LP k 4 a Y BENS ; Hein s ; s pi Y # D RAR CS | RE LAS Ga i FAR à TE ie DE ue a ` € Me UT + SAP TFUE “ f i iF: 4 5 Ce AIN y € f ere) jet j é yetta A a E AE ASNA TC de = MORT € TRUE ra ES az MQ C sS z ce vs nE Ei : < ; ; 1e 34 à: ES K < ss ; E Lie CaL2Ë ar... AIR n MA 4 à fl à A 4 A aA A A APA A AA AAA AA A e AA" OT à MAARÂRARARARATA A AR ANA AAA PS AAAA AAN A A «i AAA AA A à ZA" RAR ANAN, A AA A AAAA AAA (CE € AAA AAA Pl MRA KRAN À An, À ! LD A \ à | f A À a À RAAN à À x ž AA A / A A \ | F ANR ARR APN RARE PA x A A EN rs à QAR y A Aaaa a NAN AN 2 AAA AAA. N g E HISTOIRE D ATUR E.L.L € DES CÉTACÉES. TOME SECOND. HE HIS NATI DES € A ANNE-CAR PAR M. GRAND-CHAN( DE LA L SÉNA' MEMBRE DE I ET DE PLUSIEURS . DE FRANCE TT TOM] À À LA LIBR be P, DIDO L'AINÉ ET Faux DIDor M HISTOIRE NATURELLE DES CETACEES DÉDIÉE A ANNE-CAROLINE LACÉPÈDE. Par M. LACÉPÈDE, GRAND-CHANCELIER ET GRAND-AIGLE La | MEMBRE DE L'INSTITUT DE FRANC Es ET DE PLUSIEURS AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES DE FRANCE TT DES PAYS ÉTRANGERS. A LIBRAIRIE STÉREOTYPE DE P. ner SRN RUE DU PONT DE LODI, N° 6, zT Fiamin DIDOT, RUE DE THIONVILLE, N° 116, M. DCCC IX, BE Ag DE pe, mn RS IEA ELA 2 + LE NARW l | Quz: intérêt Mage du narwa] | 1 3 Voyez la table : j cement de cette H; 3N E A, arwa l i ? Machouwre Sp er | | Es à à ; / oa | | z z | de dun CACHAL 0 | p Vates Cylndrique”. 3. PHY. f HISTOIRE ENATURELLE | DES CÉTACÉES. ELES NARWALS*: LE NARWAL VULGAIRE:. Qvz: intérêt ne doit pas inspirer li- mage du narwal ? elle exerce le jugement, * Voyez la table méthodique placée au commen. cement de cette Histoire, ? Narmalugpulgaris ; narhwal ; licorne de mer; narhval, lighoal, en norvége; narhval, nata hoal , naa-lival, en Islande ; tauvar, killelluak ; kernektok , tugalik , en Groenland; monodon Cetacées, ILs 1 2 HISTOIRE NATURELLE élève la pensée, et satisfait le génie, par les formes colossales qu’elie montre, la puissance qu'elle annonce , les phéno- mènes qu’elle indique ou rappelle; elle excite la curiosité, elle fait naître une sorte d'inquiétude, elle touche le cœur, en entraînant l'attention vers les contrées lointaines, vers les montagnes de glaces flottantes , vers les tempetes épouvan- tables qui soumettent d’infortunés navi- gateurs à tous les maux de l’absence, à toutes les horreurs des frimas, à tous ka dangers de la mer en courroux; elle agit monoceros , Linné , édition de Gmelin; monodon , Artedi, gen. 78, spec. 108; id. Pu Suecic. 48 ; id. Mus. se Fr. 1, p. 52; id. Muller, Zoologe Dan. Prodrom. p. 6 » D: 44 ; narhwal, oder einhorn, Anders. Island. p: 225 ; id. Cranz, Groenland. p. 146 ; einhorn, Mart. Spitzb. p. 94; eenhiorning , Eggede, Groenl, p. 56; monodon narhwal , Bon- naierre, planches de l'Encyclopédie méthodique; id. édition de Bloch, publiée par R. R Castel; Oth. Fabric. Faun. Groenland. 29 ; unicornu ma- CR RNA p. 282-2683 ; Raj. Pisc. p. 11; licorne de me > Valmont- Bomare™ Dictionnaire d’histoire ERS ; narhwal, Miss. pisc. 2, p. 18, id. ibid ; tab. 2, Üg. ce Klein , DES x imagina A nsur l enfi HS sa fra ses dim ses armes, sa forci instinct. Le narwal est, l'éléphant de la m maux que nous c ont recu ces dents si pointues, si pre l'attaque. Tous d masse, un grand vigoureux , pe ui Jui re s 1 eme €S qu'e Seti, n ~ | : petes épo umettent d'infortuné, | LA ous les maux de l'abren Orreurs des frimas, à m la mer en courroux: el: ciné , édition de Gmelin: mni D, spec. Fr. 1, p 92; id. Muller, W 3. p Ó, D. 44; narhwal, odere d. p.225; id. Cranz, Groeki . Mart. Spitzb: p. 94; 108; id. Faun, Sut: DES NARWAL 3 enfin sur imagination, lui plaît, Panime et l’'étonne, en réveillant toutes les idées attachées à cet être fantastique et merveil- S Je leux que les anciens ont nommé /zcorre, ou plutôt en retraçant cet être admirable et réel, ce premier des quadrupèdes, ce dominateur redoutable et paisible des rivages ct des forêts humides de la zone torride, cet éléphant si remarquable par sa forme, ses dimensions, ses organes, ses armes, sa force, son industrie et son instinct. Le narwal est, à beaucoup d’égards, léjéphant de la mer. Parmi tous ies ani- maux que nous connoissons, eux seu's ont recu ces dents si longues, si dures, si pointues, si propres à la défense et à l'attaque. Tous deux ont une grande sal masse, un grand volume, des musclcs el, p. 56; monodon mari} vigoureux , une peau épaisse. Mais Îles des de l'Encyclopédie | Bloch, publiée par 200. nr 4 - 202-209 ; V or aliwoni-Bomares 1, id fige n id le: narhwat; © ab. 2 pei p! j! 3 Ce mé Hi Dr ` ` f p férens : l’un, très-doux par caractère, s unie ? ’ Ps} Le ne repo gne perce que ceux qui lattaquent, n'écrase résultats de leur conformation sont bien nuse de ses armes que pour se défendre, usse que ceux qui le provoquent, que ceux qui lui résistent, ne poursuit et 4 HISTOIRE NATURELLE n'immole que ceux qui l’irritent ; lautre, impatient, pour ainsi dire, de toute su- périorité, se précipite sur tout ce qui lui fait ombrage, se jette en furieux contre l'obstacle le plus insensible, affronte la Puissance , brave le danger, recherche le carnage, attaque sans provocation, combat sans rivalité, et tue sans besoin. Et ce qui est très-remarquable, c’est que l'éléphant vit au milieu d’un atmos- phère perpétuellement embrâsée par les rayons ardens du soleil des tropiques, et que le narwal habite au milieu des glaces de l'Océan polaire, dans cet empire éter- nel du froid, que la moitié de l’année voit envahi par les ténèbres. Mais l'éléphant ne peut se nourrir que de végétaux; le narwal a besoin d’une proie; et dès-lors tout est expliqué. On n'a compté jusqu’à présent qu’une ou deux espèces de ces narwals munis de défenses comparables à celles de lélé- phant; mais nous croyons devoir en dis- tinguer trois. Deux sur-tout sont séparées l’une de l’autre par de grandes diversités dans les formes, dans les dimensions, pES À i s dans les habitude es € cessivement l nombre d'observi auquel nous poul particulier de mac gner la grandeur 1 des rapports les plu mation avec celle ment de la baleine nous préférons d spécifique de vulg De la mâchoire wal sort une den: Re. | Write DES NARWALS. 5 l wi © pré: r ` Précipite tia. deg dans les habitudes. Nous exposerons suc- ` Ee, se jet Onte, cessivement les caractères de ces trois € plus inse en furi, espèces, dont les traits distinctifs sont br | ansible ag présentés dans notre tableau général des e ` r E kd Uger, … Cétacées. Occupons-nons d’abord du nar- » attaque y leg P fans broy wal auquel se rapporte le plus grand y Et tueg nombre d'observations déjà publiées, ui ; í est tres-remar ul auquel nous pourrions donner le nom ant vita particulier de macrocéphale *, pour dési- u milien d'u Petuellement embrâsé Gens du soleil des tropi wal habite au milieu d I gner la grandeur relative de sa tête, Pun des rapports les plus frappans de sa confor- mation avec celle des baieines, et notam- n polaire. dans: ment de la haleine franche, mais auquel | ) eteni nous préférons de conserver lépithète void, que la moitié deh spécifique de pulgaire. ihi par les ténèbres. De la mâchoire supérieure de ce nar- éphant ne peut se mm wal sort une dent très-longue, étroite, mx: le narwal a þan conique dans sa forme générale, et ter- dès-lors tout est apip minée en pointe : cette dent, séparée de compté jusqu'à prét spèces de ces ee ų rieux, sous le nom de corne ou de défense pomparables à cel és de licorne. On la regardoit comme le reste ais nous croyons we de larme placée au milieu du front de pis. Deux surtout. À cet animal fabuleux, symbole d’une re par de £ i ñ * Macrocéphale signifie grande téte, | 5 } wda mâchoire , a été conservée pendant wlong-temps, dans les collections des cu- 6 HISTOIRE NATURELLE puissance irrésistible, auquel on a voulu que le cheval et le cerf ressemblassent beaucoup, dont les anciens ne se sont pas contentés de nous transmettre la chimé- rique histoire, dont on retrouve l’image sur plusieurs des monumens qu'ils nous ont laissés, et dont la figure, adoptée par la chevallerie du moyen âge, a décoré si souvent les trophées des fêtes militaires, rappelle encore de hauts faits d'armes à ceux qui visitent de vieux donjons go- thiques, et orne les écussons conservés dans une partie de FPEurope. Il n'est donc pas surprenant qu'à une époque déjà un peu reculée, elle ait été vendue très-cher. Cette dent est cannelée en spiralė. On ne sait pas encore si la courbe produite par cette cannuelure va, daus tous les individus, de gauche à droite, ou de droite à gauche; mais on sait que les pas de vis formés par cette spirale sont très- nombreux , et que le plus souvent on en compte plus de seize. La natüre de cette dent se rapproche beaucoup de celle de l'ivoire. Cette défense \ i he in ns | pts proportion de leur les unes sur les a nité plus grande; une cohérence pl la défense est plu sante, moins alté perdre, en jaunis leur blanche qui Si nous considér dent, relativemen de l'animal, nous est quelquefois le Il ne faut donc pa trouvé des défense trois mètres, et n et deux tiers. +C: Suivant W l Oruius qu’un Evêque d'island gueur de Ja | x ent q a r a tacêe D1 RE Ran F Eistible l REY ral et le e aael on, DES NARWALS. 7 ont les ançi resten; est creuse à la base comme celles de È nous trans Shey, Péléphant; elle est cependant plus dure. re, dont me. ki Ses fibres plus déliées ne forment pas des Tlron,, arcs croisés , comme les fibres de l'ivoire; ét dont | mais elles sont plus étroitement liées ; a fig plus ténues, elles ont plus de surface, à proportion de leur masse; elles exercent êtes ni. les e sur les autres une tome amns beore de hauts fait le nité plus grande; elles sont réunies par t une cohérence plus difficile à vaincre : la défense est plus compacte, plus pe- partie de l'Eure sante, moins altérable, rie sujette à Mrope. perdre, en jaunissant, l'éclat et la cou- dope pas surprenantq! leur blanche qui lui sont propres. dun peu reculée, di Sinousconsidérons la longueur de cette ts-cher. dent, relativement à la longueur totale de l'animal, nous trouverons qu'elle en i tsitent de vieux don Mt orne les écussons con nt est cannelée en spirt urbe pt Est quelquefois le quart ou à peu près *. Il ne faut donc pas étre étonné qu'on ait rouvé des défenses de narwal de plus de i trois mètres, et même de quatre mètres mehe; mais on alt QU et deux ticrs. rale so § gouw s encore si la co canuelure va, dats ™ de gauche à droite, ! . 8 HISTOIRE NATURELLE Lorsqu'on rencontre un narwal avec une seule dent, on ne voit pas cette dé- fense placéeau milieu du front, ainsiqu'on le pensoit encore du temps d'Albert * ; mais elle est située au côté droit ou au côté gauche de la mâchoire supérieure, Plusieurs naturalistes célèbres ont écrit qu'on la trouvoit beaucoup plus souvent à gauche qu'à droite. Elle perce la lèvre supérieure, qui entoure entièrement sa base et forme ordinairement autour de cette arine une sorte de bourrelet en anneau , assez large et un pen convexe. Le diamètre de la défense est le plus sou- d’un trentième de la longueur de cette dent; et la pro- fondeur de l’alvéole qui la recoit et la maintient, peut égaler le septième de cette même longuenr. vent, à cette même base, Mais cette dent placée sur le côté gau- che ou sur le côté droit, est-elle l'unique défense du narwai? ce cétacée est-il un véritable ųvnicorne ou licorne de mer? On ne peut plus conserver eette opinion. Toutes les analogies devoient faire croire Libertus, XXIV , pag. 244 a. + pes NÊ du narw u mil à ce sujet. Lorsqu'on à pris seule défense, on a t du côté opposé à « alvéole recouvert p reufermoit le rudi défense arrètée dan Des capitaines de b attesté à Anderson vidus de l'espèce ! ont, du côté droit rieure, une seconde première , quoique pointue ; ct pour n ticle sans néecssité nant qu'un senl fai Petersen | any DES NARWALS. 9 u Milieu d voit Pas que la dent du narwal n'étant pas placée u front . sur-la ligne du milieu de la tête, mais n temps N s’insérant dans un des côtés de cette par- | u CÔtE dr, tie, n’est pas unique par üne suite de a mâchois la conformation naturelle de l'animal; Muralistes cái; MN mais les faits connus ne laissent aucun ducoup ps doute à ce sujet. Wh Lorsqu'on a pris un narwal avec une € Perte il seule défense, on a trouvé fréquemment , bá ns aaar du côté opposé à celui de la dent, un taw aivéole recouvert par la peau, mais qui une sorte de boumi reufermoit le rudiment d'une seconde ser large et un peur défense arrêtée dans son développement., fde la défense est le pw Des capitaines de bâtimens pêcheurs ont attesté à Anderson que plusieurs indi- vidus de l'espèce que nous décrivons , l'alvé i . ont, du côté droit de la mâchoire supé- sivéole quidareot . e a | M rieure, une secorde ent semblable à la peut égaler le sepite première, quoique plus courte et moins longuenr. . pointue; et pour ne pas alonger cet ar- dent placée sur Le cott ticle sans néeessité, et ne citer mainte- , cié droit, est-elle lw nant qu’un seul fait, le capitaine Dirck- arwal? ce cétacée p Petersen , commandant le vaisseau le ede Lion d'or, apporta à Hambourg, en 1689, He Jes os de la tête d'un narwal femelle, dans ef lesquels deux défenses étoient insérées. qu entoure € méme base, d'un trat eur de cette dent; etl corne ou licorn ere lus consCTY P ient fi alogics devo qxiv, Pea” = 10 HISTOIRE NATURELLE La figure gravée de cette téte a été publiée dans plusieurs ouvrages, et récemment dans la partie de l Encyclopédie méthodique que nous devons au professeur Bonua- terre. Ces deux dents n’étoient éloignées Pune de l'autre, à leur sortie du crâne, que de six centimètres; mais leurs direc- tions s’écartoient de manière qu'il y avoit cinquante centimètres de distance entre leurs extrémités : celle de gauche avoit près de deux mètres et demi de long, et celle de droite étoit moins longue de treize centimètres et demi. D'après ces faits, et indépendamment d'autres raisons, on n’a pas besoin de réfuter les idées des premiers pêcheurs, qui ont cru que la femelle du narwal étoit privée de défenses, comme la biche est privée de cornes, et qui, par je ne sais quelle suite de conséquences , ont pensé que le cétacée nommé marsouin étoit la femelle du narwal vulgaire. Anderson assure > d’après un témoin oculaire, pêcheur expérimenté ct observa- teur instruit, qu’on avoit pris un narwal femelle dans le ventre de laquelle on DES N A ouvé un for on: mencel quel â; is il ní avoit tr aucun C ignorons à fenses ; ma doit croire, aVec et d’autres habiles narwals out deux première jeunesse. Notre illustre con la société des scienc a eu occasion de y dont la défense ga lèvre d'un tiers de : dont la défense droi dans son alyéole t Si les cétacées de ; crivons, n° ” ette tête a Ciy ages , ée edie mé t Professeur c} clo} FA es lle de auche ayj et demi de long, + t moins longue { t demi. t et indépendamme | n’a pas besoin ù premiers pêcheun, femelle du narw ses, comme la bic , €t qui, par jen conséquences , Oli e nommé marsoii yarwal vulgaire. d'après un témoll [Yi érimenté ctobse yil ivoit pris un nal Ile 0! tre de laquelle ° DES NARWALS. avoit trouvé un fœtus qui ne présentoit aucun conimencement de dent. Nous ignorons à quel âge paroissent les dé- fenses ; mais il nous semble que l’on doit croire, avec le professeur Gmelin et d’autres habiles naturalistes, que les narwals out deux dents pendant leur première Jeunesse. Notre illustre confrère Blumenbach , de. la société des sciences de Gottingue, etc. a eu occasion de voir un jeune narwal dont la défense gauche excédoit déjà la lèvre d'un tiers de mètre ou environ set dont la défense droite étoit encore cachée dans son alvéolie *. | IT Si les cétacées de l'espèce que nous dé- crivons , n’ont qu’une défense lorsqu'ils sont devenus adultes, c’est parce que des chocs violens ou d’autres causes acciden- telles, comme les cHorts qu'ils font pour casser les blocs de glace dans lesquels ils se trouvent engagés , ont brisé une défense encore trop fragile, comprimé, RE ARBIA LEi ingen naturhistorischer gegenstan= Pésreesees von J, Fr. Blumenbach; Gottingen, Te 44 12 HISTOIRE NATURELLE | déformé, désorganisé l’alvéole au point d'y tarir les sources de la production de la dent. Souvent alors la matière osseuse, qui n'éprouve plus d’obstacle, ou qui a été déviée , obstrue cet alvéole; et la lèvre supérieure s'étendant sur une ouverture dont rien ne la repousse, la voile et la dérobe tout-à-fait à la vue. Nous avons une preuve de ces faits dans un phénomène analogue, présenté par un individu de l'espèce de l'éléphant, dont les défenses ont tant de rapports avec celles du narwal. On peut voir dans la riche collection d'anatomie comparée du Muséum national d'histoire naturelle, le squelette d’un éléphant mâle, mort il y a deux ans dans ce Muséum. Que l'on examine cette belle préparation ,. que nous devons, ainsi que tant d’autres, aux soins de mon savant collègue le citoyen Cuvier. On ne verra de défense que du côté gauche de la mâchoire supérieure, et l’alvéole de la défense droite est obli- téré. Cependant non seulement tout le monde sait que les éléphans ont deux défenses, mais encore l'individu mort oaii ‘quatorze ans, fait entrer pour lie sa défense droite. H et il n depuis cet accident. Quoi qu il en soit, défense très-dure , trè mètres de longueur! doit-elle pas faire , en mouvement par Ce cétacée nage « grande vitesse , qui échappe à ioute pour quoi il est si rare de de cette espèce q nombreuse, Cetté ra n'a pas été toujours Albert, ct d’ autre ou pl Mes plus anCie üne ment: attribuoit ay Xpres: Rar iS us, © Nisé lalvésle à es de la Prodat ‘4 Matière Š: is d obstacle Re e cet alvéole; eth, lant sur une ee €pousse, lors | pr f la Voile g Preuve de ces faits alogue, Présenté p ce de l'éléphant, 4 tant de rapports a On peut voir du ‘anatomie compat d'histoire naturel phant mâle, mort ce Muséum. Que! elle préparation, i que tant d'autres,’ ant collègue le cilo rra de défense q! , mâchoire su péri® défense droite et" t tou non seulement ” ntt les éléphans 0 i J'indivic ‘ncore DES NARVWALS. 13 dans la ménagerie du Muséum en avoit deux lorsqu'on l’a fait partir du château de Loo en Hollande , pour l'amener à Paris. C’est pendant son voyage, et en s'efforçant de sortir d’une grande et forte caisse de bois dans laquelle on l'avoit fait entrer pour le transporter, qu'il cassa sa défense droite. Il avoit alors près de ‘quatorze ans , et il n’a vécu que cinq ans depuis cet accident. Quoi qu'il en soit, quelle arme qu’une défense très-dure ,très-pointue, et de cinq mètres de longueur! quelles blessures ne doit-elle pas faire , lorsqu'elle est mise en mouvement par un narwal irrité! Cc cétacée nage en effet avec une si grande vitesse, que'le plus souvent il échappe à toute poursuite; et voilà pour- quoi il est si rare de prendre un individu de cette espèce, quoiqu'elle soit assez nombreuse. Cette rapidité extraordinaire n’a pas été toujours reconnue, puisque Albert, ct d’autres auteurs de son temps ou plus anciens, ont au contraire fait une mention expresse de la lenteur qu’on attribuoit au narwal. On la retrouve 2 14 HISTOIRE NATURELLE néanmoins non seulement dans la fuite de ce cétacée, mais encore dans ses mou- veinens particuliers et dans ses diverses évolutions; et quoique ses nageoires pec- torales soient courtes et étroites, il s’en sert avec tant d’agilité, qu'il se tourne et retourne avec une célérité surprenante, Il n’est qu’un petit nombre de circons- tances où les narwals n’usent pas de cette faculté remarquable. On ne lés voit ordi- nairement s'avancer avec un peu de len- teur, que lorsqu'ils forment une grande troupe ; dans presque tous les autres momens, leur vélocité est d'autant plus effrayante, qu’elle anime une grande masse. Ils ont depuis quatorze jusqu'à vingt mètres de longueur, et une épais- seur de plus de quatre mètres dans l'en- droit le plus gros de leur corps : aussi a-t-on écrit * depuis long-temps qu'ils pouvoient se précipiter , par exemple, * Auctor de natura rerum, apud F'incentium. XVII, cap. T20. Albertus, XXIV , p. 244 a. Voyez ouvrage du savant Schneider qui a pour titre, Petri Artedi Synonimia , etc, Lipsiæ , 1783» ee e aM aeara | pes N profondément pla: baleines franches, pensions , avec que les narwals aient : turelle contre ces écritqu'ilsétoient de ces cétacées , © diateurs ; qu'ils l dité, lorsque la à ces baleines leur | cher sans danger, Canses Peuvent al Sagère et une fure espece d'obs ulement d LS enc Ore d SUrpreny i] it nombre de ci als n’ usent le. On ne f toy er avec un pen del ls forment une ory esque tous les an Ocité est d'autant p le anime une grar! puis quatorze jui ngueur, et une épi iatre mètres dans li de leur corps : ü puis long-temps qi ipiter , par exemp! » T4 rerum , apud V incet )e 244 4 “4 vant Schneider qui? onimi] etc, Lipie" en DES NARWALS. 15 contre une chaloupe, l’écarter, la briser, la faire voler en éclats , percer le bord des navires avec leur défense, les détruire ou les couler à fond. On a trouvé de leurs longues dents enfoncées très-avant dans la carène d’un vaisseau par la violence du choc, qui les avoit ensuite cassées- plus ou moins près de leur base. Ces mêmes armes ont été également vues profoudéiment plantées dans le corps de baleines franches. Ce n’est pas que nous pensions , avec quelques naturalistes, que les narwals aient une sorte de haine na- turelle contre ces baleines : mais on a écrit qu'ilsétoient très-avides de la langue de ces cétacées, comme les dauphins gla- diateurs; qu’ils la dévoroient avec avi- dité, lorsque la mort ou la foiblesse dé ces baleines leur permettoient de l’arra- cher sans danger. Et d’ailleurs, tant de causes peuvent allumer une ardeur pas- sagère et une fureur aveugle contre toute espèce d'obstacles, même contre le plus irrésistible et contre l'animal le plus dan- gereux , dans.un être moins grand, moins fort sans doute que la baleine franche, 16 HISTOIRE NATURELLE mais très-vif, très-agile, et armé d'une pique meurtrière! Comment cette lance si pointue, si longue, si droite, si dure, n'entreroit-elle pas assez avant dans le corps de la baleine pour y rester forte- ment attachée? Et dès-lors, quel habitant des mers pourroit ue pas craindre le narwal? Non seulement avec ses dents il fait des bles- sures mortelles, mais il atteint son en- nemi d'assez loin pour n'avoir point à redouter ses armes. Il fait pénétrer lex- trémité de sa défense jusqu’au cœur de cet ennemi, pendant que sa tête en est encore éloignée de trois ou quatre mètres. Il redouble ses coups; il le perce, il le déchire, il lui arrache la vie, toujours hors de portée, toujours préservé de toute atteinte, toujours garanti par la distance. D'ailleurs, au lieu d’étre réduit à frapper ses victimes, il en est qu'il écarte, sou- lève ,enlève, lance avec ses dents, comme le bœufavec ses cornes, le cerf avec ses bois, l'éléphant avec ses défenses. Mais ordinairement, au lieu d'assouvir sa rage où sa vengeance, au lieu de ale atres grands ar je rs, Je nar W& > es ) ši , im, ne ceux que l'on a nY | roit préférer , parmi ronectes pôles. On trou dans Worms, dans | ques autres au teurs diverses opinions rel qu'il mest pas rebu des habitans des m peuvent lui convenir comme alimens , et : vient de ##a/, qui y de nar, qui, dans p Nord, signifie cadav I lui arrive souye Bresa poissons | omens d'anim: Mourir, Tl leg enfile esi a bo uche, et pas asse r: P 2 id quel habit raindre le narmi ‘es dents il f mais il atteint SOn: à Pour n'avoir poini es. Il fait pénétrer fense jusqu’ au cœ idant que sa tête en: e trois ou quatre mèt ‘oups; il le perce, rrache la vie, toux ujours préservé det garanti par la dista u d'étre réduit à frap n est qu'il écarte, “ vcaAavecses dents, CODE cornes, le cerf avet! ses défenses. au lieu d’assoll au lien’ avec went, epge ance, _ des mers, ail desh s NARWALS, 17 les requins, les DES défendre sa vie contre autres grands squales et les divers tyrans le narwal, ne cédant qu'au be- soin de la faim, ne cherche qu’une proie facile : il aime, parmi les mollusques, ceux que l’on a nommé planorbes ; il pa- roît préférer, parmi les poissons, les peu- ronectes pôles. On trouve dans Willughby, dans Worms, dans Klein , et dans quel- ques autres auteurs qui recueilli diverses opinions relatives à ce cétacée, qu'il n’est pas rebuté par les cadavres que ces restes ont des habitans des mers ; peuvent lui convenir, qu’il les recherche comme alimens, et que le mot 2arwhal vient de whal, qui veut dire baleine, et de zar, qui, daus plusieurs langues du Nord, signife cadavre. Il lui arrive souvent de percer avec sa défense les poissons, les mollusques et les fragmens d'animaux dont il veut se nourrir. Il les enfile, les ramène jusqu’au- près de sa bouche, et, les saisissant avec ses lèvres et ses bc AUS, les dépèce, les réduit en lambeaux, Es détache de sa dent, et les avale. 3 18 HISTOIRE NATURELLE Il trouve aisément, dans les mers qu i fréquente, la Eo la plus analogu à ses organes et à ses appétits. Il vit vers le quatre-vingtième degre de latitude, dans l'Océan glacial arctique, Il s sapinache cependant des latitudes moins élevées. Au mois de février 1756, Anderson vit à Hambourg un narwal qui avoit remonté l'Elbe, poussé, pour ainsi dire, par une marée très-forte. | Tous les individus de l'espèce à laquelle cet article est consacré, mêmes couleurs : autres gris, n’ont pas les les uns sont noirs, les les autres nuancés de noir et de blanc *. Le plus grand nombre est d'un blanc quelquefois éclatant et quel- quefois un peu grisâtre, parsemé de taches noires, petites, inégales, irrégu- lières. Presque tous ont le votre blanc, luisant et doux au toucher; et comme, dans le narwal, ni le ee ni la gorge ne présentent de rides ou de plis, aucun trait saillant de la conformation exté4 rieure n ‘indique l'existence d'une grande * Histoire des péches des Hollandois dans les. mers du Nord, tome I, page 182. Sa forme générale Il a le dos convexe très- grosse, €t assé: ni sa longueur $0 à peu près de la mâchoire supérieur une lèvre plus épaiss celle d'en-bas. L'on est très-petite ; l'a cette ouverture, fo que équilatéral ave et l'orifice des éven torales sont très-co les deux lobes de extrémités arrondie ou de saillie longitu sensible, S ‘étend de Versla nageoire de € hauteur 3 e, Poussé, pour, aree très-forte. dus de l'espèce à laqu ‘Onsacré , n'ont pas : les uns sont noirs, autres nuancés der > plus grand nombr juefois éclatant etqu grisâtre , parsemi etites , pus ont le ventre bli au toucher; et com ni le ventre nila g rides ou de plis, a la conformation ” l'existence d'uue g” ches des Hollandois dan me I, page 182. inégales, im DES NARWALS. 19 poche natatoire auprès de la mâchoire inférieure de ce cétacée, comme dans la jubarte , le rorqual et la baleinoptère museau-pointu. Sa forme générale est celle d’un ovoide. {Tl a le dos convexe et large; la tête est très-grosse, et assez volumineuse pour que sa longueur soit égale au quart ou à peu près de la longueur totale. La mâchoire supérieure est recouverte par une lèvre plus épaisse, et avance plus que celle d'en-bas. L'ouverture de la bouche est très-petite ; l'œil, assez éloigné de cette ouverture, forme un triangle pres- que équilatéral avec le bout du museau et l'orifice des évents. Les nageoires pec- torales sont très-courtes ct très-étroites ; les deux lobes de la caudale ont leurs extrémités arrondies; une sorte de crête ou de saillie longitudinale, plus ou moins sensible, s'étend depuis les évents jusque vers la nageoire de la queue, et diminue de hauteur à mesure qu'elle est plus voisine de cette nageoire. Les deux évents sont réunis de manièré qu'ils n'ont qu'un seul orifice. Cette f 20 HISTOIRE NATURELLE ouverture est située sur la partie posté: rieure et la plus élevée de la téte : l'animal la ferme à volonté, par le moyen d'un opercule frangé et mobile, comme sur une charnière ; et c’est à une assez grande hauteur que s'élève l'eau qu’il rejette par cet orifice. On ne prendroit les narwals que très- difficilement, s'ils ne se rassembloient pas en troupes très-nombreuses dans les anses libres de glaçons, ou si on ne les rencon- troit pas dans la haute mer, réunis en grandes bandes. Rapprochés les uns des autres, lorsqu'ils forment une sorte de légion au milieu du vaste océan, ils ne nagent alors qu'avec lenteur, ainsi que nous l'avons déjà dit. On s'approche avec précaution de leurs longues files. Ils ser- rent leurs rangs et se pressent tellement, que les défenses de plusieurs de ces céta- cées portent sur le dos de ceux qui les précèdent. Embarrassés les uns par les autres, au point d’avoir les mouvemens de leurs nageoires presque entièrement suspendus, ils ne peuvent ni se retourner, ni avancer, ni échapper, ni combattre, r dent les intestins de « un mets délicieux. Le leur servent à faire € fortes; et l’on a écr tiroient de son gos utiles pour la pêch faire croire que ce cé comme la baleinop le rorqual et la jul Poche trs-souple , air; une large pe qu aucun pli de tence de € la pi i ji organe, mi emploie la défe u ar, l'ivoire du » sa : 8 quel'ivoire d € * y : oyez le p, aite q € de Ùy e |’ 1 : cau qu'il rejet, Oit les n > arwals Que: ils ne se r assembloiny \Ombreuses dans les S, Ou si on ne les re a haute mer, réuni Rapprochés les m ils forment une sort u du vaste océan, ii F e “avec lenteur, ait à dit. On s'approche -urs longues files. Is: et se pressent tellen de plusieurs de ctst r le dos de ceux {l arrassés les uns P t d’avoir les mout” res presqne entière t nise retou C p uv en H échapper; 1 DES NARWALS,. ni plonger, qu'avec peine; et les plus voi- sins des chaloupes périssent sans défense 217 sous les coups des pêcheurs. Au reste, on retire des narwals une huile qu'on a préférée à celle de la baleine pam franche. Les Groenlandois aiment beau- coup la chair de ces cétacées, qu'ils font sécher en lexposant à la fumée. Ils regar- dent les intestins de ces animaux comme un mets délicieux. Les tendons du narwal leur servent à faire de petites cordes très- fortes; et l’on a écrit que de plus ils re- tiroient de son gosier plusieurs vessies utiles pour la pêche *; ce qui pourroit faire croire que ce cétacée a sous la gorge, comme la baleinoptère museau-pointu, le rorqual et la jubarthe , une grande poche très-souple , un grand réservoir d'air, une large vessie natatoire, quoi- qu'aucun pli de la peau u’annonce lexis- tence de cet organe. On emploie la défense, ou , si on l'aime mieux, l'ivoire du narwal, aux mêmes usages que l'ivoire de l'éléphant, et mème * Voyez le Traité des pêches de Duhamel. 22 HISTOIRE NATURELLE avec plus d'avantage, parce que, plus dur -et plus compacte, il recoit un plus bean poli, et ne jaunit pas aussi promptement, Les Groenlandois en font des flèches pour leurs chasses, et des pieux pour leurs cabanes. Les rois de Danemarck ont eu, dit-on, et ont peut-être encore, dans le chida de Rosenberg, un trône com- posé de défenses de narwals. Quant aux prétendues propriétés de cet ivoire contre les poisons et les maladies pestilenti on ne trouvera que trop de détails à ce sujet dans Bartholin , dans Wormius, dans Tulpius , etc. Mais comment n'auroit-où pas attribůé des qualités extraordinaires à des défenses rares, d’une forme sagu lière, d'une Une assez belle, qu'on apportoit de très-loin, que lou n’obtenoit qu'en bravant de grands dangers, ct qu'on avoit pendant long-temps regar- dées comme l’arme toute puissante d'un animal aussi merveilleux que la fameuse licorne ? En écartant cependant toutes ces er- reurs, quel résultat général peut-on tirer de la considération des organes et des | | exquis, d sations si vives, et rectifie; cet instruu puissance , Cet orga d'intelligence. Il fau comparer au rhinoc tame. Il est ce que la nature le privoit ARC, Parce que À DES NARWALS. 23 » al reçoit um i habitudes du Narwal? Cet éléphant de ayi la mer, si supéricur à celui de la terre à par sa masse, Sa vitesse , sa force, et son 1 égal par ses armes , lui est-il comparable i par son industrie et son instinct? Non : être end. 7 il n’a pas reçu cette sets ee e ‘enberg "un er flexible : me pe es iée € s d i délicate; ce siège unique de deux sens var ne. Quant exquis, de l'odorat qui donne des sen- rietés de cet ivoire o Bis à vives, et du toucher qui les ` maladies pestilenti: rectifie ; cet instrument d'adresse et de que trop de détaik; puissance , cet organe de sentiment et olin, dans Wormiwt d'intelligence. Il faudroit bien plutôt le iis comment n'aut comparer au rhinocéros RARE qualités extraordi tame. Il est ce que seroit éléphant, si ares, d'une formes la nature le privoit de sa trompe. stance assez belle, q Join, que l'ou not RS de grands dangei, idant long-temps '{ me toute puissante! ; ryeilleux que la fau ce! cpendaut toutes *! g á où! tat général peut 4i rion des organes 24 HISTOIRE NATURELLE LE NARWAL MICROCÉPHALE* Certe espèce est très-différente de celle du narwal vulgaire; nous pouvons en in- diquer facilement les caractères, d’après un dessin très-exact fait dans la mer de Boston , au mois de février 1800, par M. W. Brand, et que sir Joseph Banks a eu la bonté de nous envoyer. Nous nommons ce narwal, le microcé- phale, parce que sa tête est en effet très- petite, relativement à celle du narwal vulgaire. Dans ce dernier cetacée, la longueur de la tête est le quart, ou à peu près, de la longueur totale : dans le microcéphale , elle n’en est que le dixième. La tête de ce microcéphale est d’ailleurs distincte du corps, au dessus ‘de la surface duquel elle s'élève un peu en bosse. * Narwalus microcephalus. F sions bien inférieures vulgaire. C'est à cet rapporter la plupart ! n’a trouvé la longui huit mètres *. L'indi Boston n’avoit pas tt de long ; et nous avc précédent , qu'un n souvent plus de ving Malgré cette infé phale, ses défenses : longueur pres | que Égi sucur entiè € re de l'a elles du narwal y N À à : DES NARWALS. 25 È MI L'ensemble de ce narwal, au lieu de CROCÉpy représenter un ovoide, est très-alongé, q et forme un cône très-long me une a extrémité se réunit à la ee E , et dont la partie opposée est grossie irréguliè- rement par le ventre. aire: Tente, Ce cétacée ne parvient qu’à des dimen- noi nie le t9 POuvo. sions bien inférieures à celles du narwal es c exact est très-diffé Aractères g vulgaire. C'est à cette espèce qu'il faut fait dans la % ppppor ter la plupart des narwals dont on février 180, P'a trouvé la longueur que de sept ou et que sir Jour huit mètres * |: L'individu pris auprès de Joseph de mous entar, Boston n’avoit pas tout-à-fait huit mètres envoyer, ns Ce narwal, leni de long ; et nous avons dit, dans l'article OIS de précédent, qu'un narwal PER raire avoit souvent plus de vingt mètres de longueur. Malgré cette infériorité du microcé- phale, ses défenses oùt quelquefois une ie sa tête est en efet ment à celle du m ; ce dernier cetactt, ı tête € uart, ! tête est le q | I! longueur presque égale au tiers de la lon- a longueur total: gueur entière de al: pendant que e , celle men etf celles du narwal vulgaire n’atteignent de ce microcéph i > du corps, 3! cte | des fesseur Gmelin, article du Monodon monoceros ; aquel elle s'élè la description des planches de PEncyclopédie mé- thodique , par le professeur Bonnaterre, article “du Monodon narwal ; et Artedi, genre oo pe 78 erocephalus. k * Voyez l'édition de Linné donnée par le pro- 4 26 HISTOIRE NATURELLE que le quart de cette longueur totale, Cette proportion dans les dimensions des défenses rend la petitesse de la tête du imnicrocéphale encore ‘plus sensible, et peut contribuer à le faire recounoitre, Dans l'individu dessiné par M. Brand, et dont nous avons fait graver la figure, on ne voyoit qu’une défense : cette arme étoit placée sur le côté gauche de la må- choire supérieure; la spirale formée par les stries assez profondes de cette dent alloit de droite à gauche. La longueur de cette défense étoit de huit-vingt cm- quièmes de la longueur du cétacée; mais nous trouvons une défense plus grande encore à proportion dans un narwal dont Tulpius a fait mention *, qui vraiseni- blablement étoit de l'espèce que nous décrivoñs, et dont le cadavre fut trouvé, en juin 1648, flottant sur la mer, près de l'ile maja. La longueur de ce cétacée n'étoit que de sept mètres et un tiers; €t sa défense avoit trois mètres de longueur, en y comprenant la partie renfermée dans * Tulpiuss Obserr, medic. cap. 59. f j S doit être plus grande tacée, quelqu'étonnà dité avec laquelle naf Sa force seroit donc sa masse ne le cédoi vulgaire, encore pl ses mouvemens ne celle des monvemen: tête, Nous venons de y microcéphale auprès conséquent vers latitude, D'un doit rapporter vus dans le l? le q autre. a cett Ensè Sere eg de cette | U on dans les r eur lz l enj aire rec x ne par M, Bra i HE graver ha k [u une défense r le côté ure; | u dessiné Ons fi €; Celles gauche del; a Spirale form profondes de celte! à gauche, [a ln se étoit de buit-ving longueur du Célacée!r r Le une défense plus p rtion dans un naryli mention *, qui vrat bit de l'espèce quer ont le cadavre futtu flottant sur la mer! „a longueur de ce té sept mètres et un tie trois mètres de long” it la partie renferme! 5o. erpe medic, P l DES NARWALS. 27 l'alvéole, et qui avoit un demi-mètre de À long. Au reste, cette défense, décrite par Tulpius, étoit dure, très- polie , très- bianche, striée profondément, et placée sur le côté droit. Le microcéphale étant beaucoup plus délié que le narwal vulgaire, sa vitesse doit être plus grande que celle de ce cé- tacée, quelqu'étonnante que soit la rapi- dité avec laquelle nage ce dernier narwal. Sa force seroit donc plus redoutable, si sa masse ne le cédoit à celle du narwal vulgaire, eucore plus que la vivacité de ses mouvemens ne doit l’emporter sur celle des mouvemens du narwal à grande tête. | Nous venons de voir qu'on a pris un microcéphale auprès de Boston, et par conséquent vers le quarantième degré de latitude. D'un autre côté, il paroît qu’on doit rapporter à cette espèce les narwals vus dans le détroit de Davis, et desquels Anderson avoit appris par des capitaines de vaisseau, qu'ils avoient ie corps très- alongé, qu'iis ressembloient par leurs for- mes à l’acipensère esturgeon, mais qu'ils 28 HISTOIRE NATURELLE . i : dans ces n’avoient pas la tête aussi pointue que pour imiter pgr f ce cartilagineux. commencent ES L’individu pris dans la mer qui baigne caudale $ê divis z les rivages de Boston, étoit d’un blanc et recourbês yers e varié par des taches très-petites , nuageu- à représenter une r ses, bleuâtres, plus nombreuses et plus | gyents est un po foncées sur la tête, au bout du museau, | sont tournées Vers 4 sur la partie la plus élevée du dos, sur les nageoires pectorales , et sur la na- geoire de la queue. Le museau du microcéphale est très- arrondi; la tête, vue par-devant, rese | semble à une boule. La mâchoire supé- rieure est un peu plus avancée que celle d'en-bas. L'ouverture de la bouche na qu'un petit diamètre. L'œil, très-petit, cst un pen éloigné de langle que forme , et à peu près aussi bas que cet angle. Les pecto- | rales sont à une distance du bout du Ja réunion des deux mâchoires museau , égale à trois fois ou environ la longueur de la tête. La saillie longi- tudinale que l’on remarque sur le dos, et qui s'étend jusqu'à la nageoire de la | queue, s'élève assez vers le milieu dela longueur totale et auprès de la caudale, N $ | A | U R | = | F1 l > dans Ces 4 à Ea geoire. La à mer quiicommencement de AT oidi à i eon : es ar eux lo » étoit dycaudale se divise en d ins de maniare S très-petite Le recourbés vers le Le HR Sn‘ re. Pouv ‘> Plus nom} TA représeñter une ancre = N Dreng, à rep x dont les pointes tête LA st un croissant dont les p ete, au bout du events es T té la plus éley: \sont tournées vers la tête. a plus élevée du dy 5° | s 5 pectorales Jucue. du microcéphale et: te, vue Par-devant boule. I 2 Boston ache à mâchoire eu plus avancée ques verture de la boue amètre. L'œil, trèsy gné de l'angle quel deux mâchoires, eti que cet angle. Lep ne distance du bont à trois fois ou e la tête. La saillie le yn remarqué mé Re” iusau'à la na ag” á e assez V ers le mul | 1. A ! a caut [2] et auprès de ! 30 HISTOIRE NATURELLE LE NARWAL ANDERSON; À NprrsowN a vuà Hambourg des dé. | fenses de narwal qui n’étoient ni striées ni cannelées , mais dont la surface étoit absolument unie, et dont la longueur étoit considérable. D'autres observateurs | en ont examiné de semblables ?. On ne peut pas regarder ces dents comine des produits d’une désorganisation indivi- duelle; on ne peut pas les considérer non plus comme l'attribut de l’âge, le signe du sexe, ou la marque de l'influence du climat, puisqu'on a vu les narwals vul- gaires, ou les microcéphales , de tout 1 Narwalus Andersontanus. 2 Willughby (livre IT, page 43 de son Ichthy0- logie ) dit que les défenses du narwal qui ne pré- sentent ni spirale ni stries, sopt rares ; mais il donne la figure de trois de ces défenses lisses €t comiques, planche A 2. y - vateur auquel on doil ces grandes dents à : lisse, "Ol j: À RE x T l DES NARWALS. 3x tW AL âge, des deux sexes et des différentes AN DEy, mers, présenter des défenses de même na- ture, de même forme, également striées pen... en spirale, et profondément sillonnées. » Nous devons donc rapporter ces défenses ON a vu in unies à une troisième espèce de narwal; rambon; et nous lui donnons le nom de l’obser- arwal qui n étoient y Vateur auquel on doit la connoissance de 5S., Mais dont | à sui, CCS grandes dents à surface entièrement | unie, et dont la h lisse. erable. D'autres obm miné de semblable’; l BESES garder ces dents ou une désorganisation; ne peut pas les conside ` e l'attribut de l'âge, t ı la marque de l'infus isqu'on a vu les rar les microcéphales, © L Ande rsont anus. y (livre II, page des les déleuses du narwa! %” i esit -ale n1 sirics » son! ra e de trois de ces délenss” be À z. LES ANARNAKS". L’ANARNAK GROENLANDOIS :, LA briéveté des dents, la courbure de leur extrémité, et la nageoire du dos, distinguent le genre des anarnaks, de celui des narwals, qui n'ont pas de na- geoire dorsale, et dont les défenses sont très-longues et très-droites dans toute leu: longueur. Otho Fabricius a fait con- noître la seule espèce de cétacée que nous puissions inscrire dans ce genre. Les Groenlandois ont donné à cette espèce le 1 Voyez les caractères du genre des anarnaks dans la table méthodique qui est à la tête de cette Histoire. 2 Anarnak Groenlandicus ; Anarnak dans le Groenland; Oth. Fabricius, Fauna Groenlandita, 31; monodon spurius, Bonnaterre, planches de l’Encyclopédie méthodique. couleur noirâtre. lents, la COurbure la nageoire du are des anarnals, , Qui n'ont pas de dont les défenses: ès - droites dans tx o Fabricius a fattu ce de cétacée quen dans ce genre | lonné à cette espit es du geure des anor! (i 1e qui est à la tête de 5 ndicus ; Anarnak des Fauna Groenia pland! cius, Bonnaterre, ique. HISTOIRE NATURELLE. 33 nom d'anarnak, que nous Jui conservons comme dénomination générique. Ce nont désigne la qualité violemment purgative des chairs et de la graisse de ce cétacée. Il vit dans la mer qui baigne les côtes groenlandoises ; il sapproche rarement du rivage. Son corps est alongé, et sa couleur noirâtre. ES ELES CACHAEOM LE CACHALOT MACROCÉPHALE: Q UEL colosse nous avons éncore sous les yeux! Nous voyons un des géans de | Voyez les caractères du genre des cachalots dans la table méthodique qui est à la tête de cette Histoire. alodon macrocephalus ; cachelot ; potvisch, kaïsilot , par les Hollandois; pottfisch , caschelott, par les Allemands; kaskelot, poifisk , trold-hual, huns-hoal, sue-hval , buur-hval, bardhoalir, en Narie: rod- nn (peigne rouge), parles Islandois ; #//-hvel, nom donné par les Islandois aux espèces de cétacées dont les mâchoires sont armées de dents, et qui sont carnassières et dan- gereuses; sperma ceti, par les Anglois; fianfiro, mokos, au Japon; physeter macrocephalus, Linné, édition de Gmelin ; grand cachalot : phy- seter maeroccphalus , Bonnaierre , planches de PEncyclopédie méthodique; id. édition de Blech, publiéé par R. R. Castel ; catodon fistula m cervice, Faun. Suecic. a id. Artedi, gen. 70 syn, IO8 ; cetus bipinnis suprà niger, infra al- bicans , fistula in cervice , Brisson, Regn. “animal. 