AM à à i f pre wr A x yon i AON A ANNA aN OOR RENA Ÿ ‘ i xve ve Lu À -j Le CE ATA AL 7 LT) bre Dh Var NA LT, Xe = N : NS Casa RN NN Ya Ne y Ÿ Ru Ÿ a E EN £ re CG €, it < € CCE At A4 RAY AAAA AAAA A AAA ANA MAAA AN Lee A AN Aa Ana CRE Poe AAA A ANA Aa A AA A A r CC c'e Ci C > Les IA AR AAA A faan Å À SEE q M A K 5 K 4 W Fa Kr € Ce € Ke a EE : € RTA BK W aA < CC £ WA Ck t; £ NE Q CRE 9 S p ter e SR ET Ke g AMC CE: Re « LHC € EA CECE C0 AMC CC! CE, CUCC sure € € > S £ CA LACS Ce LR <] Te @ a PX CCE Ex z ; T Ca ue. © Ka se ! eus re QU ES QONSS ES 4 NA OA AEAN 5 k ANAA AAARA ARAARA AA AARAA A F Va L C TAN A. AAPA t A 2e FA TA a A AAs PNA AN EN Fr 33 TA | on) NA A SARA A Lie LC, à DN 5 È aa Cr CN Le te Ca C AAA ARRAAA ar ik ee m ps E A ARAARA RA o f AN NE RA A 4 AARAA Aaa ET A DAAL T DININ 3 ia AAA N A AA Ai (NA sial Aaaf i MANAA ARA FE PRPSASAMAITS AAA Ann AAA’ Nan AAA de) AA N AAA AA AA A A A AARAA PAARA À ANARAN AAAAA AAA AA AA AAA SANAAAA M AAA p a À MRa ARKAA AMAAN kT AA NA A A AMA, NA PREFET a) RAA” 7N a ; ~ A à ke AA IFISTOFRE NX RURELALE DES CÉTACÉES. TOME PREMIER; H NA] DES A ANNE-C Par N GRAND-CH. DE L3 MEMBRE ] ET DE PLUSIEL DE FRANC TOI À j RESNE vz P. DIDO'T L'A] ET Firun DIDO HISTOIRE NATURELLE DES CÉTACÉES, DÉDIÉE A ANNE-CAROLINE LACÉPÈDE. Par M. LACEPÈDE. f GRAND-CHANCELIER ET GRAND- -AIGLE DE LA LÉGION D'HONNEUR ; ÉNATEUR DE PARIS, BRE DE L'INSTITUT DE CE, ET DE PLUSIEURS AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE ET DES PAYS ÉTRANGERS. LA LIBRAIRIE STÉRÉOTYPE vE P. DIDOT L’AINE, RUE DU PONT DE LODI} N° 6 a xr Firmin DIDOT, RUE DE THIONVILLE, N° 116. M. DCCC IX, DÉI oo À ANNE-CAR RARES RS CET * Voyez, dans Discours intitulé et, dans l'Histoire onzième volume, « DÉDICACE. ere A ANNE-CAROLINE LACEPÈDE *. * Voyez, dans celte Histoire , la fin du Discours intitulé Jue générale des cétacées ; et, dans l'Histoire des poissons, la dédicace du onzième volume, et les articles qui y sont cités l'AVERT EXPL DE QUELQI Carre Histoire celle que Buffon s lorsqu’il m'en gage: naturelle, doit êt celle des quadrupè avant Phistoire de Le professeur zième édition du i Linné, a déc cetacées , distribue AVERTISSEMENT ET EXPLICATION DE QUELQUES PLANCHES. Carrz Histoire, destinée à remplacer celle que Buffon s’étoit réservé d'écrire, lorsqu'il mengagea à continuer l’ Histoire naturelle, doit être placée à la suite de celle des quadrupèdes, et par conséquent avant l’histoire des- oiseaux. Le professeur Gmelin, dans la trei- zième édition du Systéme de la nature de Linné, a décrit quinze espèces de cétacées, distribuées dans quatre genres. AVERTISSEMENT. Le professeur Bonnaterre, dans la | description des planches de P Encyclo- | pédie méthodique, a traité de vingt-cinq | espèces de cétacées, réparties dans quatre genres. publions , l’histoire de trente - quatre espèces de cétacées, placées dans dix genres différens. TOME PREMIER. PLANCHE VI, Les parties osseuses de la tête d’une baleinoptère rorqual. PLANCHE VIL | CR Les vertèbres et les fanons du même | individu. On trouvera, dans l’ouvrage que nous AVERT TOME PLAN La portion os cachalot macroc« PLAN Les vertèbres céphale. Les côtes d’ur espèce. PLAN La partie osser phin vulgaire. Le Squelette d PLANG Les Portions € dauphin orque, EMEN T. Naterre, dans tes de ga raitė de vin tci Parties dans quatr l'ouvrage que nou de trente- = quat: placées dans à EMIER. HE VI. »s de la tête d'un E VIL es fanons du mèr AVERTISSEMENT. xj TOME SECOND. PLANCHE III La portion osseuse de la tête d'un cachalot macrocéphale. PLANCHE IV. Les vertèbres d'un cachalot macro- céphale. Les côtes d’un individu de la même espèce. - PLANCHE VI. La partie osseuse de la tête d’un dau- phin vulgaire. Le squelette d’un dauphin marsouin. PLANCHE VIII. Les portions osseuses de la tête d’un dauphin orque. xij AVERTISSEMENT. La mâchoire inférieure du même in- dividu. Ces six planches ont été dessinées ; tional d’histoire naturelle. HISTOIRE p LA m la- f d'après nature, dans le Muséu DES C VUE G Qur notre imag à une grande € globe, La terre tourt le vaste océan e les îles; seul il n distance où nous: Vivans qui peupl Cetacées, A> Sure du même h Ont été dessinés S le Muséum n irelle, H ISTOM HISTOIRE NATURE ET DES CÉTACÉES VUE GÉNÉRALE LDES CÉTACÉES. Quz notre imagination nous transporte à une grande élévation au-dessus du globe. La terre tourne au-dessous de nous : le vaste océan enceint les continens et les îles; seul il nous paroît animé. A la distance où nous sommes placés, les êtres vivans qui peuplent la surface sèche du Cetacées, I. 1 2 VUE GÉNÉRALE globe, ont disparu à nos yeux; nous n’appercevons plus ni les rhinoceros, ni les hippopotames , ni les éléphans, ni les crocodiles, ni les serpens démesurés: mais , sur la surface de la mer, nous voyons encore des troupes nombreuses d'êtres animés en parcourir avec rapi- dité l'immense étendue, et se jouer avec les montagnes d’eau soulevées par les tempêtes. Ces êtres que, de la hauteur où notre pensée nous a élevés, nous serions tentés de crôire les seuls habitans de la terre, sont les cétacées. Leurs di- mensions sont telles, qu'on peut saisir sans peine le rapport de leur longueur avec la plus grande des mesures terres- tres. On peut croire que de vieilles baleines ont eu une longueur égale au cent-millième du quart d’un méridien. Rapprochons-nous d'eux; et avec quelle curiosité ne devons-nous pas cher- cher à les connoître? ils vivent comme de RER DES C Les poissons au 7 pendant ils respir! terrestres. Tis habi Peau; et leur san! bilité très-vive, le semblables très-gr pour leurs petits í rageux. Leurs fe lait que fournisse jeunes cétacées q leurs flancs, et qu à la lumière, co les quadrupèdes. Ils sont immens une grande vitesse dénués de pieds pr que des bras. Mai au milieu d’un f les soutenir par sa ceptible de résis leurs mouvemen: Pour ainsi dire soli em 2 0 Ve D ÉRALE erpens démesurs de la | mer , no OUpES nombres courir avec rapi >, Et se joùer avy soulevées par l ue, de la hautey is a élevés, nou e les seuls habitan cétacées. Leurs d- qwon peut saisi - de leur longuew les mesures terres e que de vieilla Jongueur égale à rt d'un méridien s d'eux; € 45 het ons-nous pas © , jls vivent COM DES CÉTACÉES. > les poissons au milieu des mers; et ce- pendant ils respirent comme les espèces terrestres. Ils habitent le froid élément de l’eau; et leur sang est chaud, leur sensi- bilité très-vive, leur affection pour leurs semblables très-grande, leur attachement pour leurs petits très-ardent et très-cou- rageux. Leurs femelles nourrissent du lait que fournissent leurs mamelles, les jeunes cétacées qu’elles ont portés dans leurs flancs, et qui viennent tout formés à la lumière, comme l’homme et tous les quadrupèdes. Ils sont immenses, ils se meuvent avec une grande vitesse; et cependant ils sont dénués de pieds proprement dits, ils n’ont que des bras. Mais leur séjour a été fixé ‘au milieu d’un fluide assez dense pour les soutenir par sa pésañteur, assez sus- ceptible de résistance pour donner à leurs mouvemens des points d'appui pour ainsi dire solides, assez mobile pour 4 VUE GÉNÉRALE s'ouvrir devant eux, et n'opposer qu’un léger obstacle à leur course. Élevés dansle sein de l'atmosphère , comme le condor, ou placés sur la surface sèche de la terre, comme l'éléphant, ils n’auroient pu sou- fenir où mouvoir leur énorme masse que par des forces trop supérieures à celles qui leur ont été accordées, pour qu'elles puissent être réunies dans un être vivant. Combien de vérités impor- | tantes ne peut donc pas éclairer ou découvrir la considération attentive des divers phénomènes qu’ils présentent! De tous les animaux, aucun n’a reçu un aussi grand domaine : non seulement la surface des mers leur appartient, mais les abimes de l'océan sont des provinces de leur empire, Si l'atmosphère a été départie à l'aigle, s'il peut s'élever dans les airs à des hauteurs égales aux pro- fondeurs des mers dans lesquelles les cétacées se précipitent avec facilité, il DES C ne parvient à ces luttant contre les contre les rigueu tense pour deven La températur contraire, assez € forme dans toute mer universelle : surface de l’eau l'atmosphère. Le: cette surface ma: pose , pour ains arienne, sont, : à un froid très-à la. congélation da ét aux environs d ou antarCtique : ! de ces vastes calo tagnes de glaces entassent, Sy cons à froid dont elle. Cétacées trouvent RA L E n'opposer qu rse, Élevés dans mme le condor sèche de Ja me Auroient pu so r énorme mas DP Supérieures ; accordées, poy réunies dans w de vérités impor. pas éclairer oy tion attentive du ils présentent! c, aucun n’a reçu > : non seulement - appartient, mai ont des province tmosphère a ét peut s'élever dans s égales aux pi% ans lesquelles À . avec facili ité, Í cette surface marine , DES CÉTACÉES. 5 ne parvient à ces régions éthérées qu’en luttant contre les vents impċtueux , et _ contre les rigueurs d'un froid assez in- tense pour devenir bientôt! mortel, La température de l'océan est, au contraire, assez douce, er presque uni- forme dans toutes les parties de cette mer universelle un peu éloignée de la surface de l’eau et par conséquent de l'atmosphère. Les couches voisines de sur laquelle re- pose , pour ainsi de i aérienne, sont, l'atmosphère à la vérité, soumises a un froid très-âpre, et endurcies par la congélation dans les cercles polaires et aux environs de ces cercles arctique: ou antarctique : mais même au-dessous de ces vastes calottes gelées et des mon- tagnes de glaces qui s'y pressent, s'y entassent, s’y consolident, et accroissent le froid dont elles sont l'ouvrage , les cétacées trouvent dans les profondeurs 6 VUE GÉNÉRALE de la mer un asyle d'autant plus tem- péré, que, suivant les remarques d'un physicien aussi éclairé qu’intrépide voya- geur, l’eau de l'océan est plus froide de deux, trois ou quatre degrés, sur tous les bas-fonds , que dans les pro- fondeurs voisines :. Et comme d’ailleurs il est des cétacées qui remontent dans les fleuves *, on voit que, même sans en excepter l’homme aidé de la puissance de ses arts, aucune famille vivante sur la terre n’a régné sur un domaine aussi étendu que celui des cétacées. | Et comme, d’un autre côté, on peut croire que les grands cétacées ont vécu plus de mille ans °, disons que le temps 1 Lettre de M. de Humboltz au citoyen Lalande, datée de Caraccas en Amérique, le 23 frimaire an 8. oyez, dans cette Histoire, l’article des belugas. 5 Consultez l'article des baleines franches. 2 y DES C: jeur appartient € soyons pas oaee égorie ait voulu l emblêmes de la d de l'étendue, et p les symboles de - et créatrice. Mais si les gr vivre tant de siè si grands espaces toutes les vicissiti celles des lieux ; pour la morale images imposante tastrophes du po Ici les extrêm et l'éphémère so de l'instabilité. E la durée de la bal L'homme même , ne vit qu'âge de OCcuper un point ÉRA LE ‘autant plus ii S remarques h qu'intrépide vo l n est plus froi uatre degrés , \ que dans les pr s il est des cétack S fleuves *, on vi excepter l’hom le ses arts, aucur la terre n’a rèm si étendu que cel autre côte, on pl 5 cétacées ont vi disons que le ten Jumboltz au cit raccas en Amén" led Histoire; Partide des baleines fro DÉS CÉTACÉES. 7 leur appartient comme l'espace, et ne soyons pas étonnés que le génie de Val- légorie ait voulu les regarder comme les emblêmes de la durée, aussi-bien que de l'étendue, et par conséquent comme les symboles de la puissance éternelle et créatrice. Mais si les grands cétacées ont pu vivre tant de siècles et dominer sur de si grands espaces, ils ont dû éprouver toutes les vicissitudes des temps, comme celles des lieux; et les voilà ‘encore , pour la morale et la philosophie, des . images imposantes qui rappellent les ca- tastrophes du pouvoir et de la grandeur. Ici les extrêmes se touchent. La rose et l'éphémère sont aussi les emblèmes de l'instabilité. Et quelle différence entre la durée de la baleine et celle de la rose! L'homme même, comparé à la baleine, ne vit qu'âge de rose. Il paroît à peine occuper un point dans la durée, pendant 8 VUE GÉNÉRALE qu'un très-petit nombre de générations de cétacées remonte jusqu'aux époques terribles des grandes et dernières révo- lutions du globe. Les grandes espèces de cétacées sont contemporaines de ces ca- tastrophes épouvantables qui ont bou- leversé la surface de la terre: elles se: restent seules de ces premiers âges du monde; elles en sont, pour ainsi dire, les ruines vivantes; et si le voyageur éclairé et sensible contemple avec ravis- sement, au milieu des sables brülans et des montagnes nues de la haute Égypte, ces monumens gigantesques de l’art, ces colonnes , ces statues, ces temples à demi détruits, qui lui présentent l'his- toire consacrée des- premiers temps de l'espèce humaine, avec quel noble en- thousiasme le naturaliste qui brave les tempêtes de l’océan pour augmenter le dépôt sacré des connoissances humaines, ne doit-il pas contempler, auprès des / montagnes de glac vers les pôles, Ce monumens de la N: anciennes époques la terre ! À ces époques 1 cétacées régnoient tique océan. Parv bien supérieure à de nos jours, ils s'écouler en paix. ne lui avoit pas e nation sur les me pas disputées à la Les cétacées po inquiétude -à cet observe encore en même troupe mel en le, entre la fer >» auquel el] les plus to ainsi dire allaite uchans 3 AVEC tal ER A LE re de généra, usqu’aux é t. dernières téve randes espèces k Oraines de-ces C les qui ont bou “la terre; els premiers âges du , pour ainsi dire et si le voyager emple avec ravi. , Sables brülans « Ja haute Égypte, sques de Part, cs S, ces temples i _ présentent lhis remiers temps À ce quel noble en ste qui brave ls our augmenter le ` dé apler, auprés DES CÉTACÉES. 9 montagnes de glace que le froid entasse vers les pôles, ces colosses vivans, ces monumens de la Nature , qui rappellent les anciennes époques des métamorphoses de la terre! A ces époques reculées , les immenses cétacées régnoient sans trouble sur l’an- tique océan. Parvenus à une grandeur \ bien supérieure à celles qu’ils montrent de nos jours, ils voyoient les siècles s’écouler en paix. Le génie de l’homme ne lui avoit pas encore donné la domi- nation sur les mers; l’art ne les avoit pas disputées à la Nature. | Les cétacées pouvoient se livrer, sans inquiétude, à cette affection que Pon observe encore entre les individus de la même troupe, entre le mâle et la fe- melle, entre la femelle et le petit qu’elle allaite , auquel elle prodigue les soins les plus touchans, qu’elle élève, pour ainsi dire, avec tant d'attention, qu’elle To VUE GÉNÉRALE protège avec tant de sollicitude, qu’elle défend avec tant de courage. Tous ces actes, produits par une sen- sibilité très-vive, l’entretiennent, Pac- croissent, animent. L'instinct, résultat nécessaire de l'expérience et de la sensi- bilité, se développe, s'étend, se perfec- | tionne. Cette habitude Pea ensemble, de partager les jouissances, et les dangers , les craintes qui lie par des liens si étroits, et les céracées de la même bande, et sur-tout le mâle et la femelle, la fe- | melle et le fruit de son union avec le mâle, a dû ajouter encore à cet instinct que nous reconnoitrons dans ces ani- | maux, ennoblir en quelque sorte sa PEIE E S nature, le métamor phoser eni Et si nous cherchons en vain dahi les actions des cétacées, des effets de cette industrie que l’on croiroit devoir regar- der comme la compagne nécessaire de Pintelligence et de la sensibilité, c’est DES C l que les cétacées n exemple, comme truire des digues pe d'eau trop fugitifs pour s yg garantir de rassembler dan tinées pour l'hiver ne pourroient se ] que pendant la bel! fournit, à chaque fondeurs, les asyle: contre les intempé dans les poissons € il est peuplé, une qu'analogue à leur Cette habitude P en troupes nombre ticulièrement de la femelles, Leur affe auxquels elles ont c Permet pas de les qu'ils ont besoin de 0 de Ollicitude 3 “Ourage, qu duits atretiennent, h L’insti i NStINCE, résuk nce et de la sey setend, se perk -a e d’être ensemb = ances, les crain ie par des lien de la même bant Ja femelle, lat son union avec! ncore à cet instin ons dans ces a quelque sort: oserenintelligent s en vain dans! des effets dec oiroit devoir réf Y agne nécessa' ; c la sensibilité, DES CÉTACÉES. que les cétacées n’ont pas besoin, par exemple, comme les castors, de cons- truire des digues pour arrêter des courans d’eau trop fugitifs, d'élever des huttes Ir pour s'y garantir des rigueurs du froid, de rassembler dans les hahitations des- tinées pour l'hiver une nourriture qu’ils ne pourroient se procurer avec facilité que pendant la belle saison : l’océan leur fournit, à chaque instant, dans ses pro- fondeurs, les asyles qu’ils peuvent desirer contre les intempéries des saisons, et, dans les poissons et les mollusques dont il est peuplé, une proie aussi abondante qu’analogue à leur nature. Cette habitude, ce besoin de se réunir en troupes nombreuses, a dû naître par- ticulièrement de la grande sensibilité des femelles. Leur affection pour les petits auxquels elles ont donné le jour, ne leur permet pas de les perdre de vue, tant qu’ils ont besoin de leurs soins, de leurs y à VUE GÉNÉRALE secours, de leur protection. Les jeunes cétacées ne peuvent se passer d’une asso- ciation qui leur a été et si utile et si| douce : ils ne éloignent ni de leur mère, ni de leur père, qui n’abandonne pas sa compagne. Lorsqu'ils forment des unions plus particulières, pour donner eux- mêmes l'existence à de nouveaux indi- vidus , ils n’en conservent pas moins l'association générale; et les générations successives , rassemblées et liées par le sentiment, ainsi que par une habitude constante, forment bientôt ces bandes nombreuses que les navigateurs rencon- trent sur les mers, sur-tout sur celles qui sont encore peu fréquentées. Ces troupes remarquables présentent souvent, ou les jeux de la paix, ou le tumulte de la guerre. On les voit, ou se livrer, comme les bélugas, les dau- phins vulgaires et les marsouins, à des mouvemens rapides, à des élans subits, DES C 4 des évolutions dire, non interro en bandes de cc cachalots et les d concertent leurs : contre les ennem: se battent avec a glantent la surfac = Ilest aisé de vo de la vie des plus par exemple , de Pune mâle et lau avant de périr, x d'elles soixante de baleines auxguelle le jour, ou dont La durée de la multipliant , jusqu’ r 2 - ` maginatión, les , d'individus qui “s dans la mème POUr ne: 2: ns dire, ]: bre ÉRA te ection, Te , ' et si utile à nt ni de leur ih vabandonne pa forment des dis Our donner e de nouveaux int ervent pas mo ; et les générain lċes et liées par par une habit avigateurs reno sur-tout sur cel fréquentées. -quables présenté: . de la paix, ol! >. On les voit, ! ; bélugas, les da ; marsouins, di à des élans subit — DES CÉTACÉES. 13 à des évolutions variées, et, pour ainsi dire, non interrompues ; ou, rassemblés en bandes de combattans , comme les cachalots et les dauphins gladiateurs, ils concertent leurs attaques, se précipitent contre les ennemis les plus redoutables, se battent avec acharnement , et ensan- glantent la surface de la mer. Tl est aise de voir, d’après la longueur de la vie des plus grands cétacées, que, par exemple, deux baleines franches, Pune mâle et l’autre femelle, peuvent, avant de périr, voir se réunir autour d'elles soixante douze mille millions de baleines auxquelles elles auront donné le jour, ou dont elles seront la souche. La. durée de la vie des cétacées , en multipliant, jusqu’à un terme qui effraie l'imagination, les causes du grand nom- bre d'individus qui peuvent être rassem- blés dans la même bande , et former , pour ainsi dire, la même association, 9 54 te 7 VUE CÉNÉRALE n’accroit-elle pas beaucoup aussi celles qui concourent au développement de la sensibilité, de l'instinct et de l’intel- ligence ? La vivacité de cette sensibilité et de cette intelligence est d’ailleurs prouvée par la force de l’odorat des cétacées. Les quadrupèdes qui montrent le plus d'ins- _ tinct, et qui éprouvent l'attachement plus vif et le plus durable, sont en Æffet ceux qui ont un odorat exquis, + tels que le chien et l'éléphant. Or, les cétacées reconnoissent de très-loin et distinguent avec netteté les diverses im- pressions des substances odorantes; et si l’on ne voit pas dans ces animaux des narines entièrement analogues à celles de la plupart des quadrupèdes, d’habiles anatomistes, et particulièrement Hunter et Albert, ont découvert ou reconnu dans les baleines un labyrinthe de feuillets osseux, auquel aboutit le nerf olfactif, DES C et qui ressemble dans les narines Nous exposero de cette Histoire. tant de la baleine céracées Ont reçl mieux adapté au et a l'atmosphère épaisse, au trave appercevoir les c l'exercer d'autant le rendre success degré d'autant ph élevant leur tête Peuvent la placer sur une calotte in Surface d’une mer qui n° | est alors ar galité Semblable : Seche du globe que de la Ae Petitess. e la te courbure d RALE ' COUP aussi cel “Veloppement à FE €E de im > sensibilité e è d'ailleurs prow t des cétacées, L rent le plus d'in ent l’attacheme durable, sont i in odorat exquis éléphant. Or, k it de très-loin « eté les diverses in ses odorantes; eti s ces animaux & analogues à cel drupèdes, d’hablk culièrement Hun juvert ou recon byrinthe de feuil atit le nerf olfa DES CÉTACÉES. 5 et qui ressemble à celui qu'on trouve dans les narines des quadrupèdes. Nous exposerons dans divers articles de cette Histoire, et notamment en trai- tant de la baleine franche, comment les cétacées ont reçu l'organe de la vue le mieux adapté au fluide aqueux et salé, et à l'atmosphère humide, brumeuse et épaisse, au travers desquels ils doivent appercevoir les objets ; et ils peuvent - l'exercer d'autant plus, et par conséquent le rendre successivement sensible à un degré d’autant plus remarquable, qu’en élevant leur tête au-dessus de l'eau, ils peuvent la placer de manière à étendre sur une calotte immense, formée par la surface d’une mer tranquille, leur vue, qui n'est alors arrêtée par auçune iné- galité semblable à celles de la surface sèche du globe, et qui ne reçoit de limite que de la petitesse des objets, ou de la courbure de la terre. 16 VUE GÉNÉRALE À la vérité, ils n’ont pas d'organe particulier conformé de manière à leur procurer un toucher bien sûr et bien délicat, Leurs doigts en effet, quoique divisés en plusieurs osselets, et présen- tant, par exemple, jusqu à sept articu- lations dans l’espèce du physétère or- thodon , sont tellement rapprochés, réunis et recouverts par une sorte de gant formé d’une peau dure et épaisse, qu'ils ne peuvent pas être mus indépen- damment l’un de l’autre, pour palper,: saisir et embrasser un objet, et quils ne composent que l'extrémité d’une rame solide, plutôt qu'une véritable main. Mais cette même rame est aussi un bras, par le moyen duquel ils peuvent retenir et presser contre leur corps les différens objets, et il est très-peu de parties de leur surface où la peau, quelqu’épaisse qu’elle soit, ne puisse être assez dépri- mée, et en quelque sorte fléchie, pour DES € jeur donner, paf assez nettes de objets extérieurs. qu'ils ne sont pa jativement au to mammifères, et, phoques, qui pa telligence peu cc maux, et de beai L'organe de I accordé, est enf au lieu de faire par laquelle envelopp ché å cette boîte mens , et comm sorte de cavité, Cı de l'oreille ° intermé tr ; "p multipliées 3 ÉRALE ‘ont pas d'or le manière ik bien sûr et be en effet > Quoi y selets, hl et Prés, du physétère q M nent ra PProchs par une Sorte { u d baii i ure et epaiss, ètre mus indèper itre, pour palpe n objet, et qui trémité d’une ram 1e véritable mai e est aussi un bra ils peuvent retn + corps les differen peu de parties t au , quelqu "épais se être assez dépi sorte fléchie, pol DES CÉTACÉES. 17 leur donner, par le tact, des sensations assez nettes de plusieurs qualités des objets extérieurs. On peut donc croire qu'ils ne sont pas plus mal partagés re- lativement au toucher, que plusieurs mammifères, et, par exemple, plusieurs phoques, qui paroissent jouir d’une in- telligence peu commune dans les ani- maux, et de beaucoup de sensibilité. L’organe de l’ouie, accorde , qui leur a été est enfermé dans un os qui, au lieu de faire partie de la boîte osseuse, laquelle enveloppe le cerveau, est atta- ché à cette boîte osseuse par des liga- mens, et comme suspendu dans une sorte de cavité. Cette espèce d'isolement de l'oreille, au milieu de substances molles qui amortissent les sons pen transmettent, contribue peut-être à la netteté des rajane sonores, qui, sans ces intermédiaires , trop multiplices, arriveroient trop fortes et trop 18 VUE GÉNÉRALE confuses à un organe presque toujours placé au-dessous de la surface de l’océan, et par conséquent au milieu d’un fluide immense , fréquemment agité, et bien moins rare que celui de l'atmosphère. Remarquons aussi que le conduit auditif se termine à l'extérieur par un orifice presque imperceptible, et que, par la très-petite dimension de ce passage , la membrane du tympan est garantie des effets assourdissans que produiroient sur cette membrane tendue le contact et le mouvement de l'eau de la mer. Mais, comme l’histoire des animaux est celle de leurs facultés, de même que Phistoire de l’homme est celle de son génie, tâchons de mieux juger des fa- cultés des cétacées; essayons de mieux connoître le caractère particulier de leur sensibilité, la nature de leur instinct le degré de leur intelligence; cherchons les liaisons qui, dans ces mêmes cétacées, réunissent un DES C sen: conséquent augn organes €t mult Comparons ces li: analogues observi mifères; et nous t et le goût sont tré ainsi dire, réunis fères; que l’odora sont, en quelque même organe da lodorat et louie dans les cétacées dernier rapport, dauphin vulgaire Pune liaison : louie et l'odorat Vivent dans leau et de plus, consid que l’on voit : e dans Les Cétacée 5 res À PSS Técevoir | RALE presque toujo rface de loci nilieu d’un fluit: It agité , et bin de l'atmosphère le conduit auditi ar par un orfe >» et que, park de ce passage k | est garantie ds e produiroient w ie le contact etk de la mer. toire des animai ltés, de même e est celle de si fe essayons de me particulier de ku jeux juger des s mêmes” Cén DES CÉTACÉES. 19 réunissent un sens avec un autre, et par conséquent augmentent la force de ces organes et multiplient leurs résultats. Comparons ces liaisons avec les rapports analogues observés dans les autres mam- mifères; et nous trouverons que l’odorat et le goût sont très-rapprochés, et, pour ainsi dire, réunis dans tous les mammi- fères; que l’odorat, le goût et le toucher sont, en quelque sorte, exercés par le même organe dans l'éléphant , et que l'odorat et louie sont très-rapprochés dans les cétacées. Nous exposeroïs ce dernier rapport, en faisant l’histoire du dauphin vulgaire. Mais observons déjà qu’une liaison analogue existe entre louie et l’odorat des poissons, lesquels vivent dans l'eau, comme les cétacées ; et de plus, considérons que les deux sens que l’on voit, en quelque sorte, réunis dans les cétacées, sont tous les deux pro- pres à recevoir les impressions d'objets 20 ©: VUE GÉNÉRALE très-éloignés; tandis que, dans la réu- nion de l’odorat avec le goût et avec le toucher, nous trouvons le toucher et le goût qui ne peuvent être ébranlés que par les objets avec lesquels leurs organes sont en contact. Le rapproche- . ment de louie et de l'odorat donne à l'animal qui présente ce rapport, des sensations moins précises et des compa- raisons moins sûres, que la liaison de lodorat avec le goût et avec le toucher; mais il en fait naître de plus fréquentes, de plus nombreuses et de plus variées. Ces impressions, plus diversifiées et re- nouveles plus souvent, doivent ajouter au penchant qu'ont les cétacées pour les évolutions très-répétées, pour les longues natations, pour les voyages lointains; et c’est par une suite du même principe que la supériorité de la vue et la finesse de Pouie donnent aux oiseaux une tendance A très-forte à se mouvoir fréquemment, DES C } franchir de gra! cher au milieu : climat qui leur © Maintenant Si, rapidement les se portons nos rega des organes de c étonnés de trouve et sur-tout celui guère plus grands. de quarante ou « dans des mammif mètres de longue: Observons ici u Les organes de P de ouie , sont , instrumens ajouté. dit d'un animal ; Fe essentielle . ap a nsions ; ein avec ] e des ser É RAL E ue, dar | > le ne s 3 uvons Je na vent être Ra. rec lesquels keu ct. Le rapproch L odorat donne; ce rapport, d ises et des comp que la liaison & t avec le toucher le plus fréquente, >t de plus varis. diversifiées ett it, doivent ajoute s cétacėes pour lë s, pour les longus yages lointains; “ même principe q“ ue et la finesse eaux une tendant oir_fréquemmér" DES CÉTACÉES,. 21 à franchir de grandes distances, à cher- cher au milieu des airs la terre et le climat qui leur conviennent le mieux. Maintenant si, après avoir examiné rapidement les sens des cétacées, nous portons nos regards sur les dimensions des organes de ces sens, nous serons étonnés de trouver que celui de l’ouie, et sur-tout celui de la vue, ne sont guère plus grands dans des cétacées longs de quarante ou cinquante mètres, que dans des mammifères de deux ou trois mètres de longueur. Observons ici une vérité importante. Les organes de l’odorat, de la vue et de l’ouie, sont, pour ainsi dire, des instrumens ajoutés au corps proprement dit d’un animal ; ils n’en font pas une partie essentielle : leurs proportions et leurs dimensions ne doivent avoir de rapport qu'avec la nature , la force et le nombre des sensations qu’ils doivent 22 VUE GÉNÉRALE recevoir et transmettre au système ner- veux, et par conséquent au cerveau de l'animal ; il n’est pas nécessaire qu’ils aient une analogie de grandeur avec le corps proprement dit. Étendus même au-delà de certaines dimensions ou res- serrés en-deçàa de ces limites, ils cesse- roient de remplir leurs fonctions propres; ils ne concentreroient plus les impres- sions qui leur parviennent; ils les trans- mettroient trop isolées; ils ne seroient plus un instrument particulier ; ils ne feroient plus éprouver des odeurs; ils ne formeroient plus des images; ils ne feroient plus entendre des sons ; ils se rapprocheroient des autres parties du corps de l'animal, au point de n'être plus qu’un organe du toucher plus ou moins imparfait, de ne plus communi- quer que des impressions relatives au tact, et de ne plus annoncer la présence d'objets éloignés. DES C J] n'en est pas mouvement, de l culation, de la res sions doivent avo: la grandeur de l'ar avec son Corps pri composent des pat ils forment des pc l'existence duquel et ils s'agrandissen portions presque 1 chées de celles du et souvent entière; dernières, Mais l'ouïe des VÉRALE tre au SYStème uent au Cervey AS nécessaire qu le grandeur avec lit. Étendus mé dimensions Où rs 2s limites, ils Ces rs fonctions propr nt plus les impr nnent; ils les tray À es; ils ne serok particulier ; ils: ver des odeurs; i s des images; ibi dre des sons; ik! s autres parties E - 5 au point de nf du toucher plus ® mmu e ne plus CO essions relat € annoncer la pa iva À DES CÉTACÉ ES. 23 Il n’en est pas ainsi des organes du mouvement, de la digestion, de la cir- culation, de la respiration : leurs dimen- sions doivent avoir un tel rapport avec la grandeur de l'animal, qu’ils croissent avec son corps proprement dit, dont ils composent des parties intégrantes, dont ils forment des portions essentielles, à l'existence duquel ils sont nécessaires ; et ils s’agrandissent même dans des pro- portions presque toujours très-rappro- chées de celles du corps proprement dit, et souvent entièrement semblables à ces dernières. Mais l'ouïe des cétacées est-elle aussi souvent exercée que leur vue et leur odorat? Peuvent-ils faire entendre des bruissemens ou des bruits plus ou moins forts, et même proférer de véritables sons, et avoir une véritable voix ? On verra dans l’histoire de la baleine franche, dans celle de la jubarthe, dans 24 VUE GÉNÉRALE celle du cachalot macrocéphale , dans celle du dauphin vulgaire, que ces ani- maux produisent de véritables sons. Une troupe nombreuse de dauphins férès, attaqués en 1787, dans la Médi- terranée , auprès de Saint-Tropès, fit entendre des sifflemens aigus, lorsqu'elle commença à ressentir la douleur que lui firent éprouver des blessures cruelles. Ces siflemens avoient été précédés de mugissemens effrayans et profonds. Un butskopf, combattu et blessé auprès de Honfleur, en 1788, mugit comme un taureau, Suivant les expressions d’observateurs dignes de foi. Dès le temps de Rondelet on connois- soit les mugissemens par lesquels les cétacées des environs de Terre-Neuve exprimoient leur crainte, lorsqu’attaqués par une orque audacieuse, ils se prèci- pitoient vers la côte, pleins de trouble et d'effroi. DES CI Lors du còmba férès vus en 17 Tropès, Of les ei cris très-forts et t Un physétère 1 © tendre un cri teri tisement s’est prol un immense frémi L'organe de la ` paroît pas cependa d'œil, conformé de un instrument bien fait : mais on verra non publions , que Cétacées non seule une Sorte de pyra inférieure des even Peut en å EC e Pa Sinia palais est garni d’ Events S \ e ÉRA LE aCrOcéphale DES CÉTACÉES. 25 gaire, que k Lors du combat livré aux dauphins véritables T WÙ férès vus en 1787 auprés de Saint- reuse de dk i Tropès , on les ges anasi jeter des 787, dans la i cris iredforts et très-distincts. ; Saint-Trops Un panas es a pu faire en- siian A à tendre un cri terrible , dont le reten- . > “OISQUX) tissement s’est prolongé au loin, comme tir la douleur t un immense frémissement. es blessures cruels L’organe de la voix des cétacées ne nt été précéds{ paroît pas cependant, au premier coup- ns et profonds d'œil, conformé de manière à composer battu et blessé aup un instrument bien sonore et bien par- 88, mugit comm fait : mais on verra, dans l'Histoire que nt les expresii nous publions , que le larynx de plusieurs s de foi. cétacées non seulement s'élève comme ondelet on di une sorte de pyramide dans la partie ns par lesquels È pr des évents; mais que l’orifice as de Terre-Nit pe en Pue diminué à leur volonté par | n} le voile du palais qui l'entoure et qui nte, lorsqu p est garni d’un sphincter ou muscle cir- cieuse, ils se p culaire. La cavitė de la bouche et celle „ pleins de 10 des évents sont très-erandes. La trachée 3 26 VUE GÉNÉRALE artère, mesurée depuis le larynx jusqu'à son entrée dans les poumons, avoit un mètre de longueur , et un tiers de mètre | de diamètre, dans une baleine néanmoins très-jeune , prise sur la côte d'Islande, | en 1763 *. Or, il seroit aisé de prouver à tous les musiciens qui connoissent la théorie de leur art, et particulièrement celle des instrumens auxquels la musique peut avoir recours, que la réunion des | trois conditions que nous venons d'ex- poser, sufht pour faire considérer Pen- semble de l'organe vocal des cétacées, | comme propre à produire de véritables | sons, des sons très-distincts, et des sons | variés, non seulement par leur intensité, * Voyage en Islande, fait par ordre & sa Majesté Danoise, par MM. Olafsen, Islandois, et Povelsen, premier médecin d'Islande; rédigé sous la direction de la- | cadémie des sciences de Copenhague, e| traduit en français par M. Gauthier de la | Peyronie; volume V, page 260. A e ~ = DES ci mais encore Po < gré de leur été On pourroit mi cris des cétacées , sensibles pour qu tude aient rendu } sieurs de ces cris et faciles à reco nombre de leurs De véritables tables signes de ployés par les auprès de Saint- mular qui fit ente dont nous venon plus grand, et q ou plutôt Je déf ombreuse de phy on Un averti sg SSement uite Précipitée ENÉ RA Lr puis le laryny; : Poumons, e, » Etun tiers den ane baleine aan, ur Ja cône ét seroit aisé de pro ns qui CONnoïssey t, et particulière 1S auxquels la mý S, que la réunion ue nous venons d : faire considérer! e vocal des cèta produire de vėritł s-distincts, et dess nent par leur intet lande, fait par ordt se, par MM. olf elsen , premier mél sous la direction de ces de Copenhogl par M. Gauthi! V, page 269. < DES CÉTACÉES. 27 mais encore par leur durċe et par le de- gré de leur élévation ou de leur gravité. On pourroit même supposer dans les cris des cétacées, des différences assez sensibles pour que le besoin et Phabi- tude aient rendu pour ces animaux plu- sieurs de ces cris, des signes constans et faciles à reconnoitre, d’un certain nombre de leurs sensations. De véritables cris d'appel, de véri- tables signes de détresse, ont êté em- ployés par les dauphins férés réunis auprès de Saint-Tropès. Le physétère mular qui fit entendre ce son terrible, dont nous venons de parler, étoit le plus grand, et comme le conducteur ou plutôt le défenseur d’une troupe nombreuse de physétères de son espèce; _ et le cri qu’il proféra, fut pour ses com- pagnons comme un signal d'alarme, et un avertissement de la nécessité d’une fuite précipitée. 28 VUE GÉNÉRALE Les cétacées pourroient donc, à la rigueur, être considérés comme ayant reçu du temps et de la société ave leurs semblables , ainsi que de l'effet irrésistible de sensations violentes , im- pressions souvent renouvelées et d’affec. tions durables, un rudiment bien im- parfait, et néanmoins assez clair, d'un langage proprement dit. Mais les actes auxquels ce langage les détermine , que leur sensibilité com- mande, que leur intelligence dirige, par quel ressort puissant sont-ils prin- cipalement produits ? Par leur queue longue, grosse, forte, flexible, rapide dans ses mouvemens, et agrandie à son extrémité par une large nageoire placée horizontalement. Ils l’agitent, et la vibrent, pour ainsi dire, avec d'autant plus de facilité et d'énergie, qu’ils ont un grand nombre de vertèbres lombaires, sacrées er caudales; | | DES c ” apophys ue 1 q ont très-h paires $ séquent Ces apopl d'appui des pins muscles qui SY : vent la queue qu C'est cette qu leur natation, Si combats, qui re postérieures , les lument aux céta de véritables bip sans pieds, et n° ils se servent po soigner leurs pe Dans plusieurs mités antérieures les Postérieures. deux Sortes d’ext le mé RE 'urroier Sidérés come t de la société, tions violentes à renouvelées et i A rudiment bien Oins assez clair nt dit, uxquels ce langg leur sensibilité q ge intelligence dn uissant sont-ils y its ? longue, grosse, ft dans ses mouvem on extrémité pa! lacée horizontal" - Ja vibrent, pow? plus de facili ant h nt un grand "+ es; sacrées ef i DES CÉTACÉES. 29 que les apophyses des vertèbres lom- baires sont très-hautes, et que par con- | séquent ces apophyses donnent un point Í d'appui des plus favorables aux grands muscles qui s'y attachent, et qui meu- vent la queue qu’ils composent. C'est cette queue, si puissante dans leur natation, si redoutable dans leurs qui remplace les extrémites postérieures, lesquelles manquent abso- lument aux cétacées. Ces animaux sont de véritables bipèdes; ou plutôt ils sont sans pieds, et n’ont que deux bras, dont combats , ils se servent pour ramer, se battre et soigner leurs petits. Dans plusieurs mammifères, les extre- _mités antérieures sont plus grandes que les postérieures. La différence entre ces deux sortes d’extrémités augmente dans le même sens, a mesure que lon par- -court les diverses espèces de phoques, de dugons, de morses et de lamantins, 5 30 VUE GÉNÉRALE qui vivent sur la surface des eaux ; et elle devient enfin la plus grande pos- sible, c'est-à-dire que l’on ne voit plus d'extrémités postérieures lorsqu'on est | arrivé aux tribus des cétacées, qui non seulement passent leur vie au milieu des flots, comme les phoques, les dugons, les morses et les lamantins, mais encore n'essaient pas de se traîner, comme les phoques, sur les rochers ou sur le sable des rivages des mers. Si, au lieu de s'avancer vers les ! mammifères nageurs, lesquels ont tant | de rapports avec les poissons , on va vers les animaux qui volent; si l’on examine les familles des oiseaux, on voit les extrémités antérieures déformées, tendues, modifiées, métamorphosées et recouvertes de manière à former une aile légère, agile, d’une grande surface, et propre à soutenir et faire mouvoir un corps assez lourd dans un fluide très-rare. ye | pES C Et remarquons qui volent, com gent, il Y 4 ressorts, un apps _des deux bras, €t formé par la que maux qui fenden et léger de latr plus énergique € dans ceux qui tre bien plus dense fleuves et des r rière est le plus qui nage, la mas dans l’anima] qui Au reste, les leurs bras er de tant plus d'avan t milieu. de lo céan contentement ou OÙ de fuite dag de chasse pes 2 de erieu res lorsque des Cétacé | CES: mi Mi. leur vie au mile, phoques , les do amantins, mais en se trainer, Comme! rochers ou sur ky ners. l le s'avancer ve urs, lesquels ont les poissons, u- « qui volent; sl les des oiseaux, oni intérieures défornt ses, métamorphos nanière à formé! . d'une grande su nir et faire mouv” dans un guide tr DES CÉTACÉES. 