cum F7 Kraede ARE 7.4 sa _ ABREGE DE L'HIS TOIRE DE PLANTES USUELEES: Dans lequel on donne leurs noms differens , tant François que Batius : La maniere de s’en fervir , la dofe , © les principales Compofitions de Pharmacie , dans lefquelles elles font employces. CINQUIE'ME EDITION, Revuë & corrigée. Par J. B. Cnomez , Doéleur Récent en la Fa culré de Médecine de Paris , de L'Academie Royale des Sciences, d® Confeiller-MMedecin Or= dinaire du Roy. TOME PREMIER. À: PAR SR Chez Jacques CLoustrERr, rue S. Jacques, au coin de la rue de la Parcheminerie , à l’Fcu de France. L'ÉQe 0 Sie a dd AVEC PRIVILEGE DU RCF \ Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http:/www.archive.org/details/abregdelhistoiO1chom HAS LAS LAS LOS OS SEE Lo SE 2 SE AVIS AU LECTEUR Sur cette cinquième Edition. " ?AccUEIL favorable que le Pu- 4 blic a fair aux Editions précé- dentes de cer Ouvrage, a redoublé mon application pour laugmenter , @ lui faire part des Obfervarions nouvelles que jai faites depuis leur Impreffion : c’efi ce qui m'a engagé a donner par forme de Supplément , un troifiéme volume , pour fervir de fuite à ceux qui ont les deux pre- miers. Quelque grande que foit la diverfité des Plantes en général, le nombre de celles que nous appellons ufuelles , eff affez borné pour enga- ger ceux qui veulent s'appliquer à la Médecine , à les apprendre : étude d’ailleurs qui leur eft abfilument ne. cefaire ,puifque les Plantes fournif. {ent la matiere des remedes qui s'em- ployent avec le plus de fuccès pour la: a 1] guérifon des maladies. C'eff pour en faciliter la connoiffance que je les ai difpofèes dans un Jardin par rappcrt a leurs facultés ; © on continuera volontiers les démonftrations qui s’en font depuis plufieurs années , dans la faifon convenable. Cefl auff pour épargner à ceux qui viennent à ces démonflrations , la peine d'écrire les ufages des plantes, que je me [uis de- terminé à faire imprimer cet Abregé, afin que ce Livre à la main, ils ayent le rems &r l'attention néceflaite pour examiner les plantes avec foin , & pour s’en former une idée quine s'efface pas aifemenr. Je ne me [uis rien référue de ce que l'expérience 7 la fréquentation des habiles Praticiens mont appris [ur cette matiere , perfuade qu'un Méde- cin ne doit avoir d'autre fin que le fou- lagement du Public, & qu'il lui doit en quelque façon le tribut des talens qu'il peut acquerir dans Péxercice d'une profeffion fi noble & Ji charita- ble. Il n'appartient qu'a des ames sntereÎees de faire un myfiere © un, fecret de certains remedes qu'ils ont appris, ou dans les livres , ou par la tradition ; mais auff d'un autre côte je dois avertir le Public qu'il feroit la dupe de [a creduliré , fi chacun éprou- voit trop facilement [ur foi-mêéme , ou confeilloit rémerairement aux auires certains remedes dont on a oui parler favorablement. Il ne convient qu'aux Médecins experimentés de faire une jufie application des remedes ; par la connoiffance qu’ils ont acquife des ma: ladies , de leur nature, de leurs caufes differentes , & des fymptômes qui les caracterifent ; car c’ef? de cette admi- niffration que dépendent tous leurs [uc- cès , © la guérifon des maladies. Ceux qui s'appliquent à PHifloire naturelle, € ceux qui [ans faire pro- feffion de la Médecine , s'intereffent à la fanré des malades en les affiflant de leurs liberalités &7 de leurs confèils, trouveront dans cet Ouvrage les ver- us les plus éprouvées des plantes qui uaiflent dans nos bois &' dans nos a iij %# prairies : lorfquils auront appris a les connoître , tls auront la fatisfailion en Je promenant à la Campagne, de trou- ver à leurs pieds des fécours que la na- sure offre avec prodigalite. Ceux aulfs qui voudront dreffer des Jardins de Plantes , pourront le faire fur le plan que je leur préfenñre , dans lequel je me fais arraché à foulager autant la mé moire , qu'a conduire le jugement , par l'ordre méthodique que j'ai obfèrué dans leur arrangement. EXPLICATION DES NOMS. ABREGES Des Auteurs cités dans ce Livre. Ang. À Tai Jara fimplici dell'excelente M, Luigi Anguillara, #2 leneriars6t.in 8. ture Alpini Dialogus de Balfamo ; Veneriis ‘94, in-4. Alp. nc Alpinus de Plantis Ægypti Liber ; Fenetiis 1692. 1n-4. Alp. Exot, Alpinus de Plantis Exoticis , Libri duo , Vene.1s51527.1in-4. Barr. Icones Plantarum per Galliam,Hifpa aniam, & Italiam obfervatorum , ad vivum Ras tarum à KR. P. Jacobo Baibhéro ; Opus Pofthumum editum cura & ire Ant. de Juffieu Doëtoris Medici Parifenfis, Parifiis 1714.in fol. Bellon. Bellonius de Arboribus comiferis , &c. Paririis 1:53. 1n-4. Brunf. Othonis Brunfelfi Plantarum Hifioria ; Argentina 1538.3n-fol, C. B. Cafpahi Bauhini Pinax Theatri Botanici , B fr CPAÉÉITIS in- 4, Cæfalp. Cæfalpinus de Plantis Librixvi. Forentie 15823. 1n-4. Com. Epir. Camerzrius in Épitome Matioli ; Francofurti aa Maenum 1588. in-4. Claf, Hiffs Ca:oli ( né Âtrebäatis rariorum a li] tarum Hiftoria , Antuerpia 1601. in-fol. Cluf. F xor, Ejufdem Liber de Plantis Exoticis. Col. Fabii Columnæ , minus cognitarum ftirpium Ecphrafis | Roma 1006. in-4. Com. Piaæl. Cafpari Commelini Præludia Bota- nica , Lugäuni Bat. 1703. in-2. Corn. Jacobi Cornuti Plantarum Canadenfum Hiftoria, Parijiis 163$. in-4. Dale. Samuelis Dale Pharmacologia , feu Ma- nuductio ad materiam Medicam , Londini 1710. in-12. Dod. Reraberti Dodonæi ftirpium Hiftoriæ Pem- ptades fex , Æntuerpia 1616 in-foï, Ferr. Joan. Baptifta Ferrarius Senenfis S. I. de Florum cultura Libri 4. Armffelodami 1646. in-fol. Fucbf. Fuchfi Hiftoria Plantarum, Bafileæ 15 52. in-fol. Ger, Joan. Gerardi Hiftoria Plantarum Anglica, Londini 1: $o7. in-fol. Gefn. Conradi Gefneri Tigurini Hiftoria Plan- tarum, l’eneriis 1$41.in-12. Eern. Francifci Hernandes Plantarum Anima- lium , &c. Mexicanorum Hiftoria à Nardo Antonio Recho digefta , Romz16$1.in-fol. Hort,Mal. Hortus Indicus Malabaricus per Hen- ricum Reed aliofque , in-fol. Hort. Lugd. Bat. Horti Academici Lugduno Ba- tavi Catalogus, Authore Paulo Herman- no , Lusduni Bat. 1687. in-8. H ff. Cafpari Hoffmanni Libri duo de Medica. mentis Oficinalibus , Altorfri 161 14 J. B.Tom. I. Part. 2. Tom. III. Part, 2. Joannes Bauhinus Plantarum Hiftoriam edidit in 111. Tomos d'geftlam: prima & tertia in dus païtes dividuntur.Ebroduni 3 s90in-ol, *'Tmper. Ferrantis Imperati NeapolitaniMHiftorie naturalis , Neapoli 1599. in-fol. Jnf. Inftitutiones Rei Herbariz Jof. Pitron Tournefort , Parifiis 1700. in-4. Zob. Obler. Ad. Mathix de Lobel Plantarum Hiftoria , cum Obfervationibus & Adver-- fariis , Aninerpie 1536. in-fol. Lob ic. Icones ftirpium Mathiæ de Lobel , An. tuerpiæ 1691. 1n-4. Lugd. Dai. Hiftoria Piantarum Dalechampi 2 Lugdun: 1586. in-fol. Math. Petri Andrez Mathioli Plantarum Hifto- riæ commentaria , Veneiss , in-fol. Marcgr. Georgii Marcgravii de Liebftat rerume naturalium Brafiliæ Hiftoria , Æmilel. 1648. in-fol. Mentz Index nominum Plantarum multi lin- guis, opera Chriftiani Mentzelii , Berolins 1682.1in-fol. Mor. Oxon. Plantarum Hiftoria univerfalis Au- thore Roberto Morifon , Mor. 1680. in-foi. Mor. Umb. Ejufdem Plantarum Umbelliferarum diftributio nova Oxoni: : 672. in-fol. Munt. Abrahami Muntingii Liber de vera Hubæ Britannica , Anfiel. 1681. in-4. Park. Parwinfonii Theatrum Botanicum , Lon- dint 162e. in-fol. | Pif. Guillelmi Pifonis de Indie utriufque Re naturali & Medica Libri xiv. Amiel, 1653. in-fol. Plin. Caïi Plinii fecundi Hiftorize mundi Libr£ XxXxvI:.in-fol. Piuk. Leonardi Piuxenetii Phytographia , Lon- dinti 1661. 1692. & 1698. in-fol. &aïi Hifi. Joannis Raü Hifioria Plantarum » Londins 1653, & Y "1 Ruel, Ruellius de natura fürpium Libri tres À Parifiis. 1534. in-fol. Schrod. Joannis Schroderi Pharmacopæia Me: dico-Chimica , Lugd. 1649. in.4. Tab. ic. Tabernæmontant Icones Plantarum few firpium;Francofurt: ad Mænum 1690. in-4. Theoph. Theophraftus Erefius de Hiftoria Planta- rum , Libri x. in-fol. Treg. Hieronymi Tragi ftirpium Libritres , Ar ; Zentorati 1652. 1n-4. Zan, Iftoria Botanica di Giacomo Zanoni , ÿ% Bologna 16215. 1n-fol, Me AMeeTA ALP AE OMC A A ee ES 1 EDS GT +0. LE CLR LRQ LH LE LH pe DISCOUR : PRELIMINAIRE E nombre prodigieux des plantes qui LL ornent la furfice de la terre , na pas été produit par l’Auteur de la nature pour embellir feulement fon ouvrage , & fair briller fa maguificence aux yeux des créatures , foit par l'inimirable variéré des couleurs , foit par la douceur dés fruits ; l’ufage des plantes eft encore plus noble & plus utile : elles nous montrent par leurs propriétés merveilleufes [a puif- fance & la bonté de notre Auteur ; & s'il a condamné le premier homme à {e pro— curer par un travail affidu , les moyens de conferver fa vie, il lui a du moins laiflé dans les productions de la nature une ref fource confolante à fes maux. Ses defcendans ont eu le même avantae ge ; car ayant été obligé comme lui de cultiver la terre , pour y chercher une nourriture convenable , ils n’en ont pas feulement tiré des alimens capables de les raflafier, mais encore des fecours efn- a Y) xij | DISCOURS | caces dans les maladies aufauelles ils étoient devenus fujets , plus encore par leur intempérance , que par la foibleffe de leur complexion. Aïnf les plantes ayant fourni la plüpart des alimens & des ‘remedes dont nos premiers Peres fe font fervis , on peut avancer que la fcience qui apprend a les connoître & à s’en fer- vir utilement , eft auffi ancienne qu'elle .eft néceflaire à ceux qui font profeflion de conferver la fanté des autres. En effet on a toujours juge qu'il étoi du devoir des Médecins de s'appliquer à l'étude des plantes , & les Grands-Hom- mes qui ont fondé nos Univerfités , ont eu foin d’y entretenir des Jardins pour la culture des fimpies , & ont établi des Profelleurs pour enfeigner leurs noms & Jeursufages. Le Jardin Royal de Paris eft un des plus confiderables de l’Europe ; de Faveu même des Etrangers : le nombre des plantes différentes qu’on y a élevé de- puis cinquante ans , excede celui de dix mille ; l'art y {cait perfectionner la na- ture, ou y fuppléer ; & cela par les foins du plus fcavant Botanifte de notre fié- ge (or) E2 liberalité du Prince, dont la fanté lui à été confiée feconde fi bien fan attention (3) Mosfieur Fagon , Premier Medecin de Sa Pelé, & Sar Inendani du Jardin du Roë. PRE LIMINAIRE. xij pour le progresde cette fcience ,que nous fai avons l'obligation de trouver les plan- tes de l’un & de l’autre hémifphere dans ua Jardin , où l’on peut en fe promenant s’épargner la peine de parcourir toutes les parties de l'Univers , & y admirer ce que la nature a produit de plus rare & de plus utile, Maïs comme dans l’arrancement des plantes de ce Jardin on a eu plus d’égard a leur culture & à l’ordre de leurs genres, qu'a leurs ufages dans la Médecine , Monfieur Tournefort qui en a été Pro feffeur pendant plufeurs années , avoiz formé le deflein de faire après le cours public , des lecons particulieres dans lef- quelles il auroit démontré les plantes qui font en ufage , dans un Jardin qu’il vouloit-entretenir à cet effet ; mais les grands ouvrages qu'ilavoir entrepris pour la perfection de la botanique ne lui en ont pas permis l'exécution. L'avantage que j'ai d’avoir été fon Difciple , m’a en- gagé d'entrer dans fes vücs , & je m'y fuis d’aucant plus volontiers déterminé, que les Statuts de la Faculté de Medecine de Paris , exigent que le Profeffeur des plantes fafle dans les Ecoles la démonf- tration des drogues , après en avoir.ex- pliqué les ufaiges. C’eft par ce motif que m'étant trouvé dans cette place dans le xIv DISCOURS tems dela mort de cet illuftre Botanifte : j'ai cru devoir commencer mes exercices dans un jardin que je cultivois depuis long-tems pour mes propres obfervations fur les plantes ; & après les y avoir dé montrées fur la terre, j’en ai fait voir les parties féches qui font employées dans Ïa Pharmacie , aufli bien que les drogues étrangeres qui fe tirent des végétaux ,afin de rappeller dans la mémoire de ceux qui affiftent aux lecons publiques du Jardin Royal , l'idée des plantes ufuelles qui s’y trouvent mêlées avec quantité d’autres plus curieufes qu’utiles. Ces démonftra- tions ont paru d'autant plus commodes : qu'on a trouvé dans la difpofition de mon Jardin le plan de toute la matiere médici- nale , qui, quoique d’une vafte étendue, s'y préfente à l'imagination d'u manie- re fi éclairée & fi abresce , qu'elle invite à fon étudeles geunes sens , dont la plû- part frappés par les découvertes de l’ana- yfe chimique fur les animaux & far les minéraux , & emportés par les charmes de la nouveauté , s’y abandonnent tro aifément , & ne trouvent fouvent pas af- fez de loilir pour s’appliquer à la counoif- fance des végétaux , qui fourniffent ce- pendant les plus miles compofñtions Ga- leniques &z chiriques. Ileft vrai que les plantes forment k _v PRELIMINAIRE. xv Partie la plus confufe de la matiere mé... dicale; & c’eft pour cela qu’elle a été fi negligée : car il faut avouer que la diver- fité des noms attachés à une même plan- te , la mauvaïife foi ou la crédulité de ceux qui ont autorife par leurs témoignages les vertus des plantes qu’ils n’avoient ap- pris que par des rapports fufpeéts ou in- certains , le peu d’exactitude avec laquelle Pline, Mathiole , Dalechamp ; & quel- ques Commentateurs de Theophrafte & de Diofcoride ont établi les proprictés. des fimples ; tout cela, dis-je , a fait per- dre aa Botanique fon crédit , & a re- buté ceux qui ont voulu s’y attacher. Mais fi la Théorie de certe fcience a pref- que été portée à fon point de perfection dans le dernier fiécle par Meflieurs Mo- rifon , Rivin, Grew , Malpiohi , Ray, Tournefort & quelques autres ; l'inte- rêt public & l'honneur de la Medecine ne doivent-ils pas nous engager préfente- ment à travailler à la pratique de la Bota- nique ; c’eft-à-dire , à verifier avec une {crupuleufe exactitude un grand nombre de vertus douteufes , trop légerement at- tribuées à quelques plantes | & à mettre enufage celles dont les meilleurs Prati- ciens conviennent univerfellement. C’eft dans cette vûe que j'ai fait plu fieurs obfervations fur cette. matiere, &vj DISCOURS dont d’en ai rapporté quelques-unes dans cet Abregé. J’en ai augmenté confidéra- blement le nombre dans la feconde Edi- tion , dans laquelle j'ai ajoûté quantité de remedes rapportés dans l’Hiftoire des Plantes des environs de Paris de M.Tour- nefort; & dont l'expérience n'a fourni les occafions d’éprouver les vertus. Mais comme il n’eit pas poffible qu'un feul homme puifle exécuter tout ce qu'il eft à propos de vérifier fur une matiere fi éten- due ; j'exhorte ceux qui ont quelque zele pour le bien public, & pour le progres de la Médecine, de me communiquer leurs remarques fur ies ufases des Plan- tes ; j’efpere qu’ils voudront bien contri- buer à la perfeétion d’un ouvrage fi nécef- faire , dans lequel je leur rendrai la juftice qu’ils mérirent , en faifant connoitre à la pofterité ceux à qui elle a obligation de ces découvertes. | C'eft pour fatisfaire à cet engagement que je crois devoir avertir ici que j'ai pro- fité dans cer Ouvrage des Mémoires qui m'ont été envoyés ; entr'autres par M. Rouyer , très-habile Chirurgien de Mon- tigni près Stenay , entre lefquels outre un grand nombre d’obfervations fur les ver- tus des Plantes conformes à celles que j'ai déja rapportées , j'en ai trouvé pluñeurs que j'ai cru devoir inferer dans cette neu- PRÉLIMINAIRE. xvij Velle Edition, comme très-füres & très- utiles. ,, Je ne doute point qu'entre les Sçavans il n’y en ait plufieurs qui s’appliqu:ntpar- ticulierement à la connoiffance des plan- tes , & qui n’ayent au moins recueilli des relations fidelles fur leurs propriétés dont ils fe feront aflurés par leur propre expé- rience. S'il y en a qui ayent quelque T'rai- té complet fur cette matiere , je les invite d’en faire part au public, j'en profiterai comme les autres pour mon inftruction : je n’ai d'autre intention que de ramafler des faits bien autorifés ; car la pratique de la botanique ne doit pas être établie fur des opinions & des fyftèmes , mais fur des expériences inconteffables , & univer{elle- ment connues de tout le monde. Il feroit à fouhaiter que les Phyficiens répandus dans les différentes parties de ce Royaume , vouluffent bien , pour la gloire de leur Patrie, travailier a l'Hif- toire naturelle de leur Pays , & nous ap- prendre une infinité de chofes curieufes&c utiles , lefquelles , quoique très-commu- nes dans leurs Provinces , font ignorces par tout ailleurs. Pour l'exécution de l’'Hiftoire des plantes ufuelles dont je préfente ici lPabregc, il ne me paroit pas néceflaire de traiter la mé- thode de la botanique qui regarde l'éta- xvii] DISCOURS blifflement des genres de toutes les plantes en general plütôt que leurs propriétés en particulier, Nous regrettons encore le Botanifte il- luftre ( 1 ) qui a traité cette matiere avec beaucoup d’exactitude & de capacité. D'ailleurs Monfeur Reneaume qui a été chargé des Manufcrits de Monfieur Tour... nefort , par l’extrait qu'il nous a donné (2) des écrits de cer Auteur, nous fait ef- perer qu'il avancera confiderablement l'Hiftoire generale des plantes. C’eft pour le feconder que je lui ai offert le catalo- gue de celles qui naïffent dans les mon- tagnes d'Auvergne , dans le Bourbonnois & dans les confins de ces Provinces, avec les defcriptions des moins communes que j'y ai trouvé ; j'abandonne volontiers l’ou- vrage particulier que j'avois deflein de donner fur ces plantes, pour contribuer a l'Hiftoire générale que l'Académie à commencée , & à laquelle feu Meffieurs Marchant & Dodart ont beaucoup tra- vaillé , & dont Monfieur Marchant le fils eft préfentement chargé. À légard de l'Hiftoire particuliere des plantes ufuelles , celle que Monfieur Tourneforta donnée fur les plantes des (1 ) Monñeur Tournefort. .