1 LES LES / 4. Z iN N NRAN i iii \ A MN A N ii W À H ' iii iit Kii \ ANN X LPEE p — = IS RE — HR — = == = = E = nv. Il. 7 ©. 2 x > # Wa SRE pi PEATA r sas sur i M o S -2 = 4 =] = < S E -S -5 -353 g =< © en = 5 E “| S = kA D D E4 pas = = g © w ‘7 © > © © Ps = VA En © S = ~ a S = -~ r n "© Su ME 2 | | — O b 1 — = — ~ = o Á F O 5 i» O n » à - Les Q =- 3 > 5 … À 2, = r~ - A [ges f. = R - | — - es pæ | -~ _ ~ è r - B. > v r 5 Led … —.-. p s 5 -~ 7? ” : - ~ = ` > po = P n d w — md o .. | | | | | | | 100 dl D, ` hale”. o |2. CACHALOT . Trumpo. CACHALOT Macroc Fa = Wo dure comme de la corne , revêtue d’une sorte d'é. corce profondément ridée , et ne peut être détachée de l’os qu'après avoir éprouvé pendant plusieurs heures une ébullition des plus forte. Le nombre des dents qui garnissent de chaque côté la mâchoire d’en-bas, est de vingt-trois , suivant le professeur Gmelin; il étoit de vingt-quatre dans l'individu dont une partie de la charpente ossense est conservée dans le Muséum d'histoire naturelle de Paris; il étoit de vingt-cinq dans un autre individu examiné par Anderson; et selon plusieurs écrivains, il varie depuis vingt-trois jusqu’à trente. * La figure de cette mâchoire inférieure a été gravée dans les planches de P Encyclopedie mé- 2hodique , sous la direction du citoyen Bonnaterre, Lélologie, pl 6, fig. 3. one 2 US t Hachoro SU, er. » ht du, te = AT re dia à geni it très-blanche à r pu q : » revêtue d’une sop nt ridée > Et ne peni qu apres avoir ép | s heures une ébuli dents qui garnissen âchoire d'en-bas, at > i nt le professeur G -quatre dans l'indi de la charpente ox s; il étoit de vingk individu examıne| | on plusieurs écris Ñ a9 mogt D? ing -ois jusqu'à tr ingt-trois jusqu L ~ BEE ue mâchoire inférieure ches de LE ncyclopälit ; z. Machoue superieure el autres parles de la lete dun CACHAL OT. Macrocophale’ | 2. Machoire f Macrocep ait dun CACHALOT M ecnon du citoyen Bonni $ g. Je formée daus pea qu'en pénétrant a | mâchoire s’accroit en se son bout postérieur. 4 qu'il paroît de nouvelle que l'animal se dévelop que dans les cétacées , € dans le macrocéphale, mâchoire supérieure si profonds qu'ils sont plu museau, Ces dents sont fortes É ecourbées vers l'intéri Lesdeux premières et le de Chaque rangée sont « Un et plus pointu te teui ru de l'ivoire m ulerieur. nj | a Plus tendr A à ecr a ri S t qu'elles dey S pr t DES CACHALOTS. 39 On ne peut plus douter que ce nombre ne dépende de l’âge du cétacée, et ne croisse avec cet âge : mais nous devons remarquer avec le savant Hunter, que, dans les cétacées , la dent paroît toute formée dans l'alvéole; elle ne s’alonge qu'en pénétrant dans la gencive. La mâchoire s’accroit en se prolongeant par son bout postérieur. C’est vers le gosier qu'il paroît de nouvelles dents à mesure que l’animal se développe; et de là vient = que dans les cétacées, et particulièrement $ dans le macrocéphale, les alvéoles de la i mâchoire supérieure sont d'autant pius = profonds qu'ils sont plus près du bout du - museau. “ Cesdentssont fortes, coniques , un peu recourbées vers l’intérieur de la gueule. Les deux premières ct les quatre dernières . de chaque rangée sont quelquefois moins grosses et plus pointues que les autres. Elles ont à l'extérieur la couleur et la dureté de l'ivoire; mais elles sont, à © l'intérieur, plus tendres et plus grises. On a écrit qu'elles devenoient plus lon- eY = gues, plus grosses , et plus recourbées, à ps = 40 HISTOIRE NATURELLE mesure que lecétacée viéiilit. Lorsqu'elles n'ont encore qu’un sixième de mètre de longueur , leur circonférence est d'un douzième de mètre à l’endroit où elles ont le plus de grosseur. La mâchoire su- périeure présente autant d’alvéoles qu'il y a de dents à la mâchoire d'en-bas. Ces alvéoles recoivent, lorsque la bouche se ferme, la partie de ses dents qui dépasse les gencives ; et presque à la suite de chacune de ces cavités, on découvre une dent petite, pointue à son extrémité, située horizontalement , et dont on voit à peine, au-dessus de la chair, une sur- face plane, unie et oblique. La langue est charnue, un peu mobile, d'un rouge livide, et remplit presque tout le fond de la gueule. L'œil est situé plus haut que dans plu- sieurs grands cétacées. On le voit au- dessus de l’espace qui sépare louverture de la gueule, de la base de la pectorale, et à une distance presque égale de cet espace et du sommet de la téte. Il est noirâtre , entouré de poils très- ras et très-difficiles à découvrir. Cet organe n'i LL Vrh , lebros d unr CACI “ premteres une l Macrocep A de = € os autant dq’ presque vités, ilue à son extrém! ment , et donton Is de la chair, une et oblique. arnue, un peu mil ', et remplit pre ı gueule. lus haut que danj. cées. On le voi qui sépare louve saa zase de la pecto aer A O y p: “À de z. lertebres dun CACHAL OT Hacr ocphale presque eg ; a 4 ; ; LOT j la tete |l 2. une des pPrenmueres cols dun CACHALOT met de i E de poils très- Macrocphale/. PE C f ouvrir. Cet org% pes CAC >= D ‘un très-P ailleurs qu? grosseur d’ Au reste, nous devon! avec soin que l'œil du : placé au sommet d’une ou de bosse, peu sens maisquicependant s'élè de la surface de la tête, seau n'empêche pas cet o les rayons lumineux réf jets placés devant le céta ces objets soient un pe le capitaine Colnett dit- Anderson assure que, dans un individu de cette espèce, poussé dans l'Elbe par DES CACHALOTS. 41 d’ailleurs qu’un très-petit diamètres; et une forte tempête en décembre 1720, et qui avoit plus de vingt-trois mètres de longueur, le cristallin n’étoit que de la grosseur d’une balle de fusil. Au reste, nous devons faire remarquer avec soin que l’œil du macrocéphale est placé au sommet d’une sorte d’'éminence ou de bosse, peu sensible à la vérité, mais quicependant s'élève assez au-dessus de la surface de la tête, pour que le mu- seau n'empêche pas cet organe de recevoir - Les s rayons lumineux réfléchis par les ob- jets placés devant le cétacée, pourvu que ces objets soient un peu éloignés. Aussi le capitaine Colnett dit-il dans la relation de son voyage, que le cachalot poursuit sa proie sans être obligé d’incliner le grand = axe de sa tête et de son corps sur la ligne le long de laquelle il s'avance. n a peine à distinguer l’orifice du conduit auditif. Il est cependant situé sur une sorte d’excroissance de la peau, entre l'œil et le bras ou la nageoire pis: 42 HISTOIRE NATURELLE Les deux évents aboutisseutà une même ouverture, dont la largeur est souvent d’un sixième de mètre. L'animal lance avec force, et à une assez grande hau- teur, l'eau qu’il fait jaillir par cet orifice, Mais ce fluide, au lien de s'élever verti- calement, décrit une courbe dirigée en avant, et par conséquent, au lieu de retomber sur les évents, lorsque le ca- chalot est en repos, retombe dans ta mer, à une distance plus ou moins grande de l'extrémité du museau. Cet cffet vient de la direction des évents et de la position de leur orifice. Ces tuyaux forment une diagonale qui part du fond du palais, traverse l’intérieur de la tête, et se rend à l'extrémité supérieure du bout du mu- seau, où elle se termine par une ouver- ture inclinée à l'horizon. L'eau lancée par cette ouverture et par ces tuyaux inclinés tend à s'élever dans l'atmosphère dans la même direction; et sa pesanteur, qui la ramène sans cesse vers la surface de la mer, doit alors lui faire décrire une parabole en ayant du tube dont elle est partie. doit croire pe i Jus il est ’ se il vient fréguemt e de l'océan. Y nuque est indiquée da par une légère dépression , 4 chaque côté jusqu'à la na rale, Vers les denx tiers de la dos, s'élève insensiblement callosité longitudinale, qu tronquée par-derrière setg figure d'un triangle rectang Le Ventre es St gros et a dont la lon y- $ ) ès dan 4 ‘e cavit lot Mi~ “eue des de es à Melle ‘boutissent à — ma e= slan 18 OU moins grand. ‘eau. Cet effet vieni ents et de la poii š tuyaux forment: t du fond du pali de la tête, etsen ieure du boutdur rmine par une oi rizon. L'eau lancé ar ces tuyaux in ; l'atmosphère da t sa pesanteur, qu vers la surface ¢ ui faire décrit! du tube dont li! DES CACHALOTS. 43 Le macrocéphale n'est pas obligé de se sérvir d'évents pour respirer, aussi sou- vent que la baleine franche : il reste beau- coup plus long-temps sous l'eau; et l'on doit croire, d’après le capitaine Colnett, que plus il est grand, et moins, tout égal d’ailleurs, il vient fréquemment à la sur- face de l’océan. La nuque est indiquée dans ce cétacée par une légère dépression, qui s'étend de chaque côté jusqu'à la nageoire peeto- rale. Vers les denx tiers de la longueur du dos, s'élève insensiblement une sorte de callosité longitudinale, que l’on croiroit tronquée par-derrière, et qui présente la figure d'un triangle rectangle très-alongé. _ Le ventre est gros et arrondi, La queue, dont la longueur est souvent inférieure à celle de la tête, est conique, d'un très-petit diamètre vers la caudale, ét par consé- quent très-mobile. Unė gaine enveloppe la verge du mâle; et c’est dans une cavité longitudinale de près d'un demi-mètre de longueur, qne chacune des deux mamelles de la femelle 44 HISTOIRE NATURELLE est cachée, et placée comme dans une sorte d'abri. La mamelle et le mamelon n’ont ensemble qu’une longueur d'un sixième de mètre ou à peu près; mais ils s’alongent, et la mamelle devient pen- dante, lorsque la mère allaite son petit, La graisse ou le lard que l’on trouve au-dessous de la peau, a près de deux décimètres d'épaisseur. La chair est d’un rouge pâle. / On a écrit que le diamètre de l'aorte du macrocéphale étoit souvent d’un tiers de mètre, et qu'à chaque systole il sort du cœur de ce cétacée près de cinquante litres de sang. Les sept vertèbres du cou, ou du moins les six dernières, sont soudées ensemble; ciles sont réunies par une sorte d’ankilose, qui cependant n'empêche pas de les dis- tinguer toutes, et de voir que les cinq intermédiaires sont très-minces *. Cette, particularité contribue à montrer pour- quoi le cachalot ne remue pas la tete sans mouvoir le corps. * Leçons d'anatomie comparée de G. Cuvier, SR) » + : p4 3, redigées par C». Duméril, etc. tome ,p.194et 169 pE or Qu ignoré j c les s € gpres dorsale à serres dB! pe parée du M C „natom! te-trois ja naturelle ; gii es tl ibres, d0 r l „mètres, t la largh" enti zamini Ja queue du cachalot mac vingt-trois mètres de longue © JElbbe, et dont nous AYOM: touva que les vertèbres í noient, réunies les unes ai des cartilages souples , devo tiès-mobiles, On peut voir aussi, dans | Muséum, deux vraies côte ue nous tå E a Eaa de bi icin KA es eux mL, pue ités dont | nm \ig y € r, a disi Cor Manelle dev: At mère alla; | Peau, a Près deg seur. La chair est le diamè diamètre de l'y etort souvent d'mi chaque syslole il; acce près de cinqu s du cou, ou dum ‘ont soudées ensen! ar une sorte d’ankl mpéche pas de lat de voir que le í t très-minces*. 0 ibue à montrer fl ne remue pas lat orps. ‘e comparée de : dl il, etc. tome Í, p-1# 2 vingt-trois mètres de longueur , pris dans G. (u i DES CACHALOTS. 45 On ignore encore le nombre des ver- tèbres dorsales et caudales du macrocé- phale; mais on conserve, dans les galeries ‘anatomie comparée du Muséum d'his- toire naturelle, trente-trois de ces ver- tèbres, dont la hauteur est de dix-huit © centimètres, et la largeur de vingt-un. Anderson ayant examiné le bout de la queue du cachalot macrocéphale de l'Elbe, et dont nous avons déjà parlé, trouva que les vertèbres qui la soute- noient, réunies les unes aux autres par des cartilages souples, devoient avoir été très-mobiles. On peut voir aussi, dans les galeries du Muséum, deux sraies côtes du cachalot ue nous tâchons de bien connoître. Elles sont comprimées, courbées dans un tiers de leur longueur, terminées par deux extrémités dont la distance mesurée en ligne droite est de cent treize centi- mètres, et articulées de manière qu’elles forment , avec celles du côté opposé, uu angle de quatre-vingt-dix degrés ou environ. 46 HISTOIRE NATURELLE M. Chappuis de Quimper écrivit dans le temps à mon savant collègue Faujas de Saint-Fond , que des cachalots macros céphales échoués sur la côte de Bretagne nwavoient que huit côtes de chaque côté, et que la longueur de ces côtes étoit de cent soixante-cinq céntimètres. L'os du front, très-étroit de devant en arrière, ressemble, dans le cachalot, comme dans tous les cétacées , à une bande transversale qui s'étend de chaque côté jusqu’à l'orbite, dont il compose le plafond ; mais il descénd moins bas dansle macrocéphale que dans plusieurs autres de ces mammifères, parce que l'œil y est plus élevé, ainsi que nous venons de le voir. Si nous considérons le bras, nous trou- verons que les deux os de l'avant-bras, le cubitus et le radius, sont aplatis, et ar- ticulés avec l’Axmerus et avec le carpe, de manière à n'avoir pas de mouvemens particuliers , au moins très-sensibles : que les phalanges des doigts sont également aplaties; et que toutes les parties qui com- posent le bras, sont réunies et recouvertes ʻ ç cACHAl To epe php ière à a de mani? ordini poire un PEU PA a de plus d'un 7? ‘un décumètre. he de la queue deux lobes dont chacun él forme de faux, Le bout d ar etsouvent éloigné de l'extri tre, de près de cing mètres Le dos du macrocéphale miålre, quelquefois mélé « dâtres ou de nuances gris aussi la partie supérieure d' cette espèce, teinte d'un b ct tachetée de blanc. Le ventre du macrocéphe \ au à Ja douce l n SaVant coll" DES CACHALOT S 47 de manière à former une véritable na- LES Sturr la Côte dep! gcoire un peu orale; ordinairement lon- huit côtes de "M gue de plus d’un mètre, et épaisse de Chaque, plus d'un décimètre. CES côtes i La nageoire de la queue se divise en Nq centimètres l lobes dont ch t échancré v eux lobes dont c acun est échancré en forme de faux. Le bout d’un de ces lobes | est souvent éloigné de l'extrémité de lau- ées,} tre, de près de cinq mètres. sale qui s'étend deck Le dos du macrocéphale est noir ou rbite, dont il com, POirâtre, quelquefois mélé de reflets ver- | descend moins bas dâtres ou de nuances grises ÿ on a vu que dans plusieurs y 2USSi la partie nb d'individus de ères, parce que l'ei cette espece, teinte d’un bleu d’ardoise si que noüs enti et tachetée de blanc. ; Le ventre du macrocéphale est blan- s châtre. Sa peau a la douceur de la soie. lérons le bras, nowt Nous avons déjà dit que sa longueur ouvoit être de plus de vingt-trois mètres : sa circonférence, à l'endroit le plus gros umerus et avec kde son Corps, est alors au moins de ‘avoir pas de mourt dix-sept mètres; sa plus grande hauteur moins très-sensiblélest même quelquefois supérieure ou du es doigts sont égi moins égale au tiers desa longueur totale. toutes les partiesqu". Mais nous RES fennin h des- ynt réunies et recoileription de ce tétatée qu après avoir parlé » (rès- étroit de 4 emble » dans Je Tath ous Îles Cétac deux os de l'avanth 2dius, sont aplatis,t, 48 HISTOIRE NATURELLE de deux substances remarquables qu'on trouve dans son intérieur , ainsi que dans celui de presque tous les autres cachalots: L'une de ces deux substances est celle qui est connue dans le commerce sou le nom impropre de blanc de baleine; et l’autre est l'ambre gris. | # Que la première soit d’abord l’objet de notre examen. l La tête du cachalot rocéphale , cette tête si grande, si grosse, si élevée même dans celle de ses portions qui saille le plus en avant, renferme, dans sa partie supérieure, une cavité très-vaste et très distincte de celle qui contient le cerveau, et qui est très-petite. Le capitaine Colnett nous dit, dans la relation de son voyagt, que dans un macrocéphale pris auprès de la côte occidentale du Mexique en août 1793, cette cavité occupoit près du quart de la totalité de la tête. Elle étoit inclinée en avant, s'avançoit d’un côté jusqu’au bout du museau, et, de l'au- tre, s’étendoit jusqu'au-delà des yeux On peut voir la position, la forme et la grandeur de cette cavité, dans la tète du 015) le iotoire Na d'hist t l'os et w) à laisser apperee" tégumens, par la peau dı ane couche de graisse ol décinètre au moins d'épa ue membrane dont le ca dit que la couleur est m laquelle on voit de très-g La calotte solide que quand on a enlevé ces tég ou moins dure, suivant I" mais il ti visé Ar see L ons pa une E Les eta, à embr u i die a tÀ A tere soit d'abord li ‘halot macrocéphak, si grosse, si élevée ses portions quisi renferme, dans s; 1e cavité très-vastes : c qui contient le m etite. Le capitainel la relation de sont nacrocéphale prit identale du Maÿ e cavité occupoitF alité de la tête, Bl ant , s'avancçoit du du museau, € jusqu'au -delà 2 a position ’ Ja for i Ap , sh? tte cavite, dan tt DES CACHALOTS. 49 macrocéphale, qui a près de six mètres de long, que l’on conserve dans le Muséuu d'histoire naturelle, que nous avons fait graver, et dont l’os frontal a été scié de manière à laisser appercevoir cet énorme vide. cette cavité est recouverte par plusieurs tégumens, par la peau du cétacée, par une couche de graisse ou de lard d'un décinètre au moins d'épaisseur, et par une membrane dont le capitaine Colnett dit que la couleur est noire *, et dans laquelle on voit de très-gros nerfs. La calotte solide que l’on découvre quand on a enlevé ces tégumens, est plus ou moins dure, suivant l’âge du cétacée; mais il paroît que, tout égal d’ailleurs, elle est toujours plus dure dans le macro- ' céphale que dans d’autres espèces de ca- chalots qui produisent du blanc, et dont nous parlerons bientôt. La cavité est divisée en deux grandes portions par une membrane parsemée de nerfs et étendue horizontalement. Ces * Voyage to the south Atlantic, etc. 5 ` 5o HISTOIRE NATURELLE deux portions sont traversées oblique. ment par les évents : elles sont d’ailleurs inégales. La supérieure est la moins grande : l’inférieure , qui est située au- dessus du palais, a quelquefois plus de deux mètres et demi de hauteur. Il n'est donc pas surprenant qu'on retire souvent de ces deux cavités, lesquelles ont été comparées à des cavernes, plus de dix-huit ou même vingt tonneaux de blanc li- quide, Mais cette substance fluide n’est pas contenue uniquement dans ces deux grands espaces. Chacune de ces vastes cavernes est séparée en plusieurs com- partimens, formés par des membranes verticales, dont on a considéré la nature comme semblable à celle de la pellicule intérieure d’un œuf d'oiseau , €t c’est dans ces Compartinmens qu’on trouve le blane. Cette matière est liquide pendant la vie de l'animal; elle est encore fluide lors- qu’on Pextrait peu de temps après lə mort du cétacée. A mesure néanmoins qu'elle se refroidit, elle se coagule : st elle est mêlée avec une certaine quantité d'huile, il faut un refroidissement plus epen -2 paisemblablement par A l'état de l'individu. Deve ele est cristalline et brille matière huileuse, que l'on du cerveau, mais qui es par sa place, et très-di mature, de la substance blane que l'on retire de } tieure de la grande cavit yent moins pur que celui Mérite; mais on amèn fiquement + Chacune de cesy Parée en plusieur més par des menk t On a considéré law ble à celle de la pe euf d'oiseau, et c'e ns qu'on trouve lell st liquide pendanth le est encore fluide! peu de temps ap e. À mesure néan dit, elle se coagul ec une certaine qu un refroidissemeli} dans Ch. DES CACHALOTS,. 5t considérable pour la fixer; et iorsqu'elle a perdu sa fluidité, elle ressemble, sui- vant M. Hunter, à la pulpe intérieure du melon d’eau. Elle est très-blanche : on a cependant écrit que ses nuances étoient quelquefois altérées par le climat, vraisemblablement par la nourriture et l'état de l'individu. Devenue concrète i elle est cristalline et brillante. C'est une matière huileuse, que l’on trouve autour du cerveau, mais qui est tres-distincte par sa place, et très-différente par sa nature, de la substance médullaire. Le blanc que l’on retire de la portion supé- rieure de la grande cavité, est très-sou- veut moins pur que celui de la portion inférieure ; mais on amène l’un et l’autre à un très-baut degré de pureté, en le séparant, à l’aide de la presse , d'une certaine quantité d'huile qui l’altère, et en le soumettant à plusieurs fusions $ cristallisations et pressions successives. Il est alors cristallisé en lames blanches , Brillantes et argentines. Il a une odeur particulière et fade, très-facile à distin- guer de celle que donne la rancidité. 52 HISTOIRE NATURELLE Lorsqu'on l’écrase, il se change en une poussière blanche, encore lamelleuse et brillante , mais onctueuse et grasse. On le fond à une température plus basse que la cire, mais à une température plus élevée que la graisse ordinaire. Mis en. contact avec un corps incandescent, il s’'enflamme, brûle sans pétillement, ré- pand une flamme vive et claire, et peut être employé avec d’autant plus d'avan- tage à faire des bougies, que lorsqu'il est en fusion , il ne tache pas les étoffes sur lesquelles il tombe , maïs s’en sépare par le frottement , sous la forme d’une pous- sière. Un canal, que l'on a nommé très-im- proprement veine spermalique , commu- nique avec la cavité qui contient le blanc du cachalot. Très-gros du côté de cette cavité, il s'en éloigne avec la moelle épinière , et se divise en un très-grand nombre de petits vaisseaux, qui, s’éten- dant jusqu'aux extrémités du cétacée, distribuent dans toutes les parties de l'animal la substance blanche et liquide que nous examinons. Ce canal se vide : de la one la CA e ay sh ane de cette € retire 10 * uřsort ece macrocéphale, r plis de blanc. Lorsqu on £ ces loges particulières ; € bientôt de celui des loges proche en proche ; tous reçoivent uu nouyean f vient du graud canal d épinière est accompagnée ongueur. ll y a done dans le cach; ae Vaisseaux tenir et à ti et à transmettre le Stème à bea t Moelle épin: LE | © NATURE » il se chap e, se chan encore ] tueuse e NpPérature plu 4 Une te Èt amely, Stay S bay, M Pératun, "dinaire, k 1 Corps InCandesen, ile sans Pétillemey ne vive et claire y onc j et * ’, rec d'autant plus dy bougies, que lors > tache pas les étofls be, mais s'en Separe ous la forme d'uney e l'on a nommét: 1e spermalique, C0 vité qui contient lell ès-gros du côté det éloigne avec la w divise en un tif s vaisseaux, qui,“ extrémités du cét s toutes les pari tan í inons. Ce canal * ce blanche etip DES CACHALOTS, 53 daus la cavité de la tête, à mesure qu’on retire le blanc-de cette cavité; et la subs- tance fluide qui sort de ce gros vaisseau, remplace , pendant quelques momens , celui qu’on puise dans la tête. On trouve aussi, dans la graisse du macrocéphale, de petits intervalles rem- plis de b/anc. Lorsqu'on a vidé une de ces loges particulières , elle se remplit bientôt de celui des loges voisines; et de proche en proche , tous ces interstices recoiveut un nouveau fluide, qui pro- vient du grand canal dont la moelle épinière est accompagnée dans toute sa longueur. Il y a donc dans le cachalot à l'histoire duquel cet article est consacré, un sys- téme général de vaisseaux propres à con- tenir et à transmettre le blanc, lequel système a beaucoup de rapports, dans sa composition , dans sa distribution, dans son étendue et dans la place qu'il occupe, avec l’ensemble formé par le cerveau , la moelle épinière et les nerfs proprement dits. Il ne faut donc pas être étonné qu'on. 5 54 HISTOIRE NATURELLE retire du corps et de la queue du macro- céphale une quantité de blanc égale, où à peu près, à celle que l’on trouve dans sa tête, et que cette substance soit d’un égal degré de pureté daus les différentes parties du cétacée. Pour empêcher que ce blanc ne s’altère et n’acquière une teinte jaune, on le conserve dans des vases fermés avec soin. Des commercans infidèles l'ont quelque- fois mêlé avec de la cire; mais en le fai- sant fondre on s’apperçoit aisément de la falsification de cette substance. Pour achever de la faire connoître, nous ne pouvons mieux faire que de présenter une partie de l’analyse qu'on en peut voir dans le grand et bel ou- vrage de notre eélèbre et savant collègue Fourcroy *. « Quand on distille leblanc à la cornue, » on ne le décompose qu'avec beaucoup »de difficulté.: lorsqu'il est fondu et » bouillant , il passe presque tout entier * Sÿsiême des connoissances chimiques , tome X, pe 209: et suim -— „de ce COrp$ »turée, puisqu'elle ma » liquide; et st ON le istit , de suite, on par silent à » plétement huileux, liqun s cible, Malgré l'espèce d's » éprouve dans ces distilla »le blanc n'a point aequ » de volatilite qu'il n'en a » suivant le citoyen Thou » degré de chaleur pour le » dans la première opérati laquelle il se conyertit ” Pus l'odeur vive € ENEP t péne 1e ce blane teinte jau te substance. aN e la faire connor, mieux faire que à ie de l'analyse que le grand et belu bre et savant colin le le blanc à la comt se qu'avec beauco rsqu'il est fondu t se presque tout elle ssances chimiques; M DES CACHALOTS. 55 » et sans altération dans le récipient; il » ne donne ni eau, ni acide sébacique ; » ses produits n'ont pas l'odeur forte de =- » ceux des graisses. Cependant une partie » de ce corps graisseux est déjà déna- »turée, puisqu'elle est à l’état d'huile » liquide; et si on le distille plusieurs fois » de suite, on parvient à l'obtenir com- » plétement huileux, liquide et inconcres- » cible. Malgré l'espèce d’altération qu'il » éprouve dans ces distillations répétées, » le blanc n’a point acquis encore plus » de volatilité qu'il n'en avoit; et il faut, » suivant le citoyen Thouvenel, le même » degré de chaleur pour le volatiliser que » dans ia première opération. L'huile dans » laquelle il se convertit, n’a pas non » plus l'odeur vive et pénétrante de celles » qu'on retire des autres maticres ani- » males traitées de la même manière. La » distillation du blanc avec l’eau houil- » lante, d’après le chimiste déjà cité, » n'offre ricn de remarquable. L'eau de » cette espèce de décoction est un peu » louche; filtrée et évaporée, elle donne » un peu de matière muqueuse et amire 56 HISTOIRE NATURELLE » pour résidu. Le blanc, traité par ébul. » lition dans l’eau, devient plus solide et » plus soluble dans l'alcool qu’il ne l’est » dans son état naturel. » Exposé à lair, le blanc devient jaune » et sensiblementrance. Quoique sa ranci- » dité soit plus lente que celle des graisses » proprement dites, et quoique son odeur » soit alors moins sensible que dans ces » dernières , en raison de celle qu’il a » dans son état frais, ce phénomène y est » cependant assez marqué pour que les » médecins aient fait observer qu'il falloit » en rejeter alors l'emploi. Il se combine »avec le phosphore et le soufre par la » fusion ; il n’agit pas sur les substances » métalliques. » Les acides nitrique et muriatique » nont aucune action sur lui. L'acide » sulfurique concentré le dissout en mo- » difiant sa couleur, et l’eau le sépare » de cette dissolution, comme elle préci- » pite le camphre de l'acide nitrique; » l'acide sulfureux le décolore et le » blanchit; l'acide muriatique oxigéné le > jaunit, et ne le décolore pas quand Es >emplastique , dure et Cas , Les huiles fixes se comb „tement avec cette substam si l'aide d'une douce chalet pas plus la séparer de ces € "que les graisses et la ci » volatiles dissolvent égaler > mieux même qu'elle a "Fes proprement dite *tisout en le faisant cha T m Une grande partie Bsement: 3 €t lorsqu e ce le blang se cri Re »Léther y stallis en 1ature]. Ù) F, le lane trance, Qu . "nte que celle dé à tes "z marqué pour qu fait observer qu'ilh š l'emploi. Il seco hore et le soufrep zit pas sur les substa nitrique et muri action sur lui, La centré le dissout e! leur, et l'eau le% tion, comme ellep de l'acide nivy eux Je décolort 5 Je muriatique osig le décolore P% re t ce phénomèn, DES CACHALOTS. 57 bi a pris naturellement cette nuance. » Les lessives d’alcalis fixes s'unissent .» au blanc liquéñé, en le mettant à l’état » savonneux : cette espèce de savon se » sèche et devient friable; sa dissolution _» dans l'eau est plus louche et moins ho- » mogène que celle des savons communs. » Bouilli dans l’eau avec l’oxide rouge » de plomb, le blanc forme une masse » emplastique, dure et cassante. » Les huiles fixes se combinent promp- » tement avec cette substance graisseuse, » à l’aide d’une douce chaleur ; on ne peut » pas plus la séparer de ces combinaisons, » que les graisses et la cire. Les huiles » volatiles dissolvent également le blanc, »et mieux même qu’elles ne font les » graisses proprement dites. L'alcool le » dissout en le faisant chauffer : il s'en » sépare une grande partie par le refroi- » dissement; et lorsque celui-ci est lent, »le blanc se cristallise en se précipitant, » L’éther en opère la dissolution encore > plus promptement et plus facilement » que l’alcooi; il l'enlève même à celui-ci, » et il en retient une plus grande quantité. 58 HISTOIRE NATURELLE » On peut aussi faire cristalliser très. » régulièrement le blanc , si, après l'avoir » dissous dans l’éther à l’aide de la chaleur » douce que la main lui communique, » on le laisse refroidir et s’évaporer à » Pair. La forme qu'il prend alors est celle » d'écailles blanches, brillantes et argen- » tées comme l'acide boracique, tandis » que le suif et le beurre de cacao, traités » de même, ne donnent que des espèces » de mamelons opaques et groupés, ou » des masses grenues irrégulières. » Comment ne pas penser maintenant, avec notre collègue Fourcroy, que le bianc du cachalot est une substance très- particulière, et qu'il peut être regardé comme ayant avec les huiles fixes les mêmes rapports que le camphre avec les huiles volatiles, tandis que la cire paroît être à ces mêmes huiles fixes ce que la résine est à ces huiles volatiles ? Mais nous avons dit souvent qu'il n'existoit pas dans la nature de phéno- mène entièrement isolé. Aucune qualité n’a été attribuée à un être d’une manière exclusive, Les causes s'enchaïînent comme des facultés uniques , des pr sives, des forces circonseriti ces démarcations ne sont qu que le grand jour de la seie elles n'existent que dans manières de voir, Nous ne Ps penser qu'une substan n'a . r Ppartieune qu'à quelqu: Quelque limitée ou "ce qu'une ma Ie, nous d Vous être ones fantags: nes ntistiques dix ure Que nos er ili NAT URELt $ dire Cristalliser à lanc ; Si, apr ' à l’aide de la ch) n Jui Commun idir et S'évap, l prend alors à | » brillantes eta le boracique a À À t s ta urre de cacao, tri inent que des esph ques, et groupé es irrégulières, » penser mainteny * Foureroy, qu st une substanceti il peut être reg les huiles fixe! le camphre ave! dis que la cire pal uiles fixes ce qu iles volatiles? ; dit souvent fl la mature de phe solé. Aucune qu n étre d'une man s'enchaînent co” DES CACHALOTS. 59 les effets; elles sont rapprochées et liées de manière à former des séries non inter- rompues de nuances successives. À la vé- rité, la lumière de la science n’éclaire pas encore toutes ces gradations. Ce que nous ne pouvons pas appercevoir est pour nous comme s'il n’existoit pas, et voilà pour- quoi nous croyons voir des vides autour des phénomènes ; voilà pourquoi nous sommes portés à supposer des faits isolés, des facultés uniques, des propriétés exclu- sives, des forces circonscrites. Mais toutes ces démarcations ne sont que des illusions que le grand jour de la science dissipera ; elles n'existent que dans nos fausses manières de voir. Nous ne devons donc pas penser qu'une substance particulière n’appartienne qu’à quelques êtres isolés. Quelque limitée qu’une matière nous pa- roisse , nous devons être sûrs que ses = bornes fantastiques disparoîtront à me- sure que nos erreurs se dissiperont. On la retrouvera plus ou moins abondante, ou plus ou moins modifée, dans des êtres voisins ou éloignés des premiers qui l'au- _ront présentée, Nous en avons une preuve 60 HISTOIRE NATURELLE frappante dans le blanc du cachalot : pen: dantlong-temps on l’a cru un produit parti. culier de l’organisation du macrocéphale, Mais continuons d'écouter Fourcroy, et nous ne douterons plus que cette substance ne soit très-abondante dans la Nature Une des sources les plus remarquables de cette matière, est dans le corps et particulièrement dans la tête du cachalot macrocéphale ; mais nous verrons bientôt que d’autres cétacées le produisent aussi. Il est même tenu en dissolution dans la graisse huileuse de tous les cétacées, L'huile de baleine franche ou d’autres ba- leines, à laquelle on a donné dans le com- merce le nom impropre d’Auile de poisson, dépose dans les vaisseaux où on la con- serve, une quantité plus ou moins grande de blanc, entièrement semblable à celui du cachalot. La véritable kuile de poisson, celle qu'on extrait du foie et de quelques autres parties de vrais poissons, donne le merme blanc, qui s’en précipite lorsque l'huile a été pendant long-temps en repos, et qui se cristallise en se séparant de cette huile, Les habitans des mers, soit ceux Fourcroy nous „ne substance analogue & les calculs biliaires , dans bilienses de plusieurs malac renchyme du foie exposé | temps à l'air et desséché , di qui se sont putréfiés sou d'an ou de terre humide faux conservés au milien dus plusieurs autres or moins décomposés, ll n'h arer que le Blane dont | les Propriétés, est un des | constans et Les n tes plus ord posés animaux ” altérés, Cor F4 Cachi; NOLS Yetrons bien i le produisent au | dissolution dans! tous les cétax anche ou d'autrk a donné dansle pre d’Auile de pois seaux où onlu plus ou moins gran t semblable à cet le huile de pois u foie et de quel is poissons, donne! ‘en précipite losg long-temps en! 3 se séparant dec jt e des mers, S0 DES CACHALOTS. 67 qui ont reçu des poumons et des ma- melles , soit ceux qui montrent des bran- chies et des ovaires, produisent donc ce’ blanc dont nous recherchons l’origine. Mais contiuuons. Fourcroy nous dit encore qu'il a trouvé une substance analogue au blanc dans les caiculs biliaires, dans les déjections bilieuses de plusieurs malades, dans le pa- renchyme du foie exposé pendant long- temps à l'air et desséché , dans les muscles qui se sont putréfiés sous une couche d’eau ou de terre humide, dans les cer- vaux conservés au milieu de l'alcool, et dans plusieurs autres organes plus ou moins décomposés. Il n'hésite pas à dé- clarer que le blanc, dont nous étudions les propriétés, est un des produits les plus constans et les plus ordinaires des com- posés animaux altérés. Observons cependant que cette subs- tance blanche et remarquable, que les animaux terrestres ne produisent que lorsque leurs organes ou leurs fluides sont viciés, est le résultat habituel de lorga- nisation ordinaire des animaux marins, 62 HISTOIRE NATURELLE ie signe de leur force constante, et là preuve de leur santé accoutumée, plutôt que la marque d'un dérangement acci- dentel, ou d’une altération passagère, Observous encore, en rappelant et en } réunissant dans notre pensée toutes les propriétés que l'analyse a fait découvrir dans le blanc du cachalot, que cette ma- tière participe aux qualités des substances animales et à celles des substances végé- tales. C’est un exemple de plus de cts liens secrets qui unissent tous les corps orgatiisés, et qui n’ont Jamais échappé aux esprits attentifs. Combien de raisons n’avons-nous pas, par conséquent, pour rejeter lés dénomi- nations si erronées de blanc de baleine, de substance médullaire de cétacée, de substance cervicale, de sperma ceti (sperme de ct- tacée}, ete. et d'adopter pour le blanc le nom d'adipocire, proposé par Fourcroy *, et qui montre que ce blanc, différent de la graisse et de la cire, tient cependant le milieu entre ces deux substances, dont * Systême des connoissances chimiques ; On X, page 302, édit, in-8°. qu lieu de l'expression © germalique » nous emploier ul adipocireux . Onabeancoup vanté les v cpocire pour la guérison maux internes et extérieurs. Douarnenez, que nous a: an sujet des trente-un cach r les côtes de la ci-devani Has dans le temps + «Leblanc ete, e - VAOUVera) : ‘M pour les plaies r "NES ouvriers be, éch iple de plus des sent tous les e ont Jamais éch 1$ n'avons-nous fi r rejeter les dénon » blanc de baleine o célacée, de subsm ceti (sperme di pter pour le blant! posé par Fourcroy e blanc, différent tient cepen de fé, sux substanct; -nigue „sances chimique r \ DES CACHALOTS. 63 l'une est animale, et l’autre végétale ? En adoptant la dénomination que nous devons à Fourcroy, nous changerons celle dont on s’est servi pour désigner le canal longitudinal qui accompagne la moelle . épinière du macrocéphale, et qui aboutit à la grande cavitéde la tête de ce cachalot. Au lieu de l'expression si fausse de veine snermatique, nous emploierons celle de canal adipocireux. On a beaucoup vanté les vertus de cette adipocire pour la guérison de plusieurs maux internes et extérieurs. M. Chappuis de Douarnenez, que nous avons déjà cité au sujet des trente-un cachalots échoués sur les côtes de la ci-devant Bretagne en 1784, a écrit dans le temps au professeur Bonnaterre : « Leblanc, etc. estun onguent » souverain pour les plaies récentes; plu- » sieurs ouvriers occupés à dépecer les » cachalots échoués dans la baie d’Au- » dierne, en ont éprouvé l'efficacité, mal- » gré la profondeur de leurs blessures. » Mais rapportons encore les paroles de notre collègue Fourcroy. « L'usage médi- »cinal de cette substance (l'adipocire ) ` » » » HISTOIRE NATURELLE ne mérite pas les éloges qu'on lai pro. diguoit autrefois dans les affections ca. tarrhales, les ulcères des poumons, des reins, les péripneumonies, etc. : à plus forte raison est-il ridicule de le compter parmi les vulnéraires, les balsamiques, les détersifs, les consolidans, vertus qui d’ailleurs sont elles-mêmes le produit de l'imagination. Le citoyen Thouvenel en a examiné avec soin les effets dans les catarrhes , les rhumes, les rhuma- tismes goutteux , les toux gutturales, où on l’a beaucoup vanté; et il n’a rien vu qui pût autoriser l'opinion avanta- geuse qu’on en avoit conçue. Il n’en a pas vu davantage dans les coliques néphrétiques , les tranchées de femmes en couche, dans lesquelles on l'avoit beaucoup recommandé. Il l’a cependant observé sur lui-même, en prenant ce médicament à la fin de deux rhumts violens , à une dose presque décuple de celle qu’on a coutume d'en prescrire; il a eu constamment une accélération du pouls et une moiteur sensible, Il faut observer qu’en restant dans le lit, cette „n'a jamais retrouvé ce ći »excrémens ; ce qui proûve »sorbé par les vaisseaux le » s'en faisoit une véritable « Ajoutons à tout ce qu'on msjetde l'adipocire, que € rire on qu'on Parvienne jus : na qu'à ce tacée n € donne s a. Soupe seusibilité ut au > u lieu qu’; Fa u aiteint Ja substan qu'il ex} cherch dats es du doct à à Trans ction sur Swe ; Co}s pa ue 1e, L del: je Journa) à h *-mêmes le Piok e citoyen Thoure, soin les effets dy humes, les rhum, es oué guttural : vanté; et il n'ai er l'opinion avan roit conçue, Ilik se dans les coligu ranchées de femm esquelles on l'art ndé. Il l’a cependi me, en prenant t in de deux rhum presque décuple® me d'en prestit nt une accélérati Jl fu celi teur sensible. int dans le lit, DES CACHALOTS. .65 » seule circonstance, jointe au dégoût que » ce médicament inspire, a pu influer sur » l'effet qu’il annonce. Aussi plusieurs per- » sonnes, à qui il l’a donné à forte dose, ə» ont-elles eu des pesanteurs d'estomac » et des vomissemens, quoiqu'il ait eu le » soin de faire mêler le blanc de baleine » (l’adipocire) fondu dans l'huile, avec le » jaune d'œuf et le sirop, en le réduisant » ainsi à l’état d’une espèce de crème. Il » n'a Jamais retrouvé ce corps dans les » excrémens ; ce qui prouve qu'il étoit abe » sorbé par les vaisseaux lactés, et qu al » s’en faisoit une véritable digestion. » Ajoutons à tout ce qu'on vient de lire au sujetde l’adipocire, que cette substance est si distincte du cerveau , que si l’on perce le dessus de la tête du macrocéphale, et qu'on parvienne jusqu’à ce blanc, le cé- tacée ne donne souvent aucun signe de sensibilité, au lieu qu'il expire lorate on. aiteint la ERA cérébrale *. * Recherches du docteur Swediawer, publiées . dans les A philosophiques, et traduites en akha a par M. Vigarous, docteur en méde- — Journal dé physique, KRE, 1784. 66 HISTOIRE NATURELLE Le macrocéphale produit cependant, ainsi que nous l'avons dit, une seconde substance recherchée par le commerce: cette seconde substance est l'azubre gris. Elle est bien plus connue que l’adipocire, parce qu'elle a été consacrée au luxe, adoptée par la sensualité, célébrée par la mode, pendant que l’adipocire n'a été regardée que comme utile. L'ambre gris est un corps opaque et solide. Sa consistance varie suivant qu'il a été exposé à un air plus chaud ou plus froid. Ordinairement néanmoins il est assez dur pour être cassant. A la vérité, il n'est pas susceptible de recevoir un beau poli, comme lambre jaune ou le succin; mais lorsqu'on le frotte, sa ru- desse se délruit, et sa surface devient aussi lisse que celle d'un savon très compacte, ou même de la siéatite. Si on le racle avec un couteau , il adhère, comme la cire, au tranchawt de la lame. 1! conserve aussi, comme la cire, l'im- pression des ongles ou des dents. Une chaleur modérée le ramoilit, le rend ouctueux, le fait fondre en huile épaisse nenu résidu, Sans ; Jea combustion, Approché dhmée, cet ambre prend ame en répendant une fam aiguille rougie le pénètre , en huile noirâtre, et paroi et retirée, comine si on l dans de la cire fondue. L'humidité, on au moi que l'adipocn omme utile, un corps Opaque; ce varie suivantgj y plus chaud on pi it néanmoins j4 cassant. A la yé tible de recevoiry lawbre jauneo: l'on le frotte, sn t sa surface der Je d'un savon tt e de la stéatite. St. outeau , il adiit ranchavt de la lw g gt vomme la cire, 0 ou des dents. i Je 1 » ramoilit, K€” ep ndre en huile DES CACHALOTS. 67 et noirâtre, fumer et se volatiliser par degrés, en entier, et sans produire du charbon, mais en laissant à sa place une tache noire, lorsqu'il se volatilise sur du métal. Si ce métal est rouge, l’ambre se fond , enflamme, se boursouflle, fume, et s'évapore avec rapidité sans former aucun résidu, sans laisser aucune trace de sa combustion. Approclié d’une bougie allumée, cet ambre prend feu et se con- sume en répendant unce flamme vive. Une aiguille rougie le pénètre , le fait couler en huile noirâtre, et paroît, lorsqu'elle . est retirée, comme si on l’avoit trempée dans de la cire fondue. L'humidité, on au moins l'eau de la mer, peut ramollir Pambre gris, comme la chaleur. En effet, on peut voir dans le Journal de physique, du mois de mars 1790, que M. Donadei, capitaine au ré- giment de Champagne, et observateur très-instruit, avoit trouvé sur le rivage de l'Océan atlantique, dans le fond du golfe de Gascogne, un morceau d'ambre gris, du poids de près d'un hectogram- me, et qui, mou et visqueux, acquit 66 HISTOIRE NATURELLE bientôt de la solidité et de la dureté, L'ambre dont nous nous occupons est communément d’une couleur grise, ainsi que son nom l’annonce; il est d’ailleurs parsemé de taches noirâtres, jaunâtres ou blanchâtres. On trouve aussi quel- quefois de l’ambre d'une seule couleur, soit blanchâtie, soit grise, soit jaune, soit brune, soit noirâtre. Peut-être devroit-on croire, d’après plusieurs observations, que ses nuances varient avec sa consistance. Son goût est fade; mais son odeur est forte, facile à reconnoître, agréable à cer- taines personnes , désagréable et même nuisible et insupportable à d’autres. Cette odeur se perfectionne, et pour ainsi dire, se purifie, à mesure que l'ambre gris vieillit, se dessèche et se durcit: elle devient plus pénétrante et cependant plus suave, lorsqu'on frotte et lorsqu'on chauffe le morceau qui la répand; elle s’exalie par le mélange de l’ambre avec d’autres aromates; elle s'altère et se vicie par la réunion de cette même substance avec d’autres corps; et c’est ainsi quoi Ÿ pon seule : e ` ligatt . soit Si Tambre gris piè Pambre g" ment SUT l'eau douce. d i présente en boules uT umes montrent dans leur Cas genu; d'autres sont gpm pesque concentriques de cni es, et qui se brisent en Le grand diamètre de ce odinairement depuis un ! wà un tiers de mètre: « depuis un jusqu'à quinze Mais on a vu des morcs Sur bien ș ig est Si léger la mer, eux upérieure, | Maktes an: Cétacé n ; mais son Odeur x oître, agréablejre ésagréable et miy able à d’autres. Ce ne, et, pour an mesure que l'ami sèche et se dur étrante et cependi à frotte et lorsquu qui la répand; à ge de lambre af le s'altère et se vi te même substant TES A et c'est ainsi qu' DES CACHALOTS. 