ESSAIS E N T O M O L O G I Q U E S, i SUR LES INSECTES. DE SAINT - PÉTERSBOURG, PENDANT L’ÉTÉ I 8 2 2. LETTRE à la Société bnpèriale des Naturalistes de Moscou 9 PAR A R V I D - D A V I D HuMMEL (de Gothcrnbourg ), Membre de la Société. St. PÉTERSBOURG, de ï Imprimerie de la Chancellerie privée du Ministère de ï Intérieur, ï 8 2 2 . _ Considérée comme occupation de l'espnt, U science est la moins stérüie , la plus estimable des distractions de l'âme ; et les sc.ences natu- relles ont sur toutes les autres l’avantage de leur , charme si varié, si piquant, si propre a ren re ,, l'homme à lui-même , à lui faire négliger la so- ciété qui altère tout, à lui faire rechercher la na- "ture par qui tout s'améliore.* 1 Charles Nodier. (Annales de la Litter. et des Arts. ' T o m. 3. p. 5o.) .jTumgeros elephantorum mlramur lmmeros, taurommc/ue „ col la , et traces in sublime jactus, tigrium -rapinas „leonum Jubas, cum rerurn natura nusquam raagJs quam „m minimis tot^ sit. Quapropter quaeso, ne haec ie agentes, qnoniam ex iris spernunt muita, etiam relata „tastidio damnent, cum m contemplatione naturae niiiil „possit videri supervaeuum.“ C. Phnius Secundus. (H i s t. N a t. L i b. XI. Cap. II.) Un illustre savant que la Russie est hère' de pos- séder , m’a fait dire que parmi les auteurs cités dans mes Observations sur la Blatte G’Qf'manicjne en faveur de l’étude des insectes, j’aurois pu rap- porter plusieurs passages de Pline. Certes , j’aurois pu citer et Pline et beaucoup d’autres auteurs an- ciens et modernes * je me suis borné à ce qui m’a- voit paru le plus neuf et le plus frappant. En trans- crivant maintenant le passage qu’on vient de lire, j ai cependant voulu témoigner ma déférence res- pectueuse pour les conseils de tout homme instruit et juste appréciateur de la science j et pour ma propre satisfaction, et parce que je le trouve arra- ché du fond de mon coeur, j’ajouterai ce que suit: 2 clé à reconnaître une quantité d'erreurs qui se sont ^lissées dans mon essai, trop vite conçu, trop nég i- t> > ^ r gemment execute. f En même temps je me suis convaincu qu on ne pourroit remédier par des Supplémens aux nom- breuses imperfections , aux fautes trop marquantes dont fourmille le livre de Mr. Cederhjelm. Il est vrai que les sciences naturelles, et particulière- ment l'Entomologie, ont fait d’immenses progrès de- puis l’année 1796, où il parut; mais les insectes qu’on trouve actuellement à St. Pétersbourg, exis- toient apparemment déjà dans ces contrées, et com- ment ont-ils pu échapper aux regards d’un natura- liste qui avoit la prétention d’écrire une Faune ? Les omissions peuvent être comptées par centaines, peut-être par milliers. L’ordre des Eleutherata n’a que 074 espèces dans son ouvrage : déjà pendant ]’été 1820 je croyois en avoir trouvé une centaine de plus ; la suite prouvera jusqu’à quel point ce nombre doit être augmenté. D’un autre coté il a pommé parmi les espèces communes quelques-unes qu’on n’a jamais rencontrées ici — que dans les Musées. La Faune (des Insectes) de St. Pétersbourg — (je ne veux pas même parler de celle de Vlngrie') — ne peut donc pas être corrigée; elle est à re- faire. J’en ai vu la nécessité ; j’en ai conçu l’idée depuis un an et demi , et c’est dans ce but que je recueille des observations, que je forme ma collec- tion. Ce n’est pas l’ouvrage de quelques mois; il faut s’y préparer pendant longues années, afin qu’il soit un jour digne de l’état actuel de la science et de l’approbation des connaisseurs. Je continuerai peut-être long-temps à rassembler des matériaux ; j’aurai beaucoup à consulter , à comparer , à corri- ger, ayant d’oser offrir au public le résultat de mes O recherches et de mes veilles , le fruit de mes loi- sirs : car les devoirs du service ne me permettent pas de consacrer à ce plaisir tout le temps que je voudrois y donner. Il se peut que quelque autre naturaliste, plus favorisé par les circonstances, plus avancé par des travaux antérieurs aux miens , plus pressé de se faire un nom , me devance et publie une nouvelle Faune de St. Pétersbourg , le besoin en étant généralement senti, par tous ceux qui s oc- cupent de l’étude des insectes. En ce cas je garde- rai mon manuscrit en portefeuille, et serai suffisam- ment payé de mes peines par les jouissances que m’auront procurées mes recherches ; mais il paroit que je n’ai pas trop à craindre un concurrent de ce genre. Il y a peu de profit a esperer d une pa- reille» entreprise, et chez nous les sciences ne sont pas toujours cultivées par 1 amour des sciences. Là, où l’on ne trouve à gagner ni argent , ni rang , ni décoration, le zèle ne laisse pas de se refroidir. En attendant je m’empresse de présenter ici dif- férentes observations notées pendant l’eté qui vient de s’écouler. Elles pourront servir soit au travail que je me propose de faire moi-même, soit à celui d’autrui. En tout cas j’espère qu’on ne les trouvera pas dépourvues d’un certain intérêt. COLÉOPTÈRES PENTAMÈRES. La plupart des genres de la nombreuse famille des Carabiqtjes se trouvent dans le nord de 1 Eu- rope , et contribuent aux richesses entomologiques de la Suède supérieure et des contrées septentrio- nales