3x Et remarquons que dans les animaux qui volent, comme dans ceux qui na- gent, il y a une double réunion de ressorts, un appareil antérieur composé des deux bras, et un appareil postérieur formé par la queue : mais dans les ani- maux qui fendent lair, ce fluide subtil et léger de l’atmosphère, l’appareïl le plus énergique est celui de devant; et dans ceux qui traversent l’eau, ce fluide bien plus dense et bien plus pesant des fleuves et des mers, l’appareil de der- rière est le plus puissant. Dans l'animal qui nage, la masse est poussée en avant; dans l'animal qui vole, elle est entrainée. Au reste, les cétacées se servent de leurs bras et de leur queue avec d'au- tant plus d'avantage, pour exécuter, au milieu. de l'océan, leurs mouvemens de contentement ou de crainte, de recherche ou de fuite, d'affection ou d’antipathie, de chasse ou de combat, que toutes les 32 VUE GÉNÉRALE parties de leur corps sont imprégnées d’une substance huileuse, que plusieurs de ces portions sont placées sous une couche très-épaisse d'une graisse légère, qui les gonfle, pour ainsi dire, et que cette substance oléagineuse se retrouve dans les os et dans les cadavres des cétacées les plus dépouillés, en appa- rence , de lard ou de graisse, et sy dénote par une phosphorescence très- sensible. - Ainsi tous les animaux qui doivent se soutenir et se mouvoir au milieu d'un fluide , ont reçu une léséreté particu- lière, que les habitans de l’atmosphère tiennent de Pair et des gaz qui remplis sent plusieurs de leurs cavités et circu- lent jusque dans leurs os, et que les ha- bitans des mers et des rivières doivent à l'huile qui pénètre jusque dans le tissu le plus compacte de leurs parties solides, RS Es DES e On a cru que voient , après le ovale qui est OÙ fères avant qu’il par le moyen duq d'une partie du sans circuler pa opinion est con trou ovale se fe comme dans les. ne peuvent se i l'eau que pendan ils sont forcés d Ja surface des m de l'atmosphère ; de tenir hors de portion de leur lori $ pe des even; quels ils Peuvent ; rique „> 79 Cst situé rieur o st leur tk r ÉN É R ALE PS sont impe, aileuse, que plu ER ont placées E ( ur ainsi dire, di “agineuse se retn ins les cadavres; dépouillés, en a 1 de graisse, e; e d'une graisse h + hosphorescence te nimaux qui doivent: uvoir au milieu une légéreté pari itans de l’atmospk - des gaz qui rem eurs cavités et ci urs os, et que ls - des rivières doit ètre jusque dans acte dë leurs P” DES CÉTACÉES. 33 On a cru que les céracées conser- voient, après leur naissance, le row ovale qui est ouvert dans les mammi- fères avant qu’ils ne voient le jour, et par le moyen duquel le sang peut passer d'une partie du cœur dans une autre, sans circuler par les poumons. Cette opinion est contraire à la vérité. Le trou ovale se ferme dans les cétacées comme dans les autres mammifères. Ils ne peuvent se tenir entièrement sous l'eau que pendant un temps assez court : ils sont forcés de venir fréquemment à Ja surface des mers pour respirer Pair de atmosphère; et s'ils ne sont obligés de tenir hors de l’eau qu’une très-petite portion de leur tête, c’est parce que lorifice des évents, ou tuyaux par les- quels ils peuvent recevoir l'air atmosphé- rique , est situé dans la partie supé- rieure de leur tête, que leur larynx forme une sorte de pyramide qui s'élève 34 VUE GÉNÉRALE dans l’évent , et que le voile de leur palais, entièrement circulaire et pourvu d'un sphincter, peut serrer étroitement ce larynx, de manière à leur donner la faculté de respirer, d’avaler une assez grande quantité d’alimens, et de se servir de leurs dents ou de leurs fanons, sans qu'aucune substance ni même une goutte d'eau pénètrent dans leurs poumons ou dans leur trachée artère. Mais cette substance huileuse, ces fa- nons, ces dents, ces, longues défenses que quelques cétacées ont reçues *, cette matière blanche que nous nommerons adipocire avec Fourcroy °, et qui est si abondante dans plusieurs de leurs espèces, d’ambre gris qu’ils produisent ?, et jusqu’à la peau dont ils sont revêtus, tous ces dons de la nature sont devenus ! Voyez l’histoire des narwals. ? Article du cachalot macrocéphale. 5 Idem. | rer er see DES C- des présens bien | de la navigation perfectionner, hi diriger les marins mers les plus loin des nuits les plus L'homme, attir pouvoit lui livre cétaçées, a troubli menses solitudes , a immok tous ceu; et inabordables de robés à ses coups; doii d'autant pl que des grandes | Prospérité de son de son indust telots {a l ! rie $ Le” pi ET] mt l-9 lzy (gn a mn NÉRALe Jue Je voil < e de t Circulaire Be. Pete étroite, £re. à leur dong "> d’avaler "i à limens, et de se a de leurs fanons n - A : € ni même une goy ns leurs poumon; artère, ance huileuse, c ces, longues défi ees ont reçues nr rue nous nomme Jurcroy *, et qui s plusieurs de i ris qu'ils produise dont ils sont rev a nature sont devel des narwals. hale alot macrocépha DES CÉTACÉES. 35 des présens bien funestes, lorsque l’art de la navigation a commencé de se perfectionner, et que la boussole a pu diriger les marins parmi les écueils des mers les plus lointaines et les ténèbres des nuits les plus ohscures. L'homme, attiré par les trésors que pouvoit lui livrer la victoire sur les cétaçées, a troublé la paix de leurs im- menses solitudes, a violé leur retraite, a immole tous ceux que les déserts glacés et inabordables des pôles n’ont pas dé- robés à ses coups; et il leur a fait une guerre d'autant plus cruelle, qu'il a vu que des grandes pêches dépendoient la prospérité de son commerce, l’activité de son industrie, le nombre de ses m2- telots, la hardiesse de ses navigateurs, l'expérience de ses pilotes, la force de Sa marine, la grandeur de sa puissance. C'est ainsi que les géans des géans sont tombés sous ses armes; et comme 36 VUE GÉNÉRALE son génie est immortel, et que sa science est maintenant impérissable, parce qu'il a pu multiplier sans limites les exem- plaires de sa pensée, ils ne cesseront d'être les victimes de son intérêt, que lorsque ces énormes espèces auront cessé d'exister. C'est en vain qu'elles fuient devant lui : son art le transporte aux extrémirés de la terre; elles n’ont plus d’asyle que dans le néant. Avançons vers ces êtres dont on peut encore écrire l’histoire, et dont nous venons d’esquisser quelques traits gé- néraux. | Ah! pour les peindre, il faudroit le pinceau de Buffon. Lorsqu'il m’associa à ses travaux, il s’étoit résérvé d'ex- poser l’image de ces cétacées, auxquels la Nature paroissoit avoir destiné un meilleur sort que celui qui les opprime : mais la mort l’a surpris avant qu'il n'ait pu commencer son ouvrage; mais à ne DES C Daubenton et Mo et c'est sans le seCC Je secours de mes travaillé au mont core pour comple élevé pour la pos Daubenton, par j'ai tâché de pose ily a un an PHis Lorsqu'à cette commencé de pul cées, que j’avois les honorables avec Buffon “4 frappé ma tête e J'avois déjà Leds La douleur Sans sance, la yé néraié + BT ee le Discou Sur c nnoissane i att ba ribu , ils pe c rmes espèces a C'est en vain q : son art le trans) le la terre; ll: dans le néant. S ces êtres donton histoire , et dont: er quelques traits — peindre, il faudni on. Lorsqu'il ms il s’étoit réservé! ces cétacées, W ssoit avoir desi celui qui les el f l’a surpris aval cer son ouvrag DES CÉTACÉES. 37 Daubenton et Montbelliard ne sont plus; et c’est sans le secours de mes maîtres, sans le secours de mes illustres amis, que j’ai pu au monument qui manquoit en- core pour compléter l’ouvrage immense. a élevé pour Ja postérité par Buffon » par Daubenton, par Montbelliard, et dont j'ai tâché de poser le faite en terminant 11 y a un an l'Histoire des poissons *, Lorsqwà cette dernière époque j'ai commencé de publier l'Histoire des céta- cées, que javois entreprise pour remplir les honorables obligations contractées avec Buffon, le malheur avoit déjà frappé ma tête et déchiré mon cœur; j'avois déjà perdu une compagne adorée. La douleur sans espoir , la reconnois- sance, la vénération, ont inscrit le nom * Voyez, dans l Histoire naturelle des poissons, le Discours intitulé Sur Za pêche, sur la connoissance des poissons fossiles, et sur quelques attributs généraux des poissons. Cétacées, I. $ 38 VUE GÉNÉRALE, etc. de ma Caroline à la tête de l'Histoire des poissons *; elles lui dédient ce nouvel ouvrage; elles lui consacreront tous ceux que je pourrai tenter jusqu'à la fin de mon exil affreux. Son nom, cher à toutes les ames vertueuses et sensibles, recom- mandera mes foibles efforts aux amis de la Nature. Le 24 nivose an 72. * Voyez la dédicace du neuvième volume in-18 de l’ Histoire naturelle des poissons, et les articles indiqués à la suite de cette “dédicace. DES ORDRES, ( DE C E REP AN CET: Le sang rouge € cules et deux o vertèbres ; de. melles; des éve postérieures. PREMII Point » et, la tête de tu lui dédient ce." ONSacreront tou, ter jusqu’à k à >n nom, Cher ty S et sensibles, tey S efforts aux ami Le 24 nivose m, ce du neuvième volh naturelle des pois ues à la suite dev En TA B LEA EU DES ORDRES, GENRES ET ESPÈCES DE CÉTACÉES, CH FA CÉES, Le sang rouge et chaud; deux ventri- cules et deux oreillettes au cœur; des vertèbres ; des poumons ; des ma- melles; des évents; point d’extrémités postérieures. PREMIER ORDRE. Point de dents. PREMIER GENRE. LES BALEINES. | La mâchoire supérieure garnie de fanons où lames de corne; les orifices des évents sé- parés, et placés vers le milieu de la partie supérieure de la tête; point de nageoire dorsale. GENRES 40 TABLEAU DES ORDRES, erCON PREMIER SOUS-GENRE. 7 3 | LES BALE Point de bosse sur le dos. La méchoire supé ESPÈCES. CARACTÈRES. ou lames de cor? séparés, el placés x. LA BALETI Le c NE rps gros et court; la / supérieure de lat FRANCHE. queue courte. SR el EMIER La mâchoire iuférieure 1rès« PR 2. BEA BALEINE) arrondie, très- haute et Point de plis sous i NORDCAPER. très-large ; le corps alons ESPÈCE. gé; la queue alongée. 1. LA BALEINOP- SECOND SOUS-GENRE. TÈRE GIBBAR. Une ou rien bosses sur le dos. SECOND ESPÈCES. CARACTÈRES. Des plis longitudin, 3. LA BAL FINE Une bosse sur le dos; les de NOUEUSE, Fes pectorales blan- 7. PECES 4 LA Her ou six. bosses sur le BOSSU E. dos; les fauons blancs. 2 La BALEINOP. TÈRE JUBARTE, “ Bain Pieron ed pue b Seoire, , CA RACTÈ Ru L e ci TPS gros et o queue courte, La mâchoire iuférien. arrondie , très. | très-large ; le com; _ BÉ; la queue aloni SOUS-GENRI turs bosses sur le dos, CARACTÈR Une bosse sur le di nageoires pectoral! ches. Cinq ou six bosses 5 dos; les fauons is i un GENRES ET ESPÈCES. SECOND GENRE. LES BALEINOPTÈRES.* 45 = méchoire supérieure garnie de fanons ~ I. LA BALEINOP- u lames de corne; les orifices des évenis spé és, et placés vers le milieu de la partie supérieure de la téte; une nageoire dorsale. PREMIER SOUS-GENRE. Point de ci sous la gorge ni sous le ventre. ESPÈCE. CARACTÈRES. Les mâchoires pointues et bonta T A TÈRE GIBBAR. également avancées ; les fanons courts. SECOND SOUS-GENRE. Des plis longitudinaux sous la gorge et sous le ventre. CARACTÈRES. La nuque élevée et arrondie; le museau avancé, large, uu peu arrondi ; des tubérosités presque es sphériques au-devant des évents ; la dorsale courbée ESPÈCES 2. LA BALEINOP- TÈRE JUBARTE; en arrière. * Baleinoptère -o baleine à nageoires š le mot grec pteron veut dire nageoire, 4 TABLEAU DES ORDRES, ESPÈCES. CARACTERES La mâchoire inférieure ara rondie , plus avancée et 3. LA BALEINOP- TÈRE RORQUAL. beaucoup plus large que celle en- haut; la tête courte, à proportion du corps et de la queue. Les deux mâchoires poin- 4. LA BALEINOP- TÈRE MUSEAU-POINTU. tues; celle d'en-haut plus courte et beaucoup plus étroite que celle d'en-bas. SECOND ORDRE. Des dents. GENRE. NARWALS.\ TROISIEME LES Une ou deux défenses très-longues et droites a la mâchoire supérieure; point de dents les orifices des évenis réunis, et situés au plus haut de la partie postérieure de la téte; point de nageoire dorsale. à la méchoire en-bas ; sU 2. LE NARWAL 1. LE NARWA D YULGAIRE: d MICROCÉPHALE. 3 LE NARWAL ANDERSONIEN. QUATRI. LES A Une ou deux dent, Méchoire Supéri, Los d'en-ba LLa ANARN CRORN an FANDO rs. SAR AC GENRES ET ESPÈCES. 43 - er l 3 3 La Maächoire inf ESPÈCES. CARACTÈRES. à 5 iy“ R e % > plus y La forme générale ovoide; la aucou À longueur de la tête égale cell 2. plus ligy 1 LE NARWAL S x ed e « en ~ hant: | SEN DS Cu au quart ou à peu près le Courte, à RS la longueur totale ; les dé- Otih ; : : | Corps et de à fenses sillonnées en spirale. s ` Le corps et la queue très- Les deux mMâchoïre , © 3 alongés; la forme géné- rale presque conique; la longueur de la tête égaleau tues ; celle C'en-ha, | Courte et beaucoy 2. LE NARWAL itroîte np MICROCÉPHALE. N etrorie que celle dy dixième ou à peu près de la longueur totale; les dé- fenses sillonnées en spirale. D ORDRE 3 Le NARWAL [Les défenses unies et sans ANDERSONIEN.Q spirale ni sillons. əs dents. = QUATRIEME GENRE. ME GENN LES ANARNAKS. YARWAL S" Une ou deux dents petites et recourbées à la ; méchoire supérieure; point de dents à la S i à A Q bd x nses très-longues tl yGchoire d'en-bas; une nageoire sur le dos. hs" onrez point dt : sypérieurTé; poes ESPÈCE. CARACTÈRE d'en-bas 4 les orifit D Lirisisr À hi FE et situés au plus . GROENLANDOIS. de le la téle; P P {Le corps alongé. reure de e 44 TABLEAU DES ORDRES, CINQUIÈME GENRE. LES CACHALOTS La longueur de la téte égale. à la moitié ou au tiers de la longueur totale du cétacée; la mâchoire supérieure large, élevée, sans dents, ou garnie de dents courtes et cachées presque entièrement par la gencive; : la må. choire inférieure étroite, et armée de dents grosses et coniques; les orifices des évenis réunis, et situés au bout de la partie supé- rieure du museau; point de nageoire dorsale, PREMIER SOUS-GENRE, Ure ou plusieurs éminences sur le dos. ESPÈCES. CARACTÈRES. T. LE CACH = nique; une éminence lon- MACROCÉPHALE.) gitudivale, ou fausse na- geoire au-dessus de lanus. A La tête plus longue que le corps; les dents droites et intues ; rps et la 2, LE CACHALOT pose SPa ; +: ss une eml- TRUMPO. queue alongés ; u S nence arrondie un peu at- delà de Porigine de Ja queue. ; La queue très-étroite et co- | f $ f | F | 4 GENRES psPpÈCES 3, LE CACHALOT syINEVAL- SECOND Point dém ESPÈCE. 4. LE CACHALOT BLANCHATRE. SIXIÈI LES ?} La longueur de l au tiers de la l DES ORDRes ME Q R \ CHAL OTSs téte égale à } tgueur totale du cå rie ur e large, él, te dents Courtes e dl nt par la gencive; h étroite , et armée de) ; Les orifices desi ru sut bou de la partiey point de nageoire dn S OUS-GENRI t éminences sur le dy, CARACTÈRE La queue très-Étroite 4 nique ; une éminent gitudiuale, ou faussi geoire au-dessus del» i tête plus longue F toi corps; les dentsi nence arrondie E7 delà de l’origint q 1e! . GENRES ET ESPÈCES. CARACTÈRES. 45 ESPÈCES. Les dents courbées, arron- ` 3. LE CACHALOT) dies, et souvent plates à SVINEVAL: leur extrémité; une callo- sité raboteuse sur le dose SECOND SOUS-GENR E. le dos. Point éminence sur ESPÈCE. CARACTÈRES. Les dents comprimées, cour- bées et arrondies à leur extrémité, 4. LE CACHALOT BLANCHATRE:. SIXIÈME GENRE. LES PHYSALES. La longueur de la téte égale à la moitié ou au tiers de la longueur totale du cétacée; la mâchoire supérieure large, élevée, sans dents, ou garnie de dents courtes et ca- l chées presque entièrement par la gencive; la mâchoire inférieure étroite, et armée de dents grosses et coniques; les orifices des évents réunis, et siluës sur le museau, TABLEAU DES ORDRES, 4 a une petite distance de son extrémité; point de nageoire dorsale. ESPÈCE. CARACTÈRE, I. LE PHYSALE Une b e Si F n osse sur le dos SEPTIÉEME GENRE. LES PHYSÉTÈRES. La longueur de la téte égale à la moitié ou au tiers de la longueur totale du cétacée; la mâchoire supérieure large, élevée, sans dents, ou garnie de dents petites et cachées par la gencive; la méchoire inférieure étroite et armée de dents grosses et coniques; les orifices des évents réunis, et situés au bout ou près du bout de la partie supé- rieure du museau; une nageoire dorsale. ESPÈCES. CARACTÈRES.. . f Les dents courhées en forme . LE PHYSÉTÈRE) de faux; la nageoire du I MICROPS. dos grande , droiie et pointue. | GENRES psPÈCES 2. Le PEYSÉTÈRE ORTHODON: 3, LE PHYSÉTÈRE MULAR. HUITIÉ!: LES DELP] Les deux méchoir, , de dents très- -fori évents réunis, et si d ; e la téte, Point q I. Le DELPHIN Apr BELUGA, * Delphi Phinapt} CE Tageoire drais Le EE i > 1 mo t gti ! DES ọ stance a ORE; : ; re dorsal, sk nn 47 y ESPECES. CARACTERES. Les dents droites et aiguës; une bosse au-devant de la CAR Act by, 2 LE PHYSÉTÈRE nageoire du dos, Les dents peu courbées, et 13 ORTHODON. fr ne bosse sur le à O terminées par un sommet 3 m p obtus: la dors: À 3. LE PHYSÉTÈRE ; la dorsale droite, ME GE NR} MULAR. pointue et très-baute; deux ou trois bosses sur le dos, au-delà de la nageoire dor- IYSÉTÈRES sale. 1 téte égale à la mii À mgueur totale duw HUITIEME GENRE. Pren i ES DELPHINAPTÈRES:* e de dents petites et cu la mâchoire infen le dents grosses etconi ? Les deux mächoires garnies d’une rangée de dents très-fortes; les orifices des deux „~ évents réunis, et situés très-près du sommet vents réunis, et sii 3 ? 3 , de la téte; point de nageoire dorsole. 1 bout de la partie $ d ESPÈCES. Se au; une nageoire or L'ouverture de la CARACTÈR r. LE DELPHINAPTÈRE gueule, petite; les Les dents courhéest BÉLUGA. dents obtuses à leur faux ; la nag sommet, doi * Delphinaptère signifie dauphin sans nageoire ? de ande : dos gran d nageoire dorsale; le mot grec apteros signifie sans nageoires ans pointue. 48 TABLEAU DES ORDRES, ESPÈCES. CARACTÈRES, L'ouverture de Ja 2 LE DELPHINAPTÈRE | gueule, grande; les SÉNÉDETTE. dents aiguës à leur : sommel. NEUVIÉÈME GENRE. LES DAUPHINS. Les deux méchoires garnies d'une rangé de dents très-fortes ; les orifices des deux évents réunis, et situés très-près du sommet de la téte; une nageoire dorsale. ESPÈCES. CARACTÈRES Le corps et la queue alon- gés; le museau très-dis- tinct, très -aplati , très- avancé, et en forme de portion d’ovale; les denis 1. LE DAUPHIN VULGAIRE. pointues ; la dorsale échan- crée du côté de la caudale, | et recourbée yers cette | nageoire. GENRE: ESPÈCES: 2, LE DAUPHIN MARSOUIN: 3 LE pavpur: ORQUE, ry ORDRE C ARACH L'ouverture Sueule 'TÈRE Somme, AT ME GE NR D'AUPHINS res garnies dunen artes ; les orifices dei t situés très-près duw ' nageoire dorsale, CARACTÈR Le corps et la qu! gés; le museau tt très - aplat,’ et recou rbée W GENRES ET ESPÈCES. 49 ESPÈCES 2. LE DAUPHIN MARSOUIN: 3. LE DAUPHIN ORQUE. CARACTÈRES. Le corps et Ta queue alon- gés; le museau arrondi et court; les dents pointues; la dorsale presque trian- gulaire et rectiligne. Le corps et la queue alon- gés ; le crâne très-peu con- vexe; le museau arrondi et très-court ; la mâchoire supérieure un peu plus avancée que celle d'en-bas; l'inférieure reuflée dans sa partie inférieure, et plus large que celle d’en-haut; les dents inégales, mous- ses, coniques, et recour- bées à leur sommet; la hauteur de la dorsale , supérieure au dixième de la longueur totale du cé= tacée; celte nageoire pla- cée vers le milieu de ia longueur du corps prement dit. pro- 50 TABLEAU DES ORDRES, ESPÈCE Se 4 LE DAUPHIN GLADIATEUR. 5, LE DAUPHIN NÉSARNACK. CARACTÈRES. > a "4 Le corps et la queue alongés; le dessus de la tête très convexe ; le museau très. arrondi et très-court ; les deux mâchoires également avancées ; les dents aiguës et recourbées; la dorsale placée très-près de la nu- que, et supérieure, par sa bauteur, au cinquième de la longueur totale du célacée. Le corps et la queue alon- gés; le dessus de la tête Le, très- convexe ; le museau Z ` E alongé et très - aplati; la mâchoire inférieure plus avancée que celle d'en- haut les dents presque cylindriques, droites et très-émoussćes ; la parue antérieure du dos très“ relevée ; la dorsale cou å chée, échancrée et placee très-près de la queue» f -e GENRE yspPÉCES 6. LE DAUPHII DIODON, 7. LE DAuPwin VENTRU, t x MAR TTT deux mâc} Re lires égaler è avancées ; les i deux et recourbées ; la in placée très- -près kh que, et supérieure, sa bauteur, au ingu: de la longueur touk célacte. Le corps et la quexi gés; le dessus de ki très - convexe ; le mi alon gé et ts ah m ichoire inférieure y avancée que celle d! haut ; les dents p“ cylindriques très-émoussées ; lap N antérieure du de‘ dorsal‘ chée y très-près de droit GENRES ET ESPÈCES- 5r ESPÈCES, CARACTÈRES. Le corps et la queue coniques et alongés; le dessus de la tête convexe ; le museau alongé et très-aplati; la 6. LE DAUPHIN/ mâchoire d'en-bas ne pré- DIODON, sentant que deux dents pointues, placées à son extrémité ; la dorsale lan- céolée, et située très-près de la queue. ; Le museau très-court et ar- roudi ; la mâchoire infé- rieure sans renflement, et aussi avancée que celle 7, LE DAUPHIN) VENTRU. d’en-haut ; le ventre très- N gros ; la dorsale située très-près de l’origine de la queue , assez basse et assez longue pour former un Û triangle rectangle. nA -= DAUPHIN gales, ovoïdes, bilobćes É RËS. et. arrondies dans leur sominele Le museau très-court et arrondi ; les dents iné- 52 TABLEAU DES ORDRES, etc. ESPÈCES. CARACTÈRES. Le corps et la queue très. alongés ; les dents longues; l'office des évents très- large ; Pœil placé presque . LE DAUPHIN 9 au-dessus de la pectorale; BE DUHAMEL. + a dorsale située presque au-dessus de Panus ; la mâchoire inférieure, la gorge et le ventre, blancs, Le dos d’un bleu noirâtre, le ventre, les côtés, le bout du Io. LE DAUPHIN Fu NE museau et l'extrémité des DE PÉRON. à nageoires et de la queue, d’un blanc très-éclatant. { Le dos et presque toute la PE animal aa I Lrpivrern surface de l'animal, y DE COMMERSON, blanc d argent ; les exiré- mites nolralires. DIXIÈME GENRE. LES HYPÉROODONS. Le palais hérissé de petites dents; une nageoire dorsale. PÈCE. CARACTÉRES. x, . HYPÉROODON Eh museau arrondi et aplati; la dorsale recourbée. BUTSKOPF, — gorge et le ventre iy Le dos d’un h] A. ‘9s C'un bleu noi ventre , lescotés, leh museau et l'extrépi nageoires et de grs a PE dun blanc très- E Le dos et presque tot surface de l'animal blanc d'argent; lest mités noirâires. IE GENRES > ÉROODONS de petites dents; " ire dorsale. CAL, LCL). LL, LL LL 4 CU 4 LA 7 M itant d lons parler qu’ E N tra A l` z = EE — ÈS = ë ES N =N ANA AD >S z a anche. y Giôbar ZAR orqual S a \ ER HINOPT \ 2. BALEINOPT ER 7 + INE Y 4 V2 3. BAL Z: BAL HISTOIRE DU A DUR. ELLE DES CÉTACÉES. ES B'ALEINES". LA BALEINE FRANCHE.. Ex» traitant de la baleine, nous ne vou- lons parler qu’à la raison; et cependant 1! Voyez, à la tête de ce volume, le Tableau des ordres, genres et espèces de cétacées. Are 2 W halffisch, parles Allemands; W halloisch, par les Hollandois; SZichteback, Sandhual, par À les Danois; Hoalfisk , par les Suédois; Hoafisk , cibbu Sieiback , par les Norvégiens; J atushalr, par orgual 5 Franche PTER E PTERE R 54 HISTOIRE NATURELLE l'imagination sera émue par l’immensité des objets que nous exposerons. Nous aurons sous les yeux le plus grand des animaux. La masse et la vitesse con-. courent à sa force : l'océan lui a été donné pour empire; et en le créant, la Nature paroît avoir épuisé sa puissance mer- veilleuse. Nous devons, en effet, rejeter parmi les fables l'existence de ce monstre hyper- boréen , de ce redoutable habitant des mers , que des pêcheurs effrayés ont nommé #raken, et qui, long de plusieurs milliers de mètres, étendu comme un banc de sable, semblable à un amas de roches, colorant l’eau salée, attirant sa les Islandois ; Arbek, Arbavirksoak , par les Groenlandois; F hale , par les A nglois ; allena, par les Espagnols; Tkakæ, par les Hottentots; Serbio, par les Japonois. — Baleine franche. Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie métho- dique; R. R. Castel, édition de Bloch. Baleine vulgaire. Rondelet, Histoire des poissons ; pre- miere partie ; Lio, 16, chap. 7 (édition de Lyon, 1558 ya 08). Baleine franche. Valmont-Bomare, Dic- RE" nn . tonnaire d histoire naturelle. - DES roie par Je lic pandoient ses p! gigantesque pet þreux comme al agissoit de mêm et entr'ouvrolt , pour engloutir, : des légions de pi Mais à la pla! baleine franche des mers son él le temps ne ma pement, ses dim peut guère dout certaines époque longue de près di Pour avoir une : ees : N ant, la Va ša Puissance u en effet ce de le ce monstre hy, “doutable habitant 4 pêcheurs cffrayé ų t qui, long de pluie S , étendu comm: emblable à un amai l'eau salée, attirant k, ÆArbarirksoak, pt le , par les À nglois ; Jala Tkakæ , par les Hot. YOUOIS. — Baleine fmi es de l'Encyclopédie # Histoire T chap. V almont-Bomat, (édiion def — nche. aturelle. ? rejeter pP y édiuon de Bloch, Bi à des poissons; f DES CETACEES. 55 proie par le liquide abondant que ré- pandoient ses pores, s’agitant en polype gigantesque, et relevant des bras nom- breux comme autant de mâts démesurés, agissoit de même qu’un volcan soumarin ; et entrouvroit , disoit-on, son large dos, pour engloutir, ainsi que dans un abîme, des légions de poissons et de mollusques. Mais à la place de cette chiinère, la baleine franche montre sur la surface: des mers son énorme volume. Lorsque le temps ne manque pas à son dévelop- pement, ses dimensions étonnent. On ne peut guère douter qu’on ne lait vue, à certaines époques et dans certaines mers, longue de près de cent mètres; et dès-lors, pour avoir une idée distincte de sa gran- deur, nous ne devons plus la comparer avec les plus colossaux des animaux terrestres. L’hippopotame, le rhinocéros, Péléphant, ne peuvent pas nous servir de terme de comparaison. Nous ne trou- vons pas non plus cette mesure dans ces arbres antiques dont nous admirons les cimes élevées : cette échelle est encore trop courte, Il faut que nous ayons 56 HISTOIRE NATURELLE recours à ces flèches élancées dans les airs, au-dessus de quelques temples gothiques; ou plutôt il faut que nous comparions la longueur de la baleine entièrement développée , à la hauteur de ces monts qui forment les rives de tant de fleuves , lorsqu'ils ne coulent plus qu'à une petite distance de l'océan , et particulièrement à celle des montagnes qui bordent les rivages de la Seine. En vain, par exemple, placerions-nous par la pensée une grande baleine auprès d’une des tours du principal temple de Paris; en vain la dresserions-nous contre ce monument : un tiers de l'animal s'éleveroit au-dessus du sommet de la tour. Long-temps ce géant des géans a exercé sur son vaste empire une domination non combattue. Sans rival redoutable, sans besoins dif. ficiles à satisfaire, sans appétits cruels, il régnoit paisiblement sur la surface des mers dont les vents ne bouleversoient pas les flots, ou trouvoit aisément, daus des baies entourées de rivages escarpés; DES un abri sûr CO? pêtes. Mais le pou changé pour la gation a détruii domaine, altéré des animaux. L un volume égal à la sienne. Il dire, une moi animée, en quel il lui a donné | plus compactes : des vents, qu'i Voiles; et la co de l'océan, il pr vers les, » cloppée s à la haut, forment les rives de rsqu'ils | | ne couler, e distance de l'océx it à celle des Mont s rivages de la Sein aple , placerions-nm > grande baleine x s du principal temy la dresserions-nowe : un tiers de lw dessus du sommet DES CÉTACÉES. 57 un abri sûr contre les fureurs des tem- pêtes. : | Mais le pouvoir de l’homme a tout changé pour la baleine. L'art de la navi- gation a détruit la sécurité, diminué le domaine, altéré la destinée du plus grand des animaux. L'homme a su lui opposer un volume égal au sien, une force égale à la sienne. Il a construit, pour ainsi ire , une montagne flottante se PA animée , en quelque sorte > Par son génie; il lui a donné la résistance des bois les plus compactes; il lui a imprimé la vitesse des vents, qu’il a su maîtriser par ses voiles; et la conduisant contre le colosse de l'océan, il l’a contraint à fuir jusque = vers les extrémités du monde. se géant des géansaf M mpire une dominato! C'est malgré lui néanmoins que Phomme a ainsi relegué la baleine. Il ne l’a pas attaquée pour l’éloigner de sa demeure, doutable, sans beso! ire , Sans n°1 siblement sur gi les vents ne boule qu! trouvoit s de rivagt $ aisément urée comme il en a écarté le ügre, le condor, le crocodile, et le serpent devin : il l’a combattue pour la conquérir. Mais pour la vaincre il ne s’est pas contenté d’en- treprises isolées et de combats partiels : ssl il a médité de grands préparatifs, réuni 58 HISTOIRE NATURELLE de grands moyens, concerté de grands mouvemens , combiné de grandes ma- nœuvres; il a fait à la baleine une vé- ritable guerre navale; et la poursuivant avec ses flottes jusqu’au milieu des glaces polaires, il a ensanglanté cet empire du froid, comme il avoit ensanglanté le reste de la terre; et les cris du carnage ont retenti dans ces montagnes flottantes, dans ces solitudes profondes, dans ces asyles redoutables des brumes , du silence et de la nuit. à Cependant , avant de décrire ces ter- ribles expéditions, connoissons mieux cette énorine baleine. Les individus de cette espèce, que l'on rencontre à une assez grande distance du pôlearctique, ont depuis vingt jusqu’à quarante mètres de longueur. Leur cir- conférence, dans l'endroit le plus gros de leur tête, de leur corps ou de leur queue, n’est pas toujours dans la même proportion avec leur longueur totàle. La plus grande circonférence surpassoit effet la moitié de la longueur dans un individu de seize mètres de long; elle | | DES n'égaloit pas Ce dans d’autres 10 trente mètres: Le poids total surpassoit cent grammes. On a écrit qu grosses que les que Buffon a oiseaux de pro indiquée pour l poissons , lesqu comme les oise: dans desanimar et qui mettent r formés. RE NATU ons è Ret les des brumes , dus avant de décrire connoissons L baleine. s de cette espèce, qu ne assez grande d ons . e,ont depuis vingt}à longueur. LA ans l'endroit le plu leur corps OU de rs dansla’ ur tot urpo cs de de jas toujou >c lenr longue rconférence $ de la longue" (4 eize mètres r 0# Jon DES CÉTACÉES. 59 n’égaloit pas cette même longueur totale dans d’autres individus longs de plus de trente mètres. Le poids total de ces derniers individus surpassoit cent cinquante mille kilo- grammes. On a écrit que les femelles étoient plus grosses que les mâles. Cette différence, que Buffon a fait observer dans les Oiseaux de proie, et que nous avons indiquée pour le plus grand nombre de poissons , lesquels viennent d’un œuf, comme les oiseaux , seroit remarquable dans des animaux qui ont des mamelles i et qui mettent au jour des petits tout formés. Quoi qu’il en soit de cette supériorité de la baleine femelle sur la baleine mâle ; lune ct lautre, vues de loin , paroissent une masse informe. On diroit que tout ce qui s'éloigne des autres êtres par un attribut très-frappant, tel que celui de a grandeur, s’en écarte aussi par le plus grand nombre de ses autres propriétés ; et l'on croiroit que lorsque la Nature façconne plus de matière , produit un plus 60 HISTOIRE NATURELLE grand volume, anime des organes plus étendus, elle est forcée, pour ainsi dire, d'employer des précautions particulières, de réunir des proportions peu communes, de fortifier les ressorts en les rapprochant, de consolider l’ensemble par la juxta- position d’un très-grand nombre de parties, et d’exclure ainsi ces rapports entre les dimensions, que nous consi- dérons comme les élémens de la beauté des formes, parce que nous les trouvons dans les objets les plus analogues à nos sens, à nos qualités, à nos modifications, et avec lesquels nous communiquons le plus fréquemment. En s’approchant néanmoins de cette masse informe , on la voit en quelque sorte se changer en un tout mieux or- donné. On peut comparer ce gigantesque ensemble à une espèce de cylindre im- mense et irrégulier, dont le diamètre est égal, ou à peu près, au tiers de la lon- gueur. La tête forme la partie antérieure de ce cylindre démesuré; son volume égale le quart et quelquefois le tiers du volunit DES C total de la balem dessus » de map portion d'une larg de cette grande 7 derrière, s'élève 1 sont placés les or On donne ce n naux qui partent parcourent obliqt bant, l'intérieur d vers le milieu de s diamètre de leur o nairement le cen la longueur total Ils seryent à re dans l'intérieur de franche, ou à int rynx ke Le F de ce aa as fère x nage à la su que sa tête FR N A TU RE es anime des Li DES CÉTACÉES. 6I x 0 forcée one total de la baleine. Elle est convexe par- réc | dessus, de manière à représenter une Cul, portion d’une large sphère. Vers le milieu ssorts en les ra w de perte grange voûte et un peu sur le l'ensemble PPro derrière, s clèye gna bosse, sur laquelle x par h} sont placés les orifices des deux épents. trés - grand Dom} On donne ce nom d’évents à deux ca- clure ainsi ces n naux qui partent du fond de la bouche, sions , que now à parcourent obliquement, et en se cour- les élémens de la \ bant, l'intérieur de la tête, et aboutissent rce que nous les tm VETS le milieu de sa partie supérieure. Le les plus analogus; diamètre de leur orifice extérieur est ordi- nairement le centième , ou environ, de la longueur totale de l'individu. Ils servent à rejeter l’eau qui pénètre dans l’intérieur de la gueule de la baleine i franche, ou à introduire jusqu’à son la- on la voit Mnr, et par conséquent jusqu’à ses er en un tout MU Loumons, l'air nécessaire à la respiration t comparer ce gigu" de ce cétacée, lorsque ce grand mammi- ie espèce de cylindt fère nage à la surface de la mer, mais ulier, dont le diami! que sa tête est assez enfoncée dans l’eau au tiers d! pour qu'il ne puisse aspirer lair par la bouche sans aspirer en même temps une ro antéri trop grande quantité de fluide aqueux. ne la parti yolu La baleine fait sortir par ces évents un lités , à nos modifut s nous communiqu ent. sant néanmoins de! ` a près, . + 50 mesure; 57. ut Jquefois Le tiers d P 62 HISTOIRE NATURELLE assez grand volume d’eau pour qu’un canot puisse en être bientôt rempli. Elle lance ce fluide avec tant de rapidité, particulièrement quand elle est animée par des affections vives, tourmentée par des blessures et irritée par la douleur, que le bruit de l'eau qui s'élève et retombe en colonnes ou se disperse en gouttes, effraie presque tous ceux qui l'entendent pour la première fois, et peut retentir fort loin , si la mer est très-calme. On a ‘comparé ce bruit, ainsi que celui que produit l’aspiration de la baleine , au bruissement sourd et terrible d'un orage éloigné. On a écrit qu'on le distinguoit d'aussi loin que le coup d’un gros canon. On a prétendu d’ailleurs que cette aspira tion de l’air atmosphérique et ce double jet d’eau communiquoient à la surface de la mer un mouvement que l'on appe- cevoit à une distance de plus de deut mille mètres. Et comment ces effets st- roient-ils surprenans, s’il est vrai, comm? on l’a assuré, que la baleine franche fait monter l’eau qui jaillit de ses évents jusqu’à plus de treize mètres de hauteur? x DES í A € n paroît 9". articulie (tome H, page semblablement € avec quelques m leur genre et à Cet organe con grandes et memb peau noirâtre et quelles sont vid sont gonflées. Ce chées sous la pear avec la partie s communiquent, I fortes partert d crâne TRN A TURE olume d'eau nt Ons vives et irritée BR- leau qui Rx wi EVE etre, u se disperse en à tous ceux qui l'e 1ère fois, et peut y a mer est très-calm ruit, ainsi que ci de la baler ourd et terrible du ration | éerit qu'on le dit ae le coup d'un gron t d'ailleurs que cette tmosphérique et cel I muniquoient à lat pi i ouvement que l'o distance de plus Et comment cé d s’il est gra! =w renans, que l qui jailli Je treize mètre t de ses ș deb Ja baleine ft DES CÉTACÉES. 63 Il paroît que cette baleine a recu un organe particulier pour lancer ainsi l’eau au-dessus de sa tête. On sait du moins que d’autres cétacées présentent cet or- gane, dont on peut voir la description dans les Leçons d'anatomie comparée de notre savant collègue le citoyen Cuvier (tome If, page 672); et il existe vrai- semblablement dans tous les cétacées , avec quelques modifications relatives à leur genre et à leur espèce. Cet organe consiste dans deux poches grandes et membraneuses, formées d’une peau noirâtre et muqueuse , ridées lors- quelles sont vides , ovoides lorsqu'elles sont gonflées. Ces deux poches sont cou- chées sous la peau ,au-devant des évents , avec la partie supérieure desquels elles communiquent. Des fibres charnues très- fortes parterit de la circonférence du crâne, se réunisseut au-dessus de ces poches ou bourses, et les compriment violemment à la volonté de l'animal. Lors done que le cétacée veut faire jaillir une certaine quantité d'eau conte- nue dans sa bouche, il donne à sa langue 64 HISTOIRE NATURELLE et à ses mâchoires le mouvement néces- saire pour avaler cette eau : mais comme il ferme en même temps son phariux, il force ce fluide à remonter dans les évents ; il lui imprime un mouvement assez rapide pour que cette eau très-pres- sée soulève une valvule charnue placée dans l’évent vers son extrémité supé- rieure, et au-dessous des poches; l’eau pénètre dans les poches; la valvule se referme; lanimal comprime ses bourses; Peau en sort avec violence; la valvule, qui ne peut s'ouvrir que de bas en haut, résiste à son effort; et ce liquide, au lieu de rentrer dans la bouche, sort par lori- fice supérieur de l’évent, et s'élève dans Pair à une hauteur proportionnée à la force de la compression des bourses. L'ouverture de la bouche de la baleine franche est très-grande; elle se prolonge jusqu’au -dessous des orifices supérieurs des évents; elle s'étend même vers la base de la nagcoire pectorale ; et lon pourroit dire par conséquent qu'elle va presque jusqu’à l'épaule. Si l'on regarde l'animal par côté , on voit le bord supérieur p£s í bord infer et le depu résenteť , p ès de jusqu'aupré semblable à la talement. i Les deux mac aussi avancées l’ dessous est très- milieu de sa lon L'intérieur de l la baleine franch de cette espè qu'à vingt-quatr qui fut pris en 1 dans la baie de de la bouche étc deux hommes a baisser * La langue est ronde par-devan noir sur Paian he cote érieure duelques m Passe sou Ouver Vent ner * ms Dap Moires Envoy ame] Dumonces: U tiy “y valvule charnue y s son EXtrémit , ‘ssous des poches} poches ; Ja valy l comprime ses bon eC V iolence; la var vrir que de bas enk t; et ce liquide, a a bouche, sort par! l’évent, et s'élève teur proportionné. pression des bou la bouche de lab grande; elle se pr s des orifices super > s'étend même ™ oire pectorale; # r conséquent qu l'épaule. dsup oit le þor ,On Y Si l'on ré DES CÉTACÉES. 65 et le bord inférieur de cette ouverture présenter , depuis le bout du museau jusqu’auprès de l'œil, une courbe très- semblable à la lettre S placée horizon- talement. Les deux mâchoires sont à peu près aussi avancées l’une que l’autre. Celle de dessous est très-large , sur-tout vers le milieu de sa longueur. ~ L'intérieur de la gueule est si vaste dans la baleine franche, que dans uh individu de cette espèce, qui n’étoitencore parvenu qu'à vingt-quatre mètres de longueur, et qui fut pris en 1726, au cap de Hourdel, dans la baie de la Somme, la capacité de la bouche étoit assez grande pour que deux hommes aient pu y entrer sans se baisser *. La langue est molle, spongieuse, ar- rondie par-devant, blanche, tachetée de noir sur les côtés, adhérente à la må- choire inférieure , mais susceptible de quelques mouvemens. Sa longueur sur- passe souvent neuf mètres ; sa largeur est * Mémoires envoyés au savant et respectable Duhamel Dumonceau, 66 HISTOIRE NATURELLE de trois ou quatre. Elle peut donner plus de six tonneaux d'huile; et Duhamel assure que lorsqu'elle est salée, elle peut être recherchée comme un mets délicat, La baleine franche n’a pas de dents; mais tout le dessous de la mâchoire in- férieure, ou, pour mieux dire, toute la voûte du palais est garnie de lames que l’on désigne par le nom de fanons. Doûnons une idée nette de leur contex- ture, de eur forme, de leur grandeur, de leur couleur, de leur position, de leur nombre, de leur mobilité, de leur développement, de l'usage auquel la Nature les a destinés, et de ceux auxquels Fart a su les faire servir. La surface d’un fanon est unie, polie, et semblable à celle de la corne. Il est composé de poils, ou plutôt de crins, x placés à côté les uns des autres dans le sens de sa longueur, très-rapprochés, réunis et comme collés par une substance gélatineuse, qui, lorsqu'elle est sèche, lui donne presque toutes les propriétés de la corne, dont il a l’apparence. Chacun de ces fanons est d’ailleu® DES € alouf aplatis très-ap 7 ah sa forme gêner ql se courbe un inférieur où COn logue à celui del ou inférieur est son origine jusq: de crins qu'aucun ne réunit, et qi de ce bord trai sorte de frange d'autant plus t près de la poini fanon. . La couleur de 4 dinairement noir Moins foncées; m ri ji Maintenant di sont Placé 4 d Le pal prés Puis] b pre u a mâch, OUT mieux dire | ais est garnie M par le nom de fu ce nette de leur ey rme, de leur gray s de leur posity œ leur mobilité, & de l'usage aug inés , et de ceuxau ire servir. ın fanon est unie, j celle de la comel is, ou plutôt deo s uns des autres Ù rueur , très- rapp“ » collés par une su lorsqu elle est” utes les pr appart” w IL, que to ont il a l’ LD P L ns ] IMtérieur g 7 m Tort donc au-de | SU ‘es de lames para Ces lames, presqu [ue très-foiblemer Le bout de chaq pointe, entre dax , t pénètre jusqui bord convexe del re le palais, sms nce. Les frangett f concave de chagi Ê palais comme hi os et très - durs; € te de chaque M les forment le loi € frange extérieur it dont DES CÉTACÉES. 