Aet Pork State College of Agriculture At Cornell Enibersitp Itbaca, K. 3. > Librarp LEP PL D M 2 PEL Re L W 7 Hs Cl HISTOI DRE GE E DESGINSECTES DULSE TROUPENT AUX ENVIRONS DE PARIS: Dans laquelle ces Animaux Jont rangés fuivant ur ordre méthodique. Admiranda tibi levium fpeëlacula rerum. Virg. Georg. ive TOME PREMIER. AD AURULS, Chez DUR A ND, rue du Foin, la premiere porte cochere en entrant par la rue S. Jacques , au Griffon. £a. = “PHRASE Ne DC: CHERE I AVEC APPROBATION ET PRiviLéce pu Ko HISTOIRE DES'INSECT.ES QUI SE TROUFENT AUX ENVIRONS DE PARIS. TOME PREMIER, + L'OARAT PRE" | 6 dl ” J D LR en RS CRE 2 PR DE OR see Re: 4 «> Re NT la # Ç ; |: RESTE * re ? À ENS ie AU % a à CAEN : É ] Ge El a fl Gén À 1 Ce SE Hu sde NO se FE QE SL Gr Gr GE Gr ie SU Dr LES Ur CP CE CPU Ur Gr Cr rer Ci DS :C'O"U'R S PR OL IEM LIN AT RUES Der U IS quelques années , l'étude de l'Hiftoire naturelle eft plus cultivée qu'elle ne la jamais été. De grands hommes ont défriché avec foin ce vafte champ , qui offre tous les jours tant de merveilles aux yeux d'un exact Obfervateur. On eft parvenu à connoître cette immenfe quantité de végétaux , dont la furface de la terre eft couverte , & l'étude de la Botanique , fi confufe autrefois , eft deve- nue facile par les travaux des favans qui s'y font appliqués ; ils ont débrouiilé, ce. chaos en rangeant les végétaux & les difiribuant par clafles & par genres. Quoique leurs méthodes foient différentes , elles tendent toutes plus ou moins directement au même but, & les plus dé- fectueufes ont préparé la voie à d’autres plus par- faites. Quelques Botaniftes ont confidéré Le régne végétal, fous un afpect difféent ; la Phyfique des plantes, leur ftructure intérieure , leur ana- tomie leur ont fourni la matere d’une infinité æ 1) DANS ICOND IR de découvertes, toutes également curieufes & fouvent utiles. Quoique la compofition des minéraux foit plus rofliere & moins organilée que celle des végé- taux, l'étude de cette partie n'a pas paru moins curieufe & moins néceflaire. L’utilité que nous retirons des métaux & des autres minéraux, étoit une railon pour engager les Naturaliftes à ne pas négliger ce régne : leur travail n’a pas été infruc- tueux , & fans parler des Ouvrages de plufieurs excellens Minéralooiftes , il fufht de jetter les yeux fur celui de Valérius , dont une main habile nous a enrichi depuis peu d'années. Mais parmi les différens corps naturels, il n’en eft aucuns qui femblent plus mériter notre atten- tion que les animaux. Les mieux organifés de toute la nature, ils ont droic de nous intérefler plus particuliérement, eux qui approchent davan- tage de l’homme, qui , malgré la fupériorité que fon ame lui donne, n’eft que le chef & le pre- mier des animaux. Aufli le régne animal a-t-il été examiné avec le plus grand foin : mais com- me il eft plus nombreux, que fon étude eft plus difficile par la quantité des efpéces qu'il renfer- me , & par la délicateile des corps qui le com- pofent , la plûpart des Naturaliftes fe font atta- chés à des branches & des divifions de cette immenfe partie. Les poiflons, les oïfeaux, les quadrupedes ont fourni autant d'objets différens PRÉLIMINAIRE. ii de travail , capables feuls d'occuper d’excellens Obfervateurs : quelques-uns même fe font bor- nés à quelques animaux particuliers, & fouvent ils n’ont pas encore épuifé la matiere qu’ils trai- toient. Les infectes, qui font une partie confidérable, & la plus nombreufe du régne animal, ne font pas moins dignes de nos regards & de notre at- tention. Quelque vils que paroiflent ces petits animaux aux yeux d’un homme peuinftruit , un Philofophe ne les confidére pas avec moins d’ad- miration : leur petitefle même , la finefle & la délicatefle des organes qui les compofent , les rendent encore plus merveilleux. Jufqu’ici ce- pendant la claffe des infectes , eft celle du régne animal , & j'ofe dire de tous les corps naturels, qui a été la moins travaillée. Ce n’eft pas que l’on n'ait examiné les infeétes , & que l’on n'ait écrit fur ces animaux ; mais tout ce qu’on nous a don- né fur cet article , ou manque par un défaut d’or- dre & de méthode , ou n’embrafle que quelques efpéces du nombre immenfe que renferme cette clafe. Je ne dis rien de ce que les anciens ont écrit fur cette matiere. Le défaut d’obfervations fuivies a empêché Ariftote & Pline de donner rien de détaillé fur les infe@es. Ils s’en font tenus à des généralités fouvent fautives & fabuleufes , & quant aux remarques qui regardent les différentes ai 1 D'HESYCI ONU RS efpéces ; nous nous trouvons fouvent hors d'état d'en profiter , le défaut de caracteres fpécifiques nousempêchant de diftinguer les efpéces dont ils ont voulu parler. Parmi les modernes , Mouffet eft un des pre- miers qui ait écrit fur les infectes en particulier. Son Ouvrage, qui d'ailleurs contient plufieurs bonnes obfervations & defcriptions , pêche tel- lement par le défaut de méthode & de caraûteres, que fans les planches qu’il y a joint, il feroit im- poflible de deviner les efpéces différentes dont il traite, & même malgré ces planches, ilyena plufieurs qu’on ne peut reconnoître , d’après fes figures qui font groflieres & en bois. On en peut dire autant d’Aldrovande cet infatigable com- pilateur, & de Jonfton qui a fouvent copié AÏ- drovande & Mouftet. Les defcriptions de Raj font plus exactes & plus détaillées & peuvent fouvent caractérifer aflez bien l'animal dont il parle. Mais comment retrouver un infecte dans un Ouvrage où ces animaux ne font rangés fuivant aucune méthode , & où les defcriptions feules peuvent en donner quelque connoiïffance ? Lifter , autre Auteur Anglois ; ainf que Raj & Moufiet, a don- né peu de chofes iur les infectes, & fes Ouvra- ges peuvent être mis dans le rang de ceux de Ra. Je ne parle point ici de ceux qui fe font con- tentés de donner des figures d’infectes , tels que PRÉLIMINATRE. y Robert, Goedart, Mademoifelle Merian, Albi- nus, &c. ces collections utiles en elles-mêmes, & dont on doit favoir beaucoup de gré à ceux qui les ont données. ne font que des matériaux fournis aux Naturaliftes par de bons Peintres , tels qu'éroient ces Auteurs. Ils y ont joint quel- ques obfervations quelquefois bonnes , plus fou- vent fautives, telles en un mot qu’on les pou- voit attendre de perlonnes peu verfées dans l'Hif- toire naturelle, que les apparences trompoient, & qui ne pouvoient s’aider de l'analogie & des connoiffances qui leur manquoient. Si Goedart eût connu la nature, il n’auroit jamais imaginé qu’une mouche pût fortir d'une chenille ou de fa coque , & il auroit jugé que la mouche mere de- voit avoir confié {es œufs à l’une ou à l’autre. Je ne dis rien ici de Friich, dont les figures paroif- fent très-bonnes , mais dont l'Ouvrage confdé- rable, étant écrit en Allemand , fe trouve hors de ma portée. Il en eft de même de Roefel, quia furpañlé par la beauté de fes figures exactement enluminées , tout ce qui avoit été fait jufqu’ici fur les infectes. Il feroit à fouhaiter que quelqu'un voulüt mettre les Naturaliftes François en état de profiter de ce que ces deux Ouvrages paroillent contenir de bon. Un autre genre d’Auteurs quiontécrit fur les infeétes , comprend ceux qui {e font appliqués à examiner leur intérieur , leur ftruéture , leurs ma- v] D'INSNCOURTS nœuvres & leurs mœurs, parties néceflaires tou- tes à l’hiftoire de ces petits animaux , & qui méri- tent bien d’être confidérées. Aufli devons-nous beaucoup aux Naturaliftes qui fe font chargés de ces obfervations. Rhedi , un des plus habiles qu’ait produit l'Italie , parmi beaucoup de remar- ques excellentes , eft le premier qui ait détruit l'erreur tranfmile par les anciens, qui penfoient que des corps aufli parfaits &c aufli organifés que les infeétes, devoient leur exiftence à la pourritu- re : erreur grofliere , qui cependant a été reçue unanimement , & que Bonani, malgré les obfer- vations qu'il avoit faites ; a encore foutenue. Rhe- di, après un examen judicieux & des expériences très-exactes , a démontré que Îles infeétes naif- foient, ainfi que Les autres animaux, d’autres in- fectes fécondés par l’accouplement. Après Rhe- di, Swammerdam , Malphighi & Vallifnieri ont enrichi cette partie de l’Hiltoire naturelle , d’ob- fervations curieules & intérelfantes: nous fommes redevables à Malphighi d’une excellente differta- tion fur le ver-à-foie, dont il a donné l’anato- mie la plus exacte, & qui peut aufli fervir pour les différentes chenilles, dont le ver-à-foie n’eft qu'une efpéce. Swammerdam a examiné avec le plus grand foin différens infectes, il a dévelop- pé avec adrefle leurs organes intérieurs les plus délicats, & à cette delcription anatomique, fe trouvent jointes plufeurs remarques très - bien PRELIMINAIRE vi] faites fur les différentes manœuvres de ces ani- maux. C'eft à peu près la même méthode qu'a fuivi Vallifnieri à l'égard d’autres infectes. Sur les traces de Swammerdam & de Vallif- nieri, un illuftre Obfervateur François, dont le nom fera toujours cher à l’'Hifloire naturelle , a entrepris des Mémoires pour fervir à l'hiftoire des infeéles. Malheureufement cet Auteur n’a donné qu'une partie de ces Mémoires, où l’on trouve une fuite de faits intéreflans , obfervés par un Na- turalifle qui favoit très-bien voir. Il a fait plus ; il a établi quelques caracteres généraux , quelques diftributions fommaires de fections & de genres. Mais ces commencemens de méthode font trop fuperficiels &c trop peu fyfêmatiques pour être mis en ufage , & on a beaucoup de peine à diftin- guer dans ce grand Ouvrage de M. de Reaumur, l'animal dont il traite , faute de caracteres fufffans & d’une bonne defcription : fouvent il faut par- courir fix gros volumes , pour trouver ce que l’on cherche. Malgré ce grand défaut , on peut regar- der ce que cet habile Naturalifte a donné , com- me les meilleurs matériaux dont puiflent fe fervir ceux qui travaillent à l’hiftoire des infectes , & lOuvrage de M. de Reaumur remplit au moins le titre modefte dont il s’eft fervi. Je crois pou- voir mettre à côté de cet excellent infeétologilte, M. de Geer, le Reaumur de Suéde, qui a déja enrichi l'hiftoire des infectes , de plufieurs difler- Vi] D'I SC OU R 5 rations particulieres, toutes frappées au bon coin, & qui a déja publié le premier volume d'un grand Ouvrage qu'il commence précifément dans le goût de celui de M. de Reaumur. Par ce détail des différens Auteurs qui ont écrit jufqu’ici fur les infectes, on voit que tous peuvent fe rapporter à trois clafles différentes. Les uns n'ont envifagé que l'extérieur des infeétes, com- me feroit un Botanifte qui ne donneroiït qu'une fimple defcription des plantes, fans parler de leurs ufages , du tems de les femer , de les planter, &c. Pour que l’Ouvrage de ces premiers eût été par- fait en fon genre, il eut fallu qu'outre les defcrip- tions , ils euflent établi des caraéteres exacts pour reconnoître les infectes, à peu près comme les Botaniftes le pratiquent à l'égard des plantes , & c’eft à quoi tous ont manqué, ce qui rend leurs Ouvrages défectueux & fouvent inutiles. Les au- tres ont confidéré les infeétes, par rapport à Leurs - mœurs , à leurs manéges ou à leur ftruéture inté- rieure, mais fans donner de defcriptions ni de ca- racteres des animaux dontils parlent, ou en ne donnant que des defcriptions trop infufifantes pour les reconnoître. Ils reffemblent aux Botanif- tes qui ont détaillé les vertus & les propriétés de différentes plantes, fans décrire ces fimples, en- forte qu’on eft fouvent très-embarraflé de favoir quelle eft la plante qu'ils ont traitée. Au refte, ce que ces Obfervateurs ont publié, eft fouvent très- exact PRÉLIMINAIRE. ixc exact & peut devenir utile lorfqu'on parvient à découvrir l’infeéte qui fait le fujet de Leurs obfer- vations. Enfin la troifiéme & derniere claffe d’Au- teurs, la moins nombreufe de toutes , comprend ceux qui ot réuni les deux genres de travail , qui ont examiné Pextérieur des infedtes , ainf que leurs mœurs & leurs manœuvres, & dont l’hif- toire fe trouve , par ce moyen, plus complette. Mais ces derniers Auteurs font tombés dans le défaut des premiers : leurs defcriptions font im- parfaites , il n’y a point de caraéteres pour diflin-- guer les infectes , leurs ouvrages enfin manquent deméthode, vice eflentiel fur-tout en fait d'Hif- toire naturelle. | Ce défaut paroït venir de ce que l’on n’imagi- noit pas pouvoir ranger méthodiquement les ani- maux & leur afligner des caracteres diftinétifs. 11 eft étonnant que les Zoologiftes ne cruflent pas -pouvoir exécuter ce qu'avoient fait lesBotaniftes, qui étoient parvenus à diftribuer avec ordre cette foule de plantes, bien plus nombreufe que les corps que renferme le régne animal ; & qui ot tiré des caracteres génériques-desparties beaucoup plus petites dans les végétaux :que dans les ani- maux. L'exemple de la:Botanique ; cette branche confidérable de l'Hiftoire naturelle, auroit cepen- dant dû inftruire les Naturaliftes & les Zoolo- gilles :en particulier: ils auroient:dûü;|remarquer -combiend'étude des plantes, confule; fans ordre b x D'ESICOURS & très-difficile jufqu’alors, étoit devenue plas facile , plus claire & plus lumineufe , depuis qu'on y avoit joint un efprit d'ordre & de fyf- tême. Cependant l'hiftoire des animaux &c fur -tout celle des infectes, eff reftée jufqu’à nos jours dans cette efpéce de confufon, & c’eft à M. Linnæus, cet infatigable Naturalifte Suédois, que nous de- vons Île premier Ouvrage méthodique fur cette matiere. Il a cherché à jetter fur cette partie de l'étude de la nature , le même efprit d'ordre, de clarté & de méthode qu’il a répandu fur les au- tres branches de l’Hifloire naturelle, & fi {on Ouvrage eft encore éloigné de la perfection , au moins doit-on lui favoir gré d’avoir montré la rou- te qu’il faut fuivre. Je fais que quelques favans de nos jours ne conviendront pas de ce que j'avance ici. Ennemis des fyftêmes & des ordres méthodiques , ils fem- blent vouloir faire retomber les fciences dans cette efpéce de confufon dont elles ont eu tant de peine à fortir, & ce qui paroît encore plus étonnant , c’eft que dans un fiécle aufli éclairé, de pareils paradoxes trouvent des feétateurs. Il ne faut cependant pas de grandes connoiflances , ni un effort de génie fupérieur pour jager de l’utili- té des {yftêmes & des méthodes. Qu’on parle d’une plante , qu'on la décrive aufli exaétement qu’il fera poflible ; comment veut-on qu'entre neuf PRÉLIMINAIRE. x) ou dix mille efpéces de végétaux » je puiñe dif- cerner celle dont il s'agit , fi je n’ai aucun carac- tere diftinctif qui me la faffe reconnoître : il faut néceflairement que je confronte ces dix mille efpéces avec la defcription que je lis, & fi mal- heureufement la culture ou le climat ont altéré le port ou la figure de celle que je cherche, tout ce long travail devient inutile: que fera-ce fi la defcription fe trouve imcomplette & mal-faite, en{orte qu’elle puifle convenir à plufieurs efpéces différentes? Je me trouve alors dans un autre em- barras plus grand que le premier. Il en eft des infeétes comme des plantes: fi; je manque de ca- racteres, je ferai obligé d'examiner deux ou trois mille Lane d’infectes ; toutes les fois que je voudrai trouver un animal dont je lis la defcrip- tion. C’eft l’inconvénient où nous nous trouvons tous les jours, par rapport aux Ouvrages des an- ciens Naturaliftes. Auili ne favons-nous point quelles font les plantes , quels font les animaux qu'ils ont connus & défignés par tels & tels noms. Les méthodes, même les moins bonnes, corri- gent un fi grand inconvénient. Je trouve une plante qui m'eft inconnue ,iln ’eft plus nécelfaire pour la connoître de la confronter avec plufeurs milliers de defcriptions , il fuffit, fuivant les dif- férens fyflêmes , d'examiner quelques parties ca- ractériftiques qui déterminent la claffe, la feétion & le genre de ce végétal. Prenons pour exemple by x1] IS FDLISSAC OURS la méthode de M. Linnæus, fondée fur le nombre des étamines & des piflilles. Je veux trouver le nom & le genre d’une plante : je compte le nom- bre de fes étamines. Il s’en trouve cinq : voilà déjacette plante rapportée à celles de la cinquié- me clafle dent les fleurs ont cinq étamines. Pour lors j'examine le nombre des piftilles, j'en trouve deux ; je range cette plante dans la feconde fec- tion de la cinquiéme clafle. Il ne me relte plus qu'à examiner le calyce & la graine pour trouver le genre de cette même planté parmi celles de la feconde fection de la cinquiéme clafle, & je par- viens par dégrés à connoître Le nom d’un fimple que je n’avois jamais vü. A laide d’un ordre méthodique , nous prati- querons la même chofe fur les infedtes , comme je le ferai voir dans la fuite de cet Ouvrage, & l'on pourra trouver le nom & lefpéce d'un in- fecte inconnu auparavant. j Cet exemple fuffit pour faire voir à tout hom- me , je ne dis pas verfé dans l'Hiftoire naturelle, mais feulement un peu intelligent , luciliré & la nécefhté des {yflémes méthodiques. Je fais qu'on peut varier ces méthodes à linfini , qu’on peut tirer fes caracteres de telles ou telles parties, que la plüpart des fyflêmes pêchent en quelques points , & que ceux qui approchent le plus de l'ordre qui paroît naturel , s’en éloignent en plu- fieurs endroits. Je veux même que toutes ces PRELIMINATRE. xiÿ diftinctions de clafles ; de genres & d’efnéces foient arbitraires , & nullement établies par la nature ; que tous les corps naturels , déuss l'homme jufqu’au caillou Le plus brut , ne foient qu'une fuite d'un feul & unique genre, qui décroît par des nuances infenfbles , il n'en fera pas moins vrai que les fyflêmes font au moins nécellaires pour faciliter l'étude de la nature , qui fans cela devient impraticable. Sans cette efpéce de clef, il eft aufli impoflible de pénétrer dans cette fcience , que de vouloir étudier les langues fans favoir Falphaber , larithmétique fans connoître les chiffres, & les Hal ee fans géométrie. Chaque fcience a fes élémens , & ceux qui veulent les profcrire , donnent lieu de foupçonner qu'ils ne les connoiffent pas. Nous fommes donc infiniment redevables à M. Linnæus d’avoir cherché le premier à ranger méthodiquement Îles infetes , & à trouver des caracteres génériques qui les filfent plus ailé- ment connoître. Sa méthode eft la feule que nous ayons jufqu'’ici fur cette clafle des animaux. Son fyflême à la vérité eft encore défeétueux , comme il arrive ordinairement aux ouvrages de ceux qui les premiers ébauchent une matiere neuve. Ses caracteres ne font pas aflez {ürs , aflez clairs & allez diftinéts : fouvent on ne peut trouver par leur moyen le genre ou l’efpéce d’un infeéte que l’on cherche, & de plus fes genres qui ne font ociv DIE S CSOS CURE pas affez caractérifés , réuniflent fouvent des ani- maux de genres différens , & que l’on voit au pre- mier coup d'œil devoir être féparés les uns des autres. C’eft ce dont s’apperçoivent tous les jours ceux qui étudient cette partie de l’'Hiftoire natu- relle ; en fe fervant de cette méthode, la feule que nous ayons. Je fentis cet inconvénient en voulant ranger ces animaux d’après ce fyflème. Je voyois que les caracteres que donne M. Lin- næus ne quadroient point avec ceux que font voir les infectes. Plufieurs d’entr'eux tout-à-fait femblables , fe trouvoient fuivant cet ordre éloi- gnés & féparés les uns des autres. Je cherchai -donc de nouveaux caracteres que tout le monde pôt aifément faifir , & qui me ferviflent à ranger cette clafle plus clairement & avec plus de mé- thode. Le grand nombre d’infeétes que j'avois amaflés me facilita cette recherche , & à l’aide de ces caracteres , je fuis parvenu à mettre en ordre environ deux mille efpéces , au lieu de huit ou neuf cent que renferme l'Ouvrage de M. Linnæus. Le fyfême que je donne n’eft point un /yffême naturel. Pour en former un , il faudroit connoître tous les individus que peut renfermer la clafle que l’on traite, tant ceux du pays , que les étran- gers , ce qui paroît impoflble. Il eft vrai qu'avec cette connoiflance on approcheroit beaucoup de l'ordre naturel , fi on n’y parvenoïit pas. En effec , PNAMEEUTM TIN AUTRE la nature n'a point établi parmi Les corps qu’elle renferme cette diftinction de régnes , de genres & d'efpéces qu'ont imaginé les Naturaliftes , elle femble avoir fuivi des dégradations , des nuances infenfibles , par lefquelles on fe trouve naturelle- ment conduit d’un regne à un autre , & d’un gen- re au genre fuivant. C’elt ce que peuvent apper- cevoir ceux qui jettant un coup d'œil philofophe fur la nature , examinent en grand fes différentes . productions. Rien ne paroît plus différent au premier afpe@ qu'un animal & une plante. Cependant le paflage d’un de ces régnes à l’autre,n’eft pas fubit & ne fe fait pas tout à coup. Nous voyons des animaux, _ les derniers de ce régne,qui femblent tenir beau- coup de la plante , tandis que certaines plantes paroiffent approcher de l'animal. Les vers, dont l’organifation paroît aufli fimple que celle de quelques plantes , croillent & poullent prefque comme des végétaux. On fait que les polypes, ces animaux finguliers découverts depuis quel- ques années , & qui font privés de prefque tous les fens , ont la faculté de végéter comme les “plantes. Si on les coupe en plulieurs morceaux, chaque partie poule , végéte , & femblable à une bouture , forme enfuite un animal entier. Au con- traire , parmi les plantes, la fenfitive & quelques- autres , femblent douées de la faculté de fentir , qui paroi refufée à plufeurs animaux. cv) DISCOURS Il en eft de même du paflage du régne végétal au reene minéral. La ffruéture des minéraux pa- roit bien fimple , fi on la compare à l’organifation d’une plante. Cependant quelques plantes, telles que les champignons & les Lkens différent telle- ment des autres, qu'elles approchent de l’orga- nifation fimple des pierres. Je ne parle pas ici du corail & de plufieurs plantes marines qui imitent la dureté & fa nature de la pierre. On fait aujour- d'hui que ces prétendues plantes ne font que des ouvrages de polypes. Mais il y a encore parmi les corps marins de véritables végétaux , comme les corallines & quelques coralloïdes , qui fem- blent plus tenir de la pierre que de la plante. Au -contraire , entre les pierres, nous en voyons quel- ques-unes , comme les flalactites , qui tous les jours s’accroiflent & femblent végéter. Ce qu’en obferve par rapport au paflage d’un régne à l’autre , n’eft pas moins vrai à l'égard des genres différens de chaque régne. Les premieres efpéces approchent beaucoup des dernieres d’un genre précédent , & les dernieres de ce même genre tiennent des premieres dû fuivant. La nature n’a donc point établi cette divifion que l’on fuppole de régnes & de genres. Tous les corps naturels font autant d’efpéces particulieres d’un feul & unique genre , qui peu à peu change, g'altere & canduit des animaux aux plantes, &% des plantes aux minéraux. Mais pour fuivre CEILCE PRÉLIMINAIRE ai éètte marche de la Nature , il faudroit connoître parfaitement tous les corps qu’elle à formés, voir & étudier leurs différens rapports enfemble, & fi quelqu'un de ces corps nous eft inconnu , ül fe trouvera un vuide qui femblera produire une divifion & un changement fubit d’un genre en un autre. Comme une pareille connoifflance eft au- deflus de notre portée , on peut aflurer qu’un ordre véritablement naturel & méthodique eft une de ces chimeres qu’on cherchera auf inutile- ment que la pierre philofophale , ou la quadrature du cercle. Il faut donc néceflairement que nous ayons recours à des ordres & à des fyftèmes artif- ciels, feulement nous pouvons approcher plus ou moins de l’ordre naturel , en examinant avec attention les différens rapports des corps en- treux. De - à on peut conclure que plus on fera entrer de rapports & de caracteres dans une mé- thode artificielle , moins on s’éloignera de l'ordre naturel. C’eft le plan que j'ai tâché de fuivre dans l'ar- rangement méthodique des infeétes que je donne aujourd’hui. J’ai cherché à rapprocher ceux que la nature femble avoir réunis. Pour cet effet, j'ai augmenté Le nombre des rapports caractériftiques dont je me fuis fervi, & je n'ai pas cru ne devoir tirer les caracteres que d’une feule partie. C’eft aux Naturaliftes à juger fi j'ai rempli le plan que je me fuis propofé , & à réformer ce qu'ils trou- € XVI] D'ISC oO URSS veront de répréhenfble dans cet Ouvrage. La découverte de nouvelles efpéces & même de nouveaux genres pourra conduire à perfectionner aufli ce travail. J’efpere au moins que le Public- Naturalifte me faura gré des efforts que j'ai faits pour lui applanir l'étude des infeétes , quand même je n’aurois pas réufli dans cette entreprife ; & j'invite ceux qui trouveront quelques nou- velles efpéces à les communiquer pour augmen- ter cette Collection. Quoique les figures ne foient pas du goût de tous les Naturaliftes , nous avons cependant cru devoir les ajouter à cet Ouvrage , & joindre aux defcriptions la gravure d’un infeéte de chaque genre. Chaque figure eft accompagnée des parties qui conftituent le caraétere , fouvent beaucoup aggrandies : pour l’infecte,il eft de grandeur natu- relle ; ou , lorfqu’il eft groffi, comme il arrive fouvent , nous avons eu foin de mettre à côté une échelle de la grandeur de l'animal. Nous efpé- rons que ces planches faciliteront beaucoup l'in telligence de Ouvrage , & nous n’avons pas penfé devoir négliger un pareil fecours , à l’aide duquel on voit clairement, & d’un coup d’æil, ce qu'une longue defcription n'explique fouvent qu'imparfaitement. On trouvera quelquefois , quoique rarement, deux ou trois figures pour un {eul genre , Jorfque nous y avons été engagés par la fingularité de certaines efpéces. Il auroit été PRÉLIMINAIRE. xix à fouhaiter que lon eût pû rendre Les planches encore plus nombreufes , & repréfenter toutes les efpéces qui ont des différences fpécifiques bien marquées. La crainte d'augmenter la cherté de Ouvrage nous a détournés de ce projet, & nous nous fommes bornés aux figures qui ont paru abfolument néceflaires. Il ne me refte plus qu'à répondre à quelques reproches que l'on pourroit me faire. Un pareil Ouvrage, de pur amufement, & qui paroît avoir demandé une longue fuite d’obfervations , fem- blera peut - être à quelques perfonnes rouler fur des matieres trop étrangeres à ma profefhon, dont le travail immenie & l'exercice épineux & difcile , ne doivent prefque laifler aucun inftant de loifir, D’autres mépriferont un Ouvrage qui ne traite que des infeétes , & s’applaudiront fe- crettement dans la fphere étroite de leur petit génie , lorfqu'ils fe feront égayés fur Auteur, en le traitant de diffequeur de mouches , nom dont une efpéce de petits Philofophes a déja décoré un des Naturaliftes qui a fait le plus d'honneur à notre Nation. N’envions point aux derniers le plaifir de s'applaudir à eux - mêmes ; laïllons - les méprifer ce qu'ils ne connoïflent pas, & n'en admirons pas moins l’Auteur de la Nature , qui développant Les plus grands reflorts de fa puiffan- ce dans le plus vil infeéte , s’eft plu à confondre l'orgueil & la vanité de l'homme. b ci xx DISCOU R°5 Quant au tems que j'ai employé à cet Ouvrage, on pourroit me faire de juftes reproches s'il eût été pris aux dépens d’un travail plus férieux ë nécefaire. Mais obligé par état de travailler à l'étude des plantes, de les examiner, &c de les re- cueillir , il ne m'étoit guères poflible de ne pas obferver en même tems les infectes qui en font leur domicile & leur nourriture. J'ai mis peu à peu fur le papier ce que j'obfervois fur ces petits animaux , ét c’elt cette Collection de diffé- rens mémoires que je mets aujourd'hui en ordre, On n’eft point étonné qu’une perfonne dont E - profeflion demande de a contention d’efprit & de la fatigue , prenne quelques inflans à la dé- robée pour fe délafler. J’ai cru ne devoir donner ces momens qu'à cet agréable amufement. Le fpeétacle admirable que nous fournit le grand livre de la Nature, m'a paru un délaflement affor- ti à la profeflion de quelqu'un , dont l’état eft d’é- tudier la Nature & la phyfique de l’homme. Au refle , il m'auroit été impoflible de finir cette Hifloire , toute abrégée qu’elle eft , fans les fecours qui m'ont été donnés de tous côtés. Hors d'état de pouvoir recueillir Les infe@es de- puis nombre d'années » j'en ai reçu de la plûpart des jeunes gens qui fuivent les herborifations. M. Bernard de Juffieu, cet oracle en fair d'Hiftoi- re naturelle , que l’on ne peut trop confulter, & qui fe fait un plaifr de faire part de fes vaftes con- PURGE LUUMAUN AIT R E. XX hoiflances , a daigné me communiquer plufieurs obfervations , & jeter un coup d’œil fur cet Eflai. Enfin je dois infiniment à un Gentilhomme de Champagne , M. du Pleffis , qui s'appliquant uni- quement depuis quelques années à l’Hiftoire natu- relle, a bien voulu m'aider dans la plus grande partie de ce travail. Je lui fuis redevable d'un nombre infini d'obfervations , toutes curieufes, & faites par une perfonne accoutumée à bien voir: & parmi les infeétes dont je parle , il y en a beau- coup qui ne fe voyent que dans Îa riche & nom- breufe Collettion qu’il poffede. C'eft avec ces différens fecours que je fuis parvenu, dans mes heures de loifir, à donner cette Hiftoire des infectes qui fe trouvent à deux ou trois lieues aux environs de Paris, & que l’on peut rencontrer dans les différentes promenades que l’on fait autour de cette grande Ville. Peut- être cet abrégé pourra-t-if donner plus de goût pour obferver les manèges merveilleux & fin- guliers de ces petits animaux , dont la perfeétion doit nous faire admirer la grandeur de celui qui les a créés. O Jehoya ; quam magna funt opera tua ? pes TABLE ALPHABETIQUE Des AuTEuRS cüxés dans cet Ouvrage, avec l'explication de leurs noms abrèpés. A8. Acad, Reg. Scient. ME £mornes de l’Académie Royale des Sciences. Paris, in-4°. Ephemerides medico-phificæ Academiæ na- turæ curloforum , feu Germaniz. Franco= furti & Lipfie , 1684. + A&, Stoch. ? . A@aSocietatis RegiæScientiarum Upfalienfis. À. Up£. Stockolmie , 1736. Albin. inf... .scsess Jleazar albinus Hiftoria naturalis infetorum anglicanorum. Lond. 1710 , in-4°. tab. 100. Aldrovand, inf,....,,.. Uliffes Aldrovandus, Libri 7 , de animalibus infeétis. Bononix , 1638, in-fol. Baker micr............ Baker employment for the microfcope. Lon- don, 175 3 ,in-8°. fig. Barthol, a@........,. Thomæ Bartholini Aa medica & philofe = - phica Hafnienfia , figuris æneis illuftrata. Haffnie 1672. J. Bauh. hit... JOannis Bauhini Hiftoria plantarum. Ebroduni, 1660 , in-fol. ; C, Bauh. pin... Cafpari Bauhini Pinax theatri botanici. Bafiz lez, 1623 & 1671, in-4°. Biblioth. regia.....,,,, Recueil d’infe“tes peints en miniature, par Robert, Aubriet & autres , confervé à la Bibliothéque du Roi, à Paris. Blanc. belg........... Stephanus Blancard. fchou-burg der Rupfen, Wormen , Maden. Amfferd. 1688, Belgi- CE AD ANT Bonan. microgr....... Bonanni Micrographia , feu Animalia viva in vivis. Romæ, 1691, in-40. Bradl.net,.,.,,.,,... Richard Bradley. Philofophical account of works of natur. London, 1725, in-4°, 2009 A&, nat, cure } Et a@, lip£ S900vee Breyn.a@.phyfmed.N.C. Gamer, 6pitene see o «4 3 + Charlet. ONOMss000050 Charlet,. CKETCitse s 20e Clus. Pal. sotosvress Clut. hemerob......... Colum. ecphr..o.s..ss Dale pharmac......... Derrham. phyf. theol.… ÆEph. nat, cur......sss Flor, lapp....osss.see Frifch. germ.....os.e De Geer. mem. Li De Geer hift. inf. De Geer ad: holm..... Goed. infe.ssssersree Goed. belges. 000000 Goed. gall,.........., cel Mis scene XIE Joannis Breÿnii Hiftoria naturalis cocci radi-- cum tinctorii. Norimberg. 1733 , in. appen- dice ephemeridum naturæ curioforum. Joachimi Camerarüi, de plantis epitome uti- Éffima matthioli, Francofurti, 1588, in- o Gualteri Charleton ; Onomafticon Zooïcum: Londini, 1668 ,in-4°. Ejufdem .......exercitationes de differen- tiis & nominibusAnimalium. Oxonii, : 677, in-4°, Caroli Clufii atrebatis variorum aliquot ftir- pium per pannoniam, auftriam &cc. Obfer- vatorum Hifloria. Anruerpiæ , 158 3. Augerius Clutius, de Hemerobio &r Verme maiali. Amftelodami, 1634 ,in-4°. Fabii columnæ lincæi, minus cognitarum flir- pium ecphrafis. Romæ, 1 606 , in-4°. Samuelis Dalei Pharmacologia. Lugduni bata- vorum 1739. Théologie phyfque ; ou démonflration de l’exiftence & des attributs de Dieu , tirée des œuvres de la création , par Derrham. Roterdam,1726 ,in-8°, Vide fupra, af. nat. cur. | Caroli Linnæi flora lapponica, exhibens plan- tas per Lapponiam crefcentes , fecundum fyflema fexuale. Am/lelædam, : 737, in-8°. Joanh Leonard Frifch. Befchreibeng von infecten in teutfchland. Berlin, 1720 , in-4°. De Geer memoires pour fervir à l’hiftoire des infectes , in-2°. Voyez ci-deflus A&t. Up£, Joannis Goedert, Metamorphofs naturalis feu deinfe@is. Latinitate donata a Paulo Veczaerdt. Medioburgi , in-12 , 3 vol. La même en Hollandois. Middelb. 3 vol in-8°, Hiftoire des infectes px Goedart. Am/ferdam 1700 , in-8°. 3. v0l. Joannes Goedarius de infedtis , in methodum XXIY Grer. AU RS 65666» Floefns inf. Le hou Hoffm. flor. aldt.. 0699 Hoock. micograph..... Hacelamir ins... Imperat. ........... TENOE lie er eeccece Jon nina meer Leche nov. inf, fpec.... Lewenhoeck,arc.nat,.. Pinnfännfuec 207 Linn. fyft. nat. edit, 10, Tinnmat- med. 000 Linn. amænit. acad..….. reda@tus ; opera Martini Lifleri. Londini ; 1685, in-8°. Mufeum Regiæ Societatis Londinenfis , def- criptum a nehemia grew. (anglice) £on- dini, 1695. Joannes hoefnagel ; icones infetorum volatié , lium. Francofurti, 1692, in-40. Mauritii Hoffmanni flore Altdorffinæ deliciæ fylveftres, five Catalogus plantarum in agro \tdorfino fponte nafcentium. Alrdorffri , 1677; in-4°. Hoock Micrographia feu Phyfiolegice Def- criptiones minutorum corporum factæ per vitra majorativa. (anglice ) Londini,1667, in-fol. Infectes gravés en maniere noire, par Jacob PAmiral le jeune, avec l’explication des planches en Hoilandois. 33 planch. ën-fol. Tfforia naturale di ferrante imperato Neapoli- tano. Neapoli, 1609, in-fol. Ttinerarium Œlandicum, ou voyage de Scanie. Par M. Linnæus. Siockolm , 1750. Joannis Jonftoni M. D. Hiftoria naturalis de exanguibus aquaticis, de infectis, de fer- pentibus &c. Amféelodami, ; 657 , in-fol. Novæ infe&torum fpecies , quas diflertationis Academicæ loco , præfde Joanne Leche, proponit [faacus Uddman. Ace, 1753, in- 4°. fig. Antoni van Lewenhoeck arcana naturæ de- tecta ope microfcopiorum ; ex Beloico Latine verfa. Delphis 169$ ,in-40. Caroli Linnæi feuna Suecica, fifens animalia Sueciæ. Stockolmire, 1746, in-8°. Linnæi fyflema naturæ , editio décima, in-8°, 2 vol. Ejufdem fpecimen materiæ medicæ in regno animal. Srockolmie , in-8°. Caroli Linnæi amænitates Academicæ , feu differtationes variæ phyficæ ; medicæ , botanicæ. Holmiæ & Lipfie, 1749 , in- 8° | Laft. XX Lit aran, À... Martini Lifteri Hiftoria animalium Angliæ, re Lift. angl. f de Araneis. 2°. De Cochleis tum terreftri- bus , tum fluviatilibus. 3°, De Cochleis marinis. Londini, 1678 , in-4°. Lift. append...…........ Ejufdem Hifloriæ pars pofterier. Lift. goed............. Vid. Goedi lift, Lif. mut....,........ Tables d’infeétes fans explications , du même Lifter ,à la fin de fon édition latine de Goedart. ….... Marie Sibylle Merian,Erucarum ortus & para- doxa metamorphofis. Amflel in-:°. 1930. Merian, gall......... Hiftoire des infeétes de l'Europe de Mademoi- felle Merian , traduite du Hollandois en François par Jean Marret. Amfierdam, 1730 ,in-fol. Merian. europ, À Merian.inf. f Merret. pin....,..,... Chrift. Merret Pinax rerum naturalium Britan- nicarum. Londini,1667 , in-8°. Mouffet. inf........... Thomæ Mouffeti theatrum infe“torum. Lon- dini, 1634, in-fol. Olear. muf........... Adami Olearii Mufeum. germanice. Slefirig ; 1666 , in-4. Paull. quadrip,........ Simonis Paulli quadripartitum Botanicum. Argentoratti, 1667 , in-40. Petiv. muf.......,.... Jacobi Petiver. Centuriæ mufæi petiveriani, Lond. 1695, in-4°. Petiv. gazoph......... Ejufdem ; gazophylacï naturæ & artis Deca- des. Lond. 1702 , in-4°. Raj. cantabrig......... Joan. Raïj Catalogus plantarum circa Canta- brigiam nafcentium. Canrabrisiæ , 1660 , in-8°. Raj.inf.........:.... Ejuflem Hifforia infeorum. Lond, 1710 , in:4°. Reaum, inf........... Mémoires pour fervir à l’hifloire des infectes, ar M. de Reaumur. Paris, 3734 ,in-40. Rhed. exper. .…. .4..... Francifci Rhedi Experimenta circa generètio- nem infectorum. #mf/elodami,» 6 ; 1, in-12. Rhed. anim........... Ejufdem animälia in animahbus vivis. Floren- tiæ , 1684 ,in-4°. Rivin. difflert.......... Aupufti Quirini Rivini differtationes medicæ. Lipfiæ, 1710, in-4°. ; : Robert, icon... ......, Nicolai Robert fpecies florum varlæ, tabulis æneis. Parif. in-fol. d æxv) Roll iftesasssesss Colleétion des infectes de tous les mois, gravés & enluminés par Augulte- Jean Rofel, en Allemand. À Nuremberg , 1746, in- Sachs gammar..ss.o.ee Philippi Jacobi fachs gammarologia. Franco: furti, 166$, in-80. Scaliger exercit..…..... Ariftotelis Hiftoria de animalibus græco-lati- na, Julio Cæfare Scaligere interprete, cum ejufdem commentariis. Tolofæ ,1619. Scheuz. itine alpe.ses Joannis Jacobi Scheuchzeri itinera per Helve- tiæ alpinas regiones. Lusduni-Batav. 1723, in-4°, Schæff. diflert..…..... Schœffer difertat. die fattelfliege , in - 4°. 1753 >J18. Scrod. pharmesss.o.ses J pe LE das Pharmacopæia. Ulnaæ fue- vorum, 1649. Sloan, hift. s,..o.s.000 Joannis Sloane Hiftoria naturalis infularum Jamaicæ, Maderæ, Barbadis &c. ( anglice } Lond. 1707. Swarmm. bibl. nat...... Joannis Swammerdam Biblia naturæ. Luydu- ni-Batavorum , 17338, in-fol. “+ Hifloire générale des !infectes , par Jean Swammerdam. Utrecht, 1682, in-4°. Tranfë. philofoph..... Tranfa@ions philofophiques de la Société Royale de Londres, depuis 1 665$ & fuiv. (en Anglois) Londres, in-4°. Vallifn. inf .sossessee Antonü Vallifnieri obfervationes & experi- menta circa Hiftoriam naturalem & medi- cam. Patavi , 1726 ,in-4° : Worm, mul. ..oesos. Mufæum Wormianum , feu Hifloria rerum rariorum tam naturalium quam artificialium &c, quæ hafniæ Danorum in ædibus autho- e {ervantur, adornata ab Olao Wormio. uoduni-Batayorum, 1 6 in-fol, Udäm. differt. es ,. Vide fupra. Leche nov. in ue Zinann, obferv.,,,,.,. Offervazioni fopra le cavallette dal Conte Giufeppe Zinanni. Vener. 1737, in-40, Ein de la Table des Auteurs, Swamm. in-40, Swamm. gall. } XXVI EXPLICATION Des termes les moins familiers, qui fe trouvent dans cet Ouvrage. A NTENNES. Les antennes font ces efpéces de petites cornes mobiles ; qui fe voyent à la tête de tous les infectes. Elles prennent différentes dénomi- nations , fuivant leurs diverfes formes. Les unes font fimples, en filet ou filiformes. D’autres font en maflue ou terminées par un bouton, les autres font prifimariques , quelques-unes en peigne ou barbues fur les côtés. Antennules ou barbillons, font les efpéces de petites antennes qui accompagnent les côtés de la bouche d’un grand nombre d’infe&es. Apteres : fans ailes. C’eft le nom qu’on donne aux infeëtes qui n’ont point d’ailes, comme le cloporte, la puce, &c. Balanciers. On donne ce nom à des petits filets mobiles , terminés par un bou- ton , qui fe trouvent à l’origine des aîles des mouches & de tous les infectes à deux ailes. Barbilions. Voyez ci-deflus antennules. Chryfalide. C’eft le fecond état, par lequel pañfent les infe&es à métamorphofes avant que de devenir infe@es parfaits. On lui donne aufli le nom de nymphe. Celle du ver-à-foie & de quelques chenilles s’appelle auffi feve. Coleopteres. Sont les infe&tes dont les aîles font recouvertes d’étuis durs & écailleux, tels que les fcarabés, le hanneton; &c. Corcelet. Partie du corps de l’infe&te qui répond à la poitrine des grands animaux. Cuilleron. On appelle de ce nom une petite écaille blanche contournce , repréfentant une efpéce de cuillier qui fe trouve fous l'origine des ailes des mouches & de quelques autres infeûtes à deux ailes. Dipteres. Sont les infe&tes qui n’ont que deux ailes. Ecuffon. C’eft une petite piéce triangulaire, qui fe trouve au haut de la réunion des étuis des infé@es coleopteres , à leur naïflance du corcelet , ou d’étuis à moitié mols. UE ; Elytres , étuis, fourreaux , font ces plaques dures & écailleufes , qui ré- couvrent les ailes des coleopteres ou infe@es à étuis, comme on le voit dans le hanneton. Filiformes ou en filet, c’eft le nom qu’on donne à toutes Les antennes fimples qui refflemblent à un fil ou filet. us à Hemipteres. Infeétes dont les aîles ne font recouvertes que de demi-étuis durs & écailleux , ou d’étuis à moitié mols, Hexapodes. Infeêtes qui ont fix pattes. PR 1 : Larve. On défigne par ce nom les infees À métamorphofes, lor(qu'ils font dans leur premier état au fortir de l'œuf, La chenille eft la larve dx papillon, st di) EXPLIC. DES TERMES. ‘ Méramorphofe ou changement. On appelle infe&es à métamorphofes ceux qui changent de figure avant que d’être parfaits. Le papillon a d’abord été che- niile , puis chryfalide ; c’eft donc un infeëte à métamorphofes, Mulers. Les mulets font des inie@es qui n’ont aucun fexe. On en trouve dans quelqués genres. Par exemple, les abeilles ouvrieres qui font le plus grand nombre de la ruche, n’ont point de fexe , ce font des mulets. Nymphe. Voyez plus haut Chryfalide. Stigmates. Les fligmates font des ouvertures ordinairement ovales & reflem- blant à des efpêces de boutonnieres , qui fe voyent fur les côtés des infeûtes, & par lefquelles ils refpirent. Surure des étuis. C’eft cette efpéce de fillon que forme la réunion des four- reaux des coleopteres, tant entr'eux, qu'avec le corcelet. Tarfe ou pied, eft la troifiéme & derniere partie de la patte d’un infe&e , qui ordinairement eft compofée de plufeurs articles mobiles, Tejt. C'elt cette efpéce d’écaille ou croûte dure qui recouvre le corps de la plüpart des infectes. Tetrapteres. Infe@es à quatre ailes. Zoologiftes, Auteurs qui ont traite l’hiftoire des animaux, Fin de l'explication des termes. HISTOIRE / , K à D COIRE D SA ER NON PEN LA DES INSECTES QUI SE TROUVENT AUX ENVIRONS DE PARIS. Tous les corps de la nature ont été rangés par les Phyficiens fous trois chefs de divifions , auxquels ils ont donné le nom de Regnes : fçavoir le regne miné- tal , le regne végétal, & le regne animal. C'eft à ces trois regnes que fe rapportent toutes les fubftances fim- ples & naturelles ; & chacun d’eux a été divifé en plu- fieuts grandes feétions , que l’on a appellées clafles. Le regne animal , celui auquel appartiennent les infeétes, dont nous allons traiter , renferme fix grandes clafles : les quadrupedes, les oifeaux , les poiflons, les amphi- bies , les infeétes & les vers. Les infeétes forment donc une claffe particuliere du regne animal. Ce nom d’infec- tes, zfeila, a été donné à ces petits animaux à caufe de Tome L À 0) HISTOIRE ABRÉGÉE. la forme de leur corps, qui eft compofé de plufeurs fettions , ou parties jointes enfemble par des efpeces d’étranglemens , ou interfettions ; & cette figure , qui leur eft effentielle, a fervi à les dénommer. Parmi ces infectes , les uns font compofés d’anneaux, ou de lames écailleufes , qui rentrent les unes fous les autres, & ce font ceux qu’on peut appeller 2nfeiles proprement dits , puifque leur corps eft réellement compofé de plufieurs portions : les autres, qu’on pourroit appeller ir/écles teflacés , n’ont point de pareils anneaux, mais font re- couverts d’une efpece de croute entiere, ferme , fou- vent aflez dure, comme on le voit dans les crabes, les araignées , &c. On remarque néanmoins, dans ces der- niers , quelques interfeétions ou étranglemens fembla- bles à ceux qui fe rencontrent dans les autres infeétes. Un caraétere des animaux de cette claffe , eft donc d’a- voir leur corps divifé , & comme féparé en plufieurs par- ties , par des étranglemens minces. Mais ce caraétere n’eft pas unique , il en eft un autre qui n'eft pas moins eflen- tiel dans les infeêtes , & qui eft conftant dans tous, c’eft d'avoir à la tête ces efpeces de cornes mobiles, com- pofées de plufieurs pieces articulées enfemble, plus ou moins nombreufes, que les Naturaliftes ont appellées les antennes. Ces antennes varient infiniment pour la gran- deur A la forme. Leurs figures nous ferviront beau- coup à déterminer les différens genres. Mais quelque va- riée que foit leur conformation, elles ne manquent dans aucun infeëte , & les infeétes font les feuls animaux, dans lefquels on les obferve. C'eft par ce caraëtere que la claffe des vers peut aifément fe diftinguer de celle des infeëtes , dont elle paroït approcher. Quelqu'un qui n’a aucune idée de l'Hiftoire naturelle, peut facilement par- Vénir à connoïtre ces antennes, en examinant quelque papillon ; il verra que la tête de cet infe@e eft ornée de deux filets mobiles, affez longs, plus gros à leur extré- mité : ce font-là les antennes du papillon. DES INSECTES: 3 CHAPITRE PREMIER. De/cription générale des Infeiles. Les infeétes , dont nous venons de donner le carac: tere eflentiel , font tous compofés de trois parties princi= pales , la tête, le corcelet ,s4orax, qui répond à la poitri- ne des autres animaux, & le ventre. C'eft à la sére , comme nous l'avons dit, que fe trou- vent les antennes, ordinairement au nombre de deux, une de chaque côté, dans quelques-uns au nombre de quatre , comme on le voit dans l’afelle, qui eft une ef- pece d’infete aquatique femblable au cloporte : nous ne déterminerons pas ici l’ufage de cette partie, qui fe trouve conftamment dans tous les infeétes. D’autres Na- turaliftes, plus habiles que nous, n’ont pü parvenir à le découvrir. Peut-être pourroit-on foupçonner que les in- fetes s’en fervent comme de mains pour tâter & exa- miner les corps. Lorfque ces petits animaux marchent , ils étendent leurs antennes en avant, les font mouvoir prefque continuellement, & femblent, avec cette partie, fonder le terrein & toucher les différens corps qui les environnent. Outre les antennes, on remarque à la tête des infeétes plufieurs parties confidérables. Celles qui frappent le plus font Zes yeux. Quelques infeétes, femblables aux cyclo- pes de la Fable , n’ont qu’un œil, ou s'ils en ont réelle= ment deux, ils font tellement proches & confondus en- femble , qu'ils paroiffent n'en former qu'un feul. C’eft. ce que l'on verra dans le genre des monocles. La plä- part des infectes en ont deux, un de chaque côté de la tête ; d’autres en ont davantage : on compte fur les arai- gnées jufqu’à huit yeux , qui varient pour es 1] # HisTOIRE ABRÉGÉE oh Dans prefque tous les infeétes , ces yeux font durs, cons vexes , compofés d’une efpece de cornée qui paroït life : mais fi on les regarde de près avec une loupe, on voit que cette cornée eft divifée en une infinité de petites facettes, qui forment un joli réfeau *. Cette conforma- tion eft très-utile , & même néceffaire à linfeéte. Ses yeux font immobiles, il ne peut les tourner ‘& les di- riger vers les objets. S'ils euffentreffemblé aux yeux des quadrupedes, beaucoup d'objets extérieurs auroient échappé à la vûe de l'infeéte. Au moyen de ce nombre prodigieux de facettes , qui forment le refeau de fa cor- née , les objets font réfléchis de tous côtés, il les peut voit dans tous les fens. Bien plus, chaque œil vaut plu- fieurs centaines d’yeux, il répete & multiplie les objets une infinité de fois, de même que ces verres taillés à facettes, à travers lefquels on apperçoit l’objet que l’on regarde autant de fois multiplié, qu'il y a de facettes dif- férentes dans le verre. Peut-être fera-t-on porté à croire que cette multiplicité doit nuire.à la vüe. de l'animal ; que les objets, au lieu de lui paroïtre fimples , doivent être centuplés-à fes yeux. Mais il peut fort bien fe faire que l’infeéte, malgré cette conformation , voye les cho- fes telles qu’elles font dans l’état naturel. Nous avons deux yeux, deux nerfs optiques qui y répondent ; cepen- dant les différens corps ne nous paroiflent pas doubles. Il en eft de même de linfeête ; il a des centaines, des milliers d'yeux, & ce nouvel argus peut ne voir qu’un feul & fimple objet; feulement il le verra mieux & plus difiinétement, de même, qu'en général , nous voyons mieux avec nos deux yeux, qu'avec .un feul. Il paroît même que c'eft à-ce deffein que la nature a donné ces Jeux à refeau aux infeétes, puifqu'on ne les obferve que _ * Le nombre de ces facettes eft fouvent prodigieux. Lewenhoeek en a So fur la cornée d'un fcarabé 3181, & fur celle d’une mouche 8000. tte a été plus loin, & allure en avoir difingué 17325 fur l'œil d’un on, ‘5 ; HR DEws INsecres $ dañs ceux qui ont deux yeux; au lieu que les infeêtes qui en ont davantage , comme les araignées , paroiflent les avoir tout-à-fait liffes & fans aucun veftise de refeau fur la cornée, du moins men ai-je point obfervé. Ainfi ces derniers qui femblent mieux partagés de ce côté, ne le font réellement pas. - Mais il y a plufieurs infe@tes auxquels la nature paroît avoir prodigué l'organe de la vûe : de ce nombre font les mouches & beaucoup d'infeîes à deux aîles, les guêpes ; les abeïlles & la plüpart des infeëtes à quatre ailes nues, les cigales & quelques autres de cette fec- tion. Dans ces animaux, on voit fur la partie poftérieure de la tête, entre les-deux grands yeux à refeau, de pe- tits points élevés, lifles, au nombre de deux dans quel- ques-uns, & de trois dans la plüpart, qui reffemblent tout-à-fait à des yeux. Auñi plufieurs Naturaliftes les regardent - ils comme de véritables veux, qui ne diffé- rent des grands, qu'en ce qu'ils ne font point taillés à facettes, & M. de. la Hire, qui les a découverts le pre- mier, s'étoit même imaginé qu'ils étoient les feuis & les : véritables yeux de linfeéte : ces efpeces. d’yeux ne fe trouvent dans aucun infeéte à étui, & manquent dans un grand nombre d’autres. Dans l’impofhbilité où nous fom- mes de décider fi ce font de véritables yeux, & s'ils fer- vent réellement à la vûe, nous avons fuivi la conjeüture de plufieurs Auteurs, qui patoît au moins probable, & nous leur avons confervé le nom de pertes yeux liffes. Après les yeux vient da Bouche de l'infe&e , qui ef encore une partie confidérable de la tête. Cette bouche eft conftruite d’une maniere très-différente , fuivant les différens infeétes ; auffi nous fert-elle de caraîtere dans: plufieurs. Les uns ont une bouche armée de fortes ma= choires qui leur fervent à broyer & déchirer les matieres dont ils fe nourriflent; d’autres ont une srompe tantôt mobile , tantôt immobile , avec laquelle ils pompent les fucs, qui leur fervent de nourriture : énfin quelques-uns : 6 us TONRNABRÈGEE | paroiflent ne pouvoir prendre aucun aliment, ils n ont qu'une trompe fi courte , qu'elle ne peut être d'aucun ufage , telle eft celle de quelques phalènes, ou bien ils n’en ont point du tout , & l'endroit de la bouche n’eft marqué que par une fente légere & fort petite, comme dans les oeftres. Ces animaux ne peuvent avec cet of- gane prendre de nourriture , & du refte ils n'en ont pas befoin. Lorfque ces infe&tes font devenus animaux par- faits, lorfqu'ils ont achevé leurs métamorphofes » lorf- qu'un papillon, par exemple , après avoir vécu fous la forme de chenille, & après avoir pañlé par l'état de chryfalide , eft forti de fa coque, & ef devenu animal parfait , il ne lui refte plus que de travailler à La propaga- tion de fon efpece, il n’a plus à croître ni à groflir, & Patte de la génération eft fouvent fini en fi peu de temps, que l’infeéte n’a pas befoin fous cette derniere forme de prendre d’alimens. Bien des papillons, après être fortis de leurs coques , s’accouplent, pondent leurs œufs, & périffent peu après , fans avoir fucé une feule goutte de liqueur. Il n’eft donc pas étonnant que plufieurs infec- tes, fous leur derniere forme, n’ayent point de bouche, ou du moins n'ayent qu'une bouche inutile. La nature n'en a pourvû que ceux qui font plus long-temps à faire leur ponte ; ou qui doivent fubfifter encore quelque temps après lavoir faite. ; Outre les machoïres & la trompe, la bouche des in< fettes a fouvent une autre partie facile à remarquer. Ce font des appendices, comme des efpeces de petites an- tennes, au nombre de deux ou de quatre, qui accom= pagnent la bouche de plufieurs infeétes. Les Naturaliftes leur ont donné le nom d’antennules , qui leur convient allez. Ces antennules font ordinairement beaucoup plus petites que les antennes, quoiqu’elles fe trouvent plus grandes dans le genre des coccinelles. Elles font com- ee de trois ou quatre articulations ou anneaux, au Heu que Îles antennes en ont ordinairement davantage. L DES INSECTES. 7 Enfin, elles font placées au - deffous & aux côtés de la bouche. Leur ufage paroiït être de fervir comme d’ef- peces de mains, pour retenir les matieres que mange lPinfe&te & qu'il tient à fa bouche. La feconde partie du corps de Pinfeéte, celle qui vient après la tête, eft Z corceler. Cette partie répond à la poitrine des grands animaux, elle tient à la tête par devant, & par derriere au ventre, par le moyen dun étranglement fouvent fort étroit. C'eft au corcelet que font attachées les pattes ou une partie des pattes de l’in- fette. C’eft encore au corcelet que tiennent les ailes, & les fourreaux des aïîles dans les infeêtes ailés. Enfin on voit fur ce même corcelet quelques-uns des organes qui fervent à la refpiration de l’animal, Examinons mainte- nant ces parties plus en détail. On peut divifer le corcelet en partie poftérieure ou dos, & en partie antérieure. Les aïles des infeêtes , qui en font pourvûs, tiennent au dos, à la partie poftérieure du corcelet. Parmi ces infeétes , plufieurs ont quatre aîles , deux de chaque côté, tantôt égales en grandeur comme dans les demoifelles ; tantôt inégales comme dans les abeilles , les guêpes & beaucoup d’autres, qui ont les deux aîles fupérieures plus grandes , & deux au- tres plus petites pofées en-deflous. La forme & la flruc- ture de ces aîles varient auñfi infiniment. Les unes font formées d’une efpece de lame tranfparente, liffe, avec quelques nervures, comme celles des abeilles : d’autres font chargées d’une infinité de nervures, qui en forment une efpece de refeau , comme celles des demoifelles ; du fourmilion, &c. ; quelques-unes font parfemées de ta- ches, d’autres n’en ont point. Mais toutes ces efpeces d’aîles font nues & tranfparentes. Il y a, au contraire d’autres infetes , tels que les papillons & les phalènes , dont les ailes font chargées des deux côtés d’une ef- pece de pouffiere colorée , qui fe détache de Faile, & s'attache aux doigts lorfqu’on y touche, Cette pouiliere 8 HISTOIRE ABRÉGÉE cn vüe au microfcope n'eft rien moins qu'une efpece de farine , comme elle le paroît à la vüe. Ce font des écailles pointues par le bout où elles font attachées à l’aîle, plus ee & dentelées à l’autre extrémité. Quelques Natu- raliftes les ont improprement nommées des plumes. Ces écailles étant enlevées des deux côtés, l’aïle du papillon refte tranfparente, & eft feulement entrecoupée par des nervures aflez fortes. Mais fi on regarde à la loupe cette aîle ainfi dépouillée, on appercçoit des fillons rangés régu- liérement , dans lefquels étoient implantées les écailles; pofées par bandes les unes fur les autres, à peu près com- me les rangées de tuiles fur un toit fe recouvrent mu- tuellement. Ce font ces écailles colorées qui enrichiflent les aîles des papillons de couleurs fi belles & fi éclatantes. D'autres infeétes n’ont que deux aïles au lieu de quatre; tels font les mouches, les coufins, les tipules , &c. ces ailes font nues, tranfparentes, & ont feulement quel- ques nervures. On voit cependant fur les ailes des cou- fins quelques écailles femblables à celles des aïles des papillons , rangées feulement à côté des nervures; mais pour les appercevoir on a befoin d’une loupe un peu forte. Ces infeêtes, qui n’ont que deux aîles, femblent en avoir été dédommagés par une petite partie, qui leur €ft propre & eflentielle, & qui femble tenir lieu des deux autres aîles qui leur manquent. C’eft une efpece de petit Balancier, un filet mince & court , terminé par une boule ou bouton arrondi, qui fe trouve de chaque côté du corcelet fous l’attache de l'aile. Ce balancier fe peut voir dans les mouches , où cependant il eftun peu caché par une efpece d’appendice ou de cueilleron fem- blable à un commencement d’aîle tronquée » qui fe trou- ve dans.ces infeétes : mais on voit très-bien & très-dif- tnétement ces balanciers dans les grandes efpeces de &pules. Leur ufage feroit-il véritablement de fervir de Goñtrepoids à ces infeétes , lorfqu'ils volent, à peu près Somme nos danfeurs de corde fe fervent d’un long bâton avec | DES INSECTES vec des poids aux deux bouts ? C’eft ce que la petitefle de ces parties nous empêche de penfer. Ce qu’il y a de certain , c'eft que ces balanciers font très-mobiles , & que les infeétes les font mouvoir fort agilement ; lorfqu'ils volent. C'eft aufli au corcelet que tiennent les aîles fortes & nerveufes des infeétes à étuis , ainfi que les fourreaux écailleux & durs qui recouvrent ces aîles , & qui font arti- culés avec le corcelet ferme & folide de ces infeûtes. Mais avant que de quitter les ailes , il nous refte à dire un mot de leur firuure , qui eft des plus admirables, Ces aîles fi minces dans la plüpart des infeêtes, & qui fontauffi tranfpa- rentes que l’eau ; font cependant compofées de deux lames fines , entre lefquelles rampent les nervures, qui por- tent la nourriture , l’aétion , & la vie à cette partie. Il ne feroit pas poflible de féparer ces deux lames minces , qui font fi fortement & fi intimement appliquées l’une contre l'autre , quelque dextérité que l’on employit ; & l’on ne pourroit connoitre cette ftruéture particuliere des äiles , fi le hazard ne la découvroit quelquefois. Lorfque les infeëtes fortent de leurs coques , toutes leurs parties font molles & comme abreuvées de liqueur , elles ont be- foin de s'étendre peu à peu & de fe fécher ; c'eft ce qui fe fait affez vite. Les aîles font dans le même cas que les au- tres parties : repliées & comme chifonnées dans la coque; elles fe déployent , s'étendent & fe féchent par degrés. Pendant que cette aétion fe pañle , quelquefois il s’'épanche de Fair dans le tiffu mince qui eft entre les deux lames des aîles. Cet air les tient écartées : l'aile refte épaifle , groffe, difforme & véritablement emphyfematique. Cet état de maladie nous fait appercevoir toute la fruêture intérieure’ de l'aile. L'air a été fourni en trop grande abondance par les vaifleaux aériens , qui font le long des nervures ; & qui accompagnent les nerfs & les vaifleaux nourriflers. 73y = Nous avons dit que /es pattes , ou du moins une partie des pattes étoit attachée à la partie antérieure du corcelet.. Tome I. 4 10 HisTOIRE ABRÉGÉE Pour concevoir cette différence , il faut faire attention que le nombre des pattes n'eft pas le même dans tous les infeêtes : beaucoup en ont fix , d'autres huit comme les araignées & les tiques ; dans quelques-uns ilyena dix, comme on le voit dans les crabes ; enfin certains infeëtes font pourvus d’un beaucoup plus grand nombre de pattes : on en compte feize dans les cloportes , &t certaines efpé- ces de fcolopendres & d’iules en ont jufqu’à foixante & dix & cent vingt de chaque côté. Parmi ces infeétes , tous ceux qui n’ont que fix, huit, ou dix pattes , les portent attachées au corcelet ; mais dans ceux où il y en a davan- tage , une partie de ces pattes tire fon origine du corcelet, & les autres naïffent des anneaux du ventre. Dans ces der- niers , les pattes qui fe trouvent le long de leux corps ; ne pouvoient pas toutes partir du corcelet. … Ces pattes font ordinairement compofées de trois par+ ties ; la premiere qui naît du corcelet ou du corps , eff or- dinairement la plus groffe , on peut l’appeller 2 cæiffe ; la feconde eft jointe à celle-ci , & eft affez fouvent plus grefle & plus longue ; nous l’appellerons Ze jambe : enfin après cette partie , vient la troifiéme , qui termine la patte , & qui elle - même eft compofée de plufieurs petits anneaux articulés les uns avec les autres , & que l'on peut appeller Ze sarfe ou le pied. Ces anneaux varient pour ‘le nombre , fuivant les différens infeétes ; on en trouve dont les tarfes ont depuis deux ; jufqu'à cinq parties & quelquefois davantage. Ce nombre d’anneaux fouvent confidérable , fert à multiplier les mouvemens de la patte de l'infeête , à peu près comme le grand nombre d'os , qui compofent le tarfe des pieds des grands animaux. Enfin le pied de l'infeëte eft terminé par deux, quatre & quelque- fois fix petites griffes crochues & fort aigues , qui fervent à cramponer l'animal , & qui tiennent au dernier anneau du tarfe. Souvent , outre ces griffes ou ongles , le deffous des: articulations du pied de l’infeête eft encore garni en tout ou en partie de petites brofles ou pelottes fpongieufes ; DES INSECTES. 11 qui s'appliquant intimement contre la furface des corps les plus liffes & les plus polis , fervent à foutenir l'infede dans des politions , où il paroïîtroit devoir tomber. C’eft ce que l’on voit tous les jours dans les appartemens où les mouches montent aifément le long d’une glace & s’y fou- tiennent. Toutes ces parties des pattes de l’infe&te font articulées enfemble , de façon qu'elles fe meuvent aifé- ment ; mais le mouvement qu’elles exécutent n’eft pas toujours le même. En général , la cuiffe dans l’endroit où elle eft articulée avec le corps , fait dans la plüpart des infettes le mouvement de genou ou de pivot , fe remuant en tout fens. Cette attion eft aidée par une efpéce de piéce intermédiaire fouvent arrondie , qui fe trouve à origine de la cuifle , & dont la tête ef reçue dans la cavité de l'articulation. Cependant dans quelques infeêtes, comme les dytiques ; la cuifle ne peut exercer que le mouvement de charniere , celui de flexion & d’extenfion, étant retenue par des efpéces d'appendices ou de lames dures : l'articulation de la jambe avec la cuifle ne peut faire non plus que le mouvement de charniere dans prefque tous les infe&tes. * Les fligmares ; qui nous reftent à examiner dans le cor- celet , font des ouvertures oblongues , ou ovales , en forme d’efpéces de boutonnieres , par lefquelles l'infeéte refpire Pair extérieur. Ces ftigmates ne font pas propres &c particuliers au corcelet ; au contraire , il y en a moins dans cette partie , que fur le ventre , dont prefque tous les anneaux en portent chacun deux , un de chaque côté latéralement , au lieu que le corcelet n’a que deux ou quatre ftigmates. On en voit diflinétement quatre , deux de chaque côté , un plus haut , l’autre plus bas , dans les infeêtes à deux & à quatre aîles nues ; il y en a pareil nombre dans les papillons , dont les poils ne les laiflent pas appercevoir aïifément ; dans les infeétes à étuis , on ne trouve que deux ftigmates fur le corcelet , un de chaque côté. Nous parlerons bientôt des ftigmates Le fe voyent 1) 42 HISTOIRE ABRÉGÉE {ur les anneaux du ventre , en examinant. cette parties Peut-être fera-t-on furpris que le corcelet ait beaucoup moins de ftigmates que le ventre, d'autant que cette partie répondant à la poitrine des grands animaux ; fembleroit devoir contenir feule les organes de la refpiration: mais on n’en fera plus étonné , lorfqu’on aura examiné la ftrutture intérieure de l’infedte , & qu’on aura vû que fes poumons. différent. infiniment de ceux des autres animaux. Les poumons des infeûtes ne font que de longs tuyaux blancs, des efpéces de longues trachées , qui à droite & à gauche. parcourent prefque toute la longueur de leurs corps : de. ces trachées partent de diftance en diftance des ramifica- tions , qui vont aboutir aux ftigmates pour y pomper l'air » que d’autres divifions de vaifleaux très-fins portent & diftribuent par tout le corps de l’infeête. Il n’eft pas polfi- ble de fe tromper fur l'ufage de ces trachées & de ces. ftigmates ; une expérience fort aifée démontre leur ufage. Qu'on bouche exattement chacun de ces ftigmates avec. une goutte d'huile , par le moyen d’un pinceau , l'infette qui ne peut fe paffer d’air , ainfi que les plus grands ani- maux , entre en convulfion & périt bientôt : fi l’on ne bou- che les fligmates que d’un côté du corps , ce côté devient paralytique. Nous n’entrerons pas dans un plus grand détail fur les trachées & les ftigmates des infeétes , n'ayant pas deffein de toucher à la defcription anatomique de ces petits animaux, qu'on peut voir en détail dans les Ouvra- ges de. Swammérdam ; Malpighi & Valifnieri. Notre pian n'eft que de décrire leurs parties extérieures & leur genre de vie, ainfi nous pafñlons à l’examen de la troi- fiéème & derniere partie du corps de l'infeéte , qui eft fon ventre. _ Le ventre dans les infetes proprement dits , eftcompofé de plufieuts anneaux ou demi- anneaux , enchaflés les uns dans les autres , par le moyen defquels il peut s'étendre , fe raccourcir , & fe porter en différens fens. Dans les infeêtes teflacés , comme les tiques , les poux , les araignées & | BES INSECTES, 13 d'autres infeêtes fans aîles , on ne voit point de femblables añneaux , leur ventre paroît formé d’une feule piéce. Les- crabes font aufli dans le même cas , mais au moins ils ont une queue compofée d’anneaux. Ce ventre tient antérieu- rement au corcelet ; fouvent il n’y eft attaché que par un filet fort mince. En général, il eft plus gros dans les femelles , que dans les mâles , ce qui n'eft pas étonnant, puifque dans celles-là il doit contenir une quantité con fidérable d'œufs. C’eft ordinairement à l'extrémité du ventre que l’on trouve es parties de la generation des infeëtes. Quelques- uns cependant ; comme les mâles des demoifelles , les ont à la partie fupérieure du ventre , & les mâles des arai- gnées , encore plus finguliers , les portent à la tête. Nous: examinerons ces parties plus en détail dans le Chapitre fuivant. | | Le ventre , a, comme nous l'avons dit , plufieurs flig- mates. On en obferve deux fur chaque anneau ,; un de: chaque côté , excepté fur les derniers anneaux. Enfin, c’eft aufli à la partie poftérieuré du ventre , que’ plufieurs infeétes portent es aiguillons dont ils font armés. : Ces aiguillons , qui partent de deffous le dernier anneau , font de différentes formes & d’un ufage différent : les uns font aigus & pointus , les autres font faits en une efpéce de fcie , d’autres en tariere ; il y en a qui ne fervent à l'in- fecte qu’à fe défendre & à bleffer fes ennemis, d’autres au contraire ne peuvent nuire , leur ufage eft feulement: de percer les endroits où les infe@tes dépofent leurs’ œufs, NZ CAS 14 HisTOIRE ABRÉGÉE CHAPITRE IL De la génération des Inféëtes. Les anciens Philofophes s’étoient imaginés que les infeétes naifloient de la pourriture , & que des corps organifés , vivans & aufli bien compofés , devoient leut exiftence à une efpéce de hazard. Cette erreur tranfmife d'âge en âge & foutenue par de grands Naturaliftes , a duré jufques dans le dernier fiécle. Rhedi, l’un des plus habiles obfervateurs qu'ait produit Pltalie , fut un des pre- miers qui fit voir l’abfurdité de cette opinion , & le dé- montra par des expériences inconteftables : il prouva que tous les infeêtes naifloient , comme les autres animaux, d’autres infectes de même efpéce , fécondés par un accou- plement qui avoit précédé. = La génération des infettes eft donc femblable à celle des autres êtres animés : ils s’accouplent , ils font diftin- gués par le fexe , & tous les individus parmi ces petits animaux font ou mâles ou femelles ; il faut cependant en excepter quelques genres d’infeêtes , tels que les abeil- les, les fourmis &c. dans lefquels outre lesindividus mâles & femelles , il y en a encore d’autres en plus grand nom- bre qui n’ont aucun fexe , & que plufeurs Naturaliftes ont appellés les mulers , parce qu'ils ne font pas propres à la génération : mais ces efpéces de mulets proviennent eux-mêmes des mâles & des femelles du même genre qui fe font accouplés , ainfi ils rentrent dans la régle générale que nous avons établie. On peut donc aflurer que tous les infeétes font ou mâ- les , ou femelles , ou enfin mulets , ce qui ne fe rencontre que dans quelques genres ; & que l’aétion réciproque du mâle & de la femelle , eft néceffaire pour la produétion de nouveaux individus. DES-INSEcTESs: 16 Les parties qui diflinguent les mâles d’avec les femelles, font de deux fortes : les unes n'ont point de rapport à la génération , & les autres font abfolument néceflaires pour la produire. Parmi celles ci , les unes font extérieures & les autres font intérieures ; nous ne décrirons que les pre- mieres , ne voulant point entrer dans Le détail anatomique des infe@tes. . En général, quelqu'un qui connoît un peu les infeë&tes , diftingue fouvent à la premiere vûe , un mâle d’avec une femelle , par plufieurs marques extérieures qui ne dépen- dent point des parties du fexe & n’y ont aucun rapport. Premiérement la groffeur du corps & particuliérement celle du ventre eft différente. Dans les grands animaux les mâles font aflez ordinairement plus gros que leurs femel- les ; dans les infeétes c’eft tout le contraire , les mâles font prefque toujours plus petits : il y a même certains mâles qui font d’une petitelle énorme par rapport à leurs femelles. J'ai vû des fourmis accouplées , dont le mâle étoit fi petit qu'il ne faifoit pas la fixiéme partie de la grof-- feur de fa femelle ; il eft de même des cochenilles & des kermès ; la femelle eft aflez groffe , tandis que le mâle refflemble à un très-petit-moucheron , qui court & fe pro- mene fur le corps immobile de fa femelle , comme fur un vafte champ. La difproportion n’eft pas à beaucoup près fi grande dans beaucoup d’autres infeétes , mais au moins les femelles ont le ventre beaucoup plus gros que leurs mâ- les , ce qui étoit néceflaire , puifqu’il doit être capable de contenir une quantité prodigieufe d'œufs. Une autre diffé : rence fouvent aflez notable dans les infetes de différens fexes , confifte dans la forme & la grandeur de leurs anten- nes ; elles font ordinairement plus grandes dans les mâles: qu’on examine un hanneton mâle , & fa femelle ; celle-ci a : les feuillets qui terminent fes antennes , courts & petits, tandis que le mâle les a grands & apparens : la même chofe s’obferve dans prefque tous les infeétes à étuis, mais dans beaucoup d’autres genres, il y a une autre différence 36 TT Or RCE CNE ne 22 encore plus fenfible dans les antennes c'eft particuliére< ment dans certaines phalênes,plufieurs tipules & quelques autres infectes , dont les antennes font barbues comme les côtés d’une plume , qu’on peut obferver cette différence : leurs mâles ont leurs antennes à plumes ou à barbes gran- des , larges & belles , imitans une efpéce de panache , tan=< dis que celles des femelles ont des barbes fi étroites , que fouvent même elles ne paroiffent pas ; & qu on les croiroit compofées d’un feul & fimple filet. ; Une troifiéme différence de certains infeétes mâles & femelles , dépend des cornes ou appendices de la tête , ou du corcelet ; par exemple le fcarabé , appellé moine ou Ca+ pucin , le boufier qui lui reffemble , & d’autres infeêtes femblables , ont des cornes , ou à la tête, ou au corcelet ; qui ne fe trouvent que dans les mâles , & qui manquent abfolument aux femelles : c’eft à peu près comme les cor- nes des beliers que la nature a refufées aux brebis. On voit dans le petit comme dans le grand , que les mâles des animaux ont reçu plufieurs parties qui leur fervent, ou de parure , ou de défenfe , tandis que les femelles en font rivées. C'eft ce qu'on obferve encore par rapport à une qua< triéme différence , qui fe remarque entre certains infeëtes inâles & femelles : cette derniere confifte dans les ailes qui manquent à plufieurs femelles , tandis que les mâles en font pourvüs. Dans la plüpart des feétions d’infettes,on peut obferver quelques efpéces qui font dans ce casa Le les infeétes à étuis, le vers luifant femelle n’a nf ailes ni étuis, les uns ni les autres ne manquent point à fon mâle : les hemipteres ou infectes à demi étuis nous,offrent un pareil exemple dans les kermès & les cochenilless 1] en eft de même des infectes à ailes couvertes d’écailles = quelques phalènes ont des femelles qui n’ont point d'ailes ; ou qui n'en ont tout au plus que des moignons informes ; comme la phalêne de la chenille à broffle & quelques autres ; quelques ichneumons dans la fection des infeétes à quatre DES. INSECTES. 17 “quatre ailes nues, ont des femelles fans aîles , qui reffem- blent à des mulets de fourmis à la premiere vüe : il n'y a guères que parmi les infeétes à deux ailes, qu’on ne remarque aucune efpéce où cette différence fe trouve. Mais toutes ces différences ne font point eflentielles à Ia génération , elles ne fe rencontrent que dans un certain nombre d'’efpéces : la véritable diftinttion des mâles d’a- vec les femelles , confifte dans les parties du fexe. Ces parties font , comme nous l'avons dit , affez ordinairement placées à l'extrémité du ventre : dans la plüpart des infec- tes mâles , fi l’on prefle le ventre,on fait fortir par l’ouver< ture qui eft à fon extrémité deux efpéces de crochets fou vent bruns , aflez durs , & en preffant encore plus fort pat gradation , ces deux crochets s’entrouvrent , & on voit paroître entr’eux une partie oblongue , qui eft la véritable partie du mâle : les crochets fervent à l'infecte à s’accro= cher & à fe cramponer après fa femelle , & lorfqu'une fois il l’a faifie , la véritable partie néceffaire à la génération fait fon office : dans l’état ordinaire ces parties paroiflent peu, il faut comprimer le ventre pour les découvrir ; mais lorfque le mâle preflé par des mouvemens amoureux ; veut carefler fa femelle , il pouffe lui-même au dehors ces parties , qui font enflées &t tendues. | Len eft. de même de la femelle ; dont les organes font cachés dans l’intérieur du ventre : lorfqu’on le preffe , on ne voit point fortir les deux crochets qui s’apperçoivent dans le mâle ; on ne fait paroïtre tout au plus qu’une efpéce de canal ou conduit , qui lui fert comme de vagin ; dans lequel le membre du mâle s’introduit , & par lequel les œufs fortent , lorfqu’ils font dépofés dans le tems de la ponte. Telles font les parties du fexe qui fe voyent au-dehors ê& par lefquelles on peut aifément reconnoitre les infec- tes mâles & les femelles. Dès que l’on voit , en comprimant le ventre , deux cro= chets avec une efpéce de membre au milieu ; on peut Tome I, : 18 HISTOIRE ABRÉGÉE affurer que cet infeéte eft un mâle ; fi au contraire il ne foït rien , ou qu'il n'y ait qu'un fimple conduit , c'eft une femelle. Nous n’entrons point dans le détail dés parties intérieures beaucoup plus nombteufes & plus admirables, On peut confulter fur cet article Swammerdam , Malpi- ghi & d’autres , qui ont traité à fond Panatomie des infec- tes. Pour nous , nous ne décrivons que leur figure extérieu- re , leur vie, leurs mœurs : nous nous bornons à écrire leur hiftoire , & un Hiftorien n’eft pas obligé de donner une ‘defcription anatomique des peuples dont il parle. Les parties que nous venons de décrire , fe trouvent dans tous les infeêtes , excepté dans les mulets de certains genres , qui n'ont point de fexe. Ces derniers font inutiles pour la propagation de l'efpéce. Quant aux autres , un de leurs premiers foins eft de la multiplier , en s'accou- plant mutuellement : cet accouplement s’opére au moyen des crochets dont le male eft pourvû affez ordinairement : le mâle comme le plus lafcif, monte amoureufement fur la femelle , l’agace , va & vient autour d'elle ; celle-ci commençant à participer aux mouvemens qui agitent le mâle , étend fon ventre , entr’ouvre la fente qui eft à l’ex- trémité , en fait fortir le canal de la matrice , que le mâle faifit avec fes crochets : pour lors le refte de l’accouple- ment eft aifé , il confifte dans l’introduétion de la partie mâle. Dans quelques infeétes cet accouplement eft long , ils reftent quelquefois des journées entieres unis enfem- ble ; ils marchent , ils volent même dans cette attitude , fans que le mâle lâche la femelle | comme on le voit tous Îes jours dans les papillons blancs des jardins ; dans d’au- tres , comme les mouches, il eft plus court ; fouvent ces accouplemens ne font pas uniques ; un mâle a-t-il quitté une femelle , quelquefois un autre la reprend & l'attaque de nouveau. Certains infetes même qui ne font pas leur ponte tout de fuite , s’accouplent dans l'intervalle de Chaque ponte. Outre cette maniere de s’accoupler ; qui eft la plus _DES InNsrcres. 19 éommuñe parmi les infetes ; il y en a eñcore quelques autres , que pratiquent certains genres d'infeétes , dont quelques unes paroiffent fort finguliéres & dépendent de la pofition & de la fituation des parties du fexe. Nous ver+ tons par exemple dans la fuite en parlant des demoifelles ; que leur mâle a les crochets fitués à l’extrémité du ventre comme la plüpart des infeétes ; mais que Îa partie la plus néceffaire à la génération eft placée à l’origine de ce même ventre proche le corcelet , tandis que fa femelle a l'orifice du vagin vers la queue. Cette conftru@tion rend l’accou= plement fort différent : le mâle fe fert à la vérité de fes crochets pour faifir la femelle , mais il ne la prend point à la queue , jamais il ne pourroïit faire parvenir à cet endroit le haut de fon ventre où eft la partie de fon fexe ; il accro che la tête de la femelle , il la faifit au col avec l’extré- mité de fa queue ,; mais lorfqu'il la tient ainfi , il n’en paroït pas plus avancé ; il femble que l’accouplement ne pourra jamais fe faire , & réellement il ne fe feroit point , fi la femelle ne faifoit le refte de l'ouvrage : celle-ci ainfi ferrée & fatiguée par le male qui ne la quitte point , & peut-être charmée de fe voir ainfi prevenue , condefcent à fes défirs : elle recourbe en devant fon ventre qui ef fort long & en fait parvenir l'extrémité jufqu’au deffous du corcelet du mâle , à l'endroit où fe trouvent fes parties: pour lors l’accouplement eft parfait. La femelle refte ac- crochée par.un double lien : fa tête eft prife par l’extré- mité du ventre du mâle , tandis que fa queue eft unie à l’origine de ce même ventre ; elle forme une efpéce de cercle. Il en eft de même des araignées dont l’accouple< ment a fait jufqu’ici un point d’hiftoire naturelle difficile à connoître. Ces infetes portent leurs parties mâles à la tête & leurs femelles Les ont fous le ventre : ce font donc; dans leurs accouplemens , ces efpéces de bras des mûles qui vont chercher la partie des femelles. Nous explique- tons cet article plus en détail ; en traitant les genres des infeétes en particulier. a js Ci] 20 HISTOIRE ABRÉGÉE se Lorfque l’accouplement eft accompli , fouvent les mä- | les des infectes périflent très-peu de tems aprés ; ils font épuifés & languiffans : la nature ne les avoit deftinés qu'à: féconder leurs femelles ; dès qu'elle a pourvi à la propa- gation de l'efpéce , ces mâles deviennent inutiles ; il n'en eft pas de même des femelles, elles vivent aflez ordinaire- ment un peu plus que leurs mâles ; il faut qu'elles faflent leur ponte ; mais lorfqu'elle eft faite , elles périffent auffs bientot. | Cette ponte dans la plüpart des infeétes , confifte à dé pofer leurs œufs. Je dis dans la plüpart des infeétes > Car il y en a quelques-uns , qui ne font pas des œufs > Mais des petits tous vivans : ces infeêtes font vivipares. Cette diffé- rence paroît d’abord aflez finguliere. Toute la clafle des animaux quadrupedes eft vivipare, ces animaux font tous des petits femblables à eux & vivans : les oifeaux au con- traire font tous ovipares , tous pondent des œufs &t aucun ne fait des petits vivans. Il fembleroit donc que la nature devroit être uniforme dans les auttes clafles d'animaux ; mais c'eft tout le contraire : parmi les poiflons , le grand nombre fait des œufs , mais quelques-uns font des petits ; tels que tous les poiffons qui approchent des baleines. El eft vrai que ce genre de poiffons tient beaucoup des qua- drupedes , qu’il en a tous les caraéteres , enforte qu'il n’eft pas étonnant qu'il leur refflemble en cet article comme dans beaucoup d’autres. Mais fi nous fuivons les autres claffes , nous verrons que dans toutes il y a des animaux qui mettent leurs petits au monde de l’une & de l’autre façon ; que dans toutes il y a des animaux ovipares & vivipares ; & pour commencer par les reptiles ou amphi- bies , la plüpart font des œufs , mais la vipere ef vivipare , & c’eft pour cette raifon qu’on lui a donné le nom de vipere. Les vers font une clafle compofée d’animaux pref= que tous ovipares , quelques-uns néanmoins font vivipa- res tels que la came des rivieres , une coquille turbinée , qui porte le nom de vivipare , & quelques autres, \ ; DES INSECTES. ot Les infeétes ne font donc pas les feuls animaux qui ren- ferment dans leur claffe des efpéces ovipares & d’autres vivipares. Îl eft vrai que les dernieres font en petitnombre ; nous n'avons que les cloportes , les pucerons , & quelques efpéces de mouches , qui faflent des petits vivans : tous les autres infectes font ovipares. Les œufs;que pondent ces in- feétes , varient beaucoup pour la figure ; il y en a de :‘onds, d'oblongs & de toutes fortes de formes ; quelques-uns font aigrettés , ou bien ornés d’une efpéce de couronne de oils : ils varient aufli pour les couleurs. Nous dirons quel- que chofe de tous ces œufs différens , dont quelques-uns font admirables , en traitant les infeëtes en détail. Nous remarquerôns feulement ici que ces œufs font fouvent en très-grand nombre , par centaines , par milliers , & qu'en général les infeétes font très-féconds ; il femble que plus les animaux font petits, plus la nature les a multipliés. Les grands animaux ne font qu'un petit à la fois , & le portent long-tems : une vache ne fait qu'un veau paran; d’autres quadrupedes plus petits multiplient davantage. La fécondité des lapins paroît finguliere, maïs elle n’approche pas de celle de ke plüpart des infectes. Suivant les calculs qu'en ont fait plufeurs Auteurs, une feule abeille fernelle, celle que l’on appelle la reine , donnera elle feule naiffan- ce à deux , trois ; & quatre effaims dans une année , & le moindre de ces effaims eft fouvent compofé de quinze où feize mille abeilles. Les papillons & nombre d’autres infeétes ne multiplient guères moins. Une pareille fécon- dité étoit néceflaire pour conferver ces efpéces d’ani- maux , qui , fervant de nourriture à pluleurs autres, font continuellement expofés à devenir la proie d’un nom- bre infini d ennemis. Nous verrons , en parlant de la nour- riture des infectes , que ces petits animaux fe rendent des p'éges , fe dévorent les uns & les autres, tandis qu'ils font expofés à être dévorés par Îles oifeaux , les reptiles , les poifluns , & nombre d’autres animaux. Lorfque les infettes dépofent leurs œufs , la plüpart le 23 HisTOIRE ABRÉGÉE LE font avec un foin qui fembleroit demander la plus grande intelligence , ñ l’on ne fçavoit qu'ils font conduits &t diri= gés par une intelligence fupérieure , qui prend autant de foin des plus petits infe@tes , que de 1 animal le plus grand & le plus parfait. En général ; la mere 2 ja précaution de placer fes œufs dans un endroit où les petits naiffans feront fürs de trouver la nourriture qui leur conviendras L'infecte fe nourrit-il d'une plante particuliere , c'eft fur cette plante que fe trouvent fes œuts : s’il fe nourrit de ra cines ou de bois , les œufs font dépofés dans la terre ou fous les écorces des arbres , quelquefois même dans la fubftance du bois. | Les matieres les plus fales & les plus dégoûtantes four< niflent la nourriture de quelques infeêtes , lorfqu’ils font jeunes : leur mere ; qui depuis long-tems a quelquefois abandonné ce fale domicile , va le chercher de nouveau; lorfqu’elle veut faire fa ponte , inftruite que fes petits y trouveront un aliment convenable. Beaucoup d’infettes; qui après avoir paflé une partie de leur vie dans l’eau , font devenus enfuite habitans de l'air , vont retrouver les bords ou la furface de l’eau , pour y dépofer leurs œufs : enfin, if y a des infectes dont les petits fe nourriflent d’autres in< feltes dans leur jeuneffe & fous leur premiere forme ; la mere , qui depuis fa transformation , ne peut nuire à ces mêmes infeêtes , qui ne leur touche feulement point, fçaie aller dépofer fes œufs au milieu d’eux , fouvent fur leur corps , & même quelquefois dans leur intérieur, afin que fes petits puiflent trouver en naiffant l'aliment que la nature leur a deftiné. | Une autre prévoyance que femblent avoir les infeétes ; c'eft de mettre leurs œufs , autant qu’il eft poflible , à l'abri du froid & des ennemis qui pourroient les dévorer. Nous avons dit que quelques-uns les enfonçoient en terre $ d’autres les dépofent dans le parenchyme des feuilles des arbres & des plantes , entre les deux membranes qui com- pofent ces feuilles. Quelques-uns comme les araignées ; | DES INSECTES. a? es enveloppent d’un tiflu foyeux très-fin & délicat ; que plufieurs portent avec elles : d’autres comme certaines phalènes les recouvrent de poils qu’ils détachent de leur propre corps , & qui les dérobant à la vüûe , les défendent du froid extérieur : d’autres enfin les cachent entre les poils des grands animaux , dont la chaleur les fait éclore. ant d'induftrie de la part de ces petits animaux, doit nous faire admirer de plus en plus la grandeur du Créateur, dont la fagefle infinie ne brille pas moins dans les corps de la nature les plus petits & les plus vils à nos yeux, que dans ceux qui nous paroiflent les plus furprenans & Îles plus dignes de notre attention. = == CHAPITRE IIl. Des métamorphofes ou du développement des Infetes. L ES animaux de claffes différentes de celle des infec= tes , naïflent tous ou prefque tous avec la même forme qu ils auront toute leur vie. Un quadrupede au fortir du ventre de fa mere ; eft un vrai quadrupede , dont tous les membres bien développés confervent la même figure jufqu’à la plus grande vieil leffe : s’il lui arrive quelques changemens , ils ne con- fiftent que dans la grandeur & la proportion , & nullement dans la conformation des parties. Il en eft de même des oi- feaux , qui au fortir de l'œuf paroiffent fous la même for- me qu'ils conferveront jufqu’à la mort. Quelques infectes font dans le même cas , mais ce n’eft pas le plus grand nombre. En général , tous les infeëles qui n'ont point d’aïles , à l'exception de la puce feule, naiffent avec la même figure qu'ils doivent avoir toute leur vie : le clopor- ‘te, par exemple , qui ef vivipare , fort du ventre de fa me- re avec toutes les parties qui conftituent un véritable clo- porte ; l’araignée qui vient d’un œuf, fort de cet œufavec 27 HISTOIRE ABRÉGÉE je: le corps ; les pattes & toutes les autres parties qui fe ont voir dans les grandes araignées : il en eft de même = tiques , des poux , des fcolopendres & des autres infeétes dépourvüs d'ailes que nous avons délignés au commence- ment , pat le nom d’infeûtes cruftaces : tous ne différent de leur mere que par la grandeur, à cela près ils confer: vent la même figure dans la jeuneffe & dans leur âge parfait. | Mais les autres infectes , ceux qu’on peut appeller infec= tes proprement dits, ne font pas dans le même cas. Sou- vent lorfqu'ils paroiffent au Jour ; lorfqu’ils percent l'œuf dans lequel ils étoient renfermés , ils ne refflemblent nulle= ment à ceux qui leur ont donné le jour. Avant même que de parvenir à cette derniere forme, ils paffent par plufieurs autres : ce font ces différens changemens des infeétes auxquels on a donné , peut-être fans trop de fondement , le nom de métamorpholes. Nous allons d’abord en rapporter quelques exemples. Que l'on prenne les œufs que dépofe un papillon ; au bout de quelque tems , les œufs éclofent , il en fort un animal ; mais ce n’eft pas un papillon femblable à celui qui a donné naïffance à l'œuf , c’eft une chenille qui paroït en différer beaucoup. Cette chenille eft donc la premiere forme , fous laquelle paroît à nos yeux le papillon au fortir de l'œuf; c’eft fous cette forme que cet infedte croit & groflit, c’eft fous cette forme qu'il change plufieurs fois de peau , avant que de parvenir à fa derniere grofleur ; lorf= qu'une fois il y eft parvenu , pour lors il fe fait un fecond changement , cet infeëte change encore de peau , il fe dépouille ; non plus comme les premieres fois , pour paroi- tre fous Ja figure de chenille , mais fous celle de nymphe ou de chryfalide. C’eft le fecond état du papillon,dans lequel il tefte pendant quelque tems , fans pouvoir marcher , pref: que fans mouvement , & fans prendre de nourriture , juf= qu'à ce que de cette nymphe il forte un papillon. Dans ce &roifiéme & dernier état , l'animal reffemble à celui qui lui | ä& 3 DES INSECTES 2$ a donné naïffance ; il n’a plus de changemens à fubir ; il eft propre à la génération ; en un mot il a acquis toute fa Lorie , c'eft un animal parfait , au lieu que dans es deux premiers états qui avoient précédé , il ne faifoit que croitre , prendre de la nourriture & fe développer fuc- ceflivement. . Qu'on obferve les mouches, on verra les mêmes chan- gemens , ou au moins des métamorphofes très-approchan- tes. Une mouche , par exemple ; dépofe fes œufs fur la viande , ce qui n'arrive que trop fouvent, & la fait corrom- pre ; obfervons l'œuf qu’elle a dépofé , au bout de quelques jours , nous en verrons fortir une efpece de vers, qui ré- pond à la chenille du papillon , c’eft le premier état de la mouche. Ce vers fe nourrit , groflit, & lorfqu'il eft parvenu à fa derniere grandeur , il pañle à l’état de nym- phe , au fecond état des infeëtes à métamorphofes. 11 eft vrai que cette nymphe différe de celle du papillon, Pin« feéte ne quitte point fa peau , mais cette peau fe durcit, forme une efpéce de coque , dans laquelle eft la véritable nympbhe , qui refte dans cet état fans prendre de nourriture & fans mouvemens. Enfin à ce fecond état , fuccéde au bout de quelques jours le troifiéme ; de cette nymphe, de cette efpéce de coque fort une mouche parfaite ;, femblable à la mouche mere. La mouche fous fa premiere forme a pris tout fon accroifflement , lorfqu’elle fort de fa. coque elle n’a plus à croître , c’eft un infeéte parfait. Tels font les changemens ou métamorphofes que tout le monde peut aifément obferver dans les infeétes. Ainfi ceux d’entre ces animaux , qui font fujets à ces changemens , paffent par trois états différens. Le premier eft celui qu'ils ont au fortir de l'œuf: Pin- feête pour lors refflemble à une efpéce de vers, & réelle- ment on lui donne fouvent ce nom. On appelle vers de mouches ceux qui fe trouvent dans la viande , vers de chaïr pourrie , ou vers de bouze de vache, plufieurs qui donnent des infeétes à étuis. Mais comme le nom de vers Tome I. | D 26 HISTOIRE ABRÉGÉE à appartient plus particuliérement à une claffe d'infeétes ; qui reftent toute leur vie fous la même forme , comme les vers de terre &c. nous croyons devoir donner un autre nom aux infectes , pendant ce premier état de leur vie : celui de chenille a déja été donné à quelques-uns ; mais il eft confacré principalement aux papillons & aux pha- lênes. Quelques Auteurs ont appellé ces vers d’infeétes darva , comme qui diroit mafque , parce que fous cette figure l’infeête et comme mafqué. Nous traduirons ce mot par un mot françois, & nous appellerons les infeétes dans ce premier état, /arves. On eft fouvent obligé d’employer des expreflions nouvelles , lorfqu'on a à traiter des fujets neufs & fur lefquels on a peu écrit. Ces infeétes dans ce premier état , ces larves varient beaucoup , fuivant les différens genres d’infeêtes : en général cependant , elles ont toutes le corps compofé d’un nombre d’anneaux. Quel- ques-unes ont des antennes , beaucoup d’autres n’en ont oint ; beaucoup ont leur tête dure & écailleufe , comme les chenilles & les larves d’infeûtes à étuis ; d’autres , comme celles des mouches ont des têtes molles , dont la forme eft changeante & variable : dans plufieurs , on diftingue aifément la tête , le corcelet & le ventre ; dans d’autres , il n’eft pas aifé d’affigner la diftinétion de chacu- ne de ces parties , elles femblent continues & confondues enfemble ; dans certaines , on ne diftingue pas aifément la féparation du corcelet d'avec le ventre. La plus grande partie de ces larves a des pattes : les unes n’en ont quefix, placées vers leur corcelef, telles que les larves de tous les infeêtes à étuis & plufeurs autres : d’autres en ont davan- tage ,; comme les chenilles , qui ont dix , douze & plus or- dinairement jufqu’à feize pattes , & les larves des mou- ches à {cie , que M. de Reaumur a nommées faufles che- nilles > à caufe de leur reffemblance avec les chenilles, qui ont toutes plus de feize pattes , fouvent jufqu’à vingt- deux. Mais parmi ce nombre de pattes , il n’y a que les fix premieres qui foient dures & écailleufes. Ce font ces fix DES INSECTES. 29 pattes qui répondent à celles que doit avoir pat la fuite l'infeéte parfait , les autres font mollafles & reffemblent à des mamelons,bordées ordinairement en tout ou en partie d'un nombre confidérable de petits crochets ; d’autres larves au contraire , telles que celles des mouches & d’autres animaux approchans, n’ont point de pattes, elles rampent comme les vers , ce qui leur a fait donner par plu- fieurs Naturaliftes le nom de vers : enfin différentes larves ont des aiprettes , des tuyaux qui leur fervent à refpirer , & qui en même tems femblent leur fervir d’ornemens. C'eft ce qu'on obferve principalement dans les larves aquatiques. Nous entrerons dans tous les détails de ces différences , en parlant des larves de chaque genre d'in: fecte en particulier. C’eft fous cette premiere forme que l’infeéte prend tout fon accroïiflement. On voit tous les jours la larve groflir ; auffi Pinfeéte dans cet état mange-t-il beaucoup. Qu'on examine un vers à foye , qui n’eft que la larve d’une efpéce de phalêne , qu'on l’examine , dis-je , au fortir de l'œuf , & qu’on le confidere de nouveau huit ou dix jours après ,; on auroit peine à croire que c’eft le même.animal , tant ileft grofi. Mais comme la peau de la larve ne pour- roit pas fe prêter à un accroiflement fi fubit , & fe diften- dre aflez facilement , la nature femble avoir enveloppé l'infeéte de plufieurs peaux les unes fur les autres. Lorfque l'infeéte eft un peu groffi , il quitte fa premiere peau, fa peau extérieure , & pour lors , il paroït enveloppé de celle qui étoit deffous. Cette feconde étoit probablement pliée & refferrée fous la premiere ; il la garde jufeu’à ce que l’accroïiflement de fon corps la rende trop étroite ; pour lors elle fe fend comme la premiere, il s’en débarrafle & paroït avec la troifiéme , qui étoit cachée fous cette feconde , & qui reflerrée & pliflée fous elle , fe développe & s'étend lorfqu’il en eft débarraffé. Ces changemens de peau s’obfervent aifément dans les vers à foye : la plüpart des larves l'exécutent de même & le Me quatre ou 1] 29 HisTOIRE ABRÉGÉE cinq fois & même davantage dans quelques gerires. Lorf que l’infedte eft prêt à fubir ce changement , qu il va a ter fa peau, il refte pendant quelque tems fans manger ;1 eft prefqu'immobile ; il paroît malade , & réellement il doit l'être ; ce n’eft pas une petite opération pour lui » fouvent même il y périt. Quand il eft refté quelque tems dans cet état , fa peau commence à fe fendre fur le dos, un peu au-deflous de fa tête ; il femble que pour la faire fendre , l’infette fe gonfle & fe retrécit aiternati- vement à cet endroit : lorfqu’une fois la fente a commencé à fe faire , il eft plus aifé à linfette de l'augmenter , & enfin il parvient à retirer fa tête ëc enfuite fon ventre de intérieur de l’ancienne peau, & à s’en débarraffer en- tiérement, On concevra aifément combien une telle opéra- tion doit coûter de peine. & de travail à l’infeéte , fi l'on confidere la peau qu'il vient de quitter & qu’on l'étende. On verra que non-feulement fon corps a mué , mais que chaque partie jufqu'aux plus petites , tout en un mot à changé de peau. Les pattes de l’infe@te paroiffent dans la peau qu'il a quittée ; mais creufes & vuides ; il en eft de même des antennes , des différentes appendices , tubercules &c. il a fallu que linfeête retirât & dégageit toutes ces parties de l'ancienne peau, à peu près comme nous tirons la main de dedans un gant. Tout, jufqu’au poil de l’infeéte , s’eft tiré de dedans fon fourreau : bien plus les fligmates auxquels aboutiffent les canaux aëriens qui font dans l'intérieur du corps de l'infecte , ces ftigmates qui fe trouvent dans les larves comme dans les infettes parfaits ; quoique fou- vent différemment placés & conftruits , paroïffent dans la dépouille que quitte Panimal , mais ils n’y font point d’ou- veitute ; il fe détache de defflus le fligmate une pellicule mince , qui tient au refte de la peau ; enfin les yeux même e font dépouillés avec le refte ; il n’eft aucune partie du corps qui en foit exempte. Îl y a cependant des chenil- les velues dont les poils ne muent pas avec le refte du DES ÉNSECTEs ” 29 corps. On'trouve bien tous les poils attachés à la dépouille de l'infeéte , & lorfqw’il a mué, il paroït auffi velu qu’au- paravant : mais ces nouveaux poils n’étoient pas renfermés dans ceux que l'infeéte à quittés ; comme dans des gai- nes , ainfi que les autres parties : ils étoient exiftans & couchés fous la premiere peau , & dès que cette peau ef dépofée , ils fe redreflent & paroiffent à la place des an- ciens : probablement ces infettes doivent avoir un peu plus de facilité à changer de peau , ces poils doivent aïder V'ancienne dépouille à s’enlever. Nous avons dit que cette opération fi difficile & fi labo- rieufe fe répétoit plufeurs fois , jufqu'à ce que l'infete für parvenu à fa derniere grofleur ; pour lors , il pañle à fon fecond état que nous allons examiner. Pour opérer cette métamorphofe ; la larve change une derniere fois de peau , elle fe dépouiile à peu près de la même maniere qu’elle a déja fait ; mais au lieu de paroitre fous la même forme , elle en prend une qui ne xefflemble guères à celle qu’elle avoit. Les Naturaliftes ont appellé les infeétes , lorfqu'’ils font fous cette feconde figu- re , 2ymphes, peut-être parce que plufieurs de ces nym- phes femblent emmaillotées & comme chargées de bande- lettes. Parmi ces nymphes ,;. quelques-unes font dorées & brillantes , ce qui les a fait appeller chry/alides ( chry= falis , aurelia ).. Ces nymphes varient beaucoup pour la forme , la couleur, le mouvement , ou. le défaut d’ac- tion ; & mille autres circonftances. Quelques Auteurs même ont voulu fe fervir de ces différences de nymphes , pour ranger les infeétes en différens ordres. De ces nym- phes,, les unes n’ont aucun mouvement, les autres vont , viennent & marchent comme les larves ; les unes ne reffemblent prefqu’en aucune façon à un infeéte , mais repréfentent feulement un corps oblong , dans lequel on apperçoit quelques anneaux & différentes éminences & cavités , ce qui leur a fait donner en François par quelques Auwteurs le nom de feve : dans d'autres au contraire , on 30 HISTOIRE ABRÉGÉE de diftingue tous les membres & toutes les parties de l'infeéte. Nous ne nous arrêterons point aux noms différens qu'ont recus ces différentes formes de nymphes , & pour éviter la confufion; nous appellerons indiftinétement cous les in- fectes qui font dans ce fecond état, nymphes où chry« Jalides. | Nous diftinguerons en général quatre différentes formes de ces nymphes ou chryfalides. vs % _ La premiere qui s’obferve dans les papillons, les phalé- nes & quelques autres infe@tes , reffemble peu à un ani- mal : on ne diftingue prefqu'aucune de fes parties , on n’apperçoit que quelques anneaux qui forment le bas de la nymphe , & dans le haut, on voit fur l'extérieur de cette chryfalide , les impreflions fouvent peu diftinétes des an- tennes , des pattes & des aîles. Cette efpéce de nymphe n’a de mouvement que celui que peuvent produire les anneaux de fon ventre ; qui eft léger & ne peut guères la faire changer de place. La peau de cette premiere efpéce de chryfalide eft ordinairement dure , épaifle , féche & comme cartilagineufe. Dans la feconde efpéce de nymphe , il n’en eft pas de même : on diftingue aifément toutes les parties de l'infecte ; elles ne font point recouvertes d’une peau dure & coriace , mais d’une fimple pellicule , qui enveloppe les parties féparément : aufli cette chryfalide eft -elle molle , & fi on la touche , on la blefle aifément. Cette feconde efpéce n’a guères plus de mouvemens que la pre- miere. On en voit des exemples dans les infeétes à étuis, dans beaucoup d'infeëtes à quatre aïles nuës , tels que les abeilles , les ichneumons , les guefpes , & dans les infectes à deux aîles , comme les mouches, &c. La troifiéme efpéce de nymphe différe des précéden= tes , en ce que fes parties font aflez développées & paroïf fent aux yeux, & que de plus la nymphe va & vient, & a même fouvent des mouvemens fort vifs : telles font les nymphes des coufins & de quelques efpéces de tipules ; DES INSECTES. 31 qui refflemblent beaucoup aux coufins. Ces fortes de nym- phes ne fe voyent guères que parmi les infeétes, qui paflent le premier & le fecond état de leur vie dans l’eau. Elles reflemblent aux deux premieres efpéces ; en ce que les in- fectes fous cette forme ne prennent aucune nourriture , & elles n’en différent que parce que ces nymphes ont la faculté de fe mouvoir. | .… Enfin la quatriéme & derniere efpéce de nymphe eft celle qui s'éloigne le plus des précédentes. Ces efpéces de nymphes , outre la faculté de fe mouvoir & de marcher, ent encore celle de prendre de la nourriture ; elles reffem- blent plus à des infeétes parfaits , ou à des larves , qu’à de véritables nymphes ; elles ont des antennes, des pattes , & beaucoup d'autres parties femblables , bien dévelop- pées , dont elles font ufage. T'elles font plufieurs nymphes aquatiques ;, telles que celles des demoifelles , des éphe- meres & d’autres infeétes ; telles font parmi les nymphes terreftres , celles des punaifes , des fauterelles , des gril- ons , & nombre d’autres , qui ne différent prefque de linfede parfait , que par le défaut d'ailes. Leurs aïles ne font point développées , elles font entaflées , pliflées , & forment des efpéces de boutons, ou moïignons d'ailes attachés au corcelet : à cela près , ces nymphes reffem- blent tout-à-fait à l’infede parfait : mais quoique ces der- nieres nymphes foient béaucoup plus formées que les pré- eédentes , ces infeétes ne peuvent cependant fous cette forme s'accoupler , ni travailler au grand ouvrage de la génération , pas plus que les larves & les autres nymphes ; il faut pour cela que l'infecte foit pañlé à fon état de per- fettion. On voit par ce que nous venons de dire , combien peu {e reffemblent les différentes efpéces de nymphes. Plufieurs d’entr’elles font prefque fans mouvemens , randis.que les autres en ont un fort vif: ces dernieres peuvent fuir &t éviter les dangers & les ennemis auxquels elles feroient expofées , mais il n’en eft pas de même des premieres, qui 2H RRRES HISTOIRE ABRÉGÉE | font immobiles. Auffi la piüpart des nymphes ; qui font dans ce cas ;, font-elles pourvûes d’une efpéce de rempart qui les met à abri. Une grande partie de ces nymphes fe file des coques d’un tiflu foyeux & ferré, qui les garantit du froid & des périls qui les environnent ; & d’autres fe logent dans la terre , où après avoir pratiqué un efpace aflez fpacieux pour y être à l’aife , elles le tapiffent d'un tiflu de foye, fouvent fine & délicate , qui empêche l'inté- rieur de leur habitation de les bleffer pendant leur méta: morphofe , & en même tems foutient ces mêmes parois ; qui fans cette précaution pourroïient s’écrouler. Nous voyons des exemples de ces coques dans les vers à foye ; plufieurs efpéces de phalênes , les ichneumons & d'autres infettes , & quant aux coques que les infeétes pratiquent dans la terre ou dans le fable , nous en avons une infinité d'exemples , que nous fourniffent les infeétes à étuis , les mouches à fcie, plufieurs efpéces de phalènes , le four- milion & grand nombre d'infeêtes différens. Les larves de tous les infeétes,avant que de fe transformer en nymphes ;, filent ces coques où elles doivent enfuite achever leurs métamorphofes : la nature les a pour cet effet pourvües d’un réfervoir de matiere femblable à un verni des plus fecs & des plus beaux, qui fait la fubftance de leur fil. Pour le mettre en œuvré , elles ont à la levre inférieure de leur bouche une petite ouverture, une filiere ; par où fort cette matiere qui fe féche aifément, & qu’elles conduifent de côté & d'autre ; pour en former un tiffu ferme & ferré, Mais il y a d’autres coques beaucoup plus fingulieres : ces dernieres ne font point filées , elles ne font point compo fées comme les autres , d’un tiffu foyeux , c’eft la peau même de l'infeëte qui les forme en fe durciffant. Lorfque les autres larves veulent fe transformer en nymphes , elles quittent leur derniere peau , fous laquelle {a nymphe eft cachée : celles-ci ne quittent point leur peau , elles en débarraffent leurs différentes parties , mais reftent dedans comme dans un fac , à peu près comme une perfonne qui retireroit DES INSECTES. 32 retireroit fes bras de ceux d’une large robe de chambre & refteroit enveloppée deffous. Cette peau ; dont tous les membres font dégagés , fe durcit & prend fouvent des formes aflez fingulieres , fuivant les différens infeûtes ; mais quelque forme.qu'elle prenne , elle eft dure & a toute la confiftance d’une coque. Si on ouvre cette coque, on trouve en dedans une nymphe ou chryfalide de la feconde efpéce , de celles où toutes les parties de l’infe@e fe peuvent reconnoitre ; c’eft de cette maniere que la plüpart des mouches & quelques-autres infeétes à deux atles fe métamorphofent. On obferve aufli de femblables coques dans quelques infeétes à étuis : différentes efpéces de charanfons & de chryfomeles en fourniflent des exem- ples. Nous ne finirions pas , fi nous voulions entrer dans le détail de toutes les particularités qui fe rencontrent dans les nymphes des infeétes. Nous réfervons cet examen pour les articles particuliers de chaque genre , & nous n’ajoute- tons plus ici qu’un feul mot fur les ftigmates. En parlant des larves , nous avons expliqué ce que lon entendoit par les fligmates : ces parties fe trouvent fur les nymphes comme fur les larves. Ces nymphes fouvent immobiles , qui la plüpart n’ont pas befoin de prendre de nourriture , ces corps qu'on auroit fouvent peine à pren- dre pour des êtres animés, ne peuvent fe pafler d'air : leurs fligmates , par lefquels elles le refpirent , font fou- vent placés à peu près comme dans la larve , le long des anneaux du ventre : mais quant à ceux du corcelet, & même quant aux deux derniers ftigmates du ventre , il y a fouvent des fingularités qui rendent la figure & la pofition des ftigmates de la nymphe, bien différentes de ce qu’elles font dans la larve & dans l'animal parfait. Souvent les ftigmates du corcelet , au lieu d’être à fleur de la peau , à laquelle ils aboutiflent , fe terminent à de petites éléva- tions ; à de ‘petites cornes qui font pofées au haut de la nymphe,& lui donnent une figure finguliere. Tantôt au lieu de cornes , ce font des efpéces de petits cornets , ou Tome L, 34 HaSTionRE AB RÉGÉE. bien leur figure reflemble à des oreilles : il en eft de même des deux derniers fligmates du ventre , qui dans plufieurs infeétes fe terminent à des efpéces de cylindres , ou tuyaux allongés & prominens. Enfin quelques nymphes aquatiques , qui font celles qui fourniffent les variétés les plus fingulieres , ont au lieu de fligmates , des efpéces d’ouies femblables à celles des poiffons , des panaches auxquelles aboutiffent les vaifleaux aëriens , & qu'elles font jouer prefque continuellement avec une légéreté furprenante. : ‘Felles font en abrégé les principales efpéces de nym- phes , que l’on obferve en examinant les infeétes. Ces pe- tits animaux reftent fous cette feconde forme, les uns plus de tems , les autres moins , jufqu’à ce qu'ils la quittent pour prendre celle d'infeêtes parfaits , ce qui eft leur troi- fiéme & dernier état ; qui nous refte à examiner. Nous avons dit que les larves , avant que de devenir nymphes , avoient acquis toute leur grofieur : il femble qu'elles devroient prendre tout de fuite la forme d’infeëtes parfaits , fans pafler par l’état de nymphes, Pourquoi donc la nature les a-t-elle conduites à cet état moyen , pendant lequel le plus grand nombre des infeêtes refte dans l’inac- tion , ne prend point de nourriture , & femble comme endormi ? Pour en concevoir la raifon , il faut remonter plus haut , & examiner de nouveau la larve. Cette larve qui paroït fi différente de l’infeête qu'elle doit produire, qui fouvent eft fi lourde & fi péfante , tandis qu'il en doit fortir un infecte agile & pourvû d'ailes , cette chenille rampante , qui doit donner naiffance à un papillon léger , n’eft que le même animal , mais caché fous plufieurs enve- loppes , qu'il doit dépofer fucceflivement. _ Cette propofition paroïîtra peut-être d’abord un para- doxe aux perfonnes peu verfées dans l'Hifoire Naturelle ; cependant rien de plus vrai. La larve a plufieurs peaux qu'elle dépofe l’une après l’autre , & fous ces peaux ef Finfecte parfait, mol à la vérité & non développé , mais DES INSECTES. 3$ dont on peut avec un peu de foin diftinguer les différentes parties. Qu'on prenne une chenille , qui ne foit pas même parvenue encore à toute fa grofleur , qu’on en diffleque avec foin & précaution la peau , on diftinguera déja une partie des membres du papillon ou de la phalêne , qui en doit fortir un jour. Si la chenille eft prête à fe mettre en chryfalide , qu'elle foit parvenue à fa groffeur , ces mêmes parties feront beaucoup plus diftin@es, & avec de Ja pa- tience , on pourra parvenir à tirer de l’intérieur d’une che- nille un papillon prefque tout formé ;, mais dont les parties feront molles & prefque gelatineufes. La larve n’eft donc point un infeéte différent de celui qui en doit un jour fortir dans toûte fa perfetion, c'eft précifément le même infeête jeune , mol , prefque fluide qui fe trouve enveloppé de plufieurs peaux , qui le cachent à nos yeux & lui donnent une figure différente. Il eft dans ce premier état mafqué, c'eft pour cela qu’on lui donne le nom de Zarve. Lorfqu'il a quitté les différentes peaux dont il étoit couvert , lorf- qu il eft parvenu à fa grandeur , & qu'il ne lui refte plus que fa derniere enveloppe , il s’en débarrafle & paroît fous la forme de nymphe ; la nymphe n’eft donc autre chofe que l’infecte parfait parvenu à fa grandeur , mais encore tro mol , & dont toutes Les parties ont befoin de prendre de la confiftance : c’eft ce qui leur arrive pendant ce fecond état: au lieu des peaux dont l’infeûe étoit recouvert fous fa forme de larve, il ne lui refte plus qu’une membrane , qui fouvent prend une confiftance aflez ferme , &c qui s’in- troduifant entre les différentes parties de l'infete , les tient emmaillottées & couchées le long de fon ventre : c’eft fous cette membrane que tous les membres de l'infeéte fe durciflent & fe fortifient. Qu'on p‘enne une nymphe nouvellement formée , il n’eft pas dificile de diftinguer les antennes , les pattes , les ailes & prefque tout Le corps de l’infeëte ; mais fi on veut le développer, il eft fi mol qu’on a beaucoup de peine à y parvenir. Au bout de quel- que tems , fi on examine une femblable chryfalide , on E i] 36 HisTOIRE ABRÉGÉE Fi trouve l'infeête prefque parvenu à fa perfeétion : l'état de nymphe eft donc néceffaire aux infeétes pour acquérir la fermeté & la confiftance de toutes leurs parties ; qui fous les enveloppes de la larve exiftoient déja , mais fous une forme prefque fluide. Lorfqu'une fois ces mêmes parties ont acquis toute la force néceflaire ; pour lors l'infeéte ne demande qu’à fe débarrafler de la membrane extérieure qui le tenoit enveloppé fous la forme de nymphe » & ile fait à peu près de la même maniere dont il a fubi fa pre- miere métamorphofe : il enfle & défenfie fuccellivement fon corcelet & fa tête , qui font encore aflez mols pour fe prêter à cette attion , & parvient à faire éclater en piéce la membrane extérieure de fa nymphe , que l'air a rendu féche & caffante ; fouvent même cette membrane dans plufieurs infeétes, a dans fa partie fupérieure deux efpéces de rainures , une de chaque côté, où la peau eft plus ten- dre & plus mince , enforte que la membrane de la nymphe fe déchire aifément en cet endroit. Ce premier ouvrage fait , linfecte s’aide de fes pattes qui font libres & déga- gées , & tire aifément le refte de fon corps de fon enve- loppe de nymphe, comme d’un fourreau. Lorfque l'infette vient de fortir de cette prifon , fes parties font encore un peu molafles , fes couleurs peu vives , & fouvent fes ailes font comme chiffonnées : il paroït même plus gros qu’il ne fera par la fuite ; mais au.bout de quelque tems , l’air extérieur fortifie & durcit tous fes membres , fon corps en acquérant plus de confiftance , diminue de volume , & fes ailes en quelques minutes fe déployent & fe développent: bientôt il prend fon effort & devient habitant d’un élé- ment, qui jufques-là lui étoit inconnu. Ce développement fi prompt des ailes de l'infe&te , qui au fortir de la nymphe étoient épaifles , humides & comme chiffonnées , paroit d'abord étonnant à un obfervateur qui Le fuit & l’examine. Un pareil développement n’eft cepen- dant dû qu’à l'air. Tandis que l'air extérieur féche les fur- faces de l'aile de l'infe&e , l'air intérieur pouffé par les tra- : DES INsEcTEs. 