MONOGRAPHIE PLANTES FOSSILES DU GRÈS BIGARRÉ un < guuuouu BT68 0000000000 TC TUE PAR Pas RAA P. Gene, ner 72 4 À PS DES COLLECTIONS DE LA FACULTÉ DES SCIENCES ET DU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE : DE STRASBOURG , Ü 388 000008000000000000000 et 2. MOUSE, DOCTEUR-MÉDECIN À BRUYÈRES. @ ETS + CS de” dl 7 Mile CS 12€ 1 È A LE Es 4 à premiére, 1 partie. - - Conifères ét ÉCaucés | Le à ns Fr . AVEC. Xvui LELANCHES. | 0 pr : 000000090%00900 00 "" “} 600000009900 (2020 { poc 2e PÉPR CC ON d 292900 DEP NT YU NS UC * av > 5; Û = = LERRERS DD LDL DL DL DID D EC PLOLO LC LS LS RRRELIS RAI O0UO OC Ü OC Û ( Ù (] (] Û û] oc JUUU re : Fe * #: a ‘> Was ANES RE Tr « A Monsieur Âougeot, Pire, DOCTEUR-MÉDECIN , CHEVALIER DE LA LÉGION -D'HONNEUR , MEMBRE DU CONSEIL GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT DES VOSGES. SON AMI ET SON FILS. GÉNÉRALITÉS. A pied de la chaine des Vosges , dans le fond et sur les flancs de quelques vallées creusées dans le grès vosgien , on rencontre un dépôt arénacé, consti- tuant la partie mférieure du terrain décrit par M. »’Arverri sous le nom de Trias, et connu sous la dénomination de grès bigarré (Bunter Sandstein des Allemands; new red Sandstone des Anglais en partie). D’après la théorie de M. Eure pe Beaumont, la formation de ce dépôt doit être rapportée à l'époque qui s’écoula entre le soulèvement de la chaîne principale des Vos- ges et le dépôt da muschelkalk qui le recouvre, et sa première dislocation doit être attribuée à un nouveau rehaussement de la chaîne vosgienne , qui, avant cette nouvelle catastrophe, ne formait qu’une série de petites îles dans la mer triassique , aux bords de laquelle venaient se déposer les débris 2 GÉNÉRALITÉS. de l’ancienne végétation des Vosges, dont nous allons nous occuper dans ce travail. j Le grès bigarré forme une zone ondulée, interrompue et plus ou moins accidentée, qui s'étend le long du pied occidental des Vosges, depuis le pays de Luxembourg jusqu’à Bourbonne-les-Bains, contourne le versant méridio- nal des ballons et se dirige vers Belfort, où elle ne forme plus qu’une longue série de lambeaux longeant le pied oriental de la chaîne et s'étendant Jus- qu'à Neustadt-sur-la-Haardt, dans le Palatinat. Comme nous venons de le dire, cette zone offre une largeur variable dans ses différents points et ne règne pas sans interruption autour de la chaine. C’est ainsi qu’au pied méridional des Vosges, depuis Monthureux jusqu'à Belfort, le grès bigarré forme une bande dont la largeur varie de 1000 x 40,000 mètres environ, laissant parfois à découvert, dans le fond des vallées, la partie supérieure du grès vosgien. Cette zone, recouverte près de Saint-Loup et entre Luxeuil et Lure par des alluvions, se rétrécit considérablement en s’approchant du bassin juras- sique de Belfort, au point d’être réduite à 1000 mètres de largeur, et vient se terminer en pointe à Offement, au pied du ballon de Roppe. Depuis là jusqu’à l'issue de la vallée de Guebwiller, on ne remarque plus aucune trace de grès bigarré; mais depuis cette dernière localité, où l’on voit aussi reparaître le muschelkalk, il se montre de distance en distance en petits lambeaux pour prendre un développement considérable dans la vallée de Mutzig, à Heiligenberg, Urmatt et à l'entrée de cette vallée; dite de la Bruche, à Soulz-les-Bains (Su/z-Bad) et au contrefort qui sépare le petit bassin de Molsheim de celui de Wasselonne (#asslenheim). Dans ces deux dernières localités surtout il constitue des assises puissantes, donnant des pierres de taille de la plus grande beauté, tant par la finesse de leur grain que par leur volume. Cest dans ces vastes carrières qu’on a puisé les ma- GÉNÉRALITÉS. 3 tériaux pour la construction de la cathédrale de Strasbourg et qu’on prend presque toutes les pierres de construction employées dans cette ville; c’est aussi là que le paléontologiste trouve les ressources les plus considérables pour ses études. : Après une courte interruption depuis le Kronthal, près de Wasselonne, le grès bigarré reparaïît à Gottenhausen, près de Saverne, où il constitue une bande longue de 15,000 mètres environ, qui disparaît de distance en distance sous le détritus charié du haut des Vosges; ilse montre de nouveau à Niederbronn et au Jægerthal et va se terminer sur la Haardt, après s'être montré très-fragmentairement, étant recouvert par d’autres assises, à diffé- rentes localités intermédiaires. Depuis Soulz-les-Bains , le grès bigarré accompagne le grès des Vosges, qui constitue à lui seul a majeure partie de la chaîne jusqu’au Mont-Ton- nerre ; 1l est recouvert sur cette limite orientale, en partie par le muschel- kalk, en partie par le lehm de la vallée du Rhin. Sur le versant occidental de la chaîne, le gres bigarré recouvre une étendue très-considérable et s'étend jusqu’à Châtillon-sur-Saône; en s’avan- cant de là vers le nord, la bonde se rétrécit insensiblement et se dirige par Phalsbourg, Diemeringen, la hauteur de Sarreguemines, Rohrbach et Bitche, en envoyant des ramifications considérables vers Blieskastel , Deux- Ponts et la hauteur de Sickingen, derrière Landstuhl. Nous ignorons si de- puis là cette formation se trouve en continuité avec son analogue de Neustadt. Dans quelques-unes des localités citées, la stratification du grès bigarré est en parfaite concordance avec celle du grès vosgien , de sorte qu’on serait tenté à ne prendre le grès bigarré que comme la partie supérieure du grès vosgien; dans d’autres, au contraire, le grès vosgien forme des escarpements abruptes, qui paraissent avoir formé le rivage ou les falaises de l’ancienne mer, dans laquelle sont venus se déposer en première ligne À GÉNÉRALITÉS. le grès bigarré et après lui les deux autres membres de la formation trias- sique, c’est-à-dire, le muschelkalk et le keuper. Les plateaux que forme le grès bigarré sont en général peu élevés, ar- rondis , à pentes douces, parfois cependant profondément ravinés, et offrant actuellement une végétation plus vigoureuse et plus variée que celle du grès VOsglen. Ses assises sont régulièrement stratifiées, légèrement redressées contre la chaîne, entrecoupées de distance en distance par des failles plus ou moins considérables et se divisant en bancs prineipaux formant la roche exploitable, et en couches plus minces de schistes arénacés et marneux qui sont subordonnées aux premiers. Les nuances de couleur de la roche sont très- nombreuses et varient du blanc gris au jaune-ochracé où ferrugineux et au rouge amaranthe. Celles des assises argileuses sont tantôt d’un rouge sale cramoisi qui passe au violet, tantôt d’un beau bleu verdâtre. Cest à la partie inférieure du dépôt que les bancs présentent une puis- sance considérable, variant de 5 à 20 mètres et plus, et qu’ils sont traversés par de nombreuses fentes verticales. Dans le voisinage du grès vosgien les grans de la roche deviennent plus grossiers et des galets de quartz, sem- blables à ceux qui abondent dans la partie supérieure du grès vosgien, sy remarquent; des paillettes de mica, qui manquent à ce dernier, se trouvent disséminées dans toute la masse. Les assises supérieures, au contraire, sont lissiles, plus fortement micacées, séparées par des lits nombreux d'argile qu se chargent de sable dans la partie supérieure , où elles se lient avec les couches sableuses et schisteuses du muschelkalk et se divisent en dalles plus ou moins solides qui, suivant leur épaisseur, servent à paver ou à couvrir les maisons. _ Après avoir donné ces notions générales sur la distribution et la manière GÉNÉRALITÉS. 5 d’être du grès bigarré dans la chaîne des Vosges , nous allons passer en revue les différentes localités qui recèlent le plus grand nombre de débris végétaux. En première ligne vient se placer la carrière de Soulz-les-Bains, dans le département du Bas-Rhin, où le grès bigarré est à découvert dans plu- sieurs tranchées montrant parfaitement la succession des couches. argi- leuses et arénacées, qui doivent être attribuées les unes à des dépôts-imo- neux tranquilles et les autres à des masses de sables chariés de l’intérieur des terres par de grandes inondations. Ce n’est pas dans toutes les assises indistinctement qu’on trouve des plantes fossiles : les couches supérieures recouvrant le premier bane en contiennent fort peu, mais en revanche elles renferment en abondance des coquilles marines et -des restes de sauriens. En allant de haut en bas, le premier bane de grès contient des débris de bois fossiles et des calamites ; la couche marneuse qui y succède renferme quelques empreintes de fou- geres et de conifères; enfin, c’est dans les diverses couches marneuses recouvrant le troisième banc que l’on rencontre les empreintes les mieux conservées et en plus grand nombre, Dans ces marnes les parties les plus délicates des plantes se trouvent dessinées d’une manière admirable, et une de ces couches extrêmement fissiles est, pour aimsi dire, recou- verte de Posidonia minuta, tandis qu'une autre conserve les empreim- tes de deux crustacés que nous rapportons aux genres Branchipus et Apus. Dans la carrière de Wasselonne, on rencontre de préférence du bois fos- sile, des calamites et l'Anomopteris Mougeoti; près de Saverne, on n'a remarqué Jusqu'ici qu'un fragment de tronc de fougère ; à Diemeringen les empreintes sont mal conservées: Dans le département des Vosges, à Ruaux, Fontenay, Sainte-Hélène, Domptail, Epinal, Rambervillers; dans la Meurthe, à Badonvillers, Gi- 6 GÉNÉRALITÉS. rey, etc., les empreintes végétales se trouvent aussi principalement dans les assises marneuses superposées au banc de grès inférieur; mais ces couches étant souvent sableuses et très-micacées, les empreintes s’y trouvent géné- ralement moins bien exprimées que dans la carrière de Soulz. On rencontre particulièrement dans ces localités des F’oltzia, des calamites et des frondes immenses d’Anomopteris. Dans le département de la Haute-Saône le grès bigarré renferme très-peu de débris organiques, et nous n’en connaissons jusqu’à présent que des fragments de calamites et d’Ænomopteris. Les carrières de Bubenhausen, près de Deux-Ponts (Bavière rhénane), et les carrières voisines de Blieskastel renferment dans leurs assises schis- teuses une quantité prodigieuse de restes végétaux, mais tellement décom- posés qu’on a de la peine à y reconnaître quelque chose. Le bois fossile y aborde et présenterabsolument les mêmes caractères que dans les autres localités. Nous ignorons si le grès bigarré de la hauteur de Sickingen et de la Haardt contient des fossiles, nos informations à cet effet ayant été in- fructueuses. L'énumération que nous allons faire des débris végétaux trouvés dans le grès bigarré donnera une idée de la richesse de cette formation et de Pac- croissement qu'a pris la flore de ce terrain, depuis l'époque peu reculée où les géologues ont commencé à l’étudier et où il était regardé comme très- pauvre en pétrifications. C'est au zèle infatigable de M. Moucror père que nous devons la première connaissance des plantes fossiles dans le grès bigarré des Vosges, et la mer- veilleuse fougère qui porte son nom, l'Anomopteris Mougeotir, est un digne monument qui rappellera toujours le souvenir du doyen des scrutateurs des Vosges. M. Vozrz, dont le nom se trouve perpétué dans le genre #ott- zia, dirigea son attention sur les grandes carrières de Soulz-les-Bains, et, avec cette persévérance qui seule peut menér à de grands résultats, ce GÉNÉRALITÉS. 7 savant géologue parvint à réunir une masse de matériaux qui de jour en Jour contribuent à augmenter nos connaissances sur la physionomie végétale et animale de l’époque vosgienne {. Les communications de M. Vozrz ont permis à M. Apopne BroxGniarT de donner, dès l’année 1828, une flore du grès bigarré, dans laquelle ce savant botaniste fit connaître vingt espèces de plantes jusqu'alors inconnues et dont voici la liste ? : Calamites arenaceus, remotus, Mougeotiü ; Anomopteris Mougeoti ; Nevropteris Voltzü, elegans ; Sphenopteris palmetta, myriophyllum ; Fili- cites scolopendrioïides ; Voltzia brevifolia, rigida, elegans, acutifola, hete- rophylla ; Convallarites erecta, nutans ; Æthophyllum stipulare; Palæoxy- ris regularis ; Echinostachys oblonga. De nombreuses découvertes faites depuis ce temps ont porté le nombre à plus de trente, malgré les réductions que nous avons dû faire dans les espèces ci-dessus énumérées. M. Broxexiarr n'ayant eu à sa disposition qu’un petit nombre d’échan- tillons, souvent encore assez incomplets, il est évident qu'il a dû établir des espèces sur des fragments qui, pris isolément, semblent fournir des caractères spécifiques bien tranchés. En état de comparer un grand nombre d'échantillons et d'étudier une quantité de formes intermédiaires, nous avons pu réduire les cinq espèces de Voltzia au nombre de deux. Les deux Convallarites ont été reconnus appartenir à une seule espèce de plante à 1 C'est ici le lieu de payer un juste tribut à la mémoire du savant médecin de Lunéville, le D° Garzannor, qui visita le premier, avec MM. Movueror, Perrin et Lamoureux, les carrières de Domptail , sur lesquelles il publia une notice dans le 8° volume des Annales des sciences natu- relles. Année 1826. 