de l’Empire Russe. Ces contrées forment ce que Mr. Latreille nomme le climat sous-polaire clans son Introduction à la Géographie generale des Arachnides et des Insectes , ou des climats propres à ces animaux *), et font partie de ce que le meme auteur a nouvellement appelé le premier climat de la Russie. **) Dans l'intéressant ouvrage qu’il vient d’entreprendre, conjointement avec Mr. le Baron D e j e a n, sur les Coléoptères d'Europe ***), il répète aussi que „les Cap.aeiques habitent plus particuliè- rement les parties élevées des régions septentrio- nales de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique“ ; et que ,, c’est surtout en Europe qu’est leur siège prin- „cipal u (p. 70). La Suède n’en compte pas moins de 1 55 espèces, selon Mr. Gy 11 en h al ****), et celles- ci sont apparemment toutes communes à la Russie, qui outre cela possède , dans ses parties méridio- nales et en Sibérie, un grand nombre de Caraiuques qui lui sont particuliers. Cette famille fournit beaucoup d’insectes aux environs de St. Pétersbourg, notam- ment de l’énorme genre Harpalus de Gyllenhal, qui depuis l’apparition de son ouvrage a judi- cieusement été partagé en quantité de nouveaux genres, par les travaux de B onelli *****) f de La- ) Mémoires sur divers sujets de l’Histoire naturelle desinsectes etc. etc. par M. H a t r e i 1 1 e. Paris. 1819. in 8. p.p. 166 — ig3. ’’*) H a t r e i 1 1 e divise l’Empire de Russie en quatre climats entomologiques dans son Rapport su rie premier Volume d e l’E n t o m o g r a n h i e R u s s e par Mr. d e F i s c li e r. Voyez la R e v u e E n- c y c 1 o p é d i q u e. Tome XIII. 3 ô-e Calrier. Févr 1822. p. 266. ***) Hi stoire naturelle et Iconographie des Insectes Coléoptères d’Europe, par Mr. La- treille et Mr. le Baron Dejean. — Première livraison. Pans. 1822. in 8. et P* SeC TT? &ue e c b ca - I. Pars II. p-iG-igi. «.«frf ? ? l \ l P-P* 6 93 - 698. * 9 r a h i r. V. )ula .^y no P. t i ca cxhibens généra C a- um 1 n section es et stirpes disposita, 5 treille* *), de Fischer**) et de Dejean***). — J’employerai en général les dénominations dont ce dernier se sert dans son Catalogue, d’après lequel je cherche à ranger ma propre petite collection. Les espèces les plus remarquables que j’ai prises dans le cours de cet été, sont celles qui' suivent: Clivina fossor. L. et G. (arenaria. D .) en immense quantité et dans différentes nuances , depuis le brun foncé jusqu’au rouge. ■ arctica. Une seule fois. Ce bel insecte, qui appartient aux deux Bothnies, ne peut être que fort rare ici. Mr. Gyllenhal dit qu’on l’a aussi trouvé en Vestrogothie, v licet raris- sime u , ( Jns . Suec. I. II. p. 16&. No I.) Carabus granulatus. L . G. et D. (cancellatus. F '.J, moins commun que les années précédentes. Nebria Gjllenhalii , assez rare. Loricera pilicornis , en immense quantité, surtout vers la fin de l’été. Amara lata var. c. G., avec une autre variété bien plus petite. * commuais ( a mérite son nom ). — acumi- nata. — apricaria. — fulva. — similata J ci et b. G. — aulica, — - QuenseliiP G. et Observations Entomologiques, dans les Mé- moires de l’Académie de Turin. — Voyez aussi Index Entomologicus in Panzeri Fauna Insecto- rum Germa nie a. Pars I. p.p. 35 — 74. *) Le Règne Animal etc. par Mr. Cuvier. T o m. III. P- XVII XVIII et p. 17g — 2o5. — et en dernier lieu le „ Tableau des Genres des Carabiques" dans Hist. Natur. desColéoptères d’E u r o p e. L i v r. I. p.p. 75 — 89 . **) Généra I n s e c t o r u m etc. Mosquae. 1821. in 4. p. 32 — 35. ***)Cata lo gu e de la collection deColéoptères de Mr. le Baron Dejean. — Paris. I Ô2i. in 8. P-p. 1 — 18. IV 6 Patroeus rufipes , assez commun ; en société avec Lor. pilicornis. Agonum parum-punçtatum. — njiauum. 4.- pivnctatum . On a trouve ce petit Ago- num depuis le mois de Mai jusqu à la ün'de Septembre , mais jamais en grande quantité. Cal ath us fulvipes. — melanocephaïus. Poecilus lepidus. — cupreus. Omaseus melanarius. Le p!us commun de nos C ara- biques , pendant tout l’eté. nigrita . — anthracinus. G. ( minor . T).) ; je ne l’ai pris qu’une seule fois. Platysma nigra. Fterostichus oblongo-punctatus ; déjà le 7 Avril. Il n’a pas été commun. Harpalus ruf cornis. — aeneus. — limbatus. S. (c’est le H. rubripe s. var. f. de Gyllenhal, et il n’a pas manqué de se présenter par-tout.) • bi-notcitus . var. c. G., rare. Trechus paludosus , a . et b. G. , en énorme quan- tité. secaïis , moins commun. — rubens , rare. — micros. J. trois ou quatre fois. ÜNotaphus obliquas. S. (ustulatns var. b . G,J. Une seule fois. Peryphus rupestris ; toujours et par- tout. — saxcitilis et rufipes , rarement. eja celer. G . — bi-guttatci. La dernière est assez rare. Lopha 4~ maculata . G, r également. Notiopiulus aquciticus et bi-guttatus. Celui-ci Q. été trouvé plus souvent que le premier. Elaphrus riparius. 