MÉMOIRES SUR LA FAMILLE DES FOUGÈRES PA R A. L. A. FÉE , * » * Professeur de botanique à la Faculté de médecine de Strasbourg , premier Professeur et Pharmacien en chef à l’hôpital militaire d Instruction de la même ville , Membre titulaire de l’Académie royale de médecine et de plusieurs autres Sociétés savantes. ET EN PARTICULIER DE LA NERVATION. m pi 5 X!cjuaubHt(Ljix de l’Edi lion Tirée à 160 exemplair^, ^ absF" ■ — 0— œ%j|| STRASBOURG , DE L’IMPRIMERIE DE V. e RERGER-LEVRAULT. 1844. PREMIER MÉMOIRE. DES BASES ADOPTÉES DANS LA CLASSIFICATION DES FOUGÈRES, ET EN PARTICULIER DE LA NERVATION. I. STRUCTURE GÉNÉRALE DES FOUGÈRES. Toute fougère se compose d’une racine fibreuse avec ou sans souche (rhizome). Ce corps radiciforme rampe à la surface du sol , s’élève quelquefois en grimpant sur les troncs ou sur les rochers , et peut , s’accroissant de bas en haut , constituer une tige de dimension plus ou moins considérable ( connus ou stipe). Cette partie fondamentale passe de l’état de rhizome à la condition de tige par des nuances insensibles en conservant la même structure anatomique. Le système vasculaire se présente sous l’aspect de faisceaux ligneux anastomosés entre eux, de manière à former une sorte de réseau ; quelquefois ces faisceaux , considérablement aplatis , affectent l’apparence de lames longitudinales diversement contournées. Le nombre des faisceaux, ainsi que leur forme , fournissent des caractères qui servent dans plusieurs cas à confirmer les genres. Sur la partie antérieure du rhizome ou supérieure du stipe , apparaissent des bourgeons écailleux, d’ou les feuilles ou frondes tirent leur origine; celles-ci sont roulées en crosse sur elles -mêmes à leur naissance : les pinnules sur la nervure médiane, les pinnelles sur le rachis ou pétiole commun, et le rachis sur le rhizome ou sur le stipe. Les bourgeons sont unifrondés, mais les frondes qui les constituent peuvent être de deux sortes , stériles ou fertiles. Il ne serait pas entièrement juste de les dire monoïques ; cependant les fougères qui ont des frondes de deux espèces sont physiologiquement différentes de celles qui n’en ont que d’une seule; il paraîtrait convenable de les désigner sous une dénomination distincte, destinée à rappeler cette hétéro- phyllie : le nom de diplotaxides donné aux premières, et celui de monotaxides donné aux der- nières, nous paraîtraient convenables. Les fougères diplotaxides, c’est-à-dire celles dont les frondes sont soumises à une double loi de développement, se trouvent dans tous les climats, quoique bien moins fréquentes en Europe que sous les tropiques. Il n’existe en France qu’une seule polypodiacée qui ait ce caractère. On la trouve dans le genre lomarici, dont l’espèce européenne était connue de Linné sous le nom de Blechnum spicant. En Allemagne, le Strutliiopteris germanica , Willd. est diplotaxide. Com- parées aux frondes stériles , les frondes fertiles sont plus étroites et plus raides. Elles paraissent les dernières et se développent au centre de la tige, si c’est une souche ou un stipe, et à l’extré- mité du rhizome si c’est de ce support qu’elles proviennent. Elles se chargent de capsules avec profusion dans toute leur étendue (acrostichum , cevatopteris , polybotrya , chry sodium , da- næa). Dans certains genres les modifications sont profondes et la forme s’altère considérablement ( onoclea, niphobolus , hymenostachys , rhipidopleris ) ; mais quel que soit le degré de changement auquel elles atteignent, la nervation reste la même; elle se simplifie seulement en raison de la réduction des dimensions. Les fougères monotaxides, c’est-à-dire, n’ayant qu’une seule sorte de frondes, sont les plus nombreuses. Quoique toutes puissent devenir fertiles, il n’arrive pas toujours que toutes le deviennent en effet. Les capsules naissent vers la partie supérieure de la fronde, qui tantôt reste la même ( poly podium , asplénium , aspidium, adiantum, etc.), et qui tantôt se modifie consi- dérablement et autant que pourraient le faire les fougères diplotaxides ( photinopteris , psyg- mium , hymenolepis) , seulement dans celles-ci l’action modificatrice s’exerce sur les frondes séparées, tandis que dans les autres elle opère uniquement sur les pinnules supérieures; cepen- dant et comme par exception, elle peut se manifester sur les pinnules moyennes ( Osmunda interrupta , Mich., Todea africana, Willd.). \ ( 2 ) Dans les fougères spicifères, le stipe produit d’abord des frondes stériles, puis viennent les frondes fertiles. Celles-ci s’élèvent considérablement au-dessus des premières, se subdivisent et se chargent décapsulés, ( aneimia , mohria, ophioglossinn , hein i i n th os ta chys, botrychium, etc.). Il y a donc, comme on peut le voir, de nombreuses combinaisons dans la disposition des parties destinées à donner naissance aux sporanges. Les indiquer toutes serait superflu; il doit suffire de constater les principales , afin de montrer combien dans une famille de plantes aussi mobile, les divisions qu’on serait tenté d’établir sur ces caractères auraient peu de solidité. Quelle soit fertile ou stérile , toute fronde de fougère se compose , de même que toute feuille de phanérogame, de tissu cellulaire et de tissu vasculaire dans des proportions variées, mais qui généralement sont plus également réparties que dans les plantes cotylédonées ; on ne trouve dans cette famille aucune plante grasse et souvent même le tissu cellulaire ne forme que des couches légères à travers lesquelles peut passer la lumière (hyménophyllacées). La cuticule est mince , très-adhérente ; on y voit des stomates , mais en quantité moindre que dans les pha- nérogames. Ce tissu peut se modifier en écailles scarieuses quelquefois piliformes ; il est fort rare qu’il montre des glandes; quelques fougères sont aiguillonnées ( Dav allia aculecita, Sw.). La partie vasculaire de la plante nous occupera bientôt d’une manière toute spéciale. Elle se compose d’un pétiole ou rachis , et de nervures de plusieurs ordres , dont la disposition variée à l’infini est souvent d’une extrême élégance. Les auteurs ne leur avaient pas accordé jusqu’à présent une importance suffisante. Quoiqu’ils eussent dû remarquer qu’en phanérogamie les genres , et souvent même les familles , ont des feuilles nervées d’après un système unique , ils n’en persistèrent pas moins à soutenir qu’un genre de fougère peut être parfaitement circonscrit et pourtant renfermer des espèces à nervation entièrement différente. C’est cette opinion, soutenue par des hommes d’une très-grande valeur scientifique , que nous allons essayer de controverser , comme peu conforme aux lois sur lesquelles s’établissent les méthodes naturelles. Willdenow donnait le nom de rachis au pétiole de la feuille des fougères; d’autres auteurs ont adopté celui de stipe; il en est, enfin, qui nomment stipe la partie inférieure du rachis, et rachis les divisions latérales du stipe. Nous ne voyons pas la nécessité de ces dénominations détournées de leur acception première. On est généralement d’accord pour regarder le stipe comme spécial aux palmiers , et le rachis comme l’axe central de l’épi des graminées ou celui du régime des palmiers. Quelle nécessité de transporter ces noms à d’autres familles? La fronde des fougères est une feuille : donnons à son support le nom de pétiole ; disons-le général , quand il sert d’attache à des pétioles secondaires , et partiel , quand il soutient les divisions d’une fronde pinnée. L’ensemble , formé par ces pétioles , constituera la pétiolation (petiolatio). Ainsi, dans le Pteris aquilina L., on aura pour racine des fibrilles, pour tige un rhizome, pour feuille, une fronde offrant pour pétiolation un pétiole général, subdivisé en un nombre plus ou moins considérable de pétiolules. Dans le TVoodwardia radicans Smith., des fibres radicales pour racine, une souche ou cormus pour tige, une fronde avec pétiole et pétiolules; dans le Cyathea horrida Sw., des fibrilles radicales attachées à la partie inférieure d’un stipe, des frondes à pétioles multiples, etc. Lorsque les frondes sont partagées, on peut se servir, pour qualifier les divers états sous lesquels elles se présentent, des mêmes termes que ceux employés dans la terminologie de la feuille ; si donc la lame est divisée en segments , et que ceux-ci adhèrent à la cô te médiane , elle sera pinnatifide ; bipinnatifide ou tripinnatifide , lorsque les segments seront deux ou trois fois divisés et adhérents aux nervures ; pinnée, lorsque les segments seront libres de toute adhérence et fixés sur des supports libres; bi- ou tripinnée, lorsque les pinnules seront une ou deux fois divisées et également libres ; pinnée - pinnatifide , lorsque les segments libres vers le bas de la fronde seront soudés vers le haut, etc. Nous devons faire remarquer que dans beaucoup de cas il est fort difficile de reconnaître la disposition pinnée de celle qui est pinnatifide; ces mots, comme nous le prouverons bientôt, n’ont pas ici la même valeur qu’en phanérogamie. La plupart des fougères pinnées à la base sont pinnatifides au sommet, et la même espèce peut se présenter simple ou pinnatifide, pinnatifide ou bipinnatifide, pinnée ou bi-pinnée, suivant les degrés d’accroissement qu’elle aura parcourus. Les raisons de cette mo- bilité se trouvent dans la manière dont ces plantes s’accroissent; elles ne forment que bien rarement de nouveaux axes : elles se subdivisent, plutôt qu’elles ne se ramifient. Ce qui va suivre pourra servir de développement à ce qui précède. ( 3 ) Le pétiole tire son origine des faisceaux vasculaires de la tige (rhizome, connus ou stipe). Il est presque toujours continu; cependant toutes les espèces du genre oleandra le montrent articulé; il en est de même des danœa , de quelques cicrostichum et de plusieurs anciennes espèces de polypodium. Lorsqu’il est attaché sur un rhizome, il en revêt la couleur et devient radiciforme ( Struthiopteris germanica Willd. , Aspidium Filix-mas L. , etc.). Mais quoi- que sa hase, qui se montre élargie, soit placée souvent en terre à une assez grande profondeur, jamais elle ne se charge de fibrilles ; circonstance qui prouve que la fronde , dans toute son étendue, est bien un organe aérien. Le bourgeon d’où le pétiole et la fronde proviennent, est de nature écailleuse. Ces écailles paraissent être d’autant plus abondantes , que la plante est destinée à vivre dans des climats plus froids. Cette circonstance sert à expliquer comment, sous cet abri, certaines espèces fort délicates peuvent prospérer sous des latitudes boréales. Lorsque la fougère possède un rhizome ou une tige grimpante, elle progresse et développe ses nouvelles frondes vers la partie supé- rieure ou antérieure de cette base : c’est une véritable évolution centrifuge. Il en est de même lorsque ces plantes ont un stipe et un connus : c’est toujours au centre que se détachent les faisceaux pétiolaires, comme on le voit, chez les palmiers. Dans ce dernier cas la tige se forme des débris de la base des pétioles, mode de développement observé dans toutes les monocoty- lédones pourvues d’un stipe. Lorsque les fougères sont diplotaxides ou dissimilaires, les supports pourraient être consi- dérés, savoir: ceux des frondes fertiles, comme des pédoncules ; ceux des frondes stériles, comme des pétioles. Cette distinction n’est point nécessaire , et l’on est convenu de donner le même nom aux uns et aux autres. Les frondes fertiles apparaissent les dernières, au centre de la souche ou à l’extrémité des rhizomes. Leur vie semble indépendante. Dans le Struthiopteris germanica Willd. les frondes stériles se dessèchent et meurent , tandis que les fertiles , beaucoup plus robustes, persistent fort longtemps et ne mûrissent leurs sporothèces que pendant l’hiver ou même au printemps. Cette apparition tardive des frondes fertiles et leur situation plus intérieure, semblent indiquer d’une part qu’il existe pour les fougères une période de fleuraison comme pour les phanéro- games, et de l’autre, que ces frondes fertiles sont en quelque sorte axillaires à l’égard des frondes stériles , comme les fleurs parfaites le sont à l’égard des feuilles. Quelles sont les circonstances qui peuvent faire reconnaître qu’une fronde de fougère est composée, et lorsqu’on peut décider qu’elle l’est en effet, doit-on reconnaître entr’elle et la feuille composée des phanérogames une analogie complète? Les botanistes ne sont pas d’accord sur les caractères qui séparent nettement les feuilles sim- ples et les feuilles composées. Tous conviennent que la feuille polytome les unit les unes aux autres par des nuances imperceptibles. Les parties constituantes des feuilles composées sont portées sur les pétiolules, et ceux-ci, d’ordinaire, sont articulés, ainsi que le pétiole universel ou primaire; mais il n’est pas rare de voir des feuilles, en apparence composées, dont les pétio- lules sont soudes au rachis ou petiole général. L’existence ou la non-existence d’une articula- tion n’est donc pas un caractère absolu, et il en devait être ainsi, puisqu’il existe des feuilles simples et des feuilles polytomes dont le pétiole peut être ou ne pas être articulé. Il eût donc fallu alors créer six espèces de feuilles dans les phanérogames simples j simples J polytomes > continues polytomes > articulées composées j composées j On s’est contenté d’en créer trois , et de constater que chacune d’elles peut être continue ou articulée. Pourtant la division des feuilles en continues et en articulées a bien plus de valeur que celle qui est établie sur la composition. L articulation , nettement marquée, indique qu’un nouvel axe a ete forme ; quand elle n existe pas , il semble que ce soit le même axe qui se continue. Dans le premiei cas, 1 organe naissant dun autre, sous un nouvel angle, a modifié ses éléments au point de contact ; dans le second , il les a continués sans changement aucun. Dans 1 acception ordinaire des définitions admises , les frondes des fougères , comme les feuilles des phanérogames, peuvent etre simples, polytomes ou composées, et avoir par conséquent des pétioles et des pétiolules; mais si l’on veut les comparer sous le point de vue des arthrodies, nous serons obligés de faire remarquer que les divisions des pétioles sont toujours continues avec lui, et que le peu d articulations que l’on peut signaler sont celles du pétiole avec le ( 4 ) rhizome. Dans ces plantes on doit noter encore que les feuilles mixtes, c’est-à-dire, formées à, la base de parties libres qui devraient les faire dire composées , et au sommet de parties soudées qui devraient les faire qualifier de polytomes, sont extrêmement fréquentes. Elles démontrent, mieux que celles des phanérogames , l’insuffisance des termes adoptés par les auteurs dans le classement des feuilles relativement à leur composition. Ces feuilles mixtes sont si communes dans les fougères , qu’elles ôtent toute valeur aux divisions de genres en espèces pinnées , bi- ou tripinnées, pinnatifides , bi- ou tripinnatifides. Cet inconvénient prouve combien il était important de trouver des caractères solides qui permissent de partager les anciens grands genres en genres peu nombreux et bien tranchés. Nous emploirons souvent dans nos descriptions la qualification de feuilles mixtes pour les frondes pinnato -pinnatifides. Si les subdivisions du pétiole général portent des parties qui soient simples , on dit que ce sont des folioles, ( adianti et allosuri, spec. var.) Si ces parties sont polytomes, on dit que ce sont des pinnules, et si celles-ci à leur tour sont divisées, on les qualifie de pinnelles. Une fronde peut avoir un si grand nombre de subdivisions que les diminutifs deviennent insuffisants pour les désigner. Les dernières sont alors seulement considérées comme des pinnelles. La feuille simple est décrite comme fronde sans autre qualification; si celle-ci a quelques découpures, on nomme sinus les intervalles qui les séparent ; si ces découpures sont irrégulières , on dit que ce sont les déchiquetures ( laciniœ ). IL DE LA NERVATION. Le pétiole se continue dans la fronde, qu’il divise ordinairement en deux parties symétriques : il prend alors le nom de nervure médiane ou de méson'evre. Le mésonèvre peut s’élever au-dessus de la fronde, s’allonger, devenir radicant et reproduire la plante à laquelle il appartient (. Asplénium Jlabellifolium , Cav., Trichomanes radicans , Sw.). Il permet quelquefois, sur le trajet moyen, le développement de bulbilles ( Aspidium bulbiferum Sw.) et de gemmes ( Woodwarclia radicans Willd.), qui, les unes et les autres, sont des organes de multiplication. Le mésonèvre est conique et va successivement, en s’amincissant, de la base au sommet; il est canaliculé ou aplati vers la partie supérieure, arrondi ou semi-orbiculaire vers la partie inférieure, participant ainsi de la forme générale du pétiole des autres plantes. Dans les genres blechnum et lomaria les fructifications s’appliquent contre le mesonevre, et l’indusium y prend naissance. Dans les genres monogramme et pleur o gramme , les capsules s’appliquent aussi contre la nervure médiane, ce qui peut s’expliquer par leur extrême étroi- tesse. A ces rares exceptions près , le rôle de cette nervure médiane paraît être de servir de point d’appui à la fronde, de la mettre en rapport avec les agents extérieurs, et de donner naissance aux nervilles latérales, destinées surtout à être fructifères et à soutenir le parenchyme, principal agent de nutrition. Quelquefois, dès son entrée dans le limbe de la fronde, le mesonèvre s’épanouit en nervilles d’un égal calibre : elles peuvent être alors flabelliformes ( Adiantum platjphjllum , Sw.) ou anastomosées ( Antrophyum falcatum , Blurn. ). Cette circonstance doit etre considérée comme faisant exception à une loi générale ; à parler rigoureusement , il n’y a point alors de mesonevre. Il va sans dire que les écailles dont le stipe est parfois couvert, doivent se retrouver fréquem- ment sur la médiane : elles gagnent aussi les latérales en se dégradant, soit dans les dimensions, soit même dans la forme. Le système général de la nervation des fougères semble obéir a deux forces , 1 une diver- gente et l’autre convergente. Si la divergence agit seule, les nervilles seront libres ( poly podium , adiantum, acrostichum ). Si la divergence agit d’abord et que la convergence agisse ensuite, les nervilles seront mixtes, libres à leur naissance, anastomosées vers la marge, (Jiemidi clyum , antigramma , campteria) ; si la force divergente est nulle et que la convergente agisse seule, la fronde sera simplement anastomosée (Jiymenodium , chry sodium , hemionitis.) En voyant la nervation des fougères soumise à deux forces , on serait assez dispose a donner des noms différents aux nervures convergentes, et à chercher si celui de veinules ne leur seiait pas convenablement appliqué; mais comme il n’existe pas de transition marquée entre les unes et les autres, il semble plus raisonnable de les désigner seulement sous la qualification de nervilles de l. er , de.2. £ ou de 5. e ordre. Le mésonèvre sera la nervure médiane; les nervilles qui en procéderont directement seront des nervilles primaires; celles-ci, se divisant, deviendront des ( 5 ) ner villes secondaires, puis viendraient les tertiaires et même les quaternaires, si ces désignations devenaient nécessaires pour faciliter les diagnoses. Lorsque nous nous servirons du mot nervilles sans autre désignation, nous entendrons parler de toutes les nervilles, moins la nervure médiane ou mésonèvre. Quand nous employerons le mot nervation, il s’agira du système vasculaire tout entier, en y comprenant le mésonèvre. Pour être rigoureux dans les termes, il faudrait, considérant la fronde dans son étendue, regarder comme médiane la partie du stipe à laquelle viennent s’attacher les pinnules; ainsi dans le Polypodium vulgare h., qui est pinnatilide, la médiane des pinnules est déjà une nerville de premier ordre, provenant du mésonèvre; dans le P. Dryopteris h., la médiane des pinnules est une nerville secondaire; dans le Pteris aquilina L. elle est de 5. e ou de 4. e ordre. Si le stipe se divise complètement une ou deux fois , la fronde sera une ou plusieurs fois pinnée ; si c’est le mésonèvre seulement, elle sera incomplètement divisée et deviendra pinnatifide, bi- ou tripin- natifide. Rien n’étant plus difficile à déterminer que le point précis où s’arrêtent les divisions du stipe et celles de la médiane, il vaut mieux, quand on décrit, regarder la pinnule comme une partie distincte, et donner à la nervure qui la traverse le nom de mésonèvre. La nervation des fougères est extrêmement diversifiée et souvent d’une élégance sans analogues parmi les phanérogames. Le plus grand nombre des modifications connues leur appartient en propre, mais il en est pourtant quelques-unes qui se rattachent à d’autres familles. Ainsi la ner- vation bifurquée des oïfersia, des acrostichum et du scolopendrium se retrouve dans plusieurs amomées, notamment dans les feuilles des maranta, des canna et des musa , plantes dont les nervilles divergent de la médiane par parallélisme. La nervation du nevrophyllum ( hyménophyliacées ) a de l’analogie avec celle du strelitzia. Celle du Lophidium la ti folium , Rich. (schizéacées) avec la nervation des feuilles du Ginkgo biloba, L. Celle des drynaria, des hymenolepis , des niphobolus , des pleopeltis à mailles appendicuîées, rappelle la nervation de la plupart des arbres de nos climats, celle de quelques potlios et de plusieurs figuiers exotiques. On trouve dans un certain nombre d’aroïdées exotiques des nervilles qui naissent de la marge et vont se diriger vers la médiane, la nervation des micro gonium (hyménophyliacées) présente cette singulière disposition. Ces rapprochements, s’ils ne donnent pas lieu à des identités, démontrent cependant de grandes analogies. La nervation des fougères se complique par des transitions assez ménagées. Elle peut se réduire à la nervure médiane ou mésonèvre ( Trichomanes lanceum Willd., Monogramma graminea Schk.), et former une quantité presque innombrable de mailles appendicuîées d’une extreme petitesse ( L ep L o c h i lu ,s' , psygmium, nevroplaty ceros ). Ces divers passages peuvent être facilement constatés par le seul examen des planches que nous donnons à la suite de ce mémoire. En general, plus la neivation est simple et plus les fougères sont petites. La nervation com- pliquée peut se ti ouver dans des especes a petite dimension, mais il n’existe pas de grandes fougères réduites à un petit nombre de nervures. Dans les fougères diplotaxiques la nervation reste la même, quoique les frondes fertiles et les frondes stériles soient différentes. Nous ne connaissons à cet égard que deux exceptions. Elles se trouvent dans les davalliacées {Dav allia heterophylla Sw., et pectinata Sm.); mais cette dissemblance n’est pas complète, puisqu’elles ont toutes des nervilles libres. Il n’existe aucune espèce diplotaxique ayant tout à la fois des frondes à nervilles libres et à nervilles anastomosées. Lorsque la fronde fertile est étroite , les nervilles peuvent devenir plus courtes et même se réduire au mésonèvre; mais il n’y a pas pour cela anomalie, seulement le caractère s’efface et n’est pas remplacé par un autre. Au reste, cette circonstance est excessivement rare. La nervation des fougères se présente sous deux chefs principaux qui la montrent formée de parties libres ou de parties soudées. Les nervilles libres ou éleuthêrom'eres paraissent être le résultat dune force divergente, agissant plus ou moins complètement sur elles. Les nervilles unies ou sy nombres semblent être le produit de deux forces : l’une de divergence, qui les fait s’écarter du mésonèvre, l’autre de convergence, qui les y ramène; ces forces n’étant pas exacte- ment balancées, donnent lieu à des modifications sans nombre. 2 À. Nervilles libres, divergentes ou éleuthéromères. Cette nervation est presque exclusivement celle des fougères d’Europe. Elle affecte deux dis- positions particulières : la pinnée et la parallèle; mais l’une semble passer à l’état de l’autre par des transitions insensibles. Nous avons représenté toutes les modifications quelle peut affecter : î.° Les nervilles pinnées peuvent se subdiviser en nervilles de 2. e et en nervilles de 3. e ordre; elles ouvrent des angles qui n’excèdent guère 43° et atteignent bien rarement la marge. Tantôt elles sont raides et tantôt flexueuses; quelquefois elles décrivent des courbes. Souvent, en se terminant , elles se renflent et deviennent transparentes. Les sporotbèces se montrent ordinaire- ment sur la partie moyenne de leur trajet, et lorsque ceux-ci sont pourvus d’un indusium , ce tégument est attaché ou vers son milieu ou par ses côtés , circonstances fort appréciables comme caractère générique. Dans les trichomanes c’est le prolongement de la nerville qui forme la columelle centrale du sporothèce et s’élève au-dessus de lui, sous la forme d’un filament plus ou moins long. Dans un certain nombre de polybotrya , les nervilles quittent la marge et s’al- longent en un long filament libre et fort raide. On trouve, dans les phanérogames, des plantes à nervation pinnée, mais non pas au même titre que dans les fougères; dans celles-ci les nervilles de 2. e et de 3. e ordre divergent les unes des autres , et il n’existe aucune trace de fibrilles intermédiaires s’en détachant pour s’anastomoser. L’intervalle souvent considérable qui les sépare , est occupé par du tissu cellulaire , tandis que dans les phanérogames il se forme un réseau à mailles étroites, dont l’aire reçoit du tissu cellulaire , mais en très-petite quantité , et comme séparé , cellule à cellule. On peut observer cette disposition dans le psygmium et dans quelques autres fougères à nervation anastomosée. La nervation pinnée appartient presque exclusivement à des fougères à frondes divisées. La divergence qui , en dernier lieu , s’exerce sur les pinnules , opère aussi sur toute la fronde pour la partager complètement ou incomplètement, et la rendre pinnée ou pinnatifide. Il est encore à remarquer que le calibre des dernières nervilles , devenant de moins en moins considérable, celles- ci peuvent s’atténuer avant d’atteindre la marge et donner lieu à des pinnules entières ( Poly - podii spec.). Il en sera de même si ces nervilles forment des courbes dirigées vers le mésonèvre. 2. ° Les nervilles qui divergent par parallélisme, décrivent souvent une légère courbe en quittant le mésonèvre pour gagner la marge. Elles se bifurquent vers un point de leur trajet à travers la lame; quelquefois cette bifurcation est simple, quelquefois les branches bifur- quées sont -elles même divisées. Le calibre des nervilles est égal dans tout leur parcours. Elles ouvrent, avec le mésonèvre, des angles variables de 85° et plus. Il en est qui s’épanouissent, de dedans en dehors , en formant des espèces de paraboles qui se terminent par la marge. Cette disposition, que l’on retrouve dans quelques amomées, résultant de forces divergentes également balancées, donne lieu à des frondes entières ayant une certaine amplitude. Ces frondes doivent avoir une marge entière ou à peine denticulée, et c’est en effet ce qu’on ob- serve. Elles sont aussi très-propres à servir de point d’attache à des sporotbèces de forme linéaire; aussi les trouve-t-on dans les anciens genres asplénium et diplazium, ainsi que dans les genres scolopendrium et lomaria. Ces nervilles tantôt atteignent la marge et tantôt ne l’atteignent pas. Dans le premier cas ( stenochlœna ) , elle viennent se perdre dans une épaisse bordure , d’apparence cornée , à demi- translucide , dont la nature est vasculaire ; dans le second , elles épaississent leurs sommités en s’entourant de tissu cellulaire. On voit quelquefois ces extrémités renflées s’étaler latéralement et aller se confondre avec celles des nervilles voisines ; cette confluence peut alors donner une maille, mais il est facile de reconnaître que ce phénomène n’agit que partiellement sur l’éten- due d’une même fronde. 3. ° Les nervilles ffabelliformes sont aussi bifurquées , mais comme elles prennent cette dispo- sition dès l’entrée du pétiole dans le limbe, il ne peut y avoir de mésonèvre. Les fougères qui présentent cet arrangement, ont des pinnules généralement entières, dont la marge est proli- fère ( lindsœa , adiantum , casebeeria , allosurus ) ; souvent ces pinnules sont obliques. Elles n’ont point cl’analogues parmi les phanérogames, et ne sont jamais conni ventes au sommet. Les nervilles des frondes peltées ou palmées ne sont autre chose que des nervilles flabelli- formes, libres de parenchyme ( rhipidopteris ). Ces trois modes de nervation, résultent d’une seule loi, celle de divergence; elles peuvent donner lieu à des soudures par approche, sans que l’on doive pour cela constater deux sortes de nervilles. B. Ne/villes unies. Synomérie. 1. Unies par simple convergence ou par rencontre. D’abord séparées par divergence, les nervilles des pinnules voisines se rencontrent et se soudent pour former des angles, sur le sommet desquels s’élèvent fréquemment une droite qui, elle-même, peut aller gagner l’angle voisin et se souder vers le sommet, divisant ainsi tous les angles formés, en deux angles inscrits dans chacun d’eux (cyclodium , monogonia, goniopteris et st egno gramme?) Il est facile de reconnaître que ces soudures ont lieu sans l’intervention de nervilles spéciales ou de nervilles d’union. Regardant cette disposition comme analogue à celle observée dans les frondes à nervilles pinnées , on pourrait , sans trop d’inconvénients , réunir le cyclodium aux polystichum , les goniopteris aux poly podium ; mais outre que les genres à nervilles unies par rencontre ont un port qui leur est propre, il est facile de décider que cette disposition n’est pas le résultat du hasard, puisqu’elle existe invariablement dans tous les individus d’une meme espèce, ce qui permet de la dire organique. Dans les nervilles véritablement anastomosées, deux forces ont présidé à l’anastomose ; tandis que dans le cas dont nous parlons la force con- vergente seule a dû agir. 2. Unies par i intermédiaire d’une nerville marginale. Des nervilles pinnées ou parallèles, après avoir traversé la fronde sans cesser d’être libres, se rendent vers la marge pour s’unir à une marginale qui règne dans toute l’étendue de la fronde. Dans le genre neottopteris de Sir J. Smith, les nervilles constituent en s’unissant un petit arc de cercle; dans les vittaria elles forment un angle au point de jonction. Il en est de même du microgonium de Près!.; mais dans cette curieuse nervation, on voit, delà nerville marginale, descendre des nervilles droites et aiguës qui se dirigent vers la marge, sans toutefois l’atteindre. Nous avons déjà fait remarquer que cette nervation rappelait celle de certaines aroïdées. Le stenochlœnci de J. Smith doit -il entrer dans cette catégorie? nous ne le croyons pas; dans les plantes, qui composent ce genre, la nervure marginale est distincte de la marge, quoique placée très-près d’elle, les nervilles l’atteignent, pour la constituer en l’épaississant: le bourrelet résultant de leur union, devient lui -même le bord de la feuille, qui n’en a pas d’autre. 3. Nervilles formant des anastomoses . Cette disposition, qui parcourt tous les degrés de complication possible, appartient surtout aux fougères des pays tropicaux; elle semble se combiner avec la pinnée et résulte de deux forces , dont l’une tend à la divergence , et l’autre à la convergence. Quelquefois , mais bien rare- ment, la puissance de convergence se manifeste seule. Dans ce dernier cas, les anastomoses se présentent sous l’aspect de mailles régulières hexagonales, dont le plus grand diamètre, souvent légèrement incliné vers les marges , est dirigé dans le sens de l’axe de la fronde ( hemionitis et antrophyum). Il arrive quelquefois que la nervure médiane n’existe pas, et que toute la surface de la fronde est anastomosée (. Antrophyum boryanum , Blum). Parfois aussi le mésonèvre ap- paraît vers la partie inférieure et s’efface vers le sommet ( Hemionitis palmata , L. ). Dans le genre polytœnium de Desvaux les nervilles secondaires se rapprochent du mésonèvre , mais sans l’atteindre , ce qui prouve qu’ elles en sont tout à fait indépendantes. Les anastomoses , quand elles sont partielles , peuvent se manifester vers la marge ( amphi- nevron, oxygoniuni) , ou près de la nervure médiane ( campteria ). Générales ou partielles, les mailles sont régulières ou irrégulières, appendiculées ou exappendiculées. Nous désignons comme régulières les mailles qui ont sensiblement la même figure, quoique pouvant être plus petites ou plus grandes, ou même très -légèrement modifiées ( hemionitis , chry sodium , hymenodium). La forme qu’elles affectent est polygonéale : ce sont des droites réunies pour constituer plusieurs angles. On croirait voir des cellules considérablement dilatées, mais il n’y a point de méats intercellulaires. Les mailles irrégulières sont formées de droites et de courbes , ou seulement de droites ; mais il n’est pas possible de les ramener à une forme déterminée , si ce sont des droites on reconnaît des polygones irréguliers, des trapèzes, des quadrilatères, etc.; si ce sont des droites et des courbes combinées , il devient impossible de les caractériser. Il va sans dire que ces mailles sont ( 8 ) disposées avec symétrie sur les deux côtés du mésonèvre, et que les mêmes formes se repro- duisent dans chaque pinnule sur toute l’étendue de la fronde. Les mailles régulières et les mailles irrégulières peuvent présenter à l’intérieur des parties libres ou appendices. Ces appendices peuvent être simples (. marginaria campylonevrum ) , ou bifurqués et divariqués ( psygmium , pleopeltis)-, ils peuvent aussi former une petite maille interne dont le sommet se charge de sporothèces ( Pleopeltis decumana , Presl.). Ces modi- fications curieuses rapprochent quelques-unes de ces frondes de la feuille des phanérogames, mais elles arrivent à un degré de complication bien supérieur, dont le dernier terme paraît être Y Abrodyctium Cumingii de Presl. Quelques frondes présentent une nervation mixte, c’est à dire, que les nervilles de premier ordre sont pinnées, mais unies entre elles par des nervilles de 2. e et de 3. e ordre, qui s’anasto- mosent; ces nervilles forment des courbes dans le campylonevron ; des droites, avec appendices divariqués dans les niphobolus. Lorsque la nervation anastomosée forme des polygones réguliers , les frondes doivent être en- tières ou à peine lobées (antrophyum 9 loxogramme, hemionitis ) ; lorsqu’elle est mixte, elles seront divisées , si la partie anastomosée est située près du mésonèvre et la partie libre près de la marge (woodwardia , sagenia, campteria ) ; très-probablement, au contraire, elles se mon- treront entières si les anastomoses sont marginales ( hemidyctium , oxygonium , antigramma). Quoiqu’il ne soit pas possible d’établir une loi générale à cet égard, on peut dire que la ner- vation pinnée est surtout celle des fougères à frondes divisées, et la nervation anastomosée celle des fougères à frondes entières ou médiocrement divisées. La situation des sporothèces relativement aux nervilles , varie beaucoup dans les nervations anastomosées. Généralement ils se fixent sur les nervilles de 2. e et de 3. e ordre, tantôt à l’extrémité , ce qui les rend terminaux , tantôt vers le tiers supérieur ou vers la moitié inférieure , ce qui les rend médians. Ces dispositions aident singulièrement à la formation des genres. Maintenant que nous avons exposé les principales modifications présentées par la nervation des fougères , il nous semble clairement établi que dans aucune autre famille de plantes on ne trouve une pareille variété de combinaisons. Quel parti peut-on en tirer dans l’établissement des genres? L’examen de cette question, auquel nous allons nous livrer, va nous mettre dans la nécessité de discuter les bases de classification adoptées par les auteurs. III. REVUE DES ORGANES QUI PEUVENT SERVIR DE BASES DE CLASSIFICATION. La famille des fougères n’est rigoureusement circonscrite que depuis Linné. Avant cette époque, Bauhin y comprenait le polytric et la sensitive. Lors de la publication du Généra , Jussieu réunissait encore les cycadées aux fougères. Swartz, en 1806, limitait plus rigoureuse- ment cette famille, et en séparait les lycopodiacées ; Willdenow, en 1810, divisait les plantes filicoïdes en six ordres ou familles, et proposait divers noms, qui, bien que fort ingénieux, n’ont pas tous été adoptés : ce sont les gonoptéridées ou équisétacées, les stachyoptéridées ou lyco- podiacées, les poroptéridées ou marattiacées, les sehismatoptéridées ou gleichéniacées , les filicées ou polypodiées, et les hydroptéridées ou marsiléacées. Tous les auteurs qui se sont succédé ont admis, sans modifications importantes, la classification de Willdenow, qui n’est elle- même que celle de Swartz , à peine modifiée. Il ne faut pas remonter plus haut que ces deux botanistes pour chercher les bases des classi- fications actuelles : il n’en existait point avant eux. Swartz avait reconnu que la capsule des fougères possédait un anneau ou bien en était dépourvue, et que parmi les premières il en était chez lesquelles cet anneau se montrait complet ou incomplet , celui-ci pouvant s’ouvrir par une fente longitudinale. Nous noterons, avant d’aller plus loin, que ces circonstances d’organisation, bien que fort importantes , n’exercent aucune modification marquée sur le port et l’aspect extérieur des fougères. Endlicher ( Généra plant arum) , à l’imitation de Kaulfuss et de plusieurs autres auteurs, a élevé les fougères à la condition de classe et a adopté pour ces plantes un assez grand nombre de familles ou ordres : ce sont les poîypodiacées , les hyménophyllacées , les gleichéniacées , les schizéacées, les osmondacées, les marattiacées et les ophioglossées , caractérisées d’après les bases proposées par Swartz, mais mieux étudiées. Il est bien difficile de penser qu’on puisse en trouver de meilleures. Ce n’est donc pas pour en proposer de nouvelles que nous écrivons ce mémoire, ( 9 ) mais seulement pour essayer de faire apprécier les bases qui ont servi et qui servent encore a ses successeurs dans l’établissement des genres. En phanérogamie , c’est la fleur qui, en se modifiant, fait le genre. Il était rationnel que l’on cherchât à procéder de même pour les fougères, plantes organisées comme les cotylédonées , quant aux organes de la nutrition; aussi s’adressa-t-on tout d’abord a 1 appareil qui, dans les fougères, remplace la fleur. On ne tarda pas à reconnaître qu’il ne pouvait être d’aucun secours efficace. Quoi qu’en aient dit certains auteurs, il n’y a point de sexes distincts dans les fougères. Les spores ou séminules sont contenues dans des especes de poches closes de toutes parts , et connues depuis longtemps sous le nom de capsules ou de sporanges ; celles-ci réunies constituent des groupes, de forme et de situation diverses, nommés tour à tour sores, glomérules et spo- rothèces. Leur nombre est si considérable, quil nest pas possible de les consideiei comme des organes ; mais bien comme un produit d organes. Le meme que la graine , ils sont le dei niei terme de la vie végétale. Nous avons comparé ailleurs les sporanges aux anthères, et, en effet, 1 analogie est manifeste. Il existe pour les unes et pour les autres une époque de dehiscence ou danthese, durant la- quelle les corps reproducteurs sont rejetes au dehors, accomplissant ainsi une sorte de dissé- mination dans un but analogue. L’anthere est symétrique et divisée en deux loges pai une sorte de cloison, nommée connectif. La sporange nest point dans ce cas, et sa cavité est unique. Si l’une varie dans la manière dont elle est fixee a son suppoit, dans le mode de dehiscence et dans la forme, l’autre, toujours attachée de la même manière et s’ouvrant d’après un même mode, n’est soumise qu’à de légères modifications, souvent à peine appréciables. L’identité de structure de la spore avec le grain de pollen nous semble aussi facile à établir que celle de la sporange avec l’anthère. H y a pour l’une et pour l’autre un double tégument protecteur et des granules accompagnées d’une matière oléagineuse ou visqueuse ; mais