69 pourroit expliquer Podeur d’alcali volatil que répandoit lambre gris trouvé sur les bords du golfe de Gascogne par M. Do- nadei, et qui se dissipa quelque temps après que ce physicien l'eut ramassé. L'ambre gris est si léger, qu'il flotte non seulement sur la mer, mais encore sur l’eau douce. Il se présente en boules irrégulières : les unes montrent dans leur cassure un tissu grenu; d’autres sont formées de couches FF pa es Pa KAE ie t : r epaąalils- A presqu ques de seurs, et qui se brisent en écailles. Le grand diamètre de ces boules varie ordinairement depuis un douzième jus- qu'à un tiers de mètre; et leur poids, depuis un jusqu'à quinze kilogrammes. Mais on a vu des morceaux d'ambre d’une grosseur bien supérieure. La compagnie des Indes de France exposa à la vente de l'Orient, en 1755, une boule d'ambre qui pesoit scixante- deux kilogrammes: Un pêcheur américain d'Antigoa a trouvé dans le ventre d’un cétacée, à seize my- riamètres au sud-est des îles du vent, un morceau d'ambre pesant soixante -cing 7o HISTOIRE NATURELLE kilograinines , et qu'il a vendu 500 livres sterling. La compagnie des Indes orien. tales de Hollande a donné onze mille rits dalersà un roi de Tidor pour une masse d'ambre gris, du poids de quatre-vingt. onze kilogrammes. Nous devons dire ce. pendant que rien ne prouve que ces masses n'aient pas été produites artifi- cicilement par la fusion, la réunion et le refroidissement gradué de plusieurs boules ou morceaux naturels. Mais quoi qu'il en soit, l'état de mollesse et de liqui- dité que plusieurs causes peuvent donner à l'ambre gris, et qui doit être son état primitif, explique comment ce corps odo- rant peut se trouver mêlé avec plusieurs substances très-différentes de cet aromate, telles que des fragmens de végétaux, des débris de coquilles, des arètes ou d’autres parties de poisson. Mais , indépendamment de cette intro- duction accidentelle et extraordinaire de corps étrangers dans l'ambre gris, cette substance renferme presque toujours des becs ou plutôt des mâchoires du mol- lusque auquel Linné a donné le nom de breust : | On a publié différentes Op poductiou de cet aromate. | wralistes l'ont regardé comm omme une huile minérale , se de pétrole. Épaissi pi i Oins gra f $ ; nut ef B que STE Plusie 'X naturels, Ma le mollesse et del auses peuvent doy qui doit être son éh omment ce corps ok r mêlé avec plasim rentes de cet aromi cens de végétaux, à des arètes ou d'auti mment de cette int et extraordinaire? s l'ambre gris, tt presque toujours t. mâchoires du mo é a donné le nomi DES CACHALOTS. 7r sepia octopodia, et que mon savant collè- gue le citoyen Lamarck a placé dans un genre auquel il a donné le nom d'octopode. Ce sont ces mâchoires , ou leurs frag- mens, qui produisent ces taches jaunâ- tres, noirâtres ou blanchâtres, si nom- breuses sur l’ambre gris. On a publié différentes opinions sur la productiou de cet aromate. Plusieurs na- turalistes l'ont regardé comme un bitume, comme une huile minérale, comme une sorte de pétrole. Épaissi par la chaleur du soleil et durci par un long séjour au milieu de l’eau salée, avalé par le cachalot macrocéphale ou par d’autres cétäcées, et soumis aux forces ainsi qu'aux sucs digestifs de son estomac, il éprouveroit dans l'intérieur de ces animaux une alté- ration plus ou moins grande. D'habiles chimistes, tels que Geoffroy, Neumann, Grim et Brow ont adopté cette opinion, parce qu'ils ont retiré de lambre gris quelques produits analogues à ceux des bitumes. Cette substance leur a donné, par l'analyse, une liqueur acide, un sel acide concret, de l'huile et un résidu 52 HISTOIRE NATURÈLLE charbonneux. Mais , comme l’obserye notre collègue Fourcroy , ces produits appartiennent à beaucoup d’autres subs- tauces qu’à des bitumes. De plus, l'ambre gris est dissoluble, en grande partie, dans l’alcool et dans l’éther; sa dissolution est précipitée par l’eau comme celle des ré- sires, et les bitumes sont presque inso- lubles dans ces liquides. D'autres naturalistes, prenant les frag- mens de mâchoires de mollusque dissé- minés dans l'ambre gris pour des portions de becs d'oiseau, ont pensé que cette subs- tance provenoit d’excrémens d’oiseaux qui avoient mangé des herbes odoriférentes. Quelques physiciens n’ont considéré lambre gris que comme le produit d'une sorte d’écume rendue par des phoques, ou un excrément de crocodile. = Pomet, Lémery, et Formey de Berlin, ont cru que ce corps n'étoit qu’un mé- lange de cire et de miel, modifié par le soleil et par les eaux de la mer, de mi nière à répandre une odeur très-suave Dans ces dernières hypothèses, des céla- cées auroicnt avalé des morceaux d'ambit ocodile, TO gde miel, je fente d'oiseau » ou d je rivage en rivage pendan mollesse, auroit pu rencot y sattacher plusieurs subs gre, et particulièrement € dosaux, de poissons, de de testacées. Des physiciens plus rap] vérité ont dit, avec Clusius s étoit une substance ani dans i + Vudley à tunsactiong philosophi ques i i A mbre étoit une pr t au u i% t lormoit q n a -dess m ki ns les t tieul à d ie pli Se þar ka Pan lis Lip > En grande Partie a iquides, listes, prenant nf, es de mollusque à, € gris pour des por, nt pensé que cettey cxcrémens d'oise s herbes odoriférent: iciens n'ont coul somme le produitit idue par des phoi de crocodile. y, et Formey de Be! orps n'étoit qu'un? le miel, modif } aux de la mt; de ur urès-su' hèses, dat eaux d” une ode €S hypot é des morc DES CACHALOTS. 73 gris entraînés par les vagues et flottant sur la surface de océan; et cet aromate, résultat d’un bitume, ou composé de cire et de miel, ou d'écume de phoque, ou de fiente d'oiseau , ou d’excrémens de crocodile, roulé par les flots et transporté de rivage en rivage pendant son état de mollesse, auroit pu rencontrer, retenir et s'attacher plusieurs substances étran- gères, et particulièrement des dépouilles d'oiseaux, de poissons, de mollusques, de testacées. Des physiciens plus rapprochés de la vérité ont dit, avec Clusius, que l'ambre gris étoit une substance animale produite dans l'estomac d’un cétacée, comme une sorte de bézoard. Dudley a écrit, dans les Transactions philosophiques, tome XXIII z que l'ambre étoit une production sem- blable au musc ou au castoreum, et qui se formoit dans un sac particulier, placé au-dessus des testicules d’un cachalot ; que ce sac étoit plein d’une liqueur ana- logue par sa consistance à del’huile, d’une couleur d'orange foncée, et d’une odeur très-peu différente de celle des morceaux Céracées. 7 74 HISTOIRE NATURELLE d'ambre qui nageoient dans ce fluide huileux; que lambre sortoit de ce sac par un conduit situé le long du pénis; et que les cétacées mâles pouvoient seuls le contenir. D’autres auteurs ont avancé que ce sac n’étoit que la vessie de l’urine, et que les boules d’ambre étoient des concrétions analogues aux pierres que l’on trouve dans la vessie de l’homme et de tant d'ani- maux : mais le savant docteur Swediawer a fait remarquer avec raison, dans l'ex- cellent travail qu’il a publié sur l'ambre gris *, que l’on trouve des morceaux de cet aromate dans les cachalots femelles comme dans les mâles, et que les boules qu’elles renferment sont seulement moins grosses et souvent moins recherchées. Il a montré que la formation de l'ambre dans la vessie, et l'existence d’un sac par- ticulier-, étoient entièrement contraires aux résultats de l'observation; il a fait voir que ce prétendu sac n’est autre chose que le cœcum du macrocéphale, lequel + Transactions philosophiques. LL T peste substance sing! ' y démontrent des faits bien [anbregris se trouve dans vinl du macrocéphale , à t klanus, qui varie entre un ue, Il est parsemé de Í michoires du mollusque not re que le cachalot macy wmit principalement de ce ‘queces mâchoires sont d'un ban halo. à m uit de > Mal {le dans Certaines € trony ce ; 8 dus mâles Mi Le de l'urine toient des que (ti | Concer, res que l’on trouves, nme et de tant t ant docteur Swedi avec raison, dash il a publié sur l'ai ouve des morcean: les cachalots fem \äles, et que les bu! t sont seulement mi moins recherché formation de l'auk ‘ ‘existence d'un sa! entièrement conti l'observation; ila Ju sac n’est autre macrocéphale, ke = ilosophiquése » €t que, i DES CACHALOTS. 75 cœcum a plus d’un mètre de longueur; ét après avoir rappelé que, suivant Kæmpfer, lambre gris, nommé par les Japonois excrément de baleine (kusura no fu), étoit en effet un excrément de ce cétacée, il a exposé la véritable origine de cette substance singulière, telle que Ja démontrent des faits bien constatés. Lambre gris se trouve dans le canal in- testinal du macrocéphale, à une distance de l'anus , qui varie entre un et plusieurs mètres. Il est parsemé de fragmens de inâchoires du mollusque nommé seiche, parce que le cachalot macrocéphale se nourrit principalement de ce mollusque, ct que ces mâchoires sont d’une substance de corne qui ne peut pas être digérée. Il n’est qu'un produit des excrémens du cachalot; mais ce résultat n’a lieu que dans certaines circonstances, et ne se trouve pas par conséquent dans tous les individus. Il faut, pour qu'il existe, qu'une cause quelconque donne au cé- tacée une maladie assez grave, une cons- tipation forte, qui se dénote par un affoi- blissement extraordinaire, par une sorte 76 HISTOIRE NATURELLE d’engourdissement et de torpeur, se ter. mine quelquefois d’une manière funeste à l'animal par un abcès à l'abdomen, altère les excrémens, et les retient pen- dant un temps assez long pour qu'une partie de ces substances se ramasse, se coagule, se modifie , Se consolide, et présente enfin les propriétés de lambre gris. : L'odeur de cet ambre ne doit pas étonner. En effet, les déjections de plu- sieurs mammifères, tels que les bœufs, les porcs , etc. répandent , lorsqu'elles sont gardées pendaut quelque temps, une odeur semblable à celle de l'ambre gris. D'ailleurs, on peut observer, avec Romé de Lille *, que les mollusques dont se nourrit le macrocéphale, et dont la substance fait la base des excrémens de ce cétacée, répandent pendant leur vie, et même après qu'ils ont été desséchés, des émanations odorantes très-peu diffé- rentes de celles de lambre, et que ces émanations sont très-remarquables dans * Journal de physique, novembre 1784: + re mise * pitis dalimens non digér e pda dans Je canal intestina nuorceanx irréguliers, dont si quelquefois de quatre où « Le pécheurs exercés conne uhalot qu'ils ont sous les per b lambre gris, Lnqu'après l'avoir harpo Miet rejeter tont ce qu'il a . AR; MaC, et ge débarrasser trè Nent de tonte | ie S ses matières » a qu ils ne trouveront | au son € or | Tente des è d' “+, onde) ci tt, Hi, : š 3 Histoire des pois, à p. 6, 14 Trok ances se $i qu ie, se € mil proprie POR te etes de l'an dr doit y ns de pl +_tels que les bej andent , lorsqu'é aut quelque temp, le à celle de l'any peut observer, an e les mollusques océphale, et dont! ase des excrément eut pendant leur v ls ont été dessécli rantes très-peu di l'ambre, et que" uables di 4 5 = ECES-TCiN sue, novembre 178 DES CACHALOTS. 77 l'espèce de ces mollusques qui a reçu, soit des Grecs anciens , soit des Grecs modernes, les noms de eledone, bolitaine, osmylos, osmylios et moschites, parce qu’elle sent le musc *. L'ambre gris est donc une portion des excrémens du cachalot macrocéphale ou d’autres cétacées, endurcie par les suites d'une maladie, et mêlée avec quelques parties d’alimens non digérés. Il est ré- pandu dans le canal intestinal en boules ou morceaux irréguliers, dont le nombre est quelquefois de quatre ou de cinq. Les pêcheurs exercés connoissent si le cachalot qu'ils ont sous les yeux contient de l'ambre gris. Lorsqu'après l'avoir harponné ils le _ voient rejeter tout ce qu’il a dans l'es- tomac, et se débarrasser très-prompte-. ment de toutes ses matières fécales, ils assurent qu'ils ne trouveront pas d'ambre, gris dans son corps : mais lorsqu'il leur présente des signes d’engourdissement et * Rondelet, Histoire des poissons, première partie, liv. 17, chap. 6. — Troisième espèce de poulpe, 7 78 HISTOIRE NATURELLE de maladie, qu’il est maigre, qu'il ne rend pas d’excrémens, et que le milieu de son ventre forme une grosse protu- bérance, ils sont surs que ses intestins contiennent lambre qu'ils cherchent. Le Capitaine Colnett dit, dans la relation de son voyage ; que, dans certaines cir- constances, l’on coupe la queue et une partie du corps du cachalot, de manière à découvrir la cavité du ventre, et qu'on s'assure alors facilement de la présence de l’ambre gris, en sondant les intestin avec une iongue perche. i Mais de quelque manière qu'on ait re- connu l'existence de cet ambre dans l'in- dividu harponné, ou trouvé mort en flottant sur la surface de la mer, on lui ouvre le vetre, en commençant par lanus, et en continuant jusqu’à ce qu’on ait atteint l’objet de sa recherche. Quelle est donc la puissance du luxe, de la vanité, de l’intérét, de l'imitation et de l’usage! Quels voyages on entre- prend, quels dangers on brave, à quelle cruauté on se condamne, pour obtenir une matière vile, un objet dégoútant, l'océan , ou que les vagues | le rivage : dans da corps du cétacée , il né heonleur et l'odeur des vés mens de l'animal à un si qu'il n'en est distingué qu moins de mollesse; mais , 4 il acquiert bientôt la cons deur forte et suaye qui le ¢ Ona vu de ces morceau jts tm an Chine tee a = D = = = =] … = lé du ve l ventre, et qui ement de Ja présen | sondant les intesta erche. manière qu'on aitn € cet ambre danslh ou trouvé mot: ace de la mer, onk en commençant p uant jusqu'à ce qui >» sa recherche. a puissance du Le ntérét, de limitatu ls voyages on et Ts on brave, à qu jamne, pou © un objet dégouti obtel DES CACHALOTS. 79 mais que le caprice et le désir des jouis- sances privilégiées ont su métamorphoser en aromate précieux! L’ambre contenu dans le canal intes- tinal du macrocéphale n’a pas le même degré de dureté que celui qui flotte sur l'océan, ou que les vagues ont rejeté sur le rivage : dans l'instant où on le retire du corps du cétacée, il a même encore la couleur et l'odeur des véritables excré- mens de l’animal à un si haut degré, qu'il n’en est distingué que par un peu moins de mollesse; mais, exposé à l'air, il acquiert bientôt la consistance et l'o- deur forte et suave qui le caractérisent. On a vu de ces morceaux d’ambre en- traînés, par les mouvemens de l'océan, sur les côtes du Japon, de la mer de Chine, des Moluques, de la Nouvelle- Hollande occidentale *, du grand golfe de l'Inde, des Maldives, de Madagascar, de l'Afrique orientale et occidentale, du * Auprès de la rivière des Cygnes. (Journal manuscrit du naturaliste Levilain, embarqué avec le capitaine Baudin, pour une expédition de dé- couvertes. ) | 80 HISTOIRE NATURELLE Mexique occidental, des îles Gallapagos, du Brésil, des îles Bahama , de l’île de la Providence, et mème à des latitudes plus éloignées de la ligne, dans le fond du golfe de Gascogne , entre l'embouchure de l’Adour et celle de la Gironde, où M. Donadei a reconnu cet aromate, e où , dix ans auparavant, la mer en avoit rejeté une masse du poids de quarante kilogrammes. Ces morceaux d'ambre dé- laissés sur le rivage sont, pour les pê- cheurs , des indices presque toujours assurés du grand nombre de cachalots qui fréquentent les mers voisines. Et en cffet, le golfe de Gascogne, ainsi que l'a remarqué le citoyen Donadei, termine cette portion de l'Océan atlantique sep- tentrional qui baigne les bancs de Terre- Neuve, autour desquels naviguent beau- coup de cachalots, et qu'agitent si sou- vent des vents qui soufflent de l'est ct poussent les flots contre les rivages de France. D'un autre côté, le citoyen Levilain a vu non seulement une grande quantité d’ossemens de cétacée gisaus su les bords de la Nouvelle-Hollaude, anpiès Casa cies, auprès de Madagases le temps proposée en Angh L'anbre gris, gardé pend mis, se couvre, comme dune poussière grisätre, M damment de cette décomp re, on ne peut souvent : parle Commerce , qu's Dnle fahifie comi e de Ja t € sont, pour les y €s presque toujon nombre de cachal mers voisines, Pta tSCogne, ainsi quel n Donadei, termy céan atlantique s 1e les bancs de Ten juels naviguent bar et qu'agitent sis soufflent de l'est -ontre les rivage’ re côté, le cito eulement une gr de cétacée giat" elle-Hollaude, aup DES CACHALOTS. er de morceaux d'ambre gris, mais encore la mer voisine peuplée dun grand nombre de cétacées et bouleversée pendant hiver par des tempêtes horribles, qui précipi- tent sans cesse vers la côte les vagues amoncelées; et cest d’après cette certi- tude de trouver beaucoup de cachalots auprès des rives où lon avoit vu, des morceaux d'ambre, que la pêche parti- culière du macrocéphale et d’autres cé- tacées, auprès de Madagascar, a été dans le temps proposée en Angleterre. L'ambre gris, gardé pendant plusieurs mois, se couvre, comme le chocolat, d'une poussière grisâtre. Mais, indépenu- damment de cette décomposition natu- relle, on ne peut souvent se le procurer par le commerce, qu’altéré par la fraude. On le falsiñe communément en le mêlant avec des fleurs de riz, du styrax ou d'au- tres résines *. Il peut aussi être modifié par les sucs digestifs de plusieurs oiscaux d'eau qui l’avalent, et le rendent saus beaucoup changer ses propriétés; et le * Mémoire du docteur Swediawer, déjà cité. 62 HISTOIRE NATURELLE citoyen Donadei a écrit que les habitans de la côte qui borde le golfe de Gascogne, appeloient rexardé lambre dont la nuance étoit noire ; que, suivant eux > On ne trouvoit cet ambre noir que dans des foréts voisines du rivage, mais élevées au-dessus de la portée des plus hautes vagues ; et que cette variété d’ambre tenoit sa couleur particulière des forces intérieures des renards , qui étoient très- avides d'ambre gris, n’en altéroient que foiblement les fragmens , et cependant ne les rendoient qu’après en avoir changé la couleur. L'ambre gris a été autrefois très-recom- mandé en médecine. On l’a donné en substance ou en feinture alcoolique. On s'en est servi pour l'essence d’ Hofmann, pour la teinture royale du codex de Paris, pour des /rochisques de la pharmacopée de Wirtemberg, etc. On l’a regardé comme stomachique, cordial, antispasmodique. On a cité des effets surprenans de cette substance dans les maladies convulsives des plus dangereuses, tels que le tétanos et Phydrophobie, Le docteur Swediawer À leur pl nuhèient une gran hir à la place de l'encens, wreours à cet aromate , CO gdisiaque. lis il est principalement parles parfums : il en est um ls plus fréquemment employ tileavec lemuse , qu'il attén Luptre les effets au point | UT plus douce et plus a he ka des substane Puisque la plus pe! Gnbre | bre suffit Pour parfumer n espace fr (ps tr) t Lors i g le docteur Swediave y lambre gris se vend l gris s où à L à S trols déc T: | Donade; Y “4 Ale de e ariété d articulièr sinens , et Cepen après en avoir chay é autrefois très-recm 16. On l’a domi: einture alcoolique. À l'essence d Hofman tle du codex de Pai, de la pharmacopét On l’a regardé comi ial, an tispasmodiq! s surprenans de cel maladies conval ? , dial e docteur Swedia f atai s, tels que le teta DES CACHALOTS. 83 rapporte que cet aromate a été très-pur- gatif pour un marin qui en avoit pris un décagramme et demi après lavoir fait fondre au feu. Dans plusieurs contrées de l'Asie et de l'Afrique, on en fait un grand usage dans la cuisine, suivant le docteur Swediawer. Les pélerins. de la Mecque en achètent une grande quantité, pour l’offrir à la place de l’encens. Les Turcs ont recours à cet aromate, comme à uu aphrodisiaque. Mais il est principalement recherché pour les parfuins : il en est une des bases les plus fréquemment employées. On le mêle avec le musc , qu'il atténue, et dont il tempère les effets au point d’en rendre Podeur plus douce et plus agréable. Et c'est enfin une des substances les plus divisibles, puisque la plus petite quantité d'ambre suffit pour parfumer pendant un temps très-long un espace très-étendu *, * Lorsque le docteur Swediawer a publié son travail, Pambre gris se vendoit à Londres une livre sterling les trois décagrammes; et, suivant le ci- toyen Donadei, lambre gris, trouvé sur les côtes eide FR X du golfe de Gascogne, étoit vendu, en 1790, à peu 84 HISTOIRE NATURELLE Ne cessons cependant pas de parler de Pambre gris sans faire observer que lal- tération qui produit cet aromate, n’a lieu que dans les cétacées dont la tête, le corps et la queue, organisés d’une manière par- ticulière, renferment de grandes masses d’adipocire; et il semble que l'on a voulu indiquer cette analogie en donnant à l’adipocire le nom d'ambre blanc, sous lequel cette matière blanche a été connue dans plusieurs pays. Nous venons d'examiner les deux subs- tauces singulières que produit le cachalot imacrocéphale; continuons de rechercher les attributs et les habitudes de cette espèce de cétacée. Il nage avec beaucoup de vîtesse. Plus vif que plusieurs baleines, et même que le norcaper, ne le cédant par sa masse qu'à la baleine franche, il n’est pas sur prenant qu'il réunisse une grande force | aux armes terribles qu'il a reçues. Il près le même prix dans le commerce, où on le regardoit comme apporté des grandes Indes, quoi que les pêcheurs n’en vendissent le même poids ‘ Bayonne ou à Bordeaux que 5 ou 6 francs. pp de queue Une PE kquelle on l'avoit attaché à a lorsqu'on eut doublé la h coupa pas, mais il entrai aarière, quoiqu'elle fût un vent favorable. ll et vraisemblable qu'il je du macrocéphale, Ce cé tps étranger à la Médi aens n'en ont pas eu ce ilte nette, Il Í -K paroît mê i me q n d'ambre blanc, 9 ûs xaminer les deur: que produit le cah ntinuons de rechek es habitudes de ucoup de vitesse h aleines, et mêmeį > cédant par sa m- inche, il n'est pas 1is-€ une grande i - 74 es qu'il a regue FM à ns le commertt; g 1é des grandes past endissent le méme p S, x que 5 ou 6 franc € blanche a été com DES CACHALOTS. 85 s'élance au-dessus de la surface de l'océan. avec plus de rapidité que les baleines, et par uv elan plus élevé. Un cachalot que l'on prit en 1715 auprès des côtes de Sardaigne , et qui n’avoit encore que seize mètres de longueur, rompit d’un coup de queue une grosse corde, avec laquelle on avoit attaché à une barque; et lorsqu'on eut doublé la corde, il ne la coupa pas, mais il entraîna la barque en arrière, quoiqu’elle fût poussée par un veut favorable. Il est vraisemblable qu'il étoit de l’es- pèce du macrocéphale, Ce cétacée en effet n'est pas étranger à la Méditerranée. Les anciens n’en ont pas eu cependant une idée nette. I! paroît même que, sans en excepter Pline ni Aristote, ils n’ont pas bien distingué les formes ni les habitudes des grands cétacées, malgré la présence de plusieurs de ces énormes animaux dans la Méditerranée, et malgré les ren- seignemens que leurs relations commer- ciales avec les Indes pouvoient leur pro- curer sur plusieurs autres. Non seulement ils ont appliqué à leur mysticetus des 86 HISTOIRE NATURELLE rorqual aussi- bien que de la baleine franche, mais encore ils ont attribué à leur baleine des formes ou des propriétés du gibbar, du rorqual et du cachalot macrocéphale ; et ils ont composé leur physalus, des traits de ce même macro- céphale mêlés avec ceux du gibbar. Au connoître les opinions des anciens au sujet des cétacées , que de consulter l'excellent ouvrage du savant professeur Schneider sur les Synonymes des cétacées et des poissons, recueillis par Artédi, Mais la Méditerranée n’est pas la seule mer intérieure dans laquelle péuètre le mMmacrocéphale : il appartient même presque toutes les mers. On l’a reconnu dans les parages du Spitzherg ; auprès du cap Nord et des côtes de Finmarck ; dans les mers du Groenland; dans le détroit de Davis; dans la plus grande partie de l'Océan atlantique septentrional; dans le golfe britan nique, auprès de l'embouchure de l'Elbe, dans lequel un macrocéphale fut poussé par une violente tempête , w- organes, des qualités on des gestes dy t ducan ° de l'ile de France; yar €t pi rivages occu bague les À burele- Hollande , où à pe: ; e arm jure parmi ces trou pes i i fignis cétacées que le reste, on ne peut micux faire , pour kihin a vu attirer des petr ute les vagues furieuses, | et avec force, pourswiy "N; et se presser auprès di lwin, de la rivière des Cy h hie des Chiens-marims k Lin ven i is ande $; près du mala, où une l qual et Fos ils ont compo ls de ce mére C Ceux du gibba it mieux fa nions °S > que de conj e du savant profe ( | Ynonymes des cite recueillis par Art ranée n’est pas las ns laquelle péuèr! mers. On l’a ren u Spitzberg; aupi tes de Finmark; nland; dans le dé plus grande part i septentrional; ú auprès de peni quel un macrotip , we violente ft! h appartient mêm DES CACHALOTS. 87 échoua et périt, en décembre 1720; auprès de Terre-Neuve; aux environs de Bayon- ne, non loin du cap de Bonne-Espérance ; près du canal de Mosambique, de Mada- gascar et de l’île de France; dans la mer qui baigne les rivages occidentaux de la Nouvelle- Hollande, où il doit avoir figuré parmi ces troupes d'innombrables et grands cétacées que le naturaliste Levilain a vu attirer des pétrels !, lutter contre les vagues furieuses, bondir, s'é- lancer avec force, poursuivre des pois- sons, et se presser auprès de la terre de i Lewin, de la rivière des Cygnes, et de la baie des Chiens-marins, au point de gêner la navigation; vers les côtes de la Nouvelle-Zélande ?; près du cap de Co- rientes du golfe de la Californie; à peu de distance de Guatimala , Où le capitaine Coluett rencontra une légion d'individus * Voyez, dans Particle de la baleine franche, ce que nous avons dit, après le capitaine anglois Colnett, des troupes de pétrels qui accompagnent celles des plus: grands cétacées. * Lettre du capitaine Baudin à mon collègue Jussieu, 88 HISTOIRE NATURELLE de cette espèce; autour des îles Galla- pagos; à la vue de l'île Mocha et du Chili, où, suivant le même voyageur, la mer paroissoit couverte de cachalots; dans la mer du Brésil, et enfin auprès de notre Finisterre. En 1784 , trente-deux macrocéphales échouèrent sur la côte occidentale d'Au- dicrne, sur la grève nommée T'rès-Couaren. Le professeur Bonnaterre a publié dans l'Encyclopédie méthodique, au sujet de ces Cane des détails intéressans qu'il de- voit à MM. Bastard, Chappuis le fils et Derrien, lègue à la première assemblée législative de France, et maintenant archevêque de Besancon. Le 13 mars, età M. leom , mon ancien col- on vit avec sur- prise une multitude de poissons se jeter à la côte, et un grand nombre de mar- souins entrer dans le port d'Audierne: Le 14, à six heures du matin, la mer étoit fort grosse ; et les vents souffloient du sud-ouest avec violence. On entendit vers le cap Estain des mugissemens extraordi- naires , qui retentissoient dans les terres à plus de quatre kilomètres, Deux hommes, Lu large queue , Ù incité par leurs évents un hmente, qui $ 'élancoit en hides spectateurs augmen deniers de ces célacées , n'€ mer qu'une lutte inutile ark able; il redoubla ène tirent suivis d'un très-£ din colosses visans, I il | Autour des À Ut | de l'île MS Ga, t le Même A COU verte de ki Brésil, et enp À : -deux Macrocéy côte Occidentale 4} nommée Très Con, naterre a publi 4 odique, au sujet de, ils intéressans qu'il rd, Chappuis lef #ÆC0Z , MON ancien re assemblée légiski ntenant archevêque mars, On yit av&s de de poissons se zrand nombre de nt ns le port d'Audier res du mativ, l”! Les vents souffloitil lence. On entendit pugissemens extrat t dansles t issoilen i Deus bow” mètres. DES CACHALOTS. to qui côtoyoient alors le rivage , furent saisis de frayeur, sur-tout lorsqu'ils ap- perçurent un peu au large des animaux énormes, qui s'agitoient avec violence, s'efforcoient de résister aux vagues écu- mantes qui les rouloient et les précipi- toient vers la côte, battoient bruyam- ment les flots soulevés, à coups redoublés de leur large queue , et rejetoient avec vivacité par leurs évents une eau bouil- lonnante, qui s’élancoit en siffiant. L’ef- froi des spectateurs augmenta lorsque les premiers de ces cétacées, n'opposant plus à la mer qu’une lutte inutile, furent jetés sur le sable: il redoubla éncore lorsqu'ils les virent suivis d'un très-grand nombre d'autres colosses vivans. Les macrocé- phales étoient cependant encore jeuues ; les moins grands n’avoient guère plus de douze mètres de longueur, et les pius grands n’en avoient pas plus de quinze ou seize. Ils vécurent sur le sable vingt- quatre heures ou environ. Il ne faut pas être étonné que des mil- liers de poissons, troublés et effrayés , aient précédé l’arrivée de ces cétacées , 8 Go HISTOIRE NATURELLE et fui rapidement devant eux. En effet le macrocéphale ne se nourrit pas seule- ment du mollusque seiche, que quelques marins anglois appellent sgzi/i ou squill, qui est très-commun dans les parages qu'il fréquente, qui est très-répandu par- ticulièrement auprès des côtes d'Afrique et sur celles du Pérou, et qui y parvient à une grandeur si considérable, que son diamètre y est quelquefois de plus d’un tiers de mètre *. Il n’ajoute pas seulement d'autres mollusques à cette nourriture; il est aussi très-avide de poissons, notam- ment de cyclopières. On peut voir dans Duhamel qu’on a trouvé des poissons de deux mètres de longueur dans l'estomac du imacrocéphale. Mais voici des ennemis bien autrement redoutables , dont ce cétacée fait ses victimes. Il poursuit les phoques, les bäleinoptères à bec, le dauphins vulgaires. 11 chasse les requins avec acharnement ; et ces squales, si vw an * Observations faites par M. Starbue, capitaine de vaisseau des États-Unis, et communiquées à Lacepède par le citoyen Joseph Dourlen , de Dunkerque, en frimaire de l'an 4 á = = = a + ue =] = D , La ~- Es) = _ epécipitent au çitent contre les rochers ienee pour se donner lan iwut pas même approche wre, malgré l'avidité ave krent les restes des au lis la relation du voya WMM, Olafsen et Povelsen Fa douter que Je macrocé| "zvorace pour saisir w tier, le briser Bi les homm pchenrs islan dans sa et es qui le me levant eu | Onsidérabl] Iquefois Fe W q: Plus dy ajoute pas seules à cette nourriture; de poissons, notn S. On peut yoirin rouvé des poissoni gueur dans l'eston lais voici des ennei doutables , dontt times. Il poursuit À noptères à bee, b 11 chasse les regu á > es E£ uales, ! , et ces q p mis, et commun ourlen ; ar M. Starhue, pit iqui i n Joseph D de l'an 4 DES:CACHALOTS. : gI dangereux pour tant d'autres animaux, sont , suivant Otho Fabricius, saisis d'une telle frayeur à la vue du terrible macrocéphale, qu'ils-s’empressent de se cacher sous le sable ou sous la vase, qu'ils se précipitent au travers des écueils, qu’ils se jettent contre les rochers avec assez de violence pour se donner la mort, et qu'ils n'osent pas même approcher de son ca- davre, malgré l’avidité avec laquelle ils dévorent les restes des autres cétacées. D'après la relation du voyage en Islande de MM. Olafsen et Povelsen, on ne doit pas douter que le macrocéphale ne soit assez vorace pour saisir un bateau pê- cheur, le briser dans sa gucule, et en- gloutir les hommes qui le montent : aussi les pêcheurs islandois redoutent-ils son ap- proche. Leurs idées superstitieuses ajou- tent à leur crainte, au point de ne pas leur permettre de prononcer en haute mer le véritable nom du macrocéphale; et ne négligeant rien pour l’eloigner , ils jettent dans la mer, lorsqu'ils appercoi- vent ce féroce cétacée, du soufre, des ra- meaux de genevrier, des noix muscades, 62 HISTOIRE NATURELLE de la fiente de bœuf récente, ou tâchent de le détourner par un grand bruit et par des cris perçcans. Le macrocéphale cependant rencontre dans de grands individus, ou dans d'au- tres habitans des mers que ceux dont il veut faire sa proie, des rivaux contre les- quels sa puissance est vaine. Une troupe nombreuse de macrocéphales peut méme être forcée de combattre contre une autre troupe de cétacées redoutables par leurs forces ou par leurs armes. Le sang coule alors à grands flots sur la surface de l'océan , comme lorsque des milliers de harponneurs attaquent plusieurs balei- nes ; et la mer se teint en rouge sur un espace de plusieurs kilomètres *. * Traduction du Voyage en Islande de MM. Olafsen et Povelsen , tome IV, p. 439. Le P. Feuillée dit, daus le recueil des observa- tions qu'il a faites en Amérique (tome I, page 309) x 3 A 7 2 e 33 f ag qu’auprès de la cĉie du Pérou il vit l'eau de la we mêlée avec un sang fétide; que, selou les Indiens, ce phénomène avoit lieu tous les mois, et que ce sang provenoit, suivant ces mêmes Indiens, d’une évacuation à laquelle les baleines fernelles étoient Ia contrainte , irage, v'arrachent par is sons plus ou moins fo poins expressifs aux cêtac arement au cachalot 1 Petétre le sentiment le p ceux que les animaux peu leur inspire-t-il aussi des so qti l'amoncent an loin. urs Er Chaque l haley kadi e. x t Les combats que m tomh; re RA € de ceux on: ru, X qui Pertes Servé As e RE y ; our ey w * Feul] | LE rec me aux Pr des Tr N A TURER ef récente a ar 1S. 3 Cependar tVi . idus, o est Vaine rocéph ‘attre * Une tro, ales peut ny, Contre Une i redoutables par, armes, Le sang eoj ts sur la snif; resque des millies; uent plusieurs bil lent en rouge sur s kilomètres *. yoge en Islande del ome IV, p. 420. aus le recueil des obe érique (tome Í, paged Pérou il vit l'eau de he e; que, selou les Li 1 tous les mois, €! Pr ces mêmes Indiens,” s baleines femelles W » Ou tå | u àt n Brand wi If i X Contre}, DES CACHALOTS. 93 Au reste, n'oublions pas de faire faire attention à ces mugissemens qu'ont fait entendre les cachalots échoués dans la baie d'Audierne, et de rappeler ce que nous avons dit des sons produits par les cé- tacées, dans l’article de la baleine franche et dans celui de la baleinoptère jubarte. La contrainte, la douleur, le danger, la rage, n’arrachent peut-être pas seuls des sons plus ou moins forts et plus ou moins expressifs aux cétacées, et parti- culièrement au cachalot macrocéphale. Peut-être le sentiment le plus vif de tous ceux que les animaux peuvent éprouver, leur inspire-t-1l aussi des sons particuliers qui l’annoncent au loin. Les macrocé- phales du moins doivent rechercher leur femelle avec une sorte de fureur. Ils s'accouplent comme la baleine franche; et pour se livrer à leurs amours avec sujettes chaque mois, et lorsquelles étoient en chaleur. Les combats que se livrent les cétacées, et le nombre de ceux qui périssent sous les coups des pêcheurs, suffisent pour expliquer le fait ob- servé par le P. Fewllée , sans qu'on ait besoin d'avoir recours aux idées des Indiens. g4 HISTOIRE NATURELLE. moins d'inquiétude ou de trouble, ils se rassemblent, dans le temps de leur union la plus intime avec leur femelle, auprès des rivages les moins fréquentés. Le ca- pitaine Colnett dit, dans la relation de son voyage, que les environs des îles Galla- pagos sont dans le printemps le rendez- vous de tous les cachalots macrocéphales (sperma ceti) des côtes du Mexique, de celles du Pérou, et du golfe de Panama; qu'ils s’y accouplent, et qu’on y voit de jeunes cachalots qui wont pas deux mètres de longueur. Ou a écrit que le temps de la gestation est de neuf ou dix mois, comme pour la baleine franche ; que la mère ne donne le jour qu'à un petit et tout au plus à deux. Mon ancien collègue, M. l'arche- vêque de Besancon, et M. Chappuis, que J'ai déjà cités, ont communiqué dans le temps au professeur Bonnaterre, qui l'a publiée, une observation bien précieuse à ce sujet. Les trente-un cachalots échoués en 1784 auprès d'Audierne étoient presque tous femelles. L’équinoxe du printemps appro- ssées sur le pu des explosions bruyanles. ds petits, € l'autre un $ ut enlevés par les vagues qiresta sur la côte , étoit bi ait pas encore de deni geur étoit de trois mètre: pi pourroit faire croire q chalots vus par M. Colm: k Gallapagos lui ont par Lure à ee A 2 E a dû être D uen es flot ggoient pou té c S qui dey Xique i su t du golfe de Panay nt, et qu'on ÿ voit u n'ont pas deux miy temps de la gestati X Mois, comme p que la mère ne dou etit et tout au pli collègue, M. lack , et M. Chappus,f communiqué dans! r Bonnaterre, quil -vation bien précie LA r nA halots échoues enr S to- étoient presqu -app e du printemps | DES CACHALOTS. 95 choit : deux de ces femelles mirent bas sur le rivage. Cet événement, hâté peut- être par tons les efforts qu’elles avoient faits pour se soutenir en pleine mer et par la violence avec laquelle les flots les avoient poussées sur le sable, fut précédé par des explosions bruyantes. L'une donna deux petits, et lautre un seul. Deux fu- rent enlevés par les vagues : le troisième , qui resta sur la côte , étoit bien conformé, n’avoit pas encore de dents, et sa lon- gueur étoit de trois mètres et demi; ce qui pourroit faire croire que les jeunes cachalots vus par M. Coôlnett auprès des îles Gallapagos lui ont paru moins longs qu'un double mètre, à cause de la dis- tance à laquelle il a dû être de ces jeunes cétacées , et de la difficulté de les observer au milieu des flots qui devoient souvent les cacher en partie. La mère montre pour son petit une affection plus grande encore que dans presque toutes les autres espèces de cé- tacées. G'est peut-être à un macrocéphale femelle qu'il faut rapporter le fait sui- vant, que l’on trouve dans la relation 96 HISTOIRE NATURELLE du voyage de Fr. Pyrard *. Cet auteur raconte que, dans la mer du Brésil, un grand cétacée, voyant son petit pris par des pêcheurs, se jeta avec une telle furie contre leur barque, qu’il la renversa, et précipita dans la mer son petit, qui par-là fut délivré, et les pêcheurs, qui ne se sauvèrent qu’avee peine. Ce sentiment de la mère pour le jeune cétacée auquel elle a donné le jour, se retrouve même dans presque tous les macrocéphales pour les cachalots avec lesquels ils ont l'habitude de vivre. Nous lisons dans la relation du voyage du capitaine Colnett, que lorsqu'on attaque une troupe de macrocéphales, ceux qui sont déjà pris sont bien moins à craindre pour les pêcheurs, que leurs compagnons encore libres, lesquels, au lieu de plor- ger dans la mer ou de prendre la fuite, vont avec audace couper les cordes qui retiennent les premiers, repousser où immoler leurs vainqueurs, et leur rendre la liberté. Mais les efforts des macrocéphales sont * Seconde partie, page 208. ment pol seule e hè al ère pais dans l'hémisp hi pure que d'illustres | ; en gandes leçous apprenne uns à faire avec facilité ce it réservé à l'audace éel wln, des Bougainville « ls stations et le nombre de cachalots , ainsi que d's éhcées dont on recherche ions, l'ambre ou l'adipo ko dans les deux oci ther f 1 ouvrent de nouvel! CS, et créent de no Méreg de matins ins Pour les Dour les Ange: = Pape que ains des É bitude de vivre, Ny ation du Voyage 4 que lorsqu'on attiq rocéphales, ceurg bien moins à craint que leurs compag 1els, au lieu de p de prendre la fuit, couper les cordes ¢ miers , repousse queurs, et leur rh sales oi >s macrocéphalés 9 | age 2.8. DES CACHALOTS. 97 aussi vains que ceux de la baleine franche. Le génie de l’homme dominera toujours l'intelligence des animaux , et son art enchaînera la force des plus redoutables. On péche avec succès les macrocéphales, non seulement dans notre hémisphère, mais dans l'hémisphère austral; et à mesure que d'illustres exemples et de grandes leçons apprennent aux naviga- teurs à faire avec facilité ce qui naguère étoit réservé à l'audace éclairée des Ma- gellan , des Bougainville et des Cook, les stations et le nombre de pêcheurs de cachalots, ainsi que d’autres grands cétacées dont on recherche l'huile, les fanons , lambre ou l’adipocire, se mul- tiplient dans les deux océans. Ces pê- cheries ouvrent de nouvelles sources de richesses, et créent de nouvelles pépi- nières de marins pour les Anglois, et pour les Américains des États-Unis, ce peuple que la nature, la liberté et la philosophie appellent aux plus belles des- tinées, et qui l'emporte déjà sur tant d'autres nations par l'habileté et la har- diesse avec laquelle il parcourt la mer 9 98 HISTOIRE NATURELLE comme ses belles contrées > Et recueille les trésors de l’océan aussi facilement que les moissons de ses campagnes *. Les macrocéphales résistent plus long- temps que beaucoup d'autres cétacées, aux biessures que leur font la lance et le harpon des pêcheurs. On ne leur arrache que difiicilement la vie, et on assure qu'on a vu de ces cachalots respirer encore, quoique privés de parties considérables de leur corps, que le fer avoit désorga- nisées au point de les faire tomber en putréfaction. Il faut observer que cette force avec la- quelle les organes du cachalot retiennent, pour ainsi dire, la vie, quoiqu'’étroite- ment liés avec d’autres organes lésés, altérés et presque détruits, appartient à une espèce de cétacée qui a moins besoin que les autres animaux de sa famille, de venir respirer à la surface des mers le fluide de l'atmosphère, et qui par con- * Le citoyen Cossiguy a parlé de ces pêcheries _ > à Pi 14 australes dans lintéressant ouvrage qu'il a publié sur les colonies. '„iumens OU per cuite y est recber m wès-bon mets. Son hu jusieus auteurs , donne dhire, sans exhaler de mar tlon peut faire une co ae les fibres de ses musel ites produits l'adipocire et rousverrez combien de m üprer à l'homme entrepre t desir de chercher le i mai mihien des frimas et k des te Hovoquer Jusqu'au bou S contrée, "| S € °S Camp M, dl 7 Pagnes + j: 5 SSISteNt pl) t p d autres cit) ur font la ln F i On ne leur t a vie, eton assure \ialots respir : an aussi leu e | Parties consider e le fer avoit déson X () le les faire tomber, que cette force ay! du cachalot retiens la vie, quoiquéti l'autres organes lii détruits, appartient icée qui a MOIS best! jimaux de sa famil , la surface des mer! phère, et qui px“. à | muy a parlé de ces pie de quil a P” ssant ouvrage h | € ny DES CACHALOTS. 99 séquent peut vivre sous l’eau pendant plus de temps = La peau, le lard, la chair, les intestins et les tendons du cachalot macrocéphale, sont employés dans plusieurs contrées septentrionales aux mêmes usages que ceux du narwal vulgaire. Ses dents et plusieurs de ses os y servent à faire des instrumens ou de pêche ou de chasse. Sa langue cuite y est recherchée comme un très-bon mets. Son huile, suivant plusieurs auteurs , donne une flamme claire, sans exhaler de mauvaise odeur; et l’on peut faire une colle excellente avec les fibres de ses muscles. Réunissez à ces produits l’adipocire et Pambre gris, et vous verrez combien de motifs peuvent inspirer à l'homme entreprenant et avide le desir de chercher le macrocéphale au milieu des frimas et des tempêtes, et de le provoquer jusqu’au bout du monde. * On peut voir ce que nous avons dit sur des phénomènes analogues, dans le Discours qui est à la tête de l'Histoire naturelle des quadrupèdes ovipares. 100 HISTOIRE NATURELLE nn T mm e LE CACHALOT TRUMPO", ea Qvz l’on jette les yeux sur la figure du trumpo, et nous n'aurons pas besoin de faire observer combien sa tête est co- lossale. La longueur de cette tête énorme * Catodon trumpo; cachalot de la Nouvelle. Angleterre ; trumpo, par les habitans des Ber- mudes ; sperma ceti whale , par les Anglois; catodon macrocephalus ( var. gamma ). Linné, édition de Gmelin ; cachalot trumpo , Bonnaterre, planches de PEncyclopédie méthodique; Dudley, Philosoph. Transact, , n. 357; cetus (Novæ Anglie) bipinnis , fistul& in cervice, dorso gibboso, Brisson , Regn. anim. p. 369, n. 3; Dudleyi ba- læna , Klein, Miss. pisc. 2, p: 15; Mémoires de l’Académie des Sciences, année 1741, 26 ; Ro- bertson , Philosoph. Transact. vol, LX; Blund headed, Pennant, Zoolog. Britann. vol. ITI, p.61; cachalot trumpo , édition de Bloch publiée par R. R. Castel; cachalot trumpo , Histoire des pêches des Hollandois dans les mers du Nórd, traduites du hollandois en francois par le čiioyen Bernart Dereste, tome I, p. 163. 1 . 