7 î^ous végétons dans un marais , les Hydrocan- thares ne peuvent pas nous manquer. Cette famille nous a aussi fourni plusieurs espèces. Dytiscus marginalis est devenu commun au mois de Juillet, et particulièrement la variété b. de Gyllenhal* **) ), où le mâle n’a point de pa- telles aux pattes antérieures. Malgré que j'en aie examiné un bon nombre d’individus , je n’ai point pu trouver l’animal parasite, Ach- lysîa Dytisci , que Mr. Audouin vient de découvrir sur cet insecte, et dont il a donné une si intéressante description dans le Dic- tionnaire classique d'histoire naturelle , Tom. I. P- - — — striatus. — sulcatus. — sulcato-ajfinis. Ce dernier est une variété de Dyt. suie . , plus petite que lui et beaucoup plus commune ici. J’avois reçu au mois de Mai un couple de ces insectes de Volhynie, par les aimables soins de Mr. le Professeur Besser, sous le nom de sulcato-af finis. Colymeetes bi-pustulatus . F, et D. (Dytiscus carbo- n arius. G.) ustulatus . Celui-ci en grande quantité. ater. — fenestratus. — guttiger. — an - giLStior. Ces quatre espèces , examinées et nommées d’après Gyllenhal (chez qui elles sont des Dyttsci ***) , sont très-remar- quables par les nuances qui les distinguent. Col. ater en est le moins commun. *) ïns. Suec. Tom. I. Pars I. p. 467. No. 2. var. b. **) Re Tome I. de ce Dictionnaire vraiment classique a paru cette année à Paris, cliez R e y et Gravier et Baudouin f r è r e s. ***) I. c. p. /igb — 5 oo. No. 29. 5 o- 3 i. et 02. 8 Gyrinus marinus. G. — II n’est pas rare ici. Selon Mr. S a hl b erg on ne le trouve en Finlande que dans la Bothnie orientale *). Haliplus impressus. Mr. Gravenhorst n’a certainement pas eu tort de consacrer beaucoup de temps et de travail à la famille des Brachélytres, qu’il appelé Microptera. Ces petits animaux si difficiles à distinguer et à connaître, sont faits pour exciter la plus vive admi- ration du naturaliste. A mesure qu’ils exercent sa patience , ils lui fournissent matière à d’étonnantes découvertes. „Nulle part la main du créateur ne se „montre aussi grande que dans les infiniment pe- „tits.“ Beaucoup d’espèces des diffërens genres de cette famille se rencontrent à St. Pétersbourg. Staphylinus erythropterus. ~~ nitidus. Gr. — varia- bilis. G. en immense quantité et P 1 usieurs variétés. — laminatus. — aeneus y avec l'es- pèce intermédiaire décrite par GraVen- liorst dans sa Monographie , p. 87**). aeneocephalas. — ci/ierascens (rare). — pu- bescens. — mur inus. — morio. — tristis. — . varions. — varias. — aterrùnus. — opacus. — discoideus. — vernaïis. — fimetarius. virgo ? — nanus? (Les petites espèces m’ont paru moins communes.) *) Disse rtatio Entomologie a Insecta Fenni- caenumerans; - a C. K. Sahlberg. Aboae. Pars IV. p. +8. No. 5 — ï] n'a paru que six de ces in- téressantes dissertations depuis l'année r8r 7 jusqu’à la fiu de 1820, et on doit fort regretter que l’ouvrage du savant protesseur avance si lentement. **) Monograpliia C rum, Auctore J. L. 1806. in 8. oleopterorum Microptero- G. Gravenhorst. G o 1 1 i n g ae. « 9 Xantholinus ochracèus G. Assez souvent. * elongatus. Gr. — p'rocerulus. Gr. ~ piheornis P G. — pyropterus (n’a été pris qu’une fois). A Lathrobium elongatum (un seul individu). — lineare. — lèrminatum. Gr. Paederus orbiculcitus ? Je n’en ai eu qu’un seul et encore en mauvais état. Stenus bi-notatus . Rarement. Oxytelus tricornis . J’en ai pris le mâle une seule fois. — fracticornis , var. b. G.,— carina - tus, avec une variété. L’espèce la plus com- mune de ce genre. — rhorsitans . — depres- sus. — sculpturatus P Gr. Anthophagus caraboides , en grande quantité ainsi que ses variétés. Omalium Ranunculi ; souvent. — crenatum , très-com- mun au commencement de l’été. — brun- neum. — planum. — rufum. G. — coesum. G. — monilicorne. G. — Viburni. Tachinus lepidus. — splendldus. — forma sus. Gr Cet insecte, qui mérite son nom sous tous les rapports, a été pris une seule fois, le 17 Juin, en même temps qne Clivîna arctica. C’étoit une heureuse journée. Mr. Gyllen- hal ne fait pas mention de ce joli petit ani- mal ; le Baron Dejean ne le possède pas; je ne l’ai trouvé que dans la Monographie de Graveuhorst, p. 32 . No. i p . comme habitant Brunsvic. Il y est exactement décrit. Tachyporus chrysomelinus ; commun. — cel/aris ; éga- lement. — analis. — marginatus G. pu _ bescens. — pullus. G. (rare). Aleochara carnivora . — lanuginosa. opaca . nigricolhs t — caiialiculatci , plus fréquemment que les autres. — sulccita. — — angustula. — 10 Aleoch. umbrata. G. — pilicornis. G. Cette dernieie^ que Mr. Gyllenhal a marquée comme un insecte des plus rares, et dont il a pris un unique individu en Véstrogothie *) , ne s est non plus offert à moi qu’une seule fois , se promenant sur une robe blanche. Les singu- lières antennes de cette Aleochare la ren- dent facile à reconnaître. La description de Mr. Gyllenhal est de la plus grande ex- actitude. Mon insecte est toutefois moins noir. Je ne doute pas que les environs de la capitale ne possèdent un nombre beaucoup plus considérable de petits Brachelytres. Le genre Aleochara ne compte pas moins de 58 espèces en Suède. J’espère pouvoir en faire une étude plus particulière l’année prochaine. J’ai peu de choses à dire sur la famille des Sternoxes (les trois premières tribus des Serri- cornes de Latreille). Je n’ai pas trouvé un seul Richard (Buprestis). Parmi les Taupins j’ai pris : Elater obscurus. G. en immense quantité. ■ — pec- tinicornis . — aeneus , avec différentes