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JULES RICHARD Docteur ès-sciences, chargé des Travaux zoologiques à bord Fascicule X Poissons provenant des campagnes du yacht VHlRONDELLE (i885-i888) Par ROBERT GOLLETT AVEC SIX PLANCHES IMPRIMERIE DE MONACO 1896 c isCbib POISSONS PROVENANT DES CAMPAGNES DU YACHT V HIRONDELLE (i885-i888) POISSONS PROVENANT DES CAMPAGNES DU YACHT L'HIRONDELLE (i 885-1 ! PAR Robert COLLETT INTRODUCTION Les Poissons recueillis pendant les campagnes de V Hirondelle (i 885- 1888), et dont S. A. S. le Prince de Monaco a bien voulu me confier l'étude, forment une importante collection de quatre-vingt-quinze espèces. Cet ensemble présente un grand intérêt non seulement pour la connaissance de la faune de l'Atlantique Nord, mais encore pour celle de la distribution géographique et bathymétrique d'un certain nombre de formes remarquables obtenues jusqu'à 2000 m de profondeur. Tous les moyens ont été employés pour former les collections de Y Hirondelle : le chalut, appareil classique plus ou moins modifié et perfectionné; les nasses, dont l'usage dans les grandes profondeurs a été inauguré par le Prince de Monaco et qui ont donné des résultats excellents ; les filets de surface ou de profondeur ; l'examen du contenu de l'estomac de certains animaux capturés à la surface par des procédés divers ; la visite du marché au poisson de différentes villes du continent et des Acores, etc. C'est le chalut qui a fourni le plus grand nombre d'espèces ; mais les animaux, généralement délicats, qui sont pris avec cet appareil reviennent trop souvent dans un état de conservation médiocre, à cause des frottements auxquels ils sont soumis IV pendant que le filet traîne sur le fond. D'autre part, un certain nombre de Poissons, sans doute plus agiles que les autres, évitent cet engin, tandis qu'ils entrent d'eux- mêmes, et souvent en grand nombre, dans les nasses. C'est en particulier le cas de Simenchelys parasiticus Goode et Bean, espèce dont beaucoup d'exemplaires ont été capturés, à diverses reprises, dans des nasses immergées jusqu'à 2ooo m dans la région des Açores ; le chalut, au contraire, n'a pas ramené un seul spécimen de cette espèce, bien qu'il ait été traîné sur des points où les nasses avaient montré l'abondance de ce Poisson. Il ne faut pas oublier cependant que les nombreux spécimens qui ont servi pour la description de cette forme ont été obtenus au large des Etats-Unis par le moyen du chalut. Ce fait, peu d'accord en apparence avec ce qui a été observé aux Açores, tient peut-être simplement à ce que le filet a été traîné dans cette dernière région avec une vitesse moins considérable que sur les côtes d'Amérique. C'est peut-être aussi de cette façon qu'il faut expliquer le nombre restreint des Poissons pris dans chaque coup de filet de V Hirondelle. L'étude des matériaux ainsi réunis m'a permis d'établir tout d'abord six espèces nouvelles pour la science; cinq d'entre elles ont été décrites dans des Notes prélimi- naires données au Bulletin de la Société Zoologique de France l . La sixième (Macrurus hirundo) est signalée pour la première fois dans le présent Mémoire en même temps qu'une forme du genre Lycodes, considérée aussi, mais avec quelque doute, comme espèce nouvelle. L'examen approfondi d'un exemplaire bien conservé m'a conduit, en outre, à placer dans un genre nouveau fHalosauropsisJ YHalosaurus macrochir de Gtinther, remarquable par ses organes photodotiques que je décris avec détail. On peut diviser en quatre régions la partie de l'Atlantique Nord d'où proviennent les Poissons recueillis pendant les campagnes de Y Hirondelle : i° le Golfe de Gascogne ; 2° la pleine mer entre le Golfe de Gascogne et les parages des Açores, du 12° au 23° de longitude O.; 3° la région des Açores, du 23° au 38° de longitude O.; 4° la région qui s'étend de celle des Açores à Terre-Neuve, au delà du 38° de longitude O. Les quatre listes suivantes, disposées suivant l'ordre zoologique, et correspondant à ces quatre régions, indiquent la profondeur, ou les profondeurs extrêmes d'où proviennent les différentes espèces; on voit de suite que c'est dans les eaux des Açores que la quantité en est le plus considérable ; cela tient aux nombreuses recherches effectuées dans le voisinage de ces îles. * Consultez, pour plus de détails les n°s 8®, 40, 44, 48, de V Index bibliographique (p. 181), ainsi que les n°s t ? <% 9 g$ ? 4 ? S e rapportant aux publications du Prince Albert de Monaco. Dans une de mes Notes préliminaires (89), j'ai décrit sous le nom de Conchagnatus Grimaldii un Murénidé, qu'une étude plus complète de la bibliographie a montré identique à Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Je désire faire observer que le présent Mémoire était terminé dès la fin de 1892; ce n'est qu'en cas de nécessité que j'ai cité les travaux postérieurs à cette date, lorsqu'il y avait un intérêt réel à le faire. Enfin, je dois dire que dans la description des espèces, la longueur totale s'étend de l'extrémité du museau, la bouche étant fermée, jusqu'à l'extrémité de la caudale (mesure prise en ligne droite). La hauteur du corps est la plus grande distance qui sépare le bord dorsal du bord ventral (nageoires non comprises). La longueur de la tête est la distance du bout du museau au bord postérieur de l'opercule. GOLFE DE GASCOGNE i Pristiurus melanostomus (Rafinesque), i55 m . 2 Scyllium canicula (Linné), i55 m . 3 Serranus atricauda Gunther 1 , ? 4 Scorpeena ustulata Lowe, i34 m -248 m . 5 Sebastes dactylopterus (Delaroche), i34 m . 6 — Kuhli (Bowdich), ? 7 Trachurus trachurus (Linné), surface. 8 — picturatus (Bowdich), ? 9 Capros aper (Linné), surface. io Thunnus alalonga (Gmelin), surface. ii Lebetus orca (Collett), i66 m . 1 2 Callionymus maculatus Rafinesque, 1 34 m - i8o m . i3 Rlennius ocellaris Linné, i55 m . 14 Lepadogasterbimaculatus(Pennant),63 m . 1 5 Acantholabrus Palloni (Risso), 1 20™- 1 34™. 16 Julis julis (Linné), I4 m . 17 Merlucius merlucius (Linné), i36 m -248 m . 18 Onus biscayensis Collett, i55 m -5io m - 363 m ). 19 Lepidorhombus megastoma (Donovan), I4 m -i55 m . 20 Lepidorhombus Bosci (Risso), 248 m . 21 Arnoglossus lophotes Gtïnther, i34 m - i8o m . 22 Solea variegata (Donovan), i55 m -i65 m . 23 Scopelus caninianus Cuv. et Val., surface. 24 Paralepis pseudocoregonoides Sarato, surface. 2 5 Scombresox saurus (Walbaum), surface. 26 Clupea pilchardus (Walbaum), surface. 27 Syngnathus acus Linné, 63 m . 28 Branchiostoma lanceolatum (Pallas), 63 m . * L'indication de la profondeur est remplacée par un point d'interrogation pour un certain nombre d'espèces qui ont été achetées soit au marché au poisson de différentes villes, soit à des pêcheurs. VI PLEINE MER ENTRE LE GOLFE DE GASCOGNE ET LES AÇORES i 2 3 4 5 6 7 Polyprion cernium Val., surface. Trachurus trachurus (Linné), surface. Schedophilus medusophagus Cocco, sur- face. Cubiceps gracilis (Lowe), surface. Thunnus alalonga (Gmelin), surface. Scopelus Humboldti (Risso), surface. — Rissoi Cocco, surface. — maderensis (Lowe), surface. 9 Scopelus Coccoi Cocco, surface. io Plagyodus sp., surface. 1 1 Scombresox sauras (Walbaum), surface. 1 2 Sternoptyx diaphanus Hermann, surface. i3 Maurolicus attenuatus Cocco, surface. 14 Cyclothone microdon (Gùnther), i3oo m - 2200 m . i5 Nerophis aequoreus (Linné), surface. 16 Mola mola (Linné), surface. VII MER DES ACORES i Serranus atricauda Gûnther, ? 2 Polyprion cernium Valenciennes, surface. 3 Box boops (Linné), ? 4 — salpa (Linné), ? 5 Pagellus centrodontus (Delaroche), i2o m . 6 — acarne (Cuv. et Val.), ? 7 Scorpsena ustulata Lowe, i3o m . 8 Sebastesdactylopterus (Delaroche), Ô2o m . 9 — maderensis (Cuv. et Val., io m . i o Hoplostethus atlanticum (Collett), 1 557 m . 1 1 Lepidopus caudatus (Euphrasén), ? 12 Trachurus picturatus (Bowdich), ? i3 Lichia glauca (Linné), ? 14 Capros aper (Linné), surface. i5 Centrolophus pompilus (Risso), surface. 16 Lirus Bennetti (Lowe), surface. 17 Scomber colias Gmelin, ? 18 Echeneis brachypterus Lowe, surface. 19 Blennius galerita Linné, ? 20 — sanguinolentus Pallas, littoral. 21 Sphyreena sphyrsena (Linné), ? 22 Julis julis (Linné), io m . 23 Phycis phycis (Linné), ? 24 Onus guttatus Collett, ? 25 Macrurus hirundo n. sp., i2Ô6 m . 26 — œqualis Gûnther, 86 i m . 27 — sclerorhynchus Val., 800. 28 — Gûntheri Vaillant, i85o m . 29 — italicus (Giglioli), 8oo m -927 m . 30 Macrurus sp., i384 m . 3 1 Bathygadus melanobranchus Vaillant, i557 m . 32 Bathygadus longifilis Goode et Bean, 1287™. 33 Arnoglossus lophotes Gûnther, i3o m . 34 « Charybdia Rûppeli » (Cocco), surface. 35 Platophrys podas (Delaroche), ? 36 Symphurus nigrescens Rafinesque, 454™. 37 Saurus saurus (Linné), ? 38 Bathypterois dubius Vaillant, i3oo m - i384 m . 39 Scopelus Coccoi Cocco, surface. 40 Belone sp., surface. 41 Sternoptyx diaphanus Hermann, i3oo m . 42 Argyropelecus Olfersi Cuvier, surface. 43 Cyclothone microdon (Gûnther), i2i3 m . 44 Photostomias Guernei Collett, n38 m . 45 Xenodermichthys socialis Vaillant, 696 m . 46 Halosaurus johnsonianus Vaillant, 1 287 111 - i3oo m . 47 Halosauropsismacrochir(Gûnth.), 1 2>^2 m . 48 Anguilla anguilla (Linné), littoral. 49 Synaphobranchus pinnatus, (Gronovius), 844 m -i386 m . 50 Simenchelys parasiticus Goode et Bean, 844 m -2ooo m . 5i Nerophis œquoreus (Linné), surface. 52 Mola mola (Linné), surface. VIII PLEINE MER ENTRE LES ACORES ET TERRE-NEUVE i Raja radiata Donovan, i55 m . 2 Naucrates ductor (Linné), surface. 3 Psenes maculatus Liitken, surface. 4 Antennarius histrio (Linné), surface. 5 Aspidophoroides Olriki Liitken, i55 m . 6 Notacanthus rostratus Collett, 1267™. 7 Lycodes n. sp.?, i55 m . 8 Antimora viola (Goode et Bean), 1267™. 9 Macrurus rupestris (Mûller), i55 m . 10 — holotrachys Gûnther, 1267™. 1 1 Hippoglossoides platessoides (Fabricius), i55 m . 12 Glyptocephalus cynoglossus (Linné), i5o m . i3 Scopelus caninianus Cuv. et Val., sur- face. 14 Scopelus maderensis Lowe, surface. i5 — Coccoi Cocco, surface. 16 Scombresox saurus (Walbaum), surface. 17 Exocoetus Holubi Steind., surface. 18 Salmo salar Linné, ? 1 9 « Leptocephalus dentex » Cantor, surface. 20 Monacanthus hispidus (Linné), surface. 21 — pullus Ranzani, surface. PARTIE DESCRIPTIVE PALJEICHTHYES Famille des SCYLLIID^E Pristiurus melanostomus, (Rafinesque) 1810. Galeus melanostomus , Rafinesque (180 { ), p. i3. 1832-1841. Pristiurus melanostomus, Bonaparte (49 1 ), fasc. 7. 1888. Pristiurus atlanticus, Vaillant (1848), p. 59. Campagne de 1886 : Stn. 55, profondeur i55 m . Côte nord d'Espagne. — Un exemplaire pris au palancre. Cet exemplaire était un mâle complètement développé, muni de longs appareils copulateurs, et conforme sous tous les rapports aux exemplaires que l'on trouve sur la côte de Norvège. Longueur totale o m 6 1 o Longueur de la tête (jusqu'au bord postérieur de la dernière fente branchiale) o m 1 1 5 L'estomac contenait les débris d'un Crustacé appartenant probablement au genre Munida. Vaillant (313, p. 5 9) a considéré en 1888 comme une nouvelle espèce, sous le nom de P. atlanticus, une jeune femelle de o m 44o de longueur totale, prise au large du cap Spartel à 540™ de profondeur. Il signale comme caractère essentiel de cette nouvelle espèce ce fait que « les dents ont leur pointe médiane plus robuste, moins allongée, et latéralement on trouve deux denticules au lieu d'un seul ». Ce caractère est mis en évidence par les figures i d et 2 a de la planche 1, représentant les dents des 1 Les chiffres imprimés en caractères gras entre parenthèses renvoient aux numéros de l'Index biblio- graphique placé à la fin du Travail. — 2 — deux espèces. Chez l'exemplaire recueilli par V Hirondelle sur la côte nord d'Espa- gne, chaque dent a, en général, d'un côté un denticule, de l'autre deux ; il en est de même de quelques exemplaires provenant du fjord de Trondhjem (Norvège), et que j'ai précisément sous les yeux. Un exemplaire provenant de Naples, et qui se trouve au Musée de l'Université de Christiania, a même deux à trois denticules de chaque côté de la pointe médiane. Ce caractère ne saurait donc être considéré comme de valeur spécifique. Les autres caractères signalés par Vaillant semblent présenter eux aussi des transitions insensibles. Ainsi, chez le spécimen de Naples, la dernière fente bran- chiale n'a guère plus de la moitié de la hauteur de la première. On ne saurait donc considérer P. atlanticus comme étant d'une autre espèce que P. melanostomus. Habitat. — De même que Spinax spinax (Lin.) et un nombre assez considérable d'espèces de Téléostéens habitant les eaux profondes, ce Poisson est plus ou moins fréquent sur les côtes du nord de l'Europe et dans la Méditerranée, tandis qu'il est rare et même, sur plusieurs points, fait complètement défaut dans toute la zone intermédiaire. Sur les côtes de Norvège il est assez localisé, mais il est en somme fréquent dans tous les fjords d'une certaine profondeur, dans celui de Trondhjem en particulier ; le point le plus septentrional où il ait été observé jusqu'ici est situé près de Troms0 (69 3o' lat. nord), où on l'a péché à 470 111 de profondeur (38, p. 1 17). Dans le Cattégat et dans la Mer du Nord, P. melanostomus est déjà rare et on ne l'y trouve qu'isolément; il est un peu moins rare sur les côtes de la Grande- Bretagne. Dans le Golfe de Gascogne encore, il semble être peu fréquent; d'après Moreau (17©, vol. 1, p. 286), on n'en a trouvé jusqu'ici que quelques exemplaires isolés dans la baie d'Arcachon et au large du cap Finisterre. Le spécimen de V Hirondelle a été pris au large du cap Penâs. On rencontre enfin P. melanostomus le long des côtes du Portugal ainsi que dans l'Atlantique, autour de Madère ; dans la Méditerranée il est plus ou moins abondant, au moins jusqu'en Sicile. Scyllium canicula, (Linné) Campagne de 1886 : Stn. 55, profondeur i55 m . Deux exemplaires, un mâle et une femelle, ont été pris en même temps que Pristiurus melanostomus, le 3 août 1886, sur la côte nord d'Espagne, à une profon- deur de i55 m ; mais ils n'ont pas été conservés. Par contre, on a gardé deux œufs extraits de l'ovaire de la femelle. — 3 — Famille des RAJID^E Raja radiata, Donovan 1780. Raja fullonica, Fabricius nec Linné (64), n° 87, p. 125. 1808. Raja radiata, Donovan (S 1 ?), vol. 5, pi. 114. Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55 m . — Deux exemplaires. L'un des exemplaires était une femelle complètement développée et de dimen- sions plus grandes que les spécimens d'Europe que j'ai examinés jusqu'ici. Elle est en tout semblable aux exemplaires provenant du Spitzberg et des côtes norvégiennes. Longueur totale o m 730 Du bout du museau à la naissance de la queue (longueur du disque) o m 440 Longueur de la queue o m 280 Largeur du disque o m 56o Les épines de la ligne médiane étaient au nombre de quatorze, dont deux sur la partie antérieure, quatre sur la partie postérieure du dos et huit sur la queue. Les épines latérales de la queue sont fortes et nombreuses ; elles forment deux à trois rangées irrégulières de chaque côté de la ligne médiane. Le dessous de la queue était, chez cet exemplaire, pour la plus grande partie d'un brun noirâtre ; il y avait également quelques taches d'un brun noirâtre au bord de la partie inférieure des pectorales. Le second exemplaire était jeune, mesurant o m i82 de longueur totale; la largeur du disque était de o m 142; les épines de la ligne médiane étaient comme chez le spécimen plus âgé. Ni l'un ni l'autre de ces spécimens n'avait d'épine entre les deux dorsales ; il en existe une chez environ 25 % des individus provenant des côtes arctiques de Norvège et que j'ai examinés. Habitat. — Raja radiata habite les mers arctiques et le nord de l'Atlantique sur les côtes d'Europe et d'Amérique. Il remonte jusqu'au nord du Spitzberg, où on l'a trouvé à 83ç) m de profondeur, près de Norsk-Ôerne (à 79 59' lat. nord), en même temps que Raja hyperborea Collett. C'est le point le plus septentrional où l'on ait rencontré des espèces de cette famille (37, p. 14). Vers l'est, il est encore très répandu dans la Mer Blanche, mais on ne l'a pas trouvé jusqu'ici dans la Mer de Kara. Raja radiata est abondant aussi sur toutes les côtes de Norvège et on le trouve fréquemment dans la Mer du Nord et le Cattégat ;' d'après Môbius (168, p. 272)5. il est rare dans la baie de Kiel et fait complètement défaut dans la mer Baltique. Il est également rare dans la Manche et sur les côtes de France, où il a été pris, d'après Moreau, près d'Arcachon. Au sud du Groenland et sur les côtes d'Islande il est commun, et déjà au siècle dernier plusieurs auteurs de ces pays le mentionnent sous le nom de Raja fullonica. Sur la côte est de l'Amérique du Nord il se rencontre, d'après Goode et Bean (93, p. 28), le long de la Nouvelle-Ecosse et jusqu'à la baie du Massachusetts, à 40 20' de latitude nord. TELEOSTEI Famille des PERCID^E Serranus atricauda, Gûnther (PL 1, fig. 1) 1874. Serranus atricauda, Gûnther (106), p. 23o. 1889. Serranus atricauda, Hilgendorf (11818), p. 206. 1890. Serranus atricauda, Jordan et Eigenmann (ISO), p. 404, 410. 1891. Serranus atricauda, Steindachner (1809), p. 35 1. Campagne de 1886 : Golfe de Gascogne. — Un exemplaire. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. — Deux exemplaires. Le premier des exemplaires est jeune ; les deux autres sont très grands. Chez tous les trois les viscères ont été enlevés, de sorte qu'il est impossible de déterminer le sexe, etc. Serranus atricauda, qui tient à peu près le milieu entre le S. scriba (Lin.) et le S. cabrilla (Lin.), a été distingué comme espèce en 1874 par le D r Gûnther, d'après des exemplaires appartenant au British Muséum et provenant de différentes localités de l'Atlantique occidental. Il ressemble au S. scriba par sa ligne latérale, relative- ment éloignée du profil supérieur du corps; on compte en effet jusqu'à douze écailles dans une rangée allant de la ligne latérale à la dorsale. Il se distingue, par contre, de S. scriba par ses écailles plus petites et plus fortement dentelées. Il ressemble à S. cabrilla par les longues dents de ses arcs branchiaux et ses écailles relativement petites et fortement dentelées; mais, d'autre part, chez S. cabrilla, les écailles situées entre la dorsale et la ligne latérale ne sont qu'au nombre de cinq ; cette dernière espèce a la ligne latérale plus rapprochée du profil supérieur du corps. Chez ces deux types, Pinteropercule est également nu, tandis que chez le S. scriba il est recouvert d'écaillés. 5. atricauda diffère des deux autres espèces susmentionnées par la coloration, par la hauteur du tronc, qui est un peu moins grande, et par d'autres caractères moins apparents. — 5 — La description la plus récente de cette espèce a été faite par Steindachner en 1891, d'après plusieurs exemplaires recueillis en 1889-1890 aux Canaries. Stein- dachner indique le nombre des écailles de la ligne latérale, percées d'un pore, comme étant de soixante-quinze à quatre-vingt-quatre sur le corps proprement dit, et de six à sept sur la caudale. Il démontre aussi que la figure donnée par Guichenot en i85o ÎOI, pi. 1) pour S. cabrilla, représente en réalité S. atricauda ; ce dernier auteur fait du reste observer dans le texte, que l'exemplaire figuré doit plutôt être considéré comme appartenant à une espèce différente de S. cabrilla, bien qu'il ne lui ait cependant pas donné de nom. PROPORTIONS Exemplaires : abc Longueur totale o m 228 o m 370 o m 4io Longueur de la tête (jusqu'à l'extrémité de la mandibule) o m oj2 o m 112 o m 123 Hauteur du tronc o m o56 o m o84 o m 09i Longueur du museau (jusqu'à l'extrémité de la mâchoire supérieure) o m 02o o m o33 o m o35 Diamètre longitudinal de l'œil o m oi3 o m oi8 o m 020 Longueur du maxillaire supérieur et de l'inter- maxillaire , o m o3o o m 048 o m o5 1 Longueur du bout du museau à l'anus o m 120 o m 186 o m 2i 1 La longueur totale comprend donc environ trois fois et un tiers (3, 16 à 3, 33) la longueur de la tête, et de quatre à quatre fois et demie (4, 07 à 4, 5o) la hauteur du tronc. L'œil est compris dans la longueur de la tête (jusqu'à l'extrémité de la mandi- bule), chez le jeune individu de cinq à cinq fois et demie, chez les adultes jusqu'à plus de six fois ; il est de beaucoup plus court que le museau, et chez les plus grands individus il est compris une fois trois quarts dans la longueur de celui-ci. La hauteur du tronc, chez les trois individus, est comprise de quatre fois à près de quatre fois et demie (4,07 à 4,40) dans la longueur totale. Le préopercule est fortement crénelé, et les crénelures les plus longues et les plus larges se trouvent sur la partie inférieure du bord perpendiculaire. Les dents des arcs branchiaux sont longues et minces; sur la partie supérieure, horizontale, du premier arc branchial, il y a sept dents, dont les premières sont courtes et rudimentaires ; sur la partie inclinée il y a, outre deux ou trois dents rudimentaires tout à fait en bas, dix dents dont les supérieures, qui sont les plus longues, mesurent près de la moitié du diamètre de l'œil. Nombre des rayons : D. 10 | i5; A. 3 | 8; P. 16-17. La caudale n'est arrondie que chez les plus grands individus ; chez les exem- plaires de moyenne taille faj, elle est coupée presque verticalement, et chez un jeune exemplaire de Madère 1 , elle est nettement échancrée. Les écailles sont relativement petites ; entre la ligne latérale et le deuxième rayon épineux de la dorsale il y a onze, parfois douze écailles. L'interopercule est nu ; les écailles du préopercule sont fortement dentées, tandis que chez S. scriba, elles ne sont pourvues que de quelques dents assez faibles; parfois même, elles n'en ont pas du tout. La membrane interradiaire des nageoires verticales est écailleuse comme chez S. scriba et 5. cabrilla. Il est impossible de déterminer d'une manière certaine le nombre d'écaillés de la ligne latérale, les rangées sont en quelques endroits tout à fait irrégulières ; en outre, plusieurs des écailles de la ligne latérale ne sont pas percées d'un pore muqueux. Le nombre des rangées transversales d'écaillés, à partir du commen- cement de la ligne latérale, derrière l'opercule, jusqu'à la naissance de la caudale, est de cent environ. Gùnther en indique cent quinze (ÎOG, p. 23o). La coloration est caractéristique chez tous les exemplaires que nous avons sous les yeux. De même que chez 5. cabrilla et S. scriba, il y a sur le tronc des bandes transversales foncées; mais deux de ces bandes, situées à peu près au milieu du corps, sont plus larges que les autres et séparées au milieu par une bande plus étroite. De ces deux larges bandes, la postérieure est placée au-dessus de l'anale et s'étend depuis le commencement de cette nageoire jusqu'au quatrième environ de ses rayons mous, tandis que l'antérieure s'étend du septième au neuvième rayon épineux de la dorsale. En avant et en arrière de ces bandes, il y en a d'autres un peu plus étroites. Les bandes sont moins nettes au-dessus de la ligne latérale, qui est de couleur claire; tout le dos est foncé. Les angles de la caudale sont noirs; chez les plus grands individus, la caudale est entièrement bordée de noir. Les parties molles des nageoires verticales sont couvertes de petites taches bleuâtres; entre l'oeil et le bord du préopercule, il y a trois lignes bleuâtres; chez quelques individus, il n'y en a qu'une qui soit visible, celle du milieu. Habitat. — Gûnther nous a déjà fait connaître en 1874 cette espèce, qui avait été signalée à Madère, aux Açores et aux Canaries, ainsi qu'à Mogador (Maroc); mais il est probable qu'on l'a souvent confondue avec une des espèces susmention- nées et qui s'en rapprochent beaucoup. Deux des exemplaires de V HIRONDELLE provenaient également des Açores, le troisième, du Golfe de Gascogne. Polyprion cernium, Valenciennes 1824. Polyprion cernium, Valenciennes («14), p. 265. Campagne de 1886 : Stn. 72, surface. Cinquante et un exemplaires. Campagne de 1888 : Stn. 181, surface. Dix-neuf exemplaires. — Stn. 25 1, * Conservé au Musée de l'Université de Christiania et mesurant i5omm de longueur totale. — 7 — surface. Quatre exemplaires. — Stn. 259, surface. Un exemplaire. — Stn. 261, surface. Quatre exemplaires. Trois exemplaires de taille moyenne ont été seuls conservés. Habitat. — P. cernium, espèce européenne, est très répandu dans une grande partie de l'Océan Atlantique et de la Méditerranée. Il semble être particulièrement commun dans l'ouest de la partie centrale de l'Atlantique ; il est fréquent autour de Madère et des Canaries, et il l'est également plus ou moins dans la Méditerranée, le long des côtes d'Espagne et d'Italie, de Sicile et de Malte, et dans la Mer Adriatique où il remonte jusqu'à Trieste et Venise ; on le rencontre jusqu'en Grèce (Heldreich.) Il a été décrit par Kossmann et Rauber, en 1877, sous le nom de Pseudoserranus bicolor (1 1©, p. 7), d'après des spécimens trouvés dans la Mer Rouge, où il a évidemment pénétré après l'ouverture du Canal de Suez. Polyprion cernium existe aussi au large de la côte nord de l'Afrique, ainsi que le long du Portugal et dans le Golfe de Gascogne ; dans la Manche et sur la côte sud de l'Angleterre, il n'est pas fréquent, et il semble ne pas appartenir régulièrement à la Mer du Nord. Cependant, on en a pris trois exemplaires sur les côtes de Norvège, un à Bergen, en juillet 1843, et deux à l'entrée du fjord de Christiania, en 1882 et 1889 (6o° 25' lat. nord). Ces deux derniers, dont la longueur totale était de o m 3go à o m Ô25, se trouvent au Musée de l'Université de Christiania. Enfin, d'après Jordan et Gilbert (133, p. 532), on en a rencontré un exemplaire isolé sur la côte est de l'Amérique du Nord. Il n'est guère encore possible de décider si les exemplaires pris au Cap appartien- nent à l'espèce qui nous occupe. Dans les eaux américaines, il est remplacé par P. oxygeneios Bloch-Schneider 1801; dans les mers du Sud, par P. Kneri Steind. 1875 (3G1, p. 1) et Sauvage (190, p. 9). Ces deux espèces se rapprochent extrêmement l'une de l'autre et il est, en général, difficile de les distinguer du type européen. S. A. le Prince Albert de Monaco (3) écrit, au sujet des exemplaires de V Hirondelle 1 : « Les épaves, suffisamment anciennes pour s'être chargées d'Anatifes, sont « presque toujours suivies de Poissons assez gros ; six d'entre elles, visitées en juillet « et septembre derniers, ont fourni 28 Mérous (Polyprion cernium) pesant ensemble « 3o8 livres. Parfois, durant cette campagne et les campagnes précédentes, on a « prélevé sur l'une de ces troupes de Poissons la quantité que l'on en voulait (un jour « même jusqu'à 3oo livres) sans que leur nombre eût sensiblement diminué. » Cette particularité de se cacher sous des morceaux de bois, des épaves et autres objets flottants, a aussi été remarquée chez les exemplaires observés sur les côtes de Norvège. Ainsi, le dernier que l'on a pris avait élu domicile dans un baril vide que l'on put facilement retirer de la mer sans que le Poisson essayât de s'échapper. 1 Voir également au sujet des Polyprion : S. A. le Prince de Monaco, Deuxième campagne scientifique de V HIRONDELLE dans l'Atlantique Nord, Bullet. Soc. de Géographie de Paris, 1887. Famille des SPARID^E Box "boops, (Linné) 1766. Sparus boops, Linné (145), vol. 1, p. 469. i83o. Box vulgaris, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 6, p. 348. 1871-1872. Box boops, Canestrini (££), p. 87. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. Un exemplaire provenant du marché. Habitat. — Ce Poisson est commun dans la Méditerranée jusqu'en Grèce (Apostolidès), et autour de la presqu'île ibérique jusque dans le Golfe de Gascogne ; deux exemplaires ont été trouvés dans la Manche, sur la côte sud de l'Angleterre. Dans l'Océan Atlantique, Box boops se rencontre, en outre, près de Madère et des Canaries ; un exemplaire, trouvé près de Saint-Vincent (îles du Cap-Vert), est consi- déré par Gûnther comme appartenant à une variété particulière, var. caraïbica (I©8,p. 419)1. Box salpa, (Linné) 1766. Sparus salpa, Linné (145), vol. 1, p. 470. i83o. Box salpa, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 6, p. 357. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. Un exemplaire acheté en juillet sur le marché où cette espèce était abondante. Habitat. — De même que B. boops, Box salpa est plus ou moins commun dans la Méditerranée, au moins jusqu'en Grèce (9, p. 23); le long des côtes atlantiques de la presqu'île ibérique, il est moins fréquent que le précédent et, d'après Moreau, il est déjà rare dans le Golfe de Gascogne. Jusqu'ici on ne l'a pas observé sur les côtes d'Angleterre. Il se trouve près de Madère et des Canaries et, vers le sud, le long de la côte occidentale de l'Afrique (par exemple près de Mossamèdès et d'Anchieta) jusqu'au Cap de Bonne-Espérance; d'après Gunther (19, p. 188), il y a au British Muséum un exemplaire provenant de ce dernier endroit. 1 Gunther considère cet exemplaire comme provenant de Saint- Vincent aux Antilles, c'est pourquoi il lui donna le nom de var. caraïbica an species nova? Jordan et Fesler (135bis, p. 529) pensent que l'exemplaire désigné par Gunther (103, p. 419) sous le nom de var. caraïbica, provient d'une des îles du Cap-Vert appelée aussi Saint- Vincent, et que Box boops n'a pas été rencontré jusqu'ici sur la côte d'Amérique. Ces mêmes auteurs considèrent, du reste, la variété créée par Gunther comme identique au B. boops typique. — 9 — Pagellus centrodontus, (Delaroche) 1809. Spams centrodontus, Delaroche (53), p. 345. ï83o. Pagellus centrodontus, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 6, p. 180. Campagne de 1888 : Stn. 243, profondeur i20 m , détroit de Pico-Fayal, Açores. Soixante-douze exemplaires pris dans une nasse; on n'en a conservé qu'un seul. — Fayal, Açores. Un exemplaire jeune provenant du marché au poisson. Ce dernier exemplaire a une longueur totale de o m 225 et se trouve précisément dans la phase de son développement, où la tache noire, située à l'origine de la ligne latérale, est à peine accusée par deux points noirs sur trois ou quatre des écailles les plus rapprochées. Habitat. — Ce Poisson est commun dans la Méditerranée jusqu'en Grèce et le long des côtes ouest de l'Europe jusqu'en Angleterre. Quelques exemplaires isolés ont été pris sur les côtes du Danemark et dans le Cattégat ; il stationne, sans toutefois y être abondant, sur les côtes de Norvège jusqu'au fjord de Trondhjem, à 64 de latitude nord, et l'on en a même rencontré de vrais bancs à quelques endroits (88, p. 5i). Ailleurs, il se trouve près des Canaries et des Açores ; dans cette dernière région il est probablement très abondant. Il n'a pas été observé sur les côtes de l'Amérique. Pagellus acarne, Cuvier et Valenciennes i83o. Pagellus acarne, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 6, p. 196. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. Un exemplaire acheté au marché. Habitat. — Cette espèce est abondante dans la Méditerranée, au moins jusqu'en Sicile et à Malte ; il en est de même dans l'Adriatique et le long des côtes d'Italie et du nord de l'Afrique ; elle est également commune dans l'Océan Atlantique, jusqu'au Golfe de Gascogne, et on en a trouvé des exemplaires isolés dans la Manche, sur la côte sud de l'Angleterre (51, vol. 1, p. 3g.) Pagellus acarne se rencontre en outre près de Madère et des Canaries ; il est depuis longtemps signalé aux Açores. — 10 — Famille des SCORP^ENID^E > Scorpsena ustulata, Lowe (PI. iv, fig. i5) 1840. Scorpœna ustulata, Lowe (1518), p. 36. 1860. Scorpœna ustulata, Gùnther (103), vol. 2, p. 110. 1882. Scorpœna ustulata, de Rochebrune (105), p. 86. 1888. Scorpœna ustulata, Bellotti (il), p 21 3, pi. iv a . 1888. Scorpœna ustulata, Kolombatovic (13»), p. 21. 1891. Scorpœna ustulata, Moreau (ÎVI), p. 26. i8g3. Scorpœna ustulata, Kolombatovic (18»bi £ ), p. 18. Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur i66 m . Un exemplaire. — Stn. 59, profondeur 240 111 . — Stn. 58, profondeur i34 m . Deux exemplaires. Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3o m . Détroit de Pico-Fayal. Un exemplaire. La connaissance exacte de cette espèce, établie par Lowe en 1840, d'après un exemplaire provenant de Madère, est due à Gùnther, qui a donné en 1860 (103, p. 110), une description détaillée des trois exemplaires types de Lowe, d'après le manuscrit même de ce dernier auteur. En 1867, Steindachner, qui n'avait alors à sa disposition qu'un seul exemplaire jeune, est porté à croire que le S. ustulata n'est qu'une forme jeune de S. scropha Linné; mais en 1888, Bellotti en a fait de nouveau l'objet d'une étude approfondie, et il maintient d'une manière décisive et à juste titre que 5. ustulata forme une espèce à part (11, p. 21 3, pi. iv, a). S. ustulata se rapproche beaucoup de S. scropha; il lui ressemble par les dimen- sions et le nombre des écailles de la ligne latérale, qui sont à peu près les mêmes, ainsi que par le nombre des rayons. Cependant il est, en général, facile de l'en distin- guer en ce qu'il a le museau beaucoup moins oblique et les yeux plus grands ; ceux-ci sont un peu plus longs que le museau, tandis que l'œil de S. scropha est plus court que la longueur du museau. Les joues, surtout chez les individus d'un certain âge, sont granulées, tandis que chez S. scropha, elles sont toujours lisses. Les tentacules de la tête ont presque disparu chez S. ustulata; il n'y a de constant qu'un court tentacule sur le bord postérieur de la narine antérieure ; les jeunes individus ont généralement en outre, deux ou trois tentacules au-dessus des orbites. Quant aux épines de la tête, on remarque que les épines sous-orbitaires postérieures sont plus développées chez S. ustulata que chez l'autre espèce. Enfin l'intermaxillaire est plus court et la bouche beaucoup plus petite et plus horizontale que chez 5. scropha; chez cette dernière espèce la mandibule est plus longue, chez S. ustulata, au contraire, plus courte que les ventrales. — II Les nageoires sont aussi plus hautes et plus longues ; ainsi, le plus long rayon épineux de la dorsale (le troisième ou le quatrième) est beaucoup plus long que l'intermaxillaire, tandis que chez S. scropha ils sont plus courts. Dans l'anale, le second rayon épineux, chez les jeunes individus, est plus long que le troisième ; mais l'exemplaire que j'ai sous la main, et qui est complètement développé, les a tous les deux de même longueur. Les pectorales, ainsi que les ventrales, sont relativement beaucoup plus longues que chez 5. scropha; l'extrémité des premières atteint le deuxième ou le troisième rayon mou de la dorsale, et les ventrales atteignent la base de l'anale. Mentionnons, enfin, que chez S. ustulata l'anus est plus rapproché du bout du museau que de l'extrémité de la caudale, tandis que chez 5. scropha, c'est le contraire qui se présente. Les jeunes individus, dont nous avons trois exemplaires provenant du Golfe de Gascogne, ont les nageoires relativement plus courtes que les vieux, et chez eux la mandibule est à peu près de la même longueur que les ventrales. La couleur de ce Poisson a été décrite d'une manière détaillée par les auteurs mentionnés plus haut. Tous les exemplaires de V Hirondelle appartenaient à la variété claire, fond rose avec de petites taches formées d'un assemblage de points. Chez 5. ustulata, de même que chez S. scropha, la dorsale porte régulièrement une tache noire bien distincte, qui s'étend du sixième au neuvième rayon épineux. Cette tache se trouve aussi chez la plupart des individus que j'ai examinés, mais elle fait défaut chez tous les exemplaires de Y Hirondelle. Chez un certain nombre de jeunes individus provenant de Spalato, et que j'ai eu l'occasion d'étudier au British Muséum, la tache est parfois petite, mais cependant toujours bien marquée. L'espèce qui nous occupe a également été comparée au Sebastes maderensis Cuv. et Val.; mais elle s'en distingue facilement par le sillon transversal du front, derrière les orbites, qui est très prononcé. Proportions de l'individu adulte : Longueur totale o ra 195 » de la tête o m 069 Hauteur du tronc o m o58 Longueur de l'œil o m 022 » du museau o m oi8 » de l'intermaxillaire. o m 028 L'exemplaire en question était une femelle entièrement développée, ayant des œufs arrivés presque à maturité. L'estomac était bourré de petits Décapodes brachyures, parmi lesquels on pouvait reconnaître des exemplaires d'un Lambrus, ainsi qu'un Xantho. Les trois jeunes exemplaires du Golfe de Gascogne, recueillis à une profondeur 12 — de i34 m à i66 m , avaient une longueur totale de o m o68 à o m 070. Ils étaient, sous les rapports essentiels, conformes à l'individu adulte et appartenaient, comme nous l'avons déjà dit, à la variété dépourvue de tache noire sur la dorsale. Le plus petit exemplaire, d'une longueur totale de o m o68, est une femelle qui a déjà des œufs développés dans les ovaires. Il est vraiment curieux de trouver ainsi deux femelles appartenant à la même espèce, de dimensions si différentes, la longueur totale de l'une atteignant à peine la longueur de la tête de l'autre, et ayant toutes deux dans les ovaires des œufs au même degré de maturité *. Habitat. — S. ustulata, décrit il y a déjà cinquante ans d'après des exemplaires de Madère, où il est du reste rare, à ce qu'il paraît, a été ensuite négligé par les auteurs jusqu'à ce que de Rochebrune, en 1882, le mentionnât comme se trouvant sur les côtes de la Sénégambie. En 1888, Bellotti constata qu'il se rencontre en assez grand nombre à Gênes et à Nice, ainsi qu'à Naples ; d'après ce dernier auteur, le Musée de Gênes en possède également des exemplaires recueillis à Malte et à Lagosta en Dalmatie. D'après Kolombatovic (f 39 bis , p. 18), il serait commun dans cette région de l'Adriatique. Cette espèce n'avait pas encore été observée aux Açores et dans le Golfe de Gascogne, où ont été pris les exemplaires de Y Hirondelle. Sebastes dactylopterus, (Delaroche) 1809. Scorpœna dactyloptera, Delaroche (53), p. 337. 1829. Sebastes imperialis, Cuvier et Valenciennes (48j, vol, 4, p. 336. i855. Sebastes dactylopterus, Nilsson (lVô), p. 100. Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur i34 m . Un exemplaire. Campagne de 1887 : Stn. 1 14, profondeur 620™. Deux exemplaires pris dans une nasse près de Sâo Jorge (Açores). Le grand exemplaire, provenant des Açores, mesurait : Longueur totale o m 490 Hauteur du tronc o m og3 Longueur de la tête o m 134 Diamètre de l'œil o m o39 Longueur du museau o m o29 L'estomac de cet exemplaire contenait des écailles d'un grand Poisson. Habitat. — Sebastes dactylopterus est très répandu dans toute la Méditerranée, ainsi que dans l'ouest et le nord-ouest de l'Océan Atlantique. Dans la Méditerranée, * Outre les exemplaires ci-dessus mentionnés, il a encore été rapporté une tête détachée, recueillie à 240m de profondeur au large de la cote nord d'Espagne, le 5 août 1886 (Stn. 5 7 ). Cette tête, d'une longueur totale de i5 m *>, appartenant à un tout jeune individu, a été trouvée libre dans le fond du chalut. La longueur de l'œil est de 5m m , celle du museau de 4mm 3. — i3 — on le trouve sur les côtes de l'Espagne, de l'Italie et du nord de l'Afrique, au moins jusqu'en Sicile; mais il semble être rare dans l'Adriatique. Il est également commun dans l'est de la Méditerranée; le British Muséum possède des exemplaires provenant de Constantinople (35, app., p. 83). Dans l'Atlantique, cette espèce est plus ou moins abondante au large des côtes du Portugal, de même qu'à Madère et aux Canaries ; enfin, l'expédition du Travailleur et du Talisman en a recueilli de nombreux exemplaires près des îles du Cap- Vert et au large des côtes du Soudan jusqu'au banc d'Arguin (20 lat. nord) en i88o-83, à une profondeur de 975™ (Vf 3 9 p. 368). Cette même expédition recueillit également un 5. dactylopterus aux Açores, d'où proviennent aussi deux des exemplaires de Y HIRONDELLE. Vers le Nord, on le trouve, bien qu'il semble rare, dans le Golfe de Gascogne. En 1889 on en a, d'après Gùnther, recueilli divers exemplaires au sud-ouest de l'Irlande, à 25o brasses (45 y m ) de profondeur ; l'espèce fut alors citée comme nouvelle pour la faune britannique (f f ©, p. 417). Holt (f Vf ter ) l'a aussi mentionnée dans les eaux d'Irlande et, dernièrement, on en a trouvé un exemplaire sur la côte du Yorkshire, en Angleterre (Clarke, 23 bis ). Par contre, S. dactylopterus stationne le long de la côte de Norvège, depuis Stavanger jusqu'à TromsO au moins (70 lat. nord). Il a été trouvé surtout au large de Bergen, jusqu'à la profondeur de 3oo brasses (549 m ) ; on le voit souvent sur le marché au Poisson de cette ville. En général, on n'en obtient qu'un petit nombre ; cependant, même au large de TromsO, on en a pris à certaines occasions des quan- tités considérables (3£, p. 20). Les exemplaires de Norvège, qui semblent être séparés des autres endroits habités par l'espèce par une zone qui s'étend de la Manche à Stavanger environ, sont absolument identiques aux exemplaires du sud. Enfin, S. dactylopterus est commun le long des Etats orientaux de l'Amérique du Nord où il a été pris ces dernières années en nombre assez considérable, le long du Gulf-Stream, par la Commission des pêcheries des Etats-Unis. Selbastes Kuhli, (Bowdich) 1825. Scorpœna Kuhlii, Bowdich (18), p. 123. 1841. Sebastes Kuhlii, Lowe (158), p. 176. 1843-1860. Sebastes Kuhlii, Lowe (154), p. 1 1 5. 1860. Sebastes Kuhlii, Gûnther (1©8), vol. 2, p. 102. i863. Sebastoplus Kuhlii, Gill (8*), p. 207. 1867. Sebastes Kuhlii, Steindachner (ÎOS), p. 671. 1888. Sebastes Kuhlii, Vaillant (1813), p. 370. i8g3. Sebastes Kuhlii, Vinciguerra (SS£ bis ), p. 18. Campagne de 1887 : Golfe de Gascogne. Un exemplaire. L'exemplaire recueilli était complètement développé ; les viscères étaient enlevés, de sorte qu'il a été impossible d'en déterminer le sexe. — 14 — Longueur totale o m 385 Hauteur du tronc o m 1 07 Longueur de la tête o m 145 Deuxième ou troisième aiguillon (le plus long) de la première dorsale o m 047 Deuxième aiguillon (le plus long) de l'anale o m 042 Longueur des pectorales o m 084 Diamètre de l'œil dans sa longueur o m o25 Espace interorbitaire o m oi4 Longueur du museau o m 047 Cette espèce, établie déjà en 1825, a été décrite d'une manière détaillée par Lowe (£54, pi. xvn), qui en figure un exemplaire, ainsi que par Steindachner en 1867, dans son Rapport sur un voyage en Espagne et en Portugal (£©£, p. 671). Enfin, Gùnther a donné en 1860 une description détaillée du squelette ; le cerveau a été décrit par Vaillant en 1888 (9£3, p. 370). En i863, Gill fit de cette espèce le type d'un nouveau genre, Sebastoplus, « distinguished by the serrated infraorbital crest, the form of the lower jaw, and the « unarmed interval at the symphysis of the upper, as well as by the armature of the « preoperculum and the simplicity of the pectoral rays » (83, p. 208). Plus tard, d'autres naturalistes américains ont fait entrer dans le même genre S. dactylopterus Delaroche; cette famille comprend donc les espèces « which hâve the gênerai « characters of Sebastichthys, with the vertebrae and dorsal spines in smaller number « as in Scorpœna » (££9, p. 896). L'exemplaire que nous venons d'étudier a près de 38 centimètres et demi de long; c'est donc un des plus grands individus que l'on ait examinés jusqu'ici. Aussi les épines qui arment la tête sont-elles un peu moins accentuées que chez l'exemplaire, plus jeune, figuré par Lowe. Quant aux autres descriptions que nous avons vues, notre exemplaire n'en diffère que sur un seul point, à savoir que les rayons antérieurs de la dorsale et de l'anale sont incontestablement plus courts que ce que l'on consi- dère généralement comme typique chez cette espèce. La tête de S. Kuhli est relativement grande; dans le cas présent, elle est comprise deux fois deux tiers (2,65) dans la longueur totale. La hauteur du tronc est comprise un peu plus de trois fois et demie (3, 5 9) dans la longueur totale. En comparaison du S. dactylopterus , le museau est relativement long et l'œil petit ; le diamètre longitudinal de l'œil, un peu plus grand que la hauteur, est compris cinq fois et huit dixièmes (5,8) dans la longueur de la tête, et chez les individus ayant atteint un certain âge, près de deux fois dans la longueur du museau ; chez les jeunes, le museau est plus court, mais cependant toujours plus long que l'œil. Chez les individus âgés, l'espace interorbitaire est aussi plus grand que la moitié du diamètre, de l'œil. — i5 — "Les rayons des pectorales sont tous simples dans toute leur longueur. Notre exemplaire en a dix-huit de chaque côté ; Steindachner, Lowe et Gùnther indiquent tous les trois le nombre dix-sept. Dans la dorsale de cet exemplaire, le deuxième et le troisième rayons épineux sont de même longueur, et extraordinairement courts, car ils sont compris trois fois un tiers dans la longueur de la tête. En général, chez les exemplaires d'un certain âge, ces rayons sont très allongés et ne sont compris que deux fois deux cinquièmes à deux fois et demie (Steindachner 1 ), ou même deux fois (Gùnther), dans la longueur de la tête. Dans l'anale, les deuxième et troisième rayons épineux sont également de même longueur ; ils sont un peu plus courts que les plus longs rayons épineux de la dorsale. Sur la caudale, les écailles s'étendent le long des rayons presque jusqu'à leur extrémité. Le nombre des rayons était : D. 12 | 9 ; A. 3 | 5 ; V. 1 | 5 ; P. 18. Habitat. — S. Kuhli est une espèce qui habite l'ouest de l'Atlantique ; elle est surtout commune à Madère et aux Canaries. On ne l'a pas trouvée dans la Médi- terranée ; le long du Portugal et de la côte ouest de l'Espagne, elle ne se rencontre qu'en petite quantité d'après Steindachner et Brito Capello (90, p. 1 1). Jusqu'ici on ne l'avait pas observée dans le Golfe de Gascogne, d'où provient l'exemplaire de YHlRONDELLE. Vers le sud il en a été pris, d'après Vaillant 2 , un nombre considérable (cinquante- sept exemplaires) à une grande profondeur (140™ à 233o m ) par l'expédition du Travailleur et du Talisman au large des côtes du Soudan jusqu'au banc d'Arguin, à 20° de lat. nord. Sebastes maderensis, (Cuvier et Valenciennes) i833. Scorpœna madurensis, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 9, p. 463. 1841. Sebastes maderensis, Lowe (158), vol. 2, p. 175. 1843-1860. Sebastes maderensis, Lowe (154), p. 177. 1860. Sebastes maderensis, Gùnther (103), vol. 2, p. 102. 1867. Sebastes maderensis, Steindachner (SOS), p. 673. 1893. Sebastes maderensis, Vinciguerra (3£/8 bis ), p. 18. 1 Voici les proportions de deux jeunes exemplaires de Ténérife que j'ai eu l'occasion d'examiner au Musée de Vienne, grâce à la bienveillance du professeur Steindachner : a b Longueur totale , o m 210 o m 214 » de la tête o m 078 o m 080 Deuxième rayon épineux de la dorsale o m 034 o m o35 Diamètre de l'œil , o m oi9 o m 02i Longueur du museau o m 024 o m 023 2 En comparant entre elles les indications de la longueur du museau (25 mm ) et celle de l'œil (28 mm ), on est porté à croire qu'il y a ici une faute d'impression, si toutefois l'exemplaire mesuré appartenait vraiment à cette espèce (913, p. 372). — i6 — Campagne de 1888 : Stn. 237, profondeur io m . Côte ouest de l'île Praya de Graciosa, Açores. Un exemplaire pris dans une nasse. Le Sebastes maderensis, décrit pour la première fois par Cuvier et Valenciennes 1 en i833, d'après un exemplaire de Madère, a été depuis, de même que le S. Kuhli, mentionné d'une manière plus détaillée par Lowe (154, p. 177), et en 1867 P ar Steindachner (903, p. 673). Il est facile de distinguer cette espèce du S. dactylopterus, en effet, l'extrémité antérieure de la langue n'est pas libre et les mâchoires sont plus courtes, leur extrémité postérieure ne s'étendant que jusqu'au prolongement du diamètre vertical de l'oeil ; les épines de la tête et de l'opercule sont aussi plus saillantes, et ces parties sont plus amplement pourvues de lambeaux cutanés. Il diffère en outre de S. Kuhli par les rayons des pectorales, qui sont en partie branchus. Enfin, il se distingue de ces deux espèces, non seulement par la couleur, mais encore par la taille qui est de beaucoup plus petite (environ o m i5o). Il sert de transition au genre Scorpœna, et il est même douteux que l'on puisse délimiter nettement ces deux genres. L'exemplaire recueilli semble être presque complètement adulte. Longueur totale o m 146 Hauteur du tronc o m o3g Longueur de la tête o m o46 Diamètre de l'œil o m oi 1 Espace interorbitaire o m oo7 Le nombre des rayons était: D. 12 | 10.; A. 3 | 5; P. 16. — Lin. lat. 52 (26). Le troisième rayon épineux de la dorsale est le plus long (22 mm ), à peu près de même longueur que le quatrième; il atteint, par conséquent, la moitié environ de la longueur de la tête. Sur les seize rayons des pectorales, il en a cinq, du deuxième au sixième, à partir d'en haut, qui sont branchus; les autres sont simples. La ligne latérale perfore vingt-six écailles, elle saute une écaille sur deux; le nombre total des écailles de la ligne latérale, à partir du scapulaire jusqu'à la naissance de la caudale, est donc d'environ cinquante-deux. Habitat. — Sebastes maderensis se rencontre en grand nombre autour de Madère et des Canaries, ainsi que dans les parages du groupe intermédiaire des îles Salvages (£SO, p. 611); il est plus rare le long de la côte ouest de l'Espagne et du Portugal; dans la Méditerranée, il semble être très rare; cependant, il y est probablement disséminé sur une grande étendue, car Steindachner en a recueilli et à Malaga et sur les côtes de Palestine (Beyrouth). Aux Açores, d'où provient l'exemplaire de 1' Hirondelle, il semble n'avoir pas été observé jusqu'ici, non plus que dans le Golfe de Gascogne. 1 Le nom de Scorpœna madurensis est évidemment une faute d'impression au lieu de S. maderensis. - Famille des BERYCIDvE Hoplostethus atlairticum, (Gollett) 1 (PI. in, fig. 12) 1889. Hoplostethus atlanticus, Collett (41), p. 3o6. Campagne de 1888 : Stn. 2o3, profondeur i557 m . Florès, Açores. Un exemplaire. Diagnose : Longueur de la tête, trois fois, hauteur du tronc, deux fois sept dixièmes dans la longueur totale (y compris la caudale). Œil un peu plus long que le museau, compris trois fois cinq dixièmes dans la longueur de la tête. Ecailles excessivement petites, comprises sept fois dans la hauteur (le diamètre vertical) des écailles de la ligne latérale ; à peu près cycloïdes et munies de quelques rares épines. Plaques abdominales peu marquées et revêtues d'épines dirigées en arrière. Rayons épineux de la dorsale et de l'anale, grêles ; ventrales, atteignant à peine l'anus. Membrane branchiostège, soutenue par neuf rayons. 7 Nombre des rayons : M. B. 9; D. 6 | 17; P. 1 | 17; V. 1 | 6; A. 2 | 11 ; C. 78; L. lat. 3o. ~5" On ne connaissait jusqu'ici qu'une seule espèce du genre Hoplostethus, H. medi- terraneum Cuvier et Valenciennes, dont on n'avait obtenu jusqu'à ces dernières années que des individus isolés dans la Méditerranée, à Madère, dans la baie de Ghesapeake (Amérique du Nord) et sur les côtes du Japon. Mais lors de l'expédition du Travailleur et du Talisman, de 1880 à i883, cette espèce fut recueillie en grand nombre (jusqu'à deux cent quarante-cinq individus) sur les côtes du Maroc, du Soudan, aux Canaries et (un seul exemplaire) aux Açores (SIS, p. 378). La profon- deur variait entre 140 111 et i435 m (en général de 5oo m à iooo m ). La nouvelle espèce se distingue du H. méditer raneum principalement en ce qu'elle a les yeux relativement plus petits, les écailles plus petites (sauf celles de la ligne latérale), les boucliers de la carène abdominale peu marqués, et un plus grand nombre de rayons. PROPORTIONS Longueur totale o m 1 35 ce de la tête o m 044 Hauteur du tronc o m o5o De l'extrémité de l'intermaxillaire à l'œil o m oio Diamètre de l'œil o m oi25 Espace postorbitaire de la tête o m 020 1 Le mot Hoplostethus est neutre, étant formé de ôrcXov arme, et ax^Ooç poitrine, substantifs grecs neutres. Contrairement à l'usage général, on doit donc écrire H. atlanticum et non H. atlanticus. 3 — i8 — Longueur de l'intermaxillaire o m o3o Du bout du museau à la dorsale o m o55 Du bout du museau à l'anus o m 069 Longueur de la pectorale o m o3o » de la ventrale o m 021 Hauteur à la naissance de la caudale o m 0095 Tête : la longueur totale, y compris la caudale, comprend trois fois la longueur de la tête, et deux fois sept dixièmes (2,7) la plus grande hauteur du tronc. La tête est comprise une fois six dixièmes (1,6) dans l'espace qui s'étend du bout du museau à l'anus. Le museau, à partir de l'extrémité de l'intermaxillaire, est compris quatre fois quatre dixièmes (4,4) et l'œil trois fois cinq dixièmes (3,5), dans la longueur de la tête. Le museau et l'œil semblent être donc tous deux relativement plus petits que chez H. mediterraneum. Le nombre des rayons de la membrane branchiostège est de neuf de chaque côté, chez H. mediterraneum on n'en a observé que huit ; cependant Steindachner (£©? p, 218) en a trouvé neuf d'un côté chez un exemplaire du Japon (var.japonica Hilgendorf.) Le nombre des lamelles du premier arc branchial est de seize. La sculpture de la tête et le système dentaire correspondent dans leurs traits généraux avec ce que l'on trouve chez H. mediterraneum. Au dessus de l'épine du préopercule, qui est dirigé en arrière, il y a trois crêtes transversales (la supérieure est peu marquée), dans la membrane qui réunit les deux crêtes parallèles du préopercule. La partie inférieure des mandibules est munie de crêtes semblables, en partie membraneuses. Devant les orbites s'élève une crête épineuse qui va rejoindre la crête frontale ; celle-ci se divise, en arrière, en un certain nombre de protubérances irrégulières qui forment une ligne oblique interrompue, se dirigeant vers le commencement de la ligne latérale. La dernière de ces protubérances est très saillante et irrégulièrement découpée. Les mâchoires et les palatins sont garnis de dents. Le vomer n'est pas denté, mais il porte des rugosités presque imperceptibles. Nageoires : la dorsale se compose de vingt-trois rayons, dont les six premiers présentent le caractère des rayons épineux ; ils sont tous les six fort grêles et pas plus solides que les rayons mous. Les deux premiers rayons articulés sont simples ; les quatorze suivants sont branchus dans le tiers de leur longueur. Le dernier rayon est branchu jusqu'à la base; ils sont tous couverts de fines épines. La pectorale, qui atteint juste le commencement de l'anale, se compose des deux côtés de dix-huit rayons, dont un rayon épineux, court et mince, et dix-sept rayons articulés ; les deux premiers et les deux derniers de ceux-ci sont simples, les autres branchus. — 19 ~ Les ventrales n'arrivent pas jusqu'à l'anus ; elles sont formées de sept rayons,, dont une épine et six rayons articulés. L'anale a treize rayons dont deux épines courtes et onze rayons articulés. Le troisième rayon semble être articulé dans sa moitié postérieure et inarticulé dans sa moitié antérieure; on ne peut donc pas dire que ce soit un vrai rayon épineux. Chez H. mediterraneum, le nombre des rayons est de trois-neuf à trois-onze. La caudale est fortement échancrée ; à sa base se trouvent sept à huit épines inarticulées ^dont la plupart sont libres et espacées à leur extrémité, toutes sont courtes ; les rayons mous et articulés sont au nombre de neuf dans chaque moitié. La caudale a donc en tout trente-trois rayons. La teinte générale semble avoir été rouge sans dessins. Après avoir été conservé dans l'alcool, le Poisson est blanchâtre, décoloré; la muqueuse qui tapisse la bouche et les fentes branchiales est noire, ainsi que la paroi externe de l'estomac. Les écailles sont excessivement petites ; elles mesurent à peine plus d'un milli- mètre de diamètre ; elles sont à peu près circulaires et presque entièrement libres ou découvertes ; sur leur partie couverte, elles peuvent avoir jusqu'à douze raies concentriques (mais souvent moins) ; leur partie découverte porte trois à cinq épines simples. De chaque côté de la ligne latérale, les deux ou trois écailles les plus rappro- chées sont un peu plus grandes que les autres et de forme oblongue. Les écailles de la ligne latérale, au nombre de trente, sont larges (hautes) mais étroites, avec une forte échancrure donnant place au pore membraneux. Le diamètre horizontal de l'écaillé est de 2 mm , et le diamètre vertical (la hauteur) de r j mm . Elles sont bordées en arrière de courtes spinules. Sur les joues, au-dessus de l'extrémité postérieure du maxillaire supérieur, on ne trouve que de vagues soupçons d'écaillés. Les boucliers de la région abdominale ne sont que très faiblement développés. Il y a bien une rangée d'une vingtaine environ de ces boucliers, mais ils ne sont qu'indistinctement séparés et très peu proéminents ; chacun d'eux est couvert d'un certain nombre de spinules dirigées dans divers sens, toutes à peu près de même longueur, de sorte que la carène abdominale se présente de profil comme étant une surface rugueuse, mais sans que l'on puisse distinguer les boucliers. Les écailles, qui vont de la dorsale à l'occiput, forment une crête étroite, peu saillante et épineuse, chacune d'elles est munie d'un certain nombre de spinules plus hautes que celles des autres écailles. L'estomac contenait des débris de Crustacés, parmi lesquels on reconnaissait un Mysidé, ainsi qu'un exemplaire entier d'un Calanide, Rhincalanus cornutus (Dana). Habitat. — H. atlanticum n'a été rencontré qu'aux Açores. 20 Famille des TRICHIURID^E Lepidopus caudatus, (Euphrasén) 1788. Trichiurns candatus, Euphrasén (61), p. 48. i85i. Lepidopus caudatus, White (fc£4), p. 32. Campagne de 1888 : Fayal, Açores. Un exemplaire acheté au marché. L'exemplaire était adulte (i m 45); les viscères avaient été enlevés. La longueur de la tête est comprise six fois cinq dixièmes (6,5) dans la longueur totale et trois fois deux dixièmes (3,2) dans la distance qui s'étend du bout du museau à l'anus. La hauteur maxima du tronc est comprise treize fois huit dixièmes (i3,8) dans la longueur totale. Nombre des rayons : D. 104; A. 23; P. 12; M. B. 7. Les dents de l'intermaxillaire sont au nombre de vingt, non compris les deux dents angulaires dont l'antérieure a n mm de longueur, et la postérieure i6 mm . La mandibule a vingt et une dents, outre la dent angulaire qui est haute de 7 mm . PROPORTIONS Longueur totale i m 45o « de la tête , o m 22 1 Hauteur maxima du tronc (en travers des pectorales) o m io5 Du bout du museau à l'anus o m 7io De l'anus à l'extrémité de la caudale o m 740 Longueur des pectorales o m 100 Hauteur des orbites o m o38 Du bout du maxillaire supérieur aux orbites o m 082 Longueur de la mandibule o m 126 Habitat. — Méditerranée et les régions chaudes de l'Atlantique jusqu'au Cap de Bonne-Espérance ; on a également trouvé L. caudatus dans les autres océans, par exemple, près de la Tasmanie, de la Nouvelle-Zélande et de la Californie. A l'ouest de l'Europe, il commence à paraître à l'état sporadique dans la Manche et le long des côtes du sud de l'Angleterre et de l'Irlande ; il est encore assez rare le long des côtes de France et dans le Golfe de Gascogne ; mais il est plus nombreux sur les côtes du Portugal et de l'Espagne, où il est même souvent commun, d'après Brito Capello («O, p. 16). Dans la Méditerranée, il est également plus ou moins commun ; d'après Giglioli et Vinciguerra, il se rencontre en grand nombre en quelques endroits, comme par exemple au large de Nice et sur les côtes de Sicile (Messine et Catane). -*— Ï5£I — Dans l'Adriatique, il monte jusqu'à Trieste ; on l'a trouvé aussi dans les eaux de la Grèce (Apostolidès, 9, p. 22). Dans l'Atlantique, il est même très abondant aux Canaries, selon Steindachner (£©£, p. 703). Le British Muséum possède, d'après Gûnther, des exemplaires provenant du Cap de Bonne-Espérance. Sa présence n' a pas encore été constatée sur les côtes américaines de l'Atlan- tique; mais nous savons par Alport (S, p. 86), que dans l'Océan Pacifique, il existe sur les côtes de la Tasmanie ainsi qu'à la Nouvelle-Zélande, où il est commun, d'après Hutton et Hector, et fort apprécié comme aliment (135, p. i3 et p. 109). Enfin, il en a été recueilli un exemplaire isolé au large du cap San Lucas, en Californie (181, vol. 5, p. 358). Famille des CARANGID^E Trachurus trachurus, (Linné) 1766. Scomber trachurus, Linné (145), vol. i, p. 494. i855. Trachurus trachurus, Castelnau ($3), p. 23. Campagne de 1886 : Stn. 3g, surface. Un individu pris au haveneau avec une Méduse. Campagne de 1888 : Stn. 262. Divers jeunes exemplaires trouvés dans l'estomac de Germons (Orcynus alalonga) pris à la ligne de traîne. Habitat. — T. trachurus se trouve à partir du fjord de Trondhjem en Norvège (63° 3o' lat. nord), le long de la côte ouest de l'Europe, souvent en grand nombre; dans la Méditerranée, on en rencontre également des exemplaires absolument identiques à ceux du nord de l'Europe, mais la plupart semblent appartenir à une forme particulière qui a les boucliers de la ligne latérale un peu plus faiblement développés, et que les différents auteurs considèrent tantôt comme une sous-espèce, var. méditer ranea Steindachner 1867 (904, p. 383), tantôt comme une espèce particulière, T. méditer raneus Liitken 1880 (159, p. 534). La forme typique du nord de l'Europe a été trouvée, en outre, aux Canaries, et isolément le long des Etats de l'est de l'Amérique du Nord et aux Indes occidentales. On en connaît également des individus provenant de Valparaiso, de Pensacola et du cap San Lucas en Californie. Disons encore qu'une ou plusieurs formes de Trachurus, qui ne diffèrent guère du T. trachurus par des caractères distincts, sont communes dans l'Atlantique jusqu'au Cap (le Musée de l'Université de Christiania possède des exemplaires provenant de cette localité), ainsi que dans les Mers des Indes, en Australie, à la Nouvelle-Zélande, en Chine et au Japon. — 22 — Traclmrus picturatus, (Bowdich) 1825. Seriola picturata, Bowdich (18), p. 123. 