2 prieantérienre de la tête , pue tous les sens , re - pande portion d'un immer toqué par-devant de man trtès en grand l'image au gigantesque, le dents dont la mâch N 4 L les yeux Jus a Combien Sa tête ur de cette tête én ur la in as bay, e e ti Sr nalot de la dr » paries habi lus ( var. gamma), liy tchalot trumpo, Bonin ypédie méthodique; Di De 357; cetus (1 Vovæ Arh cervice , dorso gilb, p. 360 , n. 3; Dudkyk JISC. 2 ces, année 1741, 2: i Transact. vol, LX; Bu log. Britann. vol, II, pi ition de Bloch pihy trumpo , Histoire despit es mers du Nórd, rab ois par le čiioyen ad 103. | 0 » Par Les Am > p- 193 Ménori- DES CACHALOTS. ior eut surpasser la moitié de la longueur totale du cétacée; et cependant le trumpo, entièrement développé, a plus de vingt- trois mètres de long. La tête de ce cachalot est donc longue de douze mètres. Quel réservoir d’adipocire! La mâchoire supérieure, beaucoup plus longue et beaucoup plus large que l'in- férieure, recoit dans des alvéoles les dents ui garnissent la mâchoire d'en-bas. La partie antérieure de la tête , convexe dans presque tous les sens , représente une grande portion d’un iminense ellipsoïde, tronqué par-devant de manière à y mon- trer très en grand l’image d’un mufle de taureau gigantesque. Les dents dont la mâchoire inférieure est armée , ne sont, le plus souvent, qu'au nombre de dix-huit de chaque côté. Chacune de ces dents est droite, grosse, pointue, blanche comme le plus bel ivoire, et longue de près de deux décimètres. i L'œil est petit, placé au-delà de lou- verture de la bouche, et plus élevé que cette ouverture. I02 HISTOIRE NATURELLE On voit, à l'extrémité su périeure du mu. -seau , une bosse dont la somimnité présente l'orifice des évents, lequel a très-souvent plus d’un tiers de mètre de largeur. Au-delà de cette sommité, le dessus de la tête forme une grande convexité, séparée de celle du dos, qui est plus large, plus longue et plus élevée, par un en- foncement très-sensible, que l’on seroit tenté de prendre pour la nuque. Mais au licu de trouver cet enfoncement au-delà de la tête et au-dessus du cou , On le voit avec étonnement correspondre au milieu de la mâchoire inferieure, et n'être pas moins éloigné de l'œil que de l'éminence des évents ; et c’est à l'endroit où finit la tête et où le corps commence, que le eétacée montre sa plus grande grosseur, et que sa circonférence est, par exemple, de quatorze mètres, lorsqu'il en a vingt- quatre de longueur. La bosse dorsale ressemble beaucoup à la sommité des évents; mais elle est plus haute et plus large à sa base. Elle correspond à l'intervalle qui sépare l'anus des parties sexuclles. \ sur Pr La graisse qu j noirâtre M gumpo- pout ; „moins âcre €t dla baleine franche ”- 7 Deplus, Un trumpo male í mil ré près de la barre tde l'embouchure de la r dur, donua dix tonneaux dune qualité supérieure à uiphale, et qu'on retiri atérieure de sa tête 5, On plus clair Histoire des pêches holland dicioyen Bernard Dereste ; * Voyez te le trum A. ak, À wort plus de se: à Girconfé rt à a > = = 2 = p On ley 'Orrespondre au mip le ieure , et n'etre p œil que de l'éminty st à l'endroit oùt PS commence, qui plus grande grosse, nee est, par exemp À lorsqu'il en avn} ressemble beauto vents; mais elle“ large à sa base. Bt valle qui sépart l'a S. DES CACHALOTS. 103 Les bras ou nageoires pectorales sont extrémement courts. La peau est douce au toucher , et d’un gris noirâtre sur presque toute la surface du trumpo. La graisse que cette peau recouvre, fournit une huile qui, dit-on, est moins âcre et plus claire que l'huile de la baleine franche ?. De plus, un trumpo mâle qui échoua en avril 1741 près de la barre de Bayonne, et de l'embouchure de la rivière de l'A- dour, donua dix tonneaux d’adipocire ? d'une qualité supérieure à celui du ma- erocéphale, et qu'on retira de la cavité antérieure de sa tête. On trouva aussi + Histoire des pêches hollandoises, traduction du citoyen Bernard Dereste; tome I, p. 163. 2 Voyez, dans Particle du cachalot macrocé- phale, ce que nous avous dit sur ladipocire ou blanc de cachalot, si improprement appelé blanc de baleine, et sur la nature de Pambre gris. 3 Ce trumpo avoit plus de seize mètres de lon- gueur totale. Sa circonférence, à l'endroit le plus gros du corps, étoit de neuf mètres; le diamètre de lorifice des évents, d’un tiers de mètre; la _ distance de l’extrémité de la caudale à Panus , de 104 HISTOIRE NATURELLE Le jots noi dans son intérieur une boule d’ambre pe gril cacha iné gris, du poids de soixante-cinq hecto- ap e le 7 à de grammes. ve récemment aupr On a cru que, tout égal d’ailleurs, le pe Zdande ,, trumpo étoit plus agile, plus audacieux NP ice Bandio | et plus redoutable que les autres cacha- + Lee du capitane lots : mais il paroît qu’il a plus de con- fase fance dans la force de ses mächoires, la grandeur et le nombre de ses dents, que —— dans la masse et la vîtesse de sa queue: car on assure que lorsqu'il est blessé, il se retourne de manière à se défendre avec sa gueule. Le trumpo se plaît dans la mer qui baigne la Nouvelle-Angleterre, et auprès des Bermudes : mais on l'a vu aussi dans les eaux du Groenland, dans le golfe Britaunique, dans celui de Gascogne; et près de cinq mètres; la longneur de Panus, dun tiers de mètre; la largeur de cette ouverture, d’un sixième de mètre; la distance de Panus à la verge, de deux mètres; la longueur de la gaine quientouré la verge, d'un demj-mètre ; le diamètre de cette gaine, d’un tiers de mètre; la longueur de la verge, d'un mètre et un tiers; et la hauteur dê la bosse du des, d’un tiers de mètre, il en. D €, Plus lorsqu’ il est un i ière À se défendre a laît dans la mer qi -A ngleterre, et aupi is on l'a vu aussi dn aland , dans le gi celui de Gascogne; a longueur de Pans, i! ur de cette ouverture, in, stauce de Panus à le wt ueur de la gaie quieno" ètre; le diamèlre de h, mètre; la longueut a in iai et la baute | tiers de mètre DES CACHALOTS. 105 je ne serois pas éloigné de croire qu'il étoit parmi les cachalots nommés sperma ceti, et que le capitaine Baudin a ob- servés récemment auprès des côtes de la Nouvelle-Zélande * * Lettre du capitaine Baudin à notre collègue Jussieu. HISTOIRE NATURELLE CACHALOT SVINEVAL* Nous n'appelons pas ce cétacée le petit cachalot, parce que nous allons en décrire un qui lui est inférieur par ses dimen- sions; d’ailleurs cette épithète petit ne peut le plus souvent former qu’un mau- vais nom spécifique. Nous conservons au cachalot dont nous nous occupons dans cet article, le nom de svirehval qu’on lui donne en Norvége et dans plusieurs autres contrées du Nord; ou plutôt, de cette * Catodon $Svineval ; petit cachalot; spine- hoal, en Norvége; kegutilik , en Groenland; physeter catodon , Linné, édition de Gmelin; catodon fistula in rostro, Ariedi, gen. 78, syu. 108 ; petit cachalot, Bonnaterre, planches de PEncyclopédie méthodique; cetus ( minor) bipin nis , fistul& in rostro, Brisson, Regn. anim. p-361, n.4; Sibbald, Phal. nov. p. 24; ġalæna minor, in inferiore maxilla tantim dentata, sine pinna aut spina in dorso, Sibb, Raj. Pisc p. 15; Otho Fabricius, Faun, Groenland, 44. ehval con de in l pogination lus M de vinerah P ¢ d (i poth tète arron (p cétacée à la | ouc e de la b d # Jusétroite que ce = jfreure plus i ‘a, des deux côtes, gme, sol urepondent à des alvéo cs à mâchoire supérieure, Qu a trouvé souvent Ce point de se terminer dar mesurface plate, presque w laquelle on voyoit pli éentriques qui marquo ra touches de la den üninnées dans leur longue t hrs avoteut à peine de: tlautenr ay = | “TUE £ ” S VINEyy ne a \ ` pas ce Cétacé € ' NOus all Lx Ong en dér PAU ses diy Epithète petih éricur pi Cette e. Nous COnserron, S NONS Occuponh de svinehval qu'un) et dans plusieursan ; Où plutôt, deo l ; petit cachalot; w kegutilik , en Gr inné , édition de Gui fro , Ariedi, gen. 70,5 Bonnaterre, plande! ique; cetus ( minor) i o, Brisson, Regn. # Phal. nov. p- 2 lae zilla tantim d o. Sibb Ra” Groenland, # | ma in dors , Faun, y DES CACHALOTS. dénomination de svinehval nous avons tiré celle de svineval, plus aisée à pro- noncer. Je cétacée a la tête arrondie; l’ouver- ture de la bouche petite; la mâchoire inférieure plus étroite que celle d’en-haut, et garnie, des deux côtés, de dents qui correspondent à des alvéoles creusés dans là mâchoire supérieure. On a trouvé souvent ces dents usées 107 au point de se terminer dans le haut par une surface plate, presque circulaire, ct sur laquelle on voyoit plusieurs lignes concentriques qui marquoient les diffé- rentes couches de la dent. Ces dents, diminuées dans leur longueur par le frot- tement, avoieut à peine deux centimètres de hauteur au-dessus de la gencive. L’orifice des évents, situé à l'extrémité de la partie supérieure du museau , a été pris, par quelques observateurs, pour une ouverture de narines; et c’est ce qui a pu faire croire que le svineval n’avoit pas d’évents proprement dits. | Une éminence raboteuse et calleuse est placée sur le dos. 108 HISTOIRE NATURELLE. Les svinevals vivent en troupes dans les mers septentrionales. Vers la fin du dernier siècle, cent deux de ces cachalots échouèrent dans l’une des Orcades : les plus grands n’avoient que huit mètres de longueur. Il est présumable que le svineval fournit une quantité plus ou moins abondante d’adipocire, et que, dans certaines circonstances, il produit de l’ambre gris, comme les cachalots dont nous venons de parler *. * On peut voir, dans l’article du macrocé- phale, ce que l’on doit penser de la nature de l’adipocire et de celle de Pambre gris. i g cacHAL( l sucmLoT BLAN paiio (icétcée paroît de loin av rapports avec la baleine f distingue aisément cepen ku tète, plus alongée que bline, et la figure du mu wondi que celui du premien Ses dents sont fortes, mi ikwrextrémité; elles sont d Fu et courbées, Sa cou hane mêlé de teintes jaune M longueur n'excède pas * Catodon apg: €, et irconstances, il pro i » COmme ii cachi is de parler +, . dans l’article du man, oit penser de la natt; e de lambre re gris, DES CACHALOTS. 109 LE CACHALOT BLANCHATRE *, Cr: cétacée paroît de loin avoir beaucoup de rapports avec la baleine franche; mais on distingue aisément cependant la forme de sa tête, plus alongée que celle de cette baleine, et la figure du museau, moins arrondi que celui du premier des he. Ses dents sont fortes, mais émoussées à leur extrémité ; elles sont d’ailleurs com- primées et courbées. Sa couleur est d’un blanc mêlé de teintes jaunes. Sa longueur n'excède pas souvent cinq * Catodon albicans; sperma ceti; catodon macrocephalus, var. B, Linné, édition de Gmelin; cetus albicans , bipinnis ex albo flavescens,...… dorso lævi. Brisson, Regn. anim. p. 359, n. 2; weisfisch; Martens, Spitz. p. 94; balæna al- bicans , weisfisch Martensit et Zorgdrageri, Klein, Miss. pisc. 2, p. z hviidfiske , Eggede , Groenland. p. 55; albus piscis cetaceus, Raj. Pisc. p. 11. LR 123 poisson blanc : Cétacées, 10 110 HISTOIRE NATURELLE. | s p H Ÿ ou six mètres : il est donc bien inférieur, L E par ses dimensions et par sa force, aux cachalots dont nous venons de parler, On SALE CY l'a rencontré dans le détroit de Davis, On LÉ PH ne peut guère douter que ce cétacée ne nil fournisse de l’adipocire ; et peut-être -t-il aussi de lambre gris *. ; C : PisrevRs naturalis * Voyez, dans l'article du macrocéphale, ce ncée avec le microp que nous avons dit de ces deux substances. ans bientòt; mais Eri | wre diférent de € prendre ce dernier an pas non plus à la fa popement dits : la p ! Voyez, au commence lide inutulé Momence k tableau général des o; d ces animaux, * Physalus cylindric ts Hollando; N S me: lanco] Š : sis Par le atoyen E fi h 17, pl. 2, ge C, te et Peut... > . ‘ut: j de | ambre gris + à rüucle du macroc éphal à > ces deux substan i ces, m FES ENISA LES. LE PHYSALE CYLINDRIQUE?. Pivsreurs naturalistes ont confondu ce cétacée avec le microps dont nous parle- rons bientôt; mais il est même d’un geure différent de celui qui doit com- prendre ce dernier animal. Il n'appartient pas non plus à la famille des cachalots proprement dits: la position de ses événts 1 Voyez, au commencement de cette Histoire, l'article inutulé Nomenciature des cétacées, et le tableau général des ordres, genres et espèces de ces aniwaux. 2 Physalus cylindricus ; walvischyangst, par les Hollandois ; cachalot cylindrique, Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie méthodique ; Anderson, Histoire du Groenland, 148; cachalot pris aux environs du cap Nord. tlistoire des pêches des Hollandois dans les mers du Nord, traduite en françois par le citoyen Bernard Deresie; tome I, p157, pl 2, fig C. 112 HISTOIRE NATURELLE auroit suffi pour nous obliger à l'en sépa- rer. Nous avons donc considéré cet es- pèce remarquable, hors des deux groupes que nous avons formés de tous les autres cétacées auxquels on avoit donné Jusqu'à nous le même nom générique , celui de cachalot en francais , et de physeter en latin ; et nous avons cru devoir distinguer le genre particulier qu’elle forme > par la dénomination de physalus , dont on s’est déjà servi pour désigner la force avec la- quelle tous les cétacées qu’on a nommés cachalois font jaillir l'eau par leurs évents, et qu'on n’avoit pas encore adoptée pour un genre ni même pour une espèee par- ticulière de ces cétacées énormes et ar- més de dents. De tous les grands animaux, le physale cylindrique est celui dont les formes ont le plus de cette régularité que la géomé- trie imprime aux productions de l’art, et qui, vu de loin, ressemble peut-être le moins à un être animé. La forme cy- lindrique qu'il présente dans la plus grande partie de sa longucur , le feroit prendre pour un immense tronc d'arbre, iune l pie disparoit, pour S niieu de celle d'en-haut, € autement, et que le muse nit comme tronqué ; $€ ter ufice énorme, verticale , | pesque circulaire, Quelon se suppose placé “dique gigantesque et ] âluteur de cette surface la telle d'un de ces rem Qui cei nen | e. ` Salem. ph sa] Ft être anas Aussi = | NA r no w 8 * x Obliger ap, | le N: nsidey Ù » hor d te VOns cru lier qu'elle f le Physalus , désigner la ’étacées qu'on à nom illir l'eau Par leursére pas encore adopté me pour une espèerz cétacces énormes d dont y i fo ree avg ands animaux, le px celui dont les forms! régularité que la g ux productions delt loin , ressemble peit! ‘tre animé. La fornt! présente dans l} le sa longueur, bh n immense trone dW DES PHYSALES. si on connoissoit un assez gros arbre pour lui être comparé, ou pour une de ces tours antiques que des commolions vio- lentes ont précipitées dans la mer dont elles bordoient le rivage, si on ne le voyoit pas flotter sur la surface de l'o- céan. Sa tête sur-toutressemble d'autant plus à un cylindre colossal , que la mâchoire inférieure disparoît, pour ainsi dire, au milieu de celle d'en-haut, qui l’encadre exactement , et que le museau, qui pa- roît comme tronqué ; se termine par une surface énorme, verticale , presque plane et presque circulaire. Que l’on se suppose placé au-devant de ce disque gigantesque, et l’on verra que la hauteur de cette surface verticale peut égaler celle d’un de ces remparts très-éle- vés qui ceignent les anciennes forteresses. En effet, la tête du physale cylindrique peut être aussi longue que la moitié du cétacée, et sa hauteur peut égaler une très-grande partie de sa longueur. La mâchoire inférieure est un peu plus courte que celle d'en-haut, et d’ailleurs 10 x13 114 HISTOIRE NATURELLE plus étroite. L'ouverture de la bouche, qui est égale à la surface de cette nisl choireinférieure , est donc beancoup plus longue que lu: et cependant elle est erayante: elle épouvante d’aütant plus, que lorsque le cétacée abaisse sa tongs mâchoire inférieure, on voit eette må- choire hérissée , sur ses deux bords , d'un raug de dents pointues, très-r eco nr éd et d'autant plus grosses qu'elles sont plus près dé l'extrémité du museau, au bout duquel on en compte quelquefois une impaire. Ces dents sont au nombre de vingt-quatre ou de vingt-cinq de chaque côté. Lorsque l'animal relèvesa mâchoire, elles entrent dans des cavités creusées dans la mâchoire supérieure. Et quelle victime, percée parces cinquante pointes dures et aiguës, résisteroit d’ailleurs à leffort épouvantable des deux mâchoires, qui, comme deux leviers longs et puis- sans, se rapprochent violemment, et sé touchent dans toute leur étendue ? On a écrit que les plus grandes de ces dents d'en-bas présentoientun peu la forme et les dimensions d’un gros concombre. Ona air avoitt ail abs supéri pus ns do a cachalot macrocéphale. Ja langue est mobile, au ment , mais étroite et trè Læophage , au lieu d omme celui de la baleine we large pour que , suis nieurs, un bœuf entier pu [stomac avoit plus de vi nites de long dans un į Medeseription très- étendu tiuée dans le temps à An stomac r 8 Se ‘es. mi | dévá L Yot | orifice Deg ” soy y au by | N pte quelquefois y S sont au nombrey vingt-cinq de chp nal relève sa mâchin des cavités cren supérieure. Et qul ‘ces cinquante point ‘ésisteroit d'ailleur! le des deux mâchoï leviers longs et pi nt violemment, tt e leur étendue’ s plus grandes de d itojentun penato ın gros concombre W DES:PHY SALES: t5 écritaussique l’on trouvoittroisou quatre dents à la mâchoire supérieure. Ces der- nières ressemblent sans doute à ces dents très-courtes , à surface plane, et presque entièrement cachées dans la gencive, qui appartiennent à la mâchoire d'en-haut du cachalot macrocéphale. La langue est mobile, au moins latéra- lement , mais étroite et très-courte. L'œsophage , au lieu d’être resserré comme celui de la baleine franche, est assez large pour que , suivant quelqnes auteurs, un bœuf entier puisse y passer. L'estomac avoit plus de vingt-trois déci- mètres de long dans un individu dont une description très-étendue fut commu- niquée dans le temps à Anderson; et cet estomac renfermoit des arrêtes, des os et des auimaux à demi dévorés. On voit orifice des évents situé à une assez grande distance de l'extrémité su- périeure du museau, pour répondre au milieu de la longueur de la mâchoire d'en-bas. L'œil est placé un peu plus loin encore du bout du museau , que l'ouverture 116 HISTOIRE NATURELLE des évents; mais il n’en est pas aussi éloi- gné que langle formé par la réunion des deux lèvres. Au reste, il est très-près de la lèvre supérieure, et wa qu'un très- petit diamètre. Un marin hollandois et habile, cité par Anderson, disséqua avec soin la tête d'un physale cylindrique pris aux enyi- rous du cap Nord, Ayant commencé son examen par la partie supérieure, il trouva au-dessous de la peau une couche de graisse d'un sixième de mètre d'épaisseur. Cette couche graisseuse recouvroit un car- tilage que l’on auroit pris pour un tissu de tendons fortement attachés les uns aux autres. Au-dessous de cette calotte vaste et cartilagineuse , étoit une grande ca- vité pleine d’adipocire *. Une membrane cartilagineuse , comme la calotte , divi- soit cette cavité en deux portions situées l’une an-dessus de l’autre. La portion su- périeure , nommée par le marin hollan- dois Ælaptmutz , étoit séparée en plusieurs compartimens par des cloisons verticales, * On peut voir, dans l'article du cachaloi ma- crocéphale , ce que nous avons dit de l’adipociré plean froide. Ia portion inférieure de saroit deux mètres et de kr Lescompartimens dan | itdinisée , lui donnotet lneimmense ruche garni “ouverte. Ils étoient fo isons plus épaisses que Bi supérieurs ; et | t cloiso , t ki a à l’obser gue à c | tique des œufs d' 7 le qı Oiseau, ndois et hab | le y se le, ti qu 7 $ à dr A gs ci pe Av S aux e k yant Commenté ie Supérieure, ilt peau une couce; Le de mètre d'épais ‘cuse recouvroit ue roit pris pour uk nt attachés les unu ; de cette calotte w étoit une grandet cire *. Une membu pme la calotte, ü n deux portions sitt I'autre. La portio e par le marin holi . T p e ; yit séparée en plus! des cloisons yerticil ! jp TME E cachali® ns larucie € ad ous avons dit & i de leau froide. DES PHYSALES. n7 yisqueuses , et un peu transparentes. Elle fournit trois cent cinquante kilogrammes d'une substance huileuse, fluide , très- fine, très-claire et très-blanche. Cette substance, à laquelle nous donnons, avec notre collègue Fourcroy, le nom d'adipo- cire, se coaguloit et formoit de petites masses rondes , dès qu’on la versoit dans La portion inférieure de la grande ca- vité avoit deux mètres et demi de profon- deur. Lescompartimens dans lesquels elle étoit divisée , lui donnoient l'apparence d'une immense ruche garnie de ses rayons et ouverte. Ils étoient formés par des cloisons plus épaisses que celle des com- partimens supérieurs ; et la substance de ces cloisons parut à l'observateur hollan- dois, analogue à celle qui compose la coque des œufs d'oiseau. Les compartimens de la portion infé- rieure coutenoit un adipocire d’une qua- lité inférieure à celui de la première por- tion. Lorsqu'ils furent vidés , le marin hollandois les vit se remplir d’une liqueur semblable à celle qu’il yenoit d'en retirer. 18 HISTOIRE NATURELLE Cette liqueur y couloit par l'orifice d’un canal qui se prolongeoit le long de la colonne vertébrale jusqu’à l'extrémité de la queue. Ce canal diminuoit graduelle. . ment de grosseur , de telle sorte qu'ayant auprès de son orifice une largeur de près d'un décimètre , il n’étoit pas large de deux centimètres à son extrémité opposée, Un nombre prodigieux de petits tuyaux aboutissoit à ce canal, de toutes les par-, ties du corps de l'animal , dont les chairs, la graisse et même l'huile , étoient mê- lées avec de l’adipocire. Le canal versa dans la portion inférieure de la grande cavité de la tête, cinq cent cinquante kilogrammes d’un adipocirée qui, mis dans de l’eau froide, y prenoit la forme de flo- cons de neige, mais qui étoit d'une qualité bien inférieure à celui de la ca- vité supérieure ; Ce qui paroîtroit indi- quer que l’adipocire s'élabore, s'épure et se perfectionne dans cette grande et dou- ble cavité de la téte à laquelle le canal aboutit, La cavité de l'adipocire doit être plus grande , tout égal d’ailleurs, dans le . drd, qu f jet réératio ; aus LL d useat. piee physale que eop “ue du mete + la que! pique du te wimation du ey lindre L i, que la nuque n est w pm enfoncement presqu (tvers la fin de ee long lu voit une bosse, dont le vimirement d'un demi-mi a base, qui est très-prolo tion de sa grosseur, est nite et un tiers. x its tuya anal , de toutes les, animal, dont les) 1e l'huile -~ i i i » étoient y poci re. Le canal m nléricure de la grani » Cing cent cinq adipocirė qui, misia prenoit la forme deh mais qui étoit dur ieure à celui de lo e ce q ui paroitroit il re s'élabore, s'éput ns cette grande et do éte à laquelle Je ean lipocire doit être h al d'ailleurs, ail 1 DES PHYSALES. 119 physale cylindrique, que dans les cacha- lots, à cause de l'élévation de la partie antérieure du museau. Le corps du physale que nous décri- vons, est cylindrique du côté de la tête, et conique du côté de la queue. Sa partie antérieure ressemble d'autant plus à une continuation du cylindre formé par la tête, que la nuque n’est marquée que par un enfoncement presque insensible. C'est vers la fin de ce long cylindre que l'on voit une bosse, dont la hauteur est ordinairement d'un demi-mètre , lorsque sa base, qui est très-prolongée à pro- portion de sa grosseur, est longue d’un mètre et un tiers. La queue, qui commence au-delà de cette bosse , est grosse , conique , mais très-courte à proportion de la grandeur du physale ; ce qui donne à cet animal une rame et un gouvernail beaucoup moins étendus que ceux de plusieurs autres cétacées , et par conséquent doit , tout égal d’ailleurs, rendre sa natation moins rapide et moins facile. Cependant la caudale a très-souvent: J 120 HISTOIRE NATURELLE plus de quatre mètres de longueur, de. puis l'extrémité d’un lobe jusqu'à l'ex. trémité de l’autre. Chacun de ces lobes est échancré de manière que la caudale paroît en présenter quatre. La base de chaque pectorale est très- près de l'œil, presque à la même hauteur que cet organe, et par conséquent plus haut que l'ouverture de la bouche. Cette nageoire latérale est d’ailleurs ovale, etsi peu étendue, que très-fréquemment elle wa guère plus d’un mètre de longueur. Le ventre est un peu arrondi. La verge du mâle a près de deux mè- tres de longueur, et un demi-mètre de circonférence à sa base. L’anus n'est pas éloigné de cette base; mais comme la queue est très-courte , il se trouve près de la caudale. La chair a une assez grande dureté pour résister aux lames tranchantes, au harpon et aux lances que de grands efforts ne mettent pas en mouvement. La couleur du cylindrique est noirâtre, et presque du même ton sur toute la sut- face de ce physale. , tré a rencon”, e i glacial arc tique atlar alo de Océan pion. manière qu AT € la ter quatre, Cat, un mètre de longue in peu arrondi, nâle a près deden r, et un demi-mit# a base. ıs éloigné de cettehx queue est très-courtt, e la caudale. ne assez grande di ; lames tranchant | lances que de a p nt pas en mouve" b . e est non cylindriqu > toute ‘me ton Sur Le DES PHYSALES. 121 On a rencontré ce cétacée dans lO- céan glacial arctique, et dans la partie boréale de l'Océan atlantique septen- trional. PHYSÉTEÈÉRES: LE PHYSÉTÈRE MICROPS:. LES Le microps est un des plus grands, des plus cruelset des plus dangereux habitans 1 On trouvera au commencement de cette His- toire le tableau général des ordres, pue et espèces de cétactes. 2 Physeter microps; cachalot à dents en fau- cille ; staur-himing , kobbe-herre, en Norvége; tikagusik , weisfisch, en Groenland ; passe microps , Linné , édition de Ce cachalot “Bannaterre, planches de P Encyclopédie méthodique ; physeter microps, Re R. Castel, nouvelle édition de Bloch; pkyseter dorso pinnä long, maxillà superiore longiore , Artedi, gen. 74, syn. 104; balæna major in inferiore tantüm mazillä dentata, dentibus arcuatis falciformibus, pinnam seu spinam in dorso habens, Sibbaldı Phalæn ; id. Raj. Synops. pisc. pe 19; = Klein. Misc. pisc. 2, p. 15; dritte species der cachelotte, Anders. lsl. p. 248; Muller, Zoolog. Danic. Pro- 53 ; Strom. 98; Act Nidros, Oth. Fabricius, Faun. Groenland, 44; Groenlandsche vischery , p. 162: microps y drom , n. — 1, 2 Pis 2 Zorgdrager, mn pla de | w sp” que les a js avoient sous les y nt créé le monstre mari iita la belle Andromè jorr, et celui dont l'a uranta les coursiers d Emolyte, On croiroit am nyante de ce cétacée a pii de l'Arioste ¢ iwription de l'orqu e. da © tuthainée sur un rocher, FO près des rivages d des plus Srands dy is dangereuxhah nmencement de cette Be ès ordres , genres et espin cachalot à denis en fu. obbe-herre, en Nonéy en Groenland ; physio m de Gmelin; cachh lanches de l’Encyclopék microps , Re R. Cat h; pkyseter dorso pmi -e longiore , Arteli, | land, 4 | f 2y Faun. Groen 5 š p- À 1 FA che vischerÿ s P Í f f | 4 HISTOIRE NATURELLE. 123 de la mer. Réunissant à des armes re- doutables les deux élémens de la force, la masse et la vitesse, avide de carnage, ennemiaudacieux, combattantintrépide, quelle plage de l'océan n’ensanglante-t- il pas ? On diroit que les anciens mytho- logues l’avoient sous les yeux , lorsqu'ils ont créé le monstre marin dont Persée délivra la belle Andromède qu'il alloit dévorer , et celui dont l'aspect horrible épouvanta les coursiers du malheureux Hippolyte. On croiroit aussi que l’image ellrayante de ce cétacée a inspiré au gé- nie poétique de l'Arioste cette admirable description de l'orgue, dont Angélique, enchaînée sur un rocher, alloit être la proie près des rivages de la Bretagne. Lorsqu'il nous montre cette masse énorme qui s'agite , cette tête démesurée qwar- ment des dents terribles, il semble retra- cer les principaux traits du microps. Mais détournons nos yeux des images enchan- teresses et fantastiques dont les savantes allégories des philosophes , les conceptions sublimes des anciens poètes, cet la divine imagination des poètes récens , ont voulu, HISTOIRE NATURELLE pour ainsi dire, couvrir la Nature en. tière, écartons ces voiles dont la fable a orné la vérité. Contemplons ces tableaux impérissables que nous a laissé le grand peintre qui fit l'ornement du siècle de Vespasieu. Ne serons-nous pas tentés de retrouver les physétères que nous allons décrire, dans ces orques * que Pline nous représente comme ennemies mortelles du premier des cétacées , desquelles il nous dit qu’on ne peut s’en faire une image qu’en se figurant une masse immense, animée et hérissée de dents, et qui, pour- suivant les baleines jusque dans les golfes les plus écartés, dans leurs retraites les plus secrètes, dans leurs asyles les plus sûrs, attaquent, déchirent et percent de leurs dents aiguës , et les baleineaux, et les femelles qui n’ont pas encore donné le jour à leurs petits ? Ces baleines encore pleines, continue le naturaliste romain, 124 * Nous avons vu à l’article de la balernoptére rorqual , que la note de Daléchamp sur le sixième chapitre du neuvième livre de Pline se rapportolt à cette baleinoptère ; mais Porque du naturaliste de Rome ne peut pas être ce même cétacée. n'en fuyant d | gchant de mettre tout l'oci sers ennemis. Vains effo lrfement le passage , 5°0 hite, les attaquent dans } kpresent sur les bas-fon tire les roches. Et cepe fucun vent ne souffle mer est agitée par les m piles et Les coups redoubli | ut animaux : les flots “ne par un viol ent tour "S orgues Nous alh Il Orgues * que Pline a ennemies mortelles es, desquelles ily Sa i n Sen faire une in i une masse immen, de dents, et qui, por S Jusque dans lesgoh dans leurs retraitk s leurs asyles lesph léchirent et percentt , et les baleïneau, ont pas encore don ts ? Ces baleines eno le naturaliste romi l'article de la balein" e Daléchamp sur Je ss ivre de Pline se re pais Porque du patuit”, être ce méme cétacet | DES PHYSÉTÈRES. 125 chargées du poids de leur baleineau , em- barrassées dans leurs mouvemens, dé- couragées dans leur défense , affoiblies par les douleurs et les fatigues de leur état, paroissent ne connoître d’autre moyen d'échapper à la fureur des orques, qu’en fuyant dans la haute mer, et en tâchant de mettre tout l’océan entre elles etleurs ennemis. Vains efforts! les orques leur ferment le passage , s'opposent à leur fuite, les attaquent dans leurs détroits , les pressent sur les bas-fonds , les serrent contre les roches. Et cependant, quoi- quaucun vent ne souffle dans les airs, la mer est agitée par les mouvemens ra- pides et les coups redoublés de ces énor- mes animaux ; les flots sont soulevés comme par un violent tourbillon. Une de ces orques parut dans le port d’Ostie pendant que l’empereur Claude étoit oc- cupéà y faire faire des constructions nou- velles. Elle y étoit entrée à la suite du naufrage de bâtimens arrivés de la Gaule, et entraînée parles peaux d'animaux dont ces bâtimens avoient été chargés ; elle s'étoit creusé dans le sable une espèce de il 126 HISTOIRE NATURELLE . vaste sillon , et, poussée par les flots vers le rivage , elle élevoit au-dessus de l’eau un dos semblable à la carène d’un vais- seau renversé. Claude l’attaqua à la tête des cohortes prétoriennes , montées sur des bâtimens qui environnèrent le géant cétacée, et dont un fat submergé par Peau que les évents de l'orgue avoient lancée. Les Romains du temps de Claude combattirent donc sur les eaux un énorme tyran des mers, comme leurs pères avoient combattu dans les champs de l'Afrique un immense serpent devin, uh sangui- naire dominateur des déserts et des sables brülans *. Examinons le type de ces orques de Phne. Le microps a la tête si démesurée, que sa longueur égale , suivant Artédi, la moitié de la longueur du cétacée lors- qu'on lui a coupéla nageoire de la queue, ct que sa grosseur emporte sur celle de toute autre partie du corps de ce physé- tère. * Article du serpent devin , dans notre Histoire naturelle des serpens. pir les dents de jere; et NOUS Croy OM hever de nouveau QUE , k cette conformation , is- ' luie, et ferment la bou tement. ores s'appliquent mieu la dents qui garnisser Ün-bas sont conique tewes vers leurs racines dans l $ i Somm i S0sier se N Foi champs de L'Afrique t devin, un sangu s déserts ct des sably e de ces orques À f. te si démesurée, qu suivant Artédi, i ur du cétacée lor 1ageoire de la quet ‘emporte sur celled ı corps de ce phys Jisto | : ” F EDEN y dans notre DES PHYSÉTÈRES. 127 La bouche s'ouvre au-dessous de cette tête remarquable. La mâchoire supé- rieure, quoique moins avancée que le museau proprement dit, l’est cependant un peu plus que la mâchoire d'en-bas. Elle présente des cavités propres à rece- voir les dents de cette mâchoire infé- ricure; et nous croyons devoir faire observer de nouveau que , par une suite de cette conformation , les deux mâ- choires s'appliquent mieux luve contre l'autre, et ferment la bouche plus exac- tement. Les dents qui garnissent la mâchoire d'en-bas, sont coniques , courbées , ereuses vers leurs racines , et enfoncées dans los de la mâchoire jusqu'aux deux tiers de leur longueur. La partie de la dent qui est cachée dans l’alvéole , ést comprimée de devant en arrière, can- nelée du côté du gosier , et rétrécie vers la racine qui est petite. La partie extérieure est blanche comme de l'ivoire , et son sommet aigu et re- courbé vers le gosier se fléchit un peu en dehors, 128 HISTOIRE NATURELLE Cette partie extérieure n’a communé- ment qu’un décimètre de longueur. Lors- que l'animal est vieux , le sommet de la dent est quelquefois usé et parsemé de petites éminences aiguës ou tranchantes ; et c’est ce qui a fait croire que le microps avoit des dents molaires. On a beaucoup varié sur le nombre des dents qui hérissent la mâchoire inférieure du microps. Les uns ont écrit qu’il n'y en avoit que huit de chaque côté; d'au- tres n'en ont compté que onze àdroite et onze à gauche. Peut-être ces auteurs n’a- voient-ils vu que des microps très-jeunes, ou si vieux, que plusieurs de leurs dents étoient tombées, et que plusieurs de leurs alvéoles s’étoient oblitérés. Mais quoi qu'il en soit, Artédi, Gmelin et d'autres la- biles naturalistes, disent positivement qu'il y a quarante-deux dents à la mâ- choire inférieure du microps. Les Groenlandois assurent que lon trouve aussi des dents à la mâchoire su- périeure de ce cétacée. S’ilsy en ont vu en effet, elles sont courtes , cachées presque en entier dans la gencive, et plus ou moins oifice commu juéà une pet! eau. se a écrit que l'œil di qi petit que celui d'un } péeale que très-raremen fu mètre, et auquel no | vle nom de gade ægi vitese de cet organe qui uplysétère que nous déer | trio, lequel signifie (taque pectorale a plus ingum, La nageoire du « eure n'a x ti | nX , le so mn S usé : Zum et p TSemé & guës on tranchan | rié sur le nombre | à mâchoire inférieny is Ont écrit qu'il ny * chaque côté; da é que onze à droites être ces auteurs s microps très-jeune, asieurs de leursdet que plusieurs delem litérés. Mais quoiqu nelin et d'autres kr disent positivem deux dents à lan u microps. s assurent Si ts à la mâchoire‘ ée. S'ilsyen on tes , cachées pre” et plus ou que I" Cives Í { } } f DES PHYSÉTÈRES. r29 aplaties, comme celles que l’on peut dé- couvrir dans la mâchoire supérieure du cachalot macrocéphale. L'orifice commun des deux évents est situé à une petite distance de l'extrémité du museau. Artédi a écrit que l'œil du microps étoit aussi petit que celui d’un poisson qui ne présente que très-rarement la longueur d'un mètre , et auquel nous avons con- servé le nom de gade æglefin \. C’est la petitesse de cet organe qui a fait donner au physétère que nous décrivons , le nom de microps, lequel signifie petit œil. Chaque pectorale a plus d’un mètre de longueur. La nageoire du dos est droite, haute, et assez pointue pour avoir été assimilée à un long aiguillon. La cavité située dans la partie anté- rieure et supérieure de la tête, et qui contient plusieurs tonneaux d'adipocire, a été comparée à un “vaste four ?. Histoire naturelle des poissons, tom IL in-40, * L’article du cachalot macrocéphale contient l'exposition de la nature de l'adipocire ou blanc de cétacée , improprement appelé blanc de baleine: 130 HISTOIRE NATURELLE On a souvent remarqué la blancheur de la graisse La chair estun mets délicieux pour les Groenlandois et d’autres habitans du nord de l'Europe ou de l'Amérique. La peau n’a peut-être pas autant d'é- paisseur, à proportion de la grandeur de l'animal , que dans la plupart des au- tres cétacées. Elle est d’ailleurs très-unie, très-douce au toucher, et d’un brun noi- râtre. Il se peut cependant que l’âge , ou quelqu’autre cause, lui donne d’autres nuances , et que quelques individus soient d'un blanc jaunâtre, aiusi qu'on l'a écrit. La longueur du microps est ordinaire- ment de plus de vingt-trois ou vingt- quatre mètres , lorsqu'il est parvenu à son entier développement. st-il donc surprenant qu'il lui faille une si grande quantité de nourriture, tt qu'il donne la chasse aux bélugas et aux marsouins qu'il poursuit jusque sur le rivage où il les force à s'échouer, et aux phoques qui cherchent en vain un asyle sur d'énormes glacons ? Le microps à = = F L7z p ~ — e e Le [a Ea Ea it recourbées ; Si forte breuses, Qu dit même que la bal iqrelle est eucore jeune ie aux armes terribles d uginaireennemi; et quel ntaouté que la rencontr ongoi l'approche des ies, que, dans leur der ee Lune m attre, ur 5 2 S Q | tarqué la blang, | rg, ets délicieux utres h r t-être pas antata rtion dela gran de ans 1 | z a plupart de, ‘st dal lleurs très. mi 1e r, et d'un brun € endam que l'âge y: , lui donne d'auta gs liques indivi jaunâtre, aiusi qun microps est ordimir ingt- trois ou vig rsqu'il est parremi ement. renant qu'il Jui ht tité de nourriturt;' se aux bélugas tt” oursuit jusque ar! it en yain U cons? Le sen DES PHYSÉTÈRES. 131 bientôt brisé cette masse congelée, qui, malgré sa dureté, se disperse en éclats se dissipe en poussière cristalline, livre la proie qu'il veut dévorer. Son audace s’enflamme lorsqu'il voit des jubartes ou des baleinoptères à mu- seau pointu ; il ose s'élancer grands cétacées , et les dents recourbées , si 9 et lui sur déchire avec ses fortes et si nom- ces breuses. On dit même que la baleine franche, lorsqu'elle est encore jeune , ne peut ré- sister aux armes terribles de ce féroce et sanguinaire ennemi ; et quelques pécheurs ont ajouté que la rencontre des microps aunoncoit l'approche des plus grandes baleines, que, dans leur sorte de rage aveugle, attaquer et combattre. La pêche du microps est donc accom- pagnée de beaucoup de dangers. Elle présente d'ailleurs des difficultés particu- lières : la peau de ce physétère est trop peu épaisse , et sa graisse ramollit trop sa chair, pour que le harpon soit faci- lement retenu. ils osent chercher sur l'océan , 132 HISTOIRE NATURELLE Ce cétacée habite dans les mers voi. sines du cercle polaire. En décembre 1723, dix-sept microps furent poussés , par une tempête vio- lente, dans l'embouchure de PElbe. Les vagues amoncelées les jetèrent sur des bas-fonds ; et comme nous ne devons né- gliger aucune comparaison propre à ré- pandre quelque lumière sur les sujets que nous étudions, que l’on rappelle ce que nous avons écrit des macrocéphales pré- cipités par la mer en courroux contre la côte voisine d’Audierne. Les pêcheurs de Cuxhaven , sur le bord de l'Elbe , crurent voir dix-sept bâtimens hollandois amarrés au rivage. Ils gouver- nèrent vers ces bâtimens ; et ce fut avec un grand étonnement qu'ils trouvèrent à la place de ces vaisseaux dix-sept cétacées que la tempête avoit jetés sur le sable, et que la marée , en se retirant avec d'au- tant plus de ivîtesse qu’elle étoit poussée par un vent d'est, avoit abandonnés sur la grève Les moins grands de ces dix- sept microps étoient longs de treize où quatorze mètres, et les plus grands | qomés Vers ingt-qua ul. 25 A j obté de ces Pe 7e a les ch upes æ " sentoient. ls eonbé sous la même pu subis sur le côté , MOTIS , nore froids : et ce que no p paser sous silence, « mece que uous ayons d ilité des cétacées , cette ! mp renfermoit huit fem uis; huit mâles avoien të de lni sa femelle , af “expiré, € qu ce qu es macrocéphales p; En COUrroux Conty | lierne. Cuxhaven , sur lebi voir dix-sept bitim s au rivage. Ils gow timens ; et ce futa rent qu'ils trouvère seaux dix-sept cét yoit jetés sur le nih n se retirant avet toit pou se qu'elle étoit 2 i it abandoni , avo goi ins grands de ® i gs de tre” us DES PHYSÉTÈRES. 133 avoient près de vingt-quatre mètres de longueur. Les barques de pêcheurs amar- rées à côté de ces physétères paroissoient comme les chaloupes des navires que ces cétacées représentoient. Ils étoient tous tournés vers le nord, parce qu'ils avoient succombé sous la même Puissance, tous couchés sur le côté , morts, mais non pas encore froids : et ce que nous ne devons pas passer sous silence, et ce qui re- trace ce que nous avons dit de la sen- sibilité des cétacées, cette troupe de mi- crops renfermoit huit femelles et neuf mâles ; huit mâles avoient chacun au- près de lui sa femelle, avec laquelle il avoit expiré. - 134 HISTOIRE NATURELLE LE PHYSÉTÈRE ORTHODON: Lu tète de l'orthodon , conformée à peu près comme celle des autres physétères, a une longueur presque égale à la moitié de la longueur du cétacée. L'orifice com- mun des deux évents est placé au-dessus de la partie antérieure paroît aussi petit que celui de la baleine franche; mais sa couleur est jaunâtre, et il brille d’un éclat trèse vif. La mâchoire inférieure , plus étroite et * Physeter orthodon ; plyseter microps , var B. Liuné, édition de Gmelin; cetus tripinnis, ` ; : dentibus acutis, rectis, Brisson, Regn. anm. > > ; p 362, n.9; zweyte erin der cachstéte An- varieté A du oana tantùm RT Jelita, E acutis, hu- manis non prorsus TEESE pinnam in dorso habens. — Plusieurs auteurs du Nord. du museau. L'œil l D ns 3, droites, it p jé, par ps nous av AA le cétacée que t Chacune de ces dents est itole de la mâchoire : umeon peut l'imagine méulte une applicatio: tumâchoires l’une coni iique la bouche est fe ru vi de distinguer Ja la ia: n'est pas aus k ae | Sa Ra. P Ge ; a 128 perce 1 t dis i® p n Sree, si RAT su Ér un re A lon, con formée iy des autres Physéti S< > A A l esque égale à la moi, Cetacée, L'orifice cy nts est placé aude cure du museau. [ri que celui de la balti couleur est jauni, lat trèsevif. érieure , plus étroit on : plyseter microps,” e Gmelin; cetus tp J Engo inter! ` planches de | macrocephala 11”. ; ; fj tata, dentibus gout | simili innam Me ; similibus ; PI | lu Nor* | auteurs ( į DES PHYSÉTÈRES. 135 plus courte que celle d'en-haut, a cepen- dant près de six mètres de longueur, lorsque lecétacée estiong de vingt-quatre mètres. Eile formeun angle dans sa partie antérieure. Elle est garnie de cinquante-deux dents fortes, droites, aiguës, pesant chacune plus d’un kilogramme, et dont la forme nous a suggéré le nom spécifique dorto- don * , par lequel nous avons cru devoir distinguer le cétacée que nous décrivons., Chacune de ces dents est reçue dans un alvéole de la mâchoire supérieure; et comme on peut l’imaginer aisément, il en résulte une application si exacte des deux mâchoires l’une contre l’autre , que lorsque la bouche est fermée, il est très- difficile de distinguer la séparation des lèvres. La gueule n'est pas aussi grande à pro- portion que celle de la baleine franche. La langue, que sa couleur d’un rouge très- vif fait aisément appercevoir, est courte et pointue; mais le gosier est si large, * Orthos, en grec, signifie droit; odoys si- gnifie dent, etc. : 136 HISTOIRE NATURELLE qu’on a trouvé dans l'estomac de l'ortho- don, des squales requins tout entiers et de plus de quatre mètres de longueur. Ce physétère vaincroit sans peine des enne- mis plus puissans. Sa longueur , voisine de celle de plusieurs baleines franches, peut s'étendre , en effet, à plus de trente- trois mètres. Ses pectorales néanmoins sont beau- coup plus petites que celles du microps: elles n’ont souvent qu’un demi-mètre de longueur. On a compté sept articulations ou phalanges au doigt le plus long des cinq qui composent l'extrémité de ces nageoires. Une bosse très- bouts élève sur la partie autérieure du dos, à une certaine dis- tance de la nageoire dorsale. La peau, très-mince, n'a pas quelque- fois deux centimètres d'épaisseur ; maisla chair est si compacte, qu’elle présente au harpon une très-grande résistance, et rend l’orthodon presque invulnérable dans la plus grande ‘partie de sa surface. Ce physétère est ordinairement noi- râtre ; mais une nuance blanchâtre règne paré, el ie pa conformation intéri havu un orthodon dor à de la tête contenoit ] atmyriagrammes de bla xl On l'avoit pris daus dntique, vers le soixa tigré et demi de latita laser, an sjet de l'adig weloh macrocéphale, iron et Histoir du dns les mer a Dereste e des P s du Nord » tome Le p baene R. p à plus de troy, néanmoins Sont b que celles du Microp; t qu'un demni-mètr mpté sept articulation doigt le plus long ds ent l'extrémité den Cat ute s'élève surla parts `, à une certaine di re dorsale. nce, n’a pas quelqu res d'épaisseur; maish acte, qu'elle preset -grande résistancé, j presque invulnérall > partie de sa surfat | ment 20 t ordinaire A pone | ance blanchâtre" DES PHYSÉTÈRES. 