7 chées qui rampent dans le tiffu de cette même aile, l’étend confidérablement , & lorfqu’une fois elle s’eft tout -à- fait étendue , les pellicules minces dont elle eft formée , fe trouvant féches, ne fe pliffent plus & reftent dans le même état. Cette aétion de l'air intérieur des trachées eft prouvée par l’accident que nous avons dit arriver quelquefois à des ailes d’infeétes , qui reftent bourfoufflées & véritablement emphyfématiques , lorfque l'air intérieur s'épanche entre les deux lames de ces aîles. Par tout ce que nous venons de dire ; on voit que l’in- fecte parfait , avant que de parvenir à ce dernier état de perfection , doit pafler par plufieurs opérations difficiles & laborieufes , dans lefquelles il lui aïrive quelquefois de périr : ce font pour lui autant d'états de fouffrances & de maladies quoique naturelles. Quelques infe&tes ont cepen- dant encore un travail de plus à foutenir ; ce font ceux dont les chryfalides font renfermées dans des coques ; iis faut qu'ils percent ces coques , lorfqu'ils font fortis , ou lorfqu'ils fortent de leurs nymphes. Ce dernier ouvrage ne paroït pas difficile pour les infeltes qui ont des machoires dures & aigues. Ces machoires qui fouvent taillent , cou- ent & déchirent le bois , peuvent aifément percer un tiflu de fils foyeux : mais il y a quelques infeétes qui n’ont point. de pareilles machoires & qui font renfermés dans des coques ; aufli la nature leur a-t-elle facilité leur ouvra- ge. Un des bouts de leur coque eft foible ; fouvert même ce bout refte ouvert & feulement clos par des fils placés en longueur , dont les bouts fe touchant ; empêchent bien l'entrée de la coque aux autres infeëtes, mais permettent à celui qui y eft renfermé , de fortiraifément : en forçant lécérement avec fa tête , il fait écarter ces fils les uns des autres , & fe procure une iffue très-facile. Telles font en général les principales circonfiances qu’on obferve dans les changemens des infeëtes , depuis leur fortie de l'œuf, jufqu'à leur état de perfeétion. On voit par ce détail abrégé , que ces prétendues métamor- 38 HISTOIRE ABRÉGÉE phofes ne font qu’un développement fucceilif, qui nous fait voir l’infeéte fous des forines différentes. Ge dévelop- pement offre fouvent une infinité de manœuvres fingulie- res , différentes fuivant les différentes efpéces de ces ani- maux. Nous en détaillerons plufieurs , en traitant chaque genre en particulier , & nous le ferons d'autant plus volon- tiers , que ce détail amufant fera voit la grandeur & la fa gefle du Créateur dans fes plus petits ouvrages. CHAPITRE IN. De la nourriture des Infeites. D ES trois regnes fous lefquels font renfermés tous les corps naturels , il n’y en a que deux, le regne végétal & le regne animal , qui contiennent une matiere propre à fervir de nourriture. Quant aux minéraux , ces corps font trop fecs , & manquent prefqu’entiérement de cette partie mu- cilègineufe , qui feule eft capable, après une préparation préliminaire , de s'identifier , pour ainfi dire , avec les fibres du corps : les infeêtes par rapport à cet article , font dans le même cas que les autres animaux: ils fe nourriffent ou de plantes , ou de parties d’animaux , foit de leur claffe , foit de clafles différentes. Parmi ceux qui tirent leur nourriture du regne végétal ; les uns s’enfonçant dans la terre , rongenc & mangent les racines , & font fouvent un tort confidérable aux jardins : c'eft ainfi que la larve des hannetons, que les Jardiniers connoillent fous le nom de vers &lane, parvient fouvent à détruire en peu de tems un potager entier, lorfque ces in- fectes font nombreux : il en eft de même du taupe grillon, ou courtilliere , qui porte un préjudice confidérable aux couches,ë& d’un nombre infini d’autres infeétes. La nour- rkure de quelques autres eft encore plus féche & plus DEGUINSECTE s. 39 dure ; ils percent le bois , le réduifent en pouffere & fe nourrifflent de fes parcelles ; c’eft ce que font plufieurs larves d'infeûtes à étuis , & particuliérement de ces 71/- dettes , qui rongent jufqu'aux tables des maifons , & les différens meubles de bois qu'ils convertiffent en poudre : c’eft encore de cette maniere que les larves des capricor- zes & la chenille d’une certaine phalêne , que quelques Auteurs nomment le coffus , détruifent & attaquent les arbres : les faules fur-tout font fujets à être ainfi dévorés dans leur intérieur par un nombre prefqu’infini d’infeêtes. D'autres fe nourriflent de parties plus délicates: les feuilles des plantes & des arbres font leur nourriture ordinaire : de ce nombre font les chenilles & beaucoup d’autres infettes, mais tous n’attaquent pas les feuilles de la même maniere ; les uns rongent toute leur fubflance , d’autres fe conten- tent du parenchyme de la feuille contenu entre fes mem- branes , entre lefquelles ils fe logent , formant aïnfi dans l’intérieur de cette feuille des fentiers & des galleries ; fouvent ces mêmes infeëétes ne fe contentent pas des feuil- les , les fleurs leur offrent un met encore plus délicat qu'ils n’ont garde d’épargner. On ne fçait que trop, com- bien Les jardins ont fouvent à fouffrir de la part de ces pe- tits animaux ; mais toutes ces différentes fortes de nourri- tures paroiflent encore trop groflieres à quelques-uns , il leur faut une matiere plus douce , qui fe trouve fur les fleurs : c’eft cette liqueur mielleufe , que fourniflent les glandes de plufieurs fleurs, & que les Botaniftes modernes ont décorée du nom de neétar. La plüpart des papillons & des phalênes , plufieurs efpéces de mouches & d’autres infettes fe nourriflent de ce neétar , & quelques-uns, comme les abeilles & d’autres genres approchans , en compofent la fubftance du miel , après lui avoir fait fubir une derniere préparation dans leur corps. Enfin les fruits ; les graines , le bled même ne font point à l'abri des infec- tes ; ils partagent avec nous ces différens alimens , & fou- vent nous en enleyent une grande partie. On trouve tous 40 . “HISTOIRE ABRÉGÉE les jours des larves de mouches & d’autres infettes dans les poires , les prunes , les bigarreaux &t d’autres fruits ; les greniers font infectés par plufieurs efpéces de charanfons ;, qui fe logent dans l'intérieur du grain & en mangent © e # e- la farine, & les différentes graines renferment fouvent des infeites qui les rongent. 1 n°y a donc aucune partie des plantes, qui ne ferve de nourriture à différens infeêtes , & prefque toutes les plan- tes font attaquées par quelques efpéces. Cependant tous les infedtes ne fe nourriflent pas indifféremment de toutes les plantes. Il y a bien quelques infeétes plus voraces que les autres , auxquels toutes fortes de plantes font prefqu'é- galement bonnes. Quelques efpéces de chenilles , & parmi les infeétes à étuis , quelques fcarabés, le hanneton, par exemple , défolent prefque tous les arbres indifférem- ment : d’autres efpéces , fans attaquer toutes les plantes , s’accommodent de plufieurs ; mais un grand nombre d’in- fettes ne fe nourriffent que d’une efpéce de plante, ou tout au plus de quelques autres qui en approchent: c’eft fur ces mêmes plantes qu’on trouve toujours ces animaux , & on a beau leur en préfenter d’autres , quoique preflés de la faim , ils n'y touchéront pas. Souvent la même plante fert de nourriture à plufieurs efpéces : les chênes & les faules font particuliérement de ce nombre ; il y a peu d'arbres fur efquels on trouve autant d’infeétes différens & en aufh grand nombre. C’eft ce que l’on pourra remarquer, lorfque nous traiterons des infectes en particulier,& que nous aver- tirons des plantes ou autres endroits où l’on peut ordinai- sement trouver chaque efpéce. Le regne végétal, n’eft pas le feul , comme nous Pavons déja dit , qui fourniffe aux infeétes les alimens qui leur font convenables. Un grand nombre de ces petits animaux rejette une pareille nourriture ; ceux-ci plus carnafiers , recherchent des fubflances tirées du regne animal : plu- fieurs n’attaquent & ne dévorent que les animaux morts & dont les chairs commencent déja à fermenter. Ces fubftan- ces 1ù DES: INSECTES: 47 ces infeêtes font ordinairement remplies de différentes larves de mouches & d'infeêtes à étuis , qui par leurs excrémens & l'humidité qu’elles communiquent , accéle- rent encore la pourriture. D’autres infeétes plus fales fe plaifent dans des matieres beaucoup plus dégoûtantes : les excrémens des animaux & même de l’homme font leur domicile ordinaire. Une nourriture qui femble fi rébutan- te , fait l'aliment de plufieurs belles mouches , d’un très grand nombre d'infeétes à étuis ; comme le pillulaire , les bouziers & beaucoup d’autres. Il eft peu de matieres aufli peuplées de ces animaux , que les bouzes de vaches ; elles en fourmilent , & une feule de ces bouzes devient une efpéce de tréfor pour un Naturalifte curieux & qui n’eft pas trop dégoûüté. Les poils , les plumes , les peaux de différens animaux ; font la pâturé d’autres efpéces d’infeétes. On fçait combien ies pelleteries font endommagées par ces petits ennemis : différentes teignes en particulier & quelques dermeftes Îes attaquent , ainfi que les étoffes de laine , fans qu'on puifle les mettre à l'abri de leurs dents. pas Mais tous ces infeétes , quoique nuifbles , ne fe nour- tiflent que de parties d'animaux , qui ne font point vivans ; moins cruels & moins voraces que certaines efpéces , qui tirent leur nourriture des fucs d'animaux en vie. L'homme même n’eft pas exempt de leurs atteintes. On connoît aflez les différentes vermines qui s’attachent ordinairement à lui. D’autres efpéces fatiguent également les différens ani- maux , tant grands que petits : les infeétes ont eux-mêmes leurs poux qui les dévorent ; tandis qu’ils en déchirent d’autres. Quelques-uns , comme les taons , les œfires , s’inferent fous la peau des bœufs & des cerfs, & y font une efpéce d’ulcere où ils fe logent ; d’autres vont pénétrer dans le nez des moutons & dans l’anus des chevaux, qu'ils mettent fouvent en fureur , c’eft-là que ces infettes pom- pent à leur aife les humeurs du grand animal dont ils fe nourtiflent : d’autres infectes plus petits font le même ma- Tome Ï, F 42 HISTOIRE ABRÉGÉE fe nege fur des infeétes plus grands. Les chenilles font fujet- tes à être piquées par des ichneumons qui dépofent leurs œufs fous leur peau : la larve naïffante de ces ichneumons dévore intérieurement la chenille , qui fouvent ne périt ; que lorfqu’une multitude étonnante de ces larves la perce de tous côtés , pour faire enfuite leurs coques. Enfin beaucoup d'infeétes carnafliers ne vivent que d’autres infeétes ; 1ls fe dévorent les uns les autres ; n'épar- gnant pas même ceux de leur propre efpéce : le nombre de ces derniers eft très-confidérable , comme on le verra dans le détail particulier. C’eft parmi ces infetes qu’on voit le lus de rufes & d’indufirie , foit pour attaquer , foit pour {e défendre. Quelques-uns à la vérité y vont de vive force, mais plufieurs autres employent l’adreffe pour fuppléer à la force qui leur manque. ‘fout le monde a pu obferver avec admiration les filets que les araignées tendent aux mou- ches : beaucoup de perfonnes connoïiffent aujourd’hui le fourmilion , & les embufcades qu'il tend aux fourmis, caché au fond d’un cône qu'il a pratiqué avec beaucoup de travail dans le fable : plufieurs autres infetes n’em- ployent pas moins d’art pour faire tomber dans leurs piéges la proie que la nature leur a deftinée. Ces différen- tes rufes ne font pas une partie des moins intéreffantes de l'Hiftoire des Infeétes. Nous n’entrerons pas atuellement dans un plus grand détail , par rapport à cet article ; nous nous contenterons feulement de remarquer , avant que de finir, que les infec- tes ne reftent pas toujours conftamment attachés à la même nourriture pendant toute leur vie. Souvent leurs goûts changent fuivant les différens états par iefquels ils paffent: les mouches , qui dans leur état de perfection , fe nourrif- fent la plüpart de fucre & du neétar des plantes , ont vêcu d'abord de chair pourrie & corrompue , lorfqu’elles étoient fous la forme de larves. Les chenilles rongent les plantes , & les papillons qui en proviennent , fuccent feu- lement les fleurs : il en eft de même de beaucoup d’au= DES INSECTES 43 tres infecles ; qui en changeant d'état ; changent auff de nourriture , comme quelques-uns changent d’élément. GA PLTIRE V. Divifion des Infeiles en feélions. A PRÈS avoir examiné les infectes & leurs différentes arties ; & les avoir fuivis depuis leur naiffance jufqu’à En état de perfection, il ne nous refte plus, pour terminer ce que nous avons à donner de général fur ces animaux, qu à les ranger par leurs caraéteres , fuivant un ordre & un fyflême méthodique : c’eft le feul moyen de faciliter la connoifflance de cette partie de l’Hiftoire Naturelle, Toute cette clafle des infeétes peut être divifée en fix grandes & principales fections ; dont les caraëteres font principalement tirés des aîles. La premiere renferme tous les co/eopreres ou infeêtes à étuis. Ce font ceux dont les aîles font recouvertes d’efpé- ces de fourreaux , ou étuis plus ou moins durs : le hanne- ton , par exemple ; les fcarabés font de cette premiere fetion. Un de leurs caraéteres , outre les étuis de leurs ailes , eft d’avoir leur bouche armée de machoires dures & aigues. La feconde fe&tion comprend les £emipteres ou infeétes à demi étuis. Nous avons confervé ce nom à cette fections parce que ces infetes n’ont pas tout-à-fait des étuis comme dans la fection précédente , mais quelque chofe qui en approche. Dans les uns , comme dans les procigales , les ailes fupérieures font plus épaifles & fouvent colorées comme des étuis ; dans d’autres comme dans les punaifes de bois , la moitié inférieure des aïîles de deflus ef mem braneufe & tranfparente comme une véritable aile , tandis que la moitié fupérieure eft dure, épaile , os > fem= 1] ; » » 44 HISTOIRE ABRÉGÉE | | blable à un véritable étui : mais le caraëtere effentiel de cette fettion,confifte dans la trompe longue &t aigue de la bouche , qui eft repliée en deffous , s'étend entre les pat- tes , & fouvent même part de l'intervalle qui fe trouve entre ces mêmes pattes , au lieu de prendre naiffance de l'extrémité de la tête. Dans la troifiéme feétion , font tous les infeétes LetrAp= teres à afles farineufés ; ou les infeêtes à quatre aïles cou- vertes de cette poulliere écailleufe qu’on appercçoit fur les ailes des papillons : cette feétion eft la moins nombreufe , les infectes qu’elle renferme ont une trompe plus ou moins longue , fouvent recourbée en fpirale. Nous renfermons dans la quatriéme fedtion , tous les tetrapteres ou infectes à quatre aïles nues. Celle-ci eft une des plus nombreufes : la plüpart des infeétes qu'elle con- tient ont la bouche armée de machoires , plus grandes daus les uns , plus petites dans les autres & ordinairement accompagaées dans ces derniers d’appendices femblables à des antennules ; les demoifelles , les abeilles , les guef- pes , &c. font de cette feétion. La cinquiéme eft compofée des dipteres ; ou infettes qui n’ont que deux ailes , tels que les mouches, les taons, les tipules , les confins , &c. Tous ces infeétes ont à la bouche des trompes diverfement figurées , fuivant les différens genres : tous ont aufli un cara@tere effentiel & particulier à cette feule fe@tion ; c'eft d'avoir fous l'origine de leurs ailes , les petits balanciers dont nous avons parlé dans le premier chapitre. Enfin nous avons rangé fous la fixiéme & derniere fec- tion , tous les infetes apreres , ou fans aïles : les araignées, les fcolopendres , la puce , le poux ; &c. y trouvent leur place. Telles font les fix grandes fe&tions qui compofent toute la claffe des infe&tes : mais comme quelques-unes de ces feétions font très -nombreufes , pour faciliter. la recherche des infeûes qu’elles renferment , nous les ayons: fouse DES INSECTES. 4$ divifées en plufieurs articles & en différens otdres fubor- donnés à ces articles : c’eft ce que l'on verra à la tête de chaque feétion : fous ces articles & ces ordres, feront renfermés les genres. Aëtuellement , avant que d'entrer dans le détail de chaque fection , nous ailons réunir dans une feule T able générale les fix grandes fecions qui compofent toute la claffe des infeêtes. 46 HISTOIRE ABRÉGÉE TABLE GÉNÉRALE DES SECTIONS dont efl compofée la claffe des Infeétes. 1°, Les COLEOPTERES ou ér/ecles à étuis. Caraélere..… Aîles couvertes d’étuis ou de fourreaux; bouche armée de machoires dures. 2°. Les HEMIPTERES ou £n/ecles à demi étuis. Caraëükere .… Aîles fupérieures prefque femblables à des étuis ; bouche armée d’une trom- pe aigue , repliée en deffous le long du corps. 3°. Les TETRAPTERESà ailes farineufes. Caraëkere... Quatre aîles chargées de poufficre écaiileufe, 4. Les TETRAPTERES à aÿ/es nues ou infédes a quatre aïles nues. Caraëlere.., Quatre aïles membraneufes nues & fans poufliere. 5°. Les DiPTERES ou én/edes à deux afles. Carailere . .. Deux afîles. Un petit balancier fous Porigine de chaque aîle. 5°. Les APTERE s ou én/êles fans aëles. Caraëlere Corps fans aîles, DES INSECTES. 47 =———— SECTIONES GENERALES SEX ex quibus conftat Infeforum claffis. Infetta. Caraéleres, 4° @ OLEOPTERA. Alæ coleoptris feu elytris tec: tæ ; os maxillofum. 20, HEMIPTERA. _ Alæ fuperiores elytris acce- dentes ; os fub thorace inflexum, 3°, TETRAPTERA als fa- Alæquatuorfquammulistectæ, rinaceis. 4°. TETRAPTERAalisnu- Ale quatuor nudæ, membra- dis. naceæ. 5°. DIPTERA, Alz duæ. For Halteres fub alarum origine. 6°, APTERA. Alæ nullæ, 48 HISTOIRE ABRÉGÉE SECTION PREMIERE. Infeiles à étuis ; ou Coleopteres. {, ES infeêtes à étuis , ou infe&es coleopteres ; colopte- ra infeëla , forment notre premiere fe&tion. Nous donnons ce nom aux infeétes qui ont leurs aïles recouvertes d’efpé- ces d’étuis ou de fourreaux , fouvent durs , colorés & opaques. Tel eft , par exemple , le hanneton que tout le monde connoît , dont les aîles font cachées fous de pareils fourreaux. La plûpart des Auteurs ont donné à ces infeêtes le nom de fcarabés , mais comme ce nom a été appliqué plus particuliérement à un des genres de cette fection , nous croyons que celui d’infeêtes à étuis eft plus naturel & pius convenable. Le carailere propre de cette fe&ion, eft donc d’avoir des étuis ou efpéces d'écailles , qui recouvrent le corps de linfeéte , & fous lefquels on trouve ordinairement deux ailes : Je dis ordinairement , car il y a quelques genres & même quelques efpéces particulieres de certains genres qui n’ont point d'ailes fous ces étuis. Qu'on prenne un hanneton ordinaire , qu’on enleve ces deux étuis durs qui recouvrent fon ventre , on trouvera en deflous deux gran- des ailes tranfparentes plus longues que les étuis & que le corps de l’infe@&e , mais qui fe replient en deffous au moyen des nervures fortes qui les font agir. L'infeéte,lorf- qu'il veut voler , déploye ces aîles & releve les étuis , : & lorfqu'il veut fe pofer & s'arrêter quelque part , il les replie & les fait rentrer aifément fous leurs fourreaux. On peut obferver la même chofe dans un très- grand nombre d'infectes de cette fe@tion : mais il en eft d'autres, tels, par exemple , que ces bupreftes dorés qu'on voit courir dans les champs, qui n’ont point d’aîles fous leurs étuis : qu'on leve DES INSECTES: 49 leve ces étuis , on voit les anneaux du ventre de ces infec- tes à nud. Aufli ces animaux ne peuvent-ils voler , mais en xécompenfe ils courent fort vite. Il eft d’autres infe@es dans lefquels non-feulement les ailes manquent entiére. ment , mais dont les deux étuis font même réunis enfem- ble & n’en forment qu'un feul. Ces infeétes femblent à {a premiere vûüe avoir deux étuis , parce que la future formée ordinairement par la réunion des deux, fe trouve marquée & exprimée fur le milieu de ce feul étui, mais fi on l’exa- mine de près , on voit qu'il eft d’une feule piéce. Plufeurs même d’entr’eux ont cet étui unique tellement conftruit , qu'il eft tout-à-fait immobile ; fes côtés font recourbés & enveloppent une partie du deflous du corps : c’eft ce que l’on peut voir aifément dans certaines efpéces de cha- renfons , dans une efpéce de chryfomele & dans quelques ténébrions. Ainfi il n’eft point effentiel aux infeëtes à étuis d'avoir des aîles, quoique la pläpart en loient pourvûs, ni d’avoir deux étuis , ou un feul qui paroiffe en former deux, à caufe de [a raie qui fe trouve au milieu. Leur caratere eft d’avoir des étuis qui recouvrent le ventre & qui diffé- rent des ailes par la dureté de leur confiftance. T'el eft la marque carattériftique de toute la feétion. On peut ajou- ter à ce premier caractere un deuxiéme , qui quoiqu'accef- foire , n’eft pas moins conftant. Ce font les machoires laté- rales dures & d’une confiftance approchant de celle de la corne ; qui garniflent à droite & à gauche la bouche de ces infectes. Mais comme les étuis varient entr’eux par leur grandeur & par le plus ou moins de dureté , nous en avons tiré des caraileres fecondaires pour divifer cette feétion en trois articles. Le premier article comprend tous les infectes dont les étuis font durs , écailleux & couvrent tout le ventre. Le hanneton fe trouve dans cet article : les four- reaux de fes aîles s'étendent depuis fon corcelet jufqu à l’extrémité de fon ventre & le recouvrent entiérement , & de plus ces étuis font durs, écailleux, épais & d'une Tome LI, — 0 HisSTOIRE ABRÉGÉE matiere femblable à la corne. Les infeétes contenus dans le fécond article ont pareillement des étuis durs &t écail- leux , mais ces étuis ne couvrent qu’une partie de la lon- gueur du ventre, dans les uns la moitié, dans d'autres en- Core moins , comme on le voit dans Le flaphylin , dont les étuis font extrêmement courts. Enfin nous avons rangé fous le sroifieme article,les infeëtes dont les étuis font mols & prefque membraneux , tels que les blattes , les faute- relles , &c. mais il eft bon de remarquer que quoique ces étuis ne foient point durs & écailleux comme ceux des in- fetes dont nous avons parlé ci-deflus , ils font néanmoins plus durs , plus épais & moins tranfparens que lés aïles , ce qui fait ranger ces infetes dans cette feétion , & non point dans celle des infeétes à quatre ailes nues ou décou- vertes. Que l’on examine une fauterelle , on verra deux longs étuis étroits, mols , prefque membraneux ; mais colorés & plus épais que les ailes qu'ils recouvrent : de plus ces aîles font grandes & repliées en tout ou en partie fous ces étuis. Tel eft l’ordre que nous avons fuivi pour la divifion principale de cette premiere fe@tion : mais comme les in- fectes qu’elle renferme font en très-grand nombre ; nous avons cherché des caratteres qui pufent former une fe- conde fous-divifion de ces mêmes infeëtes, & divifer cha- que article en plufeurs ordres avant que de pañfer aux genres. Ces caraëteres demandoient à être tirés de quelque partie fenfible & conftante , qui füt aufli aifée à être apper- çue,que la grandeur & la confiftance des étuis ; c’eft ce que nous ont fourni les pattes de ces mêmes infeétes. Nous avons dit plus haut que les pattes étoient compofées de trois parties ; la premiere qui tient au corps de l’infeéte & qui eft la cuifle , la feconde que nous avons appellée la jambe , & la troifiéme qui eft le pied ou le tarfe & qui eft elle-même compofée de plufieurs petits anneaux. C’eft du nombre de ces anneaux que’nous avons formé les caracte- res de ces fous-divifions , ou de ces ordres qui font fub- DES INSECTES” gt ordonnées à chaque article. Ce nombre des articulations du pied n’eft pas le même dans tous les infeêtes À étuis : les uns en ont trois , d’autres quatre ; beaucoup en ont cinq à toutes les pattes , enfin quelques-uns n’en ont pas le même nombre à toutes les paires de pattes : de leurs fix pattes , les quatre premieres , ou les deux premieres paires ont cinq divilions aux tarfes ou aux pieds , tandis que les deux dernieres pattes n’en ont que quatre. De pareils caracteres font aifés à appercevoir , il ne s’agit que de compter , & il eft pour lors aifé de ranger les infeétes que l'on trouve, dans leur ordre naturel : il ne refte plus à trou- ver dans cet ordre que le genre auquel ils appartiennent. C'eft ce que l'on fait,en examinant enfuite le caraëétere gé- nérique qui eft toujours tiré , ou des antennes feules , ou des antennes & de quelqu’autre partie carattériftique , telle qu'eft fonvent le corcelet : par ce moyen on vient à bout de connoître le genre de l’infeéte que l’on cherche , & il ne refte plus qu'à examiner les différentes efpéces de ce genre , pour trouver à laquelle fe rapporte l’infeéte que Pon tient. Pour fentir toute la facilité que donne cette méthode , _donnons-en un exemple. Prenons fi lon veut un charan- fon. Je ne connois point cet infeête : je commence par examiner s’il a des ailes nues'ou recouvertes par des étuis ; cette premiere différence fe fait aifément appercevoir , & les fourreaux des aîles me font d’abord ranger le charanfon dans la premiere feétion parmi les infeêtes à étuis : pour lors j’examine fi ces étuis font durs ou mols , s'ils recou- vrent tout le ventre ; ou feulement une partie. Je vois qu'ils font extrêmement durs & écailleux , & qu'ils cou- vrent entiérement le ventre. Je range cet infeéte parmiles infedtes à étuis qui compofent le premier article de cette feêtion & qui ont leurs fourreaux tels que nous venons de les dépeindre ; enfuite , pour trouver dans quel ordre de cet article je dois ranger le charanfon , j’examine de com- bien d’articulations eft compolé le pied de cet infeéte, s'il Gi] s2 HisTOIRE ABRÉGÉE en a trois, ou quatre , ou cinq , ou bien fi le nombre varie dans les différentes paires de pattes. Je vois que cet in- fette a par-tout quatre divifions aux tarfes , ce qui me fait ranger ce petit animal dans le fecond ordre du premier article des infedtes à étuis. Refte à trouver à quel genre de cet orire il appartient. J'ai à chercher parmi une vingtaine de genres le caractere sénérique : Jexamine en même tems les antennes de l’infeéte ; ces antennes font pofées fur une longue trompe , plus groffes à leur extrémité & coudées dans leur milieu. Ce caractere que Je trouve attri- bué au charanfon me détermine le genre de l'infeéte. Cette gradation par laquelle je fuis parvenu à le connoi- tre,m'a épargné la peine de chercher parmi tous les autres ordres & les autres genres des infeétes en général & des in- fe&tes à étuis en particulier , & m'a conduit à examiner feu- lement les caratteres génériques d’un très-petit nombre de genres : pour lors l’efpéce fe peut trouver aifément en confrontant l’infeéte avec les phrafes & les defcriptions des différentes efpéces de ce genre. Je me fuis étendu un peu au long fur cette partie de notre méthode à la tête de cette premiere fetion , tant afin de n'avoir pas à y revenir en parlant des feétions fuivantes , que parce que celle - ci qui comprend les infeétes à étuis , eft une des plus nombreufes & nous a obligé de former plus de divi- fions & de fous-divifions pour y mettre plus d'ordre & de méthode. Examinons maintenant en général les infe&tes à étuis, & voyons en peu de mots ce qui eft commun à tous les infec- tes de cette feétion. D'abord quant à leur forme , tous ces infeétes ont leur corps dur & couvert d’une efpéce de cui- rafle femblable à de la corne pour la confftance. Cette enveloppe fi ferme des infeétes à étuis femble tenir lieu des os qui foutiennent la charpente des grands animaux ; mais au lieu que les os font dans l’intérieur , ici c’eft la peau , Pécaille extérieure de l’infe&te qui en fait l’oMice : elle foutient tout fon corps, c’eft à elle que vont s'attacher DES INSECTES. 53 les principes des mufcles ; par l’aétion defquels il exécute fes différens mouvemens , & en même tems cette efpéce de peau offeufe le met à l’abri d’un grand nombre d’acci- dens. C’eft une cuirafle qui lui fert à parer les coups aw’il pourroit recevoir : elle recouvre également les trois parties dont font compofés tous les infeétes à étuis, fçavoir la tête , le corcelet & le ventre. La premiere de ces parties eft ordinairement la plus petite. On y remarque premiérement les antennes , com- pofées dans la plüpart des infeétes à étuis, de onze anneaux, rarement de moins , & dans quelques-uns d’un plus grand nombre : le premier anneau de ces antennes, celui qui tient à la tête,eft ordinairement plus gros & même fouvent plus long que les autres , & le fecond qui fuit immédiate ment ce premier , eft le plus court de tous. La polition de ces antennes n’eft pas la même dans tous les genres. Quelques infeêtes , comme les fcarabés , les portent en devant & un peu au-deffous des yeux ; d’autres les ont prefque fur le fommet de la tête entre les deux yeux ; quelques-uns les ont pofées plus finguliérement , les an- tennes de ces infeétes femblent partir du milieu de l'œil : celui-ci,au lieu d’être ovale,forme une efpéce de croiffant, qui enveloppe & entoure l’origine de l’antenne. Nous examinerons dans chaque genre en particulier ces diffé- rentes politions des antennes , ainfi que leur figure. La bouche de ces infeêtes eft armée de deux machoires dures , une à droite , l’autre à gauche : elles fe recourbent en demi cercle , fe terminent en pointe fouvent très-aigue, & leur côté intérieur eft fouvent armé de quelques dente- lures plus ou moins fortes. Entre ces machoires , font quelques mamelons qui entourent l'ouverture de la bou- che de l'infette, & fort fouvent , il y a au-defflus & au- deflous de ces mamelons , des efpéces de levres dures, placées aufli entre les machoires : enfin au-deflous de tou- tes ces parties de la bouche , font pofées les antennules , au nombre de-quatre , deux plus grandes & deux plus HisSTOIRE ABRÉGÉE | petites , compofées ordinairement de trois ou quatre afti= culations aflez diftinétes. à Quant aux yeux, ces infeëtes n’ont la plûpart que les deux grands yeux à refeau , dont nous avons détaillé la ftru@ure , en parlant des parties des infeétes en général ; il n'y a que quelques-uns des derniers genres, dont les étuis font plus mols , tels que les fauterelles ; les grillons , &tc. qui , outre ces yeux à refeau , ont encore les trois petits veux liffes , dont nous avons auñli parlé , & qui font com- muns dans les infectes à quatre ailes & à deux ailes nues. Ces derniers genres femblent faire une efpéce de nuance ou pafñfage de la feétion des infeétes à étuis , aux fetions fuivantes. | Le corcelet des infeétes à étuis , eft de toutes leurs par- ties celle qui femble la moins à remarquer : il n’eft com- pofé que d’une efpéce d’anneau écailleux ; d'uné feule piéce dure & entiere , fur laquelle on appercoit deux fligmates , un de chaque côté. Mais ce même corcelet varie beaucoup quant à fa forme ; dans les uns il ef large , dans d’autres il eft plus long : fouvent toute fa partie fupé- rieure eft bordée par une efpéce de repli , il a un rebord qui forme comme une goutiere , & d'autres fois il eft tout uni ; dans quelques infeétes il eft chargé d’éminences mouffes , dans d’autres il eft hériffé de pointes aïgues. Ces formes différentes entreront fouvent dans les caraéteres des genres : de plus c’eft à la partie inférieure du corcelet, à celle qui fe préfente lorfqu’on renverfe l’infeéte fur le dos, que font attachées les pattes. Ces pattes font tou- jours au nombre de fix dans Îes infeêtes à étuis , excepté dans un feul genre ; où les antennes figurés finguliére- ment , femblent tenir lieu des deux pattes qui leur man- quent ; elles n’ont rien de particulier , ni de différent de ce que nous en avons dit en parlant des infeétes en général: la plüpart des infeëtes à étuis s’en fervent pour marcher , quelques-uns cependant comme les altifes , les fauterel- les & quelques efpéces de charanfons , fantent aflez vive- LE DIESE INSECTES, s$ ment ; à l’aide de la derniere paire de pattes , qui dans ces infeétes eft plus longue & plus forte : la cuiffe fur-tout de ces dernieres pattes eft fouvent fort groffe. D'autres in- fetes de cette feétion qui vivent dans Peau & qui nagent très-bien ; ont leurs pattes & fur-tout le pied figuré un peu différemment de ce qu'on obferve dans les autres. Ce pied eft applati & bordé vers l’intérieur d’une rangée épaiffe de poils courts , qui lui donnent la figure d’une efpéce de na- geoire un peu allongée. Le ventre de ces infeétes eft compofé de plufeurs lames dures , fouvent au nombre de dix , qui forment des an- neaux, ou des demi-anneaux écailleux en deffous , plus mols en deflus : mais cette partie fupérieure plus molle, eft défendue par les ailes & les étuis ; qui ordinairement la. recouvrent ; c'eft le long du ventre qu’on peut obferver les ftigmates. Ces ftigmates font au nombre de feize fur cette partie , huit de chaque côté : on en peut appercevoir diftinétement deux fur chaque anneau , à l'exception des deux derniers qui n’en ont point. Quant aux étuis de ces infettes , nous en avons déja parlé , en traitant de la divifion de cette feétion. Nous ajouterons feulement ici qu'entre les étuis, vers leur attache au corcelet, au haut de la future que forme leur réunion , on appercçoit dans beaucoup d’in- feétes à étuis une piéce triangulaire , plus grande dans les uns & plus petite dans d’autres. Cette efpéce de piéce que les Atûteurs ont appellée l’écuffon ( Jcurellum ) , regarde par fa bafe le corcelet, & par fon fommet la fwrure des étuis. Ce nom de future a été donné à cette ligne produite par la réunion des deux étuis ; parce qu’elle femble for- mer une efpéce de couture. Tous ces infeétes font du nombre de ceux qui paflent fucceflivement par différens états , ou différentes méta= morphojes. D'abord tous naiflent d’un œuf, aucun n'eft vivipare : de cet œuf fort la larve de l'infeëte à étuis. En général cette larve reffemble à un efpéce de vers. Sa tête eft écailleufe , dure & un peu brune : on y remarque deux 56 HISTOIRE ABRÉGÉE Se grands yeux , des machoires aflez fortes qui Jui font très- néceffaires , puifque c'eft fous cette forme que J'infecte mange le plus , & fouvent deux courtes antennes COMpO* fées de plufieurs piéces ; mais bien différentes de celles aue l’infeëte doit avoir par la fuite. Le refte du corps de la larve eft mol , aflez fouvent blanchâtre , quelquefois rou- geâtre ou bleuâtre & compofé de plufieurs anneaux , fou- vent au nombre de treize. Les premiers de ces anneaux renferment la partie qui fera par la fuite le corcelet de linfétte parfait : aufli eft-ce à ces anneaux que font atta- chées les fix pattes dont font fournies ces efpéces de larves. Leurs ftigmates font fort apparens ; ils font au nombre de dix-huit , neuf de chaque côté. On en obferve ordinai- rement deux fur le premier anneau qui fuit immédia- tement la tête : le fecond & le troifiéme anneau n’en ont point , mais tous les autres en ont deux , à l'exception des deux derniers anneaux. Ces premiers fligmates du premier anneau , répondent à ceux qui feront dans la fuite au cor- celet de l'infete parfait ; & les autres plus éloignés qui font fur les huit autres anneaux , formeront un Jour les ftigmates du ventre de l’infeéte à étuis. Ces larves font fouvent lourdes & pareffeufes , mais en récompenfe elles mangent & dévorent confidérablement. Il y en a cependant de plus aétives : ce font celles qui vivent dans l'eau : ces dernieres courent avec agilité , ce qui leur éroit néceffaire pour attraper leur proie , &' fe fai- fir des autres infectes dont elles font leur nourriture ; au lieu que les premieres qui mangent les racines & les plan- tes , naiffent ordinairement au milieu de l'aliment qui leur eft convenable, Toutes ces larves changent plufeurs fois de peau & reftent fous cette forme plus ou moins de tems. On a obfervé que quelques-unes , comme celles des hannetons & de quelques autres fcarabés , reftent dans cet état pen- dant trois ans entiers , & que ce n’eft que la quatriéme année qu'elles acheyent leurs métamorphofes. Lorfque Dirsse INSECTES. 47 Lorfque ce tems eft venu , elles quittent leur derniere peau & paroiflent fous la forme d'une nymphe. Cette nymphe eft du nombre de celles dans lefquelles on apper- çoit diftinétement toutes les parties de l’infete qui en doit fortir ; fa tête , fes antennes , fes yeux , fes pattes , fon ventre , tout eft très-reconnoiflable. Seulement les aîles & leurs étuis font courts, chiffonnés, & au lieu d’être éten- dus fur le dos comme ils le feront par la fuite , ils font repliés vers le devant ou le deffous de l'infeëte. Cette nymphe dans les commencemens eft tendre , molle & blanche ; peu à peu elle acquiert de la confiflance & une couleur plus brune , & enfin lorfqu’elle eft parvenue à fa perfection , elle fe tire d’une enveloppe tranfparente , dans laquelle toutes fes parties étoient renfermées , com- me la main & les doigts le font dans un gant ; & elle paroit fous la figure d’un infeëte parfait. Comine ces infettes.ne font point de coques, ils ont foin de mettre leurs nymphes à l'abri , foit en terre , foit dans des troncs d’arbres , foit fous des écorces : leurs lar- ves qui font tendres & délicites , font aufli très-fouvent cachées dans de pareils endroits ; c’eft pour cette raifon qu'on ne rencontre pas fréquemment les larves & les nymphes des infeêtes à étuis qui font cependant très-com- muns. Quoiqué nous donnions cette métamorphofe comme celle des infettes à étuis en général, il en faut excepter quelques - uns dont les étuis font mols & qui femblent tenir le milieu entre les infeétes de cette feétion & ceux de la fuivante. Ce font les grillons , les fauterelles & quel- ques infeétes qui en approchent : ceux-ci reffemblent aux punaifes pour la forme de leurs larves , qui ne différent des infeétes parfaits qu’en ce qu’elles n'ont point d’ailes. Leurs nymphes tiennent le milieu entre ces deux états ; elles ont des boutons dans lefquels les ailes futures font en- veloppées , des efpéces de moignons d’ailes qui fe déve- loppent par la fuite lorfque l'animal devient infeéte parfait, Tome I. 58 HisTOIRE ABRÉGÉE Cette gradation par laquelle la fetion des coleopte- res fe rapproche de be fuivante , eft une preuve de ce que nous avons avancé dans le Difcours préliminaire , & fait voir de plus en plus que tous les corps de la nature ne forment qu'un feul genre , qui s'éloigne peu à peu par des nuances infenfibles , qui confondent & joignent enfemble les regnes , les claffes & les genres différens , & les rappro- chent les uns des autres. Nous allons maintenant expofer dans une feule Table , l'ordre méthodique fous lequel font rangés tous les genres des infeëtes à étuis qui forment cette premiere fection ; après quoi nous entrerons dans le détail de chaque genre en particulier. ARTICLES ARTICLE PREMIER; Où leurs étuis durs, qui couvrent tout le ventre & leurs tarfes, ont... LES COLEOPTERES, ou Infeétes à Ctuiss Ontes ARTICLE SECOND, Où leurs étuis durs, qui ne couvrent qu’une par» tie du ventre, & leurs tarfes » Oltegéocsssosee: ARTICLE TROISIEME; Où leurs étuis mols, & comme membraneux, & leurs tarfes, Ontesresere PREMIERE SECTION DE LA CLASSE DES INSECTES. INSECTES A ETUIS OU COLEOPTERES. ORDRES. OnDkRkE PREMreR, Où 5 articles à toutes les pattes, tels que OrDRE Srcon», Où 4 articles à toutes les patres, tels que OrDrE TROISIEME, Où 3 articles à toutes les patres , tels que { ORDRE JUATRIEME, Où 5 articles aux deux premieres paires de pattes , & 4 feulement à la derniere, Lao Rod ErEr REA ORDRE PREMIER, Où s articles à toutes les pattes , tels que o ORDRE SEconD, Où 4 articles à toutes les pattes , tels que 4 ORDRE TROISIEME, Où'3 articles à toutes les pattes , tels que { ORDRE QUATRIEME, Où s articles aux 2 premieres paires de pat- tes, & 4 feulement à la derniere;tels que. ORDRE PREMIER, Où s articles aux 2 premieres paires de pat- tes; & 4 feulement à la derniere, tels CON Q { La Blatte. ose Antennes fliformes , ORDRE SEcoOND, Où 2 articles à toutes les pattes, tels ORDRE TROISIEME, Où 3 articles à toutes les pattes, tels que { - ORDRE QuarTRIEME, ! Où 4 articles à toutes les pattes, tels que ORDRE CINQUIEME, Où s articles à couces les pattes, sels que À Le Mante.. ... Antennes filiformes, _ | Page 58. GENRES. CARACTERES. : k ‘ Le Cerf- volant... Antennes en peigne à l'extrémité d’un feul côté. La Panache......... Antennes en peigne tout du long d’un feul côté. Le Scarabé..... .....Antennes en malle à feuillets; écuflon entre les étuis. Le Boufer..........Antennes en mafle à feuillets ; point d’écuffon entre les étuiss L'Efcarbor..........Antennes en malle folide, coudées dans leur milieu : tête renfoncée dans le corcelet. Le Dermefte........ Antennes en mafle perfoliée (ou compofée de lames enfilées dans leur milieu ) & dont le dernier artiele forme un bouton : étuis fans rebordss La Vrillette......... Antennes prefqu'en mafle, dont les trois derniers articles font plus longs que les autres, L’Anthrêne......... Antennes droites en mafle folide , un peu applatie. La Cifele...........Antennes plus groffes, & un peu perfoliées par le bout : corcelet conique & fans rebords. Le Bouclier... ...... Antennes plus groffes & un peu perfoliées par le bout : corcelet & étuis bordés. Le Richard, ........Antennes courtes en fcie : corcelet uni & fimple en-defious : grofle tête renfoncée à moitié dans le corcelet. Le Taupin.......... Antennes en fcie, ou en filets, qui fe logent dans une rainure formée en-deflous de la tête : corcelet terminé en-deflous par une pointe reçue dans une cavité du ventre. Le Buprefte..…..,....Antennes filiformes : appendice confidérable à la bafe des cuiffes poftérieures. La Bruche. ........ Antennes filiformes : corcelet arrondi en bofle : corps fphéroïde | convexe en-deflus. Le Ver-luifant..….... Antennes filiformes : tére cachée par un large rebord du corcelet : côtés du ventre pliffés en papilles. La Cicindele........Antennes filiformes : corcelet applati & bordé : tête découverte : étuis flexibles. ; L'Omalife.......... Antennes filiformes : corcelet applati à quatre angles , dont les deux poftérieurs finiflent en pointes aiguese L’Hydrophile.......Antennes en mafle perfoliée, plus courtes que les antennules : pattes en nageoires. Le Dytique.........Antennes filiformes, plus longues que la tête : pattes en nageoires. LeGyrin...........Antennes roides & plus courtes que la tête: pattes en nageoires : quatre yeux, La Mélolonte…..... . Antennes en fcie, pofées devant les yeux. Le Prione. ......... Antennes en fcie, dont l'œil entoure la bale, \ Le Capricorne ...... Antennes qui vont en diminuant de la bafe à la pointe, & dont l'œil entoure la bafe : corcelet armé de pointes. La Septure ........ Antennes qui vont en diminuant de la bafe à la pointe, & dont l’œil entoure la bafe : corcelet nud & fans pointese Le Stencore......... Antennes qui vont en diminuant de la bafe à la pointe, pofées devant les yeux : étuis plus étroits par le bout, Le Eupere......... Antennes filiformes à longs articles : corcelet plat & bordé. se Le Gribouri........ Antennes fliformes à articles lon gs : corcelet hémitphérique & en boffe, Le Criocere..…...... Antennes cylindriques à articles globuleux : corcelet cylindrique. L'Altife............Antennes d'égale groffeur tout du long : cuifles poftérieures groffès prefque fphériques. La Galeruque.…...... Antennes d’égale groffeur par-tout , à articles prefque globuleux: corcelet raboteux & bordé. La Chryfomele. . :.. Antennes plus groffes vers le bout, à articles globuleux : corcelet uni & bordé. | Le Milabre......... Antennes plus grofles vers le bout , à articles hémifphériques , polées (ur une trempe courte & large : quatre antennules à l'extrémité de [a trompe. Le Becmare........, Antennes en mafle toutes droites, pofées fur une longue trompe. Le Charanfon....... Antennes en mafle coudées dans leur milieu, & pofées fur une longue trompe, Le Boftriche. ....... Antennes en mafle compofée de trois articles, pofées fur la tête fans trompe: corcelet cubique dans lequel eft cachée la tête : tarfes nuds & épineuxs Le Clairon ......... Antennes en mafle compofée de trois articles, pofées fur la têre fâns trompe : corcelet prefque cylindrique fans rebords : tarfes garnis de pelotes. L’Antribe.….....:... Antennes en mafle compofée de trois articles, pofées fur la tête (ans trompe : corcelet large & bordé : tarfes garnis de pelotes, Le Scolite.......,.. Antennes en mañle folide d’une feule piéce : tête fans trompe, La Cafide.….,...... Antennes plus groffes vers le bout & à gros articles : corcelet & étuis bordés : tête cachée fous le corcelet. L'Anafpe,.....s... Antennes qui vont en groffiffant vers le bout : écuflon imperceptible : corcelet plat, uni & fans rebords. La Coccinelle... .., Antennes à gros articles , plus groffes vers le bout, & plus courtes que les antennules : corps hémifphérique. La Tritôme. ....... Antennes plus grofles vers le bout , & beaucoup plus longues que les antennules : corps allongé, La Diapere.…........ Antennes en forme dif, à articles femblables à des lentilles enfilées par leur centre : corcelet convexe & bordé, La Cardinale.…......, Antennes en peigne d’un côté : corcelet raboteux & non bordé, La Cantharide... .... Antennes filiformes : corcelet raboteux & non bordé, Le Ténébrion. ...... Antennes filiformes : corcelet uni & bordé. La Mordelle ........ Antennes un peu en fcie, à articles triangulaires : corcelet convete, plus étroit en-devant. La Cuculle ......... Antennes filiformes : corcelet armé d'une appendice qui revient eh-devant en forme de coqueluchon. = La Cérocome ....,,.Antennes dont Le dernier article plus gros forme la maffe (pliées & peétinées dans leur milieu dans les mâles. ) Le Staphylin. ...,...Antennes fliformes: aîles cachées fous les étuis : extsémité du vertre nue & fans défenfe, La Nécydale,,...... Antennes filiformes : aîles nues. Le Perçe - Oreille... Antennes filiformes : aîles cachées fous les étuis : extrémité du véhtre armée de pinces £ LeProfcarabé,. 7, Antennes groffes au milieu, qui vont en diminuant vers Ja bafe & le bout : point d'ailes. f ‘ { | deux longues véficules pofées aux côtés de Ihnus, & ridées tranfverfalement. que À Le Trips. .........«Antennes filiformes : bouche formée par une fimple fente longitidinale : tarfes garnis de veñcules, Le Grillon.......... Antennes filiformes : deux filets à la queue : trois petits yeux liffes, Le Criquet..…....... Antennes filiformes plus courtes de moitié que le corps : trois petits yeux lifles, { La Sautérelle........ Antennes filiformes plus longues que Le corps : trois petits yeux lifess TE SECTIO PRIMA CLASSIS éRTICULE ORDINES, GENERA. Platyceruse « » » » Le Cerf-volsne, . « Ptilinus. . « « + « Le Srorabt. + Copris. + » + « « Le Boufier, + + , Attelabus. . . » . L'£fcarbor. +, . Dermeites, - . . . Ze Dermefle. ., . ÿrrhus.e ee « La Vrillette. . , , Anthrenus. ,, , ORDO PRIMUS. iculi i Æ Le Bouclier. Tarforum articulis quinque. + ses ssess.seorcees anni Le Richerd. . | Elater... . « . . Le Toupin. . . Bupreftis. . . . . Le Buprefle.. + » Bruchus. .. e . . La Bruche, « Lampyris. « . « . Le Ver = Laïfart. . Cicindela. . « , « Za Cicindele, . à Omalyfus. « . . . L'Omalyfe... « Di Sans) >Hydrophile, « . » Dyticuse : os + Le Diriques » » » GyrinuSe. e * . « £ Grimes à Melolontha. . . . La Mélolonte, Prionus ...... Le Prione, ... . Cerambix. « + . . Le Cspricorne. . Leptura «: - + . La Leptures « « » Stenocorus, . .. . Le Srencore. + « « Luperus. « « » « « Le Luperes « : Cryptocephalus. . . ARTICUEUS PRIMUS, | Coleoprris integris durige Le Gribour.. . : Cricceris.r ss « Le Crioceres «1. - Alticae « « « o » L'Alife. . se. Galeruca. + « « La Gale uques . Chryfomela. . « Lao Chrfauele, Mylabris. «.. » L: Mylabre. . » Rhinomacer. , Le Becmare Curçulio. . Le. Chaïanf Bo, richus... « Le Sofiriche « Clerus. «see « Le Cianor. se Anthribus, . « - L’'Aniribese + » Scoiytus. « « e « Le jcoiite, « Cafida. + - La Cafjide. - Anafpis. 1° Anofpe. ORDoO TERTIUS, Coccinellas. » » + « Tarforum articulis tribuses.esesossesoveneses, À Le Grcimeler ee La Tiitome. + « Ë Diaperis. oo + + « La Diaperes + e : Pyrechroa. « « « + ORDOG QUARTUS: La Cardinale. - OrRDO SECUNDUS. Tarforum articulis quatuors er se-soespeovesie CE OLEOPTER À Infe@a funt vel... Cantharis. « Tarforum primi & fecundi pelum paris articulis quin- ER ° que Qi pedum VErO pofterioium articulis quatuOfe e e Le Ténébrio Mordella..s « » + La Mordeiles « Notoxus. se » 0 e Lo Guculle, » « « Cerocoma, « » » » La Cérocomes » « » f Staphylinus. « + ».» Phyinue + cs ORDO SEQUNDUSe Den dei. Tarforum articulis quatuor. tee s.sneoservess < ORDO TERTIUS. Tarforum articulis tribuse sen. voreosesss.eeee ORDO QUARTUSe . |. Tarforum primi & fecundi pedum paris articulis 55 firetoe... » » ». + pedum vero polteriorum Æticulis quatuor. ++. e Le Profearabé. « « . «OR D:0--PRIMUSS, 0. Tarforum primi & fecundi pedum paris articulis quin- ,Blattae .. » + ol. .OrRDo PrImMusSe 33.5 ARTICULUS SECUNDUS. Tarforum articulis quinque «Ve.....sssssveste À Colcoptris dimidiatis durissoso.eoss.sos La Nécidélee ss Forficula. se » » « Le Perce-Oreille. que, pedum vero polteriorum articulis quatuore. - La late... ORDO SECUNDUSe Ë Tripses ons ST EL Tarforum articulis duobus, .».osemcssossvsesce À LeZripse se ORDO TERTIUSe Gryilus. +» RE Se ns Grillon. » Tarforumarticulis tribuse.. » | oser. socseseoe Er : D ArTICULUS TERTIUS. Coleoptris mollibus membranaCeise + » » » »- ORDO QUARTU Se Le Griquete. » =» Tarforum articulis quatuor .... ssessrsseseneone Loeufar à . SS RER TEE Mantes. « , ü Tarforum articulis quinquéssersonsmsentensste À La Movirr F a Et a ( 2 ” t ] s RK INSECTORUM COLEOPTERA INSECTA CARACTERES,. ....Antennæ in extremo uno verfu pe@inatæs ..... Antennæ fecundum totam Jongitudinem uno verfu peétinatæ: ? Ÿ.....Antennæ clavatæ, clava lamellata : fcutellum inter elytrorum origines: ....Antennæ clavatæ, clava lamellata : fcutellum inter elytrorum origines nullumt; .....Antennz clavatæ, clava integra , in medio fra@z : caput intra thoracem. +... Antennz clavatæ, perfoliatæ , ultimo articulo folido , gibbofo : elytra non marginata: ï. ....Antennæ articulis tribus ultimis longiffimis , femi - clavatæ. .....Antennæ clavatæ integræ, clava folida comprefla. L -...Antennæ extrorfum craflores, nonnihil perfoliatæ : thorax conicus , non marginatus. + +... Antennæ extrorfum craflores, nonnihil perfoliatæ : thorax & elytra marginata. ke .... Antennz ferratæ breves : thorax fubtus nudus : caput dimidium intra thoracem, craflum. e .... Antennz ferratz ( vel filiformes ) intra capitis cavitatem fubtus receptæ : thorax fubtus aculeo , intra cavitatem abdominis recepto donatus. Ve... Antenn filiformes : trochanter magnus, feu appendix ad bafim femorum pofteriorum, \..... Antenne filiformes : thorax fubrotundus gibbus : caput fphæroïdzum dorfo convexo. k.....Antennæ filiformes: caput clypeo thoracis marginato te&um : abdominis latera plicato-papillofa. Xe... Antenne filiformes : thorax planus marginatus : caput detedtum : elytra flexilia. \.....Antennæ filiformes : thorax planus tetragonus , angulis pofterioribus in fpinam produétis, .....Antennæ clavatæ perfoliatæ , antennulis breviores : pedes natatorii. , {: ...Antennæ filiformes, capite Jlongiores: pedes natatorii. ..... Antennæ rigidæ, Capite breviores : pedes natatorii : oculi quatuore ....-Antennæ ferratæ, ante oculos pofitæe Vossee Antennæ ferratæ, in oculo pofitæ. V.....Antennæ à bafi ad apicem decrefcentes in oculo pofñtæ : thorax aculeatuse ! À....-Antennæ à bañ ad apicem decrefcentes in oculo pofitz : thorax inermis. é .... Antennæ à bañ ad apicem decrefcentes ante oculos poñtæ : elytra apice anguftiora. FR ..... Antennæ filiformes articulis longis : thorax planus marginatus. .....Antennz filiformes articulis longis : thorax gibbus , hæmifphæricus. .... Antennæ cylindraceæ articulis globofis : thorax cylindraceus, ..... Antennæ ubique æquales : femora pofica crafla fubglobofa. +... Antennæ ubique æquales , articulis fubglobofis : thorax inæqualis, fcaber , marginatuss ..... Antennæ à bañ ad apicem crefcentes, articulis globofis : thorax æqualis, marginatus. ..... Antennæ fenfim crefcentes , articulis hemifphæricis , rofiro brevi plano infidentes : antennulæ quatuor in extremo roftris .…...Antennæ clavatæ integræ, roftro longo infidentes. ..….. Antennæ clavatæ fra@æ, roftro longo corneo infidentes. 1 eee. Antenne clavatæ , clava ex articulis tribus compoîfita , capiti infidentes : rofrum nullum : thorax cubicus caput intra fe recondens: tarf nudi ee. Antennz clavatæ, clava ex articulis tribus compoñita, capiti infidentes : roftrum nullum : thorax fubcylindraceus non marginatus : tarf .…...Antennæ clavatæ, clava ex articulis tribus compofita, capiti infdentes : roftrum nullum: thorax latus marginatus : tarf fpongiofe .…... Antennæ clavatæ, clava folida : roftrum nuilum. …...Antennz extrorfum crafiores, nodofæ: thorax & elytra marginata : caput thorace teétum. Antenne filiformes fenfim crefcentes : fcutellum vix apparens : thorax planus, lævis, non marginatus, ..... Antennæ extrorfum craffores, nodofæ, antennulis breviores : corpus hæmifphæricum. …...Antennz extrorfum fenfim crafiores, antemnulis longiores : corpus oblongum. ce... Antennæ taxiformes, articulis lentiformibus per centrum perfoliatis: thorax convexus marpinatus: .... Antennæ uno verfu pedinatæ : thorax inæqualis, fcaber , non marginatus. …... Antennz filiformes : thorax inæqualis, fcaber ,; non marginatus. .….. Antennæ filiformes : thorax planus , marginatus. ee... Antennæ fubferratæ , articulis triangularibus : thorax antice attenuatus , CONVEXUSS ….. Antenne filiformes : thorax cucullatus, dente acuto. eee. Antennæ ultimo articulo clavato, (mafculis complicatæ, in medio pe&tinatæ.-) doses Antennæ filiformes + alete@e:abdometinerme Re à Vos . Antennæ filiformes : alz nudæ, SA A AS a ke .…..Antennæ filiformes : alæ teêtæ : abdomen forficibus armatums À... Antennæ à medio ad Bafim & apicem decrefcentes : alæ nullæs Yes ... Antennæ filiformes!: ad ani latera appendices veficulof, tranfverfim fulcati, \..... Antennæ filiformes : os rimulä lon gitudinali : tarf veficulof. j 1... Antenne filiformes : cauda bifera : ocellitres. s È So ; s \. .….Antennæ filiformes , corpore dimidio breviores : ocelli tres; Yee.. Antennæ filiformes, corpore longiores : ocellitres, Yeesre Antennz filiformess DES INSECTES. 59 AR PC PP OP ARMÉE NE LT EUR DE LA PREMIERE SECTION. Infeéles à étuis durs ; qui couvrent tout Le ventre. ORDRE PREMIER. Tnfééles qui ont cing articles à toutes les pattes. PLATYCERUS. Scarabæi fpec. linn. IVENG ER F5F.O':L ANT, Antennæ in extremo uno Antennes en peigne à l’ex- verfu petlinatæ. trémité , d’un feul côté, Familia 1°. Antennis fraétis. 1°. Famille à antennes cou. dées. 24, Antennis integris. Do à antennes entié- res. de E nom de platycerus a été donné à ce genre , à caufe de ces grandes cornes mobiles & branchues , que porte à {a tête la premiere efpéce de ces infeétes. On la appellée platycerus , infeëte à larges cornes : c'eft par la même raïon qu'en françois on a nommé ces infeites cerfs vo- lans , à caufe de la reffemblance que ces cornes paroiffent a voir avecles bois des cerfs. 1 Le caractere eflentiel de ce premier genre d'infeétes à étuis, eft d’avoir le bout des antennes formé en peigne, mais feulement d'un côté. Ces antennes font compofées de onze articles , dont Les quatre derniers ont fur le côté Hi 60 HiISTOIRE ABRÉGÉE un prolongement , ce qui repréfente aflez bien les dents d'un peigne. Ces quatre derniers articles font plus gros que les autres , enforte que l'extrémité de l’antenne qui en eft formée , eft plus groffe que le refle de fon corps, & que fa figure approche de celle d'une mafle ou mañlue , dont le bout eft plus gros. Nous avons diftingué & divifé ce genre én deux famil- les par rapport à la forme des antennes. La premiere com- prend ceux de ces infeétes , dont les antennes forment un coude & font pliées dans leur milieu. Dans ces cerfs- Volans , la premiere piéce de l'antenne eft fort longue , elle en forme à elle feule la moitié. Au bout de ce long ar- ticle , l’antenne fe coude, & les autres anneaux beaucoup plus .courts , forment avec le premier un angle obtus. La feconde famille comprend les cerfs-volans , dont les antenves font droites & ne forment point un angle dans leur milieu : dans ces derniers , la premiere piéce des an- tennes n eft guères plus longue que les autres. Nous n’a- vons autour de Paris qu’un feul infe&te de cette feconde famille , c'eft le dernier de ce genre que nous avons appellé Ja chevreite brune. Tous ces infeêtes viennent d'une groffe larve hexa- pode ; blanche , à tête brune , écaiïlleufe , telle que celle que nous avons décrite , en parlant des infe@tes à étuis en général. Cette larve fe loge dans l'intérieur des vieux arbres , les ronge , les réduit en une efpéce de tan, dans lequel elle fe transforme , devient chryfalide , & enfin animal parfait, On trouve quelquefois ces larves dans les creux d'arbres pourris & percés de tous côtés , & c’eft autour de ces mêmes arbres qu’on voit roder & voler, particuliérement fur le foir , l’infeéte parfait , qui va y dé- pofer fes œufs, Les efpéces de ce genre font les fuivantes. KA 2 DES INSECTES. 61 PREMIERE FAMILLE. 3. PLATYCERUS fu/cus, cornubus duobus mobil- Bus ; apice bifurcis , intis ramo denriculifque inftruitis. planch. 1 , fig. à. Mouffet. theatr. pag. 148. Cervus volants, Aidrov. inf. pag. 451. fig. 1. Jonff. inf. tab. 13. Scarabæus , 2. f. 1. 2. Criarler. onom. 46. Cervus voltans platyceros.- Merret. pin. p. 201. Cervus volans. Olear, muf. pag. 27, tab. 16, f. 5. Taurus volañs, Dal. pharmacop. pag. 398. Scarabæus cornutus. Raj. inf. pag. 74, n. 2. Scarabæus maximus platyceros, taurus nonnullis aliis’ cervus volans. Linn. faun. fuec. n. 337. Scatabæus cornibus duobus mobilibus æqualibus apice bifurcis : introrfum ramo denticulifque inftru@is. Linn. fyft nar. Edit. 10, n. 58. Scatabæus maxillofus, maxillis exfertis: apice bifurcatis. Rofel inf. vol. à, tab. 4. © tab. s, fig. 7, 9. Scarab. terreftr. clafis. 14 Le grand cerf-volant. Longueur 21 lignes. Largeur 7 lignes: Cet infe@te le plus grand de tous ceux de ce Pays-ci, & le plus fingulier pour fa forme , eft très-reconnoiffable par deux grandes cornes mobiles , qu’il porte à fa tête , & qui lui ont fait donner fpécialement le nom de cerf-volant, Ces cornes larges & applaties qui font le tiers de la lon-' gueur de l'infeête , ont au milieu , vers leur partie inté= rieure , une petite branche , & à leur extrémité elles fe bi- furquent & fe divifent en deux : elles ont autre cela: plulieurs petites dents dans toute leur longueur. La tête qui foutient ces cornes eft fort irréguliere , très-large & courte : le corceler eft un peu moins large que la tête & le corps , & il eft bordé à fa circonférence : les étuis font fort unis , fans ftries ni raies. Tout l’än'mal eft d’une couleur brune foncée : on le trouve communément fur le chêne : il eft affez rare autour de Paris , & quoique ce foit le plus grand des infeétes à étuis que l'on trouve ici , ïl eft bien plus petit que ceux de la même efpéce qui fe rencon- 62 HisSTOIRE ABRÉGÉE : trent dans les Pays où il y a beaucoup de bais : cet animal eft fort & vigoureux , & lon doit éviter fes cornes avec lefquelles il pince fortement. 2. PLATYCERUS fufcus, elyeris lævibus ; caprte levi. ; Raj. inf. pag. 75 , n. 3. Scarabæus platyceros totus niger , cornibus brevibus ; unicum tantum ramum emittentibus , corpore oblongo & velut parailelo- grammo, ja 7 48 Linn. faun. fuec. n. 338. Scarabæus maxillis lunulatis prominentibus denta- tis , thorace inermi. Rofel. inf. vol. 2 , tab. $ , fig..8, Scarab. terreltr. clafl, r. Lys grande biche. Longueur 16 lignes. Largeur 6 lignes. Cet animal reffemble beaucoup au précédent ; quel- ques perfonnes même ont cru qu'il n’en différoit que par le fexe , prenant celui-ci pour la femelle , & le cerf- volant pour le mâle : mais quoiqu'ils fe refflemblent beau- coup pour la forme, la grandeur & la couleur ; il eft prou- vé que ces infeétes font de différentes efpéces , & ne dif- férent pas feulement par le fexe , ayant rencontré plufieurs fois des biches accouplées enfemble , & jamais avec des cerfs-volans. D'ailleurs , outre ces grandes cornes qui leur manquent , la forme du corcelet n’eft pas la même dans les uns & les autres, il eft plus large dans les biches : mais fur-tout ces dernieres différent du genre précédent par la conformation de leur tête. La larve de la grande biche fe trouve dans les troncs des vieux frênes à demi pourris, & c'eft aux environs de ces arbres qu'on rencontre fouvent cet infecte. 3: PLATYCERUS riger , elytris lævibus | capitis punclo duplici prominente. Linn. (yf nat. edit. 10, n. 62. Scarabæus maxillofus depreflus niger , ma- Xillis dente laterali elevato, La perte biche. Longueur 9 lignes, Largeur 4 lignes, DES INSECTES. 63 La petite biche refflemble beaucoup à la grande , & je J'ai prife pendant long -tems pour une variété ; elle paroît feulement plus petite d'environ moitié : mais outre la couleur qui eft noire & matte dans celle-ci , tandis qu’elle eft brune dans la précédente , j'ai enfin obfervé une autre marque fpécifique de cet infette : ce font deux points élevés , lifles , qui fe trouvent à côté l’un de l'autre fur le milieu de la tête dans les mâles feulement , & qui ne font oint dans la grande biche. Cet animal fe trouve comme fi précédens dans les troncs d'arbres pourris : il n’eft pas rare. 4 PLAT YCERUS wio/aceo-cœruleus , elytris Levi- Bus. Linn. ff nat. edit. 10 , n. 63. Scarabæus maxillofus , maxillis lunulatis,. thorace marginato. Faim. Differt. n. 40. carabus cœrulefcens, La chesyrette Eleue. Longueur s liznes. Largeur 2 lignes. Ce joli cerf-volant eft tout bleu , tirant un peu fur le violet : fes antennes font les mêmes en petit que celles des efpéces précédentes : fes machoires avancent & dé- bordent la tête , & leur côté intérieur eft dentelé : fon cor- celet a un rebord bien marqué : fes étuis font allongés & de la même forme que ceux du grand cerf-volant : ils font chagrinés & le corcelet vû à la loupe , paroït ponâtué. N.-B. Nous avons une variété de cette efpéce qui en différe par quelques endroits ; 1°. elle eft un plus large ; 29. fa couleur eft verte en deffus ; 3°. le deflous eft d’un brun fauve ainfi que les pattes. Tout le refte eft feme blable : on pourroit Prnalté la chevrerte verte. Gi 64 HIisTOIRE ABRÉGÉE SECONDE FAMILLE. ss PLAY CERUS fafcus ; elytris ftriatis. La chevrette brune. Longueur 32 ligne. Largeur 13 ligne. Cette petite efpéce de cerf-volant eft toute brune : fes machoires font fort prominentes & divifées à leur bout en deux petites pointes aigues , outre une dent peu faillante qu’elles ont dans leur milieu : fon corceler large , peu bordé , eft terminé quarrément vers la tête & arrondi du côté des étuis , ce qui lui donne une forme aflez fin- suliere. Và à la loupe , il paroît pon@tué , ainfi que la tête, au lieu que les étuis font ponétués & ftriés ; ce qui eft par- ticulier à cette efpéce : elle commence à s'éloigner un peu des précédentes , en ce que fes antennes ne font point coudées dans leur milieu & n'ont point la premiere piéce allongée comme dans les autres cerfs-volans & que de lus les feuillets latéraux du bout de l’antenne font moins pre & moins marqués. Les rarfes paroiflent à la premiere vüûe n'avoir que quatre piéces , la premiere qui eft fort courte , étant prefqu'entiérement cachée dans l’articu- lation de la jambe. PHTE'T-NOUrS, L'RASEPIARN MANCHE. Antennæ fecundum totim Antennes en peigne tout dongitudinem uno verfu pec- du long d’un feul coté. linatæ. La panache a été ainfi nommée à caufe de la forme de fes antennes , qui repréfentent une efpéce de panache : € eft auñMi ce que fignifie le nom latin priinus. Ces anten- ñes font compofées de onze articles , dont les deux pre- mIefS , DES INSECTES. 6s miers , les plus proches de la tête font fimples , tandis que les neufautres ont chacun fur le côté une longue a pendi- ce ; enforte que toute l'antenne femble garnie de je dents d’un côté , & imite la forme d’un peigne , ou poüt mieux dire d'une panache. Les larves de ces infeétes fe logent dans le bois , dans les troncs d’arbres, où elles forment des petits trous ronds & profonds. C'eft dans ces mêmes trous qu’elles fubiffent leurs métamorphofes ; jufqu’à ce que devenues infeëtes parfaits , elles en fortent, prennent leur effor & aillent voler fur les fleurs où on rencontre quelquefois la panache. Nous ne connoïffons autour de Paris que deux efpéces de ce genre, fçavoir : 1. PTILINUS arro-fufcus ; thorace convexo , pedibus antennifque pallidis. Linn. fyff. nat. edit. 10 , n. 4. Dermefles, fufcus , antennis luteis pennatisa La panache brune. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne, Cette efpéce a beaucoup de rapport avec certains der- meftes & encore plus avec les vrillettes : elle eft oblon- gue , noirâtre , à l'exception des pattes & des antennes qui font pâles : fes antennes font fort jolies, branchues & comme en peigne , mais d’un feul côté : fon corcelet eft en boffe , & cet animal retire fa tête fous fon corcelet, & fes pieds fous fon ventre, dès qu’on le touche , reflant tel- lement immobile qu'on le croiroit mort. Il fait fa demeure ordinaire dans les vieux troncs de faule , qu'il perce d'une quantité de petits trous ronds : c'eft dans ces endroits qu’il faut le chercher : on y trouve , ou l'animal parfait prêt à fortir , ou la larye qui le doit produire , fuivant la faifon, Tome , I 66 TS TOIURE LAB RÉGIE 2 PTILINUS ziger, fubvillofus , thorace plano mar- ginato , elytris flavis mollioribus, planch. 1 , fig. 2. La panache jaune. Longueur à 3 lignes. Largeur 1 ligne. On feroit d’abord tenté de prendre cet infeête pour une cicindele , fi ce n’étoit la forme de fes antennes. Je crois même que c’eft lui que M. Linnœus a voulu défigner, pag. 403 ; n. 26, de fa dixiéme édition de fon Syffema Watiræ , parmi fes cantharides. Tout fon corps eft noir, à l'exception des étuis qui font jaunes : fon corcelet n'eft guères plus long que large & eft un peu marginé , ce qui, joint à la fléxibilité de fes étuis , lui donne un faux air de notre cicindele : mais outre les antennes qui font très- différentes,il n’a pointun autre caraëtere de cette derniere, ce font les efpéces de papilles que forment les côtés du ventre des cicindeles , & qui ne fe voyent point dans Ja panache jaune. Tout l'infeëte eft un peu velu , on le trouve affez communément fur les fleurs. S'CAATR AB ROUES: LE SCARABÉ. _ Antennæ clayatæ ; clav& Antennes à mafñle en feuil- damellati >; feutellum inter ets; écuflon entre les étuis; ely trorum origines. Familia 14 Antennarum la: 1°. Famille : à fept feuillets aux mellis feptem. antennes. Sri Antennarum la- 27. ————— à trois feuillets aux mellis tribus. antennes. Nous avons appliqué & réduit à ce feul genre le nom de fcarabé » que plufieurs Auteurs ont autrefois donné in- diftinétement a tous les infectes à étuis. Le caraîere eflen- tiel de ce genre eft d’avoir les antennes en malle » c'eft-à- Lie, © | avé. DES RENSECITES. 67 dire terminées par un bout plus gros que le refte de l'an- tenne. Cette mañle ou extrémité , eft compofée de plu- fieurs lames ou feuillets , que l’infecte peut reflerrer ou ouvrir , à peu près comme les feuillets d’un éventail. Un autre caractere eft d’avoir entre leurs étuis , à leur origine, cette petite partie triangulaire que nous avons appellée l'écuflon ; & c’eft par ce carattere que ce genre diflére du fuivant , qui a des antennes femblables , mais dans lequel l'écuflon manque. Nous aurions pu réunir ces deux genres qui différent peu , mais comme celui-ci fe trouve déja chargé d’un grand nombre d’efpéces ;, nous avons mieux aimé les féparer pour faciliter l’ordre & la méthode. Nous avons de plus divifé le genre des fcarabés en deux familles , fuivant le nombre des feuillets qui compofent la mafle des antennes. Dans la premiere famille font les fca- rabés qui ont fept feuillets aux antennes ; cette famille eft la moins nombreufe. La feconde renferme tous les autres qui ont feulement trois feuillets aux antennes. Les larves de ces infeêtes reffemblent toutes à ces gros vers blancs dont nous avons déja parlé , qui donnent le moine & le hanneton , deux des efpéces de ce genre , & que l’on trouve dan$ le tan & dans la terre : mais toutes ces larves n’habitent pas les mêmes endroits. Les unes, comme nous le difons , viennent dans la terre , c’eft le plus grand nombre ; d’autres vivent dans les bouzes de vache & les autres excrémens d'animaux ; quelques-unes font aquatiques & fe trouvent dans les eaux. C’eft dans ces différens endroits que ces larves croiflent & fubiffent leurs métamorphofes. Quelques-unes des plus grofles , telles que celles du hanneton , du moine, &c. font deux ans en- tiers & même trois fous cette forme de larve , avant que de prendre celle de chryfalide & de devenir animal par- fait, d’autres plus petites achevent tous leurs changemens dans le cours de la même année. Parmi ces infeétes devenus parfaits , quelques - uns offrent des particularités dignes de remarque. Trois efpé- NS Ji 68 Hi1STOIRE ABRÉGÉE : ces de fcarabés , fçavoir Le foulon , le fcarabé à tarriere &c l'écailleux violet, ont le corps chargé d’écailles farineufes femblables à la pouficre qu'on obferve fur les aïles des papillons & des phalênes. Ces écailles diverfement colo- rées , forment des taches de différentes couleurs fur l’in- fee , & non-feulement fur fon corps ;, maïs fur fes étuis &c toutes fes autres différentes parties. Une de ces trois efpéces , le fcarabé à tarriere à une autre particularité ; c’eft une longue tarriere fine pofée à l'extrémité du ventre, qui ne fe trouve que dans les femelles & qui leur fert à dépofer leurs œufs dans les vieux bois. Une autre efpéce appellée le moine ; a au con- traire une corne à [a tête qui ne fe voit que dans les mâles , & dont il neft pas aifé de découvrir l'ufage. Enfin une derniere efpéce , connue fous le nom de phalangifte, a de longues pointes au corcelet , qui fe trouvent égale- ment daus les mâles & dans les femelles. Toutes ces fin- gularités rendent ces différentes efpéces remarquables & intéreffantes , & dédommagent en partie un curieux du tort que plufieurs fcarabés font aux fleurs , aux feuilles. & aux racines des arbres. Premiere LAMIITE; 4 SCARAB ÆUS capite unicorni recurvo , thorace £1660 , abdomine hirfuto. Linn. faur. fuec. n. 340. Linn. fyfema nat. edit. 10 | n.7. Scarabæus thorace tuberculo triplici , capitis cOrnu recurvato. 1 Olear. muf. 27,1. 16, f. 4. Scarabæus nafcornis. Jonfë. inf t. 14, n. 12. Scarabæus buceros naficornis. Æmperat. air. p- 694. Scarabæus rhinoceros. f. 1 , 2 » 3° Barchol. unic. p. 54. Scarabæus monoceros. Frife. v.3,p.6 ,t. 3, f. 1. Scarabæus nañcornis. Swamerd. bibl. mat. t. 27, f. 1, 2. Rofel. inf. vol. 2 ; tab, 6 € 7. Scarab. terreftr. claf, r. Le moine. Longueur 15 lignes, Largeur 9 lignes. Cette premiere efpéce de fcarabé fe reconnoît aifment DES FTNSECTES | 69 par la corne qu’elle porte fur fa tête , & qui l’a fait nommer par plulieurs Auteurs rhinoceros. Son corcelet n’eft pas moins fingulier & irrégulier : il s’éleve fur le derriere & forme une éminence tranfyerfe. à trois angles. Cette éminence eft bien moins confidérable dans la femelle, qui n'a point non plus la corne de Îa tête. Tout le corps de l'animal eft d’un brun châtain , fes étuis font lifles & fon ventre eft un peu velu. On trouve en grande quantité dans les couches des jardins & potagers & dans le bois pourri cet infeéte , ainfi que fa larve, qui reflemble tout-à- fait à celle du hanneton connue fous le nom de vers blanc. 2. SCARABZÆUS antennarum lamellis maximis ; corpore 119r0 , fquamis albis , varie maculato, Charlet. onom. 46. fullo. Mouffer. inf. p. 160, f. 4. fullo. AGE. n. curiof. dec. 2. ann. 6, obfer. 239. Scarabæus piQus: Frifch. v.11,p. 22,11, f. 1. Scarabæus julii, afbo maculatus. Ray. inf. p. 93. Scarabæus fullo plinii. ‘ Linn. faun. fuec. n: 343. Scarabæus antennarum lamellis feptenis æqualibus ; corpore nigro , elytris maculis albis fparfis. : Lian. fyft. nat. edir. 10 , n. 46. Scarabæus muticus ; antennarum lamellis fepte=- nis æqualibus , corpore nigro , albedine irrorato, Roef. inf. tom. 4 , tab. 3c. Le foulon. Longueur 17 lignes. Largeur 7 lignes. Ce fcarabé un des plus gros & des plus beaux de ce gen- re , a la tête & le corcelet noir , & les étuis un peu moins foncés & bruns : mais ce qui le rend plus agréable à la vûe , c’eft la couleur Blanche qui tranche fur ce fond & forme des taches irrégulieres. Ces taches blanches con- fidérées à la loupe , repréfentent un fpetacle fort joli : elles font compofées & formées par quantité de petites écailles blanches qui s’implantent dans des cavités des étuis & du corcelet, & qui reffemblent à ces écailles qui fe trouvent fur les aîles des papillons. Au refle ce fcarabé n’eft pas le feul dont le corps foit ainfi parfemé de ces écailles ; nous en verrons pluñeurs autres exemples. Une 70 HISTOIRE ABRÉGÉE autre particularité du foulon , ce font les feuillets de fes antennes qui font très-longs & qui égalent la longueur de la tête & du corcelet réunis enfemble , du moins dans les mâles , car ils font plus courts dans les femelles : Le refle de l’antenne eft fort court , & compofé feulement de trois articles : Le deffous de l'animal eft velu. Quoique je n'aye point trouvé ce fcarabé autour de Paris , j'ai cru devoir le rapporter ici , tant parce qu’on le trouve communément dans des Provinces qui n’en font pas éloignées , que parce qu'il fe voit dans prefque tous les Cabinets d'hiftoire naturelle : ceux que j'ai , me viennent -du Languedoc. 3. SCARAB ÆUS reffaceus , thorace villofo ; abdomi- 2is incifuris dateralibus albis , cauda inflexa. Lin Jaun. fuec. 34s. Linn. [yff nat. edit. 10, n. 43. Aldroy. inf. p. 454, t. fuperior. f. 2. L Moujféi. theatr. p. 160 , f. 1, Scarabæus arboreus vulgaris. Merian. lat. v. 1, DS ae Goed. Belz v.1, Pr 1786 1 78.1Gallirom 2, 1202078 Goed. liff. p. 26s, f. 3. k Liff. log. p. 379 , n. 1. Scarabæus maximus rufus, urhopy gio deorfum inflexo. Lifl. mut, t. 18, Ce Albin. inf. .t. 60. Lewvenhoec. arc. natur. 169$ ,v.1, p.14, f. 14. Molitor. Periv. gazoph. p.29,t.19 , f. 1. Scarabæus arboreus major Caftaneus. a). inf. p. 104, n. 1. Scarabæus arboreus vulgaris major. Frifih. germ. 4, p.20,t.14, fig. mala. Scarabæus julii feu vitis. Jonf?. inf. 70 & Charleton. onom. 46. Scarabæus arboreus. Ephemer. nat. cur. decur. 2, ann. +, p. 148. Scarabæus majalis foliaceuc, Rofel. inf. vol. 2, tab, 1 , Scarab. terre, claff. r. . Le hanneton. Longueur 1 pouce. Largeur 6 lignes. Tout le monde connoît aflez le hanneton , ainfi nous ne nous étendrons pas beaucoup fur fa defcription. Sa tête, fon corcelet & tout fon corps font d’un brun noirûtre , un peu velus ; fes étuis font d’un brun plus clair , avec quatre fries élevées & luifantes : mais ce qui carattérife ce fcara- bÉ , ce font ces marques blanches trangulaires qui font DES A NSECTES. 71 aux côtés de fon ventre , une fur chaque anñeau , & fa queue longue & recourbée. Roefel,dans fon ouvrage inti- tulé, Amufement phyfique fur les Infeiles , prétend établir deux efpéces de hannetons , l’une à corcelet noir, l’autre à corcelet brun , mais ces différences de couleurs ne font que de fimples variétés. L’infecte parfait fe trouve com- munément au printems & gâte les feuilles & les fleurs des arbres. Souvent on rencontre les mâles & les femelles accouplés enfemble. Lorfque la femelle a été ainfi fécon- dée , elle creufe un trou dans la terre à l’aide de fes jambes. antérieures qui font larges , fortes & armées de pointes fur leur bord , elle s’y enfonce à la profondeur d’un demi- pied & y dépofe des œufs oblongs d’un Jaune clair. On rencontre quelquefois ces œufs en terre rangés les uns à côté des autres. Après cette ponte la femelle fort de terre & fe nourrit encore quelque tems avant que de périr : des œufs qu’elle a dépofés , naïffent des larves hexa- podes , blanches , connues par les Jardiniers fous le nom de vers blancs , qui rongent les racines des plantes & même des arbres & les font périr. Ces larves ont des antennes compofées de cinq piéces & neuf fligmates de chaque côté, pofés de la maniere que nous avons expli- quée dans le Difcours qui eft à la tête de cette fettion. Elles reftent fous cette forme pendant près de quatre ans; & chaque année elles changent au moins une fois de peau: pendant l'hiver elles s’enfoncent en terre à une grande profondeur pour fe mettre à l’abri du froid , & demeurent jufqu'au printems fans prendre de nourriture : mais à l'approche de la belle faifon,elles remontent vers la furface de la terre. Ce n’eft que fur la fin de leur quatriéme année que ces larves fe métamorphofent : pour lors vers l’au-. tomne elles s’enfoncent en terre , quelquefois à la pro fondeur d'une brafle , & là elles fe confiruifent chacune une loge life & unie , dans laquelle , après avoir quitté leur derniere peau ; elles fe mettent en chryfalides. La chryfalide refte fous cette forme tout l’hiver , jufqu'au 2 HISTOIRE ABRÉGÉE Ve mois de février ; alors elle devient un hannetoñ parfait 5 mais mol & blanchâtre. Ce n’eft qu’au mois de mai que fes parties étant affermies ; elle fort de terre & paroït au jour : aufli trouve-t-on fouvent en terre fur la fin de l'hiver des hannetons parfaits , ce qui a fait croire 4 quelques perfonnes que ces infeétes vivoient d'une année à l’autre & pañloient leur hiver en terre pour fe mettre à l'abri du froid. On diftingue aifément les mâles d'avec les femelles par les feuillets des antennes , qui font beaucoup plus grands dans les premiers & par la pointe poftérieure du ventre , qui forme une efpéce de queue plus couïte dans les femelles. * DeEeuxIEME FAMILLE. 4. SCARABÆUS river, elytris flriatis , thorace am trorfum tricorni. planch. 1 , fig. 3. Mouff. theatr. p. 152. Réregoc vel Tauemepoc. fe 2e père Raj. inf. p. 103. Scarabæus ovinus fecundus Willergby. Frifch. germ. 4, tab. 8. Petiv. gazoph. tab. 13, fig. 3. Le phalangifle. Longueur 8 lignes. Largeur 4 3 lignes. La forme de cet infeête , qui n’eft pas commun ici, eff tout-à-fait finguliere. Son corps eft aflez large & court, fes étuis ont des ftries longitudinales qui s’effacent peu à peu fur les côtés , fa tête avance aflez & fes antennes font très apparentes. Tout le corps de l'infe&e eft noir , à l’ex- ception de quelques poils bruns qui fe trouvent au - def- fous du corps : mais ce qui rend cet animal fingulier ; e’eft la forme de fon corcelet , dont les deux pointes laté- tales s’avancent & débordent la tête , ayant une petite éminence fur le côté , tandis que la pointe du milieu eft plus courte & s’éleve un peu. Ces longues cornes avan- cées , femblent avoir été données à cet infete comme une arme offenfive , quoiqu'elles ne puiflent faire aucun mal : leur … ; Dinis MN SE C Tiris. 73 leut reffemblance avec les longues piques des foldats de Ia phalange macédonienne , a fait appeller cette efpéce , Ze phalanpoifte. On trouve fa larve dans les bouzes de vaches : j'y ai aufli rencontré l'infeéte parfait qui probablement alloit y dépofer fes œufs. s. SCARABÆUS viridi-ænœus , thoracis parte prona antice prominente, Bauh. ballon. p.211,/f. 3. Bupreñis. #orm. muf. p. 342. Scarabæus chlorochryfos, Merret. pin. p. 201. Smaragdulus vel viridulus. Frifch. germ.v.12,p.2$È.3) f. s. Scarabæus arboreus viridis , feu fcarabæus auratus ditus. Raj. inf. p. 76, n. 7. Scarabæus major , corpore breviore , alarum elytris & thoracis tegmine cruftaceo , colore viridi ferici inftar fplendentibus. Linn. faun. fuec. n. 344. Scarabæus corpore viridi-æneo. Linn. fyft. nat. edit. 10, n. $2. Scarabæus muticus auratus fegmento abdominis fecundo latere unidentato. Rofel. inf. vol. 2, tab. 2, f. 6,7. Scaxab. terreftr, clafl 1, L'emeraudine. Longueur 9 lignes. Largeur $ lignes. La larve de ce fcarabé attaque les racines des arbres & des plantes , & l’infecte parfait qu’elle done , fe trouve très-communément dans les Jardins fur les fleurs , & parti- culiérement fur celles de [a rofe & de la pivoine. Tout fon corps eft vert ; bronzé , luifant ; mêlé fur-tout en deffous d’une teinte de rouge , femblable à du cuivre bien poli. On voit quelques taches blanches tranfverfales fur fes étuis. Il reflemble aflez pour la forme au hanneton : mais ce qui le diftingue particuliérement des autres fcara- bés , c’eft une avance que forme le corcelet en-deflous du côté de la tête. On peut regarder cet infeûte comme un des plus beaux des environs de Paris. 6. SCARAB ÆUS syiridis nitens , thorace infra æqua: le , non promenente. Linn. [yfE. nat. edit. 10 , n. $4, Scarabæus muticus levis opacus , abdomine poftice albo punétato. Rofel. inf. vol 2, tab. 3,f.4, 5. Scarab. terreftr. claîl, 1, Tome L, K <4 HisTOIRE ABRÉGÉE Le verdet. Longueur 7 lignes: Largeur 4 lignes. | Cette efpéce reffemble beaucoup à la précédente : 127 feule différ nce qu’on apperçoive d’abord , eft celle de la couleur , qui ef verte fans mélange de rouge cuivreux ; ce qui ne fuiroit pas pour conftituer une efpéce diflé- rente : du rèfte fa forme eft la même , fi ce n’eft qu'ileft un peu moins grand , & 111, comme l’émeraudine à quel- ques petites taches blanches fur les étuis : mais ce qui confitue la différence de ces deux efpéces , c'eft cette avance à la partie inférieure du corcelet qui fe trouve dans ja précéden e & qui manque dans celle-ci. Le verdet fait donc'une efpéce très-diftincte de l'émeraudine : ce fcarabé m'a été donné , & je ne connois pas la plante fur laquelle il fe trouve. 7. SCAR A BÆUS s#eflaceus , thorace sillofo , elytris luteo pallidis , Lneis tribus elevatis pallidioribus. Mu. inf. p. 160, f. 3. Scarabæus lanuginofus arboreus, alteri affinis, If rab mubt.h60/-h7: Lift. log p. 3Ko, n. 2. Scarabæus alter ex flavo cinereus. Petiv. gazoph. p. 36, t. 22, f. 9. Scarabæus pe@tinatus minor villofuss Ærifh grm. 9 ,p. 30,1. 15, f. 3. Scarabæus junii (eu folftirialis. Linn. faun. fuec. n. 346. Scarabæus teftaceus , thorace villofo , elytris lutee- paliidis lneis tribus albis Ilongitudinalibus. Linn. fyft. nat, edit. 10 ; n. 44. Le petit hanneton d'automne. Longueur 7 lignes. Largeur 3 + hgnes. Le petit hanneton reffemble beaucoup au grand , mais il eft plus petit de moitié : de plus fon corcelet & tout fon cotps font d'un brun plus clair, & fes étuis font d’un jaune ambré & un peu tranfparent : il eft aufli plus velu que le grand : les poils qui font fur les côtés du ventre font un peu blanchâtres , ce qui femble au premier coup d'œil former des marques approchantes de ces taches trian- gulaires qui fe trouvent fur le grand hanneton : mais la principale différence fpécifique de ces infeêtes, confifte DES INSECTES. 7 dans la forme de la queue . qui dans cette efpéce n’a point de prolongement comme dans Pautre. Ce petit haoneton paroît fur la fin de l'été, on le voit quelquefois voler en très-grande quantité fur le foir autour des arbres. W.B. J'en ai une variété qui eft toute d’un beau vert luifant. 8. SCARABZÆUS capite thoraceque cœruleo pilofo ; elyiris rufrs. Lift. append. 380. n. 3. Scarabæus ex nigro virefcens, pennarum thecis rufis, Linn. faun. fuec. n. 351. Scarabæus capite thoraceque cœruleo pilofo , elytris grifeis , pedibus nigris. Linn. act, upf. 1736. p. 16, n. 3. Scarabæus medius , capite collarique cœa« ruleo , pedibus nigris , elytris pallidis, friatis, Le petit hanneton à corcelet vert. Longueur 4 lignes. Largeur 2 ? lignes. On trouve aflez communément cette efpéce dans les bouzes de vaches. Sa tête & fon corcelet font d’un vert Juifant & un peu velus. Le corps en deffous eff noir, mêlé d'un peu de vert ; fes étuis font d’un canelle clair & fes pieds font noirs : il eft plus petit de moitié que le petit hanneton d'automne. 9. SCARABZÆUS ater, dorfo glabro ; elytris [ul catis , capitis clypeo rhomboide centro prominulo. Linn. Jaun. fuec. n. 349. - Linn. fyff. nat. edit. 10 , n. 30. Scarabæus muticus ater glaber , elytris ful= catis, capite rhombæxo , vertice prominulo. Mouffer. inf. p. 153. Pillularius , fig. ultima. jonft. inf. 70. Charlet onom. 46: Aldroy. 179. ; ; Bauh. ballon. p. 212, f. ult. HPrabe mit T0 17 Je 14e Lift. log p. 380 , n. 4. Scarabæus magnus ex purpura niger , tibiis omnium pedum ferratis. Raj. inf. p. 74 , n. 1. Scarabæus magnus niger vulgatiflimus , antennis ar< ticulatis. Raj. inf. p.90, n. 7. Scarabæus major niger vulgatiffimus , antennis globo4 fs , elytris lævibus. Frifch. germ. v. 4, p. 13 , t. 6. Scarabæus ftercorarius niger major, Merret, pin. p. 101. Scarabæus ftercorarius vel fimarius. K i; 1) 76 HISTOIRE ABRÉGÉE Le grand pillulaire. Longueur 10 lignes. Largeur $ lignes, Le grand pillulaire eft noir & life en deffus ; quelque- fois un peu verdâtre , en deflous il y a quelques poils clairfemés. Sa tête reffemble à un chaperon formé en lozange, dont le milieu eft élevé & les bords font faillans : fes machoires débordent fa tête : fon corcelet eft très-lifle , arrondi , bordé dans fon contour , ayant dans fon milieu ‘une légere rainure. Ses étuis font rayés d’un grand nombre de ftries longitudinales : en deffous tout l’animal eft fort brillant , tantôt bleu & tantôt vert , & ces couleurs péné- trent quelquefois jufqu’aux bords du corcelet, & des étuis en deffus. On remarque fur les cuifles antérieures une tache formée par des poils roux , qui cependant manque quel- quefois : les tarfes de toutes les pattes paroïffent foibles & bien grêles par rapport aux cuifles. Ce fcarabé fait {a demeure ordinaire dans les immon- dices & les matieres les plus fales, C’eft cette efpéce , qui autrefois a été fi renommée , particuliérement parmi les Egyptiens chez lefquels on la revéroit , & on la regardoit comme confacrée au foleil. On croyoit que cet animal étoit toujours mâle , qu il produifoit fes petits fans accou- plement avec aucune femelle , en dépofant fes œufs dans des boules de bouzes , ou d’autres femblables matieres qu'il roule continuellement avec fes pieds de derriere. Aujourd'hui on fçait qu’une pareillé produ&tion eft impof- fible , & que ce fcarabé ne fréquente les endroits où on le trouve , que pour.y dépofer , après l’accouplement, des œufs d’où fortent des larves qui fe transforment enfuite en cet animal. Un infette aufli célébre ne pouvoit manquer d'avoir bien des propriétés , fur-tout en médecine : aufli lui en a-t-on attribué beaucoup. Sans compter les vertus apo- criphes qu'on à cru lui trouver , en le tenant fufpendu au col , ou porté en amulette ; Pline, Ayicenne , Lanfranc DES INsEcTEs. À7 & plufieurs autres, l'ont regardé comme un très-bon re- méde pour-la guérifon des hémorroïdes , des douleurs d'oreille , de celles du bas ventre & même pour la pierre : mais la plus fure de toutes les qualités qui lui font attribuées , eft celle de poufler les urines & les évacuations du fexe. Tous les infeétes à étuis en général ont plus ou moins cette vertu , que l'on remarque en un desré fi éminent dans les cantharides. On 2 donné à cette efpéce le nom de pillulaire , à caufe de ces boules creufes de fiente qu’elle forme pour dépofer fes œufs dans leur intérieur : d’autres Naturaliftes Pont appellée le fouille-merde. io. SCAR À B ÆUS cœrulefcens , dorfo elytrifque gla- êris læviffimifque ; capitis clypeo rhomboiïde , centro prominulo. Linn. faun. fuec. n. 3$0. Linn. fyfl. nat. edit. 10., n. 31. Scarabæus muticus , elytris glabris levis” mis, capitis clypeo rhombæo , vertice prominulo, Le petit pillulaire. Longueur 7 lignes. Largeur $ lignes.” Le petit pillulaire reffemble extrêmement au grand , il n'en paroit différer d’abord que par fa grandeur , & fa cou- leur qui eft partout d’un bleu foncé & brillant , tant en deflus qu'en deffous : mais fi on compare ces deux in- feêtes , on voit que celui - ci a les étuis liffes fans aucunes ftries , ce qui le diftingue du précédent. Tout le refte eft de même ; ils ont l’un & l’autre ce chaperon en lozan- pe x ge , qui forme le deflus de la tête , & cette tache de poils bruns fur la premiere paire de cuifles , quoique M. Lin- nœus prétende qu’elle ne fe rencontre point dans le petit pillulaire. Cet animal fe trouve dans les bouzes , la fente & les immondices ; comme le précédent , mais on ne le rencontre guères qu’au printems. 78 HISTOIRE ABRÉGÉE 11. SCARABÆUS ater , puniis elevatis-, per ftrias digeftis. Le fcarabé perle. Longueur 32 lignes. Largeur 2 lignes À la premiere vûe, on prendroit ce fcarabé pour Îe ténebrion à ftries dentelees , n°. 7. NM eft tout noir & matte , fes antennes font courtes de la longueur environ de Îa tête, & on y voit très-bien les trois lames ou feuillets : fa tête bordée à fa circonférence , a deux éminences en deflus l’une à côté de l’autre. Le corcelet a plufeurs boffes , longues , irrépulieres , & outre cela il eft pointillé : les étuis ont chacun cinq rangs longitudinaux de gros points élevés & liffes , & entre ces rangs cinq autres de points femblables , mais plus petits de moitié. Ces points gros & liffes fur un fond matte , font un très-bel effet & reffemblent à des perles. On trouve rarement ici ce bel infeête , mais il eft affez commun à Fontainebleau. 42. SCARAB ÆUS ater depreflus & fquamofus, maculis albis vartegatus , elytris abdomine brevioribus ; fæmina aculeo an. Linn. [yfl. nat. edit. 10, n. 45. Scarabæus muticus , thorace tomentofo rugis duabus longitudina:ibus marginato , elytris abbreviatis. Le fcarabé à tarriere. Longueur a lignes. Largeur 2 lignes. Ce joli fcarabé fe trouve fouvent dans les troncs d’ar- bres pourtis , & fous les écorces des vieux arbres; il eft plat, & lorfqu'on le prend , il retire fes pattes fous fon corps ; & refte fi parfaitement immobile, qu'on Île croiroit mort. Tout fon corps eft d'un fond noir & couvert de pe- tites écailles femblables à celles que nous avons remar= quées fur le foulon ; mais dans le foulon on ne voit ces écailles que fur les taches blanches de cet infe&te , au lieu que dans celui-ci tout le corps généralement en eft cou- DES ÎINsEcCTres. 79 vert ; feulement elles font noires dans beaucoup, d’en- droits, & blanches dans d’autres, ce qui produit de jolies taches. La tête de l'animal el petite & allongée ; fon cor. celet l’eft auflt, & femble avoir cinq angles. Les étuis font courts & ne couvrent guéres plus de la moitié du ventre. Tout le corps de l'animal eft applati. On voit de plus, à l'extrémité du ventre de la femelle, une pointe ou tarriere longue d’une ligne , qui ne fe trouve point dans les mâles. Il paroiït que l'ufage de. cette partie eft de fervir à loger & dépofer les œufs de cer infeéte dans le bois pourri où onle trouve. 13. SCAR AB ÆUS siolaceus & fquamofus , fquamis Jubtus argenteis. L'ecailleux violet: Longueur 4 lignes. Largeur 1 4 ligne, IT eft tout violet, fur-tout en deffus, & fon. corps eft couvert par-tout d’écailles , comme celui du précédent. Cesécailles font en deflus de la même couleur que le fond du corps, c'eft-à dire violettes, mais en deflous elles font argentées, plus dans quelques-uns , moins dans d'autres. J'ai trouvé: cet infefte dans des troncs d’arires pourris. J'en ai recu d'Orléans, il y a quelques années ; dont les couleurs étoient extrêmement vives; le deffus étoit du plus beau violet , & le deffous d’une belle couleur argentée. Je les remis à M. de Reaumur. Ceux que J'aitrouvés ici font d'une couleur beaucoup plus terne. 14. SCAR AB ÆUS zigro-cœrulefcens, maculis albis Jparfis , ordine macularum abdominalium longitudinal. Raj. inf. p 104, n.8. Le drap mortuaire. Longucur $ lignes. Largeur 3 lignes. La firme de cer infette eft la même que celle du han- neton ; il eft en deflus & en deflous d'une couleur noire 80 HISTOIRE ABRÉGÉE . | un peu bleuâtre , & varié de marques & de raies blanches: Ces points blancs font difpofés fur le corcelet en deux bandes longitudinales de trois points chacune , outre quel- ques autres plus petits ; mais ce qui caraétérife particulié- rement cet infecte, c'eft une raie longitudinale de points blancs , qui fe trouve fous le ventre, chacun de ces points étant placé au milieu d’un des anneaux de cette partie. On trouve cet animal l'été fur les fleurs , particulérement fur celles des plantes ombelliferes. ; s: SC ARABZÆUS xiger, elytris croceis margene TILOTOe Le [carabé à bordure. Longueur 3 lignes. Largeur x 3 ligne. La tête, le corcelet & le deffous de cet infeéte font Anoirs, & de plus, le corcelet, ainfi que la tête , font char- gés de points, Ses étuis font Jaunes , bardés de noir , ftriés & ponétués. 16. SCARAB ÆUS riger, hirfutie flavus ; elytris lutèis , fafciis tribus nigris interrupris. Mouffet. theatr. p. 161. f. 7. Linn. faun. fusc. n. 348. Scarabæus niger hirfutie flavus, elytris fafciis dua= bus luteis coadunatis. Linn. [yft nat. edit. 10, n. 47. Scarabæus muticus niger, tomentofo-flavys ; elytris fafciis duabus luteis coadunatis. À La livrée d'ancre. Æongueur 4 + lignes. Largeur 3 lignes. Cette belle efpéce fe trouve communément furles fleurs, Tout fon corps, fa tête & fon corcelet font noirs, mais couverts de poils jaunes en grande quantité ; fes étuis, qui ne font point velus , font d’un jaune pius pâle, ayant chacun trois bandes tranfverfales noires , qui commencent ‘au côté extérieur, mais qui ne vont pas jufqu’au milieu. Ils ont auffi un rebord noir un peu relevé. Le bout du ven- tre de l'infecte n’eft pas recouvert par les étuis, ce qui eft commun à beaucoup de fcarabés, N.B. DES INSECTES. Lg NW. B. On trouve des variétés de cet animal un peu différentes pour la couleur. J’eniai un dont les poils , au lieu d’être Jaunes , font rouges , & dont les étuis ont aufli une teinte de rouge. 47. SCARAB ÆUS s2/ofus albo, nigro, flavoque irre: gulartter vartegatus. L'arlequin velu. Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes: Tout le corps de cette efpéce eft velu , & même cou vert de poils aflez longs. Ces poils font un peu blanchâtres en deflus , & jaunes en deffous. Le corps, fous ces poils, eft noir, à l'exception des étuis , qui font bigarés de jaune. On peut regarder le jaune comme faifant fe fond de la couleur des étuis, dont les bords ; tant extérieurs qu’inté- rieurs , font noirs , avec une tache quarrée noire autour de l'écuffon, & plus bas deux bandes noires tranfverfes , mais irréguliéres & déchiquetées. Les antennes font cour- tes, & n ont gueres que la longueur de la tête. 18. SCARAB ÆUS capite thoraceque nigro ; antennis elytrifquerubris. Linn. faun. /fuec. n. 3$$. Linn. fyft. nat. edit. ro, n. 12. Scarabæusthorace inermi, capite tuberculato ; elytris rubris , corpore nigro. Rofel. inf. tom. 2, fcarab. tab. A. fix. 3. Ærifch. germ. v.4,p. 35,1 19, fig. 3. Scarabæus equinus medius, coleoptris rubris, coilari nigro. Le /Carab: bedeau., Æongueur 3 lignes. Largeur 1 2 ligne. La tête de cet infeéte eft noire & formée en chaperon avancé , fur lequel on remarque trois points où élévations rangés tranfverfalement. Les antennes, qui font fous ce chaperon, {ont rouges. Le corcelet,qui eft arrondi, eft d’un noir luifant; il a feulement fur les côtés , vers la partie an- térieure , une marque rouge. Enfin tout le refte du corps gt noir, à l'exception des étuis, qui font d'un beau rou- Tome Î. 82 HISTOIRE ABRÉGÉE ge. Ces étuis ont des flries longitudinales ; on ef peut compter neuf fur chacun : vües à la loupe ,elles paroïllent compofées & formées de points rangés fur une même ligne, La larve de ce fcarabé fe trouve dans la fiente & les bouzes de vaches : on y trouve aufli l’infeéte parfait, principalenient aû commencement de l'été. | 19. SCARAB ÆUS capite thoraccque nigro glabrosz elytris grifeis , pedibus pallidis. Lin, faun./fuec. n 353 | | Raj inf. p. 106. Scarabæus pillularis decimus. Le fcarabe gris des bouxes. Longueur 1,2, 3,lignes. Largeur ? 1. 1 3 ligne. Ce petit fcarabé fe trouve dans les bouzes de vaches; dont fa larve fe nourrit. Sa grandeur varie beaucoup, de- puis une ligne jufqu'à trois de long. Sa tête eft noire en forme de chaperon avancé & bordé. Son corcelet eft aufli d’un noir luifant, mais fes bords font d’une couleur pâle & tranfparente. Ses étuis rayés chacun de neuf ftries lon- gitudinales , font d’une couleur orife, jaunatre, chargés Chacun de trois ou quatre taches noïres , qui forment fur le corps deux ‘ou trois raies tranfverfales."T out le deffous de l'infeéte paroît noir , à Pexception des pattes ; qui font de la couieur des étuis. Cet animal eft trèsscommun au prin- temms. 20. SCARAB ÆUS sors niger, fpinulis tribus capisis ranfverfim pojiris. ï Linn. fyfl. nat. edit, 10 , n. 21. Scarabæus thorace inermi fubretulo , capite tu- berculo triplici, medio fubcornuto. Linn. faun. fuec. n. 352. Scarabæus ovatus ater glaber. La rêre armee. Longueur 2,3, 4,slignes Largeurr,2,22x lignes. Cette efpéce., qui reffemble beaucoup au fcarabé be- deau, à la couleur près, & qui fe trouve , ainfi que lui. DES INSECTES: 3 dans les bouzes ; eft toute noire & fort luifante. Sa tête porte, ainfi que la fienne , trois petites pointes pofées tranfverfalement. Ses étuis font noirs & chargés de neuf ftries longitudinales. Cet animal varie beaucoup pour la grandeur : on en trouve qui ont depuis deux lignes jJufqu’à cinq lignes de long. j 21 SCARABZÆUS xorus niger, capite inermi. Le fcarabe jayet. | Longueur 4 lignes. . Largeur 2 lignes. On trouve cette efpéce dansles bouzes , avec la précé- dente , dont elle approche beaucoup. Elle ne paroït d’a- bord en différer que parce que fa tête n’eft point chargée de petites pointes , ce qui m'avoit d’abord fait regarder cette efpéce comme une fimple variété de fexe. Mais fi on l’examine à la loupe , on voit que ces étuis , qui font ftriés comme ceux du précédent , ont une différence bien fpécifique. C'eft que l'efpace qui fe trouve entre cesfiries n'eft pas liffe , mais chargé de points , ce qui eft propre au fcarabé jayet. 22. SCARAB ÆUS fülvus , oculis nigris ;, thorace glabro. Le fcarabe fauve aux yeux noirs. Longueur 3 + lignes. Largeur 1 + ligne. La forme & la figure de ce fcarabé approchent beau- coup de celles du petit hanneton ; il en différe , 1°. en ce qu'il eft tout entier de couleur brune rougeitre , à l’ex- ception des yeux, qui font noirs; 2°. en ce que fon cor- celet eft liffe & non pas velu ; 3°. par les feuillets de fes antennes , qui font affez longs proportionnément à fa gran- deur ; 4°. enfin par la grandeur de fon corps, qui n’a que trois où quatre lignes de long. J'ai trouvé cet infeéte fur les arbuftes & les brouffailles, , Li 84 HisTorrE XBRÉGÉE 23. SCARAB ÆUS ziger lirfutus. (Le velours notr. Longueur 2 lignes. Largeur 13 ligne. Son corps , qui eft tout noir, eft arrondi, ë& le corcelet & les étuis font chargés de poils. Ces derniers font un peu mois ,; & on compte fur chacun de ces étuis neuf ftries longitudinales. J'ai trouvé cette efpéce dans le Jar: din Royal. 24. SCAR AB ÆUS ater , thorace fubvillofo ; elytris faufces ftriaurs. Le fcarabe couleur de fuie. Longueur 4 lignes. Largeur 1 à ligne. Je ne me rappelle plus en quel endroit j'ai trouvé cette efpéce. Sa tête, dont le chaperon eft bordé , & fon cor- celet font d'un noir matte. On voit fur le corcelet quel- ques poils clairiemés. Les étuis ont chacun neuf fîries longitudinales ; ils font d’une couleur brune, obfcure ; approchant de celle de la fuie, ainfi que les pattes. Le deffous du corps eft noirâtre. 2 SCARABÆUS arro-fufcus, fupra veluti cineraf- cens , antennis pedibusque fufcis, lamellis antennarum longis , elytris firiaris. Le fcarabé brun chagriné. Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes. La couleur de cette efpéce eft brune , mais cette cou= Leur , plus noire en deflus, paroit comme couverte d’une légere teinte bleuâtre ou cendrée , femblable à cette fleur que lon voit fur les prunes. La tête, le corcelet & les étuis vüs à la loupe , paroiffent chagrinés & couverts d’une infinité de petits points. Outre cela, les étuis ont chacun neufftries longitudinales. Les pieds & le deffous du corps font d’un brun plus uifant, Les feuillets des antennes font DÉS INSECTES 8 diftinéts & grands proportionnément à la grandeur de l’a- nimal. Je ne me fouviens point de l'endroit où je l'ai trouvé. 26. SCARAB ÆUS piceus. Linn, faun./fuec. n. 357: Linn. [yff nat. edit. 10, n. 56. Scarabæus muticus piceus, elytrisAriatis , anten« nis favefcentibus filiformibus. Le fcarabé noir des marais. Longueur deux lignes. Largeur 1 ligne. Ce petit fcarabé fe trouve dans les mares & les eaux dormantes ; il efttout noir en deflus. Sa tête refflemble tout-à-fait à celle du fcarabé bedeau , & elle forme un cha- peron, fur lequel on apperçoit de même trois éminences rangées fur une ligne tranfverfale. Le corcelet & les étuis font luifans , & fur chacun des étuis on compte dix ftries longitudinales. En deffous l’infe&te eft d’un noir plus glair, approchant de la couleur brune, 27. SCARAB ÆUS sors rufo-niger , maculis nigrio: ribus. Le [carabé nageur. Longueur 2 lignes. Largeur 1 2 ligne: On a de la peine d’abord à reconnoître cette efpéce. Elle vit dans l’eau , où on la voit nager, ce qui, joint à fa forme , porte à la prendre pour un ditique ; mais lorfqu’on regarde cet infeête de près ;, on apperçoit que fes pattes ne font pas faites en nageoires, conrme celies des ditiques , mais armées de deux griffes. Si on examine enfuite fes an- tennes , on ne voit d’abord que les antennules de la bou- che, qui font fort longues dans cet animal, proportionné- ment à fa grandeur: pour les antennes, elles font fi peti- tes , qu'elles échapent à la vüe. Ce ‘n’eft qu'avec la loupe qu'on parvient à les découvrir , & pour lors, on voit que cet infeéte eft du genre des fcarabés. Sa tête , fon corcelet € ic & fes écuis font d’un brun canelle, varié de taches noires 88 + TMisTonRrras RÉGE irréguliéres , qui cependant forment fur les étuis des ftries longitudinales plus marquées. Le deffous eft de la même couleur, & les pattes font brunes. 28. SCAR AB ÆUS /ébrotundus lucidus, capite thorace: que nigro , elytris pallidis pellucidis. La perle aquatique. Longueur 1 ligne. Largeur # ligne. à C’eft dans l’eau que nage cette efpéce, avec la précé- dente;ellea, comme elle, les antennules longues ; mais les antennes extraordinairement petites, ce qui rend fon genre difhcile à déterminer. Cet infeéte eft hémifphérique & luifant, ce qui le fait reflembler à une petite perle. La tête , le corcelet & le deffous du ventre font noirs. Les étuis qui, vûs à la loupe, paroiflent couverts de ftries for- mées, par une infinité de petits points , font d’une couleur brune pâle, ainfi que les pieds. Les bords du corcelet tiennent aulli affez fouvent de la même couleur. 29. SCARAB ÆUS ziger, pedibus rufis ; elytris pro= funde firiatis. Le petit fcarabé noir ffrie. Longueur ? lignes. Largeur + ligne. La couleur de cette petite efpéce eft toute noire , à l'exception des pattes qui font brunes : fon corps eft aflez luifant , & fes étuis ont chacun neuf ftries longitudinales & profondes. J'ai trouvé cet infecte dans des tas de plan- tes pourries. 30. SCARABÆUS rigro-cœrulefcens. Lin. Jjaur: ÿJuee. n. 359. F Le petit fcarabé des fleurs. Longueur + ligne. Cette efpéce la plus petite de celles que je connoifle, eft £&n deflus d’un noir bleuître , quelquefois un peu vert , en DES-INSECTES. 87 déffous elle eft noire. On la trouve fouvent en quantité fur les fleurs avec un autre petit infeéte dont nous parlerons dans la fuite. | COPRIS. Scarabæi fpec. linn. LE ER © US ER, l Antennæ clavaiæ , claya Antennes en mafñfé à feuil- damellata. ydets: * Scutellum inter elytrorum origi- Point d’écuffon entre les étuis. nes nullum. ) C’eft dans les bouzes de vaches, les fentes d’animaux & les immondices les plus fales , que Pon trouve les infedtes qui compofent ce genre , ainfi que le portent leurs noms, tant en latin qu'en françois. Ce genre n'eft qu'un démem- brement de celui des fcarabés ; auxquels ces infeétes reffemblent tout à-fait pour les antennes , & dont ils ne différent que par le défaut d’écuffon entre les deux étuis, à l'endroit de leur origine ou de leur attache avec le cor- celet. Cette piéce triangulaire que l’on voit dans les fcara- bés ; manque abfolument dans les boufiers. Outre ce caractere particulier , tous les infeëtes de ce genre ont un certain poït , que leur donnent leurs longues pattes : celles fur-tout de la derniere paire font fort longues , enforte qu'il femble que ces petits animaux foient montés fur des échañfes. Parmi les différentes efpéces de ce genre , la premiere eft remarquable par une corne qu’elle porte fur fa tête , & qui eft toute femblable à celle du /carabé moine. D'autres efpéces ont à la partie poftérieure de la tête une ou deux cornes affez fingulieres, qui font très- longues dans l’efpéce que nous avons appellée le éoufier à cornes rerrouffées. L'ufage de toutes ces cornes n’eft pas aifé à déterminer : peut-Ctre fervent-elles à ces infectes , pour s’enfoncer plus aifément dans les bouzes où on les trouve ordinairement. 88 HISTOIRE ABRÉGÉE | C'eft dans ces mêmes bouzes , qu’ils dépofent leurs œufs ; que leurs larves éclofent, croiffent & fe métamorphofent ; précifément de la même façon que celles des fcarabés auxquelles elles reffemblent tout-à-fait. 2. COPRIS capitis clypeo lunulato ; margine elevato ; corniculo denticulato. Linn. faun. fuec. n. 341. Scarabæus capitis clypeo Iunato , margine élevato ; corniculo emarginato. ; M k Linn. fjft. nat. edit, 10, n. 8. Scarabæus thorace tricorni ;, intermedio ob: tufo bifido , capitis cornu erecto. k : Ra. inf. pag. 103. Scarabæus ovinus tertius feu capite operto Willugby. Frifch. germ. 4, tab. 7. Rofel inf. vol. 1, tab. B. fig. 2. Scarab. terreftr. præfat. clail, x, Periver. gazoph. t. 8, fig. 4. Le boufier capucin. Longueur 8 lignes. Largeur 4 = lignes. Cet infette qui reflemble aux fcarabés pilluläires ; n°. 9 , 10, a un rebord confidérable à fa tête , fous lequel font cachées fes antennes & fa bouche. Sur cette efpéce de chapeau, s’éleve une corne femblable à celle du /cara- bé moine , n°. 1 , mais plus effilée , à la bafe de laquelle on voit une petite dent , qui femble être le principe d’une autre corne. Dans la femelle le chaperon de la tête eft plus petit , & la corne petite, courte , tronquée & fouvent comme échancrée , enforte qu’il femble que M. Linnæus ra connu que Îa femelle , que fa phrafe paroit défigner : le corcelet eft large , irrégulier en devant & comme tron- qué , formant au milieu une avance confidérable , & deux autres moindres fur les côtés. Ces éminences paroiffent beaucoup moins dans la femelle. On voit dans ces der- nieres comme dans les mâles , une ligne longitudinale, qui divife le corcelet en deux : les étuis font larges , courts, luifans & fillonnés chacun de huit raies longitudinales, Tout l’infedte eft d’un brun foncé & luifant , il a feule- ment en deflous quelques poils d’un brun plus clair. On &couve aflez rarement ici cette efpéce de boufer, 2e DES InsrcTEs: 89 2, COPRIS niger ; capite clypeato , margine fèrrato ; thorace lato Levi , elytris flriaris. | Raj. inf. pag. 105 , n. 4, Scarabæus pillularis. Le hottentor. Longueur 7 lignes. Largeur $ lignes: : Le hottentot eft noir & luifant ; il a ; comme le boufé# capucin , la tête couverte par une efpéce de chapeau avancé , mais dont les bords font dentelés & forment fix dentelures grandes & marquées. Son corcelet eft large, bien arrondi & uni : fes étuis font aflez courts & ont cha= cun fix canelures longitudinales peu profondes : il femble que cet infecte foit prefque aufli large que long : fa larve fe nourrit dans les bouzes de vaches où fe trouve l'infeéte parfait , qui eft rare dans ce Pays-ci, 3. COPRIS fau/Co-niger , capite clypeato angulato 3 pone cornuto ; elytris. Jérrugineo-nebulofis ; breyibus 3 - ftrtatis. ï © Linn. fjfl. nat. edit, 10 , n. 17. Scarabæus thorace inermi, occipite fpinà ereéta 2rmato. ; 25 Linn. faun. fuec. n. 354. Scarabæus capite thoraceque atro opaco , elytris cine= reis nigro nebulofs. Rofel. inf. tom. 2 , tab. À, f. 4. Scarab, terreftr. præfat, clafl, 1 Raj. inf. p. 108, n. 12. Le petit ‘boufter noir corn. Longueur 34 22 lignes. Largeur 2, 15 lignes: 4. COPRIS. fu/co n'ger , capite clypeato angulrto zon cornuto , elytris brevibus , Jiriaus. Le petit boufier noir fans cornes. Longueur 2,1% lignes. : Largeur 1 , 1 = lignes, Je foupconne beaucoup ces deux infeétes de n'êtré qu'une variété l’un de l'autre , ou de ne différer que par lé fexe. On les trouve enfemblé dans les bouzes de vaches ; gantôt plus , tantôt moins grands : leur tête forme une Tome L M 96 HiSsTOIRE ABRÉGÉE | efpéce de chaperon avancé , dont la partie poftérieure fe prolonge dans les uns & forme une pointe ou corne un peu relevée. Tous ceux-là m'ont paru être des mâles : dans les autres la pointe & le prolongement manquent totalement : ils n’ont point de corne. Leur corcelet eft large , affez convexe ;, uni , & vü à la loupe il paroit comme chagriné : les étuis font courts , & leur longueur , ainfi que celle du ventre qu'ils recouvrent ; ne fait pas la moitié de la longueur de l'infecte. On apperçoit fur ces étuis fept ou huit ftries longitudinales peu profondes , & en fe fervant de la loupe ; on voit que ces firies font formées par des bandes de points , & que les intervalles qui font entr'elles en font aufli parfemés. s. COPRIS oëfcure ænæus , capite pone bicorni , 1h0* race antice promènente ; elytris rufes nigro maculatise Le boufier à deux cornes. Longueur 4 lignes. Largeur 1 X lignes. La tête de ce boufier eft marginée , & fe termine pofté- rieurement en deux petites pointes ou cornes. Son cor- celet a fur le devant une éminence qui s'avance entre les deux cornes poftérieures de la tête : il eft divifé au milieu par une raie longitudinale , qui le fépare , ainfi que fon éminence antérieure en deux parties, La tête & le corcelet font d’un noir bronzé , le deffous de l'animal eft‘pareille- ment noir & un peu bronzé ; mais fes étuis qui font ftriés longitudinalement , font bruns & femés de taches noires. On trouve cet infeûte dans ies bouzes avec les précédens. ù 6. COPRIS fulyus , capite ænæo , thoracis utrinque cavitate daterali fufca. Le boufier fauve. Longueur 2,22 lignes. Largeur 1 2 2 lignes Tout le corps de cette efpéce eft roux , à l'exception de DES -ÊNSEQFESs. 1 la tête qui eft d'une couleur brune bronzée : le corceletiett aufi un peu bronzé fur fes bords ; mais ce qu'il a de remarquable ; ce font deux cavités , une de chaque côté fur fes bords latéraux. Ces cavités font beaucoup plus con- fidérables dans cette efpéce que dans les autres , où cependant on en appercçoit quelques vefliges , & elles fe font principalement remarquer dans ce boufier par leur couleur brune , femblable à celle de la tête. On trouve cet infeéte dans les bouzes. 7. COPRIS niger nitidus , thorace antice gibBo duplict, elytro fingulo macula duplici rubra. | Le boufier à points rouges. Longueur 3 lignes. Largeur 1 5 ligne... La tête & le corcelet de ce boufier font d’un noir lui- fant. Sa tête a un rebord , & fon cercelet en devant eft irrégulier , ayant deux éminences , une de chaque côté à fa partie antérieure : fes étuis qui font noïrs , font ftriés longitudinalement ; & on remarque fur chacun deux taches rouges oblongues , une vers Porigine au côté exté- tieur , Pautre vers le bout : fes pattes font aufli rougeûtres. -On trouve cette efpéce avec les précédentes. 8. COPRIS riger , capire clypeato ; elytris margine exteriore finuatis. Le boufier à couture. Longueur 6 lignes. Largeur 4 lignes: Ce boufier eft noir : fa tête repréfente une efpéce de Raj: inf. p. 107, n. 4 Scarabæus antennis clavatis , clavis in angulos divifis” quartus, Frifch. germ. s, p.25 ,t. 9. Scarabæus lardi parvus ; fafcia tranfverfali elytro= - rum nigro-fufcorum albida,- Le dermefle du lard 3 Longueur 3 lignes. Cette efpéce n’eft que trop commune pour ceux qui font des colleétions d'animaux féchés & confervés. Sa larve , qui eft allongée , un peu veluëé & divifée en anneaux bruns : & clairs alternativement, ronge & détruit les préparations : d'animaux , que l’on conferve dans les cabinets, & fe nourrit même des infectes ; elle fe trouve aufli dans le vieux lard. L'infe@te parfait quien vient, eft de forme allon- - gée , & d’une couleur noire obfcure , & il eft très-recon- noifflable par une bande grife, qui occupe tranfverfalement prefque toute la moitié antérieure des étuis. Cette couleur dépend de petits poils gris , qui font à cet endroit. Cette: bande eft irréguliere fur fes bords & coupée dans fon mi- lieu par une petite raie tranfverfale de points noirs, au ee de trois fur chaque étui, dont celui du milieu eft un-peu plus bas que les autres , ce qui donne à cette raie noire une forme de zigzag. 6. DERMESTES igro.fufcus , elytris antice palli- diortbus nebulofrs. Le dermefle efface. Longueur 1 E ligne. Largeur 2 ligne. Il reffemble beaucoup au précédent pour la forme , mais ilen différe beaucoup pour la srandeur. Sa couleur eft brune #& | cui 102 HISTOIRE ABRÉGÉE noire: feulement les bords de fon corcelet font pe clairs, & le devant des étuis, a une bande traverfe pâle , un peu jaunâtre, picotée de noir & mal terminée, comme ji la couleur étoit effacée en cet endroit. Cette bande occupe la moitié de la longueur des étuis. On trouve cette efpéce avec les précédentes. 7. DERMESTES Zœris niger , cinereo- nebulofus ; fcutello luteo. Linn, faun. fuec. n. 365$. Liun. fyfle. nat. edit. 10 , n. 17. Dermefltesmurinus. Erifch. germ.4, p.34, 1. 18. Scarabæus erucx pinguis nigræ glabræ. Le dermefle à écuffon jaune. Zonsueur 2, 3 lignes. Largeur 1 ligne. On trouve ce dermefte dans les charognes & les bois pourris. Le fond de fa couleur en deflus eft noir, mais il a des plaques de petits poils gris, qui le font paroître de couleur cendrée. Sur l’écuflon, ces poils font jaunes. II y en a auffi quelques-uns de même couleur fur le corceler. En deflous, l’infe&te paroïît tout blanc. Il varie quelquefois beaucoup pour la grandeur. 8. DERMESTES favefcens pilofus ; oculis nigris. Le selours jaune. ÆLongueur 2 lignes. Cette petite efpéce a le corps & le corcelet bruns ; mais couverts de petits poils jaunes. Ses étuis font d’un jaune châtain , couverts de femblables poils. Ses antennes font compofées de onze articles , dont les trois derniers font plus gros. De ces trois , deux font en feuillets tranf- verfes, enfilés par leur milieu & entourent le troifiéme ou dernier , qui forme un petit bouton. Ces articles du bout de l'antenne font un peu ferrés les uns contre les autres, ce qui, à la premiere vüe , feroit croire qu'ils ne forment qu'une feule mafle folide. 11 faut les examiner à la loupe, pour voir diftinétement leur ftruéture. Les yeux de lin- fete font noirs, & fon corcelet eft bordé, Tout le corps e | DES INSECTES. TO de ce petit animal eft oblong : il fe trouve dans les bois vieux & pourris. 9. DERMESTES oëlongus fufeus, elytris flriaris. Le dermefle levrier à ftries. Longueur 1 ligne. Largeur ligne. Ce petit infeéte a le corps re & éfilé. Sa couleur eft brune châtain. Son corcelet, plus long que large , eft bordé fur les côtés , & fes étuis font chargés de beaucoup de ftries longitudinales. On Île trouve fouvent dans les mai- fons , où il ronge les bois. 10. DERMESTES. ofongus ferrugineus ; elytris punéfato-ftriatis. Le dermefle levrier ponitué & ffrié. Cette efpéce eft un peu plus petite que la précédente ;: & fes antennes forment une mañle plus marquée à leur’ extrémité. Sa couleur imite celle de la rouille. Son corce- let eft allongé, & fes étuis font chargés de firies formées par des rangées de petits points. On trouve cet infette avec le précédent. ar. DÉRMESTES sntaculis ante oculos antenni= formibus mobilibus. Le dermefle à oreilles. Longueur 2 lignes, Largeur à lignes. La couleur de cette finguliere efpéce eft d'un gris brun, fans ftries ni points fur les étuis. On voit feulement quel: ques poils courts fur fon corps. Le deflous de cet animal eft d’une couleur un peu plus claire, & fes yeux font noirs. Mais ce qui fait aifément teconnoître cet infeéte, ce font deux appendices femblables à deux petites cornes ou oreilles coudées dans leur milieu , & femiblables à des antennes qu'il porte au devant de fa tête & qu'il remue en marchant. Les véritables antennes 104 HisSTOIRE ABRÉGÉE | de la même longueur, que ces appendices font moins grof- fes & fouvent cachées en deflous , ce qui peut tromper a la premiere vüe : outre cette fingularité, cet infeëte en a encore une autre. -Le deffous de fon corcelet a, en de- vant, furles côtés , deux pointes noires aflez remarquables; dirigées vers la tête , & entre ces deux pointes, deux autres moins fenfibles. On trouve ce joli infe@te dans l’eau dès le ‘commencement du printems. Ii fort quelquefois de l'eau; mais il ne s’en éloigne pas beaucoup. 12. DERMEST ES oblongus, glaber, teflaceus , oct: lis nigris. Linn. faun. fuec. n. 375. Linn. fyfé nat. edit. 10 ,n,. 24, .Dermeftes flercorarius. Le dermefte du fumier. Longueur + ligne. La longueur de ce petit infeéte n’eft que d’une demi- ligne , comme nous le marquons, & quelquefois encore moindre. Tout fon corps eft d’un brun clair , à l'exception de fes yeux, qui font noirs, Sa couleur eft cependant quel- quefois plus ou moins foncée. Son corcelet eft bordé, & cet infeéte a tout le port d’un fcarabé, mais fes antennes ont le caractere de celles des dermeftes. On trouve ce pe- tit animal dans.le fumier. Il entre aufli aflez fouvent dans les maifons. 43. DERMESTES gro fufcoque nebulofus , elytris vix Jlriatis. | Ra. inf. pag.90, n. 14, Le dermefte panaché. Longueur 2 lignes. Largeur à ligne. C'eft fous l'écorce des vieux arbres que l’on rencontre Touvent cette efpéce. Son corps eft un peu oblong, fes an- tennes font de couleur fauve en mafle & perfoliées. Sa A ° . tête eft affez faillante. Le corcelet eft bordé, & les étuis A mêmes {e font un peu. Leur fond eft de couleur fauve , avec | D'ESÉINSÉCTES 10$ avec des taches longitudinales noires, & quelques-unes plus pâles , ce quirend cet infe@te finguliérement panaché. Le corcelet eft un peu raboteux, &les étuis vûs à la loupe paroiffent ftriés , mais peu profondément. 