2 Annales des sciences naturelles, t. XV. S GÉNÉRALITÉS. feuilles opposées dans l’état normal, et le tronc d'Anomopterts, regardé par M. BrovemarT comme un tronc arborescent, a dù être rangé par nous parmi les fougères à souches rampantes. En revanche, nous avons été assez heureux pour découvrir deux vérita. bles troncs de fougères arborescentes, dont l’un offre tous les caractères des Cyathea arborescents de l’époque actuelle. Aux espèces de fougères herbacées sont venues se joindre plusieurs belles espèces nouvelles, et la famille des conifères s’est accrue d’un genre nouveau, dont les organes de fleuraison et de fructification, observés depuis peu, confirment l'opinion émise 1l y a deux ans ! sur ces restes fossiles par l’un de nous, qui, pour honorer la mémoire du célèbre auteur de la monographie du Trias, lui à consacré le nom d’#/bertia. La famille des équisétacées s’estrenrichie de deux véritables Æ£qusetum , dont lun avait des proportions gigantesques comparativement-aux prêles qui vivent dans nos climats. Deux fragments de feuilles de cycadées, famille de plantes qu’on croyait manquer entièrement à la flore qui nous occupe, sont venus se joindre aux découvertes des derniers temps, pour prouver lanalogie du grès bigarré avec les marnes irisées, analogie qui a été si bien établie par M. d’Azserri. En effet, quand on compare les plantes du grès bigarré avec celles du keuper, on remarque une ressemblance de physionomie telle qu’on ne peut Ù A. + - ee : Fe 2 Ke s empêcher de trouver une relation intime entre les deux formations. Nous nous abstiendrons ici d'entrer dans de plus longues considérations relati- “ r L . vement à ces deux flores, nous réservant d'y revenir dans la suite, lorsque nous aurons à notre disposition les nombreux matériaux que nous ont 1 Observations de M. Scurmper sur les plantes fossiles du grès bigarré de Soulz-les-Bains , dans la 3° livraison du t. II des Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg. GÉNÉRALITÉS. 9 promis MM. d’Azserri et Wazcuxer, dont les soins obligeants nous mettront à même d'étudier le keuper, qui, dans la chaîne des Vosges, ne renferme que très-peu de fossiles, et nous permettront de compléter la flore du Trias. Comparée avec celle de l’époque qui l’a précédée, la flore du grès bi- garré présente également de nombreux rapports, de sorte que les végétaux de cette première série des terrains secondaires forment, pour ainsi dire, un lien intermédiaire entre la dernière série du terrain de transition et les formations supérieures du système poikilitique, ou les couches moyennes 5 calamites gigantesques du terrain houiller, les fougères à aspect tropical du système secondaire. On retrouve, en effet, dans le grès bigarré les et, selon Wrruau, des bois fossiles analogues au bois des 4raucaria, genre de plantes qui offre les plus grands rapports avec les Voltzia et les Aber- ta. De même que dans le terrain houiller aucune trace de dicotylédonée proprement dite n’a été observée Jusqu'à présent, de même dans le grès bigarré tous les débris végétaux ne doivent être rapportés qu'aux polycotylé- donées (Gymnospermes conifères), aux monocotylédonées etaux acotylédonées vasculaires. D’après M. BroxexrarTr , il en est de même dans le keuper et dans toutes les couches inférieures à la craie. Comme le but de ce travail n’est point de donner une histoire des plantes fossiles du grès bigarré en général, nous nous abstiendrons de parler des restes végétaux du grès de Whithby et de celui de la Lozère et de l'Aveyron, d'autant plus que nous ne possédons que des documents trop incomplets pour en déduire des conclusions générales; nous ferons observer seulement que les végétaux fossiles du Vew red Sandstone de Whithby lui donnent une grande analogie avec le grès bigarré des Vosges, tandis que ceux du schiste arénacé de Lodève ne paraissent présenter aucun rapport avec lui. ! Prodrome d'une histoire des végétaux fossiles, p. 139. 10 GÉNÉRALITÉS. Nous ignorons du reste si lon peut rapporter les terrains de ces deux localités à la formation qui nous occupe. Nous ne pouvons assez engager les naturalistes qui sont à même d’étudier en détail le grès bigarré dans les points où il se montre à rassembler le plus grand nombre de matériaux pour en faire des monographies de localités ; c’est le seul moyen d’obtenir des données suffisantes, capables de composer une flore générale de l’époque qui correspond. à la formation de ce dépôt arénacé. Quand on ne se trouve pas sur les lieux et qu'on ne peut comparer un grand nombre d'échantillons provenant de la même localité, il est im- possible de ne pas arriver à des conclusions fausses, ce qui, au lieu de jeter de la lumière sur une étude aussi obscure que celle des végétaux fossiles, ne fait qu'embrouilller la science et conduit non seulement à des résultats préjudiciables à la connaissance de cette ancienne flore, mais aussi à des erreurs graves dans les déductions purement géologiques. Les plantes fossiles dans le grès bigarré des Vosges se présentent dans un état de conservation qui varie suivant les localités et la consistance de la roche; elles sont ordinairement transformées en terre argileuse colorée en brun jaunâtre par l’oxide de fer hydraté; le bois est en partie silicifié, en partie changé en oxide de fer pulvérulent, rarement en charbon de terre. Quand la pâte est tendre et onctueuse, comme dans les schistes mar- neux bleus ou verdâtres, la matière végétale est carbonisée et les empreintes conservent parfaitement l’organisation des débris qui les ont produites ; sur les marnes rouges les plantes n’ont laissé pour la plupart que des em- preintes pâles et la couleur rouge de la pâte a disparu souvent tout autour de l'empreinte. Les principales sources où nous avons puisé les documents du travail que nous allons publier sont : les galeries géologiques du muséum d'histoire GÉNÉRALITÉS. 11 naturelle de Strasbourg , qui réunissent les richesses les plus précieuses; la riche collection de M. Movcror, à Bruyères; enfin les collections de MM. Hocarp, à Épinal, et Purox, à Remiremont, dans les Vosges. Toutes les nouvelles découvertes seront publiées régulièrement, pour compléter autant que possible la flore fossile du grès bigarré des Vosges. A t je w - S “s SAC PRE à de SE RAS : n + J - 1e" 3 Æ ne s ts 2 "1 Eve Pt en er no Pere WE > FRE le SE me ban © u A a Re Me San _— ne 0 Ÿ- PHANÉROGAMES GYMNOSPERMES. CONIFÈRES. En étudiant les conifères fossiles du grès bigarré, on y distingue deux genres bien circonscrits, le genre Voltzia et le genre Albertia, le premier établi par M. Anozpne BroxeniarT dans son Essai sur la flore fossile du gres bigarré; le second par l'un des auteurs de cette monographie, dans une notice ajoutée à un mémoire de M. Vozrz Sur les fossiles du gr es bigarré, qui a été publiée dans le tome IT des Mémoires de la Société d'histoire na- turelle de Strasbourg. Les débris des plantes de cette famille, qui se trouvent abondamment dans les couches du grès bigarré, consistent plus particulièrement en fragments de bois et en rameaux plus ou moins bien conservés. Les organes de FA fleuraison et de la fructification s’y présentent isolés, fortement dé- primés et très-rarement réunis aux branches qu les ont portés primitive- ment. Les cônes de f’oltzia sont les mieux conservés, et surtout les écailles et les graines, dispersées souvent en grande quantité sur les assises marneuses et arénacées. Les restes d'Albertiæ ; sont moins abondants, mais toujours en assez grandnombre pour qu’on puisse en reconnaître les différentes espèces. Aucun de ces deux genres ne pourrait se rapporter à un genre de conifère de l’époque actuelle : si leur port extérieur les Ébproche des Araucaria ; des Cunninghamia et des Agathis, leurs fruits les en éloignent assez pour justifier une séparation générique. 44 CONIFÈRES. ALBERTIA. W. P. Scuimrer, Mém. de La Soc. d’hist. nat. de Strasb., t. I. Arbores coniferæ, quoad ramorum et folorum dispositionem et formam ad genus Agathis spectantes. Folia Aorizontaliter inserta, latiuscula, e late obovato elliptica elonga- toque-oblonga, obtusa, tenu-striata, plana velsubconcava, basi angustiore vix decurrentia, biseriatim dejecta vel undique patentia. Flores masculi amentum sistentes compositum, ovale, amentulis ovalibus, numerosis, Confertis, squamis bractealibus persistentibus obtectis. Fructus: strobilus oblongus, squamis e basi haud excavata angustiore dilatatis, subtriangularibus, apice acununalis , COriucers nec bignosts, tenut- striatis, dorso linea vel plica transversali notatis ; semina solitaria, inversa, obovata, regularia, sessilia, ala symmetrica persistente circumducta. Arbres conifères, semblables, quant à la disposition des rameaux et la {orme des feuilles , à ceux du genre Agathis. Feuilles insérées horizontalement et tout autour des rameaux, assez lar- ges, tantôt obovées, tantôt elliptiques ou allongées, obtuses à leur sommet, finement striées, planes ou faiblement concaves, rétrécies à la base et à peine décurrentes, déjetées sur deux côtés opposés ou étalées en tout sens. Fleurs mâles réunies en. un assez grand nombre de petits chatons, con- stituant un chaton composé de forme ovale; petits chatons recouverts par des bractées persistantes semblables aux feuilles vertes. fruit formant un cône oblong, à écailles coriaces, rétrécies à la base, élargies et subtriangulaires à la partie supérieure , finement striées et munies d’un petit pli transversal sur le dos. Graines renversées, solitaires, obovées, symmétriques, garnies d’une aile parfaitement régulière et persistante. Outre les diagnoses données par l'un de nous, lors de l'établissement de ce CONIFÈRES. 45 genre, aucune espèce d’Albertia n’a été décrite ni figurée, et dans toutes les collections que nous avons eu occasion d'examiner nous n’en avons observé que dans celles de M. Henz., conseiller des mines à Stuttgart, qui possède une belle portion de branches d’#/bertia elliptica, provenant du keuper (?); dans celles de M. Lanace, de Blamont, et de M. ChevanDiER , à Cirey, dans les Vosges. Un fragment peu distinct a été figuré par M. Anozpne BRoNGNIART (Annales des sciences naturelles, 1. XV , pl. 17, fig. 1, a), qui le supposait provenir d’un cône de F’oltsia. Parmi les conifères de l’époque actuelle nous ne connaissons aucun genre qui puisse être comparé avec les Albertia, si ce n'est le genre Agathis, Ricu. Ces arbres, indigènes aux Indes orientales, montrent en effet une grande res- semblance, tant sous le rapport de la dimension des feuilles et des nervures de ces dernieres, que sous celui de l’inflorescence femelle, qui offre également des ovules renversés et uniques dans chaque aisselle d’écaille. Nous regrettons de n'avoir pu nous procurer un échantillon d'Agathis pour établir une com- paraison plus détaillée, les descriptions et les figures données jusqu'ici étant bien incomplètes. La ressemblance avec les Cunninghamia est bien moins grande, si toutefois on ne veut trouver une certaine analogie entre la feuillaison du Cunninghamia brasiliensis et celle de l'Ælbertia speciosa : dans l’une et l’autre de ces deux espèces les feuilles sont allongées et offrent des dimensions assez considérables. Cependant nous ne voyons dans la première, comme en général dans les Cun- ninghamia et les Araucaria de l'Amérique méridionale, que des feuilles lan- céolées, élargies insensiblement vers la base, tandis que dans les Ælbertia et les Ægathis les contours des feuilles présentent toujours des ellipses plus ou moins allongées, fortement rétrécies à la base. La fleur mâle des Æ/bertia constitue un chaton composé (pl. I, fig. a. 2) comme dans le genre Pinus proprement dit. Les petits chatons se trouvent recouverts par des bractées (feuilles vertes?) persistantes et d’une consistance assez solide. La consistance et la forme de ces feuilles nous font présumer que c'étaient des feuilles vertes analogues à celles des autres rameaux et non pas des bractées membraneuses persistantes, comme dans le Pinus Pumilio et autres especes de ce genre. Les-petites écailles, formées par les sommets des étamines, font également présumer une inflorescence mâle, semblable à celle des pins et des sapins, plutôt qu'a celle des Ægathis et des Æraucaria, où les écailles, d’une dimension considérable, sont garnies à leur base d’un grand nombre de the- ques polliniféres cornées, dirigées vers le bas. 16 CONIFÈRES. Les cônes (À, 3, 4), que nous croyons devoir rapporter aux “lbertia, se xap- prochent, quant à leur forme et à leurs écailles, des cônes du genre Æ#bies. I] nous a été impossible de déterminer si ces cônes étaient composés d’une seule espèce d’écailles, ou si les écailles tégumentaires offraient dans leurs aisselles des écailles carpellaires auxquelles les ovules étaient insérés. D’après RicHarD il n’y aurait dans les fruits d'Agathis que des écailles car- pellaires 1. Cette circonstance, si toutefois l’assertion de Ricnarp est fondée, éloignerait les Agathis du groupe des Abiétinées pour en constituer un groupe intermédiaire à ce dernier et à celui des Cupressinées. Les graines (A, 6) que nous rapportons aux Albertia paraissent indiquer, par la parfaite symétrie de leurs formes, que chaque écaille n’en portait qu'une seule, comme cela se voit dans le genre Agathis. Elles sont de forme ovale et l'aile qui les entoure est presque sémilunaire, caractère qui ne se relrouve pas dans les Agathis, où l'aile est latérale et libre. Elles paraissent avoir été sessiles et inverses. Toutes celles que nous avons trouvées sont d'une parfaite ressemblance par rapport à la forme et il n’existe de différence que dans la grandeur. En examinant la forme et la consistance des écailles (A, 5), on y trouve une grande analogie avéc celles des Abiétinées, à l'exception cependant qu'elles sont toujours acumi- nées au lieu d’être tronquées à leur sommet. Vers le milieu on remarque, sur le dos de chacune d’elles, une impression ou une proéminence transversale, qui pourrait bien être la cicatrice d’une écaille tégumentaire tombée dans le cours du développement du fruit. On sera peut-être étonné de nous voir établir quatre espèces d’Albertia uniquement fondées sur la forme des feuilles, tandis que nous avons supprimé la plupart des espèces de J’oltzia, qui étaient également établies sur la forme et la grandeur dés feuilles; mais nous ferons observer qu'ayant à notre disposition un assez grand nombre d'échantillons d'une dimension considérable, nous avons cru pouvoir fixer notre opinion sur la valeur de la forme et de la grandeur de ces organes. Dans toute l'étendue de la branche, la forme fondamentale ne varie jamais comme dans les Foltzia et les Araucaria, du moins la différence dans ces variationsest loin d’être aussi considérable. Cependant nous ne prétendons pas dire par là que des découvertes ultérieures ne puissent amener des modifications 1 IL faudrait plutôt dire que les écailles qui, dans les Abiétinées, ne sont que des écailles té- gumentaires, tiennent lieu dans le genre Ægathis d’écailles carpellaires. … Le sc À CONIFÈRES. 