là ne s’ar- rête pas l’analogie, et si l’on veut adopter l’opinion de Schleiden, sur le rôle du pollen dans la formation de l’embryon des phanérogames , on verra la spore se comporter de même. Mise en contact avec le sol, elle se déchire et donne naissance à un boyau intestiniforme ou proto- embryon, qui reçoit ses premiers éléments de nutrition de la guttule oléagineuse intérieure , se changeant en matière émulsive par l’acte de la germination. L’identité dans les fonctions devait amener une grande analogie dans les formes, et c’est ce qui est arrivé pour les spores. Elles se présentent quelquefois arrondies, ellipsoïdes, trigones, réniformes, trièdres; mais la forme ovoïde revient trop souvent pour songer à s’en servir comme caractère générique. D’ailleurs, pressés sous leurs enveloppes à leur période d’accroissement, elles perdent leur figure native, et l’observateur ne peut qu’à grand’peine la retrouver au milieu des modifications qu’ elles éprouvent. Cependant il arrive que la forme , la couleur et la dimen- sion servent à confirmer les genres et à reconnaître l’espèce. Toutefois il faut user de ces ca- ractères avec réserve, et l’habitude seule peut leur donner une importance réelle. Avant d’aller plus loin, nous croyons devoir faire connaître l’organisation générale de la spore, afin de faciliter l’intelligence des diagnoses, que nous donnerons plus tard. Elle se compose d’une enveloppe extérieure et d’une sorte d’ovule; la première a reçu le nom d’episporium , et l’autre celui à’endosporium. On doit considérer l’enveloppe extérieure comme étant formée par la cellule mère , dans laquelle se développe l’endosporium , qui tantôt absorbe et tantôt laisse entier ce tégument protecteur. Dans le premier cas elle se présente nue, et dans le second indusiée ou épisporiée; cette enveloppe, quand elle accompagne la spore, modifie considéra- blement l’aspect sous lequel elle se présente. C’est elle qui paraît la border d’une membrane plus ou moins épaisse et quelquefois transparente , qui la couvre de rides , de stries et de pa- pilles. Les spores d’une même espèce de fougère peuvent se présenter avec ou sans épispo- riurn, suivant que la maturité est plus ou moins avancée, et alors l’aspect en est fort différent. Il faut donc constater soigneusement dans les diagnoses l’état sous lequel on a vu ces corps , afin de ne pas fournir des renseignements incertains ou incomplets. L’endosporium doit être considéré comme la partie essentielle de la spore, dont il est en quelque sorte l’amande, nous n’osons dire l’embryon ; car on ne doit pas voir en lui un dernier élément de l’ovule des fougères. Il renferme, comme le grain de pollen, une quantité innombrable de petits corps atomistiques, qui existent toujours, quoique souvent fort difficiles à voir. En apparence parfaitement isolés, rien n’est plus rare pourtant que de les observer à l’état d’isolement. Considérées dans les plantes d’une même tribu , les sporanges ne peuvent être d’aucune 3 ( *0 ) utilité dans la formation des genres : leur forme varie de l’orbiculaire à l’ovoïde et à l’ellipsoïde; leurs dimensions ne sont point en rapport avec celles des fougères qui les produisent; elles sont pedicellees , avec un support ou très-long ou très-court, présentant parfois, dans sa continuité, plusieurs étranglements, et au centre un tissu coloré qui paraît plus consistant que le tissu extérieur. Quelques auteuis ont prétendu que 1 on pouvait tirer un grand parti du nombre de nodu- lations ou articulations de l’anneau , qu’ils ont comparé au péristome externe des mousses. C’est une vaine espérance. Cependant ce nombre ne varie guère dans les espèces d’un même genre. Il fournit donc des données utiles, mais non des caractères solides. La forme renflée de la capsule ne permet pas toujours de les compter avec précision. Ainsi l’anneau qui , par sa situation et par son absence, peut servir à baser les grandes coupes faites parmi les fougères, ne peut aider à caractériser les genres. Il en est de même des sporanges, étudiées dans leur structure ou dans leur forme ; mais leur situation et les dispositions qu’elles prennent en se groupant ont été plus heureusement mises à profit. Les sporanges ne se trouvent jamais isolées : elles vivent en groupes plus ou moins considé- rables, nommées glomerules, sores ou sporothèces; c’est sous cette dernière dénomination que nous allons en parler succinctement. Les sporothèces sont nus ou protégés par une chlamyde ou thèque, indusium ou tegumentum des botanistes. Quand ils sont nus, ils peuvent être circonscrits (polypodium , grammitis ) ou illimités (acrostichum , nevrocallis). Dans le premier cas ils sont ronds, ellipsoïdes, ovales, linéaires ou en croissant. Dans le second, ils constituent des couches non interrompues qui cou- vrent en entier la lame inférieure des frondes , lieu ordinaire d’élection de ces organes , ou même les deux lames, circonstance fort rare et comme exceptionnelle [olfersia, polybotryœ spec.). Nous n’avons jamais vu de sporothèces chlamydiés ailleurs que sur la lame inférieure de la fronde. Dans ces sporothèces se trouvent quelquefois des poils {niphopholus , nevro platyceros , etc.), et l’on indique leur présence comme caractère de genre. Cette circonstance n’a aucune valeur; car si l’on trouve des poils dans ces sporothèces, on est sûr d’en voir aussi sur la fronde et avec la même forme. Ils existent là comme ils existent ailleurs; nous avons observé dans les sporothèces de quelques lomaria des écailles nombreuses, mais cette découverte n’a aucune portée , puisque les poils et les écailles ne sont que des modifications d’un seul et même organe. C’est pourtant une observation semblable qui a fait créer le genre pleopeltis, aujourd’hui con- servé, mais autrement caractérisé; dans les genres lomo gramme de J. Smith et drymoglossum de Presl il existe aussi des écailles peltées dans les sporanges ; elles sont semblables à celles qui se fixent sur les frondes , et ne peuvent servir que de moyen de constatation pour établir la validité des espèces. On voit encore dans les sporothèces de divers genres des corps pédicellés, à sommet bizarre- ment découpé, de couleur bistre et extrêmement nombreux. Les fougères dans lesquelles on les observe sont pauvres en sporanges , ce qui indique que la pinnule s’est épuisée à les produire. On ne peut les comparer aux paraphyses des mousses, avec lesquelles elles n’ont aucune ana- logie de structure. Leur présence est cependant un fait constant chez certaines fougères. Dans le genre chry sodium ( acrostichi spec., L. et auct.) toutes les espèces en présentent en abon- dance ; souvent même la lame inférieure des frondes , qui paraît chargée d’une prodigieuse quantité de sporanges, est seulement couverte de ces corps stériles. Dans les genres vit tarda , tœnitis , tœniopteris et pteropsis , ces expansions prennent des dispositions très-curieuses; elles sont pédicellées, à sommet aplati comme une truelle, ou bien renflé de manière à imiter la forme du verre à expériences des chimistes : il en est qui se roulent sur elles-mêmes à la manière des intestins grêles. Quelle est la nature de ces corps ? Les botanistes qui veulent trouver des sexes dans les fougères et qui ont été jusqu’à désigner comme étamines les écailles et les poils squammiformes des frondes , ne manqueraient pas de voir en eux des organes mâles. Pour nous, qui croyons que la nature peut reproduire les plantes par des moyens variés et sans qu’il soit absolument nécessaire de faire intervenir l’action des organes sexuels , nous pensons que ces expansions sont aux sporanges ce que les étamines sont aux staminodes ; c’est pourquoi nous les qualifierons de pseudosporanges ou de sporangiastres , après toutefois avoir appelé sur eux l’attention des botanistes organologistes. Il faudrait encore , suivant M. Presl , reconnaître qu’il existe dans les sporothèces des étamines , mais le fait est loin d’être réel. Les prétendues étamines de M. Presl, figurées dans la planche XI, ( u ) fig. a et b de son important ouvrage, ne paraissent être autre chose que de jeunes sporanges. C’est à nos yeux une grave méprise, et elle nous étonne de la part d’un auteur aussi estimable et aussi consciencieux. Mais quoiqu’on veuille en penser, ce ne sera point à ces organes qu on empruntera des secours efficaces pour établir des genres; l’arrangement des sporothèces, leur forme, leur situation, la présence ou l’absence de Yindusiüm et la maniéré dont il s’ouvre, ont fait seuls depuis longtemps tous les frais dans la création de ces sortes de groupes. Quelque bien établis qu’on les suppose, il ne nous sera pas difficile de prouver qu’ils doivent être tous plus ou moins artificiels; ainsi toute fougère sans indusium , dont la fronde est couverte ou presque couverte de sporanges est un acrostichum ; toute fougère avec des sporothèces epars et sous-arrondis, un poly podium , s’ils sont nus, et un aspidium s’ils sont couverts d’un indu- sium. Toute fougère avec des sporothèces linéaires, droits, épars et munis d’un indusium, est un asplénium, etc. On doit comprendre que de pareils genres ne peuvent être naturels; et en effet, ils renferment des plantes de port différent. Nous ne rejetons pas ces caractères, mais ils doivent être combinés avec d’autres. Ces caractères quels sont -ils ? On doit facilement préjuger notre réponse : ils sont fournis par les nervures. Dans les plantes agames ou cryptogames, la nature semble procéder par exception aux lois qui régissent les phanérogames. En y regardant de près, il est facile de s’assurer que chaque classe est moins un groupe qu’un embranchement, et qu’il est dans certains cas séparé de tous les autres par l’intervalle d’un règne. C’est ainsi que les thalassiophytes ont la simplicité de structure des tissus et l’élégance des couleurs ; les champignons la bizarrerie des formes et l’incom- parable délicatesse de l’ hyménium ; les lichens la facilité de transformer leurs organes de nutri- tion , en conservant immuables les organes de reproduction ; les mousses , la complication de structure de l’appareil floral et l’uniformité de composition de l’appareil foliaire; enfin les fougères, la disposition des sporothèces et l’élégance de la nervation. S’adresser aux mêmes organes pour établir des classifications , c’est s’exposer à ne rien faire de stable. Ainsi l’on con- çoit que l’on devra s’aider de la nature des tissus pour les uns , de Y hyménium pour les autres , des thèques pour ceux-ci, de l’appareil floral pour ceux-là, et que l’on pourra, pour classer les fougères, emprunter le secours des nervures. M. Brongniart est le premier qui, dans l’étude des fougères fossiles, oii manquent presque toujours les sporothèces, s’est servi de la nervation. M. Presl est le premier botaniste qui ait, dans son Essai de ptéridographie , établi les genres de fougères vivantes sur ce même caractère. Il est utile de constater ici que l’ouvrage de M. Presl , quoique publié en \ 856 , ne nous a été connu qu’au printemps de 1845. M. John Smith ne l’a eu entre les mains qu’en 1841 ; or, il est arrivé que trois botanistes, partant de la même base, sont arrivés aux mêmes résultats; de manière que si leurs travaux eussent été publiés simultanéirient , il aurait été bien difficile de décider entre eux la question de priorité. La constatation de ce fait peut servir à faire ap- précier avantageusement le mode de classification établi sur la nervation. S’il est aussi utile que nous le pensons, tout l’honneur doit en revenir à MM. Brongniart et Presl. La nervation dans les phanérogames est presque uniforme pour les plantes d’une même famille. Elle varie à peine d’espèce à espèce. Dans les lycopodiacées, les mousses et les jonger- mannes, elle est réduite à une ou deux nervures. Nous avons montré que dans les fougères cette nervation est variée d’une manière aussi curieuse que surprenante. Quoique nous ne songions pas à comparer le squelette des animaux vertébrés à la partie fibreuse de la tige , nous ne pouvons cependant nous dispenser de reconnaître que la nervation influe d’une manière puissante sur la structure de la feuille, puisqu’elle en détermine la forme. Chez les animaux , le squelette osseux soutient les parties molles , protège les organes de la géné- ration et des sens; le squelette fibreux de la feuille reçoit dans ses mailles le tissu cellulaire, et le met en rapport avec les agents extérieurs. Chez quelques phanérogames la fibre foliaire sert de pédoncule, et les fleurs viennent s’y attacher ( ruscus , xylophylla ); ce qui est une exception dans les phanérogames est un fait universel dans les fougères. La ner ville fructigère d’une fougère est un réceptacle qui sert de point d’attache à des organes anthomorphes ou carpomorphes , suivant qu’on veut les considérer comme des fleurs ou comme des fruits. C’est un pédoncule commun, tantôt simple et tantôt rameux, représenté par une nervure, et pouvant s’accompagner d’une spathe ou bractée {indusium), à l’aisselle de laquelle se développent des organes reproducteurs. G’est dans ces nervilles qu’ existe la diversité ; il faut donc leur demander le secret de l’arrangement des genres. Nous croyons en avoir dit assez pour démontrer combien est variée la disposition des ner- ( 42 ) villes dans les fougères : elle peut fournir un moyen excellent de classification, mais certes il n’est pas le seul. Il faut placer sur la même ligne comme auxiliaires indispensables , les sporothèces considérés dans leur forme , leur vestiture et le lieu où ils se développent. Combinés , ces caractères ont une grande valeur; isolés, ils sont tous plus ou moins insuffisants. Le point d’élection du lieu où se fixent les sporothèces est important à préciser. Les fougères peuvent facilement sous ce rapport être séparées en deux grands groupes. Il en est qui naissent sur les nervilles en un point déterminé, quelquefois axillaire, quelquefois dorsal, basilaire, mé- dian ou terminal; il en est d’autres qui se développent sur la cuticule même de la fronde, les acrostichées , par exemple. Dans le seul genre vittaria il existe trois situations différentes pour les sporanges : elles sont marginales, extra-marginales ou même intra-marginales , c’est-à-dire, situées dans le mésophylle. On voit par cet exemple et par d’autres que nous pourrions citer, tout ce que ce caractère présente de vague et d’incertain. La forme et la dimension des sporothèces ne peuvent former que des bases de 2. e ou de 3. e valeur. Dans les fougères à indusium, elle varie dans un même genre, au point de rendre les espèces qui le composent absolument méconnaissables. Les nervilles influent beaucoup sur la forme, comme on peut le voir dans le genre meniscium et dans quelques autres. Les sporo- thèces linéaires sont les plus caractéristiques. Ils bordent les frondes complètement ou dans une étendue considérable ( pie ris, drymoglossum , tœnitis , etc.). Dans les hemionitis , dont toutes les nervilles sont ou peuvent être fructifères, les sporothèces ont une apparence réticulée. L ’ indusium ou chlamyde fournit des caractères importants, mais qui ne sont que secondaires. Les fougères à sporanges nues cachent quelquefois ces organes reproducteurs dans un repli de la fronde, qui s’amincit et devient transparent, imitant ainsi un chlamyde; c’est là ce qu’on nomme indusium faux. Il est fort difficile de reconnaître le cas où Y indusium est vrai ou faux. Dans les genres adiantum , quelques espèces paraissent avoir un faux indusium, d’autres un indusium vrai. Cette circonstance rend bien moins important cet organe, considéré comme moyen de classification des polypodiées. Les seuls indusium vrais sont ceux qui forment des thèques isolées; savoir : les marattiacées , les davalliacées , les cibotium et quelques autres; leur présence indique clairement qu’il y a pour les sporanges un lieu d’élection spécial; c’est une espèce d’urne ayant une organisation particulière. Lorsque Y indusium est réduit à la condition d’une lamelle (aspléniées, aspidiées), on doit penser qu’il est formé par la cuticule soulevée et épuisée de principes nutritifs par le développement des* sporanges ; cependant même alors la présence de cette lamelle indique que ces organes sont sous-épidermoïdaux. Yoici comment on peut diviser les fougères, en consi- dérant le lieu d’élection des sporanges. Ils sont épars ou cuticulaires (nus); Groupés ou subcuticulaires (indusiés); Inclus ou supercuticulaires (thécaspermés). Ces diversités de station peuvent servir à confirmer les grandes coupes et même à établir des genres ; mais nous répéterons , à propos de ces données importantes , ce que nous avons dit en traitant de la forme et de la situation des sporanges : seules elles ne peuvent suffire. En acceptant, avec la plupart des auteurs, les bases adoptées par Swartz et Willdenow, et en négligeant de se servir des nervilles, on ne pourrait jamais constituer que des groupes arti- ficiels. On placerait dans un même genre les acrostichum salicifolium , aureum , peltatum et alcicorne ; les polypodium vulgare , quercifolium piloselloides , crassifolium et repens , les asplénium Nid us , nodosum, Ruta-muraria et rhizophyllum ; les aspidium neriifolium , macrophyllum et radiatum , etc. : plantes à physionomie hétéromorphe , différant essentielle- ment les unes des autres par leur nature intime. Quelques botanistes pensent que si l’on adopte la nervation comme un des caractères propres à former des groupes, il faut seulement s’en servir pour établir des sous-genres. Tel n’est point notre avis. Les botanistes savent que les genres sont basés sur des caractères diversement appréciés par les naturalistes. Il en existe bien peu qui soient respectés par les auteurs, et les nomenclatures en font foi. Les efforts les mieux dirigés ne peuvent arriver à donner des groupes absolument naturels ; il n’y a de certain que l’espèce , encore la voit-on souvent se cacher sous des formes ambiguës. Les antagonistes de l’opinion de Presl sur la valeur des nervilles comme l’une des bases de la formation des genres , pensent que la nervation peut servir à établir des sous-genres. ( 15 ) C’est à notre avis réduire la querelle à une question de mots et reconnaître d’une manière expli- cite le caractère comme valable. En effet, s’il est bien convenu que le sous-genre doit reposer sur une modification d’organe facile à saisir, cette modification ne doit pas intéresser la structure générale de la plante. Lorsque dans une fougère la nervation est pinnée et libre, une seule force préside à cette disposition , la divergence ; lorsque cette nervation est pinnée avec des nervilles secondaires qui se replient sur elles -mêmes pour s’unir, il y a deux forces : la divergence et la convergence. Or, dans ces deux cas , la puissance de développement n’est pas la même, et pour la constater le sous-genre ne suffit plus. D’un autre côté si, considérant des fougères à sporothèces nus et arrondis, je me crois suffi- samment autorisé à constater le genre , j’agis d’une manière empirique , la forme n’étant pas un caractère, et la nudité permettant seulement de constater l’absence d’un caractère; si je fais ensuite intervenir les nervilles pour établir les sous-genres, je me place dans une position très-peu philosophique; car j’adopte pour ceux-ci des caractères bien autrement importants que ceux qui ont suffi pour constituer le genre. Que l’on examine la nervation d’un genre des plantes pha- nérogames, et l’on verra si elle n’est pas sensiblement la même pour toutes les espèces. Connaît- on des salvia à nervilles simples , parallèles , et d’autres à nervilles pinnées et en anastomose , des hemeroccillis à nervilles curvinerves et à nervilles pédiaires; des tropœolum à nervation peltée et à nervation palmée? Non, sans doute, la disposition est toujours la même : elle tient à la structure intime de la plante ; car les nervilles ne sont autre chose que l’épanouissement du système vasculaire, base de l’organisation végétale qui se reflète sur tout l’organisme. Réunir les fougères d’après le plus grand nombre possible d’analogies, c’est s’assurer des groupes naturels. On ne procède point autrement en méthode naturelle. Nous adoptons la disposition des sporothèces , la présence ou l’absence de Yindusium, mais nous croyons devoir faire inter- venir le système vasculaire et combiner tous les caractères sans en exclure aucun. Ceux qui ont été admis par les auteurs , manquent tout à la fois et de fixité et de variété. Il faut donc en chercher d’autres, et la nervation nous les offre faciles et diversifiés; il serait peu rationnel de repousser ceux qui présentent le plus de variété, pour admettre ceux qui en offrent le moins. Mais, nous dira-t-on, les genres vont devenir trop nombreux. Nous croyons la chose sans danger réel. Que les groupes soient nombreux s’ils sont naturels , et l’étude en sera plus facile. Ce que l’on doit redouter en histoire naturelle, ce sont les doubles emplois, la confusion des synonymies , les mauvaises espèces , etc. Les genres fondés sur des caractères commodes , per- mettent d’arriver plus promptement à l’espèce. Deux seuls auteurs, MM. Presl et J. Smith, ont eu le courage de suivre jusqu’au bout les conséquences de leur système, et ils méritent qu’on les loue de cette conduite logique. Il en est résulté beaucoup de genres, mais tous n’ont pas été condamnés. Les adversaires avoués du caractère tiré des nervilles en reconnaissent quel- ques-uns, et c’est à nos yeux les adopter tous. Il n’y a pas à balancer, pour suivre une marche logique, il faut les admettre ou les rejeter sans exception, suivre Presl ou revenir à Linné. Aoici sur quelles bases nous avons établi une classification générale des fougères que nous nous proposons de donner plus tard. Bases adoptées pour' les ordres . Présence ou absence de l’anneau; Situation de l’anneau ; Mode de déhiscence des sporanges. Bases adoptées pour les sous -ordres. Lieu d’élection de la puissance prolifique ; Absence ou présence (Yindusium ou de theca. Disposition des sporothèces. Bases adoptées pour les genres . Attache ou mode de déhiscence des indusium ; Situation des sporothèces sur la fronde; — — — à l’égard des nervilles; Nervation. Monotaxie ou diplotaxie des frondes (fougères ayant ou n’ayant pas les frondes fertiles et les frondes stériles séparées). Homomorphie ou hétéromorphie des frondes (fougères ayant des frondes fertiles et des frondes stériles séparées, tantôt de même forme et tantôt de forme différente). Le mémoire suivant, qui traite du groupe des acrostichées , va nous permettre d’appliquer les règles établies dans ce premier travail. 4 Tableau de la nervation des fougères. NERVILLES LIBRES. ÉLEUTHÉROMÉRIE. NERVILLES UNIES. SYNOMÉRIE. DIVERGENTES. CONVERGENTES, ANASTOMOSANTES. 1 1 — — IIIMIIIHIIIII 111 111111 "" s’unissant à des nervilles de même ordre. ^ N s’unissant à des nervilles de deux ordres. Un seul système de nervures concourant à la nervation : MONOMÉRIE. I. Point de late'rales régulièrement pinne'es ; une médiane seulement ou quelques divisions en nombre variable et disposées sans régularité. Trichomanes lanceum. Willd. , fia:, i. 11 . Des latérales se terminant à la marge ou près de la marge. * Simplement pinne'es (une médiane et des latérales simples). 1 . Ouvrant un angle de 90°. Platyzoma microphyl/um.^.tk., fig. 2. Gleichenia polypodioides. Sw. , fig. 3 (d’après Presl). 2 . Ouvrant un angle de 45 ° ou en- viron. Polypodium obliquatum. B)., f?- 4 - * * Les fructifères simplement pin- nées, les stérilesbipinnéesoubifurquées. Humata peciinata. J. Sm. , fig. 18. 1. Fragment fructifère grossi. *** Les latérales subdivisées ou de plusieurs ordres. 0 . Bifurquées. 1 . Avec médiane. Angyopteris evecla. Iloff. , fig. 6. Lomariopsis acuminata. F. , sté- rile, fig. 7; fertile, fig. 8. Adiantum platyphyllum. Sw. , fig- 9 - 2 . Sans médiane (flabelliformes). A. Fr. régulières. Lecanium membranaceum. Presl , fig. 10. B. Fr. obliques. Lindsœa falcata. Dryand , fig. 1 1 . / 3 . Pinne'es. Polypodium minus. F. , fig. 12. Polypodium virginianum. L. , fig. i 3 . Pteris semi-pinnata. L. , fig. i 4 - Notholcena sinuata. Hopk. , fig. 16. Polybotryacaudata.Y.zt.fii g. 17 (fertile, d’après Presl). Nepbrolepis crenata. F. , fig. 19. y. Peltées ou palmées. Rhipidopteris peliata. Schott., fig. i 5 , a, plante complète (grandeur naturelle); b, lame fertile vue en dessus. Anomales. Parallèles bifurquées sur la fronde stérile, bipinnées sur la fronde fertile Pavallia heierophylla. Wall., fig. 20 (d’après Presl) ; a sté térile , b fertile. Planche I. re Les nervilles soumises à la loi de divergence et bipinnées, se réunissent dans leur trajet pour former des angles avec leurs correspondantes. Sur le som- met de ces angles naissent des droites; évidemment formées par la réunion des latérales constituantes. Gonioptcris incisa. Presl, fig. 21. — crenata. Presl, fig. 22. Abacopteris eiegans. F., fig. 23 . Anisogonium ovatum. F. , fig. 24 Deux systèmes de nervures concourant à la nervation : disomérie. Planche I. rc { suite ). Une médiane émet des nervilles bi- furquées ou pinne'es , qui vont se rendre et s’unir à une nerville marginale. 1 . Nervilles unies nées de la médiane. * Nervilles parallèles. a. Formant une courbe au point de jonction. Olfersia corcovadensis. Radd. , fig. 27. b. Formant un angle au point de jonction. Nevrophyllum abruptum. F. , fig. 5 . Nevrophyllum pinnatum. Presl, fig. 26. Stenochlœna scandons. J. Sm. , fig. 28. ** Nervilles pinne'es. Vittaria isoetifolia. Bory, fig. 25 (d’après Presl). 2 . Des nervilles nées de la marginale n’atteignant pas la médiane. Hemiphlebiumpusillum. Presl, fig. 3 o (d’après lui-même). Planche II. 1 . Anastomoses complètes. * Mailles non appendiculées. A. Constituées d’après un même sys- tème. a. Point de médiane. Antrophyum falcatum. Blum , fig. 1. b. Une médiane. Hemionitis cordata. Roxb.fig. 2. Chrysodium vu/gare. F., var. y inœquale , fig. 3 . Dryopteris Wallichii. J. Sm. , fig. 4. Lonckitis hirsuta. L. , fig. 5 . B. Constituées d’après plusieurs sys- tèmes. Abrodictyon Gumingii. Presl , fig. 7 (d’après lui-même). * * Mailles appendiculées. et. N’ayant aucun rapport avec les sporothèces. Didyoxyphium panamense. Hook, fig. 18 (d’après lui-même). /S. Ayant rapport avec les sporothèces. a. Appendices dressés fructifères. Marginaria falcata. F., fig. 6. — neriifolia. Presl, fig. 8. Campylonevron undulatum. F. , fig- 9 - Aspidium caryotideum. Hook, fig. 10 (d’après lui-même). Selliguea interrupta. F., fig. 25 . b. Appendices s’unissant pour former une courbe dont le sommet est fructifère. Pleopeltis eiegans. F. , fig. i 3 . c. Appendices courbés, divariquésou divergens. a. Fructifères. P sygmium eiegans. Presl, fig, i 4 - Drynaria Iiorsfieldii. J.Sm., fig. 16. b. Non exclusivement fructifères. Gampium virens- Presl, fig. 11. Niphobolus acrostichoides. Presl, fig. i 5 . Niphobolus nummularicefolius , F., fig. 17. Nevroplaiyceros biforme. F., fig- « 9 - Hymenolepis ophioglossoides , Kaulf., fig. 2i. 2 . Anastomoses incomplètes. * Mailles d’union près de la médiane. Woodtvardia radicans. Sm., f. 20. Hemitheliahorrida. Presl, fig. 22. * * Mailles d’union vers la marge. Hymenostachys diversifions , Bory, fig. 24 «, stérile; 24 b , fertile. Amblya juglandifolia. Presl , fig. 23 . Hemidyctionmarginatum. Presl , pl.I, fig. 29. *** Mailles d’union incomplètes, ayant l’aspect de petites fibrilles , les unes adhérentes par leurs deux extré- mités , les autres par une seule. Nevrophyllum pinnatum. Presl, pl- I , fig- 26- *.*.** Toutes les nervilles anastomo- sées, moins une droite, libre, fructifère. Aspidium coadunaium.NVÆch , fig. 12 (d’après Hooker). ( / r Mer// . Âu’rvclJiûil . ) O //"S H H LL > ! g: B oii vicix) , t jdM-VUCed , btpwwccà , |o « a. aiïc f&t, ct^j^LvlvcClijl /■/ s///'/ '/ //s*£. / r ZitJud A'. Sim -on ^Z y tra^à/K'-. jœ « ( /'.'Mrin. ÂervafrfmJ limnîm ©es eeitœees (SUITE.) FUI 4 ./■! J HVW4I 4 ■ l .’ \ '■-F' |^>y4\ v%r MËmk ■vv r j4i4v I 1 S ©rpEliii imiMi QiitDMi HISTOIRE DES ACROSTICHÉES STRASBOURG, DE L’IMPRIMERIE DE VEUVE BERGER -LEVRAU LT. 1844 - 1845 . Nous ne dirons rien du sujet que nous venons de traiter, ni des difficultés que nous nous sommes efforcé de vaincre; on croirait îrop peut-être que nous nous flattons de les avoir surmontées. Nous voulons seulement ici payer la dette de la reconnaissance aux botanistes qui nous ont confié leurs collections en totalité ou en partie. Ce que nous éprouverons de satisfaction à les nommer, sera déjà pour nous une douce récompense. Les grands herbiers des musées de Paris et de Vienne, dont nous avons vu les acrostichées , grâce aux soins de MM. A. Brongniart et Fenzl, et ceux de MM. B. de Lessert, Webb, A. de Jussieu et A. Richard, nous ont été d’un très-grand secours. La collection de M. Bory de Saint-Vincent, incomparablement la plus riche de toutes, a servi de base à notre travail, qui, sans elle, eût été impossible. MM. Mougeot, de Bruyères, et A. Braun, de Carlsrube, nous ont adressé un certain nombre d’espèces rares et curieuses. Enfin M. Kunze, de Leipsic, que ses travaux sur les fougères ont fait connaître si avantageusement du monde savant,, a bien voulu, dans sa correspon- dance, éclaircir plusieurs de nos doutes et nous transmettre les acrostichées qu’il a le premier décrites; plus rapproché de ce savant et plus à même de le consulter, nous eussions sans doute marché d’un pas plus sûr et plus ferme. Au moyen de ces com- munications de types authentiques, nous avons pu avoir sous les yeux les plantes récoltées ou décrites par la plupart des botanistes voyageurs, dont les noms sont cités avec honneur dans les ouvrages. La partie typographique du texte a été exécutée avec un grand soin par M. mc Berger-Levrault, connue par la publication de plusieurs beaux ouvrages d’histoire naturelle. De jeunes artistes d’une grande espérance ont exécuté nos lithographies, sous la direction de M. Simon , avec autant de zèle que de talent : non sur les dessins des plantes publiées par nous , mais sur les plantes elles-mêmes , directement traduites sur la pierre. Parmi eux il est juste de nommer au premier rang M. J. Biirck , d’Obernai. Les éléments de travail et de publication ne nous ont pas manqué; nous voudrions être plus certain d’en avoir tiré un bon parti. DEUXIÈME MÉMOIRE. HISTOIRE DES ACROSTICHÉES. I. CARACTÈRES GÉNÉRAUX. Ce groupe, de la famille des polypodiacées , classe des fougères, a été établi par M. Gaudi- cliaud dans la partie botanique du Yoyage de fUranie , et plus tard adopté par MM. Presl et J. Smith. Il est fondé sur une particularité physiologique importante. Les sporanges naissent sur la cuticule de la lame inférieure, et par exception sur celle de la lame supérieure; elles sont nues, superficielles et n’affectent aucun arrangement spécial. Cette disposition suffit pour les séparer nettement de toutes les fougères dont les sporanges se réunissent pour former des séries linéaires ou des groupes arrondis. Cependant, lorsque les frondes sont extrêmement étroites et que Yindusium, s’il existe, a disparu, on peut les confondre avec des plantes fort différentes , et les auteurs ont fait longtemps figurer avec les acrostichées , l’ hymenolepis , plusieurs niphobolus et le genre stenochlœna tout entier. Quelques ambiguités peuvent être aussi le résultat de la confluence des sporotbèces, lorsqu’ils naissent rapprochés les uns des autres et qu’on les étudie avancés dans leur développement. C’est ainsi qu’on peut se rendre compte de la présence, parmi les acrostichées, de plusieurs poly podium et d’un cer- tain nombre de gymnogramme. Le moyen d’éviter ces erreurs consiste à ne soumettre aux diagnoses que des plantes bien développées et dans leur état normal ; c’est ainsi seulement que l’on saura reconnaître la présence d’un indusium dans les genres hymenolepis , lomarici et stenochlœna j la disposition sériale des sporothèces dans les gy inno gramme et rarrangement circulaire donnant lieu à des groupes arrondis dans le polypodiiun et le niphobolus. En usant de ces précautions et en consultant les caractères que nous allons successivement exposer, on parviendra facilement à distinguer les véritables acrostichées de toutes les fougères qui pré- sentent avec elles des analogies. Les rhizomes rampent sur le sol ou s’élèvent sur les troncs d’arbres : dans le premier cas ils fuyent la lumière et revêtent l’apparence d’une racine; dans le second, ils ont une station super- ficielle et ressemblent à une tige. Lorsque les acrostichées vivent sur le sol, leur progression est assez lente : il résulte de cette lenteur d’accroissement des frondes très -rapprochées les unes des autres; les fougères dendricoles qui se développent avec promptitude, donnent naissance au contraire à des frondes séparées par des intervalles plus considérables. Quelques rhizomes s’accroissent seulement d’arrière en avant et constituent des souches , dont la partie supérieure se couronne de frondes , comme le stipe des fougères arborescentes. On voit se séparer successivement du rhizome des faisceaux de fibres qui, d’abord parallèles, se courbent et prennent bientôt la station verticale; ce sont eux qui forment les pétioles ou supports des frondes. Ces pétioles sont ordinairement continus ; quelquefois ils montrent à la base une fausse articulation ou nodo- sité qui se comporte comme les arthrodies véritables; lors de la défoliation une rupture a lieu, la fronde disparaît et la base du pétiole persiste. 11 ne faut pas confondre cette organisation avec les articulations qui unissent directement les frondes des chrysopteris (Link) avec le rhizome , et qui déterminent les nombreuses cicatrices qu’on y peut observer. D’abondantes écailles couvrent le rhizome des acrostichées, surtout dans les parties nouvel- lement formées. Les jeunes pousses, les frondes, lorsqu’elles sont encore roulées en crosse, les 1 ( 2 ) pétioles et la nervure médiane ou mésonèvre montrent des écailles pareilles à celles du rhizome ou seulement modifiées. Celles qui recouvrent les lames ont souvent des caractères différents. Nous connaissons des espèces qui ont jusqu’à trois et quatre sortes d’écaiîles : dans presque toutes, celles du rhizome et celles de la lame sont dissemblables. Quelles que soient les parties de la plante où se fixent ces organes accessoires et quelle que soit la forme qu’ils affectent, ils sont essentiellement caduques. Comme ils n’adhèrent que par une faible étendue de leur surface, et que leur nature est scarieuse, on conçoit qu’elles doivent se détacher avec la plus grande facilité ; de sorte qu’une espèce décrite par un auteur sous le nom de squamosum , pourrait fort bien être donnée par un autre sous celui de glahrum. C’est principalement lorsque se déroulent les frondes que tombent les écailles. Ces organes de pro- tection expliquent en partie comment les fougères peuvent vivre dans des climats où le froid est extrême, et nous avons remarqué quelles sont d’autant plus abondantes, que ces plantes s’élèvent davantage vers les pôles. G’est aussi ce qui explique comment il arrive que sous les tropiques elles se plaisent, surtout dans les hautes montagnes, lieux où la température est généralement fort basse. Les écailles appliquées sur les lames y sont fixées par un petit disque ordinairement coloré; le pourtour est libre de toute adhérence, de sorte quelles méritent l’épithète de basisolutées , donnée par les botanistes à certaines feuilles qui, comme celles des sedum, ne sont attachées à la tige que par une très-faible portion de leur surface basilaire. Les écailles des acrostichées , de même que celles de toutes les fougères , sont entièrement constituées par du tissu cellulaire sans aucune trace de vaisseaux. Le réseau en anastomose qu’elles forment, a ses mailles diversement dirigées; le plus ordinairement elles sont parallèles à l’axe longitudinal de l’écaille. Ce sont assez généralement des hexagones à pans droits ou sinueux, presque toujours de couleur de succin; Faire que forme chaque maille, est occupée par une membranule d’une prodigieuse ténuité, transparente et quelquefois très-finement plissée. Dans les genres anetium et cheilolepton les squames sont cancellaires , c’est-à-dire, que le réseau, formé de mailles robustes, laisse entre elles une aire vide et sans membranule inté- rieure apparente, ce qui au reste est une illusion d’optique; car elle existe, mais si mince, rela- tivement à l’épaisseur de la paroi à laquelle elle s’attache et si parfaitement transparente, qu’elle échappe à la vue. La forme lancéolée passant à l’ovoïde et à la linéaire , est presque universelle pour les squames. Souvent elles se prolongent en un long appendice sétiforme et prennent l’ap- parence d’un poil, mais la base, qui reste toujours élargie, fait reconnaître la nature écailleuse de ces sortes de dégénérescences. Les écailles se modifient lorsqu’elles se développent dans les frondes fertiles mêlées avec les sporanges; de sessiles qu’elles étaient, elles peuvent devenir pédicellées et se métamorphoser au point de paraître méconnaissables (voy. pl. L re , Acrosticlnnn Boryanum ). Autant la cuticule des phanérogames est disposée à donner naissance à des poils, autant celle des fougères, et notamment celle des acrostichées, semble propre à produire des écailles. Un grand nombre de lames en sont couvertes au point d’être entièrement cachées par elles. \1 Acrostichum FF ebbii, Bory, le Polybotryci apiifolia , J. Sm., et le Chrysodium danœœfo- liinn, F., sont villeux; à ces exceptions près, auxquelles il convient pourtant d’ajouter encore le nevro platyceros , dont nous ferons l’histoire, toutes les plantes qualifiées de ciliaris, crinitus, hirtus, pilosus, s et o sus , villosus , velleus , l’ont été mal à propos; ces épithètes ne doivent s’entendre ni de cils , ni de poils plus ou moins roides , ni de soies , ni de villosités ; mais uniquement d’écailles à forme linéaire, n’ayant aucun des caractères des poils véritables. Les écailles fournissent d’excellents caractères pour la détermination des espèces. Rien n’est plus rare que de trouver des glandes dans les acrostichées; cependant il en existe- d’évidentes dans Y A. gland ulosum de MM. Hooker et Greville, espèce dont nous avons fait une simple variété de VA. conforme. M. Kunze a cru découvrir une glandule à la base des écailles d’une espèce péruvienne, qu’il a nommée cidenolepis , afin de consacrer cette singula- rité. La base du pétiole de VA. viscosum ne doit la particularité qui la distingue qu’à la pré- sence d’un appareil glanduleux. Les acrostichées sont presque toujours diplotaxiques , c’est-à-dire, qu’elles ont des frondes fertiles et des frondes stériles séparées. Cette particularité est si universelle, que sur dix -huit genres que renferme le groupe, on en trouve quatorze qui sont dans ce cas; encore doit-on noter que sur les quatre genres dissidents il en est un, le genre anetium , qui appartient bien plus aux hémionitidées qu’aux acrostichées, et un autre, le genre nevroplatyceros , qui est plutôt diplotaxique que monotaxique, sa feuille radicale pouvant être regardée comme une véritable fronde stérile. Il n’y aurait donc plus que deux genres, le chrysodium et le photi- nopteris qui seraient monotaxiques ; mais ce dernier a des pinnules fructifères si différentes des pinnules stériles, quoique placées les unes et les autres sur le même rachis, que c’est une diplotaxie pinnulaire au lieu d’être une diplotaxie frondulaire. Resterait donc le seul genre chrysodium y n’ayant que huit espèces, c’est-à-dire, la vingt-cinquième partie environ du nombre total des acrostichées. Les frondes qui naissent des rhizomes sont simples, pinnatifides , peltées, bifurquées, pinnées et même bipinnées. Quatre genres seulement ont des frondes simples, mais comme parmi eux se trouve le genre acrostichum, incomparablement le plus nombreux de tous, il en résulte que la moitié des plantes de ce groupe a des frondes indivises et l’autre moitié des frondes divisées. Les unes et les autres tendent à la forme lancéolée. La surface supérieure des lames est abondamment couverte de stomates. Dans le genre photinopteris , les pinnules sont articulées sur le rachis, et l’on trouve à la base des pétiolules des disques élargis que l’on peut regarder comme des