14 DERMESTES zigro fufcoque nebutofus ; thorace elytrifque profunde firtatis & pundlatis. Le dermefle à côtes. Longueur 1+ ligne. Largeur ? ligne. A la premiere vüe, cet infeûte paroït femblable au pré- cédent ; fa couleur eft à peu près la même , feulement il a moins de taches noires ; mais fi on l’examine de près, on voit que le rebord des étuis & du corcelet eft moins confi- dérable , ce qui donne à tout Panimal une forme moins large & plus efhilée. De plus , un caraétere fingulier de cette efpéce, ce font desftries profondes fur le corcelet & les étuis , qui les font paroitre comme divifés par côtes. Il y a fept de ces côtes relevées fur le corcelet, & quatre fur chaque étui. Ces côtes font bordées des deux côtés de points, qui les rendent comme dentelées. Ce joli infeéte fe trouve avec le précédent , mais plus nn É ï 15 DERMEST ES saridi-ænaæus , thorace fafciis qua- tuor elevatis , elytris punélato-firiatis. Linn. Jyff. nat. edit. 10,p. 362 ; n. 21. Silpha cinærea elytris fubftriatis , tho- race marginato , longitudinaliter rugofo , virefcente. Le dermefle bronfe. : * . Longueur 13,32 lignes. Largeur ©, x À ligne. Cette efpéce tient beaucoup des deux précédentes. Elle varie extrêmement pour la grandeur , depuis une ligne & demie jufqu’à trois lignes & demie de lcng. Sa forme eft plus allongée. Sa couleur eft brune, bronfée & un peu brillante. Son corcelet eft fort peu bordé, & les étuis le font encore moins. On remarque fur le corcelet cinq en- foncemens finueux, fuivant fa longueur, entre lefquels Tome L, 106 H1iSTOIRE ABRÉGÉE s'élevent quatre côtes. Il y a fur chacun des étuis dix fîries longitudinales ferrées , formées par des raies de points. En- fin les antennes fonten mafle, & perfoliées au bout. On trouve cette jolie efpéce de dermefte dans l’eau, parmi le conferva. 16 DERMESTES ziger, cleoptris pundis rubris qua- ternis , elytris ftriatis , oblongus. Linn. faun. fuec. n. 364. Dermefles niger , coleoptris pun£is rubris quaternis. Frifch. germ. 9, p. 36,1. 19, Scarabæus parvus, luteo maculatus , erucæ lani- geræ. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 359 , n. 4. Silpha oblonga nigra , elytris pun&tis duobus ferrugineis. Le dermefle à quatre points rouges , ftrie. Longueur 2 + lignes. Largeur 1 ligne. Sa couleur eft noire , & fon corps eft affez étroit. Ses étuis font firiés longitudinalement , & fur chacun üil y a deux points , ou marques rouges prefque quatrées , l’une en haut , l’autre vers le bas : lorfque les étuis font en place fur l'animal , ces quatre points forment par leur pofition une efpéce de quadrille. Cet infeëte eft aflez rare ; on le UE do fur les arbres. 17. DERMESTES ziger , codeoptris punéis rubris quaternis \ elytris lavibus , fubrotundus. Le dermefle à quat TS TOUL 115 fèries. Longueur os A + Dies On voit fur cet infeéte quatre points ou taches rouges comme fur le précédent : mais il en différe par fa forme , fa grandeur & le poli de fes étuis ; il eft plus grand , fon corps eft ovale , un peu arrondi, & fes étuis n’ont point du tout de ftries , mais font unis & luifans. Les quatre taches rouges font pofées comme dans l’efpéce précédente , deux fur chaque étui , mais elles font longues & obliques : les antennes de cet infeéte font affez fingulieres. La premiere piéce ; qui part de la tête , eft longue & cambrée , les trois DES INSECTES. 107 dernieres font en lames tranfverfes bien marquées & ter- minées par un bouton, & celles du milieu font petites , courtes & très-ramaflées. Ce fr animal eft affez rare , on le trouve fur les arbres dans les bois & Les parcs. 18. DERMEST ES ziger fubrotundus , elytris lævi- bus. Le dermefle jayet. PE sil Longueur 13 line. Largeur à ligne. 19. DERMESTES riger fubrotundus , elytris ftria- LS Linn. faun. fuec. n. 372. Dermeftes ater , pedibus rufñs, Le dermefle en deuil. Longueur 12% ligne. Largeur + ligne. 20. DERMESTES iger fubrotundus ; elytris levi- bus , antennis thorace longioribus. Le dermefle noir à longues antennes. Longueur 1 ligne. Largeur 3 Ligne. Ces trois efpéces ont beaucoup de refflemblance en- tr'elles , ainfi qu'avec celle qui les précéde. Toutes les trois font noires , luifantes & ont le corps affez arrondi : mais elles ont quelques différences qui ne permettent pas de les confondre énfemble. Le dermefle en deuil a quel- ques ftries peu profondes fur fes étuis ,; au nombre de neuf fur chacun , & il fe rencontre fur les plantes aqua- tiques , ce qui prouve que c’eft eette efpéce que M. Lin- næus a voulu défigner. Quant aux deux autres efpéces , elles n’ont point de ftries & font très-liffles & très -polies : mais la derniere a les antennes fort longues pour un der- mefte. Ces antennes font prefque de la longueur de la tête & du corcelet pris enfemble, On trouve ces deux efpéces fur les plantes. Oi; 108 HISTOIRE ABRÉGÉE 21. DERMESTES riger oblongus , elytris puncfatis ; . pedibus fulvis. Le dermefle noir à pattes fauves. Longueur x ligne. Largeur + ligne. Cette petite efpéce eft toute noire ; à l'exception de fes antennes & de fes pattes qui font fauves : elle paroït life à la vûe , mais en la regardant avec la loupe , on voit que fon corcelet & fes étuis font finement ponétués , fans que les points forment aucunes ftries. On trouve cet in- fete fur les fleurs , mais plus rarement .que les précé- dens. 22. DERMESTES eélysris corneis pellucidis , thora- ce obfcuriore. Le dermefle à étuis tran/parens. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. Ses étuis font de la couleur de corne blonde , luifans & tranfparens , fes antennes font de la même couleur , ainfi que fes pattes : le corcelet qui eft large , eft de couleur un peu plus foncée , & fes yeux font prefque noirs. Tout fon corps eft arrondi. On trouve ce petit dermefte fur les plantes , & particuliérement fur les fleurs en ombelle ou parafol. BV ReETUrS: Dermeftis fpec. linn. LAB TP RMI LOL PESTE; Antennæ articulis tribus Antennes prefqu’en male, alsimis longiffimis ; fémi dont les trois derniers ar- clavatæ. ticles font beaucoup plus longs que les autres. La vrillette n’a point été connue jufquw’ici , ou fi l’on a remarqué quelques-unes des efpéces de ce genre , elles ont été confondues avec les dermeftes : cependant le DME Se MDIN SEC TU EUS. 109 caraétere de ces deux genres eft très-différent , comme on peut s’en convaincre , en Jettant les yeux fur leurs anten- nes , & confidérant leur forme. Celles de la vrillette un peu plus grofles par le bout , forment une efpéce de maffe, mais beaucoup moins marquée que dans les genres précé- dens : elles font compofées de onze anneaux , dont les huit premiers font courts & grenus , & les trois derniers plus grands & plus longs que les autres , forment à eux {euls la moitié de la longueur de l'antenne. Nous avons donné à ce nouveau genre le nom ancien de &yrrhus , qui n’étoit appliqué à aucune efpéce particu- liere , à laquelle on püt Le rapporter, & en françois nous l'avons appellé sri/lerte , parce que ces infeétes percent le bois , & y font des trous ronds , comme feroit une vrille. On voit tous les jours les vieilles tables dans les maifons, les vieux meubles de bois percés d’une infinité de petits trous ronds , & tous vermoulus par ces infeétes. Si l’on appercoit à l'ouverture d’un de ces petits trous un amas de poufliere de bois fine , femblable à une fciure de bois fraiche , on peut conjeëéturer que la larve de l’infeéte eft dans ce trou : cette poufliere n’eft que le débris du bois qu’elle perce & déchire aétuellement , & qu’elle jette à mefure hors de fon trou. Si on coupe peu à peu le bois par lames , pour découvrir le fond de ce trou , ou de ce canal que l’infeête a percé , on trouvera la larve. Cette larve reffemble à un petit vers blanc , mol , qui a fix pattes écailleufes , la tête brune & pareillement écailleufe , & deux fortes machoires avec lefquelles elle déchire le bois dont elle fe nourrit , & qu'elle rend enfuite par petits grains fort fins , qui forment cette poufliere de bois ver- moulu dont nous avons parlé. Ainfi cette larve en prenant fa nourriture fe creufe en même tems un logement qui lui eft néceffaire , pour mettre à l’abri fon corps, qui ef mol & tendre. Ce n’eft pas feulement dans nos maifons que les bois font percés par les vrillettes : d’autres efpéces attaquent les arbres verds & fur pied dans les campagnes 110 HISTOIRE ABRÉGÉE & les jardins , & elles y font de pareils trous. Enfin il y en a une efpéce qui travaille fur une matiere moins dure : le pain , la farine , la colle de farine lui fervent d’alimens. Qu'on laiffe traîner long-tems dans un tiroir des pains à cacheter, on les trouvera déchirés & mis en piéces par ce petit infeéte , qui y forme des fillons & des canaux , com- me Les autres efpéces de vrillettes en font dans le bois. Lorfque ces larves ont acquis toute leur grandeur &c qu’elles ont changé plufieurs fois de peau ; elles fe méta- morphofent au fond du canal qu'elles ont creufé : mais au- paravant quelques-unes tapiflent le fond de ce canal de quelques fils de foie qu’elles filent avec leur bouche : pour lors elles prennent la forme de chryfalide , & enfuite celle d’un infeête parfait ; qu’on furprend quelquefois à la fortie du trou qu'il abandonne , dès qu'il a fubi fa derniere méta- morphofe. Ces infeëtes ont une particularité , qui cepen- dant leur eft commune avec les dermeftes , c’eft de refter immobiles & comme morts dès qu’on les touche. Parmi les efpéces de ce genre, la premiere mérite notre attention , moins par fes couleurs qui font ternes , & fa f- gure qui na rien de bien remarquable , que par un petit bruit finsulier qu’elle excite , & qui fouvent à pu inquiéter quelques perfonnes. Qu'on refte parfaitement tranquille dans un appartement , on entend quelquefois, principale- ment du côté des fenêtres , un petit bruit régulier & fouvent continué aflez long-tems , femblable au mouve- ment d'une montre.Les uns ont attribué ces petites pul- farions aux araignées , d’autres à une efpéce de petit poux qui fe trouve dans les vieux bois & auquel ils ont donné le nom de pediculus pulfatorius. Quelques -uns enfin, fans connoitre ou défigner l’infeête qui fait le bruit , Font fimplement qualifié du nom lugubre d’Aor/ove de l& mort ; orologium morts. Mais ni les araignées , ni les poux de bois ne peuvent produire ces pulfations : elles font dûes à la vrillette qui frappe à coups redoublés le vieux bois pour le percer & s’y loger : en examinant Pendroit DÉSAINSECTES. 111 d’où part le bruit , il eft rare de ne point trouver un petit trou dans lequel travaille un de ces infeétes : il eft vrai que le bruit cefle fouvent dès qu’on s'approche , probablement parce que le mouvement que l’on fait intimide le petit animal , mais fi on refte immobile , il fe remet bientôt à l'ouvrage , les pulfations recommencent , & on peut parvenir à furprendre l'infecte dans fon travail. 1 BYRRHUS se/laceo-niger , thorace fubhirfuto. planch. 1, fig. 6. Linn. faun. fuec. n. 368. Dermeftes niger ; elytris grifeis margine nigris. La vrillette des tables. Longueur 1 E» lignes. Largeur + à ligne. Cet infeéte varie beaucoup de grandeur & de couleur. On en trouve qui font d’un brun foncé , & d’autres d’une couleur beaucoup plus claire : fa forme eft oblongue & prefque cylindrique ; fes étuis font ftriés , fon corcelet eft épais & un peu en boffe : ee touche ce petit animal, il retire fa tête fous fon corcelet & fes pieds fous fon ven- tre , & refte tellement immobile , qu'on le croiroit mort. C’eft lui qui fait aux meubles de bois ces petits trous ronds qui les réduifent en poudre : il n’eft que trop com- mun dans les maifons. 2. BYRRHUS zeflaceus glaber oculis nigris. Linn. fyff. nat, edir. 10, n. 7. Dermeftes ferrugineus , oculis rufis, La vrillette de La farine. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. La forme de fon corps eft la même que celle de la pre- miere efpéce , mais celle - ci eft plus petite , & fa couleur eft brune , rougeître , luifante , au lieu que la premiere eft terne. On trouve cet infeête dans la farine qu'il mange, fouvent même il ronge & met en poufliere le pain à cache- ter dans les tiroirs. 112 HISTOIRE ABRÉGÉE 3. BYRRHUS fulvus obfcurus , oculis nigris, Linn. fyff. nat. edit, 10 , n. 7. Dermefes teflaceus , oculis fufcis, antennis fik- formibus. L La vrillerte fauve. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce approche infiniment de la précédente pour la forme & pour la couleur , elle eft feulement d’un brun plus foncé , mais elle eft beaucoup plus grande : fes yeux font noirs : elle vit dans l’intérieur des arbres , que fa larve ronge & déchire. J'ai trouvé celle-ci dans un pin au.Jardin Royal. 4 BYRRHUS sors nigro fufcus. Linn. faun. fuec. n. 384. Caflida nigra , antennis fetaceis , corpore teretiufcule. AG. Upf. 1736 , p.17, n. 5. Dermeftes corpore oblongo , elytris firiatis , capite clypeato. Linn. fyft. nat. edit. 10, n. 6. Dermeftes fufcus antennis filiformibus. - La vrillette fayoyarde. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Sa forme eft précifément la même que celle des efpéces précédentes. Son corcelet fait une boffe fous laquelle lani- mal retire fa tête lorfqu’il contrefait le mort: fes étuis font longs & ferrés. T'out l’infete eft d’une couleur brune , matte , obfcure & prefque noire , maïs en defus il a des taches irrégulieres d'un jaune fale , qui vües à la loupe , paroiïflent formées par des petits poils courts. On trouve fouvent cet infeëte dans les maifons: fa larve habite dans les charognes & les bois pourris. Je lui ai donné le nom de vrillette favoyarde , parce que le brun & le jaune obfcur qui fe voyent fur fon corps , imitent la couleur de la fuie. se BYRRHUS Jü/cus , fafciis elytrorum tranfverfis CLILErELS La vrillerte brune à bandes grifes, Longueur 14 ligne. Largeur & ligne. Elle NBESCINSECTE Se: 113 ” Elle eft de couleur brune , liffe , avec ‘rois bandes tranf- verfes grifes fur fes étuis. Ces bandes paroiflent velues & formées par des petits poils gris. La forme de l'infette reflemble à celle des précédens. Il femble cependant commencer à en différer un peu par fes antennes , dont toutes les piéces font prefqu’également allongées , au lieu que dans les autres les trois dernieres piéces font fort lon- oues , & les autrestrès-courtes. ANTHREN US. Coccinelle fpec. linn; LA NT HR ÉIN E Antenne clavatæ inte:ræ, Antennes droites en maffe “clavé folidä compreffa. folide ; un peu applatie. Nous avons donné à ce nouveau genre le nom d'a: fhrenus ; parce qu’on trouve fouvent cet infeéte par mil- liers fur les fleurs , (archos) & particuliérement fur les fleurs en ombelle , & les fleurs compofées & à fleurons. Quelques Auteurs ont confondu ces infeêtes avec Les coc- cinelles , dont ils femblent approcher par la forme de leur corps , mais dont ils différent , tant par le nombre des arti- cles de leurs tarfes, que par le carattere des antennes. Ces antennes font en mafle , c’eft-à-dire terminées par un bout ou extrémité plus groffle , & ce bout r’eft formé que par une feule piéce folide un peu applatie. Ce caraûtere paroit approcher de celui de l’efcarbot , mais dans l’efcar- bot les antennes font coudées & pliées darts leur milieu , où elles forment un angle , & dans l’anthrêne elles font toutes droites , £rteoræ. Ces infeétes font fort jolis & habitent , comme nous l'avons dit , fur les fleurs. Leurs larves qui font un peu velues , comme celles de certains dermeftes , ont pour demeure des endroits moins propres & moins fenfuels : elles fe logent dans des corps ou des parties d'animaux Tome À. P «14 HIS TONNE “AÉREGÉE. morts ; dans des plantes à moitié pourries , & fouvent elles détruifent les collections d’infeétes défiéchés , s’in- troduifant dans les corps de ces petits animaux qu'elles font tomber en poufliere : c'eft-là qu'elles fe nourriffent ; qu'elles croiffent & qu’elles fe métamorphofent. 1. ANTHRENUS /quamofus niger , fafcia pundif- que coleoptrorum adbis , futurès fufcis. Planch. 1 ; Hair Linn. (yfl. nat. edit. 10 , n. 20. Dermefles tomentofus maculatus. Linn: faun. fuec. n..412. Coccinella villofa , colcoptrorum margine inflexo ; futuris rubris, Raj. inf. p. 8 , n. 37. Scarabæus parvus, corpore fubrotundo, collo oblongo ;, alarum elycris nigris binis pun@tis aibicantibus notatis. L'anthrene à broderie. Longueur 1 ligne. Eargeur à ligne. Cet infeîte qui eft très-commun fur les fleurs ; eff très- difficile à bien décrire. Son corps eft prefqu’ovale : le fond de fa couleur eft noir , mais le deflous du ventre paroit prefque tout blanc , à caufe d’une infinité de petites écail- les de cette couleur qui le couvrent. Les antennes font courtes , en mafle, terminées par une palette applatie qui ne fe divife point en feuillets : la tête eft petite & fouvent renfoncée fous le corcelet : celui-ci eft large , couvert d’é- cailles blanches & rougeâtres , qui laïffent paroitre par en- droits le fond noir. Les étuis font recourbés & envelop- pent même un peu les côtés & le defflous du corps : ils font noirs avec des écailles blanches & rougeûtres qui forment une efpéce de broderie. On voit d’abord une bande tranfverfe blanche affez large au haut des étuis : au bas des mêmes étuis , il y a deux points blancs difin@s près la future , un fur chaque étui. La couleur rougeître occupe princ'palement le bas de la future Ces étuis, & le haut de cette même partie près de leur Jonétion avec le corcelet. Cette efpéce eft très-commune dans les jardins fur les fleurs : fi on la frotte , fes petites écailles colorées s’enlevent & elle paroït prefque toute noire, BEsnINsEcvrs vif é. ANTHRENUS /guamo/us niger | elytris Jufeis ; fafcia triplci undulata alba, L'amourette. Longueur = ligne. Largeur 3 ligne: L’amourette a beaucoup de rapport avec l’infeëte précé- dent, mais elle eft bien plus petite ; du refte fa figure & fa forme font les mêmes: elle eft pareillement toute couverte d’écailles , & elle fe trouve communément avec lui fur les fleurs : feulement les écailles qui recouvrent fes étuis, font plus nombreufes & plus ferrées , enforte que la couleur noire qui fait le fond des étuis ne paroit pas. Ces écailles forment trois bandes blanches tranfverfales & ondées, entre lefquelles il y a des bandes rougeûtres brunes de’ mème forme. Si l’on touche cet infeéte ou qu'on le frotte, où emporte les petites écailles colorées qui le recouvrent, fa couleur difparoiït , enforte que l'animal refte noir & lui- fant. On en trouve quelquefois qui font ainfi dépouillés d’une partie de leurs écailles , ce qui les rend prefque méconnoiffables. Les larves de cet infeûte , zinfi que celles de l'efpéce précédente, font très-voraces , & reflem- blent beaucoup à celles des dermeftes. Ceux qui font des cabinets d’hiftoire naturelle, en font très-incommodés, & ne les connoiffent que trop. CPSTEE.X EMA CET SP TRE NULARE AMntennæ extrorfum craflio- Antennes plus sroffes & un tes non nihil perfoliatæ. peu perfoliées par le bout, Thorax conicus non marginatus. Corcelet conique &.fans re- bords. Nous avons donhé à ce nouveau genre le nom ancien de ciflela , qui n'étoit attribué à aucun infefte en parti- P ij ñ16 HISTOIRE ABRÉGÉE culier. Son caraétere confifte dans la forme de fes an- tennes, qui vont en groffiffant de la bafe à l’extrémité , & dont les articles ou anneaux en approchant de cette extré= mité , deviennent de plus en plus perfoliés, ou compoñfés de lames applaties , tranfverfes & percées ou enfilées par leur milieu. Une autre partie de fon caraëtere eft tirée de la forme de fon corceler fans rebords & conique ; ou allant un peu en diminuant vers le devant : c'eft en quoi ce genre différe du fuivant qui lui reflemble pour la figure des antennes , mais dont le corcelet eft affez plat & avec de grands rebords. Nous ne dirons rien de l’hifoire de ce genre , dont nous ne connoiflons ni la larve , ni Ja chry- falide , & dont nous n'avons trouvé que l'infeéte parfait, Les efpéces quil renferme fe réduifent aux fuivantes. a. CISTEL A /ubvillofa viridefcens ; fafciis longitu= dinalibus fufcis zaterrupts, planch. 1, fig. 8. La ciflèle fatinee. Longueur 4 lignes. Largeur 2 ? lignes. Le corps de cet infeête eft ovale : fa tête fe retire aflez volontiers fous fon corcelet , comme celle des vrillettes. Le corcelet eft conique , plus étroit du côté de la tête, réfléchi en deffous par les côtés : fes étuis enveloppent auffi un peu le corps en deffous. Le deffous de cet infe&e eft noir & lifle , le deflus eft foyeux , fatiné & comme couvert de petits poils très-courts : fa couleur eft fingulie- re : elle eft brune, claire , avec une nuance verdâtre , & de plus le corcelet & les étuis ont des bandes longitudinales, au nombre de cinq ou fix de chaque côté de couleur brune , noire, mais interrompue de tems en tems par des taches de la couleur du fond. J’ai trouvé cet infeéte dans le fable le long des chemins. 2. CISTEL À /ubvillo[a atra , fafcia elytrorum tranf- verfa aurato- fufca. DES ÎNSsEcTESs, 217 (La ciflele à bande. Longueur 2 £ lignes. Largeur 1 4 ligne. Sa forme ne difére pas de celle de {a précédente , ellè eft feulement un peu plus ovale. Sa couleur eft noire : le deffous de l'infeëte eft d’un noir liffe , & le deflus d’un noir matte & velouté , à caufe des petits poils courts dont il eft couvert. Sur le milieu des étuis il y a une bande tranfverfe large , un peu ondée , de petits poils d'un jaune fauve & comme doré : le corcelet & la tête ont auffi de femblables poils , qui forment des deffeins fur le fond noir de l'infecte.… 5. CISTELA zigra nitens, glabra: La ciflele noire liffe. Longueur 1? ligne. Largeur 2 ligne, Elle reflemble aux deux précédentes pour la forme de. fon corps , mais elle eft beaucoup plus petite. Sa couleur eft noire partout. Son corcelet & fes étuis font très-lifles & luifans , & en regardant de près ; on voit qu’ils font poin« tillés finement & irréguliérement. PELTIS. Cafide fpec. linn.- MP OROBIEDIENR 0 Antennæ extrorfum craf= Antennes plus grofles & un Jiores nonnihil perfoliatæ. peu perfoliées par le bout. Thorax & elytra marginata. : Corcelet & étuis bordés. Les efpéces de ce genre avoïent été Jointes par quel: ques Auteurs avec celles de la caflide , genre que nous examinerons par la fuite. Mais quoique ces deux genres fe” refflemblent un peu par les antennes , ils différent l’un de l’autre par beaucoup d’autres endroits ; d’abord le nombre des piéces du tarfe eft différent, ce qui les éloigne l’un. de 118 HisTOIRE ABRÉGÉE l'autre , & même les fait ranger dans des ordres différens: de plus la caflide , comme nous le verrons , a fa tête tout - à - fait cachée fous le corcelet, au lieu que celle du bouclier le déborde & paroît au dehors. R ous ävons donc dû faire un genre particulier de ces infeûtes , & nous leur avons donné le nom de pes , en françois bouclier , à caufe de leur forme qui imite affez celle des boucliers des anciens. Le caractere de ce genre eft en premier lieu d’avoir les antennes de plus en plus groffes , en av nçant de la bafe vers l'extrémité , & en même tems perfoliées , ou compo- fées de lames tranfverfes enfilées par leur milieu , en quoi ….ce genre reffemble à celui de la cifiele , qüi vient de pré= céder ; & en fecond lieu d’avoir le cercelet aflez plat & bien bordé, ainfi que les étuis , ce qui le diftingue du genre récédent. dar Les larves des boucliers font ordinairement brunes ; dures , prefqu’écailleufes , applaties , & plus étroites vers la queue , qu’à la tête : elles font affez vives & courent à l’aide de leurs fix pattes. On les trouve dans les corps d'animaux morts & à moitié gâtés : c’eft-la qu’elies fe nourriflent , qu'elles croiffent &c qu'elles fe métamorpho- fent. C’eft aufli dans les mêmes endroits que l’on trouve fouvent linfeëte parfait ,; qui fe nourrit de ces charo- gnes & y dépofe fes œufs. 1. PELTIS zi9ra , elytris lineis tribus elevatis , fpai tio tnterjetlo punélato , thorace lævi. Linn. faun. fuec. n. 385. Cafida nigra, elytris lineis tribus elevatis læyibus ; {patio interjeéto pun&@ato , clypeo antice integro. Linn. fÿft. nat. edit. 10 , p. 360 , n. 12. Silpha atra, elytris fubpunétatis , lineis elevatis tribus Iævibus , clypeo antice integro. fe inf. p. 84, n. 33. Scarabæus minor , è rufo fordide nigricans , elytris triatis. Le bouclier noir à trois raies & coreeler äffe. Longueur 4,5, 6 lignes. Largeur 2, 3, 4 lignes. et fe + C1! Cet infeéte eft affez grand , le mâle a quatre ou cinq DES" INSECTES. 119 lignes de long , & fa femelle en a environ fix : l’un & l’au- tre font tout noirs , mais ce noir eft plus matte dans la femelle & plus brillant dans le mâle. Leurs antennes font compofées de onze articles qui vont en-groffiffant vers l'extrémité de l'antenne , & dont les derniers plus farges que les autres , font perfoliés & enflés par leur mi- lieu. Le corcelet ef large , applati & bordé : la tête avance & déborde quand l'infeëte marche , mais quand on le tou- che , il la replie en deflous & la cache. Les étuis ont un rebord grand & relevé en gouttiere ; on voit fur chacun d'eux trois lignes élevées , longitudinales & lifles , & Vefpace qui eft entre ces lignes,eft chargé d'une infinité de petits points , enforte qu'il paroît comme chagriné. C’eft dans les bois qu'on trouve cette efpéce ; parmi Îles ma- tieres pourries & les corps d'animaux morts : elle varie beaucoup , & parmi le grand nombre de variétés qu’elle donne , voici les principales que nous avons obfervées. À. Eadem fpatio interjeélo punélato , thorace lævi , utrinque fulco arcuato. Elle a deux fiilons longitudinaux un peu en arc fur fon corcelet, un de chaque côté : les lignes élevées de fes étuis font plus luifantes que le refte de fon Corps. B. FEadem [patio interjeélo punélato , thorace lævi ubique æqguali. Son corcelet n’a point de fillons , mais il eft tout uni , les lignes élevées de fes étuis ne font pas luifantes. C. Eadem fpatio znterjeclo punélato , thorace lævi , punce- 25 duobus impreffrs. Son corceiet a deux points enfoncés proche lun de l’autre dans fon milieu : fes étuis & leurs lignes élevées font affez brillans. D. Eadem [patio interjelo punitis latis inæqualibus ; thorace lævi. Les points des étuis entre les lignes élevées, font large: & inésaux , au lieu que ceux des précédens © font petits ferrés & égaux. 2. PELTIS wiora, elytris lineis tribus elevatis , [patio cnterjelo minuriffrme punéfato , thorace [cabro. #20 HISTOIRE ABRÉGÉE Le boucler noir à corcelet raboteux. Longueur 5,6 lignes. Largeur 2, 3 lignes. La couleur de cette efpéce ef noire partout. Ses anten- nes reffemblent à celles de la précédente. Sa tête déborde le corcelet , qui eft raboteux & inégal. Les étuis ont cha- cun trois lignes longitudinales relevées, outre la gouttiere de leur rebord qui eft bien marquée. Ces étuis font plus longs que le ventre : ils ont quelquefois à leur extrémité une efpéce d'appendice Ha el fouvent manque : J'efpace qui eft entre les trois lignes des étuis paroit liffe à la vie , mais fi on le regarde à la loupe, on y voit une infinité de petits points menus. Cet infecte fe trouve avec le précé- dent , mais un peu plus rarement. 3. PELTIS zigra, elytris lireis tribus elevatis ; prima & fecunda gibbofitaie connexis ; thorace lævi. Le Bouclier à boffes. Longueur 9 lignes. Largeur 4 lignes. Il eft tout noir ; fes antennes font plus groffes’ par le bout & joliment feuillées : leur extrémité eft un peu fau- ve. Son corcelet eft life , brillant , & vû à la loupe paroit un peu ponétué. Ses étuis ont trois lignes longitudinales , liffes , élevées ; dont la premiere & la feconde en com- mençant à compter par le côté extérieur , font jointes en- femble par une bofle , qui eft pofée un peu plus bas que le milieu des étuis : l'efpace entre ces lignes eft finement onétué. Cette efpéce a une particularité , c’eft que fon ventre déborde d’un bon tiers fes étuis. On trouve cet in- £elte dans les charognes. 4. PELTIS rigra , elytris lineis tribus elevatis acutis ; fpatio interjeëlo veluti complicato , thorace fcabro. | Le bouclier noir chiffonne à corceler raboreux. Longueur s + lignes. Largeur 2 lignes, n + À 1E , . Cette efpéce reflemble beaucoup à l’avant-derniere pour DES INSECTES. 12r Pour la grandeur & la forme. Son corcelet eft un peu raboteux. Les étuis ont chacun trois lignes relevées, dont l’extérieure eft extrêmement aigue , & paroît comme rom- pue vers le bas : l’efpace qui eft entre ces lignes, eft tout pliflé & comme chiftonné. Cet infette a le corcelet larse & bordé , & les étuis terminés par une efpéce de gouttiere comme le premier. On le trouve dans les mêmes endroits. s-PELTIS xiora, elytris Lneis tribus elevatis acutis ; Jpatio interjeélo veluti complicato , thorace lævi. Le bouclier noir chiffonné à corcelet liffe, Longueur , Largeur idem. On n'apperçoïit d'autre différence entre cette efpéce & la précédente , que celle de fon corcelet qui eft lifle & nubement raboteux. Sa couleur noire eft aflez matte & point du tout brillante. À 6. PELTIS zigra, lineis tribus elevaiis acutis ; thorace ferrugineo. Linn. faun. fuec. n. 386. Caflida nigra , clypeo ferrugineo , elytris linea elevata. Linn. [yf. nat. edit. 10, p.360, n.13. Silpha nigra elytris obfcuris , linea ele- vata unica , clypeo retufo teftaceo. ; Raj. inf. p. 90 , n. 10. Scarabæus primo fimilis , parum canaliculatus , fcapulis CfOCcE1S. Le bouclier à corcelet jaune. Longueur 6 lignes. Largeur 2 3 lignes. Cette belle efpéce reffemble beaucoup aux précédentes pour la forme. Ses antennes font noires : leur dernier arti- cle forme un bouton allongé , & les trois d’enfuite font affez larges & enfilés par leur milieu. Le corcelet eft d’un jaune couleur de rouille , & avec le fecours de la loupe . cette couleur paroït dûe à beaucoup de petits poils jaunä- tres fort courts. Ce corcelet eft large , bordé , raboteux & un peu échancré en devant pour laiffer paroitre la tête. Les étuis font noirs , bordés à l'extérieur par une gouttiès Tome JL. 122 HISTOIRE ABRÉGÉE | re , & ont au milieu trois lignes longitudinales élevées ; principalement l’extérieure , qui paroït interrompue vers la fin. Tout l'animal eft ovale , oblong & applati. On le trouve dans les charognes & les endroits les plus fales. 7. PELTIS xigra, thorace elytrifque teflaceis ; thora- cis macula coleoptrorumque punilis quinque IIAQTISe Planch. 2, fig. 1. Le bouclier jaune à taches noires. Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes. Ce bouclier eft une des plus jolies efpéces de ce genre. Sa tête , fes antennes, fon corps & fes pattes font noirs. Le corcelet eft large , bordé ; noir au milieu , jaune pâle fur les bords ; en devant il a une échancrure qui laiffe la tête à découvert. Les étuis font du même jaune , & por- tent chacun deux points ronds noirs, luifans , & tellement placés , que ces quatre points forment un quarré lorfque les étuis font fermés : de plus l’écuffon eft noir , ainfi que les bords des étuis qui lui font contigus , ce qui forme en tout cinq taches noires. Ces étuis font bordés d’une gout- tiere & ont chacun dans leur milieu trois lignes longitudi- nales peu faillantes. Cet infeête eft affez rare ; on le trouve dans les bois avec les précédens. 8. PELTIS z297a tota , elytris Lævibus , punclis mirii- MIS exCavaits. Raj. inf. p. 90, n. 9. bis. Scarabæus præcedenti fimilis , fd paulo major ; nigrior , elytris lævibus. La gouttiere. Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes. Cet infeête eft tout noir & tout uni, fans lignes élevées, ni ries. Ses antennes vont en grofliffant vers le bout , & leurs derniers anneaux ne font que légérement perfoliés. ’ Ve 4 = , . La tête déborde le corcelet , qui eft large, bordé , mais fans échancrure en devant, Les étuis vüs de ptès paroiflent DES: INSECTES: 123 te . + L] e . . } À . ° chagrinés d’une infinité de petits points : du tefte ils font unis, & ont feulement pour rebord une efpéce de gouttiere’ bién marquée , ce quia fait donner le nom de gouttiere à cette efpéce. On la trouve dans les bois humides & pourris. 9. PELTIS roza teffacea. Le bouclier fauve. Longueur 2 + lignes. Largeur x ligne. Son corps eft partout de couleur teftacée ou fauve ; à exception du haut des antennes qui eft noir. Son corce- let & fes étuis font ponétués finement & irrésuliérement. 10. PELTIS xigro-fufca fubvillofa. Le bouclier brun velouté. Longueur 1 £ ligne. Largeur 3 ligne. : L'air & le port de cette efpéce la feroient d’abord pren- dre pour une mordelle , mais fes antennes & fes tarfes, ain{i que la forme de fon corcelet l'éloignent de ce genre , & la rapprochent de celui-ci. La couleur de cet infeéte eft la même partout , brune , un peu noire , mais elle paroît changeante à caufe des petits poils courts dont fon corps eft couvert. Son corcelet eft large , & prefque point bor- dé , en quoi il différe de celui des autres boucliers. Ses étuis ne font ni ftriés , ni pointillés. Son allure reffemble à celle des mordelles , c’eft-a-dire qu’il a de longues pattes avec lefquelles il marche comme en boitant. Nous l'avons trouvé à terre dans le fable. GAOMCAUATCUS Bupreftis linn. Pb RC 4 A4.R D. Antenne férratæ breves. Antennes courtes en fcie. Thorax fubrus nudus. Corcelet uni & fimple en def- fous. Qi m24 HISTOIRE ABRÉGÉE Miel a Caput dimidium intra thora- Grofle tête renfoncée à moitié cem , cralum. dans le corcelet. Nous avons ôté à ce genre le nom de buprefte , qui lui avoit été donné par quelques Naturalifles modernes , & qui a toujours défigné parmi les anciens un autre genre auquel nous l'avons reftitué. A la place de ce nom nous lui avons donné celui de cucujus employé par les anciens pour défigner un infete d’un vert doré , tel que font la pläpart des efpéces de ce genre. Le cara@tere effentiel de ce genre eft d’avoir des anten- nes compofées d'articles triangulaires , qui reflemblent à des dents de fcie , ce qui donne à l'antenne qui eft aflez courte , la figure d’une fcie : de plus le corcelet de ces in- feétes eft uni en deflous , & dénué d’une efpéce de pointe que l’on remarque dans le genre fuivant , qui d’ailleurs reflemble affez à celui-ci pour la forme des antennes. Un autre caraîtere accefloire & moins effentiel fe tire de la poftion de la tête , qui quoiqu'aflez grofle , eft à moitié renfoncée dans la partie antérieure du corce. let. Je ne connoïs ni la farve , ni la chryfalide de ces infec- tes , qui font tous aflez rares dans ce Pavs- ci. Quant aux infeêtes parfaits , à l’exception du 72c4ard triangulaire , dont la partie antérieure plus large , donne à Panimal une forme approchant de celle d’un triangle , tous les autres , tant d'ici que des Pays étrangers , ont un corps allongé en forme d'olive. On peut dire que ce genre renferme les plus belles efpéces d'infe@es. Parmi celles que nous trou- vons autour de Paris , il y en a trois très-belles >àquiilne manque que la grandeur pour les faire remarquer davan- tage , mais les Pays étrangers en fourniflent de très - Sran- des & très-brillantes : c’eft ce qui nous à porté à donner le nom de richard à cet infeûe , fur lequel on voit briller l'or & la couleur de rubis la plus éclatante : du refte ces infeétes font rares , & d’autant plus difliciles à trouver , que dès qu'on en approche , ils fe laiffent tomber à terre | ADNE ST MDN SEC ESS Li | 12$ & rouler le long des feuilles des arbuftes fur lefquels ils: étoient.. x CUCUJUS aureus , elytrorum foffulis quatuor im= prelis nitentibus, Linn. fyfl. nat. edit. 10, p. 409 , n. 7. Bupreflis elytris férratis longitudinaliter füulcatis, maculis duabus aureis impreflis-, thotace punétato. Ë Linn. faun. fuec, n. 556. Bupreftis fufco-xænæa , elytris maculis æneis impreffis, Le richard à folfertes. Longueur s lignes. Largeur 2 lignes. _ Cette belle efpéce eft d’une couleur dorée ; ui peu brune & foncée. Ses antennes font un peu plus courtes que fon corcelet, Ses yeux font gros comme ceux de toutes les efpéces de ce genre , & s’approchent beaucoup l’un de l'autre par derriere. La tête eft large ; courté & à moitié cachée & enfoncée fous le corcelet. Celui-ci auffi large que les étuis , a moitié moins de longueur que de largeur, & paroïit bordé fur les côtés: Les étuis allongés & un peu bordés fe terminent en pointe. On obferve fur chacun. d'eux trois lignes longitudinales élevées-, dont les deux intérieures plus marquées que l’extérieure fe joignent vers le bas : mais de plus chaque étui a deux enfoncemens ou foffettes , une plus haut vers le tiers de l’étui, l’autre un peu plus bas. Ces foffettes répondent à celles de l’autre étui, & les quatre enfemble paroiflent difpofées en quarré; elles font encore plus brillantes que 1: refte du corps, & femblent d’une couleur d’or vif. Les pattes & le deffous du corps de l'infe&e , font d’un or plus brun. Ce n’eft que depuis une couple d'années que l’on a trouvé ce bel animal autour de Paris. Il s’eft rencontré dañs les Chantiers de bois , fur-tout dans l'Ifle Louvier où on en a pris plufieurs : peut -être nous vient-il de quelqu'endroit plus éloigné : fa larve qui probablement vit dans les troncs d'art bres , aura été tranfportée ici avec le bois dans lequel elle étoit renfermée , ce qui nous aura enrichi de cette belle efpéce. | 126 HISTOIRE ABRÉGÉE 2. CUCUJUS seridi-æneus , punélis quatuor imprefles albis. Linn. Jyf. nat. edit, ro ,Pe 108 , 1. 2. Bupreflis élytris fafligiatis muticis macW lis quatuor albis , corpore cœruleo. ÆLeche nov. inf. fpec. p. 21,742. Le richard à points blancs. Longueur $ lignes. Largeur 1 > ligne. | Cette efpéce eft une des plus allongées. Tout fon corps eft d’un vert doré un peu bleuâtre èn deffous : maïs ce qui la diftingue ce font quatre foffettes blanches , où quatre points blancs enforicés qu'on voit fur fes étuis ; deux fur chacun. Un de ces points eft fur le bord extérieur de l’étui , fur le milieu de ce bord ; proche le ventre, c eff le plus grand : l'autre fe trouve au bord intérieur , atte- nant la future vers les trois quarts de cette future en defcendant, & tout vis-à-vis fon pareil fitué fur Pautre étui: ce dernier eft le plus petit. Tout le deflus de l'infecte vüû à la loupe paroït finement pointillé, Cette efpéce a été trouvée dans des Chantiers de bois. 3. CUCUJUS siridi - auratus , oblongus, thorace pune: fato , elytris ftriatis. Phanch. 2, fig. 2. Linn, faun. fuec. n. $ss. Bupreftis viridi-ænéa immaculata. Linn. fyft. nat. edir. 10 , p. 409 , n. 8. Bupreftis ruftica. Le richard doré à ffries. Longueur 7 lignes. Largeur 2 lignes. Sa couleur eft par tout fon corps d’un vert doré & très brillant. Sa tête & fon corcelet font ponctués. Ses yeux font de couleur rouge ; un peu brune. Sur la partie inférieure de fon corcelet , immédiatement avant l'écuflon , il y a un enfoncement arrondi , bien marqué. Les étuis allon- gés , étroits, & qui n’ont point de rebords, font chargés chacun de dix ftries longitudinales , formées par autant de . rangées de points. Ce bel infette nva été donné. Il a été We DES INSECTES. 127 trouvé à Paris même, dans le jardin des Apoticaires, & autour de Paris , fur des buiffons. 4 CUCUJUS æneus ; elytris fufcis , thorace rubro fafciis fufeis. Planch. 2, fig. 3, (Le richard rubis. Longueur + lignes, Largeur 12 ligne. Le déflous du corps de cet infeéte , & fes cuifles font d'un beau rouge cuivreux , brillant & éclatant , qui imite la couleur du rubis. Ses jambes font d’un noir verdâtre, ainfi que fes antennes. Sa tête eft d’un beau rouge brillant, fes yeux feulement font noirs. Le corcelet eft de même couleur que la tête, mais il a deux bandes brunes longi- tudinales ;, une de chaque côté , qui divifent la couleur rouge en trois bandes. Les étuis font bruns & un peu cui- vreux, chargés de points ferrés, qui les font paroïtre com- me ridés. Les antennes font un peu plus longues que Îa tête, Ce bél infeéte a été trouvé fur un rofier. $. CEUCÜJUS viridi-cupreus ; lævis oblongus. Le richard vert allongé. Longueur 2 Zlignes. Largeur ligne, On voit par les dimenfions que nous donnons de cette efpéce, qu'elle eft étroite & affez allongée. Sa largeur eft à peu près la même par-tout , feulement l'extrémité pofté- rieure va un peu en fe rétréciffant. Quant à lacouleur, cet infette eft tout vert, un peu doré ; il n’y a que fes yeux qui foient d’un brun clair. Les antennes font courtes , n’é- galant pas la longueur du corcelet. Elles font figurées en cie. La tête eft large & âpplatie. Le corcelet eft prefque quarré, aufli long que large, applati en deffus , un peu inégal, avec des rebords fur les côtés. L'infeéte vü à la loupe , paroïît tout parfemé en deflus d'un nombre infini de petits points rangés fans aucun ordré , qui le rendent com- me chagriné, On trouve aflez fouvent ce petit animal fur 4128 HISTOIRE ABRÉGÉE Poe les feuilles des charmilles, maisil eft diicile à attraper; £e laïiffant gliffer à terre dès qu'on veut le prendre. 6. CUCU JUS fü/Co-cupreus ; triangularis, fafciis ur dulatis villofo-albidis. | | Le richard triangulaire ondé. à Longueur 1 ligne. Largeur x ligne. La plus grande largeur de cet infeéte , eft à la jonction du corcelet avec les étuis, qui vont en fe rétréciflant & finiflent en pointe ; enforte que cet animal étant prefque auffi large que long, a une forme triangulaire. Sa tête eft très -applatie : fes antennes font courtes , égalant à peine la longueur du corcelet. Celui-ci eft aufli fort-court & comme écrafé , mais large , avec des rebords fur les côtés. Poftérieurement, il fe termine irréguliérement. Tout lin- fete eft d’un brun noirâtre, cuivreux. Ses étuis font parfe- és de quelques points , d’où partent des poils blancs. Ces petits poils forment fur les étuis quatre ou cinq bandes tranfverfes , mais ondées, & comme en zigzag. Ontrou- ve cet infecte fur les feuilles d’orme. Il fe laifie tomber, comme le précédent , dès qu’on veut le prendre. V. B. Les Pays étrangers fourniffent beaucoup d’efpé- ces de ce genre, dont nous ne pouvons faire mention ici; ‘& que l’on voit dans Îles cabinets des curieux. La France en fournit aufli quelques-unes. J’en ai recu une entr’autres de Languedoc , que m'a envoyée M. l'Abbé de Sauvagess dont je ne donnerai ici que le nom &tles dimenfions. CUCUJUS arr, thorace [cabro , pulvere albicante confperfo , elytris obfolete ftriatis. z Æongueyr 9 lignes. Largeur 32 lignes. de ELATER. 4 DES INSECTES | 129 ELA CT 'E'R. LUE T AQU PU IN; Antennæ ferratæ velfili- Antennes en fcie ou à fi- formes intra capitis cavita- lets, quife logent dans une em fubius receptæ. rainure formée en deffous de | la tête. Thorax fubtus aculeo intra cavi- Corcelet terminé en deflous par tatem abdominis recepto. ; une pointe reçue dans une cavité du ventre. Le cara@ere effentiel de ce genre, eft d’abord d’avoir les antennes ou en forme de fcie, femblables à celles du genre précédent , ce qui fe remarque dans les individus mâles , ou en fimples filets ; ce qui eft ordinaire aux femelles: de plus , dans les uns & les autres, ces antennes fe logent dans une longue rainure , qui eft creufée en deflous de la tête & même du corcelet. Le fecond caraétere particulier aux taupins fé tire de la forme du corcelet, qui en deffous; fe termine par une longue pointe , qui entre comme par reflort dans une cavité pratiquée dans la partie fupérieure du deffous du ventre. ; C'eft par le moyen de cette efpéce de reflort, que ces infeétes , lorfqu'ils font renverfés fur le dos, parviennent à fauter aflez vivement en l'air, ce qui leur a fait donner le nom d’élater , & par d’autres Naturaliftes, celui de z010- peda ; d’où l’on a tiré le nom François saupin. Pour conce- voir ce méchanifme , qui eft affez fingulier, il faut pren. dre un de ces infeétes , & le pofer renverfé fur le dos. Ce taupin qui ne peut aifément fe retourner , redrefle fa tête êt fon corcelet , & retire par ce mouvement la pointe in« férieure de fon corcelet de la cavité du bas ventre, dans laquelle elle étoit logée. Cette pointe eft dure & très-lifle. La cavité du ventre n’eft. pas moins life, & fon entrée a Tome JL. 130 HISTOIRE ABRÉGÉE un peu d’élévation. Pour lors, le taupin, qui étoit très redreflé , fe replie un peu, & la pointe de fon corcelet rentrant dans la caviré du ventre , retombe comme un ref- fort , dès qu’elle a paflé l'élévation de l'entrée, ce qui fait faire à l’infedte un foubrefaut aflez confidérable. La partie du milieu de fon corps , le corcelet & le haut des étuis allant frapper vivement le plan fur lequel l’infeéte eft pofé, il eft élancé & pouffé en l'air , & enretombant, fouvent il fe trouve retourné fur fes pieds. _ Outre cette pointe finguliere du taupin , on doit encore faire attention à la forme particuliere de cet infecte. Tout fon corps eft affez allongé & fe termine poftérieurement en pointe. Son corcelet forme une efpéce de quarré long, dont les deux angles poftérieurs finiflent aufli en pointes, quelquefois aflez aigues. | Quant aux larves de ces infettes, elles fetrouvent dans les troncs d'arbres pourris , où elles vivent & fe métamor- phofent. C'eft aufli dans les mêmes endroits, où l’on trou- ve fouvent une partie des efpéces de ce genre , tandis que d'autres fe rencontrent fur les fleurs. 1. ELATER #orace elytrisque rubris. Planch. 23 fig. 4. Le taupin rouge. Longueur 8 lignes. Largeur 3 lignes. Le corcelet de cet efpéce eft rouge & finement pontué, Les étuis font de la même couleur & friés , outre beau- coup de petits points, d'où partent quelques poils courts. Les antennes font noires & bien formées enfcie. Quantau refte de la couleur,elle varie. Lorfque l’animal eft jeune & nouveliement métamorphofé, le d-ffous de fon corps faté- te & fes pates font d’un rouge couleur de chair; mais quand il eft un peu plus vieux, au bout de quelques jours , tout le deffous de l'infecte & fa têre font noirs, ainfi que l'écuf- fon qui eft bien marqué dans cette efpéce. Je l'ai trouvé dans des troncs de faules pourris. DES INSECTES. | 431 2. ELATER iger, elytris rubris. Linn. faun, Jfuec. $ 74: Linn. Jyft. nat. edit, 10, p.405 ,n. 12. Elater fanguineus. Le taupin à étuis rouges. | Longueur s lignes. Largeur 1 & ligne. Il varie pour la grandeur ; on en trouve qui n’ont pas à beaucoup près les dimenfions que nous donnons. ‘fout l'infe&e eft noir , à l’exception des étuis , qui font rouges. Ces étuis ont quelquefois la pointe un peu noiïre, & un point noir chacun vers le haut, ce qui cependant r’eft pas conftant. Les antennes font en fcie, fur-tout dans les mâ- les. Le corcelet eft luifant, poli, & vûà la loupe, il paroît chargé de quelques poils noirs. Les étuis ont chacun dix ftries ferrées , formées par autant de rangées de petits points. On trouve cet infeéte dans les bois , fousles écor- ces des arbres. 3 ELATER reger, elytris flavis. Le taupin à étuis jaunes & corcelet lif]e. Longueur s lignes, Largeur 1 3 ligne. Cette efpéce donne les variétés fuivantes. a. Elater niger , elytris omnino flavis. b. Eater mger, elytris flavis apice nigris. c. Elater niger , elytris teflaceo-fufcis. On voit que ce taupin varie infiniment, & peut-être n’eft-il lui-même qu’une variété de l’efpéce précédente. Il lui reffemble beaucoup pour la forme, la grandeur, les fries des étuis, & même les couleurs. Il n’y a que la cou: leur des étuis qui foit différente. Dans tous, elle eft jaune; mais ce jaune eft quelquefois clair & couleur de paille; d’autres fois il eft brun & rougeâtre , ce qui l'approche en- core davantage de l’efpéce précédente. De plus, une au- tre reflemblance avec le raupin à étuis re » c'eft que 1] ñ32 HISTOIRE ABRÉGÉE celui-ci a quelquefois fur le haut des étuis les deux points noirs, dont nous avons parlé , ainfi que l'extrémité des étuis noirs, ce qui fouvent aulli ne fe rencontre pas. On trouve cette efpéce avec la précédente , dans les bois pourris. 4 ELATER #orace villofo, elytris teflaceis apice ni= gris. Linn. faun./fuec. n.$73. Lift. log. p.387, n. 18, Scarabæus ex fufco rufefcens five caftaneus. À Raj. inf: p. 92. n. 6. Scarabæus antennis articulatis quanto & quinto æqualis, ; à Le raupin à corceler veloure, Longueur. Largeur idem. Il donne les variétés fuivantes. a. Elater thorace villofo, elytris flavefcentibus apice TL OTLS b. Eater thorace villofo, elytris rubefcentibus apice Des 7118 TES, On feroit encore porté à prendre cette efpéce pour une variété des deux précédentes. Elle leur refflemble par- faitement ; feulement fon corcelet, qui eft noir, paroit jaune , à caufe des poils jaunes un peu bruns, dont il eft chargé. Ses étuis firiés comme ceux des précédens, ont une pointe noire , & varient pour la couleur, qui eft tan- tôt d’un jaune clair, tantôt d'un brun rougetre. On trou- ve cet infeête avec les précédens. $S ELATER zger, horace rubro. Linn. faun. fuec. n: 576. Linn.[yfl. nat. edit. vo, p.40$ ; n. 8. Elater thorace rubro nitido antice nigro ; elytris corporeque nigris. Le taupin noir à corcelet TOUDE Longueur 3 lignes, Largeur 1 ligne. Cette Jolie efpéce eft toute noire , à l'exception du cor- celet , qui eft rouge. Les étuis cependant tirent un peu fur le bleu. On voit fur chacun d’eux huit ftries , formées DE S& 2LNSECTES. : 132 par des rangées de points. Quant au corcelet, M. Lin- nœus dit qu'il a les bords antérieurs & poftérieurs noirs, ce qui formeroit comme une bande rouge au milieu. Le mien a bien le bord poftérieur un peu noir, mais tout le refte eft rouge. Peut-être cette différence vient-elle du fexe , ce que Je ne puis décider , n en ayant qu'un feul. 6. ELAT ER shorace nigro ; circulo rubro, elytris fui. Vis ,CruCe IST. Einn. Jyff. nat. edit. 10, pe 404, n. 6. Elater thorace nigro lateribusferrugineiss coleoptris flavis cruce nigra, margineque nigros ; Le taupin porte-croix. Longueur s lignes. Largeur 1 Z ligne. Sa tête , fes antennes, fes pattes & lé deffous de fon corps font d'un brun noir, avec un peu de jaune cépendant fur les bords du ventre & du corcelet en deffous. Par def- fus , le corcelet eft noir, avec un cercle rouge interrompu en devant, ou, fi l'on aime mieux, le corcelet eft rouge: bordé de noir, avec une grande tache noire au milieu, qui fe confond avec le bord antérieur; enforte qu'il ne refte qu'une bande rouge prefque circulaire. Ce corcelet vû de près paroït finement pointillé. Les étuis ont chacun dix ftries longitudinales formées par des points ferrés. Le fond de leur couleur eft d’un jaune fauve , avec une efpé- ce de croix noïre. Cette croix eft formée par la future longitudinale des étuis, qui eft noïre, & une large bande tranfverfale de même couleur, qui fe trouve fur le milieu des étuis.: Outre cetre croix, les étuis ont encore chacun en haut, vers leur angle extérieut, une bande noire lon- gitudinale courte, qui ne parcourt guères que le tiers de ‘leur longueur. Les antennes font légérement en fcie. Ce bel infeête m'a été donné. 7ELATERfà/Co-viridi-æneus: Linn. faun. fuec, 575 Linn. GE. nat. edit. 1c ; p. 406 , n. 22, Elater pe@inicornis. Life, cab, mur, r, 17 » fe 14e Gb 134 HisTOIRE ABRÉGÉE. Life. log. p. 387 , n. 19. Scarabæus è nigro virens, corniculis altero tantufil verfu pe@tinatis. (Ma. ) is A&, Upf. 1736, p. 15,n. 3. Notopeda nigro -ænea, antenmus fimplicibus. Le taupin brun cuivyreux. ÆLongueur 6 lignes. Largeur 2 lignes. Cet infette eft d’une couleur brune, tirant furle vert & un peu cuivreufe. Ses étuis ont chacun neuf ftries & font chargés de petits points, du fond defquels partent des poils courts, que l’on découvre avec la loupe. Ces étuis font auffi un peu bordés , fur-tout vers le bas, ce quine fe rencontre que très - rarement dans les efpéces de ce genre. Les antennes formées en fcie, font plus courtes que le corcelet : les dents de la fcie font beaucoup plus marquées dans les mâles. Ceux-ci font plus verdâtres, & les femelles plus noires & plus cuivreufes. J’ai trouvé cet infeéte cou- rant à terre, dans les brouffailles. 8. ELAT ER gro fufcus cinereo-nebulofus. Linn. faun. fuec. n. 577. Elater totus nigro-fufcus. Linn. [yft. nat. edit. 10, p. 406 , n. 23. Élater niger. Ray. inf. p. 78, n. 14. Scarabæus minor longo & angufto corpore, totus ni- ger, faltatrix. #. Raj. inf. p. 92 , n. 1. Scarabæus antennis articulatis primus, maxime vulgaris, AG. Upf. 1736,p. 15 ,n. 4. Notopeda atra , antennis fimplicibus. © 24 Raj inf p.92,n. 3. Scarabæus antennisarticulatis tertius.” AG. Upf. 1736, p. 15 ,n. $, Notopeda fufca , antennis fimplicibus, Lift. tab. mut.r. 17 ,f. 14. Le taupin brun nébuleux. Longueur 5 lignes. Largeur 2 lignes. Cette efpéce , une des grandes de ce genre, eft plus large & moins allongée que les autres. Elle eft toute d’un brun noir, couverte de poils gris très-courts, qui la ren- dent nébuleufe. La quantité plus ou moins confidérable de ces poils fait varier fa couleut, ce qui a induit Ra; &- l’Auteur des AËtes d'Upfal en erreur; ils ont fait plufieurs efpéces d’un feul & même infeûte. Sous les poils , les étuis ont des ftries, mais difhciles à voir, parce qu’elles font ca- chées, Les antennes brunes font plus courtes que le corce- DÉS INSECTES; 132$ let , & médiocrement formées en fcie. Cette efpéce a une particularité très-remarquable : ce font deux velicules qui paroiflent aux deux côtés de l'anus , pour peu qu’on preffe: le ventre. On trouve très-communément cet animal cou ant dans les bleds. 9. ELATER iger, véllofo-undulatus. Le raupin à plaques velues. Longueur 5 lignes. Largeur 1 + lignes: Le fond de Îa couleur de cet infeéte eft noîir, maisil eff chargé de poils fauves , un peu verdtres , & comme do= rés , qui forment des taches & des ondes fur fon corps. Ses étuis font ftriés. On le trouve à terre, dans les champs. 10.ELATER ziger, elytris villofo-murinis. Le raupin gris-de-fouris. Longueur 4, 5 +lignes. Largeur 13 ligne. Ilvarie , comme on le voit , pour fa grandeur : il en eff de même de fa couleur. En général elle eft noïre ; mais il eft couvert de petits poils gris-de-fouris en plus ou moins grande quantité , & quelquefois fi épais , qu’on ne peut diftinguer Les firies qui font fur fes étuis. Les males font plus petits & pui velus; les femelles font plus liffes & par conféquent plus noires. Elles font aufli plus grandes que des males. 13. ELATER per, elytris fufcis, ftngulo fafcia lon: grtudinalr fulva. Raj. inf.p. 78 , n. 13. Scarabæus minor longo & anguflo corpore ,elytris bico= loribus e fukvo & nigro, faltatrix, Le taupin bedeau. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. Ï varie beaucoup pour la grandeur. Sa tête, fon corcelet’ & le deffous de fon corps font noirs; fes pattes font decou- leur fauve, & fes étuis ont des fries ponctutes. ils font d'un: beau noir, avec une bande longitudinaie fauve, aflez lar= 136 HisSTOIRE ABRÉGÉE | ge , pofée dans leur milieu. Leur bord extérieur eft aufli un peu fauve. Cet infeéte eft très - commun dans les champs. 12. ELATER per, elytris fufcis. Le raupin noir à étuis bruns. Longueur 4 lignes. Largeur 1 digne. Cette efpéce pourroit bien n'être qu’une variété de la précédente, dont elle ne paroït abfolument différer que parce que fes étuis font d’un brun maron fans bandes fau- yes. On les trouve fouvent enfemble. 13. ELATER vosus niger eq Le raupin en deuil. ÆLonzueur $ lignes. Largeur 1 3 ligne. Ïl eft tout noir, à l'exception de fes tarfes ou pieds ; qui font bruns. Ses étuis font finement ftriés & fon corcelet eft luifant & ponétué. Tout l'animal, vü à la loupe, paroït parfemé d'un petit duvet de poils. 14 ELAT ER 9er pedibus rufis. Le taupin noir à pattes fauves. Longueur 3 lignes. Largeur = ligne. Celui-ci eft tout noir, comme le précédent ; maïs fes pattes font de couleur fauve rougeître : fon corcelet eft life & un peu ponétué , & fes étuis font très - finement ftriés. On trouve ce petit infecte fous les écorces des vieux arbres. 1 ÉLATER 7: ger elytrorum bafi maçulis rubris. Le raupin noir à taches rouges. Longueur 3 lignes, Largeur 1 ligne. Il eft noir comme le précédent, auquel il refflemble in: finiment , fes pattes font pareillement fauves ; fon corce- let eft life , & fes étuis font friés ; mais on voit fur cha- cun des étuis, à leur bafe , du côté extérieur, une tache d’un DES INSECTES. 137 d’un rouge brun, qui ne fe voit pas dans l’efpéce précé- dente. Celle-ci fe trouve dans les mêmes endroits que les autres de ce genre. 16. ELATER fu/Cus , antennis ferrato-clavatis. Le taupin à antennes en mal]e. Longueur 1 ligne. Largeur 3 ligne. C'eft la plus petite efpéce de celles que nous connoiffons de ce genre. Elle eft toute brune. Ses étuis font ftriés & un eu velus. Le corps eft plus large &moins allongé que dans je autres efpéces précédentes. Ce qui paroitroit l'éloigner encore davantage des autres taupins , ce font fes anten- nes , dont les trois derniers articles plus gros , forment une mafle , comme dans les dermeftes. Néanmoins les anten- nes en fcie, la rainure du deffous de la tête, dans laquelle elles fontreçues , la pointe du deffous du corcelet, qui lui fert à fauter , prouvent que cet infeéte ne peut être rap- porté qu’à ce genre. Ce petit animal eft aflez rare ; on le trouve dans les bois, BUPRESTIS. Carabus linn. cicindela linne LE IB UP TRE SE. Antennæ filiformes. Trochanter magnus [eu ap- pendix ad bajim femorum pofteriorum. Familia. 14 Thorace cordato , capite latiore , elytris angufiore. 24, Thorace capite elytris- que anguftiore, ——— 3. Thorace capite latiore, elytrorum latitudine. Antennes filiformes. Appendice confidérable à la bafe des cuifles poité- rieures. Famille 1°. À corcelet en cœur, plus large que la tête, plus étroit que les étuis. - 2°, À corcelet plus étroit que la tête & les étuis. - 3°. À corcelet plus large que la tête, & de la largeur des étuis. Les anciens ont donné à ces infeêtes le nom du buprefte, (upreflis feu buprefles) formé de deux mots grecs, qui S ome Î. 138 H1STOIRE ABRÉGÉE figrifie faire crever les bœufs ; s'étant imaginé que cés pe- tits animaux faifoient périr les bœufs qui en mangeoient par mégarde dans les prés, où ils fe trouvent fouvent. Quoique cette propriété de ces infeëtes, d ailleurs affez dangereux & malfaifans , ne foit pas bien avérée & prou- vée , nous leur avons reflitué ce nom fous lequel ils ont été connus, & que M. Linnæus avoit attribué à un autre genre fort différent , donnant à celui-ci le nom de cara- Bus., qui n’eft que le mot de /Carabæus défiguré. uant au caratere ; premiérement , ces infeétes ont buts antennes filiformes , c’eft-à-dire prefque d’égale grof- feur par-tout , diminuant feulement un peu vers leur poin- te, & compofées d’anneaux ou articles qui ne font pas fort gros & fort faillans. Cette forme d'antennes eft commune à plufieurs genres d’infetes, comme nous le verrons. Se- condement, un autre caraétere particuher & effentiel à ce genre, eft une grande appendice, qui fe trouve à la bafe des cuifles poftérieures , femblable à un moignon d’autre cuife. On peut ajouter à ces caraéteres quelques autres parti- cularités de ce genre , communes à la plüpart des efpéces u’il renferme ; 1°. la forme des machoires, qui font plus groffes & débordent davantage la tête que dans la plüpart des infeétes à étuis. Aufli quelques efpéces les plus groffes pincent-elles vivement; 2°. [a longeur des pattes de ces infettes, & la léséreté avec laquelle ils courent ; 3°. leur odeur puante & fétide , qui eft dûe à une efpéce de li- queur brune & cauftique , que jettent par la bouche & l'anus la plüpart des bupreftes , lorfqu'on veut les pren- dre. Cette odeur approche de celle dutabac, mais elle eft fétide & difgracieufe ; 4°. le manque d’aîles dans le plus grand nombre d’efpéces. Ces infeétes ont à la vérité deux étuis féparés & mobiles ; mais fous ces étuis on ne trouve po:nt d'ailes. Ils ne peuvent donc voler, mais la nature les en a en quelque façon dédommagés , en leur accordant une grande légéreté pour courir. DES INSECTES. 139 Comme ce genre eft affez nombreux, nous l'avons di- vifé en trois familles , d’après la forme & la grandeur du corcelet. La premiere comprend ceux de ces infeêtes , dont le corcelet eft plus large que la tête, & plus étroit que les étuis. Dans cette premiere famille , le corcelet eft ordinairement figuré en cœur , dont la pointe feroit tron- qué:. La feconde renferme les bupreftes, dont le corcelet eft plus étroit que la tête & les étuis. La tête de ceux-ci eft large ; leurs yeux font fort gros, & leur corcelet pref- que cylindrique eft inégal & raboteux. De plus, au lieu que la plüpart des autres bupreftes n’ont point d'ailes, ceux de cette famille en ont tous . & s’en fervent pour voler, quoijuils courent aufli très-léoérement. M. Lin- næus avoit fait de ces bupreftes un genre particulier, fous le nom de cicindele; mais ils ont tous les caraûteres des autres bupreftes , les antennes, l'appendice des cuifles & -même la lécéreté, & la grandeur des mechoires : ce qui nous a porté à les remettre dans leur véritable genre. En- fin nous rapportons à la troifiéme famille les bupreftes dont le corcelet eft plus large que la tête , & de la même largeur que les étuis. Dans ces efpéces , le corcelet eft grand & prefque quarré. Les larves de ces infectes vivent en terre , & c’eft pro- bablèment ce qui fait qu'elles font difficiles à rencontrer. Au moins les infectes parfaits courent dans les champs fur terre , & c’eft aufli en terre que J'ai trouvé les larves de la feconde famille de ce genre , dont les autres doivent ap- procher. Ces larves font longues, cylindriques , molles, blanchâtres , armées de fix pattes brunes écailleufes. Leur tête eft de même de couleur brune. Elle a en deffus une ef- éce de plaque ronde, brune & écailleufe , au devant de laquelle eft la bouche , accompagnée de deux fortes ma- choires. Cette larve fe creufe en terre des trous cylindri- ‘ques profonds, dans lefquels elle fe loge. L'ouverture de ces trous eft parfaitement ronde. Quelques efpéces les font dans les terreins fecs & arides , d’autres dans des ter- S ij 140 HISTOIRE ABRÉGÉE res plus humides au bord des ruiffeaux. C’eft au fond de ces trous qu’on rencontre fouvent la larve du buprefte. Pour la trouver , il faut creufer peu à peu le terrein dans lequel ce trou eft pratiqué. Mais comme fouvent , dans cette opération ; la terre, en s’écroulant, remplit le trou & empêche de le reconnoître & de le fuivre , ileft nécef- faire d’ufer d’une premiere précaution , c'eft de commen- cer par enfoncer dedans une paille ou un petit morceau d: bois, qui, pénétrant jufqu'au fond , fert à conduire & à empêcher de perdre la fuite de ce conduit. Lorfqu'on eft parvenu au fond, on trouve la larve en queftion, qui, tirée hors de terre , fe replie volontiers en zigzag. Ces ou- vertures que pratique dans la terre cette larve, ne lui fer- vent pas feulement à fe loger & à mettre à l'abri fon corps qui eft mol & tendre, mais encore à fe cacher pour dreffer des piéges aux infettes dont elle fe nourrit. Cette larve fe tient en embufcade, précifément à l’ouverture ron- de de ce trou. Sa tête eft à fleur de terre , & l’ouverture eft exaétement remplie par cette plaque ronde, écailleufe, que la larve a au-deffus de fa tête. C’eft dans cet état que fe tient patiemment cette larve, à moins que quelqu'al- larme ne la fafle enfoncer au fond de fa retraite. Les in- feétes qui fe promenent fur ce terrein, venant à-pañler fur l'ouverture du trou que ferme la tête de la larve ; ou font faifis par fes machoires , qui font fortes , ou bien, s'ils ne font pas arrêtés fur le champ par ces fortes pinces, ils font précipités dans le trou par un mouvement que fait la tête de la larve, précifément comme celui d’une baffe- cule. Pour lors, la larve du buprefte les dévore à loifir. Rien n’eft plus amufant que d’obferver le manége de cet infcéte ; qui, fans fortir de fa retraite , trouve moyen de faire tomber dans fes piéges les autres infe&tes , dont il fe nourrit. Quant aux larves des autres familles de bupreftes, elles ne font pas probablement moins carnaflieres, mais elles ne fe fervent pas des mêmes manéges pour faifir leur proye. Je ne connois qu’un petit nombre de ces larves, | DES INSECTES. 141 mais la plüpart faififfent de vive force les infe&tes qu’elles dévorent. On trouve fouvent dans les nids des chenilles qui vivent en fociété , & que M. de Reaumur a appellées chenilles proceffionaires , une larve grofle ; longue , noire, un peu molle , à fix pattes écailleufes. Cette larve , qui donne le Buprefle quarré couleur d'or , attaque & dévore ces chenilles, qui n’ont aucunes défenfes. Ces différentes larves , après leur métamorphofe , lorf- qu’elles font devenues infectes parfaits , ne font pas moins carnaflieres. En général , les bupreftes font des infeêtes très-voraces , qui mangent & dévorent impitoyablement tous les autres , & même ceux de leur genre & de leur efpéce. On rencontre fréquemment ces infeétes à terre, dans les jardins & les campagnes. Ils courent tous fort vite. Plufeurs de leurs efpéces font fort belles & très-bril- lantes, mais la plûpart font fort venimeufes & très-caafti- ques; enforte qu’on pourroit très-bien fubftituer cet infeéte aux cantharides , dans l’ufage de la médecine. Peut-être même les cantharides ont-elles moins de caufticité que lui. Ayant un jour pris une des grandes efpéces dorées de ce genre, & lui ayant preflé le ventre un-peu fortement , pour faire paroïître les parties de la génération, il en fortit un jet d’une liqueur acre & brûlante , qui réjaillit fur l'œil d’un de mes amis, qui obfervoit cet infeéte avec moi. Il y fentit pendant quelques momens une douleur très-vio- lente. Pour moi, je n’en reçus que deux gouttes imper- ceptibles fur les lévres , & j'y éprouvai une cuiflon très- confidérable. Cette obfervation peut faire foupçonner, avec fondement , qu'un infette aufli cauftique, pris inté- rieurement, feroit un poifon très-vif & très-dangereux. PREMIERE FAMILLE. 1. BUPREST IS ater, elytris rugofis. Linn. Jyfe. nat. edit, 10 , p. 413. , nm, 1, Carabus apterus ater opacus, ely- 1ris punis intriçatis fubrugofis, 142 HISTOIRE ABRÉGÉE Le buprefle noir chagrine. Longueur 14 lignes. Largeur 6 lignes. Cette efpéce eft la plus grande de toutes celles que nous connoiflons dans ce Pays-ci. Sa couleur eft toute noire , liffe & luifante en deffous , opaque & terne en deflus. Sa tête & fon corcelet font pointillés irrégulié- rement. Les étuis le font aufli , mais les points font plus gros & fe confondent les uns dans les autres , ce qui rend ces étuis comme chagrinés. Le corcelet eft en cœur , plus étroit du côté des étuis , avec des bords faillans & relevés & un fillon longitudinal dans fon milieu , ce qui fe remar- que dans tous les bupreftes de cette premiere famille. Les étuis ont aufli des rebords , mais moins faillans. Les quatre antennules font grandes , les machoires avancées & les yeux éminens , ce qui fe voit dans tous les infetes de ce genre. Cet infe&te,ainfi que plufieurs autres bupreftes , n’a point d'ailes fous fes étuis : en récompenfe il court fort vite: On le trouve dans les ordures humides des jardins & fous les pierres à la campagne. 2. BUPRESTIS seridis , elytris obtufe fulcatis , non punélatis ; pedibus antennifque ferrugineis. Planch. 2, fins. Linn. faun. fuec. n. s17. Carabus viridis , elytris obtufe fulcatis abfque punis , pedibus antennifque ferrugineis. Linn. [yff. nat. edit. 10 , p. 414, n. 4. Carabus apterus , elytris porcatis , fulcis fcabriufculis inauratis, Ra. inf. 96, n. 6. Cerambyx dorfo in longas regulas divifo, omnium pul- cherrimus. AG, Upf. 1736 ,p. 19 , n. 3. Carabus viridis, elytris fulcatis , Iævibus, Le buprefte dore & fillonne à larges bandes. Longueur 11 lignes. Largeur 4 lignes. Ce buprefte eft très-commun dans nos Jardins, ce qui l’a fait nommer par quelques perfonnes le jardinier. Sa tête & fon ccrcelet font d’un vert doré ainfi que fes étuis : ceux-ci ont chacun trois larges fillons , entre lefquels fe trouvent * DÈ si GIAN SPCIT' ETS 143 des élévations ou côtes affez groffes. Le fond des fillons eft plus doré de même que le rebord des étuis, & les côtes ou élévations font plus vertes. Le corcelet bien formé en cœur avec un rebord , a dans fon milieu un fillon longitudi- nal peu enfoncé. Les yeux font bruns ; les antennes & les pattes font d'une couleur fauve , & le deffous du corps eft d’un noir verdâtre un peu doré. Cet infeête n’a point d'ailes fous fes étuis ; maïs il court fort vite. On le rencon- tre très - communément dans les endroits humides des jar- dins , fous les pierres & les tas de plantes pourriés. 3. BUPRESTIS ziger , elytris æneis , convexe punc- catis ftriatifque. ee faun. fuec. n. $13. Carabus niger, elytris æneis, convexe pundatis fria- Re PE. nat. edit. 10, p.413 , n. 2. Carabus apterus elytris longitudinaliter | pun&atis. ; Le buprefle galonne. Longueur 11 lignes. Largeur 5 lignes. Cette efpéce , une des plus belles & des plus brillan. tes de ce Pays-ci , reflemble à la précédente pour la forme & pour la grandeur ; elle eft feulement un peu plus large. Sa tête , fon corcelet & fes étuis font d’un vert cuivreux. Les étuis ont trois rangées longitudinales de points oblongs & élevés , & entre ces rangées , des lignes longitudinales élevées , accompagnées chacune de deux autres petites lignes femblables fur les côtés. T'out le deffous de l’infeéte eft noir : il n’a point d’ailes fous fes étuis & court fort vite. On le trouve avec le précédent ; mais moins commu- nément : il varie quelquefois pour la couleur & donne 1a variété fuivante. = Bupreflis totus violaceus , elytris convexe punilatis Jiriatifque. Cette variété eft plus rare que l’efpéce ci-deflus , elle: Fe différe que par fa couleur , qui eft partout d'un beau violet. | 144 HISTOIRE ABRÉGÉE 4. BUPRESTIS sous nigro-violaceus-, elytris denfe firiatis. Le buprefle azure. . Il donne les variétés fuivantes. a. — Elytro fingulo frits xvj , oris aureo-cuprers. b.— Elytro fingulo ftriis xvj , tribus rnterruptes. c.— Elytro fingulo firiis xxiy , tribus taterruptis. Je joins enfemble , comme variétés , ces trois infeétes, attendu qu'ils fe refflemblent extrêmement , fur-tout les deux premiers. Quant au troifiéme ; peut-être pourroit - il faire une efpéce , le nombre des firies de fes étuis étant différent. Leur grandeur n’eft pas la même : le premier a plus d’un pouce de long fur quatre lignes de large , le fecond a un quart de moins pour fa grandeur , & le troi- fiéme n’a guères que la moitié de la longueur du premier & les trois quarts de fa largeur. Tous trois font partout d'un noir violet , avec des ftries fines fur les étuis , fur-tout fur ceux du troifiéme. Leur principale différence confifte en ce que les bords du corcelet & des étuis dans le pre- mier font d’un rouge cuivreux , & que le fecond & le troi- fiéme ont chacun trois des ftries de chaque étui interrom- pues par des petits points enfoncés. On trouve ces infeétes dans les ordures des jardins : ils n’ont point d’aïles fous leurs étuis , mais ils courent fort vite. 5. BUPRESTIS zigro-yiolaceus , elytris latis æneis é viridi purpureis , fengulo ftriis fexdecim. Linn. fyft nat. edit 10 , pe 414,71. 9. Carabus aureo-nitens , thorace cœruleo , elytris aurco-viridibus flriatis abdomine fubatro. Leche novæ inf. fpec. n. 37. Carabus parallelepipedus viridi-æneus , elytrorum ftriis moniliformibus , punétifque excavatis trium ordinum. AG. fuec. 1750, p. 292. Carabus alatus, viridi-æneus, elytris convexe pun@atis ftriatifque , pedibus antennifque nigris, Reaum. infeël, tom. 2 , tab. 37 , fig. 18. Le buprefle quarre couleur d’or. Longueur 7 lignes. Largeur 3 lignes. A = N h mMEuS à Ï NSECTIE s. 145$ La forme de cet infeéte eft plus large & plus quarrée que celle des autres efpéces. Sa grandeur varie beaucoup. J'en ai de beaucoup plus petits que celui dont j'ai donné les dimenfions : mais tous ont également leurs étuis très-larges proportionnément à leur grandeur. Sous ces étuis linfeéte a des ailes : la tête , le corcelet , les an- tennes , les pattes & le deflous du corps font d’un noir violet , tirant en quelques endroits fur le vert. Le corcelet eft court , avec des rebords faïllans & bronzés , & il eft très-étranglé à fa partie poftérieure. Les étuis font d’une belle couleur dorée , verte du côté intérieur, rougeâtre du côté extérieur : ils ont chacun feize fries fines , qui font formées par des points ferrés. Les bandes élevées de ces firies font lifles ; à lPex- ception de la auatriéme , de la huitiéme & de la douzié- me ; qui font interrompues par des points pofés fur leur longueur de diftance en diftance. Je ne fçais pourquoi M. Leche, dans la Differtation citée , ne compte que douze firies au lieu de feize fur chaque étui ; à moins qu'il ne compte point celles qui font interrompues par des points. M. de Reaumur dit avoir trouvé cet infecte fur le chêne , qui mangeoit des chenilles : fa larve qui eft noire , n'eft pas moins carnafliere & dévore pareïllement les chenilles & autres infeêtes, 6. BUPRESTIS zorus é fufco-viridi cupreus , elyiris latis , fengulo ftriis fexdecim. | Le buprefte quarré couleur de bronze antique. Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes. C’eft précifément la même forme que celle de l’efpéce précédente , dont celle -ci approche beaucoup : elle n'en différe que pour la grandeur & la couleur. Cette derniere eft partout d’un brun cuivreux, femblable à la couleur des bronzes antiques , auxquels le tems a donné une efhéceide vernis. Le deffous du corps a cependant un peu de vert. Les étuis ont chacun feize flries un-peu raboteufes , dont Tome L, LT 446 HISTOIRE ABRÉGÉE la quatriéme,la huitiéme & la douziéme font enttecoupées de points , comme dans l’efpéce précédente. On croiroit. que cet infeéte n’en eft qu’une variété, s’il n’étoit conftam- ment de la même grandeur & de la même couleur. 7. BUPRESTIS ter, elytro fingulo firiis oclo devis bus , pedibus rigris. Linn. faun. fuec, n. s15. Carabus ater elytro fingulo frs oo, # Linn. if. nat. edit. 10, p. 413 , n. 3. Carabus apterus , elytris lævibus , ftrüs obfoletis o&onis. , Lifl. log. 350. Scarabæus ex toto niger , alarum thecis cruflaceis fulcatis. Le buprefle tout noir. Longueur 8 lignes. Largeur 3 4 lignes. Sa couleur eft noïre partout , tant en deffus qu’en def- fous : chacun de fes étuis a huit ffries bien marquées. Sa tête eft très- life ainfi que fon corcelet , qui a un fillon longitudinal & enfoncé dans le milieu : en examinant de très-près cet infette , on apperçoit fur la troifiéme ftrie , en commençant à compter de la future , deux petits points enfoncés , ce qui fait en tout quatre points fur le dos. 8. BUPRESTIS ver, elyzro fngulo ffriis oëlo punc= tatis , pedibus fèrrugrneis. Le buprefle noir à pattes rongeätres.. Longueur 4, 5 lignes. Largeur 2 lignes. … Cette efpéce reffemble à la précédente pour la couleur & le nombre des fries : mais elle en différe par plufieurs endroits : d'abord par fa grandeur qui eft moindre ; fecon- dement par la forme de fon corcelet , qui eft encore plus en cœur ; troifiémement par la fruQure des ftries des étuis ; qui font formées par des points petits & ferrés , au lieu que dans le précédent elles font lifles : de plus on ne voit point fur la troifiéme ftrie les petits points enfoncés qui fe remarquent dans lefpéce précédente : enfin les pattes de celui-ci font rougeâtres , au lieu que celles du précédent font noires, Des INsEcres: 147 g. BUBRESTIS niger ; elytro Jingulo ftriis oo Le= sibus ; pedibus lsidis. Le buprefle noir à pattes jaunes. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Tout fon corps eft noir & liffe , à l'exception des anten: nules , des antennes & des pattes qui font entiérement d’un jaune päle : le noir des étuis eft moins foncé, & leurs fries au nombre de huit fur chacun, font lifles , fans qu'on y découvre de points , même à l'aide de la loupe. 10. BUPRESTIS z29r0-virides , elytro fingulo ftriis oflo , punétis tribus impreffis. nee faun. si n. 820, Carabus fupra æneus , coleoptris pun&tis {ex excavatis ; 1 ËS ° 48. Upf 17 36, p.20, ne 8. Bupreftis capite nigro, collari elytrifque nigro: ænelSe Le buprefle à fix points enfoncés. Longueur 3 lignes. Largeur x à ligne. Sa couleur eft partout d’un noir verdätre , feulement le deffous de fon corps eft d’un noir plus foncé & le bout des pattes eft plus clair. Chaque étui a huit ftries formées par es petits FRE ,; & de plus trois enfoncemens rangés perpendiculairement fur fon milieu , ce qui fait en tout fix endroits creufés pour les deux étuis. Le corcelet a un fillon lougitudinal dans fon milieu , & de chaque côté un enfon- cement confidérable à l’endroit de fa jonétion avec les étuis. On voit auffi fur la tête , entre les antennes , deux points enfoncés. Ce buprefte a des aïîles fous fes étuis. On remarque aux premiers anneaux qui forment la bafe de fes antennes , quelques poils aflez longs : il varie pour la grandeur , & les ftries des étuis qui font plus ou moins marquées. 11. BUPRESTIS séridis pundatus » elytro fingulo fêriis oo , pedibus pallidis. À , Ti 148 HISTOIRE ABRÉGÉE Le buprefle vert pointillé à huit flries & pattes fauves. Longueur 4 lignes. Largeur 13 ligne. Il eft d’un vert doré, pointillé fur tout le corps , avec huit ftries fur chaque étui ; fes antennes & fes pattes font de couleur fauve pâle ; ainfi que les machoires , & fouvent les bords du corcelet & des étuis. 12. BUPRESTIS siridis niridus , ely tro féngulo J?riis o“o , pedibus pallidis , punélis tribus impreffrs. Le Buprefle vert liffe , à huit firies & partes fauves. Ce buprefte eft de la grandeur du précédent à peu de chofe près , & il eft précifément de même couleur , fi ce n’eft que fes pattes font un peu plus foncées. Toute leur différence confifte , premiérement dans les petits points qui couvrent le précédent , & qui manquent dans celui-ci qui eft tout-à-fait lifle : fecondement dans trois points rangés longitudinalement près la future des étuis , comme dans le #zprefle à fix points enfoncés ; mais plus petits que dans cette efpéce: 43: BUPRESTIS viridis ; elytro fingulo firiis o&o , pedibus elytrorumque antica parte & margine fulyis. Le buprefte à étuis verts & bruns. Longueur 3 lignes. Largeur 14 ligne. La tête & le corcelet de cet infe@te font verts : ce der- nier eft allongé & étroit. Les antennes , les pattes & les yeux font d’un fauve rougeâtre : les étuis font à huit fries files , fans points : ils font fauves vers leur partie an- térieure ou leur bafe , & verts à leur partie poftérieure , de façon cependant. que tout le bord de l'étui eft fauve , enforte que la couleur verte femble faire une grande tache ifolée. Cet infeéte pourroit bien n'être qu’une variété de quelqu'une des efpéces précédentes, DES INSECTES 149 14 BUPRESTIS zitens , capite thoraceque viridi ; elytris cupreis punilulis duodecim. Linn. jaun. Juec. n. $19. Carabus nitens , capite thoraceque cyaneo, elytris purpureis. Einn. [yff. nar. edit. vo , p: 4164 Carabus fubæneus , elytris punétis longitudina libus fex impreflis. AG, Upf. 1736,p. 10, n. 6. Bupreftis capite collarique cœruleo , elytris rubro= æneis. Bauk. ballon. p. 212, f. 4. Cantharis auricolor, Goed. belg. tom. 2 , p. 126,1. 31e Le buprefle à étuis cuivreux. Longueur 4 lignes, Largeur 1 ligne. : Sa tête & fon corcelet font d’un beau vert brillant ; fes étuis font d’un rouge éclatant cuivreux , chargés de es peu enfoncées & peu apparentes : entre la Teconde & la troifiéme firie en commencant à compter de la future ;. on voit fur chaque étui fix points rangés longitudinaie- ment : Les bords extérieurs des étuis font verts : le deffous. de l'infete & fes pattes font d’un brun cuivreux. On. le trouve fur le fable au bord des ruifleaux. xs. BUPRESTIS ritens , capite are Viridibus 3. thorace cupreo , punélulis duodecim. Le buprefle à corcelet cuivreux. Sa grandeur ef prefque la même que celle du précé- dent , dont je crois qu'il eft une variété : il eft moins bril- lant & moins beau , & il en différe en ce que la tête & les étuis font d'un el vert, & que le rouge cuivreux fe trouve fur le corcelet. 16. BUPRESTIS capite elytrifque cœruleis , thoracè rubro. Linn. faun. fuec. n. 525. Carabus capite elytrifque cœtuleis, thorace rubro. Linn. [yfE. natsedit. 10, p. 415 , n. 14. Carabus thorace pedibufque ferrugineis ; elytris capiteque cyaneis, Raj. inf. pag. 3 +, n. 1 Cantharis feu fcarabæus exiguus, elytris & capite cœru- Jeis , fcapulis eroceis. 150 HISTOIRE ABRÉGÉE Le buprefte bleu à corcelet rouge. Longueur 3 lignes. Largeur x & ligne. Sa tête eft bleue , ainfi que fes étuis ; qui n’ont que des petites fries très - fuperfcielles. Le corcelet & la bafe des antennes font rouges : les pattes font variées de noir & de rouge. Tout l'animal eft affez brillant &t luifant. 17. BUPRESTIS ziger, thorace atro ; elytres rubris 3 Ccruce n1 grÂ. Le chevalier noir. s Longueur 3 lignes. Largeur 13 ligne. Cette efpéce eft toute noire , à Pexception de fes étuis. Ses antennes font de la longueur de la moîtié de fon corps. Son corcelet eft noir , chagriné , taillé en cœur ;, fort retréci en haut & en bas & prefque rond. Ce corcelet a des points irréguliers profondément gravés. Les étuis ont chacun neuf ftries formées par des rangées de points très-diftinéts : ils font d’un rouge de brique , mais fur leur milieu ils ont une large bande tranfverfe noire , qui fe trouvant coupée par la future des étuis pareillement noire & plus large en haut & en bas , forme une efpéce de croix de chevalier fur les étuis. Cet infeéte eft rare ici , on le trouve affez communément à Fontainebleau. 18. BUPRESTIS zrger , horace pedibufque rubris ; elytris rubris cruce nigra. Linn. [yfl. nat, edit. 10 ; p.416, n. 28. Carabus thorace capiteque nigro= rubefcente , coleoptris ferrugineis cruce nigtae Le chevalier rouge. Longueur 3 lignes. Largeur 1 3 ligne. Il approche beaucoup du précédent pour la taille & les couleurs ; il porte de même fur fes étuis une efpéce de croix formée par une bande tranfverfe noire , qui coupe l2 future des étuis , qui eft aufi de couleur noire. Mais cet infeîte différe du précédent , premiérement, en ce que fon " DES INSECTES. Lou corcelet & fes pattes font d’un fauve rougetre ; feconde- ment , en ce qu'il eft plus large & plus quarré, & enfin pat la forme des ftries de fes étuis , qui ne font pas compo- fées de points : de plus fon corcelet eft large & court. Tout l'infete eft lifle , & fa tête , ainfi que le deffous de fon corps , eft noire. Je ne connois point la demeure de ce buprefte qui nva été donné. 19. BUPRESTIS capite , thorace , pedibufque rubris , edytris cœruleo-nioris, Linn. [yfé. naï. edit: to , p. 414, m 11. Carabus thorace , capite pedibufque ferrugineis , elytris nigris. AG, flock. 1750 ,p.192,t,7, f. 2. Cicindela capite, thorace pedibufque rufis ; elyiris nigro-cæruleis. Le Buprefle & tête, corcelet & pattes rouges 8 étuis Bleus. Cet infette eft de la grandeur des deux ou trois précé- dens. Sa tête , fes antennes , fon corcelet & fes pattes font » fon corcs P d'un rouge brun, fes yeux font noirs , & le ventre & les étuis font d’un bleu noiïrâtre. Ces étuis ont des ftries: larges , maïs peu profondes. On trouve cet infeéte fous les IIges ; peu p pierres... 20. BÜPRESTIS riger , thorace ovato, nigro ; elytris” Jiriatis , maculis quatuor lividis. Linn. faun. fuec. n. 528. Carabus niger , coleoptris pone fafcia ferruginea ; lateribus macula ferruginea. Linn. fyf. nat, edit. 10 ,p. 416 , n. 27. Carabus thorace nigricante , elytris obf= curis bifafciatis, Le buprefie quadrille à corceler rond & étuis flriés. Longueur 17,27,3 lignes. Largeur , Z,1 ligne. La grandeur de cet infeîte varie confidérablement. Sa tête & fon corcelet font noirs. Ce corcelet eft arrondi & prefqu hémifphérique. Les pieds & la bafe des antennes font bruns. Les étuis ont huit ftries formées par des petits points : ils font noirâtres avec quatre taches fauves , une à la bafe de chaque étui affez ronde , & une oblongue vers 16e HISTOIRE ABRÉGÉE le bas. Ces deux dernieres fe touchent & fe joignent quel- quefois , ce qui forme une efpéce de bande. On trouve cet infece fur les bords des rivieres & des ruiffeaux. 21. BUPRESTIS ziger , thorace plano ferrugineo ; elytris lævibus , maculis quatuor dividis. Linn faun. fuec.n. 532. Carabus niger, thorace ferrugineo , elytrorum macu- lis quatuor lividis. Linn fÿft. nat. edit. 10, p. 416, n. 30. Carabus thorace flavo , elytris obtyfls fimis fufcis, maculis duabus albis. Le Buprefle quadrille à corcelet plat & étuis lfes. Longueur , Largeur idem. Il y a beaucoup de reffemblance entre cet infe@te & le précédent, il paroiît feulement un peu plus petit. Sa tête eft noire : fon corcelet eft fauve , applati , avec des rebords faillans & bien marqués , en quoi il diflére de lefpéce précedente : de plus fes étuis font liffes & fans aucunes. ftries : le refte eft aflez femblable : car ces étuis font noirs avec quatre taches fauves pales , placées comme dans l'infeéte ci- deffus , & fes pattes font de la même couleur que les taches , ainfi que les antennes. On trouve cet animal avec le précédent. 23, BUPRESTIS 0er , thorace plano ferruginee 5 elytris fèrtats ; maculs quatuor divides. Le buprefte quadrille à corcelet plat brun & étuis ffries. Longueur, Largeur idem. ; Cette efpéce ne différe abfolument de la précédente ; que par les ftries peu enfoncées , qui fe voyent fur fes étuis , au nombre de huit fur chacun : elle pourroit bien n'être qu'une variété. 23. BUPRESTIS riger, thorace plano nigro , elytris Jiriatis , maculis quatuor lividis. Le buprefle quadridle à corceler plat & noir & étuis flriés. I y a encore très - peu de différence entre cet infete & les DES INSECTES. 153 les précédens ; feulement fon corcelet eft noir & fes étuis font ftriés. Tout l’animal paroït aufi un peu plus Lrun : du refte fa couleur , fa forme & fa grandeur font les mêmes. 24 BUPRESTIS zéger , elytris ftriatis , maculis oo dividis. Le Buprefle noir à huit taches fauves. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. Ye Cette petite efpéce a la tête , le corcelet & le deflous du corps noirs & les pattes fauves. Le corcelet eft en cœur & prefqu'hemifphérique. Les étuis ont des ftries formées par des rangées de petits points quelquefois interrompues. Le fond de leur couleur eft noir , mais ils ont chacun qua- tre taches fauves livides , dont les: deux fupérieures font comme partagées chacune en deux fuivant leur longueur , & les deux inférieures font plus larges. On trouve cet infeéte courant dans le fable. 25. BUPRESTIS seffaceus ; capite nigro. Le buprefle fause à tête notre. Longueur 2 lignes. Largeur + ligne. Cet infe&te a la tête noire ; le refte de fon cotps eft d’une couleur fauve pâle , à l'exception du corcelet qui eft un peu plus rougeître : fes étuis font légérement ftriés. 26. BUPRESTIS sous niger , lævis. Le buprefte noir fans ftries. Longueur x ligne. Largeur ? ligne. C’eft de toutes les efpéces de ce genre la plus petite que je connoiffe : elle a au plus une ligne de long: elle eft toute noire fans ftries , ni points & fans aucunes taches. SE CON D'EUF 4 M IEIL.E. 27. BUPRESTIS énauratus , fupra viridis , coleoptris _ punilis duodecim albis. Tome L V 154 HISTOIRE ABRÉGÉE Mouffet. theat. ps 45 » f. infm. Cantharis quarta. Jonft.‘inf. thb. 15. Cantharis Mouffeti minor quarta. Lift. tab. mur. tab. 1, f. 12. Lifl. log. p. 386 , n. 17. Scarabæus viridis , cui decem maculæ albæ fupra ‘alarumthecas funt. yo ; ; ; Linn. faun. fuec. n. 548. Cicindela fupra viridis , coleopteris pun&tis decem albis, k Linn, [yft. nat. edit. ro , p. 407 , n. 1. Cicindela.campeñtris. Le velours vert à douze points blancs Longueur 6 lignes. Largeur 2 3 lignes. Cet infeéte , l’un des plus beaux de ceux que nous ayons , varie un peu pour fa grandeur : le deflus de fon corps eft d’une belle couleur verte, matte, un peu bleuà- tre : le deffous, ainfi que les pattes & les antennes , font d'une couleur dorée rouge, un peu cuivreufe. Les yeux font très-faillans & font paroitre la tête large. Le corcelet eft anguleux & plus étroit que la tête, ce qui fait le carac- tere des bupreftes de cette feétion ou famille : il eft chagriné & d’un vert un peu doré, ainfi que la tête : les étuis font finement & irrésuliérement pointillés : chacun d'eux a fix taches blanches, fçavoir une au haut de l’étui à fon angle extérieur ; trois autres le long du bord extérieur, dont celle du milieu forme une efpéce de lunule ; une cin- quiéme fur le milieu des étuis vis-à-vis cette lunule ; celle - [a eft plus large & affez ronde : enfin une fixiéme & derniere au bout des étuis. On voit aufli quelquefois un point noir fur le milieu de chaque étui , vis-à-vis la fecon- de tache blanche, La levre fupérieure eft pareïllement blanche , ainfi que le deflus des machoires, qui font très- faillantes & aigues. Cet infeëte court fort vite & vole aifé- ment. On le trouve dans les endroits fecs & fablonneux , fur-tout au commencement du printems. C'eft dans les mêmes endroits qu'on rencontre fa larve , qui reflemble à un ver long , mol , blanchôtre ;.armé de fix pattes &c d’une tête brune écailleufe , qui fait un trou perpendi- culaire & rond dans la terre , & tient fa tête au bord de ce trou pour attraper les infeëtes qui y tombent. Quelque- DES: INSECTES. 415$ fois la terre eft criblée de ces trous qui font très-ronds. Jai fouvent pris de ces larves pour les voir fe métamorpho- fer chez moi , mais elles font toujours péries fans fe chan- ger , foit que J'aye trop humeété ; où laïiffé trop fécher la terre où je les avois mifes. 28. BUPRESTIS érauratus , fupra fufco- viriais ; coleoptris fafciis [ex undulatis albis. Le Buprefle à broderie blanche, Longueur 6 lignes. Largeur 2 à lignes. Ce beau buprefte eft tout-à-fait femblable au précédent pour la grandeur , la forme & même en paitie pour les couleurs : il n’en différe que par deux endroits. Premié- rement le deffus de fon corps n’eft pas d’un beau vert clair, mais d'un brun verdâtre un peu cuivreux. Secondement ii a trois bandes blanches & ondulées fur chaque étui, la premiere en haut à l'extérieur , formant un G , dont les pointes regardent la future des étuis : la feconde tranfverfe & très-ondulée placée au milieu ; la troifiéme en bas & oblique. Toutes ces bandes font affez larges. Malgré ces différences , je fuis très - porté à regarder cet infeëéte com- me une fimple variété du précédent. La couleur du fond des étuis ne peut conftituer une efpéce , puifqu'elle varie aifément , & quant aux bandes , elles paroïffent n'être que les fix points des étuis du buprefte précédent , dilatés & joints enfemble. Le point de l'angle extérieur de l’étui avec le premier du même bord réunis enfemble , forment la premier: bande perpendiculaire : le point du bord figu- ré en lunule , avec celui du milieu de l’étui qui eft vis-à- vis , forment la feconde bande tranfverfe , enfin le dernier point du bord avec celui du bout de létui , produifent par leur Jonction la derniere bande oblique. On trouve cet infecte dans les mêmes endroits que le précédent. 29. BUP RESTIS irauratus , fupra fufco- viridis ; coleoptris punilis fex albis. | Vi 156 HISTOIRE ABRÉGÉE Linn. [yff. nat. edit. 10, p. 407 , n, 3. Cicindela viridis ; elytris pun@is duobus albis cum lineola apicum. Le buprefle vert à fix points blancs. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce eft encore tout-à-fait femblable aux deux à précédentes , feulement elle eft-conflamment plus petite & plus étroite : elle eft, comme les deux autres, dorée & cuivreufe , mais le deflus de fon corps eft d’un vert doré brun , encore plus foncé que dans la précédente. Sur cha- que étui il y a trois points blancs , un en haut à l'angle ex- térieur de l’étui , un vers le milieu du bord extérieur , & un dernier plus long & oblique vers la pointe des étuis. C’eft dans les terreins fablonneux , près des rivieres & des ruifleaux , qu'on trouve cet infeéte. 30. BUPRESTIS sweridi- æneus , elytris punctis latis excavans mammillofes. Lift. loq. p. 385 , n. 12. Scarabæus parvus inauratus. Linn. faun fuec. n. sso. Gicindela viridi-ænea , elytris punétis latis excavatis, Linn. fyft. nar. edit. 10, p. 407 , n. 6. Cicindela riparia. AG. Upf. 1736, p. 19, n. 3. Cicindela ænea , pun@is excavatis. Le buprefle à mammelons. Longueur 12, 3 lignes. Largeur 1 ligne. Quoique cette efpéce paroïifle moins brillante que les précédentes , vüe de près & fur -tout à la loupe ; elle n’eft pas moins belle. Sa tête , fon corcelet , fon ventre , fes cuilles & fes pieds font d’un vert doré matte & un peu brun. Les jambes feules font brunes. Les yeux font noirs & faillans. Le corcelet plus étroit que la téte,eft anguleux & inégal, Les étuis font couverts de Jarges points ronds & enfoncés , du milieu defquels s’éleve un petit mammelon: comme ces étuis font d’un vert matte & pointillés , & que les mammelons font d’un rouge cuivreux , ce mélange forme une couleur finguliere. Ces larges points font ran- gés longitudinalement , & joints enfemble par une rai DES INSECTES. 197 élevée de couleur plus foncée. On trouve ce bel infeéte dans les endroits fablonneux & humides. 31. BUPREST IS fu/co-æneus , capite profunde ftriato, elytrorum fîria prima remotiffima. Linn. faun. fuec. n. 558. BASE fufco-ænea , glabra , nitida , THRReSeE fub- marginato. Linn. [yff. nat. edit, 10, p. 108, n. 7. Cicindela aquatica. AG. Upf. 1736; p.19, n. 20. Cicindela minima aurea lævis, Li vabe mur. rt, 30, f. 13. Le buprete à tête cannelée. Longueur 3 lignes. Largeur À ligne. Les caraëteres fpécifiques de cette efpéce font très-dif- tinctifs , & il feroit à fouhaiter que toutes en euflent de pareils. Sa couleur eft d’un noir bronzé. Ses yeux font fail- lans , comme dans l’efpéce précédente , & entre les yeux on voit fur la tête des ftries éidiiales ; ou canelures profondes. Les antennes font fines , & les machoires avan- cent & forment une efpéce de dei Le corcelet ef large, marginé » un peu taillé en cœur , plus étroit cependant que la tête : il eft chargé de petits points. Les étuis ont des ftries formées par des rangées de points fort petits. La pre- - miere de ces fries eft proche la future des étuis ; enfuite fe trouve un grand efpace liffe ; formant près de la moitié de la largeur de l’étui , puis la feconde ftrie & les autres qui font aflez ferrées ; fur la troifiéme fe trouve un point enfoncé aflez profondément, M. Linnœus avoit rangé cet infeéte parmi nos 7ichards ( cucujus ) auxquels il avoit donrié le nom de buprefes : mais cet infeête n’en a point les caradteres ; il doit être rapporté à ce genre comme on le voit par la forme de fes antennes & l’appendice de fes cuifles poftérieures. Ce petit animal fe trouve dans le fable humide. 32. BUPR ESTIS cupreo viridique variegatus ; ne 2 quatuor impreffrs , pedibus pallidrs. 158 HISTOIRE ABRÉGÉE Le buprefte à quatre points enfonces. Longueur 15,3 hignes. Largeur +, 1 ligne. Sa grandeur varie beaucoup. Sa couleur eft d’un bronzé rougeñtre , avec des taches vertes dorées ; le defflous de fon corps eft d’un noir bronzé , les pattes &t ‘es antennes font fauves. On voit fur chaque étui deux points enfoncés proche la future, un plus haut, Pautre plus bas, ce qui fait quatre en tout. On trouve cet infeéte dans ie fable près de l’eau. 33. BUPRESTIS füu/co-æneus , elytris firiatis , purc- tis duobus impreffis. Linn. faun. Juec. n. 530. Carabus ater , pedibus antennifque nigris. Le buprefle bronzé à deux potnts enfonces. Longueur 2 lignes. Largeur + ligne. Sa couleur eft d’un noir bronzé , quelquefois un peu bleuâtre , car elle varie. Son corcelet eft plus étroit que la tête avec un fillon dans fon milieu , les étuis font chargés chacun de huit firies formées par des points : il y a de plus fur chaque étui un enfoncement fur la troifiéme ftrie en commençant à compter de la future. Cet enfon ement eft placé à peu près au tiers de l’étui, ce qui fait deux creux , un fur chaque côté. Le corcelet eft quelquefois liffe & quelquefois pointillé. Cette feule & petite diffé- rence qu'on rencontre entre les individus de cette efpéce, ne m a pas pafu affez confidérable pour féparer des infectes tout-à - fait femblables d’ailleurs , & pour conftituer deux efpéces différentes. On trouve cet infeéte avec les précé- dens , maïs il eft un peu plus rare qu'eux. TROIS LE ME Of AMALLE Tous les bupreftes de cette derniere famille,ont certains caraiteres communs , qui les rendent fort femblables les uns aux autres. 1°, Leur corcelet a un fillon longitudinal DES INSECTES. 1s9 dans fon milieu , & deux points enfoncés à fa pattie pofté- rieure, attenant les étuis, un de chaque côté. 20, Tous ont huit fîries fur leurs étuis, & de plus, vers la bafe des étuis , le commencement d'une neuviéme frie , entre la premiere & la feconde, en commençant à compter de la future. 34. BUPREST IS ater, fhorace lato, elytrorum Jtriis punélatis. Le buprefle parefleux. Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes. J'appelle ce buprefte le pareffeux , parce qu’il marche doucement, au dieu que prefque tous ceux de ce genre courent fort vite. Il eft affez large , & fon port extérieur le fait prendre d’abord pour un ténébrion, cependant il a tous les caracteres des bupreftes. Il eft tout noir, à l’ex- ception des appendices des cuifles ; qui font brunes. Son corcelet eft au moins aufli large que les étuis, nullement taillé en cœur, garni à fa circonférence-d’un large rebord, avec deux enfoncemens à fa partie poftérieure, un de cha- que côté. Les étuis ont huit firies chacun, ce qui fe ren- contre dans tous les infectes de cette famille. En regardant de près ces flries , on voit dans leur enfoncement des points, ce qui fait le caractere diftin@if de cette efpéce. On trouve cet infeête dans les terres féches & arides ; ila des ailes fous fes étuis. 35. BUPRESTIS sorus viridis, thorace lato. Le buprefle verdet. Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes. Il refflemble beaucoup, pour fa forme , au précédent, feulement fon corcelet n’a pas des rebords tout-à-fait fi confidérables , & les ftries des étuis, qui font au nombre de huit, font lifles & fans aucuns points, Tout l’infecte eft 160 HisTOiRE ABRÉGÉE vert & luifant , à l'exception des pattes & des antennes; qui font brunes. 36 BUPRESTIS àénfra niger, fupra nigro-ænens, thorace lato. Linn. faun. fuec. n. 527. Carabus nigro-æneus, antennis pedibufque nigris. Linn. (ÿff. nat. edit. 10, p. 415, n. 20, Carabus vulgaris Le buprefle rofette. Longueur 3 lignes. Largeur 13 ligne. Il eft moins grand que les précédens ; du refte ,; ilref- femble fi fort au dernier, que je croirois qu'il n'en ef qu’une variété ; il n’en différe que par fa couleur , qui eft noire en deffous, & en deffus d’un noir bronzé, un peu rougeâtre , comme le cuivre rofette. La bafe des anten- nes eft un peu fauve, & la ffrie extérieure des étuis eft légé- rement pondtuée, On trouve cet infeëte avec les précédenc. 37. BUPRESTIS sous nigér , thorace lato lævi , ely= 2rorum fbriis Lævibus. Le buprefte en deuil. Longueur s lignes. Largeur 1 & ligne. Cette efpéce eft plus allongée que les précédentes ; elle eft toute noire. Son corcelet eft large , moins cependant que dans ceux qui précédent , & il n’excéde pas la lar- geur des étuis. Ce corcelet eft life , fur-tout dans fon milieu. Les étuis ont chacun huit firies liffes. Dans quel- ques individus, les jambes & les antennes font brunes : dans d’autres , elles font feulement d’un noir moins foncé. On trouve ces animaux fous les pierres. 38. BUPRESTIS ater fubvillofus , antennis pedibuf- que férruginess. Le Buprefle noir velouté. Longueur 6 lignes. Largeur = lignes, Son corps eft aflez allongé. Sa couleur eft noire ; feule- ment DES GINSECTES 1Cf ment fes pattes & fes antennes, fur-tout à leur bafe, font d’un brun rougeatre. Son corcelet eft life , & fes étuis font chargés d’un petit duvet gris, Jaunâtre , & font très-fine- ment ponétués. Du fond de chaque point, part un des etits poils , dont les étuis font couverts. On trouve cet infecte avec les précédens. 39. BUPRESTIS ater, læœyis , pedibus antennarum- que bafi férrugineës. | Le buprefle noir à pattes brunes. Sa grandeur eft la même que celle du précédent. Sa couleur eft aufli femblable à {a fienne. La principale dif- férence confifte dans fes étuis , qui font rafes , fans aucun poil ni duvet. Une autre différence à remarquer, c’eft que la troifiéme & la cinquiéme fire , en commençant à comp- ter de la future , ont des points enfoncés, ainfi que la der- piere , tandis que les autres font liffes, fi ce n'eft le bas de la fecond:, où l’on voit quelquefois un ou deux points. 40. BUPRESTIS sotus viridi-cupreus ,antennis nipris Le buprefle perroquet. Lonsucur s , 3 lignes. Largeur 2, 1 lignes, Il y à peu d'efpéces qui donnent autant de variétés pour la crandeur & la nuance des couleurs. On peut juger des différentes gran qui font d’un jaune ou fauve pâle. OMALISUS,. PVO NU AN LE SE, Antenne fcliformes. Antennes filiformes. Thorax planus tetragonus , an- Corcelet applati à quatre af: _gulis pofferioribus in fpinam pro- gles, dont les deux poftérieurs is finiflent en pointes aigues. J'ai donné à ce genre inconnu jufqu’ici le nom d’oma- life , qui veut dire applati , a caufe de la forme platte de la feule efpéce qu'il renferme. Son carattere confifte premiérement dans la figure de fes antennes qui font filiformes , fecondement & particu- liérement dans la forme finguliere de fon corcelet qui eft applati & repréfente un quarré long , dont les angles pof- térieurs qui regardent les étuis Repos en pointes ij 180 HisTOirE ABRÉGÉE | longues & aïgues. Cette forme a quelque Îéger rapport avec celle du corcelet des taupins, dont les omalifes diffé rent par Les antennes & par le deffous de leur corcelet qui eft nud , fimple , & qui n'a point cette efpéce de pointe que nous avons fait remarquer dans les taupins. Nous n’a- vons encore trouvé qu une feule efpéce de ce genre , qui paroit même aflez rare & difhcile à rencontrer , & nous ne connoiïflons point fa larve. a. OMALISUS. Planch. 2, fig. 9. Lomalife. Longueur 24 lignes. Largeur 1 ligne. Le corps de cet infe@te eft applati. Ses antennes font noires & de la longueur de la moitié du corps : il les porte droites en avant & parallèlement l’une à l’autre. Son cor- celet eft quarré applati , avec deux échancrures poñtérieu- rement, & fes angles poftérieurs font aigus & fe terminent - en pointe. Les étuis font applatis & fe courbent fur le côté , en formant une efpéce d'angle ou d’équerre. Ils ont chacun neuf firies longitudinales formées par des points, fçavoir fix depuis la future jufqu’à l'angle ou courbure , & trois depuis cette élévation anguleufe jufqu’au bord exté- rieur. Tout l'infete eft noir , à l'exception du bord exté- rieur & de Pextrémité des étuis ; qui font d’un rouge fafrané. Ce rare infeéte s’eft trouvé à Fontainebleau. HV D'R°O PET EUrS. Dytifcus linn: LH 5 Y D: RrOMPE HI LR Antenne clavatæ perfolia- Antennes en mañle, perfo- 1æ antennulis breviores, liées , plus courtes que les antennules. 3; Pedes natatorii. Pattes en nageoires. L'hydrcphile approche beaucoup des deux genres fui- DES ‘INSECTES. 181 vans pout fa forme & le lieu où on le trouve ; mais il eft aifé de l'en diftinguer par fes antennes. Dans cet infe@te elles font en mafle , ou terminées par un bout plus gros que le refle de l’antenne , & qui eft compofé d'articles applatis , minces & enfilés par leur milieu. Une efpéce de bouton allongé termine cette mafle & toute l'antenne. On voit que cette conformation des antennes reffemble beau- coup à celle des dermeftes que nous avons décrite, & l'hydrophile pourroïit prefque fe rapporter à ce genre , fi deux autres caracteres ne Ven éloïgnoient. Le premier eft la longueur des antennules qui furpañle celle des anten- nes qui font aflez courtes. Le fecond fe tire de la forme des tarfes , qui dans les hydrophiles font larges , plats & minces , bordés du côté intérieur de poils ferrés & femblables à des nageoires. Ces tarfes étoient nécef- faires à des infeétes qui font leur féjour ordinaire dans: l’eau. On rencontre fouvent les larves des hydrophiles dans les eaux : elles font allongées & ont fix pattes écailleufes, - Leur corps eft compolé de onze anneaux. Leur tête eft grofle , avec quatre barbes.ou antennes en filets & de fortes machoires. Les. derniers anneaux de leur corps ont des rangées de poils fur les côtés , & le ventre fe termine par deux pointes chargées de femblables poils , qui for- ment des efpéces de panaches. Ces larves font fouvent dun brun verdâtre panaché : elles font vives, agiles & très-voraces : elles mangent & dévorent les autres infe&tes aquatiques ,.& fouvent fe détruifent & fe déchirent les unes. les autres. L'’infeûte parfait neft guères moins vorace que fa larve , mais il ne peut attaquer que les larves , les in'ectes parfaits comme lui , fe trouvant à l'abri des coups par le moyen de cette efpéce de cuirafle écailleufe dont leur corps eft revêtu. 11 faut prendre cet in- feéte avec précaution : outre que fes machoires peuvent incer ; il a encore fous le corcelet une autre défenfe : c'eft une longue pointe aigue & très- piquante, qu'il fçait 182 ._. HiSTOIRÉ 'ABRÉGÉE enfoncer dans les doigts en faifant des efforts pour mar: cher en reculant. Les œufs des hydrophiles font aflez gros ; ils les renfer= ment dans une efpéce de coque foyeufe blanchätre , un peu grife , affez forte & épaifle , de forme ronde, & qui fe termine par une longue appendice , ou queue mince de même matiere. On rencontre aflez fouvent ces coques dans l’eau. C’eft dans leur intérieur qu'éclofent les œufs & que naïffent les petites larves des hydrophiles. Ces fortes coques fervent probablement à ces infettes à défendre leurs œufs contre la voracité de plufieurs autres infectes aquatiques , & même contre leurs femblables qui ne les épargneroient pas. | | 1. HYDROPHILUS riger, elytris fulcans , anten: nis fufcis. Planch. 3 , fig. 1. | © Linn. faun. fuec. n. 6x. Dytifcus antennis perfoliatis fufcise Linn. fyft. nat. edit, 0 ,p. aix, n. 1. Dytifcus piceus. Frifth. germ. tom. 2, tab. 6. Le grand hydrophile. Longueur 17 lignes. Largeur 9 lignes. Ce grand infette eft tout noir & affez luifant, Sa tête eff un peu applatie , munie de grandes machoires , & les yeux font placés fur fes côtés poftérieurement. Les antennes pofées en deflous & immédiatement devant les veux, font brunes & compofées de neuf articles : fçavoir un long ; courbe & applati, qui tient à la tête , un fecond plus court & rond , trois autres très-courts ; enfuite quatre qui for- ment la mafle ou le gros de l'antenne ,; comme dans les dermeftes. Le premier de ces quatre eft évafé en enton: noir , les deux d’enfuite font applatis & enfilés par leur milieu , ce que nous appellons perfoliés , le dernier qui termine l'antenne , forme une efpéce de cône , qui finit en pointe. Ces antennes font de la longueur de [a tête. Les quatre antennules font de la même couleur que les anten- nes , mais deux des quatre furpañlent les antennes en lon- LDE Se LIN SEC: TES: 183 gueur. Le corcelet eft uni & poli : les étuis le font auffi ; on y apperçoit feulement quelques fillons fuperficiels:, dont trois font plus apparens. Sous le corcelet de l’infee eft une élevation longitudinale, confidérable , qui formant une efpéce de fternum , paîle entre fes pattes & fe termine du côté du ventre par une-pointe forte & aigue aflez fail- fante. Le bout des jambes.a deux épines aigues , & les tarfes de l’infeéte font applatis avec des barbes de poils du côté intérieur , ce qui les fait reflembler à des nageoires : auffi l'infeête nage-t-il très-bien. Les piéces des tarfes qui font au nombre de cinq, font difficiles à. difinguer. Enfin le pied fe termine par dés onglets courbes ou .efpéces. de griffes au nombre de quatre , comme dans la plüpart des infettes à étuis » quoique quelques Auteurs prétendent le gontraire. C’eft à l’aide de ces crochets que l'animal mar- che fur terre & hors de l'eau , quoique fa démarche foit irréguliere , fes pattes n'ayant pas le mouvement de rota- tion ou de genou, comme celles de la plûpart « des infectes , imais feulement celui de charniere. 2. HYDROPHILUS riger ; elytrorum ro Per À Jfrias digeftes , antennis HIQTISe Linn. faun. fuec. n. 562. Dytifcus antennis perfoliatis nigris , elytris nue Linn. [yfè, nat. edit. 10,p. 411, n. 2. Do caraboïides, L'hAydrophile noir picoté. © Longueur 7 lignes. Largeur 3 lignes. Il eft d’un noir luifant , moins s allongé & plus arrondi poftérieurement que le Brécéñ dit © » qui le furpaffe beau- coup pour la grandeur. Un de fes principaux caracteres difinttifs fe tire de la forme des étuis, qui au lieu d'être fillonnés comme dans la premiere. efpéce , ont feulement des points rangés en firies fur leur milieu & pofés irré- guliérement fur leur bord extérieur. La pointe du corcelet ou du /fernum en deflous eftpeu faillante : enfin les anten- nes & antennules font noires. LC 184 HISTOIRE ABRÉGÉE 3. HYDROPHILUS ziger, elytris lævibus denfe punilatis. L'hydrophile Life à points. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce eft noire ; affez arrondi: , liffe & fans ftries ; mais en la regardant à a loupe,on voit que fon cor- celet & fes étuis font chargés d’un nombre infini de petits points. On la trouve dans l'eau avec les précédentes. 4 HY DROPHILUS ziger , elytris ftriatis ; pedi: _ bus fufcis. Linn. faun. fuec. n. $63. Dytifcus antennis perfoliatis nigris ; pedibus fufcis x elytris ftriatis. Linn. ff. nat. edit. 10, p. atx ,n. 3. Dytifcus fufcipes, L'hydrophile noir flrié. Longueur 32 lignes. Largeur 1 + ligne. Il eft noir : fes pattes & fes antennules font brunes : les antennes font noires ; le corcelet eft ponétué , & les étuis ont des ftries formées par des points ferrés. 5. HYDROPHILUS fuyus. | L'Aydrophile fauve. Longueur 2 lignes. Largeur : ligne. Le deffous de fon corps eft noir ; & fes pattes font de couleur fauve , ainfi que la tête , le corcelet & les étuis. Sur ces derniers on voit un peu de noir difpofé par bandes longitudinales , mais peu terminées & peu diftinc- tes. Les œufs de cet infecte font de couleur blanche : il les porte à l'extrémité de fon corps , où 3 font difpofés en paquets de forme ovale. Le) DYTICUS, DES INSECTES, 18$ DYTICUS. Dyrifeus linn. LME DIT TI O UE Antenne filiformes , capite Antennes filiformes plus dongiores. longues que la tête. Pedes natatorii. Pattes en nageoires. Le ditique ; comme qui diroit le plongeur , que quel- ques modernes ont appellé ditifque ; reffemble tout-à-fait pour la forme extérieure au genre précédent : il ef comme lui de forme ovale , allongée & terminé poftérieurement en pointe moufle , mais il en diflére par fon caractere. Ce caractere confifte ; 1°. dans la figure de fes antennes filiformes , qui vont en diminuant infenfiblement de la bafe à la pointe , & qui font plus longues que la tête de l'infete & que fes antennules ; 2°. dans la figure de fes pieds , qui font en forme de nageoïres , bordées de poils comme dans le genre précédent. Quant à la larve de ces infe&tes , elle approche infini- ment de celle des hydrophiles : elle vit comme elle dans Peau , & c’eft pareillement dans l’eau qu’elle fe métamor- phofe , ayant foin néanmoins de s’enfoncer dans la terre qui eft au fond de l’eau pour y faire fa coque : l’infette parfait qu'elle produit , A trouve fréquemment dans les ruifleaux & les mares. On trouve ces animaux en grande quantité , lorfqu’on vuide des baflins , ou qu’on pêche des étangs : les poiflons en détruifent & en mangent beau coup. Les efpéces de ce genre font : I DYTICUS fu/Cus , margine coleoptrorum thoraci/que Jlavo. Frife. germ. 13,1, 1, f. 7. Rojel. inf. vol. 2. Infe@. aquat. claff, x , tab. 25 Le ditique brun à bordure. Longueur 8 lignes. Largeur 4 lignes, Tome L À a 186 HISTOIRE ABRÉGÉE Le deffous du corps de cet infeéle eft noir , ainfi que fa tête & fon corcelet, feulement le defflus desmachoires eft rougeâtre. Sur la partie fupérieure de la tête on voit deux enfoncemens l’un à côté de l’autre. Les côtés du corcelet font jaunes. Les étuis font très-liffes , chargés feulement chacun de deux ftries longitudinales de points très - furer- ficiels , & moins apparens fur les femelles que fur les mâles. Si on regarde ces étuis à la loupe ; on voit qu'ils font finement firiés tranfverfalement , en quoi cette efpéce différe de la fuivante , ainfi que par la couleur. Cette cou- leur des étuis eft d’un gris brun , avec une bordure jaune fur les côtés, principalement dans le haut &t un peu vers le bas. Le fternum en deflous fe termine par une efpéce de fourche. Les pattes n’ont que l'articulation de charniere. Les antennes font de la longueur du corcelet & de couleur fauve. On trouve ces infeêtes dans les eaux dormantes & tranquilles. 2. DYTICUS zicer , margine coleoptrorum thoracif- que flavo. Lin. [yff. nat. edit. vo , p. 41x , n. $. Dytifcus marginalis. | Line Juec. n. $6s. Dytifcus niger , margine coieoptrorum thoracifque avo. Mouffer , lat. pag. 145 , fig. 1,3. Mouff append. tab. 1. Hydrocantharus. Raj. inf. p. 93, n. 1. Hydrocartharus noftras. Lie. tab. mut.t.$ er Rofl. inf. vol. 2. Infc@. aquatil. elaff, à , tab, 2, fig, 9, 174 Le ditique noir à Bordure. Longueur 1 pouce. Largeur 6 lignes. Sa couleur en deffus eft très-noire , à l'exception du bord extérieur du corcele: & des étuis , & d’une raie fauve traniverfe placée fur la lévre fupérieure au- devant de la tête. Le delfous du corps eft mêlé de jaune & de brun. Les étuis font très-lifles , & nent que quelques points enton- cés » éloignés les uns des autres , formant deux bandes longitudinales fur chaque étui. Le flernum en dellous fe DES INSECTES. 187 termine par une fourche moule. Les pattes n’ont que l'articulation de charniere. Les quatre antérieures font figurées finguliérement dans les mâles. Les quatre pre- mieres piéces de leurs tarfes font très-courtes , larges , avec des broffes en deflous ; ce qui forme une palette ronde dont cet infecte fe fert pour accrocher fa femelle. La derniere piéce de ces mêmes tarfes eft longue & fou- tient les onglets. Les pattes poftérieures ont leuts tarfes applatis , barbus , formés en nageoires , & les onglets de ces pattes droits & nullement crochus. Les antennes & antennules font de couleur fauve. Cette efpéce vit dans l’eau comme la précédente. Je n’ai jamais trouvé que des môles de cet infette , mais je foupçonne beaucoup l'efpéce fuivante d être fa femelle. 3. DYTICUS eZysris fhriis viginti dimidiatis. Planch. 