… (2) Voyez dans les Mémoires de l’Academie des Sciences, année 1709. pag. 135. PRELIMINAIRE. XIX ænvirons de Paris, m'a fervi de modele. foit par rapport à la Théorie qui regarde l'intelligence des Auteurs & la connoif- fance des plantes dont ils ont parlé ; foit par rapport a la pratique , c‘eft.a-dire ,à l'application de ces mêmes plantes dans les maladies & le choix de leurs proprié- tés les plus aflurées. Pour ce qui eft de la maniere dont on doit traiter chaque plante en particulier, il me paroit qu'avant de parler de fes ufa- ges , il faut apprendre ala bien connoïtre, & fçavoir la diftinguer d’une autre plante qui lui reffemble , foit par fon port exte… rieur , foit par quelqu’une de fes parties, &c dont néanmoins les vertus font fouvent fort oppofées, il feroit néceffaire pour cela d’en donner la figure , & d’y joindre une defcription aflez étendue pour faire re- marquer les modifications que la figure ne peut repréfemer. Mais pour fuppléer aux figures & aux defcriptions que je mai pi mettre dans cet Abresé ,je me-fuis attachéa choifir entre les Auteurs les plus connus dans la Botanique , ceux qui ont donné les meilleures figures & les defcrip- tions les plus completres ; & j'ai cité le plus correétement qu’il m'a été poffible les differens noms qu'ils ont re a cha- que plante. Après tout, ce petit ouvra-- ge pour être plus parfait, fuppoe les dé- * DISCOURS monftrations particulieres qui fe font de ces Plantes au Printems & en Eté, faifons favorables dans lefquelles on pourra les examiner des leur naïiffance , dans leur progres & dans leur perfection. Pour ce qui regarde les noms des Plarr- tes, on en trouvera ici un dénombrement affez confiderable , qui contribuera à l’é_ claïrciflement de la boranique,que la mul. tiplicité des noms a rempli d’équivoques & de confufion; car un même nom fe trouve quelquefois applique à differentes plantes , & une même plante eft fouvent indiquée par differens noms. Pour difli- per cette obfcurité, après avoir defigné les noms François , lorfque les plantes en ont un ou plufieurs , j'ai marqué les fynonimes Latins donnés par les Auteurs les plus celebres, Celui de Gafpard Bau- hin, dont le Pinax ou le Dictionnaire eft entre les mains de tout le monde, m’a paru devoir être cité le premier ; enfuite celui de Jean Bauhin fon frere , dont l'Hi£. toire generale des plantes eft une biblio_ theque univerfelle des Auteurs qui ont paru jufqu’a lui: J'y ai fouvent joint ce- Jui de Dodonée qui a écrit des Commen- taires fur Téophrafte avec aflez d’exac- titude. Je n'ai pas oublié les Synoni- mes de Meffieurs Morifon , Tournefort & Raï, lorfqwu'ils ont jugé devoir rap PRELIMINAIRE. Xxÿ porter les plantes à d’autres genres. Ceux qui ont écrit fur les vertus des fimples ou fur les drogues étrangeres ; comme Tra- gus , Lobel , Clufus , Dalechamp , Her_ nandes , Harmans , Marcogravius , Pifon, Amman , Konig,& quelques autres font auffi indiqués dans ce catalogue. Je n’ai pas omis certains noms Grecs , Arabes ou Barbares qui font en ufage dans les Livres de Pharmacie. En un mot, j’airàché de ne rien lailler à defirer à ceux qui veulent s'inftruire parfaitement dans la connoif- fance des végétaux , pour les mettre en état de n’être point arrêtés dans la lecture des Auteurs qui ont écrit fur les proprié- tés des plantes , & fur les compofitions de Pharmacie. Après avoir défigné les meilleurs noms. des plantes , & cité ceux qui les ont nom més différemment, il conv endroit d’exa_ miner leurs fentimens , & deles concilier enfemble , & de rendre raifon de la va_ riété de leurs opinions , en faifant remar- quer les fautes de quelques-uns ,& ce qui les y a fait tomber , ce qui s’appélle la Critique des Auteurs. Je maurois pü le faire dans cet Abregé fans pañler les bor_ nes que je m'y fuis prefcrires ; jai mieux aimé m'eétendre un peu davantage dans ce qui regarde les vertus des plantes, mon but principal erant de rendre les jeunes xxij DISCOURS Medecins capables de fe. fervir utilement des fecours que les plantes leur fournif- {ent fi abondamment. Pour y parvenir, je me fuis particulie- rement attaché à remedier aux inconvé- niens dans lefquels font tombés les an- ciens Botaniftes , & après eux la püpart de leurs Commentateurs , qui s'étendent fouvent fur les propriétés d’une plante à laquelle ils attribuent de grandes & rares qualités , fans marquer précifément la partie decerte plante qu’il faut employer , & négligent la dofe &la maniere dont on doit s’en fervir ; ce qui me paroït cependant d'une conféquence infinie, une même plante ayant fouvent differen- tes vertus dans fes differentes parties , & la dofe d’un remede contribuant beau- coup à fon action. J'aitâché d'éviter auffi l'erreur de ceux qui outrent avec une complaifance ex- ceflive , les avantages d’une plante dont ils font une panacée , & un remede uni- verfel. Ne contribuerai-je pas autant à l'utilité publique en marquant les mau- vaifes qualités des plantes’, qu’en étalant pompeufement leurs vertus? Et ne ferai. je pas aufli-bien d'examiner fcrupuleu- fement les circonftances & les cas parti- culiers où leur ufage peut-être nuifible , comme de faire connoïtre dans quelles PRE LIMINAIRE. xxitÿ: occafions on peut s’en fervir avec fuccès ? Un même remede ne convient pas tou- jours dans une même maladie ; la com- plication d’accidens , & la diverfité des {ymptômes obligent fouvent un Praticien habile à changer la méthode ordinaire, & a s’accommoder auncas particulier , dent il fait fon objet principal. De-là ce petit nombre de vrais fpécifiques , de-là les ter- ribles inconvéniens dans lefquels tom. bent ceux qui donnent trop à l’experien- ce , & qui négligent 12 méthode , lefquels ayant vû réuflir deux ou trois fois un re- mede, le prônent hautement, appliquent fans difcretion à toutes fortes de maladies, & en font , comme parle le vulgaire , une felle a tous chevaux. | Pour prévenir ce malheur , & mettre les jeunes Medecins en état d'éviter ces écueils dangereux , après avoir marqué dans cet Abregé les noms & les parties de la plante qu'on employe ordinairement , la dofe & la maniere de s’en fervir ,je ne leur attribue que les vertus les plus uni- verfellement approuvées par les Auteurs dignes de foy , & celles qu’une longue fuite d’experiences a confirmées : j’y ai joint auffi quelques unes des obfervations que j'ai recueilli dans l'exercice de la pra tique ; obfervations néceffaires pour faire une jufte application des plantes, Enfin XxIv DISCOURS pour rendre cet Abresé plus complet, j'ai fait une courte énumeration des prin- cipales préparations de Pharmacie , dans la compolition defquelles la plante eft employée , afin de rappeller dans la mé- moire la vertu du remede compolc, & l'effet du remede fimple. Pour ce quieft de la maniere de fe fer- vir des plantes , & de leur dofe , je dois faire ici remarquer en général , qu'on les employe fraîches ou féches en decoction ou en infufon , ou en fubftance ; entieres ou en poudre, La plüpart des racines fraîches & menues s’ordonnent aufli-bien que les feuilles par poignées , apres les avoir nettoyces de la terre & des feuilles mortes ou pourries, Les racines plus grof- {=s fe prefcrivent ordinairement au poids d'une once fur chaque livre d'eau. On employe les fleurs par pincées, & les fe mences au nombre, quand elles font grof- fes , & au poids leriqu’elles font menues. Ileft bon d’obferver que lorfqu’on pref- crit des apozèmes , tifanes , infufions ou décoctions que les racines féches , les bois & les écorces doivent bouillir plus long- tems que les feuilles , étänt plus com- pattes & plus dures :les fleurs au contrai- re ne doivent {e jeter dans la liqueur que lborfqu'on laretire du feu , auffi-bien que la réglifle & les autres drogues gluantes. Ces PRE LIMINAIRE. xxv Ces préparations ne doivent point etre trop chargées d’ingrédiens ; car au-lieu d'une liqueur coulante & légere, qui foic capable de fe diftribuer facilement dans le fang,on farigueroit l’eflomac des malades par une efpece de mucilage épais qui les gonferoit, & qui leur feroir plus préjudi- ciable qu’utile. Examinons préfentement l’ordre que j'ai obfervé dans le dénombrement des Plantes ufuelles , oc la divifion de leur Hiftoire , dont je préfente le Plan & l'A. brecé. La plüpart des Traités de Plantes dont on fe fert en Médecine, font diftribues par ordre alphabétique , ou fuivant leurs genres. J'ai cru que je ne devois pas fuivre ces modeles, parce que les Plan- res dont les vertus font différentes ou op- pofées , s’y trouvent confondues ;& lorf qu'on veut choifir entre les fimples qui ont une même propriété, ceux qui con viennent le mieux à fon fujec , ou qu’on peut avoir plus facilement , il faut fati. guer fa mémoire , & parcourir tout un catalogue. L'ordre que j'établis ici me paroït plus commode ; les Plantes qui font le même effet y étant rangées dans une même Clafle, {out toutes apperçues d'un feul coup d'œil, N’eft - il pas alors Tome I, € XXV) DISCOURS plus aife de les retenir & de s’en faire une mémoire locale ? D'ailleurs une méthode qui s'accorde avec la divifion des reme- des & de toute la matiere médicinale éta- blie depuis longs tems , n’eft-elle pas plus convenable à la pratique de la Médecine, que celle qui eft fondce fur les genres des Plantes ,' & qui regarde la Théorie de la Botanique? On trouvera ci-après au com. mencement de l'Ouvrage la divifion des Clafles , & l’ordre que j'ai obfervé dans l’arrangement des Plantes. Quelque facile & commode que foit cet ordre , il s’y rencontre toutefois une difculte par rapport aux différentes pro- priétes d’une même Plante. Pour remé- dier à cet inconvénient, j'ai fait à la fin de chaque Claffe le dénombrement des Plan- tes qui ont la vertu païticuliere à cetre Claffe, & qui font rapportées dans quel- que autre, par rapport a leurs ufages les plus ordinaires ; par exemple la Guimau ve eftune des herbes qu'on employe le plus communément dans les décoétions & dans les fomentations émollientes, & par conféquent j'ai cru la devoir placer dans la Claffe des Plantes émollientes : Cependant fa racine, fes fleurs & fes grai- nes font très-utiles dans les maledies de la “poitrine ; elles ne conviennent pas moins PRÉLIMINAIRE. xxvij dans celles de la veflie , & dans la fup- preffion d'urine : C’eft pour cela que j'en ai fait mention à la fin des Clafles qui parlent des Plantes béchiques & des apc- ritives. Après avoir donné une idée générale des Plantes ufuelles & de mes démonftra- tions particulières, voyons quelle en peut être l'utilité ; & fi par leur moyen je pour- rois exécuter le dellein que j'ai de recueil- lir tant d’excellens remedes fimples tirés es Plantes qui font entre les mains de tout le monde ; tâchons enfuite de rele- ver le mérire des Plantes de notre climat, dont on néglige injuftement l’uface, pour recourir avec tant d’emprefflement aux drogues étrangeres; & finiflons ce Dif- cours par quelques réfléxions fur la mé- thode la plus certaine, pour fe convain- cre des vertus qui font déja connues , & par l'examen de ce qui peut conduire a quelques nouvelles découvertes fur cette matiere. La Botanique pratique n’eft pas feule- ment une des fciences les plus ancien nes , & les plus néceffaires ; elle eft auffi une des plus univerfelles , & la {cience, pour ainf dire, de tous les états. Les fçavans comme les ignorans , les riches aufli-bien que les paivres, les citoyens eij Xxv11] D ÉS'610 URSS & les gens de lacampagne, tous les homs= . mes enfin fe fentent naturellement portés a la Botanique pratique ; c’eft-à-dire , à remarquer avec foin par écrit ou par mé- moire un: infinité de remedes fimples fournis par les Plantes, entre lefquels fe rencontrent fouvent d'excellentes compo. fHitions. L’attachement.à la vie, le défir de la pafler avec une fanté parfaite, & l'attention qu’on a pour éviter les maux, {ont les motifs juftes & naturels qui nous portent à rechercher avec empreffement ce qui peut contribuer à notre propre confervation, De-la cette multitude pro. digieufe de recettes dont nos Livres {ont remplis ; de-là ces prérendues Medecines abregces, ou Recueils de Secrets impri- més par des perfonnes de l'un & de l’au- tre fexe: de-la tant de remedes qui ne font connus que par des Manulcrits, qui paffant de famille en famille, comme des hérirages précieux , tombent fouvent dans loubli par la négligence ou l'avarice des _particaliers qui les poffédent. N'oublions pas les remedes que lesPaylans & les Sau- vages employent avec aurant de fuccès dans leurs maladies , & qu'is trouvent avec facilité & à peu de frais dans les bois &c dans les campagnes. Il eft évident qu'un Recueil général de PRELIMINAIRE. xxx tant de remedes éprouvés , fait par des perfonnes intelligentes & exaétes , feroit un Ouvrage très-utile. Ne pourrois-je pas dans la fuite y parvenir? Et les démonftra- tions publiques que j'entreprends, ne me fourniront-elles pas les moyens de Îe faï- re par les relations & les correfpondances que j'entreprendrai avec ceux qui y au- ront affifté ; lefquels ayant appris à dif- tinouer entre les Plantes communes dans nos campagnes celles qu'un long ufage a le mieux autorifé, feront plus capables de faire de nouvelles découvertes fur cet- te matiere , en s’aflurant des bons effets des Plantes par leur propre expérience N'ai-je pas lieu d’efperer qu'ils me vou dront bien communiquer leurs obferva.- tions, que je vérifierai par moi-même ou par mes Confreres? Il feroit à propos que ceux qui ordon- nent les Plantes , & ceux qui les prépa- rent , les connuflent aflez bien pour pré- venir les terribles inconveniens qui arri- vent tous les jours par les méprifes des Herboriftes groffiers & ignorans,aufque!s les Médecins & les Apotiquaires fe con. fient également : ces Herboriftes font ot- dinairement fi intereflés & f1 peu fide- les , qu'ils fubftituent fouvent aux Plantes qu'on leur demande, & qu’ils n’ont point e ii XX DISCOURS ou ne connoiflent pas, les autres qu'ils croyent connoître , fans son fi leurs qualités font les mêmes ,'ou fi elles font oppofces. Etant allé il y a quelque tems chez un malade menacé d’une in- fammation dans le bas - ventre , auquel j'avois ordonné une décoétion émolliente & adouciflante, j'y trouvai un paquet d'herbes fournies par la fervante de l'Her- borifte, entre lefquelles je reconnus quel- ques bottesde Renoncule & d’autresPlan- tes p'us capables d’exciter des irritations dans les inteftins , & des renfions doulou- reufes dans leurs fibres, que de les amol- lir , & de prévenir leur inflammation. Je fuis perfuadé que ces méprifes cruelles arrivent fouvent, & qu’on fonge moins à y remedier , qu'à s’en prendre aux Mé- decins, qu’on rend toujours refponfables des événemens. Je fçai par une expérience journaliere, que la plüpart des Herboriftes ne con. noiffent qu'un petit nombre de Plantes que les gens de campagne leur appor- tent dans la faifon favorable ; ils ne les dif- tinguent que par des noms corrompus ; ë&c confondant les efpeces , ils font le plus. fouvent des gw pro quo aufli pernicieux aux malades , qu'ils font préjudiciables à. k2 réputation des Médecins & des Apoti- ne 2 PRELIMINAIRE. xxx quaires; abus d’une grande conféquence, auquel je prétends remédier pour l’hon- neur des Médecins & pour l'intérêt des malades, parles cours des Plantes ufuelles, où j'admettrai volontiers & gratuitement les Herboriftes, qui devroient, ce me fem ble ,dansune Ville auffi-bien policée que Paris , donner des preuves de leur capacité avant qu’il leur fût permis d’y débiter les Piantes. La plüpart des malades croyent être plus fürs des remedes qu’ils font chez eux , que de ceux qui font préparés chez les Apotiquaires ; en quoi ils s’abufenc fouvent, parce qu'ils fe fient à un domef. tique qui leur apporte ce qu’un Droguif- te ou un Herborifte ignorant lui donne. Les Médecins ne font pas ordinairement affez d'attention à plufeurs accidens qui leur arrivent dans le cours des maladies, aufquelles ils ne pourroient obvier qu’en examinant foigneufement la matiere des remedes qu'ils prefcrivent, & s'ils font exécutés avec fidelité. Outre l'utilité de mes démonftrations par rapport à l’inftrution des Herborif- tes, & aux malades de cette Ville qui en ferout mieux fervis ; ceux des Provinces en recevront auffi dans la fuite de grands avantages, en ce que les Apotiquaires & Jes Chirurgiens qui vont ordinairement à € iilj 2xxi) DISCOURS la campagne chercher les Plantes qui leu# font néceflaires | ayant appris à les bien diftinguer , feront plus capables d’en faire un bon choix. N’eft-il pas de leur devoir & de leur intérêt de s’inftruire dans uue fcience qui doit être le premier objet de leur art , puifqu'elle leur fournir les moyens de parvenir à leur fin principale, qui eft la gucrifon de leurs malades ? À l'égard des jeunes Médecins, en fa- veur defquels je me fuis particulierement déterminé à faire ces démonftrations, ma vûe principale a été de leur apprendre ce qu'il y a de plus fimple dans la matiere médicinale , de plus utile & de mieux autorifé par une lonoue fuite d'expérien- ces : qu'ils faflent attention qu’il y a fou- vent autant d’ignorance que de témérité d'entreprendre la guérifon des malades avec quatre ou cinq remedes généraux qu'on prétend employer dans routes for tes de rencontres, en réduifant la Méde- cine a la Saionée , l'Emérique, le Quin- quina, lOpium & le Mercure. Cette fim- plicité de remedes eft aufli contraire à la bonne pratique , que l'excès dans le- quel tombent ceux qui chargent trop leurs ordonnances ; & qui au lieu, par exemple, d’une tifane légere qui foulageroit les PRÉLIMINAIRE. xxxii) malades fans les fatiquer , prefcrivent des Apozèmes remplis d'une douzaine de dro- gues, dont les qualités différentes leur -Paroïllent fatisfaire à plufieurs indications que limagination leur préfente tour à la fois. Deux ou trois Plantes bien appli- quées font fouvent un efer plus für & moins de violence à la nature,qu'un amas de drogues qui fermentent dans l'efto- mac ,& qu'un malade a plus de peine à {outenir que la maladie qui l’afflige. Voyons préfentement l'avantace qu'il y auroit à fe fervir des Plantes qui croif- {ent fous nos pas , & qui refpirent , poar ainf parler , le mème air qui nous envi ronne. La piüpart des hommes peu tou- chés des recherches purement phyfiques fe plaignent toujours ( quelquefois avec ra'fon ) qu'on néglige l’utile pour s’arrêter au curieux ; & des perfonnes très-fenfécs m'ont fouvent témoigné qu'ils étoient {ur- pris qu'on foulat aux pieds avec tant de négligence & de mépris , les Plantes fa- lutaires que la nature prodigue dans nes bois & dans nos campagnes ; pendant qu'on recherche à grands frais des Phintes & des drogues érrangeres. En effet, me peut-on pas préfumer avec vrai-femblan- ce que l’Auteur de la nature a fair naïtre dans chaque pays des herbes &c des fruits ev XXx1V DIS COIU:RS proportionnés aux befoins & au nombre des créatures qui les habitent > La Provi- dence du Créateur ne fe fair-elle pas ad- mirer , lor{qu’on fait attention à la multi- tude des Plantes différentes qui naïflent aux environs de cette grande Ville ? On reconnoïit par l’'Hiftoire que Monbeur Tournefort en a laiflé , & qu’un de fes. plus habiles Difciples ( r ) doigaugmenter un premier jour par fes découvertes , que le nombre des Plantes qui fe trouvent à dix ou douze lieues autour de Paris , fur palfent confidérablement celui des Plantes. qu'on découvre dans des Provinces d'une: plus grande étendue. D'ailleurs n’eft - il pas raifonnable de croire que les Plantes de notre climat font plus convenables à nos temperamens que celles qui naïflent, pour ainñ dire , fous _un autre Soleil; & qu’une contrée auffi temperée que lx nôtre, fournit à {es habi- tans des fruits plus doux & plus confor- ” mes à leur conftitution , que les fables de l'Afrique, les montagnes & les plaines des Indes, du Bréfl & du Perou : Jé ne prétends pas par ces réflxions. défapprouver les fpécifiques & les reme- des précieux qu'on apporte de ces terres. (1 ) M. Vaillant , Sous-Démonfirateur des Plantes du Jardin Royal. 