re- marquables, assez longs, placés parallèle- mént les uns aux autres, et couchés en des- sous. La larve remue presque toujours les crochets avec l'anneau auquelils sont unis ; peut-être que cet anneau fait l'office d’une septième pate, et que la larve se sert des quatre pointes des,crochets pour se cram- ponner aux objets sur lesquels elle marche. M. Modéer, qui a donné une histoire de ces petits insectes, dit que c’est vers le oom- .… LL _* ba 130 HISTOIRE, NATURELLE mencement d’août que la larve sort de l’eau, pour se rendre sur les larges feuilles du ro- seau qui croît dans l’eau ; c’est là qu’elle se fixe pour s’enfermer dans une petite coque ovale, pointue par les deux bouts , faite d’une certaine matière qu’elle tire de son corps et qui devient semblable à du papier gris; ayant pris dans cette coque la figure * de nymphe, elle en sort sous celle d’insecte ailé vers la fin du même mois, et saute tout de suite dans l’eau. Cet auteur ajoute que ces nymphes sont très sujettes à être dévo- rées par des larves d’ichneumons , qui sa- vent pondre leurs œufs auprès d’elles dans les coques. Les gyrins sortent souvent de leéu pour voler et pour se rendre d’une mare à l’autre; ils forment un genre peu nombreux : on n’en connaît encore qu’une douzaine d’es- pèces; plusieurs habitent l’Europe. Nous al- lons passer à leur description. Le Gyrin nageur, Gyrinus natator. Il a environ trois lignes de long ; les au- tennes sont noires ; tout le dessus du corps "8 LEE. { Là \ : ’ DES GYRINS. #. _137 est d’unnoir bronzé luisant; les élytres ont plusieurs rangées de petits points énfoncés qu'on w’aperçoit qu’à la loupé ; ‘le dessous du corps est noir, ou d’un noir brun ; les pates sont ferrugineuses; les quatre posté- rieures sont courtes et comprimées ; les an- térieures sont allongées. , On le trouve dans’ toute l’Europe, à la surface des eaux stagnantes : il est trèscom- mun aux environs de Paris. Le Gyrin américain , Gyrinus ame= ricanus, Il a près de six lignes de long ; les an- tennes sont brodées ; tout le dessus du corps est d’un noir bronzé, luisant; les élytres sont très, légèrement striées, arrondies à l'extrémité; le dessous du corps est d’un brun noirâtre; les pates sont ferrugi- neuses, . On le trouve en Amérique. Le Gyrin petit, Gyrinus minutus. Il a environ une ligne de loug; il est noir, de SE LS Be à » 25" ZE #: à LAS D En, #74 13 HISTOIRE NATURELLE strié , ferrugineux.en dessous, avec le milieu de l’abdomen noir, On le trouve aux environs de Paris, mais il est plus rare que les autres. Le Gyrin velu, Gyrinus villosus. Il est long de près d’une ligne et demie; noir en dessus, pubestent et jaune : lisse en dessous. On le trouve en Allemagne et en. France: nous en avons pris beaucoup sur la Somme, aux environs d'Amiens. Le Gyrin bicolor, Gyrinus bicolor. Il ressemble beaucoup au gyrin nageur, mais il est une fois plus petit; les antennes sont noires ; tout le dessus du corps est d'un noir verdâtre, bronzé; luisant; le dessous est ferrugineux; les élytres ont des stries formées par des points énfoncés, beaucoup plus marquées que celles du gyrin nageur; les pates antérieures sont plus longues que les autres. - On le trouve aux environs de Paris: il est moins:commun que le gyrin nageur. ! at DES DRYOPS. 133 CXXI GENRE. DRYOPS. à : À À , Caractères génériques. Antennes très courtes, se cond article très grand, voûté, latéralement di laté. — Quatre antennules; les antérieures ed peu plus longues, composées de quatre articles, le premier plus court, le second et le troisième coniques, le dernier allongé, renflé, pointu;dles postérieures courtes, dé trois articles, Le secon: conique, le dernier plus gros et renflé. — Tête. un peu enfoncée dans le corselet. CE genre a été établi par M. Olivier. M. Fabricius, dans son dernier ouvrage, a … fait aussi un genre sous le nom de dryops, dont les insectes ne sont point les mêmes.que ceux décrits par M. Olivier, quoique dans la synonymie, M. Fabricius cite cet entomo- logiste; mais 6n trouve parmi les dryops » de M. Fabricius des lagries de M. Olivier. M. Geoffroy a placé l’une des deux espèces du genre dryops de M. Olivier, parmi les dermestes, et l’a nommée dermeste à oreilles. F4 Quoique cet insecte se rapproche un peu du | dermeste par la forme du cor ps, sa manière 1v. 127 RS 134 HISTOIRE NATURELLE de vivre doit l'en éloigner; ses antennes sont aussi très différentes de celles des der- mestes ; le second. article est grand, dilaté, voûté À son extrémité, et forme un appen- dice qui égale en longueur tous les autres articles, qui sont pêu distincts; les antennes sont insérées à la partie antérieure et laté- rale de la tête, un peu au-devant des yeux. . Li téte est arrondie, un peu inclinée, et . eénfoncée en partie sous le corselet; les yeux sont arrondis, un peu saillans : au-dessous “ des yeux se trouve une rainure dans laquelle linsecte cache ses antennes lorsqu'il est en repos; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées , arquées, pointues à leur extrémité; de deux mâchoires bifides à divisions iné- gales, l'intérieure légèrement ciliée ; d’une » Jèvré inférieure, et dé quatre antennules iné- gales. Le corselet est un peu rebordé , de la lar- geur des élytres, terminé par une pointe anguleuse de chaque côté du bord posté- rieur ; Vécusson est petit, triangulaire. "Les élytres sont convexes , de la longueur DES DRYOPS. 135 de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses , replies. Les pates sont de longueur moyenne ; les tarses sont filiformes, composés de cinq ar- ticles ; le dernier est terminé par deux petits crochets pointus. Le corps est un peu allongé. On trouve les dryops dans les eaux douces, stagnantes, sur lés plantes aquatiques : rarement ils sor- tent de l’eau, et s’en éloignent peu. On ne connaît point leur manière de vivre, et la larve est entièrement inconnue. Le Dryops auriculé, Dryops auri- culata. Il a environ deux lignes de long; tout le corps est pubescent, d’un brun noirâtre; les antennes sont ferrugineuses; le corselet est un peu convexe sur le milieu : il a une ligne longitudinale enfoncée de chaque côté du bord extérieur; les élytres sont finement pointillées; les pates sont noirâtres, avec les tarses ferrugineux. On le trouve dès le commencement du 136 HISTOIRE NATURELLE printemps dans les eaux douces, aux envi- rons de Paris ; il est très commun. L'autre espèce de ce genre diffère par les antennes, dont le premier et le second arti- cles sont allongés, renflés, latéralement-ve- lus; les autres sont grenus, et latéralement velus. On la trouve à la Guadeloupe. Le Dryops acuminé, Dryops acu- minatus . G. Hydère. Lars. Il est long de trois lignes et! demie; son corps est noirâtre ; le corselet a une échan- crure à chacun de ses angles postérieurs, ce qui les fait paraître bidentés; les élytres sont terminées en pointe; elles ont des stries fortement ponctuées ; le dessous du corps est couvert d’un duvet court, blanchâtre; les antennes et les pates sont brunes, On trouve cette espèce aux environs de Paris; elle est rare. A la suite du genre Hydére, de M. La- treille, vient se placer le genre HérérocÈèRE, dont les caractères sont exposés t.11, p. 233. DES DRYOPS. 137 L'Hétérocère bordé, Æeterocerus marginatus. Larr. Cet insecte a deux lignes et demie de lon- gueur ; son corps est elliptique, déprimé ; sa tête est déprimée ; avancée , large et ar- rondie, enfoncée jusqu'aux yeux; les an- tennes sont très courtes, à peine de la lon- gueur de la tête, insérées en avant des yeux, arquées, composées de onze articles; les deux premiers plus grands que les autres, et les suivans très courts; le corselet est court, transversal, noirâtre, avec les côtés d’un ferrugineux sale; l’écusson est peu distinet; les élytres sont brunes, avec les bords d'un rouge ferrugineux, et des taches de cette couleur qui varient pour le nombre et pour l'étendue. On trouve cette espèce aux environs de Paris : elle habite le bord des eaux et se tient dans la vase desséchce, oùelle s’est creusé des trous; si on foule et piétine le terrain dans lequel ils sont établis, ils se trouvent comprimés dans leur trou et sor- 138 HISTOIRE NATURELLE tent bientôt; c'est même de cette manière qu’on peut se les procurer. CXXII GENRE. STAPHYLIN. Caractères génériques, Antennes filiformes, premier article allongé, les autres globuleux, les six der- niers plus courts, un peu comprimés, le dernier ovale, souvent coupé obliquement. — Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures com- posées de quatre articles, dont le premier court et petit, et le second plus long et conique; les postérieures composées de trois articles presque égaux, — Elytres très courtes, M. Fagriarus a séparé du genre staphylin de Linné, des insectes dont il a fait deux genres, sous les noms d’oxiporus et de pæ- derus. Ces insectes diffèrent entre eux par quelques parties de la bouche, maïs ils se ressemblent par la forme du corps. Tes antennes des staphylins sont à peine de la longueur du corselet, composées de onze articles, et insérées à la partie anté- rieure de la tête, assez rapprochées à leur base. DES STAPHYLINS, 139 La tête est avancée, aplatie, aussi large * que le corselet, auquel elle est jointe par une espèce de col distinct; les yeux sont arron- dis, très peu saillans; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure, de deux man- dibules grandes, cornées, arquées, très pointues à leur extrémité; de deux mä- - choires formées de &eux parties inégales, ciliées ; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules courtes, égales, filiformes. Le corselet est plus large à sa partie an- térieure qu’à sa partie postérieure, qui est arrondie : il est plus étroit que les élytres et légèrement convexe; l’écusson est trian- gulaire. Les élytres sont très courtes; elles cou- vrent à peine le tiers de l’abdomen; elles sont dures, et cachent deux ailes membra- neuses, repliées. Les pates sont de longueur moyenne; les tarses sont composés de cinq articles; ceux des pates antérieures sont courts, larges, garnis de houppes, les autres sont filifor- mes ; le dernier article est garni de deux croshets assez forts. + 140 HISTOIRE NATURELLE L'abdomen est allongé, mou, très souple _et flexible, Il est terminé par deux petites pointes velues et mobiles, entre lesquelles on voit une partie conique également mo- bile, à laquelle se trouve l’ouverture de l’anus. Le staphylin peut retirer ces trois parties dans son corps, et les faire dispa- raître entièrement. Quand on touche à ces in- sectes, ils relèvent l'extrémité de l'abdomen , et lui donnent toutes sortes d’inflexions. C’est aussi avec le bout du corps qu’après avoir cessé de voler, et voulant faire rentrer les ailes sous les élytres, ils les poussent et les obligent de se plier; ce que l’on remar- - que très aisément toutes les fois qu’un staphy- lin vient en volant se poser à terre, n'ayant rien alors de plus pressé que de faire rentrer ses ailes sous ses élytres. Ces insectes sont très agiles, marchent très vite, et volent avec rapidité. On les trouve dans les endroits humides, sous les écorces des arbres, dans les fumiers et sur les cadavres. Ils se nour- rissent des insectes qu’ils trouvent dans les endroits qu'ils habitent, ou de ceux qu'ils poursuivent dans les champs; ils les saisis- v” : 0 DÉS STAPHYLINS. 141 sent avec leurs mâchoires, qui sont très for- tes, et les dévorent. Degéer ayant présenté une mouche à un de ces insectes, il s’en sai- sit d’abord, et plongea dans son corps les pointes aiguës de ses mandibules, et le dé- chira ensuite avec leurs dentelures. Plusieurs staphylins ont le corps ét les élytres très velus ; mais il y en a d’autres qui les ont lisses ou garnis de peu de poils. Ray et d’autres auteurs ont observé que tous les staphylins, quand on les touche un peu rudement, font sortir subitement du dernier anneau du corps deux petiles ves- sies courbées, ordinairement jaunâtres ou blanches, Ils se servent de leurs pates antérieures, dont les tarses sont très larges, pour creuser la terre et le fumier, afin d’y déposer leurs œufs. Les larves de ces insectes sont longues , et ressemblent en quelque manière à l’insecte parfait. Leur tête est écailleuse et garnie de dents; elles ont six pates écailleuses, lon- gues, et un mamelon au dernier anneau du corps, qui paraît leur servir de septième C : LS di 142 HISTOIRE NATURELLE pate. Elles vivent dans la terre et dans le fumier, oùelles se transforment en nymphes, semblablesen général à celles des autres co- léoptères. Lés staphylins forment un genre composé d’un grand nombre d'espèces, parmi les- quelles il y en a de très petites. On en trouve beaucoup aux environs de Paris. Le Staphylin bourdon , Staphylinus hirtus. .Au premier coup d’œil on prend cet in- secte pour une abeille bourdon, à cause de sa couleur. Il a environ dix lignes de long ; les antennes sont noires, moins longues que le corselet; la tête est noire et couverte en dessus de poils d’un jaune doré; le cor- selet est noir, arrondi postérieurement, cou- vert de poils d’un jaune doré; les élytres sont cendrées, et noires à la base ; l’abdo- men est noir, avec les trois derniers an- neaux couverts de poilssoyeux, d’un jaune doré ; les pates sont noires. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, dans les fumiers. Insectes . Vs 78. r 1 Ban AE a Ms 1. Gyr. Nageur , 4. Oxyp . Maxillaire 2.Dry. auricule . ô. Ped. riverain. 5.Stap. bourdon, 6.Mel. de Max. : . . 1 , 2 ft. Mate. DELLE HU ae ss thé, be bi ; LVLLES toi PATCH AI LE dater Me ANR, += Niue CLEA Ft de note ANA Le ten NÉ M El 12 $. DES STAPHYLINS, æ :43 Le Staphylin odorant, Staphy linus olens. Il a environ dix lignes de long; il est d’un noir mat en dessus, d’un noir luisant** en dessous ; les antennes sont moniliformes, un peu plus longues que la tête; la tête est aplatie, légèrement chagrinée, un peu plus large que le corselet; Ie corselet est ar- rondi postérieurement, chagriné; les élytres sont chagrinées; les ailes sont d’un jaune rougeûtre. On le trouve dans toute la France, sur les charognes et dans les champs, où il court très vite :il est très commun aux envi- . rons de Paris. Le Staphylin maxillaire, Staphylinus maxillosus. Il a environ sept lignes de long; les an- tennes sont noires, un peu plus longues que la tête; la tête et le corselet sont d’un noir luisant; les élytres sont noires avéc une bande transversale grise, formée par des à À ‘+: 144 à HISTOIRE NATURELLE poils courts et soyeux; l'abdomen est noir, avec quelques taches grises en dessus, for- : mées par des poils soyeux; en dessous, il a une large bande grise, également formée par des poils; les aïles sont blanches; les pates "sont noires. On le trouve en Europe, dans les cada- vres et les fumiers : il répand une odeur . forte, un peu musquée. Le Staphylin érythroptère, Staphy- linus erythropterus. . Iestde la grandeur du précédent, mais un peu moins large; les antennes sont fau- ves, plus longues que la tête; la tête et le corselet sont noirs, chagrimés, et légère- ment couverts de poils soyeux d’un jaune doré; les élytres sont rougeâtres, chagri- nées; l'abdomen est noir, avec un point d’un jaune doré de chaque côté des anneaux, tant en dessus qu’en dessous; les .pates-sont rougeâtres. Il habite l’Europe : on le trouve dès Je commencement du printemps, dans les “ e DES STAPHYLINS, 145 bouses et les fientes des animaux. Il n’ést Pas rare aux environs de Paris, Le Staphylin brunipède, Staphylinus brunipes. Il a environ cinq lignes de long ; les an- tennes sont noires, ferrugineuses à la base, presque aussi longues que le corselet; la tête est étroite, d’un noir luisant; le corse- let est moins large que les élytres, d’un noir luisant ; l'abdomen et les élytres sont. d’un noir moins foncé; celles-ci sont finement pointillées ; les pates sont brunes. On le trouve en France et en Angleterre. Le Staphylin velouté, Staphylinus murinus. Il est de la grandeur du staphylin éry- throptère ; les antennes sont noirâtres à l’ex- trémité , fauves à la base, moins longues que le corselet; la tête est un peu aplatie, cou- verte d’un duvét bronzé, noirâtre et cendré ; les yeux sont noirs; le corselet est arrondi postérieurement; il est, ainsi que les élytres, 1V. 13 Va a 4 v LE 146 HISTOIRE NATURELLE couvert d’ün duvet semblable à celui de la tête ; l'abdomen est grisâtre à la base, noir à l'extrémité; les pates sont d’un brun noi- râtre. On le trouve en Europe, dans les cha- rognes. Le Staphylin pubescent, Staphy linus pubescens. 11 est un peu plus grand que le précé- dent; les antennés sont un peu plus longues que la tête, fauves à la base, noïres à l'ex- trémité; la tête est jaune, ‘couverte d’un duvet de la même couleur; les yeux sont noirs ; le corselet est noir, couvert d’un lé- ger duvet noirâtre, grisâtre et ferrugineux ; les élytres sont noires, couvertes d’un du- vet semblable; le corps est noir, couvert, tant en dessus qu’en dessous, d’un duvet cendré; les pates sont noires; les cuisses ont un anneau ferrugineux. On le trouve aux envitonsde Paris, dans les charognes, et au nord de l'Europe: 4 DES STAPHYLINS. 147 Le Staphylin cuivreux, Staphylinus cupreus. Il à environ sept lignes de long; les an- tennes sont ferrugineuses, moins longues que le corselet; la tête est presque aussi large que le corselet, d’une couleur bronzée, luisante, finement pointillée; le corselet est arrondi postérieurement, finement poin- tillé, bronzé, luisant; les élytres sont bru- nes, couvertes d’un léger duvet; l’abdomen est noirâtre, couvert en dessus d’un duvet bronzé; le dessous du corps est noir; les pates sont brunes. On le trouve aux environs de Paris et en Italie. Le Staphylin à larges pates, Staphy- linus latipes. G. Pinophile. Late. IL est long de six Jignes, d’un noirâtre brun, avec les antennes, les palpes et les pates d’un brun jaunâtre. On le trouve dans l'Amérique septen- trionale. 148 HISTOIRE NATURELLE Le Staphylin multiponctué, Staphy- linus multipunctatus. G. Lathrobie. Larr. Il est long de trois lignes, d’un jaune brun foncé, luisant, avec l'abdomen brun. On trouve cet insecte aux environs de Paris. Le Staphylin allongé, Staphylinus elongatus. G. Lathrobie, Larr. Il a à peu près quatre lignes de longueur ; il est noir, un peu luisant, avec le bout des élytres et les pates d’une couleur brique- tée fauve; la tête est presque orhiculaire; le corselet est ponctué, avec le milieu lisse longitudinalement. On le trouve aux environs de Paris, en Suède et en Allemagne. Le Staphylin poli, Staphylinus politus. Li Il a environ sept lignes de long; les an- tennes sont presque aussi longues que le DES STAPHYLINS. 149 corselet, noires ; la tête est plus étroite que le corselet, d'un noir bleuâtre bronzé, fine- ment pointillée; le corselet est arrondi pos- térieurement, d’un noir bleuâtre bronzé, finement pointillé ; les élytres sont d’un noir bronzé, luisant ; l’abdomen etles pates sont noirs. On le trouve en Europe, dans les bouses : il est assez commun aux environs de Paris. Le Staphylin de l’orme, Staphylinus ulmi. G. Astrapée. Larr. Il est long de quatre lignes et demie à cinq lignes, noir, luisant, avec la base des antennes, la bouche, les élytres, et le bord de l’avant-dernier segment de l’abdomen fauves ; la tête et le corselet sont très lisses; les élytres ont sur leur disque trois points enfoncés, disposés en une ligne longitudi- nale. On le trouve en Italie sous les écorces des ormes, au printemps. On le trouve aussi aux environs de Paris ; mais il est très rare. PSE sd = + — _ 150 LL... NATURELLE Le Staphylin anal, Staphylinus analis. G. Aléochare, Lame. Il a environ quatre lignes de long; les an- tennes vont en grossissant ; elles sont fauves à la base, noires à l'extrémité ; la tête et le corselet sont d’un noir luisant ; les élytres sont ferrugineuses; l'abdomen est noir , avec l'extrémité ferrugineuse; les anneaux de l'abdomen sont garnis de poils sur les côtés ; les pates sont fauves , un peu velues, On le trouve aux environs de Paris, en Suède, en Danemarck. Le Staphylin nitidule, Staphylinus ritidulus. Il a cinq lignes et demie de long ; les an- tennes sont brunes, avec la base jaune; la tête est d’un noir luisant ; le corselet est d’un noir luisant, avec les bords latéraux d’un jaune fauve; les élytres sont fauves; l'abdomen est noir, un peu velu; les pates sont jaunes. On le ‘trouve aux environs de Paris et en Angleterre , dans les bouses. DES STAPHYLINS. ® 15x Le Staphylin fuscipède, Staphylinus Juscipes. G. Aléochare, Larr. Il a environ deux lignes de long ; les an- tennes sont bruñes, de la longueur du cor- selet ; la tête et le corselet sont d’un noir lui- sant ; les élytres sont brunes ; l'abdomen est noirâtre, un peu velu; les pates sont brunes. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, dans les bouses. Le Staphylin déprimé, Staphy linus depressus. G. Oxrtèle. Larr. IL à à peu près une ligne de long; il est d'un noir mat, avec les antennes brunes, et les pates d’un brun roux jaunâtre; le corselet a quatre lignes élevées. On le trouve aux environs de Paris, sur les fleurs, et le plus souvent en sociétés nombreuses dans les excrémens: pm 152 "HISTOIRE NATURELLE Le Staphylin ciselé, Staphylinus ° cœlatus. G. Oxytèle. Larr. Il est long d’une à deux lignes ,noirâtre, assez luisant, avec les antennes, les élytres et les pates plus pâles ; le corselet a quatre fossettes, dont celles du milieu arquées. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces d’arbres. Le Staphylin caréné, Staphylinus carinatus. G. Oxytèle. Lartr. IL est long d’un peu plus d’une ligne, noir, assez luisant; les élytres tirent sur le brun; les pates sont plus päles; le corselet a cinq enfoncemens,. Il est très commun dans toute l’Europe. DES STAPHYLINS. 153 Le Staphylin cornu, Staphylinus cornultus. G. Oxytèle. Lars. Il est long d’une ligne et un quart, noir, luisant; sa tête a en devant deux pointes ävancées, couchées horizontalement. Il est assez rare aux environs de Paris. Le Staphylin plane, Staphylinus planus. G. Omalie. Lave. 1l a un peu plus d’une ligne de longueur ; son corps est noirâtre, luisant, aplati; des antennes et les pates sont pâles; le corselet a quelques légers enfoncemens. On le trouve dans toute la France, sur les fleurs. Le Staphylin rivulaire, Staphylinus rivulare. G. Omalie. Lan. Il a plus d’une ligne de long; son corps 154 _ HISTOIRE NATURELLE est d’une couleur noire , luisante; ses ély- tres sont plus pâles; ses pates sont fauves , et le corselet est marqué de petits enfon- cemens. On le trouve dans toute la France : il est commun. Le Staphylin des fleurs, Staphylinus florale. G. Omalie. Laze. Il a environ une ligne de long ; son corps est noir, luisant , avec les antennes , la bou- che et les pates fauves; son corsélet est lisse. On le trouve dans toute la France. Le Staphylin des renoncules, Staphy- linus ranunculi. 1 G. Omalie. Larr. Il est long de près d’une ligne, noir, avec les pates roussâtres; les élytres ont des stries formées par des points. Il est commun dans toute la France. DES STAPHYLINS. 155 Le Staphylin du viorne, Staphylinus viburni. G. Omalie. Lare. Ilestlong d’un peu plus d’une ligne, noir, luisant, avec la bouche et les pates bru- nâtres; le corselet est marqué de légers en- foncemens ; les élytres sont brunûtres. On le trouve dans toute la France. Le Staphylin brachyptère, Staphylinus brachypterus. G. Proteine. LaTR. Ce petit insecte a de la ressemblance avec certaines nitidules ; il n’a guère qu'une demi-ligne de longueur; tout son corps est noir et aplati; sa tête est triangulaire, presque de la largeur'du corselet, avec les yeux saillans, et les antennes d’un roussâtre clair; leurs derniers articles sont un peu velus ; le corselet est count, transversal, en carré large; les élytres sont en carré long; elles ne couvrent pas l’extrémité de l’abdo- 156 HISTOIRE NATURELLE men, qui va en pointe; les pates sont étroites, d’un roussâtre clair. On trouve cet insecte aux environs de Paris, sur les champignons corrompus : il est rare. à Le Staphylin obscur, Staphylinus obscurus. G. ZLestève. Larr. Il est long de près de deux lignes’, noir, assez luisant, avec les élytres et les pates plus pâles. On le trouve sur les fleurs, aux environs de Paris. Le Staphylin bicolor, Staphylinus bicolor. G. Lestève. Larr. Il a trois lignes et demie de long; son corps est noir, aplati, avec la bouche, les ‘antennes, le corselet, les élytres, l’écusson, £ la poitrine et les pates fauves. On le trouve aux environs de Paris, dans les lieux humides. DES STAPHYLINS. 157 Le Staphylin caraboïde, Staphylinus caraboiïdes. G.. Lestève. Larr. Il est long de près de deux lignes, d’un roux jaunâtre, luisant, avec le corselet et les antennes fauves, la téte et le bout de l’abdomen noirs. On le trouve sur les fleurs d’aubépine, dans toute la France. Le Staphylin paradoxe, Sraphylinus paradoxus. Larr. G. Loméchuse, Latr. Il a près de deux lignes de long ; ses an- tennes forment une massue perfoliée ou en fuseau , à partir du quatrième article: elles sont plus courtes que la tête ; le corps est jaunâtre; la tête s'enfonce jusqu'aux yeux dans le corselet, dont les bords sont relevés?# On trouve cette espèce dans les environs de Paris : elle se tient sous les pierres, les tas d'herbes ou de feuilles pourries, ete. IV. : 14 158 HISTOIRE NATURELLE Le Staphylin dissemblable , Staphy- linus dissimilis. G. Tachypore. Larr. Il a près de deux lignes de long; son corps est noir , luisant, avec les pates et les antennes de couleur fauve. On le trouve aux environs de Paris. Le Staphylin latéral, Staphylinus lateralis. G. Tachypore. Late. Il est long d’une ligne et demie, noir, lui- sant, avec les antennes, les palpes, le cor- selet, les élytres et les pates fauves; les élytres ont leur base et une petite raie, au bord antérieur, noires. On le trouve aux environs de Paris, dans les bourses. DES STAPHYLINS. 159 LE Le Staphylin bordé, Staphylinus marginatus . G. Tachypore. Law. Il a un peu plus d’une ligne de long ; son corps est noir , luisant, avec les an- tennes , les pates, les côtés du corselet d’un roux jaunâtre; les élytres sont fauves, avec une raie noire au bord antérieur. Il est commun dans toute l'Europe, sur les fleurs. Le Staphylin chrysomelin, Staphy- linus chrysomelinus. G. Tachypore. Larr. Il a environ une ligne et demie de long ; son corps est fauve, luisant, avec la tête, l’écusson , la base et les bords latéraux des élytres, l'abdomen et les pates noirs. On le trouve aux environs de Paris et dans toute l’Europe. . o 160 e HISTOIRE NATURELLE Le Staphylin: souterrain, Staphylinus subterraneus. G. Tachine. LarR. Il est long d’environ deux lignes, noir, très luisant ; ses élytres ont à chaque épaule, ou à chaque angle extérieur de la base, une tache oblongue rougeûtre. On le trouve aux environs de Paris. ” Le Staphylin bipustulé, Staphylinus bipustulatus. G. Tachine. LATR. # … Ilest de la grandeur du précédent, noir, luisant , avec les antennes, les pates, etune tache à chaque angle extérieur de la base des élytres, roussâtres. On le trouve en France et aux environs de Paris. Le Staphylin sutural, Staphylinus suturalis. G. Tachine. Late. Il estnoir, luisant, avec les côtés du cor- 0 7, dé amd : * we : Y + DES SPAPHYLINS. 161 selet , les élytreseet les patés d’un fauve jau* nâtre ; les élytres ont chacune déux raies larges, noires, quelquefois confluentes , une sur le disque, et l’autre latérale. On le trouve dans toute la France. Le Staphylin tête-noire, Staphylinus atricapillus. G. Tachine. Larr. Il a près de trois lignes delong; son corps est fauve, luisant, avec la tête, l’écusson et le bout de l'abdomen noirs ; les élytres sont d’un noir bleu , avec une tache oblique humérale, et le De de l’extrémité d’un LE fauve jaunâtre. L- On le trouve dans toute l’Europe. Le Staphylin lunulé, Staphylinus lünulatus. ù G. Tachine. Lame. . EP: Il a un peu plus de deux lignes de long; les antennes sont de la longueur du corselet, fauves à la base, noires à l'extrémité; la . 162 HISTOIRE NATURELLE tête est noire , lisse’; le corseletest d’un rouge fauve; les élytres sont noires, avec une tache pâle à la base; l'abdomen est un peu velu, fauve , avec l'extrémité noirâtre; les pates sont fauves. Il habite l’Europe : on le trouve aux en- virons de Paris, dans les bolets. CXXIIÉ GENRE. OXYPORE. Caractères génériques. Antennes courtes, monili- formes, presque en masse; premiers articles min- ces, les autres renflés , lenticulaires , perfoliés, le dernier arrondi à sa pointe. — Quatre antennules courtes, égales; les antérieurescomposées dequatre articles égaux, filiformes ; les postérieures de trois, dont le dernier en masse, large , aplati, triangu- laire , presque en croissant, — Élytres courtes. Les oxypores ont beaucoup de ressem- “blance avec les staphylins, par la forme du corps et par les antennes. Aussi tous les na- turalistes qui ont écrit avant M. Fabricius n'ont fait qu'un seul genre de ces insectes ; mais, malgré les rapports qui paraissent Le L) ” : » n DES OXYPORES. 