3, fig. 2. Linn. fun. fuec. n. $67. Dytileus elytris ftriis viginti dimidiatis, Linn. fyf. nat. edit. 10 , p. 412, n. 9. Dytifcus femiftriatus, FrifCh. germ. 2, tab. 7, fig. 4, p.35. Bradley, na. tab. 16, f. 1. À, Raj. inf. p. 94, n. 1. Hydrocantharus elytris ftriatis feu canaliculatise Rofel. inf. vol. 2. Infe&. aquatil. clafl, 1, tab. 1,f. 5» 6,73 10. Le ditique demi-fillonne. Longueur 14 lignes. Larseur 7 lignes. Ce grand ditique eft noir en deffus , maïs fa tête , fes antennes , le tour de fon corcelet & les bords extérieurs des étuis font jaunes , en quoi il reffemble beaucoup aux ditiques à bordure ; qui font plus petits que lui. Le deflous de fon corps & fes pattes font prefqu’entiérement jaunes. Les étuis ont chacun dans le haut dix firies pro- fondes , mais qui ne defcendent que jufqu'aux deux tiers ; le tiers inférieur de l’étui eft life. On trouve cet infeëte dans l’eau avec les autres de ce genre : ceux que Jai trouvés étoient tous femelles. A a ij 188 HISTOIRE ABRÉGÉE 4. DYTICUS cinereus , margine coleoptrorum flavo 3 thoracis medietate flava. Linn. fyft. nat. edir. 10 , p. av2 , n. 8. Dytifcus cinereus. Linn. faun. fuec. n. 566. Dytifcus cinereus , margine colcoptrorum flavo ; thos racis medietate flava. Liff. tab. mut. t,5,f. 1e + Rofel, inf. vol. 2, tab. 3 , fig. 3545 53 6» 84 Infe&. aquatili. clafl, re Petiy. gazoph. tab. 70 , fig. 3. Le ditique à corcelet à bandes. Longueur 7 lignes. Largeur 4 lignes. Le fond de Îa couleur de fa tête eft noir , mais la partie antérieure eft jaune , & il y a de plus cinq taches jaunes, fçavoir une en devant en équerre , dont langle regarde la partie poftérieure ; deux autres aux côtés de celle-la, oblongues , obliques , & fe réuniflant avec le jaune du devant de latête, & enfin deux poftérieures à côté l’une de l'autre , figurées en lunules , dont les pointes regardent le corcelet. Celui-ci eft noir , mais tous fes bords , tant en devant & en arriere que fur les côtés , font jaunes. Il a de plus dans fon milien une large bande tranfverfe de la même couleur , qui fe termine à chaque bout par une tache ronde fans fe réunir à la bordure jaune. Les étuis font d’une couleur cendrée , formée par le mélange de jaune & de noir dent ils font pointillés : leurs bords font jaunes. Le deffous de l’infe&te eft noir, à l'exception des côtés des anneaux du ventre qui ont des taches jaunes, Les pattes de devant font variées de jaune & de noir, & celles de derriere font noires , à l’exception des cuifles qui font jaunes. Les antennes font pareillement jaunes. ous ceux que J'ai de cette efpéce,font des mâles qui ont aux quatre pattes de devant les broffes dont noùs avons parlé , en décrivant la feconde efpéce : peut-être leurs femelles font-elles différentes. Je foupçonnerois l'efpéce fuivante d’être la femelle de celle-ci, n’en ayant trouvé que des femelles, mais Jamais je ne les ai rencontrés accouplés, ce qui fait que Je n'ofe aflurer ce fait, D'ESTENSECTES 189 5. DYTICUS elysris fulcis decem longitudinalibus , thoracis medietate flava. Linn. fann. fuec. n. 569. Dytifcus elytris fulcis decem longitudinalibus,- Linn. [yff. nat. edit. 16, p. 412, n. 10. Dytifcus fulcatus. Ro. inf. p. 94 , n. 3. Hydrocantharus minor, corpore rotundo plano. Rofel. inf. vol. 2 , tab. 3 , fig. 7. Infe&, aquatil. clafl, 1. (Le ditique fillonné. Longueur 6 lignes. Largeur 4 lignese- Ce ditique paroît être la femelle de l’efpéce précéderiz te ; quelques perfonnes même m'ont afluré les avoir vûs accouplés enfemble , & je n’ai jamais trouvé que des: femelles parmi ceux-ci : cependant dans l'incertitude j'ai féparé ces infetes qui paroiïflent fort différens. La tête & le corcelet de ceux- ci {ont bien femblables à ceux de l’ef« péce précédente , mais leurs étuis ne le font aucunement, Ces étuis dans cette efpéce font noits avec quatre fillons enfoncés fur chacun & cinq élévations entre ces fillons : le creux des filions eft garni de poils grifätres un peu fauves. Le deflous de lanimal eft précifément de même que dans le précédent. Toutes ces refflemblances femblent prouver que ces deux infeétes ne différent que par le fexe : le dernier n’a point à fes pattes de devant les broffes qui: ne fe trouvent que dans les mâles. 6. DYTICUS sotus niger lævis. Le ditique en deuil. Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes. Il eft tout noir , feulement fes antennes font un peu brunes , & fes pattes moins noires que le refte du corps. Ses étuis n’ont ni ftries , ni points. On voit feulement vers le,haut le commencement de deux fillors fuperficiels , qui: difparoiffent avant que de parvenir au milieu de l'étui.- 7. DYTICUS fulvus , maculis fparfis nigris. Le ditique fauve à taches noires, Longueur 3 lignes, Largeur 1 + ligne, 190 HISTOIRE ABRÉGÉE En deffous cet infe@e eft noir , à l’exception des pattes & des antennes , qui font de couleur fauve ou brune claire. Sa tête eft de même couleur fauve , ainfi que fon corcelet & fes étuis ; il n’y a que fes yeux qui font noirs. Le corcelet a une bande tranfverfe plus brune dans fon mi- lieu ; & Les étuis qui font affez liffes & feulement chargés de quelques points enfoncés rangés en ftries , ont quantité de petits points noûs & ronds , qui fe tiennent la plüpart les uns avec les autres. 8. DY TICUS fu/cus, elytris antice & externe flavis. Le dirique à bordure panachee, Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. La tête de cet infecte eft jaune & fes yeux font noirs: Son corcelet eft brun avec les bords Jaunes. Les étuis font areillement bruns & chargés de quatre taches d’une cou- ER Jaune pâle , difpofées vers le bord des étuis , ce qui rend ces bords comme panachés. Il y a auñli fur le miiieu des éruis deux petites taches longues , femblables aux précédentes , mais moins marquées. Le deflous de l'infete eft d’un Jaune un peu brun. On trouve cet animal dans l’eau comme tous ceux de ce genre , & il paroït luifant quoiqu'un peu velu. Cet infecte à une particularité : c'eft que les quatre pattes antérieures femblent n'avoir que quatre piéces aux tarfes , la premiere piéce qui s arti- cule avec la jambe , étant fort petite , prefqu'impercepti= ble & cachée dans l'articulation. 9. DYTICUS ater, elytris fufcis. Linn. faun. fuec. n. $68. Dytifeus fupra fufus , fubtus ater. Le ditique noir à étuis bruns. Longueur : lignes. Largeur 1 ligne. Sa tête, fon corcelet & le deffous de fon corps font noirs. On voit cependant une petite raie brune qui termine la | DES INSECTES. 107 tête poftérieurement. Les étuis font bruns. Tout l’'infe&e eft liffe , mais peu brillant. 40. DYTICUS ovarus fufcus ; capite thoraceque rubi- UNIS. Linn. faun. fuec. n. s71. Dytifcus ovatus fufcus , capite thoraceque rubris. A6. Upf. 1736 , p.15, n. 5. Dytifcus ovatus, collari ventrique rubro , alis fufêis. Le ditique [pherique. Longueur 2 Lignes. Largeur 1 à lignes La grandeur de cette efpéce varie , les dimenfions que nous donnons font celles du plus grand nombre des indi- vidus : en général ces infeëtes font gros , renflés & prefque fphériques : leur couleur eft partout d’un brun rougeñtre , plus brun fur les étuis , plus rouge fur la tête , le corcelet &t le ventre : leurs yeux font noirs. Ces infeêtes font lifles, & ont un certain air foyeux & comme fatiné , fans cepen-" dant être velus. a. DYTICUS favo-fifèus , oculis nigris y elytris læyibus. Le ditique aux yeux noirs. Longueur 1 à ligne. Largeur À ligne. Le deffous du corps de ce petit infeête ef jaunâtre. Sa: tête & fon corcelet font de la même couleur. Ses yeux fent noirs. Ses étuis font lifles , fans points ni firies, & d’une couleur brune formée par le mélange du jaune & du noir.: a2. DYTICUS cirereus , capite nigro , thorace duteo ; elytris nigro- maculatis , punétato- [triatis, Le dirique trié à corcelet jaune. Longueur 1 ligne. Largeur à ti.ne. La tête de ce petit dirique eft noire , ainfi que le deflous de fon corps. Son corcelet eft jaune & fes pattes font de couleur fauve, La couleur de fes étuis efi cendrée , & 192 "CHAT SITONNIRIE PB ÉGEÉE 1, ils font chargés de ftries formées par des points & de quel- ques taches noires. Mais un carattere particulier de cette efpéce ; c’eft que le deflous du corcelet où le flerrurm fe termine en formant deux larges plaques qui couvrent l'articulation des pattes poftérieures & la moitié de leurs : cuifles , ce qui les empêche de fe mouvoir, fi ce n’eft horifontalement : auili cet infeête nage-t-il très-bien par ce mouvement, mais il ne peut marcher fur terre: les onêlets de fes pattes poftérieures font courts & droits. 13. DYTICUS riger , #horace flavo , elytris lævibus ; maculis dimboque dures. Le diiique panache fans flries. Longueur 2 lignes, Largeur 1 3 ligne. Sa tête eft jaune & fes yeux font noïrs. Le corcelet eft aufli jaune , fi ce n’eft antérieurement à l'endroit où il touche la tête où il eft noir. Les étuis font noirs, liffes, fans points ni firies , avec quatre taches Jaunes le long du, bord extérieur , & deux autres qui forment chacune un quarté long fur le milieu des étuis, l’une plus haut & l’au- tre plus bas. Ces deux taches avec les deux correfpondan- tes de l’autre étui, forment enfemble une efpéce de quar- ré. Le deffous du corps eft mêlé de noir & de brun, & les antennes ainfi que les pes font Jaunes. On trouve cette efpéce avec les autres, 14 D'YTICUS ziger, elytris maculis & limbo luress ; Jtria unica. T'é dirique à une [eule ftrie. Longueur 1 ligne. Largeur = ligne. Ce petit infeéte eft tout noir , à l’exception des côtés du corcelet , où lon voit un peu de jaune , & des étuis qui font tachés de Jaune avec leur bord de même couleur : il n’a fur chaque étui qu'une feule ftrie proche la future , Le refie ef life fans flries ni points, 1 DES INSECTES. 193 as. DYTICUS fu/cus, capite thoraceque fulvo , au- tennis fubclavatis , [cutello nullo. Le ditique à groffes antennes. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. La couleur de cet infeéte eft brune. Sa tête & fon cor: celet font d’un brun plus clair & rougeatre ; fes yeux font noirs , & fes étuis font liffes. Une fingularité affez remar- quable de cette efpéce , c’eft que les fept dernieres pié- ces des antennes font beaucoup plus grofles que les quatre premieres , ce qui donne à l'antenne une forme apparente de mafle ou maflue ; mais ces antennes font plus longues que la tête , ce qui rapproche cet infeéte de ceux de ce genre. Il fert comme de pañfage pour conduire au genre fuivant. Une autre particularité de ce même ani- mal, c'eft de n'avoir point d’écuffon entre les étuis. GYRINUS. Dyrifeu. Linn. LUERMMOMUER EN RE ONUNET. Antennæ rigide ; capire Antennes roides, & plus &reviores. courtes que la tête. Pedes natatori. Pattes en nageoires. Oculi quatuor. Quatre yeux. Ce genre , auquel nous avons donné le nom de T'ourni- quet, à caufe de la maniere dont il tourne dans l’eau & des cercles qu'il décrit, s’approche beaucoup des deux genres précédens. Ses pattes font en nageoires, comme les leurs ; mais il en différe 1°. pat la figure de fes antennes, qui font aflez gtofles , courtes , roides , à anneaux ferrés, moins longues que la tête , & qui ont à leur bafe une ap- pendice latérale ; 20. en ce que cet infe£te à quatre grands yeux , ce qui ne fe remarque point dans les autres infeêtes à étuis , qui n'en ont que deux. Je ne connois qu'une ef= Tome L. Bb 194 HisTOIiRE ABRÉGÉE éce de ce genre, dont je n'ai obfervé ni la larve ; ni la chryfalide. a. GYRINUS. Planch. 3 , fig. 3- Linn. faun. fuec. n, 572. Dytifcus ovatus glaber , antennis tapite brevioribus obtufis. : Linn. fyff. nat. edit. 10 , p. 412 , n. 14. Dytifcus natator. WMerr. pin. 203. Pulex aquaticus. : né Petiv. gaz. p. 21,1.13, fig. 9. Scarabæus niger noftras fupra aquam velociter ‘circum natanse ni Raj. inf. p. 87, n. 10. Scarabæus aquaticus fubrotundus è cæruleo-viridi fplen: dente colore undique tin@us, Rofel. inf. Jupplem. 2 , tom. 3, tab. 31, Le tourniquet. Longueur 2 lignes. Largeur 1 < ligne. Ce petit animal eft un des plus finguliers infeêtes que nous ayons. Il eft d’un noir life & brillant, comme du jayet, fes pattes feules font jaunes. Ses étuis ont des ftries fines de petits points, qu’on n’apperçoit guères qu'avec la loupe. La premiere fingularité de cet infe&te , c’eft qu’il a quatre yeux, deux en deffus , à la place ordinaire , & deux en deflous , un peu plus en arriere. Tous quatre font gros & apparens. La feconde , c’eft que fur la partie poftérieure des bords de fes étuis, on voit de petites éminences portées fur des pédicules , qui s’enlevent aifément , quand l'animal eft mort ; il faut les voir fur l’infeûte vivant. La troifiéme confifte dans la forme de fes pattes , fur-tout des pattes poftérieures , qui font courtes , ramaffées, applaties & fort farges. L'infecte nage très-bien avec ces pattes. Souvent il court à la furface de l’eau, où on le voit briller, l'eau ne s’attachant pas à fes étuis, qui font très-lifles. I1 décrit des cercles en courant fur la furface de l’eau avec une très- grande vitefle , enforte qu'on a peine à l’attraper , & lorf qu'on veut le prendre , il fe plonge au fond , pour revenir bientôt au deflus, à DES ÎNSECTESs. 195 O'R'DOR ESP © O0 N'D: Tnfèéles qui ont quatre articles à toutes des pattes. MELO LONT HA. Chryfomela, Linn: BAANM EGECOrL OUN TE. Antenne ferratæ ante ocu- Antennes en fcie pofées dos poitæ. au devant des yeux. CE genre eft le premier de ceux qui renferment les infec: tes du fecond ordre , qui ont quatre piéces ouarticulations aux tarfes de toutes les pattes. La forme de la melolonte approche de celle d'un genre nombreux , que nous exa- minerons bientôt, & qui eft connu fous Îe nom de chry- fomele ; elle lui reffemble encore par un autre endroit, c’eft par la configuration des tarfes , dont toutes les pié- ces ont en deffous des efpéces de broffes ou éponges, fur lefquelles l’infeéte pofe & appuye en marchant. Ces brof- fes font compofées de petits poils fort drus &t fort courts ; fouvent de couleur brune. Le cara@tere générique de la melolonte', eft , 1°. d’avoir les antennes en forme de fcie, comme dentelées d’un côté, & compofées d’anneaux, quiapprochent de la figure triangulaire ; 2°. d’avoir ces mêmes antennes pofées à la partie antérieure de la tête, au devant des yeux. C’eft par cette pofition que la melolonte différe du genre fuivant, dont lesantennes font pareillement en forme de fcie. 1. MELOLONT FH A coZoprris rubris, maculis quatuor aigris , thorace nigro. Planch. 3 , fig. 4. Linn. faun. fuec. n. 432. Ghryfomela oblonga nigra, coleopteris rubris, maa culis quatuor nigris. B bi] 196 H1STOIRE ABRÉGÉE Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 374 , n, $o. Chryfomela cylindrica , thorace nigro3 elytris rubris , pun@tis duobus nigris , antennis brevibus, La melolonte quadrille à corcelet noir. Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes. En deffous, cette melolonte eft noire & chargée de quelques petits poils, qui vûs dans un certain jour, pa- roiflent foyeux & un peu blancs. Ses pattes , fes aïles, fa tête , fes antennes, fon corcelet & Pécuffon font noirs & un peu luifans. Les étuis feuls font d’un rouge un peu jau- ne, avec deux taches noires fur chacun; l’une plus pe- tite & plus ronde vers le haut de l’étui, à fon angle exté- rieur ; l'autre plus grande & comme tranfverfale, prefque au milieu de l'étui, tirant un peu vers le bas. Les antennes formées en fcie font aflez courtes , & n’égalent guères que le corcelet en longueur. J'ai trouvé cet infeëte fur le prunellier fauvage. 2. MELOLONTHA coZeoptris rubris, maculis qua- £uor nigris ; thorace rüibro nigra macula. La melolonte quadrille à corcelet rouge. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Cet infeête femblable au précédent , eft plus petit. Il eft tout noir en defous : fa tête eft de la même couleur. Son corcelet eft rouge , avec un point noir dans le milieu. Ses étuis font pareillement rouges & chargés de quatre points ou marques noires , deux fur chaque étui , placées comme dans l'efpéce précédente. Ces étuis ont des petits points ne peu réguliers. Cet infeête eft plus rare que le précé- ent. 3. MELOLONTHA zigro-viridis , elytris luteo- rallis La melolonte liferte. Longueur 1 lignes. Largeur x ligne. La couleur de cet infe&te eft par-tout d'un vert foncé; DES, INSECTES. 197 à l'exception des antennes, qui font noires, & des étuis ; qui font d'une couleur pâle un peu jaune. Tout l'animal eft affez petit. Ses antennes font compofées de onze pié- ces , qui imitent très-bien les dents d’une fcie. Elles éga- lent la moitié du corps en longueur. Cette efpéce à été trouvée à Saint-Cloud, dans le Parc. 4 MELOLONTHA cærulea , thorace pedibufque Jferruginers. Linn. [yfi. nat. edit. 10 5 pe 374, n. 53. Chryfomela cylindrica , thorace cœrus leo nitido , elytris cœruleis , pedibus teftaceis, La melolonte bleuerte. Longueur 1 + ligne. Largeur à ligne, Le deffous de fon corps & fa tête font d’un bleu noir : fes étuis font d’un bleu plus clair. Les pieds & le corcelet font d’un rouge brun, & les antennes font noires, un peu brunes à leur bafe. Les étuis font parfemés de points irré- guliers. $. MELOLONTHA szridi-cœrulea ; thorace rubro cœrulea macula , tibiis ferrugineis. La melolonte mouche. Longueur 1 3 lignes. Largeur 1 ligne. La forme de cet infeéte a quelque chofe de fingulier. I] à la tête fort grofle & le corcelet aflez large, enforte que ces deux parties font la moitié de la longueur du corps. Les étuis au contraire font courts. Le deffous du corps, la tête & les étuis font bleus : les cuiffes & la bafe des an- tennes font de couleur fauve , tandis que l’extrêmité de ces mêmes antennes & lestarfes font noirs. Enfin le corce- let eft rouge , une peu fauve, avec une tache bleue au milieu. Les machoires de cette melolonte font grandes & avancées ; les antennes font courtes, & égalent au plus le quart de la longueur du corps, & Îles étuis font chargés de points irréguliers, avec des rebords ailez marqués. 198 HisTOIRE ABRÉGÉE PRIONUS. Cerambyx. Linn. Raj. &'e: LE R RIT ONE; Antenne ferratæ in oculo Antennes en fcie, dont pofite. l'œil entoure la bafe. Le prione a été ainfi appellé, à caufe de la forme de fes antennes, qui repréfentent une fcie. C’elt ce que fignifie fon nom latin, dérivé du mot grec. Le caractere de ce genre confifte donc d’abord à avoir les antennes en forme de fcie, comme dans le genre précédent ; mais il différe des melolontes par un fecond caraétere, c’eft la pofition de ces antennes, dont l'œil entoure tellement la bafe, qu'elles femblent implantées au milieu de l'œil. Je ne connoïs en- core qu'une feule efpéce de ce genre autour de Paris ; en- core eft-elle rare ; & je n’ai rencontré ni fa chryfalide ni {a larve. Je foupçonne cependant beaucoup cette derniere d’habiter dans les troncs d’arbres. 1. PRIONUS. Planch. 3, fig. s. Linn. faun. fuec. n. 480. Cerambyx niger , thorace planiufculo ; margine utrinque tridentato, coleopteris piceis. Linn. fyfe. nat, edit. 10 , p. 389 » 11e 40 Cerambyx thorace marginato-dentato 3 corpore piceo, elytris mucronatis, antennis corpore brevioribus. Frifch. germ. 13, p. 15, tab. 9. Cerambyx niger antennis ferratis. Ra. inf 95. Cerambyx maxima, cornibus magnis articulatis & reflexis, Rofel. inf. tom. 2. Scarab. terrefr. præfat. claff, 2. tab, 1. fige 13 2e Le prione. Longueur 15 lignes. Largeur 6 lignes. On peut regarder cet infe£te comme un des plus fingux liers pour la forme; il eft fort grand, comme on le voit par les dimenfions que je donne; elles ont même été prifes A See fur un mâle que j'ai, & fa femelle eft encore plus gran- de. Tout fon corps eft aflez luifant & d’une couleur brune tirant fur le noir. Sa tête a des machoires fortes , au deffous defquelles on voit quatre antennules , deux plus grandes ; DES: ENSECTESs. 199 compofées de quatre piéces, & deux plus petites, qui n’en ont que trois. Les antennes font compofées de onze articles , dont les neuf derniers font prefque triangulaires, ayant cependant leur angle extérieur plus allongé & plus pointu , ce qui donne à l'antenne la figure d’une fcie. Ces antennes égalent prefque la moitié de la longueur du corps. Leur polition a quelque chofe de particulier , c’eft que leur bafe, à l'endroit de fon infertion avec la tête, eft envi- ronnée par l'œil, au moins en partie , enforte que l'œil fe trouve par-là retréci dans fon milieu & prend la figure d’un rein,comme on le voit dans la planche;, fig. $. Cette infer- tion de l’antenne fait différer cet infeéte des melolontes ;: qui lui reflemblent par leurs antennes en fcie , & le rappro- cheroit des capricornes & des leptures ; mais les antennes de ceux-ci font autrement figurées. Le corcelet eft large , affez applati ; fes côtés font aigus &t garnis chacun de trois pointes aïgues. Les étuis ont des rebords bien marqués; Hs font luifans & comme chagrinés , fans aucunes firies. Je n'ai trouvé qu'une feule fois cet infeête par terre , au: bois de Boulogne , dans le mois d'août. | CERAMB Y X. CPAS PROC 'ONR UNE Antenne à bafi ad apicem Antennes qui vont en di- decrefcentes ; in oculo pofiiæ. minuant de la bafe à la poin- te , & dont l'œil entoure la bafe. Thorax aculeatus. Corcelet armé de pointes. Ce genre eft un de ceux qui fourniflent les plus beaux infectes ; il a trois caraéteres génériques , qui le font aifé- ment reconnoirre. Le premier de ces caratteres confifte dans la forme de fes antennes, qui font fort longues , dont les articulations font bien marquées, & qui vont en dimi- nuant infenfiblement d'articles en articles ,» depuis leux 200 HISTOIRE ABRÉGÉE bafe jufqu’à la pointe. Le fecond dépend de la pofñition finguliere de ces mêmes antennes, dont l’œil entoure la bafe , de même que dans le genre précédent, enforte que l'antenne femble fortir du milieu de l'œil. Enfin le corce- let fournit le troifiéme caractere. Dans ces infectes, il eft armé de chaque côté d’une pointe latérale , fouvent affez aigue. C’eft par ce dernier caractere que ce genre des ca- pricornes fe diftingue du genre fuivant , qui lui reffemble beaucoup. Il y a cependant encore une autre petite diffé: rence entre ces deux genres; elle dépend de la maniere dont les capricornes portent leurs antennes ; ils les tien- nent recourbées en arriere, de façon qu’elles formentun arc , à peu près comme les cornes de bélier. La larve qui produit ces infeêtes, reffemble à un ver mol, allongé & aflez éfilé, dont la tête et écailleufe , & la par- tie antérieure armée de fix pattes dures. Ces larves font fouvent de couleur blanche ; elles fe trouvent dans l’inté- rieur des arbres qu’elles percent , fe nourriffant de la fub- ffance du bois, qu’elles réduifent en poudre. C’eft dans ces mêmes trous qu’elles fe métamorphofent en chryfalides , dont fort l’infe@e parfait, qu’on furprend quelquefois à la fortie du trou, dans lequel il s’eft méta- morphofé. L'infeéte parfait eft de forme allongée : fes pat- tes font longues & leurs tarfes font garnis en deffous d’ef- péces de broffes ou pelottes fouvent jaunâtres. Plufeurs efpéces répandent une odeur forte affez agréable, que l’on fent de loin. Quelques -unes , lorfqu’on les prend dans la main, font une efpéce de cri, produit par le frotement du corcelet fur le haut du ventre & des étuis. Du refte , ces infectes ne font aucun mal. 1. CERAMBVX fufco-niger, elytris rugofes , apice is teriore fpinofis , antennis corpore longtortbus. Frifch. germ. 13, tab, 8. Le grand capricorne noir. Longueur x Z pouce, Largeur 6 lignes, 2e DES INSECTES, . ,j20t 2. CERAMBYX arer, elytris rugofis integris | anten= ais corpore longioribus. Le petit capricorne noir. Longueur 9 lignes. Largeur 32 lignes. Ces deux infectes font fi femblables, qu'on feroit porté d’abord à n’en faire qu’une feule efpéce. Ils femblent ne différer que par la couleur , qui eft beaucoup plus foncée dans le fecond , & par la grandeur ; mais fi on les examine avec foin, on voit que ce font réellement deux efpéces différentes. Le grand capricorne répand une odeur de rofe aflez forte , que ne donne point le petit. De plus, on remarque à l’angle intérieur de l'extrémité des étuis du grand capricorne , des petites pointes épineufes, une ef- péce d’appendice , qui manque aux étuis de a pu ef- péce. À cela près, ces deux infeêtes fe reflemblent:tous deux font noirâtres. Leur corcelet a des rugofités confi- dérables , & une épine aigue de chaque côté ; leurs étuis font chagrinés & leurs antennes ont une fois & demi la longueur de tout le corps. Elles font, comme dans tous les infeétes de ce genre, compofées de onze articles ou anneaux , dont le premier eft gros & le fecond fort court. On trouve ces infeétes autour des arbres, où ils cherchent à dépofer leurs œufs. Leurs larves habitent dans les troncs des vieux arbres qu'elles mangent & détruifent. Nota. Je ne fçais fi ce feroit une de ces deux efpéces que M. Linnæus auroit voulu défigner faun. fuec. n. 482 ; il lui donne des taches Jaunes, qui ne fe trouvent point dans les nôtres, ce qui me fait croire que l'efpéce qu'il a défignée eft différente de celle-ci. 3. CERAMBYX arer , elytris pundis elevans ; an- tennis corpore breytortbus. Le capricorne noir chagriné, Longueur 1 pouce, Largeur $ lignes. Tome L. re 202 HisTOIRE ÂABRÉGÉE Cet infeéte eft plus raccourci & plus gros que les précé- ‘dens. Sa couleur eft noire partout. Ses antennes font aflez. grofles & plus courtes que dans la plüpart des autres efpé- ces , elles n'égalent guères que les deux tiers de la Ion- gueur du corps. Le corcelet a deux pointes aigues , une de: chaque côté &t eft ridé ; mais les fillcns de cette partie font aflez fins , ce qui rend fa couleur matte. Les étuis font ovales , larges , & comme chagrinés &t parfemés de petits points ronds élevés. Les pattes font groifes. Get in= fete m'a été donné ; on l'avoit trouvé fur les vieux bois d’un chantier. 4. CER AMBYX crnereo-cœrulefcens , elytrorum ma cudis fex fufcis. Planch. 3 , fig. 6. Linn. (Yff. nat. edit. 10, p. 392, n.23. Cerambyx thorace fpinofo , coleoptriz obtufis, fafcia maculifque quatuor atris , antennis longis. Je It. can. 260. Cerambyx fubcærulefcens , fafcia maculifque quatuor migris. Robert, ic. 8. Petiv. gazoph. tab. 65 , fig. 3. Scheuzer. itin. alpin. it. 1 , tab. x, f. $ , pag. 87, vol. 1. Capricornus feu KepaufBof primus moufferi , coloris fere cinerei , cujus venter, crura , & cornua dilute , imo eleganter cœrulea , articulis nigris interfiinéia ; fcapulæe, cauda & elytra, nigris quibufdam maculis variegata. Jonft. inf. tab. 14 , ord. 1 , f. 9. Mouff. inf. pag. 150, f.2. La rofalie. Longueur 1s lignes. Largeur 4 lignese Cet infe@te eft un des plus beaux de ce Pays-ci. Sa tête eft d'un bleu cendré , avec les machoires plus noires. Ses antennes font grandes , elles ont une fois & demi la lon- gueur de tout le corps : elles font du même bleu , ayant à l'extrémité de chaque article une touffe de duvet brun. ce qui entrecoupe la couleur bleue & rend ces antennes très- belles. Le cercelet eft bleu , avec une tache brune de cou- leur de fuie fur le devant. Les étuis font de la même cou= leur cendrée bleuâtre , chargés chacun de trois taches , une en bas plus petite, une au milieu fort grande , tenant toute la largeur de l'étui & une moyenne en haut. Ces DES INSECTES. 202 taches font brunes de couleur matte & comme veloutées: elle font entourées ainfi que celle du corcelet, par une raie de couleur plus claire que le refte du corps. Tout le deffous de lanimal eft d’un beau bleu , les jointures des pattes font feulement plus brunes. Cet infeête fe trouve dans les troncs d’arbres pourris comme le précédent. On le rencontre quelquefois dans les chantiers. s. CERAMBYX siridi-cœrulefcens. ZLinn. faun. fuec. n. 478. Cerambyx viridi-cœrulefcens , antennis corpus fubæquantibus. AG, Upf. 1736, p.120, n. 1. Cerambyx viridi - æneus. ÆLinn. [yfE. nat. edit. 10 , p.391, n. 22. Cerambyx mofchatus. Mouff. p. 149 , f. ulr. Cerambyx tertius. p. 150. Lift. log. p. 384 , n. 11. Scarabæus magnus fuaviter olens. Raÿ. inf. pag. 81, n. 17. Scarabæus capricornus diâus major, viridis odoratuss Frifch. germ. 13 , p.17, tab. 11. Scarabæus arboreus cœruleo - viridis, Le capricorne vert à odeur de rofe. Longueur 1 pouce. Largeur 3 3 lignes. Tout le corps de ce beau capricorne eft d’un vert tirant un peu fur le bleu , luifant, brillant & doré , quelquefois il eft d’un bleu doré & azuré. La defcription que M. Lin- næus en donne , eft affez exacte. Le ventre, dit-il, eft bleu en deflus ; les aïîles font noires , les jambes bleues , aïnfi que les tarfes qui font velus en deflous. Le corcelet a de chaque côté une pointe , & entre ces pointes fur le bas du corcelet proche les étuis , fe trouvent trois tubercules, & quelques autres plus petits fur le devant du corcelet, ce qui le fait paroitre raboteux. Les étuis font longs , un peu mols & fléxibles & finement chagrinés : ils ont chacun deux raies longitudinales un peu élevées. M. Linnæus en marque trois , il n’y en a cependant que deux. Je ne fçais pas non plus pourquoi il trouve les antennes autrement conformées que dans les autres capricornes : elles font pré- cifément de même , fi ce n’eft que l'extrémité des articles ou anneaux eft un peu moins renflée. Ces antennes font au moins de la longueur du corps. On trouve cet infeéte Cci o04. Hi1STOIRE ÂBRÉGÉE : fur le faule , où il répand une odeur fort femblable à cellé de la rofe. Cette odeur fe fait fentir au point de fe répan- dre dans des prés où il y a des faules chargés de quelques: uns de ces infeétes : ils font aflez communs. 6. CERAMBYX ziger, elytris thoracifque latcribus rubris. Le capricorne rouge. Longueur 8 lignes. Largeur 2? lignes: El eft d’un noir matte & velouté prefque partout ; il n’ÿ a que fes étuis & les bords de fon corcelet qui foient d’un beau rouge. Ses antennes font à peu près de la longueur de fon corps. Le corcelet a deux pointes latérales peu faillan- tes , mais fenfibles & aïgues. Tout le corps eft un peu velu , à l'exception des étuis qui font lifles, mais chargés de points pofés irréguliérement. On obferve entre les mä- les & les femelles, une différence affez fenfible : outre que les premiers font plus petits , comme il eft ordinaire parmi les infectes , leur corceler de plus eft tout noir, orné feule- ment de deux taches latérales , rondes, de couleur rouge, une de chaque côté & tout-à-fait ifolées ; au lieu que dans les femelles , ces taches rouges ne font point ifolées , mais communiquent enfemble par une bande de même cou- leur , qui borde le devant du corceler. On trouve cet infeéte dans les vieux bois , où fa larve fait fon domicile : il n'eft pas fort commun autour de Paris, 7. CERAMBVX river, elytris s'ellere cinereo marmo= aus ; anternms pedibufque cinereo interfectis. Le capricorne noir marbre de LES 36 Longueur 3 à lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce eft beaucoup plus petite que les précéden: tes. Ses antennes ont environ le double de la longueur de fon corps. Leurs anseaux font entrecoupés de noir & de gris. Le corps de linfecte eft noir : fes étuis & fon corcelet ou DES INsSEcTEes: 20$ font pointillés par flries longitudinales , & de ces points fottent des petits poils gris , qui forment fur l'infeéte des taches grifes. Cette couleur grife forme principalement {ur le milieu des étuis une large bande tranfverfe , bordée en haut & en bas par des bandes irrégulières plus noires que le refte des étuis. Les cuiffes de l'infecte font larges, courtes & ovales : les jambes , ainfi que les tarfes, font grifes vers le haut , noires vers le bas. Ce petit infeûle a été trouvé fur des faules. 8. CERAMBYX aer ovatus ; antennis corporé dimi= - dio brevioribus , elytris vellere cinereo albidis. N.B.'Zdém elyrris fufcis vellere cinereo fafciaris, Vas rietas. Frifch. germ. 13, t. 19: Le gapricorne ovale cendre. Longueur 6 lignes. Largeur 2 3 lignes. La forme de ce capricorne différe de celle des précé- dens : il eft plus ovale & moins allongé. Ses antennes font courtes , elles n’égalent que la moitié de la longueur de tout le corps. La tête eft pointillée ainfi que le corcelet. Tout l’animal eft noir, à l'exception des étuis. Ces étuis font ovales , arrondis & couverts de petits poils drus , qui varient pour la couleur, T'antôt ils font d’un gris cendré égal & uniforme partout , ce qui fait paroitre les étuis blanchâtres & de couleur cendrée : tantôt ce gris eft moins clair , mais il y a trois bandes longitudinales plus blanches fur chaque étui, une au milieu & une de chaque côté , de façon cependant qu’il ne paroït que cinq raies fur l’infe&e , parce que les raies blanches qui font fur le bord intérieur des deux étuis proche la future , fe joignent & ne forment qu'une feule bande : tantôt enfin le duvet des étuis eft brun , & les bandes feules font de couleur cendrée ; ce: qui fait des variétés qui fe multiplient encore par les diffé rentes nuances de couleur, J'ai trouvé aflez fréquemment 206 HISTOIRE ABRÉGÉE 3 cet infecte fur les haies & les buiffons , particuliérement fur l’aubépine. | 9. CERAMBVYX ovarus fufcus ; elytris antice cine: reis , apice bidentatis. Linn. ff. nat. edic. vo, p. 391, n. 18. Cerambyx thorace fpinofo , elytris fubpræmors , punétifque tribus trifpidis, antennis hirtis longioribus. Linn. faun. fuec. n. 484. Cerambyx cinereus , elytris præmerfis nigris , punétis faciaque alba , antennis corpore fefqui-longioribus, Raj. inf. p. 97. Scarabæus antennis articulatis longis 4%, Le capricorne à étuis dentelés, Longueur 3 lignes. Largeur 1 ÿ ligne. On peut regarder cette efpéce de capricorne comme une des plus finguliéres de ce Pays-ci. Sa couleur eft brune plus ou moins foncée en différens endroits. Ses antennes furpaffent d’un bon tiers la longueur de fea corps : elles font compofées d’anneaux moitié bruns, moitié gris , avec un anneau tout-à-fair blanc vers leur milieu. Le corcelet outre les épines latérales , a deux tubercules confidéra= bles en deffus , un de chaque côté. Les étuis font bruns; ornés d’une large bande grife tranfverfale proche de leur bafe. Cette bande eft formée par des petits poils cendrés ;, & elle n’eft pas partout du même blanc, mais elle paroît comme panachée de différentes nuances. On voit fur les étuis deux ou trois ftries longitudinales élevées , chargées de quelques poils gris & de plufeurs touffes de poils bruns. L'extrémité de chacun des deux étuis a deux poin- res aigues , une extérieure plus longue & une intérieure plus courte. On trouve cet infeête dans les prés. 10. CERAMBYX ovarus fufcus , elytris LILEQTIS Le capricorne Brun de forme ovale. Longueur 2 lignes. Largeur À ligne. r Ce capticorne approche beaucoup du précédent ; il eff un peu plus petit. Sa couleur eft brune , plus foncée en quelques endroits & plus claire en d’autres. Ses antennes. furpañlent d’un tiers la longueur de fon corps , & leurs an= En DES INsrcreé. 207 neaux font d’une couleur un peu plus claire vers leur bafe, Le corcelet eft garni de pointes latérales , & les étuis ont deux ftries longitudinales élevées , qui vers le bout font chargées de petites touffes de poils. Ces étuis n’ont point de bande grife comme dans le précédent. LEPTURA. DUMP EP TU IT ES Antennæ à baft ad apicem Antennes qui vont en dix decrefcentes ; in oculo pofitæ. minuant de la bafe à la poin- te, & dont l'œil entoure la bafe. Thorax inermis: Corcelet nud & fans poin< tes. Familia x°. Thorace cylindra- Famille 1°. À corcelet cylins €eo. drique. 24. Thorace globofo. =———— 2°. À corcelet globus: Jeux. _——— 3%. Thorace inæquali 3°. À corcelet inégal: fcabro. & raboteux. On voit par le caraëtere que nous donnons , que ce genre approche infiniment du précédent , & même dans l'ordre naturel on pourroit joindre les leptures aux capri= cornes , dont elles ne différent que par leur corcelet , qui. n'elt point armé de pointes comme celui des infeëtes pré- cédens : aufli.n avons-nous féparé ces deux genres , que pour faciliter la méthode & éviter d’en furcharger un feul d'un trop grand nombre d’efpéces. Nous avons encore fait plus , comme les efpéces de leptures font nombreufes , nous les avons difiribuées en trois familles ; d’après les formes différentes de leur corcelet. | Pour tout le refte , les leptures reffemblent tout -à- fait aux capricornes ; tant pour la fsrme du corps, que pour leurs larves, leurs chryfalides & l'endroit où elles fe trou- 208 HISTOIRE ABRÉGÉE : vent : ainf il ne nous refte qu’à décrire les efpéces que renferme ce genre & qui font prefqu'aufli belles que celles du genre précédent. PREMIERE FAMILLE. 5, LEPTURA cinerea , nigro- punélata ; thorace cy+ lindraceo. Linn. faun. fuec. n. 493. Cerambyx grileus , nigro - punétatus , thorace inermis Petiv. gazoph. $ ,t.2 , f. 1. Capricornus norvegicus niorefcens ; Vaginis punC+ tatis, maculifque pallidi. afperfis. La lepture chagrinee. Longueur 1 pouce. Largeur 4 lignes. Cette grande lepture eft toute couverte de petits poils s qui la font paroiïtre d'un gris cendré un peu jaunâtre. À travers cette couleur on voit des points noirs, liffss , élevés. Les antennes font de la longueur du corps , compofées de onze articles , dont la bafe eft grife & le fommet noir , en quoi M. Linnæus s'eft trompé, marquant précifément le contraire. Le corcelet eft cylindrique avec un petit fillon élevé dans fon milieu. 2. LEPTURA tota cœruleo-atra , capite thoraceque Jubvillofo. La lepture ardoifee. Longueur 4 + lignes. Largeur 1 Z ligne. La forme de cet infeëte eft la même que celle du précé- dent ; il eft feulement beaucoup plus petit. Ii eft partout d’une couleur noire , bleuâtre ardoifée. Ses antennes font de la longueur de fon corps. Sa tête & fon corcelet fortun peu velus , & fes étuis font pointillés , mais irrégutiére- ment. On voit fur ces étuis deux raies longitudinales plus élevées. J'ai trouvé cet infecte fur les fleurs. 3. LEPTUR A zaigra , thoracis lineis tribus , elytro- rumque maculis villofo-flavis ; thorace cylindraceo , GIUGRIES COTPUS ÆQUaruiOUS, La DES INSECTES, 209 La lepture à corcelet cylindrique &C taches jaunes. Longueur 4, 5, 6 lignes. Largeur 1, 1 + lignes. : Nous avons marqué dans la phrafe de cette efpéce,que fon corcelet eft cylindrique, pour la diflinguer d'une autre lepture à taches jaunes, mais dont le corcelet eft globu- leux , dont nous ferons mention inceffamment en exami- nant les leptures de la feconde famille. Celle-ci varie beaucoup pout la grandeur , comme on en peut juger par les dimenfions que nous donnons, Sa tête eft noire , ornée de trois lignes de poils jaunes , qui partent de l'intervalle des antennes , & defcendent vers le corcelet en s’éloi- gnant les unes des autres. Le corcelet eft noir & pointillé, chargé de trois bandes longitudinales , qui font la fuite de celles de la tête , fçavoir une au milieu &t une fur chaque côté. Les étuis font noirs , pointillés , couverts de petits poils jaunâtres , qui forment dans différens endroits des plaques plus jaunes , dont on diftingue quatre ou cinq pa plus marquées , rangées longitudinalement , outre ‘écuffon qui eft jaune. Les pattes font noires & uñ peu velues. Les antennes font de la longueur du corps , & la bafe de chacun de leurs anneaux eft grife ; ce qui rend les antennes entrecoupées de gris & de noir. On trouve cet infete au commencement de l'été fur le bouleau. 4 LEPTURA rigra ; elytris flavis 3 apice nigriss Linn. faun. fuec. n. 506... La lepture noire à étuis jaunes. Longueur 2 lignes. Largeur 3 ligne. Cette efpéce a en petit la même forme que Îles pré- cédentes. $a couleur eft noire ; il n’y a que fes étuis qui font jaunes avec l'extrémité noire , & les pattes de devant qui font aufli jaunes. Les antennes font un peu plus courtes que le corps. Les étuis font pointillés irréguliérement , & plus mols que ceux des autres efpéces de ce genre. T'out Tome L, 210 HiSTOIRE ABRÉGÉE à J'animal vû à la loupe , paroït couvert d’un petit duvet de: poils. On le rencontre affez communément. $. LEPTURA xigro- cinerea , thorace elytrifque mas culs oculiferis atris , cireulo cinereo ; thorace fubcy= lindraceo. La lepture aux yeux de paon. Longueur 5 lignes. Largeur 2 + hignes. Elle eft de couleur noire, cendrée , un peu bleuâtte. Ses antennes. font panachées alternativement de gris & de noir ; le gris occupe la bafe de chaque article , & le noir eft à extrémité. Sur le corcelet on voit quatre taches ,; deux de chaque côté , dont la fupérieure eft plus grande que l'in- férieure. Ces taches font d'un noir matte, velouté, & elles font entourées d'un petit cercle gris. Chaque étui a deux taches femblables , une plus haut & plus petite , l’autre plus bas. Ces taches reflemblent à des yeux dont l'iris feroit gris & la pupille noire. Il y a outre cela fur les étuis quelques taches & lignes cendrées peu marquées. Les étuis & le corcelet vûs de près paroiflent ponétués. Cette lepture ft rare. Celle que j'ai, a été trouvée au Jardin du. Roi & m'a été donnée par M. Bernard de Juffieu. . 6. LEPTURA 014 rigro - ferrugines thorace fubey= lindraceo. La lepture rouillee. Longueur 17 lignes. Largeur $ lignes. Cette efpéce la plus grande de ce genre, approche beaucoup pour fa forme du grand capricorne noir. Sa couleur eft d'un brun noirâtre vers le haut , feavoir fur les antennes , la tête & le corcelet : mais les étuis font d'un brun clair couleur de rouille. Les antennes plus lon- gues que le corps & compofées de cnze anneaux , ont une particularité : c’eft que les premiers anneaux, fur-tout le tro.fiéme font très - longs , & Les derniers vont en düuni- DES. INSECTES. 211 nuant confidérablement de longueur. Les machoïres {ont fort prominentes & avancées , & les étuis paroiffent cha- srinés. Les pattes font longues* On trouve cet infeîe dans les bois. SECONDE 04 MILLE 7. LEPTUR A zigra, maculs villofo-flavis ; thorace globo/o , antennis corpore dimidio brevioribus. La lepture à corcelet rond &C taches jaunes. Longueur 6 € lignes. :Largeur 2 lignes. Le fond de la couleur de cet infe@te eft noir, & fon corps eft couvert de petits points , du fond defquels par- tent quelques poils jaunâtres qui forment des taches. Il y ‘en a deux oblongues fur la tête entre les antennes , plu- fieurs fur Le corcelet rangées en deux lignes tranfverfales, & nombre d’autres fur les étuis grandes & petites , dont les plus grandes font au nombre de cinq fur chaque étui & de formes différentes. Les antennes font courtes , éga- lant à peine la moitié de la longueur du corps , & le cor- celet eft large & fphérique : les pattes font noires. N.B. J'ai vû une variété de cette efpéce , où les poils jaunûtres du corcelet formoient quatre raies longitudina- les , & les taches velues des étuis repréfentoient des figu= res d'U en différens fens. 8. LEPTUR À zigrz, villofo -flaa , maculis duabus 2 elytro fingulo glabris nigris. La lepture velours jaune. Longueur $ lignes, Largeur à lignes. Son corps eft noir , mais il paroït jaune , à caufe des pe: tits poils de cette couleur qui couvrent la tête, le corcelet &c les étuis. Ses antennes font noirâtres ; leur longueur n’excéde pas la moitié de celle du corps. Les yeux font noirs. Il y à fur les étuis quatre taches noires liffes , deux Dd ï 212 HISTOIRE ABRÉGÉE | fur chaque étui , formées par le fond de la couleur de l’a- nimal , qui paroît en ces endroits où le poil jaune manque. Le deffous de l'infe@te & fes pattes font noirs. J'ai trouvé ce petit animal fur les fleurs ; mais il n'eft pas fort commun. 9. LEPTURA rigricans , capite thoraceque rubro 3. purilis nigris. (La lepture à corcelet rouge ponélué. Longueur 4 lignes: Largeur 1 ligne. Ses antennes font à peu près de la longueur de fon corps. Sa tête eft d’un rouge terne , avec un point noir entre les deux antennes , & trois autres à fa Jonction avec le corcelet. Celui-ci eft noir en deffous , & en deflus de la même couleur que la tête, avec fept points noirs , fçavoir un au milieu proche les étuis & trois de chaque côté. Les étuis font noirâtres , un peu ardoifés & chargés de perits. points. Le ventre en deffous eft de la même couleur , rou- geûtre feulement vers le bout. Les pieds font roux avec les jointures noires, 10. LEPTUR A gra , elytrorum lineis quatuor arz cuatis , pundtifque flayis ; pedibus teflaceis. Péri. gazoph. tab. 63, fig. 7. Linn. fyfE nar. edit. 10, p. 399 , n, 19. Leptura thorace globofo nigro, elytris nigris ; fafciis linearibus flavis , tribus retrorfum arcuatis, pedibus ferru- gineis. ; Leche. nov. inf. fpec. dif. abo. n. 304 Cerambyx niger, elytris fafciis quatuor fla- Vis arfcuatis, Raj. inf. p. 83, m. 23. Scarabæus major, corpore longo anguñto niger , cum tribus in utravis ala lineis tranfverfis lutefcentibus. Frifch. germ. 12, p. 31, 1.3 , f. 4. Scarabæus quartæ magnitudinis niger; caracteribus Aavis. La lepture aux croiffans dorés. Longueur 5,6,8 lignes. Largeur 1 2, 2 lignes. Cette belle efpéce varie beaucoup pourla grandeur. Le fond de fa couleur eft d’un brun noirâtre , matte & comme velouté, Ses pates & fes antennes font d’une couleur DES INSECTES. 21% fauve claire ; ces dernieres font à peu près de la longueur du corps. Sur la machoire fupérieure , il y a une raie tranf- -verfale d'un jaune citron , une autre pareille fur la tête entre les antennes , & enfin la bafe de la tête eft entourée d'une raie ou bande de même couleur. Le corcelet qui eft rond & large , eft de même terminé en haut & en bas par une femblable ligne , qui ne fe voit qu’en deflus & non en deflous , & de plus au milieu du corcelet , il y a encore une bande jaune tranfverfe , mais fouvent interrompue dans fon milieu. L’écuffon qui eft entre les étuis vers leur bafe , eft jaune. Sur chaque étui aux deux côtés de l’écuf- fon , il y a une tache ou point jaune. Sur la future , plus bas que l'écuffon , fe trouve une grande tache ronde , jau- ne , commune aux deux étuis : enfuite en defcendant , on voit fur chaque étui trois bandes tranfverfales en arc ou croiflant , dont les pointes regardent le bas de l’infecte. La premiere de ces bandes ne va pas tout-à-fait jufqu’à la future , les deux autres y vont & fe joignent aux corref- pondantes de l’autre étui : enfin l’étui eft terminé par une quatriéme & derniere bande ou tache longue , qui partant de l'angle extérieur,remonte vers la future. Toutes ces ta- ches & raies font formées par des petits poils d’un beau jaune doré : en deffous l’animal eft noir avec quelques poils jaunes , & quatre raies tranfverfes jaunes fur les an- neaux du ventre. On trouve ce bel infeëte dans les troncs d'arbres pourris. N.B. J'ai vû une variété affez finguliere de cette efpéce de lepture. La différence ne confiftoit que dans les étuis. Hs étoient bruns au lieu d'être noirs. Vers leur bafe il ny avoit qu'une feule bande jaune , tout le refte de létui juf- ques vers le milieu de fa longuüeur,n’avoit point de jaune : au contraire toute la moitié inférieure de ces mêmes éruis. étoit jaune , à l'exception de deux bandes brunes tranfver- fes , placées à peu près à diftances égales. Ces étuis étoient aflez liffes & nullement velourés comme dans l'efpéce ci- 214 HisTOIRE ABRÉGÉE deflus : du refte la tête , le corcelet & les pattes n'avoient aucune différence. Une autre variété qui n’étoit pas moins finguliere , diffé- roit , & par le corcelet , & par les étuis. Le corcelet étoit, comme dans lefpéce ci-deflus , terminé par une bande jaune en haut & en bas ; mais ces deux bandes étoient larges , enforte que le noir du milieu du corcelet ne faifoit qu'une bande tranfverfe affez étroite. Les bandes Jaunes étoient pâles , à l'exception de l'endroit où elles bordoïent la bande noire , qui étoit plus foncé. Les étuis liffes & noi- res avoient cinq bandes jaunes tranfverfes , à l'exception e celle du milieu qui étoit un peu oblique. La derniere de ces bandes terminoit les étuis qui n’avoient pas d’autres taches ou points ifolés. 11. LEPTUR A x0ra , elytrorum lineis tribus tranf- verfis punctifque flavis , pedibus teflaceis. Linn. faun. fuec. n. 5o7. Leptura nigra , elytrorum lineis tran{verfis flavis 3 pedibus teflaceis, Linn fyff. nat. edit. 10, p. 309 , n. 20. Leptura thorace globofo nigro , elytris nigris , fafciis flavis , fecunda antrorfum arcuata , pedibus ferrugineis. Raj. inf. p. 82, n. 22. Scarabæus medius , abdomine longo , anguñto , niger lineolis & maculis luteis pulchre variegatus. FrifchogermMe, p.321. 30 fe5e Life tabmut. 20 f. 0. Lil. log p. 385 , n. 14. Scarabæus niger , lineolis quibufdam luteis diftinc= tus , fubcroceis pedibus. Petiv. gazoph. tab. 63, fig. 6. A&, Upf. 1736, p. 20, n. 8. Leptura elytris nigris, lineis flavis: La lepture à trois bandes dorées. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Cet infeête approche infiniment du précédent pour la forme & les couleurs. Il en différe pour la grandeur , qui cependant varie beaucoup. Sa couleur eft d’un noir brun velouté , comme celle de Pefpéce précédente. Sur la tête on ne voit point de taches jaunes. Le corcelet eft bordé de Jaune en haut & en bas , mais fans raie tranfverfe au Milieu. L’écuffon eft jaune. A fes côtés font deux raies oblongues ; une fur chaque étui, qui ne vont point jufqu'à DES INSECTESs. 21$ {a future : enfuite viennent deux autres raies fur chaque étui ; la premiere en arc , dont les extrémités recardent la tête de l'animal , la feconde tout-à-fait tranfverte , joi- gnant fa cortefpondante. L’étui eft terminé par une der- niereé tache ou raie oblongue en arc , qui fuit le bord de cette partie. L'animal en deflous eft noir avec deux points Jaunes de chaque côté de la poitrine , & quatre bandes femblables fur les anneaux du ventre. Les pattes & les antennes font fauves. Celles-ci égalent la moitié de la longueur du corps , & font quelquefois plus brunes Aie On trouve cet infeéte communément fur les eurs. n2. LEPTURA gra , elytrorum lineis tranfierfis punéhifque albes. Raj. inf. p. 83 , n. 25. Scarabæus parvus oblongus niger , elytris duabus Jineis albis tranfverfis diftinétus. Periv. gazoph. tab. 63, fig. 5. La leprure à raies blanches. Longueur 2 3,4 lignes. Largeur 1 , 1 # ligne. Cette efpéce encore femblable aux précédentes , varie auffi pour la grandeur. Elle eft noirs , fes cuitles antérieu- res font renflées en maflue , & fes antennes égalent la moitié de la ionsueur de fon corps. La tête eft noire , ainfi que le corcelet , qui a feulement en bas un petite bordure fouvent prefqu’imperceptible de poils blancs. L'écuflon eft blanc : du bas de l’écuffon partent deux raies blanches, qui s'écartant l’une de l’autre , defcendent obliquement chacune fur un étui, & fe terminent bientot au milieu de la largeur de cet étui. A cet endroit, eft un point blarc rond , & en dehors en remontant une tache longue de même couleur: plus bas eft une raie blanche traniverfe un peu en arc , dont la pointe intérieure remonte le Îcng de: la future : enfin l'étui fe termine par une tache blanche oblongue. En deffous l'animal eft noir , avec deux taches blanches fur chaque cété de ja poitrine , & trois raies: 216 HISTOIRE ABRÉGÉE Re tranfverfales femblables fur les anneaux du ventre. J'ai trouvé cet infeéte fur les fleurs des plantes en ombelle. 13. LEPTURA régra, elytris pallido- fufcis , figna: turis flavis. La lepture noire à étuis gris taches de jaune. Longueur 4 + lignes. Largeur 1 + ligne. Sa tête eft noire , avec deux raies jaunes longues entre les antennes , qui defcendent Jufqu'aux machoires. Ses antennes pareillement noires , ne font guères plus longues que le corcelet. Celui-ci eft aufi noir , avec quatre bandes jaunes longitudinales , étroites & peu marquées. Les étuis font d’une couleur brune , pâle , un peu grife & aflez fingu- liere. Ils ont plufieurs taches jaunes , fçavoir d’abord à leur bafe deux points, qui fouvent fe réuniffent & forment une bande : enfuite une bande étroite en arc , dont Îles pointes regardent l'extrémité de l’infeéte ; plus bas deux points ou une bande interrompue dans fon milieu ; qui defcend du bord extérieur vers le bord intérieur : enfuite une bande tranfverfe en zigzag , qui fe prolongeant le long de la future, va gagner le bas de l’étui & former à fon bord une derniere bande. Les pattes font brunes, 14 ME PTU RA villofo-flava , elytris lincis tribus tranfverfis nigris. La lepture jaune à bandes noires. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. Le fond de la couleur de cette lepture eft noir ; maïs elle paroît jaune , à caufe des petits poils de cette couleur dont elle eft couverte en deflus & en deffous. Les anten- nes égalent en longueur la moitié du corps : elles font noi- sâtres , ainfi que les pattes. Les étuis ont trois bandes noi- res tranfverfes formées par le défaut des poils jaunes : la premiere de ces bandes ne va pas jufqu’à la future , mais remonte & fe recourbe ; faifant un double coude ; qui imite BÉSETNSECTES: 217 imite la figure d’un G : les deux autres font droites, bien tranfverfes , & fe joignent aux correfpondantes de l’autre étui. L'étui eft terminé par la coule”r jaune. Les yeux de l'infeéte font noirs. Cette efpéce eft très-jolie. 15e LEPTURA gra, elytris maculis teffaceis ; ni- gris , albidis, lineifque nigris & albicantibus variegatis. Ray. inf. p.83, n. 26. Scarabæus parvus, corpore arigufto longo, elytris tri plici colorerufo, albo, nigroque pulchre diftin@tis. Lift. append. 386, n. 15. Scarabæus niger, fummis alarum thecis favefcenti« bus , iifdem que imisalbicantibus , præter alias quafdam lineolas albidas. La lepture arlequine. Longueur s lignes. Largeur 12 ligne. 1] y a peu d’infetes dont les couleurs foientauffi difficiles à décrire que celles de celui-ci. Sa tête & fon corcelet font noirs. Ses antennes font noîres à labafe , blanchâtres au ini- lieu,brunes au bout,& prefque de la longueur du corps. L’é- cuffon eft jaunâtre. Les étuis font d’abord d’un brun rougei- tre en haut. Cette couleur eft terminée par une raie blan- chatre, qui, partant du bord extérieur, remonte , en fai- fant l'arc , jufques vers la future , fans cependant y tou- cher , enforte que cette raie ne fe Joint point à fa corref- pondante. Suit une raie noïfe de même forme , qui va juf- qu à la future , puis une raie blanche , & une autre noire femblable , mais qui Pune & l’autre n’occupent que le deffus de étui, dont le bord extérieur eft brun. Enfin vient une raie blanchâtre en zigzag , qui termine tout-à- fait la couleurbrune , & après laquelle eft une grandetache noire arrondie. Après cette tache en vient une blanchâtre, grande & velue, qui termine l’étui. En deffous,l’animal eft noir , avec des taches Jaunes fur les côtés de la poitrine, & des bandes tranfverfes de même couleur fur les anneaux du wentre. Cet infete eft rare : Je ne l'ai trouvé qu’une feule fois au Jardin Royal. 16. LEPTUR A cærulea, nbiis rufis , thorace [ubolo= Fe. Tome L, Abe 21$ HisTOIRE ABRÉGÉE La lepture bleue. Longueur 3 lignes, Largeur À ligne. Elle eft en deffous noirâtre , un peu dorée. Sa couleur en. deflus eft d’un beau bleu foncé , à exception des antennes & des jambes. La bafe des antennes eft fauve , & l’extré- mité eff noirâtre. Quant aux pattes , les cuiffes font grofles & bleues, comme les étuis , mais les jambes font fauves, ainfi que les tarfes. Le corcelet, & fur-tout les étuis , font ponués irréguliérement & comme chagrinés. On trouve cet infecte dans les Chantiers. TROISIÉMENPLAMABEE. 17. LEPTURA #effaceo-fufca , thorace rhombordali villofo , elytrorum maculis quatuor albidis tranfverfim. pofitis. La lepture brune à corcelet romboidale. Longueur s 3 lignes. Largeur 2 lignes. Les antennes de cette lepture font courtes , & n’ont guéres que le tiers de la longueur du corps. Le corcelet eft comme quarré , raboteux , ayant deux tubercules en deffus un de chaque côté ; il eft un peu velu, ainfi que la tête. Les étuis font finement chagrinés. La couleur de linfette eft par-tout d’un brun obfcur ; feulement vers le tiers des étuis , en defcendant, on voit quatre points blan- châtres formés par des petits poils & rangés tranfverfale- ment au nombre de deux fur chaque étui. De ces deux . points, celui qui eft proche de la future, eft le plus large. Le deffous de animal eft de la même couleur que le deflus. 18. LEPTURA #e/facea, thorace glabro, Linn [yft. nat. edit. 10, p. 396, n. 47. Cerambyx teflaceus. Linn. faun. fuec, n. 491. Cerambyx teflaceus, thorace glabro. AG, Upf. 1736,p. 20, n. 3. Buprefis collari glebro , elytris teflaceise La lepture livide à corceler liffe. Longueur 4 3 lignes, Largeur 1 ligne, 4 DES INSECTES 219 . Ses antennes font de la longueur de fon cotps, à peu de chofe près. Son corcelet eft raboteux & inégal. Ses étuis font pointillés finement, fans raies ni ftries. Quant à la couleur , les antennes , la tête , le corcelet & les pattes font d'une efpéce de rouge fade , ou de couleur fauve brune. Les yeux feulement font noirs , & dans quelques- uns les jointures des cuiïfles : ces derniers font les mâles. Les étuis font d’une couleur fauve plus claire. Le deffous du corps eft jaune un peu livide & mêlé de noir. On trouve cet infecte fur les fleurs. A la premiere vüe , on eft tenté de le prendre pour la cicindele à corcelet rouge. Cicindela 2 2 à. a 19 LEPTUR À ara, thorace teflaceo , femoribus craffrs. La lepture noire à corcelet rougeätre. Cette efpéce eft femblable à la précédente pour la fors me & la grandeur ; elle n’en différe que par la couleur noire de la tête & des étuis. Le corcelet, par ce contrafte de couleur, paroït un peu plus rouge. Le deffous du ven- tre eft femblable à celui de l’efpéce précédente, & les pattes font de même couleur fauve , avec leurs articula- tions noires. J’aurois été fort tenté de regarder ces diffé- rences comme de fimples variétés de fexe , fi je n'eûfle trouvé des mâles & des femelles de chacune de ces deux efpéces. On les trouve toutes deux dans les mêmes en droits. | 20. LEP TUR A ‘œrra, femoribus cra]frs rufrs. La lepture noire à groffes cuiffes brunes. Je ne vois aucune différence entre cette lepture & la précédente ; elles fe reffemblent pour la forme, la gran- deur & la couleur ; feulement le corcelet de cells- ci eft noir, comme fes ctuis. Elles pourroient bien n'être que variétés l’une de l'autre, | E ei 220 HisToiREe ABRÉGÉE ar. LEPTURA rigra , thorace coleoptrifque fériceo* rubris. Linn. fyfl. nat. edit. to ,p. 396 , n. $1. Cerambyx thorace mutico fubrotundo ; elytrilque fanguineis , corporenigro, antennis mediocribuse- La lépture veloutée couleur de feu, Longueur 5 lignes. Largeur 1 à ligne. Les antennes de cette belle efpéce font de [a longueur des deux tiers du corps ; elles font noirés , ainfi que la tête & tout l'animal , à l'exception du corcelet & des ÉtUIS » qui font d’un beau rouge couleur de feu , ët qui paroiffent foyeux, à caufe des petits poils dont Pinfeéte eft couvert. On voit aufli un peu de rouge au dernier anneau du ven- tre , en deffous. Le corcelet eft très raboteux, & on feroit tenté de le croire épineux , & de faire de cet infeéte un ca- pricorne ; mais quand on regarde de près , on voit que ces efpéces de pointes , qu'on apperçoit dans quelques-uns, ne font que des touffes du petit poil qui couvre le corce- lei. Cet infecte vient dans les vieux bois. On Îe trouve dans les Chantiers , & fouvent dans les buchers des mai- fons. 22 LEPTUR A 29ra, elytris pedibufque rube[centibus: lividis , coleoptris atrenuatis. La depture à étuis étrangles. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne, Cette efpéce eft-une des plus fingulieres de ce genre. Sa * tête eft toute noire, ainfi que les antennes, qui égalent les deux tiers de la longueur du corps. Le corceler eft ra- boteux , un peu velu, chagriné , avec un tubercule liffe fur chaque côté, &'un.plus petit au milieu. Ce corcelet, dans quelques-uns, eft tout noir; dans d’autres , il eft bor- dé de jaune citron en haut & en bas. L’écuflon eft du mê- me Jaune. Les étuis larges par en haut , fe trouvent retrécis & étranglés vers le milieu , & n'ont vers le bas que maitié. de la largeur qu’ils ont en haut ; vers cette extrémité, ainfi DElSt ANSE CTE Ts Sort retrécie , ils s'éloignent l’un de l’autre, ce qui leur donne une figure cambrée. Leur couleur eft d’un fauve rougeñitre & livide, avec un peu de noir feulementen haut.Les pattes font de la couleur des étuis ; il n’y a que les quatre cuiffes de devant qui font arrondies & formées en mafle, dont le gros bout, proche l'articulation, foit teint en noir. Tout le deffous del'infette eft noir. On voitfeulement aux cotés: du ventre les bords des anneaux colorés de jaune. Cet in- fecte fe trouve communément fur les fleurs. ST ENOCORUS. Leptura Lin. Cerambycis fp. linns. PSE MCORE Antenne à bafi ad apicem * Antenties qui vont en di= decrefcentes ; ante oculos pos minuant de la bafe à la poin- fre ni ! te; pofées devant les yeux. : Elytra apice anguftiora. ï Etuis plus étroits par le } jOUt. L © Familia. 14. Thorax armatus fpi- Famille 1°. Corceletarmé d’une: na vel tuberculs laterali. pointe ou d’un tubercule latéral. mes 2%, Thorax'inermis.. 2°, Corcelet nud.- Les antennes du ftencore refflemblent tout-à-fait à celles: des deux genres précédens ; mais'il en différe par deux caracteres particuliers à ce genre , & qui nous ont engagé à le féparer des leptures & des capricornes, Le premier confifte dans {a polition des antennes, qui font devant les: yeux & féparés d’eux , au lieu que celles des capricornes &c des leptures font conime implantées dans l'œil même. Le fecond'fe tite de la forme des étuis , qui, dans ces in-- fees , vont en fe retréciflant vers le bout plus ou moins. Ce dernier carattere n'eft pas aufli effentiel que le pre mier. C’eft cette forme d'étuis-retrécis parle bout, qui a fait donner à ce nouveau genre le nom de ffezocorus comme qui diroit retréci,, argu/farus. , 20-29brisr : Parmi cesftencores , quelques-uns ont le corcelet armé 222 HISTOIRE ABRÉGÉE de pointes latérales, comme les capricornes, ou de tuber- cules moufles, & non pointus ; d’autres ont le corcelet uni, comme les leptures. Nous aurions pû, d’après cette diverfité de corcelet, féparer ce genre & le divifer en deux, puifque ce n'eft que par un pareil cara@tere que les capricornes & Les lep- tures différent entr’eux ; mais comme ce genre 1’eft pas à beaucoup près aufli nombreux, nous nous fommes con tenté d'en former deux familles : la premiere comprend les ftencores, quiont au corcelet des pointes ou des tubercu- les fur les côtés : dans la feconde, font les autres infettes de ce genre, qui ont un corcelet nud & uni. Les larves de ces infeétes , ainifi que leurs chryfalides, reflemblent à celles des deux genres précédens, Plufieurs d’entr'elles habitent aufli dans, Pintérieur des arbres. Il y à cependant un ftencore dont la larve pourroit bien être aquatique ; c'eft la derniere efpéce. On la trouve toujours aux bords des ruifleaux , fur les flambes ou iris qui y croif- fent. Ces plantes font couvertes de ces infettes, dont la larve , que je ne connois pas , doit probablement fe nour- tir des feuilies où même des racines d'iris, qui viennent dans l’eau. Cette efpéce eft une des plus belles. PREMMHDERE.F.A4MI-EL-LE. 1 STENOCORUS glaber, € fuféo niger ; ely£ro fer gulo Uneis tribus elevatis, maculs duabus luteis, tho= race fpinofo. Linn. faun. Juec. n. 486. Cerambyx cinereus, coleopterorum féftiis duabus flavis, antennis corpore dimidio brevioribus, thorace fpinofo. Le Jlencore liffe à bandes jaunes. Longueur &, 9 lignes. Largeur 2 4 lignes. La tête de cét infeête , ainfi que celle de prefque tous ceux de ce genre, eft allongée, avec les antennules affez grandes & bien marquées. Les antennes, qui n égalent que la longueur de la moitié du corps ; font pofées devant DES INSECTES. 223 les yeux , en quoi cet infeëte différe des capricornes. Le corcelet eft allongé, étroit & cylindrique, avec une épine bien marquée fur chaque côté. La couleur de la tête & du corcelet eft noire, avec quelques petits poils gris. Les étuis font aflez larges, lifles , luifans, & ils ont chacun trois raies longitudinales plus élevées ; ils font de plus pointillés. Leur couleur eft d’un noir rougeñtre , fur- tout vers le bas , entre-coupée par deux taches jaunes , l’une vers le haut de l’étui , qui defcend obliquement en s’appro- chant de la future; l’autre plus bas, formée en croiffant, dont les pointes regaïdent le bout de l’étui. L'écuffon ef jaune : les pattes font noires & les cuifles d’un brun rou- geûtre. On trouve cet infeéte dans les bois. 2. STENOCORUS riger, vellere flavo variegatus, elytris lineis duabus elevaris , thorace fpinofo. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 393 ; n. 32. Cerambyx inquifitor. Linn, faun. fuec. n. 485. Cerambyx cinereus , nigro-nebulofus , antennis corpore dimidio brevioribus, thorace fpinofo. A. Upf. 1736 ; p. 120, n. 1. Necydalis cinereo-maculata., fulcata, Le flencore noir vélouté de jaune. Longueur 6 + lignes. Largeur 2 lignes, Ce ftencore approche beaucoup du précédent, Il eft tout noir , chargé de points & couvert de petits poils jaunes , qui fouvent forment différentes plaques fur les étuis. Sa tête eft allongée; les antennules font bien marquées, & les antennes placées devant les yeux & courtes , n'égalent que le tiers de la longueur du corps. Derriere les yeux , il y a une tache noire oblongue , & entr’eux un fillon aflez profond , ainfi que dans l’efpéce précédente. Le corcelet eft affez cylindrique , avec une pointe aigue de chaque côté. Les étuis ont chacun deux lignes longitudinales éle- vées , & en regardant de près , il femble qu'on apperçoive le commencement d'une troifiéme. | | 3. STENOCORUS é fufco niger, femoribus rnfis » arniculis nigris, 224 HiSTOIRE ABRÉGÉE Le flencore & genoux noirs. Longueur 7, 8, 1olignes. Largeur1 2,252 +, lignes. Celui-ci eft long & étroït. Sa grandeur varie. Sa tèté eft noire , femblable pour la forme à celle des efpéces précé- dentes. Ses antennes font environ de la longueur du corps, noir:s en haut, fauves vers leur bafe. Le corcelet eft pa- reillement noir, avec une pointe moufle de chaque coté. Il eft couvert , ainfi que la tête & le deffous de la poi- trine , de petits poils, qui, vûs à un certain jour, paroif- fent dorés. Les étuis vont en fe retréciffant vers leur extré- mité. Ils font parfemés de petits points , &t font d’un brun fauve à leur bafe & noirs au bout. La loupe y fait décou- vrir quelques poils. Les cuiffes & les jambes font ce la même couleur fauve , mais leurs articulations , ainfi que les tarfes , font noirs. J'ai trouvé cet infeéte fur les fleurs. 4. STENOCORUS ruber , oculis nigris ; elytris vio- dacers. g Le flencore rouge à étuis violers. Longueur » lignes. Largeur 2 + lignes. Certe efpéce eft grande & belle. Ses antennes ; qui éga- lent les trois quarts de la iongueur de fon corps, font rou- ges à leur bafe , noires à leur extrémité. La tête & Île corcelet ont fur le milieu un fillon profond , ce qui fait pa- roître ces parties comme raboteufes , fur-tout le corcelet , qui femble formé de deux tubercules hémifphériques. Ce corcelet a de chaque côté une efpéce de tubercule moufle, nullement pointu. Les étuis font liffes & finement poin- tillés. Tout l'animal eft d’un rouge un peu terne, à l’exception du bout des antennes, des yeux, des étuis & de la partie fupérieure du ventre , qui font d’un bleu vio- let , un peu noir. Les étuis font feulement bordés d’un peu de rouge. J'ai trouvé cetinfette fur un orme. 5. STENOCORUS niger , elytris teflaceo- flavis ; Ppunêlis duobus , cruce fafcrifque nigris, | Linr, DES INSECTES. . 95€ Linn. faun. fuec. n. $08, Leptura nigra, elytris teflaceis, pun@is duobus, cru- ce, fafcitfque nigris. : : : Le flencore jaune à bandes noires. Longueur 6 lignes. Largeur 1 + ligne. Les antennes, qui font placées devant les yeux, éga- lent la longueur du corps de cet infeéte. Il les porte fou- vent couchées fur le dos ; comme plufieurs efpéces de ce genre. Leur couleur eft noire , mais entrecoupée debrun fauve , qui fe trouve à la bafe de chaque articulation. La tête eft noire, mais les antennules, qui font affez appa- rentes, font de couleur fauve , ainfi que deux touffes de poils , qui font proche des machoires. Le corcelet eft noir , allongé & figuré en cône , dont la bafe pofe fur les étuis ; il a de chaque côté un tubercule moufle. Les étuis font jaunes & un peu pâles, chacun a d’abord en haut deux points noirs détachés , un en deflus , Pautre fur le côté, tenant au bord extérieur. Entre ces points, un peu plus bas, fe trouve une tache commune aux deuxétuis, & qui tient à la future , qui eft noire. Plus bas, vers le milieu des étuis , fe trouve une grande tache noire , qui part du bord extérieur , & va fe joindre à la future en diminuant un peu, ce qui forme la croix. En defcendant, vient une large bande noire tranfverfe, & enfin les étuis font terminés par une tache noire confidérable. Ces étuis vont en fe retréciffant vers le bas, & leur bout paroït comme échancré à l'angle intérieur , qui eft beaucoup moins allongé que l'extérieur. Le deflous de l’animal eft noir : les deux paires de pattes antérieures font jaunes, & leurs tarfes noirs: les cuifles & les jambes poftérieures font noires, avec un peu de jau- ne feulement à leur bafe. On voit à ces dernieres cuifles une épine ou appendice vers leur milieu, mais dans les mâles feulement. Cet infeête , qui eft aflez beau, fe trouve fréquemment fur la roncçe. ES Tome L, Ff 226 . HisTOIRE ABRÉGÉE MICRO NN DE M AETTOLUENES 6 STENOCORUS riger, elytris rubefcentibus ; apice Juturæque medietate nigris. Linn. faun. fuec. n. 498. Leptura nigra, elytris nigricante lividoque vatiise Linn. fjft. nat. edit. 10, p. 391 , n. 16. Cerambyx thorace fpinofo pubef- cente, elytris fafligiatis lividis, fafcia obfcura longitudinali flexuofa ;, an- tennis brevioribuse Le flencore bedeau. La forme de cette efpéce & des trois fuivantes ; eft fem blable à celle de la précédente. Quant à la grandeur , elle varie beaucoup. Les plus grands individus ont plus de demi-pouce de long, fur deux lignes & demi de large ; d’autres n’ont guéres que moitié de cette grandeur. Les an- tennes font de la longueur du corps, prefqu’auffi groffes à leur extrémité qu'à leur bafe. Le corcelet eft en cône, comme dans le précédent , plus arrondi cependant, & fans pointes ni tubercules latéraux. Tout le corps eft noir, à l'exception des étuis, qui font d’un rouge brun, fi ce: n’eft à leur extrémité, où ils font noirs, & fur la moitié poftérieure & un peu plus de la future , qui a une bande noire aflez large. Cette bande eft plus large en haut & va en fe retréciflant à mefure qu'elle defcend , jufqu’à ce: qu'elle fe Joigne à la partie noire, qui termine les étuis. 7. STENOCORUS zzger , elytris rubefcentibus Lvi- dis. Planch. 4, fig. 1. . Stenocorus niger, elytrisrubefcentibus Stenocorus niger, elytris rubefcentibus : lividis, apice migris. Mas. lividis, apice fimili, FæœmINaA. Linn. faun. fuec. n. 499. Leptura nigra , elytris rubefcentibus lividis. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 397 , n. 2. Leptura melanura. AG, Upf. 1736 , p. 20 , a. 5. Leptura elytris teftaceis , apice nigris. (quæ maf.] n. 4. Leptura elytris rubris. Ra. inf p, 97, n 6. Cerambyx capite , fcapulis , antennis nigris ; elytris flavis 9, extremitatibus NIpTIS. Fe SeTMe 12, pe 38 te 65 f. 3, Scarabæus arboreus major ; Violaceo= suber, 3 DES INSECTES. 227 Le flencore noir à étuis rougeätres. Il en eft de cette efpéce comme de la précédente ; à laquelle elle reffemble extrêmement : elle varie infini. ment pour la grandeur : en total cependant , elle eft plus etite que le encore bedeau. Tout fon corps eft noir, à l'exception des étuis , qui font tantôt rouges , ceux-1à font les femelles ; tantôt rougeâtres avec le bout noir , & quelquefois les bords inférieurs des éruis , & ceux-là font les mâles. Les étuis font retrécis vers le bout , & vûs à la loupe ils paroiïffent ponétués & couverts de poils, Il y a aufli des poils fur le corcelet & le ventre , qui à un certain jour luifent & paroiffent blanchâtres ou un peu jaunes. On trouve cet infecte fur les brouffailles , principalement fus les ronces. 8. STENOCORUS ziger , elyiris luteis; apice ni= gTS. Le Jlencore noir à étuis jaunes. Cette efpéce reffemble aux deux précédentes pour Îa forme , la grandeur & les couleurs , feulement fes étuis font d’un jaune pâle , & noïrs à leur extrémité : peut-être n'eft-ce qu'une variété : elle fe trouve aufli fur a ronce. 9. STENOCORUS riger nitidus ; abdomine füfcoz zubente. Le flencore noir à ventre rougedtres Longueur 3 lignes. Largeur x ligne. On retrouve encore dans cette efpéce la même forme que dans les précédentes, elle eft feulement plus petite. Sa couleur eft par-tout d’un noir luifant , fon ventre feul ef d'un brun rougeître. 10. STENOCORUS zger, femorièus clavatis riz LES, apice Rigrise nn ï FÉREE Ffi 228 HiSTOIRE ABRÉGÉE Le flencore noir à cuif]es rouges. Longueur 2 & lignes. Largeur 3 ligne. Les antennes ce ce flencore font de la longueur de fon corps. Sa tête , fon corcelet & fes étuis font noirs, mais la couleur n’en eft pas matte , à caufe des petits poils gris dont ils font couverts , & qu’on voit à l’aide de la loupe fortir d'autant de petits trous ou points. Le deflous du corps eft pareillement noir , ainfi que les tarfes &t les jam- bes poftérieures : mais les cuifles & les quatre jambes an- térieures font d’un rouge brun , & noires feulement à leur extrémité ; de plus les cuifles vont un peu en grofliffant & forment la mafle. gg STENOCORUS zosus niger. Longueur 3% lignes. Largeur 1 + ligne. Cette variété eft toute noire & paroît un peu veloutée ; à caufe de quelques petits poils noirs ; du refte elle eft pré- cifément femblable à la précédente , à la couleur des cuif- fes & la grandeur près. 11. STENOCORUS ziger , thorace rubro. Linn. faun. fuec. n. $51. Cicindela atra , thorace rufo , elytris nigro-cœruleis; Le ffencore noir & corcelet rouge. Longueur 4 lignes. Largeur 1 à ligne. Ses antennes font de la longueur des trois quarts de for corps : elles font noires , ainfi que la tête & les pattes. Le corcelet eft d'un rouge foncé , liffe , & parfemé feulement de quelques points éloignés les uns des autres. Les étuis font d’un noir bleuâtre , fortement & irréguliérement prises Ils font moins retrécis vers le bas , que dans a plüpart des efpéces de ce genre. Le deflous du corps eft noir , à l'exception du ventre qui eft jaunâtre. Cet infecte fe trouve à Fontainebleau, ï | & DES INSECTES. 229 12. STENOCORUS dauratus , femoribus pofticis dentatis. Linn. faun. fuec. n. $o9. Léptura deaurata , antennis nigris , femoribus poñicis dentatis. Frifth. germ, 12, p. 33 , tab. 6, f. 2. Scarabæus arboreus , purpuro-aureus medius. Linn, fyft. nat. edit. 10, p. 397 , n. 1. Leptura aquatica, … 11 donne les variétés fuivantes. æ. Srenocorus rubro-æneus , femoribus poflicis den- ZALS. | AG. Upf. 1736 ,p. 20, n. 3. Leptura rubro - #nea2 R. Stenocorus viridi-æneus ; femoribus poflicis den: ÉAULS A8, Upf. 1736 , n. 2. Leptura viridi- æneas y. Stenocorus flavo-æneus ; femoribus pofticis den: Zafis. à. Srenocorus violaceo - æneus , femoribus poflicis der ais. Linn. faun. fuec. n. sro. Leptura fabæneo-violacea , femoribus pofticis den- tatis. A6. Upf. 1736, n. x. Leptura cœruleo-nigra. «, Srenocorus nigro- æneus ; femoribus poflicis den airs. Le flencore dore. hr Longueur 22,3, 4 lignes. Largeur +, + ligne: Les deux efpéces que donne M. Linnæus, ne font qué des variérés , ainfi que toutes celles que j'ai rapportées > qui ne différent que par la couleur rouge, verte , jaune + violette & noire , mais toujours dorée. Cet infeûte varie aufli beaucoup pour la grandeur , comme pour la couleur. C’eft un des plus beaux que nous ayons, fur-tout quand on le regarde de près. Ses antennes font de la longueur des deux tiers du corps , & moins dorées que le refte. Elles. font pofées comme dans les autres efpéces de ce genre. Le: 530 HISTOIRE ABRÉGÉE “ corcelet eft cylindrique àvec un tubercule de chaque côté vers le haut & un fillon dans fon milieu. La tête, le corce- let & tout le corps font parfemés de petits points, qui font plus grands fur les étuis & y forment des efpéces de ftries au nombre de dix , qui néanmoins dans quelques- uns ne font pas bien diftinétes. Ces étuis vont en fe retré- ciffant , moins cependant que dans les efpéces précéden- tes, ce qui donne à l'infeéte un air un peu différent de ceux de ce genre , quoique la polition de fes antennes , ainfi que la grandeur de fes antennules l'en rapprochent. Les cuiffes poftérieures font plus larges & plus longues que les autres , & ont une épine ou pointe aigue au CÔTÉ intérieur , ce qui fait la note fpécifique de cet infecte. On le trouve au bord des ruiffeaux & dans les prés fur la am- be ou iris qui en eft quelquefois toute couverte. TU PE UNS: L'OEIL VU PP ELRCE. Antennæ filiformes articu- Antennes filiformes à longs &s longs. articles. Thorax planus ; mar ginatus. Corcelet plat & bordé. Les infettes de ce genre , dont la figure approche affez de celle de la chryfomele , ont une démarche lourde , pe- fante & qui femble avoir quelque chofe de #rifle, ce qui leur a fait donner le nom de luperes , /perus , trifles. .… Leur caraétere confifte , premiérement dans la forme de leurs antennes affez longues , dont les articles font de même allongés , & qui font femblables à des fils d’égale grofleur à leur bafe & à leur extrémité : fecondement dans la forme de leur corcelet qui eft aflez applati , ou du moins très-peu convexe , & dont le contour eft garni de rebords. Ceft par ce dernier caraétere que ce genre fe diftingue du fuivant , qui lui reffemble tout-à-fait pour la forme des k DES INSEcTreSs: 23T anténhes. Les larves des luperes font affez groffes ; cour- tes , de forme ovale : elles ont fix pattes & une petite tête écailleufe. Le refte de leur corps eft mol & Ÿ un blanc fale. On trouve ces larves fur l’orme , dont elles mangent les feuilles. Je ne connois que deux efpéces de ce genre. me LUPERUS ziger ; shorace pedibufque rufrs, Planch::4, fie. 2. Le lupere noir à corcelet & pattes rouges. 2. LUPERUS ziger , pedibus rufes. Le lupere noir à pattes rouges. Longueur 1 5, 2 lignes. Largeur + ligne. Ces deux infeëtes font de même grandeur & fe refflem= blent parfaitement. Tous les deux font noirs avec les pat-" tes fauves & leurs antennes fort longues : feulement les uns ont leur corcelet rouge & les autres l’ont' noir. Ces: derniers font ordinairement mâles , & leurs antennes font plus longues que leur corps ; pour les autres leurs antennes font plus petites, ils font plus grands , & tous ceux que Jai trouvés étoient femelles , enforte que ces deux infeêtes pourroient bien n'être qu’une fimple variété de fexe. Leurs étuis font fort brillans & mols comme ceux des cicins deles ; dont ils approchent pour la forme du corcelet & des antennes , mais dont ils différent par leurs tarfes qui n'ont que quatre piéces, Ces infe@tes fe trouvent enfemble fur l’orme & plufieurs autres arbres. CRYPTOCEPHALUS. Chryfomelæ fpec. linns: LE GRIBOURI Antennæ filiformes articu- Antennes filiformes à longs: des longis. articles. 1 Corcelet hémifphérique & en Thorax gibbus hæmifphericus. … bofle. Le gribouri , cet infecte fi connu & fi redouté des culti- 292 HISTOIRE ABRÉGÉE vateuts ; ou n'’étoit point décrit par les Auteurs méthodi- ques d’hiftoire naturelle , ou , s’ils en connoïfloient quel- ques efpéces , ils les confondoiïent avec la chryfomele ;, dont cependant ce genre différe beaucoup ; comme on s'en apperçoit aifément en examinant les caratteres de l'un & de l'autre. Celui du gribouri confifte premiérement dans la figure de fes antennes longues , filiformes , com- pofées d’articles allongés & d'égale groffeur par-tout : fecondement dans la forme de fon corcelet hémifphéri- que , qui imite le dos rond d’un boflu , & fous lequel eft cachée en partie la tête de l’infeéte , ce qui lui a fait don- ner le nom de cryprocephalus , comme qui diroit sére cachée. Les farves de ces infeêtes aflez femblables à celles du genre précédent , rongent & défolent les différentes plan- tes fur lefquelles elles fe trouvent ; mais celle qui faît le plus de tort eft la larve du gribouri de la vigne ; elle dé- truit les jeunes poufles de vigne , elle en fait périr les fleurs , & lorfque ces infetes font nombreux , ils caufent un très-grand dommage dans les Pays de vignobles. Les infeêtes parfaits , que produifent ces l:rves , font de forme ovale : leurs pattes {ont aflez longues , & leur tête eft petite & cachée en partie par la rondeur du corcelet. Plu- ficurs efpéces de ce genre font aflez belles. 4. CRYPTOCEPHA LUS siolacens ; punélis inor= dinaris. Liu fur Juec. n. 416. Chryfomela nigro-purpurea , pun@is excavatis af perfa. Linn. Jyf. nat. edit. 10 , p. 369 , n. 6. Chryfomela ovata violacea , elytris punétis excavatis fparfis, Frifch. gerim, 7, p. 13,1. 8. Scarabæus alni cœruleus, Le gribourt bleu de l’aûne. Longueur 4 lignes, Largeur 3 lignes. Ce gribouri , le plus grand de tous ceux que nous awons , ft d’un beau violet , tant en deflus qu’en deffous. ÿes L) DES INSECTES. 233 Ses étuis ; vûs à la loupe , paroiflent parfemés de très-pe- tits points irréguliers. La forme de fon corcelet fous lequel rentre fa tête , le range parmi les infeëtes de ce genre. On le trouve ordinairement fur l’aûne & quelquefois fur d’au« tres arbres , mais toujours dans des endroits humides, J1 vient au printems. 2. CRYPTOCEPHALUS per, elytris rubris. Le gribourt de la vigne. Longueur 2 lignes. Largeur x ligne. Cet infeéte n'eft que trop connu dans les Pays où il faït du ravage. Sa tête eft noire & renfoncée fous fon corcelet, comme dans tous ceux de ce genre. Ses antennes font noi- res , longues & filiformes. Son corcelet eft noir , luifant & comme boflu , renflé dans fon milieu. Son ventre ef large & quarré. Les étuis qui le recouvrent font d’un rouge fan- guin & couverts de plufieurs petits poils , ainfi que le cor- celet. L’animal en deffous eft noir & a les pattes fort allongées. La larve de ce gribouri fe trouve fur la vigne. 3. CRYPTOCEPHALUS véridi-auratus fericeus, Linn. faun. fuec. n. 418. Chryfomela viridis nitida , thorace æquali , elytris punêis excavatis contiguis, pone dehifcentibus. AG. Upf. 1736, p.17, n. 2. Chryfomela viridis nitida. Le velours vert. | Longueur 3 , 4 lignes. Largeur 2 lignes. La forme de fon corps eft un peu allongée. Il eft par-tout d’un beau vert brillant & foyeux. Son corcelet eft un peu bombé & couvert de petits points féparés les uns des autres. Les antennes & les tarfes font noirâtres. Les étuis font couverts de points qui fe touchent les uns aux autres; ce qui rend l'animal moins liffe , & fait paroitre fa couleur plus riche. On trouve ce gribouri fur le faule ; il n'eft pas abfolument bien commun ici. 4 CRYPTOCEPHALUS ziger ; elytro fingulo duplict linea longitudinal flava. Tome L | G£g. 234 H1iSTOIRE ABRÉGÉE Le gribour: à deux bandes jaunes. Longueur 52,2 lignes. Largeur à ligne, … La grandeur de cet infe@te varie , principalement fui- vant [a diverfité de fexe. Sa couleur eft noire par-tout & affez brillante , il n’y a que fes étuis qui foient chargés de deux bandes longitudinales jaunes , l’une plus étroite fur le bord extérieur de l'étui, l’autre plus large fur fon milieu. Le bord intérieur eft noir , enforte que la future du milieu des étuis forme une large bande noire. La bande jaune la plus large , ne va que jufqu'’aux deux tiers de l’étui , au lieu que celle du bord extérieur s’étend en bas , & embraffe tout le rebord de l’étui jufqu'à l'angle , fans cependant fe Joindre tout-à-fait à celle de l’autre côté. Les étuis font ftriés ; tout le refte de l’animal n’a ni points, ni fîries. Je l'ai trouvé à la fin de juin dans les prés & aux environs des prés fur les buiffons. $ CRYPTOCEPHA LUS niger, capite thoraceque antice luters, ely/tro fingulo externe macula duplici flava. Le gribouri à deux taches jaunes. Cet infette refflemble beaucoup au précédent pour Ia forme , la grandeur & les couleurs , & fe trouve dans les mêmes endroits, & dans le même tems. Il eft tout noir en deffous , à Pexception de fes pattes de devant qui ont un peu de jaune à leur partie intérieure. La tête eft noire , avec une tache jaune fur le devant , qui fe divife en deux branches & forme l’V-grec. Le corcelet eft pareillement noir ; bordé de jaune fur le devant & les côtes. Les étuis qui font ftriés , font auili noirs , ayant fur leur bord ex- térieur & fur l’inférieur deux taches jaunes affez larces & féparées l’une de l’autre, È 6. CRY Ame) CEPHALUS. river » elytris rubris ee > Mmaculls quatuor limboque nigris. Planch. 4, 18. 3. DES INSECTES. s3$ Le gribourt rouge [trié à points noirs. Longueur 2 à lignes. Largeur 1 + ligne. Le deffous de fon corps , fes pattes , fes antennes , fa tête & fon corcelet font noirs & luifans, fans qu'on apper- çoive aucun point fur le corcelet. Les étuis feuls font rou- ges & ftriés longitudinalement. Leurs bords , tant exté- rieurs qu’intérieurs font noirs , & de plus chaque étui a deux taches noires , l’une grande & ronde , placée infé- tieurement un plus bas que le milieu de l’étui , l’autre petite & allongée , placée vers fon angle fupérieur & exté- rieur. Les antennes égalent la longueur du corps de l’ani- mal. J'ai trouvé ce gribouri fur le chgfiur. 7. CRYPTOCEPHALUS yuger , #horace lineis Jlavis , elytris rubris punülatis | maculis quatuor lim: dboque nigris. Le gribourt rouge fans firies à points noirs. On feroit porté à faire de cette efpéce une variété de la précédente , tant elle lui reffemble pour la grandeur & les couleurs : elle en différe cependant par deux endroits. Pre- miérement,fon corcelet a trois bandes longitudinales jau- nes , une de chaque côté aflez large , & une au milieu plus étroite , fouvent interrompue dans le bas , au lieu que dans l’efpéce précédente le corcelet eft tout noir. La fe- conde différence beaucoup plus effentielle ; c’eft que dans cette efpéce les étuis font ponttués & chagrinés fans fimé- trie , au lieu que dans la précédente il y a des ftries longi- tudinales bien marquées : du refte la couleur & les taches font les mêmes, fi ce n’eft que dans celle-ci la tache noire inférieure eft moins arrondie , mais allongée tranfverfale- ment , & que le bord noir des étuis eft un peu moins Mars qué. Le bout inférieur des cuiffes a auffi un peu de jaune. 8. CRYPTOCEPHALUS cærulo-violaceus , punci tis per Jirias digeflis. Gi 236 HISTOIRE ABRÉGÉE Le gribouri bleu ftrie. Longueur 2 lignes. Largeur x ligne. Ce petit infeéte eft en deffous d’un noir un peu bleuä- tre , le deffus eft d’un bleu plus brillant. Sa forme eff affez quarrée , comme celle de tous ceux de ce genre. Ses antennes minces font de la longueur des trois quarts du corps. Le corcelet renflé & élevé , cache une partie de la tête : il eft poli & luifant. Les étuis ont des firies longitu- dinales au nombre de onze fur chacun ; formées par des bandes de points. Tout l'animal eff lifle & luifant. 9. CRYPTOCEPHALUS cœruleus , punélis fpar: fes, tibiis anticis ferruginers. Le gribourt bleu à poënits. Longueur 2 lignes. Largeur 1 £ ligne. Cette efpéce eft de la même couleur que Îa précédente ; fon corcelet eft auffi fort liffe , & fes étuis font ponétués , mais les points des étuis font femés irréguliérement fans former de ftries : de plus les jambes des pattes antérieures font de couleur fauve , ce qui ne fe voit point dans le pré- cédent. On remarque de plus dans cette efpéce une petite tubérofité au haut des étuis attenant le corcelet. ro. CRYPTOCEPHALUS ziger ffriatus , pedibus Tufes. Le gribouri noir ffrié. Longueur 1 4 ligne. Largeur à ligne. Il eft tout noir, à l'exception des tarfes & de a bafe des antennes : du refte fa forme refflemble tout-à-fait à celle des précédens. Son corcelet eft Lifle & fes étuis font couverts de ftries formées par des points : ila , comme le précédent , une petite tubérofité vers le haut des étuis. 11. CRYPTOCEPHALUS aiger fériatus ; thorace Pedibufque rufes, Dis ÎINSE € TE-s: 237 Le gribourt noir à corcelet rouge. Longueur 13 ligne. Largeur + ligne. Sa couleur eft noire ,; mais fes pattes font fauves , ainfi que fon corcelet qui eft même rougeître. Ses étuis ont des fries longitudinales de points , & au haut de leur bord ex- térieur, on voit une petite raie longitudinale jaune. À cette différence près , ainfi qu’à la couleur du corcelet , cet in- fecte reffemble beaucoup au précédent. r2. CRYPTOCEPHALEUS capite thoraceque ful= vo, elytris pallidis. Le gribourt fauve. Eongueur 1 ligne. Largeur ? ligne: . En deffous ce gribouri eft d’un brun noirâtre. Sa tête ; fon corcelet & fes pattes font d’une couleur fauve rougei- tre. Ses antennes font noires , & fes étuis , dont la couleur eft d’un jaune pâle , font ftriés. Son.corcelet eft fans fries, ni points, & fort luifant.. CRIOCERIS. Chryfomele fpec. linn. LE CHRATIO CEE ARE. Antennæ cylindraceæ ar- Antennes cylindriques à #iculis globofis. articles globuleux. Thorax cylindraceus. Corcelet cylindrique. Deux caradteres diflinguent effentiellement ce genre de: tous les autres & en particulier de celui des chryfomeles avec lefquelles on lavoit confondu, Le premier confifte dans la forme des antennes qui font aflez grofles ;, mais d'é- gale groffeur par-tout , & dont les articles courts & ronds: les font reflembler à une efpéce de cordonner, d'où a été tiré le nom de ce genre. Le fecond caraétere confifte dans la figure du corcelet qui eft cylindrique & allongé, ainfi que le corps. 338 HISTOIRE ABRÉGÉE Les larves de ces infeêtes font groffes , courtes, ramaf- fées & lourdes. Leur corps eft mol & couvert d'une peau. affez fine. Elles ont une tête écailleufe & fix pattes pareil- lement écailleufes. Ces larves vivent fur différentes plan- tes , mais c'eft en terre qu’elles fe métamorphofent. Elles s’y forment une efpéce de coque dont les paroïs font en- duits en dedans d'un vernis brillant & argenté. Ce verni n’eft point produit par des fils de foie , comme il arrive à plufieurs autres coques d'infeétes : la larve du criocere ne file point , elle jette feulement une efpéce de bave, qui fe féche , fe durcit , & enduit tout l’intérieur de la coque ou cavité dans laquelle elle eft renfermée. Ces coques ne font pas aifées à trouver , & fouvent on ne les diftingue pas, parce qu'elles reffemblent à des petites mottes de terre. orfqu'on les ouvre , on y apperçoit la chryfalide , dans laquelle on reconnoit aifément toutes les parties qui doi- vent compofer l'infeûe parfait. | | Quelques-uns de ces infeêtés ont quelques particularités qui méritent d'être remarquées. La larve de fa premiere efpéce qui fe trouve fur le lys , eft une des plus lourdes : aufli outre les fix pattes écailleufes , elle a à la queue deux mammelons membraneux qui l’aident à marcher. On voit fur les côtés de fon corps une fuite de points noirs ; qui font les figmates de l'infeîte , au nombre de deux fur cha- que anneau , un de chaque côté , excepté fur le fecond anneau. Mais ce que cet infecte a de plus fingulier , c’eft ue fa peau qui eft très- fine & délicate , fe trouve mife À Tabri du foleil & des injures de l'air par fes excrémens dont il eft toujours couvert, Pour cet effet , l’anus de cet animal n’eft point pofé en deffous , comme dans la plüpart des autres infeêtes , mais en deffus entre le dernier & lavant-dernier anneau , & il fe trouve tellément difpofé, les excrémens en fortant, ne peuvent prendre d'autre irettion , que celle de remonter fur le corps de l'infe&te. Arrivés en cet endroit, ils font pouffés plus haut par ceux qui les fuivent & que rend fucceflivement l'animal ; ils “ DES INSECTES. 239 patviennent ainfi jufqu’à fa tête. Ce mouvement progreilif eft encore aidé par les ondulations que l’infeéte exécute avec fa peau , qui pouflent ces excrémens vers le haut : de cette façon l'animal fe trouve couvert d'un enduit fale & mal propre , qui met fa peau à l'abri de la trop grande fécherefle. Sa tête feule paroït à l'extérieur & n'en eft pas couverte , ainfi que le defflous de fon corps , qui eft pofé contre la feuille fur laquelle eft l'infeéte. Cette couverture d'excrémens , lorfqu’elle eft fraîche, refflembie à un paquet de feuilles broyées ; par la fuite elle devient plus brune , elle fe durcit & fe féche : pour lors l’infeéte s’en débarraffe aifément par un leger frottement contre quelque feuille , & fe recouvre d’un nouvel enduit plus frais. Quand ces: infeétes font parvenus à leur grandeur , ils font moins couverts de cette ordure , ils font aufli moins lourds , ils marchent plus vite, leur corps prend une teinte un peu rougeître ; & ils vont fe retirer & s’enfoncer en terre ; où ils fe métamorphofent , comme nous l'avons dit. D’autres. larves, comme celles du criocere porte-croix de Vafperge, font plus propres : elles font aufli plus allongées ; mais: prefqu'aufli lourdes. Enfin un des infeêtes de ce genre des plus finguliers , eft celui de la derniere efpéce. Je ne connais point la larve de cet animal qui eft rare : pour ce qui eft de l'infeéte parfait, je l’ai trouvé plufieurs fois & toujours fur le oramen. Tout le corps de ce petit animal eft hériflé de pointes , dont lufieurs même font fourchues , enforte qu'il reffemble à une coque de châteigne , auf l’avons-nous nommé /4 chateigne noire ; à caufe de fa couleur. 1 CRIOCERIS 72£7a. Linn. faun. fuec. n. 425. Chryfomela rubra , thorace cylindraceo , utrinque - impreflo. Linn. fyff. nat. edit. 10, p. 375 , n. 62, Chryfomela merdigera, Merian. europ. 2 , tab. 21. : Reaum.inf vole}, te 17 , f. 1, 2 Le criocere rouge du lys. Longueur 3 lignes, Largeur 1 ligne, À 240 HISTOIRE ABRÉGÉE Cet infeûte dont la couleur eft très-belle , varie pour fa grandeur. Nous avons donné les dimenfions de ceux que l'on trouve le plus ordinairement ; mais il y en a de plus petits. Le deffous du corps, les pattes, la tête & les anten- nes font noires ; le corcelet & les étuis font d’un beau rouge vermillon , & fur ces derniers on voit des ftries for- mées par des rangées longitudinales de petits points. La larve , qui donne cet infeéte , eft molaffe , aflez groffe , de couleur de chair, avec fix pattes au-devant de fon corps: On la trouve fur les plantes liliacées qu’elle ronge & détruit. Elle eft toujours couverte de fes ordures qu’elle fait remonter fur fon dos,& fous lefquelles elle eft à Pabri. Souvent les lys font tous mangés par ces efpéces de larves. L’infette aufli beau & aufli propre que fa larve eft fale & dégoûtante , fe trouve pareïllement fur le lys. Lorfqu’on le prend , il fait une efpéce de cri produit par le frottement des Jointures du corcelet avec la tête & le corps. La nym- phe tient , pour ainii dire , le milieu entre la larve & lin- feête parfait : on y voit très-diftinétement toutes les parties de l'animal qui en doit fortir. L’accouplement de ces crio= ceres eft long , il dure plufieurs heures. La femelle après avoit été fecondée , dépofe fes œufs irréguliérement les uns auprès des autres fur la partie inférieure de quelque feuille de lys. Ces œufs font difpofés par tas de huit ou dix, & font enduits d’une liqueur qui les colle à la feuille. Is font oblongs , de couleur rougeûtre lorfqw'ils font nouvellement dépofés ; mais en fe féchant ils de- viennent bruns. Au bout de quinze jours ; on en voit fortir les petites larves qui fe répandent fur les feuilles des lys. 2 CRIOCERTIS 7ubra, punis tredecim nEQTISe Plane etes | En Frife. germ. 13 , tab. 18, Le criocere rouge à points noirs. Longueur 2 à lignes. Largeur 1 ; ligne. TI | Des: INSECTES DAT . Il y a beaucoup de refflemblance entre cet infeîte & le précédent pour la forme , la grandeur & même la couleur. Sa tête eft rouge avec les yeux & les antennes noirs. Le corcelet eft rouge en deflus , noir en deflous. Ses étuis font rouges , ftriés & chargés chacun de fix points ou mar- ques noires qui forment deux efpéces de triangles , l’un fupérieur dont la bafe regarde l'intérieur , lautreinférieur, dont la bafe eft tournée vers le rebord extérieur de l’étui : outre ces douze points des étuis, il y en a un treiziéme en haut à la Jonction des deux étuis, pofé fur l'écuffon. Les pattes de l'animal font rouges avec les jointures & les pieds ou tarfes noirs : enfin les anneaux du ventre font rayés tranfverfalement de rouge & de noir. C’eft fur l’af- perge que l’on trouve ce joli infeëte avec le fuivant , mais moins fréquemment que lui. 3. CRIOCERIS #horace rubro punis duobus niorrs coleoptris flavis , cruce cœruleo-ntgra. Linn. faun. fuec. n. 430. Chryfoméla thorace rubro cylindraceo pun@tis duos bus nigris, coleopteris flavis cruce nigra. Frifth. germ. x, p. 27 , t. 6. Scarabæus cruciatus, erucæ afparagi, Linn. [yff. nat. edit. 10, p.376, n. 70. Chryfomela afparagi, Rofel, inf..vol. 2. Scarab. terreftr. elaî, 3 , tab. 4. Le criocere porte-croix de l'afperge. P PETE Longueur 2% lignes. Largeur 1 ligne. Ceft encore fur l'afperge que l’on trouve communé- ment cet infete, un des plus joliment habillés que l'on puifle voir. Il eft aflez allongé. Tout le deflous de fon : : . A corps, ainfi que fes pattes & fa tête , font d’un noir bleua- tre : les antennes font noires. Le corcelet eft rouge , ayant fur fon milieu deux points noirs ordinairement aflez mar- As . A ! qués, mais fi petits dans quelques-uns, qu’à peine les voit-on. Les étuis font longs , friés, d’une couleur fauve vers Le rebord extérieur, & variés diverfement pour la cou- leur. Le jaune paroît faire le fond ; fur ce fond ; eft une ef- péce de croix de couleur noire bleuître , dont la branche du milieu aflez large, eft fur le bord intérieur de l'un & Tome L, H h 242 Hi1STOIRE ABRÉGÉE | de l’autre étui, & commune à tous les deux. Les bras de la croix font au milieu: ils font larges & courts, & ne vont point jufqu’au bord extérieur des étuis. Au haut de ce bord extérieur , eft une marque ou tache bleue , qui ordinaire= ment eft féparée de la croix ; & quelquefois y eft jointe. Vers le bas des étuis, font deux femblables taches rondes, qui tiennent au pied de la croix. Quelquefois ces taches & ces couleurs varient, & j'ai quelques-uns de ces infec- tes où les branches de la croix manquent tout-à-fait , & font fuppléées par les taches du haut & du bas. La larve de cet infecte, eft d’un brun gris & de forme allongée. On la trouve fréquemment fur l’afperge , ainfi que l'in= fecte parfait. 4. CRIOCERIS cæruleo-viridis ; thorace femoribufque TUJLSe no faun. fuec. n. 440. Chyfomela cœruleo-viridis, thorace femoribufque runs. és0pr 1736 5 p. 19 » Attelabus fubrotundus, cæruleo-nigricans, collari teltaceo. Raj. inf. p. 100. Scarabæus antennis clavatis quartus, Reaum. inf. tom. 3, 1.17. fe 15. Le criocere bleu à corcelet TOULDE Longueur 2 lignes. Largeur à ligne. . Le deffous du corps de ce criocere , ainfi que fa tête & fes étuis ; eft de couleur bleue. Son corcelet & fes cuifles font rouges : les tarfes & les antennes font noirs. Ses étuis font ftriés , ce qui me feroit prefque douter que ce fût cet infeéte que M. Linnæus eût voulu défigner par la phrafe que je cite, parce qu'il ne parle point des fries ; cependant tout le refte de fa defcription quadre très-bien avec notre efpéce. La larve qui la produit, ef femblable à celle du criocere rouge du lys , mais plus petite. Elle eft tantôt couverte, comme elle, de fes excrémens, & tan- tôt d'une fimple matiere gluante & tranfparente, Elle fait aufli fa métamorphofe en terre. On trouve cette larve fur les feuilles de l'orge & de l’ayoine, DES INsECTres: 243 ÿ. CRIOCERIS sora cœruleo-viridis. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 376, n. 66, Chryfomela oblonga cœrulea, thos race cylindrico, lateribus gibbis. Le criocere tout bleu. Longueur 2 lignes. Largeur à ligne. Cette efpéce reflemble tout-à-fait à la précédente , fi ce n’eft qu'elle eft toute bleue. Ses étuis "font ftriés : fes an- tennes & fes pattes tirent fur le noir pour la couleur, 6. CRIOCERIS pallida, oculis nigris. Le criocere aux yeux noirs. Longueur 2 + lignes. Largeur x lignes Sa tête , fes pattes & fes antennes font d’une couleut fauve pâle : fes étuis font d’un jaune encore plus pâle, & chargés de points irréguliers. Ses yeux font noirs. Les an- tennes font aufli longues que la moitié du corps. Tout le corps de l'animal eft allongé , comme celui des infeétes de ce genre. 7. CRIOCERIS sora atra, fpinis horrida. La chäteigne noire. Longueur 1 £ ligne. Largeur ? ligne. Cette jolie & finguliere efpéce eft toute noire, & fa couleur eft matte & foncée. Tout fon corps eft couvert en deffus de longues & fortes épines , ce qui la rend hé- riflée, comme une coque de châteigne. Il y a même une épine à la bafe des antennes. Le corcelet en a un rang pofé tranfverfalement : ces dernieres font fourchues. En- fin fes étuis en ont une très-srande quantité , qui font fim- ples. Ces pointes font dures & roides. J'ai trouvé plufeurs fois , quoiqu’aflez rarement , ce petit infecte fur le haut des tiges du gramen. Il eft difficile à attraper, & il fe laïffe tomber à terre , dans le gazon, dès qu’on en approche. II porte fes antennes droites devant lui. Je ne connois point fa larve. Hhij 24 HISTOIRE ABRÉGÉE ALTICA Mordella Linn: LA ANINTMOSHE Antenne ubique æquals. Antennes d’égale groffeuf tout du long. Femora poflica crafla fubglobofa. Cuifles poftérieures grofles 3 | prefque fphériques, Une particularité des infeêtes de ce gente , c'eft de fau- ter vivement en l'air, aufli agilement que des puces, ce qui leur a fait donner le nom latin de a/ca , comme qui diroit en françois /auteurs, au lieu du nom de mordelles, fous lequel ils étoient décrits par. quelques Auteurs modernes. Nous avons réfervé ce dernier nom à quel- ques infedtes , qui font un genre très - difiérent de celui- ci, quoiqu'on eût confondu les uns & les autres en femble. : Pour exécuter ce faut fi vif & fi confidérable, la nature a donné aux altifes les pattes de derriere, plus grandes & plus fortes que les autres. Les cuilles de ces pattes font fur-tout remarquables. Elles font dans prefque tous ces infectes déméfurément groffes , & fouvent prefque fphéri- ques, ce qui fait qu'ils marchent mal & lentement , mais aufli ces grofles cuifles renferment des mufcles aflez forts, pour exécuter un mouvement aufli violent que celui que font ces animaux pour fauter. Nous avons tiré le caraëtere de ce genre de ces groffes cuifles, & de la forme des an- tennes , qui font aflez longues & de la même groffeur par- tout. Les altifes font toutes affez petites. On les trouve en grande quantité fur les plantes potageres, fur-tout au prin- tems. Elles les criblent & les rongent. J'ai trouvé aufli fur ces mêmes plantes quantité de petites larves, qui pour- zoient bien être celles de ces altifes, ce que Je nofe ce-. pendant aflurer , n’ayant pas fuivi leur changement, DÉS ÎINsEcTEs _24$ ft. ALTICA szeridi-cœrulea, Linn. (jf. nat, edit, ro, p: 372, n. 35. Chryfomela faltatoria, cérpore viref, centi-cœruleo. Linn. faun, fuec, n. 39, Mordella fubrotunda atro-æneas L'alnife bleue. | Longueur 2 lignes. Largeur x ligne. Cette altife eft bleue en deflus & en deffous, & quel< quefois un peu verdâtre. Sa tête eft aflez quarrée ; fes yeux {ont faillans , & fes antennes de la moitié de la longueur de fon corps. Le corcelet eft quarré , un peu large, liffé, avec un enfoncement tranfverfale à fa partie poftérieure. Ses étuis font liffes , & vüs à la loupe , ils paroiïffent parfe- més de petits points irréguliers. Cet infeéte faute très-bien, & à les cuiffes poftérieures grofles, comme tous ceux dé ce genre, Il fe trouve communément dans les jardins. 2, ALTIC.A zigra;, elytris cœruleis , thorace pedibuf: que ruUbrise L'alrife de la mauve: 3. ALTIC A zigra;, elytris nigro-æneis ffriatis , 1h03 race rubro ; pedibus nigris, Planch. 4, fig. 4. L’alrife bedaude. Longueur 1 Z ligne. Largeur 1 ligne. | Ces deux efpéces fe refflemblent beaucoup pour la figu- ré ; la grandeur & les couleurs. Toutes deux font noi-’ rés , & ont le corcelet & la tête rouge , avec les yeux noirs. Mais la premiere a les étuis bleuâtres , l’autre les a d’un noir bronfé. De plus, les pieds de la feconde font noirs ». & ceux de la premiere font rouges. Enfin cette premiere a les étuis prefqu’unis, & la feconde les a chargés de points rangés par firies. La premiere de ces deux efpèces fe trou-- ve en quantité fur la mauve & les plantes malväcées , & Fautre habite fur les choux. 246 HISTOIRE ABRÉGÉE 4. ALTICA xigro-ænea, elytris ftriatis ; pedibus ferruz girieis. L'alrifé noire dorée. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne: Cette altife eft par-tout d’un noir un peu doré, à l’ex= -ception de la bafe des antennes & des pattes, qui font d’une couleur roufle. Il faut cependant remarquer que les grofles cuifles de derriere font de la même couleur que le corps, & qu'il n’y a que leurs jambes qui foient de cou« deur rougeître. Les étuis font chargés de firies formées pe des points. Cet infeéte eft très -commun dans les jar- dins. $- ALTICA xigro-œnea , ovata ; pedibus nigris. L'alnfe noire ovale. Longueur x 3 ligne. Larveur 1 ligne. Elle eft par-tout d’un noir verdâtre un peu bronzé. Ses étuis font chargés de points irréguliers , en quoi elle différe de la précédente, ainfi que par fes pattes, qui font de la même couleur quele refte de fon corps. 6 ALTICA xégro-ænea , oblonga, pedibus THEQTISe Laliife noire allongée des crucifères. Longueur x ligne. Largeur : ligne. _ Elle eft de la même couleur que la précédente ; mais bien plus allongée & plus petite. Je l’ai trouvée en quan= tité fur les plantes cruciferes , & fur-tout fur le cramée ou choux-marin à feuilles découpées. 7 ALTICA zigra, ovata, pedibus rufés, elytris nor Jfriatis. j " 9 e C2 Laliife noire à pattes fauves. Æongueur 1 3 ligne. Largeur À ligne. lle eft ovale , toute noire , finement chagrinée, fans DES INsEcTes. 247 aucunes fîries , avec les pattes un peu fauves. Si on re- garde fes étuis à la loupe ;, on voit qu’ils font parfemés de petits points , d’où partent de très-petits poils. A la vüe fimple , ces étuis paroiflent liffes. 8. ALTICA rigra, fubrotunda, tibiis ferrugineis. L'alrife noire à jambes jaunes. Longueur ? ligne. Largeur + ligne. Cet infeéte ef très - petit. Il eft par-tout d’un noir affez life , à l’exception des jambes, qui font de couleur fauve, Ses antennes font noires, & fes étuis n’ont point de ftries. Sa petitefle & l’agilité avec laquelle il faute , le feroient prendre pour une puce. Il différe principalement du pré: cédent, en ce que fes pattes font noires, & qu'iln’y a que fes jambes qui foient de couleur fauve. De plus, il éft beaucoup plus petit. 9 ALTIC A atra; elytris longitudinaliter in medio Jlavefcentibus. Linn. faun. fuec. n. 542. Mordella oblonga atra, elytris longitudinaliter ir medio flavefcentibus, Lin, faff. nat. edit. 10, p. 373 , n. 42. Chryfomela faltatoria , corpore atro; elytris linea flaya , pedibus pallidis, Lift. tab. mut. it, 2,f. 29. AG. Upf 1736 ,p. 18, n, 6. Gyrinus niger, utrinque albus, L'alafe à bandes jaunes. Longueur Z , ligne. Largeur +, + lignes Cet infeëte eft un des plus jolis & des plus petits de ce genre. Sa grandeur varie cependant quelquefois de moitié. Tous ont tout le corps noir, à l'exception de Ia bafe des antennes, qui eft un peu fauve , ainfi qu'une . des pattes poftérieures. Sur chaque étui regne une ande longitudinale jaune , que le noir borde de tous cô- tés. Ces étuis font chargés de points noirs , mais irrépu- liers & fans ftries. Cette altife eft commune dans les jar dins, fur-tout fur les plantes odorantes. 248 HisToiRE ABRÉGÉE 10. A ET IC'A nigra ; thorace elyirifque flavis ; oris HLÉQTLS. L'alufe à bordure noire. Longueur x ligne. Largeur = lignes On trouve à la premiere vûe une grande reffemblance entre cet infeéte & l’altife à bandes jaunes; mais outre que celui-ci eft plus grand, la forme de fon corps eft plus arrondie. D'ailleurs les bandes jaunes font plus larges , & couvrent tout l'étui, à l'exception du bord , qui eft noir: elles font d’un jaune pale, & le corcelet eft pareillement jaune , au lieu que dans l’altife à bandes, ileft noir. Celle- ci a donc les pattes , les antennes, la tête & tout le deffous du corps noirs. Son corcelet eft d'un jaune pâle ; avec un peu de noir.aux côtés. Ses étuis font Jaunes bordés de noir, tant intérieurement , qu'extérieurement , de façon cepens dant qu: cette bordure fe termine un peu avant la bafe de l’étui, & ne va pas jufqu’au corcelet , laiffant le haut tout jaune. | ar. ALTICA cœrulea , elytris ffriatis ; tibiis fèrru: LIrers. | Linn. faun. fuec. n. 540. Mordella ovata, cœrulea , nitida, tibiis ferrugineisz Linn. [y nat. edit, 10 , p. 372, n.-37. Chryfomela faltatoria , corpore vi- refcenti-cœruleo ; pedibus teftaceis , femoribus pofticis violaceis. Raj.inf. p. 98, n.9. Scarabæus antennis articulatis longis , {eu capricornug exiguus faltatrix, | ue MAÉAUnf. 17366 p.18, rise Gyrinus cœruleus nitidus, Lalrife du choux. Longueur 1 ligne. Largeur z lignes En deflus ce petit infe&e eft d’un beau bleu brillant ; avec des flries de points fur fes étuis. Ses pattes font de Couleur de rouille , à l'exception des cuifles poftérieures. La bafe des antennes eft de la même couleur. On trouve cet infecte en grande quantité fur les choux, qu'il ronge & dévore, T2 DES INSECTES. 249 12. ALTIC À cœrulea, elytris punitis fparfis, tibiis férrugineis. L'alrife bleue fans ftries. Longueur 1 Zligne. Largeur À ligne. Cette altife eft , comme la précédente, d’un beau bleu ; mais fes étuis font chargés de points placés irréguliére- ment, qui ne forment point de firies , en quoi elle différe de l’aitife du choux. De plus, la bafe des antennes & les pattes font d’une couleur de rouille , mais plus foncée que dans l’efpéce précédente. À ces deux circonftances près ; ces efpéces fe reffemblent beaucoup. . 13. ALTICA zigro-aurata, thorace aureo femoribus ferruginers. Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 373 , n. 41. Chryfomela faltatoria , elytris cœruleis; capite thoraceque aureo , pedibus ferrugineis. L'aliife rubis. Longueur 1 ligne. Largeur & ligne: -Ce joli infe@te eft d’une belle couleur bronfée. Son cot: celet eft d’un rouge doré, vif, éclatant, & imitant la cou- leur du rubis. Il eft chargé de points irréguliers , & fes étuis ont des ftries régulieres. Les pattes & la bafe des antennes font de couleur fauve. On trouve communément . cet infecte fur le faule. 14. ALTIC À aurea, pedibus flavis. Le plutus. Longueur 1 ? ligne. Largeur: ligne. T'out le deflus de cet infe@te eft d’une belle couleur d’or; en deflous il eft d’un noir bronfé. Ses antennes & fes pattes, à l'exception des cuifles poftérieures, font d’un jaune un peu fauve. Ses étuis font friés, Il fe trouve dans {es jardins, Tome Î, Ji 2$0 HisTOIRE ABRÉGÉE 15. ALTICA rigra, coleoptris punilis quatuor rubriss L'altife à points rouges. Longueur 1 + ligne. Largeur ? ligne. T1 eft aifé de reconnoitre ce petit infeête par les quatre points rouges ou plutôt fauves, dont il eft chargé. En deflus , il eft d’un noir luifant , & chacun de fes étuis a deux points rougeûtres ; l'un vers l'extrémité inférieure, l'autre en haut , vers la partie extérieure. Les pattes , à l'exception des cuifles poftérieures & la bafe des anten- nes, font de la même couleur que les points des étuis. Ceux-ci vüs à la loupe , paroiffent finement & irréguliére- ment piqués. 16. ALTIC A oblonga, ferruginea , elytris firiaris. L'alife fauve à firies. 17. À L'TIC À ovata, ferruginea, elytrès pundis fparfis. L'alrife fauve fans ftries. Ces deux infettes font aflez femblables. Ils varient pour la grandeur, & ils ont l’un & l’autre depuis une ligne juf- qu'à deux lignes de long. Le fecond eft ovale & plus large que le premier, qui eft allongé. Tous deux font d’une cou- leur fauve , à l'exception de leurs yeux , qui font noirs. Mais ce qui confitue la principale différence de ces deux efpéces , c’eft que les étuis de la premiere font ftriés ré- guliérement , au lieu que ceux de la feconde n’ont que des petits points irréguliers. 18. ALTICA fava, Linn. faun. fuec. n. $35. Mordella flava. Linn. [yfl. nat. edit. 10 , p.373, n. 40. Chryfomela faltatoria , corpore flavef- cente, pedibus teflaceis. L'altife jaune. Longueur 1 2 ligne. Largeur : ligne: La différence de grandeur me feroit prefque douter que DÉS INSECTES. 2s1i cet infeéte fût le même que celui que M. Linnæus a voulu défigner , fi tout le reite n'étoit femblable. Tout le corps de notre efpéce eft jaune. Cette couleur eït plus pâle fur le corcelet, la tête & les étuis ; & plus fauve aux pattes, aux antennes & fur le deffous du corps: les yeux feuls font bruns. Cet infeëte eft affez commun dans les jardins. ai9. ALTIC À elytris pallidc=flavis , capite nigro. La paillette. Longueur 1 ligne. Largeur 3 line. Ce petit infette eft noir en deffous : fa tête eft de Ja même couleur ; mais fes étuis , fon corcelet, la bafe de fes antennes & fes pattes , à l'exception des cuifles pofté- rieures ; font d’une couleur Jaune pâle, imitant la couleur de la paille. Les points, dont fes étuis font chargés , font irréguliers , & ne forment aucunes ftries. On trouve fou- vent cet infeéte dans les jardins. GALERUCA Chryfomela. Linn. L'ANG'A LE 'R UOU'E: Antennæ ubique æquales, Antennes d’épale groffeut articulis fubglobofrs. par-tout , à articles prefque glo buleux. Thorax inæqualis , fcaber, mar- Corcelet raboteux & bordé. ginatus. Les deux caratteres que nous donnons , & qui confiftent dans la forme des antennes & du corcelet de ce genre, fuBfent pour le diftinguer de tous les autres genres de cet ordre, &en particulier de celui de la chryfomele, dont il approche le plus. Les antennes de cette derniere vont en grolliffant vers le bout, au lieu que celles dela galeruque font par-tout d'ésale groffeur : de plus, elle a Le corps plus allongé que la chryfomele, qui eft tout-à- fait hémifphérique, li 252 HiSTOIRE ABRÉGÉE Les larves de ces infedes font allongées , & ont fix pat* tes , qui font écailleufes , ainfi que leur tête. On les-trouve {ut les feuilles de plufieurs arbres. Maïs il y en a une fin= guliere, qui vit dans l'eau, c'eft celle de la galeruque aquatique. Cette larve, qui eft noire ; fe trouve fur les feuilles du poramogeton , dans le fond même de l’eau. Sou- vent entirant ces feuilles de Peau dans'certain tems de l'année, on les trouve: toutes chargées des ces infectes » qui les dévorent. Quoique tirées de l’eau , ces larves ne {ont point mouillées. Il paroît qu'il tranfpire de leur corps quelque matiere graîle , qui ne permet pas à l’eau de s'y attacher, de même que les plumes des canards &t autres oifeaux aquatiques , font enduites d’une efpéce d'huile, qui les empêche d’être mouillées par l’eau dans laquelle ces oifeaux vivent ordinairement. 3, GALERUCA atro-fufca , elytris lineis tribus elevatis , punitis numerofis. Planch. 4, fig. 6. Linn. faun. fuec. n. 413. Chyfomela atra , pundis excavatis contiguise Linn. fyft. nat. edit. 10, De 369 51e 2e Chryfomela ovata atra punéata , anten nis pedibufque nigrise La galeruque brunette. Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes. Cette efpéce eft par-tout d’un brun noir , tantôt plus ; tantôt moins foncé. Ses antennes compofées de onze arti- cles, comme celles de tous les infeétes de ce genre , éga- lent environ la moitié de fon corps. Sa tête eft prefque quarrée, avec les yeux faillans. Son corcelet eft aufli quarré , avec des bords faillans , une impreflion ou finuo- fité au milieu , & des enfoncemens fur les côtés scéiqui rend ce corcelet inégal & raboteux; il eft de plus chargé de beaucoup de points. Les étuis un peu allongés en font pareillement chargés, & ont chacun quatre lignes longi- tudinales élevées , dont les deux qui font les plus proches de la future, font plus marquées & plus apparentes, Cet infecte eft affez commun dans les prés. DES INSECTES 23 N. B. Galeruca fufca, elytris lineis elevatis interruptis: Celle-ci eft une variété de la précédente , à laquelle elle reffemble tout-à-fait pour la figure , la forme & la grandeur ; elle n’en différe que par fa couleur, qui eft d’un Brun moins foncé , & par les lignes élevées des étuis ; qui font interrompues en plufieurs endroits, ce qui forme plu- fieurs points longs. 2. GALERUCA /anguineo-rubras La galeruque fanguine. Longueur 2% lignes. Largeur 1 3 lignes Tout le deffous de cette galeruque eft noir, & le deflus ef d'un rouge couleur de fang. Sa tête & fon corcelet ont des fillons ou enfoncemens longitudinaux. Ses yeux font noirs , & le corcelet, ainfi que les étuis, font parfemés de petits points. Cet infeéte approche beaucoup pour la forme des précédens, N.B.Ily a une variété de cette efpéce plus petite d’un bon tiers , & d'une couleur rouge plus foncée, du refté tout-à-fait femblable, 3. GALERUC A pallida , thorace nigro variegato , ely< cris fafciis duabus longitudinalibus nigris. La galeruque à Bandes de l’orme. Longueur 2, 3 lignes. Largeur 1 £, 2 lignes. On trouve communément fur l'orme cet infeête, qui varie beaucoup pour la grandeur. Sa forme eft affez ailon- gée , comme celle de tous ceux de ce genre. En deflous il eft noir , avec les pattes d’une couleur jaunâtre pâle Le deflus eft de la même couleur jaune. Ses yeux font noirs, & il y a au milieu de fa tête une petite tache noire. Le corcelet , qui eft renfoncé tranfverfalement dans fon milieu, a trois taches noires, une au milieu plusallongée ; ps 254 HISTOIRE ABRÉGÉE | & deux autres rondes, une fur chaque côté. Enfin chaque étui a une bande noire aflez large vers fon bord extérieur, outre une auire petite & courte que l’on rencontre fou- vent vers le haut de l’étui, plus intérieurement. Les feuil- les de l’orme font quelquefcis toutes rongées & piquées par les larves de cet infeête. On y rencontre auflien grande quantité leurs œufs, qui font blancs, oblongs , pointus par le haut & rangés par bandes affez ferrées, qui forment des groupes fur ces feuilles. 