22 PRÉLIMINAIRE. zxxv éloignées : le Quinquina & l’'Hypecacuana font trop bien autorifés par leurs bons effets, & le Public eft , avec juftice , pré- venu en leur faveur. Auffi mon deflein n’eft pas d’affoiblir le mérite des remedes qui nous viennent des Indes & de l'Orient ; maïs je veux re- lever celui des nôtres , & j’efpere démon- trer quelque jour par les faits bien ave. rés , que nous avons en Europe des fpéci- fiques auffi fürs dans leurs effets que plu- fieurs drogues étrangeres , dont la rareté & le prix font fouvent ce qui les fait re- chercher. Les Empyriques & les Charla- tans n’ont la plüpart d’autre fecrét que Jadrefle de vendre bien cher ce qui ne leur coûte rien ou très-peu; & de faire pañler pour fpécifiques étrangers & pré- cieux , des remedes tres - communs que nous employons fans myftére. … Je m'étendrois davantage fur cette ma- tiere, fi je voulois faire ici le parallele de nos plantes d'Europe & de ceile des au- tres parties de l'Univers ; il ne me feroic pas difhcile de faire voir que dans la fanté neus pouvons trouver chez nous des herbes & des fruits qui nous convien- nent aufli-bien que le Thé , je Café , le Poivre , le Gingembre , &c. que dans la maladie les Plantes qui naïiflent dans nes. € ÿ) seu 2 DATE RS montagnes , contribuent autant a la vertw de nos plus célebres compofitions que celles de l'Orient, & que les herbes fines & aromatiques font plus proportionnées à nos tempéramens, que les Aromates de PAfie & de l'Amérique ; en un mot, on pourroit démontrer que la France renfer- me daus fon fein ce qu’il y a de plus né- ceffaire & de plus utile à la fanté de {es habitans. Examinons préfentement comment on pourroit apprendre les vertus des Plantes qui font éprouvées , & par quels eflais ow _quels moyens on en découvriroit-de nou- velles. La tradition fondée fur des expériences réiterées , eft à mon fens une voie beau _coup-plus füre pour nous convaincre des propriétés d'une Plante que fon Analyfe Chymique , & la décompoficion de ies principes. Nous devons a la vérité d'excel- Jens remedes à laChimie ; elle en atirédes animaux & des minéraux des préparations. fi utiles, qu’il yauroit de linjuftice à ne lui pas attribuer la gloire dun grand nombre de découvertes. Elle: ia pas été fi loin dans la recherche des facultés des. véréraux ; les Analyfes fmples ou com- pofées , précedées de la fermentation, ow 2 une feule digeftion ; aidées par Je mé PRELIMINAIRE. xxxvij lange des diffolvans, ou fans aucune addi- tion; exécuté par une chaleur douce & lente, ou par le feu fans aucun intermede:: toutes ces fortes de décompofitions doi- vent être regardées comme des moyens plus propres à expliquer les effets des Plantes qui font déja connus par lexpé- rience , qu'a découvrir ceux que nous ne connoiïffons point. Près de deux mille Analyfes de plantes différentes faites par Jes Chimiftes de l’Académie Royale des Sciences ne nous ont appris autre chofe, finon qu’on tire de tôus les végétaux une certaine quantité de liqueurs acides ; plus ou moins d'huile eflentielle ou fetide ; de {el fixe , volatile ou concret ; de phlegme infpide & de terre; & fouvent prelque les mêmes principes & en même quantité des Planres dont les vertus font très-dif_ férentes : ainfi cetravail rrès-lonc & très. pénible a été une tentative inutile pour la découverte des effets des Plantes, & n'a fervi qu'a nous détromper des préju- gés qu'on pourroit avoir fur les avanta- ges de ces Analyles. Cependant pour ne pas perdre le fruît des veilles de tant d'habiles Phyficiens , Fhiftoire d'une Plante fera plus complette en y joignant fon Analyle comme ont fait Mellieurs Lemery pere & his dans leTrais. Xxxxvij DISCOURS tc de Drogues fimples & celui des Al: mens : & M.Tournefort dans l'Hiitoire des Plantes des environs de Paris. Ce dernier a même été plus loin ; car il ne s’eft pas contenté de nous dire qu'il ÿ 2 plus ou moins d’huile, de fel, de phleg- me ou deterre dans une Plante ; ce quieft aflez vague en général , & qui par confe- quent ne conduit a rien de poñrif; mais il a eu égard aux falés qui réfultent du me- Jange de ces principes , & qui produifent des fels analogues à ceux dont les proprié- tés nous font connües, Il a comparé le fel de certaines Plantes à l’Alun, au Nitre, au fe] ammoniac, au fel marin, au Tartre-vi- triole , au fel de Corail, &c.Il nous ap- prend par des expériences familieres , & es effais faciles à vérifier , que ces {els font envelopés dans une certaine quantité de foufre ou de terre, & que le tout et diflout dans une portion plus ou moins confidérable de phlegmes.Quoiqu’il n’em- ploye ce fyftème que pour expliquer les propriétés des Plantes d’une maniere plus intelligible , & qu'il ne donne ce qu'il avance que pour des conjectures Phyk- ques , il faut cependant convenir qu’il nous ouvre un: chemin qui peut conduire plus loin que la feule Analyfe, & que les elliis que ce: Auteur rapporte dans fa PRE LIMINAERE. xxxix Préface pour découvrir la nature du fel naturel de la terre, & des autres fels foffi- les , peuvent être de quelque utilité dans Ja recherche des vertus des Plantes. Par exemple , Monfieur Tournefort recon- noiît par l’Analyfe des Plantes afiringen- tes & ftipriques , que lacide & la terre dominent en elles; qu'outre celaquelques- unes donnent un efprit urineux. Sur ce fondement il fe croit en droit d’avancer que leur fel eft analogue a l’Alun, & que dans leur tiflure il y a aufli quelque peu de fel ammoniac. Suivant cette opinion il femble qu'on pourroit dire que toutes: les Plantes aftringentes donnent des indi- ces de fel acide mêlé avec une portion confidérable de terre, ce qui forme un fe alumineux : on y devroit trouver aufii ur peu de fel ammoniac , comme il fe rex- contre dans la Quintefeuille, la Millefeuil- le, l'Argentine & quelques autres ; mais cela n’elt pastoujours vrai; car la Sañicle & la Bourcette qui {ont aftringentes,ne don- nent dans PAnaly{e aucuns incides de fel alumineux : ce qu’on tire de la Bourcetre eft prefque tout alcalin, & il y à peu de Plantes qui donnent plus de {el volatile concret , plus de fixe lixiviel , & plus de: terre fuivant les Analvles de l’Académie. L'Auteur après avoir dir que fa faveur el xl D 'ÉSCOURS d'un goût d'herbe falé & comme déterfif, & que le fuc de fes feuilles rougit uir peu le papier bleu ; fes effis joints à l'Ahalyfe ci-deflus , lé dérerninent à conje&urer que danscette Plante le fel ammoniac eft diffout dans une portion confidérable de phlegme, moderé par beaucoup de terre & un peu de foufre, La Sanicle donne par PAnalyfe après plufeurs liqueurs acides, un efprit urineux & de fel volatile con- cret , beaucoup d’huile & beaucoup de terre; doù Monfeur Tournefort con- clut qu’elle contient du fel ammoniac, du foufre & des parties rerreftres ; il ne re- connoîit dans ces deux Plantes aucune marque de fel alimineux ; cependant l'ex. p£rience joarnaliere nous apprend qu'’el- les font trèssutiles dans les pertes de fang & les hémoragies, dans la diffenterie , &c. Il ne s’enfuir donc pas des principes établis par cet Auteur , que le fel alumi- neux doinine dans toutes lesPlantes aftritr- gentes ; mais feulement que les Plantes dans lefqueiles le {el atumineux eft en plus grande abondance que les autres princi- pes, peuvent être réputces capables de reflerrer plitôt que d’avoir d’autres pro. priétés. Ajoûrons que Îa plüpart des {els contenus dans les Plantes, s’y forment auli-bien que les autres principes, où par PRELIMINATRE les fermens naturels quis’y trouvent , ou par les différens organes qui les filtrent ; vérité confirmée par + = 42 r > . 2 Graine d’ecari Graine de paradis 328 Graine de perroquet 6 Grains de tiliy 69 Grande confoude 572 Grande paquette 576 Graflette c8a 1 ii TABLE. Gratiole 29 Gratteron 244 Gremil 245 Grenadier 603 Grenouillette 652 Grofeiller 818 Guy de chène 360 Guignier 816 Guimauve 701 | H H Annebane 972 Haricot 748 Herbe à cotton 94 Herbe à éternuer 134 erbe à lait 24 Herbe la Reine 126 Herbe à pauvre homme 29 Herbe à Robert s92 Herbe au Charpentier, 565 » 572 Herbe au chat 176 Herbe aux cuilliers 532 Herbe aux écus 539 Herbeaux Gueux 651 Herbe auxperles 245 Herbe aux poux 134 Herbe aux puces 813 Herbe aux teigneux 287 Herbe aux verrues 650 Herbe aux viperes 100 Herbe de Ste Barbe 660 Herbe deS. Benoit 463 Herbe de S. Jacques 662 Herbe ce S, Etienne 760 Herbe de S. Jean 107 Herbe de S. Pierre 235 Herbe du fiege 755 Herbe du Turc 247 Herbe fans couture 665 Hepatique SOI Hermodaéte él Herniole 247 Hifope 386 Houblon 492 Houflon 219 Houx 733 Houx frelon 219 Hypocifte 637 HE OUE J Acobée £6x Jalap s& Imperatoire 285 Joenrc odorant 343 -Joubarbe So$ Joubarbe des vignes 589 Jpecacuana 65 Iris 14,15; 602 Jujubier 113 Jufquiane 778 L E Adanum 634 Labdanum Tim Laitron 802 Laitue 800: La Marie 657 Lampfane 66t Languede cerf 485. Langue de chien 815 Langue de ferpent 665$ Larme de Job 246 Lavande 382 Lauréole 36 Laurier 393 Laurier rofe 136 Lentille 753 Lentille d’eau 810 Lentifque 139 Lierre 655 Lierre terreftre 193 Eimon 318 Lin 725 Lin fuvage 23 Einaire 727 Lin fauvage Tdem Lis 723 Lis d'Etang 809 Liferon 38764 Lifet Idem Eivéche 520 Eotier 696 Lupin 750 M M Aceron 213 Miche 812 Macres 613 Macis 403 Mallette à Berger 466 Malabatre 342 Mandragore 782 Maniguette 328 Marguerite 576 Marjolaine 338 FA BE TE Maroute 25 Marronnier POI Marronnier d'Inde 136 Marrube 72 Marum 390 Maftic 138 Manne 43 Matricaire 155 Mauve 7c0 Mayenne 790 Mecoacañ 60 Melefe 45 Melilot 525 Melife 157 Melifle bâtarde 692 Melon 799 Mente 177 , 435 Mercuriale 708 Mere de Girofie 407 Meum 167 Meurier 820 Meure 6oi Mille-feuille s72 Mille-pertuis 684 Miller S1s Mirlirot 523 Mirte 60t Mirtile 600 Molene 720 Morelle 784 Morgueline 803 Morets éco Mors du Diable: 277 Mouron 363 Mouffe marine 443 Moutarde 132 Muguet 357 536: 4 ABLE: Mufcade 403 Mufcat 110 Myrabolans 54 Myrrhe 184 , 601 N N Ard 482 Nard fauvage 30 Navet 26 Neflier 620 Nenufar 809 Nerprun 10 Nicotiane 126 Nombril de Venus 807 Noyer 290 Noifetier 616 Nummulaire 532 O O Eil de bœuf 576 692 Oecillet 315 Ocillette 772 Oignon 223 Ofban 297 Olives d'Efpagne 229 Oïives picholines Idem Opoponax 191 Oranger 320 Oreille d’afne Oreilie de fouris Oreille d'homme 37 Oreillette Idem Orge 733 Origan 390 Orme er Orobe 749 Orpin 580 Ortie 596 Orvalle . - 417 Ofmunde 488 Ozeille 201 P Ain à coucou 316 Pain de pourceau 31 Palais de liévre 802 Palme de Chrift é9 Panaix s19 Panicaut 224 Piquette 576 Pareyrabrava 261 Parelle 207 , 546 Parietaire 711 Pas d’afne 90 Pañe-pierre 235 Paferage 543 Paftenade s19 Pañftel 765 Patience 107,556, 585 Pavame 293 Pavot 771 Pavot corau 240 Pavot rouge 90 Pecher IE Percefeuille 594 Percemouffe 288 Percepiere 232 Pereole 4121 Perfcaire 646 Perfl 214 a A B E E. Perf de bouc 234 Perfil de Macedoine 213 Pervenche 568 Petañte 287 Petit cyprés 435 Petit confoude s61 Petit centaurée 460 Petit chêne 462 Petite ferpentaire 665 Petit houx 219 Petit fureau 2I Petrole 423 Petron 280 Petrot Lien Petun 6 Peuplier 732 Picca 256 Pié d’ ie 144 Pie d’alouæte AL2 Pie de chat 93 Pic de coq 652 Pié de corbin Llem Pié de lion $G7 Pié de veau 496 Pic de pigéon s92 Pignons Fe 2 Pignon d’inde Pignon de barbarieT es P lfelle 671 Pimprenelle 690 Piment 143 Pin 821 Piro!e. 579 Piffenlit 204 Piftaches 155 Pivoine 278 Plantain 533 Poireau * 430 ‘Poirée 714 Pois 755 Pois chiches 231 Poivre blanc 141 Poivre à queue 33€ Poivre d’eau. 49 Poivre d’inde ou de gui- née 143 Poivredelajamaiquez s3 53 Poivre de Thevet Idem Poivre du Brefil 143 Poivre noir 140 Poix de Bourgogne 694 Polypo“e 486 Polittic 83 Den de mer: reilles6z Pomme épincufe 788 Pomme dorée cu pom- me d’amour 789 Pommier 1it Poudre à vers 445 Poule graffe 812 Pouliot 372 Pouliot thym Ideïn Pourprier 803 Prele 529 Primerole 262 Primevere Idem Prunellier 9 Prunicr 8,9 Prunier fauvage Idem Pulmonaire 8S Puimonaire de chêne 27 Pyrette 140 5 Fe : Pyvoine 39 FT A'B°LÆE. Q @: Uinte-feuille ‘88 Quinquina 469 Queue de cheval s09 Queue de pourceau 106. L R Acine falivaire 140 Racine Vierge 763 Raïfort 227, 545 Raiponce 813 Raïfins de bois Goo Raifins de Corinthe 110 Raifins de Damas [den Rainfins deRenard 322 Rave 97 Recife 46; Reghfe 88 Reine des prez 274 Remors 277 Renette TII Renouce 575 Renoncule: 652 Reprife 58e Refine 694 Rhapontic 52 Rhubarbe 49, 52 Rhubarbe blanche 60 Peveiile-matin 24 KRicin 69 Rieble 244 Ris 827 Rocambole- 304 Romarin 377 Ronce 621$ Rondelle 30° Rondotte 103- Roquette sas Rofeau 179 Rofée du Soleil 10$ Rofe de Damas 12 Rofe de Jericho 326: Rofe de Provins 608 Rofe d’outremer ou de: Tremier 700 Rofe mufcade 12 Rofe pale put 4° Re fauvage 607 R 159 Roucou 450: Ruta muraria. 84. S. S Abine , 163: Safrän 174 Safran bâtard L Safran d'Allemagne 14. Sagapenum 190. Salade de Chanoiïne 812. Salcificommun 275 Salicote 657 Salfepareille 294 Sang de dragon $ 86,640: Sanicle 566 Santal 344 Santoiine 445 Sapin 256 Saponaire 659 Sarrafin 744 Sarcocolle 421$ T AB :LIiE. Sarriete 387 Saffafras 293 Setyrion 323 Sauge 379 Savinier 659 Saule 821 Savoniere 659 Saxifrage 232 Scabieufe 276 Scamoncée 55 Scariole 804 Schænante 343 Scolopendre 485 Sceau de Notre - Dame 763 Sceau de Salomon 581 Scille 341 Scorphulaire 755 759 Scordium 277 Scorfonere 254 Sebeftes 113 Ségle 741 Sementine 445 Sené AI Seneçon 713 Sen: igruel 339 Senegré CEE Senevé 132 one 4938 Serpentaire de Virginie 339 Serpolet 375 Sefeir s21 Sifon 522 Soidanelle 18 Sorbier 614 Soucy 164. Souchet Souchet des Indes. Soude Spic Spicnar Squine Staphifaigre: Stæcas Storax Sucre É Sumac Sureau Surelle T Abac Tabouret Tacamahaca Taliétron Tamarins Tamaris Tanaife Tapfc Tarafpic Terebinte Terre du Japon Terrette T Tillau ou Tilleik Timelée Titimale Tormentille T'orteile Toute-bonre a: vi) Trainafte Trefle Trefle d’eau Trinquemade Trocfne Trufle d’eau Turbith Turquette Tuflilage V V ÂAleriane Valline Velar Velvote Verge d'or Veronique Verveine Velie T-A'S"L E. 575 Vefle de ioup 424 Vigne blanche s40o Vigne baätarde 80$ Vinette 6so Violette 623 Violier 63 Violier jaune 247 Viorne 90 Viperine , Vaiciet TE 168 VY 449 Eble 104 Yvette 651 68; Z 677,68: F é 418 Edoaire 750 Zerumbeth 651 100; 339 809 CABLE DES | NOMS LATINS D'EUS EL AT .E RE Qui font contenues dans ce Livre. A A Balfemer,vide Sen- na 41 Abies 256 Abrotanum431;435,44$ Abfnthium 430,445 Acacia 638 Acacia Germanica 9 ‘Acaiba , v. anarcadium Acaiu Iderr Acanthium,v. carduus Acanthus 719 Accipitrina, vide thalie- trum Acetabulum , vide tele- phium Acetofa 205 Acetofella 316 Achillea, v.millefolium Achiotl , v. vrucu Aconitum 134,311, 322 Acorus 180,409, 622 Aûte , v. fambucus . Âlcea Âcutella , vw. anonïs Adianthum 81,83, 84 Agiaophotis , w. pæonia Æluropus , v. pes cati Agzllochum 407 Àgaricus 24 Ageratum _ 407 Agnus caftus 177 Agrefta 206 Agrifolium 733 Agrimonia 480 ÂAgrioriganum 398 Ajuga , vide chamæpy- tis Aïizoon, v. fedum Alberas , v. ftaphifagria . . 705 Aichimilla 567 Aleétorophos, v. afliaria Alipum 24 Ahfma, v. primulaveris Âlifma , v. mentha 436 Alkekengi 210 Allehua 316 TABLE. Afliaria 6: Alieftrurtt Idem Allium 304 Alnus 22 Aloe 46 Alfine 23, 808 Althatut , dv. ammonia- cum Althæa _TA7OI Aithit, v. alfa fœtida. ÂAmaracus, v. matricaria Amaracus ; v. fNajorana Amaranthus 5 8s Amarugo , V. CICOrium Ambegi, v mirabolani Ambrofa ,v.tanacetum Ambrofa, v. pyrola Ambrofia , v. iiiium Ambutua 26; Amirbaris , v: Berberis Ammi SIM Aminiofelinum S14 Aminoniacum 132 ii 327 3385 SZ due 107 Amygdalis fimilis, 7. cacao Anacempferos. 530 Anacardium 336 Anagallis 537 Anchufa , v. echinum Anchufa , vw: lithofper- mum Androfaces , v, cufcuta Androfemum 684 Asdryalia , v. fonchus Anemoné 155,655 Anethum s16 Angelica 234, 283, 520: Anguia, v, Dracunculus Anguria 795 Antimum 670 Anime Tlem Anifum 196,510 Anjudem, v. afla fœtida: Anonis 220 Anferina ,"v. argentina Anthemis,v.delphinium Anthemis , vw. chamæ- Jeum Anthyllis , w. Kali Anthyilis, ©. chamæpitis Antophiili 407 Anthora 3 DL ÂAparine 244, pbs Aphaca, v. dens leonis: FiRene, v. meliffæ Apium 6452123214, S 10: Apollinaris , v: hyofciu mus Aquiforium 733 Aquilegia 234 Aquilina . Léenr Atalda ,w. digitalis Aracus 449 Arangius, UV: aurantiumt «Arbor acaju 260 Archangelica 282 Archangelica , w. urtica Arcium 176 Areca 452 Ariftolochia 150 Argentilla , v. ulmaria PARTE Argentina 465 Armoracia,v. Raphanus Arnabi , ©. Zedoaria Aron, v: Arum Artemifia 152,441 Ârthanita, v. Cyclamen ÂArthetita , v. Bugula ÂArthitrica ; v. Primula- veris Arunr 496 , 498 Arundo_ 118,180 rundo fäccharina 118 Affa 188 Afarum 3° Afclepias 310 Afcyrum 654 Afparagus 215 ÂAfperula. soi Afblenium: 8s A ff: fœtida 138 After, v. Enula campana After , v. Bupht: Imium Aftrantia,v. peratoria Aftrantia , v. Sanicula Afvar, v. Mirabolani Naf v: Tanacetum Atragene , u. Clematitis ÂAtractilis , v. Carduu: Attriplex 153, 179,715 Avellana 616 Avellanaindica 453 ÂAvena 749 Aurantia malus 320 Aurantium Idem Aurea mala, v. Licoper: ‘ ficon Auriçula muris ,w, Pes cati , v. Pilofella, ve Veronica Azafar, v. Mirabolani.. E. B Accaris 30 Bagolæ ; v. vitis Idæa Balabar , v. anacardium: Balam puili, v. tamarin- dus Ballote, v. marrubium. Balfamina 654. Balfamum 61€ Balfamum copaibaldesz Balfamum peruvianum: idem Balfimum fyriacum Id. BalfimumTolutanumid Balfamita , v. nepeta Balfamita , v. mentha Balfamita , v. ageratum Baptifecula , v. cyanus Barba capræ 274 Barbarea 660 Batbula hirci , v: trago- pogon Bardana 241 Ba ds 368: Le ula ,V. crithmum AE A v. Ranun- culus Bdellium 672 Beccabunga 537 Bechium 90 Bedeguar, v. Rofa Belladona 786 T À B LE: Bellegu, v. myrabolani Belleregi Idem Bellileg Idem Bellis 576 Bellium Idem Belocula , y. ipecacuana Belzoinum 117 Benzoin Idem Ben judeum Idem Benevi Idem Benevinum Idem Berberis 604 Berula 5375539 Beta 714 Beta , v. pirola Betonica 315, 354,678, 756 Betula 254 Bexuguillo, v. ipecacua- na ' Bezoardica radix 338 Bifmalva 70t Biftorta 580 Bixa , v. vrucu Bolchon , v. bdellium Bombax 115 Bonus-Henricus 717 Bola , vw. myrrha 184 Bon vel ban, v. caffé Bona , ”. faba Bongo pala,v. nux mof- chata Borrago 93 Botrys 153 Branca urfina 720 Brafica 95 Braflica marina Bryonia 16,59,763 Britanrica,v. cochlearia Britannice, v. laparhum Brunella 564 Brufcus 219 Buccinum , v.confolida_ regalis Bufuri , v. ftirax Bugloffum 98,100 Bugula SEI Bulapathum , v.biftorta Buna , v. caffé Bunchos , v. café # Bunias 97 Buphtalmum 526,576 692 Bupleurum 5924 Burfa pañtonis 166 Butua 262 Buxus 289 # C Acao 345 Cacahualt , v. cacao Cacavate Lien Cacava quahuitl Term Cadesi indi , v.fcilla Cagofauga , vide ipeca- coarha Café 446 Cahue Idein Caova , v.caffé Idem Caious,7v anacardium Calafar , v. caryophillus Calamandrine , v. cha- madris - TAËR'LTIE. :-Calamintha 103 ; 176, 177 5 370 »: 373 Calamusaromaticus179 130 Calamus faccharinus 92 Calcitrapa 225 Calcifraga 171 Calendula, 164 Caiy 657 Callyoñimus , videli- Hum convallium Caltha Campanula Camphora 192 Camphorata 236 Cancanum, v. anime Candela regia,v. verbaf- cum Eanella 396 , 402 , 548 Cannamellæa 11$ Cannabis 494 Cannabina , vide Eupa- torium Cantabrica , vide caryo- phillus Caphur , v. camphora 164 395 > 813 :Caphura Tien Cap veneris 83 Capnôs, v. fumaria Capparis 221 Caprago , v. galega Caprifohium 663 Capfcum 143 Caraguata, v. Aloe Carana 633 Cardamindum 537 Cardamomum 329 Cardiaca 315 Cardones 261 Cardopatium, v. carlira Carduus 225 ,2$0, 270 2735 309 3 423 3 762 Carduus Mariæ 273 Caryophillata 463 Caryophillea 315 Caryophilius 233 53153 3335 400 Caricz, v. ficus 109 Caryotæ, v. daéili : Carlina 309 Careurm RE: Caroa Tdem Carum Idem Carota S F9 Carotides , v. da&tili Carpefñum, wv. valeriana Carpobalfamum;36 616 Carthamus 6 Carthanum, vide attra- tilis Carva , v. Canella Carvi LE: Carunfel , v caryophilus Cafña, v. rofmarinus Cafia, v. lavandula , v. cinnamomum Caflia 39,396, 402 Caffutha sc4 Caftanea 139 , 619 Caftrangula,v.Scrophu- laria Cataputia 24, 69 Cattäria 1e 176 Cauda cquina 93 T AB LÆ. Cauriga , v. areca Ceanothos, v. carduus Ceanothus,fpina,v.srof- fularia Cedrus , vide citreum Celer: 163 Centaurea 460, $03 Centrurium majus /dem Centaurium minus 460 Centoroides, vide gra- tiola Centinervia,v. plantago Centinodia s75 Centromyrini, vide Ruf cus Cepa 228 Cerafola , wide bryonia Cerafus 816 Cerefolium 4199 Ceterac LES Chaa , v. Thé Chzrophylilum 499 Ehamæaée , v. Ebulus Chamzclema , v. Hedra terreftris Chamæcypariflus , vide Abrotanum Chamciflus , v: Hedrea terreftris Chamzæciflus, v. Bugula Chamæcytinus, v. Li- lium convallium €hamædaphne , v. Lau- reola , v. pervinca Chamædris 278, 390, 462, 678. à Chamzlea. 