69 évident que les lames transversales sont d'autant plus longues qu’elles sont située plus près du plus grand diamètre trans. versal de cet ovale, lequel se trouve vers le milieu de la longueur du palais. Les fanons les plus courts sont vers l’entrée du gosier, ou vers le bout du museau. Il n’est pas rare de mesurer des fanons de cinq mètres de longueur. Ils ont alors, au bout qui pénètre dans la gencive, quatre ou cinq décimètres de hauteur, et deux ou trois centimètres d'épaisseur; et l'on compte fréquemment trois ou quatre cents de ces lames cornées, grandes ou pe- tites, de chaque côté de l'os longitudinal. Mais, indépendamment de ces lames en forme de faux, on trouve des fanons très-petits, couchés l’un au-dessus de l'autre, comme les tuiles qui recouvrent les toits, et placés dans une gouttière longitudinale, que Pon voit au-dessous de lextrémité de los longitudinal du palais. Ces fanons particuliers empêchent que cette extrémité, quelque mince et par conséquent quelque tranchante qu'elle puisse être, ne blesse la lèvre inférieure. 70 HISTOIRE NATURELLE Cependant , comment se développent ces fanons ? Le savant anatomiste de Londres, M. Hunter, a fait voir que ces produc- tions se développoient d’une manière très-analogue à celle dont croissent les cheveux de l’homme et la corne des animaux ruminans. C’est une nouvelle preuve de l'identité de nature que nous avons tâché de faire reconnoître entre les cheveux, les poils , les crins, la corne, les plumes, les écailles, les tubercules, les piquans et les aiguillons *. Mais, quoi qu'il en soit; le fanon tire sa nourriture, et en quelque sorte le ressort de son extinction graduelle , de la substance blanche à laquelle on a donné le nom de gencive. Il est accompagné, pour ainsi dire, dans son développement, par des lames qu’on a nommées intermédiaires, parce qu’elles le séparent du fanon le plus voisin, et qui, posées sur la même base, produites dans la même substance, * Voyez, au commencement de P Histoire na- turelle des poissons , notre Discours sur la nature de ces animaux. | DES | formées dans le qu'un seul corp foreant, le malt sant dans la mêr dant jusqu’à la tèrent, s'y rami s’y dissolvent cí long-temps plor de l'Histoire ho! la mer du Nord souvent, au m des fanons plus comme ayant p plus grandes , d quelque accide On assure ES s P Position ordinai Fe Histoire des pé é me RE OS + ad D, ne. ATURE comment i t a déve Y natomiste de lait Voir que ceg OPpoient d'y Celle dont ae homine e nans. C'est une N ntité de nature que le faire reconnoiire, $ poils , les crins, lat s écailles, les tubm es aiguillons *, Mais, ' fanon tire sa noui sorte le ressort ġ de la su on a donné li duelle , elle Ti accompagné, poui ı développement, fl nommées interméis le séparent du fou qui ? S dans posées sur la! la même subit Him sah 1 encement de ! notre Discours Jen ON ns y DES CÉTACÉES. 7i formées dans le même temps, ne faisant qu'un seul corps avec le fanon, le ren- forcant, le maintenant à sa place, crois- sant dans la même proportion, et s’eten- dant jusqu’à la lèvre supérieure, s’y al- tèrent, s’y ramollissent, s’y délayent et s’y dissolvent comme un épiderme trop long-temps plongé dans l’eau. L'auteur de l'Histoire hollandoise des pêches dans a mer du Nord * rapporte qu’on trouve souvent, au milicu de beaux fanons, des fanons plus petits, que l’on regarde comme ayant poussé à la place de lames plus grandes, déracinées et arrachées par quelque accident. On lorsque la baleine franche ferme entièrement la gueule, ou dans quelque autre circonstance, les fanons peuveutse rapprocher un peu l’un de l’autre, et se disposer de manière à être un peu plus inclinés que dans leur position ordinaire. wnai assure que * Histoire des pêches, des découvertes et des établissemens des Hollandois dans les mers du Nord ; ouvrage traduit du hollandois par le citoyen Bernard Dereste, etc. 72 HISTOIRE NATURELLE Après la mort de la baleine, l’épiderme glutineux qui recouvre les Riot se sèche, et les colle les uns aux autres, Si l’on veut les préparer pour le com- merce et les arts, on commence done par les séparer avec un coin; on les fend ensuite dans le sens de leur longueur avec des couperets bien aiguisés; on di- vise ainsi les différentes couches dont ils sont composés, et qui étoient retenues l’une contre l’autre par des filamens entre- lacés et par une substance gélatineuse; on les met dans de l’eau froide, ou quel- quefois dans de l’eau chaude; on les attendrit souvent dans l’huile que la baleine a fournie; on les ratisse au bout de quelques heures; on les brosse; on les place, un à un, sur une planche bien polie; on les role de nouveau ; on el coupe les extrémités; on les expose à l’ air pendant quelques heures, et on les dis- pose de manière qu'ils puissent continuer de sécher sans s’altérer et se corrompre ` * Histoire des pêches , des découvertes, ei des. établissemens des Hoillandois dans les mers du Nord, tome I, page 134. | DES F C'est après ave cédés, qu'on se ` de ces fanons pc et particulièrem corsets, soutenir parapluies, mont des éventails, et faire des canı On a pensé aussi gager les crins di pour faire des co même une sorte Mais quel est l' ne mérite pas uni À Depuis 1767, à, département de l'Ois ` e P digne e d'u un ue 4 éclairé É de sa P U y preparer Pour | ti r ts co LT avec un Coin >» on sk leur Lo rets bien aiguisé h e sens de ifférentes Couches, es qui étoient ree utre par des filamen: ne substance gélaiy s de l’eau froide, u de l'eau chaude: jent dans l'huile q nie; on les ratissea heures: on les brx un, sur une planck i smités; on les exp% et on“ teo nf ques heures, re qu'ils puissen | or g'altérer etse" des dé couvent ches f. | pé ? pis dans le: e5 Hollané Janon , au licu DES BALEINES.”'’ C'est après avoir eu recours à ces pro- cédés, qu'on se sert où qu’on s’est servi de ces fanons pour plusieurs ouvrages, et particulièrement pour fortifier des corsets, soutenir des paniers , former des parapluies, monter des lunettes !, garnir des éventails, composer des baguettes, et faire des cannes flexibles et légères. On a pensé aussi qu’on pourroit en dé- ager les crins de inanière à s’en servir our faire des cordes, de la ficelle, même une sorte de grosse étoffe ? Mais quel est l'organe de la baleine qui ne mérite pas une attention particulière ? 3% T on et t Depuis 1787, à Songeons près de Beauvais, département de l'Oise, on monte les lunettes en 1 de les monter en cuir ou en métal, Ce changement a beaucoup augmenté la fabrique. racle de nouvel" On y voit à présent des femmes, et même des enfans de dix ou douze ans, monter des lunettes avec adresse et habileté, ( Description du dépar- tement de l'Oise, par le citoyen Cambri; ou- vrage digne d’un administrateur babile, et d’un ami très-éclairé de sa patrie, des sciences et des rts. ) * Histoire des pêches des Hollandois , etc, tome I, page 6y. Cétacées. I. Fi y4 HISTOIRE NATURELLE ` F \ Examinons ses yeux, et reconnoissons les rapports de leur structure avec la nature de son séjour. L'œil est placé immédiatement au- dessus de la commissure des lèvres, et par conséquent très-près de l'épaule de la baleine. Presque également éloigné du monticule des évents et de l'extrémité du museau, trés-rapproché du bord in- férieur de l’animal, très-écarté de l'œil opposé, il ne paroît destiné qu'à voir les objets auxquels la baleine présente son immense côté; et il ne faut pas né- gliger d'observer que voilà un rapport frappant entre la baleine franche, qui parcourt avec tant de vitesse la surface de l'océan et plonge dans ses abîmes, et plusieurs des oiseaux privilégiés qui traversent avec tant de rapidité les vastes champs de l'air et s'élancent au plus haut de l'atmosphère. L'œil de la baleine est cependant placé sur une espèce de petite convexité qui, s'élevant au-dessus de Ja f surface des lèvres, lui permet de se di- riger de telle.sorte, que lorsque l'animal considère un objet un peu éloigné; il rectifier Je DES B ut le voir de st 5 résul et mieux juger d Mais ce qui € moment de Pexal la baleine soit si uelquefois à le d pest souvent que douzième partie d cétacée. Il est garı l'œil des autres n paupières sont si huileuse qui en oci n'ont presque auc d'ailleurs dénuées aucun vestige de « TuCture avec i U immMédiateme missure des lèy rés-près de Vepa e également éloipy 'ents et de l'extre t t te -rapproché du -S al, très-écarté 4e) aroît destiné qu: els la baleine px é; et il ne faut que voilà un m a baleine franche, nt de vitesse la sn onge dans sés abi oiseaux privilégé ant de rapidité jest t s'élancent au pl L'œil de la baleit èce de «ur une espece f si ‘élevant au-desill à et dei cs, Jui per els te, que Jorge , peu lof DES BALEINES. 75 . peut le voir de ses deux yeux à la fois, rectifier les résultats de ses sensations, et mieux juger de la distance. Mais ce qui étonne dans le premier moment de l'examen, c’est que l'œil de la baleine soit si petit, qu’on a peine quelquefois à le découvrir. Son diamètre n’est souvent que la cent-quatre-vingt- douzième partie de la longueur totale du cétacée. Il est garni de paupières, comme l'œil des autres mammifères : mais ces paupières sont si gonflées par la graisse huileuse qui en occupe l’intérieur, qu'elles n’ont presque aucune mobilité; elles sont d’ailleurs dénuées de cils, et l’on ne voit aucun vestige de cette troisième paupière que l’on peut appercevoir dans l’homme, que lon remarque dans les quadrupèdes, el qui est si développée dans les oiseaux.. La baleine paroît donc privée de pres- que tous les moyens degarantir l'intérieur de son œil, des impressions douloureuses de la lumière très-vive que répandent autour d'elle, pendant les longs jours de lété, la surface des mers qu’elle fré- quente, ou les montagnes de glace dont 76 HISTOIRE NATURELLE elle est entourée, Mais, avant la fin de cet article, nous remarquerons combien les effets dela conformation particulièrede cet organe peuvent suppléer au nombre et à la mobilité des paupières. … œil de la baleine, considéré dans son ensemble, est assez aplati par- devant pour que son axe longitudinal ne soit quelquefois à son axe transverse, que dans le rapport de 6 à 11. Mais il n’en est pas de méme du cristallin : conformé comme celui des poissons, des phoques, de plusieurs quadrupèdes ovipares qui marchent ou nagent souvent au-dessous de l’eau, et des cormorans , ainsi que de quelques autres oiseaux plongeurs, le cristallin de la baleine franche est assez convexe par-devant et par-derrière pour ressembler à une sphère, au lieu de représenter une lentille, de même que celui des quadrupèdes, et sur-tout celui des oiseaux. Il paroît du moins que le rapport de laxe longitudinal du cristallin à son diamètre transverse, est, dans la baleine franche, comme celui de 15 à 15, lors même que ce diamètre et 66 | no pES axe sont le pli * La forme 8°! tenue, ©" très baleine franche maux dont l'œil l'enveloppe à la de sclérotique, et gane de la vue, i la cornée est situ venant de sclerot dureté, convient de l'œil de la b quelle elle est t l'œil de Phomme c Soi sé b 96, “n Leçons q Jes Paupières, eine , Considéré du aplati par IXe longitudinal à on axe transyer de 6 à 11. Mais į; > du cristallin : en S poissons, des ph uadrupèdes ovipar agent souvent auk s cormorans, ain assez itres oiseaux plon e la baleine frad par-devant et part r à une sphère, aul e lentille, de mm En r-tout' des, et su ı momi al du rupè | paroît dı e longitudin est, j e transverse elut “ comme l he i : ce diamètt’ 1e que 5 DES BALEINES. "7y axe sont le plus différens l’un de l'au- te *. La forme générale de l'œil est main- tenue, en très-grande partie, dans la baleine franche, comme dans les ani- maux dont l'œil n’est pas sphérique, par l'enveloppe à laquelle on a donné le nom de sclérotique, et qui environne tout lor- gane de la vue, excepté dans l'endroit où la cornée est située. Ce nom de sc/érotique venant de sclerotes, qui, en grec, signifie dureté, convient bien mieux à l'enveloppe de l'œil de la baleine franche dans la- quelle elle est très-dure, qu'à celle de l'œil de l’homme et de l'œil des quadru- pèdes, dans lesquels, ainsi que dans l'homme , elle est remarquable par sa mollesse. Mais la sclérotique de la ba- eine franche n’a pas dans toute son étendue une égale dureté : elle est beau- coup plus dure dans ses parties latérales que dans le fond de l'œil, quoiqu’elle soit très-fréquemment, dans ce même fond, épaisse de plus de trente-six millimètres, * >i . , Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, vol. IF, 376. 9 DES en apparence | 78 HISTOIRE NATURELLE r pendant que l'épaisseur des parties laté. rales nen excède guère vingt- quatre, que tout ees Cette différence vient de ce que les mailles _ que la balem que l’on voit dans la substance fibreuse, | découvrons pad et en apparence tendineuse, de la sclé | très-développés: rotique, sont plus grandes dans le fond aidée par la lot que sur les côtés de l'œil ,‘et qu’au licu ne peut pas tou de contenir une matière fongueuse et organes analog . fléxible, comme sur ces mêmes côtés, elles sont remplies, vers le fond de l'œil, un grand exem d'une huile proprement dite. vivant et sensib Au reste, cette portion moins dure de | ne peut échap} la sclérotique de la baleine est traversée | C'est ainsi, } par un canal dans lequel passe l'extrémité dans la baleine du nerf optique : les parois de ce canal le rhinocéros o sont formées par la dure-mère; et c'est | quadrupèdes A de la face externe de cette dure-mière i que se détachent, comme par un épa- lieu d'être simp nouissement, les fibres qui composent la cornée par une sclérotique. fréquemment dé On distingue d'autant plus ces fibres, aPpercoit facile que leur couleur est blanche, et que la e la Scléroti substance renfermée dans les mailles trent dau l'es. qu'elles entourent est d’une nuance flamens trè T brune. ' C'est e “s-dél Nous entrons ayec plaisir dans les détails c : tendineuse ptus grand tés de grands dank une matière f " me sur € AT es mêmgy plies, vers le fonik roprement dite, ette portion moink + de la baleine estt dans lequel passe l'er : les parois dèe par la dure -mère;t [ue xterne de cette dur chent, comme pari , les fibres qui comp rue d'autant plus e ur est blanche, ©! ale Í a! enfermée pe e 'u tourent (St pp ous aY ec pla DES BALEINES. 79 en apparence les plus minutieux, parce que tout intéresse dans un colosse tel que la baleine franche , et que nous découvrons facilement dans ses organes très-développés, ce que notre vue, même aidée par la loupe et par le microscope, ne peut pas toujours distinguer dans les organes analogues des autres animaux. La baleine franche est, pour ainsi dire un grand exemplaire de l'être organisé , vivant et sensible, dont aucun caractère ne peut échapper à l’examen. Vest ainsi, par exemple, dans la ee qu'on voit encore mieux que dans le rhinocéros ou dans d’autres énormes quadrupèdes , la manière dont la sclé- rotique se réunit souvent à la cornée. Au lieu d'être simplement attachée à cette cornée par une cellulosité, elle pénètre fréquemment dans sa substance; et l’on apperçoit facilement les fibres blanches de la sclérotique de la baleine, qui en- trent daus l'épaisseur de sa cornée, en filamens très-déliés, mais assez longs. C’est encore ainsi que, dans la choroïde ou seconde enveloppe de l'œil de la r 8o HISTOIRE NATURELLE baleine, on peut distinguer sans aucune loupe les ouvertures des vaisseaux, de même que la membrane intérieure que Pon connoît sous le nom de Æwischienne; et qu’on compte, pour ainsi dire, les fibres rayonnantes qui, semblables à des cercles, entourent le cristallin sphérique, Continuons cependant. Lorsque la prunelle de la baleine fran- che est rétrécie par la dilatation de l'iris, elle devient une ouverture alongée trans- versalement, L'ensemble de l'œil est d’ailleurs mu dans ce cétacéc par quatre muscles droits; par un autre muscle droit, nommé sus- penseur, et divisé en quatre; et par deux muscles obliques , l’un supérieur et l’autre inférieur. | Remarquons encore que la baleine, comme la plupart des animaux qui vi- vent dans l’eau, n’a pas de points lacry- maux , ni de glandes destinées à répandre sur le devant de l'œil une liqueur propre à le tenir dans l’état de propreté et de souplesse nécessaire ; mais que l’on trouve sous la paupière supérieure des sortes de EE ee pes B Jacunés d'où s'écou et mucilaginens®: Passons mainten ane de J'ouïe. La baleine a dar tous les cétacées , canaux membrane 5 un limaçon 3- Un vestibule, un orif cavité appelée cai membrane du tym ticulés et placés da cette membrane di rifce vestibulaire , trompe d’ Eustache 2 ; À Nous préférons Jes de vestibulaire ro w t A y l tr, à celles de ro Peuvent être $ employé ployées ) à € dés > Parce quec N dh seizième äi 3 Eù Cle, l me mbrane r Ous le nom de pte aa lle de le la baleine e par la dilatation, ne ouy a ture alongs de l'œil est d'aillen c par quatre muscluk muscle droit, nom visé en quatre; et par s , l’un supérieure - s encore que la bit ipart des asint u, n'a pas de pointi S destinées à rép. de l'œil une liqueur} { ns l'état de propre D «aire : mais quel g su re supérieure de E DES BALEINES. 8r lacunes d’où s'écoule une humeur épaisse et mucilagineuse. Passons maintenaut à l’examen de lor- gane de louie. La baleine a dans cet organe, tous les cétacées, un labyrinthe, trois canaux membraneux et demi-circulaires, comme un limaçon , un orifice cochléaire, un vestibule, un orifice vestibulaire}, une cavité appelée caisse du tympan, une membrane du tympan, des osselets ar- ticulés et placés dans cette caisse depuis cette membrane du tÿmpan jusqu’à l’o- rifice vestibulaire , une trompe nommée trompe d’Eustache ?, et un canal qui, de 1 Nous préférons les épithètes de cochléaire et e vestibulaire , proposées par notre collègue Cuvier, à celles de ronde et c "ovale , qui ne peuvent être employées avec exactitude seu par- lant de l’organe de l’ouie de Phomme et d’un petit nombre dora 2 Le tube dont nous parlons, et tous les tubes analogues que peut présenter l’organe de l'ouïe de l’homme ou des animaux, ont été appelés {roi d’ Eustache , parce que celui de Poreille de Phomme ` a été découvert par Eustache, habile anatomiste du seizième siècle, x 82 HISTOIRE NATURELLE la membrane du tympan, aboutit et s'ouvre à l'extérieur. Le limaçon de la baleine est même fort grand; toutes ses parties sont bien déve. loppées. L’orifice ou la fenêtre cochléaire qui fait communiquer ce limacon avec la caisse du tympan, offre une grande étendue. Le marteau, un des osselets de la caisse du tympan, et qui communique immédiatement avec la membrane du même nom, présente aussi des dimen- sions très-remarquables par leur gran- deur. Mais la spirale du limacon ne fait qu'un tour et demi, et ne s'élève pas à mesure qu'elle enveloppe son axe. Il est si difi- cile d’appercevoir les canaux demi-eir- culaires, qu'un très-grand anatomiste, Pierre Camper, en a nié l'existence, et qu'on croiroit peut-être encore qu'ils man- quent à l'oreille de la baleine, malgré les indications de l’analogie, sans les recher- ches éclairées de notre confrère Cuvier. Le marteau n’a point cet appendice que l'on connoît sous le nom de manche; le tympan a la forme d’un entonnoit along | pes F é, dont la ] du martea ur, n’est Í ons; C’est du co extérie ses porti et très-mince, qu pente dans la cou jusqu’à la surface l'extérieur par un terminé par aucul pavillon membra d'oreille externe Ï plus ou moins l Ce défaut d'orei baleine franche a tacées, avec les |: mammifères , et compté parmi Jes L'oreille d que celle eS Cétai ularitéş | Lo à n IRE N du DES BALEINES. 83 alongé, dont la pointe est fixée au bas aleine etm du col du marteau. Le meat, ou conduit | arties Sont M: extérieur, n’est osseux dans aucune de ice on la fenêtre l ses portions; c’est un canal cartilagineux er ce |! W et très-mince, qui part du tympan, ser- im Sn it Ni ympan, off; pente dans la couche graisseuse, parvient artea : ë Uith jusqu'à la surfàce de la peau, s'ouvre à i d u se k . ğ < ; un des oxy l'extérieur par un trou très-petit , et n’est » et qui Comm terminé par aucun vestige de conque, de avec la Memba pavillon membraneux ou cartilagineux, presente aussi de d'oreille externe plus ou moins large ou narquables par lw; plus ou moins longue. Ce défaut d'oreille extérieure qui lie la ile du limacon nefit baleine franche avec tous les autres cé- tacées, avec les lamantins , les dugons, tyu . * Pu têrienr, à de in b SEs p nun iqu mpan nt et ne s'élève pasir les morses, et le plus grand nombre de ppe son axe, Il esti Ses . phoques, les éloigne de tous les autres ammifères, et pourroit presque être , compté parmi les caractères distinctifs | >p stene £ z r, Cn anie l'existo des animaux qui passent la plus grande 2 {! . . peut-être encoreg" partie de leur vie dans l’eau douce ou ile de la baleine, D salée, á . s les LORS E RES Die Pi [4 r ES J 4 » J'analogie, $an" i L PHE en ces present Į > le notre confèt” des particularités plus dignes d'attention de a aa F -nt cet app que celles que nous venons d'indiquer. +"? O1! A Fa? Es 1a7} deh L'érier, Pun des osselets de la caisse du voir les cauaux ds un très-grand antw «ous le n à la forme d s 84 HISTOIRE NATURELLE tympan, n’a, au lieu des deux branches qu'il offre dans la plupart des mammi- fères, qu'un corps conique, comprimé, et percé d’un petit trou. La partie de l'os temporal à laquelle on a donné le nom de rocher, et dans l’inté- rieur de laquelle sont creusées les cavités de l'oreille des mammifères, est, dans la baleine, d’une substance plus dure, que dans aucune autre espèce d'animal vertébré. Mais voici un fait plus extraor- dinaire et plus curieux. Le rocher de la baleine franche n'est point articulé avec les autres parties os- seuses de la tête; il est suspendu par des ligamens, et placé à côté de la base du crâne, sous une sorte de voûte formée en grande partie par los occipital. Ce rocher , ainsi isolé et suspendu, présente vers le bord interne de sa face supérieure, une proéminence demi-cir- culaire, qui contient le limaçon. On voit sur cette même proéminence un orifice qui appartient au méat ou conduit at ditif interne, et qui répond à un trot de la base du crâne. > DES Au-dessous c ce rocher , est Cette caisse osseuse, que i même, €t don! coup plus épai L'ouverture sur laquelle es “tympan, n'est osseux et régul mammifères , lière par trois circonférence. Cette même aux autres po extrémité post: physe de la pa le plus mince. Even | A T U REU u des deu lupart des ; pie, coni tro j PS à laquel, ocher, et dans th It creusées les cay nmifères, est à ubstance plus dy itre espèce d'anx un fait plus ext eux, aleine franche 1! les autres partie: est suspendu pari à côté de la basi rte de voúte fom l'os occipital. isolé et suspeni rd interne de si oéminenee demk t le limacon. Ont véminence ul oi néat ou conduit ai répond à wu’ C- tympan, DES BALEINES. 85 Au-dessous du labyrinthe que renferme ce rocher, est la caisse du tympan. Cette caisse est formée par une lame osseuse, que l’on croiroit roulée sur elle- même, et dont le côté interne est beau- coup plus épais que le côté extérieur. L'ouverture extérieure de cette caisse, sur laquelle est tendue la membrane du n’est pas limitée par un cadre osseux et régulier, comme dans plusieurs mammifères, mais rendue très-irrégu- lière par trois apophyses placées sur sa circonférence. Cette même caisse du tympan adhère aux autres portions du rocher par son extrémité postérieure , et par une apo- physe de la partie antérieure de son bord le plus mince. De l’extrémité antérieure de la caisse part la trompe , analogue à la trompe d’ Eustache de l’homme. Ce tube est mem- braneux , perce l'os inaxillaire supé- rieur, et aboutit à la partie supérieure de Vétent par un ee qu’une valvule rend impénétrable à leau lancée par ce même éyent, même avec toute la 8 86 HISTOIRE NATURELLE vitesse que l'animal peut imprimer à ce fluide. Mais après avoir jeté un coup-d’œil sur le corps de la baleine franche , après avoir considéré sa tête et les principaux organes que contient cette tête si extraor- dinaire et si vaste, que devons-nous d'a- ord examiner ? La queue de ce cétacée, Cette partie de la baleine a la figure d’un cône, dont la base s'applique au corps proprement dit, Les muscles qui la composent sont très-vigoureux. Une saillie longitudinale s’étend dans sa partie supérieure, depuis le milieu de sa lon- gueur jusqu’à son extrémité. Elle est ter- minée par une grande nageoire, dont la position est remarquable. Cette nageoire est horizontale, au lieu d’être verticale comme la nageoire de la queue des pois- Sons ; et cette situation , qui est aussi celle de la caudale de tous les autres cé- ‘tacées, sufliroit seule pour faire distin- guer toutes les espèces de cette famille d'avec tous les autres animaux vertébrés et à sang rouge. r DES Cette nageo! de deux lobes produit un crí endroits de Soi peut offrir un un jeu très-ve pendante. Dans une bi que vingt-qua qui échoua er il y avoit un entre les deux par les deux | conséquent ur Mposé, peut imne "Primery, é un conp-g ne franche te e œil i tete si En. ue devon S-nous | ‘tacée. baleine à la fim base s'applique, t. Les muscle a rès - vigoureux. l ‘étend danssa pari le milieu de salp trémité. Elle estt e nageoire, dont! able. Cette nage lieu d’être vert le la queue despi tion , qui est ar le tous les autres" je pour faire di"! CES z 7 oh - ş animaux ver de cette hw 7 DES BALEINES. 87 Cette nageoire horizontale est composée de deux lobes ovales , dont la réunion produit un croissant échancré dans trois endroits de sou intérieur et dont chacun peut offrir un mouvement très-rapide , un jeu très-varié , et uue action indé- pendante. Dans une baleine franche , qui n’avoit que vingt-quatre mètres de longucur, et qui échoua en 1726 au cap de Hourdel, il y avoit un espace de quatre mètres entre les deux pointes du croissant formé par les deux lobes de la caudale, et par conséquent une distance égale au sixième de la longueur totale. Dans une baleine plus petite encore, et qui n’étoit longue que de seize mètres, cette distance entre les deux pointes du croissant surpassoit le tiers de la plus grande longueur de l’a- nimal. Ce grand instrument de natation est le plus puissant de ceux que la baleine a reçus; mais il n’est pas le seul. Ses deux bras peuvent être comparés aux deux nageoires pectorales des poissons : au lieu d’être composés, ainsi que ces nageoires, 88 HISTOIRE NATURELLE de rayons soutenus et liés par une mem: brane, ils sont formés, sans doute, d'os que nous décrirons bientôt, de muscles, et de chair tendineuse , recouverts par une peau épaisse; mais l’ensemble que chacun de ces bras présente consiste dans une sorte de sac aplati, arrondi dans la plus grande partie de sa circonférence, terminé en pointe, ayant une surface assez étendue pour que sa longueur sur- passe le sixième de la longueur totale du cétacée, et que sa largeur égale le plus souvent la moitié de sa longueur, réu- nissant enfin tous les caractères d’une rame agile et forte. Cependant, si la présence de ces trois rames ou nageoires donne à la baleine un nouveau trait de conformité avec les autres habitans des eaux , et l’éloigne des quadrupèdes , elle se rapproche de ces mammifères par une partie essen- tielle de sa conformation, par les or- ganes qui lui servent à perpétuer son espèce. Le mâle a recu un balénas long de trois mètres ou environ, large de deux | DES décimètres à eau double í semblance AY dans une gain rieur de branc! d’une substanc de muscles ér - lérateurs, et p ticules que P de l’autre au- minaux. De chaque clitoris, son r lon peut disti petite distanc placée dans : t sa longueurs la longueur totale: largeur égale le X de sa longueur, y les caractères dy présence de cest s donne à la bali le conformité ave es eaux , et lé elle se rapproche ar une partie CUS mation , par & ent à perpétuer ! un balénas E ( viron , large de DES BALEINES: 8) x décimètres à sa base, environné d’une peau double qui lui donne quelque res- semblance avec un cylindre renfermé dans une gaine, composé dans son inté- rieur de branches, d'un corps caverneux, d'une substance spongieuse, d’un urètre, de muscles érecteurs, dè muscles accé- - lérateurs, et placé auprès de deux tes- ` ticules que l’on peut voir à côté l’un de l’autre au-dessus des muscles abdo- minaux. De chaque côté dela vulve, quia son clitoris, son méat urinaire et son vagin, l'on peut distinguer dans la femelle, à une petite distance de lanus, une mamelle placée dans un sillon longitudinal et plissé, aplatie , et peu apparente, excepté dans le temps où la baleine nourrit et où cette mamelle s'étend et salonge au point d’avoir quelquefois une longueur et un diamètre égaux. au cinquantième. ou à peu près de la longueur totale. La peau du sillon longitudinal, qui garantit la mamelle, est moins serrée et moins dure que celle qui revêt le reste de la surface de la baleine. 90 HISTOIRE NATURELLE Cette dernière pean est très-forte, quoi. que percée de grands pores. Son épaisseur surpasse deux décimètres. Elle n’est pas garnie de poils, comme celle de la plupart des mammifères. L'épiderme qui la recouvre est très- lisse, très-poreux, composé de plusieurs -couches , dont la plus intérieure a le plus d'épaisseur et de dureté, luisant, et pénétré d’une humeur muqueuse ainsi que d’une sorte d'huile qui diminue sa rigidité, et le préserve des altérations que feroit subir à cette surpeau le séjour altérnatif de la baleine dans l’eau et à la surface des mers. zi l Cette huile et cette substance visqueuse rendent même l’épiderme si brillant, que lorsque la baleine franche est exposée aux rayons du soleil, sa surface est resplen- dissante comme celle du métal poli. Le tissu muqueux qui sépare l’épiderme de la peau, ést plus épais que dans tous les autres mammifères. La couleur de ce tissu, ou, ce qui est la même chose, la couleur de la baleine, varie beaucoup suivant la nourriture, l’âge, le sexe, tt s i DES t- ètre sul pen sieurs baleines: moitié brunes jaspées ou ray Souvent le des présente une | vu dans les me moins surprer conséquent à des baleines lon peut renc cétacées marg noir, ou gris, la cicatrice de ATUREGU t est ii S-for $, Son c ètres. Elle pr Ne, ne Celle de hapu" à Oomposé de ù plus Pluie intérieure al e dureté » luisant, cur mu quédis alt uile qui diminue, erve des altératy tte surpeau le séin ine dans l'eau el substance visque erme si brillant, nche est exposéei surface est respl le du métal poli qui sépare l’ épides ; épais que dans t res. La couleur d t la même chost; DES BALEINES. gI peut-être suivant la température du séjour babituel de ce cétacée. Elle est quelquefois d'an noir très-pur, très- foncé , et sans mélange ; d’autres fois, d’un noir nuancé ou mêlé de gris. Plu- sieurs baleines sont moitié blanches et moitié brunes. On en trouve d’autres jaspées ou rayées de noir et de jaunâtre. Souvent le dessous de la tête et du corps présente une blancheur éclatante. On a vu dans les mers du Japon , et, ce qui est moins surprenant , au Spitzberg , et par conséquent à dix degrés du pôle boréal, des baleines entièrement blanches ; et l'on peut rencontrer fréquemment de ces cétacées marqués de blanc sur un fond noir, ou gris, ou jaspé, etc. parce que la cicatrice des blessures de ces animaux produit presque toujours une tache blanche. La chair qui est au-dessous de lépi- derme et de la peau , est rougeâtre , grossière , dure et sèche, excepté celle de la queue, qui est moins coriace et plus succulente, quoique peu agréable à un goût délicat, sur-tout dans certaines BISTOIRE NATURELLE circonstances où elle répand une odeur rebutante. Les Japonois cependant, et particulièrement ceux qui sont obligés de supporter des travaux pénibles, lont préférée à plusieurs autres alimens; ils lont trouvée très-bonne très-fortifiante et très-salubre. Entre cette chair et la peau , est un lard épais, dont une partie de la graisse est si liquide, qu’elle s'écoule et forme une huile, même sans ètre exprimée. Il est possible que cette huile très- fluide passe au travers des intervalles des tissus et des pores des membranes, qu'elle parvienne jusque dans l’intérieur de la gueule, qu’elle soit rejetée par les évents avec l’eau de la mer, qu'elle nage sur l’eau salée, et qu’elle soit avidement recherchée par des oiseaux de mer, ainsi que Duhamel l’a rapporté. Le lard a moins d'épaisseur autour de la queue qu'autour du corps proprement dit; mais il en a une très-grande au- - dessous de la mâchoire inférieure , où cette épaisseur est quelquefois de plus DES I d'un mètre *. on en retire di ure et légère onctueuse, glu le froid diminu( que la première pesante que lea seule baleine fri tre-vingt-dix to huiles. Lorsqu'on a : d'une baleine fr son épiderme j peau, son lard t-on ? sa cher | REL, e répa ono è Une is CePendyn t MX qui sont A i Eo (NA “AUX pénible x autres ali ù une ” > < il st es-fortifa, r et la Peau, , it une 1 Partie de, de , qu elle S'écoy > 3 Même san db te cette huile t vers des intervalk res des membrane que dans l'intérie soit rejetée par l a mer, qu'elle n elle soit avidema seaux de mer, al pporté. épaisseur autourt j u corps propremt ne très-grande 4 . > - fl pire inférieurt;" p de w uciquefois DES BALEINES $ d'un mètre *. Lorsqu'on le fait bouillir, on en retire deux sortes d'huile : l’une pure et légère; l’autre un peu mêlée , onctueuse, gluante, d’une fluidité que le froid diminue beaucoup, moins légère que la première, mais cependant moins “ pesante que l’eau. Il n’est pas rare qu’une seule baleine franche donne jusqu’à qua- tre-vingt-dix tonneaux de ces différentes huiles. Lorsqu'on a sous les yeux le cadavre d’une baleine franche, et qu’on a enlevé son épiderme , son tissu muquéux , sa peau, son lard et sa chair, que découvre- t-on ? sa charpente osseuse. Quelles particularités présentent les os de la tête? Pendant que l'animal est encore très- jeune, les pariétaux se soudent avec les temporaux et avec l’occipital, et ces cinq os réünis forment une voûte de plusieurs mètres de long, sur une largeur égale à plus de la moitié de la longueur. * Histoire des pêches des Hollandois dans les mers du Nord ; traduction françoise du citoyen Dereste, tome I, page 76. 94 HISTOIRE NATURELLE Le sphénoïde reste divisé en plusieurs pièces pendant toute la vie de la baleine, Les sutures que l'animal présente lors- qu'il est un peu avancé en âge, sont telles , que les deux pièces qui se réu- nissent , amincies dans leurs bords et taillées en biseau à l'endroit de leur jonc- tion , représentent chacune une bande ou face inclinée, et s'appliquent, dans cette portion de leur surface, l’une au- dessus de l’autre, comme les écailles de plusieurs poissons. Si l’on ouvre le crâne, on voit que l'in térieur de sa base est presque de niveau. On ne découvre ni fosse ethmoïdale, ni lame criblée, ni aucune protubérance sem- blable à ces quatre crochets, ou apephyses clinoïdes, qui s'élèvent sur le fond du crâne ‘de l’homme et d'un si grand nombre de S mammifères. Que remarque-t-on cependant de par- ticulier à la baleine franche, lorsqu'on regarde le dehors de ce crâne? Les deux ouvertures que l’on nomme trous orbitaires internes antérieurs, et qU! font communiquer la cavité de l'orbite nn ati dé sis ou la f auquel on a don sont, dans la be et recouverts pi Ce cétacée n'a incisif, et que nu mifères, la part qui suit l'extrér Mais au lieu dans l’homme , servent à la con de l'orbite avec laire supérieur. Les deux os ¢ forment par leu cercle ou d’ellir Plus de huit ou ne des o Ua naturel] = Tiia a 1 . an , r surface, l'une, mme les écailles, ne, On voit quel presque de niv fosse ethmoïdak, 1e protubérancew ochets, ou apoph} t sur le fond duc si grand nombr n cependant dep i p franche, lorsq e ce crâne? l'on now res que 10 es antérieurs; af- où lo DES BALEINES, 95 de l'œil, ou la fosse orbitaire, avec le creux auquel on a donné le nom de fosse nasale, sont, dans la baleine franche, très-petits et recouverts par des lames osseuses. Ce cétacée n’a pas ce trou qu’on appelle incisif, et que montre , dans tant de mam- mifères, la partie des os intermaxillaires qui suit l'extrémité de la mâchoire. Mais au lieu d’un seul orifice comme dans l’homme , trois ou quatre trous servent à la communication de la cavité de l'orbite avec l’intérieur de l'os maxil- laire supérieur. Les deux os de la mâchoire inférieure | forment par leur réunion une portion de cercle ou d’ellipse qui a communément plus de huit ou neuf mètres d'étendue, et que les pêcheurs ont fréquemment employée comme un trophée, et dressée sur le tillac,. pour annoncer la prise d’une baleine et la grandeur de leur con- quête. L'une des galeries du muséum d'histoire naturelle renferme trois os maxillaires d'une baleine : la longueur de ces os est de neuf mètres ou environ, HISTOIRE NATURELLE L’occiput est arrondi. Il s'articule avec l’épine dorsale à son extrémité posté. rieure, et par de larges condyles ou faces saillantes. \ On compte sept vertèbres du cou i comme dans l’homme et presque tous les mammifères. La première de ces vertè- bres , qu’on appelle Zarlas, est soudée avec la scconde, qui a recu le nom d'aris, 96 Dans la baleine de vingt-quatre mètres de longueur, qui échoua en 1726 au cap de Hourdel, l'épine dorsale avoit auprès de la caudale un demi-mètre de dia- mètre, et par conséquent a été comparée avec raison à une grosse poutre de qua- torze ou quinze mètres de longueur. On a écrit que sa couleur et sa contexture paroissoient , au premier coup- d'œil, semblables à celles d'un grès grisâtre; on auroit pu ajouter, et enduit d’une substance huileuse. Presque tous les os de ia baleine franche réunissent en effet à une compacité et à un tissu particuliers, une sorte d'apparence onctueuse qu'ils doivent à l’huile dont ils sont pénétrés pendant qu'ils sont encore frais. DES B Dans une balei un des rivages d yons l'histoire a « côté de l'épine du de ces côtes a trè mètres de longueu de circonférence, Le sternuin , ave de ces côtes s’artic peu épais, sur-tor rieure, E vertèbres du e 108 Presque ton) remière de le atlas » est mi ia reçu le nom d'y ce y 1B£t-quatre mèy choua en 1» : dorsale avoit anpi demi - mètre de ù ‘quent a été compa rosse poutre deq tres de longueur. eur et sa conter remier coup-du d'un grès gris ter, et enduit du Presque tous le! e réunissent en i i k j un tissu particuli ice onctueusé qu , off ont ils sont peutl encore frais. ces Ver à 26 any. DES B‘ALEINES. 97 Dans une baleine échouée en 1765 sur un des rivages d'Islande, on compta en tout soixante-trois vertèbres ; MM. Olafsen et Povelsen. Il paroît que la baleine dont nous écri- vons l’histoire a quinze côtes de chaque côté de l'épine du dos, et que chacune de ces côtes a très-souvent plus de sept mètres de longueur, sur un demi-mètre de circonférence. Le sternuin , avec lequel les premières de ces côtes s'articulent, est large , Mais peu épais, sur-tout dans sa partie anté- ricure. suivant Les clavicules que l’on trouve dans ceux des mammifères qui font un très-grand usage de leurs bras, soit Pour grimper sur les arbres, soit Pour attaquer et se défendre, soit Pour saisir et porter à lcur bouche l'aliment qu'ils préfèrent, n’ont: Point d’analogues dans la baleine franche. n peut voir dans l’une des galeries du Muséum national d'histoire naturelle > une omoplate qui appartenoit à une ba- leine, et dont Ja longueur est de trois mètres. \ 08 HISTOIRE NATURELLE L'os du bras proprement dit, ou PAu- mérus, est très-court , arrondi vers je baut, et comme marqué par une petite tubérosité. E Le cubitus et le radius, ou les deux os de l’avant-bras, sont très-comprimés ou aplatis latéralement. On ne compte que cinq os dans le carpe ou dans la main proprement dite. Ils forment deux rangées, l’une de trois, l'autre de deux pièces; ils sont très- aplatis, réunis de manière à présenter l'image d’une sorte de pavé, et presque tous hexagones. - Les os du métacarpe sont aussi très- aplatis, et soudés les uns aux autres. Le nombre des phalanges n’est pas le même dans les cinq doigts. Tous ces os du bras, de avant-bras, du carpe, du métacarpe et des doigts, non seulement sont articulés de manière qu'ils ne peuvent se mouvoir les uns sU! les autres, comme les os des extrémités antérieures de l'homme et de plusieu® mammifères , mais encore sont réunis paf des cartilages très-longs, qui recouvrent DES l inférieure à la fi ou, ce qui est l ni supinateur, ni mens aponévrot étendus sur tout en consolident 1 Tout concourt mité antérieure une véritable ran plutôt qu'un org. tenir et palper le épèce ês-c] TAER étacé ageoire de pe e x ; riti culaireg x tabili Si rement dit E urt 1dius, ou les de a très-compring, cinq os dans leg proprement dit, sées , lune det ièces ; ils sont y manière à prés > de pavé, et px rarpe sont ausit les uns àux auti >halanges n'est p q doigts. bras, de l'avant} acarpe et des doi yt articulés de m" se mouvoir les 1” § exto plis rén“ coul mme et de encore sont i re longs; qm DES BALEINES. 