espèces de stipules; circonstance unique, non-seulement dans les acrostichées , mais encore dans la classe tout entière des fougères. Les frondes fertiles des acrostichées, comparées aux frondes stériles dans une même espèce, se montrent généralement plus petites; tantôt elles sont semblables les unes aux autres dans une même espèce et tantôt différentes. Ainsi les frondes fertiles dans les genres acrostichum , aconiopteris et hymenodium , sont seulement contractées, les lames sont plus courtes et les pé- tioles plus longs; dans les genres lomariopsis , polyhotrya , rhipidopteris , olfersia, soromanes et nevrocallis elles sont tout à fait différentes, quoique avec une nervation pareille. Lorsque le développement des frondes fertiles n’est pas encore terminé, les marges sont repliées de dehors en dedans pour former un faux indusium , qui se présente toujours incomplet; cette disposition est surtout remarquable dans le lomariopsis , le nevrocallis et en général dans les genres à frondes linéaires. On trouve quelquefois les lames des frondes fertiles envahies des deux côtés, comme on le voit dans le genre olfersia : mais ce caractère n’a pas une grande valeur , puisqu’il peut ne pas s’étendre à toutes les espèces d’un même genre, comme on peut s’en assurer dans le polyhotrya. Une particularité non moins remarquable est la suivante : les frondes fertiles du soromanes sont bipinnées, tandis que les stériles se montrent seulement pinnées. Dans le rhi- pidopteris, au contraire, les stériles sont dichotomes et fLabelliformes , et les fertiles entières, obcordées ou bilobées. Tous ces rapports ont été mis à profit dans la formation des genres. Les sporanges se présentent sous une forme constamment pareille ; elle permet à peine d’indiquer quelques différences légères. Elles sont invariablement arrondies ou ovoïdes. Le pedicelle qui les supporte est mince et délié. Sa dimension dans le nevroplatyceros est si considérable qu’elle dépasse de quinze à dix-huit fois la longueur totale des sporanges. L’anneau est incomplet, il borde l’un des côtés de la sporange, ainsi que le sommet, et se termine en un point qui ne descend guère au-dessous du premier tiers supérieur du côté opposé. Le nombre des articulations ou nodulations de l’anneau varie de 12 (genres cicrostichum, photinopteris et hymenodium ) à 14 (genres olfersia, soromanes , heteronevron , leptochilus , etc.), et à 20 (genres chrysodium et nevrocallis). Les spores conservent presque toujours leur épisporium. Dans le genre lomariopsis ils sont lisses et comme villeux. Il en est de trigones et de réni- formes , mais la forme ovoïde dominant presque constamment , ces corps reproducteurs ne fournissent de secours que pour la détermination des espèces. Dans notre Mémoire sur la nervation, page 10, nous avons parlé des poils étoilés qui recou- vrent les frondes et se trouvent mêlés aux sporanges dans plusieurs genres, et notamment dans le nevroplatyceros. Ces poils ont une très -grande analogie avec ceux qu’on trouve sur les niphobolus , et l’on ne doit pas s’étonner que quelques espèces à sporothèces confluents aient été placées parmi les acrostichées. Indépendamment de ces poils, qui sont sessiles, on trouve dans le nevroplatyceros des corps pédicellés, ayant l’apparence d’un petit bourgeon foliacé. Us sont formés de petites feuilles imbriquées, ovales et pointues. Dans notre opinion, ce sont les poils des frondes modifiés. Ces corps polymorphes , si nombreux dans les chrysodium, n ont pas la meme origine et nous paraissent être des sporanges déformées. Ces transformations sont pour les plantes qui les présentent une condition normale d’existence. Nous aurons l’occa- sion d’en parler de nouveau, en faisant l’histoire du genre chrysodium. Les frondes des acrostichum ont une grande tendance à se modifier. Le genre heteronevron est celui de tous oh les transmutations sont le plus fréquentes. G’est aussi celui qui se présente ( 4 ) le plus souvent à l’état le même cas, quoique Nous avons figuré une espèce fort singulière & acrostichum , offrant dans toutes ses parties une tendance spiraloïde extrêmement marquée. Nous l’avons reconnue comme espèce sous le nom spécifique de cochlecitum ; malheureusement elle est stérile; circonstance qui peut faire croire à une forme accidentelle; aucune acrostichée ne nous ayant jamais rien présenté de semblable, nous n’avons pas cru à une transformation, mais bien à une espèce, et nous l’avons jugée distincte; elle le serait d’ailleurs indépendamment de la particularité sur laquelle nous appelons l’attention des botanistes. La nervation des acrostichées étant exposée clans le tableau qui termine ce chapitre, nous n’aurons que peu de chose à en dire. Sur dix-huit genres que renferme ce groupe, il s’en trouve quatorze à nervilles réticulées, mais les quatre genres à nervation libre sont plus nombreux en espèces que les autres. Dans une section du genre polybotry a , les nervilles sont exsertes et se prolongent hors de la lame sous forme d’un long mucron roide. Dans quelques espèces cl 'acrostichum les nervilles n’atteignent pas la marge; elles se renflent à leur extrémité, qui devient ponctiforme et translucide. Le nombre des faisceaux vasculaires qui existent dans le pétiole et le rhizome, varie non- seulement de genre à genre, mais quelquefois encore d’espèce à espèce dans un même genre. Il semble généralement en rapport avec les dimensions de la plante et avec la plus ou moins grande quantité de divisions de la fronde. Il suit de là qu’il ne peut fournir que des caractères spécifiques. La géographie des acrostichées présente les particularités suivantes. Elles vivent surtout entre les tropiques, mais elles peuvent s’étendre bien au delà. Les îles Açores, par les 56° 57' de lati- tude nord , marquent la limite de ces plantes vers l’hémisphère boréal. AJ Acrostichum Lowei, Eée, Herb. ( hirtum, Sw.), qui croît sur les rochers de Terceira, ressemble beaucoup à VA. splen- clens de Bourbon, dont il est une forme plus petite, à' couleur plus terne. Si l’on suit cette latitude vers l’Est, on ne voit plus d’acrostichées, ni sur le continent africain, ni en Grèce, ni dans le Mongol. Il faut descendre vers l’équateur au-dessous du 50.° degré pour trouver dans le Népaul et les Florides quelques espèces éparses. Mais au fur et à mesure que l’on s’avance du 26. e degré de latitude nord vers l’équateur, et de l’équateur vers le tropique du Capricorne, le nombre de ces plantes, ainsi que celui des fougères, va s’accroissant. La Sénégambie et la Guinée, les îles de la mer des Indes, l’Indoustan , le pays des Birmans, les îles du grand Océan et de la Polynésie, le Mexique, les Antilles et l’Amérique tropicale ont fourni la plus grande partie des espèces connues. En quittant les tropiques pour gagner le pôle austral, les acrosti- chées diminuent graduellement. Déjà au cap de Bonne - Espérance et à la Nouvelle -Hollande elles sont peu nombreuses , mais elles ne s’arrêtent pas au 36. e degré , comme nous avons dit qu’elles s’arrêtaient en se dirigeant vers le pôle boréal, non -seulement on trouve des acrosti- chées à la Nouvelle -Hollande par 33° de latitude sud, mais encore à l’île de Van-Diemen par 44°, aux Malouines par 52 et au détroit de Magellan par 54°. Il résulte de cet aperçu que la température agit bien moins sur la station des plantes qu’on ne le suppose communément, puisque des fougères qui ne vivent point vers le pôle arctique au delà des Açores , dont la température est égale à celle de l’Algérie , prospèrent vers le pôle sud jusqu’au détroit de Magellan dans des circonstances pareilles à celles ou elles se trouveraient, si elles vivaient à Edimbourg ou à Copenhague. H y a donc d’autres causes à invoquer. L’abon- dance des écailles qui protègent les jeunes pousses explique comment elles peuvent s’avancer vers le pôle austral, mais elle ne rend pas compte de cette particularité qui les fait s’arrêter à la hauteur de Terceira. L 'habitat des acrostichées est le même que celui des autres fougères; elles se plaisent sur les troncs et les rochers moussus dans les lieux ombragés. Les terrains chargés de débris végétaux en nourrissent un nombre considérable ; les plus belles et les plus vigoureuses habitent les forêts ou l’humus a une grande profondeur : toutes sont herbacées et terrestres , les chiy sodium seuls recherchent la fange des marais, ce sont les typha des régions oh elles vivent. Leurs dimensions parcourent une échelle considérable, dont le degré inférieur se trouve fixé par les proportions des rhipidopteris et des acrostichum piloselloides , qui s’élèvent à peine à 4 centimètres, et le degré le plus élevé par celles des olfersia, des chry sodium et des grandes espèces Rheteronevron qui peuvent atteindre 2 et même 3 mètres. Les lomariopsis , dont les tiges sont raclicantes et qui grimpent sur les arbres comme des lianes, ont quelquefois une lon- gueur très -considérable. vivipare. Les genres nevrocalhs , lomariopsis et gymnopleris sont dans plus rarement. ( 5 ) Les acrostichées sont toutes vivaces ; il en existe au moins deux cents espèces déjà décrites ou inédites dans les grandes collections. Les localités qui en ont fourni le plus grand nombre sont celles qui ont été le plus soigneusement et le plus souvent explorées. En première ligne se trouvent les Antilles, si fructueusement étudiées par feu lTIerminier; la Guyane française, dont MM. Poiteau, Perrottet et le Prieur ont bravé l’insalubrité, désireux de servir utilement la science; Bourbon et l’Isle-de-France, si bien connues, grâce aux investigations de M. Bory de Saint -Vincent, qui, pour toujours sans doute, éloigné de ces îles auxquelles se rattachent les souvenirs de sa première jeunesse, sait pourtant aujourd’hui même y soutenir encore le zèle de ses nombreux correspondants ; les Philippines , dont M. Cuming a rapporté un si grand nombre de végétaux curieux, encore inconnus des botanistes; le Brésil et le Mexique, que MM. Martius, Gardner et Galeotti ont exploré avec tant de succès. Parmi ces noms signalés à la reconnaissance des savants, se trouve celui d’une femme, et il nous est doux de le citer avec honneur. M. Ue B ivoire , aujourd’hui M. me Richard, appelée à la Martinique pour y remplir de pieux devoirs, s’occupa, dans ses courts instants de loisirs, à réunir les plantes des lieux les plus reculés de Fîîe, et nous lui devons la découverte de plusieurs espèces rares de fougères qui avaient échappé au coup d’oeil exercé de notre célèbre Plumier. Les recherches de ces botanistes et celles de beaucoup d’autres ont singulièrement accru le nombre des fougères, et notamment celui des acrostichées. En songeant combien peu de contrées ont été jusqu’à présent explorées, on ne peut se dispenser de penser qu’il ne doive encore s’augmenter beaucoup. Les botanistes se réjouissent de cet accroissement numérique, et cependant on pourrait s’alarmer à bon droit en voyant une si prodigieuse quantité de productions diverses qui se pressent dans les collections, oh elles attendent des noms et des descriptions. Mais ce que Dieu a créé sans effort, l’homme sait l’admirer sans fatigue et sans découragement : la curiosité humaine, qui nous met en rapport avec les oeuyres de la création, est sans bornes, comme la nature elle- même. Les deux tableaux suivants vont résumer et compléter ce que nous avons dit précédemment. On voudra bien se rappeler, en parcourant le tableau des rapports existant entre les acrosti- chées et les genres des autres groupes que des analogies ne sont pas des similitudes. Les divers genres composant le groupe des acrostichées, présentent des affinités avec ceux de plusieurs autres groupes voisins. Les seuls qui paraissent parfaitement isolés sont les suivants : Acrostichum , Polybotrya, 01 fer sia , Rhipidopteris j Soromanes , Heteronevron , Stenosemia , Hymenodium, Chry sodium , Photinopteris. Encore existe- t-il, du cote de là nervation, des rapports entre ces genres et d’autres fort différents. Quant aux autres genres du groupe, on peut dire que Le lomariopsis est une lomaria sans indusium, Uanetium un antrophyum à sporanges superficielles, Le nevroplatyceros un niphobolus à sporanges étalées, Le leptochilus et le cheilolepton une vittariée à frondes diplotaxiques , Le nevrocallis un hymenodium à frondes pinnées, Le gymnopteris un bathmium à sporanges étalées , L ’aconiopteris un acrostichum à nervilles unies près de la marge. 2 Tableau indiquant le rapport que présentent les acrostichées avec elles -mêmes et avec les genres des autres groupes de la famille des polypodiacées. NOMS ANALOGIES DÉDUITES GROUPES auxquels appartiennent DES GENRES. de la nervation ('). du port en général. du port des frondes stériles. du port des frondes fertiles. des organes accessoires. les plantes analogiques. 1 ACROSTICHUM . Oleandra , scolopcn- Niphobolus(e. sp. à spo- ; C Nc'phrodie'es , scolo- drium , lomariopsis. rothèces confluents). pendrie'cs, polypo- Aconiopteris , hyme- die'es. nodium. 2 Lomariopsis. . Lomaria , acrosti- Lomaria. ; - ~ Lomariées. ckum. 3 PoLYBOTRYA. . Mertensia , lastrea , Esp. pinne'cs, nephro- Esp. pinnées , loma- Gleichenie'es , aspi- polypodii spec. lepis; esp. bipinne'es, nopsis; esp. bipin- die'es, polypodie'es. lastrea. ne'es , soromanes et olfersia. 4 Rhipibopteris. £ ; - - - - 5 Aconiopteris . Olfersia et neolto- Acrostichum. Acrostichum. Aspléniées. pteris. 6 Olfersia . . . Aconiopteris. Soromanes et polylo- trya bipinnés. 7 S OROMANES . . Anisogonium. Olfersia et polylolrya Diplazie'es. bipinne's. 8 Stenosemia. . Sage ni a, woodwardia , Leptochilus. Aspidic'es. Blcchne'es. doodia. 9 Gymnopteris . Bathmium , selliguea , Bathmium pinnés. Lomariopsis. Aspidic'es , polypo- psygmium , amphi- bie stra, leptochilus. die'es, lomarie'es. 10 Leptochilus. . Heteronevron. Vittaria. Tænitide'es. 11 Cheilolepton . Nevrocallis , chryso- Lomariopsis. dium. 12 Nevrocallis . Hymenodium. Acrostichum. Lomariopsis. He'mionitide'es. 13 Hymenodium . Hernionitis , chryso- Acrostichum , aco- dium , antrophyum nevrocallis. niopteris. Mcnisciées. 14 Heteronevron Meniscium , sténo se- Lomariopsis. Gymnopteris., mi a. Hymenodium. Antrophyum. He'mionitidées. 15 ânetium . . . Hymenodium , nevro- Drymoglossum , vit- Tænitide'es. 16 Chrysodium. taria , pteropsis. callis. 17 Pbotinopteris Gymnopteris. 18 Nevroplaty- Niphobolus. Polypodiées. CEROS . . . " . 1 La nervation est étudiée sur les frondes stériles, où elle est toujours plus apparente. II. CARACTÈRES DES GENRES COMPOSANT LE GROUPE DES ACROSTICIIÉES. GENERA. I. POLYPODIACEÆ. Sporangiæ hypophyllæ, annulo verticali, transverse secto, cinetæ. ACROSTICHEÆ , Gaudich. , Voyage de l’Uranie, IY, 502. Agrostichaceæ , Presl , Tentam. ptericl, p. 228, tab. x, fig. 7 — 24, et xi, 1 — 6; Bauer and Hook. , Gen. Filic., pl. 1 04 — IIS; J. Smith, Of the gen. offerns in the Journ. of Botany Hook., IY, 1 841, p. 147. Yis proüfica cuticularis, universalis; sporangiis nudis, ataxiee creberrimis, superficialibus. Filices herbaceæ, simplices aut divisæ, repentes aut rarius scandentes, feracissimæ; fere omnes tropicales; in orbe veteri rarissimæ. 1. ACROSTICHUM, L. Acrostichum, Linn., Gener.pl., edit. Schreb., II, p. 756, 1625. — Acrostichi spec., Swartz , Syn., Filic., p. 9. — Willd., Sp. pl., Filic., p. 100. — Kaulf., Enum. filic. , p. 58. — Spreng., Syst. veget., IV, p. 33. — Link, Filic. spec., sect. 1, p. 159. — Endlich., Gen. pl., 603, p. 59 et 1345, pro parte. Canclollea , Mirb., Encycl. mèth., bot. supp., I (1810). Elap/ioglossum, Scholt, Gen. filic., fasc. III, t. 3. — Bauer, Gener., lab. CY A. Olfersiæ species , Presl, Tentam. pterid., p. 232, t. X, fig. 13, 14 et 16. Scolopendrium , Ray, Elistor. pl. generalis (1686). Acrostichum et Phyllitis , Neck, , Elem. botanic (1790). Icon. : Plum., Filic., tab. 117, 126, 127, 129 et 135. — Bory, ejusd. in Voy. aux 4 îles d’Afriq., t. XX, fig. 1. — Radd., Brasil., t. XV, fig. 2, 3 et 4; tab. XYI. — Hook. et Grev., Icon. filic. , t. 2, 3, 21, 22, 61, 86, 94, 99, 145, 146, 164, 205, 235 et 237. - Blum., Filic. Javæ , t. 4, 5, 6, 7, 8, 10. — Kunze, Analecta pteridogr., t. 6. — Mart., Fl. Brasil., tab. 21, 22 et 23. — Martens et Galeotti, Foug. du Mexiq., pl. II, fig. 2. — Fée, Hist. des acrostick., tab. 1 et suivantes. Character essentialis : N erv illis liber is , parallelis , furcatis, raro dichotomis ; angulum obtusum (50 — 85 ') , ape- rientibus ; frondibus simplicibus , diplotaxibus , homomorphis. Character naturams : Bhizomate repente aut rarius scandente, squammigero ; frondibus simplicibus , fertilibus contractis ; sporangiis paginant inferiorem plane tegentibus ; annulo 11 — 12 articulato ; sporis ovoideis , episporio persistente. Character duterentiaeis : Differt a cæteris generibus nervillis liberis , scilicet : lomariopside , frondibus homo- morphis, simplicibus ,• polybotrya, frondibus india is is , nervillis parallelis ; rhipidopteride , frondibus homomorphis, integris , fertilibus solum contractis. Habitatio : Extensa. Plantæ inprimis tropicales ; in Europa ignotœ. Statio : Arboricolœ , rupestres , terrestres , muscosce , sœpe monticolœ , in regionibu s frigidis facile vigentes. Genus vastissimum, difficile ; species paradoxes plures complectens. Les acrostichum constituent un genre fort naturel. Le rhizome est rampant et plus rarement grimpant, quelquefois assez considérable et plus ou moins couvert d’écailles roussâtres, ovales ou ovales - lancéolées , scarieuses, déchiquetées et souvent acuminées. Ces écailles envahissent fréquemment le stipe et se montrent parfois si considérables sur les frondes, qu’elles les recouvrent en entier ( A . splendens , Bory; dccoralum , Runze; lepidotum , Willd.). Tantôt elles se pré- sentent avec une longue pointe et simulent un poil ( A. piloselloides , Presl; spathulatum, Bory, etc.). Le stipe est sous-cylindrique, canaliculé vers la face antérieure : il se prolonge dans la fronde pour former la nervure médiane ou mésonèvre. Les nervilies sont déliées; elles ont un diamètre égal dans tout leur parcours; souvent elles commencent par décrire une légère courbe vers le point de départ; puis, courant parallèlement pour gagner la marge, on les voit se bifurquer avant de l’atteindre, tantôt plus près et tantôt plus loin de la nervure médiane. L’angle quelles forment alors n’a pas toujours la même ouverture : il est de 85° dans VA. Sie- heri, Hook et Grev.; de 78 à 80° dans les A. scolopendrifolium , Radd. , et callcef olium , Blum.; de 45° seulement dans les A. villosum, Sw., et lineare , F.; ce qui peut etre regarde comme une exception. Lorsque l’angle est ainsi réduit, elles n’atteignent pas la marge et sont un peu épaissies ( iricrassatce ) vers leur extrémité. La forme ovale-lancéolée, laquelle, par exagération ( 9 ) d’amplitude, devient ovale ( A. decurrens, Desv., et decoratum, Kunze), et par réduction des proportions en largeur, linéaire {A. angustatum , Schrad. , et viscosum, Sw. ) est piedo- minante. Quelques petites espèces sont obovées. La base peut être tronquée, aiguë, ou bien se prolonger sur le stipe , qui alors devient ailé ; le sommet est obtus , aigu ou meme acumine. La marge est entière et nous ne connaissons qu’une seule exception à cette loi d’organisation fournie par Y A. dimorphum de Hooker, largement denté dans son pourtour. Les frondes fertiles sont plus étroites et plus courtes que les frondes stériles ; mais ce caractère souffre quelques rares exceptions. Les sporanges envahissent toujours complètement les lames des frondes, sans laisser le moindre espace libre. Elles sont arrondies ou ovoïdes, et si abon- dantes dans quelques espèces, qu’elles donnent aux frondes une apparence bombee : leur couleur varie du jaune d’or au jaune rutilant; l’anneau est généralement large et proéminent; les spores ont la forme d’un rein ou d’un ovale. Nous n’avons vu aucun acrostichum qui fut vivipare : serait-ce parce que ces plantes sont prolifiques au plus haut degré ? On peut facilement évaluer à plusieurs centaines de mille le nombre des sporanges qui recouvrent une seule fronde fertile ; or, chacune d’elles renfermant une très-grande quantité de spores, on admettra que cette fronde doit produire à elle seule deux ou trois millions de germes. Les dimensions des acrostichum parcourent une échelle assez étendue. Les plus grandes espèces {A. laminarioides et A. Herminieri , Bory) s’élèvent à près d’un mètre; les plus petites ( A . spathulatum , Bory, et horridulum, Raulf. , de la section des Piloselloïdes) ne dépassent guere G à iO centimètres. Il en est dont la longueur est à la largeur *. ! \ \ 20; chez d’autres seule- ment \ \ \ ! 5. Ces plantes sont flexibles, d’un vert assez pâle; quand elles se présentent avec une autre couleur, cette teinte est due aux écailles qui les recouvrent et qui sont fauves, rou- geâtres, jaunâtres, etc. : la consistance des frondes varie; on en trouve de flexibles et de mem- braneuses; quelques-unes sont coriaces et comme cartilagineuses ( A . Sieheri, Hook. et Grev.); d’autres à demi transparentes et comme papyracées ( A . villosum, Sw., et A. simplex , Sw). Ces fougères ont une station géographique très -étendue. L’espèce qui se trouve le plus au nord de la ligne est Y A. Lowei , E., récolté aux îles Açores par MM. Hewett et Watson; les espèces qui s’étendent le plus loin au sud de cette même ligne, sont les A. œmulum et gorgo- neum , trouvées par Chamisso aux îles Sandwich, décrites, mais non figurées par Kaulfuss, Enum.Jilic., p. 63, et Y A. Lowei, F., rapporté de la même région par M. Gaudichaud. La plus grande partie néanmoins habite le nouveau monde. Le froid et le chaud leur conviennent également. On les trouve sur les rochers moussus , sur les arbres et sur les vieux troncs. Aucune espèce ne sert en médecine; s’il est bien vrai que la scolopendre ait des propriétés médicales , on ne peut s’empêcher d’en doter par analogie les acrostichum. Ce beau genre a été considérablement modifié depuis l’époque de sa fondation, qui remonte à 1745. Dix-huit espèces ont été décrites par Linné, dans le 1. er volume des Amœnitates academicœ ; toutes ont dû disparaître pour entrer dans les genres gymnogramme , schizœa , niphoholus , polypodium , drymoglossum , asplénium et chry sodium. Il ne pouvait en être autrement d’un genre établi sur ce caractère unique : Fructificationes totum folii discum tegentes. Les trente espèces décrites plus tard dans le Species plantarum , 3. e édition, ne sont pas mieux groupées, et il faut aujourd’hui les chercher dans les genres plus haut indiqués et dans les genres ceterach, mertensia , todea, davallia, aspidium, etc. Il ne reste aujour- d’hui que trois acrostichum de Linné, sorbifolium , aureum et crinitum, qui peuvent figurer dans le groupe des acrostichées ; le premier dans le genre lomariopsis, les deux autres dans les genres chry sodium et hymenodium, que nous nous proposons d’établir. Swartz, qui décrit quarante-deux espèces dans son Synopsis, a été plus heureux. Quoiqu’il ait donné des caractères insuffisants, il a dit, en parlant des sporanges, sori amorphi, ce qui lui a fait rejeter dans d’autres genres les espèces à capsules sériales; cependant il en a méconnu un grand nombre, qui aujourd’hui doivent être cherchées dans les genres gymnogramme , noto- chlœna, ceterach, etc. Ce que nous disons de Swartz doit s’étendre à Willdenow, à Schkuhr et même à Kaulfuss. Sprengel a séparé de ce genre les espèces aujourd’hui placées parmi les gymnogramme et les notochlœna. Runze, le savant continuateur de Schkuhr, ne reconnaissant pas , comme nous le faisons , l’importance des nervilles , étend encore considérablement le genre qui nous occupe. Presl ( Tentam . pteridogr. , p. 240) le réduit à sa plus simple expression, et J. Smith, dans son Généra , a adopté cette réforme; ces deux auteurs n’admettent que les espèces plus ou moins voisines de Y A. aureum de Linné, et rejettent dans le genre olfersia la presque- totalité des acrostichum des botanistes qui les ont précédés. Presl a sans doute considéré que 3 ( 'H* ) la seule espèce aujourd’hui conservée des dix -huit espèces décrites dans les Amœnitates , étant VA. aureum, cette plante doit servir de type au genre cicrostichum , et cette considération a de la valeur, mais en la regardant comme déterminante, il fallait bouleverser entièrement la synonymie, et nous n’avons pas osé le faire, reconnaissant d’ailleurs que Linné, dans le Species plantarum, édition citée, n’a point modifié les caractères établis d’abord dans sa Monographie, quoiqu’il ait étendu le nombre des espèces et qu’il y ait admis une véritable acrostichée , VA. sorbifolium ( Lomariopsis sorbifolia , F.). Le genre cicrostichum d’Enclîicher correspond à notre groupe des acrosticbées , c’est-à-dire que cet auteur adopte comme sous -genres les genres créés par Près! et que pour la plupart nous conservons. Tel que nous croyons devoir le limiter, ce genre nous semble fort naturel et d’une déter- mination facile. Il est parfaitement distinct de tous les autres. Les niphobolus à sporothèces confluents en ont le port; mais la nervation, au lieu d’être libre, est anastomosée; on peut s’assurer en outre, que les sporanges ne sont point éparses, mais groupées; si on les enlève, quelque pressées qu’elles soient , on peut reconnaître distinctement le pulvinulus 1 sur lequel elles s’attachent. 2. LOMARIOPSIS, F. Olfersiœ spec., Presl, Tentam. pterid. , 233. Lomariæ spec., Kaulf. , Enum., p. 152 et suiv. Acrostichi spec., Linn. , Svv. , Willd. et auct. fere omnium. Onocleœ spec., Sw. , Syn.fdic., 112. Aneimiœ spec., Spr., Manip. in Ad. nov. ad.; Acad., L. c. , liât., 10, 1 , p. 283. Icon., Plum., Filic., t. 117. — Bory in Belang. Voy., t. 2. — Mart., Icônes pl. cryptog. Fl. Bras., t. 24. Fée, Mém. sur la nerv. clés foug. , pl. 1, fig. 7 et 20, a (citées comme analogiques). Character essentialis : Nervillis liberis , subpara/ lelis , furcatis ; frtmdibus cliplotaxibus , heteromorphis. Character natukalis : Rkizomate scandente ; frondibus pinnatis, pinnis sterilibus lanceolatis , fertilibus linearibus, margine scepe extus convoluto ; nervillis impressis ; sporangiis annulo 14 — 16 articulato ; sporis ovoicleis , episporio sœpissime fimbriato villosoque vestitis. Character differentialis : Lomariopsis a cœteris acrostickeis nervillis liberis dijjert, scilicet : acrosticho frondibus pinnatis, heteromorphis; polybotrya nervillis parallelis ; rhipidopteride frondibus pinnatis, nec Jlabel- liformibus, nec digitato-dichotomis. Habitatio : Filices tropicales , arboricolœ. Les lomariopsis sont des fougères pinnées, grimpantes, à rhizome cauliforme plus ou moins développé, quelquefois spinescent, et chargé d’écailles qui rarement se montrent sur les pin- nules ; le nombre des faisceaux vasculaires est considérable ; ils sont petits et occupent la partie supérieure du rhizome , celle qui produit les frondes. On voit distinctement dans le L. sorbifolia six faisceaux vasculaires rayonnants avec un plus petit central. Les squames sont opaques ; dans la plante plus haut citée elles ressemblent à des glumes. Le pétiole général ou rachis atteint d’assez grandes dimensions, il est grêle, flexible, parfois ailé dans la jeunesse (L. sorbi- folia). Les pinnules stériles sont ovales, lancéolées, quelquefois obovées ( L . Boryana) et toujours dentées. Un court pétiole les fixe sur le rachis. On remarque en elles une grande disposition à devenir fertiles. La lame est lisse, glabre, membraneuse; les nervilles y sont très -apparentes et se dessinent fortement en relief; l’angle quelles ouvrent avec le mésonèvre n’est jamais moindre de 85°. Dans les L. spinescens et variabilis , les frondes subissent les plus singulières métamorphoses. On voit sur un même rhizome des pinnules entières et pinnatifides , et souvent à la base d’une fronde pinnée naît une fronde beaucoup plus petite , plusieurs fois pinnatifide. Nous parlerons en leur lieu de ces singularités. Les frondes fertiles sont extrêmement étroites, pétiolées, souvent flexueuses, distantes, acuini- nées et entières; dans la jeunesse, la marge est repliée sur la médiane et constitue alors un faux indusium. C’est ce caractère qui, donnant à cette fronde une grande analogie avec les loin aria, lui a valu de nous le nom générique de lomariopsis. Cette analogie s’étend à la plante entière, et l’on ne doit pas s’étonner que plusieurs espèces aient été successivement placées dans les cicrostichum, genre à sporanges nues et parmi les lomaria , plantes à sporanges protégées par un indusium. t Partie en saillie sur laquelle un grand nombre de capsules prennent naissance. ( U ) En constatant cette parfaite analogie, on se trouve conduit tout naturellement à reconnaître le peu de solidité des bases de classification admises par les auteurs pour les fougères. En effet, le genre Lomciriopsis ayant des sporanges nues, doit rester dans les acrostichées ; s’il existait un indusium , il serait déplacé et rejeté dans la série des fougères indusiées à plus de cinquante genres du lieu qu’il occupe. Mais qu’est-ce que Y indusium membraneux des lomariees? un simple amincissement des marges qui s’étendent et se posent en recouvrement sur les sporo- tlièces; or, nous voyons dans la marge des lomciriopsis une tendance évidente à devenir indu- sium , puisque dans la jeunesse elle est repliée sur les sporothèces. Lorsque les pinnules fertiles des deux genres sont adultes, il est souvent impossible de pouvoir les différencier, parce que si d’une part les unes n’ont point d 'indusium -, de l’autre il a disparu, étant caduque chez celles qui en ont un. Aussi les auteurs sont-ils pleins d’hésitation dans leurs determinaisons quand ils s’occupent de ces plantes. En consultant l’ensemble des caractères et le fades des plantes voisines du lomciriopsis , on arriverait à former la série suivante : Lomciriopsis , Lomaria , Blechnum , Hymenolepis , etc. Mais comme on fait intervenir la présence d’un indusium > très-manifeste dans un cas et très- douteux dans l’autre, on est forcé de coordonner diversement ces genres, évidemment analo- giques, et l’on rompt ainsi un grand nombre d’affinités pour se soumettre à un seul caractère. Les sporanges des lomciriopsis ne présentent aucun caractère saillant. L’anneau est large, les articles ou nœuds qui le composent sont faiblement colorés; nous en avons compté de 14 à 16. Les spores sont arrondis, ovoïdes, quelquefois obscurément, trigones ou même réniformes, revêtus ordinairement d’un épisporium villeux à l’extérieur ; leur grosseur est assez considérable. Lorsque l’épisporium est tombé, ces corps sont arrondis et d’apparence vitrée. Les modifications que subissent, en se développant, les frondes des L. sorbifolia, variabilis et spinescens j, sont curieuses. Jeunes, elles ont un aspect si différent de celui qu’elles présentent étant adultes, qu’on peut à peine les reconnaître, et il faut avoir sous les yeux tous les passages pour pouvoir établir sûrement leur identité. Les frondes fertiles se chargent d’une si grande quantité de sporanges, qu’elles deviennent gibbeuses; quelquefois même elles se replient de dedans en dehors et prennent une disposition cylindrique. Le genre lomariopsis , fondé aux dépens des anciens genres lomaria et acrostichum n’a pas avec ce dernier autant d’analogie qu’on serait tenté de le penser. V oici comment on peut établir leurs principales différences : ACROSTICHUM. Frondes simples. Les fertiles seulement rétrécies, rappellent plus ou moins la forme des stériles, ou lorsque, par exception, elles s’en écartent, jamais linéaires. Anneau ayant de 11 à 12 articles. Spores à épisporium membraneux ou lisse. Pinnules stériles entières. Tendance générale à produire des squames. Plantes rampantes. LOMARIOPSIS. Frondes pinriées. Les fertiles linéaires , les stériles étant ovales , oblongues ou lancéolées. Anneau ayant de 14 à 16 articles. Spores à épisporium villeux ou papillé. Pinnules stériles dentées. Tendance générale à être glabres. Plantes grimpantes. Lorsque les fougères se présentent avec des frondes simples ou bien avec des frondes pinnées , et qu’il n’y a pas d’intermédiaires qui les unissent, nous sommes disposé à croire à l’existence d’un genre. Ainsi, en admettant que les acrostichum et les lomariopsis soient deux formes d’un même type , on se demandera comment la fronde simple des uns a pu passer à la condition de fronde pinnée des autres. Les acrostichum non-seulement ont des frondes simples , mais encore des frondes entières. Or, on comprend que, ne divisant jamais leur marge et ne tendant par conséquent jamais à la forme pinnatifide, ces plantes ont en elles une organisation bien définie, qui ne les lie aucunement aux frondes pinnées, de sorte que ces deux genres se montrent parfaitement isolés l’un de l’autre. Ce raisonnement s’applique au nevroccillis et à Yhymenodium , au chrysodium et au leptochilus. ( 12 ) Dans les genres poly podium , aspidium et asplénium , tous les passages possibles entre la feuille simple et pinnatifide, pinnatifide et pinnée, pinnée et bipinnée existent, et l’on comprend à merveille que ces modifications de forme ainsi liées, se refusent à toute combinaison qui ten- drait à les désunir. Ce sont des passages insensibles sans aucune transition ; aussi qu’arrive-t-il ? C’est que tous les poly podium, les aspidium et les asplénium se ressemblent par les caractères généraux, tandis que les genres nevrocallis et hymenodium , chry sodium et leptochilus diffèrent par ces mêmes caractères, n’ayant, quoique avec une nervation pareille, ni le même nombre de faisceaux vasculaires dans le stipe , ni le même port , ni le même nombre d’arti- culations à l’anneau , etc. ; circonstances qui mettent en évidence la validité de chacun de ces groupes génériques. Les lomariopsis vivent parasites sur les arbres du Brésil , des Antilles et de divers autres lieux des tropiques; ce sont de belles plantes nettement caractérisées, quoique un peu polymorphes. 3. POLYBOTRYA, Humb. et Bonpl. Polybotkya, Humb. et Bonpl., Nov. Gener. et spec. pi. Amer, merid. 1, p. 28, t, 2. — Willd., Spec. pl., Filic., p. 99. — Kaulf. , Enum., p. 56. — Blum., Fl. Javce , p. 18. — Schott, Gener. Filic., 2. — Kunze, in operibus variis. — Link, Filic. spec., p. 148. Egenolfiœ spec., Schott, Gener. Filic. Acrostichi spec., Willd., Spec.pl., Filic., p. 113 et 120.— Kaulf. , Enum. filic., p. 79. — Spreng., Syst. veget., VI, p. 36. — Bory in Belang. Voy., t. 3. — Mart., Fl. Bras., t. 25. — Kunze, Die Farrenkr., t. 62. — Hook., Exot. Fl., 2, t. 108. — Wailich, Herb. Fl. Ind. orient. Gymnogrammatis spec., Kaulf., Enum., p. 78 et 79. Icônes : Plumier, Filic., t. 81? — Humb. et Bonpl., loc. cit., t. 2. — Bory in Belang., Voy., t. 3. — Blum., Fl. Javœ, t. 3. — Martius, Fl. Brasil., t. 25. — Kunze, Die Farrenkr., t. 62. — Hook., Exot. Fl., 2, t. 108. — Fée, Nervat. des foug., pl. 1, fig. 14 (citées comme analogiques). Character essentiaus : Nervillis pinnatis , liberis ; frondibus divisis , diplotaxibus , heteromorphis ; vis prolfica in duabus laminis frondium fréquenter manifesta. Character natu râles : Bhizomate repente aut scandente; frondibus divisis, pinnatis, pinnato-bipinnatifidis aut tripinnatis, ultimis segmentis dentatis , sœpe mucronatis ; fertilibus sejunctis diversis : pinnatis, cum sterili bipinnata , bipinnatis cum sterili pinnata; marginibus sœpe refiexis , racemos ramosos referentibus ( inde nomen)\ sporangiis longe pedicellatis , annulé lato , sœpe sub completo , articulis 14 — 20; sporis episporio opaco vestitis. Character difperentialis : Polybotrya a cœteris generibus nervillis liberis cliffert, nervillis pinnatis et habita diversissimo. Habitatio : Filices arboricolœ , Indicœ , Brasilianœ , Peruvianœ. Ces fougères sont remarquables, pour la plupart, par le grand développement quelles acquièrent et par leur extrême fécondité; quelques-unes d’entre elles se contournent autour des arbres à la manière des lianes; leur rhizome, couvert d’écailles dorées, peut atteindre la grosseur du bras et émettre des frondes d’une longueur considérable. Elles n’ont pas un port qui soit commun à toutes les espèces ; il en existe d’herbacées n’at- teignant que de faibles proportions. Il en est dont la fronde stérile rappelle les polypodium (P. osmundacea , H. et B.; nut ans , Kunze), d’autres les asplénium (P. aspleniifolia , F.), ou les aspidium (P. apiifolia, J. Sin.); quelques-unes enfin, les nephrodium (P. nodijiora , Bory, et serrulata , J. Sm.). Ce ne sera donc pas dans le faciès que nous pourrons trouver le reflet des caractères adoptés par nous pour le genre polybotrya. Ce genre curieux a été fondé par M. de Humboldt dans ses Nova généra plantarum et placé à côté de l’ hymenophyllum. Ce rapprochement n’est pas naturel, et nous devons penser que l’illiistre auteur a cru devoir accorder une très -grande importance à la présence des spores sur l’une et l’autre lame. Cette particularité, si on l’admettait comme réelle, n’aurait pas à. nos yeux la valeur que lui accorde M. de Humboldt, puisqu’elle ne se présente pas constamment sur les espèces les plus étroitement liées entre elles, mais ce qu’il y a de remarquable, c’est que la phrase caractéristique donnée par le fondateur même du genre : sporangia globosa, sessilia, frondis fructificantis , pinnulis teretibus undique insidentia, ne peut s’appliquer à l’espèce, type du genre. Les capsules dans cette belle plante ne naissent que sur la lame inférieure de la fronde, mais comme cette lame est fort étroite et que les sporanges de la marge, longuement pédicellées, sont fléchies du côté supérieur, elle paraît fructifiée des deux côtés. Willdenow ( Filic ., p. 99) a justement rapproché cette plante des acrostichum, mais il a adopté les caractères génériques donnés par M. de Humboldt, et propagé ainsi la double erreur sur ( 13 ) lesquels ils sont fondés. Kanlfuss {Enumérât., p. 55) dit aussi, en parlant du polybotrya : capsulœ unclique dense tegentes , et cependant il fait remarquer que dans la plante humbold- tienne ce caractère n’existe pas. MM. Presl, Bauer, Iiooker et J. Smith, qui conservent le Poly- botrya osmundacea comme type du genre polybotrya, font également remarquer quelle n’est fructifiée que vers la partie inférieure. Il est bien établi par tout ce qui précède, que les caractères génériques donnés pour le genre qui nous occupe, sont absolument faux, et cependant les personnes disposées a ne point recon- naître l’importance des nervilles dans la formation des genres, admettent le genre polybotrya. Gomment est-il caractérisé par eux? Une fougère fructifiée sur les deux lames et quelquefois sur une seule. C’est absolument comme si l’on disait : genre de plante ayant tantôt un caractère générique et tantôt n’en ayant pas. La presence des capsules sur les deux lames n est pas un caractère bien solide ; nous possédons en herbier un véritable meniscium fructifié sur les deux lames. Nous répéterons ici ce que nous avons dit ailleurs; il faut opter, reconnaître le groupe des acrostichées ou ne pas sortir de l’ancien genre acrostichum. Quiconque adopte les genres polybotrya et nevroplatyceros , se voit contraint, s’il veut être conséquent, à adopter tous les autres. En combinant la nervation avec la disposition des sporanges et la diplotaxie des frondes , on arrive à former un genre renfermant quinze espèces, qui se rattachent les unes aux autres par un ensemble suffisant de caractères; car ce sont les seules acrosticbees diplotaxiques à nervation pinnée. La présence des sporanges sur une lame ou sur deux n est ici que secondaire , elle sert à diviser le genre, afin d’en rendre l’étude plus facile. Quoique les sporanges se groupent diversement sur les frondes, puisqu’elles n’occupent pas toujours les deux lames, leur disposition a cependant de l’analogie; elles naissent toujours sur des parties fort peu dilatées de la fronde, et donnent lieu à une sorte d’inflorescence racémi- forme, de sorte que le nom de polybotrya peut leur être justement appliqué; cependant il existe quelques espèces où cette disposition est plutôt spiciforme {P. nodiflora et apiifolia). Les sporanges forment des paquets courts et distincts, absolument semblables dans leur arrange- ment à de petits épis rameux. M. Bory, qui a signalé cette particularité dans son herbier, donne à ces plantes le nom générique de granulina. On voit assez souvent ces sortes de frondes se charger de sporanges entre les parties du rachis qui séparent les dernières pinnules fructifères , tant elles sont féraces. Si l’on voulait établir les genres d’après des considérations tirées du nombre des nodosités ou articulations de l’anneau, on serait obligé de démembrer celui-ci. Il s’en trouve 20 dans le Polybotrya nut ans ; 18 dans le cylindrica ; 16 dans le nodiflora ,' 14 dans le marginata • 12-15 dans Y aspleniifolia et le nana. On voit combien ce caractère, s’il était adopté, aurait peu de valeur. Les sporanges, quel que soit ce nombre, sont longuement pédicilïées; l’anneau est large, situé un peu obliquement et embrassant parfois plus des trois quarts de la poche sporigère. Les polybotrya ont une tendance manifeste à subdiviser leurs frondes, dont les dernières divisions se présentent dentées, tantôt mutiques et tantôt aristées. Ce dernier caractère est curieux et facile à reconnaître; les espèces dans lesquelles on le remarque ont un port parti- culier ; toutes sont pinnées , élancées , pendantes et d’un vert agréable à l’oeil. Cette arête n’est autre chose que le prolongement du rameau supérieur des nervilles, qui sont pinnées-bifurquées. Elle est longue, assez roide et n’occupe pas le sommet des denticulations ; on la trouve à leur base. Cefte disposition n’existe pas, que nous sachions, ailleurs que dans ce groupe; toutes les espèces ainsi organisées appartiennent aux Indes orientales. Ce sont elles qui consti- tuent le sous-genre egenolfia. Dans le P. apiifolia de J. Smith on trouve de véritables poils : ils sont articulés, intestini- formes et comme étranglés d’espace en espace; on reconnaît cette organisation à la loupe. Les polybotrya conservent très- bien leurs conditions normales; les espèces aristées ont une grande tendance à devenir prolifères; cette disposition ne se retrouve plus dans les grandes espèces à frondes composées et mutiques. Il est à remarquer que les fougères rhizophores se trouvent presque toutes dans les espèces simples ou seulement pinnées. Nous croyons pouvoir établir les deux sous -genres suivants : I. EGEN0LF1A, Schott; G en. Filic. Granulina , Bory, Herb. Nervi/ lis pinnatis , sæpe exsertis ; frondibus sterilibus , fere pinnatis , fertilibus heteromorphis, laciniis aliis indivisis, ovoideis , aliis pinnatifidis ovalis , sæpe revolutis. 