varié- tés. — murinus; souvent. — fulvipes. G. — ni- gripes. — quercus. — ruficaudis. G. — praeu- stus. — ■ marginatus. — livens. F. — limba - tus (rarement). Les Malacodermes (quatrième et cinquième tri- bus des Serricornes, Lat.) ne m’ont pas non plus K S ) Iasecla Suecica. T om. I. Pars II. p. 4* 7*. No. 3g. 1 1 fourni beaucoup d’espèces remarquables. J’ai cepen- dant noté : Cyphon griseus et pubescens. Le dernier plus com- mun que l’autre. Lycus Aurora, Lampyris noctiluca , la femelle , prise à Paulowsky. Cantharis fusca. G. — j’ustica. G. Celle-ci est tou- jours plus commune que la première, comme Mr. Gyllenhal l’a également observé en Suède *). — clispar . — pellucida, — nigri- cans. — testacea. — fulvicoüis . F. Cette espèce est rare ici. Malachius Cardiacae , la femelle. Une seule fois, au mois de Juillet. De la famille des Térédiles (sixième et sep- tième tribus des Serricornes et une partie des Cla-* vicornes de Latreille), je n ai marque que: Anobium paniceum , qui s’est trouvé en grande quan- tité, malgré que Mr. Gyllenhal dise qu’il est rare dans le Nord **). Ptinus sex-punctatus. Moins commun. Scydmaenus Hellwigii . Corynetes violaceus , avec la variété verte, qu’on ren- contre bien moins souvent, Les Necrophages (autre partie des Clavicornïs» L a t.) m’ont offert, outre les espèces communes par- tout : *) In s. S u e c. Tora. I. Fart. I. p. 55o. No. 3. **) 1. c. p. 2g3. No. 5. 12 Peltïs grosso,. — ferruginea . Strojngylus lut eus. Assez rare. Mr. Sahlberg dit aussi*), que cet insecte (Nitidula luteà) est „minus frequens“ en Finlande. Nitidula silacea. G., rarement ; ce qui est de même le cas en Suède **) et en Finlande ***). — obsoleta , avec diverses variétés. — pusilla. — aenea , var. viridescens. F. (var. c. G.) „omnnim frequentissima. a Byturus tomentosus , avec la variété fumatus. F. Antherophagus pollens ; moins commun. Cryptophagus eellaris , en grande quantité; mais la belle variété : Scanicus. L. une seule fois. — Typhjfie. G., qui est rarissime en Finlan- de ****). — finie tarii ?■ G. — globulus ? G. Catops fomicatus. G., rarement. tr une a tus. G. J’avois pris un 'grand nombre d’individus de cet insecte dans le courant de l’été, lorsque le 20 Août il m’est arrivé pour la première et seule fois d’en trouver un bien plus petit et distingué par des stries extrêmement fines et pointillées. Cette espèce n’est décrite nulle part, du moins autant que je sache, et j ai cru devoir en former une nouvelle sous le nom de Catops punctato-stricitus. M. Brevior , ovatus , obscure fuseras, sericeus, tho *- race elytrisque confertissime punctato-striatis . *) Ins. Fenn. Pars VI. p. 78. No. 19. **) Gy 11 . 1. c . p. 229. No. 18. ** v ) Salilberg. 1 . c . p. 77 , No. ï6. ****) Salilberg. P a r s V. p. 58 . No. 10. i3 La description que Mr. Gyllenhal a faite de son G. truncatus * **) ) (Ptomaphagus truncatus. J.) convient au reste parfaitement a ce nouvel insecte, excepté — i.-o. qu’il est beaucoup plus petit, 2 - 0 . bien plus foncé, et moins pubescent , et 3-o que la tête, le corselet et les élytres ont une infinité de petits points, rangés en stries hfigitucJinales très- rapprochées, irregulieres et souvent confondues en- semble ; la strie suturale est plus profonde et sans points ; les stries sur la tête ont au contraire des points très-marqués. Personne ne peut être plus convaincu que moi du danger imminent qui menace l’histoire naturelle d'un chaos inextricable et d’une confusion sans bornes, par ce nombre infini de nouvelles espèces que les naturalistes s’empressent de constituer, l’un, à l’insçu de l’autre, — danger exposé avec autant de vérité que de talent dans les intéressans discours de Mr. de B a e r à l’occasion de l’établissement d’un Musée Zoologique à honigsberg; personne n’est plus persuadé qu’il y a bien plus de mérite à déterminer au juste et pour toujours une seule espèce jusqu’ici douteuse, que de créer une centaine de nouvelles qui ne le sont plus, lorsqu’on acquiert les moyens de consulter ce que d’autres auteurs ont publié : mais il est des cas , où une espèce est si différente de tout ce qu’on a vu dans le même genre, qu’il n’y a plus possibilité de douter qu’elle ne soit nouvelle. 11 me paroit que le Catops punc~ *) I n s. S u e c. Tom. I. Pars I. p. 27g, No. 3 . **) Z w e i W orte über den jetzigen Zustand der Naturgescliiclite. Vortrage bei G e 1 c- genbeit der Errichtung e i n e s zoologiscben Muséums zu Kouigsberg, von Dr. C. v. B a e r, ausserord. Professor. — Ivônigsberg. 1821 . lu 4- tato-striatus possède ces caractères ; et si dans la suite j’ose encore offrir à la critique des Entomologistes quelques nouveaux insectes, je ne le ferai certaine- ment pas sans avoir préalablement consulté tout ce qui a été dit sur les espèces contiues du genre, ou sur les anciens genres de la famille. Ne me repro- chera-t-on pas toutefois de suivre 1 exemple de quelques-uns de mes illustres confrères , sacrifiant trop légèrement au désir de faire des noms? N au- rai-je pas à me dire : V^icleo meliora proboque , Détériora sequor P Attagenus trifasciatus. — Schaejferi, le mâle, II est rare ici, comme en Finlande *). Je n’ai pas pu attraper la femelle. Trogoderma sub-fasciata (Dermestes. G.). Moins commun, ainsi qu’en Finlande **). Parmi les Clavicornes (de D e j e a n , et qui appartiennent à la même famille chez Latreille) j’ai remarqué : » Hister cadaverinus. P. — unicolor. — carbona - rius. P. — angustatus. P. Le dernier m'a paru rare. Byrrhus pilula. (Mr. le Professeur Besser m’a en- voyé de Volhynie une espèce sous le nom de B. imper ia/is ; je n’ai pu voir en elle qu’une variété grande de B. pilula, et je l’ai *) S a Mb erg. I n s. Fenn. Pars IV. p. 5o. No. 5. (De R- mestes). 