1841. Caranx Cuvieri, Lowe (153), vol. 2, p. i83. 1868. Caranx Cuvieri, Steindachner (SOI), p. 384. 1880. Caranx Cuvieri, Lùtken (159), p. 534. 1882. Trachurus picturatus, Jordan et Gilbert (181), p. 358. 1890. Trachurus melanosaurus, Cocco (1839) sec. FacciolÀ (VO), p. 234. Campagne de 1887 : Golfe de Gascogne. Un exemplaire. — Fayal, Açores. Quatre jeunes exemplaires provenant du marché. Les avis semblent partagés sur la question de savoir si l'on est fondé à établir T. picturatus comme étant une espèce distincte de T. trachurus. Cette distinction a été faite pour la première fois par Bowdich d'après un exemplaire de Madère, en 1825 *; depuis, plusieurs auteurs, tels que Gùnther (1860) et Day (1880), ont considéré le T. picturatus comme identique avec la forme ordinaire du nord de l'Europe, T. trachurus; mais la plupart des auteurs modernes soutiennent qu'il y a lieu de distinguer entre ces deux espèces [7*. Cuvieri, Lowe 1837 (1841), Steindachner 1868 et 1875, Llïtken 1880]. Des observations détaillées au sujet de la synonymie et de la diagnose des deux espèces ont été faites non seulement par Liïtken (ISO, p. 533), mais encore par Jordan et Gilbert (183, p. 190). Les exemplaires qui nous occupent proviennent, l'un du Golfe de Gascogne, les quatre autres des Açores; ils sont tous jeunes, d'une longueur totale de i70 mm environ. Voici le nombre des boucliers de la ligne latérale chez ces exemplaires : 12345 56 + 38 = 94 52 + 40 = 92 53 + 42 = 95 55+40 = 95 57 + 40 = 97 En comptant les cinq à huit boucliers rudimentaires qui se trouvent à la naissance de la caudale, on obtient pour chaque exemplaire un total de cent bou- cliers environ. Si l'on compare ces exemplaires à des spécimens de même taille de T. tra- churus, on remarque que T. picturatus se distingue non seulement par un plus grand nombre de boucliers, mais aussi par la taille de ces boucliers qui est beaucoup plus petite, surtout sur la partie antérieure de la ligne latérale ; cette partie est, en outre, à peu près de même longueur que la partie postérieure horizontale, tandis que chez T. trachurus cette dernière est sensiblement plus longue que la partie antérieure. La hauteur du tronc qui, chez T. trachurus, n'est contenue que cinq fois { En 1810, dans son Ichtkyologie de Nice, p. 174, Risso a décrit, sous le nom de Caranx amia Linné, mais d'une façon fort brève et peu satisfaisante, une forme méditerranéenne différente du T. trachurus; il.; s'agissait probablement de T. picturatus. — 23 — environ, quelquefois même moins, dans la longueur totale, l'est généralement cinq fois et demie, quelquefois même jusqu'à six fois, chez T. picturatus. Par contre, la tache noire sur le bord postérieur de l'opercule existe aussi, en général, chez T. picturatus, bien qu'elle soit moins prononcée ; de même, la longueur des mâchoires est à peu près égale chez les deux espèces. Habitat. — T. picturatus, de même que T. trachurus, est un Poisson cosmopo- lite, et les deux espèces se rencontrent souvent dans les mêmes régions. L'endroit le plus septentrional où l'on sache avec certitude avoir trouvé jusqu'ici T. picturatus, est le Golfe de Gascogne, d'où proviennent les exemplaires de V Hirondelle. Ailleurs, il se rencontre le long des côtes de Portugal (T. fallax Brito Capello), et dans la Méditerranée, par exemple en Sicile [Trachurus melano- saurus (Cocco) Facciolà, T. Rissoi Giglioli], et en Grèce (Hoffmann, l£l bis , p. 257). Il est encore abondant dans l'Atlantique, aux Canaries et à Madère, ainsi qu'aux Açores; pour l'ouest de l'Atlantique, Lùtken mentionne T. picturatus comme ayant été trouvé aux Indes occidentales (159, p. 534). Il paraît aussi exister en grand nombre dans l'Océan Pacifique, surtout le long des côtes de l'Amérique, où il est connu depuis Valparaiso jusqu'à San Francisco. Le Musée de l'Université de Christiania en possède des exemplaires provenant de San Diego, en Californie, et des îles Chincha. Naucrates ductor, (Linné) 1766. Gasterosteus ductor, Linné (145), vol. i, p. 489. i83i. Naucrates ductor, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 8, p. 3i2. 1880. Naucrates ductor, Lùtken (159), p. 504. Campagne de 1887 : Stn. 144, surface. Un jeune exemplaire pris avec une Tortue à mi-chemin des Açores et de Terre-Neuve. L'exemplaire recueilli est un jeune individu, dans la phase Nauclerus, d'une longueur totale de 34 mm . Des épines de la tête, il reste encore la longue et forte épine, située à l'angle du préopercule, ainsi qu'une plus courte derrière et deux, également plus courtes, devant. L'épine scapulaire est visible, mais courte ; et les épines orbi- taires, qui sont très saillantes chez des individus encore plus jeunes (159, p. 5o5, pi. ni), sont déjà presque effacées chez l'exemplaire en question. La coloration répond à celle de la phase qui se trouve figurée dans Cuvier et Valenciennes (48, pi. 263); la dernière bande de la caudale est indiquée par deux taches presque imperceptibles. Lùtken donne une description détaillée de ces différentes formes jeunes et des changements qu'elles subissent avec l'âge; voir notamment l'ouvrage précité Spolia atlantica (159, p. 504). Habitat. — Naucrates ductor est une espèce cosmopolite qui se rencontre dans toutes les mers chaudes et tempérées. Dans l'Atlantique, sa limite nord est la Manche — 24 — où l'on en a rencontré quelques exemplaires. Elle pénètre très avant dans la Médi- terranée. Dans l'ouest de l'Atlantique, on en a pris accidentellement quelques individus, au large de la côte orientale des Etats-Unis, à la hauteur de New- York (Naucrates noveboracensis Guv. et Val.; 4$, vol. 8, p. 325). Dans l'Océan Pacifique, elle descend vers le sud, au moins jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Tandis que les individus d'un certain âge accompagnent les grands Poissons dans leur course, les alevins se tiennent sous des objets flottants ou sous des animaux qui nagent plus lentement, tels que les Méduses et les Physalies ; l'exemplaire de V Hirondelle a été pris sous un Thalassochelys. Lichia glauca, (Linné) 1766. Scomber glaucus, Linné fl45), vol. i, p. 494. 1826. Lichia glqycos, Risso (194), vol. 3, p. 429. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. Un exemplaire. Ce spécimen, dont les viscères avaient été enlevés, était complètement déve- loppé et avait une longueur totale de o m 36o. La hauteur du tronc (à la naissance du premier rayon mou de la dorsale) mesurait g5 mm et était donc contenue environ trois fois trois quarts (3,78) dans la longueur totale. La longueur de la tête mesurait 65 mm et était ainsi comprise cinq fois et demie dans la longueur totale. Nombre de rayons : D. 6 | — ; A. 2 | u-. Habitat. — Lichia glauca, qui appartient à un genre dont on ne connaît jusqu'ici que deux ou trois espèces, est excessivement répandu. Dans la Méditerranée, il se rencontre à partir de Messine et de Trieste, le long des côtes d'Italie et du nord de l'Afrique, jusqu'en Grèce (Apostolidès, 9, p. 20), mais nulle part en grand nombre ; au sud-ouest de l'Europe, il est assez rare; il remonte le long du Portugal vers la la Manche, où on en a pris des exemplaires isolés sur la côte sud de l'Angleterre (5o° lat. nord). Dans l'Atlantique, cette espèce se rencontre à Madère ; elle est très commune aux Canaries et l'expédition du Challenger en a recueilli des exemplaires aux îles du Cap Vert et de l'Ascension (11 3, p. 3 et 5). Le long de la côte ouest d'Afrique, elle existe, selon Rochebrune, en Sénégambie (195, p. 101), selon Peters (188, p. 247), à Victoria et selon Brito Capello (19, p. 1), à Angola et à Benguela, (io° à i5° lat. nord) ; le British Muséum en possède aussi des exemplaires provenant de Sainte- Hélène et du Cap de Bonne-Espérance. Le spécimen de Y Hirondelle provenait des Açores. D'après Gùnther, on a trouvé L. glauca au Brésil, tandis qu'il manque le long des côtes de l'Amérique du Nord *. * Pour l'Océan Pacifique, on n'a pas de renseignements certains. D'après Gunther (103, vol. 2, p. 478), le British Muséum posséderait un L. glauca provenant de l'Inde ; mais l'espèce n'est pas mentionnée par Day dans son dernier ouvrage : Thefauna of British India (518). — 25 — Capros aper, (Linné) 1766. Zeus aper, Linné (145), vol. 1, p. 455. 1802. Capros aper, Lacépède (48), vol. 4, p. 591. Campagne de 1887 : Au large de la pointe Rosalès, Sâo Jorge, à la surface. Deux exemplaires. — Stn. 122, surface, au large de Ponta Delgada. Un exemplaire. Campagne de 1888 : Stn. 23 1, surface, entre Pico et Sâo Jorge. Six exemplaires. — Entre Pico et Sâo Jorge. Un exemplaire pris le 28 août à la surface. — Stn. 263, surface. Deux exemplaires trouvés dans l'estomac d'un Germon pris à la ligne de traîne. La longueur totale du plus grand de ces individus est de i53 mm , y compris la caudale; hauteur du tronc, 64 mm ; nombre des rayons branchiostèges, six. Le tout jeune exemplaire, dont la longueur totale est de 2i mm , a tout le corps couvert de petits points noirs. Il a été trouvé dans l'estomac d'un Germon. Habitat. — Capros aper est une espèce du sud-ouest de l'Europe. Sans appartenir aux Poissons de grand fond ou espèces pélagiques proprement dites, il habite cependant les profondeurs de la mer à quelque distance de la côte ; ce n'est qu'à intervalles irréguliers, le plus souvent après de fortes tempêtes, qu'il se montre, parfois en grand nombre, le long des côtes. En général, on le prend nageant à fleur d'eau ; mais il paraît que l'expédition du Travailleur et du Talisman en a recueilli aussi à une profondeur de 3o6 m . Le long des côtes d'Angleterre, on rencontre cette espèce dans le sud de la Manche, et selon Day (51, vol. 1, p. i36), elle ne s'y montre que de temps à autre, par exemple au large de Plymouth, où on l'a vue par milliers. Elle semble ne pas avoir été observée dans la Mer du Nord. C. aper se rencontre encore dans le Golfe de Gascogne, sur les côtes de France et de la presqu'île ibérique, mais on l'y a rarement vu en grand nombre. Il en est de même dans la Méditerranée, le long des côtes d'Italie et jusqu'en Grèce (Apostolidès, », p. 21). Dans l'Adriatique, il se rencontre sur le littoral de la Dalmatie ; mais il n'est pas cité parmi les espèces observées par Graeffe à Trieste. Selon Guichenot, on en voit beaucoup sur les marchés d'Algérie (f Ol, p. 65). Enfin, l'expédition du Travailleur et du Talisman en a recueilli de nom- breux exemplaires au large du Maroc et du Soudan jusqu'au banc d'Arguin (20 latitude nord) ; on l'a également trouvé à Madère et aux Canaries. Jusqu'ici, il ne semble pas avoir été mentionné comme existant à l'ouest des Açores; les exemplaires de V Hirondelle ont été recueillis près de ces îles. — 20 — Famille des STROMATEID^E Centrolophus pompilus, (Risso) 1810. Coryphcena pompilus, Risso 1 (198), p. 180. 1826. Centrolophus pompilius, et C. liparis, Risso (194), vol. 3, p. 336-337. i833. Centrolophus pompilus, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 9. p. 334. Campagne de 1887 : Stn. i3i, surface. Un exemplaire pris à l'ouest de Florès, Açores. L'exemplaire, qui n'étak pas encore adulte, a été recueilli en même temps qu'un Mola mola (Lin.) pris au harpon, et en compagnie duquel il semblait se trouver. PROPORTIONS Longueur totale o m 2 1 2 Hauteur du tronc o m o44 Longueur de la tête o m 046 Base de la dorsale o m 098 On remarquera que la hauteur du tronc de ce jeune individu est relativement petite, inférieure à la longueur de la tête, et qu'elle est comprise presque cinq fois (4,81) dans la longueur totale. Chez les individus adultes, la hauteur du tronc est de beaucoup plus grande que la longueur de la tête, et n'est comprise que de quatre à quatre fois et demie dans la longueur totale. La dorsale commence presque immédiatement au-dessus de l'insertion des pec- torales ; sa longueur à la base est comprise un peu plus de deux fois dans la longueur totale du corps. Nombre des rayons : D. 38; A. 24; P. 21. L'estomac de l'exemplaire en question était rempli d'un Siphonophore ; on y voyait aussi des membres d'un Hypéride. Habitat. — C. pompilus est une espèce pélagique qui fréquente surtout la partie orientale de l'Océan Atlantique et la Méditerranée. Il semble être assez rare presque partout où il existe; Nice est, paraît-il, le seul endroit où il soit assez commun; il se rencontre ailleurs, le long des côtes d'Italie jusqu'en Sicile, et il 1 II est possible que Linné, lui aussi, et d'autres auteurs antérieurs à Risso aient connu cette espèce; mais leurs courtes descriptions de Coryphcena pompilus Linné et Gmelin, de Coryphcena pompilus et de Centrolo- phus niger, etc. Lacépède, prouvent que cette espèce n'est, en tout cas, pas la seule qu'ils aient eue en vue. Par contre, il y a moins lieu de douter que le Coryphcena pompilus, décrit par Risso en 1810 dans son Ichtkyologie de Nice, soit une variété de couleur de cette espèce ; c'est donc de lui que l'on doit dater la distinction réelle de l'espèce. — 2 7 — remonte l'Adriatique jusqu'à Trieste, où Graeffe en a trouvé, le plus souvent, de tout jeunes individus, ayant une longueur totale de 3o mm à 4o mm , sous des Rhizosto- mes, plus rarement des individus adultes (OS, p. 465). Il est rare autour de l'Espagne et du Portugal; il en est de même dans le Golfe de Gascogne et sur les côtes de France. Dans le courant des dernières années, on en a cependant recueilli plusieurs exemplaires sur les côtes de la Grande-Bretagne, surtout dans le sud de la Manche. L'endroit le plus septentrional jusqu'où l'on sache qu'il ait pénétré, est le fjord de Trondhjem, en Norvège (63° 3o' lat. nord), où deux individus adultes ont été pris en septembre 1886 ; l'un de ces exemplaires se trouve au Musée de l'Université de Christiania, l'autre à Trondhjem. Enfin l'espèce a été recueillie à Madère et aux Açores, d'où provient l'exemplaire de Y Hirondelle. Jusqu'ici on ne l'a pas rencontrée dans l'ouest de l'Atlantique. Lims Bennetti, (Lowe) i833. Leirus Bennettii, Lowe (148), p. 143. i833. ? Centrolophus ovalis, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 9, p. 346. i836. Lirus Bennettii, Lowe fl50), vol. 6, p. 199, pi. v. 1836-1844. Crins Bennettii, Valenciennes (1815), vol. 2, p. 43. 1839. Pompilus Bennettii, Lowe (ISS), p. 82. 1882. Lirus Bennetti, Jordan et Gilbert (138), p. 452. Campagne de 1887 : Stn. 106; au sud de Pico, Açores. Deux exemplaires pris à la fouine, à la surface, pendant qu'ils accompagnaient le chalut à sa montée. Chez ces deux exemplaires, dont l'un était presque entièrement développé, les viscères avaient été enlevés et les écailles étaient aussi détruites par endroits l . C'est seulement en 1882 que les caractères distinctifs du genre Lirus, sa synonymie et ses rapports avec le genre Centrolophus, ont été exactement déter- minés par Jordan et Gilbert dans leur Synopsis of the Fishes of North America, ainsi que par Fordice en 1884 (tfl, p. 3i6); de même Gunther, en 1889, a tr aité ces mêmes questions dans son Rapport sur les Poissons pélagiques du Challenger (11*, p. 10). Le genre Lirus a été établi en i833 par Lowe, qui a pris comme type l'espèce dont il est ici question, le genre a été caractérisé plus tard par ce même auteur en i836; actuellement on en connaît au moins trois espèces, savoir : L. Bennetti Lowe i833, Méditerranée, Madère et Açores; L. perciformis Mitch. 1818, côtes des Etats de l'est de l'Amérique du Nord (et Angleterre?); et L. porosus Richards. 1844, Australie et îles Kermadec. Enfin, Gunther a décrit sous le nom de L. paucidens, une forme de première jeunesse appartenant à ce genre et prise en pleine mer entre la Nouvelle-Guinée et le Japon (11 S, p. 11). Toutes ces espèces, dont on ne connaît en somme que fort peu d'exemplaires, sont plus ou moins péla- giques. 1 Ces Poissons, conservés dans l'acétate de soude, n'ont été placés dans l'alcool que deux ans environ après leur capture (Baron J. de Guerne). — 28 - PROPORTIONS a b Longueur totale o m 3o5 o m 345 Hauteur du tronc o m 090 o m 104 Longueur de la tête o m 074 o m o8i Longueur du bout du museau à l'anus o m 129 o m i52 » du museau o m oi4 o m oi6 Diamètre de l'œil o m oi9 o m 02i Hauteur à la naissance de la caudale o m o23 o m 02j Longueur de la pectorale o m o52 o m o6i Nombre des rayons : a. D. 7 | 27; A. 3 | 21 ; P. 22. b. D. 7 | 3i; A. 3 | 22; P. 22. La longueur totale comprend donc trois fois un tiers (3,3 1 à 3,38) la hauteur du tronc, et un peu plus de quatre fois (4,12 à 4,25) la longueur de la tête. L'œil est plus long que le museau et est compris trois fois trois quarts (3,85 à 3,89) dans la longueur de la tête. Le museau est très court et arrondi ; au-dessus des narines il y a deux pointes peu saillantes et, au-dessus de ces pointes, chez les individus conservés dans l'alcool, l'espace interorbitaire est légèrement concave et comme creusé, tandis que chez les exemplaires frais il est plus rempli et plus arrondi. Les dents sont excessivement petites et fines ; les mâchoires n'en portent qu'une seule rangée, qui est un peu irrégulière et double sur le devant de la mâchoire supérieure. Les palatins et le vomer sont lisses. Le premier rayon épineux de la dorsale prend naissance tant soit peu en arrière de la perpendiculaire tangente au bord supérieur de la fente branchiale, et le premier rayon mou un peu en arrière de la perpendiculaire tangente au haut de l'insertion des pectorales. La dorsale atteint sa plus grande hauteur vers le dixième rayon mou, dont la longueur est égale à la moitié de la hauteur du tronc. Le nombre des rayons mous variait chez les deux individus de vingt-sept à trente et un. Les épines de l'anale sont presque complètement cachées dans la peau; les plus longs des rayons mous de l'anale sont un peu plus courts que les plus longs des rayons de la dorsale. Ils sont au nombre de vingt et un à vingt-deux. Les pectorales sont assez longues, leurs extrémités dépassent celles des ventrales et viennent se terminer à une distance de l'anus égalant à peine un tiers du diamètre de l'œil. Les écailles, qui sont assez peu adhérentes, recouvrent la dorsale et l'anale jusqu'à la moitié de leur hauteur. Le nombre des écailles de la ligne latérale est d'environ quatre-vingt-dix; entre le premier rayon mou de la dorsale et la ligne latérale il y a quinze écailles. — 29 — Le nombre des rayons du premier arc branchial est de vingt-deux. Habitat. — Il semble qu'on n'ait obtenu jusqu'ici qu'un petit nombre d'exemplaires du Lirus Bennetti. Il a été décrit tout d'abord de Madère, et il est probable que c'est de là que proviennent la plupart des exemplaires conservés dans les Musées. De même, Valenciennes nous l'a fait connaître des Canaries (8 15, p. 45). Dans la Méditerranée, il est excessivement rare; on en a trouvé deux ou trois exemplaires à Nice et à Gênes. Les exemplaires de Y Hirondelle ont été pris à la surface ; on ne peut dire à quel moment ils avaient commencé à suivre le chalut qui avait* été traîné à près de 1000 mètres de profondeur. Une espèce qui se rapproche beaucoup du L. Bennetti ou qui en est même synonyme, Centrolophus crassus Cuv. et Val. i833, a également été trouvée entre Madère et les Açores. Famille des CORYPrLENIDvE Schedophilus medusophagus , Cocco i83g. Schedophilus medusophagus, Cocco (S 1 ?), n° 7, p. 236. 1868. Schedophilus medusophagus, Steindachner (£©4), p. 379. 1880. Schedophilus medusophagus, Lûtken (15©), p. 526. 1881. Schedophilus medusophagus, Moreau (ÎS'O), vol. 2, p. 5o2. 1882. Schedophilus medusophagus, Gûnther (113), vol. 11, p. 223, pi. 47. 1887. Schedophilus medusophagus, Gûnther (114), p. 46. Campagne de 1887 : Stn. 96, surface. Deux exemplaires pris au haveneau, entre les Açores et le cap Finisterre. Les deux exemplaires étaient jeunes et ont été recueillis à la surface. a b Longueur totale ........ o m o33 o m o4i Hauteur du tronc o m on5 o m oi4 Longueur de la tête o m oo9 o m on Diamètre de l'œil o m oo4 o m oo5 Chez ces exemplaires, la longueur totale comprend donc presque exactement trois fois la hauteur du corps, et un peu plus de trois fois et demie la longueur de la tête. Le maxillaire supérieur arrive, en arrière, jusqu'au bord postérieur de l'iris. Les épines de la tête sont accentuées chez ces deux individus. Les cinq épines supérieures du préopercule ont la pointe dirigée en haut, et les cinq autres presque droit, en arrière ; l'interopercule est muni de cinq épines plus courtes. Nombre des rayons chez l'exemplaire le plus petit : D. 46; A. 28. ; et chez le plus grand : D. 45 ; A. 29 ; P. 18. — 3o — Les ventrales sont relativement plus longues chez le plus grand exemplaire ; leurs extrémités atteignent à peu près le neuvième rayon de l'anale ; chez le plus petit exemplaire, elles n'atteignent que le quatrième. La coloration est le plus distincte chez le plus grand exemplaire et consiste en une rangée de taches irrégulières, qui s'étend à partir de la dorsale vers la ligne latérale; sur l'un des côtés, ces taches forment huit bandes verticales, étroites et noires qui se continuent jusque sur la base de la dorsale ; sur l'autre, ces bandes se rejoignent en partie deux à deux et forment environ cinq taches rondes, claires au milieu. Quelques petites taches se trouvent aussi éparses sur les côtés du corps. On voit que ces jeunes individus diffèrent en bien des points essentiels des indi- vidus adultes 1 . Chez ceux-ci, la mâchoire atteint environ le bord antérieur du cristallin ; les nageoires sont beaucoup plus basses ; les rayons de la dorsale et de l'anale ont à peine la moitié de la longueur de la tête et les ventrales sont très courtes, à peu près de même longueur que le museau. Les yeux sont aussi beaucoup plus petits relativement, etc. Habitat. — Ce Poisson est une forme pélagique dont les alevins sont assez fréquents en plein Océan Atlantique, tandis que les individus adultes sont très rares. Du reste, il n'est pas restreint à l'Atlantique, on en a aussi démontré l'existence dans l'Océan Pacifique. Schedophilus medusophagus a d'abord été décrit comme existant dans la Méditer- ranée, où un petit nombre d'exemplaires ont été recueillis près de la Sicile (Palerme, Messine 2 ). Moreau en mentionne également (ISO, p. 504) un exemplaire d'une longueur totale de o m 22, pris à Marseille en juillet 1877. Il est également rare dans l'Océan Atlantique, le long des côtes d'Espagne; Steindachner (804, p. 377) en mentionne deux ou trois exemplaires recueillis par lui à Motril et qui avaient une longueur totale de 4 3/4 à 7 1/2 pouces (o m 125 à o m 195). Enfin, Gunther décrit (113, p. 223) un exemplaire adulte pris en août 1878, au large de la côte nord de l'Irlande (55° 3o' lat. nord). Cet exemplaire avait une longueur de 9 1/2 pouces anglais (soit environ o m 240). Les alevins, au contraire, sont relativement fréquents, ainsi qu'il a été dit plus haut, dans les zones tempérées de l'Atlantique; on les trouve sous des Algues flottantes, ou sous des Méduses, ou encore dans les filets de surface. La plupart des Musées possèdent des exemplaires de ces alevins. Ainsi, Lûtken en a étudié un grand nombre (15», p. 526), tous recueillis entre 46 et 34 de latitude nord et 33° et 21 de longitude ouest. Au Musée de l'Université de Christiania, se trouve un exemplaire pris en pleine mer, au large de Buenos-Ayres, et Gunther (1©V, p. 149) en a examiné un autre provenant des Iles Samoa. K La meilleure figure que l'on possède de l'individu adulte a été donnée par Gunther (113, p. 47). 2 Le Musée de l'Université de Christiania a reçu de cette localité un individu à moitié développé, d'une longueur totale de om I2 5. — 3i — 9 Famille des NOMEID^E Psenes maculatus, Lûtken (PI. IV, fig. 17) 1880. Psenes maculatus Lûtken (159), p. 5i8, pi. v, fig. 2. Campagne de 1887 : Stn. 144, surface. Un exemplaire. — Stn. 145, surface. Un exemplaire pris au chalut de surface. Deux exemplaires ont été pris à la surface de la mer, à égale distance des Açores et du Banc de Terre-Neuve, l'un avec le chalut de surface, l'autre sous une Tortue. Ils étaient jeunes et le plus grand n'atteint guère que la moitié des dimensions de l'exemplaire type de Lûtken. Ce naturaliste suppose pourtant qu'il s'agit d'une forme jeune. Sans vouloir discuter la question de savoir si P. maculatus peut être une forme de jeunesse d'une espèce plus grande déjà connue, je me bornerai à faire remar- quer, qu'en tous cas, il n'appartient pas au Cubiceps gracilis (Lowe) [C. capensis Smith], ce que Lûtken (159, p. 5 19) a cru possible. Il existe une autre espèce à laquelle il ressemble un peu par sa coloration; ce sont les jeunes individus du P. cyanophrys Cuv. et Val. i833 ; mais il en diffère à plusieurs égards en ce qu'il a, par exemple, la hauteur du tronc plus faible et les yeux plus grands; il a aussi un moins grand nombre de rayons à la deuxième dorsale et à l'anale. a b Longueur totale o m o38 o m o63 Hauteur du tronc o m oi2 o m oio, Longueur de la tête o m on o m oi8 » des pectorales o m oio o m oi5 » des ventrales o m ooo, o m oi3 Diamètre de l'œil o m oo5 o m oo7 Longueur du museau o m oo25 o m oo5 Chez le plus grand de ces individus, la hauteur du tronc est comprise un peu plus de trois fois (3,3) dans la longueur totale; la tête, qui est à peine plus petite que la hauteur du tronc, est comprise presque exactement trois fois et demie dans la longueur totale. L'œil est extraordinairement grand ; il n'est pas compris plus de deux fois et demie dans la longueur de la tête. Le museau est beaucoup plus court que le diamètre de l'œil; il ne mesure que les deux tiers de celui-ci. Le maxillaire supé- rieur atteint à peine, en arrière, le bord antérieur du cristallin. Les bords des pièces operculaires n'ont ni dents ni épines. L'opercule est marqué d'environ dix — 32 — stries, qui descendent en biais en arrière dans la direction de l'insertion des pecto- rales. Le plus petit des individus a les yeux plus grands, ce qui est particulier aux jeunes individus ; ils ne sont compris que deux fois deux dixièmes (2,2) dans la longueur de la tête ; la hauteur du tronc n'est contenue que trois fois un dixième (3, 1) dans la longueur totale, de sorte que cette hauteur décroît un peu avec l'âge, ainsi que l'a également observé Lùtken chez les exemplaires types qu'il a examinés. Le museau ne mesure, chez le petit individu en question, que la moitié du diamètre de l'œil; le maxillaire supérieur atteint presque le bord antérieur du cristallin. Les écailles, qui sont déjà complètement développées chez le plus petit des individus susmentionnés, recouvrent la base de la deuxième dorsale, de l'anale et de la caudale ; il y en a aussi sur l'interopercule. Chez le petit exemplaire, la ligne latérale est complète jusqu'à la caudale et compte environ cinquante et un pores ; chez le plus grand, elle est effacée ou rompue en arrière du dernier rayon de l'anale. Nombre des rayons chez le grand individu : D. 1 1 ; 2 me D. 2 | 22 ; A. 3 | 23 ; P. 21 . La première dorsale n'est pas très haute ; le plus long des rayons est à peu près égal à la partie postorbitaire de la tête. Chez les deux individus, les ventrales atteignent au delà de l'anus et dépassent même un peu la base de l'anale (chez le grand individu, elles vont environ jusqu'au quatrième et chez le petit, jusqu'au sixième rayon de l'anale). Elles sont relati- vement plus longues chez le plus petit des individus, car elles atteignent à peu près, en arrière, l'extrémité des pectorales, tandis que chez le plus grand, les pectorales sont plus longues et dépassent, en arrière, l'extrémité des ventrales. La teinte générale est d'un blanc jaunâtre avec des taches oblongues gris-brun bien accentuées, qui ont parfois le caractère de bandes. Ces taches forment en tout de six à sept bandes transversales rompues, qui se prolongent sur la base de la dorsale et de l'anale. La première dorsale est noire en partie; la seconde dorsale et l'anale sont marquées, au bord, d'une ligne noire. Les ventrales sont également noires à la base et au bord, mais plus claires au milieu. Les parties inférieures de la tête et le ventre sont argentés. Habitat. — Jusqu'ici, il n'a été mentionné de cette espèce que les exemplaires types décrits en 1880 par Lutken dans son ouvrage, Spolia atlantica (159, p. 5 16), exemplaires recueillis en plein Océan Atlantique, en des points situés entre 3g° de lat. nord et 25° 4' de lat. sud, et entre 34 40' et 27 26' de long, ouest, par conséquent sur une zone s'étendant à partir des Açores au nord jusqu'au sud de Sainte-Hélène. Tous les exemplaires types étaient jeunes et avaient une longueur totale de 20 à 94 mm ; ils se trouvent au Musée de l'Université de Copenhague. Outre ces exemplaires, le Professeur Lutken avait aussi de petits exemplaires d'une forme qui s'en rapproche beaucoup, à laquelle il donne, sans en faire une description détaillée, le nom provi- soire de Psenes affinis et qui diffère du P. maculatus principalement par le nombre un peu moins grand des rayons. — 33 Les deux exemplaires de Y Hirondelle ont été recueillis à deux stations voisines l'une de l'autre, à peu près à égale distance des Açores et du banc de Terre-Neuve, à environ 42 de lat. nord ; par conséquent, un peu plus au nord que les exemplaires types décrits par Lùtken. Cubiceps gracilis, (Lowe) 843 860 872 881 884 Seriola (Cubiceps) gracilis, Lowe (155), p. 82. Cubiceps gracilis, Gùnther (108), vol. 2, p. 38g. Cubiceps gracilis, Canestrini (1818), p. 104. Cubiceps gracilis. Moreau (l 1 ?©), vol. 2, p. 479. Cubiceps gracilis, FacciolÀ (CS 1 ), p. 233. Cubiceps gracilis, Gùnther (11 1 ?), p. 11. Campagne de 1888 : Stn. 174, surface. Deux exemplaires trouvés dans l'estomac d'un Germon pris au large, à l'ouest du cap Finisterre. Il est difficile, ainsi que l'a déjà fait remarquer Lùtken (15©, p. 5i3), de distin- guer l'un de l'autre, avec des caractères certains, les genres Psenes et Cubiceps. Ils paraissent semblables dans tous leurs traits généraux, et la distinction que l'on fait entre eux se base principalement sur des caractères relatifs qui ne sauraient avoir grande valeur. Un caractère, qui peut-être bien est constant, est la position différente qu'ont les ventrales dans les deux genres. Chez les Psenes, elles s'insèrent droit au- dessous des pectorales, de sorte que deux ou trois, tout au plus, des rayons supérieurs des pectorales naissent en avant de l'insertion des ventrales ; chez les Cubiceps, au contraire, elles sont entièrement en arrière des pectorales, de sorte que la verticale tirée à partir du dernier rayon inférieur des pectorales touche à peine la base des ventrales. Les os de la ceinture scapulaire (scapula et clavicula) des deux exemplaires de C. gracilis, dont nous nous occupons, étaient à découvert et leur sculpture était saillante; tandis que chez les exemplaires du Psenes que j'ai eu l'occasion d'examiner auparavant, ces mêmes os étaient invisibles ; mais cela est dû peut-être à ce que les exemplaires de V Hirondelle étaient moins bien conservés. Les deux exemplaires, qui étaient jeunes et de même taille, avaient été trouvés dans l'estomac d'un Orcynus alalonga (Lin.). PROPORTIONS a b Longueur totale o ra og5 o m og6 Hauteur du tronc o m o2i o m 02i Longueur de la tête o m 023 o m 023 Diamètre de l'œil o m oo85 o m oo85 Longueur du museau o m oo5 o m oo5 « de la pectorale . . o m 024 o m 023 « de la ventrale... o m ooo. o m oio — 34 — Chez ces jeunes exemplaires la hauteur du tronc est comprise exactement quatre fois et demie, et la longueur de la tête quatre fois un dixième dans la longueur totale (y compris la caudale). L'œil est très grand ; il est compris deux fois huit dixièmes (2,8) dans la longueur de la tête. Le museau est très court; il ne mesure qu'un peu plus de la moitié du diamètre de l'œil. Le maxillaire supérieur dépasse un peu en arrière le bord antérieur de l'œil. A l'extrémité supérieure de la fente branchiale, commencent deux rangées de pores excessivement fins, qui toutes deux se prolongent en avant. La rangée inférieure, qui forme une courbe concave vers le haut, se termine à peu près juste au-dessus du cristallin; la rangée supérieure, dont le côté concave est tourné vers le bas, est plus courte et s'arrête un peu en arrière de la perpendiculaire tangente au bord postérieur de l'œil. Il y a une rangée semblable de petits pores au-dessus du bord supérieur des orbites. Chez aucun des exemplaires en question, il n'y a sous la gorge la moindre trace des deux barbillons terminés par une espèce de petite soie noirâtre, constatés par Doumet, en i863, et que Moreau mentionne aussi comme existant chez l'exemplaire examiné par lui et qui avait été trouvé dans la Méditerranée (1 ff©, p. 480). Les ventrales sont relativement courtes ; elles mesurent à peine la moitié de la longueur des pectorales et n'atteignent qu'un peu plus de la moitié de la distance qui sépare leur insertion de l'anus. Elles s'insèrent en arrière du dernier rayon inférieur des pectorales. Nombre des rayons : a. D. 10; 2 me D. 1 | 21 ; A. 3 | 20 ; P. 20. b. D. 10; 2 me D. 1 | 23; A. 3 j 21. Les exemplaires ayant été trouvés tous deux dans l'estomac d'un Germon, leur état de conservation ne se prête pas à une étude exacte des écailles de la ligne laté- rale, etc. Ainsi, la ligne latérale supérieure qui est la vraie et qui, à partir de l'extrémité supérieure de la fente branchiale, suit la ligne du dos à peu de distance de celle-ci, est à peine indiquée ; le sillon médian au contraire, qui se prolonge en ligne droite entre les muscles jusqu'à la base de la caudale, est bien plus accentué et plus profond aux endroits où manquent les écailles. Cette ligne est peu distincte là où les écailles sont conservées. Habitat. — On ne connaît jusqu'ici qu'un petit nombre d'individus adultes de Cubiceps gracilis, tandis que de jeunes exemplaires ont souvent été recueillis en plein Océan Atlantique. Les premiers spécimens décrits provenaient de Madère ; selon Gùnther, le British Muséum en possède deux provenant de cet endroit et qui ont une longueur de 7 pouces à 8 pouces et demi (o m i8o, à o m 23o). Le British Muséum en possède également de jeunes individus pris aux Açores sous des Méduses. Quant à la Médi- terranée, d'où l'espèce a été décrite en i856, par Filippi et Vérany, sous le nom de Navarchus sulcatus (?1) et par Doumet, en i863, sous le nom de Trachelocirrus mediterraneus (58, p. 212, pi. i5), on y a recueilli des exemplaires à Messine, à Nice — 35 — et à Cette; ils étaient jeunes pour la plupart; cependant, quelques-uns avaient atteint un certain développement et mesuraient de 7 à 8 pouces (o m 189 à o m 2 16) de longueur. Comme il est probable que le Poisson décrit en 1845, par Andrew Smith (3©0, pi. 24), sous le nom d'Atimostoma capense n'est autre chose qu'un individu adulte de C gracilis, il s'ensuit que cette espèce, jusqu'ici la seule du genre, est répandue dans une grande partie des zones tempérées et chaudes de l'Océan Atlantique. L'exemplaire de Smith, mesurant 43 pouces de longueur (environ i m 07o), avait été pris au Cap de Bonne-Espérance. Famille des SCOMBRID^E Scomber colias, Gmelin 1788. Scomber colias, Gmelin in Linné (146), vol. i, p. 1329. 1809. Scomber pneumatophorus, Delaroche (53), p. 3i5. Campagne de 1887 : Fayal, Açores, août 1887. Un exemplaire provenant du marché. La longueur totale est de o m 365, la longueur de la tête o m o86. La première dorsale contenait huit rayons (le même nombre que chez un exemplaire provenant du Massachusetts et qui se trouve au Musée de l'Université de Christiania). Déjà, Steindachner a constaté (*04, p. 353) que le nombre des rayons de la première dorsale varie chez cette espèce entre sept et dix, et que le S. pneumatophorus de Delaroche n'est autre que le jeune du S. colias. Chez l'exemplaire qui nous occupe, les dents, tant du vomer que des palatins, étaient presque imperceptibles. Habitat. — Comme la plupart des Scombridés, Scomber colias est très répandu, il l'est même beaucoup plus que 5. scomber, car on le rencontre dans presque toutes les mers. Tout d'abord, il a été décrit comme existant dans la Méditerranée, où il est presque partout abondant jusqu'en Grèce (Apostolidès), et dans la Mer Noire (le British Muséum en possède un exemplaire de Constantinople) ; dans l'Atlantique, il se rencontre le long des côtes du Portugal et dans le Golfe de Gascogne jusqu'en Angleterre et en Irlande, où il est cependant presque partout irrégulièrement disséminé et rare. On le trouve également à Madère, aux Canaries, sur la côte d'Afrique et à Sainte-Hélène jusqu'au Cap ; par les Açores, il s'étend le long des côtes d'Amérique depuis le Brésil jusqu'aux Etats-Unis, où on le trouve, assez irrégulièrement il est vrai, jusque sur les côtes du Maine. Enfin, il est répandu dans l'Océan Pacifique ; même au Japon, il est encore très commun ; on le rencontre aussi le long des côtes de la Californie jusqu'à San Fran- cisco. Il semble faire défaut dans les mers australes. Par contre, Steindachner (£05, p. 989) en a reçu des exemplaires du Chili. — 36 — Tlnmnus alalonga, (Gmelin) 1788. Scomber alatunga (i. e. alalonga), Gmelin (146), p. i33o. 1893. Thunnus alalonga, Gill (88 bis ), p. 694. Campagne de i885 : Stn. 32, un exemplaire. — Stn. 33, un exemplaire. — - Stn. 36, un exemplaire. Campagne de 1888 : Stn. 174, un exemplaire. — Du 7 au 18 juillet, quarante exemplaires. — Stn. 252, un exemplaire. — Stn. 253, deux exemplaires. — Stn. 260, un exemplaire. — Stn. 262, quatre exemplaires. — Stn. 263, trois exemplaires. — Stn. 264, un exemplaire. — Stn. 265, deux exemplaires. — Stn. 266, un exemplaire. Tous les Germons ont été pris à la ligne de traîne. Le Germon a été recueilli en assez grand nombre par l'expédition, en plein Océan, entre le Golfe de Gascogne et les Açores. « Pendant les mois de juillet et « d'août derniers, YHirondelle a fait, jusque vers 600 lieues dans l'ouest et le « sud-ouest de l'Europe, des recherches sur la présence des Thons : deux lignes, « avec amorces artificielles, traînant derrière le navire quand l'allure n'excédait « pas quatre nœuds, ont pris un peu partout cinquante-trois Thons (Thynnus « alalonga), qui pesaient ensemble 908 livres. » Prince de Monaco (8). Aucun de ces exemplaires n'a été conservé. Mais on a trouvé dans l'estomac de ces individus différents restes de Poissons, dont nous avons pu déterminer plusieurs ; voici une liste de ceux qui ont été conservés : Trachurus trachur us (Linné) (Stn. 262), Golfe de Gascogne. Plusieurs exemplaires. Capros aper (Linné) (Stn. 263), Golfe de Gascogne. Un exemplaire. Cubiceps gracilis Lowe (Stn. 174), au large du cap Finisterre. Deux exemplaires. Paralepis pseudocoregonoides Sarato (Stn. 264), Golfe de Gascogne. Deux exemplaires. Plagyodus sp., en plein Océan, au nord-ouest du cap Finisterre. Un exemplaire jeune. Scombresox saurus (Walb.) (Stn. 174 et Stn. 266), entre le Golfe de Gascogne et les Açores. Nombreux exemplaires. Sternoptyx diaphanus Herrm. (Stn. 174), entre le Golfe de Gascogne et les Açores. Deux exemplaires. Maurolicus sp. (Stn. 262), au nord-est des Açores. Un grand nombre de jeunes exemplaires. Syngnathus œquoreus Linné (Stn. 174, Stn., 25 1, Stn. 262), au nord des Açores et entre l'Irlande et le cap Finisterre. Nombreux exemplaires. En parcourant cette liste, on s'aperçoit que l'examen des estomacs de Germons a fourni quatre espèces, qui n'ont pas été recueillies d'autre façon pendant l'expédi- -3 7 - tion, savoir : Plagyodus sp., Cubiceps gracilis, Paralepis pseudocoregonoides et Scombresox saurus. Famille des ECHENEID^E Echeneis brachypterus, Lowe 1839. Echeneis brachyptera, Lowe (151), p. 89. Campagne de 1887 : Stn. i3i, surface. Deux exemplaires pris sur un Mola mola (Linné). En 1862, Gill (M 9 p. 23g) décomposa la famille typique « Echeneis » en deux groupes, savoir : le groupe des Echeneides, comprenant les genres Echeneis (type : Ë. fiaucrates Lin.) et Phtheirichthys Gill; et le groupe « Remorœ », comprenant les genres Rémora (type : E. rémora Lin.) et Remile gia Gill. E. brachypterus appartient au dernier de ces groupes, qui se distingue du premier par un corps plus court et plus robuste, et par d'autres particularités moins importantes quant à la structure des ventrales et des pectorales; les naturalistes américains (1159, p. 854) le désignent encore sous le nom de Rémora brachyptera. On a encore une fois (Gill en 1 863) fait de cette espèce le type d'un nouveau genre, Remoropsis (83, p. 88), en se basant sur ce que le maxillaire supérieur est pointu et l'anale plus courte que chez Rémora; mais ces caractères sont, eux aussi, de peu d'importance comme caractères distinctifs génériques; néanmoins, les ichthyologues américains maintiennent le genre Remo- ropsis. PROPORTIONS a b Longueur totale o m 189 o m 252 » de la tête o m 042 o m o56 Largeur de la tête o m o28 o m o4o Longueur du disque o m 048 o m o63 Base de la deuxième dorsale ... o m o63 o m 08 1 Nombre des rayons : a. 1. D. i5 ; 2 me D. 3o; A. 25. b. 1. D. 16; 2 mô D. 3o; A. 27. Le disque céphalique qui a, chez le plus petit des exemplaires quinze, et chez le plus grand seize paires de lamelles, est donc compris presque quatre fois dans la longueur totale (3,72-3,g3). Les pectorales prennent naissance au-dessus de la quatrième paire de plaques (en comptant de l'arrière à l'avant). Lorsque la caudale est étendue, le bord en est un peu convexe. La coloration est blanchâtre chez le plus jeune, un peu plus foncée chez le plus grand exemplaire. Habitat. — De même que la plupart des espèces du genre Echeneis, E. brachy- — 38 — pterus a été observé en plusieurs points très distants les uns des autres, dans les parties chaudes tant de l'Océan Atlantique que de l'Océan Pacifique ; on le trouve attaché à divers Poissons. On a constaté l'existence de cette espèce à Madère, d'où elle a été décrite pour la première fois par Lowe, en i83g ; on l'a également trouvée, selon Gunther (1©4, p. 3g9), au large du Brésil; de même, le Musée de Copenhague en possède, d'après Lùtken (158, p. 3g), des exemplaires trouvés dans la cavité branchiale d'un Tetrapt- urus, sous l'Equateur (3° lat. sud, 29 long, ouest). Les exemplaires de V Hirondelle ont été recueillis, comme il a été dit, sur un Mola mola harponné aux Açores ; dans l'ouest de l'Atlantique, l'espèce a été constatée le long des côtes des Etats-Unis jusqu'aux Etats de l'est, au large du Massachusetts (E. quatuor decim-lamellatus Storer 1839), où on en a pris des exemplaires sur un Xiphias. Déjà, en 1839, Eydoux et Gervais l'ont mentionnée (E. sexdecim-lamellata, ©S. p. 77) comme fréquentant l'Océan Pacifique, et on l'a trouvée un peu partout dans cet Océan. Temminck et Schlegel nous apprenaient déjà, en i85o, qu'elle se rencontre au Japon (E. pallida), ce qui a été confirmé depuis par Steindachner et Doderleîn. On a également trouvé ce Poisson en Chine, ainsi que dans les mers de l'Inde et aux îles de la Sonde (E. Nieuhofi Bleeker, 14, p. 279). Enfin, le British Muséum en possède des exemplaires provenant de l'Océan Pacifique du sud, d'Otahiti, de la Nouvelle-Zélande (pris sur des Histiophorus), ainsi que de Zanzibar et de la côte est de l'Afrique. Famille des ANTENNARIID^E Antennarius histrio, (Linné) 1766. Lophius histrio, Linné (145), p. 403. 1861. Antennarius marmoratus, Gunther (1©3), vol. 3, p. i85. 1876. Antennarius marmoratus, Gunther (±07), p. 162, pi. 100. 1878. Pterophryne (Pterophrynoïdes) histrio, Gill (8©), p. 216. 1882. Antennarius histrio, Jordan et Gilbert (138), p. 845. Campagne de 1887 : Stn. i36 et Stn. 146, surface. Dix-neuf exemplaires (dont quatorze très jeunes) ont été pris dans les Sargasses, entre les Açores et Terre-Neuve. Le plus grand des exemplaires mesure y6 mm de longueur ; les grands portaient tous jusqu'à sept exemplaires d'un Pennellidé, dont quelques uns étaient complète- ment développés, les autres plus jeunes. La longueur des jeunes Antennarius variait de i4 mm à 28 mm ; ils n'avaient pas de parasites. Chez deux de ces individus de moyenne taille (longueur totale 52 mm à 56 mm ), l'estomac contenait un ou deux exemplaires de leur propre espèce tout jeunes, d'une longueur de 20 mm à 22 mm . -3 9 - Habitat. — A. histrio est très répandu dans les mers des tropiques; on l'a trouvé dans l'Atlantique, dans le Pacifique et dans l'Océan Indien. Sa coloration €St excessivement variée, ce qui l'a fait décrire plusieurs fois sous des noms nouveaux; mais déjà, en 1862, le docteur Gùnther a prouvé que toutes ces préten- dues espèces appartiennent à une seule et même forme extrêmement variable. Dans la Mer des Sargasses, au sud des Açores, A. histrio se rencontre en grand nombre parmi les Algues flottantes (Sargassum bacciferumj, et le Gulf-Stream l'emporte vers les côtes des Indes Occidentales et des Etats du sud de l'Amérique, où il est commun. Sur les côtes d'Europe, il en a été pris un seul individu, recueilli parmi des Mallotus villosus à Vard0, en Norvège, à 71 de lat. nord, en 1826 {Chironectes arcticusDùb. et Kor. (1844), 52, p. 72). Cet exemplaire, qui est conservé au Musée de Bergen, avait évidemment été emporté par le Gulf-Stream vers cette partie de la Mer Glaciale (de même que les graines à'Entada scandens, Mucuna urens, Guilan- dina bonducella et différentes graines et autres parties de plantes des tropiques, 144). A. histrio est également connu sur les côtes d'Afrique (Sénégambie, 105). Dans l'Océan Indien, on en a pris en divers points fort éloignés les uns des autres, et le British Muséum en possède des exemplaires provenant de Madagascar, des Moluques, d'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Nouvelle-Guinée, de la Chine et du Japon. Famille des AGONID^E Aspidophoroïdes Olriki, Liitken 1876. Aspidophoroïdes Olrikii, Lûtken (158 bis ), p. 386. 1881. Aspidophoroïdes Olrikii, Hubrecht (1183), p. 3. 1887. Aspidophoroïdes Olrikii, Lûtken (161), p. 120, pi. xv. Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55 m . Deux -exemplaires pris sur le Banc de Terre-Neuve. Les deux individus que nous avons sous les yeux sont, par tous les caractères essentiels, exactement conformes aux descriptions détaillées publiées par Lûtken dans les Mémoires indiqués ci-dessus. PROPORTIONS a b Longueur totale o m o65 o m o66 » de la tête . o m oi35 o m oi4 Du bout du museau à la dorsale o m o32 o m o33 Du bout du museau à l'anus o m oi65 o m oi7 Longueur du- corps jusqu'à la caudale o m o56 o m o57 » de la pectorale o m oi4 o m oi4 Diamètre de l'œil ' o m oo4 o ra oo45 La plus grande largeur du corps, o m oi i o m oi i Longueur de la ventrale o m 007 o m 007 La longueur de la tête est donc contenue près de cinq fois (4,71 à 4,78), et la plus grande largeur du corps presque exactement six fois (5,90 à 6,00) dans la longueur totale (y compris la caudale). La longueur de la tête comprend trois fois (3,oo à 5,o6) le diamètre de l'œil. Nombre des rayons : a. D. 7; A. 6 ; C. 10; P. 14. b. D. 6; A. 6; C. ?; P. 14. La coloration est d'un gris brun avec trois ou quatre bandes transversales un peu plus foncées, à peu près de même largeur que le diamètre de l'orbite. La pecto- rale a de six à sept fines raies transversales foncées. La dorsale et l'anale ont deux bandes transversales plus foncées et l'extrémité postérieure toute blanche K Outre les mâchoires, le vomer et les palatins sont garnis de dents en une large bande ; au coin de la bouche se trouve un tentacule excessivement court. Les épines nasales sont courtes mais distinctes. Boucliers : Sur le côté du dos, il y a seize paire de boucliers, depuis la tête jusqu'à la naissance de la dorsale; le long de la base de la dorsale (jusqu'au dernier rayon) il y en a encore sept paires. En arrière de la dorsale s'étendent de seize à dix-sept boucliers, dont les onze derniers chez l'un des exemplaires (a), et chez l'autre (b) les treize derniers sont simples. Entre le sommet de la tête et la caudale il y a, en tout, de trente-neuf à quarante boucliers. La ligne latérale en compte trente-huit chez l'un des exemplaires et trente-neuf chez l'autre. Sur les côtés du ventre il y a, entre la gorge et les ventrales, cinq boucliers dont le premier et le dernier sont doubles. Entre les ventrales et l'anus, il y en a deux chez l'un des exemplaires et un seulement chez l'autre. Depuis le bord antérieur de l'anus jusqu'à l'anale, on compte douze paires de boucliers (dont trois bordent l'anus). Le long de la base de l'anale (jusqu'au dernier rayon), il y en a six paires; en arrière de l'anale s'étendent seize boucliers, dont les treize derniers chez l'un des exemplaires (a), et chez l'autre (b) les quatorze derniers, sont simples. La rangée entière, depuis le bord antérieur de l'anus jusqu'à la caudale, se compose donc de trente-quatre boucliers. Habitat. — On connaît jusqu'ici deux espèces d' ' Aspidophoroides dans l'extrême nord de l'Atlantique, savoir le type du genre, A. monopterygius Bloch, du Groenland, et A. Olriki, qui se trouve dans la Mer Glaciale, sur les côtes des deux continents jusqu'à Terre-Neuve; deux espèces ont été signalées en outre dans la région arctique de l'Océan Pacifique (toutes deux sans épines bien distinctes sur le museau). Ce sont : A. inermis Gûnther, pris à Vancouver, et A. Gûntheri Bean, des côtes de l'Alaska. 1 Cette coloration de l'extrémité de la dorsale (et de l'anale) est, selon Lutken, particulière aux mâles. — 4i — A. Olriki a été établi par le professeur Ltitken en 1876 (f 5§ bis , p. 386), d'après trois individus, d'une longueur totale de j2 mm à y5 mm , trouvés dans l'estomac d'un Somniosus microcephalus (Bloch, Schneid.) péché au Groenland; un quatrième individu-type, appartenant au Riks Muséum de Stockholm, paraît être d'origine semblable. Depuis, A. Olriki a été retrouvé en 1878-79 par la goélette hollandaise Willem-Barents, qui en a recueilli quinze exemplaires (d'une longueur totale de 40 mm à 75 mm ) entre le Spitzberg et la Nouvelle-Zemble (Hubrecht, i£3, p. 3). De même, l'expédition danoise de la Dijmphna en a péché, en 1882, quatre individus (d'une longueur totale de 63 mm à 69°™) dans la Mer de Kara, à 55 brassses (ioo m ) de profondeur; ces derniers exemplaires ont été décrits et figurés en détail par Lùtken dans la publication des résultats de l'expédition (161). Enfin, lors de l'expédition de IslFylla en 1874, il en a été pris neuf individus sur les bancs qui se trouvent au large d'Holstensborg, sur la côte ouest du Groenland. La longueur de ces exem- plaires était de Ô2 mm à 86 mm ; cette dernière longueur est la plus grande que l'on ait observée jusqu'ici chez A. Olriki. La découverte de deux exemplaires de ce Poisson, faite par Y Hirondelle sur les bancs situés au sud de Terre-Neuve, montre que l'espèce s'étend sur une zone d'une étendue et d'une largeur considérables dans les parties arctiques de l'Atlanti- que, depuis la Mer de Kara à l'est jusqu'à la baie de Baffin, et vers le sud jusqu'à 46 5o' lat. nord. Famille des GOBIID^E Lebetus orca, (Collett) 1874 1875 1875 1879 188 5 1888 Gobius orca, Collett (3©), p. 446. Gobius orca, Collett (81), p. 172, pi. m, fig. i-3. Gobius orca, Collett (3$), p. 5y. Lebetus orca, Collett (36), n° 1, p. 34, Lebetus orca, Collett (38), p. 61, pi. 1, fig. i-a. Gobius Jeffreysii, Gûnther (115), p. 210 (partim), pi. ni, fig. B, nec Giïnther 1867. Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur i66 m . Deux exemplaires pris au large des Sables d'Olonne. Cette petite espèce caractéristique, dont la longueur totale semble ne pas dépasser 3o mm à 35 mm ? est probablement un des plus petits Poissons européens. Elle a été établie d'après un seul exemplaire, recueilli en 1873 sur la côte ouest de la Norvège simultanément avec une autre espèce qui s'en rapproche, mais dont la coloration est tout à fait différente, le L. scorpioides (Collett). Un individu de cette dernière espèce ayant été recueilli plus tard dans le Cattégat, sur les côtes du Danemark, par Winther, cet auteur créa en 1877 pour ces deux espèces le genre Lebetus (995, p. 49), en se basant sur une particularité (déjà 6 — 42 — signalée par l'auteur du présent travail) dans la structure des ventrales, et qui consiste en ce qu'elles ne sont pas unies entre elles par une membrane antérieure comme chez le genre Gobius; la membrane en question contribue à former avec les ventrales un tube plus ou moins allongé. Mais, comme cette membrane transversale peut parfois être basse ou peu distincte, même chez les Gobies typiques, il est douteux que l'on doive conserver le genre Lebetus. Les deux exemplaires que nous avons sous les yeux sont tous deux jeunes; la longueur totale est de 24 mm , celle de la tête de 6 mm 5, et le diamètre de l'œil de 2 mm . Par suite de leur peu de développement, il est impossible de faire une étude appro- fondie du nombre des rayons et des écailles; la courte description de l'espèce, que nous donnons ci-après, résulte principalement des observations faites sur des exem- plaires un peu plus grands, pris sur les côtes de Norvège. Des trois figures publiées jusqu'à présent, celle que j'ai donnée en i885 (88, pi. i, fig. 1-2) est la meilleure. La coloration présente cette particularité de n'offrir ni taches, ni bandes bien définies. La teinte générale du corps est d'un brun grisâtre; chez les exemplaires plus développés, on remarque sur le corps, au-dessous du commencement de la première dorsale, une ombre plus foncée, et une autre plus accentuée entre la fin de la deuxième dorsale et l'anale; il y a également, sur le tronc de la caudale, une réunion de petits points plus foncés. Toutes ces ombres plus foncées sont moins visibles chez les jeunes individus, comme, par exemple, chez les deux exemplaires de Y Hirondelle. La première dorsale est d'un brun noir uni, sans bandes transversales; il n'y a que l'extrême bord de la membrane qui semble blanchâtre. Par contre, la deuxième dorsale a quatre bandes transversales alternativement brun noir et blanches, toutes à peu près de même largeur, outre un commencement de bande brun noir à la base des premiers rayons. L'anale est d'un brun noirâtre, comme la première dorsale; les autres nageoires sont plus claires. Chez les deux exemplaires que nous avons sous les yeux, la coloration des nageoires est, en général, moins bien définie ; cependant chez l'un d'eux, qui est probablement un mâle, les bandes transversales de la deuxième dorsale sont très distinctes. La tête est comprise un peu plus de quatre fois dans la longueur totale; Tceil est très grand et mesure près de la moitié de la longueur de la tête. Le museau est très court ; les lèvres sont épaisses et les mâchoires à peu près aussi avancées l'une que l'autre. Quant aux nageoires, la première dorsale a ceci de particulier qu'elle est plus haute que la tête n'est longue (chez les deux exemplaires en question, elle mesure 6 mm ), ce qui fait un quart de la longueur totale. Le nombre des rayons est de sept 1 , 1 La première description (31, p. 172) n'indique que six rayons. Depuis, on a constaté chez des exem- plaires mieux conservés que le nombre est, ou tout au moins, peut être sept. et le dernier rayon est relativement long, ce qui donne à la nageoire une forme rectangulaire (et non arrondie ou presque triangulaire comme chez plusieurs des autres Gobies typiques). Nombre des rayons : i. D. 7; 2. D. 10-1 1 ; A. 9; V. 6 ; P. 17; C. 3 12 (ou i3) 3 . Les écailles sont relativement grandes, mais assez peu adhérentes; le nombre des écailles de la ligne latérale est de vingt-quatre à vingt-cinq. La gorge, le front, la nuque et les parties du corps situées au-dessus et au-dessous des pectorales, sont dépourvus d'écaillés 1 . Habitat. — On a jusqu'ici recueilli un petit nombre d'exemplaires (six) de L. orca sur les côtes de Norvège, à partir du fjord de Trondhjem jusqu'à la pointe méridionale de ce pays. Parmi les Gobies, il appartient aux formes des eaux profondes, et on le prend parfois à une profondeur qui atteint jusqu'à 200 brasses (environ 400™). En dehors de la Norvège, sa présence n'a été constatée jusqu'à présent que sur la côte nord de l'Ecosse (Kilbrennan Sound), où on en a recueilli un individu en mars 1888; cet exemplaire a été décrit et figuré par Gûnther sous le nom de G. Jeffreysi, mâle 2 . Il y a enfin les exemplaires de V Hirondelle, qui proviennent du Golfe de Gascogne, de sorte que l'espèce est connue maintenant depuis 63° 40' jusqu'à 46 27' lat. nord. Famille des CALLIONYMID^E Callionymus maculatus, Rafinesque 1810. Callionymus maculatus, Rafinesque (186), p. 25. Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur i36 m . — Stn. 44, profondeur i66 m . — Stn. 45, profondeur i6o m . — Stn. 46, profondeur i55 m . — Stn. 5o, profondeur i5o ra . — Stn. 58, profondeur i54 m . Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur i8o m . Ces différentes localités, situées toutes dans le Golfe de Gascogne, ont fourni onze exemplaires. La plupart d'entre eux étaient plus ou moins jeunes; cependant, deux ou trois mâles avaient les nageoire très allongées ; la longueur totale variait de 75 mm à 8ç) mm . 1 Outre les deux exemplaires mentionnés ci-dessus, il en existe un jeune, tout petit, de même provenance (Stn. 44), qui pourrait bien appartenir à cette espèce, bien que l'on constate chez lui des différences curieuses. La longueur totale est de nmm; les pectorales et la caudale sont normales; les dorsales et l'anale peu distinctes, rudimentaires ; les ventrales semblent faire complètement défaut. Je l'aurais passé sous silence comme indéterminable, si l'on ne savait qu'il existe des différences remarquables dans la structure des nageoi- res entre le mâle et la femelle de la même espèce chez un autre Gobiidé, Crystallogobius Nilsoni Diiben et Koren (voir 33, p. 25 et 34, p. 3i8). 2 (114, p. 210). Grâce à la bienveillance du docteur Gunther j'ai eu, en octobre 1890, l'occasion d'exa- miner cet exemplaire au British Muséum. — 44 ■— Habitat. — Ce Poisson habite principalement la Méditerranée, où on le trouve au moins jusqu'à Malte (Vinciguerra, £19, p. 532), et dans l'Adriatique, qu'il remonte jusqu'à Trieste et Venise. Il est encore commun le long des côtes d'Italie et d'Espagne; dans l'Atlantique il est, paraît-il, assez rare le long de la presqu'île ibérique et, jusqu'à présent, il n'avait pas été signalé sur les côtes françaises de l'Océan; les exemplaires de V Hirondelle ont cependant tous été pris en différents points du Golfe de Gascogne, souvent à une distance considérable de terre et à une profondeur atteignant jusqu'à i8o m . Le fond était presque toujours un fond de sable ou de gravier; il ne paraît pas se rencontrer sur les fonds vaseux. Selon Gûnther (115, p. 211), on l'a également signalé sur la côte nord de l'Ecosse, plusieurs exemplaires avaient été pris dès 1867 aux Hébrides, où l'on en a encore recueilli un grand nombre en 1887 et en 1888. Dans le Cattégat, on en avait déjà rencontré un exemplaire près de Landskrona, en i83o ; ce Poisson semble également y avoir été commun dans ces dernières années, du moins à certains endroits (184, p. 1 54); enfin, sur les côtes de Norvège, on l'a signalé çà et là jusqu'au fjord de Trondhjem, par 64 lat. nord. Le Musée de l'Université de Christiania possède une femelle adulte, d'une longueur totale de io5 mm , pêchée en juillet 1889 à cette dernière localité. Famille des BLENNIIDvE Blennius galerita, Linné 1766. Blennius galerita, Linné (145), vol. 12, p. 441. 