163 exister entre eux, ils diffèrent par les parties de la bouche; ce qui a déterminé M. Fa- bricius à séparer des staphylins des autres auteurs, tous ceux dont les mandibules sont simples, et le dernier article des antennules large et triangulaire : caractères principaux qui distinguent les oxypores des staphylins, dont les mandibules sont dentées , et les an- tennules filiformes. Les antennes des oxypores sont moins longues que la tête, et insérées à sa partie antérieure et latérale, à la base des mandi- bules. La tête est grande, dirigée en avant; les yeux sont arrondis, peu saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules grandes, cornées, arquées, échancrées et ciliées; de deux mâchoires bifides à divisions inégales, l’intérieure plus courte et aiguë, l’extérieure grande et ar- rondie; d’une lèvre supérieure et de quatre antennules. « Le corselet est légèrement rebordé , ar- rondi postérieurement; lécusson est très petit, à peine visible. : AE À pa, 164 "HISTOIRE NATURELLE Les élytres sont dures, très courtes, cou- vrant à peine le tiers de l’abdomen : elles cachent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont de longueur moyenne ; les jambes garnies de poils; les tarses composés de cinq articles, dont Le second et le dernier sont les plus longs : celui-ci est armé de deux crochets pointus. Les oxypores diffèrent peu des staphylins par les habitudes : comme eux, ils sont is agiles, et courent fort vite. On les … trouve dans les agarics et les bolets, où - souvent ils sont réunis en assez grand nom- bre. C'est là qu'ils s’accouplent, que la larve vit et subit ses métamorphoses. Ils forment un genre composé de deux espèces, qui habitent l’Europe. A L’Oxypore fauve, Oxyporus rufus. Il a environ quatre lignes de long; les an-- tennes sont fauves; la tête et les mandibules sont d’un noir luisant; le corselet est fauve, lisse ; les élytressont noires, avec une grande tache fauve à la base ; l'abdomen est fauve, Bite i se + 5 be her On à és dd, + = - \ à ot ) régi Le + ; DES OXYPORES, avec l’extrémitémoire ; les pates sont fauves. Il habite l’Europe : on le trouve aux environs de Paris, dans les bolets. ” 7 L'Oxypore maxillaire, Oxyporus maxillosus. Il est un peu moins grand que le précé- dent; les. antennes sont jaunâtres; la tête est brune, avec une tache rougeûtre à sa partie antérieure; le corselet est fauve; les élytres sont d’un fauve pâle, avec l’extré- … mité noire; l’abdomen et les pates sont d’un … fauve pâle. On le trouve en Allemagne et aux en rons de Paris. ve TE. ab” és ” ’ 166 HISTOIRE NATURELLE ? CXXIV‘ GENRE. PÉDÈRE. Caractères génériques. Antennes moniliformes; pre- mier article un peu allongé, les autres égaux, presque sphériques. — Quatre antennules iné- gales; les antérieures beaucoup plus longues, composées! de quatre articles, dont le dernier ovale, un peu plus gros, presque en masse; les L postérieures de trois articles égaux, filiformes. ai _ Les pédères diffèrent peu des staphylins, _ parmi lesquels Linné et les autres natura- listes les ont placés. Le principal caractère qui sert à les distinguer de ces insectes, dont M. Fabricius les a séparés, consiste dans la forme de leurs antennules, qui sont terminées en masse, tandis que celles des staphylins sont filiformes; les mandibules dentées des pédères empêchent aussi de les confondre avec les oxypores, dont les man- dibules sont simples. D'ailleurs, les insectes de ces trois genres se ressemblent beaucoup par la forme du corps. Les antennes des pédères sont composées DES PÉDÈRES. Mr67 de onze articles; presque aussi longues que le corselet, elles sont insérées à la partie la- térale antérieure de la tête, entre les yeux et la base des mandibules. La tête est de la largeur du corselet, di- rigée en avant; les yeux sont arrondis, plus ou moins Sete la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées , aiguës et dentées; de deux mâchoires comnées, bifides, à divisions iné- gales; l’extérieure grande et arrondie, l’in- térieure aiguë et ciliée; d’une lèvre infé- rieure et de quatre antennules. Le corselet est un peu convexe, arrondi postérieurement ; l’écusson est très petit; les élytres sont très courtes : elles couvrent À peine le tiers de l'abdomen; en dessous sont deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont de longueur moyenne; les tarses filiformes, composés de cinq articles ; les antérieurs sont plus larges et plus courts que les autres; le dernier article est terminé par deux petits crochets pointus; le corps est allongé, linéaire. Les pédères habitent les endroits sablon- Fr : La Ci %, & € xS M 168 HISTOIRE NATURELLE neux qui se trouvent au bord des eaux : ils sont très agiles, courent très vite, et vo- lent facilement. Ils sont carnassiers, et vivent des petits insectes qu'ils peuvent attraper. Leurs larves ressemblent à celles des staphy- lins. Ils forment un genre composé de huit ou dix espèces. On les trouve presque toutes en Europe. Le Pédère ruficolle, Pæderus rufi- collis. Il est long d’environ trois lignes et demie, d'un noir bleuâtre, avec le corselet rond, ovoide, convexe, lisse, et d’un fauve un peu jaunâtre, luisant; l'abdomen a des poils courts et gris; le dernier anneau est terminé par deux pointes. Ontrouve cet insecte dans toute la France, sur le bord des rivières. Il n’est pas rare aux environs de Paris. Le Pédère riverain, Pæderus riparius. Il a environ quatre lignes de long; les antennes sont de la longueur du corselet, VE N°. DES PÉLÈRES.# 169. fauves à la base, noirâtres à l extrémité ; la tête est noire, luisante; le corselet est lisse, fauve; les élytres sont bleues, finement pointillées ; l'abdomen est fauve, avec l’ex- trémité noire; les pates sont fauves. On le trouve aux environs de Paris, au bord des eaux. Le Pédère bimoucheté, Pæderus biguttatus. G. Stène. LaTr. Il a deux lignes de long ; les antennes sont noires, un peu velues, presque en masse ; la tête est noire, chagrinée; les yeux sont “grands, arrondis, très saillans; le corselet est noir, chagriné; il a une petite ligne lon- gitudinale, courte, enfoncée sur le milieu; les élytres sont noires, chagrinées; elles ont chacune une petite tache fauve sur le mi- lieu : quelquefois cette tache manque; Pab- domen et les pates sont noirs, M. Geoffroy croit que les individus dont les élytres sont sans taches, sont les femelles. On le trouve en Europe, au bord des Éaux. IV. 15 € v FPT 170 HISTOIRE NATURELLE Le Pédère orbiculaire, Pæderus orbi- culatus. Il est de la grandeur ‘du précédent; les antennes sont fauves, moins longues que le corselet ; la tête est noire, séparée du cor- selet par un étranglement mince; les élytres sont noirâtres, chagrinées; l’abdomen est noirâtre ; les pates sont fauves. On le trouve aux environs de Paris. Le Pédère fragile, Pæderus fragilis. Il n’est guère plus grand que le précé- dent , et n’en diffère que par les caractères suivans: son corselet est fauve ; les antennes sont brunes ou noirâtres; les pates anté- rieures sont fauves; les autres sont brunes, avec les tarses fauves. s On le trouve dans toute la France. Le Pédère muselier, Pæderus pro- boscideus. G. Stène. Late. Il n'a guère qu'une ligne de long; les an- DES PKDÈRES, 171 tennes sont jaunes à la base, noires et ren- flées à l'extrémité; la tête est noire ; les yeux sont arrondis, très saillans ; le corselet et les élytres sont noirâtres, chagrinées ; l’abdo- men est noirâtre ; les pates sont jaunâtres. On le trouve aux environs de Paris, au bord des eaux. Le Pédère Junon, Pæderus Juno. G. Stène. Larn. Il est long de près de trois lignes, noir, avec une petite tache ronde sur les élytres; les pates et les palpes d’un roux jaunâtre ; les genoux sont noirs, On le trouve aux environs'de Paris, et dans toute l’Europe, dans les lieux humides, 172 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME SECTION. Cinq articles aux tarses des deux pates anté- rieures et des intermédiaires, et quatre articles aux tarses des pates postérieures. CXXV° GENRE. COSSYPHE. Caractères génériques. Antennes plus courtes que le corselet, un peu en masse, composées de onze articles, les quatre derniers en masse. — Quatre antennules inégales ; les antérieures plus longues, composées de quatre articles, le dernier-large, sécuriforme; les postérieures de trois articles, le premier plus petit, les autres presque égaux. — Corps très déprimé. — Tête petite, cachée sous le corselet. Le seul insecte qui compose ce genre res- semblé aux lampyres par la forme du cor- selet. Aussi M. Fabricius, dans ses premiers ouvrages , l'avait confondu avec ces insectes; mais comme il en diffère non seulement par ses antennes, qui sont en masse perfoliée, mais encore par le nombre des articles des tarses postérieurs , M. Olivier l'en à séparé. z LES COSSYPHES. 173 Les antennes sont plus: courtes que le corselet ; le premier article est assez gros, le second court, les suivans allongés , les quatre derniers en masse perfoliée, La tête est petite, attachée sous le corse- let; les yeux sont petits, arrondis, saillans; la bouche est composée d’une lèvre supé- rieure, de deux mandibules courtes, cor- nées, arquées, bifides à leur extrémité; de deux mâchoires courtes, divisées en deux pièces inégales; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est très grand, large et re- bordé de tous les côtés ; l’écusson est petit, presque en cœur; les élytres embrassent l’abdomen par les côtés, et elles ont un très large rebord presque foliacé, semblable à celui du corselet. Les pates sont courtes, simples ; les tarses des quatre pates antérieures sont composés de cinq articles, et ceux des pates posté- rieures de quatre ; le dernier de tous a au milieu de sa partie inférieure un prolonge- ment aigu formé par une entaille demi-cir- culaire. 174 HISTOIRE NATURELLE Ne connaissant point cet insecte, nous avons donné sa description d’après celleique nous avons trouvée dans l'Encyclopédie. Sa manière de vivre et sa larve sont entièrement inconnues. Le Cossyphe déprimé, Cossyphus depressus. Il a environ six lignes de long, et près de trois de large; tout le corps est brun ferru- gineux; le corselet et les élytres ont des re- bords planes, très larges, d’un brun ferru- gineux plus pâle; fes pates sont brunes. On le trouve aux Indes orientales, sur la côte de Coromandel. Le Cossyphe de Hoffmansegg, Cossy- phus Hoffmanseggiü. Il est iong d’environ quatre lignes, d’un brun foncé, avec la bordure d’un brun très clair, tirant sur le jaunâtre, et demi-trans- parente ; les élytres ont la suture élevée , et le milieu de chacune d'elles a une ligne longitudinale et droite en relief. DES COSSYPHES, 195 On trouve cet insecte en Barbatie, en Espagne , et en Sicile. Le Cossyphe perforé, Cossyphus perforatus. G. Hélée. Larr. Son corps est très noir et luisant; le corselet offre, à sa partie antérieure, une ouverture pour laisser passer la partie su- périeure de la tête; les deux lobes de l’é- chancrure sont croisés; le disque des élytres a des poils disposés en lignes longitudinales; leur limbe extérieur, ainsi que celui du cor- selet, déborde fortement le corps, de même que dans les cossyphes. On le trouve dans l’île des Kanguroos, à la Nouvelle-Hollande. 176 HISTOIRE NATURELLE CXXVI GENRE. ÉLOÉ. Caractères génériques. Antennes moniliformes; pre- mier article assez long , le second court et petit, le dernier sétacé. — Quatre antennules inégales; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le premier très court et très petit; les postérieures de trois, dont le der- nier ovale et un peu plus gros. — Tarses terminés par quatre crochets. — Élytres courtes, presque ovales. Les méloés ont quelques rapports avec les mylabres de M. Fabricius, etavec les can- ,,,, tharides de M. Geoffroy, parmi lesquelles Linné et Degéer les ont placés. On distingue les méloés des cantharides, par les antennes, que celles-ci ont filiformes , et on les distin- D gue des mylabres par quelques parties dela , bouche. Les antennes sont composées de ongeav ticles, un peu plus longues que le corselet, et insérées à la partie antérieure de la tête, » au-dessous des yeux. L DES MÉLOÉS. 177 La tête est large, aplatie antérieuremerit, presque perpendiculaire; les yeux sont ova- les, peu saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules triangulaires, arquées, cornées et aiguës; de deux mächoires comprimées, bifides , à divisions presque égales ; l’extérieure un peu -plus grande, arquée et aiguë; l’intérieure tronquée ; d’une lèvre inférieure et de quatre antennules. Le corselet est plus étroit que les élytxes, presque carré; les élytres sont molles, de forme ovale, en recouvrement à la suture près de la base, ordinairement moins longues que l’abdomen. Ces insectes n’ont point d'ailes. L’abdomen est mou, composé d’anneaux très distincts. Les pates sont assez longues; les jambes sont un peu arquées; les tarses des deux paires de pates antérieures sont composés de cinq articles, et ceux des postérieures de quatre; le premier article est allongé, les autres sont presque égaux, le dernier est armé de deux crochets doubles; celui qui se 178 HISTOIRE NATURELLE trouve en dessus est beaucoup plus gros et plus fort que celui de dessous. On trouve ces insectes, au printemps, dans les champs et les terres labourées; ils se nourrissent de feuilles de végétaux. Lors- qu’on les touche, ils font sortir de l’extré- mité de chaque cuisse, près de leur jonction avec la jambe, de très petites gouttes d’une liqueur visqueuse de couleur jaune. Au mois de mai, les femelles sont très pesantes et marchent lentement, parce qu’elles ont l’ab- domen fort gros et rempli d'œufs; elles pondent leurs œufs en un paquet de la gros- seur d’une noisette, qu’elles déposent dans la terre; ces œufs sont petits, oblongs, d’une couleur d’orange un peu claire, et les larves en sortent un mois après. Ces larves ont six pates; elles sont d’un jaune d’ocre, avec les yeux noirs ; leur tête est ovale, un peu aplatie, munie de deux antennes composées de trois articles, termi- nés par un poil; de deux mandibules très longues, courbées et très pointues, et de quatre antennules ; le corps est composé de douze anneaux; les pates sont attachées aux DES MÉLOÉS. _ 179 trois premiers ; le dernier est terminé par quatre filets très fins, dont deux plus longs que les autres; les pates sont divisées en trois parties , et terminées par deux crochets très pointus, entre lesquels est une pièce large, aplatie, en forme de fer de lance; c’est au moyen de ces crochets que ces larves se cramponnent aux objets sur lesquels elles marchent; elles s’aident aussi à marcher et à s'attacher au môyen d’un petit mamelon qu'elles ont au-dessous du dernier anneau, et qui paraît être pourvu d’une matière vis- queuse. Degéer ayant renfermé des mouches avec ces larves, les vit s’attacher sur leur corps, et les sucer au point de faire périr les mou- ches en très peu de temps. Ces insectesont la propriété vésicante des cantharides vésicatoires, mais avec beaucoup moins d'énergie; on les faisait entrer autre- fois dans la composition de certains emplà- tres. On connaît une dizaine d’espèces de ces insectes : on les trouve presque toutes en Europe. NV Eof L 180 HISTOIRE NATURELLE Le Méloé proscarabée , Meloe prosca- rabeus. Le mâle a environ un pouce de long; la femelle est plus grande; les antennes sont d’un noir bleuâtre; les premiers articles sont velus, ceux du milieu sont larges, aplatis; les quatre derniers sont plus minces, le der- nier se termine en pointe; la tête est plus large que le corselet, chagrinée ; le corselet est petit, presque carré, chagriné; les ély- tres sont d’un noir bleuâtre, bronzées, cha- grinées , beaucoup plus courtes que l’abdo- men. Celui-ci est noir, luisant ; les pates sont noires. La femelle a les antennes moniliformes , beaucoup moins renflées dans leur milieu que celles du mâle; le ventre est très gros. On le trouve dans toute l'Europe : il est trés commun aux environs de Paris, au commencement du printemps, dans. les champs. La La A Le Méloé scabréux, Meloe scabrosa. Li Il est à peu près de la grandeur du pré DES MÉLOÉS. 181 cédent; les antennes sont moniliformes , un peu plus longues que la tête; la tête et le corselet sont d’un rouge cuivreux, forte- ment chagrinés; les élytres sont chagrinées, d’un noir bronzé; l’abdomen est gros; le milieu des anneaux est d’un rouge cui- vreux; la base et l’extrémité sont d’un bleu verdâtre; les pates sont noires, avec les cuisses d’un rouge cuivreux. On le trouve dans toute l'Europe : il est moins commun aux environs de Paris que le précédent. ! Le Méloéautomnal , Meloe autumnalis. Il ressemble beaucoup au méloé prosca- rabée, mais il est une fois plus petit ; il est d’un noir luisant ; la tête et le corselet sont lisses; les élÿtres sont presque de la lon- gueur de l’abdomen, lisses, avec quelques points enfoncés. On le trouvé en Europe. " J'ai vu cette espèce accouplée avec le méloé Li proscarabée, IV. 16 182 HISTOIRE NATURELLE Le Méloé de mai, Meloe majalis. Il a plus d’un pouce de long; son corps est d’un noir mat, presque lisse, et n’est qüe finement pointillé; la tête a une petite ligne enfoncée sur le vertex ; les côtés du corselet tombent À angle droit, et parais- sent rebordés, du moins aux angles an- térieurs ; les élytres sont évidemment plus courtes que dans les autres espèces, ne dé- passant pas le premier anneau de l’abdo- men; cet anneau et les quatre suivans ont le bord postérieur rougeâtre en dessus. On le trouve en Espagne, en Portugal et en Barbarie. DES CANTHARIDES 183 CXX VII GENRE. CANTHARIDE. Caractères génériques. Antennes filiformes, plus longues que le corselet; articles égaux, presque cylindriques, le premier assez gros, et le second très court, — Quatre antennules inégales, fili- formes; les antérieures composées de quatre ur- ticles, dont le premier très court; les postérieures de trois, dont le dernier en masse, — Tarses ter- minés par quatre crochets. — Élytres molles et flexibles, — Tête inclinée, Cxs insectes sont connus depuis très long- temps sous le nom de cantharides. M. Geof- froy et Degéer leur ont conservé ce nom , que Linné a donné aux téléphores. M. Fabri- cius les a nommés lyttes; et, à l'exemple de Linné, il a donné le nom de cantharides à des insectes qui n’ont aucune ressemblance avec la cantharide vésicatoire. . , Linné a formé un seul genre de la cantha- ride, du méloé, du mylabre, de la céro- come, de la notoxe et de l'apale, auquel il a donné le nom de méloé. Parmi ces insec- tes, quelques uns ne diffèrent de la cantha- ” «“ 184 HISTOIRE NATURELLE ride que par les antennes , et lui ressemblent . par les parties de la bouche. Les antennes des cantharides sont filifor- mes, composées de onze articles; le der- nier se termine en pointe mousse; elles sont plus longues que le corselet, et placées à la partie antérieure de la tête, au-dessous des yeux. La tête est inclinée, assez grande, un peu aplatie; les yeux sont petits, ovales , peu saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules épaisses, dures , courtes , arquées ; de deux mächoires larges et bifides ; la division exté- rieure est plus grande que la division inté- rieure ; d’une lèvre inférieure et de quatre antennules courtes , filiformes, Le corselet est plus étroit que la tête et que les élytres, plus large à sa partie posté- rieure qu’à sa partie antérieure; l’écusson est petit et arrondi. Les élytres sont molles, flexibles, ordi- nairement de la longueur de l'abdomen ; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. ; PR 7, ! ss s* DES CANTHARIDES, 185. Les pates sont longues et minces, les jambes un peu comprimées et arquées, les tarses filiformes ; ceux des quatre pates an- térieures sont composés de cinq articlesÿ et ceux des postérieures de quatre; le premier et le dernier article de tous les tarses sont plus longs que les autres , qui sont presque égaux ; le dernier est terminé par deux cro- chets doubles et réunis , un peu recourbés; caractère que ces insectes ont de commun avec le méloé , le mylabre et la cérocome. Les larves des cantharides sont hexa- podes; leur corps est mou, composé de treize anneaux; elles ont la tête assez grosse, arrondie, munie de deux antennes; leur bouche est composée de deux mandibules assez fortes et de quatre antennules. Elles vivent dans la terre et se nourrissent de ra- cines ; elles se changent ennympheen terre, et n’en sortent que sous la forme d’insecte parfait. Les cantharides vésicatoires habitent pres- que toute l'Europe ; on les trouve au com- mencement de l'été, accouplées sur les ar- bres, principalement sur les frênes, où ® : M : + £ $ | }d + - 186 ŒuiSTOIRE NATURELLE quelquefois elles sont rassemblées en très grand nombre. Peu de personnes ignorent de quel usage ces’ insectes sont en médecine ; on sait qu'ils ont la propriété, qu’on trouve aussi dans d’autres insectes, d’exciter des petites vessies sur la peau lorsqu'on les ap- plique sur le corps. Elles répandent une odeur fade très désagréable, qui pourrait être dangereuse si on la respirait long- temps; les personnes qui les-recueillent les font mourir dans le vinaigre, et on les ré- duit en poudre pour les mêler avec les em- plâtres Ces insectes ont une vertu si sti- mulante, qu’on n’en doit faire usage inté- rieurement qu'avec la plus grande précau- tion ; ils sont diurétiques, et, suivant M. Geoffroy, ils agissent si vivement sur les organes qui séparent l'urine, qu'ils font rendre par cette voie jusqu’au sang. Ce genre est composé d’une quarantaine d’espèces : on en trouve peu en Europe, et seulement une aux environs de Paris, Inwectes., br , PE, 79. Baraband del 1“ Tardieu Jeulp. 1. Cauth, vesicatoire . 6: Lag. velue. 2. Ml. (rifascie . 6.Aœd. bleue 3. on. piézate ‘ #. Not. unicorne. 4.Cer. de Schaeller . * . Ca ” é DES CANTHARIDES, 187 La Cantharide vésicatoire, Cantharis vesicatoria. " e, Elle varie beaucoup par la grandeur; elle a depuis six jusqu’à dix lignes de lon- gueur ; elle est d’une belle couleur verte dorée, quelquefois bleuâtre; les antennes sont noires, filiformes, de la longueur dela moitié du corps; la tête a une ligne longi- tudinale enfoncée sur le milieu ; le corsell est inégal, plus étroit que la tête; les ély- tres sont molles, finement chagrinées ; elles ont deux lignes longitudinales peu élevées la tête, le corselet et le dessous du corps" sont légèrement couverts d’un duvet cendré ; les pates sont vertes, les tarses bleuâtres. On la trouve dans presque toute l'Eu- rope , sur le frêne, le troëne, ls sureau , le lilas, le éhèvréféuille) | La Cantharide syrienne, Cantharis syriaca. Elle a environ huit lignes de longueur ; les antennes sont noirâtres, un peu plus h 4 sr 7 188 HISTOIRE NATURELLE longues que le corselet ; la tête est noire ; le corselet est rouge, plus étroit que dantête ; il à un sillon légèrement marqué sur le mi- lien; les élytres sont d’un vert bleuâtre, finement chagrinées; le dessous du corps et les pates sont noirs, légèrement couverts d’un duvet grisâtre. On la trouve dans la Syrie et au midi de l'Europe. 1 Cantharide géante, Cantharis gigas. Elle a environ un pouce de longueur ; les antennes sont filiformes , aussi longues que la moitié du corps, d’un noir bleuâtre, avec des reflets violets; la tête est grande, aplatie; le corselet est aminci postérieure- ment, plus étroit que la tête; les élytres ‘sont finement chagrinées; le dessous du corps est d’un bleu violet, avec une grande tache rouge à la poitrine; les pates sont longues , minces; d’un bleu noirâtre. On la trouve au Sénégal, sur différentes: plantes. DES GANTHARIDES. 189 La Cantharide érythrocéphale, Can- tharis erythrocephala. pe Elle a environ huit lignes de longueur; les antennes sont noires, fauves à la base; la tête est rouge, avec une ligne longitudi- nale courte, de couleur noire, sur le mi- lieu ; le corselet est chagriné, noir, avec une ligne longitudinale blanchätre sur le milieu ; les élytres sont finement chagrinées, | noires, avec la suture, le bord extérieur, et une ligne sur le milieu blanchâtres; le dessous du corps est noir, légèrement cou- vert d’un duvet blanchâtre; les pates sont noires; les cuisses sont couvertes de poils cendrés. On la trouve au midi de l’Europe. La Cantharide rayée, Cantharis vittata. Elle a environ sept lignes de long ; les an- tennes sont noires, plus longues que le cor- selet; la téte est d’un jaune fauve, avec deux petites lignes longitudinales noires sur = 190 , HISTOIRE NATURELLE le milieu ; le corselet est plus étroit que la tête, d’un jaune fauve, avec une ligne lon- gitudinale noïre de chaque côté; les élytres sont d’un jaune fauve, avec deux lignes longitudinales noires sur le milieu ; le des- sous du corps est noir, couvert d’un duvet jaunâtre; les pates sont d’un gris noirâtre, avec la base des cuisses fauve. On la trouve dans l'Amérique septen- trionale. La Cantharide noire, Cantharisatrata. Elle a environ cinq lignes de longueur; elle est entièrement d’un noir mat, sans tache ; les antennes sont filiformes, un peu plus longues que le corselet ; le corselet est arrondi , plus étroit que la tête ; les élytres sont finement chagrinées. On la trouve dans l'Amérique septen- . trionale, la Caroline, la Pensylvanie. La Cantharide soyeuse, Cantharis sericea. Elle’est de la grandeur de la cantharide DES CANTHARIDES:. 197 rayée ; tout le corps est noir, couvert d’un duvet cendré, soyeux ; les antennes sont fili- formes, de la longueur de la moitié du corps. On la trouve sur la côte de Barbarie. La Cantharide humérale , Cantharis humeralis. G. Sitaris. Larr. Elle a environ six lignes de longueur; elle est d’un noir luisant , avec une grande tache fauve à la base des élytres; les an- tennes sont filiformes, un peu plus longues que le corselet; la tête est très inclinée; le corselet est presque aussi large que la tête A les élytres sont plus courtes que l'abdomen , et vont, en rétrécissant, du milieu à l’ex- trémité ; les pates sont noires. Elle habite l’Europe : on la trouve aux environs de Paris. La Cantharide africaine, Cantharis afer. G. OEnas. Larr. Cette espèce est noire, avec le corselet 192 HISTOIRE NATURELLE rouge; les antennes sont d’un brun rougeà- tre, à’ partir du coude. On la trouye en Barbarie et au cap de Bonne-Espérance. CXXVIII GENRE. é MYLABRE. Caractères génériques. Antennes moniliformes, gros sissant vers le bont, de la longueur du corsélet. — Quatre antennules filiformes, inégales; les anté- rieures plus longues, composées de quatre articles presque égaux ; les postérieures de trois articles presque égaux. — Tarses terminés par quatre “ crochets. — Élytres molles et flexibles. — Tête inclinée. M. Fasricrus a séparé ces insectes des cantharides, des méloés et des cérocomes, avec lesquels Linné les avait placés, et dont il n’a fait qu’un seul genre sous le nom de méloé. On distingue les mylabres des can- tharides , avec lesquelles ils ont beaucoup de rapports, par la forme des antennes, qui sont filiformes dans ces dernières. Celles des mylabres sont moniliformes, à peine de la LE 4 4 à >" DES MYLABRES, 193 longueur du: corselet, composées de onze articles ; le premier est long, le sécond court, les autres sont arrondis et vont en grossissant vers l'extrémité; ellés sont insé- rées au-devant des yeux. La tête est plus large que le corselet, aplatie, inclinée ; les yeux sont ovales, assez gros, saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure , de deux mandibules cor- nées, aiguës, munies d’une petite dent vers la pointe ; de deux mâchoires bifides, à divi- sions presque égales; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules. Le corselet est étroit antérieurement, presque en pointe, arrondi postérieure ment ; l’écusson est petit, arrondi. Les élytres sont flexibles , de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses. Les pates sont assez longues; les jambes sont simples ; les tarses des deux premières paires de pates sont composés de cinq ar- ticles, dont les quatre premiers sont assez larges, triangulaires ; le dernier est allongé, un peu renflé à l'extrémité ; les tarses des IV. 17 ._ CR. F LR. à . # 194 HISTOIRE NATURELLE pates postérieures ont le premier et le der- nier article allongés, et les deux autres trian- gulaires ; le dernier article de tous les tarses est terminé par deux crochets doubles, comme le sont ceux des cantharides et des méloés, " On trouve ces insectes sur les fleurs ; leurs larves sont entièrement inconnues. Il paraît que le mylabre de la chicorée était la véritable cantharide de Dioscoride … et des anciens. Cet insecte , qui est ‘très abondant dans tout l’Orient, produit pres- que les mêmes effets que la cantharide vé- sicatoire ; et les Chinois l’emploient encore aujourd’hui aux mêmes usages. … Ce genre est composé de vingt espèces : on n’en trouve que quatre en Europe, et aucune aux environs de Paris. e # l'A ue, SES _Le Mylabre bifascié , Mylabris | bifasciata. IL a environ dix lignes de longueur ; les - antennes sont rousses, avec le premier ar- “ticle noir ; la tête et le corselet sont noirs , ). Ch. CORRE vin Si. + DES MYLABRES, 195 un peu velus; les élytres sont noires, avec deux bandes transversales rousses, l’une un peu au-dessus du milieu, l'autre un peu au-dessous ; le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve au Sénégal. Le Mylabre trifascié, Mylabris trifasciata. . Il a environ quatorze lignes de longueur ; les antennes sont rousses, avec le premier article noir; la tête et le corselet sont noirs , légèrement velus; les élytres sont rousses * avec trois bandes. transversales noires ; les deux premières sont moins larges que la dernière, qui termine les élytres ; le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve au Sénégal. Sd Le Mylabre de la chicorée, My labris chicori. Il varie par la grandeur, la couleur et la forme des bandes qui se trouvent sur ses élytres ; les antennes sont noires ; la tête et" FN 1 196 HISTOIRE NATURELLE À le corselet sont noirs, un peu velus; les élytres sont noires, avec trois bandes trans- versales ondées, fauves; la première , qui est à la base, est interrompue dans son mi- lieu; les deux autres ont des dents très marquées ; le dessous du corps et les pates sont noirs. On le trouve dans tout l'Orient, sur les fleurs de la chicorée , et dans le midi de la France. Le Mylabre variable , My labris variabilis. 1 a huit lignes de longueur ; les antennes sont noires ; la tête et le corselet sont noirs , velus ; lesélytres sont noires, un peu velues; elles ont quatre bandes transversales testa- cées; la première, à la base, est formée par quatre taches, et la dernière, à l'extrémité, est formée par deux taches; le dessous du Corps et les pates sont noirs , un peu velus. On le trouve au cap de Bonne - Esp- rance. 