1 **) Sahlberg. 1. c . p. 5 x. No. io. i5 prise ici plusieurs fois.) — ater. Pz. — fa- sciatus. — dorsahs. varius. Je ne fais mention (TAnthrenus museorum , que parce que cet insecte s’est montré flans une quan- tité qui surpasse tout ce qu on pounoit s en ima- giner. La famille des Palpicornes m’a fourni nombre d’individus d’ELOPHORus aquaticus , sans que j’aie pu observer la moindre variété. Je n’ai rencontré Eloph. granularis. G. qu’une seule fois. Outre cela : Hydropiiilus Scarabaeoides , fort commun. • — bi-punctatus. Sphaeriditjm uni-punctatum. — melanocephalum. G. termlnatum. G. Les Lamellicornes , qui composent une des plus riches et des plus belles familles dans 1 ordre des Coléoptères, n’ont que peu d’espèces intéressantes dans nos contrées. Le genre qui nous en offre le plus, est celui des Aphodies, et j’ai surtout pris : Aphodius fimetarius , en immense quantité. — spha- celatus. G. — sordidits , avec un grand nombre de variétés, parmi lesquelles celle que P a n - z e r nomme Aph. ^-punctatus a été trouvée le plus fréquemment. Trox arenarius ; moins commun. En Finlande il est aussi' compté parmi les insectes rares *). Geotmjpes stercorarius. — sylvaticus. Le dernier a été souvent pris au commencement de l’été; mais le Geotr. stercorarius ne s’est produit *) Salilberg lus. F e n n. Pars I. p. 5. No. 2 . i6 ‘en grande quantité que vers l’automne. Si les observations de Mr. Malinowsky *) sont fondées, nous devons nous attendre à un hiver rigoureux , car les mittes **) qui infestent cet insecte, ont été fort nombreuses cette année , et se sont trouvées également attachées au-dessous du corselet, à l'abdomen,* aux pattes 4 ce que j’ai de même observé sur Htstkr unicolor et carbonarius etc. Melolontha Hippocas tani var. a . et b. G, — On ne rencontre jamais M. vulgaris dans ce climat. C’est également Mel. Ilippocastani qui abon- de dans les contrées septentrionales de la Suède ***) et en Finlande ****). Anomala Julii ; peu commune. En Finlande elle ne se trouve qu’en Savolax et Tavastland *****), Omaloplia brunnea. Cetonia aenea. G. On la voit aussi souvent que Cet. aura ta. — Mr. S a h 1 b e r g dit de même qu’elle est „sat frcquens 44 ******). Sinodendron cylindricnm. Je n’ai jamais attrapé que des femelles. *) — „finden sich an Brust und Hinterîeib die Milben ver» ,.theilt, und sind rultig , so ist der ganze .Winter streng, „und wird strenger seyn , wenn sie dicht zusammen , als „wenn sie zerstreut sassen.“ — Malinowsky dans 1 1 - 1 i g e r. M a g a z i n fur Insektenkuude. Band 5„ p. 249. **) GAMASUS Coleoptratorum. Lat. **'*) G y 1 1 e n il a 1. I n s. Sue c. T o m. I. Pars I. Add, p. 558. ’“***) Sahlberg. In s. F e n n. Pars II. p. 20. No. r. *****) Ibidem. No. 4 . ******) k c. p. x 7 . No. 2. 1 7 HETËROMERES. La plupart des genres qui constituent cette sec- tion, appartiennent aux régions méridionales, et ceux d’entre eux qui ont quelques espèces chez nous, sont les moins remarquables. Certes nous n’avons pas manqué de Tenebrio molitor , plus ou moins grand" mais je n’ai pas été assez heureux de retrouver Te- nebrio obscurus, dont un seul individu s’étoit pré- senté l’année dernière. Au reste j’ai noté : Hallomenus humer alis , de différente grandeur. Anthtcus flordlis. Mordella fasciata. AïîASPrs front alis. — lateralis. G. TÉTRAMÈRES. L’énorme famille des Curculionites attend en- core son B o n e 1 1 i. L’entomologiste le plus novice ne peut que s’apercevoir de la disparité entre les anciens Charansons (Curculio) de Linné, entre les espèces des deux genres Curculio et Rhynchae- nus de Fabricius. Quelques coupes établies par Olivier et L a t r e i 1 1 e *) n’ont pas suffi pour débrouiller ce chaos. Le savant Germar en a fait une étude particulière, et nous a donné en 1 Ô 17 les noms de 52 nouveaux genres**), et en 1821 quelques-uns de ceux-ci déterminés et éclairés par des espèces ***). On parle d’un travail de Mr. *) Le Règne Animal par Cuvier. Tome III. p 525 — 329. **) Ma gaz in der Entomologie, voir Germât u n d Zincken g e n a n 11 1 Sommer. B a 11 d 2. p. 55 C) . ***) Ma gaz. d. E n t. B and p.p. 291 _ 3/5 3 iô Schonherr, qui justifiera nos plus grandes es- pérances ; mais il n’a pas vu le jour, et il n est connu que de quelques amis de l’auteur. Le Baron D e j e a n a aussi consulté un manuscrit de M e- gerle, qu’il cite dans la préface de son Catalo^ gue (p. V). Cependant nous n’en sommes pas plus avancés, et ce même Catalogue est à la rigueur le seul ouvrage qui jusqu’ici nous donne quelque idée de la division de cette famille. Ne connaissant pas les caractères de tous les genres , j’ai souvent dû nommer mes insectes par analogie