99 quelquefois la moitié des os qu'ils joignent l'un à l’autre, et ne laissent qu’un peu de souplesse à l’ensemble qu’ils contri- buent à former. Il n’y a d’ailleurs aucun muscle propre à tourner l’avant-bras de telle sorte que la paume de la main devienne alternativement supérieure ou inférieure à la face qui lui est opposée; ou, ce qui est la même chose, il n’y a ni supinateur, ni pronolateur. Des rudi- mens aponévrotiques de muscles sont étendus sur toute la surface des os, et en consolident les articulations. Tout concourt donc pour que l'extré- mité antérieure de la baleine franche soit une véritable rame élastique et puissante, plutôt qu’un organe propre à saisir, re- tenir et palper les objets extérieurs. Cette élasticité et cette vigueur doivent d'autant moins étonner, que la nageoire pectorale ou l'extrémité antérieure de la baleine est très-charnue; que lorsqu'on dépèce ce cétacée, on enlève de cette nageoire de grandes portions de muscles; et que l'irritabilité de ces parties mus- culaires est si vive, qu’elles bondissent 100 HISTOIRE NATURELLE long-temps äprès avoir été détachées du corps de l’animal. Mais qu’avons-nous à dire du fluide qui nourrit ces muscles et entretient ces qualités ? - La quantité de sang qui circule dans la baleine, est plus grande à proportion que celle qui coule dans les quadrupèdes, Le diamètre de l'aorte surpasse souvent quatre décimètres. Le cœur est large et aplati. On a écrit que le trou botal, par lequel le sang des mammifères qui ne sont pas encore nés, peul parcourir les cavités du cœur, aller des veines dans les artères, et circuler dans la totalité du système vasculaire sans passer par les poumons, restoit ouvert dans la baleine franche pendant toute sa vie, et qu'elle devoit à cette particularité la facilité de vivre long-temps sous l’eau. On pourroit croire que cette ouverture du trou botal est en ellet maintenue par l'habitude que la jeune baleine contracte en naissant de passer un temps assez long dans le fond de la mer, et par conséquent sans gonfler ses poumons par des inspirations de l'ait ES B piT el 7 atmosphérique vaisseaux o qui alors € obligée de venir | face de la mer , l'atmosphère , et poumons le fluide le sang auroit bie les plus nécessaire: ses poumons sont a moins besoin « lés inspirations € fluide atmosphéri, Le gosier de la et beaucoup plus lorsqu'on Voittout R animal dé proportion oa. » long ¢ à l'inté aVoir é R EU té Cétas, ‘nous À dire 4 TN UsCles a i scles et Entretiy, sang | qui circula 1$ grande à Prop es quadr; Surpasse sop Cœur est lap que le trou botal., e dans | aäorte s. Le ts mammifères qi és, peul parcou aller des veines dan | re sans passer pi ouvert dans la hl toute sa vie, et qu rticularité la faoilt sous l’eau. On po þu verture du trou enue par l'habitat contracte en m i$ assez long dansi” conséquent sans g” des inspirat er dans la totalit jonsi DES BALEINES, vot — atmosphérique, et sans donner accès dans leurs vaisseaux au sang apporté par les veines , qui alors est forcé de couler par le trou botal pour pénétrer jusqu’à l'aorte. Quoi qu’il en soit cependant de la durée de cette ouverture, la baleine franche est obligée de venir fréquemment à la sur- face de la mer, pour respirer l’air de l'atmosphère , et introduire dans ses poumons le fluide réparateur sans lequel le sang auroit bientôt perdu les qualités les plus nécessaires à la vie; Mais comme ses poumons sont très-volumineux, elle a moins besoin de renouveler souvent lés inspirations qui les remplissent de fluide atmosphérique. Le gosier de la baleine est très-étroit , et beaucoup plus qu’on ne le croiroit lorsqu'on voit toute l'étendue de la gueule de cet animal démesuré. L'œsophage est beaucoup plus grand à proportion, long de plus de trois mètres ; et revêtu à l'intérieur d'une membrane très-dense, glanduleuse et plissée, Le célèbre Hunter nous a appris que la baleine, ainsi que tous les autres cétacées, 9 402 HISTOIRE NATURELLE présentoit dans son estomac une confor. mation bien remarquable dans un ha. bitant des mers , ‘qui vit de substance animale. Cet organe a de très-grands rapports avec l'estomac des animaux ru- minans. Il est partagé en plusieurs cavités très-distinctes ; et il en offre même cinq, au lieu de n'en montrer que quatre, comme ces ruminans,. Ces cinq portions, ou, si on l'aime mieux, ces cinq estomacs sont renfermés dans une enveloppe commune; et voici les formes particulières qui leur sont propres. Le premier est un ovoïde im- parfait, sillonné à l’intérieur de rides grandes et irrégulières. Le second, très- grand, et plus long que le premier, a sur sa surface intérieure des plis nombreux et inégaux ; il communique avec le troi- sième par un orifice rond et étroit, mais qu'aucune valvule ne ferme. Le troisième ne paroît, à cause de sa petitesse, qu'un passage du second au quatrième. Les pa rois intérieures de ce dernier sont garnies appendices menus et déliés , que Pon a comparés à des poils; il aboutit at 1 + pES cinquième pa" ? étroite que l'ori entrent du trot quatrième poch est lisse, €t Se: les intestins prof gueur est souye mètres. ; La baleine fra cum, un foie tri peu étendue, ui vessie ordinairer deur médiocre, Mais ne deyo remarquer quels organes que non: aN ATURRUŲ ù nS, ou, sion} tomacs sont renfen pe commune: etn 'u lières qui leur: ier est un ovoidei à l'intérieur dei ières. Le second,t que le premier,a pid n are des plis nomb ununique avec let ce rond et étroit, ! , ne ferme. Le trois? » de sa petitesse, f pe! au quatrième: gai ce dernier sont nr. el us et déliés , q - fl ; poils; il abot” DES BALEINES, 103 cinquième par une ouverture rônde , plus étroite que l'orifice par lequel les alimens entrent du troisième estomac dans cette quatrième poche; etenfin, le cinquième est lisse, et se réunit par le pylore avec les intestins proprement dits, dont la lon- gucur est souvent de plus de cent vingt mètres. La baleine franche a un véritable cœ- cum, un foie très-volumineux , une rate peu étendue, un pancréas très-long, une . vessie ordinairement alongée et de gran- deur médiocre. Mais ne devons-nous pas maintenant remarquer quels sont les effets des divers organes que nous venons de décrire , quel usage la baleine peut en’faire; et avant cette recherche, quels caractères particu- liers appartiennent aux centres d'action qui produisent ou modifient les sensa- tions de la baleine, ses mouvemens et ses babitudes ? Le cerveau de la baleine non seulement ne renferme pas cette cavité digitale ét ce lobe postérieur qui n'appartiennent qu'à l'homme et à des espèces de la famille ” 104 HISTOIRE/NATURELLE des singes , mais encore est très- petit relativement à la masse de ce cétacée. Il est des baleines franches dans lesquelles le poids du cerveau n’est que le vingt- ‘cinq-millième du poids total de l'animal, pendant que dans l'homme il est au- dessus du quarantième; dans tous les qua- drupèdes dont on a pu connoître exac- tement l’intérieur de la tête, et particu- lièrement dans l'éléphant, au-dessus du cinq-centième; dans le serin, au-dessus du vingtième; dans le coq et le moineau, au-dessus du trentième; dans l'aigle, au- dessus du deux-centième; dans l'oie, au-dessus du quatre-centième; dans la grenouille, au-dessus du deux-centième; dans la couleuvre à collier, au-dessus du huit-centième; et dans le cyprin carpe, au-dessus du six-centième. A, la vérité, il n’est guère que du six- millième du poids total de l'individu dans la tortue marine, du quatorze-centièmé dans l’ésoce brochet, du deux-millième dans le silure glanis, du deux mille-cinq centième dans le squale requin, €t du trente-huit-millième dans le scombre thon. a DES | Le diaphragm doué d’une gran abdominaux, f! composés d'un n Jaires et de fibres par-devant. La łŁ nisation , la force balancer la résis qui l'entoure, lo pirer un grand vo la position du di: d’être verticale, rend plus facile ¢ parce qu'elle pe s'étendre le long N ATU encore Masse de $ p ème; dans tous ln, | a pu COnnoître a de la tête | » et pari ‘léphant » an-desy ans le serin, au- ns le coq et le mon tième; dans l'aigle, centième; danshi itre-centième; dai ssus du deux-cenit * à collier, au-desu t dans le cyprin w -centième. n'est guère que de s total de l'individu , du quatorze chet, du aori nis, du deux” i ale requ: e st u j} l scombit ; ‘un € dans le DES BALEINES. Le diaphragme de la baleine franche est doué d’une grande vigueur. Les muscles abdominaux, qui sont très-puissans et composés d’un mélange de fibres muscu- laires et de fibres tendineuses, l’attachent 105 par-devant. La baleine a, par cette orga- nisation , la force nécessaire pour contre- balancer la résistance du fluide aqueux qui l'entoure, lorsqu'elle a besoin d'ins- pirer un grand volume d’air ; et d’ailleurs, la position du diaphragme, qui, au lieu d’être verticale, est inclinée en arrière, rend plus facile cette grande inspiration 3 parce qu'elle permet aux poumons de s'étendre le long de l'épine du dos, et de se développer dans un plus grand espace. Mais animons le colosse dont nous étudions les propriétés : nous avons vu la structure des organes de ses sens : quels en sont les résultats? quelle est la délica- tesse de ces sens ? quelle est, par exemple, la finesse du toucher ? La baleine a deux bras; elle peut les appliquer à des objets étrangers ; elle peut placer ces objets entreson corps et l’un de ses bras, les retenir dans cette position s 106 HISTOIRE NATURELLE toucher à la fois plus d’une de leurs sur: faces. Mais ce bras ne se plie pas comme celui de l’homme, et la main qui le ter. mine ne se courbe pas, et ne se divise pas en doigts déliés et flexibles, pour s’ap- pliquer à tous les contours, pénétrer dans les cavités, saisir toutes les formes, La peau de la baleine, dénuée d’écailles et de tubercules, n'arrête pas les impres- sions; elle ne les intercepte pas, si elle les amortit par son épaisseur et les diminue par sa densité ; elle les laisse pénétrer jusqu'aux houppes nerveuses, répandues auprès de presque tous les points de la surface extérieure de l'animal. Maïs quelle couche de graisse ne trouve-t-on pas au- dessous de cette peau? et tout le monde sait que les animaux dans lesquels la peau recouvre une très-grande quantité de graisse, ont à proportion beaucoup moins de sensibilité dans cette même peau. La grandeur, la mollesse et la mobilité de la langue, ne permettent pas de douter que le sens du goût n'ait une sorte de finesse dans la baleine franche. La voilà donc beaucoup plus favorisée que les DES B poissons pOur pi: uoique moins D1 sens que la plupar quel degré de for extraordinaire , 4 étonnant dans plu puissant dans pres Ce cétacée a-t-il re que semblent lui qualité de mammi dhabitant des eau du premier cou P on Considéreroit | comme très-foible i croire qu'elle ; dodorat ; et dès-lc seroit huis trompeuse 1 t A » €t la Main + à f i Pas , etne se di et flexi | | bles, Où | CS COntours » Pir ya t Saisir toutes les in lein M: €, dénuée dia n'arrête pas lesi ntercepte pas, sie ‘Paisseur et les din, elle les laisse pen es nervy euses, répani e tous les point de l'a nimal. Maïg ne trouve-t-on pi peau ? et toutiem maux dans lesqui e très-grande quanti portion beaucoup! s cette même p + mo a mollesse et É | > s dev’ permettent pa 9 n'ait une’ í franche. l a ée qu favoris gout aleine plus DES BALEINES. 107 poissons pour le goût et pour le toucher, quoique moins bien traitée pour ces deux sens que la plupart des mammifères. Mais quel degré de force a, dans cet animal extraordinaire , le sens de l'odorat > Si étonnant dans plusieurs quadrupèdes, si puissant dans presque tous les poissons ? Ce cétacée a-t-il recu un odorat exquis, que semblent lui assurer, d’un côté sa qualité de mammifère , et de l’autre celle d’habitant des eaux ? Au premier coup-d’œil , non seulement on cousidéreroit l’odorat de la baleine comme très-foible, mais même on pour- roit croire qu'elle est entièrement privée d’odorat; et dès-lors combien lPanalogie seroit trompeuse relativement tacée! En effet, la baleine franche manque de cette paire de nerfs qui appartient aux quadrupèdes, aux oiseaux , AUX quadru- pèdes ovipares, aux serpens et aux pois- sons, que l’on a nommée /a première paire à cause de la portion du cerveau de laquelle elle sort, et de sa direction vers la partie la plus avancée du museau, et ` à ce cé- t 108 HISTOIRE NATURELLE ui a reçu aussi le nom de paire de nerfs olfactifs, parce qu’elle communique au cerveau les impressions des substances odorantes. De plus, les longs tuyaux que l'on nomme évents, et que l’on a aussi appelés narines, ne présentent ni cryptes ou ca- vités, ni follicules mugueux, ni lames saillantes, ne communiquent avec aucun ` sinus, ne montrent aucun appareil propre à donner ou fortifier les sensations de l’odorat, et ne sont revêtus à l’intérieur que d’une peau sèche, peu sensible et capable de résister, sans en être offensée, aux courans si souvent renouvelés d'une eau salée, rejetée avec violence. Mais apprenons de notresavant confrère le citoyen Cuvier, que la baleine franche doit avoir, comme les autres cétacées, un organe particulier, qui est dans ces animaux celui de l’odorat, et qu'il a vu dans le dauphin vulgaire, ainsi que dans le marsouin. Nous avons dit, en parlant de la confor- mation de l'oreille, que le tuyau auquel - on a donné le nom de #ompe d’ Eustache, DES. ' et qui fait COM caisse du tymp montoit vers le cavité duquel il ce tuyau qui montre à sa fa large, qui donr Ce creux est gra placé entre l'œil entouré d'une ci en maintient les longe en différen membranes collé et cette cavité sq brane noirâtre, | communiquent as, q re der, Commun; | J S5SL1ONS des i Subst, ngs tuyaux que) lona aussi ps tent mi Cryptes ue > Mugqueux, ni ln nuniquent avec am aucun appareil y iher les sensation. at revêtus à l'intér èche, peu sensih , Sans en être ofw iveut renouvelési avec violence. le notresavantcuk que la baleine fu e les autres cett lier, qui est F, Pla 1l l'odorat, et qu” i ci qut algaire, ainsi q! rlant dela en pa e tuyau que | = = u de ¿rom UTE pe dE cA DES BALEINES. T09 et qui fait communiquer l'intérieur de la caisse du tympan avec la bouche, re- montoit vers le haut de l’évent, dans la cavité duquel il aboutissoit. La partie de ce tuyau qui est voisine de l'oreille, montre à sa face interne un trou assez large, qui donne dans un espace vide. Ce creux est grand, situé profondément, placé entre l'œil, l'oreille et le crâne, et entouré d’une cellulosité très-ferme, qui en maintient les parois. Ce creux se pro- longe en différens sinus, terminés par des membranes collées contre les os. Ces sinus et cette cavité sont tapissés d’une mem- brane noirâtre, muqueuse et tendre. Fls communiquent avec les sinus frontaux par un canal qui va en montant, et qui passe au-devant de l'orbite. On voit donc que les émanations odo- rantes , apportées par l’eau de la mer ou par lair de l'atmosphère, pénètrent facilement jusqu’à ce creux et à ces sinus par l’orifice de l'évent ou l'ouverture de la bouche, par l’évent > €t par la trompe d'Eustache. On doit y supposer le siége de l'odorat. Cétacées, I. 10 HISTOIRE NATURELLE A la vérité, on ne trouve dans ces sinus ni dans cette cavité, que des rami- fications de la cinquième paire de nerfs; et c’est la première paire qui , dans presque tous les animaux, reçoit et transmet les impressions des corps odorans. Mais qu’on ait sans cesse présente une importante vérité : les nerfs qui se distri- buent dans les divers organes des sens, ` sont tous de même nature; ils ne diffèrent que par leurs divisions plus ou moins grandes : ils feroient naître les mêmes sensations s'ils étoient également déliés, et placés de manière à être également ébranlés par la présence des corps exté- rieurs. Nous ne voyons par l'œil et n'en- tendons par l'oreille, au lieu de voir par l'oreille et d'entendre par l'œil, que parc que le nerf optique est placé au fond d’une sorte de lunette qui écarte les rayons inutiles , réunit ceux qui forment l'image | de l'objet, proportionne la vivacité de la ‘lumière à la délicatesse des ramaux nêr- veux , et parce que le nerf acoustique se développe dans un appareil qui donné aux vibrations sonores le degré de netteté | | DES et de force le p! sions d soit à l'intérieur du son ou celle Quoiqu'il en : table organe de les observations mént de toute a corpuscules odo distingue de loi verses qualités d Nous préférons un fait que nous manuscrites qui Pre Er NATURE, ne trouve ' cavité dn, qui? fiint. ceme pai paire qui a SP recoit et transe orps odorans, ANS CESSE Présent : les nerfs qui sed vers organes dé y nature; ils nedif, visions plus oum ient naître les m nent également d ière à être égalm résence des corpi ‘oyons par l'œil eti: lle, au lieu dew dre par l'œil, quey esni 4 DES BALEINES. III et de force le plus analogue à la ténuité des expansions de ce méme nerf. Plusieurs fois, enfin , des coups violens , ou d’autres impressions que l’on n’éprouvoit que par un véritable toucher, soit à l'extérieur, soit à l’intérieur, ont donné la sensation du son ou celle de la lumière. Quoiqu'il en soit cependant du véri- table organe de l’odorat dans la baleine, les observations prouvent, indépendam- mént de toute analogie, qu’elle sent les corpuscules odorans , et même qu’elle distingue de loin les nuances ou les di- verses qualités des odeurs. Nous préférons de rapporter à ce sujet un fait que nous trouvons dans les notes manuscrites qui nous ont été remises par notre vénérable collègue le sénateur Pléville-le-Peley, vice-amiral et ancien ministre de la marine. Ce respectable homme d'état, l’un des plus braves mi- Jitaires, des plus intrépides navigateurs et des plus habiles marins, dit dans une de ces notes, que nous transcrivons avec à d'autant plus d'empressement qu’elle peut _ être très-utile à ceux qui s'occupent de la 112 HISTOIRE NATURELLE grande pêche de la morue : « La baleine » poursuivant à la côte de Terre-Neuve » la morue, le capelan, le maquereau, » inquiète souvent les bateaux pêcheurs: » elle les oblige quelquefois à quitter le » fond dans le fort de la pêche, et leur » fait perdre la journée. » J’étois un jour avec mes pêcheurs: » des baleines parurent sur l'horizon; je » me préparai à leur céder la place : mais » la quantité de morue qui étoit dans le » bateau , y avoit répandu beaucoup » d’eau qui s’étoit pourrie; pour porter » la voile nécessaire , j'ordonnai qu'on » jetât à la mer cette eau qui empoi- » sonnoit; peu après je vis les baleines » s'éloigner, et mes bateaux continuèrent » de pêcher. » Je réfléchis sur ce qui venoit de se » passer, et J'admis pour un moment la » possibilité que cette eau infecte avoit » fait fuir. les baleines. » Quelques jours après, j’ordonnat à » tous mes bateaux de conserver cette » même eau et de la jeter à la mer tous » ensemble , si les baleines approchoient; . DÉS » sauf à couper » odeur de cette » de loin par la » déplaît. » Cette découv » les pêches faite Les baleines fra fortement et de corps odorans. Elles entenden distances , des so SATURE morue m: | Côte de TS elan , le w: “y les bateaux mr, ue Iquefois à a t de la pêc che, « arnée. r avec mes Pêche, arent sur l'horizn, ar Céder la place: 1orue qui étoit dy t répandu be pourrie; pour x re , j'ordonna q cette eau qui ey rès je vis les bai s bateaux conti ır ce qui venoit à is pour un MO cette eau infet! eines. rs après, ux de comte Ja jeter à ja w baleines appro j'ordoi p l p DES BALEINES. 113 » sauf à couper leurs cables et à fuir, » si ces monstres continuoient d'avancer. » Ce second, essai réussit à merveille : » il fut répété deux ou trois fois, et tou- » Jours avec succès; et depuis je me suis » intimement persuadé que la mauvaise » odeur de cette eau pourrie est sentie » de loin par la baleine , et qu'elle lui » déplaît. » Cette découverte est utile à toutes » les pêches faites par bateaux, etc. » Les baleines franches sont donc averties fortement et de loin de la présence des corps odorans. Elles entendent aussi, à distances , de grandes des sons ou dis bruits même assez foie. Et d'abord, pour percevoir les vibra- tious du fluide atmosphérique, elles ont reçu un canal déférent très-large, leur trompe d'Eustache ayant un grand dia- mètre. Mais de plus, dans le temps même où elles nagent à la surface de l'océan , leur oreille est presque toujours plongée deux ou trois mètres au-dessous du niveau de la mér. C'est donc par le 10 114 HISTOIRE NATURELLE moyen de l’eau que les vibrations sonores parviennent à leur organe acoustique; et tout le monde sait que l’eau est un des meilleurs conducteurs de ces vibra- tions ; que les sons les plus foibles suivent des courans ou des masses d’eau jusqu'à des distances bien supérieures à l’espace que leur fait parcourir le fluide atmosphé- rique : et combien de fois, assis sur les rives d’un grand fleuve, n'ai-je pas dans ma patrie * entendu, de près de vingt myriamètres, des bruits, et particuliè- rement des coups de canon, que je nau- rois peut-être pas distingués de quatre ou cinq myriamètres, s'ils ne m'avoient été transmis que par lair de l'atmosphère? Voici d’ailleurs une raison forte pour supposer dans l'oreille de la baleine fran- che un assez haut degré de délicatesse. Ceux qui se sont occupés d’acoustique ont pu remarquer depuis long-temps, comme moi , que les personnes dont l'or- gane de l’ouïe est le plus sensible, et qu reconnoissent dans un son les plus foibles * Près d'Agen. DE 5 nuances d'élévi toute autre mí cependant des | pressions les plu violent, tel qu d'une grosse cloc On les croiroit a s'appercoivent 1 d'ébranlement autre effet sonot organe auditif, D'un autre côte suivent la bale lorsqu'elle rejett grande quantité qui s'élève en ge sur la surface S masses d'en ju Supérieures à lu urir le fluide anw n de fois, | ASSIS my leuve, n'ai-je pasg ndu, de près der, bruits , et partie: de canon, queji s distingués de q tres, s'ils ne ma ar l'air de l’atmosph une raison fort} eille de la baleine! at degré de délicat. t occupés d'aco er depuis long- les personnes ù le plus sense \s un son les Pl? DES BALEINES. 119 nuances d'élévation , d'intensité ou de toute autre modification , ne reçoivent cependant des corps sonores que les im- pressions les plus confuses , lorsqu'un bruit violent , tel que celui du tambour ou d’une grosse cloche, retentitauprès d'elles. On les croiroit alors très-sourdes : elles ne s’appercoivent même, dans ces momens d’ébranlement extraordinaire , d'aucun autre effet sonore que celui qui agite leur organe auditif, très- facile à émouvoir., D'un autre côté, les pêcheurs qui pour- suivent la baleine franche savent que lorsqu'elle rejette par ses évents une très- grande quantité d’eau, le bruit du fluide qui s'élève en gerbes , et retombe en pluie sur la surface de l'océan, l'empêche si fort de distinguer d’autres effets sonores, que dans cette circonstance des bâtimens peuvent souvent s'approcher d'elle sans qu'elle en soit avertie , et qu’on choisit presque toujours ce temps d’étourdisse- ment pour l’atteindre avec plus de faci- lité, l’attaquer de plus près, et la har- ponner plus sûrement. : La vue des baleines franches doit être 116 HISTOIRE NATURELLE néanmoins aussi bonne , et peut-être meilleure , que leur oute. En effet, nous avons dit que leur cris- tallin étoit presque sphérique. Il a sou- vent une densité supérieure à celle du cristallin des quadrupèdes et des autres animaux qui vivent toujours dans l'air de l’atmosphère. Il présente même une seconde qualité plus remarquable encore: imprégné de substance huileuse, il est plus inflammable que le cristallin des animaux terrestres. Aucun physicien n'ignore que plus les rayons lumineux tombent obliquement sur la surface d’un corps diaphane, et plus en le traversant ils sont réfractés, c’est-à-dire, détournés de leur première direction, et réunis dans un foyer à une plus petite distance de la substance trans- parente. La réfraction des rayons de la lumière est donc plus grande au travers d'uné sphère que d’une lentille aplatie. Elle est aussi proportionnée à la densité du corps diaphane; et Newton a appris qu'elle est également d'autant plus forte que la | pEsS substance trave! neux exerce , pa une attraction mêmes rayons. Trois causes t au cristallin des des phoques et d tion des plus fo Quel est cepen verse la lumière de la vue des bale placé auprès de la est presque tou) mètres au-dessou lors même qu'el de l'océan : les r viennent donc à Passant au trave d , y leau est très lair `% NATU bonne cur Ouïe, avons dit ue sSpPhéri Peu, que len, `SPaérique, j, SUpericure à cd drupèdes et des i ent toujours M Il Présente mème, “s remarquable e stance huileuse | i e que le cristal, n n'ignore que plu tombent oblique an corps diaphan, sant ils sont réf urnés de leur pre 1is dans un foyeri se de la substanceti es rayons de lalu ande: au traver Ý lentille aplatie. El ée à la densité a ston a appris qu te q nt plus forte 1 j. DES BALEINES, substance traversée par les rayons lumi- neux exerce, par sa nature inflammable, une attraction plus puissante sur ces mêmes rayons. Trois causes très-actives donnent donc: au cristallin des baleines, comme à celui des phoques et des poissons, une réfrac- tion des plus fortes. Quel est cependant le fluide que tra- verse la lumière pour arriver à l'organe de la vue des baleines franches ? Leur œil, placé auprès de la commissure des lèvres, est presque toujours situé à plusieurs mètres au-dessous du niveau de la mer, lors même qu'elles nagent à la surface de l'océan : les rayons lumineux ue par- viennent donc à l'œil des baleines qu’en passant au travers de l’eau. La densité de l’eau est très-supérieure à celle de lair, et beaucoup plus rapprochée de la densité du cristallin des baleines. La ré- fraction des rayons lumineux est d'autant plus foible , que la densité du fluide qu’ils traversent est moins différente de celle du corps diaphane qui doit les réfracter- La lumière passant de l’eau dans l'œil et 117 HISTOIRE NATURELLE dans le cristallin des baleines, seroit donc très-peu réfractée; le foyer où les rayons se réuniroient seroit très-éloigné de ce cristallin; les rayons ne seroient pas ras- 118 semblés au degré convenable lorsqu'ils tomberoient sur la rétine, et il n’y auroit pas de vision distincte, si cette cause d’une grande foiblesse dans la réfraction n’étoit contre-balancée par les trois causes puissantes et contraires que nous venons d'indiquer. Le cristallin des baleines franches pré- sente un degré de sphéricité, de densité et d’inflammabilité, ou, en un seul mot, un degré de force refringente très-propre à compenser le défaut de réfraction que produit la densité de l’eau. Ces cétacées ont donc un organe optique très-adapté au fluide dans lequel ils vivent : la lame d'eau qui couvre leur œil, et au travers de laquelle ils appercoivent les corps étrangers, est pour eux comme un ins- trument de dioptrique, comme un verre artificiel, comme une lunette capable de rendre leur vue nette et distincte, avec cette différence qu'ici c’est l’organisation H DES de l'œil qui C0" traire les défauts ou affoibli, auq sa force, ni sa Ajoutons une 1 Les rivages CO lante, et les mo et éclatantes, dc sont souvent très tant plus leurs y sont pas garanti biles, comme ce que pendant plu mers hyperborée sent les ra d l'an Promptit d mètres d ) ` DES BALEINES. 119 de l'œil qui corrige les effets d’un verre roit très éloigne À qu'ils ne peuvent quitter, et que les lu- ons ne Seroïent t nettes de hamme compensent Ru con con venable i traire les défauts d’un œil déformé, altéré à rétine etila M ou affoibli , auquel on ne peut rendre ni : stincté Jù sa force, ni sa pureté, ni sa forme. » SL Cette Y Ajoutons une nouvelle considération. efra Les rivages couverts d’une neige bril- incé x 3 €e par les trois lante, et les montagnes de glaces polies traires que nous w et éclatantes, dont les baleines franches sont souvent très-près , blesseroient d’au- s baleines francs, tant plus leurs yeux que ces organes ne e sphéricité, de sont pas garantis par des paupières mo- té, ou, enunsele Piles, FES es des peus et : ; endant plusieurs moi refringente trèsm {Ye P £ PEW S e pe le réfractn Mers hyperboréennes et gelées réfléchis- cfaut de réfraction; z , = sent les rayons du soleil. Mais la lame d'eau qui recouvre l'œil de ces cétacées š est comme un voile qui intercepte une grande quantité de rayons de lumière ; l'animal peut l’épaissir facilement et avec s ; 9 à promptitude , en s’enfonçant de quelques ur eux COMME mètres de plus au-dessous de la surface de mme got / api é de l'eau. Ces cét ane optique très quel ils vivent : li . leur œil, et auw apperçoivent les“ rique, CO la mer; et si, dans quelques circonstances une lunette C trés-rares et pendant des momens très- tte et distini! Courts, l'œil de la baleine est tout-à-fait DEE s < š + J'orgat” u’ici c’est l'org 120 HISTOIRE NATURELLE hors de l’eau, on va comprendre aisément ce qui remplace le voile aqueux qui ne le garantit plus d’une lumière trop vive. La réfraction que le cristallin produit est si fort augmentée par le peu de den- sité de l'air qui a pris alors la place de l'eau, et qui aboutit jusqu’à la cornée, que le foyer des rayons lumineux, plus rapproché du cristallin, ne tombe plus sur la rétine, n’agit plus sur les houppes nerveuses qui composent la véritable partie sensible de l'organe, et ne peut plus éblouir le cétacée. Les baleines franches ont donc reçu de grandes sources de sensibilité, d'instinct et d'intelligence, de grands principes de mouvement, de grandes causes d’action. Voyons agir ces animaux, dont tous les attributs sont des.sujets d'admiration et d'étude. _ Suivons-les sur les mers. Le printemps leur donne une force not velle; une chaleur secrète pénètre dans tous leurs organes ; la vie s'y ranimt; ils agitent leur masse énorme ; cédant au besoin impérieux qui les consum“: apf ls je mâle se T “ça femelle; 15 ` dans le fond d'i rivière, une $0 et brûlant l'un que ne peuven arrose, ni le $ glaces qui flott ils se livrent à seule peut l'ap En comparar gnages des pêcl on doit croire plement, le mâ pour ainsi dire foncent leur q antérieure de | tête au-dessus g nent d * Bonn Yclopeg; (d Méthod; ‘ntée par Te k a pris alors Ją -d DUtit Jusqu'à ke rayons luminen, istallin , Ne tombe git plus sur les hr ‘omposent la vii le l'organe, et nt) ‘étacée. anches ont doner de sensibilité, diw de grands princ grandes causes dit es animaux, do t des. sujets d'adui r les mers. eur donne une sii secrète péni ,: Ja vie à Le font : DES BALEINES, nyar le mâle se rapproche plus que jamais de sa femelle; ils cherchent dans une baie, ` dans le fond d’un golfe, dans une grande rivière, une sorte de retraite et d’asyle; et brûlant l'un pour l’autre d’une ardeur que ne peuvent calmer, ni l’eau qui les arrose, ni le souffle des vents, ni les glaces qui flottent encore autour d’eux, ils se livrent à cette union intime an seule peut l'appaiser. En comparant et en pesant les témoi- gnages des pêcheurs et des observateurs, on doit croire que, lors de leur accou- plement , le mâle et la femelle se dressent, Pun contre l’autre, en- foncent leur queue , relèvent la partie antérieure de leur corps, portent leur tête au-dessus de l’eau , et se maintien- nent dans cette situation verticale, en s’'embrassant et se serrant étroitement avec leurs nageoires pectorales *. Com- ment pourroient-ils, dans toute autre position , respirer lair de l’atmosphère, pour ainsi dire, * Bonnaterre, Cétologie. Planches de l'En» eyclopédie méthodique. 11 122 HISTOIRE NATURELLE qui leur est alors d’autant plus nécessaire, qu'ils ont besoin de tempérer l'ardeur qui les anime? D'ailleurs, indépendam- ment des relations uniformes que font à ce sujet les pêcheurs du Groenland, nous avons en faveur de notre opinion une au- torité irrécusable. Notre célèbre confrère le citoyen de Saint-Pierre, membre de l’Institut national, assure avoir vu plu- sieurs fois, dans son voyage à l’île de France, des baleines accouplées dans la situation que nous venons d'indiquer. Ceux qui ont lu l’histoire de la tortue franche , n’ont pas besoin que nous fas- sions remarquer la ressemblance qu'il y a entre cette situation et celle dans laquelle nagent les tortues franches lorsqu'elles sont accouplées. On ne doit pas cependant retrouver la même analogie dans la durée de l’accouplement. Nous ignorons pen- dant quel temps se prolonge celui des baleines franches; mais, d’après les rap- ports quiles lientaux autres mammifères, nous devons le croire très-court, au lieu de le supposer très-long comme celui des tortues-marines. DES fl n’en est p de l'attachemen On leur a attrib et on a cru recoi années le mêm Ja même femell ses jeux, la sui voyages, la dél ne l’abandonnet On dit que l pendant dix mo dant la gestation Paravant, sur-t du temps où ell; Quoi qu'il en. nairement le jo a fois ein Squ’elle em PProche Veut de le S'a it-Pierre, membr; _ assure avoir vu } ‘ON voyage à le, es accouplées dan > venons d'indique l'histoire de la to s besoin que nowi ressemblance qui m et celle dans laq s franches lorsqu n ne doit pas cepet analogie dansla . Nous ignorons} se prolonge cel mais, d'après les ux autres mami! ire très-comt -long comme cel w DES BALEINES. 123 Tl n'en est pas de même de la durée de l'attachement du mâle pour sa femelle, On leur a attribué une grande constance; et on a cru reconnoître pendant plusieurs années le même mâle assidu auprès de la même femelle, partager son repos et ses jeux, la suivre avec fidélité dans ses voyages, la défendre avec courage, et ne l’abandonner qu'à la mort. On dit que la mère porte son fœtus pendant dix mois ou environ; que pen- dant la gestation elle est plus grasse qu'au- paravant , sur-tout lorsqu'elle approche du temps où elle doit mettre bas. Quoi qu'il en soit, elle ne donne ordi- nairement le jour qu'à un baleineau à la fois, et jamais la même portée n’en a renfermé plus de deux. Le baleineau a presque toujours plus de sept ou huit mètres en venant à la lumière. Les pê- cheurs du Groenland, qui ont eu tant d'occasions d'examiner les habitudes de la baleine franche, ont exposé la manière dont la baleine mère allaite son baleineau. Lorsqu'elle veut lui donner à teter, elle s'approche de la surface de la mer, se 124 HISTOIRE NATURELLE retourne à demi, nage ou flotte sur un côté, et, par de légères mais fréquentes oscillations, se place tantôt au-dessous, tantôt au-dessus de son baleineau, de manière que d’un et l’autre puissent alter- nativement rejeter par leurs évents l’eau salée trop abondante dans leur gueule, et recevoir le nouvel air atmosphérique nécessaire à leur respiration. Le lait ressemble beaucoup à celui de la vache, mais contient plus de crême et de substance nutritive. Le baleineau tette au moins pendant un an; les Anglois l'appellent alors skor- tead. Il est très-gros, et peut donner en- viron cinquante tonneaux de graisse. Au bout de deux ans, il recoit le nom de stant, paroît, dit-on, comme hébêté, et ne fournit qu’une trentaine de tonneaux de substance huileuse. On le nomme en- : suite sculfish, et l’on ne connoît plus son âge que par la longueur des barbes ou extrémités de fanons qui bordent ses mâchoires. Ce baleineau est, pendant le temps qui suit immédiatement sa naissance, l'objet pES d'une grande tude qu'aucun þaleine, et su ainsi que de qu sont venus apl un instant de qu'avec peine, la route au n ? beaucoup à cehi; ntient plus de ci itritive. tte au moins penk s l'appellent along S, et peut donn: nneaux de graise! , il reçoit le nw on , comme hébit, trentaine de tomt use, On le nom on ne connoît pl ngueur des barbe aons qui bordel fi $ , pend nt sa naissanct; DES BALEINES, 125 d'une grande tendresse, et d'une sollici- tude qu'aucun obstacle ne lasse, qu’au- cun danger n'intimide. La mère le soigne ‘même quelquefois pendant trois ou quatre ans, suivant l’assertion des premiers na- vigateurs qui sont allés à la péèche de la baleine, et suivant l'opinion d'Albert, ainsi que de quelques autres écrivainsiqui sont venus après lui. Elle ne le perd pas un instant de vue. S'il ne nage encore qu'avec peine, elle le précède, lui ouvre la route au milieu des flots agités , ne souffre pas qu'il reste trop long-temps sous l’eau, l’instruit par son exemple, l'encourage , pour ainsi dire, par son attention, le soulage dans sa fatigue, le soutient lorsqu'il ne feroit plus que de vains efforts, le prend entre sa nageoire pectorale et son corps, l'embrasse avec tendresse, le serre avec précaution, le met quelquefois sur son dos, l'emporte avec elle, modère ses mouvemens pour pe pas laisser échapper son doux fardeau, pare les coups qui pourroient l’atteindre, attaque lennemi qui voudroit le lui ravir, et, lors même qu'elle trouveroit 31 pr 126 HISTOIRE NATURELLE aisément son salut dans la fuite, combat avec acharnement, brave les douleurs les plus vives, renverse et anéantit ce qui s'oppose à sa force, ou répand tout son Sang et meurt plutôt que d'aban- donner l'être qu’elle chérit plus que sa vie. Affection mutuelle et touchante du mâle, de la femelle, et de l'individu qui leur doit le jour, première source du bonheur pour tout être sensible, la sur- face entière du globe ne peut donc vous offrir un asyle *! Ces immenses mers, ces vastes solitudes, ces déserts reculés des pôles, ne peuvent donc vous donner une retraite inviolable! En vain vous vous êtes confiée à la grandeur de la distance, à la rigueur des frimas, à la violence des tempêtes : ce besoin impérieux de jouis- sances sans cesse renouvelées, que la so- ciété humaine a fait naître, vous poursuit au travers de l’espace, des orages et * Voyez particulièrement une lettre de M. de la Courtaudière | adressée de Saint-Jean-de-Luz à Duhamel, et publiée par ce dernier dans son Traité des pêches. | DE il des gl aces ; terme de son On l’ignore. du développer savons seulem grande lenteu six siècles qu animaux; et : mier Carnage aucun de ces encore eu le į quérir le volur des premières ( rt pluté Ile cu Me. Plus que, ‘lle € t Touchants : €, et de l'indiviq, » Première SOures g | être sensible, lay be ne peut donc y €s 1mmenses men es déserts reculé; donc vous donnery l N 1 En vain vous w indeur de la distaw mas, à la violencé n impérieux deju nouvelées, quels naître, vous pout y f pace , des oraș’ ment une leltre na sée de Saint-Jean? ; : par ce dernier DES BALEINES. 127 des glaces ; il vous trouble au bout du monde comme au sein des cités qu’il a élevées; et, fils ingrat de la Nature, il ne tend qu’à l’attrister et l’asservir! Cependant quel temps est nécessaire pour que ce baleineau si chéri, si soigné, si protégé, si défendu, parvienne au terme de son accroissement ? On l'ignore. Ou ne connoît pas la durée du développement des baleines; nous savons seulement qu'il s'opère avec une grande lenteur. Il y a plus de cinq ou six siècles qu'on donne la chasse à ces animaux; et néanmoins, depuis le pre- mier carnage que l’homme en a fait, aucun de ces cétacées ne paroît avoir encore eu le temps nécessaire pour ac- quérir le volume qu'ils présentoient lors des premières navigations et des pre- mières pêches dans les mers polaires. La vie de la baleine peut donc être de bien des siècles; et lorsque Buffon a dit, Une baleine peut bien vivre mille ans, puisqu'une carpe en vit plus de deux cents, il n’a rien dit d’exagéré. Quel nouveau sujet de réflexions ! 128 HISTOIRE NATURELLE = Voilà, dans le même objet, l'exemple de la plus longue durée en même temps que de la plus grande masse; et cet être si supérieur est un des habitans de l'an- tique océan. Mais quelle quantité d’alimens et quelle iture particulière doivent développer un volume si énorme, et conserver pen- dant tant de siècles le souffle qui l'anime, et les ressorts qui le font mouvoir? Quelques auteurs ont pensé que la ba- leine franche se nourrissoit de poissons, et particulièrement de gades, de scom- bres et de clupées ; ils ont même indiqué les espèces de ces osseux qu'elle préfé- roit : mais il paroît qu'ils ont attribué à la baleine franche ce qui appartient au nordcaper et à quelques autres baleines. La franche n'a vraisemblablement pour alimens que des crabes et des mollusques, tels que des actinies et des clios. Ces ani- maux, dont elle fait sa proie, sont bien petits; mais leur nombre compense le peu de substance que présente chacun de ces mollusques ou insectes. Ils sont si mul- tipliés dans les mers fréquentées par la DES baleine franch vent qu'à ouvri plusieurs milli our ainsi dire Jes entraine, € ses évents; et í quelquefois ch des algues et marines, il ne s eût trouvé da baleines franch et des fragme quoique l'alim tacée dont no tité d'alimens et qui ière doiventdéra, me lt i » et COnserpe le souffle qui l'an e font mouvoir? S Ont pensé que h} >urrissoit de pois t de gades, de sa ils ont même indi osseux qu'elle pë t qu'ils ont attrib ce qui appartient: -lques autres balei: aisemblablement p abes et des mollu »s et des olios. Cess ait sa proie, son} ë »mbre compense l} i yrésente chacun & Ils sont sp ectes. . | entées P ers fréqu / DES BALEINES. 