7 d LS 4 s + : DES MYLABRES, 197 Le Mylabre dix-points, Mylabris decem-punctata. Il est de la grandeur du mylabre de la chicoréé ; les antennes sont noires; la tête et le corsdr sont noirs, un peu veluss les élytres sont testacées, avec quatre points noirs, deux vers la base, deux vers le mi- lieu, et une tache en croissant à l'extrémité; | le Ab du corps et les pates sont noirs. On le trouve en Italie et dans le midi de la France. Le Mylabre imponctué, M labrist impunctata. G. Æyclée. Lara. Il est un peu plus petit que le précédent ; les antennes sont noires; les deux premiers articles sont plus gros que les autres » et. velus; les trois derniers sont renflés, ovales, et paraissent n’en former qu’un seul, comme dans les cérocomes femelles ; la tête, le cor- selet, et tout le dessous du corps, sont noirs 198 HISTOIRE NATURELLE et velus; les élytres sont testacées, sans taches. On le trouve au cap de Bonne-Espé- rance, A la suite des mylabres vient le genre " Térraonyx, dont les caractères sont ex- posés, t. 11, p. 262. Ce genre est très voisin des mylabres et des cantharides, mais il en diffère par l’avant- dernier article des tarses, qui est bifide ou bilobé , tandis qu'il est entier chez ces der- niers. Le Tétraonyx à huit taches, Tetraonyx octo-maculatus. Il est noir, avec quatre taches rouges sur chaque élytre. On le trouve dans l'Amérique méridio- nale. DES ZONITES. 199 D CXXIX" GENRE. ZONITE. Caractères génériques. Antennes sétacées, presque aussi longues que le corps; premier article nnrpeu» renflé, le second court, lesautres égaux. — Quatre antennules filiformes. — Tête inclinée, — Tarses terminés par quatre crochets. Les insectes de ce genre, établi par M. Fa- bricius, ont beaucoup derapportavecles can- tharidesietles mylabres, par la tête qu’ils ont inclinée, les élytres flexibles, et les tarses terminés par deux crochetsdoubles; mais ils en diffèrent par les parties de la bouche. Les antennes sont composées de onze articles ; le premier est un peu renflé à l’ex- trémité, le second court , les autres un peu allongés, presque cylindriques, d’égale lon- gueur, le dernier aminci à l’extrémité ; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, au-dessous des yeux. La tête est ovale , inclinée, un peu en- foncée sous le corselet ; les yeux sont al- » 200 HISTOIRE NATURELLE longés, en forme de rein, peu saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure entière, presque carrée; de deux mandi- bules assez grandes , cornées , arquées, ter- minées en pointe; de deux mâchoires lon _ gues, entières ; d’une lèvre inférieure échan- créé, et de quatre antennules filiformes, à articles égaux, cylindriques. Le corselet est presque carré, aplati, un peu plus étroit que les élytres ; l’écusson est grand, triangulaire. Les élytres sont molles, flexibles, de la longueur de l'abdomen ; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont longues , minces ; les tarses, des quatre antérieures sont composés de cinq articles , et ceux des postérieures de quatre; le premier et le dernier article de tous les. tarsessont très longs, cylindriques ; le dernier est terminé par quatre crochets; les jambes. ont deux épines minces à leur extrémité. Ce genre est peu nombreux ; il est com- posé de huit espèces , dont quatre se trou- vent en Europe. Les habitudes et les larves de ces insectes sont inconnues. DES ZONITES. 201 M. Latreille, dans le Règne animal, dont nous suivons ici la classification, a cri de- voir confondre le genre Zornitis avec son genre Cantharide. k Le Zonite brûlé, Zonitis prœusta. | Il a environ six lignes de longueur ; les antennes sont noires, avec le premier ar- ticle testacé ; la tête est inclinée, testacée ; les yeux sont noirs; le corselet est lisse, testacé, sans taches; les élytres sont lisses > testacées, avec l’extrémité noire; le dessous du corps et les pates testacés ; la poitrine et les tarses sont noirs. «Rs Le mâle diffère de la feméllé, en ce qu'il ‘ est un peus plus petit, entièrement noir, avec l'extrémité de l'abdomen roux. On le trouve en Italie. Le Zonite piézate, Zonitis piezata. * IL est de la grandeur du précédent; les antennes sont noires, presque aussi longues que le corps; la tête est testacée, finement pointillée , légèrement couverte de poils 202 HISTOIRE NATURELLE courts, roides, noirs, avec une tache noire sur le milieu du front ; les yeux sont noirs; le corselet est testacé, avec une grande tache noire surdle milieu, et qui s'étend sur le bord postérieur ; il est finement pointillé et garni de poils courts, roides , sur les côtés; l’écusson est noir ; les élytres sont finement pointillées, noires, avec la base, la suture . et le bord extérieur testacés; le dessous du corps et les pates sont noirs ; les tarses un peu velus. … (Get insecte est très remarquable par la Z forme de ses mâchoires, qui sont cornées , cylindriques, un peu aplaties à leur base, presque aussi grosses et aussi longues que les antennes ; de sorte qu’il paraît avoir une trompe comme les abeilles. Cette espèce est nouvelle : elle se trouve dans l’Amérique septentrionale , d’où elle a été apportée par M. Bosc. DES CÉROGOMES., 203 CXXX° GENRE. . CÉROCOME, > Caractères génériques. Antennes moniliformes, en masse; articles inégaux, irréguliers, aplatis, di- latés dans les mâles, arrondis dans les femelles; le dernier gros, en masse, comprimé par les côtés. — Quatre antennules égales, filiformes; les anté- rieures composées de quatre articles, dont le pre- mier très petit, et le dernier très allongé, le se- cond et le troisième très renflés, presque vésicu= leux dans les mâles; les postérieures composée de trois articles égaux. — Tarses terminés me] quatre crocliets. — Élytres molles et flexibles, gr Les cérocomes ont quelques rapports avec les cantharides et les mylabrés. Comme ces insectes elles ant la tête inclinée, 1 6 élytres molles et flexibles, et les tarses ter- minés par quatre crochets ; mais il est trés facile de les distinguer les uns des autres par la forme des antennes, qui sont très remar- quables dans les cérocomes, principalement celles du mâle, qui diffèrent de celles de tous les autres insectes. Linné a placé parmi les méloés la seule espèce qu'il a connue, Cr 204 HISTOIRE NATURELLE M. Geoffroy est le premier qui en fait un genre , dont le nom signifie corne et che- velure. Les añtennes des cérocomes diffèrent dans les deux sexes; celles du mâle sont un peu plus longues que la tête, composées d’ar- ticles inégaux, irréguliers, dilatés; le pre- mier et le dernier sont plus longs et plus gros que les autres ; celles de la femelle sont moins longues , composées de neuf articles ; le premier est le plus long, les autres sont grenus et vont en grossissant, le dernier est un peu ovale ; elles sont insérées au-dessus de la bouche, à quelque distance des yeux. La tête est inclinée, arrondie, un peu plus large que le corselet; les yeux sont arrondis, peu saillans ; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure, de deux man- dibules courtes, arquées, simples, poin- tues, un peu dilatées, et membraneuses à leur base; de deux mâchoïres longues, cy- lindriques , pointues , un peu velues à leur - extrémité; d’une lèvre inférieure etde quatre antennules. Le cofselet est arrondi, sans rebord , « DES CÉROCOMES, 205 un peu plus étroit que la tête ; l’écusson est petit, triangulaire , peu rise; Les élytres sont molles, de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont assez longues ; les tarses sont filiformes, ceux des deux premières paires de pates sont composés de cinq ar- ticles, et ceux des postérieures de quatre ; ils sont terminés par quatre crochets. On trouve ces insectes sur les fleurs, pendänt une grande partie de l’été; ils vo- lent avec légèreté. Leurs larves sont entiè- rement inconnues , mais on présume qu’elles. vivent dans la terre comme celles des can- tharides, et.se nourrissent des racines des plantes. On ne connait encore que six espèces de ce genre. Deux habitent l’Europe : on en trouve une aux environs de Paris, que nous décrirons. . La Cérocome de Schæffer, Cerocoma Schæfferi é Elle a environ cinq lignes de longueur; les IV. 15 206 HISTOIRE NATURELLES antennes sont d’un jaune fauve; la tête, le corselet et les élytres sont d’un beau vert brillant , légèrement couverts d’un duvet cendré ; les pates sont d’un jaune fauve, avec les tarses grisâtres. On la trouve sur les fleurs dans presque toute l’Europe, principalement dans la partie méridionale; elle est rare aux environs de Paris. CXXXI GENRE. LAGRIE. Caractères génériques. Antennes moniliformes, al- lant un peu en grossissant vers l'extrémité, le . dernier article un peu plus allongé que les autres. — Quatré antennules inégales; les antérieures plus longues, composées de quatre articles, le dernier plus grand, sécuriforme ; les postérieures de trois, dont le dernier ovale, allongé. — Tète penchée, un peu déprimée. — Élytres molles et flexibles. M:Orvrer n’a conservé, dans ce genre établi par M. Fabricius, que les espèces dont les tarses portérieurs sont composés de quatre articles, et a placé les autres parmi Ù DES LAGRIES. 207 les mélyres et les œdemères. De la seule lagrie quelLinné et M. Geoffroy ont connue, l'un de ces naturalistes en a fait une chry- somèle, et l’autre une cantharide, avec les- quelles elle à beaucoup plus de rapport qu'avec les chrysomèles. On distingue les lagries des cantharides, des mylabres et des cérocomes, par la posi- tion de leur tête, qui est beaucoup moins inclinée, et par les crochets des tarses, qui sont simples; leurs antennes moniliformes empêchent aussi de les confondre avec les œdemères, dont les antennes sont filiforme Les antennes des lagries sont un peu D longues que le corselet, composées de onze articles, dont les dix premiers sont presque d’égale longueur, et vont en yrossissant; le dernier est plus long que les autres ; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête , au-dessous des yeux. La tête est petite, un peu aplatie, in- clinée; les yeux sont arrondis, saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure , de deux mandibules courtes, cornées, ter- minées par deux petites dents ; de deux mâ- | us chtis 208 HISTOIRE NATURELLE * choires corhées À leur base, bifides, la di- vision extérieuré plus longue ; d’une lèvre inférieure , et de quatre antennules. ” Le corselet est cylindrique, beaucoup moins large que les élytres; l’écusson est à peine visible. Les élytres sont molles, flexibles, con- vexes , de la longueur de l'abdomen; elles re- couvrent deuxaîles membraneuses, repliées. Les pates sont courtes; les tarses fili- formes : ceux des quatre pates antérieures sont composés de cinq articles ; le premier est un peiwplus long que les autres, le qua- trième est large, bilobé; les tarses posté- rieurs sont de quatre articles; le premier est très long, cylindrique, le troisième très court, bilobé, garni de houppes de poils en dessous; le dernier article de chaque tarse est terminé par deux petits ongles cro- chus. Cés'insectes se nourrissent de feuilles des végétaux; ils volent avec beaucoup d’agi- lité. Leur larve est inconnue. Ils forment un genre composé d’une douzaine d’espèces : on n’en trouve que deux en Europe. DES LAGRIES. 20ÿ Là Lagrie velue, Lagria villosa. FES à » Elle à environ six lignes de longueur; les antennes sont noires, moniliformes ; la tête, le corselet et les élytres sont a'irre bronzé, pointillés et couverts d’un duvet roussâtre; le dessous du corps et les pates sont d’un noir bronzé; l’anus est roux. On la trouve au cap de Bonne-Espé- rance. La Lagrie hérissée, Lagria hirta. Elle à environ quatre lignes de longueur ; les antennes sont noires; le dernier article est trois fois plus long que les autres; tout le corps est noir, couvert d’un duvet fauve ; les élytres sont testacées , très minces et lé- gèrement velues ; les pates sont noirés. On la trouve en Europe, dans les Bois. La Lagrie pubescente, Lagria pu- bescens. Elle est un peu plus grande que la pré- cédente, à laquelle elle ressemble beaucoup ; | | % ' + 210 HISTOIRE NATURELLE tout le corps est noir; le corselet est pres- que cylindrique, velu ; les élytres sont tes- tacées; le dernier article des antennes est très long. On la trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris. CXXXII GENRE. OEDEMÈRE. Caractères génériques. Antennes filiformes, presque de la longueur du corps; articles égaux, cylin- driqués, le premier à peine plus gros, le second un peu plus court.— Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le premier plus court et très petit; les postérieures composées de trois articles, dont le premier un peu plus petit. — Tarses terminés par deux crochets; article pé- nultième large, bifide, garni de houppes. M. Grorrrox a placé parmi les cantha- rides et ses cicindèles, qui sont des télé- phores, une partie des insectes de ce genre. M. Fabricius en a fait des lagries et desnécy- dales, et Linné a rangé parmi les cantharides 4 % ee Le DES OEDEMÈRES. a11 le peu d’espèces qu'il a connues. Les œde- mères ne peuvent appartenir aux téléphores, | qui ont cinq articles À tous les tarses; ni | aux nécydales, dont tous les tarses sont composés de quatre articles; elles se rap- prochent davantage des cantharides et des lagries ; maïs on les distingue des premières par les crochets de leurs tarses, qui sont simples, et des lagries par leuts antennes, qui sont filiformes. M. Olivier a formé un genre de tous ces insectes, dont le nom si- gnifie grosses cuisses, parce que le plus grand nombre des mâles des œdemères ont les cuisses postérieures très renflées. Les antennes des œdemères sont minces, filiformes, composées de onze articles : elles sont assez rapprochées à leur base, insérées à la partie antérieure de la tête près des yeux. La tête est avancée, un peu plus large que le corselet; les yeux sont arrondis , sail- lans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules simples , cornées, aiguës et arquées ; de deux mâchoi- res cornées, bifides, à division extérieure ù à ‘ll li L An. | 212 HISTOIRE NATURELLE plus longue , velue à son extrémité; la divi- _ sion intérieure courte, aplatie; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules iné- gales. Le corselet est cylindrique, raboteux; l'écusson est petit, triangulaire. | Les élytres sont molles, plus larges à la base qu’à l'extrémité; elles recouvrent deux ailes membraneuses , repliées. Les pates sont longues ; les cuisses posté- rieures sont souvent très renflées et arquées dans les mâles; les jambes sont minces; … les tarses des quatre pates antérieures sont composés de cinq articles; le premier est très long, et l’avant-dernier bilobé, garni de houppes de poils; les tarses postérieurs * sont de quatre articles, dont le pénultième est bilobé, garni de houppes. On trouve ces insectes sur les fleurs, dans les prairies; ils volent avec beaucoup d’agi- lité; leurs larves sont entièrement inconnues. Ils forment un genre composé de vingt es- pèces : on en trouve une partie en Europe. QT € DES OUDEMÈRES. 213 L'OEdemère simple , OEdemera simplex. Elle a environ cinq lignes de longueur; les antennes sont brunes; la tête est d’un brun bronzé; le corselét est fauve, rabo- teux; les élytres sont fauves , étroites à l’ex- trémité ; elles onttrois lignes longitudinales, élevées, peu marquées; le dessous du corps est bronzé; l'extrémité de l'abdomen est fauve ; les pates sont fauves, avec les tarses noirs. Elle habite l’Europe : on la trouve aux environs de Paris. L'OEdemère podagraire, OE£demera podagrariæ. Elle est de la grandeur de la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup; les an- tennes sont brunes; tout le corps est bronzé; le corselet est cylindrique, raboteux; les élytres sont fauves, avec leur bord exté- rieur et l'extrémité noirs; les quatre pates antérieures et la base des cuisses posté- *: M} 214 HISTOIRE NATURELLE rieures sont fauves; les cuisses postérieures sont très renflées et arquées. On la trouve en Europe, sur l’ægopo- dium podagraria. OEdemère ruficolle, OEdemera ruficollis. Elle est un peu moins grande que la pré- cédente; les antennes sont noires; la tête est verte, brillante; le corselet est roux, raboteux, marqué d’une ligne longitudinale sur le milieu ; les élytres sont bleues, cou- vertes d’un léger duvet : elles ont quelques lignes peu élevées; la poitrine est bleue, l'abdomen roux; les pates sont d’un bleu noirâtre. , On la trouve en: Italie et au midi de la France. L'OEdemère bleue, OEdemera cæ- rulea. Elle est de la grandeur de l’œdemère po- dagraire ; elle est d’un vert bleuâtre; les an- tennes et les yeux sont noirs ; le corselet est DES OEDEMÈRES, 216 cylindrique ; raboteux ; les élytres sont très étroites postérieurement, et marquées, de trois lignes longitudinales élevées ; les pates sont bleues; les cuisses postérieures sont renflées dans le mâle. On la trouve aux environs de Paris, sur - les fleurs, et dans toute l’Europe. L'OEdemère muselière, OEdemera rostrata. G. Sténostome, Lame. Elle est d’un vert bronzé, étroite en de- vant, avec un long museau ; ses antennes et ses pates sont fauves ; le corselet est long et cylindrique ; les élytres se rétrécissent vers la pointe, mais sans être étranglées ; elles ont chacune une petite nervure longitudi- nale et la moitié d’une autre près de la su- ture. M. Latreille a trouvé cet insecte en France, près de Brives. M. Audouin l’a pris dans les dunes des environs de La Rochelle , et à l’île de Ré. Le genre suivant est très voisin des œde- date do Agir a r 216 HISTOIRE NATURELLE : mères; il forme même le passage de ces der- nières avec les calopes et les lagries. G. Norus. (Voyez les Caractères, tome 11, page 257.) La tête des nothus est inclinée, plus étroite que le corselet, et un peu enchâssée par la partié postérieure ; les antennes sont insérées dans une échancrure des yeux ; elles sont filiformes , de la longueur de la moïtié du corps, et composées de onze articles cy- lindriques; la lèvre supérieure est coriacée , . présque cornée et assez grande; elle est ar- rondie et céiliée antérieurement; les mans dibules sont dures, arquées, éretaggs en gouttière intérieurement , et tefminéestpar “deux dents égales ; les mâchoires sont pres- que membraneuses , divisées en deux; les divisions sont petites, linéaires, et l’exté- rieure “est un peu plus longue que l’autre ; elles portent chacune un palpe composé de quatre articles, dont le premier est très pétit, le second allongé, un peu renflé en allant vers l'extrémité, le troisième court, DES OEDEMÈRES. 217 plus large que le précédent à son extrémité, de forme triangulaire, etle quatrième court, large, figuré en croissant; la lèvre inférieure est large; mince, membraneuse, un peu échancrée, et à angles arrondis ; elle porte deux palpes courts, de trois articles, dont le premier petit, le second mince, peu al- longé, et le troisième grand, dilaté, en forme de croissant; le corselet est convexe, un peu reébordé et tranchant sur les côtés, ce qui distingue encore ces insectés des œdemères, qui l’ont toujours arrondi; l’écus- son est petit et triangulaire, et les élytres sont presque linéaires, assez dures, un peu arrondies à leur extrémité; les ailes sont repliées:en dessous ; les pates sont de lon- gueur moyenne, les postérieures sont très renflées dans les mâles; les tarses ont le pé- nultième article bilobé, et le dernier ter- miné par quatre crochets, comme cela a lieu chez les cantharides. Les mœurs et les métamorphoses de ces insectes nous sont en- tièrement inconnues; on en connaît deux espèces propres à la Hongrie. IV. 19 het ia le : D den 1° LA RÉ Dé SR SL GC, 4 . : 218 HISTOIRE NATURELLE Le Nothus clavipède, Vothus clavipes. Il est long de quatre lignes, àspeu près; d’un noir plombé, avét un léger River gris; les palpes et les trois premiers articles des antennes sont fauves. 1 Le Nothus biponctué , Nothus bi- "punctatus. ". Nous réunissons à cette espèce le zothus prœustus d'Olivier, parce qu'il ngn est qu’une variété à élytres testacées. Cette es- pèce est longue d’un peu moins de quatre lignes, noire ou roussâtre (præustus); la . r à partie antérieure du front, tous les bords du corselet et une ligne dans son milieu , 8 9 et la plus grande partie de l'abdomen et des pates, sont fauves. DES NOTOXES. 219 « F° Es " CXXXIII GENRE. + NOTOXE. Caractères génériques. Antennes filiformes, arti- cles presque coniques, le dernier arrondi, mo- niliforme, — Quatre antennules moniliformes ; les antérieures un peu plus longues, compo- sées de quatre articles, le premier article court, les deux autres égaux, le dernier un peu plus gros, presque ovale; les postérieures de trois ar- ticles, dont le premier très petit, le dernier plus large et aplati, — Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. CE genre, établi par M. Geoffroy sous le nom de zotoxæus en latin, et de cucule en français, n’était composé que d’une seule espèce, que Linné avait placée parmi les méloés. M. Fabricius et M. Olivier ont con- servé à ce genre le nom latin que M. Geof- froy lui a donné, et y ont ajouté quelques espèces. Les antennes des notoxes sont de la lon- gueur de la moitié du corps, composées de onze articles; elles vont en grossissant jus- 220 HISTOIRE NATURELLE qu’à l'extrémité, et sont insérées à la partie antérieure et latérale de la tête ; assez près des mandibules. : La tête est large, un peu aplatie et in- clinée; les yeux sont gros et saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, pointues et recourbées à leüP'extrémité; de deux mä- choires membraneuses, cylindriques; d’une lèvre inférieure ‘et de quatre antennules. Le corselet est presque aussi large que la tête, plus étroit à sa partie postérieure qu'à sa partie antérieure. * Les élytres sont molles, de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. . Les pates sont de moyenne longueur ; les cuisses sont un peu renflées; les tarses des quatre pates antérieures sont composés de cinq articles; ceux des postérieures de trois; l’avant-dernier est large, bifide, garni de houppes de poils ; le dernier est terminé par deux petits crochets. Les notoxes sont de très petits insectes : on les trouve sur les fleurs, dans les prai- 2 & + r DES NOTOXES, 221 , - ries. Leurs larves ne sont point connues :ils … forment un genre composé de dix à douze espèces. Le Notoxe unicorne, Notoxus mo- noceros. Il a deux lignes et demie de longueur; les antennes sont brunes, testacées à leur base; la tête est noire ; le pselet fauve à sa partie postérieure, noir à sa partie anté- rieure, qui est relevée, prolongée en pointe et s’avance au-dessus de la tête de l’insecte: cette pointe, qui est assez mince à l’extré- mité, est large à sa base et rougeûtre; les élytres sont testacées; elles ont une grande tache à la base, une partie de Ja suture, une bande transversale vers les deux tiers, et une tache près du bord extérieur de cou- leur noire; le dessous du corps et les pates sont fauves; le corselet et les élytres sont légèrement couverts de poils courts « On le trouve sur les fleurs : il est assez commun aux environs de Paris. " dont le premier est plus long, le second plus petit, et les autres presque égaux. La tête est inclinée, un peu aplatie, plus large à sa partie postérieure qu’à sa partie an- térieure; les yeux sont ovales, peusaillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées et très pointues; de deux mâchoires arrondies et ciliées; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules filiformes, presque égales. Le corselet est convexe, plus étroit que les élytres; l’écusson est petit, triangulaire. Les élÿytres sont molles, un peu convexes. Les pates sont de moyenne grandeur; les cuisses un peu renflées ; les jambes ont quel- ques dentelures peu marquées; les tarses sont filiformes; ceux des quatre pates anté- rieures sont composés de cinq articles, et ceux des postérieures de quatre; le dernier , » article est terminé par quatre crochets; les deux de dessous sont aplatis et cachés par les autres. On trouve ces insectes sur les plantes, Insectes . PL. 8o. ] | | | (Paraband de. : s fTardieu Jeuip) 1. Ap: bimacule . 4. Cist. Ceramboïde. 2.Pyÿr. Cardinal. 5. Cast. Sulphureuse. 3.MHor. Maculce. 6. Diap. du Bolet. OR ET RE :: à * . « * V DES APALES, di 227 dont ils rongent les feuilles et les fleurs. Leur larve n’est point connue; mais on croit qu’elle vit dans la terre comme celle du méloé et de la cantharide. L’Apale bimaculé, Æpalus bima- culatus, x Il a environ sept lignes de longueur ; tout le corps est noir; les antennes sont aussi longues que la moitié du corps; la tête est assez grande ; les yeux sont ovales; le cor- selet est arrondi, un peu aplati, finement pointillé; les élytres sont d’un jaune fauve, avec une petite tache noire, ronde, près de l’extrémité ; les pates sont noires; tout le corps est couvert de poils noirs. On le trouve au nord de l’Europe, au commencement du printemps : il est rare. h LE æ 4 : 228 * HISTOIRE NATURELLE ù + CXXXV: GENRE. PYROCHRE. Caractères génériques. Antennes en scie , ou pecti- nées; premier article gros et un peu allongé, le second petit et presque rond. — Quatre anten- nules inégales, filiformes ; les antérieures beau- coup pluslongues, composées de quatre articles , ‘ dont le premier très court et très petit , et le der- { nier oyale, allongé ; les postérieures de trois ar- ticles égaux. — Pénultième article des tarses court, bifide, garni de houppes. M. Georrroy, qui a établi ce genre, lui a donné en latin le nom de pyrochroa, et en français celui de cardinale : il n’a décrit qu’une seule espèce, que Linné avait placée parmi les lampyres, auxquels les pyrochres ressemblent beaucoup par la forme ; mais on les distingue facilement de ces insectes par - … les tarses : tous ceux des lampyres ont cinq articles, et les pyrochres n’en ont que quatre aux tarses de la dernière paire de pates. Les antennes sont de la longueur de la moitié du corps, pectinées, composées de onze articles : le premier est long , le second DES PYROCHRES. 229 court, globuleux : ces deux articles sont simples, les suivans ont un prolongement à leur partie interne beaucoup plus long à l'extrémité qu’à la base, ce qui rend les an- tennes plus fortement pectinées dans cette partie. Elles sont insérées au-dessous des yeux. La tête est penchée, aplatie, séparée du corselet par une petite partie étroite; les yeux sont petits, arrondis, peu saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées, ar- quées, aiguës; de deux mâchoires membra- neuses, déprimées, aiguës et ciliées anté- rieurement; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est arrondi, raboteux; l’écus- son est petit, arrondi ou triangulaire selon les espèces. Les élytres sont un peu aplaties, arron= dies à leur extrémité, où elles sont un péu plus larges qu’à leur origine : elles recou vrent deux ailes repliées. ce Les pates sont longues; les cuisses et les jambes sont simples; les tarses des quatre 1Y: 20 : REA +: &. . List hits Bot de” de. ù à Ts te ms li ut dé. ds te 230 HISTOIRE NATURELLE pates antérieures sont composés de cinq ar- ticles, et ceux des postérieures de quatre; l’avant-dernier article est assez large, bilobé; le dernier est long, arqué et renflé à l’ex- trémité, qui est munie de deux. crochets pointus, assez fortsa Ces insectes sont de forme allongée : on les trouve au pied des haïes et des buis- sonss leurs larves ne sont point connues. Ils forment un genre peu nombreux. M. Fa- briçius en a décrit cinq espèces, et M. Oli- vier quatre, dont trois se trouvent en Eu- rope. La Pyrochre cardinale, Pyrochroa coccine«. Elle a environ sept lignes de longueur ; la tête, les antennes, le corps et les pates sont d’un noir luisant; le corselet est arrondi, d'un rouge soyeux ; l’écusson est noir ; les élytres sont d’un ronge sanguin soyeux. On la trouve en Europe, au pied des haies et sur les troncs cariés des saules. Elle est assez rare aux environs de Paris. DES PYROCHRES. 231 La Pyrochre rouge, Pyrochroa rubens. Elle ressemble beaucoup à la précédente, par la forme, la grandeur et les couleurs; elle n’en diffère que par la tête qui est rouge. On la trouve en Europe, dans les mêmes endroïts que la précédente : elle n’est : pas rare aux environs de Paris. La Pyrochre pectinicorne, Pyrochroa pectinicornis. Elle n’a que cinq lignes de longueur; la tête et les antennes sont noires; le corselet est arrondi, d’un rouge jaunâtre, avec une tache noire sur le milieu; les élytres sont d’un rouge jaunâtre, un peu velues ; le des- sous du corps et les pates sont noirs. On la trouve au nord de l'Europe. A côté des pyrochres, vient se placer un genre distinct, établi par M. Latrcille. G. DEenproInE, Latr. (Voyez les Caractères, tome 1x, page 259.) 232 HISTOIRE NATURELLE La Dendroïde thoracique, Dendroides thoracicus. Elle est noire , avec le corselet d’un rouge écarlate ; les étuis sont jaunes, rayés obli- quement de noirâtre; les pieds sont longs et fauves. On la trouve sur l’ortie, dans la Russie méridionale , à Aragui, près de Passa-Naur. La Dendroïde à étuis bleus, Dendroides cyanipennis. Son corps est rouge, avec les élytres bleues. On la trouve au Canada. DES HORIES. 