avec les espèces dont j’ai été sûr. Il n’y a du moins rien de douteux dans la dénomination de celles qui suivent, et que j’ai trouvées ici. Rhynchites Betuleti. — cupreus. Orchestes Populi. Dorytomus arcuatus . Tremulae P Anthonomus Nucum. Gm. Pissocles Fini ; moins souvent. — piniphilus. G. rare. HYLOBrus ylbietis , en immense quantité. Merionus obscurus. Pachygaster ovatus ; en grand nombre. Polydrusus Pyri. — prasinus. O. — Betulae P O. — fulvicornis . — argent a tus , avec différentes variétés, pendant tout l’été. — flavipes , ra- rement. — varias. Ce petit charanson , le plus commun à St. Pétersbourg, ne m’a .pa- ru décrit nulle part. Je l’ai longtemps regar- dé comme une variété de Curculto fulvipes. F. ’ mais Mr. Besser m’en ayant commu- niqué des individus sous le nom de Tricho- lus varius *) , j’ai été bien aise de pouvoir enfin l’appeler ainsi. ■*) Tricholus (M e g e r 1 e) esc un sous-genre de POLY- DRUSUS. (De je an. Cat. p. g3.) *9 Sitona canina. — lineata. Rhinodes aterrimus ; rarement. Il y a beaucoup de Xylophages dans la ville et les environs. Les plus dignes d’attention parmi ceux que, j’ai pris, ont été : Hylurgus ater. Scolytus destructor, Crs Boleti. Latridius serratus 5 par-tout. acumincitus (Der- mestes) P. une seule fois. Triphyllus bi-fasciatus ; en quantité, Synchita Jugïandis. Cerylon histeroides. Rhyzophagus politus. — parvulus. G. Tous deux assez rares. Cucujus depressus ; n’appartient pas à ce climat, et semble avoir été apporté avec du bois. Dendrophagus crenatus . G. — Extrêmement rare. Les Capricornes (Longicornes. Lat.') se sont présentés en petit nombre. J’ai trouvé : Monochamus Sutor et Sartor , selon la distinction que Mr. Schonherr a établie*). — pellio? ainsi nommé par Mr. Germar **). Mais toutes ces espèces ne sont enJTeffet que des va- riétés de Monochamus Sutor. D. Saperda Carcharias. Moins commune. *) Voyez Lamia Sartor, dans Synonymia Insec- torum. Tom, I. Pars III. p. 385. Note g. ##) Magazin der Entomologie. B and 3. p. No. h. c. (Lamia pellio.) 20 Callimum violaceum ; en grande quantité et plu- sieurs nuances. Leptura sanguinolenta ; rarement. La famille des Chrysomelines , la plus brillante des Tétramères, nous a bien offert, comme à l’or- dinaire, des milliers de Chrysomela staphylea , V'i- tellinae , Cochleariae , marginella etc. ; mais je n’ai pas trouvé cette année une seule Altica eleracea , d’ailleurs si commune. — Plus rares ont aussi été i JDonacia simplex . Altica flexuosa. Chrysomela Tremulae. TRIMÈRES. Une quantité innombrable de pucerons *■) ont fait pressentir que les Aphidiphages seroient plus rares dans le courant de l'été ; ce qui n’a point manqué d arriver. Les Coccinelles les plus ordinaires ont été fort tardives à se montrer. Ce n’est qu’au mois d Août que la C. septempunctata a été nombreuse. J ai aussi pris C, sex-pustulata , conglomérat a, ocel- lata, bi-puTictatu etc. L’insecte le plus remarquable de cette famille, que j’aie attrapé, est Cacidula pec- t or a lis * je n’en ai vu qu’une seule. DIMÈRES. Je conserve encore cette section avec le Baron °jean, malgré que Mr. Latreille vienne de *) Aphis. L. DG. F. L a t. 21 prononcer que „la coupe des Dimères ou Coléop- tères n’ayant que deux articles aux tarses, doit être ^supprimée, vu qu’il est maintenant certain quelle „a un article de plus , mais que son extrême peti- tesse avoit dérobé à ses regards , ou qu’il avoit ^négligé , doutant de son existence *)“. — Je n’ai rencontré que deux individus de Pselafhus Kar- scenii. R . MONOMÈRES. Mr. Fischer a adopté cette section d’après l’observation de Mr. L a t r e i 1 1 e , que le Derme- stes Armadillo de Degeer n’a qu’un seul article aux tarses **) , et il en a formé un nouveau genre : Clambus ***). J’ai plusieurs fois pris ce petit insecte. Ayant donné plus d’attention aux Coléoptères qu’aux autres ordres, qui en général demandent plus de loisir et des recherches plus assidues, je n’aurai malheureusement à présenter que des notes fugi- tives sur quelques espèces parmi les Orthoptères, * Hémiptères , Lépidoptères etc. ORTHOPTÈRES. La Blatte germanique n’a été que trop com- mune, même dans des maisons où jusqu’ici elle n’a- *) H i s t. Natur. des Coléoptères d’E u r o p e. In- troduction, p. 22. ^Le Règne Animal par Cuvier. Tom. III. p. 365. * **) Généra Insectoruœ. p. 52. i 2 % voit point fait d’apparition. Je me rappelle à cette occasion ce que Labillardière rapporte sur la voracité et la propagation de cet insecte , passage cité dans l’intéressant Magasin d Illiger , que je n’avois pu consulter avant de publier mes Obser- vations *). Il faudra y ajouter, p. 1 4- > que la Bl. germanique , qui en general ronge tout ce qu elle rencontre, fait aussi ses délices de citrons, d’autres acides végétaux, et quelle se nourrit même d’encre**). HÉMIPTÈRES. Dans la famille des Géocorises de La treille, j’ai pris et je regarde comme assez rares : Aradus brevieoüis. F al. Lygaeus Thymi . W. Fal. (à Gronstadt.) Salua saltatoria. Fal. Trouvée plus fréquemment. Dans la famille des Aphidiens j’ai marqué Aphis populeti. Pz. , comme un des plus beaux de nos nombreux Pucerons. N E V R O P T È R E S. Il n’y a rien eu de plus commun