1 Espèces délicates , flexibles , à dimensions moyennes , ayant ordinairement le port des nevro- lepis. Deux espèces sont pinnatifides. Fou gères vivant presque toutes dans les Indes orientales; les Philippines en possèdent un petit nombre. 2. EUPOLYBOTRYA. Nervdlis pinnatis ; frondibus decompositis , fertilibus bi-tripinnatis , laciniis angustis , sæpe revolutis. Grandes espèces robustes, ayant par les frondes stériles l’apparence des polypodium ou des aspidium ; à frondes fertiles dissemblables ( hétéro taxiques ) , dont les dernières divisions sont étroites et presque toujours roulées sur elles-mêmes, ayant une grande tendance à passer de l’état stérile à l’état fertile sur une même fronde. Fougères appartenant à l’Amérique méridionale et surtout au Brésil; une seule vit aux Philippines. , 4. RHIPIDOPTERIS , Schott; Gen. Filic . Peltapteris, Link, Filicum spec. , p. 147. Platycerotis spec., Blum., Filic. Javœ, p. 43. Olfersiœ spec., Presl, Tentam. pterid. , p. 235. Àcrostichi spec., Auct. plurim. Osmundœ spec. , Sw., Prodr. filic. Icônes : Plum., Filic., t. 50, fig. A. — Schkh., Cryptog., t. 12 (e æ Plumiero); Humb. et Bonpl., Nov. Gener., I, p. 2, VII, t. 662; Hook. et Grev. , Filic. , t. 118 et 119. — Kunze, Analect. pterid. , p. 1 1 , t. 7. — Fée, Mèm. sur la nerv. des foug. , t. 1 , fig. 15. Character Essentiales : Nervillis fiabelliformibus , liberis ; frondibus diplotaxibus , heteromorphis. Character naturalis : Rhizomate cauliformi, tenui, repente, scpiamoso ; frondibus sterilibus peltatis , dichotomis ; segmentis divisis , hnearibus ( in pluribus) , bifidis , cuneiformibus (/». sphenophylla , F.); fertilibus integris , obcordatis bilobatisque ; sporangiis sporisque rotundis. Character differentialis : Rhipidopteris nervillis fiabelliformibus peltatis que , ab omnibus generibus acrosti- chearum differt. Habitus proprius. Filices parvulœ , repentes, frondibus plus minusve divisis, laciniis longe petiolatis , petiolo filiformi. Habitatio : In America australi, ad arbores inter muscos. Le port de ces petites fougères est tout à fait spécial, non-seulement pour le groupe des acrostichées , mais encore pour la famille des fougères tout entière, et nous ne pouvons indi- quer aucun genre que l’on puisse placer à côté. M. Kunze, si excellent juge de la valeur des caractères génériques en cryptogamie, persiste néanmoins à les laisser parmi les acrostichum. M. Blume, ayant remarqué que la fronde était divisée dans les platycenum {nevroplatyceros , Pluk.), et quelle l’était aussi dans les rhipidopteris , a cru pouvoir réunir les uns et les autres. Cette réunion ne pourrait être admise sans blesser toutes les analogies; la nervation, le port, la structure générale , l’organisation des sporanges et des spores , tout les sépare : M. Schott l’avait reconnu, c’est pourquoi il a créé le genre rhipidopteris > qui correspond au genre peltap- teris de M. Link, indiqué plus tôt que définitivement fondé dans le species des fougères cultivées au jardin botanique de Berlin. Dans le généra de MM. Bauer et Hooker, le rhipidopteiis , à l’exemple de J. Smith, est réuni à Yolfersia. Nous ne pouvons approuver un rapprochement qui met dans un même genre Yolfersia de Raddi, le polybotrya de Humboldt, le rhipidopteris et Y egenolfia de Schott, et nous le condamnerions lors même que nous n’accorderions pas à la nervation l’importance que nous croyons devoir lui attribuer. Les rhipidopteris sont de petites plantes qui grimpent sur les troncs d’arbres moussus. Elles ont une grande délicatesse de structure et beaucoup d’élégance dans le port. Les rhizomes émettent des frondes pétiolées assez distinctes les unes des autres et plus ou moins divisées. Les stériles ont la plus grande tendance à se subdiviser; les fertiles, au contraire, restent entières; mais cette diversité de forme n’influe en aucune manière sur la nervation : dans les unes et dans les autres, les nervilîes se séparent en deux faisceaux dès la base de la lame. Chaque faisceau se compose de nervilîes dichotomes fort déliées , unies par le parenchyme dans les frondes ( '15 ) fertiles, et libres de toute adhérence dans les frondes stériles. Mais quelles soient unies ou séparées, ces nervilles montrent toujours distinctement les deux faisceaux principaux qui les composent. Cette divergence opérant dès le point de départ, détermine la forme en cœur ou en rein que présentent ordinairement les lames fertiles, et souvent même les divise en deux parties symétriques. Ainsi se trouve démontrée, même avec des formes en apparence différentes, l’identité de structure des frondes fertiles et stériles. 5. ACONIOPTERIS , Presl, Tentam. pterid. , p. 236, tab. 10, fig. 17. Acrostichi spec., Jacq. , Çollect. 11, p. 105, et auct. plurimorum. Olfersia spec. , Presl, Tentam. pterid. , p. 234. Candollea , Mirb. , Encycl. rneth. , Botan . , 1, p. 111. Acrostichi spec . , Hook. et Grev. Icônes : Hook. et Grev., Filic. , t. 205. Chakacter essentialis : Nervillis parallelis, bifurcatis , ad apicem in arcubus coalitis ; frondibus diplotaxibus , komomorphis , simplicïbus. Character natlralis : Rkizomate crasso , repente ; frondibus similaribus, fertilibus solummodo contractis; sporangiis annulo 12 articulato. Reliquæ ut in acrosticho. Character differentialis : Aconiopteris verum est acrostichum , cum nervillis ad marginem laminarum anasto- mosantibus. Habitatio : Sancta Helena , Borbonia, Martinica , insulæ Sandwich. Ces plantes ont le port des acrostichum ; elles n’en diffèrent, en effet, que par la soudure des nervilles, qui se réunissent en arc au sommet. Ce genre a été établi par Presl, et il sera cité comme une exagération de l’application du principe que nous défendons. D’abord nous avions résolu de n’en faire qu’un sous-genre, mais en y réfléchissant mieux, nous n’avons pas cru pouvoir nous y décider. Yoici nos raisons. Ici nous convenons que la nervation laisse les aconiopteris avec un port semblable à celui des acrostichum , mais il n’en faut pas moins conclure que la soudure des nervilles est une modification profonde et organique. Dans les genres olfersia , Radd., et neottopteris J. Sm., une organisation pareille sépare ces genres des lomariopsis et des asplénium ; d’autres caractères viennent se joindre à ceux-ci et leur donnent une plus grande importance. Telle est la règle; Y aconiopteris serait l’exception; car la soudure se pré- sente seule. Si l’on avait passé outre, les genres olfersia et neottopteris , si naturels et si tranchés, n’eussent pu être admis, et peut-être eût-on été conduit à se comporter de même à l’égard d’autres genres. Que si l’on voulait conclure de la faiblesse du genre aconiopteris à celle des bases que nous adoptons, nous serions dans la nécessité de renvoyer à notre Mémoire sur la nervation, où nous avons cherché à démontrer que tous les caractères adoptés jusqu’ici pour l’éta- blissement des genres laissaient à désirer; qu’il n’était pas possible d’en choisir d’irréprochables, et enfin, qu’après les sporanges, il n’en existe aucun qui ait plus de valeur que les nervilles. 6. OLFEPiSIÀ, Pxadd., Op. scienz. di Bolonia, vol. vin, an 1819, p. 283, t. 11. — Ejusd., Pl. brasil. Filic., p. 7, t. 14. — J. Smith, On the gener . of ferns in journ. bot. Hook., 1841. — Bauer et Iiook., Gener. Filic ., tab. 79. Olfersice spec., Presl, Tentam. pterid. , p. 235. Polybotryœ spec., Spreng. , Syst. iv, 33. — Kaulf., Enum. Filic., p. 55. Acrostichi spec., Sw., Syn. Filic., p. 14 et 200. — Willd., Spec. pl., Filic. V, 120. Osmundæ spec., Linn . gSpec.pl., 1521. Pteridis spec., Arrab., Fl. Fluminensis, t. 84. Icônes : Plum., Filic., t. 154. — Petiv., Opéra , t. 8, f. 3. — Hook. et Grev., Filic., t. 81. — Radd. et Arrabida, 11. ce. — Fée, Nervation des fougères , pl. I, f. 2. Character essentialis : Nervillis parallelis, bifurcatis, cum nervilla marginale confluentibus ; frondibus cliplo- taxibus, heteromorphis ; pinnis sterilium ovato-lanceolatis, integris ; pinnis fertilium pinnatis , pinnato- pinnatifidisque. Character naturalis : Rhizomate crasso, repente, paleaceo , fibrillis longissimis instructo ; frondibus sterilibus pinnatis , pinnis integerrimis , breve petiolatis, frondibus fertilibus pinnis linearibus, integris, pinnati- fidisque, rachi helveolo , nudo ; sporangiis rotundis, annulo 14-15 articulato, sporis irregularibus , epispono late membranaceo cinctis. Character differentialis : Olfersia a soromane et polybotrya , præsentia nervillœ marginalis cum nervillis lateralibus confluentis , differt. Habitatio : Olfersice in Brasilia hospitantur ; vigent in Antillis , crescunt copiosissime in Columbia. ( ) Les espèces qui composent ce genre sont au nombre de deux, encore n est-il pas bien prouvé que l’ime ne soit pas une simple forme de l’autre. Ce sont de très-grandes et de très- belles fougères, pouvant atteindre deux mètres, et qui se plaisent dans les lieux chauds et humides de l’Amérique méridionale, et notamment; du Brésil. Le rhizome est brunâtre et garni d’un grand nombre de libres; les rachis sont très -longs, canaliculés- striés en dessus, glabres et squameux à leur base; les frondes stériles sont impari- pinnées, avec des pinnules alternes, très- entières, cunéiformes et acuminées; les pinnules des frondes fertiles sont linéaires -pinnatifides, à partitions obtuses, étroites, souvent opposées et couvertes des deux côtés par des sporanges de couleur fauve, longuement pédicellées, ayant 14-15 articles à l’anneau. Les spores sont assez grands; l’épisporium les entoure d’une bordure membraneuse , inégale et pellucide. On trouve sur la lame inférieure un très -grand nombre de stomates qui naissent sur un tissu dont le réseau est à pans ondulés. La plus ancienne espèce de ce genre, YOlfersia ceivina , était connue de Linné, qui vit en elle une osmoncle, et de Swartz et Willdenow, qui la placèrent dans leur genre acrostichum ; plus tard Kaulfuss (1824) en fit un poljbotrja. Il ne paraît pas que cet auteur ait eu connais- sance de la plante qui servit en 1819 à Raddi pour fonder le genre olfet'sia, lorsqu’il publia, en 1819, son énumération des fougères recueillies par Ghamisso, belle espèce qui devint plus tard le Poljbotrja radcliana. On doit penser d’un autre côté que Raddi n’avait pas vu Y O. cervina, qu’il n’eût pas manqué de reconnaître comme congénère de son O. corcovadensis. M. Presl, Tentam. pterid., p. 235, qui a connu l’un et l’autre, les a placés dans son genre olfersia, assez peu naturel, puisqu’il renferme des acrostichum à nervation pinnée et à nerva- tion parallèle, les genres rhipidopteris de Schott, et olfersia de Raddi. J. Smith (on the généra °f feras) a bien mieux compris ce genre, et l’a réduit aux deux espèces que nous allons bientôt décrire. Cette opinion est devenue celle de MM. Bauer et Iiooker, et l’on doit penser qu’elle prévaudra sur toutes les autres, étant la seule qui paraisse fondée sur des caractères analogiques nombreux. 7. SOROMANES, F. Icônes : Fée, Nervation des fougères, pl. 1, lig. 24 (citée comme analogique). Character essentialis : Nervillis pinnatis , tenuibus , alternis , cum lateralibus in arcum acutum connatis ; frondibus diplotaxibus , keteromorphis ; sterilibus pinnatis , pinnis ovatis , dentatis, fertilibus pinnatis , pinnis pinna- tifidis , laciniis integris , attenuatis. Character naturalis : Frondibus sterilibus pinnatis , pinnis alternis breve petiolatis, ovato - lanceolatis , apice acuminatis , integris seu in ambitu argute dentatis ; frondibus fertilibus pinnato-pinnatifidis alternis , longius petiolatis, linearibus, in acumine longo terrninatis, laciniis obtusis , cylindraceis , sporangiiferis , suboppositis , margine extus reaol uto ; stipitibus superne tricanaliculatis , cum decem fasciculis vasorum : sex majoribus exterioribus, quatuor minoribus internis ; sporangus rotundis, lacinias pinnarum revolutas vestientibus ; annulo lato 12-14 articulato , pedicello lato , sporis magnis subangulatis , atns opacisque. Character differentialis : Soromanes ab olfersia et polybotrya , nervillis in arcum acutum connatis , a ste- nosemia, nervillis superioribus et inferioribus confluentibus , differt. Habitatio : Genus americanum. Le soromanes se compose jusqu’à présent de deux espèces à frondes pinnées, dont les pin- nules stériles sont entières ou simplement dentées, tandis que les fertiles sont pinnatifides. Les dernières partitions, au nombre de 25 à 30, présentent des marges épaissies, roulées sur elles- mêmes de dedans en dehors ; elles prennent ainsi un aspect cylindrique qui pourrait faire croire qu’elles sont fructifères sur les deux lames. Les sporanges , extrêmement abondantes , sont arrondies et munies d’un large anneau formé de 12 à 14 articulations. Les spores, egalement nombreux, ont un aspect noirâtre, des dimensions assez considérables, et une forme anguleuse qui les rend fort remarquables. Ce genre nous semble fort naturel. Il est voisin de l’ olfersia , auquel il se rattache par la disposition des frondes fertiles; cependant le soromanes n’a qu’une seule lame envahie par les sporanges , tandis que dans Yolfersia les deux lames en sont totalement couvertes. Les frondes diffèrent totalement par la nervation. Si l’on voulait trouver une nervation analogue à celle du soromanes j, il faudrait quitter le groupe des acrostichées et la chercher dans le genre aniso- gonium, section des diplaziées. / 8. STENOSEMIA, Presl, Tentani. ptericl, p. 237, non Bauer, G en. Filic. Polybotryæ spec ., Blume, Enurn. PL Javæ , p. 99. — Ejusd. Fl. Javœ , p. 15. Acrostichi spec., Sw. , Syn. filic., p. 13 et p. 198. — Willd., Syst. plant., Filic., p. 112. — Spreng., Syst. veget., TV, p. 36. — Gaudich., Voyage de l’Uranie, p. 307. Icônes : Rumph., Hort. Amb., YI, 78, t. 35, fig. 1. — Blume, Fl. Javœ , t. 1 et 2. — Fée, Mém. sur la nerv. des foug., pl. 11, f. 22 (citée comme analogique). Character essentialis : Nervillis mixtis , circa inesonevruin in arcum anastomosantibus , dein pinnatis , liberis ; fronclibus diplotaxibus , heteromorphis . Character naturalis : Rhizomate crasso , cauliformi [connus ) ; frondibus pinnatis aut bipinnatis , sterilibus et fertilibus diversis, apice pinnatfidis , axillis bulbilliferis ; sporangiis rotundis ; sporis ovatis, episporio late membranaceo , persistente , vestitis. Character differentiaris : Habitus polybotryæ et leptochili sed nervatione dwersissima. Habitatio : In Java et in insulis Pkilippinis. M. Presl a fondé ce genre en 1856. MM. Hooker et Bauer ( Généra filicum ) ont cru devoir le conserver. Il renferme deux espèces seulement, dont l’une n’est encore connue qua l’état stérile. Les frondes fructifères sont pinnées, ternées et plus rarement quinées; le lobe terminal est pinnatifide. Elles ont une nervation mixte, facile à reconnaître, les frondes étant trans- parentes et membraneuses; on la retrouve dans les genres woodwardia et doodia. Il existe toujours à l’aisselle des pinnules latérales une sorte de petit bourgeon ou de bulbille qui ne semble pas s’allonger, mais qui doit servir à reproduire la plante. Les frondes fertiles sont pinnatifides , à divisions linéaires, envahies en entier par les sporanges; les pinnules infé- rieures paraissent avoir une tendance à devenir pinnatifides. MM. Bauer et Hooker ont figuré , sous le nom de Stenosemia aurita, une plante que nous croyons être une polypodiée. Les sporanges sont groupés et assis sur les nervilles. Ces auteurs, adoptant en cela l’opinion de M. J. Smith , pensent que le Stenosemia aurita peut se présenter sous la forme d’un acrostichum et sous celle d’un polypode. Si l’assertion était réelle, elle constituerait une transmutation sans exemple en histoire naturelle; nous avons dû examiner sérieusement l’opinion des auteurs anglais, avant de nous prononcer, et le grand nombre de spécimens, que nous avons eus à notre disposition, nous a permis de résoudre la question. En adoptant un instant comme vraie l’assertion de MM. J. Smith, Hooker et Bauer, nous aurions pour le Stenosemia aurita des frondes fertiles normales et des frondes fertiles anor- males. Or, voici quels seraient leurs caractères : 1. ° Frondes fertiles anormales (forme acrostichoïde). Très-longuement pétiolées, divisées vers le sommet en lanières étroites, ayant une tendance à devenir pinnatifides; couvertes en entier de sporanges fauves, ataxiques; anneau des sporanges à douze articulations (port des leptochilus ). 2. ° Frondes fertiles anormales (forme polypodioïde). Gourtement pétiolées, pinnées, à pinnules étroites, lancéolées, pinnatifides, montrant çà et là des groupes de sporanges nus, assis sur des nervilles de troisième ordre; ces sporanges sont de couleur brune; l’anneau présente quatorze articulations (port des poîypodes). En présence de pareilles déviations, on doit penser que les spécimens de M. Cuming, dis- tribués sous les n. os 295, 502, 521 et 541, et qui pour la plupart se composent d’une fronde fertile et d’une fronde stérile, ont donné lieu à quelque méprise dans leur rapprochement. Etablissons d’abord que la planche donnée par M. Blume (pl. 1 , Fl. J avez) a été faite sur un spécimen complet, c’est-à-dire, portant, sur le rhizome qui est figuré, des frondes stériles et fertiles : celles-ci au type acrosticboïde; ajoutons que deux spécimens du détroit de Bouton, récoltés par Labillardière et provenant des herbiers de MM. Webb et de Lessert, sont dans le même cas, ainsi qu’un bel exemplaire recueilli par M. Zollinger à Java, tandis que tous les spécimens de M. Cuming sont privés de rhizome , ayant les frondes rassemblées sans qu’il soit possible d’affirmer qu’ elles appartiennent bien à la même plante. Yoyons maintenant s’il y a identité dans les spécimens délivrés par cet auteur et portant les mêmes numéros. 502 (Herb. de Lessert). Il n’a été délivré qu’une fronde fertile polypodioïde. 521 (Herb. de Lessert). Il a été donné deux frondes, toutes deux polypodioïdes. La stérile est évidemment analogue à la fertile. Nous regardons ce spécimen comme normal, mais c’est une polypodiée qui n’a aucune analogie avec le Stenosemia aurita et nous le rapportons au Pleocnemia Leuceana de M. Presl. 5 ( 18 ) Même numéro (H erb. Fée), il n’a été reçu que la fronde fertile : elle est polypodioïde. 295 (Herb. de Lessert). Deux frondes, Tune qui appartient au Stenosemia aurita et qui est stérile; l’autre, à l’état fertile et qui est la même que celle du n.° 521, c’est-à-dire, le Pleocnemia leuceana , Presl. 541 (Herb. Webb). Normale pour les deux frondes et bien certainement le Stenosemia aurita y Presl. On voit suffisamment qu’il y a eu confusion dans la manière dont ces spécimens ont été groupés , et il paraîtra sans doute bien plus naturel d’admettre qu’il y a eu erreur, du fait même du collecteur, plutôt que de croire à la manifestation d’une métamorphose qui eût agi tout à la fois et sur les organes de la nutrition et sur ceux de la reproduction. La nature a des limites qu’elle ne peut franchir. Les stenosemia sont des plantes herbacées terrestres qui vivent sur la terre humide dans plusieurs régions de l’Inde. 9. GYMNOPTERIS, F. Gymnopteridis spec., Bernh. Presl, Tentam. pterid. , p. 242, §. 11 ( anapausia ). Bauer et Hook, Gen. jïlic. tab. 85. Acrosticlii spec., Swartz, Fl. lnd. occid., p. 1595; ejusd. Syn.filic., p. 13. — Willcl., Spec. plant., Filic., p. 116 et 120, eL aucl. var. Icônes : Plumier, Filic., t. 10 et 115. — Bauer et Hook., Gener . filic. , loc. cit. Character essentialis : Nervillis anastomosantibus ; maculis inœqualibus , appendiculatis , appendicïbus divaricatis ; frondibus diplotaxibus , heteromorpkis. Character naturalis : Rkizomate scanclente , inœquali ; frondibus sterilibus siibsimplicïbus , pinnato -pinnatifidis pinnatisque , membranaceis , pellucidis , glabris , fertilibus angustioribus , pinnis conformons ; nervillis maculas irregulares efformantibus ; primariis pinnatis redis , undulatis , inter se nervillis secundariis jundis , apicibus divaricatis, liberis ; sporangiis ovoicleis , annulo 14-16 articulato {in Gymnopteride aliéna 20). Character differentialis : Differt ab heteronevro maculis appendiculatis ; leptochilo situ superjîciali sporangia- rum ; stenosemia frondibus pinnatis , maculis appendiculatis, etc. Habitatio : Filices fere omnes ad arbores in Antillis et Guyana crescentes , paucæ in Indiis orientalibus. Le genre gymnopteris , créé d’ahord par Bernhardi, renfermait des plantes hétéroclites, notamment des polypodiées appartenant aux genres phymatodes et drynaria. Adopté par M. Presl, il demandait à être réduit, puisque cet auteur y place des fougères avec indusium, telles que Yhymenolepis et plusieurs niphobolus. Ainsi modifié, le genre g ymnopteris répond assez exactement au sous-genre anapausia de notre auteur. Les gymnopteris sont de très-grandes plantes qui vivent parasites sur les arbres des forêts, particulièrement dans les Antilles, à la Guyane; et comme, par exception, dans les Indes orientales. Les pinnules sont très-dé veloppées , et presque toujours la terminale est plus grande que les latérales. Sauf une espèce, toutes sont pinnées et prennent, par la dessiccation, cette couleur livide que les botanistes désignent sous le nom de luridus. Dans le jeune âge, les pinnules ont une disposition à diviser leur marge en petits lobes arrondis. 10. LEPTOCHILUS, Kaulf., Enum. filic., p. 147, tab. i, fig. 10; Blum. , Enum . pl. Javœ , p. 205. Gymnopteridis spec., Presl, Tentam. pterid. , p. 244. Lomariæ spec.? Wallich., Herb. des lnd. orient. Acrosticlii spec . , Caxan., Prœled., 1801 , n.° 582. Sw., Syn.filic., 11. — Willd., Spec. pl., Filic., p. 109. Icônes : Fée, Nerval . des foug., pl. 1 1 , f . 2 (citée comme analogique). Character essentialis : Nervillis anastomosantibus , primariis in maculas hexagonas subrotundas aut paralle- logrammas coadunatis , appendicibus liberis, redis , furcatis aut kamatis, apice incrassatis • frondibus dissimilaribus diplotaxibus que , simplicihus aut pinnatifidis , fertilibus auguste linearibus ; sterilibus plus minusve explicitis , sporangiis universalibus , in duobus sulcis angustis nascentibus. Character naturalis : Rkizomate repente aut scandente ; frondibus membranaceis, glaberrimis , margine répandis , translucentibus , sterilibus simplicihus , lanceolatis , pinnatifidis {in L. taecæfolio basi subpinnatis , bilo- batisque) ; fertilibus auguste linearibus, longissimis; sporangiis rotundis , annulo 14 articulato. (16 in Leptochilo axillari.) ( 19 ) Character dipferektiaus : Ab lieleronevro prœcipué differt frondibus disparibus, sporangiis in sulcis angustis collectis. Habitatio : In insulis Pkilippinis ad arbores, scandantes. Les leptochilus sont des plantes de petite dimension, à frondes simples ou plus rarement pin- natifides , à nervation anastomosée, dont les mailles sont appendiculées. Ils ont du rapport avec les oymnopteris , mais ils en diffèrent essentiellement par les frondes fertiles linéaires , dont les sporanges occupent une dépression longitudinale, qui règne dans tout le trajet du méso- nèvre. La marge, un peu amincie sur toute son étendue, ne reçoit point de sporanges; elle se replie dans le jeune âge, comme on peut le voir dans quelques espèces de lomariopsis, formant ainsi parfois un faux indusium. Quelque étendue que soit la fronde stérile, l’étroitesse de la fronde fertile est toujours la même et la disposition constamment linéaire. Raulfuss avait placé ce genre parmi les fougères indusiées ; M. Blume adopte cette opinion; M. Wallich en a fait un lomaria. La disposition de la marge justifie suffisamment ces auteurs; dans la jeunesse des frondes fertiles elle est souvent repliée sur elle-même. Si l’on voulait réunir les acrostichées aux lomaria, aux blechnum et aux ptéridées , on pourrait créer un petit groupe destiné à servir de transition; le nom de Leptocarpidées lui serait fort convenablement donné , et il recevrait le lomariopsis, le photinopteris, le cheilolepton , le stenochlœna et le leptochilus ; dans l’état actuel de la science ces rapprochements ne peuvent être qu’indiqués. Il faut étudier ces plantes vivantes pour les grouper d’une manière définitive. Lorsque les frondes fertiles sont dissimilaires et tout à fait linéaires, c’est un indice pour ad- mettre la présence d’un indusium. Nous avons reconnu, contrairement à l’opinion admise, qu’il en existait un dans Yhymenolepis, et nous ne regardons pas comme impossible qu’on le découvre dans le photinopteris, placé par Blume dans les lomaria. Enfin nous avons constaté que cette membrane protectrice existait dans quelques leptochilus , notamment dans le L. subquin- quefidus. C’est donc avec raison que nous indiquons un groupe de transition. M. Près! a placé le leptochilus de Raulfuss parmi les oymnopteris ; cet auteur ne s’étant préoccupé que de la nervation, caractère de second ordre, lorsque l’arrangement des sporanges et leur situation peuvent être invoqués. Nous comptons huit espèces de leptochilus, qui doivent être partagées en deux groupes d’après la manière dont les frondes sont divisées. 1 1 . CHEILOLEPTON, F. Leptochili spec. , Bîum., Fl. Java? , p. 206. Character naturalis : Nervillis anastomosantibus , maculis kexagonis , exappendiculatis ; frondibus pinnatis , diplotaxibus ; sporangiis in sulcis longitiidinalibus , angustis, nascentibus. Character essentialis : Rhizomate scandente ; rhachi squamoso ■ frondibus pinnatis, pinnis integris ; fertilibus angustissimis , acutis ; sporangiis pyriformibus , annulo 16-18 articulato ; sporis rotundatis, subangulatis. Character differentialis : Differt a nevrocallide pinnis fertilium angustissimis , sporangiis in sulcis longitudina- libus sitis ; a leplochilo maculis exappendiculatis et fronde pinnata. Habitatio : In insula Java? ad arbores scandens. Ce genre, qui se rapproche par la nervation du nevrocallis, par la situation des sporanges du leptochilus et par la forme des frondes stériles des lomariopsis , ne renferme qu’une seule espèce ; elle est grimpante et pinnée ; les frondes fertiles ont des pinnules fort longues , étroites , comme celles des vittaria , et amincies vers l’extrémité; le sillon dans lequel se trouvent les sporanges règne dans toute l’étendue de la pinnule; celles-ci ont un long support; l’anneau montre de 16 — 18 articulations. Le nom générique, créé par nous pour cette plante, n’est autre chose que le mot leptochilus renversé; nous avons voulu montrer ainsi l’analogie qui rapproche ces deux genres curieux. 12. NEYROCALLIS, F. Acrostichi spec. , Gaudich., Voy. de l’Uran., p. 304. — Presl , Tentam. pterid. , p. 241, et Bory, Herb. Icônes : Gaudich., Voyage de l’Uranie, Atl. bot., pl. 4. — Fée, Mèm. sur la 'nerv. des foug., pl. 2, fig. 3 (citée comme analogique). Character essentialis : Nervillis reticulatis , maculas hexagonas appendiculatas formantibus ; frondibus pinnatis diplotaxibus , heteromorphis. Character naturalis : Frondibus pinnatis, glabris , sterilibus ovatis lanceolatisque , fertilibus linearibus , nervillis prominentibus , regularibus ; rhizomate vario , subnudo ; sporangiis amplis, annulo 18-20 articulato, sporis trigonis. ( 20 ) Character differenti alis : A slenosemia nervillis regularibus hexagonis , heleronevro et leptochilo nervillis reticulatis , maculis exappendiculatis , pbotinopteride et chrysodio frondibus diplotaxibus , differt. Habitatio : In insulis Moluccis et in insula Gaadalupa nevrocallides vigent. Ce sont de grandes et belles fougères remarquables par l’élégance de la nervation qui est fort régulière. Les frondes fertiles sont linéaires. Dans l’espèce type du genre, les frondes stériles ont une grande tendance à se modifier pour se charger de sporanges. M. Presl ( loc . cit.) laisse dans son genre acrostichum le Nevrocallis Requieniana , L., le seul qu’il connut. Sans doute la nervation est la même que dans Y A. au réuni; mais cette espèce est monotaxique, tandis que dans le nevrocallis les frondes fertiles et les frondes stériles sont séparées. Indépendamment de ce caractère, auquel nous accordons de l’importance, il en est un autre qui n’en a pas moins. Les pinnules fertiles de Y A. aureum, L., sont pareilles à celles qui restent stériles, et si elles se dégradent dans la dimension, c’est uniquement parce qu’elles occupent le haut du rachis. Dans le nevrocallis , les frondes fertiles sont absolument linéaires, tandis que les stériles sont ovales lancéolées. 15. HYMENODIUM, F. Àcrostichi spec. auct. var. Olfersiœ et Acrostichi Spec. , Presl, Tentam. pterid. , p. 231 et 241. Icônes : Plum., Filic., tab. 125. — Petiv. , Filic., 145, t. XIII, fig. 14. (Icon. Plumieri reducta ) Hook et Grev. , lcon. Filic., tab. 1. — Fée, Nerval, des fougères, pl. 11,2 — 4 (citées comme ana- logiques). Character essentialis : Nervillis reticulatis exappendiculatis ; frondibus simplicibus , diplotaxibus , fertilibus con- formons, contracté. Character nateralis : Frondibus diplotaxibus, ovatis lanceolatisque, margine integris , sœpe squamulas vestitis, fertilibus conformibus, angustioribus minoribusque; rkizomate crasso, fibroso; sporangiis rotundis, par- vulis, annulo 11-12 articulato, sporis parvis, rugosis , nigris. Character differentialis : Ab anetio frondibus diplotaxibus et sporangiis confertis, a nevrocallide frondibus simplicibus et fertilibus similaribus, acrosticho nervillis reticulatis, differt. Habitatio : In Antillis nec non in insulis Sandwich ad terrain, inter muscos vel ad arbores repentes. Nous regardons comme type de ce genre, l’ancien Acrostichum crinitum de Swartz. Il ren- ferme peu d’espèces, mais elles sont nettement caractérisées. Il ne diffère des acrostichum que par la nervation, et l’on doit à bon droit s’étonner de la voir figurer dans les olfersia de Presl, qui probablement avait vu une autre espèce, et peut-être Y acrostichum blepharodes , espèce du Mexique découverte par M. Galeotti. Uhymenodium est au nevrocallis parmi les acrostichées à nervation réticulée, ce que Y acrostichum est au lomciriopsis parmi les acrostichées à nervation parallèle. H. HETERÜNEVRON, F. Poihilopteris , Eschw., in Linnœa , 2, 117. Pœcilopteris , Presl, Tentam. pterid. , p. 241. — Campium ejusd., 1. c., p. 238. Bolbitis , Schott. , Gen. Filic. Cyrtogonii spec., J. Sm., on the gener. of fer ns in J. bot. Hook., IV, 1841, p. 154. Acrostichi spec. auct. var. Icônes : Rheed., Mort, malab., XII, p. 39, t. 2. — Radd., Filic. Bras., t. 18. — Hook. et Grev., Filic., t. 23, 110 et 221. — Arrabid. , Fl. Flum., t. 90? — Rlume, Fl. Javœ , t. 12, 14 et 15. — Gaudi- chaucl, Voy. de l’Uran., pl. 3. — Kunze, die Farrenhr., p. 5, tab. 2. Character essentialis : Nervillis anastomosantibus , maculis inœqualibus , aliis angulatis, aliis polygonalibus, exap- pendiculatis seu rarissime cùm appendiculis redis , simplicibus ; frondibus diplotaxibus , heteromorphis. Character natüralis : Bhizomate repente, inœquali; frondibus sterilibus pinnatis , pinnis aliquando pinnatifidis , répandis, dentatis crenatisve, glabris ; fertilibus pinnatis, contredis sed conformibus ; maculis in sub- genere campio lineis curvis circumscriptis , in subgenere pœcilopleride lineis redis formatis ; sporan- giis annulo lato, 13-24 articulato, sporis ovalibus , episporiatis. Character differentialis : A gymnopteride nervillis maculas exappendiculatas efformantibus , differt. Habitatio : Indice orientales ; Insulæ maris australis , Ceylona, Borbonia et Mauritius, Brasilia et Guyana. Ce genre renferme des fougères rampantes, pinnées à pinnules lancéolées, ordinairement glabres, acuminées, quelquefois radicantes et prolifères. La nervation est tantôt formée de mailles à pans droits, tantôt de mailles courbées; les premières tendent au polygone, les autres ( 21 ) sont tout à fait' irrégulières et circonscrites par des courbes. Les frondes fertiles ont des pinnules fort étroites, mais qui conservent toujours quelque chose de la forme des stériles. Nous établissons dans ce genre deux coupes principales : 1. Campium , Presl. Mailles irrégulières formées par des nervilles courbes. Ces plantes ont des pinnules assez larges, à marge flexueuse et très -rarement dentée. 