47 dans notre maniere de voir, car déjà maintenant nous sommes à méme de cor- riger des erreurs commises par l’auteur de ce genre. L'Albertia secunda, Scurr., a eté reconnu appartenir a l’Albertia elliplica et l’Albertia rhomboidea est venu se réunir à l’Ælbertia latifolia. ALBERTIA LATIFOLIA. Tab. IL À. ramis pinnatim ramulosis ; folus late obovatis , subspathulatis, e basi angusta, paulum decurrente, concave subplanis , erecto-patentibus subpa- tulisve, anguste striatis. : Rameaux pinnés; feuilles obovées, presque spathuliformes , planes, à base rétrécie, un peu décurrente et concave, étalées sous un angle plus ou moins grand, parcourues de stries longitudinales peu prononcées. Atlbertia latifolia, W.P. Scu., Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Strasb., t, NI. Les échantillons que nous avons figurés proviennent d’une des assises prin- cipales et purement arénacées de la carrière de Soulz-les-Bains, et sont conser- vés dans les galeries géologiques du musée de Strasbourg. Cette espèce à feuilles larges n’a été observée jusqu'ici que dans les bancsaré- nacés, où ces débris ont laissé des empreintes brunâtres plus ou moins nettement dessinées. La matière végétale se trouve entièrement changée en oxide de fer, qui se décompose au contact de l'air et forme une poussière rouge foncé. Comme la roche qui renferme ces débris est à grains assez grossiers, les parties tendres présentent souvent des empreintes peu prononcées. Ce sont surtout les stries des feuilles qui ont généralement disparu. Les feuilles elles-mêmes sont ordinaire- ment mutilées de différentes manieres, de sorte qu'il est souvent difficile d’en découvrir les véritables contours. Cette mutilation doit être attribuée à leur position oblique par rapport à la cassure de la roche, position qui, du reste, répond à leur direction naturelle. Nous avons généralement remarqué que les plantes fossiles qui se trouvent empatées dans les grands bancs de grès sont moins 3 18 CONIFÈRES. comprimées que celles contenues dans les schistes marneux intermédiaires, et que leurs parties ont conservé à peu près la direction qu’elles avaient au mo- ment où elles ont été enfouies dans les tas de sables qui devaient en perpétuer les vestiges. Ce phénomène s'explique du reste assez facilement par le mode de formation de ces grandes assises arénacées. Ayant donné une figure exacte d’un échantillon très-instructif de cette espèce, nous n’entrons pas dans de plus longs détails descriptifs, en nous dispen- sant en même temps de discuter les motifs qui nous engagent à considérer ces débris comme provenant d'un arbre conifère : tout botaniste y reconnaîtra à la premiére vue le port propre aux Abiétinées. Nous ferons seulement observer encore que, par rapport à son feuillage, cette espèce présente une grande ressemblance avec l'Agathis Dammara, Ricu. oo , ALBERTIA ELLIPTICA. Tab. III, IV. À. ramis pinnatis, folis exacte ellpücis, rartus acuminatis, basi sub- decurrentibus, plants, plus minus remotis, patentibus, distiche dejectis ? vel subsecundis , longitudinaliter striatis. | Rameaux pinnés, feuilles parfaitement elliptiques , rarement un peu acu- minées , décurrentes à la base, planes , étalées ou presque dressées, déjetées sur deux rangs? ou tournées vers le haut, garnies de stries longitudinales bien prononcées. ÆAlbertia elliptica, W. P. ScuPer, Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Strasb.,t. XI. Albertia secunda, ibid. | Dans les schistes argileux de Soulz-les-Bains. : Musée de Strasbourg. Nous réunissons à cette espece les empreintes figurées sur notre planche IV et qui ont été énumérées dans le recueil ci-dessus cité comme constituant une espèce particulière. Nons avons vu depuis les deux formes réunies sur un seul CONIFÈRES. 19 et même rameau (tab. I, fig. À 1), ce qui a levé entiérement nos doutes sur l'identité de ces deux prétendues espèces. -Le fragment représenté fig. 1 de la même planche paraît provenir d’une pousse terminale d’un jeune arbre à végétation vigoureuse, dont les rameaux latéraux allaient seulement se développer. Cette supposition se trouve appuyée par la direction des feuilles, celles des derniers se trouvant déjetées vers le haut, tandis que celles de la pousse principale sont dirigées dans tous les sens tout autour de l'axe commun. La grandeur des feuilles de cette espèce ne paraît pas avoir été la même pour toutes les parties des rameaux : c’est ainsi que le musée de Strasbourg possède plusieurs belles empreintes de pousses annuelles où l’on remarque que les feuilles diminuent de grandeur à mesure qu’elles s'éloignent du point d'attache de ces pousses (tab. I, fig. À 1). La forme fondamentale cependant reste la même, et nous n'avons jamais remarqué de transitions aux A/bertia Braunii et speciosa, qui, pour cette raison, doivent figurer comme espèces distinctes. Il nous a été impossible d'arrêter notre opinion sur la direction des feuilles ; tantôt elles ont l'apparence d’être déjetées sur deux rangs, tantôt elles paraissent avoir été étalées dans tous les sens, tantôt enfin elles se trouvent redressées de bas en haut. Ces différences dans la direction des feuilles nous conduiront peut- étre dans la suite à des distinctions spécifiques, distinctions que nous sentons, sans pouvoir les exprimer, vu le trop petit nombre de caractères saillants. En attendant d’autres découvertes, nous devons nous contenter d'exposer les faits sans trancher la question. ALBERTIA BRAUNII. Tab. V. A. A. folis magnis, obovato-oblongis , basin versus sensum angustatis, decur- rentibus, patenti-patulis , strus numerosts distinctis. Feuilles grandes, -obovées-oblongues, rétrécies insensiblement vers la base, décurrentes, étalées et munies de stries longitudinales. Albertia Braunii, W. P. Scurr., Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Strasb., 1. 1}, Liv. I. 20 CONIFÈRES. Lesdébris de cette espece, dont nousavons figuré en À deux contre-empreintes trés-bien conservées, se rencontrent, quoique rarement, dans les schistes aré- nacés de Soulz-les-Bains. | Les échantillons figurés se trouvent conservés dans les galeries du musée de Strasbourg. Nous avons consacré à ce beau conifère le nom du célèbre botaniste ALExAN- DRE BRAUN, qui, par sesnombreux travaux, a étendu le cercle des connaissances , non seulement de la flore actuelle, mais aussi de Ja flore du monde primitif. La structure et la disposition des feuilles de ce végétal le font ranger parmi les coniferes et lui assignent une place dans le genre 4/bertia. I diffère évidem- ment des deux espèces précédentes. Ses feuilles ont une longueur de plus d’un pouce sur une largeur de 5 à 6 lignes; elles sont toujours arrondies au sommet, rétrécies à la base, qui est décurrente; elles paraissent en outre avoir été déjetées sur deux rangs. Les nervures qui existaient sur la surface des feuilles sont par- faitement exprimées dans les empreintes; le limbe lui-même paraît avoir été entièrement plane, à l'exception toutefois de la base, qui se montre concave. Nous ne saurions émettre de jugement sur le mode de ramification de cet arbre, n’en ayant à notre disposition que de petits rameaux isolés, ALBERTIA SPECIOSA. Tab. V. B. À. folüs elongato-ellipticis, tenuissime striatis, patentibus vel patulis, plus minus remotis, basi angustatis, apice obtusiusculis, omnino planis. Feuilles allongées-elliptiques, finement striées , plus ou moins étalées, ré- trécies à la base, entièrement planes. Albertia speciosa, W. P. Scu. L. cit. Ces débris se rencontrent rarement dans les schistes arénacés de Soulz-les- Bains, et le musée de Strasbourg n’en possède que les deux échantillons figurés. En créant cette espèce nousnoussommes fondés sur la forme toute particulière des feuilles. En effet, celles-ci se distinguent des feuilles de l'espèce précédente, en ce CONIFÈRES. PA | qu'elles sont plus allongées, plus étroites et munies de stries plus fines; elles ne paraissent varier que relativement à leur grandeur, tout en conservant constam- ment la même forme fondamentale, de sorte que la longueur reste toujours en raison directe de la largeur, comme cela se voit à l’un des échantillons figurés en B. Leur contour offre une ellipse allongée très -régulière, dont la plus grande longueur est de 2 pouces sur une largeur diamétrale de 5 lignes. De même que l'espèce précédente, l’A{lbertia speciosa parait avoir été peu répandu, s’il est permis d’en juger par la rareté des fragments ensevelis dans le gres bigarré. Nous n’en connaissons que des rameaux simples, dont l'élégance du feuillage rappelle celui de l'4raucaria pectinata et le port celui du Cunninghamia brasiliensis , sans que toutefois on puisse y retrouver les mêmes formes, car les feuilles de notre plante fossile ne sont jamais lancéolées et n’offrent pas la rigidité propre à celles des deux arbres que nous venons de citer. VOLTZIA.. AD. BRONGNIART, Annales des sciences nat., t. XV. Arbores coniferæ, abietineæ, Araucarüs proximeæe. Folia ejusdem speciei diversiformia, nunc breviora nunc longiora , conica incurva vel plana strictaque, perpendiculariter vel oblique inserta, polysticha. Flores amentacei : masculus amentum simplex , ovale vel cylindrico- ovale , pediculo brevi instructum, squamis antheriferis spathulatis ; apicu- latis, apiculis densissime imbricatis. Fructus : strobilus cylindrico - oblongus, laxe squamosus ; squamæ hgnosæ, e basi lineali unguiformi subito dilatatæ , 3—5 lobæ, lobo medio cæteris majori magisque producto, lobis ommibus dorso prominentia lignosa longitudinal instructis, ita ut bi-vel quadrisulcata evadant. Semina in squamcæ parte superiore gemina ? inversa, obovata, ostiolo valde producta quasi pedcellata, ala triangulari onmino circumducta. 22 CONIFÈRES. Arbres conifères , imitañt le port des Æraucaria. Feuilles de formes diverses sur le même rameau. Dans une des espèces elles sont tantôt courtes , coniques et courbées en faux, tantôt allongées, linéales, planes et droites , insérées tout autour et perpendiculairement sur les rameaux, à base ascen- dante et descendante; dans l’autre espèce elles paraissent avoir été toutes planes etinsérées obliquement sur les rameaux ; la nervure médiane manque. fleurs amentiformes , mâles sous forme de chatons ovales ou ovales- cylindriques , à surface finement imbriquée en losange par les apicules des écailles anthérifères spathuliformes. | Fruits formant des cônes lâchement imbriqués, de forme ovale-cylindrique, composés d'écailles ligneuses, à base unguiforme , subitement dilatées dès le milieu et se terminant en trois ou cinq lobes, dont le mitoyen est le plasgrand; chaque lobe est muni sur le dos d’une proéminence ligneuse qui descend _ jusque vers la base, de sorte que chaque écaille porte à sa partie supérieure trois à quatre rainures. Graines inverses, géminées ? disposées sur la face interne des lobes, obovées, munies d’une espèce de pédicelle formé probablement par le pro- longement de l'embouchure de l'œuf , entourées d’une aile triangulaire qui descend jusqu’à la base de ce pédicelle. À en juger d’après le grand nombre de débris de Voltzia ensevelis dans les couches du grès bigarré, il parait que ces arbres ont formé la principale végé- tation forestière des anciennes îles vosgiennes. Les fragments de bois qu'on ren- contre font présumer qu'ils atteignaient un développement assez considérable et peut-être égal à celui des 4raucaria de l'ile de Norfolk et du pays d’Arauco , dans le Chili. Considérés sous le point de vue purement botanique , les Y’oltzia offrent de grandes difficultés, surtout quand on n’a pas Poccasion d’en comparer un grand nombre de débris. Par leur port extérieur, par la forme et la grande diversité des feuilles du F”. heterophylla surtout, ces arbres se rapprochent évidemment des {raucaria ; les fruits cependant présentent une différence notable. Dans les Araucaria , outre la grandeur des cônes et la forme des écailles, il n'existe qu’une graine sous la forme d’une grosse amande, logée dans un enfoncement profond de chaque écaille; dans les Voltzia, au contraire, le cône offre tout au plus CONIFÈRES. 