4 GALERUCA pallida , thorace nigro variegato, elytrès unicodoribus pallides. La galeruque aquatique. Longueur 2 lignes. Largeur 1 Z ligne. I] y atrès-peu de différence entre cette efpéce & Ia pré- cédente. La feule que j'aie obfervée, c’eft que fes étuis font d'une feule couleur jaunâtre & pâle , fans avoir de bandes longitudinales noires. On trouve cette galeruque au bord de l'eau , fur le poramogeton. La larve qui la pro- duit vient fur les feuilles de cetse plante , dans l’eau même : elle eft toute noire. 5: GALERUCA rigra , thorace elytrifque luteo-lividis; La galeruque griférte. Longueur 2 + lignes. Largeur 1 3 ligne. Elle reffemble encore beaucoup aux deux précédentes. Sa tête ef noire , ainfi que le deffous de fon corps & fes antennes , dont cependant la bafe eft un peu Jaunûtre. Les pattes ont aufli une petite teinte de jaune à leur extrémi- té. Le corcelet eft pâle , varié de quelques points noirs rangés tranfverfalement , comme dans la galeruque de lorme. Les étuis font pâles, d’une feule couleur, & parfe. més de points , ainfi que le corcelet. On trouve cette sale- ruque fur le bouleau. FIRE 6 GALERUCA aigro-violaceæ À. DES INSECTES: CET: La galeruque violette. Longueur 3 lignes. Largeur à 3 ligne, Ce joli animal eft d’un violet foncé, plus noir en def fous & plus clair en deflus. Il refflemble par la couleur à la chryfomele du faule , mais il en différe par le caraëtere & la grandeur. Sa tête eft quarrée , & fes yeux font fail- lans. Ses antennes font de la longueur de la moitié du corps. Son corcelet eft bordé , un peu quarré , avec un lé- ger fillon dans fon milieu : fes étuis ont aufli des rebords. Ils font chargés de points, ainfi que le corcelet. Je ne con- nois point la larve de cette galeruque. CHRYSOMELA. LA CHRYSOMELE. Antennæ à baft ad apicem Antennes plus groffes vers crefcentes , articulis globofis. le bout, à articles globuleux. Thorax æqualis marginatus. Corcelet uni & bordé, Les couleurs brillantes , dont font parées plufieurs efpé- : ces de chryfomeles , fur lefquelles on croit voir reluire Por & l’airain , ont fait donner à ce gente le nom qu'il por- te ; mais fon caractere n’avoit point été aflez examiné juf- qu'ici , enforte que l’on rapportoit à ce genre plufieurs in- fectes qui en différent beaucoup. Deux caracteres cependant peuvent faire fürement diftinguer les chryfomeles des au- tres infectes , quien approchent. Le premier confifte dans la forme de leurs antennes, qui vont en augmentant de groffeur vers le bout, & dont les articles font courts & prefque ronds. Le fecond fe tire de leur corcelet , qui eff uni , large & bordé fur fes côtés. On peut ajouter à ces cara@teres une troifiéme marque , mais qui n’eft pas à beau- coup près aufli effentielle , c'eft la forme du corps de ces infeétes , qui font ordinairement hémifphériques. Il y a 2$6 HiSTOINRE ABRÉGÉE ; cependant une efpéce, c’eft la derniere de ce genre ; qus n’a point cette forme, & qui eft de figure allongée. Les larves de ces infe@tes ont en général un corps ovales un peu allongé, mol , à la partie antérieure duquel font fix pattes écailleufes , ainfi que la tête. Une de ces larves s’eft changée chez moi en chryfalide , dans laquelle la chryfomele eft reftée informe & a péri: peut-être cet in fe&e a t-il befoin de faire fa transformation dans la terre. Quant à Pinfeëte parfait , outre fa forme arrondie &t les autres caralteres que nous avons rapportés ci-deflus , fes pattes mérient encore une attention particuliére ; elles font toutes terminées par des pieds ou tarfes compofés de quatre articles, qui tous ont en deflous des efpéces de pelottes brunes ou fauves, beaucoup plus fenfbles que dans la plûüpart des autres infeêtes. Auili les articles des tarfes font-ils larges & applacis. Parmi les efpéces que renferme ce genre , plufieurs font très belles ; mais on doit fur-tout admirer la c#ryfo- mele à galons & l’arlequin doré , qui font ornées des plus riches couleurs. Ces deux efpéces , ainfi que plufieurs au- tres, ont encore un autre ornement , qui ne paroit que lorfque ces infectes volent: c’eft la couleur de leurs ailes, qui font d’un très-beau rouge. Une autre efpéce , c’eft Pavant derniere , eft remarquable par une autre particula- rité ; elle n’a point d'ailes fous fes étuis, & de plus, les deux étuis font réunis & n'en forment qu’un feul. On fent qu’un infeéte ainfi conformé n’avoit pas befoin d'ailes, qui Jui feroient devenues inutiles. Les efpéces du genre des chryfomeles font : 3. CHRYVSOMELA zigro-cœrulea , elytris rubris apice morts. Linn.faun.fuec. n. 428. L Linn. fyff. nat. edit. 10 , p. 370 , n. 20. Chryfomela populi, VWerian. inf. 14, t. 27. Albin. inf. ED (CE La grande chryfomele rouge à corcélèt Bleus Longueur s , 6.lignes, Largeur 4 lignes, Cette | DES INSECTES. 27 Cette efpéce eft une des plus grandes. La forme de fon corps eft ovale & arrondie. Sa tête & fon corcelet font d’un bleu un peu verdâtre. Tout le deffous du corps eft de Ja mé- me couleur, ainfi que les pattes. Ses antennes font noires , compofées de onze articles, qui vont fenfiblement en groflifant. Il y a fur le corcelet deux foffettes ou impref- fions oblongues pofées fur fes côtés. Les étuis font rou- ges , avec un peu de noir à leur pointe inférieure. Leur bord eft élargi & embraffe le corps. On trouve cet infeéte fur le peuplier , dont fa larve ronge & mange les feuilles. Souvent on voit ces feuilles toutes rongées & difféquées , à l'exception des nervures , que laïfle cet animal. Cette larve eft très-puante, & lorfqu'on la touche, il tranfude de fon corps une efpéce d’huile jaunûâtre. : - : s nie N. B. Eadem elytris omnino rubris. La petite chryfomele rouge à corcelet bleu: Longueur 3 lignes. Largeur : lignes. _ Cette variété eft plus petite d’un tiers : fon corcelet eft d’un bleu un peu plus vif, & elle n’a point de taches noi- res à l'extrémité de fes étuis ; du refte elle eft parfaite- ment femblable à la précédente ; tant pour fa forme & fes couleurs , que pour fa larve & l'endroit où on la trouve. 2. CHRYSOMELA seridi- ænea ; elytris rubicun: dis , punélis fparfis. Linn. faun. fuec. n. 417. Chryfomela viridi - ænea , elytris rubicundis. Linn. fyff. nat. edit, 10 , p. 370, n. 18. Chryfomela ovata , thorace aurato ; elytris rufis. La chryfomele rouge à corcelet dore. £ Re ae Longueur 3 + lignes. Largeur 2 = lignes. Cette chryfomele en deffous eft d’un vert bronzé. Sa tête & fon corcelet font d’une couleur brillante cuivreufe & dorée. Ses étuis font d’un rouge terne de couleur de brique , parfemés de points placés irréguliérement. Les Tome L. | KK | r 258 HiSTOIRE ABRÉGÉE ailes qui font fous ces étuis font rouges , les antennes feu: les font noires. 3. CHRYSOMELA rigra , elytris rubris ffrtans j Jêriis punctatis. La chryfomele rouge à corcelet noir. Longueur 2 £ lignes. Largeur 1 4 ligne. Tout fon corps eft noir , à l'exception de fes étuis qui font rouges. Sur ces étuis font des fries longitudinales de points très-régulieres. Le corcelet eft lifle ; mais peu bril- lant. 4. CHRYSOMELA yubra, elytro fingulo maculis guinque nigris. Linn. faun. fuec. n. 1354. La chryfomele rouge à pointsFioirs. Longueur 3 lignes. Largeur 2 lignes. Les antennes de cette belle efpéce font rouges à leur bafe , noires à leur extrémité & de la longueur du corce- let, La tête eft noire. Le corcelet eft rouge , mais fa partie poftérieure qui touché les étuis eft noire. Cette marque noire n’eft qu’au milieu & n’eft pas égale dans toute fa longueur, car fes extrémités font plus larges. L’écuffon eft aufli noir. Les étuis aflez liffess& luifans , ont chacun neuf ftries longitudinales compofées de points. Ils font rouges avec cinq taches noires fur chacun , fcavoir trois taches rangées Îongitudinalement fur le bord extérieur de l’étui, & deux proche la future. Le deffous du ventre eft noir & les pattes font rouges. Cette chryfomele fe trouve fur le faule. $- CHRYSOMEL A sora violacea. Linn. fift. nat. edit, 10, p. 369 , n. 8. Chryfomela ovata violacea alis rubris, La chryfomele violerte. Longueur 32 lignes. Largeur 3 lignes . Cette efpéce eft grande, bien ronde , & par-tout d’un DES INsSEcCTrsé, 259 beau violet : elle eft life & polie en deffus : fes ailes qui font cachées fous fes étuis , font rouges. 6. CHR YSOMEL A cœrulea , thorace violaceo. La chryfomele bleue à corcelet violer. Longueur 4 lignes. Largeur 2 & lignes. Elle eft toute d’un bleu noirâtre , à l'exception du corce- let qui eft violet. Ce dernier eft très-lifle & brillant : les étuis font d’une couleur plus matte & ponétués irrégulié- rement. Les ailes fous les étuis font rouges & les an- tennes noires. N.B. Æadem thorace zigro - vrolaceo. Le corcelet de cette variété eft plus noir & plus foncé, 7. CHRYSOMEL A àora nigra La chryfomele noire à aïfl:s rouges. Loogueur 3 lignes. Largeur 2 lignes. Elle eft toute noire , fes aîles feules qui font cachées fous fes étuis , font rouges : les étuis font ponétués. 8. CHRYSOMELA zor0-cœrulea , elytris atris punilatis ; margine exteriore rubro. Planch. 4, fig. 7. Linn. [yff. nat. edit. ro , p. 371 , n. 26. Chryfomela ovata nigra, elytris mare gine fanguineis. La chryfomele noire à bordure rouge. Longueur s lignes. Largeur 4 lignes. Elle eft ovale & aflez large. Sa tête & fon corcelet font bleus , ainfi que le deflous de fon corps , ce qui femble la rapprocher de la premiere efpéce. Elle lui reflemble enco- re par une jmpreflion qu’on remarque fur les côtés du cor- celet , qui le rend comme bordé. Mais les étuis font d’un noir foncé, chargés de points , qui les font paroïtre cha- grinés. Ils font bordés fur les côtés jufqu'au bas d'une Kki 260 HisSTOIRE ABRÉGÉE | bande affez large d’un rouge clair. Les aïles font rouges. On trouve dans les bois ce joli infeéte. 9. CHRYSOMEL A zzgro-cœrulea , elytris lucidis punélatis , margine extertore & antertore rubris La chryfomele bleue à bordure rouge. Longueur 32 lignes. Largeur 3 lignes. Il y a beaucoup de reffemblance entre cette efpéce & la précédente : elle eft aflez arrondie. Tout fon corps eft d’une couleur bleue foncée. Sa tête , fon corcelet & fes étuis font chargés de petits points. Ces derniers font lui- fans & ne font point noirs comme dans la précédente efpéce, mais de la même couleur que le refte du corps, & de plus ils ont une large bordure rouge , non-feulement fur les côtés , mais en devant à leur jonétion avec le cor= celet J'ai trouvé cet infeéte une feule fois à Bondy, dans une prairie près de la forêt ; il étoit à terre dans le gazon. Je ne connois point fa larve. 10. CHRYSOMELA siridi-cœrulea. Linn. faun. Juec. n. 419. A&, Upf. 1736, p.17,n.1. Chryfomela viridi-cærulea nitida. Linn. ff, nat. edit. re, p. 369 , n, 4, Chryfomela ovata viridis nitida , antennis pedibufque concoloribus. : Le grand vertubleu. Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes. Ce bel infeête eft ovale & fort convexe. Sa couleur eft par-tout d’un beau vert glacé d’un peu de bleu,ce qui pro- duit de très-beaux reflets. Il n’y a en tout que fes yeux qui foient jaunâtres. Son corcelet eft échancré en devant à l'endroit de la tête. 11 eft parfemé , ainfi que les étuis, de petits points qui ne fe touchent pas & qui font quel- ques fîries ; mais peu régulieres. On trouve cette chryfo- mele fur le ga/eopfis , le lamium , la menthe & les autres plantes labiées, | DES:INSECTES. 261 ar CHRYSOMELA séridis nd » horace antice æquali , elytris pone contiquis, Linn./faun. fuec. n, 421. La chryfomele dorée. Longueur :,3 lignes. Largeur 14, 2 lignes: 42 CHRVSOMELA sziridis nitida , thorace antica excavato , fafciis elytrorum longitudinalibus cœruleis. Linn. faun. fuec. n. 410. Chryfomela viridis nitida , thorace antice excavato, Linn, Jÿfl. nat. edit. 10, p. 369 , n. 5. Chryfomela ænea, Le petit vertubleu. Longueur 22 lignes. Largeur x Z lignes Je joïns ces deux efpéces , qui ont beaucoup de reffem: blance entr'elles , ainfi qu'avec l’efpéce 10 : elles font afez ovales , la premiere paroït feulement un peu plus allongé: : toutes deux font par-tout d’un beau vert doré , & ont le corcelet &t les étuis parfemés de points. Quant aux différences qui fe rencontrent entr’elles , {a derniere a le cotcelet affez échancré en devant , au lieu que l’autre l’a plus uni : les points de celle-ci font plus fer- rés fans former aucunes ftries, ceux de la derniere font un eu plus éloignés & forment quelques firies. Enfin la différence la plus remarquable à la premiere vüe, c’eft que {la premiere efpéce eft toute du même vert , au lieu que dans l’autre le vert doré eft entrecoupé par une bande d’un: beau bleu qui fe trouve le long de chaque étui au milieu , outre la future longitudinale de ces étuis qui eft de la même couleur , ce qui divife tout le deflus des étuis en fept bandes ou raies longitudinales , dont quatre font d’un vert doré , & trois bleues , aufli un peu dorées. On trouve ces deux infeétes fur les plantes labiées avec la dixiéme efpéce. Les aîles de ces deux chryfomeles font: touces. - az. CHRYSOMELA wiridis nitida , ftriès decem cupreis , purélorum duplici ferie divilis. 262 HISTOIRE ABRÉGÉE La chryfomele à galons. Longueur 4 lignes. Largeur 3 ligues. Ce magnifique infeête eft ovale. Son corps en deffous eft d'un vert doré , ainfi que fa tête & fon corcelet, qui n'ont aucuns points & font très-liffes. On voit fur la tête & aux deux cotés du corcelet, quelques taches d'un rouge cuivreux : mais ce qu'il y a de plus beau dans cet infeéte ce font fes étuis. Le fond de leur couleur eft d'un vert brillant. Ce vert eft entrecoupé par dix bandes longitu- dinales d’un beau rouge cuivreux très-éclatant ;-il:y en a cinq fur chaque étui. Entre chacune de ces bandes il y a deux rangées de points en flries qui font fur la bande verte & forment comme un galon, tandis que la bande cuivreufe eft très-liffe. Pour voir encore mieux toute la beauté de cet animal , il faut le regarder avec la loupe. On le trouve , comme les précédens , fur les plantes labiées. Ses ailes font rouges. 14, CHRYSOMEL A aurea , fafciis cæruleis ; cu: preifque alrernis , punilis inordinatts. L'arlequin dore. Longueur 3, 3 + lignes. Largeur 2, 2 ? lignes. Cette chryfomele approche infiniment de la chry/omele à galons. Chacun de fes étuis a quatre belles bandes longi- tudinales d'un rouge cuivreux , entrecoupées par autant de bandes bleues , & fur les bords des unes & des autres font d’autres bandes d’un vert jaune & brillant fort étroi- tes. Cet aflemblage produit les plus belles couleurs. Le corcelet eft pareillement couvert de trois bandes cuivreu- fes , entrecoupées par quatre bandes bleues , bordées aufli de jaune un peu vert. La tête eft ornée des mêmes cou- leure. Le deffous de Pinfeëte , fes antennes & fes pattes font de couleur violette , en quoi il diflére de l'efpéce précédente : mais leur principale différence confifte en ce que dans celle-ci les étuis font chargés de points irré- DES INsECTESs. 263 guliers , au lieu que dans la chryfomele à galons il yades ftries fingulieres bien marquées. Les aîles de cette chryfo- mele font rouges. On la trouve dans les endroits arides & élevés. a CHRYSOMELA Jupra rubro = cuprea , infra TILQTA ZLLÉENS, La chryfomele briquetée. Longueur 4 + lignes. Largeur 3 lignes. Je ne fçais fi cette chryfomele feroit celle que M. Lin: nœus a voulu défigner , n°. 426 du Faun. Suecic. fous le nom de CAryfomela ænei coloris. La nôtre en deflous eft d’un noir verdâtre & bronzé : fa tête eft d’un vert doré, _& fon corcelet eft d’un rouge cuivreux fort brillant. Ses étuis font d’un rouge brun un peu bronzé , que je ne puis mieux comparer qu'à ces médailles de bronze antique , à qui le tems à fait acquérir une efpéce de vernis. Son cor- celet , ainfi que fes étuis, font parfemés de petits points , qui forment quelques ftries irréguliéres. Les aïîles que cachent ces étuis, font d’un beau rouge. Cet infeête a été trouvé autour de Paris, mais comme il m'a été donné, je ne puis dire fur quelle plante il fe trouve, V. B. Il y à une autre variété de cette efpéce , qui n’en différe qu’en ce que le corcelet eft de la même couleur que les étuis : du refte elles font toutes deux abfolument femblables. 16. CHRYSOMEL A zigra, elytris cœruleo-viridi- Bus ; thorace , pedibus antennarumque bafi rufrs. Reaum. inf. tom. 3 ,t.2,f. 18. La chryfomele verte à corcelet ronge. Longueur 1%,1Z2ligne, Largeur 1 lisne, Le corps de cette chryfomele eft noir : fa tête eft d’un noir yerdatre ;, aïinfi que fes antennes dont la bafe eft 264 HisTOIRE ABRÉGÉE rougeître. Son corcelet eft large & de couleur rouge. Ses étuis font verdâtres , un peu bleus, parfemés , ainfi que le corcelet, de petits points ferrés. Les pattes font rouges, à l’exception des tarfes qui font noirs. J'ai trouvé cette chryfomele fur la mauve , la guimauve & les autres plan- tes malvacées. 17. CHRYSOMEL A nigro-purpurea , punélis exca= vatis ftriata. Linn. faun Juec. n. 415. Raj 00, n.5. 5. | AË. Upf. 1736 ,p.19 , n. 3. Attelabus cœruleus nitidus oblongiufculus, fubtus niger. Linn. fyfe. nat edit. ro, p.369, n. 7. Chryfomela betulæ, Rofel. inf. vol. 2. Scarab. terreftr. claff. 3. tab. re La chryfomele bleue du faule. Longueur 14, 2lignes. Largeur 1,13 ligne. La larve qui produit cet infette , refflemble beaucoup à celle des coccinelles. Sur chacun de fes anneaux il y a une bande de petites pointes qui font paroitre cette larve comine hériflée. Lorfqu'on examine ces pointes à la loupe, on voit qu'el'es font un peu velues à leur extrémité, & ïl en fuinite un peu d'humeur, On trouve fouvent les feuil- Les du faule & celles du bouleau toutes chargées en deffous de ces petites larves qui rongent le parenchyme des feuil- les , fans toucher aux nervures & à la pellicule fupérieure. Lorfqu'eiles veulent fe métamorphofer , elles s’attachent fortement à la feuille par l'extrémité poftérieure de leur corps, & reftent immobiles & comme arrondies pendant une quinzaine de Jours. Au bout de ce tems, la peau de cette efpéce de chryfalide fe fend vers le corcelet, & on en voit fortir | infeéte parfait, ou la chryfomele. Celle - ci eft affez arrondie , de couleur pourpre imitant la couleur de violette , quelquefois bleue ou verdâtre , rarement noi- re , car fa couleur varie beaucoup. Sa tête , fon corceler & fes étuis font chargés d’une infinité de petits points , qui regardés à la loupe , paroiffent former fur les étuis des fries aflez régulieres. On trouve pendant une partie de | l'été ; DES INSECTES. 26$ l'été beaucoup de ces infeëtes fur les faules & les bou= leauxn a8. CHRYSOMELA yubra, thorace punilis duobus zigris , coleoptrorum futura nigras La chryfomele à future noire: à EN TE 7 4 NA Longueur 1 + ligne. Largeur + ligne. Certe petite efpéce eff noire en deffous avec les pattes fauves ; en deflus elle eft rouge. A la bafe du corcelet , il y à deux points noirs qui touchent aux étuis. La jon@tion des deux étuis forme aufli une future noire , leur bord intérieur fe trouvant de couleur noïre. Sur chaque étui il y a onze ftries longitudinales , formées par des points rangés éguliérement , à Pexception néanmoins de deux ftries fur le milieu de chaque étui , qui ne font pas régulieres & fe confondent enfemble. Les yeux de l’infecte font noirs. 49. CHRYSOMEL A arro-purpurea ,; elytris coadu= zatis , alis nullis. Linn. faun. fuec. n. 595. Tenebrio atra , coleoptris pone rotundatis , mas xillis prominentibus Linn. (yft. nar. edit. vo , p.418 , n. 14. Tenebrio caraboïdes, Érch En. TA UE AT: 22e La chryfomele à un feul étui. Longueur 3,6, 7 lignes. Quoique M. Linnæus faffe de cet infeête un ténébrion ; c’eft cependant une vraie chryfomele ,; qui a tous les caracteres des efpéces de ce genre. Ses antennes , fes pat- tes avec les petites éponges bien marquées , enfin jufqw'à fa forme arrondie ; tout le rapproche des chryfomeles. Ce petit animal varie beaucoup pour la grandeur. Les plus pe- tits font ordinairement les mâles, & les plusgros font des fe- melles. Les uns & les autres font d’un noir foncé, fouvent un peu violet, plus matte dans les femelles , & plus lui“ fant dans les mâles. Le corcelet eft large , un peu plus _ étroit vers fa bafe. Les pattes ont leurs petites éponges Tome I. 7 266 HiSTOoiRE ABRÉGÉE | : AID SES ° : : Vu $ jaus tres : mais ce qui caraëtérife cet infecte, c'eft que fes étuis font réunis enfemble , & ne forment qu’un feul four- reau , dont le rebord extérieur embraffe le corps & fous lequel:il ny a point d’ailes. Cette particularité avoit fait ranger cet infecte parmi les ténébrions ; maïs sil falloit y avoir égard , on devroit aulli ranger dans le même genre plufieurs charanfons , & des bupreftes dans lefquels elle fe trouve. Cette chryfomele fe rencontre communément dans les jardins & les bois. Sa larve habite fur le cazl/e-lais dont elle fe nourrit. 20. CHR YSOMEL A oëlonga niora, elytrorum lines duabus longitudinalibus luteis. Linn. faun. fuec. n. 438. Chryfomela nigro-ænea , elytrorum lineis duabus - luteis. La chryfomele à Bandes jaunes. Longueur 2 à lignes. Largeur À ligne. Cette chryfomele différe de toutes les autres ; en ce qu’elle ef très-allongée : en deffous elle eft noire , mais fes cuifles font bariolées de jaune un peu brun. Sa tête eft toute noire. Son corcelet eft large , quarré , noir, avec des rebords jaunes fur les côtés , & parfemé de points pofés irréguliérement. Ses étuis font longs , avec des ftries de points bien marquées, Ils font lifles , & fur chacun il y a deux bandes longitudinales jaunes ; fçavoir une au bord extérieur ; & une approchant du bord intérieur : entre ces deux dernieres bandes , eft la future noire des étuis. Les deux bandes jaunes communiquent & fe joignent enfem- ble par le bas. Les antennes vont en grofliffant par le bout & font de {a longueur du corcelet. On trouve cet infecte dans les prés. M: VabRASBRUTeS. EE MM OETASDURRE Antennæ [enfim crefcenres, Antennes plus gtoffes vers DÉS JNSECTES: 267 articulis hæmifphæricis, rof= le bout, à articles hémifphé. æro bresi plano infidentes. _ tiques, pofées fur une trom- pe courte & large. Antennulæ quatuor in extremo Quatre antennules à extrémité offri. de la trompe. Le mylabre femble tenir le milieu entre le genre précé- dent & les deux fuivans ; fon caraëtere approche de celui des uns & des autres. Ses antennes reffemblent à celles de la chrylomele , étant plus groffes vers le bout , & compo fées d'articles hémifphériques un peu triangulaires , mais elles font pofées fur une efpéce de trompe, qui ne différe de celle des genres fuivans ; qu’en ce qu'elle eft large & courte. Un autre caractere , c’eft que la bouche de l’in- fecte & les quatre antennules qui l’accompagnent , font pofées à l'extrémité de cette trompe. On peut encore à ces caracteres en ajouter un moins effentiel , c’eft la forme des étuis qui font prefque ronds & fi courts , qu'ils laif= fent toute la partie poftérieure de l’infeête à découvert. Je ne connois point les larves de ces infeêtes qu'on trouve aflez communément fur les fleurs. 1. MY LABRIS ju/Ca , cinereo - nebulofa , abdominis apice cruce alba. Planch. 4, fig. 9: Le mylabre à croix blanche. Longueur 2 lignes. Largeur x ligne. Ses antennes font de la longueur du tiers de fon corps: Leurs fept derniers anneaux vont en grofliffant. Elles font placées devant les yeux , fur une efpéce de petite avan- ce , ou trompe platte & courte , au bout de laquelle font les antennules. Ses yeux font aflez faillans. Le corcelet eff large & uni fans rebords. Les étuis ont des firies longitu- dinales affez ferrées. Ils font courts & laiflent au moins le quart du ventre à découvert. Tout l’infeéte eft brun, mais chargé par endroits d’un duvet cendré qui Fi fur le 1] 268 HISTOIRE ABRÉGÉE | corcelet & les étuis des taches nébuleufes. L’écuffon & le bout du corcelet qui y touche, font ordinairement plus blancs. Le bout du ventre qui déborde les étuis, eft d’un. gris blanc avec deux taches noires > une de chaque côté , ce qui partage le blanc en trois raies qui fe coupent & forment une efpéce de croix d'autant plus remarquable, que l'extrémité des étuis eft brune. Les cuifies de l'infeéte- ont chacune une petite appendice en forme de dent. ou d’épine. On trouve ce petit animal fur les fleurs, 2. MYLABRIS tota fufca Le mylabre brun. Longueur 3 lignes. Largeur 1 + ligne. C:tte efpéce approche fi fort de la précédente , que je penferois volontiers qu'elle n’en eft qu'une variété : néan< moins outre la groffeur &t la couleur qui font différentes , on peut encore les diflinguer par un autre endroit , ce qui ma engagé à les féparer : c’eft que dans cette efpéce les étuis couvrent prefqu’entiérement le ventre, ce qui ne fe remarque pas dans les deux autres efpéces de ce genre, où les étuis font fort courts : du refte elles fe reffemblent pour la forme , les antennes , la tète , le corceiet, les cuiffes qui ont une petite dent ou épine latérale , & les ftries des étuis , qui dans leurs enfoncemens font ponc- tuces : feulement le ventre ne déborde point les étuis , & on ne voit point fur le corps cette efpéce de duvet blan châtre qu'on appercoit dans l’efpéce précédente. Cet in= fecte ma été donné & je ne connois point fa larve. 3. MY LABRIS xiora, abdomine albo fericeo. Le mylabre farine. Longueur 1 ligne. Largeur à ligne. se … Ce petit infeûe eft tout noir & luifant. Ses étuis font Îriés & fouvent chargés d'un petit duvet foyeux & un peu blanc, Le ventre déborde ces étuis , & eft beaucoup ER Far * D - VUE DES INSECTES: 269 plus chargé du même duvet, qui le fait paroître blanc. Cet infecte fe trouve fur les fleurs très-communément. RHINOM ACER. Curculio , linn. L'AROBMENCUMTIANRRNE Antennæ clavatæ inteoræ,. Antennes èn mafle toutes roftro longo infidentes. droites , pofées fur une lon- | gue trompe. … On voit par le carattere que nous donnons de ce genre ; & celui que nous donnerons du genre fuivant , que ces deux genres, le becmare & le charanfon, approchent beau« coup lun de l’autre : aufli ne les aurions-nous pas féparés , fi le genre des charanfons n’eût pas déja été furchargé d’un grand nombre d’efpéces, T'ous deux ont leurs antennes avec une extrémité fort grofle , formant une efpéce de mafle , en quoi ils différent déja du genre précédent ; tous deux ont leurs antennes pofées fur une trompe fouvent: fort longue , & quelquefois affez fine. Maïs ces antennes dans-le becmare font toutes droites & leurs articles font: prefque tous aufli longs les uns que les autres , au lieu que: les antennes du charanfon font coudées & ployées dans leur milieu , & que leur premiere moitié eft prefque toute formée d'une feule piéce beaucoup plus longue que les autres. Au bout de la trompe fur laquelle les antennes font pofées , on obferve les machoires de l'infeéte qui font fort petites , & qui ne font point accompagnées de quatre antennules comme dans le mylabre.: Quant aux larves & aux chryfalides des becmares , elles font précifément les mêmes que celles des charanfons , que nous détaillerons : dans un inftant. Les efpéces de ce genre font : & RHINOMACER corpore anouflo longo niger;- thorace fafciis quatuor albicantibus, Le becmare levrette. Longueur 3 lignes. Largeur ? ligne. 270 HISTOTRENAMNR’RECEE Ce becmare ef très - allongé. Sa grandeur varie un pet Sa trompe eft de la longueur de fon corcelet. Ses ctuis ont des ftries longitudinales formées par des rangées de points. Tout l’infeéte eft noir : feulement on voir fur fon corcelet quatre raies longitudinales blanchâtres , formées par des petits poils , fçavoir deux fur le dos du corcelet , & une de chaque côté. J'ai trouvé cet infeéte fur les chardons. 2. RHINOMACER sous viridi -fericeuse Le becmare vert. Longueur 3 lignes. Largeur 2 lignes. Ce bel infe@e eft par-tout d’un vert doré. Sa trompe eft de la longueur de fon corcelet & fort dorée. Sa tête & fon corcelet font verts, quelquefois dorés , chargés de petits points. Les étuis qui font de la même couleur ê&t de forme un peu quarrée , font chargés de points qui forment des ftries aflez ferrées , mais peu régulieres. 3. RHINOMACER siridi-auratus , fubtus nigroz yiolaceus. Le becmare doré. Longueur 2 lignes. Largeur 1 3 lignes Cette efpéce reffemble affez à la précédente. Le deffous de fon corps eft d’un noir violet ; fes antennes & fes pattes font aufli noires. Le deffus , fçavoir la trompe , le corcelet & les étuis font d’un beau vert doré. Ces derniers font chargés de firies formées par des points : parmi ces infec- tes , il ÿ en a quelques-uns, qui ont de chaque côté du corcelet une épine latérale dreffée en devant & fort aigue : mais cette pointe n’eft pas conftante & ne fe trouve pas dans tous. 4 RHINOMACER ziger, elytris rubris , capite thoraceque aureis , probofcide longitudine ère corporise Le becmare doré à étuis rOULDES. Longueur 1 3, 2 lignes. Largeur + 1 ligne. LA DES PNSECTES. 271 La grandeur des individus de cette efpéce varie. Les petits font les males , & les gros les femelles. Ces der- nieres portent une trompe de la longueur de leur corps, les autres Pont moins longue d’un grand tiers. Les uns & les autres ont la trompe , les pattes , les antennes & le deffous du corps noirs , les étuis rouges avec des flries , & la tête ainfi que le corcelet d'un bronzé rougeñtre & un peu obf- cur. Souvent les étuis vûs à la loupe paroiffent un peu velus. s. RHINOMACER /ubvillofus cœruleus. Le becmare bleu à poil. Longueur 1, 14,22 lignes. Largeur =, 1, 1 3 ligne. Ce becmare varie finguliérement pour la grandeur & même pour les couleurs , enforte qu’on feroit tenté d’en faire plufieurs efpéces. La plüpart font par-tout d’un bleu foncé noirâtre uniforme , tandis que quelques-uns ont le corcelet d’un vert affez brillant : du refle , tous vûs à la loupe , paroiffent couverts de petits poils affez drus : tous ont une trompe allongée de la longueur du quart de leur corps , fur le milieu de laquelle font pofées les antennes. Tous enfin ont les étuis quarrés & affez forte- ment ftriés. Cet infette fe trouve fur les fleurs. 6. RHINOMACER zigro-fufcus, glaber , punétato- ftriatus. Le becmare noir frite. Il y a peu de différences entre cette efpéce & Îa précé- dente. Il eft vrai qu’elle eft parfaitement life & qu'on n’apperçoit fur fon corps aucuns petits poils ,; mais fa forme eft la même. Les étuis ont aufli des ftries formées par des points. Quant à la couleur , elle eft par-tout d'un brun noir & aflez foncé ; quelquefois le noir eft un peu bleuâtre & luifant. Cet infede fe trouve avec le précé- dent. 272 H1iSTOIRE ABRÉGÉE 7. RHINOMACER rigro-viridefcens ; oblongus 3 Jtriatus. Le becmare allonge. Longueur x ligne, Largeur + ligne. Cette efpéce différe beaucoup de la plüpart des précé- dentes : premiérement elle eft petite , allongée , enforte que l'animal , loin d'avoir une forme quarrée , eft fort étroit. Sa couleur eft uniforme , noire , bronzée d’un peu de vert, ou plutot femblable à l'iris de l'âcier quia pañlé au Jeu 0e de les ftries longitudinales de fes étuis font unies, & ne font point formées par des rangées de points, c= qui fait une difinion fpécifique très - marqué. Cet infecte fe trouve fur les fleurs des plantes ombelliferes. 8. RHINOMACER /ubolobofus , niger , firtatus ÿ femori bus rufes. Le becmare noir a pattes fauves. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. Ce petit infeûte eft de la groffeur d’une puce. Sa trompe fine & aigue eft prefque de la longueur de fon corps. Ses étuis ont des ftries éloignées & dittinétes, & font renflés 3 enforte que le corps a une figure ronde un peu ovale. Tout l'animal eft d’un noir luifant , à l'exception des cuifles qui font rougeûtres. On le trouve fur les fleurs. 9. RHINOMACER /zéglobofus , villofus ; riger 3 pedibus elytrifque rufes. Le becmare - puce. Longueur = ligne. Largeur : ligne. Cet infe£te eft encore plus petit que le précédent. II a, comme lui , le ventr: allez renflé, & le devant du corps Éflé. Sa trompe affez fine , ef plus longue que fon cor- celet; fa tête eft noire , ainfi que fon corcelet: fes pattes & fes étuis fonc bruns. Ces étuis font ftriés, T'out le corps eft ouvert DÉS MNSECTES 273 couvert de petits poils. Cet animal varie pour {a couleur , qui eft plus ou moins claire. J’en ai aufi une variété, où les ftries des étuis font moins marquées : peut-êtr: fait-elle une efpéce différente ; mais cet infeële eft fi petit, qu’on n'y peut découvrir de caracteres fpécifiques. xo. RHINOMACER ziger, thorace elytrifque rubris probo/cide lonotiudine caprtis. + Le becmare laque. Longueur 1 253 lignes. Largeur ?, 1 x ligne. Quant à la forme , cet infe&te eft arrondi & comme boflu. Il varie beaucoup pour la grandeur. Sa trompe eft large & courte , égalant feulement la longueur de la tête. Tout l’infe&te eft noir , à l'exception du corcelet & des étuis qui font rouges. On voit fur ces étuis qui font lifles, quelques ftries , mais peu apparentes. Il y a une certaine conformité de figure entre cet infe&te & le gribouri de la vigne , quoiqu'ils paroiffent très- différens , en les regar= dant l’un auprès de l’autre. ur. RHINOMACER iger ; thorace elytrifque rudbris ,.capite pone elongato. Linn. faun. fuec. n. 476. Curculio niger , elytris rubris , capite pone elon gato. Linn. fyff nat. edit. vo ,p. 387, n. 1. Attelabus niger » elytris rubris, AG. Upf. 1736 , p. 19, n. 4. Necydalis rubra , capite minimo rubro. La tête écorchée. Longueur 3 lignes. Largeur 1 3 ligne. Cette efpéce eft la plus finguliere de ce genre , fur-tout pour la figure de fa tête. Elle paroît d’abord approcher de la précédente pour la grandeur & les couleurs , elle eft feulement ordinairement un peu plus grande. Sa trompe qui eft groffe & courte , n’égale pas la moitié de la lon- gueur de fa tête. Les antennes pofées fur le milieu de cette trompe , font aufli aflez courtes , & ne furpaflent guères la longueur de la tête. Celle-ci eft longue & prefque Hi lorme Mm 274 HISTOIRE ABRÉGÉE | d'une forme triangulaire allongée , dont la pointe tiers droit au corcelet , & dont la bafe donneroit naiffance à la” trompe , ayant à fes deux angles les deux yeux. Cette forme de tête, dont l'articulation avec le corcelet ef comme étranglée , & qui va enfuite en s’élargiffant ; la fait reffembler à un fquelette , ou à une tête écorchée. - Le deffous du corps eft noir , ainfi que la tête , les anten- nes , le devant du corcelet , l’écuflon & les jambes, Les cuilles , les étuis & les deux tiers poftérieurs du corcelet font d’un beau rouge. On voit fur Les étuis. des ftries for- mées par des points. Cet infeéte fe trouve fur les charmes dans les bois. | CGCUR CU EI O0: LE CHARANSON. Antenne clavatæ fraëæ , Antennes en maffe , cou roftro longo corneo infiden- dées dans leur milieu , & po- tes, fées fur une longue trompe. : Familia. 1°. Femoribus inermi- Famille 1°. À cuifles fimples. bus. mnt 24, Femoribus denticus 2°. À cuifles dentes latis. lées, Le caraëtere du genre des charanfons , eft un des plus aifés à appercevoir du premier coup d'œil. Il approche beaucoup de celui du becmate. Ses antennes font termi= nées comme celles de ce cc par un bout plus gros , for< mant une efpéce de mafle , & elles font pofées fur une trompe longue , fouvent éfilée : mais il y a une différence très - fenfible entre ces deux genres. Les antennes du bec- mare font droites , & compofées d’anneaux ou articles prefqu'égaux entreux , au lieu que celles du charanfon font coudées dans leur milieu, & comme divifées en deux parties , dont la premiere , fçavoir celle qui tient à la &ompe , eft compofée d'un feul article très-long , qui à lui Des ÎINsEcrrs. 275$ feul ésale-ptefque tous les autres. Cette différence nous.a -porté à féparer le genre des becmares de celui des charan- {ons , dont les efpéces font en grand nombre. Nous avons fait plus : pour faciliter encore la connoiffance du genre nombreux des charanfons , nous l’avons divifé en deux familles. La premiere comprend ceux de ces infeêtes, dont les cuifles font fimples & unies ;, comme dans la plû- part des autres infectes : dans la feconde, font renfermésles charanfons , qui ont à leurs cuifles une efpéce de pointe ; ou de dent , une appendice épineufe. Ce caraétere eft aifé à appercevoir & nous fervi à diftinguer d’une façon natu- relle ces infettes. Les larves des charanfons ne différent pas de celles de a plüpart des infettes à étuis. Elles reflemblent à des vers allongés & mols ; elles ont en devant fixpattes écailleufes, & une tête pareillement écailleufe. Mais les endroits où habitent ces larves & leurs métamorphofes, préfentent quelques particularités. :Certaines efpéces , que l’on re- doute par les défordres qu’elles font dans les greniers, trouvent moyen de s’introduire dans les grains de bled, lorfqu’elles font encore petites: c’eft-là leur domicile. Cachées dansle grain, ileft très-difficile de les y découvrir; elles y croiflent à leur aife, & aggrandiffent leur demeure à mefure qu’elles croiffent, aux dépens de la farine inté- rieure du grain dontelles fe nourriffent. Les greniers font fouvent défolés par ces infettes , qui quelquefois font en fi grand nombre , qu'ils dévorent & detruifent tous les grains. Lorfque l'infeëte , après avoir mangé toute la fari- ne, eft parvenu à fa groffeur, il refte dans l'intérieur du grain, caché fous l'écorce vuide, qui fubfifte feule , il s’y métamorphofe , y prend l’état de chryfalide , & n’en fort que fous la forme d’infeête parfait, en perçant la peau extérieure de ce grain, dont tout le dedans eft vuide. On ne peut guéres reconnoître à la vûüe les grains de bled qui font ainfi attaqués & vuidés par ces infectes ; ils paroiffent extérieurement gros &rebondis ; mais ne où le charan- [ mi} 276 HisToine ABRÉGÉE fon les a mis, les rend beaucoup plus légers ; & fi on jette” dans l'eau du bled attaqué par ces infectes, tous les grains vâtés nagent au deflus de l'eau , tandis que les autres tombent au fond. D'autres larves de charanfons ne font pas auf friandes du bled, mais elles attaquent plufieurs autres graines de la même maniere. Les féves, les pois; les lentilles, que on conferve après les avoir fait fécher, font expofés à être pâtés par ces petits animaux, qui rons gent l'intérieur de ces graines , dans lefquelles ils fe font logés, & n’en fortent qu'après avoir achevé leur tranf- formation, en perçant la peau extérieure de ces mêmes graines. C’eft ce que l’on peut reconnoïtre en Jettant ces graines dans l’eau. Celles qui furnagent , font ordinaire- ment piquées par les charanfons. Quelques autres efpé- ces fe logent dans l’intérieur des plantes : les têtes des ar= tichaux , des chardons, font fouvent piquées & rongées in- térieurement par des larves de charanfons affez grands, Une autre efpéce plus petite , mais finguliere , perce & ‘mine intérieurement: les feuilles d’ormes. Souvent pref- que toutes les feuilles d’un orme paroiffent jaunes & com: me mortes vers un de leurs bords; tandis que tout le refte- de la feuille eft verd. Si on examine ces feuilles, on voit que cet endroit mort forme une efpéce de fac ou veficuie. Les deux lames ou pellicules extérieures de la feuille , tant en deflus qu’en deflous, font entieres , mais éloignées & fé- parées l’une de autre , & le parenchyme qui eft entr'elles, a été rongé par plufieurs petites larves de charanfons., qui fe font formé cette demeure , dans laquelle on les xencontre. Après leur transformation, elles en fortent en perçant cette efpéce de veficule , & il en vient uncharan- fon ; qui eft brun, petit & difficile à attraper, à caufe de l'agilité avec laquelle il faute. Cette propriété de fauter , qu'a cette feule efpéce, dépend de la forme & de la lon- gueur de fes pattes poftérieures, Nous lui avons donné le nom de charanfon fœuteur. EU feroit trop long d'entrer ici dans le détail des difféa a" _ DES Insectes. 2797 rentes efpèces de charanfons , qui attaquent prefque tou- tes les parties de plufieuts plantes : nous ne pouvons ce- pendant nous difpenfer de dire encore un mot des cha- ranfons de la fcrophulaire. Ces petits animaux, maloré leur grandeur médiocre; font au nombre des plus jolies efpéces de ce genre, par le travail fingulier de leurs étuis, Mais ce n'eft pas encore ce qui les rend le plus remarqua- bles. Lorfque leurs larves ; après avoir rongé les feuilles de la fcrophulaire , font parvenues à leur groffeur & font Prêtes à {e transformer, elles forment au haut des tiges une efpéce de veflie à moitié tranfparente , dans laquelle elles s’enferment & fe métamorphofent. Cette veflie ron- de & aflez dure,paroît produite par une humeur vifqueufe, dont on voit la larve couverte. Comment l'infe&e peut: il, avec cette efpéce de gl, former cette veficule ron: de ? C’eft ce que Je n’ai pû parvenir à appercevoir. J'ai feulement trouvé les larves nouvellement: renfermées dans cette veficule ; Je les: y ai vûes fous la forme de nyma phes , & enfin l’infeéte parfait en eft forti fous mes yeux Ces veficules font de la groffeur des coques qui renfer- iment les graines de lafcrophulaire,; & fouvent mêlées avez elles ; mais onles diftingue aifément parleur tranfparence & leur forme ronde , qui différe du fruit de la fcrophulai- re, qui fe termine en pointe.- Parmi les infeêtes parfaits que renferme ce genre, nous : pourrions en faire remarquer plufieurs qui ont différentes particularités. La longue trompe du charan/on trompente, les écailles, qui recouvrent les étuis de plufieurs efpéces ; & fur-tout du beau charan/fon à écailles vertes & dorées , le défaut d'ailes du charanfon cartifanne, & des charan- {ons gris, dont les étuis font réunis & comme foudés en femble , enforte qu’ils n’en forment qu’un feul ; enfin les pointes ou épines, qui arment le corcelet ou mème les étuis de quelques-uns, font autant de fingularités quife- ront détailléés dans l’examen que nous allons faire des ef= péces de çe genre. 278 HISTOIRE ÂBRÉGÉE PREMIERE FA M IE Lie 4. CUR CULIO a/bo nigrogue varius , probofcide pla? niufcoulä carinatä ; #horacis longitudine. Linn. faur: füec. n. 448. Planch. 4, fig: 8 ui Friféh: germ. 11, p. 32,123 , fig. $.Curculiobrevi-rofiriss Le charanfon à trompe fillonnee. Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes. ASE. A 5 | : La trompe de ce charanfon eft grofle , de la longueuf du corcelet, portant un fillon creux en deffus-dans toute fa longueur. Elle eft de couleur noire , avec des bandes longitudinales grifes. Le corcelet eft chagriné & parfemé de points noirs élevés. Le fond de fa couleur eft noir; mais il eft couvert de petits poils qui le font paroïître gris: de plus, on voit fur ce corcelet cinq bandes grifes longi- tudinales plus claires que le refte , une au milieu , & deux de chaque côté. Les étuis font pareillement noirs & cha- grinés ; mais ils paroiflent gris & comme nébuleux , à caufe des petits poils de cette couleur qui les recouvrent. Les patres font grifes , ainfi que le deffous de l’animal. On trouve cet infeéte fur les arbres. 2. CURCULIO rus Jufcus rugo[usà Le charanfon ridé. Longueur 4 lignes. Largeur 2 ligness 4 Ce charanfon eft par-tout de couleur brune. Sa trompe affez groffe , eft de la longueur du corcelet. Celui-ci & les étuis font ridés irréguliérement ; il y a cependant fur le bord extérieur des étuis , deux ou trois ftries longitudina= les élevées. Cet infeëte fe trouve dans les prés. 3. CURCULIO fufco- nebulofus , thorace filcato; elyiris flriaris. ) Le charanfon à corceler fillonne, Longueur 3 3 lignes, Largeur 2 lignes, HE IDÉES CDNSE CTES. 27 La longueur de cet infeéte eft: la même à peu près que celle du précédent ; il eft feulement un peu moins allongé, Sa trompe eft sroffe , quarrée, fillonnée en deflus, & de la longueur du corcelet. Ses yeux font noirs & fa tête bru- né , avec quelques bandes longitudinales plus foncées en couleur. Le corcelet eft brun, fillonné profondément. Les étuis font bruns, chargés de taches plus claires: ils ont des ftries larges formées par des points enfoncés aflez grands, ce qui fait paroître ces fries comme noueufes. Les pattes & le deffous du corps font d’un gris plus clair. L'animal n’a point d'ailes fous fes étuis. Je lai trouvé avec lefpéce précédente, 4 CU RC U LI O oëlonous ; elytris villo/o-cinereis ;. _futura nigra. Linn. faun. fuec, n, 445. Curcülio fufcus oblongus , elytris re&tis acuminatiss AE, Upf. 1736,p. 16, n. 1. Curculio acuminatus longus fufcus. Le charanfon à future noire. Longueur s lignes. Largeur 1 + ligne. Cet infé&te eft allongé & de couleur noire, Sa trompe éft groffe , de la longueur du corcelet , un peu évafée par le bout & chargée fur fes côtés d’un peu de gris. Le der- nier article des antennes eft un peu moins gros que dans Re plüpart des efpéces de ce genre. On voit fur fon corce- et quatre bandes longitudinales grifes un peu ondées, deux de chaque côté, formées par des petits poils. Les étuis font pareillement d’un gris cendré , excepté le long de la future du milieu ,.qui eft noire ; de plus , il y a fur la partie grife des étuis de chaque côté, deux taches plus obf- cures, l’une plus haut , Pautre plus bas. Ces étuis fe tet- minent aflez en pointes, & ils ont des ftries de points qui: f réuniflent en formant des angles aigus. : $. CURCULIO fufcus, fulvo macularus ; ebyiris Jirtatis , ftriis aliernatim nigro macularis, 280 HISTOIRE ABRÉGÉE Le charanfon à côtes tachetees. 2 Longueur 3 3 lignes. Largeur x | ligne. Le deffus de cette efpéce eft d’un brun noirâtre ,; & le deffous de fon corps eft fauve. Sa trompe aflez grofle eff un peu moins longue que le corceler, Celui-ci a trois ban: des longitudinales fauves. Les étuis font un peu veloutéss & ont chacun neuf ftries ponétuées. Les efpaces entre ces firies font ponétués & font alternativement noiratres & d’un brun clair. Sur ces derniers endroits, font des taches noires formées par un duvet court de cette couleur. La femelle eft un peu plus groffe’que le mâle , & fa couleur eft plus claire..On trouve communément cette efpéce dans les lieux arides au printems. 6. CURCULIO oblongus, fufcus, thoracis lateribus albidis , elytris ftriatis , punéto albo. Le charanfon à deux points blancs. Longueur 4 lignes. Largeur 1 + ligne. La forme de cet infeéte eft allongée. Sa couleur eft brune un peu noirâtre. Sa trompe aflez forte & plus groffe à fon extrémité, eft au moins de la longueur du corcelet. Celui ci a fur chacun de fes côtés une raie longitudinale d’un blanc un peu fauve , formée par des petits poils. Il y a un femblable point blanc au milieu de chaque étui, & quel- ques poils vers le bas, fur les côtés. Ces étuis ont des fîries formées par des points , qui ne font pas contigus. 7. CURCULIO rigro-fufcus, thorace utrinque fa/cia longitudinaii , élytris duplict tranfverfa cinerea. Le charanfon à deux bandes tranfverfes. Longueur 9 lignes. Largeur 4 lignes. En deflous ce grand charanfon eft de couleur cendrée # en deflus , fa tête eft noire. Sa trompe eft large & courte. Son corcelet eft chagriné de couleur noire , avec les côtés de couleur cendrée. Ses étuis qui font noirûtres ; ont pa- reillement De PPPDESTENSECTES 281 -eillement chacun deux bandes srifes tranfverfes ; la pre= miere pofée un peu plus haut que le milieu de l’étui, pa- nachée dans fon milieu par différentes taches nuageufes & «noirâtres ; la feconde fur la partie pofiérieure de ces mêmes étuis. On trouve cet infeëte fur les chardons, avec le fuivant, 8 CURCULIO ziger, Jtriatus, maculis villo{o+ fufcis nebulofus. Le charanfon tachete des têtes de chardon. Longueur 29 4 lignes. Largeur 15,2 lignes. On voit que la grandeur de cet infeéte varie beaucoup. Le fond de fa couleur eft d’un brun noir. En deflous, il eft tout couvert de petits poils gris, courts , qui le font paroître gris , quand on le regarde à un certain jour. En deflus , il eft parfemé d'un grand nombre de taches d’un gris roux, formées pareillement par des petits poils. Les mâles en ont plus que les femelles, qui font plus groffes & plus noires. La trompe eft groffe & de la longueur de la tête & du corcelet. Ce dernier eft chagriné & les étuis font firiés. La larve de ce charanfon habite dans les têtes des char- dons & dans celles du cirfum , qu'elle ronge. On recon- noit ces têtes lorfqu’elles font piquées par ces infeétes, parce qu'elles ont un endroit noir & defféché. Lorfque la larve eft parvenue à fa groffeur , elle fait fa coque dans ces mêmes têtes , d'où fort l'animal parfait. 9 CURCULIO riger, thorace punülato , elyrris alrernatim ftriatis & punilans, Le charanfon brodé. Longueur 32 lignes. Largeur x lignes Ce charanfon eft noir, & reffemble à la premiere vüe à beaucoup d’autres efpéces de ce genre; mais fon cara@tere fpécifique confifte dans les ftries de fes étuis. Il y en a peuf fur chacun ; & entre chaque ftrie fe trouvent deux rangées de points, qui quelquefois fe confondent. La Tome Z, | Nan 282 HISTOIRE ABRÉGÉE A trompe eft à peu près de la longueur du corcelet. Celuis ci eft long , ponétué , environ de Îa longueur des trois quarts des étuis. io. CURCULIO cinereus , fquamofus ; alis carens; élyiris ftriatis. Linn. faun. fuec. n. 452. Curculio cinereus , oblongus , elytris obtufufculiss Lift, log. p. 394, n. 30. Scarabæus fufcus, lanugine inçanus. Le charanfon gris , ftrié & fans aïles. Longueur 2 2, 4 lignes. Largeur 1 +, 2 4 lignes. Cette efpéce eft une des plus communes , on la rencon- tre par-tout dans les jardins & dans les bois. Elle varie allez confidérablement peur la grandeur. Quant à fa for: me , fa trompe eft très - courte , n’égalant pas la longueur du corcelet. Son corps eftaffez renflé, rond & obtus parle bout. Ses étuis font larges & fe recourbent , en envelop- pant une partie du ventre. Cette configuration les empèé- che d'agir & de fe lever: aufli n’en eft-il pas befoin; car il n'y a point d’ailes fous ces étuis. Le corps de l’infeéte eft brun , mais ileft tout couvert d’écailles grifes plus ou moins foncées , qui donnent à cet animal une couleur grife, comme marbrée. La tête & le corcelet font chagrinés , & lés étuis ont chacun dix flries formées par des rangées de points. ai. CURCULI O ofongus, totus niger, thorace purnilato , elytris fulcatis. Le charanfon noir à fillons, Longueur 2 lignes. Largeur = ligne. La couleur de cette petite efpéce eft noire par-tout , à l'exception des pattes ; qui font un peu fauves. Son corce- let eft ponétué, & fes étuis ont des fillons profonds formés par des points. 32. CURCULTO /guamo/o - viridis, roftro thorace &revire, pedibus rufes. | | DES INSECTES. 283 Linn. faun. fuec. n. 449. Curculio æneo-fufcus, roftro thorace brev'ore. a 1736. p. 163 n. 2. Curculio acuminatus, oblongiufculus, æneo= Le charanfon à écailles vertes & pattes fauves. Longueur 2,3 lignes. Largeur +, 1 + ligne. La grandeur de ce charanfon varie ; en général, il eft affez allongé. Sa couleur eft brune , mais tout fon corps eft parfemé de petites écailles d'un vert bronfé , ce quile fait aroître d’une couleur très-brillante. Ces écailles fe déta- chent par le frotement. Les pattes, qui quelquefois font couvertes des mêmes écailles , font d’une couleur plus claire que le refte du corps. Quant à la forme, la trompe de cet infeéte eft courte & n'égale guéres que les deux tiers du corcelet. Celui-ci eft chagriné , & les étuis ont -chacun environ dix ftries. On trouve très - communément -ce charanfon fur les arbres & fur les plantes. 13. CURCULIO 7o/fro thoracis longitudine ; thorace tribus ftriis pallidioribuss Le charanfon à corcelet rayé. Longueur 2 & lignes. Largeur x E ligne. 27 Cette efpéce approche infiniment du charanfon qu’a décrit M. Linnœus, n. 450 de fa Fauna fuecica ; mais la différence de grandeur, jointe à celle de la longueur de la trompe, me font beaucoup douter que ce foit la même efpéce. Quoi qu'il en foit , le mien eft par- tout de la mê- me couleur grife un peu fauve , feulement fes yeux & les côtés de fa trompe font noirs. Son corcelet a aufli quatre bandes longitudinales brunes , entrecoupées par trois ban- des plus claires. Les étuis ont chacun neuf firies , au lieu que celui de M. Linnæus n’en a que quatre fur chaque étui, ce qui fait encore une nouvelle différence. On trouve : cet infeéte fur les arbres & les buiffons. Vü à la loupe , il paroit couvert d’un petit duvet de poils. Ex Naï 284 HisToirre ABRÉGÉE | 14 CURCULIO zoffro thorace breviore ; fquamis nitentibus , thoracis elytrorumque factis longitudinalibuss . Le charanfôn écailleux à bandes. Longueur 2 lignes. Largeur + ligne, On feroit d’abord tenté de prendre cet infeéte pourune fimple variété du précédent , mais il y a plufieurs différen- ces fpécifiques qui l’en diftinguent. Premiérement, il eft. plus petit. Secondement , fa trompe eft groffe & courte 3 égalant à peine la moitié de la longueur du corcelet. Troi- - fiémement, tout l’animal eft brun, mais couvert d’écailles un peu cuivreufes. Ces écailles forment trois bandes lon-- gitudinales fur le corcelet, une au milieu & une fur cha- cun des côtés. Les étuis ont des ftries de points, & font aufli couverts d'écailles , qui forment quatre bandes lon- gitudinales fur chaque étui , mais moins difinétes que fus le corcelet. J’ai trouvé cet infecte fur les fleurs. 3$. CURCULIO rufüs, fubvillofus, capite nigricantes. rofiro thorace breviore. Le charanfon griferte. Longueur x À lignes, Largeur? lignes Cette petite efpéce eft par-tout d’un roux pâle , à l’ex3 ; . A . 7 : ception de fa tête, qui eit noirâtre. Sa trompe eft groffe & courte , environ de fa moitié de la longueur du corce-- let. Celui-ci eft pointillé irrésuliérement, ainfi que la tête. Les étuis ont chacun dix ftries longitudinales formées par , o LT v) LÀ A N À des points. Tout l'animal vû à la loupe, paraît couvert de poils clair-femés, 36 CURCULIO cœruleo- viridis nitens » tAorace punilato , elytris ftriaris. Petiv. gazoph. p. 77, n. 6. Curculio parvus fplendide viridis, Le charanfon fatin- vert. Longueur 1 1 ligne, Largeur ligne, DESN INSECTES: 285$ _ La couleut de cet infeête varie : quelquefois il eft d’un beau vert brillant & bronzé ; d’autres fois fa couleur eft plus obfcure & bleuâtre. Quant à fa grandeur & fa forme allongée , il approche beaucoup du charanfon brun des bleds , feulement fon corcelet n’eft pas fi allongé. Ce cor- celet eft chargé de points , & les étuis font flriés. La cou- leur des pattes & des antennes, eft un peu plus obfcure que celle du refte du corps. J'ai trouvé aflez communé-- ment cet infeéte fur les plantes cruciferes , au printems. lateribus albis. La pleureufe. _17CURCULIO oëlongus, niger ; abdomine [quamofo,.. Je foupçonnerois cet infeéte de n'être qu’une variété du : précédent , fans les écailles dont fon ventre eft chargé; il a-la même forme allongée , la même grandeur, fon : corcelet eft de même ponctué, & fes étuis chargés de fries , entre chacune defquelles fe trouve une rangée de points. Seulement l’animal eft noir & luifant : fon ventre eft couvert d'écailles blanches , qui étant en plus grande : quantité fur les côtés , les rendent très-blancs.… 18. CÜURCULIO zufo-teflaceus oblongus , thorace elytrorum fère longitudine. Linn. faun. fuec. n. 462. « Einn. Jyfl. nat. ecir. 10, p. 378, n. 12. Curculio longi-roftris piceus oblonz- gus, thorace punétato longitudine elytrorum. Ra. inf. p. 88. Scarabæus parvus corpore breviore fordide feu obfcure fulvus, probofcide Icnga, deorfüm arcuata, Le charanfon brun du bled = me pe Eôngueur 1 2 ligne. Largeur + lignes Les perfonnes qui ont des greniers ne connoiffent que ” trop ce petit animal, qui fait de grands ravages cans les bleds. Toutl'infete eft affez ailongé ; fa trompe eft mince & longue. Sa couleur eft par-tout d’un brun-nuirètré; fa ua tête & fon corcelet font chargés de points , & fes étuis ont” des firies longitudinales , daus lefquelles la loupe fair dé- 286 HisTOIRE ABRÉGÉE. couvrir des petits points. Ce qui fait le caraîtere fpécifi- que de cet infeëte ; c’eft fon corcelet, dont la longueur égale prefque celle des étuis. Cette efpéce approche beau- coup, à la grandeur près , du grand charanfon, que donne le ver palmitte. Il dépofe fes œufs cans les grains de bled. C'eft-là que croit fa larve, qui ronge Ja farine du grain -& n’en laiffe que l'écorce, que l'animal parfait perce pour en Æortir après fa transformation. 49. CURCULIO rufus , femoribus poflicis craffrorii Bus , elytris rufrs. Le charan/on fauteur brurz. 20. CURCIMETONESE femoribus pofacis craffiori< bus , elytris maculis quatuor nigris. . Linn. faun. fuec. n. 473. Curculio lividus, coleoptris maculis quatuor obfs curis. Linn. fyft. nat. édit. 10 , p. 381 , n. 34. Curculio alni. Le charan/on fauteur à taches noires. Longueur 1 à ligne. Largeur ? ligne. Je ferois fort porté à regarder ces deux infeêtes comme variétés l’un de Pautre. Ils fe refflemblent parfaitement, à J'exception des points noirs, qui font fur le fecond , & qui ne fe trouvent pas fur le premier. Tous deux font de la même grandeur. Tous deux ont leur tête , leur trompe & le deffous de leur corps noirs, & le deffus de couleur fau- ve. Les pattes font de cette derniere couleur, à Pexcep- tion cependant des cuifles , qui dans la feconde efpéce font noires , ce qui n'eft pas fufifant pour conftituer une efpéce différente. Leurs étuis à tous deux font ftriés. Leurs -cuiffes poftérieures font fort groffes & leur fervent à fau- ter. La plus grande différence qu'on remarque entre ces deux infeêtes , c’eft que ceux de la feconde efpéce ont deux taches noires fur chaque étui , l’une plus petite à la bafe, Fautre plus large, un peu plus bas que le milieu de l’étui: J'ai des mâles & des femelles de chacune de ces deux ef- DE SMMAT NS EC TTE si 287 pêces, enforte qu'on ne peut pasles regarder comme des variétés de fexe. : Ces infeétes font affez communs ; principalement fus les buiffons. Leurs larves viennent fur l’orme, où elles forment ces cavités que l’on trouve entre les membranes des feuilles de cet arbre, qui paroiffent renflées & def. chées. . 21. CURCULTIO cnereus , elytrorum punélo quadru= plict nigricante , probofcide thorace breviore, Le charanfon quadrille à courte trompe. Longueur 1 + ligne. Largeur + liyne.” Ce petit infette eft affez allongé. Il eft tout gris ; maisle milieu de fa tête eft plus brun, & il a deux bandes longi- tudinales plus obfcures fur le deffus du corcelet. Ces deux bandes , à leur bafe, fe terminent par deux taches plus noires. Les étuis font ftriés & de la même couleur que le refte , à l'exception de deux points noirs fur chaque étur, féparés par un point blanc, l’un plus haut, l’autre plus bas, placés chacun vis-à-vis fon correfpondant de l’autre étui , enforte que ces quatre points forment une efpéce de quarté. 22. CURCULIO cinereus , elytrorum punilo guadru= plci albo, probofcide thorace longiore. Linn. fyf. nat. edit. 10 , p. 380 , n, 25, Curculio longi-roftris grifeus, coleop= tris maculis quatuor albidis. Le charanfon quadrille à longue trompe. Longueur 2 lignes. Largeur x ligne. Il reffemble beaucoup au précédent , dont il différe ; n°. par fa trompe, qui eft fine , longue, & dont la lon- gueur excéde d'un bon tiers celle du corcelet ; 2°. parce que chaque étui eft chargé de deux points blancs pofés au- deffus l’un de l’autre, & féparés par un point noir, ce qui eft tout le contraire de l'efpéce précédente. Tout le refte ef femblable , à la grandeur près, & fes étuis font aufli firiés. 289 ÎisSTOIRE ABRÉGÉE 23. CURCULIO »iger, ovatus, Jtriatus ; otus villofos _cinereus ; thorace EnteTTMLs Le charanfon fatin-gris. Longueur 1 > ligne. Largeur 1 ligne. Cet infette paroît tout gris & comme foyeux , à caufe des petits poils dont il eft couvert , quoique le fond de fa couleur foit noir. Il eft aflez ovale : fes étuis ont des fîries qui ne font point formées par des points, mais chaque petit poil part du fond d’un point entre ces flries. 24. CURCULTO ovaius ; rigro- cinereus » 1hOracé _zitririque denticulato. Le charanfon à corcelet épineux: Ce charanfon eft de la groffeur d’un grain de millet ; affez ovale, & d’une couleur noire cendrée. Son carac- têre fpécifique , eft d'avoir aux deux côtés du corcelet une épine ou pointe médiocrement faillante , prefque comme les capricornes. Ses étuis font friés avec deux rangs de points entte les firies. Le fond de la couleur de l'animal eft noir, & la teinte cendrée vient d’un duvet de petitg poils blanchätres, 25. CURCULI O fübrotundus ; niger ; fquamofüus 3 _elytris firiatis ; thorace utrinque aculeato ; lateribus lineaque media albis. Le charanfon à bandes blanches, On peut regarder ce charanfon comme un des plus pe= tits. Il égale à peine la groffeur d'un grain de millet. Il eft ovale , prefque rond , & fon corps eft tout couvert d’écail- les. Sa trompe eft aflez longue. On voit fur le dos de fon corcelet une ligne blanche dans le milieu , & fur les côtés de larges bandes de la même couleur ; elles font for- gmées par les écailles , qui dans ces endroits font blanches fux ER CT IAE liée" Mat DESU INSECTES. 289 fur un fond noir. Les étuis font ftriés , & les fries font for- mées par des points qui fe touchent. 26. CURCULIO Jubglobofus » cLnereo-ater , Jtriatus ; probofcide thoracis longitudine. Le charanfon noir ftrie. Longueur 1 ligne. Largeur £ ligne. L Ce petit animal eft tout noir , feulement en deffous il paroït cendré. Cette couleur vient de quelques écailles dont il eft couvert en deflous. Sa tête & fon corcelet font . pointillés , & fes étuis font chargés de fries ferrées. Sa trompe eft longue , éfilée , & fouvent il la recourbe en : é deffous, On trouve cet infeéte fur les fleurs, 27. CUR CULIO globofus rufus , elytris firiasis , faf° cia tran/verfa alba. Le charanfon roux à bande tranfverfale blanche. 2 Longueur 1 ligne. Largeur à ligne. Il eft par-tout de couleur fauve , un peu rouffe. Ses étuis font ftriés avec une bande tranfverfe blanchâtre au milieu, qui eft fort apparente , & deux autres peu fenfibles , l’une plus haut, l’autre plus bas , qui fouvent ne paroiffent point du tout. Ces bandes font formées par des petits poils blancs. | 28. CURCULIO globofus niger, elytris firiatis ; faf= cia tranfverfa alba. Le charanfon noir à bande tranfverfale blanche. Celui-ci pourroit bien n’être qu’une variété du pré- cédent. Il lui refflemble pour tout, la grandeur , la forme, les taches , à l'exception de la couleur du fond , qui eft rouffe dans le précédent , & noire dans celui-ci. 11 fem- bleroit cependant que le corcelet de celui-ci feroit plus étroit , & la loupe y fait appercevoir quelques petits poils blancs. On trouve cette efpéce fur le faule dont fe nourrit fa larve. Teme JL, | Oo 290 HISTOIRE ABRÉGÉE 29. CURCULIO /ubvillofo-murinus ,feutello albicante Le charanfon fouris. Longueur 1 ligne. Largeur 3 ligne. Le fond de la couleur de ce charanfon eft noir, maïs:if: eft tout couvert de poils de couleur de gris-de-fouris. Sa trompe eft affez fine , & de la longueur de fon corcelet. L'’extréinité de ce corcelet près de l’écuffon , ainfi que l’é- cuffon , eft blanchâtre , ce qui fuflit pour reconnoître cet: infete , dont la couleur varie un peu , tantôt plus & tan tôt moins foncée. 30. CURCULIO sous fufcus fpinofus ÿ elytrès ftriis elevatis villofo - fpénofis. : Le charanfon à côtes épineufes. Longueur 1 + ligne. Largeur à ligne. Il eft tout brun & obfeur. Sa trompe eft groffe , de la longueur du corcelet. Ses étuis ont neuf ftries longitudi- nales , & fur leur élévation font des petits poils courts & roides comme des épines. Il y a aufli de fémblables épines fur le corcelet. | 31. CURCULIO xiger, fcurello albicante, elytrorem Jiriis utrinque denticulatis.. Le charanfon noir à côtes. Longueur 1 ligne. Largeur £ ligne, Cet infeéte eft d'un noir de jayet , life & luifant. Sz: trompe eft plus longue que fon corcelet. Celui: ci eft cha- griné , & les étuis ont des fries bien marquées. Si on les examine à la loupe , on apperçoit que ces ftries font dente- lées , à caufe des points élevés qui font dans le creux qui forme un intervalle entr'ellés , & qui fouvént fe joignent à la crête élevée de la trie. 32. CURCULIO pyriformis nigro -cœruleféens abdos ML 0aLo. DES -INsSECTEs. 291 Linn. faun. fuec. n. 463. Curculio piceus, abdomine ovato.: | Linn. ff. nat. edit. 10, p. 378 , n, 9. Curculio acriduluse Le charanfon pyriforme. Longueur 1 + ligne. Largeur 2 ligne. La forme de ce charanfon eft aflez finguliere. Il à Je ventre gros & ovale ; fon corcelet va en diminuant , & fa tête fe termine en devant par une trompe aflez fine ,'ce qui lui donne une figure de poire ou de cucurbite. Tout fon corps eft d’un noir bleuâtre. Sa tête & fon corcelet font pointillés. Ses étuis font fortement ftriés & dans le Fond des ftries on apperçoit des points enfoncés. On trou= ve communément fur les fleurs ce charanfon qui varie beaucoup pour la grandeur. 33. CURCULIO Zyidus ; coleoptris fafciis plurimis obfcuris. Le charanfon marbre à bandes. Longueur + ligne. Largeur ligne. Cette efpéce eft la plus petite de celles de ce genre que J'aye ramaflées. Le brun paroït dominer dans fa couleur. Sa tête , fon corcelet & fes cuiffes font noirs ; fes antennes & fes pieds font roux. L'écuflon eft un peu blanchâtre. Les étuis font ftriés , & d’une couleur rouge brune , mais variés par bandes tranfverfes qui defcendent un peu obliquement du côté extérieur de l’étui vers la future , où elles forment un angle avec celles de l’autre côté : de plus chaque étuia une petite raie noire longitudinale proche la future. La trompe eft fine & de la longueur du corcelet. J’ai trouvé ce petit infecte fur les fleurs , il eft fur-tout en très-srande quantité fur les fleurs de la falicaire. SEC ON DEN ÉIAMIL LE: 34. CURCULIO riger apterus , thorace utrinique punilo - duplict fulvo ; Bafe pilis fulvis coronata. RE RE PAU. UE Nm Ooiïj 297 HISTOIRE ABRÉGÉE: Le charanfon à corcelet couronné. Longueur 6 lignes. Largeur 2 + lignes. Ce charanfon eft tout noir & luifant. Sa trompe eff groffe & de la longueur du corcelet. Celui-ci eft life & ponétué, Il a fur les côtés quatre taches fauves , deux de chaque côté , formées par des petits poils de cette couleur , &c toute la bafe du corcelet eft ornée d’une rangée de fem- blables poils , qui forment une bande , dont le bas du cor- celet fe trouve comme couronné. Les étuis font chagrinés, aflez fortement réunis enfemble , & leur courbure recou- vre une partie du deffous du ventre. Sous ces étuis l'animal n’a point d'ailes. 35. CURCUETO riger, maculis villofo-flavis , elytris Jubrugofiss | Le charanfon tigré. Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes. Il eft noir ; fa trompe eft groffe fur-tout par le bout , & auffi longue que le corcelet. Celui-ci , ainfi que les étuis , eft comme ridé finement & chagriné. Les uns & les autres font parfémés de taches fauves formées par des petits poils. Cet infelte eft très-rare ici, mais on le trouve com- munément plus loin de Paris du côté de la Normandie, 36: CURCULIO crnereus , fquamofus ; alis carens ;. elytris ru90/:5. | Le charanfon gris à étuis réunis & chagrinés. Longueur 6 lignes. Largeur 2 Z lignes. à __ À peine pourroit-on diflinguer cette efpéce du cÂaran- Jon grès, Jtrié & fans aïles du n°. 10 , fans les petites épi- nes des cuiffes de celui-ci. I paroît feulement beaucoup plus grand : du refte il eft précifément de même pour la forme & la couleur. Sa trompe eft grofle & courte , &' n'égale pas la longueur du corcelet. Celui-ci eft chagriné & afiez rond. Les étuis ne font point ftriés , mais feu- Fm 0 PPCDSNNIUN SE CT D 39 lement chagrinés , en quoi ils différent de ceux de l’efpéce du n°. 10. Ces étuis font larges , & fe recourbent en enveloppant une partie du deflous du corps. Ils font affez fortement réunis enfemble , & fous ces étuis l’infecte n'a point d'ailes. Tout l'animal eft brun ; mais recouvert d’écailles grifes. 37. CURCULIO fufcus ; apterus ; elytris rugofo: Jiriaris. Le charanfon cartifanne. | Longueur 3,43 lignes. Largeur 1 2,2% lignes. La grandeur de cet infeéte varie confidérablement : our fa forme , il reflemble aux deux précédens. Sa cou- leur eft d’un brun obfcur , plus rougeûtre vers les pattes. Sa trompe eft courte , moitié moins longue que le cor- celet , mais large & grofle. Le corcelet eft chagriné & les: étuis ont chacun environ onze fîries affez marquées. Ces: ffries font larges & paroiflent raboteufes , à caufe des points ou tubercules , dont elles font chargées , tant dans leur fond , que fur leur crête élevée. Les étuis font forte ment réunis enfemble, ils fe recourbent fous le ventre, & Panimal n’a point d’aîles deffous. 38. CURCULIO /oœxamofus ; viridi-auratüs. Linn. faun. fuec. n. 459. Curculio femotibus omnibus denticulo notatis , cor=" pore viridi oblongo:. Me Linn. fyf. nat. edit. 10, p. 384, n. $9. Curculio argentatus, Le: charcnfon à écailles vertes.’ Longueur 4 lignes, Largeur 1 + ligne. Ce charanfon refflemble beaucoup au charanfon à écailles dorées , il eft feulemernit plus grand : du refte il eft de même d’une couleur brune noirâtre , mais tout couvert d'écailles ,: qui le ‘font paroïître d’une couleur verte bronzée. Ses antennes & fes pattes font plus brunes. Sa trompe eft à peu près de la longueur de fon corcelet. Ce dernier- eft chagriné , ainfi-que la tête, & les étuis font chacun: 294 Hi SmOIRE: AB RÉGE | chargés ce dix fries formées par des rangées de points # mais ce qui conftitué la différence fpécifique de cet infecle &. du charanfon à écailles doréès, c'eft que toutes les cuiffes de celui-ci ont des petites dents ou épines , qui ne fe trouvent point. dans l'autre, On:rencontre. communés ment cet infecte dans les jardins fur les arbres. 39. CURCULIOo/ongus , niger , elytris pedibufque telfacers. Le charanfon à étuis fauves. Longueur 2 + lignes. Largeur1 ligne. Il ef tout noïr , à Fexception des pattes , des antennes & des étuis , qui font de couleur fauve. Sà trompe eft plus courte que fon corcelet. Celui-ci eft étroit & chagriné , ainfi que la tête. Les étuis font luifans , chargés chacun de fept firies formées par des points enfoncés. On trouve ce charanfon fur les arbres. N. B. Il y a une variété de cette efpéce , dont le corce: let eft de la même couleur que les étuis. 40. CURCULIO ubglobofus , nigro-fufcus , fquamo= Jus ; lneolis albis variegatus. Le charaïfon geographie. Longueur 2 lignes. Largeur 1 + ligne: La forme de ce charanfon ef affez ovale. Je mefure fa. longueur fans compter fa trompe , qui eft ordinairement repliée fous fa tête , & dont la longueur furpañle celle de la tête & du corcelet pris enfemble. Le fond de la cou< leur de linfeéte eft d’un brun noir , mais il eft orné de pe: tites écailles blanches , femblables à celles des ailes des papillons , qui couvrent fon corps en différens endroits , tant en deflus qu’en deflous. Ces écaïlles en deffüs for- ment plufieurs lignes blanches fur le fond noirâtre de Fa nimal. Sur le corcelet on apperçoit en deflus trois de ces lignes blanches longitudinales , une au milieu. & deux aux DÉS!INSECTES. 29 côtés. Elles font coupées par trois autres tranfverfafes moins marquées , dont la derniere plus apparente , occupe le bord poftérieur du corcelet. Les étuis ont plufieuts raies longitudinales femblables , moins diftinétes , & quelques tranfverfales : de l’écuffon principalement, partent deuxli- gnes , une de chaque côté, qui defcendantobliquement & extérieurement vers le bas, coupent les raies longitudina- les à angles aigus. Le deffous de linfeéte eft éncore plus chargé de ces mêmes écailles blanches , qui forment fur le corps de l’animal des figures irréguliéres , comme celles d’une carte de géographie. Les pattes {ont auffi variées de , femblables taches blanches. Les étuis font flriés , & toutes les cuiffes ont chacune une dent ou épine très-marquée. J'ai trouvé ce charanfon au bois de Vincennes fur la vipe- rine. 41. CURCULIO fous , elytris firiatis , macularum albarum fafcia triphici tranfver/à. Le charanfonbrun à bandes tranfverfes de taches Blanches: Longueur 4 lignes. - Largeur 1 E ligne. nes \ Ce charanfon eft tout.brun : fa trompe aflez grofle , eft de la longueur du corcelet environ. Cé corcelet eft comme chagriné. Les étuis font chargés chacun de dix bandes Iongitudinales de points aflez marqués. L’écuflon eft taché d’un point jaune formé par des poils de cette couleur, äimfi que l'angle extérieur de Ta bafe de chaque étui : de plus les étuis ont trofs bandes tranfvetfes de taches blanchâtres | formées, par. des, pétits. poils blancs un peu jaunâtres. La fupétieure eftiptéfque au milièu des étuis ; & linférieure fort proche de leur pointe. 42. CURCULIO ;ufo-marmoratus , fcutello cordaio albo , probofcide fubularz longiffrma. Linn, Jyfl. natedit. 16 , pe 385 ; m.\$te Curculio Jongiroftris , femofibus den- tatis, corpore grifeo longitudine roltri. DABBNE Uddm. differt, 14, Curculio ovätus grifeus, roftro fliformi longitudine core poris, 296 HISTOIRE" ABRÉGÉE Rofel. inf. tom. 3 , fuppl. 385 ,t,67,f.5,6 Le charanfon trompette. Longueur 2,3,32Ælignes, Largeur r,12,1- C’rtereo= Jfufcus , elytrorum macules tribus & apice albis. Le charanfon brun à points blancs. Ce charanfon eft prefque rond , très-petit , de la gtof- feur d’un grain de millet. Sa trompe eft éfiléé , menue ; une fois & demi aufli longue que le corcelet. Celuï- ci eft chagriné , aflez large , brun en deflus , & gris en deffous, à caufe des petites écailles de cette couleur , dont il eft cou- vert. Les étuis font larges , affez courts, bruns , chargés de ftries ferrées , ayant chacun une tache blanche dans leur milieu , & une commune à la bafe , formée par la réunion des deux étuis. La pointe de ces mêmes étuis a aufli aflez fouvent une tache blanche. Toutes ces taches, ainfi que la couleur grife qui couvre le deffous du ventre de l'infe&te , viennent des petites écailles dont il eft chargé. Ce charan= fon refflemble. beaucoup pour fa forme à celui de la fcrofu- laire , il eft feulement beaucoup plus petit. On le trouve dans les prés. 48. CURCULIO ziger , rhorace utrinque dentato. Le charanfon noir à corcelet arme. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Cet infeéte eft tout noir : fa trompe eft de Îa longueur de fon corcelet. Celui-ci eft oblong , formé en quarré long , avec une pointe ou épine affez apparente fur chaque côté. Les étuis ont des fries bien marquées , formées par des points. Les ailes font variées de noir. 49. CURCULIO f4/Co-niger , thorace inermi. Le charanfon noir à corcelet fans pointes. Longueur 1 ligne. Largeur & Dgnes Ppy 300. HISTOIRE ABRÉCGÉE Il eft par-tout d’une couleur brune noirâtre. Son corps eft affez alloigé , fa trompe égale prefque la moitié de la longueur de tout fon corps, & fes étuis ont des ftries formées par des points. so. CURCULTO fufcus , fcutello punto albo, elytris macula rubefcerite. k Le charanfon brun à écuf]on blanc. ; z |; ; CT Longueur 1 3 ligne. Largeur = ligne. Celui-ci approche des deux précédens , & n’a pas de pointes au corceler. Il eft cout brun , feulement il a un petit point blanc fur l'écuffon , à la commiflure des étuis , & de plus on voit fur ceux-ci une tache d’un brun rougeä- tre , plus claire , placée plus bas que leur milieu , qui for- me une efpéce de bande tranfverfale fur l’un & l'autre étui. La trompe eft fine & plus longue que le corcelet. Celui-ci eft chagriné , & les étuis ont des flries formées par des bandes de points. Les épines des cuifles antér.eures font fort vifibles & très-aigues. sr. CURCULIO jérruginens , elytris fhriaris , oculis LOTS Le charanfon couleur de rouille. ZLon,uesur 1 + tigne. Largeur < ligne.” 11 eft par -tout d’une couleur rougeâtre approchant de celle de la rouiile, il n’y a que fes yeux qui foient noirs. Sa trompe plus brune ,-égale la moitié de la lorgueur du coïps, & les étuis ont des ftries formées par des rangées de points. $2. CUR CULTO o8/Cure rufus , villis cinereis a/perfus; rof£ro thorace breyiore. { % Le charan/on veloute. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. , La trompe de ce charanfon eff groffe & courte, n'ésalant B'ÉSUENSECTES 301 guères que la moitié de la longueur du corcelet. Celui - ci eft aflez long. Les étuis ont des fîries formées par des rangées de points. T'out l'animal eft d’un brun noir , mais le deflus de fon corps eft couvert de petits poils gris, qui le font paroitre un peu cendré. $3. CURCULIO oëongus ; villis cinereis afperfus ; rofèro thoraci æquali, Le charanfon vierge. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. Le fond de la couleur de ce petit infe&te eft d’un brun foncé & noiïrâtre , mais il paroït d'un gris blanc, à caufe des ‘petits poils de cette couleur , dont tout fon COrps eft chargé ; il n’y a que les pattes & la trompe qui en foient moins couvertes , & qui paroiflent d’un brun plus clair La trompe eft fine , déliée , & de la longueur du corce- let pour le moins. Les yeux font noirs , & les étuis font: ftriés. On trouve ce petit charanfon fur les fleurs. BOS TR ICHUS. LED O0 SR CHE. Antennæ clavatæ , clav& Antennes en mafle com= ex articulis tribus compojitä, pofée de trois articles, pofées Capiti infidentes.. fur la tête. Rojtrum nullum. Point de trompe. Thorax cubicus caput intra fe Corcelet cubique dans lequel recondens. eft cacnée la tête. Türfi nudi fpinofi. Tarfes nuds & épineux. Ce genre & le deux fuivans fe reffemblent tout -à- fait our les antennes. Dans trous les trois elles fonr en mañle, à peu près comme celles du becmare , fi ce n'eit que le gros bout de l'antenne , ou la mafle, eft compofée de trois articles très-diflints , & que ces antennes font pofées fur la tête immédiatement, au lieu que dans le becmare & 302 HISTOIRE ABRÉGÉE ; le charanfon , elles naiflent d’une longue trompé qui manque dans ce genre & les deux fuivans. Nous aurions donc réuni enfemble le boftriche , le clairon & l’antribe , d'autant que ces genres renferment peu d'efpéces , fi la forme différente du corcelet & des tarfes ne les eût trop éloignés les uns des autres. Le boftriche a un corcelet gros, quarré , de forme cubique ; en devant duquel eft un enfoncement , où la tête eft reçue comime dans un capu- chon ou un camail , en quoi il différe des genres fuivans. Il en différe encore par la forme de fes tarfes , qui font fimples , nuds & épineux ; au lieu que ceux du clairon & de l’antribe ont en deflous des petites pelottes ou épon- ges : peut-être trouvera-t-on dans la fuite quelqu'efpéce à réunir à la feule que renferme ce genre. J’en ai vû quel- ques-unes , qui venoient du Sénégal. Quant au nôtre,il eft aflez rare , & je ne connois ni fa larve , ni fa chryfalide ; je foupçonne cependant fa larve de vivre dans le bois ; autour duquel on trouve l'infecte parfait : d’ailleurs {a for= me finguliere de cet animal le rapproche affez des vrillet= tes , qui vivent pareillement dans Le bois. Nous lui avons donné le nom de 4o/frichus , à caufe de fon corcelet qui eft velu , & chargé de petits poils ;, qui à la loupe paroiffent fs 1. BOSTRICHUS zger, elytris rubris. Planch. 5; fie: re Le boftriche. Longueur $ lignes. Largeur 2 lignes. Sa tête eft aflez petite & noire : fes antennes font petites & compofées de onze articles, dont les huit premiers font courts & ferrés , & les trois derniers beaucoup plus gros , faifant à eux feuls près des deux tiers de la longueur de l'antenne, Le corcelet eft gros , rond , cependant un peu anguleux & quarré , chagriné & finement velu. La tête fouvent s'enfonce toute entiere fous ce corcelet , en« forte que l'animal paroît comme décapité, Les étuis font DES INSECTES. 203 liffes & irréguliérement pointillés ; ils font rouges , & tout Île refte de l animal eft noir. CLERUS, Dermefis fpec, linn, EP ErnG Ts AA RIONN Antennæ clavatæ , clavé ÂAnténnes en mafle com- ex artculis tribus compofira, pofée de trois articles , po- capiti infidentes. fées fur la tête. Foftrum nullum. Point de trompe. Thorax fubcylindraceus ,. non Corcelet prefque cylindrique ; marginatus. fans rebords. Larfi fpongiofi. Farfes garnis de pelottes. Le clairon, auquel nous avons donné le nom de cÆrus ; par lequel les anciens ont défigné une efpéce d’infeéte inconnue aujourd'hui , a précifément le même caradtere d'antennes que le boftriche, Il en différe par la forme de fon corcelet , qui eft prefque cylindrique , fans avoir des rebords fur les côtés, & par les pelottes ou éponges dont fes tarfes font garnis. | Les larves de ces infeêtes n'ont rien de remarquable ;. mais les lieux différens qu’elles habitent , méritent notre attention.Celles de la premiere efpéce font d’une belle cou- leur rouge & font très-carnaflieres. Elles s'inrroduifent dans les nids des abeilles maçonnes , trouvent moyen de percer leurs cellules , & fe nourriflent de leurs larves & de leurs chryfalides , fans craindre l'éguillon des abeilles , tandis qu'elles font à l'abri dans ces cellules. C’eft dans ce même endroit qu’elles fe métamorphofent , & elles n’en fortent que fous la forme d’un infeéte parfait , que fes étuis & la dureté de fes anneaux défendent alors fuffilamment contre les piqûres des abeilles. Cet infette parfait , dont les cou- leurs font vives & éclatantes , n’habite plus ces nids, on le trouve fur les fleurs & les plantes. La larve de la feconde 304 HISTOIRE ABRÉGÉE | efpéce , femblable à celle de la premiere, mais plus petite 3 fe trouve dans des endroits plus fales. Les charcgnes, les eaux d'animaux défléchées font fon domicile ordinaire. Enfin la quatriéme & derniere , qui eft fort petite ; fe trou- ve dans les fleurs d’une plante qui eft très - commune à la campagne. Le refeda fait fa demeure , & on 1 y rencontre par bandes fouvent fort nombreufes. 1 CLERUS rigro-violaceus , hirfatus , elytris fafcia triplici coccinea. Planch. $ , fig. 4. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 388, n. 7. Attelabus cœrulefcens ; elytris rubris ; falciis tribus nigris, Sivamerd. bibl. nat tom. 2 , tab. 26, fig. 3» Raj. inf. p. 108, n. 21. Reaum. inf. vol. 6 , tab. 8, fig. 9, to. Le clairon à bandes rouges. Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes. Cet infeéte le plus beau de ceux de ce genre ; eft oblong. Son corcelet eft de forme un peu cylindrique, Il eft d’un beau bleu brillant & chargé de poils. Ses étuis font de même couleur , & chargés chacun de trois bandes d’un beau rouge de lacque : ou , pour mieux dire,on en peut compter quatre ; fçavoir, une en haut, qui defcend un peu obliquement , en partanr de l’angle fupérieur & extérieur des étuis ; une plus bas, plus droite & plus large ; enfin, une troifiéme plus étroite , qui fe prolongeant au côté exté- rieur , en forme une quatriéme. La larve de cet infeëte fe loge dans les nids d'abeilles maçonnes , fe nourrit de leurs larves , & y croît enfermée dans ce nid, qu’elle ouvre enfuite lorqu’elle a fubi fa métamorphofe. ‘ 2. CLERUS IL 070 - cœruleus. Linn. faun. fuec. n. 373. Dermefles nigro.cœruleus, Ray. inf. 100. Scarabæus antennis clavatis 12. Le clairon bleu. Longucur 14,2,2%4lignes. Largeur?,r,1 + ligne. DU. . d . Cette efpéce varie beaucoup pour la grandeur. Elle eft S \ tLÈS= LS DES INSECTES. 30$ très-femblable pour la forme à la précédente , maïs elle eft toute bleue & un peu velue. L’une & l’autre eft allongée & fe replie en renfonçant fa tête & cachant fes pattes. On trouve cet infeéte fur les fleurs & fouvent dans les maifons. .Sa larve mange les charognes. | "ST CLERUS fufèus » villofus ; elytris flavis cruce fifa Sté Le clairon porte croix. Longueur 4 lignes, Largeur 1 ligne. La forme de cet infeéte eft [a même que celle du clairon à bandes rouges , & il a tous les caraëteres des autres efpé- ces de ce genre , à l’exception néanmoins d’une petite différence ; c’eft que leurs antennes , figurées en mañe , ont leurs trois derniers articles plus gros , au lieu que dans celui - ci cela eft moins marqué , & il n’y a prefque que le dernier article qui forme la mafle. La tête de ce clairon eft d’un brun clair , ainfi que fes antennes. Ses yeux font noirs : fon corcelet eft d'un brun plus foncé que la tête. Les étuis font d’un jaune pâle avec deux bandes brunes, l'une plus haut & étroite , l’autre plus bas & large. La future des étuis eft de même couleur ; & joint enfemble ces bandes , ce qui forme fur le dos de l’infeéte la figure d’une croix. Les pattes font pales avec leurs articulations “plus brunes. Les étuis ont des fries de points enfoncés ;, & tout l'animal eft velu. 4 CLERUS ziger, fubovatus ; villis ctnereis. Le clairon fatiné. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. Il eft fort petit , plus court & plus ovale que les pré- cédens , avec un corcelet un peu plus large , fur-tout vers le bas. Sa couleur eft noire , mais il paroït gris , à caufe des petits poils de cette couleur , dont il eft couvert , ê&. qui le rendent comme fatiné. Ses pattes font brunes. On le trouve en quantité dans les fleurs du refeda, Tome Q q 306. HISTOIRE (ABRÉGÉE : ST ANTHRIBUS. Der linre 1? ANTRIBE. ‘Anrennæ clavatæ , clava ÂAntennes'én mafles com- ex. articulis tribus compofita pofte de trois articles, Po Capiit in/tdentes. s fées fur la téte.. Roffrum nullum. Point de trompe. Thorax la:us marginatus, Corcelet large & bordé. Tarfi fpongiof. î ROUE de PERLE Ga enre a Î même te ne d’äntennes que les deux précédens. H différe du bofriche &reffemble au clairon ar les pelsttes ; dont fes tarfes font garnis ; & enfiñ 41 différe de ce dernier par fon corceict » qui eft large & bordé à l’entour, au lieuque celui duclairon eft prefque :cylindrique &: fans lancuns rebords. Ontrouve ces infeëtes fur les fkurs , qu'ils rongent & paroiffent hacher en mor- -ceaux,-c'elt ce qui les a fait appeller antribe ; azthribus , flores comminuo. Pour ce qui regarde l’hificrique de ce -geure , la forme de fes larves , leurs métamorphofes , Je ne puis rien avancer à ce fujet, ne les connoiflant pas affez. RS me coenterai de décrire les efpéces. . AN “à H R I B INRA PE À riger ï ebtris riars 5 fe nioroque marmorats. Planch. ” Sea he. 3. L'antribe marbre. Longueur 1 Z ligne. Largeur 1 : ligne. : On voit par les dimenfions de cet infeête , ‘qu :T eft allez quarrée & peu allongé. Sa tête & fon corcelet font noirs j "avec quelques Petitsipoils gris ; fähs points ni fries, du ‘moins bien marqués. Les étuis ont des ftries longitudi- nales formées par des points. Leur fond eft Ant rouge brun ; {ur lequel on voit des points & des marques noi- "res, les unés plus grandes ; les autres plus petites , rah«° gées en long , fuivänt- la direction des fries, Le long de PE ER de — DES TNsEcTrs. 307 ces bandes , font quelques taches grifatres entré les points noirs. Au milieu de chaque étui, le noir domine & forme une tache quarrée plus grande. La future des étuis eft auif de couleur noire. Les pattes font noires variées d’un peu de gris, & le deffous du ventre eft aufli noir, avec un peu de rouge brun, femblable à celui des étuis. Le corcelet de cet animal eft aflez large , renflé & bordé, & fes an- tennes ; comme celles de tous ceux de ce genre, font bien formées en maflue, ayant les trois derniers articles beaucoup plus gros que les autres. On trouve cet infeéte lirla het | 2. ANTHRIBUS ovatus fubvillofus , é fufo cine reoque Varlegatus. L'antribé minime. Longueur x + ligne. Largeur à ligne. Cette efpéce eft afflez quarrée. Elle ‘eft brune ,; mais couverte par endroits de petits poils gris, qui la rendent bigarrée , principalement fur les étuis , où l'on voit pref: qu'alternativement des taches brunes & grifes. Ces étuis font ftriés. J'ai trouvé cet infeéte fur les fleurs 3. ANTHRIBUS arer, elytris apice cinerafcentibus, Planch. 5 , fig. 2. L'antribe noir fîrie. Longueur 6,7 lignes. Largeur 2 = lignes. Il n’y a aucune des parties de cet infeëte qui ne foit noire, à l'exception de l'extrémité de fes étuis. Sa tête eft longue & platte depuis les yeux jufqu'à fon extrémité, où elle eft armée de deux fortes machoires. Les yeux font fort faillans & placés. fur les côtés. Le corceleteft plus: large dans le milieu qu'à fes extrémités. Deux éminences fur fes côtés , avec quelques inégalités en forme de rides far le dos; lui donnent la figure du corcelet d'un capri- corne, Sa partie antérieure eft relevée d'un petit bourrelet. (cs 308 HISTOIRE ABRÉGÉE Les étuis ont chacun dix ftries, formées par des points creux, féparés les uns des autres. Entre la feconde & la troifiéme ftrie, eft une côte relevée , principalement dans. une petite inflexion , qu'elle fait proche le corcelet. Les étuis, à leur extrémité poftérieure , font un peu cendrés & fe recourbent pour couvrir le ventre. Dans les dix ftries des étuis, je n’en ai point compris une, qui eft proche la future , & qui n’eft compofée que de huit ou dix points. 4. AN THRIBUS riger, elytris abdomine Breviortbuss Linn. faun. fuec. n. 370. Dermeftes niger oblorgüs, abdomine acuto, A. Upf. 1736, p.16, n. 7. Scarabæus minimus ater , florilegus. Ray. inf. p. 108, n. 29. Scarabæus antennis clavatis, clavis in annulos divifiss. L'antribe des fleurs. Longueur 1 ligne. Largeur : ligne. Cette petite efpéce eft noire par-tout. Sa: forme eft ovale , un peu quarrée. Ce qui la rend très - aifée à recon: noître , c’eft que fes étuis font plus courts que fon ventre;,. & n en recouvrent que les deux tiers ; mais le bout de fon ventre n'eft pas en pointe , comme le dit M. Linnæus, ce qui me feroit prefque douter que ce füt cette efpéce qu'il eût voulu défigner. On trouve ce petit animal en très- grande quantité fur les fleurs , fur -tout fur Les plantes en ombelles. s ANTHRIBUS ziger ovatus , elytris apice pundis: duoëbus rubris. L'antribe à deux points rouges au bout des étuis. Longueur 1 ligne. ® Largeur X ligne. Cette antribe eft ovale. Ses étuis font noirs , lifles, oblongs , brillans , avec deux points rouges affez grands vers leur extrémité inférieure, un fur chaque étui. On trouve fur les fleurs ce petit animal, qui réflemble à une coccinelle. | 6 ANTHRIBUS xper, ovatus, elytris abdomen teoentubus, DES INSECTES. 309 L'antribe noire lifle. Longueur % ligne. Largeur + ligne. Cette efpéce ne différe de la précédente ; que parce qu’elle n’a point de taches rouges, & qu’elle eft encore plus petite. Du refte , elle eft de même ovale, & fes étuis font liffes. Je la croirois volontiers fimple variété de la cinquiéme. 7. ANTHRIBUS oëlongus, 1otus rufus. L’antribe fauve. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. Sa couleur eft par-tout. d’un brun fauve. La forme de Ton corps eft aflez étroite & allongée. Ses antennes font aufli longues que fa tête & fon corcelet prisenfemble , & leurs trois derniers articles, font plus gros, très-diftinéts, &t forment la maffe. Le corcelet & les étuis font pointillés. iréguliérement, On trouve fouvent cette petite efpéce: fur le vieux bois. SCOLYTUS. L'IESS\C'OSL-IVT"E, Antenne clavatæ , clava Antennes en mañle folide Solide. d’une feule piéce. Roffrum nullum. Tête fans trompe. Le cara@ere du fcolite eft aifé à voir, & le diftingue très-bien de tous les autres genres de cette fection. Ses an- tennes font à la vérité terminées par une efpéce de mañle,. comme celles du charanfon ; mais outre qu’elles ne font point pofées fur une trompe , elles font configurées de’ maniere à ne pas sy méprendre. On peut voir dans la figure cette ftru@ture finguliere, qui s’apperçoit mieux qu'on ne peut la décrire. On verra le peu d'articles dont ces antennes font compofées , la forme bizarre d'un de 310 H1iSTOIRE ABRÉGÉE ces articles & la groffe mafle que forme feule {a derniere piéce des antennes. Nous n'avons qu'une feule efpéce de ce genre, encore.eft-elle aflez rare, Je ne connois ni fa larve ni fa chryfalide. Quant à l'infeéte parfait, on le trou- ve affez communément dans les chantiers , ce qui me fait croire que fa larve doit habiter dans les vieux bois. ! 1.SCOLYTUS Plane fe Le fcolire. Longueur 1 3 ligne. Largeur ? ligne. | Ce petit infefte approche des becmares & des der- meftes. Il différe de ceux-ci par fes tarfes; de ceux-là, parce qu'il n'a pas de trompe, & des uns & des autres, parce que la maffe de fes antennes eft folide , compofée d’une feule piéce, fans qu’on y puiffe appercevoir la moin- dre féparation. La forme de fon corps reflemble à celle des fcarabés. Il eft un peu allongé. Sa tête & fon corcelet font d’un noir life & brillant , & vüs à la loupe, ils paroif- fent ponétués. Ses étuis font bruns, courts, ftriés. Si on les regarde de près ,on voit dans le creux des ftries, des points; & fur leur deflus , ou entre les ftries , une autre rangée de points peu enfoncée. Les étuis ne font pas la moitié de la longueur du corps, & la tête & le corceler, qui eft fort long , en font plus de moitié. Les pattes & les antennes font brunes. On trouve cet infeéte fous les écorces. C ASS 1-D'A: LA CASSIDE. Antennæ extrorfum craf- Antennes plus groffes vers Jiores , rodofæ. le bout , & à gros articles. Thorax & elytra marginata, Corcelet & étuis bordés. Caput thorace teélum. Tête cachée fous le corcelet. Ce genre eft un des plus aifés à reconnoître. Son carac+ jen DES INSECTES. 311 tere le plus effentiel eft la forme de fon corclet , qui eft grand , & dont les rebords allongés antérieurement ca- -chent la tête de l’infeûte & la furpaffent. Ce caraëtere générique , Joint à la figure des antennes , diftingue la -caflide de tous les autres infeétes à étuis, & fur-tout des «boucliers | peliis) que quelques Auteurs avoient confondus ‘avec lacaihide.Ces deux genres font fi éloignés lun de Pau- tre , qu’ils font même d’ordres différens, la caflide n'ayant que quatre piéces ou articulations aux tarfes , au lieu que le boucher en a cinq. La forme de ces infetes , dont la tête eft cachée fous les larges rebords du corcelet, leur a fait donner le nom de caflide | comme qui diroiït cafque. Les larves de ces infeûtes font encore bien plus fingu- lieres que lanimal parfait. Elles ont fix pattes, & leur ‘corps eft large , court, applati ; bordé fur les côtés d’ap- -pendices épineufes & branchues. Leur queue fe recourbe en deflus de leur corps ; & fe termine en une efpéce de ‘fourche , entre les deux fourchons de laquelle fe trouve l'anus. Par cé moyen , les excrémens que rend F'infeéte, en fortatit de fon corps, reftent fouténus fur cette efpéce de fourche, où ils s'amaflent & forment comme un para- fol , qui met fon corps à l'abri: ainfi cette larve foutient toujours.en Pair , au. deffus de fon corps , un tas d'excré- mens. Lorfqu'ils font trop defléchés, elie s'en débarrafie, & de nouveaux plus frais prennent la place des anciens. -Cette. larve fe défait plufieurs fois de fa peau , dont on trouve, quelquefois la dépouille fur fon parafol , avec les ‘excrémens. On rencontre fouvent ces infectes furles chat- dons , les plantes verticillées & une efpéce d'aunée d'au- tomne. C’eft auffi fur ces mêmes plantes qu'on trouve la chryfalide finguliere de ces mêmes infeétes ; qui ne s'en- foncent point en terre pour fe métamorphofer. © ette chry- falide , qui fuccéde à lalarve, après qu’elle s’eft dépouillée de fa derniere peau, ef large, platte : prefque ovale, ornée dans fon contour d'appendices à plufieurs pointes, femblables à des efpéces de feuillages, & en devant, 3u2 HiSTOIRE ÂBRÉGÉE “ d’une efpéce de bandelette ou corcelet terminé en arc de cercle , & chargé de pareilles pointes. Elle reffemble en quelque facon à un écuffon d’armoirie couronné , & on la prendroit à peine pour un animal. En deflous , on apper- çoit prefque toutes les parties de l’infeéte parfait, contenu fous les enveloppes de la chryfalide , fa rête , fes antennes, qui font brunes, & fes pattes. Cette finguliere nymphe eft d’un vert pâle ; elle a quelques taches brunes fur fon corcelet , & fes épines ou lames latérales font blanches. Au bout de quinze jours , on voit fortir de cette chryfa= lide l’infeéte parfait , par la rupture qui fe fait à la partie antérieure de la peau de deflus. Nous avons cru devoir donner la figure de la larve & de la chryfalide , dont la forme finguliere s’apperçoit plus aifément & mieux qu’on ne peut la décrire. L'infeête parfait dépofe fur les feuilles fes œufs, qui font rangés les uns auprès des autres, & forment des plaques fouvent couvertes d’excrémens, Quant aux efpéces de caflides, nous n’en avons pas un grand nombre dans ce pays-ci; elles fe réduifent à cinq, fans compter quelques variétés. Les pays étrangers en four- niffent plufieurs autres belles efpéces. Celles des environs de Paris, font les fuivantes, 1,C A SSTD A séridis, corpore nigro. A. Upf. 1736; P'175 7200. Linn. fÿff. nat. edit. 10, p: 362, n. x. Caffida viridis. Linn. faun. fuec. n.377. Caflida viridis, ovata, lævis; clypeo caput tegente integro. Raj.inf. p. 107, n.$. Scarabæus antennis clavatis, clavis in annulos divifise Reaum, inf. vol. 3 , t. 18 , fig. omnes. Blank. belg. 89 , tab. 11, fig. F. Tefludo viridis. Goed. belg. vol. 1 ,p, 94, 1. 43. Tefludo viridis, De goed. 286,1. 116. Wlerian. europ. 3 , tab. 14. Frifc. germ. 13 ,p, 35 1. 29. Coccionella clypeata viridise Rofel. inf. vol. 2, tab. 6, Scarab, terreftr. clail, 3, La caffide verte. Longueur 1 , 1Æligne. Largeur ?, 1 ligne. La grandeur de cet infeéte varie, Son corcelet ef large, Un DES INSECTES. 313 ‘uü peu applati, & a des rebords plats, fort faillans, en- Torte que la tête de l’animal eft tout-à-fait cachée: Les étuis ont des ftries de points ; & débordent pareillement de beaucoup le corps. Cette conformation donne à l’in- fecte l'air d'une petite tortue. Tout le deflus de l’infe&e eft uni & de couleur verte. En deflous, on voit le corps de l’animal plus petit & plus étroit que fes étuis & tout noir , à l’exception des pattes, qui font d'une couleur pa Cet infette fe trouve fur les plantes verticillées & fur _ {es chardons. Sa larve reflemble à celle des autres infec- tes de ce genre. On peut voir la figure que nous en avons donnée, . 2. C ASSID A xebulofa , pallida , corpore nigro. Linn. faun. fuec. n. 378. Caflida nebulofa , pallida , ovalis ;. clypeo caput tegente integro. Linn. [yff. nat. edit. 10, p. 363 , n. à. Caffida nebulofa. Ray. inf. p.88 , n. 13. Scarabæus minor , fordide fulvus, punis & maculig aliquot nigris temere fparfis notatus. Goed. belg. 1, p.96 ,t, 44e Lift. goed. 287 ,t. 117. Liff, tab. mut.t, 17, f. 10. La caffide Brune: Longueur 1,3 lignes. Largeur 1 = ligne: Cette caflide reffemble tout-à-fait à la précédente. Son corcelet & fes étuis débordent extrêmement la tête & tout le corps , qui font entiérement cachés deflous. Le corps eft noir. La feule différence entre ces deux efpéces de caffides , eft celle de la couleur du deffus de l'animal, qui , au lieu d’être vert, comme dans l’efpéce précédente, eft dans celui-ci d’une couleur brune claire ; parfemé de quelques petites taches noires. Les pattes font auili de la même couleur. On trouve cet infecte dans les bois & fux les mêmes plantes que le précédent. 3. CASSID A pallida , linea duplici longitudinalt à yiridi-deaurata, Tome LI. | Rr j'4 HISTOIRE ABRÉGÉE Linn. fÿfl. nat. edit, 10 ,p. 363, n. 3. Caflida grifea, elytris linea cærulea nitidilima, La coffide à bandes d'or. Longueur 1 à lignes. Largeur 1 3 ligne. Il y a e: core peu de différence entre cette efpéce &les deux précéd. ntes: elle approche fur-tout infiniment de la feconde ; maïs fa couleur eft pâle d’un jaune terne, tirant un peu fur le fauve. Ses étuis ont des ftries longitudinales de points, mais la troifiéme ftrie, en commençant à comp: ter de la future, eft écartée des deux premieres , & lelong de cet endroit, eft une belle raie longitudinale d’un vert doré , mais qui ne fe voit que fur l’infeéte vivant: car lorf- quil eft mort , elle difparoit à mefure qu'il fe defléche. . 4. CASSID A siridis , thorace ferrugineo. La caffide verté à corcelet brun. Longueur 2 3 lignes. Largeur x à lignes. Ses étuis font d’un beau vert & friés de points. Son corcelet eft d’un brun rougeûtre, quelquefois en entier: d’autres fois dans fa partie poftérieure feulement.. L’écuf-- fon & le bord des étuis qui le touchent, font auffi d'un rouge brun, ce qui forme une efpéce de triangle brun, tandis que le refte des étuis eft vert. J’ai trouvé cette ef- péce avec la fuivante fur l’aunée des prés. Afler pratenfis. autumnalis conyzæ folio. infe. R.S. $. CA SSI D A viridis maculis JUQTÉS VATLeSAEs . Planch. $, fig. 6. Caflida rubra, maculis nigris variegatæ La caf de panachez. Longueur 3? lignes. Largeur 2 lignes. Je joins enfemble ces deux variétés , qui font tout-à<- fait femblables , & qui ne différent que pour le fond de la couleur. L’une a le corcelet & les étuis rouges ; l'autre: les a d’un beau vert, Toutes deux ont les pattes , les an- DES A NSEGTES: “3iç #tennes êtle deffous du corps noirs. Toutes deux ont fur leurs étuis des ftries longitudinales formées par des points -enfoncés. Toutes deux enfin ont les mêmes taches noires fur les étuis. Ces taches font d’abord au nombre de cinq ou fix le long de la future longitudinale qu’elles touchent, fe joignant fouvent avec les correfpondantes de l’autre étui, ce qui fait-pour lors une bande longue , noire , den- -telée &, feftonnée. Enfuite il y a deux grandes & longues taches vers l'angle extérieur du haut des étuis ; & enfin deux ou trois petits points noirs fur le milieu de l’étui. On trouve ces deux infeétes enfemble, en grande quantité au bord des étangs, fur l’aunée des prés. Leurs larves ref- femblent à celle de la caflide verte. Elles font applaties, -épineufes , fur-tout furiles côtés, & ont une queue four- chue, avec laquelle elles foutiennent leurs excrémens. Elles rongent les feuilles de Paunée. Jen ai nourri plu- fieurs ; qui m’ont toujours donné des caflides vertes pana- chées, ce qui m'a fait foupçonner que les rouges & les vertes ne différoient que par l'âge, les dernieres étant les “plus jeunes ,.& les autres les plus vieilles, Pour m’enaflu- rer encore , j'ai nourri des caflides de couleur verte. Le vert de leurs étuis a pris peu à peu une teinte d’abord jaune , puis de plus en plus rouge ; ce qui prouve que la différence de couleur ne vient que de l’âge plus ou moins avancé. | ANASPIS, LA NA SPLE. Antenne fliformes, fenfim Antennes filiformes, qui crefcentes. vont en groffiffant vers le bout. Scutellum vix apparens. Ecuflon imperceptible. Thorax planus , lævis non mar- ‘Corcelet plat , uni & fans re- ginatus. rie bords. - Les infeêtes de ce genre, qui font affez rares , refflem- Rri 316 HISTOIRE ABRÉGÉE blent beaucoup pour la forme à ceux d’un autre gente ;. ue nous examinerons plus bas, qui eft celui des 10r= delles. Xs font allongés , retrécis vers le bout, & plus larges en devant ; mais ce qui les diftingue, ce font, 1°. leurs an- tennes filiformes , qui vont en augmentant un peu & pref- qu’infenfiblement vers leur extrémité ; 2°. & fur-tout leur écuffon , qui eft fipetit, qu’il eft imperceptible , & qu’on ne peut gucres l’appercevoir qu’à l’aide d’une loupe , en- core eft-il fouvent tout-à-fait caché fous le corcelet. Cette particularité a fait donner à ce genre le nom d’anaf-. pe» anafpis , comme qui diroit fans écuflon , parce qu’à la premiere infpettion, ces infeétes paroiflent en man- quer. Je ne connois ni les larves ni les chryfalides des anafpes. Les infeétes parfaits fe trouvent fur les fleurs &: fouvent dans les fleurs. sa. ANASPIS 044 nigra. Planch, $ ; fig. 7, L'anafpe notre. ; Longueur 1,12 ligne. Largeur +, ligne. Ses antennes , qui font filiformes ; vont un peu en grof- fiffant vers l'extrémité, & font placées fur le deflus de la tête devant les yeux. Elles font un peu plus longues que le tiers du corps. La tête eft applatie. Toute fa bafe pofe fur le corcelet, qui eft large, un peu convexe , & qui va en s’élargiffant du côté qui regarde les étuis. Ceux-ci font allongés & vont en fe retréciffant vers leur extrémité, ce qui donne à l'infeête une figure un peu pointue. Tout l’a- nimal eft noir, life, fans points niftries. Ses pattes feu- lement font un peu jaunâtres, fur-tout les quatre anté- rieures. Cet infette fe trouve fur les fleurs. 2. ANA SPIS rigra, elytro fingulo antice macula flavai L'anafpe à taches jaunes. | Cette efpéce eft tout-à-fait femblable à la précédente pour-da forme & pour la grandeur; elle n’en différe que par | Des LNSECTES. 317 deux grandes taches jaunes , qui font à la partie antérieure des étuis", & qui en occupent près d’un tiers. Ces taches ne vont pas tout-à-fait jufqu’à la future , qui, étant noire, fépare ces marques jaunes l’une de l’autre. On trouve cet infeête avec le précédent. 3 AN ASPIS xigra,thorace luteo.. L’anafpe à corcelet jaune. Longueur 1 ligne. Largeur ? ligne. : Cet infette eft encore tout-à-fait femblable aux deux précédens. Ses antennes font de la longueur de la moitié du corps, jaunes à la bafe , noires à l'extrémité. La tête eft noire , ainfi que le ventre & les étuis. Le corcelet eft jaune un peu fauve. Les cuifles font du même jaune, & le refte des pattes eft noir. Cet animal fe trouve avec les précé- dens, mais moins fréquemment. & ANASPIS s240/0-flavefcens ; coleoptrorum maculis tribus obfcuris. ' L'anafpe fauve. Longueur + hgne. Largeur = ligne. Sa couleur eft par-tout fauve, jaunâtre , & l’infeéte pa- roît un peu foyeux, à caufe des petits poils dont il eft cou- vert. Son corcelet eft d’une couleur un peu plus foncée _que les étuis. Sur ceux-ci, on voit trois taches plus bru- nes, une fur le milieu de chaque étui, & une troifiéme _pofée un peu plus bas, fur la future, & commune aux deux étuis. Le deffous de l’infeéte eft de couleur plombée & obfcure. Dans cette efpéce ; on apperçoit un peu l'é-- cuffon, qui ne paroïît point dans les précédentes. ©: 318 HisTOIRE ABRÉGÉE Se ORDRE TROISIÉME:. Infêcles qui ont trois articles à toutes les pattes. COCCINELLA. , LA COCCINELTE. | » \ 0 4 Antennæ extrorfum craf= Antennes à gros articles ; fiores , nodofæ, antennuds plus grofles vers le bout , & breviores: plus courtes que les anten- nules. Corpus hœmi/phæricum. Corps hémifphérique. L À coccinelle eft un de ces infeétes communs; que tout le monde connoit , & que les enfans même recherchent fous le nom de Béte-à-dieu ou vache-à-dieu. Neanmoins fon caraëtere , quoiqu'aifé à diftinguer , n’a pasété apperçu jufqw’ici des ae Le nombre des piéces qui com- pofent fes tarfes, eft un premier caractere effentiel à ce genre & au fuivant, & qui les diftingue tellement de tous les autres infeétes à étuis , que nous en avons fait un ordre particulier. Mais de plus, les antennes de la coccinelle, compofées de gros articles noueux, qui vont en grolliflant vers le bout; en un mot, prefque femblables en petit à celles de la chryfomele , & en même-tems plus petites que les antennules , forment un caraétere générique bien remarquable. Dans la plüpart des autres infeétes à étuis, les antennules ou barbillons , qui accompagnent la bouche & les machoires, font beaucoup plus petites que les an- tennes , que l’on voit placées fur la tête, aux environs des yeux. Ici c’eft précifément le contraire : les antennules font beaucoup plus grandes que les antennes: ce font elles que l’on apperçoit d’abord, &il faut chercher les antennes ‘pss INsEcres. 319 pour les voir. Aufli quelques Naturaliftes modernes ont- ils pris les antennules de la coccinelle , pourles véritables antennes. Cette figure des antennes, la forme du corps des coccinelles , qui eft arrondi, & le nombre des articles des tarfes ; font aifément & frement réconnoître ce genre, Les larves des différentes efpéces de coccinelles , ne font pas moins communes que les infeêtes parfaits. Dans l'été , on voit les feuilles de plufeurs arbres couvertes d'un nombre intini de ces larves, qui fe nourriffent de pu- cerons ; elles font allongées , plus larges à leur partie anté- rieure, où font leurs fix pattes, & leur partie poftérieure fe termine en pointe. Elles marchent lentement & d’un pas lourd. La plûüpart font noirâtres, bariolées de qques taches jaunes ; fauves ou blanchâtres. Lorfqu’elles veu- lent fe métamorphofer, elles s'appliquent contre une feuille par la partie poftérieure de leur corps, elles fe re- courbent , fe gonflent & forment une efpéce de boule , dont la peau s étend & fe durcit. Au bout d’une quinzaine: de jours, la peau de cette chryfalide fe fend fur le dos, & on en voit fortir l’infecte parfait, dont les couleurs font d’abord pâles & les étuis fort mols; mais en peu de tems ceux-ci fe durcillent & prennent uné belle couleur vive & btillante.. Les œufs des coccinelles font oblongs & de couleur d'ambre jaune. Les efpéces dé ce genre, qui eft nombreux, ne font pas fort grandes , mais elles font toutes lffes & brillantes. Parmi ces efpéces , il poutroit y avoir beaucoup de varié- tés. J'en ai déja marqué quelques-unes , que j ai apperçués; mais je fuis perfuadé qu un obfervateur exaët en pourroit encore ‘écouvrir plufieurs autres. J’ai trouvé plufieurs de ces efpéces accouplé ‘5 avec d’autres , qui paroiflent très- différentes. Que réfulte-t-il de cet accouplement ? En vient-il une variété qui tienne de l'un & de l'autre indi-- vidu , une efpéce de mulet, oùbién ces deux individus: accouplés ;, quoique différens, ne font ils que des varié-- tés Lun de l’autre ? C'eft ce qu'il faudroic fuivre &t exa>- 320 HisTOIRE ABRÉCÉE miner. Ên attendant, nous allons détailler les efpéces de ce genre , que nous connoiflons , & qui paroïffent les plus conftantes. 1. COCCINELLA coboprris rubris ,punilis duobus nigris. Linn. faun. fuec. n.388. Linn. fyfl. nat. edit. vo, p. 364, n. 2. Coccinella bipunétata. Merian. europ. 3, p.58, tab. 35, f. infima. k Re Liff. log. p. 383 ne 8. Scarabæus alter niger exiguus, pennarum cruflis mie niatulis , in quibus mediis duæ tantum maculæ nigræ. e Raj. inf. p. 86, n. 2. Scarabæus hæmilphæricus minor , elytris è avo ruben- tibus , fingulis maculis feu punétis nigris media parte notatis. | Petiv. gazoph. p. 34, 1.21, f. 4. Coccinella anglica bimaculata, feu minor rubra. Reaum. inf. 3,tab. 31, f. 16. Frifch. germ. 9 ,p. 33 st. 16, f. 4 Coccinella fecundæ magnitudinis, punGis coleoptrorum duobus. Bradl. natur, t. 27 ; f. 4e pa La coccinelle rouge à deux points noirs. Longueur 2 + lignes. Largeur 2 lignes. Tout le deffous de cet infeûte eft noir. Son corcelet eft de la même couleur , avec deux grandes taches blanches fur les côtés , & une petite en cœur à fa partie poftérieure, qui touche à l’écuffon. On voit aufli deux petits points blancs fur la'tête, qui eft noire. Les étuis font rouges &æ ont chacun un point noir confidérable dans leur milieu, Tout l’infette eft hémifphérique : fon corcelet & fes étuis ont à leur contour un rebord, qui fe voit en deflous. On trouve cette coccinelle fur les plantes & fur plufieurs ar- bres. La larve qui la produit , eft allongée , noire & variée de jaune. Elle fe trouve principalement fur l’aune , où elle vit de pucerons. J'ai quelquefois trouvé cette efpéce ac- couplée avec d’autres , qui paroiïflent fort différentes. 2 COCCINELL A coleoptris rubris, punis quinque nigris. Linn. faun.fuec. n. 392. Linn, fyff. nat, edit. 10 , p. 365 , n. s. Coccinella quinque-pundtata. La coccinelle rouge à cing points noirs. Cette DES INSECTES. 328! Cette coccinelle reffemble à la précédente pour fa for- me & fa grandeur. Son corps eft noir : fa tête & fon cor- celet le font aufli, mais il y a fur la tête deux points blancs, & fur les côtés du corcelet, deux taches blanches. Les étuis, qui font rouges , ont chacun vers leur milieu un PE noir confidérable , & un autre plus petit, placé plus as & plus extérieurement. De plus, il y a un autre point à l’origine des étuis, commun à tous les deux, ce qui fait en tout cinq points noirs. L’infecte eft hémifphérique , & fes étuis font bordés , comme ceux des autres efpéces de ce genre. Celle-ci fe trouve dans les jardins, mais plus ra- rement que la précédente. Sa larve a fix pattes , & fe mé« tamorphofe comme les autres du même genre, 3. COCCINELLA coZoprris rubris ; pundis feptem aigris. Linn. faun. fuec. n. 391. Planch. 6 , fig. 1. Linn. [yff. nat. edit. 10, p. 365 , n. 8. Coccinella feptem-pundata. Albin. inf. t, 61, f. C. Goed. belz. 2 , p.58 , t. 18; Gall. tom, 3 , tab, 18, Lifi. goed. p. 268, f. 112. ; Lift. log. p. 382 , n. 7. Efvrup ef Reaumur. inf. 3 ,1.31,f.18. Merian. europ. 2, p.24, ,t. 11. Petiv. gazoph. p. 33, 1.21, f. 3. Cochinella anglica vulgatiffima S. rubra , fep- tem nigris maculis punétata. Raj. inf. p. 86, n. 1. Scarabæus fubrotundus feu hemifphæricus rubens major vulgatiffimus, Erifh. germ. 4 ,p.1,t.1,f. 4. Coccionella major. Rofel. inf. vol. 2 , tab, 2 , Scarab. terreftr. clafl. 3. La coccinelle rouge à fepr poin:s noirs. Longueur 3, 4 lignes. Largeur 2 +, 3 lignes. Cette coccinelle eft la plus commune de toutes & une des plus grandes de ce Pays-ci. Sa tête eft noire avec deux petits points blancs. Son corcelet eft pareillement d’un noir foncé & brillant , avec une marque d’un blanc jaunä- tre fur chaque côté. Chacun de fes étuis a trois points noirs difpofés en triangle , & de plus il y en a un à Porigine des étuis , commun à tous les deux , ce qui fait en tout Tome I. 322 HisTOIRE ABRÉGÉE fept points noirs. La larve qui produit cet infeëte ; eft lon- ue, à fix pattes en devant & eft tout-à-fait femblable à celle de l’efpéce précédente , fi ce n’eft qu’elle eft plus grande. Elle ef de couleur grile avec des taches noires & blanches. On la trouve fur tous les arbres , mais fur-tout fur le tilleul , où elle fe nourrit de pucerons : pour cet effet fa tête eft armée de machoiïres aigues. Lorfqu’elle veut fe transformer , elle s'attache à une feuille par l’anus & fe gonfle : fa peau devient roïde & forme une efpéce de coque , de laquelle fort la coccinelle parfaite , par une ouverture ou fente qui fe fait fur le dos de cette chry- falide. | 4. COCCINELLA coleoptris rubris , punélis novem zigris , thorace #igro ; lateribus albis. Linn. fyfl. nat. edir, 10 , p. 367 , n. 9. Coccinella coleoptris nigris pun&tis rubris fex. La coccinelle rouge à neuf points noirs & corcelet noir. Longueur : + lignes. Largeur 2 lignes. Il y a tant de refflemblance entre cette coccinelie & la précédente , qu'on la prendroit volontiers pour une fimple variété ; fa grandeur eft cependant un peu moiïngre : du refte la tête & le corcelet font la même chofe , ilnya de différence que dans les points noirs des étuis. Ces points dans cette efpéce, font au nombre de neuf & pref- que de onze. Il y à fur chaque étui trois grands points noirs , & un quatriéme plus petit vers le bas , ce qui , avec le point commun, qui fe trouve à l’origine des deux étuis, fait en tout neuf points : de plus on voit au bord latéral des étuis, un petit endroit noir de chaque côté , qui refflemble encore à une tache, Cette marque paroît particuliere à cette efpéce. On rencontre cet infeête fur les arbres & les charmilles : il n’eft pas bien commun. se COCCINEL LA co/eoprrès rubris , punéis novem ZLQIES ; thorace nigro, antice albo. DES INSECTES. 3239 La coccinelle rouge à neuf points noirs & corcelet varie. 6. COCCINELL A cofeoptris rubris , pundis tredecim nigris. Linn. faun. fuec. n. 395. AG, Up 1736 ,p. 18, n. 3. Coccinella pun@is duodecim, Reaum. inf. 3, tab. 31,f. 19. La coccinelle rouge à treiçe points noirs & corcelet jaune varie. Longueur 2 lignes. Largeur 1 Z ligne. Je joins enfemble ces deux coccinelles, qui pourroient bien n'être que variétés l’une de l’autre , comme on le va voir par la defcription. Toutes deux fcnt de même gran- deur. Leur tête eft Jaunâtre en devant , & irréguliérement bordée de noir en arriere. Leur corcelet eft noir , mais la partie antérieure & Îes côtés font tachés de blanc, qui s’avançant dans le noir , y forme un deffein fort joli. Ainfi par rapport à la tête & au corcelet , ces deux infeétes font tout-à-fait femblables. La feule différence qui fe rencontre entr'eux , eft dans le nombre des points noirs des étuis. Ces étuis dans tous les deux font rouges. Dans la cocci- nelle à treize points , il y en a fix fur chaque étui , fçavoir trois petits en haut difpofés en triangle , & trois autres en bas aufli en triangle , de façon que les bafes des triangles fe regardent. Les deux points fupérieurs du triangle d’en bas font les plus grands & prefque cont'gus. Outre ces douze points , il y en a un treiziéme à l’origine des étuis, commun à tous les deux. Dans Ja coccinelle à neuf points, on voit le même arrangement , à l’exception que les deux oints inférieurs du triangle d'en haut manquent fur cha- cun de fes étuis, ce qui fait en tout quatre points de moins. On voit même dans quelques-unes tous les trois points du triangle fupérieur manquer abfolument , enforre qu'il n'y a que fept points en tout , ce qui fa.t encore une variété : mais Le carattere fpécifique conlifte dans les deux points d'en haut du triangle inférieur , qui font conftam- Sfij 324 HisSTOIRE ABRÉGÉE ment plus grands , & dans la couleur du corcelet. On trouve ces infectes fur les charmilles. 