129 baleine franche, que ce cétacée n’a sou- vent qu’à ouvrir la gueule pour en prendre plusieurs milliers à la fois. Elle les aspire, pour ainsi dire, avec l’eau de la mer qui les entraîne, et qu’elle rejette ensuite par ses évents; et comme cette eau salée est quelquefois chargée de vase, et charrie des algues et des débris de ces plantes marines, il ne seroit pas surprenant qu’on eût trouvé dans l'estomac de quelques baleines franches, des sédimens de limon et des fragmens de végétaux marins, quoique l'aliment qui convient au cé- tacée dont nous écrivons l'histoire, ne soit composé que de substances vérita- blement animales. Une nouvelle preuve du besoin qu'ont les baleines franches de se nourrir de mol- Jusques et de crabes , est l’état de maigreur auquel elles sont réduites, lorsqw’elles sé- Journent dans des mers où ces mollusques ct ces crabes sont en très-petit nombre. Le capitaine Jacques Colnett a vu et pris de ces baleines dénuées de graisse, à scize degrés treize minutes de latitude boréale, dans le grand Océan équinoxial, 130 HISTOIRE NATURELLE auprès de Guatimala, et par conséquent dans la zone torride *. Elles étoient si maigres, qu'elles avoient à peine assez d'huile pour flotter; et lorsqu'elles furent dépecées, leurs carcasses coulèrent à fond comme des pierres pesantes. Les-qualités des alimens de la baleine franche donnent à ses excrémens un peu de solidité, et une couleur ordinairement voisine de celle du safran, mais qui, dans certaines circonstances, offre des nuances rougeâtres, et peut fournir, suivant lo- pinion de certains auteurs, une teinture assez belle et durable. Cette dernière pro- priétés’accorderoitavec ce quenous avons dit dans plus d’un endroit de l’ Histoire des poissons. Nous y avons fait observer que les mollusques non seulement élaboroient cette substance, qui, en se durcissant au- tour d'eux, devenoit une nacre brillante ou uné coquille ornée des plus vives cou- leurs, mais encore paroissoient fournir * A Voyage to the south Atlantic, for the purpose of extending the spermaceti whale fisheries , etc. by captain James Colnett, London, 1796. DES aux poissons $ matière argent écailles resple! mans et des p! et les sucs de € et remauiés;, } organes de la duisent nı naci vivement color à un des résult cétacée , des él moins nombre: _ Au reste, à _ baleine franche ment qui lui cc chir avec une ; est si grande, ( rière lui une Ha alizés ; deu “Passeroit les y l rente foj i ri ala, et r QU DES BALEINES. 137 ide * E r “eq aux poissons dont ils étoient la proie, la ei ._ matière argentine qui se rassembloit en r; et lorsqu'es écailles resplendissantes du feu des dia- casses coulèrents: mans et des pierres précieuses. La chair pesante ih et les sucs de ces mollusques décomposés alimens adii et remaniés, pour ainsi dire, dans les F j ah organes de la baleine franche, ne pro- SES CXCrémens u duisent ni nacre, ni coquille , ni écailles vivement colorées, mais transmettroient ` àun des résultats de la digestion de ce cétacée , des élémens de couleur plus ou moins. nombreux et plus ou moins actifs. couleur Ordinaire. safran , mais qui, è nces , offre desnu it fournir, suivant) auteurs, une ten Au reste, à quelque distance que la ble. Cette dernièry baleine franche doive aller chercher l'ali- La vec ce quenousir ment qui lui convient, elle peut la fran- endroit de l'Hähii chir avec une grande fpeilité ; Sa vitesse is fait obsérwert est si grande, que ce cétacée laisse der- von: server { He - | élaboré rière lui une voie large et profonde, | seulemen comme celle d’un vaisseau qui vogue à pleines voiles. Elle parcourt onze mètres par seconde. Elle va plus vîte que les vents alizés; deux fois plus prompté, elle dépasseroit les vents les plus impétueux ; pou Ailantic,f! Sente fois plus rapide , elle auroit franchi - ermactl Ÿ l’espace aussitôt que le son. En supposant 6 es Colt 9 que douze heures de repos lui suffisent ain ui, en se durcissan oit une nacre bill mée des plus yiyen ` »e paroissoient w. 132 HISTOIRE NATURELLE par jour , il ne lui faudroit que quarante- sept Jours ou environ pour faire letour du monde en suivant l'équateur, et vingt- quatre jours pour aller d’un pôle à l’autre, le long d’un méridien. Comment se donne-t-elle cette vîtesse prodigieuse? par sa caudale, mais sur- tout par sa queue. Ses muscles étant non seulement très- puissans, mais très-souples, ses mouve- mens sont faciles et soudains. L’éclair n'est pas plus prompt qu'un coup de sa caudale. Cette nageoire, dont la surface est quelquefois de neuf ou dix mètres quarrés, et qui est horizontale, frappe l’eau ‘avec violence, de haut en bas, ou de bas en haut, lorsque l'animal a besoin, pour s'élever, d’éprouver de la résistance dans le fluide au-dessus duquel sa queue se trouve, ou que, tendant à s'enfoncer dans l'océan , il cherche un obstacle dans la couche aqueuse qui re- couvre sa queue. Cependant, lorsque la baleine part des profondeurs de l'océan pour monter jusqu’à la surface de la mer, et que sa caudale agit plusieurs fois de DES” haut en bas , i à chaq qu'elle la ramènı ligne horizontale Par une suiti l'action que le c bas en haut, el s'élever, est pres à celle qu’il exer ne perdant presqn grande force qu accession | il mo extraordinaire, Mais lorsqu’au | descendre - 5 la bale audroit Que à IN pour faire le ia ù CQuateur nne-t-elle cetie vik sa caudale, mais y it non Seulementy ‘s-Souples, ses mon et soudains. Liti mpt qu'un coup: zeoire , dont la sm e neuf ou dix mt st horizontale, fn ce, de haut enk it, lorsque l'animi j sé de! ver, d'éprouve & Juide au-dessus dif e, ou que, tend " 1 cherch! océan , il chet | Lors Cependant, g >rofondeurs và la surfa fi + plusieurs ” _ = y h DES BALEINES. 133 haut en bas, il est évident qu’elle est obligée, à chaque coup , de relever sa caudale, pour la rabaisser ensuite. Elle ne la porte cependant vers le haut qu'avec lenteur, au lieu que c’est avec rapidité qu'elle la ramène vers le bas jusqu’à la ligne horizontale et même au-delà. Par une suite de cette différence 5 l'action que le cétacée peut exercer de bas en haut, et qui lempécheroit de s'élever, est presque nulle relativement à celle qu’il exerce de haut en bas; et ne perdant presque aucune partie de la grande force qu’il emploie pour son accession , il monte avec une vitesse extraordinaire. Mais lorsqu’au lieu de monter ou de: descendre, la baleine veut s’'avancer ho- rizontalement, elle frappe vers le haut et vers le bas avec une égale vîtesse; elle agit dans les deux sens avec une force égale; elle trouve une égale résistance; elle éprouve une égale réaction. La cau- dale néanmoins, en se portant vers le bas et vers le haut, et en se relevant ou se rabaïissant ensuite comme un ressort 12 134 HISTOIRE NATURELLE puissant, est hors de la ligne horizontale; elle est pliée sur l'extrémité de la queue, à laquelle elle est attachée ; elle forme avec cette queue un angle plus ou moins ouvert et tourné alternativement vers le fond de l’océan et vers l’atmosphère; elle présente donc aux couches d’eau supérieures et aux couches inférieures une surface inclinée ; elle recoit, pour ainsi dire , leur réaction sur ün plan incliné. Quelles sont les deux directions dans lesquelles elle est repoussée ? Lorsque , après avoir été relevée, et descendant vers la ligne horizontale, elle frappe la couche d’eau inférieure, il est clair qu’elle est repoussée dans une ligne dirigée de bas en haut, mais inclinée en avant. Lorsqu’au contraire, après avoir été rabaissée, elle se relève vers la ligne horizontale pour agir contre la couche d’eau supérieure, la réaction qu’elle re- çoit est dans le sens d'une ligne dirigée de haut en bas, et néanmoins inclinée €n avant. L'impulsion supérieure et l'impul- sion inférieure se succédant avec tant de / pes B e leurs idité, qu 3 ji me Sil gidérés COM", est donc poussée deux directions qu paut, et l'autre ver directions sont obli tent en quelque s mais elles forment peuvent être regar côtés contigus d’un caudale, et par co dont tout le corps p de cette nageoire , la diagonale de ce par conséquent se r baleine parcourt ui i la répulsion supéi inférieure sont í égal s'el z D evant, si la uta an et vers l'atnog, ONC aux Coucha, \ aux Couches infére linée ; elle reçoit, ~ ir réaction sur in les deux direction est repoussée? avoir été relev s la ligne horizonti 1e d’eau inférieur, è + repoussée dans ut n baut, mais indi. | à! au contraire; apré elle se relève vers li i jad ur agir contre 1" re, l e sens sc 5 a réaction gl” DES BALEINES. 135 rapidité, que leurs effets doivent être coi- sidérés comme simultanées , la caudale est donc poussée en même temps dans deux directions qui tendent l’une vers le haut, et l’autre vers le bas. Mais ces deux directions sont obliques; mais elles par- tent en quelque sorte du même point; mais elles forment un angle; mais elles peuvent être regardées comme les deux côtés contigus d’un parallélogramme. La caudale, et par conséquent la baleine , dont tout le corps partage le mouvement de cette nagcoire , doivent donc suivre la diagonale de ce parallélogramme , et par conséquent se mouvoir en avant. La baleine parcourt une ligne horizontale, si la répulsion supérieure et la répulsion inférieure sont égales : elle s'avance en s'élevant, si la réaction qui vient d’en- bas l'emporte sur l’autre; elle s'avance en s'abaissant , si la répulsion produite par les couches supérieures est la plus forte; et la diagonale qu’elle décrit est d'autant plus longue dans un temps donné, ou, ce qui est la même chose, sa vitesse est d'autant plus grande, que. 136 HISTOIRE NATURELLE les couches d’eau ont été frappées avee plus de vigucur, que les deux réactions sont plus paisants, et que l'angle formé par les directions de ces deux forces est plus aigu. Ce que nous venons de du explique pourquoi, dans les momens où la baleine veut monter verticalement, elle est obli- gée, après avoir relevé sa caudale, et à l'instant où elle veut frapper l’eau, non seulement de ramener cette nageoire jusqu’à la ligne horizontale, comme lors- qu'elle ne veut que s’avancer horizonta- lement, mais même de la lui faire dé- passer vers le bas. En effet, sans cette précaution, la caudale, en se mouvant sur son articulation, en tournant sur l'extrémité de la queue comme sur une charnière, et en ne retomhant cependant que jusqu'à la ligne horizontale, seroit repoussée de bas en haut sans doute, mais dans une ligne inclinée en avant, parce qu'elle auroit agi elle-même par un plan incliné sur la couche d’eau infé- rieure. Ce n’est qu'après avoir dépassé la ligne horizontale, qu’elle reçoit de la Des B couche inférieure à la porter de bas temps €n arrière , avec la première dirigée vers le ha avant, peut déterr courir une diago ligne verticale, et la baleine à mont Un raisonnemen roit pourquoi la bi dre dans une ligne après avoir rabais relever contre les non seulement ; Jus: tale, mais même ax ne qu lets que nous y on saura d e franch l que et Se à. peut ette menc = 2 nons de dire en N MOmens où ha bili à ralement, elle esta Sa caudal e veut frapperly ramener cette nage rizontale, comm} le s'avancer horin me de la lui fax s. En effet, sanu relevé udale, en se mon ion , en tourna: queue comme si! e retombant cepet me horizontale, # | en haut sans do: å > _ ail sta a clinee eni zne In { oit agi elle-mew £ 3 i r la couche pe . À a 1'après avoir x ” eco! qu 9 DES BALEINES. 137 coucheinférieure une impulsion qui tend à la porter de bas en haut, et en même temps en arrière, et qui, se combinant avec la première répulsion, laquelle ‘est dirigée vers le haut et obliquement en avant, peut déterminer la caudale à par- courir une diagonale qui se trouve la ligne verticale, et Par conséquent forcer la baleine à monter verticalement. Un raisonnement semblable démontre- roit pourquoi la baleine qui veut descen- dre dans une ligne verticale » est obligée, après avoir rabaissé sa caudale, de la relever contre les couches supérieures , non seulement jusqu'à la ligne horizon- tale, mais même au-dessus de cette ligne, Aureste, on comprendra encore mieux les effets que nous venons d'exposer, lors- qu'on saura de quelle manière la baleine franche est plongée dans l'eau , Même lorsqu'elle nage à la surface de la mer. Où peut commencer d'en avoir une idée nette, en jetant les yeux sur les dessins que sir Joseph Banks, mon illustre con- frère, a bien voulu m'envoyer, que j'ai fait graver, et qui représentent la baleine 12 138 HISTOIRE NATURELLE nordcaper. Qu'on regarde ensuite le dessin qui représente la baleine franche, et que l’on sache que lorsqu'elle nage même au plus haut des eaux, elle est assez en- foncée dans le fluide qui la soutient, pour qu’on n’appercoive que le sommet de sa tête et celui de son dos. Ces deux som- mités s'élèvent seules au-dessus de la sur- face de la mer. Elles paroïissent comme deux portions de sphère’séparées ; car l’'enfoncement compris entre le dos et la tête est recouvert par l’eau; et du haut de la sommité antérieure, mais très-près de la surface des flots, jaillissent les deux colonnes aqueuses que la baleine franche lance par ses évents. La caudale est donc placée à une dis- tance de la surface de l'océan, égale au : sixième ou à peu près de la longueur totale du cétacée ; et par conséquent, il est des baleines où cette nageoire est sut- montée par une couche d’eau épaisse de six ou sept mètres. La caudale cependant n'est pas pont la baleine le plus puissant instrument de natation. ; DES B [a queue pem $ dès-lors cette que seulement à char tourner vers la ga mais encore à s'avi Quelle différence efets que la cauc la vitesse que la b sa queue qui, mı la caudale , prése supérieures à cell Cest dans cette q titable puissance | Cest le grand resse le grand levier av AEn, et anéant Cétacée } Fi Par sa qı termine, Se eux n bı les au-dessus del lles paroïssent con sphère séparées: pris entre le du: par l’eau; et dk érieure, mais trè ots, jaillissent let que la baleine fur nts. donc placée à w e de l'océan, é ı près de la lo et par conséquél 1 cette nageoire o „ouche d'eau épi sf sest pl pendant n ei g puissant instr” DES BALEINES. 139 La queue de ce cétacée exécute, vers là droite ou vers la gauche, à la volonté de l'animal, des mouvemens analogues à ceux qu'il imprime à sa caudale ; et dès-lors cette queue doit lui servir, non seulement à changer de direction et à tourner vers la gauche ou vers la droite, mais encore à s’avancer horizontalement. Quelle différence cependant entre les effets que la caudale peut produire, et la vîtesse que la baleine peut recevoir de sa queue qui, mue avec agilité comme la caudale , présente des dimensions si supérieures à celles de cette nageoire ! C’est dans cette queue que réside la vé- ritable puissance de la baleine franche ; c'est le grand ressort de sa vîtesse; c’est le grand levier avec lequel elle ébranle, fracasse et anéantit; ou plutôt toute la force du cétacée réside dans l'ensemble formé par sa queue et par la nageoire qui la termine. Sés bras, ou, si on laime mieux , ses nageoires pectorales peuvent bien ajouter à la facilité avec laquelle la balcine change l'intensité ou la direction de ses mouvemens , repousse ses ennemis 340 HISTOIRE NATURELLE ou leur donne la mort; mais, nous le ré- pétons, elle a recu ses rames proprement dites, son gouvernail, ses armes, sa lourde massue, lorsque la nature a donné à sa queue et à la nageoire qui y est at- tachée, la figure, la disposition, le vo- lume, la masse, la mobilité, la souplesse, la vigueur qu’elles montrent, et par le moyen desquelles elle a pu tant de fois briser ou renverser et submerger de gran- des embarcations. Ajoutons que la facilité avec laquelle la baleine franche agite non seulement ses deux bras, mais encore les deux lobes de sa caudale , indépendamment Pun de l’autre, est pour elle un moyen e [en bien utile de varier ses mouvemens, € fléchir sa route, de changer sa position, et particulièrement de se coucher sur le côté, de se renverser sur le dos, et de tourner à volonté sur l’axe que l’on peut supposer daus le sens de sa plus grande longeur. S'il est vrai que la baleine franche a au-dessous de la gorge un vaste réservoir qu’elle gonfle en y introduisant de l'air pes BA geramosphé js ua poins à celui qe dans d'autres nv gjdée dans plusieur pouvemens , de ses hats, par une nou dagilité et de suce Mais quoi qu’il en mit-on être étonn qune baleine fra: silon réfléchit au Une baleine franc ent cinquante mi masse est donc égal méros, ou de cen de cent éléphans: e t quinze million: qui dé i] F signent une y Ort; mais, dou! ses lames Propre unail ses a t elle ; a pu tant def, et submerger de a facilité avec laque agite non seule nais encore les dy le , indépendamw. t pour elle un mp y ses mouvemen, e changer sa posili t de se coucher! i ser sur le dos,“ ” ‘on i ur l'axe que lon i ens de sa plus g” la baleine frand" gaste rés dl f rge un i introduisant DES BALEINES. 14 de l'atmosphère , et qui ressemble plus ou . moins à celui que nous ferons reconnoître dans d’autres énormes cétacées *, elle est aidée dans plusieurs circonstances de ses mouvemens, de ses voyages, de ses com. bats, par une nouvelle et grande cause d'agilité et de succès. Mais quoi qu’il en soit, comment pour- roit-on être étonné des effets terribles qu ‘une baleine franche peut produire , si l’on réfléchit au calcul suivant? Une baleine franche peut peser plus de. cent cinquante mille kilogrammes. Sa masse est donc égale à celle de cent rhi- nocéros, ou de cent hippopotames, ou de cent He clle est égale à celle de cent quinze millions de quelques-uns des quadrupèdes qui appartiennent à la fa- mille des rongeurs et au genre des mu- saraignes. Il faut multiplier les nombres qui représentent cette masse, par ceux qui désignent une vîtesse sodinti pour * Voyez, dans Particle de la Baleinoptère mu- seau-pointu (baleine à bec), la description d’un réservoir d'air que l’on trouve au-dessous du cou de cette baleinopière. 142 HISTOIRE NATURELLE faire parcourir à la baleine onze mètres par seconde. Il est évident que voilà une mesure de la force de la baleine. Quel choc ce cétacée doit produire! Un boulet de quarante-huit a sans doute une/vîtesse cent fois plus grande: mais comme sa masse est au moins six mille fois plus petite, sa force n’est que le soixantième de celle de la baleine. Le choc de ce cétacée est donc égal à celui de soixante boulets de quaranté-huit. Quelle terrible batterie! et cependant, lorsqu'elle agite une grande partie de sa masse, lorsqu'elle fait vibrer sa queue, qu'elle lui imprime un mouvement bien supérieur à celui qui fait parcourir onze mètres par seconde, qu’elle lui donne, pour ainsi dire, la rapidité de l'éclair, quel violent coup de foudre elle doit frapper! Est-on surpris maintenant, que lorsque des bâtimens l’assiégent dans une baie, elle n’ait besoin que de plonger et de se relever avec violence au-dessous de ces vaisseaux , pour les soulever , les cul- buter, les couler à fond, disperser cette elles DES B € gible barrière le vaste ocêa sur : A la force 10 franches peuvent que donne le nom qu'elles soient ma traites boréales , el par troupes. Ne se riture qu’elles trou tès-grande abon habituellement ag violentes , elles so iques , douces = vers les autres pa quelquefois assez constante, Mais si de se défendre les Peuvent être , Voir, dar des de Sur | 0 Celace: è a rt CA décr * QUI] cite * les d Peut Seur § F Chne él baleine į vident Cu, que voi, de la baleine ù - Produire! w arante -huit à nt fois plus se est au m y sran; OU gy » Sa force ne. lle de la baleine L est donc égal à oi de quarante- hi erie! et cependn grande partie d; ait vibrer sa quen, un mouvement li i fait parcourir o , qu'elle lui dom: rapidité de léci, de foudre elle t ntenant, que ont $ soulever» i J erst! { à fond, disp DES BALEINES. 143 foible barrière, et cingler en vainqueur sur le vaste océan * ? À la force individuelle les baleines franches peuvent réunir la Puissance que donne le nombre. Quelque troublées qu'elles soient maintenant dans leurs re- traites boréales, elles vont encore souvent par troupes. Ne se disputant pas une nour- riture qu’elles trouvent ordinairement en très-grande abondance , et n'étant pas habituellement agitées par des passions violentes , elles sont naturellement paci- fiques , douces, et entraînées les unes vers les autres par une sorte d'affection quelquefois assez vive et méme assez constante. Mais si elles n’ont pas besoin de se défendre les unes contre les autres ; elles peuvent être contraintes d'employer leur puissance pour repousser des enne- mis dangereux, ou d’avoir recours à quel- ques manœuvres pour se délivrer d’at- taques importunes, se débarrasser d’un * On peut voir, dans l'ouvrage du savant proa fesseur Schneider sur la Synonimie des poissons et des cétacées décrits par Artédi > le passage d'Albert, qu’il cite page 163. 144 HISTOIRE NATURELLE concours fatigant, et faire cesser des douleurs trop prolongées. Un insecte de la famille des crustacées, et auquel on a donné le nom de pou de baleine, tourmente beaucoup la baleine franche. Il s'attache si fortement à la peau de ce cétacée, qu'on la déchire plutôt que de l'en arracher. Il se cram- ponue particulièrement à la commissure des nageoires, aux lèvres, aux parties de la génération, aux endroits les plus sen- sibles , et où la baleine ne peut pas, en se frottant, se délivrer de cet ennemi dont les morsures sont très - douloureuses ét très-vives, sur-tout pendant le temps des chaleurs. D'autres insectes pullulent aussi sur son corps. Très-souvent l'épaisseur de ses tégumens la préserve de leur piqûre, et même du sentiment de leur présence ; mais , dans quelques circonstances , ils doivent l’agiter, comme la mouche du désert rend furieux le lion et la panthère, au moins, s'il est vrai, ainsi qu'on l'a écrit, qu'ils se multiplient quelquefois sur la langue de cé cétacée, la rongent A M8, pES B: la dévorent, 2! resque en entier; à la baleine. Ces insectes et «€ fréquemment sur franche un grand mer qui aiment à s tacées et de ces ir sans crdinte sur C4 rasent le cétacée d modes, comme le | bœufs qui habitent del'Afrique, des la tres insectes fatigai i FA wavons-no es céan rl atla Pen depuis 4 tique jusqu’ Californie + il qu x , ? avoit t dr Pürpose pe to the , ette e nd nes, ele, by QUE ain Gé, l é le nom 8 Caucoup la balei Vres, aux partisi ndroits les pluss e ne peut pas, e de cet ennemi dy ès - douloureust endant le tempt pullulent ausi # nt l'épaisseur des . de leur piqûre,’ de Jeur pré ( ; circonstancts; | l i nme la ppr Jion etla p wh rai, amsi 4 uelqut tiplient q F a [02 »Étaceéc y; w. F j DES BALEINES. 145 et la dévorent, au point de la détruire presque en entier, et de donner la mort à la baleine. Ces insectes et ces crustacées attirent fréquemment sur le dos de la baleine franche un grand nombre d'oiseaux de mer qui aiment à se nourrir de ces crus- tacées et de ces insectes, les cherchent sans crainte sur ce large dos, et débar- rassent le cétacée de ces animaux incom- modes, comme le pique-bœuf délivre les bæufs qui habitent les plaines brülantes de l'Afrique, des larves de taons ou d'au- tres insectes fatigans et funestes. ussi n’avons-nous pas été surpris de lire dans le Voyage du capitaine Colnett autour du cap de Horn et-dans le grand Océan, que depuis Vile Grande de l'Océan atlantique, jusqu'auprès des côtes de la Californie , il avoit vu des troupes de pétrels bleus accompagner les baleines franches *, * A Voyage 10 the south Atlantic, for the Purpose of extending the spermaceli whale Fisheries , etc. by captain James Colnett. London y 1798. , Cétacées, Lai 15 346 HISTOIRE NATURELLE Mais voici trois ennemis de la baleine; remarquables par leur grandeur, leur agi- lité, leurs forces et leurs armes. Ils la sui- vent avec acharnement , ils la combattent avec fureur; et cependant reconnoissons de nouveau la puissance de la baleine franche : leur audace s'évanouit devant elle, s'ils ne peuvent pas, réunis plusieurs ensemble, concerter différentes attaques simultanées, combiner les efforts succes- sifs de divers combattaus, et si elle n’est pas encore trop jeune pour présenter tous les attributs de l'espèce. : Ces trois ennemis sont le squale scie, le cétacée auquel nous donnons le nom de dauphin gladiateur , et le squale re- uin.. Le squale scie, que les pêcheurs nom- ment souvent vivelle, rencontre-t-il une balcine franche dont l’âge soit encore très-peu avancé et la vigueur peu déve- loppée; il ose, si la faim le dévore, s6 jeter sur ce cétacée. La jeune baleine, pour le repousser ; enfonce sa ‘tête dans l’eau, relève 5 queue, l’agite et frappe des deux côtés. pES P A g ello atteint 5° le tue; l'ec oseuse et dentelée , gmi, la retire av profondément le Je dure, le suit dans l'océan, le force à : fce de la mer, recc temible , et, s'il ne mort, expire en: fré nemis de la bag, ai slandeur y tur eurs armes, Ils ` ent , ils la combar end ant teconnoig, Ssance de la balti 'e s'évanouit dery pas , réunis plus > différentes attaqu ner les efforts su ttans, et si elleng € pour présentert ce. sont le squale sr aus donnons le ue ur, et le squier 1e les pêcheurs no À rencontre-t-il u nt Pâge soit ent a vigueur peu dife ı faim le dévore," ge >our le npa . l’eau TE kon e é ppe face de la mer, DES BALEINES. 147 Si elle atteint son ennemi, elle Pac- cable, le tue, l’écrase d'un seul coup. Mais le squale se précipite en arrière, lévite , bondit , tourne et retourne au- tour de son adversaire, change à chaque instant son attaque, saisit le moment le plus favorable, s'élance sur la baleine, enfonce dans son dos la lame longue, dont son museau est blesse osseuse et dentelée , garni , la retire avec violence , profondément le jeune cétacée , le dé- le suit dans les profondeurs de le force à remonter vers la sur- recommence un combat terrible , et , s’il ne peut lui donner la mort, expire en frémissant. Les dauphins gladiateurs se réunissent; forment une grande troupe, s'avancent tous ensemble vers la baleine franche, l'attaquent de toutes parts, la mordent, la harcèlent , la fatiguent , la Re gnent à es ir sa gueule, et, se jetant sur sa langue , dont on dit qu'ils sont très-avides , la mettant en pièces, et lar- rachant par lambeaux, causent des dou- leurs insupportables au cétacée vaincu chire , l'océan, 148 HISTOIRE NATURELLE par le nombre, et l’ensanglantent par des blessures mortelles. Les énormes requins du Nord > que quelques navigateurs ont nommé owys de mer à cause de leur voracité, combattent la baleine sous l’eau : ils ne cherchent pas à se jeter sur sa langue; mais ils par- viennent à enfoncer dans son ventre les quintuples rangs de leurs dents pointues et dentelées, et lui enlèvent d'énormes morceaux de tégumens et de muscles. Cependant un mugissement sourd ex- prime, a-t-on dit, et les tourmens et la rage de la baleine. 3 Une sucur abondante manifeste l'excès de sa lassitude et le commencement de son épuisement. Elle montre par-là un nouveau rapport avec les quadrupèdes, et particulièrement avec le cheval. Mais cette transpiration a un caractère partiou lier : elle est, au moins en grande partie, le produit de cette substance graisseuse que nous avons vue distribuée au-dessous de ses tégumens, et que des mouvemens forcés et une extrême lassitude font suin- ter par les pores de la peau. Une agitation pES B: ne na difaut d'une nouri asez substantielle. Au reste, cette & diminution de ses i transpiration huile échauffée , il n’est “pande une odeu et cette émanatior Yelle cause qui atti autour des trou pes dont elle peut leu Présence. Cependant la bal Presque tout son s dée, accablé enlèvent d’énors ens et de musela, igissement souna et les tourmens « ante manifeste l'en e commencementi le montre part vec les quadrupit avec le cheval. Ù a un caractère pari oins en grande pi > substance grais! des mout st que des | me lassi la peau- e distribuée and tude fot” Unea -> DES BALEINES, t49 violente et une natation très-rapide peu- vent donc, en se prolongeant trop long- temps , ou en revenant très-fréquemment, maigrir la baleine franche , comme le défaut d’une nourriture assez copieuse et assez substantielle. Au reste, cette sueur, qui annonce la diminution de ses forces, n'étant qu’une transpiration huileuse ou graisseuse très- échauffée, il n’est pas surprenant qu’elle répande une odeur souvent très-fétide ; et cette émanation infecte est une nou- velle cause qui attire les oiseaux de mer autour des troupes de baleines franches, dont elle peut leur indiquer de loin la présence. Cependant la baleine blessée, privée de presque tout son sang, harassée, excé- dée , accablée par ses propres efforts, n’a plus qu’un foible reste de sa vigueur et de sa puissance. L'ours blanc ou plutôt l'ours maritime, ce vorace et redoutable animal que la faim rend si souvent plus terrible encore, quitte alors les bancs de glaces ou les rives gelées sur lesquels il se tient en embuscade, se jette à la nage, 15 150 HISTOIRE NATURELLE arrive jusqu’à ce cétacée, ose l'attiquer. Mais, quoiqu’expirante, elle montre en- core qu’elle est le plus grand des animaux: elle ranime ses forces défaillantes ; et peu d’instans méme avant sa mort, un coup de sa queue immole l'ennemi trop auda- cieux qui a cru ne trouver en eile qu’une victime sans défense. Elle peut d'autant plus faire ée dernier effort, que ses mus- cles sont très-susceptibles d’une excitation soudaine. Ils conservent une grande irri- tabilité long-temps après la mort du cé tacée : ils sont par conséquent très-propres à montrer les phénomènes électriques auxquels on a donné le nom de galva- nisme; et un physicien attentif ne man- quera pas d'observer que la baleine fran- che non seulement vit au milieu des eaux comme la raie torpilie, le gymnote engaur- dissant, le malaptérure électrique, etc. mais encore csl imprégnée, comme ces pois- sons, d’uuce grande quantité de substance huileuse et idioélectrique. Le cadavre de la baleine flotte sur la mer. L'ours maritime , les squales, les oiseaux de mer, se précipitent alors sur pes B? ette proie facile; yorent. Mais cet OUT pour ainsi dire 3 Ja jeune baleine , polaires , les seuls | leine franche habit Elle appartient au ou plutôt les mers boréales lui appar Disons maintena droits qu’elle paroi Quels sont les riy les fles auprès desgi wers dans lesquelle T à ude ; li s ma au ; le Vieux cée., 9 e Pa att i te, -e lë e Srand q << b rt, ennemi tro JUVE c P aud, en cile qu'un ille peut Frs Hort > QUE ses m, bles d’ une eXCitain cnt'unue grande ÿ. ‘près la mort dug séquent très-prop 1omènes électriqu é le nom de gk ien attentif ne mr que la baleine fiu it au milien dese . le gym note engt € Re ete. mi €, comme ces pi | i. nantité de substil rique. } baleine flotte si” b ' Jes squar® ne b] i alos” précipiten DES BALEINES, 15€ cette proie facile, la déchirent et la dé- vorent. Mais cet ours maritime n’insulte ainsi, pour ainsi dire, aux derniers momens de la jeune baleine, polaires, leine franche habite dans tous les climats. Elle appartient aux deux que dans les parages les seuls qu'il infeste; et la ba- hémisphères ; ou plutôt les mers australes et les mers boréales lui appartiennent. Disons maintenant quels sont les en- droits qu’elle paroît préférer. Quels sont les rivages, les continens et les îles auprès desquels on l’a vue, ou les mers dans lesquelles on l’a rencontrée? Le Spitzherg, vers le quatre- -vingtième degré de latitude; le nouveau Groenland; Lehoia le vieux Groenland; le détroit de ee le Canada; Terre- Nure ; la Caroline; cette partie de l'Océan tes tique er qui est située au quaran- tième degré de latitude et vers le trente- sixième degré de longitude occidentale, à compter du méridien de Paris : l'ile Mocha, placée également au quar anims degré de latitude , et voisine des çôtes du 152 HISTOIRE NATURELLE Chili, dans le grand Océan méridional; Guatimala; le golfe de Panama: les îles Gallapago , et les rivages occidentaux du Mexique, dans la zone torride ; le Japon; | la Corée; les Philippines; lecap de Galles: à la pointe de l’île de Ceylan; les environs du golfe Persique ; l’île de Socotora, près de l'Arabie heureuse; la côte orientale d'Afrique; Madagascar; la baie de Sainte- Hélène ; la Guinée; la Corse, dans la Méditerranée; le golfe de Gascogne; la Baltique; la Norvége. Nous venons, par la pensée, de faire le tour du monde; et dans tous les climats, dans toutes les zones, dans toutes les parties de l’océan, nous voyons que la baleine franche Yy est montrée. Mais nous avons trois considérations impor- tantes à présenter à ce sujet. Premièrement , on peut croire qu’à toutes les latitudes, on a vu les baleines franches réunies plusieurs ‘ensemble, pourvu qu'on les rencontrât dans l’océan; et ce n’est presque Jamais que dans de petites mers, dans des mers intérieures et très-fréquentées comme la Méditerranée, pes B je cétacées » t ef ment égarés par quelqu aux, * Secondement , sur-tout Aristote, ceux qui sont ve: avoir des notions baleines franches . que plusieurs de entrer accidentelle tée, dont ils mais encore à cau guerre et le com: å la Grèce avec | de Perse STUREL TR Océ €utal: ir; la baie de Sainte la Corse, dans f fe de Gascogne: i a pensée, de faire} ins tous les climat, S, dans toutes k: ous voyons quel est montrée, Mi nsidérations impo ce sujet. ı peut croire qui yn a vu les baleine usieurs eusembl ontrât dans l'oci! ue dans À DES BALEINES. 153 que çes cétacées , tels que la baleine fran- che prise près de l’île de Corse en 1620, ont paru isolés, après avoir été apparem- ment rejetés de leur route, entraînés et égarés par quelque grande agitation des eaux. Secondement , les anciens Grecs, et sur-tout Aristote, ses contemporains, et ceux qui sont venus après lui, ont pu avoir des notions très-multipliées sur les baleines franches , non seulement parce que plusieurs de ces baleines ont pu entrer accidentellement dans la Méditer= ranée, dont ils habitoient les bords, mais encore à cause des relations que la guerre et le commerce avoient données à la Grèce avec la mer d’Arabie, celle de Perse , et les golfes du Sinde et du Gange , que fréquentoient les cétacées dont nous parlons, et où ces baleines franches devoient être plus nombreuses que de nos jours. Troisièmement , les géographes appren- dront avec intérêt que pendant long- temps on a vu tous les ans près des côtes de la Corée, entre le Japon et la Chine, 254 HISTOIRE NATURELLE des baleines dont le dos étoit encore char- gé de harpons lancés par des pêcheurs européens près des rivages du Spitzberg ou du Groenland *, Il est donc au moins une saison de Pannée où la mer est assez dégagée de glaces pour livrer un passage qui conduise de l'Océan atlantique septentrional dans le grand Océan boréal > au travers de l'Océan glacial arctique. Les baleines harpounées dans le nord de l’Europe , et retrouvées dans le nord de l'Asie, ont dû passér au nord de la nouvelle Zemble, s'approcher très- près ` du pôle, suivre Presque un diamètre du cercle polaire, pénétrer dans le grand Océan par le détroit de Behring, traverser le bassin du même nom, voguer le long du Kamtschatka, des îles Kuriles , de l’île de Jéso, et parvenir jusque vers le treñ- tième degré de latitude boréale, près'de l'embouchure du fleuve qui baigne les murs de Nankin. * Dubamel, Traité des pêches ; pêche de la baleine, etc. DES B al M e OÙ il est possible que , elles n'aient eu bes jours. | Et quel obstacle pourroit-elle oppose Dans les zones brú! sément au fond des soulagement contre de l'atmosphère, I surface de l'Océan craint pas que l'ar wue torride dessèel nière funeste IC see q ge qui COndniy Septentrional day al ue l issa unées dans Je nor uvées dans le no sser au nord deh \pprocher très-pi ue un diamètred trer dans le gra > Behrive, traves ym , voguer le log îles Kuriles, delik Jusque vers Je tret le boréale, près aye qui baigne li á . pêche s pêches; pi > AU travers È aN Ş DES BALEINES. 55 Elles ont dû, pendant ce long trajet, parcourir une ligue au moins de quatre- vingts degrés, ou de mille myriamètres : mais , d’après ce que nous avons déjà dit, il est possible que, pour ce grand voyage, elles n'aient eu besoin que de dix ou onze jours. Et quel obstacle la température de l’air pourroit-elie opposer à la baleine franche? Dans les zones brûlantes, elle trouve ai- sément au fond des caux un abri on un soulagement contre les effets de la chaleur de l'atmosphère. Lorsqu'elle nage à la surface de l'Océan équinoxial , clle ne craint pas que l'ardeur du soleil de la zone torride dessèche sa peau d’une ma- nière funeste, comme les rayons de cet astre dessèchent, dans quelques circons- tances, la peau de l'éléphant et des autres pachydermes ; les tégumens qui revêtent son dos, continuellement arrosés par les vagues, ou submergés à sa volonté lors- qu'elle sillonne pendant le calme la sur- face unie de la mer, ne cessent de con- server toute la souplesse qui lui est néces- saire : et lorsqu'elle s'approche du pôle, ! 156 ‘HISTOIRE NATURELLE n'est-elle pas garantie des effets nuisibles du froid par la couche épaisse de graisse ui la recouvre ? Si elle abandonne certains parages , c’est donc principalement ou pour se procurer une nourriture plus abondante , ou pour chercher à se dérober à la poursuite de l'homme. Dans le douzième , le treizième et le quatorzième siècles, les baleines franches étoient si répandues auprès des rivages françois, que la pêche de ces animaux y étoit très-lucrative ; mais harcelées avec acharnement, elles se retirèrent vers des latitudes plus septentrionales. L'historien des pêches des Hollandois dans les mers du Nord dit que les ba- leines franches trouvant une nourriture abondante et un repos très-peu troublé auprès des côtes du Groenland, de Pile de J. Mayen et du Spitzberg, y étoient très- multipliées ; mais que les pêcheurs des différentes nations arrivant dans ces pa- rages, se les partageant comme leur domaine, et ne cessant d'y attaquer ces grands cétacées, les baleines franches, DES B nues faroucb ù un com nales, elles reviei Spitzberg et les qu'elles habitoiei l'arrivée des pren Voilà pourquoi À pôle, plus on trou plus les baleines « Jee , chargée: amilières, pour prendre, Et voilà t voilà pourqn baleines f s {tranches t soixantième g aDra dor » par U asg Ver leg Pre néaun € S uvali iş Pi Si paie aih, £ e Sr Certains parage * OU Pour áe Prou aboudante s Où er à la poursuite, nu i i] e , le treizième 4; les baleines frank 's auprès des riva she de ces animar ; mais harceléesa se retirèrent vent ntriounales. éches des Hola Nord dit que le} avant une pouri epos très-peu trovi Groenland, del zberg, y ét que les pèc arrivant dan heus i | ssant ` familières, pour ainsi dire, et faciles à g ef d DES BALEINES. 157 devenues farouches, abandonnèrent des mers où un combat succédoit sans cesse à un autre combat, se réfugièrent vers les glaces du pôle, et conserveront cet asyle jusqu’à l'époque où, poursuivies au milieu de ces glaces les plus septentrio- nales, elles reviendront vers les côtes du Spitzherg et les baies du Groenland, qu'elles habitoient paisiblement avant l’arrivée des premiers navigateurs. Voilà pourquoi plus on approche du pôle, plus on trouve de bancs de glace, et plus les baleines que l’on rencontre sont grosses , chargées de graisse huileuse, prendre. Et voilà pourquoi encore les grandes baleines franches que l’on voit en decà du soixantième degré de latitude, vers le Labrador , par exemple, et vers le Canada, paroissent presque toutes bles- sées par des harpons lancés dans les pa- rages polaires. On assure néanmoins que pendant lhi- ver les baleines disparoissent d’auprès des rivages envalis par les glaces, quittent 14 258 HISTOIRE NATURELLE le voisinage du pôle, et s’avancent dans la zone tempérée , jusqu’au retour du printemps. Mais, dans cette migration périodique, elles ne doivent pas fuir un froid qu’elles peuvent supporter ; elles n’évitent pas les effets directs d’une tem- pérature rigoureuse; elles ne s'éloignent que de ces croûtes de glace, ou de ces masses congelées, durcies, immobiles et profondes, qui ne leur permettroient ni de chercher leur nourriture sur les bas- fonds, ni de venir à la surface de l'océan respirer lair de Patinosphère, sans lequel elles ne peuvent vivre. “Lorsqu'on réfléchit aux troupes nom- breuses de baleines franches qui dans des temps très-reculés habitoient toutes les mers , à l’énormité de leurs os, à la na- ture de ces parties osseuses, à la facilité avec laquelle ces portions compactes et huileuses peuvent résister aux effets de l'humidité, on n’est pas surpris qu’on ait trouvé des fragmens de squelette de ba- leine dans plusieurs contrées du globe, sous des couches plus ou moins épaisses; ecs fragmens ue sont que de nouvelles DES ] séjo! preuves du ie de toutes les pot maintenant plus des mers. Et cependant , ces cétavées 11€ SCI Il y a plus de d les Basques , Ces premiers qui aiei gers de l'Océan g pôle arctique, an lequel ils avoient dans le golfe de en haute mer , pa. tes tentatives > Ju età celles du Gro toutes les ressour ren: Lo et labor KZ Ssi Cinquan “a dés py i és par les üş üne : Peche a sment q ss ele © leurs i Siafi Sous fin du se À tèrne q’ À m Woient i Eli ete Obligé >t s'avance “Ed )1y ent pas Si Su Pporter : ell directs q’ À ‘1es , immobiles # per mettroïent p riture sur les ha. surface de l'ocim sphère, sans legu aux troupes nom nches qui dansds bitoient toutes ls: leurs os, à law euses, à la facilité tions compactes t ‘ster aux effets d as surpris qu ouai de squelette de b contrées du $ globe spas ou moins € iid que de no ent Sn au reton u DES BALEINES 159 preuves du séjour de l’océan au-dessus de toutes les portions de la terre qui sont maintenant plus élevées que le niveau des mers. Et cependant, comment le nombre de ces cétacées ne seroit-il pas très-diminué ? Il y a plus de deux ou trois siècles, que les Basques, ces marins intrépides premiers les qui aient osé affronter les dan- gers de l'Océan glacial et voguer vers le pôle arctique, animés par le succès avee lequel ils avoient pêché la baleine franche dans le golfe de Gascogne, s’avancèrent en haute mer, parvinrent, après différen- tes tentatives, jusqu'aux côtes d'Islande et à celles du Groenland, développèrent toutes les ressources d’un peuple entre- prenant et laborieux , équippèrent des flottes de cinquante ou soixante uavir cS} ct, aidés par les Islandois, EE dans une pêche abondante le dédomma- gement de leurs peines et la récompense de leurs efforts. Dès la fin du seizième siècle, en 1598, sous le règne d’ Élisabeth, les Anglois Se avoient été obligés jusqu'à cette époque À 160 HISTOIRE NATURELLE de se servir des Basques pour la pêche dela baleine, l’extraction de l'huile, et mème, suivant MM. Pennant et Hackluyt, pour le radoub des tonneaux , envoyèrent dans le Groenland des navires destinés à cette même pêche. Dès 1608, ils s’avancèrent jusqu’au uatre-vingtième degré de latitude sep- 8 } tentriorale, et prirent possession de l'île de J. Mayen, ct du Spitzberg, que les Hollandois avoient découvert en ‘1506. On vit dès 1612 ces mêmes Hollandois, aidés par les Basques, qui composoient une partie de leurs équipages et dirigeoient leurs tentatives, se montrer sur les côtes du Spitzberg, sur celles du Groenland, dans le détroit de Davis , résister avec constance aux efforts que les Anglois ne cessèrent de renouveler afin de leur inter- dire les parages fréquentés par les baleines franches, et faire/construire avec soin dans leur patrie les magasins, les ateliers et les fourneaux nécessaires pour tirer le parti le plus avantageux des produits de la prise de ces cétacées. D'autres peuples, encouragés par les pES I s Anglo necès de reprise; ils élev fourneaux sur le des baies qu'ils a leur avoit cédée Les Hollandois en compagnies , i bissemens sur le de l'île de J. M: Groenland, et di res destinés à à ce ancè rent jusqu'a ré de latitude stp. t possession de lle Spitzherg, que ly: écouvert en 25, mêmes Hollandoi , qui composoie ik res et dirigeoiat ontrer sur les côl Iles du Groenlan, Davis , résister aw que les Anglois 1 er afin de leur int ntés par Les balein e avec sol Jes atelie ur tirer! onstruir AgASIDS ; ssaires po eux des produit” ces encouragés pr” DES BALEINES. 