93 une longueur de 4 pouces sur 1 pouce de diamètre. Les écailles dis- posées lâchement sur l'axe commun (tab. I, fig. V 3), comme dans le Pinus Strobus , ‘sont onguiculées à leur partie inférieure, brusquement élargies vers le haut; leur contour supérieur offre deux à quatre échancrures qui divisent l’é- caille en trois ou cinq lobes, dont chacun est muni, sur le dos, d’une proéminence ligneuse; par la réunion des différentes proéminences, il se forme une arête qui descend jusqu'a la base de l’écaille (fig. V 5). On trouve des écailles où les extrémités des lobes sont retroussées et paraissent avoir été très-minces (fig. V 3et V 5). Les proéminences ligneuses que nous venons de mentionner ont été considérées par M. An. BroNGxIART comme des ovules ou comme de jeunes graines logées dans l'épaisseur de l'écaille. Quoique nous assignions la même place aux ovules, nous ne croyons cependant pas pouvoir nous ranger de l'avis de ce célèbre savant, vu que les cônes et les écailles portent le carac- tère d’une parfaite maturité, et que par conséquent les graines ont dù avoir leur entier développement. Nous avons trouvé en outre une grande quantité de graines de conifères disperséesavec des écailles de cônes de F’oltzia et des portions de cônes dans les schistes marneux et arénacés de Soulz-les-Bains, qui néces- sairement doivent être attribuées aux Z’olzia, quoiqu'elles montrent une dif- férence notable d'avec celles des Æraucaria et des conifères vivants en général. L’aile formée par l'expension du test embryonaire entoure la graine en entier, de sorte que celle-ci se trouve placée à peu près au milieu de ce tégument. Le prolongement de l'embouchure de l'œuf, semblable au cordon ombilical chez d’autres plantes, logé dans un pli de l'aile, se continue jusqu'à la base de cette dernière. Aucune espèce de conifère n’offre cette anomalie tout à fait singulière; quand, dans quelques espèces de pins l'embouchure de l'œuf se prolonge, le pro- longement est très-peu considérable et nullement comparable avee celui qu’on trouve à la graine des F’ozia. La position oblique de ce prolongement, de même que l’irrégularité de l'aile nous ont fait présumer que les écailles portaient des ovules géminés. Nous ne voulons cependant pas prétendre que cette con- clusion soit tout à fait juste, car la graine de l Ægathis Dammara, Ricx. quoique solitaire, porte une aile irrégulière latérale, développée dans un seul sens. La chose la plus difficile c’est de préciser la place qu'occupaient les graines sur l'écaille, celle-ci offrant trop peu de surface à l'endroit où l’analogie les placerait; aussi n'avons-nous jamais pu remarquer un enfoncement sur la face interne des écailles qui aurait pu nous guider. Nous les avons placées sur la face interne de la partie élargie de l’écaille , en 24 CONIFÈRES. admettant qu'outre les écailles tegumentaires il existait des écailles carpellaires, comme dans les 4raucaria, qui portaient les ovules, et que ces écailles carpel- laires ont disparu avant la maturité du fruit. Nous regrettons n'avoir pas été assez heureux pour nous procurer des fleurs et des fruits d'Araucaria et de Cunninghamia, afin d'en faire l'analyse et d'établir une comparaison plus détaillée. D'après ce que nous avons pu conclure des analyses données par Ricman», il n'existe aucune espèce de conifère dont les différentes parties du fruit s'accor- dentavec ce que nous voyons dansles V’olzia, et il faut attendre des découvertes ultérieures pour arrêter une opinion précise sur le fruit de ces plantes du monde primitif. Nous partageons l'opinion de M. An. BRONGNIART en regardant comme prove- nant de fleurs mâles de Foltzia les empreintes qui se trouvent assez souvent dans le grès bigarré et dont nous avons figuré deux échantillons (pl XVI, fig. V. 1). Ces empreintes portent toutes le caractère de gros chatons imbriqués par de petites écailles, comme cela se voit à la fig. V. 1 de notre planche XVI. C'est le seul échantillon qui offre une empreinte de la face externe; tous les autres que nous connaissons montrent des coupes longitudinales suivant l'axe (tab. XVI, même échantillon)ou des coupes transversales. Cette diversité dans leur manière d'être nous permet d’entrevoir la forme et la structure primitives de ces antho- lithes curieuses. Les étamines disposées en spire se trouvent insérées sur l'axe sous un angle presque droit; elles paraissent avoir été spathuliformes, munies d’un appendice à leur sommet, qui formait les petites imbrications en losange. Les chatons étaient simples comme dans le genre Picea, et se rapprochaient assez par leur grandeur de ceux des Æraucaria ; nous en possédons des fragments qui indiquent une longueur de 3 pouces sur un diamètre de 1 pouce; ils se trouvent très-souvent repliés sur eux-mêmes, ce qui fait supposer une position primitive dressée. La poudre ferrugineuse qui se trouve entre les écailles de ces chatons ne montre sous le microscope aucune organisation régulière qui puisse la faire regarder comme du pollen fossile. Nous avons déjà dit plus haut que le nombre des espèces de Z’oltzia se trouve réduit à deux dans cette monographie. La grande quantité d'échantillons que nous avions à notre disposition nous a fourni des points de comparaison suflisants pour opérer une pareille réduction. Une troisième espece, à feuilles lancéolées, viendra probablement s’y ajouter dans la suite, car nous ayons ren- contré tout récemment, dans les carrières de Soulz-les-Bains, des vestiges d’un conifére nouveau que nous ne saurions rapporter qu'au gènre F’oltzia. CONIFÈRES. 25 On ne sera pas étonné de nous voir réunir dans une seule espèce des débris d'un aspectsidifférent, en considérant combien dans Les pays tropiques les organes des plantes se montrent peu constants dans leurs formes, et combien l'#e caria excelsa surtout varie dans son feuillage, suivant l’âge de l'arbre et l'époque de la végétation. Parmi les coniféresnous citerons encore le Juniperus virginiana, le Taxodium europæum, BRx. (fossile) et le Tuxodium japonicum. Dans la première de ces trois espèces on trouve des arbres dont toutes les feuilles restent très-petites et imbriquées contre les rameaux, tandis que dans d'autres ces mêmes organes sont allongés et étalés. Dans le Taxodium japonicum il existe sur le même pied des rameaux à feuilles squamiformes et des rameaux à feuilles linéales et squarreuses; la même diversité peut exister sur un seul et même rameau. VOLTZIA HETEROPHYLLA. Tab. VI— XIV. V. folus dimorphis : his brevioribus lineari-conicis , subuncinatis ; illis elongatis, linealbus, obtusiusculis ; strobilis oblongo-cylindricis, laxe im- bricatis, squamus apice dilatato quingquelobis, lobis margine submembra- naceis, dorso lignosis. Feulles dimorphes : tantôt courtes , linéaires - coniques, courbées en faux, tantôt allongées, formant une lame linéaire et obtuse; cônes oblongs- cylindriques, lâchementimbriqués, à écailles élargies vers le haut et divisées en cinq lobes. Voltzia heterophylla, An. BRONG., Annales des sciences natur., t. XV, an. 1828; ejusd., Prodrome d'une hist. des végét. fossiles. bresifolia, loc. cit. rigida, loc. cit. elegans, Muronison., Ap. BRoNG., loc. cit. Cette espèce se trouve répandue partout dans le grès bigarré des Vosges. Les plus beaux échantillons que nous ayons vus, et dont nous avons figuré une suite 4 26 CONIFÈRES. instructive, proviennent de Soulz-les-Bains et sont déposés dans le musée de Strasbourg. Parmi les différents noms donnés à cette espèce, nous avons cru devoir choisir celui de F. heterophylla, à cause de la grande diversité dans le feuillage de cette plante. Pour mettre en évidence les motifs qui nous ont conduits à réunir en une seule les quatre espèces citées comme synonymes, nous avons figuré un assez grand nombre d'échantillons caractéristiques, qui montrent non seulement les transitions d’une espèce à l’autre, mais dont quelques-uns réunissent même plusieurs espèces à la fois sur un seul et même rameau. Un pareil rameau se trouve représenté fig. V. 1 de la première planche; ce rameau, quoique en partie hypothétique, montre la transformation successive des feuilles. En AR 1 et 2 nous avons figuré, comme point de comparaison, la base et le sommet d’un petit rameau de 5 pouces de l’Æraucaria excelsa; nous y voyons (AR 1) les feuilles de la base très - petites, coniques , courbées légèrement en faux. À mesure qu’elles montent, elles deviennent plus longues et plus aplaties et finissent par prendre la forme plane linéaire que nous leur voyons à la fig. AR 2. Quant à leur direction, les feuilles d’Æraucaria varient à l'infini. Nous les avons vues sur des pieds vivants, changer de direction d’une manière très-irrégulière : tantôt elles étaient presque redressées et imbriquées, tantôt étalées sous un angle de 5o—80", tantôt enfin parfaitement écartées. Le même phénomène se remarque dans le Foltzia heterophylla. En considérant les feuilles par rapport à leur disposition et à leur forme nous pouvons consigner les données suivantes: Sur un fragment de branche (tab. I, V. 8. tab. XVIL. 1) on reconnaît assez dis- tinctement la disposition exprimée par 8/13, disposition qu’on retrouve dans beaucoup de conifères vivants. Sur un grand nombre de rameaux, dont une partie des feuilles se trouve enlevée par la contre-portion de l’échantillon, les cicatrices des feuilles , disposées en quinquonce, offrent un dessin analogue à celui qu'on voit sur les petits rameaux de Lepidendron de la formation houil- lière (tab. T, V. 9. tab. VI, fig. 1) et qu’on obtient en coupant à leur base les feuilles charnues de l’Æraucaria excelsa. Ces cicatrices en losange font supposer que la base de ces feuilles montait et descendait sur les rameaux, comme dans l'espèce que nous venons de citer. M. An. BRoNGxIART dit que les feuilles paraissent déjetées sur les deux côtés opposés du rameau (Ann. des sc. nat, t. VX, p- 445). Nosobservations nous font présumer, au contraire, qu'elles étaient non seulement insérées en spire tout autour de l'axe, mais aussi qu'elles s’étalaient en général CONIFÈRES. 97 dans tous les sens. Cela devient surtout évident par les échantillons figurés sur la planche VI (fig. 1,2, 3). Nous savons que les jeunes plantes de l’#raucaria excelsa offrent une ramifi- cation et une feuillaison tout différentes de celles des pieds âgés, et qu'a ces derniers même les premières feuilles des pousses annuelles sont très-peu sem- blables à celles qui se développent plus tard. La même anomalie se retrouve dans le V’oltzia heterophylla. Les feuilles des jeunes arbres et des nouvelles pousses étaient charnues, coniques, courbées légèrement en faux, élargies à leur base, dont la coupe offrait un losange à angles arrondis. À mesure que ces feuilles s'allongeaient, elles s'aplatissaient, de manière à former une lame linéale, obtuse* longue de 1—3 pouces et insérée dans le sens de l'axe du rameau. On ne re- marque sur ces longues feuilles ni stries longitudinales régulières ni nervure médiane , à moins qu'on ne veuille prendre pour telle le plisaillant qui se dessine à la base. Ce pli, qui, surtout dans les petites feuilles charnues, semble former une nervure, n’ést que le résultat d’une contraction produite par la dessicca- tion de ces feuilles; au moins n’était-il pas visible à l’état frais, où la nervure se trouvait cachée dans le parenchyme. La même chose se voit dans l_Æraucaria excelsa: quand on examine cette plante à l'état frais, on ne remarque aucune ligne saillante le long de la feuille, tandis que dans nos herbiers les feuilles charnues se trouvent contractées de manière à offrir quatre angles, dont les deux latéraux peuvent être pris pour les deux côtés de la nervure médiane. Les moyens employés par la nature pour la conservation des restes végétaux des an- ciennes flores sont en quelque sorte comparables à ceux mis en usage par les botanistes pour la dessiccation des plantes destinées à composer un herbier : tantôt elles sont trop fortement comprimées et leurs organes se trouvent écrasés ; tantôt elles le sont trop peu et ces mêmes organes sont rétrécis et ont changé de forme dansle sens opposé. De là la grande variation dans la largeur et la direction des petites feuilles de J’oltzia. Nous avons des échantillons de notre J’oltzia, qui; enfouis à l’état tout frais, offrent leurs feuilles, jadis charnues, fortement com= primées et par conséquent plus larges qu’elles ne devraient l'être, aucune trace de pli longitudinal ne s'y laisse découvrir; dans d’autres ces plis se trouvent ex- primés dans la pierre, ce qui nous fait supposer que ces débris avaientsubi une altération avant leur énfouissement. Nous savons du reste que les feuilles des arbres résineux se contractent, quand même ellesse trouvent en contactavec l’eau. Nous avons figuré, planche VI, différents échantillons du véritable oltzia brevifolia. Figure 1 montre une portion de branche pinnée sur laquelle on re+ } 28 CONIFÈRES. marque les cicatrices laissées par les feuilles enlevées. Les figures 2 et 3 repré- sentent deux fragments dont les jeunes pousses ont conservé leurs sommets, et sur lesquels on peut s'assurer que les feuilles s'étalaient tout autour des rameaux. L'échantillon figuré sur la planche VII rappelle évidemment les branches. grêles d'un jeune .{raucaria excelsa, en offrant en même temps une certaine ressemblance avec ces empreintes de Lycopadiocées du grès (bigarré?) de Lodève et de celui de Whitby, qui, par quelques botanistes, ont été rapportées aux Volizia. Cette empreinte a été découverte dans un schiste très-marneux et tendre, de couleur verdâtre et se trouve conservée dans les galeries paléonto- logiques du musée de Strasbourg. La planche VIIL représente une belle portion de branche, sur laquelle on voit plusieurs formes de feuilles. Les feuilles de la partie inférieure du rameau principal sont assez allongées, dressées et droites; vers le sommet elles deviennent plus courtes, en se courbant en faux. Sur la portion renversée les extrémites des rameaux constituent l'espèce dénommée par M. Murcmson l’oltzia elegans. Les différents échantillons de la planche IX confirment à l'évidence l'identité de ce Foltzia elegans avec le Voltzia brevifolia, et ce sont surtout les trois échan- tillons au bas de la planche qui, par leurs petits rameaux latéraux, montrent jusqu'a quel point les feuilles du f’oltzia heterophylla peuvent séloigner de leur grandeur et de leur forme normales. Lesquatre échantillons figurés planche X représentent trois formes différentes: la figure 1 présente à sa partie inférieure le F’oltzia brevifolia ; à sa partie su- périeure, le ’oltzia heterophylla ; la figure 2 constitue le Foltzia heterophylla, à l'exception de la petite pousse qui garnit le sommetet qui appartient au Foltzia elegans. Des écailles d’Albertia et de ’oltzia se voient dispersées sur cette pierre. À la figare 3 nous voyons les longues feuilies du Foltzia heterophylla, BRoNG. et les feuilles plus courtes du Folzia brevifolia; la figure 4 répond au Y’oltzia clegans de MtrcnisoN ; nous remarquons seulement que l'empreinte de laquelle ce petit rameau parait partir est une empreinte de calamite et que par con- séquent la réunion de ces deux débris n’est qu’accidentelle. Pour l'explication de la planche XI nous faisons observer qu’à la figure 2 les feuilles commencent déjà à s'étaler sous un angle plus ouvert, de manière à offrir un passage au J’olzia rigida, Browc. Les petits dessins, imitant des rhizo- morphes, qui se trouvent dispersés sur les deux échantillons, nous paraissent être des fragments de radicelles. Des empreintes tout à fait semblables ont été décrites par différents auteurs comme provenant de conferves ou de fucoïdes. CONIFÈRES. 