233 CXXXVI* GENRE. HORIE. Caractères génériques. Antennes filiformes ; articles presque cylindriques, le dernier terminé en pointe. — Quatre antennules filiformes , inégales; les antérieures plus longues, composées de quatre articles, dont le premier est très petit, les deux _suivans presque égaux, le dernier oblong et obtus; les postérieures de trois articles, dont le premier est très court, le second conique , et le dernier obtus. — Tête aplatie, très large posté- rieurement,. Des trois insectes qui forment ce genre, M. Fabricius, dans ses premiers ouvrages, en avait placé deux parmi les lymexylons, desquels il les a ensuite séparés. Le princi- pal caractère qui distingue les hories des ly- mexylons, se trouve dans les tarses : ceux des trois paires de pates de ces derniers sont composés de cinq articles, tandis que les tarses postérieurs des hories n’ont que quatre articles. Les antennes sont filiformes, un peu plus longues que la tête, composées de onre , ie fitness “à "hier à-ié-Meé dd) LE TRÉÉ Sd, » 234 HISTOIRE NATURELLE articles, dont le premier est un peu plus long et plus gros que les autres ; les suivans sont égaux, cylindriques ; elles sont insérées à la partie latérale de la tête, au-dessous des yeux. La tête est large, aplatie, inclinée, sé- parée du corselet par une partie courte, étroite; les yeux sont oblongs, peu saillans; la bouche est composée d’une lèvre supé- rieuré, de deux mandibules ävancées, cor- nées, arquéés, tranchantes, dentées dans à leur milieu ; de deux mâchoires bifdes, dont la division extérieure est arrondie, et Pintérieure pointue; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules. Le corselet est un peu rebordé, de forme carrée; les deux angles antérieurs sont ar- rondis, les postérieurs en pointe mousse; l’écusson est petit, arrondi postérieurement. Les élytres sont flexibles, de la longueur x de l’âäbdomen; elles recouvrent deux ailes émbraneuses, repliées. Les pates sont de longueur moyénne; les . jambes un peu comprimés; les tarses sont filiformes; ceux des quatre pates antérieures DES HORIES. 235 sont composés de cinq articles, et ceux des postérieures de quatre; le dernier article de tous les tarses est cylindrique, et terminé par quatre crochets pointus, égaux. Le corps est de forme allongée. Ces in- sectes ,qui ont quelques rapports avec les cantharides, les méloés et les mylabres, doivent aussi avoir à peu près la même manière de vivre. Mais comme aucun ne se trouve en Europe, on ne sait rien sur la forme et les habitudes de leurs larves. Nous décrirons seulement une seule espèce. ER L'Horie maculée, Æoria maculata. Elle a environ un pouce de longueur; les antennes sont noirâtres; la tête est fauve, sans taches ; les yeux sont noirs; le corselet est fauve, inégal; les élytres sont fauves, avec six taches brunes et l'extrémité de même couleur ; le dessous du corps est fauve; les pates sont brunes, avec la base des cuisses L fauve. 4 On la trouve à Saint-Domingue, dans l'Amérique septentrionale, au Brésil ét à Cayenne. 236 HISTOIRE NATURELLE CXXXVII GENRE. CISTÈLE. Caractères génériques. Antennes filiformes , un peu plus longues que le corselet ; articles presque co- niques , le second un peu plus petit que lesautres, et arrondi. — Quatre antennules inégales , filifor- mes; les antérieures un peu plus longues, compo- sées de quatre articles, dont le premicr très court, et les autres presque égaux et coniques; les posté- rieures de trois articles très courts , le premier un peu plus long et conique. — Tarses filiformes. Quezques espèces de ce genre sont des chrysomèles de Linné, et des ténébrions et des mordelles de M. Geoffroy. Les cistèles ne peuvent être placées avec les chryso- mèles, qui n’ont que quatre articles à tous les tarses, ni avec les ténébrions, dont elles diffèreut par les parties de la bouche. Elles s’éloignent aussi des mordelles par la forme du corps; et la tête très inclinée de celles-ci les fait aisément distinguer des cistèles. M. Geoffroy a donné le nom de cistèles aux insectes que M. Olivier a nommés byrrhus ; ils appartiennent à la première division de DES CISTÈLES, 237 cet ordre , et diffèrent beaucoup des cistèles de ce dernier auteur. Les antennes sont composées de onze ar- ticles; elles sont insérées à la partie anté- rieure et latérale de la tête, au-dessous et très près des yeux. La tête est petite, avancée, moins large que le corselet; les yeux sont ovales, saillans; la bouche est composée d’une lèvre supé- rieure, de deux mandibules cornées, ar- quées, pointues ; de deux mâchoirestbifides: la division extérieure plus longue, cylin- drique, ciliée à son extrémité; l’intérieure terminée en pointe; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules filiformes, inégales. Le corselet est moins large que les élytres, plus étroit à sa partie antérieure qu’à sa partie postérieure; l’écusson est petit, trian- gulaire. Les élytres sont plus ou moins dures, un peu convexes, de la longueur de l'abdomen; elles recouvrent deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont assez longues, minces; les tarses filiformes; ceux des quatre pates an- En 238 HISTOIRE NATURELLE térieures sont composés de cinq articles, et ceux des pates postérieures n’ont que quatre articles; les deux crochets qui terminent le dernier article de tous les tarses sont ar- qués et pointus. On trouve ces insectes sur les fleurs, et la séule espèce dont on connaisse la larve se trouve sur le chêne et autres grands arbres. Ils forment un genre composé de vingt-quatre espèces, dont on trouve la plus grande partie en Europe. La Cistèle céramboïde , Cistela ceram- boides. Elle a près de six lignes de longueur; les antennes sont noires, en forme de dents de scie dans les mâles, et un peu moins dans les femelles ; la tête est noire; le corselet est noir , légèrement couvert de petits poils jaunes ; il est plus étroit à sa partie anté- rieure qu’à sa partie postérieure, dont les côtés sont anguleux, le milieu en pointe, et s'avance un peu sur l’écusson; les élytres sont testacées, légèrement strices et cou- Ré ch en RÉ RSS er A SS nf) “fit dit. inns S La DES CISTÈLES. 239 Vertes de petits poils très courts ; le dessous du corps et les pates sont d’un noir luisant. Sa larve est longue, mince, de couleur jaunâtre; elle ressemble à celle du ténébrion de la farine, mais-elle est moins grosse ; son corps est composé d’anneaux, qui sont ter- minés postérieurement par une bande trans-. versale d’un jaune brun. On la trouve dans les troncs pourris des vieux chênes, où elle se nourrit de tan. Vers le commencement du printemps, elle est prête à subir sa dernière métamorphose. On peut alors l’élever faci- lement, en lui donnant des morceaux de chêne pourri. Eile s’enferme dans une pe- tite coque qu’elle construit avec dé la pous- sière de cet arbre, s’y change en nymphe, et paraît sous la forme d’insecte parfait en- viron vingt jours après sa métamorphose. Elle est assez commune aux environs de Paris, dans les bois. La Cistèle lepturoïde, Cistela lep- turoides. Elle ressemble beaucoup à la précédente, dént elle diffère par les antennes, qui sont "PRREUE L 240 HISTOIRE NATURELLE moins en scie, et par le corselet, qui est de figure carrée, plus large que long; il est d’un noir foncé, ainsi que la tête; les ély- tres sont testacées , légèrement striées et sans poils; le dessous du corps et les pates sont noirs. On la trouve au midi de l’Europe et aux environs de Paris. La Cistèle âtre, Cistela atra. Cette espèce, qui est la plus grosse de ce genre, a sept lignes de longueur et trois lignes de largeur; elle est entièrement noire; les antennes sont presque filiformes, plus longues que le corselet; le corselet est re- bordé, finement pointillé, un peu convexe; les élytres sont luisantes, légèrement striées; elles ont des petits points enfoncés entre chaque strie. On la trouvé aux environs de Paris. La Cistèle sulphureuse, Cistela sulphurea. Elle a quatre lignes de longueur; les an- DES CISYÈLES, 241 tennes sont filiformes, brunes, avec la base des articles jaune; la tête est jaune, avec les yeux noirs; le corselet est jaune, avec un point enfoncé de chaque côté; les élytres sont d’un jaune verdâtre, légèrement striées ; le dessous du corps et les pates sont jaunes; les tarses noirâtres. On la trouve'aux environs de Paris et dans toute l’Europe, sur les fleurs. La Cistèle murine, Cistela murina. Elle à trois lignes de longueur; les an- tennes sont filiformes, brunes, avec le-pre- mier article testacé; la tête est noire; le corselet d’un noir mat, un peu convexe, arrondi sur les -côtés, rétréci antérieure- ment; les élytres sont rougeñtres, sans stries; le dessous du corps est noir; les pates sont rougeâtres. On la trouve aux environs de Paris et dans toute l’Europe, sur les fleurs. La Cistèle pâle, Cistela pallida. Elle est de la grandeur de la précédente; IV. 21 DR PENRE CPE DD ste Éd Us 242 HISTOIRE NATURELLE | de couleur testacée, à l'exception des yeux et de l'extrémité des élytres, qui sont noirs; la tête est très petite, inclinée et presque entièrement cachée sous le corselet; les re- bords de celui-ci sont grands; il est arrondi antérieurement et sur les côtés , comme l’est celui des lampyres; lés élytres sont lisses. On la trouve aux environs de Paris et en Angleterre, è La Cistèle Morio, Cistela Morio. Elle est de la grandeur des deux précé- dentes ; les antennes sont filiformes, testa- cées; elle est d’une couleur testacée brune; le corselet est étroit antérieurement, arrondi sur les côtés; les élytres sont légèrement striées et couvertes de quelques poils courts ; les pates-sont d’une couleur testacée rou- | geâtre. On la trouve aux environs de Paris et en Suède. La Cistèle flavipède, Cistela flavipes. Elle a environ deux lignes et demie de DÉS CISTÈLES. 243 longueur ; son corps est un peu allongé; les antennes sont brunes ; la tête et le corselet sont d’un noir brillant, finement pointillés; les élytres sont fortement striées, et entre chaque strie elles ont des rangées de points enfoncés , très serrés ; les pates sont jaunes, On la trouve aux environs de Paris. CXXXVIII GENRE. DIAPÈRE. Caractères génériques. Antennes courtes, renflées ; premier et second articles petits, les autres courts, petits, perfoliés, =— Quatre antennules courtes, filiformes; les antérieures composées de quatre ar- ticles, dont le premier petit et le dernier ovale; les postérieures très courtes, composées de trois articles, dont le premier à peine distinct, — Ars ticles des tarses courts. CE genre a été établi par M. Geoffroy. Linné a placé la seule espèce qu’il a connue parmi les chrysomèles, et Degéer l’a placée parmi les ténébrions; mais les diapères ne peuvent appartenir à aucun de ces deux genres; ayant cinq articles aux tarses des quatre pates antérieures, elles: ne peuverit F idée, ‘tdi isadèdié NT TT 244 HISTOIRE NATURELLE être rangées avec les chrysomèles, qui n’en ont que quatre; et la forme de leurs an- tennes les distingue assez des ténébrions pour les séparer de ces insectes. Les antennes des diapères sont à peine de la longueur du corselet, composées de onze articles, dont les neuf derniers sont aplatis, lenticulaires et perfoliés ; le dernier est arrondi à son extrémité ; elles sont insé- rées à la partie latérale et antérieure de la tête, assez près des mandibules. La tête est petite, simple ou armée de cornes, un peu enfoncée sous le corselet ; les yeux sont arrondis, saillans; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées, biden- tées à l'extrémité; de deux mächoires bi- fides : la division extérieure plus grande, arrondie , l’intérieure cylindrique ; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est convexe, légèrement re- bordé, de la largeur des élytres, un peu échancré antérieurement; l’écusson est pe- tit, arrondi postérieurement. MA déesse à à D DR dl nn SSSR È" des TT UT OT DES DIARËRES. 245 Les élytres sont coriacées, convexes, de la longueur de l'abdomen; elles couvrent deux ailes membraneuses , repliées. Les pates sont de longueur moyenne; les tarses filiformes; ceux des quatre pates an- térieures sont composés de cinq articles, et ceux des postérieures de quatre; le dernier article de tous les tarses est cylindrique, armé de deux crochets aigus. Ces insectes ont le corps convexe, hémi- sphérique ; ils sont lourds et volent peu : on les trouve dans les agarics et les bolets, qu'ils mangent tant sous l’état de larve que sous cehui d’insecte parfait, La larve est d’un blanc jaunâtre ; son corps estmou, composé d’anneaux distincts; sa tête est brune, armée de deux mâchoires et munie de deux antennes divisées en trois ou quatre articulations : on trouve ces larves en plus ou moins grand nombre pendant presque toutes les saisons de l’année, dans les bolets et les agarics, frais ou desséchés. Pour se charger en nymphes', elles se con- struisent une coque, dans laquelle elles se transforment, et en sortent sous la forme .. + émltsottedtiéhethibmus : < iéént dupe dd cn dis « 246 HISTOIRE NATURELLE d’insecte parfait peu de temps après. L’in- secte nouvellement sorti de sa coque a une forte odeur d’écorce de noix, qui s’at- tache aux doigts lorsqu'on le touche. On ne connaît encore que six espèces de ce genre : trois se trouvent en Europe. La Diapère du bolet, Diaperis boleti. Elle a environ quatre lignes de longueur; les antennes sont noires ; la tête et le cor- selet sont d’un noir luisant; les élytres sont convexes, d’un noir luisant, avec trois bandes transversales ondées, fauves, l’une à la base, l’autre sur le milieu, ét la troi- sième à l'extrémité ; elles ont plusieurs ran- gées de points enfoncés qui forment des stries régulières; le dessus du corps et les _ pates sont noirs. D On la trouve aux environs de Paris et dans presque toute l’Europe, dans les aga- rics du chêne et du bouleau, et les bolets du noyer. hbonuté URSS MN, VU DES DIAPÈRES. . 247 La Diapère tachetée, Diaperis ma- culata. Elle est un peu moins grande que la pré- cédente, à laquelle elle ressemble beaucoup; elle a les antennes noires; la tête et le cor- selet d’un noir luisant; les élytres d’un rouge brun, avec la suture et quatre taches noires, dont deux très petites et arrondies près de la base; les deux autres grandes et irrégulières près de l’éxtrémité; elles ont plusieurs rangées de points enfoncés qui forment des stries régulières ; le dessous du corps est noir, avec un peu de rouge au- dessous de la tête; les pates sont noires. On la trouve à la Caroline. La Diapère bicorne , Diaperis bicornis. Elle a deux lignes de longueur; les an- # tennes sont brunes, ferrugineuses à leur base; la tête est ferrugineuse, armée à sa partie postérieure de deux cornes brunes, droites, élevées, de la longueur de la tête; le corselet est lisse, ferrugineux ; les élytres dde AS Mlle abus dm és lo cf Bnbént. Dé nt és... 2 Sd ni né 248 HISTOIRE NATURELLE sont d’un vert bronzé luisant, pointillées et striées; le dessous du corps est bronzé; les pates sont ferrugineuses. On la trouve dans l'Amérique septen- trionale, à la Caroline. À la suite de ce genre viennent se placer, dans la méthode de M. Latreille , les genres suivans : G, TRACHYSCÈLE. (Voyez les Caractères, tome 1x, page 252.) La Trachyscèle aphodioïde, Zrachy- scelis aphodioides. Cet insecte est long de près d’une ligne, ovale, bombé, noir, strié; ses pates sont dilatées à leur extrémité; ses antennes sont moniliformes, d’un fauve foncé. On le trouve dans les provinces méridio- nales de la France, dans le sable. G. CNODALON. (Voyez les Caractères , tome 11, page 253.) é. ER nl 4, PERS ds DE LS 1 Et né Sté, | Gr. fa É _ DES DIAPÉRES. 249 Le Cnodalon vert, Cnodalum wiride. Cet insecte a sept lignes de long; son corps est ovale, bombé et arqué; d’un beau vert luisant, particulièrement sur les élytres, avec une teinte d’un bleu violet; sa tête est plus étroite que le corselet, en carré long, avec la bouche, les derniers articles des an- tennes et les yeux noirs; le devant est un peu plus large que l'extrémité postérieure, et offre un petit trait imprimé, arqué; le corselet est uni, plan, en carré transversal et anguleux ; son bord antérieur est droit; les côtés sont un peu rebordés, et le milieu de leur bord à un angle; le bord postérieur est un peu lobé; l’écusson est triangulaire; les élytres sont voûtées, très striées dans toute leur longueur; ces stries sont formées de très gros points enfoncés et allongés ; les î pates sont assez longues, avec les tarses violets; le dessous du corps a beaucoup de bleu. On trouve cet insecte à Saint-Domingue ; il est rare, 250 HISTOIRE NATUREËLE G. Érirnacx. (Voyez les Caractères, tome 11, page 253. ) L'Épitrage brun, Æpitragus fuscus. Cet insecte est long de cinq lignes , brun, et couvert, en dessous, d’un duvet gris jaunâtre ; il a une forme allongée et pointue aux deux bouts; la tête est assez petite; ses antennes sont plus courtes que le corselet, et vont en grossissant insensiblement vers leur extrémité; leurs quatre avant-derniers articles sont presque triangulaires; le dernier estarrondi, ovale; la ganache est fort grande; le corselet s’élargit peu à peu d'avant en arrière, le milieu du bord. postérieur est avancé; l’écusson est très petit, presque carré ; les élytres ont, dans toute leur lon- gueur ; des lignes de points peu apparens ; les pates sont assez grêles. On trouve cette espèce à Cayenne : elle est commune. G. Lr10DE. (Voyez les Caractères , tome 11, page 253.) DES DIAPÈRES. 25% La Leiode humérale, Leiodes hu- meralis. Elle est noire, luisante en dessus ; la base des antennes, le dessus du corps et les pates sont d’un rouge brun; les élytres ont à leur base une tache carrée, rouge , qui ne va pas jusqu’à la suture, et quelques commen- . cemens de stries très faibles. On trouve cette espèce en France et en Allemagne : elle est rare. La Leiode ferrugineuse, Leiodes _ ferruginea. Cette espèce a près de deux lignes de long ; elle est oblongue , ovoïde, peu con- vexe ; tout son corps est ferrugineux 5. SA tête et son corselet sont inclinés en devant; la tête est un peu enfoncée dans une échan- crure du corselet , elle est pointillée et pré- sente une petite impression transversale qui ne va pas jusqu'aux yeux; les parties de la bouche sont assez avancées , et on voit les palpes maxillaires qui débordent, et 2b2 HISTOIRE NATURELLE dont le dernier article est ovoide, un peu pointu à son extrémité , et plus long que celui qui le précède; les yeux sont noirs , peu saïllans ; les antennes sont insérées en avant desyeux , sous un petit rebord de la tête ; elles sont un peu plus longues que la tête, et vont en grossissant vers l'extrémité ; leurs trois premiers articles sont presque égaux, cylindriques ; les trois suivans sont beaucoup plus courts, grenus ; ces six articles sont fauves et ont quelques poils ; le sep- tième est le double plus gros , tronqué car- rément en avanb et rétréci en arrière; le huitième est beaucoup plus petit, très court et lenticulaire ; les neuvième et dixième sont beaucoup plus grands que le huitième, et plus avant que le septième, de la même forme ; enfin, le dernier est aussi large que les précédens, en forme de toupie, rétréci en pointe au bout ; ces cinq derniers articles sont velus et noirs; le corselet est en trapèze, arrondi sur les côtés, rebordé et couvert de petits points enfoncés; l’écusson est triangulaire ; les élytres sont allongées, très inclinées postérieurement; elles ont plu- LÉ - DES‘ DIAPÈRES4 253 “8 stries longitudinales formées de pe- tits points enfoncés; les pates sont assez longues; les cuisses sont renflées; Les jambes sont plus larges vers le bas, avec leur côté extérieur épineux ; les tarses sont allongés, grêles, et terminés par deux forts cro- chets. Nous avons trouvé cet insecte, en avril à au bois de Boulogne, près Paris. CXXXIX: GENRE. OPATRE. n Caractères génériques. Antennes moniliformes , un peu plus grosses à l'extrémité, plus courtes que le corselet; second article petit et arrondi. — Quatre antennules inégales, en masse ; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le dernier gros, ovale, tronqué ; les postérieures composées de trois articles plus gros à leur extrémité. — Corselet avec nn rebord. Les caractères et la manière de vivre des insectes de ce genre les rapprochent beau- coup des ténébrions , parmi lesquels Linné et M. Geoffroy les ont placés. M. Fabricius IV, 22 di 12) na 254 HISTOIRE NATURELLE A est le premier qui les en a séparés. Outre ces insectes, cet auteur en à encore séparé d’autres du genre ténébrion de M. Geoffroy, avec lesquels il a formé plusieurs genres , qui sont les genres cistèle, pimélie, hélops et blaps. Quoïque tous ces insectes soïent de la famille des ténébrions, ils diffèrent cependant assez entre eux et des ténébrions , pour former des genres, comme on le verra par la description des caractères qui sont particuliers à chacun de ces genres , et qui servent à les distinguer. Les opatres diffèrent des ténébrions par la forme de leur corps, qui est court, con- vexe, un peu arqué; au lieu que celui des ténébrions est allongé , un peu aplati. Les antennes des opatres sont plus courtes que le corselet, composées de onze articles, dont le premier est allongé , le second petit et arrondi ; les huit suivans sont arrondis ; le dernier est un peu aplati : elles sont insé- rées à la partie antérieure et latérale de la tête, près de la base des mandibules. La tête est petite, enfoncée dans une large échancrure du corselet; les yeux sont F7 at . DES OPATRES. 255 ie , peu visibles ; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure, de deux man- dibules cornées, arquées, bidentées à l’ex- trémité; de deux mâchoires courtes, bifides, à divisions inégales ; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est rebordé, échancré anté- rieurement, arrondi sur les côtés, et presque aussi large que les élytres ; l’écusson est pétit et arrondi. Les élytres sont dures et recouvrent les côtés de l'abdomen ; dans quelques espèces elles sont rétrécies à l'extrémité, et termi- nées en pointe mousse. Les pates sont de longueur moyenne ; les cuisses et les jambes sont légèrement com- primées ; les tarses des quatre pates anté- rieures sont composés de cinq articlès, et ceux des postérieures de quatre; et les ar= ticles de tous les tarses sont bilobés. Presque tous ces insectes sont dépourvus d'ailes : on les trouve: dans les endroits arides et sablonneux, et sous les cadavres » desséchés : leurs larves sont inconnues. Ils forment un genre composé de quinze es- 256 HISTOIRE NATURELLE kcs 4 pèces : on en trouve une partie en Eu- rope: L'Opatre gris, Opatrum griseum. G. Asyde. Larr. . Ila environ sept lignes de longueur et - quatre de largeur; il est d’un gris noirâtre _ terne, quelquefois couvert de poussière, ce qui le fait paraître gris ; les antennes sont plus courtes que le corselet et n’ont que dix _ articles; le corselet est large, chagriné, échancré antérieurement, avec les rebords des côtés relevés ; les élytres recouvrent les | côtés de l'abdomen; elles sont très convexes près de l'extrémité, qui est étroite; elles ont trois stries longitudinales, formées par des élévations irrégulières interrompues. On le trouve aux environs de Paris, en Italie, dans les endroits sablonneux. L’Opatre sabuleux, Opatrum sabu- losum. Il a environ quatre lignes et demie de longueur; il est entièrement noir; les an- Rite du Re, MA not Qt és Me te DES OPATRES. 257 tennes sont plus grosses à l'extrémité qu’à la base, plus courtes que le corselet; celui-ci est large, aplati, échancré antérieurement, rebordé et chagriné ; les élytres sont de la longueur de l’abdomen ; elles ont cingstries dentées de chaque côté. On le trouve en Europe, dans les endroits sablonneux : il est très commun aux envi- rons de Paris. L’Opatre réticulé , Opatrum reticu- latum. G. Élédone. Lame. Il est beaucoup plus petit que le précé- dent, d’une couleur ferrugineuse; les an- tennes vont en grossissant à l'extrémité, et sont de la longueur du corselet; le corselet est chagriné, ses bords sont crénelés ; les élytres ont sept à huit lignes élevées, entre lesquelles se trouve une rangée de points enfoncés; les ailes sont blanches et transpa- rentes. On le trouve aux environs de Paris et aux environs d'Upsal. 1 258 HISTOIRE NATURELLE L'Opatre tibial, Opatrum tibiale. T1 a environ deux lignes de longueur ; il est entièrement noir; la tête est lisse; le corselet est légèrement chagriné ; les élytres sont raboteuses et pointillées, elles ont plu- sieurs lignes longitudinales élevées; les pates sont courtes ; les jambes larges, compri- mées , triangulaires , principalement les deux antérieures, qui ont deux petites den- telures. On le trouve aux environs de Paris, dans presque toute l’Europe, dans les endroits sablonneux. L’Opatre peint, Opatrum pictum. ILest de la taille du précédent; son corps est d’une couleur cendrée; ses élytres ont des stries blanches ponctuées de noir. On le trouve en Allemagne et en France : il est rare. bu “otffiil À ” DES OPATRES.. 259 L'Opatre agaricicole, Opatrum agari- cicola. G. Élédone. Latr. Il est de la grandeur du précédent, d’un brun marron très foncé; les antennes sont presque en masse; le corselet est un peu chagriné ; les élytres sont fortement striées, et entre chaque strie elles ont des points enfoncés, On le trouve aux environs de Paris, dans les agaries et les bolets. CXL GENRE. TÉNÉBRION. Caractères génériques. Antennes moniliformes; ax- ticles presque égaux, le troisième à peine plus long que les autres, les derniers globuleux, un peu renflés. — Quatre antennules filiformes; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le premier petit, le second grand, le dernier tronqué ; les postérieures detroïs | articles, le dernier ovale. — Corps allongé: Les ténébrions forment une famille nom- breuse, que Linné et M. Geoffroy ont réunie dééhes dt és ie +: “des it 5 |. Le 260 HISTOIRE NATURELLE dans un même genre; mais M. Fabricius a divisé ce genre en plusieurs autres, Les ténébrions sont des insectes assez géné- ralement connus; on les trouve fréquem- ment dans les maisons ; ils se retirent pen- dant le jour dans les endroits peu éclairés, et en sortent le soir pour voler. Les antennes sont presque aussi longues que le corselet, composées de onze articles, dont le troisième est le plus long; les quatre derniers sont globuleux , un peu renflés ; elles sont insérées à la partie latérale de la tête, au-devant des yeux. La tête est arrondie, assez grande, un peu enfoncée sous une échancrure du cor- selet; les yeux sont petits, point saïllans ; la bouche est composée d’une lèvre supé- rieure, de deux mandibules cornées, ar- quées; de deux mâchoires cylindriques, bi- fides , à divisions inégales ; d’une lèvre infé- rieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est presque aussi large que les élytres, légèrement bordé, échancré et ar- rondi antérieurement, presque droit pos- térieurement; l’écusson est petit, arrondi. » : DES TÉNÉBRIONS. 267 Les élytres sont longues;'elles recouvrent l’abdomen et deux ailes membraneuses , re- pliées. x Les pates sont de longueur moyenne; les cuisses un peu renflées ; les tarses des quatre pates antérieures ont cinq articles, ceux des postérieures quatre; le dernier article est terminé par deux crochets assez forts. Les ténébrions sont de forme linéaire, plus ou moins allongés, de couleur noire ou obscure; ils marchent assez vite et volent bien : plusieurs espèces habitent les mai- sons ; c’est ordinairement dans les endroits sombres des greniers et des cuisines, et sous les tapisseries, qu’on les trouve. La larve de ces insectes qui est la plus connue, estcelle du ténébrion de la farine; elle est longue d’environ un pouce; son corps est cylindrique, divisé en douze an- neaux , couvert d’une peau dure, écailleuse etluisante; sa couleur est d’un jaune d'ocre; chaque anneau est bordé postérieurement d’une bande transversale d’un jaune foncé ; la tête est ovale, un peu aplatie , munie de deux'antennes, de deux mandibules et d’an- LE tres de Lens, de se, de ééibiie ss :: 1 * Léchà de : à Li 262 HISTOIRE NATURELLE tennules; les troispremiers anneaux du corps sont garnis de trois paires de pates écail- leuses ; le dernier anneau est conique, ter- miné par deux petits crochets écailleux : quand cette larve veut marcher, elle fait sortir d’entre le pénultième et dernier an- neau unemasse charnue et blanchätre, garnie en dessous de deuxmamelons allongés, écail- leux et mobiles, dont elle fait usage comme de pates, en les appuyant sur le plan de position pour se pousser en avant ; l'anus de l'insecte est placé sur cette masse charnue, derrière les deux mamelons qui servent de Mpates. Ces larves vivent dans la farine , le pain, le sucre; elles changent plusieurs fois de peau, et se métamorphosent en nymphes sans faire de coque; elles quittent leur peau, qui s’ouvre sur la tête et sur les deux pre- miers anneaux : on aperçoit sur la nymphe toutes les parties que doit avoir l'insecte parfait. ; Les larves des ténébrions sont connues sous le nom de vers de farine; elles servent ànourrir les rossignols que l’on élève en cage. DES TÉNÉBRIONS, quatre espèces, dont une partie habite l'Eu. rope. Nous en décrirons quelques unes. ceramboides. 