37 Chamzæleon ; vd. carlina Chameleuce : v. tuflila- Chamæmelum 5$25,992 Chamæpeufe , v. cam- phorata Chamæpytis 638 Chamzriphes 649 Charantia, v. Balfaminz Chelopa, v. Jalapa Chelidonium 414 Chelidonia 759 Cheyri, v. leuconiunr Cheñopodium,v. botrys v. atriplex Chermes 213 Chiili ,w. zingiber , v. Capfcum - China, 29$ Chira chine 499 Chocclata 448 Chryfanthemum ; vide Caitha , v. Buphial- mum Chryfobalanos , v. nux. moichata Chryfolachanum , vide Lampfaina 9 Cicer 2315 755 Cicerbita , v. fonchus Cichorium 20T Gicla 714 Ciclamen 31 Cicuta 780 Cicutaria Ederr Cinara 250 Cinna 2-95, TAËLE Cinnamomum 395 Cirfea 760 , v. amaran- tus ; v. folanum, v. dulcamara | -Cirfum 08 - 762 Cifion, v afclepias Cifiophylion Iden: Ciftus 634 > 637 Citrago , v. melifia Citreolus , v. cucumis Citreum 319 Citrulus 795 Cyanus 606 Cydonia mala 421 Cynogloilum 583,815 Eynosbatos 697 Eynoforchis,vide otchis Cyperus … 170, 338 Cytifo genifta 248 Clematisdaplmoidess 68 Clematis pafhonalis , vw. ceonfrayerva Clematitis 651 , v. Ari- - ftolochia -Cleome , v crifimurm Climenum, v. Scrophu- laria, v. Stachys Cnicus, v.carthamus,v. carduus Coanepilli, vide con- trayerva ‘Corali, v.Lignum ne- phriticon Coccum infe&torium, v. chermes €occus baphica Tdem Æochlearia 512 , 565 Cocculi , vide piper, 03 pinus Colchicum 6t Colocynthis 67 £olophonia 694 Coiumbaris, v. verbena Colubrina , w. biftorta Coluthea 42 Comacum , v. nux mof= chata Conder, v. thus Confolida major 578 Confolida media 361 ;, 576 Confolida minor 564; 1576 Confolida regalis 422 Confolida rubra,v. tor- mentilla Contrayerva 338 ; 339 Convolvulus 18,38, 59; 60, 63 » 492 , 764 Copal 67 Copalli quahuitl Jde: Corailina 443 Corallum 345: Corcorus ; v. anagahis Coriandrum s1z Corilus 619 Cornus 62 Coroneola, v: rofa Corona terræ, v.hedera: terreftris Cortex caryophyllatus 403 Cortex peruvianus 463: Cortex Winteranus 548: Coftus , v, mentha. F A% BuE, Cortyledon 805,307 Coronea malus 606 Coftus 436 3 549 “Cottus 115$ Cotula 5253 692 Craffula ; v. telephiuin, v.fedum . Crateogonon , v. perfi- caria Crefpinus, v. berberis Crefpolina , v. fantolinia Creflione 539 Crifpina , w. groffularia Crifpula, v. matricaria Crithmum 235 Crocus 174 Cruciata 595 Cucubæ 531 Cucumis afinus Cucumis fativus 797 Cucumis , v. anguria, v. melo Cucurbita 67: 598 Curcinum S12 Cunila bubula, v, Ori- ganum Curila , v. faturia Cupreflus 611 Curcas, v. ricinus Curcuma s5I Cufcuta 504 1) Aburi , v. urucu Dachel ; v. palma Daëyli 114 -Echium .laureofa 167 3224, 517 Daphnoïdes, Daucus s19 Deilphinium 134, 422 Dens caballinus,v.Hyot- ciamus Dens leonis 104,572 Derelfide,v. tamarindus Diapenfia, v. nt Diétamnus 307; 2 Digitalis 29; + Dipfacus 4213 Dodecantheon , w. pri- mula veris Dolicos , ®. faba Doronicum 311 Dragacanthum 823 Draco arbor 640 Draco herba 134 Dracunculus Idem Dracontium 4938 Draxena radix 338 Dryopteris 81, 83,488 Drofomeli , v. manna Dulcamara 784 Dulcis radix , v. plycyr- rhifa E FE Bulus 21 00 Elæagnon, v.vitex Elachi, v. cardamomum Elaphobofcum, vu. pafti- naca Elaterium 28 TMB LEE Elatine 103, 681 Elkemi 67 Elenium 101 Eleofelinum 112 Eiletari $ vw. amomum Elichryfum 93 Embelgi , v.myrabolani Emperrum , v. hernia- , ia Endivia 800 , 804 Enula campana 101 Ephemerum,videlilium : convallium Epipa&is,vide herniaria Epytimum 506 Equifetum 599 FÉrcA 423 Erigeron, v. fenecio ryngium 224 Eryfimum 1055875 744 Erythrodanum, w. rubia Eruca 105, 541, 660 Erua de Sanéta-Maria,v, dracunculus Eruum 750 . Efula 24 Evonymo affinis 262 Eupatorium 439, 480 483 _ Euphorbium 144 Euphrafa 415 F F Aba 748 Faba craffa,v, telephium Faba malacana , w. ana cardium Faba purgatrix , v. rici- nus Fabaria se Fabafuilla,v.hyofciamus Fagopyrum 744 Fagotriticum Idem Farfara , v. tufilago Farrago , v. fecale Favagelio, w. chelidonia Faufel , v. terra catechu Febrifuga , v. kinakina Fegatella , v. hepatica Ferraria , v. fcrophularia Ferulago 187 Ferula 186, 187 Ferulz lacryma 140 Ficaria , v. férophularia Ficus 109 Filago 94 Filipendula 243 Filius ante patrem, vide tuflilago Filix 488 Filicula 81, 83, 84,486 Fiftici , w. piftacia Flammula , v. ranuncu- lus Flos regius , v. delphi= niur Flos fan@1 Jacobi 662 Fœniculum 216,225; $143521 Fœnum græcum 752 Folium indum 324, 342 LABCTL'E, Fragaria 289 Fragula Tdem Fragum Idem Franpula 22 Fraflinella, vide figillum Salomonis Fraxinella 307 Fraxinus 44,252 Frumentum 745 Fucus, vw. Corallina Fuga dzmonum , v. Hy- péricum Fumaria 490 Fumus terre Idem Fungus 614 G G Abulæ 611 Galbuïi Idem Galanga 170 , 409 Galbanum 186 Galega 324 Galeopfis , w. Urtica, w. Stachis, v. Scrophula- ria , U. Lamium Gailitricum , vide Hor- minum Gallium Gariophillata Gelapo, v'. jalapa Gelbener, vide Gratiola Genifta 248 Gentiana , 458 , 460, . centautium minus Geranium s92 Geérontopogon , vide 365 » 595 463 Tragopogon Girta gemau LE Gicherum vide Arumn Gigarum Idem Gingidiumv.cérefohum Gylophiton , vide Saxi- fraga Gladiolus 14 » 17L Glaftum 76$ Glaucium 240 Glycipicris;vide Dulca- mara 85 Glycyrrhifa Gnaphalium 933 94 Groflipium 115 Gramen 223,340, 343 Grana paradifi 329 Granum tinétorium, ve Kermes Gratia Dei, v.Gratiolas v, Geranium Gratiola 29 Grofiularia 818 Guaiacum 293 Gummi Arabicum 825$ Gummi gutta 72 Gummi peruanum Idem Gummi farracenicum Gummi thebaicumldem Gutta cambodia 72 Gutta de gemu Idem Gutta gomandra Îdem Gutta gamba Idem H H Albacum , wide TAB L'F Aïkekengi Harankaka, v. Zedoaria Haftula regia, v. Malva Hedera 65$ Hedera terreitris 103 Hederolis , vw. Afclepias Hedipnois , v. dens leo- nis Helbane,;v. Grana Para- dif Helenium IOI Héliotropium 650 Helleborus 32 ; 33: 35 567 Helxine , vw. Parietaria, v. Convolvulus Hemoiroidum herba, w Chelidonia Henuonitis 435 Hepatica aurea 503 Heparica ftellata , Idem Hepatica trifolia , Idem Hepatorium 483 Heptaphyllon 589 | Herba benedita 359 Herba cephalalgica , w. Verbera Herba felis 176 Herba julia,v. Ageratum Herba S. Kunigundis, v. Eupatorium À vicennæ Herba laurentiana , v. Brunelia Herba S. Mariæ,v. Men- tha “Es: melancholifuga , v. Fumaria Herba paris 312, 65$ Herba pedicularis , 134 Herba proferpinaca , ve Polygonum Herba radioli , w. Poly- podium Herba rena , v. - Imperas toria Herba rubetti , v. Gera= nium Herba facra,v.V'erbena,. v. Meliffa Herba fanéta , v. Nico- tiana Herbz fan@æ crucis, v. Nicotiana Herba fardoa , v. Pulfse tilla Herba ftella, ». Alchi- milla Herbatunica, v. Carrés phyllus Herba turca , v. Hernia« ria Herba venti, ”. Pulfi= tilla Herbulum , vw. fenecis Hermodaëylus 61 Herniatia 247 Hefperis 502 Hydrolaphathum M Hydropiper 646 Hyeracium 201,571 Hyerobotane , v. Eryf- mum ,7. verbena, v, veronica Hyofciamus 126,778 “TA MBPL 2€: Hypericum 624 Hypochæris, v.cicorium Hypocaftanum 136 Hypociftis 637 Hippia , v. Aleine Hippolapatum 42,207 Hippofelinum 213 , 520 Hippophæftum, v. car- duus Hipouris s99 Eircifpina , vide Traga- cantha Hirundinaria,v.chelido- nium , v. afclepias, v. nummularia Hifpidula , v. pes cati Hyilopus 377» 387 Hodueg , v. galanga Hordeum 738 Hordeun galaticum , v. - OTYZa Hoitziloxilt,vide Balfa- num Horminum 417 I Ï Beris $44 Jacobæa 662 Jalapa 53 Janfbant,vide nux mof- chata Jbifcus , v. Althæa Icibariba , vide elemi Jefminum , 7. Jalapa Jecoraria | SOI Jetaiba , v. anime Jeticucu,vide mecoatan Ilecebra 8oÿ Illex 733 Imperatoria 283, 28$ Intibus 2oi , 802 , 804 Ipecaçuanha 95 Irio , v. erifimum Iringus, v. Eringium Iris 14,15,1373172s 622 Jfatis Ifgarum , v. kali I{opirum ,v. Aquilegia,. v. menñianthes Iva mofchata, vide cha- mæpytis Ivapecanga , vide zarz0 parilla 765 Juglans Jujubæ 112 Juncus 343. Juniperus 28Q Jutay , v. tamarindus Ixine , v. carlina K K Ali és? Kapa mavVa, V. anacar- dium Kermes 313 Keïiri 166 Kerva , v. ricinus Îdem Kiki, w. ricinus Tdem Kua , v. Zedoaria Kurandis, v. Canella Kurundu , v. Laurus TABLE. : 4 L Abrum Veneris , vide Dipfacus Lacca s52 Lacrima chrifti 246 Zacrima Jobi Idem Laétuca 800, 802 Ludtuca uftularia , vide Tufilago Laétucella,vide Sonchus Lada , v. Piper Ladanum 634 Lagopyrum, v. Pes cati Pagopus, v. Pescati,1d, Lamium $99 , 692,761 | Lamoaram , vide China Lampfana 661 LanceaChrifti,v.Ophio- gloilum Lanceola, vid. Plantago Lapathum 53,20;,207, 546586; 716,717 Leppa 240 ; 243 Lappago, vide Aparine Earix 4$ Laferpitium 64, 188 , 283 520 Lathyris 24 Lavandou , vide Lavandula 382 Laver 539 Laureola 36 Laurifolia 548 Laurus 393 » 399 peus 753» 310 Tome I, Tlem 139 Al- Lenticula Lentifcus Leontopodium , v. chimilla Lepidium 543 Leucanthemum 576 Leucacantha 273 Leucoiun 166 Leucopiper 141 Levifticum 520 Libanotis 64 , 520 Lichen 8750L Lychnis 233 ,; 421,659 Lycoperdon 624 Lycoperfcon 789 Lycopfs, vide Buglof- fum,v. Cynoglofum, v. Cardiaca Lignum molucenfe,vide Ricinus | Lignum nephriticumé2a Lignum odoratum, vide Santalum Lignam-payanum , vw. Saffafras Lignum fanû@um, vide Guaizcum L Lignum, S. Grucis,vide Vifcum Ligufticum $20,$21 Liguitrum 6;so Lilium 723 Lilium convallium 357 Limnefñum, v. Gratiola Limodorum 637 Limon 318 Limonium ; vide Me, Q FF ARD'LTE nyantes , v. pyrola Linaria 68 ; 727 Lingibel, vide Zingiber Lingua cervina 485$ Lingula , v. Ophioglof- {um Linum 23 5725 Liquiritia 88 Lyfimachia 468, 539 Lithofpermum 245 Locufta herba 812 Lobus ex Vuingadecaou, v. Anime Lotus 523» 666 Luciola;vOphiogloffum Lujula 205 , 316 Lumbricorum femen, v. abfinthium Lupinus 750 Luüpulus 492 M M Acerone 213 Macis, v. Nux mofchata Macro pi per 141 Madeleum , v. Pdellium Maderampulli;v. Tama- riadus Madrepota 343 Magiftrannia;v. Impera- toria Majorana 383 ; 390 Mays 745 Malaguetta 329 Malaoathrum 342 Mala aurea,v, Lycoper- ficon ; Mala infana , v. Melohà gena Mala præfomilia 11% Malacociflus , w. hedera terreftris,v.Chelidonia Malathiam , v. Bdellium Malicorium , v. Punica Malva 470 Maluavifcus,videAlthæa ! Malus 111 Malus granata 603 Mala infana 890 Malus medica $18 Malus perfica IX Malus punica 60% Mandragora 782,786 Manjulla Kua, v. Curcus ma Mangaratia, v. Zingiber 4 Manna 43 Marathrum , v. fœnicu- lum + sure late _ ê Marrubiaftrum Marrubium > 325. Marum Maftiche 138 Matricaria 155 Matrifalvia, videSclarea | Matrifylva, v. Hepatica, # v. Caprifolium Mecaptali,vide falfa-pas » rilla Mechoecana 9, 6@ Medefufium, v. Ulmariz ” MedullaÆ E oyptiaca, vide Caffa HAB ET el arondinaceum, vide Saccharum Mel cannz , Idem Melax , v. Thus Melanopiper 141 Melanthium, v. Nigella- Melicalamus,v. Saccha- rum Melilotus $23 ; 666 Meliffa 157 ; 2693 Melifophillon; Idem: Melongena 790 Mela 799 Melopepo Idem Menyanthes $40 Menfracoft, videManna Mentha farracenica,vide Ptarmica Mentha 176 , 177; 370; 372; 436 Menthaftrum 177 Mercurialis 708 Merula vide Rhamnus Mezereon 36 Mefpilus 6120 Meum 167 Muxacuchit , vide Piper Militaris, v. Miliefolium Milium 811 Millefolium s73 Millegrana, v. Herniaria Millemorbia, vide Scro- fularia Minza , vide Anime Mirabilis pervana , wide + Jalapa Mirica, vide Tamarifcus Myrobalami s5 Myrrha 184 Myrrhis 499,517 Myrthacanta , v. Rufcus Myrtillus,videVitis 1dæa Myrtus 333: 6SE Myxa, v. Sebeftena Mizquixochicopalli, vs de Anime Mirella Mochus, dv. Orobus Molanga , v. Piper Molon 243 Momordica 664 Morfus diaboli,videSuc+ cifa Morfus Gallinæ 808 Morus 648 , 620 Mofcocaryon, vide Nux mofchata Munduy guacu, v. Rlei- nus Mufcus 86 , 288 , 443 N N Apellus 312 Napus 96 Nardus 168,340,382, v. Valeriana Nardus ruftica, w. Afa- rum Nafcaphtum,vide Stirax Nafturtiums 34,536,587 Nefrim , v. Ro Nenufar 807 Nepeta 179 , 370 3 373 Nerion 136 459 oij TAN LEE Nefrim, vw. Rofa Nicotiana 126 Nigella 239 Nimphæa 809 Nucifta,v. Nux nrofcha- ta Nuces Pineæ 823 Nummularia 539 Nux bandenfis,vide Nux mofcheta Nux græca, v. Amygda- lus Nux juglans 290 Nux methel, v. Stramo- nium Nux mofchata 430 Nux myrifüica Idem Nux unguentaria, Idem Nux piftacia 115 ; O © Cimañftrum,v.Scro- phularia , w. Circæa Ocimum 368 , v..Fago- pyrum Ocuiaria, vw. Euphrafa Oculus bovis , v. Beilis Cenanthe 244 Ocpata , v. Aracardium Olea 729 Oleander 126 Olibanum 497 Olxs , v. Spinacia Olufatrum 213 Olyra , v. Secele Omphalocarpum, v. A- parine Onitis , v. Origanum Ononis 210 Ophiogloffum 665 Ophiofcorodon 304 Ophris 665$ Ophtalmica,v.euphrafia Ophium , v. Papaver Opobaifamum 6126 Opocalpafum,v.Myrrha Opoponax 199 Orchis 323 Oreofelinum 186 Origanum 390, 392 Orleana, v.Vanida Oryfa 827 Ornithogalum, v. Scylla Crous, v. Fraxinus Orobanche,v.Hipociftis Orobus 749 Orvala . 417 Ofyris , v. Linaria Ofmunda 488 Oftrutium,v. Imperato- ria Oxalis 20$ Oxyacantha 604 Oxylapathum 205,207 Oxymirfine , v. Brufcus Oxys 310 Oxytriphillon, Idem P P Æonia 359 Paiea de mecha,v.Schæ- nanthum Palma Chrifti 63 AR LE Palma 114,452, 640 Palmula , v. Tamarin- dus, v. Da&yli Palo d’Agula , v. Xiloa- loes Palos de calenturas , v. Kinkiria Paludapium 212 Panax 101,190 Panchmaraum,v. Areca Pancratium , v. Scylla Panis cueuli , v. Ozys Panis porcinus 31 Papaver 90°, 204, 214, 4213771 Papaver fpumeum, w. Gratiola Papillaris herba,v.Lam- pfana Pareira brava 261 Parietarta 711 Paronichia 84 Parthenium,v. Chamzæ- melum , v. Matricaria Paz v. Vitis Paffulæ Idèm Paftinaca $17 5 519 Paftoria burfa 467 Pavame, v: Saffafras Pavara, vw. Ricinus Pentaphyilum 588,590 Pentaphilloides 465 Pepo 795 3 799 Perdicium, v. Parietaria Perebecenuc ; vw. Nico- tiana Perforata, uv, Hipericum .- Peucedanum Perfoliata 594 Peryclimenum 65 , 663 Periploca 58. Periiterona , v. Chamæe pytis Perfica | If Perficaria: . 646 Perfonata 240,287 Pervinca 568 Pes cotumbinus , v. Ge= rarium Pes cati 93 Pes leonis s67 Petafites 287 Petrofelinum 213» 214 $22 Petum , v. Nicotiana 106 Phafeolus 748 Phellos , v. Suber Philantropon,v.Aparine Phyllirea 650 Phyllitis 438$ Phyllon , v. Mercurialis Phytolacca 787 Phlomos, v. Verbafcum Phænicobaiani, v. Dac- tili Pbhu , v. Valeriana Picea, v. Abies Picris , vw, Chicorium Pilofelja 93 » <72 Pimenta , vw. Piper Pimpilinr Idem Pimpinella 234, 590 Pinang , uv. Areca. Pindalba , v. Cubebæ © u] TALLE Pine S21 Pinus , v. Ricinus Piper 141 Indicum 117 , 333 Piper montanum,v Lau- reola Piperitis , v, Lepidium Pyrethrum 134, 140. Pyrola 579 Pifeolus 47 Pifum Fiem Piftacia IL À Piftolochia Pituitaria, v. Sthaphiie ria Piryufa , u. Tithymalus Pix 533 Plantago 583 Plumbago, v. Perfcaria Pocielt , v. Nicotiana Polemonium,v.Ditam- nus Poligonatum s8r Polygonum247,575 599 Polypodium 486 Politricum 83 ,238 Polium 367; 439 Populus 732 Porrum 230 Portulaca 803 Potentilla 274, 465 Poterium 823 Prafium 172 Priapeia, v. Nicotiana Primula veris,videBellis Prunella 561,564 Prunys 839113 Pfeudocapfcumi 25€ Pfeudociftus, v. Opopo= fnax Pfeudonardus 382 Pfyliium 813 Prarmica 439 Pulegium 3725373 Pulicaris herba 813 Pulicaria,vide Perfcaria Pulmonaria 86 Pulfatilla 135 Pulvis cardinalis ©. Ki1- nakina Pulvis Jefuiticus, Idem Puniça 60% , Q Q Uauhayohuarli, v.. Caffia L: Quebolia, v.Myrabalant Quercula,v. Chamædris Quercus 612- Quinquefolium 583 Quinquenervia, v: plane tago Quyia, v. piper | R R Adicula 227 Radix Spiritus fan@i, ve Angelica Ranunculus 6$z Rapa 97 Raphanus, 227,543,549 Rapumterræ , w. Cyclas TABLE: MÈTt Rapunt 97 5714 Rapunculus 813 Rapontica, v. Centau- rum majus Raffac,v. Ammoniacum Regina prati 274 Remora aratri 220 Refta bovis, v. Anonis Rha 495 $2 Rhabarbarum 49 Rhamnus 10 KRhaponticum $03 Rheum Ldem Rhœas 73 Rododaphne 156 Rhus 610 Rhum Idem Ribes 618 Ricinoides 69 Ricinus , Idem Rima maria, v. Alliaria Rorida 102 Rogga , v. Secale Rofa , 12, 13, 607,688 Rofa de Jerico 248 - Ros cœleftis, v. Manna Ros marinus 377 Ros folis 107 Rubia 222 Rubus 648 Rubus idzus 817 Rumex, 205,207;717; v. Acetofa Rupertiana,v.Geranium Rufcus 219 Ru 159» 324 Ruta caprariä 247 Ruta muraria 84 Rutila , vw. jujubæ S S Abina Sabanpute , v. Piper Saccharum I] Saccolaa 330 Sacoule Ide Sagapenum 190 Salicaftrum, v. Solanunx Salix 170 ,82E Saliunca,v, Nardus Saifa parilla 294 Sal{ola 65 À Salvia 279, 37 Salvia vitæ 84 Sambucus E9..26 Sampfucus, v. Majorana Sana fanéta , v. Nico- tiana Sanguinaria, v. Polygo= num Sanguinaria radix,v.Ge+ ranium Sanguiforba 690 Sanguis draconis 586 Sanifula 66 Santalum 344 Santolina: 435: Sapinus 256 Sapoñaria 659 Sarcocolla. 425$ Saffafras 293. Satureia 37 TA ML ER Savina 163 Saxifraga 84, 219, 232, 233 Saxifragia 24$ Scabiofa 276 Scammonia 55: 58 Schænanthos 343 Séariola 800,804 Scarlathum , v. Kermes Scheha, ”. "Abfinthium Scilla S4I Sciarea AI Scolopendria 8; Scolopendrium 485 Scolymus 250 Scordium 278 Scordotis 279 Scorodonia Idem Scorodoprafum 304 Scorzonera 274 Scrophularia 580,775, 799 Sebeftena 113 Secale- 741 Sedum 233,80$ Selago , v. Camphorata Selinum 212, 214 Semen contra 445 Sementima, femen fanc- tum Idem Sempervivum 805 Senna AI Senecio 713 Septinervia, v,Plantago Serapinum, v. Sagane- num Seris 20], 804, 808 Seriphium, v. Taliétrut# Serriola £oz Serpentaria , 398 vide Biftorta ; v. Ophio- g'ofilum Serpylium 375 Sete} 64,234, 500 Sideritis , v. horminum, v. Stachys , v. Gera- nium , v. Pimpinella Sigillum B. Mariæ , Va Tamnus Sigillum Salomonis 582 Siler 2343 521- Silgo, v. Secale, . Tri- ticum Siliqua arobien LME rindus Silvatina , vw. Bugula Symphitum 86,561,564 s76, 578 Sipant 105, 137 Sion 533 Sifarum 341 Sifon: 52Z Sium s2 ie $34- Sifirieteris ; ©. Pimpi- nella Sifymbrium 176, 534% 587, 660 Smiiax 3S, 294, 748 765 Smyrnium 103,213, 283 28$ ; $20 Soda 653 Solanum 332, 784, vw Herbeparis , uv. Jalap, Tes HE #. Capfcum , v. Bel- ladona, v. Phytolaca, v. Strammonium , v. Lycoperficon, v. Me- longena Solanifolia 760 Soldanelia 18 Solidago , v. Bellis > V. Virga aureæ Solfrora , vw. Ros folis Sonchus 802 Sophia 687 Sorbus 614 Spadida cah, v.Euphor- .bium Spartium 248 Spatula fœtida 171 Sphacelus , v. Salvia Sphondriium 719 Spica 382, 385 Spica nardus 340 Spina acida, v. Berberis Spina arabica,v. Carlina Spina alba 373 Spina cervina 10 Spina hirci,v:Tragacan- tha : Spina infe&oria 10 Spinatella,v. Calcitrapa Spinacia 716 Sponfa folis,u. Ros folis State , v. Myrrha St2chys 761 Staphilinus, v.Paftinaca Staphifagria 134 Stercus diaboli , v. Affa fœtida Stellaria, ". Hepaticz V. Alchimilla Stirax 40$ Stæcas 385 Stramonium 788- Stratiotes,v.Millefoliure Strobili Pine1- 822 Strumaria 243 Strumea , v. Chelidoniæ Struthium, v. Imperato- Fix Suber 615 Succifa 277 Succus laxativus , vide Gummi gutta Sumach , v. Rhus école Sylibum 448 273 Tr ps , Tv. Nico= tiana Tabaxit , v. Saccharunz Tacomaree 118 Tacamahaca 631: Tacvacue , v. Mechoa* can. Tamalapathra , v. Mala-. bathrum Tamat 40 Tamarindus Term. Tamarifcus 25$ Tamarum , v. Bryonia Tamnus 763 Tanacetum, 135,436, 441 Ti AUBEX ES Tattaxacon,v.Dens leo- nis Tarchon,v. Dracunculus Tarum , v. Xyloaloes Tegname,v. Styrax Telephium 580 Terebinthus 114, 258 Terenbigil, v. Manna ‘l'erniabin Idem Terta Catechu 452 Terra Japonica Fdem Terra merita ,v. Curcu- ma. Tefticulus morionis , v. Orchis Tencrium 678 Thalietrum 537 ‘Thapfa É4 ÿ 223 ‘Thafpus barbatus 721 CERESS. 