1% sur une grande partie de sa surface infé- rieure. Par combien de différences n’est-il pas distingué du microps ? Sa couleur, ses dents , sa bosse dorsale, la briéveté de ses pectorales, ses dimensions et la nature de ses muscles, l'en éloignent. Il en est séparé, et par des traits extérieurs, et par sa conformation intérieure. On a vu un orthodon dont la grande cavité de la tête contenoit plus de cin- quante myriagrammes de blanc ou d’adi- pocire *. On l’avoit pris daus l'Océan gla- cial arctique, vers le soixante-dix-sep- tième degré et demi de latitude ?. * Consuliez, au sujet de l’adipocire, l’article dû cachalot macrocéphale. 2 Anderson; et Histoire des pêches des Hol- landois dans les mers du Nord, traduite par le citoyen Dereste, tome L, p. 173, ` 4 538 HISTOIRE NATURELLE nec LE PHYSÉTÈRE MULAR*. Lu nageoire qui s'élève sur le dos de ce physétère, est si droite, si pointue et si longue , que Sibbald et d’autres auteurs l'ont comparée à un mât de navire, et ont dit qu'elle paroissoit au-dessus du corps du mular , comme un mât de mi- saine au-dessus d’un vaisseau. Cette com- paraison est sans doute exagérée; mais * Physeter mular; physeter tursio , Linné, édit. de Gmelin; cachalot mular, Bonnaterre; planches de l'Encyclopédie méthodique ; physeter dorsi pinnâ altissimâ, apice dentium plano, Artedi, gen. 74, Syn. 1043 cetus tripinnis , den- tibus in planum desinentibus, Brisson , Regn. anim. p. 364, n. 7; balæna macrocephala tri- pinnis , qu in mandibulá inferiore dentes habet © minùs inflexos et in planum desinentes , Sibbald; id. Raj. Pisc. p. 16; mular Nieremburgit, Klein, Mise, pisc. 2, p. 15; Anderson, Histoire d'Is- Jande, etc. 2, p. 1185 le mular, R. R. Castel, nouvelle édition de Bloch. Ap OT on voit # . FLE $ là de ire. | is aits seuls ferorent di antlemular du microps mis d'ailleurs les de ‘tue forme differente de {lu et de celles du mier |l ue sont pas très-cou: {lit du microps , ni de ide lorthodon set len Adtre ai SU, est très- Replat, _ à Plus, les dents 1: les Me plus o tu mo 7 ades sop s ATUR | eee Te 1 s'élève sur le dv 1 droite » Si Pointuee, hé ald et d'autres at, à un mât de navite; paroissoit au- dessu à , Comme un mâtin d'un vaisseau. Cettem us doute exagérée; m r5 physeter tursio , Lu achalot mular, Bomi k péd lie méthodique; phy må, apice dentium p . 104; cetus tripinis," esinentibus , Brisson, k : Lalæna macrophét dibulä inferiore dentes Sjo -~ ES s planum í desinent Ko, mular N ieremburgi f ed 5- Anderson, ist 2; LR pCt Qe 1 ular; 03} Le m Bloch- DES PHYSÉTÈRES. r39 elle prouve la grande hauteur de cet or- gane, qui seulea pu en faire naître l’idée. Mais, indépendamment de cette na- geoire si elevée, on voit sur le dos et au-delà de cette éminence, trois bosses dont la première a souvent un demi- mètre de hauteur, la seconde près de deux décimètres , et la troisième un dé- cimètre. Ces traits seuls feroient distinguer faci- lement le mular du micropset de l’ortho- don ; mais d’ailleurs les dents du mular ont une forme différente de celles de l’or- thodon et de celles du microps. Elles ne sont pas très-courbées, comme les dents du microps , ni droites, comme celles de l’orthodon ; et leur sommet, au lieu d’être aigu , est très-émoussé ou pres- que plat. De plus, les dents du mular sont iné- gales : les plus grandes sont placées vers le bout du museau; elles peuvent avoir. vingt-un centimètres de longueur, sur vingt-quatre de circonférence , à l'endroit où ellesont le plus de grosseur : les moins grandes ne sont longues alors que de 140 HISTOIRE NATURELLE seize centimètres. Toutes ces dents ne renferment pas une cavité. On découvre une dent très-aplatie dans plusieurs des intervalles qui séparent l’un de l’autre les alvéoles de la mâchoire su- périeure. Les deux évents aboutissent à un seul orifice. Les mulars vont par troupes très-nom- breuses. Le plus grand et le plus fort de ces phýsétères réunis leur donne, pour ainsi dire , l'exemple de l'audace ou de la prudence, de l'attaque ou de la retraite, Il paroît, d’aprèsles relations des marins, comme le conducteur de la légion, et, suivant un navigateur cité par Anderson, il lui donne, par un cri terrible, et dont la surface de la mer propage au loin le frémissement, le signal de la victoire ou d’une fuite précipitée. On a vu des mulars si énormes, que leur longueur étoit de plus de trente-trois mètres. On ne leur donne cependant la chasse que très-rarement, parce que leur caractère farouche et sauvage rend leur rencontre peu fréquente, et leur approche ik beai Ah : | yareonnn néanmoins q a dans la partie autérie smtenoit beaucoup d’ adi „witéétoitdivisée €n v} il suplies de cette substan mque toute la graisse d née avec cet adipocire umit plusieurs dépôts ‘lance dans différentes dece cétacée, “pouvons donc assurer adipocire se ‘trouve en „disti ininé d e la må nte i k mem. eh ù Mii ) teit Ip, Re lors k u | dns la que le my h l aite t dots 4 pèces connu Ppsétères : ph; ticle F r, ul com 4 achaloy m NA m. TURIGA | loutes ces qu | € cavité, y e dent très-a ti valles Qui sé h Oles de la Måchoir aboutissent à un tj | Par troupes tr'ès-nop, rand et le plus forta inis leur donne, py Jle de l'audace ou del aque ou de la retrait es relations des marin, teur de la légion, « teur cité par Anden, un cri terrible, et di er propage au lon signal de la victoires tée. > et sauvage !® e, etleur appt” uent DES PHYSÉTÈRES. 141 pénible ou dangereuse. D'ailleurs; on ne peut faire pénétrer aisément le harpon dans leur corps, qu'en le lancant dans un petit espace que l’on voit au-dessus du bras; et leur graisse fournit trés-peu d'huile, On a reconnu néanmoins que la cavité située dans la partie antérieure de leur tête contenoit beaucoup d'adipocire; que cette cavité étoit divisée en vingt-huit cel- lulesremplies de cette substance blanche: que presque toute la graisse du physétère étoit mêlée avec cet adipocire, et qu'on découvroit plusieurs dépôts particuliers de ce blanc dans diflérentes parties du corps de ce cétacée. Nous pouvons donc assurer maintenant que cet adipocire setrouve en très-grande quantité, distiugué par les mêmes quali- tés et disséminé de la même manière, dans toutes les espèces connues du genre des cachalots, de celui des physales, et de celui des physétères *. On a écrit que lorsque le mular vouloit plonger dans la mer, il commençoit par * Voyez l’article du cachalot macrocephale, 142 HISTOIRE NATURELLE. se coucher sur le côté droit; et les mêmes auteurs ont ajouté que ce cétacée pouvoit rester sous l'eau pendant plus de temps que la baleine franche. On l’arencontré dansl'Océan atlantique septentrional , ainsi que dans l'Océan gla- cial arctique , et particulièrement dans la mer du Groenland, dans les environs du cap Nord, et auprès des îles Orcades. NI pyyN APT piNAPTÈRE B ji \récée a porté pendant indepetitebaleine et de bal Qualtez l'article intitulé Mon fur, et le tableau général des ges Ce ces animaux, ‘Déhaopterue & Mnaplerus bely D n 3 | tiel; baleng al} vaai 4 fe G ( icons * à, di = 5 o 5 æ m inclinat RE Na acé 4 Pendant Plus a franche. ” t ré da ns l'Océan atla; amsi que dans lQ ; t particuliè ni u 'erementg ind , dans les Envi après des îles Orcat LES DELPHINAPTÈRES: prete nee LE DELPHINAPTÈRE BÉLUGA °, ne C: cétacée a porté pendant long-temps le nom de petite baleine etdebaleine blanche. 1 Consultez l’article intitulé Nomenclature des cétacées , et le tableau général des ordres, geures et espèces de ces animaux, 2 Delphinapterus beluga ; marsouin Blanc ; wilifiseh ; balæna albicans ; delphinus leucas , Linné, édit, de Gmelin; delphinus rostro conico obtuso , deorsum inclinato , pinnå dorsali nullâ 5 Pallas, 11. 3, p. 84, tab. 4; dauphin béluga, Bonnaterre, plarches de l'Encyclopédie métho- dique; delphinus pinnåâ in dorso nullâ , Brisson, Regn. animal. p. 374, n. 5; beluga , Pennant, Quadr. p. 357; bieluga , Sieller, Kamtschatka, P+ 196; witfisch oder weissfisch, Anderson Is- laud. p. 251 ; wersfisch , Cranz, Groenland. pe 150; Mull. Prodrom, Zoolog. Dan. p. ðo; Oih, Fabric, Faun, Gruculaud. p. 50, 144 HISTOIRE NATURELLE Tl a été l’objet de la recherche des premiers navigateurs basques et hollandois qui osèrent se hasarder au milieu des mou- tagnes flottantes de glaces et des tempêtes horribles de l'Océan arctique, et qui, ef- frayés par la masse énorme, les mouve- mens rapides et la force irrésistible des baleines franches , plus audacieux contre ‘les élémens conjurés que contre ces co- losses, ne bravoient encore que très-rare- ment leurs armes et leur puissance. Ona trouvé que le béluga avoit quelques rapports avec ces baleines, par le défaut de nageoire dorsale et par la présence d’unesaillie peu sensible, longitudinale, à demi calleuse, et placée sur sa partie supérieure; mais par combien d’autres traits n’en est-il pas séparé! Il ne parvient que très-rarement à une longueur de plus de six ou sept mètres. Sa tête ne forme pas le tiers ou la moitié de l'ensemble du cétacée, comme celle de la baleine franche, des cachalots, des physales, des physétères : elle est petite et alongée. La partie antérieure du corps représente un cône, dont la base, située jf gore pectoral pi E h Tthules ère 0 sg et ovales; € les plu chés sous teur eni mə js acies yaticulations. p museau s'alonge et s ar at, tulet petit, rond, sailla Aklksus de la partie anté poprement dite montre üuceau milieu de laquelle Em de de ux ul évents tn uts, au lieu Me Ve bi ny i te d i t Erriè Lo ù tana re] œil pa t v” P jurés que contre , lent encore que ty s et leur puissance e le béluga avoit quels s baleines, par led rsale et par la pi sensible, longitudi , €t placée sur sa p is par combien dw pas séparé! que très-raremen:” as de six ou sept w - ou Jaw as le tiers i e P z met tas r ssieure 0 artie antérieur" / | ji jl a past,’ Í | | DES DELPHINAPTÈRES. +45 vers les pectorales, est appuyée contre celle d’un autre cône beaucoup pluslong, _etque composent le reste du corps et la queue. Les nageoires pectorales sont larges, épaisses et ovales ; et les plus longs des doigts cachés sous leur enveloppe ont cinq articulations. Le museau s'alonge et s’arrondit par- devant. L'œil est petit, rond, saillant et bleuà- tre. Le dessus de la partie antérieure de la tête proprement dite montre une protu- ‘bérance au milieu de laquelieon voit l’ori- fice commun de deux évents ; et la direc- tion de cet orifice est telle > Suivant quel- ques observateurs, que l'eau de la mer , _ rejetée par les évents, au lieu d'être lancée en avant, comme par les cachalots, y t ou verticalement, comme par plusieurs autres cétacées, est chassée un peu en arrière ? On découvre derrière l'œil l’orifice exté- rieur du canal auditif; mais il est presque imperceptible, i Cétucées, IL, 15 146 HISTOIRE NATURELLE L'ouverture de la gueule paroît petite à proportion de la longueur du delphi- naptère : elle n’est pas située au-dessous de la tête, comme dansles cachalots, les physales et les physétères, mais à l’extré- mité du museau. La mâchoire inférieure avance presque autant que celle d'en-haut. Chaque côté de cette mâchoire est garni de dents au nombre de neuf, petites, émoussées à leursommet , éloignées les unes desautres, : inégales , et d'autant plus courtes qu'elles sont plus près du bout du museau. Neuf dents un peu moins obtuses, un peu recourbées, mais d’ailleurs sembla- bles à celles que nous venons de décrire, garnissent chaque côté de la mâchoire supérieure. La langue est attachée à la mâchoire d'en-bas. Le béluga se nourrit de pleuronectes soles , d'holocentres norvégiens, de plu- sieurs gades, particulièrement d'églefins et de morues. Il les cherche avec cons- tance, les poursuit avec ardeur, les avale avec avidité; et commesou gosier est très- d hi ge proie "OP Y tp fE pondanto k «ete l] jmenssubstanti® 1“ gne teinte 7 Dit le | ' jse qui la recouvre pitre d'épaisseur ; sk, quesouvent elle ue pe mats jtlarpon. La peau , quiest Linie, est d'ailleurs déc! apr cet instrament, i lue, et épaisse quelque fc “Aiscentimètres, (nine cherche-t-om pres Pltisbélugas; mais om | “hotrésur lasurfacedes h “que Pécheurs, oubli tre de ces € étacé ke ce se Mea Tts -= cure avance pren en- | | i 5 ii Chaque W Sarnı de dent, è petites, émouxés | nées les Unes desaup ant plus courtes qu bout du museau, | peu moins obtuses, n mais d'ailleurs semb tOus venons de déc e côté de la mâchis ittachée à la mâc® ourrit de pleuront es morvégiens, def" 4 ə / fi iculièrement dé! i les cherche avec l a t ayec ardeur, les ieres mmesou gosiel He DES DELPHINAPTÈRES. +47 étroit, il court souvent le danger d’être suHoqué par une proie trop volumineuse ou trop abondante. } { PARA | Ces alimens tcopieux don- nent à sa chair une teinte vermeille et rougeâtre. La graisse qui la recouvre a près d’un décimètre d'épaisseur; mais elle est si molle, que souvent elle ne peut pas rete- nirle harpon. La peau , quiest très-douce, très-unie, est d’ailleurs déchirée facile- ment par cet instrument, quoiqu’onc- tueuse, et épaisse quelquefois de deux ou trois centimètres. Aussi ne cherche-t-on presque plus à prendre des bélugas ; mais on les voit avec joie paroître sur la surface desmers, parce que quelques pêcheurs, oubliant que la nourriture de ces cétacées est très-diffé- rente de celle des baleines franches, ont accrédité l'opinion que ces baleines et ces delphinaptères fréquentent les mêmes parages dans les mêmes saisons, pour ` trouver les mêmes alimens, et par con- séquent annoncent l’approche les uns des autrés. HISTOIRE NATURELLE Au reste, comment , au milieu des ennuis d’une longue navigation, ne vera roit-on pas avec plaisir les vastes soli- tudes de l'océan animées par l'apparition de cétacées remarquables dans leurs di- mensions , sveltes dans leurs proportions, agiles dans leurs mouvemens , rapides 148 dans leur natation , réunis en grandes troupes, montrant de l'attachement pour leurs semblables , familiers même avce les pêcheurs, s’approchant avec confiance des vaisseaux, leur composant une sorte de cortège, se jouant avec confance autour de leurs chaloupes, et se livrant presque sans cesse et sans aucune crainte simulés, à de Joyeux ébats ? Leurs nuances sont d’ailleurs si agréa- bles! | Leur couleur est blanchâtre; des taches brunes et d’autres taches bleuâtres sont répandues sur ce fond gracieux pendant que les bélugas ne sont pas très-âgés. Plus jeunes encore, ils offrent un plus grand nombre de teintes foncées on mêlées de yi la fois. i phinaptére yite $8 mère qu ità ses côtés , plouge ! à de vives évolutions, à des combats : bleu ; et l’on a écrit que , très-peu de : pfwelle neporte ordinai! „parvent e uts at avec elle respirer l'ai [ir suit tous ses MIOUVE das ses actions, et suce wde deux mamelles tr mue de la génération. ha joni de ce spect: tubant d'un attacher Im affection vive et d'r Unire, dans l'Océ an i l Océan atlautiqu {o Piticulièrement d rt T : ro s Mouv emeng liOn nt de l' > réunis mx) se et sans aucune cmi lutions, à des combi yeux éhats? | sont d’ailleurs siagi E- f 12 st blanchâtre; dest es taches bleuâtre > fo eux pent > fond gracieux p 1e sont pas très-âgés t i ' 1 ils offrent un plisg” 1 mêlée 1 es foncées ot | écrit que; ` DES DELPHINAPTÈRES. r149 - temps après leur naissance, presquetoute leur surface est bleuâtre. Des fœtus arrachés du ventre de leur mère ont paru d’une couleur verte. La femelle neporteordinairementqu'un petit à la fois. Cedelphinaptère , parvenu èälalumière, ne quitte sa mère que tiès-tardi Il nage bieutôt à ses côtés, plonge avec elle, re- vient avec elle respirer Pair de l’atmos- phère, suit tous ses mouvemens, imiie toutes ses actions, et suce un lait très- blanc de deux mamelles très-voisines de l'organe de la génération. On a joui de ce spectacle agréable et touchant d’un attachement mutuel, d'une affection vive et d’une tendresse attentive, dans l’Océan glacial arctique et dans l'Océan atlantique septentrio- nal, particulièrement dans le détroit de Davis. On a écrit que, pendant les hivers ri- goureux , les bélugas quittent la haute mer ct les plages gelées, pour chercher des baies que les glaces n'aient pas enyahies ; mais ce qui est plus digne HISTOIRE NATURELLE d'attention, c’est qu'on a vu de ces del- phinaptères remouter daus des fleuves. 150 répandu de si grandes lumières sur toutes les branches de l’histoire naturelle, est un des savans qui nous'ont le plus éclai- rés au sujet du béluga. Notre célèbre confrère M. Pallas , qui a arte devient très-gran , vaste „ilet Sa gueule est Pr aiguës; où en VOI neu lphmächoire supérieur: wis dela mâchoire d'en- E fi weansiayancée quecell fente au moins huit. L y ` mkeetcharnue, L'orifice a ntle deux évents , est si dk N | “us des Yeux, mais u Luus i “Seau , qui est along tonice a plus ‘en l de large autres cétacées: è f À DES DÉLPHINAPTÈRES. 59 LE DELPHINAPTÈRE SÉNEDETTE *. Cr cétacée devient très-graud, suivant Rondelet. Sa gueule est vaste : ses dents sont aiguës; on en voit neuf de chaque côté de la mâchoire supérieure ; etchacun des côtés de la mâchoire d'en-bas , qui est presque aussi avancée que celle d'en-haut, en présente au moins huit. La langue est grande et charnue. L'orilice auquel abou- tissent les deux évents, est situé presque au-dessus des yeux, mais un peu plus près du museau , qui est alongé et pointu. Cet orifice a plus de largeur que celui de plusieurs autres cétacées; etle sénedette * Delphinapterus senedetta ; mular; souffleur; peis mular , dans les départemens méridionaux de France ; sénedette, dans plusieurs autres dépar- temens; capidolio, en Italie; physeter , par les secs , suivant Rondelet ; mular ou sénedette , Rondelet > Histoire des poissons, première partie, Liv. 16, chap. 10, édition de Lyon, 1558. ~ 152 HISTOIRE NATURELLE, fait jaillir par cette ouverture une grande | re quantité d’eau. | | | Le corps ct la queue forment un cône très-long. Les pectorales sont larges, et leur longueur égale celle de l'ouverture » de la bouche. TA r Il paroît que le sénedette a été vu dans | l'Océan et dans la Méditerranée. te ouy queue forn Clorales 50 ale celle de l'ou ap sénedet ette a été Méditerranée. L nt laro eR tin, + l E u dy iiss TTA DN ES dents. are”. À e t MarsoOuth Z Deua — TOHIN č DAUPHIN TPHIN x DA 24 € 2 7 LES-DAUPHINS: LE DAUPHIN VULGAIRE, $ Qor: objet a dů frapper l'imagination plus que le dauphin ? Lorsque l’homme 1 Jetez les yeux sur l’article de cet ouvrage qui est intitulé, Nomenclature des cétacées, et sur le tableau des ordres, des genres et des k ice: de ces animaux , qui est à la tête de cette Histoire. 2 Delphinus vulgaris ; bec d’ote ; simon ; amus; delfino, en Lialie; iimberella, par les ; Italiens; delphin, meerschwein | tummler, en Allemagne; delfin , enu Pologne; marsoin, en Danemarck ; springen , en Norvége; huyser, hofrung, er. en {slande; ; dolphin-tuymebaar, en Hollande; dolphin, grampus , porpeisse , cu * Angleterre; lines delphis, Linné, édit. de Gmelin; Ze dauphin , Bonnaterre , DR de . l'Encyclopédie eh 2 ; delphinus corpore o~~ oblongosubtereli, rostro attenuato acuto , Artedi, ta ka an que rag EE gen. 76, syn. 105; delphis, Schneider, Petri + Artedi Synonin Mias es... græca et Jatina, Marsouh | cmendata, aucia atque ilustrata, etc, pe 1493 Deu- HISTOIRE NATURELLE parcourt le vaste domaine que son génie a conquis, il trouve le dauphin sur la surface de toutes les mers; il le rencontre i et dans lesclimats heureux des zones tems M“ 2. 154 pérées, et sous le ciel brûlant des mers équatoriales, et dans les horribles vallées qui séparent ces énormes montagnes de Lé « p glace que le temps élève sur la surface de D l'Océan polaire comme autant de monu- Pau à ne) O“Aexgie, Aristot, lib. 1, cap. 5; lib.2,cap.13; ? KAE: lib. 3, cap. 1,75; lib. 4, cap. 8, 9 et 10; lib. 5, ON EEE A cap. 5; lib. 8, cap. 2, 13; lib--9., cap. 46; et \f» part. lib. 4, cap. 13 ; id. Athen. lib. 7, p 282, Ury L TA et lib. 8, p. 353; Agi, Ælian. lib. 1, càp. 18; lib. 2, cap. 6; lib. 6, cap. 15; lib. 8, cap. 3; lib. 10, cap. 8; lib. I1, cap. 123 et lib. 12, cap. 6, 453 Asagi, vos, Oppian, lib. 1, p. 15, 22, 25; et lib. 2; delphinus, Plin. lib. 9, cap. 7s ; lib. 17, cap. 37; et lib. 32, cap. II; id, n Wotton, lib. 8, cap. 194, fol 171, b; id. Gesuer, p. 319; et (germ.) fol. 92, 93, a; id, Jovston. lib. 5, cup. 2, a 4, p: 218, tab. 43» fie. 2,3, 43 Thaumat, p. 414; delphinus prior, Aldrovand. Cel. cap. 7, p- 70t, 703, 704; del- phinus antiquorum , Raj. p. 12514. Willughbys p. 28, tab. A 1, fig. 1; delphin, Solin, Poly- histor, cap. 183; id. Ambros. Hexamn. lib. 2» cap. 2, 3; id, C. Figul. fol. 5, a-b; delphinus sur la Comme autant de my » lib. r, cap. 5; lib, 2q lib. 4, Cap. 8, 9 et to: ii p. 2, 13: |; delphinus , Plin. lib. g, ap ; et lib. 32, cap. iji + 144 , lol 171, bi Cap. I94 ee | ( germ.) fol. 92, 93, | £ a 4, p- 21 y th L A 414; delphinus L, Pi fi ua p- 70l, 703, Tu à 3 Raj p- 125d W H À À DS TT ee E fg. db Hesa 77 tde À «dell F ul fol. 5, a-b; dep igul. D DS E paors" a Nature q” ra edel ` Guitod l'air, reparoiire ndro und, dentibus a on, Brisson , Rego. annm. p Qu, Bellon, Aquatil , p. * Lie, première partie, liv. 16. , 1 osseuse do DAUPHIN Valgare Det guelelle de DAUPHIN _Harsouth A _ , DA UPHIN aa Marso y 4U PHIN T DES DAUPHINS, 155 mens funéraires de la Naturequi y expire: par-tout il le voit, léger dans ses mouve- mens., rapide dans sa natation, étonnant dans ses bonds, se plaire autour de lui 5 charmer parsesévolutions vives et folâtres l'ennui des calmes prolongés , animer les immenses solitudes de l'océan, disparoître comme l'éclair, s'échapper comme loi- seau qui fend l'air, reparoître, s'enfuir, pinn in dorso unâ , dentibus acutis, rostro longo acuto , Brisson , Regn. anim. pag. 369, n. 1; delphinus , Daloa ; À quatil > P- 7; dauphin, Rondelet, première partie, live 16, ch. 5 (édit, de Lyon 1558) ; delphinus , Mus Wormian, p. 288 ; id. Charlet. Exerc. pisc. P- 47; delphinus, Rzaczyns. Pol auct p. 238 ; z pisc. 2, p. 24, Sibbald, z pe j isCe tab. 3, fig. A ; porcus marinus, p- 23; delphin, Anderson, E Ga s Groenl na deli hintus corpore tereti conico pA oni rostro sioloide ; Commerson, manuscrits adressés å Buffon, gui nous les remit lorsqu'il nous engagea à continuer l Histoire naturelle , et cités dans l Histoire des poissons. 556 HISTOIRE NATURELLE se montrer de nouveau, se jouer avec les flots agités, braver les tempêtes, et ne re- douter ni les élémens, ni la distance, ni les tyrans des mers. Revenu dans ces retraites paisibles que son goùt s'est plu à orner, il jouit encore de limage du dauphin que la main des arts a tracée sur les chefs-d'œuvre qu'elle a créés; il en parcourt la touchante his- toire dans les productions immortelles que le génie de la poésie présente à son esprit et à son cœur; et lorsque, dans le silence d'une nuit paisible, dañs ces mo- mens de caline et de mélancolie où la mé- ditation et de tendres souvenirs donnent tant de force àtoutcequeson ame éprouve, il laisse errer sa pensée de la terre vers le ciel, et qu'il lève les yeux vers la voûte éthérée , il voit encore cette même image du dauphin briller parmi les étoiles. Cet objet cependant, si propre à séduire imagination de l'homme, est en partie l'ouvrage de cette imagination : elle l'a créé pour les arts et pour le firmament. Mais ce n'est pas la terreur quilui a donné un nouvel être, comme elie a enfanté le ; b pitesa ue € 4 NTLLLD t oat où ence de cet esprit des G! | gkanatureétoit si nanti salaterre et les airs, et le iya, et les monts couverts lots fcuris , se peuplor: Amex, de plaisirs varié snhlgentes, d'amours ir Büed'Ülin ou celui d'Oxs à tone: js wtu au milieu des n Aanirées polaires; et si le k | kure appartient à tous | Votes n° n apparti st den PP eut qi nous transpe » êt de rappe it poétique + Uteau se: ver les te 0 Neng x ters. Mpêtes nı la di ces retrait | €s paisi lu a Orner P ible | s il Joni lauphin qu ) LE enny Les chef- productions immor : la poési $ ) poesie présente d œur; et lorsque, d dit paisible, dañs csu et de mélancolie où hu endres souvenirs dom ju tce queson ame éprou 2 | a pensée de la terre ver ve les veux vers la wi encore cette même m Iler parmi les étoiles sndant, si propre àst Je l'homme, est et P ette imagination: | 4s et pour le di 4 y firman 4 DES DAUPHINS. redoutable dragon, la terrible chimère, ettant de monstres fantastiques, l'efroi de l'enfance, de la foiblesse et de la cré- dulité; c’est la reconnoissance qui lui a 157 donné une nouvelle vie. Aussi n’a-t-elle fait que l'embellir , le rendre plus aimable, le diviniser pour des bienfaits, et montrer dans toute sa force et dans toute sa pureté l'influence de cet esprit des Grecs, pour lesquels la nature étoit si riante , pour les- quels et la terre et les airs, et la mer et les fleuves , et les monts couverts de bois, et les vallo®s fleuris, se peuploient de jeux voluptueux , de plaisirs variés, de divi- nités indulgentes, d'amours inspirateurs. Le génie d'Odin ou celui d'Ossian ne lont ‘pas conçu au milieu des noirs frimas des contrées polaires; et si le dauphin de la Nature appartient à tous les climats, celui des poètes n'appartient qu à la Grèce. Mais, avant de nous transporter sur ces rivages fortunés, et de rappeler les traits de ce dauphin poétique, voyons de près celui des navigateurs : la fable a des char- mes bien doux; mais quels attraits sont au-dessus de ceux de la vérité ? 14 158 HISTOIRE NATURELLE Les formes générales du dauphin vul- gaire sont plus agréables à la vue que celles de presque tous les autres cétacées : ses proportions sont moins éloignées de celles que nous regardons comme le type de la beauté. Sa tête, parexemple, montre, avec les autres parties de ce cétacée, des rapports de dimension beaucoup plus ana- logues à ceux qui nous ont charmés dans les animaux que nous croyons les plus favorisés par la Nature. Son ensemble est comme composé de deux cônes alongés presque égaux , et dont les bases sont ap- pliquées l’unecontrel’autre. La tête forme _ l’extrémité du cône antérieur ; aucun en- foncement ne la sépare du corps propre- ment dit, et ne sert à la faire reconnoître: mais elle se termine par un museau très- distinct du crâne, très-avancé, très-aplati de hauten bas, arrondi dans son contour de manière à présenter l'image d'une portion d’ovale, marqué à son origine par une sorte de pli, et comparé par plusieurs auteurs à un énorme bec d’oie ou de cygne, dont ils lui ont même donné le nom. Ex 2€ & 2 2 à È » = + 2 a cachalots „anue dans les pils pysétères. Cette 01 jmmelongueur égale au gnaubuitième de la lor pa danphin. On voit à ch muwe rangée de dents un Aputues, et placées di tinpe la bouche se ferr ‘“uetrent dans les inte merde ph | valles; e | ie exactement #ombr Re Le SATURE, Cuérales du U y A Pr it 9e antérieur: aucme à sépare du Corps propi sert à la faire reconno tine par un museau tè >, très-avancé , très arrondi dans son ou présenter l'image ds marqué à son orig rs à un énorme g Í ame 00! yt ils lui out meme DES DAUPHINS. Les deux mächoires composent ce mu- sean; et comme elles sont aussi avancées au presque aussi avancées l’une que lau- tre, il est évident que l'ouverture de la bouche n’est pas placée au-dessous de la téte, comme dans les cachalots , les phy- sales et les physétères. Cette ouverture à d'ailleursune longueur égale au neuvième ou même au huitième de la longueur to- tale du dauphin. On voit à chaque mâ- choire une rangée de dents un peu ren- fées, pointues, et placées de manière que lorsque la bouche se ferme , celles d'en-bas entrent dans les interstices qui séparent celles d'en-haut » qu'elles recoi- vent dans leurs intervalles; et la gueule est close très-exacteiméent. Le nombre dé ces dents peut varier, suivant l’âge ou suivant le sexe. Des naturalistes n’en ont compté que qua- tanté-deux à la mâchoire d'en-haut, et trente-huit à celle d'en-bas. Le professeur Bonnaterre en a trouvé quarante-sept à chaque mâchoire d’un individu placé dans le cabinet de l’école vétérinaire d'Altfort. Klein a écrit qu'un dauphin observé par 159 « 160 HISTOIRE NATURELLE lui en avoit quatre-vingt-seize à la mô- choire supérieure, et quatre-vingt-douze à l’inférieure. sdi La langue du dauphin, un peu plus mo- bile que celle de quelques autres cétacées, estcharnue , bonne à manger, et,suivant Rondelet , assez agréable au goût. Elle ne présente aucune de ces papilles qu'on a . nuominées comiques, et qu'on trouve sur celle de l’homme et de presque tous les mammifères ; mais elle est parseruée, sur- tout vers le gosier, d’éminences très-pe- tites, percées chacune d'un petit trou. À sa base sont quatre fentes, placées à peu près comme le sont les glandes à calice que l'on voit sur la langue du plus grand nombre de mammifères, ainsi que sur celle de l'homme. Sa pointe est découpée en lanières très-étroites, très-courtes et obtuses * Les évents, dont il paroît que Rondelet : i connoissoit déjà la forme, la valvule m- * Voyez les excellentes Leçons d'anatomie comparée de mon célèbre confière Cuvier , pu? bliées par lhabile professeur Duméril, tome I, pP 6go. semb! 'on \ giur de l'organe de la vi pur l'éclat que répand kuenbrane à laquelle O! wuderyschienne. Ce fond mure de conche d'un ya wt dans l'ours, le chat ttre devroit-on remarque | iculière qui d hi q di U Atre- R y \nBt-seipe à À i » et a dauphin. un que liques autre nue à J p iy Ctac à mange $ itr apa > de ces Papilles qu'y, et qu’ on trouyey me et de presqueto ush ais elle est parsemée q iier, d'éminences try lacune d'un petit t; atre fentes, placéiy sont les glandes à uli ır la langue du plug mmifères, ainsi qu” e. Sa pointe est déco s-étroites, très-couti' k Wu: Ves, ont il paroît que Row à la forme, la yaly! s viga ccellentes Lepons das | élkbre confière Cut! y 1 C il ul ofesseur Dumérll; p! AN goût, Hy DES DAUPHINS. 16r térieure et la véritable position, se réunis- sentdans une seule ouverture située à peu rès au-dessus des yeux, et qui présente un croissant dont les pointessont tournées vers le museau. L'œil n’est guère plus élevé que la commissure des lèvres, et n’en est séparé que par un petit intervalle; la forme de la pupille ressemble un peu à celle d'un cœur; et si l’on examine l'intérieur de l’organe de la vue, on est frappé par l'éclat que répand le fond de cette membrane à laquelle on a donné le nom de rzyschienne. Ce fond est revêtu d'une sorte de couche d’un Jaune doré, comme dans l'ours, le chat et le lion. Peut-etre devroit-on remarquer que cette contexture particulière qui dore ainsi la ruyschienne, se trouve et dans le dauphin, dont l'œil, dessous de la surface de la mer, placé le plus souvent au- ue re- çoit la lumière qu'au travers du voile formé par une couche d’eau salée plus ou moius trouble ct plus ou moins épaisse, et dans les quadrupèdes, dont l'organe de la vue , extrêmement délicat, ne s'ouvre que très-peu lorsqu'ils sont exposés à i4 \ + \ n ! 162 HISTOIRE NATURELLE des rayons lumineux très-nombreux ön 1 très-vifs *, Le canal auditif, cartilagineux, tore tueux et mince, se termine à l'extérieur par un orifice des plus étroits. Le rocher, suspendu par des ligamens, comme dans les autres cétacées, au-des- sous d’une voûte formée en grande partie par une extension de l'os occipital , con- tient un tympan dont la forme est celle d'un entonnoir alongé; un marteau dé- nué de manche, mais garni d'une apo- physe antérieure, longue et arquée; un étrier qui, au lieu de deux branches, présente un cône solide, comprimé et percé d’un très-petit trou; un labyrinthe situé au-dessus de la caisse du tympan; une lame contournée en spirale pour for- mer le Zmacon, etqu'une fente très-étroite et garnie d’une membrane sépare, dans toute sa longueur, en deux parties dont la plus voisine de l'axe est trois fois plus large que l'autre; un petit canal, dont la * Consultez cé que nous avons écrit au sujet de la vue de la baleine franche dans l’article de ce, cétacée, 8 a 2 Li, ommés impropre” equi, de méme que diles que l'on voit dar mees, font comma mg kde l'oreille avec l'in Wnépendamment des cc passent les nerfs. quon a jeté les veux $ : de l'oreille du dauph in tturpris de la finesse de \ : | à les maux doiver j Î à er à exercer leurs ses Xe | nt plus propres à TNQ ` Mneux trèana tiy, i. j: it K f, Cartilao ) N e €N Brande py l'os Occipital th n dont ] | alongé: un Marteau 4 » mais garni d'une ay J0 de a forme e W €, longue et arquée:y lieu de deux brandi me solide, comprinie petit trou; un labyrint de la caisse du tymu ruée en spirale pouf et qu'une fente tresen membrane sépare, ù ur, en deux parties W! e l'axe est trois wr .; un petit canal, doi LIA y jue nous avons ec M cine frauche daos Law” DES DAUPHINS. 165 coupe est ronde, dont les parois sont très- minces, qui suit la courbure spirale de la lame osseuse attachée à l'axe du limaçon, qui augmente de diamètre à mesure que celui des lames diminue, et auquel on trouve un canal analogue dans les rumi- nans *, et enfin, l'origine de deux larges conduits, nominés improprement ague- ducs, et qui, de même que des canaux semblables que l’on voit dans tous les mammifères, font communiquer le la- byrinthe de l’oreille avec l’intéricur du crâne, indépendamment des conduits par lesquels passent les nerfs. Lorsqu'on a jeté les yeux sur tous les détails de l'oreille du dauphin , pourroit- on être surpris de la finesse de son ouie ? et comme les animaux doivent d'autant plus aimer à exercer leurs sens, que les organes en sont plus propres à donner des impressions vives ou multipliées, le dau- phin doit se plaire et se plaît en effet à en- tendre différens corps sonores. Les tons variés des instrumens de musique ne sont “ Leçons d'anatomie comparée du citoyen Cuvier, tome IT, p. 476. HISTOIRE NATURELLE pas même les seuls qui attirent son atten- tion ;ondiroit qu'il éprouve aussi quelque plaisir à écouter les sons régulièrement 164 sériodiques ., quoique monotoneset quel- Į qucs, Ë quefois même très-désagréables à l'oreille délicate d’un musicien habile, que pro- duit ie jeu des pompes et d’autres ma- chines hydrauliques. Un bruit violent et soudain l’effraie cependant. Aristote nous : 1 apprend que de son temps les pècheursde dauphins entouroient dans leurs barques uuctroupe de ces cétacées, et produisoient tout d'un coup un grand bruit, qui, rendu plus insupportable pour l'oreille de ces animaux par l'intermédiaire de l’eau sa- lée qui le transmettoit et qui étoit bien plus dense que l'air, leur inspiroit une. frayeur si forte, qu'ils se précipitoient vers lerivageet s’echouoient sur la grève, victimes de leur surprise, de leur étour- dissement et de leur terreur imprévue et subite. Cette organisation de l'orcille des dau- phins fait aussi qu'ils entendent de loin : les sons que peuvent proférer les individus de leur espèce. A la vérité, on a comparé | id dauphin. Jiené les poumons , d'o poducteur des sons qu “htentendre , offrent un ë ‘le oxeuse dans laquell oa tents, l'orbite de ls reculée e | tun pen milieu de | Tu *lorille Mspendue, e t uen à | - X tà la longueur d À tet trègse M Onvex À li t a Parties de l'épi M ec cet | hp imensio, boit Me k Ayt dit r 4 urme | à i AA y cs SOng ré ul: y i0ïque Monoto Ones Tè w 5 désagréable Ÿ iusic ten bab ile “à | de $ Pompes et Fa, autres y ique ques. Un bruit ‘il € Cependant, Aristote, jis son te mps les pèlen u irotent dans leurs bar, scetacées , eLproduie) an grand bruit, qui, m able pour l'oreille dw ‘intermédiaire de l'en! sinettoit et qui étoit pi air, = E leur inspiroitv e, qu'ils se précipiti| s'echouoient surlagit, r surprise, de Jeur ew. , leur terreur imprént', pE ation de rae t si qu ‘ils entendent © yent proférer e y co A la vérité; è = = DES DAUPHINS. 165 A, Jeur voix à une sorte de gémissement sourd : mais ce mugissement se fortifie par les réflexions qu'il recoit des rivages de l'océan et de la surface même de la mer, se propage facilement, comme tout effet sonore, par cette immense masse de fluide aquenx, et doit, ainsi qu'Aristote l'avoit observé ,unenouvelleintensité à ce même liquide, dont au moins les couches supérieures le transmettent à l'organe de lowie du dauphin. D'ailleurs les poumons, d’où sort le fluide producteur des sons que le dau- phin fait entendre, offrent un grand vo- lume. La boîte osseuse dans laquelle sont ren- - fermés les évents, l'orbite de l'œil et la cavité plus reculée et un peu plus élevée 'queeette orbite, au milieu de laquelle on trouve l'oreille suspendue, est très-petite relativement à la longueur du dauphin. Le crâne est très-convexe. Les différentes parties de l’épine dorsale qui s'articule avec cette boîte osseuse , présentent des dimensions telles, que le dos proprement dit n'en forme que le cin- 166 HISTOIRE NATURELLE quième ou à peu près, et que le cou n'en compose pas le trentième., | Ce cou est donc extremement court, Il comprend cependant sept vertèbres, comme celui des autres mammifères; mais de ces sept vertèbres, la seconde ou l'avis est très-mince, et très-souvent les cinq dernières n’ont pas un millimètre d’épais- seur. Une si grande briéveté dans le cou ex- pliqueroit seule pourquoi le dauphin né peut pas imprimer à sa téte des mouve- mens bien sensibles, indépendaus deceut du corps; et ce qui ajoute à cette immo- bilité relative’ de la tête, c’est que la seconde vertèbre du cou est soudée avec la première ou l’atlas. Les vertèbres dorsales proprement dites sont au nombre de treize, comme dans plusieurs autres mammifères, et notam- ment dans le lion, le tigre, lechat, le chien, le renard, lours maritime, us, grand nombre de rongeurs , le cerf, Pan- tilope, la chèvre , la brebis et le bœuf. Les autres vertèbres, qui représentent les lombaires, les sacrées et les coccy- ne 1 see t he lombair di dela 9 | as ombre pe yit A gfesseur Bo paaa p'r giantetrois dan" ndes dans lesquels on a gde ces vertèbres lomban miles, sont le grand fou moins n'en à que quaran agi, qui n’en a que cinqi istun grand rapport qu acces avec les poisor “ent le séjour et la m: Mo, kipophyses ná.. © PTONTES € *lesson dis: èt trentiè e, onc e Xirêm pend “Men ant sen “Co, fress p Onde oy l'ub “SOU vent pas un millinètr < trés, s j} namini - Dreg i la sec et très € d'igi briéveté | veté dans Je Cou x, Pourquoi le dauphin 1er à sa tete des mom bles , indépendausde Qui ajoute à cette inm de la téte, cest qu! e du cou est soudétar! l'atlas. dorsales proprementiik e de treize, comme di mammifères , et noi ion , le tigre, lechat,! ed, l'ours maritime, *| e rongeurs ; le cerf!" » la brebis € p tèbres, qui ge" | les sacrées €l les les ti f t le beoh + DES DAUPHINS. 167 giennes ou vertèbres de la queue, sont ordinairement au nombre de cinquante- trois: le professeur Bonnaterre en a compté cependantsoixante-trois dans un squelette de dauphin qui faisoit partie de la collec- tion d’Altfort. Aucun mammifère étran- ger à la grande tribu des cétacées n'en présente un aussi grand nombre : les qua- drupèdes dans lesquels on a reconnu le plus de ces vertèbres lombaires, sacrées et caudales , sont le grand fourmilier , qui néanmoins n’en a que quarante-six, et le phatagiu , qui n’en a quecinquante-deux ; et c'est un grand rapport que présentent les cétacées avec les poissons, dont ils partagent le séjour et la manière de se mouvoir. Les apophyses supéricures des vertèbres dorsales sont d'autant plus hautes, qu’elles sont plus éloignées ‘du cou; et celles des vertèbres lombaires , sacrées et caudales , sont, au contraire, d'autant plus basses, qu'on les trouve plus près de l'extrémité de la queue , dont les trois dernières ver- tèbres sont entièrement. dénuées de ces apophysessupérieures : maisles apophÿses 168 HISTOIRE NATURELLE des vertèbres qui représentent les lom- baires , sont les plus élevées, parce qu'elles servent de point d'appui à d’énormes | muscles qui s’y attachent, et qui donnent le mouvement à la queue. >- Remarquons encore que les douze ver- “ tèbres caudales qui précèdent les trois dernières, ont non seulement des apo- pbyses supérieures , mais des apophyses inférieures , auxquelles s'attachent plu- sieurs des squimeuvent la nageoire dela queue, et lesquelles ajoutent par conséquent à la force et à la rapidité des mouvemens de cette rame puissante. Les vertèbres dorsales soutiennent les côtes, dont le nombre est égal de chaque côté à celui de ces vertèbres, et parcon- séquent de treize. Le sternum,auquelaboutissentles côtes sterno-vertébrales, im proprement appelées vraies côtes , est composé de plusieurs pièces articulées ensemble, et se réunit avec les extrémités des côtes par lemoyen de petits os particuliers, très-bien obser- vés par le professeur Bonuaterre. À une distance assez grande du sternum, genres; et ces deux peti PT quelque rapport , “kim, avec ces petits Os su, et qui soutiennent, 4 ims, les nageoires inferi ax abdominaux. mi decememe sternum , igne. 17 Sal ‘ue, qui sépare la pi A Fr Vélant Pas tout-à-fait k) . . ə Men incliné en ary ière Miina Cavité de la po A colonne verts vertébrale epa (Pacea X poumons 7 Xa nt ét on: … à 3 u à la queue. q d encore Que le S qui Popl, uxquelles s’attac les qui meu vent lanag et lesquelles ajoute a force et à la rapidité > Cette rame puissante $ dorsales soutienetk nombre est égal de chuy ces vertèbres, et paw ize. auquel aboutissentlesti les, im proprement app est composé de plus es ensemble, et se ru nités des côtes parlem rticuliers, très-bien ON esscur Bonnaterre. ce usstZS hent ji } ES b vrande guste, DES DAUPHINS. 169 et de chaque côté de l'anus, on découvre dans les chairs un os peu étendu, plat et mince, qui, avec son analogue, forme ` Jes seuls os du bassin qu’ait le dauphin vulgaire. C’est un foible trait de parenté avec les mamunifères qui ne sont pas dé- nués, comme les cétacées, d’extrémités postérieures ; et ces deux petites lames osseuses ont quelque rapport, par leur insertion , avec ces petits os nominés ailerons, et qui soutiennent, au-devant de lanus, les nageoires inférieures des poissons abdominaux. Auprès de cemême sternum , on trouve le diaphragme. Ce muscle, qui sépare la poitrine du ventre, n'étant pas tout-à-fait vertical, mais un peu incliné en arrière, agrandit par sa position Ja cavité de ła poitrine, du côté de la colonne vertébrale, et laisse plus de place aux poumons volumineux dont nous avons parlé. Organisé de ma- nière à être très-fort , et étant attaché aux muscles abdominaux , qui ont aussi beau- coup de force, parce que plusieurs de leurs fibres sont tendineuses, T 1 170 HISTOIRE NATURELLE les mouvemens par lesquels le dauphin inspire l'air de l'atmosphère, et l’aide à vaincre la résistance qu'oppose à la dila- tation de la poitrine et des poumons l’eau de la mer, bien plus deuse que le fluide atmosphérique dans lequel sont unique. ment plongés la plupart des mammifères, Au-delà du diaphragme est un foie vo- lumineux, comine dans presque tous les habitans des eaux. Les reins sont composés, comme ceux de presque tous les cétacées, d’un très- grand nombre de petites glandes de di- verse figure , que Rondelet a comparées aux grains de raisin qui composent une grappe. La chair est dure, etle plus souvent exhale une odeur désagréable et forte. La graisse qui la reconvre contribue à dou- ner de la mollesse à la peau, qui cepen- dant est épaisse, mais dont la surface est luisante et très-unie. - i La pectorale de chaque côté est ovale, placée très-bas , et séparée de l’œil par un espace à peu près égal à celui qui est enire l'organe de la vue et le bout du museau. d k M de ce | ie, a0-dessUS de l'ang [| LS que lame aillante, qui $ adaromion. | pme releveur de cet ‘pbe à l'apophyse trans mirevertèbre, et s c pa son sur toute la surface € uime omoplate. Celui ipind dentelé où scapu k ampèdes, et dont l'action "u à maintenir l'épaule Frdes digitations aux : Vtume dans les avimar kleurs bras po t y ; E N ATUrer Par les l i quels | | atmosphère “dayi ; an Ce , laig mme est un fi 'i i > re me dans Presque toy, ux composés, comme ta s les cétacées, d'un t de petites glandesde i 1e Rondelet a compar aisin qui composent u dure, etle plus sow ur désagréable et forte! econvre contribueà i se à la peau, quic} , mais dont la surface? unie. de chaque et séparée d côté est ot. elel p qui est el . swal à celui ès ch u pwi le bout d ue et DES DAUPHINS. 