7. COCCINELLA coleoptris rubris punis tredecim nigrès ; thorace rubro ; medio r1gro. La coccinelle rouge à treize points noirs ; & corcelet rouge a baride. Longueur : 4 lignes. Largeur 2 lignes. Cet infede femble d’abord n'être qu’une variété de l'ef- péce précédente , qui a le même nombre de points , mais en l’examinant, on voit que c’eft une efpéce véritablement différenre. Sa tête eft toute noire , premiere différence. En fecond lieu fon corcelet eft rouge , avec une bande noire longitudinale au milieu , & deux points noirs , un de chaque côté, ce qui le diftingue effentiellement du der- nier. Quaut aux étuis, ils font oblongs , rouges, chargés chacun de fix points noirs , formant deux triangles , & un treiziéme point commun à la jonétion des étuis. On trouve cette coccinelle fur les plantes, 8. COCCINELELA colcoprris rubris, punilis undecirm zigris ; thorace luteo , nigro punéato. La coccinelle rouge à onze points & corceler jaune. Longueur 1 2,2 lignes. Largeur 1 , 1 3 ligne. La grandeur de ce petit infeéte varie. Ses yeux font noirs ; ia tête eft jaune , bordée feulement en arriere d'un peu de noir. Son corcelet eft pareïllement jaune avec cinq points noirs à fa partie poftérieure , dont quatre font rangés en demi cercle ,; & le cinquiéme eft au milieu de cet efpace. Chacun des étuis a cinq points noïrs , un en haut, un en bas , & trois au milieu rangés fur une ligne tranf- verfale : de plus il y a un autre point noir à l'origine des étuis , commun à tous les deux, ce qui fait en tout onze points noirs. Cet infeéte fe trouve fur l’orme. ÎV. B, Cette efpéce varie quelquefois ;, & au lieu de ne CN DÉSTINSECTÉS 32$ onze points , elle en a treize , le bas de chaque étui fe trou- vant chargé de deux points noirs , au lieu d’un feul. 9. COCCINELL A zuëbra, pundis undecim REQTIS 3 thorace rubro immaculato. La coccinelle argus. Longueur 3 lignes. Largeur 2 + lignes. On peut regarder cette coccinelle comme une des plus grandes de ce Pays-ci. Elle ef toute rouge , tant en deflus qu’en deffous. Ses yeux feulement font noirs : du refte la tête & le corcelet n’ont aucune tache. Sur chacun des deux étuis , on voit cinq grands points noirs , ronds & égaux, ce qui fait dix points , & un onziéme à l’origine des étuis , commun à tous les deux : mais ce qui fait recon- noître au premier coup d'œil cet infeéte , c’eft que ces points noirs & ronds font entourés d’un cercle jaunûtre , différent de la couleur rouge des étuis, ce qui les fait paroître comme autant d'yeux femés fur le corps de l’ani- mal : c’eft par cette raifon qu’on lui a donné le nom d’ar- gus. Cet infeête fingulier eft rare , Je l’ai trouvé fur des buiflons à la campagne. 10. COCCINEL LA coleoptris rubris , punétis noverme- decim nIgriS. La coccinelle rouge à dix-neuf points noirs. Longueur 2 lignes. Largeur 1 3 ligne. Sa tête eft rouge , excepté vers fa partie poftérieure , où elle a une bordure noire, mais déchiquetée & irréguliere. Le corcelet eft auffi rouge , chargé de fix points noirs » trois de chaque côté, rangés en triangle. Les étuis font de la même couleur rouge , ayant chacun neuf points noits , outre un point commun aux deux étuis , placé au haut de la future , ce qui fair en tout dix-neuf points. Les neuf points de chaque étui font rangés trois à trois , & forment fur chacun des étuis trois triangles ; un fupérieur, dont 326 HISTOIRE ABRÉGÉE l2 pointe eft tournée en haut ; un au milieu pareillement la pointe en haut; & un inférieur, dont la pointe regarde le bas. ir. COCCINELL A coleoptris rubris , punülis viginti= quatuor HISTIS quibufdam connéxis. Linn. faun. fuec. TZ. 402: Linn. fyft. nat. edit, 10 , p. 366 , n. x7. Coccinella viginti-quatuor punéiata, La coccinelle rayee. Longueur à 4 ligne. Largeur à ligne. . On peut regarder cette coccinelle comme une des plus petites de ce Pays-ci, où elle eft aflez rare. Sa couleur eft rouge , feulement fes machoires & fes yeux font noirs , & il y a aufli une petite tache de même couleur fur fon cor- celet. Quant à fes étuis , la defcription qu’en donne M. Lianœus eft jufte. Ils font rouges ; & on voit fur chacun douze points noirs , fçavoir trois en haut féparés & dif- tinds , enfuite quatre autres , dont les deux du milieu tiennent enfemble ; plus bas trois autres qui font joints & forment une efpéce de raie ; & enfin deux au bas plus pe- tits & féparés l'un de l’autre. On trouve ce petit infeëte fur les fleurs. 12 COCCINELL A coleoptris rubris ; pun&is plurimis nigris , quibufdam connexis futuré longitude- na nigra. Linn. faun. fuec. n. 403. Linn. [yft. nat. edit. 10, p.366 , n. 10. Coccinella conglobata. Ra. inf. 87 , n. $. Scarabæus hemifphæricus flavus, maculis nigris variæ figuræ depictus. Lift. log. 3°3 , n. 9. Scarabæus luteus , nigris maculis diflin@tus. Fiche op D 2-0. U6e La coccinelle à bordure. Longueur 2 lignes. Largeur 1 + igne. Le corps de cette coccinelle eft noir & fes pattes font jaunes. Sa tête eft jaune , bordée d'un peu de noir à fa partie poñiérieure. Ses yeux font noirs. Le corcelet , qui eft DES INSECTES. 527 jaune ; eft otné de fept points noirs : quatre de ces points font plus grands & rangés en demi-cercle , autour d’un cinquiéme qui eft plus petit ; les deux autres points font fur les côtés du corcelet. Les étuis font rouges , chargés chacun de huit points ; fçavoir deux en haut tantôt fépa- rés ; & tantôt Joints enfemble ; trois au milieu , dont l’in- térieur eft uni à une raie noire qui borde le côté intérieur des étuis ; & trois en bas , dont les deux extérieurs font unis enfemble. Cette raie noire , que l’on voit au bord in- térieur de chaque étui , forme , lorfqu'ils font réunis, une efpéce de future ou bande noire. Ce petit infeête eft com- mun dans les jardins & à la campagne. 13. COCCINELLA coZoprris rubris , pundis qua- uordecim albis, Linn./faun. fuec. n. 397. Linn. [yfl. nat. edit. 10, p. 367, n. 12. Coccinella quatuordecim guttatas AG, Upf. 1736, p. 18 , n. $. Coccioneila pun@is quatuordecim. Raj. inf. p. 86, n. 3. Scarabæus hemifphæricus , elytris fulvis , maculis albis pidise : Liff. log. 383 , n. 10. Scarabæus fubrufus , cui in humeris binæ maculæ , inque’ fingulis alarum thecis feptem maculæ albæ funt. La coccinelle à quatorze points blancs. Longueur 2,23 lignes. : Largeur 1 5, 2 lignes. Sa tête eft blanche & fes yeux font noirs. Son corcelet eft rouge , avec du blanc fur les côtés & un peu au milieu qui 2 \ .n: GE D n'eft suères diftinét. Sur chacun des étuis qui font rouges , il y a fept points blancs , fcavoir un feul en haut près de la jonétion des étuis , enfuite une rangée tranfverfale de trois , après cela une autre de deux, & enfin un feul à l’ex- trémité inférieure. Quelquefois ces points varient un peu pour leur arrangement. Cet infeéte fe trouve dans les bois & les jardins. 14. COCCINELLA codeoptris rubris , punilis qua= . zuordecim limboque albis. La coccinelle à points & bordure blanche. Longueur 223 lignes. Largeur 2 Lignes, RE A SE el 7 tr ét, oué 328 HISTOIRE ABRÉGÉE | Cette efpéce a beaucoup de reffemblance avec la pré: cédente. Sa tête eft de même , & fon corcelet ne différe , qu'en ce qu'on peut y compter cinq taches blanches , fça- voir trois poftérieurement , dont une au milieu & deux aux côtés , & deux autres antérieurement , une de chaque côté. On compte fur chaque étui fept points blancs ;, fçavoir trois rangées de deux &t un impair à l'extrémité in- férieure : outre cela les étuis font bordés extérieurement & même intérieurement de blanc ; en quoi cetinfete différe effentiellement du précédent. On le trouve dans les mêmes endroits. 15. COCCINELLA coZeoptris flavis ; pundis qua- dratis nigris , quibufdam connanis. Linn, faun. fuec. n. 396. Coccinella coleoptris flavis , punétis quatuordecim nigris, quibufdam connatis. Linn. [yfe. nat. edit. 10, p. 366 ,.n. 13. Coccinella quatuordecim punétata. Frifth. germ. 9 , tab. 17 , fe 5 > 4 La coccinelle à léchiquier. Longueur 2 = lignes. Largeur 1 À ligne. La coccinelle à l’échiquier approche beaucoup de {a précédente pour la grandeur & les couleurs. Sa tête eft jaune de même que fon corcelet , qui eft noir à fa partie poñtérieure. Sur les étuis, on voit quatorze points noirs &c quarrés , fept fur chacun, outre la future du milieu des étuis , qui forme une bande noire. Cet infe@te varie beau- coup. Quelquefois les poin.s noirs font fort grands , & tiennent enfemble , ainfi qu’à la bande du milieu , enforte qu'il ne refle que très-peu de jaune fur les étuis , & ce jaune eft diftribué par taches quarrées : d’autres fois le jaune domine , & même tellement dans quelques-uns , que les points noirs quarrés font très - petits , féparés & diftans les uns des autres. Il eft aifé , malgré ces variétés , de recon- noïtre cet infeéte par la forme de fes points qui font quar- rés. On le trouve très-communément dans la campagne & les jardins. 16 ADESNANSECTES. 329 16. COCCINELLA coeoprris flavis, purëtis Jexde- cèm nigris ; plurimis connexis , futura nigra. La coccinelle jaune à future. Longueur x ligne. Largeur à ligne. . Cette coccinelle eft petite : fon corps eft noir & fes pattes font jaunes. Sa tête eft d’un jaune clair avec les yeux noirs , & quelquefois une tache noire dans le milieu. Le corcelet eft de même jaune avec fix taches noires, fçavoir quatre au milieu en demi-cercle & deux plus peti- tes aux côtés. La couleur des étuis eft auf jaune, mais les bords par lefquels ils fe touchent font noïrs , ce qui fait une raie longitudinale fur le corps de cet infecte. On compte fur chacun des étuis huit points noirs , fçavoir quatre diftinéts & féparés les uns des autres près de la raie du milieu , & quatre autres , dont trois fe touchent & font fouvent unis enfemble près du bord extérieur , ce qui fait en tout feize points. Ce petit infeéte eft fort joli. On le trouve fur les arbres & fur les plantes. 17. COCCINELL A coZeoptris flavis , pundlis viginti ALQTIS, Linn. faun. fuec. n. 4o1. Coccinella coleoptris flavis , punétis viginti-duobus nigris. Linn, fyff. nat. edit. 10 , p.366, n. 16. Coccinella viginti-duo punéata, La coccinelle jaune fans future. Longueur 1 3 ligne. Largeur 1 ligne. A la premiere vûe on prendroit cette coccinelle pour fa précédente. Elle eft à peu près de même grandeur , & de plus elle eft jaune marquée de points noir; : néanmoins elle en diflére par plufieurs marques bien ca . &tériftques. Premiérement fa tête eft prefque noire , ayant feulement un peu de jaune à fa partie poftérieure. Sen corcelet eft jaune avec fept points noirs , fçavoir trois grands pofté- rieurement , deux moindres en devant , & deux très-petits proche les yeux. Chaque étui a dix points noirs fur un fond Tome L Lt 330 H:STOIRE ABRÉGÉE d'un jaune citron : fçavoir trois points à la bafe rangés refque tran!{verfalement , dont quelquefois deux fe tou- chent ; plus bas & fort près une autre rangée tranfverfale de trois : enfuite trois autres plus éloignés , formant un triangle , & enfin un à l'extrémité des étuis, Outre ces points , il y en a encore un de chaque côté for le milieu du rebord latéral des étuis , qui ne fe voit qu’en regardant l'infeête en deflous. apparemment que M. Linnæus compte ces deux points, puifqu'il parle de vingt-deux dans fa phra- fe. Cette note diftinguc fur-tout cette efpéce de la précé- dente , ainfi que la future de fes étuis qui n’eft pas noire. On trouve cet infeéte fur les buiflons. 18. COCCINELLA co/eoptris nigris ; punélis quai zuordecim flavefcentibus. Linn. faun. fuec. n. 406. Coccinella coleoptris nigris , punétis quatuordecina rubris. Linn. [yff. nat, edit. 10, p. 368, n. 32. La coccinelle noire à quatorze points jaunes. Longueur 1 + ligne. Largeur 1 + ligne. Cette petite efpéce eft noire , avec les pattes jaunâtres. Sa tête eft jaune , ainfi que le devant & les côtés de fon corcelet. On compte fept points jaunes fur chacun de fes étuis , rangés deux à deux , fçavoir trois paires , & un impair à l'extrémité inférieure. Quelquefois ces points jau- nes font un peu rouges, ce qui forme une variété que M. Linnæus a apparemment voulu défigner dans fa phrafe : mais cette variété eft moins commune que celle à points jaunes. Cette coccinelle eft très-commune ; on la trouve fouvent dans les jardins fur les arbres. 19. COCCINELL À co/eoptris nigris ; punis aecem flavefcentibus aut rubris. La coccinelle noire à dix points jaunes. Cette efpéce eft de la grandeur de la précédente , où trés-peu plus grande. Elle varie beaucoup pour les cou- Ÿ DÉS CLIN Serc: Triste 23 leurs. Sa tête eft jaune , ainfi que fon corcelet, for lequel il y a quatre points noirs rangés en demi cercle À la partie poftérieure. Les étuis font noirs , chargés chacun de cinq points Jaunes : fçavoir deux points en haut à côté l'un de l’autre , qui fouvent font unis enfemble ; deux autres enfuite féparés & diftinéts, & un impair à l'angle inférieur des étuis. Ces points quelquefois font rouges au lieu d’être jaunes , & d’autres fois font blancs. J'ai aufli trouvé quel- ques-unes de ces mêmes coccinelles , dont la couleur du fond des étuis étoit d’un brun rouge , au lieu d'être noire, & leurs points étoient d’un jaune pâle : mais ces points dans toutes ces variétés font rangés de même. Cet infete fe trouve fouvent dans les Jardins. 20. COCCINELLA ovara, coleoptris ZEQTIS , puncËis Jex rubris. Linn. faun. fuec. n. 407. Coccinella coleoptris nigris , pun@is fex rubris. Linn. [yft. nat. edit. 10 , p. 367, n. 30. Coccineila coleoptris nigris , punis rubris fex. Raj. inf. p. 87 , n. 4. Scarabæus hemifphæricus minor , elytris nigris rubris maculis piétis. N. B. a. Fadem punélis quatuor rubris. b. Eadem punilis duobus rubris. c. Eadem pundlis duobus lureis. La coccinelle noire à points rouges. Longueur 1 £,2 lignes. Largeur x ligne. Ces quatre différentes coccinelles ne font que des varié- tés l’une de l’autre. La tête dans toutes eft noire avec deux points jaunes. Le corcelet eft de même noir, avec un peu de jaune fur les côtés. Quant aux étuis , ils font oblongs & noirs dans toutes , mais leurs taches font différentes. Dans la premiere il y a fix taches rouges , trois fur chaque étui, fcavoir une en haut à l'angle extérieur , une moindre au milieu plus proche du bord intérieur , & une en bas vers la pointe de l’étui. Dans celle à quatre points , c'eft la tache d’en bas qui manque ; dans celle à deux points » Tri 2ue HISTOIRE ABRÉGÉE il n’y a que la tache d’en haut qui fe trouve , les deux der- nieres n'y font point. Enfin celle à deux points jaunes ne différe que par la couleur des taches, de celle à deux points rouges. Elles fe trouvent toutes affez fouvent dans les jardins. Cependant la premiere & les deux dernieres font plus rares que celle à quatre points rouges ; qui eft la plus commune. 21. COCCINELLA /ubyillofa nigra, fafciis duabus éranfverfis rubris. (La coccinelle velue à bandes. Longueur 1 ligne. Largeur à ligne. Cette petite efpéce eft oblongue , luifante & cependant un peu velue. Le fond de fa couleur eft noir , & les ban- des rouges qui font deflus , font d’un brun obfcur, qui ne fe voit qu'en regardant de près. La tête eft rougeûtre avec les yeux noirs. Le corcelet eft mêlé de noir & de rouge. Les étuis ont deux bandes tranfverfales rouges affez larges, qui divifent le fond noir en trois autres bandes plus étroi- tes. Ce petit infeéte fe trouve affez fouvent fur les fleurs. 22. COCCINELLA /ubvillofa nigra , pundis quatuor luteo-rubris. La coccinelle velue à points. ZI 2 Longueur 1 + ligne. Largeur ? ligne. Celle-ci feroit-elle une variété de la précédente ? La grande refflemblance de l’une & de l’autre le feroit croire. On apperçoit cependant entr'elles plufieurs différences , comme on va le voir par la defcription de celle-ci. Sa tête eft noire : fon corcelet eft pareillement noir ; avec des points rougeâtres fur les côtés. Ses étuis font luifans , un peu velus & noirs , chargés chacun de deux points lOUSES Pun plus grand placé au milieu de l’étui & très-rond , l'autre plus petit vers la pointe de l’étui. Cette efpéce eft moins commune que la précédente. DÈS INSECTES. 337 23..C O C C INELLA Jubvillofa nigra, coleoptrorum bafi fafcia tran/verfa rubra interrupta. Reaum. inf. 3 , pl. 31,f. 210 , 19. La coccinelle velue à bande interrompue, L' Longueur à ligne. Largeur & ligne. Je regarderois encore celle-ci comme variété des deux précédentes : elle leur reffemble pour la forme & la gran- deur. Elle eft noire , avec une bande rouge tranfverfe à la bafe de fes étuis , mais interrompue dans fon milieu. Vûe de près , on voit qu'elle eft couverte d’un peu de duvet : comme les deux précédentes. Ses pattes font jaunâtres. L'efpéce de larve qui la produit eft finguliere. On la trou- ve affez communément fous les vieilles écorces & fur les feuilles de prunier , où elle vit de pucerons. Elle eft tou- jours couverte d'un long duvet blanc ;, comme le poil d’un chien barbet , ce qui l'a fait appeller Ze Barber blanc des écorces ; ce duvet s'enleve aifément en touchant linfette, 24 COCCINELLA /ubsillofa nigra , thorace utrin- que macula rubra. La coccinelle velue à taches rouges au corceler, Longueur à ligne. Largeur à ligne. Elle eft noire , lifle , un peu velue ;, ce qui donne à fes étuis dans une certaine pofition , & vus de côté , une teinte blanchître. Le corcelet a de chaque côté une tache rouge , affez grande pour la petitefle de cet infette. On le trouve fur les fleurs avec les précédens auxquels il reffemble. 25. COCCINEL L A rorinda migra coleoptrorum margine reflexo , punis quatuor rubris. Linn. faun. fuec. 408. Coccinella coleopteris nigris, punis quatuor rubris Linn. fyft. nat. edit, 10 ,p. 367, n. 29. Coccinella coleopteris nigris, punétis rubris quatuor , interioribus Jongioribus. La coccinelle tortue à quatre points rouges Longueur 14 ligne, Largeur 35 ligne 334 HISTOIRE ABRÉGÉE 26. COCCINELLA rorunda nigra , coleoptrorum margine reflexo , fafcia tranfverfa rubra. Linn. faun. fuec. n. 409. Coccinella coleoptris nigris ; punétis duobus rubriss Frifch. germ. 9 , p. 34, 1. 16, f. 6. Coccinella media nigra, punétis duobus ru- bris dorfalibus. | AUS à Linn. [Auf nat. edit. vo , p.367, n. 28. Coccinella celeoptris nigris ; punétis ru bris duobus , abdomine fanguineo. Rofel inf. vol. 2, tab. 3. Scarab. terreftr. claff. 3. La coccinelle tortue à bande rouge. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. Je ferois fort porté à ne faire qu’une feule efpéce de ces deux coccinelles , tant elles fe reflemblent. ‘1 outes deux ont un caractere diftinétif, qui eft d’être plus courtes , plus élevées , plus arrondies que les autres efpéces , & d’avoir à leurs étuis un rebord faillant & aigu , ce qui leur donne l'air de petites tortues. Dans l’une & l’autre, la tête & le corcelet font noirs fans aucune tache. Elles ont aufli leurs étuis noirs , mais elles différent , & par les taches rouges de ces étuis, & par leur grandeur. Sur les étuis de la premiere, il y a quatre points rouges , deux fur chacun ; fçavoir , un plus grand en haut vers l’angle extérieur , & un plus petit & plus bas vers le bord intérieur. Sur la feconde au con- traire, on ne voit qu'une raie rouge tranfverfe fur le milieu des étuis , qui vüe de près, paroïît formée par deux ou trois points allongés. On trouve ces deux infectes très-fouvent fur les plantes , les arbres & les fleurs, & en particulier fur l’ortie. Leurs larves ont fix pattes , & différent aufli un peu de celles des autres coccinelles , en ce qu’elles ne font pas liffes , mais hériflées. 27 COCCINELL A rorunda zigra ; coleoptrorum margine reflexo , thorace utrinque macula nigra. La coccinelle noire à points rouges au corceler. Ily a très-peu de différence entre cette coccinelle & Îes coccinelles tortues. Elles fe refflemblent l’une & l’autre DES INSECTES, 33$ pour la grandeut & pour la forme. Les étuis de celle-ci ont pareillement un rebord faillant , & tout l’infedte eft arrondi &élevé. Elle différe feulement en ce que fes étuis font tous noirs fans aucune tache , & que le corcelet a deux raches'rouges & rondes , une de chaque côté. Cette efpéce fe trouve avec les coccinelles tortues ;, mais beau= coup plus rarement. LR UE F'OIM A LAC TOR MACON E: Antennæ extrorfim fenfim Antennes plus groffes vers craffiores ; antennulis lon- le bout , & beaucoup plus giores. longues que les antennules, Corpus oblongum. Corps allongé, Il eft aifé de diftinguer ce genre du précédent ; parla forme de fon corps qui eft allongé, & par celle des anten- nules qui font plus petites , & plus courtes de beaucoup que les antennes , en quoi ce genre reffemble à la plü- part des autres infeétes : du refte il eft jufqu’ici le feul, avec la coccinelle ; du moins parmi les infeétes à étuis entiers , qui n'ait que trois piéces ou articulations aux tar- fes. Cet infeëte eft rare. Je n’en ai vû qu’un feul qu'on m’a confié pour en faire le deflein & la defcription , enforte que je ne connois ni fa larve , ni fon genre de vie, ni fes différentes métamorphofes. 1. TRITOMA.Planch6, is. 2 La tritôme. Zongueur 2 3 lignes. Largeur 1 3 ligne. Cet infeéte qui eft rare , eft en deffous de couleur fauve. Sa tête eft de la même couleur. Ses antennes , qui font à peu près de la longueur de fon corcelet, vont en groffif- fant infenfiblement par le bout. Elles font compofées de 336 HISTOIRE ABRÉGÉE onze articulations prefque triangulaires & courtes. La cou: leur des antennes eft noire dans leur milieu , & fauve à leurs deux extrémités. Les antennules font très-courtes & fauves , & les yeux font noirs. Le corcelet eff noir , aflez large , ponttué irréguliérement & légérement , & un peu bordé fur les côtés. Au bas on apperçoit deux enfonce- mens, un de chaque côté , à peu près comme dans certains buprettes. Les étuis font noirs , chargés de ftries longitudi- nales , & ils ont chacun deux grandes taches fauves , l’une affez ronde vers la partie fupérieure & extérieure , l’au- tre plus tranfverfe & moins grande , un peu avant le bas de l’étui extérieurement. Ces quatre taches forment en- femble les coins d’un quarré un peu long. Tout l'animal eft allongé & reflemble aflez pour le port à un buprefte, Ses pattes font de couleur fauve , & ont aux tarfes trois articles , mais nuds & un peu épineux , en quoi la tritôme différe encore de la coccinelle. Cet infeéte à été trouvé, au commencement du printems, fous l'écorce d’un vieux faule , du côté de Vitry près Paris. On Pa appellé tritôme , à caufe des trois piéces qui compofent fes tarfes, ORDRE DES INSECTES. 337 ORDRE QUATRIÉME. F; . . 0 , . : Tn/eiles qui ont cing articles aux deux premieres paires de pattes , & quatre feulement à la derniere. DIAPERIS. LA DIAPERE. Antennæ taxiformes , ar- Antennes en forme dif ; zculis lentiformibus per cen- à articles femblables à des trum perfollatis. lentilles enfilées par leur centre. Thorax convexus, marginatus. Corcelet convexe & bordé. : No US avons donné à ce nouveau genre le nom de dia- pere , comme qui diroit ezftle , à caufe de la forme fingu- liere de fes antennes , qui font compofées d’anneaux len- - ticulaires applatis & enfilés les uns avec les autres par leur centre. Ce caractere fait afément reconnoitre ce genre parmi tous ceux de cet ordre. Nous n’en connoiflons qu'une feule efpéce , encore l'avons - nous unique , & fa larve nous eft inconnue. 1. DIAPERTS: Planch 6, :fie.:3. “La diapere. Longueur 3 lignes. Largeur 1 3 lines Cet infette reflemble beaucoup à une chryfomele , mais il en différe par le nombre des piéces de fes tarfes & par fes antennes , qui font tout - à - fait fingulieres. Elles font courtes , de la longueur du corcelet tout au plus , & compofées d’anneaux lenticulaires , applatis & enfilées à peu près comme on voit les anciens ifs taillés dans quel- Tome Î. l'A: 338 HISTOIRE ABRÉGÉE ques jardins. Il n’y a cependant que les huit dernieres pié- ces des antennes qui ont cette forme , les trois premieres font courtes & fphériques , ce qui donne à l’antenne la forme d’une maflue allongée. Tout l'infeéte eft très- Uffe , brillant , noir, à l'exception des étuis ; qui ont cha- cun huit firies longitudinales formées par des points, & trois bandes tranfverfales jaunes. La premiere de ces ban- des placée au haut de l’étui , eft large & terminée par un bord ondé. La feconde qui eft au milieu de l’étui, eft plus étroite , & fes bords, tant en haut qu’en bas, font pareille- ment ondulés. Enfin la troifiéme eft à l'extrémité de l’étui ._ & ne forme guères qu’une large tache à l'extrémité de chaque étui. Cet infecte a été trouvé à Fontainebleau , dans le cœur pourri d’un chêne : il paroït très-rare. PYROCHROA. LA CARDINAL E - Antennæ uno verfu peci- Antennes enpeignes d’un natæ. côt Thorax inæqualis , fcaber , non Corcelet raboteux , & non marginatus. bordé, Rien n’eft plus beau que la couleur de cet infe@e ; c’eft proprement celle que l’on appelle couleur-de-feu , nom que nous avons rendu par le mot latin pyrockroa. Ce bel ._ infette différe des cicindeles par le nombre des articles qui compofent fes tarfes, ce qui l’a fait ranger dans cet ordre , & il fe fait remarquer par fes antennes peétinées , ou garnies d’efpéces de barbes d’un feul côté , ce qui lui forme des efpéces de panaches, qui contribuent encore A . L] à fa parure. Nous ne connoiffons qu’une feule efpéce de ce genre , dont nous n'avons jamais trouvé la larve. 1. PYROCHROA, Planch. 6, fig. 4. La cardinale. Longueur 5 lignes. Largeur 1 lignes. mis DES INSECTES. 339 Les antennes, les pattes & le deflous du cotps de cet infeéte font noirs. La tête , le corcelet & Les étuis font d’un beau rouge couleur -de - feu. Les antennes ont leurs trois derniers articles petinés d'un côté. Cet infeéte fe trouve en automne fur les haies. CANTHARIS. LAC AN TH AR I D EE. Antennæ filiformes. Antennes filiformes. Thorax inæqualis , fcaber, Corceletraboteux, &non non marginatus. bordé. Familia 1°, Tarforum articulis Famille 1°. À tarfes nuds. nudis. 2°, Tarforum articulis 2°. À tarfes garnis de fponsiolis. elottes. JP IE of P La cantharide eft un des infeétes les plus anciennement connus ; aufli avons-nous reftraint ce nom à ce genre feul, dans lequel font compris les infeétes que la médecine em- ploie depuis long-tems fous le nom de cantharides. Leur caratere les fait aifément diftinguer de tous les autres genres de cet ordre. Leurs antennes font filiformes , & vont en décroiflant infenfiblement vers le bout , comme celles de quelques genres fuivans ; mais ils en différent par leur corcelet qui eft raboteux & n’a point de rebords , & qui eft femblable à celui de la cardinale. Ce qu'il y a d’affez fingulier , c’eft que ces infectes étant aflez com- muns ici , Je n’ai jamais pû parvenir à trouver leurs larves, quelques recherches que j'aie faites : du refte leurs méta- morphofes doivent être femblables à celles des autres ins fetes à étuis. : : | On voit parmi les efpéces qui compofent ce genre , une petite différence , qui m'a engagé à les partager en deux familles. Dans les infeêtes de la premiere famille , les arti- culations des tarfes font nues, & n’ont point ces petites Vvi 346 HISTOIRE ABRÉGÉE | broffes ou pelottes , telles que nous les avons rematquées dans les capricornes , les chryfomeles &c. leurs pieds font comme ceux des fcarabés , des dermeftes &tc. c'eft-à “dire que les articulations des tarfes font nues, figurées toutes de même, & vont en décroiffant vers le bout. Îl n’en eft pas de même dans les infettes qui compofent la feconde fa- mile ; ils ont aux piéces ou articles de leurs tarfes , ces. efpéces d’éponges ou de pelottes , &t les articles font de pius en plus larges & fendus dans leur milieu , jufqu'à l'avant-dernier inclufivement : de plus les efpéces de la premiere famille ont le corcelet plus étranglé vers le haut, & enfuite élargi fur les côtés. La premiere famille ne contient que deux efpéces ; dont l'une eft la fameufe cantharide que l’on emploie en médecine , & l'autre eft remarquable par l’étrangle- ment de fes étuis, qui vont en fe retréciflant vers le bas. Les efpéces de la feconde famille font plus nombreufes. Il y en à deux qui font remarquables par la groffeur de leurs cuiffes poftérieures , qui font prefque globuleufes. Les premieres fois que j'ai vü ces infettes , Je penfois d’abord que ces grofles cuilles leur avoiert été données pour fau- ter, En examinant ces infeétes , je me fuis détrompé. Ils ne fautent point , & marchent même affez bien malgré la groffeur de ces cuifles. Une autre chofe qui me furprit , ce fut la variété de la cantharide verte à grofles cuilles , dans laquelle cette groffeur ne fe trouve point. En Ia voyant, on cherche d’abord ces cuifles enflées, & on eft étonné de les trouver à l'ordinaire , car du refte ces deux infeêtes fe refflemblent tout-à-fait , & dans l’un & lautre les étuis vont en fe retréciflant. La derniere efpéce de ce genre eft aufli remarquable par une autre raifon. Son air & fon port la font reffembler tout-à-fait à une fourmi. Je n'ai prefque jamais trouvé cet infette , que Je ne m'y fois d’abord trompé, 2° MER Lan! He 5 DÉS INSECTES. BAT PRIE MIE RENÉ AMI LL E. x CANTHARIS siridi - aurata , antennis nigris: Planch. 6 , fig. 5. Linn. mat. medic. Cantharis cæruleo-viridis , thorace teretiufculos Linn. fyff, nat. edit. 10 , p. 419 , n. 3. Meloe alatus viridiffimuse. Ray. inf. p. ot, n. 1. Cantharides vulgares officinarume Aidrov. inf. p.476. Jonf. 76. Cantharis major. Charlet. 47. Cantharis diofcoridis. Mouff. theat. 144. Dale pharm.. 389. La cantharide des boutiques. Longueur 4,5,8,9 lignes. Largeur 1 7,2, 3 lignes: La cantharidé varie prodigieufement pour la grandeur. Tout fon corps eft d’un beau vert doré , à l'exception de fes antennes qui font noires. Ces antennes font placées devant les yeux , un peu fur le defflus de la tête. Leur pre- mier anneau feul eft vert , & les autres font noirs. Les machoires font faillantes , & couvertes par une petite lime , comme dans les fcarabés, Le corcelet eft inégal , fort étranglé proche la tête, fe dilatant enfuite, & formant une pointe moufle de chaque côté. Vü à la loupe , il pa- roit un peu pointillé , ainfi que la tête, Les étuis font d’un. beau vert , un peu mols , flexibles , comme chagrinés , à caufe des petits fillons irréguliers qui fe joignent & fe: confondent. On diftingue fur chacun deux raies longitudi- nales aflez apparentes. Les aîles font brunes , & le deflous de la poitrine a quelques poils. On trouve ces infeétes fur’ les frênes , fur-tout vers Le mois de juin, où ils font accou- plés. Lorfqu'’ils font en affez grande quantité , ils répandent une odeur défagréable , qui fe fait fentir quelquefois fort au loin. Tout le moñde connoit leur ufage en médecine, Ils ont éminement la propriété , qui fe trouve encore dans plufieurs autres infectes , d’exciter des veficules &t de ron- ger la peau lorfqu’on les applique fur le corps : pris in- térieurement , ils font diuretiques , & agiflent même fi 342 HISTOIRE ABRÉGÉE , vivement fur les organes qui féparent l'urine , qu ils font rendre par cette voie jufqu'au fang. | 2. CANTHARIS niora , elytris attenuatis , antice luters. La cantharide à bande jaune. Longueur s lignes. Largeur 1 + ligne. Elle eft toute noire , à l'exception du haut de fes étuis qui eft jaune. Cette couleur jaune fe termine tranfverfale- . ment. Tout le corps eft finement , mais irrésuliérement ponétué. Les étuis vont en fe retréciflant vers le bout ; & s’éloignant Pun de Pautre , ils tournent leur pointe vers l'extérieur. Les aîles font noirâtres. Cet .infecte n'eft pas fort commun ici. Celui que J'ai , m'a été donné. SECONDE FAMILLE. 3. CANTHARIS siridi-cœrulea, elytris attenuaus , femoribus poflicis globofis. | Ray. inf. p. 100. Cantharis arundines frequentans tertia. La cantharide verte à groffes cuifJes. Longueur 3 + lignes. Largeur + ligne. Cet infeéte affez fingulier , eft par-tout de la même cou- leur verte, tirant fur le bleu. Il eft très-aifé à reconnoitre par la forme & la grofleur prodigieufe de fes cuifles poftérieures. Ses antennes font de la longueur de fon corps, & compofées d'articles allongés. Elles font plus brunes que le refte de l'animal , & pofées fur le haut de la tête , inimédiatement devant les yeux. Le corcelet eft raboteux;, prefque cylindrique & comme étranglé dans fon milieu. Il ef pondtué , ainfi que la tête. Les étuis vont en fe retré- ciffant ; & font parfemés de petits points , qui fe confon- dent. Ils ont chacun deux raies longitudinales élevées , mais qui ne parviennent pas Jufqu’au bout de létui. Les ailes font brunes, On trouve cet infette dans les prés. DES INSECTES. 343 N. B. Cantharis viridi-cœrulea, elytris attenuaiis. Ray. inf. p. 102, n. 14. Celle-ci n'eft qu’une fimple variété de Ja précédente , à laquelle elle reflemble en tout ; il n’y a de différence que - dans les cuïffes poftérieures ; qui ne font pas plus groffes que les autres, La couleur eft auñli un peu moins bleuâtre. 4 CANTHARIS zora, elysris atrenuaris fulvis ; femoribus pofticis globofss. La cantharide fauve à groffes cuiffes. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce eft toute femblable à la précédente pour fa forme ; elle n’en différe que pour fa couleur. Sa tête , fon corcelet & le deffous de fon corps , font d’un noir un peu verdâtre : fes pattes & fes étuis font d’une couleur fauve , pâle & matte. Les cuifles poftérieures font fort groffes : leurs genoux font noirs & leurs tarfes bruns. Cette cantharide fe trouve dans les fleurs; mais elle eft aflez rare. S* CANTHARIS flavefcens, fubrillofa, elytris tatenuatis. La cantharide jaune s'elourée. Longueur 4 lignes. Largeur x ligne. La tête de cette efpéce eft noirâtre, avec un peu de jaune en deflus : fes yeux & fes antennes font noirs. Celles- ci font un peu moins longues que le corps , & font com- pofées d'articles allongés. Le corcelet ettalfez cylindrique, un peu bordé en haut & en bas, mais nullement fur les côtés : il eft jaune , couvert de poils courts, ainfi que les étuis. Ceux-ci, de même couleur que le corcelet, font allongés , un peu retrécis vers leur extrémité bordés {ur les cotés , & chargés de deuxlignes longitudinales élevées, qui, partant du haut, ne vont pas jufqu au bout , mais fe terminent , l’une vers Le tiers, l’autre vers le milieu de 344 © HISTOIRE ABRÉGÉE ES l'étui. On voit par-la que cet infeëte refflemble beaucoup à la cantharide verte à groffes cuiffes. Je l'ai trouvé une feule fois fur les fleurs. 6. CANTHARIS /übvillofa, nigra, elytris flavis ; extremo antennarum articulo reliquis criplo majore. La cantharide noire à étuis jaunes. Longueur 3 à lignes. Largeur 1 ligne. Elle eft toute noire , à l'exception de fes étuis, qui font jaunes & tranfparens. Son corcelet & fes étuis font un peu velus, & le deffous de fon corps eff lifle. En deflus, fe trouvent de petits points defquels partent les poils. Mais ce qui fait le cara£tere fpécifique de cette cantharide , c’ef la longueur du dernier anneau de fes antennes, qui eft au moins trois fois plus long que les autres. On trouve fré- quemment cet infeéte dans les bois, 7. CANTHARIS zeffacea, elytris apice nigris. La cantharide fauve avec la pointe des étuis noire, Longueur s lignes. Largeur 1 + ligne. Sa tête, fon corcelet, fes étuis, fes antennes & fes jam: bes font de couleur fauve , matte & nullement brillante. Les yeux, l'extrémité des étuis & le deflous du ventre, font noirs , ainfi que la plus grande partie des cuifles. Le corcelet eft aflez cylindrique & prefque uni. Les étuis font mols , flexibles , & aufli larges en bas qu’en haut. Les an- tennes font de la longueur de la moitié du corps. ï 8 CANTHARTIS fu/ca , elytris antice, thoraceque elongato rubris. La cantharide fourme. Longueur 1 & ligne. Largeur = ligne. La couleur & la forme de cette petite efpéce , [ui don- A L A Q L] . nent , à la premiere vüe, l'air d’une fourmi. Sa tête eft brune, affez grofe. Ses antennes font aflez rouges , ga lent er ÉD Mt DES INsSEcTEcs, 34 rs ent au plus la longueur de la moitié de fon cotps, & és El compofées d'anneaux aflez courts. Le corcelet eft. Cy= lindrique & allongé. Sa couleur eft d’un rouge foncé, M un peu plus brun en devant. Les étuis font liffes , finement ie pointillés , de couleur brune, tirant fur le rouge dans leur 4 partie antérieure. Les pattes font d’un brun médiocre- ment foncé. 4 : TENEBRIO. À LEUTÉÈNÉERBRION Antenne filiformes. Antennes filiformes. Thorax planus maroinatus. Corcelet uni & bordé. Familia. 1°. Antenne articulis Famille 1° Antennes à arti: globofis , extrorfum craffiores. cles globuleux , un peu plus grof à fes vers le bout. 24. Antennæ articulis ————- 2°. Antennes à arti- longis , ubique œquales. cles longs , égales par-tout. Le genre des ténébrions n’eft pas difficile à reconnoi- tre. Parmi tous les infeëtes de cet ordre, qui ont cinq ar- ticulations aux tarfes des deux premieres paires de pattes, &t quatre à ceux de la derniere, il n'y a que trois genres dent les antennes foient filiformes ; tous les autres les ont figurées ou en peigne ou en maflue , &c. Ces trois genres, dont les antennes fe refflemblent , fe diflinguent enfuite aifément par la forme de leur corcelet. Le ténébrion eft le feul des trois , dont le corcelet foit uni & garni d'un re- bord. Aïnfi ce dernier caraftere , joint à la figure des antennes , rend le ténébrion très-reconnoiffable, Nous ne joignons point à ces marques caraétériftiques , un autre caractere que quelques Auteurs ont admis, quoiqu'il foit fautif. C'eft d’avoir les deux étuis réunis enfemble, L fans qu'il y ait d’aîles fous ces étuis. On remarque à la À vérité cette particularité dans quelques ténébrions , mais ax non pas dans tous , comme on le verra aifément dans le _ détail des efpéces. De plus, d’autres infeétes, quoique Tome I. A x 346 HISTOIRE ABRÉGÉE fort différens des ténébrions , ont ce caractere. Nous Ie vons déja obfervé dans quelques charanfons & dans d’au- tres. Ainfi, en n'employant que ce feul caractere, il fau- droit réunir tous ces-infectes avec les ténébrions. C’eft auffi ce qui a induit en erreur & a fait rapporter à ce genre, par différens Naturaliftes, quelques chryfomeles, pärce que leurs étuis font réunis enfemble, Cette marque peut donc fervir feulement de note fpécifique , mais nullement de carattere générique. Les ténébrions, je veux dire ceux qui ont le véritable caractere de ce genre, volent peu la plüpart, plufeurs même manquent d’ailes & ne volent point du tout ; mais en récompenfe , ils courent affez vite. Les larves qui les produifent , fe trouvent dificilement , étant cachées & enfoncées dans Îa terre, où elles fe métamorphofent. Nous avons été obligés de partager ce genre en deux familles, à caufe d'un feul infe@te , qui s'éloigne un peu des autres. Tous les ténébrions , à l’exception de celui-là, ont leurs antennes un peu plus groffes vers le bout, & compofées d'articles ronds & globuleux : nous en avons compofé la premiere famille. La feconde ne renferme que le feui rénébrion jaune , dont les antennes égales & de mé- me groffeur par-tout , font compofées d’articles allongés. PURE MOINE RENE A MI L'EUE LS 1. TENEBRIO arra, aptera, coleoprris levibus, pore acuminatis, Linn. fl. nat, edit, 10, p. 418, n. 10. Tenebrio apterus coleoptris mucro- natis. Linn. faun. fuec. n. 594. Tenebrio atra, coleopteris pone acuminatis. Aldrov. inf. p. 499. Mouffet , p. 139. Blatta fœtida tettia. Charlet, exercit. p. 48. Blatta fœtida. Merret. pin. p. 201. Blatta fœtida. Petiv. gazoph. p. 38 ,t. 24, f. 7. Scarabæus impennis tardipes, Lifl. log. pe 388 , n. 11. Scarabæus è toto niger , minime nitens , fœtidus: 4j. inf. p. 89 ,n. 4. Scarabaus niger rotundus lævis , antennis globofis. Me BEM, 133 Pe27, t 25. ocarabæus terreftris & Aercorarius niger ; fœs us, TE ct ange rer Re. me Ë x DESVA NS E cEsy 347 Dale pharm. p. 91, Blatta officinarum. Tter. oel, 62. Tenebrio primus. oi Le ténébrion Liffe à prolongement.) Longueur 10 lignes. Largeur 4 lignes. Cette efpéce de ténébrion, qui eft aflez grande ; varie un peu pour la grandeur. Sa couleur eft d’un noir foncé, & peu luifant. Sa tête eft aflez allongée, Ses antennes font compofées de onze articles ; dont les derniers font lenti- culaires. Elles font placées devant les yeux , qui font fort petits pour un infecte de cette grandeur. Ces antennes égalent le tiers de la longueur de l'animal. Le corcelet eft affez life , avec des rebords furles côtés ; & fa partie pofté- rieure eft un peu retrécie , prefque comme dans les bu preftes. Les étuis font liffles , recourbés en deflous, & res couvrent une partie du ventre. Ils font Joints enfemble, comme s ils n'en formoient qu’un feul. On voit cependant la marque de la future , qui , vers le bout ; eft enfoncée & forme une canelure, Ces étuis fe prolongent & forment , vers leur extrémité , une pointe femblable à une queue. On voit par leur conformation, qu’ils ne peuvent ni s’ou- vrir , ni fe lever, aufli cela n’eft-il point néceffaire , puif- que l'infeéte n’a point d'ailes. L’articulation des pattes avec le corps’, a quelque chofe de fingulier. C’eft une ef- péce de globe, qui roule dans une cavité, ce que l’on ap- pelle articulation de genou. Ces pattes font affez longues. On trouve communément cet infecte , qui fent mauvais , dans les campagnes & les jardins , parmi les ordures. 2 TENEBRIO arra, aptera, coleoptris rugofes 3 pone acuminatis. Planch. 6 , fig. 6. Le ténebrion ride. Longueur 5 lignes. Largeur 3 lignes. Cette efpéce eft moins allongée que la précédente. Elle eft par-tout de la même couleur matte, noire & nulle- ment luifante. Ses étuis ont quelques rides élevées , lon: X x ij 348 H1STOIRE ABRÉGÉE gitudinales , tortueufes, & ils fe terminent par une pointe ou un prolongement , mais bien moins marqué que dans la premiere efpéce. Sa tête & fon corcelet vûs à la loupe ; aroiflent trè:-joliment chagrinés. J’ai trouvé cet infette a terre ,.dans le fable. 3. TENEBRIO rigra, aptera, elytrorum ffriis oûlo’ punétatis per paria difpofiris. Le ténébrion à ffries jumelles. Longueur 4 lignes. Largeur » 3 lignes. Il eft par-tout d’un noir luifant. Son corcelet eft grand ; large, peu bordé & fort lifle. Ses étuis font chargés chacun de huit firies , formées par des points peu enfoncés. Ces ftries ont un arrangement fingulier. Elles font difpofées ar paires, ou deux à deux , l’une à côté de l’autre, ayant Fe intervalles qui les féparent , alternativement plus & moins larges. Les étuis font arrondis par derriere , fans prolongement. Ils font unis & foudés enfemble , & il n’y a point d'ailes deffous , ainfi que dans les deux premieres: efpéces, & TENEBRIO rigro-fufca ovata, elytro fingulo fêriis ofo lævibus. Le ténébrion à huit flries lifles.. Longueur 3 3 lignes. Largeur 1 4 ligne. Tout fon corps eft de couleur brune , noirâtre, un peu plus claire cependant:en deffous. Ses antennes’, d'un quart: plus longues que le corcelet, font compofées de onze articles triangulaires , aflez courts , fur-tout. vers le bout. Les antennules font faillantes & terminées en mañle. Le corcelet convexe , uni & bordé, paroït à la loupe finement pointillé. Les étuis le font aufli , & ont chacun huit ftries longitudinales , peu profondes. , dans le fond defquelles font des points. Les quatre pattes de devant ont cinq arti- gulations aux tarfes, fayoir, les trois premieres larges , en UC AR biroug, S dfS dr D ÉR REL LE EL ! DÉS INSECTES: 34 cœur & ornées de pelottes en deflous ; la quatriéme; petite, courte, peu apparente & aufli en cœur ; & la cinquiéme, qui foutientles onglets, longue , étroite & life. Les tarfes des pattes de derriere, n'ont que quatre articles longs & étroits ; à l'exception de l’avant-dernier , qui eft beaucoup “ court: Cet infeëte , à la premiere vüe, reflemble à un buprefte. Onle trouve courant à terre, dans les campa: gnes. s TENEBRIO zigro-cuprea, elytro fingulo ffriis oo , coleoptris pone acuminatis. Le ténébrion bronzé. Longueur 5 3 lignes. Largeur 2 lignes. _ La couieur de celui-ci eff noire ; mais en deffus il eft bronzé. Les articles de fes antennes font un peu plus allon- _gés que dans les précédens. Son corcelet eft pointillé convexe, avec des rebords bien marqués. Les étuis font auffi finement pointillés, & ont chacun huit firies , for- mées par des points allongés. Leur bout ou extrémité a un prolongement formé par le rebord. À atra , oblonga , elytres fêriis novem 64. TENEBRIO «: Blonga , elyt lævibus. Linn. fyftnat. edit. 10, p. 417, n. 1. Tencbrio niger totus. Linn. faun. fuec. n. 547. Mordella antennarum articulis lentiformibus, ulimo globofo. AG. Upf. 1736, p.19, n. 1. Attelabusater, oblongus, depreflus.. Mouffet. lat. p. 2+4. Vermis farinarius, Ha Raj. inf. p. 4. Vermis farinarius. è Le ténébrion à neuf ffries liffes. Longueur 7 lignes. Largeur 2 + lignes. On voit par les dimenfions que:nous donnons , que cet infete eft fort allongé. Sa largeur eft à peu près la même par-tout. Sa tête & fon corcelet font lifles , & reflemblent pour la forme , à ceux de la premiere efpéce. Les anten- nes font auñli compofées d'articles lenticulaires , mais elles font aflez courtes ; & n'égalent pas la longueur du corce+ 3$0 HISTOIRE ABRÉGÉE | let. Les étuis font longs, chargés chacun de neuf ou dix ftries, qui paroïffent lifles, quoique la loupe fie décou- vrir une infinité de petits points fur les étuis. Les. cuif- fes font articulées avec le corps , par le moyen d’une tête ronde, qui forme le genou, comme nous l’avons dit de la premiere efpéce. T'out.l'infeéte eft noir en deflus , & d’un brun fouvent noirâtre en deffous. On le trouve dans les ordures des maifons. Sa larve, qui ef lifle, longue, de couleur jaune, avec fix pattes à fa partie antérieure, .fe trouve dans la farine & dans la poufliere des bois pour- ris & vermoulus. L’infeûte parfait a des aïîles fous fes étuis. 7. TENEBRIO arfra, elytris ftriis quinque utrinque dentatis. Linn. faun. fuec. n. 382. Cafida nigra , elytris friis quinque utrinque dentatis ÿ clypeo emarginato. | A&. Upf. 1736, p. 17. Caflida nigra , clypeo emarginato , elytris punc- tatis. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p. 361 , n. 16. Silpha fufca, elytris lineis elevatis tribus utrinque dentatis , thorace fubemarginato. Le ténébrion à ftries dentelées. Longueur 3 lignes. Largeur 2 lignes. Cet infete eft noir, ainfi que les précédens. Sa tête eft courte , & bordée : il Ia retire en partie fous fon corce- let. Les yeux font petits & placés poftérieurement. Les antennes font compofées d’articles slobuleux, plus gros vers l’extrémité ; elles font courtes & n'égalent que la moitié de la longueur du corcelet. Celui-ci eft large , uni & bordé. Les étuis, qui font affez courts, ont cinq ftries longitudinales , élevées , dont il n’y en a que trois qui foient bien marquées. Des deux côtés de ces ftries , font des points élevés , qui fe confondent avec elles, & les rendent dentelées. Sous les étuis , font des aîles courtes, dont il ne paroït pas que l’infeûte faffe ufage, On trouve ordinairement cet animal par terre , & quelquefois dans les charognes , qui font le domicile ordinaire de fa larve, st blé pp der - DES INSECTES. 35É 8 TENEBRIO zigra, tora levis, coleoprris pone rotundatis. Le ténébrion noir liffe. Longueur 3 lignes. Largeur 1 + ligne. n Celui-ci eft tout noir & life, au moins à la vüe fim” ple ; car la loupe le fait paroïître un peu pointillé , avec quelques commencemens de ftries. Son corcelet eft large & grand, & fes étuis font arrondis par-le bout , fans au- cun prolongement. Il fe trouve avec les précédens, dans les terres fabloneufes. 9 TENEBRIO s01a ferruginea fubvillofa. Le renebrion fauve vel. Longueur + & ligne. Largeur À ligne. Les antennes de cette efpéce , font compofées d'articles lenticulaires , fort courts ; & plus gros vers l'extrémité. Elles ne font que de la longueur du corcelet. Celui-ci eft affez grand & convexe. Tout l'infe&te eft de couleur ma- ron-clair : fa tête, fon corcelet & fes étuis, font légére- ment velus. Il eft arrondi parle bout poftérieur. 10. TENEBRIO xora férruginea lœvis. Le ténébrion fauve Lf]e. Longueur 13 ligne. Largeur 2 lignes. _ Cette efpéce ne différe de la précédente , que par la grandeur , & parce qu'elle eff très-liffe , fans aucuns poils. Du refte, fa couleur eft la même, feulement un peu plus claire. Ses yeux feuls font noirs. Ses antennes font com- pofées d’anneaux courts & lenticulaires ; elles font plus grofles vers le bout, qui eft prefque formé en maflue. ‘Fout l'infette eft moins allongé que le précédent. S FC ON DBs.F A MI LEE. FRANS NEBRIO lutça, 352 H1STOIRE ABRÉGÉE | nl 5 « e Le tenébrion jaune. Longueur 3 5 lignes. Largeur 1 3 ligne. Sa couleur eft par-tout d’un jaune clair. Sa tête eft un peu allongée , avec les machoires avancées &les antennu- les faillantes. Les yeux font noirs. Les antennes font com- pofées d’articles allongés, en quoi cette efpéce différe des précédentes. Elles font plus longues que la moitié du corps, & un peu noires vers leur extrémité. Le corcelet oblong & retréci, a des rebords fur les côtés, & reflem= ble à celui des bupreftes. Les étuis ont chacun neufftries longitudinales peu enfoncées. On trouve cet infecte aflez fouvent fur les fleurs. La différence de fes antennes & de celles des efpéces précédentes > M'auroit engagé à en faire un genre à païts fi leur polition , la forme des yeux, celle du corcelet, & l'articulation des pattes, ne l’euffent pas rapporté aux té- nébrions. D'ailleurs ; cette efpéce eft ia feule de fa fa- mille. C'eft la raifon pour laquelle je l’ai jointe à ce gen- re, me contentant d'en faire une famille à part. NV. B. On peut ajouter aux ténébrions de la premiere famille, une belle efpéce , qui approche des deux pre- mieres , & que:Je n'ai point trouvée aux environs de Paris, maïs qui m'a été envoyée du Languedoc , par M. l'Abbé de Sauvages. | : *TENEBRIO aa, aptera, rotundata, rie Jalcis tribus elevaris, Le tenébrion canele. Longueur 7 lignes. Largeur 4 X lignes. Cette efpéce n’a point d’aîles, & fes étuis font foudés enfemble , & n’en forment qu’un feul. Trois canelures élevées regnent fur chaque étui , fans compter celles des bords. L’intervalle qui eft entr'ellès, eft parfemé de points élevés, & comme chagriné, MORDELLA, DES INSECTES 353 MORDELL A: LA MO" RND ELITE; Antennæ fubferratæ, arti- Antennesunpeuen fcie ; culis triangularibus. à articles triangulaires. Thorax antice attenuatus . con- Corcelet convexe, plus étroit vexus. en devant, Nous avons confervé à cé genre le nom de mordelle nom qui lui avoit déja été donné, mais en y faifant entrer beaucoup d’autres infeétes d’un genre très-différent , que pous avons décrit plus haut , fous le nom d’altifes. La mordelle dont il s’agit ici, fe diftingue aifément des au- tres genres de cet ordre, par fes antennes, dont les arti- cles triangulaires repréfentent les dents d’une fcie. Ce feul caraétere auroit püû fufhre. Nous y avons encore ajou- té unautre caractere accefloire , c’eft la forme de fon cor- celet , qui eft convexe & retréci fur le devant , ce qui forme encore une autre diftinétion particuliere à ce genre. Les efpéces qui le compofent , fe trouvent ordinairement fur les fleurs; mais Je ne connois point leurs larves. 14 MORDELL À &rra , caudata, unicolor. Planch. 6, fig. 7. Linn. faun. fuec. n. 534. Mordella oblonga atra, cauda aculeo terminata) Linn. [yff. nat. edit. 10, p. 410, n. 1 Mordella aculeata. AG. Upf. 1736 , p. 15 , n. 1. Mordella cauda aculeatas La mordelle noire à pointe, Longueur 2 lignes. Largeur = ligne. Cette mordelle eft toute noire. Sa tête eft lifle. Ses an- tennes , placées devant les yeux , font compofées de onze articles, dont les quatre premiers font ronds & globuleux, & les fept derniers font triangulaires & forment un peu a fcie. Ces antennes font de la longueur du corcelet. Tome L. Y y 34 HISTOIRE ABRÉGÉE | Celui-ci eft convexe ; uni, fans que fes bords foïent rele- vés. Les étuis font auffi très-liffes , & moins longs que le ventre, qui fe termine en pointe aflez a gue & longue . mais qui ne pique poirt: Les pattes {o: t longues , ainfi que les tarfes , dont les articles font ailongés , & vont en décroiffant ; enforte que le premier eft le plus gros, & le dernier, qui terinine la patte ; le plus petit. Je ne fais fi cet infee faute; je lai cependant trouvé fouvent fur les fleurs. N. B. J'ai auf obfervé une variété toute femblablé, mas plus petite des deuxtiers, & dont les antennes font moins en fcie. Peut-être ne différe-t-elle que par le fexes 2. MORDEL L A arra, caudata , fafciis villo/o= AUTELS La mordelle velout{e à pointe. Longueur 3 lignes. Largeur 1 3 ligne Sa grandeur varie ; il y en a de plus grandes & de plus petites. Du refte , elle eft tout-à fait femblable à la pré- cédente pour ia forme, mais elle en différe par les poils, dont elle eft joliment ornée. Ces poils couvrent prefque tout le deffous du corps, qui paroït jaune & comme doré, vÜ à un certain Jour. Le tour du corcelet a de femblables poils. Les étuis ont deux larges bandes tranfverfes de fembliables poils , qui paroiflent d'un jaune dcré, & dont la couleur forme l'iris, & change fuivant qu on tourne l’animal en différens fens. On trouve cet infete avec le précédent. 3. MORDE LL A zigra, elytris fulvis ffriaris. La mordelle à étuis jaunes ftriés. Longueur 4 lignes. Largeur 1 = ligne. Cet infeête eft beau & affez fingulier. Ses antennes ; bien forméesen fcie & compofées d'articles tr'angulaires allongés , ont au moins les deux tiers de la longueur du DES INsEcTEs. 355 corps. Elles font placées devant les yeux. Les antennules font compofées de trois piéces , dont la derniere eft fort grofle. Les yeux font aflez faillans. Le corcelet convexe & life, va en fe retréciflant par-devant, enforte que fon articulation avec la tête, paroït comme étranglée. Par derriere , il eft coupé tranfverfalement , de façon cepen- dant que fes côtés forment des angles un peu pointus. Tout l’infeëte eft noir, à l’exception des étuis, qui font d’un jaune fauve. Ces étuis font affez liffes & ont chacun huit ftries longitudinales , formées par des points, On trouve cet infecte dans les bois, fur les arbres. 4 MORDELL A zigra, elytris fulyis læyibus. La mordelle à étuis jaunes fans ftries. Longueur 3 lignes. Largeur 1 3 ligne. Elle reffemble tout-à-fait à la précédente pour la forme, mais elle a plufieurs différences. Ses antennes , qui épalent les deux tiers de la longueur de fon corps , font beaucoup moins en fcie; à peine leurs articles paroïffent-ils trian- gulaires. Ces antennes, fur-tout à leur bafe ; font de cou- leur maron, ainfi que les antennules , les machoires, les pattes & les étuis : le refte de l'animal eft noir. Les yeux font faillans , moins cependant que dans l'efpéce précé- dente. La tête & le corcelet font d’un noir affez matte. Les étuis font unis , fans ffries , & vüs à [a loupe, ils pa- roiflent couverts d’un duvet court. On trouve cet infeéte avec le précédent. s MORDEL L A fu/ca, pedibus ferrugineis. La mordelle brune à pattes fauves. Longueur 3 3 ligne. Largeur 1 À ligne. On remarque encore dans cette mordelle , la même forme que dans les deux efpéces précédentes, entre lef- uelles celle-ci femble tenir le milieu. Ses antennes, prefque auffi longues que le corps ; font moins formées en Yy1 356 HisSTOIRE ABRÉGÉE ; {cie que dans la troifiéme efpéce , & plus que dans la fui vante. Leurs bafes , ainfi que les antennules êt les pattes ; font de couleur fauve : le refte de l’infeéte eft brun. Les veux font faillans. Le corcelet & les étuis font femés de petits points prefqu’imperceptibles à la vüe, avec un petit duvet clair-femé & court. Sur les étuis, on voit quel- ques ftries peu enfoncées & peu apparentes: princif ale- ment vers les bords. Les aîles , qui font fous les étuis; font noirâtres. Cet infeéte varie beaucoup pour la gran= deur. On. le trouve avec les précédens. NOTOXUS. E ARC U CUNLLLE; Antennæ filiformes. Antennes filiformes. Thorax cucullatus, dente acuto, Corcelet armé d’une appendi-- ce, qui revient en devant, en : forme de coqueluchon.. Nous avons donné le nom de zoroxus à cet infeéte , qui ma point encore été décrit, à caufe d’une pointe qu'il porte à fon corcelet, du côté du dos , ce qui lui rend le dos pointu _ & aigu, ainfi que le porte le nom del'infette. Ce carattere fingulier diftingue aifément ce genre, dont les antennes font fimples & filiformes. Comme cette efpéce de pointe, qui revient en devant, forme une figure approchante de celle d’un coqueluchon, nous avons tiré de-1à le nom françois de l'infedte , & nous l'avons appellé la cuculle: Nous n'avons trouvé qu'une feule efpéce de ce genre , en- core eft-elle rare, & nous ne connoiffons point la larve qui la produit. 1 NOTOXUS. Planch. 6. fig. 8. La cuculle. Longueur lisnes. Largeur 2 ligne. La forme finguliere de cet infete, le rend très- remar- { e DEs ÎINsEcTes. 357 quable. Sa couleur eft jaunâtre : fes yeux font noirs & fort gros : fes antennes font de la longueur de la moitié de fon corps, & filiformes. Le corcelet a en-deflus une groffe pointe , qui revient en devant , & recouvre la tête dans fon milieu ,; s'avançant jufqu'à fa partie antérieure. Cette pointe forme une efpéce de cuculle ou coqueluchon : fon extrémité eft un peu noire : le refte du corcelet eft d’un jaune fauve. Les étuis font de la même couleur , jau- nes, avec quatre taches noires, deux fur chaque étui, une en haut , l’autre en bas , un peu avant l'extrémité de l'étui. Outre cela ; la future des étuis éft noire, & forme une bande, qui commençant à l’écuflon , par une tache affez large , devient plus étroite , & defcend pour fe con- fondre avec les deux taches inférieures , qui par cette jonc- tion, forment une large bande tranfverfale fur les étuis, au lieu que les taches fupérieures font ifolées. Les pattes & tout Le deffous de l’infeéte font d’un jaune fauve. On trou- ve cet infete, mais très-rarement , fur les fleurs des plan- tes ombelliferes.. CEROCOMA. pe CÉROCO M E. Antennæ ultimo articulo Antennes dont le dernier: clavato :(mafculiscomplica- article, plus gros, forme Îa: £æ, L1 medio peclinatæ ). mañle : (pliées & peétinées: dans leur milieu , dans les: IHaleS ) ee Ce genre eft encore plus fingulier que le précédent , & il a un caractere qui le diftingue de tousles autres infeétes: à étuis. Ses antennes font compofées de onze anneaux; dont les dix premiers font fort courts, & le dernier plus: gros que les autres, forme lui feul le tiers de la longueur: de l'antenne , ce qui donne à cette antenne la figure d'une maflue. Les antennes des mâles font encore plus fingu- lieres. Outre ce dernier anneau fort gros , elles font re- 258 HisTOIRE ABRÉGÉE pliées en forme de S, & de la plüpart des anneaux; par tent des appendices, qui les rendent peétinées dans leur milieu. Cette fingularité , d’avoir des antennes en même- tems en peigne & en maflue , mérite d’être remarquée. Auili l'infe&te qui les porte, a-t-il quelque chofe qui frap- e. Il femble que fa tête foit ornée de panaches , & c’eft de-là que nous avons tiré fon nom. Je ne conncis point la larve de ce rare infeéte , dont nous n’avons encore qu'une feule efpéce. | 1, CEROCOM A. Planch. 6, fig. 0. Linn. fyfl. mat. edit. 10, p.410 , n. 7. Meloe alatus viridis, pedibus luteis, an tennis abbreviatis clavatis brevibus irregularibus. La cerocome. Longueur 4 lignes. Largeur x ligne. La cerocome reffemble affez à la cantharide des bouti- ques pour la forme de fon corps , elle eft feulement plus petite. Sa couleur eft d’un vert affez brillant , à l'exception des antennes & des pattes , qui font d’un jaune citron, encore les cuifles font-elles vertes en tout ou en partie dans la femelle. Son corcelet eft arrondi, n'a aucun re- bord , & eft un peu raboteux , fur-tout celui du mâle. Ce corcelet eft finement pointillé , ainfi que les étuis : mais ce qui rend cet infeéte fingulier & très-aifé à reconnoître, ce font fes antennes. Nous n'avons qu'une feule efpéce de genre fingulier. Je la dois à M. Dupleffis ; qui l’a trou- yée en automne. DES INSECTES, 359 AR TLC L'PUII D'ENRA PIRE MT EIRE EC T IO N: Tnfeiles à étuis durs qui ne couvrent qu'une partie du ventre. ORDRE PREMIER. Infeëles qui ont cing articles à toutés les païtes. STAPHVLINUS LE STAPHYAEN Antennæ filiformes. Antennes filiformes. Ale tete. | Âîles cachées fous les étuis. Abdomen inerme. Extrémité du ventre nue & fans défenfe. É E flaphylin eft aifé à reconnoître , & de plus ila beau coup de caracteres qui le diftinguent. D'abord parmi tous les genres renfermés dans ce fecond article , celui-ci ef le feul qui ait cinq piéces aux tarfes de toutes les pattes , enforte qu’il conftitue à lui feul un ordre particulier : de plus fes antennes fimples & filiformes le diflinguent du profcarabé ; fes ailes cachées fous fes étuis,empêchent de le confondre avec la necidale ; & l'extrémité de fon ven- tre qui eft nue , différe de celle du perce-oreille ; qui eft armée de pinces. Le corps des flaphylins ef fort allon- gé du moins dans la plûpart des efpéces. Leurs étuis font fort courts , & dans quelques-uns ils font fi petits ; qu'en les regardant avec peu d'attention, on ne les appercçoit pas 360 HISTOIRE ABRÉGÉE d’abord , & qu’on ef tenté de les prendre pour des larves: aufli les larves de ces infeétes différent-elles peu de l’ani- mal parfait : elles n’ont point d’étuis , & leur corcelet n’eft point écailleux , à cela près, la figure de lun & de l’autre eft très-reffemblante. Ces infeétes ont une particularité qui fe rencontre dans prefque toutes les efpéces de ce genre : c’eft qu'ils relevent fouvent en l'air leur queue ou l’extré- mité de leur ventre ; fur-tout fi on vient à les toucher, on voit auflitôt le queue fe relever , comme fi l’infeéte vou- loit fe défendre & piquer. Ce n’eft point cependant à cet endroit, que font les armes offenfives de cet infeête. Sa queue ne pique point , mais en récompenfe il mord & pince fortement avec fes machoires , & on doit y prendre garde , fur-tout en prenant les groffes efpéces. Leurs ma- choires font fortes , débordent leur tête, & cet animal s’en fert pour prendre ci dévorer fa proie. Il fe nourrit des autres infe@tes qu'il peut attraper ; fouvent même deux flaphylins de même efpéce fe mordent & fe déchirent réciproquement. Quoique cet infeéte aït des étuis très-pe- tits , fes ailes cependant font grandes , mais elles font artiftement repliées & cachées fous les étuis. L’infeéte les déploye & les étend lorfqu'il veut voler , ce qu'il fait fort légérement. Parmi les petites efpéces de ce genre , il yen a plufieurs dont les couleurs font vives & finguliérement entrecoupées : nous allons entrer dans le détail de ces efpéces. 4 STAPHYLINUS arer, extremo antennarum articulo lunulato. Planch. 7, fig. 1. ÆLinn. faun. fuec. n. 603. Staphylinus ater glaber , maxillis Iongitudine capitiss Linn. [yft. nat. edit. so , p. 421 , n. 3. Staphylinus maxillofus. Jonft. inf.t. 16. ord. infim. f. x , 2, 3. Sraphylinus. Mouffet. lat. p. 197. Staphylinus. Lift. log. p. 391, n. 2. Scarabæus majufculus niger , forcipibus infeftis. aj. inf. p. 109 , n. 1. Staphylinus major, totus niger. AG. Upf. 1736. p. 15, n. 2, 3. Forficula collari nigro , elytris nebulofss Le grand flaphylin noir liffe. Longueur 11 lignes. Largeur 2 lignes, Ce he f) DES INSECTres. 36€ Ce ftaphylin , le plus grand de ceux de ce Pays- ci , eff tout noir, tant en deffus qu’en deffous. Sa tête , fon corce- let & fes étuis font d’un noir matte. Ses machoires font ai- gues , dures & de la longueur de la tête pour le moins. Ses antennes implantées fur Le deflus de la tête , font compo- fées de onze anneaux , dont le premier eft long , droit & double des autres , ce qui eft commun à tous ceux de ce genre , & fait paroiître leurs antennes comme coudées, Dans cette efpéce , elles vont en diminuant, fe terminent en pointe ; & leur dernier article eft échancré & comme taillé en croïffant ; dont un des côtés eft plus long. Ces an- tennes font d’un tiers plus longues que la tête. Le corcelet eft uni, convexe & un peu bordé. Les étuis couvrent le tiers du ventre. Celui-ci eft un peu velu fur les côtés , & et fouvent terminé par deux touffes de poils. Les pattes font aflez fongues , & leurs pieds ou tarfes font compofés de cinq articles qui vont en diminuant également , tous en général aflez courts & chargés de broffes ou de pelottes en deflous. On trouve cet infeëte dans les bois & les jardins. Il eft fort vorace ; & mange les autres infeêtes & même fes femblables. 2. STAPHYLINUS aro-cœrulefcens ; extremo antennarum articulo lunulato. Le flaphy lin bleu. Longueur 7 lignes. Largeur 1 x ligne. Cette efpéce reffemble beaucoup à la premiere , à la grandeur & à la couleur près. Sa tête , fon corcelet & fes étuis font pointillés & bleuñâtres. Ses antennes , fes pattes & fon ventre font noirs. ir 3 STAPHYLINUS ater , extremo antennarum _articulo fubglobofo ; elytris thorace brevioribuse Le petit flaphylin noir. Longueur 6 lignes. Largeur 1 3 ligrie. Celui- ci eft tout noir, Sa tête , fon corcelet & fes étuis dome L, Z z 362 _ HISTOIRE ABRÉGÉE font pointillés. Ses antennes qui font prefque de la lon- gueur de la tête & du corcelet , n'ont point le dernier arti- cle formé en lunule , comme dans les deux efpéces précé- dentes, mais arrondi. 4. STAPHYLINUS ater, elytris thorace duplo. lonpioribus. Le flaphy lin noir à longs étuis. Longueur 2 lignes, Largeur 1 ligne. . Il eft par-tout de couleur noire ;, uf peu brune, Ses an- tennes fort déliées , font prefque de la longueur de la moi- tié de fon corps. Sa tête eft applatie : fon corcelet arrondi & un peu bordé. Les étuis qui font aflez longs , couvrent les deux tiers du ventre. Ces étuis , ainfi que le corcelet , font finement pointillés. se STAPHYLINUS ziger, elytris abdomineque : cinereo - rebulo/is. u Le flaphy lin nébuleux. Longueur 8 lignes. Largeur 2 lignes: * Sa tête & fon corcelet font foirs , lifles, @c un peu lui- fans. Les étuis ont une bande tranfverfale velue & comme nébuleufe ; formée par des poils gris. Sur chaque étui, il y a quelques points enfoncés rangés longitudinale- ment. Le ventre en deflous eft prefque tout couvert de poils gris , & en deflus il a plufieurs plaques de fembla- bles.poils , fur-tout fur les côtés. Les tarfes font femblables à ceux de la premiere efpéce, maïs il n’en eft pas de même des antennes. Elles ont à la vérité de même une premiere piéce fort longue , qui fait le tiers de la longueur de toute l'antenne , mais les autres articles font très-courts , & vont en grofliffant vers l'extrémité de l'antenne , qui eft plus groffe que fon commencement. On trouve cet infeéte dans les bouzes de vache. 6 STAPHYLINUS vilofus , fafco cénereoque viridi-teffellatus, DES INSECTES. »63 Le flaphy lin veloute. Longueur s lignes. Largeur x # ligne. Cette efpéce, fans être fort brillante ; eft très- jolie & bien travaillée. Sa tête ; fon corcelet , fes étuis, & même le deflus de fon ventre,font couverts d’un duvet fin & ferré , dont le fond eft d’un gris verdâtre , avec des ta- ches & des raies brunes qui forment plufieurs quarrés. L’é- cuffon eft enfoncé , & a une tache noire en forme de cœur. Le deflous de l'infeéte eft noir , les pattes font brunes, avec leurs genoux ou articulations plus claires. La bafe des antennes eft de couleur fauve , & leur extrémité noire. Ces antennes vont en grofliffant vers le bout , un peu moins cependant que dans l’efpéce précédente ; elles font d’un bon tiers plus longues que la tête. 7. STAPHYLINUS riger villofus , capite thorace _ anoque pilis fulvo - aureis. Le ftaphy lin bourdon. Longueur 1o lignes. Largeur 3 lignes. Ce beau ftaphylin eft velu & reffemble au premier afpeét à un bourdon. Sa tête , fon corcelet , & les trois derniers anneaux de fon ventre, font couverts de poils d’un jaune doré , le refte du corps en deflus eft chargé de poils noirs. Ces poils colorés , joints à la maniere dont cet infeéte releve fa queue, comme les autres de ce genre, lui don- nent tellement l’air d’un bourdon ; qu’on n’ofe d’abord le prendre avec la main. En deffous cet animal eft d’un noir bleuâtre , & moins velu qu’en deffus. Ses antennes font affez courtes , & égalent à peine la longueur de la tête. Il a été trouvé par terre du côté de Bondy. Il eft rare aux environs de Paris. 8. STAPHYLINUS pubefcens ; capite flavo, thoracé elytrifque fufco nigroque nebulofis ; pundis Empreffise Je flaphy lin à tête jaune. Longueur $ % lignes. Largeur 1 À ligne. Z2 i $- 364 HISTOIRE ABRÉGÉE. La tête de ce flaphylin eft jaune avec les yeux noirs. Le bout des machoires & l'extrémité des antennes font aufñ noirâtres. Ces antennes vont en grofliffant vers le bout. Le corcelet & les étuis font d’un noir matte , avec quel- ques taches de poils roux. On voit fur les uns & les autres de larges points enfoncés. Le ventre a aufli quelques poils roux en deflus, & en deffous il eft tout velouté & chargé de poils gris , comme argentés. L'écuffon a une tache noire en forme de cœur. J’ai trouvé plufieurs fois cet infee à terre : il court vite & vole très-bien. 9. STAPHYLINUS ar non miens, elyiris pedibufque TUfES Linn. faun. fuec. n. 604. Staphylinus ater elytris pedibufque rufis. Linn. fyfl. nat. edit. 10 ,p. 412, n. 4. Staphylinus erytropterus. , AG. Upf. 1736 ; p. 15, n. 6. Forficula collari nigro , ventre atro, elytris teftaceis. Frifch. germ. $ ; p. 49, t. 25. Scarabæus rapax , elytris brevibus. Le flaphy lin à étuis couleur de rouille. Longueur 6 Z lignes. Largeur x + ligne. Sa tête & fon corcelet font d’un noir matte. Le ventre eft pareillement noir , & a fur chaque anneau deux taches triangulaires , une de chaque coté , formées par quelques poils dorés. On voit quelques poils femblables fous le ven- tre. Les étuis font d’une couleur roufle ;, matte , ainfi que les pattes , les antennules , & les antennes fur-tout à leur bafe. L’écuffon eft tout noir. 10.STAPHYLINUS ziger nitens , pedibus , elytrifque lævibus teflaceis. Le flaphylin noir à étuis fauves & liffes. Longueur :,3,3 lignes. Largeur +, à ligne. Il y a plufieurs différences confidérables entre cette efpéce & la précédente , quoique leurs couleurs appro- chent un peu ; 1°. celle-ci eft beaucoup plus petite, & n'approche pas de l’autre , quoiqu’elle varie pour la gran deur ; 2°, l'efpéce précédente eft d'une couleur mate , | DES INSECTES. 36$ celle-ci eft liffe & brillante. Sa tête & fon corcelet font d’un noir de jayet , fon ventre eft aufli noir & luifant. Les étuis font liffes , d’une couleur fauve brillante & comme dorée. Les pattes font brunes , ainfi que les antennes : enfin on ne voit je fur celle - ci les poils dorés qui font fur le ventre de l'efpéce précédente. N.B. Sraphylinus niger, nitens , pedibus elytrifque levi- Bus teflaceis , 1horacis punis per ftrias digeflis. Le flaphy lin noir à étuis fauves & corceler ffrié. Cette variété eft tout-à-fait femblable à l’efpéce ci-def- fus , elle n’en différe que parce que le haut de fes antennes eft noir , & que le corcelet eft chargé de points , qui par leur arrangement forment quatre ftries longitudinales, Elle eft plus petite que lefpéce ci - deffus prefque de moitié. 11. STAPHYLINUS riger, nitens ; pedibus coleoptrifque teftaceis , elytris punéatis. Le flaphylin à étuis marons pointillés. 2 Longueur 3 lignes. Largeur ? ligne. Cette efpéce à la tête & le corcelet d’un noir très-liffe, Ses antennes , fes pattes & fes étuis font de couleur maron. Ses étuis font pointillés , en quoi principalement cette efpéce différe de la précédente. Le ventre eft d’un noir brun. 142 STAPHYLINUS ziger , nitens , pedibus elytrifque fufcis punélatis ; thorace plano marginato. Le flaphy lin à étuis très-courts. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce eft moins allongée & plus large que fa plü- part des autres ftaphylins. Ses antennes font groffes & courtes , & n'égalent pas la longueur du corcelet. Elles font compofées d’anneaux larges & triangulaires. Le cor- 366 HiSTOIRE ABRÉGÉE ÿ celet ef large , un peu convexe , avec des rebords aigus, Les étuis font extrêmement courts. Vüs à la loupe ; ils paroiffent pointillés , ainfi que le corcelet. Ces étuis & les pattes font de couleur brune , le refte du corps eft noir. 13. STAPHYLINUS riger, nitens, antenniss pedibus , elytris, anoque teftaceis , thorace marginato. Le flaphylin applati à étuis bruns. Longueur x ligne. Largeur + ligne. Ce petit infelte eft life & luifant. Sa tête eft noire ; mais les machoires & les antennes font de couleur fauve, un peu brune. Le corcelet eft auffi noir , avec les rebords fauves. Les étuis font d'une couleur fauve claire , avec quelques taches longues de couleur brune. Le ventre eft noirâtre ; à l'exception des deux derniers anneaux, qui font d’un jaune fauve. Cette couleur eft aufli celle des pattes. Ce qui carattérife cette efnéce , eft fa forme applatie ;, & les rebords aflez faillans de fon corcelet. NB. Idem ; antennis clavaris. Celui-ci paroïît n'être qu’une variété du précédent. II lui tefflemble pour la forme & les couleurs ; feulement il eft moitié plus petit ; & les fept derniers anneaux de fes antennes , qui font beaucoup plus gros que les quatre pre- miers , forment une maflue très -aifée à appercevoir. C'eft le plus petit flaphylin que je connoiffe : peut-être que s’il étoit plus grand , on pourroit découvrir quelque carac- tere qui en conftitueroit une efpéce particuliere & diffé- rente de la précédente. 14. STAPHYLINUS iger, pundatus ; antennis pedibufque ferrugineis. Le flaphylin noir à pattes fauves & étuis point llés. Longueur 3 > lignes. Largeur 2? ligne. Îl ef noir , à l’exception des pattes & des antennes qui Re un ARE NN OUT TER DES INSECTES. 367 font de couleur fauve. Son corcelet eft allongé , & vû à la loupe , il paroît finement & irréguliérement pointillé , ainfi que la tête & les étuis : en regardant ces étuis de près, on y découvre quelques taches brunes qui fe confondent avec la couleur noire. 15. STAPHYLINUS iger ; thorace marginato læyvi , pedibus rufis. Linn. fyfi. nat. edit. 10, p.423 ,n, 18. Staphylinus ater glaber , pedibus tufse Linn. faun. fuec. n. 609. Le flaphylin noir à corceler liffe & borde, Longueur 1 + ligne. Largeur + ligne. Cette petite efpéce eft noire & life. Ses antennes plus grofles vers l'extrémité , font un peu brunes , principale- ment vers leur bafe. Les pattes font rougeâtres. Le corce- let a un rebord aflez marqué. Il eft un peu convexe , & vû à la loupe, il paroît finement pointillé , ainfi que les étuis. 16. STAPHYLINUS riger, thorace marginaro fulcato ; pedibus rufes. Le flaphs lin noir à corcelet fillonné & borde. Longueur 17 ligne. Largeur + ligne. 4 Il refflemble beaucoup au précédent pour Îa forme & la grandeur. Il eft tout noir , à l’exception des pattes qui font rougeîtres , enforte cependant que Îles cuifles font: plus foncées & les jambes plus pâles & plus claires. Les: antennes femblables à celles de l'efpéce précédente , font toutes noires..Le corcelet ; qui eft applati avec des rebords- affez faillans , a de plus quatre canelures longitudinales. élevées , entre lefquelles font des fillons profonds. On: trouve cet infeéte dans le fable avec le précédent. a7. STAPHVYLINUS riger, elytris nigro-ænets. Le flaphy lin à étuis Bronxées. Longueur 4 lignes. Largeur x ligne. Ce ftaphylin eft tout noir & luifant : fes étuis font bron+- 368 HISTOIRE ABRÉGÉE zés , & vüs à la loupe, ils paroiflent finement chagrinés: On découvre aufli à l’aide de la loupe,dix points enfoncés fut le corcelet ; ce qui fe voit aufli dans plufieurs autres efpéces , & ne conftitue point un caraétere fpécifique par- ticulier, comme le prétend M. Linnœus , au fujet d'une efpéce, n°. 60$ » Faun. fuec. 18. STAPHYLINUS riger, thorace elytris ; pedibufque fubreflaceis. Linn. faun. fuec: n. 614. 5 Linn. fyft. nat. edit. 10, p.423, n. 15. Staphylinus chryfomelinus. Le flaphy lin couleur de paille. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. La figure & le port de cet infeéte font différens de ceux des autres efpéces de ce genre. IL eft court & ovale. Sa tête eft noire , & fes antennes , qui vont en grofliflant , font de couleur brune & de la longueur du corcelet. Celui-ci eft large, life , brillant , de couleur jaune, claire, un peu fauve. Les étuis font de la même couleur, il y a feulement un peu de noir fur le devant. Le ventre eft lar- ge , court, de couleur noire, & couvert de quelques poils. Ce qui fait le cara@tere diftinttif de cette efpéce , c'eft la forme de fon corcelet , qui eft auffi large pour le moins que les étuis , qui eux-mêmes ont beaucoup de largeur, ce qui donne à l’infeéte une forme ovale , au lieu que les au- tres font allongés. On trouve ce ftaphylin très-fouvent dans le fable & le long des murs. 19. STAPHYLINUS niger , elytris fufèis margine flavo. Le flaphy lin à étuis bordés de jaune. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. La forme de cette efpéce approche affez de celle de la précédente. Ses antennes , qui vont un peu en grofliffant vers l'extrémité , font de la longueur du corcelet, La tête, le corcelet & le ventre font noirs. Les pattes & les étuis font DES INSECTES. 269 font bruns , mais tous les bords de ceux-ci, principalement à la partie poftérieure , font jaunes. Je ne fçais fi ce feroit cette efpéce que M. Linnæus auroit voulu défigner , Faun. Juec. n°. 610 : en tout cas , la fienne fereit beaucoup plus petite que la nôtre , ce qui donne lieu de douter que ce foit la même. T'out linfette eft afféz life, fans points ni Îtries. 20. STAPHYLINUS ziger ; thorace utringue, Jinguloque elytro , macula flava. Le flaphy lin noir à taches jaunes, Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Celle - ci approche encore des deux précédentes pour la forme large de fon corcelet. Elle eft pareillement courte , ramaflée , & fes étuis font longs & couvrent prefque les deux tiers de fon ventre. Sa tête eft noire. Son corcelet eft de la même couleur ; mais fes bords de chaque côté font jaunes. Les étuis font pareillement noirs & ont cha- cun à l'extérieur une longue tache jaune de la largeur de celle du corcelet , dont elle paroïtroit être une con- tinuation. Cette tache fe prolonge & defcend jufqu'aux deux tiers de l'étui. Le ventre eft noir & les pattes font brunes. Tout l’animal eft d’un life affez brillant , fans points ni ftries, 21. STAPHYLINUS rufus , elytris cœruleis ; capite abdominifque apice nigris. Linn. faun. fuec. 71.10 07 Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 422 , n. 7. Staphylinusriparius, Le flaphy lin rouge à tête noire &C étuis bleus. Longueur 3 lignes. Largeur + ligne. Û Le fond de la couleur de ce joli ftaphylin eft d'un rouge tirant fur le brun. Sa tête & les deux derniers anneaux de fon ventre font noirs , & fes étuis font bleus. Ces étuis yûs à la loupe , font finement pointillés. Les articulations Tome L Aaa é 370 HISTOIRE ABRÉGÉE des pattes , ainfi que les antennes , font noires. Ces anter= nes font à peu près d'égale groffeur par-tout , mais les an- tennules fe terminent en mafle. Le corcelet a quelques points enfoncés , qui par leur arrangement forment quatre ftries longitudinales. On trouve cet infeéte dans le fable humide. , 22. STAPHVLINUS flavus ; capite , elytris abdomineque pore nL9TIS. Linn. faun. fuec. n. 606. Staphylinus rufus , capite elÿtris abdomineque pone ane nat. edit. 10 ; p.412 > N: 6. Staphylinus rufus. | Ad. Upf. 1736, p. 15 n. 8. Forficula collari reflaceo , elytris ventreque teflaceis, apicibus nigris. Le flaphy lin jaune , à tête , étuis & anus noirs. Longueur 3 lignes. Largeur x liyne. , Les antennes de cette efpéce font très-jolies , elles vont: en groiliflant vers le bout & font découpées en if. Leur couleur eft jaune. La tête eft noire & eft munie de longues: machoires. Le corcelet eft jaune , ainfi que le haut des: étuis, mais leur partie poftérieure eft noire, & cette couleur noire en couvre les deux tiers. Ces étuis onr dans leur mi- lieu deux bandes longitudinales pointillées & enfoncées ; qui font pofées à côté l’une de l’autre. Le refte eft irrégu- liérement pointillé. Le ventre eft jaune , mais l’anus ou fon extrémité eft noire : enfin les pattes font jaunes. 23. STAPHVYLINUS arro-cœrulefcens , thorace zubro. Le ftaphy lin noir à corcelet rouge. L Longueur 3 + lignes. Largeur > ligne. Ce flaphylin ef par tout d’un noir plus ou moins bleui- tre , à l'exception ju corcelet qui eft rouge. Ce corcelet eft très - liffe & les étuis font pointillés. Les antennes ne vont point en grofhffant , mais font égales par-tout. Elles font de la longueur de la tête & du corcelet pris enfemble, DES" TANSECTES. ri 24. STAPHYLINUS arr, oculis prominenribus CTAJJLS « N.B. Idem elytro fingulo punélo flavo. Linn. [yfè. nat. edit. 10 , p. 422 , n. 11, Staphylinus niger , elytris punQo + ulvo, Le flaphyln junon. Longueur 2 3 lignes. Largeur + lignes Cette efpéce a un air un peu différent des autres. Sa couleur eft par tout d’un noir matte. Quelquefois cepen- dant le haut de fes cuifles & de fes jambes a un peu de fauve. La tête, le corcelet , & les étuis vûs à la loupe, paroiflent chagrinés. Mais ce qui diftingue cet infeûe de tous les autres ftaphylins , ce font fes yeux , qui font gros , faillans , & qui occupent les deux tiers de la tête , au lieu que les autres efpeces les ont très-peu apparens. Cette conformation des yeux rend la tête fort large. Le corcelet eft beaucoup plus étroit & allongé. Les étuis font larges & courts. On trouve fouvent un point rond de couleur citron furle milieu de chaque étui. Ceux qui ont ce point , ont ordinairement deux petites éminences un peu liffes fur le corcelet. Je crois que ce font les mâles. Le corps de ces ftaphylins eft allongé & fe termine en pointe. Leurs antennes font de la longueur du corcelet ; & ont leurs qua- tre derniers anneaux plus gros & plus courts que les autres. On trouve ce petit infeéte dans le fable : il vole très-bien. 25. STAPHYLINUS antennis fubclavatis. Lé flaphy lin à antennes en demi - mafues. Longueur + ligne. Largeur = ligne. Ses antennes vont en grofliffant vers le bout , & leur dernier article eft gros & globuleux , enforte qu’elles for- ment prefque la maflue. La couleur de linfecte eft noire , à l'exception des étuis qui font bruns , de couleur matte, renflés & chargés de deux firies ou fillons fongitudinaux, A aai Le 572 Hi1STOIRE ABRÉGÉE ORDRE SECON D. Tnfeiles qui ont quatre articles à toutes les pattes. NE COND ALES: LAN. E:C.X D 4,;L E: Antennæ filiformes. Antennes filiformesi-. Ale nudæ. Aîles nues. La necÿdale eft rare autour de Paris, & jufqu’ici nous n'en avons trouvé qu’une feule efpéce , qui fournit deux variétés. Ce petit infette reffemble aflez à quelques - unes de nos cicindeles , & je l'aurois rapporté à ce genre, s’il n’en différoit par le nombre des articles de fes tarfes , & par la forme de fes étuis qui font beaucoup plus courts que fon corps , ce qui l’a fait mettre dans ce fecond ar- ticle des infectes à étuis. Ces étuis font cependant moins courts & moins durs que ceux du ftaphylin , & les ailes de la necydale ne font point cachées deflous , mais les débor- dent & recouvrent tout fon ventre. Ses antennes font fim- ples & filiformes. - INÉCNDAE TS elytris apice pundlo flayo. Linn: Jfaun. fuec. n. $98. Plänch. 7, fig. 2. a. Wecydalis elytris apice punilo flavo , thorace luteo: b. Wecydalis elytris apice punélo flavo , thorace nigros La necydale à points jaunes. Longueur : lignes. Largeur à ligne. Sa tète eft noire , fes yeux font gros & faillans , fes machoires font d’un brun noirûtre, Ses antennes placées | DES INSECTES 374 fur le haut de la tête entre les yeux, ont leur premiere arti- culation qui eft longue , & s’éleve droit , enfuite les autres fe courbent & vont de côté. Ces antennes varient pour la longueur & la couleur. Dans les individus à corcelet jaune , elles font'brunes , & n’ont que les deux tiers de la longueur du corps. Dans ceux au contraire qui ont le cor- celet noir ; elles font noires aufli , & un peu plus lon- gues que le corps. Le corcelet a un rebord , il eft jaune dans les uns & plus long , noir dans les autres , plus court & bordé feulement d’un peu de jaune. Les étuis font noirâtres , un peu plus clairs dans leur milieu , & terminés par un point de couleur jaune citron. Les aïîles noirâtres , un peu plus longues que le corps , débordent les étuis d’un tiers & font croifées l’une fur l'autre. Dans ceux qui ont le corcelet jaune , les pattes & le deflous du ventre le font auffi ; dans les individus à corcelet noir , les pattes font noires , aïinfi que le ventre , qui a feulement un peu de jaune fur les côtés. Je foupconne ces derniers d’être les mâles , & les autres les femelles. Je n’en ai qu'un feul de chaque façon , cet infeéte n’étant pas bien commun: ici.-Je. l'ai trouvé,voltigeant fur le chêne. sa SN pre 374 HISTOIRE ABRÉGÉE ORDRE LTROISIÉME. Jnfècles qui ont trois articles à toutes les pattes. FO EO RENE US, TE NDPE ReC'EAOPRYE ICEPEPES Antennæ fliformess Antennes filiformes. Ale teitæ. Aîles cachées fous les étuis. Abdomen forficibus armarum. : Extrémité du ventre armée de pinces. C E genre d’infeétes eft un des plus connus ; & les pin= ces qu'ils portent à l'extrémité de leur ventre , forment un caractere bien diftin&tif. C’eft cette armure qui a fait don- ner à ces infeétes le nom de forfcuda , & en françois le nom redoutable de perce-oreille , parce qu’on s’eft imaginé que cet infecte s'introduifoit dans les oreilles , que de-là il pénétroit dans le cerveau & faïfoit périr. Ceux qui fçavent l'anatomie , connoiffent l’impoflbilité d’une pa- reille introdution dans l’intérieur du crâne , attendu qu'il n'y à point d'ouverture qui y communique ; mais la frayeur de quelqu'un, à qui un de ces infeétes fera par hafard entré dans le conduit de l'oreille ; aura pu donner lieu à cette fable : du refte ces pinces que le perce-oreille orte à fa queue , & avec lefquelles il paroît vouloir le défendre , ne font pas aufli formidables qu’elles le paroiffent d’abord ; elles ne font pas aflez fortes pour pou- voir produire la moindre impreflion fenfible. Je ne fçais fi cet animal en fait ufage pour fe défendre contre d’autres infeétes , mais fouvent j'ai vû des perce-oreilles au milieu d'une fourmilliere , chercher à s'enfuir , fans fe fervir i DES INSECTES. 379$ de leurs pinces contre les fourmis. La larve du perce- oreille différe très-peu de l’infeëte parfait. 3 FORFICUL A antennarum articulis quatuordecim. Planch. 7, fig. 3. Linn. faun. fuec. n. 599. Forficula alis apice maeula alba. Linn. fyff. nat. edit. 10,p. 423 ; n. 1. Forficula auricularia. Mouffet. lat. ps 171. f. infima. Forficula $, auricularia vulgatior, Jonft. inf. r. 16, f. 2. Forfcula. erian. eUTOp. 1 3 t. 30e Lift. mur, r.2,f 4 Lif. log. p: 397,1. 25. Scarabæus fubrufus, cauda forcipata. Petiv. gazoph. t. 74,.f. 5. Forficula vulgaris. Frifch. germ. 8 ,p. 31 »t°15 ; f. 2. maf. f. 1. fœmina. Vermis auricularise Le grand perce - oreille. Longueur 7 lignes. Largeur 2 lignes. Tout le monde connoït aflez cette efpéce de perce- oreille , qui eft très-commune ici. Sa grandeur varie beau- coup , tant au-deflus qu'au deffous des dimenfions que nous donnons ; qui font les plus ordinaires. Sa tête ef de couleur brune , ainfi que fes antennes , qui égalent la moitié de la longueur du corps & qui font compofées de quatorze anneaux. Le corcelet eft plat , noir , avec des rebords élevés de couleur pâle. Les étuis font d’un gris un peu fauve ; ainfi que le bout des aïles qui déborde les étuis. On voit fur les bouts d’ailes une tache blanche arrondie , quelquefois peu marquée. Le ventre eft brun, & fon dernier anneau eft large avec quatre éminences , une fur chaque côté , & deux au milieu. Ce dernier anneau foutient deux longues pinces dures, formées en arc, dont les pointes fe touchent , & qui font de couleur jaunîûtre , E HEC RARE mais plus brunes à leur extrémité. Ces pinces font ap- platies à leur bafe , & ont à cet endroît dans leur côté inté- rieur plufeurs dents , dont deux font plus inférieures & plus faillantes que les autres. Dans quelques individus,ces dents ne fe rencontrent pas. On trouve cet infeéte par-tout à la campagne & dans les jardins. La longueur de fes pin- ces varie confidérablement. 376 HISTOIRE ABRÉGÉE 1 2. FORFICUL A aztennarum articulis undeciri. Linn. faun. fuec. n. 600. Forficula alis elytro concoloribus. Linn, fyft. nat. edit. 10, p. 423 , n. 2, Forficula elytris teftaceis immaculatis, Le petit perce - oreille. Longueur 3 tignes. Largeur ? ligne. Cette efpéce beaucoup plus petite que la précédente ; eft par-tout de couleur jaune un peu fauve , plus claire en deflous , plus brune en deffus. Ses antennes n’ont que onze articles , dont la bafe mince eft pâle ; ce qui rend les antennes joliment entrecoupées & panachées. Les aîles font de la couleur des étuis , & n’ont pas la tache blanche que l’on voit dans l’efpéce précédente. Une autre diffé- rence fe tire de la forme des pinces qui font affez courtes , & formées par deux crochets réunis , fans aucune appen- dice ni dent à leur côté intérieur. L’animal releve fou- vent ces pinces en haut. Quant au refte , cette efpéce reflemble à la grande. On trouve cet infeéte à terre dans le fable humide proche les mares & les ruiffeaux. Il fe ren- contre plus fréquemment au printems. ORDRE DES: INSECTES: |: 377 ORDRE QUATRIÉME, Infeiles qui ont cinq articles aux deux premieres paires de pattes , & quatre feulement à la derniere. M EL O E. LSE 0P R:ONS, C'ANR ‘A'B É, Antennæ à medio ad bafim Antennes grofles au mi- & apicem decrefcentes. lieu , qui vont en diminuant vers la bafe & vers le bout. Ale nulle. _ Point d’aîles. Le S antennes du profcarabé font figurées finguliére- ment. Elles font compofées d’anneaux ronds , plus gros vers le milieu de l’antenne , plus petits vers les deux extré- mités. Au milieu , où ils font plus gros , l'antenne forme une efpéce de coude. C’eft fur-tout dans les mâles que Pon voit mieux cette figure finguliere , qui fait paroître les anneaux du milieu applatis en différens fens. Ce caraëtere eft particulier à ce genre. On peut encore y ajouter le dé- faut d'ailes , qui empêche cet infete de voler : auffi mar- che-t-il affez lourdement dans les terres labourées , où on le rencontre dès le commencement du printems. La larve de cet infette reffemble beaucoup à l'animal parfait. Elle eft de même couleur, grofle , lourde , n’ayant que la tête écailleufe & tout le refte du corps mol. On la trouve enfoncée dans la terre , où elle fait fa métamorphole. 1, MELOE. Linn. faun. fuec. n. 596. Planch. 7, fig 4. Liun. fifi. nat. edit. 10 , p. 419 , n. 1. Meloe apterus corpore violaceo, Mouffer, inf. 162. f. media. Profcarabæus. Jonft. inf. p. 74, t. 14. Profcarabæi fœmina, Tome I. B bb 378 Hi1STOIRE ÂABRÉGÉE Charlet. exercit. p. 46. Profcarabæus S. anti-cantharus. Hoffn. inf. 2 ,t 9. Merret. pin p. 201. Profcarabæus. / Goed. belg. 2 ,p.is2,f.4:. € gall.tom. 3, tab. 42% Lift. gred. p. 192 , f. 120. Lift. log, 39+, n. 27. Scarabæus mollis ex nigro viola nitens: Frifch. germ, 6, p. 14, 1.6, f. 5. Dale pharmac. p. 391. Profcarabæus. Schrod. pharm. $ , p 345. Cantharus unduofus, Le profcarabé. Longueur 0,11 lignes. Largeur 5 lignes. Cet infe@te eft tout noir & molafle ; & lorfqu’on le tou= che , il fait fortir de toutes fes articulations une humeur graife & brune , ce qui la fait appellér par quelques-uns fcarabé onilucux. Sa couleur noire n'eft nullement brillan- “te , elle eft cependant entre-mélée d'un peu de violet, fur- tout vers le deffous du corps. Ses antennes font placées devant les yeux , qui font aflez petits. La tête qui eft groffe , eft pointill'e , ainli que le corcelet qui eft plus étroit , arrondi & fans rebords. Les étuis font mols com- .me un cuir, chagrinés, & ils ne couvrent qu’une partie du ventre. Îls font comme coupés obliquement du dedans au-dehors , plus courts du côté de la future ; plus longs fur les côtés. Sous ces étuis il n’y a point d'ailes, Le ventre eft gros fur-tout dans la femelle , où il déborde de beau- coup les étuis, On trouve cet infeéte au printems dans la campagne & les jardins par terre dans les endroits expofés au foleil. L'huile que répand cet infeête , le rend utile pour l’ufage de la médecine. Les mâles font beau- coup plus petits que les femelles. DES INSECTES: 379 ARTICLE III. Tnfeiles à étuis mols & comme membraneux. ORDRE) PREMIER: Tnfeéles qui ont cing articles aux deux premieres paires de pattes , & quatre feulement à la derniere. B'L A T T A: L' An B-L'A.TITE, Antenne filiformes. Antennes filiformes: Ad ani latera appendices veficu: Deux longues veficules pofées Loft tranfverfim fulcari. aux côtés de l’anus & ridées tranf- verfalement. L À blatte eft un de ces infeétes domeftiques , qui font bien connus dans les cuifines & les boulangeries. Elle eft large , applatie & life. Son caraëtere confifte dans la forme fimple de fes antennes , qui font longues & fili- formes , & fur-tout dans deux appendices en forme de longues veficules , placées à l'extr‘mité de fon corps , aux deux côtés de l'anus , & qui font chargées de rides & de firies tranfverfales. Cet inleûte affez hideux à la vüe ;, court aflez vite ; quelques efpéces outre cela volent, mais je n'ai jamais vû voler la premiere , au moins fa femelle eft-elle incapable de voler , puifqu’elle n’a que des moi- gnons d’ailes fort courts , qui ne peuvent lui être d'aucune utilité. La larve des blattes ne différe guères de linfeéte parfait , que par le défaut total d'ailes & d’étuis ; à cela près elle lui refflemble parfaitement. Cette larve fe nourrit B bbi 586. HisToiREe ÂBRÉGÉE de farine , dont elle eft très-vorace. À fon défaut , elle ronge à la campigne les racines des plantes. C'efi de ce même genre qu.eft le fameux kakkeriac des ffles d'Amé- rique , qui dévore fi avidemment les provifions des habi- tans. Cet infeéte , ainli que nos blattes , fuit le jour & la lumiere , & tous ces infettes fe tiennent cachés dans des trous , dont iis ne fortent que pendant la nuit. 1. BLATTA férrugineo - fufca, elytris fulco ovato impreflis , abdomine brevioribus. Planch. 7, fig. $. Linn. faun. fuec. n. 617. Blatta ferrugineo-fufca , elÿtris fulco ovato impreflise Linn. [yff. nat. edit. so , p. 424 > 7: 7: Blatta orientalis. Mouffer. inf. pe 138 » fige 25 3: Blatta molendinaria & piltrina. Column. ecphr. + ; p. 42 » t+ 36° Scarabæus alter teftudinatus minor atque alatus. Jonjt. inf. t. 13 Sp lo Grylli. Lift. rab. mut.t.1, f. 2. Fœmina. Barthl. aë. 1671 , p. 107 , t. 108. Gryllus alatus ( & repens ) vermis i& faccharo. Raj. inf.p. 68. Blatta prima five mollis mouffeti. Frifch. germ. $, p.rt,t. 3 Blatta lucifuga five molendinaria. La blatte des cuifines. Longueur 9 lignes Largeur 4 3 lignés. Cet infeëte eft par-tout de couleur brune ;, comme brü- lée. Ses antennes longues & unies, furpaffent d’un tiers la longueur du corps. Elles font compofées d'un nombre in- fini d'anneaux courts. J'en ai compté dans une jufqu'à quatre-vinot quatorze. La rête eft petite & prefqu'entiére- ment cachée fous la platine du corceler qui eft large &t ovale. Les étuis de la même couleur que le refte du corps , font tranfparens | membraneux & plus courts d’un tiers que le ventre. Du haut de chacun , partent trois firies principales , prefque toutes trois du même point. lon À | Ceile du milieu eft élevée dans une partie de fa longueur, & va en ferpentant jufqu'au bout de l’étui vers l'angle ex- | térieur. L’extérieure eft enfoncée , tire fur le côté , & apres un chemin fort court , fe termine vers le milieu du 1459 L] . pe e e bord extérieur de l’étui. L'intérieure pareillement enfon- çée, forme une courbure , & va prendre fin au bord inté- DÉS (LNSECTES, 38r rieur de l'étui , un peu plus bas que le milieu , vis-à-vis fa correfpondante fur l'autre étui. Les efpaces que renfer- nent entrelles ces deux firies femblables fur les deux étuis , forment une efpéce d'ovale. On voit outre cela fur les étuis, beaucoup de ftries ferrées & diverfement arran- gées ; qui fuivent la dire@ion de ces trois principales. La femelle n’a ni étuis , ni aîles, mais feulement deux moi- gnons où commencemens des uns & des autres. Aux deux côtés du dernier anneau du ventre , font des appendices veliculaires pointues , débordant le ventre , longues d’une ligne , qui paroiflent firiées tranfverfalement ; à caufe des anneaux dont elles font compofées. Les Jambes font très- épineufes. On trouve communément cet infeéte dans les cuifines autour des cheminées , & dans les fours des bou- angers , dont il mange la farine & la pâte. 2. BLATIT A fufco-flavefcens , elytris [ulco ovaro impreffis ; abdomine longioribus. La grande blarte. Longueur :$ lignes. Largeur $ lignes, Sa couleur eft brune ; mais d’un brun plus jaune que dans l’efpéce précédente , fur-tout fur les pattes & le cor- celet. L'animal eft aufli beaucoup plus grand , comme on voit par les dimenfions que nous donnons ; du refte fa for- me eft la même. Seulement les appendices de la queue font plus longues & recourbées en dehors , & les ailes & les étuis débordent le corps , au lieu que dans lPefpéce précédente ils ne le couvrent pas en entier. Cet infette fe trouve rarement ici. Ceux que J'ai, ont été trouvés à Orléans. 3. BL'ATT A flavefcens , elytris ad angulum acutum rlans. Linn. faun. fuec. n. 618. Blatta flavefcens , elytris nigro-maculatis. Linn. Jyfl. nat. edit. 10 , p.425, n. 8. Blatta lapponica. 4 Upf. 1736, pe 35 ,n, 2. Lampyris lis fuperioribus ad angulum acutum triatis, 382 HISTOIRE ABRÉGÉE Raj. inf. p. 69. Blatta parva alata, La blatte jaune. Longueur 3,4 lignes. Largeur 2 lignes. Les antennes de celle-ci font de la longueur du corps au plus. Ses yeux font noirs. Son corcelet ef large , membra- neux & diaphane. Ses étuis font pareïllement tranfparens, d’une couleur jaune pâle , avec une feule ftrie longitu- dinale élevée dans leur milieu, de laquelle partent, comme d'une arrête , nombre de ftries obliques, qui vont en def- cendant fe terminer aux deux côtés de l’étui. Ces fries obliques qui partent de la firie du milieu , repréfentent à peu près les barbes d’une plume , qui naiffent de fon tuyau. On voit quelquefois différens points noirs irrégulié- rement femés fur les étuis ; fouvent auffi il n’y en a pas. Quant à la couleur , les femelles , à l'exception des yeux; font d’une feule couleur jaunâtre ; les mâles au contraire ont leur corcelet noir bordé de jaune , les étuis plus bruns , les pattes & le ventre noirs. Une autre diftinétion , c’eft que les étuis débordent le ventre d’un bon tiers dans les males , & ne Île débordent point du tout dans les femelles. Les ailes font tranfparentes & membraneufes ; les jambes font épineufes , & cette blatte à ; comme les précédentes, deux appendices aux côtés de l’anus, qui ne débordent que de moitié le dernier anneau. On trouve cet infe&te dans les boulangeries. Il eft vorace , & mange très-bien la farine. ie ë EX A Ÿ , con (C En -ees Giro x T) fev = TRa @ UE TR Œ ne DAS CÉNSECTES 382 ORDRE SECOND. Jnfeiles qui ont deux articles à toutes les pattes: T'REPS LE. TR d PS Antennæ filiformes. __ Antennes filiformes. Os rimula longitudinali. Bouche formée par une fimple fente longitudinale. Tarfi veficulofr. T'arles garnis de veficules. Les infectes de ce genre font les plus petits de tous les infeétes à étuis ; quelques-uns fembient même échap= per à la vüûe : auffi eft -il difficile de bien diftinguer le vrai caractere de ces infettes , & J ai été long - rtems incertain pour fçavoir à quelle fe&tion je les rapporteroiïs. Le prin- cipal caraétere des infeëtes à étuis , eft d’avoir la bouche garnie de machoires pofées tranfverfalement , caraûere que je n'ai pu découvrir. Au lieu de bouche, on ne voit en deffous'de la tête , qu un point long , une petite fente lon- gitudinale , dans laquelle les machoires pourroient bien être renfermées. Néanmoins , quoiqu’on ne voye point de machoires aux infeétes de ce genre , la forme de leurs an- tennes , leur pofition , celle des pattes , dont les deux pre- Mieres tiennent au corcelet , & les quatie autres au- def- fous de la poitrine , & la confifience des étuis qui font moins flexibles que les ailes ; m'ont porté à les ranger parmi les infectes à étuis. C’eftune de ces nuances , qui font le paffage d’une fection à une autre. Les trips tien- nent une efpéce de milieu entre les infettes à étuis & Ja fection fuivante. Outre Le caraétere que fournit la bouche du trips , fes 384 Hi1STOIRE ABRÉGÉE tarfes , qui font compofés feulement de deux piéces ; en fourniflent encore un autre, Le fecond article de ces tarfes forme une veficule aflez grofle , que 'Bonani a remarquée dans fes obfervations fur les infeétes. Les trips vivent dans les fleurs & fous les écorces. C'eft dans ces endroits que l’on rencontre aufli les larves de ces infectes , qui n'en différent que par le manque d'ailes & d’étuis : du refte , il n’eft pas aifé d’obferver ces diffé- rences dans ces petits animaux , qu’on prendroit plutôt pour des atômes , que pour des êtres vivans : ainfi , fans nous arrêter davantage , nous allons examiner les diffé- rentes efpéces de trips. 1 THRIPS e/ytris albidis, corpore nigro ; abdomi- zali feta. Planch. 7, fig. 6. Linn. [yfe. nat, edit. 10 ; pe457,n.3. Thrips elytris niveis, corpore fufco. Le trips à pointe. Longueur 1 ligne. Largeur = ligne. Cette efpéce , la plus grande de ce genre , eft noire & luifante. Ses antennes font jaunâtres , & compofées de fept articles , trois plus longs & d’une couleur plus claire, & les quatre derniers plus coutts & plus foncés. Sa tête eft allongée. On voit en deffous une petite fente Longitu- dinale qui forme la bouche. Le corcelet eft noir, ainfi que le ventre qui eft allongé , & qui fe termine par une pointe affez vilible. Les ailes & étuis font blanchätres , étroits, un peu croifés vers le bout , & chargés vers la pointe de quelques petits poils. Le ventre des deux côtés déborde ces aîles & ces étuis. Les pattes ont leurs cuifles & leurs jambes noires , & leurs tarfes jaunâtres , comme les an- tennes. Ces tarfes ont deux articles , un long , l’autre gros ,; formant une veficule. Ce trips ne vole suères , mais il court affez vite, On le trouve fous les écorces des vieux arbres. SA sa DES INSECTES. 385$ 3. THRIPS elysris glaucis, corpore atro, Linn. faun: Juec. n. 726. Linn. (ÿft. nat. edit, 10 , p. 457, n. 1. Thrips phyfapus. Bonani microg. cur. fig. 38° : De Geer. aëb, Stockh. 1744, p. 3 ; t. 4 f. 4. Phyfapus ater , alis albis Le trips noir des fleurs. Longueur 4 ligne. Largeur > ligne. La forme de ce petit infete reflemble affez à celle du précédent. Il eft noir : fes étuis font bleuâtres , ou couleur de gorge de pigeon, & il n’a point, à l'extrémité du ven- tre , cette pointe qu'on remarque dans celui que nous avons décrit. On trouve très - communément cette petite efpéce fur les fleurs , principalement fur les fleurs compo: fées & à fleurons. | 3. THRIPS elyrris albis nigrifque fafciis ; corpore atro. Linn. faun. fuec. n. 727. Linn. [yft. nat. edit. 10, p. 457 , n. 4 Thrips fafciatas Letrips à bandes, Cette efpéce reffemble à la précédente pour {a gran: deur : elle n’en différe que par la couleur des étuis, qui ent trois bandes blanches tranfverfes, fur un fond noir, favoir , une en haut ,une au milieu & une au bas de Pétui. On trouve ce trips fur les fleurs , avec le précédent. Tome L. BCE 386 HISTOIRE ABRÉGÉE ORDRE TROISIÉME. Inféiles qui ont trois articles à toutes les pattes. G KR Ÿ L ES. LE GRILLON Aniennæ filiformes. Aïñtennes filiformes. Cauda bifeta. Deux filets à la queue. Ocellires. Trois petits yeux lies. L E grillon eft appellé dans quelques endroits cri-cri, à caufe du bruit ou efpéce de cri que faitcet infeéte. On le diftingue aifément par un caractere eflentiel; ce font les deux filets qui font à fa queue. On peut Joindre à ce ca- radtere la forme de fes antennes , qui font fimples, fili- formes & affez longues , & ces trois petits yeux lifles , dont nous avons parlé dans la defcription générale des in- feêtes, qui ne fe trouvent que dans très-peu d’infettes à étuis , au lieu qu'ils font fort communs dans les infeëtes à deux & à quatre ailes nues. Le grillon dont il s’agitici, a ces yeux liffes placés entre les grands yeux à refeau. Ces trois petits yeux font pofés tranfverfalement, & forment une efpéce de bande , dont l'œil du milieu eft plus allongé de gauche à droite, que les autres. Nous donnerons un détail des efpéces que renferme ce genre, dans les def- criptions particulieres que nous en ferons. Il nous fuit de dire ici, que cesinfeétes vivent ordinairement fousterre, dans des trous qu'ils fe forment. C’eft-là qu’ils fubiffent leur métamorphofe , qui eft affez fimple. La larve ne différe de l'infeéte parfait, que par le défaut d’aîles & d'étuis ; du refle , elle faute & coure auili aifément, Ainfi, quand cette D'ESL HN SECTES: 387 : à larve, qui eft d'abord fort petite , a acquis toute fa gran- deur, il ne lui refle, pour parvenir au dernier degré de perfection, qu'a acquérir ces ailes & ces étuis. C’eft ce qui lui arrive dans le développement que produit la méta- morphofe. Pour lors, le grillon eft en état de s'accoupler & de pondre fes œufs. Illes dépofe dans la terre, dans les trous qu'ila pratiqués , & qui doivent fervir de retraite aux petits qui naïtront. Ces Jeunes griÎlons fe trouvent dans cet endroit, à portée des racines , dont ils doivent fe nourrir; ils 1zs déchirent & les dévorent, & fouvent ils caufent beaucoup de dépit. La premiere efpéce fur-tout, qu’on nomme éaupe-grillon où courtiliere, eft redoutée daas les potagers. Vers le coucher du foleil les grillons fortent plus vo< lontiers de leurs habitations fouterraines, & c’eft - là le tems où les prairies rerentiflent le plus de leur cri , fur-tout dans les beaux jours de l’éré. Quant aux grillens domefti- ques, qui fe font adonnés à nos maifons , ils choififfent ordinairement pour leurs demeures , les fours & les envi- rons des cheminées des cuifines , où la chaleur les attire, & fouvent ils font fort incommodes , par leur cri continuel & ennuyeux. Malgré cette incommodité, un préjugé po- pulaire empêche fouvent de les chaffer & de les détruire. Le peuple s’imagine que leur préfence porte un certain bonheur à la maifon dans laquelle ils fe trouvent , & penfe qu’il y auroit du rifque à les faire périr ; tancil eft vrai que les chiméres les plus abfurdes trouvent des fectateurs par- mi les efprits foibles ou ignorans. I GR Y L LUS pedibus anricis palmans. Linn. Jjaur, Hier 019 Planch. 8. fer. Linn. fyff. nat. edit. 10, p. 428 , n. 19. Gryllo-talpa, feu gryllus-acheta , tho- race rotundato , alis caudatis elytro longioribus, pedibus anticis palmatis tomentofis. Tmper. alt. p. 692. Talpa infeQum. Aldr. inf. p. 571. Talpa ferrantis imperati. Mouffet. inf. p. 164. Gryllo talpa. Jonft. inf. t, 12, f. uliim. Gryilo-talpa Le Ceci 388 HISTOIRE ABRÉGÉE Goed. belg. 1 , p.168, t. 76. Gryllo-talpa. Et Gall. rom, 2 ; tabs 76, Lift. goed. p. 18%, f. 119. Gryllo-talpa. Bart. aël. 4, p.9 , f. 1. Gryllo-talpa. Chariet. exercit. p.44. Grvlio talpa. F Raj. inf. p.667. Gryllo-talpa moufferi. Ë Frifch. germ. 11, p, 28 ,t. 5. Gryllus campeñtris, pedibus talpæ, Rofel. inf. vol. à , tab. 1a, 15. Locufla germanica. La courtilliere , ou le taupe-grillon. Longueur 18 hgnes. Largeur 4 lignes. On peut regarder cet infeûte comme un des plus hideux: & des plus finguliers. Sa tête , proportionnément à la gran-- deur de fon corps, eft petite, allongée, avec quatre an- tennules grandes & grofles, & deux longues antennes minces comme des fils. Der:iere ces antennes , font les: yeux; & entre ces deux yeux, on en voit trois autres liffes & plus petits, ce qui fait cinq en tout, rangés fur une: même ligne tranfverfale. Le corcelet forme une efpéce de cuirafle aliongée , prefque cylindr que, qui paroït comme veloutée. Les étuis, qui font courts, ne vont que juf- qu'au milieu du ventre ; ils font croifés l'un fur Pautre,. & ont de grofles nervures noires ou brunes. Les ailes re- pliées fe terminent en pointes , qui débordent non-feule- ment les étuis, mais même le ventre. Celui-ci eft mol, & {e termine par deux pointes ou appendices aflez longues. Mais ce qui fait la principale fingularité de cet infeëte , ce font fes pattes de devant, qui font très-grofles, applaties, & dont les jambes très - larges , fe terminenten dehors par quatre grofles griffes en fcie, & en dedans, par deux feu- lement: entre ces griffes, eft fitué, & fouvent caché, le tarfe ou le pied. Tout l'animal eft d'une couleur brune & obfcure. Il vit fous terre, principalement dans les couches, où il fait fouvent beaucoup de ravage, en coupant & ron- geant les racines. Ses pattes de devant, qui font dente- lées en fcie, lui fervent à cet ufage. Les Jardiniers le connoiflent fous le nom de courtilliere, & plufieurs au- teuts l'ont nommé saupe-ory lon, (grillc-talpa) parce qu'il reflemble aux autres grilons , & qu'il fouit la terre avec { DES INSECTES. 389 fes pattes ; comme les taupes. l'out fon corps eft un peu velu. ; 2. GRYLLUS pedibus anticis fimplicibus. Linn. faun. fuec. n. 620. Gryllus cauda bifeta, alis inferioribus acuminatis ÿ longioribus, pedibus fimplicibus. Linn. (yfE. nat. edit. io, p. 4:28, n.10 Êr 21. Mouffer. in p. 135. Gryllus domefticus, Jon r. inf. t. 12. Grylli moufferi. Frifch. germ. tom. , tab. 1. Charler. exercir. p. 44. Gryllus domefticus. Hoffn. inf. p.11, f. 4. Ray. inf. p. 63. Gryllus domefticus. Rojel. inf. vol. 2 , tab. 12. Domeñicus. & 13 Sylveftris, Locufta germanicas Le grillon. Longueur 1 pouce. Largeur 4 lignes. Le grillon domeftique & celui des champs , ne font que la même efpéce , quoique le premier foit plus pâle & plus jaune , & Le fecond plus brun. Ses antennes, minces com- me- un fil, font prefque de la longueur de fon corps. Sa tête eft groffe , ronde , avec deux gros yeux & trois autres: plus petits , jaunes & clairs , placés plus haut, fur le bord. de l’enfoncement , du fond duquel partent les antennes. Le corcelet eft large & court. Dans les mâies, les étuis font plus longs que le corps, veinés , comme chiffonnés. en deflus, croifés l’un fur l’autre , enveloppant une partie du ventre, avec un angle faillant fur les côtés ; ils ont: aufli à leur bafe, une bande pâle. Dans la femelle au con- traire , les étuis laïffent un tiers du ventre à découvert, ne: croifent prefque point l'un fur l’autre ; ils font par-tout de la même couleur , veinés , fans être chiffonnés , & ils en- veloppent moins le deffous du ventre. De plus, la femelle. porte , à extrémité de fon corps , une pointe dure, pref- qu’aufli longue que le ventre, plus groffe par le bout ;: compofée de deux gaines, qui enveloppent deux lames. Cet inftrument lui fert à enfoncer & dépofer fes œufs dans. la terre. Le male & la femelle ont tous les deux, à l’extré- mité du ventre , deux appendices pointues & molles.: 39 HISTOIRE ABRÉGÉE Leurs pattes poférieures font beaucoup plus: £roffes & lus longues que les autres, &t elles leur fervent à fauter, Ces intectes vivent, ou dans les trous des maifons, prin- cipalement dans les murs, proche les cheminées , ou ils habitent la campagne , s’enfonçant dans des trous fous terre. Il font un cri fort incommode , qui eft produit par le frottement de leur corceiet. dan ACRYDIUM Gryllus. Linn. faun. fuec. Locuffa aliorums LE CRIOUFE Antennæ filiformes corpo- Antennes filifrmes, plus re dimidio breviores, , Courtes dé -méitié que. le corps. Ocelli tres. Trois petits yeux liffes, Le criquet approche infiniment de la fauterelle , qui forme le genre fuivant, & jufqu’ici ces infectes avoient été confondus enfemble ; mais malgré leur grande reffem-. biance , nous avons cru devoir les féparer , à caufe de deux caracteres différens & très fenfibles. Le premier confifte dans la quantité des piéces qui compofent les tarfes. Ces piéces font au nombre de trois dans le criquet, & de qua- tre dans la fauterelle. Le fecond fe tire de la forme ces antennes , qui , dans le criquet , font groffes & courtes, n égalant pas en longueur la moitié du corps , au lieu que les antennes de la fauterelle font minces & beaucoup plus longues que fon corps. Du réfte , la forme & les métamor- phofes de cesinfeêtes, font les mêmes ; enforte que ce que nous dirons de l’un , peut s’entendre de l'autre, à très peu de chofes près. Le criquet a encore un cara@tere qui lui eft commun avec la fauterelle ; c'eft d’avoir, outre les deux grands yeux à refeau , trois petits yeux liffes , dont deux font placés entre les grands yeux & les antennes, & le troi- fiéme , plus fur le devant. il Des ÎNsecres. 301 Cet infeéte faute très-bien. Ce mouvement s'exécute au moyen de fes pattes de derriere ; qui font beaucoup plus grandes que celles de devant. La cuifle & la jambe, qui font fléchies à l'articulation quiles joint énfemble , s’éten- dent vivement , & ce mouvement eft fi vif, que tout le corps pofant dans cet inftant fur les pieds ou tarfées des pattes de derriere , fe trouve élancé très - haut en l'air. On fent qu'il faut une prodigieufe force pour exécuter un pareil mouvement d’extenfion : aufli les pattes de ces infectes {ont-elles garnies de mufcles forts, que renfer- ment les cuifles qui font très -groffes. Outre cette efpéce de faut, que font ces infeétes , & qui leur eft commun avec les grillons , ils marchent fur terre , quoique mal & lourdement , à caufe de la longueur de leurs pattes pofté- rieures qui paroiflent les embarrafler ; mais plufieurs ef. péces en récompenfe, volent aflez bien. Les ailes qui leur fervent à ce dernier ufage, font repliées fous leurs: étuis, qui font fort étroits. Lorfque l’infeéte déploie ces ailes , on eft étonné de leur grandeur. Quelques-unes font en outre ornées de couleurs vives & brillantes, qu’on v’apperçoit point lorfqu'’elles font repliées, & qui fercient prendre volontiers ces infeëtes , lorfqu’ils volent , pour de beaux papillons. | La larve du criquet eft dans le même cas que celle du grillon; elle ne différe de l'infeéte parfait ; que par le dé- faut d'ailes & d’étuis. A leur place , on voit deux efpéces de boutons, fous lefquels font renfermées, comme dans un étui, ces parties qui doivent un Jour fe développer. C’eft dans le tems de la métamorphofe , lorfque la larve a acquis tout fon accroiffement, que fe fait ce développe- ment. Pour lors, l’iufecte devient un animal parfait. Aupa- ravant il marchoit & fautoit ; atuellement il fait plus, ik vole & enfin il eft en état de travailler à multiplier fon ef- éce. Pour cet effet, il dépofe fes œufs en terre ; où la cha- Fa les fait éclore. Ces petites larves , ainfi que linfette parfait , fe nourriflent des herbes & des feuilles ; dont elles 29? HISTOIRE ABRÉGÉE font très-voraces, & fouvent ces infeétes font beaucoup de dégât dans les campagnes. an. ACRYDIUM elyrris fufcis , alis fubcærulers. Rofel, inf. vol. 2, tab. 22, fig 3. Loculla germanica, Le criquet à aïles bleues. x Longueur : pouce. Largeur 2 3 lignes. Les antennes de cette grande efpéce font égales par= tout , & ont environ quatre lignes de long. Elles font pla- cées devant les yeux, qui font aflez gros. La couleur de tout l'animal eft d’un brun rougeître, couleur de rouille. Les étuis, outre cela, ont fouvent trois ou quatre bandes tranfverfales irrégulieres plus brunes. On voit aufli deux ou trois bandes femblables fur les cuifles poftérieures. Les ailes font grandes, veinées, tranfparentes , prefque fans couleur du côté extérieur , & lavées d’un bleu clair du côté intérieur, qui regarde le corps. Les jambes poftérieures ont aufli un peu de bleu. Les tarfes font compofés de trois articles , dont le premier & le dernier font fort longs, tandis que celui du milieu eft très-court. On trouve cet infeëte dans les endroits fecs, arides & fablonneux. 