29 Les deux figures de la planche XII représentent deux débris de J’oltzia, dont le premier appartient évidemment au oltzia rigida, BRONG. et le second aux Voltsia heterophylla et brevifolia du même auteur. En examinant l'échantillon n° 1, on remarque comme les feuilles, à commencer d'en bas, s'écartent insensi- blement sous un angle plus grand et augmentent en même temps de grandeur. Cet écartement plus fort des feuilles peut être ou le résultat d’une modifica- tion dans la végétation ou celui d’un glissement de la pâte qui renferme ces restes, opposé à la direction des feuilles. En admettant le premier cas, nous en trouvons des preuves dans la végétation actuelle des #raucaria. Nous nous rap- pelons avoir vu un arbre de ce genre dans le beau jardin de M. Vaucner, à Mul- house, où, sur un seul rameau, les feuilles se trouvaient tantôt étalées sous un angle presque droit, tantôt redressées sous un angle aigu. Le même phéno- mène se remarque sur des rameaux d’'Araucaria excelsa provenant du fa- meux arbre de cette espèce qui orne le Jardin-des-Plantes à Paris. Les petites feuilles de nos deux échantillons sont plus larges qu’elles ne se voient ordi- nairement , circonstance qui paraît provenir d'une forte pression survenue immédiatement apres l'enfouissement de ces rameaux. En effet, quand on exa- mine de plus pres ces feuilles, on remarque que le pli latéral est à peine exprimé et que par ci par là les feuilles se trouvent fendues longitudinalement. L'échantillon figure 1 de la planche XIV vient encore à l'appui de notre opinion sur la réunion du ’olzia rigida au Voltzia heterophylla : les feuilles inférieures du rameau principal, de même que les feuilles des extrémités des rameaux latéraux, sont dressées et courbées en dedans, tandis que les autres sont étalées et courbées en arrière. Dans le fragment de rameau qui porte une portion de cône, les feuilles sont également fortement étalées et celles du rameau fertile se trouvent même réfléchies; les écailles du cône se trouvent déplacées dans le même sens. La planche XIII réunit sur un seul échantillon les ’oltsia brevifolia, hete- rophylla et rigida. É Tous les échantillons que nous venons d'examiner proviennent des carrières de Soulz-les-Bains et sont conservés dans le musée de Strasbourg. VOLTZIA ACUTIFOLIA. Tab. XV. V. ramis pinnatts, gracuhibus , flexuosis, folus oblique insertis, lineali- 50 CONIFÈRES. lanceolatis, obtusiusculis, planis, tenuioribus , enerviis, obsolete striatulis ; erecto-patentibus, distiche dejectis ? basi decurrentibus, magnitudine diversis. Rameaux pinnés, grêles et flexueux ; feuilles inégales , linéales-lancéolées, presque obtuses, planes, tendres, sans nervures, finement striées, dressées , étalées , insérées obliquement sur les rameaux, déjetées sur deux rangs ? décurrentes à la base. Voltzia acutifolia , BRONGN. Annal. des sc. nat. t. XV, p- 450. Dans les assises arénacées schisteuses du grès bigarré de Soulz-les-Bains, assez abondant, mais en moins grande quantité que l'espèce précédente. Musée de Strasbourg, n° 682 , etc. Cette espèce présente à la premiére vue un port différent de l'espèce précédente : les branches sont en général plus gréles, moins raides, garnies de rameaux plus rapprochés, qui eux-mêmes sont grèles et flexueux. La diversité dans la forme Et la grandeur des feuilles est moins grande, et celles-ci paraissent avoir été toutes à limbe plane et üni, ce qui rapprocherait cette espèce des Æraucaria de l'Amérique méridionale. En effet, une comparaison faite avec l’Æraucaria péctinata, qui, sous ce nom, se trouve dans le jardin botanique de Bonn , nous a fait découvrir une assez grande analogie entre ces deux plantes. Un autre Araucaria américain, provenant du Jardin-des-Plantes de Paris, et dont nous avons figuré un fragment à la figure AR 3 de la planche I, pour montrer dans quel rapport de grandeur et de forme les feuilles sont entre elles, offre égale- ment une certaine ressemblance. Il n’est pas possible, d'apres les échantillons que nous avons pu examiner, de décider si les feuilles se trouvaient déjetées sur deux rangs à l’état de vie. Cepen- dant il paraît qu'elles étaient insérées un peu obliquement , comme cela se voit dans l’Æraucaria pectinata. Considérées sous le rapport de la consistance, les feuilles du Fotzia acutifolia paraissent avoir été plus minces qu'on ne les voit dans les Æraucaria américains et dans le Vollzia heterophylla, en offrant en même temps une moins grande rigidité, CONÎFÈRES. 31 STROBILITES. Nous rangeons sous cette dénomination vague un fruit de conifère du grès bigarré auquel nous ne savons assigner aucune autre place, puisque notre échantillon se trouve isolé de toute autre partie qui puisse donner des éclaircissements sur sa position générique. À cause de sa ressemblance avec les cônes de Larix nous lui donnons le nom de STROBILITES LARICOIDES. Tab. 1, fige S. 2. — Tab. XVI, fig. St. 7. Les écailles de ce cône sont très- larges, tronquées et irrégulièrement rongées à leur partie supérieure ; on n’y distingue pas de stries régulières. juant à la erandeur, le cône peut être comparé à un cône de Larix; > ° ? \ . A . D 4 , quant à la forme, il est plutôt obové qu ovale. Aucune trace de feuille n’est visible au petit rameau qui porte ce fruit, et parmi les nombreux débris de conifères enfouis dans le grès bigarré, nous n’en avons remarqué aucun qui puisse être mis en harmonie avec lui. L'échantillon unique figuré sur la planche XV à été trouvé dans la carrière de Soulz-les-Bains, et se conserve dans la collection géologique du musée de Strasbourg. BOIS FOSSILES DE CONIFÈRES. Tab. XVII Des fragments de bois fossile se trouvent en assez grande abondance par- tout où le grès bigarré forme des masses compactes à grains fins. Des mor- ceaux longs de 5 pouces jusqu’à 2 pieds sont dispersés dans les grands bancs. Les segments de troncs ou de branches sont ordinairement comprimés 32 CONIFÈRES. (fig. 4, 5) et entièrement dépourvus. de leur écorce. La matière végétale se trouve remplacée, en partie par du silex, en partie par du fer hydraté et du charbon. Le carbonate de cuivre entre accidentellement dans la compo- sition. L'aspect de ces débris fossiles est presque toujours celui d’un bois carié par la putréfaction ; les couches annuelles sont très - bien visibles. Il n’est pas rare de trouver ces restes végétaux enveloppés d’une croute ar- sileuse , à couches coneentriques et formant comme un étui tout autour du fossile. Ceci à surtout lieu quand ils se trouvent déposés dans les schistes argileux qui alternent avec les grands bancs de la roche. Sur notre planche XVII nous avons figuré quelques morceaux des plus inté- g. 1 représente un fragment de rameau sur lequel on reconnaît par- faitement les cicatrices des feuilles, qui sont disposées en spire régulière, dont huit tours comptaient treize feuilles. Les figures 2 et 3 montrent deux portions de bois dont les couches annuelles se détachent en lames, en faisant voir en même temps (fig. 3) des traces de rayons médullaires. A la figure 4 ces rayons se trouvent mieux exprimés, et on en voit même pénétrer à travers les couches, qui sont d’une épaisseur considérable. La figure 5 représente la coupe transver- sale de ce dernier morceau. Malgré de nombreux essais, nous ne sommes pas parvenus à préparer des lames assez minces pour en observer la structure au microscope. Ce n’est qu'aux lames médullaires que nous avons pu remarquer le tissu cellulaire. Outre le charbon qui remplace par ci par là quelques couches ligneuses, nous avons trouvé, dans la masse même, des nids d’une matière jaune, brillante et transparente, parfaitement semblable au succin, se dissolvant tant soit peu dans l’éther. Cette matière ne peut être, à notre avis, rien autre que la résine propre à ces arbres. Quoiqu'il existe une diversité dans la structure de ces fossiles, il serait im- possible cependant d’en saisir les différences spécifiques, Nous avons donc jugé convenable de les comprendre tous sous la dénomination générale de bois de coniféres fossiles. ressants. Fi Explication de la planche XVII - Fig. V. {, chatons mâles de F’oftzia ; S. graine de Voltzia. V. 2, cône de V’oltzia. V. 3 et 4, écailles de J’o/- tzia. — À: 5, chaton mâle et une graine écrasée d’Albertia ; À, 6 a, rameau; 8, cône d’Albertia. CYCADÉES. SA QT CYCADEZÆ. Une des découvertes les plus intéressantes qu’on ait faites récemment dans les couches du grès bigarré est celle de débris de la famille des Cyca- dées, famille dont jusqu'ici aucune trace n'avait été observée dans cette formation. Il est vrai que les échantillons trouvés se réduisent à deux ; mais leur témoignage suflit pour constater la présence de ces plantes dans un terrain qu’on en croyait entièrement privé. Les fragments de feuilles que nous possédons portent même le caractère de deux genres différents et doivent être rapportés aux Zamites et Nilsonia, tels que ceux-ci se trouvent établis par M. An. Broxéxtarr, dans son Prodrome d'une flore fossile. Les remarques intéressantes faites par ce savant sur la relation :de ces genres avec les genres vivants nous dispensent d'entrer dans de plus longs détails à ce sujet. Nous nous contentons même de traduire et de co- pier les caractères génériques de cet auteur. ZAMIA. Sous-genre Zamites, An. BRONGN. Foliüs pinnatis, pinnulis approximatis , Subimbricatis, integris vel apice dentatis, acuminatis, basi interdum dilatatis, auriculatis, nervis strufor- mibus, parallelis vel vix divergentibus. Feuilles pinnées , à pinnules entières ou denticulées vers leur extrémité, terminées en pointe, quelquefois élargies et comme auriculées à leur base, É 54 CYCADÉES. insérées seulement par la partie moyenne et souvent plus épaisse de leur base ; nervures fines, égales, toutes parallèles ou à peine divergentes. #* Pinnules se recouvrant mutuellement et passant sur le pétiole commun; nervures divergentes , arquées, souvent bifurquées (Zamites ). M. Broneniarr divise les débris qui se rapportent aux Zamia en deux groupes ou sous-genres, savoir : en Zamia proprement dits et en Zamites. Cest à ce der- nier sous-genre que nous rapportons notre ZAMITES VOGESIACUS. Tab. XVI, fig. 1. Z. foliolis approximatis, basi inferne auriculata subimbricats , auricula crassiuscula ? petiolo incumbente. Feuilles très-rapprochées , imbriquées à leur base, qui est auriculée à la partie inférieure ; auricule calleuse? et recouvrant une partie du pétiole. L’échantillon unique que nous avons figuré a été trouvé dans les grandes assises de grès de Soulz-les-Bains et conservé dans le musée de Strasbourg, sous le n° Q , 461. L'empreinte qui forme le type de cette espèce, quoiqu’elle n'offre que le som- met d’une feuille et qu’on ne puisse distinguer qu'à peine les stries déliées des folioles, ne laisse aucun doute sur la famille dans laquelle la plante qui la laissée doit être rangée. : Nous avons déjà remarqué plus haut que les végétaux enfouis dans les grandes assises de grès ont conservé, pour la plupart, la position naturelle des diffé- rentes parties qui les constituent ; notre feuille de Zamia vient encore à l'appui de cette assertion : les folioles sont inclinées des deux côtés du pétiole commun et la feuille entière paraît concave; vers leur extrémité elles se contournent légèrement, de sorte que cette partie se trouve placée obliquement par rapport au reste, en dirigeant la face supérieure en avant. La base des folioles sélargit inférieurement en une oreillette, qui, à en juger d'après les dépressions qu'elles ont produites dans la roche, paraissent avoir été un peu calleuses; cette oreil- CYCADÉES. 35 letie repose toujours sur la base de la foliole précédente, ce qui fait que les bases des folioles ont l'aspect imbriqué. Toutes les folioles sont lancéolées et à bords entiers. Nous ne saurions mieux les comparer qu'avec l'Oropteris acumi- nata de TaxpLey, et si les oreillettes étaient dirigées en haut, au lieu d’être dirigées en bas, la ressemblance serait parfaite. La feuille entière rappelle celle du Zamia Feneonis, BRONGN., espèce qui se trouve en grande abondance dans le terrain portlandien (?) de l'Isère. Dans notre plante cependant les pinnules avancent sur le pétiole commun et se recouvrent à leur base, ce qui n’a pas lieu dans l'espèce que nous venons de citer. NILSONTA. Fois pinnatis ; pinnis approximatis, oblongis, plus nunus elongats, apice obtusis, basi tota latitudine insertis, nervis parallelis , nonnullis vali- ‘dioribus. Feuilles pinnées ; pinnules rapprochées, oblongues, plus ou moins allon- gées, arrondies au sommet, adhérentes au rachis (pétiole commun) par toute la largeur de leur base, à nervures parallèles, dont quelques-unes sont beaucoup plus marquées (Broxex.). Ce genre se rapproche par la forme des folioles et lesnervures de ces dernieres du genre Pterophyllum, à Vexception cependant que les premieres ne sont pas tronquées, mais arrondies à leur sommet. Nous n’en connaissons aucune espece qui ait ététrouvée dans une formation inférieure au groupe oolithique. Quoique les deux échantillons que nous possédons soient très-fragmentaires, nous avons cependant été assez heureux d'y retrouver assez de caractères géné- riques et spécifiques pour établir l'espèce que nous appelons 36 CYCADÉES. NILSONIA HOGARDI. Tab. XVII, fig. 2. N. petiolo canaliculato ; fololis linealibus, integerrimis , mnoribus ma- joribusve, obtusis , plus minus remotis , basi ala angustissima cohærentibus. Pétiole canaliculé; pinnules à bords parallèles, arrondies au sommet, cohérentes à la base par une aile étroite, plus ou moins éloignées les unes des autres. Le fragment figuré a été trouvé par M. Hocaro, dans les carrières de gres bigarré du Saut-le-Cerf, près d'Épinal, dans les Vosges, et se trouve conservé dans la collection de ce géologue. Par rapport à la grandeur et la forme des folioles, notre /Vilsonia se laisse comparer au ÂVilsonia compta, si commun dans les schistes du groupe oolithique inférieur de Whitby; cependant les nervures des folioles se trouvent moins ex- primées et les folioles elles-mêmes sont plus éloignées les unes des autres et d’une longueur inégale. MONOCOTYLÉDONÉES. 