171 Les os de cette nageoire, ou, pour mieux dire, de ce bras, s’articulent avee une omoplate dont le bord spinal est ar- rondi et fort grand. Lépine ou éminence longitudinale de cet os de l’épaule est continuée , au-dessus de l'angle huméral, par une lame saillante, qui semble tenir lieu d’acromion. Le muscle releveur de cette omoplate s'attache à l’apophyse transverse de la première vertèbre, et s'épanouit par son tendon sur toute la surface extérieure de cette méme omoplate. Celui qui répond au grand dentelé ou ‘scapulo-costien des quadrupèdes, et dont l'action tend à mou- voir ou à maintenir l'épaule, n'est pas fixé par des digifations aux vertèbres du cou, comme dans les auimaux qui se ser- vent de leurs bras pour marcher. Le dauphin manque, de même que les carnivores et plusieurs animaux àsabots, du muscle nommé petit pectoral , où den- telé antérieur, ou costocoracoïdien ; mais il présente àla place un muscle qui, parune digilation, s'insère sur lesternum , vers Pex- trémité antérieure de ce plastron osseux. x72 HISTOIRE NATURELLE Le muscle trapèze, ou cuculaire, ou dorso-susacromien, qui s'attache à l’arcade occipitale, ainsi qu'à l’apophyse supé- rieure de toutes les vertèbres du cou et du dos, couvre toute l’omoplate, mais est très-mince, pendant que le sterno-mas- toïdien est très-épais , très-gros, et accom- pagué d’un second muscle, qui, de lapo- _physe mastoide , va s'insérer sous la tête de l'humérus. En tout , les muscles paroissent confor- més , proportionnéset attachés de manière à donner à l'épaule de la solidité, ainsi ue cela convient à un animal nageur. ` 8 Par cette organisation , les bras , ou na- gcoires, ou rames latérales du dauphin, ontun point d'appui plus fixe, et agissent sur l’eau avec plus d'avantage. ’ Mais si, parmi les muscles qui meuvent l’umérus , ou le bras proprement dit, le grand dorsal ou lombo-humérien des quas drupèdes est remplacé, dans le dauphin, par un petit muscle qui s'attache aux côtes par des digitations , et qui est recou- vert par la portion dorsale de celui qu'on appelle pannicule charnu où cutano-humé- Lis os du métacarpe tr wsenemble, les deux _ hyktiedu pouce et dude: init phalanges semblables xls uix du troisième et nime , paroisseut unis d Pimer qu'un seul tout , don tesque immobiles les w Milax autres. 1 1 ant à u ` Up Ja; X tesh, Mli, Usse qu'un uscles Paroissent conh, nes et attachés demni ule de la solidité v. c la solidité, ain nt à un animal nagy sation , les bras ou w es latérales du dauphin, pui plus fixe, et agis! lus d'avantage. les muscles qui meuf bras proprement dit, #| Lombo-humérien des qh placé uscle tations, yn dorsale „hunt > charnu QU cutanoh au: Í DES DPAUPHITNS., 173 rien, les muscles sur-épineux (sur-scapulo- trochitérien ), le sous-épineux ( sous-sca- pulo-trochitérien) , le grand-rond (scapu- lo-bumérien}), et le petit-rond, sont peu distincts et comme oblitérés. D'ailleurs, cet humérus , les deux os de l'avant-byas quisonttrès-comprimés, ceux du carpe dont l’aplatissement est très- grand , les os du métacarpe très-déprimés et soudés ensemble, les deux phalanges très-aplaties du pouce et du-dernier doigt, les huit phalanges semblables du second doigt, les six du troisième et les trois du ‘quatrième , paroïissent unis de manière à ne former qu'unseultout, dontles parties sont presque immobiles les unes relative- ment aux autres. Cependant les muscles qui mettent ce tout en mouvement , ont une forme, des dimeusions et une position telles, que la nageoire qu’il compose peut frapper l’eau avecrapidité,etparconséquentavec force. Mais l'espèce d'inflexibilité de la pecto- rale , en la rendant un très-bon organe de natation, n’y laisse qu'un toucher bien imparfait. se 15 HISTOIRE NATURELLE 174 Le dauphin n’a aucun organe qu'il . puisse appliquer aux objets extérieurs, de manière à les embrasser , les palper, les peser, sentir leur poids, leur dureté, les inégalités de leur surface, recevoir enfin des impressions très-distinctes de leur figure et de leurs diverses qualités. Il peut cependant, dans certaines cir- constances, éprouver une partie de ces sensations , en plaçant l’objet qu'il veut toucher entre sôn corps et la pectorale, en le soutenant sous sou bras. D'ailleurs, toute sa surface est couverte d’une peau épaisse , à la vérité, mais molle, et qui, cédant aux impressions des objets, peut transmettre ces impressions aux organes intérieurs de l’animal. Sa queue très- flexible peut s'appliquer à une grande partie de la surface de plusieurs de ces objets. On pourroit donc supposer dans le dauphin un toucher assez étendu pour qu’on ne fút pas forcé, par la considé- ration de ce sens, à refuser à ce cétacée l'intelligence que plusieurs auteurs an- ciens et modernes lui ont attribuée. D'ailleurs , le rapport du poids du cer- Mes à 290 € y! ph, | “| sisi ige dans le cas he ' dans l'étep es célèbres ans piologistes , M. Semmerin hit voir qu'en général , iurs, plus le diamètre ! wédanssa plus grande la meurçelui de ia moelle a | M base, et plus on € ‘éninenee dans l'organ Mir celui des sens éxtéri ike mémé chose, attri i Fan telev ee edan l'h x sl'ho celui Me : N i eompg y ” f . n a aucy t i aux ob a Ù $S em} Kiss | embrasser, qy e Mi + Poids eur! a Uteg ür su face, we Ss} i d sions U'ès-distine 3 leurs diy w r une Partie de y placant l'objet qu'il r, |m Corps et la pecto. sous ilen 1$ sou bras. D'aileu est couverte d'unepa! ite, mais molle, etg ressions des ohjets, p impressions aux orgi) animal. Sa queue të appliquer à une grant face de plusieurs det -roit donc supposer d pucher assez étendu w s forcé, i iS , à refuser à Ce $ j 1e plusieurs auteurs’ nt attribute poids du w es lui © par la conil, p DES DAUPHINS. 175 veau à celui du corps est de ı à 25 dans ‘quelques dauphins, comme dans plusieurs individus de l'espèce humaine, dans quel- ques guenons , dans quelques sapajous , pendant que dans le castor il est quelque- fois de 1 à 2go et, dans l'éléphant , de 1 à 500 *. De plus, les célèbres anatomistes €t physiologistes , M. Sæmmering et M. Ébel, ont fait voir qu’en général, et tout égal d'ailleurs, plus le diamètre du cerveau , mesuré danssa plus grande largeur, Vem- porte sur,celui de ia moelle alongée , mè- surée à sa base, et plus on doit supposer de prééminenee dans lorgane de la réfle- xion sur celui des sens éxtérieurs , OU, CE qui est la même chose, attribuer à Vani- inal une intelligence relevée. Or le dia- mètre du cerveau est à celui de la moelle alongée dans Phomme., comme 182 est à 26; dans la guenon nommée bonnet chi- nois, comme 182est à 43; dans le chien, comme 182 est à 69, et dans le dauphin , comme 182 est à 147. ir, 2 RASE À ée Au citoyen Cupiere dekar 2 Ibid. 176 HISTOIRE NATURELLE Ajoutons que le cerveau du dauphin présente des circonvolutions nombreuses À et presque aussi profondes que celles du à cerveau de l'homme !; et pour achever de donner une idée suffisante de cet or- gane, disons qu’il a des hémisphères fort épais; qu’il couvre le cervelet; qu'il est arrondi de tous les côtés , et presque deux fois plus large que long ; que les éminences. ou tubercules nommés zestes sont trois fois plus volumineux que ceux auxquels on a donné le nom de rates , et que lon voit presque toujours plus petits que les testes dans les animaux qui vivent de proie ?; etenfin qu'ilressemble au cerveau de l’homme, plus que celui de la plapart des quadrupèdes. Mais les dimensions et la forme du cer- veau du dauphin ne doivent pas seule- mentrendre plus vraisemblables quelques- unes des conjectures que l’on a formées au sujet de l'intelligence de ce cétacée; elles paroissent prouver aussi une partie de celles auxquelles on s’est livré sur la 1 Leçons d'anatomie comparée du citoyen Cupters è Ibid, Es = = = . & = = = c- 2 a] a particuliè ll we que le dauphin h went et de très-loim | wlscorps odorans ?. Sa ch deur assez sensible , co: modile, de plusieurs autr Atipares et de plusieurs dk eux ou des rivages, tsin; et cependant ti an fet T | meme “no & quelquefoi, line Tähporte IM Més n de nates, et que l Ours plus petits quel, mmaux qui vivet vil ressemble au cer š que celui de la pli ions et la forme duw y ne doivent pas seu raisemblables quelqu ires que l'on a fome Iligence de ce cela : i rouver aussi UD? K i les on s'e RE mparée du cuoÿ g CO S lestes sont tto ie enx que ceux avrg st livré w| DES DAUPHINS. 177 sensibilité de cet animal. On peut, d’un autre côté , confirmer ces mêmes conjec- tures par la force de l'odorat du dauphin. Les mammifères les plus sensibles, et particulièrement le chien , jouissent tou- jours en effet d’un odorat des plus faciles à ébranler; et malgré la nature et la po- sition particulière du siége de l’odorat dans les cétacées ', on savoit dèsle temps d'Aristote que le dauphin distinguoit promptement et de très-loin les impres- sions des corps odorans ?>Sa chair répand une odeur assez sensible, comme celle du crocodile, de plusieurs autres quadru- pèdes ovipares, et de plusieurs autres ha- bitans des eaux ou desrivages, dont l’odo- rat est très-fin ; et cependant toute odeur trop forte ou étrangère à celles auxquelles il peut être accoutumé , agit si vivement sur ses nerfs , qu’il en est bientôt fatigué, tourmentéet mème quelquefois fortement incommodé; et Pline rapporte qu’un-pro- consul d'Afrique ayant essayé de faire parfumer un dauphin qui venoit souvent 1 Arucle de la baleine franche. 3 Arisiot. Hist. anim. IV, 8. 178 HISTOIRE NATURELLE près du rivage et s'approchoit familière- ment des marins, ce cétaeée fut pendant quelque temps comme assoupi et privé de ses sens, s'éloigna prora pre en- suite, et ne reparut qu'au bout de plu- sieurs jours *. Faisons encore observer que la sensibi- lité d’un animal s'accroît par le nombre des sensations qu’il reçoit, et que ce nom- bre est, tout égal d’ailleurs , d'autant plus grand que l’ animal Shani plus sou- vent de place, et reçoit par conséquent les impressions d’un nombre plus consi- dérable d'objets étrangers. Or le dauphin nage très-fréquemment et avec beaucou de rapidité. L'instrument quiluidonnecette grande vitesse, se compose de sa queué et de la nageoire qui la termine. Cette nageoire est divisée en deux lobes, dont chacun n'est que peu échanceré, et dont la lon- gneur est telle, que la largeur de cette caudale égale ordinairement deux neu- vièmes de la longueur totale du cétacée. * Pline, Histoire du monde, liv, IX, chap. & fi bai ires; : j ptleurs mO ouvemens hautes apophyses etl'on avoit un rhreeprodigieuse, 4 ga un proverbe COM jrmmentent pour faire able, à ceux qui peul npr la queue. * Wmagitant cette rame ri ucingle avec tant de C us l'ont nommé La i Maarn et éloquent € mde Saint-Pierre mem} a „dit posen Tel obse au rver que La sen, | s’acc Te S roit par Je nohy. On tata il reçoit, et que cen gal d ailleurs, d'auty animal change plus Pun nombre plus étrangers. Or le dani miment et avec beau qui lui donne cette gra pose de sa queue et è termine. Cette nagui sux lobes, dont cha haneré, et dont la que la largeur de o! ø rdinairement deui ' gueur totale du cél e du monde, sl t reçoit par COnsequ. liv 1X; dhi DES DAUPHINS. 179 Cette nageoire et la queue elle-même peuvent être mues avec d'autant plus de vigueur, queles muscles puissans qui leur imprimentleurs mouvemens variés, s'at- tachent à de hautes apophyses des vertè- bres lombaires ; et l’on avoitunesi grande idée de leur force prodigieuse,que,suivant Rondelet, un proverbe comparoit ceux qui se tourmentent pour faire une chose impossible, à ceux qui veulent lier un dauphin par la queue. C'est en agitant cette rame rapide que le dauphin cingle avec tant de célérité, que les marins lont nommé /a flèche de la mer. Mon savant et éloquent confrère, le citoyen de Saint-Pierre, membre de l'Ins- ttutnational, dit, dans la relation deson voyage à l’île de France (p.52), qu'il vit un dauphin caracoler autour du vaisseau, pendant que le bâtiment faisoit un my- riamètre par heure ; et Pline a écrit que le dauphin alloit plus vite qu’un oiseau et qu'un trait lancé par une machine puissante. La dorsale de ce cétacée n'ajoute pas à sa vitesse ; mais ellc peut l'aider à diriger 180 HISTOIRE NATURELLE ses mouvemens !. La hauteur de cette nageoire , mesurée le long desa courbure, estcommunément d’un sixième de la lon- gueur totale du dauphin, et sa longueur d’un neuvième. Elle présente une échan- crure à son bord postérieur, et une infle- xion en arrière à son sommet. Elle est située au-dessus des seize vere tèbres qui viennent immédiatement après les vertèbres dorsales ; et l’on trouve dans sa base une rangée lougitudinale depetits os alongés, plus gros par le bas que par le haut, un peu courbés en arrière, cachés dans les muscles, et dont chacun, répon- dant à une vertèbre sans y être attaché, représente un de ces osselets ou ailerons auxquels nous avons vu que tenoient les rayons des nageoires des poissons °. Mais il ne suffit pas de faire observer la célérité de la natation du dauphin, remarquons encore la fréquence de ses 1 Que Pon veuille hien rappeler ce que nous avons dit dans l’article de la Paleine franche, au sujet de la natation de ce cétacée. 2 Histoire naturelle des poissons, — Discours sur Ja nature de ces animaux. gent, que ” act d'autres auteurs, ur gi N! i f . à T ai T des p uie P fa impulsion" 27 et de rapti gent avec tont ime si grande 20 d'après Aris les semblab ‘ne ji A 1 ehois assez haut au-0e yielamer pour sauter sies petitsbåtimens. Ar niela manière dont il meleurcorps , bandent Harçqueue comme un are usant, et, la détend #lscouches d'ean infés 'mpllude de l'ée à ses ‘lair . va i tortecomme la flèche “présentent un emploi etes gg les à ceu À ý aMong D ” : et d aut t tun | Mecanisme se l trs trelle 3 | LU mon, c =c POLi te L il S des Seize yp, nt média ales ; et l’on trouve du e losgitudinak dle peii šros par le bas que pui arbés en arrière, cati , €t dont chacun, riu bre sans y être attal > ces osselets ou aleut y ons vu que tenoientb , Je 1 zires des poissons: ht pas de faire obe" | natation du daup | ore la fréquent K ` À qu ji e bien rappeler ce q icle de la pere. DA : on de ce C _ DK Ile des poissons: animaux. R haleine fohi | ES DAUPHINS. 18r évolutions. Elles sont séparées par des in- tervailes si courts, qu’on penseroit que Je repos lui est absolument inconnu; et les différentes impulsions qu'il se donne, se succèdent avec tant de rapidité et pro- duisent une si grande accélération de mouvement, que , d’après Aristote, Pline, Rondelet, et d’autres auteurs, il s’élance quelquefois assez haut au-dessus de la surface de la mer pour sauter par-dessus lesmâts des petits bâtimens. Aristote parle méme de la manière dont ils courbent avec force leur corps ,bandent, pour ainsi dire, leur queue comme unarc très-grand ettrès-puissant, et, la détendant ensuite contre les couches d’eau inférieures avec la promptitude de l'éclair, Jaillissent en quelque sorte comme la flèche de cetarc, et nous présentent un emploi de moyens et des effets semblables à ceux que nous _ontoffertslessaumons et d’autres poissons qui franehissent , en remontant dans les fleuves, des digues très-élevées *. C'est par un mécanisme semblable que * Histoire naturelle des poissons. — Histoire du salmone saumon, . Il. 16 Cétacées, HISTOIRE NATURELLE le dauphin se précipite sur le rivage, lorsque, poursuivant une proie qui lui échappe, il se livre à des élans trop impé- tueux qui l’'emportent au-delà du but, ou lorsque, tourmenté par des insectes * qui pénètrent dans les replis de sa peau et s'y attachent aux endroits les plus sensibles, il devient furieux, comme le lion sur pe quel s’acharne la mouche du désert, et, aveuglé par sa propre rage, se tourne, se retourne , bondit et se précipite au hasard. Lorsqu'il s’est jeté sur le rivage à une trop grande distance de l’eau pour que ses efforts puissent ly ramener, il meurt au bout d’un temps plus ou moins long, comme les autres cétacées repoussés de la mer , et lancés sur la côte par la tempête ou par toute autre puissance. L’impossi- bilité de pourvoir à leur nourriture, le contusions et les blessures produites par la force du choc qu'ils éprouvent en tom- bant violemment sur le rivage, un dessé- chement subit dans plusieurs de leurs organes, et plusieurs autres causes , Coun- 182 Lo] * Rondelet, article du dauphin. uen E Ve E =: mé 4 parent a epitet rene | 1 „aleur gueule. | phuphin est d ns dan ses circo yatini l anplas grand diamètre sie ou à peu près de | d etn'en est très- sou dependant la jeunesse hate, cette longueur tot "tos mètres et un tiers. ‘lkmilieu de cette long “nbril et l'anus, est pla dk, qui etaplatie , et d tit minairement à le qui té du gland. Il par » Comme le lion sut Sur ke Mouche du désert i ropre rage : jete sur le rivageàm nce de l’eau pourques y ramener, il meurta s plus ou moins loy, célacées repoussés dei r la côte par la tempt re puissance. L'impost - à leur nourriture, t _ blessures produite! qu'ils éprouvent en iu sur le rivage; lans plusieurs eurs autres causts, le du dauphin: S > Se toune, nait et se précipite y un dest | de lew cu DES DAUPHINS. 183 courent alors à terminer leur vie : mais il ne faut pas croire, avec les anciens natu- ralistes, que l’altération dé leurs évents, dont l'orifice se dessèche, se resserre et se ferme, leur donne seule la mort, puis- qu'ils peuvent, lorsqu'ils sont hors de l'eau , respirer très-librement par louvers ture de leur gueule. Le dauphin est d'autant moins gêné dansses bonds et dans ses circonvolutions, que son plus grand diamètre n’est que le cinquième ou à peu près de sa longueur totale , et n’en est très-souvent que le sixième pendant ia jeunesse de l'animal. Au reste, cette longueur totale n'excède guère trois mètres et un tiers. Vers le milieu de cette longueur, entré le nombril et l'anus, est placée la verge du mâle , qui estaplatie, et donton n’ap- perçoit ordinairement à l'extérieur que l'extrémité du gland. Ilparoît que lors- qu'il s’'accouple avec sa femelle, ils se tiennent dans une position plus ou moins voisine de la verticale, et tournés l’un vers l'autre. La durée de la gestation est de dix mois, 5 184 -HISTOIRE NATURELLE suivant Aristote :le plus souvent la fe- melle met bas pendant l'été ; ce qui prouve que l’accouplement a licu au commence- ment de l’automne, lorsque les dauphins ont reçu toute l'influence de la saison vi- vifante. La femelle ne donne le jour qu’à un ou deux petits ; elle les allaite avec soin, les porte sous ses bras pendant qu'ils sont en- core languissans ou foibles, les exerce à. nager, Joue avec eux, les défend avec courage, ne s'en sépare pas méme lors- qu'ils wont plus besoin de son secours, se plaît à leur côté, les accompagne par affection , etlessuit avec constance, quoi- que déjà leur développement soit très- avancé. Leur croissance est prompte : à dix ans, ils ont souvent atteint ` a toute leur lon- gueur. Il ne faut pas croire cependant que trente ans soient le terme de leur vie, comme plusieurs auteurs Pont répété ďa- près Aristote. Si l’on rappelle ce que nous avons dit de la longueur dela vie de la ba- leine franche, on pensera facilementavec d’autres auteurs que le dauphin doit vivre ginen général éton n! salment assez vif anp! mons, On raconte, € fnkuphin ayant été pr fu la Carie, un grand dela même espèces" Pa ne regagnèrent | ting’ -ey “quon eut délivré le sé ravi. que les | que les dauphins nage ne, ils pré Word 1" Présentent Orare : ils f Wike x forment de lig g y u ENS les €c soi S bekes a ils sọ ou loibles, c eux, | sépare Pas meme ln besoin de son SeCOur, té, les accompague p ut avec Constance, qu cveloppement soit {rs > est prompte: à dix an, tteint à toute leur lui pas croire cependant qi t le terme de leur nt, auteurs l'ont répété lt ‘ou rappelle ceque out igueur dela vie deb pensera facilementi® jue le daup dé tic cé dé hin doit vit | 185 DES DAUPHINS. ct vraisemblablement très-long -temps , . plus d'un siècle. Mais ce n’est pas seulement la mère et les dauphins auxquels elle a donné le jour, qui paroissent réunis par les liens d'une affection mutuelle et durable: le mâle passe, dit-on, la plus grande partie de sa vie auprès de sa femelle; il en est le gardien constant et le défenseur fidèle. On a même toujours pensé que tous les dauphins en général étoient retenus par un sentiment assez vif auprès de leurs compagnons. On raconte, dit Aristote, qu'un dauphin ayant été pris sur un ri- vage de la Carie, un grand nombre de cétacées de la même espèces’approchèrent du port, etne regagnèrent la pleine mer que lorsqu'on eut délivré le captif qu'on leur avoit ravi. Lorsque les dauphins nagent en troupe nombreuse, ils présentent souvent une sorte d'ordre : ils forment des rangs régu- , liers; ils s'avancent quelquefois sur une ligne, comme disposés en ordredebataille; : et si quelqu'un d'eux l’emporte sur les autres parsa force on par son audace, il 16 186 HISTOIRE NATURELLE précède ses compagnons, parce qu’il nage avec moins de précaution et plus de vi- tesse ; il paroît comme leur chef ou leur conducteur , et fréquemment il en recoit le nom des pêcheurs ou des autres marins. Mais les animaux deleur espèce ne sont pas les seuls êtres sensibles pour lesquels ils paroissent concevoir de l'affection; ils se familiarisent du moins avec l’homme. Pline a écrit qu’en Barbarie, auprès dela ville de Hippo Dyarrhite, un dauphin s’avancçoit sans crainte versle rivage, ve- noit recevoir sa nourriture de la main dé celui qui vouloit la lui donner, s’appro- choit de ceux qui se baignoïent , se livroit autour deux à divers mouvemens d'une gaieté très-vive, souffroit qu’ils montas- sent sur son dos, se laissoit même diriger avec docilité, et obéissoitavec autant de célérité que de précision *. Quelque exa- gération qu'il y ait dans ces faits, et quand même on ne devroit supposer, dans le penchant qui entraîne souvent les dau- phins autour des vaisseaux, que le desir d’appaiser avec plus de facilité une faim * Pline, liv. IX, chap. 48. ever encore. "* gete perpétuité de ! adela bonne proporti get de l'activité de l EL lperdons jamais de vire it Lorsque les animaux intenus, comme lhom: orales, ne sont pas : t, ik font tout ce qt aig agissent anssi . FER agir, dans la Nature Sat se à Aucun Toute Dyarrhite, ùn dauph ramte versle rivage pf ) iOurriture de la maing la lui donner, s'ap se baignoïent, se limi iyers mouvemens d'un souffroit qu'ils mont se laissoit même ding obéissoit avec autant écision *. Quelque a t dans ces faits, etqui roit supposer, din raîne souvent ; vaisseaux ;, lus de facilité cbap- 48. une hit DES DAUPHINS. 167 quelquefois très-pressante , on ne peut pas douter qu'ils ne se rassemblent autour des bâtimens , et qu'avec tous les signes de la confiance et d’une sorte de satisfaction, ils ne s'agitent, se courbent, se replient, s’élancent au-dessus de l’eau, pirouettent, retombent, bondissent et s’élancent de nouveaun pour pirouetter, tomber, bon- dir et s'élever encore. Cette succession ou plutôt cette perpétuité de mouvemens vient de la bonne proportion de leurs muscles et de l'activité de leur système nerveux. Ne perdons jamais de vue une grande vérité. Lorsque les animaux, qui ne sont pas retenus, comme l’homme, par des idées morales, ne sont pas arrêtés par la crainte, ils font tout ce qu'ils peuvent faire, et ils agissent aussi long-temps qu’ils peuvent agir. Aucune force n’est inerte dansla Nature. Toutes les causes y tendent sans cesse à produire dans toute leurétendue tous les effets qu’elles peuvent faire naître. Cette sorte d'effort perpétuel , quise confond avec l'attraction univer- selle , est la base du principe suivant. Un \ 388 HISTOIRE NATURELLE effet est toujours le plus grand qui puisse dépendre de sa cause, ou, ce qui est la même chose, la cause d'un phénomène est toujours Ja plus foible possible ; et cette expression n’est que latraduction de celle par laquelle notre illustre collègue et ami Lagrange a fait connoître son admirable principe de la plus petite action. Au reste, ces mouvemens sisouventre- nouvelés que présentent les dauphins, ces bonds, ces sauts, ces circonvolutions, ces Ro ces signes de force, d légéreté et de ris que la sépétitiol des mêmes actes donne nécessairement, forment une sorte de spectacle d'autant plus agréable pour des navigateurs fati- gués depuis long-temps de l'immense so- litude et de la triste uniformité des mers 3 que la couleur des dauphins vulgaires est agréable à la vue. Cette couleur est ordi- nairement bleuâtre ou noirâtre, tant que l'animal est en vieet dans l’eau ; mais elle est souvent relevée par la e a du ventre et celle de la poitrine. Achevons cependant de montrer toutes les nuances que l’on a cru remarquer dans P receyoit tou r donnoit un jenne €! l qui avoit pénétré s les Jot mità sa voix, qu'il le j als, et que l'enfant aya ali, qui nerevit plus so! mthientôt de chagrin. Li siajoute des faits semb ims Alexandre de Mac Mi par Égésidème et W. Les anciens enn n tl snpposer dans les da Magens avec lesquels “shclement qu'avec y l l ê bi , Une Ve thien ts vu sembl n tn Onne de | à tac CN se que l'on a. Ceptibles d | e so à Petite action JU y ni iVemens SISOuven n sentent les dau hins S, Cescir i CEs Circonvolution } ‘vs SH s | ignes de force 4 esse que la ré q i a repetitio ONNE nécessairemen } de spectacle d'antan des navigateurs fai mps de l'immense : uniformité des mer, dauphins vulgaires Cette couleur est ordi ou noirâtre, tant gut t dans l’eau; maisel par la blånchenr di poitrine. int de montrer toutes a cru remarqué dani a DES DAUPHINS. Jes affections de ces animaux. Lesanciens 169 ont prétendu que la familiarité de ces cétacées étoit plusgrande avec les enfans qu'avec l’homme avancé en âge. Mécénas- . Fabius et Flavius-Alfius ont écrit dans leurs chroniques, suivant Pline, qu’un dauphin qui avoit pénétré dans le lac Lucrin , recevoit tous les jours du pain que lui donnoit un jeune enfant, qu'il accouroit à sa voix, qu'il le portoit sur son dos, et que l’enfant ayant péri, le dauphin, qui ne revit plus son jeune ami, mourut bientôt de chagrin. Lenaturaliste romain ajoute des faits semblables arri- vés sous Alexandre de Macédoine, ou racontés par Égésidème et par Théo- phraste. Les anciens enfin n’out pas ba- lancé à supposer dans les dauphins pour lesjeunesgens , avec lesquels ils pouvoient jouer plus facilement qu'avec des hommes faits, une sensibilité, une affection ct une constance presque semblables äcelles dont le chien nous donne des exemples si touchaus. ` Ces cétacées, que lon a voulu repré- senter comme susceptibles d'un attache- 190 HISTOIRE NATURELLE ment si vif ct si durable, sont néanmoins desanimaux carnassiers. Mais n’oublions pas que le chien, ce compagnon de Phomme, si tendre , si fidèle et si dévoué, est aussi un animal de proie; et qu'entre le loup féroce et le doux épagneul, il n'y a d'autre différence que les effets de l’art et de la domesticité. - 2 x # Les dauphins se nourrissent donc de substances animales : ilsrecherchent par: ticulièrement les poissons ; ils préfèrent les morues, les églefins, les persèques, les pleuronectes; ils poursuivent les troupes nombreuses de muges jusqu’auprès des filets des pêcheurs; et, à cause de cette sorte de familiarité hardie, ils ont été considérés comme les auxiliaires de ces marins, dont ils ne vouloient cependant qu'enlever on partager la proie. Pline et quelques autres auteurs anciens ont cru que les dauphins ne pouvoient rien saisir avec leur gueule, qu'en se re- tournant et se renversant presque sur leur dos; mais ils n’ont eu cette opinion, que parce qu'ils ont souventconfondu ces cé- tacées avec des squales, des acipensères, ou quelques autres grands poissons. sent l'Afrique , dans suéliterranées, dans í umt qui arrose et l “l'Europe. Aessaisons où ils paroi . énemer au voisinagt ‘marqué * qu'ordinaireu “contre le vent; et cette tttoit bie ; n constatée , ; e doux épagne eul ily se que les elfe té, | ts dely € NOurrissent done les : ils recherchent OissSons: ù i ; ils préfèrenth ins, les persèques, k poursuivent les troup ne. à Jusqu’auprès d s; et, à cause dec ité MANS ils ont é e les auxiliaires de œ ne vouloient cependmi rtager la proie. s autres auteurs anciti dauphins ne pouvoien ur gueule, qu'en seit versant presque sirk t eu cette opinion; #4 TL ent confondu cest des acipensit poissons uales, 6 grands s | » €t qu'e à DES DAUPHINS. Les dauphins peuvent chercher la nour- riture qui leur est nécessaire , plus facile- ment que plusieurs autres habitans des mers : aucun climat ne leur est contraire. On les a vus non seulement dans l Océan atlantique septentrional, mais encore dans le grand Océan équinoxial, auprès des côtes de la Chine, près des rivages de l'Amérique méridionale, dans les mers qui baignent l'Afrique, dans toutes les grandes méditerranées, dans celle parti- culièrement qui arrose et l'Afrique et l'Asie et l'Europe. Il est des saisons où ils paroissent préfé- rer la pleine mer au voisinage des côtes. On a remarqué * qu’ordinairement ils vo- guoient contre le vent; et cette habitude, si elle étoit bien RTE ne provien- 191 droit-elle pas du besoin et du desir qu'ont cesanimaux d’être avertis plus facilement, par les émanations odorantes que le vent apporte à l’organe de leur odorat, de la présence des objets qu'ils redoutent ou qu'ils recherchent ? * Dom Pernetiy, Histoire d'un voyage aux Îles Malouines , tome I, p. 97 et suive HISTOIRE NATURELLE On a dit qu’ils bondissoient sur la sur- face de la mer avec plus de force, de fré- quence et d’agilité, lorsque la tempête . menaçoit, etmême lorsque le vent devoit succéder au calme grès dans la physique, et plus on s’apper- cevra que l'électricité de l'air est une des plus grandes causes de tous les change- mens que l'atmosphère éprouve. Or tout ce que nous avons déjà dit de l’organisa- tion et des habitudes des dauphins, doit 192 nous faire présumer qu'ils doivent être très-sensiblesaux variations de l'électricité atmosphérique. Nous voyons dans Oppien et dans Élien, que les anciens habitans de Byzance et de la Thrace poursuivoient les dauphins avec des tridents attachés à de longues cordes, comme les harpons dont on est armé maintenant pour la pêche des baleines franches et de ces mêmes dauphins. Il est des parages où ces derniers cétacées sont asseznombreux pour qu’une grandequan- tité d'huile soit le produit des recherches * Voyez le Voyage à l’île de France , de mon célèbre confrèbe le citoyen de Saint-Pierre. *, Plus on fera de pro- | alan, sans leur faire pe des ayant pu étre gs, € ayant tonjours €1 t ipat, l'intérėt d mimdel observateur, on imt toutes leurs propr abnts, tous leurs traits di pourquoi plusieurs : devoir compter dans | skfrons desvariétés pl tes, On a distingué ? tim livide * 3 Ceux it - q A avec les Côtes et le k * Wanustrites à, qi 4 Vie, de Coma ‘ le mps : bre > €t plus one de l'air est ses de tous les Phère éprouve, Ortu ts déjà dit de l'organi des des dauphins, doi mer qu'ils doivent ir icité Ueda variations de l'électroiit ms Oppien et dansklia abitans de Byzanceett voient les daùphinsaw hés à de longuescord ons dont on estan r la péche des balem | ; mêmes dauphins: ll „s derniers cétacét | i our qu'une grandeqi e prodi nee, CW ge à l'ile de Frantt, ¡oyen de Gaint-Pirf i g solii chang, it des recher“ Í DES DAUPHINS, dirigées contre ces animaux. On a écrit qu'il falloit compter parmi ces parages, lesenvirons des rivages delaCochinchine. Les dauphins n'ayant pas besoin d’eau pour respirer, et ne pouvant même respi- 103 rer que dans Pair, il n’est pas surprenant qu’on puisse les conserver très-long-temps hors de l’eau, sans leur faire perdre la vie. Ces cétacées ayant pu être facilement observés, et ayant toujours excité la cu- riosité du vulgaire, l'intérêt des marins, l'attention de l'observateur, on a remarqué facilement toutes leurs propriétés, tous - leurs atributs , tous leurs traits distinctifs ; et voilà pourquoi plusieurs naturalistes ont cru devoir compter dans l’espèce que nous décrivons, des variétés plus ou moins constantes. On a distingué les dauphins d'un brun livide *; ceux qui ont le dos noirâtre, avec les côtés et le ventre d’un gris de perle moucheté de noir; ceux dont la couleur est d’un gris plus ou moins foncé; etenfin ceux dout toute la surface * Notes manuscrites de Commerson , remises à Bufon, qui däns lẹ temps a bien voulu me les communiquere 17 194 HISTOIRE NATURELLE est d’un blanc éclatant comme celui de la neige. | Mais nous venons de voir le dauphin de la Nature; voyons celui des poètes. Suspendons un moment l’histoire de la puissance qui crée, et Jetons les yeux sur les arts qui embellissent. Nous voici dans l'empire de l’imagina- tion ; la raison éclairée, qu’elle charme, mais qu’elle n’aveugle nine séduit, saura distinguer dansle tableau que nous allons essayer de présenter, la vérité parée des voiles brillans de la fable. Les anciens habitans des rives fortu- nées de la Grèce connoissoient bien le dauphin : mais la vivacité de leur génie poétique ne leur a pas permis de'le peindre tel qu'il est; leur morale religieuse a eu besoin de le métamorphoser et d’en faire un de ses types. Et d’ailleurs, la concep- tion d'objets chimériques leur étoit aussi nécessaire que le mouvement l’estau dau- phin. L'esprit, comme le corps, use de toutes ses forces, lorsqu'aucun obstacle ne l'arrête; et les imaginations ardentes n'ont pas besoin des sentimens profonds pi apesentinens ces x spiont élevé le trône d'i dgieau milieu de pala times vaporeux , a aires menacans , de usdesfroides foréts de la cn où de l'héroïque Shrallée de Tempé, les latant cor : Celui bre le dann À OVons c lui d auhi Cg \ Moment l'hist © Paix » et jeto ellissent, ns | les Yeux, a . ns | empire de l'imeg; ne à gug Clairée > qu'elle Char veugle nine séduit, sy, e table io au que nons alloy enter, la vérité parte e la fable. abitans des rives fn. ‘€ Connoissoient bien} a vivacité de leur gai í a pas permis dele pente} ar morale religieuseaa amorphoser et d'en lui Et d’ailleurs, la con mériques leur étoit ai 1 t mouyementl estau d. comme le corps, 1Ÿ d ;, lorsqu'auc »ş imaginatio! i des sentimens p” lre de UE un obstat { 18 arden | D ———————— DES D'AU PETNS: 195 ni des idées lugubres que fait naître un climat horrible, pour inventer des causes fantastiques , pour produire des êtres sur- naturels , pour enfanter des dieux. Le plus beau ciel a ses orages; le rivage le plus riant a sa mélancolie. Les champs thessa- liens, ceux de l’Attique et du Péloponnèse, n'ont point inspiré cette terreur sacrée, ces noirs pressentimens, ces tristes souve- nirs qui ont élevé le trône d’une sombre mythologie au milieu de palais de nuages et de fantômes vaporeux , au-dessus des promontoires menacans, des lacs bru- meux et des froides foréts de la valeureuse Calédonie ou de l’héroïque Hibernie : mais la vallée de Tempé, les pentes fleu- ries de l’'Hymète, les rives de l’Eurotas, les bois mystérieux de Delphes, et les heureuses Cyclades, ont ému la sensibi- lité des Grecs par tout ce que la Nature peut offrir de contrastes pittoresques, de paysages romantiques, de tableaux ma- Jestueux , de scènes gracieuses, de monts verdoyans, de retraites fortunées , d’ima- ges attendrissantes, d'objets touchans, tristes , funèbres même , et cependant ` 196 HISTOIRE NATURELLE- remplis de douceur et de charme. Les bosquets de l'Arcadie ombrageoient des tombeaux; etles tombeaux étoientcachés sous des tiges de roses. La mythologie grecque, variée et im- mense comme la belle Nature dont elle a recu le jour , a dú soumettre tous les êtres à sa puissance. : Auroit-elle pu dès-lors ne pas étendre son influence magique jusque sur le dau- phin ? Mais si elle a changé ses qualités, elle n’a pas altéré ses formes. Ce n’est pas la mythologie qui a dénaturé ses traits; ils ont été métamorphosés par l'art de la sculpture encore dans son enfance, bieu- tôt après la fin de ces temps fameux aux- quels la Grèce a donnéle nom d’Aéroïques. J'adopte à cet égard l'opinion de mon illustre confrère Visconti, de l'Institut national; et voici ce que pense à ce sujet ce savant interprète de l'antiquité *. On adoroit Apollon à Delphes, non seulement sous le nom de Delphique et de Pythien, mais encore sous celui de Del- plhinien ( Delphinios). On racontoit, pour * Lettre du citoyen Visconti à Lacepède. © les leg sàHomère. Le citoy ukomme certain que l' “adore à Delphes a voit d asmboles. Des figures i Mtornerson temple; e nious de ce sanctuaire | plus reculés, el Upreinte de l'enfas tl > NATURg Ut `n k N E. . e de arı Cadre o Ne l m + Om} a Oien roses, Cutean 8recqgue k belle N: Ms sui nt e | SOume dès-lors ne pas éten gique Jusque Sur ledy e a changé ses qualit ses formes. Ce n'esta] ui a dénaturé ses traits} 10rphosés par l'artdil dans son enfance, bal > ces temps fameux url onnéle nom d'Aéroige gard l'opinion dem} Visconti, de l'iit i ce que penseà cesi ète de l'antiquité" ncore sou! toit," os). On raconto! É . 3 ld ède: en Visconti à Lacep DES DAUPHINS. rendre raison de ce titre, que le dieu s'étoit montré sous la forme d’un dauphin aux Crétois qu’il avoit obligés d'aborder sur le rivage de Delphes, et qui y avoient fondé l'oracle le plus révéré du monde connu des Grecs. Gette fable n’a eu peut- être d'autre origine que la ressemblance du nom de Delphes avec celui du daupbin (delphin); mais elle est de la plus haute antiquité, et on en lit les détails dans l'hymne à l'honneur d'Apollon , que l’on attribue à Homère. Le citoyen Visconti regarde comme certain que l’ Apollon del- phinius adoré à Delphes avoit des dauphins pour symboles. Des figures de dauphins devoient orner son temple; et comme les décorations de ce sanctuaire remontoient aux siècles les plus reculés, elles devoient porter l'empreinte de l'enfance de l'art. Ces figures inexactes, imparfaites, gros- 197 sières, et si peu semblables à la nature, ontété cependant consacrées par le temps et par la sainteté de l’oracle. Les artistes habiles qui sont venus à l'époque où la sculpture avoit déjà fait des progrès, n’ont pas osé corriger ces figures d’après 17 198 HISTOIRE NATURELLE des modèles vivans ; ils se sont contentés d'en embellir le caractère, d'en agrandir les traits, d’en adoucir les contours. La forme bizarre des dauphins delphiques a passé sur les monumens des anciens, s’est pérpétuée sur les productions des peuples modernes; etsi aucun des auteurs qui ont décrit le temple de Delphes, n’a parlé de ces dauphins sculptés par le ciseau des plus auciens artistes grecs, c’est que ce temple d’Apollon a été pillé plusieurs fois , et que, du temps de Pausanias, il ne restoit aucun des anciens ornemens du sanctuaire. Les peintres et les sculpteurs modernés ont donc représenté le dauphin, comme les artistes grecs du temps d'Homère, avec la queue relevée, la tête très-grosse, la gueule très-grande, etc. Mais sous quel- ques traits qu'il ait été vu, les historiens l'ont célébré, les poètes l'ont chanté, les peuples l'ont consacré à la divinité qu'ils adoroient. On l’a respecté comme cher, non seulement à Apollon et à Bacchus, mais encore à Neptune, qu'il avoit aidé, suivant une tradition religieuse rapportée par Oppién, à découvrir son Amphitrite ! yi enfuie | 7 paurs 1 pes er # oulant conser” 16 W : ue dat F él WWE , j'a nomm pae Opie” itre de À ym . … óté dOl nc) jui à 616 c sensibilité gte sauvé par HR dau hit naufrage Prés d k Qu a honoré le daup! jafiteur de l'homme. O mue allégorie toucha: eo, paripéteave anenir consolateur po dwar, l'aventure d’4 wide la mort par les fere inre sur lequel il étoi Hila i dus lamer , futace | que ledoux son de : t Le tes porte Jusqu'au mal à dut, ttentif, sensi c'est > CSt que ce ten € 3 i foi Plusieurs Fois; et qu nias , il ne réstoitanyt Nens du sanctuaire, les sculpteurs modena té le dauphin, con u temps d'Homère, i , la tête très-grosse, hi », etc. Mais sous qi} a tété vu, les histori poètes l'ont chanté, acré à la divinité qu respecté comme che DES DAUPHINS. 199 lorsque, voulant conserver sa virginité, elle s’étoit enfuie jusque dans l’Atlantide. Ce même Oppien l’a nommé le ministre du Jupiter marin; et le titre de Aieros ichthys (poisson sacré) lui a été donné dans la Grèce. On a répété avec sensibilité l’histoire de Phalante sauvé par un dauphin, après avoir fait naufrage près des côtes de l'Italie. On a honoré le dauphin, comme un bienfaiteur de l’homme. On a conservé comme une allégorie touchante, comme un souvenir consolateur pour le génie malheureux , l'aventure d’Arion, qui, menacé de la mort par les féroces matelots du navire sur lequel il étoit monté, se précipita dans lamer , futaccucilli par un dauphin que le doux son de sa lyre avoit attiré, et fut porté jusqu'au port voisin par cet animal attentif, sensible et recon- noissant. On a nommé barbares et cruels, les Thraces et les autres peuples qui don- noient la mort au dauphin. Toujours en mouvement, il a paru parmi les habitans de l'océan , non seule- HISTOIRE NATURELLE ment le plus rapide, mais le plus ennemi du repos; on l’a cru l'emblème du génie qui crée, développe et conserve, parce que son activité soumet le temps, comme son immensité domine sur l’espace; on l'a 200 proclamé /e roi de la mer. L'attention se portant de plus en plus vers lui, il a partagé avec le cygne * l'hon- neur d’avoir suggéré la forme des premiers navires, parles proportions déliées de son corps si propre à fendre l'eau, et par la position ainsi que par la figure de ses rames si célères et si puissantes. Son intelligence et sa sensibilité deve- nant chaque) jour l'objet d'une admiration plus vive, origine merveilleuse on a voulu leur attribuer une les dauphivs ont été des hommes punis par la vengeance céleste, déchus de leur premier état, mais conservant des traits de leur première es- sence. Bientôt on a rappelé avec plus de force qu'Apollon avoit pris la figure d’un dauphin pour conduire.vers les rives de Delphes sa colouie chérie. Neptune, di- soit-on, s’étoit changé en dauphin pour * Voyez l'article du cygne par Buffon. pe isible es n nicher asonamante. L ipus que consacré il a ét hraëté marquée an rang unle dauphin céleste br: 4 wlations. ions pures ou altérée “plus ou moins de fort “contrées dont les fl ‘an eaux vers le grand b “ue, est- -i Wai un da rit dans une: Omine Sur l’ le la mer, SCO l es s à fendre l'ean ue par la figure de y et si puissantes, ce et sa sensibilité den r l’objet d'une admirata voulu leur attribuer leuse : les dauphin punis par la vengea le leur premier état, mi raits de leur premiit#} n a rappelé avec plus Ü | avoit pris la fig onduircesvers les x a a uie chérie. Neptulf; rires à hangé en dauphit p Bufo du cygne | - remi f Sde i s t parf ure dM ; wi DES DAUPHINS. 