2 ACRYDIUM éyrrs nebulofes , alis cœruleis exIimO n1gTO. Ra. inf. p. 60. Locufta vulgari fimilis, fed paulo majors Frifch. germ. 9 , tab. 3. Rofel. inf. vol. 2. tab, 11, fig. 4. Locufta germanica, Le criquet à aïles bleues & noires. Longueur 1 pouce. Largeur 3 lignes, - Ses antennes font à peine aufli longues que la moitié de fon corps, un peu renflées dans leur milieu, noirâtres à l’extrémité , & dans tout le refte, de couleur de rouille matte , ainfi que le corcelet & le corps de l’infe&te. Ce cor- celet eft raboteux , avec une élévation aigue , longitudi- nale dans le milieu , & deux autres fur les côtés, qui pofté- rieurement s’éloignent l’une de Pautre. Les étuis font auf de DES INsSsEcTEs. 393 de couleut de touille , avec trois larges bandes tranfverfes irrégulieres plus obfcures. Ils font plus longs que le corps & fort étroits. Les aîles ployées fous les étuis, font bleues du côté intérieur , noires du côté extérieur , avec la pointe prefque fans couleur. Les pattes poftérieures font longues, & l'animal s’en fert pour fauter. Leurs cuifles font larges, fauves , avec quelques taches noïres du côté intérieur ; & leurs jambes garnies d’un double rang de pointes , comme une double fcie , font un peu bleues. Les pattes de devant font plus noires. On trouve cet infeëête dans les prés & les bois. 3. ACRYDIUM elyiris nebulofis , alis rubris exrimo Z2LOTIS. Linn. faun. fuec. n. 625. Gryllus elytris nebulofis , alis rubris extimo nigrise Linn. [ÿft. nat. edit. 10 , p.437, n. 50. Gryilus-locufta ftridulus. AG, Upf. 1736, p. 34, n. 4. Gryllus alis fuperioribus umbrofis , inferioribus rubris , apicibus nigris. Frifch. germ. 9 , p.4,t. 2. Locuftæ fecunda fpecies. Leche nov. inf. fpec. Gryllus elytris colore cinnamomeo , alis coccineis 2pice nigris. (Fœmina }. Zinanni obferv.t. 1, 2,6. Aron etb 40570 onde fox Kofel. inf. vol. 2 , tab. 21, fig. 2. Locuft. german, Le criquet à aîles roILges. Je ne vois aucune autre différence entre cette efpé- ce & la précédente , que la couleur des aïles. fur lef- quelles tout ce qui eft bleu dans la précédente efpéce , eft d’un beau rouge dans celle ci. On trouve volontiers cette derniere dans les vignes. 4 ACRVYDIU M fémoribus fanguineis , alis fubfufcis rericulatis. Planch. 8 , fig. 2. Linn. faun. fuec. n. 627. Gryllus incarnatus , femoribus fanguineis, elytris virefcenti-{ubfufcis , antennis cylindricis. Linn. fyff. nat. edit. 10 , p. 438, n. +8. Gryllus-locufta groflus, Frifth. germ. 9,p.$ ,t. 4. Ray. inf. p. 65. Locufta anglica minor vulgatiffima, Rofel. inf. vol. 2, tab. 20, fig. 6, 7. Locuft. german, * Tome L. D dd 304 HISTOIRE ABRÉGÉE Le criquet enfanglante. Longueur s ,10,11lignes. Largeur 13,3 ligne. Il y a peu d’efpéces qui varient autant pour la grandeur & les couleurs. Quelques-uns de ces infectes font le double des autres pour la longueur. Dans tous, les antennes font cylindriques , compofées d'environ vingt-quatre articles, & elles ne font pas plus longues que le quart du corps. Pour la couleur , les petits individus font prefque tous rouges, tachés de noir , avec le deffous du corps feulement, d’un jaune verdâtre. Les grands ont tout le corps verdätre, & le deflous plus jaune, feulement le dedans des cuiffes poftérieures eft rouge. Mais ce qui ceraëtérife cette efpé- ce , c’eft la forme du corcelet, qui a en deffus une éléva- tion longitudinale, & deux autres, une de chaque côté, dont le milieu s'approchant de la premiere, forme une efpéce d’X. De plus, entre les griffes qui terminent les pattes , il y a de petites éponges, beaucoup plus groffes dans cette efpéce que dans les autres. On trouve cet in- fette dans toutes les campagnes. $s ACR Y DIU M éyiris nullis, thorace produo abdomint æqualr. Livn. faun. fuec. n. 6:3. Gryllus elytris nullis, thorace in elytron longitudi- nale extenfo , macula utrinque rhombea nigra. Linn. fyft. nat. p. 427 , n. 17. Gryllus-bulla, thoracis fcutello abdominis Ions gitudine. Ray. inf. p. 60. Locufta minor fufcefcens, cucullo longo rhomboide. AG. Upf. 1736 , p. 34, n. 9. Gryllus alis fuperioribus nullis , collari produâo ad longitudinem abdominis, j Le criquet à capuchon. Longueur 4 lignes. Largeur 1 ligne: Ses antennes font courtes & n’égalent pas le quart de la longueur de fon corps. Sa couleur eft brune & obfcure, femblable à la couleur de capucin ; quelquefois cependant l'infecte eft parfemé de taches plus claires. Mais ce qui rend cette efpéce très-aifée à diflinguer , c’eft la forme de fon corcelet , qui fe prolonge, couvre tout le corps , & ya en DES) ANSEeTESs. vr 395$ diminuant jufqu’au bout du ventre. Ce prolongement du corcelet tient lieu des étuis, qui manquent à cer animal ; il a feulement des ailes fou cette avance du corcelet. La tache du corcelet, dont parle M. Linnœus, dans fa phtafe, n’eft pas confiante , & manque fouvent. Cet infeête ;ainfi se fuivant , fe trouve par - tout , dans les champs & ES DOIS. [ 6 ACRYDIU M elyrris rullis, thorace produdo abdomine longiore. | Linn. faun. fuec. n. 624. Gryllus elytris nullis , thorace produdo , abdomine longiore. Linn. fyfE nat. edit. 10, p. 428 , n. 18. Gryllus-bulla thoracis fcutello abdo« mine longiore., Le criquet à corceler allonge. Longueur s lignes. Largeur 1 & ligne. Ses antennes font à peu près de la longueur du quart de fon corps. Elles font compofées de douze ou treize arti- cles. Sa couleur eft noiratre & obfcure : quelquefois il y a un peu de clair fur le deffus du corps , avec des taches rhomboïdales fur les côtés, mais ces taches ne font pas conftantes. Ce qui caractérife principalemeït cet infeéte, c’eft fon corcelet , qui , de même que dans l’efpéce précé- dente , fe prolonge , & tenant lieu d’étuis, dent cet ani- * mal manque , couvre les ailes qui font deffous. Ce prolon- sement du corceler, eft plus long que le corps de l’infeéte de près d un quart, en quoi cette efpéce fe diftingue de la précédente, outre que cet allongement du corcelet en forme d'étui , eft plus étroit que dans le criquet à capu- chon. | e PAYS Dddij 396 HISTOIRE ABRÉGÉE ORDRE QUATRIÉME. Infeiles qui ont quatre articles à toutes les pattes. LOCUST A, Grylli fpec. linne- LA SAUTERE LILI: Antennæ fliformes cor= Antennes filiformes, plus: pre longiores s longues que le corps. P S P Ocelli tres. Trois petits yeux life. © N a vû dans la defcription du genre précédent, en: quoi la fauterelle différe du criquet, auquelelle reffemble beaucoup. Son principal caraétere confifte dans la forme de fes antennes, qui font fimples, filiformes & beaucoup plus longues que fon corps. On pourroit ajouter à ce ca- ractere , une note acceffoire , ce font les appendices qui fe trouvent à ja queue des femelles. Du refte, la fauterelle a les trois petits yeux liffes, dont nous avons fait mention: dans les genres précédens.. Ces infectes fautent, comme le criquet, à l’aide de leurs pattes poftérieures , qui font fortes & beaucoup plus longues que les antérieures ; ils marchent lourdement &. volent aflez bien. Leurs femelles dépofent leurs œufs dans la terre , par le moyen des appendices qu’elles por- tent à leur queue, qui font compofées de deux lames. L'œuf, au fortir de l'ovaire , gliffe entre ces deux lames .. & s'enfonce en terre. Les fauterelles pondent un affez grand nombre d'œufs à la fois, & ces œufs réunis dans une membrane mince , forment une efpéce de groupe. Les petites larves qui en naïflent, font tout-à-fait fembla- bles, à la grandeur près, à l'infe&te parfait, fi ce n'eft | Des ÎNsEecTEs. 307 - qu’elles mont ni aïles ni étuis, mais feulement des efpé- çes de boutons ;, au nombre de quatre , où font contenus les uns & les autres, non développés. Ce développement n’arrive que dans le rems de la métamorphofe, lorfque Finfette à pris tout fon accroifflement. L’infeête parfait fe trouve fréquemment dans les prairies, ainfi que la larve, L'un & l’autre eft vorace & mange les herbes. Les faute- relles ont plufieurs eftomacs, ce qui a fait penfer à plu- fieurs auteurs, qu'elles ruminoient comme plulieurs grands animaux. = LOCUST À cauda enfifèra curva. Linn. faun. fuec. n. 612. Gryllus cauda enffera recurvatas Linn, [yft. nat. edit. 10 , p. 430, n. 37. Goed. belg.2 ,p, 165, r. 4. Sprinckhanen.. Lift. goed. p. 301, t. 121. Acrigoneus. Frifch. germ. 12, tab. 1, n.2, fig. 4. Aldrov. 1nf. lib. 4 ,t. 7, ord, 2, n. 7. Zinanniobferv. t. 7, f. 7. Rofel, inf. vol. 2 , tab. 8. Locuñt, germans- La fauterelle à fabre. Longueur 11 lignes. Largeur 2 Z ligne. La couleur de cette efpéce eft par-tout d’un vert un peu pale. Ses antennes, qui font filiformes , vont en diminuant vers l'extrémité, & font plus longues que le corps. Le corcelet a en deffus une furface applatie , qui va en s’élar- giffant du côté des étuis. Ceux-ci font un peu nébuleux. & les aîles font reticulées. Les ailes & les étuis débordent le corps d’un bon tiers. La femelle porte , à l’extrémité du ventre, une efpéce de pointe applatie & large, recourbée- en haut, & compofée de deux lames , qui repréfentent par leur figuré la lame d’un fabre. Ces lames lui fervent à enfoncer fes œufs profondément dans la terre. Le mâle’ n’a point de pareille appendice à la queue. Les cuifles poftérieures de cet infeéte font fort grandes, & auffi lon- gues que les étuis, en quoi on peut diftinguer cette efpéce: de la fuivante.. 398 HisSTOIRE ABRÉGÉE 2. LOCUST A cauda enjfifera reéla. Planch 8, fig. 3e Linn. faun. fuec. n 621. Gryllus cauda enfifera reda, corpore fubviridi, Linn. fyft. nat. edit. 10 ,p. 431,7. 38. Aldrov. inf. p. 404. Loculta ofhc, Mouffer. inf. p. 117, f. 5. Jonit. inf p. 62,t11,fe 1523 3. Locufta. Rob. icon. t. 27. M-rian europ. t. 176 ÆEph. nat. cur. dec.2, anne 2, obf. 15 ; p. 40. Ra. inf. p.61 Locufta viridis major. Frifch. germ. 12,p. 3»t40.1, ic. 2 , fig. 1. Locufta major viridis: Charlet. exercit. p. 44. Rofel. inf. vol. 2 , rab. 10 & 11. Locuft. german. La fauterelle à coutelas. Longueur 22 lignes. Largeur 3 lignes. Cette grande efpéce eft d’un beau vert. Ses antennes font déliées, très longues, furpaffant la longueur du corps, p D e 9 Q > & compofées d'un nombre infini d’anneaux. Le corcelet applati par deflus, fe courbe par un angle aigu, vers les côtés , & s’avance au milieu, un peu plus bas fur les étuis. C ux- ci font d’un beau vert, & d'un tiers plus longs que le corps. La femelle porte , à l’extrémité du vertre, une efpéce de coutelas applati, droit, long ;, formé de deux lames plattes , qui lui fert à dépofer fes œufs. Cette appen- dice va jufqu’au bout des étuis, Le mâle n’a point cette queue; mais on voit à la bafe de fes étuis, en deflous, une large ouverture , fermée par une pellicule mince, femblable à la peau d'un tambour, & qui produit le bruit que fait entendre cet infeête dans les campagnes. Les , ne cuiffes potérieures,, quoique longues , ne vont qu aux deux tiers des étuis , au lieu que dans l'efpéce précédente, elles font aufli longues, DÉSGÈNSECTES = 09 ORDRE CINQUTÉME.: Infeiles qui ont cinq articles à toutes les pattes MANTES. LOAMUM AIN TE, Antenne filiformes. Antennes filiformes. 1 E caraëtere de la mante eft très-fimple & facile. C’eft le feul de tous les infeétes de cet article ;, qui ait cinq pié- ces à tous les tarfes de fes pattes. De plus, la mante à des antennes fimples & filiformes. Je ne m’étendrai pas beau- coup fur cet infeéte, ne l'ayant jamais trouvé autour de Paris, & ayant recu ceux que J'ai, de l’'Orléannois. M. de Jufieu m'a afluré qu’on en avoit trouvé des œufs dans ce pays-ci, & quelques autres perfonnes m'ont ditavoir trou- vé quelquefois l'animal aflez près de Paris : c’eft ce qui m'a déterminé à en parler. On verra dans la defcription de cette feule efpéce , les particularités qui la concernent. On l’a appellée mantes où manris, comme qui diroit devin, parce qu'on s’eft imaginé que cet infeéte, en étendant fes pattes de devant, devinoit & indiquoit les chofes qu’on lui demandoit. 4. MANTES. Planch 8, fig. 4. Aldrov. inf. lib. 4, t.3 , f. 10, edit, bonon. € edit. Francofr, r. 7, f, 1, 2 Mouffet. inf. p. 118, f. 3. < Re jo. 2 , tab. 2 , fig. 6. Locuft. indic. præfat. Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 426, n. 4. Gryllus mantis, thorace ciliato , femori- bus anticis fpina terminatis , reliquis lobo. US Linn. amænir. acad. 1, p. 504. Gryllus chorace lineari alarum longitudine ; margine denticulis ciliato. La mante. Longueur 2 pouces, Largeur $, 6 lignes, 400 HISTOIRE ARRÉGÉE | La figure de cet infecte eft finguliere ; il eft étroit & allongé. Sa tête eft petite , applatie , avec ceux antennes filiformes aflez courtes. Aux deux côtés de la tête, font deux gros yeux à refeau, & en deflus, deux petits yeux liffes; ce qui fait quatre en total. Le corcelet eft long, étroit , bordé , avec une élévation longitudinale dans fon milieu, & une impreflion tranfverfe au tiers de fa lon- gueur. Les étuis qui couvrent les deux tiers de f'infecte , font veinés , reticulés ; croifés l’un fur l’autre, & cou- vrent des aîles tranfparentes & veinées. Les pattes de der- riere font très - longues : celles du milieu le font un peu moins , & celles de devant font fort larges & plus couites. L'infeéte s'appuie aflez fouvent fur fes quatre pattes de derriere feulement , & tenant les deux de devantélevées, il Les joint l’une contre l’autre, ce qui l’a fait appeller par Îes habitans du Languedoc , oùil eft très-commun , prega- diou ,; comme s’il prioit Dieu. Les payfans prétendent de plus , que cet animal montre les cheinins qu'on lui deman- de, parce qu'il étend ces mêmes pattes de devant, tantôt à droite , tantôt à gauche. Aufli le regarde-t-on comme un infeéte prefque facré, auquel il ne faut faire aucun mal. Sa couleur eft par-tout d’un vert un peu brun. Les jeunes font plus verts, & les vieux plus bruns. Il dépofe fes œufs ramaflés en paquet hémifphérique , plat d’un côté. Il y a dans ce paquet deux rangs d'œufs oblongs, pofés tranfver- falement , âvec une rangée longitudinale d’écailles , pofées en toit les unes fur les autres , qui couvrent la jonétion des deux rangs d'œufs. Tout ce paquet eft Léger & comme compofé de parchemin très-mince. WE SECTION Des INSECTES 40T SECTE ON ‘S'E' EC O ND E. Infeéles à demi - étuis ; ou hémiptères. L ES infeétes coléoptères ou infeétes à étuis, ont formé la premiere fettion de cette Hiftoire. La feconde renfer- me de Er animaux, qui en approchent par quelques- uns de leurs caracteres. Nous appellons ces infeétes hé- miptères, à caufe de la forme des étuis ou fourreaux de leurs ailes. Ces efpéces de fourreaux, dans la plüpart des senres de cette fettion, reflemblent beaucoup à des ailes, feulement ils font un peu moins mols & plus colorés ; il femble que Pinfecte ait quatre ailes, dont les fupérieures ont plus de confiftence & moins de tranfparence. La for- me de ces fourreaux , qui ont prefque la confiftence des ailes, qui font, pour ainfi dire , moitié ailes & moitié four- reaux , & qui tiennent le milieu entre les uns & les autres; a fait donner aux infe@tes qui les portent , le nom d’Ae- miptères , comme qui diroit demi - aïles. I] y a néanmoins dans cette feétion quelques genres, qui femblent s’écarter de cette forme d'ailes. Le kermès & la cochenille n’ont que deux aîles, encore ces aîles'ne fe trouvent-elles que dans les mâles , & les femelles n’en ont point. Le puceron & la p{ylle font différens ; ils ont l’un & l’autre quatre ailes, mais ces quatre ailes paroiffent femblables; on ne voit point de différences entre les fupérieures & les inférieures ; ces dernieres ne font pas plus tranfparentes que les premieres. Au contraire , la punaife, qui eft un des premiers genres de cette fection , porte dans fes fourreaux, le caraëtère d’hémiptère , très - marqué & très- diftinét Ses fourreaux fonc plus durs & plus écailleux que dans la pläpart des au- tres genres, mais il n’y a que leur moitié fupérieure qui {oit ainfi opaque : toute leur moitié inférieure eft mem- braneufe & tranfparente , & a la confiftence d’une aile; Tomé LI. BEC 402 HiSTOIRE ABRÉGÉE enforte que ces étuis , moitié écailleux & moitié membra= neux, font véritablement des demi-aïles. ( Hemiptra. ) Ces variétés dans la forme des aîles & des étuis, font voir que ce n'eft point dans ces parties que l’on doit cher- cher le carattere diftinétif des infeêtes de cette fe&tion,; quoique nous en ayons tiré le nom, que nous avons cru le plus convenable pour Les diftinguer. Un caraétere doit être uniforme & conftant dans tous les genres. On peut tirer un caraëtere de cette nature de la bouche de ces infe@es. Nous avons déj. remarqué dans la pre- miere fettion, qui renferme les coleopteres, qu'outre le caractere tiré de la forme de leurs étuis ; ils en ontun autre qui n’eft guéres moins effentiel , & qui dépend de la ftrudure de leurs bouches. La bouche des coleopteres eft armée de machoires dures, écailleufes , pofées latérale- ment. Les hémipteres ont aufli une forme de bouche, qui leur eft particuliere , & qui eft effentielle à leur feétion. Cet- te bouche eft une efpéce de srompe ; qui tire fa naïflance du defJous du corcelet, ou qui eft prolongée le long de la par- tie inférieure du même corcelet. C’eft dans cette forme de trompe, que cenfifte le caraétere diftinétif des hémipteres. On voit par ce caraëtere, que les infeétes de cette fec- tion ont deux formes de bouche un peu différentes , quoi- que fort approchantes l’une de l’autre. Dans les uns, la trompe prend fa naiffance de la tête, comme dans la plüpart des infectes ; ces petits animaux ont , comme les grands, Ja bouche placée à la tête, & cette bouche eft formée par une trompe fouvent aflez longue , quelquefois plus courte , mais toujours courbée en deflous. Telle eft la forme de la bouche de la plüpart des infeétes de cette feétion, mais non pas de tous. Celle de quelques-autres , eft bien plus fingu- liere. C’eft une efpéce de trompe courte, qui ne prend point fon origine de la tête, mais du corcelet , entre la premiere êt la feconde paire de pattes. Qu'on fe figure un quadrupe- de ; dont la bouche feroit placée dans la partie antérieure de la poitrine, entre les pieds de devant, Telle eft à peu 0 DES INSECTES. 403 près la pofition de la bouche de la pfylle, du kermès & de la cochenille : animaux finguliers , par plus d’un endroit, Cette différente conformation de bouche parmi les infec= tes de cette fection,nous auroit engagé à la partager en deux ordres , fi elle eût été plus nombreufe & plus chargée de genres ; MAIS NOUS avons Cru qu'une pareille divifion deve- noit inutile , vü le petit nombre de genres qu'elle renferme, Les différentes parties qui compofent le corps des in- fees hémiptères, approchent aflez de celles que nous avons remarquées en décrivant les infeétes à étuis. T ous ont des antennes , qui, en général, ne manquent dans au- cun genre d'infeétes ; mais dans quelques-uns de ceux de cette fection , elles font très-petites , & quelquefois un peu difficiles à appercevoir. La punaife , la pfylle & quelques- autres ;, en ont qui font affez grandes & très-vifibles ; mais celles de la cigale font très-petites , ce ne font que de fim- ples filets très-courts. Celles de la naucore , de la punaife à avirons, de la corife , font encore moins aifées à trouver, Outre leur petitefle , elles font fituées en deffous & plus bas que les yeux ; enforte qu’on a de la peine à les apper- cevoir, à moins que de renverfer l’animal. Le fcorpion aquatique a au contraire de très-grandes antennes, figurées en forme de pinces de crabe ou d'écreviffe , & qui lui tiennent lieu en même-tems de pattes & d'antennes : aufi la nature n’a-t-elle donné à cet infeëte que quatre pattes, au lieu de fix, qui fe voyent dans tous les autres de cette fe&ion. Outre les yeux à refeau , qui font au nombre de deux dans tous les infeétes hémiptères , quelques - uns ont encore les petits yeux liffes ; dont nous avons parlé en trai- tant le général des infeëtes ; mais le nombre de ces petits yeux n’eft pas uniforme : la cigale ou procigale en a deux, _ainfi que plufieurs efpéces de punaifes: la pfylle au con- traire ent trois : tous les autres genres en manquent abfo- lument , au moins je n’ai pas pu leur en découvrir. Quant à la bouche de cesinfedtes elle eft ordinairement figurée ê& terminée en pointe , de laquelle fort une trompe plus Ecei] 404 HisTOIRE ABRÉGÉE | ou moins longue. Cette trompe , dans quelques infeétes ; déborde de beaucoup la partie poftérieure de leur corps, fous laquelle elle eft reployée: ils la traînent après eux. Les autres infectes au contraire , dont la trompe part & prend naïiffance du deffous du corcelet, n’ont à la partie anté- rieure de la têre , que quelques tubercules placés à len- droit où la bouche fembleroit devoir fe trouver. Le corcelet, cette feconde partie du corps de ces infeétes, eft dans plulieurs , tout d’une venue avec la tête, & auflilar- ge qu'elle. C’eft fur-tout dans les premiers genres de cette fection, dans la cigale , la naucore , la cotife & la punaife à avirons , que l’on peut remarquer cette forme de corce- let. Mais dans la pfylle, le puceron & les mâles des coche- nilles & des kermès , le corcelet eft plus difliné& , & fépa- ré de la tête par un étranglement fenfible. C?eft de la par- tie fupérieure & poftérieure de ce corcelet , que prennent naïffance les aîles , qui varient beaucoup dans cette fe&tion. Plufieurs genres en ont quatre , ou du moins ils ont deux ailes, & par-deffus deux étuis plus ou moins mols. Dans les punaifes , la partie fupérieure de ces étuis eft aflez du- re » prefque écailleufe : la punaife à avirons a des étuis femblables. D’autres genres ont les étuis fi mols , qu’ils ne paroiflent pas différens des véritables aîles. Parmi ces der- niers , les uns ont ces quatre aîles couchées & croifées fur leur corps ; d’autres, comme la pfylle , les portent pofées latéralement & en forme de toit. Quelques-uns, comme le puceron, les portent droites & élevées. D’autres infec- tes, au lieu de quatre aïîles, n’en ont que deux. La coche- nille & le kermès font feuls de ce nombre ; mais ces deux genres ont encore une autre fingularité , c’eft que leurs fe- melles n’ont point d’ailes , & femblent même n'avoir guères de rapport à des infeétes & à des animaux, com- me nous le verrons en parlant de ces genres. A lafuite du corcelet, fe trouve l’écuflon, ou cette efpéce d'appendice, qui fe trouve dans fa plüpart des infeétes , entre l'origine de leurs ailes, Cet écuflon manque dans quelques genres» DES -LNSECTESs. 40$ comme dans la corife : dans d’autres il eft très-petit. Quel- ques efpéces au contraire ont un écuflon monftrueux, qui couvre , ou la plus grande païtie du ventre , ou même le ventre en entier, ainfi que les aîles & les étuis. C’eft ce qu'on remarquera dans quelques efpéces de punaifes, Le ventre des hémiptères n'a rien de remarquable , que la maniere dont fon extrémité poftérieure eft conformée dans quelques-uns. La cigale porte au bout du ventre ,une efpéce de pointe cachée entre des écailles , qui lui fert à dépofer fes œufs. Le puceron a fur le bout poftérieur du ventre , tantôt deux pointes ou cornes , tantôt deux tuber- cules , que nous examinerons par la fuite ; enfin la coche- nille & le kermès ont cette partie ornée de filets plus ou moins longs. Quant aux pattes, le fcorpion aquatique eft le feul infeëte de cette feétion , qui n'ait que quatre pattes, tous les autres en ont fix. Mais ces différens animaux va- rient beaucoup entr'eux pour le nombre des articles, dont eft compofé le tarfe ou le pied, qui termine la patte. Dans les uns , ce tarfe confifte en une feule piéce ; le puceron, la corife, le fcorpion aquatique , font de ce nombre : d’au- tres , comme la pfylle ; la naucore & la punaife à avirons, ont deux piéces aux tarfes, tandis que la cigale & la pu- paife ont jufqu'à trois articles à cette même partie. - Toutes ces différences nous ont fervi à former des ca- ratteres de ces infectes, plus étendus, & en même - tems plus fürs & plus diftinctifs. Elles nous avoient porté. à divifer la feétion précédente en ordres & en articles diffé- rens, afin de difiribuer avec plus de méthode la quantité nombreufe d’infettes qui la compofent. Nous aurions pû faire dans celle-ci les mêmes divifions & fous-divifions ; mais une pareille méthode .n’étoit pas néceffaire pour ran- ger & carattérifer dix genres , qui feuls compofent la fec- tion des hémiptères ; mais le nombre des articles des tar- fes , qui entre dans leurs caracteres, fera diflinguer avec. lus: de certitude ces différens genres, fouvent confon- dus enfembie par les auteurs, & dont la plüpart ont un 406 HISTOIRE ABRÉGÉE certain air de famille , qui les rapproche les uns des autres: Ces infeltes fe métamorphofent tous, c’eft-à-dire paf- fent fucceffivement par les différens états de larves , de nymphes & d'infectes parfaits , dont nous avons parlé plus haut , en traitant des infectes en général ; mais la maniere dont s’accomplit & s'exécute ce changement, ef diffé- rente de celle que nous avons remarquée dans les coléop- tères, à l'exception cependant des derniers infeétes de la premiere feétion , qui approchent beaucoup des hémiptè« res, & dont la métamorpofe eft à peu près la même. Ces infeétes fortis de l’œuf, paroiflent d’abord fous la forme de larves; mais ces larves ne font point des efpéces de vers fouvent lourds & pefans ; comme celles des infeétes à étuis. Les larves des hémiptères font femblables à l'in- feëte parfait, qui leur a donné naiïffance ; elles paroïffent d'abord n’en différer que par la grandeur. Qu’on examine de petites punaifes , ou de petites cigales au fortir de l'œuf, ce font de véritables punaifes ou de vraies ciga- les , feulement elles font très-petites : fi on les examine à la loupe , on y voit toutes les parties qui compofent le corps de ces infettes devenus parfaits. Ces larves ont ce- pendant une différence effentielle, qui les diftingue des infeétes parfaits ; elles n’ont ni aïles ni étuis, leur corps et nud , & elles reftent dans cet état jufqu’à ce qu’elles ayent acquis toute leur grandeur. Sous cette forme de lar- ves, ces infeëtes vont & viennent , courent , quelques-uns même fautent. Aïnf la feule différence confifte dans le défaut d'ailes & d’étuis. À ce premier état, fuccéde celui de nymphe. Ces larves y parviennent par un dépouille- ment de leur peau ; elles en changent ; elles muent. Pour lors elles reparoïffent encore fous la même forme qu’elles avoient , à une petite différence près; elles ont fur le dos, au bas du corcelet , à l'endroit précifément où les étuis & les ailes doivent prendre leur origine , deux efpéces de tubercules ou boutons. Ces tubercules étoient cachés fous Ja peau de la larve , ils ne paroifloient point alors. C'eft DES Ë N SE Q TES: 407. dans ces mêmes tubercules, que font cachés les aîles & les étuis, qui paroîtront développés fur le corps de l’infeête parfait. Actuellement ces parties font repliées & comme chiffonnées dans les tubercules de la nymphe. Lorfque celle-ci quittera fa peau, pour devenir infeéte parfait , les ailes fe développeront & paroïtront dans toute leur éten- due. C’eft dans ce changement, que confifte la derniere méramorphofe de ces infeétes. On doit cependant en ex- cepter quelques-uns, ce font ceux qui n’ont point d'ailes, comme les femelles des cochenilles , des kermès & la punaife des lits , ainfi que plufieurs pucerons. Tout le chan- gement que fubiffent ces derniers infeêtes, ne confifte que dans différentes mues, dans plufieurs chañgemens de peau. Au refte, l’accroiflement de tous ces infeétes fe fait tout entier fous leur premiere forme , de même que dans les infeétes coléoprères. Avant que les larves fe transfor- ment en nymphes, elles ont acquis toute leur grandeur: depuis ce premier changement , elles ne grandiflent plus; mais leurs nymphes ont une particularité que n’ont pas celles des coléoptères, c'eft qu’elles marchent êt qu’elles ne font point immobiles ; aufli prennent-elles de la nour- riture , au lieu que les premieres n’en prennent point pen- dant tout le tems qu’elles font dans cet état. Telles font les métamorphofes que fubiflent les infeétes hémiptères. Nous verrons dans le détail particulier de chaque genre, les fingularités que fourniflent ces petits animaux , dont les uns habitent l’eau , d’autres volent dans Väir, tandis que quelques-uns , qui femblent plus mal partagés , ou rampent & marchent lentement fur la terre, ou ne s’en élevent que par des fauts réitérés. Nous aurons lieu d'admirer aufli l'utilité de quelques-uns de ces in- feêtes , qui fourniflent des remédes pour la médecine, ou des couleurs brillantes pour les teintures. ; Mais avant que d'entrer dans ce détail, nous allons mettre fous un feul point de vûe, dans une table, tous les genres dont eft compofée cette feélion, avec les carac- teres qui les diftinguent. 408 HisTOIRE ABRÉGÉE SE GO N DE SE CT I'OMN De la claffe des Infeétes. INSECTES HEOMIPAOERES O U A DEMI-ÉTUIS. GENRES. CARACTERES. Trois articles aux tarfes. Antennes plus courtes que la tête; Deux petits yeux liffes. Trompe courbée en deflous. Quatre ailes, celles de deffous croifées: La CIGALE. & Trois articles aux tarfes. Antennes plus longues que la tête , compoftes de quatre ou cinq articles. F Trompe courbée en deflous. Quatre aïles , celles de deffus partie écailleufes , par= tie membraneufes. Ë articles aux tarfes. La PUNAISE. . Antennes très-courtes, fituées au-deflous des YEUX: Trompe courbée en deffous. Quatre ailes croifées. Six Rue > les premieres en forme de pinces d’écres VIIIESe. Ecuflon. La NAUCORE. Deux articles aux tarfes: Antennes tres courtes, fituées au-deffous des yeux; Trompe courbée en deffous. Quatre ailes croifées. Six pattes en forme de nageoires. Ecullon, La PUNAISE à ayvirons. Un DES INsEcres. 409 Un feul article aux tar(es, Antennes très-courtes , fituées au- de Tous des Ye Xe Trompe courbée en deflous, La CoRrïise. Guatre ailes eroilées. ss pattes , les deux premieres en forme de pinces ; les dernieres en nAgCOÏTES Point d' écuflom. Un feul article aux tar(es, Antennes en forme de pinces de crabes, Trompe courbée en deflous, Quatre ailes croifées Quatre pattes. Le ScorPIoN aquatiques Deux articles aux tarfes. | Trompe naiflant du corcelet entre la premiere & la féconde paire de pattes. Quatre ailes pofées latéralement & formant le toit. Pattes propres à fauter. Ventre terminé en pointe, Trois perits yeux lifles. LAPS vune. …) Un feul article aux tarfes. TFrompe courbée en defiouss Quatre ailes droites élevées, ou manquant tout-à- fait. Pattes propres à marcher. (Este du ventre garnie de deux pointes Qu tu= bercules. LE PUCERON. *r Trompe fortant du corcelet entre la premiere & la feconde paire de pattes. Deux ailes droites élevées , dans les mâles feulement, Extrémité du ventre garnie de filets. Femelle qui prend la figure d'une graine ou goufle. LE KERMÉSs. Trompe fortant du corcelet entre la premiere & la feconde paire de pattes. Deux ailes droites élevées, dans les mâles feulemente Extrémité du ventre garnie de filets. Ÿ Femelle qui conferve la foure d'infede, La COCHENILLE. 2 Tome JT. Here 41e HISTOIRE ABRÉGÉE SECTIdS SÉCUNDA Claflis Infeélorum. INSECTA HEMIPTER A: GENERA. CARACTÉRES,. Articuli tarforumtres. CICADA. Antennæ capite breviorez, k Ocelli duo. La cigale. Roftrum inflexum. Âlæ quatuor , inferiores cruciatæ: ÂArticuli tarforum tres. CIimMEx. ( quinque. La puraife. Rofirum inflexum. Âlæ quatuor , fuperiores femi- elytra. Atticuli tarforum duo. Antennæ breviflimæ infra oculos pofitæ, Roftrum inflexum. Àlx quatuor cruciatæ, Pedes fex , primi cheliformes. Scutellum præfens. NAUCORIS. La JLATECOTE, Articuli tarforum duo. NOTONECTA.\ Antenne breviffimæinfra oculos poñte, 7. Roftrem inflexum. La puraife (2 Âlæ quatuor cruciatæ, . AYETOIS Pedes {ex natatorii. Scutellum præfens. ÂArticulus tarforum unicus. . CORIXA Antennæ breviflimæ infra oculos poñtæ, Roftrum inflexum. Ta corife Al quatuor cruciatæ. a “ , Pedes fex, primi cheliformes , poñlici natatorii, Scutellum nullum, Antennæ capite longiores , articulis quatuor vel DES INSECTES a : Atticulus tarforum unicusa Hepa. Antennæ cheliformes, Le /corri Rottrum inflexum. 446 |COTDIO!-AJUA" À L P 7 Âlæ quatuor cruciatæs ELqUe. Pedes quatuor. Ârticuli tarforum duo: | Roftrum pe&torale inter primum & fecundum par PSYLEA femorum. Az quatuor laterales, La le. Pedes faltatorii. 2S Abdomen acuminatume Ocelli tres. APHIS. Roftrum inflexum. Alæ quatuor ereûtæ vel nullæs Le pPucéror: Pedes ambulatorii, Abdomen bicorne. Roftrum pectorale inter primum & fecundum pag RMES. femorum. CHE Alx duz mafculis, eretx. Le kermits. Abdomen appendicibus fetaceis. Fœmina folliculi formam induense Roftrum pedorale inter primum & fecundum par Coccus. femorum. i : Alæ duz mafculis , ereûæ. La cochenille. Abdomen appendicibus fetaceis. Articulus tarforum unicuss Fœmina infe&i formam fervanse 412 HISTOIRE ABRÉGÉE CIC A DA. L 4 'C'IGA LE. Articuli rar/orum tres. Trois articles aux tarfes. Antenne capite breviores. À Antennes plus courtes.que la tête. Ocelli duo. Deux petits yeux lifles. Rofirum inflexum. Trompe courbée en deffous. Alæ quatuor , inferiores cruciatæ. Quatre aîles ; celles de deffous croifées. Les cigales de ce pays-ci ont été appellées par quelques auteurs procigales ; pour les diftinguer des véritables ci- gales dont elles approchent infiniment , mais dont elles différent cependant par quelques endroits , comme nous le ferons obferver dans les remarques ajoutées à la fin de ce genre. Le carattere de nos cigales fe tire de la réunion de cinq parties ; 1°. elles. ont trois piéces aux tarfes, ce qui ne leur eft commun qu'avec les punaifes feules , parmi tous les genres , dont eft compofée cette fe@tion ; 2°. leurs anten- nes fort courtes ne font compofées que de deux parties ; la premiere eft groffe , courte , & forme comme un gros bouton qui part de la tête ; la feconde eft mince & reflem- ble à un petit poil ; qui part du milieu du bouton ; 3°. ces infeëtes ont les petits yeux lifles qu’on remarque dans les mouches , & dans les infe@es à deux & à quatre ailes : mais au lieu que ces petits yeux font au nombre de trois dans les mouches & dans les grandes.cigales de Provence, on n’en apperçoit que deux dans nos petites cigales des environs de Paris ; 4°. un quatriéme caraétere qui leur eft commun avec beaucoup de genres de cette fection , eft d’avoir à la bouche une trompe recourbée en deflous ; ç°. enfin ces infeëtes ont quatre aîles , dont les fupérieures font plus ou moins colorées , tandis que les inférieures. DES INSECTES. 413 prefque fans couleur & diaphanes , font croifées l'une fur l’autre. C’eft de la réunion de ces cinq caracteres , que fe tire le caratere générique de notre cigale , ce genre étant le feul dans lequel ils fe trouvent tous RE réunis. . La larve qui produit ces infeétes , reffemble à un ver à fix pattes. On la rencontre quelquefois fur les plantes, Quelques-unes de ces larves ont une fingularité , c’eft de rendre par l'anus & les pores de leur corps, des petites bulles , qui , réunies , forment une écume. On feroit tenté de prendre cette écume pour de la falive que quelqu'un en paflant auroit Jettée fur les plantes. On eft feuleinent étonné d'en trouver une fi grande quantité. C’eft fous cette écume qu'eft cachée la larve de la cigale , probabie- ment pour être à l'abri de la recherche d’autres animaux . dont elle deviendroit la proie. La nature a accordé cette efpéce de défenfe à cet infeéte , dont le corps nud & mol. pourroit être très- facilement bleflé : peut-être aufli cette . écume humide lui fert-elle à le défendre de la chaleur & des. rayons du foleil. Si on écarte cette écume , on découvre la larve qui eft cachée deflous , mais elle ne refte pas long- tems à nud , elle rend bientôt de nouvelle écume qui la cache aux yeux de l’Obfervateur. C’eft au milieu de. la même matiere écumeufe , que cette larve fe métamor- phofe en nymphe & en infeéte parfair. D’autres larves, dont le corps eft moins mol , courent fur les plantes fans. aucune défenfe , & n’échappent aux infeétes qui pour- roient leur nuire , que par l’agilité de leur courfe & fut- tout de leurs fauts. | Les nymphes qui proviennent de toutes ces larves. ren différent pas beaucoup; feulement elles ont des com« mencemens d'ailes, des efpéces de boutons à l'endroit où feront les aïles dans l’infecte parfait : du refte, ces nym-: phes marchent, fautent & courent fur les plantes &t les. arbres , comme la larve & la cigale qu'elles doivent pro-- duire. Enfin elles quittent leur enveloppe de nymphes,, FAC: HISTOIRE ABRÉGÉE elles changent d’une derniere peau , & pour lors l'infe&te eft dans fon dernier état de perfeétion. | Ces cigales' ont ordinairement une tête prefque trian eulaire , un corps allongé , les ailes pofées en toit, & fix pattes avec lefquelles elles marchent & fautent aflez vive- ment. À l'extrémité du ventre de leurs femelles , on voit deux groffes lames , entre lefquelles eft renfermée , corm- me dans un étui , une pointe ou lame un peu en fcie ;, qui leur fert à dépofer leurs œufs , & probablement à les enfoncer dans la fubftance des plantes , dont les petites larves doivent fe nourrir. Les efpéces que renferme ce genre ; font affez nom- breufes, & plufieurs d’entr'elles méritent d’être remar- quées , les unes pour leur couleur , d'autres pour leur forme. La cigale à afles tranfparentes refflemble en petit aux grandes cigales de Provence : la cigale à taches rouges eft un des plus beaux infettes de ce pays-ci , & fi elle étoit plus grande , elle pourroit le difputer aux infeêtes les plus brillans que nous fourniffent les pays étrangers. La cigale flamboyante , quoiqu’elle foit des plus petites , n’eft pas moins remarquable par cette belle bande en ferpentant de couleur de cerife , dont fes étuis font ornés. La czoale des charmilles , la cigale - moucheron , & quelques autres peti- tes qui volent lésérement & plus aifément que les grandes efpéces , reflemblent d’abord à des petites mouches , cu à des petites teignes volantes ; il faut regarder de près ces petits animaux , pour reconnoiître que ce font de vraies cigales, Quant à la forme extérieure , il y a fur-tout trois efpéces de cigales tout-à-fait remarquables par leur fingularité. Le grand diable porte fur fon corcelet deux efpéces d'ailes , ou larges cornes arrondies , qui lui donnent une figure hideufe. Le petit diable eft encore plus fingulier : outre deux cornes pointues dont les côtés de fon corcelet font armés , ilen a une troifiéme au milieu, qui va, en ferpen- tant , gagner l’extrémité de fon corps. Cette derniere cor- DES INseEcTEes. 41 ne fe trouve ; mais toute droite dans le demi - diable > qui n’a point de cornes latérales fur fon corcelet. Toutes ces diverfités de formes & de couleurs, rendent ce genre un des plus inréreffans. Nous allons entrer dans le détail des efpéces qu’il contient. 1. CICAD A fu/ca, alis aqueis fafco maculaiis ; nervis punitaiis. Linn. faun. fuec. n. 632. Linn. fyft nat. edit. 10 , n. 25. Cicada nervofa.. La cigale à aïles tranfparentes. Longueur 3 lignes. Largeur 1 à ligne. Ea couleur de cette cigale eft brune. Sa tête eft jau- nâtre , avec deux points noirs fur le haut : elle eft large & fort courte , un peu faïllante en devant vers fon milieu. Le corcelet aufli jaunâtre eft fi court , qu'il femble n’être qu’une petite écaille tranfverfale pofée derriere la tête ; mais l'écuflon eft large & tient la place du corcelet. Il ef. d’un brun noirâtre | avec une raie ou ligne longitudinale élevée ; formant une crête aigue fur le milieu de cet écuf- fon. Aux deux côtés de cette crête ; on en voit deux: autres un peu obliques , qui s’éloignent en defcendant, ce: qui fait trois en tout. Les étuis font blancs , tranfparens , avec des points fur toutes les nervures , & de plus quel-- ques taches brunes qui forment deux bandes tranfverfes , une à la bafe , l’autre vers le milieu de l’étui ; mais. ces bandes ne font pas conftantes , car j'ai quelques-unes : de ces cigales où elles manquent. Dans celles-là les pattes font blanchâtres , dans les autres elles font brunes. Dans. toutes le ventre eft brun , & les aïles font tranfparentes &: veinées. Ces aïîles font plus courtes que les étuis , ce qui: w'eft pas ordinaire dans les autres efpéces , & qui rappro-- che celle-ci des vraies cigales de Provence auxquelles elle : reffemble un peu. 2. CICADA fafca , elytris fafcia duplies interrupte: tranfverfa albida. | | 416 HISTOIRE ABRÉGÉE Lian. faun. fuec. n. 636. Cicada fulta, elyrris maculis binis albis Jaterali- bus , falcta duplici incerrupta tran{verfa albida. - Linn. [ ff. nat. edit. 16 , p.437, n. 24. Cicada {pumaria. Ray. inf. p. 67. Locufa-puiex {wammerdamio , nobis cicadula. Ray. cantabrig. ru. Swamm. quart. p. 83. Locufta-pulex. Swammerd. gall. p. 86. Swamm. Lib. nar. 1, p.21. Pouy art. act. acad. R.S. 170$, p: 362. Petiv. gazoph. t. 61 , fig. 9. Ranatra bicolor , capite nigricante. Frifch. germ. 8 , p.26, f. 12. Vermis fpumans. De geer. aët. flockh. 1741, p.221 , #. 7. Cicada fufca , alis fuperioribus maculis albis , in {puma quadam vivens. : Rofel. inf. vol. 2 , tab. 23. Locufta germanica. La cigale bedeaude. , Longueur 4 lignes. Largeur 1 3 ligne. Parmi les efpéces de ce pays-ci,, celle-ci eft une des plus grandes. Elle eft d’une couleur brune , fouvent un peu verdatre. Sa tête , fon corcelet & fes étuis font finement pointillés. Sur ces derniers on voit deux taches blanches, oblongues & tranfverfes , qui partent du bord extérieur des étuis , l’une plus haut , l'autre plus bas , mais qui ne vont pas tout-à-fait jufqu'au bord intérieur , enforte que les bandes qu'elles forment fur les étuis, font inter- rompues dans leur milieu. Le deffous de l'infeëte eft d’un brun clair. Avant que l’infeéte aït fubi fa métamorphofe, la larve qui le doit produire , habite fur les plantes, mais on re la voit point ; à moins qu’on ne fache où elle eft. Elle rend par anus & par tout fon corps, des bulles écumeufes , qui produifent une écume femblable à la falive , que l’on voit fouvent dans les prés fur les plantes , & qu’on n’imagine- roit jamais être le féjour d'un infeête. Si l'on écarte cette écume , on voit au milieu la larve de couleur verte , qui bientôt fe recouvre d’une nouvelle écume. 3. CICADA zi0ra , elytrorum lateribus albis. Linn. jfaun. fuec. n. 639. Lirn. (ff rat. edit, 10 , p. 437 , n. 29. Cicada lateralis, AE DES INSECTES. 417 AG, Upf. 1736. p. 35, n. 13. Gryllus fufcus , alarum margine alto, Raj. inf. p. 68 , n. 2. Locufta-pulex fufca. La cigale à Bordure. Longueur 3 lignes. Largeur 1 + ligne. | Celle-ci eft toute noire en deflus , à l’exception du bord extérieur des étuis , qui a une bordure blanche affez large, Les yeux font aufli un peu blanchâtres : prefque tout le deffous du corps eft blanc , il ny a que le milieu du ventre qui foit noir. æ CICAD A fu/co-pallida , elytris membranaceis venofis , fcutello macula duplici triangulari. La cigale à aïles membraneufés. Longueur 2 + lignes. Largeur x ligne. Sa tête eft large , applatie , avec les yeux à refeau gros * & faillans fur les côtés. Le deffus de la tête eft pâle, & on y remarque les deux petits yeux liffes de couleur noire. Le corcelet eft large , affez court , de couleur fauve pâle; avec deux points noirs à fa partie antérieure. L’écuflon affez apparent , eft de la même couleur , & a aufli an- térieurement deux taches triangulaires noires. Les étuis font membraneux , tranfparens , peu colorés , avec quel- ques veines un peu fauves vers le bas. Sous ces étuis font les ailes auffi tranfparentes. Le deffous du corps & les pat- tes font un peu fauves. s. CICADA elyrris viridibus , capite flayo pundis zigris. Linn. faun. fuec. n. 630. Linn. (ÿff. nat. edit. 10 , p. 438 , n. 38. Cicada viridis. is EMA AG. Upf. 1736 , p.34, n. 11. Gryllus alis fuperioribus viridibus , inferioribus fufcis , capite flavo. Petiy. gazoph. 73, t. 47, f. €. Ranatra viridefcens, Kaj. inf. p. 68 , n. 3. Locufta-pulex tertia. La cigale vérte à tête panachée. Longueur 2 + lignes. Largeur 1 ligne. Ses étuis font d’un vert foncé , mais leur extrémité eff fouvent tranfparente. Le corcelet & l'écuflon font verts, Tome I. Ggg gai HisTOIRE ABRÉGÉE La tête eft jaune , avec deux points noirs bien marqués fur le deflus & quelques petits fur les côtés. On voit aufli deux points noirs fur l'écuffon. Les aïles font de couleur obfcure plombée, ainfi que le deffus du ventre. Les pattes font jaunârres & le deffous du ventre a des bandes jaunes. 6 CICAD À zigra, elytris maculis [ex rubris. Planch. 8 , fig. s. La cigale à taches rouges. Longueur 4 lignes. Largeur 2 lignes. Cette efpéce , la plus belle de toutes celles que nous avons , eft d’un noir luifant , tant en deflus qu’en deflous. Ses étuis feuls ont chacun trois grandes taches d’un beau rouge ponceau ; favoir , une à la bafe , attenant l’écuflon, qui eft demi-circulaire ; une autre ronde , placée plus bas rès du bord extérieur ; & une troifiéme fituée un peu : avant la fin des étuis , & formant yne efpéce de croïffant dont les pointes regardent le haut, Cette derniere s'unit ; . RE avec fa correfpondante fur l’autre étui. Le bout des étuis eft noir , & les ailes font noirâtres , lavées d’un peu de 1 Queer LL rouge à leur bafe. Cet infeëte faute peu & fe prend. aifé- ment , mais il eft rare autour de Paris. Il varie un peu pour la grandeur de fes taches rouges. 7. CICADA füufco-viridis rericulata , alarum Baf _ dilatata. La cigale boffue. Longueur 3 + lignes. Largeur 1 3 ligne. Sa couleur eft la même par-tout fon corps : elle eft bru- ne , avec une Îégere teinte de vert. Sa tête eît aflez grofle . avec les yeux faillans. Ses aîles ont beaucoup de nervures, tant longitudinales que tranfverfes , ce qui fait une efpéce de refeau à mailles ferrées. Ces ailes à leur partie anté- rieure proche leur bafe , font une efpéce de boffe ou de dilatation vers le bord extérieur , & vont enfuite en fe retréciffant des côtés. vers le bout, mais en s’élevant dans DES ÉNSEcTESs. 419 feur milieu , ce qui rend l'extrémité du corps arrondie. Cette cigale eft aifée à reconnoitre par cette forme fingu= liere. Elle n'eft pas commune ici. $. _C IC A D A fava-pallida , thorace punilis [x zmpreffis. Elle donne les variétés fuivantes, a. Cicada flavo-pallida , oculis nigricantibus. b. Cicada flavo- pallida , dorf Linea longitudinal T2LQTE. Ù c. Cicada flavo-pallida , thoracis poflica , fcurelli antica parte y fufcis. La cigale pâle. Longueur 3 lignes. Largeur 1 = ligne. Cette cigale eft par - tout de la même couleur jaunâtre pâle, Il y a des variétés qui ont les yeux noirâtres ; d’autres ont une raie brune longitudinale , qui partant de la tête, traverfe le milieu du corcelet , & defcend le long du milieu du corps de l'infeéte : dans ceux-là l’écuflon & le côté intérieur des étuis qui fe trouvent dans le chemin de cette ligne, font bruns : enfin d’autres variétés ont une tache brune fur la partie pofñtérieure du corcelet & le devant de l’écuflon. Dans toutes , la tête , le corcelet & les étuis font très-finement pointillés. Le devant du corcelet eft chargé de fix points enfoncés , pofés tranfver- falement & rangés par paires ; favoir , deux au milieu & deux à chaque côté. Les ailes font membraneufes , fans couleur , fi ce n’eft à la bafe qui eft d’un brun noïrâtre. Les pieds ou tarfes font aufli noirs. 9 CICADA elytris flavis , Linea abrupta duplici longitudinali nigra. Linn. faun. fuec. n. 631. Linn. (yff. nat. edit. 10, p. 438, n. 32. Cicada interrupta. Periy. gazoph. 61 , f. 10. Ranatra bicolor ex fufco & pallido flriata. La cigale jaune à raies noires obliques. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne, Gggi 420 HISTOIRE ABRÉGÉE | Sa tète eft noire avec quelques taches jaunes , & Îe bord poftérieur de même couleur. Le corcelet eft aufli noir, terminé poftérieurement par une raie jaune ;, dont le milieu un peu plus large forme une tache. L'écuffon jaune au milieu ef noir fur les côtés. Les étuis font jaunes. Du haut de chacun, part une raie noire , qui en defcendant. obliquement , s’étrécit & finit en pointe vers les deux tiers de l’étui près la future. Du bas de létui , part une autre raie noire qui fe rétrécit en montant ,. & s’appro- chant du bord extérieur , fe termine en pointe vers la moitié de l’étui , enforte qu'entre ces deux raies noires , le fond forme une raie Jaune oblique. Le deflous de lin- fete eft jaune , feulement le ventre a un peu de noir au milieu. 10. CICAD À Jufca, capins thoracique fafcia tranfverfa flava. La cigale à diadême. Z Longueur 2 & lignes. Largeur 1 + ligne.. Cet infecte eft d’un jaune brun. Sa tête & fon corce- let ont chacun.une bande tranfverfe jaune un peu finuée , & terminées l’une & l’autre à leurs bards par des lignes un peu plus brunes que le refte du corps. 1 CC DA Jfufco - nebulofa > fcutelli cavitate. rotunda ; thorace punélis luteis impreffis tranfverfim pofinis. La cigalé & collier jaune. Longueur 2 3 lignes. Largeur 1 ! ligne. Tout le corps de cette efpéce eft finement varié de brun & de jaune , ce qui forme une efpéce de couleur brune , quand on ne voit.pas Pinfeéte de près. Le corcelet a cependant quelques taches jaunes enfoncées plus mar- quées , für-tout on en diflingue cinq ou fix pofées tranfver- falement à fa partie antérieure. Les étuis à leur bord infé- DÉSUINSECTES. 42T rieur, ont aufli trois taches pâles un peu marquées. Les pattes font de couleur pâle. On voit fur Pécuffon un enfoncement ou une cavité ronde aflez grande , qui peut fervir à diftinguer cette efpéce de la fuivante. 12 CICAD A fä/co- nebulo/a , feutello tranfverfim Jfulcato , tibiis pofticis , elytrorumque limbo è flavo fufcoque vartegatis. La cigale à pattes bigarees.. Longueur 3 lignes. Eargeur 1 à ligre.. La couleur de celle-ci refflemble beaucoup à celle de 1x précédente ; mais cette efpéce en différe par fa tête qui eft moins aigue , par l’écuflon qui a un fillon tranfverfai enfoncé , mais dont les côtés vont un peu obliquement en defcendant , par fon corcelet qui n’a point les taches jau- nes de l’efpéce précédente , & parle bord extérieur du bas des étuis , qui,. de même que les jambes poftérieures , eft: varié de jaune & de brun. On voit aufli fur les étuis, deux. taches un peu blanchätres , l’une vers le milieu, Pautre un. peu plus haut. 13. CICAD A fü/co-ncbulofa ; capite ; thoracis anticæ parte , élytrorumque limbo flavis. La cigale à 1ête & bordure jaune. Longueur 2 X lignes. Largeur 1 ligne. On trouve encore dans celle-ci la même couleur que: dans les précédentes. Sa tête eft d’un jaune fale , ainfi que le devant de fon corcelet. La partie poftérieure de ce même corcelet & lécuflon font d’un brun finement panaché de jaune. Les étuis font de cette même couleur brune , imais leurs bords ont une aflez large bordure jaune. Le deflous de linfe&te eft jaunûtre. 14. CICADA fufco-nebulofa punéata à nervis: elytrorum albidis. La cigale à veines blanches. Longueur 13,2 lignes. Largeur + ligres 422 HISTOIRE ABRÉGÉE .… La couleur de celle-cieft brume partout , & formée pzr un amas de points noirs fur un fond jaunâtre. Ce qui la diftingue , ce font les nervures des étuis qui font blanches. Elle varie un peu pour la grandeur & encore plus pour Ja nuance des couleurs. Quelquefois elle eft fort brune , d’autres fois fort pâle , & pour lors les nervures font plus blanches , plus grandes , plus apparentes , & ce qui eft en-: tre ces nervures forme des efpéces de petits deffeins , dont le contour eft brun & le milieu plus pâle. L'animal ef brun en deffous , varié cependant d’un peu de jaune , fur- tout aux pattes. 15. CICAD À zora nigra. La cigale noire. Longueur 2 lignes. Largeur 1 + ligne. Je neïfais fi ce feroît cette efpéce que M. Linnæus auroit voulu défigner , n°. 638 du Fauna fuecica. Ea mienne eft toute d’un brun noir & luifant , & fes yeux qui ne font point faillans , font d’un brun noirâtre. En _ la regardant de près , on voit fur l’écuffon quelques points enfoncés. Je l'ai trouvée afflez communément dans les bois fur le châteignier. Elle eft très-difficile à attraper. 16. CICADA xigra, thorace elytrifqué fafcia crocea: La cigale noire à bande jaune fur le corceler. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. La couleur & la figure de cette efpéce, reffemblent à celles de la précédente. Celle - ci a fur le corceletune large bande tranfverfe d’un jaune fauve , & fur les étuis une au- tre bande plus pâle & moins marquée pareillement tranf- verfe , & placée vers le milieu de l’étui. Tout le refte de linfeéte eft noir. | 17. CIC A D À fhorace obiufe bicormi. Planch. 9, fig. 1. Linn. [yfl. nat. edit. 10 , p. 435 , n. 11. Cicada thorace biaurito , capitis clypeo antrorfum dilatato rotundato. DES INsSEcTEs. 423 Le grand diable. Longueur 7 lignes. Largeur 1 lignes. (| Cette efpéce & les deux fuivantes ont des figures tout-à-fait fingulieres & hideufes. Celle-ci eft d’une cou- leur brune verdâtte , pointillée de noir & lavée d’un peu de rouge : les nervures des étuis fur-tout font pointillées d'un peu de rouge brun. Sa tête eft applatie , faïllante en devant ; en pointe moufle ; avec trois élévations , une au milieu , & deux fur les côtés. Son corcelet, qui ef fingulié. rement conformé, a deux efpéces de cornes ou aïles larges, qui s’élevant de chaque côté , fe portent un peu oblique- ment en dehors, & fe terminent par une crête arrondie. Les pattes font verdâtres & les yeux font noirs. Cet in- feéte eft très-rare. 18. CIC A D A #horace acute. bicorni , pone produëlos Planch. 9 , fig. 2. Linn. faun. fuec. n. 6ar. Cicada thorace bicôrni , pone produ&to , alis nudis, Linn. fyft. nat. edit. 10 , p.435, n. xo. Cicada cornuta. Petiv. gazoph. t. 47 , f. 2, 3. Ranatra cornuta. Le petit diable. Longueur 4 lignes. Largeur x 3 ligne. Le petit diable eft d’une couleur brune , noirâtre &: obfcure. Sa tête eft écrafée , peu faillante , & comme recourbée en deflous. Son corcelet , qui eft affez large, a deux cornes aigues, qui fe terminent en pointes aflez lon- gues fur les côtés. Sur le milieu du corcelet ; eft une crête, qui fe prolongeant:en une efpéce de corne finuée & tor- tue , va fe terminer en pointe fort aigue , un quart avant - l'extrémité des étuis. Sous cette corne, eft l’écuflon. Les étuis font obfcurs , veinés de brun , & les ailes plus cout- tes que les étuis ; font aflez tranfparentes. On trouve cet infecte dans les bois , arrêté fur les hautes tiges de fouge- re » de cérfium & d’afclepias, I faute très-bien, & il n’eft pas aifé de le prendre. Le 424 HISTOIRE ABRÉGÉE 19. CICAD A rorace inermi pone produëlo: | Le demi-diable. Longueur 2 lignes. Largeur + ligne. Cette efpéce reflemble beaucoup à la précédente, par- ticuliérement pour la couleur. Elle eft, comme elle , bru- ne & obfcure. Elle en différe d’abord par fa grandeur qui eft un peu moindre , & fur-tout par la forme de fon cor- celet. Ce corcelet affez large, eft life , n’a point de cornes latérales , & la pointe aigue ailez longue qui le termine poftérieurement , eft droite , & non pas finuée & ondée , comme celle du petit diable. Cet infeëte eft très-rare autour de Paris. On le trouve affez communément en Champagne. 20. CICADA elyrris albido nigroque flriatis ad angulum acutum futuræ dorfalis. Linn. faun. fuec. n. 642. Linn. fyff. nat. edit. 10, p. 437 , n. 30. Cicada ftriata. Raj. inf. p. 68, n. 1. Locufta-pulex prima, La cigale rayee. Longueur 1 Æ ligne. Largeur 2 ligne. La tête de cette cigale eft d’un vert pâle , avec deux points noirs tout à la pointe , fur le devant , & quatre au- tres plus en arriere. Le corcelet eft de la même couleur que la tête , avec quelques points noirs fouvent peu mar- qués , mais fur l’écuflon , on en voit deux très- diftin&s , enfoncés , entourés d’un cercle pâle , ce qui forme comme deux yeux féparés l’un de l’autre par une ligne noire longi- tudinale qui fe dilate aux deux bouts. Sur les étuis , on apperçoit des raies alternativement noirâtres & blan- châtres , qui defcendent obliquement de dehors en de- dans , & vont fe terminer au bord intérieur des étuis. Le deffous de l’infeëte eft brun , & fes pattes font tantôt noi- res & tantôt pales, 21e ES Mr el e céermthes Lea 5 { DES INSECTES 42$ 21. CICAD A fu/ca » elytris albidis ; fafciis tribus tranfverfis fufcis. | La cigale à trois bandes Brunes. Longueur 1 3 ligne. Largeur + ligne. | Sa tête , fon corcelet & fon écuflon font d’un brun jau- nâtre. Sur le derriere de la tête ; on voit les deux petits yeux lifles noirs. Au devant du corcelet , fe trouve une bande tranfverfe de points noirs interrompue dans fon mi- lieu. Sur l'écuffon , font deux points noirs , & derriere ces points deux taches blanches. Les étuis foft blancs , tranf- parens , avec deux bandes tranfverfes brunes , & une troi- fiéme qui termine l’étui, de plus les nervures des étuis font un peu brunes. N.B. Fadem elysris unicoloribus , thorace antice punc= torum nigrorum fafcia tranfver/a. Cette variété de Pefpéce précédente , paroiït approchet beaucoup de la cigale à aïles membraneufes. 22. CIC A D A flava , elytrorum fafciis duabus “sranfverfis fufcis. La cigale à deux bandes brunes. Longueur 1 + ligne. Largeur ? ligne. Ses yeux font noirs , tout le refte de fon corpseft jaune; feulement fes étuis font d’un jaune verdâtre. Ils font char- gés de deux bandes brunes tranfverfes affez larges , l'une vers le milieu de l’étui , l’autre tout au haut à fa bafe, Le bord inférieur du corcelet eft aufli un peu brun, & fa cou- leur brune fe confond avec la bande fupérieure des étuis. Je l’ai trouvée en automne fur les charmilles. 23. CICADA flava , comprefla , oculis nigris La cigale jaune aux yeux noirs, Longueur 1? ligne. Largeur = ligne. Tome L. | Hhh 426 HisToIREe ABRÉGÉE ; Cette cigale eft d’un jaune pâle : les yeux feuls font noi- râtres , ainfi que le deflus du ventre. 24 CICADA flava, fafcia duplct longitudinal rubre undulata, La cigale flamboyante. Longueur 1 3 ligne. Largeur + lignes = Ce petit infe@e eft charmant. Il eft pat-tout d’une cou= Ter foufrée ou jaune pâle , à l’exception de l’écuflon qui eft un peu brun, Au milieu de fa tête & de fon corcelet , eft ure raie longitudinale d’un rouge couleur de cerife. Le long de chaque étui dans le milieu , eft une bande de la même couleur qui va en ferpentant. Les ailes font blan- châtres , faifant l'iris ou la gorge de pigeon. Je n'ai trouvé qu'une feule fois dans ma chambre ce joli animal. 25. CICAD A wiridi-flava, elytris' punihis tribus nigris ; apice fufcis. La cigale verte à points noirs: Pour la grandeur , elle eft femblable à la précédente & à la fuivante. Sa tête , fon corcelet , fon écuflon & fes étuis font d'un vert jaunâtre ; fur la tête , on voit deux ta- ches noires à côté l’une de l’autre entre les yeux. I yena deux femblables aux côtés du corcelet vers le haut. L’é- cuffon a pareillement vers fa partie antérieure deux points noirs quarrés. Enfin chaque étui a trois petites taches de même couleur pofées en triangle ; favoir , deux fur le bord extérieur , & une vers le bord intérieur. Le bout des étuis eft brun. Le ventre de linfeête eft noir , & fes pattes font jaunes. IN, B. J'en ai une variété où la tête & le corcelet font tous noirs , & l’écuflon eft jaune vers la pointe. Cet in- ie voltige fur les feuilles. On y rencontre aufli fa atves DES INSECTES, 427 26. CIGAD À viridis ; elytris maculis plurimis fafeis OV AHS: La cigale géographie. Cette petite efpéce eft de la grandeur des précédentes & fe trouve de même fur les feuilles, Sa tête eft jaune : avec deux points noirs l’un à côté de l’autre fur le devane, & un troifiéme plus en arriere & plus gros , qui quel- quefois eft à moitié divifé en deux. Le corcelet à quatre taches pareilles , rangées de front à fa partie antérieure , mais celles - ci fe prolongent , & vont fe perdre dans une tache brune aflez grande qui eft à la partie poñérieure du corcelet. L’écuflon a aufli fur le devant deux taches noires. Les étuis ont fur le milieu du bord extérieur deux petits points noirs placés à côté l’un de l’autre , & de plus nombre de taches brunes ovales , pofées dans les interval- les qui font entre les nervures. Ces taches ont les bords plus bruns , & le milieu plus pâle. Il y a quelques endroits des étuis qui en font peu chargés. Ces efpéces de taches & de figures reflemblent. un peu aux deffeins irréguliers d’une carte de géographie. Le ventre eft brun, & les pattes font d'un vert pâle. Les étuis & les ailes font prefque de moitié plus longs que le ventre. 27. CICADA als viridi-luteis , apicibus nigricantibus deauratis. Linn. faun. fuec. n. 644. Linn. [yft. nat, edit, 10, p.439 , n. 41. Cicada ulmi, La cigale-moucheron verte. Elle reffemble aux précédentes pour la grandeur. Sa tête , fon corcelet & fes étuis font d’un vert pâle un peu jaunâtre. Le bout des étuis eft un peu brun , & à un certain Jour paroît doré. Les pattes & les étuis font jaunä- tres. On trouve fouvent cette efpéce voltigeant fur les feuilles des arbres, | Hhhij à28 HiSTOIRE ABRÉGÉE 28. CICADA flava, alis albis apicibus membranaceiss Linn. faun. fuec. n. 645. Linn. fyff. nat. edit, 10 , p. 439 , n. 42. Cicada rofæ: Frifch, germ. 11, p. 13, t. 20. Pulex foliorum. Reaum, inf. s ,t. 20, f. 10,11, 13 14, Procigale, La cigale des charmilles. LA Longueur 1 £ ligne. Largeur + ligne: Cette efpéce , la plus petite de toutes nos cigales ; eft fort femblable aux trois ou quatre précédentes. Elle eff toute jaune , quelquefois un peu verdâtre , d’autres fois prefque blanche , mais toujouts d’une feule couleur fans aucune tache. Sa forme eft allongée & prefque cylin- drique ; parce que fes étuis qui font croifés enveloppent le corps. On la trouve prefque par-tout , fur-tout fur les charmilles qu’on ne peut toucher , fans voir une quantité de ces petites cigales fauter ou voltiger. Elle dépofe fes œufs fur les rofiers ; où on la trouve aufli aflez fréquem-. ment. REMARQUE. Nous n'avons point parlé , parmi les cigales que nous avons décrites ; de la grande cigale fi. commune en Provence , en Languedoc , & dans le midi de la France , parce que nous ne l'avons jamais trouvée autour de Paris. Quelques perfonnes aflurent cependant. qu'on Fy a rencontrée. Dans ce cas, on pourroit la rappor- ter à ce genre. Elle en différe cependant par deux en- droits : le premier , c’eft que fes antennes font compofées. de cinq articles , qui vont en diminuant proportionnément, au lieu que les antennes de nos petites cigales ne font compofées que de deux, le premier gros & fort court, femblable à un bouton , & le fecond mince , repréfentant un poil qui fortiroit de ce bouton. La feconde différence ;. c'eft que les grandes cigales ont fur le derriere de la tête les trois petits yeux liffes qui fe trouvent dans les infeêtes à quatre aîles & à deux aîles , tandis qu’on n’en. trouve que deux dans nos petites cigales, Si ces différen- MODES LNGECTE S: 429 ces patoiffent affez confidérabies pour fépatet ces infec- &y tes & en former deux genres , on pourra conferver aux grandes cigales le nom de cicada , & appeller les petites #ngonta ; nom que leür ont donné quelques auteurs , & en françois procigales ; comme les a appellées M. de Reaumur : pour lors on aura ces deux genres avec les caracteres fuivans. CICADA. TETIGONIA: LA CIGALE. ÉAVPROCIGALE. … Antennæ capité breviores Antennæ capite breviores , fetaceæ, articulis quinque. articulis duobus globofo &. Jetaceo.. * Ocelli tres. Ocelli duo. Roftrum inflexum. - Roffrum inflexum. Àlæ quatuor laterales. Alz quatuor , inferiores cruciatæ. ÆArticuli tarforum tres. Articul tarforum tres, Les deux efpéces les plus communes en France du' genre des cigales , feront les deux fuivantes, qu’on trouve: fouvent en. Provence. a. CICADA fi/Ca, thoracis & feurelii margine flavo à alis nervofis.. : La cigale à bordüre jaune. 2. CIC AD A fufca, thorace [cutelloque flavo variegatis > alis nervofo-pundans., La cigale panachée. … Quaut aux procigales , il y en a beaucoup d'étrangeres: qui ont des formes tout-à-fait fingulieres. Parmi celles de: notre pays , nous n'avons que le grand diable , Le petit , & le demi-diable, dont la figure foit extraordinaire ; mais les ays étrangers fourniflent la mouche porte- lanterne , le lucifer de la Chine , & nombre d’autres, En général, ce: 430 HISTOIRE ABRÉGÉE senre eft un de ceux dont les efpéces ont les formes Îes plus bizarres & les plus fingulieres. CIMEX. LE" A2 P,URNPARIRSNES Articuli tarforum tres. Antennæ capite longiores articulis quatuor vel quin- que. Roffrum inflexum. Alæ quatuor ; fuperiores Jemi-elytra. Familia 1°. Antennarum arti- culis quatuor. Trois articles aux tarfes. ” Antennes plus longues que la tête , compofées de quatre ou cinq articles. Trompe courbée en def- fous. Quatre ailes , celles de deflus partie écailleufes ; partie membraneufes. Famille 10, Quatre articles aux antennes. 2“, Antennarum arti- gulis quinque. 2°. Cinq articles aux antennes, Le feul nom de punaife prévient contre les infeétes qui le portent. On ne regarde qu'avec une certaine répugnan- ce ces petits animaux, & on ne peut concevoir comment un Naturalifte peut s’en occuper. La raïfon de cette répu- gnance vient principalement de la mauvaife odeur que répandent ces infeétes ; on n’eft frappé que des efpéces qui font les plus incommodes par leur puanteur ; la pu= naife des lits , quelques punaifes des bois nous indifpo- fent contre le genre nombreux des punaifes , dont le plus grand nombre ne pue point , & dont plwieurs méritent notre attention par leurs fingularités. Effayons donc de réconcilier les leéteurs avec ces infeëtes , après que nous aurons détaillé le caraétere de ce genre. | Ce caraëtere des punaifes fe tire ; 1°. du nombre des piéces des tarfes qui eft le même que dans les cigales. Ces deux genres font les feuls de toute cette fe&tion , qui DES) INsterTes. 43 ayeñt ttois piéces à cette partie du pied ; 26. de la forme des antennes des punaifes , par laquelle on les diftingue aifément des cigales ; & de la plüpart des autres genres qui en approchent. Ces antennes font ordinairement affez minces , beaucoup plus longues que la tête ; & compofées ou de quatre ou de cinq piéces , qui fouvent forment entrelles des coudes & des angles. Cette différence, par rapport au nombre de piéces qui compofent les antennes , nous a fourni un caractere bien naturel , pour divifer ce genre déja très-nombreux en deux familles , dont l’une renferme les punaifes dont les antennes font compofées de quatre piéces , tandis que celles qui ont cinq piéces aux antennes , font renfermées dans la feconde famille ; 3°, le troifiéme caractere des punaifes confifte dans leur trompe qui eft recourbée en deflous , comme celle de beaucoup d'infectes de cette fe&tion ; 4°. enfin la forme de leurs aîles nous a fourni le dernier caractere. Cés aïles font au nom- bre de quatre. Les inférieures font ordinairement membra- neufes & peu colorées ; mais celles de deflus dans la plèpart font compofées de deux parties différentes. La partie fupérieure eft dure , colorée , femblable aux étuis des infectes coleoptères , tandis que le bas de l'aile eft membraneux & peu coloré. Dans quelques efpéces néan- moins , comme dans la puraife-mouche , on n’apperçoit pas cette derniere différence aufli bien marquée. Quelques- autres , comme la punaife des lits n’ont point d'ailes : mais ces différences ne nous empêchent pas de réunir ces efpéces à ce genre. Le principal caraétere confifte dans la réunion des trois premiers ; favoir , les piéces des tarfes au nombre de trois ; la forme des antennes ; & celle de la trompe. Ce font ces caraéteres que l’on trouve conftam- ment dans toutes les punaifes. Le dernier qui confifte dans les aîles & dans leur conformation , n’eft pas aufli conftant , & peutiêtre regardé comme furabondant. Les larves des punaifes font comme celles des autres infeétes de cette feétion, c’eft-à-dire , que ces larves ne 472 HISTOIRE ABRÉGÉE N} . 5. . 12 + différent de l’infe&te parfait , que par le défaut d'ailes. On voit tous les jours les plantes couvertes de ces petites punaifes naiffantes & fans ailes , qui d’ailleurs ont la forme , les couleurs & même tous les caratteres des punai- fes parfaites. Ces petites larves courent fur les plantes , y croiffent & pallent à l’état de nymphes fans paroître chan- ger beaucoup. On voit feulement le commencement de leurs ailes paroïtre. Enfin un dernier changement déve- loppe ces ailes , & l'infeéte devient animal parfait: du refte la larve & la nymphe courent & fe nourriflent , comme la punaife parvenue à fon dernier état de perfeëtion ; feu- lement dans ces deux premiers tems de leur vie , elles ne peuvent s’accoupler & travailler à la propagation de leur efpéce : mais lorfqu’elles font devenues punaifes parfaites, elles s'accouplent & pondent. Cet accouplement du mâle & de la femeile fe fait de deux manieres différentes : tan- tôt le mâle eft monté fur fa femelle , & d’autres fois ils font pofés fur le même pian , ayant leurs têtes oppofées, & ne fe touchant que par leurs parties poftérieures qui font accouplées enfemble. Les femelles ainfi fécondées , pondent une très-grande quantité d'œufs, que l’on trouve fouvent fur les plantes pofés les uns à côté des autres , & dont plufieurs , vüs à la loupe , offrent des variétés de figure fingulieres. Les uns font couronnés en haut par un rang de petits poils , d’autres ont une bordure en cercle ; prefque tous ont une partie qui forme une efpéce de calotte , & que la petite punaife naiffante fait fauter pour fortir de l'œuf; c'eft une efpéce de couvercle qui femble légérement foudé au refte de l'œuf. A peine ces petites punaifes font-elles nées , que toutes ces larves fe répandent fur la plante dont elles doivent fe nourrir, & en-tirent le fuc qui leur convient , par le fecours de la trompe aigue dont leur bouche eft armée. Toutes cepen- dant ne font pas aufli pailibles. Plufieurs efpéces font car- naflieres & voraces ; elles fe nourriflent du fang & des fucs d'autres animaux, Nous ne connoiïffons que trop l’hu- meut dd Res D en) Î fe | :YDES 1LNSEOTES 423 meur fanguinaire de la punaife commune , dont la piqûre nous importune ; ainfi que fa mauvaife odeur. Plufeurs punaifes des bois ne font pas moins avides de fans. Elles tuent & fuccent avec leur trompe des chenilles , des mous ches & d’autres infectes, J'ai même vû des punaifes qui étoient parvenues à percer avéc leur trompe les étuis durs & écaiileux de quelques infettes coleoptères , qu’elles avoient fait périr & qu’elles fuccoient. On n'en fera pas étonné , fi on confidere la dureté de cette trompe & la fineffe de fon extrémité , que ces punaifes font quelquefois reffentir aux Naturaliftes qui ne les prennent pas avec affez de précaution. Les efpéces que renferme ce genre , font très-nombreu- fes : nous ne nous arrêterons ici qu'aux plus fingulieres. La punaife des lits différe de la plûpart des autres,par le man- que d'ailes. Quelques perfonnes ont prétendu que cette punaife devenoit aïlée , & qu'il ny avoit que les larves qui n euffent point d'ailes. Ce fait demanderoït une exatte obfervation pour être confirmé. D'ailleurs fi ces punaifes n'étoient que des larves , avant que de devenir infeétes parfaits , elles pafleroient par l’état de nymphes , & nous trouverions fouvent quelques - unes de ces nymphes qui auroient des commencemens d'ailes & d’étuis , fans ce- pendant pouvoir encore voler ; c'eft ce que perfonne n’a obfervé : peut-être aufli fe pourroit-il faire qu'elles ne devinflent que rarement ailées , à peu près comme la punaife rouge des jardins , qu’on trouve fouvent fans ai- les & feulement avec des efpéces de demi-étuis , ou des étuis qui manquent abfolument de la partie inférieure membraneufe , & qui cependant font parfaites & s’accou- plent fous cette forme , qui eft celle qu'elles offrent le plus ordinairement. D’autres punaifes préfentent une autre fingularité. Elles ont des aîles & des étuis mols & mem- braneux qui pourroient bien leur être inutiles. Les uns & les autres font recouverts par l’écuflon qui couvre tout le deflus du ventre de l’infeéte , & qui paroît devoir empé: . Tome L J'ii 434 HrsTODRE in RÉGÉE A) cher les aîles d'agir & de fe déployer. On voit cette conformation dans la punaife cuiraffe, & dans la punaife tortue. Dans d'autres , cet écuflon qui tient lieu d’étui , eft un peu plus étroit ; il s'étend bien jufqu'à lextrémité du ventre , mais des deux côtés il laïfle appercevoir une por- tion des aîles & des étuis ; comme on le voit dans les puraifes porte-chappes & dans la famoife. Au contraire , les punaifes mouches ont leurs étuis prefqu'aufli délicats & tranfparens que leurs ailes ; aufli volent-elles avec agilité. Ces dernieres piquent aufli très-fort. Nous avons une efpéce de punaife qui faute légérement : c’eft la feule de ce pays qui m'ait paru avoir cette propriété. Je l'ai appellée par cette raifon la puraife fauteufe. Quelques- autres ont des formes fingulieres. Une des plus remar- quables , eft la punaife leviathan, dont la tête eft armée de pointes & le corceiet garni d’efpéces d’ailerons. On verra aufli dans le détail des efpéces , la puraife à bec, la punaife à pattes de crabe , la punaife à fraife antique , la punaife culiciforme , & plufieurs autres qu’il feroit trop long de décrire ici. Nous finirons par faire remarquer que ce genre fournit quelques infectes d'eau. La purarfe nayade & la punaife aiguille ; font l’une & l’autre aqua- tiques , fans cependant vivre dans l’eau ,; mais fur fa furface. Ces infettes courent légérement fur les eaux dor- mantes ,; comme fur un corps folide ; fans s’enfoncer dans l'eau , & fouvent on les voit accouplées fur cette même fuperficie. i PURE MO DNEURIE AMIE LES 1, CIMEX aprerus. Linn. faun. fuec. n. 646. Mouffet. inf. th. p.269. F. fuperiores. Cimex domefticus, Matth. diof. p. 257 ; t. 257. Cimices. Merret. pin. p. 202. Cimex le&tularius. Bonan. micro. t. 65. Raj. inf. p. 7. Cimex. harlet, exerc, p. 49. Cimex. Aldrov. inf. p. 211. Cimex. Jonff, inf. p, 89. Cimex, DES, INSECTES. 435 La punaife des lits. Nous ne nous arrêterons’ pas à décrire cette punaife , qui nefl que trop commune dans les maifons & que l’on connoît fufhifamment. On peut cependant regarder cette efpéce comme fort finguliere , puifque c’eft la feule dé tout ce genre , qui n'ait ni ailes ni étuis. Quelques perfon- nes ont foupçonné que peut-être elle pouvoit dans certains tems de l'année devenir aîlée , & que celle que nous trouvions fans ailes, étoit encore imparfaite. L'analogie porteroit à Le croire , maïs l'obfervation fi néceffaire dans l'hifoire naturelle n’a point encore prouvé ce fait, 2. CIMEX femi/phæricus nigro- æneus , fcutello Loti abdomen tegente , ampliffimo. La punaife cuiraffe. Longueur 1 £ ligne. Largeur 1 Z ligne: Cette finguliere punaife eft hémifphérique , elle paroït même un peu plus large que longue , fur-tout vers le ven- tre. Sa couleur eft par-tout d’un noir bronzé. Ce qui la caractérife , c'eft fon écuflon qui eft fi grand ; qu’il couvre tout le corps , faifant en même tems l'office des étuis. Ceux-ci font cachés deffous l’écuffon & font tout-à-fait membraneux & veinés. Plus en deffous encore font les ailes blanches & courtes. Ses antennes ont réellement cinq piéces , ainfi cette efpéce devroit être mife dans la feconde famille , mais Le fecond article ef fi court & fi petit, qu'il eft prefqu’impollible de Pappercevoir , & que fouvent on n’en compte que quatre. C’eft à Fontainebleau, fur la vece (vicia multiflora ), que s’eft trouvé ce fingulier infeéte. 3 CIMEX fufcus ; Jeutello totum abdomen tegente 3 ampliffimo. La punaife tortue brune. Longueur 3 lignes, Largeur 2 3 lignes. os 436 HiSTOTRE ABREÉEGEr LL Elle reffemble beaucoup à la précédente ; dont. elle différe d’abord par fa couleur qui eft toute brune & livide , fecondement par fa forme qui eft ovale ; plus allongée & moins large que celle de la puraife cuirafle : du refte {on écuflon couvre de même tout le ventre , & fi où tire les étuis qui font deflous , on voit qu'ils font membra= néux comme les aîles. Cet infecte a été trouvé dans le parc de S. Maur. 4. CIME X oëlongus niger ; roffro arcuato ; antennis ‘apice capillaceis , elytris membranaceis. Planch. 9, fig. 3. Linn. faun. fuec. n. 647. Cimex roftro arcuato , antennis apice capillaceis ; corpore-oblongo nigro. Linn. fyft. nat. edit. 10, p.446 , n. 48. Cimex perfonatus. Frifch. germ. 10 ,p. 22 , t. 20. Cimex ftercorarius major oblongus.- Ray. inf. p.56, n. 3. Mufca cimiciformis tertia graviter olens. Lifi. log. p. 397, n. 38. Cimex maximus pullus feuatratus , alis nudis ex tote membranaceis. La purnaife mouche. Longueur 7, 8 lignes. Largeur 2 lignese. La tête de cette efpéce eft petite ; occupée pour Îa plus grande partie par deux yeux gros & ronds. Sur le devant, fe voit une trompe grofle , courbée en arc & réfléchie en deffous avec laquelle cet animal pique très - fort. Devant les yeux font les antennes compofées de quatre articles, tous les quatre affez longs. Le premier eft le plus gros ; le fecond eft plus mince , & les deux derniers font comme des filets très -déliés ; dont on a même peine à reconnoître l'articulation. Sur le derriere de la tête , un peu après les gros yeux reticulés , font deux yeux liffes très- appa- rens. Il y a très-peu d’efpéces de ce genre où ces petits yeux liffles fe trouvent. Le corcelet inégal & prefque triangulaire ; a fur le devant deux gros tubercules , & va en s’élargiffant” poftérieurement. Les étuis tout-à-fait merm- braneux font fort croifés l’un fur l’autre & recouvrent les ailes. Le ventre déborde un peu fur les côtés comme dans la plüpart des punaifes. Les pattes font longues & Pur RE PU | Ses INSÈCTES: 437 es prémietes font plus courtes que les autres. Tout l'in- fete eft lifle & noir par-tout ; il vole très-bien & on le trouve fouvent dans les maifons. II a de l'odeur & pique vivement. Lorfqu'on le tient dans les doigts , il fait un bruit qui refflemble à une efpéce de cri ; ce bruit s’exé- cute par le frottement de fon corcelet fur fon corps. C'eft aufh dans les maifons , que Pon rencontre la larve qui produit cet infe€te. On ne fait d’abord ce que c’ef. Couverte de poufliere & d’ordures , elle reffemble à une araignée mal-propre , ou à une petite motte de terre qui marcheroit. Cependant fes antennes & fa trompe , femblables à celles de linfeête parfait, aident à la recon- noître. Si enfuite on la touche avec une plume , la pouf- fiere & les ordures tombent aifément , & on reconnoit toute la forme & les parties de notre punaife, aux aîles & aux étuis près. Les pattes font aufli un peu plus groffes que dans l'infecte parfait. Cet animal eft vorace , il mange les autres infectes qu’il rencontre , & même les punaifes des lits. s. CIMEX oëlongus niger , roftro arcuato , elytris membranaceis , pedibus abdomineque rubro nigroque VATLegalts. Linn. fyft. nat. edit. 10 , p.447 , n. 49. Cimexroftro arcuato , antennis apice capillaribus , corpore oblongo , fubtus fänguineo maculato. - La punaife-mouche à pattes rouges. Longueur s + lignes. Largeur 1 3 ligne. } I n’y a de différence entre cette efpéce & la précédente; que dans la couleur & lés antennes. Ces antennes ont les deux derniers articles moins fins & moins déliés. Quant à la couleur , cette efpéce eft noire comme la précédente ; mais fon ventre eft varié de rouge & de noir , fur-tout aux côtés qui débordent les étuis. Il en eft de même des pattes où le rouge & le noir font diftribués alternativement par anneaux , fur-tout fur les cuifles , car les jambes font tou- tes rouges , à l'exception de leurs extrémités : les pieds où 438 HISTOIRE ABRÉGÉE | tarfes font noirs. Cette efpéce fe trouve dans les bois. Elle eft belle & aflez rare ; elle vole très-bien & pique très - fort , d’autant que fa trompe pointue eft encore plus forte & un peu plus longue que dans l’efpéce précédente. 6. CIME X ongus , fufcus ; roftro arcuato , thorace Jubtus antice bidentato. La punaife porte-épine. Longueur 6 lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce eft allongée , étroite , brune & de cou- leur. obfcure. Sa-trompe eft recourbée comme celle des deux efpéces précédentes : mais il y a bien des fingularités dans cette efpéce qui la font facilement reconnoitre ; 1°. le corcelet en deffous a deux pointes aigues dreflées en devant , une de chaque côté ; 2°. le defflous de la tête a des appendices ramifiées & branchues fort fingulieres. On trouve cette punaife fur les plantes ; mais elle eft fare. 7. CIME X oblongus, fufco-niger , pedibus pallidis, elytris pellucidis apice fufco. | La punaife brune à étuis tranfparens. Longueur 2 lignes. Largeur 3 ligne. Sa tête eft noire, ronde , avec deux gros yeux rougei- tres. Le corcelet a deux boffes fur le devant, & eft relevé en arriere , comme celui de la puraife-mouche. Ses étuis font tranfparens , prefque membraneux, avec une petite tache noire au bout de la partie , qui doit être écailleufe. Le deffous de l’infeéte eft noir , ainfi que fes antennes: fes pattes font jaunûtres. 8. CIMEX oblongus, luteo nigroque marmoratus, oculis craffrffimis. La punaife marbrée aux gros yeux. Longueur 1 + ligne, Largeur Z ligne. FR RARES 21 RENE | DES INsSEcTEs, 439 Les yeux de cette petite efpéce font finguliers ; ils fon fi gros , qu'ils rendent fa tête beaucoup plus large que fon corcelet , & comme anguleufe. Ses antennes font fi fines : qu'à peine les voit-on, quoiqu’elles ayent près d’une ligne de long. Le corcelet, la tête & les étuis , font marbrés de jaune & de brun noir; mais le brun domine beaucoup fur le corcelet , au lieu que les étuis font plus clairs. Ce cor- celet eit fort rétréci en devant, & dilaté en arriere, pref= que comme celui de la puraife - mouche. Les pattes font pâles, tachetées d’un peu de brun. Pour la figure, cette pu- naife repréfente un ovoïde pointu par un bout, qui ef l'extrémité poftérieure , tandis que l’autre pointe feroit enfoncée dans une bande tranfverfe , que forme la tête. 9. CIMEX planus , fufcus, horace elytrifque alatis, capite antice Cornuto , anfenris brevibus craflis. La punaife leviatan. Longueur 2 lignes. Largeur x ligne. C’eft dommage que cet infeéte foit fi petit ; car il eff un des plus finguliers de ce payÿs-ci. Ses antennes noires font compofées de quatre gros articles courts. Sa tête , qui eft brune , large & quarrée, a fur les côtés, des yeux fail- lans qui femblent en fortir; en devant, elle a une trompe grofle & aflez courte placée entre les deux antennes , & fur les deux côtés, des pointes aigues. Le corcelet brun & applati, a fur les côtés , des angles redreflés & obtus, qui forinent des aïîlerons, prefque comme dans l’efpéce de cigale , que nous avons appellée le grand diable. Ce corcelet à outre cela cinq canelures profondes dans fa longueur. Les étuis nébuleux & parfemés de taches bru- nes , fur un fond moins obfcur , ont fur le côté , vers le haut, une appendice en forme d’aïle, qui déborde le corps. Les pattes font d’un brun plus clair, que le refte de l'animal, 10. CIME X oblongus niger , thorace elytrifque rubris ; elytrorum extremo macula triangulart nigra, 440 HISTOIRE ABRÉGÉE La punaife rouge à taches triangulaires. Longueur 3 + lignes. Largeur 1 4 ligne. Cette efpéce a le deffous du corps; la tête, l’écuflon 1 les antennes & les pattes noires , à l'exception des jambes, dont le milieu tire fur le brun, & eft moins noir. Le corce- let eft rouge, avec une bande noiretranfverfe & comme feftonnée fur le devant. Les étuis , qui font aufli rouges, ont un peu avant leur extrémité, une efpéce d’étrangle- ment , où l’on voit une tache noîre triangulaire , dont une des pointes regarde la tête. Les aîles font noires , fans au- cune tache. J'ai trouvé cette efpéce fréquemment fur le chardon-roland. az CIME X oblongus , rubro nigroque vartegatus, elytris macula rotunda, punéluloque nigris. Planch. 9; fig. 4. # Linn. fyfl. nat. edit. p. 447, n. 55. Cimex oblongus rubro nigroque varius; elytris rubris punis duebus nigris. Jbid. Cimex apterus. Ray. inf. p.55, n. 3. La punaife rouge des jardins. Longueur 3 + lignes. Largeur 1 Æ ligne. On trouve cette punaife en quantité & par tas dans les jardins , aux pieds des arbres. Ce qu'il y a de fingulier, c’eft que parmi ce grand nombre , il eft rare d’en trouver quiayent des aîles. Cette partie manque à prefque toutes, ainfi que la portion membraneufe des étuis ; elles ont feu- lement la partie écailleufe. Malgré cette défettuolité , elles font parfaites pour la forme & la grandeur, puif- qu'elles s’accouplent. C’eft ce qui m'a fait croire pendant long-tems, que cette efpéce manquoit toujours d’aïles, jufqu’à ce que J'en aye trouvé quelques-unes aïlées. Il paroit donc que c’eft une variété, mais des plus finguiie- res. La tête de cet infeëte eft noire , ainfi que les anten- nes, les pattes & l'écuflon. Le corcelet eft rouge dans tout fon contour, & noir au milieu , par le moyen d’une grande DEStINSECTES. 4at grandetache de cette couleur, qui, dans fa partie infé- rieure , eft à moitié divifée en deux, par un trait rouge. Les étuis font rouges, avec une tache noire , grande & très-ronde dans leur milieu, & un point noir vers le haut: Les ailes, quand elles fe rencontrent, font noires. Le deflous de l’infeéte eft noir, bordé de rouge, outre un peu de rouge qui fe trouve à l’origine des pattes & à l'anus. Cette punaife ne fent point mauvais. 12. CIME X oblongus, rubro nigroque variepaius ; Jeutelli niori apice rubro. Linn. faun. fuec. n. 665. Cimex oblengus, rubro nigroque variegatus, alis fufcis immaculatis. Linn. [yft. nat. edit: 10 , p: 447, n. $3. Cimex hyofciami. Bauh. bellon. p. 212, f. 4. Scarabæus parvus. Petiv. gazoph. t. 62, f. 2. Cimex hyofcyamoides ruber, maculis nigrise Liff. tab. mut.t.1,f.21. | Lift. log. p. 397 , n. 39. Cimex miniatus nigris maculis notatus hyofciamo fere gaudens. Raj. inf. p. 55. Cimex Sylveftris minor, corpore oblongo angufto , colere defuper rubro nigris maculis piéto. La punaife rouge à croix de Chevalier. Longueur 4 lignes, Largeur 1 + ligne. Celle: ci a la tête rouge , avec les yeux noirs & deux ta: ches noires derriere les yeux, fur lefquelles font placés les petits yeux liffes. Ses antennes & fes pattes font noires. Son corcelet eft rouge, avec une bande tranfverfe noire fur le devant, & deux taches noires affez grandes & quar= rées fur le derriere , une de chaque côté. L’écuflon anté- rieurement , eft noir ; mais fa pointe poftérieure eft rouge. Les étuis font rouges, avec une grande tache ovale , quel- - quefois un peu angulaire, fur leur milieu, & deux petits points noirs en haut, proche l’écuffon. Les aïles font tou- tes brunes. Les taches des deux étuis réunis , femblent former une croix de Chevalier. Le deflous de l'infeéte eft rouge , avec un peu de noir vers l’origine des pattes , & trois points noirs fur chaque anneau du ventre. On trouve Tome L. Kkk 442 HISTOIRE ABRÉGÉE cette punaife fur les feuilles des plantes, & en particulier fur celles dela jufquiame. 13 CIME X oflongus, rubro nigroque variegatus ; centro crucis albo. Ray. inf. pe 55, n. 2. La punaife rouge à bafe des aïles blanches. v) Longueur 4 lignes. Largeur 1 = lignes Sa tête eft toute noire, ainfi que l’écuffon, les antennes & les pattes. L’écuffon eft noir , mais fon bord en devant & fes côtés font rouges, & il y a fut fon milieu, une raie longitudinale de même couleur. Les étuis font rouges & n’ont qu'une grande tache noire dans leur milieu, qui par- tant du bord extérieur , s’avance prefque jufqu'à l’inté- rieur. Les ailes font noires. A la jonétion de la partie mem- braneufe & de la partie écaïlleufe des étuis, dans l'endroit qui fait le centre de la croix fur l'infeéte , on voit une ta- che blanche triangulaire. Le deflous de l'animal eft rouge, avec quelques taches noires ; il y a trois de ces taches fur chaque anneau du ventre. On trouve cet infecte dans les. jardins. 14 CIME X oëongus , rubro nigroque variegarus, elytris fafcia nigra, alis fufcis macules albis. Linn. faun. fuec. n. 664. (Cimex oblongus ; rubro nigroque variegatus, alis fufcis maculis albis. Linn. [yft. nat. edit. ro , p. 447 , n. $a. Cimex equefhris. 1. oeland. 155. Cimex oblongus &c. Idem. La punaife rouge à bandes noires & taches blanches. Longueur $ lignes. Largeur x à ligne. À La tête de celle-ci eft rouge; les yeux feulement font noirs, avec quelque peu de noir derriere ces yeux. Les an- tennes & les pattes fontaufli noires. Le corceleteft rouge, fi ce n’eft fur le devant, oùila une affez large bande noire tranfverfe , terminée poftérieurement par deux appendices de même couleur, Les étuis font rouges, avec une bande ; DES INSEcTres: 449 noire tranfverfe & finuée dans leur milieu, Cette bande ef d’un ñoir plus foncé vers le bord extérieur de l'étui, & fe prolonge vers le bord intérieur , jufqu’à une tache noire , qui eft un peu plus haut vers l’écuflon. La partie membra- neufe des étuis eft chargée de plufieurs taches blanches ; favoir , une ronde vers le milieu , & plufieurs oblongues vers le haut , qui partent de la jon@tion de cette membra. ne , avec la partie écailleufe. En deffous , l’infeête ef noie vers le haut. Son ventre feul eftrouge, avec quatre points noirs fur chaque anneau. 15. CIME X oëlongus ; rubro nigroque vartegats ÿ elytris punélulo nigro , alis fufeis maculis adbis, | Ray. inf. p. 55 , n. 4. L2 purnaife rouge à point noir & taches blanches. Longueur 3 lignes. Largeur x + ligne. Sa tête eft toute noire, les petits yeux liffes paroiffent feulement un peu rougeñtres. Les antennes & les pattes font noires , ainfi que l’écuflon. Le corcelet eft rouge , avec deux larges taches noires en demi-cercle, qui par- tent du bord poftérieur , & s’avançant vers le devant & l'intérieur, ne font féparées l’une de Pautre que par une petite raie rouge. Les étuis font tous rouges, avec un petit point noir feulement vers leur milieu. Les aîles font noi- res. La partie membraneufe des étuis eft chargée de auel- ques taches blanches , une ronde fur le milieu, & une longue fur le côté, qui part de la partie écailleufe. Le deffous de l’infeéte eft noir, feulement le milieu de fon ventre eft rouge. 16. CIM E X oblongus, thorace nigro lineis tribus rubris , elytris rubro nigroque teffelaus , limbis rigris. La punaife rouge à damier. Longueur 4 lignes. Largeur 1 3 ligne. Sa tête eft noire, avec une bande rouge dans fon milieu. Kkk i] 444 HISTOIRE ABRÉGÉE . Ses antennes & fes pattes font noires. Le corcelet eff noir. avec trois raies rouges longitudinales, une au milieu & une fur chaque côté. L’écuffon eft noir. Les étuis font variés de taches noires & rouges. En haut , aux deux côtés de l’é- cuflon , font deux longues taches rouges , & à côté, vers le bord extérieur de chaque étui, eft une tache triangu- laire noire. A la pointe de l’écuffon , eft une grande tache noire, pareillement triangulaire ; moitié fur chaque étui , & aux côtés de celle-là, vers l'extérieur, eft une tache quarrée rouge. Plus bas , au deflous de celle-là , vers le bord extérieur , il y a une tache quarrée noire, & vers lin térieur, une rouge. Enfin les étuis fe terminent par une tache rouge, à l’intérieur de laquelle il y en a une autre noire. T'out le bord des étuis eft noir. Les ailes font bru- nes, fans aucune tache blanche. Le deffous de l’infe&te eft pareillement varié de noir & de rouge , fur-tout vers le ventre, qui eft rouge, avec une bande & trois points noirs fur chaque anneau. Cette belle punaife eft fort rare ici , mais elle ef très-commune en Champagne. 17. CIME X croceus , elytrorum apice rubro, als nigris, anternarum articulo fecundo clayato. Elle donne les variétés fuivantes. a. Cimex niger, pedibus rufis , antennarum arriculo fecurndo clavato. b. Cimex 72L9e7 ; Capite thorace pedibufque rufes ,ante »- zarum articulo fecundo clavato. La punaife fafranée. Longueur 3 lignes. Largeur 1 X ligne. Cette punaife eft par-tout d’une couleur affez uniforme jaune &t fafranée. Les anneaux de fes antennes font mi- partie de cette couleur & de noir. Le fecond de ces an- neaux eft fort long & fe termine en maffe , & les deux der- nieres piéces font fort fines. Les bords de l’écuffon font un DES INsecres. 424$ peu noirätres, & les extrémités des étuis ont une tache plus rouge que le ‘ele , précédée & fuivie d’un peu de noir, La partie membraneufe des étuis eft noire, ainfi que les yeux. Le defflous du corps à aufli du noir en quelques endroits: tout le refte eft d’une couleur de fafran. 18. CIME X oflongus , fufco-ruber , elytris apice fan- guineis , antennarum articulo fecundo longrffimo incar= T2GÉ0s L Linn. [yff. nat. edit. 10, p. 447, n. $1. Cimex antennis apice capillaribus, cor: pore oblongo nigro , feutello , elytrorumque apicibus coccineis, La punaife rougeñtre à antennes incarnar. Longueur 3 £ lignes. Largeur 1 lignes. En deflus, cette punaife eft d’un rouge brun, feulement le bout de fes étuis a une tache d’un rouge fanguin. Le deffous de Pinfete & les pattes font d’un jaune un peu verdâtre ; mais ce qui la cara@térife , ce font les anten- nes, dont la premiere piéce plus groffe , eft d’un rouge brun , & la feconde fort longue , qui à elle feule fait les deux tiers de l’antenne , eft d’un rouge incarnat, excepté vers le bout , où elle eft noire. La troifiéme & la quatrié- me , plus courtes de beaucoup, font jaunes vers leur ori- gine , & noires vers le bout. 19. CIMEX oblongus n'ger , thoracts lateribus fcurelloque flavis , elytris antennis pedibufque flavo vartegatis. La purnaife à Brocard jaune. Longueur 4 + lignes. Largeur 2 lignes: Sa tête eft petite, avec les yeux faillans ; elle eft noire ; à l'exception de la bafe de la trompe. Cette trompe et auffi longue que la tête , le corcelet & l’écuflon pris en- femble. Le corcelet eft noir , bordé de jaune des deux côtés. L'’écuffon eft petit & tout jaune. Les étuis font variés de noir & de jaune. D'abord, le bord extérieur des étuis , vers la bafe , eft jaune, & cette bordure, vers le 446 HISTOIRE ABRÉGÉE milieu de l’étui, communique à une bande tranfverfe jaune irréguliere, qui s'étend vers le bord intérieur. Enfuite , après une large & grande bande noire , fuit une grande ta- che jaune, prefque triangulaire ; puis vient une autre tache noire , qui termine l’étui. Le premier anneau des anten- es eftcourt & de couleur jaune; le fecond eft fort long, jaune à fa bafe , noir vers l’autre extrémité, qui eft un peu renflée. Les deux derniers anneaux font noirs & fort courts. Les cuifles font noires, & les jambes ont des anneaux noirs & jaunes alternativement. Tout le deflus de lin- fecte eft finement & irréguliérement pointillé. 20. CIME X oblongus, fufeus , immaculatus ; thorace utrinque obtufe angulato, capite prope antennas externè) denticulato. à ; # Linn. fyft. nat. edit. 10, p. 443 , n. 20. Cimex oblongo-ovatus grifeus, tho- race obtufe fpino{o, antennis medio rubris. Linn. faun. fuec. n. 662. Cimex oblongus rufus immaculatus, thorace utris- que angulato, AG. Up. 1736 , p. 35 , n. 1. Cimex alis teftaceis, abdomine rubro, La punaife à aïlerons. Longucur 6 lignes. Largeur 2 3 lignes. La couleur de cette punaife eft par-tout d’un brun rou-: geître , matte , plus foncé en deflus, un peu plus ciair en deflous. Ses antennes fontcompofées de quatre articles, dont le dernier eft plus gros , ainfi que le premier; il y a des efpéces de pointes ou épines placées au-devant de la tête, près la bafe des antennes , du côté extérieur. Le cor- celet eft large , avec des rebords relevés , formant des an- gles faillans, mais arrondis , qui imitent des moignons d'ailes. L'écuflon n’eft pas grand. Le ventre ef aflez large & déborde fur les côtés , les étuis. 21. CIME X oblongus , fufeus immaculatus , thorace utrinque obtufe angulato, capite inter antennas bidentato, La punaife à bec. Longueur s E lignes, Largeur 2 Z lignes DES INSEcTres. 447 Je ne vois d'autre différence entre cette punaife & 1a précédente, que la forme du devant de la tête. Celle-ci a la tête terminée en devant par deux petites dents placées entre l'origine des antennes, qui fe touchent par le bout, au lieu que la précédente a deux dents femblables, mais pofées au côté extérieur des antennes. Celle - ci eft auf un peu plus large , & Les angles de fon corcelet font moins faillans. 22. CIME X oblongus rufus immaculatus ; thorace utrinque acute angulato , margine læve. La punaife brune à corceler pointu & lffe. Longueur 6 lignes. Largeur 2 lignes. La couleur de celle - ci eft un peu plus rougetre que celle de la précédente. Du refte, elle lui reffemble beau- coup, mais les angles de fon corcelet ne font pas fi relez vés, & font beaucoup plus pointus. 23. CIMEX oëlongus rufus immaculatus ; thorace utrin= que acute angulato , margine fpinofo. La punaife brune à corceler pointu & épineux. Eongueur 3 + lignes. Largeur 1 + ligne. è Je regarderois celle-ci comme Îa même que Îa précé- dente, à laquelle elle reffemble en tout, fi fon corcelet m’étoit pas raboteux , avec les bords très-épineux & comme frangés. Les pattes , principalement les cuifles , font auffi. épineufes , & les antennes font un peu plus groffes & plus courtes que dans l'efpéce précédente. Celle-ci eft aufli plus petite. : 24 CIME X obongus fufcus ,; pedibus primi paris cheliformibus. La punaife à pattes de crabe. Eongueur 3 lignes. Largeur 1 + ligne. On ne peut rien voir de plus fingulier que cette efpéce 448 HISTOIRE ABRÉGÉE | Sa couleur eft brune , femblable à celles des dernieres. Sa tête eft petite, avec des antennes compofées de quatre articles ; le premier très-court, &t le dernier gros, ce qui fait paroître les antennes comme figurées en mañle, Le corcelet eft large , avec des rebords élevés ; il va pofté- rieurement en s’évafant. On y voit des cannelures au nombre de cinq , élevées & enfoncées alternativement, & le bord où elles aboutiffent , eft godronné ; enforte que ce corcelet, vü de près ,reffemble à ces coquilles des pele- rins de S. Jacques. Le ventre enfoncé & courbé en na- celie , avec des rebords élevés, eft beaucoup plus large que les étuis; mais la plus grande fingularité de cet in- feête , confifte dans fes pattes de devant , qui font courtes, larges , avec un crochet ou une pince au bout , fans on- giets , femblable aux pattes de crabe. Ce feul caraétere fuffit pour reconnoître cette punaife, qu’ on trouve dans les bois. 25. CIME X oflorgus ; viridi- fufcus ; elytrorum nervis punilans , anteriis Tufes. La punaile à nervures point llées. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Cette efpéce varie beaucoup pour la grandeur & pour la couleur. Cette couleur eft obfcure , brune, un peu ver- dâtre , tantôt plus , tantôt moins claire. La tête & le cor- celet ont ordinairement quelques raies longitudinales peu diftinétes & un peu plus claires. Ce qu'il y a de plus conftant, c’eft que les antennes font de couleur fauve, avec le dernier article en fufeau, plus gros que les autées. Tout le deffous de l'infeête eft finement pointillé , & les nervures des étuis font tachetées de noïr, ce que l’on voit, en les regardant de près. La partie membraneufe des étuis , eft tout-à-fait tranfparente & fans couleur. Le def. fous de l’infette & fes pattes , font de la même couleur que le deflus, mais un peu plus clairs. 26° DES INSECTES. 449 26 CIMEX oblongus , fufcus; antennis, pedibus ; abdomini/que marginibus nigro luteogque vari egans. La punaife Brune à antennes &€ pattes panachees. Longueur s lignes. Largeur x ? ligne. Elle eft par-tout de couleur brune , tant en defflus qu'en deflous ; il y a feulement un très-petit point jaune à l'extrémité de la pointe de l'écuffon, & deux au bout de chaque étui , à la jonétion de la partie écailleufe avec la membraneufe ; mais les antennes , les pattes & le bord du ventre , font alternativement tachés de noir & de jaune. Le corcelet eft de forme triangulaire allongée, fans poin- tes ni avances fur les côtés. Cette efpéce varie un peu pour la grandeur. 27. CIMEX oëblongus , cinereo nigroque variegatuss alis glaucrs. La punaife grife panachée de noir. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Sa tête eft toute noire : fon corcelet eft noir antérieure- ment ; & poftérieurement , il eft d’un gris verdatre. L’é- cuffon eft noir, avec la petite pointe grife. Les étuis font gris , avec une petite tache noire vers Pextrémité. Les ailes & la partie membraneufe des étuis , font de couleur d’eau un peu bleuâtre. Le deflous de l’infe&te ef noir , mais fes antennes ;, fes pattes & les bords de fon ventre font tachés alternativement de noir & de gris. Cette couleur grife eft uñ peu verte , & le deflus du corps, vû à la loupe, paroït finement ponétué. On trouve cet infeËte fur plufieurs plan- tes à fleurs labiées , & fur-tout fur la grande efpéce d'herbe à chat. (Cataria major.) 28. CIMEX oblongus niger , thorace poflice cinereo , ely£ris cinereis, macula nigra, alifque nigris. La punaife grife porte- croix. Tome I. Fe | Lil 450 HrSTOIRE ÉCRÉGÉE) LIU Sa grandeur eft la même que celle de l’efpèce précé- dente, dont elle approche beaucoup; elle a, comme elle ; la tête & le devant du corcelet noirs : la partie poftérieure: de ce corcelet eft grife. L’écuflon eft noir, avec la pointe: grife. Les étuis font gris, avec une tache noire ovale fur: leur milieu. Ces deux taches des étuis , avec le noir de: l'écuflon, & les ailes, qui font noirâtres , forment une ef péce de croix noire, derriere laquelle le bout de l’étui eft quelquefois blanc ou gris. Le deflous de l'infeéte , fes an- tennes & fes pattes font noirs, feulement les jambes an-- térieures font brunes. J'ai toujours.trouvé cette efpéce-: dans les endroits fecs & arides.- 29. CIME X oëlorgus niger , thorace poftice cénereo ; elytris fufcis apice albo. La punaife brune à pointe des étuis blanches Longueur 2 lignes. Largeur 2 ligne. Il y a beaucoup de reffemblance entre cette” efpéce &: les deux précédentes. Sa tête & le devant de fon corcelet: font d’un noir liffe , & la partie poftérieure de ce corcelet, . eft grife. L'écuffon eft tout noir. Les étuis font d’un brun: fauve , avec une petite tache blanche triangulaire à la. pointe de leur partie écailleufe. Les ailes font brunes, & le deffous de l’infe&e eft noir. Ses pattes font jaunâtres, avec les genoux noirs. Enfin fes antennes font fauves &: noires vers leur extrémité. 30. CIME X oëlongus , pallide-viridefcens , fèmoribus : A10r0 - punitatrs. La punaife serdätré à cuiffes pointillées. Longueur 1 3 ligne. Largeur + ligne. Sa tête, fon corcelet, fon écuffon, fes étuis & fes pat- tes font d'une couleur pâle , tirant fur le vert. Ses aîles font tranfparentes & claires. Le deffous de fon corps eft plus brun, Les cuifles feules font pointillées de noir. DES INSECTES. Asx 31 CIMEX oblongus > niger y elytris antice rufis , alis albo maculatrs. | La punaife noire à taches fauves & aïles panachées. Longueur x Æ ligne. Largeur ? ligne. Cette efpéce eft fort petite ; elle eft noire & luifante. La partie antérieure de fes étuis eft fauve , de même que les genoux ou articulations des cuiffes avec les jambes. La partie membraneufe des étuis eft brune, avec trois taches blanchîtres ; une en haut , vers l'angle , & deuxun peu plus bas , fur les côtés. On trouve aflez fouvent cette petite punaife fur les troncs d’arbres , courant fur l’é- corce. 32. CIME X oëlongus , atro- fufcus punélatus, als Venofrs. La punaife brune pontfuee. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. La couleur de cette petite efpéce , eft d’un brun foncé ; imatte & obfcur ; elle eft parfemée de petits points ferrés. Ses ailes ont des nervures un peu blanchitres. ( 33. CIMEX pgri/eus, fcutello macula cordata flava ; elytris apice punilo fufco. Linn. faun. fuec. n. 666. Linn. [yfl. nat. edit, 10 ; p. 448 , n. 59. Cimex pratenfs. La punaife gris-fauve porte-cœur. Longueur 3 lignes. Largeur x ligne. Sa tête & fon corcelet font gris, entre-mêlés de couleur fauve & verdâtre. Sur le derriere de fa tête , on voit une pe- tite raie tranfverfe noire. L’écuflon a une tache d’un jaune citron, bien formée en cœur , & entourée de noir. Les étuis font de la même couleur que le corcelet ; mais ils ont un peu plus bas que leur milieu, en tirant vers le bout, une tache fauve, plus ou moins grande & plus ou moins marquée , après laquelle eft une tache jaunâtre , & enfuite Lili 452 HISTOIRE ABRÉGÉE la pointe de étui, qui eft brune..Les aïles font auffi un peu brunes. Le deffous de l'infeéte ef jaunâtre , àavec un peu de fauve. Ses paites &t fes antennes , font de la même couleur. 34 CIME X oblongus, viridis, fcutello macula cordata viridi , elytris macula ferruginea. Linn. faun. fuec. 21. 667. Linn. [yft. nat. edit, to , p. 448, n. 60. Cimex campeñtrise La punaife verte porte-cœur. I Longueur 1 Z ligne. Largeur + ligne. Le vert jaunâtre domine dans cette efpéce. Sa tête & fon corcelet font de cette couleur, avec un peu de brun; fur-tout vers la partie poftérieure du corcelet. L'écuffon a une tache d'un Jaune vert, figurée en cœur , & bien ter- minée par un peu de brun, qui eft fur les bords des étuis qui touchent cet écuflon. Ces étuis font verdâtres , avec une tache brune bien marquée, un peu plus bas que leur milieu, tirant vers la pointe. Les antennes font un peu brunes. Les pattes & le deffous de linfeéte font jaunes. . Cette efpéce , qui eft très commune fur les fleurs, donne la variété fuivante.. NB. Cêmex oblongus , fu'co-luteus, feutello macula cordate viridi , elytris fafcia duplici fufca. Sa tête & fon corcelet ont peu de jaune vert, mais- font plus ou moins bruns. I y a fur les étuis , deux larges’ bandes tranfverfes brunes ; l'une aux côtés de l’écuflon, quitient lieu de ce peu de brun , qui dans l’efpéce précé- dente , accompagne l'écuffon ; l'autre plus bas, à la place: de la tache brune des étuis. Outre cela , il y a ericore: fouvent un petit point brun, tout à la pointe des étuis. Le deflous de celle-ci a un peu de brun , fur - tout au ventre, & fa couleur jaune ne tire point fur le vert ;, mais fur le fafran, | DES INSECTES 43 35. CIME X oblongus , fufco-ruber , fcutello macula cordata lutea ; elytrès apice luters. La punaife porte - cœur à taches jaunes au bout des étuis. Longueur : lignes. Largeur & ligne. On voit par les dimenfions de celle-ci, qu’elle eft fort. étroite & allongée. Ses antennes font aufli fort longues, furpaffant un peu la longueur de fon corps ; elle les porte en devant : leur couleur eft noire , à l'exception du pre- mier anneau, qui eft de couleur fauve. La tête eft noire , avec un petit point Jaune fur le derriere, au milieu. Le corcelet a une bande jaune , étroite fur le devant ; fon. milieu eft noir , & fa partie poftérieure eft fauve. L'écuflon noir en devant , a une tache Jaune.en cœur bien marquée fur fa pointe. Les étuis font d’un fauve rougeñtre. Leur origine eft un peu noire, avec un petit point jaune peu feafible , fur le bord extérieur ; maïs à leur extrémité, il yÿ à une tache jaune triangulaire bien marquée. Le deffous’ de l'infette eft noir, & fes pattes font fauves, fi ce n’eft- vers leur naiffance , où elles font jaunes. 36. CIMEX oflongus, flavefcens, thorace fafciis duabus: aigris , fcutello maculis flavis , antennis' anticé por- rechs. La punaife jaune & antennes droites. Longueur 3 + lignes. Largeur 1 ligne. La forme de celle-ci approche de celle de la précé- dente ; elle ef pareïllement fort allongée. Ses antennes font noires & aufli longues que fon corps ; elle les porte: droites en devant l'une contre l’autre. Sa tête eft noire, avec cinq taches jaunes ; une en devant, une à côté de chaque œil , & deux derriere ces dernietes. Les yeux font bruns: le corcelet eft jaune , & a deux larges bandes noires longitudinales, qui prénnent naïffance derriere les yeux, . & vont jufqu'a l’écuflon. Celui - ci eft noir fur les côtés 454 HisTOIRE ABRÉGÉE & cette couleur femble être la fuite des bandes foires du corcelet. Le milieu de cet écuflon a une petite-raie jaune, qui fe termine à la pointe par une tache aflez large. Quel- quefois il y a aufli, fur les côtés de l’écuflon , deux pe- tits points jaunes , qui ne font pas conftans. Les étuis, plus longs de beaucoup que le corps , font d’un jaune un peu fauve , avec une bande longitudinale affez large, pofée dans leur milieu , & plus ou moins brune. Quelque- fois cette bande ne paroït prefque pas. Les aîles font obf- -cures. Le deflous de l’infeëte eft entre-mêlé de jaune & de noir , & fes pieds font noirâtres. 37. CIME X oblongus niger, thorace fafciis tribus flavis , fcutello elytrorumque apice macules luteis. La punaife à trois taches. Longueur 3 lignes. Largeur 1 + ligne. Cette efpéce , qui reflemble beaucoup à la fuivante , a la tête noire, avec deux petites raies jaunes proche les yeux. Son corcelet , qui eft noir , a le bord antérieur jau- ne , & trois bandes jaunes longitudinales ; une fur le mi- lieu , les autres fur les côtés. L’écuffon eft de même noir; avec une tache en lofange, mi-partie de jaune & de cou- leur fafranée. Les étuis noirs ont leur bord extérieur jau- ne , & fur leur pointe , une tache jaune triangulaire , quel- quefois en partie fafranée. Les antennes, les pattes, les ailes & le deffous de l’infeéte font noirs. 33. CIME X oflongus niger, thorace fafciis tribus flavis , fcutello nigro ; elytris ineis flavis , apice fudre. Linn. faun. fuec. n. 680. Cimex oblongus niger, elytris luteo fufcoque variis, pedibus rubris. Linn. [yft. nat. edit. ro , p. 449 , n. 70. Cimex friatus. La punaife rayée de jauné & de noir. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Sa tête & fes antennes font noirs, & fes yeux bruns. Son corcelet eft noir, avec trois bandes jaunes longitudinales ; En DPOMESUDNSECTE 6: äss une au milieu , & deux furles côtés. Outre cela , le bord poftérieur du corcelet, & fouvent fon bord antérieur, font un peu jaunes. L’écuflon eft noir. Les étuis ont des bandes longitudinales , un peu obliques , jaunes & noires, & fur leur pointe , eft une tache Jaune triangulaire. Le def- fous du corps eft noir,& les pattes font d'un brun rougeitre.. 39. CI ME X oélongus viridi -flavus , capite thoraceque: nioro maculatis, elytris viridibus. La punaife jaune à corcèlet tacheté & étuis verts. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Ses antennes font noires. Sa têre eft jaune , avec une tache noire oblongue dans fon milieu, & quelques petits points noirs , d'où partent des poils. Le corcelet a fur le devant , deux taches noires un peu en croiffant, placées à côté l’une de l’autre , dont les pointes regardent la tête, & quatre poftérieurement pofées fur la même ligne , dont les deux du milieu forment aufñli un peu le croiffant, mais dont les pointes regardent la partie poftérieure du corps. L'écuflon eft aufli jaune , avec deux petits points noirs fur le devant, & deux taches oblongues fur les côtés. Les étuis font verts, fans aucune tache. Les pattes & Le deffous de l’infeûe , font d’un jaune verdâtre. 40. CIME X ofongus viridis , elytrorum macula fufcas La punaife verdätre à tache brune. Longueur 2 & lignes. Largeur 1 ; ligne. Sa couleur eft par-tout d’un vert pâle. Ses yeux font” bruns , & fes étuis ont, vers leur milieu tirant vers le bas, une tache brune. Leur pointe eft aufli un peu brune, de” même que le bord qui touche lécuflon. | 41. CIMEX oblongus viridis , elytrorum apice albide 3: {cutello Uneola fufca. (La punaife verdärtre à tache blanche. Longueur 3 lignes, Largeur x ligne, 456 ._ HISTOIRE ABRÉGÉE Elle eft ; comme Îa précédente , d’un vert pâle. Ses yeux font bruns. Son corcelet a un peu de brun & de fauve au bord poñlérieur. Sur le milieu de l'écuffon, il y a une petite ligne longitudinale brune , qui paroïît compofée de deux petites raies fituées l’une à côté de l’autre. Les étuis font verts, avec leur extrémité blanche , qui forme comme une efpéce d’appendice. Quelquefois il y a fur les étuis ; une petite nuance.en longueur plus brune. Le deffous du corps, les pattes & les antennes font verdatres. Les pattes font fort longues. 42. CIME X oë/ongus viridis , thorace fcutelloque lineis quatuor niQTts , elytris caterne fufcis. La punaife verdätre à bande Brune. Longueur 3 2 ligne. Largeur 1 ligne. . La figure de cette efpéce eft affez allongée. Sa tête anté- rieurement, eft noire; poftérieurement , elle eft verte, avectrois bandes noires longitudinales. Le corceleteft un peu anguleux fur les côtés : fa couleur eft verte : il a furle milieu, quatre raies longitudinales noires, fans en compter une, qui fe trouve de chaque côté. L’écuflon a pareille- ment quatre bandes noires, qui font la fuite de celles du corcelet. Les étuis font verts, mais leurs bords, proche la future , font bruns , ce qui forme une bande brune fur le dos de l'infeéte. Les antennes, les pattes & le deflous du corps , font d’un vert pâle. Les antennes cependant font un peu brunes à leur bafe & à leur extrémité. Les pattes font fort longues, | = 43. CIME X oblonous, totus viridis , oculis fafcis. La punaife verte aux yeux bruns. Longueur 3 lignes. Largeur 1 à ligne. La grandeur & la couleur de celle-ci varient. Elle eft quelquefois d’un beau vert; d’autres fois, d’un vert plus fale. Ses yeux font bruns plus ou moins foncés. Sa tête & | | DASVINSECTE.S 457 & les bords, tant antérieurs que poftérieurs de fon corce- let font ou pâles ou jaunes. Tout le refte eft vert. 44. CIME X oëlongus viridis ; elytrorum lneis fan- £uLrers. ; La punaife verte enfanglantée. Longueur 3 + lignes. Largeur 1 3 ligne, Elle eft verte, & fes yeux font de la même couleur. Le corcelet, qui eft affez large, a deux bandes longitudinales rougeitres , qui partent des yeux & defcendent jufqu’aux étuis. L’écuffon eft tout vert. Il y a fur chaque étui atte- nant Pécuffon , une raie rouge couleur de fang , & plus bas ; deux autres petites raies longitudinales de même cou- leur, affez courtes, placées l’une à côté de l’autre. Les attes font vertes , mais le bout des cuiffes eft rougeâtre. re la forme , celle - ci refflemble beaucoup à la précé- dente. 45. CIME X oëlongus, pallido-viridis , antennis fetaceis rufes. La punaïife verte à antennes fauves. Longueur 2 +lignes. Largeur + ligne. Celle-ci eft longue , pâle, verdâtre , fans mélange d'au: cune autre couleur: fes yeux font aufli verdâtres. Ses an- tennes feules font de couleur plus ou moins fauve. Elles font très-déliées & aufli longues que le corps. 46. CIMEX Longus albidus ; oculis nigris. Linn. faun. fuec. n. 679. Cimex oblongus exalbidus, lateribus albise Aë. Upf. 1736, p.35 ,n. 9. Cimex oblongus albus, La punaife Elanchätre aux yeux noirs. Longueur 3 + lignes. Largeur + ligne. Cette punaife eft très-allongée ; elle eft par-tout de la même couleur, pâle, blanchôtre , tirant un peu fur le vert. Ses yeux font noirs. Son corcelet a fouvent deux ban- Tome 1, Mmm 458 HISTOIRE ABRÉGÉE des longitudinales brunes fur les côtés, qui prennent naif- fance derriere les yeux. | 47 CIME X Longus totus viridis , antennis anüce porreilis. ; La punaife verte à antennes droites. Longueur 4 lignes. Largeur + ligne. TS Celle - ci eft très-allongée & par-tout de la même cou- leur verte , en deflus, en deflous , aux yeux , aux antennes & aux pattes. Ce vert eft pâle. Ses antennes , qu’elle porte droites en avant, l’une à côté de l’autre , font au moins de la longueur de fon corps. Ses pattes font aufli fort longues. 48. CIMEX Longus, albidus, oculis fufcis , [cutello. macula nigra. La punaife päle à rache noire D ’écuffor. 2 Longueur 3 + lignes. Largeur = ligne. Sa couleur eft pâle & blanchtre : fes antennes font très- déliées , & fes yeux font bruns. Sur le milieu de fa tête ,. eft une bande longitudinale noire , au bout de laquelle font les deux petits yeux liffes rougeâtres. Le corcelet a fur le devant trois raies longitudinales noires ; mais de ces trois, il n’y a que celle du milieu qui aïile jufqu’au bout du corcelet ; les deux des côtés finiflent à une efpéce de fillon finué & crénelé, qui traverfe le corcelet d’un côté à l’autre. L’écuffon a dans fa longueur une bande noire, qui eft la fuite dela raie du milieu du corcelet, qui, dans cet endroit, eft plus large &t forme une tache. Les pattes, le deffous du ventre &t les étuis , font d’une couleur pâle, égale par-tout , & fans aucune tache. 