1888. Salarias symplocos, Hilgendorf (1181), p. 79. 1888. Salarias symplocos, Hilgendorf (ISS), p. 209, pi. xiv, fig. A. Campagne de 1888 : Fayal, Açores, i3 août. Un jeune exemplaire. L'exemplaire recueilli est un jeune, dont la longueur totale est de 2i mm ; les tentacules du front sont bien développés ; mais la partie postérieure de la mâchoire inférieure, qui est déjà jaunâtre chez les jeunes d'une longueur double, et complète- ment jaune chez les adultes, est ici foncée comme le reste de la mâchoire. Habitat. — Dans la Méditerranée, cette espèce est répandue, mais, à ce qu'il paraît, en nombre peu considérable, le long des côtes d'Italie jusqu'à Lésina, dans l'Adriatique (V 5 et 189, p. 23); elle est cependant commune, selon Guichenot, sur les côtes d'Algérie (191, fasc. 32, p. 72) et pénétre vers l'est jusqu'à la Mer Noire (Kessler); on l'a également trouvée sur les côtes de Grèce (9, p. 14; Blennius Mon- tagui). Dans l'Atlantique, elle est abondante sur les côtes de la presqu'île ibérique et remonte, selon Day, vers le nord jusqu'au sud de la Manche, où elle est même assez commune à certains endroits. Elle se rencontre en outre à Madère, et, selon Stein- dachner, elle est très abondante aux Canaries (395, p. 672). — 45 — L'exemplaire de Y Hirondelle a été pris aux Açores, d'où l'espèce a été mentionnée antérieurement par Simroth et Hilgendorf; elle ne semble pas avoir été signalée sur les côtes ouest de l'Atlantique. Blennius ocellaris, Linné 1766. Blennius ocellaris, Linné (145), vol. 1, p. 442. Campagne de 1886 : Stn. 46, profondeur i55 m . Un exemplaire provenant du Golfe de Gascogne. Cet exemplaire encore jeune a une longueur totale de io4 mm ; la teinte générale est d'un brun gris-clair, sans bandes transversales distinctes. Habitat. — Ce Poisson n'est répandu que sur les côtes du sud-ouest de l'Europe; on ne l'a pas encore trouvé près des îles de l'Atlantique. Il est commun autour de la presqu'île ibérique et pénètre dans la Méditerranée au moins jusqu'en Grèce (9, p. 14). Il se rencontre également sur les côtes de la Sicile où il est, selon Facciolà (©S et 69, p. 11 5), moins commun à Messine. Il est rare sur les côtes du Golfe de Gascogne, et dans la Manche on n'en a pris que des individus isolés; il paraît qu'on en a rencontré un exemplaire dans la mer d'Irlande (Forbes, 3», p. 2o3). Blennius sanguinolentus, Pallas i8ii-i83i. Blennius sanguinolentus, Pallas (181), vol. 3, p. 168. Campagne de 1887 : Stn. 108, marée basse. Pico, Açores. Trois individus. Le plus grand de ces exemplaires a une longueur totale de 1 i8 mm . Ils appartien- nent tous à la variété de couleur sombre, chez laquelle les taches, petites et peu distinctes, sont presque invisibles sur la teinte générale, qui est d'un brun noirâtre; c'est cette même variété qui, selon Steindachner, est abondante aux Canaries. Habitat. — Ce Poisson est un des plus abondants et des plus répandus des Blennius européens. Il se rencontre dans la Méditerranée jusqu'au Bosphore; le British Muséum possède des exemplaires provenant de Constantinople ; l'espèce abonde également dans la Mer Noire jusqu'en Crimée (17©, p. 402). Déjà, Cuvier et Valenciennes la signalent comme existant sur les côtes d'Egypte et de Morée (48, vol. 11, p. 217). Ce Blennius est également commun en Algérie; dans l'Atlantique, il se rencontre le long de la péninsule ibérique et sur les côtes de France jusqu'à Arcachon environ, ainsi qu'à l'embouchure de la Loire; ce n'est qu'accidentellement qu'on le trouve dans la Manche; cependant, le British Muséum en possède un exemplaire de Guernesey. Enfin, il est commun sur les côtes des îles de l'Atlantique, à Madère, aux Canaries, où il est même excessivement abondant ; on le rencontre également aux îles du Cap-Vert (»!*, p. 228), où il a été retrouvé lors de l'expédition du Challenger (118), par i5° lat. nord. Le British Muséum en possède enfin, selon Gùnther, des exemplaires provenant de la côte nord-ouest de l'Afrique (expé- dition du Niger). Le spécimen de YHirondelle vient des Açores, où l'espèce a été trouvée antérieurement. Famille des SPHYR^ENID^E Spliyrsena sphyrsena, (Linné) 1766. Esox sphyrœna, Linné (145), vol. i, p. 5 1 5. 1787. Esox spet, Dubenton et Haùy (49), vol. 3. i8o3. Sphyrœna spet, Lacépède (1418), vol. 5, p. 326. 1829. Sphyrœna vulgaris, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 3, p. 327. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. Un exemplaire adulte, dont les viscères avaient été enlevés. PROPORTIONS Longueur totale o m 5g8 » de la tête o m 1 65 Hauteur du tronc o m 060 Diamètre de l'œil (la partie extérieure, visible) o m 02o Espace interorbitaire o m 023 Longueur de la pectorale o m 049 » de la ventrale o m 044 Chez cet exemplaire, la tête est donc comprise un peu plus de trois fois et demie (3,62) et la hauteur du tronc dix fois (9,99) dans la longueur totale (y compris la caudale). Le diamètre visible de l'œil (non compris les paupières) est compris huit fois un quart (8,25) dans la longueur de la tête. La ligne latérale comprend cent quarante-quatre écailles, dont six sur la caudale. Habitat. — S. sphyrœna, déjà connu et décrit par les anciens auteurs comme existant dans la Méditerranée, est répandu dans toute la partie orientale de cette mer, mais il n'y est pas commun. Cependant, il a été recueilli dans la plupart des pêcheries depuis le fond de l'Adriatique (Trieste, selon Graeffe), sur les côtes de Sicile (Messine), sur tout le littoral italien, ainsi qu'à Nice et à Marseille; en outre, sur la côte nord de l'Afrique (Tunis, selon Vinciguerra) et le long des côtes d'Espagne et de Portugal, du moins jusqu'à Cadix et Lisbonne. On ne l'a pas trouvé à la hauteur du Golfe de Gascogne. Dans l'Atlantique, il est plus ou moins commun à Madère, aux Canaries (très abondant à Ténériffe, selon Steindachner), ainsi qu'aux îles du Cap- Vert. On l'a — 47 ~ trouvé, en outre, sur la côte ouest de l'Afrique, selon Rochebrune (195, p. 94), en Sénégambie, et selon Brito Capello (19, p. 201) à Anchieta et Mossamedès (1 5° lat. sud). Vers l'ouest, l'espèce se rencontre aux Açores, où l'exemplaire de Y Hirondelle a été recueilli; on l'a également signalée aux Bermudes (British Muséum), à Bahia et à Rio de Janeiro. Le Musée de l'Université de Christiania a reçu de ce dernier endroit un grand exemplaire (longueur totale o m 4i2), qui ne diffère en aucun point essentiel de ceux de même taille pris à Gibraltar. Le long de la côte est de l'Amérique du Nord, depuis le cap Cod jusqu'à la Caroline du Nord, on rencontre une forme que les ichthyologues américains de ces derniers temps prétendent être une espèce distincte (S. borealis De Kay). Cette forme différerait de l'espèce européenne par ses écailles relativement plus grandes (pas plus de cent trente dans la ligne latérale), son œil relativement plus grand (six fois dans la longueur de la tête), et par ses dimensions plus petites, sa longueur dépassant à peine un pied (o m 3o5) de long (199, p, 67 et 73). Cependant, l'on a constaté chez de jeunes exemplaires de S. sphyrœna, pris dans la Méditerranée, le même nombre d'écaillés que chez 5. borealis, soit environ cent trente-cinq, et la différence de grandeur de l'œil est également difficile à apprécier. Famille des GOBIESOCID^E Lepadogaster bimaculatus, (Pennant) 1776. Cyclopterus bimaculatus, Pennant (183), vol. 3, p. 397. i858. Lepadogaster bimaculatus, Fleming {918), p. 190. Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63 m . Un exemplaire. L'exemplaire atteint un peu plus de la moitié de la taille de l'adulte; sa longueur totale est de 3o mra . Habitat. — Cette espèce, comme les autres du même genre, est une forme littorale habitant la Méditerranée et les côtes occidentales de l'Europe; mais elle semble être plus répandue qu'aucune de ses congénères ; elle se rencontre, en effet, depuis les Canaries, au sud, jusque vers le cercle polaire, au nord. Dans la Méditerranée, on trouve L. bimaculatus au moins jusqu'en Grèce, où il a été signalé par Apostolidès (9, p. 3o), en Sicile et à Malte; le Musée de l'Université de Christiania en possède des exemplaires de Syracuse et de Catane, appartenant à la formeZ. Desfontainei (Risso). Dans l'Adriatique, ce Poisson pénètre, selon GraefFe, jusqu'à Trieste. Ailleurs, il se rencontre, mais pas en grand nombre, le long des côtes d'Italie et d'Espagne ; on en trouve aussi différentes variétés de couleur sur le littoral d'Algérie (19 i, p. 109). Dans l'Atlantique, il a été trouvé par Steindachner aux Canaries ($05, p. 686), — 48 — aux Açores (Hilgendorf) et le long des côtes d'Espagne; il semble être peu abondant dans le Golfe de Gascogne, mais il n'est pas rare sur les côtes d'Angleterre et d'Ecosse. Enfin, en Norvège, il est assez commun à partir de Stavanger jusqu'au fjord de Trondhjem (64 lat. nord); on en a parfois trouvé aux environs de Bergen jusqu'à cinq individus attachés à une coquille de Cyprina islandica. Il est rare dans le Skagerrak et le Cattégat, où l'on n'en a pris, d'après Lilljeborg (148, p. 747), qu'un seul individu en 1881 ; il n'existe pas dans la Baltique. Famille des NOTACANTHID^E Notacanthus rostratus, Collett (PL V, fig. 21) 1889. Notacanthus rostratus, Collett (41), p. 307. Campagne de 1887: Stn. 161, profondeur i2Ô7 m . Un exemplaire pris sur le Grand Banc de Terre-Neuve. Diagnose : Corps relativement large ; la plus grande hauteur est comprise dix fois et trois dixièmes (io,3) dans la longueur totale, et trois fois et sept dixièmes (3,7) dans la longueur qui s'étend du museau à l'anus. Tête comprise huit fois sept dixièmes (8,7) dans la longueur totale; museau long et pointu. La fente de la bouche atteint les narines antérieures. Œil compris deux fois et trois dixièmes (2,3) dans la longueur du museau; espace interorbitaire étroit. Dents : vingt environ dans Tintermaxillaire et dix-huit dans la mandibule, pointues et formant une seule rangée, de même que sur les palatins. La dorsale commence devant les pectorales ; son dernier rayon est placé en avant du milieu de la longueur de la queue ; les ventrales, qui ont un rayon épineux faux et les autres articulés, atteignent l'anus et sont séparées entre elles. Les rayons de l'anale, qui sont tous réunis entre eux sont, en tout, au nombre de deux cent quarante-cinq, dont cinquante-trois sont des rayons épineux véritables. La coloration est d'un brun gris, avec les lèvres, la partie molle de l'anale et la membrane branchiostège, noires. Les écailles sont serrées et distinctes. D. 27; P. 1 | 14; V. 10; A. 53 | 192. On n'a décrit jusqu'à présent que sept espèces de Notacanthus, toutes connues seulement par quelques exemplaires pris à de grandes profondeurs dans les parties les plus différentes de l'Océan Atlantique, depuis l'Islande, le Groenland (N. nasus Bloch) et la Méditerranée, jusque dans les régions de l'Océan Pacifique (comme la Nouvelle-Zélande, le sud de l'Australie, le Japon et l'Amérique méridionale). On avait déjà trouvé un exemplaire du N. phasganophorus Goode, 1881, sur les côtes de Terre-Neuve, où V Hirondelle a recueilli le type de cette nouvelle espèce. — 49 — On ne connaissait auparavant, dans le groupe du genre Notacanthus auquel appartient le présent individu {Polyacanthonotus Bleek. Gùnth.), qu'une espèce, N. rissoanus Fil. Ver., 1859, de la Méditerranée (?1, p. 190). La description donnée par ces auteurs est, en somme, peu complète *. Un nouvel exemplaire du même groupe, ayant une longueur totale de 26o mm , a été pris pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman en i883, sur les côtes du Maroc. Cet individu qui, d'après Vaillant («13, p. 335), n'était pas en bon état, avait le nombre de rayons suivants :D. 37 | 1 ; A. 27 | n.; + 5; 1 | i3;V. 1 |9;M.B. 8. Enfin on avait péché, pendant l'expédition du Challenger (1 873-1876), au sud de Yeso au Japon, et à la profondeur de 1875 brasses (341 2 m ), un individu que le D r Gùnther (114, p. 25o) considère comme identique au N. rissoanus Fil. et Vér. La longueur totale de l'exemplaire était de 39Ô mm ; le nombre des rayons était : D. 34; A. 54 | n. (79); C. 6; P. n; V. 1 | 9; M. B. 9. Cependant, l'identité de ce spécimen avec N. rissoanus a été mise en doute par Vaillant, qui considère l'exemplaire du Japon comme une espèce distincte et lui donne le nom de N. Challengeri Vaillant («13, p. 387), surtout à cause de « ses épines « anales plus robustes, moins longues, incomparablement plus nombreuses, de ses « écailles distinctes, etc. » Ce sera surtout à cet exemplaire, N. Challengeri, qu'il faudra comparer N. ros- tratus; mais il diffère suffisamment de cette espèce, dont Gûnther a donné un si beau dessin dans le Mémoire mentionné plus haut (114, p. 25o; pi. lxi, fig. B), d'abord en ce que le nombre des rayons n'est pas le même, et aussi en ce que les rayons épineux de la dorsale prennent naissance à des endroits différents ; en outre, le museau est plus long, le nombre des dents n'est pas le même, la hauteur du corps est plus grande, la tête est plus petite et la partie caudale plus longue. PROPORTIONS Longueur totale o m 4o8 » de la tête « o m 046 Hauteur du corps par le travers de l'anus o m o39 » » » des ventrales o m o37 » » » des pectorales o œ 025 Du bout du museau à l'anus o m i35 De l'anus à la fin de la caudale o m 275 Du bout du museau à la base des ventrales o m 1 19 » » » des pectorales o m 062 Hauteur de la tête par le travers des yeux o m oi5 Longueur du museau o m oi65 * « Regione nasali valde elongata, proboscidiforme, pinnulas spinosœ dorsales 3o et ultra ». — 5o — Diamètre longitudinal de l'œil o m 007 Du bord postérieur de l'œil à la fente branchiale o m oi6 La plus grande largeur de la tête par le travers des opercules. o m oi35 Du bout du museau au bord postérieur delà mâchoire supérieure o m o 1 3 5 Partie postorbitaire de la tête o m 026 Longueur de la pectorale o m 026 » de la ventrale o m 020 Du bout du museau au premier rayon épineux de la dorsale o m o49 Du dernier rayon épineux de la dorsale au bout de la queue.. o m i5o Description : Comparé aux autres espèces, le corps est relativement haut, mais la tête est grêle et le museau très effilé. La plus grande hauteur du corps se trouve par le travers de l'anus, et est comprise trois fois quarante-six centièmes (3,46) dans la distance qui sépare l'anus du bout du museau. La hauteur, au niveau de l'insertion des ventrales, est comprise trois fois soixante-quatre centièmes (3,64), et la hauteur par le travers de l'insertion des pectorales cinq fois quarante centièmes (5,40) dans la même distance. La plus grande hauteur du corps est comprise dix fois quarante- six centièmes (10,46) dans la longueur totale. La tête est très effilée ; la partie supérieure du profil montre une légère courbe au-dessus des yeux, la partie inférieure monte en une ligne droite inclinée jusqu'au bout du museau. La longueur de la tête est comprise huit fois quatre-vingt-six centièmes (8,86) dans la longueur totale du corps, et deux fois quatre-vingt-treize centièmes (2,g3) dans la distance du bout du museau à l'anus. Le museau est long et pointu, et sa longueur (distance qui sépare son extrémité du bord antérieur de l'œil) est comprise une fois et demie dans la partie postorbitaire de la tête. L'œil, qui est placé près de la ligne du profil supérieur de la tête, est un peu allongé (la hauteur est plus petite que la longueur) ; il est compris deux fois et trois dixièmes (2,3) dans la longueur du museau, six fois et demie dans la longueur de la tête, et trois fois et sept dixièmes (3,7) dans la partie postorbitaire de la tête. L'espace interorbitaire est assez étroit, un peu plus que le diamètre vertical de l'œil. La longueur de l'intermaxillaire est de j mm ; la fente de la bouche atteint les narines antérieures. La mâchoire supérieure se termine en arrière en une petite épine libre, dirigée en arrière et qui, cependant, n'est que peu visible en dehors de la peau de la mâchoire. Les fentes branchiales sont larges; les membranes branchiostèges, qui sont soutenues par de minces rayons, ne sont pas attachées à l'isthme. La distance qui sépare l'extrémité de la mandibule de l'angle formé par la réunion des membranes branchiostèges, est de 23 mm , ou un peu inférieure à celle de la partie postérieure de la tête. Les membranes branchiostèges atteignent, en avant, l'extrémité de la mandi- bule; la distance qui les sépare de cette extrémité n'est que d'un peu plus de la moitié — 5i — du diamètre de l'œil. On aperçoit un pli de la peau peu élevé, mais distinct, le long du milieu de la gorge. Les mâchoires et les palatins sont munis de dents ; le nombre des dents de chaque intermaxillaire est d'environ vingt, celui de la mandibule de dix-huit; elles sont pointues et placées en une rangée simple ; elles sont à peu près toutes de même hauteur. Nageoires : les rayons épineux de la dorsale sont au nombre de vingt-sept ; le premier se trouve à peu près au milieu de l'espace qui sépare l'insertion des pecto- rales du bord postérieur de l'opercule, le troisième juste au-dessus de l'insertion des pectorales. Les rayons épineux antérieurs sont assez peu élevés et sont plus rappro- chés (la distance entre eux est de 5 mm ) que les rayons épineux postérieurs, qui ont une longueur de 5 mm et qui sont placés à une distance de 8 mm l'un de l'autre. Il n'y a pas de rayon articulé après le dernier. Les ventrales, dont l'insertion se trouve juste entre le dixième et le onzième rayon épineux de la dorsale, consistent en dix rayons, dont le premier est simple et articulé à son extrémité (par conséquent un faux rayon épineux); les autres sont articulés et fendus ; les ventrales ne sont pas réunies entre elles à l'insertion ; leurs rayons atteignent mais ne dépassent pas l'anus. Les pectorales, qui commencent environ au-dessous du troisième rayon épineux de la dorsale, à une distance de la fente branchiale qui est égale à la distance qui sépare le bout du museau du milieu de l'œil, sont composées d'un rayon épineux et de quatorze rayons articulés. Les plus longs de ces rayons sont le sixième ou le septième, par conséquent, un peu au-dessus du milieu. Le premier des rayons arti- culés, ainsi que les derniers (lesquels sont très petits et minces) sont simples, les autres sont fendus. L'anale commence immédiatement en arrière de l'anus et a en tout deux cent quarante-cinq rayons de trois espèces différentes : Les cinquante-trois premiers sont de vrais rayons épineux ; aucun de ces rayons n'est complètement libre, mais tous, même les premiers, sont réunis jusqu'à la moitié de leur longueur par une membrane, qui se continue derrière chaque rayon en un court filament, qui dépasse un peu la pointe des rayons. Les quarante-neuf rayons suivants sont de faux rayons épineux, qui se terminent en aiguillon, mais qui sont articulés à la base; ces rayons sont beaucoup plus rapprochés que les véritables rayons. Les cent quarante-trois derniers rayons, qui atteignent tout à fait la caudale rudimentaire, sont articulés et mous mais cependant simples ; c'est ici que la nageoire atteint sa plus grande hauteur (jusqu'à 9 mm ), hauteur qui, à l'arrière, dépasse de beaucoup celle de la queue elle-même. La caudale paraît consister en deux minces rayons, qui dépassent d'une manière remarquable les derniers rayons de l'anale. Ecailles et pores : Une rangée de pores (de douze à treize) s'étend, depuis l'extré- — 52 — mité de la mandibule, le long du bord inférieur de la membrane branchiostège et contourne, en remontant, les bords du préopercule. La ligne latérale commence immédiatement au-dessus du bord supérieur de la fente branchiale et se continue, en arrière, en une ligne presque droite à peu près jusqu'au bout de la queue, où les pores semblent disparaître. Elle passe, dans sa première partie, beaucoup plus près du profil supérieur que de l'inférieur, et ne rencontre la ligne médiane du corps qu'en arrière du dernier rayon épineux de la dorsale; les pores sont partout très rapprochés. Tout le corps et la tête sont revêtus de petites écailles serrées et adhérentes, qui sont lisses et imbriquées et qui recouvrent aussi les raies libres de la membrane branchiostège; le bord extérieur de l'opercule est nu. La coloration est d'un brun gris; la partie postérieure de l'anale (les rayons mous) est noirâtre ; les lèvres sont d'un noir bleuâtre, ainsi que la membrane bran- chiostège. Le bord nu de l'opercule est d'un gris bleuâtre mat, avec un petit bord extérieur noirâtre. Les pectorales et les ventrales sont grises avec une teinte d'un gris rouge. L'exemplaire étudié était une femelle, et les ovaires contenaient un nombre considérable d'œufs non mûrs. L'estomac, muni de trois petits sacs courts, en guise d'appendices pyloriques, contenait des parties de Crustacés, savoir : d'un Mysidé, d'un Eurycope, d'un Amphipode (Bulichia ?J, enfin, d'un Hydroïde fLafoëaJ. Famille des LABRID^E Acantholabrus Palloni, (Risso) 1810. Lutjanus Palloni, Risso (1»S), p, 263. 1839. Acantholabrus Palloni, Guvier et Valenciennes (48), vol. i3, p. 243. Campagne de 1886 : Stn. 54, profondeur i2o m . Un exemplaire pris au casier. — Stn. 58, profondeur i34 m . Un exemplaire. Tous deux sont jeunes; longueur totale environ ioo mm . Leur coloration est semblable ; il y a une tache noire distincte sur la partie dorsale de la base de la caudale, et une autre tache plus grande et de même couleur entre les trois derniers rayons épineux et les trois rayons mous antérieurs. On remarque une tache noire peu accentuée à la base de la caudale, du côté du ventre ; le bord de l'anus est noir. Habitat. —A. Palloni se rencontre dans les régions est de la Méditerranée et çà et là sur les côtes occidentales d'Europe, mais d'ordinaire en petit nombre seulement. Dans la Méditerranée, on en a pris à plusieurs endroits autour de l'Italie jusqu'en Sicile, et dans l'Adriatique jusqu'à Trieste et Venise (Giglioli) ; — 53 — dans l'Atlantique, il se rencontre encore, mais plus rarement, à Madère, aux Cana- ries (£©5, p. 699) et aux Açores (Hilgendorf). Il semble n'avoir pas été mentionné auparavant comme existant dans le Golfe de Gascogne ; les deux exemplaires de Y Hirondelle ont été péchés au large du cap Perlas, à une profondeur d'environ 1 3o m . De plus, on sait que deux ou trois individus ont été rencontrés dans la Manche; l'un d'eux, pris en février i83o, avait une longueur de 22 pouces anglais (environ o m 59). Enfin, on en a péché un seul individu ayant une longueur totale de 270 mm , près du cap Lindesnœs, en Norvège, en 1869; cet individu a été donné au Riks Muséum, à Stockholm (0berg, 1*9, p. 3gi, .4. Couchiî). Julis julis, (Linné) 1766. Labrus julis, Linné (145), p. 476. 1810. Labrus Giofredi, Risso (1918), p. 228. 1862. Coris julis, Gûnther (103), vol. 4, p. 195. Campagne de 1887 : Ponta Delgada, Sâo Miguel (Açores). Campagne de 1888 : Stn. 237, profondeur io m . Deux exemplaires pris au casier à l'île Praya de Graciosa (Açores). Les deux exemplaires de Graciosa sont des mâles (Julis julis), ayant une longueur totale de o m i25. Ils appartiennent à la variété de couleur qui a toute la partie dorsale d'un rouge brun foncé uni, sans bandes ni taches distinctes; d'un autre côté, la tache noire qui se trouve entre les rayons antérieurs de la dorsale, est très distincte. Le troisième exemplaire (de Sâo Miguel) est un peu plus d'à moitié développé, d'une longueur totale de o m i65, et appartient à la forme J. Giofredoi; on peut remarquer une légère tache entre les rayons antérieurs de la dorsale, qui ne sont pas prolongés comme chez les deux premiers exemplaires. Le dessus de la tête est de couleur foncée jusqu'au bord inférieur de l'œil, mais pas au-dessous. L'identité du Julis julis et du Julis Giofredoi, dont Cuvier et Valenciennes avaient déjà parlé en i83g (418, vol. i3, p. 371), a été démontrée en 1868 par Stein- dachner (£©», p. 701), et plus tard par Vinciguerra (-819, p. 549) et d'autres. Quoique la plupart des ichthyologues soient d'avis que J. julis représente le mâle adulte, /. Giofredoi la femelle et les jeunes mâles, il arrive de temps en temps encore qu'on les considère comme deux espèces différentes, malgré l'impossibilité où l'on se trouve d'établir une distinction, à cause des changements si nombreux et imperceptibles qui s'opèrent pendant leur jeunesse. Habitat. — /. julis, la seule espèce européenne de son genre, se trouve surtout dans la Méditerranée, où il est commun presque partout, jusque dans les parties les plus orientales; ainsi, Ton conserve au British Muséum des exemplaires de Constan- tinople et, d'après Nordman, en en trouve jusque sur les côtes nord de la Mer — 54 — Noire (ÎIO, p. 467). Cuvier et Valenciennes avaient aussi différentes formes de la Morée et de la Mer Egée ; enfin, ils remontent l'Adriatique jusqu'à Trieste. Ce Poisson est encore commun dans l'Atlantique, aux îles Canaries, et Stein- dachner en a vu chaque jour, aux mois de mars et d'avril i865, par centaines au marché de Santa-Cruz. De même, on trouve Julis julis à Madère et aux Açores. Les exemplaires de Y Hirondelle proviennent du dernier de ces archipels. Il est encore fréquent le long de la côte d'Espagne jusqu'aux environs de Cadix, mais devient plus rare le long des côtes du Portugal et dans le Golfe de Gascogne. Cependant, on a pris quelques individus dans la partie sud de la Manche et sur les côtes sud de l'Angleterre. Enfin, le Musée de Copenhague possède deux individus qui ont été péchés, en 1834, à l'entrée du Petit Belt, dans le Cattégat (53° 3o' lat. nord; KrOyer, 141, vol. 1, p. 575 ; Winther, S35, p. 27). Famille des LYCODID^E Lycodes, an n. sp.? Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55 m . Quatre exemplaires pris au chalut sur le Banc de Terre-Neuve. Diagnose : Hauteur du corps comprise huit à onze fois, longueur de la tête cinq à cinq fois et demie dans la longueur totale. Mâchoire supérieure atteignant, en arrière, jusque vers le milieu de l'œil. Rangée de dents des palatins excessivement courte, à peine à moitié aussi longue que celle de l'intermaxillaire. Corps entièrement recouvert d'écaillés, sauf la tête qui est nue. Ligne latérale rapprochée du profil inférieur du corps (ventrale). Anus sensiblement en avant du milieu du corps. D. 106-108; A. 89-93; P. 23-24. Des quatre exemplaires recueillis, aucun n'est en assez bon état pour permettre une étude exacte et complète; trois d'entre eux sont à moitié décomposés; la couleur et les écailles ont complètement disparu ; les os de la tête ne tiennent pas ensemble et sont incomplets, et les viscères sont presque décomposés. Le quatrième a été conservé dans le liquide de Mùller et il a complètement perdu toute couleur. De tous les genres de Poissons habitant les profondeurs des mers arctiques, le genre Lycodes (avec ses sous-genres Lycodalepis Bleek. 1874, Lycodonus Goode et Bean, i883, et Lycenchelys Gill, 1884), est sans aucun doute le plus riche en espèces. Mais, parmi ce grand nombre de près de vingt espèces décrites jusqu'ici comme existant dans le nord de l'Atlantique et du Pacifique, la plupart ne sont connues que d'après des individus épars ou très jeunes; il n'y en a que bien peu dont on ait pu — 55 — étudier plus d'un ou deux âges, et pas une n'est entièrement connue depuis les alevins à travers les différentes phases de jeunesse, jusqu'à l'état adulte. Il est donc impos- sible, pour le moment, de dire avec certitude si les toutes jeunes formes dont on ne possède jusqu'ici que quelques spécimens isolés, tels que : Lycodes perspicillum Kr0yer 1844 (Groenland et Jan Mayen), L. Rossi Malmgren 1864 (Spitzberg), L, gracilis M. Sars 1866 (fjord de Christiania), L. Sarsi Gollett 1871 (Hardanger et Trondhjem), L. Verrilli Goode et Bean 1879 (Nouvelle-Ecosse) et autres, sont de jeunes exemplaires d'autres espèces déjà décrites ou des espèces distinctes. Deux ou trois formes seulement sont mieux représentées, et dans ces cas on constate à certains égards de grandes variations entre les individus; ainsi plusieurs carac- tères, que l'on considère en général comme constants, varient en réalité dans de très larges limites. C'est ce qui a lieu pour l'étendue de la surface écailleuse chez L. frigidus Collett 1878, et L. murœna Collett 1878 (35, p. 45 et 3?, p. 96; d'après des sujets du Spitzberg et de Norvège), ainsi que L. Lutkeni Collett 1880 (tel, p. 1 15 ; d'après des exemplaires de la Mer de Kara). La longueur de la tête, par rapport au corps, semble aussi présenter des différences sensibles d'un individu à l'autre; il est vrai que souvent Ton peut démontrer que c'est là un caractère sexuel. Les quatre exemplaires de Terre-Neuve que nous avons sous les yeux, bien qu'étant sans aucun doute adultes, ou à peu près, ne se prêtent pas à une étude détaillée. Il est surtout impossible de rien dire de la coloration. Mais ces spécimens n'offrent entre eux aucune différence notable. Remarquons surtout qu'ils sont presque exactement conformes sur les points que nous avons cité ci-dessus comme caractères essentiels, savoir le grand nombre de rayons des pectorales et la dentition restreinte des palatins. Comme il est impossible de les rapporter à aucune des espèces décrites jusqu'à présent, nous leur donnons ici provisoirement le nom de L. Terrœ Novœ. Des recherches ultérieures montreront si cette particularité de la dentition, par laquelle ces individus se rapprochent du genre Lycodopsis Collett 1879, est vraiment un caractère constant d'une importance spécifique' 1 . . Parmi les espèces du nord de l'Atlantique qui ont été décrites jusqu'ici, il n'y a que le L. Esmarki Collett (Spitzberg, Norvège et Nouvelle-Ecosse) qui ait un aussi, grand nombre de rayons aux pectorales; mais L. Terrœ Novœ diffère de L. Esmarki en ce qu'il a la tête plus petite, le corps (tête comprise) beaucoup plus court par rapport à la région caudale, les palatins faiblement dentés, et probablement aussi en ce qu'il n'y a pas trace de rameau médio-latéral de la ligne latérale; en outre, la hauteur du tronc est plus petite. L. Terrœ Novœ n'a, autant que j'aie pu m'en assurer, qu'une ligne latérale 1 En somme, il est probable que le nombre des espèces de ce genre Lycodes augmentera encore notable- ment. Les recherches effectuées pendant ces dernières années, ont fourni aux Musées du nord de l'Europe plusieurs exemplaires de Lycodes arctiques, qu'il a été impossible de rapporter avec certitude à aucune des espèces connues jusqu'à présent. — 56 — « ventrale » simple. Les autres espèces de l'Atlantique qui présentent les mêmes caractères, savoir L. Vahli Reinhardt i83o-3i (Groenland), L. frigidus Collett 1878 (Spitzberg, Norvège, Fâr-Ôer), et L. lugubris Lutken 1880 (Islande), ont toutes un moins grand nombre de rayons aux pectorales; en outre, elles ont toutes (de même que L. Esmarkï) une longue rangée de dents sur les palatins. Il n'y a que L. lugubris Lutken (1&8, p. 3i5), chez lequel les dents des palatins soient moins nombreuses (sept à dix) que chez les autres espèces ; mais cette espèce a les mâchoires très longues; elles atteignent en arrière au-delà du bord postérieur de l'œil. PROPORTIONS a b c d Longueur totale o m 3io o m 370 o m 46o o m 475 Du bout du museau à l'anus (corps) o m no o m i3o o m i6o o m i70 De l'anus à l'extrémité de la caudale (queue) o m 200 o m 240 o m 3oo o m 3o5 Hauteur du corps o m o28 o ra o38 o m o57 o m o6o Longueur de la tête o m o57 o m 070 o m o85 o m og5 Longueur des pectorales o m o28 o m o38 o m o5o o m o5o Voici les caractères que présentent les exemplaires de V Hirondelle : Le corps est relativement allongé, surtout chez les jeunes. La hauteur est comprise dans la longueur totale huit fois environ chez les plus grands exemplaires, et chez le plus petit plus de onze fois (11,1 ; 9,7; 8,0; 7,9). La tête est relativement petite ; elle est comprise de cinq à près de cinq fois et demie dans la longueur totale (5,4; 5,2; 5,4; et 5,o). La région caudale est relativement longue et fait à peu près le double de la longueur de la tête et du corps réunis. La mâchoire supérieure atteint en arrière jusque vers le milieu de l'œil. Les palatins ne sont garnis de dents que sur la partie antérieure ; elles ne forment donc qu'une rangée très courte, à peine plus longue que la largeur de la rangée de dents du vomer. Le nombre de dents des palatins est de trois seulement chez un des exemplaires, de quatre à cinq chez les autres ; les dents du vomer sont au nombre de cinq à sept. Trois des exemplaires ont perdu leurs écailles ; chez le quatrième, elles recou- vrent le corps entier, voire même la base des nageoires verticales ; la tête seule est nue. La ligne latérale est « ventrale » (rapprochée du profil inférieur) ; il n'y a pas la moindre trace d'une ligne latérale plus élevée. Le nombre des rayons a pu être déterminé avec exactitude chez les trois plus petits exemplaires : D. — a. 106; b. 108; c. 108; d. ? A. — a. 89; b. g3 ; c. 93 ; d. ? P. — a. 23; b. 24; c. 24; d. 22 mm . - 5 7 - II est impossible de définir la coloration ; cependant, les exemplaires semblent avoir été de couleur uniforme. Les deux plus jeunes individus sont des mâles ; le plus petit a le testicule (simple) complètement développé, et semble avoir été pris dans le temps du frai. L'autre sujet a encore les deux testicules courts et formant une masse unique; ils sont à l'état de repos. Chez les deux plus grands exemplaires, les viscères ont été enlevés; c'étaient probablement des femelles. Famille des GADIDJE Merlucius merlucius, (Linné) 1766. Gadus merluccius, Linné (145), vol. i, p. 439. 1810. Merlucius smiridus, Raf. Schmaltz (186), p. 26. 1828. Merluccius vulgaris, Fleming (*£), p. 195. 1887. Merlucius merlucius, Jordan (1S9), p. 919. Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur i36 m . — Stn. 46, profondeur i55 m . Stn. 5g, profondeur 248™. Six exemplaires. Tous les exemplaires sont jeunes, le plus petit ayant une longueur totale de 66 la longueur de la tête est de 17** ce qui fait un peu plus du quart de la longueur totale, c'est-à-dire la même proportion que chez les individus adultes. La longueur de l'œil était de 4 mm 5 et était donc comprise à peine quatre fois dans la longueur de la tête, tandis que chez les individus adultes elle y est comprise jusqu'à six fois. Habitat. — Merlucius merlucius (Brochet de mer, écrit d'une manière inexacte par Linné Merluccius) est abondant dans la Méditerranée et sur les côtes sud-ouest de l'Europe. On le rencontre aussi bien dans la partie est que dans la partie ouest de la Méditerranée ; le British Muséum en possède un exemplaire du Bosphore (Cons- tantinople); l'espèce existe en Grèce (Apostolidès), et se trouve en très grand nombre tout autour des côtes de l'Italie, jusqu'au fond de l'Adriatique et autour de la Sicile ; ce Poisson est souvent très abondant dans les parages de l'Espagne et du Portugal ; partout c'est l'une des espèces de la famille des Gadidés qu'on voit le plus fréquemment sur les marchés. On trouve encore M. merlucius en grand nombre dans le Golfe de Gascogne, le long des côtes de France ainsi qu'autour de la Grande-Bretagne, quoiqu'il y soit répandu d'une façon moins régulière. Ici, on le rencontre surtout en plus grande quantité dans la Manche, mais aussi aux Orcades et aux îles Shetland. Il est encore assez commun dans la Mer du Nord, sur les côtes de Hollande et aussi, quoiqu'en général en moins grande quantité, sur les côtes de Trondhjem ; on a péché un exemplaire près des îles Lofoden, par 68° de lat. nord. Il se rencontre le long des côtes de Suède, quoiqu'en petit nombre seulement, au large de la province de Bonus, mais il semble qu'antérieurement on l'y ait péché — 58 — en quantités plus considérables, car on pouvait de temps en temps avec des lignes de fond en prendre beaucoup dans le Gattégat. Il ne paraît pas entrer dans la Baltique. On le trouve, parmi les îles de l'Atlantique, dans les parages de Madère, et l'expé- dition du Travailleur et du Talisman l'a péché au large du cap Bojador sur les côtes du Soudan, à une profondeur de 640 111 , en 1882, par 26 de latitude nord (313, p. 3oo). Dans l'Amérique du Nord, on cite ce Poisson du Groenland, mais l'exactitude de cette indication paraît douteuse ; en revanche, le genre est représenté par deux espèces : M. bilineatus Mitch. 18 14, sur les côtes orientales de l'Amérique du Nord, et M. productus Ayres 1 855, sur les côtes de l'Océan Pacifique. Phycis phycis, (Linné) 1766. Blennius phycis, Linné (145), vol. i, p. 442. 1809. Phycis mediterranea, Delaroche (53), p. 332 (et auctorum). Campagnes de 1887 et de 1888 : Fayal (Açores). Trois exemplaires. Le plus grand des individus, très contracté et vidé, et que l'on a tout lieu de supposer adulte, a une longueur totale d'environ 6io mm . Longueur de la tête i47 mm ; longueur des ventrales i46 mm . Les deux autres exemplaires sont des jeunes, leur longueur totale est de 24o mm à 25o mm . Habitat. — Phycis phycis (P. méditer raneus) paraît être répandu surtout le long des côtes du Portugal et de l'Espagne, où on le rencontre, selon Steindachner, en bien plus grand nombre que l'autre espèce européenne, P. blennioïdes (Brùnn.). Il n'a jamais, semble-t-il, été observé avec certitude au nord de la presqu'île ibérique i ; il est répandu dans la Méditerranée, où il descend les côtes de l'Italie jusqu'à la Sicile ; il remonte aussi l'Adriatique jusqu'à Trieste^ où toutefois, d'après Graeffe, il serait rare et se tiendrait sur le fond. Dans la partie orientale de la Méditerranée, P. phycis a été signalé en Grèce par Hoffmann et Jordan (1 SI bis , p. 276). L'espèce est très répandue autour des îles de l'Atlantique, sur les côtes de Madère et des Canaries, et 1' Hirondelle, dans son expédition de 1888, en a péché aux Açores. Quelques exemplaires provenant de l'archipel sont conservés au Musée de Ponta Delgada (Hilgendorf). 1 L'expédition du TRAVAILLEUR et du TALISMAN a recueilli dans le Golfe de Gascogne, un alevin de Phycis que Vaillant, toutefois sans certitude,, considère comme appartenant à cette espèce. Il avait une longueur de 54 mm , et avait été pris à une profondeur de 614 mètres (1813, p. 289). - 5 9 - Antimora viola, (Goode et Bean) 1878. Haloporphyrus viola, Goode et Bean (918), p. 257. 1887. Antimora viola, Gùnther (114), p. 94. Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267™. Douze, exemplaires; parages de Terre-Neuve. Sept de ces exemplaires sont jeunes, tous de taille égale (i6o mm ) et paraissent appartenir au même banc; les quatre autres sont un peu plus âgés, sans toutefois être adultes; le plus grand a 358 mm de longueur. PROPORTIONS DU PLUS GRAND DES INDIVIDUS Longueur totale o m 358 » de la tête o m 077 Hauteur du corps o m o58 Longueur du premier rayon prolongé de la dorsale.. o m o68 Du bout du museau à la ventrale o m o65 De la ventrale à l'anus o m 1 1 5 Du bout du museau à l'anus o m 175 Diamètre longitudinal de l'œil o m oi9 Longueur du museau o m 024 » de la base de l'anale o m 124 » du deuxième rayon (prolongé) de la ventrale o m o5o » de la pectorale o m oÔ7 i re D. 4; 2 me D. 53; A. 42; M. B. 7. Le genre. Antimora, établi par Gùnther en 1878 comme un démembrement des Haloporphyrus, est caractérisé surtout par la forme particulière du museau qui, grâce à une crête sous-orbitaire plate et dure se continuant en une surface terminée en pointe au bout du museau, et d'après la position de la bouche, placée tout à fait en dessous de la tête, et qui ressemble à la tête de certains Macruridés (surtout au genre Trachyrhynchus). Le genre Antimora ne comprend que deux espèces : A. rostrata Gùnther 1878, connu par deux ou trois individus, péchés par l'expédition du Challenger à une grande profondeur, 600 à 1375 brasses (772 m à 25oo m ), dans les parages sud de l'Océan Atlantique, et A. viola, décrit par Goode et Bean en 1878 (quelques mois après l'espèce de Gùnther) d'après des individus pris à une profon- deur de 400 à 5oo brasses (728™ à 9io m ), au large des côtes des Etats-Unis. A. viola a la tête relativement plus grande que l'autre espèce; sa longueur est contenue environ quatre fois et demie dans la longueur totale (y compris la caudale) ; l'anus est placé plus en arrière, c'est-à-dire à distance égale de l'œil et de la base de la partie basilaire de la caudale, de même que l'œil est relativement plus grand. Enfin, le museau est un peu plus pointu. — 6o — Habitat. — Jusqu'à présent, on n'a rencontré A. viola que sur les bancs de la côte est des Etats-Unis. Depuis le mois d'août 1877, époque à laquelle les exemplaires types furent pris, il s'est montré en assez grand nombre à une profondeur de 200 à 1242 brasses (364 m à 2260™), et on en a péché une assez grande quantité à différentes époques (surtout pendant l'été de 1880) par 33° 35' et4i° degrés lat. nord, vers le sud, au large de la Caroline du Sud. Le banc de Terre-Neuve, d'où nous viennent les exemplaires de Y Hirondelle, est peut-être l'endroit le plus septentrional où l'on ait trouvé cette espèce (45° 20' lat. nord). Omis guttatus, Collett (PI. 1, fig. 3) 1890. Onus ' guttatus, Collett (418), p. io5. 1892. Onos guttatus, Steindachner (1809), p. 36o. 1892. Onus guttatus, Collett (48), p. 7. Campagne de 1887 : Fayal (Açores). Deux exemplaires. Diagnose : trois barbillons (deux tentacules nasaux). Tête de grandeur moyenne, comprise de quatre fois et sept dixièmes à cinq fois et deux dixièmes (4,7 à 5,2) dans la longueur totale; de quatre fois et un dixième à quatre fois et six dixièmes (4,1 à 4,6) dans la longueur sans la caudale. Œil de grandeur moyenne, mesurant environ le sixième de la longueur de la tête, égal à l'espace interorbitaire, plus court que le premier rayon de la première dorsale, et que la longueur du museau. Mâchoire supérieure dépassant un peu le bord postérieur de l'œil. Hauteur du corps considérable, comprise environ cinq fois et sept dixièmes, (d'après Steindachner), dans la longueur totale. Anus juste à égale distance de la fin de l'anale et du bout du museau. Tronçon de la queue compris trois fois et demie dans la longueur de la tête, et un peu plus de deux fois dans la base de la première dorsale. Base de la première dorsale comprise un peu plus d'une fois et demie dans la longueur de la tête. Premier rayon de la dorsale court, sa longueur a environ une fois et demie à deux fois le diamètre de l'œil. Pectorale atteignant l'origine de la deuxième dorsale. Corps noirâtre, marqué de nombreuses taches blanches bien dessinées partout, sur les nageoires ainsi que sur la tête. Nombre des rayons : 2 me D. 5o-54 ; A. 43-46 ; P. 16-17 ; V. 7- Description : les deux exemplaires de Fayal, dont la longueur est de o m i83 à 1 Risso écrivait Onos, du grec Ovoj, d'après Athenaios (et autres), un Poisson de mer du groupe des Gadidés. Suivant une règle ordinairement appliquée dans la nomenclature, Gunther (114, p. 96), a donné à ce genre le nom d'Onws, par analogie avec d'autres noms formés du même mot. — 6i — o m 2i3, ayant été vidés, il est impossible de dire quoi que ce soit sur les organes génitaux, etc. Mais la structure du corps, la coloration caractéristique, les écailles, la structure des dents, etc., paraissent démontrer que les exemplaires sont à peu près à demi adultes. PROPORTIONS a b Longueur totale o m i83 o m 2i3 Longueur jusqu'à la naissance de la caudale o m 160 o m 182 Longueur de la tête o m o35 o m 043 Hauteur du corps (au-dessus du premier rayon de l'anale) o m 027 o m o32 Longueur du museau (depuis l'œil jusqu'au bout du museau) o m oo8 o m oo9 Diamètre longitudinal de l'œil o m oo62 o m ooy Espace interorbitaire o m 006 o ra 007 Espace postorbitaire de la tête o m o2i o m 02Ô Longueur de la mâchoire inférieure o m oi8 o m 022 Base de la première dorsale o m 022 o m 02Ô Premier rayon de la première dorsale o m oo7 o m oio Du bout du museau à l'anus o m 075 o m 093 De l'anus à la fin de l'anale o m o8o o m og5 Hauteur du tronçon de la queue o m oio o m oi 1 La tête, de grandeur moyenne, est comprise, chez les deux exemplaires de V Hirondelle, environ cinq fois dans la longueur totale (a : 5,22; b : 4,95), et environ quatre fois et demie dans la longueur du corps, sans la caudale 1 {a : 4,57; b : 4,53). Chez un exemplaire adulte des Canaries, Steindachner (909, p. 36o) a constaté que la tête est comprise environ quatre fois et sept dixièmes (4,7) dans la longueur totale, et quatre fois et un dixième (4,1) dans la longueur sans la caudale. Le corps est relativement haut 2 ; chez le susdit exemplaire des Canaries, Stein- dachner a trouvé que la plus grande hauteur du corps est comprise environ cinq fois et sept dixièmes (5,7) dans la longueur totale. Le tronçon de la queue, de hauteur moyenne, est compris trois fois et demie (ou un peu plus) dans la longueur de la tête, et un peu plus de deux fois dans la base de la première dorsale. L'œil est petit, plus court que la longueur du museau et que le premier rayon de la première dorsale, mais de même longueur que l'espace interorbitaire ; il est com- pris environ six fois dans la longueur de la tête (a : 5,85 ; b : 6,14). La mâchoire supérieure dépasse un peu (d'un diamètre de l'œil) le bord posté- rieur de l'œil ; elle le dépasse moins encore chez le plus jeune des individus. Le premier rayon de la dorsale est presque aussi haut que la racine de la caudale, 1 Longueur prise jusqu'à la base des rayons extérieurs de la caudale. 2 Le corps est vidé et très desséché, chez les deux exemplaires, de sorte qu'il est impossible de donner la hauteur du corps par le travers du ventre. — 62 — il est cependant un peu plus court chez le plus jeune spécimen, à peu près de la longueur du museau et plus grand que le diamètre longitudinal de l'œil. La base de la première dorsale est égale à la partie postorbitaire de la tête ; elle est comprise un peu plus d'une fois et demie dans la longueur de la tête. L'extrémité de la pectorale atteint, mais dépasse à peine la naissance de la deuxième dorsale. Les ventrales sont relativement larges ; le premier et le deuxième rayon se terminent en pointes libres ; le deuxième rayon est le plus long. On trouve sept rayons dans chacun des exemplaires. Nombre des rayons : a. 2 me D. 54; A. 46; P. 17; V. 7. b. 2 me D. 52; A. 45; P. 17; V. 7. Chez l'exemplaire des Canaries, Steindachner a trouvé : 2 mc D. 5o ; A. 43 ; P. 16. Les dents de l'intermaxillaire forment une bande assez large ; elles sont toutes assez fines, sauf celles de la rangée extérieure qui sont de beaucoup plus grosses que les autres. Dans la mandibule, les dents de la rangée intérieure sont plus grosses que les autres ; il n'y a pas de « canines » bien marquées. Toutes les dents du vomer sont très grosses, à peu près de la même taille que la rangée des grosses dents des mâchoires. L'anus est placé environ à égale distance du bout du museau et de la fin de l'anale; il est toutefois un tout petit peu plus rapproché du museau. Les écailles sont relativement grandes. Si l'on compare des exemplaires à peu près de même taille d'O. méditer raneus et d'O. vulgaris, on trouve que dans une rangée inclinée, de 5 mm de longueur, au milieu du ventre, les nombre des écailles est le suivant : O. gutiatus a huit écailles, O. vulgaris en a onze et O. mediterraneus treize. La ligne latérale est peu marquée chez ces individus, qui sont un peu desséchés ; elle a neuf pores jusqu'à l'anus où elle semble s'arrêter ; cinq de ces pores se trouvent en avant de l'extrémité de la pectorale. La distance d'un pore à l'autre est, au commencement un peu, et ensuite beaucoup plus grande que le diamètre de l'œil. La coloration est caractéristique. La teinte générale est d'un brun foncé, semé partout de taches blanches ou blanchâtres, de la grandeur delà moitié du diamètre de l'œil, en général bien définies. Ces taches sont répandues partout, sur la tête, jusque sur les lèvres, sur les pectorales, les ventrales ainsi que les dorsales ; les taches sont un peu moins distinctes sur la caudale et il n'y en a que très peu sur l'anale. Sur les côtés du corps, il arrive que quelques-unes de ces taches se rejoignent pour former de courtes lignes placées en travers du corps, surtout chez le plus petit des exemplaires ; chez ce dernier on observe la même chose sur le côté supérieur de la tête. Les taches blanches sont distribuées d'une manière également et relati- vement serrées, car l'espace qui les sépare entre elles est à peine plus grand que leur propre grandeur. Les bords de l'anale et de la dorsale sont d'un bleu noir. L'espèce qui se rapproche le plus d'O. guttatus, est O. mediterraneus Linné, mais on peut établir une différence suffisante entre ces deux Onus, d'abord au moyen de la couleur, ensuite parce que la hauteur du corps d'O. guttatus est plus grande; ses — 63 — écailles sont aussi plus grandes, ses dents sont plus grosses et le nombre de rayons des ventrales est différent *. 1 On n'est pas encore fixé sur le point de savoir combien d'espèces distinctes de Motelles à trois barbillons ont été signalées jusqu'à présent dans la Méditerranée; et pour résoudre cette question il faudrait faire, au sujet des formes qui se rencontrent dans cette mer, des recherches plus minutieuses que celles qui ont été effectuées jusqu'ici. Maintenant les naturalistes sont tous d'accord pour reconnaître au moins deux espèces, savoir une espèce de coloration foncée, en général sans taches brunâtres, de forme un peu plus grêle que l'autre, avec un moins grand nombre de rayons, et une seconde espèce plus trapue, ayant en général des taches brunes éparses sur le corps, et un nombre considérable de rayons, surtout dans les pectorales. La première de ces espèces, que nous désignerons sous le nom de O. mediterraneus Linné, est surtout répandue dans la Méditerranée même, tandis qu'elle semble être relativement rare dans l'Atlantique, où elle ne se rencontre guère au nord du Golfe de Gascogne ; la seconde, elle aussi, est commune dans toute la Méditerranée, mais elle est en outre très répandue le long du nord-ouest de l'Europe, où elle s'avance jusqu'au 64° de latitude nord, en Norvège. Nous donnerons à cette espèce le nom provisoire de O. vulgaris Yarrell, sans vouloir cependant affirmer par là avec certitude que ce nom soit le premier sous lequel elle ait été désignée. Certains naturalistes, par exemple Moreau (190, vol. 3, p. 272, et l 1 ?!, p. i36), sont portés à reconnaître encore une troisième espèce, savoir O. fus eus Risso. Nous allons mentionner en quelques mots la synonymie compliquée de ces deux espèces, en supposant provisoirement qu'il n'existe dans la Méditerranée que les deux espèces à trois barbillons, qui souvent ont été confondues par les auteurs anciens. L'appréciation de cette synonymie présente des difficultés presque insurmontables, en ce qu'elle dépend dans bien des cas du plus ou moins d'importance que l'on attache à l'une ou à l'autre partie des diagnoses des anciens naturalistes, soit à la description de la coloration, soit à l'indication du nombre des rayons. Il arrive en effet que, tandis que la description semble dénoncer clairement l'une de ces deux espèces, le nombre des rayons accuse tout aussi nettement l'autre. L'espèce que Linné, en 1766 (145, vol. 1, p. 441), a appelée Gadus méditer raneus, n'a pas été décrite par lui d'une manière détaillée, mais le nombre de rayons qu'il indique (D. 54; A. 44; P. i5) dénonce clairement l'espèce qui est essentiellement répandue dans la Méditerranée, c'est-à-dire la première des deux espèces susmentionnées. Il est vrai que d'après Linné, l'habitat de l'espèce serait « in Oceano europœo » ; mais nous savons maintenant qu'elle se rencontre au moins jusqu'au Golfe de Gascogne; et il y a tout lieu de croire qu'il ne lui aurait pas donné le nom de méditer raneus s'il n'avait pas considéré la Méditerranée comme son principal habitat; en tout cas, ce nom n'aurait guère convenu à une forme du nord-ouest de l'Europe s'il avait été certain qu'il y en eût une. En 1768, Brunnich établit ensuite dans son Ichthyologia massiliensis (SI, p. 22), sous le nom de Gadus tricirratus, une espèce qui rappelle, tant par la description de la coloration que par le petit nombre des rayons, l'espèce de Linné. Du reste, Brunnich lui-même la considère comme identique avec cette dernière, tout en faisant observer cependant qu'elle est plus abondante « in Oceano circa Cornubiam Angliœ » que dans la Méditerranée. Il semble donc qu'il ait connu des exemplaires de l'autre espèce de l'ouest de l'Europe prove- nant des côtes de la Grande-Bretagne, mais sa description ne présente aucun des caractères de cette espèce. Le nom de tricirratus doit par conséquent être considéré comme un synonyme d'O. mediterraneus, mais plus récent, et ne peut s'appliquer à aucune des espèces. La question de savoir quel nom l'on doit donner à la seconde espèce méditerranéenne, qui a un grand nombre de rayons et qui est très répandue le long de tout le nord-ouest de l'Europe, est à plusieurs égards plus compliquée. Dans la grande Ichtlryologie de Bloch (15, p. i65), dont la publication eut lieu de 1785 à 1795, se trouve figuré, sous le nom de Gadus tricirratus, un type dont la coloration semble dénoncer la grande espèce du nord-ouest; mais en tout cas on ne peut, à cause des raisons que nous avons énoncées plus haut, employer le nom de tricirratus. Sans nous attarder davantage aux anciens auteurs (Gmelin, Walbaum, etc.), qui mentionnent les espèces à trois barbillons sous les noms employés avant eux, nous allons dire quelques mots des espèces décrites par Risso sous les noms de Onos mustella Linné (19£, p. 120) et Onos maculata (194, vol. 3, p. 2i5). La première de ces espèces nous importe moins. La description est celle d'une des espèces à trois barbillons, mais le nom et la diagnose se rapportent à une autre des espèces de Linné, YOnus à cinq barbillons (O. mustela). Onos maculatus, au contraire, représente assez exactement, quant à la description et quelques-uns des synonymes, la grande forme du nord-ouest de l'Europe ; mais le nombre des rayons, tel qu'il est indiqué (T>. 55; A. 48; P. 17), dénonce non moins nettement O. mediterraneus. En négligeant complètement cette dernière circonstance, on serait donc fondé à appliquer le nom d'O. maculatus à cette espèce. Habitat. — Les deux exemplaires de YHlRONDELLE proviennent des Açores. Grâce à la bienveillance du Professeur Steindachner, j'ai eu l'occasion de voir en Le premier nom que l'on rencontre ensuite, est Motella vulgaris Yarrell i836 (33©, vol. 2, p. 186), nom formé, de même que la « Mustelle commune » de Cuvier (4?, vol. 2, p. 334), d'après le Mustella vulgaris des auteurs antérieurs à Linné. Cette Motelle est, à n'en pas douter, l'espèce du nord-ouest de l'Europe. L'espèce à laquelle Risso, en 1810, (ISS, p. 121) donne le nom d'Onos fusca, et que le Dr Moreau (l 1 ?©, vol. 3, p. 272, et l 1 ?!, p. 1 36) tend à considérer comme une troisième espèce méditerranéenne distincte, semble plutôt, jusqu'à ce qu'on ait des comparaisons plus exactes, devoir être regardée comme synonyme d'O. medi- terraneus. Cette question a été examinée dans ces dernières années (1892) par le Professeur Smitt. D'après lui (335 bis ), Omis fus eus serait une forme de passage entre les deux autres espèces de la Méditerranée, O. medi- terraneus et O. vulgaris; de sorte que les différences qui existent entre ces deux dernières formes, en ce qui concerne les proportions relatives des diverses parties du corps, deviennent moins prononcées. (Il faut remar- quer cependant que l'auteur n'a tenu aucun compte de la coloration et du nombre de rayons des nageoires). Les premiers essais pour démêler cette synonymie embrouillée ont été faits en 1881 par Lutken (1©0, p. 228). Je vais indiquer ci-après la manière dont il me semble que l'on doit grouper les principaux synonymes, bien que je m'attende à ce que les opinions des différents naturalistes soient partagées sur cette question. 1. Omis mediterraneus, (Linné) 1766. Gadus mediterraneus, Linné (145), vol. 1, p. 441. 1768. Gadus tricirratus, Brûnnich (31), p. 22. 1810. ? Onos fusca, Risso (193), p. 121. 1826. Onos maculata, Risso (194), vol. 3, p. 21 5, partim. i832. Gadus jubatus, Pallas (181), vol. 3, p. 202. 1881. Motella maculata, Moreau (l 1 ?©), vol. 3, p. 270. 1881. Motella fusca, Moreau (l 1 ?©), vol. 3. p. 272. 1881. Motella mediterranea, Lutken (160), p. 235. i885. Onos mediterraneus, Collett (88), p. 93. Nombre des rayons: 2 me D. 55-56; A. 41-49; P. 17 (16); V. 6. Habitat. — La Méditerranée et la Mer Noire. L'Atlantique jusqu'au Golfe de Gascogne et à la Manche. O. mediterraneus est abondant dans la Méditerranée; il semble y être plus fréquent que 0. vulgaris Yarrell. Il est cependant impossible de déterminer exactement les limites de son habitat, car on l'a en général confondu avec cette espèce. Les exemplaires de Gadus jubatus, conservés au Musée de Berlin, qui ont été recueillis en Crimée par Demidoff en 1837, et que j'ai eu l'occasion d'examiner en mai 1891, appartiennent à cette espèce. Dans l'Atlantique, son habitat n'est pas jusqu'à présent bien déterminé. Le Musée de Copenhague possède un jeune exemplaire (longueur totale io9 mm ), qui est dit provenir de Dieppe et qui semble appartenir à cette espèce. 2. Omis vulgaris, Yarrell 1785-1795. Gadus tricirratus, Bloch (15), p. 1 65, nec Brûnnich. 1826. Onos maculata, Risso (194), vol. 3, p. 2i5, partim. i832. Motella tricirrata, Nilsson (lî'4), p. 48, nec Brûnnich. i836. Motella vulgaris, Yarrell (33©), vol. 2, p. 186. 1881. Motella tricirrata, Moreau (l 1 ?©), vol. 3, p. 268. 1881. Motella vulgaris, Lutken (1©©), p. 235. i885. Onos vulgaris, Collett (88), p. 93. 1891. Onos maculatus, Lilljeborg (148), p. 164. Nombre des rayons : 2™z D. 62-64; A. 5 1-54 ; P. 22-24 (rarement 20-21); V. 8. Habitat. — La Méditerranée ; l'ouest de l'Europe jusqu'au fjord de Trondhjem, en Norvège (64 lat. nord). O. vulgaris, ou la grande forme de l'ouest de l'Europe, diffère de l'autre, comme nous l'avons déjà mentionné, non seulement par un plus grand nombre de rayons, mais aussi et principalement par la structure du corps plus trapue, la tête relativement plus grande et le tronçon de la queue plus large ; la coloration est aussi différente en général. 65 1890, au Musée de Vienne, un exemplaire plus grand (longueur totale 26o mm ), admirablement conservé, et qui a été décrit par ce naturaliste («O», p. 36o). Il avait été pris aux Canaries, à une petite profondeur, le 2 novembre 1890. Omis biscayensis, Collett (PI. 1, fig. 2) 1890. Omis biscayensis, Collett (4£), p. 107. 1891. Onus biscayensis, Collett (4»), p. 9. 1891. Onus biscayensis, Moreau (1*1), p. i35. Campagne de 1886 : Stn. 46, profondeur i55 m . Deux exemplaires. — Stn. 66, profondeur 363 m -5io m . Un exemplaire. Diagnose : trois barbillons (deux tentacules nasaux). Tête petite, comprise cinq fois et demie dans la longueur totale, quatre fois trois quarts dans la longueur sans la caudale. Œil grand, compris environ quatre fois dans la longueur de la tête, plus grand que le premier rayon de la dorsale et que l'espace interorbitaire. Mâchoire supérieure ne dépassant que très peu le bord postérieur de l'œil. Hauteur du corps petite, comprise environ de neuf à neuf fois et demie dans la longueur totale. Anus placé à une longueur de museau plus près du bout du museau que de la fin de l'anale. Tronçon de la queue étroit, compris quatre fois dans la longueur de la tête, et un peu plus de deux fois dans la base de la première dorsale. Base de la première dorsale de longueur moyenne ; un peu plus longue que la distance qui la sépare de l'œil, et comprise à peine deux fois dans la longueur de la tête. Premier rayon de la première dorsale, court. Pectorale dépassant un peu le commencement de la deuxième dorsale. Coloration : brun-clair uni, la deuxième dorsale et la caudale avec des bandes transversales plus foncées. Dents : une dent « canine » bien distincte sur le devant, dans chacun des inter- maxillaires. Longueur totale : o m i33. Nombre des rayons : 2 me D. 54; A. 44; P. 17; V. 6. Habitat. — L'expédition de Y Hirondelle a recueilli trois jeunes individus de cette espèce qui paraît nouvelle, en différents points du Golfe de Gascogne, pendant l'été de 1886. Description : les deux plus grands exemplaires sont tout à fait de même longueur et en tous points semblables ; le troisième est un jeune alevin qui ne diffère pas non plus des autres d'une manière essentielle. 