37 MONOCOTYLEDONEÆ. ÆTHOPHYLLUM. An. BRONGNIART , Prodr. d'une Hist. des plantes fossiles, p. 134. Plantæ habitu Cyperaceis vel Arundinaïeis aflines, erectæ, rAMOSE , sublgnosæ, spicis floriferis caule ramisque terminate. Caulis strictus , herbaceus vel sublisnosus , striatus vel sublævis, pedals et multo longior, apice spica fructifera terminatus. Rami florifert e Joliorum axillis nascentes, simplces , copiost, longitudine fere inter se æquales. Folia longissima, linealia, obtusa, pluna, ecostata, strüs tenerrimus , remota, ternatim conferta, decurrentia. Flores in spicas plus minus elongatas conferti, folus floralibus (bracteis ? glunus ? petalis ?) anguste lanceolatis, erecto-patentibus. Semina linea vix longiora , ovali-cylhindrica, in foliorum floralum axillis posita. Plantes semblables par leur port aux Cypéracées et aux Arundinacées, droites, rameuses , terminées à lextrémité de la tige et des rameaux par des épis floraux. Tige raide, herbacée ou presque ligneuse, striée où presque lisse , haute d’un ou de plusieurs pieds, terminée par un épi plus long que ceux des r'AMCAUX. Rameaux florifères assez nombreux et simples. Feuilles très-longues , linéaires , obtuses, planes, sans arête où nervure médiane, parcourues de stries longitudinales très-fines , assez espacées, rap- 6 38 MONOCOTYLÉDONÉES. prochées par trois, décurrentes et peut-être engainantes, et entièrement semblables aux feuilles du Spargantum natans. Épis Jloraux plus où moins allongés, ovales ou cylindriques et sembla- bles aux épis des Arundinacées. feuilles florales étroites-lancéclées. Graines longues d'un peu plus d’une ligne, ovales-cylindriques, placées dans les aisselles des feuilles florales. Les débris végétaux dont nous avons traité dans les genres précédents, malgré leur état souvent bien fragmentaire, offraient tous des caractères qui permet- taient de les rapprocher de certaines plantes de la végétation actuelle. Les Æthophyllum, au contraire, dont nous possédons des échantillons de la plus parfaite conservation, pourvus d'une grande partie de la tige, de rameaux, de feuilles entières et même d'organes de fructification, forment un genre de plantes tellement problématique qu'il est impossible de lui assigner une place dans la flore vivante. On peut y trouver tout aussi bien le caractere des Orchi- dées ou des Liliacées que celui des Cypéracées ou des Arundinacées; les épis et le port général de la plante, à l’époque de la fleuraison, font même penser aux Lycopodiacées. Nous étions sur le point de nous déclarer en faveur de cette der- niere hypothèse, quand un examen minutieux nous a fait découvrir dans les épis des graines semblables à de petits grains de conifères, découverte peu propre à nous avancer dans nos recherches. Pour nous résumer et donner en même temps une idée de l'aspect de ces singuliers végétaux, nous faisons observer que, par rapport au mode de fleurai- son ; 1ls ressemblent aux Arundinacées; par rapport à la ramification de la tige, aux grandes Lycopodiacées, et par rapport à la forme et à la grandeur des feuilles, au Sparganium natans, plante de la famille des Typhacces. La tige non articu- lée ne s'accorde pas avec les Arundinacées, ni le mode de ramification avec les Cypéracées. Une particularité que ce genre a de commun avec quelques Lycopodiacées consiste en ce que les feuilles, assez espacées du reste, se trouvent rapprochées par groupes, sans toutefois former des verticilles. Sur l'échantillon d'Æthophyl- lum stipulare, que M. An. BRONGNIART avait sous les yeux, deux de ces feuilles se trouvent enlevées en grande partie par la contre-empreinte, de sorte que les restes basilaires paraissent former des stipules naissant à la base d’une troisième feuille. MONOCOTYLÉDONÉES. 59 D'après tout ce que l’on peut voir sur les empreintes, les feuilles étaient dé- currentes sur la tige , avec toute la largeur de leur base; il est incertain si cette dernière formait une gaine. Il n'existe aucune trace de côte médiane ou de carène dans le limbe foliaire; mais celui-ci était parfaitement plane, parcouru de nervules longitudinales très-déliées, et probablement d’une épaisseur et d'une consistance entièrement semblables aux feuilles du Sparganium ci-dessus cité. Dans l’Æthophyllum speciosum, la tige doit avoir été ligneuse, à en juger du moins par les restes charbonneux qu’elle a laissés dans la pierre. Dans les deux espèces on remarque immédiatement sous les épis une espèce d'articulation, sur laquelle des feuilles rudimentaires s'écartent sous un angle droit ; la base de ces dernières monte et descend sur la tige. Tres-souvent les rameaux florifères se trouvent tronqués à la hauteur de cette articulation. Nous ne connaissons aucune plante du monde actuel qui présente quelque chose d’analogue. L'existence des Æthophyllum n’est constatée que dans le grès bigarré de l'AI- sace; tous les débris que nous avons vus sous ce nom, et provenant particulière- ment des marnes du Lias ou de la Moorkohle de la Franconie, sont trop frag- mentaires pour que nous puissions les y rapporter avec quelque certitude. Nous ne savons pas dans quel rapport les Æthophyllum se trouvent avec le genre Ger- maria de M. Pres, la description et les figures du Germ. clymoides qui se trou- vent dans les livr. VIL et VII, p. 188, tab. LIX, fig. 1—9, de la Flore du monde primitif du comte de STERNBERG étant trop vagues pour en donner une image exacte. ÆTHOPHYLLUM SPECIOSU NI. Tab. XIX et XX. A. caule Lionoso, suffruticoso, stricto, r'amus Copiosis, floriferis sumpli- cibus. Fois longissimis, linealibus, planis. Floribus in spicas caulr et ramüs terminales confertis ; spicis longissimus, cylindricis, erectis, folus floralibus lanceolatis , erecto-patentibus. Tige droite, ligneuse, presque arborescente, garnie de rameaux nom- 40 MONOCOTYLÉDONÉES. breux , dont les fertiles sont simples. Feuilles très-longues, linéaires , planes. leurs réunies dans des épis allongés, cylindriques , droits et terminant la tige et les rameaux; feuilles florales lancéolées, droites-étalées. Le bel échantillon que nous avons figuré à la planche XIX a été trouvé, il y a deux ans, dans les carrières de Soulz-les- Bains, et dépose dans les galeries paléontologiques du muséum d'histoire naturelle de Strasbourg. Comme la copie que nous en donnons est aussi exacte que possible, nous n’entrerons pas dans de longs détails descriptifs. La tige parait évidemment avoir été ligneuse, où au moins d’une consistance assez solide; elle se trouve transformée en un charbon ferrugineux qui tombe tres-facilement en poussière , de sorte qu'on ne peut plus rien reconnaître de sa structure interne primitive. À en juger par la fleuraison terminale, elle aurait été annuelle. Les rameaux florifères diminuent de grandeur de haut en bas; ils sont disposés tout autour de la tige, écartés sous un angle aigu, très-raides, dénués de feuilles ou pourvus seulement de petits appendices bractéiformes; ce n'est que vers la partie inférieure de la tige qu’on en voit qui sont garnis de feuilles ; mais alors les épis sont plus petits. | L'épi qui termine l'axe de la tige, quoique tronqué sur notre grand échan- ullon, offre des dimensions plus considérables que les épis des rameaux. Il est impossible de distinguer si ces épis se composaient d'épillets ou de fleurs recou- vertes par des bractées; ce dernier cas parait le plus probable. Outre l'échantillon figuré à la planche XX, qui représente une sommité de tige ou de rameau garnie de feuilles, le musée de Strasbourg possède encore un fragment de tige sur lequel on distingue un assez grand nombre de feuilles qui s'écartent sous un angle de 50°, et dans les aisselles desquelles on voit sortir de jeunes pousses latérales, d'un aspect tout à fait herbacé et soudées à leur base jusqu'à une hauteur de plusieurs millimètres aux feuilles qui les supportent, comme cela se voit dans beaucoup de Lycopodiacées. MONOCOTYLÉDONÉES. A1 ÆTHOPHYLLUM STIPULARE. Tab. XX et XXII. A. spica ovali, breviuscula, folus floralibus longioribus lineari-lanceo- latis, patentibus. Epis oviformes, assez courts ; feuilles florales linéaires-lancéolées, étalées , plus longues que dans lPespèce précédente. An. BRONGNIART, Ann. des sc. nat., t. XV, p. 455, pl. XVII. Cette espèce n’a été rencontrée qu’une seule fois dans les carrieres de Soulz- les-Bains; l'échantillon figuré appartient à la collection géologique du musée de Strasbourg et forme le type du genre et de l’espèce. A l'exception de la forme et de la grandeur des épis, cette empreinte corres- pond parfaitement à l'espèce précédente, autant qu'on peut en juger par les deux échantillons que nous connaissons. Nous y rapportons aussi les Antho- lithes A de notre planche XXII. Des découvertes ultérieures nous feront voir peut-être sil faut réunir ou séparer ces deux végétaux de l’époque vosgienne. Pour le moment, les données parlent en faveur d’une séparation spécifique. Nous devons à la communication de M. le lieutenant MarécHaz un épi ren- fermé dans un morceau de grès bigarré, dans lequel on distingue des graines en forme de petites graines de froment, et qui se trouvent changées en charbon brillant. Il est probable que cet épi appartenait à un Æthophytllum. ES IQ MONOCOTYLÉDONÉES. LILIACEÆ. YUCCITES. Les couches du grès bigarré renferment une assez grande quantité d’em- preintes de feuilles isolées qui, par leur forme et leur grandeur, rappellent les feuilles de Fucca. La découverte d’un échantillon où ces feuilles occu- pent encore leur place naturelle sur la tige paraît confirmer l'opinion que nous avions de ces débris, et nous engage à réunir au genre Fuccites notre YUCCITES VOGESIACUS. Tab. XXI. Y. folus elongatis, late lineali- lanceolatis vel ensifornibus, confertis, margine integerrimis, e basi concava amplexicauli planis , strüs vel ner- vulis longitudinalibus obsoletis. l'euilles allongées, linéaires-lancéolées, assez larges , très-rapprochées, unies aux bords, concaves et amplexicaules à la base, planes au-delà, mu- nies de nervules longitudinales peu prononcées. L’échantillon figuré, décomposé en trois parties, a été trouvé dans un banc principal de grès bigarré des environs d'Épinal, et fait partie de la collection de M. Movucror. Des feuilles isolées, provenant de Soulz-les-Bains, sont conser- vées dans le musée de Strasbourg. - MONOCOTYLÉDONÉES. 45 Le Fuccites vogesiacus doit avoir eu une assez grande ressemblance avec les espèces de Fucca à tige courte. Comme dans ces derniers, Îles feuilles paraissent avoir été assez minces et plutôt d’une consistance coriace que cartilagineuse. Des feuilles analogues se trouvent dans la formation houillère et dans des couches plus récentes. Nous en parlons ici pour constater leur présence dans le grès bigarré, sans insister sur le rapprochement que nous en avons fait avec les plantes que nous venons de citer. TIGES DE YUCCITES. Tab. XXIX, fig. 4. C'est avec doute que nous rapportons au genre Fuccites des fragments de tiges semblables par leur forme et leursdimensions au Calamites arenaceus , mais dis- tincts par l'absence totale des articulations et des stries longitudinales. Les petites proéminences fusiformes dont ces tiges sont couvertes se trouvent disposées assez régulièrement et semblent répondre aux cicatrices des faisceaux vasculaires, qui de la tige se rendaient dans des feuilles à base embrassante. Ces cicatrices sont disposées en zigzag, quand on ne regarde qu'une face de la tige, ce qui indique que les feuilles étaient insérées obliquement et que leurs bases se crot- saient, disposition tout à fait analogue à celle quon observe dans les Dracæna mauritiana, fragrans e. a.; la ressemblance entre la tige de cette dernière plante et nos tiges fossiles devient plus grande encore quand on en enlève l’é- corce pour la mettre dans la même condition que celles-ci. Outre les cicatrices de feuilles, on trouve sur ces tiges fossiles des cicatrices arrondies et répondant à des rameaux ; elles sont peu nombreuses et distribuées irrégulièrement, comme cela a lieu dans les deux Liliacées arborescentes auxquelles nous comparons ces restes de l’ancienne flore vosgienne. Les rameaux Samincissent considérablement vers la base, à peu près dans le méme sens que le fragment de Calam. arenaceus représenté à la figure 4, et les cicatrices des feuilles deviennent plus rappro- chées ; ce sont là deux caractères qui se retrouvent dans les Fucca, les Draccæna et d'autres Liliacées à tiges ligneuses. La présence de quelques grandes espèces de Liliacées, pendant l'époque vos- gienne, ne saurait être révoquée en doute, quand on considère les empreintes de spathes et de feuilles périgoniales, qu'on rencontre dans les assises du grès bigarré. Parmi les empreintes de feuilles vertes, il en existe dont la forme rap- pelle les feuilles courbées en faux de quelques Amaryllidées. 44 MONOCOTYLÉDONÉES ANTHOLITHI. Tab. XXII. L'échantillon figuré sur cette planche offre différentes espèces d’Antho- lithes plus ou moins problématiques. Vis-à-vis de la lettre À on distingue un. épi assez analogue à l’épi de PÆthophyllum stipulare. Au bas de la planche cette même lettre indique une coupe transversale d’un pareil épi. L’empreinte en B provient très-probablement d’un chaton mâle de Coni- fere ; la forme en spatule acuminée des écailles est la même que celle que nous avons vue aux mêmes organes dans les Y’oÆzia. La lettre C, enfin , correspond à un Antholithe ou Carpolithe semblable à celui de la figure 2, planche XXIIT, et que nous avons appelé Æ£chinostachys cylindrica. ANTHOLITHI ET CARPOLITHH. Tab. XXII. Les quatre empreintes de cette planche appartiennent au moins à trois genres de plantes différents : le premier est le genre ECHINOSTACHYS , établi par NL An. Broxextarr , qui, dans sa }ore du grès bigarré, le carac- térise ainsi : Inflorescentia : spica oblonga, floribus vel fructibus sessilibus, conti- guis , Subconicis , undique echinata. MONOCOTYLÉDONÉES. 