201 enlever Mélantho, comme Jupiter s'étoit métamorphosé en taureau pour enlever Europe. On se représentoit la beauté craintive, mais animée par l'amour , par- courant la surface paisible des mers obéis- santes , sur le dos du dauphin dieu qu’elle avoit soumis à ses charmes. Neptune a été adoré à Sunium, sous la forme de ce dauphin si cher à son amante. Le dauphin a été plus que consacré : il a été divinisé. Sa place a été marquée au rang des dieux; etona vu le dauphin céleste briller parmi les constellations. Ces opinious pures ou altérées ayant ré- gué avec plus ou moins de force dans les différentes contrées dont les fleuves rou- lent leurs eaux vers le grand bassin de la Méditerranée, est-il surprenant que le dauphin ait été pour tant de peuples le symbole de la mer; qu’on ait représenté l'Amour un dauphin dans une main et des fleurs dans Pautre, pour montrer que son empire s'étend sur la terre et sur l'onde; que le dauphin entortillé autour d’un tridentait indiqué la liberté du commerce; que, placé autour d’un trépied, il ait 202 HISTOIRE NATURELLE désigné le collége de quinze prètres qui desservoit à Rome le temple d'Apollon; que, caressé par Neptune, il ait été le sigue de la tranquillité des flots, et du salut des navigateurs ; que disposé autour d'une ancre, ou mis au-dessus d’un bœuf à face humaine, il ait été le signe hiéro- glyphique de ce mélange de vitesse et de lenteûr dans lequel on a fait consister la prudence, et qu'il ait exprimé cette ina- šime favorite d'Auguste, f{dte-toi lente- ment, que cet empereur employoit comme devise, même dans ses lettres familières; que les chefs des Gaulois aient eu le dau- phin pour emblème ; queson noni ait été donné à un grand pays et à des diguites éminentes; qu'on le voie sur les antiques médailles de Tarente ,sur celles de Pæstum dont plusieurs le montrent avec un ènż fant ailé ou non ailé sur le dos, suf les médailles de Corinthe qui donnent à sa tête ses véritables traits *, et sur * Je men suis assuré, en examinant, avec feu mou respectable ami illustre auteur du Voyage K gma + 1 d Anacharsis, la précieuse collection des mê- dailles qui appartiennent à la nation françoise, p dans les cirques ; et anà la beauté céleste, gut pieds de cette Vénus Ju adnire dans le musée red e de Quinz À “à temple t i ~eptune, į y w; quillité des fop Purs- , ) urs : que dis b; e ael on a fait COngisterh il ait exprimé Cette iig Auguste, Háte-toi leit | pereur employoit com ins ses lettres familitr} Gaulois aient eu ledu | me ; que sou nom aiti d pays et à des digii 1 le voie sur les antiqu nte ,sur celles de Pastm{ e montrent avec un il n ailé sur le dos, " i ui donn , Corinthe q PR ritables traits A | en examinant, a 04 à Pillustre auteur du fe ollection © aton frana sure . précieuse e npent à la ñ itesse et l | | DES DAUPHINS. celles d'Ægium en Achaïe, d'Eubée, de Nisyros, de Byzantium, de Brindes, de Larinum, de Lipari, de Syracuse, de Théra , de Vélia, de Cartéjà en Espagne, d'Alexandre, de Néron, de Vitellius, de Vespasien, de Tite; que le bouclier d'Ulysse , son anneau et son épée, en aient offert l’image; qu’on ait élévé sa figure dans les cirques ; et qu’on lait consacré à la beauté céleste, en le met- tant aux pieds de cette Vénus si parfaite, que l’on admire dans le musée Napoléon ? 203 » HISTOIRE NATURELLE nee, OLE DAUPHIN MARSOUIN*. a Le: marsouin ressemble beaucoup au dauphin vulgaire; il présente presque les mêmes traits; il est doué des mêmes qua- lités; il offre les mêmes attributs; il éprouve * Delphinus phocæna ; marsouin franc ; maris sus ; tursio; marsopa , en Espagne ; porpus, porpesse ou porpoisse , en À ugleterre ; bruiënvisch, tonyn, zee-vark , en Hollande ; meerschwaim , braunfisch, en Allemagne, swinia-morska, en Pologne; morskaja-swinja , en Russie; marswin, trumblare , en Suède; marsmin , timer , en Da- nemarck ; nise , en Norvége ; nisa , en Groenland; brunskop , hundfiskur, en Islande; delphi phocæna, Linné; édition de Gmelin ; dauphin marsouin , Bonnaterf planches de lEncyclo- pédie méthodique; marsouin, ARTE du mu- séum d'histoire naturelle ( Cuvier ); Faun, Suecic. 51; delphinus corpore ferè coniformi , dorso lato, rostro subacuto , Arledi, gen. 74 syn. 104; parous delphinus, vel delphin Septentrionalium aut Orientalium , Schoneveld, p. 77; # étaiva, Aristot, libe 6, cap. 12, et lib. 8, cap. 15; dues, qu iscules accordi santuno, Bellon Aquat- p nin 16, chap. 6, édit. de pu, Woton, lib. 6, cap. 194 ke, lib. 5 , cap, 2,3; 9,P Mulby, Pise, p. 31, tab. LR p «13; phoctena sipe fl ut, et (germ. ) fol. 96, Mad, Pise, P719, fig. p. 73 “a, pinnå in dorso u nå, de "ei obtuso » Brisson , Regn inaron; in {del di Ta st S t ra 92 ; Klein „tab, 2A, B, 4 AAE j ‘Ssemble beau il conp à ; M présente aq st doué de es m mes 8 uk mes attributs; Y? Epron PNA ; ï Marsouin franc : pa , en Espagne ; y i ', en Angleterre; sidi | Hollande ; meerschnain, magne, swinia-morska, n vinja , en Russie; marsi, , marswin , tumler , enD orvége ; nísa „en Groenlo; ur, en Jslande; delphi dition de Gmelin; dah re, planches de L'Encyelr Jarsouïn ; ménagerie duu elle ( Cuvier); Faun. Suect ” ferè coni ormi, dorsol al syn, 10% ledi, gen; 74? : jim ] de Jphin Sepi set F; 59". 12 Je p 8,0" | 3 Man 3 Faun. Grd, p« 46. DES DAUPHINS. 205 lesmêmes affections: etcependant , quelle différence dans leur fortune! le dauphin a été divinisé , et lemarsouin portelenom de pourceau de la mer. Mais le marsouin a reçu son nom de marins et de pêcheurs grossiers : le dauphin a dû sa destinée au génie poétique de la Grèce si spirituelle ; etles Muses , quiseules accordent la gloire marsouin tursio, Bellon , Aquat. p. 16 ; id. Ron- delet, live 16, chap. 6, édit. de Lyon, 1558; phocæna , -Wotton , lib. 8, cap. 194, fol. 172, a; ida Jonston , lib. 5 , cap, 2, a; 5, p.220, tab. 41; id! Willugbby, Pisce p. 31, tab. A.r, fig 2; id, Raj. Pisc. p. 13; phocœna sipe lursio, Gesner, Aquat. p. 837; et (germ. ) fol. 06, b; phocæna, Aldrovand. Pisc. p. 719 , fig. p. 720; delphinus phocæna, pinnå in dorso un, dentibus acutis , rostro brevi obtuso , Brisson, R egn. anim. p. 371, n. 2; marsouin ( delphinus onena l. Bloch, Made des poissons , pl. 92 ; Klein, Misc. pisc. x, Pe24, et2,p. 26 ,tab, 2A, B, ; phocæna , Sibbald. Scot. an. p- 23 ; Rzacz. Pol, A uct pP. 2453 meerschweim , ax tunin. Mart. Spitzb. p. 92; id, Anderson. Island. p. 253; td. es Groen- land, p- I51; niser, ou le marsouin, Eggede, bad. p o delphin , oder nisen, Gunner, Act. Nidros s 2» De 207 tab, 4; Oh. Fabric, 18 206 HISTOIRE NATURELLE à l'homme , donnent seules de l'éclat aux autres ouvrages de la Nature. L'ensemble formé par le corps et p queue du marsouin représente un cône très-alongé. Ce cône n’est cependant pas assez régulier pour que le dos ne soit pas large et légèrement aplati. Vers les deux _tiers de la longueur du dos, s'élève une nageoire assez peu échancrée par-derrière, et assez peu courbée dans le haut, pour paroître de loin former un ie EN rec- tangle. La tête un peu renflée au-dessus des yeux ressemble d'ailleurs à un cône très-court, à sommet obtus, et dont la base seroit opposée à celle du cône alougé que forment le corps et la queue. Les deux mâchoires, presque aussi avancées l’une que l’autre, sont dénuées de lèvres proprement dites, chacune de dents petites, un peu aplaties, tranchantes, et dont le nombre varie de- puis quarante jusqu’à cinquante. La langue, presque semblable à celle du dauphin valgai e, estmolle, large, plate, et comme dentelée sur ses bords. La pyramide du larynx est formée par jt, en réfé et garnies, ‘ament ou p” schissant st satelles du son, sur le qui peuvent le produi gistrumens sonores qu wmquela Nature a forme ainsi que je chercher sun ouvrage difieren ‘hppareil le plus simple “moins sonore peut fa sa sons, très-faciles sement, du frémisse: topr ‘Ppemendit, etentii ieur que |’ homme pi We lon rappelle Ndit dans les Q € we + articles « dal et ste, du qu'on le rap t plusi US Lt e \Eurs g $ s'elh ” » S Clee, "z peu chancr ver Courbée dans loi n former un triangle y ete un peu renflée any. r 4 y semble d ailleurs À umg à sommet obtus, etdm! pposée à celle du cônedwl le corps et la queue, mâchoires, presque w ne que l'autre, sontdmi roprement dites, et gun f lents petites, un peu ph , et dont le nombre vai te jusqu'à cinquante. esemblableà tt ! le haut, y DES DAUPHINS. 207 lépiglotte et par les cartilages arythé- noïdes, qui sont joints ensemble de ma- nière qw'ilne reste qu’une petite ouverture située vers le haut. De très-habiles anatomistes ont conclu de cette conformation, que le marsouin ne pouvoit faire entendre qu'une sorte de frémissement ou de bruissement sourd. Cependant, en réfléchissant sur les quali- tés essentielles du son, sur les différentes causes qui peuvent le produire, sur les divers instrumens sonores que l’on a ima- ginés ou quela Nature a formés, on verra, je crois , ainsi que Je chercherai à le mon- trer dans un ouvrage différent de celui-ci, que l'appareil le plus simple et en appa- rence le moins sonore peut faire naître de véritables sons, très-faciles à distinguer du bruissement, du frémissement , ou du bruit proprementdit, etentièrement sem- blables à ceux quel’'homme profère. D'ail- leurs, que l'on rappelle ce que nous avons dit dans les articles de la baleine franche, de la jubarte, du cachalot ma- crocéphale, et qu'on le rapproche de ce qu’'Aristote et plusieurs autres auteurs 208 HISTOIRE NATURELLE ont écrit d’une espèce de gfmissement | que le marsouin fait entendre. L’orifice des évents est placé au-dessus de l’espace qui sépare l'œil de l'ouverture de la bouche. Il représente un croissant: etsaconcavité est tournée vers le museau. Les yeux sont petits, et situés à la même hauteur que leslèvres. Une humeur ‘muqueuse enduit la surface intérieure des paupières, qui sont très-peu mobiles. L'iris est jaunâtre, et la prunelle paroît souvent triangulaire. Au-delà de l'œil, très-près de cetorgane et à la même hauteur, est l’orifice presque imperceptible du canal auditif. La nageoire pectoralerépond au milieu de l’espace qui sépare l'œil de la dorsale : mais ce bras est situé très-bas; ce qui ra- baisse le centre d’action et le centre de gravité du marsouin , et donne à ce céta- cée la faculté de se maintenir , en nageant, dans la position la plus convenable. Un peu au-delà de la fossette ombili- … cale, on découvre une fente lougitudi- nale ; par laquelle sort la verge du mâle, qui, cylindrique près de sa racine, se le séminale » d volume. LA ptisgran j $ 'attachent l purerneuxs sin, Le vagin de la fi yeralement. met presque aussi él semelles que de la caud: mhbes sont échancrés , ehquelle part une petite s - uke, qui s'étend le long après de la dorsale. da tès-foncé ou un ne M la partie supéricure "fe teinte blanchät ürieure. Werme trà } t iadu Deus au il ac | + € facilemen 'tovale, très-g Leu, peu LT die la Prunell gulaire, l'œil, très-pri » três-près de cetory u hauteur , est l'orifice prs e du canal auditif, € pectoralerépond aumk ui sépare l'œil de la doit est situé très-bas; ce quin tre d'action et le centet arsouin , et donne à cetit de se maintenir, en nagth ion la plus convenable. -delà de la fossette ” € Jougitit" une fent fal ; pus re j uelle sort la verg? que près de e pani be sa acts"! į DES DAUPHIN S: conde ensuite, devient conique, et se 209 termine en pointe. Les testicuics sont ca- chés; le canal déférent est replié avant d'entrer dans l’urètre. Le marsouin n’a pas de vésicule séminale, mais une pros- tate d'un très-grand volume. Les muscles descorps caverneux s'attachent aux petits os du bassin. Le vagin de la femelle est ridé transversalement. ee L'anus est presque aussi éloigné des parties sexuelles que de la caudale, dont les deux lobes sont échancrés, et du mi- lieu de laquelle part une petite saillielon- gitudinale, qui s'étend le long du dos, jusqu’auprès de la dorsale. Un bleu très-foncé ou un noir luisant règne sur la partie supérieure du mar- souin, et une teinte blanchâtre sur sa partie inférieure. Un épiderme très-doux au toucher , mais qui se détache facilement, et une peau très-lisse, recouvrent une couche assez épaisse d’une graisse très-blanche. e premier estomac, auquel conduit l'œsophage qui a des plis longitudinaux très-profonds, est ovale, très-grand , très- 18 210 HISTOIRE NATURELLE ridé en dedans, et revêtu à l’intérieur d’une membrane veloutée très-épaisse. Le pylore de cet estomac est garni de rides très-saillantes et fortes, qui ne peuvent laisser passer que des corps très-peu volu- mineux , interdisent aux alimens tout retour vers œsophage, et par conséquent empêchent toute véritable rumination: Un petitsac, ou, si l’on veut, un se- cond estomac conduit dans un troisième, qui est rond, et presque aussi grand que le premier. Les parois de ce troisième es- tomac sont très-épaisses, composées d’une sorte de pulpe assez homogène, et d’une ‘membrane veloutée, lisse et finc; et les rides longitudinales qu'elles présentent, se ramifient, pour ainsi dire, en rides obliques. de Un nouveau sac très-petit conduit à uh quatrième éstomac membraneux, criblé de pores, conformé coinme un tuyau, ct contourné en deux sens opposés. Le cin- quième, ridé et arrondi, aboutit à un canalintestinal, qui, plissé longitudina- lement et très-profondément, n'offre pas de cœcum, va, en diminuant de diamètre, pauvre! près-mité ” ah sentent pas ] ó “partagés en E> 2 L pienen a que Gen™ >, pr-peu divisés : ny ædu el, panal hépatique aboutit miw; et c'est dans cette 1 sert le canal pancréa hompte tusqu'à sept r nme, dont la plus gran koca tune châtaigne, et la Alun pois, à à m A + Li ds | og Cunfrè TE è Ména À kt i trelle, Eerie dy est Pau etf he 4 À » gui | que Corps ee Peu crdisent Penn, Cs-Cpalsses , COM posées | e€ assez homogène, et tr cloutée, lisse et fine; ti idinales qu'elles présent.) , pour ainsi dire, ei Lu sac très-petit 7 ( y 217 DAUPHINS. DES jusqu'à l'anus, est très-mince auprès de cet orifice, et peut avoir, suivant Major, - ane longueur égale à douze fois la lon- gucur du cétacée *. Les reins ne présentent pas de bassinet, et sont partagés en plusieurs lobes. Le foie n’en a que deux ; ces deux lobes sont très-peu divisés : il n’y a pas de vé- sicule du fiel. | | Le canal hépatique aboutit au dernier estomac; et c’est dans cette même cavité que se rend le canal pancréatique. On compte jusqu’à sept rales inégales en volume, dont la plus grande a la gros- seur d’une chätaigne, et la plus petite celle d'un pois. Le cerveau est très-grard à proportion ‘du volume total de animal; et si l'on excepte les singes et quelques autres qua- drumanes, il ressemble à celui del'homme, plus que le cerveau d'aucun quadrupède, notamment par sa largeur, sa convexité , \* On doit consulter le savant et intéressant ar- ticle publié par mon confrère Cuvier , sur le marsouin , dans la Ménagerie du Muséum d'his- toire naturelle. 212 HISTOIRE NATURELLE le nombre de ses circonvolutions, leur :: _ profondeur, et sa saiilie au-dessus du cervelet. Les vertèbres du cou sont au nombre de sept, et les dorsales de treize. Mais le nombre des vertèbres lombaires, sacrées et coccygienues, paroît varier : ordinai- rement cependant il est de quarante-cinq ou quarante-six; ces trois sortes de ver- tébres occupent alorstrente-septcinquan- tièmes de la longueur totale dela colonne vertébrale ; et les vertèbres du cou n’en occupent pas deux. Au reste, les apophyses transversales des vertèbres lombaires sont très-grandes; ce quisert à expliquer la force que le mar- souin a dans sa queue. Ce cétacée a dechaque côté treize côtes, dont six seulement aboutissent au ster- num, qui est un peu recourbé et comme divisé en deux branches. Mais considérons de nouveau l'ensemble du marsouin. Nous verrons que sa longueur totale peut aller jusqu'à plus de trois mètres , et son poids à plus de dix myriagrammes. “ i sépa ge de la » lance; i sque le jqeue atteint pre q peir totale du cétacee. i pande largeur de ; vitndue de la rame pri 6 sain, ne contribuent pas séonvante que les pavi upée dans la natation „ttà cette vivacité de m xme fatigue ne paroît teila de la peine à su ème nouin, devant lequ i aaa mt, pour ainsi dire À hig 1 ant les Ot ONgueur totale d deux. les apophyses transei] lombaires sont trèsgruk xpliquer la force que lem! sa que ue, | dechaque côté treize ct} ement aboutissent au tj un peu recourbé et cou x branches. éronsdenouY ngueu! t m ela col t les vertèbres du cony eaul'ensenit | wbi rois mèt" i ! DES DAUPHINS. 213 La distance qui sépare l'orifice des évents, de extrémité du museau, cst ordinairement égale aux trois vingt- sixièmes de la longueur de l'animal; la longueur de la nageoire pectorale égale cette distance; et la largeur de lanageoire de la queue atteint presque le quart de la longueur totale du cétacée. Cette grande largeur de la caudale, cette étendue de la rame principale du marsouin , ne contribuent pas peu à cette vitesse étonnante que les navigateurs ont remarquée dans la natation de ce dau- hin, et à cette vivacité de mouvemens, qu'aucune fatigue ne paroît suspendre, et que l'œil a de la peine à suivre. : Le marsouin, devant lequel les flots s'ouvrent, pour ainsi dire, avec tant de docilité , paroît se plaire à surmonter l'ac- tion des courans et la violence des vagues que les grandes marées poussent vers les côtes ou ramènent vers la haute mer. Lorsque la tempête bouleverse l'océan, il en parcourt la surfaee avec facilité, ue la puissance non seulement parce électrique , qui, pendantliesorages, règne HISTOIRE NATURELLE sur la mer comme dans l'atmosphère, le maîtrise, l'anime, l’agite, mais encore parce que la force de ses muscles peut ai- sément contre-balancer la résistance des . 214 oudes soulevées. Il joue avec la mer furiense. Pourroit- on être étonné qu'il s'ébatte sur Focéan paisible, et qu’il se livre pendantle calme à tant de bonds, d’évolutions et de ma- nœuvres ? : Ces mouvemens, Ces Jeux, sont d’autantplus variés, quel’imitation, ‘cette force qui a tant d’empire sur Les êtres sensibles , les multiplie etlesmodike. Les marsouins en effet vont presque toujours en troupes. Ils se rassemblent sur-tout dans le temps de leurs amours : il n’est pas rare alors de voir un grand ces élans, nombre de mâles poursuivre la méme fe-. melle; et ces måles éprouvent dans ces momens de trouble une ardeur si grande, que, violemment agités , transportés, €t mé distinguant plus que l'objet de leur vive recherche, ils se précipitent contre les rochers des rivages , ou s’élancent sur les vaisseaux , et s'y laissent prendre avec né , pi au mili 'ils x iè nt „e delite» entièreme k jéde vor" gant sur ledos , €U le p orales, on, CE qui weleserrant dans ses temps de la gestation ino ct quelques aut w, desix mois; il est de wmivaut Aristote et d'a ds ou modernes: et € in paroit Ja seule conf nion , Puisque comm NT, à “HANOUiUS Yiennent Moxe d'été tortë n'est le Wmi es plus sou: est déjà parye able Torsa": an à y °C la mer furi né le $ qu Us ebati qu'il se livre id S et de mens } FA » CES Jeux, cesi | pi us variés, quel'imitaiy jui a tant d'empire sur ly s , les multiplie etlecmoi! uins en effet vont pey troupes. Ils se rassem s le temps de leurs amu: rare alors de voir ang} náles poursuivre Ja méme? | « mâles éprouvent din” rouble une ardeu jet del es rivages)» ni 3 y si granb transportés} ds cle ; DES DAUPHINS. 219 . assez de facilité, pour qu’on pense en Islande qu'ils sont, au milieu de cette sorte de délire, entièrement privés de la faculté de voir. Ce temps d'aveuglement et de sensa- tions si impérieuses se rencontre ordinai- rement avec la fin de l'été. La femelle recoit le mâle favorisé en se renversant sur le dos , en le pressant avec ses pectorales, on, ce qui est la même chose, en le serrant dans ses bras. Le temps de la gestation est, suivant Anderson et quelques autres observa- teurs, de six mois; il est de dix mois lu- paires, suivant Aristote et d’autres auteurs anciens ou inodernes; et cette dernière opinion paroît la seule conforme à l'ob- servation , puisque communément les jeunes marsouins viennent au jour vers l'équinoxe d'été, ` La portée n’est le plussouvent que d'un petit, qui est déjà parvenu à une grosseur considérable lorsqu'il voit la lumière, puisqu’un embryon tiré du ventre d'une femelle, et mesuré par Klein, avoit près. de six décimètres de longueur. HISTOIRE NATURELLE Le marsouin nouveau-né necesse d’être 216 auprès de sa mère, pendant tout le temps où il a besoin de teter; et ce temps est d'une année, dit Otho Fabricius. Il se nourrit ensuite, comme ses père et mère, de poissons qu'il saisit avec autant d'adresse qu’il les poursuit avec rapidité. On trouve les marsouins dans la Bal- tique; près des côtes du Groenland et du Labrador; dans le golfe Saint-Laurent; dans presque tout l'Océan atlantique ; dans le grand Océan ; auprès des îles Gal- lapagos, et du golfe de Panama, où le capitaine Colnett en a vu une quantité innombrable; non loin des rivages occi- dentaux du Mexique et de la Californie : ils appartiennent à presque toutes les mers. Les anciens les ont vus dans la mer Noire; mais on croiroit qu’ils les ont très- peu observés dans la Méditerranée. Ces cétacées paroissent plus fréquemment en hiver qu’en été dans certains parages; Cct dans d’autres, trent pendant l'été plus que pendant l'hi- awcontraire, ils se mon- Ver. ~ m les in ” LE pour ennet jede pêcheurs , des CO! wprusent se préserv er witude avec laquelle 1 uns l'eau pour éviter l sou les balles. kHollandois, les Danoi tis marius de l'Europe atles marsouins que po \acées: ; mais les La il pons Ii ge nourrissent de « nenlandois ti u rôtir | » Par exe a Chair d i mar Eau u k re r x ntt A i ve, teter: tei » dit Otho Fabriin it ensuite, du her ES | po DE qu il sai th esse qu'i poursuit a, es Marsouins dans | N | des côtes du Groenlani à lans le golfe Saint Lan nnent à presque touts # éiens les ont vus dans | ott on eroiroit qu'ils leo s dans la Médie” | e pissent plus fréquent i PA 2e ins paré été dans CUT. or) A à awcontrait; p : pú nt Pété plus quel” i € tout l'Océan atlanti: d Océan ; auprès desisti) du golfe de Panama, olf nett en a vu une quil e; non loin des rivags w| Mexique et de a Califon i | té dur ot nudité DES DAUPHINS. 217 Leurs courses ni leurs jeux ne sont pas toujours paisibles. Plusieurs des ty- rans de l'océan sont assez forts pour troubler leur tranquillité; et ils ọnt parti- culièrement fout à craindre du physétère microps, qui peut si aisément les pour- dévorer. Ils ont d’ailleurs pour ennemis un grand nombre de pêcheurs, des coups desquels ils ne peuvent se préserver, malgré la promptitude avec laquelle ils disparois- sent sous l’eau pour éviter les traits, les harpons ou les balles. Les Hollandois, les Danois, et la plu- part des marins de l'Europe, ne recher- chent les marsouins que pour l'huile de ces cétacées ; mais les Lapons et les Groen- landois se nourrissent de ces animaux. Les Groenlandois, par exemple, en font bouillir ou rôtir la chair, après l'avoir laissée se corrompre en partie et perdre de sa dureté; ils en mangent aussi les en- trailles, la graisse, et même la peau. : D'autres salent ou fout fumer la chair des marsourns. Cétacées. IIs 19 218 HISTOIRE NATURELLE Les navigateurs hollandois ont distin- gué dans l'espèce du marsouin, une variété qui ne diffère des marsouins ordinaires # ‘que par sa petitesse; ils lont nommée | “Quelle. \ Fu 3e ei er far Cu OIR ATURg teurs holla andois Dec e du ma h i ATSOuin re des Mma Va: Sy TSOuins Fe. PElitesse : ils l'on R | À k | ISH À | 4 Pa Q ; À k Fi \ \+ fe SORT F- JRAL Hi st? | k T; om. HM. |2. DAUPHIN | D. DAUPHIN Ore gu e- Wesarnafk.. Zenlr'u À qu posure” D ALLIE yis nioge nous rappel se gictions pr 8% pphinus orca ; Épaul . peors départemen: ¿ méridiot e Angleterre (voyez, JUMPUS y l'ouvrage du savant (j imie d'Artedi , page 1- 55 }: hu en Islande ; spel hi #6 re ga, € Norvege ; OrC-5 FIN" mnt; opare , en Suede ; Gldphunus orca , Linné , éd ` Roon oudre , Bloch, édit hylin épaulard | Bounaterr rüpédie méthodique; del pi mando , eic. Mantissa . M Hd ga, 6, sjn. 106: } DES DAUPHINS. 219 nt LÉ DAUPHIN ORQUE *. Cr nom d’orque nous rappelle plusieurs de ces fictions enchanteresses que nous * Delphinus orca ; Epaulard , oudre , dorque, dans pl lép érid , rance ; grampus , en Angleterre (voyez, au sujet de ce nom grampus, l’ouvrage du savant Schneider sur la Synonimie d’Artédi, page 155 ) ; fann-fiskar- hnydengen , en Islande ; spekhugger, hoal-hund, springer, en Norvége; orc-svin; tandihoye, en Danemarck ; opare , en Suède ; kosatky, en Russie ; delphinus orca , Linné , édit. de Gmelin; le dauphin épaulard , Bonnaterre, planches de Encyclopédie méthodique; delphinus rostro sur= sum repando , eic. Mantissa, M. 2, p. 92935 id, Artedi, gen. 76, syn- 106; Faun. Suecic. 523 Gunn. Act. Nidros. 4, p» 110; balæna minor, utrâque maxillé dentaiâ, Sibbaldi. Raj. p- 15; delphinus (orca) pinnâ in dorso un, dentibus . obtusis, Brisse Regn. anim. p. 373, n.43 orca, Bellon, Aquat. p. 16, fig. p.18; espaular, Rondelet, première partie , liv. 16 , chap. 95 Muller , Zoologe Dan. Prodrom, p. 8, n. 57; Oth. Fabric. Faun. Groenland, 46 ; Hunter, Trans. philos. année 1787., TIN Orgue” 7 IN d Ves arna J pniru A ‘épaulard ou oudre, Bloch, édition de Castel; : LA 220 HISTOIRE NATURELLE devons au génie de la poésie. Il retrace aux imaginations vives, il réveille dans les cœurs sensibles, les noms fameux et les aventures touchantes , et d’Andromède et de Persée, et d Angélique et de Ro- land; il porte notre pensée vers l’immortel Arioste couronné au milieu des grands poètes de l'antiquité. Ne repoussons ja- mais ces heureux souvenirs : ne rejetons pas les fleurs du jeune âge des peuples; elles peuvent embellir l'autel dela Nature, sans voiler son image auguste. Disons ce- pendant, pour ne rien dérober à la vérité, que l’orque des naturalistes modernes n’est pas le tyran des mers qui a pu servir de type pour les tableaux de lancieune my- thologie, ou de la féerie qui l’a rempla- cée. Nons avons vu en écrivant l’histoire du physétère microps, que ce cétacée auroit pu être ce modèle. L'orque néanmoins jouit d’une grande puissance; elle exerce un empire redou- table sur plusieurs habitans de l'océan. Sa longueur est souvent de plus de huit mètres, et quelquefois de plus de dix; sa circonférence, dans l'endroit le plus gros ais bn aa antiquité. Ne re ou Ureux Souvenirs s du ; jenne å it embellir} auteldela Na, u ‘On image auguste, Din "ar ne rien dérober à la ré des naturalistes modernesy# t des mers qui à pu servir *s tableaux de l'ancienne ny ju de la féerie qui l'a re . C] i o y ns vu en écrivant l'histon vt état e ce ceta re microps, qu tre ce modèle. a nmoins jout di ri a ; Ile exerce un'empire eile € al e l'oct rs habitans d lusiet O B 4 +. X \ SH M US à EN ë A 6 4 g e s Í Jus de ll t de pius ® d est mi? à dedi; uel ye pA er plis sl ps l'entrol da T | | | z. Crane et Macholre. LUP EPUUT E- du DAUPHIN Orgue. 2. Machore inferieure du DAUPHIN Orgue. i Ey a lus de 1 jh Tamise ? z y k capita dn auprès du dugedel'équateur et ceh aws peuvent donc lui co! | : “‘npeoire de | pantarctique ; €t € ine Colnett dar golfe de Pa inc appartenir à tous heuleur générale de ce atre; la gorge, la portrin partie du dessous de la s;etl'on voit souvent ‘ande tache blanehe. a queue t tlbes dont chacun est Mte: "t; la dorsale i plac ct DES DAUPHINS. 221 de son corps, peut aller jusqu’à cinq mètres; et même, suivant quelques au- teurs, sa largeur égale plus de la moitié de sa longueur. On la trouve dans l'Océan atlantique, où on l’a vue, auprès du pôle boréal, dans le détroit de Davis, vers l’embou- chure dela Tamise, ainsi qu'aux environs dn pôle antarctique; et elle a été observée par le capitaine Colnett dans le grand Océan , auprès du golfe de Panama *. Le voisinage de l'équateur et celui des cercles polaires peuvent donc lui convenir; elle peut donc appartenir à tous les climats, La couleur générale de ce cétacée est noirâtre; la gorge, la poitrine, le ventre, etune partie du dessous dela queue, sont blancs; et l’on voit souvent derrière l'œil une grande tache blanche. La nageoire de la queue se divise en deux lobes dont chacun est échancré par- derrière; la dorsale, placée de manière à * A Voyage to the south Atlantic for the purpose of extending the sperma ceti whale fisheries , ete.; by captain James Colnett. Lon- don, 1798. 19 222 HISTOIRE NATURELLE correspondre au milicu du ventre, a quel- quefois près d’un mètre et demi de hau- teur. La tête se termine par un museau très-court et arrondi : elle est d'ailleurs très-peu bombée ; et même, lorsqu'on l'a dépouillée de ses tégumens ,lecrâne paroît non seulement très-aplati, Anais encore un peu concavedaussa partie supérieure *, La mâchoire d’en-haut est un peu plus longue que celle d'en-bas : mais cette der- nière est beaucoup plus large que la su- périeure; elle préseute de plus, dans sa partie inférieure, unesorte derenflement. Les dents sont inégales, coniques , mousses et recourbées à leur sommet; leur nombre doit beaucoup varier sur-tout avec l’âge, puisqu’Artédi dit qu'il y en a quarante à la mâchoire d'en-bas, et que dans la tête osseuse d’une Jeune orque, qui fait partie de la collection du Muséum, on n’en compte que vingt-deux à chaque mâchoire. L'œil est situé très-près de la commis- . A , * Onpeut s'en assurer en examinantlecrâne d'une orque , qui est conservé dans les galeries d'anatomie , , mi a ti > comparée du Muséum national d'histoire naturelle. pnt aussi Ma jep freq" peot. - " ques n wij ye nourrissen | pleure neotes : les phoques si hardies ct pas d'intest tde poisse zment de gsi roraces, bat mqu'elles sont réunies € went attaquer un grand turune baleine , la déc utsrecourbées , Oppos ve, le nombre au v olum mwance, l'audace à la \urmentent, couvrent tung leur monstrueux er ter la mort où de st quelquefois oblig “rl fuite à leurs atts tlqui, trouble dar | ir Į : , pes et Par leurs Li ee précipite ver ans le ee lesharpons e “bien pl us funestes me à è $ mals Cette de, 'P plus | P p'us large que hy, escute de plus, dan Unesorte de renfleme | it imégales, coniqua, urbées à leur sommet | beaucoup varier sur qu'Artédi dit qu'il yet choire d'en-bas, etg use d'une jeune oqi, a collection du Musew | ue-vingt-deus à chagi i fe rès-prés de la comm reren examinan! sé dans les galeries J ) pational d'histolré crånedit d'anatot” REEERE DES DAUPHINS. 223. sure des lèvres, mais un peu plus haut. Les pectorales, larges et presque ovales, sont deux rames assez puissantes. La verge du mâle a fréquemment plus d’un mètre de longueur. Les orques n'ont pas d'intestin cœcum. Elles se nourrissent de poissons, parti- culièrement de pleuronectes; mais elles dévorent aussi les phoques : elles sont même si voraces, si hardies et si féroces , que lorsqu'elles sont réunies en troupes, elles osent attaquer un grand cétacée , se jettent sur une baleine, la déchirent avec leurs dents recourbées, opposent l'agi ité à la masse, le nombreau volume, l'adresse à la puissance, l'audace à la force, agi- tent, tourmentent, couvrent de blessures et de sang leur monstrueux ennemi, qui, pour -éviter la mort ou des douleurs cruelles , est quelquefois obligé de se dé- rober par la fuite à leurs attaques meur- trières, et qui, troublé par leurs mouve- mens rapides et par leurs manœuvres multipliées, se précipite vers les rivages où il trouve dans les harpons des pêcheurs, des armes bien plus funestes. 224 HISTOIRE NATURELLE LE DAUPHIN GLADIATEUR *. Cz cétacée ressemblebeaucoup à l’orque; mais ses armesréclles sont plus puissantes, et ses armes apparentes sont plus grandes. * Delphinus gladiator ; grampus , par des Anglois; Aaa-hirningur , en Islande; killer- irasher, sur les côtes des Etats-Unis ; delphinus orca, var. B, Linné, édiion de Gmelin ; dauphin épée de mer, Bonnaterre, planches de lEncyclo- pédie méthodique; #4. Bloch, édition de R. R., Castel ; delphinus pinné in dorso unâ gladii recuroi æmulä, dentibus acutis, rostro quasi truncato , Brisson , Regn. anim. p. 372, n. 3; delphinus dorsi pinnåâ altissimä, dentibus sub- conicis parùm incurvis , Muller, Zoolog. Dan. Prodrom. p. 8, n. 57 ; schwerdt-fisch , Au- derson, Island. p. 255 ; Crantz , Groenland. pe 152$ noch ein ander art grosse fische, Mart. Spitzb. p- 94; poisson à sabre, Voyage de Pagès vers le pôle du Nord, tom. Il, p. 142; delphinus . (maximus) pinnâ majori acuminatä , haa hir- ningur , Voyage en Islande, par Olafsen et Povelsen. 1 n | dorsale est recourbée eu grondie à SON extrémale , ur ressembler à la lam gant; et cependant à sa efois trois quarts de mi ila peau du dos s'étend a méminence , et la couv: mseau est très-court : € ere est assez peu courb iil paroisse comme tro: es sont aussi av: kon an pe sont ai " var pius élevé, tdu bout LE " NA TURE IN | c | Mble beauconpar Re elles Sont Plus puis ‘arente que S sont p| n Plus granda, adia! . rn LE EP, pr tes des Etats-Unis; delyhin €, édition de Gmelin; dagh naterre, planches de l Eney y 24. Bloch, édition de R., s pinnå in dorso un gli dentibus acutis, rostro qui , Regn. anim. p. 372, 13; inné altissimé, dentibus «è sureis , Muller, Zoolog, Da D. 57 ; schwerdi-fisch, * 55; Crau , Groenland. p1” f Mart, Sp sabre s | À, » delphi om IL, p P slt » €n Islande; p, f DES DAUPHINS. 225 Sa dorsale, qu'on a comparée à un sabre, est beaucoup plus haute que celle de Porque. D'ailleurs, cette nageoire est si- tuée très-près de la tête, et presque sur la nuque. Sa hauteur surpasse le cinquième de la longueur totale du cétacée, et ce cinquième est souvent de deux mètres. Cette dorsale est recourbée en arrière, un peu arrondie à son extrémité , assez alon- gée pour ressembler à la lame du sabre d’un géant; et cependant à sa base elle a quelquefois trois quarts de mètre de lar- geur. La peau du dos s'étend au-dessus de cette proéminence, et la couvreen entier. Le museau est très-court; et sa surface antérieure est assez peu courbée pour que de loin il paroisse comme tronqué. Les mâchoires sont aussi avancées l’une que l’autre. Les dents sont aiguës. L'œil , beaucoup plus élevé que l’ouver- ture de la bouche, est presque aussi rap- proché du bout du museau que la com- missure des lèvres. | La pectoraleest très-grande, très-aplatie, élargie en forme d’une énorme spatule, et compose une rame dont la longueur 226 HISTOIRE NATURELLE peut étre de deux mètres, et la plus grande largeur de plus d'un mètre. La caudale est aussi très-grande nelle se divise en deux lobes dont chacun a la: figure d’un croissant et présente sa conca- vité du côté du museau. La largeur de cette caudale est de près de trois mètres. Voilà donc deux grandes causes de vi- tesse dans la natation et de rapidité dans, les mouvemens, que nous présente le gladiateur; etcetattributest con Grimé par ce que nous trouvons dans des notes ma- nuscrites dont nous devons la connais- sance à sir Josepl Banks. Mon illustre confrère m'a fait parvenir ces notes, avec un dessin d'un gladiateur mâle pris dans, la Tamise le 10 juin 1793. Ce cétacée , après, avoir été percé de trois harpons ,remorqua le bateau dans lequel étotent les quatre personnes qui l’avoient blessé , l’entraîna deux fois depuis Blackwall jusqu'à Green- wich, et une fois jusqu'à Deptford , malgré une forte marée qui parcouroit #uit milles dans une heure , etsans être arrété par les coups de lance qu’on lui portoit toutes les fois qu'il paroissoit sur l’eau. Il expira “force de ce dauphin gla we d'un autre individi w quiarrèta lecadavre d sieurs chaloupes rel latraina au fond de la m hgadiateurs vont par 4 “qu'ils ne sont réunis q Mousix, ils osent ati “anche encore jeune : Es comme des di Sam "riter Les redo rep SEN utables » que nous su, tattributest ti, avons dans des notes n nous deyons la CONNüi. pl Banks, Mon illut | parvenir ces notes, ar ;ladiateur mâle pris dm tin 1705. Ce cétacée, ap | > trois harpous remon lequel étolent Jes quat soient blessé , lentaiu Blackwal jusqu'à Gu jusqu'à Deptford, milgi it Auitmilla oit $ | Condrmén | t E. DES DAUPHINS. 22 devantl’hôpital de Greenwich: Ce gladia- teur, dont nous avons fait graverla figure, avoittrente-un pieds anglois de longueur, et douze pieds de circonférence dans l’en- droit le plus gros de son corps. Pendant qu'il respiroit encore , aucun bateau n’osa en approcher, tant on re- doutoit les effets terribles de sa grande ‘masse ét de ses derniers efforts. La force de ce dauphin gladiateur rap- pelle celle d’un autre individu de la même espèce, qui arrêta le cadavre d’une baleine que plusieurs chaloupes remorquoient, et l’entraîna au fond de la mer. Les gladiateurs vont par troupes : lors même qu’ils ne sont réunis qu’au nombre de cinq ou six, ils osent attaquer la ba- leine franche encore jeune; ils se précipi- tent sur elle, comme des dogues exercés et furieux se jettent sur un jeune taureau. Les uns cherchent à saisir sa queue, pour en arrêter les redoutables mouvemens; lesautres attaquent vers la tête. La jeune baleine , tourmentée, harassée, forcée quelquefois de succomber sous le nombre, Ouvre sa vaste gueule; et à l'instant les 528 HISTOIRE NATURELLE gladiateurs affamés et audacieux déchi- rentses lèvres, font pénétrer leur museau ensanglanté jusqu’à sa langue, et en dé- vorent les lambeaux avec avidité. Le voyageur de Pagès ditavoir vu une jeune baleine fuir devant une troupe cruelle de ces voraces et hardis gladiateurs, montrer de larges blessures, et porter ainsi lem- preinte des dents meurtrières de ces féroces dauphins. Mais ces cétacées ne parviennent pas toujours àrencontrer, combattre, vaincre etimmoler de jeunes baleines : les poissons forment leur proie ordinaire. Je lis dans les notes manuscrites dont je dois la connoïssance à sir Joseph Banks, que pendant une quinzaine de jours, où six dauphins gladiateurs furent vus dans la Tamise, sans qu'on püût les prendre, les aloses etles carrelets furent extraordinairement rares. On a trouvé les cétacées dont nous parlons dans le détroit de Davis et dans la Méditerranée d'Amérique , ainsi qu’au- près du Spitzberg. lls peuvent fournir de l'huile assez bonne poux être recherchée. p s 2114 à eur parti supé , ge nOi » et leur gh peau blanc: C pje et relevée par uni yi-longue ; très-etro hi s'étend de chaqui torale, comme u u brun ou noir à la pee motea | | peut voir AUSSI , en dk,un croissant blanc « aut avec les nuance: mdela tête. En 11 fl. Meg acces ne parviennent p Ontrer, combattre, yain eunes baleines : Les pois | i roie ordinaire. es notes manuscrites dni } nnoissance à sir Joy endant une quinzaine t = auphins gladiateurs fuet y amise, sans qu'on pit li loses et les carrelets erg. Ils et opne pou farat Le. LS DES DAUPHINS. 229 Toute leur partie supérieure est d’un brun presque noir, et leur partie infé- rieure d’un beau blanc. Cette couleur blanche est relevée par une tache noi- râtre, très-longue, très-étroite et poin- tue, qui s'étend de chaque côté de la queue en bande longitudinale, ets’avance vers la pectorale, comme un appendice du manteau brun ou noirâtre de lani- mal. On peut voir aussi, entre l'œil et la rsale . un croissant blanc qui contraste 0 2 fortement avec les nuances foncées du dessus de la tête. 230 HISTOIRE NATURELLE LE DAUPHIN NÉSARNACK* Cr cétacée a le corps et la queue très- alongés. Sa plus grande épaisseur est entre les bras et la dorsale : aussi, dans cette partie, son dos présente-t-il une grande convexité. La tête proprement dite est arrondie; mais le museau, qu’on en dis- tingue très-facilement, est aplati, et un peu semblable à un bec d’oie ou de ca- nard , comme celuïsdu dauphin vulgaire. La mâchoire inférieure avance plus que celle d'en-haut : l’une et l’autre sont gar- _nies de quarante ou quarante-deux dents presque cylindriques, droites et très- émoussées au sommet , même lorsque l'animal est jeune. * Delphinus nesarnack ; dauphin nésarnack , Bonnaterre , planches de l'Encyclopédie métho- dique; Muller, Prodrom. Zoolog. Dans 56; Act. Nidro 4, 3; M. Oih. Fabric. Fauna Groen- land. p. 49. on du nésam cchancrées LI jh surface de r hrdle, peu étendue , | he, s'élève à l'extrémit wine de la queue, et: haudale par wne saillie nt la plus grande l L ` whbisun vingt-deuxièn title du cétacée. Akur lobes qui com pos Mtéchancrés | et leur: Un en arrière, À 2 Ld leur gériérale du n Le | *i Quelques bandes tr tance plus Mttsur] e dos : Vu i Une teini eutre et quel, ê ce dauphin à so) "teum, aah foncée - te de SATUR, [N Në N ESA COrps et e proprement dite + e museau, qu'on eu di. ment, est aplati, et m t un bec d'oie ou dey. Jujedu dauphin vulgir lérieure avance plus qu l'une et l'autre sontgir où quaränte-deux dert iques, droites et të ommet, même losq | Ce arnack ; dauphin néant es de l'Encyclopédie LS Loolog. ape V1 | ? ms i 4 Fabric Fauna Gr | DES- D 'AUPHINS. 231 L'évent est situé au-dessus de l'œil, mais un peu plus près du bout du mu- seau que l'organe de la vue. Les pectorales sont placées très-bas, et par conséquent d'une manière très-favo- rable à la natation du nésarnack, mais petites, et de plus échancrées ; ce qui di- minue la surface de cette rame. La dorsale, peu étendue, échancrée et recourbée, s'élève à l’extrémité du dos la plus voisine de la queue, et se prolonge vers la caudale par une saillie longitudi- nale, dont la plus grande hauteur est quelquefois un vingt-deuxième de la lon- gueur totale du cétacée. Les deux lobes qui composent la cau- dale sont échancrés , et leurs extrémités courbées en arrière. La couleur générale du nésarnack est noirâtre; quelques bandes transversales, d'une nuance plus foncée, la relèvent souvent sur le dos; une teinte blanchâtre paroît sur le ventre et quelquefois sur le bas des côtés de ce dauphin. ? Ce cétacée a soixante vertèbres, et n'a pas de cœcum. 232 HISTOIRE NATURELLE Sa longueur totale est de plus de trois mètres. La caudale a plus d’un demi-: mètre de largeur, On le prend difficilement, parce qu’il s'approche peu des rivages. Ii est cepen- dant des contrées où l’on se nourrit de sa chair, de son lard, et même de ses en- trailles. On a écrit que la femelle mettoit bas pendant l'hiver. Son lait est gras et nour- rissant. Le nésarnack vit dans l'Océan atlan- tique septentrional. | piques cachalots. Wat royale , E DAUPHI? D pP HIY TEE! i „iuphin pre à un igale celle de quelques p l n g de Londres en 1783 de longueur; €t le sa «Hunter, qui en a publie ition dans les Transa a eu dans sa zdu dauphin de la m droit être long de pl t titcée a le museau apli X celui du dauphin P A. celui du Pésarnack : sit inférieur € ne pe sen Vlsquelle S4 ont a ù suc phi nus die ; Hon Coy vo Bter : à e, planches à de nes N totale à VRE u dal “at de Plu ae Plu S det ar, A dicilemen "4%. | des riy ) Parce qu} ra Ou l'on ne Cepen, | 0m ard, ii tdey u e la femelle Mettoit} Son lait est gras et c vit dans l'Océan a lan. onal. DE i n | DES DAUPHINS. 233 RE LE DAUPHIN DIODON*. Cz dauphin parvient à une longueur qui égale celle de quelques physétères et de quelques cachalots. Un diodon pris auprès de Londres en 1783 avoit sept mètres de longueur; et le savant anato- miste Hunter, qui en a publié la première description dans les Transactions de la société royale, a eu dans sa collection le crâne dun dauphin de la même espèce, qui devoit être long de plus de treize mètres. Cecétacée a le museau aplati et alongé, comme celui du dauphin vulgaire et comme celui du nésarnack ; maissa mâ- choire inférieure ne présente que deux dents, lesquelles sont aiguës et situées à * Delphinus diodon; Hunter, Transact, phi- losoph. année 1787; dauphin à deux dents, Bonnaterre, planches de l'Encyclopédie métho- ique, ` 20 234 HISTOIRE NATURÉLLE l'extrémité de cette mâchoire d’en-bas. Le. front est convexe. La plusgrande grosseur de cediodon est auprès des pectorales, qut sontpetites, ovales, et situées sur la même ligne horizontale que les commissures des lèvres. La dorsale, très-voisine de Pori- - gine de la queue, est conformée comme un fer de ÈS Ses etinclinée en ar- rière. La ] deuxlo A échan crés. La couleur générale du cétacée est d'un brun noirâtre, qui s’éclaircit sur le ventre. di; pes DAY poauPHIS a [prétacée ressemble] Iı de même le muse mais $a mâch mrenflée comme © x du gonflement q sa mâchoire d'e ,pour mieux dir „mtie inférieure de s ` nume si considérab attrèsmince. On c tment dite d'autar ageur est inférieu ‘lle de la queue de p acées : elle a mêr asversal dès son « nérale est presque i * Delphinus ventric Saa paote 178+; > Planches de |’ mé aCée ey » qui S éclaireit sy 235 DES DAUPHINS. pre 2eme E DEUPHIN VENTRU, Cr cétacée ressemble beaucoup à lorque: ila de même le museau très-court et ar- rondi; mais sa mâchoire inférieure n’est pas renflée comme celle de l'orque. Au lieu du gonflement que l’on ne voit pas dans sa mâchoire d’en-bas , son ventre, ou, pour mieux dire, presque toute la partie inférieure de son corps, ofire un volume si considérable , que la queue pa- roît très-mince. On croit cette queue pro- prement dite d'autant plus étroite , que sa largeur est inférieure, à proportion, à celle de la queue de presque tousles autres cétacées ; elle a mème ce petit diamètre transversal dès son origine, et sa forme générale est presque cylindrique. * Delphinus ventricosus ; Hunter, Transact. philosoph, année 1787; Épanlard ventru , Bon- naterre , planches de l’Encyclopédie méthodique. : 236 HISTOIRE NATURELLE Très-près de cette même queue s'élève la dorsale, dont la figure est celle d’un triangle rectangle, et qui par conséquent est plus longue et moins haute que celle de plusieurs autres dauphins. Des teintes noirâtres sont mêlées avec le blanc de la partie inférieure de l'ani- mal. Cette espèce, dont les naturalistes doivent la connoissance à Hunter, par- vient au moins à la longueur de six mètres, nEs pauPH? nt ée, dont le ra ya y a d cs ipemier publié | sde la tête élevé et © un arrondi et très-C0 ien'ayance pas plus q sk à celle d'en-haut , ss, vingt dents ipê, aet dont dix sont pl utes, mais qui sont ton Xur figure. La partie tľalvéole renferme , es turt des genciy es, el *tecourbé et un peu x “arrondie à à SOn «0 tliris sN hinus ts Tè n we l'En fires ;d ip . lopéd En 3 Pat. Í L . a longueut de SLX mèta a n DES DAUPHINS. 