2. Pœcilopleris , Eschw., Cyrtogonium , J. Sm. Mailles formées par des nervilles droites et tendant à la forme polygonale. Ces fougères ont des frondes à pinnules plus étroites que les précédentes; elles offrent fré- quemment dans leurs découpures un mucron, formé par une nerville qui se prolonge hors de la lame, comme il arrive à certaines espèces de polybotrya. Quoique la patrie des heteronevron soit assez étendue, la plus grande partie de ces fougères vit dans les Indes orientales et dans les îles de la mer du Sud. 15. ANET1UM, Splitgerber. Acrostichum, sect. Anetium. Kunze, in Herb. jlor. brasil. Mart., p. 224. Acrostichi spec., auct. var. Hemionitidis spec., Linn., Spec. plant., 1535. An Hemionitidis spec., Presl, Tentam. pterul. , p. 221. Icônes : Plum., Filic. amer., t. 116, ab Petiverio reducta, XV, fig. 1 (frons fertilis , mala ). — Fée , Nerval. des fougères, pl. 2, fig. 1 (citée comme analogique). Character essentialis : Nervillis hexagonis , maculis exappendiculatis , frondibus monotaxibus , simplicibus ; sporangiis ataxibus, sparsis. Character natukalis : Frondibus lanceolatis , mollibus , margine repando , rhizomate repente , fibns tomentosis, squamis cancellatis ; sporangiis parvis, sparsis, rotundis , globulosis , annulo crasso , 11-12 articulato , pedicello brevi ; sporis atris , ovoideis, episporio papilloso vestitis, midis trigonis. Character differentialis : Anetium cliffert ab omnibus acrostickeis nervillis hexagonis , lamina simplici, et fronde monotaxi. Habitus antroplm frondibus , hymenodii et nevrocallidis nervillis ; ad acrostickearum tribus pertinens , sporangiis superjicialibus , super cuticulam lamince inférions nascentibus. Habitatio : In Antillis , Brasilia ( Ilheos) , Guyana gallica , etc., ad arbores repens. Une seule espèce constitue ce genre, qui conséquemment est jusqu’ici monotypique. On ne connaît point d’acrostichée à fronde simple, qui, comme Y anetium, soit mono- taxique, c’est-à-dire, qui produise des frondes de même forme et toutes capables de fructifier. Cette circonstance pourrait suffire pour caractériser ce genre, lors même que ces frondes se chargeraient de sporanges aussi complètement que celles des autres acrostichées. Nous avons hésité longtemps, si nous ne placerions pas cette plante, Y acrostichum citri- folium des auteurs, parmi les antrophyum ( hemionitidis spec. auct .), et nous l’eussions fait , si ce n’eût été la disposition des sporanges , qui sont ici éparses et superficielles , tandis qu’elles occupent dans les antrophium un lieu spécial , une fossette creusée à côté des nervilles. Dans les Hemionitis palmata et cordata elles sont superficielles, mais linéaires, et l’habitude extérieure est bien différente. Un anetium non encore fructifié ne pourrait être distingué d’un antrophyum à l’état stérile; la forme est pareille, et l’on retrouve sur le rhizome les écailles cancellaires et les fibrilles à tomentum épais et jaunâtre, qui semblent caractéristiques dans le genre vittaria, Y antrophyum et les genres voisins : quoique en apparence peu importantes , ces analogies ne laissent pas que d’avoir leur valeur, et si l’on fait intervenir la nervation et la similitude des frondes, on verra que Y anetium devrait être placé fort loin du lieu ou nous le mettons. Mais ici la disposition des sporanges doit l’emporter sur tout le reste, puisqu’elle sert à carac- tériser la tribu tout entière , nettement indiquée par les mots vis prolijïca cuticularis , univer - salis. Rejeter de la tribu une plante soumise à cette loi physiologique, eût été commettre une faute. Toutefois cette circonstance nous permet de constater encore combien il est difficile de grouper les genres d’une manière irréprochable et parfaitement naturelle. M. Kunze avait reconnu que cette plante devait au moins former une section dans le genre acrostichum , et il l’indique sous le nom d ’ anetium dans ses commentaires sur les plantes de la Flore du Brésil, ajoutant que plus tard elle pourra peut-être former un genre. Dans 6 une ( 22 ) lettre qui nous est adressée, le docte auteur annonce qu’il a été définitivement constitué par M. Splitgerber. M. Kunze regarde cette plante comme intermédiaire entre les genres acrostichum et micros, orium , Lk. , tout en constatant que Y habitus et la veination tendent à la rapprocher des antrophyum- Presl parait dispose a en faire une espèce à’hemionitis , et la réunit, mais avec doute, avec son II. spatulcita {II. Boryana, Balb., Ilerb. ) dans le sous-genre antrophyum. Un illustre bota- niste qui l’a vue dans notre herbier, n’a pas hésité un seul instant à la regarder comme devant constituer un genre nouveau. Ce que nous dirons dans le species , complétera l’histoire de cette plante paradoxale. f , 16. CHRYSODIUM, F. Acrostichi. spec. , L. et auclor. omnium. Icônes : Plum. , Filic., 87. — Schkh., Krypt. Gew., 1, 16, 36. — Langsd. et Fisch., t. 1, 36. — Blume, Filic. Javce , t. 16 et 17. — ( NB. Icônes Pliihenetii et Petiverii rnalœ sunt et incompletæ). — Fée, Mèm. sur la nervat. des foug ., pl. 1 , fig. 3. Character ESSENTIALES : Nervillis anastomosantïbus , maculis hexagonis , exappendiculatis ; frondibus pinnatis, monotaxibus. Character naturalis: Rhizomate vix repente , crasso , fibrillis spissis, mollibus emittente; frondibus pinnatis, pinnis fertilibus et sterilibus conformibus, vix moderatis , omnibus rigidis , breve petiolatis ; sporangiis ovatis, latis, annulo 20 articulato, articulis angustis, approximatis , sporangiastra ( id, est sporangiœ in evolutione impeditæ) , cum sporangiis normalibus mixta. Character differentialis : Chrysodium differt ab omnibus acrosticheis, frondibus pinnatis, monotaxibus , nervillis maculas hexagonas regulares , exappendiculatas efformantibus. Habitatio : Filices robustæ , magnœ , fere omnes in orbi novo habitantes, aquaticœ. Ce genre ne renferme qu’un petit nombre d’espèces ayant entre elles les plus grands rapports; donner les caractères de l’une d’elles c’est tracer ceux du genre. Ce sont de grandes fougères, pouvant atteindre jusqu’à trois mètres de hauteur: le rhizome est épais, garni de fibrilles radicales assez grosses, et qui pénètrent profondément dans la vase; il est accompagné de quelques écailles assez grandes, lancéolées et opaques. Le premier développement des frondes les montre simples, cordiformes et pellucides; bientôt il en naît de lobées , puis de pinnées , et peu à peu la plante devient adulte. Dans ce dernier état elle s’élève sur une tige ou pétiole commun de la grosseur du pouce et même plus, lorsque les circon- stances sont favorables à son développement. Le nombre des faisceaux vasculaires n’est pas moindre de soixante-dix suivant M. Presl; ils sont cylindriques et égaux; une rangée extérieure est disposée à la circonférence, et au centre existent deux rangées circulaires, rapprochées, mais distinctes : à cette tige viennent s’attacher, par alternance, des pinnules courtement pétiolées dans la partie inférieure et sessiles vers le sommet; quelquefois les deux terminales sont soudées par la base. Les pinnules stériles et les fertiles sont à peine différentes les unes des autres : les premières conservent la même forme dans les diverses espèces ; elles sont glabres ou velues et plus ou moins obliques vers leur point d’attache. Le sommet peut se montrer sur un même individu, obtus, mucroné, pointu ou acuminé. La forme générale est lancéolée et la con- sistance coriace. La nervation ne donne lieu à aucune anomalie; les nervilles se dessinent en relief d’une manière plus ou moins marquée. Dans l’espèce type ( C. vulgare ) elles sont fort déliées et à peine apparentes vers la partie supérieure de la lame : dans l’espèce qui s’en éloigne le plus ( C. Urvillei ) , elles se dessinent en relief des deux côtés et constituent des mailles assez larges, tandis que dans d’autres espèces elles sont au contraire fort étroites (C vulgare et danœœ- folium). Une particularité organique qui se retrouve dans toutes les espèces du genre, mérite d’être signalée. La lame inférieure des pinnules stériles se charge de stomates très -rapprochés les uns des autres, et tout à fait semblables à ceux des phanérogames. La présence de ces pores, auxquels les physiologistes font jouer un grand rôle dans la nutrition, est un fait assez rare dans ces plantes, qui toutes pourtant ont entre elles la plus grande analogie. Ne peut-on pas en inférer que la cuticule des phanérogames est physiologiquement indépendante des sto- mates, et que si ces pores remplissent en effet d’importantes fonctions, ce ne sont pas celles qu’on leur attribue ? Les frondes primordiales n’ont point de stomates. Les pinnules fertiles occupent la partie supérieure de la fronde; nous avons fait connaître qu’ elles différaient à peine des stériles ; tout ce que nous avons dit de celles-là leur est donc applicable, à l’exception de ce qui a rapport aux stomates, dont elles semblent dépourvues. ( 23 ) Ces pinoules se chargent d’une quantité si considérable de sporanges, quelles constituent une couche pouvant atteindre jusqu’à un millimètre d’épaisseur. La lame supérieure des pin- nules ainsi fructifiées est souvent colorée en rouge brun {Ch. danœcef olium) , quelquefois elle conserve la teinte générale ( C. vulgare). Les sporanges sont pyriformes et remarquables par leurs grandes dimensions; elles ont un anneau fort large qui n’embrasse que les deux tiers environ du scicculus. Les spores se pré- sentent lisses, obscurément trigones ou arrondis. Il n’en existe qu’un fort petit nombre dans le C. Urvillei, dans lequel les sporanges sont fort rares. Avant de soumettre à la diagnose microscopique les diverses espèces de clny sodium, nous regardions comme sporanges les corps qui recouvrent la lame des frondes fertiles. Nous fûmes bientôt détrompés, et il nous fut facile de reconnaître que la plus grande partie des corps colorés qui s’y développent ne sont pas des organes de reproduction. Ils ont été entrevus par Schkuhr, qui en a donné une figure médiocre (pl. 1. re , Acrostichum aureum ). Cet obser- vateur n’a pas osé décider quelle était leur nature. M. Blume, tab. XYI, fig. \ { Flora J avœ ) a représenté ces corps sous un grossissement qui ne permet guère d’en prendre une idée exacte. M. Presl {Tentam. pterid., p. 240) dit que ce sont des squames, mais nous sommes loin de les regarder comme telles. Bauer ( Gener.filic. ) partage l’avis de M. Presl; nous allons donner le nôtre. Lorsque l’on examine attentivement à la loupe une pinnule fructifère de chry sodium , on reconnaît qu’il existe un nombre plus ou moins considérable de sporanges, qui s’élèvent au- dessus d’une couche continue de petits corps serrés les uns contre les autres, beaucoup plus courts et plus fortement colorés; souvent il arrive qu’il n’y a pas de sporanges et que ces corpuscules seuls envahissent la lame, qui par ce fait seul est frappée de stérilité, quoique se présentant avec toutes les apparences contraires. Vus au microscope, ces corps se présentent avec un pédicelle à l’extrémité duquel on recon- naît un capitule de couleur succinoïde, tantôt bombé et à marge entière, tantôt digité, lobé, palmé, radié, à rayons toujours obtus, plus ou moins longs et inégaux; tantôt enfin intes- tiniforme et rubané. Quoique les formes soient assez mobiles, il est facile de reconnaître celle qui domine dans une même espèce. Il n’existe aucune analogie entre ces corps et des squames , et l’on peut s’étonner à bon droit qu’on les ait regardés comme tels. Ils présentent de bons caractères pour la distinction des espèces. Ainsi dans le C. vulgare ils sont cupuliformes , rubanés dans le C. danœcef olium, digités dans le C. Urvillei, etc. Quelle est leur nature, et d’oii tirent -ils leur origine? La sporange se compose de deux parties portées par un pédicelle, un anneau coloré et un sacculus, dans lequel les spores se forment et sont contenus. Les corps dont nous essayons de faire l’histoire, présentent, également porté sur un pédicelle, une lame succinoïde, ayant une tendance manifeste à se diviser ; qui ne voit là une sporange arrêtée dans son déve- loppement? Le sacculus avorte et l’anneau se déforme pour constituer une cupule lobée, une expansion palmée, digitée, intestiniforme , etc. Cette transformation nous paraissant ex- trêmement probable, nous parlerons de ces corps dans nos descriptions sous le nom de sporangiüstres. Le genre Chry sodium, très -solidement caractérisé, ne correspond pas rigoureusement au genre acrostichum de Presl {Tentam., p. 241 ); nous rejetons les espèces suivantes; savoir : XA. reticulatum, K., dans le genre Hymenodium et VA. Requienianium , Gaudich. , dans le genre nevrocallis. Le genre acrostichum de Presl n’est donc point naturel, puisqu’il renferme des fougères simples et pinnées, similaires et dissimilaires, avec ou sans sporangiastres , et présentant, dans l’arrangement des faisceaux vasculaires de la tige, de très-grandes différences. Nous avons dit , page \ 0 , pourquoi nous n’avions pas cru devoir adopter pour ce genre le nom d’ acrostichum , réservé à un autre genre beaucoup plus nombreux. 4 7. PHOTINOPTERIS , J, Smith, On the Gener. of ferns in the Journ. of bot. Hooker s, 1844, t. IV, p. 155. Icônes : Fée, Mémoire- sur la ne-rvat. des foug. , pl. II, t. 14 (citée comme analogique). Character essentialis : Nervillis pinnatis , flexuosis , venulis transversis inter se coalitis , areolas q uadra ngula res in maculis parvulis , appendiculatis divisas, efformantibus; appendis apice turgidis ; frondibus pin- natis, monotaxibus , in eadem rhachide heteromorphis , apice fructificante , pinnis articulatis ; petiolo brevi :, inferne in lobulo obtus o , patulo , clilatato desinente ; sterilibus elliptico - lanceolatis , fertilibus linearibus, longioribus. Character natxjralis : Rhizomate Frondibus pinnatis, coriaceis , glaberrimis , nitidis , nervillis emergentibus , pinnis articulatis, integerriniis ; sterilibus elliptico-lanceolatis , apice attenuato, falcato, fertilibus linearibus, angustissimis , approximatis ; rhachi glabro ; sporangiis longissime pedicellatis , subrotundis , annula 11-12 articulato, sporis ovoideis, lœvibns. Character mfferentialis : Phôtinopteris differt a chrysodio: pinnis heteromorphis, articulatis, nervatione maculas appendiculatas efformante ; a nevroplalycerote frondibus pinnatis, nervatione maculis regularibus, loma- riopside et aliis generibus, pinnis fertilibus, angustissimis et frondibus monotaxibus , heteromorphis. Habitatio : Filix Indien ( Java , Singapore, Luçon). Ce genre appartient à la région du globe oh les formes des fougères sont le plus diver- sifiées et le plus curieuses. Celle-ci est de grande taille et remarquable par la disproportion qui existe entre les pinnules fertiles et les pinnules stériles; les unes et les autres fort différentes de forme. Le photînopteris est la seule fougère qui ait sur un rachis commun des pinnules articulées, dont le pétiole semble accompagné d’une sorte de stipule, s’il est permis de donner ce nom au petit disque horizontal attaché à la base du pétiole. Dans les fougères pinnées, quoique le support des pinnules soit distinct de la lame, il est continu avec le rachis, aussi ne se désarticule- t-il qu’avec difficulté. Ici le cas est fort différent, et l’on voit les pinnules se détacher au moindre effort, laissant sur le rachis une dépression discoïde, dans laquelle la base du pétiole semble comme enchâssée; ce sont surtout les frondes fertiles qui se désarticulent facilement. Le photînopteris ressemble à une phanérogame par ses pinnules stériles, ovoïdes, longue- ment acuminées, coriaces, passant au jaune par la dessiccation et se brisant net sous les doigts, comme le ferait une feuille de ficus ou de clusia. Avant de connaître le travail de J. Smith, nous avions reconnu que cette belle fougère devait constituer un genre, et nous lui avions donné le nom (ïabacopteris, destiné à rappeler que ses nervilles sont disposées comme le casier d’un trictrac. Nous adoptons le nom créé par l’auteur anglais. Existe- t-il un indusium dans ce genre, et doit- on le laisser parmi les acrostichées ? Ne serait-ce pas une lomariée? M. Blume semble avoir décidé la question, en faisant une lomaria du photînopteris ; mais comme il n’existe pas de figure de cette plante, on ne peut pas savoir si l’auteur a vu cet organe, ou s’il s’est prononcé simplement par analogie. Nous n’osons donc résoudre la question. Les spécimens que nous avons sous les yeux ne montrent pas d ’indusium, mais il pourrait être tombé. MM. J. Smith, Bauer et Hooker ne l’ont pas vu; il faut donc attendre. Il existe plusieurs fougères dont les frondes sont brusquement contractées, notamment les hymenolepis le Psygmium elegans , Près! et le Dryostachyum pilosum, J. Sm. Il est digne de remarque que dans ces plantes, les unes indusiées et les autres non indusiées, la nervation est fort voisine; elle forme un réseau à mailles appendiculées , soutenues par des nervilles pin- nées , que réunissent des transversales. Le photînopteris appartient de droit au petit groupe des leptocarpidées , que nous avons indiqué en traçant les caractères du genre leptochilus. J. Smith indique comme espèce douteuse de ce genre, le photînopteris simplex. On comprend que si l’on pouvait introduire cette espèce dans le genre, il serait détruit; en effet, si la fronde était articulée seulement sur le rhizome, elle serait dans le cas d’une foule d’autres plantes; il ne pourrait plus y avoir de disque à la base, et l’on ne pourrait pas dire d’elle que les frondes sont monotaxiques et hétéromorphes. Un Photînopteris simplex serait un hymenolepis. MM. Bauer et Hooker (lieu cité) figurent des sporangiastres trouvés par eux mêlés avec les sporanges du photinopterfs y nous ne les y avons pas vus, et nous sommes dispose a croire que ces auteurs ont figuré des pédicelles de sporanges accompagnés de la base brisee de la poche sporigère. 18. NE Y ROPLÀT Y CEROS , Pluken. Almag. botan. 151, t. 429, fig. 2. Platycerium, Desv. , Jnnal.de la Soc. Linnêenne de Paris, VI, p. 171. — Presl, Tentam. pterid,. , p. 240. — J. Smith, On the Gener. of fer ns , in the Journ. of botany Hook., 1841. — Gaudich., Voy. de l’Uran., p. 307. — Bauer and Hook., Gen . , t. 80, B. Alcicornium , Gaudich., Voy. de VUran., p. 48. Acrostichi spec., Sw., Willd. et auct. plurim. Osmundœ spec. , Midi., in Naturf St. XXI, p. 107, t. III. Icônes : Pluk., Almag., t. 429, f. 2 ( pessima ). — Schkh., Krypt. Gewachs., I , t. 2 (ex Plukenetio). — Turpin, Ail. du Dict. des scienc. nat .; ed. Learault (optima, pi/i et sporce exclusi). — Palis. Beauv. , Fl. d’Oware et de Bénin, t. 2. — Blume, Fl. Javœ , t. XVIII. — Bauer and Hook., loc. cit. — Fée, Mém. sur la liera, desfoug., pl. 11 , fig. 19. Character essentiaus : Neraillis anastomosantibus , irregularibus , primariis liberis , parallelo-furcatis , secundariis anastomosantibus , maculis magnis , liera illis tertiariis appendiculatis conclusis ■ frondibus dissimilaribus , sterilibus radicalibus suborbiculato-lobatis palrnatisque , fertilibus digilato-laceratis dic/iotomis ; sporan- giis aceraa lata subterminalia ejficientibus . Character naturalis : Acerais sporangiarurn latissimis , f niais , ad apicem dicholofniarum seu sinuarum frondium nascentibus , in N. biformi unice supra laminam scutelliformem peculiarem sitis. Rhizomate subrotundo ; frondibus irregularibus, dissimilaribus, aliis radicalibus sterilibus, aliis bifurcatis , laciniis cornu alcis referentibus , apice solum fertilibus , pilis stellatis vestitis , sporangiis cum iisdein pilis intermixtis , longissime pedicellatis , pedicello sæpe intestiniformi. Character differentialis : Habitus diaersissimus cum nullo genere comparatur. Habitatio : Filices arboricolæ et rupicolœ , in variis regionibus orbis terrarum vigentes. Le port de ces singulières fougères leur est tout à fait spécial. Elles se présentent sous l’aspect de longues lanières diversement découpées, mais tendant toujours à la dichotomie. Elles sont flexibles, opaques, d’un vert agréable à l’oeil en dessus, mais ayant inférieurement un aspect grisâtre, en raison des poils nombreux qui les recouvrent. Le rhizome est à l’état de connus ou de petite souche; il porte inférieurement un très-grand nombre de fibrilles. Nous comptons dans le pétiole huit faisceaux de vaisseaux environ, irré- gulièrement ponctiform.es et disposés en ellipse ; deux excentriques sont rejetés à la périphérie. Lorsque ces fougères se développent, elles produisent une fronde humifuse, entière, exacte- ment lobée et sessile. Bientôt apparaît une fronde étroite, linéaire, qui se bifurque et devient dicbotome; à celle-ci succède, latéralement et par opposition, une autre fronde radicale hu- mifuse, plus ou moins modifiée dans sa forme, puis une seconde redressée. Les trois et quatre frondes radicales se superposent aux deux premières, et les trois et quatre frondes dressées naissent en dehors de celles qui ont été précédemment produites, et ainsi successivement par une véritable évolution centrifuge. Il va sans dire que chaque nouvelle production est plus grande que la précédente, et que les premières générations ne sont pas celles qui fructifient. La fronde humifuse qui apparaît la première ne présente point d’appendices dans ses mailles. La durée de ces deux espèces de frondes n’est pas la même. Les radicales meurent bien- tôt et se dessèchent; dans cet état elles sont scarieuses, papyracées, fragiles et se colorent en jaune d’or. Les frondes redressées sont plus durables, et quand elles se dessèchent, elles ne deviennent ni scarieuses, ni jaunâtres. Quoique la nervation soit distribuée d’après un même système, elle diffère un peu; les mailles sont plus rarement appendiculées. Comment faut-il considérer ces feuilles radicales? Sont -ce bien les frondes stériles de la plante ? Nous ne le croyons pas. Dans les fougères diplotaxiques les deux espèces de frondes sont analogues, sinon toujours pour la forme, du moins pour la structure anatomique, la durée, la direction, etc. Ici il y a deux situations, deux tendances physiologiques; l’une à la perpendicularité, l’autre à l’horizontalité : les unes sont sessiles, les autres longuement pétiolées ; la durée est diverse, et quand elles se dessèchent, elles changent absolument d’aspect, ce qui montre que leurs éléments organiques sont différents. Les frondes qualifiées de fertiles le sont en effet; mais sur vingt qui se développent, à peine deux ou trois d’entre elles sont-elles fruc- tifères, et quand elles le deviennent, elles ne se chargent de sporanges que dans une très-faible portion de leur étendue. On peut reconnaître que, les unes et les autres étant en nombre égal, se trouvent placées exactement dans le rapport de la feuille à l’égard de la stipule : remarquons ( 26 ) en outre que la fronde radicale semble épuisée par le développement de la fronde fertile corres- pondante; elle se dessèche, jaunit, et serait caduque comme la plupart des stipules, si, au lieu d’être articulée, elle n’était attachée par une large surface épaisse et spongieuse. Ces larges disques seraient-ils des écailles ? Leur nature est écailleuse dans leur dernier âge , mais ils com- mencent par avoir l’apparence d’une fronde et sont chargés de chromule. Il y a d’ailleurs à la hase des frondes fertiles , de véritables écailles , n’ayant avec eux aucune analogie. On voit com- bien la question est difficile ; nous n’osons la trancher , mais pourtant nous croyons qu’il serait juste de les regarder comme des frondes primordiales ou radicales, distinctes de ce que l’on entend dans les autres genres de la famille par fronde stérile, lorsque ceux-ci en présentent de deux sortes. Au reste, il existe une grande analogie entre ces productions membraneuses et celles qui caractérisent le Polypoclium quercifolium , L. Une autre difficulté se présente. Dans le N. biforme, belle espèce de Luçon , on voit paraître au-dessus de la première bifurcation un rameau dichotome, dont la branche externe se partage comme toutes les autres , mais dont la branche interne donne naissance à deux rameaux dissem- blables: le rameau intérieur se dilate à quelques centimètres de sa naissance, et se termine en un disque réniforme d’une étendue assez considérable, qui se couvre de sporanges, à l’exclusion de toutes autres parties de la plante; le rameau extérieur s’allonge d’abord en une sorte de pétiole aplati et nervé comme le reste des frondes, puis il forme des bifurcations rétrécies à leur nais- sance, puis élargies et divariquées. Elles constituent une espèce de grillage à larges mailles, s’étendant à quarante ou cinquante centimètres sur une envergure au moins égale. Ce disque, absolument organisé comme le reste de la fronde, n’est autre chose qu’une branche dichotome qui se termine pour remplir des fonctions spéciales; la branche correspondante, appauvrie d’abord par le développement de ce disque, fournit des dichotomies moins vigoureuses, plus étroites, et dont les rameaux doivent être plus courts que ceux des dichotomies radicales; mais lorsque le disque est constitué, la végétation s’exerce tout entière à son profit, et l’élongation qui parcourt une grande échelle, s’opère suivant les lois ordinaires. Le système pileux des nevroplatyceros est curieux à étudier. Dans le jeune âge ces plantes sont recouvertes cl’un léger duvet blanchâtre, qui se détache au moindre frottement. Yu à la loupe, on peut s’assurer qu’il est composé de poils étoilés, sessiles; ce duvet se montre mêlé aux sporanges dans les parties fructifiées , mais au lieu de rester sessile , il devient pédicellé. Examinons successivement ce que ces organes accessoires présentent de spécial. Les poils des frondes, avons-nous dit, sont sessiles et rayonnés; les rayons qui les com- posent s’allongent plus ou moins et viennent tous s’attacher à un centre commun. Us sont incolores, tubuleux, renflés au centre, plus ou moins nombreux, jamais flexueux et un peu amincis à leur extrémité. Ils ne sont pas sans analogues dans la famille des fougères, et se présentent avec la plus parfaite identité dans toutes les espèces du genre niphobolus. C’est par erreur que dans l’excellente figure donnée par Turpin , ils sont représentes articules. Les poils mêlés aux sporanges diffèrent à certains égards des deux autres parties de la fronde; ils ont un pédicelle assez long, et les branches qui les constituent se trouvent disposées les unes en dedans des autres, comme les écailles d’un bulbe. Tantôt ces branches s’étalent en étoile, tantôt elles se redressent et se pressent comme les parties d’une fleur non épanouie. Du reste elles sont aussi tubuleuses, amincies au sommet et incolores. Doit-on voir en eux des sporan- giastres analogues à ceux des chry sodium? Cela ne nous semble pas piouve. Les pods meles aux sporanges ne different des poils étalés sur la fronde, quen ce que les uns sont pedicelîes et les autres sessiles. Si c’étaient des organes transformés, il y aurait bien moins d’uniformité dans leur structure; ils seraient polymorphes et colores, tandis que leur régularité est paifaite; ils acquièrent les caractères qui les font reconnaître sans qu il y ait indice de transition. Au reste, on ne peut nier que le lieu où ils sont fixés ne les modifie puissamment, et que leur pédicelle ne soit identique à celui qui porte les sporanges. Dans le N. biforme, ils sont remarquables par la prodigieuse dimension de leur support. Ce pedicelle a dix-huit a vingt fois la longueur des sporanges; il est rubané inférieurement, et comme il se contourne fréquemment sur lui-même, on croirait voir une articulation dans chaque repli. Les spores sont assez gros, lisses etréniformes. Il arrive souvent (N. alcicorne et Æthiopicus) que les sporanges affectent une disposition sériale; dans ce cas elles se touchent toutes, sont redressées, appliquées les unes contre les autres dans le même sens et distinctes. Les nevroplatyceros sont des fougères pendantes, qui vivent attachées aux arbres ou aux ( 27 ) rochers. Elles ont été observées en Guinée, au Congo, à Oware, à Madagascar, à Java, aux Philippines, à Timor, à la Nouvelle-Hollande et dans plusieurs autres lieux. Quoique ce genre soit de création moderne, la plante sur laquelle il a été établi est décrite depuis plus de cent cinquante ans. C’est Plukenet qui le premier l’a fait connaître par cette phrase : Ne vrop la tyc e / r> s (Ethiopiens , nervosus , foliis cornu ceryinum referentïbus. La ligure donnée par cet auteur est mauvaise; elle a été reproduite par Schkuhr. Nous avons cru devoir rattacher cette espèce à la plante de Palisot-Beauvois , ayant surtout égard à la patrie. L’espèce éthiopienne, trouvée au Congo, en Guinée et à Oware, est bien VA. stemmaria , dont Commerson a laissé, suivant Palisot, un dessin dans l’Herbier de M. De Jussieu. Nous lui avons donné le nom de N. Æthiopicus. En 1826, page 48 de la Botanique du Voyage de l’Uranie, M. Gaudichaud avait désigné VA. alcicorne , ou plus probablemen t VA. Info rrne , sous le nom cl’ alcicornium ; dans le même ouvrage, à la page 507, il adopte celui de platy cérium , proposé par M. Desvaux ( Procl . in ann. Soc. Linn. Paris, juillet i827, p. 213). Blume, en Î828, Presl, en 1836, Link, en 1841, consacrent dans leurs écrits ce nom de platy cérium, qui n’est peut-être qu’une abréviation du mot nevroplatyceros de Plukenet. C’est du moins là le seul motif qui décide Blume : prœtulimus hcincce denominationem oh brevitcitem n evro platy cero L i Pluken etii. Ce motif n’est pas suffisant; car si l’on voulait chercher l’euphonie dans les noms génériques, il y aurait des modifications fréquentes à proposer. L’antériorité nominale est acquise à Plukenet; ce droit est imprescriptible. Quoique M. Blume n’ait décrit, dans la Flore de Java, que deux vrais nevroplcityceros , il dé- clare que les A. flahellatum et peltatum doivent rentrer dans ce genre. C’est une erreur manifeste, et pour la reconnaître > il suffira de lire ce que nous avons dit du genre rhipidopteris. IIL DESCRIPTION DES ESPÈCES. 1 1. ACROSTICHUM, L., Emend. (Vicie supra pag. 8.) 1. OLIGOLEPIDEÆ. A.. Frondibus ovalibus et ovedi- lanceolatis. * Fr. coriaceis , rigidis. 1. Acrostichum decoratum, Kunze. 2 Frondibus ovato -lanceolatis , br éviter acuminatis, marginatis , coriaceis, petiolo quinque fasciculis parvulis vasorum instructo , s quamis magnis , obtusis , ovato-lanceolatis, patulis obsito ; sterilibus amplis , mesonevro rubro , superne angusto, canaliculato , nudiusculo, inferne prominente , s quamis lanceolato-ovatis, retrorsum imbricatis copiose vestito, nervïllis tenuioribus, oculo nudo non perspicuis , margihibus integerrimis, squamosis, s quamis rotundatis , basi cordatis , arcte imbricatis irifariis ; fertilibus ovatis, subtus purpuras cent ibus mar- gine mesonevroque nudis ; rhizomate crasso , squamoso , squamis linearibus , angustissimis longissimis crispisque ; sporangiis ovoideis , modicis, annulo 1 1 ariiculato, sporis parvis, rotundis,fuscis, episporio crasso . — Planta siccitate cinnamomea. Acrostichum decoratum, Kunze , Plant, crypt. ab Ed. Pœppig collect. Linnœa, IX, p. 25 (1834 ). — Ejusd. Analect. pteridographica , p. 9 (1837). Olfer sia décor ata , Presl, Tentam. pterid. , p. 235. Icônes, Kunze, Analect., loc. cit., t. YI. — Fée, pl. 22 ( Fragmenta anaiytica). Habitat in sylvis demis Peruviœ , ad Pampayaco (E. Pœppig), in Guadalupa (F. L’herminier, 1844). V. S. in hh. Kunze et Bory. Dimensions : Frondes stériles, hauteur, 70-90 centim. et probablement plus; le pétiole est à la lame ::1 : 2; largeur, 10-12 centim. = Frondes fertiles; nous ne les avons vues que tronquées. La lame (Herb. Bory) a 25 centim. de développement sur 9 centim. de largeur; le pétiole (Herb. Kunze ) a 24 centim. de longueur; les squames des pétioles dépassent 11 millim. Cette espèce , la plus belle peut-être de toutes les fougères herbacées , n’existe complète que dans le riche herbier de M'. Bory : elle est robuste, épaisse et remarquable surtout par les squames qui la décorent et qui sont différentes sur les diverses parties de la plante. Le rhizome est couvert d’écailles linéaires, comme rubanées ; 1. Voyez à la fin de chaque genre la distribution géographique des espèces, et .à la fin du Mémoire les observations auxquelles cette partie de notre travail a donné lieu. 2. Les détails qui accompagnent chaque figure sont indiqués avec la même lettre ou le même chiffre; on devra consulter la note explicative qui termine ce Mémoire , pour avoir la complète intelligence des planches. ( 28 ) le pétiole en a d’ovoïdes qui s’étalent à angle droit, tandis qu’elles sont lancéolées, orbiculaires et im- briquées sur le mésonèvre, ainsi que sur la marge. Ces squames, de nature scarieuse et de couleur fauve dorée, ont une marge entière; c’est à elles que la plante doit la physionomie qui la caractérise. Les nerviiles sont parallèles, peu apparentes du côté supérieur de la lame et faciles à reconnaître du côté opposé. La fronde est opaque , souple et un peu spongieuse. 2. Acrostichum andicola, F., pi. II. Frondibus sterilibus spissis, cartilagineis , ovato-lanceolatis , glaberrimis , marginatis , apice acutis, basi decur - rentibus, mesonevro crasso, nervillis emergentibus , angulum 85° aperientibus ; fertilibus lanceolatis utrinque acutis, glabris , marginatis , mesonevro valido ; sporangiis pallide fulvis , annulo 11 articulato, sporis episporiatis , rotundatis , nudis ovoicleis , pellucidis . — Planta siccata aurata. Habitat : Venezuela in summis Andibus, altitud. 4000-14500' (J. Linden), Mexico (Karwinski). Exsiccatum : J. Linden in Herb. de Lessert, n.° 549 ( V . S. autogr.). Dimensions : Frondes stériles, hauteur, 50 cenlim.; pétiole court, mais probablement tronqué; largeur, 10 centïm. rz Frondes ferliles; longueur, 40 centim., avec un pétiole de 10 centim.; largeur, 6 centim. environ. Cette belle espèce est parfaitement distincte; les frondes sont roides, fragiles, cartilagineuses; une marge membraneuse les entoure. Les nerviiles sont écartées : elles ouvrent un angle de plus de 85° avec le méso- nèvre. Les frondes fertiles sont plus courtes et plus étroites; la couche épaisse que forment les spores s’arrête avant d’atteindre la marge, pour laisser libre la bordure mince et presque transparente qui l’entoure. 3. Acrostichum callæfoliüm , Blume. Frondibus oblongo-lanceolatis , elongatis , utrinque acutis , coriaceis , longe decurrentibus , glabris , undulatis ; fertilibus conformibus , obtusiusculis , brevioribus , longissime petiolatis , petiolis basi caudicecpie palea- ceis , nervillis marginem attingentïbus , mesonevro crasso, infra turgido, supra canaliculato ; rhizomate lignoso, repente , penna anseris plerumque crassiore , radiculis brevibus, subsimplicibus , squamis lanceolatis integris ; sporangiis globosis , annulo 11 articulato, pediculo tenui , sporis ovatis , nudis pelluciclis. Acrostichum callœfolium , Blume, Enum. Pl.Javœ, p. 101. — Ejiisd., Filic. Javœ , p. 22, t. IV: non Link. Olfersia callœfolia , Presl, Tentam. pterid., p. 234. Habitat in Java occidentali, in monte ignivomo Gede, 2500-3000 metr. supra mare edito (F. S. autograpk.). Icônes, Blume, loc. cit., t. IV. Dimensions : Frondes stériles, 40-45 centim. de hauteur, avec un pétiole de 8-10; largeur, 10 cenlim. zz Frondes fertiles, 54 centim. de hauteur; la lame 27 centim.; le pétiole, 17 centim.; largeur, 52 millirn. On trouve sur la planche donnée par Blume un specimen de moitié moins considérable dans ses dimensions. Celte espèce, qui doit prendre place à côté de VA. alismæfolium , a des frondes aiguës, mais non acuminées, des pétioles plus courts et beaucoup plus déliés, une lame marginée et un mésonèvre coloré, infiniment plus robuste. Les nerviiles atteignent la marge, ce qui n’a pas lieu dans VA. alismæfolium. Elles n’offrent pas non plus ce renflement poncliforme, pellucide, si remarquable dans la fougère de la Guadeloupe. 4. Acrostichum alismæfolium, F., pl. III. Frondibus ovato-lanceolatis , membranaceis , subcoriaceis , ovatis , acuminatis , basi acutis , decurrentibus, margine per desiccationem revoluto , petiolis longis , unisulcatis , paleaceis, basi nigrescentibus, nervillis apice turgescente ; sterilibus ovato-lanceolatis , mesonevro compresso ; fertilibus lanceolatis longius petiolatis , angustioribus , subtus fusco-rubris ; rhizomate repente , digitipueri crassitudine , fibrillis longis simis , donato , squamis linearibus, margine vix denticulatis, fulvis , longis simis , siccitate crispis ; sporangiis latis, rotundis, annulo 12 articulato ; sporis nigrescentibus , ovatis , episporio papilloso. — Siccitate co/orem viridem servat. Habitat : Guaclalupa ad amnem S. Ludovici ( L’herminier , de Thiouville) , Caracas et S. Yago de Cuba ( Linden , 1842), Cumana ( Funck ) , Brasilia ( Vautier ) . Exsiccata : J. Linden , n.° 2158 ; Funck, n.° 654; Vauthier, n.° 665 ( V ’. S. in hh. Bory, de Lessert aliisque). Dimensions : Frondes sLériles, hauteur, 50 cenlim., sur 6-7 centim. de largeur; le pétiole atteint la longueur de la lame, zz Frondes fertiles, mêmes dimensions, avec un pétiole plus long et une lame un peu plus étroite. Les squames du rhizome ont environ 15-20 millim. de longueur. Cette espèce varie par ses frondes ovoïdes , terminées en une pointe mousse ou aiguë ; le pétiole s’allonge plus ou moins; mais ses dimensions sont toujours assez considérables. Les nerviiles n’atteignent pas la marge des lames: elles se renflent au sommet, où elles se bifurquent fréquemment. La partie renflée est ovoïde et translucide. On trouve accidentellement sur les lames quelques anastomoses. Les frondes se détachent en laissant sur le rhizome des bases de pétiole, qui ont environ 15 millimètres de long et qui se creusent en godet sur la partie supérieure, comme des scyphules de cenomyce. 11 nous a semblé que les spécimens de Caracas et de Cuba avaient des proportions inférieures à ceux récoltés à la Guadeloupe, et qu’ils étaient aussi plus allongés. ( 29 ) 5. Accrostichum brevipes, Kunze. Frondibus lanceolatis, acutis, basi decurrentibus, glabris, marginibus undulatis ; sterilibus longioribus, mesonevro superne auguste canaliculato , infer ne gibboso, nervillis tenuioribus , basi furcatis , remotiusculis ; fertdibus minoribus , mesonevro subtus lato petioloque striatis ; rkizomate crasso , squa/noso , squamis longuisculis , linearibus , fulvis ; sporangiis ovoideis, 11-12 articulatis , sports ovoideis, episporio inœquali, pellucido. Acrostichum brevipes , Kunze, Ind. Filic. in Hort. Lips. cuit. 1845. — A. latifoliurn , J. Smith, Lond. Journ. I, 197. Teste Kunze, Herb. — A. callæfolium, Link, Hort. Berol . , II, 47; Filic. spec., p. 149, non Blurne. Habitat: in Guyana anglica (Schomburgk, 1837); in hortis Germanoru/n cultum. V. S. spontaneum et cultum. Exsiccata : Schomburgk , n.° 450. Dimensions: Frondes stériles, 40-45 centim. de longueur, sur 6 centim. de large. Nous avons en herbier un spé- cimen ayant 10 centim. de large. = Frondes fertiles, 20-25 centim. de longueur^ sur 3-6 centim. de largeur , avec des pétioles de 10 centim. , Cette espèce ne mérite pas mieux le nom spécifique de brevipes qu’une foule d’autres. U A. crassinerve du même auteur a des pétioles bien plus courts. M. Link dit que VA. callæfolium du jardin de Berlin a des pétioles d’un pied de longueur. Dans un spécimen que nous avons sous les yeux et qui a élé cultivé au jardin botanique de Leipsic, les frondes fertiles sont semblables aux frondes stériles et leurs dimensions sont pareilles. 6. Acrostichum crassinerve, Kunze. Frondibus crassis, lanceolatis , basi attenuatis , irtœqualibus , mesonevro crasso, apice evanescente ; sterilibus brevioribus, margine undulatis, laminis squamis minutis, puncta tis, brunneis, sparsis, invadientibus ; fertilibus majoribus, supra glabris , pallidis , sæpe bullosis , infra mesonevro valido , complanato , squamis atris vestito , nervillis angulum 45' aperientibus ; rkizomate crasso, paleaceo , cligiti minôris crassitie ; sporangiis subro- tundis , articulis annulorum variabilibus , 12-14 et ultra , tuncque fere completo , sports ovoideis , episporio translucente vestitis. Acrostichum crassinerve , Kunze, Ind. filic. in hort. Lipsiensi cuit. 1845. — A. conforme, Radd. , Nov. gener., p. 4; Link, Filic. spec., p. 149, non Sw. — A. simplex, Spreng., Syst. veg. , p. 33, non Sw. Habitat in Montevideo (Sellow), in Mandiocca e Brasilia (Radd.), in Bio Janeiro (Schott); colitur in hortis. — V. S. cuit. Dimensions : Frondes stériles, 25-30 centim. de longueur, sur 5 environ de largeur; le pétiole atteignant à peine 3 à 4 centim. rr Frondes fertiles, 40 centim. de longueur, sur 4 de largeur; le pétiole n’a pas moins de 13-14 centim. Cette espèce est robuste et présente quelque chose du faciès de VA. Sieberi du cap de Bonne -Espérance. Contrairement à ce qui arrive d’ordinaire, les frondes fertiles sont beaucoup plus longues que les frondes stériles; mais ce caractère est plus individuel que spécifique. Quoique distincte, elle a été confondue avec plusieurs espèces assez différentes. Le nom spécifique de crassinerve ne peut s’entendre que de la nervure médiane , qui en effet est large et épaisse; les nervilles qui viennent s’y attacher, sont extrêmement déliées. Le rhizome est abondamment garni de fibrilles noirâtres. Souvent le nombre des articulations de l’anneau dépasse 12 et n’est jamais moindre; quand le nombre atteint 14, 16 ou 18 articles, l’anneau est presque complet. Si cette plante est bien VA. conforme de M. Link, il faudrait ajouter à V habitat le cap de Bonne-Espérance, ce qui n’est pas vraisemblable. 7. Acrostichum Sieberi, Hook. et Grev. Frondibus simplicibus , glabris, firmis , coriaceis ; sterilibus oblongodanceolatis , obtusis, integerrimis , glabris , in stipitem decurrentibus ; fertilibus angustioribus , oblongis , obtusis, margine angusto , revoluto , stipite ma- culato, striato, squamoso , longiori ; rkizomate crasso , squamis subulato-setaceis , nigris, rigidis obsito ; spo- rangiis ovatis, longe stipitatis , annulo 11 articulato , sporis subrotundis , episporiatis. Acrostichum Sieberi, Hook. et Grev., Filic., tab. 237. Olfersia Sieberi, Presl, Tentam. pterid . , 235. Icônes : Hook. et Grev., loc. cil. Habitat in insula Mauritu : Commerson , Bory, Sieber, Bojer. — — V. S. in herb. prædictis. * Exsiccata : Sieber, Syn. filic., n.° 26, in hh. Bory et A. Braun, non alibi'. Dimensions ; Frondes stériles, 50 centim. de hauteur sur 6 de largeur, avec un pétiole de 18 centim. de longueur. — Frondes fertiles, 30 centim. sur 3 centim. de largeur. 8 ( 30 ) Il a été distribué deux piaules différentes- sous un même numéro par Sieber : l’une avec des frondes oblongues, lancéolées, l’autre avec des frondes elliptiques. La première, ayant des écailles roidcs, noirâtres et imbriquées, recouvrant le rhizome ; la seconde ayant des écailles flexibles , fauves et redressées. Le mésonèvre est large et strié; la lame légèrement décurrente sur le pétiole. 8. AcROSTICHUM ELL1PTICUM, F., pi. IV. Frondibus ellipticis obovatisque , integerrimis , glabris, coriaceo-rigidis , répandis , marginatis ; sterilibus obovatis , obtusiusculis , petiolis sulcatis , nervillis tenuioribus excurvatis ; mesonevro tenui, superne canaliculato ; fer- tilibus minoribus, discoloribus, nervillis bifnrcatis , subkorizontalibus , longius petiolatis ; rliizomate crassitu- dine digiti minons , squamoso , squamis aurantiaco - rufidulis , criniformibus , longe atlenualis ; sporangiis rotundis , annulo 10-11 articulato , articulis remotis , soris subrotundis, episporio membranaceo donatis , nudis rotundis pellucidisque. Acrostichum latifolium, Sieber, Syn. jilic., n.° 26, non Swartz. Habitat in Mauritio (Sieber). — V. S. in Herb. imper. Vindobonæ et in herb. clariss. Mougeot, non alibi. Exsiccata : Sieber , loc. cit. Dimensions : Frondes stériles, 40 centim. de hauteur, sur une largeur de 50-53 millim. Le pétiole est aux lames:: 5 : 2. Frondes fertiles un peu moins hautes, mais plus étroites de moitié au moins, avec une lame de 10 à 12 centim. de longueur. Les écailles du rhizome n’ont pas moins de 9-12 millim. Leur étroitesse est extrême. Cette plante que nous décrivons, ayant sous les yeux deux spécimens authentiques, diffère de l’espèce pré- cédente par la forme des frondes et par la nature des écailles; elle mérite bien mieux que celle-ci l’épithète de latifolium que lui avait donné Sieber. Il nous a paru convenable de laisser le nom de Sieberi aux spé- cimens figurés par M. Hooker. Nous aurions conservé ce nom de latifolium, s’il ne nous était démontré que la plante de Swartz est tout à fait différente. Voy. Acrostichum Sieberi , Hook. et Grev. , p. 29. 9. Acrostichum macropodium, F. , pl. VI. Frondibus sterilibus lanceolatis , coriaceis , robustis , margine incrassato, subrevoluto , subtus punctis albis , ato- mariis , crebris , mesonevro prominente ; fertilibus œqualibus , lanceolatis , elongatis , acuminatis , petiolo robusto , longiori, mesonevro subtus turgido, striato, superne canaliculato , nervillis angulum 85-88° ape- rientibus ; rhizomate crassitudine brachii pueri , brevi, squamoso, squamis fulvis, ovato-lanceolatis , laxissime imbricatis ; sporangiis magnis, annulo crassissimo , 11 articulato, articulis latis remotisque , sporis parois, episporio membranaceo , lacerato cinctis. Habitat in Borbonia ad arhorum truncos annosos et lapides muscosos. — F. S. in herb. Bory. Dimensions : Frondes stériles, 60 centim. de hauteur, avec un stipe de 20 centim., sur une largeur de 6 centim. — Frondes fertiles, 50-56 centim., sur 3 centim. de largeur; la lame est supportée par un pétiole qui n’a pas moins de 30 centim. Cette belle espèce varie par des frondes plus larges et plus étroites, plus ou moins longuement pétiolées. Elle diffère des deux espèces précédentes par l’ampleur des sporanges et celle de l’anneau, par la nature des squames , qui sont lar ges et de couleur fauve , et par la forme du rhizome. Elle se trouve dans quelques herbiers sous le nom d’A. conforme, donné à une foule d’espèces cl’une manière en quelque sorte arbitraire. 