9 — 66 — PROPORTIONS a b c o m i33 o m 074 o m n3 m 0Ô2 O m 024 o m oi4 o m oi5 o m oo85 o m 006 o m oo3 o m 006 o m oo3 o m oo4 O m 0025 O m OI2 o m oo8 o m oi3 o m oo8 o m oi3 o m oo7 o m oo5 O m 0025 o m o52 o m o3i o m o6o o m o32 Longueur totale o m 1 33 Longueur jusqu'à la racine de la caudale... o m ii3 Longueur de la tête o m 024 Hauteur du corps par le travers du ventre. o m oi4 Longueur du museau (depuis l'œil jusqu'au bout du museau) o m 006 Diamètre longitudinal de l'œil o m oo6 Espace interorbitaire o m oo4 Espace postorbitaire de la tête o m oi2 Longueur de la mandibule o m oi3 Base de la première dorsale o m oi3 Premier rayon de la première dorsale o m oo5 Du bout du museau à l'anus o ro o52 De l'anus à la fin de l'anale o m o58 Hauteur du tronçon de la queue o m oo6 o m oo65 o m oo35 La tête, relativement petite, est comprise environ quatre fois trois quarts (4,57-4,70) dans la longueur du corps sans la caudale, et cinq fois et demie (5,28- 5,54) dans la longueur totale. Le corps est relativement grêle ; la hauteur du corps, qui n'est que de très peu plus grande que la base de la première dorsale, ou que la longueur de la mandibule, est comprise environ neuf fois dans la longueur totale (8,93-9,50). Le tronçon de la queue est aussi assez étroit; il est compris quatre fois dans la longueur de la tête, et un peu plus de deux fois dans la base de la première dorsale. L'œil est grand, de même longueur que le museau, et très peu plus grand que le premier rayon de la dorsale ; il est compris quatre à quatre fois et demie dans la longueur de la tête ; l'espace interorbitaire est étroit. La mâchoire supérieure atteint en arrière le bord postérieur de l'œil, ou le dépasse un peu. Le premier rayon de la première dorsale est relativement court, et ne dépasse que très peu la longueur des autres rayons ; il a environ la même longueur que le museau et il est à peine aussi long que le diamètre longitudinal de l'œil. La base de la première dorsale est égale à la longueur de la mandibule, et très peu plus longue que la distance de la dorsale à l'œil ; elle n'est pas comprise tout à fait deux fois dans la longueur de la tête. La pectorale dépasse un peu avec sa pointe le commencement de la deuxième dorsale. Le nombre des rayons de la deuxième dorsale, de l'anale et des pectorales est -6 7 - exactement le même chez les deux plus grands individus; .la deuxième dorsale en compte cinquante-quatre, l'anale quarante-quatre, et les pectorales de chaque côté, dix-sept. Les ventrales ont de même chacune six rayons. Il est plus difficile de compter d'une manière certaine le nombre des rayons chez le plus jeune des individus. Les dents de Pintermaxillaire sont toutes de même grandeur et petites, sauf une dent canine plus longue, sur le devant de chaque côté de la mâchoire. Les dents de la mandibule sont en partie petites, en partie plus longues, et ces dernières forment une rangée. Les dents du vomer sont aussi en partie fines, en partie grosses. L'anus est placé plus près du bout du museau que de la fin de l'anale ; la diffé- rence est à peu près égale à la longueur du museau (5 mm ). La ligne latérale n'est distincte que dans sa première partie. La couleur du corps (chez les exemplaires conservés dans l'alcool) est d'un gris rougeâtre uni, tandis que la dorsale est pourvue de bandes foncées, inclinées et assez marquées, qui la coupent par le travers ; ces bandes transversales foncées sont plus larges sur la caudale que sur la dorsale. Elles sont produites par des agglomérations d'écaillés, tandis que les parties qui sont en dehors de ces bandes transversales, sont presque nues. L'anale n'a pas de ces bandes transversales. L'estomac contenait chez l'un des grands exemplaires une Galathea d'un pouce (o m 027) de long, et chez l'autre un Crangonide à peu près de même longueur. Remarques : il faut probablement considérer comme appartenant aussi à cette espèce, le plus petit des deux exemplaires qui furent pris pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, au large des côtes du Maroc, à une profondeur de 112 mètres. Le même dragage a fourni un individu un peu plus grand appartenant sans doute à O. Carpenteri Gùnther 1887, et dont Vaillant parle, en 1888, comme rentrant sous la dénomination commune de Motella tricirrata Bloch (913, p. 285). Il m'a été possible, grâce à la bienveillance du Professeur Vaillant, de faire l'examen de cet individu au Muséum d'histoire naturelle de Paris, et j'ai trouvé qu'il répondait à tous les caractères essentiels de Ô. biscayensis. Il avait les proportions suivantes : Longueur totale. ... o m oÔ9 . Longueur de la tête o m oi3 Longueur de l'œil o m oo35 Du bout du museau à l'anus.. o m 028 De l'anus à la fin de l'anale... o m o3i Deux « canines » distinctes dans la mâchoire supérieure ; la pectorale avait environ dix-sept rayons. A moins que des recherches ultérieures ne démontrent qu'il est la forme jeune d'O. mediterraneus, O. biscayensis se rapproche probablement le plus d'O. macroph- thalmus, décrit par Gùnther (105, p. 290) d'après un seul exemplaire très jeune — 68 — (longueur totale 74 mm ), péché par quatre- vingt à quatre-vingt-dix brasses de profon- deur (i5o m à i70 m ), au large des Hébrides 1 . Il paraît cependant différer de cette espèce en ce qu'il a la tête beaucoup plus petite. Je dois à la bienveillance de M. Boulenger, d'avoir pu examiner en détail, au British Muséum, l'exemplaire-type d'O. macrophthalmus ; et comme il a absolument la même longueur totale que le plus petit exemplaire des O. biscayensis, nous donnons ci-dessous une comparaison des mesures les plus importantes chez les deux espèces. O. macrophthalmus O. biscayensis Longueur totale o m 074 o ra 074 Longueur de la tête o m oi7 o m oi4 Hauteur du corps o m oio5 o m oo85 Base de la première dorsale o m oo6 o m oo7 De l'œil à la première dorsale o m oo8 o m oo7 Du bout du museau à l'anus...... o m o32 o m o3i De l'anus à la fin de l'anale o m o32 o m o32 Hauteur du tronçon de la queue... o m oo35 o m oo35 Quoiqu'il puisse paraître superflu d'augmenter encore le nombre des espèces de Motelles à trois barbillons, il me semble cependant préférable d'établir pour les trois nouveaux exemplaires une espèce distincte, plutôt que de les rapporter à l'une des espèces connues jusqu'à présent, tant que l'on aura aussi peu de matériaux à sa disposition. . J'ai déjà publié un tableau synoptique provisoire des espèces de ce groupe, appartenant à l'Europe arctique (&S, p. 109), et en 1891 un aperçu plus complet accompagné d'une diagnose des dix espèces connues jusqu'ici (43, p. 5). Je reproduis ici en note le tableau en question 2 . 1 Gains argenteolns est une espèce décrite par Montagu en 1818, d'après plusieurs jeunes exemplaires d'une longueur de deux pouces (omo5), pris sur les côtes d'Angleterre (Devonshire). Elle est peut-être établie sur les alevins de l'espèce la plus récente de Gunther, Omis macrophthalmus. Motella megalocynodon, décrit par Kolombatovic en 1894 (13»^ p . 3 2 ), est aussi fondé sur un spéci- men très jeune, d'une longueur totale de om 045, pris sur les côtes de Dalmatie. C'est une des espèces pourvues de « canines » distinctes (ce qui est peut-être un caractère de jeunesse) ; mais son développement peu avancé fait qu'il est difficile d'établir ses relations avec les autres espèces connues du genre Onus. 2 Tableau provisoire des espèces a trois barbillons du genre Omis, Risso I. Premier rayon de la première dorsale court (à peu près égal à la longueur de l'œil). A. Rayons de la pectorale, au nombre d'environ quatorze 1. O. pacijïcus,(Temminck-Schlegel) B. Rayons de la pectorale, au nombre d'environ dix-sept. 1842 1. Œil petit, égal (ou inférieur) à l'espace interorbitaire. a. V. 6. Tête comprise environ cinq fois, hauteur du corps environ sept fois dans la longueur totale 2. O. mediterraneus, (Linné) 1766 b. V. 7. Tête comprise environ cinq fois, hauteur du corps environ six fois dans la longueur totale 3. O. guttatus, Collett 1890 i 7 65 1776 i832 i832 1862 1887 — 69 — Famille des MAGRURID^E Macrurus rupestris, (Mùller) (PL m, fig. 11) Coryphœnoides rupestris, Gunnerus (1©3), p. 5o, pi. ni. Coryphœna rupestris, Mùller (1*8), p. 43. Macrourus stroemii, Reinhardt (19©), p. xrx. Lepidoleprus norvégiens, Nilsson (±9 A), p. 5i. Coryphœnoides norvegicus, Gûnther (108), vol. 4, p. 3o,6. Macrurus (Coryphœnoides) rupestris, Gûnther (114), p. 1 38. Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55 m . Deux exemplaires. Ces exemplaires, jeunes tous les deux, sont incomplets en ce que le bout de la queue manque 1 . a b Longueur totale environ o m 33o, environ o m 38o » de la tête o m o68, » o m o68 Les écailles font complètement défaut sur le corps proprement dit, mais il y en a sur la tête et sur la nuque jusqu'à la dorsale. Le nombre des rayons de la première dorsale (non compris un court rayon rudimentaire en avant) était chez a de dix, et chez b de onze; de ces rayons, le deuxième (long) était fendu jusqu'à la racine en deux branches parallèles. Suite du Tableau provisoire des espèces à trois barbillons du genre Omis, Risso 2. Œil grand, plus long que l'espace interorbitaire. a. V. 5. Tête grande, comprise quatre fois et demie, hauteur du corps environ sept fois dans la longueur totale .... 4. O.macrophthalmus, (Gûnther) 1867 b. V. 6. Tête petite, comprise cinq fois et demie, hauteur du corps environ neuf fois dans la longueur totale 5. O. biscayensis, Collett 1890 C. Rayons de la pectorale, au nombre de dix-neuf à vingt. a. Œil petit, V. 7 ; hauteur du corps comprise environ six fois et demie dans la longueur totale 6. O. capensis, (Kaup) i858 D. Rayons de la pectorale, au nombre d'environ vingt-deux (ou plus). 1. Œil petit, égal (ou inférieur) à l'espace interorbitaire. a. Premier rayon de la première dorsale, égal au diamètre de l'oeil 7. O. vulgaris, (Yarrell) i836 b. premier rayon de la première dorsale, plus long que le diamètre de l'œil 8. O. Reinhardti (Kr0yer) i852 2. Œil grand, plus long que l'espace interorbitaire 6. O. Carpenteri Gûnther 1887 II. Premier rayon de la première dorsale long (égal à la longueur de la tête) 10. O. ensis (Reinhardt) i835-36 K Outre ces deux exemplaires, qui sont relativement bien conservés, il y en a aussi deux ou trois jeunes en mauvais état provenant du même endroit. Ils sont absolument dépourvus d'écaillés et le corps est en partie décomposé. — 7 o — J'ai eu l'occasion d'étudier de nombreux individus de M. rupestris, pris sur les côtes de Norvège, où cette espèce est assez répandue. La plupart étaient complètement développés, ou à peu près. Un grand nombre des individus recueillis étaient tant soit peu incomplets, en ce que l'extrémité de leur queue longue et mince était en général rompue. L'espèce atteint une longueur d'un mètre et même plus ; la plupart des exemplaires des musées de Norvège mesurent environ o m 8oo de long (39, p. i3i • 36, p. 70 ; 38, p. 95 ; 143, p. 25g). Le nombre des rayons des nageoires verticales, ainsi que celui des vertèbres diffère d'une façon remarquable d'un individu à l'autre, même lorsque le bout de la queue est parfaitement intact. Mais bien souvent, lorsque le bout long et mince de la queue a été enlevé, la blessure s'est ensuite cicatrisée et il s'est formé des rayons sur la cicatrice, de sorte que le corps de ces individus se termine en une sorte de pseudo-caudale. La deuxième dorsale commence, chez les adultes, à une distance considérable de la première, en général environ au-dessous du quatorzième rayon de l'anale ; les premiers rayons sont très courts et sans membrane interradiaire ; mais en étudiant le squelette, on remarque qu'il y a entre les deux dorsales une rangée continue d'os interépineux qui, bien qu'étant excessivement fins, sont cependant bien développés. Peut-être ces rayons de soutien, qui sont complètement cachés sous la peau et vien- nent se terminer dans la ligne dorsale ou près de cette ligne, portent-ils des rayons chez les individus très jeunes (alevins), de sorte que les deux dorsales chez eux seraient moins éloignées l'une de l'autre. C'est ce que semblent indiquer deux ou trois tout jeunes spécimens d'une longueur totale de o m i07 à o m i22, pris au large d'Arendal en juillet 1879, et conservés au Riks Muséum de Stockholm; en effet, chez ceux-ci, la deuxième dorsale commence déjà à l'extrémité de la première, qui est ici relativement haute. Les deux jeunes exemplaires de l'expédition de V Hirondelle sont, sous ce rapport, absolument semblables aux adultes. Le nombre de rayons de la deuxième dorsale varie du reste considérablement. Le nombre normal est de cent cinquante à cent soixante; mais j'ai vu ce nombre (chez un exemplaire qui paraissait complet) se réduire à cent huit et cent neuf, tandis que Gùnther, chez un jeune individu pris dans la passe des îles Shetland, lors de l'expédition du Porcupine en 1869, en a constaté jusqu'à cent quatre-vingt-dix. L'anale subit des variations analogues ; il semble qu'elle contienne régulièrement quelques rayons de plus que la deuxième dorsale, mais que leur nombre varie selon le nombre de rayons de cette dernière nageoire, de sorte que (chez les individus ci-dessus mentionnés, dont la deuxième dorsale a cent trois et cent neuf rayons) il se réduit à cent quatre et cent onze. La caudale est en général rudimentaire, et c'est à peine s'il est possible de distinguer les rayons capillaires dont elle se compose; j'en ai compté jusqu'à quatorze. Mais chez les individus qui ont perdu le bout de la queue, la cicatrice, qui souvent — 7 1 — peut mesurer de io mm à 20 mm de large, se garnit parfois, ainsi que nous l'avons déjà dit, d'une rangée de rayons qui ont l'apparence d'une vraie caudale *. Le nombre et la forme des vertèbres sont également variables. Le nombre des vertèbres abdominales est cependant assez constant, savoir treize ou quatorze ; mais, par contre, celui des vertèbres caudales est aussi variable que le nombre des rayons de la deuxième dorsale et de l'anale. Quelques individus ont aussi les vertèbres abdominales plus courtes que les vertèbres caudales, tandis qu'en général elles sont d'égale longueur ou même plus longues. L'estomac des deux exemplaires de YHlRONDELLE ne contenait que quelques restes méconnaissables, sans traces de Crustacés 2 . Le frai, chez cette espèce, se fait pendant les mois d'automne, et j'ai examiné une femelle qui portait encore sa rogue au commencement de novembre. Les grains de rogue, qui sont plus gros que ceux de l'autre grand Macruridé arctique (M. Fabricii Sundew. 1840), peuvent atteindre le nombre de douze mille. Habitat. — M. rupestris semble habiter principalement les côtes de Norvège ; c'est de là qu'il a été décrit pour la première fois, au milieu du siècle dernier, par deux savants, le pasteur Strôm et l'évêque Gunnerus. Il est plus ou moins commun dans les fjords profonds, à partir de 62 de latitude nord, vers le sud jusqu'aux bas-fonds qui se trouvent à l'entrée du fjord de Christiania. On le recueille le plus souvent jusqu'à une profondeur de 100 brasses (i82 m ), au moyen de lignes de fond. Il semble vivre en troupe, car on en prend parfois jusqu'à vingt et plus, tous adultes, sur une seule traînée de lignes. Cependant, en général, il est peu fréquent et ne se prend qu'isolément. Il est rare dans le Cattégat et la Mer du Nord, et sa présence n'y est guère régulière; on n'y a recueilli que des exemplaires isolés, parfois morts, à Bohuslen et à Skagen. D'autre part, il se rencontre dans la passe située entre les îles Shetland et les îles Fâr-Ôer; plusieurs jeunes individus y ont été recueillis lors des expéditions du Porcupine et du Knigth-Errant en 1869 et en 1882, à une profondeur de 200 à 5oo brasses (3Ô4 m à gio m ; ÎOG, p. 139). Dans l'ouest de l'Atlantique, on a signalé des individus isolés sur la côte sud du Groenland ; un exemplaire, du moins, a éfé envoyé au Musée de Copenhague, du district de Julianehaab. En i883, M. rupestris fut signalé au large des Etats-Unis, au sud de la Nouvelle- Ecosse, à 41 ° 32' de latitude nord et 65° 55' de longitude ouest, où un exemplaire fut recueilli à une profondeur de 574 brasses (1048™; ®4, p. 197). Enfin, les deux 4 Le même phénomène se .rencontre quelquefois chez des exemplaires appartenant à d'autres espèces du même genre. 2 Chez les exemplaires provenant des côtes de Norvège que j'ai examinés, l'estomac contenait en général des Crustacés des grandes profondeurs, surtout des Décapodes du genre Pandalus (P. annulicornis (Leach), P. borealis Kr0yer, et P. propinquus G.-O. Sars,); de même l'on a trouvé chez certains individus des Pasiphaë tarda Kr0yer et des P. sivado (Risso) en grand nombre. — 72 — jeunes individus qui nous occupent ont été pris sur le banc situé au sud de Terre- Neuve, par 46 5o' de latitude nord. Il résulte de ce qui précède que M. rupestris est une forme du nord de l'Atlan- tique, sans être précisément arctique; qu'il se rencontre surtout dans l'est de l'Atlantique où il est répandu entre 62 et 58° de latitude nord, tandis qu'à l'ouest il descend au large des Etats-Unis, jusqu'à 41 ° de latitude nord. Macrurus hirundo, n. sp. (PI. 11, fig. 8, 8b) Campagne de 1888 : Stn. 244, profondeur 1266™. Deux exemplaires pris entre Pico et Sâo Jorge (Açores). Diagnose : Museau très court, plus court que l'œil, avec une courte crête sous-orbitaire, et, sur le milieu, trois tubercules obtus; la mandibule est aussi avancée que l'extrémité du museau. Tête courte, comprise huit fois et demie dans la longueur totale; œil grand, compris deux fois trois quarts dans la longueur de la tête, et plus grand que l'espace interorbitaire. Corps s'amincissant considérablement en arrière de la première dorsale; la queue se termine en une longue pointe capillaire. Anus très avancé, placé au-dessous des pectorales, en avant de la première dorsale et près du commencement de l'anale. Anale très avancée ; elle prend naissance immédiatement en avant du commen- cement de la première dorsale. Ventrales s'insérant sur la gorge, au-dessous du milieu de l'opercule. Ecailles garnies de spinules formant jusqu'à sept rangées régulières et courtes, sans rangée médiane prononcée. Le deuxième rayon de la dorsale porte de longues épines. Nombre des rayons : i re D. 12; P. 16; V. 11. Cette nouvelle espèce est caractérisée par le corps relativement court; par la longue queue flagellaire; par la position très avancée de l'anus et de l'anale, en ce que cette dernière prend même naissance en avant de la première dorsale ; et enfin par son museau qui est très court. Ce dernier caractère se retrouve, du reste, chez deux espèces recueillies lors de l'expédition de YInvestigator en 1 885- 1889 dans le Golfe de Bengale, savoir M. Investigateurs et M. brevirostris, toutes deux établies en 1889 par Alcock (5, p. 391 et 393); mais M. hirundo se distingue de la première de ces espèces en ce qu'il a les yeux plus grands et la queue plus longue, ainsi que par la coloration ; et de la seconde par une tout autre disposition des spinules des écailles. Il diffère des deux précédentes et de toutes les autres espèces qui ont été décrites en détail ou figurées jusqu'ici, par la position de l'anus, des ventrales et de la naissance de l'anale; • -73- Nous en avons deux exemplaires, l'un jeune, l'autre un peu plus développé, tous deux semblables par tous les caractères essentiels. DIMENSIONS DU PLUS GRAND EXEMPLAIRE Longueur totale , o m 208 » de la tête o m 0245 Hauteur du tronc (derrière le dernier rayon de la première dorsale) o m oio. Diamètre (le plus grand) de l'œil o m oo9 Espace interorbitaire o m oo68 Longueur du museau o m 007 Partie postorbitaire de la tête o m oog Distance du bout du museau à la dorsale o m o3 1 » » » à l'anus o m o2g » » » à l'anale o m o3 1 Hauteur de la première dorsale o m oi9 Distance de l'extrémité de la mandibule à l'anale o ra 027 Description : la tête, qui est courte et obtuse, est comprise près de huit fois et demie (8,4) dans la longueur totale. Sa longueur est égale à la distance du premier au vingt-deuxième rayon de l'anale. La hauteur du tronc, mesurée derrière le dernier rayon de la première dorsale, est comprise environ onze fois dans la longueur totale. A partir du treizième rayon de l'anale, la hauteur diminue considérablement et le corps se termine en une longue pointe effilée. L'anus, très avancé, est placé en avant de la première dorsale, près de la nais- sance de l'anale, sous l'extrémité des ventrales abaissées. La bouche est de taille moyenne, ascendante; l'intermaxillaire se prolonge à peine jusqu'au bord antérieur du cristallin. Les dents sont fines et assez uniformes. L'œil est grand ; son diamètre longitudinal forme une ligne oblique ascendante; il est plus long que le museau et que l'espace interorbitaire, et égal à la partie postorbi- taire de la tête; il est compris deux fois trois quarts (2,72) dans la longueur de la tête. La crête sous-orbitaire est courte, mais accentuée; elle se termine sous le bord postérieur du cristallin. Le museau est très court, plus court que le diamètre longitudinal de l'œil ; il se termine comme d'ordinaire par trois tubercules obtus, dont le médian dépasse à peine la bouche. Lorsque la bouche s'ouvre, l'extrémité de la mandibule est au moins aussi avancée que le bout du museau. Le barbillon est de longueur moyenne; il mesure plus de la moitié de la longueur de l'œil. A partir de l'extrémité du museau, le front et la nuque se prolongent en une ligne oblique jusqu'à la première dorsale. 10 — 74 — La première dorsale a, outre une épine rudimentaire en avant, onze rayons ; le deuxième rayon est garni de longues épines serrées. Les extrémités n'étant pas complètes, il est impossible de constater l'existence d'un filament. La deuxième dorsale commence par des rayons imperceptibles, à peu près au-dessus du dix-huitième rayon de l'anale et derrière l'extrémité de la première dorsale abaissée. Les rayons sont partout excessivement grêles, et il est impossible de les compter. L'anale commence un peu en avant du premier rayon rudimentaire de la première dorsale. Les rayons de la partie antérieure sont assez longs, mais sur le bout effilé de la queue ils sont fins et il est impossible de les compter. Les pectorales s'insèrent immédiatement devant le prolongement de la verticale de l'anus; elles ont seize rayons. Les ventrales s'insèrent sur la gorge, un peu en avant du milieu de l'opercule; elles comptent onze rayons. Les écailles sont garnies de spinules excessivement fines, toutes de même taille, et alignées en rangées très régulières. Le nombre des rangées de spinules n'est que de trois à cinq sur la partie antérieure du corps, et chaque rangée ne compte qu'une à trois spinules; sur le dos, vers le commencement de la deuxième dorsale et sur la partie antérieure de la queue, où les écailles sont le plus grandes, les rangées sont au nombre de cinq à sept, et l'on compte jusqu'à sept spinules dans la rangée du milieu. Sur la nuque, les spinules des écailles sont plus redressées que sur le reste du corps. Sur la tête les rangées sont plus radiaires; les tubercules du museau et la crête sous-orbitaire sont, comme d'habitude, munies d'épines osseuses. La ligne latérale n'est pas bien marquée et les écailles qui la composent sont peu accentuées. Il est^ par conséquent, difficile d'indiquer d'une manière certaine le nombre d'écaillés qu'il y a entre cette ligne et la dorsale. Depuis la fente branchiale jusqu'au premier rayon de la dorsale, il y a douze écailles. Coloration : le dessous de la tête et le ventre sont noirâtres, l'anus est noir; les nageoires sont de couleur claire. Le jeune individu, qui a une longueur totale de ioo mm environ (il a perdu l'extrémité de la queue) et dont la tête mesure i4 mra de long, est absolument sem- blable, sur tous les points essentiels, à l'individu adulte. Ainsi, par exemple, la position des nageoires est tout à fait la même; chez le jeune, l'anus est encore plus avancé ; il est placé au-dessous de l'insertion des pectorales. L'œil est aussi relati- vement plus grand, et le museau est encore plus court que chez l'adulte; ainsi, l'extrémité de la mandibule dépasse même le bout du museau, et l'intermaxillaire n'atteint, en arrière, que jusqu'au bord antérieur de l'œil. Ce jeune exemplaire est déjà recouvert d'écaillés, mais les spinules des écailles sont un peu moins nombreuses que chez l'individu adulte. Habitat. — Açores. Il a été recueilli deux exemplaires de cette espèce pendant -75- l'expédition de V Hirondelle entre Pico et Sâo Jorge (Stn. 244), à une profondeur de i266 m . L'un de ces exemplaires était jeune. Macrurtis œqualis, Gùnther (PI. n, fig. 9, 9 b) 1843 1862 1878 1887 1888 ? Macrourns serratus, Lowe (155), p. 91. ? Coryphœnoides serratus, Gùnther (103), vol. 4, p. 396. Coryphœnoides œqualis, Gùnther (11©), p. 25. Macrurus œqualis, Gùnther (114), p. 134, pi. xxxn, fig. c. Macntrus smiliophorus, Vaillant (1813), p. 242, pi. xxn, fig. Campagne de 1888 : Stn. 242, profondeur 86 i m . Un exemplaire pris au nord de Sâo Jorge (Açores). D'après le D r Gùnther (f 1 4, p. 1 35), l'exemplaire type du M. serratus (de Madère), décrit par Lowe en 1843 est perdu, et sa description d'après un exemplaire à moitié desséché, n'est guère assez détaillée pour permettre de reconnaître l'espèce avec certitude. En 1878, Gùnther (ItO, p. 25) a décrit en détail, sous le nom de Coryphœ- noides œqualis, une espèce de la pleine mer, au sud du Portugal, qu'il dit (114, p. i35) se rapprocher beaucoup de la description du M. serratus de Lowe ; et il aurait rapporté son espèce à cette dernière si Lowe n'avait pas dit expressément que le premier rayon de la ventrale se prolonge en un filament, ce qui n'est pas chez l'exemplaire de Gùnther (« the outer ventral ray not, or but slightly produced »). L'exemplaire que j'ai sous les yeux et qui a été pris aux Açores, est relativement en bon état ; il est en tous points conforme à l'exemplaire type de Gùnther, que j'ai eu l'occasion d'examiner au British Muséum, et comme le rayon extérieur de la ventrale chez le nouvel exemplaire se termine en un filament court, mais parfai- tement distinct, il ne semble pas invraisemblable que M. œqualis soit en réalité le M. serratus de Lowe. Cette espèce se rapproche beaucoup du M. sclerorhynchus Val., mais elle est caractérisée par les spinules des écailles qui ont une forme singulière ; elles sont, en effet, élargies en lame de lancette 1 . L'on trouve chez Gùnther et chez Vaillant (chez ce dernier sous le nom de M. smiliophorus n. sp.) des figures correctes tant de l'indi- vidu que des écailles. Voici une courte description du nouveau spécimen, qui est une femelle avec de la rogue dans les ovaires : PROPORTIONS Longueur totale o m 246 Longueur de la tête o m 045 1 C'est de là que vient la dénomination adoptée par Vaillant, M. smiliophorus. « Spinules inégales, vitreuses, élargies en lame de lancette » (913, p. 244). - 7 6- Hauteur du tronc (sous le premier rayon de la dorsale) .. o m o3o. Le plus grand diamètre de l'œil o m oi7 Espace interorbitaire o m 009 Longueur du museau o m o 1 3 Partie postorbitaire de la tête o m oi7 Hauteur de la première dorsale o m o4o Nombre des rayons : i re D. 12 ; 2 me D. 140; A. 1 33 ; P. 17; V. 9. La tête, qui est égale à la distance du premier au vingt-troisième rayon de l'anale, est comprise cinq fois et demie (5,46), et la hauteur du tronc environ six fois un tiers (6, 3o) dans la longueur totale. Le museau est relativement court, un peu plus court que le diamètre de l'œil ; le bord antérieur forme trois tubercules distincts dont la surface est très rugueuse, presque épineuse ; les épines sont le plus grandes à l'extrémité du museau. A partir du tubercule latéral, la crête sous-orbitaire se dirige nettement en arrière 1 . La fente de la bouche atteint en arrière jusqu'au milieu environ du cristallin. Les dents de la rangée externe sont un peu plus grandes que les autres. Le barbillon du menton est grêle ; il mesure un peu plus de la moitié de la longueur de l'œil. Le profil supérieur monte en ligne oblique vers la première dorsale et forme presque une ligne droite à partir de l'extrémité du museau jusqu'au premier rayon de la dorsale ; la base de la première dorsale est fortement déclive. L'anus est placé à peu près au-dessous du deuxième ou du troisième rayon de la première dorsale (l'individu est blessé au ventre). L'œil est un peu ovale, avec son axe longitudinal parallèle à la crête sous- orbitaire ; il est un peu plus long que haut, plus long que le museau, et mesure un tiers de la longueur de la tête, dont il égale à peu près la partie postorbitaire. L'espace interorbitaire est relativement étroit et mesure un peu plus de la moitié du diamètre longitudinal de l'œil. Le diamètre des écailles est de 4 mm ; leurs épines ne forment pas de rangée médiane distincte. Les épines sont nombreuses ; elles ont une forme triangulaire toute particulière en ce qu'elles sont relativement larges et presque en lame de lancette. Les épines de la rangée extérieure sont les plus grandes ; leur extrémité dépasse le bord de l'écaillé. Les épines semblent ne suivre aucun ordre lorsqu'on considère l'écaillé d'arrière en avant ; mais, en la considérant de côté, on s'aperçoit qu'elles forment des rangées latérales partant en forme de rayons de la ligne médiane de l'écaillé ; il y a environ cinq rangées de chaque côté de cette ligne. Les écailles de la tête sont couvertes d'épines comme celles du corps. Les écailles de la ligne latérale sont à peu près de * Lowe dit dans sa description originale : « capite et rostro simplicibus, nec cœlatis, nec carinatis » (155, p. 91). _ 77 _ même grandeur que celles du corps ou un peu plus petites (3 mm 5), mais elles n'ont pas d'épines le long de l'axe médian, où viennent s'ouvrir les pores de la ligne latérale. Entre la première dorsale et la ligne latérale il y a huit écailles, dont les deux supérieures sont petites; entre la ligne latérale et l'anus il y en a seize environ. Nageoires : la première dorsale compte douze rayons. Le deuxième rayon est assez haut, grêle, à peu près de la longueur de la tête, et se termine en un court filament. Il est garni d'épines serrées, dirigées de bas en haut, au nombre de trente- quatre environ. La deuxième dorsale, qui compte environ cent quarante rayons, prend naissance à une distance de la première dorsale à peu près égale à celle qui sépare l'extrémité du museau du bord postérieur de l'œil (26 mm ). Les ventrales comptent de chaque côté neuf rayons; le premier rayon se termine en un court filament, qui dépasse le reste de la nageoire d'un peu plus de la moitié de la longueur de l'œil. Coloration : la membrane operculaire, ainsi qu'une grande tache sur la partie antérieure de la première dorsale, et le dessous de la tête, sont noirs. M. œqualis ressemble beaucoup à une autre espèce, M. Bairdi (9®, p. 475 ; Ol, p. 471; ®S, p. 7; 94L, p. 195; 48S, p. 812), décrite par Goode et Bean en 1877, d'après quelques exemplaires recueillis au large des Etats de l'est de l'Amé- rique du Nord. Grâce à la bienveillance du Professeur Garman, le Musée de l'Université de Christiania a obtenu trois exemplaires de cette espèce; deux de ces individus sont plus grands (longueur totale environ o m 3i5 et o m 36o), tandis que le troisième est plus petit que l'exemplaire de M. œqualis décrit ci-dessus, et a une longueur totale deo m 2i3; ils avaient été recueillis à une profondeur de 460 brasses (837 m ), à environ 40 de latitude nord et 70 de longitude ouest. En comparant de près ces deux espèces, on ne remarque entre elles que peu de différence. Chez les trois exemplaires susmentionnés de M. Bairdi, les rayons des ventrales sont toujours au nombre de sept, ce qui est aussi indiqué comme un des caractères distinctifs de l'espèce ; un autre caractère qui semble être constant, c'est que l'espace interorbitaire est plus large, de telle sorte qu'il est égal à la distance qui sépare la base de la première dorsale de la ligne latérale, tandis que chez M. œqualis il est de beaucoup plus court que cet espace. En outre, l'intermaxillaire arrive chez M. Bairdi un peu plus en arrière que chez M . œqualis, c'est-à-dire qu'il dépasse le bord postérieur du cristallin. Quant aux écailles, on cite comme caractère de M. Bairdi : « scales keeled ». Bien que j'aie examiné minutieusement les trois exemplaires que nous possédons de cette espèce, il m'a été impossible de découvrir la moindre trace d'une telle crête. Au contraire, les écailles sont construites comme chez M. œqualis, et elles portent les mêmes épines larges et en lame de lancette. Mais comme l'on constate en somme, malgré la grande ressemblance qui existe - 7 8- dans les grands traits entre ces deux espèces, des différences de moindre importance qui semblent être constantes (ainsi, par exemple, le bord postérieur du préopercule, qui est onduleux et faiblement concave chez M. Bairdi, est droit chez M. œqualis), il vaut peut-être mieux les considérer comme deux espèces distinctes bien que voisines. Habitat. — Si M. serratus Lowe est synonyme de M. œqualis, l'espèce a été établie en 1843, d'après un seul exemplaire pris à Madère et qui était en assez mauvais état. Lors de l'expédition du Challenger on en recueillit ensuite deux individus en pleine mer, au sud du Portugal, à 600 brasses (1092 111 ) de profondeur. La longueur de ces individus était de huit à neuf pouces anglais (environ o m 2oo à o m 23o). Ces exemplaires furent décrits en 1878, par Gùnther, sous le nom de Coryphœnoides œqualis. En 1 880-1 883, l'expédition du Travailleur et du Talisman en a recueilli en tout seize individus dans le Golfe de Gascogne, au large des côtes du Maroc et du Soudan et aux îles du Cap Vert (i5° latitude nord). La profondeur variait entre 460 111 et i3i9 m . Nous avons enfin l'exemplaire recueilli aux Açores par l'expédition de YHlRONDELLE ; il a été pris au chalut, en août 1888. Macrurus sclerorhyn.ch.iis, Valenciennes i836. Macrouras sclerorhynchus, Valenciennes (S 15), p. 80, pi. xiv, fig. 1. « Lepidoleprus scier orhynchus ». 1879. Macrurus sclerorhynchus, Vinciguerra (SI©), p. 622., pi. 11. 1888. Macrurus sclerorhynchus, Vaillant (£13), p. 237, pi. xxn, fig. 2. Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oo m . A l'entrée sud du détroit de Pico-Fayal (Açores). Un exemplaire. L'exemplaire type de l'espèce de Valenciennes avait une longueur totale de i8o mm ; il est conservé au Jardin des Plantes de Paris, de sorte que le Professeur Vaillant a pu faire une comparaison exacte des nombreux spécimens recueillis par l'expédition du Travailleur et du Talisman avec cet exemplaire type. Du reste, Vinciguerra nous a déjà fourni en 1879, dans les Annales du Musée de Gênes (2 16, p. 622), une description détaillée et complète de l'espèce, accompagnée d'une figure correcte. L'exemplaire de Y Hirondelle est jeune, d'une longueur totale de i94 mm , et en assez mauvais état. Les écailles ne sont restées que sur la partie antérieure du corps, et toutes les nageoires sont brisées. Cet individu ne se prêtant pas à une étude approfondie, je n'en ferai pas ici une description détaillée. M. sclerorhynchus est très voisin de M. œqualis; l'aspect général, le nombre des rayons, les dimensions sont les mêmes; la différence la plus facile à observer a rapport aux spinules des écailles. En effet, chez la première de ces espèces, ces spirmles sont partout en rangées très régulières ; la rangée du milieu forme, dans les écailles de la tête et de la partie antérieure du corps (en avant de la première dorsale) une crête médiane qui, bien que peu élevée, est cependant généralement — 79 — distincte, parce que les spinules en sont tant soit peu plus longues que celles des rangées latérales. Les spinules elles-mêmes sont très pointues et très minces ; elles diffèrent donc absolument de celles de M. œqualis, qui sont larges et courtes et ne . forment pas de rangées régulières. Le nombre des rangées, chez les adultes, est de douze environ sur les grandes écailles; sur les petites, elles sont un peu moins nombreuses. Le museau est relativement plus court que chez M. œqualis, et considérablement plus court que le diamètre de l'œil, qui est compris environ deux fois et demie dans la longueur de la tête. La tête est égale à la distance qui sépare le premier du vingtième rayon de l'anale. Le Professeur Vaillant a observé entre la présente espèce et M. œqualis (M. smiliophorus Vaillant) une différence dans la structure du cerveau (£13, p. 238 et 244). L'exemplaire de V Hirondelle avait les dimensions suivantes : Longueur totale o m 194 » de la tête. o m o32 Hauteur du tronc o m 024 Diamètre longitudinal de l'œil... o m oi3 Longueur du museau o m oo95 Espace interorbitaire o m oo7 Les rayons des ventrales étaient au nombre de neuf 1 . Habitat. — Bien qu'il ait déjà été établi en i836 et figuré d'une manière reconnaissable, d'après un exemplaire isolé pris aux Canaries, M. sclerorhynchus n'a été, jusqu'à ces dernières années, que fort incomplètement connu et décrit. Ainsi que nous l'avons déjà dit, Vinciguerra a donné, en 1879, une description et une figure détaillées d'un individu d'une longueur totale de o m i98, recueilli isolément et à moitié mort à fleur d'eau, au large de Gênes, en 1876. On sait maintenant que M. sclerorhynchus est une des plus abondantes de toutes les espèces des profondeurs de l'Atlantique. Ainsi, l'expédition du Travailleur et du Talisman en a recueilli en tout, selon Vaillant, trois cent trente et un individus, à des profondeurs variant de 540 111 à 365 5 m au large des côtes du Maroc et du Soudan, aux îles du Cap-Vert et aux Açores ; on en prenait jusqu'à quarante- cinq à la fois, ce qui prouve que l'espèce est très sociable. On a mesuré un exemplaire d'une longueur totale de o m 270, le plus grand qui ait été mentionné jusqu'à présent. 1 Outre l'individu susmentionné, j'en ai également sous les yeux trois autres jeunes un peu plus petits, qui sont complètement dépourvus d'écaillés. Ces exemplaires, qui eux aussi ont été recueillis aux Açores, soit en même temps que le premier (Stn. 198), soit à la Station 227, aune profondeur de 11 35m dans les mêmes parages, appartiennent vraisemblablement au M. sclerorhynchus ou au M. œqualis, mais il n'est guère possible de les déterminer d'une manière certaine. — 8o — Un grand nombre de ces individus ont été pris à une profondeur de iooo m à 3ooo m . Il semble donc que ce Poisson habite essentiellement les grandes profondeurs de la mer. Il est curieux qu'il ne soit pas mentionné dans les rapports de l'expédition du Challenger. Macrurus Gùntheri, Vaillant (PI. m, fig. 10) 1887. Macrurus scier orhynchus, Gùnther (114), p. i33, pi. xxxn, fig. A (nec Valenciennes). 1888. Macrurus holotrachys, Vaillant (S 13), p. 241, pi. xxn, fig. 3 (nec Gùnther). 1888. Macrurus Gùntheri, Vaillant (£13), p. 386. Campagne de 1888 : Stn. 184, profondeur i85o m . Au nord de Graciosa, Açores. Un exemplaire. Cette espèce, dont un exemplaire fut recueilli pendant l'expédition du Chal- lenger au sud du cap Saint- Vincent, a été rapportée par Gùnther, non sans quelque hésitation, au M. sclerorhynchusdeValQnciemiQS, espèce dont la première description se trouve dans l'ouvrage de Webb et Berthelot sur les Canaries, publié en 1840 (315). La description, courte il est vrai, que Gùnther nous fait de l'espèce et les figures correctes qu'il donne de sa forme extérieure et de ses écailles, font voir clairement qu'elle ne saurait appartenir au M. sclerorhynchus Val., qui a été, ces dernières années aussi, figuré d'une manière reconnaissable et décrit en détail par Vinciguerra (816, p. 622, pi. 11) ; cette dernière description se rapporte sans aucun doute à l'espèce de Valenciennes. Pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, on recueillit de nouveau quelques individus de la même espèce au large des côtes du Maroc. Dans son Mémoire sur les Poissons de cette expédition, Vaillant (S 18) rapporte, avec quelque hésitation lui aussi, ces individus au M. holotrachys Gùnther, dont la diagnose avait été tracée en 1878 d'après un exemplaire recueilli au large de La Plata par le Challenger (HO, p. 24). Mais quand eut paru en 1888 le rapport général de cette expédition (111) contenant une figure de M. holotrachys, Vaillant reconnut la non identité de ses exemplaires avec cette espèce, et dans un appendice à son ouvrage susmentionné (£f S, p. 386), il les considère comme appartenant à une forme jusqu'alors inédite, à laquelle il donne le nom de M. Gùntheri. Chez cette espèce aussi, plusieurs caractères importants se rattachent aux spinules des écailles; les écailles de la tête ont, en effet, les spinules longues et divergentes, tandis que les spinules des écailles du corps sont peu nombreuses, courtes et rangées en lignes assez régulières. L'anus est très reculé; la crête sous- orbitaire est distincte, mais assez courte. Le nouvel exemplaire des Açores est en assez mauvais état ; il a perdu presque toutes les écailles du corps. Grâce à la bienveillance du D r Boulenger, j'ai pu comparer directement cet exemplaire à l'individu type du British Muséum, provenant du cap Saint- Vincent, et je les ai trouvés en tous points identiques. il — PROPORTIONS Longueur totale , o m 365 Longueur de la tête o m 066 Hauteur du tronc o m 044 Diamètre longitudinal de l'œil o m oi8 Longueur du museau. o m 020 Espace interorbitaire o m oi5 Hauteur de la dorsale jusqu'à l'extrémité du filament. o ra o6i De l'extrémité du museau à la dorsale o m 07Ô De l'extrémité du museau à l'anus o m 1 10 Nombre des rayons : i re D. 1 1; 2 me D. 97 ; A. 1 1 3 ; P. 17; V. 7. Description : La longueur totale comprend donc, chez cet exemplaire, cinq fois et demie (5,53 ; chez l'exemplaire de Vaillant, 5,62) la longueur de la tête. L'œil est un peu plus court que le museau, mais un peu plus long que l'espace interorbitaire ; il est compris un peu plus de trois fois et demie (3,66) dans la longueur de la tête. La crête sous-orbitaire s'étend en arrière jusqu'au bord postérieur de l'œil. La bouche est courte, et Fintermaxillaire atteint, en arrière, un peu au-delà du bord antérieur du cristallin. Le dessus de la tête et la nuque sont arrondis et sans crête jusqu'à la dorsale. Le barbillon est excessivement petit et grêle ; il mesure à peu près la moitié de la longueur du cristallin. L'anus se trouve placé entièrement en arrière de la dorsale et juste devant le commencement de l'anale ; la distance qui sépare la base du premier rayon de la ventrale de l'anus est égale à la partie postorbitaire de la tête, ou un peu plus petite que la moitié de la longueur de la tête. La première dorsale compte onze rayons, dont le premier, comme d'ordinaire, est rudimentaire. Le deuxième rayon porte des épines serrées et se termine en un filament assez long, ce qui fait que la hauteur totale de la nageoire est presque égale à la longueur de la tête. La deuxième dorsale commence à une distance de la première, à peu près égale à celle qui sépare l'extrémité du museau du bord postérieur de l'œil. Le nombre des rayons est d'environ quatre-vingt-dix-sept. L'anale prend naissance immédiatement derrière l'anus et compte environ cent treize rayons. Les ventrales, comme les pectorales, sont brisées à leur extrémité ; les ventrales, qui selon Gûnther, se terminent en un court filament, s'insèrent assez en arrière des pectorales. 11 — 82 — Ecailles : les écailles de la tête portent des spinules serrées, relativement longues assez verticales, et dont les plus longues ont la pointe dirigée un peu en dehors de chaque côté de la ligne médiane ; elles ne forment pas de rangées bien distinctes ; on ' n'observe pas non plus de crête médiane. Sur les écailles du corps, les spinules sont relativement courtes et peu nombreuses ; elles forment sur la nuque et sur la gorge l environ neuf rangées un peu irrégulières. Les écailles de la ligne latérale n'ont que très peu de spinules ; il n'y en a qu'une ou deux rangées très courtes de chaque côté de la ligne médiane qui est ouverte. Le nombre des spinules peut même ici, selon Vaillant, se réduire à une seule de chaque côté. Vaillant indique (313, p. 241) les rangées de spinules des écailles du corps, comme n'étant que de cinq à sept. Entre la dorsale et la ligne latérale, on compte environ six écailles, et dix-huit environ entre la ligne latérale et l'anus. Habitat. — Comme nous l'avons déjà dit, le premier individu appartenant incontestablement à cette espèce a été recueilli pendant l'expédition du Challenger, au large de la côte sud-ouest de l'Espagne (cap Saint- Vincent). Cet exemplaire, pris à une profondeur de 1090 brasses (ig83 m ), avait une longueur totale d'environ o m 28o. L'expédition du Travailleur et du Talisman, en a recueilli ensuite quatre exemplaires, au large des côtes du Maroc, à une profondeur de 2ii5 m à 22oo m ; l'individu, mesuré par Vaillant, avait une longueur totale de o m 36o. Enfin, nous avons l'exemplaire de 1' Hirondelle, qui a été recueilli aux Açores, à une profondeur de i85o m . L'espèce semble donc être incontestablement une forme des profondeurs de la mer 2 . 1 Les seuls endroits où l'exemplaire qui nous occupe ait conservé les écailles du corps intactes. 2 Un jeune Macrurus, recueilli le 2 août 1888 à Florès (Açores) à une profondeur de 1384m (Stn. 2i3), appartient à une autre espèce qui ne se trouve pas parmi celles que nous avons mentionnées ci-dessus, mais il est si jeune et en si mauvais état qu'il est impossible de le déterminer avec certitude, ni de le décrire. La forme du corps est allongée; la longueur totale est de g5™™, la longueur de la tête d'environ i5mm- l a hauteur du corps, un peu en arrière de l'anus, mesure à peine 7mm. Les écailles, qui n'ont pas de lignes concentriques, ne portent que deux spinules, dont la postérieure est de beaucoup plus longue et plus épaisse que l'antérieure, et la hauteur en est à peu près égale au diamètre de l'écaillé. Les deux spinules sont absolument perpendiculaires à l'écaillé, de sorte que le corps semble être recouvert de villosités redressées. Il est fort probable que ces spinules sont caractéristiques pour l'espèce et qu'elles ne sont pas dues au jeune âge de l'individu. La tête, qui est fort écrasée (de même que toute la partie antérieure du corps) est couverte de spinules serrées; elle n'est ni très grande ni très ronde par rapport au corps; la fente de la bouche est relativement grande et assez horizontale; le barbillon est de la longueur du cristallin. Par son aspect extérieur, cet exemplaire ressemble beaucoup à Macrurus (Trachonurus) villosus, décrit par Gûnther d'après deux individus recueillis en 1877, l'un en pleine mer au sud du Japon, et l'autre aux Philippines. Mais Giinther cite formellement comme un des caractères de cette dernière espèce « scales indistinct » (114, p. 124) tandis que chez le présent exemplaire elles sont distinctes, bien qu'elles semblent n'être encore qu'au début de leur développement. — 83 — Macrurus holotrachys, Gûnther (PL n, fig. 6, 6b) 1878. Macrurus holotrachys, Gûnther (f 10), p. 24. 1887. Macrurus holotrachys, Gûnther (114), p. i36, pi. xxvm, fig. B. Campagne de 1887: Stn. 161, profondeur 1267°. Parages de Terre-Neuve. Un exemplaire. Nous avons un individu relativement bien conservé de cette espèce caractéris- tique, dont on ne connaissait jusqu'ici que l'exemplaire type recueilli en 1876, pendant l'expédition du Challenger au large de La Plata. M. holotrachys se reconnaît facilement aux crêtes singulières, formées de tubercules épineux, qui s'étendent en arrière sur le dessus de la tête, ainsi qu'au petit nombre des spinules des écailles, qui ne forment pour ainsi dire qu'une seule rangée médiane assez élevée, tandis que le reste de l'écaillé est presque lisse; l'anus est très reculé. PROPORTIONS Longueur totale o m 25o » de la tête o m o53 » du museau o m 01 7 Diamètre horizontal de l'œil o m oig Espace interorbitaire o m oi 1 De l'extrémité du museau à la première dorsale o m 060 De l'extrémité du museau à l'anus o m o88 Hauteur du corps (par le travers du commencement de la première dorsale) o m 087 De l'insertion des ventrales à l'anus o m o3i Nombre des rayons : i re D. 12; 2 me D. n5-i25 ; A. 121 ; P. 20-21 ; V. 9. Description : La tête est donc comprise quatre fois trois quarts (4,71), et la hauteur du corps six fois trois quarts (6,75) dans la longueur totale. L'œil est relativement grand, presque rond, à peu près de même longueur que le museau, et de beaucoup plus grand que l'espace interorbitaire. Il est compris à peine trois fois (2,78) dans la longueur de la tête. L'extrémité du museau, comme chez la plupart des autres espèces, se termine en triangle ; chacune des pointes forme un tubercule assez saillant, qui est recouvert de fortes épines; ce bord saillant se continue en arrière en une crête sous-orbitaire très prononcée, qui ne se termine que vers le bord postérieur de l'opercule, par conséquent, bien en arrière de l'œil ; cette crête est recouverte de tubercules osseux et fortement épineux, tout comme l'extrémité du museau. — 84 — La fente de la bouche est relativement petite et l'intermaxillaire atteint, en arrière, jusqu'au milieu de l'œil environ. Les dents sont excessivement fines et serrées. Le dessus de la tête est muni d'épines osseuses, dont quelques-unes, plus grandes que les autres, forment des rangées saillantes plus ou moins longues. Une de ces rangées (la rangée orbitaire) contourne le bord supérieur de l'orbite ; elle s'arrête un peu au-dessus du milieu du bord postérieur de l'orbite, après quoi elle se dirige en arrière en une ligne courte et droite vers le bord supérieur de la fente branchiale. Une rangée (la rangée du front) part du bord supérieur de l'orbite et se continue en arrière, à peu près parallèlement à celle du côté opposé, vers la nuque ; les deux lignes divergent faiblement en arrière. Dans leur partie postérieure, elles ont entre elles une courte rangée médiane (la rangée du vertex). Enfin il y a de chaque côté une courte rangée entre la rangée du front et la branche postérieure de la rangée orbi- taire (la rangée temporale). Les épines osseuses des opercules forment aussi de courtes rangées verticales. L'anus est placé assez loin en arrière, environ au-dessous du septième rayon de la deuxième dorsale ; la distance à laquelle il se trouve de l'insertion des ventrales est égale à celle qui sépare l'extrémité du museau du bord postérieur de l'œil, à peu de chose près. La première dorsale, qui prend naissance à une distance de l'œil, à peu près égale à celle qui sépare l'extrémité du museau du bord postérieur du cristallin, compte onze rayons développés, outre le premier qui est rudimentaire, en tout douze. Le deuxième rayon est presque lisse, avec un bord faiblement crénelé ; chez l'exemplaire de Gùnther, ces épines étaient peut-être un peu plus longues (« 2 nd dorsal with small barbs anteriorly »). La deuxième dorsale prend naissance tout près de la première; la distance qui les sépare est à peu près égale à la moitié du diamètre de l'œil. Elle compte cent vingt- cinq rayons (cent quinze chez l'exemplaire de Gûnther). L'anale, qui prend naissance à peu près au-dessous du dixième rayon de la deuxième dorsale, compte cent vingt et un rayons. Les pectorales ont vingt ou vingt et un rayons ; les ventrales, qui se terminent en un court filament, s'insèrent droit au-dessous des pectorales et comptent neuf rayons. Les écailles n'ont que fort peu de rangées de spinules. Sur la ligne médiane de l'écaillé, trois à cinq spinules pointues, qui sont de plus en plus longues à mesure qu'elles sont plus rapprochées du bord de l'écaillé, forment une crête médiane très distincte ; ces crêtes médianes, en se continuant d'une écaille à l'autre, forment des raies longitudinales le long du corps. De chaque côté de la crête médiane, il y a de une à deux spinules très fines et courtes, qui souvent même font absolument défaut, comme par exemple sur le ventre. Les écailles de la ligne latérale n'ont pas de rangée médiane, mais, par contre, la rangée latérale est un peu plus développée. — 8,5 - Ainsi que nous l'avons dit plus haut, le dessus de la tête est en grande partie couvert d'épines osseuses alignées en rangées sur le front et sur le vertex ; entre ces rangées il y a des écailles normales. Le dessous de la tête est lisse. On compte cinq écailles entre la ligne latérale et la première dorsale. Habitat. — Ainsi que nous l'avons déjà dit, on ne connaissait jusqu'ici qu'un seul exemplaire de M. holotrachys, d'une longueur totale de neuf pouces anglais (environ o m 23o), recueilli pendant l'expédition du Challenger à une profondeur de 600 brasses (i092 m ), à l'est de l'embouchure du Rio de la Plata en février 1876. Le nouvel exemplaire, qui est un peu plus grand, a été recueilli auprès du Banc de Terre-Neuve en août 1887 (Stn. 162), par i2Ô7 m de profondeur. Macrurus italiens, (Giglioli) (PL II, fig. 7, 7 b, 7 c) 1881. Malacocephahis lœvis, Moreau (l?©), vol. 3, p. 284, (nec Lowe). 1882. Hymenocephalus italicus, Giglioli (*©), p. 198. 1884. Hymenocephalus italicus, Giglioli et Issel (VS), p. 228, cum fig. (Descr. nulla). 1887. Macrurus (Mystaconurus) italicus, Gùnther (lf 4), p. 140. 1888. Hymenocephalus italicus, Vaillant (1813), p. 211, pi. xix, fig. 1. Campagne de 1887 : Stn. io5, profondeur 927™. Près de l'entrée sud du chenal de Pico-Fayal (Açores). Deux exemplaires. Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 8oo m . Près de la localité précédente. Cinq exemplaires. Tous les exemplaires, sauf un, étaient adultes ou à peu près ; ils étaient en assez mauvais état, en partie écrasés, et avaient perdu toutes leurs écailles. Le plus grand individu avait une longueur totale de 95 mm ; cinq autres étaient à peu près de même taille, tandis que le septième étaient jeune, d'une longueur totale de 6o mm . Cette espèce, dont le plus grand spécimen connu jusqu'ici a une longueur totale de o m i83, a, il est vrai, tout l'extérieur d'une forme jeune d'une autre espèce plus grande 1 ; tout son aspect général, dans les grands traits, indique une phase de jeunesse. Mais nous savons, par Giglioli, qu'un de ses exemplaires types, qui avait une longueur totale d'un peu plus de o m ioo, était une femelle avec des œufs mûrs dans les ovaires. Il ne faut pas non plus oublier que l'expédition du Travailleur et du Talisman, qui en prit un nombre très considérable à de grandes profondeurs, au large des côtes du nord de l'Afrique, en 1 880-1 883, ne put obtenir un seul individu dont la longueur totale dépassât le maximum de o m i83, indiqué ci-dessus. On ne saurait guère, après cela, douter que M. italicus ne soit une espèce spéciale, bien qu'on ne puisse le distinguer d'une manière générique du genre Macrurus. 