49. CIME X oblongus conicus , fufco - cinereus ; oculis prominentibus , elytris nervo/is. La punaife grifé conique. . 4 Longueur 3 lignes. Largeur 1 lignes Cette efpéce fort commune ; eft d’un brun pâle ; tirant DES. INSECTES. 459 fur le gris. Sa tête eft longuette , avec deux yeux bruns très-faillans. Le corcelet eft long, étroit antérieurement À plus large poftérieurement. Ses étuis ont des nervures for- tes. Ses pattes font un peu jaunâtres, & fes antennes font très-fines,. so. CIME X oëlongus niger , capite, elytrorum apice, genubufque ferrugineo-rubris. | La punaife noire à pornte des étuis rouge. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ? ligne. Sa tête eft d’un jaune rouge , avec les yeux bruns, & une tache noire longue fur le milieu. Ses antennes font noires. Le corcelet eft tout noir & lifle. L'écuflon a un petit point rougeñtre à fa pointe. Les étuis ont une grande tache rouge à leur extrémité , & un peu de rouge ‘en haut , fur le bord extérieur Le deflous de l'infeéte eft noir , ainfi que fes pattes, dont les articulations font rou- geûtres. Le deffus de l'animal, vü à la loupe , paroit fine- ment ponétué. | s1. CIMEX oëlongus atro-fufcus , alarum macula flava. La punaife couleur de fuie à aïles jaunes. Longueur 3 lignes. Largeur 1 ligne. Elle eft toute noire , maïs d’un noïr matte, brun, obfcur & nullement luifant. Son corcelet eft affez large & quarré. La portion membraneufe de fes étuis a dans fa partie fu« périeure , une grande tache jaune. Cette efpéce elt très- aifée à reconnoitre. R 52. CIMEX oblongus niger, pedibus viridi nigroque VarLegalis. La punaife noire à pattes panachees. Longueur 1 + lignes. Largeur = ligne. Cette petite efpéce eft en deflus d’un noir luifant. Ses aîles font aufli noires. Ses pattes font panachées &tentre- coupées de noir & de vert pâle. | M m mi} 460 HISTOIRE ABRÉGÉE $3: CIMEX oblongus totus ater, alis atris+. La punaife toute noire. Longueur 3 lignes. Largeur 1 à ligne. Sa couleur eft par-tout d’un noir matte, même fur les aîles. Son corcelet eft large , plat, prefque quarré & échancré fur le devant. 54 CIMEX oblongus ater, antennis [éta terminaris. Linn. faun./fuec. n. 677. Linn. Jyfl. nat. edit. 10 , p. 447 , n. 50. Cimex antennis apice capillaribus corpore oblongo nigro. La punaife à groffes antennes terminées par un fil. Longueur 2 + lignes. Largeur 3 Lgne. Sa forme eft allongée. Tout fon corps eft noirâtre, à l'exception des pattes , qui font d’un jaune pâle. Mais ce qui fait le caraétére diftinétif de cette efpéce , ce font fes antennes, dont les deux premiers articles font fort sos, fur-tout le fecond , qui eft confidérable & allongé en fu- feau, tandis que les deux derniers articles font plus fins que des cheveux & de couleur jaunâtre. On trouve cette efpéce affez fréquemment dans les bois. 5. CIMEX oblongus, infra niger, fupra albo-laéfeus , antennis craffis antice porretlis , capite pedibus anten- nifque RIQTIS La punaife chartreufe. Longueur 2 lignes. Largeur + ligne. Cette petite efpéce eft noirâtré en deffous. Tout le deflus de fon corps eft finement & irréguliérement poin- tillé , & il eft d’un blanc de lait, à l'exception de fa tête, qui eft noire. Sur le corcelet, on apperçoit trois fillons longitudinaux élevés. De plus, on ne voit aucune dif- tinétion entre le corcelet & l’écuflon, qui font tout-à- fait Joints enfemble. Les pattes font noires : les anten- DÉS INSECTES. 461 nes pareillement noires ; ont près dela moitié de la lon- gueur du corps. Elles font grofles, compofées de quatre articles ; les deux premiers courts, &le troifiéme fort long. On trouve cette punaife quelquefois en grande quantité fur le chardon- roland. 56. CIMEX ex albo fufcoque cinereus , elytrorum, thoracique margine punélato , antennis fubclavaris. Linn. faun. fuec. n. 687. Cimex antennis clavatis, elytris thoracifque margine reticulato-punéatis. Linn. fÿff. nar. edit. 10, p. 442, n. 12. Cimex elytris abdomen occultantibus reticulato-punctatis antennis clavatis. Reaum. inf, 3, tab. 34, fig. 1, 2535 4e- La punaile tigre. Longueur 1 : lignes. Largeur ? ligne. La forme de celle-ci approche de celle de la précédente; mais fes antennes font très-différentes. Sa tête & le deffous de fon corps font noirs , & fes pattes font brunes. Le cor- celet eft noir au milieu , & blanc fur les côtés. Outre cela, on voit fur la longueur de ce corcelet, trois fillons élevés, comme dans l’efpéce précédente ; mais les deux des côtés ne-vont pas Jufqu’à la tête. Les étuis font blancs , diapha- nes , imitans le refeau , avec leurs bords ponétués de noir. Les antennes ont leurs deux premiers articles courts; le troifiéme très -long, & le quatriéme court &t fort gros, ce qui donne à l'antenne la figure d’une maflue. La jarve de cette punaife habite l’intérieur des fleurs du chame- drys, qui avant de s’ouvrir, paroiflent plus grofles & plus gonflées qu’à l'ordinaire , lorfque cette larve y eft renfer- mée. 57. CIMEX anrennis clavatis , thorace elytrifque corpore mulro latioribus , diaphanis , reticulatis , fafcia duplici tranfverfa. La punaife à fraife antique. ‘Longueur 13 ligne. Largeur à ligne. Rien n’eft plus fingulier que cette efpéce , qui approche 462 HISTOIRE ABRÉGÉE un peu des précédentes. Sa tête eft brune & petite. Son corcelet, femblable à celui de la précédente, a des rebords larges , diaphanes, membraneux, reticulés ; qui forment des aîlerons fur les côtés, & vont même recouvrir la tête. Les étuis pareillement larges, débordent aufli le corps, & font de même membraneux, reticulés, & de plus char- gés de deux bandes brunes tranfverfes. Les antennes ref- femblent à celles de l’efpéce précédente, fi ce n’eft qu’elles font plus fines & plus longues , égalant au moins les deux tiers du corps. Les appendices des étuis de cet infeéte , & fur-tout ceux de fon corcelet, forment une efpéce de fraife autour du col de l'animal , telles que nous en voyons dans les anciens tableaux de femmes. s8. CIMEX Znearis pedibus anticis Breviffrmis , cœte* ris antenni/que Siliformibus longiffimis , albo fufcoque VATLES. Linn. faun. Juec. n. 683. Cimex linearis, pedibus quatuor, antennifque lon- giflimis , albo fufcoque variis. Linn. Jjfl. nat. edit, 10 ,p. 450 , n. 83. Cimex linearis, pedibus anticis brea vifimis craflis inflexis, Frifch. germ. 7, p.11, 1.6. Cimex arborum oblongus, alarum Sgnatura alba, La punaife culiciforme. Longueur 2 lignes. Largeur = ligne. Cette punaife à Pair d’un coufin ou d’une petite tipule: Son corps eft long & très-étroit. Sa tête eft aflez grande, avec une trompe un peu en arc recourbée en deflous. Sen corcelet ef allongé & cylindrique. Les étuis , qui font fort longs, ont leur partie écaïlleufe fort petite , & la partie membraneufe très- grande. Les pattes de devant font courtes & plus groffes que les autres. Les quatre de der- riere & les antennes , font plus fines qu'un fil de foie, & très-longues , ayant deux fois la longueur du corps. Tout Vinfette eft entrecoupé & panaché de blanc & de brun. Cette efpéce fe trouve fur les arbres , où elle vacille & fe balance perpétuellement , comme les tipules , à caufe de | DES INSECTES. 463 la finefle de fes pattes, qui femblent pouvoir à peine porter fon corps. $9. CIME X Znearis füpra niger ; pedibus anticis bre- viflimis. Linn. faun, fuec. n. 684. Linn. fyft. nat. edit, 10 , p.450, n. 81, Cimex lacuftriss Frifch, germ, 7 , t. 10. * Bradl. natur. t. 26 , f. 2. D. Baukh. ballon. p.213 , f.-1. Infe@um tipula diQGum. " Lifi. tab. mut. t: 4, fe 4. Raj. inf. p.57, n.1. Cimex aquaticus figuræ longioriss La punaife nayade. Longueur 4 lignes. Largeur + ligne. Ses antennes noires font prefque de la longueur de la moitié de fon corps. Ses yeux font gros & faillans. Son corcelet eft allongé, avec trois fillons un peu élevés en deflus. Il eft d’un noir matte , ainfi que les étuis. En re- gardant l’infeéte à la loupe, on voit un peu de poufliere jaune fur ces étuis. Le deffous de l’infette , vü à un certain jour , paroît blanchâtre. Les pattes de devant font cour- tes, & les quatre autres fort longues. On voit cet infeéte courir fort vite fur la furface des eaux tranquilles des ma-. res & des baflins. Ce qu'il y a de fingulier, c’eft qu'il s’ac- couple fouvent avant que d'être parfait, n'ayant encore ni ailes ni étuis. 60. CIMEX Znearis nigricans compreffus, capite cylins draceo , pedibus anticis breviffimis. Linn. faun. fuec. n. 685. Cimex linearis nigricans, compreflus , pedibus an= ticis breviflimis. Linn. fyff. nat. edit. 10 , p. 450 , n. 82. Cimex ftagnorum. Petiv, gaz.15,t.9, f. 12. Tipula londinenfs angufiflima, La punaife aiguille. | Longueur $ lignes. Largeur 3 ligne. On voit par les dimenfions de cette punaife, qu'elle eft longue & très- étroite; elle reffemble à une aiguille un peu groffe. Sa tête , qui fait prefque le tiers de fa lon- 464 HISTOIRE ABRÉGÉE oueut , eft étroite, cylindrique , un peu plus gtofle feule- ment vers les deux bouts , avec des yeux affez petits, fail- lans fur les côtés, & pofés vers le milieu de fa longueur. Les antennes , aufli longues que la tête , font très- fines. Il en eft de même des pattes toutes affez longues, à l’ex- ception des premieres , qui font courtes, moins cependant que dans l’efpéce précédente. Le ventre long , & un peu plus large que le refte du corps, eft applati. Tout l'infette eft d’un brun noirâtre ; on voit feulement des petits points blanchâtres de diftance en diftance fur les côtés du ventre. Cette punaife marche fur l’eau comme la précédente, mais elle coure moins vite. ME CON EMMANUEL E 61. CIME X /fubrotundus viridis. Linn. faun. fuec. n. 648. Cimex fubrotundus viridis , margine undique flavo; Linn. fyft. nat. edit. 10 ,p. 445 , n. 37. Cimex juniperinus. Raj. inf. p. 53. n. 1. Cimex fylveftris viridis, La punaife verte. Longueur $ + lignes. Largeur 3 Z lignes. La forme de cette punaife eft ovale. Quant à fa couleur, elle eft route verte, mais le deflus de fon corps eft d’un beau vert, & le deflous d’un vert jaunâtre. Ses antennes font compofées de cinq articles , dont le premier eft très- court, & les quatre autres font affez longs. Le dernier article eft d’une couleur un peu fauve , les autres font d’un vert pâle. La trompe éfilée & pointue , eft couchée fous le ventre, entre les pattes, & va jufqu’à la der- niere paire. Elle eft formée de deux filets, compofés chacun de quatre piéces, & entre ces deux filets, vers le haut, fe trouve a langue de l’animal, plus courte des deux tiers que la trompe. La tête eft platte, plus longue que large, avec les deux yeux à refeau fur les côtés, & poftérieurement, deux petits yeux liffes. Ce corcelet eft large ; avec des angles obtus , qui avancent fur les côtés. L'écuflon eft grand, & fa pointe déborde le côté intérieur ; de DES INSECTES. . 346$ ‘de la partie écailleufe des étuis. La tête , le corcelet , l'é- cuffon & les étuis font finement & irréguliérement poin- tillés , & le fond de ces points eft noirâtre. La partie membraneufe des étuis eft tranfparente & fans couleur.Les ailes font plus brunes, fur-tout au côté extérieur. Le deffus du ventre, fous les aîles, eft brun. Tout le deffous , ainfi que les pattes, eft d’un vert jaunâtre. On appercçoit auffi un peu de cette même couleur fur les bords du corcelet & à la pointe de l’écuflon. Cet infe&te pue très-fort. On le trouve à la campagne & dans les jardins, fur-tout fur les srofeliers. 62. CIME X ovarus , thorace obrufe angulato, & viridi zubroque nebulofus. La punaife verte lavée de rouge. Longueur 6 lignes. Largeur 3 3 lignes. Ses antennes font toutes noires. Sa tête eft allongée, & fon corcelet eft large, avec des angles faillans , moufles à . Îeur extrémité. L’écuflon eft auffi long que les étuis. Ceux= ci, ainfi que le corcelet, l'écuffon & la tête font verts, lavés plus ou moins de rouge. Le deffous de l’infete eft d’un vert pâle , & fes pattes font rougeûtres. 63. CIMEX fubovatus viridis, angulis thoracis acutis rubrès apice nigris , abdomine fubtus acuto. : © Raj. inf. p. 54, n. 3. Cimex fylveftris leucophæus, corpore paulo longiore & anguftiore , fcapulis acutioribus , macula in centro crucis pallidiore. La punaife verte à pointes du corcelet rouges. Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes. Elle approche de la précédente ; elle eft cependant plus allongée , & fa couleur eft d’un vert plus pâle. De plus, fa tête , fon corcelet, fon écuflon & fes étuis , font ponctués plus fortement, Le corcelet de celle-ci eft large, avec des angles aigus, faillans & très-pointus fur les côtés. Ces pointes font d’un beau rouge, & leur extrémité eft noire. Tome À. | Nan 466 HisToIRE ABRÉGÉE L'écuffon eft grand; il ne va cependant que jufqu’au come mencement de la partie membraneufe des étuis. Le def fous de l’infeëte eft jaunâtre , lavé en quelques endroits d’un peu de rouge ; mais le deflus du ventre eft affez char- gé de cette derniere couleur , qui paroït à travers les 'aîles: & la membrane des étuis, Sur la tête , on apperçoit très diftinétement deux petits yeux lifles ; outre les yeux à re= eau. 64 CIMEX fufcus, antennis abdominifque margine- A2L9TO croceoque variegatis. Linn. faun. fuec. n. 650. Cimex grifeus , abdominis margine nigro maculatos- Linn. (yft. nat. edit. 10, p. 445 , n. 34. Cimex baccarum. Raj. inf. p. 54, n. 2. Cimex fylveltris, corpore breviori;-fufcus, fcapulis ‘ magis extantibus, macula & flavo rubente in centro crucis dorfalis. online: Life. tab. mutetl2,f 19: . Lift log. p. 396, n. 36. Cimex è luteo virefcente infufcatus , corniculis macu- latis fimiliter ad alvi margines nigris maculis eleganter interftinétus. La punaife Brune à antennes & bords panaches. Longueur 6 lignes. Largeur 3 lignes. La couleur & la grandeur de cette efpéce varient ; elle: eft fouvent un peu plus petite que nous ne l’avons mar- quée. Quant à la couleur , le brun y domine. Quelquefois ce brun eft un peu jaunâtre & uniforme : d’autres fois l’in- feëte paroit d'un brun nébuleux, par un mélange de taches jaunes & brunes. Les aîles & la partie membraneufe des étuis varient aufli , tantôt elles font tranfparentes & nulle-- ment colorées , tantôt elles font parfemées de taches noi-- res; mais ce qui eft confiant dans toutes, c’eft que les an-- tennes, ainfi que les bords du ventre , qui pañlent les étuis,: font variés & panachés alternativement de deux couleurs, noire & jaune fauve. Le bout du corcelet, qui eft aflez long , eft aufi ordinairement un peu jaunâtre. Le deflous de l’infeéte eft pâle , fouvent tacheté de noir. Le corcelet eft large , quelquefois un peu bronzé , & fe termine fur les côtés , par des angles moufles, Cette punaife pue très-fort. moon che 227 fm A e … ” dl dre ta er Gt Longueur 3 lignes. Largeur x + | “DES INSECTES. 467 Elle vient fur les arbres & fouvent fur les grofeliers. Elle mange les autres infeétes, même les coléoptères, dont elle perce les étuis avec fa trompe, les fucçant enfuite. Ses pats &es font brunes, & on voit fur fa tête deux petits veux liffes, 65. CIMEX fufcus , pedibus abdomini/que limbo luteg fi/coque vartegatis. La punaife bruné à pattes panachées. 2 ligne. La couleur de cet infe&te eft la même que celle du pré- cédent , fi ce n’eft qu'il eft plus brun ; il n’y a que le milieu de fon corcelet qui ait un peu de Jaune. Ce corce- let eft grand , ainfi que l’écuflon. Les antennes font noi- res , & le deffous de l'infeéte eft un peu moins brun que le deflus : mais ce qui carattérife cette efpéce , c’eft la cou- leur du bord de fon ventre & de fes pattes. Le ventre a le petit bord panaché de jaune & de brun , & les pattes paroiflent aufli panachées , quoique le noir ÿ domine. Le commencement ou le haut des cuifles eft jaune , ainfi que le milieu des jambes , qui a un anneau de cette couleur. 66. CIMEX rigro-férrugineus , fcutello ad anum ufque produclo. La punaife porté - chappe brune. Longueur $ + lignes. Largeur 3 3 lignes, . Cette punaife eft par-tout d’un brun couleur de fuie, fes pattes feules font jaunâtres. Ce qu'elle a de particu- lier , c’eft que fon écuflon eft fort long , & va jufqu'au bout de fon corps , qu’il déborde même un peu par Le bas. Sur les côtés , 1l eft étroit & laifle voir une portion des étuis qui eft de couleur pâle , & le bord du ventre qui eff noir. On trouve cette efpéce fur les feigles , vers le mois de juillet. N. B. Il y en a une plus petite que je crois fimple variété de celle-ci , & qui n’en différe qu’en ce que ; 1° pau Nanny 468 HISTOIRE ABRÉGÉE DU elle eft uri peu plus petite ; 2°. fa couleur eft plus claire 5: 3°. les bords du corps , au lieu d’être noirs , font entrecou- pés de brun & de couleur pâle : du refte elle reflemble- parfaitement à l’efpéce ci-deflus. 67. CIMEX ater punilatus , fcutello ad anum ufque: produit. La punaife porte - chappe notre: Longueur $ + lignes. Largeur 3 lignes. ' Sa couleur-eft noire par - tout & paroït matte , à caufe des petits points qui font en déflus , & qui la rendent comme chagrinée; du refte cette efpéce reflemble tout-à- fait à la précédente pour la grandeur , la forme ; &t en par-- ticulier pour le volume de fon écuflon qui eft aufli long - que fon corps , mais plus étroit. Celle-ci a été trouvée au: milieu de la ville. 68. CIMEX rorundarus ruber , fupra fafciis longitudi= zalibus ; infra punilis nigris , fcutello ample totum fere abdomen tegente. La punaile famoife. Longueur 4 lignes. Largeur 3 lignes: C’eft une des plus belles & des plus fingulieres efpéces de ce genre. Sa tête , fon corcelet & fon écuflon, font - rayés dans leur longueur , par des bandes alternativement : rouges & noires , comme l’étoffe que l’on appelle fiamoi-: fe. Le corcelet eft large & un peu bofflu. L’écuflon eft très-grand ; il va jufqu'au bout du ventre , & couvre. les étuis dont il ne paroït que le bord. Les étuis font rou- ges , avec leur partie membraneufe brune. Le deflous de linfeéte ef rouge , ponctué de taches noires , & les bords du ventre font panachés de taches alternativement noires & rouges. Les antennes font noires. La même couleur domine fur les pattes qui ont un peu de rouge ; principa- lement aux jambes, x DES INsEcTEs: 469 69. C IMEX zorwndato-ovarus , Z21gr0 rubroque vartegatus ; capite alifque nigris. Linn. faun. fuec, zx, 661. Linn. fÿft. nat. edit, 10: p. 446 , n. 43. Cimex ornatus, La puraife rouge du choux. Longueur 4 + lignes. Largeur 3 lignes. Ses antennes font noires , ainfi que fa tête, qui a quel- quefois un peu de rouge devant les yeux. Le corcelet eft rouge ; avec quatre taches noires prefque quarrées, pofées l'une à côté de l’autre vers le milieu de fa longueur. Ces quatre taches s’avançant vers le devant, fe réuniflent fou vent en deux proche la tête. L'écuffon ef noir , avec une tache rouge , longue ; fourchue du côté du corcelet , & il eft terminé par une tache plus large du côté de la pointe. Les étuis font rouges , avec trois taches ou plaques noires fur chacun ; favoir , une petite & ronde vers la pointe des étuis , une plus grande & ovale fur le bord Se & une troifiéme quarrée ; plus grande que les deux au- ttes , placée fur le bord intérieur de l’étui , s’avancant en- tre les deux autres taches , & repréfentant avec celle de l’autre étui une large bande tranfverfe placée fur le milieu de l’infeête. Outre cela , les bords de l’étui qui touchent l'écuffon font noirs. La partie membraneufe des étuis eft noire , de même que le deflous de l’infette & les pattes. Les bords du ventre font panachés alternativement de noir & de rouge. Cette punaife fe trouve très-commu- nément fur le choux & la plüpart des plantes cruciferes. Ses œufs font en quantité confidérable fur les feuilles de ces plantes. Ils y font rangés par bandes ferrées , & en les examinant de près , ils paroiffent très-Jjolis. Ils imitent pour la forme un petit baril , dont le haut & le bas feroient entourés de bandes brunés , tandis que le milieu de l'œuf eft gris , avec des points bruns très-ronds. La face in- férieure , ou le fond de l’œuf eft collé fur la feuille , & fa face fupérieure eft brune , avec un cercle gris étroit : 470 HISTOIRE ABRÉGÉE & un point gris dans fon centre. Cette partie fupérieure fe leve , comme un couvercle ; quand la petite punaife fort de fon œuf. 70. CIMEX ovarus , totus niger , alis pallidis. La punaife noire. . Longueur 4 lignes. Largeur 1 + ligne. Cette punaife eft par-tout d’un noir foncé ; fes ailes feules font pâles , & les extrémités membraneufes de fes 0 e « C2 étuis , blanches & tranfparentes. Ses jambes font très-épi- neufes. 71. CIME X ovarus , fufco-niger als pallidis. La punaife brune luifante. Longueur 1 ligne. Largeur 1 ligne. Je ne vois d’autres différences entre celle-ci & Îa pré2 cédente , que la grandeur qui eft beaucoup moindre , & la couleur qui n’eft pas abfolument noire , maïs d’un brun foncé & luifant , au lieu que l’efpéce ci-deffus eft d’un noir plus matte. L’écuffon eft auffi proportionnément plus pee dans celle-ci : du refte les autres parties font fem= ables. 72. CIME X ovatus niger , elytrorum limbo exteriore albo. ; | La pinaife noire à bordure blanche. Longueur 2 lignes. Largeur 1 ligne. Celle - ci encore femblable aux précédentes , eft toute noire & luifante ; il n’y a que les étuis qui font bordés extérieurement d’un peu de blanc. Leur partie mem- braneufe eft pâle & blanchâtre , & l’écuflon eft aflez grand. 73: CIMEX ovatus niger, thoracis lateribus ; elytron Tumque maculis quatuor albis. ne mu LS +de te. Des INsEecTes. 471 (É rtodes ra 655. Cimex ovatus niger , elytris nigro alboque variegatis, alis albis, Linn. JYE. nat, edir, 10, p. 446 , n. 42. Cimex bicolor. Fetiv. gazoph. p. 22 ,t. 14, f. 7. Cimex niger noftras albo maculatus, Lifé. log. p. 396, n. 37. Cimex niger maculis candidis notatus. aj. inf.p. 54, n. 5. Cimex fylveftris parvus, corpote rotundiore, colore nigto {plendente , maculis albis pi&@o. k La punaife noire à quatre taches blanches. Longueur 3 lignes. Largeur 2 lignes. La couleur de celle-ci eft d’un noir bleuâtre, Les bords de fon corcelet font terminés fur les côtés par une bande blanche. Les étuis ont chacun deux taches de même cou- leur , l’une oblongue & irrésuliere placée en haut , l’autre plus bas à la pointe de la partie écailleufe , moins longue, mais aufli peu réguliere que l'autre. La partie membra- neufe des étuis eft brune. Le deffous du corps eft tout noir. Les pattes le font aufli avec un peu de blanc aux atticulations. 74 CIME X ovarus ; cærulefcenri-æneus ; thorace. Zineola , feutelli apice , elytrifque punëlo albo rubrove. Linn. faun, fuec. n. 6$4. Linn. Jyft. nat. edit, 10 , p. 446, n. 40. Cimex oleraceus. Ray. inf. p. 54, n. 6. Cimex fylveftris Raj. inf. p. 54 , n. 7. Cimex fylveiris : cærulefcens , paulo reliquis minor, cœrulefcens paulo reliquis minor & & magis depreflus. magis depreflus , area fcapularum Sloan. hift. 2 , p. 203 ,t. 237 , f. 36, rubra, 27. Cimex minor cœruleus , lineis albis varius , teftudinis forma. La punaife verte à raies & taches rouges ou blanches: Longueur 3 lignes. Largeur 2 lignes. Tout le deflus de cette efpéce eft d’un noir bleuâtre ou verdâtre , un peu cuivreux , avec différentes taches où raies , tantôt blanches , tantôt rouges. Il y a d’abord une raie longitudinale fur le milieu du corcelet , une tache fur la pointe de l’écuffon , & une fur chaque étui à côté de la précédente ; enfin une petite bande fur les bords extérieurs du corcelet & des étuis, Le corps en deflous eft noir » 2 472 HisToiIRre ABRÉGÉE | | ainfi que les pattes & les antennes. M. Linnæus prétend que la différence de la couleur des taches vient du fexe , que les mâles portent ces taches blanches , tandis qu’elles font rouges dans les femelles. Il eft vrai qu’on trouve quelquefois des mâles tachés de blanc , & des femelles avec les points rouges ; mais j'ai aufli trouvé précifément le contraire. J’ai vü aufli des mâles & des femelles accou- plés enfemble , les uns & les autres avec des taches rouges : ainfi c’eft une fimple variété de couleur , qui ne dépend point de la différence du fexe. 75. CIMEX ovatus ,; viridi - cœruléus æneus. Linn. fyff. nat. edit. 10, p. 445 , n.38, Cimex ovatus cœruleus immaculatuss La punaife verte bleuätre. Longueur 3 lignes. Largeur 1 à ligne: Ses antennes & fes pattes font noïres ; tout le refte de fon corps eft d’un bleu verdâtre , bronzé & brillant. Ses étuis , fon corcelet & fon écuflon font ponétués , & fes ailes font brunes. 76. CIMEX rorundato-ovatus niger ; capite genubufque Jérrugineis , pedibus [aliatoriis, La punaife fauteufe. Longueur 1 + ligne. Largeur à ligne: Sa tête eft ovale , d'une couleur jaune rougeître en deffus , avec les yeux & les machoires brunes ; fes anten« nes font longues , fines & jaunâtres. Ses pattes de devant font de la même couleur. Le corcelet aflez cylindrique & noir. Le refte du corps eft rond & tout noir , feulement les genoux des pattes poftérieures font d’un rouge brun. Les dernieres pattes & fur - tout leurs cuifles font plus grofes que les autres , & fervent à l’infeête à fauter. 77 CIMEX ovarus ; antice attenuatus', fafciis lonoi. sudinalibus cinereo -exalbidis , antennis extremo rufis. Lin, TT RE" PRRNEUT RRSE l ET 7 DC AE RES ls DS AS (EE = S 5 DES INSECTES. 473 Œinn. faun. fuec. n. 656. Cimex ovatus , antice attenuatus ; cinereo - exalhix dus , antennis incarnatis, Lift. tab. mut.t.2,f. 10. Ra. inf, p. 56, n. 6. Mufca cimiformis fexta willughby. La punaife à tête allongée. Longueur 3 lignes. Largeur 1? ligne. Cette efpéce n'a rien de bien fingulier pour fa couleur , qui eft d’un jaune pâle & blanchâtre , mais fa forme eft extraordinaire. Sa tête eft allongée , & finit en pointe comme un coin , ou comme la trompe d’une des groffes efpéces de charanfons. Le corcelet eft large , & fait une fuite continue avec la tête , allant en s’élargiffant vers fa partie poftérieure. Le refte du corps eft ovale. L’écuflon eft aflez grand. La tête , le corcelet & les étuis , font cou- verts de petits points noirs. Du fommet de la tête, partent deux raies brunes , qui parcourent le corcelet dans fon mi- lieu , & qui ne font féparées l’une de l’autre que par une petite raie jaunâtre. Ces mêmes raies vont jufques fur lécuffon , vers le milieu duquel elles difparoïflent. Les an- tennes font compofées de cinq articles , dont les deux pre- miers font fort courts. Les deux derniers font les plus longs & leur couleur eft d’un rouge brun. N'AUCORTIS. Nepe fper. linn: LA MANE AN DE CNO'PRUE Ariculi tarforum duo. Deux articles aux tarfes: Antenne breviffimæ infra oculos Antennes très-courtes , fituées pofite. au-deffous des yeux. Roftrum inflexum. Trompe courbée en deffous. Ale quatuor cruciatæ. Quatre aîles croilées. Pedes [ex , primi cheliformes. Six pattes , les premieres en forme de pinces d’écrevifles, Scutellum præfens. Ecuñfon. La naucore a bien de la reflemblance avec les punaifes ; dont cependant elle différe par beaucoup d’endroits, com Tome I, Ooo 474. HISTOIRE ABRÉGÉE me le fait voir la différence de fes carateres. Ils conz fiftent ; 1°. dans la forme de fes tarfes , qui n’ont que deux piéces ; ce qui ne fe rencontre que dans la punaife à avirons & dans la pfylle , parmi tous les infeêtes de cette feétion ; 2°. dans la forme de fes antennes qui font très- courtes , & tellement cachées fous les yeux; qu’elles font: difficiles à appercevoir , en quoi elle différe de la punaife ; 3°. dans fes pattes, au nombre de fix, dont les premieres ont la figure finguliere de pinces , caraétere qui lui ef commun avec la corife feule ; 4°. dans fon écuflon , qui la diftingue de la corife qui n’en a point ; $°. & 6°. enfin dans la forme de fes quatre aîles croifées & de fa trompe recourbée en deffous. La réunion de ces fix caraéteres: empiche de confondre [a naucore avec tous les autres: genres de cette fection. Les différentes métamorphofes de cet infeête appro- chent beaucoup de celles des punaifes. On voit courir dans: l'eau fa larve & fa nymphe. C’eft aufli dans l’eau que la naucore devient infecte parfait. Ce petit animal eft vorace ; il fe nourrit d’autres infeêtes aquatiques , qu'il perce avec fa trompe , dont l'extrémité eft très - aigue. Nous ne connoïffons qu’une feule efpéce de ce genre. 1. NAUCORTS. Planch. os , fig. s. Linn. faun. fuec. n. 691. Nepa abdominis margine ferrato, Linn. [yff. nat. edit. 10 , p. 440, n. 6. Nepa cimicoides, Frifch. germ, 6. p 31 ,t. 14. Cimex aquaticus latior, Rofel. inf. vol. 3, fupplem. tab. 28. Cimex aquaticus, La naucore. Longueur 4, $ lignes. Largeur 3 liones. Cet infecte eft ovale , & fon dos ef arrondi. Sa couleur eft verte , panachée de brun. Sa tête eft large , applatie , avec une efpéce de bec pointu recourbé en deffous. Aux deux côtés de cette pointe , font les antennes , placées en deflous proche les veux. Elles font très - courtes , difficiles à voir, & elles paroiffent compofées de trois piéces. Le corcelet ef large. Son fond eft verdâtre ; avec quatre DES INSECTES. 47 $ ou cinq bandes brunes longitudinales. L’écuffon eft affez grand. Les étuis font larges , flexibles & croifés l'un fur l'autre. Le ventre eft applati & forme prefque le rond. Ses bords, qui débordent les étuis , comme dans les punai- fes , font entrecoupés de vert & de brun, & paroiffent figurés en fcie , parce que les anneaux débordent & avan- cent les uns fur les autres. Les pattes font au nombre de fix. Les premieres naïflent du corcelet en deffous , & font finguliérement figurées. Il y a d’abord un gros moignon court qui tient lieu de cuïfle ; enfuite une piéce large, applatie & affez courte , qui tient la place de Ê jambe " ê enfin une troifiéme , compofée de deux articles minces, ctochue & pointue , ME aux pinces des crabes , qui eft le tarfe. Les quatre autres pattes font plus minces, plus longues , de couleur verte , & elles n'ont rien de fingulier. Cet infeête vit dans l’eau. Il pique très - fort avec fa trompe aigue. NOTONECTA. LA PUNAISE À AVIRONS. Articuli tarforum duo. Deux articles aux tarfes. Antenne breviffimæ infra oculos Antennes très-courtes , fituées pofitæ. au-deflous des yeux. Roftrum inflexum. Trompe courbée en deffous. Âlæ quatuor cruciatæ, Quatre aîles croifées. Pedes fex natatorii. Six pattes en forme de nageoi- res. Scutellum præfens. Ecuflon. La punaife à avirons a été ainfi nommée , parce qu'elle reffemble beaucoup aux punaifes , & qu'en napeant dans l’eau , elle fe fert de fes pattes, principalement de celles de derriere , comme d'avirons pour fe conduire. La ma- niere dont nage cet infeëte eft aflez finguliere ; il eft fur le dos & préfente en haut le deffous de fon ventre. C'eft par cette raifon qu’on lui a donné le nom latin de zotonetlas Oooi] ne HiSTOIRE ABRÉGÉE a Les fix articles qui compofent le caraétere de ce geñ= re , le font aifément reconnoitre & diftinguer de tous les: autres infeétes de cette feétion. Celui dont il approche le plus, eft le genre précédent, dont il ne difiére que par la. forme de fes pattes , qui font toutes figurées en nageoï< res , applaties & bordées de petits poils fur un de leurs. côtés. 1. NOTONECT À capite lureo , elytris fufco croceoque variegatis , fcutello atro Planch. 9, fig. 6. Linn. faun. fuec. n. 638. Notone@a grifea , elytris grifeis , margine fufco- pundaiis. Bradl. natur.t. 16, f. 2. E. Linn. (yfl nat. edit. 10, p.439 , n. 1. Notoneëa glauca. Mouffer. inf. p. 321, fig. ord. 3. Hoffa. inf. t. 12, f. 19. he ! Petiv. gazoph. 1. 721, f. 6. Notone@a vulgaris nigro pallidoque mixtas Frifch. germ. 6, p.28 ,t. 13. Cimex aguaticus anguftior. Rofel: inf. vol. 3, fupplem. tab. 17. Cimex aquaticus, La grande punaife à avirons. Longueur o lignes. Largeur 2 lisnes. Cet infete a une tête affez arrondie , dont fes yeux paroiflent former là plus grande partie. Ces yeux font bruns & fort gros, & le refte de fa tête eft jaune. Au-de- vant , elle a une trompe pointue , qui defcend & fe recourbe entre les premieres jambes. Sur les côtés , on apperçoit les antennes , qui font fort petites , jaunâtres , & qui partent du deffous de la tête. Le corcelet qui eft large , affez court & life , eft jaune antérieurement & noir à fa partie poftérieure. L’écuffon eft grand , d’un noir maite & comme velouté. Les étuis affez grands & croifés, font mêlés de couleur brune & jaune , femblable à la rouille , ce qui les rend nébuleux. Le deffous du corps ef. brun , & au bout du ventre , on voit quelques poils. Les. pattes au nombre de fix, font d’un brun clair. Les deux poftérieures ont à la jambe & au tarfe, des poils qui leur donnent la forme de nageoires , & elles n’ont point d’on- glets au bout, Les quatre antérieures font un peu appla- DES INSECTES. AT ties & ferveht à l'animal pour nager ; mais elles ont au bout des onglets & n'ont point de poils. On voit cet. infecte dans les eaux tranquilles , où il nage fur le dos. Ses: deux pattes de derriere ;, plus longues que les autres , lui fervent d’avirons. Il eft très- vif & s'enfonce quand on veut le prendre , après quoi il remonte à la furface de l'eau. Ii faut le prendre avec précaution pour n’en être pas piqué , car la pointe aigue de fa trompe pique très-fort. | 2. NOTONECTA cinerea anelytra. Linn. faun. fuec. n. 690. Notone&a arenulæ magnitudine, | Linn. fyft. nat. edit: 10 , p. 439 , n, 3. Notonedta elytris cinereis , maculis fu cis longitudinalibus.: AG. Upf. 1736, p. 37, n. 3: Notoneéta cinerea vix confpicua.- La petite punaife à avirons.. Longueur 1 ligne. Largeur + ligne. À peine apperçoit-on dans l’eau ce petit infeûe , qui. paroît comme un point gris. Ses yeux font bruns, le deflus’ de fon corps l'eft aufli un peu ; tout le refte eft d’un- gris cendré. Ce qu’il y a de fingulier , c'eft qu’on trouve. toujours cet infecte fans étuis & fans ailes , enforte qu'il reflemble plutôt à une nymphe qu'a un infeéte parfait : du’ refte fa forme eft, en petit, précifément la même que celle: de l’efpéce précédente , & il nage pareïllement fur le dos. CORI X A. Notoneëæ fper.linn, : E'ANC OMR UNSVE LAriiculus tarforum unicus.. Un feul article aux tarfess. Antennæ breviffimæ infra oculos Antennes très- courtes, fituées - pofite. - au-deffous des yeux. Roftrum inflexum. Trompe courbée en deflous. Alæ quatuor cruciatæ.- Quatre aîles croifées. Pedes fex ; primi cheliformes; Six pattes , les deux premieres : Poflici natatorii, en forme de pinces, les dernieres en nageoires. Scutellum nullum. Point d’écuffon. La corife a été confondue par quelques auteurs avec la 478 HISTOIRE ABRÉGÉE punaife à avirons. Il eft vrai qu’elle vit dans Peau comme elle , & qu’elle lui reffemble aflez pour la forme & le port extérieur : mais fes différens caracteres font voir qu'elle en différe beaucoup , & que ces genres ne doivent pas être confondus. Les antennes , la bouche , les aïles font à la vérité les mêmes que dans la plüpart des genres précé- dens , mais outre que la corife n’a qu’une feule piéce auxtarfes , en quoi elle différe de la punaife à avirons , ou- tre qu’elle n’a point d’écuffon , ce qui la diftingue encore de ce genre &t du fuivant , fes pattes fourniffent de plus un carattere effentiel. Elles font au nombre de fix , dont les deux premieres font figurées comme les pinces des écrevifles , à peu près comme celles de la naucore , & les quatre dernieres repréfentent des nageoires , comme celles de la punaife à avirons. T'outes ces différences obligent de faire un genre particulier de la corife. Nous ne connoiffons qu’une feule efpéce de ce genre , qui vit dans l’eau comme les infeétes précédens , & fe métamotphofe comme eux, 1. CORIX A. Planch. 9 , fig. 7. Linn. [yfE. nat. edit. 10 , p. 439, n. 2. Notone@a ftriata. Linn. faun. fuec, n. 689. Notonecta elytris pallidis , lineolis tranfverfs undulatis firiata. Petiv. gazoph. t. 72, f. 7. Notonedta vulgaris comprefla fufca. Rofel. inf. vol. 3, fupplem. tab. 19. La corife. Longueur $ 3 lignes. Largeur 2 lignes. Le corps de cet infette eft affez applati. Sa tête eft large & courte , & elle eft de couleur jaune , à l'exception. des yeux qui font bruns. Sa trompe eft aigue & recourbée : en deffous. Son corcelet eft noir & luifant , chargé de beaucoup de raies tranfverfales d’un jaune pâle. Ses étuis font fléxibles , lifles , & finement travaillés pour la cou- leur. Quand on les regarde de près , on voit des raies noires & jaunes un peu pâles , ondulées , & la plus grande partie tranfverfales qui les recouvrent. Les pattes font jaunes , & | LANGE DES INSECTES: 479 le deffous du ventre eft d’un brun jaunâtte, Ces pattes font très- fingulieres. Les premieres font très- courtes & compofées de trois parties , une platte qui fert de cuiffe , une feconde groffe & longuette ; qui eft la jambe , & une troifiéme courte & globuleufe qui repréfente le tarfe. Cette derniere foutient deux onglets longs , pofés l’un fur l'autre ;, dentelés du côté par lequel ils fe regardent , & pointus par le bout , comme les pinces des crabes. Les fecondes pattes plus longues n’ont rien de fingulier, fi ce n’eft que leurs onglets font délies , longs & parallèles : mais les dernieres pattes font larges & plus longues que les autres. Leur derniere piéce ou tarfe , & l’onglét lui- même , font barbus des deux côtés , & repréfentent une nageoire large : aufli cet infecte nage-t-il très-bien dans: l'eau , mais fouvent fur le ventre , ce que ne fait pas la punaife à avirons , qui nage toujours fur le dos. On trouve la corife dans les rüifleaux & les mares : elle fent- mauvais & pique très- fort. H E P À, LE SCORPION AQUATIQUE. Articulus tarforum unicus. Un feul article aux tatfes: Antenne cheliformese: k Antennes en forme de pinces de crabes. Roftrum inflexum. Trompe courbée en deffous. : Âlæ quatuor cruciate.. Quatre aîles croifées. Pedes quatuor. Quatre pattes. Le fcorpion aquatique a été ainfi appellé ; à caufe de la forme finguliere de fes antennes , qui reffemble à des pin- ces de crabe ou de fcorpion. Parmi les caratteres de ce genre qui le diftinguent des autres de cette fection, cette forme d’antennes , ainfi que le nombre de fes pattes , fer- vent principalement à le reconnoître. La plüpart des in- feêtes ont fix pattes, & ce nombre eft conftant dans tous 480 HISTOIRE ABRÉGÉE les autres genres de la feétion que nous traitons. Le fcorpion aquatique eft le feul qui n’ait que quatre pattes. Ileft vrai que fes antennes en forme de pinces , lui fervent en quelque façon de pattes , & lui tiennent lieu de celles qui lui manquent ; il s’en aide pour marcher : aufli quel- ques Naturaliftes les ont-ils pris pour de véritables pat- tes. Mais ce qui prouve qu'ils fe font trompés , c'eft que ces prétendues pattes ne partent point du corcelet, comme les véritables , mais naiffent de la tête , comme les anten- nes. D'ailleurs , fi on les regardoit comme des pattes , où feroient les antennes de cet infeëte ? Le fcorpion aquati- que feroit le feul ; qui manqueroït de cette partie fi eflen- tielle à tous les infeétes. Nous n’avons que deux efpéces de ce genre , qui toutes deux fe trouvent dans l’eau , où elles vivent , ainfi que leurs larves & leurs nymphes ; qui font femblables en tout à celles des genres précédens. C’eft aufli dans Peau que fe trouvent les œufs des fcorpions aquatiques. Ces œufs qui font allongés, ont à une de leurs exttémités deux ou plufieurs fils ou poils. L’infette enfonce fon œuf dans la tige d’un /cirpus , ou de quelqu’autre plante aquatiques de façon que l’œuf y eft caché , & qu'il n’y a que ces poils ou fils qui fortent & qu’on apperçoive. On peut aifément conferver dans l’eau ces tiges chargées d'œufs , & l’on voit éclore chez foi les petits fcorpions aquatiques , ou du moins leurs larves. Ces infeétes font voraces , & fe nour= riflent d’autres animaux aquatiques , qu'ils percent & déchirent avec leur trompe aïgue , tandis qu'ils les retien= nent avec les pinces de leurs antennes. Ils volent très- bien , principalement le foir & fa nuit, & ils vont d’une mare à une autre , fur-tout quand celle où ils font com: mence à fe fécher. | 1. HEP A corpore lineari. Planch. 10 , fig. 1. Linn, fyfE. nat. edit, 10 , p.441, n. 7. Nepa linearis , manibus fpina laresali pollicatis. È Mouffer, inf. p. 321, f. Superiors Kay, DES INSECTrSs. 481 Raj. inf. p. 59. Locufa aquatica mouffeti. Frifch. germ. 7 , tab. 16. Swamerd. bib, nat. 1 ,t. 3, f.9. Jonff. if. t. 25. Locufla mouffet. & cantharis aquatica aldrovand, Rofel. inf. vol. 3, fupplem. tab. 23. Cimex aquaticus. Le [corpion aquatique à corps allonge. Longueur 13 lignes. Largeur 1 ligne. On voit par les dimenfions de cet infete , qu’il eft fort allongé & très-étroit. Il le paroît encore davantage, ayant à l'extrémité de fon corps , deux appendices longues de neuf lignes , ce qui fait près de deux pouces de longueur en tout, fur une feule ligne de largeur. Sa couleur eft brune , un peu verdâtre. Sa tête eft fort petite , uniquement compofée de deux yeux ronds , fort faillans, & d’une trompe pointue & fort aigue , qui n’eft pas longue , & que l’infeéte recourbe fouvent en deffous. Le corcelet eft fort long , cylindrique , cependant un peu plus retréci vers fon milieu , & plus renflé proche les étuis. De la jonétion du corcelet avec la tête , partent deux efpéces d'antennes , qui font en même tems l'office de pattes , compofées de trois piéces, dont la derniere eft courte ; crochue , & fe replie comme les pinces des crabes. Les étuis longs & étroits, font croifés & couvrent les deux tiers du ventre ; fous ces étuis font les aï- les. Le ventre en deflus eft rouge. Les pattes au nombre de quatre , partent de deflous le corcelet, proche les unes des autres. Elles font fort longues , minces , comme celles des faucheurs , très-unies , & compofées de trois piéces , la cuiffe , la jambe & le tarfe ou pied; qui eft terminé par deux petites griffes. On trouve cet infeëte dans les mares, 2. HE P A corpore oyato. Linn, faun. fuec. n. 691. Nepa abdominis marpine integro. J Linn. [yft. nat. edit. 10, p. 44c,n. 5. Nepa cinerea , thorace inæquali , COrpOrË ovato. Bauh. ballon. p. 212, f. 2. Araneus aquaticus. Mouffet. inf. p. 321. Scorpio aquaticus. fig. ord, 2: Hofin.inf.t. 11, f.2, edit. alt. 3 ,t. 4. Jonfl. inf. t. 25 , f. 1, 2. Scorpiones aquatici mouffeti. & tab, 26. Bradl, natur. t. 16 , f, 2, C. Tome I. P pp 432 H1STOIRE ABRÉGÉE Petiv. gagopn. t. 74, f. 4, Scorpio vulgaris aquaticus. Frifch. germ. 7 , à, 15. Ray. inf. $8. Scorpio paluftris ad cimices referendus. Swamerd. bib, 1,1. 3, f. 4. Ova. fig. 7 » 8. Rofel. inf. vol, 3, fupplem. tab. 22. Cimex aquaticus. Le [corpion aquatique à corps ovale. Longueur 8 , 9 lignes. Largeur 3 lignes. Sa couleur eft brune , noïirâtre , quefquefois un peu jau- nôtre. Sa tête eft petite ; femblable en tout à celle de l’ef- péce précédente , mais comme enfoncée dans les épaules , étant placée dans une échancrure du corcelet. Celui-ci eft large , prefque quarré ; un peu plus étroit cependant antérieurement. À cette partie antérieure , font comme deux gros moignons, qui s’avancent , débordent la tête, & foutiennent des antennes applaties larges ; qui fe te:mi- nent par un crochet replié comme dans les pattes de crabes. L’écufflon eft grand & brun. Les étuis larges fe croifent & couvrent prefque tout le ventre, à l'exception d’une petite partie. Dans les femelles feulement , le ventre eft terminé par deux appendices , qui égalent les trois quarts de fa longueur. Les pattes au nombre de quatre, font plus groffes & moins longues que dans l’efpéce pré- cédente, Cet infeëte eft commun dans l’eau. PSY L L A. Chermes linn.…. YA PIS YF LNLVE, Articuli tarforum duo. Deux articles aux tarfes. Roffrum petlorale inter primum Trompe naïffant du corcelet © fecundum par femorum. entre la premiere & la feconde paire de pattes. Ale quatuor laterales. Quatre aîfles pofées latérale- ment & formant le toit. Pedes faltatorii. Pattes propres à fauter. Abdomen acumiratum, Ventre terminé en pointe. Ocelli tres. Trois petits yeux lifles. La pfyile a été ainfi appellée ; à caufe de la propriété de DES INSECTES. 483 fauter qu'ont la plüpart des efpéces qui compofent ce genre. Elle fe diftingue aifément des infeêtes précédens par la forme de fa bouche ; dont la trompe ne part point de la tête , mais fort du corcelet , entre la premiere & la feconde paire de pattes. De tous les genres qui compo- fent cette feion , il n'y a que le kermès & la coche- nille qui ayent ce carattère commun avec la pfylle : mais celle-ci fe fait affez reconnoitre par fes ailes qui font au nombre de quatre , au lieu que le kermès & la coche- nille n'en ont que deux. De plus , la pfyile a encore un autre caraëtere qui lui eft particulier; ce font les trois petits yeux liifes qu'on remarque fur le derriere de fa tête, La cigale & quelques efpéces de punaife , font les feuls in- fectes de ceite feëtion où l’on trouve les mêmes petits . yeux, encore ces punaifes & les cigales de notre Pays n'en ont-elles que deux , au lieu que la pfylle en a trois. Tous ces différens cara&eres donnent la facilité de recon- noître furement & fans fe tromper les différentes efpéces de pfylles. La larve de cet infeête à fix pattes. Elle refflemble à Pinfecte ailé , elle eft allongée & marche affez lentement. Sa nymphe en différe par deux boutons applatis , qui par- tent du corcelet, & qui renferment les ailes qu'on voit par la fuite fur Pinfeëte parfait. On rencontre fouvent fur les plantes ces nymphes , auxquelles les deux plaques de leur corcelet donnent une figure large , finguliere & un aïr lourd. Lorfque ces petites nymphes veulent fe métamor= hofer , elles reftent immobiles fous quelques feuilles , auxquelles elles s’attachent : pour lors leur peau fe fend fur la tête & le corcelet, & l’infeéte parfait fort avec fes ailes, laiffant fur la feuille la dépouille de fa nymphe ouverte & déchirée dans fa partie antérieure. On trouve fouvent de femblables dépouilles fous les feuilles du figuier. L'infeête parfait a quatre aîles, grandes pour fon corps, veinées & pofées en toît , avec lefquelles il vole. De plus, ila la propriété de fauter aflez vivement , par le moyen de Pppy 484 HISTOIRE ABRÉGÉE | fes pattes poftérieures , qui jouent comme une efpéce de: reflort. Lorfqu’on veut prendre la pfylle , elle s'échappe plus volontiers en fautant qu’en volant. Quelques-uns de ces infeétes ont des manœuvres dignes de remarque. Plulieurs efpéces font pourvues à l'extrémité de leur corps , d’un petit infirument pointu , mais caché, qu'elles tirent pour dépofer leurs œufs , en piquant la plante qui leur convient. C’eft parce moyen, que la pfylle du fapin produit cette tubérofité monfirueufe & écail- leufe ; qu’on trouve aux fommités des branches de cet arbre , & qui eft formée par l’extravafation des fucs que caufent les piqüres. Les petites larves fe trouvent à Pabri dans les cellules que contient cette tubérofité. Il paroït . que c’eft à peu près de la même maniere qu’eft produit le duvet blanc, fous lequel on trouve ordinairement les larves de la pfylle du pin. Celle du buis ne produit point de pareils tubercules , mais fes piqüres font courber & creufer en calotte les feuilles de cet arbre , ce qui , par la réunion de ces feuilles recourbées , produit à l’extré- mité des branches des efpéces de boutons dans lefquels les larves de cet infecte fe trouvent à l'abri. Cette pfylle au buis , ainfi que quelques-autres , a encore une autre fingula- rité ; c’eft que fa larve & fa nymphe rejettent par l'anus une matiere blanche fucrée , qui s'amollit fous les doigts & qui refflemble en quelque forte à la manne. On trouve cette matiere en petits grains blancs dans ces boules que. forment les feuilies de buis , & fouvent on voit un filet de cette même matiere au derriere de l'infeéte. 1. PSVYLE A fufca , antennis craffrs pilofis , alarum nervis fufcis. Planch. 10 , fig. 2. Reaum. inf. 3 1.29 , fe 17, — 14, La p{ylle du figuier. Longueur : lignes. Largeur ? ligne: Cette efpéce , une des plus grandes de ce genre ; eft brune en deflus , verdâtre en deflous. Ses antennes pareil« DES INsecCTEs. 48 lement brunes ; font groffes , velues , & furpaffent d’un tiers la longueur du corcelet. Ses pattes font jaunâtres. Ses ailes font grandes , deux fois aufli longues que fon ven- tre. Elles font placées verticalement fur les côtés , un peu | inclinées & forment enfemble un toit aigu. Leur mern- brane eft claire & fort tranfparente , mais elles ont des veines brunes bien marquées , fur-tout vers le bout. La trompe de cette pfylle eft noire & prend naïflance de la partie inférieure du corcelet entre la premiere & la fecon- de paire de pattes. On trouve cet infette en grande quantité fur le figuier. Il faute très-bien. On voit aufli fur les feuilles du même arbre la larve qui le produit. Elle ef large , fur-tout vers le ventre qui eft ovale. Son corps qui eft applati, a fix pattes, & fa couleur eft verte. Sur les côtés de fa poitrine , on voit deux appendices rondes,dans lefquelles font renfermées les aîles de lPinfeéte qui en doit fortir. Sa tête a deux petites antennes , qui fouvent font cachées fous les fourreaux des aîles. Cette tête paroït peu , étant recourbée fous le corcelet, & en devant elle fe termine par une pointe fine, d’où part la trompe , qui s’étend plus loin que les jambes de la premiere paire. De cette trompe , fort un filet que l'infecte dirige où il veut , & dont il fe fert pour piquer &t fuccer les feuilles. Cette larve change plufieurs fois de peau. Lorfqu’elle eft devenue nymphe & qu'elle veut fe métamorphofer pour la derniere fois , elle s'attache à une feuille , où elle refte immobile , & au bout de quelques jours , la pfylle fort de cette efpéce de chryfalide , comme d'un fourreau. C’eft dans les mois de mai & de juin, que fe fait cette derniere transformation. 2. PSY L L À wiridis , antennis [etaceis ; als fafcoz flavefcentibus. Reaum.inf. 3 ,te 29, f: 1» — 132 La pf{y lle du buis. Longueur 2 lignes, Largeur à lignez- 486 HISTOIRE ABRÉGÉE Sa couleur eft verte , mais fes yeux font bruns , &t Îles petits yeux lifles font faillans & rougeîtres ; comme dans l'efpéce précédente. Sur le corcelet , il y a aufli quelques taches rouges. Ses aîles , d’un grand tiers plus longues que le ventre , forment un toît aigu , & font d'une feule cou- leur rouffe claire. Elles laiffent la partie antérieure du ven- tre à découvert , ne fe rencontrant & ne fe touchant que vers leur milieu. Les femelles ont à la queue une pointe groffe & affez longue. Cette pfylle qui faute très-bien, fe trouve fur le buis , le filaria & les arbres toujours verds. La larve qui la produit, habite ces feuilles concaves & creufes qui forment des efpéces de boutons au bout des branches du buis. Quand on fépare ces feuilles , il eft aifé de trouver ces larves au nombre d'environ une vingtaine à la fois , dans un duvet blanc. Les plus petites font rougeâtres avec la tête & les jambes noires. Elles deviennent enfuite ambrées , avec la tête , les antennes , les jambes , & deux rangs de points noirs fur le corps. Enfin , quand elles ont pris la for« me de nymphes , elle font vertes avec les fourreaux des ailes rougeûtres. 3. PSY LLA siridis , antennis [etaceis , alis aqueis. La p{ylle de l’aûne. Je regarderois volontiers celle - ci comme une fimple variété de la précédente , tant eile lui reflemble. Ses ailes font plus claires. Les taches du corcelet ne paroiflent refque point : du refte , elle eft tout-à-fait femblable à la piyile du buis. Les femelles ont la pointe de la queue un peu plus brune. C'eft fur l’aûne que J'ai trouvé cette ÉfpéCe. 4 PSY LL A zigro , lureogue variegata ; alarum oris in apice fufcis. Line, faun. fuec, n. 703. Chermes fraxini, DES INSECTES, 487 La p{y le du frêne. Longueur 1+ ligne. Largeur à ligne. Sa tête eft brune & fes antennes font fines & fétacées. Le corcelet eft brun, un peu noirâtre , avec une bande tranfverfe jaune antérieurement ; & dans le milieu une raie jaune longitudinale , coupée par plufieurs petites raies ou points tran{verfes , aufli de couleur jaune. Le ventre eft noiratre. Les pattes font entre-mêlées de brun & de jaune. - Les ailes ont leur bord fupérieur un peu brun, mais vers le bout , tout le bord eft de cette couleur , de même que quelques taches qui viennent s’y Joindre. Ces ailes font au moins de la moitié plus longues que le ventre. On trouve cet infe£te communément fur le frêne. ç. PSY LL À pallide flavefcens , oculis fufcis , als AJUELS, Linn. faun. fuec. n..700. Chermes abietis. : Frifch. germ. 12, p. 10,1.2, f. 3. Infe&tum tuberculi muricati arboris taxi Flor. lapp. p. 218, n. 347. E. Cluf. pannon. p. 20, 21. Picea pumila. Hoffman. fl. alrd. 1. Picea pumila. La Fly le du fapin. Longueur 1 + ligne. Largeur ligne, Sa couleur eft jaunâtre , fes yeux font bruns , & entre les deux yeux; on voit un petit point noir. Ses antennes font longues & fétacées. Ses ailes , vües à un certain jour; paroiflent de couleur bleuâtre plombée. | On trouve cet infe&te fur le fapin. Il produit au bout des branches de cet arbre une monftrofité particuliere. Le bout de la branche piqué par l'infeéte mere qui y a dépofé fes œufs , s'étend & forme une tubérofité écailleufe 4 comme une petite pomme de pin. Sous les écailles de cette pomme , font des cellules , dans lefquelles fe trou- vent les petits infeétes qui doivent produire l'animal par= fait & ailé, Ils font enveloppés d’un duvet blanc qui fort de leur anus, On trouve fouvent ces tubérolités fur les 488 HISTOIRE ABRÉGÉE fapins , mais il n’eft pas aufñli aifé d’avoir l’infeête parfait, qui faute & vole très-bien. 6. PSY LL A /anata pini. Linn. faun. fuec. n. 699. Chermes pini. La p{ylle du pin. Je n'ai point trouvé l’infeéte ailé ; mais fouvent j'ai rencontré les feuilles du pin couvertes de touffes d'un duvet blanc , & fous ce duvet la larve de cette pfyile. Elle a fix pieds ; en deffous elle eft life , fa couleur eft brune , & de fon dos fort ce duvet blanc. Quoique J'aye confer- vé plufieurs branches chargées de ces larves , Je n’ai jamais pu avoir l'animal parfait & ailé. > 7. PSY LL A füfca , nigro punilata , antennis corpore longiortbus , alis nervofis fufco macularrs. La p/yllé des pierres. ÆLongueur 13 ligne. Largeur % ligne. Elle eft par - tout d’une couleur brune claïre ; avec quel- ques points noirs en deflus. Ses pattes font longues, & fes antennes qui font fines & déliées , le font encore davanta- ge. Elles furpañlent la longueur de fon corps , & égalent prefque celles des ailes , qui , elles-mêmes , font d’un tiers environ plus longues que le corps. Ces aïles font claires , tranfparentes , chargées de nervures noires & de plufieurs taches brunes. Il y a fur-tout trois de ces taches plus grandes & plus remarquables ; favoir , deux pofées le long du bord intérieur & fupérieur de l’aîle , une en haut , l’autre en bas , & une autre fituée au bord exté- rieur vers le bas , vis-à-vis la derniere des deux précé: dentes. Ces taches font oblongues. On trouve cet infeéte en très-grande quantité , pendant l'automne , fur les vieilles pierres des maifons. 11 paroît qu'il fe nourrit d'un petit {chez qui couvre ces pierres & les rend vertes. Souvent elles font couvertes de ces infectes RAT. DES INsEcTEs. 489 infeëtes & de leurs larves , qui ne différent de l’infede parfait , que par le défaut d'ailes. 8. PSYL L A fifca, antennis feraceis lævibus , alis nervofrs. La p{y lle brune à antennes [étacées & aëles nerveufes. Longueur 1 + ligne. Largeur + ligne. Cette efpéce eft toute d’un brun châtain. Ses antennes fines & déliées ; ont les deux tiers de la longueur de fon corps. Ses aîles font jaunâtres , avec quelques nervures un peu brunes ; elles font pofées en toît aigu , & elles ont trois fois la longueur du ventre. Je ne fais quel arbre ou quelle plante habite cet infeëte , l'ayant trouvé errant en plufieurs endroits. 9. PSY LL A rubra , alis nervofis. Le p/ylle rouge. Zongueur 1 3 ligne. Largeur ? ligne. Cette jolie efpéce a tout le corps rouge ; ainfi que les pattes. Si on la regarde à la loupe , on voit que fa tête, fon corcelet & fon écuffon ont des bandes longitudinales encore plus rouges. Les aïîles font très-diaphanes , avec des nervures bien marquées. Je ne fais fur quelle plante vient cette efpéce. AP HTI.S. LAPUPUU:C"ErR ON. Articulus tarforum unicus. Un feul article aux tarfes: Roffrum inflexum. Trompe courbée en deflous. Ale quatuor ereitæe vel nulle. Quatre aîles droites élevées où manquant tout-à-fait. Pedes ambulatoru. Pattes propres à marcher. Abdomen bicorne. Extrémité du ventre garnie de deux pointes ou tubercules. Parmi les différens caraéteres qui font reconnoître le Tome L. Qqq 490 HISTOIRE ABRÉGÉE genre des pucerons , il y en a un qui ne lui eft commun qu'avec la corife & le fcorpion aquatique ; c’eft de n’avoir qu’un feul article aux tarfes. Un autre caraétereeffentiel à ce genre & qui eft propre à lui feul , eft d’avoir fur l’extré- mité du ventre deux efpéces de pointes ou cornes plus ou moins longues. Dans quelques efpéces , ces cornes font longues, droites , dures ; dans d’autres, eiles font groffes, courtes & femblables à des tubercules : mais elles fe trou- vent dans toutes les efpéces. Il y a peu d’infettes aufli communs que ces animaux. On les trouve fur un grand nombre de plantes , prefque toujours en fociété , & fouventen nombre très-confidéra- ble. Ces petits infeëtes ont tous fix pattes srefles & me- nues. Leur corps eft gros ; malfif & lourd , & ils ne mar- chent qu'avec peine. Beaucoup reftent très-long-tems im- mobiles fur les tiges & les feuilles des plantes , & quelque- fois cachés fous ces mêmes feuilles recourbées & comme figurées en calotte. Les ailes de ceux qui en ont.font gran- des & plus longues que leur corps. Leur trompe fouvent très-longue, prend fon origine du corcelet entre les pattes de la premiere paire , mais il y a fouvent un ftilet qui part de la tête , & qui eft couché fur la 'bafe de.cette trompe , enforte qu'elle paroït naître de la tête ; peut-être ce ftilet conduit - il à la tête une partie de la nourriture que prend cet infecte. | Le puceron , quoique très -commun , eft cependant un des infeétes qui offrent le plus de fingularités furprenantes “pour un Naruralifte. On en trouve qui fontaîlés , &.d'au- tres qui n'ont point d'ailes. On efl tenté d’abord de pren- . dre ceux qui font ailés pour les mâles , & les autres pour les femelles , comme nous l'avons déja và dans plufieurs autres infeêtes. Il eft vrai que les mâles en fe métamor- phofant , deviennent aïîlés , mais ils ne font pas feuls ; on trouve aufli des femelles ailées , tandis que d'autres . femelles reftent toujours fans aîles & font cependant par= faites , puifqu'elles s’accouplent& font des petits. D’ail- | DES INSECTES. 401 leurs , il eft aifé de diflinguer Les larves & les nymphes des pucerons qui doivent devenir aîlés , d’avec les pucerons fans ailes. Ces larves ont de chaque côté, à la partie poñté- rieure du corcelet , un bouton ou paquet qui renferme les aïles qui doivent fe développer par la fuite. Ces individus font imparfaits , on ne Les voit point engendrer : mais pour les autres ils s’accouplent & font des petits , foit qu’ils: foient aîlés ou non. Voilà donc une premiere fingufarité - dans ce genre d’avoir des femelles aîlées & fans aîles , également parfaites les unes & les autres. Une feconde fingularité , c’eft que ces infeëtes font ovipares & vivipares tout-à-la-fois : tantôt ils rendent des œufs oblongs, gros pour leur corps , d’où fortent par la fuite des petits , tan- tôt & plus fouvent , on les voit faire des petits vivans. Il paroit que ces animaux font vivipares pendant tout l'été, & qu’ils ne pondent des œufs que dans l'automne , tems où fe fait l’accouplement. Ces animaux périffant l'hiver , il étoit néceffaire qu'il reftât des œufs fécondés pour perpé- tuer leur efpéce. Les petits qui naiflent vivans , fortent du ventre de la mere le derriere le premier ; & quelquefois la même mere en fait quinze & vingt en un Jour fans paroi- tre moins grofle qu'auparavant. Si on prend une de ces meres & qu'on la prefle doucement , on fait fortir de fon ventre encore un plus grand nombre de pucerons de plus en plus petits , qui filent comme des grains de chapelet, Enfin , une derniere particularité & Îa plus finguliere de toutes , c’eft qu'il femble qu'un feul accouplement fécon= de les femelles pour plufieurs générations. Qu'on prenne un petit puceron dans l'inftant qu'il fort du ventre de fa mere , qu’on l’enferme en particulier , ayant foin feule- ment de lui fournir la nourriture qui lui convient , ce pu- ceron , s'il eft femelle , fera bientôt des petits. On peut de même prendre un de ces petits venus de ce puceron non accouplé , de ce puceron vierge, s'il eft permis de fe fervir de ce terme , & en répétant la même expérience , on voit ce petit en faire encore d’autres. Quelques Naturaliftes Qqqi 492 HISTOIRE ABRÉGÉE É ont répété la même obfervation jufqu'à la troifiéme & quatriéme génération de ces infeétes ; & Bonnet en a obfervé jufqu’à neuf confécutives, toutes de cette nature, dans l’efpace de trois mois. Un pareil fait paroïtroit in- croyable , s’il n’étoit attefté par les meilleurs obfervateurs & par des perfonnes les plus dignes de foi. Comment ex- pliquer un fait aufli fingulier ? Nous avons vü jufqu'ici que les infeëtes , ainfi que les grands animaux, ne peuvent pro- duire qu'après un accouplement du mâle & de la femelle. Cette loi paroît conftante dans la nature pour tous les ani- maux parfaits. Le puceron feroit-il excepté de cette loi ? Engendreroit-il fans s’être accouplé ? Ou feroit-il fécondé fans accouplement ? Tout ce que lon peut dire de plus probable fur cet article , c'eft que la fécondation que pro- duit l’accouplement fe tranfmet à plufieurs générations de fuite ; qui produifent jufqu’à ce que cette vertu prolifique s’épuife peu à peu dans les générations fuivantes. Tous les pucerons, tant ailés que fans aïles, changent plufieurs fois de peau. C’eft à la fuite de ces changemens,, que les ailes fe développent dans les premiers. Sous leur forme de larve , à peine diflinguoit- on les endroits où les ailes devoient paroitre , tandis que dans leur état de nym- phes, on voit de chaque côte une efpéce de bouton qui renferme les ailes futures. Il n’en eft pas de même des pu- cerons, qui reftent toujours fans ailes: toutes leurs méta- imorphofes fe terminent aux changemens différens de peau: du refte , la forme de la larve , de la nymphe & de l'in- feéte parfait, eft précifément la même, & il eft impoffible. de les diftinguer. Plufieurs de ces infeétes font couverts d’une poudre blanche , & quelques-uns même d’une efpéce de duvet cotoneux & blanc. L’un & l’autre eft plus abondant, lorf- que l’infeéte ef prêt à changer de peau. Cette poudre & ce” duvet ne tiennent que légérement à l’infete & paroiflent tranfpirer de fon corps. Outre ce duvet ; fouvent on voit des petites gouttes d’eau à l'extrémité des deux cornes, IDESNÈNSECTES 493. que le puceron porte fur fon derriere. Cette eau fuinte & fort de ces cornes, qui font creufes en dedans. Elle eft douce & fucrée. Les pucerons en rendent aufli une affez. grande quantité par l'extrémité de leur corps. C’eft cette eau mielleufe qui attire un fi grand nombre de fourmis fur les arbres chargés de pucerons , ce que quelques anciens Naturaliftes avoient attribué à une certaine amitié & fym- pathie , que la fourmi avoit pour le puceron. Ils croyoient qu’elle le recherchoit & qu'elle lui faifoit des carefles ,, n'ayant pas approfondi la caufe phyfique de cette efpéce de fympathie, qui eft toute limple. Nous avons déja dit qu’on trouvoit ces infeétes en grand nombre fur les tiges, les feuilles & même fur les racines de plufieurs arbres & plantes. Les arbres les plus chargés: de ces infe@tes , en fouffrent beaucoup. Les pucerons en- foncent leur trompe aigue dans la fubftance de la feuille, pour en tiret leur nourriture , ce qui fait contourner les tiges & les feuilles , & caufe dans ces dernieres des cavi- tés en deflous, des tubérofités en deflus, & même dans quelques-unes , des efpéces de galles creufes , remplies de ces infeëtes , comme on le voit fouvent fur les feuilles d’orme , ainfi que nous le ferons remarquer dans le détail des efpéces. Il paroît étonnant que la piqüre légére d’un fi petit animal, puifle autant défigurer une plante. Mais il faut fe fouvenir que les pucerons font toujours en gran« de compagnie ; qui croit même à vüe d’œil , par la fécon dité prodigieufe de ces infeétes. Ainli, quoique chique piaûre foit légére , le nombre en eft fi grand, fi répété, qu'il n’eft plus étonnant que les feuilles en foient défigu- rées. Aulli les amateurs du jardinage & des plantes ;, cher: chent-ils à délivrer & à nétoyer les arbres de cette ver- mine ; mais fouvent leurs foins font inutiles, cet infecte eft fi fécond , qu’il reproduit bientôt une autre peuplade. Le meilleur & le plus für moyen de l’extérminer , c'eft de mettre fur les arbres qui en font attaqués, quelques larves du Zon des pucerons , ou des mouches aphidivores , dont 494 HISTOIRE ABRÉGÉE nous parlerons plus bas. Ces larves voraces détruifent tous les jours une grande quantité de ces infeétes , d’autant plus facilement, que ceux-ci reftent tranquilles & immobiles auprès de ces dangereux ennemis, qui fe promenent fur les tas de pucerons, qu'ils diminuent peu à peu. 1. APHIS mi. Linn. faun. fuec. n. 705. Planch. 10; fig. 3. FReaumeinf 3,255 fo as 556) 7a Le puceron de l’orme. . Ce puceron de la groffeur d’un grain de millet, eft brun & couvert d’un petit duvet blanc. Son corps eft allongé. Ses antennes font groffes pour fa grandeur , & les deux pointes de fa queue , font fort courtes. Entre ces deux pointes, on voit fouvent une petite veficule , qui fort de Vanus. Ses aïles ont le triple de la longueur de tout le corps: Elles font claires , tranfparentes , avec une petite tache brune au milieu de leur bord extérieur. On trouve ce puceron en grande quantité fur Porme ; il pique la fubftance des feuilles , pour y dépofer fes œufs; & le fuc venant à s’extravafer , forme des vefcules fouvent très-grofles , creufes en dedans , qui tiennent à la feuille par un pédicule quelquefois affez étroit. Au bout de quel- que tems, les petits pucerons éclofent dans l’intérieur de cette efpéce de nid, & après être groflis, ils font une ou- verture à la vefcule, dont ils fortent. Si on ouvre ces veficules avant qu’elles foient percées , on les trouve rem- plies de Jeunes pucerons enveloppés dans un duvet blan- châtre. Ces petits font verts, mais en groffiffant, ils chan- gent de couleur & deviennent bruns. | 2. AP HIS fraxini , nigro viridique variegata. Le puceron du frêne. Le mâle à la tête & le corcelet noir. Le ventre eft vert, avec des anneaux noits. Les antennes & les pattes font DES InsecTrs. 49$ panachées de vert pâle & de noir. Les aîles font grandes, diaphanes , fans aucune autre couleur. Ce puceron à les deux appendices du bout du ventre bien marquées, Sa fe- melle eft toute noire. | 3. APHIS fambuci tota cœruleo-atra. Linn. faun. fuec. n. 707. Aphis fambuei, Erifch LOT 11 ;D:-T4 5 fe kB. Reaum. inf. 3,t. 21, f 5,16. Lui. log. p. 397 , n. 40. Cimex exiguus cœfus, cui alæ ex toto membranaceæ prægrandes. : Le puceron du fureau. Cette efpéce eft toute d’un noir matte bleuâtre, Sou- vent lestiges du fureau en font couvertes. 4 APHIS guercus atro-fufca. Le puceron du chêne. Celui ci eft aflez gros. Sa couleur eft d’un brun noirâtre & matte. Les appendices de fon ventre font courtes & ñe paroiffent prefque point. Ses pattes font fort longues , & celles de devant font d’un brun un peu plus clair que le refte du corps. Jen’en ai point trouvé d’ailés. $s- APHIS aceris, viridis, maculis nigris. Linn. faun. fuec. n. 709. Aphis aceris, .Reaum. inf.-35t 22, f.-7. Le puceron de Perable. Ce puceron eft grand & large. Sa couleur eft verte; . mais le milieu de fa tête & de fon, corceiet font noirs. Le deffus du ventre a quelques tubérofités, & fur fa partie poftérieure , on voit une tache brune formée en cœur , di- * vifée en deux antérieurement. Les appendices de fon ven- tre font fort courts , ce ne font que deux-boutons. Les an- tennes font déliées. On trouve cet infeête fous les feuilles d'érable. | 6. APHIS ze, als, antenmis , pedibufque nigro purnilatis, | | 496 HISTOIRE ABRÉGÉE Linn. faun. fuec. n. 712. Aphis tilix. dpi De Frifch. germ. 1x, p.13,t. 17. Pediculus arboreus in tilia, _Reaum. inf. 3 , 1.23 »f. 75 8 Le puceron du tilleul. Le corps de cette efpéce eft allongé. Sa couleur eft ver- dâtre; mais des deux côtés de fon corcelet, on voit des raies noires. Le deflus du ventre a aufi quatre raies lon- _gitudinales de points noirs. Les antennes & les pattes font entrecoupées de blanc & de noir, & les ailes bordées de noir ont outre cela, vers le bord extérieur, fept ou huit taches ou points noirs. 7. APHIS écrule, marginibus incifurarum abdominis punilis nigris, | Linn. feun. fuec. n. 717. Aphis betulæ. Reaum. inf. 3,1, 22, f. 2. Le puceron du bouleau. Ce puceron eft un des plus petits. Sa couleur eft verdä tre. On voit fur les bords des anneaux de fon ventre , des points noirs. La loupe peut à peine faire découvrir les ap= pendices de fa queue, J'ai toujours trouvé cette efpéca fans aîles. | 3. APHIS sanaceri fufca, abdomine nigro-cœruleo antice Viridi. : Le puceron de la tanaifre. . La couleur de la plus grande partie de fon corps, eft brune , fon ventre eft d’un noir bleuâtre; mais en devant, il eft vert. Les deux pointes de fa queue font affez marquées. 9. APHIS acerofe, atra, fafcia tranfverfà viridi, KReaum, inf. 3 , p. 286. Le puceron de l’ofeille. N eft tout noir , à l'exception d'une large bande verte tranfverfale , "| BESNINSECTERS: tranfverfale ; qui eft fur le milieu de fon corps. 10. À PHIS pruni. Reaum. inf. 33 pe 296. 497 Lé puceron du prunier, ai. A PHIS popul nigræ lanata. Reaum. inf. 3,126,f8,9, 1.27, 9510; 11,1%28,f.3 ; 43 Tepuceron du peuplier noir. Ce puceron eft couvert d’un duvet cotonneux blanc; fort long, dont il eft comme hériflé. Lorfqu’on Fa dé- pouillé de ce duvet , fon corps paroït vert. Il dépofe fes œufs fur les tiges, les pédicules des feuilles, & même dans la fubftance des feuilles du peuplier noir. Le fuc s’ex- travafant autour de ces œufs, produit des excroïffances allongées, pointues comme des petits cornets roulés ; qui ont fur le côté, une fente qu'on ne voit qu’en les preffant. 12. APHIS fagi lanata, Reaum. inf. 3, 1.26,f.1. Le puceron du hêtre. Celui-ci reffemble beaucoup au précédent; il eft pareïl< lement couvert d’un duvet cotonneux fort long , dont on peut le dépouiller, & pour lors, il paroît vert. Quoiqu'il fe trouve fur un arbre différent , il pourroit bien être le même que celui du peuplier noir. 13. APHIS fonchi caudara, Reaum, inf. 3,1.21,f.3,4,5$, Lé puceron du laiteron. La couleur des pucerons de cette efpéce varie ;ilyena de noirs & d’autres bronzés. Ces derniers fe trouvent moins fréquemment que les autres ; & il pouroit fe faire que leur Tome I. K Fe 498 HISTOIRE ABRÉGÉE couleur différente ne vint que de maladie. En effet, j'ai fouvent obfervé que ces pucerons bronzés périfloient , & que de leurs corps fortoient des petites mouches à tarieres, qui y avoient dépofé leurs œufs. Nous parlerons dans la fuite de ces mouches. Ce que cette efpéce a de particu= lier, c’eft qu'entre les deux appendices du ventre , qui font grandes, elle porte une petite queue recourbée vers le haut. 4 APHIS fufca , probofcide corpore triplo longiore. Reaum. inf. 3, t.28,f s — 10. Le puceron des écorces à longue trompe. C'’eft fous les écorces des arbres, que l’on trouve ce pus ceron. Sa couleur brune approche de celle du caffé. On n'apperçoit point les appendices de fon ventre. Mais ce qu’il y a de fingulier, c’eft la longueur de fa trompe, qui eft trois fois au moins plus longue que fon corps. L’infeëte la fait pañler entre fes jambes, & elle déborde de beau- coup par derriere. Il peut cependant la raccourcir & la re- tirer quand il veut. | CHERMES. Coccus. linn. LE KERMES. Roflrum peclorale inter pri- Trompe fortant du corce- mum SC fecundum par femo- FILITL, Al duæ maculis , ereétæ, Abdomen appendicibus fetaceis. _ Fœmina folliculi formam in- duens. let, entre la premiere & la feconde paire de pattes. Deux aîles droites élevées, mais dans les mâles feulement. Extrémité du ventre garnie de filets. Femelle qui prend la figure d’une graine ou goufle. Nous avons rendu à ce infeûte le nom de c£ermes, fous lequel il eft connu, le kermès ; qui fert à la teinture , & DES INSECTES. 499 : 3 e que l’on nomme auffi graine d’écarlate , étant de ce genre. Je ne fais pourquoi quelques auteurs avoient voulu tranf- férer ce nom à la pfylle que nous avons décrite plus haut. Divers auteurs françois ont aufli appellé les infeêtes de ce genre gafle - infecles, parce que ces petits animaux, lor£- qu'ils font immobiles & attachés aux arbres , ainfi que nous je dirons, refflemblent à ces excroiffances connues fous le nom de galles ou noix de galles. Le caradtere de ce genre eft aifé à reconnotître. La pofition finguliere de fa trompe ne lui eft commune qu'avec la cochenille & la pfyile , & le kermès fe diftingue aifément de la derniere par tous fes autres caracteres , & principalement par les filets qui font à l'extrémité de fon ventre. Il n’y auroit done que la cochenille, avec laquelle on pourroit confondre le kermès. Tous les cara@teres de ces deux genres font les mêmes , à l'exception d’un feul. Aufli quelques Natura liftes ont-ils joint enfemble ces infeëtes. Nous avons ce- pendant cru devoir les diftinguer , moins à caufe des mâ- les , qui font difficiles à trouver & encore plus à exami- ner, qu'à caufe des femelles. Ces dernieres font fort diffé- rentes dans ces deux genres. Cette différence fe tire de la forme que prennent ces femelles. Lorfqu’elles font jeu- nes, elles font femblables dans les deux genres , elles cou- rent fur les feuilles & les tiges , & elles reffemblent, pour la figure , à des petits cloportes blancs, qui auroient fix attes ; mais au bout de quelque tems, la femelle du ker- mès fe fixe à un endroit de l'arbre ou de la plante, fur lef. quels elle vit; elle refte dans ce même endroit, y devient parfaitement immobile; enfin fon corps parvient à fe gon- fler , fa peau fetend, devient liffe ; elle fe féche, les an- neaux s’effacent & difparoiffent ; en un mot, elle perdtout- à-fait la forme & la figure d’un infeéte , & elle reffemble aux galles ou excroiffances , qu’on trouve fur les arbres. C’eft de-là qu’on lui a donné le nom de galle-infeéte. La peau du kermès, ainfi féchée ; ne fert plus que de coque ou couverture , fous laquelle font renfermés les œufs de : : Rrri 500 HISTOIRE ABRÉGÉE PAU ce petit animal, comme nous l’expliquerons plus bas, Ti n'en eft pas de même de la cochenillé. Outre que les fe- melles des infettes de ce genre fe fixent beaucoup plü- tard fur les plantes ; lorfqu’elles fe font fixées & arrêtées, elles ne changent point de forme : on reconnoît toujours la figure de l'infete ; fes anneaux & fes différentes parties font encore reconnoiffables , lors même qu'il n’eft plus. vivant , & qu’il a péri dans l’endroit qu'il s’étoit fixés. _ Examinons maintenant les kermès, & voyons en détail. les parties dont font compofés les mâles & les femelles. Ces dernieres , les plus aifées à trouver, & fouvent très-Com- munes fur certaines plantes , reffemblent dans leur jeuneffe à des petits cloportes, comme nous l'avons déja dit. Elles ont deux antennes, fix pattes , & leur corps qui eft blan: châtre & comme poudreux , eft compofé de cinq anneaux. Leur bouche part du corcelet en deflous , entre la pre- miere paire de pattes. Elle eft compofée d'un mamelon ou tuyau charnu fort court, duquel naît un filet blanc & dé- lié , plus long fouvent que la moitié du corps de l’infette. C'eft par ce tuyau ou filet, que le petit animal pompe fa nouïriture , en l’enfonçant profondément dans Fécorce. À l'extrémité du ventre, font des filets blancs au nombre: de quatre ou de fix, fuivant les différentes efpéces ; mais ces filets ne s’apperçoivent aifément, qu’en preffant un peu le corps de l’infeéte pour les faire fortir. Pendant les: premiers tems, ces petites femelles nouvellement éclofes, courent avec agilité fur les plantes, où on les trouve fou- vent en très-grand nombre; mais bientôt après , elles fe’ fixent & s'arrêtent fur un endroit de la plante. Alors elles réftent immobiles , & ne quittent plus cette place, où elles doivent pondre & terminer enfuite leut vie. Ce n’eft pas que dans le commencement ces infeétes foient hors d’état de marcher; ils pourroient encore le faire pendant plu- fieurs mois après s'être fixés , comme on peut s’en aflurer, en les détachant légérement ; mais ces infeétes ne le peu- vent plus au bout d’un certain tems. Si on détache, vers : DES INsecTes. sor la finde l'hiver, ceux qu'on a vus fe fixer pendant l’au- tomne, on ne les voit plus marcher ni faire de mouve- ment, & ils périffent fans donner aucun figne de vie. Lorf- que ces femelles font ainfi fixées , elles tirent leur nourri- ture de l'endroit de la plante, où elles font attachées, par le moyen du filet de leur trompe , qu’elles y ont introduit, Pour lors, elles changent de peau ; elles la quittent par morceaux , fans pourtant paroiître faire aucun mouve- ment, C'eftaufli , dans ce même tems , après que ces in- fetes font devenus immobiles, qu'ils croiflent beaucoup ; ils étoient auparavant très - petits, en peu de tems ils ac- quiérent {a groffeur d’un grain de poivre & davantage, & même dans quelques efpéces , celle d’un pois. Leur peau s'étend , devient lifle & brune, de blanche qu’elle étoit auparavant, &ils refflemblent à des tubercules de l'écorce de l'arbre. Auñli quelques Naturaliftes {es ont-ils pris pour de véritables tubercules, ne penfant pas qu’un corps im- mobile , qui paroït infenfible , & qui réflemble fi peu à ün animal ,.püt être un infeéte. La figure de ces efpéces de tubercules ou galles , que repréfente l’infeéte , varie fui- vant les différentes efpéces. Les unes font plus arrondies. & figurées en demi-boules; d’autres font oblongues & ref- femblent à une nacelle renverfée, Lorfque les femelles: ont pris cette forme, au bout de quelque tems, elles pon- dent. Leurs œufs fortent de la partie poftérieure de leur: corps par une ouverture placée de façon que ces œufs, en fortant du derriere, repaflent fous le ventre de la mere. qui les couve. Avant la ponte ; Le ventre du kerimès étoit: immédiatement appliqué contre l'écorce. À mefure que ces œufs fortent, le ventre eft moins tendu ; les œufs pouf. fés entre l’infete & l'écorce de l'arbre , repouffent la peau inférieure du ventre contre celle de deflus, enforte que lorfque toute la ponte eft faite , & que le ventre eft tout. à-fait vuide , les deux membranes de cette partie fe tou<- chent ; la mere enymourant ne forme plus qu'une efpéce : de coque folide , fous laquelle les œufs font renfermés, so2 HISTOIRE ABRÉGÉE On trouve fouvent en été les arbres chargés de cescoques Si on les leve, on trouve deflous une grande quantité d'œufs. D’autres coques font creufes & vuides , ce font celles dont les petits font éclos. Ces coques, foit féches, foit fraîches , ne reflemblent nullement à des infeétes. Dans ces kermès , qui font fixés & qui vivent encore ; on n’apperçoit ni antennes ni jambes , nianneaux; mais lorf- qu’on les prefle légérement, on fait encore très-bien fortir les filets de l’extrémité du ventre. Lorfque les petits font fortis de leurs œufs, ils reftent d’abord quelque tems après être éclos, fous la coque for- mée par le cadavre de leur mere, & enfuite ils en fortent par une fente, qui eft à la partie poftérieure de cette co- que. C’eft ordinairement dans le commencement de l'été. Ils fe fixent fur la fin de cette faifon, reftent immobiles pendant lhiver , & pondent & meurent dans le printems, enforte que ces infectes vivent environ pendant un an, Le mâle de cette finguliere femelle ne lui refflemble gué: res que dans les commencemens , lorfqu’il eft encore fous fa premiere forme. Pour lors , on ne peut diftinguer ce mâle d’avec fa femelle. Bientôt après il fe fixe comme elle ; il devient immobile’, mais fans grandir & prendre d’accroif- fement. La peau de cette petite larve, ainfi fixée, fe durcit & forme une efpéce de coque, fous laquelle vient la nym- phe. Lorfque cette nymphe eft métamorphofée , & qu'elle eft devenue infette parfait , Panimal fort de fa coque, le derriere le premier, en foulevant fa partie ou peau fupé- rieure. Cet animal parfait eft très-différent de fa femelle. C’eft un animal aïlé, fort petit, dont le corps & les fix pat- tes font rougeûtres , & couverts fouvent d’une farine ou poudre blanche. Il a deux aïles fort grandes pour fa taille, de couleur blanche , & bordées d’un rouge vif femblable à du carmin, du moins dans plufieurs efpéces. A fa queue, on voit deux filets blancs, quelquefois du double de la lon- gueur des ailes; & entre ces filets, une.efpéce d’aiguillon un peu courbe ; moins long qu'eux au moins des deux " DES INSECTES. $07 tiers. Les larves de ces mâles avoient des trompes fem- blables à celles que nous avons décrites dans les femelles ; mais les infe@tes aïîlés & parfaits, qui fortent de leurs co- ques & de leurs nymphes, n’en ont point; on voit feule- ment à la place de la trompe, deux grains ou mamelons hémifphériques , qui femblent en tenir lieu. Peut-être l’in- fecte prend-t-il fa nourriture par le moyen de ces mame- lons : peut-être aufli n’a-t-il pas befoin de bouche ni de trompe , femblable en cela à plufieurs autres infettes, qui, lorfqu'ils font devenus parfaits , ne prennent aucune nour- riture , & ne vivent fous cette derniere forme, que le tems qui eft néceflaire pour féconder leurs femelles. Ceite fé- condation paroît être le principal but de la nature dans fes ouvrages ; elle prend toutes les voies propres à la facili- ter. C’eft pour cette raifon, qu’elle a accordé aux mâles des kermès , des ailes, pour qu'ils puflent chercher & trouver leurs femelles immobiles , qui les attendent patiemment dans l’endroit où elles fe font fixées. À peine le mâle s’eft-il métamorphofé, qu'il fe fert de fes ales pour voler vers les femelles. Ces dernieres font beaucoup plus grandes que lui : il fe promene plufeuts fois fur quelqu’une d’elles , va de fa tête à fa queue, peut- être pour l’exciter à entr'ouvrir la fente deftinée à rece- voir la partie du mâle. Cette femelle, qui paroït immo- bile & fans vie , n’eft pas cependant infenfible à ces ca- reffes ; elle paroït y répondre, & pour lors le mâle intro- duit dans la fente , qui eft à la paitie poñlérieure de la fe- melle , cetaiguillon courbe, que nous avons dit fe trouver entre les filets de l'extrémité du ventre. Peu de tems après cet accouplement, la femelle pond des milliers d'œufs, qui paffent fous fon ventre à mefure qu'ils fortent de fon corps. Ces œufs font durs, luifans, rougeâtres , fouvent enveloppés fous le corps de la mere dans une efpéce de duvet cotonneux , qui fuinte à travers la peau de l’infe@e, fous la forme d’une poudre blanche & gluante, so4 HISTOIRE ABRÉGÉE On verra dans le détail des efpéces que nous allons donner, que plufieurs plantes de ce pays font habitées par des kermès. Peut-être en aurions-nous trouvé un plus grand nombre , fi nous euflions pü rencontrer aifément les mâles , dans lefquels nous aurions remarqué plus de diffé- rences fpécifiques que dans les femelles ; qui toutes fe reflemblent beaucoup. Les pays étrangers donnent aufli plufieurs kermès; mais celui qui mérite le plus d’atten- tion , eft le kermès ou la graine d’écarlate, qui fert à la teinture , & dont on tire une belle couleur rouge, la plus eftimée autrefois , avant qu'on fe fervit de la cochenille. Ce kermès vient fur le chêne verd , où on le ramaffe avec foin. Outre fon ufage pour la teinture, on s’en fert auf dans la médecine, & il entre dans la compofition d’un firop cordial , connu fous le nom d’alkerme. Les Polo nois ont aufli une efpéce de kermès, commun dans leur ays , mais rare autour de Paris, qui fert pareillement dans A teinture; on l’appelle coccus polonicus ; coccus infeéto« rius, Nous en parlerons dans un inftant. L’utilité de ces _infeétes & de quelques-autres , fait voir qu'on peut fou- vent retirer des avantages de la connoïffance de ces petits animaux , & que cette étude, qui ne paroit d’abord qu'un fimple amufement ; n’eft pas cependant à négliger. 1. CHERMES radicum purpurens. Linn. faun. fuec. n. 710. Coccus radicum purpureuss Cornar. diofcor. L. 4 , c. 39. Granum zfchinbitz. Scaliger. exercit. 3251 13. Camer. epir. 691. Polygonum cocciferum. C. Bauhin. pin. 281. Polygonum cocciferum. J. Bauhin. hift. 3, p. 378. Polygonum polonicum cocciferume Paulin. quadrip. 113. Ova infe&i incogniti Raj. hifl. pl. 186. Polygonum polonicum cocciferum. Ruppi. jen. 86. Knawel folio & flore albicante. Breyn. aët. phyfico-medic. N. C. vol. 3, app. s , t. r. Coccus tin@orius radicum: Frifch. germ. $ ; p. 6, t. 2. Cochinella germanica. Reaum. inf. 4 ,mem, 2, p. 1, n. 143. Progall-infe@e de la graine d’écarlatte de Pologne. i Le kermès des racines. Je DES INSECTES. sos Je n'ai jamais trouvé cet infeéte autour de Paris, où il eft fort rare , mais j'en ai vù quelques-uns qu’on y avoit rencontrés & ramaflés. Il fe trouve à la racine d’une efpéce de polygonum , appellé Ærawel , où il forme un grain rond de couleur brune rougeâtre. On le trouve auffi à la racine de quelques-autres plantes. 2. CHERMES hefperidum. Linn. faun. fuec. n. 721. Coccus hefperidum. La Hire. 464. ac. R. JC. 1692, p. 14» t, 14. Frifh. germ. 12, p. 12. » Reaum. inf. 4, 1.1, f. omnes. AG. Upf. 1736 , p. 37, n. 9. Pediculus clypeatus. Le kermés des orangers. On trouve fouvent les orangers tout couverts de cet in- fete, que quelques-uns ont appellé la punaife des oran- gers. Il eft ovale, oblong , de couleur brune , & couvert d’une efpéce de vernis qui le rend luifant ; il ätfix pattes en-deflous | & une échancrure à fa partie poftérieure. C'eft un peu avant cette échancrure que font les filets au nombre de quatre, qui fortent pour peu que l’on prefle l'infe&e , ces filets font blancs. Celui que nous venons de décrire eft la femelle. Son mâle doit être aîlé , mais je ne l'ai jamais trouvé. Lorfque la femelle eft jeune , elle court fur l’oranger , mais bientôt elle fe fixe à une place où elle s'attache , & elle groflit en fucçant le fuc de la feuille , par le moyen de fa trompe qui eft en-deflous. Enfin, à mefure que fon corps augmente, elle perd tout mouve- ment & même la forme d’infeête , fes anneaux s’effacent , ce neft plus qu’une efpéce de pellicule feche formée en calotte , attachée fur la feuille , fous laquelle eft renfer- mé un nombre infini d'œufs. Le corps de la mere leur fait une enveloppe , de deffous laquelle fortent les petits lorfqu'ils éclofent. Les orangers , les citroniers , les li- mons & les autres arbres de cette famille , font également attaqués par ces infeétes , dont le nombre confidérable les fait quelquefois languir. : Tome I. Sf£ 506 HISTOIRE ABRÉGÉE 3 CHERMES clematiris oblongus. Le Kermés de la clematite. Il eft plus grand que le précédent , auquel il reffemble pour fa forme allongée & fa couleur brune. Je foupçonne- rois beaucoup qu'il ne différe pas de celui des orangers, d'autant qu’il porte aufli quatre filets à fa queue : mais pour en être afluré , il faudroit connoitre les mäles de l’une & de l’autre efpéce. 4 CHERMES perficæ oblongus. Planch. 10, fig. 4. Reaum.inf. 4,1t.1,f.1, 2. Le Æermès oblong du pécher. Le mâle a deux aîles. Son corps eft d’un rouge couleur de rofe , ou même couleur de chair. Ses aîles font d’un blanc gris bordées d’un peu de rouge. Il porte à l’extré- mité du ventre quatre filets longs. La femelle eft oblongue & brune , & elle approche des précédentes. W. B. Cette efpéce & les deux précédentes fe reffem- blent infiniment , & pourroient bien n'être que des va- riétés , quoiqu'elles fe trouvent fur des plantes difé- rentes. : $s CHERMES perficæ rotundus. Reaum. inf. 4,t.2,f.4,5. Le Kermés rond du pécher. Celui-ci eft arrondi & brun. Il porte quatre filets à fa queue. 6 CHERMES sers oblongus. Reaum. inf. 4, pag. 20. Le kermès de la vigne. C'eft fur le tronc & les branches de la vigne que fe trouve cette efpéce , & Jamais fur les feuilles, Elle eft DÉSATNS E core sf 07 oblongue , ovale, de couleur canelle brune , avec un peu de duvet blanc en deflous & fur les côtés. Elle porte à fa queue 2x filets blancs , qui fortent fouvent d’eux- mé- mes ; mais encore plus quand on preffe un peu l'animal. Ce kermès s'attache de bonne heure à la vigne , groflit & périt ; renfermant une grande quantité d'œufs fous fon corps. Les petits qui en fortent font d’abord d’un brun clair & fort pâle. Je n’ai jamais trouvé le mâle. 7. CHERMES abietis rotundus, Le Kermès du fapin. Il eft tout-à-fait rond & fphérique. Sa couleur eft ma- ron foncé. On le trouve fur les branches de fapin, prin- cipalement vers les bifurcations de ces branches. 8. CHERMES w/mi rotundus. Le Kermès de l’orme. _ left rond, fphérique , brun, de la groffeur & de Îa couleur des bayes de genievre. Il s'attache aux petites branches de l’orme , qui quelquefois en font fi chargées, qu’elles reffemblent à des grappes. : 9. CHERMES #læ hemifphæricus. Reaum. inf. 4 , pe 43e Le kermès du tilleul. Il reffemble à celui de l’orme : il eft feulement un peu moins gonflé & moins rond. 10. CHERMES cory hemifphæricus. Reaum. inf. 4 , p. 43e Le Kkérmès du coudrier. Il eft tout-à-fait femblable au précédent. 11. CHERMES quercüs rotundus fufcus. Reaum. inf. 4,1, 5, f. 2. sffi 508 H:STOIRE ABRÉGÉE Le kermès rond & brun du chêne. Il ne paroït pas différer de celui de l’orme. 12. CHERMES guercûs rotundus ; ex albo flavefcente 71gToque VATLEQAULS. Reaum. inf.a 1. $ , f. 3, 4e Le Kermés du chêne rond & de couleur panachée. La couleur de celui-ci eft finguliere. Le fond eft d’un blanc jaunatre , fur lequel font trois raies noires tranfver- fes. Entre ces raies , dans les intervalles , il y a des points noirs diftribués aufli tranfverfalement. 13. CHERMES guercûs reniformis. Reaum. inf. 4,t.6,f.17. Le Kkermès reniforme du chêne. Sa forme différe de celle de tous les autres ; elle ap- proche de la figure d’un rein. Quant à fa couleur , elle eft brune. 14. CHERMES quercis oblongus ferico albo. Le Kermées ovale & coronneux du chêne. Il eft de couleur brune, foncée & piquée d’un brun plus clair. is CHERMES carpini ferico albo. Reaum. inf. 4,p. 62,1. 6,fig.s, 9,11. Le Kkermés cotorneux du charme. Sa couleur eft d’un rouge brun. En-deflous & fur les côtés ,il a un duvet cotonneux blanc affez confidérable. 16. CHERMES mefpil ferico albo. Le Kkermès cotonneux du néflier. Il ne paroit pas différer du précédent. DES INSECTES, so9 17. CHERMES arborum Linearis. Reaum. inf.a,r, 5,f.5:6,7. Le Kermès en écaille de moule. Celui-ci vient fur les arbres. Il eft long, étroit & for- > [=] mé prefque comme une écaille de moule. 18. CHERMES aceris ovatus. Le Kermés ovale de l’érable. Cette petite efpéce eft affez applatie & ovale. Elle eft d’un brun clair, & a dans fon milieu une bande longitu- dinale brune foncée, aux deux côtés de laquelle font des bandes de couleur blanche cendrée. Élle fe trouve fur les feuilles de l’érable du côté du revers de la feuille, N.B. On peut ajouter à ces efpéces le Æermés du chêne vert ; chermes ilicis, appellé aufli graine de kermès ou graine d’écarlatte & qui s'employe dans la teinture. Mais cette belle & utile efpéce ne fe trouve pas aux environs de Paris. | C:O C'C'US. LA COCHENILLE. Roftrum peilorale inter pri- Trompe fortant du corce- mum & fecundum par femo- let, entre la premiere & la zum. feconde paire de pattes. Ale duæ mafculis , erettæ. Deux aîles droites élevées , dans les mâles feulement. Abdomen appendicibus fetaceis. Extrémité du ventre garnie de filets. Fœmina infeëli formam fervans. ë . emelle qui conferve la figure | infecte. Nous avons vûü, en parlant du kermès , que la coche- nille en approche infiniment, que fes caraëteres font fem- blables , & qu’elle paroït n’en différer que par la forme de la femelle. Celle du kermès prend la figure d’une ef- f10 HisTOIRS ABRÉGÉE péce de tubercule , au lieu que la cochenille conferve toujours celle d’un véritable infeête , dans lequel on dif- tingue les anneaux & les autres parties de l'animal, Cette reflemblance de la cochenille avéc le kermès , auquel quelques perfonnes ont donné le nom de galle-infeéte , Pa fait appeller par ces mêmes auteurs , pro-valle-in/feile. [ous avons mieux aimé lui conferver le nom de coche- nille fous lequel elle eft connue. | | La forme & la maniere de vivre de la cochenille, reflemblent aufli beauçoup à celles du kermès , enforte que nous nous étendrons peu fur cet articles, pour ne pas tomber dans des redites inutiles. Les femelles des cochenilles font oblongues, elles ont deux antennes & fix pattes. Leur corps eft blanchôtre à caufe d’une efpéce de farine blanche dont il eft couvert. Leur trompe eft pofée fous le corcelet, entre la premiere paire de pattes , comme celle du kermès. Leur corps eft compofé de plufieurs anneaux ; j'en ai compté jufqu’à quatorze fur quelques efpéces. À la queue font quatre filets blancs , qu’on ne voit guères , qu’en preflant un peu le corps de l’infeéte. Cette femelle , après avoir d’abord couru fur les plantes, fe fixe & devient immobile, com- me celle du kermès , mais fans changer de forme ; feule- ment elle groflit beaucoup & de fon corps fort un duvet cotonneux blanchâtre, qui lui fert comme de nid, pour faire fa ponte. | Le mâle de cette femelle eft beaucoup plus petit. Dans les commencemens il lui reflemble , mais par la fuite il devient aîlé en fe métamorphofant. Il a deux antennes affez longues ; fon corps & fes pattes font rougeâtres , & couverts d’une farine blanche. À fa queue font quatre filets , & il a deux ailes fort grandes pour fon corps. Ces infeëtes m'ont tous paru ovipares , quoique quel- ques auteurs ayent affuré qu'ils étoient vivipares. Je n’en ai trouvé que peu d'efpéces dans ce pays-ci, encore la premiere que Je décris, quoique commune dans nos fer- DESUINSECTES. Sir res, eft-elle originairement étrangere. Les autres pays en fourniflent aufli, mais l'Amérique fur-tout , nous donne l’efpéce de cochenille qui vient fur l'Opurzia ou la raquet- te , avec laquelle on fait la belle teinture d’écarlatte inf- niment fupérieure pour l'éclat à celle des anciens. Peut- être pourrions-nous tirer aufli quelque belle couleur de la cochenille de l’orme , qui eft très-commune dans ce pays-ci, & qui reflemble infiniment à celle d'Amérique. C’eft ce que les curieux pourroient effayer. 3. COCCUS adonidum corpore rofeo , farinaceo ; alis Jfetifque niveis. Linn. faun. [uec. n. 1169. Pediculus adonidum. AG, Upf. 1736, p. 37, n. 8. Pediculu: hypernaculorum arboreus villofus, La cochenille des ferres. Cette cochenille, étrangere à ce pays-ci, ne fe trouve point à la campagne ,; mais ayant été apportée des pays chauds avec les plantes de ces climats, elle s’eft natura- lifée dans nos ferres chaudes , où elle couvre quelquefois tous les arbuftes , fans qu’on puifle la détruire , quelque foin que l’on prenne. | : Le mâle eft petit, fes antennes font longues pour fa grandeur ; fes pattes & fon corps font rougeñtres, prefque de couleur de rofe ; & couverts d’un peu de farine blan- che. Ses deux aîles & les quatre filets de fa queue font d'un blanc de neige. De ces quatre filets , deux font plus longs , & les deux autres un peu plus courts. Sa femelle n'a point d'ailes & reflemble pour la forme à un petit clo- porte. C’eft ce qui l’a fait ranger au nombre des poux par M. Linnæus, qui ne connoiffoit point le mâle. Cette fe- melle ovale oblongue , eft toute couverte d’une farine blanche ; elle a des antennes un peu moins grandes que celles du mâle. En-deffous elle a fix pieds. Son corps eft éompofé de quatorze anneaux, qui ont fur les côtés des appendices, dont les deux dernieres qui terminent la queue, font plus longues que les autres ,‘enforte que cette queue sie H1STOIRE ABRÉGÉE paroït comme bifurquée. C’eft entre ces deux dernieres appendices plus longues ; que font les quatre filets de la femelle, plus courts que ceux du mâle ;, peu apparens & que l’on ne voit guères fans prefler un peu le corps de la- nimal. Cette femelle court fur les plantes, jufqu’à ce que étant prête de dépofer fes œufs, elle s'arrête & forme un nid qui reffemble à un petit floccon de coton blanc, dans lequel elle s’enveloppe pour faire fa ponte. Très-peu de tems après, on voit les petits fortir de cette efpéce de nid, dans lequel la mere a péri. Pour lors tous font fans ailes , mais peu après les mâles deviennent ailés. Les ferres du Jardin du Roi font pleines de ces infeétes, qui font très-communs dans nos liles & au Sénégal. 2. COCCUS graminis corpore rofeo. Planch. 10, fig. ÿ. Linn. faun. fuec. n. 721. Coccus phalaridis. La cochenille du chiendent. Je ne connois que la femelle de cette efpéce,qui reffemble beaucoup à celle des ferres. Elle eft de même blanchître , un peu couleur de chair ; couverte d’une poufliere fari- neufe , avec deux antennes courtes & fix pattes en-deffous. On la trouve fur lefpéce de gramez que M. Linnœus ap- pelle palaris. Elle forme le long des tuyaux de ce chien- dent , des petits nids de matiere cotonneufe blanche, dans lefquels elle dépofe fes œufs. Les petits filets de fa queue ne paroiflent prefque point. Son mâle doit beau- coup reffembler à celui de Pefpéce précédente. 3. COCCUS xni, corpore fufco ; ferico albo. Reaum. inf. 4 RCE 1 25 65 9 La cochenille de d'orme. C’eft fur les branches de l’orme, que l’on trouve com- munément cette cochenille ;, qui eft fort femblable à la belle cocheniile de l'opuntia,dont on tite la précieufe cou- leur du carmin. Celle-ci eft brune , ovale & fe termine en DEÉSMINSECTES si? en pointe parles deux bouts. Elle fe fixe de bonne heure fur l'arbre, & forme en-deffous & fur les côtés , un duvet blanc & cotonneux dans lequel elle paroït enfoncée. Elle conferve jufqu’à la fin fa forme d’infeête , & l’on diftingue toujours les anneaux de fon corps, quoiqu’elle meure fur la place. M. de Reaumur prétend qu'elle eft vivipare, & qu'on trouve des petits fous fon corps ; mais en petit nombre , parce qu'ils s’échappent à mefure qu'ils éclofent. Il établit même cette différence entre la cochenille ou pro-galle-infette , & le kermès ou galle-infeëte , regardant comme un caractere dé la premiere, d’être vivipare, & du fecond , d’être ovipare. Pour moi J'avoue que je mai jamais trouvé de petits , mais des œufs fous le corps de cette cochenille, enforte qu'elle eft ovipare , comme les deux premieres efpéces de ce genre que M. de Reau- mur n'a point connues , ou du moins, dont il ne parle pas. Quant au mâle de cette efpéce, je ne l'ai point trouvé. (44 Fin du Tome premier. Tome I. Ttt $ 14 TABLE ALPHABETIQUE DES noms françois des INSECTES, contenus dans le premier Volume. Les noms en caraëteres romains font ceux des genres, & ceux des efpéces font en italiques, LL arvise P. 244— 250. L'amourette, p. 115. L’anafpe , p. 315$ — 317. L’anthrêne, p. 113 — 115. L’antribe , p. 306 — 300. L'arlequin , p. 262. Le becmare , p. 269 — 273. La biche ,p. 62. La blatte, p. 379 — 382. Le boftriche , p. 301, 302. Le bouclier , p. 117 — 122. Le boufier , p. 87 — 92. La bruche , p. 163, 164. Le buprefte , p. 137 — 162. La cantharide , 339 — 344. Le capricorne , p. 199 — 206. La cardinale, p. 338. La caflide , p. 310 — 314. Lacerocome”p:257,318 Le cerf-volant , p. $ 9 — 64. Le charanfon , p. 274 — 301. La chataigne , p. 243. La chevraite, p. 63 , 64. La chryfomele, p. 255 — 266. La cicindele , p. 169 — 179. La cigale , p. 412 — 429. La ciftele , p. 115 — 117. Le clairon , p. 303 — 305. La coccinelle, p. 318 — 334. La cochenille , p. $09 — çr2. La corife, p. 477,478. La courrilliere , pe1308. Le criocere , p. 237 — 242. Le criquet , p.300 — 305. La cucule, p. 3 so: Le dermefle ,p. 56 — 102. Le diable, p.423. La diapere , p. 337. Le dityque, p. 185 — 195. L’émeraudine , Dee L'efcarbot, p. 93 — or. Le foulon , p. 69. La galeruque , p. 251 — 255. La gouttiere, p. 122. Le gribouri , p. 231 — 237. Le grillon, p. 386 — 386. Le hanneron , p. 7o. Le hottentot , p. 80. L’hydrophile , p. 180 — 184. Le kermès , p. 408 — soo. La lepture , p. 207 — 220. Le lupere, p. 23051221. La mante, p. 300. La melolonte , p. 195 — 197: Le moine, p. 68. La mordelle, p. 353 — 356. Le mylabre , p. 266 — 268. La naucore, p.473 , 474. La necydale,p. 372. L'omalife , p. 179, r80. TAB EL Æ. La paillette ,p. 251. La panache , p. 64 — 66. Le perce-oreille, p. 374 — 376. Le phalangifle, p.72. Le pillulaire, p.76, 77. La pleureufe , p. 285. Le plutus, p.249. Le prione, p. 198. La procigale , p.429. Le profcarabé , p. 377, 378. La pfylle , p.482 — 480. Le puceron, p. 489 — 498. La punaife , p.430 — 473. La punaife-à avirons, p. 47$ — 477: Le richard, p. 123 — 128. fi La rofalie , p. 202. à La fauterelle , p. 396 — 308. Le fcarabé, p. os. se Le fcolyte, p. 309, 310. Le fcorpion-aquatique, p.479 — 48 2. Le flaphylin, p. 359 — 371. Le flencore , p. 221 — 229. Le taupin , p. 129 — 137. Le tenebrion, p. 345 — 352. Le tourniquet , p. 193, 194. Le tripf, p. 383 — 385. La tritome, p. 335. Le ver-luifant , p. 16$ — 169. Le vertubleu , p. 260 ,261. La vrillette , p. 108 — 112. Fin de la Table des noms françois. TABLE ALPHABETIQUE Des noms latins des INSECTES , contenus dans le premier Volume. Les noms italiques font ceux des citations. Acrrconzus,pag. 397: Acrydium , p. 350 — 3954 Altica , p. 244 — 25$1. Anafpis , p. 315 — 317. Anthrenus ,p. 113 —I1$. Antbribus , p. 306 — 309. Apbhis, p. 489 — 498. Araneus ; p. 481. Attelabus , p. 93 — 95. Attelabus , p. 264, 273 »: 304; SAP Blatta ,p. 379 — 382. Blatta, p.346, 347- Boftrichus , p. 301 — 302. Bruchus , p.163 — 165. Bupreflis , p. 137 — 162. Bupreflis , p.73; 123 — 126, 147 51149, 213 Byrrhus , p.108 — 112. Cantharis , p. 339 — 344. Cantharis ,p. 149; 154: 167; LOONITTA SAT 0525 342: Cantharus , p. 378. Capricornus , p. 202 ; 208. Carabus , p. 137: 141— 152, Arte SIC 100100 160. Caflida , p. 3 10., 3 14. Caffidas p.412, 117— 121, SM LE D CUIR Cerambyx , p. 199 — 206. Cerambyx ,p. 142, 164,198, 2024202, 2062082125, DIS 2201207, 022 bat. Cerocoma, p.357, 358. Cervus-volans , p. 61. Chermes , p. 498 — $09. Chermes , p. 486 — 488. Chryfomela, p. 25 $ — 266. Chryfomela ; p. 195 — 197, 20 2-22 JONna2le= DAS LAB Shalese DS OA UC. Gicadp eee 220. Cicindela pré 7170, Gicindelaspes om rsrsrs4s 150 7607, 220. Cimex , p. 430— 473. Cimer ep 47e 470 AU 482,495. Ciftela, p. 11$ — 117. Clerus , p. 303 — 305. Coccinella , p. 318 — 334. Coccinella, p. 94, 9$, 114, Om Coccionella, p. 312, 321,327. Coccus,p. 509 — 512, Copris , p. 87 — 92. Corixa , p. 4797 ; 478. Crioceris , p. 237 — 243. Cryptocephalus , p. 231 — 20e Cucujus, p. 123 — 128. Curculio , p. 274 — 301. Circullo= tp 200 270 27e, 279 s 202297002083 265 ; 297 298. Dermeftes , p. 96 — 108. El A B EE Dermeltes bp MG 4 ton 102, 104 ,0106/, 107; 111 — 114, 304,308. Diaperis , p. 337 Dyticus, p. 18$ — 193. Dyrifcus , p.180— 191,164. Elater , p. 129 — 137. Elater , p. 131 — 134. Forficula, p. 374 — 376. Foñenla ps CAPOTE, 376. Galeruca , p. 2$1 — 25. Grillo-talpa , p. 387, 388. Gryllus , p. 386 — 380. Gryllus, p. 380,393 — 395$, 3915399 Ne Gyrinus, p. 193, 194. Gyrinus , p. 247. Fiepa , p. 479 — 482. Hifter ;, p.93 — 95. Hydrocantharus , p. 186 , 187, JS) Ce Hydrophilus , p. 180 — 184. Lampyris, p. 165$ — 168. Lampyris , p. 381. Leptura , p. 207 — 220. EÉeprorsp en 274 5er, 230:,220. Locufta , p. 396 — 398. Locujla , p. 392 — 394, 481. Locufla-pulex , p. 416, 417, 4.24. Luperus , p.230, 231. Mantes, p. 399. Meloep.somc%r: Melolontha , p. 19$ — 197. Molitor , p.70. Mordella ,p. 353— 255. Mordella . p. 244, 245, 247, 218,250; 340: 353: Mylabris , p. 2660 — 268. Naucoris ; p. 473 ; 474. DOUBLE ER fi Necydalis, p. 372. Nécydalis , p.223, 275. Nepa , p. 4743 481. Noéliluca , p. 167. Notonecta, p. 47$ — 477: Notonetta , p. 478. Notopeda , p. 134. Nooxus spi sioe Omalifus , p. 179, 180. F'ediculus , p. 496. PeluSS png 123. Fhyfapus , p. 385. Pillularius , p.75. Platycerus , p. ç 9 — 64. Prionus , p. 198. Profcarabæus , p. 377; 378 Pfylla , p. 482 — 486. Pulinus , p. 64 — 66. Pulex: p.428. Pyrochroa ,p. 338. Ranaira , p. 416 , 419, 423. Khinomacer , p.269 273. Scarabæus, p. 66 — 86. Scarabæus , p. 61 — 63, 68 — 8093985 TOI , 102; 1145 11118, te» 122,152;154, 135: 194, 203,206,212 MU 17; 252,341, 242 ; 304 ; 308 , 312, 4 ISO 321,320, 327: 331:346,360,364, 375 > 3783380, 441. Scolytus, p. 309 , 310. Scorpio ; p. 481,482. Silpha , POS LI100, 10; 118) 1240, 3 SO. Staphylinus , p. 359 — 371. Staphylinus ;p. 360 , 364, 367 — 371. SEA Pe221— 220. Talpa , p. 387. Taurus-volans , p. 61. Tenebrio , p.345 — 362. Tenebrio , p. 265, 346 , 349. Tefludo , p. 312. Thrips , p.383 — 384. Tipula, p. 463. Tritoma, p. 335. Fin de la Table 4 noms latins, 8 DODOOCOCOCCCOLCCCLCOCLCCCCO EiX PL LC AC HON DEs Planches contenues dans le premier | _ Wolume. Fig. I. IL Fig Ie PLANICHE PREMIERE. E CEerRF-voOLANT, de grandeur naturelle. On en trouve quelquefois qui font encore beaucoup plus grands. a. Antenne du cerf-volant feparée. La panache. b. La panache de grandeur Fig DIM, Fig. IV. naturelle. c. La même, vüûe au microf- cope. d. Sa patte féparée pour faire voir le nombre des articlés des tarfes. Le fcarabé phalangifle. e. L'animal de grandeur na- turelle. f. Son antenne féparée, dont la maffe eft compo- fée de trois feuillets. n. Antenne féparée du fca- rabé foulon , dont la maf- fe eft compofée de fept feuillets très-longs. o. Antenne féparée du han- neton, dont la mafle eft pareillement compolée de fept feuillets, mais plus courts. L’efcarbot. g. L'animal de grandeur naturelle, vû en-deflus. h. Le même, vû en-deflous. J. L’efcarbot vü en-deflous & plus grand que le naturel, Fig. Fig. PI. Fi VIT. ke 1 N Patte de l’infeête féparée. Sa tête féparée pour faire voir fes machoires & la poftion des fes antennes, . Artenne de l’efcarbot, groffie à la loupe. Le dermefe à point Le hongrie. . L’animal de grandeur na- turelle, - r. Son antenne féparée & plus groffe que le natu- rel. La vrillette. + L'animal de grandeur na- turelle, .Le méme, groffi à la loupe. . Son antenne aggrandie, - Sa patte féparée, L’anthrène. . L'animal dans fa groffeur naturelle, . Le même, groffi au mi- crofcope. €. Le mème, groffi & vû en - deflous. aa. Son antenne féparée. bb. Sa patte féparée & grof- fi 16e Fig. VIIL cc. La ciftele de grandeur naturelle. dd. Son antenne féparée. ee. Sa patte féparée & vie au microfcope. à ExPpLICATIQON DES PLANCHES Du TOME I, $19 D'IAON NOTE Fig. I. E BoucLiEeR. _y & L'animal de gran- deur naturelle, b. Sa patte groffie à la loupe. c. Son antenne. d. La patte encore plus grof- Be, que dans la Figure b. . IL..e. Le richard doré à firies. f. Sa patte. g- Son antenne. Fig. III. h. Le richard rubis, vû à la loupe. j. Le même, de grandeur naturelle. k. Son antenne, FE; CE Fig. IV, Le taupin. L. L'inie&e grofli & vüû en- deffous. m. Le même, en-deflus. n. Son antenne. 0. Une de fes pattes. À côté de la figure, eft l'échelle de la grandeur AY g. Le même groffi, & vû en- deflous ; on apper- çoit dans cette figure, l’appendice qui ef à l’ori- gine de fes pattes, fur- tout des dernieres, La bruche. . L'animal de grandeur na- turelle. J: Le même, vü à la loupe. t. Sa patte féparée. Le ver-luifant. u. La femelle, vüe en-deffus, x. La même, vücen-deffous, J. Le mâle. 7. L’antenne du ver - Juifant f£parée & groflie. €, Sa patte. Fig. VIII. La cicindele. A. L'animal groffi, lé chelle de fa grandeur na- turelle eff à coté. B. Sa patte féparée, TENUE So Fig. VIL ie Fig. IX. L’omalife. ATEN CE tue C. L’infe@te de grandeur na- Fig. PV. Le buprefle, turelle. p. L’animal de grandeur na- . Le mème, groffi au turelle, vû en-deflus. microfcope. PET IN IC EME MIT Fig. Fig. IV, La melolonte. Σ ’HYDROPHILE. L a. L'infe&e de gran- deur naturelle, vû en- deflus. b. Le même, vü en-deflous, c. Son antenne féparce, Fig. II. Fig. III. Le tourniquet. d. L'animal groffi & vü en- deffus. e. Le même, en-deffous. f. Son antenne féparée. g. Sa patte féparée. Le ditique. h. L’infe&e groffi. J. Son antenne féparce. k. Sa patte. Fig. V. Le prione de grandeur naturelle. Fig. WI. Le capricorne rofalie. l. L'animal de grandeur na- turelle. m. Sa tête & fon cercelet féparés, pour faire voir fes machoires & la pof- tion de fes antennes, 520 ÉriR Gin RICA rt 6x PLANCHE I. Fig. EF, E Srrnvcore. g L'antenpe feule & groflie. . 4 a, L'animal vû de côté, #HISa pare féparée. b. Le même, en-delius. J: La même patte groffe. c. Sa tête & fes antennes fe- Fig. VI. La galeruque. F parées. ü t. L’infeéte un peu groffi. - Sa patte groffe. y. Son antenne. Fin er EenIupere x. Sa patte. e.L ui de grandeur na- Fig. VII. La chryfomele. turclle, J- L’animal de grandeur na- f. Le même, groffi. AT I, II Le gribouri. 7. Sa patte. g- L'animal de grandeur na- £r. Son antenne & fa tête. k ee & vü SR , Fig. VIII. Le charanfon. se même, gro & vu À. Le charanfon un peu d de côté. | grofi. À ee pre féparée. , B. Son antenne féparée. + Son antenne féparée. C. La tête & les antennes Fig IP alae du becmare. L. L'infe&e groff ; l'échelle Nous n'avons fait graver de fa grandeur naturelle que ces parties de cet in- eft à côté. feéte , qui reflemble au m. Son antenne. charanfon , & n’en differe n. Sa patte poftérieure, dont que par la forme de fes la cuifle eft fort grofle & antennes, comme on le ronde. voit par cette figure. His. F. PÉCEUES D. La patte du charanfon. o. L'infeñe de grandeur na- Fig. IX. Le mylabre, turelle. E. L’infeéte groff, p. Sa tête & Son antenne fe- F. Son antenne. parés. G. Sa patte. Prb'A"NEC EE GE Fig. I. E Bosrricue. g. Sa patte. a. L'infete de gran- His, IIL L'antribe marbré. deur naturelle , vû en- h. L'animal grofli. deflus. j J. Son antenne. b. Le même, groffi & vü en- k. Sa patte. deflous. L, Le tarfe féparé. 4 + SUISARES Fig. IP. Le clairon. A CD m. L’infe&te de grandeur na- Fig. IL. L’antribe noir ffrié, turelle. e. L'animal grofi. f. Son antenne, n. Son antenne. 9. Sa patte. Fig. LE DES PLANCHES pu Tome I. Fig. V. Le (colite. J- Sa patte. 7 p. L’infé&e groffi. 2. Sa larve de grandeur na- g. Son antenne. turelle, r. Sa patte groflie. À. Sa nymphe de grandeur J Le tarfe féparé. naturelle, vüe en-deflus. Fig. VI. La cafide. B. La même nymphe, grof- t. L'infc@e de grandeur na- fie & vie en-deflous. turelle. Fig, VII. L’anafpe. u. Le même, grofli. C. L'infete groffi. _x. Son antenne. D. Sa patte féparée, PLANCHE VL Fig. I. À CocciNELLE. g. Une des pattes poftérieu- a. L'infé@e de gran- res, deur naturelle. r. Une des pattes antérieu- b. Sa tête groffie, pour faire res. voir les antennes & les Fig. WI. Le ténébrion. antennules, J: L'animal très-peu groffi c. Son antenne féparéee. r. Son antenne. d. Sa patte. u. Une des pattes poftérieu- Fig. II. La tritôme. Les : e. L'in@&e groffi. x. Une des pattes antérieu- f. Sa patte. LES Fig. III. La diapere. g- L'animal de groffeur na- turelle. h. Le même, aggrandi. i, Son antenne feparée & groflie, l Fig. IV. La cardinale. k, L'animal groffi, on voit à côté l'échelle dé fa grandeur naturelle. 1. Son antenne féparée. m, Une de fes pattes anté- rieures, dont le tarfe eft compofé de cinq arti- cles, n. Une des pattes poftérieu- res, qui n’a que quatre articles au tarfe. Fig. V. La cantharide. 0. L'animal de grandeur na- turelle. p. Sa tète féparée, pour faire voir les antennes. Tome I, Fig. VII. La mordelle. 7. L’infeûe groffi, l'échelle de fa grandeur eft à côté. 7. Son antenne, vüe au mi- crofcope. À. Une de fes pattes anté- rieures. B. Une des pattes poftérieu- res. Fig. VIII. La cuculle. C. L'animal groffi & vu par le dos. D. Le même, vü de côté. La cerocome. E. L'animal mâle, de gran- deur naturelle. F. Son antenne groffe, G. Tête de la femelle, dont les antennes different de celles du mâle. H. Une des pattes antérieu- res. J. Une des pattes poftérieu= TESe Vvv Fig. IX. $22 EXPLICATION Fig. Fig. Fig. I. IT. PLANCHE E SrAPHYLIN. a L’infe&e un peu groffi. b. Son antenne. c. Sa patte féparée. La necydale. d. L'animal groffi. e. Son antenne, f. Sa patte. III. Le perce-oreille. g. L'infe&e très-groffi. h. Son antenne vüe au mi- crofcope, i. Sa patte. VAI Fig. IV. Le profcarabé, Fig. V. Fig. VI. k. L’infeéte vü à la loupe. 1, Son antenne. La blatte. m. L'infe&e mâle. n. L’infette femelle, tous deux aggrandis. Le trips. o. L’infeûte de grandeur na- turelle. . Le même, aggrandi. . Sa tête féparée & groffie. . Sa patte feéparée & vûe au microfcope. So" Fig. Fig. II. I. PHPAAUN C LEA IR E GRILLON, ap- 4 pellé La courtilliere. a. L'animal de grandeur na- turelle. b. Sa tête féparée pour faire voir les antennes & les petits yeux lifles. c. Le criquet de grandeur naturelle. d. Sa patte féparée. eee. Le tarfe féparé, f. La derniere piéce du tar- fe, celle qui foutient les onglets. Fig. III. g. La fauterelle. + IV. h. La mante, 17 où cS UE La cigale, ou procigale. 1. L’infe@te de grandeur na- turelle, k.Le même, groffi & va en - deflus. Î. Le même, vû en-deffous. Fig. Fig. I. Il. PLANCHE À Croazrs, appellée le grand diable, a. L’infecte de grandeur na- turelle , vü en- deflus. &. Le même, vü de côté. c. Le même, en-deflous. La cigale, appellée le petit diable. d. L'animal de grandeur na- turelle, vü par deflus, IX. €. Le même, vû de côté, pofé fur une branche de cirfium. Fig. III. La punaife- mouche. Fig + IF. f. L'infe&e vû en-deffus, g- Sa tête & fon corcelet f£- parés. h. La larve de cet infe@e, La punaife rouge des Jardins, Fig. P. DES PLANCHES pu Tome I, i. L'animal de grandeur na- Fig, FI La punaife à avirons, turelle, vù par deflus. k. Le même, vû en-deflous. La naucore. l. L'infé&te de grandeur na- . turelle, vü en-deffus, m. Le même, vû en-def- fous. n. La tête groflie & féparée, pour faire voir les anten- nes qui font en-deffous. 533 o. L'infeête de grandeur na= turelle , vû en-deffus, p. Le même, vû en-deffous. g. Sa tête féparée & vûe par deffous, Fig. VIT. La corife. r. L’infé@e de grandeur na turelle , vû en-deffus. f. Le même, vû en-deflous, t. Sa tête féparée, Fig. I. Fig. IT. EMERAENEROPEINE E Scorrron aqua- tique. a. L’infe@e de grandeur na- turelle. b. Morceau de jonc dans Le- quel l’infeéte place & dé- pofe fes œufs, dont on voit les aigrettes paroï- tre. c. Le même morceau de jonc ouvert en deux , pour faire voir dans la coupe ; la poñtion des œufs. d. L’infe&e petit, nouvelle- ment éclos & forti de l'œuf. La pfylle. e. L'infeûte de grandeur na- turelle & vû de côté. f. Le même, groffi & vü en - deffus. g.Le même, vü en-deflous, h. La patte féparée. Fig. IIL Le puceron. X. z. L’infe@e de grandeur na- turelle. k. Le même groffi & non aîlé. 1. Le mème ailé, & vû en- deffus, m. Le mème, vü de côté, n. La tête féparée & groffie, pour faire voir la trompe qui eft pofée en= deffous. Fig. IF. Le kermès. Fig. V. o. L'animal petit & naïflant, p. Le même lorfqu’il eft par- venu à fa grandeur & s’eft fixé, vû en-deflus. g. Le même, vü en-deflous. r. La figure du mäle qui eft ailé , de grandeur naru- relle. J. Le même mâle, groffi & vü en-deflous. La cochenille. t, Le petit animal fur le gramen , où on le trouve, u. L'animal féparé. Fzw de l'explication des Planches du Tome T°. oh RÉ tte, mars Vie are et pee à le reel Fe PARCS pr oh A OU : G ur: a h sa" Q re k | | eee PP EVOS € Tec PR ECS a Re -3 PR He Feu PCR + Re va 2 efeh rt Jecit LAFAEAR AC RS ER A Dooipius L- “ CREN Ar eg DE TA MENT NOR EEE HET ee FPE PE FRUR: Le è PL 190 -e ve DRASS EEE RES PIE; PL. VI. LED CTI à Defehrt Seti . 1, À FL; Fig : "I: Derèhrt Fret Ge arab re, ne $ L t PL. { ll l |} Al [UN l que Prevost Féectt : ES Ge + 12 “ae Re *: d: EX ” cs Poe “4 sl ler Ki) De. 1 LA de l MEN t 1% 4 br UE Aa LE 1. en EN FR pis Ï ie ni! RÉEL AIT CU ARR VE RE 5 ; Na MAT AT d * à ‘& À A ap l k js À D ut «P ONU (és : 4 ! ) 2: } A ; We 2 _ 2 > Hp 4 r%4 h ÿ 3 % f 4