ici pendant l’été que Libellula aenea , Aeshna grandis , Agrion Virgo et Puella ; que Semblis lutaria , Hemerobius perla, Phryganea grandis et rhombica etc. — Outre ces espèces j’ai trouvé, mais bien moins souvent, Libellula depressa. Sejviblis marginata. F. *) Essais JS u t ona o 1 q g i q u,e s. No. i. **) M a § a z i ii f ü r I u ,s e k t e n k u n d e. B a n d p. 25 23 Hemerobius nitidulus . Ephemera venosa. Phryganea variegata. Celle-ci, poussée par un vent extrêmement fort le i5 Mai, couvroit par milliards la ville et les environs pour une couple de jours. On en voyoit dans l’air, dans les maisons, sur les rues, sur les che- mins, et surtout sur les bords des rivières. Ensuite elle est devenue plus rare. HYMÉNOPTÈRES. Cet ordre fournit beaucoup d’insectes à nos con- trées ; cependant on en a moins vu cette année. Les belles variétés de Cimbex variabilis , si parfaite- ment développées par Mr. Klug*), n’ont pas été aussi nombreuses qu’à l’ordinaire. Je n ai trouvé que Cimbex 'variabilis femorata , mâle et femelle. — mon - tana , mâle et femelle. • — lucorum. K. Dans le grand genre Tenthredo. F. je dois con- sidérer comme plus rares : TenthPvEdo maura . F. — rufiventris. Pz. ■ — mo- rio . F. — (Malgré que Mr. Jurine regarde cette espèce comme un Allantus **), je suis fort tenté de la classer parmi les Ne- mates , d’après la figure que l’auteur donne lui-même de ce genre, PL 6. de son ouvrage sur cet ordre). *) Sut le genre CIMBEX dans Veihandlungên cl e r Gesellschaft Naturforschender Freunde in Berlin. B a n d I. St. 2. p.p. 71 — 98. **) Nouvelle Méthode de classer les Hymé- noptères etc. p. 56 . H Hylotoma ustiilatci. Hybonotus camelus. K. Vesp’À holsatica. F. Assez commune ici. Une belle Fourmi que Panzer a nommée For- mica dorsata *), n'a été prise par moi qu’une seule fois. Latreille dit que c’est la femelle de F. rufa **). Je n’ai pas encore eu le loisir de m’occuper des intéressantes familles des Pupivores et Mellifères. LÉPIDOPTÈRES. Les Lépidoptères nous ont pour ainsi dire man- qué, du moins comparativement aux années précé- dentes. Les DruRNES surtout ont été rares. Je pré- sume qu’il faut en chercher la cause dans les pluies continuelles pendant l’automne de 1821, dans-l’éton- nante douceur et l’humidité de l’hiver , qui appa- remment ont détruit les oeufs , les chenilles et les chrysalides. La Vanesse Petite-Tortue. God. (Papilio TJrticae. L.) ne s’est montrée en quelque quantité qu’au mois de Juillet. Je n’ai presque point vu de Piéride du Chou. God. (Papilio Brassicae. L. Pon- ■riA Brassicae. Ochs.), et le Docteur Herold n’au- roit pas pu composer chez nous son savant ouvrage sur l’anatomie de ce Papillon ***). — E n revanche *) Kritische Révision der Insekten- Faune Deutscliland s. Bàndclien II. p. 216. ITist. Natur. des Crustacés et des Insectes. T o m. i3. p. 255. ’ *) Entwickelungs-Geschichte der Schmet- terlmge an atomise li u n d physiologisch be- arbeitet von Dr. Herold. Cassel und Mar- ur g. i8i5. in 4- avec figures; ouvrage qui a exigé la dissection dôme infinité de chenilles et de chrysalides. 25 nos choux ont été superbes , et nos potagers n’ont j amais offert un plus bel aspect. Parmi les Crépusculaires j’ai pris une couple de Smerinthus Populi. Lac, Le i Mai un magnifique Sphinx du Troène (Sph. Ligustri. T.) est sorti chez moi d une chry- salide que je conservois depuis le mois de Septem- bre 1820. Ainsi il lui a fallu plus de dix-neuf mois pour subir sa dernière métamorphose. Mais Mr. Go- da rt dit qu’il en est qui restent même trois ans sous l’état de nymphe *). J’ai pris l’anne'e passée aux mois d’Août et de Septembre plusieurs che- nilles qui n’ont pas tardé à se transformer en chry- salides , et qui se trouvent encore dans cet état. Une d’entre elle m’a fourni le moyen de constater l’exactitude des observations de Réaumur **) et DeGeer. ***). La terre du poudrier dans laquelle j’avois mis cette chenille, ne lui convenoit pas ; elle s’y enfonçoit à deux reprises, et malgré que j’eusse mouillé la terre , elle en sortit et fit sa métamor- phose sur la surface , à mes yeux, après huit jours d'immobilité. Cette chrysalide étoit au commence- ment verte comme la chenille ; peu-à-peu la partie postérieure se rembrunit, ensuite le dos, à la fin le ventre ; dans quatre jours elle avoit gagné sa cou- leur de brun-marron. Elle est encore vivante , car *) H i s t. Natur. d e s !L é p i d o p t è r e s ou Papillons de France. Tome III. (Paris. 1821.) p. 26. **) Mémoires pour servir à 1 5 H i s t. de s Insectes. Tom. II. p. 256 . ***) Abhandlungen z u r Geschiclite d e r In- s e k t e n. U e b e r s. von G o t z e. B a n d 2. T la. I. p. 160. 