263 Le genre ténébrion est composé de vingt- Le Ténébrion céramboïde, Zenebrio Il est d’un noir mat; les antennes sont plus courtes que le corselet; la tête est assez grande; le corselet est lisse, convexe; les élytres sont couvertes de petits points élevés qui les rendent raboteuses; le dessous du corps et les pates sont lisses , d’un noir lui- sant; les cuisses sont renflées. Il se trouve en Suède. + Le Ténébrion de la farine, Z'enebrio molitor.: Il est long de plus de sept lignes, d’un noir brun un peu luisant en dessus, d’un brun marron foncé en dessous; le dessus du corps est finement pointillé; les élytres ont chacune neuf stries peu profondes. Il est commun dans toute la France, dans les maisons, D 4 F * . L 4 " à 264 HISTOIRE NATURELLE Le Ténébrion obscur, Tenebrio # obscurus. * Ilest de la grandeur du précédent, et en diffère par sa couleur , qui est d’un noir très mat en dessus, un peu obscur en des- sous. On le trouve dans le bois pourri : il est commun dans toute la France. Le Ténébrion déprimé, T'enebrio : depressus. + G. Pithe. Late. Cet insecte, que Fabricius a nommé pitho cæruleus, est long d'environ cinq lignes, noir, avec le corselet sillonné, les élytres d’un bleu violet, ou rousses, striées, et l'abdomen de cette dernière couleur. On le trouve en Suède et en Allemagne. Le Ténébrion culinaire, Z'enebrio culinaris. G. Diapère. Lara. Il a environ cinq lignes de longueur; il é” déi Diddl le dd ‘SL Et, te DES TÉNÉBRIONS, 265 est d’une couleur ferrugineuse ; lès antennes sont plus grosses à l’extrémité qu’à la base: | le corselet est de la largeur des élytres échancré antérieurement, arrondi sur les côtés, un peu déprimé , finement pointillé ; les élytres ont huit stries formées par des points enfoncés. = On le trouve aux environs de Paris et dans toute l’Europe , sous les écorces des arbres et dans les tas de blé. Le Ténébrion à antennes velues, 7'e- nebrio hirticornis. é G. Orthocère. Lara. Cetinsecte a un peu moins de deuxlignes de long ; il est allongé, d’un noir un peu gris ou terreux, mat; la tête est un peu allongée, en carré long , et s'incline un peu en devant; la lèvre supérieure ne paraît presque point; les antennes forment, à partir du troisième article, une sorte de massue avancée , grosse , perfoliée, velue , presque cylindrique, un peu amincie vers le bout; le corselet est élevé langitudinale- IV. 23 RIT TT PT ‘ + 266 HISTOIRE NATURELLE ment dans son milieu; cette élévation est . Pé et comme divisée en deux arêtes av un sillon; chaque élytre a trois lignes élevées , longitudinales , sans compter la su- ture, et deux rangées de points enfoncés dans chaque intervalle, en tout huit. * On le trouve aux environs de Paris, dans les sablonnières : il est assez rare. CXLI° GENRE. SERROPALPE. Caractères génériques. Antennes filiformes, an peu plus longues que le corselet, composées de onze articles presque égaux, presque coniques. — Quatre antennules inégales ; les antérieures très - longués , composées de quatre articles , les trois premiers articles en scie , le dernier ovale ; sécu- riforme ; les postérieures très courtes , de trois ar- ticles, dont le dernier plus gros, — Tête inclinée. Ox a donné le nom de serropalpe aux in- sectes de ce genre, à cause de la forme de leurs antennules antérieures, dont les ar- ticlés sont saillans, etimitent les dents d’une Scie. e L DES SLRROPALPES, 267 Les antennes sont insérées au-dessous des yeux. à 200 La tète est inclinée, arrondie, un peu enfoncée sous le corselet ; les yeux sont ar- rondis, peu saillans ; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure , de deux man- dibules cornées, obtuses, tridentées à leur extrémité ; de deux mâchoires bifides , à divisions inégales et cilites ; d’une lèvre in- férieure, et de quatre antennules, dont les antérieures sont six fois plus longues que les postérieures. : Le corselet est aplati, plus étroit à sa , partie antérieure qu’à sa partie postérieure, qui est sinuée et anguleuse; l’écusson est très petit, arrondi postérieurement. Les élytres sont un peu flexibles, de la longueur de l'abdomen, qu’elles recouvrent, ainsi que deux ailes membraneuses fort grandes. Les pates sont de longueur moyenne ; les tarses des quatre antérieures sont com- posés de cinq articles, et ceux des posté- vieures de quatre; le pénultième article de tous les tarses est large, bifide, le dernier. tnt dés did Lt. né 268 HISTOIRE NATURELLE est cylindrique, terminé par deux petits” crochets arqués et pointus. Le corps est de forme allongée : la larve de ces insectes est inconnue. Ce genre n’est composé que de deux es- pèces, qui se trouvent aux environs de Paris. Le Serropalpe strié, Serropalpus striatus. Cet insecte a près de huit lignes de long; il est d’un brun foncé, un peu soyeux, avec les antennes , les palpes , les bords des anneaux de l’abdomen, et un peu les tarses, d’un brun plus clair ou roussâtre; les élytres sont un peu pointillées, et ont quelques fai- bles apparences de stries. On trouve cet insecte dans le nord de l’Europe : il a été pris aussi aux environs de Bordeaux. Le Serropalpe huméral, Serropalpus | humeralis. _ G. Hallomène. Late. _ - Cette espèce est assez petite, d’un rous- DES SERROPALPES. 269 sûtre soyeux ; son corselet a deux taches noires; ses élytres sont légèrement striées et ont les épaules jaunâtres. On le trouve en Allemagne. Le Serropalpe brunette, Serropalpus Jfusculus. . G. Scraptie. Larr. Scraptia fusca. Larr. Get insecte à un peu plus d’une ligne et demie de longueur ; il est , en dessous, d’un brun très foncé, presque noir, assez lui- sant, et en dessus d’un brun un peu plus clair, sur les élytres surtout; le corps … est entièrement couvert d’un léger duvet soyeux; la tête est arrondie postérieure- ment, de sorte que la séparation avec le cor- selet est distincte; le corselet est trèscourt, en segment de cercle; les élytres sont très finement pointillées, sans stries ; les pates sont d’un brun plus clair, ou de la couleur des élytres ; les palpes maxillaires sont simples. Or trouve cet insecte sur les fleurs, NE - * 270 HISTOIRE NATURELLE toute la France : il n’est pas rare aux en- virons de Paris. Le Serropalpe caraboïde, Serropalpus caraboides, G. Mélandrye. Late. Il a six lignes de longueur; la tête et les antennes sont noires; les antennules sont ferrugineuses ; le corselet est noir, ayilati, sinué et,triangulaire à sa partie postérieure , couvert de petits points enfoncés ; les élytres sont légèrement velues , d’un bleu noirâtre, _striées et pointillées ; le dessous du corps _est noir luisant; les pates sont noires; les tarses ferrugineux. > On le trouve aux environs de Paris, dans . bois, dans les parties froides et monta- . gneuses de la France, et dans tout le nord de l'Europe. DES HÉLOPS. 271" CXLIIF GENRE. 1 HÉLOPS, ‘ v: Caractères génériques. Antennes filiformes, souvent r presque moniliformes ; second article un peu plus court , le troisième à peine plus long que les autres. — Quatre antennules inégales ; les anté- rieures composées de quatre articles, dont le pre- mier très mince à sa base, les autres coniques , | le dernier en masse, large, comprimé, presque … triangulaire , en forme de hache ; les postérieures composées de trois articles, dont le dernier plus gros et obtus.— Corps oblong; corsélet plat. Les hélops ont beaucoup de rapports avec les ténébrions, parmi lesquels Linné et M.sGeoffroy les ont placés ; mais ils en d fèvent par leurs antennes , qui sont longues, filiformes, et par les antennules, dont le dernier article des antérieures est séeuri- forme , et le dernier des postérieures arrondi. Les antennes sont filiformes, un peu plus longues que le corselet, et composées de ouze articles, dont le second est le plus court, et le troisième le plus long ; ‘elles À : ÿ | , , 272 HISTOIRE NATURELLE sont insérées à la partie antérieure et laté- rale de la tête, à quelque distance et au- dessous des yeux. La tête est inclinée, moins large que le corselet, sous lequel elle est un peu en- foncée ; les yeux sont arrondis, peu saïllans ; la bouche est composée d’une lèvre supé- rieure, de deux mandibules cornées, bi- fides; de deux mâchoires arrondies , ciliées, unidentées; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales. Le corselet est plus ou moins convexe, légèrement rebordé, arrondi sur les côtés, aussi large que les élytres; l’écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont dures, convexes, de la . Jongueur de l’abdomen ; elles recouvrent L deux aïles membraneuses, repliées, qui manquent dans, quelques individus. Les patessont longues, simples; les cuisses un peu renflées, légèrement comprimées ; les tarses sont garnis de poils en dessous ; … ceux des quatre pates antérieures sont com- . 4 "posés de cinq articles, ceux des postérieures de quatre; le dernier article de tous les not - ÿ * « DES HÉLOPS. 273 tarses est long, renflé à l’extrémité , et ter- miné par deux crochets aigus. Le corps est plus ou moins allongé. On trouve ces insectes dans les maisons, dans les endroits sablonneux, et sous les écorces des arbres : leurs larves sont entièrement inconnues. Des vingt-quatre espèces connues, on u’en trouve que cinq en Europe; une grande partie des autres habitent la Nouvelle-Hol- lande; parmi celles-ci, quelques unes sont décorées d’assez belles couleurs. L'Hélops lanipède, Helops lanipes. Il a environ sept lignes de longueur ; les antennes sont noirâtres, de la longueur de la moitié du corps; la tête est noirâtre, bronzée ; le corselet est bronzé, convexe, finement pointillé; les élytres sont bronzées, luisantes, pointillées, striées et terminées en pointe; le dessous du corps et les pates sont noirs ; les tarses sont couverts en des- sous d’un duvet roussâtre. On le trouve aux environs de Paris et dans toute l’Europe. à di 274 * HISTOIRE NATURELLE L'Hélops strié, Æelops striatus. ” Il est d’un quart plus petit que le précé- dent, et moins allongé pour les proportions ; le dessus du corps est d’un brun très foncé , luisant, bronzé et pointillé; les antennes , le dessous du corps et les pates sont d’un brun fauve; le corselet est moins allongé que celui du précédent, en carré trans- versal , sans rétrécissement aux angles pos- térieurs ; les articles des tarses sont soyeux. On le trouve aux environs de Paris, sous les écorces des arbres : il est commun au bois de Boulogne. L'Hélops bicolor, /Zelops bicolor. Il a environ trois lignes de longueur; il est de forme ovale ; les antennes sont noires, un peu plus longues que le corselet ; la tête est bronzée; le corselet est lisse, bronzé, cuivreux ; les élytres sont luisantes, bron- zées, avec des points enfoncés assez gros, qui forment des stries ; le dessous du corps et les pates sont d’un noir bronzé ; les tarses sont garnis de poils en dessous. : DES HÉLOPS. * 275 On le trouve à la Nouvelle-Hollande tx la Caroline. ” L'Hélops âtre, /elops ater. Il à environ cinq lignes de.long ;1le corps est ovale, convexé, noir, ou d’un brun marron foncé luisant ; les antennes sont un peu plus longues que le corselet; la tête est petite , arrondie ; le corselet est large, fine- ment chagriné; les élytres sont légèrement | striées, et les stries sont formées par des ” points enfoncés ; les cuisses sont un peu ren- flées ; les tarses sont garnis de poils en dessous. On le trouve dans presque toute l’Eu= rope : il n’est pas rare aux environs de Paris. " L’Hélops glabre, Æelops glaber. . G. Cryptique. Lan. A L. Il a environ trois lignes de long; les an- tennes sont brunes, avec les quatre der- niers articles moniliformes ; tout le corps est noir luisant ; la tête est petite; le corse- . 1 | : PE k LA Li | s: 0 : 276 % xiSTOIRE NATURELLE let est de la largeur des élytres, finement. pointillé ; les élytres sont lisses ; les pates d’un brun noir, avec les tarses fauves. … On le trouve aux environs de Paris, et dans toute ÉRNréRt dans les endroits at _ sablonneux. % A la suite des hélops, vient se placer un genre que M. Latreille a établi, et qui ren- ferme un petit nombre d’espèces propres à » fa l'Amérique. G. Nixrow. (Voyez les Caractères, tome 11, page 256.) ” Le Nilion velu, Nilio villosus. - Cette espèce est longue de quatre lignes ; son corps est hémisphérique, aussi long que large, bruri en dessous, noirâtre et velu en dessus, avec les bords du corselet et des élytres jaunâtres; la tête est petite, très inclinée, et cachée presque sous le corse- let; les antennes sont composées d’articles - grenus ou ronds; les palpes sont presque cylindriques ; le corselet est très court et ” 2e Fe LAS DES MÉLOPS. v“ he transversal; les élytres ont des stries Fe: tillées. On trouve cet insecte à Cayenne, sur les arbres : il est très commun. CXLINME GENRE. PIMÉLIE. Caractères génériques. Antennes filiformes à leur,  base , moniliformes à leur extrémité; premier etn second articles très courts , le troisième très long, les derniers globuleux. — Quatre antennules iné- k‘ gales, filiformes ; les antérieures beaucoup plus longues , composées de quatre articles presque co- niques , un peu renflés , le dernier obtus; les pos= Le tévieures plus courtes, composées de trois articles presque égaux. — Corps'souvent renflé. É. M. Fasnraus a le premier séparé ces in- ds. sectes des ténébrions, parmi lesquels tous les naturalistes les avaient placés. Le nom qu'il leur a donné, qui signifie gras, hui- leux , vient sûrement de ce que quelques es- pèces répandent une liqueur onctueuse, comme certains carabes et les méloés. se On distingue les pimélies des ténébrions ” IV. 24 $ KL, 278 … HISTOIRE NATURELLE tes autres insectes de cette nombreuse fa mille, par différentes parties de la bouche, et des premiers, par la forme du corps. Celui des ténébrions est linéaire, plus ou . moins allongé, tandis que les pimélies ont le corps renflé, gibbeux à sa partie anté- rieure, recourbé, et terminé en pointe mousse à sa partie postérieure. à Les antennes des pimélies sont un peu plus longues que le corselet, filiformes à Nr base, moniliformes À leur extrémité, et inséréess au-dessous des yeux. ” La tête est arrondie, un peu enfoncée sous le corselet; les yeux sont ovales, peu Saillans ; la bouche est composée d’une lèvre - supérieure, échanorée en cœur; de deux 4 mandibules dentées vers le milieu de leur ÿ … partie intérieure, bifides à leur extrémité ; _ de deux mäâchoiïres bifides, à divisions iné- gales; d’une lèvre inférieure, et de quatre _ antennules inégales. . Le corselet est arrondi, globuleux ; point L ui d'écusson; les élytres sont dures, soudées ensemble, rarement lisses, de la longueur de lahdomen, dont elles embrassent les D | r'- trié pe site “à PU LEENT ENS) Insectes. PL, 82, v4 Û . Dereve. del. Œ cr _ lrlrrdieu Jeup. 1, Opatre gris 4. Helops lanipede, 2 .Ténébrion culinaire. 4. Pimelie stice: 3. Serropalpe Caraboïde. _ DES PIMÉLIES. 4 de. bords latéraux. Les PSE sont dépout- vues d’ailes, | Les pates sont longues, simples; lescuissés souvent arquées ; les jambes terminées par quelques épines; les tarses des quatre patés, antéridures sont composés de cinq articlés presque ÉgaUx , ceux des postérieures quatre, dont le premier et le dernier so: ‘beaucoup plus longs que les autres. To ces tarses ont le dernier article terminé deux, crochets assgz forts. Les pimélies habitent les terrains aride et sablonneux de l'Asie et de ligue Quelques espèces se trouvent dans les dé- - partemens méridionaux de la France; mais aucune n’a encore été apportée d'Amériqüé, " Elles forment un genre assez nombreux, do it on ne connaît ni les habitudes ni les larves. La Pimélie striée, Pimelia striata, Li G: Moluris. Lame. Elle a quatorze à quinze lignes de lon- gueur ; elle est noire, presque lisse ; le cor- selet est arrondi, globuleux, lisse sur de milieu, granuleux sur les côtés;sles ély- | , “y 2 1 F4 * AN ET RRIIT Ve Se) RTE. CE + 280 HISTOIRE. NATURELLE ‘tres sont presque lisses, très renfléès ; elles ont chacune quatre lignes longitudinales . d’un rouge sanguin, plus ou moins longues, plûs ou moins marquées, et souvent peu apparentes ; les pates sont fortement cha- grinées , et'les tarses un peu velus; le des- sous de l'abdomen est luisant, marqué de points enfoncés. . On la trouve en Afrique, au cap de Bonne-Espérance. La Pimélie sénégalienne, Pimelia * senegalensis. Ælle a un peu plus d’un pouce de lon- gueur ; elle est noire; la tête est pointillée ; le corselet est pointillé en dessus, chagriné sur les côtés, avec des poils fauves à sa partie antérieure et postérieure; les élytres ont cinq lignes élevées, entre lesquelles sont des poils eourts, de couleur fauve, qui lais- sent apercevoir un grand nombre de petits points élevés ; le dessous du corps est cou- … vert de petits points élevés; les pates'sont noires , velues, fortement chagrinées. On la trouve au Sénégal. L ds SR ne. à à à à COR CR. LA A. it né à D ÉLUS. si - Ad DES PIMÉLIES, 287 ; La Pimélie muriquée, Pimelia mu- ricata. Elle a environ neuf lignes de longueur; elle est entièrement noire ; la tête est poin- tillée; le corselet est plus large que long , presque globuleux, pointillé sur le milieu, chagriné sur les côtés, cilié antérieurement et postérieurement ; les élytres sont recour- bées postérieurement, fortement chagri- nées, avec cinq lignes élevées; le dessous du corps et les pates sont couverts de ru- gosités. On la trouve dans toutes les parties chaudes de l’Europe et de l’Asie : elle est commune dans le midi de la France. La Pimélie rugueuse, Pimelia rugosa. Elle est un peu moins grande que la pré- cédente, à laquelle elle ressemble beaucoup par la forme ; elle est également noire; la tête est pointillée; le corselet est plus large que long , légèrement pointillé, avec quel- ques impressions peu profondes sur le milieu ; PP 38. , 282 HISTOIRE NATURELLE : _ les élytres ont trois stries peu marquées, entre lesquelles sont des rugosités qui se D - terminent en pointes; le dessous du corps est chagriné; les pates sont rugueuses; les - jambes antérieures sont larges et com- primées. On la trouve sur les côtes de Barbarie, La Pimélie hispide, Pimelia hispida. Elle à environ un pouce de longueur ; ! elle est plus allongée que les précédentes, . un peu aplatie en dessus, de couleur noire, entièrement couverte de petits tubercules épineux, dont les épines sont dirigées en arrière, ct de chacun de ces tubercules sort - un poil assez long, noir ou brun; la tête est grande, arrondie; le corselet est globu- leux; les élytres sont un peu recourbées à 7 leur extrémité; elles ont quelques lignes longitudinales peu élevées sur les côtés ; les pates sont longues. On là trouve en Orient, en Afrique, et dans les îles de la Grèce. % E @ sax, Mat. : DES PIMÉLIRS, _ 283 La Pimélie glabre, Pimelia glabra. " G. Tentyrie. Larr. a Elle a sept lignes de longueur; elle est d’un noir luisant , tant en dessus qu’en des- sous ; celle paraît entièrement lisse; mais. vue à la loupe, on remarque qu’elle est | . finement pointillée ; le corselet est arrondi; | les élytres sont allongées, et un peu recour- … bées à l'extrémité; les pates sont lisses. On la trouve dans les départemens mé- … ridionaux de la France, en Asie et e Afrique. L L La Pimélie réfléchie, Pimelia reflexa. G. Akis. Lara. 4 ‘ Elle a neuf lignes de longueur; elle est noire; le corselet est large, très échancré antérieurement, avec les bords latéraux re- levés et anguleux à leurs extrémités; les élytres sont récourhées à l'extrémité, u peu plissées sur les côtés, et parmi ces plis on remarque plusieurs rangées de points “4 284 HISTOIRE NATURELLE L2 élevés’ en forme de petits tubercules irré- . guliers; les pates sont presque lisses. / On la trouve dans les départemens mé- ridionaux de la France, en Asie et en Afrique. La Pimélie ciliée, Pimelia ciliata. G. Eurychore. Lame. Son corps est long d’environ neuf lignes, noir, mais quelquefois recouvert d’une ma- _ tière laineuse grisâtre, avec les côtés du corselet et les élytres garnis de cils bruns. . Ontrouve cette espèce au cap de Bonne- ; Espérance : elle vit en société sous les pierres, et ces réunions sont entourées d’une toile mince et blanchätre, LA DES BLAPS. 285 CXLIV: GENRE. a: BLAPS. Caractères génériques. Antennes filiformes, monili- formes à leur extrémité; premier article un peu plus gros, le second trés petit, le troisième très long, les derniers courts et arrondis, — Quatre antennules inégales, en masse; les antérieures ‘eomposées de quatre articles, dont le premier très petit, et le dernier gros, conique, un peu comprimé et tronqué; les postérieures compo- sées de trois articles presque égaux, et le dernier tronqué. Les blaps sont de la famille des téné- : Sr ETS … brions. M. Fabricius les a séparés de ces in- sectes, parmi lesquels Linné et M. Geoffroy les ont placés. Ils ont beaucoup de rapports avec les pimélies, dont ils diffèrent par le dernier article des antennules, qui est un peu plus gros que les autres, comprimé et tronqué, tandis que les antennules des pi- mélies sont filiformes. Le corps allongé et linéaire des ténébrions, et le troisième ar= ticle de leurs antennes plus court que celui destblaps, les distinguent suffisamment de . | L L | À L « 4 oédills ‘idiié. dix 28 HISTOIRE NATURELLE ces insectes ; et les antennes à articles coni- ques des hélops empêchent de les confondre _ avec les blaps, dont ils diffèrent peu par les antennules, Les antennes des blaps sont un peu plus longues que le corselet, composées de onze articles; le troisième est très grand, les sui- “Yans sont un peu coniques, les quatre der- _ _niers globuleux, moniliformes ; elles sont _ insérées à quelque distance des yeux. L La tête est un peu avancée, plus étroite que le corselet; les yeux sont petits, ovales, peu saillans; la bouche est composée d’une _ lèvre supérieure un peu échancrée ; de deux _ mandibules cornées, arquées et dentées ; de deux mâchoires cornées, comprimées, bifides, à divisions inégales ; d’une lèvre in- férieure membraneuse , échancrée, ‘et de quatre antennules, dont les antérieures plus _ longues. Le corselet est un peu convexe , arrondi, et légèrement rebordé sur les côtés, coupé # antérieurement, et postérieurement plus étroit que les élyines, : | Les élytres sont dures, convexes, pres- , s DES BLAPS. 287 que toujours réunies à leur suture, et ter- minées en pointe ; elles embrassent les deux côtés de l’abdomen, et le recouvrent pres- que entièrement en dessous. Les pates sont longues, les cuissés un peu renflées, les jambes presque cylindri- ques , et terminées par deux épines;les tarses des quatre pates antérieures sont composés de cinq articles, dont les quatre premiers sont presque égaux; le dernier est long, conique; les tarses des pates postérieures sont de quatre articles, dont le premier et le dernier sont longs, les deux intermé- diaires courts; le dernier article de chaque tarse est terminé par deux crochets assez forts. Le plus grand nombre des blaps est dé- pourvu d'ailes, et tous ces insectes mar- chent assez lentement; iis se tiennent ordi- nairement, pendant le jour, cachés sous des pierres où dans des trous, et en sor- tent Lx nuit pour chercher leur nourriture. vd On les trouve souvent dans les caves et dans des tas d'ordres, Ils répandent une odeur très forte et très désagréable, semblable à \ | a * L à = d . L : : — - 288 HISTOIRE NATURELLE celle de certains éarabes, ou des blattes des cuisines. Leurs larvesme sont point con- nues; mais on croit qu’elles ressemblent à celles des ténébrions, et que, comme elles, elles se tiennent dans la terre. Les blaps forment un genre composé d’une vingtaine d'espèces , dont une partie se trouve en Europe. Nous allons passer à la description de quelques unes. Le Blaps géant, Blaps gigas. Il a seize à dix-sept lignes de longueur; il est entièrement noir et luisant; les an- tennes sont de la longueur du corselet; la tête est avancée; le corselet est lisse, con- vexe , avec un léger rebord de chaque côté; les élytres sont terminées en pointe; elles, ont une ligne élevée de chaque côté, et em- brassent une partie de l'abdomen ; les pates sont longues, et les cuisses un peu renflées. - On le trouve dans les caves, dans les endroits humides et inhabités des maisons, et dans les champs sous les pierres, en Es- pagne, en Italie, sur les côtes de Barbarie. . e DES BLAPS. 289 Il est très commun, dans les départemens méridionaux de la France. Le Blaps mucroné, Blaps mortisaga. v Il ressemble beaucoup au précédent; mais il est plus petit, n’ayant que dix ou douze lignes de longueur ; il est entièrement noir, peu luisant ; les antennes sont un peu plus longues que le corselet; la tête etle cor- selet sont légèrement pointillés; celui-ci est un peu aplati, rebordé, échancré anté- rieurement, coupé droit postérieurement ; les élytres sont lisses, réunies à la suture, convexes postérieurement, et terminées par un prolongement : elles ont de chaque côté une ligne longitudinale élevée, et elles embrassent une partie de l’abdomen. Cet insecte est très puant. On le trouve dans toute l'Europe, dans les champs, dans les jardins, dans les mai- sons, les tas d’ordures, et dans tous les en- droits humides et malpropres. e æÆ 42 2 E on “tn due ‘ aidé. hdi Éd dise 290 HISTOIRE NATURELLE Le Blaps dermestoïde, Blaps der- mestoides. G. Pédine. LAïR. YS 11 na que cinq lignes de longueur, et dif- fère un peu des précédens par la forme. C’est le pedinus hybridus de M. Latreille. 11 ést noir, luisant ; les antennes sont à peine de la longueur du corselet; la tête est petite, arrondie ; le corselet est de la largeur des élytres, très convexe, échancré antérieure- ment pour recevoir la tête, coupé droit postérieurement , rebordé et finement cha- griné : l’écusson est assez large, triangulaire ; les élytres sont convoxes, recourbées pos- térieurement, et ne se terminent pas en pointe allongée; elles sont finement poin- … illées et striées; les stries sont formées par des points enfoncés; les pates sont assez lon- gues; les cuisses renflées et arquées; les postérieures ont une dent saillante à l’ex- trémité; les jambes sont un peu compri- mées; les tarses antérieurs »sont larges, courts et garnis de poils en dessous. * On le trouve dans le midi de la France. LL / d'i t. DO tr es dés jte Ds ie PR ST VERT DES BLAPS. 291 Le Blaps fémoral, Blaps femoralis. G. Pédine. LarR. rr'. Il est long de plus de quatre lignes, noir ; le bord antérieur de la tête est fortement échancré; le corselet est lisse, sans rétré=" cissement aux angles postérieurs; les élytres ont des points enfoncés, disposés en lignes, mais ne formant que des stries superficielles; les-quatre jambes antérieures sont triangu- laires; les cuisses antérieures, mais sur- tout les postérieures , ont leur côté interne, creusé en gouttière et soyeux ; ce côté, dans … les cuisses postérieures, est concave, ou 4 arqué sensiblement en dedans; les jambes intermédiaires sont un peu courbes à leur base. | On trouve cet insecte en Allemagne et en France, dans les lieux secs et sablonneux. Le PéÉDiNE nossu, Pedinus gibbus, de M. Latreille, est plus petit que le précé- dent, et il s’en distingue au premier coup d’œil par le rétrécissement du corselet près des angles postérieurs; ce qui donne à ces Lx Let Sn tandhe © _ EN Tu à té du Lt dd dt tft . mate, Z . is à 292 HISTOIRE NATURELLE angles une figure plus déterminée; les jambes intermédiaires n’ont pas de courbure, comme: cela a lieu dans le précédent; ses élytres ont de petites côtes et des points enfoncés, disposés en lignes longitudinales. " On le trouve aux environs de Paris et dans toute la France. Le Blaps allongé, Blaps elongata. G. Hépètre. Lars. Cet insecte, qui a recu de M. Latreille le nom d’hegeter striatus, a environ six lignes de longueur; son corps est ovale, oblong, d’un noir mat; sa tête est plus étroite que le corselet, dans lequel elle > s'enfonce jusqu'aux yeux; les antennes ont leurs articles inférieurs presque cylindri- - ques, plus longs, les derniers arrondis, et celui du bout plus petit; ces antennes sont brunes au bout, ainsi que les palpes; le corselet est presque de la largeur de l'ab- domen, il s'applique exactement contre lui, il est légèrement rebordé, plan et carré; l'abdomen est ovoide, tronqué à sa base, tbe ab DES BLAPS, 393, 0 terminé en pointe; les élytres ont de petites côtes; les pates sont menues , simples; les jumbes n’ont que destrès petits éperons. On le trouve au cap de Bonne-Espérance et dans l’île de Ténériffe. Après le genre Blaps de M. Latreille, vient se placer le genre suivant, que cet entomologiste a établi avec une espèce iné- dite trouvée en Portugal par M. Hoffman- segg. G. Misoramrr. (Voyez les Caractères, tome 11, page 249.) Le Misolampe de Hoffmansegg, Miso- lampus Hoffmanseggü. Cet insecte est long de près de trois lignes, noir, luisant et chargé de points ; son corps est globuleux; sa tête est petite, avec les antennes , les palpes et les pates roussâtres; : ses élytres ont des lignes longitudinales for- mées par des points; les pates sont assez : longues, simples. r? d mmaËl ea Re. 0 EÉÈR. © d oanme"r ds. Les : os ra 294 HISTOIRE NATURELLE CXLV° GENRE. SÉPIDIE. Caractères génériques.’ Antennes" filiformes ; troi- . _sième article long , les autres courts et cylindri- ques, le dernier ovale , aigu.—Quatre antennules filiformes ; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles cylindriques, dont le dernier un pen plus gros et obtus; les posté- rieures plus courtes, composées de trois articles égaux. — Corselet souvent inégal. - Cssinsectes, qui sontencore de la famille des ténébrions, se rapprochent des pimélies et des scaures. Ils diffèrent des premiers ‘par la forme oblongue de leur corps; des seconds par leur tête qui est inclinée, et des uns et des autres par quelques parties de la bouche. Les antennes sont presque aussi longues ‘ que le corselet, composées de onze articles, dont les deux premiers'sont petits, arrondis, le troisième très grand , et les autres presque | égaux, arrondis; elles sont insérées au- devant des yeux. : La tête est aplatie, recourbée sous le a Le sde té the Los ds à ds tt dé fée à #0" * se % DÉS SÉPIDIES. 