162 succès des Anglois et des Hollandois, les Brémois, les Hambourgeois, les Danois, arrivèrent dans les mers du Nord : tout concourut à la destruction de la baleine; leurs rivalités se turent; ils partagèrent les rivages les plus favorables à leur en- treprise ; ils élevèrent paisiblement leurs fourneaux sur les côtes et dans le fond des baies qu’ils avoient choisies ou qu’on leur avoit cédées. Les Hollandois particulièrement , réunis en compagnies , formèrent de grands éta- blissemens sur les rivages du Spitzherg, de l’île de J. Mayen, de l'Islande, cu Groenland, et du détroit de Davis, dont les golfes et les anses étoient encore peu- plés d’un grand nombre de cétacées. Ils fondèrent dans l'ile d'Amsterdam le village de Smeerenburg( bourg de la fonte); ils y bâtirent des boulangeries, des en- trepôts, des boutiques de diverses mar- chandises, des cabarets, des auberges; ils y envoyèrent, à la suite de leurs escadres pêcheuses, des navires chargés de vin, d’eau-de-vie, de tabac, de dif- férens comestibles. ; 14 >] 162 HISTOIRE NATURELLE On fondit dans ces établissemens , ainsi que dans les fourneaux des autres nas tious, presque tout le lard des baleines dont on s’étoitrendu maître; on y prépara l'huile que donnoit cette fonte; un égal nombre de vaisseaux put rapporter le produit d’un plus grand nombre de ces animaux. es baleines franches étoient encore sans méfiance; une expérience cruelle ne leur avoit pas appris à reconnoître les piéges de l’homme et à redouter l’arrivée de ses flottes : loin de les fuir, elles na- geoient avec assurance le long des côtes et dans les baies les plus voisines; elles se monfroient avec sécurité à la surface e la mer; elles environnoient en foule les navires; se jouant autour de ces bâ- timens , elles se livroient, pour ainsi dire, à l’avidité des pêcheurs, et les escadres les plus nombreuses ne pouvoient em- porter la dépouille que d’une petite partie de celles qui se présentoient d'elles-mêmes au harpon. En 1672, le gouvernement anglois encou- gea par uuc prime la pêche de la baleine. pES En 1699» Ja "r ur cette mM des souscription à 82,000 livres < Le capitaine } commandoit le x Frères, rapporte dans une baie di navires brémois quatre-vingt-dix timens de Hamb pouné cinq cent vaisseaux hollar douze cent cinq Pendant près « besoin , pour tri de ces Cétacées , de glace : on i nt x Put rapporter k nd nombre de c ‘es étoient encon périence-cruellen à reconnoître la à redouter l'arrivée les fuir, elles me e le long des côtes- lus voisines: ells ‘curité à la surfat ronnoient en foul t autour de ces bi nt, pour ainsi dut, irs, et les escadi ne pouvoient ® > d'une petite parti . A j | oient d elles-menlt ois eno" tangloisel” men = palcih péche dela p DES BALEINES. 163 En 1695, la compagnie angloise formée pour cette même pêche étoit soutenue pår des souscriptions dont la valeur montoit à 82,000 livres sterling. Le capitaine hollandois Zordrager, qui commandoit le vaisseau nommé Zes quatre Frères, rapporte qu’en 1697 il se trouva dans une baie du Groenland, avec quinze navires brémois, qui avoient pris cent quatre-vingt-dix baleines; cinquante bâ- timens de Hambourg, qui en avoient har- ponné cinq cent quinze; et cent vingt-un vaisseaux hollandois, qui en avoient pris douze cent cinquante-deux. Pendant près d’un siècle, on n’a pas cu besoin, pour trouver de grandes troupes de ces cétacées, de toucher aux plages de glace : on se contentoit de faire voile vers le Spitzherg et les autres îles du Nord; et l’on fondoit dans les fourneaux de ces contrées boréales une si grande quantité d'huile de baleine, que les na- vires pêcheurs ne suffisoient pas pour la rapporter, et qu’on étoit obligé d'envoyer chercher une partie considérable de cette huile par d’autres bâtimens. 1464 HISTOIRE NATURELLE Lorsqu'’ensuite les baleines franches fu- rent devenues si farouches dans les en- virons de Smeerenbourg et des autres endroits fréquentés par les pêcheurs, qu’on ne pouvoit plus ni les approcher, ni les suryyendre, ni les tromper et les retenir par des appâts, on redoubla de patience et d'efforts. On ne cessa de les suivre dans leurs retraites successives. On putd’autant plus aisément ne pas s'écarter de leurs traces, que ces animaux parois- soient n’abandonner qu’à regret les plages où elles avoient pendant tant de temps vogué en liberté, et les bancs de sable qui leur avoient fourni l'aliment qu'elles préfèrent. Leur migration fut lente et progressive : elles ne s'éloignèrent d’abord qu’à de petites distances; et lorsque, vou- lant, pour ainsi dire, le repos par-dessus tout , elles quittèrent une patrie trop fréquemment troublée , abandonnèrent pour toujours les côtes , les baies, les bancs auprès desquels elles étoient nées, et allèrent au loin se réfugier sur les bords des glaces, elles virent arriver leurs en- nemis d'autant piusacharnés contre elles, pES | p pur lesattei de brave! les tem fuvainun bro orage, UN vent souvent qu'on ni harpon avoit perc blessés s'échappé si grandes distart canot pêcheur ét ligne attachée ar taînant avec v assez éloigné des perdu sur la sur les baleines que glantées, avertisse TUREL ty. 3 tleines franc) iches S, Où redoubla 4, Ju ne cessa de la iles successives, (y ent ne pas s'écarte es ANIMAUX paroi. u'à regret les plas lant tant de temp les bancs de sabl ii l'aliment qu'elle ration fut lente 'éloignèrent d'abor es; et lorsgue, vot , renos par-desii . le repos par-d i it une patrie trop se ;, abandonnütl baies. i tes , les baies ; ; elles étoient née, | por éfugier sur les nt arriver Jevr g el Jles caarné DES BALEINES, 165 que pour lesatteindreils avoient été forcés de braver les tempêtes et la mort. Eu vain un brouillard, une brume, un orage, un vent impétueux, empêchoient souvent qu'on ne poursuivit celles que le harpon avoit percées; en vain ces cétacées blessés s’échappoient quelquefois à de si grandes distances, que l'équipage du canot pêcheur étoit obligé de couper la ligne attachée au harpon, et qui, l’en- traînant avec vitesse, l’auroit bientôt assez éloigné des vaisseaux pour qu'il fût perdu sur la surface des mers; en vain les baleines que la lance avoit ensan- glantées, avertissoient par leur fuite pré- ` cipitée celles que l’on n’avoit pas encore découvertes, de l'approche de l'ennemi : le courage ou plutôt l'audace des pêcheurs surmontoit tous les obstacles. Ils mon- toient au haut des mâts pour appercevoir de loin les cétacées qu'ils cherchoient; ils affrontoient les glaçons flottans , et, voulant trouver leur salut dans le danger même, ils amarroient leurs bâtimens aux extrémités des glaces mouvantes. Les baleines , fatiguées enfin d’une 166 HISTOIRE NATURELLE guerre si longue et si opiniâtre , dispa- rurent de nouveau , s’enfoncèrent sous les glaces fixes, et choisirent particuliè- rement leur asyle sous cette croûte im- mense et congelée que les Bataves a voient nommée #estys (la glace de l’ouest.) Les pêcheurs allèrent jusqu’à ces glaces immobiles, au travers de glaçons mou- vans , de montagnes flottantes, et par conséquent de tous les périls ; ils les inves- tirent; et s’approchant dans leurs cha- loupes de ces bords glacés, ils épièrent avec une constance merveilleuse les mo- mens où les baleines étoient contraintes de sortir de dessous leur voûte gelée et protectrice, pour respirer l'air de l'at- mosphère. Immédiatement avantla guerre de 1744, les Basquesse livroient encore à ces nobles et périlleuses entreprises , dont ils avoient les premiers donné le glorieux exemple. Bientôt après, les Anglois donnèrent de nouveaux encouragemens à la pêche de la baleine, par la formation d’une société respectable, par l'assurance d’un intérêt avantageux, par une prime très-forte, DÉS 1 par de EREM j à ceux dont la | abondante , Par aux pertes éprou tentatives, par u ur les objets d’a la liberté la plus la formation de aucune circonstai matelots ne pot quiéter. Avant la révolu Unis, les habitan mérique septentri dans la pêche de qu présageoient ¢ tt d'autres yin ‘198 a après, les Ba € te-deuy Dävire u Groenland i Si > €t avis, E 5 k D rG nt les vr les vn te es pe TUREL LR OPiniâtre } S'enfoncèrs dip, ~- 0 's de glaçons Mon. flottantes, et par perils: ils leş nye at dans leurs ch. glacés, ils épièrent ierveilleuse les mo étoient contraints leur voûte gelée spirer l'air de lu ant la guerre de1r#, t encore à ces nobls ses , dont ils avoi giorieux exemple. . èche dt mens à la pèch , r . g cl nation d'une ý prl urance d'un nf rès- for ent d DES BALEINES. 167 par de grandes récompenses distribuées à ceux dont la pèche avoit été la plus abondante, par des indemnités égales aux pertes éprouvées dans les premières tentatives, par une exemption de droits sur les objets d’approvisionnement, par la liberté la plus illimitée accordée pour la formation des équipages que dans aucune circonstance une levée forcée de - matelots ne pouvoit atteindre ni in- quiéter. Avant la révolution qui a créé les Etats- Unis, les habitans du continent de PA- mérique septentrionale avoient obtenu, dans la pêche de la baleine, des succès qui présageoient ceux qui leur étoient ré- servés. Dès 1765, Anticost, Rhode-lsland, et d’autres villes américaines , avoient armé un grand nombre de navires. Deux ans après, les Bataves envoyèrent cent trente-deux navires pêcheurs sur les côtes du Groenland, et trentesdeux au détroit de Davis. En 1768, le grand Frédéric, dont les vues politiques étoient aussi admirables que les talens militaires, or- donna que la ville d'Embden équipât 168 HISTOIRE NATURELLE plusieurs navires pour la pêche des ba- leines franches. En 1774, une compagnie suédoise , très-favorisée, fut établie à Gothembourg, pour envoyer pêcher dans le détroit de Davis et près des rivages du Groenland, En 1775, le roi de Danemarck donna des bâtimens de l’État à une com- pagnie établie à Berghem pour le même objet. Le parlement d'Angleterre aug- menta, en 1779, les faveurs dont jouis- soient ceux qui prenoient part à la pêche de la baleine. Le gouvernement francois ordonna , en 1784, qu’on armât à ses frais six bâtimens pour la même pêche, et engagea plusieurs familles de l’île de Nantuckett, très-habiles et très-exercées dans l’art dela pêche, à venir s’établir à Dunkerque. Les Hambourgeois ont en- core envoyé, en 1789, trente-deux navires au Groenland, ou au détroit de Davis. Et comment un peuple navigateur et éclairé n’auroit-il pas cherché à com- mencer, conserver ou perfectionner des entreprises qui procurent une si grande quantité d'objets de commerce néces- saires ou précieux , emploient tant de pES B4 ponstructeuTs 3 don tant de bras, et foi plus sobres, les pl upérimentés , les En considérant de résultats importé itonné de l’attent _ précautions multip tâche d'assurer ou de la peche de la ` Les navires qu'on Ut ordinairement lenr donne à à chacı uses Percer Sh sée b l ce 5; fut Établie ; e Di | > roi de Danem e l'Etat à une com, 1em pour le Mê d’'Augleterre ang faveurs dont jouis ‘ ient part à la pêche vernement franco qu'on armât i ur la même pêche, familles de l'ile d iles et très-exercét , à venir s’établri nbhourgeois ont er. trente-deux navi u détroit de Davis nple navigateur e as cherché à co u perfectionne dë . t rent une Sl gra” e nétt c commer : tant emploient 7 DES BALEINES. constructeurs, donnent des bénéfices con- sidérables à tant de fournisseurs d’agrès, d’apparaux ou de vivres, font mouvoir tant de bras, et forment les matelots les plus sobres, les plus robustes, les plus expérimentés, les plus intrépides ? En considérant un si grand nombre de résultats importans, pourroit-on être étonné de l'attention, des soins > des précautions multipliées, par lesquels on tâche d'assurer ou d’accroître les succès de la pêche de la baleine ? Les navires qu’on emploie à cette pêche ont ordinairement de trente-cinq à qua- rante mètres de longueur. On les double d’un bordage de chêne assez épais et assez fort pour résister au choc des glaces. On leur donne à chacun depuis six jusqu’à huit ou neuf chaloupes, d'un peu plus de huit mètres de longueur, de deux mètres ou environ de largeur, et d’un mètre.de profondeur, depuis le plat-bord . Jusqu'à la quille, Un ou deux harpon- neurs sont destinés pour chacune de ces chaloupes pêcheuses. On les choisit assez adroits pour percer la baleine, encore 19 169 170 HISTOIRE NATURELLE éloignée, dans l’endroit le plus conve- nable; assez habiles pour diriger la cha- loupe suivant la route de la baleine franche , même lorsqu'elle nage entre deux eaux; et assez expérimentés pour juger de l'endroit où ce cétacée élevera le sommet de sa fête au-dessus de la surface de la mer, afin de respirer par ses évents l’air de l’atmosphère. Le harpon qu'ils lancent est un dard un peu pesant et triangulaire, dont le fer, long de près d’un mètre, doit être doux, bien corroyé, très-afhlé au bout, tran- chant des deux côtés, et barbelé sur ses bords. Ce fer, ou le dard proprement dit, se termine par une douille de près d’un mètre de longueur, et dans laquelle on fait entrer un manche très-gros , et long de deux ou trois mètres. On attache au dard même, ou à sa douille, la ligne, qui est faite du plus beau chanvre, et que l’on ne goudroune pas, pour qu’elle conserve sa flexibilité, malgré le froid, extréme que l’on éprouve dans les pa- rages où lon fait la pêche de la ba- feine, DES P ance dont peche, ES -> fer n'a pas G ane chent qu'on De | corps de la balem plusieurs COUPS x mpidité. Elle a sí long , et la long: près le tiers de la instrument, Le printemps est rable pour la pêc ches, aux degrés L'été l'est beaucou chaleur du soleil č dant la glace en di dnit des Ouverture portions de plages , toit le moins nai é Jai fe POursuivies | e E ` , S'andeg Į. es die tes ch usta qu “MPS. Vast elles tresn: FLES Vaste … Dirent f l traite " TUREtt y roit le Plus K pour diriger pa "S EN ia squ'elle na # N Po , Eve ‘Le au - dessus de! expéri mentés l ce cétacée él i añn de respirer M ‘atmosphère, lancent est un d ngulaire, dont lef ‘tre, doit être don hlé au bont, tx s, et barbelé sur Jard proprement di douille de près du et dans laquelle u he très-gros, et lo ètres. On attache t i iont, sa douille, la lig (9 us beau chanvt,' 1 el , pas, pour p nne pas; } fi lité , malgré l DES BALEINES. La lance dont on se sert pour cette péche, diffère du harpon, en ce que le fer n’a pas d'ailes ou oreilles qui empê- 171 chent qu'on ne la retire facilement du corps de la baleine, et qu’on n’en porte plusieurs coups de suite avec force et rapidité. Elle a souvent cinq mêtres de long , et la longueur du fer est à peu près le tiers de la longueur totale de cet instrument. Le printemps est la saison la plus favo- rable pour la pêche des baleines fran- ches, aux degrés très- voisins’ du pôle. été l’est beaucoup moins. En effet, Ja chaleur du soleil, après le solstice, fon- dant la glace en différens endroits, pro- duit des ouvertures très-larges dans les portions de plages congelées où la croûte étoit le moins épaisse. Les baleines quit- tent alôrs les bords des immenses banes de glace, méme lorsqu'elles ne sont pas poursuivies. Elles parcourent de très - grandes distances au-dessous de ces champs vastes et endyreis, parce qu’elles respirent facilement dans cette vaste retraite, en nageant d'ouverture i 272 HISTOIRE NATURELLE en ouverture ; et les pêcheurs peuvent d'autant moins les suivre dans ces espaces ouverts, que les glaçons détachés qui y flottent briscroient ou arrêteroient les canots que l’on voudroit y faire voguer, D'ailleurs, pendant le printemps les baleines trouvent, en avant des champs immobiles de glace, une nourriture abon- dante et convenable. Il est sans doute des années et des parages où lon ne peut que pendant ‘été ou pendant lautomne , surprendre les baleines , ou se rencontrer avec leur passage ; mais on a souvent vu, dans le mois de germinal ou de floréal, un si grand nombre de baleines franches réu- nies entre le soixante-dix-septième et le soixante-dix-neuvième degrés de latitude nord, que l’eau lancée par leurs évents, et retombant en pluie plus ou moins divisée , représentoit de loin la fumée qui s'élève au-dessus d'une immense capitale. Néanmoins les pêcheurs qui, par exem- ple, dans le détroit de Davis ou vers le Spitzhberg, pénètrent très-avant au milieu DES B des glaces, doivel es plus tard € ou à des gelées 3 pourroient leur € Au reste, les g se présentent au: dans quatre états Premièrement , guës; secondemen grandes plages imr elles consistent da accumulés ; quat bancs ou monta; Mouvans, et les vents, les entrafr: Les pêcheurs hi ATURE ULg x Pêche Erais Uourritureahy, Le des années e i > peut que peny utomne , surprend, rencontrer avec lay a souvent vu, du ou de floréal, w: aleines franches ri ite-dix-septième et} me degrés de latin icée par leurs éva pluie plus où mos bit de loin la fu ssus d'une im” soare cheurs qui, pP” al t de Davis 1", ji t très-avant aai DES BALEINES. 173 des glaces, doivent commencer leurs ten- tatives plus tard et les finir plutôt, pour ne pas s'exposer à des dégels imprévus ou à des gelées subites, dont les effets pourroient leur être funestes. Au reste, les glaces des mers polaires se présentent aux pêcheurs de baleines dans quatre états différens. Premièrement, ces glaces sont conti- guts; secondement, elles sont divisées en grandes plages immobiles ; troisièmement, elles consistent dans des bancs de glaçons accumulés ; quatrièmement enfin, ces bancs ou montagnes d’eau gelée sont mouvans, et les courans, ainsi que les vents, les entraînent. Les pêcheurs hollandois ont donné le nom de camps de glace aux espaces gla- cés de plus de deux milles de diamètre; de bancs de glate, aux espaces gelés dont le diamêtre a moins de deux milles , mais plus d’un demi-mille; et de grands gla- çons, avx espaces glacés qui n'ont pas plus d’un demi-mille de diamètre. O"1 rencontre vers le Spitzberg de grands bancs de glace qui ont quatre ou cinq 16 174 HISTOIRE NATURELLE myriamètres de circonférence. Comme les intervalles qui les séparent forment une sorte de port naturel, dans lequel la mer est presque toujours tranquille, Îles pê- cheurs s’y établissent sans crainte; mais ils redoutent de se placer entre les petits bancs qui n’ont que deux ou trois cents mètres de tour, et que la moindre agi- tation de l'océan peut rapprocher les uns des autres. {ls peuvent bien, avec des gaffes ou d'autres instrumens, détourner de petits glaçons. is ont aussi employé souvent avec succès, pour amortir le choc des glacons plus étendus et plus rapides, le corps d’une baleine dépouillé de son lard, et placé sur le côté et,en dehors du bâtiment. Mais que. servent ces précautions ou. d’autres semblables, contre ces masses durcies et mobiles qui ont plus de cinquante mètres d'élévation? ce n’est que loïsque ces glacons étendus ‘et flottans sont très- éloignés Fun, de Vautre, qu’on ose pêcher la baleine dans les vides qui les séparent. On cherche un banc qui ait au moins trois ou quatre brasses dé profondeur au-dessous de la p£Ss B ce de l'eau , on volume; pour retel surfa ar sS masse ; amarte. . Jl est très-rare qu | pavire puisse pours deux baleines au n vantes, On ne has: taque, que lorsque harponnée et suis épuisée et près d'ey Mais dans quelqu: che, dès que le mai placé dans un point où sa vue peut s'é Moit une baleine tenu : x l'endroit où je ce hardi et le pl ne l'avant de & Hi la Main Ta X Par leu lns de m A TURELTS nférence jue la moindre a : rapprocher les M ent bien, ave y trumens, détoum s ont aussi employ S, pour amortr| lus étendus. et ph ine baleine dépoui ‘6 sur le côté eta t. Mais que ser d'autres semblable; urcies et mobiles ¢ ` $71? , | e mètres d'élévati ces glaçons étend èe - éloignés Jun | cher la balent j parent, On che ins trois OU no sons de! ur au-de qui ? DES BALEINES.:=© 775 surface de l’eau , et qui soit assez fort par son volume, et assez stable par sa masse, pour retenir.le navire qu'on y amarre. Il est très-rare que l'équipage d’un seul navire puisse poursuivre en même temps deux baicines au milieu des glaces mou- vantes. On ne hasarde une seconde at- taque, que lorsque.ia baleine franche, harponnée et suivic , est entièrement épuisée et près d’expirer. Mais dans quelque parage que l’on pê- che, dès que le matelot guelteur, qui est placé dans un point élevé du bâtiment, d'où sa vue peut s’étendre au loin, ap- perçoit une baleine , il donne le signal convenu ; Îles chaloupes partent; et à force de rames, on s’avance en silence vers l'endroit où on l'a vue. Le pêcheur le plus hardi et le plus vigoureux est de- bout sur l'avant de sa chaloupe, tenant le harpon de la main droite. Les Basques sont fameux par leur habileté à lancer ect instrument de mort. Dans les premiers temps de la. pêche de la baleine, on approchoit le plus possible #76 HISTOIRE NATURELLE de cet animal, avant de lui donner le premier coup de harpon. Quelquefois même le harponneur ne l’attaquoit que lorsque la chaloupe étoit arrivée sur le dos de ce cétacée. | Mais le plus souvent, dès que la cha- loupe est parvenue à dix mètres de la baleine franche, le harponneur jette avec force le harpon contre l’un des endroits les plus sensibles de l'animal, comme le dos, le dessous du ventre, les deux masses de chair mollasse qui sont à côté des évents, Le plus grand poids de l’instru- ment étant dans le fer triangulaire, de quelque manière qu'il soit lancé, sa pointe tombe et frappe la première. Une ligne de douze brasses ou environ est attachée à ce fer, et prolongée par d'au- tres cordages. Albert rapporte que de son temps des pêcheurs, au lieu de jeter le harpon ayet la main , le lancoient par le moyen d’une baliste; et le savant Schneider fait ob- server que les Auglois, voulant atteindre la baleine à une distance bien supérieure à celle de dix mètres, ont renouvelé ce DES B: dernier moyen , €] me à f “dois ont employé ane sorte de mou harpon avec moit pus de force et d A l'instant où la | le s'échappe avec npide, que si la co ls Jigues qu'elle | Winstant, la ch tuleroit à fond : Ip. elr r Uclore 1 "vs Sy * VC ineid lore > Mers du AP Pêche, ne p ms a étoit me k Ce sur} h 3 dès que h " à dix mètres de} Arponneur jette an tre l’un des endroi l'animal i commel ntre, les deux Mani qui sont à côté ù nd poids de l'insn fer triangulaire, i qu'il soit lancé, : ppe la première. U asses ou enyiron t >t prolongée par di que de son temps à Le jeter le harpon if > i nt par le moyen dr int Schneider fait. lois , | upéi! stance bien asi renou“ tres ; ont DES BALEINES, 177 dernier moyen, en remplaçant la baliste par une arme à feu, et en substituant le harpon à la balle de cette arme, dans le canon de laquelle ils font entrer le manche de cet instrument !. Les Hollan- dois ont employé , comme les Anglois , une sorte de mousquet pour lancer le harpon avec moins de danger et avec plus de force et de facilité 2. À l'instant où la baleine se sent blessée, elle s'échappe avec vitesse. Sa fuite est si rapide, que si la corde, formée par toutes les Jignes qu’elle entraîne, lui résistoit un instant, la chaloupe chavireroit et couleroit à fond : aussi a-t-on le plus grand soin d'empêcher que cette corde ou ligne générale ne s'accroche; et de plus, on ne cesse de la mouiller, afin que son frottement contre le bord de la. chaloupe ne l’enflamme pas et n’allume : pas le bois. 1 Petri Artedi Synonymia piscium , etc. auciore J. G. Schneider, eic. pag. 163. * Histoire des pêches des Hollandois dans les mers du Nord; traduction françoise du citoyen Dereste, tome I, page 91. } 178 HISTOIRE NATURELLE Cependant l'équipage, resté à bord du vaisseau, observe de loin les manœuvres de la chaloupe. Lorsqu'il croit que la baleine s’est assez éloignée pour avoir obligé de filer la plus grande partie des cordages, une seconde chaloupe force de rames vers la première, et attache suc- cessivement ses lignes à celles qu’emporte le cétacée. Le secours se fait-il attendre? les ma- telots de la chaloupe p appelient à grands cris. Ils se servent de grands porte-voix; ils font entendre leurs trompes OU cornets de détresse, Ils ont recours aux, deux lignes qu’ils nomment lignes de réserve; ils font deux tours de la dernière qui leur reste; ils l'attachent au bord de leur nacelle; ils se laissent remorquer par l'énorme animal; ils relèvent de temps en temps la chaloupe qui s'enfonce presque jusqu'à fleur d'eau , en laissant couler peu à peu cette seconde ligne de réserve, leur dernière ressource; et en Ÿ ils ne voient pas la corde extrêmement longue et violemment tendue se casser avec efoït, ou le harpon se détacher de la baleine en p£s BA déchirant les chair preés de couper CE et d'abandonner Le: Jeurs lignes, POUT < sous les glaces, O bimes de l'océan. Mais lorsque le aactitude , la sece a moment conve suivent, et se placi mière, à la distar anon Pune de Tau ún plus grand cham culier ORNES gaill ce de a e agi x 5 : > SE à boy, DES BALEIÏNES, 179 C oin zg | 4 rs 3 » r å les manoy, déchirant les chairs du cétacée, ils sont Jrsqu'il arn: i 2 : TEN il ero t que forcés de couper cux-mêmes cette corde ; Cioignée l Pour ai et d'abandonner leur proie, le hatpon ct as grande Party leurs lignes, pour éviter d’être précipités ide chaloupe for, sous les glaces, ou engloutis dans les ière, et attache à abîmes de l'océan. : : es à celles qu'empa Mais lorsque le service se fait ävec ~ exactitude, la seconde chaloupe arrive t-il attendre? lesy au ones convenable ; les autres la e l'appellentà ma suivent, et se placent autour de 5 pre- DE mire; à-la'distance d'une portée de de grands pore- canon l’une de l’autre, pour veiller sur HF ATRPIPES OH ini ún plus grand champ. Un pavillon parti- culier nommé gaillardet, et élevé sur le vaisseau, indique ce que l’on reconnoît du haut des mâts, de la route du cétacée, chent au bord dk ya baleine, tourmentée par la douleur ssent remorque } que lui cause sa large blessure, fait les s relèvent de tempi plus grands efforts Pour se délivrer du qui s'enfouce pre harpon qui la déchire ; elle s'agite » 5C ,_ en laissant 0 fatigue, S’échäuffe; elle vient à la surface ide ligne de ri de la mer chercher un air qui la rafrat- rare ~ ; t enfin, Si _chisse et lui donne des forces nouvelles. mé Ex ntlong Toutes les chaloupes voguent alors vers Or T elle ; le harponneur du second dé ces dpt a baleit bâtimens lui lance un second barpon ; on at recours aux du ent /ignes de rés rs de la dernière q extr e gC C tacher de 180 HISTOIRE NATURELLE attaque avec la lance. L'animal plonge, et fuit de nouveau avec vitesse; on le poursuit avec Courage ; on le suit avec précaution. Si la corde attachée au second harpon se relâche, et sur-tout si elle flotte sur l’eau, on est sûr que le cétacée est très-afloibli, et peut-être déjà mort; on la ramène à soi; on la retire, en la dis- posant en cercles ou plutôt en spirales, afin de pouvoir la filer de nouveau avec facilité , si le cétacée , par un dernier effort, s'enfuit une troisième fois. Mais quelques forces que la baleine conserve après la seconde attaque, elle reparoît à la surface de l'océan beaucoup plutôt qu'après sa première blessure. Si quelque coup de lance a pénétré jusqu'à ses pou- mons, le sang sort en abondance par ses deux évents. On ose alors s'approcher de plus près du colosse ; on le perce avec ja lance: on le frappe à coups redoublés; on tâche de faire pénétrer Parme meur- trière au défaut des côtes. La baleine, blessée mortellement , se réfugie quel- es voisines; mai quefois sous des glac aies la douleur insupportable que ses p! pES B ui font rofondes ] / qu'elle emporte; le mouvement agr fatigue extrême, s chaque instant ac wrtir de cet asyle. u fuite de directic elle s'arrête ; et ré we peut plus que masse, et chercher geoires les coups q Redoutable cepend Fay se dernier s grand des a t-être déjà mort: y i la retire, euh u plutôt en spiraly iler de nouveau m cée , par un demi > troisième fois, là e la baleine con ittaque, elle repai éan beaucoup phi re blessure. Si quey nétré jusqu'à ses p en abondance par? se alors s'approcbt DES BALEINES, 187 profondes lui font éprouver, les harpons qu'elle emporte, qu’elle secoue, et dont le mouvement agrandit ses blessures , Sa fatigue extrème, son afloiblissement que chaque instant accroît, tout Poblige à sortir de cet asyle. Elle ne suit plus dans sa fuite de direction déterminée. Bientôt elle s'arrête ; et réduite aux abois, elle ne peut plus que soulever son énorme masse, et chercher à parer avec ses na- geoires les coups qu’on lui porte encore, Redoutable ceperidant lors même qu'elle expire, ses derniers momens sont ceux du plus grand des animaux. Tant qu'elle combat encore contre la mort, on évite avec effroi sa terrible queue, dont un seul coup feroit voler la chaloupe en éclats; on ne manœuvre que pour l’em- pêcher d'aller terminer sa cruelle agonie dans des profondeurs recouvertes par des bancs de glace, qui ne permettroient d'en retirer son cadavre qu'avec beau- coup de peine. Les Groenlandois, par un usage sem- blable à celui qu'Oppien attribue à ceux qui pêchoient de son temps dans la mer Cétacées, Fo 6 182 HISTOIRE NATURELLE Atlantique, attachent aux harpons qu'ils lancent, avec autant d'adresse que d'in- trépidité, contre la baleine, des espèces d'outres faites avec de la peau de phoque, et pleines d'air atmosphérique. Ces outres très-légères, non seulement font que les harpons qui se détachent flottent et ne sont pas perdus, mais encore empêchent le cétacée blessé de plonger dans la mer, et de disparoître aux yeux des pêcheurs. Elles augmentent assez la légéreté spéci- figue, de l'animal, dans un moment où l’affoiblissement de ses forces ne permet à ses nageoires et à sa queue de lutter contre cette légéreté qu'avec beaucoup de désavantage, pour que la petite dif- férence qui existe ordinairement entré cette légéreté et celle de l’eau salée s'éva- mouisse, et que la baleine ne puisse pas s'enfoncer. Les habitans de plusieurs îles voisines du Kamtschatka vont, pendant l'automne, à la recherche des baleines franches, qui abondent alors près de leurs côtes. Lorsqu'ils en trouvent d’endormies , ils s’en approchent sans bruit, et les percent ES Bf dards emp ? G fai l'an 4 pousse y a-t-on €€ jorribles , s'enfle et des, que plusieur: dignes de foi, ont as Dans l'Amérique des rivages de la Fl: aussi exercés à ploi wsi audacieux qu baleines franches, 4 tête, enfovcant dan m long cône de boi cône, se laissant tparoissant avec l’a u autre cône dan duisant ainsi les b que par l'ou ve rture q Want a baleine, de i de la pei t uty nt font que) ‘tachent flottent t x th nais encore emph > plonger dans la me ux yeux des pécha assez la légéreté yi , dans un momenti e ses forces ne pm t à sa queue del reté qu'avec beat pour que la petite e ordinairement & alle de l'eau salée slt a baleine ne pui urs iles voisine! | ndant l'auto j nd! baleines fra 1 4 de lents 4 f A m No „ndorm“! d’e j et Jes pe! plusie t, pe < des ors prè uvent 11 i aus bruit, f DES BALEINES. 163 avec des dards empoisonnés. La blessure, d'abord légère , fait bientôt éprouver à l'animal des tourmens issupportabies : il pousse, a-t-on écrit, des mugissemens horribles, s'enfle et périt. Duhamel dit, dans son Traité des pé- ches, que plusieurs témoins oculaires , dignes de foi, ont assuré les faits suivans : Dans l'Amérique septentrionale , près des rivages de la Floride, des sauvages, aussi exercés à plonger qu’à nager, et aussi audacieux qu’adroits, ont pris des baleines franches, en se jetant sur leur tête, enfoncant dans un de leurs évents un long cône de bois, se cramponnant à ce cône, se laissant entraîner sous l’eau, reparoissant avec l'animal, faisant entrer un autre cône dans le second évent, réduisant ainsi les baleines à ne respirer que par louverture de leur gueule, et les forçant à se jeter sur la côte, ou à s'é- chouer sur des bas-fonds, pour tenir leur bouche ouverte sans avaler un fluide qu’elles ne pourroient plus rejeter par des évents entièrement bounchés. Les pêcheurs de quelques contrées sont 164 HISTOIRE NATURELLE quelquefois parvenus à fermer , avec des filets très-forts, l'entrée très-étroite d’an- sės dans lesquelles des baleines avoient pénétré pendant la haute mer, et où , laissées à sec par la retraite de la marée, que les filets les ont empêchées de suivre, elles se sont trouvées livrées , Sans dé- fense, aux lances et aux harpons. Lorsqu'on s’est assuré que la baleine est morte, ou si affoiblie qu’on n’a plus à craindre qu'une blessure nouvelle lui redonne un accès de rage dont les pê- cheurs seroient à l'instant les victimes, on la remet dans sa position naturelle, par le moyen de cordages fixés à deux chaloupes qui s'éloignent en sens con- traire, si elle s’étoit tournée sur un de ses côtés ou sur son dos. On passe un nœud coulant par- dessus la nageoire de la queue, ou on perce cette queue pour y attacher une corde ; on fait passer ensuite un funin au travers des deux nageoires pectorales qu’on a percées, on les ramène sur le ventre de l'animal, on les serre avec force, afin qu'elles n’opposent aucun obstacle aux rameurs pendant la ge préparent a riveroit et, € ou par l'agitation échapper aux matel asez grande quanti et légère, s'enfonce mit que lorsque la ganes intérieurs l’a d'augmenter beauc L'auteur de 177 Hllandois dans les stver avec soin qı ; baleine franche | orhe de ce cétai ssuré l ; Foiblie. ka ‘a bali Ju on nwa ph blessure nouvelle |; de rage dont les à ‘instant les victima a position nature ‘ordages fixés à du oignent en sens w tournée sur un des os. On passe un nui is la nageoire de! -e cette queue pur! ; on fait passer ena rs des deux nago es, ON Jes ramt on les * nop pda! | percé ‘animal , qu'elles x rawmeurs p° DES BALEINES. 185 remorque de la baleine; et les chaloupes se préparent à l’entraîner vers le navire ou vers le rivage où l’on doit la dépecer. Si l’on tardoit trop d’attacher une corde à l’animal expiré, son cadavre dé- riveroit, et, entraîné par des courans ou par l'agitation des vagues , pourroit échapper aux matelots, ou, dénué d’une assez grande quantité de matière huileuse et légère, s’enfonceroit, et ne remonte- roit que lorsque la putréfaction des or- ganes intérieurs l'auroit gonflé au point d'augmenter beaucoup son volume. L'auteur de l'Æistoire des péches des Hollandois dans les mers du Nord fait ob- server avec soin que si l’on remorquoit la haleine franche par la tête, la gueule énorime de ce cétacée, qui est toujours ouverte après la mort de l’animal, parce que la mâchoire inférieure n’est plus maintenue contre celle d'en-haut, seroit comme une sorte de gouffre, qui agiroit sur un immense volume d’eau, et feroit éprouver aux rameurs une résistance sou- vent insurmontable. Lorsqu'on a amarré le cadavre d'une 186, HISTOIRE NATURELLE baleine franche au navire, et que son volume n’est pas trop grand relativement aux dimensions du vaisseau, les chalou- pes vont souvent à la recherche d’autres individus , avant qu'on ne s'occupe de dépecer la première baleine. Mais enfin on prépare deux palans, lun pour tourner le cétacée, et l’autre pour tenir sa gueule élevée au-dessus de l’eau, de manière qu’elle ne puisse passe remplir. Les dépeceurs garnissent leurs bottes de crampons, afin de se tenir fermes ou de marcher en sûreté sur la baleine; et les opérations du dépécement commencent. Elles se font communément à bâbord. Avant tout, on tourne un peu l'animal sur lui-même par le moyen d’un palan fixé par un bout au mât de misaine, et attaché par l’autre à la queue de la ba- leine. Cette manœuvre fait que la tête du cétacée, laquelle se trouve du côté dela poupe, s'enfonce un peu dans l’eau. On larelève, et un funin serre assez fortement une mâchoire contre une autre, pour que les dépeceurs puissent marcher sur la mâchoire inférieure sans courir le danger dans la pe de tom" de ceti pouvement peux dépeceurs 5e, grlecou de la balei mettent sur SON < tribués dans deux c! st à l'avant et | l'nimal, éloignent « deau, qui se préci ten grand nombre hrd du cétacée. Cet donner à ces aides | Leur fonction est g tavailleurs les instr nierspeuventa voir b: ces instrumens uteaux de bon dans, dont | tmètre t long: a a longu : €t dont len dans q’ mains de d l aut cr, da 'ATURELEER navire » €t Pre 7 grand relati. E 4 \ aissean a recherche gn "| . Mly baleine. are deux Palans nl ak icée + 5 cee, et l'autre po € au-dessus de lea PU isse pas se rempl issent leurs bottes à se tenir fermes ou} ur la baleine: etk cement commence munéiment à bäbot rne un peu l'anim le moyen d'un palu ı mât de misaine, à la queue de la b yre fait que la têteü trouve du côté dl 0 n peu dans l'eau. | n serre assez fortem our g! , une autre, P | cu pe ang sent marohi | Ugy Í DES BALEINES., 187 de tomber dans la mer, entraînés par le mouvement de cette mâchoire d’en-bas. Deux dépeceurs se placent sur la tête et sur le cou de la baleine; deux harponneurs se mettent sur son dos; et des aides, dis- tribués dans deux chaloupes, dont l’une est à lavant et l’autre à l'arrière de l'animal, éloignent du cadavre les oiscaux d’eau, qui se précipiteroient hardiment et en grand nombre sur la chair et sur le lard du cétacée. Cette occupation a fait donner à ces aides le nom de cormorans. Leur fonction est aussi de fournir aux travailleurs les instrumens dont ces der- niers peuventavoir besoin. Les principaux de ces instrümens consistent dans des couteaux de bon acier, nommés iran- chans, dont la longueur est de deux tiers de mètre, et dontlemanche a deux mètres de long; dans d’autres couteaux, dans des mains de fer, dans des crochets, etc. Le dépécement commence derrière la tête, très-près de l'œil. La pièce de lard qu'on enlève, et que l'on nomme pièce de revirement, a deux tiers de mètre de largeur ; on la lève dans toute la longueur 188 HISTOIRE NATURELLE de la baleine. On donne communément un demimètre de large aux autres bandes, qu’ou coupe ensuite, et qu’on lève tou- jours de la tête à la queue, dans toute l'épaisseur de ce lard huileux. On tire ces différentes bandes de dessus le navire, par le moyen de crochets; on les traîne sur le tillac, et on les fait tomber dans la cale, où on les arrange. On continue alors de tourner la baleine, afin de mettre entièrement à découvert le côté parlequel on a commencé le dépécement, et de dé: pouiller la partie inférieure de ce même côté, sur laquelle on enlève les bandes huileuses avec plus de facilité que sur le dos, parce que le lard y est moins épais. Quand cette dernière opération est ter- minée, on travaille au dépouillement de la tête. On coupe la langue très-profou- dément, et avec d'autant plus de soin, que celle d'une baleine franche ordi- naire donne communément six tonneaux d'huile. Plusieurs pêcheurs cependant ne cherchent à extraire cette huile que lorsque la pêche n’a pas été abondante: on a prétendu quelle étoit plus sèche que pES BP: ; u€ jes huiles proven paleine ; que les ouvriers €l jard prenoient gard leurs mains OU SU pas être incommod le danger de dever Pourenlever plus on soulève la tête au pied de l'artimo tachés aux palans d ttenfoncés dans la museau, font ouyr a les dépeceurs E tes des fanons, Queue | on les trah s fait tomber dau, rang chets ; a e. On Continy ueme , afin demey vert le cÔté parlequ épécement, et ded férieure de ce mêm nm enlève les bandi de facilité quesurk d y est moins épais ère opération est te au dépouillementé a langue très-prolie autant plus de soi aleine franche 0 x tonnet némentsi pdant” écheurs cepe ire l pas le étoit oa DES BALEINES. 