1 Moreau et Gunther penchent à croire que c'est le jeune du M. (Malacocephalus) lœvis Lowe, 1843. — 86 — La dénomination de l'espèce se rattache à une courte communication de Giglioli insérée en 1882 dans la revue anglaise Nature (79, p. 198); ce même auteur donna en 1884 (W, p. 228), une figure de M. italiens, mais sans l'accompagner d'aucune description. Déjà, en 1881, Moreau avait décrit (ÎIO, vol. 3, p. 284) sous le nom de Malacocephalus lœvis Lowe, deux ou trois individus de Nice dont le plus grand avait une longueur totale de o m 147, et que les auteurs plus récents considèrent comme appartenant à la présente espèce, bien que la description et la figure qui l'illustre diffèrent en plusieurs points des exemplaires de Y Hirondelle que j'ai sous les yeux, et qui tous appartiennent indubitablement au vrai M. italicus. En 1888, Gùnther a également donné, dans son rapport général sur les Poissons de l'expédition du Challenger, une description d'un exemplaire de Nice, qui présente aussi certaines différences, par exemple quant au nombre de rayons de la première dorsale, à la longueur de la mâchoire supérieure et à la position de l'anus. L'exemplaire de Gùnther avait une longueur de o m 140 environ. Enfin Vaillant, dans son rapport sur les Poissons de l'expédition du Travailleur et du Talisman, a suppléé aux descriptions susmentionnées par des remarques accompagnées d'une figure qui, mieux qu'aucune des descriptions et figures précé- dentes, donne une idée exacte des caractères extérieurs de l'espèce. Je donne ci-après une courte description des nouveaux exemplaires des Açores, comparés aux descriptions antérieures de cette espèce. Longueur totale o m og5 Longueur de la tête o m oi6 Diamètre de l'œil o m oo6 De l'extrémité du museau à la première dorsale. o m oi6 De l'extrémité du museau à l'anus o m 024 Hauteur de la première dorsale o m oi2 Longueur de la pectorale o ra oo95 M. italicus se reconnaît surtout à sa courte tête, dont les grandes cavités muqueuses sont recouvertes d'une espèce de membrane argentée; la queue est longue et effilée et se rétrécit considérablement en arrière de l'anus ; enfin il a de fines rides au-dessous de l'insertion des pectorales. La tête est comprise environ cinq fois et demie dans la longueur totale; le museau ne dépasse que très peu la mandibule, et il est plus court que le diamètre de l'œil. L'œil est compris un peu plus de deux fois et demie dans la longueur de la tête, et sa largeur est à peu près égale à l'espace interorbitaire. Chez les exemplaires adultes, l'œil est relativement moins grand, et compris environ trois fois dans la longueur de la tête. La mâchoire supérieure arrive un peu en arrière du bord postérieur de l'œil ; les dents sont très fines et toutes de même grandeur. -8 7 - Le barbillon est grêle, à peu près de la longueur du cristallin. Les exemplaires de VHirondelle avaient perdu presque entièrement leurs écailles; et de tous les exemplaires examinés par Vaillant (SIS, p. 212), il y avait a peine un seul qui les eût toutes conservées. Certaines parties du ventre semblent n'être jamais couvertes d'écaillés, tandis qu'il y en a l sur les côtés du ventre et sur le reste du corps, où elles se continuent du moins sur une partie de la queue. Elles sont très minces ; leur bord extérieur est muni d'un certain nombre de spinules très courtes, ordinairement rangées en deux demi-cercles, dont le plus long, qui est en dedans, compte de cinq à sept spinules, tandis que l'autre n'en a que deux ou trois. Quelques- unes des écailles du ventre sont absolument sans spinules et cycloïdales. Les côtés du ventre, comme nous l'avons déjà dit, sont argentés; immédiatement au-dessus des ventrales, la peau du ventre est légèrement rayée, du moins chez les jeunes individus; ces raies descendent vers la ligne ventrale. En avant des ventrales, on remarque sur la ligne médiane du corps une petite protubérance mamillaire ronde. La coloration du ventre est noire, de même que le bord de l'anus. L'anus est placé assez en arrière de la première dorsale. La distance de la tête à l'anus est à peu près égale à la moitié de la longueur de la tête. La queue est très effilée et se termine comme un crin. La première dorsale, dont le premier rayon est lisse, compte dix rayons, outre une rugosité absolument rudimentaire et invisible, qui ne se perçoit qu'au toucher, à la base du premier rayon. Sa hauteur mesure à peu près les trois quarts de la longueur de la tête. La deuxième dorsale, dont les premiers rayons sont presque imperceptibles, prend naissance un peu en arrière de la verticale qui passe par l'anus. La pectorale est étroite; son rayon supérieur se prolonge en un filament, qui atteint en arrière jusqu'au delà du commencement de l'anale; elle s'insère à peu près au-dessous du deuxième rayon de la première dorsale. Les ventrales, dont les insertions se trouvent placées droit au-dessous de celles des pectorales, ou tant soit peu en avant de celles-ci, se terminent en un filament qui, chez les individus bien conservés, atteint en arrière jusqu'au cinquième rayon de l'anale. Celle-ci commence immédiatement derrière l'anus, par conséquent assez en arrière de la première dorsale. Habitat. — M. italicus a d'abord été connu d'après quelques rares exem- plaires de la Méditerranée (Nice, Messine) ; depuis, on a découvert qu'il habite en très grand nombre les profondeurs de l'Océan Atlantique. Lors de l'expédition du Travailleur et du Talisman en i88o-83, il en a été recueilli, d'après Vaillant, en tout i23i individus à dix-neuf stations différentes au large des côtes du Maroc et du Soudan, aux îles du Cap-Vert et aux Açores; la profondeur variait entre 4io m 1 Chez un exemplaire extraordinairement bien conservé, recueilli à Messine en mars 1891, et offert au Musée de l'Université de Christiania par le Professeur Giglioli. — 88 — et 2o83 m . Le grand nombre que l'on en a ramené parfois en un seul dragage démontre que ces Poissons se tiennent en grands bancs. Ainsi aux îles du Cap-Vert, un seul coup de drague a ramené, d'une profondeur de 48o m , sept cent quatre-vingts individus. Les sept exemplaires de l'expédition de YHirondelle ont été recueillis, ainsi que nous l'avons déjà dit, en 1887 et 1888 aux Açores, à une profondeur de 8oo m à 927 111 . M. italiens n'a pas été recueilli par l'expédition du Challenger. Bathygadus melanobranclms, Vaillant 1888. Batkygadus melanobranchus, Vaillant (S 4 S), p. 206, pi. xvin, fig. 1. Campagne de 1888 : Stn. 2o3, profondeur i557 m . Quatre exemplaires, pris à l'est de Florès (Açores). Le genre Bathygadus a été établi par le D r Gûnther, en 1878, d'après un certain nombre d'exemplaires recueillis en 1876, pendant l'expédition du Challenger, aux îles Kermadec ÇB. cottoïdes). Il se distingue du genre Macrurus par la structure de la deuxième dorsale, qui est ici plus forte que l'anale. Le genre compte neuf espèces, appartenant toutes aux grandes profondeurs de l'Atlantique et du sud de l'Océan Pacifique. Parmi elles, B. cottoïdes Gûnther, 1878, des îles Kermadec, B. favosus Goode et Bean, 1886, de la pleine mer, au large des Indes Occidentales, et B. furvescens Alcock, 1894, des îles Maldives, sont sans barbillon, ainsi que B, melanobranchus, tandis que les autres espèces en ont un. Toutefois, B. melanobranchus diffère de B. cottoïdes en ce qu'il a les yeux plus grands et les mâchoires plus longues, ainsi que par le nombre des rayons qui, selon Gimther, est de : D. 8 ; P. 10 ; V. 8-9. Il diffère aussi de B. favosus, en ce qu'il a la tête et les yeux plus grands ; chez cette dernière espèce, l'œil est compris cinq fois dans la longueur de la tête, et celle-ci cinq fois et demie dans la longueur totale (9G, p. 160). Les quatre exemplaires que j'ai devant moi, de même que presque tous ceux que l'on a recueillis jusqu'à présent, sont en assez mauvais état. Ils ont perdu toutes leurs écailles et le bout extrême de la queue est brisé chez tous, excepté un. Les trois plus grands exemplaires ont une longueur totale de o m 139 à environ o m 143 ; ils ne sont donc probablement pas encore adultes, car l'exemplaire recueilli pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, et mesuré par Vaillant, avait une longueur totale de o m 440 (81 S, p. 209). B. melanobranchus ayant été décrit en détail par Vaillant (81 3, p. 206), je me bornerai à ajouter ici quelques remarques sur les individus qui nous occupent. PROPORTIONS DE L'EXEMPLAIRE COMPLET Longueur totale o m 1 39 Longueur de la tête „ o m o3o -8 9 -- Hauteur du corps (au-dessous du premier rayon de la dorsale). o m 022 De l'extrémité du museau à l'anus o m 044 De l'extrémité du museau à la première dorsale o m 029 Longueur de l'œil o m oo85 Longueur du museau o m oo65 Mâchoire supérieure o m 01 7 Espace interorbitaire o m 009 Chez ce jeune exemplaire, la tête est donc comprise un peu plus de quatre fois et demie (4,63) dans -la longueur totale. Chez le plus grand exemplaire de Vaillant, la tête est relativement plus petite ; elle est comprise un peu plus de cinq fois dans la longueur totale. L'œil est relativement grand ; il est compris trois fois et demie dans la longueur de la tête ; il est à peu près de même grandeur que l'espace interorbitaire et notable- ment plus grand que le museau. La fente de la bouche arrive en arrière environ jusqu'au bord postérieur de l'œil. Il n'y a pas de barbillon. L'anus est placé à peu près au-dessous du sixième rayon de la deuxième dorsale et à une distance de l'insertion des ventrales qui est presque égale à celle qui sépare l'extrémité de la mâchoire supérieure du bord postérieur de l'œil. Chez les exem- plaires complètement adultes, l'anus et relativement plus reculé. Les dents sont des aspérités excessivement fines, qui forment une large bande sur l'intermaxillaire et une bande plus étroite sur la mandibule; à la symphyse des intermaxillaires, il y a un espace privé de dents. La première dorsale, qui prend naissance à la hauteur du bord postérieur de l'opercule, a de dix à douze rayons dont les deux postérieurs sont très grêles 1 . La deuxième dorsale commence presque immédiatement derrière la première; l'intervalle qui sépare ces deux nageoires n'est que juste assez grand pour donner place à un rayon. Le nombre des rayons de la première dorsale est considérable; Vaillant en a compté jusqu'à cent deux chez ses exemplaires. L'anale, qui prend naissance à peu près au-dessous du dixième rayon de la deuxième dorsale, compte, selon Vaillant, environ quatre-vingt-douze rayons, tous courts et faibles. Les pectorales s'insèrent à peu près au-dessous du troisième rayon de la première dorsale; elles sont grêles et se terminent en un filament qui atteint en arrière jusqu'à l'anus ou tant soit peu au delà. Les ventrales s'insèrent au-dessous du bord postérieur de la fente branchiale, par conséquent juste au-dessous du premier rayon de la dorsale ; elles comptent huit rayons. •• Vaillant dit que les rayons de la première dorsale sont au nombre de neuf, ce nombre peut donc se rencontrer; cependant, ceux des exemplaires delà collection du TRAVAILLEUR et du TALISMAN que j'ai eu l'occasion d'examiner, avaient de dix à douze, le plus souvent onze rayons. 12 — go — Une caudale composée de sept rayons grêles, garnit, chez un des individus l'extrémité de la queue. Ainsi que nous l'avons déjà fait observer, tous les exemplaires ont perdu leurs écailles ; ce n'est que par les follicules de la peau que l'on peut constater que même le plus petit exemplaire en a été entièrement recouvert. Habitat. — B. melanobranchus n'était connu jusqu'à présent que par les matériaux rassemblés par l'expédition du Travailleur et du Talisman. Ces matériaux se composaient, selon Vaillant, de cent quatre-vingt-huit individus recueillis en 1880- i883 au large des côtes du nord de l'Afrique jusqu'aux Canaries et aux côtes du Soudan vers le sud, à i5° de latitude nord. En général, les exemplaires ont été ramenés d'une profondeur de plus de iooo m . Toutefois, la profondeur variait entre 83o m et i5go m . Trois dragages ramenèrent respectivement vingt, vingt-cinq et quarante-six individus. Les quatre nouveaux spécimens des Açores ont été aussi recueillis à une grande profondeur ( 1 5 5 7 m ) . Bathygadus longifllis, Goode et Bean i885. Bathygadus longifilis, Goode et Bean (05), p. 599. 1887. Bathygadus longifilis, Gûnther (114), p. 157. 1888. Hymenocephalus longifilis, Vaillant (SIS), p. 218, pi. xxiii, fig. 1. 1890. Bathygadus longifilis, Alcock (6), p. 3o2. 1891. Bathygadus longifilis, Alcock (9), p. 12 3. Campagne de 1887 : Stn. II2 > profondeur 1287 111 . Trois exemplaires, pris entre Pico et Sâo Jorge. Tous les exemplaires sont jeunes; le plus grand a une longueur totale de o m o88, les autres de o m 070 environ. Les filaments des nageoires sont, par conséquent, relativement plus courts que chez les adultes. Il en est de même du barbillon, qui est de beaucoup plus court que l'œil et, par conséquent, ne répond pas au caractère de la diagnose. Mais il y a d'autre part une si grande conformité entre ces jeunes spécimens et les descriptions qui ont été données par Goode et Bean (i885) et par Vaillant (1888), que l'on ne saurait guère douter qu'ils n'appartiennent à cette espèce. B. longifilis se rapproche beaucoup de B. multifilis Gûnther 1887, décrit d'après un individu recueilli par l'expédition du Challenger au sud des Philippines (114, p. 1 55, pi. xlii, fig. B). Cette dernière espèce semble différer de B. longifilis en ce qu'elle a la fente de la bouche un peu plus large, atteignant en arrière au-delà de l'œil, le barbillon plus long et l'œil un peu plus petit; selon Gûnther, les rayons du premier arc branchial seraient aussi moins nombreux (vingt-neuf). Enfin, chez cette espèce, les ventrales s'insèrent immédiatement au-dessous des pectorales, même chez les adultes. La longueur totale du plus grand individu est de o m o88, celle de la tête de o m oi5; cette dernière est donc comprise cinq fois et quatre-vingt-six centièmes (5,86) dans la longueur totale. — 91 — La longueur de l'œil est de 4 mm , à peu près égale à celle du museau et tant soit peu plus grande que l'espace interorbitaire ; elle est comprise trois fois et trois quarts (3,75) dans la longueur de la tête. La fente de la bouche atteint en arrière jusqu'au bord postérieur de l'œil. Le barbillon est plus court que l'œil. Les rayons du premier arc branchial sont au nombre de sept + vingt-sept, en tout trente-quatre. La queue se termine comme un crin. La première dorsale a dix rayons ; le deuxième de ces rayons se termine en un filament dont l'extrémité arrive, déjà chez ce jeune individu, environ jusqu'au seizième rayon de la deuxième dorsale. La première dorsale prend naissance droit au-dessus des pectorales et du bord postérieur de la fente branchiale. L'anale commence à peu près au-dessous du neuvième rayon de la deuxième dorsale. Le filament de la pectorale atteint en arrière au delà du dixième rayon de l'anale. Les ventrales s'insèrent un peu en arrière des pectorales ; leur filament dépasse les premiers rayons de l'anale. Chez le plus petit individu (longueur totale environ o m 07o), elles s'insèrent plus en avant, à peu près droit au-dessous des pectorales. Les écailles, dont on voit déjà trace chez les plus petits exemplaires, ont été complètement développées chez le plus grand ; maintenant il ne reste plus que quel- ques écailles sur le ventre. Elles sont presque cycloïdales et ont un certain nombre de stries concentriques. Habitat. — B. longifilis a été établi en i885 d'après deux individus d'une longueur totale de o m 225 eto m 233, ramenés d'une profondeur de 724 brasses ( 1 3 1 7 m ) à l'ouest de la Floride (Golfe du Mexique). Lors de l'expédition du Travailleurs du Talisman, on n'en recueillit pas moins de cinquante individus, en pleine mer au large du Maroc et du Soudan, le plus grand avait une longueur totale de o m 292 ; la profondeur variait entre 1084 111 et i635 m . Il semble que l'expédition du Challenger ne l'ait pas recueilli, à moins que B. multifilis Gùnther, provenant des Philippines, ne lui soit identique, ce qui supposerait une extension géographique remarquable- ment grande. Ainsi qu'il a été dit plus haut, les exemplaires de Y Hirondelle proviennent des Açores, où l'espèce n'avait pas été signalée antérieurement. Selon Alcock, on a recueilli dans ces dernières années (1 890-1 891) deux individus de B. longifilis au large des îles Laquedives et Andaman dans l'Océan Indien, à une profondeur de 683 à 740 brasses (i243 m à i34Ô m ). 92 Famille des PLEURONECTID^E Hippoglossoides platessoid.es, (Fabricius) 1780. Pleuronectes platessoides, Fabricius (64), p. 164. 1787. Pleuronectes limandoides, Bloch (15), vol. 3, p. 24. 1839. Platessa dentata, D.-H. Storer («ÎO), p. 480, (nec Linné). 1861. Drepanopsetta platessoides, Gill (99), App. p. 5o. 1864. Hippoglossoides platessoides, Gill (81), p. 217. Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55 m . Banc de Terre-Neuve. Deux exemplaires. Les deux exemplaires étaient jeunes ; voici leurs proportions : a b Longueur totale o m 162 o m 178 Hauteur du corps .... o m o5i o m o58 Longueur de la tête .. o m o35 o m o38 Nombre des rayons : a D. 92. A. 71. b D. 92. A. 72. H. platessoides Fabricius a été décrit pour la première fois d'après des exem- plaires du Groenland, par Fabricius, en 1780. La question de savoir si cette forme néarctique est identique à la forme paléarctique Pleuronectes limandoides Bloch, 1787, a été longuement traitée ailleurs par l'auteur du présent ouvrage (97, p. 144). La comparaison établie entre un grand nombre d'individus de la zone arctique propre- ment dite et des régions situées plus au sud, fait voir que les premiers ont constam- ment un plus grand nombre de rayons que les individus du sud. Ainsi, chez les exemplaires de la Grande-Bretagne, le nombre moyen des rayons est de quatre-vingts environ à la dorsale, et de soixante-six à l'anale. Habitat. — H. platessoides est très répandu dans les régions arctiques et subarc- tiques de l'Océan Atlantique. Sur les côtes d'Europe, il se rencontre à partir du Spitzberg, où il a été trouvé en 1878 par l'expédition norvégienne, jusqu'à la Manche. L'expédition hollandaise du Willem-Barents (ISS, p. 5), en a recueilli des exemplaires en 1878 et 1879, entre Beeren Island et la Nouvelle-Zemble, mais jusqu'à présent, elle n'a pas été trouvée à l'est de la Nouvelle-Zemble, ni dans la Mer Baltique, à l'est de la Suède. Sur les côtes de Norvège, cette espèce est, en plusieurs endroits, un des Pleuro- nectidés les plus communs ; on l'y recueille tant sur les bas-fonds qu'à diverses profondeurs, jusqu'à 25o brasses (45 5 m ). H. platessoides se rencontre encore en Islande et au Groenland, ainsi que le long - 9 3- de la côte ouest de l'Amérique du Nord, jusqu'au large des Etats de la Nouvelle Angleterre, par 40 de latitude nord. Ici il est très commun dans les eaux profondes, en plusieurs localités, de même que sur les côtes du nord-ouest de l'Europe ; selon Goode, il se rapproche des côtes en hiver. Lepidorh.om'bus megastoma, (Donovan) 1808. Pleuronectes megastoma, Donovan (Sî 1 ), vol. 2, p. Si. 1862. Lepidorhombus megastoma, Gùnther (103), vol. 4, p. 407 et 41 5. 1889. Lepidorhombus whiff-j 'agonis, Jordan et Gosse (134), p. 252. Campagne de 1886 : Stn. 46, profondeur i55 m . Quatre exemplaires. — Stn. 5i, profondeur 14 111 . Deux exemplaires. Tous les individus sont jeunes. Leur longueur totale varie de o m 180 à o m 253. L'estomac des spécimens de la Station 46 (à 200 kilomètres environ, à l'ouest de La Rochelle), contenait en partie des Poissons, en partie des Crustacés. Ainsi nous avons trouvé un jeune Callionymus ; parmi les Crustacés, nous avons pu reconnaître un Portunus, ainsi qu'un exemplaire du remarquable Schizopode Lophogaster typicus, décrit pour la première fois par M. Sars, d'après un exemplaire des côtes de Norvège (198, p. 160) et qui depuis a été signalé aux îles Shetland (1Ï9, p. i5i), et au Cap, lors de l'expédition du Challenger, en 1873 (19», p. 14). Habitat. — Lepidorhombus megastoma Donovan, est une espèce du nord-ouest de l'Atlantique, répandue à partir du fjord de Trondhjem, en Norvège (64 latitude nord), jusqu'aux côtes du Maroc et des Açores. Sur les côtes de Norvège, il se rencontre isolément; il est même assez commun au large de Trondhjem et de Bergen. Il est rare partout dans la Mer du Nord ; ce n'est que par exception qu'il approche de la côte ouest du Danemark, et il ne pénètre ni dans la Mer Baltique, ni même dans le Cattégat. Il est plus fréquent sur quelques points des côtes d'Angleterre et de France ; ainsi on le dit assez commun à Arcachon, au moins pendant les mois d'été (ltf©, vol 3, p. 334). Il paraît être commun dans le Golfe de Gascogne; l'expédition du Travailleur et du Talisman en a également recueilli un assez grand nombre d'individus en pleine mer, au large de l'Espagne, du Maroc, et enfin aux Açores, à une profondeur de 6o m à 66o m (33° latitude nord). Il appartient, en somme, aux formes de Pleuronectidés qui ne sont pas absolument littorales. L. megastoma semble être rare dans la Méditerranée. Moreau, le dit rare à Cette ; Vinciguerra et Gûnther en ont obtenu des exemplaires de Gênes (11©, p. 418, en note). — 94 — Lepidorhomtnis Boscii, (Risso) 1810. Pleuronectes Boscii, Risso (19£), p. 3 19, pi. vu, fig. 33. 1826. Hippoglossus Boscii, Risso (194), vol. 3, p. 246. 182g. Rhombus Boscii, Cuvier (47), vol. 2, p. 341. 1862. Amoglossus boscii, Gûnther (1©3), vol. 4, p. 416 et auct. 1889. Rhombus Boscii, Gûnther (116), vol. 4, p. 418. Campagne de 1886 : Stn. 5ç), profondeur 248™. Deux exemplaires pris sur la côte nord d'Espagne. Ces exemplaires étaient tous les deux jeunes et encore petits, d'une longueur totale de o m o4g. Les écailles ne semblent pas encore développées ; les taches noires caractéristiques sont indiquées à la fin de la dorsale et de l'anale, et là cavité bran- chiale est déjà entièrement perforée. Day a le premier soulevé des doutes au sujet de L. Boscii, et de ses rapports avec L. megastoma, lorsqu'il dit, en 1882 (51, vol. 2, p. 22) : « Prof. Giglioli first drew my attention to Amoglossus Boscii, being this species ÇArnoglossus megastomaj ». Cet auteur cite donc les deux espèces comme étant synonymes, opinion à laquelle se rangeaient encore, en 1889, Jordan et Gosse (134, p. 252). Cependant, la différence qu'il y a entre ces deux formes a été clairement démontrée par Vinciguerra, en i883(»10,p. 570), puis par Kolombatovic, en 1887 (ISS, teste Gûnther), et enfin, en 1889, par Gûnther (116, p. 418) ; ce dernier auteur donne une description détaillée de l'espèce de Risso, qu'il établit sous le nom de Rhombus Boscii. Cependant cette espèce se distingue du genre typique Rhombus (Bothus Raf. 18 10) en ce qu'elle a la cavité branchiale perforée ; il est donc plus naturel de la rapporter au même genre ou sous-genre que l'espèce précédente. Voici donc les principaux caractères de Lepidorhombus : membrane médiane de la cavité branchiale perforée ; dents sur le vomer ; les derniers rayons de la dorsale et de l'anale un peu recourbés du côté aveugle ; ventrales séparées de l'anale ; yeux à gauche (voir S 8, p. 99-100). Habitat. — L. Boscii (Risso) est une espèce de la Méditerranée, qui est surtout répandue le long de la côte d'Italie, au moins jusqu'à Palerme (116, p. 418); il a été signalé dans l'Adriatique, par Kolombatovic (1S9, p. 25), et semble être assez fréquent à Gênes ; je m'en suis moi-même procuré des exemplaires sur le marché de cette ville, en décembre 1879. Steindachner l'a encore recueilli sur la côte est de l'Espagne, près de Barcelone. Dans l'Atlantique, il se rencontre, mais pas en grand nombre, le long de la péninsule ibérique ; vers le nord, il pénètre dans le Golfe de Gascogne, d'où provien- nent, outre les jeunes rencontrés en 1886, par l'expédition de Y Hirondelle, à peu de distance au large des côtes des Asturies, un certain nombre d'exemplaires recueillis, selon Gûnther, en juillet 1889, sur la côte sud-ouest de l'Irlande (116, p. 418), le point le plus septentrional où je sache qu'il ait été signalé jusqu'à présent. - 9 5 - Les exemplaires d'Irlande atteignaient jusqu'à quatorze pouces anglais (o m 378) de longueur totale, et avaient été ramenés d'une profondeur de 1 5o à 3 1 5 brasses (273™ à 573 m ). Arnoglossus lophotes, Gùnther (PL ni, fig. i3, i3b) 1862. Arnoglossus lophotes, Gùnther (103), vol. 4, p. 417. 1864. Arnoglossus lophotes, Couch (45), vol. 3, p. 178. 1882. Arnoglossus grohmanni, Day (50), p. 748, pi. lui, partim. 1890. Arnoglossus lophotes, Gùnther (118), p. 40, pi. m, fig. B. 1890. Arnoglossus laterna, Cunningham (46), p. 540, partim. Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur i36 m . Un exemplaire. — Stn. 44, profondeur i66 m . Trois exemplaires. — Stn. 46, profondeur i55 m . Trois exemplaires. — Stn. 58, profondeur i34 m . Deux exemplaires. Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur i8o m . Dix exemplaires. Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3o m . Quatre exemplaires pris dans le détroit de Pico-Fayal, Açores. En 1862, Gùnther établit l'espèce A. lophotes d'après trois peaux de Pleuronec- tidés conservés au British Muséum et que l'on supposait provenir de quelque localité située sur les côtes de la Grande-Bretagne (1®3, vol. 4, p. 417). Malgré l'état peu satisfaisant des exemplaires, l'espèce est décrite d'une façon assez détaillée et parti- culièrement dans ses rapports avec l'espèce voisine A. Grohmanni Bonaparte 1837, que l'on n'avait jusqu'alors signalée que dans la Méditerranée. Après cela il ne fut plus question d'J.. lophotes, jusqu'à ce que Couch mentionnât en 1864 (45) qu'un nouvel exemplaire de l'espèce de Gùnther avait été pris près de Plymouth; Couch avait pu constater par lui-même l'identité de cet exemplaire avec A. lophotes. En octobre 1882, le journal The Nature (17£, p. 556 : « Lophotes arnoglossus ») annonça que le Professeur Moseley avait encore recueilli cette même année un exemplaire, dans un chalut, au large de Lundy Island, près de Cardiff. Se basant sur ces documents, Day (AO) annonça en décembre 1882 qu'après avoir comparé minutieusement entre eux les différents exemplaires à' A. lophotes et d'A. Grohmanni recueillis jusqu'alors, il en était arrivé à ce résultat que ces deux espèces étaient identiques. Cette déclaration est accompagnée d'une figure de l'exemplaire de Moseley qui représente évidemment A. lophotes; mais, cet exem- plaire ayant perdu toutes ses écailles, Day lui a donné dans son dessin les écailles d'un A. Grohmannni typique (delà Méditerranée), et, en conséquence, il présente sa figure sous ce dernier nom. Ce n'est qu'en 1890 que cette erreur fut redressée par Gùnther, qui donna cette même année (118, p. 40, pi. ni, fig. a) une figure correcte du vrai A. Grohmanni, dont le British Muséum venait de recevoir un exemplaire frais recueilli sur la côte d'Irlande. Gùnther accompagne sa figure de quelques remarques dans lesquelles il mentionne en peu de mots les différences principales qui existent - 96 - entre ces deux espèces, ainsi qu'entre elles et une troisième espèce voisine, A. laterna Walbaum 1792. Aussitôt après, l'existence d'A. lophotes comme espèce distincte fut une seconde fois mise en doute. En juin 1890, Cunningham annonça (46, p. 540) qu'il avait recueilli en décembre 1889, et plus tard, dans la mer d'Irlande, de nombreux indi- vidus à' A. lophotes, en général mêlés avec des exemplaires d'A. laterna; il avait alors remarqué, à sa grande surprise, que tous les exemplaires de la première de ces espèces étaient sans exception des mâles, tandis que ceux d'A. laterna étaient exclusivement des femelles ; et bien qu'il se rendît parfaitement compte des princi- paux caractères qui les distinguent l'une de l'autre (il donne aussi les proportions exactes de ces rapports chez les deux espèces), il était néanmoins persuadé qu'elles ne formaient toutes deux qu'une seule et même espèce « belonging to a single sexually dimorphic species », ce qui veut dire qu'il considérait A. lophotes comme étant le mâle de l'espèce bien connue A. laterna Walbaum 1792. Depuis le travail de Cunningham, A. lophotes et ses rapports avec A. Groh- manni et A. laterna n'ont pas été mentionnés, que je sache. A. laterna est rare il est vrai, sur les côtes de Norvège, mais on l'y rencontre néanmoins assez fréquem- ment pour que j'aie pu en étudier environ vingt individus entièrement adultes et quelques jeunes ; l'étude de ces matériaux comparés aux exemplaires de tous âges d'A. lophotes recueillis pendant l'expédition de V Hirondelle, mène aux résultats suivants : i° Nous avons, d'A. lophotes, des individus mâles complètement adultes et des femelles complètement adultes et pleines de rogue; les deux sexes sont presque mais non absolument semblables l'un à l'autre. 2 Nous avons également des individus des deux sexes complètement adultes d'A. laterna, mais ici la différence entre les sexes est presque imperceptible. 3° Les deux espèces se distinguent l'une de l'autre au moins par trois caractères qui sautent aux yeux, savoir : la grandeur relative des yeux, la longueur des mâchoires et la structure tout à fait différente des rayons antérieurs de la dorsale. Je vais, dans ce qui suit, faire ressortir ces différences principales entre les deux espèces, en choisissant à cet effet deux individus exactement de même taille dA. lophotes (Açores) et d'A. laterna (Norvège) d'une longueur totale de o m 142. Les yeux d'A . lophotes sont relativement plus grands que ceux à 1 A . laterna. Chez les deux exemplaires de même taille des deux espèces, les yeux à' A. lophotes mesu- rent 9 mm , ceux d'A. laterna 7 mm , différence que fait mieux ressortir la comparaison immédiate. Les mâchoires, au contraire, sont relativement plus petites chez A. lophotes que chez l'autre espèce. Chez A. lophotes, l'intermaxillaire mesure 7 mm ; il est donc nota- blement plus court que l'œil; tandis que chez A. laterna, il mesure io mm , et dépasse par conséquent beaucoup le diamètre de l'œil. La fente de la bouche dépasse donc un peu le bord antérieur de l'œil chez A. laterna, mais atteint à peine ce bord chez l'autre espèce. — 97 — Enfin, en ce qui concerne le prolongement des rayons antérieurs de la dorsale, A . laterna les a tous à peu près de même hauteur que le reste de la nageoire, de sorte que l'on ne peut guère constater le prolongement de certains rayons 1 . Chez A. lophotes, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième rayons sont prolongés ; le prolongement est plus prononcé chez le mâle que chez la femelle. Ces rayons sont tous de teinte blanchâtre et n'ont pas trace de membrane le long de leur partie extérieure prolongée. Un prolongement semblable des rayons se remarque aussi dans la ventrale gauche. On peut constater encore d'autres différences entre les deux espèces; ainsi, la hauteur du corps est relativement moins élevée, et la tête plus petite chez A. lophotes que chez l'autre espèce ; les écailles semblent aussi être plus allongées chez A. lophotes que chez A. laterna. A. Grohmanni se distingue de A. lophotes par un moins grand nombre de rayons, savoir : D. 84-88; A. 61-66. Mais la structure des rayons antérieurs de la dorsale présente une différence qui est plus facile à remarquer. Chez A. Grohmanni, les quatre rayons antérieurs sont prolongés ; le deuxième est le plus long et atteint parfois la même longueur que la tête; il est bordé, comme d'une large frange, par une membrane qui, chez les individus adultes et complètement intacts, est le plus large dans sa partie inférieure et va en s'amincissant vers l'extrémité 2 , comme les barbes d'une plume. Chez A. lophotes, tous les rayons prolongés sont nus. PROPORTIONS D'UN MALE ADULTE ïï'A. lophotes (aÇORES) Longueur totale o ra 142 Hauteur du corps o m 046 Longueur jusqu'à la racine de la caudale o m 1 16 Longueur de la tête o m 029 Les plus longs des rayons de la tête o m o3o Les plus longs des rayons de la ventrale o m oi7 Tous les exemplaires du Golfe de Gascogne étaient dans un assez mauvais état; ils avaient perdu toutes leurs écailles et les jeunes étaient à moitié décomposés. Aucun des exemplaires que j'ai devant moi n'a une plus grande longueur totale que celui que j'ai mentionné plus haut. L'espèce atteint néanmoins une bien plus grande taille ; les exemplaires types de Gûnther avaient une longueur de o m 200 ou un peu plus, et les plus grands exemplaires de Cunningham mesuraient également O m 200. 1 Cunningham indique une certaine tendance au prolongement des rayons antérieurs de la dorsale chez les exemplaires examinés par lui, mais, en tout cas, ce prolongement était insignifiant (46, p. 541). 3 Cunningham a donné une figure représentant la partie antérieure de la tête, afin de montrer la structure singulière des rayons de la tête chez l'exemplaire examiné par lui et qui avait été recueilli en mars 1890 à Plymouth Sound (46, p. 545). i3 - 9 8- Les femelles sont probablement un peu plus petites; le plus grand individu femelle de l'expédition, qui a les ovaires remplis de rogue, mesure o m i3o. Plusieurs autres femelles plus petites étaient également pleines de rogue. Chez l'exemplaire mesuré, la hauteur du corps et donc comprise deux fois soixante-treize centièmes (2,73), et la longueur de la tête quatre fois quatre-vingt-neuf centièmes (4,89) dans la longueur totale. Chez les jeunes, la hauteur du corps est relativement moins grande, ainsi que le montrent les chiffres suivants : Longueur totale o m 046; hauteur du corps o m oi25; rapport 3,6 » » o m o5o; » » o m oi35; » 3,6 » » o m 072; » » o m oi9; » 3,7 » » o m 09o; » », o m 02Ô; » 3,4 Parmi les exemplaires recueillis dans le Golfe de Gascogne (Stn. 85), il y avait non seulement des adultes, mais aussi de jeunes individus dans différentes phases, de sorte que j'ai pu suivre le prolongement successif des rayons antérieurs de la dorsale. Chez des jeunes d'une longueur totale de o m o5o et au-dessous, les rayons anté- rieurs n'offraient pas de prolongement perceptible 1 . Chez un jeune sujet plus grand, d'une longueur totale de o m 072, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième rayons étaient déjà sensiblement plus longs que les autres et de teinte blanchâtre; c'était probablement un mâle. Deux mâles adultes d'une longueur totale de o m i35 environ, avaient les deuxième, troisième, quatrième et cinquième rayons entièrement prolongés; ces rayons atteignaient la longueur de la tête, soit o m o3o. Le deuxième rayon est le plus long, parfois le troisième ; les autres sont un peu plus courts ; ils sont tous de teinte blanchâtre, de même que le premier, qui est assez court. Chez tous les individus adultes, les rayons antérieurs de la dorsale étaient prolongés de la même manière, c'est-à-dire que les deuxième, troisième, quatrième et cinquième rayons participaient au prolongement; un de ces individus, un mâle, avait déjà atteint son complet développement, bien que sa longueur totale ne fut encore que de o m 1 18 ; la longueur des rayons (26™*} dépassait même un peu celle de la tête (24 mm ). Les femelles ont les rayons de la tête plus courts que les mâles ; ils ne sont guère plus longs que la moitié de la longueur de la tête. Ils sont néanmoins sensi- blement plus longs que les suivants, un peu épaissis à la base et blanchâtres. Le troisième rayon est en général le plus long. La ventrale, du côté des yeux, a aussi, comme je l'ai déjà dit, une structure et 1 Ces exemplaires étaient du reste mal conservés. — 99 — une coloration particulière chez les individus adultes. De même que dans la dorsale, les deuxième, troisième, quatrième et cinquième rayons sont un peu prolongés (à peu près de même longueur que la distance qui sépare l'extrémité du museau du bord postérieur de l'œil supérieur) ; les rayons eux-mêmes sont blancs, mais la membrane entre le troisième et le sixième rayon est complètement noire dans sa moitié extérieure. Chez les femelles, les rayons sont plus courts, mais la coloration semble être la même, du moins au moment de la reproduction. Nombre des rayons chez les quatre exemplaires des Açores : Ô Longueur totale . . , o m 142 D. 100. A. 7 3. 9 » » . o m i33 D. 95. A. 7 3. Ô » » . . . o m 1 1 7 D. 96. A. 75. jun. » » . o m io3 D. 93. A. 74- Les trois exemplaires types, desséchés, du British Muséum, avaient les nombres de rayons suivants : D. 95-102 ; A. 77-81 ; l'exemplaire de Cardiff(i882) avait : D. 99; A. 79; et un exemplaire de Palerme, examiné en 1890 au British Muséum par Gùnther : D. 98; A. 75. Enfin, un spécimen provenant d'Irlande, étudié en 1890 par Gunningham et mesurant o m ig3 de longueur totale, avait : D. 101 ; A. 78. Chez neuf exemplaires examinés, le nombre des rayons varie donc dans la dorsale entre quatre-vingt-treize et cent-un; et dans l'anale entre soixante-treize et quatre-vingt-un. Habitat. — Ainsi que nous l'avons déjà dit, on connaît des exemplaires &A. lophotes recueillis dans la Méditerranée et à l'ouest de l'Europe, à partir de la Manche vers le sud. Il est probable que les exemplaires signalés dans la Méditerranée ont été compris autrefois dans l'espèce A. Grohmanni ; néanmoins, A. lophotes se rencontre dans cette mer au moins jusqu'en Sicile; le British Muséum en possède en effet un exemplaire de Palerme. Sur la côte ouest de l'Europe, l'expédition de Y Hirondelle en a recueilli un assez grand nombre dans le Golfe de Gascogne, sur la côte nord d'Espagne et au large de Nantes ; l'espèce semble aussi être nombreuse sur les côtes d'Irlande, et Cunningham en a recueilli l'année dernière plusieurs exemplaires au large des côtes du Devonshire et de la Cornouaille ; il avait été déjà signalé auparavant à Plymouth. Enfin, il a été trouvé aux Açores par l'expédition de V HIRONDELLE. Appendice : « Charybdia Ruppelii » (Cocco). Campagne de 1888 : Stn. 212. Un exemplaire pris dans le chalut de surface au sud de Florès, Açores. Il s'agit ici d'un alevin de Pleuronectidé, peut-être d'un Amoglossus ou d'un Lepidorhombus (ce Charybdia Ruppelii », Cocco 1844, Facciolà i885). La longueur totale est de o m o25; la hauteur du corps de o m ou. La forme du corps est symétrique ; les deux yeux sont à la même hauteur. Le corps est dépourvu d'écaillés, sa forme est d'un ovale régulier. Le premier rayon de la dorsale est 100 considérablement prolongé; il n'y a pas de membrane visible le long du rayon; sa longueur atteint à peu près trois fois celle des autres rayons. Voici approximativement le nombre des rayons : D. no; A. 85. Cet exemplaire correspond assez exactement au « Charybdia Rùppelii » (69, p. 265) de Messine, décrit par Facciolà et établi pour la première fois par Cocco en 1844 (99) sous le nom de Peloria Rùppelii. Les exemplaires décrits par Facciolà avaient une longueur de o ra o3o à o m o4o, et le nombre des rayons était de : D. u3; A. 91 (cfr. 134, p. 329). Le Musée de l'Université de Christiania possède, de cette même forme ou d'une forme voisine, deux exemplaires plus grands, recueillis par le Professeur M. Sars à Messine en i85o. Ces exemplaires ont une longueur de o m 044 et sont semblables sous tous les rapports essentiels à l'individu des Açores mentionné ci-dessus. Ils n'ont de prolongé que le premier rayon, qui est bordé du côté postérieur par une étroite membrane. Graeffe a figuré en 1888 (©S, p. 455), une forme qui se rapproche beaucoup de celles dont il a été question plus haut et que cet auteur suppose être une forme alevin d'un Amoglossus (A. Grohmanni ou A. laterna). Quelques exemplaires encore plus petits d'un Pleuronectidé, mais semblables eux aussi, dans les grands traits, à ceux que nous venons de nommer, ont été mentionnés et figurés en 1889 par Gùnther dans son Rapport sur les Poissons péla- giques recueillis pendant l'expédition du Challenger (11 S, p. 28, pi. 1, fig. B). Ces exemplaires, qui avaient été recueillis à la surface, au large de la côte de Sierra Leone (7 33' lat. nord), en avril 1876, ne mesuraient que ô 11 ™ à j mm * Chez ces alevins, le premier rayon prolongé de la dorsale a une longueur bien plus considé- rable (à peu près égale à la longueur totale du corps). Il est impossible de décider à quel genre il faut les rapporter. Platophrys podas, (Delaroche) 1809. Pleuronectes podas, Delaroche (53), p. 354. 1810. Pleuronectes mancus, Risso (1918), p. 317. 1862. Rhomboidichthys podas (et R. mancus), Gùnther (103), vol. 4, p. 432, et auctorum. 1889. Platophrys podas, Jordan et Goss (131), p. 265. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. Quatre exemplaires. Les quatre exemplaires étaient adultes ; les deux plus grands étaient des mâles, les autres des femelles avec des œufs plus ou moins mûrs dans les ovaires. a b c d Femelle Femelle Mâle Mâle Longueur totale o m 157 o m 162 o m 175 o ra 177 Hauteur du corps o m o8o o m o8o o m o8o o m o89 Longueur de la tête o m o35 o m o36 o m o38 o m o40 Espace interorbitaire o m oo9 o m oo8 o m oi5 o m oi9 — IÔÏ — La longueur, caudale comprise, contient donc environ deux fois la hauteur du corps (chez a : 1,96; chez b: 2,02, ; chez c : 2,18; chez d : 1,98). La longueur de la tête est comprise environ quatre fois et demie dans la longueur totale. La grandeur de l'espace interorbitaire variait considérablement chez les deux individus de chaque sexe. Ainsi, chez les femelles elle était comprise dans la longueur de la tête, chez a : trois fois quatre-vingt-huit centièmes (3,88); chez b : quatre fois cinquante centièmes (4,5o); chez les mâles, c : deux fois cinquante-deux centièmes (2,52); et chez d : deux fois dix centièmes (2,10). De ces quatre individus, c'était donc le plus petit sujet femelle et le plus grand mâle qui avaient l'espace interorbitaire relativement le plus large. La coloration est d'un brun-gris foncé uniforme ; les taches ne sont presque pas distinctes. La tache noire de la ligne latérale est peu visible sur la teinte générale foncée; un des individus a une tache noire au-dessous de la pectorale. Nombre des rayons : a b c d D. 91; A. 69 D. 94; A. 69 D. 90; A. 70 D. 93; A. 70. Habitat. — P. podas (Delaroche) appartient à la faune de la Méditerranée, du moins à partir de la Grèce {Pleuronectes candidissimus et Bothus rhomboïdes chez Apostolidès, sec. Hoffm. et Jordan, 131 bis , p. 277) et il est très commun dans la zone littorale autour de la péninsule ibérique, ainsi que sur les côtes d'Italie et de Sicile. Il a d'ailleurs été signalé sur les côtes de Madère, aux Canaries, et en dernier lieu par l'expédition du Challenger en 1873 aux îles du Cap- Vert (i5° lat. nord). Vers l'ouest, il semble ne pas exister au delà des Açores. Glyptocephalus cynoglossus, (Linné) 1766. Pleuronectes cynoglossus, Linné (145), vol. i, p. 456. 1828. Pleuronectes saxicola, Faber (68), p. 244. i835. Glyptocephalus saxicola, Gottsche (97), p. 1 56. 1873. Glyptocephalus cynoglossus, Gill (85), p. 36o. Campagne de 1887 : Stn. i63, profondeur i5o m . Un exemplaire pris sur le Banc de Terre-Neuve. L'exemplaire était adulte; longueur totale o m 39o; hauteur du corps o m i39; longueur de la tête o m o66. Nombre des rayons : D. io3; A. 92. Habitat. — G. cynoglossus (Linné) appartient aux formes de Pleuronectidés qui habitent les profondeurs de la mer, et on a constaté qu'il se rencontre jusqu'à 800 brasses (1400 111 ). Jusqu'en 1872, il n'avait été signalé que sur les côtes du nord- ouest de l'Europe; il est répandu à partir du Golfe de Gascogne (Arcachon, l^O, vol. 3, p. 298, 44° lat. nord) et de la Manche jusqu'au cap Nord, mais presque partout en petit nombre. Cependant, en Norvège, surtout pendant les mois d'au- 102 tomne, on le recueille parfois en plus grand nombre ; il arrive même assez souvent dans le fjord de Christiania d'en ramener, d'une profondeur de 10 à 20 brasses (i8 m à 36 m ), jusqu'à une vingtaine d'un seul coup de filet. Pendant les mois de septembre et d'octobre, on le voit pour ainsi dire journellement sur les marchés des villes des côtes sud et ouest de la Norvège. Pendant l'expédition norvégienne dans les mers arctiques on en ramena d'une profondeur de 1 5o brasses (273™) quelques individus aux Lofoden et dans le Tanafjord en Finmark, non loin par conséquent de la frontière russe (71 lat. nord), le point le plus septentrional où je sache qu'il ait été trouvé jusqu'à présent (Bl, p. i5o). Il n'a pas encore été signalé dans la Mer de Kara, ni sur les côtes des îles des autres parties de l'Europe arctique. Il ne pénètre pas à l'intérieur de la Mer Baltique. Suivant Gûnther (115, p. 219) il a été pris sur la côte nord-ouest de l'Ecosse jusqu'à une profondeur de 100 brasses (i82 m ). Dans l'ouest de l'Atlantique, on a signalé en 1872 un individu isolé sur. la côte de l'Amérique du Nord. A partir de 1877, il a été recueilli en grand nombre au large des côtes de la Nouvelle-Angleterre jusqu'à la Caroline du Sud et à la Géorgie (34 lat. nord). Dans ces localités, on l'a ramené de profondeurs considérables variant de 6o3 à 732 brasses (i097 m à i332 m ; 04, p. ig5). Solea variegata, (Donovan) 1808. Pleuronectes variegata, Donovan (5 1 ?), pi. 117. 1862. Solea variegata, Gûnther (103), vol. 4, p, 469. Campagne de 1886 : Stn. 46, profondeur i55 m . Deux exemplaires. — Stn. 65, profondeur i65 m . Un exemplaire. Les exemplaires étaient à peine adultes et mesuraient o m 1 12 à o m 128 de longueur totale. L'estomac du plus grand individu, ramené d'une profondeur de i55 m , contenait une Annélide. Habitat. — Solea variegata (Donovan) appartient à la faune de la Méditerranée et du sud-ouest de l'Europe. Cette espèce a été signalée pour la première fois par Donovan en 1808 et décrite d'après des exemplaires de la côte sud de l'Angleterre, où elle se rencontre en grand nombre à certains endroits (Plymouth) ; elle remonte vers le nord-ouest de l'Ecosse, où elle a été prise au large de Mull of Cantyre (115, p. 220) et de Isle of Bute (51, vol. 2, p. 44), à 56° de latitude nord, tandis qu'elle semble ne pas entrer dans la Mer du Nord, ni s'avancer vers les côtes de la Scan- dinavie. Au sud de la Manche, elle est commune dans le Golfe de Gascogne et presque partout le long de l'Espagne et du Portugal ; dans la Méditerranée, elle appartient également aux espèces qui y sont communes; elle remonte l'Adriatique jusqu'à Trieste, et vers le sud et l'est on la rencontre au moins jusqu'à Palerme et à la pointe sud delà Sicile (£lf>, p. 571). — io3 — Vers le sud, elle a été recueillie au large du cap Bojador (côte du Soudan) par l'expédition du Travailleur et du Talisman à une profondeur de i3o m par 26 lat. nord (SIS, p. 190). La plus grande profondeur où l'existence de cette espèce ait été constatée jusqu'à présent est de i5o brasses (290™; 1IG, p. 419). Symplmrus nigrescens, Rafinesque 1810. Symphurns nigrescens, Rafinesque (ÎS 1 ?), p. 52. 1832-41. Plagusia lactea, Bonaparte (ÎV). 1862. Ammopleurops lacteus, Gùnther (lOS), vol. 4, p. 490, et auctorum. 1889. Symphurus nigrescens, Jordan et Goss (134), p. 32i et 323. Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454 m . Deux exemplaires, pris à l'ouest de Graciosa, Acores. Les deux exemplaires sont jeunes et ont le corps beaucoup plus allongé que ne l'ont les individus plus développés. a b Longueur totale. .. . o m o62 o m o65 Hauteur du corps.. o m oi3 o ra oi4 Longueur de la tête o m oi3 o m oi3 J'ajoute, pour les comparer avec les proportions précédentes, celles de trois indi- vidus plus grands que je me suis procurés sur le marché de Gênes en novembre 1879. c d e Longueur totale o m o85 o m 094 o m o96 Hauteur du corps o m o22 o m o25 o m o28 Longueur de la tête... o m oi65 o m oi9 o m o2o Chez les individus de Y Hirondelle la hauteur du corps est donc comprise de quatre fois soixante-seize centièmes (4,76) à quatre fois soixante-quatre centièmes (4,64) dans la longueur totale; la longueur de la tête est ici égale à la hauteur du corps. Chez les individus un peu plus grands, de Gênes, la hauteur du corps est contenue dans la longueur totale : chez c, trois fois quatre-vingt-six centièmes (3,86) ; chez d, trois fois soixante-seize centièmes (3,76); chez e, trois fois quarante-deux centièmes (3,42). La tête est ici beaucoup plus courte que la hauteur du corps. La mâchoire supérieure de ces jeunes individus est molle et enflée, ce qui fait qu'elle semble un peu plus longue que la mandibule. La ventrale (gauche) est déjà entièrement développée. La coloration et les écailles sont conformes à celles des adultes. Habitat. — Cette espèce a été signalée d'abord dans la Méditerranée, où elle se — 104 — rencontre, sans être généralement bien abondante, sur la plupart des côtes, au moins jusqu'en Sicile; dans l'Adriatique, elle a été recueillie sur la côte de la Dalmatie (13», p. 25; 139 ter , p. 38). Sur les côtes d'Espagne, elle a été signalée par Stein- dachner à Barcelone (£©4, p. 728). Ce n'est que plus tard, pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman (i88o-83), qu'elle a été trouvée en dehors de la Médi- terranée; Vaillant (S 13) en mentionne quatorze exemplaires recueillis dans le Golfe de Gascogne, sur la côte d'Espagne et au large des côtes du nord de l'Afrique jusqu'au banc d'Arguin (20 lat. nord). Ces exemplaires avaient été ramenés de profondeurs atteignant jusqu'à 420 111 . Jusqu'à présent, S. nigrescens n'avait pas été signalé aux Açores, où ont été trouvés les exemplaires de Y Hirondelle; il semble ne pas exister sur les côtes de l'Amérique. Famille des SCOPELID^E Saurus saurus, (Linné) 1766. Salmo saurus, Linné (145), vol. i, p. 5n. 1841. Saurus griseus, Lowe (15.3), p. 188, et auctorum. 1836-1844. Saurus trivirgatus, Valenciennes (1815), p. 92, pi. xv, fig. 1. 1884. Synodus saurus, Meek (165), p. i35. Campagne de 1887 : Fayal, Açores. Quatre exemplaires. Les individus étaient adultes, leur longueur totale variait de o m 2go à o m 353. Le nombre des rayons de la dorsale et de l'anale était différent chez chacun d'eux : D. 11; A. 10 D. 11; A. 12 D. 12; A. 10 D. 12; A. 12. L'un des exemplaires avait dans la cavité orale un grand individu femelle d'un Isopode parasite, ainsi que le mâle, plus petit. Habitat. — Saurus saurus (Linné) est répandu dans les régions orientales de la Méditerranée, mais en quantités peu considérables; on le mentionne en différents points depuis la Grèce et Messine jusqu'à la côte sud de l'Espagne, de même qu'en Corse et sur les côtes des autres îles méditerranéennes. Dans l'Adriatique, on le rencontre d'ordinaire jusqu'à Lésina, mais il n'est pas cité par Graeffe parmi les espèces trouvées aux environs de Trieste. Ce Poisson est, au contraire, commun dans l'Atlantique, à une profondeur moyenne, sur les côtes de Madère et des Cana- ries; les exemplaires de V Hirondelle proviennent de Fayal. Il n'est pas possible de déterminer avec sûreté son extension à l'ouest des Açores; Goode (§0, p. 68) nous dit qu'on l'a trouvé sur les côtes des îles Bermudes, mais l'identité de cet exemplaire ne paraît pas avoir été constatée d'une façon indubitable (1©5, p. i35). — io5 — Bathypterois dubius. Vaillant (PI. iv, fig. 19) Bathypterois dubius, Vaillant («18), p. 124, pi. ix. Campagne de 1888 : Stn. 211, profondeur i372 m . Un exemplaire pris au sud de Flores. — Stn. 21 3, profondeur i384 m . Un exemplaire pris à l'ouest de Flores. — Stn. 233, profondeur i3oo m . Un exemplaire pris entre Pico et Sâo Jorge. Le genre Bathypterois a été établi en 1878 par Gûnther (If©, p. i83), d'après huit exemplaires recueillis pendant l'expédition du Challenger à des profondeurs variant de 5 20 à 265o brasses (gio m à 4823 111 ) dans l'Océan Pacifique et les régions méridionales de l'Océan Atlantique. Ces exemplaires appartenaient à quatre espèces : B. longifilis de l'île Kermadec (au nord de la Nouvelle-Zélande); B. longipes, venant des côtes de l'Amérique du Sud ; B. quadrifilis, des côtes du Brésil ; et B. longicauda, du milieu de la partie sud de l'Océan Pacifique. Gûnther a donné une description exacte de ces espèces en 1887 dans son Rapport général sur les Poissons recueillis par le Challenger (f 14, p. i85). Pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, on a retrouvé le genre Bathypterois en pleine mer, entre les Açores et l'Afrique et l'on a pris, à des profon- deurs de 834 m à 1 635 m , jusqu'à soixante-dix exemplaires d'une même espèce jusqu'alors inédite, et que Vaillant a décrite en 1888 (913, p. 124) sous le nom de B. dubius. Enfin, on a recueilli pendant l'expédition de YInvestigator (1 885-1889) P r ^s des îles Andaman, et à une profondeur de 440 brasses (891™) un exemplaire d'une sixième espèce, que le D r Alcock a appelée B. Gùntheri (5>, p. 45o; S ter , pi. vu, fig. 6). Les trois jeunes individus de B. dubius pris par YHirondelle près des Açores, entre Pico et Sâo Jorge et près de Flores, répondent, pour tous les points essentiels, à la description de Vaillant, de sorte que cette espèce est jusqu'à présent la seule qui ait été trouvée dans la partie septentrionale de l'Océan Atlantique. Je vais ajouter à la description que le Professeur Vaillant a faite de l'espèce en question une diagnose, ainsi que quelques remarques concernant surtout les trois nouveaux exemplaires des Açores. Ces spécimens sont relativement bien conservés, cependant les écailles sont presque toutes enlevées, de même plusieurs des nageoires sont brisées. Deux des exemplaires sont des femelles adultes ayant des œufs dans les ovaires. Diagnose : Hauteur du corps comprise environ neuf fois, la longueur de la tête cinq fois six dixièmes (5,6) à cinq fois huit dixièmes (5,8) dans la longueur totale, y compris la caudale. Dents des mâchoires très fines ; elles sont presque indistinctes sur le vomer. Le rayon supérieur de la pectorale est le plus fort; il est à peu près de la même longueur que le corps et bifide à son extrémité. Le rayon extérieur de la ventrale et 14 b Mâle c Femelle o m 249 o m 237 O m 20I o m 191 — 106 — le rayon inférieur de la caudale sont robustes et allongés; ils ont les extrémités élargies. A la base des rayons allongés de la caudale on trouve une petite échancrure limitée en avant par un ergot court. L'origine de la dorsale commence immédiatement en arrière de l'insertion des ventrales et bien plus près de la pointe de la mâchoire supérieure que de la base de la caudale. Nageoire adipeuse présente. Ecailles peu adhérentes. La longueur totale atteint jusqu'à o m 26o. M. B. 12; D. i5-i6; P. 1 | 1 | 10-11; V. 8 ; A. 9; C. 19; Lin. lat. 60; Lin. transv. -§-. Habitat. — Partie centrale de l'Océan Atlantique, entre les côtes du Maroc et les Açores ; abondant entre 8oo m et 1700™ de profondeur. PROPORTIONS a Femelle Longueur totale o m 256 * Longueur jusqu'au commencement de la caudale o m 2o5 Longueur de la tête (à partir de l'extrémité de la mandi- bule) o m 043 o m 043 o m o42 Longueur de la tête (à partir de l'extrémité de la mâchoire supérieure) o m o38 De l'extrémité de la mandibule à la dorsale o m 095 De l'extrémité de la mandibule à l'anus o m 109 De l'extrémité de la mandibule aux ventrales o ro 087 De l'extrémité de la mandibule à l'anale o m 1 33 Hauteur du corps par le travers de l'insertion des ventrales o m o32 Hauteur du corps par le travers de l'anus o m 02Ô Largeur de la tête o m 020 De l'œil à l'extrémité de la mâchoire supérieure (museau) o m oi2 Longueur de la mâchoire supérieure o m 024 De la dorsale à la racine des rayons allongés de la pectorale o m 057 Du commencement de la dorsale à la caudale o m 1 17 Longueur du rayon allongé de la pectorale . . . . „ ? Longueur du rayon allongé de la ventrale o m ojj Longueur du rayon allongé de la caudale ? Hauteur de la dorsale ? La plus petite hauteur du tronçon de la queue o m oi6 Longueur de la mandibule o m o29 Hauteur de l'anale ? Partie postorbitaire de la tête o m 024 ' Environ. o m o4o o m o39 o m o89 o m o85 o m 106 o m io3 o m o8o o m 077 o m 1 24 o m 120 O m 02J O m 027 O m 024 O m 024 o m 1 9 O m 020 O m OI2 o m oi3 o m 024 O m 025 o m o55 o m o52 o m 112 o m 109 ? o m i93 O m 072 o m o65 o m 049 o m o4Ô o m o32 o m o32 o m oi5 o m oi4 m 027 O m 028 O m 029 O m 028 O ra 024 O m 023 — 107 — La tête est relativement courte; sa longueur est comprise de cinq fois six dixièmes (5,6) à cinq fois huit dixièmes (5,8) dans la longueur totale, y compris la caudale, et de quatre fois cinq dixièmes (4,5) à quatre fois sept dixièmes (4,7) dans la longueur sans la caudale. La plus grande hauteur du corps se trouve à peu près par le travers de l'inser- tion des ventrales et est comprise de huit fois sept dixièmes (8,7) à neuf fois deux dixièmes (9,2) dans la longueur totale (y compris la caudale). Vaillant a trouvé chez ses exemplaires que la hauteur n'était comprise que huit fois environ dans la longueur totale. L'anus est placé à une certaine distance en avant de l'anale et un peu en arrière du milieu du corps (sans la caudale). Dents : On trouve sur l'intermaxillaire et sur la mandibule une bande de dents presque microscopiques, ou plutôt des rugosités; on trouve aussi une rugosité pareille presque imperceptible sur un point de chaque côté du vomer. Les arcs branchiaux sont munis de rayons minces et denticulés ; ils sont au nombre de trente-neuf sur le premier arc branchial, dont treize sur la branchie supérieure. Les branches mandibulaires sont munies d'une rangée de pores qui, chez deux individus sont au nombre de cinq, et chez un au nombre de sept de chaque côté. Nageoires : Le premier rayon de la dorsale est placé bien plus près de l'extrémité de la mâchoire supérieure que de la racine de la caudale; la différence est à peu près égale à la longueur de la mâchoire supérieure. La dorsale est du reste entièrement placée en arrière des ventrales ; elle compte chez deux exemplaires seize et chez le troisième quinze rayons, dont le premier est grêle et simple, les autres doubles et fendus, mais ils sont tous articulés. La nageoire adipeuse se trouve presque au milieu de l'espace qui sépare le dernier rayon de la dorsale et le commencement de la caudale, elle est cependant, mais de très peu, plus rapprochée de la dorsale. L'anale compte, chez les trois exemplaires, neuf rayons qui sont tous articulés. Les pectorales consistent en dix ou onze rayons ordinaires et en un rayon très allongé à sa partie supérieure ; en dessous du dernier rayon, mais séparé de celui-ci par une membrane, se trouve un court rayon rudimentaire, de sorte que le nombre des rayons est, au total, de douze à treize. Les derniers rayons sont brisés chez les trois exemplaires dont il est question ici (chez les exemplaires plus complets de l'expédition du Travailleur et du Talisman, on a pu observer que quelques-uns de ces rayons étaient assez allongés et dépassaient en arrière le commencement de la dorsale). Aucun de ces rayons n'a de membrane ; ils sont tous fendus ou se laissent fendre jusqu'à la racine en deux moitiés placées en travers de l'insertion des pectorales. Le rayon allongé, lorsqu'il est abaissé, atteint en arrière l'extrémité de la caudale, sans toutefois la dépasser. Il est composé de deux rayons différents étroi- — 108 — tement unis. L'un d'eux n'est pas articulé dans le tiers (ou la moitié) de sa longueur (à partir de la base) ; seulement sa partie extérieure est, comme le second rayon, très finement articulée dans toute sa longueur ; ils se séparent à leur extrémité et forment deux branches, dont l'une est plus courte que l'autre. La position particulière que prend ce rayon allongé, par rapport au corps dans le genre Bathypterois, étant donné qu'il peut se redresser de manière à se diriger droit vers l'avant, a été décrite et expliquée par Gûnther et par Vaillant. Les ventrales comptent en tout huit rayons, dont deux prolongés et six plus courts. Les premiers sont réunis à la base, mais séparés dans la moitié de leur longueur ; ils s'épaississent d'une façon régulière et ils sont tant soit peu élargis et aplatis à leur extrémité. Chaque moitié se compose, en somme, de deux rayons collatéraux, réunis généralement dans toute leur longueur, mais qui peuvent ici être distincts, que ce soit naturel ou dû au hasard. Dans toute leur longueur, excepté à la racine, ils ont une quantité innombrable de fines articulations. Leurs extrémités qui, chez nos individus, dépassent l'anale 1 en arrière, sont pourvues de fins organes tactiles. Les six autres rayons ont à peine la moitié de la longueur des premiers et leur structure est régulière. Leur extrémité est fendue de deux à quatre fois. La caudale a dix-neuf rayons, dont les deux inférieurs ainsi que la partie adjacente du troisième rayon sont épaissis et de même structure que les rayons prolongés de la ventrale; ils sont en même temps un peu plus longs que les autres rayons de la caudale. On trouve à la base de la caudale, du côté ventral, un ou deux rayons rudimentaires, ou plutôt des rayons de soutien; l'espace qui les sépare a la forme d'un creux tout particulier qu'on dirait avoir été rongé, tandis que le premier de ces rayons s'avance libre en arrière, comme une courte épine ou éperon. Ce creux a certainement une importance et contribue sans doute à permettre une plus grande mobilité aux rayons inférieurs épaissis de la caudale. Les écailles sont très peu adhérentes ; sur les soixante-dix exemplaires recueillis pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, Vaillant ne les a trouvées au complet que chez un seul individu. Chez les trois exemplaires de V Hirondelle, les écailles ont presque tout à fait disparu ; il en reste encore une dizaine sur la ligne latérale de deux individus, et l'on peut voir que cette ligne a porté des écailles sur toute sa longueur, même au delà de la racine de la caudale. Le nombre d'écaillés de la ligne latérale était d'environ cinquante-huit à soixante. Dans la ligne transversale, entre la dorsale et les ventrales, il y a six écailles au-dessus et huit au-dessous de la rangée de la ligne latérale. De même la tête, jusqu'en arrière des yeux, et les deux opercules branchiaux sont recouverts d'écaillés. Les écailles de la ligne latérale ont une longueur de 5 mra et une hauteur de 5 mm 5 (mesures prises chez un individu, un peu en arrière de l'insertion des pectorales). 1 Parmi les individus de l'expédition du TRA VAILLEUR et du TALISMAN examinés par Vaillant, il s'en ' est trouvé quelques-uns dont la ventrale était plus courte et atteignait à peine l'anale. — 109 — La coloration, chez les individus intacts, est, d'après Vaillant, « d'un gris d'acier foncé, passant au bleu ». Chez les exemplaires qui nous occupent, la peau du corps (une fois les écailles disparues) est plus foncée, tandis que les points d'insertion des écailles (les pores de la peau) sont blanchâtres, ce qui fait que le fond noir paraît être recouvert d'un réseau régulier de couleur jaune clair. La dorsale et l'anale sont blanchâtres à la base, mais noires dans la moitié extérieure de leur longueur ; la caudale est complètement noire, excepté les rayons tactiles prolongés inférieurs qui sont blanchâtres. Les rayons tactiles des ventrales et leurs rayons intérieurs sont blanchâtres ; les rayons du milieu sont noirs. Ovaires : Comme nous l'avons déjà dit, deux des exemplaires étaient des femelles ayant leurs ovaires, minces et de même longueur, pleins de rogue encore peu mûre, cependant un peu plus développée chez l'un des exemplaires que chez l'autre. L'estomac contenait, chez les trois individus, des soies d'Annélide, ainsi que des petits Crustacés, parmi lesquels on pouvait reconnaître deux ou trois exemplaires d'un Cumacé, appartenant peut-être au genre Paralamprops; de plus, différents spécimens d'Amphipodes, parmi lesquels un Lysianasside et un Hypéride, enfin quelques exemplaires d'un Calanide (Euchœta). Parasites : Sur l'un des individus, on a trouvé un Lernéen assez grand qui s'était enfoncé dans la racine de l'anale. Mœurs : B. dubius, comme les autres espèces de ce genre est, avant tout, remar- quable par la structure des rayons prolongés de ses nageoires, qui jouissent d'une grande mobilité et sont évidemment des organes tactiles qui, jusqu'à un certain point, remplacent les yeux presque rudimentaires. Ainsi le rayon prolongé de la pectorale peut se mouvoir librement dans toutes les directions et se trouve en général relevé perpendiculairement à l'axe du corps, ou même dirigé en avant. Chez deux des trois individus, chez qui ce rayon était rompu, les morceaux qui restent sont penchés vers l'avant, et il est impossible, sans employer la force, de leur faire prendre une autre position. Ces rayons, ainsi que les autres de même espèce peuvent, grâce à leurs articulations excessivement fines, se courber dans tous les sens sans se briser. Le D r Murray dit du Bathypterois longipes Gûnth. (114, p. i85) : « When taken « from the trawl they were always dead, and the long pectoral rays were erected like « an arch over the head, requiring considérable pressure to make them lie along the « side of the body ; when erected, they resembled Pennatulids like Umbellula ». Ce Poisson possède des organes tactiles qui sont encore plus développés, savoir les rayons de la ventrale et de la caudale, dont l'extrémité est pourvue d'organes tactiles distincts en forme de « bâtonnets en fuseaux très allongés » (Vaillant). Les rayons de la ventrale peuvent se plier très loin en avant et servent certainement d'organe tactile, de même que les rayons prolongés de la pectorale chez le genre Trigla. Dans ce dernier genre, les extrémités de la pectorale s'enfoncent, en effet, dans la vase pendant les mouvements de reptation. I 10 La mobilité nécessaire dans les rayons transformés de la caudale est due à ce creux, dont il a été question plus haut et qui est placé juste au-dessous de leur base. C'est grâce à cette excavation que la moitié inférieure de la caudale peut se plier vers le bas, jusqu'à laisser prendre aux rayons tactiles une position presque perpendiculaire. Dans cette position, la concavité est peu près remplie. On peut dire en général que les Bathypterois sont spécialement des Poissons de profondeur, qui même ne réussissent peut-être pas à s'élever d'une manière sensible au-dessus du fond, comme cela paraît résulter aussi du contenu de leur estomac celui-ci, en effet, ne renferme, chez les trois individus en question, que des restes d'Annélides et d'autres animaux qui sont incontestablement des espèces de fond comme par exemple certains Crustacés (Paralamprops) . Habitat. — B. dubius, comme on l'a dit plus haut, a tout d'abord été trouvé pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman (i88o-83), qui en prit un grand nombre d'individus (en tout soixante-dix) à une profondeur qui variait entre 834 m et i635 m , dans l'Atlantique au large des côtes du nord de l'Afrique et près des Canaries jusqu'au banc d'Arguin (à 20 de latitude nord), ainsi qu'aux Açores. C'est de cette dernière région que nous viennent aussi les trois individus recueillis en 1888 par l'expédition de Y Hirondelle. Le genre Bathypterois n'a jamais été cité comme se rencontrant dans les parages de l'Amérique. Scopelus HiimbolcLti, (Risso) 1810. Gasteropelecus Humbolti, Risso (1918), p. 358, pi. x, fig. 38. 