295 corselet; les yeux sont ovales, un peu échan- crés; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées, bidentées à leur extrémité; de deux mâchoires membraneuses, droites, ar- rondies à l'extrémité ; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inéyales, filiformes. Le corselet est de forme rhomboïdale, anguleux sur les côtés. Ces insectes man- quent d’écusson. Les élytres sont dures, réunies à la su- ture, ridées et terminées en pointe : elles embrassent les côtés de l'abdomen. : e Les pates sont longues, assez fortes ; les tarses sont filiformes; ceux des quatre pates antérieures sont composés de’cinq articles; ceux des postérieures de quatre; le dernier article est terminé par deux crochets. Presque toutes les sépidies sont étrangères à l’Europe; elles habitent les climats tempé- rés; leurs habitudes sont inconnues ymais on les croit analogues à celléS des pimélies, On connaît plus de douze espèces de ces insectes. Nous nous bornerons à la description des deux plus connues. hé du tata ce dlratt tte SO : _ 296 HISTOIRE NATURELLE * La Sépidie réticulée, Sepidium reti- 1 culatum. Elle a sept lignes de longueur; les an- tennes sont noires, filiformes à la base, mo- milbformes à l’extrémité; la tête est lisse; le corselet est lisse, anguleux sur les côtés, moins large que les élytres; celles-ci sont réticulées ; elles ont plusieurs lignes longi- tudinales et plusieurs lignes transversales, _ dont une sur le milieu plus élevée que les _autfes; les élytres embrassent une partie de l'abdomen; elles sont noires et paraissent grises, parce que toutes leurs cavités sont ordinairement remplies de terre; tout le … corps est noir; les pates sont noirâtres. On la trouve au cap de Bonne-Espérance. La Sépidie tricuspidée, Sepidium EUR tricuspidatum. Elle est longuë de six lignes ; son corps est gris; le corselet a une forte pointe de chaque côté, une élévation bilobée, cour- bée en ayant, avec trois raies brunes; les 0 k. # DES SÉPIDIES. élevées et inégales. On trouve cet insecte en Espagne, en Portugal, en Sicile, etsur les côtes d’Afrique. CXLVI GENRE. SCAURE. Caractères génériques. Antennes moniliformes; pre- miers articles courts , le troisième long, les autres courts, égaux, moniliformes. — Quatre anten- nules inégales , filiformes ; les antérieures un peu plus longues , composées de trois articles cylin- driques, dont le second un peu plus long; les postérieures composées de trois articles très courts et cylindriques. — Corps oblong, sans/rebord. Les insectes de ce genre établi par M. Fa- bricius, sont de la famille des ténébrions, Extérieurement ils ont beaucoup de rapport 297 élytres sont plissées, et ont deux lignes 1 avec les pimélies, les blaps et les sépidies;s … mais ils en diffèrent par les parties de la bouche. L Les antennes sont moniliformes, un peu plus longues que le corselet, composées de onze articles, dont le troisième et le dernier À 4 D TU, à © LL... bte ut à Éastliieuns + dit Éd SSS 298 HISTOIRE NATURELLE sont plus longs que les autres, qui sont courts et presque égaux entre eux; elles sont in- sérées au-dessous des yeux. La tête est arrondie, dirigée en avant, plus étroite que le corselet; les yeux sont en forme de reins, placés de chaque côté de la tête ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules courtes, cornées, entières; de deux mâchoires cor-- nées, droites, bifides; d’une lèvre infé- rieure, et de quatre antennules inégales, filiformes, Le corselet est arrondi, sans rebord; l'écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont dures, ordinairement #. réunies à leur suture, se terminant en pointe … postérieurement, et embrassant les côtés de l'abdomen. = Les pates sont assez longues; les cuisses antérieures sont armées d’une épine assez . … forte; les jambes sont cylindriques, termi- nées par deux épines, et les tarses fili- formes ; les quatre antérieurs sont de cinq articles, les postérieurs de quatre, dont le dernier est terminé par deux crochets. bnda ls à DES SGAURES. * 299 Cesinsecteshabitent les pàysméridionaux. On les trouvé ordinairement dans les lieux arides et sablonneux. On ne connaît point leurs habitudes ni leurs larves. Ils forment un genre composé de quatre espèces. Nous décrirons celle qui se trouve en Italie. Le Scaure strié, Scaurus striatus. Il a environ neuf lignes de longueur. Il est entièrement noir, point luisant; les an- tennes sont de la longueur du corselet; la tête est grande, avancée, finement pointillée, avec une impression de chaque côté près la base des antennes ; le corselet est arrondi, un peu échancré antérieurement, couvert de petits points enfoncés, avec une ligne lon- gitudinale sur le milieu; les élytres sont pontuées ; elles ont trois lignes longitudi- nales élevées; les pates sont longues; les cuisses postérieures sont renflées et armées d’une forte épine près de leur extrémité. On le trouve en Italie et dans le midi de la France. LA. 300 à HISTOIRE NATURELLE 7 A » Se A la suite déf scaures, vient se placer le | genre suivant : : 7 G. Tacénis. ( + (Voyez les Caractères, tome 11, page 246.) - La Tagénie filiforme, T'agenia fili- Jformis. | Cet insecte est long de deux lignes en- p viron; son corps est tout noir, allongé; sa tête est plus étroite que l'abdomen ; ses an- È + tennes sont moniliformes; les second et troi- _ sième articles sont un peu plus longs; le onzième ou dernier est un peu plus petit _ que le précédent, presque globuleux; le corselêt est plus étroit que l'abdomen, en | carré long, un peu rétnéci postérieurement ; _ … les élytres sont assez larges; elles sont ar- ÿ rondies postérieurement, et ont des points 4 disposés. en lignes. à On trouve cet insecte dans les provinces : méridionales de la France, dans les lieux secs et sablonneux. DES énopies. CXLYIT GENRE. ÉRODIE, Garartères génériques. Antennes courtes, monili= ” formes; articles presque égaux, le troisième long et cylindrique. — Quatre antennules égales; les antérieures composées de quatre articles PARA égaux; les postérieures de trois articles, dont le dernier un peu plus gros et globuleux. — Corps arrondi, très renflé, , C£ genre a été établi par M. Fabricius ; les insectes dont il est composé ont beauco de rapport avec les ténébrions et les pim «2 lies, dont. ils diffèrent par les parties de la bouche. Les antennes sont courtes, composées de onze articles presque égaux, à l’excep- tion du troisième , qui est un peu plus long que les autres , caractère qui distinguetous les insectes de la famille des ténébrions; les trois derniers articles sont un peu renflés; » elles sont insérées À quelque distance des yeux. d La tête est moins large que le corselet, 4 IV. ” 26 ; POS 6 «D RÉ LS À dt: it D: €: _ 302 HISTOIRE NATURELLE et placée dans une large échancrure qui $ trouve à la partie antérieure de celui-ci; les yeux sont petits, arrondis, peu saïllans ; la bouche est composée d’une lèvre supé- rieure , de deux mandibules cornées, ar- quées, unidentées; de deux mâchoires cor- nées, courtes, bifides, à divisions inégales ; d’une lèvre inférieure, et de quatre anten- nules presque égales. Le corselet est presque aussi large que les élytres, auxquelles il est uni postérieu- rement ; il est échancré antérieurement. Ces insectes n’ont point d'écusson, et sont dé- pourvus d’ailes. Les élytres sont dures, convexes, réunies à la suture; elles couvrent les côtés de l'abdomen. Les pates sont de longueur moyenne ; les jambes antérieures sont armées de deux fortes dents à leur partie latérale, et ter- minées par deux épines; les tarses sont filiformes; les quatre antérieurs sont com- posés de cinq articles, les postérieurs de quatre ; le dernier article de tous les tarses est terminé par deux crochets assez longs. + | + 5 DES ÉRODIES. 303 à. Les érodies ‘ont le corps ovale, convexe, plus ou moins noir ; ils sont dépourvus d'ailes, mais ils He avec assez de vi- tesse. On les trouve dans les endroits hu- mides et sablonneux des pays chauds : des espèces qui sont décrites, une habite l’Eu- rope, cinq se trouvent au Sénégal, une en Egypte, et la dernière au cap de Bonne- Espérance. On ne connait point les larves de ces insectes. . L'Érodie bossu, Erodius gibbus. Il a environ sept lignes de longueur ; il est noir, très convexe; le corselet est ar- rondi, avec des cils jaunes à sa partie anté- rieure ; les élytres sont réunies à la suture , obtuses, avec trois lignes élevées, lisses ; les jambes antérieures sont armées de deux fortes dents, dont une vers le milieu , l’ autre à Éenonté, à On le trouve dans l'Arabie, en Egypte et en Portugal. M. de Lamarck a établi le genre suivant sur un insecte recueilli à l’île Haria par les elite é Fu , 3 7 : 304 HISTOIRE NATURELLE Se naturalistes de l'expédition autour‘du monde du capitaine Baudin; ce genre se rapproche des érodies par les antennes et par les pates antérieures , etil tient des ténébrions par la forme allongée de son corps. . G. CHIROSGÈLE. (Voyez les Caractères, tome 11, page 250.) Le Chiroscèle à deux lacunes, Chi- roscelis bifenestra. Cet insecte a un pouce neuf lignes de lon- gueur; son corps est tout noir, luisant, allongé et parallélipipède; sa tête est plus étroite que le corselet; les antennes sont moniliformes , avec le onzième ou dernier article gros et en bouton; la ganache ou lé menton est cordiforme ; les palpes maxil- laires sont terminés par un article presque en hache; le corselet est de la largeur des élytres , il se rétrécit un peu postérieure ment ; les élytres sont arrondies postérieu- rement, parallèles, et cannelées dans leur longueur ; les sillons sont crénelés ; le des- 1 UMP St dt. st De q_— had 6 4 tn nn x SR. ., : + DES ÉRODIES. 305 sous de l’abdomen est noir; son second anneau présente deux taches rousses, ova- les, couvertes d’un duvet très fin, et dont. la peau paraît membraneuse, et non cornée comme celle du reste du corps. Un autre genre très voisin du précédent, et que M. Latreille place immédiatement” après dans son Règne animal, est le genre suivant : G. Toxr1Que. (Voyezles Caractères, tome 11, page 250.) Le Toxique de Riche, Toxicum richesianum. Cet insecteest long de plus de six lignes, d’un noir mat velouté ; son corps est allongé; sa tête est petite; ses antennes sont plus courtes que le corselet ; les articles de la base sont courts, cylindracés ; les quatre ou cinq derniers forment une massue ovale, com- primée, perfoliée; la lèvre supérieure est découverte et transversale ; le corselet est presque carré, un peu plus large que long; 306 HISTOIRE NATURELLE le bord postérieur est un peu plus grand que celui de devant, et a un léger avancement _dans son milieu ; l'abdomen est moins dé- primé que celui des ténébrions ; les élytres ont chacune huitstries de points alignés; elles recouvrent des ailes ; les pates sont courtes, _les antérieures surtout; les cuisses sont . ovales; les jambes'sont presque cylindri- t ques, assez meuues et sans éperon saillant; Hs leur bout est un peu élargi. Cet insecte se trouve dans les Indes orien- tales : il a été recueilli par Riche dans son _ voyage à la mer du Sud sous le eomman- dement du capitaine d’Entrecasteaux. * Mars né tt à à, nr ss dé de tits: id tr Li - DES MORDELLES, » 307 CXLVIII GENRE. MORDELLE. * Caractères génériques. Antennes filiformes, souvent un peu en scie, quelquefois pectinées, de la lon- gueur du corselet. — Quatre antennules inégales; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le dernier un peu plus gros et allongé; les postérieures filiformes, com= posées de trois articles égaux. — Corselet con- vexe. — Abdomen terminé en pointe dans les femelles. CE genre est composé des mordelles et des anaspes de M. Geoffroy. Ce naturaliste, ayant cru que les anaspes n’avaient que quatre articles à tous les tarses, en a fait. un genre qu'il a placé dans son second or- dre; mais comme ils ont cinq articles aux tarses des deux premières paires de pates, et beaucoup de rapport avec les mordelles, parmi lesquelles Linné les a placés, M. Fa- bricius et M. Olivier ont adopté le genre mordelle de cet auteur. Les antennes sont de la longueur du cor- vie. . JO = die. nié él ixrul d'h dé. dant dd ut: ter | 308 HISTOIRE NATURELLE selet, composées de onze articles ; les quatre premiers sont filiformes, peu distincts ; les autres sont un peu triangulaires, en forme de dents de scie; elles sont insérées au-devant des yeux. La tête est petite, arrondie à sa partie supérieure, pointue à sa partie antérieure, -très inclinée et recourbée sous le corselet; les yeux sont arrondis, placés de chaque côté de la partie postérieure de la tête; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées, arquées, ai- gués ; de deux mâchoires membraneuses , bifides , à divisions obtuses, inégales; d’une lèvre inférieure, moitié cornée, moitié membraneuse, et de quatre antennules iné- gales. Le corselet est convexe, plus étroit à sa partie antérieure qu’à sa partie postérieure, qui se termine par trois pointes assez sail- lantes, dont une de chaque côté des bords , latéraux, et l’autre au milieu, vis-à-vis lécusson, qui est triangulaire et très petit. Les élytres sont dures, un peu aplaties en dessus; celles des femelles sont ordinaire- Rd À dr NE dé. le © TN D NON ET | + Ÿ DES MORDELLES, 309 ment plus courtes que l'abdomen; elles couvrent deux ailes membraneuses. Le corps est comprimé sur les côtés, un peu aplati en dessus, très convexe en des- sous ; la poitrine est large et garnie de deux grandes écailles qui recouvrent la partie antérieure de l’abdomen ; celuiï-ei est coni- que, et terminé en pointe aiguë dans les femelles. s Les pates sont assez longues, les cuisses comprimées, les tarses filiformes; les pre- miers articles sont plus larges que les au- tres , qui vonten diminuant insensiblement, ce qui rend les pates très minces à leur ex- trémité; elles sont terminées par deux petits crochets. Ces insectes sont agiles, assez petits; ils volent très bien, et courent vite; on les trouve en été sur les fleurs. L'on ne sait rien sur leur métamorphose , et leurs larves sont inconnues. Ils forment un genre com- posé de treize espèces, qui presque toutes habitent l'Europe. 310 HISTOIRE NATURELLE La Mordelle à pointe, Mordella aculeata. Elle a deux lignes de longueur; elle est . toute noire; les antennes sont de la longueur du corselet; la tête est lisse; le corselet est lisse, convexe; les élytres sont oblongues , sans stries; l'abdomen est comprimé et ter- miné en une pointe aiguë, beaucoup plus longue que les élytres ; les pates sont lon- gués et minces. On la trouve aux environs de Paris, et dans presque toute l'Europe. La Mordelle fasciée, Mordella de Elle est un peu plus grande que la précé- dente, à laquelle elle ressemble beaucoup par la forme; les antennes sont noires à l'extrémité, brunes à la base; la tête est noire, inclinée; le corselet noir, brillant, avec la partie postérieure couverte de poils courts , soyeux; les élytres sont noires, avec deux bandes transversales de poils courts, jaunâtres et soyeux, l’une à la base, l’autre Inrectesr. o PL,82 Pate due Ps , 7 Lar dieu d'eudp 1. Blaps lisse, . Fodndhosse. EU PE he , 2 Sepidie reticulce 5 Scaure Strie . : Mordelle 8 points , >. Ripiphore flabelle , “Des mor VELLES. pv + à TES vers le milieu; l'abdomen est comprimé sur les côtés, et terminé par une pointe presque aussi longue que la moitié des mi Le tres ; les pates sont noires. On la trouve aux environs de Paris, et : dans presque toute l'Europe. « à La Mordelle huit-points, Mordella « octo-purictatæ. Elle a environ cinq lignes delongueur;la tête est noire, couverte d’un duvet jaunâ- tre, avec un petit point noir sur le sommet; le corselet est noir, bordé postérieurement de poils courts, de couleur jaune; il a-sur sa partie antérieure une ligne transversale ondée, formée par des poils de même cou- : leur, et entre les ondulations-de cette ligne quatre petits points noirs; les élytres sont noi- res, avec chacune quatre taches jaunes, dont la première près de l’écussonvest arquée; le dessous du corps est noir, couvert d’un duvet soyeux, grisâtre; les pates sont noires; les jambes postérieures ont deux épines assez, for tes à l'extrémité. RE " 312. HISTOÏRE NATURELLE Li … On la trouve dans l'Amérique septentnio- male, À la Caroline. ès! br: La Mordell jaune, Mordella flava. G. Anaspe. Larr. nn. x . Elle a deux lignes de longueur; elle est 4 - entièrement jaune, à l'exception des anten- mes, dont l'extrémité est brune , et des ély- tres, qui ont l'extrémité noire. “e: On la trouve aux environs de Paris, sur “. les fleurs. La Mordelle frontale, Mordella fron- be , talis. Fe s G. Anaspe. Lave. D Elle est à peu près de la grandeur de la précédente , noire, avec la base des anten- | nes, la face de la tête jusqu'aux yeux, les 4 _ palpes et les deux pates de devant jaunes. On la trouve aux environs de Paris et dans toute l’Europe: , DES MORDELLES. ET La Mordelle humérale, Mordella humeralis. € G. Anaspe. Larr. Elle est de la taille de la précten el noire, avec une grande tache jaune à la base de chaque élytre. On la trouve aux environs de Paris. . 4° La Mordelle ruficolle, Mordella ruficollis. G. Anaspe. Lame. . Elle a une ligne de long; son corps est noir, avec le corselet et les pates fauves. On la trouve dans toute la France. La Mordelle tachetée ,. Mordella maculata. G. Anaspe. Larr. « Elle est d’un fauve jaunâtre, avec les yeux, et l'abdomen noïrâtres ; les élytrés ontcha- cune une tache vers le milieu et une autre vers la suture, et commune, noirâtres. Elle est commune en France, sur les fleurs.” 1Y. : %7 RC. œ "+ ea . . = VV RTS = - ii JTE PUNTO VEOT 314" HISTOIRE NATURELLE La Mordelle clavicorne, Mordella clavicornis. G. Orchesie. LaATR. Elle a près de deux lignes; ses antennes sont testacées; le dessus du corps est d’un brun testacé plus ou moins foncé, tout cou- vert de poils fins, courts, couchés, et qui le - rendent soyeux et luisant; ses élytres ont un + ; F | léger rebord tout autour, même à la suture ; le dessous du corps est d’un brun testacé plus clair que le dessus. La larve et les métamorphoses .des or- chésies étaient inconnues avant nous; nous avons découvert celle de la seule espèce connue jusqu’à présent, et nous devons, de concert avec notre savant ami M. Audouin, les faire connaître dans un Mémoire que nous préparons à ce sujet. La larve de l'or- chésie luisante vit dans les bolets; on la trouve en grande quantité en automne : ee est longue de plus d’une ligne, d’un rose clair très pur et composée de douze anneaux, - Ja tête non comprise; sa tête est assez grande, cotétistéssshé. "27" if - = A DES MORDELLES, + 100 d’une consistance plus ferme que le reste du corps, et armée de deux mandibules cor- nées, bifides; de deux mâchoires portant chacune un petit palpe de trois articles dis- tincts, et d’une très petite lèvre inférieure ou languette sur laquelle on voit les vestiges de deux très petits palpes; les trois premiers anneaux, qui correspondent au thorax de l'insecte parfait, portent chacun une paire de pates de cinq articles, terminées par une pointe un peu carrée; les autres anneaux sont simples, munis de quelques poils épars. La chrysalide présente toutes les parties de l’insecte parfait; la tête paraît en dessous; * elle est entièrement cachée par le thorax quand on la regarde en dessus ; les antennes, les palpes et les pates sont très apparens; les fourreaux des élytres sont allongés, et on aperçoit les sillons qui seront sur les élytres de l'insecte parfait. Ces nymphes éclosent au printemps. Ce petit insecte a la faculté de sauter, à peu près comime les mordelles ; aussi Olivier est-il d'avis de plater ce genre dans la fa- mille des mordellons. On trouve cette or 2 s LE Éd" à dl dr imaslé ais ir à dt bed. ( Dr 316: HISTOIRE NADURELLE chésie en France, en Allemagne, mais elle est rare; , nous avons trouvé sa larve aux environs de Paris, et nous pensons que ce qui rend l’insecte parfait rare dans les col- lections, c’est qu'il est très difficile de le prendre, parce qu’il échappe très facilement au chasseur, au moyen des sauts qu’il exécute avec une grande agilité. CXLIX° GENRE. RIPIPHORE. Caractères génériques. Antennes flabelliformes, com- *: posées de onze articles, les quatre derniers sans ap- pendices latéraux. — Quatre antennules inégales; 3 les antérieures plus longues, filiformes, compo- | sées de quatre articles; les postérieures de trois. — Corps oblong, comprimé, — Cuisses renflées. Css insectes ont beaucoup de ressemblance avec les mordelles, parmi lesquelles ils ont - été placés; mais M. Fabriciuslesen a séparés. On distingue les ripiphores des mordelles par quelques parties de la bouche, et prin- cipalement par la forme des antennes. Celles des mordelles sont filiformes ou en scie, tan- DES RIPIPHORES. 315 dis que celles des ripiphores sont très pec- tinées ; et dans quelques espèces, les huit derniers articles ont de chaque côté un long appendice filiforme, qui donne à ces anten- nes la figure d’un panache. Ces appendices sont plus courts aux antennes des femelles qu’à celles des mâles: les antennes sont moins longues que le corselet, insérées à la partie antérieure de la tête, sur le bord des yeux. La tête est arrondie supérieurement, poin- tue, en forme de bec à sa*partie antérieure, très inclinée, et sa partie postérieure est éle- vée au-dessus du corselet; les yeux sont assez grands, peu saillans ; la bouche est composée d’une lèvre supérieure, de deux mandibules cornées , arquées , sans dentelures; de deux mâchoires membraneuses, très courtés, ob- tuses; d’une lèvre inférieure, et de quatre antennules inégales, filiformes. Le corselet est convexe, très étroit À sa partie antérieure; sa partie postérieure a trois pointes assez aiguës, dont une de cha= que côté des bords latéraux, et l’autré au milieu, où se trouve ordinairement l’éeusson qui manque à ces insectes. hottes Hé DS, nd ds dsl oh cn + CI … Mat, US ET CORP UTP Se - A EST CT L 318 HISTOIRE NATURELLE Les élytres sont courtes, terminées em pointe ; elles recouvrent à peine deux ailes membraneuses assez grandes. L'abdomen est court, comprimé, et paraît coupé à l'extrémité; la poitrine est grande, convexe, Les pates sont de longueur moyenne; les cuisses un peu renflées; les jambes légère- ment comprimées; les tarses filiformes ; les quatre antérieurs sont composés de cinq ar- ticles, et les postérieurs de quatre; le der- nier article de tous les tarses est le plus long, et terminé par deux ongles bifides assez forts. Ces insectes, de même que les mordelles, se tiennent sur les fleurs. On ne connaît pointencore leurs larves. Ils forment un genre qui n’est composé que de quatorze éspèces, dont le plus grand nombre se trouve en Europe. Le Ripiphore flabellé, Ripiphorus flabellatus. Il a environ quatre lignes de longueur; les antennes sont noires, avec le premier RS LS, , JONOR NME, DL ET : DES RIPIPHORES. 319 article ferrugineux ; la tête est testacée , avec la bouche et les yeux noirs; le corselet et les élytres sont testacés; la poitrine est noires l'abdomen est très obtus, testacé en dessous, noir en dessus; les cuisses sont noires; les jambes testacées à leur base, et noires à leur extrémité ; les articles des tarses sont testa- cés à leur base, noirs à l’extrémité. On le trouve en Italie, et dans le midi de u la France. Le Ripiphore paradoxe, Ripiphorus parædoxus. Il est de la taille du précédent, noir, avec : les côtés postérieurs du corselet, les ély-= tres, à l'exception de leur extrémité, et l’ab- domen jaunes; le corselet est enfoncé lon- gitudinalement dans son milieu; les antennes ne sont qu’en scie dans la femelle. eo On trouve cette espèce en France, et aux environs de Paris : elle y est très rare. Le Ripiphore musciforme , Ripiphorus \ subdipterus. Il a environ cinq lignes de longueur; les “ , ‘ & - gg ES US cr 1, ns étés donéiiéé ss 320 HISTOIRE NATURELL : antennes du mâle sont courtes on. ont de chaque côté sept ou huit feuillets minces, allongés, de couleur jaune; celles de la fe melle n’ont des feuillets que d’un côté, et leur couleur est noire; la tête est noire; le corselet est noir, luisant, renflé; les élytres sont courtes, ovales, d’un jaune pâle; les ailes, qui nesont point repliées sous les ély- tres, sont plus longues que l'abdomen, de couleur blanche, transparente, avec une ta- che brune vers le milieu ; les pates sont d’un … brun noir, avec l'extrémité rousse. | L : On le trouve en Provence et aux envi- rons de Montpellier. p Le Ripiphore six-taches, Ripiphorus sex-maculatus. 4 ? . LA La Il est de la grandeur du précédent; les antennes sont noires, en scie; la tête est noire, avec le front ferrugineux ; le corse- _ let ferrugineux; les élytres sont testacées, avec trois taches noires sur chaque, l’une à la base, une autre au milieu du bord ex- _térieur, et la troisième à l'extrémité; le dessous du corps et les pates sont noirs. DES RIPIPHORES. 321 Les antennes du mâle sont très pectinées; leur tige est ferrugineuse, et les barbes sont noires. On le trouve en Amérique. TROISIÈME SECTION. 3 Quatre articles à tous les tarses. CI° GENRE. PRIONE. j C * Caractères génériques. Antennes longues, filiformes, | quelquefois en scie ; premier article renfle ; le se- cond très court et arrondi; posées devant les yeux. — Quatre antennules presque égales; les antérieures composées de quatre articles lont le second très long, et le dernier renflé à Es inte et comme tronqué; les postérieures composées de trois articles, dont le second très long. — Pénul- ; tième article des tarses large, bifide, garni de houppes. 1 Les priones ont beaucoup de rapport … avec les capricornes par la forme du corps et les habitudes. Linné et d’autres natura- & listes les ont placés avec ces insectes ; mais M, 35% HISTOIRE NATURELLE 5 M. Geoffroy en a séparé une espèce dont ii a fait un genre, auquel il a donné le nom de prione, qui signifie scie, À cause de la forme des antennes du mâle, dont les ar- ticles sont triangulaires et ressemblent aux dents d’une scie. Ce genre a été adopté par ont écrit depuis M. Geoffroy, et augmenté par ces auteurs d’un assez grand nombre 5 4 M. Fabricius , et par les entomologistes qui d'espèces, dont la plupart sont des capri- # à 7 cornes de Linné. de. Les parties de la bouche des priones dif- À ? fèrent peu de celles des capricornes et des lamies. Le caractère principal qui sert à les : distinguer de ces insectes, se trouve dans la forme du corselet, qui est aplati à sa partie | supériêure, et denté ou épinéux sur les É côtés’, tandis que celui des capricornes et on "A des amies est arrondi, presque cylindrique. - + es antennes sont plus ou moins longues, filiformes ou en scie, diminuant de grosseur … puis la base jusqu’à l'extrémité, compo- sées de onze articles, quelquefois de douze, dont le premier est renflé, le second très court, arrondi, le troisième beaucoup plus DES PRIONES. 323 WA Fong que les autres, qui diminuent insensi- k. blement de grosseur et de longueur, ft dernier est tronqué; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, au-devant des | yeux, « La tête est aplatie, ordinairement di- 4 rigée en avant, plus étroite que le cor- selet, garnie re espèce de dent on pointe assez forte près la base des mandibules; les yeux sont ovales, point saillans, ne de ? chaque côté de la tête; la bouche est com- posée d’une lèvre supérieure courte; de + deux mandibules, très grandes dans éd. ; ques espèces, toujours avancées , fortes, et. + dentées intérieurement; de deux mäâchoires, | #ornées, courtes, étroites et ciliées ; d'une lèvre inférieure très courte, et de Ra an. SE j L tennules filiformes, presque égales. FN Le corselet est plus large que long, aplati, : * souvent raboteux à sa partie supérieure, dilaté sur les côtés , qui sont plus ou moins - dentés ou épineux ; l’écusson est très grandy® triangulaire, : Les élytres sont dures, aplaties, arrondies ou tronquées à l'extrémité, souvent termi- , 324 HISTOIRE NATURELLE nées pat une ou plusieurs épines; elles re- couvrent deux ailes membraneuses, re- pliées. Les pates sont fortes, ordinairement de moyenne longueur , assez longues dans quel- ques espèces; les jambes sont comprimées ; 165 tarses composés de quatre articles, dont les deux premiers sont larges, triangulaires, le troisième bilobé, le dernier allongé, ar- qué , terminé en masse, et inséré entre les deux lobes du troisième; il est armé de deux ongles crochus assez forts. Le corps est déprimé , allongé, moins cependant que celui des capricones et des Jamies. Les priones sont de fort grands insectes, dont les femelles en général sont plus grandes que les mâles; leurs couleurs ne sont point brillantes; on les trouve dans les grands bois et les forêts ; pendant le jour, ils se tiennent cachés dans les trous que leurs larves ont faits aux troncs des vieux arbres, ils en sortent le soir pour voler et chercher un individu de leur espèce avec lequel ils puissent s’accoupler ; leur vol est PES 7 MT Ce Le À did: sd il "PES on EE Fa . DES PRIONES, 395 lourd,.et dès qu’on les touche on les. fait tomber à terre. A La larve de ces insectes vit dans le tronc des arbres cariés, dont elle hâte la des- truction par la quantité de trous qu’elle y fait ; elle diffère peu de celle des antres co- léoptères qui vivent dans le bois ; son corps est composé de douze ‘anneaux ; sa tête est écailleuse, armée de deux mandibules courtes et fortes, qui lui servent à couper le bois dont ele se nourrit : elle a trois paires de pates écailleuses , si petites qu’elles ne lui sont. d'aucune utilité, mais la nature l’a pourvue de parties qui, au défaut de pates , l’aident dans ses mouvemens ambulatoires : ce sont des aspérités ou espèces de mamelons qui couvrent les neufs derniers anneaux de soncorps; elle les appuie contre les *parois du trou qu’elle habite lorsqu'elle veut le par- cowrir; ensuite elle contracte et allonge al- ternativement ses anneaux, et se pousse en avant avec facilité: Cette larve se change en nymphe dans l'arbre même où elle a vécu; elle s’y cons- truitune coque d’unesoie grossière, À laquelle IV. 28 | _: HN LC | - 326 HISTOIRE NATURELLE elle méle de la sciure de bois, et s’enfermre dedans; mais avant de subir sa métamor- phose, elle s'approche de la surface de l'arbre, afin de sortir plus aisément de son trou lorsqu'elle sera sous la forme d’in- secte parfait. Les femelles sont pourvues d’une partie écailleuse, composée de plusieurs pièces ca- chées ordinairement dans l’abdomen; elle leur sert pour déposer leurs œufs dans les fentes et les gerçures du bois; elles en pon- dent une assez grande quantité, qui sont d’un blanc jaunâtre, de forme oblongue. Les priones forment un genre composé d'environ cinquante espèces, dont quatre se trouvent en Europe : on les a divisés en deux familles ; la première comprend quel- ques espèces qui ont des épines mobiles au corselet ; la seconde celles à épines fixes. NT (5e DES PRIONES. 327 PREMIÈRE FAMILLE. Épines du corselet mobiles. Le Prione longimane, Prionus lon- gimanus. G. Lamie. Lare. Il a près de trois pouces de longueur; les antennes sont une fois plus longues que le corps, noires; avec la base des articles cen- drée; la tête est noire, avec une bande transversale rouge, près de la base des man- dibules, et une tache de même couleur de chaque côté de sa partie supérieure, au- dessus des yeux; le corselet est noir, ve- louté, avec plusieurs lignes obliques rouges; il a en dessus, près des bords extérieurs, une petite épine noire, droite, et sur cha- que côté une autre épine forte, très pointue, mobile; les élytres sont de forme oblongue, noires, veloutées, variées de taches ondées rouges, et d’un gris verdâtre ; depuis la base jusque vers le milieu, elles ont sur les par- ties noires des points enfoncés, larges, assez EE € ‘ *. 