189 les huiles provenues des autres parties de la baleine; qu’elle étoit assez corrosive pour altérer les chaudières dans lesquelles on la faisoit couler; et que c’étoit princi- palementcettehuile extraite de la langue, que les ouvriers employés à découper le lard prenoient garde de laisser rejaillir sur leurs mains ou sur leurs bras, pour ne pas être incommodés au point de courir le danger de devenir perclus. Pour enlever plus facilement les fanons, on soulève la tête avec une amure fixée au pied de l’artimon ; et trois crochets at- tachés aux palans dont nous avons parlé, et enfoncés dans la partie supérieure du museau, font ouvrir ła gueule au point que les dépeceurs peuvent couper les ra- cines des fanons. On s'occupe ensuite du dépécement du second côté de la baleine franche. On achève de faire tourner le cétacée sur son axe longitudinal ; et on enlève le lard du second côté, comme on a enlevé celui du premier. Mais comme, dans le revire- ment de l'animal, la partie inférieure du second côté est celle qui se présente la 199 HISTOIRE NATURELLE première, la dernière bande dont ce même côté est dépouillé , est la grande pièce dite de revirement. Cette grande bande a ordi- nairement dix mètres de longueur, lors même que le cétacée ne fournit que deux cent cinquante myriagrammes d'huile, et cent myriagrammes de fanons. Il est aisé d'imaginer les différences que l'on introduit dans les opérations que nous venons d'indiquer, si on dépouille la baleine sur la côte ou près du rivage, au lieu de la dépecer auprès du vaisseau. Lorsqu'on a fini d'enlever le lard, la langue et les fanons, on repousse et laisse aller à la dérive la carcasse gigantesque de la baleine franche. Les oiseaux d’eau s'attroupent sur ces restes immenses, quoiqu'ils soient moins attirés par ces dé- bris que par un cadavre qui n’est pas en- core dénué de graisse. Les ours maritimes s'assemblent aussi autour de cette masse flottante, et en font curée avec avidité. Veut-on ce DE ndanta ranger le lard dans les tonneaux ? On le sépare deita couenne. On le coupe par morceaux de trois déci- mètres carrés de surface ou environ; et > SB ntasse CES yao: e | y ton le faire comme les Hollan: dant long-temps à Spitzberg ? Onsesertde cha ou de fer fondu. Ci grandes : ordinai nent chacune env graisse huileuse. O neau de cuivre ; et éviter que la chaux sur le feu , L'allun reux, On met de | S'attach Vaste récipient et foudre, On le ie i. A emu co te grille ka banc dontcems la grande « ne fo i rammes d'h es de lanons. er les différences qu les Opérations que mer, si on dépouil ou près du rivage uil, ‘auprès du vaissen l'enlever le lard, h On repousse et lais carcasse gigantesque Les oiseaux d'e s restes immens, ins attirés par ces t ivre qui n'est pas im + o. Les ours mari atour de cette mast avec aviditè | rd das curée t arranger lela , gẹpare della couent, vaux de trois d pyirol; 1 ceau rface ou € DES BALEINES. IQI on entasse ces morceaux dans les tonnes. Veut-on le faire fondre , soit à bord du navire , comme les Basques le préféroient ; soit dans un atelier établi à terre, comme on le fait dans plusieurs contrées, et comme les Hollandois lont pratiqué pen- dant long-temps à Smeerenbourg dans le Spitzberg ? On se sert de chaudières de cuivre rouge, ou de fer fondu. Ces chaudières sont très- grandes : ordinairement elles contien- nent chacune environ cinq tonneaux de graisse huileuse. On les pose sur un four- neau de cuivre; et on les y maçonne pour éviter que la chaudière, en se renversant sur le feu, n’allume un incendie dange- reux. On met de l'eau dans la chaudière avant d'y jeter le lard, afin que cette graisse ne s'attache pas au fond de ce vaste récipient, et ne s’y grille pas sans se fondre. On le remue d’ailleurs avec soin, dès qu’il commence à s'échauffer. Trois heures après le commencement de l’opé- ration, on puise l'huile toute bouillante, avec de grandes cuillers de cuivre; on la verse sur une grille qui recouvre un grand 192 HISTOIRE NATURELLE baquet de bois : la grille purifie l'huile en retenant les morceaux, pour ainsi dire, infusibles, que l’on nomme Zardons *. L'huile, encore bouillante, coule du premier baquet dans un second, que l’on a rempli aux deux tiers d’eau froide, et auquel on a donné communément un mètre de profondeur, deux de large, et cinq ou six de long. L'huile surnage dans ce second baquet, se refroidit, et con- tinue de se purifier en se séparant des matières étrangères qui tombent au fond du réservoir. On la fait passer du second baquet dans un troisième , et du troisième dans un quatrième. Ces deux derniers sont remplis, comme le second , d’eau froide, jusqu'aux deux tiers; l'huile achève de s’y perfectionner; et du dernier baquet on la faitentrer, par une longue gouttière, dans les tonneaux destinés à la conserver ou à la transporter au loin. Aureste, moinsletemps pendantlequel * On remet ces /ardons dans la chaudière, pour en tirer une colle qui sert à différens usages; et après l'extraction de cette colle, on emploie à nourrir des chiens le marc épais qui reste au fond de la cuve. DES E d pngarde le lard l'huile gv et plus recherchée: Į'huileet les fan pe sont pas les s€ animal, Les Groe! bitans des contré pau et les nage agréables au gout. a souvent servi à pages basques. Le porte que le cœur avoit encore qi gueur, et que ses ı 1 A Caa ` d'aout 1793, près grand Océan équi pi à son équi aleine franche Verre des fenå te des fenêtres : es fils propres à f ts N sa f: “HOunesş |; Ines lignes fanon; “ ou p N AT U RELL T rille Purifie p j hu. llep ux 9 Pour a! th S un second ` 3 Que) tiers d'e ela ; au froide, i e communément 1 ur ' deux de large y . L'huile Surnage dy se refroidit, et èr en se séparant} à qui tombent au fy | fait passer du sec sième , et du troisin Ces deux derniers, second , d'eau froitt srs ; l'huile achèret t du dernier baquett une longue goutii destinés à la conset au loin. e temps endantkq} n bre DE ons dans Ja chaudière | "et 4 à différens usages 7, ‘a x pouri” €, on emploie à nou E9 ui reste au 10 ? Coule h $ fond de Re. DES BALEINES. 193 on garde le lard dans les tonnes est long, et plus l'huile qu'on en retire doit être recherchée. L'huileetles fanons dela baleine franche ne sont pas les seules parties utiles de cet animal. Les Groeulandois, et d'autres ha- bitans des contrées du Nord, trouvent la peau et les nageoires de ce cétacée très- agréables au goût. Sa chair fraîche ou salée a souvent servi à la nourriture des équi- pages basques. Le capitaine Colnett rap- porte que le cœur d’une jeune baleine qui n’avoit encore que cinq mètres de lon- gueur , etqueses matelots prirent au mois d'août 1795, près de Guatimala, dans le grand Océan équinoxial, parut un mets exquis à son équipage. Les intestins de la baleine franche servent à remplacer le verre des fenêtres ; les tendons fournissent des fils propres à faire des filets ; on fait de très-bounes lignes avec les poils qui ter- minent les fanons; et on emploie dans plusieurs pays les côtes et les grands os des mâchoires pour composer la charpente des cabanes, ou pour mieux euclore des jardins et des champs. 17 de a94 HISTOIRE NATURELLE Les avantages que l’on retire de la pêche des baleines franches, ont facilement engagé, dans nos temps modernes, les peuples entreprenans et déjà familiarisés aveclesnavigationslointaines, àchercher ces cétacées par-tout où ils ont espéré de les trouver. On les poursuit maintenant dans l'hémisphère austral comme dans l'hémisphère aretique, et dans le grand Océan boréal comme dans l'Océan atlan- tique septentrional ; on les y pêche même > au moins très-souvent , avec plus de faci- lité, avec moins de danger, aveç moins de peine. On les atteint à une assez grande distance du cercle polaire, pour n'avoir pas besoin de braver les rigueurs du froid, niles écueils de glace. Le capitaine Colnett trouva, par exemple, un grand nombre de ces animaux versle quarantième degré de latitude australe, auprès de l’île Mocha et des côtes occidentales du Chili; et à la même latitude, ainsi que dans le même hémisphère, et vers le trente-septième degré de longitude occidentale du méri- dien de Paris, il avoit vu, peu de temps auparavant, de si grandes troupes de ces nes B pleines, qu'il 1e pour fournir ms emporter la moil viers de Londres Cette multitude cependant dans | même que dans le desespèces s'éteint Découverte dans s chées, atteinte d reculés, vaincue del'intelligence hı de dessus le globe l'espérance de la Partie de la terre n, Voyageurs civilisé, celle de découvrir tudes du n OuUveau l'Ohio € : tle mésath, a ié Yage du cap 7 ' Pages 130 et 14 l J x * deffen Unis n eflerson à li! (né i Écrit, dan [ainsi que : IS y SJ Fay nps Modern Al et déjà ursuit m ain tenant str al comme day ', et dans le grand dans l'Océan atlan. n les y pêche mène t, avec plus de fac langer, avec mon it à une assez grande | olaire, pour n'avoir! es rigueurs du froid, Le capitaine Colne +, un grand nombre e quarantième degre auprès de l'île Moch iles du Chili; etàb i que dans le en le trente procurera une vue générale de sa population , de a son histoire naturelle, de ses productions, de » son sol etde son climat. Fl n’est pas improbable, » ajoute ce respectable et savant premier magistrat, » que ce voyage de découverte ne nous fasse avoir ə des informations ultérieures sur le mgmmoth > (léléplhant de PObio) et sur le mégathérium HI J pa 3 « 7e > dontvous parlez, page 6. Vous avez vraisemb » ment vu dans nos Transactions philosophiques, » qu'avant de connoître la notice que M. Cuvier a » donnée de ce mégathérium , nous avions trouvé ə ici des restes d’un énorme animal incounu , que » nous avons nommé mégalonyæ, à cause de la » longueur disproportionnée de ses ongles, et qui » est probablement le mème animal que le mega- » thérium; et qu'il y avoit ici des traces de son » existance récente et même présente. La route que » nous allons découvrir, nous mettra peut-être à » même de n'avoir plus aucun doute à ce sujet » Le voyage sera terminé dans deux élés. » LB. ECTS 28 ha NORI 3 PNR NORD 3.0 & (i 7/1 machorre ; t ATU RELL? te en cflet tray enh et p ' pour « SCOurri y 'rigine tres- près à ¢ | dans le grand Qu, M Jefferson, a géograj hie de Notre it de nouvelles Imni s lom + ère al arc € : ac Il n’est pas Lin probe, ‘Avant verte eures sur le mgmmol et sur le mégatherum Vou 1 DM „me animal incouu, P à cause deh eme Sd It aucu é dan tice que M. yrésente. Li utt nous mettra y àc le COmMmMunication a 1 entrionale ses productions, = Y re ` » {i + t premer magistrat, ne nous fasse awr savez vraisemblabls À n doute a ș deux étés"? i 5 el NON 2 € sa population, à ri … j 44 z BALEINE NORDCAPER, Vaepar dessus. 2.BALBINE NORDCAPER Vaepar dessous. 3.3.0s dela machotre afereure du Nordcaper. Le DES BP “ z eI A tous les Je til reconni . as été = Jes deux zones g dérober les trist o que ER ~ tesque : ses débris sière que les ven ne subsistera que hommes et dans Toutdiminueet d Quelle révolution sorts ? La Nature dans son ensemble embellit et ranir ouvrages, combi mutile et anéanti. "g DES BALEINES. 197 dans tous les sens? quel rivage paura pas été reconnu ? de quelles plages gelées les deux zones glaciales auront-elles pu dérober les tristes bords ? On ne verra plus que quelques restes de cette espèce gigan- tesque : ses débris deviendront une pous- sière que les vents disperseront; et elle ne subsistera que dans le souvenir des hommes et dans les tableaux du génie. Tout diminue et dépérit donc sur le globe. Quelle révolution en remontera les res- sorts ? La Nature n’est immortelle que dans son ensemble; et si Part de l'homme embellit et ranime quelques-uns de ses ouvrages, combien d’autres qu'il dégrade, mutile et anéantit! 198 HISTOIRE NATURELLE ~ LA BALEINE NORDCAPER *. Cr cétacée vit dans la partie de l'Océan atlantique septentrional située entre le * Balæna nordcaper; sarde; baleine de Sarde ; nordkaper par les Allemands, id en Norvége; sild-qual, lilie-hual, par les Norvésiens; nord- kapper, dans le Groenland; balæna mysticetus, var. B , Linné , édition de Gmelin ; 2alæna Islan- dica, bipinnis ex nigro candicans; dorso lævt, Briss. Regn. anim. p. 350 , n. 2 ; balæna glacialis, Klein, Miss. pisc. 2, p. 12; Autre espèce, gwon appelle nordkapper. Egsede, Groenland, p. 53; nordcaper, Anders. Island. p. 219; id. Cranz, Groenland. p. 145 5 baleine nordca JET; Bonnaterre, planches de l’Encyelopédie méthodique ; Horre- bows, Description @’Islande, p. 309; Raj. Pisc. p. 17; nordcaper, édition de Bloch, donnée par R. R. Castel , etc, ; nordcaper, Valmont-Bomare, Dictionnaire d’histoire naturelle. C’est avec beaucoup d’empressement que nous engageons nos lecteurs à consulter les articles relatifs aux céiacées , qu’ils trouveront dans l'Encyclopédie méthodique, et dans les Dictionnaires d'histoire naturelle, ainsi que dans les différentes éditions de 3 Rues, ps A pite aussi A où un individu \ siné, en 1779 pi avail, remis di Banks, m'a été par cet illustre royale de Lonc trouvé d'ailleurs et par conséqu boréal, vers le qi tude, Son corps est la baleine franc La mâchoire ir tès-arrondie , ti à proportion de « ibs grand des érale Ka res la tête 2 est ce Jun que l'on y te lication n° ter e | | la partie de TA nal située entre } | trde ; baleine de Sarie. mands, ¿d en Non | r les Norvégiens: ul d; balæna mysticetus, | Gmelin ; balæna Islan pandicans ; dorso les, | n. 2 ; balæna glacialis | 2; 4 Autre espèce, gum Groenland, p 53| d. p. 219; ôd, Cru, e nordcaper, Bonnaterg ie méthodique; Hore ude, p. 309; Raj. Pss n de Bloch, donnée pt aper, turelle. 'e mpressement que nsulter Jes arti ; s gil ront dans P Eney cp" ‘stolt gduons Dic! jonnaires les différente es € Spitzberg, Valmont- Bomar | icles “a DES BALEINES,. 199 la Norvège et l'Islande. H ha- bite aussi dans les mers du Groenland, où un individu de cette espèce a été des- siné, en 1779, par M. Bachstrom, dont le travail, remis dans le temps à sir Joseph Banks, m'a été envoyé il y a trois mois par cet illustre président de la société royale de Londres. Il paroît qu’on Pa trouvé d’ailleurs dans les eaux du Japon, et par conséquent dans le grand Océan boréal, vers le quarantième degré de lati- tude. Son corps est plus alongé que celui de la baleine franche. La mâchoire inférieure est au contraire très-arrondie, très-haute, et plus large, à proportion de celle d'en-haut, que dans le plus grand des cétacées, La forme gé- nérale de la tête, vue par-dessus et par- dessous , est celle d’un ovale tronqué Buffon que l'on vient de publier, ou dont la pu- Llication n’est pas encore terminée. Les auteurs de ces Dictionnaires, et des additions importantes que ces éditions reuferment, sont trop célèbres pour que nous devions les indiquer aux amis des sciences naturelles, 200 HISTOIRE NATURELLE par-derrière, et un peu échancré à l'ex- trémité du museau. Parmi les dessins de M. Bachstrom, que nous avons fait graver, il en est un qui montré d’une manière particulière cette forme ovale présentée et maintenue par les deux os de la mâchoire inférieure. Ces deux os, réunis sur le devant par un cartilage qui en lie les extrémités pointues, et terminés par deux apophyses, dont l’une s’articule avec l’Aumérus, forment comme le cadre d’un ovale presque parfait. L'ensemble de la tête et les fanons sont cependant plus petits dans le nordcaper que dans la baleine franche, proportion- nellement à la longueur totale. Les dimensions du nordcapersont, d'ail- leurs, très-inférieures à celles de la ba- leine franche; et commeil est aussi moins chargé de graisse, même à proportion de sa grandeur , il n’est pas surprenant qu'il ne donne souvent que trente tonnes d'huile. Les deux éventsreprésentent deux petits croissans , un peu séparés l’un de l’autre, et dont les convexités sont opposées. akty i j AS NI RDe AL, be. u cha lat à Par US | armi ; es ts € NOus t ar un cartilage qu intue Set Lermiis ont lunes articule nt comme le cady | arfait. | e et les fanons sot dans le nordcapa anche, proportion PERE ASE R nd ur totale. ordcapersont, d'al , à celles de la br ne il est aussi mous me à proportion à )as surprenant qu'il trente tonni q uc M aa 1 BALEINE O T Tae par cote, ` et la bouche e erte 2 A A MDP -Ropresentec, de mante, > elde sorn er i A He hie Z EaU rogu elh ele tr à AE -ÉSE ntent deux pet" ; l'un de J'autit, arés i pposees: ¿ sont o0 chtis Lx L DES g'eil est très-P poins COUT ; plat Le bord des jangue, est garn préservent d'être | trop aigu. La par qui rencontre la l et douce, mais d mens. La longueur de rale excède le cir totale; et ces deu: du premier tiers « La queue est d extrémité, termi seulement échan née par derrière à mgs, que du be DES BALEINES, 201 L'œil est très-petit; et son diamètre le moins court, placé obliquement. Le bord des fanons, qui touche la langue, est garni de crins noirs, qui la préservent d’être biessée par un tranchant trop aïgu. La partie de ces mêmes fanons qui rencontre la lèvre inférieure, est unie et douce, mais dénuée de crins ou fila- mens. La longueur de chaque nageoire pecto- rale excède le cinquième de la longueur totale; et ces deux bras sont situés au-delà du premier tiers de cette même longueur. La queue est déliée, très-menue à son extrémité, terminée par une nageoire non seulement échancrée, mais un peu feston- née par derrière , et dont les lobes sont si longs, que du bout extérieur de l’un au bout extérieur de l’autre, il y a une dis- tance égale aux trois septièmes ou environ de la longueur totale du cétacée. On voit sur le ventre du mâle unefente longitudinale, dont la longueur est égale au sixième de la longueur de l'animal, et dont les bords se séparent pour laisser sortir le balénas. 202 HISTOIRE NATURELLE L’anus est une petite ouverture ronde, située, dans le mâle, au-delà de cette fente longitudinale. La couleur du nordcaper est ordinaire- ment d’un gris plus ou moins clair; ses nuances sont assez uniformes; et souvent le dessous de la tête paroît un grand ovale d’un blanc très-éclatant , au centre et à la circonférence duquel on voit des taches grises ou noirâtres , irrégulières, confuses et nuageuses. Quelqu’étonnante que soït la vîtesse de la baleine franche, celle du nordcaper est encore plus grande. Sa queue, beaucoup plus déliée, et par conséquent beaucoup plus mobile; sa nageoire caudale, plus étendue à proportion de son corps; lex- trémité de sa queue, à laquelle cette na- geoire est attachée, plus étroite et plus flexible , lui donnent une rame bien plus large, bien plus vivement agitée, bien plus puissante; et la force avec laquelle il tend à se mouvoir, doit en effet être bien considérable, puisqu'il échappe à la pour- suite, et, pour ainsi dire, à l'œil, avec la rapidité d'un trait, et que cependant il pes déplace un per mème que le no del'océan, il D per qu'une peti son corps. On P ur un des dessit Ja ligne du nive: dessus de la pari verture de la guen lsnageoires , l’œ sont sous l'eau; voir que la som crâne; et qu'il ne que ce qu'il ne l'eau sans y ploi orifices su périeur Cette rapidité d TUR ELLg € Ouvertur E TOnga u-delà dec de ctete | caper est Ordinai, | Ju moins Clair: y Hormes : et vôtre troit un grand ova nt, au centre etàh On voit des tache régulières, confus que soît la vitesse de | elle du nordcaperet ‘a queue, beaucom nséquent beaucoup »oire caudale, pls de son corps; le. à laquelle cette n | plus étroite et plus une rame bien ph „ement agitée, bien | force avec laquelle loit en effet èti “il échapp®€ dire, à l'œil, aY ct que re þiet | àla pow DES BALEINES. 263 déplace un très-grand volume d’eau. Lors même que le nordcaper nage à la surface de l'océan, il ne montre au-dessus de la mer qu’une petite partie de sa tête et de son corps. On peut remarquer aisément sur un des dessins de M. Bachstrom, que la ligne du niveau de l’eau est alors au- dessus de la partie la plus haute de lou- verture de la gueule; que la queue, toutes les nageoires , l'œil, etles deux mâchoires, sont sous l’eau; que le cétacée ne laisse voir que la sommité du dos et celle du crâne; et qu'il ne tient dans l'atmosphère que ce qu'il ne pourroit enfoncer dans l'eau sans y plonger en même temps les orifices supérieurs de ses évents. Cette rapidité dans la natation est d’au- tant plus utile au nordcaper, qu'il ne se nourrit pas uniquement, comme la baleine franche, de mollusques, de crabes, ou d’autres animaux privés de mouvement progressif, ouréduitsànechanger de place qu'avec plus ou moins de difliculté et de lenteur. Sa proiea recu une grande vitesse. I préfère, en effet, les clupées, les scom- bres, les gades, et particulièrement les 204 HISTOIRE NATURELLE harengs, les maqueraux, les thons et les morucs. Lorsqu'il en a atteint les troupes ou les bancs, il frappe l’eau avec sa queue, et la fait bouillonner si vivement , que les poissons qu’il veut dévorer, étourdis, saisis. et comme paralysés, n’opposent à sa vyo- racité, ni la fuite, ni l’agilité, ni la ruse. Il en peutavaler un si grand nombre, que Willughby compta une trentaine de gades dans l’intérieur d’un nordcaper ; que, sui» vant Martens , un autre nordcaper, pris auprès de Æitland, avoit dans son estomac : plus d'une tonne de harengs; et que, selon Horrebows , des pêcheurs islandois trou- vèrent six cents gades morues encore pal- pitans , et une grande quāntité de clupées sardines, dans un autre individu de la même espèce, qui s’étoit jeté sur lerivage en poursuivant des poissons avec trop d’acharnement. Ces clupées, ces scombres et ces gades trouvent quelquefois leur vengeur dans le squale scie. Ennemiaudacieux dela baleine franche, il attaque avec encore plùs de hardiesse le nordcaper, qui, malgré la prestesse de mm n pes B jé mouvemens e jl remue Ses su poins de force; } moins de masse: fit témoin d'un un nordeaper et t ps ire approche oùces deux terrib àse donner la mo dant long-temps s piter Pun sur l'i coups si violens , q lit très-haut au biten brouillard. Mais le nordcap vf et agile; il est un. très- difficile moins, ih 1e trentaine de gay, 1ordcaper ; que, tre nordcaper, pis. oit dans son estoma rengs; et que, selon | Leurs islandois trow s morues encore pil Sth > quàntité de clupis utre individu deh toit jeté sur lerivag poissons avec to sombres et ces gala yengeur dans | | s leur dela baleine franc pardies 4 stesse t re plus de nalgré la pre DES BALEINES. 205 ses mouvemens et l'agilité avec laquelle il remue ses armes, lui oppose souvent moins de force, parce qu'il lui présente moins de masse. Martens raconte qu'il fut témoin d’un combat sanglant entre un nordcaper et un squale scie. Il n’osa pas faire approcher son bâtiment du licu où ces deux terribles rivaux cherchoient à se donner la mort; mais il les vit pen- dant long-temps se poursuivre, se pré- cipiter l’un sur l’autre, et se porter des coups si violens, que l’eau de la mer jail- lissoit très-haut autour d’eux, et retom- boit en brouillard. Mais le nordcaper n’est pas seulement vif et agile; il est encore farouche : aussi est-il très-difficile de l'atteindre. Néan- moins, lorsque la pêche de la baleine franche n’a pas réussi, on cherche à s’en dédommager par celle du nordcaper. On est souvent obligé d'employer, pour le prendre, un plus grand nombre de cha- loupes, et des matelots ou harponneurs plusvifs et plusalertes , que pour la pêche de ia grande baleine , afin de lui couper plus aisément la retraité. La femelle, dans 18 HISTOIRE NATURELLE cette espèce, est attcinte plus facilement 206 que le mâle lorsqu'elle a un petit: elle laime trop pour vouloir l’abandonner. Cependant, lorsqu'on est parvenu au- près du nordcaper, il faut redoubler de précautions. Îl se tourne et retourne avec une force extrême , bondit , élève sa na- geoire caudale, PE Paaa par le danger, Fe la chaloupe la plus avan- et d’un seul coup de queue la fait cédant à des efforts emportant E, voler en éclats; ou, supérieurs, contraint de fuir, le harpon qui l’a blessé , entraîne jusqu'à mille brasses de corde, et, malgré ce poids aussi embarrassant que lourd , nage avec une telle rapidité, que les slt , qu'il remorque, pour ainsi dire, peuvent à peine se soutenir, et se sentent sufloquer. Les habitans de la Norvège ont moins de dangers à courir pourse saisir du nord- caper, lorsque cette baleine s'engage dans des anses qui aboutissent à un grand lac de leurs rivages : ils ferment la sortie du lac avec des filets composés de cordes d’é- corce d'arbre , et donnent ensuite la mort au cétacée, sans être forcés de combattre: DES B : | pubonel a écrit ue a 8 graisse K? foit pas es qu al 1 | attribuées à la franche ER Klein : gpèce deux variété i mée nord caper Gu SÍ — tès-aplati et autr plat, et à laquklie mordcaper occidental vationsapprendron acore, si elles soni doit les rapporter a quelque autre cause NAT U RELLp Fe tinte Plus ‘elle a un uloir lab WOn est facilem, leng Petit se andong Parven . E * il faut redouble y urne e ' t retourne T bondit , élève Sa m Vient furieux | chaloupe la plus ar, oup de queue lafi ; Cédant à des efo mt de fuir, emporta essé , entraîne jusqu le, et, malgrécepoé que lourd , nageart que les matelots, qui si dire, peuventàper entent sufoquer. la Norvège ont moi CO EN | ; pourse- saisi! duno : du e baleine s’engast ` di itissent à un g'a" i e ls ferment Ja sort! 2 e vomposes de co! onner tre forcés ce par i ; dd comb". DES BALEINES. 207 Duhamel a écrit qu’on lui avoit assuré que la graisse ou le lard du nordcaper n’avoit pasles qualités wmalfaisantes qu’on a attribuées à la graisse de la baleine franche. Au reste, Klein a distingué dans cette espèce deux variétés : lune, qu'il a nom- mée nordcaper ausiral, et dont le dos est très-aplati;etl’autre , dontle dos est moins plat, et à laquëlie il a donné le nom de nordcaper occidental. De nouvelles obser- vationsapprendrontsices variétés existent encore, si elles sont constantes, et si on A doit les rapporter au sexe, à l’âge, ou à quelque autre cause. 208 HISTOIRE NATURELLE LA BALEINE NOUEUSE*, C: cétacée a sur le dos, et près de la queue , une bosse un peu penchée en ar- rière, souvent irrégulière, mais dont la hauteur est presque toujours d'un tiers de mètre. Ce trait de conformation est un de ces caractères dont les séries lient, par des nuances plus ou moins sensibles, non seulement les familles voisines, mais en= core des tribus très-éloignées. Cette bosse * Balæna nodosa; Bunch whale, Humpback whale, par les Anglois; penvisch, par les Hol- landois ; p/lock fisck, par les Allemauds; balæna gibbosa , var. B.(Novæ Angliæ), Linné, édition de Gmelin; Brisson , regn. anim. p. 351, balæna giia unico prope caudam , Par Miss pisc. 2, p.12; pflokfisch, Anderson, Isl. p. 224; Cranz , Groenl. p. 146; Pre Tania l, phi- rt 2; Houttuyn , Nat se tampon, Bonnaterre, planches de À ne diobé die méthodique ; ¿d. édition Z, pe 493, de Bloch, publiée par R. R. Castel; Müll, Natur, pES P K ni commeno! ji manque à p yontrouvesur b établit un rappor pifres qui en ” quadrupèdes ov1 en sont pourvus. Les nageoires ] goueuse sont très- du bout du muse: miremeut très-pu On l'a vue dan Nuvelle-Anglete tralistes lui ont paroît qu’elle hab dlIslande, ainsi lAnérique, entre Labrador : STUREL TR N OUEvsp n dos, et près de 1 PEU penchée en y, lière, mais dani üG S d'un tiers de formation est und s séries lient, pards Oins sensibles, no S voisines, mais eu loignées. Ceite bo inch whale, Furnphad penoisch , par les Ho r les Allewauds; balen. Angliæ), Linné, édita. 1e tampon , Bo e méthodique; ; Mil Naw, , R. Caste DES BALEINES. 209 estun commencement de-cette nageoire qui manque à plusieurs cétacées, mais qu’on trouvesur beaucoup d’autres , et qui établit un rapport de plus entre les mam- mifères qui en sont dénués, et quelques quadrupèdes ovipares et les poissons. qui en sont pourvus. Les nageoires pectorales de la baleine noueuse sont très-longues , assez éloignées du bout du museau, et d’un blanc ordi- nairement très-pur. On l'a vue dans la mer qui baigne la Nouvelle-Angleterre, dont quelques na- turalistes lui ont donné le nom : mais il paroît qu’elle habite aussi auprès des côtes de l'Islande, ainsi que dansla Méditerranée d'Amérique, entre l’ancien Groenland et le Labrador; et peut-être faut-il rapporter à cette espèce quelques-uns des cétacées vus par le capitaine Colnett dans le grand Océan boréal, auprès de la Californie *. La baleine noueuse est peu recherchée par les pêcheurs. "F oyage du capitaine Colnett, Londres, 1798 18 210 HISTOIRE NATURELLE. LA BALEINE BOSSUE*. Crrre baleine a sur le dos cinq ou six bosses ou éminences. Ses fanons sont blancs, et, dit-on, plus difficiles à fondre que ceux de la baleine franche. Elle a d’ailleurs de très-grands rapports avec ce dernier cétacée. On l’a particu- lièrement observée dans la mer voisine de la Nouvelle-Angleterre. + Balæna gibbosa ; baleine à bosses; baleine ` à six bosses; scras whale , par les Anglois; knobbel-visch, knahbel-visch, par les Hollandois; knoten-fisch , par les Allemands ; balæna gibbosa, Linné, édit. de Gmelin ; éalæna bipinnis, gibbis dorsalibus sex, Brisson, Regn. anim. p.351,n.4; baleine à bosses, Bonnaterre, planches de l'En- cyclopédie méthodique; z4, Edition de Bloch; publiée par R. R. Castel; Erxleben, Mammal, p.610, n. 5; halœna gibbis vel nodis sex, ba- læna macra , Klein, Miss, pisc. 2, pe 13; knoten- fisch, oder knobbelfisch, Anders. isl. p. 225; id. Cranz, Groenland. p. 146; Houttuyn, Nat. Hist. 3, p. 488; Muller, Naturf. 1, p. 4933 Transaot. philosoph. n. 387, p. 258. SR | LES BALE D. LA BALEINO L gibbar habit actique , partic ! Voyez, à la tête ordres, genres et esp ile précède, et qui des cétacées, $ Balænoptera gii | > sch, par les A] . Hollandojs: py tinn fisk a .? fisk ONE; ror- hure & = D oS œ 5- œ D. en Le r3 — (e2 — A ÈS E> F. en 2 fd n R Groen; Plysa) T fin-fis is, Linné Lo sedit, TUREL TR ne me le dos ci Os ci i Foa nq où N + Ses fanons y) us diffci Ti s difficiles à fonde e franche, | très-grands rapp ée. On l'a partien. ns la mer voisine pl re, | 1leine à bosses; balin hale , par les Angis isch, par les Hollantoi, mands ; balæna gibu, alæna bipinnis, gib s 1405 80 er » Naturl- 1, P 387, Pe 298 a ESS = = Seea LES BALEINOPTÈRES :. LLA BALEINOPTÈRE GIBBAR ^. L: gibbar habite dans l'Océan glacial arctique , particulièrement auprès du 1 Voyez, à la tête de ce volume, le tableau des ordres, genres et espèces de cétacées, et Particle qui le précède, et qui est intitulé, Nomenclature des célacées. 2 Balænopiera gibbar; baleine américaine ; nnfisch, par les Allemands; vinvisch, par les Hoilandois; Finnfisk, par les Suédois; reidery en Laponie; ror-hual, finne-fisk, tue qual, stor-hval, en Norvége; Hunfubaks, en Islande; hunfubaks , ibid. (par opposition avec le uom de slettbakr, donné à la baleine franche, qui n’a pas de nageoire sur le dos ) ; skidis fiskar , nom donné en Islande aux cétacées qui ont des fanons, €t le ventre sans plis ; tunomlik , kepolak, kepokarsoac, en Groenland; fin-fish, par les Anglois; balæna physalus , Linné, édit. de Gmelin ; balerine gtbbar, 212 HISTOIRE NATURELLE Groenland. On le trouve aussi dans l'Océan atlantique septentrional.Ils’avance mème vers la ligne, dans cet Océan atlantique, au moins jusque près du trentième degré, puisque le gibbar est peut-être ce piri des anciens, dont Pline parle dans le cha- pitre 6 de son neuvième livre, et dont il dit qu'il pénètre dans la Méditerranée , et puisque Martens l’a réellement vu dans le détroit de Gibraltar en 1673. L'auteur de l'Histoire des péches des Hollandois dit . aussi que le gibbar entre dans la mer Méditerranée. Mais il paroît que dans Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodi- que ; cd. Fe de Bloch, publiée par R. Castel ; balæna fistulâ duplici in medio ante- riore re dorso exiremo pinna adiposé, Faun. Suecic. 5o; balæna, fistulâ in medio capite , tubero pinniformi in extremo dorsos Ariedi, geu. 77, syn, 107; halæna edentula , corpore strictiore , dorso pinnato , Raj. p. 9; vraie baleine ,. gibbar, Rondelet, Histoire des poissons, premiċre partie, livre 16, chapitre 8, édition de Lyon, 1558; balæna tripinnis, ventre lævt , Brisson Su anim. pe 352, n.9; Kleins Miss, pisc., 2, p. 13; Sibb. Scot. an. pe 295 Oth, Fabric, ka Groenland, p. 35. i pes BAL ? Océan grand mrigateurs etr jen il YO; tride. Ou peut ditrapporter au a à nageoire sui (olnett a vue ni dtes de Califon du golfe de Pan d l'équateur. Ci leurs très-bien à dtderelatif à l'E célacées , en trait tt avec ce que jour du gibba; gent les côtes Le gibbar peut Bsalongueur , sur, Son rx md ti à cen: D'ailleurs, M. | Memier mé € Cinqu: Mai quan U que la balei \ } Pipe 18 le chat ‘me livre réellement vu day ar en 16-3 9. L'aute es des Holland à, entre dans la my il paroît que dan! : l'Encyclopédie méthd! loch , publiée par RA duplici in medio a xziremo pinna adipi, læna , fistulâ in medi. ymai in estremo dort) 107; balæna edentil, Rai Fi -so pinalo , Rondelet ' ” Hisor t oepland ? Pe chapitre d DES BALEINOPTÈRES. 213 le grand Océan, moins effrayé par les navigateurs et moins tourmenté par les pêcheurs, il vogue jusque dans la zone torride. On peut croire, en effet, qu’on doit rapporter au gibbar la baleine {back ou à nageoire sur le dos, que le capitaine Colnett a vue non seulement auprès des côtes de Californie, mais encore auprès du golfe de Panama, ct par conséquent de l'équateur. Ce fait s’accorderoit d'’ail- leurs très-bien avec ce que nous ayons dit de relatif à l'habitation des très-grands cétacées , en traitant de la baleine franche, et avec ce que des auteurs ont écrit du séjour du gibbar dans les mers qui bai- guent les côtes de l'Inde. Le gibbar peut égaler la baleine franche par sa longueur, mais non pas par sa gros- seur. Son volume et sa masse sont très- inférieurs à ceux du plus grand des cé- tacées. + D'ailleurs, M. Olafsen , et M. Povelsen, premier médecin d'Islande, disent que le gibbar a quatre-vingts aunes danoises, ou plus de cinquante mètres, de longueur; mais que la baleine franche est longue de 214 HISTOIRE NATURELLE plus de cent aunes danoises , Où de plus de soixante-trois mètres *. Le dessous de sa tête est d’un blanc écla- tant; sa poitrine et son ventre présentent la méme couleur; le reste de sa surface est d’un brun que le poli et le luisant de la peau rendent assez brillant. L'ensemble de la tête représente une sorte de cône dont la longueur égale le tiers de la longueur totale. La nuque est marquée par uue dépression bien moins sensible que dans la baleine franche; la langue n’a pas une très-grande étendue; l'œil est situé très-près de l'angle formé par laréunion des deux mâchoires.Ch aque pectorale est ovale, attachée assez près de l'œil, et aussi longue quelquefois que le huitième ou le neuvième de la longueur du cétacée. : Les fanons sont si courts, que souvent leur longueur nesurpasse pasieur hauteur. * Voyage en Islande par MM. Olafsen et Povelsen, rédigé par ordre du roi de Danemarck, sous la direction de l'académie des sciences de Ccpenhague , et traduit par Gauthier de la Peyronie; tome III, page 230. 1 pES BALE | | ygs crus qui les p omme tordus les Qna écrit, avec ra | ontbleuâtres ; mais | rec l'auteur de p: pollandois, que leu lige, et qu'ils device de jaune. Vers l'extrémité p | lve cette nageoire tutes les baleinopti | huature des cétaci wns dont ils parta mgeoire dorsale di umt remarquée sı tiangulaire » Court | met, et haute d h ; 10 | u de la longueur : Le gibbar se a = A = I =? an v n ka S fan nOises + \ » Ou de cs Myy | ete représente we. | longueur égale}. otalc. La nuque «| ression bien moin | baleine franche: } `s - grande étendue ès de l'angle fomi x mâchoires. Chaqu ttachée assez prèst quelquefois quel ème de la longur! courts, que souye isse pas eur hauto >, par MM. Olafsen ré du roi de Dan y adémie des pe i 1 par Gauthier * La] ge 290: nemarh, » DES BALEINOPTÈRES. 215 Les crins qui les terminent sont longs, et comme tordus les uns autour des autres. On a écrit, avec raison, qne ces fanons sont bleuâtres ; mais on auroit dû ajouter, avec l’auteur de l'Histoire des péches des Hollandois, que leur couleur change avec l’âge, et qu'ils deviennent bruns et bordés de jaune. Vers l'extrémité postérieure du dos s'é- lève cette nageoire que l’on retrouve sur toutes les baleinoptères, et qui rapproche la nature des cétacées, de celle des pois- sons dont ils partagent le séjour. Cette nageoire dorsale doit être particulière- ment remarquée sur le gibbar : elle est triangulaire , courbée en arrière à son sommet, et haute du quinzième ou envi- ron de la longueur totale. Le gibbar se nourrit de poissons assez grands , sur-tout de ceux qui vivent en troupes très - nombreuses. Il préfère les gades , les scombres , les salmones , les clupées, et particulièrement les maque- reaux, les salmones arctiques et les ha- rengs, : ; J les atteint , les agite , les trouble , et 216 HISTOIRE NATURELLE lcs engloutit d'autant plus aisément , que, plus mince et plus délié que la baleine franche , il est plus agile et nage avec une rapidité plus grande. H lance aussi avec plus de violence, et élève à une plus grande hauteur, l’eau qu'il rejette par ses évents, et qui, retombant de plus haut, est entendue de plus loin. Ces mouvemens plus fréquens, plus prompts et plusanimés, paroissent influer sur ses affections habituelles , en rendant ses sensations plus variées, plus nom- breuses et plus vives. Il semble que, dans cette espèce , la femelle chérit davantage son petit, le soigne plus attentivement, le soutient plus constamment avec ses bras, le protège, pour ainsi dire, etcontre ses ennemis et contre les flots avec plus de sollicitude, le défend avec plus de cou- rage. Ces différences dans la forme, dans les attributs, dans la nourriture, montrent pourquoi le gibbar ne paroît pas toujours dans les mêmes parages, aux mémes épo- ques que la baleine franche. Elles peuvent aussi faire soupconner | des baleines. M: pes BALE acé! raisse MOINS rs-difficile à attei | dgereux de l'ati | lattre la baleine f | vantage; les coups s nageoires et sa . Arant que les Be | masse du plus gra: ttaffronter la ba | fachoient à la pê! | lpérience leur a | üficile de poursui i eau qu'il reje tte hy, tömb ptr > plus fré p fi Equens, y mes , paroissenting abituelles > CN rendy $ variées, plus m es. Il semble que, du melle chérit davay e plus attentivemai onstamment avec ak P - . f pur ainsi dire, etcot tre les flots avec pl end avec plus de o ans la forme, dansk nourriture, monté ne paroît pi rages, AUX mémes th . franche. ji assi faire soupe? DES BALEINOPTÈRES. 217 pourquoi ce cétacée a un lard moins épais, une graisse moins abondante. C’est cette petite quantité de substance huileuse qui fait que les pêcheurs ne cher- chent pas beaucoup à prendre le gibbar. Sa très-grande vîtesse le rend d’ailleurs très-difficile à atteindre. Il est même plus dangereux de l’attaquer, que de com- battre la baleine franche : il s’irrite da- vantage; les coups qu’il donne alors avec ses nageoires et sa queue, sont terribles. Avant que les Basques, redoutant la masse du plus grand des cétacées, osas- sent affronter la baleine franche, ils sat- tachoient à la pêche du gibbar : mais l'expérience leur apprit qu’il étoit et plus difficile de poursuivre et plus hasardeux de harponner ce cétacée que la première des baleines. Martens rapporte que des matelots d’une chaloupe pécheuse ayant lancé leur harpon sur un gibbar , lani- mal, fuyant avec une vélocité extréme ; les surprit, les troubla , les effraya au point de les empêcher de songer à couper la corde fatale qui attachoit la nacelle au harpon , et les entraîna sous un vaste Cétacées, L. 19 218 HISTOIRE NATURELLE banc de glaçons entassés , où ils perdirent la vie. ; Cependant on assure que la chair du gibbar a le goût de celle de l’acipensère esturgeon ; et dans quelques contrées, comme dans le Groenland, on fait servir à plusieurs usages domestiques les na- gcoires, la peau, les tendons et les os de ce cétacée. NATI REL assés | où il celle de es tendons et les 54h domestiques les q y A | | A 5 [an jo (A Ml 1 CA ai N N Ae | \ no | il OOOHH | ji) fl un WiN PEN (ul HI Kae a A LA (Hi | a ji MaS n |) RE i |) Haiti | AE ‘Ai o | À LL N WARN | ANRI ||. NEN {|| ll MRN ANNY | kr AOIN il il | WN | | \ WARNI || RNY Il \ Un | i il U | od Wn MNA | fi W NN {|| Wii LAN 4 AN ANNANN NN i A Ni h Wi AWN | | n | Wi Kii | ALL | AA vs | A 4 Kia | | W ej | N + La A WN 1 BALEINOP TERES Jubarte. |3. NARWAL lulgare: 2.BALEINOPTERE Museau ponÏlu 0 Fr pes BAL La jubarte se 1 Groenland ; on la tte contrée et l'I dans plusieurs au + Balænoptera j tulphur bottom , sur mérique septentrional: hafwreydus , hrafn- vengis fiskar , nom 4 délcées qui ont des fa plis sur le ventre ; bai de Gmelin ; balæna dorso extremo protub ure ” Ju La 7/2 Museau portw NOPTÈRES. 2r9 DES BALEI LA BALEINOPTÈRE JUBARTE*, L: jubarte se plaît dans les mers du Groenland ; on la trouve sur-tout entre cette contrée et l'Islande : mais on l’a vue dans plusieurs autres mers de l'un et de * Balænoptera jubartes ; vraisemblablement sulphur bottom , sur les côtes occidentales de l mérique septentrionale ; £eporkak, en Groenland; hrafu-reydus , hrafn-reydur, hrefna , en Finde: rengis fis kar, nom donné par les Islandois aux cétacées qui ont des fanons, et qui de plos ont des plis sur le ventre; balæna boops , Linné, édition de Gmelin; alena fistulâ pties in rostro y dorso extremo protuberantiä corne , Art. gen. 77, syn. 107 ; balæna tripinnis , ventre a rostro acuto, Brisson, Regn. anim. p. 355, n. 73 baleine jubarte, aN planches de Eney clopédie méthodique ; ¿d. édiéôn de Bloch, publiée par R. R. Castel ; jubartes , Klein, Miss. pisc. 2, p. 13; jupiterfisch, Anderson, Island. p. 220; Cranz, Groenland. p. 1463 Eggede, 41; Strome 298 ; Otho. Fabric. 