262 ‘Thymelea , v. Laureola Thlafpi 276,467 Thus 297, 406 Thymbra 387 Thymus 374 Tikia 358 Tripha cerealis, vide Secale Tithymalus 24, 144 Thlahueliloca quahuitl, v. Caranna Thlaquilin,v. Jalap Tlarlancuaye, v. Piper Tlacaca huaquahuitl, v. Cacao (Elacuacue,v, Mecoacan Tlilxochitl,vide Vanïiffà Tordilium , vw. Meum Tormentilla 589 Torna bona , w. Nico- tiana Tragacantha 663 Fragum , vide Dracun- culus ragopogum 274 Tragofelinum 234 Tribulus 623 Tribuloides , Idem Yricomanes 83 Triiolium 316,425,523% 540, 666 Triticum 7AL, 745 Triffago , v. Chamædris Trixago , v. Scordium Trunbigin , w. Marna T£2,0. Thé. Tunica , v. Caryophilus Tufhilago 90,187 Turbith 63 Turpethum Tdens V V a ccirie Valeriana 168, 340j 812 Valerianella 812 Valighuru 296 Vanilla 449 Veratrum 32, 33 ; 35 > 567 Verbafcum 42% Verbafculum 68t Verbena 104, 418, 123 À Vermicularis 805 Veronica 537 , 678,681 Verrucaria , v. Alke- Kengi, vide Heliotro- pium Vicia 740 Vi&orialis, vw. Allium Vidimaram,v. Sebeftena Vinca pervinca 568 Vincetoxicum 310 Viola 166, 315 , 706 Viola peruviana s3 Viorna , v. Clematitis Viperaria 275 Viperina 339 Virga aurea 633 Virga regia vw. Digita- is Vifcum 360 Vitalba, v, Clematitis Vitex 177 Vitis 110 Vitis alba 16 Vitis nigra 763 609 L Vitis idæa Vitis fylveftris 651, 784 Vitriola , v. Parietaria Ulmaria 274 Ulmus 618 Umbilicus veneris 807 Ungula afinina , v, Tuf- ilago TABLE, Volubilis 28 Urceolaris, v. Parietariæ Urtica 596,761 Ürucu 3438 Uva crifpa 6138 Uva mufcatela 110 Uva verfa, v. Herba pa- ris; … Idem Vualighuru, v. Zedoatis Vulvaria 173 X IX Anthium 243 Xapa maya, v. Anacar- dium , Xyloaloes 40; Xylobalfamum 335,626 Xylon 115 Xyris 171 Xocoxochitl, v. Amo- mum Xuchicaluaquahuitl , w, Cacao Y Ve atthritica 688 Yvamofchata, Jde Z Z Arca,v.Zarfaparilla Zadura ,v. Zedoaria Zarzaparilla 294 T ABLE: Zedoaria 296 Ziziphus, w. Jujubé- Zerumbet Idem Zuccha , v. Cucurbita- Zibebzx, v. Vitis Zurumbeth 226 Zingiber 137 » 296 Fin de La Tablz des noms Latins. ABREGE dt D Su Cr DE L'HISTOIRE D ES PEANIES U SU E;L:L'E;S. ES} E deflein que je me füis pro= ESil polé dans cet Ouvrage, eft 324) d'expliquer les propriétés les PRRUSE plus Cprouvées des Plantes , dont l’ufage eft familier dans la Pharma cie. Pour le faire avec méthode, je fuivrai dans la diftribution de ces Plantes.le mê- me ordre que nos Anciens ont établi dans la divifion des Médicamens ; & comme ils ont remarqué que ces Médicamens aoifloient fur les Corps en deux ma- nicres générales, ils les ont féparés en deux Parties. Dans la premiere, ils ont renfermé les Remedes qui procurent l’é- vacuation des humeurs par les soyes fen- fibles où infenfibies , & les ont apnellés cr $ N°79 I À Vie . jA 4x 2 DES PLANTES Evacuans. Dans la feconde , ils ont com pris les Médicamens qui changent d’une maniere imperceptible la ciffure des hu- meurs . @& ils les ont nommés Altérans : cette divilion formera les deux Parties de cet abrégé. La premiere Partie fera fubdivifée , par rapport aux routes différentes, par lef= quelles la nature fe délivre des humeurs étrangeres , lefquelles caufent la plüpart des maladies lorfqu’elles font retenuës. Ces routes font l'ouverture fupérieure & inférieure de l'eftomac & des inteftins; la bouche & le nez : par lefquels la poi- trine & le cerveau font délivrés d’une pi- tuite furabondante ou dépravée ; la voye particuliere au fexe ; celle des urines: celle enfin qui eft ouverte dans toute l’ha- bitude du Corgs pour la tranfpirationin- fenfble : ces routes differentes forme ront fept Clafles. | La premiere traitera des Plantes Purga- tives & Emetiques. La feconde , des Plan- tes Béchiques & Expectorantres. La troi- fiéme, des Errines & Sternutatoires. La quatriéme, des Hyfteriques. La cinquié. me, des Diuretiques & Aperitives. La fixiéme, des Diaphoretiques & Sudorifi- ques. La fepriéme enfin , des Cordiales Âlexiteres. Y’avois mis cette Clafle la premiere des Plantes Alterantes dans la U'SAME'L LES: 3 premiere édition de ce Livre ; maïs ayant fait réflexion que plufieurs plantes Alexi- teres font Diaphorétiques, &c que réci- proquement la plupart des Plantes Dia- phorétiques font Alexireres ; que les unes & les autres font employées indifférem. ment dans les mêmes compofitions Cor diales & Sudorifiques ; j'ai cru qu’il étoit à propos de mettre les Plantes Alexiteres immédiatement après les Diaphoréti- ques, parce qu’elles agiffent affez fouvenc par la tranfpiration ; & que par con{c… quent elles pouvoient être miies au rang des Plantes évacuantes. D'ailleurs j'ai crà* devoir {éparer les Diaphorcriques & les Alexiteres en deux Claffes , par rapport a leurs vertus différentes ; les unes étant pius ordinairement Sudorifiques que Îles autres. | La feconde partie de cet Ouvrage , qui traite des Plantes Alterantes, fera féparce . en deux Sections. Dans la premiere , fe- ront comprifes les Alrerantes , que j'ap- pelle du premier ordre, lefquelles font deftinées ou a certaines maladies en parti- culier ou aux différentes parties du corps, Certe Section renfermera fept Clafles. La premiere traitera des Cephalique & Aromatiques.La feconde, des Ophtal- miques.La troifiéme, des Stomachiques, & celles qui tuënt les vers, La quatriéme A ij 4: DES PLANTES USUELLES. des Febrifuges. La cinquiéme,des Hépa-? tiques & Spléniques. La fixiéme , des Carminatives , qui diflipent les vents. Et la feptiéme , des Anti-Scorbutiques. La feconde Section de la feconde par- tie, comprendra les Plantes Altérantes, que je nomme du fecond ordre , lefquel- les font également utiles à plufieurs ma- ladies & à plufieurs parties du corps ; cette Section renfermera cinq Clafles. Dans la premiere Clafle , feront com- prifes les Plantes Vulnéraires , que je fé- parerai en trois Chapitres, par rapport à leur grand nombre & à leurs différens cfets : le premier traicera des Vulné- raires proprement dites , dont la plüpart font Aftringentes ; on y joindra les Plan- tes qui ont la vertu de refferrer ; le fe- cond Chapitre parlera des Vulnéraires Déterfives ; le troifiéme,des Vulnéraires Aperitives. La deuxiéme Claffe de cette feconde Section, contiendra les herbes Emollien- tes. La troifiéme traitera des Réfolutives. La quatriéme des Anodines & Afloupif- fantes. La cinquiéme enfin, des Plantes rafraïchiffantes & incraffantes. Voila la divifion générale de cet Abre- gé, & en même tems le Plan de mon Jardin , dans lequel j’airangé les Plantes dans le même ordre & fous les mêmes nombres qu'on les trouvera ici, 3 æ: 335 336 IG 30$ 336 86 226 2% 326 CE 6 W SE TUS PREMIERE PARTIE. Des Plantes appellées Evacuan- tes , parce qu'elles vuident les humeurs par les voyes fenfibles & ordinaires. PREMIERE CLASSE, DES PLANTES PURGATIVES N comprend fous cetitre les Pan- tes qui purgent ; foit par le Vomi! fement , & alors on les appelle Emcti- ques ; foit par le ventre , & on les nom _ me Purgatives, ou Catharriques. Entre ces dernieres, celles qui agiflent avec plus de douceur , s’appellent Purgatifs Minoratifs, comme les fleurs de Pêcher, les Rofes , la Cafle ,la Manne, &c. Jene diftingue point dans cette Claffe les Plantes Emetiques des Purgatives, par- ce que les unes & les autres font quel. quefois le même effet, felon la qualité des humeurs & la difpofition de l’efto- A iij br. € PLANTES mac des malades ; je défignerai feule ment celles qui ont plus ordinairemen- vomir , en marquant leur dofe , & la maniere de les employer. Je commence- rai cette Clafle par les Purgatifs les plus doux, je parlerai enfuite de ceux qui agiffent avec plus de violence, & dont lditirarion demande plus de cir= con{pection, I. ARTAME, Safran bâtard , ou d’Al- emagne , Graïne de Perroquet. Cartamus fruè ve Cricus I. B. Tom. III. PAL. 79. Raï. bifs. 302, Cnicus fativus five TE Offcin. C. B. 3217. Cricus vul- garis Cuf. Hiff. cuir Crocus Sylvefiris Anguil, Es fleurs & les femences de cette 1 Plance fonten uface, comme laxati- ves & apériciv es: les ere entrent dans les rrzoûts qu'eiles teignent d’une cou- leur faHrznée, mais elles fervent plus or- dinairement ri reintures rouges : ces ee pafent pour ere utiles dans la jau- nifle: leur dc{e ef d'u € demie éragme en ste ouen ous ; on les fubftitue au Safran ordinaire a double dofe, auquel elles fonc beaucoup inférieures pour la vertu, PURGATIVES. + La femence du Cartame purge aflez foi- blement ; on l'ordonne aflez rarement feule à caufe de fa vifcofiré qui la fair agir avec lenteur : fon ufage le plus commun eft dans les Tablettes Diacarthami, auf- quelles elle a donné le nom , & dont la qualité purgative doit être attribuée au Turbith & à la Scammonée qui entrent dans leur compofition: la dofe de ces Ta- blettes eft une demi-once ou fix gros. On les donne rarement feules , & plus communément avec d’autres Purgatifs : ces Tabiettes font Hydragogues, c’eft-à- dire, qu’elles purgent les eaux, & con- viennent parconféquent dans les bouff- fures & dans cette efpece d'Hydropiie, qu'on appelle Anafarque. M. Ray aflure que la femence de Car- tame pilée & boüillie avec la décoétion de Pois chiches & la viande , purge les eaux, par haut & par bas, qu’elle chaffe les vents & foulage les douleurs de la colique : mais il la faut COfTiger avec V’Anis, la Canelle ou quelque autre Aro. mate : la dofe eft pour chaque botüillon de demi once ; on pourroit s’en fervir aufli en émulfion. Outre Les Tablertes Diacarthami , auf quelles cette femence a donné fon nom, elle entre encore dans le Catholicon fim- ple de Fernel. À iii 8 PLANTES LE Ve UNIER, petit Damas noir. Pruna parva dulcia atro-cerulea C. B. 443. Prurus fruëlu parvo , dulci, atro-ca- ruleo Inff. C2. Pruna Damafcena noffra- ta Bcilon. Office. ( Ette efpece de Prunes étant la plus douce , eft par cette raïfon préférée pour lEleuaire Diaprun fimple , dans lequel entrent plufeurs autres purgatifs & différens ingrédiens. Les autres efpe- ces de Prunes , qui font plus aïgres , in- commodent les perfonnes qui ont la poi- trine délicate ; mais celles de Damas noir font pectorales , adouciflantes & laxati- ves. La dofe du Diaprun fimple, eftd’u- ne once, & même plus. Pour faire le Diaprun compofé,on ajoute la Scammo- née ; la dofe de celui-cieft de fix gros au plus , & de demie-once ordinairement. La décoction d’une demi-livre de Pru- neaux , fert fouvent de bafe aux infu- fions purgatives , fur-tout pour les en- fans. Les Prunes entrent dans le Syrop de Fumeterre, de Mefuc, dans celui d'Epithim , dans le Lenitif & dans la Confection Hamech, : l . PURGATIVES oo irr P RunezLier,Prunier fauvage. Prunus Sylueffris C. B. 444. I. B. Tom. 1. pag. 193. Acacia Germanica Officin. _ Es Prunelles bien meures font laxa= tives ; on les employe néanmoins pour reflerrer dans les cours de ventre & dans la difflenterie ; mais alors on nat- tend pas leur parfaite maturité ; on en tire le fuc par expreflion , & on le fait épaiflir en extrait , qu’on fubftituë au ve- ritable Acacia d'Egypte. Sa dofe eft d’u- ne dragme au plus ; on l’employe aufii de même à la place du Lycimm des An- ciens. Les fleurs du Prunier fauvage , ou plütôr leur eau diftillée , après deux jours de macération dans le Vin , eft un fudo- rifique, que j'ai fouvent éprouvé avec fuccès dans la Pleuréfie ; la dofe eft de quatre a fix onces. Ces fleurs font laxati- ves , & le Syrop qu’on en fait après plu- fieurs infutions réitérées , approche de [a vertu du Syrop de Rofes:fa dofe eft d’une once , mêlée avec les autres Purgatifs. On fait en Allemagne un Vin avec les prunelles , lorfqu'’elles font meures ; ce Vin n'eft pas à méprifer dans les cours de ventre , pourvû qu'il n’y ait nifievre, ni tranchées ; on fait fécher ces fruits au È À ÿ 10 PLANTES four , & après les avoir écrafés, on les jette dans la cuve pour les laïfler fermen- ter avec le mouff; la faveur aromatique de cette liqueur ne la rend pas défagreable, Les feüilles du Prunier fauvage {ont em- ployées dans longuent de la Comrefle, LV: Nour: , Noirprun, Bourg-pine. Rhaïnnus Catharticus C. B. 478. 1. B. Tom. I. pag. ç5. Ramnus folutivus Dod. 75%. Spina infetloria Math. Spina cervina vulgo Gefr. Merula Hofim. 74. () N employe en Médecine les baves ou fruits de cer arbre, dont on fair un Syrop; la dofe en eft d’une once, ainfi que des autres Syrops purgatifs. Quelques uns appellent ce Syrop , Syru- pus domefticus ou Syrup#s de Spina cervina. Il eit fort en ufage dans PHydropifie, la Cachexie , la Goutte, le Rhumatifme, & les maladies longues & opiniatres. J'en ai donné à des malades enflés confidéra.. blement, deux delquels avoient de l’eau épanchée dans la capacité du bas ventre, & ils ont été guéris : ils en ont pris juf- qu'a quatre fois, de deux jours l’un , une once à chaque fois , avec autant ce Man. ne dilloure dans une décoction convena- ble : lorfqu'on donne les biyes de Ner- és. Ê es Hé as PURGATIVES. FT prun en fubftance, on en donne jufqu’à vingt ou quarante à cinquante en décoc- tion. Quelques-uns les font fécher, & en donnent la poudre à un° dragme, incor- porte avec la Conferve de fleurs d'Oran- ge , ou quelque autre. Sydenham a remarqué avec raifon que le Syrop de Nerprun altere les malades confdérablement , fur-tout quand on le donne feul & qu’on na pas ia précaution de manger un potage leger immédiare- ment après. V. pores Malus Perfica 7. B. Tom. TI. par. 157: Dod, 796. Perfica molli carne & vulgaris viridis © aloa C. B. 440. N prend les fleurs , & même quel- quefois les jeunes feüilles du pêcher pou en faire un Syrop qui purge affz ien ; la dofe eft une once. On mer quel- quefois une petite poignée de ces fleurs dans un boüiillon de veau, qu'on fair infu. {er lezerement fur un feu modéré; on l’ordonne aux perfoanes d’un tempéra- ment pituiceux & fujeres aux fluxions dans la tête ; elles conviennent auñi aux enfans quiont des vers. On applique avec fnccès fur le ventre un Gataplalme fuit À vi} 12 PLAN ‘TT PS avec les feüilles de Pêcher & de la fuie pi- lées enfemble, & liées avec de bon vi- naigre. Ce remede eft familier à la Cam- pagne. Les fruits de cet arbre font très- agréables au goût , & ne font pas fi con- traires a la fanté que le croyoient les An- ciens : leurs noyaux & leurs amandes ont un ufage tout différent, comme onle peut voir ci-après à la fin de la Claffe des Plan« tes Hiftériques. VI. R OSsEs pales. Rofa rubra pallidior C. B. 481. Rofa ho- loferica Lob. ic. 207. Tom. I/. Rofa fativa 1V. Dod,. 187. Rofa pallida Officirarum. N employe ordinairement les fleurs de cette efpece de Rofes, pour faire l'eau des neuf infufons , qu'on ordonne à Montpellier , à deux onces dans les po- tions purgatives. L'eau - rofe diftiliée fe fait auffi avec les fleurs de cette efpece, ou avec les Rofes blanches fimples. Elle eft propre pour les maladies des yeux ; on la mêle avec celle de Plantain dans les Collyres, pour linflammation de ces par- ties. Dans Les cours de ventre fimples & ‘la Diarrée, on prefcrit avec fuccès des botillies avec deux onces d’eau-rofe & un jaune d'œuf, pour un demi-feptier de lait, …p LI PU RG'AT MOVE S. rà Quelques A poticaires préferent pour fai- re l’eau-rofe les calices des fleurs, aux fleurs mêmes.Le Syrop de Rofes pâles fe prépare avec leur fuc épuré & parties égales de fucre ; on l’ordonne à une on- ce dans les fluxions du cerveau. On fe fert particulierement de celui qui eft compo- fé, dans lequel entrent le Séné, l’Agaric, & quelquefois la Rhubarbe ; on donne fouvent ce dernier feul à une once & de- mie. On fait auffi avec le fuc de Rofes, un Eleétuaire qui eft efimé , dans lequel entre la Scamn onée, & do àt La dofe eft de demi-once. VIL R Oses Muscartes ou de Damas. Rofa mofchata fimplici flore C. B. 4822. Ro/x mofchata minor flore fimplic! I. B. Tom. JL. pag. 45. Rofa mufcata albaT ab. ic. 1086. Nerfrim vel nefrim Serapioms Anguil. Rofz Damafcena , quam Coroncolam vocant Lugd. 125. Uclques perfonnes fe purgent avec une où deux pincées de Rofes muf- cates, infufées dans un botüillon au veau; ces Roles purgent plus fortement queles précédentes. Dans la Provence & dans les Pays chauds,où elles ont plus d’odeur, trois ou quarre de ces fleurs en infufon 54 PILLAËN TE ou en conferve , purgent avec violence: Roses fauvages ou Eclantier , Rofes rouges ou de Provins. Voyez aux Plantes Aftringentes , N°9. xxviir, & xxIx. R APONTIC. Voyez ci-après, Rhu< barbe, VHI: F LAmMBEou ris, Glaïeul.” Tris vulgaris Germanica fivè Sylvuzfiris C.B. 30. Iris vulg. violacea [eu purpurea Sylv. I. B. Tom. I!. pag. 709. [ris Sylve- ffris Tab. ic. 648. Iris noftras Officin. Gla- diolus caruleus Trag. 699. C)}> employe dans la Medecine la ra- cine de cette Plante ; on en tire le fuc par expreflion , & on l’ordonne de. puis une once jufqu’a quatre dans l'Hy- dropifie qui commence. j’en ai vü detrès- bons effets ; mais il faut continuer ce re= mede trois ou quatre fois , & même plus, de deux jours l’un. Le meilleur corre@if du fuc d’Iris , eft la crême de Tartre ou le Crittal minéral ; on fait fondre demi- once de l’une oude l’autre dans fix onces d’eau boüillante, on y ajoûte deux onces de fuc d’Iris!, qu’on laifle dépurer ; on le fait prendre enfuite au malade. PURGATIVES. 2; IX. Tr DE FLORENCE. Iris alba Florentina C. B. 31. Iris flore albo I. B. Tom. I. pag. 719. Iris Illirica vel Florentina Offcin. Orfque la racine de cette efpece eft recente , on peut l’employer comme la précédente : on la fair fécher ordinaire= ment après l’avoir dépoüillée de fonécor- ce, & alorselle acquiert une odeur agréa- ble ; elle entre dans la compofition de plufieurs parfums : on en prépare une poudre fimple, appellée Paluis Diaireos fimplex , qui fe fait avec la racine d'Iris, la poudre Diarragacant froice & le Su- cre-candy ; {: dofe eft d’un demi-oros : elle eft propre a calmer la toux , en adou- ciflant l’acreié de l'humeur qui coule du cerveau fur la gorge ; elle conv'ent par cet endroit dans les Auxions catarreules. La poudre d'Ifis compolce , appellée Poudre de Salomon , eft plûtôt un Elec. tuaire , qu'une poudre. Voyez Lemery, Pharmacie, pas. :71. Le fuc de la racine d’Iris de Florence eft plus efhicace que celui de l'efpece pré. cédente, pour enlever les obitruétions des vilceres, & pour l'Hydropifie, M, 16 P EL AIN TES Ray rapporte qu'une perfonne de fa connoïflance lui a afluré avoir guéri plu- fieurs Hydropiques par le feul ufage de ce fuc ; il en donnoit quatre cuillerées dans fix cuillerées de vin blanc tous les matins à jeun. La racine d’Iris entre dans le Syrop d'Armoife de Rhafes, dans la Théria- que , dans l’'Emplâtre de Melilot, dans le Diabotanum.