10. Acrostichum conforme , Swartz. Frondibus oblongo-lanceolatis , obtusiusculis , glabris , basi attenuatis ; sterilibus mesonevro lato, concolori ; ner- villis perspicuis, margine subundulato , revoluto , petiolo brevi superne alato ; fertilibus conformibus , angustioribus , parum longe peliolatis , subtus fusco-rujîs ; rhizomate crassitudine digiti minoris , dense squamato , squamis obscure fulvis , ovato - lanceolatis ; sporangiis ovatis , annulo 12 articulato, sporis ovoideis , episporio lacerato vestitis. — Siccitate lûtes cit. Acrostichum conforme, Sw., Syn. Jilic. , p. 10 et 192. — Willd., Syn.fdic., Y, 107. — Spreng., Syst. veget., IV, p. 35. — Kaulf. , Enum. jilic., p. 62. — Schlecht., Adumbrat. , p. 14. — Kunze, Acotyled. Africœ austr. in Li.nnœa, p. 15 (1836). A. latifolium, Sw., in Schrad. Journ . , 1801, 271, non Sw. Synops. Jilic. A. oblongum , Desv., in Berol. Mag., 5, 308; Journ. bot., 1, 271. O/fersia conformis , Près! , Tentam. ptericl., p. 234. Icônes : Swartz, Syn. jilic., t. 1, fig. 1. Habitat in Capite promontorii Bonœ Spei, inter rupes sylvarum. — F. S. S. Dimensions : Frondes stériles, 20-25 centim. de longueur, avec un pétiole ailé de 4-6 centim., et une largeur de 3 centim. = Frondes fertiles de même hauteur, à lames plus étroites et à plus long pétiole. Cette plante est fort distincte ; elle a été figurée avec assez d’exactitude par Swartz ; sa patrie semble être limitée au Cap. C’est, pour avoir voulu S’étendre à Sainte -Hélène, à Bourbon et à Java, qu’on a jeté du doute sur la détermination de cette espèce, qui varie dans ses dimensions mais non dans sa forme. On la reconnaîtra facilement à ses frondes épaisses, jaunâtres, inférieurement terminées en pointe, à son pétiole court et ailé , à sa marge plus ou moins crispée et à son rhizome rampant , couvert d’écailles brunâtres lâchement imbriquées. Lorsqu’elle acquiert de grandes dimensions, c’est surtout le pétiole qui s allonge. Nous établissons les variétés suivantes. /3. ScHRADERI , F. Frondibus sterilibus lanceolatis , elongatis , angustis , basi dttenuatis , a cutis , glabris , pallide mridescentibus ; fertilibus longissime slip lia, iis , lanceolatis , margine subrevoluto , mesonevro inferne complanalo , superne canaliculato ; rhizomate repente ^ f bris longissimis , piloso- lanatis : sporangiis rufis , annulo lato , 12 articulato , pedicello longo , jom ovoideis . margine irregulari. Àcrostichum angustatum , Schr. , z» Gœtt . gel. Anz ., x8x8, p. 9 x 5 . — Schlechtend. , Adumbrat ., 1 , p. x 4 , t. 5 . — Kaulf. , in Linuœa , VI, p. x83. — Kunze, Acotjl. A fric, austr. ; x83 6 . Olfersia angustata , Presl , Tentarn . , p. 234 . Icônes , Sclxleclit. , /oc. cd. , t. V ( reducta f Habitat in eodem loco. — F 7 . N. ex Zeyher , Ecklon, Krauss. Exsiccata : Zeyher, PL cap eus es , n.° 226 . Les frondes stériles atteignent 40-44 centira. de long sur 3 centim. de large, le pédicelle ayant 12 -x5 centim. environ. La lame s’y montre déeurrente dans une assez longue étendue. La fronde fertile a la même longueur que la stérile-, elle est plus étroite d’un centimètre. Le stipe atteint 2 . 6-28 centim. de longueur; la nervure médiane est large et blanchâtre. y. Ajmgijstxjm , Kunze, loc. cit. Frondibus angustioribus , rninoribus , acutis , rigidis ^nervillis subtus impressis , tenuioribus , angulum 45° apèrientibus. Habitat in eodem loco , ad rupes. — Z 7 . A. m herb. variis. Exsiccata : Burschell, Fat., n.° 479 ; Drege, Gneizius. .//« species propria ? Glahdtjlosum, Carmichael, in Hook. et Grev., tab. III. Frondibus oblongo -lanceolatis , punctis minulissimis , glandulosis adspersis fertilibus conformibus , paululum angustioribus. Habitat in eodem loco. — Z 7 . V. z'« herb. clariss. Mougeot. Exsiccata : Sieber, /'/. mixta , n.° 2 5 6 . Le spécimen de Sieber, donné sous le nom d’^V. conforme , est plus grand du double que celui qui a été gravé dans la planche citée de MM. Hooker et Greville ; le pédicelle est aussi comparativement plus grand ; du reste c’est bien la même plante. Le rhizome atteint la grosseur du petit doigt : des squames fauves, lancéolées le recouvrent. Les pétioles sont grêles et striés. Ils sont parsemés de points glanduleux, arrondis, un peu luisants. 11. Acrostichum marginatum, Wallich. Frondibus sterilibus ovato-lanceolatis , coriaceis , opacis , squamis minimis , laceratis , sparsis , inferne hospi- tantibus, basi attenualis , integerrimis , margine cartilagineo discolori, angusto formato, mesonevro supra laie canaliculato , infra complanato , petiolo robusto , obscure canaliculato , squamoso ; fertilibus angustioribus immarginatis , subtus fuscis, petiolo longiori , subnudo ; rhizomate crasso, repente, squamoso, fibrillis fuscis , tomentoso-sericeis , squamis ovato-lanceolatis ; sporangiis late ovatis , annulo 12-13 articulato , sporis crassis , opacis, oblique ovoideis , episporio spisso. Acrostichum marginatum , Wallich, Excl. synonym. — A. gorgoneum ejusd. , p. 28 ; non Kaulf. — A. conforme, 1)1 urne , Fl. Javce , p. 25. Olfersia marginata, Presl, Tent. , p. 234. Icônes, Blume, loc. cit., t. V ( sub A. conformi ). Habitat : in Sheopore Nepalice. — F. S. autographum in herb. A. Richard. Exsiccatum ; Wallich, Herb. Ind. orient., n.° 17. Dimensions : Fi’ondes stériles, 26 centim. de longueur, avec le pétiole, qui fait environ le tiers de cette dimension; 30-36 millim. de largeur. — Frondes fertiles; la longueur est un peu inférieure à celle de la fronde stérile; le pétiole mesure 16-17 centim.; les lames ont 2 centim. environ de largeur. Il n’est pas possible de méconnaître l’identité de cette plante avec les Acrostichum conforme et gorgoneum de M. Blume. 11 reste encore à décider si VA. gorgoneum et VA. æmulum de Kaulfuss , espèces dont il n’exisle point de figures, doivent entrer dans VA. marginatum de M. Wallich, et si M. Blume, qui a décidé la question , a vu les types de Kaulfuss : nous croyons qu’il faut encore attendre pour la trancher d’une manière définitive. ( 32 ) f 2. ACROSTICHUM ANGULATUM , Blume. Frondibus marginatis , oblongo-lanceolatis , basi apiceque attenuatis , coriaceis , opacis, marginatis , parallelo-ve- nulosis , glabriusculis , costa subtus stipiteque subquadrangulari paleaceo-squamulosis ; fertilibus conformi- bus , longissime petiolatis , in omnibus basi uninodulosis ; rhizomate repente, crassitie pennce anserinœ , squamoso, squamis spadiceis , ovato-oblongis , margine integris. — Siccitate nigrescit. Acrostichum angulatum, Blume, Enum., PL Javœ , p. 101, sp. 3.— Ejusd., Fl.Jav., p. 25, t. VJ. Olfersia angulata, Presl , Tentam. pterid. , p. 234. Icoues : Blume, Fl. Javœ, loc. cit. Habitat in Javœ oceiduœ montibus altioribus , ad arbores. — F. S. in herb. Mus. Paris, autogr. Dimensions : Frondes stériles, 27-29 centim, de longueur, avec un pétiole de 8-9 centim., et une largeur de 4 centim. environ. = Frondes fertiles semblables, un peu plus étroites, mais avec un pétiole plus long du double. Les pétioles, noirâtres à la base, sont noduleux à 10 ou 15 millim. de leur point d’attache du rhizome, lequel est garni de fibrilles noirâtres , rameuses. L’auteur dit qu’elle a du rapport avec VA. conforme, et la vue de la planche nous dispose à penser ainsi; le nom spécifique n’est guère caractéristique. 13. Acrostichum scapellum , Martius (F., pl. X). Frondibus sterilibus coriaceis, glaucescentibus , ovatis , basi auguste decurrentibus , margine crasso, discolori cinctis , petiolo mesonevroque parce squamosis ; nervillis tenuioribus , excurvatis ; fertilibus linearibus , longius petiolatis, répandis ; rhizomate crasso , squamoso , squamis lanceolato-linearibus , longe attenuatis , apice tortilibus ; sporangiis 11 articulatis , sporis ovoideis , episporio delapso translucentibus . Acrostichum scapellum, Mart. , Flor. bras., p. 86. Habitat: in Brasilia ( Goyaz ). — V. S. S. in hh.variis. Exsiccatum : Gardner, n.° 4079. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 25 à 35 centim.; le pétiole est à la lame 1 ■' 2; largeur, 30-35 millim. = Frondes fertiles, longueur, 22 centim., avec un pétiole de 13-14 centim.; largeur, 14 millim. Cette plante sera facile à reconnaître à sa bordure étroite , cartilagineuse, surmontant le niveau de la lame et constituant un bourrelet de couleur plus foncée que celle du reste de la lame. Nous avons vu un assez grand nombre de spécimens glaucescens. 14. Acrostichum consobruxum, Kunze. Frondibus sterilibus oblongo-lanceolatis , utrinque attenuatis , acutis , coriaceo-alutaceis , glabris, margine unclu- latis , mesonevro robusto , rufescente, supra vix canaliculato , infra prominente; fertilibus rninoribus , petio- latis, subtus fusco-rujis , petiolis in omnibus angulatis , depressis , siccitate compressis , basi nigrescentibus , paleaceis , squamis fuho-rufis ; rhizomate repente, crassitie pennœ corvinis ; sporangiis subrotundis , 11 articulatis, sporis ovoideis rotunclisque , episporio crasso, papillato vestitis. Acrostichum consobrinum , Kunze, in Herb. Flor. brasil. Mart., n.° 362, p. 220. Habitat in Brasilia, prope Ilheos , in truncis putridis sylvarum primœvarum. — V. S. S. Exsiccatum : Mart., Herb. Flor. bras., n.° 362, in Herb. Webb. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 45 centim., le pétiole faisant la moitié de cette dimension; largeur, 50-52 millim. = Frondes fertiles, longueur, 36 centim., avec le pétiole, qui a 15 centim, sur le spécimen que nous avons sous les yeux; largeur, 32-38 millim. Espèce robuste, facilement reconnaissable à ses pétioles anguleux, déprimés, contournés, noirs à la base dans une étendue de 5 centim. et souvent plus, et qui seule est paléacée, le reste de la plante étant glabre. Elle diffère de VA. scapellum par la nature des squames du rhizome, qui sont étalées et ovales, tandis qu’elles se présentent crépues et lancéolées dans VA. scapellum. Ces deux plantes sont marginées, mais l’épais- sissement de la marge est bien plus apparent dans cette dernière espèce. Ajoutons encore que ses frondes sont ovoïdes et obtuses , et que celles de VA. consobrinum sont lancéolées et atténuées en pointe vers les deux extrémités. 15. Acrostichum Schomburgkii, F., pl. V1IL Frondibus sterilibus ovato-lanceolatis , membranaceis , apice acutis , basi longe cuneatis , margine subundulatis , mesonevro arcto fulvoque, supra auguste canaliculato, nervillis parallelis , tenuioribus, approximatis , angulum 85° aperientibus , petiolo triangulari , firmo ; fertilibus rninoribus, lanceolatis , acutis (in specimine herb. Lessertiani , mucrone obtuso, brevi donatis ) , supra lato, canaliculato; rhizomate crasso, squamoso, squamis lineari-lanceolatis , succineis , margine vix ciliatis ; sporangiis ovatis, 12 articulatis, sporis medio - cribus , ovatis , episporio papillato. ( 35 ) Âcroslicham latifolium , Kimze in Herb. deLessert, non Swartz , non Sieber. Habitat in Guyana anglica (Schomburgk , 1837). — V. S. in Herb. de Lessert. Exsiccatum : Schomburgk, n.° 450. Dimensions : Frondes stériles, 50-52 centim. de longueur, le pétiole ayant le quart de la dimension totale, sur une largeur de 10 centim. r= Frondes fertiles, 25 centim. de longueur, y compris le pétiole, qui a presque la moitié de cette dimension ; la largeur est de 24 millim. M. Kunze a cru voir dans cette espèce Y A. latifolium de Swartz : nous ne pouvons partager l’avis de ce botaniste ; la plante de Swartz est certainement un aconiopteris : les nervilles sont réunies vers la marge , ainsi que nous avons pu nous en assurer sur un spécimen autographe ; d’ailleurs la description donnée dans la Flore des Indes occidentales ne peut se rapporter à l’espèce dont il est ici question, car il y est écrit : Frondibus sterilibus , lato-lanceolatis , fertilibus margine acuto, membranaceo , latitudine sesquiunciali; stipites tereti, compres siusculi, laxissime marginatis ; frondibus sterilibus duplo latioribus , venis sæpe anastomosantibus , etc . Caractères applicables à une toute autre plante et qui s’appliquent très-bien à notre Aconiopteris longifolia. 16. Acrostichum impressum , F., pl. V. Frondibus lanceolatis , coriaeeis , opacis, acutis , basi inæ qualité/' cuneatis; sterilibus coriaceis , margine revoluto, nervillis angulum rectum aperienlibus , approximatis , supra rimœformibus , subtus immer sis , mesonevro supra profunde canaliculato , subtus angulato ; fertilibus vix moderatis , basi latioribus, paululum decur- rentibus, margine integro, incrassato, nervillis supra superficialïbus , nigrescentibus , mesonevro squamuloso, squamis laceris ; sporangiis fulvo -tabacinis , ovatis , annulo 11 articulato , sporis parvis, episporio mem- branaceis. Habitat in Martinicensi insu/a. — F. S. in herb. A. Richard. Dimensions : Frondes stériles, longueur totale, 40 centim., avec un stipe de 13 centim.; largeur 35 millim. — Frondes fertiles, longueur, 33 centim., avec un stipe de 10 centim.; largeur, 35 millim. Cette espèce sera facile à reconnaître à sa nervation, composée de nervilles presque perpendiculaires à l’axe du pétiole; elles sont étroites et se dessinent en creux sur l’une et l’autre lame. Le mesonèvre est cana- liculé dans toute son étendue, étroit et profond. 17. Acrostichum scandens, Bory, Herb. Frondibus sterilibus remotis , ovato-lanceolatis , coriaceis, glaucescentibus , marginatis, margine subrepandis , planis , mesonevro crasso, nervillis approximatis , petiolo squamoso, basi nodoso , nigrescente ; fertilibus lanceolatis , acutis , basi attenuatis , petiolo longiori, rhizomate scandente , angulari, crassitie pennce oloris , squamis fulvo -ferrugineis obsito ; sporangiis annulo 12 crenu/ato , sporis episporio late membranaceo, inœquali. — Siccitate colorem viridem servat. Habitat in Caracas et Venezuela (J. Linden, 1842), in Guadalupa ad Matouba, circa Solfatararn (de Thiou- ville , 1844). — V. S. S. in herb. Bory. Exsiccatum : Linden, in herb. Wecb. , n.° 74. Dimensions : Frondes stériles, longueur, des plus grandes, 34-35 centim.; des plus petites, 20 centim., le pétiole faisant à lui seul les s / 5 de cette dimension; largeur, 20-25 millim. = Frondes fertiles, longueur, 24 centim., le pétiole ayant 16 centim.; largeur, 2 centim. Les frondes sont séparées sur le rhizome par un intervalle moyen de 3 centim. Les frondes sont écartées et portées sur un rhizome flexueux , gros comme une plume de cygne , par des pétioles noduleux et noirâtres à la base ; ceux-ci sont longs , de couleur de paille , canàliculés et légèrement contournés. 18. Acrostichum Lingua, Radd. Frondibus sterilibus undulatis , ellipticis , apice obtusiusculo , basi acuto, decurrente , nervillis angulum 85° aperientibus , tenuibus , marginem cartilagineum attingentibus ; fertilibus lanceolatis , basi obliquis , répandis, nervillis furcatis , subgeminatis, lineam curvam ad ortum formantibus , mesonevro rubescente , supra canalicu- lato , marginibus obtusis, infra piano, ad apicem evanescente ; rhizomate repente , crassitie pennce corvinœ , basi petiolorum nodosbrum et nigrescentium persistente ; sporangiis ovatis, annulo 11 articulato, sporis episporio membranaceo. — Siccitate fuscescit. Acrostichum Lingua, Radd., Pl. Bras., p. 5, t. 15, fig. 4. — Ejusd. Syn.Jilic. Bras., n.° 31, non Thunb. Olfersia Lingua, Presl , Tentam. pterid. , p. 235. Icônes : Radd., PL Bras., loc. cit. Flabitat in Brasilia, Sierra dos Orgaos, Bio Janeiro, Mandiocca ; in regno Mexicano , supra quercos annosas montium Oaxaca , ad altid. 2000 metr. (Galeotti); in Peruvia ad Pampayaco (Pœppig). V. S. in hh. Richard, Weeb. , Herb . imp. Vindob., etc. Exsiccata : Gardner, Bras., n.° 96 et 97, forma elongata in Herb. imp. Vindob . 9 ( 34 ) Dimensions : Frondes stériles, longueur, 25-30 centim. , avec les pétioles faisant moitié de celle dimension; les débris persistants ont environ lo millim. ; largeur des lames, 4-5 centim. ~ Frondes fertiles, longueur, 40 centim. environ, avec un pétiole de 2 ô centim.; largeur, 20-22 millim. Cette espece a quelque rapport avec i y /. scapellum cle 1Y1 . Martius; elle en diffère par îa forme elliptique de la lame , ayant son plus grand diamètre au centre , tandis que dans 1 autre espèce la plus grande largeur est à la base. Ici les marges sont fortement ondulées , et les nervilles , surtout dans la fronde fertile , décrivent vers leur point de départ une courbe très-prononcée; ces nervilles, en outre, semblent géminées, c’est-à-dire quelles quittent presque toujours le mesonevre deux a deux; ajoutons que le pétiole est plusieurs fois contourné sur lui-même , et que la surface des lames est toute tiquetée de points blancs. 19. Acrostichum Cumingii, F. Frondibus lanceolatis , rigidis , coriaceis , basi apiceque acutis , lundis, pilis stel/atis , raris , adspersis ; sterilibus marginatis , leviter undulatis , margine sœpe angusto, revoluto, lamina albo minutim punctata , mesonevro subtus convexo , supra cana/iculato , dix evanescente, petiohs unisulcalis , superne alatis ; j'ertilibus angus- tioribus , lanceolatis; rkizomate crasso , squamoso , squamis linearibus , longis , Jlexuosis ; sporangiis ovatis , annulo crenato , 11 articulato , articulis remotis , sporis angulatis , opacis , episporio crasso vestitis , nudis translucentibus , ovoideis. Elaphoglos s um obtusifolium, , J. Sm., Enum.pl. Cuming. , n.° 193, non J.Sm., n.° 144, quod diversissimum. — Non Acrostichum obtusifolium , Willd. Habitat in Pkilippinis ( Batangas et Luçon). ■ — V. S. S. Exsiccatum : Cuming, n.° 193. Dimensions : Frondes stériles, 45-48 centimètres de longueur avec le pétiole, qui atteint 10 centim.; la largeur est de 5-6 centim. = Frondes fertiles , même longueur , avec un pétiole un peu plus long et une largeur moitié moindre. M. J. Smith a rapporté cette plante à VA. obtusifolium , Willd. ( decurrens , Desv.) ; cependant ces plantes semblent fort différentes. Les frondes de VA. decurrens sont obovées ou spatulées ; ici la forme lancéolée est très-prononcée et les dimensions sont fort supérieures. Les squames du rhizome sont linéaires et presque entières dans la plante que nous dédions à M. Cuming; elles sont ovales et déchiquetées dans celle que Des- vaux a fait connaître (cf. A. decurrens ). 20. Acrostichum decurrens, Desvaux. Frondibus simplicibus integerrimis , obovato-oblongis , spathulatis , coriaceis , apice late rotunclatis , subincrassato- marginatis , subtus stellato-puberulis (ex Bfurneo ) , glaberrimis ; in juventute, margine squamis fusco-brun- neis , pellucidis , Jimbriatis ornato , adultis midis, mesonevro lato, ante apicem frondis longe evanescente , basi attenuatis , subdecurrentibus ; fertilibus (ex Blumeo ) longius stipitatis , conformibus , angustioribus , petiolo complanato , glabro ; rkizomate paleaceo. Acrostichum decurrens , Desv., Journ. bot., 1813, p. 273. — A. decurrens et obtusifolium, Blum., Enum, pi. Jav., p. 102. — Ejusd., Flor. Jav., p. 32, t. X. — A. obtusifolium , WillcL, Syn. jilic . , p. 107. Elaphoglossum obtusifolium , J. Sm. , Enum. Jilic. Cumingii. Olfersia decurrens et O. Blumeana, Presl , Tentam. pterid., p. 235, ad exclusionem synonymiœ. a. Junior : ornatum , F., Cuming, Philipp ., n.° 144 (stérile). / 3 . Senior : nudum , F., Blume , loc. rit., cum icon. (fertile). Icônes : Blume , Fl. Jav . , loc. cit. Habitat in insulis Philippinarum (Cuming) in rupibus Luçon , ad montera Salah Javœ insulœ. In Indiis orientalibus (Neilgheries, teste Wallich , Herb .). Exsiccatum: Cuming, n.° 144. Dimensions : Frondes stériles, 25-27 centim. de longueur sur 4-5 de largeur; pétiole, 9-11 centim. — . Frondes fertiles, 40 centim. de longueur, sur 3 centim. de large. Cette espèce, fort belle et très-distincte, est ornée dans la jeunesse d’une bordure squameuse très-élégante, que l’on ne retrouve plus dans l’âge adulte et qui n’a pas été vue par M. Blume; ses proportions sont assez variables. Le nom de decurrens repose sur un caractère peu saillant, quoique réel. Tous les spécimens rapportés des Philippines par M. Cuming sont stériles. Les jeunes pousses ont des frondes orbiculaires. En lisant avec une grande attention les descriptions données, in extenso , par Blume, Fl. Javœ, on ne voit aucune différence entre les A. obtusifolium et decurrens. Cet auteur en convient, quand il dit, page 31: et hæc species cum sequenti maximam similituclinem alat , ipsam delineare nolaimus. La plante de Desvaux n’ayant jamais été publiée et pouvant être regardée à certains égards comme incertaine, et la figure donnée par Blume se rapportant suivant nous à deux espèces , nous avons cru nécessaire de les réunir. Ce qui rend difficile la détermination de cette plante, c’est que dans la jeunesse les lames sont bordées de squames caduques, qui lui donnent un aspect élégant, quelle n’a plus dans l’âge adulte : elle se montre alors parfaitement glabre et ses proportions sont beaucoup plus considérables. Le nom spécifique d’obtu- sifolium ne se rapporte qu’aux frondes stériles; les fertiles ont une tendance manifeste à se terminer en pointe. Presl ( Tant, pter ., p. 235) rapporte XA. obtusifolium de Willd. à son genre gymnopteris ; nous ne savons sur quelle autorité. Elle est fort incomplètement décrite dans le Species fdicum, et rien ne fait croire qu’elle ait des nervilles anastomosées , ce que l’opinion seule de M. Presl pourrait faire préjuger. Le n.° 193 de Cuming est absolument glabre et à frondes aiguës. C’est une espèce distincte. Voyez ci-contre. 21. Acrostichum luridum, F., pl. XIX. Frondibus stenlibus crassis , ovato-lanceolatis , ellipticis , acutis , obtusis , suborbicularibus , basi plus minus ve decurrentibus , margine undulato , petiolo brevi cuit subnullo , mesotievro crasso , subtus basi ad apicern auguste canaliculato, nervillis tenuioribus ; fertilibus lanceolatis , angustis , acutis, petiolo brevi subnudo; rhizomate crasso , fibrilloso ; sporcingiis ovoideis , annulo 11-12 articulato , sporis ovalïbus , episporio pa- pillato. — Planta siccata, sæpe lurida. Habitat in Guyanis ad arbores, locis umbrosis ( in ripis Jiuminis Oyapoc , Leprieur, 1834; Mélinon , 1842), in Guyana anglica , Schomburgk, 1838. Exsiccata : Leprieur, n. os 56, et 385 in Herb. Mus. Paris. — Mélinon, n.° 373. — Schomburgk, n.° 450. Dimensions : Frondes stériles, 25-40 cent, de hauteur sur 4-7 cent, de largeur. La longueur des pétioles est extrêmement variable. = Frondes fertiles , plus étroites et plus évidemment pétiolées. Cette plante varie : Frondibus ov ato -lanceolatis , utrinque acutis , petiolis longiusculis. — ovato-lanceolatis , apice obtusis , basi acutis , subsessilibus. — ovatis subsessilibus sessilibusque. — ovato-orbicularibus , sessilibus. On trouve sur les spécimens, bien conservés, des squames noirâtres, formées de 4 à 5 branches aplaties de grandeur diverse. Cette plante a quelques rapports avec l’A. alatum, mais elle en diffère entre autres caractères par les frondes fertiles, qui sont lancéolées, courtement pétiolées, par des proportions et une consistance différentes. WA. alatu/n est bien moins mobile dans ses dimensions. 22. Acrostichum flaccidum, F., pl. VII. Frondibus sterilibus mollibus, lanceolatis , glaberrùnis, lœvibus, acutis, in petiolum desinentibus, margine Jlexuoso, sæpe inœquali subdentato , nervillis remotis , mesonevro laminæ inferioris basi canaliculato , sæpe partim in trajectu piano subquadrangulari-, fertilibus lanceolato-linearibus , rubescentibus , membrana tenui, enervia cinctis, longe petiolatis , nervillis exilibus , impressis , nigrescentibus , petiolo gracili , sulcato ; rhizomate repente , fibrillis villosis ; sporangiis rotundatis , parvis , sporis opacis , ovalibus , papillatis. Habitat in Guadalupa ad ripas Jiuminis Lézardé ( L’herminier ) , in Martinicci ( Heraucl ) , in sylvis Guyanœ centralis (Oyapoc supérieur), ad arbores putrescentes (Leprieur, 1834; Schomburgk, 1837), S. Yago de Cuba (Linden, 1844). — V. S. in Herb. Bory. Exsiccata : Schomburgk, n.° 448.— J. Linden, n.° 2058. Dimensions : Longueur des plus grandes frondes, 35 cent., sur 4 cent, de largeur; les stériles ont une longueur totale de 22-24 cent.; la lame et le stipe se partagent presque également cette dimension : les lames n’ont guère plus de 8-10 millim. de largeur. Ce qui caractérise nettement cette espèce, c’est surtout la dissemblance qui existe entre les frondes fertiles et les frondes stériles. Les unes larges et sessiles, à marge ondulée, inégale, offrant quelques dents courtes, les autres longuement pétiolées, linéaires, à marge membraneuse entière. La consistance de cette plante est molle à l’état de dessiccation. Les frondes sont souples et faciles à déprimer, quoique opaques; la nervation est parallèle, bifurquée, et les nervilles ouvrent un angle de 85° au moins. La couleur fauve-clair, qui est celle des frondes stériles, ne se retrouve plus dans les frondes fertiles, qui sont rougeâtres. Cette espèce est voisine de XA. alatum, mais ici les frondes, plus larges, plus allongées et sessiles, établissent de notables différences; elle a aussi quelques analogies de forme avec XA. calopkyllum , Kunze; mais les sporanges sont beaucoup plus petites et la nervation n’est pas la même. 23. Acrostichum alatum, F., pl. V. Frondibus stenlibus lanceolato-ovatis , margine répandis, apice acutis, basi longe decurrentibus, cuneatis , petiolo alato , auguste canaliculato ; fertilibus elongato-ovatis , obtusis, basi cuneata , sterili , margine carti- lagineo dentato , petiolo tenui, longiori; rhizomate crasse squamoso , squamis latis , fulvis , longissime attenuatis , margine fibrilloso ; sporangiis ovatis, annulo 11 articulato, sporis episporio membranaceis. Siccitate pallens. ' ( 30 ) Habitat in sylvis ad arborwn truncos in Guyanis gallica et anglica (Leprieur). — (F. S. in hh. Bory, À. Richard et de Lessert). Exsiccatum : Leprieur, n.° 120 (1833) et 52 (1839), Herb. de Lessert; Schomburgk, n.° 449, Herb. Findob. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 13 cent, avec le pétiole, qui a ô cent, environ; largeur, 25 millim. = Frondes fertiles, longueur, 16 cent, avec la lame, qui n’a que 4 cent.; largeur, 9-10 millim. Ou reconnaîtra facilement cette espèce à ses frondes stériles, dont le pétiole est ailé par décurrence, et à ses frondes fertiles dont la marge est cartilagineuse et dentée; les dents sont écartées, mais nombreuses; on en trouve quelques-unes à la marge des frondes stériles : elle semble s’unir, par une suite de formes intermédiaires, à XA. luridum. 24. Acrostichum calophyllum , Kunze. Frondibus sterilibus lineari-oblongis , utrinque attenuatis , marginatis , parallelo-patenti-venosis , basivenarum elevata , subtus pal/idis, supra glabris ; fertilibus longius stipitatis , oblongis , angustatis , petiolis sparsim paleaceis, supra canaliculatis ; rhizomate repente, paleaceo ; sporangiis tabacinis, 12 articulatis, ovatis, sporis rolundis , subreniformibus , episporio papillato. Acrostichum calophyllum , Kunze, Plant, crypt. ab Ed. Pœppig. , Collect. Linn., IX, p. 27 (1834). Habitat in Peruvia ad Pampayaco , in Guyana ( V . S. autograph. ex herb. Pœppig). Dimensions : Frondes stériles, longueur, 30-32 cent.; pétiole, 10-12 cent.; largeur, 3 cent. = Frondes fertiles, longueur, 28 cent., y compris le pétiole, qui a environ 18 cent.; largeur 18 millim. Cette espèce diffère de XA. flaccidum par des frondes stériles , pétiolées , dont la consistance est roicle et presque coriace, et par des frondes fertiles, longuement pétiolées, à lame oblongue, lancéolée et non linéaire. 25. Acrostichum simplex, Swartz. Frondibus coriaceis , glaberriniis , lanceolatis , utrinque attenuatis , glabris , petiolo nudo, brevi; fertilibus lineari- lanceolatis , angustioribus , petiolo multo longiore; rhizomate squamoso, radicellis fuscis , villosis ; sporan- giis ferrugineis . Acrostichum simplex, Sw., Flor. Ind. occid., 111, p. 1587, Syn. jilic. , p. 10. — Willd., Spec.filic. , p. 100. — Link, Filic. spec., p. 149. — Martius et Galeotti, Fi lie. Mexic. , p. 21. Olfersia simplex, Presl, Tentam. pterid. , p. 235. Habitat in montibus prœaltis Jamaicœ (Swartz) , nec non in Mexico circa Fera-Cruz , ad 1300 metr. altitudinis in Peruvia ( collect . Pœppig). Exsiccata : Galeotti , loc. cit. , n. os 6304 et 6345. Dimensions : Frondes stériles, 15-16 centim. de hauteur sur 2 centim. de largeur. - Frondes fertiles, plus petites dans toutes leurs dimensions. Cette plante, qui n’a jamais été figurée, laisse quelque doute sur sa détermination. Dans le spécimen 6304 de la collection Galeotti, les spores sont courtemenl ovales; les sporanges qui les renferment sont arrondies et pourvues d’un anneau à 1 1 articulations. 26. Acrostichum Funck.ii, F., pl. VL Frondibus sterilibus chartaceo-coriaceis , discoloribus , obovato-ellipticis , apice obtus is , basi acutis, margine integro , in petiolo brevi, basi nigrescente decurrentibus , nervillis vix perspicuis , angulum 80° aperientibus ; fertilibus lanceolatis, basi rotundatis, subtus brunneis , petiolis nigrescentibus ; rhizomate repente ; spo- rangiis 11 articulatis, articulis remotis , sporis magnis , episporio late membranaceo. Habitat in Cumana inter lapides crescens.— V. S. in herb. de Lessert (Funck, 1843, n.° 642). Dimensions : Frondes stériles, 20 centim. de longueur, y compris le pétiole, qui s’élève à 6 centim. environ, sur une largeur de 40-42 mill. = Frondes fertiles, 30 centim. de longueur; pétiole, 17 à 18 centim.de hauteur; la largeur des lames est un peu moindre de 3 centim. Cefte espèce est parfaitement distincte; cependant nous eussions voulu la décrire d’après plusieurs spé- cimens. Peut-être la discolorité des frondes est -elle due à des causes accidentelles. 27. Acrostichum laurifolium, A. Petit -Thouars. (F., pl. VIL) Frondibus lineari- lanceolatis , utrinque acutis , coriaceis, rigidis , petiolo elongato , helveolo , remote paleaceo , laminis nudis , marginatis , subrevolutis ; fertilibus similaribus, vix angustioribus, margine cartïlagineo , tenui , pellucido ; rhizomate repente , pennee anseris crassitudine , jibrillis longissums donatis , squamis pallide fulvis , dentatis ; sporangiis ovoideis , annulo 11-12 articulato , sporis rotunclo - ovoideis , episporio irre- gulari , lacerato. » Acrostichum laurifolium , Aub. Pet. Th., Esquisse de la Fl. de Tnst. d Acunha , p. 31. Olfersia laurjfolia, Presl, Tentam. pterid. , p. 234. (•37 ) Habitat in salaziis Borboniæ ad arbores montiwn, Àub. du Petit-Thouars; Bory , 1802; Lepervanche, 1841 et 1844; Sancta Helena, Portenschlag et Welly. - V. S. in herb. Mus ei Paris, autogr.; in kerb. Bory, nec noninHerb. imper. Findob. , etc. Exsiccatum : Sieber, loc. cit., n.° 27. Dimensions : Frondes stériles, 30 centim. de longueur sur 35 mill. de largeur, le pétiole ayant la moitié de la longueur de la fronde. = Frondes fertiles, de même longueur, mais plus étroites d’un tiers. Les squames qui se trouvent sur les pétioles sont éparses , ceux-ci sont assez grêles, striés plutôt que canal i culés, de couleur paille, ainsi que le mesonèvre. Les lames sont entourées d’une membrane mince, blanchâlie, quelquefois un peu déchiquetée ou ondulée, quelquefois réfléchie vers la marge. La fionde est coiiace, roide, portée sur un rhizome légèrement flexueux, paléace, gros comme une plume doie. La nervation de cette espèce rappelle celle de la feuille du Nerion Oleander ; celait donc avec îaison quelle avait reçu ce nom dans l’herbier de M. Bory; mais comme il a déjà été employé par M. Wallich, la loi d’an- tériorité ne permettait pas de l’adopter. Nous avons sous les yeux des spécimens provenant de la même localité, mais plus petits d’un tiers environ dans toutes leurs proportions, et qui, par la dessiccation, ont pris une teinte olivâtie. Tous monlient à la loupe, sur la lame inférieure, des points blancs atomistiques, qui sont peut-être des stomates: ce caiactèu se retrouve dans les A. Lepervanchu , A. didynamurn et quelques autres espèces à frondes coi laces. 28. Acrostichum Lepervanchu, Bory. (F., pl. IX, fig. i.) Frondibus coriaceis, rigidis , glabru , m acumine obtus o , brevi , terminatis, basi atténuât is s eu decurrentibus , aut ellipticis , aut oblongo-lanceolatis , margine semi-revolutis ; fertilibus aut œqualibus, aut vix longioi ibus, angustioribus , petiolo longiori; nervilhs ad laminant superiorem, àtro-fuscum i/npressis ; rhizomate paleaceo pennce anseris crassitudine , inœquah, paleis latis, caducis , rhizomata petiolosque invadentibus , spot angiis flavidulis, annulo 12 articulato , sporis magnis, episporio membranaceo. — Siccitate olwaceum. Habitat in Borboniæ montibus. — V. S. in herb. Bory ( Lepervanche , 1834). Dimensions : Frondes stériles, 20-22 centim. de hauteur sur 20 centim. de largeur; le pétiole est à la lame:: 1:2.= Frondes fertiles, de même longueur, plus étroites, avec des pétioles plus longs égalant les lames. Les frondes sont roides, coriaces, mais non entièrement opaques, légèrement roulées à la marge, de forme ellipsoïde ou ovale- lancéolée ; les fertiles ont un pétiole beaucoup plus allongé. La lame supérieure, de couleur brune rougeâtre, est souvent impressionnée par les nervilles, qui s y dessinent en creux. Les capsules donnent à la lame inférieure une teinte blonde dorée. Cette espèce a de grands rapports avec Y A. glandulosum de Hooker, mais il n’y a point de glandes et l’on ne peut dire d’elle : Punctis glandulosis , pellucidis adspersa. Ce caractère est trop remarquable pour qu’on ne s’v arrête pas, afin de décider l’identité des deux espèces; l’une est du cap de Bonne-Espérance et l’autre de Bourbon. Il est rare de la trouver fructifiée. Cette espèce a été dédiée par M. Bory à M. Lepervanche, botaniste, qui explore avec beaucoup de succès l’île Bourbon et auquel on doit d’utiles observations sur la végétation des fougères. 29. Acrostichum Gayanum, F., pl. XIX, fig. 2. Frondibus cœspitosis , rigidis , coriaceis , lineari-oblongiusculis ; sterilibus utnnque glabris , attenuatis , acutius- culis , margine convolutis , petiolo tenui , applanato , alato , squamis raris obsito ; mesonevro subtus piano , supra canaliculato , nervillis angulum 45° aperientibus ; fertilibus minoribus , longius petiolatis , laminis lineari-oblongis, apice acuto, mucronato, basi sterilibus ; rhizomate repente , crassiusculo , squamoso, squamis lanceolatis, integris; sporangiis fulvis , 11 articulatis , articulis remotis , pellucidis, sporis ovoideis , nuclis vitreis. — Siccitate fulvescit. Habitat in Chili australi ( ex C. Gay). — V. S. S. Dimension : Petite fougère, dont les frondes stériles varient de 8-22 centim. sur 15 millim. de large; les fertiles sont un peu plus longues, avec des lames un peu plus courtes. Nous dédions cette espèce à M. Claude Gay, voyageur éclairé et naturaliste habile. 30. Acrostichum dïdynamum , F., pl. XVI, fig. 2. Frondibus cœspitosis , rigidis , glabris ; frondibus sterilibus lanceolatis, utrinque acutis , coriaceis , siccitate fulvis, margine subrevoluto , petiolo brevi, nodoso; fertilibus lanceolalo-linearibus , acuminatis , supra rubricosis , basi decurrentibus , margine piano, repando, fere duplo longioribus ; rhizomate crasso, in parte superiori, reli- quias numer osas basium petiolorum persistentes , gerente ; sporangiis fulvis , rotundis , sæpe in circuitu undulatis depr es sis que , annulo lato, 12 crenulato , sporis rotundis, minutis , episporiatis. — Siccitate fulvum. Habitat in Borbonia (Lepervanche). — F. S. in herb. Bory. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 10-16 centim., avec un pétiole court, n’ayant guère que le quart ou le cinquième de la dimension totale; largeur, 18-22 millim. = Frondes fertiles, longueur, 20-24 centim., le pétiole étant égal en hauteur à la lame ; largeur , à peine un centimètre. C 40 ( 58 ) èce glabre, sèche, roide, fauve, a lames allongées, un peu décurrenles sur le pétiole, ayant des frondes ièitües beaucoup plus longues que les stériles et un rhizome épais, rampant, couvert supérieurement par la base infer ieure du petiole, qui est persistant et de la grosseur du doigt. Cette plante a du rapport avec 1^/. Pervanchu , mais dans cette derniere espece les frondes sont elliptiques, assez longuement pétiolées. Dans \ A. didynamum elles ont une forme lanceolee, et la lame, longuement amincie vers le sommet, se tei mine en pointe veis la base et margine le petiole. Dans celle-ci les nervilles décrivent un angle de 45° vers le sommet; cet angle a une ouverture de 85° dans l’autre espèce. Les lames sont couvertes de stomates. 31. Acrostichum gorgoneum, Kaulf. bi ondibus submarginatis , undulatis , glabris , coriaceis , oblongo-lanceolatis , obtusis , bas/, attenuatis, clecurren- tibus , apice obtus o , parallelo-venosis , mesonevro ante apicem evanescente ; fertilibus longius petiolatis , petiohs lœvibus ; rkizomate repente, compresso, squamoso , paleaceo , s quamis fer rugineis, lineari-subulatis horrente ; sporangiis ovatis , 12 articulatis , sporis ovatis. Acrostichum gorgoneum, Kaulf., Enum., p. 63. — Blume, FL Javæ , p. 28. 01 fer sia gorgonea, Presl , Tentam. pterid. , p. 235. Icônes : Blume, loc. cit. , t. VIII. Habitat in O-waku (Chamisso) , nec non in Java (Blume) ad arborum truncos. — F. S. S. in Herb. Mus. Par., ex Blumeo proveniens . Dimensions : Frondes stériles, 15-16 centim. de longueur sur une largeur de 15 millim. environ. = Frondes fertiles, 20 centim. de longueur, le pétiole est égal à la lame; la plus grande largeur n’excède pas 8 à 9 millim. Cette espèce est faiblement caractérisée ; la figure donnée par M. Blume rappelle VA. conforme. Elle a reçu le nom spécifique de gorgoneum , à cause de ses squames déchiquetées, laciniées dans leur pourtour : beaucoup d’espèces en présentent de pareilles. C’est sur la plante de M. Blume que nous établissons notre diagnose, et le spécimen que nous avons sous les yeux est authentique. Nous doutons que ce soit bien là l’espèce établie par Kaulfuss; cet auteur dit que les squames ont la couleur de la rouille et un pouce de longueur, ce qui ne peut se rapporter à la plante de M. Blume. 32. Acrostichum notatum, F., pl. X, fig. i. Frondibus sterilibus lanceolato - oblongis , utrinque acutis , petiolatis, subtus squamis angustis, acutis , basi centro rufo-pallido notatis ; fertilibus lanceolatis , abrupte acuminatis , basi oblique cuneatis , longo petiolo; nervillis marginem non attingentibus , apice turgidis , resinosis, puncto atro terminais; sporangiis ovatis , •v annulo 11 articulato , facile soluto, sporis ovoideis , episporio sœpe destituas. Habitat in Bolivia (d’Orbigny). — V. S. in herb. Mus. Paris. Dimensions : Frondes stériles, la lame, 14 centim. sur 25 millim. de large; le pétiole est tronqué. = Frondes fertiles; 31 centim.; la lame est au pétiole :: 1 : 2; largeur, 25 centim. Plusieurs caractères permettent de reconnaître cette espèce. La fronde stérile a quelque analogie avec VA. villosum, mais outre que les squames sont différentes, elle a une consistance ferme que n’a pas l’espèce de Swartz; elle est nue du côté supérieur de la lame, ce qui peut être expliqué par la chute des squames. La fronde fertile n’a aucun rapport avec celle de VA. villosum: elle est lancéolée, mucronée et munie supé- rieurement de squames éparses, aiguës, faiblement adhérentes. Les nervilles n’atteignent pas la marge, elles se renflent vers leur extrémité, se colorent fortement, et se laissent voir près de la marge sous forme d’un point résineux, assez large, de couleur noire très-prononcée. 33. Acrostichum stipitatum, Bory. (F., pl. IV, fig. 3.) Frondibus lanceolatis, obtusiusculis , basi attenuatis, longissime petiolatis, nervillis minutis , angulum 45 ape- rientibus , superne squamosis ; fertilibus squamis scariosis, albis ; fertilibus squamis ferrugineis , petiolis jlexuosis , squamis argute dentatis; rhizomate repente , flexuoso, squamoso, paleis rufis , longe acumi- natis ; sporangiis ovoideis , pedicello articulato, annulo 11 articulato, sporis magnis , ovoideis, angulosis depressisque ■ episporio pilis longis hirto. Habitat in insula Borbonia ad salazias (Bory) F. S. in herb. Bory. Dimensions : longueur totale des frondes stériles et fertiles, 36-38 centim., la lame ayant à peine 12 centim. sur 15-20 millim. de largeur. Le pétiole, assez grêle, flexueux et paléacé dans toute sa longueur, est à la lame :: 1 : 3 ou même à 4. La discolorité des squames des lames stériles et fertiles est un fait curieux; les poils qui se trouvent sur l’épispore constituent aussi un caractère singulier. 