1820. Scopelus Humboldti, Risso (198), p. 266. 1826. Scopelus Humboldti, Risso (191), vol. 3, p. 467. 1849. Scopelus Humboldti, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 22, p. 431. 1864. Scopelus humboldti, Gùnther (I08), vol. 5, p. 407. 1868. Scopelus Humboldti, Steindachner (1805), p. 732. 1872. Scopelus Humboldti, Canestrini (318), p. 124. 1881. Scopelus Humboldti, Moreau (!*©), vol. 3, p. 5o5. i885. Scopelus Humboldti, Vinciguerra (18181), p. 461. 1889. Scopelus Humboldtii, Raffaele (185), p. 182, pi. vu, fig. 3. 1892. Scopelus Humboldtii, Lûtken (16l8 bis ), p. 254. Campagne de 1888 : Stn. 170. Un exemplaire, pris au chalut de surface au large du cap Finisterre. 5". Humboldti (Risso) appartient aux plus grands Scopélidés ; le Musée de l'Uni- versité de Christiania possède un individu de Nice, dont la longueur est de o m 120. Il est facile à reconnaître, grâce au nombre considérable des rayons de l'anale, nombre qui peut s'élever jusqu'à vingt-deux. La fente de la bouche est de longueur moyenne et dépasse un peu en arrière le bord postérieur de l'œil (environ d'un diamètre de cristallin). L'exemplaire de Y Hirondelle est à peu près à moitié adulte. 1 1 1 Longueur totale o m 088 Hauteur du corps o m o 1 5 Longueur de la tête o m 02i Diamètre de l'œil • o m oo65 Du bout du museau à la dorsale.... o m o3o Du bout du museau à l'anus o m 042 La hauteur du corps, chez cet exemplaire, est donc comprise cinq fois quatre- vingt-six centièmes (5,86) dans la longueur totale (y compris la caudale); les individus adultes sont plus allongés et la proportion est comme six est à un. La longueur de la tête est comprise quatre fois vingt-trois centièmes (4,23) dans la longueur totale, le diamètre de l'œil trois fois vingt-trois centièmes (3,23) dans la longueur de la tête et un peu plus d'une fois et demie dans la partie postorbitaire de la tête. La dorsale prend naissance à peu près au milieu de l'espace qui sépare le bout du museau du bord supérieur de la nageoire adipeuse. Le nombre des rayons était : D. i3 ; A. 21 (ou 22); Lin. lat. 42. Quelques individus ont une tache jaunâtre (organe lumineux) devant le bord supérieur du tronçon de la queue. Cette tache manque complètement chez d'autres individus, grands eux aussi : mais on peut l'apercevoir chez le jeune exemplaire de YHlRONDELLE. Habitat. — S. Humboldti appartient aux espèces qui ne se rencontrent pas bien souvent, en général, dans la Méditerranée. On le trouve aux îles d'Hyères (4-8. p. 435), à Naples, à Gênes, à Nice et à Gibraltar; il a été trouvé dans l'Atlantique près des îles Canaries (S05, p. 732) par Steindachner. Les exemplaires de V Hirondelle viennent de la mer qui sépare le Portugal des Açores ; d'autres exemplaires de l'Atlantique sont conservés dans différents musées. S. boops Richardson (1B1, p. 39, pi. 27, fig. 6) est considéré par Lùtken (109 bis , p. 255) comme identique à S. Humboldti, dont il ne paraît se distinguer que par un plus petit nombre d'écaillés de la ligne latérale (trente-sept à trente-neuf; chez S. Humboldti, quarante et un ou quarante-deux). Je n'ai personnellement examiné aucun spécimen de cette forme, trouvée dans l'Océan Pacifique. Scopelus caniniaims, Cuvier et Valenciennes 832-41. Myctophum punctatum, Bonaparte nec Raf. (iî 1 ), (p. i52, pi. 38), fig. i. 849. Scopelus caninianus, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 22, p. 44.5. 864. Scopelus caninianus, Gùnther (iOS), vol. 5, p. 409. 872. Scopelus caninianus, Canestrini (*S), p. 124. 889. Scopelus caninianus, Gùnther (11?), p. 3o. 889. Scopelus caninianus, Raffaele (185), p. 182, pi. vu, fig. 4. 891. Scopelus caninianus, Moreau (fît), p. 96. 891. Scopelus caninianus, Lûtken (1«SS), p. 207. 892. Scopelus caninianus, Lùtken (i©S bis ), p. 25 1. 112 Campagne de 1887 : Stn. i52. En tout soixante-quatre exemplaires pris au chalut de surface, à l'est du banc de Terre-Neuve. Campagne de 1888 : Stn. 168. Onze individus pris au chalut de surface dans le Golfe de Gascogne. 5. caninianus appartient, parmi les Scopélidés à mâchoires courtes (la fente de la bouche est plus courte que la hauteur du corps), au groupe de ceux qui ont le plus de rayons à l'anale (dix-neuf à vingt). On peut le distinguer du 5. Humboldti, qui s'en rapproche le plus, d'abord en ce qu'il est de plus petite taille *, et ensuite en ce qu'il a le préoperculaire relative- ment étroit, de telle façon que la distance qui sépare le bord supérieur de l'œil du préoperculaire ne fait que le tiers du diamètre de l'œil ; chez S. Humboldti cette distance en atteint plus de la moitié. On peut remarquer de même que chez S. caninianus il y a trois taches lumi- neuses qui remontent en ligne oblique le long du corps à partir de la tache lumineuse située près de l'anus (ce supraanales » Ltk., f GW bis ), tandis que S. Humboldti n'en a que deux. Enfin, on trouve chez cette dernière espèce une tache lumineuse qui manque chez S. caninianus et qui est située environ au milieu de l'espace qui se trouve entre la tache lumineuse placée au-dessus des ventrales (ce supraventralis » Ltk.), et la rangée dont il a été question plus haut (« supraanales » Ltk.). Du reste Lùtken, dans son ouvrage mentionné ci-dessus (fl©S bis ), a décrit en détail la disposition caractéristique et le nombre des taches lumineuses chez cette espèce. Tous les exemplaires de Y Hirondelle étaient jeunes ; les écailles étaient, comme d'habitude, presque complètement enlevées. Habitat. — L'expérience démontrera très probablement que S. caninianus est un des Scopélidés les plus répandus. Il a tout d'abord été connu comme Poisson de la Méditerranée, et il n'est pas douteux que c'est cette espèce que Bonaparte a appelée Myctophum punctatum, quoique le dessin de cet auteur ne donne que des détails très incomplets au sujet de la place qu'occupent les taches vis-à-vis l'une de l'autre. Il est permis de croire, du moment que Bonaparte nous renvoie à l'espèce du même nom de Rafinesque qui se rencontre sur les côtes de Sicile, que son exemplaire vient du même endroit 2 . Dans ces dernières années, on a recueilli S. caninianus dans la Méditerranée aux environs de Nice ; cependant, on le dit en général rare de ces côtés, mais on le rencontre pourtant à certains endroits, et alors en grande quantité ; ainsi, le Professeur Giglioli, à la fin de septembre 1888, en a recueilli deux cent cinquante individus près de Messine. 5. caninianus est plus répandu dans les Océans. Dans l'Atlantique l'espèce 1 Le plus grand exemplaire du Musée de l'Université de Christiania (pris dans l'Atlantique) a une longueur totale de o m 087. 2 Myctophum punctatum Rafin. 18 10, est considéré par Giinther (ÎOS, vol. 5, p. 407), mais avec doute, comme appartenant au S. Humboldti (Risso). — n3 — existe, comme le démontrent les résultats obtenus par les expéditions de V Hiron- delle, depuis le large de la côte d'Espagne jusque sous le banc de Terre-Neuve (45° lat. nord, 45° long, ouest). Le Musée de l'Université de Christiania possède un individu qui a été recueilli à l'ouest des Canaries (29 20' lat. nord, 37 3o' long, ouest). L'expédition du Challenger prit un individu près des îles du Cap Vert, le 28 avril 1876. Ltïtken (t©S, p. 207) nous dit qu'il est connu dans le nord de l'Océan Atlan- tique d'après deux individus pris en pleine mer au sud-ouest du cap Farewell {5f lat. nord, 39 3o' long, ouest) et entre les Hébrides et l'Islande (59 37' lat. nord, et i5° 36' long, ouest). Il est de même probable qu'un spécimen mutilé trouvé dans l'estomac d'un Gadus morrhua et qui est conservé au Musée de Bergen, appartient à cette espèce (39, p. 154). L'expédition du Challenger captura aussi un grand nombre de jeunes exem- plaires dans l'Océan Pacifique, sur les côtes de la Nouvelle-Guinée et au large des îles de l'Amirauté (til, p. 3o) en 1874 et 1875. Scopelus Rissoi, Cocco 829. Scopelus Risso, Cocco (184), p. i5. 829. Scopelus Risso, Cocco (185), p. 144. 832-41. Scopelus Risso, Bonaparte (If), (p. 147, pi. 3y), fig. 5. 849. Scopelus Rissoi, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 22, p. 446. 864. Scopelus rissoi, Gùnther (ÎOS), vol. 5, p. 4o5. 872. Scopelus Rissoi, Canestrini (£18), p. 123. 889. Scopelus Rissoi, Raffaele (185), p. 181, pi. 7, fig. 1. 891. Scopelus Rissoi, Moreau (lî 1 !), p. io3. 892. Scopelus Rissoi, Lûtken (ifSS bis ), p. 248. Campagne de 1887 : Stn. 96, surface. Deux exemplaires pris au nord-est des Acores. i S. Rissoi est facile à reconnaître parmi les autres espèces de l'expédition par sa forme courte, par la hauteur relativement grande de son corps, par ses yeux excessivement grands, et par une fente relativement courte de sa bouche qui ne dépasse pas le bord orbitaire postérieur. De même, la situation des taches couleur d'opale (organes lumineux) le long de l'anale est caractéristique. Ces taches, qui sont au nombre de onze ou douze, forment une bande régulière absolument ininterrompue, sans qu'aucune d'elles s'élève au-dessus de la bande. En arrière de cette bande se trouve le court intervalle ordi- naire, après lequel viennent les deux taches sur le tronçon même de la queue. PROPORTIONS PRISES SUR LE PLUS GRAND DES INDIVIDUS Longueur totale o m 070 Hauteur du corps o m oi9 14 — 1 14 — Longueur de la tête o m 0225 Du bout du museau à la dorsale o m o32 Du bout du museau à l'anus o m o36 Longueur de l'intermaxillaire o m oi25 Diamètre de l'œil o m oio5 Cet individu est très probablement parmi les plus grands connus de cette espèce; le plus petit individu adulte avait une longueur totale de o m o63. Ainsi, chez l'individu adulte, la hauteur du corps était comprise trois fois six dixièmes (3,6) et la longueur delà tête trois fois un dixième (3,i) dans la longueur totale (y compris la caudale). L'œil est à peu de chose près de même longueur que la partie postorbitaire de la tête. Les taches lumineuses ont été décrites en détail par Ltitken ; une espèce voisine, du Groenland, 5. arcticus, a été établie par cet auteur dans le même ouvrage (l©£ bis , p. 249). Le nombre des rayons était : D. i3, A. 19; Lin. lat. 32. D. i3, A. 19; Lin. lat. 3i. L'anus est placé au-dessous du septième rayon de l'anale. On peut remarquer, chez l'exemplaire le plus grand et le mieux conservé, que les écailles continuent à exister jusque sur l'extrémité des rayons de la caudale, où elles sont oblongues et complètement transparentes. Toutes les nageoires simples, chez les deux exemplaires, ont des points bruns le long des rayons, et surtout sur la caudale. Habitat. — Cette espèce appartient à celles qui sont les plus communes sur certains points de la Méditerranée ; le Professeur Giglioli en recueillit près de Messine, les 26 et 27 septembre 1878, plus de trois cents individus (15, p. 100) et déjà, Bona- parte cite ce type comme étant « comunissimo in Sicilia ». L'espèce est très probablement plus répandue dans la Méditerranée, quoique des indications précises nous fassent défaut; le British Muséum possède des exemplaires provenant de Nice, où S. Rissoi serait excessivement rare, d'après Moreau. Dans l'Atlantique, on l'a trouvé sur les côtes de Madère (Gùnther). Les exem- plaires de Y Hirondelle ont été recueillis morts et à la surface de l'eau, en pleine mer, à peu près à égale distance du cap Finisterre et des Açores. i83g 1849 1849 1862 1864 Scopelus maderensis, Lowe Scopelus maderensis, Lowe (151), p. 87. Scopelus maderensis, Lowe (15©), p. 14. Scopelus Bonapartii, Cuvier et Valenciennes (18), vol. 22, p. 449, partim (nec Gocco) Scopelus Bonapartii, Johnson (IS 1 ?), p. 281. Scopelus maderensis, Gùnther (1©3), vol. 5, p. 412. — n5 — Scopelus Bonapartii, Moreau (iVO), vol. 3, p. 507. Scopelus Doderleini, FacciolÀ (05), p. 193. Scopelus acanthurus, FacciolÀ (©5), p. 166. Scopelus maderensis, DÔderlein (5©), p. 262. 889. Scopelus maderensis, Raffaele (185), p. 184, pi. 7, fig. 9. 891. Scopelus maderensis, Lùtken (163), p. 208. 892. Scopelus maderensis, Lûtken (i©£t>i s ), p. 262. Campagne de 1887 : Stn. i56, surface. Un exemplaire. A l'est du Banc de Terre- Neuve. Campagne de 1888 : Stn. 170, surface. Deux exemplaires. Au large du cap Finisterre. Le premier des exemplaires est un mâle adulte, paré comme à l'époque de l'accouplement; les deux autres sont plus petits. On peut facilement distinguer S. maderensis des autres espèces, grâce à l'épine qui se trouve dirigée vers l'avant, au-dessus du bord orbitaire supérieur, et aussi grâce à un certain nombre d'épines dirigées vers l'arrière, et qui sont placées sur le tronçon de la queue, immédiatement en avant de la caudale. Longueur totale o m o85 Hauteur du corps o m oi4 Longueur de la tête o m 02i Du bout du museau à la dorsale o m o34 Du bout du museau à l'anus o m 043 Longueur de la pectorale o m 020 Longueur de l'intermaxillaire o m oi45 Ainsi la hauteur du corps est comprise cinq fois trois dixièmes (5,3), et la longueur de la tête quatre fois dans la longueur totale (y compris la caudale). La longueur de l'intermaxillaire est de très peu plus grande que la hauteur du corps. Chez les deux plus jeunes individus (mesurant 59 mm et 63 mm de longueur totale), la longueur de la tête et celle de l'intermaxillaire sont relativement de très peu plus grandes que chez l'individu adulte. Le nombre des rayons était : D. 14; A. 14 D. 14; A. 14 D. 14; A. i3. Les épines de la caudale étaient au nombre de trois ou quatre en haut, et de trois en bas. L'épine orbitaire est relativement très grande chez les petits exemplaires, comparée à celle du grand. L'anus est placé au-dessous du douzième rayon de l'anale ; la pectorale atteint l'anus. Habitat. — Dans la Méditerranée, cette espèce est connue à Messine, et plusieurs des exemplaires qui sont conservés dans les musées nous viennent de cet endroit, d'où ils ont été rapportés par le Professeur Giglioli. Moreau nous dit — n6 — qu'on en a aussi trouvé deux ou trois exemplaires aux environs de Nice et que le plus ancien, recueilli déjà en 1829, a été donné au Musée du Jardin des Plantes sous le nom de Scopèle de Bonaparte (ÎV'O, vol. 3, p. 509). S. maderensis a été trouvé dans l'Atlantique sur les côtes de Madère • les deux plus petits individus de Y Hirondelle ont été pris au large du cap Finisterre et le plus grand a été recueilli un peu à l'est du Banc de Terre-Neuve (par 45° de lat. nord et 45° 3o' de long, ouest), par conséquent dans les parages de l'Amérique, où il était inconnu jusqu'à présent. Enfin il a été recueilli, d'après Lutken (te*, p. 208), un seul individu de S. maderensis près des îles Vestmanna (Islande) en 1 885, ce qui prouverait qu'on le rencontre aussi, accidentellement toutefois, dans les régions du nord de l'Océan Atlantique. Scopelus Coccoi, Cocco 1829. Scopelus Cocco, Cocco (£4). 1829. Scopelus Cocco, Cocco ($5), p. 140. 1839. Alysia loricata, Lowe (151), p. 87. 1832-1841. Scopelus Cocco, Bonaparte (lï 1 ), p. (147 b), pi. (37), fig. 6. 1842. Alysia loricata, Lowe (15©), p. 14. 1845, Myctophum hians, Richardson (191), p. 41, pi. 27, fig. 19. 1845. Myctophum coruscans, Richardson (191), p. 40, pi. 27, fig. i-5. 1864. Scopelus coccoi, Gûnther (1©8), vol. 5, p. 413. 1872. Scopelus Coccoi, Canestrini (SS), p. iz5. 1889. Scopelus coccoi, Gûnther (11 1 ?), p. 3o. 1889. Scopelus Coccoi, Raffaele (185), p. 182, pi. 7, fig. 5. 1891. Scopelus Coccoi, Moreau (l^l), p. 90. 1892. Scopelus (Rhinoscopelus) Coccoi, Lutken (168 bis ), p. 243. Campagne de 1887 : Stn. 129, surface. — Stn. 134, surface. — Stn. 139, surface. Ces trois Stations, situées à l'ouest des Açores, ont fourni trente-neuf exemplaires. Campagne de 1888 : Stn. 212, surface. Un exemplaire pris au sud de Flores. — Stn. 25o, surface. Trois exemplaires. S. Coccoi appartient aux espèces les plus petites et dont la longueur ne dépasse guère 6o mm . Il diffère des autres Scopelus en ce qu'il a l'œil relativement petit, le museau proéminent, le tronçon de la queue allongé et mince, en ce que les écailles sont assez adhérentes, aussi sont-elles en général au complet sur les individus recueillis, chez lesquels elles forment comme un vêtement de couleur bleu d'acier. Pour cette espèce (et pour deux autres décrites comme nouvelles, S. Andreœ et S. rarus) le Professeur Lutken a établi le sous-genre Rhinoscopelus, basé sur la forme du museau relativement long, conique et proéminent, de sorte que la bouche se trouve placée à la face inférieure de la tête (1&% bis , p. 243). La longueur totale du plus grand individu est de 46 mm . La ligne latérale compte de quarante à quarante et une écailles. Il y en a neuf entre la nageoire adipeuse et la caudale, et ces écailles sont, chez quelques-uns des exemplaires adultes, munies chacune de leur tache à couleur d'opale, tandis que chez d'autres elles en manquent — II 7 — complètement. Ces taches sont très réfringentes et plus grandes que les autres taches lumineuses du corps. Habitat. — S. Coccoi est un des ■ Scopeïus les plus répandus et a été rencontré dans tous les Océans. Gomme les autres espèces, il est sociable, et on l'a souvent pris en grande quantité, adultes et jeunes ensemble, à la surface de l'eau. L'espèce a été décrite pour la première fois comme originaire de la Méditerranée (Messine), où elle paraît cependant être rare. On rencontre 5. Coccoi en plus grande quantité en pleine mer. On l'a trouvé déjà dans l'Atlantique en i83g sur les côtes de Madère {Alysia loricata Lowe), et plus tard, pendant l'expédition de V Hirondelle, sur les côtes des Açores, autant à l'est de ces îles qu'en différents points entre les Açores et le Banc de Terre-Neuve. Le British Muséum possède de nombreux exemplaires provenant de la partie sud de l'Atlantique et qui ont été recueillis au large des côtes d'Afrique jusqu'au tropique; l'expédition du Challenger a rapporté de nombreux individus recueillis tant dans ces dernières localités que sur la route des Indes Occidentales, ainsi que dans les parties du centre et du sud de l'Océan Pacifique, près des îles de l'Amirauté, et sur la route du Japon (14®, p. 3o). Déjà en 1845, on connaissait l'existence de cette espèce dans les mers du sud, grâce à l'expédition de YErebus et du Terror : c'est vraisemblablement la même espèce qui a été décrite par Richardson sous les noms de Myctophum hians et Myctophum coruscans. Day n'a pas compris S. Coccoi parmi les espèces qui peuplent les parages de l'Inde ; cependant il a été trouvé sur la côte occidentale de l'Amérique centrale (3° de lat. nord, 82 de long, ouest). Le Musée de Copenhague possède un grand nombre de spécimens de cette espèce. Le Professeur Lùtken (159, p. 244) n'énumère pas moins de cinquante-cinq localités différentes, d'où les marins danois ont ramené des exemplaires de 5, Coccoi. De ces localités vingt-deux appartiennent à l'Atlantique et sont situées au nord de l'Equateur (entre i3° et42° de lat. nord, io° et 57 de long, ouest), cinq à l'Atlantique sud (i7°-34° de lat. sud, 3°-2Ô de long, ouest); enfin, vingt-huit à l'Océan Pacifique (i5°-4o° de lat. sud, 5°-i io° de long. est). ?Paralepis pseudocoregonoid.es, Sarato 832-41. Paralepis coregonoides, Bonaparte (l?), cum figura (excl. diagn.), nec Risso. 887. Paralepis pseudocoregonoid.es, Sarato (1196). 891 891 891 892 Paralepis pseudocoregonoides Moreau (l 1 ?!), p. 121. Paralepis Risso, Bellotti (18), p. 1 38. Paralepis Rissoi, Lùtken (i«8'£), p. 226. Paralepis Risso, Bellotti (iS bis ), p. 34. Campagne de 1888 : Stn. 264, surface. Deux exemplaires trouvés dans l'estomac d'un Germon pris à la ligne de traîne. Les deux exemplaires sont plus ou moins digérés, et ce n'est que chez l'un des — n8 — deux qu'il a été possible de distinguer certains caractères qui sont peut-être suffisants pour déterminer l'espèce. Ils ont tous les deux à peu près la même longueur (environ o m 160) et sont adultes. Les caractères distinctifs sont les dents de la mandibule, qui sont fortes et de différente longueur, ainsi que les ventrales qui sont placées très loin en arrière. L'exemplaire le mieux conservé avait les proportions suivantes. Longueur totale o m 1 52 Longueur de la tête o m o32 Hauteur par le travers de la nuque, environ. o m oio Du bout du museau à l'œil o m 01 55 Diamètre de l'œil o m oo6 Partie postorbitaire de la tête o m oi i Du bout du museau à la dorsale o m og8 Du bout du museau aux ventrales o m 102 La tête est donc comprise quatre fois trois quarts (4,75) dans la longueur totale chez cet exemplaire; on ne peut donner qu'approximativement la hauteur du corps, qui paraît être comprise environ douze fois dans la longueur totale. L'œil est compris cinq fois et trente-trois centièmes (5,33) dans la longueur de la tête; et le museau est à peu près de la même longueur que le reste de la tête. Les dents sont de grandeur différente. Il y a dans la partie postérieure de la mandibule sept longues dents et plusieurs autres plus courtes et, tout à fait sur le devant, une seule « dent canine » plus longue. On trouve dans la partie antérieure des palatins trois ou quatre dents un peu plus longues, qui sont très penchées vers l'arrière, ainsi qu'un certain nombre de dents plus petites sur la partie postérieure. Enfin, la langue a sur son bord latéral une rangée de dents très fines. (L'intermaxil- laire manque chez cet exemplaire). La dorsale n'est guère complète dans sa partie postérieure et l'on ne peut apercevoir que six rayons. Les ventrales s'insèrent un peu en arrière du dernier rayon qui reste (le sixième de la dorsale chez notre individu). Habitat. — C'est Bellotti qui a le mérite d'avoir, en différentes occasions, en 1877 (*<*, p. 53) et en 1891 (1£, p. i36), essayé de débrouiller la synonymie compliquée des Paralépides de la Méditerranée. Les noms dont se sert Risso, P. coregonoides et P. sphyrœnoides, depuis que les deux espèces ont été établies en 1826 (f 04, vol. 3, p. 472 et 473), ont été en somme employés indistinctement, surtout le premier, pour désigner la plupart des espèces connues de la Méditerranée; les diagnoses, les descriptions et les synonymies ont varié quand il s'est agi des différentes formes. C'est pourquoi il est pour ainsi dire impossible de donner pour le moment avec exactitude les limites d'habitat des différentes espèces. Bellotti nous dit que l'espèce, à laquelle appartiennent probablement les exemplaires de Y Hirondelle — 1 19 — que nous avons sous les yeux, est rare dans la Méditerranée, où on l'a recueillie au large de Nice, d'après Sarato. Sauf le sujet de l'expédition de Y Hirondelle, P. pseudocoregonoides ne paraît pas avoir été signalé dans l'Océan Atlantique. La forme venant de Madère, décrite par Johnson (1®£, p. 283), appartient probablement, comme l'indique cet auteur, au véritable P. coregonoides Risso ; de même, Webb et Berthelot ont mentionné sous le nom de P. sphyrœnoides Risso, une forme qui se trouve en grande quantité sur les côtes des Canaries («15, p. 18). Les espèces de Paralepis du nord de X Atlantique n'ont été aussi, jusque dans ces derniers temps, que très imparfaitement différenciées. Le Professeur Lùtken (16®, p. 222) a démontré qu'on rencontre dans les mers arctiques deux et peut-être trois espèces de ce genre, dont on n'a cependant pas pu jusqu'à présent établir avec certi- tude les rapports avec les espèces méditerranéennes. Plagyodus, sp. (PL iv, fig. 16) i83i. Plagyodus, Pallas (181), vol. 3, p. 383 (ex M.-S. Stelleri). i833. Alepisaurus, Lowe (118), p. 104. Type : A. ferox. i863. Alepidosaurus, Gill (8©), p. 127, et auctorum. Campagne de 1888 : Stn. 174, surface. Un exemplaire trouvé dans l'estomac d'un Germon, pris à la ligne de traîne en pleine mer, au large du cap Finisterre. L'exemplaire est presque complètement digéré, et il ne reste d'intact que les os du crâne ainsi que la partie dorsale du corps sans les nageoires. Il est impossible de dire avec certitude si cet exemplaire est un jeune de P. ferox Lowe i883, (148, p. 104, 14®, p. 395 ; Gill, S®, p. 127; Plagyodus ferox Gùnther, 111, p. 586 ; Lûtken, 16®, p. 221), ou s'il représente une nouvelle espèce. Il est probable que P. ferox présente des différences importantes pendant sa crois- sance, car il est reconnu que même adulte, il varie sous différents rapports, dans des limites très étendues. Ce qui distingue le jeune individu que nous avons devant nous de l'individu adulte, c'est surtout la forme de la tête qui est plus allongée, une longueur de tête plus considérable proportionnellement au corps, outre une diffé- rence dans la disposition des dents, dansla fente de la bouche et dans la construction de la pectorale. Comme nos connaissances sur ce genre, dont il n'y a que deux espèces plus ou moins bien caractérisées, outre plusieurs formes nominales, sont bien défectueuses, je ne veux pas, d'après un exemplaire aussi incomplet, accroître davantage le nombre des espèces en me servant d'un nouveau nom, quoiqu'il soit probable qu'il n'appar- tienne à aucune des formes qui ont été décrites jusqu'à présent. L'espèce la plus connue est Plagyodus ferox, recueilli tout d'abord au large de 120 Madère, d'où proviennent également la plupart des individus trouvés jusqu'à présent l . Comme les vraies espèces de profondeur, il est probablement répandu dans une grande partie de l'Océan, et c'est ainsi qu'on le rencontre dans l'Océan Pacifique où un exemplaire a été recueilli sur les côtes de la Tasmanie. Il est du reste connu dans les parages européens d'après quelques individus des côtes du Portugal. D'autres espèces, qui sont très voisines de celle-ci, ont été trouvées sur les côtes des Indes Occidentales (P. altivelis Poey i858) et dans la partie nord de l'Océan Pacifique (P. borealis Gill 1862), d'où le genre a été déjà cité dans le manuscrit de Steller sous le nom que Pallas a introduit plus tard dans la science. Le genre Plagyodus est aussi connu dans le nord de l'Océan Atlantique, où deux individus ont été recueillis près des îles Fâr-Ôer (i885 et 1888) et près des côtes d'Islande (1844), et enfin près du Groenland (1884), individus qui ont tous été envoyés au Musée de Copenhague (f ©S, p. 221). J'ajoute dans ce qui suit les quelques remarques qu'il a été possible de faire sur l'exemplaire de Y Hirondelle : Longueur totale o m 253 » de la tête o m 060 » de la mandibule o m 042 De l'œil à l'extrémité de la mandibule o m o3y Diamètre de l'œil : o m oo65 Hauteur de la tête (par le travers de l'œil) . . o m oi4 » du tronçon de la queue o m oo45 Partie postorbitaire de la tête o m oi6 Longueur de la pectorale o m 007 On remarque que la tête, jusqu'au bord postérieur du sous-opercule, est comprise un peu plus de quatre fois (4,21) dans la longueur totale, l'œil un peu plus de cinq fois et demie (5,69) dans la longueur du museau, et un peu plus de neuf fois (9,23) dans celle de la tête. La hauteur de la tête est comprise presque quatre fois et un tiers dans sa propre longueur (4,28). On ne peut donner au juste la hauteur du corps, mais il paraît avoir été étroit et allongé et probablement guère plus haut que la tête. La fente de la bouche s'arrête déjà sous le milieu de l'œil, et le point d'articu- lation de la mandibule se trouve juste au-dessous du bord postérieur de l'œil. Chez P.ferox la fente de la bouche dépasse notablement l'œil 2 . 1 Un exemplaire endommagé a été rapporté par le Prince de Monaco de Madère, où il a été trouvé au marché aux poissons de Funchal, en mars 1889 (voyez 43 bis , p. 223). 2 « rictu magno, pone oculos longe diducto » (Lowe, 148, p. 104). — Ajoutons que Valenciennes, en 184g, se sert des mots suivants, dans la caractéristique de sa deuxième espèce, Alepisaurus a\ureus : « l'œil est placé au delà de la fente de la bouche » (48, vol. 22, p. 53o). — 121 Dents : Les dents de l'intermaxillaire sont fines et très rapprochées les unes des autres; les palatins ont chacun trois ou quatre longues dents séparées par de grands intervalles; celles de devant sont les plus petites, celles de derrière les plus longues, mais un peu plus courtes que le diamètre de l'œil. La distance qui sépare de l'œil la plus interne de ces dents est d'environ un diamètre et demi de l'œil. En dedans de ces longues dents il n'y en a pas de plus courtes. Les dents de la mandibule sont toutes assez petites, et il n'y en a pas qui soient allongées comme sur les palatins. On trouve sur chaque mandibule environ dix-huit dents (outre certaines autres plus petites qui sont placées çà et là à la base des grandes) ; à l'extrémité des mâchoires, se trouve séparée des autres par un intervalle, une seule dent penchée en arrière. Les dents les plus reculées de la mandibule s'arrêtent à une distance d'un diamètre d'œil de l'œil. Les longues dents du palatin se dirigent droit en bas ; dans la mandibule, celles du milieu se dirigent droit en haut et les postérieures vers l'arrière. Il ne reste plus rien des nageoires, si ce n'est la base de l'une des pectorales et la caudale. Cette dernière commence de chaque côté par quelques rayons épineux, courts et plies, après quoi viennent neuf rayons, qui sont fendus jusqu'à la base et articulés, ce qui fait en tout environ dix-huit rayons, outre les courts rayons rudi- mentaires de la base. La pectorale paraît avoir eu douze ou treize rayons et avoir été courte et arrondie ; elle est comprise de huit à neuf fois dans la longueur de la tête. Chez des exemplaires adultes de P. ferox, cette nageoire atteint à peu près la longueur de la tête, et elle est très pointue. Famille des SCOMBRESOCID^ Scombresox saurus, (Walbaum) 1792. Esox saurus, Walbaum (338), pars m, p. 93. i8o3. Scomberesox Camperii, Lacépède (143), vol. 5, p. 345. 1828. Scomberesox saurus, Fleming (VIS), p. 184. 1846. Scombresox Rondeletii, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 18, p. 472. 1880. Scomberesox saurus, Lùtken (159), p. 564. Campagne de 1887 : Stn. 1 3g, surface. Deux exemplaires. Campagne de 1888 : Stn. 174, surface. — Stn. 175, surface. — Stn. 262 et 266, surface. Différents exemplaires dans l'estomac des Germons. Ainsi les nombreux exemplaires de l'expédition de V Hirondelle ont été trouvés plus ou moins digérés dans l'estomac des Thunnus alalonga, recueillis en pleine mer dans le Golfe de Gascogne et jusqu'à une certaine distance des Açores; de plus on a pris quelques alevins dans le chalut de surface en pleine mer jusque sous le Banc de Terre-Neuve. i5 122 Une description détaillée du changement successif qui s'opère chez les jeunes depuis l'état d'alevins jusqu'à ce qu'ils soient complètement adultes, a été donnée par Lutken en 1880 (15©, p. 564). On trouve parmi les matériaux de l'expédition de Y Hirondelle des exemples de la plupart de ces transitions; le plus petit exemplaire n'a, en effet, que i8 mm de longueur totale. C'est à peine si l'on aperçoit, pendant cette phase de la croissance les rayons des petites pinnules qui sont en arrière de la dorsale et de l'anale ; et même chez des individus ayant une longueur totale de 5o mm , ces différentes petites pinnules sont réunies, quoiqu'on puisse déjà les distinguer. Comme Lutken l'a fait remarquer, l'on va très probablement s'apercevoir que toutes les espèces à longues mâchoires décrites jusqu'à présent, appartiennent à l'espèce S. saurus qui, de cette façon, va obtenir une très grande extension dans presque tous les Océans *-. Habitat. — Cette forme étant essentiellement pélagique, on suppose qu'elle habite principalement loin des côtes ; aussi est-elle connue dans un grand nombre d'endroits entre les deux continents, et généralement recueillie à l'état d'alevin à la surface ou trouvée dans l'estomac de grands Poissons. On l'a rencontrée à l'état sporadique, et cela assez souvent, sur les côtes ouest de l'Europe jusque loin vers le nord. De temps en temps, elle arrive par bandes près de terre et on peut alors la prendre en grande quantité, comme cela est souvent arrivé sur les côtes d'Angleterre. De même, elle se montre en plus ou moins grand nombre dans la Méditerranée, où l'on peut la recueillir en grande abondance sur quelques points, comme Naples par exemple. On ne doit considérer que comme due au hasard sa rencontre au nord de la Mer du Nord ; elle est connue par quelques individus sur les côtes de Danemark, de Suède et de Norvège jusqu'au cap Nord (où a été pris, en i883, un exemplaire que possède le Musée de Troms0). De même, Lutken nous dit qu'elle est connue aux Fâr-Ôer, et de 1877 à 1891 on l'a recueillie plusieurs fois près de l'Islande (f*®, p. 48). S. saurus est assez fréquent dans la partie ouest de l'Océan Atlantique, au large et près des côtes de l'Amérique du Nord et de l'Amérique centrale; au sud de l'Equateur on le rencontre aussi bien près des côtes de l'Amérique du Sud, que le long des côtes de l'Afrique, près de Sainte-Hélène et jusqu'au Cap, d'où viennent quelques exemplaires que possède le British Muséum. Il y a dans l'Océan Pacifique une forme (S. Forsteri Cuv. Val. 1846) qui ne diffère pas beaucoup d'une manière spécifique de S. saurus et qui est connue en Nouvelle-Zélande (1£5, p. 53) et en Australie (163, vol. 4, p. 244). Le Musée de Copenhague possède aussi, d'après Lutken, des alevins de Scombresox recueillis, en pleine mer, sur plusieurs points entre l'Afrique du sud et l'Australie (159, p. 566). { Quelques auteurs ont aussi voulu identifier S. saira Gunth. 1866, aux mâchoires courtes, venant du Japon (qui est probablement le même que 5. brevirostris Peters 1866, de Californie), avec l'espèce principale S. sauras (118, p. 44). — 123 — En outre, Gtinther (If 9, p. 34) nous dit qu'un grand nombre d'alevins qu'il veut classer dans cette espèce (S. ForsteriJ, ont été recueillis pendant l'expédition du Challenger, en juillet 1877, à différentes stations de l'Océan Pacifique. Belone, sp. Campagne de 1887 : Stn. 121, surface. Ponta Delgada, Açores. Campagne de 1888 : Stn. 23 1, surface. Entre Pico et Sâo Jorge, Açores. Les cinq exemplaires (alevins) dont le plus grand avait une longueur totale de o m o8/i, se trouvaient tous dans la phase Hemirhamphus et il est impossible de déter- miner l'espèce avec certitude. Chez tous la mandibule est relativement très longue; chez le plus grand individu, la longueur de la tête est de 35 mm et est ainsi comprise deux fois et quarante centièmes (2,40) dans la longueur totale. Le corps est aussi plus grêle que chez les jeunes de même taille de l'espèce européenne, B. belone. Il est probable que les jeunes dont il est question appartiennent à une des espèces américaines, peut-être à B. longirostris Mitch. 1816 {Tylosurus marinus Jord. et Gilb. i883). Belone paraît n'avoir jamais été signalé aux Açores. La peau qui recouvre la mandibule chez ces alevins possède, comme chez B. belone, tout à fait à l'extrémité, une petite excroissance foliacée qui est cependant plus petite et plus fine que chez l'espèce européenne (48 bis , p. 223). Exocoetus Holubi, Steindachner (PI. iv, fig. 18) 1882. Exocoetus Holubii, Steindachner (1800), p. 54. i885. Halocypsehis holubi, Jordan et Meek (185), p. 48. Campagne de 1887 : Stn. 147, surface. Un exemplaire pris entre les Açores et Terre-Neuve. Il n'y a probablement jusqu'à présent que deux espèces d'Exocets qui, tout en ayant des pectorales très longues, ont des ventrales excessivement courtes, placées tellement en avant que leur insertion se trouve à égale distance du bout du museau et du milieu ou du bord postérieur de l'anale (sous-genre Halocypselus Weinl. 1859). L'une de ces espèces, E. evolans Linné 1766, qui est la plus abondante, ne peut guère être distinguée par des caractères certains d'E. obtusirostris Gûnther 1866 *, qui se trouve en presque aussi grand nombre, d'où il résulte que cette espèce a une extension considérable dans presque tous les Océans. L'autre espèce, E. Holubi Steindachner, diffère de celle que nous venons de citer principalement en ce qu'elle a une dorsale plus haute; mais il faut aussi ajouter à cela d'autres caractères qu'on exposera plus loin, savoir la tête relativement plus petite, la hauteur du corps plus grande et peut-être une différence dans la coloration des nageoires. ^ Voyez 156, p. 3g5 ; 135, p. 49. — 124 — Le nouvel exemplaire de l'expédition de Y HIRONDELLE, qui est un peu plus qu'à moitié adulte, répond dans tous les points principaux à la description faite par Steindachner. PROPORTIONS Longueur totale o m 125 Hauteur du corps o m 022 Longueur de la tête o m o23 Hauteur du premier rayon de la dorsale .... o m oi3 Longueur de la pectorale o m 073 Diamètre de l'œil o m oo8 Longueur du lobe inférieur de la caudale . . . o m o33 Nombre des rayons : D. i3 ; A. i3 ; P. 16; V. 6. La tête est relativement petite et est comprise pas tout à fait cinq fois et demie (5,43) dans la longueur totale ; l'œil est compris près de trois fois dans la longueur de la tête ; l'espace postorbitaire de la tête répond à la distance qui sépare le premier du septième rayon de la dorsale. La hauteur du corps, qui est comprise un peu plus de cinq fois et demie (5,68) dans la longueur totale est, à peu de chose près, la même que la longueur de la tête. La dorsale prend naissance environ à la hauteur de l'anale ; son premier rayon est plus long que la moitié de la longueur de la tête, son deuxième rayon est plus long que le premier (i4 mm ) et est compris un peu plus d'une fois et demie (1,64) dans la longueur de la tête. Le lobe inférieur de la caudale est long, à peu près de même longueur que la distance qui la sépare de l'anus. L'extrémité des pectorales dépasse la base de la caudale. Le premier rayon est simple et à peu près de même longueur que le sixième. Les rayons de l'anale ont la même hauteur que ceux de la dorsale (i4 mm ), et sont par conséquent plus longs que la moitié de la longueur de la tête. La coloration des pectorales est d'un noir bleuâtre, avec les cinq rayons inférieurs (du seizième au douzième) ainsi que leur membrane d'un blanc jaunâtre, et une bande transversale de même couleur s'étend jusqu'au sixième rayon environ. La dorsale a une tache d'un noir bleuâtre sur sa moitié postérieure. Pour la comparaison on peut donner ici les proportions prises sur un individu absolument de même grandeur de l'espèce E. evolans Linné, qui provient des Indes Occidentales. Longueur totale o m 1 25 Hauteur du corps o m o 1 8 Longueur de la tête o m 027 Hauteur du premier rayon de la dorsale o m oio — 125 — La différence de proportions des parties du corps est ainsi très nette. Chez l'exemplaire ÔlE. evolans, la hauteur du corps est comprise près de sept fois (6,94) et la tête un peu plus de quatre fois et demie (4,62) dans la longueur totale; la partie postorbitaire de la tête répond ici à la distance qu'il y a entre le premier et le dixième rayon de la dorsale. L'exemplaire original d'is. Holubi, que j'ai eu l'occasion, grâce à la bienveil- lance du Professeur Steindachner, d'examiner au Musée de Vienne, a une longueur totale de o m 175 ; la longueur de la tête est de o m o3i, la hauteur du corps de o m 028. La hauteur du corps est donc comprise six fois vingt-cinq centièmes (6,25), la longueur de la tête cinq fois soixante-quatre centièmes (5,64) dans la longueur totale. Le plus long rayon de la dorsale est de 17™™. Chez l'exemplaire type, la pectorale est d'un noir presque uniforme ; il n'y a que les six derniers rayons inférieurs qui soient blanchâtres. Il est possible que la présence ou le manque de la tache blanche sur la pectorale dépende du sexe '. Habitat. — Il est probable qu'Is. Holubi a souvent échappé à l'attention et qu'il y en a dans plusieurs musées des spécimens dont on n'a pas tenu compte. Comme nous l'avons déjà dit, l'exemplaire type de Steindachner venait de la côte ouest de l'Afrique, près de l'équateur. L'exemplaire de V HIRONDELLE a été recueilli en pleine mer juste entre les Açores et le Banc de Terre-Neuve. Le Musée de l'Université de Christiania possède un jeune individu pris près de la côte sud-ouest de l'Afrique, et un autre, pris en pleine mer au sud-ouest de la Nouvelle-Ecosse. Famille des STERNOPTYCHIDvE Sternoptyx diaphamis, Hermann 1781 i8o3 1829 1843 1887 1887 Sternoptyx diaphana, Hermann (ISO), part. 16, p. 8. pi. i; part. 17, p. 2/ Sternoptyx Hermann, Lacépède (14S), vol. 5, p. 6i3. Sternoptyx diaphana, Cuvier {&'$), vol. 2, p. 3i6. Sternoptyx diaphana, Lowe (155), p. 85. Sternoptyx diaphana, Jordan (1S»), p. 833. Sternoptyx diaphana, Gûnther (114), p. 68, pi. 45, fig. D. Campagne de 1888 : Stn. 174, surface. Deux exemplaires trouvés dans l'estomac d'un Germon. — Stn. 233, profondeur i3oo m . Un exemplaire pris entre Pico et Sâo Jorge. 4 Deux jeunes exemplaires d'£\ Holubi, conservés au Musée de l'Université de Christiania, l'un de la côte" sud-ouest de l'Afrique, l'autre de la pleine mer au sud-ouest de la Nouvelle-Ecosse (38° de lat. nord; 63° de long, ouest), correspondent en tous points au grand exemplaire pour ce qui est des dimensions du corps. Leurs proportions étaient : a b Longueur totale o m 067 o m 073 Hauteur du corps... o m on o m oi2 Longueur de la tête. o m on o m oi3 Les deux exemplaires ont une tache claire transversale sur la pectorale. 126 Les trois individus sont jeunes, un peu plus d'à moitié adultes (longueur d'environ 3o mm ), et en partie mal conservés. En 1887, le D r Gùnther (114, p. 169) a attiré l'attention sur la grande différence qu'il y a dans la grandeur de l'œil chez les différents individus, et les a séparés en deux formes principales qui, cependant sont réunies par des transitions. Des deux premiers de nos individus (qui ont été trouvés dans l'estomac d'un Germon et qui appartenaient peut-être à la même bande), l'un avait l'œil grand, avec un diamètre de 5 mm 2, l'autre avait l'œil petit, le diamètre de l'œil n'ayant ici que 4 mm . Chez le troisième exemplaire l'œil n'avait aussi que 4 mm . Habitat. — S. diaphanus est très répandu dans les parties tropicales, autant de l'Océan Atlantique que de l'Océan Pacifique. L'exemplaire original vient des côtes de la Jamaïque. Dans l'Atlantique, c'est surtout vers les parties centrales qu'on a obtenu le plus d'individus. Cuvier et Valenciennes connaissaient déjà en 1849 des spécimens des Açores, de la pleine mer au nord de Sainte-Hélène, ainsi que d'un endroit situé environ à égale distance des îles du Cap-Vert et des Antilles (48, vol. 22, p. 41 5). De 1880 à i883 l'expédition du Travailleur et du Talisman a aussi obtenu deux ou trois exemplaires en pleine mer entre le Maroc et les Açores, et les expédi- tions faites par les Américains dans le but d'étudier les Poissons de fond, ont pris de nombreux exemplaires de cette espèce au large de la Caroline du Sud et de la Géorgie (94, p. 220; 4 «9, p. 833). Ce Poisson a été signalé plus rarement dans le nord de l'Océan Atlantique. Le Musée de Christiania possède un exemplaire qui a été pris au sud du Banc de Terre- Neuve (44 de lat. nord, 56° long, ouest); le Musée de Copenhague en possède un qui vient de la pleine mer au nord-est des Açores (46 de lat. nord, 24 de long, ouest), mais il ne paraît pas avoir été rencontré près de terre le long des côtes ouest de l'Europe, et jamais le Gulf-Stream ne l'a apporté, comme Argyropelecus Olfersi, jusque sur les côtes de la Norvège. On a aussi dans beaucoup de musées des exemplaires de cette espèce provenant de différents points situés au sud de l'équateur dans l'Atlantique. C'est ainsi que le Musée de l'Université de Christiania possède un jeune individu pris en pleine mer au large de Buenos-Ayres. Enfin on l'a recueilli, pendant l'expédition du Challenger de 1873 à 1876, en grand nombre (dix-sept individus) dans des endroits très éloignés les uns des autres. En outre, dans les parties centrales de l'Océan Atlantique, on a pris des exemplaires en pleine mer au sud de l'Australie, près des îles Kermadec (au nord de la Nouvelle- Zélande), en pleine mer au nord de la Nouvelle-Guinée, près des Philippines, ainsi que sur les côtes du Japon au sud de Yeso. Les exemplaires recueillis ont souvent été considérés comme ramenés par le chalut d'une profondeur considérable, comme on l'a fait pour les exemplaires de V Hirondelle (i3oo m ), sans qu'il ait été possible de constater d'une manière certaine qu'ils vinssent de ces couches profondes. — 127 — Argyropelecus Olfersi, (Cuvier) (PL iïi, fig. 14) 1829. Sternoptyx Olfersii, Cuvier (4?), vol. 2, p. 3i6. 1846. Sternoptyx Olfersii, Duben et Koren (5S), p. 80, pi. 3, fig. 6. 184g. Argyropelecus Olfersii, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 22, p. 408. Campagne de 1888 : Stn. 187, surface. Un exemplaire entre Graciosa et Fayal (Açores). Cet exemplaire est une femelle qui a de la rogue non encore mûre dans les ovaires. Il est tout à fait adulte et plus grand qu'aucun des dix ou douze exemplaires que j'ai examinés et qui viennent des côtes de Norvège. Longueur totale o m 099 » jusqu'à la dernière vertèbre de la queue... o m o82 Hauteur du corps o m 049 Longueur de la tête o m 039 Nombre des rayons : D. 7 [ 9 ; A. 1 1 ; V. 6; P. 1 1 ; C. 19 (outre les rayons rudimentaires). Habitat. — Il est probable que cette espèce vit principalement dans les parties tropicales de l'ouest de l'Océan Atlantique, mais on ne connaît guère de ces parages que quelques exemplaires pris çà et là. Cuvier et Valenciennes (48, p. 410) nous parlent, en 1849, d'un exemplaire pris dans les parages du Cap, ainsi que d'un autre qui se trouve au Musée de Berlin (exemplaire type), et qui vient de la pleine mer entre les Canaries et le Brésil. Nilsson (1*0, p. 488) nous parle aussi, en i855, d'un exemplaire des Indes Occidentales. Suivant Lowe, il a été signalé aussi à Madère (15*, p. 247). Le Musée de Copenhague en possède quelques jeunes exemplaires pris au nord des Açores. D'un autre côté, un nombre assez considérable d'individus a été amené par le Gulf-Stream sur les côtes européennes. Pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, en 1882, on a pris deux exemplaires au large des côtes du Portugal (SI 3, p. 104) et l'expédition du Challenger en a recueilli un au large du cap Finisterre (fit 4, p. 167). Sur les côtes ouest de l'Europe, A. Olfersi s'est montré, en plus grand nombre qu'autre part, sur les côtes de Norvège, mêlé aux autres échantillons de la vie animale et végétale du Gulf-Stream. Environ seize individus ont été trouvés, en différentes fois, entre Bergen et le cap Nord, et on en a conservé plusieurs dans les musées du pays 1 . * Le Musée de l'Université de Christiania en possède en ce moment cinq exemplaires. 128 La plupart ont été trouvés au large du district de Bergen, quelques-uns sur les côtes du Nordland et du Finmark. Celui qui a été pris le plus au nord a été jeté à la côte près du port de Rolfs0, près du cap Nord (71 de lat. nord), le Gulf-Stream faisant sentir sans doute son influence ici aussi, comme nous l'avons démontré plus haut (p. 39), car en 1826 on a même trouvé un exemplaire d'Antennarius histrio près de Vard0. Le Professeur Lùtken, est plutôt porté à considérer A. Olfersi comme un Poisson de fond qui d'ordinaire ne monte à la surface que pendant la nuit, de sorte qu'on pourrait le regarder comme localisé dans plusieurs endroits de l'Océan Atlantique. Enfin il a été amené, également par le Gulf-Stream, sur les côtes d'Islande (OO, p. 45; 1@2, p. 212), où quelques individus ont été trouvés échoués sur les îles Vestmanna; un de ces exemplaires a été envoyé en i85o au Musée de Copenhague. Le premier individu connu des côtes de Norvège (et d'Europe) a été trouvé près de Ranenfjord, dans le Nordland, et a été minutieusement décrit et figuré par Dùben et Koren en 1844 (leur travail a été publié en 1846) ; le dernier exemplaire a été trouvé en 1890 près de Bergen. La plupart ont été recueillis morts à la surface ou jetés sur le rivage; quelques-uns ont été trouvés dans l'estomac des grands Poissons (Gadus morrhua et G. pirensj.he plus petit des individus observés a une longueur totale de 6i mm ; la plupart étaient adultes ou à peu près. Il est donc probable que leur véritable patrie se trouve dans les parties centrales de l'Océan Atlantique, à peu près entre le sud de l'Europe et les Indes Occidentales, tandis qu'ils ne paraissent pas appartenir à la faune de la Mer des Sargasses propre- ment dite. Comme beaucoup d'autres Poissons pélagiques tels que les Cératiidés, par exemple, ils se tiennent la nuit dans les couches supérieures de la mer et peuvent aussi descendre à une profondeur considérable. C'est ainsi que les exemplaires du Travailleur ont été ramenés de 950 111 à i6i5 m , celui du Challenger d'une profondeur de ii25 brasses (2047 111 ). Néanmoins, le Professeur Gùnther doute, et cela avec raison, que ces individus aient été pris à des profondeurs aussi considéra- bles. L'exemplaire de Y Hirondelle a été recueilli mort à la surface de l'eau. Chez l'un des exemplaires jetés sur les côtes de la Norvège, j'ai trouvé les ovaires complètement remplis de rogue mûre; le nombre des œufs pouvait être estimé à mille environ. A. Olfersi semble être très vorace. J'ai trouvé dans l'estomac d'un individu un exemplaire à moitié digéré de Maurolicus Pennanti Walb. (8®, p. io3) ayant une longueur totale d'environ 5o mm . ? Maurolicus attenuatus, Cocco i838. Maurolicus attenuatus, Cocco (36), pi. 4, fig. i3. 1832-41. Maurolicus attenuatus, Bonaparte (l 1 ?), p. (149), pi. (37), fig. 8. 1849. Scopelus ténor ei, Cuvier et Valenciennes (48), vol. 22, p. 440. — 12 9 — 1864. Maurolicus attenuatus, Gùnther (108), vol. 5, p. 390. 1872. Maurolicus attenuatus, Canestrini («a), p. 120. ï883. Maurolicus attenuatus, FacciolÀ (66), p. 208. 1891. Maurolicus attenuatus, Moreau (l 1 ?!), p. 106. Campagne de 1887 : Stn. 96, surface. Un exemplaire. L'exemplaire est incomplet; il y manque la partie postérieure du corps, située un peu après l'insertion des ventrales. Il est complètement adulte et d'une longueur totale d'environ 44 mm . La pectorale a dix rayons *. On n'a décrit que quatre ou cinq espèces du genre Maurolicus; la plus ancienne est M. Pennanti Walb. 1792, bien connu dans le nord-ouest de l'Europe (Scopelus borealis Nilsson, 1¥4, p. 20); et il n'y a pas de doute que M. amethystino- punctatus Cocco i838, delà Méditerranée, soit identique à celui-ci. Il y a enfin une espèce de la Nouvelle-Zélande, qui a été décrite en 1874 par Hutton sous le nom de M. australis (1^4, p. 25o) ; mais le Professeur Gùnther, qui a eu l'occasion de comparer cet individu avec l'exemplaire de la Méditerranée de M. amethystino- punctatus (M. Pennanti), les considère tous deux comme identiques (108, p. 399). Il est probable aussi que M. mucronatus Klunzinger 1871 (13© bi % vol. 21, p. 593) de la Mer Rouge est identique à M. Pennanti (Liitken, 1©£ bis , p. 267). On connaît encore dans la Méditerranée deux espèces qui se rapprochent de celle-ci : M. attenuatus et M. Poweriœ ; Facciolà, en i883 (©©, p. 208), a bien distingué les caractères de ces deux espèces. Enfin, le Professeur Esmark a décrit, en 1870, comme une nouvelle espèce M. tripunctulatus de Madagascar (©©, p. 489). Cette forme, dont nous avons sous les yeux un nouvel exemplaire qui nous vient des côtes du Groenland (les deux exemplaires sont conservés au Musée de l'Université de Christiania) diffère tellement, en beaucoup de points, des espèces typiques de Maurolicus, qu'on devrait plutôt la considérer comme le type d'un autre genre, à moins qu'elle ne soit, ce qui est plus probable, l'état alevin d'un Sternoptychidé quelconque de plus grande taille et peut-être inconnu jusqu'à présent 2 . Habitat. — M. attenuatus n'était guère connu jusqu'à présent en dehors de la Méditerranée, et la plupart des exemplaires conservés dans les musées, autant de cette espèce que de M. Poweriœ Cocco, qui s'en rapproche, viennent de Messine. Il â aussi été signalé à Nice par Moreau (4£i, p. 108). 1 Outre l'individu dont il est question plus haut, nous avons des parties d'au moins vingt individus plus jeunes de Maurolicus, qui ont été trouvés dans l'estomac d'un Thunnus alalonga, le i5 septembre 1888 (Stn. 262), par 47° de latitude nord et 12° de longitude ouest, juste au large du Golfe de Gascogne. Ces exemplaires sont difficiles à déterminer et appartiennent peut-être à M. Pennanti ( Walb.) 1792 (M. amethystino- punctatus, Cocco, i838). 2 M. tripunctulatus Esm. tient de Maurolicus et à'Argyropelecus ; il ressemble au premier, mais il a une longue anale qui commence bien avant le milieu du corps; les taches lumineuses, le long de la partie du corps qui constitue la queue, ne forment qu'une seule rangée comprenant cinq taches noires dans lesquelles se trouvent deux, trois ou quatre taches argentées très petites. Le ventre est relativement haut; en arrière de l'anus, la ligne du ventre remonte considérablement. (Voyez Liitken, 16S bis , p. 269, pi. 1, fig. 6). 17 — i3o — Le nouvel exemplaire de Y Hirondelle a été pris sur l'eau en pleine mer au nord-est des Açores (43° de lat. nord, 21 ° de long, ouest). 1878 i883 1887 1889 1890 1891 1892 Cyclotlione microdon, (Gùnther) Gonostoma microdon, Gùnther (11©), p. 187. Cyclothone fusca, Goode et Bean (94), p. 221. Gonostoma microdon, Gùnther (114), p. 175*. Gonostoma microdon, Alcock (5), p. 399. Gonostoma microdon^ Alcock (6), p. 222. Gonostoma (Cyclothone) microdon, Lùtken (1618), p. 216. Gonostoma (Cyclothone) microdon, Lùtken (1618 bis ), p. 280, pi. 3, fig. 4-5. Campagne de 1888 : Stn. 224, profondeur 121 3 m . Un exemplaire pris au nord- est de Corvo, Açores. — Stn. 253, profondeur i3oo m . — Stn. 256, profondeur 22oo m . Six exemplaires pris avec le filet à gouvernail. Tous les exemplaires étaient jeunes, ayant une longueur totale de 28 mm à 38 mm , et se trouvaient tous dans un assez mauvais état ; cependant, chez la plupart, la tête était suffisamment bien conservée pour permettre de déterminer l'espèce en les comparant directement à deux ou trois exemplaires types de l'expédition du Challenger, que le British Muséum a bien voulu céder au Musée de l'Université de Christiania. Habitat. — C. microdon a été signalé pour la première fois par l'expédition du Challenger, pendant laquelle on a recueilli un assez grand nombre d'exemplaires (82) dans la partie centrale et dans la partie méridionale de l'Océan Atlantique, ainsi que dans vingt-cinq stations de l'Océan Pacifique, à des profondeurs variant entre 5oo et 2900 brasses (910™ et 5278™). Ces stations étaient les îles Bermudes, plusieurs points du centre et du sud de l'Océan Atlantique, différents endroits dans la partie sud de l'Océan Pacifique, tels que les côtes de l'Australie, les alentours de la Nouvelle-Guinée, d'Amboine et du Japon. Les plus grands exemplaires avaient une longueur de trois pouces anglais (environ 77 mm ). Les exemplaires de YHirondelle appartiennent aussi à la région orientale de l'Océan Atlantique, entre le Golfe de Gascogne et les Açores. On peut considérer comme démontré que Cyclothone fusca Goode et Bean, décrit en i883, d'après un grand nombre d'individus pris sur les côtes de la Caroline du Sud, jusqu'à une profondeur de i632 brasses (2970 m ), est identique à l'espèce de Gùnther; et comme, d'après Lùtken (1B9, p. 216), deux exemplaires (longueur totale o m o5o et o m o3i) ont été déjà pris, en juin 1843, dans le détroit de Davis, mais identifiés seulement depuis peu, l'espèce se trouve avoir aussi une grande extension dans toute la partie du centre et de l'ouest de l'Océan Atlantique jusqu'au Groenland. Enfin, selon Alcock, on a recueilli des exemplaires de C. microdon dans les parages de l'Inde, pendant les campagnes de YInvestigator (de i885 à 1889 et de — i3i — 1889 à 1890), autant dans le Golfe du Bengale que près des îles Andaman, à une profondeur de 265 à 485 brasses (482™ à 874 111 ). D'après Gilbert (S 8, p. 449), cette espèce paraît se trouver en nombre consi- dérable, à une grande profondeur, dans l'Océan Pacifique, depuis les îles Galapagos jusqu'au détroit de Behring. Pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman on a pris (i88o-i883) dans plusieurs endroits du Golfe de Gascogne, près des Açores, des Canaries, des îles du Cap- Vert et sur les côtes nord de l'Afrique, un grand nombre d'une ou deux espèces de grande profondeur, que le Professeur Vaillant (SIS, p. 96, pi. vin, fig. 1-2) considère comme appartenant à un nouveau genre, Neostoma (N. bathy- philum, d'une longueur totale atteignant jusqu'à o m i32, et N. quadrioculatum, d'une longueur totale de o m o52). Ils ont été recueillis à une grande profondeur, la plupart de i20o m à 441 5 m . Le Professeur Lùtken (169, p. 219) considère comme probable que le genre Cyclothone est identique avec ce genre Neostoma et que dans ce cas C. microdon se rapproche le plus ou est synonyme de N. quadrioculatum, la dernière des deux espèces qui, du reste, sont insuffisamment distinguées l'une de l'autre. C. microdon est, par conséquent, une espèce presque cosmopolite dans tous les grands océans, depuis la latitude de l'Australie jusqu'à l'Océan Glacial. Famille des STOMIATID^E Genre Photostomias, Collett 1889. Photostomias, Collett (40), p. 291. 1890. Thaumastomias, Alcock (G), p. 220. Ce genre se rapproche le plus des genres Photonectes et Malacosteus. Le corps est un peu comprimé et nu. Pectorales et nageoire adipeuse absentes; les ventrales ont leur insertion en avant du milieu du corps. L'opercule est rudimentaire. Les mâchoires, les palatins, la langue et les os supérieurs pharyngiens sont munis de dents. Deux organes lumineux postorbitaires ; deux séries de taches photodotiques ventrales et groupes de points lumineux excessivement petits répandus sur tout le corps. Sur la langue un ligament ou tentacule court, attaché en avant de la symphyse de la mandibule. Photostomias Guernei, Collett (PL i, fig. 5) 1889. Photostomias Guernei, Collett (4©), p. 291. 1890. Thaumastomias fer ox, Alcock (6), p. 220. 1872. Photostomias Guernei, Lùtken (168 bis ), p. 280. Campagne de 1887 : Stn. m, profondeur 1 i38 m . Un exemplaire pris entre Pico et Sâo Jorge, Açores. — l32 — Diagnose : La plus grande hauteur du corps, en arrière des ventrales, est comprise environ dix fois dans la longueur totale. Anus placé bien en arrière du milieu du corps. Tête comprise environ cinq fois et demie dans la longueur totale. L'œil, de grandeur moyenne, est compris environ quatre fois trois quarts dans la longueur de la tête. La fente de la bouche est très large et oblique. L'intermaxillaire a une seule rangée de huit dents fixes, longues et courbes. Les dents de la mâchoire supérieure sont excessivement fines et serrées. Les dents mandibulaires ressemblent à celles de l'intermaxillaire et sont allongées. La dorsale et l'anale, qui sont très reculées, sont opposées; les ventrales allongées, filiformes, atteignent l'anus ou le dépassent. La caudale est très fourchue et le lobe inférieur est le plus long. L'organe lumineux postorbitaire antérieur est rudimentaire. La coloration est noire, avec les nageoires et la cavité buccale de la même couleur. Nombre des rayons : D. (a3)-24; A. (25)-2j; P. o; V. i | 5 ; C. 22. Habitat. — Açores (Hirondelle), Golfe du Bengale ÇInvestigator) . Description : Le genre Photostomias a des caractères communs autant avec le genre Malacosteus Ayres 1849 (@ ter , p. 53), qu'avec le genre Photonectes Gùnther 1887 (1141, p. 212). Il ressemble au premier de ces genres, qui comprend trois espèces très voisines : M. niger Ayres 1849 (un exemplaire du Banc de Terre-Neuve), M. indiens Gûnther 1878 (un spécimen des îles Philippines), et M. choristodactylus Vaillant 1888 (trois individus de la pleine mer, au large du Maroc et des Açores), par la construction générale du corps, la forme de la mâchoire supérieure, et les opercules rudimen- taires. Mais il diffère du Malacosteus par l'absence des pectorales ; en outre, la tache lumineuse orbitaire antérieure est à l'état rudimentaire, les rangées des taches lumi- neuses de la région stomacale sont distinctes et les ventrales sont filiformes» Il diffère du Photonectes Gûnther 1887 {Lucifer Dôderlein 1882), qui a une disposition des taches lumineuses de. la peau analogue à celle du Photostomias, et chez lequel les pectorales manquent également, en ce que la forme des mâchoires et la disposition des dents sont tout à fait différentes, en ce qu'il n'y a de dents ni sur le vomer ni sur les palatins, et en ce que les nageoires sont différentes de construction et d'aspect. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce, P. albipinnis Dôderlein 1882 (55, p. 26; £®§, p. 291), connu d'après un exemplaire unique provenant du Japon. Outre l'exemplaire de {'Hirondelle, M. Lùtken (l©3 bis , p. 280) vient de mentionner un exemplaire jeune, conservé dans le Musée de Copenhague et consi- déré par lui comme identique à Photostomias Guernei. L'individu qui a été pris dans l'Atlantique (sans indication de localité exacte) a été assez desséché ; il est par suite plus allongé que le spécimen typique (longueur 35 mm , longueur de la tête 6 mm ). Alcock a, sous le nom de Thaumastomias ferox (©, p. 220), décrit minutieuse- — i33 — ment et figuré un exemplaire de Stomiatidé, pris pendant la dernière expédition de VInvestigator (14 mars 1890), au large de Madras dans le Golfe du Bengale, aune profondeur de i3io brasses (2384 m ) (18 26' lat. nord, 85° 24' long. est). On ne peut pas douter que le genre Thaumastomias ne soit le même que le genre Photostomias, et il est probable que l'espèce du Golfe du Bengale est également identique à celle de l'Océan Atlantique. Les différences qu'elles présentent sont surtout les suivantes : d'après la description d'Alcock, la langue, chez T. ferox, est lisse, tandis que chez P. Guernei elle est dentée; les taches lumineuses sont, chez la première espèce, un peu plus grandes J que chez P. Guernei, mais l'auteur fait remarquer qu'elles sont inégalement développées sur les deux côtés 2 . Enfin, les ventrales sont un tout petit peu plus courtes chez l'espèce du Golfe du Bengale que chez celle de l'Atlantique. Chez l'exemplaire type de P. Guernei la mâchoire avait été arrachée ; mais il n'y a pas de doute qu'elle n'ait eu absolument la même structure que celle du Thaumastomias ferox. L'exemplaire de P. Guernei de Y Hirondelle était une femelle, aux ovaires remplis d'œufs et prise à la profondeur considérable de 1 i38 m , dans le détroit qui se trouve entre Pico et Sâo Jorge, aux Açores ; le fond était du sable vaseux. Longueur totale o m 1 1 8 » de la tête o m 02 1 Du bout du museau à la dorsale o m og4 » » aux ventrales o m 049 » » à l'anus . o m o93 Hauteur du tronçon de la queue o m oo25 Longueur de l'œil . . . . o m 0045 Longueur du museau o m oo25 Du bout du museau au bord postérieur de la fente de la bouche o m 02i Longueur des ventrales o m 044 Base de la dorsale o m oi6 Base de l'anale , o m oi6 Partie postorbitaire de la tête o m oi4 La plus grande hauteur du corps (en arrière des ventrales) o m 01 1 5 Hauteur du corps en arrière de la tête o m oio5 * « On each side (of the head) there ïs a small luminous organ, about the size and 'shape of a caraway- * seed, below and partly in front of the eye, and another large salient slipper-shaped one, in length more « than one third the length of the head, lying parallel with the upper jaw behind the eye » (6, p. 220). 2 « That (the large postocular organ) on the right side being bright rose-pink, while that on the left side « was covered, except round its lower edge, which showed as a silvery streak, with deeply pigmented cuticle » (G, p. 222). — 134 — Le corps est un peu allongé ; sa plus grande hauteur, qui se trouve un peu en arrière de l'insertion des ventrales, est comprise plus de dix fois (10,2) dans la longueur totale, tandis que la hauteur du corps est plus petite immédiatement en arrière de la tête (il diffère donc en cela de Malacosteus), et se trouve ici comprise plus de onze fois dans la longueur totale (1 1,2). Le corps est assez comprimé, surtout dans la partie où il a sa plus grande hauteur. La tête, mesurée jusqu'au bord postérieur de la mandibule, est comprise environ cinq fois et demie (5,6) dans la longueur totale. Chez le jeune individu de Lùtken la longueur de la tête est comprise presque six fois dans la longueur (sans la caudale). Le museau est excessivement court et arrondi, il est compris environ huit fois et demie (8,4) dans la longueur de la tête. L'œil est de grandeur moyenne et contenu quatre fois et six dixièmes (4,6) dans la longueur de la tête. La fente de la bouche remonte légèrement (à peu près comme chez Malacos- teus); elle est très large et de même longueur que la tête. Les branchies sont au nombre de quatre; les arcs branchiaux portent des tubercules osseux excessivement courts. Les fentes branchiales s'ouvrent en haut à la hauteur du bord postérieur de l'œil. L'opercule est rudimentaire ; mais les bran- chies (comme chez Photonectes) sont à peine visibles à l'extérieur. Il a été impossible de déterminer le nombre des rayons de la membrane branchiostège ; ils sont rudimentaires. La langue est presque imperceptiblement épaissie à l'extrémité, et a sans doute porté un tentacule qui a été arraché chez cet exemplaire, mais qui formait chez celui d'Alcock (Thaumastomias ferox), comme chez d'autres Stomiatidés, un prolonge- ment pendant, attaché en avant à la symphyse de la mandibule et qui formait chez le sujet tout ce qui restait du plancher de la cavité buccale (qui, par conséquent, manquait à partir de l'os hyoïde jusqu'à la symphyse). Lûtken décrit ce ligament de la même façon qu'Alcock. Les dents de l'intermaxillaire sont longues et crochues, elles forment une seule rangée et sont placées à une certaine distance les unes des autres. Elle sont au nombre de huit de chaque côté; la première est courte; la deuxième, la quatrième et la cinquième sont les plus longues, atteignant une longueur égale à la moitié du diamètre de l'œil. La dernière dent est placée au-dessous du bord antérieur de la plus grande des taches lumineuses sous-orbitaires. Les dents sont fixes et ne peuvent pas se pencher en arrière. La mâchoire supérieure, qui atteint le bord antérieur de l'œil, porte sur toute sa longueur une rangée de dents excessivement fines et serrées, comprimées et penchées en arrière; il y en a environ une trentaine, celles de devant sont très courtes. La mandibule manque chez cet individu. (Chez celui de Thaumastomias ferox — i35 - d'Alcock, la mandibule portait une rangée irrégulière de vingt longues dents, dont les cinq antérieures étaient les plus longues. Le jeune exemplaire de Lùtken était complet aussi, avec les dents de la mandibule longues et recourbées comme dans l'intermaxillaire ; deux d'entre elles étaient allongées, l'une à la symphyse, l'autre un peu en arrière). L'os lingual a deux paires de dents courtes et pointues. Les palatins ont chacun deux groupes de dents; chaque groupe se compose d'environ cinq dents placées en rang, pointues et penchées en arrière. Nageoires : La dorsale est, comme l'anale, placée si loin en arrière, que la distance de son premier rayon à l'extrémité de la caudale (26 mm ) est comprise un peu plus de quatre fois et demie (4,53) dans la longueur totale. Elle est construite comme celle de Malacosteus et contient vingt-quatre rayons (vingt-trois d'après Alcock). L'anale a deux ou trois rayons en avant de la dorsale et compte vingt-sept rayons (vingt-cinq d'après Alcock). Les pectorales manquent complètement, ainsi que la nageoire adipeuse. Les ventrales, dont l'insertion se trouve en avant du milieu du corps, à égale distance de l'anus et du bord postérieur de l'œil, sont très longues et très étroites, presque filiformes et leur extrémité dépasse un peu l'anus; leur longueur n'est comprise qu'un peu plus de deux fois et demie (2,6) dans la longueur du corps. Elles comptent six rayons; le premier est épais, non articulé et le plus long, les autres sont plus minces et articulés; le dernier est très court, mais les quatre autres sont de même longueur que le premier. La caudale est très échancrée ; sa moitié inférieure est un peu plus longue et a des rayons plus épais que sa moitié supérieure. Les rayons sont au nombre de vingt-deux environ, outre quelques rayons rudimentaires excessivement courts à la base. La peau est sans écailles ; sa couleur est absolument noire, ainsi que celle des membranes des nageoires et de la cavité buccale. Le tentacule de la langue semble avoir été blanchâtre. Les taches lumineuses sont de trois espèces : i° Les organes lumineux sous-postorbitaires sont, comme chez Malacosteus, au nombre de deux. Chez Pholostomias, le premier de ces deux organes, qui est placé immédiatement sur le bord inférieur du repli de la peau qui entoure l'œil, est, comparé à l'autre, tout à fait rudimentaire. Le second est plus grand, allongé, triangulaire, avec la plus longue pointe dirigée vers l'arrière; il est cependant moins grand que la longueur du cristallin et entouré d'une peau gonflée qui longe ses côtés. 2 Les deux séries de taches lumineuses du ventre s'étendent, comme chez la plupart des Stomiatidés, de chaque côté de la ligne ventrale du corps, de sorte qu'il y a un point supérieur et un point inférieur dans chaque enfoncement entre les segments du corps. Les taches ont la forme de points, mais elles sont distinctes. — i36 — La rangée supérieure commence sur le bord inférieur de l'orifice branchial et court le long de la ligne ventrale au-dessus des ventrales : elle s'abaisse un peu en s'approchant de la base de l'anale et ne s'arrête que sur le tronçon de la queue en arrière du dernier rayon de l'anale. Le nombre des taches de cette rangée supérieure est de seize jusqu'aux ventrales, de dix-neuf des ventrales à l'anus, et de seize de l'anus à la fin de la rangée, ce qui donne un total de cinquante et un points de chaque côté. (Chez le jeune exemplaire de Liitken les taches étaient un peu moins nombreuses quatorze à quinze jusqu'aux ventrales, environ vingt-neuf des ventrales jusqu'à la fin de la série, en tout à peu près quarante-quatre). La rangée inférieure commence déjà sous l'extrémité de la langue, court de chaque côté de la ligne ventrale entre les ventrales, mais s'arrête dès le huitième rayon de l'anale. Le nombre des points est de sept sur la gorge; il y en a seize de l'orifice branchial aux ventrales, et vingt-trois des ventrales à la fin de la rangée, en tout quarante-six de chaque côté (quarante et un chez l'exemplaire de Liitken). Des taches semblables forment une rangée sur chaque arc latéral de l'os lingual; de même, on trouve çà et là quelques taches répandues sur les côtés du dos du corps. 3° La troisième espèce d'appareils lumineux est composée de groupes d'organes excessivement fins visibles seulement à la loupe. Ces organes s'étendent, en forme de larges bandes, en travers du tronc et se trouvent partout. Les points entourent surtout en grand nombre les taches des rangées ventrales ; dans plusieurs endroits, les points sont un peu plus grands que les autres et forment de courtes rangées (par exemple le long de la base des rayons de l'anale). Comme on l'a dit plus haut, les taches lumineuses, chez l'exemplaire type de Thaumastomias ferox, diffèrent un peu de celles qui viennent d'être décrites ; les organes lumineux sous-postorbitaires sont en général un peu plus grands et le premier, « de la grandeur d'un grain de carvi », est placé un peu plus en avant, sous le bord antérieur de l'œil. Le second est aussi plus grand, mais inégalement développé des deux côtés, l'un d'eux étant en partie recouvert d'une peau pigmentée. L'exemplaire de YHirondelle est une femelle, et l'on conçoit que les taches lumineuses puissent être inégalement développées chez les deux sexes. Ovaires : L'exemplaire contenait des œufs presque à maturité. Les ovaires étaient très allongés (6^ mm ) et étroits, et s'étendaient dans toute la longueur de la cavité abdominale ; les grains de rogue étaient en tout au nombre de huit cents environ, la moitié dans chacun des ovaires, qui étaient d'égale longueur. L'estomac était vide. Le Poisson était revenu accroché dans un faubert par les dents de la mâchoire supérieure. Le maxillaire inférieur avait été arraché; mais à part cet accident, le Poisson se trouve dans un état de conservation remarquable. Enlevé sans doute au moment de la montée de l'appareil, il n'a pas été traîné sur le fond, ni froissé, ni enveloppé de filaments de chanvre comme cela arrive très souvent. Examiné dans l'obscurité à l'instant de son arrivée à bord, le Photo stomias, qui ne présentait plus d'ailleurs aucun signe de vie, n'émettait aucune lumière. Je prie M. le baron Jules de Guerne d'accepter la dédicace de cette espèce. — 1 37 — Famille des SALMONIDES Salnio salar, Linné 1766. Salmo salar, Linné (14®), p. 509. Campagne de 1887 : Terre-Neuve. Deux exemplaires. Les deux individus sont jeunes, d'une longueur totale d'environ o m 24o, et l'un d'eux porte encore de légères traces des bandes transversales qui sont un caractère des formes de jeunesse. Habitat. — Dans les parages européens, S. salar est répandu depuis le cap Nord et le nord de la Russie jusque sur les côtes de France par environ 45° de lat. nord. Selon Brito Capello (fcO, p. 35), il est encore abondant sur la côte nord du Portugal; mais il n'avait pas été constaté avec certitude dans la Méditerranée, avant que Moreau (f Si, p. 124) eût signalé quelques exemplaires trouvés à Cette dans ces dernières années. Vers l'est, on le trouve le long de la côte de Murman et dans la Mer Blanche et, d'après Brandt (cfr. 143, p. 547), on le rencontrerait encore dans la Petchora; mais il paraît ne plus exister ni en Sibérie, ni sur les côtes du Spitzberg, ni sur celles des autres îles de l'Océan Glacial. Il se montre près des côtes nord-est de l'Amérique jusqu'au cap Cod, par 42 de lat. nord ; on rencontre de même ici dans les lacs une forme d'eau douce (« S. sebago » Girard) qui ne descend pas jusqu'à la mer. Sa présence près du Groenland, où il a déjà été signalé par Fabricius (©4, p. 170), et sur les côtes de la baie d'Hudson, est douteuse. Mais, en tout cas, on le rencontre sur les côtes d'Islande. Il manque sur celles de l'Océan Pacifique. Enfin, on l'a acclimaté dans la Nouvelle-Zélande, en Australie et en Tasmanie, en y transportant des œufs fécondés. Famille des CLUPEID^E Clupea pilchardus, Walbaum 1792. Clupea pilchardus, Walbaum (SS8), vol. 3, p. 38. 1826. Clupanodon sardina, Risso (194), vol. 3, p. 451. 1881. Alosa sardina, Moreau (IfO), vol. 3, p. 458. Campagne de 1886 : Stn. 64. La Corogne. Deux exemplaires. La longueur totale du plus grand individu est de o m 175. Les ventrales ont leur insertion au-dessous du milieu de la base de la dorsale (var. d. sardina, Gùnther, — i38 — 103, vol. 7, p. 440), caractère qui appartient surtout aux jeunes individus de l'espèce. Le Prince de Monaco a donné un compte rendu détaillé, accompagné d'une planche instructive de la pêche de la Sardine sur les côtes d'Espagne, dans la Revue scientifique (1) d'après des matériaux rassemblés pendant le séjour de V Hirondelle à La Corogne en 1886. De même, des remarques sur les aliments dont se nourrit la Sardine ont été publiées par M. Pouchet et le baron de Guerne (t§4 bis ) d'après des observations faites à Goncarneau et à La Corogne. Habitat. — La Sardine est répandue dans la Méditerranée, au moins jusqu'en Grèce (Apostolidès, », p. 32) et jusqu'au fond de l'Adriatique, le long des côtes de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal, dans le Golfe de Gascogne et dans la Manche ; dans la plupart de ces régions elle a amené l'établissement de pêcheries. On la trouve en moins grand nombre dans la Mer du Nord, et ce n'est guère qu'acciden- tellement qu'on l'y rencontre; quelques exemplaires ont été pris sur les côtes du Danemark et du Bohuslen, en Suède, et plus au nord en Norvège, près de Christiania et de Bergen. Elle n'entre pas dans la Mer Baltique. La longueur totale du plus grand des exemplaires pris en Norvège est de o m 228 (Musée de l'Université de Christiania). D'après Gùnther, on Ta recueillie dans l'Océan Atlantique près de Madère ; de même, Vinciguerra la mentionne près des îles Canaries (999, p. 20). Famille des ALEPOCEPHALID^E Xenodermiclrthys socialis, Vaillant 1888. Xenodermichthys socialis, Vaillant (SIS), p. 162, pi. xm. Campagne de 1888 : Stn. 190, profondeur 696 111 . Un exemplaire, pris au large de la pomte ouest de Sâo Jorge, Açores. Diagnose : La plus grande hauteur du corps est comprise six fois dans la longueur totale et cinq fois et demie dans la longueur sans la caudale. Longueur de la tête comprise quatre fois un tiers dans la longueur totale. L'œil, qui est excessivement grand, est compris deux fois et demie dans la longueur de la tête. La fente de la bouche est relativement petite ; la mâchoire atteint en arrière le bord antérieur du cristallin. L'intermaxillaire, le maxillaire et la mandibule ont des dents excessivement fines. Le premier arc branchial a environ vint-quatre appendices lamelliformes. L'anus est placé un peu plus près de l'insertion des pectorales que de la caudale. Dorsale et anale de même grandeur ; insertion des ventrales située très peu en en avant du milieu de la longueur totale. — i3g — Pectorales et ventrales excessivement grêles; caudale très échancrée. Peau lisse, noire et sans vraies écailles; taches photodotiques petites sur le corps et sur la tête. Ligne latérale indistincte. Nombre des rayons : I). 27-29; A. 27; P. environ 10; V. 6. Habitat. — Pleine mer au large du nord de l'Afrique (Tra vailleur et Talisman); les Açores (Hirondelle). Le seul exemplaire que nous ayons devant nous est dans un état assez peu satisfaisant : les intestins manquent et la peau est abimée. Il paraît être adulte, car il a des œufs dans les ovaires. Quoique l'examen n'ait pas conduit à des résultats certains sur tous les points, il s'accorde bien avec l'espèce décrite et figurée par Vaillant sous le nom de Xenodermichthys socialis. Grâce à la bienveillance du Professeur Vaillant, le Musée de Christiania vient de recevoir un de ses exemplaires types, de sorte que je suis en état de faire une comparaison exacte entre celui-ci l et le spécimen de Y Hirondelle. T-otit en faisant la description de Xenodermichthys socialis, Vaillant pose la question de savoir si son espèce appartient réellement au genre décrit par Gùnther sous ce nom. Ce genre a été établi en 1878, avec une diagnose provisoire (11©, p. 25o), d'après un seul individu, d'une longueur totale d'environ o m 2oo, recueilli pendant l'expédition du Challenger, près de Yeso, par 245 brasses (445 m ) de profondeur, et qui fut appelé X. nodulosus. La diagnose établie par Gùnther est accompagnée, en 1887, d'une description plus détaillée (114, p. 23o, pi. lviii). Selon l'auteur cette espèce a : « the skin tough « and leathery, finely wrinkled longitudinally, with minute scale-like productions « irregularly scattered over the body... Very small raised nodules with whitish « centre are distributed over the body, and even extend on to the rays of ail the « fins except the caudal. On the head they form séries ». Quant aux formations de la peau, caractérisées par Gùnther, Vaillant écrit (8 fH, p. i65) : « Toutefois, la peau ne présente pas de rugosités sensibles, ni trace « de production qu'on puisse comparer à des écailles même rudimentaires ». Mais l'examen de l'exemplaire type, envoyé par Vaillant, prouve que la peau est pourvue presque partout, comme chez X. nodulosus, de rugosités longitudinales, visibles surtout à la loupe. On trouve aussi partout dans la peau d'innombrables formations punctiformes, visibles seulement à un certain grossissement, et qui répondent à celles que Gùnther appelle : « minute scale-like productions » ; mais chez notre espèce elles sont beaucoup plus petites. k Cet exemplaire type avait les proportions suivantes : Longueur totale (caudale comprise).. o m i32 » sans la caudale o^no, » de la tête o m o3o Hauteur du corps o m 02 1 Longueur du museau o m 006 Diamètre de l'œil o m 01 2 — 140 — Toutefois la ligne latérale qui, chez X. nodulosus était distincte dans toute sa longueur, est complètement cachée dans la peau chez X. socialis; il me paraît cependant que la concordance entre ces deux formes est en général si grande, qu'il n'y a guère lieu de les séparer génériquement. Une troisième espèce du même genre, X Gùntheri, a été établie en 1892 par Alcock(^ bis , p. 359), d'après un exemplaire dragué par V Investigator par 6 y8 brasses (i233 m ) dans le Golfe du Bengale. X. Gùntheri est à tous les points de vue plus voisin de X. socialis que de l'espèce type du Challenger, spécialement en ce qui concerne la ligne latérale qui est indistincte; mais il diffère de X. socialis par plusieurs caractères évidents; ainsi la dorsale et l'anale sont plus reculées, la partie caudale du corps étant plus brève et le nombre des rayons est complètement différent. Les deux autres espèces diffèrent ainsi de X. socialis par les caractères suivants : 1. X. nodulosus Gûnther 1878. La plus grande hauteur du corps est comprise environ sept fois et demie dans la longueur totale, sept fois dans la longueur sans la caudale. La longueur de la tête est contenue environ six fois dans la longueur totale et cinq fois un tiers dans la longueur sans la caudale. L'œil, relativement petit, est compris quatre fois et demie dans la longueur de la tête. Le profil supérieur de la tête égale la moitié de la longueur de celle-ci. L'anus est placé à égale distance de l'insertion de la caudale et de celle des pectorales ; les ventrales sont en avant du milieu de la longueur totale. La ligne latérale est distincte. Nombre des rayons : D. 33 ; A. 33 : P. 6 ; V. 5. Habitat. — Japon. 2. X. Gùntheri Alcock 1892. La plus grande hauteur du corps est comprise un peu plus de six fois dans la longueur totale et un peu moins de six fois dans la longueur sans la caudale. La longueur de la tête est contenue environ quatre fois dans la longueur totale, trois fois et demie dans la longueur sans la caudale. L'œil est grand, compris trois fois et deux tiers dans la longueur de la tête. Le profil supérieur de la tête fait presque les trois quarts de la longueur de la tête. L'anus est placé plus près de l'insertion de la caudale que de celle des pectorales; les ventrales sont situées au milieu de la longueur totale. La ligne latérale est indistincte. Nombre des rayons : D. environ i5; A. environ 14; P. 5 (?) ; V. 6(?). Habitat. — Golfe du Bengale. J'ajoute ici une courte description supplémentaire de X. socialis, d'après l'exemplaire type envoyé par M. Vaillant, comparé à celui (mal conservé) de V Hirondelle. 141 PROPORTIONS Longueur totale o m 076 jusqu'à la dernière vertèbre de la queue. o m oÔ9 jusqu'à la dorsale o m o42 jusqu'à l'anus o m 042 jusqu'à l'anale - o m 043 de la tête , o m o 1 9 Diamètre de l'œil o m oo8 Partie postorbitaire de la tête o m oo8 Longueur jusqu'aux ventrales o m o36 » du museau o m oo3 La plus grande hauteur du corps est comprise six fois (6,28) dans la longueur totale, cinq fois et demie (5,66) dans la longueur sans la caudale 1 . La tête est comprise environ quatre fois un tiers (4,40) dans la longueur totale, et chez l'exemplaire de V Hirondelle un peu plus de quatre fois (4,20); elle est comprise près de quatre fois (3,96) chez l'exemplaire type, et un peu plus de trois fois et demie (3,63) chez l'exemplaire de ï Hirondelle, dans la longueur sans la caudale. La longueur du profil supérieur de la tête fait les deux tiers de la longueur de la tête. Le museau très court, n'égale que la moitié du diamètre de l'œil (chez l'exem- plaire de ï Hirondelle il en dépasse seulement un peu le tiers). La mandibule est de très peu plus longue que la mâchoire supérieure. Il n'y a de tentacule ni au museau ni à la langue. L'œil, excessivement grand, est égal à la partie postorbitaire de la tête dont il forme le profil supérieur; il n'est compris que deux fois et demie (2,5o) à deux fois un tiers (2,37) dans la longueur de la tête. Les branchies sont au nombre de quatre et portent de longs appendices lamelli- formes (longueur 5 mm ; chez l'exemplaire de Y Hirondelle 2 mm ); sur le premier arc branchial, on trouve huit de ces appendices dans la partie verticale, seize dans la partie horizontale, ce qui donne un total de vingt-quatre. Pseudobranchies présentes. La fente branchiale est relativement large ; la partie située au-dessus des pecto- rales égale à peu près la hauteur du tronc de la caudale. L'opercule est membraneux et tendu au moyen de deux ou trois bandes osseuses, disposées en rayons, qui viennent se réunir vers le préopercule. Dents excessivement fines, formant une rangée sur l'intermaxiilaire, sur le maxillaire, ainsi que sur la mandibule. Les palatins sont dépourvus de dents. * Les intestins ayant été enlevés chez l'exemplaire de YHIRONDELLE, on ne peut donner exactement la hauteur. — 142 — La mâchoire supérieure est large et arrondie vers le bas ; elle atteint en arrière le bord antérieur du cristallin. La dorsale commence presque juste au-dessus de l'anus, par conséquent presque immédiatement en avant de l'anale. Elle contient vingt-neuf rayons chez l'exemplaire type, envoyé par M. Vaillant, et vingt-sept chez celui de Y Hirondelle. L'anale prend naissance immédiatement en arrière de l'anus et comprend vingt- sept rayons. La caudale, qui est échancrée, compte environ vingt rayons, outre un certain nombre de rayons rudimentaires qui s'étendent de chaque côté de la racine de la queue dans la moitié de sa longueur (mesurée à partir de la dernière vertèbre de la queue jusqu'au rayon le plus rapproché de la dorsale ou de l'anale). Chez l'exemplaire de Y Hirondelle les pectorales qui, de même que les ven- trales, ont été brisées à leur extrémité, comptent environ dix rayons grêles, mais branchus. Vaillant indique (££3, p. i63) « 16 1 rayons environ » ; mais le nombre des rayons de l'exemplaire type, envoyé par M. Vaillant, ne surpasse pas dix. Les ventrales, qui sont très rapprochées l'une de l'autre, ont leur insertion située très peu en avant du milieu de la longueur totale et comptent six rayons. La peau est uniformément noire, ainsi que les cavités buccale et branchiales. Sur les côtés de la tête la peau paraît plus claire. Les nageoires sont aussi transpa- rentes. Sur tout le corps, la peau, comme cela a été mentionné plus haut, est très finement ridée avec des rugosités longitudinales, visibles à la loupe. On trouve partout aussi de petits points clairs innombrables, à peu près cachés dans la peau, et qui répondent sans doute aux formations squamiformes de X. nodulosus. En outre, les mêmes petits organes photodotiques que Gtinther a signalés chez son espèce, se trouvent disposés à intervalles assez réguliers aussi bien sur la tête que sur le corps. Je compte environ vingt-cinq de ces organes sur chaque côté de la tête. Ils sont aussi présents le long de l'anale, à peu près au milieu de la membrane près de chaque rayon, tandis qu'ils sont invisibles dans les autres nageoires. La ligne latérale n'est pas visible ; « elle se confond sans doute avec l'interstice des masses musculaires supérieure et inférieure » (Vaillant). Cependant on peut distinguer, sur la partie postérieure du corps, une série de pores qui, sans doute, sont la trace d'une ligne latérale. Chez l'exemplaire en mauvais état de VHirondelle^ il est impossible de faire l'examen minutieux de la peau. Le corps était presque vidé ; cependant, il y était resté attaché quelques parties des ovaires, qui contenaient des œufs excessivement fins, mais presque à maturité, suivant toute apparence, car ils étaient à peu près tous de même grandeur. Habitat. — X. socialis n'était connu jusqu'à présent que par les individus pris 1 Le nombre indiqué est peut-être dû à une erreur typographique. — 143 — pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, de 1S80 à i883, au large des côtes de l'Afrique du nord jusqu'au banc d'Arguin (par 20 de latitude nord), à des profondeurs variant de 717™ à i35o m . Dans un seul coup de filet on pécha cent trente-trois individus, ce qui porte Vaillant à croire qu'ils vivent par bandes. Le nouvel exemplaire des Açores a été pris au chalut par 6g6 m de profondeur. (Stn. 190). Famille des HALOSAURID^E Cette famille comprend trois genres : 1. Halosaurus Johnson i863 (1188, p. 406). (Type : Halosaurus Oweni Johnson i863). 2. Halosauropsis, n. gen. Semblable au genre Halosaurus, mais les organes lumineux de la tête et de la ligne latérale sont recouverts d'une membrane en forme de sac s'ouvrant en bas. (Type : H. macrochir Gùnther 1878; voir f f 4, p. 232). 3. Halosaurichthys, Alcock 1889 (5, p. 454). Semblable au genre Halosaurus, mais muni d'une longue deuxième dorsale rudimentaire, et ayant les ventrales réunies en une large plaque. (Type : H. carinicauda Alcock 1889). Halosaurus johnsonianus, Vaillant (PI. iv, fig. 20) 1888. Halosaurus johnsonianus, Vaillant (SIS), p. 181, pi. xv, fig. 2. Campagne de 1887 : Stn. 112, profondeur 1287 111 . Un exemplaire pris entre Pico et Sâo Jorge, Açores. Campagne de 1888 : Stn. 233, profondeur i3oo ra . Un exemplaire pris presque exactement au même point qu'en 1887, entre Pico et Sâo Jorge, Açores. Diagnose : Corps grêle ; hauteur comprise vingt-deux fois et demie à vingt-cinq fois, et longueur de la tête contenue sept fois dans la longueur totale. Museau long de même longueur que la partie postorbitaire de la tête; œil grand, compris six fois dans la longueur de la tête et deux fois et demie dans la partie postorbitaire de la tête. Espace interorbitaire étroit, compris jusqu'à deux fois dans le diamètre vertical de l'œil. Premier rayon de la dorsale distant de deux longueurs de tête, et les ventrales d'une longueur trois quarts de tête, de l'extrémité du museau. Ecailles très peu adhérentes ; sur le dessus de la tête, les écailles s'avancent presque jusqu'à l'extrémité du museau ; elles recouvrent également la partie supé- rieure de l'opercule. Les écailles de la ligne latérale sont un peu plus grandes que les — 144 ~ autres, et sans organes phosphorescents distincts; elles sont plus hautes (larges) que longues. Coloration rougeâtre; chaque écaille a une tache noire; les écailles de la ligne latérale forment une bande foncée le long du corps (Vaillant). Nombre des rayons : M. B. 12; D. 10-1 1 ; P. i5 ; V. 9. Habitat. — La pleine mer au large du nord de l'Afrique {Travailleur et Talisman). Les Açores {Hirondelle). H. johnsonianus, dont on ne connaissait jusqu'à présent que les exemplaires recueillis en i88o-83 au large du nord de l'Afrique pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman, est très voisin de H. Oweni* Sohnson i863, décrit pour la première fois d'après un exemplaire assez mal conservé (long. tôt. o m 45o) provenant de Madère ! , Ce qui distingue surtout H. johnsonianus de H. Ojpeni, c'est qu'il a la dorsale plus avancée, les formes du corps plus grêles et les écailles de la ligne latérale plus courtes. D'après Vaillant, il serait de coloration différente et de taille plus petite. J'ajoute une diagnose et une courte description des nouveaux exemplaires. Le plus grand était une femelle ayant dans les ovaires des œufs à différents degrés de maturité. PROPORTIONS a b Femelle Longueur totale ? m 408 » jusqu'à l'anus o m 1 1 3 o m 167 De l'extrémité du museau à la dorsale o m o8o o m 1 14 De l'extrémité du museau aux ventrales o m oyo o m io3 Hauteur du corps o m on5 o m oi8 Longueur de la tête m 040 o m o58 » du museau (partie préorbitaire de la tête) o m oi8 o m 027 Distance de la bouche à l'extrémité du museau ... o m oog o m oi4 Diamètre longitudinal de l'œil o m oo7 o m oo95 Diamètre vertical de l'œil o m oo5 o m oo8 Partie postorbitaire de la tête o m oi8 o m 0265 Hauteur de la tête par le travers de la nuque o m oii o m oi6 De la tête à la dorsale o m 04o5 o m o58 Espace interorbitaire (pont osseux) o m oo25 o m oo4 Longueur de la pectorale o m 020 o m 022 Hauteur de la dorsale o m oi6 ? K (188, p. 406, pi. 36; 1©8, vol. 7, p. 482; 114, p. 236). H. Oweni n'a été retrouvé ensuite qu'en i88o-83 pendant la susdite expédition qui en recueillit en pleine mer entre le Maroc, le Soudan, les Canaries et les Açores, à une profondeur de 83o™ à 1617m;, quarante-neuf exemplaires atteignant jusqu'à o m 570 (f 13, p. 175). — 145 — La longueur de la tête est comprise sept fois dans la longueur totale, et deux fois huit dixièmes (2,8) dans la longueur jusqu'à l'anus. L'anus se trouve donc placé à une distance de l'extrémité du museau un peu plus petite que trois longueurs de tête. La hauteur du corps est comprise vingt-deux fois six dixièmes (22,6) dans la longueur totale. Le museau est long ; la partie préorbitaire de la tête est de même longueur que la partie postorbitaire, et mesure près du double de la hauteur de la tête. L'œil est compris environ six fois dans la longueur de la tête ; il est donc relati- vement grand ; l'espace interorbitaire (le pont osseux qui relie les orbites) est étroit, compris jusqu'à deux fois (1,75 à 2) dans le diamètre vertical de l'œil. Les rayons de la membrane branchiostège sont au nombre de douze; les opercules sont finement rayés. Nageoires : La dorsale prend naissance à une distance de l'extrémité du museau qui, chez les deux individus, est exactement égale à deux longueurs de tête. Elle a un rayon épineux et, chez le plus petit exemplaire neuf, chez le plus grand dix rayons articulés. Vaillant n'indiquant, chez les individus examinés par lui, que ce dernier nombre, il est probable que c'est là la règle. La hauteur de cette nageoire est (chez le plus petit individu, où elle est complète) de beaucoup plus grande que la plus grande hauteur du corps. La pectorale a quinze rayons ; sa longueur, chez le plus petit des individus, est à peu près égale à la hauteur de la dorsale, mais n'atteint pas l'insertion des ventrales. Les rayons inférieurs, très grêles, sont libres. Les ventrales s'insèrent à une distance de la fente branchiale qui est de beaucoup inférieure à une longueur de tête (environ les trois quarts de cette longueur), par conséquent à un quart de longueur de tête à peu près en avant du commencement de la dorsale. Elles se composent d'un court rayon épineux, qui est libre, et de huit rayons articulés. Les rayons de l'anale sont grêles ; sur le milieu de la queue, leur longueur est de i5 mm ; ils ne mesurent donc qu'un tiers de la hauteur de la queue à cet endroit. Ecailles : Les deux exemplaires que j'ai sous les yeux ont perdu presque toutes leurs écailles. Ce n'est que sur le plus petit qu'il reste quelques écailles de la ligne latérale, et quelques autres éparses au-dessous de cette ligne ; les écailles manquaient également sur la plupart des exemplaires types de Vaillant. La ligne latérale compte jusqu'à l'anus environ cinquante et une écailles. Une d'elles, prise sur le jeune individu à l'endroit de la ligne latérale situé au-dessous de la pectorale, avait la longueur (diamètre horizontal) inférieure à la largeur (diamètre vertical), en ce que celle-là mesurait 2 mm , et celle-ci 3 mm 2 ; les stries rayonnantes de la partie antérieure et couverte de l'écaillé sont au nombre de quatorze. Une autre écaille de la ligne latérale, prise sur la queue, ne différait guère sensi- blement de celle que nous venons de décrire. 19 — 146 — Les écailles voisines de la ligne latérale, qui sont de beaucoup plus petites que les écailles des autres parties du corps, avaient, chez le même exemplaire (le plus petit), une hauteur et une largeur d'environ 2 mm . Le nombre des stries rayonnantes était de dix. On peut voir qu'il y a eu des écailles sur toute la partie supérieure de la tête jusqu'à une distance d'un diamètre d'orbite de l'extrémité du museau ; sur les côtés de la tête, les écailles s'étendent en avant et en arrière des yeux, de même que l'opercule présente des follicules bien nets K Coloration : Chez ces individus, qui ont perdu presque toutes leurs écailles, il est impossible de se rendre compte de la coloration. Vaillant nous apprend que chaque écaille du corps présente une tache noire à son extrémité libre, et que les écailles de la ligne latérale, sombres, forment, par leur ensemble, une bande foncée le long du corps. La cavité branchiale est de couleur noire, qui apparaît au travers des pièces de l'opercule et se répand en dehors de celles-ci sur la base des pectorales et sur tout l'isthme. Le reste du corps est rougeâtre, et les follicules des écailles forment un réseau bien net. Habitat. — H. johnsonianus a été signalé pour la première fois par l'expédition du Travailleur et du Talisman (i88o-83). Pendant cette expédition on n'en recueillit pas moins de quatre-vingt-seize exemplaires entre les côtes du Maroc et du Soudan et les Canaries; la profondeur variait entre 865 m et 21 i5 m . Les deux nouveaux exemplaires de Y Hirondelle ont été ramenés de 1287 111 et à i3oo ra , dans le détroit qui sépare Pico de Sâo Jorge (Açores), en juillet 1887 et en août 1888, presque exactement au même endroit, à un an d'intervalle. Halosauropsis macrochir, (Gûnther) (PI, V, fig. 23, 23b) 1878. Halosaurus macrochir, Gûnther (11©), p. 25o. i883. Halosaurus macrochir, Goode et Bean (94), p. 219. i883. Halosaurus Goodei, Gill (89), p. 257. 1887. Halosaurus macrochir, Gûnther (114), p. 237, pi. lix. 1888. Halosaurus macrochir, Vaillant (SIS), p. 170, pi. xvi. Campagne de 1888 : Stn. 211, profondeur i372 m . Deux exemplaires pris au sud de Flores, Acores. Diagnose : Hauteur du corps comprise treize fois et demie à quinze fois et demie (i3,5 à 1 5,5), et longueur de la tête à peine sept fois dans la longueur totale. Museau plus court que la partie postorbitaire de la tête; la partie préorale ne fait que le tiers de la longueur du museau ou un peu moins. K Vaillant remarque au contraire («18, p. 181) : « Autant qu'on en peut juger, ce dernier (le battant oper- culaire) n'est pas écailleux ». — 147 — Œil petit, contenu huit fois dans la longueur de la tête, et quatre fois environ dans la partie postorbitaire de la tête ; espace interorbitaire large, mesurant près de deux fois et demie le diamètre vertical de l'œil. La mâchoire supérieure atteint le bord antérieur de l'œil. La distance du premier rayon de la dorsale à l'extrémité du museau contient une fois trois quarts, et celle de l'anus à l'extrémité du museau, un peu plus de deux fois et demie la longueur de la tête. Pectorales longues, atteignant presque les ventrales. Ecailles assez peu adhérentes; elles couvrent le corps, la base des nageoires ainsi que le dessus de la tête, les joues en arrière des yeux et la partie supérieure de l'opercule. Ecailles de la ligne latérale plus grandes que les autres ; elles présentent une tache photodotique enveloppée d'une membrane noire en forme de poche, qui forme une bande continue le long de la ligne latérale. Le nombre des écailles, jusqu'à l'anus, est de vingt-six à vingt-sept. Sur la tête, on remarque une rangée sous-orbitaire et une rangée mandibulaire de taches photodotiques, recouvertes d'un canal muqueux. Nombre des rayons : M. B. 12; D. ii-i3; P. ii-i3; V. 9-10; A. 190-200 (?) ; Lin. lat. 14 | 64 | 5. Habitat. — Océan Atlantique : au large de Gibraltar (Challenger) ; au large du Maroc, aux Açores (Travailleur et Talisman, Y Hirondelle); au large des Etats de l'est de l'Amérique du Nord (Albatross) ; Mer du Sud : entre le cap de Bonne-Espérance et l'île de Kerguelen (Challenger). Les espèces du genre Halosaurus décrites jusqu'à présent, semblent former deux groupes naturels, mais les caractères des différents types ne sont pas connus dans tous leurs détails, car en général on ne possède que quelques exemplaires mal conservés de chaque espèce. Si l'on considère H. Oweni Johnson i863 comme le type du genre, il semble, à en juger par les descriptions, que H. johnsonianus Vaillant 1888, H. phalacrus Vaillant 1888, H. anguilliformis Alcock 1889, et H. Hoskyni Alcock 1890, soient les espèces qui s'en rapprochent le plus par tous les grands traits. Halosaurus macrochir Gùnther, au contraire, se distingue de ces espèces par la structure très compliquée des organes photodotiques qu'il a sur les écailles de la ligne latérale et sur la tête, organes qui n'ont pas été signalés dans le groupe précédent, où ils font peut-être défaut. Il est probable que les trois autres espèces décrites par Gùnther, H. mediorostris, H. rostratus et H. affinis, se rapprochent à cet égard de H. macrochir { ; mais, comme on ne connaît de chacune de ces espèces qu'un ou deux individus assez mal conservés, il n'est guère possible pour le moment de constater ces rapports. Ces dernières espèces ont en outre ceci de commun avec H. macrochir que leur espace interorbitaire est relativement large ; en effet dans ce groupe, cet espace est de 1 H. mediorostris ne diffère que bien peu de H. macrochir, et H. affinis est très voisin de H. rostratus. — 148 — beaucoup (près du double) plus large que le diamètre vertical de l'œil, tandis que dans le groupe de H. Oweni, il est bien plus petit que ce diamètre. C'est pourquoi j'ai cru devoir séparer du genre type, sous le nom d'Halosau- ropsis, Halosaurus macrochir et les espèces qui s'en rapprochent le plus, et je me propose de donner ci-après une diagnose et une courte description des deux individus de cette espèce remarquable que j'ai sous les yeux. PROPORTIONS a b Longueur totale o ra 602 o m 6 1 5 » jusqu'à l'anus o m 240 o m 249 De l'extrémité du museau à la dorsale o m 170 o m 172 De l'extrémité du museau aux ventrales o m 166 o m 160 Hauteur du corps o m o39 o m o45 Longueur de la tête o m 09i o m 092 » du museau (partie préorbitaire de la tête) o m o38 o m o38 Partie préorale du museau o m oi 1 o m oi 1 Diamètre longitudinal de l'œil o m oi 1 o ra oi i5 Diamètre vertical de l'œil o m oo65 o m oo7 Espace interorbitaire (pont osseux) o m oi6 o m oi6 Partie postorbitaire de la tête o m 042 o m 042 Hauteur de la tête (par le travers du bord antérieur de la fente branchiale) o m o35 o m o36 De la tête à la dorsale o m o8o o m o84 Du bord postérieur de l'opercule aux ventrales.... o m 075 o m 070 De la nuque à la dorsale o m 09Ô o m 104 Longueur de la pectorale o m o68 o m o66 Chez les deux exemplaires, la tête l est comprise six fois et six dixièmes (6,6), et la hauteur du corps treize fois et demie à quinze fois et quatre dixièmes (i3,5 à 15,4) 2 dans la longueur totale. La partie préorale du museau est contenue trois fois et quarante-cinq centièmes (3,45) dans le museau entier (c'est-à-dire dans la partie préorbitaire de la tête). L'œil fait le huitième de la longueur de la tête; l'espace interorbitaire est large et comprend près de deux fois et demie (2,28 à 2,46) le diamètre vertical de l'œil. La distance qui sépare l'anus de l'extrémité du museau est de deux fois six dixièmes (2,6) à deux fois et sept dixièmes (2,7) la longueur de la tête. 1 Mesurée jusqu'au bord postérieur de la membrane libre de l'opercule. 2 Vaillant (913, p. 170) dit au contraire : « La hauteur dépasse à peine 1/17 de la longueur totale » ; mais d'après les dimensions qu'il nous donne d'un individu d'une longueur totale de om 5go et d'une hauteur de 38mm f le rapport serait à peu près le même que chez l'un des exemplaires que nous avons sous les yeux, savoir i5,5. — 149 ~ Nageoires : La dorsale a des écailles sur les rayons ; chez l'exemplaire le mieux conservé, on constate que les écailles ont dû s'étendre presque jusqu'à l'extrémité des rayons. Elle prend naissance à un peu moins de deux longueurs de tête de l'extrémité du museau (1,8), et se compose chez l'un des exemplaires de douze, chez l'autre de treize rayons. Le premier rayon peut être considéré comme une espèce de fausse épine, en ce qu'il manifeste clairement une tendance à se fendre (au milieu) et qu'il est nettement articulé vers son extrémité. Le nombre des rayons est, selon Gùnther de treize, selon Gill de onze à douze, selon Vaillant de douze. Les pectorales sont longues, atteignant presque l'insertion des ventrales, et comptent douze rayons ; contrairement aux autres nageoires, elles ne portent trace d'écaillés ni sur la base ni sur les rayons. Les exemplaires de Gùnther avaient de onze à treize rayons. Les ventrales ont des écailles sur le côté interne ; elles comptent une épine et huit rayons articulés. (Gùnther prétend qu'il y a en tout dix rayons, tandis que tous les autres auteurs n'en ont trouvé que neuf). L'anale commence à une distance d'environ un diamètre d'orbite de l'anus ; ses rayons sont au commencement assez forts, mais ils deviennent ensuite excessivement grêles et sont à la fin filiformes. Leur nombre peut s'évaluer approximativement à cent quatre-vingt-dix (Vaillant en indique deux cents). Ils sont relativement très hauts ; le centième rayon a une longueur de 27™ 11 , et le cent quatre-vingtième de 7 mm , tandis que la hauteur du corps n'est à ces endroits, respectivement, que de 5 mm et i mm 8. La queue porte des rayons jusqu'à son extrémité, qui se termine en un rayon filiforme. Les rayons de la première partie de l'anale sont couverts d'écaillés presque jusqu'à leur extrémité ; au bout de la queue, les écailles ne sont cependant plus bien distinctes. Les écailles sont très peu adhérentes, comme chez toutes les espèces de ce genre ; l'un des exemplaires n'en avait conservé que quelques-unes. Sur la tête, il n'y a que les joues, en arrière des yeux, et la partie supérieure de l'opercule qui soient couvertes d'écaillés ; celles-ci ont la même structure que celles du corps, mais elles sont un peu plus petites ; ainsi que nous l'avons déjà fait observer, les rayons des nageoires sont plus ou moins couverts d'écaillés, du moins à leur base, sauf ceux des pectorales. Les écailles du corps atteignent leurs plus grandes dimensions sur la partie antérieure et sur le milieu du corps, tandis qu'elles diminuent de taille à mesure qu'on s'avance vers la queue. Sur la partie qui se trouve au-dessous de la dorsale, chaque écaille a une longueur (diamètre horizontal) de j mm 7 et une largeur (diamètre vertical) de 5 mm 5. Le côté couvert a le bord postérieur presque en ligne droite, d'où partent des sillons centrifuges en nombres inégaux. La partie libre est couverte d'un pigment faiblement noirâtre. Son bord forme presque un demi-cercle; elle présente un grand nombre de fines stries concentriques. Entre la ligne latérale et la dorsale il y a treize à quatorze écailles, et cinq au-dessous de la ligne latérale. — i5o — Organes lumineux : Les écailles de la ligne latérale, qui sont munies de l'appareil photodotique compliqué dont l'histologie a été décrite en détail par Lendenfeld (voir 114, appendix B, p. 309), sont recouvertes d'une membrane noire formant une bande saillante et ininterrompue à partir de la fente branchiale jusque sur la queue et qui cache complètement toute la rangée d'écaillés de la ligne latérale. La structure de cette membrane se trouve décrite par Gûnther à l'endroit cité plus haut (114, p. 238), et la description est accompagnée d'une figure diagramma- tique ; mais, vu l'état peu satisfaisant des exemplaires qu'il avait à sa disposition, sa description est restée incomplète. La ligne latérale commence au niveau du bord inférieur de l'opercule et compte jusqu'à l'anus vingt-six à vingt-sept écailles ayant chacune leur tache lumineuse. Les écailles, prises au niveau de la dorsale, ont une longueur (horizontale) de 8 mm 5 et une largeur (verticale) de 7 mm 5 ; elles sont donc sensiblement plus grandes que les écailles du reste du corps. Sur le milieu du corps, chaque écaille de la ligne latérale est bordée en haut par deux des écailles adjacentes, et quelquefois même par trois sur la queue. Sauf l'organe photodotique, leur forme et leur structure ne diffèrent pas de celles des autres écailles. Leur bord inférieur n'est pas immédiatement contigu à l'anale (comme il est dit dans la description de quelques-unes des autres espèces), mais il y a entre elles et F anale une ou deux rangées de petites écailles qui, toutefois, sur la partie postérieure de la queue, sont complètement cachées sous la membrane noire. Les écailles de la ligne latérale diminuent peu à peu de taille et la ligne se termine par de toutes petites écailles un peu au-delà du milieu de la queue, environ au niveau du quatre-vingt-deuxième rayon de l'anale. A partir de l'anus jusqu'à l'endroit où elle cesse, la ligne latérale compte environ trente-sept écailles; elle a donc en tout soixante-quatre écailles munies d'une tache lumineuse et recou- vertes d'une membrane. Sur la tête, les taches lumineuses forment une rangée sous-orbitaire et une rangée mandibulaire; toutes ces taches sont recouvertes d'une membrane entière- ment fermée, si ce n'est qu'il y a un stigmate excessivement fin juste en face de chaque tache lumineuse. La membrane est généralement noire, comme celle qui recouvre la ligne latérale; toutefois elle est plus transparente sur le milieu de la rangée sousorbitaire (comprenant cinq taches). Dans la rangée sous-orbitaire, d'après Gûnther, il y a en arrière deux taches lumineuses, sur l'opercule, puis six autres à partir de là jusqu'au bord postérieur de l'intermaxillaire, et enfin trois sur la partie antérieure du museau, en tout douze. La rangée mandibulaire en compte également douze, à partir de l'extrémité de la mandibule jusqu'au bord postérieur du sous-opercule. La membrane noire qui recouvre la rangée d'écaillés de la ligne latérale comme une bande ininterrompue, se compose d'une série de poches, une pour chaque écaille. Chaque poche est fermée par en haut mais ouverte par en bas; la membrane — i5i — transversale entre chaque poche descend immédiatement en arrière de chaque tache lumineuse et est à cet endroit presque transparente. A la base, la membrane trans- versale empiète un peu sur la tache lumineuse et l'entoure d'un pigment noir, de sorte que la tache lumineuse se trouve comme enchâssée dans la base de cette paroi transversale de la membrane. Dans le haut, chaque poche est entièrement fermée, et la paroi qui sépare les poches l'une de l'autre n'est pas non plus perforée. Au contraire, le bord inférieur de chaque poche est complètement ouvert; à l'extérieur, il y a un pli horizontal provenant de ce que la membrane à l'état de repos, est repliée contre l'écaillé; mais lorsque la paroi extérieure de la poche se déploie, la membrane se développe, le pli du milieu s'efface, le bord libre inférieur de la poche, ainsi que le bord postérieur au-dessous du pli du milieu, s'élargit, et l'eau pénètre alors librement jusqu'à la tache lumineuse. Ainsi qu'il a été dit plus haut, il n'y a qu'une poche par écaille. Chaque poche, étant limitée par la paroi transversale qui descend en arrière de la tache lumineuse, renferme donc l'espace compris entre le bord postérieur de la tache lumineuse d'une écaille et le bord postérieur de la tache lumineuse de celle qui la précède. Par suite de la disposition de ces parois de la membrane, il va de soi que lorsque l'eau remplit les poches en pénétrant par en bas, leurs parois transversales en partie fermées, et le bord du haut entièrement fermé, les empêchent de communiquer entre elles. La lumière ne peut donc, lorsque les poches se déploient, se projeter que dans la direction de haut en bas et un peu seulement vers les côtés, mais pas de bas en haut. Les parois transversales étant transparentes immédiatement en arrière de la tache lumineuse, il est évident que la lumière peut aussi pénétrer d'une poche à l'autre, de manière à former sous la membrane préservatrice une raie lumineuse continue, qui projette sa lumière obliquement vers les côtés et en bas dès que s'ouvre la partie inférieure et libre de la membrane, tandis que le haut du poisson reste dans l'obscurité. Ovaires : Les deux individus de VHirondelle étaient des femelles ayant les ovaires remplis d'œufs non encore mûrs et d'un développement inégal. Les ovaires étaient longs (o m 1 15), amincis vers le milieu, mais plus larges au bout. Il est impos- sible d'indiquer, ne serait-ce qu'approximativement, le nombre des œufs, la plupart d'entre eux étant pour ainsi dire microscopiques. Les plus grands avaient un diamètre d'environ o mm 5. L'estomac de l'un des exemplaires contenait deux individus bien conservés d'un Rossia, d'une longueur totale de 28 mm , mesurée jusqu'à la base des bras. Chez l'autre, l'estomac était vide, mais les intestins étaient remplis de vase mélangée de sable et contenant des Foraminifères, des spicules d'Epongés siliceuses et la coquille d'un Ptéropode (CleodoraJ. Habitat. — H. macrochir a été trouvé pour la première fois pendant l'expédition du Challenger en 1873-76, et Gùnther en a donné une courte description (iiO, — l52 — p. 25o et f 14, p. 232 et 237). Les cinq exemplaires qu'il mentionne avaient été recueillis soit dans l'Océan Pacifique, soit dans les régions centrales de l'Atlantique par une profondeur de 1090 à i3y5 brasses (1983 111 à 25o2 m ). Il en a été pris depuis divers exemplaires pendant les expéditions de 1' « U. S. Fish Commission » en i88o-83, au large des Etats de l'est de l'Amérique du Nord (entre 33° et 40 de latitude nord), par une profondeur de 647 à ij3i brasses (1 177™ à 3i5o m ). L'examen en fut fait et publié par Goode et Bean en avril i883 (94, p. 219). Mais cette même année, Gill désigna ces exemplaires sous le nom de Halosaurus Goodei (8 S, p. 257) à cause d'une petite divergence dans le nombre des rayons de la dorsale et de la ventrale (D. 1 | 10-11, V. 1 | 8), parce qu'ils avaient l'œil relati- vement plus petit, le museau un peu plus court et parce qu'ils présentaient quelques autres petites différences. Mais déjà Gtïnther a démontré que ces différences sont sans grande valeur. Pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman en i88o-83, on prit onze H. macrochir en pleine mer au large du Maroc et aux Açores, par une profondeur de 2200 m à 2995 111 ; ces exemplaires ont été décrits et figurés par Vaillant (SIS, p. 70, pi. xvi). Les nouveaux exemplaires recueillis par Y Hirondelle étaient complètement développés; ils ont été pris en août 1888 aux Açores. L'un d'eux était, à ce que j'ai lieu de croire, mieux conservé qu'aucun des individus obtenus antérieurement et il a permis un examen assez minutieux de la curieuse membrane qui recouvre l'appareil photodotique de la ligne latérale. Ainsi que plusieurs autres Poissons des profondeurs de la mer, H. macro- chir est répandu dans les deux Océans sur de grandes étendues; à partir de 41 ° de latitude nord dans l'Atlantique (à la hauteur de New- York) jusqu'à 45° de latitude sud dans l'Océan Indien (au sud-est du cap de Bonne-Espérance). La profondeur a été en général de 2000 m environ, mais parfois elle a même dépassé 3ooo m . Famille des MUR^ENID^E Anguilla anguilla, (Linné) 1766. Murœna anguilla, Linné (145), vol. i, p. 426. 1819. Anguilla vulgaris, Rafinesque (18?), p. 37, et auct. i885. Anguilla anguilla, Jordan (!£©), p. 55. Campagne de 1887 : Stn. 108, marée basse près de Lagens (Pico), Açores. Quatre exemplaires. Tous les exemplaires sont des jeunes d'une longueur totale de o m 1 18 à o m 190. Habitat. — Il n'est guère possible, au point où en est la science, d'établir d'une manière certaine combien il y a d'espèces bien distinctes du genre Anguilla, et les — i53 — différents auteurs sont encore, à ce sujet d'avis très partagés. Il est probable que le genre se compose d'un nombre restreint d'espèces, mais alors assez polymorphes. L'espèce européenne (y compris A. latirostris Risso) est répandue dans les régions est de l'Océan Atlantique depuis le cap Nord en Norvège jusque sur les côtes des pays qui bordent les deux côtés de la Méditerranée; dans la plupart des endroits on la rencontre soit en pleine mer, soit dans les fleuves et dans les lacs, cependant pas à trop grande distance de la mer. On dit qu'elle n'existe pas dans la Mer Noire ; cependant le British Muséum possède des exemplaires de Constanti- nople (toa, vol. 8, p. 3i). On ne la rencontre pas dans l'Océan Glacial, à l'est de la Mer Blanche, ni le long des côtes du nord de l'Asie. Parmi les îles de l'Atlantique, on la trouve autant sur les côtes de Madère que sur celles des Canaries {A. canariensis Val. i856) et des Açores. Elle a été signalée en plusieurs points de l'Islande ; Fabricius parle également d'une espèce du Groen- land qui est, probablement, l'espèce européenne (©4, p. 137). Dans l'Amérique du Nord, elle est représentée par une forme excessivement voisine, A. rostrata Lesueur 1817, qu'il est impossible, d'après Meek (164, p. 430), de séparer par des caractères distincts de l'espèce européenne. Elle est répandue le long de l'Atlantique jusqu'au Mexique (A. texana Kaup i856) et remonte là aussi tous les fleuves. Il y a encore des formes, qui sont décrites sous différents noms, du Japon, de Formose, de Chine (A. japonica Schleg. 1842), de la Nouvelle-Zélande (A. Dieffen- bachi Gray 1843), ainsi que des Indes Occidentales, et qui sont considérées comme ne différant pas spécifiquement de VA, anguilla européenne. Appendice : « Leptocephalus dentex ». Campagne de 1887 : Stn. î ^4-> surface. Un exemplaire pris en pleine mer, à l'ouest de Flores, Açores. Les dimensions de ce spécimen sont les suivantes : Longueur totale o m o88 » de la tête o m oo35 La plus grande hauteur du corps o m 007 La longueur de la tête est donc comprise vingt-cinq fois et un dixième (25, 1), la hauteur du corps douze fois et demie (12, 5) dans la longueur totale; il est possible que chez l'individu vivant la longueur totale et la hauteur du corps aient été un peu plus grandes. La tête est très petite et pointue ; les mâchoires ont de grandes dents longues et terminées en pointe : six à la mâchoire supérieure (la première à l'extrémité même de la mâchoire) et autant, mais plus courtes, à la mandibule. Les dents des deux mâchoires sont penchées obliquement en avant. — 154 — Des rayons capillaires excessivement fins et courts autour de l'extrémité de la queue ; dans la caudale il y a des traces de membranes interradiaires. Environ cent- vingt segments; le corps est incolore; cependant on trouve, le long de l'endroit d'où les segments du ventre partent de la colonne vertébrale, une courte ligne d'un pigment presque imperceptible. Le dos ainsi que le ventre sont entourés d'une membrane excessivement transparente, au bord de laquelle se trouve une bande pigmentée très fine. L'exemplaire a été recueilli avec le chalut de surface (Stn. 134). C'est de la forme désignée sous le nom de « L. dentex » Gantor qu'il se rapproche le plus par son extérieur. Famille des SYNAPHOBRANCHIDtE Synaphobranchus pinnatus, (Gronovius) 1854. Murœna pinnata, Gronovius (ÎOO), p. 19. 1862. Synaphobranchus Kaupii, Johnson (1180), p. 169. 