&c. Elle entre aufli dans la compofition de l’'Eau-de-vie Alleman- de. Voyez ci-après dans Particle du Ja- Jap ,Ne. xxxvi. ,æ C OuiEzvreEz, Bryone ou Vigne ‘blanche. + Bryonia afpera fivè alba baccis rubris C. B. 297. Vitis alba fivè Bryonia I. B. Tom. IT. pag. 143. Math. Adu. Lob. ic. 614. Bryonia alba Dod. 400. Tamarum vulgo , vel cerafrola Cafalp. 206. A racine de cette Plante eft fort en ufage dans lenflure , l'Hydropifie & les obfiructions desvifceres ,dansia Gout- te , l'Afthme, l’Epilepfe , les Vapeurs, Ja Paralyfe , les Vertiges , & la plüpart des maladies Chroniques. Lorfqu'elle eft récenie , le fuc qu’on en tire par expref. fion s’ordonne depuis deux gros jufqu’à de mi- once; fon infufon dans le vin PURGATIVES 17 blanc fe prend jufqu’a deux onces.Com- me ce purgatif eft aflez violent, & fait quelquefois vorair, on le corrige avec la crème de Tartre, le Sel vegetal, ou quel- que poudre Cephalique, comme celle de Marjolaine, ou d'Origan.L’eau de Bryo- ne fe tire ainfi ; on découvre la racine dans lePrintems, fans l’arracher de terre, on en coupe latite de travers, on creufe enfuite la partie inferieure,&on la recou- vre avec celle qu'on a coupée; on prend garde qu'il n'entre point d'ordures dans la cavité qu’on vient de faire ; le lende- main on la trouve pleine d’une eau,dont une cuillerée purge affez doucement. Arnaud de Villeneuve aflüre qu’il a guéri un Epileptique avec le fuc de la ra- cine, qu’il lui &t boire pendant trois fe- maines. Mathiole dit qu'il a vü guérir une Dame des Vapeurs , laquelle avoit inutilement tenté plufeurs autres reme- des ;elle but pendant un an, tous les jours, un verre de vin blanc où avoit in- fufé une once de cette racine. Lorfque le fuc de Bryone eft épuré & repofé,la partie terreftre & farineufe qui fe précipite au fond du vaiffeau, étant def- féchée, s'appelle Fécule ; on ne s’en fert gucres , & elle n’a pas srande vertu. La racine de Coulevrée feche & en poudre, s’ordonne , depuis un fcrupule jufqu'’à 18 PLANTES deux dans demi verre de vin blanc. Les jeunes pouffes ou afperges de Bryone,fes fruits ou bayes, ont à peu près la même vertu que la racine;on fait un extrait des unes & des aurres avec le vin blanc & l'efprit de vin , dont la dofe eft jufqu’à une dragme. La racine de Coulevrée appliquée ex- terieurement, eft fort réfolutive, propre à fondre les loupes & les rumeurs fcro- fuleufes.Elle entre dans l’'Onguent A- grippa de Nicolas, dans le Diabotanum, & dans l'Onguent Ares. On l’employe dans les lavemens depuis une once juf qu'a deux en décoétion, XI. R/OLDANELLE , ou Chou marin. Soldancella maritima minor C. B. 214$: Braflica Marira, five Soldaneila 1.B.T om. ÎTpas. 166. Convoluulns maritimus , nof tras rotundifolius 74or. Hift. Ox. Part. IL. pag. 11. Soldanella Dod. 395. Es Feüilles de cette Plante purgent affez fortement les feroftés; on les employe différemment:quelques-uns en donnent une ou deux poignées maceréés dans le vinaigre avec le creffon d’eau; d’autres le mettent en poudre & en don- PURGATIVES. 19 nent deux fcrupules; plufeurs en font os dansun Bollon de veau deux ou ofs dragmes, & y jettent un peu. de ca- ES en poudre. La meilleure maniere de s’en fervir,eft de faire macerer fes feuil- les dans le vinaigre, ou avec la crème de Tartre , ou le Tactée vitriolé.On prépa- ” te ie une conferve avec les fzuilles de Soldanelle , le fucre & la canelle : Cerre Plante sarEe dans la compoltion du S ii rop Hydragogue de M. Charas , dau l'Hydragogue merveilleux de dE LE Sambucus fruflu in umbellz nisro C. B: 456. Sambucus vulsaris.I. B. Tom. I. pag. 514. Sambucus 1 Dod. 845. Aile Gracorum. XIL É | A. uces les parties Arbre font en ufage dans Î ia M: me cine. Les An- ciens s’en fervoient comme d’un purgacif & d’un aper IE HY yppocrare & Di SiPdEL deemplo. Jo'ent A décoétion des Fa Iles & des tendrons, pour purger & poulfer les urines des Hydropiques; ils ordonno’ent auffi le Vin dans lequel on avoit fair bouillir les racines. Une once de à :corce moyenne de la racine & de latige, ou dé- mi-oncede feuilles, infufces Lee fx Qil= 20 PLANTES ces d’eau avec quinze grains de Sel d’Ab- finthe,& un fcrupule de canelle, purgent tres-bien les {erofités: un gros de femen- ce de Sureau en poudre avec vingt grains de Sel deTartre & quinze grains de Mer- curedoux, mis en bol avec fufhfante quan- tité de Syrop de Chicorée, font le même effer. Une poignée de jeunes feuilles ou de bourgeons en falade ,purge douce- ment ;on fait avec les bayes de Sureau un Rob ou fuc épaifli, qu’on donne avec fuccès jufqu’à une onze dans le cour; de ventre & dans la Diffenterie, Les fleurs de Sureau toutes fraîches fricailées avec es œufs, purgentafiez bien, Lepetit-lait oùellesontinfufé pendantla nuir,foulage ceux quifont fujets aux Erélpeles & aux autres maladies de la peau;il faut en boire un verre foir & matin,& baflineren mê- me tems le vifage avec deux parties d'eau de fleurs de Sureau,& une partie d'efprit de vin.Les fleurs de Sureau font réfoluti- ves,anodines, adouciffantes & diaphore- tiques;on les applique en fomentationfur, les Erefpeles & pour lesautres maladies de la peau. Le vinaigre furat s'appelle ainfi, parce qu'on ya fait infufer des fleurs de Sureau, pour lui donner de l’o- deur & de la force. Ce vinaigre eft moins contraire à l’eftomac,& plus fain que le commun. Les feuilles de Sureau échauf- PUR EMI T VE . 2 fecs fur le feu, font fort réfolutives en fomentation ; on les fubftitue à celles d'Yeble. On fait avec les unes & les au- tres un bain vaporeux , ou des fomen- tations réitérées pour bafliner les jam- bes enflées , & celles des Hydropiques : fi on y mêle les feuilles, & les fleurs de Tanaïfie , elles ont plus de vertu. : L'huile de l'écorce moyenne de Sureau faite par infuñon , eft fouveraine pour la brûlure , la goutte , & toutes Îles in. flammations. XIII Ve BLE, OU petit Sureau. | Sambncus humilis five Ebulns C. B.456. LEbulus five fambucus herbaces I. B.Tom.I. (pag. 546. Ebulus Dod. 381. Chama Aile | Diofc. O employe cette plante,comme la précédente; fa racine & fa femence purgent plus que celles du Sureau: deux gros de femence d’Yebleinfufés dans un Idemi-feprier deVin blanc, fans y joindre (d'autre purgatif, vuident abondamment les ferofirés, &conviennentdansleRhu- mati{me, la Goutre & l'Hyéropyfe : les racines & les femences de certe plante lentrent dans les compoftions Hydrago- Igues de Charas & de du Reno. 22 PLANTES XIV. À UiNE Noïr , Bouroëne., Alpus nigra baccifera C. DB. 418 I. B: Tom. I. p. 560. Frangula Dod. 784. Infi. G12. Park. 2 Ecorce moyenne, particulierement: de la racine, eft vomitive lorfqu’elle eft récente ; quand elle eft féche elle eft purgative; on la fépare de l’arbre dans le Printems, & on la fait fécher à ombre: on la donne en fubftance à un gros & en infufion jufqu’a deux dans le vin blanc; . on y ajoûte quelque aromate ou ftoma- chique pour correctif comme la canelle, ou l’anis, ou plütôt le {el d’abfinthe, ou quelque autre fel fixe. Les gens de la campagne s’en fervent dans les fiévres intermittentes avec fuccès , parce qne ce remede les purge par haut & par bas! affez vigoureufement. L’écorce de cetArbriffleau broycée avec le vinaigre, guérit la Galle & la deffeche en peu de tems, fi l'on s’en frotte deux fois par jour. Sa décoétion dans le vi- naïigre, eft bonne pour nettoyer les gen- cives des Scorbutiques , & pour préfer- ver les dents de la pourriture. : D PURGATIVES. 353 AV. : DE SAUVAGE. Linum pratenfe flofculis exiquisC.B.214: Alfine verna | glabra, flofeulis albis, vel potins Linum , minimum I. B. Tom. IIL. 455. Linwm Sylvejtre Catharticum Ger. Ette plante n’eft pas d’unufage fami- lier en France; mais on s’en fert af- fez communément en Angleterre. Onen fait infufer une petite poignée dans fix onces de vin ou de biére, ou bien on en fait une légere décoction, laquelle excire quelquefois le vomiflement,& purge or- dinairement les férofités parle bas. On l'employe dans l'Hydropife naïiffante a- vec fuccès. Cette plante fe peut donner {èche & en poudre , à la dofe d’un gros, avec autant de crème de tartre,& demi gros d'anis ; elle agit alors avec plus de douceur, fuivant l’obfervation de M.Boy. le, rapportée par M.Ray. M.Tournefort la croit febrifuge ; fon amertume lui a peut-être donné occafiond’en juger ain fi ; & d’ailleurs fa qualité purgative & émetique autorife ce fentiment. DNA JruHimazs, Herbe a lait, Efu- , À le ou Revcille-matin, 14 PEUR. T'ES Quoique toutes les efpéces de Tithi- male foient purgatives , on employe principalement É. fuivantes qui fe trouvent très-communément. AE HY MALUS Cypariffias C. B. 291. Efüla Offic..Caefalp. 374. Ti- thymalus cupreffiaus five bumi pinus Lob. ic. 6. 2. Tythymalus latifolins catapncia diilus Hort, Lugd. Bat. Lathyris major B, C.203. Lathyris five C'atapucia minor I. B. Tom. II1. App. 880. Efula major Rivim. Epur- ge , Catapuce. | | 3. Tithymalus Amygdaloides | anguftifo- bus Tab.ic. sor. Tithymalo maritimo aff- ais, Linaria folio C.B. 291. Alypum Cam. epit. 985. Alypum Mathiol: Tithymalis af fine IL. B.Tom.Ill. 676. Où employe ordinairement les raci- À_/ nesd’Efule fur.rout leur écorce, on la fait macerer dans le vinaigre pendant vinet quatre-heures;on la donne enfuite depuisun fcrupule jufqu'aunedragmeen fubftance, & au double en infufon ; on s’en fert avec fuccés dans l'Hydropifie,la _jaunifle les obftru@ions des vifceres: les fiévres opiniatres,&les maladie rebelles. On prépare l'extrait des racines d'Efule avec du vin blanc ou l'efprit-de-vin, en y ajoitant PURGATIVES. 2E ajoütant quelques gouttes d’efprit de fou- fre ou d’huile d’anis ; la dofe en eft d’un {crupule. On tire auffi l’extrait des feuil- les dans le vinaigre , dans la folution de crême de Tartre , où dans les fucs de Coing , d'Ofeille , de Limons , eu autres acides ; elles agiffent avec moins de vio- lence que la racine. Le fuc laiteux de tou- te la plante mis en disefiion avec le fel de Tartre , & puis épaiffi, fournit une matie- re qui vaut bien laScammonée de Smirne, laquelle eft fouvent alrérée par des fucs de plantes acres mal préparés. Les femen- ces d'Efule , fur-tout celles de l'Epurge, font d’un ufige familier dans la campa- gne ; les Payfans en prennent dix ou douze, C’eft un violent puroatif, s’il n’eft corrigé par la cotion avec le fel d’abfn- the ou quelqu’autre fel fixe. La femence de la troiféme efpece de Titimale, eft capab'e d’irriter les inteftins, & d’y caufer quelque ulcere, fi on ne la corrige avec le fel & le vinaigre , au rap port de Camerarius ,ainfi c’eft unremede dangéreux. Sa racine eft d’un ufage plus innocent, quoiqu'elle foit émétique & purgative comme celle d’Efule. On diftribuëe à Paris depuis quelque tems un Remede qu’on prétend fpécifique pour les fiévres, & que l’on a nommé par excellence la poudre febrifuge. Celui qui Tome 1, B 26 P. L'ASN DES la fait diftribuer , en fait un grand fecret & la vend tres-cher : ce n’eft néanmoins autre chofe que la racine de certe plante mife en poudre, & donnée dans un boüil- lon trois jours de fuite. La dofe eft d’un demi-gros a un gros, pour chaque prife, fuivant la force ou la foibleffe du malade. Ce remede purge avec violence par haut & par bas ; ainfi il n'eft pas furprenant qu’il guérifle la fievre:il ne convient pas aux fernmes grofles , & encore moins aux perfonnes dont la complexion eft tendre & délicate, L2 racine d'Efule a donné le nom aux pilules de Efula de Fernel, dont la dofe eft d’un demi gros. Cette racine entre auffi dans la compofition de la Bénédiéte laxa- tive, dans celle de l’Extrait Catholique & Colagogue de Rolfinfus , & de l'Hydra- | gogue merveilleux de du Renou. UNE f. ORNE Agaricus five fungus Laricis C. B, 375: ÆAgaricum I. B. Tom. I. Part 1. pag. 2168. Raï Hifi, 107. Agaricus Dod. 486. Agaric eft une forte de Champignon ou d’excroiffance,qui naît fur le tronc du Meleze, On l'employe en infufion VE. a) ie LS UT | E on. "AE Thil PL POUROATIVÉES | à dans l’eau, depuis deux dragmes jufqu’à demi-once, & en fubftance depuis un gros jufqu’a deux : comme c’eft un pur- gatif très-acre, on le corrige avec le Gin- gembre , la Canelle, ou quelque autre drogue aromatique , ou bien avec quel- que fel fixe. On ordonne plus ordinaire. ment les Trochifques, qu’on prépare avec l'Agaric & le Gingembre : leur dofe eft depuis demi-gros jufqu’a un dans les ma- ladies rébelles , & dans les obftructions des vifceres : l’Agaric convient affez aux perfonnes fujertes aux Catharres 8: aux Fluxions dans la tête.Il eft propre a diflou- dre les humeurs épaiflies & arrêtées dans les landes & dans les articles ; aufli l'em- ploye-t-on avec fuccès dans les maladies du Foye, de la Ratte, du Mezentere, dans la Faunifle , les Vents, l’Afthme humide, la Goutte fciatique , le Rhumatifme, la Retention d'urine caufée par des glaires, & dans la fuppreffion des regles. Quel- ques-uns le confeillent dans l'Epilepfie. L'Agaric eft dangereux aux femmes groffés &c à ceux qui font fujets aux Hé morragies. On tire de FA garic un extrait qu'on donne à un fcrupule , & une réfine qui le prend jufqu’a quinze srsins, 1! en £re dans plufieurs compofitions purgati- ves , entr'autres dans la confetion Æa- mec, l'Hierapicra , l'Hicradiagolocinthidos , TT *: Di] 28 DA ATINUIPESS Extrait Panchimagogue de Crollius & d'Arthman , dans les Pilules Cacheéti- ques de Charas, &c. XVIII, C ONcOMBRE fauvage. Cucumis fyluefiris Afininus diilus C. B. 314. 1. B. Tom. II. pag. 248. Cucumis agreftis five Afininns. Park. Cucuiner elateri fylveftris Adu. Lob.ic. 646. | () N employe ordinairement le fruit, dont on tire le fuc, lequel épaifli par l’évaporation , eft lElaterium dont nos anciens fe fervoienit fi familierement ; on fubftitue les feüilles de cette plante à {on fruit, pour cetre préparation. C’elt # un violent purgatif, qu'on n'ordonre pré- ! fentement que dans les vie Iles maladies, lorfqu’il y a des obitructions invécérées à emporter , ou des matieres vermineules à 4 détruire ; la dofe en eft de douze à quinze 4 grains. Le Miel ou le Concombre fauvage boüilli, {fe donne à une once ou deux au plus en lavement; il eft excellent pour les perfonnes fujettes aux vapeurs, &1 celles qui ne font pas réglées. La poudre de la racine du Concombre fauvage s’or donne jufqu’a demi-dragme au plus, & où prelcrit l’extrait de touie la plante à la même dofe, Er 7 PURGATIVES. 29 L'Elaterium entre dans l'extrait Pan- chimagooue de Crollius , dans lOnguent Agrippa de Nicolas de Salerne , dans l'Onguent Aregon du même Auteur, dans celui de Arthanita de Mefue , & dans le Diabotanum. ES XIX. RaATioLE, Herbea pauvre hom- me. - Gratiola centauroides C. B. 279. Gratio- LaI. B. Tom. III. pag. 434. Dod. 362. Di- gitalis minima, Gratiola diéla Mor. Hifi. Oxon. Part. II. par. 479. 1aff. 165. Gratie Dei, cujus femen Gelbenech , Papaver fpu- meum forte Ang. Limnefinm, five Centau- rordes Cord. -Es feüilles de cette plante purgent avec violence par haut & par bas ; on en donne demi-poignée au plus fur un demi-feptier d’eau en infufion ; c’eft un remede familier aux pauvres , & c’eft d’où cette Plante a tiré fon nom : mais ce pur- gatif ne convient qu'a des corps robuites. J'ai vû des perfonnes délicates fouffrir des tranchées & des fuperpurgations dange- reufes, pour en avoir ufé inconfideré- ment. On court moins de rifque a s’en fer- vir en lavement , une poignée dans cho. Biij PLANTES | d'éau ou de lait. La poudre des feüil- i-dragme!, infulée avec un peu , l'extrait tire avéc le Vinblanc 6 Se, me © VU A Ne VE PR SE! ) ()o- @ Hé = fs CE VAE [4 rs D Î = L »] ] @ fievres opiniâtres , dans les ongues maladies , pour les vers, les bfructions & les Rhumatifmes { parer ARE " [#2] 4 " X X4« €” ÂAzaARET , Oreille d'Homme , Oreil. _J lee, Rondelle, Girard Rouffin , ge. * 9 » Ajarum C. B.197. 1. B.' Tom. IIL. pag. 545. Dod 3.8. Afarum Baccaris , five Bac- 5 Lob. ic. Go1. Nardus ruflice N employe ordinairement fa racine en infufñon dans le Vin blanc, de- puis deux dragmes jufqu’a demi - once dans un demi-feptier ; on s’en fert de mê. me en poudre depuis un demi-gros juf_ qu'a un gros. C’eft un émérique affez puif- fant , qui a perdu beaucoup de fon crédit depuis l’ufage du Tartre émétique. On employe affez communément cette racine en infuñon dans l’eau, elle n’eft alors qu'apéritive, & pouffe abondamment par les urines , fans purger. Ox prétend que. PURGATIVES. 32 Vanhelmont eft le premier qui ait fait cet. te obfervation.S ept ou huit feüilles de cette plante, infufces comme la racine, font le même effet. Wedelius remarque que les feüilles font un violent purgatif , & que la racine eft à préférer. Quelques Auteurs eftiment l4/4rum comme un fpé- cifique pour les fievres longues & rébel- les , lefqueiles font ordinairement caufées par des obftructions invétérées dans les vifceres. On employe cette racine avec fuccès dans l'Hydropilie , la Jauniffe & la Goutte fciatique. La racine en poudre eft ua excellent remede pour le farcin des chevaux ; on leur en donne depuis demi- once jufqu’a une once en poudre, mêlée avec du fon moüille. L'Extrait d’Afarum fait avec lEfprit-de-vin, fe donne à demi- gros. Cette plante a donné le nom à PE- - lectuaire Diafarum de Fernel, dont elle eft la bafe , & qu’on ordonne à demi-once ; _ elle entre aufli dans le Syrop Hydragogue de Charas. X XI. P A 1N de Pourceau. Cyclamen orbiculato folie | inferne purpu- rafcente C. B. 308. Cyclaminus orbicularis , folio rotundiore vulgatior I. B. Tom. III. pas. 51. Panis porcinus © Arthamta , Rapum terre Lob. ic. 604. B ii; 37 PLANTES L À racine de cette plante s’employe plutôt extérieurement qu’intérieure- ment ; fon fuc , qui eft extrémement acre, entre dans la compofition de l'Onguent de Arthanita auquel il donne le nom : cet Onguent purge par bas , lorfqwon en frotte le bas-ventre , & fait vomir lorf_ qu’on en frotte l’eflomac. Les Purgatifs les plus violens entrent dans cer On- guent ;ileft très-réfolutif, & propre pour les tumeurs fchirreufes de la Rare & du Mazentere , lorfqu'il eft appliqué fur ces parties : il cuë les vers, & convientaux Hydropiques. La racine de Cyclimen étant fraîche, eft utile pour fondre les rumeurs {crofu- leufes. Quelques-uns pour la rendre plus pénétrante faupoudrent cette racine de Sel Armoniac, après l'avoir écrafée , & Pappliquent enfuite fur les Ecroüelles & fur les autres rumeurs fchirreufes ou plä- treufes. X XII. HT HPOSASS 1. Helleborus niger flore roféo C. B. 186. Helleborus niger legitimus Cluf. Hiff. 274. Vératrum nigrum 1. Dod. 85. Hélleborus niger flore albo , interdum etiam valdè ru Lente I, B. Tom. LIL. pag. 635. PU RGATIVES. 