328 HISTOIRE NATURELLE e » profonds; à leur base extérieure une petite épine droite dirigée en avant; et leur extré- mité est tronquée, terminée par deux pe- tites épines; le dessous de l'abdomen est gris, soyeux; la poitrine a de chaque côté deux larges bandes longitudinales rouges; les quatre pates postérieures sont de moyenne longueur; les antérieures sont très longues; les cuisses de ces pates sont fortement cha- grinées; noires, avec un anneau rouge près de leur articulation avec la jambe; les jambes sont très longues, noires, garnies en dessous, dans toute leur étendue, d’épines assez fortes ; les cuisses des autres pates sont noires, lisses, avec un anneau rouge, et les jambes n’ont point d’épines. On le trouve communément dans l’Amé- rique méridionale : il a reçu le nom vul- gaire d’arlequin de Cayenne, Insectes. £ PE,83, Deseve del. FTardieu deulr. Prione Cervic orne, 7 5 à PRIONES. oi: 329 DEUXIÈME. FAMILLE. M 1H Epines du corselet fixes. Le Prione cérvicorne , PrRIES Cervi- | cornis. Ce prione, un des plus grands de ce F genre; a près de six pouces de l’extrémité des mandibules à celle des élytres; les an- tennes sont filiformes , moins longues que le corps; les mandibules sont longues, fortes , un peu arquées, munies intérieure ment, depuis le milieu jusque près de l’ex- trémité, de petites dents; la première est très forte; le côté extérieur a aussi, au-delà du milieu, une dent assez forte ; la têterest" d’un brun ferrugineux, avec MERE à longitudinales très élevées, épineuses ; corselet est ferrugineux, large, aplati sûr T. les côtés, dont chacun est armé de trois épines très saillantes, et de petites dents placées entre les deux premières épines; les élytres sont jaunes, avec des lignes et des taches ferrugineuses; elles sont terminées . D. L _ ab > 330 HISTOIRE NATURELLE par une très petite dent; l’abdomen est fer- rugineux } les pates sont ferrugineuses , sans dentelures ni épines. On le trouve en Amérique; sa larve vit dans le bois du fromager, Bombax, Tinn. Les habitans la mangent avec délices. Le Prione artisan, Prionus faber. Il a quiwze lignes de longueur et est en- tièrement noir ; les antennes sont moins lon- gues que le corps; le corselet est inégal , couvert de points enfoncés, très marqués ; ilest un peu bordé , et muni d’une dent de chaque côté; les élytres sont finement cha- grinées. On le trouve dams le midi de l’Europe : il y estassez rare. Le Prione obscur, Prionus obscurus. # Ilressemble beaucoup au précédent; son corps est brun, avec le corselet peu cré- nelé, ayant deux points enfoncés, luisans, dans son milieu, Il se trouve dans le midi de la France et en Allemagne. 2 LEE. à DES PRIONES, 33x Le Prione cannelle, Prionus cinna- momeus Il à deux pouces de longueur; les an- tennes sont brunés, moins longues que le corps; les mandibulés sont saillantes, tri- deñtéés intérieurement; la tête est d’un brun marron , plus étroite que le corselet, couverte en dessus de points enfoncés assez larges ; le corsélet est d’un brun marron, aplati, raboteux, convexe sur le milieu, denté sur les côtés, avec une épine saillante dé châque côté du bord postérieur; les élÿ- tres sont d’un jaune rougeâtre ; leur angle intérieur est terminé par une épine; le des= sous du corps et les pates sont d’un brun marrron. j On le trouve dans l'Amérique méridio- nale. ; + Le Prione de l’île de Saint-Thomas, Prionus Thomæ. ‘1 Il a quinze à dix-huit lignes de longüeur ; les antennes sont brunes, comprimées ; plus ". ru dl -d nn % 332 HISTOIRE NATURELLE courtes que le corps; la tête est brune, avec une large impression longitudinale sur le milieu ; le corselet brun, aplati, crénelé sur léS'côtés, avec une épine de chaque côté de LA sa partie postérieure ; les élytres sont d’un brun moins foncé que le corselet, un peu raboteuses à la base, avec le bord exté- rieur arrondi, jaune; le dessous du corps et les pates sont bruns, ” On le trouve dans l’île de Saint-Thomas, en Amérique, Le Prione tanneur, Prionus coriarius. - Le mâle a quinze lignes de longueur ; la femelle est un peu plus grande ; les an- tennes du mâle sont un peu en scie, celles de la femelle presque filiformes, dans J’un et l’autre sexe elles sont à peine de la lon- gueur de la moitié du corps; les mandibules sont avancées, unidentées; le corselet est aplati, chagriné, muni de trois épines de chaque côté; les élytres sont chagrinées ; elles ont trois lignes longitudinales élevées ; . tout le dessus du corps est d’un brun noi- DES PRIONES. 333 râtre; les pates et les tarses sont d’un brun marron; la poitrine est couverte de poils jaunätres , courts et soyeux. È On le trouve en Europe, aux environs de Paris, dans les troncs des vieux arbres. Le Prione boulanger, Prionus dep- Sarius. Il est plus petit et plus déprimé que le précédent ; son corps est brun en dessus , ferrugineux et pubescent en dessous , avec le corseletunidenté; les antennes sont courtes et ferrugineuses. On le trouve en Suède. Le Prione scabricorne, Prionus scabricornis. Il a environ vingt lignes de longueur; il est de forme allongée comme les capricor- nes; les mandibules sont fortes , avancées ; les antennes du mâle sont aussi longues que le corps, celles de la femelle plus courtes , dans les deux sexes, les premiers articles sont plus longs et plus gros que les autres , 334 HISTOIRE NATURELLE . et couverts d’aspérités; la tête est arrondie, avancée; le corselet arrondi, un peu re- bordé, muni d’une très petite dent à sa base ; les élytres sont longues , étroites, finement chagrinées, avec deux lignes longitudinales élevées; tout le corps, tant en dessus qu’en dessous , est d’un brun jaunâtre, et couvert de petits poils courts : les pates sont brunes. On le trouve en Europe : il est rare aux environs de Paris. DES CAPRICORNES. 335 CLI GENRE. CAPRICORNE, Caractères génériques, Antennes sétacées, longues, posées dans les yeux; premier article gros et assez long, le second très court et très petit, les sui- vans un peu renflés à leur pointe, les derniers égaux et comprimés, — Quatre antennules pres- que égales, filiformes; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier très courtet très petit; les postérieures composées de trois, dont le premier court et petit. — Pénultième ar- ticle des tarses large, bifide, gamni de houppes. — Corselet arrondi, tuberculé ou épineux sur les côtés, — Yeux en croissant, entourant la base des antennes. Ces insectes font partie d’une famille très nombreuse que Linné a séparée en. deux genres, qui sont les Capricornes, Cerambix , et les Leptures, ZLeptura. Les capricornes se font remarquer par la lon- gueur de leurs antennes, leurs yeux en crois- sant, leur corselet tuberculé on épineux, et par leurs tarses composés de quatre articles, garnis d'espèces de brosses en dessous, et à 336 HISTOIRE NATURELLE dont le troisième est bilobé et échancré. M. Geoffroy a divisé les deux genres de _Linné en quatre, qui sont les Priones , les Capricornes , les Leptures et les Stencores ; et M. Fabricius a fait onze genres de ces in- sectes , sous les noms de Spondyle, Prione , Capricorne , Lamie , Stencore , Calope, Rha- ge, Saperde, Calidie, Donacie, Lepture. Presque tous ces genres ont été adoptés par M. Dir, et par les auteurs qui ont écrit depuis M. Fabricius. - Les capricornes ont beaucoup de rapport avec les priones et les lamies; ils diffèrent des premiers , principalement par leur cor- selet, qui est cylindrique, tandis que celui des priones est aplati; et des lamies , par la forme de leur corps, qui est plus allongé ; par la tête, qui est toujours dirigéeen avant, au. lien que celle des lamies est penpendi- culaire au corps; et par les élytres# qui, dans les lamies, embrassent les côtés de l’ab- domern. Les antennes sont sétacées, diminuant insensiblement de grosseur de la base àla pointe; celles du mâle sont ordinairement ef ) dar . las BE de) MAR E T DES CAPRIGORNES. 337 beaucoup plus longues que le corps , celles de la femelle sont plus courtes , composées de onze articles, dont le premier est gros et assez long, le second très petit et arrondi, les suivans renflés à leur pointe; les derniers égaux, comprimés, et le dernier terminé en pointe assez fine; elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, dansune échan- crure qui se trouve au-devant des yeux, qui entoure une partie de la base de l'antenne. La bouche est composée d’une lévretsu- périeure mobile, arrondie et ciliée; de deux mandibules courtes , cornées, arquées, den- tées ; de. deux mâchoires presque membra- veuses , bifides , dont la division extérieure est la plus grande; d’une lèvre inférieure très échancrée , et de quatre antennules fi formes , presque égales. Le corselet est plus large que la tête, ey- lindrique , tuberculé ou épineux sur les côtés ; l’écusson est triangulaire. Les. élytres sont de la longueur de l’ab- domen, plus ou moins convexes, et quel- quefois armées d’une.ou deux épines à l’ex= trémité; elles recouvrent. deux ailes mem- IV. 29 338 HISTOIRE NATURELLE braneuses , dont l’insecte fait souvent usage pour voler. Les pates sont assez grandes ; les cuisses souvent renflées; les jambes longues , com- primées, armées de quelques épines à l’extré- mité ; les tarses composés de quatre articles, les trois premiers des pates antérieures sont presque d’égale longueur, larges, triangu- laires, aplatis; le troisième est divisé en deux, il reçoitle quatrième, quiestlong, mince, ar- quésrenflé à l'extrémité, et armé de deux pe- tits ongles erochus ; les trois premiers articles de ces tarses sont garnis en dessous de poils fins et serrés: les tarses des autres paires de pates ont leur premier article plus long que les deux suivans; le troisième est bilobé, etle dernier , qui est le plus long de tous est mince À sa base, renflé, à l’extrémité, ter- miné par deux crochets. Les capricornes ont le corps allongé ; quelques espèces sont ornées de couleurs très brillantes, et d’autres , de très variées ; tous ont des formes élégantes, qui annon- cent de la légèreté; aussi volent-ils avec rapidité; mais leur marche n’est pas très , À , DES CAPRICORNES. 339 vive. Quand on les saisit , ils cherchent à pincer avec leurs mandibules; souvent ils font entendre un petit bruit qu'ils produi- sent en frottant la partie postérieure de leur corselet sur la base de l’écusson. Tous les insectes de cette famille font entendre un bruit semblable, qui imite assez un cri faible et plaintif. On trouve ces insectes dans les bois, sur le tronc des arbres * ils se nourrissent du suc qui en découle, L’ab- domen de la femelle est conique ; aplati en dessus et en dessous ; le dernier anneau a uno fente transversale, qui le divise en deux lames, l’une supérieure, l’autre inférieure ; de cette fente sortun long tuyau cylindrique et charnu. Dans l’état ordinaire , il n’en pa- raît qu’une petite partie; mais en pressant fortement le ventre, on fait sortir ce tuyau davantage ; et à mesure qu'il s’allonge par la pression, l'extrémité se courbeen dessous ; il semble être composé de deux pièces qui rentrent l’une dans l’autre. En continuant de presser , on fait sortir du tuyau deux longs filets cartilagineux , à extrémitémousse, que l'insecte fait mouvoir alternativement. Cet instrument est à peu près de la longueur de : 7 été di dé ë .… * 346 HISTOIRE NARURELLE _ la moitié du corpsail paraît destiné à servir we de conduite aux œufs que la femelle doit pondre, et à les introduire dans les: fentes et les gerçures du bois. La larve est de couleur blanche; son corps est allongé, composé de douze an- neaux; les trois premiers sont munis de trois paires de pates écailleuses ; la tête est écailleuse, garnie de deux mâchoires fortes , qui lui servent à rongertle bois, dont elle tirela substance poursenourrir ; elle change plusieurs fois de peau, reste deux ouw:itrois années sous la forme de larve, se change ensuite en nymphesz d’où l’insecte parfait sort peu de temps après. On peut éleverces larves dans la farine ou la sciure de bois; elles y vivent très bien, se changent en nymphes, mais parviennentrarement à l’état hi parfait. ». Ce genre, qui est très nombreux, a été - divisé en deux familles par M. Olivier. La ; première comprend les Capricornes de M. Fa- bricius, et la seconde , les Zamies de cet auteur. On en trouve plusieurs en Europe. Les » L « Sn . DES GAPRICORNES. 347 . Fe h * Le Capricorne héros, Cerambix heros. . Il a environ deux pouces de longueur ; tout le corps est d’un brun presque noir, avec l'extrémité des élytres d’un brun jau- nâtre ; les antennes du mâle ont deux fois la longueur du corps, celles de la femelle sont de moitié plus courtes; le corselet est très raboteux , armé, d’une petite épine de “cha- que côté; les élytres sont finement chagri- nées , arrondies à l’extrémité, et terminées à l'angle intérieur, près de la suture, par une épine très petite; les pates sont noires; les tarses noïrâtres en dessus, gris en des- sous. On le trouve en Europe : il est très com- mun aux environs de Paris, dans les bois. Le Capricorne savetier, Cerambix cerdo. Il est de moitié moins grand que le pré- cédent, entièrement d’un noir foncé; lesan- tennes du mâle sont un peu plus longues que le corps; le corselet est très raboteux, .. + 342 HISTOIRE NATURELLE et armé d’une épine de chaque côté; les élytres sont fortement chagrinées, arrondies à l'extrémité et sans épine, On le trouve dans presque toute l’Eu- rope : ilest commun aux environs de Paris. Le Capricorne cordonné, Cerambix succinctus . G: Lame, Liste. Il a environ dix lignes de longueur; les antennes du mâle sont une fois plus lon- gues que le corps, comprimées, avec les trois premiers anneaux et l'extrémité des autres, noirs ; tout le corps est d’un brun rougeâtre , lisse, luisant; le corselet est ra- boteux, armé de deux épines de chaque côté ; l’écusson est très grand, terminé en pointe qui se prolonge entre les deux élytres; les élytres sont arrondies; elles ont sur leur milieu une bande transversale d’un beau jaune; les pates sont rougeâtres; les cuisses renflées, noires à l'extrémité. On le trouve dans l'Amérique méridio- nale , aux Antilles, à Cayenne, à Surinam. ” # DES CAPRICORNES. 343 CI Le Capricorne Rosalie , Ceramibix Alpinus. G. Callichrome. Lan. Il avenviron quinze lignes de longueur ; il est d’an bleu cendré ; les antennes sônt uni , peu plus longues que le corps, d’un bleu blanchâtre , avec les deux premiers articles noirs, l'extrémité des autres très noire, et garnie d’une grosse touffé de poils de la même couleur; le corselet est armé de deux épines courtes de chaque côté; il a une tache noire sur le milieu de sa partie anté-. rieure ; les élytres ont une large bande sur. le milieu, une large tache vers li base, et” une petite près de l'extrémité, d’un beau noir velouté; les pates sont de la couleur du corps. On le trouve dans les hautés montagnes de l'Europe, et quelquefois, mais très ra= rement, dans les chantiers de Paris. 4 rh era lc SES + 344 Ç HISTOIRE NATURELLE r € # Le ‘Capricorne musqué, Cerambix moschatus. G. Callichrome. Late. Ila quatorze À quinze lignes de longueur ; "a couleur varie; il est d’un vert bleuâtre en dessous, un peu cuivreux en dessus, ou entièrement d’un vert doré; les antennes j du mâle sont un peu plus PAR que le À “corps ; le corselet est tuberculé en dessus, et garni d’une épine de chaque côté; les élytres sont finement chagrinées ; elles ont Hans lignes élevées; les pates postérieures sont assez longues; les cuisses antérieures sont un peu renflées. » On le trouve en Europe, sur les saules, . vers le milieu de l'été : il est commun aux environs de Paris. Il répand une odeur très agréable , semblable à celle de la rose , et un peu musquée. Cette odeur se fait sen- tir plus fortement dans le temps de l’accou- plement, et elle se conserve assez long- temps dans les boîtes où l’on renferme ces inséctes. F Insectes, PI ,85. Wereve del, F7 Tardieu O7 Capricorne Sutural, DES CAPRICORNES. 345 Le Capricorne sutural, Cerambix suturalis. , .: Il a seize à dix-huit lignes de longueur; lès antennes sont noires / un peu plus lon- gues que le corps ; le corselet est noir, ve- louté, muni d’une épine de chaque côté, et de quelques tubércules; les élytres sont noires, veloutées, avec la suture et une raie longitudinale sur le milieu d’un vert doré; le dessous de l'abdomen estd’un noir bleuä- tre, luisant; les pates sont noires ; les cuis- ses des quatre pates antérieures renflées, les postérieures sont très longues; les jambes et les pates longues et très comprimées. On le trouve dans l'Amérique méridio- nale , à Cayenne et à Surinam. Le Capricorne spinicorne, Cerambix spinicornis. Il a environ dix lignes de longueur ; les antennes sont testacées, aussi longues que le corps; l'extrémité des articles a ‘une épine de :chaque côté; tout le, corps est : 346 HISTOIRE NATURELLE d’une couleur testacée, rougeâtre, couvert de petits poils courts, cendrés, qui forment des petites taches irrégulières sur les élytres ; le corselet est arrondi; il a une ligne lon- gitudinale élevée sur le milieu et quelques petits tubercules ; les élytres sont terminées par deux petites épines, dont l’extérieure est plus longue que celle de la suture; les pates sont de la couleur du corps. On le trouve dans les îles de l'Amérique. Le Capricorne quadrimaculé, Ceram- bix quadrimaculatus. Il a environ huit lignes de longueur ; les antennes sont d’un jaune testacé, un peu plus longues que le corps; la tête est tes- tacée, avec les yeux noirs; le corselet a quatre tubercules sur le milieu, et une épine de chaque côté; les élytres sont tes- tacées, finement chagrinées, avec chacune deux paires de taches allongées, relevées, jaunâtres, brillantes , dont deux à la base, et deux sur le milieu ; l'extrémité des éy- tres est garnie de deux petites épines; les : * DES CAPRICORNES. 349 pates sont testacées; les cuisses antérieures sont un peu renflées ; les quatre autres sont terminées par une petite épine noire. On le trouve en Amérique, à la Caroline. Le Capricorne farineux, Cerambix farinosus. Il à quatorze lignes de longueur ; les an- tennes sont noires , plus longues que le corps; le corselet est noir, avec des taches blanches formées par des poils, et une épine assez forte de chaque côté; les élytres sont d’un noir brun, avec des taches arrondies for- mées par des poils d’un blanc jaunâtre ; les pates sont noires. La larve de cet insecte, selon mademoi- selle de Mérian, vit dans la racine de la plante connue sous le nom d’argemone mexicana ; elle est grosse, molle, blan- châtre, avec la tête et l'extrémité du corps noires. On le trouve dans l’Amérique méridionale. RE + » 348 HISTOIRE NATURELLE Le Capricorne pulvérulent, Cerambix pulverulentus. Il est beaucoup plus petit que le précé- dent; les antennes sont noires, beaucoup plus longues que le corps; la tête est noï- râtre , avec le tour des yeux et cinq lignes longitudinales blanchâtres; le corselet a üne petite épine de chaque côté; il est noirâtre , avec cinq lignes longitudinales blanches; les élytres sont d’un brun noirâtre, parse- mées de petits points blancs; le dessous du corps est noir , avec quelques points blancs sur les côtés de la poitrine et de l'abdomen; les pates sont noires; les antérieures sont plus longues que les autres. On letrouve aux Antilles, Cayenne, à Surinam. ; Le Capricorne hispide, Cerambix hispidus. Ce petit insecte n'a que trois lignes de longueur; les antennes sont brunes, avec la base des anneaux cendrée, un peu ve- Loohbads on taste ML LA à DES CAPRICURNES. … 39 lues, guère plus longues que le corps; la tête est brune, couverte de poils courts cendrés ; le corselet est cendré ; avec une épine de chaque côté, et deux tubercules sur le milieu; les élytres sont d’un brun ‘rougeâtre, avec une bande assez large, … cendrée, en forme de V à la base, et trois 5h de poils noirs disposés sur une ligne longitudinale ; l'extrémité des élytres est terminée extérieurement par une dent assez forte ; le dessous du corps est bruns les pates sont brunes, avec la base des … cuisses et des jambes noire. à On le trouve dans presque toute VE rope, aux environs de Paris. cl È Le Capricorne nébuleux, Cerambix & nebulosus. Il est une fois plus grand que le précé= dent ; les antennes sont une fois plus lon- | gues que le corps, cendrées, avec l’extré- mité des anneaux noire; la tête.est crée et noirâtre; le corselet est mélangé, de cen- dré et de noirâtre , muni d’une petite épine IV. 30 CN Eee — ..…. . os ® . s " Fe Lu 350 HISTOIRE NATURELLE de chaque côté; les élytres sont cendrées , avec deux bandes ondées, et des points noirs ; la première bande est interrompue et placée à la base, l’autre est vers le milieu; le dessous du corps estcendré, soyeux ; les pates sont variées de cendre et de noirâtre, avec les cuisses renflées. On le trouve dans presque toute lEu- rope : il est très commun dans les chantiers de Paris, et dans les bois des environs. CLII GENRE. ##. LAMIE. Caractères génériques. Antennes sétacées, composées de onze articles, les derniers plus courts que les autres. — Quatre antennules filiformes , inégales ; les antérieures composées de quatre articles, dont le derniéroblong, obtus; les postérieures de trois. — Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. — Tête verticale. — Corselet court. s insectes de ce genre, établi par M. Fabricius, forment la seconde famille des*capricommes de M. Olivier. Cet auteur n’a pas cru devoir en faire un genre parti- - DES LAMIES. 351 culier, parce qu'il ne leur a pas trouvé de caractères assez tranchés. Cependant les lamies ont constamment le corpstplus court que les capricornes , la tête perpendiculaire au corps, tandis que celle des capricornes est droite , dirigée en avant, et en général leurs pates sont plus grosses et plus courtes que celles de ces insectes. Les antennes des lamies sont sétacées , souvent beaucoup plus longues que le Corps; jamais moins longues'que la moitié du corps: le premier article est long et renflé, le se- cond petit et arrondi, le troisième est le plus long , les autres sont presque égaux en- Li L - tre eux; elles sont insérées à la partie su- périeure de la tête, dans une échancrure qui se trouve au-devant des yeux. La tête est large, aplatie én devant; les yeux sont ovales, échancrés ‘antérieure- ment pour recevoir la base des antennes; ils sont placés à la partie supérieure de la tête; la bouche est composée d’une lèvre supérieure; arrondie, cornée; de deux mandibules cornées, bifides ; de deux mä- choires membraneuses ; d’une lèvre infé- ‘4 HE, gr. “ben Ce "SE de fl de À P * 359 HISTOIRE NATURELLE rieure presque coriacée, arrondie et bifide à l'extrémité. Le corselet.est court, presque cylindri- que ou arrondi, épineux ou tuberculé sur les côtés; l’écusson est arrondi postérieu- 4 rement. . Les élytres sont convexes, arrondies à l'extrémité, de la longueur de l'abdomen, qu’elles couvrent entièrement, ainsi . que deux ailes membraneuses, repliées. Les pates sont de longueur moyenne ; les cuisses souvent un peu renflées; les jambes ” simples; les tarses composés de quatre ar- ù ticles, dont les trois premiers larges , trian- % gulaires, garnis en dessous de poils courts et serrés; le troisième bilobé; le dernier presque cylindrique , renflé à l'extrémité, et terminé par deux petits ongles crochus. _ L'abdomen est souvent ovale, renflé. # Les lamies font entendre, comme les ca- pricornes, un bruit aigu produit par le frottement de ka partie postérieure du cor- selet sur l’écusson. On les trouve dans les mêmes endroits que les capricornes ; leur larve ressemble -à celle de ces insectes, SÉeL “ee se 2, DES LAMIES. 353 et vit comme elle dans le tronc des arbres. | Ce genre est composé de près de cent espè- ces, dont on nestrouve que douze à quinze en Europe. La Lamie trifasciée, Lamia trifasciata. Elle a environ seize lignes de longueur ; le corps est d’un noir foncé ; les élytres ont trois bandes transversales d’un jaune foncé ; les antennes sont de la longueur du corps ; le corselet est finement chagriné, avec un petit tubercule de chaque côté; les jambes tp intermédiaires ont une espèce de dent vers | le milieu du bord extérieur. On la trouve vers Sierra- Leona, en Afrique, et au Sénégal. La Lamie aranéiforme, Lamia ara- neiformis. Elle a environ dix lignes de longueur ; son corps est court, assez large, déprimé ; les antennes sont un peu plus longues que le corps; le cinquième article est armé à son … 4 ». nébéihsit dr, Li 354 HISTOIRE NATURELLE extrémité d’un petit onglet recourbé, et garni d’une petite touffe de poils; le corse- let a deux épines de chaque côté, et cinq tubercules sur le milieu ÿsles élytres sont grises, avec une grande tache brune de chaque côté du bord extérieur vers le mi- lieu , et couvertes de points noirs enfoncés, plus nombreux et plus grands à la base que vers l'extrémité ; le dessous du corps et les pates sont cendrés, les cuisses très renflées; le bas des jambes antérieures et tous les tarses sont couverts de poils assez longs, grisâtres. On la trouve dans l'Amérique méridio- nale, à Cayenne. La Lamie oculée , Lamia oculator. Elle a environ seize lignes de longueur; les antennes sont noires, plus longues que le corps; le corselet est noir, épineux, avec deux stries transversales , enfoncées , de couleur jaune, l’une au bord antérieur, l'autre au bord postérieur ; les élytres ont quatre taches jaunes entourées d’un anneau DES LAMIES. 355 blanc; la première située à la base des ély- tres, la seconde le long du bord extérieur, la troisième formant une bande transver- sale sur le milieu, et la dernière près de l'extrémité; le dessous du corps et les pates sont noirs. On la trouve au cap de Bonne-Espérance. La Lamie glauque, Lamia glauca. Elle a environ huit lignes de longue ; tout le dessous du corps est d’une couleur cendrée, blanchâtre , mélée d’un peu de gris; cette couleur est produite par une infinité de poils courts qui rendent ces parties vez loutées ; les antennes sont beaucoup plus longues que le corps, cendrées, avec lex- trémité des anneaux brune ; le corselet a une épine de chaque côté, et cinq tubercules sur le milieu ; les élytres sont aplaties ; elles ont quelques points élevés, luisans, une raie. ondée noirâtre sur le bord extérieur, etune- bande interrompue de la même couleur au- delà du milieu ; l'extrémité des élytres est. bidentée ; les cuisses sont de la couleur du - « y = 356 HISTOIRE NATURELLE corps, renflées ; les jambes cendrées au mi- lieu, avec les deux extrémités brunes. On la trouve en Amérique., La Lamie charpentière, Lamia ædilis. ÆElle a environ -huit lignes de longueur ; tout le corps est d’un gris cendré , couvert en dessus de taches et de points plus ou “moins bruns; les antennes du mâle sont six fois plus longues que le corps, et celles de la femelle deux fois seulement, de couleur cendrée, avecl’extrémité des anneaux brune; le corselet à une épine de chaque côté, et ‘ sur le milieu quatre petits tubercules cou- verts de poils jaunes; les élytres ont un peu au-delà du milieu une tache brune qui forme une bande transversale et plusieurs petits points de la même, couleur; leur ex- trémité est arrondie; les cuisses sont un peu : renflées ; la femelle a une tarière ou espèce » de queue au bout du dernier anneau. On trouve cette espèce communément en Suède, dans lenord de l'Europe, et dans tous les pays élevés de la France. D | : DES LAMIES. 357 La Lamie rouge, Lamia kachlert. G. Capricorne. LarR. | Elle est de la grandeur de la précédente ; les antennes sont noires, un peu plus lon- gues que le corps; la tête est noire ; le cor- selet noir; celui du mâle à une tache rouge … arrondie de chaque côté du bord antérieur ; ces deux taches sont réunies sur celui dela femelle, et forment une bande transversale assez large; il a une épine de chaque côté ; l’écusson est noir, petit, triangulaire ; les élytres sont d’un rouge sanguin, finement chagrinées, avec l'extrémité garnie de deux pétites épines ; le dessous du corps et, les” pates sont noirs. On la trouve dans toute l'Europe méri- dionale et dans toute la France; elle n'est pas très commune aux environs de Paris. La Lamie tornator, Lamia tornator. L Elle a environ sept lignes de longueur re les antennes sont noires , plus courtes que le corps ; la tête est rouge, avec un point noir ,* 358 HISTOIRE NATURELLE à la base des antennes ; le corselet est denté de chaque côté, rouge , avec quatre points noirs , qui forment un carré, sur le milieu; les élytres sont rouges, avec chacune quatre taches noires ; une à la base, sur le bord extérieur; une près de la suture ; les deux autres sur le milieu; le dessous du corps est noir, avec un reflet cendré; les pates sont noires. On la trouve dans l’Amérique du Nord. La Lamie textor, Lamia textor. Elle varie pour la grandeur, depuis qua- torze jusqu’à dix lignes ; elle est entière- ment noire ; les antennes de la femelle sont moins longues que le corps, mais celles du à . mâle sont beaucoup plus longues; la tête est d’un noir mat chagriné ; le corselet est cha- griné et armé d’une épine de chaque côté; les élytres sont convexes, fortement cha- _grinées, d’un noir terne; le dessous du corps t les pates sont noirs; les quatre jambes » postérieures ont un petit tubercule vers le _ milieu. Inrectes. PL. 86. L'PRERRE PET RE 2 ZE à Meunter del. Demonchy deu. 1, Lamue trifasciee , 2. Lanne triste . . _ il e % “. DES LAMIES. s 359 On la trouve dans toute l'Europe , aux environs de Paris, à terre ou sur les trones d'arbre. La Lamie triste, Lamia tristis. Elle a environ douze lignes de longueur ; elle ressemble à la précédente par la forme ; les antennes sont noires, à peine âussi lon- gues que le corps; le corselet est d’un gris . presque noir, avec une épine de chaque côté, et trois tubercules sur le milieu; les élytres sont chagrinées , d’un gris noirâtre , avec chacune deux taches carrées d’un noir velouté, l’une près de la base, l’autre près de l'extrémité ; le dessus du corps et les pates sont noirs, On la trouve dans la France australé , sur le bois du cyprès; les antennes sont quelquefois du double plus longues que le corps. La Lamie funeste, Lamia funesta. Elle est plus petite que la précédente, brune, avec les élytres lisses, marquées NE: : “à 360 w HISTOIRE ratronzu QE de deux taches noires; ses ontennes sont courtes. On la trouve dans le midi de la France. La Lamie dentée, Lamia dentator. Elle a près de quinze lignes de longueur; les antennes sont ferrugineuses, deux fois plus longues que le corps; le corselet est varié de fauve et de cendré; il a une épine de chaque côté et trois tubercules sur le milieu ; les élytres sont variées de brun et de cendré, qui forment des taches irrégu- lières; elles sont parsemées de petits points enfoncés, et munies d’une épine à l’extré- mité, près de la suture; le dessous du corps et les pates sont ferrugineux , avec des ta- ches cendrées ; les pates intermédiaires ont un petit tubercule vers le milieu. On la trouve à la Caroline. La Lamie cordonnière, Lamia sutor. +“ Elle ressemble beaucoup à la précédente para forme et la grandeur ; les antennes sont noires, beaucoup plus longues que le bi rdé foi tné À poste à Es, Los) M je : eN\tirr DZ DES LAWTES. 