1870. Synaphobranchus pinnatus, Gùnther (108), vol. 8, p. 23. Campagne de 1888 : Stn. 219, profondeur i388 m . Deux exemplaires, au sud-est de Corvo. — Stn. 222, profondeur 844™. Un exemplaire, à l'est de Corvo. — Stn. 23o, profondeur i236 m . Un exemplaire, au sud de Pico. — Stn. 232, profondeur i3oo m . Treize exemplaires, entre Pico et Sâo Jorge. — Stn. 245, profondeur io6g m . Huit exemplaires, entre Pico et Sâo Jorge En tout vingt-cinq exemplaires pris aux Açores, à des profondeurs variant entre 844 m et i388 m . Les exemplaires recueillis sont de taille moyenne, en partie complètement* développés; ils ont été ramenés, dans des casiers, de profondeurs variant entre iooo m et 1400™, à cinq stations différentes aux Açores. Le plus jeune et le plus vieux des exemplaires avaient les dimensions suivantes : a b Longueur totale o m 370 o m 675 Longueur de la tête (jusqu'au bord antérieur de la fente branchiale) o m 040 o m o83 Les écailles semblent être assez peu adhérentes et font même parfois complète- ment défaut sur de grandes parties du corps, bien que l'exemplaire soit d'ailleurs bien conservé. Les viscères étaient enlevés chez une grande partie des exemplaires; tous avaient l'estomac vide. Un des exemplaires adultes, pris le 5 août 1888 (Stn. 219 ; longueur totale o m 544), avait des œufs complètement mûrs dans les ovaires. Ces œufs, relativement gros, — i55 — mesuraient o mm 7 de diamètre. Les ovaires étaient considérablement allongés et compris trois fois et soixante-douze centièmes (3,72) dans la longueur totale. Ils s'étendaient en avant jusque vers la gorge. Une autre femelle qui avait, elle aussi, des œufs dans les ovaires, présentait l'anomalie suivante : au lieu de deux orifices branchiaux, elle n'en avait qu'un seul, irrégulier, du côté gauche ; cet orifice se prolongeait vers le haut à peu près jusqu'au niveau du bord supérieur de l'insertion de la pectorale, et laissait à découvert une partie des branchies. Chez plusieurs individus (Stn. 23o), on a trouvé dans la cavité buccale une femelle d'un Cjmothoa, ainsi que son mâle. La plupart des sujets examinés avaient la mandibule un peu plus longue que la mâchoire supérieure, mais, chez quelques-uns, la différence était presque impercep- tible. La hauteur du corps semble être très variable; certains individus étaient beaucoup plus élancés que d'autres bien qu'ayant la même longueur totale. Habitat. — Synaphobranchus pinnatus semble être très commun dans les profon- deurs des régions centrales de l'Océan Atlantique ; il a aussi été trouvé dans l'Océan Pacifique. Le D r Gtinther a démontré en 1870 (103, vol. 8, p. 23) que Murœna pinnata de Gronovius est probablement la même espèce que celle décrite en détail par Johnson en 1862 sous le nom Synaphobranchns Kanpi (S S©, p. 169), d'après des exemplaires de Madère mesurant jusqu'à o m 8oo (32 pouces) de longueur totale. Plus tard, ce Poisson a été recueilli en grand nombre par les expéditions améri- caines sur les bancs situés au large des Etats de l'est de l'Amérique du Nord. Ainsi, en 1880, on en prit pendant une seule expédition entre le banc de Saint-Georges et la Caroline du Sud quatre-vingt-quatre exemplaires ramenés d'une profondeur de 6oo m à i5oo m (fU:, p. 223). Il paraît aussi que les chalutiers de l'Amérique du Nord le prennent fréquemment sur les bancs, à une profondeur de 400™ à 6oo m . Un exemplaire a été trouvé dans l'estomac d'un Macrurus (93, p. 26). On a encore recueilli en tout cinquante-six exemplaires de cette espèce pendant l'expédition du Travailleur et du Talisman de 1880 à i883, au large des côtes du Maroc et et du Soudan, ainsi qu'aux Canaries, aux îles du Cap-Vert et aux Açores; la profondeur variait entre 4o5 m et 32oo m , mais en général elle était de i200 m à 2ooo m (SIS, p. 88, pi. vi). Enfin, S. pinnatus a été pris lors de l'expédition du Challenger (1873-76) sur la côte du Brésil (2400™), et dix-huit exemplaires ont été ramenés au large du Japon et des Philippines d'une profondeur de 700™ à i200 m (1©9, p. 445 (S. affinisj; 114, p. 253). — i56 — Famille des SIMENCHELYID^E Simenchelys parasiticus, Goode et Bean (PL v, fig. 22 et 22b; PL vi, fig. 2) 1879. Simenchelys parasiticus, Gill, manuscr.; Goode et Bean (93), p. 27. 1882. Simenchelys parasiticus, Jordan et Gilbert (138), p. 363. 1889. Conchognalhus Grimaldii, Collett (3»), p. 12 3. 1890. Simenchelys parasiticus, Gill (88), p. 239. Campagne de 1888 : Stn. 186, profondeur i37o m . Trente et un exemplaires, au nord de Graciosa. — Stn. 188, profondeur 20oo m . Deux exemplaires, au nord de l'extrémité ouest de Sâo Jorge. — Stn. 209, profondeur 1872™. Quatre exemplaires, au sud de Flores. — Stn. 219, profondeur i386 m . Quatre-vingt-quinze exemplaires, au sud-est de Corvo. — Stn. 222, profondeur 844 111 . Vingt exemplaires, à l'est de Gorvo. — Stn. 228, profondeur 1294™. Six exemplaires, au sud de Pico. — Stn. 23o, profondeur i236 m . Cinq exemplaires, au sud de Pico. — Stn. 232, profondeur i3oo m . Six exemplaires, entre Pico et Sâo Jorge. — Stn. 245, profondeur 1069™. Vingt-trois exemplaires, entre Pico et Sâo Jorge. Tous les spécimens ont été pris aux Açores, dans des casiers immergés à des profondeurs variant de 844 m à 2000 111 . Nous avons donc environ deux cents exemplaires, mais il en a été recueilli beaucoup d'autres que l'on n'a pas conservés. 5. parasiticus a été pris pour la première fois en 1878 à la hauteur de la baie de Massachusetts, sur la côte est de l'Amérique du Nord, où il se trouvait en grand nombre, et il fut établi sous un nom provisoire et décrit par le Professeur Gill ; cette description fut publiée l'année suivante par Goode et Bean (93, p. 27). En 1888, il fut retrouvé par V Hirondelle aux Açores, où il y en avait également une grande quantité en différents points, et il fut alors, par l'auteur du présent ouvrage, établi comme espèce nouvelle sous le nom de Conchognathus Grimaldii (89, p. i23). Enfin, le Professeur Gill en a donné en 1890 (88, p. 239) une diagnose détaillée, où il maintenait que cette espèce est le type d'une famille distincte, celle des Simenchelyidœ, opinion déjà émise lors de sa description de l'espèce en 1878. Les nouveaux exemplaires des Açores ont une longueur totale qui atteint jusqu'à o m 43o; deux ou trois individus sont jeunes et ne mesurent que o m 1 13 à o m 125. J'ajoute quelques observations concernant les spécimens de V Hirondelle. a b Longueur totale o m 35o o m 4i7 De l'extrémité du museau à la fente branchiale o m o3o o m o37 » » » à la nuque o m 022 o m 027 — 157 — - De l'extrémité du museau à l'insertion de la pectorale. o m o32 o m o40 » » » à la naissance de la dorsale. o m o55 o m oÔ7 » » » à l'anus o m 1 56 o m 1 80 De l'anus à l'extrémité de la queue o m 194 o m 23y Hauteur de la tête par le travers de l'œil o m oi8 o m 02o Hauteur du corps au niveau de l'insertion des pectorales o m 022 o m 028 La plus grande hauteur du corps (au commencement de la dorsale) o m o3o o m 040 Hauteur du corps par le travers de l'anus o m 022 o m o3o Largeur de la fente de la bouche o m ooo, o m 01 1 De l'extrémité du museau à l'œil o m oo7 o m oo8 Diamètre de l'œil o m oo5 o m oo6 Longueur de la pectorale o m oi2 o m oi5 La plus grande hauteur de l'anale o m ooo, o m oio La plus grande hauteur de la dorsale o m ooo. o m oio Longueur de la caudale o m oio o m oi3 » de la fente branchiale o m oo3 o m oo45 La tête est courte, épaisse et arrondie ; le museau est haut en avant et tronqué, presque droit ; le front a des muscles fortement développés, séparés au milieu par un faible sillon. La tête (mesurée jusqu'au bord antérieur de la fente branchiale) est contenue environ onze fois et demie (chez les deux exemplaires mesurés, 11,2-11,6) dans la longueur totale du corps. La forme du corps diffère un peu chez les divers individus. Régulièrement, le corps est allongé, anguilliforme ; mais le ventre semble être très dilatable, et plusieurs des individus l'avaient très pendant, de sorte que chez ceux-ci le corps, qui est très comprimé, surtout en arrière, rappelait la forme de celui de Centronotus gunnellus. La bouche est presque complètement transversale et terminale, de sorte que la fente de la bouche est presque invisible de profil; elle mesure un peu moins de deux diamètres d'œil. Les yeux sont ronds, relativement petits ; la distance qui les sépare du coin de la bouche est à peu près égale à leur propre diamètre, et celle qui les sépare du bout tronqué du museau est à peine plus grande. Le diamètre de l'œil est compris six fois dans la longueur de la tête, mesurée jusqu'au bord antérieur de la fente bran- chiale. Il y a deux paires de narines ; les premières se trouvent placées immédiatement en avant du bord antérieur de l'œil (un peu au-dessus du milieu) ; l'autre paire, qui est tubuleuse, est placée un peu au-dessus de la lèvre supérieure, un peu plus bas que la première paire. — i58 — Les orifices branchiaux sont extraordinairement petits, placés sur la gorge à peu près à égale distance des insertions des pectorales. Leur longueur est moindre que le diamètre de l'œil (environ trois cinquièmes de ce diamètre) ; ils sont longitudi- naux (parallèles), et la distance qui les sépare est à peu près égale au diamètre de l'œil, ou même un peu plus grande. Ils sont compris dix fois dans la longueur de la tête. Les rayons branchiostèges sont au nombre de huit, demi-circulaires. Les dents forment une rangée simple au bord de l'intermaxillaire et de la mandibule, ainsi que sur la partie du vomer qui se trouve placée entre les inter- maxillaires. Elles sont toutes semblables, assez aplaties en avant et en arrière à bord arrondi ou tranchant, et elles forment à l'intérieur (du côté de la bouche) un étage plus bas que celui du devant et séparé de celui-ci par un sillon longitudinal. En somme, les dents ressemblent un peu aux incisives des Sparoïdés. Elles s'insèrent au côté interne des mâchoires (pleurodontes), de sorte qu'elles n'en dépassent que de très peu le bord alvéolaire 1 . Il y en a douze environ dans chaque intermaxillaire. Elles forment par conséquent, avec les trois ou quatre dents du bord antérieur du vomer, une rangée continue de vingt-huit dents en tout. Chaque branche de la mandibule a également douze dents environ. Les pectorales sont courtes et assez larges à leur extrémité. Leur longueur est comprise environ deux fois et demie dans la longueur de la tête. Elles s'insèrent à peu près à la hauteur du bord inférieur de l'œil. Chez un individu disséqué, j'ai constaté quatorze rayons de chaque côté. L'origine de la dorsale est relativement avancée, éloignée de l'insertion des pectorales d'environ une longueur de tête (mesurée jusqu'à la fente branchiale). Elle a, dans la plus grande partie de sa longueur, une hauteur égale à environ un tiers de la plus grande hauteur du corps. Vers l'extrémité de la queue, elle est plus basse et se prolonge sans interruption jusque dans la caudale 2 . L'anale prend naissance juste en arrière de l'anus et à la même hauteur, que la dorsale; elle forme une échancrure près de la base de la caudale. La caudale entoure complètement l'extrémité de la colonne vertébrale; elle n'est pas séparée de la dorsale et de l'anale, et elle est un peu plus longue que la plus grande hauteur de ces nageoires. Les écailles recouvrent tout le corps, à partir de la nuque jusqu'à l'extrême bout de la queue; la tête et les nageoires sont nues. Les écailles sont rangées comme d'ordinaire chez les Murœnidœ à peau écailleuse, par groupes placés obliquement les uns par rapport aux autres. Elles sont ovales et relativement étroites; leur longueur est de i mm à i mm 5, leur largeur de o mm 2 à o ram 3. Chez les exemplaires bien conservés, elles sont assez adhérentes, mais elles se K Gill les considère comme acrodontes (88, p. 240). 2 Chez un individu de grande taille (longueur totale o» 395) la partie antérieure de la dorsale n'était pas développée et ne se manifestait que par un pli fort peu saillant et sans rayons. — i5g — détachent facilement lorsqu'on détrempe la peau. Les écailles sont déjà indiquées chez le plus petit de nos exemplaires, dont la longueur n'est que de o m 1 13. La ligne latérale prend naissance directement au-dessus de l'insertion des pecto- rales; elle est un peu élevée sur le corps proprement dit, mais à la hauteur de l'anus environ, elle rejoint la ligne médiane du corps, qu'elle suit à partir de ce point jusqu'à l'extrémité de la queue. Sur la partie située en avant de l'anus, il y a environ quarante pores. La sécrétion muqueuse est très abondante. La plupart des exemplaires conservés sont enveloppés d'une épaisse couche de mucus figé. La coloration est d'un brun-noir uni (sépia foncé); celle des jeunes individus semble être plus claire. L'extrême bord de la dorsale et de l'anale est un peu plus clair que le reste de la nageoire. Mœurs : Les exemplaires ont été ramenés dans des casiers, quelquefois aussi dans des chaluts (Gill), d'une profondeur considérable où il semble y en avoir de grands bancs, car on en a pris environ cent exemplaires à une seule station près de Corvo. Les plus grands exemplaires étaient des femelles, avec des œufs assez développés dans les ovaires allongés (août 1888). Presque tous les individus avaient l'estomac vide ; dans quelques-uns seulement j'ai trouvé des restes d'aliments qui semblaient être du poisson. Quelques-uns des exemplaires recueillis sur les côtes de l'Amérique du Nord ont été trouvés enfoncés (ce burrowing ») dans la chair de l' Hippoglossus hippoglossus ; mais ce mode d'existence parasitique ne semble guère s'accorder avec les mâchoires fortement développées de Simenchelys. La figure 2 de la Planche vi représente un fragment de peau de Murène qui a servi d'amorce, et sur lequel on voit nettement des saillies arrondies résultant des efforts de succion des Simenchelys. Habitat. — S. parasiticus a été signalé au large des Etats de l'Amérique du Nord (Hâve Bank, 42 de latitude nord), et aux Açores. Famille des SYNGNATHID^E Syngnathus acns, Linné 1766. Syngnathus acns, Linné (145), vol. i, p. 416. 1849. Siphostoma acns, Kr0yer (141), vol. 3, p. 692. Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63 m . Un exemplaire pris près de Belle- Ile. Cet exemplaire, de grandeur moyenne, mesurait o m 216 de longueur totale. Longueur de la tête 29"™; longueur du museau ij mm - y nombre des anneaux depuis la nuque jusqu'à la dorsale dix-neuf, du commencement de la dorsale à la caudale quarante-cinq. — i6o — Habitat. — On rencontre S. acus tout le long de la côte ouest de l'Europe depuis les côtes de Norvège jusque dans la Méditerranée. L'endroit le plus septen- trional où l'on est sûr de l'avoir trouvé est le fjord de Trondhjem (64 de latitude nord); il est du reste commun dans la plupart des fjords de la côte ouest de la Norvège, mais rare dans les parties centrales de la Mer du Nord et dans le Cattégat (où l'on rencontre fréquemment une espèce voisine, S. rostellatus Nilsson i855, qui se distingue par un nombre plus petit d'anneaux osseux). Il n'entre guère dans la Mer Baltique. Au contraire, on le trouve en grand nombre dans beaucoup d'endroits des régions septentrionales de la Grande-Bretagne, près des îles Orcades, ainsi que, d'après Kr0yer, près des îles Fâr-Ôer; on en a aussi pris un exemplaire en 1872 sur les côtes d'Islande (©©, p. 46). Il se trouve, en plus ou moins grand nombre, dans la Manche et près des côtes de France, d'Espagne et de Portugal ; il entre aussi dans la Méditerranée au moins jusqu'à Trieste, en Sicile et à Malte. On n'est pas encore certain de son existence dans la Méditerranée orientale ; on trouve dans la Mer Noire et le Bosphore deux ou trois formes qui se rapprochent de S. acus ou qui lui sont identiques. Dans l'Océan Atlantique, on rencontre 5. acus près de Madère (Gùnther), dans les parages des Açores (Simroth, 199, p. 212), et des Canaries (Steindachner, S. rubescens); enfin Rochebrune (1©5, p. 174) le signale en Sénégambie et, d'après Gtinther, le British Muséum possède des exemplaires du Cap et de Madagascar (103, vol. 8, p. 157). Nerophis eequoreus, (Linné) 1766. Syngnathns œquoreus, Linné (145), vol. i, p. 417. 1810. Syngnathns œquoreus, Rafinesque (18©), p. 18. i855. Scyphius œquoreus, Nilsson (ItfS), p. 692. i856. Nerophis œquoreus, Kaup (13©), p. 65 et auct. Campagne de 1888 : Stn. 170, surface. Exemplaires jeunes. — Stn. 174, surface. Plusieurs exemplaires trouvés dans l'estomac d'un Germon. — Stn. 179. Un exem- plaire revenu vivant avec des œufs. — Stn. 182, surface. Syngnathes éclos à bord. ■ — Stn. 214. Plusieurs exemplaires. — Stn. 25o, surface. Quatre exemplaires. — Stn. 25 1, surface. Dans l'estomac de Polyprion cernium. — - Stn. 252, surface. Nombreux exemplaires trouvés dans l'estomac d'un Germon. — Stn. 253. Un exemplaire. — Stn. 255. Quatre jeunes individus. — Stn. 262, surface. Cinq exemplaires trouvés dans l'estomac d'un Germon. — Les Stations 170 et 174 sont situées au large du cap Finisterre; les Stations 179 et 182, en pleine mer entre les Açores et le Portugal; la Station 214, à l'ouest de Flores, Açores; les Stations 25o, 25 1, 253 et 255, entre les Açores et l'Irlande; la Station 262, au large du Golfe de Gascogne, par le travers de Nantes. L'exemplaire de la Stn. 179 est un jeune mâle avec de la rogue, et ayant une — 161 — longueur totale de o m i58. Le nombre des grains de rogue était de soixante-dix-huit, formant de deux à cinq rangées. La plupart des autres spécimens sont des femelles de taille moyenne, d'une longueur totale de o m 25o à o m 3oo. Tous ces individus ont été recueillis, comme on Ta dit plus haut, en partie à la surface au moyen de filets ou de haveneaux, en partie dans l'estomac de Thimnus alalonga et de Polyprion cernium. Habitat. — S. œquoreus était surtout connu jusqu'à présent comme une forme côtière, séjournant dans les goémons des côtes occidentales de l'Europe, depuis les îles Lofoden, en Norvège (69 de latitude nord) jusque dans la Méditerranée. On le rencontre en plus ou moins grand nombre le long des côtes de la Scan- dinavie jusqu'à l'entrée de la Mer Baltique, tandis qu'il n'a pas encore été trouvé dans cette mer même. Il est aussi fréquent tout autour de la Grande-Bretagne, dans la Manche et le long des côtes de la France et de la presqu'île ibérique. Moreau nous dit que, dans la Méditerranée, il a été recueilli près de Nice. Gùnther l'a déjà cité comme péché en pleine mer dans l'Atlantique, le British Muséum possédait en effet, dès 1870, des exemplaires provenant du large, au nord des Acores. D'après les éléments rassemblés par YHirondelle, ce Poisson semble être régulièrement pélagique, car la plupart des spécimens ont été recueillis en pleine mer entre les Acores et l'Europe occidentale. S. œquoreus n'a pas été signalé le long des côtes de l'Amérique. Famille des BALISTID^ Monacantlius hispidus, (Linné) 1766. Balistes hispidus, Linné (145), p. 4o5. 1 8 1 5. Monacanthus broccus, Mitchill (169 1 ), p. 467. i83i. Monacanthus setifer, Bennett (13), p. 112, et auct. 1882. Monacanthus hispidus, Jordan et Gilbert (138), p. 619. Campagne de 1887 : Stn. 1 36, surface. Deux exemplaires pris dans les Sargasses, entre les Acores et Terre-Neuve. Le plus grand de ces exemplaires, qui n'est pas adulte, a une longueur totale de go mm . La hauteur du corps (par le travers du rayon épineux de la ventrale) est de 42 mm ; la hauteur est ainsi comprise deux fois et quatorze centièmes (2,14) dans la longueur totale (y compris la caudale). Le diamètre de l'oeil est de 7 mm , la longueur du museau de i7 mm ; l'œil n'est donc pas compris tout à fait deux fois et demie (2,42) dans la longueur du museau. IÔ2 La fente branchiale a la longueur de l'œil, et la distance qui la sépare de l'œil est égale à sa propre longueur. Le rayon épineux de la dorsale a deux rangées formées chacune de cinq épines fortes et dirigées vers le bas. Le second exemplaire est jeune, d'une longueur totale de 4g mm . Il est de couleur plus voyante que le plus âgé ; il est marqué, sur un fond vert olive, de taches (de la grandeur d'un demi-diamètre d'œil) assez distinctes, qui ont une tendance à se placer en six ou sept rangées longitudinales. Le nombre des rayons, chez le plus grand individu est : D. 33; A. 3i ; et chez le plus petit : D. 33; A. 34. Habitat. — Monacanthus hispidus se rencontre dans les mers tropicales, parmi les Sargasses flottant en pleine mer ou dans les endroits recouverts de goémon plus près des côtes. Il est répandu dans l'Océan Atlantique, depuis le sud de l'Afrique (Port Natal, d'après Gûnther) jusque sur les côtes des Etats septentrionaux de l'Amérique du Nord, par 42 de latitude nord; on le rencontre aussi en très grand nombre aux Indes occidentales et près des côtes de la Floride. On le trouve également autour des Açores, de Madère et des îles du Cap- Vert; mais, jusqu'à présent, on n'a pas observé sa présence près des côtes d'Europe. On le rencontre encore dans différentes parties de l'Océan Indien, depuis l'Afrique jusqu'à la Chine et au Japon ; on conserve au Musée de l'Université de Christiania des exemplaires de Yokohama et de Nagasaki. Monacanthus pullus, Ranzani 1842. Monacanthus pullus, Ranzani (188), p. 4. 1870. Monacanthus pardalis, Gûnther (108), vol. 8, p. 23o, et auct. Campagne de 1887 : Stn. i36, surface. Deux exemplaires pris dans les Sargasses, entre les Açores et Terre-Neuve. La longueur des exemplaires était de 71"™ et de 8o mm . Ils appartiennent, comme un grand nombre de jeunes individus de cette espèce, à la variété de coloration qui, sur un fond uni brun olivâtre, est pourvue de quelques taches, plus ou moins grandes, de couleur plus foncée; ainsi, ils ont tous les deux une grande tache au-dessous du commencement de la dorsale, ainsi que quelques taches en forme de points (de la grandeur du cristallin), éparses sur la partie antérieure du corps. Le tronçon de la queue est blanchâtre dans sa partie supérieure (en arrière de la fin de la deuxième dorsale). Le rayon épineux de la dorsale est entièrement rugueux, à cause de la présence de plusieurs rangées de petites épines excessivement fines, dont quatre sont un peu plus saillantes que les autres. Les deux premières de ces rangées sont un peu plus fortes et un peu plus serrées que les deux postérieures. Le rayon épineux prend naissance au-dessus du tiers antérieur de l'œil. — i63 - La fente des branchies est plus grande que l'espace qui la sépare de l'œil, dont le diamètre est également de très peu plus court que la fente des branchies. Le nombre des rayons était, chez le premier exemplaire : D. 34; A. 3i ; et chez l'autre: D. 35; A. 3i. Le rayon épineux de la ventrale qui, chez le plus grand exemplaire, était tout à fait soudé à l'os iliaque, était un peu mobile chez le plus petit. Habitat. — Comme M. hispidus, M. pullus est très répandu dans les mers tropicales parmi les goémons libres ou fixés, autant dans l'Océan Atlantique que dans l'Océan Indien. Dans l'Atlantique, on le cite parmi les Poissons des côtes de l'Amérique du Sud et des Indes occidentales jusqu'à la Floride, mais point parmi ceux qui habitent au large des Etats du nord. Les exemplaires de Y Hirondelle viennent de la Mer des Sargasses, au sud-ouest du Banc de Terre-Neuve, entre 40 et 41 ° de latitude nord. Il ne s'avance pas sous les côtes de l'Europe, ni dans la Méditerranée. Dans l'Océan Indien, il se montre au moins jusque vers les Philippines, les îles Salomon, la Nouvelle-Bretagne et les îles Pelew {M. pardalis Gùnther, fii£, p. 54). Famille des MOLID^E Mola mola, (Linné) (PI. vi, fig. 1) 1766. Tetraodon mola, Linné (145), vol. i, p. 412. 1801. Orthagoriscus mola, Bloch (1©), p. 5 10. 1887. Mola mola, Jordan (118®), p. 929. 1889. Orthagoriscus mola, Albert de Monaco (4), p. 16. Campagne de 1886 : Stn 80, surface. Un individu harponné au large du Golfe de Gascogne. Campagne de 1887 : Stn. i3i, surface. Un individu harponné à l'ouest des Acores. Le Prince de Monaco écrit au sujet de cette espèce : « Pendant les navigations de Y Hirondelle, un curieux Poisson, Y Orthago- riscus mola, s'est souvent laissé apercevoir et deux fois capturer. On en rencontra beaucoup vers la fin de septembre 1886, réunis non loin et dans le sud du banc de la Grande-Sole, devant l'entrée de la Manche. C'étaient tous des spécimens de petite taille. D'autres fois,. sur tout l'espace compris entre l'Europe, les Acores et le 5o° de latitude nord jusqu'au 36 me méridien ouest, YHirondelle a vu ces mêmes Poissons moins groupés, mais presque toujours placés à peu de distance les uns des autres, dans une même région. C'étaient, vers le sud, des spécimens beaucoup plus forts que les premiers. — 164 — « Les deux animaux capturés ont donné lieu aux observations suivantes : « I. — 2 septembre 1886. Latitude N., 47 58' 5o"; longitude O., 19 52' 35" DIMENSIONS Longueur du corps depuis l'extrémité du museau jusqu'à l'extré- mité de la caudale i m 20 Circonférence au milieu du corps i m 57 Hauteur du corps, entre la dorsale et l'anale (nageoires comprises) i m 54 Circonférence de la dorsale (milieu) o m 46 » de l'anale » o m 46 » de la pectorale » o m 1 6 » » (base) o m 08 Poids : 80 kilog. « II. —(PI. vi, fig. 1) 19 juillet 1887. Latitude N., 39 56' 10"; longitude O., 36° 20' i5". dimensions (approchées) Longueur du corps, depuis l'extrémité du museau jusqu'à l'extrémité de la queue 2 m Hauteur du corps entre les grandes nageoires o m 86 Circonférence du corps en avant des pectorales i m 83 Longueur de la dorsale o m 7i Largeur de la dorsale (base) o m 4o Longueur de l'anale , o m 70 Largeur de l'anale (base) o m 35 Longueur de la pectorale o m 19 Largeur de la pectorale (base) o m 10 Poids : 285 kilog. « Une particularité remarquable de ce deuxième spécimen consiste dans le prolongement caudal que l'on voit sur la figure, et qui se trouve actuellement parmi les collections de 1' Hirondelle, conservé dans du sel. « Ces deux Poissons ont été pris au moyen d'un harpon à Cachalot : le premier quelques heures après une entreprise contre l'un de ses congénères dans lequel le harpon, vigoureusement lancé d'une distance de deux mètres, n'avait pas pénétré. « Le second se tenait auprès d'une grande épave : l'expérience ayant appris au harponneur qu'il fallait frapper hardiment et vers la région latérale du corps, la tentative réussit ; mais aussitôt piqué, l'animal pointa vers le fond avec tant de force — i65 — musculaire malgré la petitesse de ses pectorales, qu'il fallut réaliser des prodiges d'équilibre pour empêcher le canot de le suivre. Après une courte lutte, l'avantage resta aux marins, mais uniquement parce qu'ils purent fixer la ligne du harpon à l'extrémité de l'épave, qui dès lors joua le rôle de flotteur jusqu'à l'affaiblissement complet de YOrthagoriscus. « Au moment de hisser l'énorme bête sur le navire, on s'aperçut qu'elle était suivie de plusieurs clients parmi lesquels deux Rémoras ; l'un d'entre eux put être saisi, non sans beaucoup de peine, avec une petite foëne ; le second fut abandonné, mais on le vit se coller au puissant Plectognathe, lorsque celui-ci quitta la mer, et se maintenir indéfiniment dans cette position, qu'il garde encore sur la figure. « Ces grands Orthagoriscus ont une tête dont le profil rappelle d'une étrange manière le profil humain, caractère qui n'est pas rendu sur la figure. « Celle-ci a été exécutée d'après une photographie instantanée prise à bord de Y Hirondelle 1 dès que le Poisson y eut été hissé. « Les dimensions trop restreintes de la plaque n'ont pas permis d'obtenir les extrémités des grandes nageoires » (4, p. 16). Aucun des exemplaires n'a été conservé. Mais on a, comme on l'a dit plus haut, un morceau de la caudale du second exemplaire qui a été coupée là où commence ce curieux prolongement dont parle le Prince. La question de savoir s'il y a une ou plusieurs espèces comprises sous les formes de Mola mola qui sont connues et qui ont été examinées jusqu'ici, a été résolue différemment par les divers naturalistes. Dans les derniers temps, la question a été étudiée de nouveau en 1890 par le D r van Lidth de Jeude (14$, p. 189), qui est plutôt porté à croire que des recherches plus minutieuses amèneraient à constater une différence spécifique entre certaines de ces formes. Mais pour trancher la ques- tion, il faudrait avoir une suite plus complète de descriptions exactes et de figures d'individus frais que celle qu'on possède pour le moment. Les caractères sur lesquels on a insisté tout particulièrement sont, en partie la forme plus ou moins allongée ou ronde du corps, en partie le degré différent de développement des parties osseuses de la peau telles que le tubercule plus ou moins proéminent situé au-dessus de la bouche, la crête verticale qui longe le dos et qui parfois est distincte jusqu'à la dorsale, la présence d'une partie molle et mobile de la peau qui, comme une bande, s'étend autour de la base des nageoires verticales, et enfin les plaques osseuses qui se montrent en dehors des rayons de la caudale. D'après ce qu'en ont écrit jusqu'à présent les différents auteurs, comparé au résultat de l'examen des individus que j'ai eu l'occasion d'observer personnellement, il ne paraît pas y avoir suffisamment lieu de reconnaître d'autres espèces que l'unique espèce typique, qui présente il est vrai, quelques variations souvent indépen- dantes de l'âge et du sexe. Le dessin (PI. vi, fig. 1) ne permet pas de représenter d'une façon absolument correcte l'exemplaire capturé pendant l'expédition de Y Hirondelle. Mais, même si — i66 — la hauteur du corps en avant de la dorsale et de l'anale a été quelque peu diminuée parce que cet individu très lourd se trouvait suspendu au moyen d'une corde il est cependant clair que l'animal avait une forme extraordinairement allongée de façon que la hauteur du corps, mesurée de la base de la dorsale à celle de l'anale se trouve comprise environ deux fois dans la longueur totale, sans compter le prolongement extraordinaire de la caudale. Une forme aussi allongée semble être rare si ce n'est chez les individus excessivement grands ; toutefois, on retrouve presque exactement la même proportion chez l'exemplaire qui est venu s'échouer sur la côte de Hollande au mois de décembre 1889 (longueur totale 2 m 23o) et qui a été décrit par van Lidth de Jeude (1419'., p. 189). La hauteur du corps entre la base de la dorsale et celle de l'anale était ici de i m 120. Rien n'a été dit avec précision sur la présence ou le manque, chez l'exemplaire figuré, d'une partie nasale saillante, d'une ceinture molle dans la peau le long de la caudale, ainsi que le long de l'anale et de la dorsale. Cependant, la reproduction photographique semble indiquer la présence d'une bande de ce genre entre la dorsale et l'anale. C'est là sans aucun doute l'état normal. Toutefois la bande est toujours munie d'aspérités osseuses, dans tous les cas sur les plis saillants, même là où elle se montre le plus souple ; mais les aspérités sont en général moins grandes et en moins grand nombre que sur les autres parties du corps. C'est pourquoi, lorsque la présence de cette bande souple est plutôt niée par Harting dans sa description $ Orthagoriscus o%odura x , on peut croire que cela est dû à ce que les aspérités osseuses situées sur la bande ont été dans ce cas plus développées que d'habitude, et que par suite la partie molle s'est montrée moins distinctement. Chez les individus empaillés la bande devient aussi moins visible, tandis que les aspérités osseuses sont plus distinctes. Le nombre et la grandeur de ces petites pièces osseuses triangulaires, qui se trouvent dans les sinuosités de la nageoire caudale, où elles s'appuient directement sur l'extrémité des rayons, sont très variables. Chez les individus jeunes, ces ossifica- tions de la peau sont peu nombreuses, chez les plus âgés il y en a davantage. Cependant, elles manquent complètement chez l'exemplaire de V Hirondelle, peut- être à cause du développement anormal de la caudale. Toutefois cette pointe allongée, qui dépasse le bord postérieur normal de la caudale, est un trait caractéristique de l'exemplaire de Y Hirondelle. Nous avons ici une particularité qui est sans aucun doute individuelle. A l'état normal, la caudale, chez Mola mola, est munie d'environ douze ou seize rayons, qui sont très éloignés l'un de l'autre et relativement courts ; mais chez cet individu les deux rayons du milieu se sont séparés en plusieurs rayons longs, minces, d'environ 1 (119, p. 6) : « Les plis manquent absolument à la partie postérieure du corps, là une bande très foncée « s'étend depuis la nageoire dorsale jusqu'à la nageoire anale, en bordant la nageoire caudale ». — 167 — deux centimètres et demi de longueur, qui ont continué à grandir jusqu'à former ce prolongement particulier. Il y a dans ce prolongement environ sept de ces minces rayons, dont les moyens atteignent l'extrémité du lobe caudal 1 . M. Perugia(18S bis ) mentionne un prolongement semblable de la caudale chez quelques exemplaires très jeunes de M. mola examinés par lui et trouvés dans l'estomac d'un Coryphœna, pris au large des côtes de la Floride en mars 1882. La longueur totale de ces alevins était de o m 35 à o m 5o. Le prolongement filiforme était très distinct chez le plus petit exemplaire, mais diminuait rapidement chez les plus grands. Le Musée zoologique de Christiania possède aussi un alevin pris dans la Mer des Sargasses en 1877. Get exemplaire est bien conservé et offre des particularités intéressantes. Longueur totale (le prolongement de la caudale non compris). o m o34 Hauteur du corps par le travers de l'œil o m 02Q, Hauteur du corps, mesurée en avant de la dorsale et de l'anale o m oi9 Diamètre de l'œil o m 0075 Longueur de la tête o m o 1 65 La forme du corps est irrégulièrement oblongue ; un pli assez large de la peau est suspendu sous le ventre, s'étendant de la bouche jusqu'à l'orifice anal. L'œil est relativement grand ; l'orbite atteint presque la moitié de la longueur de la tête. La dorsale et l'anale sont normales, ainsi que le nombre des rayons. La caudale est bien développée, les rayons courts, mais distincts. Un peu au-dessus du milieu les rayons s'allongent aussi chez cet exemplaire en une pointe qui s'étend en dehors des autres rayons, et se termine comme ceux-ci en un fin filament. Le prolongement n'est cependant pas aussi long que cela est représenté dans le dessin du spécimen de M. Perugia. La peau est partout, même sur la caudale et sur le pli ventral, revêtue de fines granulations qui, ordinairement, s'élèvent d'une base ronde et plate, de sorte que la peau semble être couverte de nombreuses petites écailles plates, un peu élevées au milieu. En outre, on trouve un petit nombre d'épines assez grandes et régulièrement disposées, aussi bien sur les côtés du corps que sur le profil dorsal et ventral. Le nombre des premières épines est de sept; elles sont posées à des intervalles réguliers en deux séries, la supérieure compte quatre, l'inférieure trois épines. Toutes sont plates et commme poncées, à base large et distincte. Sur le profil dorsal se trouvent quatre épines, dont la première est située 1 On trouve conservé au Musée zoologique de Berlin un individu empaillé, d'environ un mètre de long, qui a un prolongement semblable en dehors du bord postérieur de la caudale. — i68 — devant l'œil, la dernière devant la dorsale; le long du profil ventral, il y en a trois. Toutes ces épines des lignes de profil du corps sont pointues et distinctes. On voit que la disposition de ces épines est presque la même que celle de Molacanthus nummularis (133 9 p. 865). Le D r Putnam (184 ter , p. 629) a cherché à montrer que ces alevins épineux jusqu'ici regardés comme les jeunes de Mola mola, formaient un genre tout diffé- rent, connu déjà des auteurs anciens sous le nom de Mola aculeata Kôlr. 1766 Diodon nummularis Walb. 1792, etc., et enregistré par les ichthyologistes américains récents sous le nom de Acanthosoma carinatum Dekay i855, Molacanthus Pallasi Swains. 1839, Putnam 1870, Jord. et Gilb. 1872, etc. Il y a lieu de se demander toutefois, si tous ces alevins épineux n'appartiennent pas à une seule espèce, Mola mola. On peut donc supposer que le prolongement du milieu de la caudale est une formation normale dans la première phase des alevins ; mais il disparaît complète- ment avec l'âge, et c'est seulement par exception, comme chez l'exemplaire de V Hirondelle, que ce caractère de jeunesse est conservé toute la vie. Parasites. — « Le premier des exemplaires harponnés nous procura sept ou « huit espèces de parasites intéressants. îl avait en outre l'estomac rempli de Mollus- « ques (Carinaria méditer ranea), dont la coquille seule était revenue jusqu'ici dans « les dragages de l'Atlantique. Nos pêches pélagiques ne nous en avaient jamais « donné ». (Prince de Monaco, 9 9 p. 11). Il existe de l'autre exemplaire le morceau de la caudale dont il a été parlé plus haut. L'un de ses côtés est pourvu d'un grand nombre de petits Pennella; quand l'individu fut pris, on trouva, collés aux côtés du corps, deux exemplaires d'Echeneis brachypterus Lowe. Habitat. — Mola mola est une espèce largement répandue en pleine mer dans l'Océan Atlantique ainsi que dans l'Océan Pacifique, et dans la plus grande partie des mers tropicales; on la trouve, en général rarement, mais quelquefois en plus grand nombre, près des côtes avoisinantes. L'endroit le plus septentrional où l'on ait signalé ce Poisson est la Norvège, où il est venu s'échouer un nombre assez considérable d'individus jusqu'à Alten, dans la partie ouest du Finmark (70 de lat. nord). La plupart de ces exemplaires étaient de petite ou de moyenne taille, d'une longueur totale de o m 40o à i m ; quelques individus plus grands (le plus grand ayant près de 2 m ) ont été pris sur les côtes du district de Bergen. On a trouvé des individus sur les côtes de la Suède et du Danemark jusqu'au détroit d'0resund et à Flensburg, mais point dans la Mer Baltique. L'un des plus grands spécimens européens est venu s'échouer en décembre 1889 sur la côte de la Hollande; il avait une longueur totale de 2 m 23o. On a rencontré M. mola sur les côtes de la plupart des provinces de la Grande- Bretagne et son nombre va en s'accroissant vers le sud ; on l'a aussi signalé plus ou moins souvent sur les côtes de France, d'Espagne et du Portugal. — 169 — Il se rencontre dans la Méditerranée, jusque dans les parties les plus reculées (Grèce, d'après Apostolidès, ®, p. ri).; ainsi, il est commun dans l'Adriatique, et à Trieste on le capture en plus ou moins grand nombre pendant les mois d'été. Les marins l'aperçoivent régulièrement en pleine mer dans l'Océan Atlantique et, comme on l'a déjà dit, les expéditions de Y Hirondelle l'ont trouvé en grande quantité au sud du banc de la Grande-Sole, en dehors de l'entrée de la Manche, ainsi qu'en pleine mer au nord des Açores. Dans les parties occidentales de l'Océan Atlantique, il se montre en plus ou moins grand nombre près des côtes d'Amérique, au moins depuis les Indes Occidentales jusqu'aux Etats-Unis (Cap Cod). Il se rencontre dans l'Océan Pacifique près de l'Australie, où les plus grands individus connus jusqu'à présent ont été péchés, et l'on conserve dans les Musées des individus de ces parages d'une longueur de 10 pieds anglais (2 m g66 ; 163, vol. 6, p. 347) et même de i5 pieds (4 m 45o; ® bis , p. 799). Enfin, on le rencontre le long des côtes américaines de l'Océan Pacifique jusqu'en Californie, où il se trouve encore en grand nombre. LEPTOCARDII Famille des BRANCHIOSTOMATID^E Branchiostoma lanceolatum, (Pallas) 1774. Limax lanceolatus , Pallas (18©), p. 19, pi. 1. 1834. Branchiostoma lubricum, Costa (44), p. 49. i836. Amphioxus lanceolatus, Yarrell (S®®), vol. 2, p. 468. 1844. Branchiostoma lanceolatum, Sundevall (SU), p. 287. Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63 m . Huit exemplaires pris à Belle-Ile. Habitat. — Comme on le sait, cette espèce a été découverte de nouveau entre 1834 et 1840 et décrite presque en même temps de plusieurs points de l'ouest et du sud de l'Europe {Branchiostoma lubricum Costa 1834, Naples ; Amphioxus lanceolatus Yarrell i836, Angleterre); d'ailleurs Couch l'avait recueillie déjà, en i83i, près des côtes d'Angleterre, mais ce n'est qu'en i836 que l'exemplaire a été décrit par Yarrell. Celui qui le premier retrouva l'espèce dans le nord de l'Europe et, indépen- damment des précédents, en reconnut la véritable nature, fut M. Rasch 1 , qui rapporta en i833, pour les donner au Musée de l'Université de Christiania, des exemplaires de la côte du district de Bergen; il montra immédiatement à peu près la place que cette forme devait occuper dans le système, la considérant comme identique dans la plupart des traits principaux au genre Ammocœtes, mais formant * Depuis professeur à l'Université de Christiania, mort en i883. — 170 — malgré tout un genre distinct, auquel il ne donna cependant aucune dénomination particulière. Ce n'est qu'en i836 que son mémoire a été imprimé (18», p. 3 2 5) 1. C'est sur les côtes de Norvège que l'espèce atteint sa limite vers le nord et on l'y rencontre au moins jusque dans le fjord de Trondhjem (64 de latitude nord). On la trouve de même en plus ou moins grand nombre sur les côtes de la Mer du Nord et du Cattégat jusqu'au détroit d'0resund, mais elle ne se montre pas dans toute la Baltique. Elle existe encore près des [îles Fâr-Ôer (British Muséum), dans plusieurs localités de la Grande-Bretagne et le long des côtes de France, d'Espagne et de Portugal ; elle est également commune dans plusieurs endroits de la Méditerranée, au moins jusqu'en Grèce (©, p. 35). On ne sait pas encore jusqu'à quel point elle est répandue dans les autres mers. Les opinions, au sujet de savoir si les formes de ce genre, qui peuplent les parages extra-européens, appartiennent à cette espèce typique ou à d'autres espèces qui s'en rapprochent, sont encore partagées 2 . On reconnaîtra très probablement que toutes ces formes ne peuvent pas être séparées de l'espèce principale, opinion que Jordan semble partager aujourd'hui dans son dernier Catalogue des Poissons de l'Amérique du Nord (1S.9, p. 791), et dans lequel l'espèce qui se montre sur la côte orientale de l'Amérique du Nord ainsi que dans l'Océan Pacifique, est enregistrée sous le nom de B. lanceolatum. Cette espèce est probablement cosmopolite, car des Branchiostomes ont été trouvés dans les mers tropicales, là où des recherches exactes sur la faune ont été faites à des endroits favorables. < M. Rasch dit dans ce travail (189, p. 325) « qu'il était assez porté à considérer cette forme comme un état jeune de Myxine ». 2 Dernièrement, Kirkaldy a distingué deux genres (Branchiostoma Costa, et Assymetron Andrews) et huit espèces. {A revision of the gênera and species of the Branchiostomidce, Quart. Journ. Microsc. Science, vol. 2>y y part 3, p. 3o3. London 1895). TABLEAUX DES ESPÈCES RECUEILLIES AUX DIFFÉRENTES STATIONS — 172 — NUMERO des STATIONS 32 33 36 DATE 28 août 29 août 30 août LOCALITE LATITUDE 470 53' 470 3 7 ' 470 35' N. N. N. LONGITUDE 15° 3 7 ' O. i3<> 02' O. 100 33' O. PROFONDEUR Surface Surface Surface CAMPAGN NATURE DU FOND CAMPAGN NUMÉRO des DATE LOCALITÉ PROFONDEUR NATURE DU FOND ■"*"- — ■""„,,. — en STATIONS LATITUDE LONGITUDE METRES 3 9 i5 juillet 470 02' N. 5° 26' 0. Surface 40 i5 juillet 470 11' 35" N. 5° 27' 3o" 0. 63 Sable, gravier, coquilles brisées 42 18 juillet 46° 47' N. 6° 12' 3o" 0. i36 Sable fin 44 20 juillet 460 27' N. 60 3o' 0. 166 Sable vaseux, alênes jaunes 45 21 juillet 45o 48' N. 5° 58' 0. 160 Sable fin, pointes d'alênes 46 26 juillet 460 24' 42" N. 5° 55' 3o" O. i55 Sable gris, alênes jaunes 5o 3o juillet 43o 5o' 08" N. 8° 10' 35" 0. i5o Sable vaseux 5i 3i juillet Mouillage de Luanco (Espagne) 14 Roche, sable, laminaires 5 4 3-4 août 43o 47 ' 06" N. 8° 09' 4 5" 0. 120 Roche 55 3 août 43o 47' 06" N. 8° 09' 4 5" 0. i55 Roche 58 7 août 40° 40' N. 8° 55' 0. 134 Sable, galets, coquilles brisées 59 8 août 43° 53' N. 90 01' 0. 248 Sable fin 64 22 août Mouillage de La Corogne 65 22 août 43o 32' 20" N. 100 59' i5" 0. i65 Sable fin 66 24 août 43° 12' 5o" N. 110 53' 3o" 0. 5io-363 Vase 72 29 août 420 3i' 21" N. 190 38' 08" 0. Surface 80 2 septembre 480 00' 08" N. 190 48' 16" 0. Surface - , 7 3- E i885 PROCEDE de RÉCOLTE igné de traîne igné de traîne igné de traîne ESPECES RECUEILLIES Thunnus alalonga (Gmelin). Thunnus alalonga (Gmelin). Thunnus alalonga (Gmelin). E 1886 Haveneau Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut Chalut Nasse Nasse Palancre Chalut Chalut Chalut Chalut Foëne Harpon Trachurus trachurus (Linné). Lepadogaster bimaculatus (Pennant), Syngnathus acus Linné, Branchiostoma lanceolatum (P-allas). Callionymus maculatus Rafinesque, Merlucius merlucius (Linné), Arnoglossus lophotes Gùnther. Scorpœna ustulata Lowe, Lebetus orca (Collett), Callionymus maculatus Rafinesque, Arnoglossus lophotes Glinther. Callionymus maculatus Rafinesque. Callionymus maculatus Rafinesque, Blennius ocellaris Linné, Merlucius merlucius (Linné), Onus biscayensis Collett, Lepidorhombus megastoma (Donovan), Arnoglossus lophotes Glinther, Solea variegata (Donovan). Callyonimus maculatus Rafinesque. Lepidorhombus megastoma (Donovan). Acantholabrus Palloni Risso. Pristiurus melanostomus (Rafinesque), Scyllium canicula (Linné). Scorpœna ustulata Lowe, Sebastes dactylopterus (Delaroche), Callionymus maculatus Rafinesque, Acantholabrus Palloni Risso, Arnoglossus lophotes Glinther. Merlucius merlucius Linné, Lepidorhombus Bosci (Risso), Scorpœna ustulata Lowe. Clupea pilchardus Walbaum. Solea variegata (Donovan). Onus biscayensis Collett. Polyprion cernium Valenciennes. Mola mola (Linné). ■74 CAMPAGr NUMÉRO DATE LOCALITÉ PROFONDEUR — — en NATURE DU FOND STATIONS LATITUDE LONGITUDE METRES 85 28 mai 460 3l' N. 6° 52' 0. l80 Sable vaseux, alênes blanches et iaui 96 i5 juin 430 24' 5o" N. 21° 40' 45" 0. Surface io5 2 5 juin 38° 23' 45" N. 3o° 5i' 3o" 0. 927 Gravier et vase noirs, baguettes d'ours: polypiers brisés 106 2 5 juin 38o 2 3' 45" N. 3o° 5i' 3o" 0. Surface 108 25 juin 38° 23' 3o" N. Lagens, 3o° 36' i5" 0. île de Pico Basse mer Sur la grève ni 3o juin 38° 34' 3o" N. 3o° 43' 3o" 0. n38 Sable vaseux 1 12 i er juillet 38o 34' 3o" N. 3o° 26' 3o" 0. . 1287 Sable fin 114 2-3 juillet 38° 38' N. 3o° 28' i5" 0. 620 Sable et gravier 121 8 juillet 37° 45' N. 28° i3' 0. Surface 122 9 juillet 3 7 ° 43' N. Au large de 28° 0. Ponta Delgada Surface 129 18 juillet 3 9 ° 41' 06" N. 35° 02' 0. Surface i3i 19 juillet 39° 56' 10" N. 36° 20' i5" 0. Surface 134 20 juillet 40° 28' 4 3" N. 38° 52' 5/' 0. Surface i36 21 juillet 40° 3g' 22" N- 3 9 ° 18' 45" 0. Surface i3g 22 juillet 41° 3 9 ' 3 4 " N. 41° 41' 23" 0. Surface 144 26 juillet 41° 3i' N. 43° 22' 0. Surface 145 26 juillet 41° 40' 37" N. 43° 48' 10" 0. Surface 146 27 juillet 42° 02' 26" N. 44° o5' 3o" 0. Surface 147 28 juillet 42° 09' 3o" N. 40° 07' 45" 0. Surface 152 3o juillet 44° 48' 5 7 " N. 47° 44' 45" 0. Surface • i56 i e r août 45° 28' 3o" N. 47° 47' 33" 0. Surface 161 2 août 46° 04' 40" N. 49° 02' 3o" 0. 1267 Vase grise molle 162 3 août 46° 5o' 06" N. 5o° 11' 45" O. i55 Sable fin et petits cailloux i63 4 août 47° 33' N. 53° 28' i5" 0. i5o Sable fin et petits cailloux 175 )E 1887 Chalut Haveneau Chalut Foëne Marée Chalut Chalut Nasse Filet pélagique Haveneau Haveneau Harpon ]halut de surface Haveneau Chalut de surface Haveneau Chalut de surface Haveneau Chalut de surface Filet de surface Haveneau Chalut Chalut Chalut Callionymus maculatus Rafinesque, Arnoglossus lophotes Gunther. Schedophihis medusophagus Cocco, Scopelus Rissoi Cocco, Maurolicus attenuatus Cocco. Macrurus italiens (Giglioli). Lirus Bennetti (Lowe). Blennius sanguinolentus Pallas, Anguilla anguilla (Linné). Photostomias Guernei Collett. Bathygadus longifilis Goode et Bean, Halosaurus johnsonianus Vaillant. Sebastes dactylopterus (Delaroche). Belone sp. Capros aper (Linné). Scopelus Coccoi Cocco. Mola mola (Linné), Centrolophus pompilus (Risso), Echeneis brachypterus Lowe. Scopelus Coccoi Cocco, « Leptocephalus dentex » Cantor. Antennarius histrio (Linné), Monacanthus hispidus (Linné), Monacanthus pullus Ranzani. Scopelus Coccoi Cocco, Scombresox sauras (Walbaum). Naucrates ductor Linné, Psenes maculatus Liïtken. Psenes maculatus Lutken. Antennarius histrio (Linné). Exocœtus Holubi Steindachner. Scopelus caninianus Cuvier et Valenciennes. Scopelus maderensis Lowe. Antimora viola (Goode et Bean), Macrurus holotrachys Gunther, Notacanthus rostratus Collett. Raja radiata Donovan, Aspidophoroïdes Olriki Lutken, Lycodes n. sp.?, Macrurus rupestris (Muller), Hippo- glossoides platessoides (Fabricius). Glyptocephalus cynoglossus (Linné). — 176 — CAMPAGN NUMÉRO DATE LOCALITÉ PROFONDEUR des — _ "*"""" — i-™™-- — en NATURE DU FOND STATIONS LATITUDE LONGITUDE METRES 168 3o juin 450 01' 36" N. 9° i3' 3o" 0- Surface 170 5 juillet 440 02' i5" N. 14° 25' 45" 0. Surface 174 6 juillet 440 01' 26" N. i5° 3i' 0. Surface I 7 5 6 juillet 43o 54' 14" N. i5° 5o' o- Surface 179 9 juillet 420 35' N. 22° 12' 0. ? l8l 10 juillet 42° 09' 24" N. 23° 33' 0. Surface 182 11 juillet 410 48' 22" N. 24° 49' 0. Surface 184 14 juillet 400 o5' N. 29° 48' 0. i85o Globigérine ooze 186 i5-i6 juillet 390 09' 14" N. 3o° 21' O. 1370 Vase blanche 187 16 juillet 38° 55' 5o" N. Entre Graciosa 3o° 3 7 ' 55" 0. et Fayal Surface 188 17-18 juillet 38° 59' N. 3o° 41' 12" 0. 2000 Vase blanche igO 19 juillet 38° 46' 3o" N. 3o° 40' 5o" 0. 696 Sable vaseux piqué de noir 198 2 5 juillet 38o 26' 25" N. 3o° 5g' 10" 0. 800 Sable et vase 203 3o juillet 3go 26' 3o" N. 33° 23' 0. i557 Sable fin et vase blanche 209 3i juillet- i er août 390 18' o5" N. 33° 32' i5" 0. 1372 Sable vaseux, coquilles brisées 211 I er août 390 18' o5" N. 33° 22' i5" 0. 1372 Sable vaseux, coquilles brisées 212 I e r août 390 17' 35" N. 33° 34' 3o" 0. Surface 2l3 2 août 3g° 22' 4g" N. 33° 45' 3o" O. 1384 Sable vaseux, débris de Ptéropodes 214 2 août 390 26' N. 33° 48' 0. ? 219 4-5 août 390 3 9 ' 39" N. 33° 23' i5" 0. i386 Sable noir 222 6-7 août 3go 41' 35" N. 33° 24' 22" 0. 844 Sable et pierres 224 7 août 3g° 44' 20" N. 33° 25' 22" 0. I2l3 Roche et vase 226 14 août Détroit de Pico-Fayal i3o Gravier, sable, coquilles brisées 228 i5-i6 août 38° 22' 23" N. 3o° 42' 47" 0. 1294 Sable, gravier et roche 230 16-17 août 38° 21' 48" N. 3o° 3o' 3o" 0. 1236 23l 17 août 38° 33' N. 3o° 26' 0- Surface 232 17-18 août 38° 33' 3i" N. 3o° 28' 54" 0. i3oo Vase et sable 233 18 août 38° 33' 21" N. 3o° 28' 54" 0. i3oo Vase et sable Entre Pico et Sâo Jorge — 177 DE 1888 PROCEDE de RÉCOLTE Chalut de surface Chalut de surface Ligne de traîne Chalut de surface Filet pélagique Harpon Epave Chalut Nasse Filet pélagique Nasse Chalut Chalut Chalut Nasse Chalut Chalut de surface Chalut Filet pélagique Nasse Nasse Chalut Chalut Nasse Nasse Haveneau Nasse Chalut ESPECES RECUEILLIES Scopelus caninianus Cuvier et Valenciennes. Scopehis Humboldti (Risso), Scopelus maderensis Lowe, Nerophis œquoreus (Linné). Thunnus alalonga (Gmelin), Cubiceps gracilis (Lowe) (dans l'estomac d'un Germon), Plagyodus sp.? Scombresox saurus (Walbaum), Stemoptyx diaphanus Hermann, Nerophis œquoreus (Linné). Scombresox saurus (Walbaum). Nerophis œquoreus (Linné). Polyprion cernium Valenciennes. Nerophis œquoreus (Linné). Macrurus Gùntheri Vaillant. Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Argyropelecus Olfersi (Cuvier). Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Xenodermichthys socialis Vaillant. Macrurus sclerorhynchus Valenciennes, Macrurus italiens (Giglioli). Hoplostethus atlanticum (Collett), Bathygadus melanobranchus Vaillant. Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Bathypterois dubius Vaillant, Halosauropsis macrochir (Gunther). « Charybdia Ruppeli » (Cocco), Scopelus Coccoi Cocco. Macrurus sp.?, Bathypterois dubius Vaillant. Nerophis œquoreus (Linné). Synaphobranchus pinnatus (Gronovius), Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Synaphobranchus pinnatus (Gronovius), Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Cyclothone microdon (Gunther). Scorpœna ustulata Lowe, Arnoglossus lophotes Gunther. Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Synaphobranchus pinnatus (Gronovius), Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Capros aper (Linné), Belone sp.? Synaphobranchus pinnatus (Gronovius), Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Bathypterois dubius Vaillant, Stemoptyx diaphanus Hermann, Halosaurus johnsonianus Vaillant. 23 178 CAMPAGI NUMÉRO des DATE LOCALITÉ PROFONDEUR en ^™ *"^ ■"" ' — NATURE DU FOND STATIONS LATITUDE LONGITUDE METRES 234 19 août 3go 01' 40" N. 3o° i5' 40" 0. 454 Gravier ferrugineux 237 20-21 août 390 o3' i5" N. 3o° 18' i5" 0. IO Algues et roche 242 22 août 38° 4 8' 3o" N. 3o° 19' 0. 86l Sable et scories 243 25-26 août Détroit de Pico-Fayal I20 Gravier, sable, coquilles 244 27 août 38° 33' 5 7 " N. 3oo 3 9 ' 3o" 0. 1266 Sable gris vaseux 245 27-28 août 38° 3i' 57" N. 3o° 38' 40" 0. IO69 Sable vaseux 250 6 septembre 450 38' 44" N. 23° 26' i5" 0. Surface 25l 7 septembre 460 28' 56" N. 23° 28' 45" 0. Surface 252 8 septembre 470 i5' 42" N. 22° 48' 40" 0. Surface 253 8 septembre 470 38' i3" N. 22° l3' 40" 0. i3oo 254 8 septembre 470 38' i3" N. 220 r 3> 40 » 0. Surface 255 9 septembre 48° 24' 48" N. 20° 38' 3o" 0. Surface 256 9 septembre 480 24' 48" N. 20° 38' 3o" 0. 2200 259 11 septembre 47° 49' N - 19° 09' 3o" 0. Surface 260 1 1 septembre 470 58' 35" N. 170 5 7 ' 3o" 0. Surface 261 14 septembre 47° 3 7 ' 14" N. i3° 20' 3o" 0. Surface 262 i5 septembre 47° 1/ 17" N. ii° 58' 5i" 0. Surface 263 16 septembre 470 07' 26" N. 9 56' 0. Surface 264 17 septembre 470 26' 09" N. 9° 17' i5" 0. Surface 265 18 septembre 47° 19' 38" N. 7 52' 0. Surface 266 19 septembre 470 56' 24" N. 8° 07' 0. Surface '79 — DE 1888 'Suite) Chalut Nasse Chalut Nasse Chalut Nasse Chalut de surface Foëne, haveneau Ligne de traîne Filet bathypélagiq. Ligne de traîne Haveneau Filet bathypélagiq. Foëne Ligne de traîne Foëne Ligne de traîne Ligne de traîne Ligne de traîne Ligne de traîne Ligne de traîne Symphurus nigrescens Rafinesque. Sebastes maderensis (Cuvier et Valenciennes), Julis julis (Linné). Macrurus cequalis Giïnther. Pagellus centrodontus (Delaroche). Macrurus hirundo n. sp. Synaphobranchus pinnatus (Gronovius), Simenchelys parasiticus Goode et Bean. Scopelus Coccoi Cocco, Nerophis œquoreus (Linné). Polyprion cernium Valenciennes, Nerophis œquoreus (Linné). Thunnus alalonga (Gmelin), Nerophis œquoreus (Linné). Cyclothone microdon (Gunther), Nerophis œquoreus (Linné). Thunnus alalonga (Gmelin). Nerophis œquoreus (Linné). Cyclothone microdon (Gunther), Nerophis œquoreus (Linné). Polyprion cernium Valenciennes. Thunnus alalonga (Gmelin). Polyprion cernium Valenciennes. Thunnus alalonga Gmelin, Trachurus trachurus (Linné) (dans l'estomac d'un Germon), Scombresox saurus (Walbaum), Nerophis œquoreus (Linné). Thunnus alalonga (Gmelin), Capros aper (Linné) (dans l'estomac d'un Germon). Thunnus alalonga (Gmelin), Paralepis pseudocoregonoides Sarato (dans l'estomac d'un Germon). Thunnus alalonga (Gmelin). Thunnus alalonga (Gmelin), Scombresox saurus (Walbaum). INDEX BIBLIOGRAPHIQUE i . Albert, Prince de Monaco, L'industrie de la Sardine sur les côtes de la Galice. Brochure in- 1-8. Extrait de la Revue scientifique du 23 avril 1887 ou le travail a été publié sous ce titre : La pèche de la Sardine sur les côtes d'Espagne. 2. Albert, Prince de Monaco, Deuxième campagne scientifique de l 'Hirondelle dans l'Atlantique du Nord, avec une carte, Bull. Soc. Géogr. [VII], vol. 8, 4 e trimestre. Paris 1887. 3. Albert, Prince de Monaco, Sur l'alimentation des naufragés en pleine mer, Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences, 17 décembre. Paris 1887. 4. Albert, Prince de Monaco, Poissons-lune (Orthagoriscus mola) capturés pendant deux campagnes de V Hirondelle, Bull. Soc. Zool. de France, vol. 14. Paris 1889. 5. Alcock (A.), Natural history notes from H. M. Indian marine survey steamer Inves- tigator, Commander Alfred Carpenter. 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TABLE Pages Acantholabrus Palloni (Risso) 52 AgonidjE 39 Alepocephai.id/e 1 38 Anguilla anguilla (Linné) 1 52 Antennariid^e 38 Antennarius histrio (Linné) 38 Antimora viola (Goode et Beau) 59 Argyropelecus Olfersi (Cuvier) (PL in, fig. 14) 127 Arnoglossus lophotes Gunther (PL ni, fig. i3, i3 b ) g5 Aspidophoroïdes Olriki Liïtken 39 Balistidte 161 Bathygadus longifilis Goode et Bean 90 — melanobranchus Vaillant 88 Bathypterois dubius Vaillant (PL iv, fig. 19).. io5 Belone sp. 1 2 3 Berycid^e \J Blenniid^e 44 Blennius galerita Linné 44 — ocellaris Linné 45 — sanguinolentus Pallas 45 Box boops (Linné) 8 — salpa (Linné) 8 Branchiostoma lanceolatum (Pallas) 169 Branchiostomatid^e , 169 Callionymid^e , 43 Callionymus maculatus Rafinesque 43 Capros aper (Linné) 2 5 Carangid^e 21 Centrolophus pompilus (Risso) 26 « Charybdia Ruppeli » (Cocco) 99 Clupea pilchardus Walbaum 137 Clupeid^e 1 37 Coryph^nid^e 29 Cubiceps gracilis (Lowe) 33 Cyclothone microdon (Gunther) i3o ECHENEID^E , 37 Echeneis brachypterus Lowe 37 Exocoetus Holubi Steind. (PL iv, fig. 18) 12 3 Gadid^e 57 Pages Glyptocephalus cynoglossus (Linné) 101 Gobiesocim: . 7 Gobiid^e a j Halosaurid^e ia3 Halosauropsis macrochir (Gunther) (Pl.v,fig. 23, 23b ) • 146 Halosaurus johnsonianus Vaillant (PL iv, fig. 20) 143 Hippoglossoides platessoides (Fabricius) 92 Hoplostethus atlanticum Collett (PL ni, fig. 12). 17 Julis julis (Linné) 53 Labrid^; 5 2 Lebetus orca (Collett) 41 Lepadogaster bimaculatus (Pennant) 47 Lepidopus caudatus [Euphr.) , 20 Lepidorhombus Bosci (Risso) Q4 — megastoma (Donovan) 93 LEPTOCARDII. 169 « Leptocephalus dentex » Cantor 1 53 Lichia glauca (Linné) 24 Lirus Bennetti (Lowe) 27 Lycodes (Teme-Novœ) n. sp.? 54 Lycodid-jE 54 Macrurid,e 69 Macrurus aequalis Gunther (PL n, fig. 9, 9b).. 75 — Glintheri Vaillant (PL ni, fig. 10)... 80 — hirundo n. sp. (PL n, fig. 8, 8 b ) . . . . 72 — holotrachys Gunther (PL 11, fig. 6, 6 b ) 83 — italicus (Gigliolï) (PL 11, fig. 7, 7b, 7c) 85 — rupestris (Millier) (PL m, fig. 11, 11b) 69 — sclerorhynchus Valenciennes 78 Maurolicus attenuatus Cocco 128 Merlucius merlucius (Linné) 57 Mola mola (Linné) (PI. vi, fig. 1) i63 Molim: i63 Monacanthus hispidus {Linné) 161 — pullus Ran^ani 162 Mur^nid^; l52 Naucrates ductor (Linné) a3 Nerophis sequoreus (Linné) 160 Pages NûMEIDiE 3 1 NoTACANTHID^E 48 Notacanthus rostratus Collett (PL y, fig. 21).... 48 Onus biscayensis Collett (PL 1, fig. 2) 65 — guttatus Collett (PL 1, fig. 3) 60 Pagellus acarne Cuv. et Val , 9 — centrodontus (Delaroche) g PAL^EICTHYES 1 Paralepis pseudocoregonoid.es Sarato 117 Percid^: 4 Photostomias Guernei Collett (PL 1, fig. 5) i3i Phycis phycis (Linné) 58 Plagyodus sp. (PL iv, fig. 16) 119 Platophrys podas (Delaroche) 100 Pleuronectid^e , 92 Polyprion cernium Valenciennes 6 Pristiurus melanostomus (Rafinesque) 1 Psenes maculatus Lûtken (PL iv, fig. 17) 3r Raja radiata Donovan 3 Rajid^e , 3 Salmo salar Linné 137 SalmonidtE 1 37 Sauras saurus (Linné) 104 Schedophilus medusophagus Cocco 29 Scomber colias Gmelin 35 SCOMBRESOCID^E 121 Scombresox saurus (Walbaum) 121 Scombrid^e 35 SC0PELID.« 1 04 Scopelus caninianus Cuv. et Val 111 — Coccoi Cocco 116 — Humboldti (Risso) 1 1 o 98 - Pages Scopelus maderensis Loyve 114 ■ — Rissoi Cocco n3 Scorpasna ustulata Lowe (PL iy, fig. i5) 10 ScORP^ENIDyE IO Scylliid^e I Scyllium canicula (Linné) 2 Sebastes dactylopterus (Delaroche) 12 — Kuhli (Bowdich) 1 3 — maderensis (Cuv. et Val.) i5 Serranus atricauda Gïtnther (PL 1, fig. 1) 4 Simenchelyida; 4 Simenchelys parasiticus Goode et Bean (PL v, fig. 22, 22b; PL vi, fig. 2) 1 56 Solea variegata (Donovan) 102 Sparid^e 8 Sphyraena sphyraena (Linné) 46 SpHYRjENIDjE 46 Sternoptychid^e 125 Sternoptyx diaphanus Hermann 125 Stomiatid^e 1 3 1 StROMATEIDjE 26 Symphurus nigrescens Rafinesque io3 Synaphobranchid^: 1 54 Synaphobranchus pinnatus Gronovius 1 54 SYNGNATHIDiE 1 59 Syngnathus acus Linné 1 59 TELEOSTEI 4 Thunnus alalonga (Gmelin) 36 Trachurus picturatus (Bowdich) 22 — trachurus (Linné) 21 Trichiurid^e 20 Xenodermichthys socialis Vaillant i38 ERRATUM Page 10 Stn. 59, profondeur 248^, au lieu de 240m. — 21 (Thunnus alalonga), au lieu de (Orcynus alalonga). — 36 Nerophis œquoreus (Linné), au lieu de Syngnathus œquoreus. — 36 Stn. 254, au lieu de Stn. 253. — 43 Stn. 58, profondeur i34 m , au lieu de i54 m . LEGENDE DE LA PLANCHE I Pages Fig. i . Serranus atricauda 4 — 2. Onus biscayensis Collett 65 — 3. Onus guttatus Collett 60 — 4. Xenodermichthys socialis Vaillant i38 — 5. Photostomias Guernei Collett i3i CL CD o co 00 o H O 00 D- < O d o < o S LU o m s w — ! < 00 X) 2 00 < o r- 1 00' o H O d: Cl, oo" LU Q O LU X oo D j "v^^a^^A.. A /VA*- W"& AÂAV*\*k M ^aAAa i i A A A A A H n A y y -> f^iïPnrirm IMS!» ras Oaà !,/AV - a/o..-vA./\A\ ifina iWffPfi f^Af: Piwiiiilii AA : IÎAKNÏ 5-vA^ F A&*W> M/Sï mmmm^m m aao'a; 7"\ /"> /~\ a^fiëiiaÀ n ~ Art «fec A MêÊ^ê aA/nÇ AM^ ^/^ooqg AA ^iâA^ " /'*\ / ' >S' ^.A mMf^^!^Ç^0^^ ffiMIl ^AA ,^A 'AAv r\A\ M^vSffiMfitâ - A A ^AAAh A^y Ars çW^fM 'A' mfîW ^aaaaQ?0a^: /a /s; a êMà aaa ^ « £> »CCg^'S2A «ss^iH '>s^A ' '? ■ £ ' "" £ '°AAA "" nÇPtàm ^mïïW^mm hnA $$AAAAi ilAA «fM wmmm ncsti, »« ^^aa|^^^^^ >Art'.-.'n' AAA \A^/*^i W^M^ÊÊb^m ^nt^f^fWfsm^^ ^m \f\f\r\.r\. W'A J H/ /^£Y/? 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