23 2. Helleborus niger vulgaris flore viridi €. B. 185. Helleborus niger vulgaris flore viri- di, vel Herbaceo, radice diuturna I. B. Tom. LIL. pag. 636. Vératrum nigrum 2. Dod, 385. 3. Helleborus niger frtidus C. B. 185. Helieborus niser | [ylueflris, adulterinus , etiam beme virens I. B. Tom. 1 II. App. 880. Veratrum nigrum 3. Dod. 386. Pié de Griffon. O N employe indifféremment les raci- nes des deux, premieres efpeces , pour faire PExtrait d'Ellebore , qu'on or- donne depuis un fcrupule jufqu'a un de- mi-cros dans les affections foporeufes, Fépilepfe, la manie, la fievre quarte & les autres maladies rebelles. L’ufage de l'El- lebore en fubftance ou en infufñon eft très. délicat ; il porte à la cête, caufe quelque. fois des convullions & desirritations dans les parties nerveufes. Les racines d’Elle- bore en poudre , fe donnent depuis quin- ze grains jufqu'à un fcrupule, & en dé- coétion depuis une Dragme jufqu’à deux ; fon extrais préparé avec l’eau de pluie & Ja crême de Tartre ,ou avec l'Efprit-de- vin, eft moins dangereux dans fon opé- | ration. Parkinfon prétend que la meilleure préparation de l’Ellebore eft fon infufon B y ‘434 PLANTES dans le fuc de Coing ; ou fa coétion dans un Coing creufé exprés & cuit au four , comme on fait la Scammonée : ainfi le fuc ou le Syrop de Coins , eft un remede fa- Jutaire pour guérir les maux caufez par lEllebore. La décottion de la racine d’Ellebore noir , faite dans la leflive , nettoye la ver- mine des enfans ; on leur en lave la cête, après lavoir mife en poudre &: mêlée: avec du fain-doux en maniere d'Onguent; : elle eft utile pour la gale, les dartres & les maladies de la peau. Les plus violen-. tes fluxions des veux, cedent quelquefois. à la diverfion de la férofiré qui fe fait au bout du lobe de Oreille percée,& lardée: enfuite d’un brin dé racine d’Ellebore noir ou blanc ; d’autres y employent la: racine de Pié de Griffon, c’eft notre troi- fiéme efpece d’Ellebore , qui n'eft pas. moins cauflique que les autres. L’Ellebore noir entre dans lPExtrait Catholique de Sennert ,. dans lExtrait: Panchimiagogue de Crollius & d’Arth- man, dans l’Extrait Catholique & Cola- : gogue de Rolfinfius,, dans les Pilules Tartarées de Quercetan , & dans le Dia balfemer ou Electuaire de Séné.. PURCATIVES) à ARRETE Hi lc 1. Hell:borus albus flore atro rubente C. B. 186. Veratrum flore atro-rubente | Init. 273. Hellsborus albus I. B. Tom. III. pag. 53. Elelleborum album five Veratrum Dod. 383. Hellborus albus Math. Luz. 1632. 2. Helleboïrus albus flore fabviridi C. B. 186. Veratrum flore fubviridi Injt. 273. N fe fert ésalement des racines de ces deux efpeces , & on les prépare comme celles de l’Ellebore noïr;maiscom- me elles font plus acres & plus violen- tes dans leurs opérations, on les employe plus communément pour purger les che- vaux, que pour purger les hommes ; on en trouve cependant dans les Auteurs quelques préparations affez utiles. Au rapport de T ragus, l'Ellebore blanc infufé: vingt-quatre heures dans le Vin ,.ou dans lOxymel , & féche enfuite, puis donné à demi-dragme dans un verre de Vinbianc, peut être utile aux Maniaques & à ceux qui font fujers aux vapeurs Hypocondria-- ques. Gefner pretend que l'Ellebore blanc, macéré dans le vinaigre , & cuit dans le miel en confftence de Syrop, eft utile dans l’'Afthme humide , la difhculté de ; Bvi 36 PLANTES re{pirer l'Epilepfe, & la maladie où la pituite domine. L'ufage ordinaire de l'Ellebore blanc ; cit de le mêler avec les poudres fternuta- toires , pour en augmenter la violence & les rendre plus capables d’irriter les fibres nerveufes du nez. On lemployeen poudre par le nez , avec fuccès dans l'A poplexie, la Léthargie , & les autres affections {o- poreulfes. XXI V. do 1. Lanreola femper virens flore viridi, qui bufdam Lanreola mas C. B.461. I. B.Tom. I. par. 564. Daphnoides five Lanreola adu. Lob. 156. Eugd. 111. Thymelea lanri folie femper virens [en Laureola mas Inffit. $95. 2. Laureola folio decidus flore purpureo of- ficinis Laureola fœmina C. B. 462. Lanrecla folio deciduo five Mezereon Germanicum 1. B. Tom. I. par. 566. Chameles Germanica Dod. 364. Chamadaphne five Pufilla, laurus An. Lob.ic. 367. Thymelea Laurifolio de- ciduo five Laureola femina Infhit. sos. Pi- per montanum Gefn. Merereon officin. Bois Gentit. Es feüilles & les bayes de ces deux us efpeces purgent avec une force éga- le, & les Payfans s’en fervent familiere. PURGATIVES. 37 ment:la dofe en eft d’un gros en fubftance, & en infufion au double. Comme ce pur- gatifeft violent. il faut le corriger.avec la crème de Tartre , ou quelque Sel fixe & lixiviel. On peut le mettre en macération dans le vinaigre , ou dans quelque autre acide , pendant vingt-quatre heures. On l’ordonne dans lPHydropifñe , le Rhuma- tifme , les vapeurs Hiftériques , & la fié- vre quarte. L’écorce de ces arbriffeaux s’employe de la mème manierc. X X V. D OU T'LME LEE, Thyrmelea folis lini C. B. 463. Thymelez Monfpeliaca I. B. Tom. I. pag. so1. Thy- melea grana gniaii Adu. Lob. ic. 3691. Cha- melea tenuifolia © nigra Serapioni. L Es feüilles & les fruits de cette plante | font fi acres , qu’on ne s’en fert plus comme on faifoit autrefois ; {es fruits ou bayes font appellées C'occa gridia ou Gra- na gnidia. X faut les laifler macérer long- tems dans le vinaigre , avant de s’en fer. vir ; fans cette précaution leur ufage eft pernicieux. La racine nous eft apportée féche du Languedoc : on Femploye com- me un vélicatoire , pour attirer les férofi- tes dans Les migraines & dans les fluxions 38 PLANTES violentes ; après avoir percé Poreille, off y pañle un petit morcean de cette raci- ne , de la mème maniere qu'avec la raci- ne de l’Ellebore. Ces fortes de Cauftiques font de mauvais remedes , & augmentent fouyent l'inflammation. à KXNE a Convoluulns major albus C.B. 1294 Con volvulus major I. B. Tom. IL. 154. Smilax levis major Dod. 392. Volubilis major Trag. 805. Tab. ic. 875. Helxine Cifflampelos Cord, { l Ette plante n’eft pas d’un ufage fas milier ; j'ai crû cependant devoir en faire mention dans cette Clafle ; parce que fon fuc laireux fournit une réfine qui approche des vertus de la Scammonée;on pourroit la donner commeelle, pour pur- ger les iérofités , maïs à une dofe plus 2 forte, c’eft-à-dire ,. depuis vingt grains: : 27 D 0 jufqu’a trente. D'ailleurs ,le Lizeron eft réfolutif& anodin : on lapplique en Ca-- taplafme , après une lésere coction | & quelques Auteurs le confeilleit pour les Tumeurs menacées d’infammation. Voyez ci-après dans la Clafle des Plantes. réfoluvives, N°..xvin.. PURGATIVES 35 PLANTES ETRANGERES Cou Cala fiflula Alexandrina C. B. 403: Caflia purgatrix I.B . Tom. I. pag. 416. Caflia rigra Dod. 787. Caffia folutiva vul- garis Park, Quanhayohuarli ü fivè Calfia fi[- tule Hern. 87. XXVITI. Et Arbre croit dans le Levant, en Egypte, & fur-tout près du Caire, c'eit pour cela qu’on l’ordonne quelque- fois fous le nom de Afedulla e Ægypriaca. Depuis vingt-ans la Caffe de Levant eft rare en France : celle qui nous vient des Tfles de l’ Amérique & de la Nouvelle Ef_ pagne y eft plus commune, & n’eft que- res moins bonne; fur-tout lorfqu'elle eft nouvelle & pefante; car la vieille, celle qui eft lesere , feche ou moïfie , ne vaut rien. Les bâtons de Cafe, ou fes fruits, s’ordonnent jufqu’a demi -livre :on les concafle & on les fait boüillir légerement dans chopine d’eau ou de petit lait, qu’on donne aux malades par verrées : lorfqu’on y ajoûté d’autres Purgatifs, on en dimi- nu£ la dofe, La Cafle mondceeft la pulpe ou moclle virée des bâtons ou goufles, 4° PLANTES & pañlée par le tamis ; elle s’aigrit alors aifément ,caufe des tranchées , & porte à la tête ; elle agit plus doucement & plus fürement , lorfqu’elle et employéeen bä- tons concaflez , & boïillie, comme nous venons de dire. La dofe ordinaire de la Cafe mondée eft d’une once ou de dix gros ; il y a peu de puroaatifs plus doux, c'eft pour cela qu’on l’ordonne avec fuc- ces dans lesfiévres ardentes , les maladies des reins & de la veflie , lors même qu’il y a des difpofit ons inflammatoires dans le bas-ventre, & qu'il eft néceflaire de purger. On lordonne quelquefois en bol a demi-cnce ou fix gros pour lâcher le ventre, La moclle de la Cafe donne fon nom à l’Eleétuaire de la Cafe ; elle entre dans le Lénitif fin, le Diaprun , la Con- fetion Hamec , & dans l'EleŒuaire de Pfyllio. XX VII. Ï AMARINS. Silqua Arabica que Tamarindus C. B. ac3. Tamarind I. B. Tom. I. pag. 422. Raut Hif. 1748. Tamarindus Derelfide appellata Alp. <Ægypt. 37. Tamar. fiv: Dailylus In. dorum & Palmula quorumdar. Balam pui. LE, feu Maderam pulli Hort. Mal, jutay five Tamarinans Pif. 157, PUREMTIVES. F ‘Arbre fur lequel naïfent les Tama- rins, croit en Arabie, dans les In- des Orientales & Occidentales , & dans cette partie de l'Afrique , appellée Séné- gal. Ce fruit eft en ufage dans la Médeci- ne; on nous l’apporte mondé , & féparé de fa souffle; c’eftune efpece de moëlle un peu folide | mélée avec les femences ou noïaux. On doit choifir la plus récente: pour être bonne, elle doit avoir une fa- veur vineufe & aigrette. Ce purgatif eft tres-doux , il corrige même par fon aci- de Pacreté des autres, aufquels ileftajou- té; on l’ordonne dans les mêmes mala- dies , & de la même man'ere que la Caf_ {e. Les Tamarins entrent dans les mêmes Eléduaires purgatifs que la Cafe, ils donnent le nom à l'Electuaire de Tama- rins d'Horftius ; ils entrent aufli dans l’E- lectuaire Hydragogue de François Syl- vius, dunt la dofe eit de demi-once. us 1. Senna Alexandrina five foliis acutis C. B. 397. Senna I. B. Tom. I. pag, 377. Senna Ortentalis Tab. ic. 17. Abalzemer Perfar. Mef. Séné de Seyde ou de la Palte, 2, Senna lialica frve foliis obtnfis C. 2. X XIX, 47 PLANTES 397. Senna Florentina five foliis per extre= mum latis panè cordatis I. B. Tom. I. pag. 377. Senna Italica Tab. ic. $18.Séné d’Ira- lie ou de Tripoli. 5. Senna Manritanorum Ruel. 194. Senna Plveffris quibuflam male Gefn. Hort. Colutea veficaria C, B. 296.1. B.Tom. I. 38e. Dod. 784. Bagnaudier ou faux Sené, E Sénceft le purgatif le plus en ufa-4 ge, & un des plus fürs dans fon ope- ration. La premiere efpece eft la plus re- cherchée. La feconde fuir de près , & la troifiéme doit être rejettée, n'ayant pas à # beaucoup près la même vertu. On or- donne fouvent les deux dernieres elpeces {ous le noin de feüilles d'Orient : on fe 2 fert quelquefois de leurs fruits ou gouf- fes , fous le nom de Follicules ; les uns & les autres s’employent en infuñon & en décoction depuis un gros jufqu'a deux dans demi-feptier d’eau, fouvent au dou- # ble & au triple, lorfqu'on en veut faire # plufieurs prifes , en maniere de tifane la- xative. On ajoûte ordinairement au Séné, : ou quelque Semence aromatique , com- | me l’Anis ou la Canelle , ou quelque Sel fixe, comme le Sel d’Abfnthe , le Sel vé- FR \ È gctal, foit pour adoucir fon acrete, foit … pour faciliter fon action, On en corrige auf la faveur défagréable par les fucs aci- | | k L RP 0 PURGATIVES. 43 des de citron, de verjus ou autres. On le prend en poudre, depuis un fcrupule, juf- qu'a demi-sros dans des bols ou opiates , mais rarement , a caufe de fon volume. Enfin on en fait un Extrait qu’on ordonne depuis un {crupule jufqu’a une dragme. Le Séné purge affez bien toutes fortes Vhumeurs : on ne doit pas l’ordonner dans es Hémorroïdes , les Hémorrhagies, les maladies de la poitrine, non-plus que dans les difpofitions inflammatoires. Il -ntre dans la plüpart des Eleuaires pur- patifs ,entr'autres dans le Lénitif, le Ca- holicon , la Confection Hamech , les Ta olettes de Citro, lEleétuaire de Tama- uns d'Horftius, lExtrait Panchimasooue de Crollius , la Poudre Artritique de Pa- racelfe , &c. El a donné Île nom à l’Elec_ uaire de Séné. Les Follicules s’'employent dans les Pilules Tartarces de Quercetan, 74 ee Manna Schrod. Mel aërum , Ros cœleffis : Drofomel, Menfiracoft © Terniabin Arub. T'rungibin © Terenbigil. Serap. Avic. X X X, La Manne n’eft pas une rofée , comme Pont crû les Anciens, mais le fuc nourri- cier de certains Arbres , comme les Mo- 44 PLANTES dernes l'ont découvert , & lont vérifié par des expériences inconteftables. Les Arbres qui fourniflent la Manne qui eff fi familiere , font les deux efpeces de Frêne fuivantes, 1. Fraxiaus rotundiore folio C. B.416. I. B. Tom. I. pag. 177. Qrnus quorumdam. 2. Fraxinus bumilior | five altera Theo- Phraffi, minore * tenuiore folio C. B. 416. Fraxions teaniori © minori folio I. B. Tom. TI. pag. 177. Oruus Lus. 83. À Manne vient d'Italie, & fur-tout de la Calabre & de Sicile : on entrou- ve de trois fortes chez les Droguiftes. La RUE eft la blanche, qui eft la plus elle , en bâtons longs comme le dois ; elle n’eft pas toûjours la meilleure , étant fouvent falfifiée & blanchie avec la chaux; ce qu'il eft aifé de reconnoître , car alors elle eft plus blanche, plus pefante & plus compacte que la Manne naturelle. La {e- conde eft la Manne grafle ou la commu- ne, qui eft jaunâtre & gluante, elle eft tirée par incifion de l'écorce & du tronc de P Arbre: elle s'appelle en Italie, 244#- aa forfata © Sforzatella fen Manna di cor- po : elle eft préférable à la précédente fe- lon quelques-uns , quoiqu'elle foit rem- plie de rerre & d'ordures qui la font mé- P U RGAT'I V ESS. 4$ prifer par les connoifleurs : mais la plus recherchée, eft la troifiéme efpece, qui coule naturellement ,& qui s'échappe des aiflelles des feüilles dans les chaleurs de l'Eté : elle s’épaiflit en petits grains d’un blinc qui devient jaune à mefure qu'ils fe _durciffent, cette efpece s'appelle A1err4 À fronda. R Il y a une quatriéme efpece de Manne qui coule de FAtbre fuivant , & s'appelle Manne de Bryançon; elle n’a pas la vertu des précédentes. Larix folio decidno conifera I. B. Tom. I. pag. 265. Larix Dod. 868. C. B. 493. Meleze. | On recüeille auf dans le Printems, fur Jes feüilles du Sicomore, de l’'Erable & de quelques autres Arbres , un fuc qui s’é- pai{lit en forme de Manne fur leur fuper- ficie , mais qui n’eft pas d’ufage. La Manne s’ordonne depuis une once jufqu'a deux , & quelquefois trois, lorf- qu'on la donne feule. On la fait difloudre dans un boüiilon de veau , ou dans une infufion purgative; elle purge aflez dou- cement, & peut être employée dans les mêmes maladies que la Calle : elle pafe pour purger les férofités , & foulager la tête ; on l'employe en affez grande dofe dans l’Efquinancie , fi-tor que le malade peut avaler. 46 PE AN TES Les perfonnes délicates & fenfuelles } ont introduit depuis peu l’ufage de la Man- ne dans le Café; ils la fubftituent au fu cre, & ils en font fondre une once o deux pour {e purger. Ce remede convient aux Dames qui ont le ventre parefleux , & à ceux quiont de la répugnance à pren dre une Medecine, & qui d’ailleurs n’haïf- fent pas le Cafe. La Manne entre dans lEletuaire Diai carthami & dans l’'Hydragogue merveil- Jeux de du Renou. À Los. 1. Aloë vulgaris C. B. 286. Aloe I. B. Tom. IIL. pag. 696. Dod, 3 $9. Officinarum: Ploe Difcoriais Col, 40. Aloe vulgaris five fempervivum marinum Ger.Park.Caraguatæ Brafilienfibus Marcg. 38. Tertia Pif. 1932 Aloe vera vulgaris Munt. 17. 2. Aloë fuccotrira ançuffi-folia fpino/a flo- re purpureo Breyn. Prod.2. Aloe Indie Orien talis ferrata five fuccotrina vera floribus Phæœ- piceis H. Beaum. Aloe fuccotrina offic. Aloe Americana Anane folio Floribus fiave-r bentibus Pluk. Phitb. 3. Aloë Caballina Officin. Aloe Guineenfis Caballina , vulgari fimilis , fed tota macula. ta Comm. Prel. Bot. 40. XXXI PURGATIVES. 47 y eft un fuc épaiffi , dont on trou- ve trois fortes chez les Droguiftes ; que la plüpart des Auteurs croyent être tirées de la même plante par expreflion , Ou par incifion, lefquelles ne different que par le désré de pureté; ces Auteurs marquent la maniere de tirer ce fuc qu'il feroit trop long d'expliquer ici. La premiere efpece d’Aloë , eft appel- lée Aloë fuccotrin ; foit , comme l'avance Pomet dans fon Hiftoire des Drogues, parce que c’eft un fuc concret; foit ,com- ne il eft plus vrai-femblable, parce qu'il vient de l’Ifle de Soccotora fur la Mer Rouge, Cette efpece d’Aloë eft la plus pu- re & la plus en ufage; elle eit d’un jaune tirant {ur le rouge foncé, luifante , fria- ble en Hyver, qui s’amollit aifément en Eté , & dont l’odeur approche de celle de la Myrrhe. - La feconde efpece, eft l’Aloë Hépati- que , ainfi appellée, parce qu'elle eft de la couleur du Foye, d’un rouge plus obfcur ue la précédente, & d'une fubftance moïns pure ; on employe ces deux efpeces de la même maniere, & on s’en fert in- différemment pour en tirer l'Extrair. La troïfiéme efpece s'appelle Aloë Ca- ballin, parce qu'il neften ufage que pour Les Chevaux; il eft fi noir & f rempli d'or 43 PLANTES 4 dure, qu'on doit le rejetter comme Îe marc des autres ; aufli n'a-t-il pas grande. vertu. | | Quelques Auteurs modernes doutent ;, avec raïon, fi ces trois efpeces d’Aloë viennent de la même Plante, étant diffé-* rente par l'odeur & la qualite. C'eft pour cela que j'ai rapporté les différens noms des efpeces d’Aloë , dont ils foupçonnene que ces fucs épaiflis font tirés. Quoiqu'il! en foit, on nous les apporte de Perle, des Indes & des Ifles de l'Amérique. On n’employe que les deux premieres fortes, qu'on prépare avant de s’en fervir, par une lotion réitérée avec les fucs de Rofes ou de Vioiettes : on tire enfuire l’Extrait de certe mafle, après lavoir fait difloudre dans l'Efprit-de-vin , filtrer & évaporer. Cet Extrait ainfi préparé s’ordonne à i dofe de douze ou quinze grains au plus } en Opiate ouen Pilules , à caufe de fon infuportable amertume. L’Aloc convient aux Mélancoliques , aux perfonnes fujez tes aux vers , aux aigreurs d'eftomac, & à ceux qui font afflgés des maladies chroz niques & opiniâtres, caufces par des ob ftruétions dans les vifceres , pourvû qu'ils ne foient point fujets à aucun flux hémor rhoïdal , au crachement ou perte de fang: L’Aloc eft contraire aux Femmes encein2 es,car il excite un trop grand mouvement PURGATIVES. 49 dans le fang. L’aloë eft la bafe. de la plus grande partie des pilules purgatives. Les pilules angéliques ou de Francfort en font prefque entierement compolées , auff-bien que celles qu'on appelle les grains de vie, & qu’on avale avant le repas. L’aloë entre aufli dans l’Æieradia- colocyathidos , dans l'extrait catholique de Francfort & de Sennert , dans les pilules cachectiques de Charas, dans celles diam bra de la pharmacopée de Londres, dans Jes pettilentielles ou fetides , & dans les nue tartarces de fcroder. L’aloë donne e nom au Draloé ou Hiera picra de Ga- lien , & il entre dans Pélixir de propriété de Paracelfe, dans le baume du Comman- deur, & dans plufeurs autres compoli- tions vulnéraires & dérerlives, étant très. propre a rehfter à la pourriture, XXXIL OT EUR Rhabarbarum Officinarum C. B. 116.1. B. Tom. II. pag. 08. Rhabarbarum genuinum Ofécin. Park. Rhabarbarum lanuginofhi , {rue Lapathum chinenfe longifolium Munt. 196. Raï Hiftor. 