45 Nous ne voulons pas essayer un rapprochement de ce genre avec un genre de la flore actuelle ; les restes en sont trop peu complets pour qu'on puisse attendre un résultat satisfaisant. Nous l’adoptons tel qu’il a été établi par ML. Broxexiarr , en ajoutant à l’espèce-type , nommée par ce savant ECHINOSTACHYS OBLONGA, An. BRONGX., Essai d'une flore du grès bigarré, dans les Annal. des sc. nat. t. XV, p. 457, pl. XX, fig. 2. une seconde espèce , que nous appelons ECHINOSTACHYS CYLINDRICA, Fig. 2. sans vouloir aflirmer toutefois d’une manière positive que cette dernière impression provienne d’une plante génériquement identique avee PÆ oblonga, où même spécifiquement différente de cette dernière. Les figures que nous donnons peuvent nous dispenser de toute description de ces débris problématiques. 46 MONOCOTYLÉDONÉES. PALÆOXYRIS. Spicæ strobiloideæ, fusiformes ; squamis arcte imbricatis, rhombotders , spiraliter dispositis ; inferioribus in pediculum angulosum decurrentibus, superioribus in appendices lineales productts. Épis fusiformes , imbriqués ; écailles disposées en spire, rhomboïdales , les inférieures décurrentes sur le pédoncule , qui est anguleux , les supérieures allongées en appendices linéaires. La place que doit occuper ce genre dans la flore actuelle est aussi incer- taine que celle des deux genres précédents. M. BroxexarT l’a comparé aux Xyridées et aux Restiacées, et le comte Srerxsere le range parmi ses Res- tiacites. Il est vrai que la forme des épis , et surtout celle des écailles, mon- trent beaucoup de ressemblance avec les épis et les écailles des Restiacées, abstraction faite de la grandeur plus considérable. 11 est à observer cepen- dant que ni les Xyridées ni les Restiacées n’offrent au sommet des épis des appendices foliacés linéaires semblables à ceux qu’on voit dans les Palæo- æyris et surtout dans le P. Munsteri, Prsi., espèce nouvelle découverte dans les marnes irisées de Bamberg et publiée dans la dernière livraison de la Flore du monde primitif, par le comte C. de Srenxperc. MONOCOTYLÉDONÉES. 47 PALÆOXYRIS REGULARIS. BRoNGN., Annal, des sc. nat., t. XV, p. 456, pl. XX. Tab. nostr. XXIIT, fig. 3. Spica fusiformi, gracili, squamis rhomboïdeis , dagonali vertical hort- zontalr longiore. Epi exactement fusiforme, à écailles rhomboïdales dont la diagonale ver- ticale est plus longue que la diagonale horizontale. Dans les carrières de grès bigarré de Soulz-les-Bains; très-rare. Conservé dans le musée de Strasbourg. Cette espece se distingue du P. Munsteri par des épis plus petits et plus grèles et par des écailles plus hautes que larges. Nous ne savons à quoi attribuer l'empreinte qui se trouve au-dessus des deux épis : M. BroxGniarr y voyait une écaille détachée ; nous croyons plutôt y voir la coupe verticale d'un épi. On ÿ distingue un axe duquel partent des stries perpendiculaires. AMENTUM CONIFERÆ. Tab. XXII, fig. 4. Cette empreinte paraît évidemment provenir d’un chaton mâle de conifere. A sa base on distingue encore les feuilles involucrales. La forme de ce chaton rappelle assez celle des chatons mâles de Foltzia. 48 MONOCOTYLÉDONÉES. lanulle incertaine. SCHIZONEURA. CONVALLARITES, An. BroxGn., Prodrom., p. 128. Caule articulato, strialo , verticillatim ramoso; folis linealibus , subca- rinatis , primo in vaginam connais (?), dehinc nunc omnino liberis verti- cillumque À—T phyllum sistentibus, nunc partim connatis foliaque oppo- sita mentientibus. Tige articulée, sillonnée longitudinalement, à ramification verticillée ; feuilles linéaires, légèrement carénées, soudées en une gaine dans leur jeune âge; plus tard, tantôt entièrement libres et formant des verticilles de 4—7 feuilles, tantôt réunies en deux groupes et imitant des feuilles opposées. Notre genre Schizoneura correspond au genre Corvwallarites , BRoNGX., dont nous avons cru devoir changer le nom, puisqn'il donnait une idée fausse de ces débris végétaux. Les échantillons que M. BroxGxIART avait sous les yeux étaient trop peu nombreux et en même temps trop fragmentaires pour que ce savant ait pu fixer avec quelque certitude la place que ces singulières empreintes devaient occuper dans le règne végétal. Quoique dans le Convallaria verticillata il ne puisse pas être question de véritables virticilles, ni de tiges articulées, le Schizoneura rappelle cependant involontairement cette plante, dès que toutes ses feuilles sont entierement libres et régulièrement distribuées autour de la tige ou du rameau qui les porte. La circonstance que la tige est articulée et que les feuilles sont exactement verticillées doit faire Mndennes toute tentative de ranger ces débris parmi les plantes monocotylédonées; d’un autre côté, il n’existe parmi les plantes dico- tylédonées aucun exemple où les nervures des feuilles soient exactement paral- leles et sans nervules anastomosées. Si les feuilles de notre Schizoneura étaient MONOCOTYLÉDONÉES. 49 régulièrement libres, la place la plus naturelle de ce genre serait dans la famille de plantes fossiles qui comprend les #sterophyllites, les Annularia et les Phyl- lotheca, tous des genres qui offrent une plus ou moins grande analogie avec Îles Equisetum. Nous allons exposer successivement les motifs qui nous font voir dans le Schisoneura plutôt une Equisétacée que toute autre plante, en analy- sant en même temps les différents échantillons qui ont servi de base à notre hypothèse. La première chose à prouver c’est que l'empreinte représentée à notre planche XXV provient de la même espèce de plante que les empreintes de la planche AXVI, et que le Convallarites erecta est identique avec le Convallarites nutans, BRoNGx. L’empreinte de la planche XXV semble, à la première vue, provenir d’une feuille pinnée, et tous les botanistes auxquels nous l'avons montrée se sont réu- nis à la resarder comme telle, en y voyant, tantôt une feuille de Palmier, tan- tôt une feuille Ge Cycas; mais, à notre demande s'il y avait des feuilles pinnées de Palmiers ou de Cycadées dont les pétioles étaient divisés en articulations auxquelles correspondaient des folioles exactement opposés et à base embras- sante, la réponse a dù être négative, vu que l’affirmation aurait énoncé un non-sens botanique, et notre première supposition, savoir qu’elle provenait d'une tige articulée à feuilles opposées, a toujours paru la plus plausible. Cette dernière hypothèse, qui admettait des verticilles à deux feuilles, a été ébranlée plus tard, par la considération que toutes les feuilles se trouvaient dans un même plan axile, chose inconnue dans la réalité, et que les feuilles placées vis-à-vis offraient souvent une différence dans leur largeur et dans le nombre des ner- vures ou carènes qui les parcourent. Il s'est trouvé que quand la somme des carènes d’un verticille entier était de six, deux carènes se trouvaient d’un côté et les quatre autres de l’autre côté (+. pl. XXV); dans d’autres cas ce nombre six se trouvait réparli également des deux côtés. Il faut donc supposer que les verticilles formaient un tout continu, une espèce de gaine, comme dans les Prèles, qui était fissile suivant les plis ou les nervures. De nombreux échan- tillons, trouvés dans les derniers temps, dans différentes localités, viennent à l'appui de cette supposition, et prouvent à l'évidence que les verticilles en gaine pouvaient se diviser en autant de parties qu'il y avait de feuilles soudées entre elles. Notre figure théorique (tab. XXIV, fig. 1), qui, sauf la gaine supposée en À , se retrouve presque dans tous ses détails sur deux grands échantillons du musée de Strasbourg, servira mieux que toute description à démontrer ce que 90 MONOCOTYLÉDONÉES. nous venons de dire. Déja sur l’empreinte de la planche XXV on peut remarquer une tendance des feuilles à se déchirer suivant les nervures. Cette tendance est plus apparente encore à la figure 2 de la planche XXVI et à la figure 2 de la planche X XIV, qui sont exactement copiées d'après nature. Une particularité qu’il ne faut pas perdre de vue consiste en ce que le nombre des feuilles dont se composent les gaines de la tige principale est toujours plus considérable que celui des rameaux, comme cela se voit aussi dans les Equisé- tacées. Sur la tige principale des grands échantillons qui ont servi à la construc- tion de la figure 1 de la planche XXIV nous en avons compté sept, tandis qu'aux rameaux nous n'en avons trouvé que six; des débris de rameaux plus grèles n'offrent même que quatre feuilles par verticille. Un pareil fragment se trouve représenté dans la florule du grès bigarré de M. An. BRoNGNrarT et à la figure 2 de notre planche XXVI. Il nous a été impossible de voir quel était le nombre de rameaux qui se dé- veloppaient aux articulations de la tige; nous n'avons pu que nous convaincre de leur présence en général. | À en juger par un fragment de tige, dont l'empreinte se trouve parmi d'au- tres empreintes de Schizoneura, et que nous avons représenté à la figure 4 de la planche XXIV, ces plantes auraient acquis un développement considérable et semblable à celui des Calamites, dont cette tige se distingue du reste par des stries plus fines et par l'absence des tubercules ou feuilles rudimentaires au bord inférieur des articulations. Cette ressemblance nous fait penser qu'une partie des tiges fossiles du grès bigarré que, jusqu'ici, on avait rangées parmi les Calamites, pourraient avoir appartenu au genre Schizoneura, à l'espèce unique duquel nous donnons, en raison des anomalies qu’elle présente , le nom de SCHIZONEURA PARADOXA. Convallarites erecta, An. BRoNGN., Ann. des sc. nat., t. XV, pl. XIX. Convallarites nutans , id. L c. Tab. nostr. XXIV, XXV, XX VI. Les échantillons que nous avons figurés se trouvent tous dans la collection geologique du musée de Strasbourg. Notre ami Murnrensecr a observé des débris MONOCOTYLÉDONÉES. of analogues dans le grès bigarré des environs de Jungholtz, près de Mulhouse, dans le Haut-Rhin. Ces plantes paraissent en général avoir été assez abondantes dans l’ancienne flore des Vosges, car on en rencontre des débris très-nombreux dans les assises marneuses. Cette circonstance nous fait espérer que des décou- vertes ultérieures nous mettront à même de donner des renseignements plus complets sur le facies de ces végétaux antédiluviens et sur la place qu'ils doivent occuper dans nos systèmes du règne végétal. Aucune trace ne paraît en avoir été observée ni dans les formations anté- rieures au grès bigarré, ni dans les formations plus récentes. Le Zeugophyllites de M. BRoNGxIaRT (Prodr., 118 et 121), provenant du ter- rain houiller des Indes, pourrait avoir quelque analogie avec notre plante. Comme nous n’en avons vu ni originaux ni figures, nous ne voulons pas ha- sarder des conjectures qui pourraient induire en erreur. 52 ACOTYLÉDONÉES. ACOTYLEDONEZÆ. EQUISETACEZÆ. La famille des Equisétacées est, sans contredit, l'une des plus importantes et des plus curieuses de la flore du monde primitif, Après s'être montrée dès les temps les plus reculés de la création des étres organisés, dans lé- poque de transition, elle a joué un grand rôle parmi les végétaux dont les débris, ensevelis dans le sein de la terre , forment aujourd’hui des sources de richesses inépuisables. Des races entières d'animaux et de plantes ont disparu dans le cours des révolutions qui sont venues bouleverser l'écorce terrestre ; les Equisétacées ont survécu à toutes ces calastrophes, et, quoique dégénérées et privées de leur ancienne vigueur, après des milliers de siècles qui ont passé devant elles, elles ont conservé leur type jusqu'à nos jours. Les Prêles, humble herbe méprisée qui, pour nous cacher sa décadence , s'est réfugiée dans les endroits reculés et stériles, sont les chétifs représen- tants de ces majestueux Calamites qui, semblables aux grâcieux Bambous des climats tropiques, peuplaient jadis des forêts entières sur le continent européen. Divisées en deux branches, en Calamites et en Prêles, dès l'époque houillère, les Equisétacées ont conservé leur physionomie générale, et quand , après les derniers dépôts de la série triassique , les Calamites avaient cessé d'exister, les Préles sont venues combler la lacune qui s'était formée ACOTYLÉDONÉES. 