34. Acrostichum petiqlosum, Desv. (F., pl. XIV, fig. x.) Frondibus sterilibus oblongis , coriaceis , opacis , apice rotundatis , acumine lineari terminatis , basi acutis , mar- gine répandis, petiolis in omnibus articulatis, viscosis, squamosis ; fertilibus oblongis, brevi acumine ( 39 ) instructis , concoloribus , petiolo longiore ; nervillis excurvatis , parallelo-furcatis ; rkizomate crassitie digiti pueri, squamoso , squamis fusco-nigrescentibus , argute dentatis ; sporangiis fulvis , annulo profonde cre- nato, annulo \\.articulato ; sporis fuscis , magnis, ovato-irregularibus , episporio persistente , membranaceo. Acrosticlium petiolosum, Desv. , Journ. bot., 1813, p. 271. — A. acuminatum , Juss. , teste Poir. , Enc. metk. ; Bot., Suppl. 1, 120, non Willd. — A. acutissimum , Poir., Herb. Juss. Olfersia petiolosa, Presl , Tent. pterid. , p. 235. Habitat in Peruvia (Joseph de Jussieu). — F. S. in herb. Juss. ( autographum ). Dimensions : Frondes stériles, 15-16 centim. de hauteur, y compris le pétiole, qui a 7-9 centim. de longueur; Yacumen a 9-10 millim. de long; la largeur est de 15-18 millim. = Frondes fertiles, un peu supérieures en longueur aux frondes stériles; la largeur est de 12 millim. environ; le pétiole n’a pas moins de 12-14 centim. Espèce fort jolie et fort distincte, récoltée au Pérou par Joseph de Jussieu. Kaulfuss dit quelle se rapproche de VA. cuspidatum de Willdenow. La seule analogie évidente, c’est que l’une et l’autre ont une pointe qui naît du mésonèvre. Cette plante est visqueuse et articulée; les frondes naissent très-près les unes des autres; elles laissent sur Se rhizome les débris de la partie inférieure du stipe, lesquels ressemblent un peu aux scyphules d’un cénomyce. 35. Acrostichum caudatum , Hook. Frondibus longe petiolatis, oblongo-ovatis , sübcoriaceis , mdrgine squamulosis , apice longe arigusteque titte- nuatis, caudiciformibus , petiolis squamis parce obtectis , nervillis flabelliformibus ; fertilibus conformibus , lamina ovata , breviori, marginata , caudata , petiolis longioribus ; sterilibus supra nudiusculis , subtus resinoso-punctatis ; rkizomate brevi , crasso-squamoso , squamis atro-fuscis , nitidis , imbricatis , obsito ; spo- rangiis densis. Acrostichum caudatum, IJook., Icon. , t. 215, non Cavan. Habitat in Andibus Columbiæ (Jameson). Dimensions : Frondes stériles, 20-28 centim. de longueur, la lame étant au pétiole :: 2 ; 5 ou 1 : 3 ; l’appendice terminal a 2 centim.; la largeur est d’environ 22 millim. = Frondes fertiles, la longueur est de très-peu inférieure à celle des frondes stériles; la lame n’a pas plus de 4 centim., avec un appendice linéaire d’un centim.; elle est au pétiole :: 1 ; 4, et même 1 ; 5; la largeur atteint 18 millim.; les lames sont entourées d’une étroite bordure libre de sporanges. / 36. Acrostichum minutum, Pohl. (F., pl. X, fïg. 3.) Parvula; frondibus integris, decurrentibus ; sterilibus lanceolatis , kelveolis, utrinque acutis , membranaceis , petiolo mesonevroque squamoso ; fertilibus dimidio brevioribus , apice obtusiusculis ; rkizomate repente , squamis ovatis , acutis , fulvis vestito ; sporangiis tabacinis , annulo lato , 1 4 articulato , sporis magnis , crassis, episporio lœvi , opaco vestitis. Acrostichum minutum, Pohl, in Herb. Vindob. Habitat in Brasilia circa Goyaz ( Pohl ). — V. S. in Herb. Vindob. Dimensions : la longueur totale des frondes stériles est d’environ 10 centim., le pétiole étant à la lame : ; 1 :2; la largeur atteint à peine 12 millim. Les frondes fertiles ont 7 centim. de longueur sur 6 millim. de largeur; le pétiole égale la lame. Nous n’avons vu qu’un seul spécimen de cette jolie plante; il était parfaitement développé. On doit penser qu’elle varie dans ses proportions comme la plupart des congénères. M. Pohl, qui l’a récoltée, dit quelle est très-rare. 37. Acrostichum acrocarpon, Martius. Frondibus simplicibus kerbaceis , rufulo-pilosis ; sterilibus lanceolatis, utrinque attenuato-acutiusculis , breviter stipitatis ; frondibus sterilibus, petiolis fertilium superantibus , laminis petiolo brevioribus, basi attenuatis , apice obtusiusculis , immarginatis , paleis flavesceritibus vel rufidulis, ad basin latiusculis , serrulatis , patulis ; rkizomate repente aut ascendente , digiti minirni crassitie , radiculis tenuibus gerente ; sporangiis subrotun- dis, fulvis , sporis ovalibus. Acrostichum acrocarpum, Mart. , Fl. Bras., p. 85. effet, V' <•*- * !/< 2-ôlf , Olfersia acrocarpa , Presl, Tent. pterid., p. 234. Icônes : Martius, loc. cit., t. 23. Habitat in Brasilia, provincia Minarum, ad arbores vetustas et riipesi Dimensions : Frondes stériles, 12-13 centim., le pédicelle ayant de 2-3 centim.; la largeur des lames est de 10-12 millim.; les frondes fertiles s’élèvent jusqu’à 20 centim.; la lame n’a guère que 8 centim. sur une largeur qui atteint à peine 10 millim. Le stipe porte un grand nombre de fibrilles déliées. Cette espèce est fort distincte et très - élégante dans son port. ( 40 ) 38. Acrostichum dimorphum, Hook. Frondibus sterilibus auguste lanceolatis , obtus is , profunde dentato-sinuatis , glabris, basi attenuatis , nemllis facile perspicuis ; fertilibus minoribus, conaceis , ovato - oblongis , margine omnino integerrimis ; petiolis paleaceis , squamis sparsis , patentibus; rhizomate repente ; sporangiis rotundatis , annula il articulato , annulis remotis , sporis subglobosis , fuscis , membranula tectis. Acrostichum dimorphum, Hook. et Grev. , Filic. , 145. Olfersia dimorplia, Presl, Tentam. pterid. , p. 235. Icônes : Hook. et Grev., loc. cit. Habitat in insula Sancta Helena (Lesson, 1828, Walker, Sieboldt). Dimensions : Les frondes stériles atteignent 25 centim. de longueur; la lame et le slipe ont les mêmes dimensions. Les frondes fertiles ont une marge entière et leur hauteur est de 12-13 centim. Cette espèce est parfaitement tranchée, et la dissimilitude des feuilles ne permettra pas de la méconnaître. L A. bifurcalum , Sw. , pourrait bien n’ètre autre chose qu’une forme très-divisée de VA. biforme. Nous avons sous les yeux diverses modifications qui semblent établir le passage de l’une à l’autre par des nuances insen- sibles. Les botanistes voyageurs, en relâchant à Sainte -Hélène, pourront seuls décider de l’identité de ces deux formes. ** Fronclibus mollibus. 39. Acrostichum Boryanum, F., pl. I. Frondibus sterilibus membranaceis , lanceolatis, curvatis , acinaciformibus , apice acutis , basi subovatis, longe petiolatis , petiolo paleaceo, superne, sed prœcipue inferne, squamis furfuraceis , ovalibus lanceolatis que obsito ; nere i/lis apice punctiformi , pellucido , marginem non attingentibus ; fertilibus minoribus , auguste lanceolatis ; rhizomate crasso , repente, paleaceo ; sp or angiis pedicellatis , cum sporangiastris seu potiuscum squamis cupuliformibus , margine inœquali, lacerato mixtis , annulo 12 articulato , soris ovoideis. Habitat in Guadaliipa (L’herminier) , in insula Martinicensi. (Guiraud ex Borv). — V. S. S. in hh. Mougeot, Bory, etc. Dimensions : Frondes stériles, 50-60 centim. de hauteur, sur une largeur d’environ 9 cenlim.; le stipe a de 15-25 centim. de longueur. = Frondes fertiles, 40 centim. de hauteur, sur 2 centim. de largeur; le stipe ne dépasse guère 25 centim. Les squames qui recouvrent cette belle fougère se trouvent principalement sur les stipes, qui en sont chargés , sur les nervures et sur la lame inférieure stérile. Ces squames , de couleur rougeâtre , ont des formes curieuses ; elles sont lancéolées , acuminées , déchiquetées , sessiles ou stipitées ; leur marge est, dentée en hameçon ; le mésonèvre est fort prononcé ; les nervilles sont bifurquées et presque horizontales : on les dé- couvre facilement à l’œil nu. La consistance de la lame est membraneuse et un peu papyracée. On trouve mêlés avec les sporanges et se développant avec elles, des corps de forme singulière, pédicellés et s’évasant vers le sommet, de manière à imiter une coupe à bords irréguliers, comme déchiquetés et souvent plus développés d’un côté que de l’autre. Sont -ce des squames? sont- ce des sporangiastres ou sporanges avortées ? nous penchons plutôt pour la première hypothèse. Ces productions bizarres sont de même couleur que les écailles et semblent en retracer la forme quand ils atteignent le dernier terme de leur accroissement (voy. pl. I. re ). Nous dédions cette espèce à notre ami, M. le colonel Bory, membre de l’Académie des sciences, qui a mis généreusement à notre disposition sa collection de fougères , la plus belle que nous connaissions , et sur- tout la plus savamment étudiée. Cette fougère atteint de très-grandes proportions; nous n’avons indiqué qu’une moyenne. Dans le lieu natal elle doit parfois s’élever à un mètre. 40. Acrostichum hybridum, Bory. Frondibus oblongo-lanceolatis , subacuminatis , glabris, petiolo elongato, paleaceo-hirsuto , squamis atris, patulis, basi rotundatis ; fertilibus multo minoribus, lanceolatis, acutis, margine nuclo , subcreniilato ; sterilibus squamis rubescentibus , acuminatis , ciliatis ; rhizomate repente, squamoso ; squamis atro-fuscis , lanceolatis, imbricatis ; sporangiis pedicellatis , rotundatis, annulo amplo 11 articulato, sporis obscure reniformibus , pellucidis opacisque, midis vel membranaceis. Acrostichum hybridum , Bory de S. Vine. , Voy. , vol. 3, p. 95; Swartz, Syn. filic., p. 11; Willd. , Spec.pl. Jilic. , Y, 107; Spreng., Syst v IV, p. 35, non Hook., Icon. — A. Hubertianum , Bory, Herb. — A. ciliare , Pet. Th., Tristan cl’Acunha, p. 32 1 ; Carmich., in Descr. of the Island , of Tristan d’Acunha, in Linn. Transact., v. 12, p. 510. — A. villosum, Sieber, Syn. filic., n.° 27, non Sw. Olfersia hybrida, Presl, Tentam. pterid., p. 235. 1 . On ne trouve au passage cité aucune description qui permette de conclure si cette plante est ou n’est pas celle à laquelle nous la rattachons. Icônes : Fée, t. IX, fig. 4 ( forma minor, intermedia). Habitat in insula Borbonia , in sylvis cacuminis medii (Piton du milieu), Bory, Gaudich.; Mauritio (Sieber et Bojer), Tristan d’Acunka (Carmich.); promont. cap. Bonæ Spei (Sieber). — F. S. inherb. Jussieu, ex Commerson , nec non in herb. Bory, autographum. Exsiccata : Sieber, Syn.filic., n.° 28; Fl. mixta, 280; Syn.Jilic., n.° 27. Dimensions : Les frondes stériles ont une longueur de 40-43 centim., sur une largeur d’environ 5 centim. Le slipe a 10-15 centim. de hauteur, il est plus ou moins chargé de squames piliformes étalées; la marge est ciliée ou plutôt bordée de squames élargies à la base et terminées en une longue pointe : on les retrouve parfois sur la nervure médiane ou mésonèvre. La fronde fertile est entière, non ciliée, et de moitié plus étroite que la fronde fertile. L ’ Acrostichum hybridum est extrêmement polymorphe; il perd de ses dimensions en passant de la plaine dans les montagnes; le pédicelle s’allonge, la lame stérile devient plus courte et obovée, la lame fertile éprouve des changements analogues; quelquefois toutes s’inclinent sur leur pétiole. M. Lepervanche, que nous avons déjà eu l’occasion de citer, a pu constater les divers états sous lesquels on trouve cette plante, et il n’hésite pas à joindre son opinion à celle de M. Bory, qui la déclare très-mobile dans ses formes (voyez A. erinaceum , F.). La modification la plus profonde qui existe, peut être indiquée comme variété sous le nom suivant : /3. Vulcani, Lepervanche. (F., pl. IX, fig. 3.) Frondibus cœspitosis , sterilibus , ovatis , acutis , sœpe nutantibus , margine petioliscpie scjuamis patentibus obsitis ; fertilibus orato-lanceolatis , marginatis , basi Iruncalo-cuneatis , petiolo longiori , marginatis ; rhizomate crasso , repente, sc/uamoso , sc/uamis nigro-Juscis , imbricatis ( relicpua ut supra ). Habitat in Borbonia ad montes ignwoinos excelsiores (Lepervanche). Dimensions : Frondes stériles, 18-20 centim.; la lame est au pétiole ” 1 : 4, et sa largeur ne dépasse guère 25 mill. = Frondes fertiles, de même hauteur, mais les lames sont plus courtes; elles ont 4 centim. de longueur sur 13-15 millim. de largeur. Les sporanges n’atteignent pas la marge des frondes fertiles et elles en laissent libre la base. Le rhizome est rampant et couvert de frondes très - rapprochées , qui laissent adhérente la base des pétioles à sa surface; ceux-ci sont grêles et fragiles. 41. Acrostichum erinaceum, F. Frondibus cœspitosis , lanceolatis , membranaceis ; sterilibus glabris , marginatis, ovato-lanceolatis , acuminatis , basi cuneatis , margine integro , petiolis mesonevroque canaliculato squamosis , squamis atro-fuscis , pa- tulis , caducis, apice capilliformi , basi latiusculo , soluto ; fertilibus dimidio minoribus , petiolo conformi, lamina lanceolata, immarginata, mesonevro piano , inferne nudo , nervillis in omnibus tenuibus , approxi- matis ; rliizomate crasso, squamis j'ulvis , linearibus , integris, acutis ; sporangiis mediocribus , annulo 11 annulato , sporis nudis, translucentibus , Gratis reniformibusque. Acrostichum hybridum , Hook . , Icon.filic. , t. XXI, non Bory. — A. fimbriatum , Cavan. , Ann. d’hist. nat . , 1, p. 102? Sw. , Syn.Jilic., p. 11? Willd., Spec.pl, Filic . , p. 101 ? Elaphoglossum ericeum, Bory, Herb. Icônes : Hook., loc. cit. Habitat in Guadaliipa (rivière de Saint - Louis) , de Thiouville; Brasilia (Gaudich.); Mexico (Karwinski, 1827). Dimensions : Frondes stériles, 75 centim. de longueur, y compris les pétioles, qui ont environ le tiers de la dimension totale; la largeur est de 6-7 centim.: nous avons vu un spécimen ayant 11 centim. de large. = Frondes fertiles, 32 centim. de longueur, avec des pétioles de 16 centim.; la largeur est de 22- 24 millim. Les squames du rhizome atteignent jusqu’à deux centimètres de développement; celles des pétioles et des nervures médianes ont 8-10 millim. Cette plante ressemble à certains égards à VA. hybridum. Elle est infiniment plus robuste et plus grande ; les squames du rhizome sont absolument différentes; la lame fertile est immarginée , les nervilles sont rapprochées et seulement courbées vers leur point d’attache; elle est identique avec la planche donnée par M. Hooker pour VA. hybridum , qui diffère de la plante de M. Bory. 11 était difficile d’accorder les synonymies données par les auteurs ; mais dans la Circonstance dont il s’agit nous avons dû nous en rapporter aux spé- cimens authentiques communiqués par le voyageur qui , le premier , a fait connaître ces deux plantes , l’une des Antilles et 1 autre de Bourbon. L’A. erinaceum a quelque analogie par la forme des frondes et les squames du rhizome avec 1 A. alismœfolium , qui est absolument glabre; il se rapproche aussi de la planche 135 de Plumier, que les auteurs rapportent à VA. longifolium de Jacquin et qui est représenté parfaitement glabre. Nous pensons que c est là VA. hybridum que M. Gaudichaud a observé au Brésil. Les développements que donne Cavanilles [loc. edi) pour son A. Ji/nbriatum, semblent se rapporter assez exactement à cette plante; mais comme elle n a point été figurée par cet auteur , nous ne pouvons rien décider. \\ ( 42 ) 42. Acrostichum undulatum, Willdenow. Frondibus squamosis, squamis rufidulis , in lamina sparsis, prostralis , in petiolis longioribus, patulis ; sterilibus oblongis, emarginatis , obtusiusculis , basi rotundatis ; fertilibus acutis, lanceolatis, longe stipitatis , utrinque dense squamosis , squamis setaceis rigidis, venulis furcatis , petiolo crasso ; rhizomate repente , squamis f usais, lanceolato-subulatis , dentatis ; sporangiis annulo 11 crenulato , sporis ovoideo-subreniformibus , papillatis . Acrostichum undulatum, Willd., Spec.pl., Filic ., 105; Kaulf., Enum.filic., p. 61. — A. podotrichurn , Desv., Journ. de bot., 1813, 271. Teste specim. auctor t in kerb. Juss. Olfersia undulata, Presl, Tentam. pterid. , p. 234. Icônes : Plumier, Fil. , t. 126 ( bona ). Habitat in insula Martinlca , arborum truncis ad ripas, nec non in Mauritio (Commers., Herb. Juss.), ad fiuvium album (Rivière blanche). — F. S. in herb. Juss., ex Commers.; in herb. Bory. Exsiccatum : Sieber, Herb. Mart., n.° 346. Dimensions : Cette fougère atteint 32-33 centim. de hauteur sur 4-5 de large; la fronde fertile a la même longueur, mais le stipe est deux fois et demie plus long. Cette plante est hérissée de poils squameux, qui en envahissent plus ou moins complètement toutes les parties. Kaulfuss la dit prolifère vers le sommet, qui est échancré, et vers la nervure médiane dépourvue de squames ; les frondes stériles rappellent la scolopendre officinale ; nous avons sous les yeux une fronde cordiforme à la base. Cette espèce, l’une des plus anciennement connues, est facile à reconnaître à ses squames éparses , à ses nervilles écartées les unes des autres , et à ses frondes ayant leur plus grand diamètre vers leur tiers inférieur. Cf. A. villosum, Sw. 43. Acrostichum apodum , Kaulfuss. Frondibus sterilibus oblongo-lanceolatis , membranaceis , sessilibus , lamina longe attenuata , acuminata, acumine longe lineari, margine inlegerrimo , ciliato , ciliis squamiformibus , angustissimis , longis , rufescentibus , mesonevro crasso , proéminente ; fertilibus duplo minoribus, sessilibus, margine nudo ; rhizomate crasso, horizontali, paleaceo; sporangiis rotundis , parois, annulo 11 articulato, sporis ovatis, membranula cinctis. — Planta per siccitatem fuscescit. Acrostichum apodum, Kaulf., Enum.filic., p. 59; Spreng. , Syst. veg., IV, 34; Hook. et Grev., Icon. filic., tab.. 99.— A. melanostictum , Blurne, Filic. J avec , p. 26. Olfersia apoda, Presl, Tentam. pterid., p. 233. Icônes : Blume, Fil. Jav., t. VII; Hook. et Grev., loc. cit.; in speciminibus nostris , ex Cayenna provenien- tibus , frondes acumine longiori donatæ sunt. Sporas reticulatas ex icône citata auctorum anglorum non vidimus. Habitat in insula Monserrat ( Ryan , in herb. Wallich), in insula S. Vincentio (Guilding), in Cayenna (Poiteau), in Java septentrionali (Blume?). Dimensions : Les frondes stériles peuvent atteindre jusqu’à 50 centim. de longueur sur 5-6 centim. de largeur; la partie du sommet, qui est acuminé, n’a pas moins de 3-4 centim. = Frondes fertiles, 20 -25 centim. de long sur 2 de large. Les nervilles, qui sont parallèles et bifurquées, atteignent la marge. Cette espèce curieuse est parfaitement distincte; la squamescence la rapproche de VA. hybridum, dont elle diffère sur tous les autres points. Nous avons vu dans l’herbier du Muséum de Paris VA. melanostictum de Blume à l’état stérile; nous le rapportons à cette espèce. Il doit les taches qui recouvrent les lames et qui lui ont valu son nom, à la présence d’un petit champignon parasite. C’est une espèce à faire disparaître. Les spécimens que nous avons sous les yeux ont des frondes brusquement et très -étroitement acuminées. 44. Acrostichum scolopendrifolium, Raddi. Frondibus sterilibus lanceolatis , subcoriaceisyœpe acuminatis , basi subcordatis, margine repando, ciliato , petiolis squamis ferrugineis , longe acutatis , ciliatis, patulis, vestitis , mesonevro robusto , squamoso, subtus prœcipue costato ; fertilibus ovato - lanceolatis , basi ovato - subtruncatis , glabris ; petiolis in omnibus squamosis ; rhizomate crasso, squamis mollibus , ovatis , vestito ; sporangiis rufis , annulo lato, 11 articulato, sporis ovoideo-reniformibus. Acrostichum scolopendrifolium, Raddi, PI. bras., p. 4, t. 16, exclus, synonyrn. ; Link , Enum.filic., 149. Olfersia scolopendrifolia , Presl , Tentam. pterid . , p. 235. Icônes : Raddi , loc. cit. Habitat in Brasilia ( Mandioca , circa Rio Janeiro ). — F. S. S. in varus hh. Dimensions : La longueur totale de la fronde stérile est de 40-45 centim., et la largeur de 5 centim.; la lame seule mesure 30-32 centim.; le stipe s’élève de 10-13 centim. = La fronde fertile a une longueur de 20-24 centim., sur 3 centim. de largeur; le stipe et la lame se partagent cette dimension. Dans la planche de Raddi les dimensions des lames stériles atteignent 56 centim. Cet auteur, qui a rap- proché cette espèce de VA. kybridum de Bory, n’avait probablement pas été à même de comparer les deux espèces. 45. Acrostichum hystrix , Kunze. Frçndibus sterilibus linearibus, oblongis , basi attenuatis , apice acuminatis , marginatis, glabris , margine dense curvato-squamosis , mesonevro valido, supra parce canaliculalo , subtus stipiteque brevi densius squamis nigris , rigidis , divaricato-reflexis , opacis , integris , horridis , nervillis tenuioribus, approximatis fer- tilibus ignotis. Acrostichum hystrix, Kunze, Plant, crypt. ab Ed. Pœppig, Collect. Linn., IX, p. 26. Habitat in sylvis densioribus Peruviœ ad Pampayaco , Pœppig; in Mexico (Karwinski). — V. S. in Herb. Kunze ex Pœppig. Dimensions : La longueur totale de la fronde est de 63 centim., sur 6 centim. environ de largeur; le stipe atteint à peine 7 centim. Nous le croyons tronqué. Cette plante est incomplètement connue et pourtant fort distincte. Les écailles qui marginent la lame sont petites, brunâtres, à base ovale, longuement subulées et courbées de bas en haut. 46. Acrostichum platynevron , F., pi. IV, fig. i. Frondibus lanceolatis, membranaceis , debilioribus , uirinque acutis , basi in petiolo desinentibus ; sterilibus mar- gine undulatis , mesonevro subtus et infra piano, colorato , laminis ciliatis , squamis piliformibus , rufidulis, sparsis tegentibus, petiolo brevi ; fertilibus minoribus, longius petiolatis • rhizomate crasso , squamis auguste oblongis, dentatis , rujis , pellucidis ; sporangiis rotundatis , magnitudine mediocri , annula 11 arti- culato , sporis ovoideis , translucentibus , episporio delapso. Habitat in San-Yago de Cuba ad arbores. — V. S. in herb. Bory. Exsiccatum : J. Linden , n.° 2056. Dimensions : Frondes stériles, longueur totale, 22-25 centim., avec le pétiole, qui atteint à peine 4-5 centim. La plus grande largeur, qui se trouve vers le tiers supérieur, mesure 3 centim. = Frondes fertiles, proportion infé- rieure à celle des frondes stériles; nous ne croyons pas devoir l’indiquer, le spécimen sur lequel nous faisons notre diagnose étant jeune. 47. Acrostichum micradenium , F., pl. VIII, fig. î. Frondibus glaberrimis ; sterilibus membranaceis , ovato- lanceolatis , acuminatis, basi attenuatis , viscosis ; laminis glaberrimis , membranaceis , translucentibus , glandulis pellucidis , concoloribus , lucidis coopertis ; petiolis tenuioribus, sulcatis , basi parce squamosis, nervillis prominentibus , angulum 60° aperientibus ; rhizomate repente , flexuoso , crassitucline pennæ columbarum, squamis linearibus, acutis , fuscis cooperto. Habitat in insulis Sandwich , ubi illud colligebat clar. Gaudichaud anno 1 836. — F. S. S. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 30 centim. environ; la lame est un peu moins longue que le pétiole; la pointe des frondes a 9-11 millim. ; largeur, 20-22 millim. Cette espèce, quoique stérile, sera facile à reconnaître aux petites glandes qui recouvrent les lames et qui secrétent une matière visqueuse, à laquelle les frondes doivent un aspect vernissé fort remarquable. La consistance des lames est presque papyracée. Elle est de tout le genre celle qui mériterait le mieux l’épithète de viscosum , donnée à une espèce de Bourbon. B. Frondibus linearibus. * Margine integris. 48. Acrostichum Herminieri, Bory et Fée, pl. XL Frondibus sterilibus coriaceis , glabris, linearibus , elongatis , acuminatis , subsessilibüs , in petiolo desinenti- bus , squamis depressis , supra laminas sparsis , margine revolutis , repanclo-undulatis , mesonevro inferne depresso , superne canaliculalo , nervillis subhorizontalibus furcalis , subimmersis ; fertilibus sessilibus , lanceolatis , acutis, sexduplo minoribus ; rhizomate crasso, repente, squamoso , fibris elongatis, villosis , ramosis , squamis fulvis , lucidis, longissimis , angustis ; sporangiis hermesinis, rotundis , annulo lato, 11 articulato , sporis ovoideis, episporio tuberculoso. — Siccitate fulvum. Habitat in Guadalupa (L’herminier), nec non in Guyana gallica (Leprieur, 1834), in Bahia (Blanchet). — F. S. S. in herb. Bory aliisque. Dimensions : Les plus longues frondes stériles peuvent atteindre jusqu’à 90 et même jusqu’à 110 centim., sur une largeur qui ne dépasse guère 4 centim. Les frondes fertiles sont aussi larges, souvent sessiles, et 5 à 6 fois plus courtes; les squames du rhizome dépassent souvent 3 centim. ( 44 ) Le stipe, quand il existe, est court et bordé par une lame décurrente; la pointe qui termine les frondes est roide et presque piquante; les frondes fertiles sont radicales, lancéolées; elles ont une teinte brune, rougeâtre supérieurement, et sont couvertes en dessous de sporanges de couleur rouge kermès ou ferrugi- neuses. Cet aciosticfue gigantesque croit en touffes; il est coriace, roide, opaque et couvert de squames aplaties éparpillées , sa couleui est glaucescente. IM. Bory lavait donne a M. Mougeot sous deux noms sous ceux d 'A. zosterœfolium et d 'A. Herminieri : le premier est caractéristique , cependant nous avons préféré le second , qui rappelle le souvenir d’un homme modeste qui a rapporté des Antilles en Europe une foule de matenaux précieux, dont d était fort capable de tirer un parti scientifique, et qu’il a généreusement donné à ses amis pour les étudier et les faire connaître. 49. Acrostichum dissimile, Kunze. Frondibus sterilibus oblongo-linearibus , longe ad basin attenuatis , apice acuminatis , mesonevro valido, rufes- cente, nervillis remotis , tenuioribus, angulum circa 85° aperientibus , supra tenuissime albo-squamulosis , squamis ciliatis, subtus glabris , petiolo parce squamoso ; fertilibus sublinearibus , supra dense pallide squamosis; petiolo elongato , marginato , squamoso ; sporangiis tabacinis , subrotundis , Il articulais , articulis remotis , sporis magnis , nudis lœvibus , ovoideis, ab episporio vestitis subpapillosis. Acrostichum dissimile, Kunze, PL crypt. ab Ed. Pœppig , Collect. in Linnæa, IX, p. 28. Olfersia dissimilis , Presl, Tentam. pterid., p. 234. Habitat in Penwia ad Cassapi, nec non in Mexicana republica, pr ovine. Vera-Çruz (Linden). — V. S. autogr. in herb. Kunz., ex Pœppig, et in herb. Webb., ex Linden, n.° 33. Dimensions : Frondes stériles, longueur totale, 50-60 centim., le pétiole très-court est ailé; largeur, 4 centim. zz Frondes fertiles, longueur 38 centim.; le pétiole atteint 14 centim. environ ; il est ailé; largeur, 15-18 millim. Cette espèce, qui n’a pas de caractères bien tranchés, prend place à côté de VA. obductum de Kaulfuss; elle est remarquable par la grosseur considérable de ses spores, revêtues d’un épispore d’apparence papilleuse ou même villeuse. Elle a aussi une grande analogie avec VA. elongatum du même auteur , mais la nervation est différente; dans celle-ci les nervilles sont rapprochées les unes des autres; elles sont au contraire écartées dans l’espèce dont nous nous occupons. 50. Acrostichum unitum , Bory. Frondibus elongatis, linearibus, utrinque acuminatis , margine integro , angustissime revol uto , basi longe decur- rentibus , coriaceis, opacis , glaberrimis ( in specimine Boryano) , petiolis longis , depressis, lœvibus, articu- lais ; fertilibus conformibus , superne subfuscis ; rhizomate crassitudine pennœ corvinis , repente, squamis lanceolatis donato ; sporangiis ovoideis , annulo 11-12 articulato , articulis remotis , sporis rotundato-irre- gularibus , episporio crasso vestitis. — Planta in kerbariis fulva. Acrostichum unitum, Bory, Herb. — A. affine, Galeotti , Foug. Mexic., p. 24, pl. 3, fig. 1? Habitat in Peruvia (Dombey) , in Martinica (Desvaux), in monte Orizaba Mexicanorum ad altitucl. 3000 — 3400 rnetr. (Galeotti?). — V. S. S. in herb. Bory. \ Dimensions : Longueur totale de la fronde stérile, 40 centim., sur 20-25 millim. de largeur; les pétioles atteignent 20-22 centim.; la fronde fertile a des dimensions presque semblables, quoique un peu inférieures; les débris de la base des pétioles ont 10-12 millim. de hauteur. Cette espèce a une consistance ferme et une forme allongée. Elle est opaque, glabre dans le spécimen que nous soumettons à la diagnose. Le pétiole est profondément caniculé et le mésonèvre dilaté largement. Nous ne sommes pas certain que ce soit là l’espèce figurée par MM. Galeotti et Martens sous le nom (FA. affine ; cependant la chose nous paraît vraisemblable. Elle a, toutefois, des proportions inférieures à l’espèce rapportée par Dombey , et nous ne voyons pas les rapports qui existent entre elle et VA. Scheidei, dont les botanistes belges rapprochent leur A. affine. 51. Acrostichum falcatum, F., pi. XXI, fïg. i. Frondibus linearibus, acuminatis , falcatis , rigiclis , opacis, basi attenuatis, laminis inferioribus squamis ovato -lanceolatis , sparsis , circa mesonevron prœcipue sitis , superioribus glabriiisculis ; fertilibus utrin- que acutis , attenuatis, vix falcatis , longioribus , petiolis depressis, canaliculatis , mesonevro leviter canali- culalo ; rhizomate repente, crassitudine pennœ anseris , squamis ovatis , obsilo , fibrillis longis, ramosis , pilis redis, aureis donatis; sporangiis rotunclis , subglobosis, annulo crenato, 12 articulato, sporis rotundo- ovoideis , episporio granuloso , persistente. — Siccitate fuscescit. Habitat ad rupes muscosas inter arbores et arbustos Borboniœ (Lepervanehe et Richard). — V. S. in herb . Bory et herb. Vindob. Exsiccatum : Hügel ( Asia ) n.° 3459, in Herb. Vindob. Dimensions : Les plus longues frondes stériles ont environ 30-36 centim. de longueur sur 22-25 millim. dans leur plus grande largeur; les frondes fertiles atteignent 40 centim. sur 2 centim. de largeur. Les pétioles sont aux lames : : 2 : 3 . ( 45 ) Dans celte espèce les lames sont sensiblement acuminées, la marge est un peu ondulée et le mésonèvre sensiblement canaliculé. Les squames du rhizome sont ovales et Conservent cette forme à la base du pétiole ; celles des lames sont déchiquetées , épaisses et incolores. Cette espèce, fort distincte, a le port de F A. salici- folium, dont elle s’éloigne par tous les autres caractères. Nous avons sous les yeux un spécimen dont la fronde est légèrement ovoïde. 52. Acrostichum Martinicense , Desvaux. (F., pl. XVI, fig. 3.) Frondihus rigidis , coriaceis , opacis, linearibus , longissime attenuatis , decurrentibus , glaberrimis , lœvibus; ner- villis angulum acutum 45° aperientibus , marginïbus reyolutis ; fertilibus vix lalioribus , petiolo longiori , marginibus plants, répandis, mesonevro lato, canaliculato , junioribus marginïbus plicatis ; rhizomate repente, digiti minimi pueri crassitie ; squamis lanceolatis , cum processibus longissimis , articulatis , spar- sim strangulatis ; sporangiis fulvis , annulo 11 articulato, pedicello longo latoque , sporis rotundo-ovoi- deis , fuscis , episporio inœquali, submembranaceo , nudis ovatis , pallidis. Acrostichum Martinicense , Desv. , Herb. Mus. Paris. Elapkoglossum glabellum , J. Sm. , in Lond. Journ., I, 197. Habitat in Guadalupa ( Matouba ) supra arbores vetustas (de Thiouville , 1844), Guyana gallica (Leprieur, herb. Webb.), Madagascar (Goudot). — F. S. S. in herb. Bory. Exsiccatum ; Schomburgk , Guyana anglica, n.° 447. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 30-34 centim. (stipe, 8-10 centim.), largeur, 10-12 millim. = Frondes fertiles, longueur, 27 centim., largeur, 14-15 millim. Cette plante a le port et la consistance du Pleopeltis percussa, Hook. Les frondes fertiles, dans leur jeu- nesse, ont leurs marges pliées de dehors en dedans; or, comme elles n’atteignent pas la marge et laissent voir une partie des capsules non encore développées , on croirait avoir sous les yeux un tænitis. 53. Acrostichum leptophyllum , F., pl. XVII, fig. i. Frondibus linearibus, obtiisiusculis , basi attenuatis , petiolis helveolis , squamis ovatis, acuminatis , dentatis ; sterilibus brevioribus , cr assis , mesonevro auguste canaliculato ; fertilibus majoribus , longius petiolatis ; rhizomate repente, crassitie pennce anserinœ , squamis fulvis , mollibus tecto ; sporangiis 12-14 articulatis , sporis episporiatis , brunneis, rnembranaceis. Habitat in Brasilia (Blanchet) n.° 548; Sierra Jacobina. — V. S. in herb. Webb. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 20 centim.; le pétiole est à la lame ”1:2; largeur, 8 millim. = Frondes fertiles, 27 -35 centim.; le pétiole égale la lame en dimension; largeur, 8 millim. Cette élégante espèce est très-férace; elle diffère de VA. Martinicense par des pétioles libres de tout paren- chyme et paléacés à la base , par des lames terminées en pointe mousse , par la nature des squames du rhizome, etc. 54. Acrostichum Aubertii, Desvaux. (F., pl. XVIII, fig. i.) Frondibus linearibus, acutis , integerrimis , margine undulato , basi attenuatis , rnembranaceis , pellucidis , meso- nevro paleaceo, nervillis furcatis , angulum acutum 45° aperientibus , marginem non attingentibus , apice tumido, pellucido , sub lamina superiori impresso , stipite helveolo , tenui , paleaceo , squamis ferrugineis , longe acuminatis ; fertilibus conformons, minoribus , petiolo longiori ; rhizomate crasso, dense paleaceo , fibnllis tenuioribus , villosis onusto ; sporangiis ovoideis, annulo angusto , 1 1 articulato, sporis subrenifor- mibus , minutim punctatis. Acrostichum Aubertii, Desv., Journ. bot., 1813, p. 272. Habitat in Borbonia ad truncos putrescentes montium (Bernier, Richard, Lepervanche). — F. S. in herb. Juss. ( autogr .). Dimensions : Les plus longues frondes stériles atteignent jusqu’à 40 cent, de longueur, sur environ 20-22 mill. de large. Les fertiles ont un tiers de moins , mais les lames sont beaucoup plus courtes et le pétiole trois fois plus long; il mesure environ 18 centim. Cette charmante espece est fort distincte. Les frondes stériles sont linéaires, flexibles et membraneuses; le petiole et le mésonèvre ont une couleur de paille; la marge est ondulée; l’extrémité ponctiforme des nervilles est colorée et se dessine en relief sur la lame supérieure , parsemée de squames rubigineuses; la fronde infé- rieure est plus courte, mais la lame est comparativement plus large. Les pétioles sont hérissés de squames, ainsi que le rhizome , qui est de la grosseur du petit doigt d’un enfant. 55. Acrostichum viscosum, Swartz. Frondibus sterilibus lineari- lanceolatis , acuminatis, subrigidis , punctulatis , integris , glabriusculis , mesonevro squamato , basi laminarum gibbosa , dein piano aut canaliculato , nervillis extremitate tumidis , marginem non attingentibus, petiolis in omnibus ruf es centibus , punctulatis, viscidis ; fertili auguste lineari , acuta , 12 ■I ( 4G ) furfuraceis vestita ; rhizomate crasso, repente, squamîs Jlexilihus , laxe imbricatis , rufis, , linearibus , subdenlatis ; sporangiis ovoideis , annulo lato , 11 articulato , sporis rotun- dis , episporio membranaceo tectis. — Siccilate murinum. Acrostichum viscosum , Sw. , Fl. Ind. occid., p. 1591; ejusd. Syn. filic. , p. 10 et 193; Willd. , Spec.jïlic., p. 103, sp. 8 . — A. petiolatum, Ventenat in Sw., Flor. Ind. occid., p. 1 588.— A. Plumieri , Desv. inkerb. Olfersia viscosa, Près!., Tentam. pterid. , p. 234. Icônes: Hook. et Grev., Filic., tab. 61 ( optima ); Plum., Filic., tab. 129, rudis, abusive frondïbus amplioribus, margine undulato. Habitat, ad truncos arborum Jamaicœ (Willd.), Guadalupœ (Plier mi nier) , Sancti Vincenti (Guilding); in An- clibus peruvianis (Mathews). Exsiccatum : Sieber, Flor. mixta, n.° 184. Dimensions : Frondes stériles, 40-45 centim. , sur 2 centim. de largeur; pétiole, 15 centim., généralement plus court dans le type que dans la variété. = Fronde fertile, de même longueur, ayant à peine 5-7 mill. de largeur. /3- Salicifolium, F. Frondibus slerilibus lineari-lanceolatis ,/irmis ; fertilibus obtusiusculis, angustis : rhizomate repente , squamis rigidis , crassis , atro-f uscis , in petiolis stellalis ( relic/ua ut in- typo ). — Siccitate helveolum. A. salicifolium, Willd., Herb.; Kaulf., Enum. filic. , p. 58; Blâme, Filic. Java: , p. 27 , exclus, synonym. ; Sprcng. , Syst. veg., IY, p. 33. — A. lanc folium, Desv., Journ. de bot. , 1 8 13 , p. 272 . — A. tomentosum , Bory, in Willd., loc. cit ., p. 102 , non Bory herb. Olfersia salie folia, Presl, loc. cit., p. 234 . Habitat in insulis Borbonia , Mauritio , Java et in aliis locis Indice orientalis. Exsiccatum: Sieber, Syn. filic. , n.° 28 . Mêmes dimensions que dans le type. L’A. viscosum , Sw. , et salicifolium, Willd., ne doivent les légères différences qui les séparent qu’à la localité où elles vivent ; on doit les considérer comme des variétés d’un même type. Si ces deux plantes étaient de la même contrée, elles ne devraient constituer que de simples formes individuelles; nées sous des latitudes différentes, leurs dissemblances acquièrent plus d’importance. Nous les avons étudiées sur de nombreux spécimens, tous authentiques; elles varient par la longueur des pétioles^ la longueur et la largeur des lames. Voici comment on peut résumer leurs caractères différentiels. lucentibus , longis Acrostichum viscosum, Sw. Fronde assez souple , de couleur brunâtre ( C . murinus ) après dessiccation , membraneuse. Squames du rhizome molles et flexibles, très-làchement im- briquées, dentées, de couleur fauve; — du pétiole in- distinctes, non étoilées, furfuracées ; lames stériles presque glabres ; lame supérieure des frondes fertiles furfuracée ou nue. Lames fertiles atténuées en pointe. Acrostichum salicifolium, Sw. Fronde assez roicle et de couleur pâle après dessiccation [G. helveolus ) . Squames du rhizome roides, épaisses, imbriquées, entières, de couleur très-foncée ( atro-fuscœ ) ; — du pétiole, étoilées comme celles de la lame , éparses sur les frondes , mais bien plus abondantes sur la lame supérieure de la fronde fertile. Lames fertiles obtusiuscules. 56. Acrostichum Preslianum, F., pl. XXIY, fîg. i. Frondibus lineari-lanceolatis , acutis , basi attenuatis , utrinque stipitecque glabris , margine costaque subtus raro squamulosis , fructiferis linearibus, obtusis , glabris (Presl, loc. cit)-, sporangiis ovoideo-obliquis , magnis, annulo latissimo , 12 articulato, articulis remotis, succineis , sporis magnis , fuscis , ovatis , ellipticis subreni- formibusque. Acrostichum ciliatum , Presl, Reliq. Hœnk., p. 15; Kunze, Pl. crypt.ab Ed. Pœppig, coll. Linn., IX, 1834, p.28. Olfersia ciliata , Presl, Tentam. pterid., p. 234. Habitat in sylvis densis ad Huanuco et Pampayaco Perwianorum. — V.S. in herb. Bory, neenonin herb. imp. Vind. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 42 centim., y compris le pétiole, qui a 12 centim.; largeur 2 centim.. = Frondes fertiles, longueur, 50 centim., avec un pétiole de 25 centim.; largeur, 9-11 millim. Il n’est pas possible de conserver le nom spécifique donné par M. Presl à cette plante. Il ri’y a rien de moins cilié. On trouve, il est vrai, quelques squames très -courtes sur la marge, mais on peut aussi en observer sur la lame, qui se présente presque toujours glabre dans les collections. C’est pour nous être long- temps arrêté à ce caractère que nous avons été dans l’impossibilité de la reconnaître, jusqu’à ce que des spécimens autographes se soient présentés à nous. On approuvera sans doute cette mutation de nom. L’A. Preslianum a des pétioles noirâtres à la base, anguleux, non visqueux, attachés vers la partie supérieure sur un rhizome cauliforme, irrégulier et comme déprimé; il est garni de très-longues fibrilles pinnées et tomen- teuses. Nous avons vu dans l’herbier du muséum de Paris un spécimen de cette plante, de moitié plus petit que ceux étudiés par nous dans les herbiers. 11 provient de M. Pœppig, et nous le trouvons détermine sous le nom à’ A. Lingua. Cette circonstance nous dispose à penser que cette dernière espèce , commune au Brésil, ne croît pas au Pérou. Ce spécimen est évidemment différent de la pl. XV, fig. 4 de Raddi, à laquelle M. Kunze renvoie ( Pl. crypt. ab Ed. Pœpp. collect., p. 28). Cette espèce a beaucoup d’analogie avec la précédente. 