237 LE DAUPHIN FÉRÈS"* C: cétacée, dontle professeur Bonnaterre a le premier publié la description, a le dessus de la tête élevé et convexe, et le museau arrondi et très-court. Une mâ- choire navance pas plus que l’autre. On compte à celle d'en-haut, ainsi qu’à celle d'en-bas, vingt dents inégales en gran- deur, et dont dix sont plus grosses que lesautres , mais qui sont toutes semblables par leur figure. La partie de chaque dent que l’alvéole renferme , est égale à celle qui sort des gencives, et représente un cône recourbé et un peu aplati: l’autre partieest arrondie à son sommet, ovoide, et divisée en deux lobes par une rainure. longitudinale. La peau qui recouvre le férès est fine et noirâtre. Ce dauphin par- * Delphinus feres ; dauphin férès, Bonuaterre , planches de l'Encyclopédie méthodique. 28 HISTOIRE NATURELLE vient à une longucur de près de cing mètres. Celle de l'os du crâne est le sep- tième ou à peu près de la longueur totale du cétacée. Le 22 juin 1787, un bâtiment qui venoit de Malte, ayant mouillé dans une petite plage de Ëa Méditerranée, voisine deSaint- ropès , du département du Var, fut bien- tôt environné d’une troupe nombreuse de férès, suivant une relation adressée par M. Lambert, habitant de Saint-Tropès, à M. l'abbé Tutiés , chanoine de Fréjus, et envoyée par ce dernier au professeur Bonnaterre *. Le capitaine du bâtiment descendit dans sa chaloupe, attaqua un de ces dauphins, et le perca d’un trident. Le cétacée, blessé et cherchant à fuir, auroit entraîné la chaloupe, si l'équipage n’avoit redoublé d'efforts pour la retenir. Le férès lutta avec une nouvelle violence; le trident se détacha, mais enleva une large portion de muscles: ledauphin poussa quelques cris; tous les autres cétacées se rassemblèrent autour de leur compagnon; * Bonnaterre y planches de l'Encyclopédie mé- thodiques imeat ; gand nawi de pi nemis. On les-assa pursblessures etleu ds siflemens aigus. cent de ces férès ng dans ce lieu d ks individus immo tleur chair parut : da bœuf. pin _» "tement du Var. £ ù ne relation Tr, bi \ sseeg par iDitant de Saint Tropi es, chanoine de Fréjus, ‘e dernier au professeur € Capitaine du bâtiment t chaloupe, attaqua m et le perca d'un trident sé et cherchant à fur, | chaloupe, si l'équipagt d'efforts pour a retenir € une nouvelle violentt acha, mis enleva we uscles : ledauphinpo® es cétacéts © } xs les autr rour de leur coupés" nches dé l'Ene „yelopćdi ne ge DES D'AUPHI-NS, ils firent entendre des mugissemens pro- fonds, qui eHrayèrent le capitaine et ses matelots, et ils voguèrent vers le golfe de Grimeau , où ils rencontrèrent, dans un grand nombre de pêcheurs, de nouveaux ennemis. On lesassaillit à coups dehache; leurs blessures etleur rage leur arrachoient des siflemens aigus. On tua, dit-on, près de cent de ces férès ; la mer étoit teinte de sang dans ce lieu de carnage. On trouva les individus immolés remplis de graisse; et leur chair parut rougeâtre comme celle du bœuf. | 239 240 HISTOIRE NATURELLE LE DAUPHIN DE DUHAMEL:. N ovs consacrons à la mémoire du savant et respectable Duhamel ce cétacée qu'il a fait connoître ?, et dont la description et un dessin lui avoient été envoyés de Vannes par M. Desforges-Maillard. Un individu de cette espèce avoit été pris au- près de l’embouchurede la Loire. Il y avoit passé les mois de mai, juin et juillet, blessé dans sa nageoire dorsale, se tenant entre deux petites îles, s’y nourrissant fa- cilement des poissons qui y abondent, et y poursuivant les marsouins avec une sorte de fureur. Il avoit plus de six mètres de longueur, et son plus grand diamètre transversal n’étoit que d’un mètre ou en- viron. Ses dents, au nombre de vingt- 1 Delphinus Duhamel. 2 Traité des pêches. 4 ptre à chaq pes DAU ue mâcl } et indiquoien t : i plargeur. La weet le bout du mu: ias de l'intervalle cc ytte même extrémit iplacé presque au-de qi avoit un mètre d sètre de large. On vo peau-dessus de l'ami kieure, la gorge et le necouleur blanche, c urdesnageoires et d ucétacée. La peau cher. | ; SATURI, EX N DE DU, nn m à la Mémoire dus uhamel cec » et dont la descripi ìt avoient été envo tsd . D esforges-Maillar U te espèce avoit été pris ar chure de la Loire. Iyan de mai, juin et juil, ageoire dorsale, se tennt tes Îles , s'y nourrisati issons qui y aboudent,? les marsouins aveo ut Jl avoit plus de sir t son plus grand me oit que d'un ts, au nombre juhameli. . sches. etacée qu'ils À mètre ont | de qu | | DES DAUPHINS. quatre à chaque mâchoire, étoient lon- gues, et indiquoient la jeunesse de l’ani- mal. L’orifice des évents avoit beaucoup de largeur. La distance entre cette ouver- ture et le bout du museau n’égaloit pas le tiers de l'intervalle compris entre l'œil et cette même extrémité. L'œil étoit ovale et placé presque au-dessus de la pectorale, qui avoit un mètre de long et un demi- mètre de large. On voyoit la dorsale pres- que au-dessus de Panus. La mâchoire in- férieure, la gorge etle ventre présentoient unecouleurblanche, que faisoitressortirle noir des nageoires et de la partiesupérieure du cétacée. La peau étoit très-douce au toucher. 247 242 HISTOIRE NATURELLE LE DAUPHIN DE PÉRON*. Nous donnons à ce dauphin le nom du naturaliste plein de zèle qui l’a observé, et qui, dans le moment où J'écris, brave encore les dangers d’une navigation loin- taine, pour accroître le domaine des sciences naturelles. Les cétacées de l'es- pèce du dauphin de Péron ont la forme et les proportions du marsouin. Leur dos est d’un bleu noirâtre, qui contraste d’une manière très-agréable avec le blanc écla- tant du ventre et des côtés, et avec celui que l’on voit au bout de la queue, à Pex- trémité du museau, et à celle des nageoires. Ils voguent en troupes dans le grand Océan austral. Le citoyen Péron en a * Delphinus Peronii ; delphinus leucoram- phus , Manuscrits envoyés au Muséum national d'histoire naturelle, par le citoyen Péron , Pon des naturalistes de Vexpédition de découvertes commandée par le capitaine Baudin. parante q wstrale. IR à TIN Dg PÉRoy | ns à ce dau ‘in de zèle MOment o ui l'a dur ai SU nn U J'écris, by gen dane in alne dy relles. Les cétacées dely in de Péron ontla forme: s du marsouiv, Leur due râtre , qui contraste dm gréable avec le blanci > et des côtés, et avec yu bout de la queue, ils seau, et à celle des nagtu | en troupes dans Le gm |. Le citoyen Péron “' Peronii ; delphinus len ıs entoyés au Mostun ! lle. par Je es de l'expédinon de le capitaine Baudin. Phin le non | al f P éron ; décout | DES DAUPHINS. 243 yencontré des bandes nombreuses, na- geant avec une rapidité extraordinaire, dans les environs du cap sud de la terre de Diémen, et par conséquent vers le quarante-quatrième degré de latitude australe. 244 HISTOIRE NATURELLE LE DAUPHIN DE COMMERSON *. Lers trois grandes parties du monde ; l'Amérique , l'Afrique et l'Asie, dont on peut regarder la Nouvelle-Hollande comme une prolongation, se terminent, dans l'hémisphère austral , par trois pro- montoires fameux, le cap de Horn, le cap de Bonne-Espérance et ani de Diémen. De ces trois promontoires, les deux plus avancés vers le pôle antarctique sont le cap de Diémen et le cap de Horn. Nousavons vu des troupes nombreuses de dauphins remarquables par leur vélocité et par l'éclat du blanc et du noir qu’ils présentent, animer les environs du cap de * Delphinus Commersonit : P 3 le jacobite ; le marsouin jacobite ; lursio corpore argenteo ; extremitatibus nigricantibus , Con ma- 4 nuscrits adressés à à Lac cepède Buffon, et remis par Buffon 1 le pati | ; . nous platter le endissant et 1€ rspl parure ainsi w pi . puyemens. Ces di pr le célèbre Comm és auprès de la ter kroit de Magellan, ntour du monde d aisle blanc et le nc iféremment sur À dmr ceux de Con mers, le dos est n meau, de la qu fe un très-beau } knoir ne paroît « wt le reste relui plie, mhoes et Leur >; tt un peu Dur brillantes ‘Brand Observat N “Turn, i D ; COMMER sgy, ias eS ide | 5 Parties du mond ji frique et l'Asie don er la Nouvelle py | a Nouvelle- Holing Ougation , se terminer re austral , p | | ar trois pr, ux, le cap de Horn, | -Espérance et celui 4 trois promontoires, ls és vers le pôle antarctiqu Jiémen et le cap de Hom es troupes nombreusesd quables par leur véloctt blanc et du noir qui ~ 1 ner les environs ou capé i scobite: l yn mersontl ; le jacobite j {ursio corporé argenté; Commerson D cân tibus , À JS par uio | Í f DES DAUPHINS. Diémen , où le naturaliste Péron les a ob- 245 servés : nous allons voir les environs du cap de Horn montrer des bandes considéra- bles d’autres dauphins également dignes de l'attention du voyageur par le blanc resplendissant et le noir luisant de leur parure, ainsi que par la rapidité de leurs mouvemens. Ces derniers ont été décrits par le célèbre Commerson , qui les a trou- vés auprès de la terre de Feu et dans le détroit de Magellan, lors du célèbre voyage autour du monde de notre Bougainville. Mais le blanc etle noir sont distribués bien différemment sur les dauphins de Péron et sur ceux de Commerson : sur les pre- miers, le dos est noir, et l'extrémité du muscau, de la queue et des nageoires, offre un très-beau blanc; sur les seconds, le noir ne paroît qu'aux extrémités, et tout le reste reluit comme une surface polie, blanche, et, pour ainsi dire, ar- gentée. C’est pendant l'été de l'hémisphère “austral, et un peu avant le solstice, que Commerson a vu ces dauphins argentés, dont les brillantes couleurs ont fait dire à ce grand observateur qu'il falloit distin- i 21 246 HISTOIRE NATURELLE. guer ces cétacées même parmi les plus beaux habitans des mers. Ils jouoient au- tour du vaisseau de Commerson, et se faisoient considérer avec plaisir par leur facilité à l'emporter de vitesse sur ce bâ- timent, qu'ils dépassoient avec prompti- tude, et qu'ils enveloppoient avec célérité au milieu de leurs manœuvres et de leurs évolutions. Ils étoient moins grands que des mar- souins. Si, contre nos conjectures, lės dauphins de Commerson et ceux de Péron n’avoient pas de nageoire dorsale, nous n'avons pas besoin de dire qu'il faudroit les placer dans le genre des delphinaptères, avec les bélugas et les sénedettes. fs HYPÉS i |s corps et la que ‘valongés. Leur f jme; la base du € muve vers l’endroi mpeoir es pectorales i On trouvera au Co! we le tableau des © spèces de cétacées. + Hyperoodon buts eo d'oie ; butskopff ; d link , cdition de € pub, pe 93; id. Ai tantz, Groenland. p- Groen], p 56 ; le d = planches de P Utle-head > Or sloun bu, tab, latoppid, 14 ` neb Norw. I . Lt x log. Britann Ejsique, p nn. p. 5 histoire na Nt avec ê ali i uy nôins gra ontre ch r ss Jectures, ly ommerson et ceux de Piy de nageoire dorsale, n esoin de dire qu'il fandit s le genre des de/phinopin, 15 et les sénedettes. nil gec LES HYPÉROODONS:. mamaaa L'HYPÉROODON BUTSKOF:. Lz corps et la queue du butskopf sont très-alongés. Leur forme générale est co- _ pique; la base du cône qu'ils forment se trouve vers l'endroit où sont placées les nageoires pectorales. La tête a près d’une t On trouvera au commencement de cette His- toire le tableau des ordres, des genres et des espèces de cétacées. ` 2 Hyperoodon butskopf ; grand souffleur à bec d'oie ; butskopff; delphinus orca ( butskopf), Linné , cdition de Gmelin; butskogf , Mart. Spitzb. pe 93; id. Anderson, Isl, p. 2044 10 Crantz. Groenland. p. 151 ; buts-kopper, Kggede, Groenl. pe 56; le dauphin butskopf, Bonna- terre, planches de V'Encyclopédie méthodique ; bottle-head , or slounders-head, Dale, Barwich, 4, 11, tab. 14; nebbe haul, or beaked whale, Pontoppid. Norw. 1, 123; beaked, Pennant, Zoolog. Britann. p. 59, n. 103 Observations sur la physique, l’histoire naturelle et lesarts, mars 1780» 248 HISTOIRE NATURELLE fois plus de hautenr que de largeur; mais sa longueur est égale, ou presque égale, à sa hauteur. Au-dessous du front, qui est très-convexe, on voit un museau très- aplati. On n’a trouvé que deux dents à la mâchoire d'en-bas; ces deux dents sont situées à l'extrémité de cette mâchoire, coniques et pointues : maisil y a sur le contour de la mâchoire supérieure, et, ce qui est bien remarquable, sur la surface du palais, des dents très-petites, inégales, duresetaiguës. Cette distribution de dents sur le palais estle véritable caractère dis- tinctif du genre dont nous nous occupons, et celui qui nous a suggéré le nom que nous avons donné à ce groupe *. Nous devons faire d'autant plus d’attention à cette particularité, que plusieurs espèces de poissons ont leur palais hérissé de pe- tites dents, et que par conséquent la dis- position des dents du butskopf est un nouveau trait qui lie la grande tribu des cétacées avec les autres habitans de la mer, lesquels, ne respirant que par des Hyperoon, en grec, signifie palais ; et odos signifie dent. sont forcé 1 yanchi eS; „omoît encore auceu js dents attachées à \la vérité, On a di ins la Nouvelle-Hc des revêtus de po … mihorkynques à ca leur museau ave iventdansles marai ur le palais : mais wt couverts que pur ainsi dire, épi mmelles; et, par tits de leur confor lrapprochés des tedes mammifère Au reste , les deu font aussi ayar la lang ue est ruc i . i ve sa circon férer inire infér ieu em able beaucou Ales : mais; ' Mais il y a sur | À t ure, e narquable, surla ‘nts trè Ce ichoir F re supérie tý i Surface “petites, inégale le distribution de den le véritable caractère di dont nous nous occupons, us a suggéré le nom qu nné à ce groupe. Non autant plus d'attention ité, que plusieurs espis leur palais hérissé de pe que par conséquent Ja di- nts du butskopf est u tribu da ns del ar dé ui lie la grande es autres habite ne respirant que P signifie palais; | grec ; « et os | DES HYPÉROODONS. 249 branchies, sont forcés de vivre au milieu des eaux. D'un autre côté, non seule- ment le butskopf est le seul cétacée qui ait le palais garni de dents, mais on ne connoît encore aucun mammifère qui ait des dents attachées à la surface du palais. A la vérité, on a découvert depuis peu, dans la Nouvelle-Hollande, des quadru- pèdes revêtus de poils, qu’on a nommés ornithorkynques à cause de la ressemblance de leur museau avec un bec aplati, qui vivent dansles marais, etqui ont des dents sur le palais : mais ces quadrupèdes ne sont couverts que de poils aplatis, et, pour ainsi dire, épineux; ils n’ont pas de mamelles; et, par tous les principaux traits de leur conformation, ils sont bien plus rapprochés des quadrupèdes ovipares que des mammifères. Au reste, les deux mâchoires du buts- kopfsont aussi avancées l’une que lautre. La langue est rude et comme dentelée dans sa circonférence; elle adhère à la mâchoire inférieure ; et sa substance ressemble beaucoup à celle de la langue d’un jeune bœuf. $0 HISTOIRE NATURELLE L'orifice commun des deux évents a la forme d’un croissant ; mais les pointes de ce croissant, au lieu d'être tournées vers je bout du museau, comme dans les autres cétacées, sont dirigées vers la queue. L'orifice cependant et les tuyaux qu'il termine sont inclinés de telle sorte, que le fluide lancé par cette ouverture est jeté un peu en avant: il a un diamètre assezgrand pour que , dansun jeune buts- kopf qui n’avoit encore que quatre mètres ou environ de longueur, le bras d’un en- fant ait pu pénétrer par cette ouverture jusqu'aux valvules intérieures des évents. Les parois de la partie des évents infé- rieure aux valvules sont composées de fibres assez dures, et sont recouvertes, ainsi que la face intérieure de ces mêmes soupapes, d'une peau brune, un peu épaisse, mais très-douce au toucher. L'œil est situé vers le milieu de la hau- teur de la tête, et plus élevé que l’ouver- ture de la bouche. Les pectorales sont placées très-bas, et presque aussi éloignées des yeux que ces derniers organes le sont du bout du mu- { L 7 fpes BYPÉ | Leur longueur | totale au usiron de la longue Les deux lobes de'l: ms; et la largeur d kaler le quart de la La couleur génér dune ou noirâtre; is teintes blanchâ ice du cétacée mo ndividus, des tach; wance différente de os qui offre e une gra ins 3 uge, enétrer par cette ouverik vules intérieures des éveit la partie des évents inf: alvules sont composée à ures, et sont recouvert, ace intérieure de ces ment e. unp une peau brune, 1 y l très-douce au ne é vers le milieu de la Dai n Poire , et plus élevé que it he. i; les sont placee éloignées des nes le sont du yeus q s pèdi" ptt i DES HYPÉROODONS. 25r seau. Leur longueur égale le douzième de lalongueur totale du cétacée; et leur plus grande largeur est un peu supérieure à la moitié de leur longueur. La dorsale, beaucoup moins éloignée de la nageoire de la queue que de l’extré- mité des mâchoires, se recourbe en ar- rière, et ne s'élève qu’au dix-huitième ou environ de la longueur totale du butskopf. Les deux lobes dela caudale sont échan- crés; et la largeur de cette nageoire peut égaler le quart de la longueur de l’animat. La couleur générale du butskopf est brune ou noirâtre; son ventre présente des teintes blanchâtres; et toute la sur- face du cétacée montre, dans quelques individus, des taches ou des places d’une nuance différente de la couleur du fond. La peau qui offre ces teintes est mince, et recouvre une graisse jaunâtre, au-des- sous de laquelle on trouve une chair très- rouge. Le butskopf parvient à plus de huit mètres de longueur : il a alors cinq mètres de circonférence daus l’endroit le plus gros du corps. HISTOIRE NATURELLE 252 La portion osseuse de la tête peut peser plus de dix myriagrammes. Elle offre, dans sa partie supérieure, deux éminences séparées par une grande dépression. L'ex- trémité antérieure des os de la mâchoire d'en-haut présente une cavité que remplit un cartilage, et le bout du museau est cartilagineux. Ces os, ainsi que ceux de la mâchoire inférieure, sont arqués dans leur longueur, et forment une courbe ir- régulière, dont la convexité est tournée vers le bas. La partie inférieure de l’apophyse mo- laire, et les angles inférieurs de l'os de la pommette, sont arrondis. Les poumons sont alongés et se termi- nent en pointe. Le cœur a deux tiers de mètre et plus de longueur et de largeur. On n’a trouvé qu'une eau blanchâtre dans les estomacs d’un jeune butskopf, qui cependant étoit déjà long de quatre mètres*. Cet individu étoit femelle; et ses mamelons n’étoient pas encore sensibles. * Journal de physique, mars 1709. — Mé- moire de M. Baussard, pes HYP É | javoit paru en se] Honfleur ; avec si pappergurent de lo {reontre la maree grève ils s'en approc de ces femelles éto dherchoit à la remet ùt elle échoua elie- d'abord de la jeune f decordes, et, à force ur le rivage jusqu utes eaux. On re a l'attaqua avec au plusieurs coups sur ii luifitdans le vent l'animal furieux m u, était rate S assaillas D le ce ? CTun cable l Cétacée : E Perieure q 2 sk c ra e grande dép ession $ are des os hu. teune Pion “une cavité Que rem t le bout du mu i t Seau e LES Oş eneure, sont arqués day et forment une Courbe, la convexité est toumi rieure de l'apophyse m zles inférieurs de l'os deh arrondis, sont alongés et se terni x tiers de mètre et plost largeur. é qu'une an es d' acs déjà long de qual À melle; ets toit fe blé étoit lividu € as encore j nent p -W J ys igue 3 sard. blanchätt | un jeune butskopi | e TR DES HYPÉROODONS. 253 Il avoit paru en septembre 1788, auprës de Honfleur , avec sa mère. Des pécheurs les apperçurent de loin; ils les virent lut- ter contre la marée et se débattre sur la grève : ils s’en approchèrent. La plus jeune de ces femelles étoit échouée , la mère cherchoït à la remettre à flot; mais bien- tôt elle échoua elle-même. On s'empara d’abord de la jeune femelle; on l’entoura de cordes, et, à force debras , On la traîna sur le rivage jusqu’au - dessus des plus hautes eaux. Ou revint alors à la mère: on l’attaqua avec audace; on la perca de plusieurs coups sur la tête et sur le dos; on luifitdansle ventre une large blessure. L'animal furieux »wgit comme un taureau, agita sa queue d’une manière terrible, éloigna les assaillans. Mais on recom- mença bientôt le combat : on parvint à faire passer un cable autour de la queue du cétacée; on fit entrer la patte d'une ancre dans un de ses évents; la malheu- reuse mère fit des efforts si violens, qu’elle cassa le cable, s’échappa vers la haute mer, et, lancant parson éventun jet d’eau et de sang à plus de quatre mètres de Cétacées. IF. 22 254” HISTOIRE NATURELLE, hauteur, alla mourir, à la distance d’un ou deux myriamètres, où le lendemain * on trouva son cadavre flottant. Pendant que M. Baussard , auquel on a dû la description de ce butskopf, dissé- quoit cecétacée, une odeur insupportable s’exhaloit de la tête; cette émanation oc- casionna des inflammations aux narines et à la gorge de M. Baussard : l’âcreté de l'huile que l’on retiroit de cette même tête, altéra et corroda , pour ainsi dire, la peau de ses mains; et une lueur pipi phorique s’échappoit de l’intérieur du ca- davre , comme elle s'échappe de plusieurs corps marins et très-huileux lorsqu'ils eommencent à se corrompre. Le butskopf a été vu dans une grande partie de l'Océan atlantique septentrional et de l'Océan glacial arctique. FIN. | | { pes articles CO TAI nteni re 14 NARWALS, | Le narwal vulgaire, i Le narwal microcépha . Le Narwal Anderson [xs ÂANARNAKS, # : L'anarnak groenlandoi lss CACHALOTS, Le cachalot macrocépl … Le cachalot trumpo, Le cachalot svineval a Le cachalot blanchâtre ts PHYsALES ag le physale cylindrig les T PHYSÉTÈRE: Le Physéière microps è Physétère orthodo € physétère wular, retiroit de cette même troda » POur ainsi dir ins; et une lueur phos. Oit de l'intérieur du e. e s'échappe de plusiem très-huileux lorsqu'ils corrompre. é vu dans une grande tlantique septentrional al arctique. £ ‘IN. FABLE Des articles contenus dans ce volume. Les NARWALS, page ı. Le narwal vulgaire, ibid. Le narwal microcéphale, 24. Le Narwal Anderson, 30. LEs ANARNAKS, 42. L’anarnak groenlandois, zid. Les CACHALOTS, 34. Le cachalot macrocéphale, ibid. Le cachalot trumpo, 100. Le cachalot svineval, 106. Le cachalot blanchâtre, 109», Les PHYSALES, 111. Le physale cylindrique, ibid. Les PHYSÉTÈRES, 122. Le physétère microps, tbid. Le physétère orthodon, 134, Le pbyséière mular, 138. i ` y a z 256 TABLE DES ARTICLES, LEs DErLPHINAPTÈRES, 143. Le delphinaptère béluga, z414. Le delphinapière sénédette, 157. Les Le dauphin w DAUFHINS, 153. vulgaire, ibid. marsouin 204. orque , 219. gladiateur, 224. nésarnack , 230. diodon, 233. ventru, 235. férès, 237. dé Duhamel, Le dauphin Le dauphin Le dauphin Le dauphin Le dauphin Le dauphin : dauphiu 240. Le dauphin de Péron, 242. Le dauphin de Commersou, 244. LEs HYPrÉROODONS, 247. L’hypéroodon butskopf, ibid. TABLE ALPHABÉTIQUE des donnés aux Cétacées , noms et dont il est fait mention dans l'Histoire naturelle de ces animaux, 257. TABLE ALP pa noms donnés a J est fait ment naturelle de ces Nota. Les chiffres romain chiffres arabes ÅnirocIRE ,tome I] page 52. Ambre blanc, 11, 84. - gris, II, 46. -renardé, 11, 82. Anarnak groenlandois 32. Aratnak Groenlandicu V. Anarnak groer LENA, E franche, 1, 53. > albicans 3 2 De! | p Ouin 204 übamel , 240. fron, 242, ommerson, 244. DONS, 247. skopi . ibid, ABÉTIQUE des nons | étacées , €t dont il et lans l'Histoire naturel x, 297. TABLE ALPHABÉTIQUE Des noms donnés aux Cétacées, et dont il est fait mention dans l Histoire naturelle de ces animaux. Nota. Les chiffres romains indiquent le tome, et les chiffres arabes indiquent la page A Rome, tome I], landois, H, ga. Andarna fia, y. Balei- na za IT, 84. noptère museau-poin= — gris, II, 46. tussT, 238. — renardé, II, 82. Arbavirksoak, 77, Ba- Avarnak groenlandois , leine franche, I, 53. 32. Arbek, 7. Baleine fran- Anarnak Groenlandicus, che, 1, 53. V. Auarnak groen- B BALÆNA, 77. Baleine es béluga, II, franche, I, 53. — albicans, y. Delphi — lon, of- Balei- i ÉS À 258 TABLE DES NOMS IE a noptère rorqual, I, — Rondeleni, 77. Ba- k e 1,410: 227. leine franche, 14:53. « p se À p. Ba- — boops, 7. Baleinop- — rostrata, 77. Balei- E aod J, 210. tère Jubarte, I, 219. noptère muscau-poin- | ie y. Delphi- z , — gibbosa, 77. Baleine bossue, Í, 210. (We r,2 7; Ju a JI 5 — Spitzhergensis ; 7. | mptère béluga;, — gibbosa, var. B. 77. Baleine franche ; 1, o y j Delphi- Baleine noueuse, I, 53. la (petite), Fe E 208 — vera Zorgdrageri, 77. -| mpière béluga , J — glacialis, 77. Baleine ` nordcaper, I, 198. — Groenlandica, 7. Baleine franche, 1, 54 i IC 143 Baleine franche, I, > 4 et hiaan Baleinefranche, I, 53, -de Sarde, 7. Balei- E nordcaper, I, 198 — vulgaris, 77. Baleine franche, I, 53. — (vulgaris Groenlan- — muüsculus, 77. Balei- noptère rorqual, I, dica) bipinnis, 7. Baleine franche, I, -fnback, 1, 213. franche, I, 53. 27. 53. -jubarte, J. Balei — mysticetus, 27. Ba- — vulgi, J. Baleine noptère jubarte, I leine franche, I, 53. franche, I, 53. 219. — mysticetus, var. B. —acuto-rostrata, Voyez = rorqual, J7. Balei Y. Baleine nordcaper, Baleinoptère museau- è | no tère rorau: I, 198. pointu, À, 238. K qual "2 — naribus flexuosis, 7. Baleine américaine, 77. Amdoi ; Baleine franche I, 53. Baleinoptère gibbar, po, Z. Balen tueuse, I, 208. ~“wlgaire, 77. Balej, pate, T, 53 Gleno tère j | 4 Ptère Jubarte x — nodosa, 77. Baleine noueuse, I, 208. — nordcaper , Z. Balei- ne nordcaper, È, 196. I, ari. — à bec, 7. Baleinop- tère museau-pointu, I, 238. ne Je 3. 4 Spitzber Baleine 53. — TR Lorgdrager y Baleine franche i E. 53. y — vulgaris, y. Baleine gusis , y, franche sl 1 franche, 1-53 — (vulgaris Groenlin- dica ) bipiunx, 7, Baleine franche, I, . — vulgi, P Bali franche, I, 53 — acuto-rostrala, JE Baleinoptère mustat pointu, l, 230, Baleine américain Baleinoptère 8 J, 28 e, P bla, — à bec, y. Balint" Î ooi tère musea} J ; 238s DONNÉS AUX CÉTACÉES. à bosses, #7. Baleine bossue, I, 210. — A six bosses, 7. Ba- leine bossue, I, 210. — blanche, 7. Delphi- naptère béluga, IT, 143. — (petite), 77. Delphi- napière béluga, IT, 143. — de grande baie, 77. Baleinefranche, I, 53. — de Sarde, 77. Balei- ne nordcaper, I, 198. — finback, 1, 213. — franche, I, 53. — jubarte, J. Balci- noptère jubarte, I, 219: — rorqual, J> Balei- noptère rorqual, I, 227. — tampon, #. Baleine noueuse , I, 208. — vulgaire, 7. Baleine franche, I, 53 -Baleinoptère jubarte, I, 219. 259 Balenas, T, 68. Berbes ou fanous ,1,68. Bardbvalir, J. Cacha- lot macrocéphale, H , 34. Beaked, 77. Hypéroodon Butskopf, IL, 247. Bec d'oie, 7. Dauphin vulgaire , IT, 153. Béluga, J. Delphinap- tère béluga, IT, 143. Bieluga, #7. Delphinap- tère béluga , If, 143. Blanc de baleine, 11,48. Blund headed, #7. Ca- chalet trumpo, IT, 100. Bottle-head, or sloun- ders-head , #7. Hypé- roodon butskopf, IT, Le 2 247. Braunfisch, 77. Dauphin marsouin, II Bruinvisch, 7. Dauphin marsouin, II, 204. Brunskop, 7. Dauphin marsouin, II, 204. Bunch whale, J. Ba- L | 260 leine noueuse, 1, 208. Butskopff, 77. Hypéroo- don butskopf, IT, 247. Buts-kopper, 77. Hypé- CACHALOT (grand), 7”, Cachalot macrocé- phale, IL, 34. — (petit), X. Cacha- lot svineval , IF , 106. — à denis en faucille, F7.Physétiremicrops, IT, 122 — blanchâtre, IT, 109. — cylindrique, Z. Phy- sale cylindrique, II, — de la Nouvelle- A ngle- terre , voyez Cachalot trumpo, IT, roo. — macrocéphale, IT, 34. — microps, #7 Physé- tère microps, IL, 122. — mular, Z. Physétère mular, II, 138. — svineval, Il, 106. — trumpo, IT, 100. TABLE DES NOMS roodon butskopf, IT, 247 à Buur-hval, 77. Cachalot macrocéphale, LE, 34. C, — (variété A. du) trum- po, #7. Physétère or- thodon, If, 134 Cachalot, 77% Cachalot .macrocéphale, IL, 34. Canal adipocireux, Ii, 53; Capidolio, 77. Baleinop- tère rorqual , I, 227. — F7, Delphinaptère sé- nedette, ÎT,15r. Cuschelotte, Z.Cachalot macrocéphale, 11,34. - Catodon albicans, X. Cachalot blanchâtre , IT, 109. — macrocephalus, 7. Cachalot macrocépha- le IE 2% — macrocephalus, V. Cachalot trumpo, 1H, IOO. | ares TE, T09 - | gâtre, $5 | | _gineval y. Cacha l paur HIN à deux dent | F. Dauphin diodor | II, 233. | -pduga, Y> Delph naptère béluga , L | 14. | —butskopf, 77. Hyp | roodon butskopf, 1 | 247. de Commerson, I | 244. , =de Duhamel , I 240. | =de Péron, II, 24: | — diodon , IT, 233. . Dauphin gladiate » 224. | = frès, IT, 237. ~ 8ladiateur , i i md ~ marsouin , wy D 08, "00. 1 À | pá Toodon bu $ 247. opt i vl, D acrocép, i H 1%, pA pes A, P9, J. Ph thodon, I! Cachalot, eda) trum, Ysétère Ok » Lg, y + Cacaly phale, 11 3, anal adi Pocireux, Ii, 53, Capidol K: Baleinop. tëre rorqual, I, 2y, — F. Delphinapitws. nedette, LT, 15r. Cuschelotte, 7. Cachat macrocéphale, 11,3: Catodon albicans, 7. Cachalot blanchâtre, , 109- — macrocephalus, F Cachalot macrocéph le, H, 34 — croit Cachalottrunpo | 100: r. | DONNÉS AUX CÉTACÉES. IT, 106. — trumpo, Z. Cachalot — macrocephalus, vare B. 7. Cachalot blan- châtre, IL, 100 . — svineval, DAUPHIN à deux dents, V. Dauphin diodon, H ; ‘233. — béluga, naptère béluga, 143. — butskopf, 77. Hypé- roodon butskopf, IT, 247. — de Commerson, IT, y: Delphi- IL, — de Duhamel , II, 240. | — de Péron, II, 242. — diodon , IT, 233. — épaulard, F7. Dau- ‘219. — épée de mer, Z. phin orque, IF, Dauphin gladiateur , IL, 224. — férès, IT, 237. ~ gladiateur, IT, 224. — marsouin, lI, 204. 26r lot svineval, trumpo, I, 100. F. Cacha- D — nésarnack, IT, 230, — orque, IT, 219. — ventru, Il, 235. Delpbin, 7. Dauphin marsouin , IÍ , 204. Delphinaptère beluga, IE; 143. — sénedette, II, 151. Delphinapterus béluga, yY. Delphinaptère bé- luga, Il, 143. — senedetta, 7. Del- phinapière sénedette , IE Aa Delphinios, II, 196. Delphinus antiquorum, 7. Dauphin vulgaire, Por: Delphinus Commerso- nii, #7. Dauphin de Commerson , IT, 244. — delphis, 77. Dauphin vulgaire, IT, 192 262 — diodon, Z. Dauphin diodon , IT, 233. — Duhamel, Z. Dau- phin de Duhamel, IT, 240. — feres, 77. Dauphin férës s- Ll5 297; — gladiator, 7. Dau- phin gladiateur, Il, 22 4 — leucas, 7. Delphi- naptère béluga, IT, 143. — leucoramphus, 7. Dauphin de Péron, 1r, 242 — uesarnack, J. Dau- phin nésarnack, II, 7. Dauphin orque , IT, 219. — orca (buiskopf), Z. Hypéroodonbutskopf, IT, 247. — orca, var. B. Z. Dauphin gladiateur , IT, 224. — Peroni, Z. Dauphin + TABLE DES NOMS de Péron, IT, 242. — phocæni, 77, Dau- plin marsouin, II, 204. — prior, 77 Dauphin vulgaire, IT, 153. — ventricosus, 27, Dau- phin ventru, IT, 235. Delphis, 77. Dauphin vulgaire , IT, 153. Der rechte Groenlandis- che walfisch, 77. Ba. leine franche, I, 53. Dogling, 7. Baleinop- tère museau-pointu , E, 238. Dolphin, 77. Dauphin vulgaire, IT, 153. Dolphin-tuymebaar, 77. Dauphin vulgaire, I, 153. Dorque, 77. Dauphin orgues LE, 210. Dritte species der cache- lotte, 77. Physétère microps, Il, 122. Dudleyibalæna, 77, Ca- chalot trumpo, 11, 100. 1 | s jnn1oR NING Narwal vu jh uborn, y. ? Igaire » IL, F. Narwal vulgaires II, L | UNN-FISRKAR-HNY- DENGEN, Je Dau- pinorque, II, 219» fanon s, 1, 66. Tafro, 7, Cachalot | macrocéphale, I , 34. infish, 7, Baleimop- Wawpus, 77, Dauphin gladiateur , IT, 224. Ra Dauphin orque, Dauphin gladiateur LAN , titros ichthys „II Bpo Dyarrithe $ ó » 199. À g ] hin , 238, Dolphin, 7. Dauph vulgaire, H, 153. Dolphin-tuymebaar, 7. | Dauphin vulgaire, I 153. Dorque; 7 Dauphin orque, II, 219: Drite species der oale lote, 7: Physétet microps, LL; 122. Dudleyibalænè m DOSS p. | Jul chalot eumpo ll: 1° DONNÉS AUX CÉTACÉES. 263 E , ÉENHIORNING, Y. Épaulard, F7, Dauphin Narwal vulgaire, IT, orque, IT, 219. — ventra, #7, Dauphin ventru , II, 235. Espaular, 7, Dauphin orque, II, 219. F I. Einhorn, 7. Narwal vulgaire, lI, 1. FANN-FISKAR-HNY- DENGEN, 77. Dau- : phin orque, 11, 21g. Fanons, I, 66. Fianfiro, 77, Cachalot macrocéphale, IT, 34. Fin-fish, 7, Baleinop- tère gibbar, I, 211. Finnfisch , 7. Baleinop- tère gibbar, I, 211. Finne-fisk, 77. Balei- noptère gibbar, I 211. Flèche ( la ) de la mer, Il, 179. GRAMPUS, J. Dauphin: If, 219. gladiateur, Il, 224 — 7. Dauphin vulgaire, — P. Dauphin orque, RTE CE de nl HAA-HIRNINGUR, Z. Hofrung, 7. Dauphin Dauphin gladiateur » - vulgaire, IT, 153. > 224. Hrafn-reydur, 7. Ba- Hierosichihys , IT, 199. leinoptère jubarte, I, Hippo Dyarrithe, IL, 219. 166. Hrafn-reydus, 7. Ba- 264 leinoptère jubarte, I, 219. Hrefna, 7. Baleinop- tère jubarte, 1, 219. Humpack whale, Z. Baleine noueuse, I, 208. Huudfiskur, 77. Dau- phin marsouin , IT, 204. Hunfuhaks, 77. Balei- noptère gibbar, I, 211. TABLE DES NOMS Huns-hval, Z. Cacha- lot macrocéphale, LE, 34.. Huyser, 7. Dauphin vulgaire, IT, 153. Hvansk , J. Baleine franche, I, 53. Hvalfsk, #7 Baleine franche, I, 53. Hval-hund, jure IE; oies patskop s IL, 247. I ILL-HVEL, 7. Cachalot macrocéphale, IT, 34. J JacoBfTE (le), 7. Dauphin de Commer- son, IL, 244 Jubartes, 77, Baleinop- KAISILOT, 7. Cacha- lot macrocéphale, IT, ä 34. Kaskelot, 7. Cachalot macrocéphale, 11, 34 tère jubarte, I, 219. Jupiterfisch, 77. Baleli- noptère jubarte gE 219. ; p Kegutilik, Z. Cachalot svineval, IT, 106. Kepolak , Z. Balei- noptère gibhar, I, 211 AU DONNÉS “i i Ke okarsoak s pe i | 4 optère gibbar » | | l so aoa -4 jubarte > ss, y. Narw: vulgaire , IL 1. gilllluak , y. ap vulgaire ; IT, | Killer-trasher ; i Da phin gladiateur , Il 1 . { 2% Knbbel-visch, 7. B: LerptER , P. Dauph: | vulgaire, Il, 153. Licorne de mer, ; Narwal vulgaire, I | Mars sus, 77, D: phin marsouin b 204. hi. 4 Marsopa, 7. D: au p ) Il > 204 ma rsouin ce, I ? »1, Huns-hvy i ] Leon: | Maro k? ) æ Huyser , a | k vulgaire, i At ? Va í | g à franche, Į 53 x = Sri 2" PB UE, franche, I ‘à jt Hval-hund, y, Dan T Orque, IL 2 I Cachalot macrocéphale, If, % J W. tère jubarte, 1,29 imer- Jupiterfisch, J. Bae- f noptère jubarte, k inop- 219. K Kegutilik, p. Cadal acba- svineval, H, 1% 9 II, h Kepolak , p. Bit halot poptire giblar l, o Li DONNÉS AUX CÉTACÉES. 265 leine bossue, I, 210. Knobbel-visch, 77. Ba- leine bossue, I, 210. Kuoten-fisch, 7. Ba- leine bossue, I, 210. Knoten-fisch der knobbe fisch, F7. Baleine bos- Kepokarsoak, y. Balei- noptère gibbar , E, 211. Keporkak, #7. Balei- noptère Jubarte ; f; 219. Kernektok, 7. Narwal vulgaire, IL 1. Killelluak, 27 Narwal vulgaire, ÍI, 1. Killer-trasher , 77. Dau- phin gladiateur , H, sue. Lo 2161: Kuobbe-herre, 77. Phy- sétère microps, Il, 122. Kosatky, 77. Dauphin 224. orque, Il, 219. Knabbel-visch, J. Ba- Kraken, Lo L LEIPTER, J. Dauphin Lighval, y. Narwal vulgaire, Il, 155. vulgaire, IT, x. Licorne de mer, J. Lilie-bual, F7. Baleine Narwal vulgaire, IL, Nordcaper, I, 198. 1. M MARIS sus, J. Dau- Marsoin, Z. Dauphin vulgaire, II, 153. Marsouin blanc, voyez Delphimaptère bélu= ga, IE, 143 23 phin marsouin , II, 204+ Marsopa, 77. Dauphin marsouin, IT, 204. EE 266 Marsouin franc, voyez Dauphin marsouin , II, 204. — jacobite, 77, Dau- phin de Commerson, IT, 244. Marswin, 7. Dauphin marsouin , II, 204. Meershwaim, Z”. Dau- phin marsouin, If, 204. Meerschwein, J. Dau- phin marsouin, 11,204. — Z. Dauphin vulgaires, 153. Ministre de Jupiter ma- rin, II, 190. Mokas, #7. Cachalot iacroc éphale , 11,34. N NAA-HVAL, J. Nar- wal vulgaire, II, r. Narhval, Z. Narwal vulgaire, IT, x. Nar-bval, 7, Narwal vulgaire, II, 7. TABLE DES NOMS Monodon, 77, Narwal vulgaire, II, 1. — narbwal, J. Nar- wal vulgaire, II, r. Monodon spurius, 7, Anarnak groenlai: dois, TE, 32, Morskaja-swinja, A. Dauphin marsouin , Il, 204. Mular (le), 77. Physé- tère mular , IT, 138. — Voy. Delphinaptère sénédette , IT, 151. M ular Nierembergii, 7. Physétère mular, I1, 138 Narhwal, 7. Narwal vulgaire, IE, r. — oder einhorn, y. Narwal vulgaire, Ii, Narval A nderson, IT, 30. © yamal © pONNNÉS A icrocéphale ; 24. IM Andersonfa- = y. Narwal An- deson, H s 30. B microcephalus ; y | mrwal microcépbale. Il, 24° Nawalus vulgaris, 7 - Nawal vulgaire, IE. i Nia, 7 Dauphin mar | suin, I, 204. Nise, 7. Dauphin mar stin, II, 204. rare, LA Dauphi tique, IT, 219. Ur-svin, À Dauphi tique, II, 219. tire ROUGE, Z Il, 34. 2 BES Delp! crocéph: Here? " ktis Dülar ES N | 0 Yez Ms | u Moncdon R 5 vulgaire, Il Very ee RE au. los P, on vulgaire, k » — narhwa] y j: 3 ' hin Mons ir, I | Onodon Spurius 3 7 A narnak Eh Ma dois, pp 3, N Morskaja ssij, y = aan Marso | 04 Mular (le), V. Pyg. re _ y: Delphirapitr a- sénédette, If, 15, Mular Nieremberoi 7, lot Physétère mular, I, 34. 138, N p- Narhwal, 7: Nami vulgaire, H, 1 al — oder einhom, F. Narwal vulgaire, Ji, J), à 1. Narval Anderso; tère mular, If, 13, DONNNÉS AUX CÉTACÉES. 267 Narwal microcéphale , Il, 24. Narwalus Andersonia- nus, 7. Narwal An- derson, II, 30. ` — microcephalus, J. narwal microcéphale, Il, 24. Narwalus vulgaris, 7. Narwal vulgaire, II, I. Nisa, 77. Dauphin mar- souin; 11, 204. Nise, 77. Dauphin mar- souin, IT, 204. Niser, Z. Dauphin mar- souin, Il, 204. Nochein ander art grosse fische, 7. Dauphin gladiateur, IT, 224. Nordcaper austral; I, 207. — occidental, I, 207. Nordcaper, 7. Baleine nordkaper, I, 198. Nordkapper, #7. Balei- ne nordcaper , I, 198. Nebbe haul, or beaked whale, 7. Hypéroo- don butskopf, IT, 247. O ÔTARE, 77. Dauphin orque, IT, 219. Orc-svin, 7, Dauphin vrque, II, 219. PEIGNE ROUGE, Y. Cachalot macrocépha- le, 18534. Peis mülar > X. Delphi Orca, Z. Dauphin or- que, IT, 210. Oudre, 7. Dauphin orque, II, 2r0, P naptère sénédette, II, 15E Penvisch, 7. Baleine noueuse, I, 208, 268 Pflokfisch, 7. Baleine noueuse, I, 208. Pffock fisck, 7. Baleine noueuse, I, 208. Phocæna, 7. Dauphin marsouin , IL, 204. Physale cylindrique, Il, TITI. Physalus cylindricus, p. aa cylindrique , FE TT Physeter , F Delphi- naptère sénedette, IL, 197: — catodon, 7 Cacha- lot svineval, IE, 106. — macrocephalus, #7 Cachalot macrocépha- le, IL, 34. Physeter microps, 77 Physétère microps » IL, 122 — microps, var. B. A Physétère orthodon , 11, 134 — mular, #.Physétère mular, 11, 138. — orthodon, Z. Phy- TABLE DES NOMS sétère orthodon, IT, "134. — tursio, V. Physétère mular, II, 138. Physétère microps, IE, 122. — mular, IL, 138. — orthodon, IT, 134. Pike headed whale, 7 Baleinoptère museau- pointu, I, 238. Poisson à sabre ne SL Perie gladiateur , 11, 224. — blanc, hvüdfske , y. Cachalot blanchä- tre, 11, 109. Porcus marinus, X. Dauphin vulgaire, IT, 153. | Porpesse ou porpoisse; voyez Dauphin mar- Porpus, X. Dauphin marsouin, Il, 204. Poufisch, 7. Cachalot esse bual, y. Ba noplère museau po tu, Í, 2 | Reider, Z Baleinopi gibbur , 1, 211. | Rengisfiskar, 7. Be | : 219. ! Rod-kammen . noptère jubarte , i chalot macrocéph IL , 34. SAxDHUAL, 77. B ne franche, I, ! 2 | Sarde, 7. Baleine r caper , T 1u8. J | Séiwrerdt- fisch, pi Dar pa p'a Seas whale, r. he bossue , I L - a 4 Pike headed Whale p Baleinopière Musea Dauphin gladiatenr, y 224. — blanc, hridik, I. Cachalot blanchi 109. Porcus marinus, P Dauphin ri tre, 11, 153 Porpesse ou porpoise, voyez Dauphin mar rp marsoin» . DONNÉS AUX CÉTACÉES. 269 macrocéphale ; IT, 34. Pou de baleine, I, 143. macrocéphale, II, 34. Pourceau de la mer, 11, macrocéphale, II, 34. Potfisk, 77. Cachalot Potvisch , 7. Cachalot R Roi de la mer, IT, REBBE hual, Z. Balei- nt museau poin = tu, F238. Reider, Z. aa gibbar, I, 211 Rengis fiskar, 77. Balet- noptère jubarte , I, 219. Rod-kammen. J. Ca- chalot macrocéphale , II , 34. SANDHUAL, J. Baleï- ne franche, I, 53. Sarde, 7. Baleine nord- caper, I, 106. Schwerdt- fisch, voyez Dauphin gladiateur , TI 224. Seras-whale , 77. Balei- ne bossue, I, 210. 205. 200. Ror -hual , 7. Balei- Ta gibbar, I, BEN; V. Baleinop- tère rorqual, Í, 227. — àù ventre TARH E Balemoptere rorqual, 1, 227. Sa Sculfich, I, 124. Sénedette, 77 Delphi- naptère sénedette , LI, 101. Serbio, voyez Baleine franche, 1, 53. Shortead, I, 124. Siciback, 77 Baleine franche, I, 53. 1 \ s79 DONNÉS AUX CÉTACÉES. Skidis fiskar , + Balei- noptère gibbar, Í, 211, Souffleur, V. Baleinop- tère rorqual , I , 227. —V.Velphinaptère sé- nedette, IL, 151. (grand) à bec d'oie, y. Hypéroodon buts- kopf, IL, 247. Spekhugger, #7. Dau- phin orque, IT, 219. Sperma ceti, 7. Ca- chalot blanchâtre , IL, 109 —ceti, 7. Cachalot ma- crocéphale „II , 34. — ceti whale, 77 Ca- chalot trumpo, Il, 100. Springen, 77. Dauphin vulgaire, II, 153. Springer , #7. Dauphin orgue, IL, 219. Stant, I, 124. Staur-himing , F7, Phy- sétere microps, Il, 122. Steipe-reydur, 77. Ba- leinoptère rorqual, I, 227. Steype-reydus, 77. Ba- leinoptère rorqual, I, 227. Stor-hval, 77 Balei- noptère gibbar, I, 211, Sue-hval , 77. Cachalot macrocéphale, 11, 34. Sulphur bottom , y. Baleinoptèrejubarte > D. Cacha- 219. Svine-hval , lot svineval, LL, 106. Swinia - morska ,; V> Dauphin marsouin , IL, 204. T TANDTOYE, J. Dau- phin orque, II, 219. Tauvar, J. Narwal vulgaire, II, 1. 204 | Trumpo, _ trumpo, II, 100. gui ser microps» II, o ka Balein , franche , I , 3. Tonyn, p. Dauph marsouin, 11, 204. Trold- hual, 7 Ca- chalot E Il, 34. mmmblare, J- Dau -~ phim marsouin, H 204. y. Cachali UNICORNU marinum Le = ~ V. Narwal vulgaire VALLENA , Z: Bale ne nhe. 1, 53. Vatushalr , y. Baleir fran de, F; 53. Wa y CR VANGST F, Physale cyh R lr T Steipe-reydur, PA leinoptère rorqual] l an. 1 Stey Pe-reydus ; 7, ha. Jeino tè i v: ptere rorqual, l, Stor-hval, y, Bili noptère gibbar, 1, 211: Sue-hval , 7, Cacao mactocéphale, 1,34 Sulphur botiom , 7. Baleinoptérejubari, I, 219. Syine-hval , 7. Caca lot svineval, LE, 1%. Syrinia - morska » P Dauphin mars IL, 204 awil Tauvar s Fe vulgaire ; II, + DONNÉS AUX CÉTACÉES. Tikagusik , #7. Physé- tère microps; lI , 122 77. Baleine franche, I, 53. F. Dauphin marsouin, II, 204. Tonyn, Trold-hual, 77 Ca- chalot macrocéphale , II, 3 Trumblare, 7. Dau- phin marsouin, I, 204. 277 Tucqual, 7. Baleinop- tère gibbar, I, 211; Tugalik , #7. Narwal vulgaire, 11,1. Tumberello, 7. Dau- phin vulgaire. IT, 153. Tumler, 7 Dauphin marsouin , IL, 204. Tummler, Z. Dauphin vulgaire, II, 153. Turonlik, Z. Balei- noptère gibbar, I, 211. Trumpo, 77, Cachalot Tursio, #72 Dauphin trumpo, II, 100. UNICORNU marinum , F. Narwal vulgaire, VALLENA, 77. Balei- ne franche, 1, 53. Vatushalr, 7. Baleine franche, I, 53. marsouin , IT , 204. U IT, x. y Vinvisch , 77. Balei- noptère gibbar, I, 211. Vivelle , I, 146. W WALVISCHVANGST , F. Physale cylindri- que, H, 111. pa 272 TABLE DES NOMS Weisfisch, 7. Cachalot blanchâtre, II , 109. — y. Delphinaptère þé- luga, IT, 143. — p. Physétère. mi- crops , IL, 122. Whale, 7. Baleine franche , I , 53. Wbhalffisch, 7. Baleine LEE-VARK, J. Dau- _ phin marsouin , IT, 204. Zweite species der ca- franche , I, 53. Whallvisch, Z. Balei- ve franche, I, 53. Witfsch, 7. Delphi- naptère béluga, IT, 143. — oder weissfisch, #7 Delphinaptère béluga, : IL, 143. | Z chelotte, 77. Physé- tère orthodon, Íl, 134. in de la Table. DE L’IMPRIMERIE DE PLASSAN. — oder Weissfisch y Delbhinapièe Lg, IT, 143, | eine Z au- chelotte, 7: Physi. IT, tère orthodon, 11, 3 ca- de la Table. | ANTA AU M NM VRP VV AE il + ne EP 227. NEN is IN SAINS AAA FIVE LS De > FANN ‘ y Y MNT ENVIIS IIA MMN ACTA AA PR SES ® j NT ENS AY SD DD) D) S DI YW z S, ININ D > D 2 DDP Do n E » >} D MID D VANNES 2 CUVE ELEC CC VUS CERNE ae AET „Sya P o > DIPO 5 DYD DDD D D > 9) SD DIP 2» i 5 % 53 À DID ÈLF >») : DUR) D» )» 2» ` DD D, D D >> 7 à Yy HALO NAA Voir 7 w © er] rs IIIA 7 > 2} d sx dD; 2 a D) ? 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