53 par la disparition de leurs congénères, pour jouer dans les dépôts houil- lers du terrain oolitique le rôle qu’avaient joué les Calamites dans les dé- pôts des terrains anthracitique et carbonifère. Nous les voyons, en effet, prendre des dimensions plus considérables et augmenter en nombre avec le dépôt des marnes irisées, et dans la Moorkohle, assise houillère subor- donnée au Lias, leur quantité et leurs dimensions sont telles, qu'on rencontre des couches entières uniquement formées de Prêles qui, par rapport au diamètre de la tige, ne le cèdent en rien aux grands Calamites des terrains plus anciens. Jusqu'à l’époque où le système des Vosges est sorti du fond de la mer, pour constituer une terre ferme propre à recevoir des êtres organisés, le genre EQUISETUM n'avait pas encore tout à fait le faciès des Prêles proprement dites, et on a peut-être bien fait d’en faire un genre distinct. Mais, à dater de cette époque, nous voyons apparaitre le véritable type des Æquisetum vivants, dans l'espèce gigantesque que nous avons dédiée à l’auteur célèbre de la première flore de l’époque vosgienne. Les feuilles qui en couronnent chaque articulation sont soudées pour former une gaine exactement embrassante , et les rameaux se font jour à travers la base de cette gaine, comme cela a lieu dans les espèces actuelles. Des traces d’une seconde espèce de ce genre ont été observées par nous dans le même terrain; nous les passons sous silence pour le moment, en attendant que de nouvelles découvertes fournissent des échantillons mieux caractérisés. EQUISETUM BRONGNIARTI. Tab. XX VII. E. giganteum, arborescens ; caule 30 millim. fere in diametro metrente, ramoso ; ramis e vaginæ basi egredientibus , tenuioribus, brevius articula- 8 54 ACOTYLÉDONÉES. tis; vaginis in caule sat productis, in ramus brevioribus, multidentatis, dentibus obtusis, brevibus. e . « ed . . Espèce gigantesque, arborescente; à tige d’un diamètre de 50 millim. environ, rameuse; rameaux moins gros, à articulations plus rapprochées ; gaines plus longues sur la tige que sur les rameaux, à dents nombreuses, courtes et obtuses, Les deux échantillons que nous avons figurés proviennent des carrières de Soulz-les-bains et font partie des collections géologiques du musée de Strasbourg. Aucune espèce d’Æquisetum n'avait été observée jusqu'ici dans les assises du gres bigarré, et nous sommes heureux de pouvoir enrichir la flore intéressante de cette formation par un genre qui, dans le terrain subséquent, va prendre le dessus sur les Calamites pour les remplacer entièrement après les derniers dé- pôts des marnes irisées. Notre espèce diffère de toutes celles observées dans le dernier membre du Trias et dans toute la série des formations Jurassiques, crayeuses et tertiaires. Ses dimensions n’offrent pas les dimensions considérables des espèces qu'on a comprises sous le nom d'Equisetum columnare et les gaines n’en présentent pas les plis carênés et raides ni les dents aiguës. La seconde espèce, dont nous avons dit avoir vu des traces dans le gres bi- garré, ressemble davantage par ses dimensions peu considérables aux grands Equisetum actuels; les dents sont obtuses comme dans l'Æ Prongniarti et les tiges rameuses. Le seul échantillon qui soit en notre possession provient du Saut-le- Cerf, des environs d'Épinal , Où il a été trouvé par M. HoGarp, qui nous assure avoir vu à l'extrémité d’un rameau un châton à impressions arrondies et A semblable à un châton de Préle. ACOTYLÉDONÉES. 90 Le genre CALAMITES SUCROW , SCHLOTHEIM, STERNBERG, JÆGER, BRONGNIART , etc. se distingue du genre Æquisetum par l'absence des gaines, qui se trouvent remplacées par de petites callosités, et par un corps ligneux plus épais. Ces deux caractères ont engagé le savant professeur Uxcer à révoquer en doute l'analogie des Calamites avec les Prèles , analogie établie avec tant de saga- cité par M. An. BroxexarT , dans son Prodrome d'une Histoire des végétaux fossiles. Comme les recherches faites dans ce sens par M. Uxcen sont en partie nouvelles pour la science, nous croyons devoir en donner ici Îles résultats, tels que ceux-ci ont été communiqués par ce savant, lors de la réunion des naturalistes allemands à Erlangen , et publiés dans les nu- méros 40 et 41 de la Gazette de botanique de Ratisbonne. Un échantillon silicifié de Calamite, provenant de la collection de M. le chevalier de Marmics, a fait voir à M. Uxcrr que la tige de ces plantes se compose d’un corps médullaire très-considérable et d'un cylindre ligneux à parois épaisses. Le corps médullaire est formé uniquement de cellules parenchymatiques à membrane épaisse et d’un diamètre assez fort. L’axe central en est occupé par un vide qui, comme dans toutes les tiges fistuleuses, doit avoir été interrompu de distance en distance par des diaphragmes parenchymatiques. Le cylindre ligneux offre, dans sa structure interne, des caractères in- connus dans les tiges ligneuses des végétaux actuels, et CorrTa, tout aussi bien que Liz, est dans l'erreur quand il prend les rayons foncés qui se dirigent du centre vers la périphérie pour des rayons médullaires, vu que ces rayons forment un caractère intégrant de la substance ligneuse des Ca- lamites, qui se compose de lamelles de structure différente et alternant entre elles. Les lamelles, dont la coupe transversale produit des rayons de 56 ACOTYLÉDONÉES. couleur foncée, sont composées uniquement de cellules parenchymatiques petites et à parois épaisses , tandis que les lamelles de couleur claire ne pré- sentent que de gros vaisseaux, striés transversalement et rappelant les vais- seaux scalaires ou fausses-trachées. Malgré cela, lexistence des rayons médullaires ne saurait être révoquée en doute; ils existent, au contraire, en assez grand nombre et offrent en même temps des dimensions considérables. Ces rayons se composent d’une ou de plusieurs rangées de cellules parenchymatiques. Sur les limites du corps médullaire et du corps ligneux, à l'endroit même où les lamelles divergentes du bois prennent leur origine, on remarque derrière chaque lamelle un canal aérien , autour duquel les cellules médul- laires prennent une direction convergente. Ces canaux sont égaux en nom- bre aux lamelles, et offrent la plus grande analogie avec les canaux aériens des Æquisetum, et notamment des Lq. hyemale et arvense. Le cylindre ligneux n’offre aucune trace d’anneaux annuels, et il est pro- bable que l'accroissement de ces plantes se faisait comme dans les Prêles, les Fougères, les Lycopodes, ete. , Savoir, par allongement terminal , Sans augmentation de diamètre. Toutes ces considérations font présumer au professeur Uxcer que les Calamites doivent avoir fait une famille distincte des Equisétacées , famille à laquelle il propose de donner le nom de Calamiteæ, et dont la diagnose serait la suivante : «Plantæ ut plurimum arboreæ, articulatæ, verticillato-ramose , veseta- hone terminal crescentes. « Corpus lignosum medullam larsam includens, e vasis duplicis ordinis radiatim alternantibus conflatum, majoribus sCalariformibus, minoribus pa- renchymatosis. «Radii medullares copiosi. Cortex parenchymatosus regulariter striatus. « Folia verticillata in vaginam coalita, vel eorum loco tubercula. Fructi- ficatio latet.” Nous ne discuterons pas ici les raisons alléguées ci-dessus pour justifier une pareille division; mais il nous semble que la somme des caractères qui rapprochent les Calamites des Fquisetim est plus grande que celle qui les ACOTYLÉDONÉES. 57 en éloigne. En attendant des preuves plus convaincantes, nous suivrons la classification de M. An. Broxentarr, qui réunit les Calamites aux Equiséta- cées. Nous terminons ces généralités en faisant observer encore que, dans les Calamites du grès bigarré, nous n’avons jamais observé les tubercules au- dessous des articulations qui doivent remplacer les gaines, et qui caracté- risent en général les Calamites du terrain houiller. A leur place on remar- que assez souvent des cicatrices de rameaux disposées en verticilles. L'état de conservation des Calamites du grès bigarré est tel qu'il faut renoncer à une distinction spécifique rigoureuse, et on peut très-bien ap- pliquer aux nombreux débris de ce genre qui se rencontrent dans cette formation le passage suivant du Æossil Flora of great Britain : « In the genus Calamites it is exceedingly difficult to determine what are called the species, even by the comparaison of authentic specimens ; and itis scarcely possible to doubt that a large number of them are merely different states of the same species.” Nous réunissons donc tous les débris de Calamites du grès bigarré dans deux espèces, dont la première est le CALAMITES ARENACEUS. Tab. XXVIIL Tab. XXIX, fig. 3. C. caule in diametro 3—$ centim. metiente, articulationibus in bast bre- vioribus, dehinc plus minus elongatis, costis basi latioribus, superiore parte angustissinus, ramus raris, Caule mullo angustioribus. Tige d'un diamètre de 3 à S centimètres, à articulations rapprochées vers la base, plus éloignées vers les parties supérieures et à côtes assez larges aux articulations inférieures , très-minces vers le haut ; rameaux très-peu nombreux, plus minces que la tige. 58 ACOTYLÉDONÉES. Calamites arenaceus, JeGER, Die Pflanzenversteinerungen welche in dem Bau- sandstein vorkommen. Stuttgart, 1827. Tab. IL, fig. 5; tab. IT, fig. à —5 (Cæter, exclus.) An. BRoNGNIaRT, Âistoire des végét. foss., pl. XXV, fig. 1; pl. XXVI, fig. 3,4, 5. Ejusd. Flore du grès bigar., Ann. des sc. nat:,t. XV, p. 437. Calamites remotus, An. BRONGN., Ann. des sc. nat. L. cit. Cette espèce est extrêmement commune dans le grès bigarré de toute Ja chaine des Vosges, et peut servir de fossile caractéristique de cette formation. Ses dé- bris se présentent ordinairement sous forme de moules internes, sur lesquels on remarque souvent, vers les articulations, des proéminences lamelleuses, qui répondent probablement aux lamelles du corps ligneux dont il a été question. La surface externe de ce Calamite ne paraîl pas avoir été bien différente de la surface de ces moules, comme on peut s’en assurer par la fig. 1 dela pl. XXVII, qui représente évidemment la surface externe d’un morceau de tige muni d’une portion de rameau qui occupe encore sa place naturelle. Quand on peut juger d'après cette empreinte et d'après d’autres empreintes analogues à celle-ci, le cylindre ligneux de cette espèce aurait été très-mince et entièrement semblable, par rapport à sa consistance, à celui des prèles. CALAMITES MOUGEOTII. Tab. XXIX, fig. 1, 2. C. arliculationibus distantibus > Subinflatis; costis valde remotis, per- paucis, plus minus Prominuls ; cicatricibus ramorum verticillatim posulis NUMerOSIS ; COrpus lignosum Crassum medullam multicostatam inclidens. Articulations assez espacées et un peu renflées; côtes très-éloignées les unes des autres , plus ou moins saillantes; cicatrices des rameaux disposées en verticilles. tout autour des articulations; cylindre ligneux épais et entou- rant un Corps médullaire à côtes étroites et très-nombreuses.. ACOTYLÉDONÉES. 59 Calamites Mougeotii, An. BRonGN., Hist, des végét. foss.; pl. XXV, fig. 4, 5. Annal, des sc. nat., t. XV, p. 458 (ex partel). Cette espèce se distingue de la précédente par l'épaisseur du cylindre ligneux, et par le petit nombre de côtes peu saillantes, distantes environ d’un centimètre et séparant des surfaces presque planes. On remarque presque sur chaque côte et immédiatement sous les articulations des cicatrices arrondies qui corres- pondent à des rameaux tombés. La surface du noyeau est entièrement différente de la surface de l'écorce et ressemble à celle de l'écorce du C. arenaceus (voy. fig. 2.), à l'exception cepen- dant que les côtes sont en général un peu plus larges. Nous ne connaissons, ni dans le terrain houiller ni dans des formations plus récentes, aucune espèce de Calamite qui puisse être confondue avec celle-ci. Le Calam. Mougeotii de M. BRONGNIART parait répondre au noyau de notre fossile, c'est ce qui nous a engagés à lui conserver ce nom, quoique son faciès extérieur paraisse indiquer une espèce tout-à-fait distincte. | À. Albertia S. V. lollzra.PBry. S. S/robrlites. AR. draucarta. RE de PS er CAR RE AD La A OMRAGR Dr Ne + EE Ris ea LUTTE Generum analysis ; PAR LeËe S PORN ER : aff RC? né. PET + we ni # he ere , JE ; e L ; et : Pa « QE à . r s. Lu 4 È . L + à Le « a H Tab. KAE = À CONHAFE Albe rÜia. la L Latfol CONIFERAE., | Tab JUL. Albertia . elhipüea . f C4 ] 4 } nr L L | SN bp chti inc e 1 ; in © 'urs Là 1FÉROCTApPIUe #2 . SIMON «4 4 wtraspbourdg Dessine d'apres nature eb 1mprime en couleur à ä 5 pa : Tab. IV L 4 RAT L 4 CONIF 14. Albert ‘hipfiea FE npr ip} CONIFERAE Alberta . A. Braunie. B. Spec1osa . , “ » wi d 1 4 1 t , g ge eo: 1 Dossine d'apres nalure el imprime an couleurs à Ja Lathographie E. Simon fils Strasbourg. Tab. CONIFER AE Tab.VE | Voltzia . Ï leterophylla Breuifolia Ad. Brél ; CONIFERAE Fab VIE. Voltzia Helerop hyl la brevifolia ad B rot. iJessint da apres nature et imprime " 1Aleurs 4 la i nograpnie | oimor 0 A CONIFERAE Voltzia. Tab VIT. Héterophylla brevifolia .ad.Br.et elegans Mrch. ” | 1 a À 7 eéxsinue d “apres nutuie ek 1mprair ®e ©) ‘ eurs a je lat} gra mis (y CONIFERAE Tab.IX. j Voltzia. Heterophylla Brevifolia Ad.Brng. etelegans Murch. 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Si T ] & 14 L s uleurs à imprimé er co Dessiné d'apres nature et CONIFERAE Tab.XVL. “Inflorescentia. Fructificafo. . Volta. AN Alberfia. St. Strobilites. Dassine d'après nafure etimprime €n couleurs a la lathographie LE. Oimon Eus à S tram bout £ CONIFEIRAE Tab. XVIL ligna petrefacta . fie. € SNS Ho: LA Fis.1 Ramulus fohorum cicatnces exmbhens LU pe 1 " . > » L Fi. à" runcC1 ad Fo. A delin. dectio fransversalis. LA L 4 + { LS £ . CYCADEAE Tab XVI. : Zamifes.Nilsonia . ä V Vogesiacus rs. bi 4% FA s RE 4 + x À, N. Hogardiana * r u ‘ 4 ” hr Ni L " “ C' se”: Dessme d'apres nature etimprime en couleurs à la Lithographie E. Simon fils a Strasbourg. Aethophyllum. Mi lé L den PVO D pec1osum . à Aethophyllum. Tab:XX.. Supulare Dessine d'ap'es nature et imprin MONCODYLEDONEAE, Tab.XXI Yuccites. couleurs à à : RE . ue de E Simon fils à Strasbour Dessiné d'après nature et mmpri wgraplue de E Sir f n ANTH O LITE . | Tab. XXE. À. Aethophyllum. B. Amentum Coniferae. C. Echnostachys. Dessine d'après nature et imprime en couleurs à la Lithographie de E. Simon fils à Strasb ANTHOLITHE & CARPOLITHI . Fab: XXI. 1 Echmostachys oblonga. 2. Éch cylmdrica 5. Palacoxvres resulns. & Âment: con: Dessine d'apres nature et imprime en couleurs à la Lithographue de F. Simou fils à Sirasboarg Tab. XXI. SCHIZONEURA., Lith dE. Simon à Straskg. chizoneura . S paradoxa. ture n après à essmé L/ € a MONOCOVYLEDONEAE, Tab:XXEA, - Schistoneura. Pa l'a doxa + ; ; 1 . M pi : € n … Déssine d'après nature et mmprime en couleurs à la Lithographie de E Simon fils à Strasbouré. ACOTYLEDONEAE. Equisetum. Tab. XXVII re Brongmarti 1 “ PRE, PE 0e | oi CRT PER ST 0, D ET PR PCR RO NC OR XAVIIE. Tab \E. A] 4 k ACOTYLEDON Calamites. Si eus. arenact »s nature el YUCCITES, CALAMITES Tab. XXIX C.Mouécoti . » 1 + 1 7 1 4 n° J 1,1 EN ne À s À Dessine d'apres nature etimprimeé en couleurs à la Lait} ographie di. Simon hls à Strasbouré.