4 26 j’ai trouvé qu’elle respiroit en la plongeant dans l’eau *). Dans les différentes tribus de la troisième fa- mille, celle des Nocturnes , je n'ai noté que Cossus ligniperda. Hepialus Uumuli ; ordinairement en immense quan- tité. Liparis Salicis. O ch s. Eyprepia caja. Ochs. Pygaera bucephala. Ochs. — anachoreta. Ochs. Marmo typica. Ochs. PiiüsrA moneta. Ochs. *— Chrysiùs. Ochs. Phalaena betularia , avec des variétés. — grossula- riata. — centumnotata. — pusaria. Chilo culmellus. Z. Alucita dentella. Lat. (Ypsolophus dentatus. F.) DIPTÈRES. Nul doute que Mr. Meigen ne trouveroit ici de nouvelles espèces pour enrichir son précieux tra- vail sur cet ordre , travail qui n’avance que trop lentement au gré des Entomologistes **). Nos ma- rais abondent en -Cousins et Tipules , nos jardins en Mouches ; cependant tous ces insectes ont été moins nombreux cette année. — Outre les Tipu- LArREs communs partout , j’ai pris Tanypus melanu - tus. Meig., qui ne l’est pas du tout. *) Voyez le mémoire de Réaumur sur la respiration des chrysalides. r I'om. I. p. l^oo et suiv. **) Nous ne possédons que les deux premiers Volumes de son Sjstematische Besclireibung der bekanntenEuropâischenZweiflügligenln- sekten. 1818 et 1820. On nous en promet encore trois. Penthetrta holosericea , femelle. Une seule fois. Mr. Meigen la regarde lui-même comme rare *). Je n’ai pas retrouvé la belle Ctenophora gut- tata , dont j’ai déjà présenté il y a un an la des- cription à la Société Impériale des Naturalistes de Moscou. » Parmi les Taons je n’ai vu qu’un seul Chry- sops ùaîicus. Meig. ; mais assez souvent Chrysops relictus du même auteur. Dans la famille des Asiles le plus remarquable m’a paru être Dioctria atricapilla , À Meig. Je terminerai cette lettre par la description d’un joli petit Carabique que je crois nouveau, et que j’ai pris la liberté de nommer en l’honneur de mon chef et bienfaiteur Monsieur de Fock, Con- seiller d’Etat et Directeur de la Chancellerie privée du Ministère de l’Intérieur ; parce que c’est lui qui l’a trouvé. BEMBimon Fockii. M. Feri'ugineo-testaceus , nitidus , ocuîis solis nigris ; tliorcice brevi , sub-cordato , angulis posticis acutis ; elytris striis s ex profundis punctatis. Descriptio: Caput angustum , elongatum , ferru- gineum , foveola inter antennas utrinque ; Oculi prominuli, nigri • palpi testacei , cras- siusculi , pubescentes, medii extrorsum subu- *) Tlieil I. pag. 3o.^. 2 5 lati ; antennae thorace longiores , totae te- staceae, hirsutae. Thorax brevis vel longitudine multo latior ; trun- cato-cordatus ; lateribus rotundatis , tenue marginatis ; basi depresso sinuato , angulis prominulis acutis ; iinea longitudinali et im- pressionibus duabis parvis postice notatus ; totus ferrugineus, glaber, nitidus. ScuteUum parvum, triangulare, ferrugineum. EJytra thorace triple longiora, convexa, acumina- ta, dilutiora , glabra , nitidissima ; in disco interiori utriusque ely tri stria e très : prima juxta suturant integra, profunda ; secunda an- te apicem evanescens ; tertia adhuc brevior • omnes distincte punctatae. Intra marginem exteriorem etiam stria tenuissime punctata. Corpus subtus ferrugineum. Pedes testaceii Longitudo lineae cum dimidia. Locus: Dom. M. a Fock semel invenit in horto suo in insula Pharmacopolarum. Obs. Affinitas BEaiaroir rivularis. var. b. G.*) ; sed minus , antennae totae ferrugineae et striae elytrorum evidenter punctatae. C est un Ocydromus de Clairville **) , et il ny a point de doute qu’il n’appartienne à la cin- quième division des Carabiques de La treille, qu il nomme Sübülipalpes ***). 11 me semble, en le comparant à plusieurs espèces des genres Lopha, Le- JA, Peryphus et JNotaphus, qu’il ne peut être qu’un *) In S. Suec. T o m. I. Pars II. p. 3 /,. No. iS. var. b. ) Entomologie Helvétique. V o 1 . 2. p. 16. P 1. I. )JIist. Natur. des Coléopt. d’E u y o p e. L i v r. I. p. ûo. 29 Bembidion, du moins il l’est certainement selon Bo- nelli. Le Baron Dejean ayant placé les Bemb. t -ivulare et 4 - striatum , G. dans le genre Trechus *), j’aurois été tenté de le réunir à ceux-là , à cause de son habitus , de sa ressemblance générale avec ces espèces au premier coup d’oeil ; mais les palpes extérieurs sont évidemment subules , ,, ayant 1 avant- dernier article renflé, et le dernier beaucoup plus ,, petit et aciculaire, en formant une petite pointe **).“ Nous ne serons jamais bien éclairés sur les diffé- rences de ces genres si souvent confondus et si dif- ficiles à reconnaître, avant de posséder la suite de l’ouvrage que M. M. La treille et Dejean ont commencé d’une maniéré si digne de leur haute réputation. * Il est à remarquer que les observations prece- dentes se fondent toutes sur des insectes qui ont été pris par moi ou pour moi. Je n’ai pas consulté ni d’autres collections, ni d’autres Entomologistes. J’ignore même s’il est ici des personnes qui font la chasse aux insectes. Boeber est mort, sa col- lection est encore perdue pour la science ; et mon respectable ami le Docteur Henning, à qui je ne cesse d’avoir tous les jours de nouvelles obligations, s’occupe à ranger la sienne, et n’a plus de loisir à donner aux excursions entomologiques. Place d’Isaac , Oct. 1822. *) Catalogue, p. 16 . **) Latreille. 1. c. p. ? 5 . 3o ABBRÉVIATIONS. D. D e j e a n. DG. DeGeer. F ; Fabricius. F al. F ail en ( Monographia Cimi - cum Sueciae.) G Gyllenhal. G 6 d. G o d a r t. Gm. Germar. Gr. Gra venhorst, I. 1 1 1 i g e r. K. K I u g. ^ L. Linné. Lat. Latreille. M. Mihi. Me i g. M e i g e n. O. Olivier. O c h s. Ochsenheimer. P. P a y k u 1 1. Pz . P a n z e r. R. Reichenbach (Monographia Pselaphorum). S. S t u r m. W\ Wolff ( Icônes Cimicum). Z. Z i n c k e n.