57. ÀCR0ST1CH0M PACHYDERMUM, F. Frondibus linearibus , jir mis , coriaceis , spissis ; sterilibus utrinque acutis , basi angustissime decurrentibus , margine revolutis , squamis pïlif omnibus , stellatis , in duabus laminis sitis , mesonevro supra canaliculato, infra piano, quadrangulari , apice frondis acuto, petiolis robustis , basi nigrescente , enodosa squamosaque ; fertilibus minoribus ; rhizomate crasso, squamis lanceolatis, laceris , fulvo -pallidis ; sporangiis ovoideis subrotundisque , pedicello longiusculo , sporis obscure oookleis , episporio opaco , granulato vestitis. Habitat in Brasilia (pr ovine. Min/ias Geraës ). — V. S. in Herb. A. Richard. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 34-36 centim. ; le pétiole fait à peine le tiers de cette dimension; la base, noirâtre, a 14-15 millim. seulement; largeur, 17-18 millim. Plante dure, épaisse, coriace, opaque, roide, à marge convolutée et à base décurrente. Les deux lames montrent des écailles piliformes , éparses et disposées en étoiles noirâtres. La fronde fructifiée dans le spécimen que nous avons sous les yeux n’est pas à l’état normal ; c’est une fronde fertile modifiée. 58. Acrostichum lineare, F., pi. xy, % 2 . Frondibus sterilibus linearibus , rigidis , opacis , basi apieeque acutis ( in speciminibus Kanzeanis attenua- tis) , nervi/lis rigidis , brevibus , marginem non attingentibus , summitate turgida, mesonevro prominente, paleolis remotis onusto ; fertilibus brevioribus , elongato-ellipticis ; rhizomate crasso, squamoso , frondibus approximatis emittente; sporangiis ovoideis, annulo 11-12 articulato , sporis ovoideis minutim granulosis. Acrostichum tenellum, Desv., Prod. in act. soc. Linn. Paris., 1827, esp. 36? — A. oligotrichum , Kunze, Herb. et Fl. Bras. ined. Habitat in montibus Orgaos Brasiliœ. — P. S. in herb. Moricand. Eæsiccatum : Gardner, PL Bras., n.°j98. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 20-24 centim.; largeur, 4-5 mill.; le pétiole est à la lame ”1:5. = Frondes fertiles, longueur, 14 cent.; largeur, 8-9 millim.; le pétiole est à la lame ”3:7. Plante roide, épaisse, opaque, à frondes naissant rapprochées sur un rhizome assez gros, paléacé, dont les écailles sont linéaires, lancéolées. La fronde fertile présente une lame lancéolée, ellipsoïde, pointue vers les deux bouts. La figure que nous avons donnée représente trop obtus le sommet des frondes stériles. Nous rattachons à cette espèce, mais avec doute, n’ayant vu ni la figure, ni le spécimen autographe, VA. tenellum de M. Desvaux , caractérisé par cette phrase : Frondibus cœspitosis linearibus , utrinque attenuatis , apice obtusiusculis , subtus supraque hirto pilosis ; ferti libus oblongis, petiolis brevioribus. Filix brasiliana, subquinque pollicaris, ferrugineo-pilosa . i 59. Acrostichum rubïginosum, F., pi. Y, fig. i, et pl. XIII, lîg. i ( minor ). Frondibus sterilibus linearibus , rigidis, utrinque acutis , curvatis , candicantib us , supra squamis membranaceis, applanatis, albis , fugacibus , vestitis , infra squamis stellatis , cinereis, sparsis onustis , petiolis canaliculatis , rubiginosis, duas species squamarum gerentibus, aliœ imbricatœ, sœpe candicantes, in centra pallide fusece , alice patulæ, sparsœ, nigrescentes ; fertilibus longioribus, linearibus, basi sensim angustioribus , acutis, supra squamis albis, laceris, applanatis vestitis; rhizomate repente, crasso, crassitie digiti minoris , frondibus approximatis, basi petiolorum nigricantium persistente , squamis nigris, rigidis, brevibus ; sporangiis ovoideis, 11-12 articulatis , sporis episporio membranaceis. Acrostichum Schiedei , Kunze, Analect. pterid., p. 10; ejusd. in Linn., 1839, p. 129; Galeotti, Foug. Mexic., p. 23, n.° 33. — A. nivosum, Kunze, in Bot. Zeit., Mohl et Schlecht., 1845. Habitat in Quito, Popayan, Bogota, Jalappa, Caracas ; Oaxaca (Galeotti), altitud. 2000-2500 metr. ; Bolivia (d’Orbigny, Linden et Moritz); Mexico (Lieboldt ); Brasilia, Minas Geraës (Yauthier); Sahara (Galeotti). — F. S. in herb. variis. Exsiccata : Linden, Mexic., n.° 550; Brasil., ex Yauthier, n. os 663 et 664; Galeotti, Mexic., n.° 6344; Moritz, Caracas, n.° 6; Quito, Hartweg, n.° 1489. V aricit frondibus minoribus , angustioribus , petiolis gracilioribus ( Peruvia ex Linden). Dimensions : Frondes stériles, longueur, 22-24 centim.; le pétiole est à la lame ”1:2; largeur, 9-11 millim. = Frondes fertiles, longueur, 40 centim.; le pétiole est égal en longueur à la lame; largeur, 9-11 millim. Cette plante se présente plus ou moins complètement envahie par des squames blanchâtres et étoilées , souvent piliformes; le pétiole est couleur de rouille et couvert de deux sortes de squames: circonstance qui peut en faciliter la diagnose. Il existe des spécimens avec des frondes stériles plus grandes que celles repré- sentées sur la figure que nous donnons de cette plante ; il en est qui ont ces mêmes frondes courtes et légèrement élargies. Après avoir comparé de nombreux échantillons, nous nous sommes convaincu que les A. Scheidei et nivosum de Kunze devaient être réunis. Cette espèce est polymorphe. Elle semble acquérir des dimensions plus considérables au Brésil qu’au Mexique. M. Kunze la rapproche, non sans raison, de Y A. salicifolium , Willd., variété de VA. viscosum. ** Margine sinuatis. 60. Acrostichum Feei, Bory, Herb. (F., pl. XVIII, fig. 2 .) Frondibus sterilibus auguste lanceolatis , s quamis paucis , sparsis fuscisque , basi petiolorum copiosioribus , apice obtusiusculis , attenuatis , petiolatis , superne undulato-crenatis , nervillis vix dentatis , ante marginem eva- nescentibus , angulum acutum aperientibus ; fertilibus ellipticis, longissime petiolatis, marginatis ; rkizo- mate caüliforrni, repente, squamoso , funiculi crassitudine , squamis lanceolatis, vix dentatis , acutis , laxe imbricatis ; sporangiis fusco-tabacinis, ovoideis , annulo crasso, 11 articulato , undulato , sporis irregu- lariter rotundatis, fuscis , episporio crasso, undulato. Habitat ad truncos vetustos Guadalupœ in locis rnontosis , circurn balneas thermalias Matouba dictas ( de Thiouville, 1844).— V. S. in herb. Bory. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 6-9 centim.; la lame est au pétiole "2:3; largeur, 6-8 mill. = Frondes fertiles, longueur, 5-7 centim; largeur, 4-5 millim. ; la lame est au pétiole" 1 : 5. Cette espèce est très -distincte; elle a le port du Polypodium serpens. Les frondes, assez écartées les unes des autres, sont portées sur un rhizome flexueux, rampant, couvert d’écailles fauves, lancéolées, presque entières et lâchement imbriquées. Les frondes sont ovales, obtuses et remarquables par les crénelures, qui occupent la moitié ou le tiers supérieur de la lame. Ces crénelures, très-marquées vers le sommet, s’effacent peu à peu, pour faire place à de légères ondulations. La base des pétioles est très - écailleuse ; les écailles ne sont plus que clair -semées sur leur partie supérieure; il en existe de fort petites, éparses sur les lames. Les frondes fertiles sont ellipsoïdes; la. lame est marginée et portée sur un pétiole ayant 4-5 fois leur longueur. Ce support droit, assez roide, est presque filiforme. 2. POLYLEP1DEÆ. A. Frondibus ovcilibus et ovali-lanceolatis. 61. Acrostichum blepharodes, F., pl. XXIV, fig. 5. Frondibus ovatis suborbicularibusque , breve acuminatis , ciliatis , mesonevro, margine integro et parte supe- riori petiolorum pilos rufos, longe attenuatos , gerentibus ; rkizomate paleaceo , squamis crispis , ovoideo- elongatis, s car io sis , margine dentatis ; fertilibus ignotis ( forsan status juvenilis ? ). — Siccitate fuscum. Acrostichum crinitum , Galeotti, Fil. Mexic. , p. 25, non Sw. Habitat circa Fera-Cruz et Jalappa, in rupibus vulcaneis umbrosis ; 3000 altitud. Exsiccatum : Galeotti, Pl. Mexic., n.° 6297. Cette espèce est incomplète, mais distincte. Dimensions : Fronde longue de 15 centim.; la lame, dans sa plus grande largeur, a environ 45 millim. de large; stipe grêle, un peu moins long que la lame; rhizome dépassant les dimensions d’une plume d’oie; de grandes fibres brunâtres, presque simples, garnies de longs poils jaunâtres, le fixent sur le sol. Le spécimen que nous décrivons est stérile et sans doute inférieur aux proportions ordinaires. M. Galeotti, trompé par quelque analogie de port, a pensé que cette plante devait être rapportée à VA. crinitum de Swartz; mais dans cette dernière espèce la nervation est réticulée , tandis qu’elle est libre et formée de nervilles parallèles, bifurquées dans VA. blepharodes. Lorsque cette belle espèce reparaîtra fructifiée dans les herbiers, il faudra en compléter la description. Elle se rapproche par les lames de VA. hybridum, plante, comme on sait, très -multiforme ; toutefois les squames du rhizome sont tout à fait différentes. M. Presl , qui a placé VA. crinitum de Swartz parmi ses Olfersia, avait peut-être vu la plante de M. Galeotti; il serait difficile, autrement, de comprendre l’erreur dans laquelle cet estimable auteur est tombé. Aucune espèce connue ne mérite mieux l’épithète de ciliatum, mal à propos donnée à une espèce presque glabre ( cf. A. Preslianum) . 62. Acrostichum Lindenii, Bory. (Pl. XVIII, fig. 5.) Frondibus ovatis , aliis apice rotundatis, aliis apice acuminatis, longissime petiolatis , petiolo gracili , flexuoso , squamis piliformibus , rufis , remotis obsitis , margine cihato , nervillis subjlabelliformibus , marginem non attingentibus , apice incrassato , pellucido ; fertilibus longioribus , lamina minon ovata; rliizomate repente , fibrillis villosis , rufidulis plane circumdato ; sporangiis pedicello articulato, annulo 11-12 articulato, sporis opacis , nigrescentibus , subovatis. Habitat in monte Orizabasensi ad nives œternas (Linden, 1838); in monte dicto Silla de Caracas (Galeotti); in Columbia ( H artweg, 1843, n.° 1525; forma major) V. S. in herb. Bory et Webb. Exsiccatum : Galeotti, Mexic., n.° 6263, in herb. de Lessert. Dimensions : Longueur des plus grandes frondes stériles, 10-12 centim., le pétiole faisant à lui seul les trois quarts de cette dimension; largeur, 15 millim. — La fronde fertile est plus longuement pétiolée, mais la lame est plus petite et obtuse. Le pétiole est grêle, flexueux, couleur de paille, chargé, ainsi que la lame, d’écailles roussâtres, élargies à la base, longuement acuminées et très -caduques. Les frondes se trouvent portées en grand nombre sur un rhizome entouré de fibrilles sous lesquelles il se dérobe à l’œil. Cette charmante espèce a le port d’une phanérogame; elle est nettement caractérisée par des nervilles très-épaisses, simples et bifurquées, distantes, renflées à leur extrémité, de manière à simuler une glandule pellucide, et formant une légère courbe de dedans en dehors. L’extrémité des nervilles est indiquée sur la lame supérieure par un enfoncement poncti- forme de couleur noirâtre. B. Frondïbus Linearibus seu lanceolato-lineciribus. * Squamis piliformibus seu squamiformihus , angustis. 63. Acrostichum brachynevron , F., pl. XXII, fîg. 1 . Frondibus elongatis , membranaceis , pellucidis ; sterilibus acutis , basi subrotundis , mesonevro squamis fuscis , sub lente vix dentatis onusto, supra obtuse canaliculato , nervillis tenuiorïbus , emergentibus , longe ante marginem subdentatam desinentibus , apice turgidis, rubro-translucentibus , impressis, angulum 45° aperien- tibus ; fertilibus angustioribus, suhfuscis mesonevro latiori helveolo ; sporangiis subrotundis , annulo lato, 1 1 articulato , sporis ovalibus, crassis. Habitat in Brasilia , provincia Minas Geraes. — V. S. S. Exsiccatum : Gardner, n.° 5928, in herb. Webb. , non alibi. Dimensions : Frondes stériles, longueur, -40 cenlim.; pétiole atteignant à peine la huitième partie de cette dimension; largeur, 25 millim. = Fronde fertile; elle est tronquée dans le spécimen que nous avons sous les yeux; largeur, 12 millim. Cette espèce sera facile à reconnaître à ses frondes stériles, membraneuses, dont les nervilles se renflent vers leur extrémité pour former un point transparent et rougeâtre; elles se terminent à un millimètre environ de la marge. Quelques-unes de ces nervilles sont unies accidentellement dans le spécimen que nous soumettons à la diagnose; il porte dans l’herbier de M. Webb le n.° 5928, qui, dans les autres collections, se rapporte à VA. rubiginosum. La plante que nous venons de décrire est tout à fait différente. 64. Acrostichum strictum, Raddi. Frondibus simp/icibus , herbaceis , sterilibus, lineari-lanceolatis , utrinque atténua tis , brevissime petiolatis ; fertili- bus angustioribus, linearibus, obtusiusculis , longius petiolatis , marginatis , utrinque squamoso villosis , squamis lanceolatis, ciliatis , in petiolo costaque diversis; rhizomate repente, squamoso ; sporangiis longe pedicellatis , annulo interdum fere compléta, sporis oblongis. Acrostichum strictum, Raddi, Pl. Bras., p. 3, tab. XV, fig. 3; Mart. , Flor. Bras., p. 84, t. 22. Olfersia stricta , Presl , Tent. pterid., p. 234, exclus, synon. Icônes : Raddi et Martius, II. cc. Habitat in locis variis Brasilia: ad rupes , præcipue prope Mandiocca. Dimensions : Longueur des frondes stériles, 24-25 centim. , et quelquefois plus, sur 15-18 millim. de large; pétioles ayant un peu moins de 3 centim. de hauteur; ceux des frondes fertiles ont des proportions inférieures; lames un peu obtuses, atteignant à peine 8 mil!, de largeur. , Les écailles des lames sont lancéolées et longuement ciliées. Dans la planche citée de Raddi les frondes fertiles sont presque aussi larges que les stériles. Ce même auteur rattache, mais avec doute, à la synonymie de cette espèce VA. lepidotum de son Synopsis fil. Brasil. , p. 32. Dans VA. villosum , dont nous avons vu un spécimen authentique (herbier de M. Webb), et qui est en tout semblable à la figure donnée par M. Hooker, les frondes ont des pétioles assez longs, les lames sont plutôt lancéolées que linéaires , et le parenchyme ne court pas sur le pétiole comme dans VA. strictum ; la lame est simplement terminée en pointe; enfin les écailles sont ici lancéolées, ciliées, tandis qu’elles sont piliformes dans VA. villosum. La figure que nous donnons de VA. villosum, variété Pœppigianum , ressemble beaucoup à celle de la plante de Raddi ; mais la squamescence est différente , ainsi qu’on peut le constater en comparant les descriptions. 65. Acrostichum villosum, Swartz. Frondibus lineari-lanceolatis ; sterilibus petiolatis, utrinque acuminatis, hirsutis, squamis piliformibus , simplicibus , ferrugineo-villosis,patuliSj lœviter undulatis seu integris, nervillis angulum 50° aperientibus, apice punctatis, puncto terminali translucido , subtus impresso, nigro, mesonevro vix perspicuo; fertilibus minoribus, superne pilosissimis , ovatis , acutis, rhizomate crassitie pennœ columbæ , fibris tomentosis emittente ; sporangiis pilis raris intermixtis , ovatis, 11-12 articulatis , sporis ovatis , episporio papillato , crasso vestitis. Acrostichum villosum , Swartz, Flor. Ind. occicl., 1592; Syn.fil., p. 10; Willd., Spec.pl., Fil., p. 103; Spreng., Syst. veg. , IV, p. 34; Kunze, Pl. crypt. ab Ed. Pœppig, Çollect. in Linnœa, IX, p. 31. Olfersia villosa, Presl, Tentam. pterid., p. 233. Icônes : Lamark, Illustr. des genres, tab. 865, fig. 4 ( pessima ); Hook. et Grev. , Icon. , tab. 95 ( bona ). 43 Habitat ad latera muscosa depressa montium Jamaicœ australis (Swartz); in sylvis montants ad Pampayaco Peruvianorum (Pœppig) . — F. S. autograpkum in herb. Webb. , cum annotatione Swartzii : typus delicatulus . Dimensions : Frondes stériles, 20-22 cent, de longueur, sur une largeur de 25 millim.; pétioles généralement assez courts. = Frondes fertiles, à plus longs pétioles; lame atteignant à peine 6 centim. de hauteur, sur une largeur de 15 millim. 11 est extraordinaire que l’on ait pu confondre cette plante avec V acrostichum décrit par Plumier sous le nom de Lingua cervina villosa minor , et figurée par cet auteur sous le n.° 110. Ces deux plantes sont tout à fait distinctes. Si la figure donnée par M. Hooker, loc. cit . , est fidèle, ce que nous sommes tout à fait disposé à penser, elle diffère tout autant de VA. kybridum, à côté duquel on ne peut le placer. C’est à tort que l’auteur anglais a représenté les spores réticulées. Dans VA. undulatum les squames sont exactement pareilles à celles de l’espèce qui nous occupe, étant longues, simples, de couleur roussàtre et éparses. Nous ajouterons qu’il existe de très-grands rapports entre ces deux espèces ; cependant la lame des frondes se termine aiguè'ment à la base dans VA. villosum , tandis qu’elle est arrondie dans VA. undulatum, Willd. Il peut être utile, au reste, de constater ces analogies, car les deux plantes appartiennent aux Antilles (cf. A. Plumieri, A. hybridum, A. strictum et A. undulatum). Val’. /3. PoEPPIGGIANTJM, F., pl. XV, fig. 2 . Frondibus sterilibus linearibus , elongatis , niembranaceis , tenuibus , acutis , basi in petiolo desinentibus , margine integro vix repando , petiolis aut nullis aut brevioribus ; fertilibus lanceolato -lineari , petiolo debili Ion go ; relie] ua ut in typo. ' A crostichum villosum , Sw. , loc. cit.-, var. /S et sphenophyllum , ejusd. Syn. pl. crypt. ab Ed. Pœppig, coll. in Linn. , IX, p. 32, n.° 68. Icônes : Kunze , loc. cit. Habitat ad arbores sylvarum prope Pampayaco, Permia, Bogota (Linden )•, forma minor ad scopulos Penezuelœ. Exsiccatum : Linden , n.° 865. Dimensions : Voyez R. flabellata. M. Kunze avait décrit cette espèce comme variété de Y A. flabellatum dans la Linnœa , en 1834. Plus tard, en 1837, dans son Analecta pteridographica, il la reconnaît comme espèce, et nous adoptons cette dernière opinion. Dans F A. flabellatum la lame des frondes est plus ou moins profondément incisée, et les frondes fertiles ont une marge très-apparente et lobée; dans VA. sphenophyllum la lame des frondes stériles est bipar- tite et cunéiforme, et la lame stérile obcordée est dépourvue de marge; les écailles du rhizome, étalées dans la première espèce, sont imbriquées dans la seconde. 4. Rhipidopteris tripartita, F. Frondibus sterilibus laciniatis , cuneatis , basi attenuatis, tripartitis , segmentis trilobato - subdentatis , petiolis squamis raris obsitis ; fertilibus basi cordatis , trilobatis , /obis rotundatis , integris vel sinuatis, petiolis longioribus, basi prœcipue squamosis; rhizomate repente ; sporangiis rotundis , annulo 11 articulato, sporis ovalibus. Acrostichum tripartitum, Hook. et Grev. , Fil., t. 118. Icônes : Hook. et Grev., loc. cit. Habitat in sylvis apud Esmer aidas , Columbia, arborum truncis (Jameson). Dimensions : Frondes stériles, 3 cent, de longueur, le stipe faisant les deux tiers de la longueur totale. = Frondes fertiles, 6 centim. de hauteur, le stipe ayant environ 5 centim. 5. ACONIOPTERIS , Presl. (Vide supra pag. 15.) 1. Aconiopteris sübdiaphana, Presl. Frondibus sterilibus coriaceis , oblongis , acutis , venosis , petiolatis , supra squamosis , subtus ferrugineo-punc- tatis , siccitate undulatis , nerv illis parallelo-furcatis , apice conniventibus ; fertilibus linearibus , petiolis costis medianisque squamosis , squamis patulis fuscis ; sporangiis stipitatis , rotundis, annulo lato, 11 arti- culato, sporis reniformibus. Aconiopteris sübdiaphana, Presl, Tentam. pterid. , p. 236, t. X, fig. 17. Acrostichum subdiaphanum , Hook. et Grev., Icon. Filic., tab. 205. Icônes : Hook. et Grev., Icon. Filic., loc. cit. Habitat in insula S. Helena. — F. S. St. autographum in herb. Mougeot. Dimensions , prises sur la figure donnée par Hooker, loc. cit. : Fronde stérile, 20-23 centim. de longueur, sur 3 cent, de largeur, le stipe ayant 9 centim. — Fronde fertile, 27 centim. de longueur; le stipe ayant 12 centim., sur un peu plus d’un centimètre de large. Cette plante est le type du genre aconiopteris de M. Presl. Les nervilles diffèrent de celles des véritables acrostichum , en ce qu’elles sont convergentes près de la marge. Ce sont des courbes qu’elles décrivent, et non des angles quelles forment, ce qui les fait différer des détails 1 et 2 de la planche 205 de MM. Hooker et Greville. Nous ne voyons pas non plus les prolongements figurés au-dessus du point de jonction des deux nervilles conniventes. L’épithète de subdiaphanum, , donnée à cette espèce, n’est pas fort juste, et beaucoup à' acrostichum la méritent mieux qu’elle. ( 80 ) ✓ 2. Aconiopteris obtusa, F., pl. XL, fig. 2 . Fronclibus sterilibus obovatis, apice late obtusis , basi acutis, in petiolo decurrentibus , marginatis , nervillis tenuiorb bus, fiabellatis, petiofo brevi , fasciculis vasorum tribus donatis ; fertilibus in specimine a me viso mutilatis ; rkizomate crasso ; sporangiis rotundatis, annulo 11 cirticulcito, sporis crassis , episporio membranaceo. Habitat in insulis Sandwich. — V. S. in herb. de Lessert ( autogr .). Dimensions : Frondes stériles, longueur, 22 centim. avec un pétiole de 6 centim. de hauteur, déprimé vers sa partie supérieure; largeur, 65 millim. Les nervilles sont écartées : elles se réunissent en arc vers la marge, qui est étroitement membraneuse. Le spécimen que nous avons sous les yeux provient de M. Gaudichaud; est-il bien dans les conditions nor- males quant à la forme générale ? 3. Aconiopteris longifolia , F. , pl. XLI. Frondibus lineari-lanceolatis , acuminatis , basi decurrentibus , membranaceis , in juventute pellucidis , margine tenui , scarioso , albo , inœquali cinctis , lamina inferiori squammulosa , squamis minoribus punctiformibus , lamina super iori glabra ; nervillis parallelis , basi curvatis, apice intense arcuatïm sejunctis, mesonevro rufo , superne auguste canaliculato , petiolo sulcato , squamis sparsis invadente ; Éjjerilibus conformibus , sed maxime angustioribus , longe acuminatis, purpurascentibus , nervillis tenuioribus , supra prominentibus ; rkizomate crasso, lignoso , fibrillis longis , ramosis , fuscis , squamis scariosis, ovato-lanceolatis , caducis, petiolis vestitis; sporangiis tabacinis , annulo lato, 11 articulato, sporis fuscis, rotundatis, papillosis . — • Siccitate fuscescit. Acrostickum longifolium, Jacq., Collect. , II, p. 105; Sw., Syn.filic., p. 9; Willd., Spec.pl., Filic. , p. 105, spec. 16; Spreng., Syst. veg. , IV, 34, spec. 22. — A. latifolium, Sw. , Syn.filic., 9; ejusdem, Flor. Ind. occid. , III, 1589; -"Willd., loc. cit. , p. 105; Spreng., loc. cit., p. 34. Olfersia longifolia, Presl, Tentam. pterid., p. 234. Candollea longifolia, Mirb. , Encycl. mètlu, Bot., I, p. 111. Polypodium rigidum ? Àubl. , Hist. des pl. de la Guyane f rang. , p. 963. Icônes : Plum., Filic., t. 135 (frons fertilis male). Habitat in Martinicœ arboribus (Hautissier) , in Guadalupa (l’Herminier), et verosimiliter in Jamaica, teste Swartz. — F. S. autographum in herb. imper. Vindob. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 1 mètre et plus, avec le pétiole, qui a environ 20 -22 cent.; largeur, 8-9 cent. — Frondes fertiles, de moitié plus petites dans toutes leurs proportions. Cette magnifique plante a des frondes semblables à celles de Y Asplénium Nidus (neottopteris , J. Sm.). Elles sont membraneuses, soyeuses et un peu luisantes. C’est bien là VA. longifolium de Jacquin, ainsi que nous avons pu nous en assurer dans l’herbier de Vienne, sur un spécimen de l’illustre auteur. Il existe une grande obscurité relativement à la détermination de VA. latifolium. Swartz en a décrit deux : un dans le Prodrome et l’autre dans le journal de Schrader. Nous avons vu donner ce nom dans les herbiers à des plantes bien différentes, celles-ci des Antilles, celles-là de Bourbon et de Maurice. Nous avons reconnu en elles VA. conforme, alismæfolium , macropodium, Sckomburgkii , etc. Sieber a aussi un A. latifolium, de- venu VA. Sieberi. On voit combien il existe de confusion. Le texte de Swartz ne peut servir à la dissiper. Cet auteur, dans sa Flore de l’Inde occidentale, rapporte la figure de Plumier à son A. latifolium; mais dans le Synopsis des fougères c’est au longifolium de Jacquin. Ces deux plantes sont toutes deux des Antilles. 11 semble que le seul caractère qui ait pu servir à les différencier est la disposition spirale des frondes fertiles exprimée dans la figure de Plumier; mais cette circonstance est tout à fait accidentelle. Willdenow et ses successeurs ont copié Swartz et ne fournissent aucune lumière nouvelle sur ces deux espèces à' acrostichum. L’une d’elles sera désormais facile à reconnaître à la soudure de ses nervilles vers la marge; l’autre restera douteuse, à moins qu’on ne juge que c’est avec raison que nous l’avons réunie à VA. longifolium. 4. Aconiopteris Richardi, Bory, herb. Frondibus sterilibus linearibus , utrinque acutis, a/iquando obtusiusculis , coriaceis , subtus infra squamis par- vulis caducis onusto ; fertilibus linearibus angustissimis , longius petiolatis , petiolis in omnibus squamosis, canaliculatis ; rkizomate repente, crassitie pennce anserinœ ; sporangiis fulvis , in senectute tabacinis, pedi- cello lato, articulato, annulo amplo, 1 1 articulato, articulis remotis, sporis crassis, brunneis, ovalibus, episporio persistente. Habitat in sylvis ad truncos , in insula Borbonia. — F. S. in herb. Bory. Dimensions : Longueur des frondes stériles, 20-25 centim., sur 15-18 millim. de large; pédicelles ayant environ le quart ou le cinquième de la longueur totale. Frondes fertiles plus courtes, plus longuement pédicellées, atteignant à peine 4 mill. de largeur. Les nervilles sont un peu écartées, simples ou bifurquées; elles se bifurquent près du mésonèvre et ouvrent avec lui l’angle de 60° environ. Cette espèce manque de caractères tranchés; mais la soudure des nervilles près de la marge la faisant entrer dans le sous -genre aconiopteris , il sera facile de la reconnaître. Les squames du rhizome sont lancéolées, à dents obtuses à la marge. ( 81 ) 6. OLFERSIA, Raddi. (Vide supra p. 15.) 1. Olfersia cervina, Kunze. Frondibus sterilibus pinnatis , rhachi glabro ; frondulis ovato -lanceolatis , integerrimis, rnarginatis , glabris , acuminatis, terminalibus stipitatis , lateralibus inferne suboppositis , superne alternis, basi obliquis , in petiolo brevi desinentibus , nervo medio nervillisque rufidulis , novellis simplicibus , pellucidis ; fertïlibus bipinnatis , frondulis linearibus pinnatis, frondulis 32-3 6 jugis, oblongis, planiusculis , coadunatis ; rkizomate repente, brevi , densissime fulvo-squamoso , squamis linearibus, longissimis , integris ; spàrangiis fulvis , rotundatis , stipitatis, annulo magno, 14-15 articula to , sporis ovoideis lævibus. Olfersia cervina , Kunze, Flor., 1824, 1, p. 312; Presl , Reliq. Hœnk. , p. 14, 1830. Polybotrya cervina, Kaulf. , Enum. Jilic. , p. 55, 1824. Acrostichum cervinum, Sw. , Syn. Jilic., p. 14 et 200; Willd. , Spec.pl., Filic., p. 120. Osmunda cervina, Linn., Spec. pl ., 1521. Icônes : Plum., Filic. , t. 154; Petiv., t. 8, fîg. 3; Hooker et Grev. , Icon. Jilic., t. 81. Exsiccatum : Martius, Fl. Bras., n.° 375. Habitat in Brasilia, Guadalupa , S. Maria, Martiriica (Heraud, M. me Rivoire) , Jamaica (Girard, de Bruxelles) , Columbia, S. Martha (Galeotti). — F. S. in herb. var. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 1 mètre à 1 mètre 25 centim.; des frondules, 20-24 centim.; rachis, jusqu’à la naissance de la première paire de frondides, 40-45 centim.; sur un diamètre de 7-9 mill. à la base; squames, 15-20 mill. et plus; largeur des frondules, 4-6 centim.; entre-nœuds, 4-6 centim.; circonférence du rhizome, 6-10 centim. == Frondes fertiles , longueur totale, 1 mètre 10 centim.; du rachis seul, 35-40 centim.; des plus longues frondules, 10-12 centim.; largeur des derniers segments, 2 millim. au plus; entre-nœuds, 4-5 centim. Cette espèce est assez variable; elle permet de constater plusieurs formes. * Forma gracilis : Frondulis sterilibus angustatis , J alcalis ? Jertilibus gracilioribus . Dimensions : 72 centim. de hauteur, y compris la pinnule terminale, qui atteint 14 centim.; largeur moyenne des pinnules, 2 centim. ** Forma laciniata : Frondulis basi integris , intermediis pinnatijido-laceratis. *** Frondulis basi sinuato-laceris , intermediis incisis ? superioribus angustis , pinnatifidis } sporangiijeris. * * * ’’ Frondibus Jertilibus tripinnatis. Elle varie aussi, suivant les lieux et suivant les âges, par sa consistance, tantôt membraneuse, comme papyracée et transparente, et tantôt opaque et coriace; quelquefois elle conserve sa couleur verte dans les herbiers, mais ordinairement elle y acquiert une couleur fauve très-prononcée. C’est lorsqu’elle croît dans les lieux humides que les frondules stériles se découpent et deviennent pin- natilides. 2. Olfersia corcovadensis , Raddi. Frondibus impari- pinnatis , alternis ; frondulis sterilibus ovato - lanceolatis , longe acuminatis, levissime margi- natis, integerrimis, subsessilibus , apice falcatis , basi cuneatis , lœte viridibus , nitidis , glaberrimis , petiolis helveolis, glabris, striatis ; fertilibus pinnatis , frondulis lineari-acuminatis , subsessilibus , petiolatis , mar- ginibus undulatis , ad for mam pinnatam tendentibus ; rhizomate crassitie digiti , Jibrillis lohgis emittente, squamis fulvis, longissimis, angustis, sub crispis vestilo ; sporangiis pallide fulvis, subglobosis , sporis irregu- laribus , membranula inæquali cinctis , episporio delapso reniformibus , vitreis. Olfersia corcovadensis , Raddi, Syn. Jilic. Bras., n.° 28; ejusd ., Fil. Bras., p. 7, tab. 14; Presl, Tentam. pterid., p. 235. r Polybotrya corcovadensis, Spreng. , Syst. veg., IV, p. 33. — P. Baddiana, Kaulf., Enum. JH. , p. 55. Acrostichum lineari folium, Presl [frons fertilis). Pteris ophioglossoides , Arrabid., Fl.Jlum., t. 84. Icônes : Raddi et Arrabid., II. cc.;Schott, Gen. Jilic., et Bauer et Hook. , Gen.Jil., t. 79 ( Tabulœ analyticæ ). Habitat in monte Corcovado , Bio Janeiro (Langsdorff), in Goyaz (Pohl); in insula Trinitatis (Hautissier).— V. S. sp. et cuit. Les spécimens que nous avons sous les yeux n’atteignent pas trois pieds de hauteur ; mais peut-être est-ce ici le lieu de constater une contradiction de Raddi : page 7 de l’ouvrage cité, cet auteur, en parlant de Y O. corco- vadensis , dit : F ilix tripedalis et ultra, et la plante qu’il figure n’atteint guère que le tiers de cette dimension, quoiqu’il prévienne, page 89 (explic. des planches) quelle est donnée de grandeur naturelle. Voici les dimen- sions des deux spécimens de l’herbier de M. Bory. l.° Brésil : Longueur des frondes stériles, 60 centim., le stipe ayant 32 centim.; des frondules, 13-14 centim., sur une largeur de 3 centim. — Longueur des frondes fertiles, 64 cent., le stipe ayant 41 centim.; des frondules, 8-9 cent., sur 3 mill. de large. 21 ( 82 ) 2.° La Trinité : Longueur des frondes stériles, 40 centim. au sommet de la pinnule terminale, qui est longue de 14 cent. ; le stipe a 17 cent, de haut. — Longueur des frondes fertiles, la même que celle des stériles; frondule terminale, 9 centim., jusqu’à la naissance du pétiolule, sur une largeur de 5 mill. Le port de cette plante, sa couleur, sa consistance, la forme des frondules et celle des spores, tout la fait ressembler à Y O. cervina sous un de ses états grêles; mais les frondules fertiles, au lieu d’être bipinnées, sont simplement pinnées , et c’est là la différence essentielle ; mais si l’on y regarde attentivement , il est facile de voir que ces frondules ont une tendance manifeste à se diviser, ce qui la rendrait identique avec Y O. cervina. Tel est l’état sous lequel se trouve un spécimen de l’herbier de Vienne, récolté par M. Pohl. Nous pensons donc qu’il ne serait pas impossible que YO. corcovaclensis fût une simple forme de YO. cervina. Ce qui tend encore à le faire croire, c’est que cette dernière plante est excessivement commune dans les herbiers, et que l’autre y est au contraire fort rare, ainsi qu’il doit en être d’une simple modification d’espèce. C’est sur le mont Corcovado qu’il faudra chercher , si elles existent , les modifications qui unissent ces fougères l’une à l’autre. 11 est utile de constater que la culture la modifie seulement dans ses proportions; elle agit principalement sur les frondules fertiles, qui s’élargissent et ne montrent de sporanges que vers les marges, laissant stérile la partie centrale. 7. SOROMANES, F. (Vide supra pag. 16.) 1. SOROMANES IINTEGRIFOLlüM, F., pl. XLII. Frondibus sterilibus pinnatis, cum impari libéra , frondulis ovato - lanceolalis , inferioribus oppositis, integris, basi et apice acutis , brève petiolatis , glaberrimis , mesonevro angusto , evanescente ; fertilib as pinnato-pin- natifidis , segmentis cuneatis, obtusis , petiolis in omnibus robustis , lœvibus , basi squamosis , squamis lon- gissimis , attenaalis , fulvis ; sporangiis rotundatis , annulo 16 articulato, sporis ovalibus , lœvibus, episporio late membranaceo. Habitat in Brasilia. — F. S. in herb. Alex. Braun. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 80 centim.; des frondules, 17 centim.; le pétiole égale la lame en dimension ; les écailles ont jusqu’à 2 centim. de longueur; largeur, 25-30 millim. ; des entre-nœuds, 7 -8 centim. = Frondes stériles, longueur, 60 cent.; des frondules, 10-12 cent.; des dernières partitions, 4 mill., sur une largeur de 8 mill. Les frondules stériles ouvrent un angle de 40° avec le rachis; les fertiles un angle de 20° seulement; les inférieures sont redressées. Cette plante est robuste et peut s’élever sans doute à un mètre. Elle diffère de l’espèce suivante non-seulement parce qu’elle n’est pas dentée, mais encore parce que toutes les frondules sont libres, tandis qu’elles se soudent au sommet dans le S. serratifolium , pour se terminer sous la disposition pinnatifide. 2. SOROMANES SERRATIFOLIUM, F., pl. XLIII. Frondibus sterilibus pinnatis, apice pinnatifidis , frondulis coaduntis, membranaaceis , brève petiolatis, lanceo- latis, acuminatis, serratis ( tôt nervillis , tôt dentibus) , basi integris, superne truncatis , inferne curvatis , nervillis in lamina superiori emergentibus , rhachi glabro , sulcato , sparse squamoso ; fertilïbus bipinnatis, petiolatis, frondulis linearibus , segmentis obtusis , marginïbus revolutis ; sporangiis magnis , pedicello lato, annulo 13-14 articulato, sporis opacis , nigrescentibus, rotunclato-angulosis , magnis, episporio per sistente. Polybotrya serrata, Galeotti, in herb. Bory. Habitat in Mexicana republica , Lagunetta (Galeotti). — F. S. in herb. Bory. Dimensions : Frondes stériles, longueur totale, 61 cent.; avec un pétiole général de 16 cent.; des frondules, 11-13 cent, (il en existe 9 paires sur le spécimen dont nous faisons la diagnose); la partie où elles sont soudées a environ 14 centim.; largeur un peu moins de 4 centim. , entre-nœuds 5 centim. sur 8 millim. de largeur. = Frondes fertiles, longueur 44 centim. (la fronde inférieure n’est peut-être pas complète?); longueur des frondules, 12-13 cent.; les supérieures ont à peine 3 millim. de largeur ; entre-nœuds , 3 centim. Cette plante est robuste, épaisse, à frondules coriaces et opaques; elle acquiert sans doute en son lieu natal des proportions plus considérables que celles indiquées plus haut. 8. STENOSEMIA , Presl. (Vide supra pag. 17.) 1. Stenosemia aurita, Presl. Frondibus longe stipitatis, ternatis , superne venis utrinque puberulis , frondulis sessüibus pinnatifidis , latei'ah- bus pinnatifidis, segmentis superioribus abbreviatis , obtusis, inferioribus lanceolatis , acutis , integris ; infima exteriore elongata, lato- lanceo lata , terminait pinnatifida , segmentis arcuatis , acutis, ultwus decur- rentibus ; fertilibus laciniis angusto-linearibus , costatis , sporangiis creberrimis obtectis, petiolis squamosis ; rhizomate lignoso, digiti crassitie , inferne radiculoso ; sporangiis pedicellatis , minimis , ferrugineis, annulo 12 articulato , sporis subglobosis , episporio vestitis fuscis. Stenosemia aurita, Presl, Tentam. pterid., p. 237, t. X, fig. 24 { fragm . analytica ). Polybotrya orientalis , Blume, Enum. pl. Jav., Filic. , p. 99. Polybotrya aurita, Blume, Fil. Jav., p. 15, t. 1. ( 85 ) Acrostichum auritum, Sw. , Syn. filic., p. 13, sp. 22, et p. 198; Willd., Spec.pl. , Filic., p. 112, æ/?- 3-1 ; Spreng. , Syst. veg., IV, p. 36, sp. 43. — A.Jloridum , Poir. Filix Florida, Rumph. , Ilort. Amb., VI, p. 78 , et t. 35 , fig. 1. Icônes : Blume, loc. cit., non Bauer et Hook. , Gen. filic., lab. 94 ( vide disquisitiones in généré). Habitat in sylvis humidis montis Javanici Nagara et in insula Nusa Kambangaz (Blume, Kolmann, Zœllinger) , in Philippinis (Cumiug) , in freto Bouton (Labillardière). — V. S. S. in herb. Bory, Webb, de Lessert, etc. Exsiccatum : Cuming, n.° 341, non Cumiug, n. os 295, 302 et 321. Variât frondïbus sterilibus pinnatis } trijugis ; apice pinnatifidis. Dimensions : Frondes stériles, longueur, 53 centim. ; frondules latérales, 16 centim. ; la terminale, 19 centim.; stipe seul, 13 centim.; largeur de la frondule terminale vers le centre, 11 centim. = Frondes fertiles, longueur totale, 57 centim.; la fronde seule, 8 centim. seulement (elle est peut-être tronquée); frondules basilaires, 8 centim.; les intermédiaires sont beaucoup plus courtes; largeur, à peine 1 mill. Dans le spécimen que nous ayons sous les yeux, les dimensions sont presque exactement les mêmes que celles de la planche I. re de Blume, ou très-peu inférieures. Les pétioles, attachés sur un rhizome ligneux, garni d’un petit nombre de fibres longues et robustes , sont d’un noir rougeâtre assez prononcé. Les nervilles primaires et secondaires conservent cette couleur. Les squames sont d’un brun rougeâtre, lancéolées et entières; elles ont 5 millim. de longueur. On trouve à l’aisselle des principales divisions de la fronde des bulbilles fructifères. Les frondules latérales sont courtement pétiolées; la frondule supérieure est pinnatifide. Les n. os 295, 302 et 321 de M. Cuming, donnés pour un stenosemia, appartiennent en totalité ou en partie au Pleocnemia leuceana de Presl (voyez plus haut page 17). 2. Stenosemia cicutaria, Presl. Frondïbus longe stipitatis , ternatis , in venis , subtus falvo-villosis , segmentis linearibus , acuminatis, integris , superiorïbus obtusiusculis , lateralibus infimis elongatis , lanceolatis , pinnatifidis, petiolo paleaceo. Stenosemia cicutaria, Presl, Tentam. pterid. , p. 237. Polybotrya cicutaria, Blume, Enum.pl. Jav., Filic., p. 100; Fl. Jav., p. 17, t. IL , Icônes : Blume, loc. cit. Habitat in sylvis humidis Javæ. — V. S. autograpk. Dimensions : Les frondes stériles, les seules qui soient connues, ont 16-17 centim. de lame, et 25 centim. de pétiole; celui-ci est d’un rouge brun et fort lisse. On trouve une bulbille à l’aisselle des principales divisions de la fronde. Le nom spécifique cicutaria ne convient en aucune manière et fournit une fausse donnée : elle a le port d’un pteris et la nervation des litobrochia. Les nervilles ouvrent généralement des angles fort aigus avec leurs médianes. 9. GYMNOPTERIS, Bernh. (Vide supra pag. 18.) I. Frondïbus subsimplicibus. 1. Gymnopteris subsimplex, F., pl. XL. Frondibus subsimplicibus, inæqualiter crenatis , glabris ; sterilibus lanceolatis , basi subrepandis, nervillis secunda- riis fiexuosis , nigrescentibus ; fertilibus angustioribus acutis ; sporangiis ovalibus , annulo 16 articulato , sporis episporio membranaceo. — Siccitate lurida. Gymnopteris subrepanda? J. Smith, Enum. filic. Cumingii. Habitat in Philippinis ( Luçon ). — V. S. Exsiccatum : Cuming, n.° 225, in herb. Webb., non in herb. de Lessert. Dimensions : Frondes stériles et fertiles ayant 30-32 centim. de longueur, les premières portant 5 centim. de largeur et les autres n’ayant que la moitié de cette dimension ; les pétioles n’excèdent pas 8 centim. Les frondes sont inégalement ondulées; il est possible qu’ elles passent à la forme pinnatifide. Nous avons du doute sur la synonymie de cette plante, que nous croyons différente du G. subrepanda de M. J. Smith, d abord parce qu il est assez difficile de rattacher à notre plante l’épithète de subrepanda , puisqu’elle est lobee, crénelée; ensuite, parce que, l’ayant vue dans l’herbier de M. de Lessert à l’état fertile, sous ce même n.° 225, nous la trouvons pinnée et tout à fait différente. nrtr As AL IL Frondibus pinnatis. * Apice pinnatifidis. 1. Gymnopteris semi-pinnatifida , F., pl. XLIV. Frondibus semi-pinnatifidis , membranaceis , sterilibus lurido-virentibus , frondulis lanceolatis , acuminatis , basi sub liberis , segmentis intermediis sessi/ibus, decurrentibus , apice lanceolato, sinuato , omnibus argute dentatis, %