36x 2 A corps ; la tête est noire, chagrinées le cor- selet noir, chagriné, avec une épine de cha- que côté; l’écusson est jaunâtre ; les élytres sont noires, chagrinées, marquées de pe- tites taches d’un blanc jaunâtre ; le dessous du corps est un peu velu, noir; les pates sont noires ; les jambes intermédiaires ont un tubercule sur le milieu de leur bord ex- térieur, + On la trouve en Europe. La Lamie ravaudeuse, Lamia sartar. ” Elle est de la grandeur de la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup, et dont elle n’est peut-être qu'une variété ; les an- tennes sont beaucoup plus longues que le corps; la tête a une ligne longitudinale , très enfoncée entre les antennes ; l’écusson ést jaune; les élytres sont chagrinées , sans ta= ches ; tout l’insecte est noir. On la trouve à Dresde, sur le marronnier d'Inde. 1Y. 31 = 4 Æ pre 362 HISTOIRE, NATURELLE La Lamie Charançon , Lamia Curcu- lionoides. Elle a environ six lignes de longueur; les antennes sont plus longues que le corps, brunes , avec la base des anneaux grise; le corselet est d’un gris bleuâtre, marqué sur le milieu de quatre taches noires veloutées, entourées d’un petit cercle d’un gris jau- nâtre; les élytres sont d’un gris bleuâtre, nüancées de ferrugineux, avec six taches rondes d’un noir velouté, entourées d'un cercle ferrugineux ; les pates sont brunes; les jambes ont une tache grise sur le milieu. On la trouve en France, aux environs de Paris. La Lamie meunière, Lamia molitor. Elle a sept à huit lignes de longueur; les antennes sont noires, tout au plus aussi longues que la moitié du corps ; le corselet a un tubercule de chaque côté; la tête, le corselet et les élytres sont de couleur brune , marqués de trois lignes longitudinales qui se DES LAMIES. 363 continuent depuis la tête jusqu’à l'extrémité des élytres ; celle du milieu du corselet est séparée par une petite ligne brune , et il y a une petite ligne courte à la base des élytres, entre les deux autres ; le dessous du corps et les pates sont bruns, On la trouve dans l'Inde. La Lamie carénée, Lamia carinata. Elle a dix lignes de longueur; les an- tennes sont brunes ; luisantes, plus courtes que le corps; la tête et le corselet sont bruns , avec une ligne longitudinale blanche; les élytres sont d’un brun marron, avec une ligne longitudinale élevée, presque ca= rénée , blanche; le dessous du corps et les pates sont bruns, couverts de poils courts, cendrés. On la trouve en Sibérie. La Lamie fuligineuse, Lamia fuli- ginator. Elle a six à sept lignes de longueur; elle. est de forme ovale; les antennes sont noirés, fe _— 12 364 HISTOIRE NATURELLE de la longueur de la moitié du corps; la tête et le corselet sont noirs, chagrinés ; eelui-ci a un tubencule de chaque côté; les. élytres sont cendrées ; le dessous du corps et les pates sont noirs. Elle se trouve en France : elle est très commune aux environs de Paris. La Lamie linéée, Lamia lineata. Elle est un peu plus grande que la pré- cédente.; les antennes sont noires, de la longueur de la moitié du corps; la tête et le corselet noirs, chagrinés; les élytres brus nes, avec deux lignes longitudinales; la suture et le bord extérieur blancs; le des- sous du corps et les pates sont noirs. On la trouve en Allemagne et aux envi- rons de Paris. . La Lamie rufipède , Zamia rufipes. Elle est de la grandeur de la lamie fuli- gineuse et demême forme; les antennes sont dela longueur de la moitié du corps, noires, avec le premier article roux; la tête et le DES LAMIES. 365 corselet sont noirs; ponctués; celui-ci a sur le milieu une ligne longitudinale enfoncée, et un petit tubercule de chaque côté; les élytres sont noïres, luisantes, finement poin- tillées, avec la suture blanche; le dessous du corps est noir, les pates sont rousses ; les jambes ont deux épines assez longues à l'extrémité. On la trouve en Hongrie. CLIII GENRE. SAPERDE. Caractères génériques. Antennes longues, sétacées, posées dans les yeux; articles presque cylindri- ques, le premier un peu plus gros, et le second très petit. — Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier court, et le second assez long; les postérieures composées de trois presque égaux. — Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. — Corselet cylindrique. — Yeux en croissant, entourant la base des an- iennes. Linné a placé les insectes qui composent ce genre avec les capricornes ; M. Geoffroy de le bc né don el il qi | + LA 366 HISTOIRE NATURELLE en a fait la première famille de son genre lepture. Les saperdes ont le corps allongé, et le corselet cylindrique, un peu déprimé, sans épines ni tubercules, caractères qui servent à les distinguer des capricornes et des la- mies, avec lesquels elles ont d’ailleurs beau- coup de ressemblance, On distingue aussi les saperdes des callidies, qui forment la se- conde famille des Zeptures de M. Geoffroy, par la forme du corselet; celui des saperdes est cylindrique; celui des callidies, globu- leux, presque orbiculé; et par les antennes, celles des saperdes sont distantes à leur base, et celles des callidies rapprochées. Ces in- sectes diffèrent encore entre eux par quel- ques parties de la bouche. De tous les insectes de cette nombreuse famille , ceux auxquels les saperdes ressem- blent le plus , sont les lamies : comme elles, elles ont le front large , la tête aplatie et perpendiculaire ; le corselet cylindrique, de la largeur des élytres; mais l’absence des épines du corselet, le corps d’égale grosseur dans toute $on étendue , les distinguent suf. DES SAPERDES, à 367 fisamment des lamies, dont le corps s’élargit à la naissance des élytres, devient un peu plus étroit à l'extrémité, et proportionnel lement est plus court et un peu convexe. Les antennes sont sétacées, composées de onze articles, dont le premier plus gros; le second très petit, les suivans presque d’é- gale longueur, diminuant insensiblement de grosseur; le troisième est le plus long de tous; elles sont écartées à leur base et insé- rées dans une échancrure qui se trouve à là partie antérieure des yeux. La tête est large, aplatie, verticale, de la largeur du corselet; les yeux sont ovales, échancrés, placés de chaque côté de la partie supérieure de la tête; la bouche est composée d’une lèvre supérieure aplatie, arrondie antérieurement, un peu échan® crée au milieu ; de deux mandibules cornées, arquées et terminées en pointe; de deux mâchoires cornées, bifides à l’extrémité, la division interne un peu plus petite; d’une lévre inférieure presque carrée, peu échan- crée; et de quatre antennules filiformes. Le corselet est cylindrique, court, sans. r' * ’ , . 368 HISTOIRE NATURELLE épines ni tubercules, presque aussi large A go élytres; Péeusson est petit, arrondi ee postérieurement. Les élytres sont allongées, d’égale lar- _ geur dans toute leur longueur ; elles recou- vrent un peu les côtés de l'abdomen, et en- tièrement deuxailes membraneuses. L'abdomen est un peu plus court que les élytres, un peu plus gros et plus large à son origine qu'à son extrémité, qui est _ tronquée. Les pates sont de longueur moyenne; les cuisses peu renflées; les jambes longues, com- primées, armées d'épines très courtes à l'extrémité ; les tarses composés de quatre articles, dont les trois premiers sont aplatis, garnis de poils courts et serrés en dessous ; lé troisième est bilobé; le dernier, coni- -que, terminé par deux ongles erochus assez forts. | Le saperdes se nourrissent du suc des végétaux ; on les trouve sur leurs tiges ou sur les fleurs; souvent elles restent fixées sur les branches, et ne les quittent pour vô- ler qu'après avoir été échauffées par les M dde dbodlele tt, cute * DES SAPERDES, 369 rayons du soleil, ou pour remplie devoir. que la nature impose à tous les êtres afin de | perpétuer leur espèce. | Ces insectes ont des formes agréables, et leurs couleurs sont variées : quelques es- pèces ont les antennes ou les pates ornées de petits bouquets de poils, dont la couleur tranche avec celle des parties auxquelles ils sont attachés. ni La larve de la saperde cylindrique, dont Roesel a décrit toutes les métamorphoses, Ds se rapproche, par la forme, de celle dela famille des capricornes ; elle est allongée, pointue aux deux extrémités, et renflée dans le milieu ; sa tête et le dessus du pre- mier anneau sont écailleux; elle a deux mandibules très fortes; ses pates sont peu apparentes; elle se nourrit de la moelle du poirier, du prunier, et se change en nymphe dans les cavités qu’elle a creusées en pres … nant sa nourriture. On distingue sur la © nymphe toutes les parties que doit avoir l'insecte parfait, Goedart, qui a élevé la larve de la sa- 370" HISTOIRE NATURELLE perde carcharias, dit qu’elle vit dans le chêne; elle est allongée, molle, aplatie, plus large à sa partie antérieure qu'à sa partie postérieure, qui est terminée par un ren- flement arrondi : elle est munie de deux mandibules fortes. Pour avancer de plus en plus dans le bois, et pour le trouer, elle contracte son corps au point de lui faire prendre presque la figure d’une boule, en- suite elle fait agir ses mandibules, et quand ellea agrandi son logement, elle reprend sa première forme. Cette larve se change en nymphe vers la fin d'octobre, et l’insecte parfait quitte sa dépouille de nymphe au mois de janvier de l’année suivante. Goedart à remarqué que cet insecte était fort méchant et très colère, et qu'il cherchait à forcer sa prison, pour jouir de la liberté; il a percé plusieurs boîtes dans lesquelles il l'avait renfermé. Cet observateur, qui désirait le conserver vivant, à fait plusieurs tentatives qui n’ont pas réussi, et l’insecte mourut peu de temps après sa naissance. : .: + DES SAPERDES. 371 Ce genre est composé d’un assez grand nombre d'espèces : on n’en trouve qu’une vingtaine en Europe. Nota. M. Latreille, dans le Règne ani- mal , que nous suivons ici, a réuni le genre saperde à son genre lamie. La Saperde Carcharias, Saperda Carcharias. Cette espèce est la plus grande de toutes celles de ce genre; elle a quatorze lignes de longueur; elle est noire, entièrement cou- , verte d’un duvet très court et très serré, d’un gris jaunâtre; les antennes sont de la longueur du corps, d’un gris jaunâtre, avec l'extrémité des articles noire; les yeux et les mandibules sont noirs; le corselet est légèrement ponctué de noir; les élytres le sont fortement, ce qui les fait paraître chagrinées ; le dessous du corps est couvert de poils jaunâtres assez longs ; les pates sont cendrées, un peu velues. On la trouve dans toute l’Europe, aux environs de Paris, sur le peuplier. 372 HISTOIRE NATURELLE La Saperde porte-échelle, Saperda scalaris. Elle a sept lignes de longueur; son corps estnoir, couvert d’un duvet serré, très court, d’un jaune verdâtre; les antennes sont un peu plus longues que le corps , noires, avec la base des arineaux cendrée; la tête est couverte de poils jaunes à sa partie anté- rieure; les yeux sontnoirs ; le corselet a une grande tache noire sur le milieu ; l’écusson est jaunâtre; les élytres sont noires, ponc- tuées, avec la suture, le bord extérieur, plusieurs lignes transversales et des taches d’un jaune verdâtre; le dessous du corps et les pates sont d’un jaune verdâtre. On la trouve en Europe, dans les bois : velle est rare aux environs de Paris. La Saperde du chardon, Saperda cardut. Elle a six lignes de longueur; les antennes sont plus longues que le corps, un peu ve- lues, noires, avec la base des anneaux DES SAPERDES. * 898 grise; le corps est noirâtre, couvert de poils jaunâtres; la tête est couverte d’un duvet jaunätre; le corselet a trois lignes longitudinales jaunâtres, une sur le milieu, et une de chaque côté; les élytres sont poin- tillées et tachées de quelques plaques de poils très courts, jaunâtres; les pates sont cendrées. On la trouve dans les départemens méri- dionaux de la France, aux environs de Paris, sur les chardons : elle habite aussi l'Allemagne. La Saperde verdûtre, Saperda vi- rescens. Elle est un peu moins grande que la pré- -cédente, noirâtre, entièrement couverte d’un duvet verdâtre cendré, pointillée de noir en dessus; les antennes sont de la lon- gueur du corps, noirâtres ; les yeux et les mandibules sont noirs; les élytres sont un peu plus étroites à leur extrémité qu'à leur origine : elles ont sur le milieu une ligne longitudinale élevée, peu saillante; le des’ IVe 32 L + " 354 * mISTOIRE NATURELLE sous du corps et les pates sont un peu moins verdâtres que le dessus. On la trouve à Montpellier, sur. le su- reau; aux environs de Paris, sur la vipé- rine. * La Saperde ponctuée, Saperda punctala. Elle est de la grandeur de la saperde porte-échelle, entièrement couverte d'un duvet d’un beau vert, soyeux ; les antennes sont noires, de la longueur du corps; les yeux noirs ; le corselet a six ou huit points noirs, dont quatre en carré sur le milieu ; les élytres ont chacune une rangée de cinq à six points de la même couleur; l'abdomen a sur chaque anneau un point noir; les pates sont vertes; les jambes et les tarses blanchâtres.” On la trouve dans le midi de la France, sur les plantes, en Allemagne et en Por- tugal, Insectes , Meur del, Denoncky deutr : 1 Le Capricorne rosalie fi : , 2 . Capricorne quadrimacule ‘ J: Saperde ponctué , DES SAPERDES. +375 La Saperde du peuplier, Saperda populnea. Elle est un peu plus petite que la saperde du chardon, noire, un peu velue; les an- tennes sont un peu plus longues que létcorps, avec le "premier anneau noir et velu; les autres sont moitié gris et moitié noirs; le devant de la tête est couvert de poils jaunes; les yeux sont noirs ; le corselet a trois lignes longitudinales formées par des poils jaunes ; les élytres sont fortement pointillées, avec cinq points jaunes formés par des poils, et placés sur une même ligne; le dessous du corps est couvert de poils jaunes ; les pates sont noirâtres. On la trouve en Europe, aux environs de Paris, sur les peupliers, et en Amérique. La Saperde oculée , Saperda oculata. Elle varie pour la grandeur depuis neuf lignes jusqu’à six; les antennes sont noires, de la longueur du corps; la tête est noire; pointillée ; le corselet est d’un rouge jau- La 376 HISTOIRE NATURELLE nâtre, avec deux petits points noirs, lisses, élevés sur le milieu; les élytres sont poin- tillées, d’un gris noirâtre, avec le bord ex- térieur de la base d’un rouge jaunâtre ; le dessous de l’abdomen et les pates sont de cette couleur ; la poitrine a quelques poils jaunâtres; les pates sont courtes, et les cuisses un peu renflées. On la trouve en Europe, dans les bois : elle est assez rare aux environs de Paris. … La Saperde cylindrique, Saperda cylindrica. Elle a cinq lignes de longueur ; elle est d’un noir ardoisé ; les antennes sont presque aussi longues que le corps; la tête et le cor- selet sont chagrinés, un peu velus; les élytres finement ponctuées; elles ont sur le milieu une ligne longitudinale élevée, peu saillante; le dessous de l'abdomen et les pates sont d’un gris foncé, soyeux. Sa larve, dont Roesel a donné l’histoire, se nourrit de la moelle des branches du poirier, du prunier et d’autres arbres. DES SAPERDES. 379 On trouve cet insecte en Europe, aux environs de Paris. La Saperde linéaire , Saperda linearis. Elle est d’un tiers plus grande que la précédente, étroite , allongée, avec les ély- tres rétrécies dans le milieu; elle est noire, à l'exception des antennules et des pates, qui sont roussâtres ; les antennes sont de la longueur du corps; la tête est pointillée , le front un peu bombé; le corselet est poin- tillé; les élytres sont tronquées à l'extré- mité ; elles ont plusieurs rangées de points enfoncés assez grands; l'abdomen est obtus et se recourbe un peu en dessous. On la trouve en Europe, sur le coudrier : elle est rare aux environs de Paris. La Saperde bicolore, Saperda bicolor. Elle a six lignes de longueur; les antennes sont noires, filiformes, plus courtes que le corps; la tête est petite, arrondie, noire, pointillée, avec une dent assez saillante de chaque côté à la base des mandibules; le . . Æ 378 HISTOIRE NATURELLE corselet est noir, long, arrondi, rebordé postérieurement , ridé transversalement, et ponctué entre chaque ride; les élytres sont d’un rouge sanguin, entièrement couvertes de points enfoncés assez grands , un peu re- courbées et tronquées à l’extrémité; l’écus- son est noir; la poitrine noire ; le dessous de l'abdomen est de la couleur des élytres; les pates sont noires, longues, minces; les cuisses très renflées à leur extrémité. On la trouve dans l’Amérique septen- trionale, en Géorgie. La Saperde nigricorne, Saperda . nigricOrnis. Elle a cinq lignes de longueur; elle est d’un bleu foncé, un peu violet sur la tête et le corselet, légèrement pubescente; les an- tennes sont noires, de la longueur du corps; la tête est finement pointillée; le front bombé; le corselet pointillé; les élytres sont un peu luisantes, rebordées, pointillées, arrondies à l’extrémité; le dessous de l’abdomen est légèrement couvert d’un duvet soyeux, gri- sâtre ; les pates sont noires. DES SAPERDES. 379 On la trouve aux environs de Paris : elle est rare. La Saperde bout-brülé, Saperda prœæusta. Cette espèce est la plus petite de ce genre; elle n’a qu'une ligne et demie de longueur; elle est noire, pubescente ; les antennes sont aussi longues que le corps; le front est con- vexe; les élytres sont jaunâtres, noirâtres, et recourbées à leur extrémité, finement pointillées; les pates sont courtes, roussä- tres, avec les quatre cuisses postérieures noires. On la trouve dans toute l’Europe : elle est commune aux environs de Paris. 380 HISTOIRE NATURELLE CLIV° GENRE. à STENCORE. ù Le À rs ; * G. Rhagie. Lamr. Caractères génériques. Antennes filiformes, posées devant les yeux; premier article un peu plus _ gros, le second court et arrondi. — Quatre an- » tennules inégales, presque filiformes; le dernier article un peu plus gros, presque ovale, À peine tronqué; les antérieures composées de quatre ar- ticles, dont le second et le troisième sont égaux, coniques, le dernier plus gros, ovale, comprimé, tronqué; les postérieures de trois articles, le se- cond est conique, allongé, le dernier renflé, ovale, comprimé, tronqué. — Pénultième article des tarses large, bifide, garni dé houppes. — Corselet épineux ou tuberculé. — Yeux ovales. Les insectes que M. Geoffroy a décrits - sous le nom de stencores, diffèrent de ceux des genres précédens par la forme des yeux, … qui sont ovales, presque entiers, et n’en- tourant point la base des antennes; par la forme des élytres, qui vont en rétrécissant depuis leur origine jusqu’à leur extrémité : c'est ce dernier caractère qui leur a fait DES STENCORES. 381 donner par cet auteur le nom de stencore, M qui signifie rétréci. M. Fabricius a divisé le genre stencore en quatre genres; il a con- servé à quelques espèces le nom que leur a donné M. Geoffroy, et a désigné les autres par les noms de rhagium , leptura , donacia. M. Olivier n’a adopté que les deux derniers de ces trois genres, et a réuni les insectes ., du genre rhagium aux stencores. F Les différences les plus remarquables entre # les leptures et les stencores, outre celles qui E. existent dans les parties de la bouche, se trouvent dans la forme de la tête et du cor- selet: la tête des stencores est sensiblement plus étroite à sa partie postérieure que celle des leptures, et leur corselet est aussi plus . étroit antérieurement, inégal en dessus, épi neux ou tuberculé sur les côtés , au lieu que . celui des leptures est lisse ow presque lisse … en dessus, légèrement rebordé, sans tubers cules ni épines ; les pates des leptures sont aussi plus longues que celles des nr : Les antennes sont filiformes, au plus la longueur du corps, souvent beaucou plus courtes, composées de onze mis * 382 HISTOIRE NATURELLE " dont le premier un peu plus gros, le second court, arrondi; les autres presque égaux, minces à leur origine, un peu renflés à l’ex- trémité ; le dernier terminé en pointe ; elles sont.insérées’entre les yeux, assez rappro- chées à leur base. . - La tête est inclinée, de la largeur du cor- .selet, un peu amincie postérieurement, assez profondément sillonnée sur le milieu; les ” yeux sont petits, ovales, placés de chaque côté de laspartie supérieure de la tête; la * bouche est composée d’une lèvre supérieure entière, coriacée; de deux mandibules cor- nées, anguleuses , pointues, sans dentelures; - de deux mâchoires courtes, comprimées , di- … visées en deux, la division extérieure plus * grande, arrondie; l'intérieure comprimée, pointue et ciliée ; d’une lèvre inférieure pres- - que membraneuse, à divisions oblongues, __sécartées, et de quatre antennules inégales. Le corselet est plus étroit que les élytres, aminci antérieurement , rebordé postérieu- rément, inégal, tuberculé ou épineux sur les côtés; l’écusson est triangulaire. st Les élytres sont de la longueur de l'abdo- e 7? DES STENCORES: . 383 “2 men, rétrécies vers l’extrémité, un peu - aplaties supérieurement, anguleuses à la base , légèrement rebordées; elles couvrent deux ailes membraneuses, repliées ; le corps. à est allongé; l'abdomen conique. « Les pates sont de longueur moyenne; les cuisses un peu renflées ; les jambes compri- mées, garnies de deux épines à leur extré- mité; les tarses composés de quatre articles: les deux premiers sont larges, triangulaires; , le troisième bilobé; ces trois articles sont garnis en dessous de poils courts, fins et serrés; le dernier article est allongé, cylin- w drique, arqué, et terminé par deux crochets assez forts. On trouve ces insectes dans'les boïs, sur les fleurs, dont ils sucent la liqueur miellée Ils marchent assez vite; quelques espèces volent pesamment, surtout le stencore in- quisiteur, Dans l’accouplement , le mâle est placé sur le dos de la femelle. : Leur larve, selon M. Geoffroy, vit dans le bois, et diffère peude-celle des insectés des genres précédens. Selon M. Fabricius ,» qui , à l’article du rhagie inquisiteur, do e É sf 384 HISTOIRE NATURELLE FA extrait des Mémoires de Copenhague, la larve de cette espèce est hexapode, nue, blanche ; la tête et le premier anneau sont écailleux , de couleur brune; le dos est can- nelé. Fab. Ent, sept. tom. +, parsix, p. 304. Il s'ensuit que cette larve diffère de celle des capricornes, des lamies et des saperdes, dont les pates sont à peine visibles. Les stencores forment un genre composé d'environ trente espèces, dont la plus grande partie habite l'Europe. Le Stencore inquisiteur , Stenocorus inquisitor. G. Rhagie. Larr. Il a un pouce de longueur‘; les antennes sont courtes, un peu plus longues que le corselet , d’un gris jaunâtre; tout le ‘corps ést noir, couvert d’un duvet gris ou jau- nâtre ; la tête a unsillon profond à sa partie postérieure; les yeux sont bruns, avec une tache noire allongée derrière ; le corselet est inégal, pointillé, noir sur le milieu, avec mme épine assez forte de chaque côté; les DES STENCORES. 385. élytres sont fortement pointillées, marquées de plusieurs taches jaunâtres, qui, dans quelques endroits, forment des lignes trans- versales ; les élytres sont tronquées à l’ex- trémité ; elles ont deux lignes longitudinales élevées; le dessous du corps et lés pates sorit d’un gris jaunâtre. Onle trouve sur le tronc des arbres, dans les boïs, en Europe:ilestassez commun aux environs de Paris. Le Stencore bifascié, Stenocorus dr bifasciatus. à G. Rhagie. Larr. Il est un peu moins grand que le précé- dent; les antennes sont presque aussi lon- gues que le corps, ferrugineuses, avec les premiers articles noirs. Il est d’un noir lai- sant, quelquefois bronzé; la tête est poin- tillée, sillonnée supérieurement ; le corselet est muni de chaque côté d’une épine forte; les élytres sont fortement pointillées, avec | trois lignes longitudinales: peu ‘élevées ; et deux petites bandes obliques d’un jaune 1Vs 33 &e 386 HISTOIRE NATURELLE pâle; le dessous du corps est noir, avec l’ex- trémité de l'abdomen ferrugineuse; les pates _ sont noires, avec la base des cuisses et les … jambes ferrugineuses. On le trouve en Europe, aux environs de Paris, dans les bois. Le Stencore chercheur, Stenocorus indagator. G. Rhagie. Larn. 11 a huit lignes de longueur, et ressemble au stencore inquisiteur : il est noir, couvert d’un duvet jaunâtre; les antennes sont d’un gris jaunâtre, un peu plus longues que le * Corselet ; la tête etle corselet sont pointillés; ” célui-ti ést muni de chaque côté d’une épine forte; les élytres sont d’un brun rougeûtre, couvertes de points noirs, avec une tache noire vers le milieu du bord extérieur, bor- dée de chaque côté par une bande jaunâtre; elles ont trois lignes longitudinales élevées; celle qui se trouve près du bord extérieur est peu saillante; les pates sont noirâtres. On le trouve en France, en Allemagne. DES STENCORES, LeStencore rayé, Stenocorus lineatus. » G. Rhagie. Larn. #» Il est de la grandeur et de la forme du précédent, noir, couvert d’un duvet cendré, D rougeâtre ; les antennes sont de la longueur du corselet, cendrées; la tête a trois lignes longitudinales, une sur le milieu, et une de chaque côté près des yeux; le corselet est rayé alternativement de noir, de noirâtre et de cendré; il est muni d’une épine droite assez forte de chaque côté; les élytres sont rougeâtres, variées de taches cendrées, avec : | deux bandes transversales noires, l’une près $ de la base, l’autre près de l'extrémité, et trois lignes longitudinales élevées, dont les deux plus près de la suture sont très sail- Jantes; le dessous de l'abdomen est cendré, * rougeâtre vers l'extrémité; les pates sont cendrées. On le trouve en Amérique, à la Caroline. D Li + he éd C1 - - ri ° + A . dé, | 388 HISTOIRE NATURELLE r Le Stencore méridional, Stenocorus meridianus. Lo G. Lepture. Late. * Il varie pour la grandeur, depuis huit lignes jusqu’à un pouce; les antennes sont un peu plus longues que le corps, noirâ- tres, avec la base rougeître; la tête est noire et profondément sillonnée à sa partie supérieure, légèrement couverte d’un duvet soyeux , jaunâtre ; le.corselet est noir, inégal en dessus, muni de chaque côté d’un tuber- cule mousse, couvert surtout en dessous d'un duvet soyeux, jaune, brillant ; les ély- tres sont rétrécies dans leur milieu, lisses, testacées , avec la suture et l'extrémité bru- nes; le dessus de l’abdomen est testacé; la poitrine est couverte d’un duvet soyeux, doré, brillant ; les pates sont testacées, avec les genoux et les tarses noirâtres. On le trouve sur les fleurs, dans toute l’Europe, principalement dans le Nord : il est assez commun aux environs de Paris. … DES STENCORES. 369 Le Stencore du saule, Stenocorus salicis. G. Rhagie. Larr. Il a dix lignes de longueur ; les antennes sont filiformes, moins longues que le corps, fauves à la base et noires dans le reste de leur étendue ; la tête est rouge, un peu pubescente; les yeux sont noirs; le corselet est rouge , très inégal en dessus, et muni de chaque côté d’un tubercule assez gros ;1les élytres sont larges , arrondies à l'extrémité, chagrinées, d’un bleu noirâtre ; le dessous du corps et les pates sont rouges; la poitrine est noire. On trouve assez souvent, avec ce sten- core , une espèce qui lui ressemble entière- ment par la forme et la grandeur, et qui en diffère seulement par la couleur des élytres, qui sont rouges: on ne sait pas si cette dif- » » férence caractérise le sexe, ou si c'est une variété; cette espèce est moins commune que celle à élytres bleues. On le trouve aux environs de Paris, vers Ja fin du printemps, sur le marronnier d’Inde, # 390 : HIS. NÂT. DES STENCORES. -le saule et l’orme, surtout lorsque ces'arbres sont pourris : il habite aussi l'Allemagne et l'Italie. Le Stencore azuré, Stenocorus cyaneus. \ G. Rhagie. Lan. Cette espèce est une des plus grandes de ce genre, elle a un pouce de longueur; les antennes sont un peu plus courtes que. le corps, les troisième, quatrième et cinquième articles sont renflés À leur extrémité, pres- que en scie; tout le corps est d’un bleu noirâtre ; la tête est pointillée, sillonnée à s® partie supérieure ; les yeux sont bruns ; le corselet est raboteux, avec une impres- Sion longitudinale sur le milieu, et les angles postérieurs saillans ; l’écusson est d’un noir bleuâtre ; les élytres sont paintillées, jaunes depuis la base jusqu’au milieu, et depuis le milieu jusqu’à l'extrémité d’un bleu noirà- tre; les pates sont de la couleur du corps. * * Onle trouve dans l’Inde et à la Caroline, FIN DU TOME QUATRIÈME,