36 ; Adel. 384; Muller, Zoolog. Dan, Prodrom. p» 8; Raj. Pisc. pag. 16. 220 HISTOIRE NATURELLE l'autre hémisphère. Il paroît qu’elle passe l'hiver en pleine mer, et qu’elle ne s'ap- proche des côtes , et n'entre dans les anses, que pendant l'été ou pendant l'automne. Elle a ordinairement dix-septou dix-huit mètres de longueur. Dans un jeune indi- vidu de cette espèce, décrit par Sibbald, et qui étoit tong de quinze mètres et un tiers, laci ès des bras étoit de sept mètres ; la tata: de la mâchoire inférieure, vers le milieu de sa longueur, d’un DA et demi; la longueur de l’ou- verture de la gueule, de trois mètres et deux tiers; la longueur de la langue, de deux metre ou environ; la déduire du bout du museau aux orifices des évents, de plus de deux mètres; la longueur des pectorales, d’un mètre et deux tiers: la largeur de ces nageoires, d’un demi-mètre; la distance de la nageoire du dos à la cau- dale, de près de trois mètres; la largeur de la caudale, de plus de trois mètres; la distance de lanus à l'extrémité de cette nageoire de la queue, de près de cinq mètres; et la longueur du balénas, de deux tiers de mètre. nat | pes BAL Le corps très-C rales, Se rétrí e d'un demi-mè Les orifices des d és l'un de lautre ue former qu'une devant decesorihc: le petites protubé La mâchoire inf œurte et plus étro: leil est situé au- langle formé par lèvres: l'iris Pr An. delà de |’ œil, on. C aai z Lesfanons Sontne t'ont Souvent qu’ Mgueur Na est gr is hérissé lus rec aa SA ‘ouverte. Qui se p n TURNOS paroît qu'ea | ; RoS r > et qu'elle ° Pa gueu, ; la longueur de l'a le, de trois mètre 4 >ur de la langue, à viron; la distanced 1x orifices des évent, ètres ; la longueur el ètre et deux tiers;b ires , d’un demi-mitt, geoire du dos à la ca sis mètres; la larg lus de trois mètres: !! à l'extrémité de oett eue, de près k 4 ueur du baléuës,” DES BALEINOPTÈRES. 22r Le corps, très-épais vers les nageoires pectorales , se rétrécit ensuite, et prend la forme d’un cône très - alongé, continué par la queue , dont la largeur, à son ex- trémité , n’est, dans plusieurs individus, que d’un demi-mètre. Les orifices des deux éveuts sont rappro- chés l’un de l’autre, au point de paroître ne former qu’une seule ouverture. Au- devant decesorifices, on voittroisrangées de petites protubérances très-arrondies. La mâchoire inférieure est un peu plus courte et plus étroite que celle d'en-haut. L'œil est situé au-dessus et très-près de langle formé par la réunion des deux lèvres; l'iris paroît blanc ou blanchâtre. Au-delà de l'œil, est un trou presque im- perceptible : c’est l’orifice du conduit au- itif, Les fanonssont noirs , etsicourts, qu'ils n’ont souvent qu'un tiers de mètre de longueur. La langue est grasse, spongieuse, et quelquefois hérissée d’aspérités. Elle est, de plus recouverte, vers sa racine, d’une peau lâche qui se porte vers le gosier, et 19 222 HISTOIRE NATURELLE paroîtroit pouvoir en fermer l’ouv erture, comme une sorte d’opercule. Quelquefois la jubarte est toute blanche. Ordinairement cependant, la partie supé- rieure de ce cétacée est noire ou noirâtre ; le dessous de la tête et des bras, très-blance i le dessous du ventre et de la queue, mar- bré de blanc et de noir. La peau , qui est très-lisse , recouvre une couche de graissè assez mince. Mais ce qu'il fautremarquer, c'est que, depuis le dessous de la gorge j usque vers lanus , la peau présente de longs plis longi- tudinaux, qui, le plussouvent , Se réunis- sent deux à deux vers leurs extrémités, et qui donnent au cétacée la faculté de dilater ce tégument assez profondément sillonné. Le dos de ces longs sillons est marbré de noir et de blanc : mais les inter- valles qui les séparent sont d’un beau rouge qui contraste, d'une manière très- vive et très-agréable à la vue, avec le noir de l’extrémité des fanons, et avec le blanc éclatant du dessous de la gueule , lorsque l'animal gonfle sa peau, que les plis s’ef- facent, et que les intervalles de ces plis relèvent et Fe ja jubarte tendoit pent lâche et pli où, saisisssan t les e nourrir , elle 01 aayale une gran németemps qu'ell Mais nous verrons mplère museau-poii ulier ont recu les | duveutre , ainsi si ìne grande exter On a remarqué l'eau par sesévents l que les cétacées qu h ne paroît ceper 0 'Percule, irte e ameh ee: 3 la Parties » f > QU e ine Couche de grai emarquer, c'est que, la gorge jusque ver e de longs plislong. souvent, serén | £s leurs extrémités, Í sétacée la faculté d assez profondément | ces longs sillons et lance : mais les inter ent sont d'ùn bu d'une manière trè à la vue, avec leot ons , et avec Jeblaut Je la gueule, ms au, que les P me itervalles de nié DES BALEINOPTÈRES. 223 se relèvent et paroïissent. On a écrit que la jubarte tendoit cette peau, ordinaire- ment lèche et plissée, dans les momens où, saisisssant les animaux dontelle veut se nourrir, elle ouvre une large gueule, et avale une grande quantité d’eau, en même temps qu'elleengloutitses victimes. Mais nous verrons, à l'article de la bazei- noptère museau-pointu , quel organe parti- culier ont reçu les cétacées dont la peau du ventre , ainsi sillonnée , peut se prêter à une grande extension. On a remarqué que la jubarte lancoit l'eau par ses éventsavec moins de violence que les cétacées qu’elle égale en grandeur: elle ne paroît cependant leur céder ni en force ni en agilité , au moins relativement à ses dimensions. Vive et pétulante, gaie même et folâtre , elle aime à se jouer avec les flots. Impatiente, pour ainsi dire, de changer de place, elle disparoît souvent sous les ondes , et s'enfonce à des profon- deurs d'autant plus considérables, qu’en plongeant elle baisse sa tête et relève sa caudale au point de se précipiter, en quel- que sorte, dans une situation verticale. 224 HISTOIRE NATURELLE Si la mer est calme, elle flotte endormie sur la surface de l'océan; mais bientôt elle se réveille, s’anime, se livre à toute sa vivacité, exécute avec une rapidité étonnante des évolutions très - variées, nage sur un côté, se couche sur son dos, se retourne , frappe l’eau avec force , bon- dit, s’élance au-dessus de la surface de la mer, pirouette, retombe, et disparoît comme l'éclair. Elle aime beaucoup son petit, qui ne l’abandonne que lorsqu'elle a donné le jour à un nouveau cétacée. On l’a vue s’exposer à échouer sur des bas-fonds, pour l'empêcher de se heurter contre les roches. Naturellement douce et presque familière, elle devient néanmoins furieuse si elle craint pour lui : elle se jette contre la chaloupe qui le poursuit, la renverse, et emporte sous un de ses bras la jeune jubarte qui lui est si chère. La plus petite blessure suffit quelquefois pour la faire périr , parce queses plaies de- viennent facilement gangréneuses ; mais alors la jubarte va très-fréquemment ex- pirer bien loin de l'endroit où elle a reçu S BALE 1. Pot DE nil ssezavant pour pe | peétacées enfonce les eaux. Lemâle et la fem nisentunis l’un à I’ :tforte. Duhame m1725 deux jubar wmble, etqui vrais _ mâle et femelle. La ie jeta des cris de ¢ dloupe, et d'un eurtrit et précipita tr Elles ne voulu: ‘quand l'une fut 4 Ea tux qui les, auront b es insp sean AA elle flott te en ès - ~ Vania, aas. sur son do eau avec force he as de la surface dela tombe, et disparoi up son petit, quin rsqu'elle a donné l cétacée. On l'a vu r sur des bas-font, se heurter contre lé nt douce et presque at néanmoins furieutt ai : elle se jette cont oursuit, la renvért, 1 de ses bras Ja jeme hè e * saihi pe arce queses pia“ DES BALEINOPTÈRES. 225 le coup mortel. Pour lui donner une mort plus prompte, on cherche à la frapper avec une lance derrière la nageoire pecto- rale : on a observé que si larme pénètre assezavant pour ee le _— intestinal, lecétacées’enfonce très-F Į tsous les eaux. Le mâle et la femelle de cette espèce pa- roissentunis l’un à l'autre paruneaffection très-forte. Duhamel rapporte qu’on prit en 1725 deux jubartes qui voguoient en- semble, etqui vraisemblablement étoient mâle et femelle. La première qui fut bles- sée jeta des cris de douleur, alla droit à la chaloupe, et d'un seul coup de queue meurtrit et précipita trois hommes dans la mer, Elles ne voulurent jamais se quitter; et quand l’une fut tuée, l’autre s’étendit sur elle et poussa d et Dncatables. : Ceux qui auront lu l'histoire de la ju- barte , ne seront donc pas étonnés que les Islandois ne la harponnent presque ja- mais : ils la regardent comme l’amie de Phomme; et mêlant avec leurs idées su- perstitieuses les inspirations du sentiment 5 terribles HISTOIRE NATURELLE et les résultats de l'observation, ils se sont persuadés que la divinité la créée pour 226 défendre leurs frêles embarcations contre les cétacées féroces et dangereux. Ils se plaisent à raconter que lorsque leurs ba- teaux sont entourés de ces animaux énor- mes et carnassiers , la Jubarte s'approche d'eux au point qu'on peut la toucher, s'élance sous leurs rames, passe sous la quille de leurs bâtimens , et, bien loin de leur nuire, cherche à éloigner les cétacées Q ennemis, et les accompagne jusqu’au mo- + 7 inent où , arrivés près du rivage, ils sont t à l’abri de tout danger *. boréal, mais encon , du salmone arctique 5 poissons. 7 £ e, par M. Olafsen, i : 2P proch + acey | l meci onte ecin s ete. traduit p ; lome JII, paged RE LÉ i oi Ge >. ii Éd nié Te ons Z: RELE TERE orgul ni dans Mediter annee’. NA AGE Mir rocep hale. 3. DAUPHIN CGlidiatur.. te LasrraTroN orc jeucoup plus rap + Balænoptera rorg ui: souffleur ; capido nydus , steype rey dur filar, nom donné par péente des plis; rorg dparles Groenlandois 4 3 dit, de Gmelin : balæn, tur, Cah, 1] | Royal Life d leur: p5] 1 Li PTT DES BALEINOPTÈRES. 227 LA BALEINOPTÈRE RORQUAL". L'uasrrarron ordinaire du rorqual est beaucoup plus rapprochée des contrées * Balænoptera rorqual ; rerqual à ventre can- nelé ; souffleur ; capidolio, par les Italiens; sterpe- reydus , steype reÿdur, par les [slandois ; rengis= Jiskar, nom donné par les Islandois aux cétacées qui ont des fanons, et dont le dessous du ventre présente des plis; rorgual, par les Norvégiens; id. parles Groenlandois ; balæna musculus , Linné, édit, de Gmelin ; balæna fistulé duplici in fronte, maxillé inferiore multo latiore , Artedi, gen. 78, syn, 107; Éalæna tripinnis, maxillam inferiorem rotundam et superiore multò latiorem habens, Sibbald; balæna tripinnis , ventre rugoso , rostro rotundo , Brisson, Regn. anim. pag. 06; Raj. Syn. pisc. p. 17; dansræ, balæna , etc. Ttalis capidolio, Bellon , A quat. p. 46; balæna Bellonii, Aldrovand. Pisc. p. 676; baleine rorgual, Bonna- terre, planches de Encyclopédie méthodique; id. Édition de Bloch , publiée par R. R. Castel; Oth. Fabric. Faun. Groenland. p. 39 ; Adel. 394; Mull. Prodrom. Zoolog. Dan. 49; Rorgual, Ascague pl. hist, natur, cul, HI, pe 4, pl 26 228 HISTOIRE NATURELLE tempérées de l’Europe, que celle de plu- sieurs autres grands cétacées. Il vit dans la partie de l'Océan atlantique septen- trional qui baigne l'Ecosse, et par consé- quent en decà du soixantième degré de latitude boréale; d’ailleurs, il s'avance jusque versle trente-cinquième, puisqu'il entre par le. détroit de Gibraltar dans la Méditerranée. Il aime à se nourrir de clu- pées, et particulièrement de harengs et de sardines, dont on doit croire qu'il suit les nombreuses légions dans leurs divers voyages, se montrant très-souvent avec ces bancs immenses de clupées, et dispa- roissant lorsqu'ils disparoissent. Il est noir ou d’une couleur noirâtre dans sa partie supérieure, et blanc dans sa partieinférieure. Sa longueur peut aller au moins jusqu’à vingt-six mètres; sa cir- conférence à onze ou douze, dansl’endroit le plus gros de son corps *. Une femelle, * MM. Olafsen et Povelsen disent, dans la relation de leur voyage en Islande ( tome III, page 231 de la traduction françoise), que le rorqual est le plus grand des cétacées, et a une longueur de plus de cent vingt aunes danoises, ou de plus DES B ALE mt parle Ascag! gètres de Jougueur praquelques-un es remarquables d'un pètres de long *. de quatre-vingts mètre fache qu'il faut rapp ia éé attribuée au re * Longueur de la n mètres el demi où envir Longueur de la langue Largeur de la langue, Distance du bout di uùtres un tiers ou À pet Longueur des nageoje m iers, -Cinquiè ; i q ême r puisqu it de Gibraltar rant très-souvent aw s de clupées, et disp disparoissent. l’une couleur noïritt érieure , et blanc dan . Sa longueur peut ale ingt-six mètres; sa o aA u douze, dansl endro! | COFPS *. Une femel, i dans l Povelsen disent, | (tome I, x ii 1e le ror que francoise de Le ja” es, OU dep’ en Islande cétacées, Et aunes danois f | È 1 DES BALEINOPTÈRES. 229 dont parle Ascagne , avoit vingt-deux mètres de longueur. La notesuivante don- nera quelques-u esdi ions les plus remarquables d’un rorqual de vingt-six mètres de long *. de quatre-vingts mètres. Mais c’est à la baleine franche qu'il faut rapporter cette dimension, qui wa été attribuée au rorqual que par erreur. * Longueur de la mâchoire inférieure, quatre mètres et demi ou environ. Longueur de la Jangue , un peu plus decing mètres, Largeur de la langue, cinq mètres. Distance du bout du museau à l'œil, quatre mètres un tiers ou à peu près. Longueur des nageoïees pectorales, trois mètres un tiers. Plus grande largeur de ces nageoires, cinq sixièmes de mètre, Distance de la base de la pectorale à l’angle formé par la réunion des deux mâchoires, un peu plus de deux mètres, Longueur de la nageoïre du dos, un mètre, Hauteur de cette nageoire, deux tiers de mètre. Distance qui sépare les deux pointes de la cau- dale, un peu plus de six mètres. Longueur du balénas, un mèire deux tiers. Distance de l'insertion du balénas à lanus, un mètre deux tiers, 20 230 HISTOIRE NATURELLE La mâchoire inférieure du cétacée que nous décrivons , au lieu de se terminer en pointe, comme celle de la jubarte, forme une portion de cercle quelquefois foible- ment festonnée; celle d’en-haut, moins longue et beaucoup moins large, s'em- boîte dans celle d’en-bas. La langue est molle, spongieuse, etre- couverte d’une peau mince. La base de cet organe présente de chaque côté un muscle rouge et arrondi , qui rétrécit len- trée du gosier, au point que des poissons un peu gros ne pourroient pas y passer. Mais si cet orifice est très-étroit, la capa- cité de la bouche estimmense: elle s'ouvre à un tel degré, dans plusieurs individus de l'espèce du rorqual , que quatorze hommes peuventsetenir debout dans son intérieur, et que, suivant Sibbald, on a vu une chaloupe et son équipage entrer dans la gueule ouverte d’un rorqual échoué sur le rivage de l'Océan. On pourra avoir une idée très-juste de la forme et de la grandeur de cette bouche énorme, en jetant les yeux sur les dessins que nous avons fuit graver, et u de se tery $ le la Jubarte quelque >. SPongieuse, etre. mince. La base à de chaque côté un idi , qui rétrécit l'en. int que des boisson roient pas y passer, t très-étroit, la capa minense : elle s'ouvre lusieurs individusde ue q uatorze hommes at dans son intérieur, bald, on a vu ui ipage entrer dans rorqual échoué sut une idée très- justé deur de cett yeux s! j el a gran jetant les grave! ayons fait "4 Tete osseuse dune BALEINOPT ER Rorqual. » nt li tt pe es côtes de ons rep‘ ar a ation des fanons opère. Ces fanons sont Je plus souvent zti pus d'un mètre de tiers de mètre de | même auprès du wzeou dix-sept ce ttdont la hauteur timètres; mais ces terminés par des ¢ noirs et inégaux, L'œil est situé a langle que former unissant; et con ture est très- deux m line hau âchoir es gle des de Que le bout de ri ux lè du mı 3 est pre l'œil Se tr: DES BALEINOPTÈRES. 23r qui représentent la tête d’un rorqual pris sur les côtes de la Méditerranée , et dont nous allons reparler dans un moment. Ces mêmes dessins montrent la confor- mation des fanons de cette espèce de balei- noptère. Ces fanons sont noirs et si courts , que le plus souvent on n’en voit pas qui aient plus d’un mètre de longueur , et plus d’un tiers de mètre de hauteur. On en trouve même auprès du gosier qui n'ont que seize ou dix-sept centimètres de longueur, et dont la hauteur n'est que de trois cen- timètres ; mais ces fanons sont bordés ou terminés par des crins alongés, touffus, noirs et inégaux. L'œil est situé au-dessus et très-près de l'angle que forment les deux lèvres en se réunissant; et comme la mâchoire infé- rieure est très-haute, que la courbure des deux mâchoires relève presque toujours l'angle des deux lèvres un peu plus haut que le bout du museau, et que le dessus de la tête, même auprès de l'extrémité du museau, est presque de niveau avec la nuque , l'œil se trouve placé si près du 232 HISTOIRE NATURELLE sommet de la tête, qu’il doit paroître très-souvent au-dessus de l’eau , lorsque le rorqual nage à la surface de l'océan. Ce cé- tacée doit donc appercevoir très-fréquem- ment les objets situés dans l'atmosphère, sans que les rayons réfléchis par ces objets traversent la plus petite couche aqueuse, pour arriver jusqu’à son œil, pendant que ces mêmes rayons passent presque tou- jours au travers d’une couche d’eau très- épaisse pour parvenir jusqu’à l'œil de la baleine franche, du nordcaper, du gib- bar, etc. L'œil du rorqual admet donc des rayons qui n’ont pas subi de réfraction, pendant que celui du gibbar , du nordca- per, de la baleine franche, n'en recoit que de très-réfractés. On pourroit donc croire, d’après ce que nous avons dit en traitant de l'organe dela vue de la baleine franche, que la conformation de l'œil n'est pas la même dans le rorqual que dans la baleine franche, le nordcaper, le gibbar ; on pourroit supposer, par exemple , que le cristallin du rorqual est moins sphérique que celui des autres célacées que nous venons de nommer : mais l'observali0 précis montré de IVOU: ye nous pot rorqual est plus celui de la balein et du nordcaper. D'après la positi n'est pas surpret irents soient , da g — 5 | décrivons , três-pri | Ces orifices sont p potubérance pyra Le corps est très- comme , à partir w descend d'un e dela queue, et de Cônes qu'il sde l’ y» Paroïy, € l'eau, lorsque] ace de l'océan Ce ; Le cé. ite couche aqueuse On œil, pendant que | assent presque ton. 1e couche d’eau tr. r jusqu’à l'œil de l nordcaper, du gib | ‘qual admet donc des subi de réfraction, 1 gibbar , du nordea franche, n'en recoit ;. On pourroit donc Le nous avons dit en Le la vue de la baleme . fa mformation de l'œil | dans le rorqual qi ordcapt'; che, le noracap À 02 rroit suppose je , du rog" į des autt“ | ristalli que celu renons de DES BALEINOPTÈRES. 233 mais l'observation ne nous a encore rien montré de précis à cet égard ; tout ce que nous pouvons dire, c’est que l'œil du rorqual est plus grand à proportion que celui de la baleine franche, du gibbar et du nordcaper. D'après la position de l’œil du rorqual, il n’est pas surprenant que les orifices des évents soient, dans le cétacée que nous décrivons, très-près de l'organe de la vue. Ces orifices sont placés dans une sorte de protubérance pyramidale. Le corps est très-gros derrière la nuque; et comme, à partir de la sommité du dos, on descend d’un côté jusqu’à l'extrémité de la queue, et de l’autre jusqu’au bout du museau, par une courbe qu'aucune grande saillie ou aucune échancrure n’in- terrompt, on ne doit appercevoir qu’une vaste calotte au-dessus de l'océan, lorsque le rorqual nage à la surface de la mer, au lieu d'en voir deux, comme lorsque la baleine franche sillonne la surface de ce même océan. L'ensemble du rorqual paroît donc com- posé de deux cônes réunis par leur base, 20 HISTOIRE NATURELEE et dont celui de derrière est plus alongé que celui de devant. Les nageoires pectorales sont lancéo- lées, assez éloignées de louverture de la gueule, et attachées à une hauteur qui égale presque celle de l’angle des lèvres. Nous n’avons pas besoin de faire voir com- ment cette position peut influer sur cer- taines évolutions du cétacée *. La dorsale commence au-dessus de l’ou- verture de lanus. Elle est un peu échan- crée, et se prolongesouventparune petite saillie jusqu'à la caudale. Cette dernièrenageoire se divise en deux lobes; et chaque lobe est échancré par derrière. La couche de graisse qui enveloppe le rorqual, a communément plus de trois décimètres d'épaisseur sur la tête et sur le cou; mais quelquefois elle n’est épaisse 234 que d’un décimètre sur les côtés du cé- tacée. Un seul rorqual peut donner plus de cinquante tonnes d'huile. Lorsqu'un * Rappelez ce que nous avons dit de la natation de la baleine franche. „dividu de 7 relque golfe de la yi rès-étroite » © pagne, de la fert Je manière que le échapper dans K | my coups de lani À jest alors assailli bientôt forcé de st Tout le dessous « mqu’au nombril , tudimaux , dont la ment de cinq ou s wt séparés l’un de ulle égal, ou prese ' . | ln de ces sillons ii “Ptembre l Ullono d n ae A T U 1ère e RELER St | uş o “a: Ont lance s 0. e€ | Ouverture de] | cétacée *, | ce au-dessus de l'ou | e est un peu échan. >uvent par une petite dale. oire se divise en deux be est échancré par sse qui enveloppe le ément plus de trois ir sur la tête etsurle pis elle n’est épaist sur les côtés du cé- al peut donner pi s d'huile. Lorsquul jų de la patallo! S avons d l DES BALEINOPTÈRES. 235 individu de cette espèce s'engage dans quelque golfe de la Norvége dont l'entrée est très-étroite, on s'empresse, suivant Ascagne, de la fermer avec de gros filets, de manière que le cétacée ne puisse pas s'échapper dans l'océan, ni se dérober aux coups de lance et de harpon dont il est alors assailli, et sous lesquels il est bientôt forcé de succomber. Tout le dessous de la tête et du corps, jusqu’au nombril , présente des plis longi- tudinaux , dont la largeur est ordinaire- ment de cinq ou six centimètres, et qui sont séparés l’un de l’autre par un inter- valle égal, ou presque égal, à la largeur d’un de ces sillons. On voit l’ensemble formé par ces plis longitudinaux remonter de chaque côté, pour s'étendre jusqu’à la base de la nageoire pectorale. Ces sillons annoncent l’organeremarquable que nous avons indiqué en parlant de la jubarte, et dont nous allons nous occuper de nouveau dans l’article de la baleinoptère museau- pointu, En septembre de l’année 1692, un ror- quallong de vingt-six mètres échoua près 236 HISTOIRE NATURELLE du château d'Abercorn. Depuis vingtans, les pêcheurs de harengs , qui le reconnois- soient à un trou qu’une balle avoit fait dans sa nageoire dorsale, le voyoient sou- vent poursuivre les légions des clupées. Le 30 ventose de l’an 6 de l'ère françoise, un cétacée de vingt mètres de longueur fut pris dans la Méditerranée sur la côte occidentale de l’île Sainte-Marguerite, municipalité de Cannes, département du Var. Les marins le nommoient souffleur. Le citoyen Jacques Quine, architecte de Grasse, en fit un dessin , que le président de l’administration centrale du départe- ment du Var envoya au Directoire cxé- cutif de la République. Mon confrère le citoyen Révellière-Lépaux, membre de l'Institut national, et alors membre du Directoire, eut la bonté de me donner ce dessin, que J'ai fait graver; et bientôt après , les fanons, les os de la tête et quelques autres os de cet animal ayant été apportés à Paris, je reconnusaisément que ce cétacée appartenoit à l'espèce du rorqual. rest à cette même espèce, qui pénètre TUREL TE . De P Uis y; "Stans, erranée sur laat Côte ainte- Marguerite , département du RER souffleur, aime, architecte de 1, que le président ntrale du départe- au Directoire cxé- Mon confrère le paux, membre de alors membre du té de me donner ce zraver; et bientôt $ Os de Ja tete et cet animal ayant us aisément l'espèce dll reconn enoit à ètre - i pén SpèÈce, qui P Pre Rrtebres d'une BALEINOPTERE Rorguul| 2.Fanons d'une BALBINOPTERE Rorqual| pes BALE méditerrané qusla À e qi artie de ce 4 ut P aturalistes ur balei. paucoup € Fr pne des anciens a aux, formés par l; mits, dont les uns à Wleine franche , et maurorqual , ou à 1 riphale, Daléchamp, saya niste, mort à Lyon we de ses notes sur | qi avoit vu et q krivage de la Méd lntpellier, 11 donn acée: mais il par tal qu'il avoit obse “Blenarurm | pla ua et maliculatim Siriata Mean. n. | DES BALEINOPTÈRES. 237 dans la Méditerranée, qu’il faut rapporter une partie de ce qu’Aristote et d’autres anciens naturalistes ont dit de leur mysti- cetus et de ieur baleine. Il sembleroit qu'à beaucoup d'égards le zzysticelus et la ba- leine des anciens auteurs sont des êtres idéaux , formés par la réunion de plusieurs traits, dont les uns appartiennent à notre baleine franche, et les autres au gibbar, ou aurorqual, ou à notre cachalot macro- céphale. Halecnamp, savant médecin et natu- raliste, mort à Lyon en 1588, parle , dans une de ses notes sur Pline *, dre cétacée qu’il avoit vu, et qui avoit été jeté sur le rivage de la Méditerranée , auprès de Montpellier. Il donne le nom RE ce cétacée ; mais il paroît que c’est un ror- qual qu'il avoit observé. * Balænarum plana et levis cutis est, ORCARUM canaliculatim striata, qualem vidimus in littus ejectam , prope Monspesulum. ( Note de Dalé- champ, sur le chapitre 6 du livre IX de Pline, édition de Lyon, 1606.) 233 HISTOIRE NATURELLE LA BALEINOPTERE MUSEAU-POINTU *. D» toutes les espèces de baleines ou de baleïnoptères que nous connoissons , celle quenousallons décrire estla moins grande. * Balænoptera acuto rostrata ; pike-headed whale, par les Anglois; andarna fia, par les Islandois; rengis fiskar, nom donné par les Islan- ois aux cétacées qui ont des fanons, et dont le dessous du ventre présente des plis; rebbe hual, par les Norvégiens ; dogling, par les habitans de l'île de Hors balæna rostrata, Linné, édit, de melin; alea bec, Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie Fous id, Édition de Bloch, publiée par R. astel; balæna rostrata , mi- nima , rostro Dr et acutissimo, Müller, Zovlog. Dan. Prodrom. p. 7, n. 48; balæna ore rostralo , balæna tripinnis edentula minor, rostro parvo; N Miss. pisc. 2, p. 135; Otho Fabri- cius, Faun. R P. 40; ae Transact, philosoph, 1787. de baleines ou de Onnoissons , celle stla moins grande strata ; pike-headel indarna fia, par le m donné par les Islan les fanons, et dont le les plis; rebbe hual, 2 g, par les habitans de frata, Linné, édit. de onnaterre, planches de id. Édiüion de Bloch, Lalæna rostrata , mi- | acutissimo » Müller, n. 48; éalæna ort 7 ? iro dentula minor, r0$ T 13; Otho Fabii Transact Hunter, DES BALE ‘elle ne | La qu ell , hpit ou in pris (herbourg 1 ‘avoit q „s de longueur droit le plus 810: trois mètres. La toit longue de pré: enbas, d'un mèt) Es = myiron ; ce qui SAT writ des dimension Dans l'individu de pr le cèlèbre Hun tteégaloit en effet lla longueur tota Silon considère lz pintu dottant su! mble formé par Misenter une # 'un côté ce tÜnetrès-é i arete gui; re Ova Roi, reli > Cts'é large Pour un la nag scrite a oi de à e Manu tr DES BALEINOPTÈRES. Îl paroît qu’elle ne parvient qu’à une lon- gueur de huit ou neuf mètres, Un jeune individu pris aux environs de la rade de Cherbourg n’avoit que quatre mètres deux tiers de longueur *. Sa circonférence à l'endroit le plus gros du corps étoit à peine de trois mètres. La mâchoire supérieure étoit longue de près d’un mètre, et celle 239 en-bas, d’un mètre et un septième ou environ; ce qui s'accorde avec ce qu’on a écrit des dimensions ordinaires de la tête. Dans l'individu de cette espèce disséqué par le cèlèbre Hunter, la longueur de la tête égaloit en effet le S ou à peu près de la aroa totale. Si l’on considère la baleinoptère museau- pointu flottant sur son dos, on voit l'en- semble formé par le corps et la queue présenter une figure ovale très-alongée. D'un côté cet ovale se termine par un cône très-étroit, relevé longitudinalement en arėte, et s’élargissant à son extrémité pour former la nageoire de la queue; de * Note manuscrite adressée à Lacepède par le citoyen Geoffroi de Valogne, ehservateur très, éclairé, 240 HISTOIRE NATURELLE l’autre côté, et vers l'endroit où sont pla: cés les bras, il est interrompu et se lie avec un autre ovale moins alongé, irré- gulier, et que compose le dessous de la tête. Les deux mâchoires sont pointues; et c’est de cette forme que vient le nom de museau-poirtu donné a l'espèce dont nous nous occupons. La mâchoire supérieure est non seulement moins avancée que celle d'en-bas, mais beaucoup moins large : elle est très-alongée; et l’on peut avoir une idée très-exacte de sa véritable forme, en examinant une des planches sur lesquelles nous avons fait graver les dessins précieux que sir Joseph Banks a bien voulu nous envoyer. La pointe qui termine par-devant la mâchoire d’en-bas, est l'extrémité d’une arête longitudinale et très-courte, que l’on voit sur la surface inférieure de cette mâchoire. Le gosier a très-peu de largeur. Les nageoires pectorales sont situées vers le milieu de la hauteur du corps; elles paroïssent au-dessus ou au-dessous lautre d'apres © pks a bien voulu 1 | Ja dorsale s'élève j ; peu près; elle ju échancrée par la nageoire de li Cette dernière nage ihes, dont lecôté po ‘iquisont séparés l` ilancrureétroite , x les naturalistes o Hinter , que la b: Patu, dans laquel] es sont Pointues: que vient Je not i a l'espèce dontn mâchoire sa ptik ; ure moins avancée que is beaucoup miaii ongée; et l’on peut xacte de sa véritable it une des planche avons fait graver le > sir Joseph Banks a oyer. mine par-devant la »st l'extrémité d'une et très-courte, qie „e inférieure de cette a de largeur. torales sont situées hauteur du corps; u au-dess0i essus O DES BALEINOPTÈRES. 241 de ce point, suivant que le grand réser- voir dont nous allons parler est plus ou moins gonflé par l'animal; et voilà d'où vient la différence que l’on peut trouver à cet égard entreles deux figures que nous avons fait graver, l’une d’après M. Hunter, et l’autre d'après les dessins que sir Joseph Banks a bien voulu nous faire parvenir. La dorsale s'élève au-dessus de lanus ou à peu près; elle est triangulaire, un peu échancrée par derrière, et inclinée vers la nageoire de la queue. Cette dernière nageoirese divise en deux lobes, dont lecôté postérieur est concave, et qui sont séparés lun de l’autre par une échancrureétroite , mais un peu profonde. Les naturalistes ont appris du célèbre Hunter, que la baleinoptère museau- pointu, dans laquelle on trouve quarante- six vertèbres, a un large œsophage etcinq estomacs; que le second de ces estomacs est très-grand et plus long que le premier ; que le troisième est le moins volumineux des cinq; que le quatrième est aplati et moins grand que les deux premiers; que le cinquième est rond et se termine par le 21 24 HISTOIRE NATURELLE pylore; que les intestins grêles ont cinq fois la longueur entière du cétacée; que la baleinoptère museau-pointu a un cœ- cum comme la baleine franche , et que la longueur de ce cœcum et celle du colon réuniessurpassent la moitié de la longueur totale. Les fanons sont d'une couleur blan- châtre; ils ont d’ailleurs très-peu de lon- ‘ueur. Le milieu du palais représente une sorte de bande longitudinale très-relevée dansson axe, un peu échancerée de chaque côté, mais assez large même vers le mu- seau, pour que le plus grand des fanons qui sont disposés un peu obliquement sur les deux côtés decette sorte de bande, surpasse de très-peu par sa longueur le tiers de la largeur de la mâchoire d'en- haut *. Au reste, ces fanons sont triangulaires, et hérissés, sur leur bord inférieur, de crins blanchâtres et très-longs ; ils ne sont séparés l’un de l’autre que par un très» ` petit intervalle : leur nombre peut aller, * Voyez les planches que nous avons fait graver d’après les dessins envoyés par sir Joseph Bankse e côté, à ( roy de eure, mal, dans p! y soulève, SE got tend et dépasse le [e dessous de la t piere du corps € alsée; les plis sont | les, et l'on en voi doorps, depuis t Tantre, Ces plis disparois “tendue , et la pes Intervalle nécessai ment de l'organe ons annoncé. Cet Not e Com . Vars, muniquée d'une couleur blan. lleurs très-peu de lon. 1 palais représente ue | Bitudinale très-releré 'u échanerée de chaque rge même vers le myu plus grand des fanon un peu obliqueme de cette sorte de bande, eu par sa longueur k de la mâchoire d'er ous sont triangulaires, | ‘ur bord inférieur, t t très-longs ; ils ne pe ar un te utre que p alles ur nombre peu! es que nous avo a pks yyés par Sir Joseph Ba 15 fait go | DES BALEINOPTÈRES. 243 de chaque côté, à deux cents, suivant le citoyen Geoffroy de Valogne *. La langue épaisse et charnue, non seu- lement recouvre toute la mâchoire infé- rieure, mais, dans plusieurs circonstances, se soulève, se gonfle, pour ainsi dire, s'étend et dépasse le bout du museau. Le dessous de la tête et de la partie an- térieure du corps est revêtu d’une peau plissée ; les plis sont longitudinaux, paral- lèles , et l’on en voit dans toute la largeur du corps, depuis une pectorale jusqu’à l’autre. Ces plis disparoissent lorsque la peau est tendue , et la peau en se tendant laisse l'intervalle nécessaire pour le développe- ment de l'organe particulier que nous avons annoncé. Cet organe est une grande poche ou vessie (en anglois, bladder), placée en partie dans l’intérieur des deux branches de la mâchoire inférieure, et qui s'étend au-dessous du corps. On peut juger de sa position, de sa figure et de son étendue, en jetant les yeux sur une des * Note communiquée à Lacepède par le citoyen Geoffroy. 244 HISTOIRE NATURELLE gravures que j'ai fait faire d’après les des- sins envoyés par sir Joseph Banks. Cette poche, quisetermine par un angle obtus, a au moins une largeur égale à celle du corps. Sa longueur, à compter du gosier , égale la distance qui sépare ce même go- sier du bout de la mâchoire supérieure. . Suivant une note écrite sur un des des- sins que nous venons de citer, le cétacée peut gonfler cette poche au point de lui donner un diamètre de près de trois mètres et demi , lorsque la longueur totale de la baleinoptère est cependant encore peu considérable. L’airatmosphérique que l'a- nimal recoit par ses évents, après que ces mêmes évents lui ont servi à rejeter l’eau surabondante de sa gueule, doit pénétrer dans cette grande poche et la développer. Cet organe établit un nouveau rapport entre les poissons et les cétacées. On doit le considérer comme une sorte de vessie natatoire, qui donne une grande légèreté à la baleinoptère, et particulièrement à sa partie antérieure, que les os et la gros- seur de la tête rendent plus pesante que les autres portions de l'animal. DES BALI peut-être Cepen | qelque autre usag moit trouvé des pe jair des cétacées ; ( ndre que de la po: knoptère museau- dela jubarte , etc. Aureste, la plac ugane peuvent sery mène rapporté pa ubile anatomiste « lu de l'espèce que ur le Dogger-banc4 mètres, les mâc prun accident dont point que la tête. |“ volum ; ncer, k “lle Supérierité d crite sur un des des. > de citer, le cétacé che au point de li le près de trois mètre longueur totale de la vendant encore peu mosphérique quel syents, après que ces t servi à rejeter l'eau gueule , doit pénétrer che et la développer un nouveau rapport les cétacées. On dot | i plus pes je l'animal. DES BALEINOPTÈRES. 245 Peut-être cependant cet organe a-t-il quelque autre usage : car on a écrit qu’on avoit trouvé des poissons dans le réservoir à air des cétacées; ce qui ne devroit s'en- tendre que de la poche gutturale de la ba- leinoptère museau-pointu, du rorqual, de la jubarte , etc. Au reste, la place et la nature de cet organe peuvent servir à expliquer le phé- nomène rapporté par Hunter, lorsque cet habile anatomiste dit que dans un indi- vidu de l'espèce quenousexaminons, pris sur le Dogsger-banck, et long de près de six mètres, les mâchoires se tuméfièrent par un accident dont onignoroitla cause, au point que la tête, devenue plus légère qu'un pareil volume d’eau, ne pouvoit plus s'enfoncer. Cette supérierité de légèreté que la ba- leinoptère museau-pointu peut donner à sa tête, rend raison en partie de la vitesse avec laquelle elle nage. On a observé en effet qu’elle voguoit avec une rapidité extraordinaire. Elle poursuit avec tant de célérité les salmonesarctiquesetles autres poissons dont elle se nourrit , que , pressés 21 246 HISTOIRE NATURELLE par ce cétacée, et leur fuite n'étant pas assez prompte pour les dérober au colosse dont la gueule s'ouvre pour les engloutir , ils sautent et s’élancent au-dessus de la surface des mers; et cependant sa pesan- teur spécifique est peu diminuée par sa graisse. Son lard est très-compacte, et fournit peu de substance huileuse. Les plis qui annoncent la présence de cette utile vessie natatoire, sont rouges, ainsiqu’une portion dela lèvre supérieure, et quelques taches nuageuses, mêlées comme autant de nuances très-agréables au blanc de la partie inférieure du céta- cée. La partie supérieure est d'un noir foncé. Les pectorales sont blanches vers le milieu de leur longueur, et noires à leur base, ainsi qu’à leur extrémité. LesGroeulandois , pour lesquels la chair de ce cétacée peut être un mets délicat, lui donnent souvent la chasse : mais sa vitesse les empêche le plus souvent de l’approcher assez pour pouvoir le har- ponner; ils l’attaquent et parviennent à le tuer en lui lançant des dards. On le rencontre non seulement auprès gs BALE u Groe D le golfe britanniq nalde France et ndiyidu de cette € 1791, AUX environs bourg *; etmon céli Rochon, de l'Inst once qu'on vient individu de la mên Au milieu de plu féquente, la balein 2a ememi redou rops, qui s'élane Nais elle peut l'app Ê l'éviter avec plu heurs autres cétacé er : Fante, L'œil Ova 'N | 0e m = le, anuscrite du ance huileuse. cent la présence de atoire , Sont rouges, lelalèvre su Périeure, nuageuses, mélés 1ances très-agréable e inférieure du céta rieure est d'un nor s sont blanches ves pngueur, et noires à , leur extrémité. pour lesquels la chair étre un mets délicat, t la chasse : mais “ at des dards. aupié DES RALEINOPTÈRES. 247 des côtes du Groenland et de l'Islande, mais encore auprès de celles de Norvège; on l’a vu aussi dans des mers beaucoup moins éloignées du tropique. Ileutre dans le golfe britannique. Il pénètre dans le canal de France et d'Angleterre. Un jeune individu de cette espèce échoua, en avril 1791, aux environs de la rade de Cher- bourg *;etmoncélèbreconfrèrelecitoyen Rochon, de l’Institut national, wan- nonce qu’on vient de prendre à Brest un individu de la même espèce. Au milieu de plusieurs des mers qu’elle fréquente, la baleinoptère museau-pointu a un ennemi redoutable dans le physétère microps, qui s’élancesur elle etla déchire. Mais elle peut l'appercevoir de plus loin, et l'éviter avec plus de facilité que plu- sieurs autres cétacées; elle a la vue très- percante. L’œil ovale, et situé à peu de distance de l’angle de réunion des deux mâchoires, avoit près d’un décimètre de longueur, dans l'individu de cinq mètres * Note manuscrite du citoyen Geoffroy de Va~ logue. HISTOIRE NATURELLE. ou environ observé et décrit par le citoyen Geoffroy de Valogne. MM. Olafsen et Povelsen assurent que l'huile des baleinoptères museau-pointu que l’on prend dans la mer d'Islande, est très-fine, s'insinue facilement au travers des pores de plusieurs vaisseaux de bois ou même d'autre matière plus compacte, et produit des effets très-salutaires dans les enflures, les tumeurs et les inflamma- tions *. 248 * Voyage en Islande, traduit par M.Gauthier de la Peyronie ; tome III, page 234. Fin du tome premier. free MUSSS anan A Aa D «| URAL H BA PAA I icles conten ti JrerTISSEMEN quelques planches -Wg générale des c hszeau des ordi de cétacées, 39. hs BALEINES, ! Ia baleine franehe, 14 | l baleine nordcaper , la baleine noueuse S la baleine bossue, 27 Us BALEINOPTÈ l bileinoptère gibbar a ba emoptère jubarte è baleino k baleino ptere rorqua ptere Musea | a IMPRIMER] ITS Vaisseaux de boj tière plus compacte, très-salutaires dan eurs et les inflamma. s traduit par M.Garthin IT, page 234. me premier. aVer f TABES Des articles contenus dans ce volume. EEE t ÅvERrTISSEMENT et explication de quelques planches , page v Vues générale des cétacées, 1. Tagceau des ordres, genres et espèces de cétacées, 39. Les BALEINES, 55. La baleine franehe, ibid. La baleine nordcaper, 198. La baleine noueuse, 208. La baleine bossue, 210. Les BALEINOPTÈRES, 211. La balemoptère gibbar, ibid. La balemoptère jubarte, La baleinoptère rorqual, La baleinoptère museau- i 238. DE LIMPRIMERIE DE PLASSAN. X ERZ D3 D. » PRES Éd > S A DP >q > DD Io a DA DR? PDP) > $ Re > > HT es F D D > > X M À Re $7 SAY INAN UE a IMIN > D ES F } +. S3 FE > >> = SE D X y: DU CERF A V 552% »> DE Soi D 1202 FE Sir | RS ae | w y FUVUV à f | UNE TN SA X y VUNG. Nec YA V9 AVA | CC A 1 Ty ae hd À (V1 AAC I) 1% Ÿ V UV Fer 7 V9 Ÿ W 4 VV N 9 viy < IvA US AE ) ) D ) })> >) > D »3D) \)DD DID» ) Bo IMM AANA : ; LE ae || 1 N N Kis d HAAA AN ANAA di SINANA LIES EU ES SENS SEM YU 1 MAINAAS LUNA MA EMMA AMP Y ks AM E AAAA IIVI EE SS ESES = A 9 "e é à TA CA = LES hd re ire 5 $ | A 5 AAAS AAAA saiw ad V A IIS TL DA. Spa DD 5) 7 D Po 33: D ; D p) WD; pis : DDD 1 F5 = 2 z D D Ar ÈN DD > ? » DD 72 D. Se > DD? Ioe es 23 D LE DA LR A s DDD. > 323? >$ sn 3> I #1 F ne 2 S >D » A >» D D: ») 1 CPR >>> »») 3: n>»> >} ai >> 2) :} o Aa D» M 2 2 A D DD OD 72 7 5» DDI 2 D DD 2 À » DD ) A P DD ) } : k ` » » 2 < 22 4: D D 2 \ 2 n Ep à 5 a ss DORE, Te zoei - K ” x D e + F. SAL A Tu dp j z E AT ; £ s k “ ; ` TEA PENA Ex he ss ri