1077. Rha five Rheum quorum. dain. Tome I. “ s® PLANTES À racine de cetre plante nous eft ap- portée de la Chine, où elle croît abondamment:il faut choifir la plus nou- velle , jaune au-dehors , au-dedans femée de veines rouges à peu-près comme ja Noix Mufcade. Elle doit être d’une odeur aromatique & affez agréable : lorfqu’elle eft infufée dans l’eau, elle lui communi- que aflez proprement une couleur fafra- née, Quand elle eft ainfi choifie, la meil- leure préparation eft de la prendre en fubftance ou en poudre dans quelques cuillerées de bouillon, on la mêcher fim- plement , fon amertume étant fupporta- ble. La dofe eft depuis quinze ou vinot grains jufqu’a demi-oros, maiseninfufion ! dans l’eau , on l’ordonne ordinairement à 4 un gros. Les propriétés de la rhubarbe font en fi grand nombre , que Tilingius, Auteur célébre, en a compofé un Traités tout entier. Ses vertus les mieux autori- fées par l'expérience , font de purger avec RE douceur les humeurs bilieufes, de rétablir le reflort des fibres inreftinales , lorfqu’el- ; q « a les ont été trop relâchées par des flux def ventre & des lienteries , de fortifier l'efto-l : N } mac, de faciliter la digeftion , de détruire les matieres vermineules, & de tuer les * vers aufquels les enfans font fujets ; c’efts pour cela qu'on leur donne avec fucces | PURGATIVES. ST pendant quelques jours pour boiflon ordi- paire une légere infufion d’un gros de rhu- barbe dans une pinte d’eau avec un peu de eohlle. L’infufon de deux gros de rhu- barbe coupée par morceaux ; & mife dans un linge, dans une livre d’eau de chico- rée fauvage, & prile enfuire à la dofe de quatre onces apres avoir prefle le noïec, eft un afflez bon remede pour les févres longues &: opiniätres; il faut en conti- nuer l’ufage pendant huit ou quinze jours, & laïiller feulement infufer la rhubarbe pendant la nuit. L'ufage de cette racine ne convient pas dans l’ardeur d'urine , ni dansles maladies où il y a difpoftion inflammatoire dans le bas-ventre. Il y a des Auteurs qui pré tendent que la rhubarbe rôtie eft plus aftringente que purgative , & qu'elle con- vient de cette maniere dans les cours de ventre, D’autres foûtiennent au contraire que certe méthode n’eft pas bonne, parce que le feu enlevant les parties volatiles de cetteracine, la rend plus âcre & plus ca_ pable de caufer des tranchées. L’expérien- ce nous apprend , que la rhubarbe réuffit dans les cours de ventre, quand elle eft bien choifie , fans qu’il foit néceflaire de la faire rotir, Cet ancien ufage n’eft mé. me prefque plus familier , & la maniere la plus ordinaire de l'employer, eft d’en C ij 2 P LIANN 4Æ9 catholicon double de rhubarbe , à une on-. ce , délayée dans un verre d’eau de plan- rain. Elle réuflit mieux, qaand on la dé. laye dans Pinfulion d'un gros de myrabo- jans citrains. On prépare des pilules de rhubarbe, dont la dofe eft depuis demi-gros jufqu’à un gros. Son extrait fait avec l’eau de piuye , fe donne à demi-oros , aufli-bien que les rrochifques de rhubarbe de du Renou. Cette racine entre dans le catho- licon fimple & dans le double, dans la Confection Hamech , dans l’éle&tuaire de Pfyllio , dans l'extrait benit de Scroder, dans extrait panchimagooue de Croilius & d’Arthman, dans l’extrait catholique de Sennert, dans les pilules panchimago. gues de Quercetan , le firop magiftral , XC. XX XiE LT: HApPronTic,ou Rhubarbe des Moines. Khabarbarum fortè Diofcoridis © antiquo= um Inff. 89. Khaponticum Alp. Exot. 157. Raï Hifi. 170. Rhaverum antiquorum Ger. Rhabarbarum rotnndifolium verum Muni. 192. Hippolupathum maximum rotundifolinm exoticum , five Rhaponticum Tracicum , [ed verins Rhabarbarum vermm lark. PROC LTIMES NN éleve aifément dans nos jardins cette plante, quoiqu'étrangere , & elle y eft comme naturalifée. On fubititre fa racine à celle de la thubarbe de la Chi- ne , en l’ordonant à double dofe, & dé- puis une dragme jufqu’à deux & trois en fubftance ; mais plus commodément en infufion à demi-once. Elle eit très-utile dans les cours de ventre, où elle m'a fou- vent mieux réufli que la rhubarbe. J'ot- donn= la tifane faite avec une once de Rhapontic coupé par petits morceaux, fur trois chopines d’eau , réduites à cinq demi-feptiers , y ajoûtant un peu de re gliffe. Les Payfans des Alpes & des Mon- tasnes d'Auvervne , fe fervent avec fuc- cès dans leurs cours de ventre de la raci- ne de la plante fuivante, qu’ils employent comme Ja précédente. | Kepathum majus | five Rharbarum 102 nachorum 1. B. Tom. IT. pas. 585. Lapathurm horten(e latifolium €. B. 115. Hippolapathum fativum Ger: Raï Hiff. 171. Hippolapa- thum , five Rhabarbarum Monachorum Do. 648. Je n'ai pas reconnu que la racine de cet. te efpéce , fût aufi efficace que celle du rhapontic. Cependant quelques Auteurs la fub'tituent au rhapontic dans la théria- que d’Andromaque , dans la poudre D;4. C ii 4 P EIAN EUR pralli de Nicolas, dans celle des trois San- taux du même, dans les trochifques de : Laque , dans le Diacurcuma de Mefuc , &z dans le lAurea Alexandrina. Cette racine a les mêmes vertus, que celle de la parience fauvage ; elle eft apé- ritive & ftomacale. XX XIV. Lt een Ï L y a cinq fortes de myrabolans; fca_ À voir , les citrins, les chebules, les bel_ lirics , les embliques & les indiens. Ce font des fruits fees qu'on nous apporte des Indes , où ils naïflent, fur-tout auprès de Goa, au Royaume de Bengala & d: Ma. labar, Onemploye le plus ordinairement es citrins : on les concaîle & on les fait « infufer ou bouillir légerement depuis deux M gros jufqu'à demi-once dans fix onces de liqueur ; en fubftance & en poudre, on les donne jufqu'à un gros. On les em- ploye ordinairement dans le cours de ventre, la dyffenterie , lorfqu'il eft né- ceffaire de raffermir l’eftomac. 1Îs entrent dans la confection hamech, dans les pi- Jules tartarées de Quercetan, dans celles d'Efule de Fernel, dans le firop magiftral & dans celui de Fumeterre. PURGATIVES. ss. 1. Myrabolani teretes citrini bilem purgan- tes CB. 445. Myrabalan: aitrinæ 1. B. Tom. L. par. 105. Afyrobalanifera [orbi foliis Jonff. ÆAzafar Arab. 2. Myrobalani maximi angulofi pituitam purgantes C, B. 435. Afyrobalani Chebule citrinis fimiles nisricantes V, B, Tom. 1. par. 20;. Quebolia © Quebulsi Arab. Myroba- lanifera Perfice folio Jonft. 3. Myrobalani rotunde Bellirice C. B. 445. Myrobalani Belliricæ rotundiores 1. B. Tom. 1. pag. 106. Myrobalanus laurifclio fnbcinericeo Jonft. Bellegn | Belleregi, Bellileg. Arab, 4. Myrobalan: Emblice C, B. 445. My- robalam Emblice in fegmentis nuclenm haben. tes , angulofe 1. B. Tom, 1. pag. 206. Myra- bolani fera foliis minutim incifis Jonft. Embel. g!, Ambegi Ara. | s. Myrobalani nigre otlangulares C, B. 445. AAyrobalani Inde nigre fine nucleis X. B. Tom. 1. pag. 104. Myrobalani fera filicis folio, Junit. Afnar. Arab. XXXV. ne T'es Scammonia Syriaca ©. B. 194. Scammonis Syriasa flore majore convolvuli I. B. Tom. 1I. pag. 163. Convolvulus Syriacus © Scam- mona Syriaca Mor. Hit. Oxon. Part. C üi 56 PLANTES 2. pag. 12.Scammoninm S yriacum" Antioche- num Lob. ic. 620. JL A fcamonée eft un fuc réfineux , qui fe tire par incifion de la racine de la plante ci-deflus : il eft rare de la trouver à préfent bien pure & fans mélange des fucs périploca , de titimale, ou d'autres plantes laiteufes & corrofives ; c’eft pour cela qu'on la prépare, foit à la vapeur du foufre, foit avec les fucs de limon, de coing , ou de réglifle. Lorfqu’elle eft pré- parée elle s’appelle diagrede , dont la do- fe eft depuis fix grains jufqu'à douze où quinze. La fcamonée qui eft pure, d’un gris cendre, luifante & réfineule, laquelle fe met en poudre blanchitre en la pref- fant dans les doigts, n’a befoin d’aucune préparation , & vaut bien le diagrede ; c'eft la véritable fcamonée d'Alep , qu’on trouve avec peine chez les Droguiftes : Celle qu’ils débirent ordinairement, eft Ja fcamonée de Smirne , laquelle eft noi- râtre & altérce par d’autres matieres, & qui par conféquent a beloin de prépara- tion. On ordonne la fcamonée en bol, en opiate , ou en pilules, & rarement en li- queur , parce qu’elle ne fe diflout pas , à moins que ce ne foit par l'addition d'un acide , comme le jus de citron , le verjus, PURGATIVES. 7 &c. On la corrige avec les fels fixes com- me la plûpart des autres purgatifs trop âcres , ou bien avec parties égales de mer- cure doux : ce fondant empèche que cette #éfine ne s'attache à la furface interne de l’eftomac & des inteftins , où elle pour- roit caufer des tranchées douloureufes, fans cette précaution. On tire l'extrait, ou la réfine& le magiftere de la fcamo- née avec l’efprit de-via, dont la dofe et de fix à dix grains. Le firop de fcamonée, dont quelques Charlatans font an grand fecret , fous le nom de firop purgatif , ou firop pour la bile, fe fait avec l’eau- de-vis ,le fucre & la fcamonée en pou- dre; on y met le feu, on remue la ma- tiere jufqu’a ce que la âme s’éteione , on garde enfuite cette liqueur dans une bou- teille , & on en prend une ou deux cuil- Icrées délayées dans un verre d’eau : c’eft un aflez bon purgatif. La fcamoncée fert d’aiguillon à la plus grande partie des clectuaires purgatifs,en- tr'autres au diaprun compofé , au diaphe- nit , à la benedicte laxative , a l'életuaire de pfyllio, à l'élettuaire diacarthami, à ce- Jui de citro, & à celui du fuc de refes , ou de violettes. Elle entre dans la confection Hamech, & dans l'extrait cacholique d= Sennert.Prefque toutesles pilulescélébres tirent leur vertu de la fcamonée., comme Cv 5 LPPAANTES les pilules cochées majeures & mineures. | LU , les pilules mercurielles, les pilules des: deux de la pharmacopée de Londres, les pilules panchimagosues de Zuvelfer, les. pilules hydropiques de Bontius , la pou- dre atritique de Paracelfe, &c. XX XNE. Scammonis Monjpeliaca foliis rotundio- ribus C. B. 294. Scammonia Monfpeliica: flore parvo I. B. Tom. 11. pag. 136. Periplo_ ca Monfpeliaca folis rotundioribus Inff. 9 3; N faic avec le fuc de cette plante: une faufle fcamonée , dont on al. tere la véritable. XXXVIT. he Jalapa flore purpureo Inff. 1219, Sola- am Mextocanum florz magno purpureo [eu Kermefino C. B. 168. Jefininum Mexicanurn- five flos Mexicanus multis 1. B. Tom. IT. pag. 814. Viola Pernviana Tab. ic. 315. Tlaguilin Mirabilis Peruans Hern. 279. Belle de nuit. Uelques-uns , fur Îe rapport de Clufus , croyent que la racine de PURGATIVES. 59° cette plante eft le Jalap, dont nous nous fervons : En efet cer Auteur aflure fur les obfervations de Cortulus, que deux gros de la racine purgent bien, quoi- qu'elle foit cultivée en Europe ; mais le fentiment le plus univerfellement ap- prouvé, eft que le Jalap , qu'on nous ap- porte de l'Amérique , eft la racine de là plante fuivante. Jalapa Officinarum fruêlu rurofo Taff. 1 37. Bryonia Mechoacana nigricans C. B. Prod. 135$. Convolvuulus Americanus J alapium dic- tus, Rai Hiff. 724. Jalapinm Chelopa , Gela- po, alis Mechoacans nigra vel mas Jalap. : L'ufage du Jalap eft très-commun, fur. cout parmi le menu peuple, qui fe purge avec un demi-gros en poudre, ou un gros en infufion dans le vin blanc. Ce remede leur eft aufi commode & auffi utile qu'il efta peu de frais : il évacue par merveil- de [es férofñtés , & on l’ordonne princi- _palement dans Fhydropifie & aux perfon- nes d'un tempérament pituiteux. Quel- ques-uns font infufer cette racine réduite en poudre avec pareille quantité d'iris , dans de bonne eau-de-vie pendant trois tou quatre jours, & mème plus , l'expe- fant au foleil ou au bain de fable : ils eim donnent enfuite une ou deux onces. qui Cv] Go PLANTES purgent fort bien les eaux , & foulagent confidérablement les hydropiques. Plu fieurs fontun grand fecret de cette com- poiion ,qn ils re egardent comme un fpe- cifique d dans | erflure ; ils l’appellent eau de-vie Allemande. On tire la réfine de Talap avec de l'eau- de-vie ou de l'efprit-de-vin ; la dofe eft de huit à dix graïns en poudre & en bol. Le jalap entre dans l'électuaire hydra- gogue de Sylvius Deleboë , dans l'extrait catholique &c colagogue de Rolfinfius, dans les pilules artritiques de Era ee dans les pilules cathartiques , & dans Hi | firop hydragogue de Chaas., XXXVIEL.. EcoaAcAN, Coulevrée d’Ameri- M que, ou Rhubarbe blanche. | AMechoacana alba Offcin. Bryonia Me- choacana alba €, B. 1297. Mechoacan. I. B. Tom. II, pag. 146. Mob Peruviana Lob..ic. 621$. Convolunlus Americanus M1e- 0 choacan Ditius Raïs Hifi. 713. Jetnucn Era- filienfibus , five Radix Mechoacan Marcer. 41 Pif. 253. Tacnacue, feu Radx JMchua- W chanica Hern. 164. À racine de cette plante a perdu beau- M coup de fon crédit en France depuis PURGATIVES. 6x que le jalap y eft commun , & onade la 4 à en trouver de nouvelle , qui foit ien réfineufe , pefante, & peu cariée. Quand elle à ces qualités , c’eft un très bon purgatif pour retirer les féroftés , & pour Les perfonnes fujettes au rhuma- tifme , à la goute fciatique & à l’enflure. On la prépare & on lemploye de mé me, & à pareille dofe que le jalap. Le Mechoacan , qu’on trouve préfentement. chez les Droguiftes , eft vieux , mauvais , & pour l'ordinaire leger , friable , blan- châtre & carié ; par conféquent on à raifon de lui préférer le jalap. Le me- choacan vient de l'Amérique , fur-tout: de cette partie Méridionale qu’on appelle mechoacan , dans laquelle cette plante. croit fi abondamment , qu’elle en a rete- nu le nom. Cetre racine entre dans l’hydragogue merveilleux de du Rhenou, dans le firop hydragogue de Charas , & dans lextrair: catholique de Wichard. XXXIX. ERMODACTE. Hermodaëtylus Officin. Park. Colchicum radice ficcata alba C. B. 67. Hermodaity- Ins legitrmus Dod. 461. Hermodatlyli or vensnati Officin. Lob. ic. 646. Colchicum 62 PLANTES ninits maligaum , five Hermodattylus Officis. 1. B. Tom. II. pag. 658. LÉ Es fentimens fonc fort partagés fur la nature de cette drogue; fçavoir , fi c'eft une racine où un fruir, fi la plante eft une efpéce d’iris , de dent de chien, ou de colchique. Sans trop m'étendre ici fur certe queftion , j'embrafle l’oinion Ra plus vrai femblable , en croyant que Phermodaéte eft la racine bulbeufe de la plante ci-deflus , qui nous vient de la Syrie parlavoye de Marfeille. Cette racine purge affez doucement les humeurs fereufes & gluantes qui s’ar- rêtent dans les joiatures ; c’eft pour cela qu'on l’ordenne avec fuccès dans la gou- te, la fciatique , le rhumatifme & autres fortes de maladies. On l’ordonne em fubftance ou en infuñon , comme le Jalap , & à la mème dofe, rarement feule , le plus fouvent mêlée avec Les hydragogues précedens & le turbich. Les hermodaétes entrent dans la pou- dre artritique de Paracelfe , dans la pou- dre panchimagogue de Quercetan , dans je firop hydragogne de Charas , dans Je firop apéritif cachectique du même, dans la benedicte laxative . dans l’élec- tuaire diacharthami , & dans des pilules fecides x ils donnent auf le- nom. aux x ? PURGATIVES. 63 lbifutes des hermodagtes de Melue. X L. Rae T'urpethum repers foliis Althee | vel Indi… eus , C. B. 149. Turbith Garzie, Dod. 389. Convolvulus Indicus alatus maximus , folus Ibifco nonwihil [émilibus angulofis, Raï Hif, 1882. Turbith. Hern. 179. A racine de cette plante nous eft a sn portée des grandes Indes & de l'Tile’ de Ceylan, de Éd & de Surate. La plus réfineule eft la meilleure; elle purge aflez bien les férofités | comme les drogues dont on vient de parler. On. Pordonne en fubfiance à demi-gros où un gros au plus, & en infufon au double : : on Pem ploye dans les mêëmes maladies. Mon- fieur Deïdier, Docteur en Médecine & Profelleur en l Univerfité de Monrsellier, ordo: one cette racine dans la dyffenrerie , a la même dofe , & de la même maniere que li ipécacuana ; ceremede mérite d être mis en ufage fur l autorité d’un fibon Mé- decin. Le turbith entre dans le diaphenie , dans la benedidte laxarive, dans Île dia carthami, dans l’électuaire de citro, dans Pexrrais ‘earhotiqu 1e de: Sennert . dans "4 DLANTES Pextrait panchimagogue d’Arthman, dans | les pilules tartarées, dans le firop d'elle- # bore de Querceran, ‘dans la poudre artri- tique de Paracelfe, & dans le firop hy-" dragogue de Charas. | ET 4F HaAp»s1e, eu faux turbich. FA au turbirh par les Colporteurs , mais qu'on ne doit pas employer fans de grandes précautions à caufe de leur âcre- té ; les deux efpéces fuivantes font com- ee dans les Alpes. les Pyrrenées & les montagnes d Auvergne. 1. Thapfia Officmarum. Laferpitinm f0- bis et Lobatis Mor. Umb. 219. Li- banotis Latifolia altera , five vulgatior C. B. TS 7: Sejet «Æthyopicum Hérba Doà. 113: 2. Apium Pyrenaicisin Thapfie facie , Inff. 305. Sefeli Pyrenaicum Loue æ , face D. Fagon Sch. Bot. Par. Bat. 219 On fe fert communément de Ja jee, miere efpéce dans les mouts d'or, & del la feconde en Ef pagne. Ous avons dans nos montagnes des # plantes, dont les racines font fub- PURGATIVES. 6 NLLE ini as Ipecacuana Brafilienfibus AHarog. 17. Pif 231. Herba paris Brafilienfis polycoccos Raï Hiff. 669. Periclymenum parvum Bra- Gliannm Alexipharmacum Pluk. Almag. Be. cuqullo Lufitanis, Cagofanga , Beloculo. Y A racine de cette plante doit être re- L gardée comme un des plus aflurez fpécifiques pour la dyffenterie. On en diftingue de trois fortes ; celle qui vient du Perou, par la voye de Cadis ; celle qu'ou apporte du Brefl à Lifbonne , & la blanche, La plus eftimable & la plus fure dans fon action , eft 12 premiere, appellée des Efpagnols | Bexuouill ; elle a deux ou trois lignes de grolfeur , elle eft tortue & comme ridée par anneaux ; fa couleur eft un peu plus grifâtre qué celle de la ca- nelle ; le nerf qui occupe le milieu, eft blanchätre , fe met difficilement en pou- dre, & peut être rejetté. Son écorce en poudre a quelque odeur réfineufe. La dofe ordinaire eft d’un demi-gros , ou moins, fuivant la: délicarefle & la foi- bleffe des malades : on la fait prendre dans quelques cuillerées de bouillon , 66 PC ANNITES | dont on boit le refte par-deflus ; elle excite le vomiflement , qu'on facilite parle bouil“M lon qu’on donne de tems en tems par cuillerées. Quoique cette racine foit vio- Jente dans fon opération, elle ne guérit: jamaïs plus furement , que lorfque la dyflenterie eft plus invétérée, & qu'il y a même ulcere dans les inteftins. | LA feconde efpéce d’ipecacuana , ef inférieur à la précédente ; elleeft plus me nue, ridce plus profondement , d’un rou- ge-bruñ & comme tanné, & d’une faveur! plus amere : la dofe en eft un peu moin-# dre, que celle du Perou, parce qu’elle excite le vomiflement avec plus de vio- Jence. | La troifiéme efpéce ou la blanche , n'eft point ridée; elle a une ou deux lignes de grofeur , fans amertume , & dun blanc jaunâtre. Pifon avoue qu'elie agit avec plus de douceur, & que c’eit un contre-poifon ; elle ne fait point vomir, & purge feulement par bas, depuis un gros jufqu'a deux, fans guérir la dyflen-# tortes fr à L’ipécacuana ne réuflir jamais mieux, | Rs Le. que lorfqu'il fait vomir ; c’eft fur cerreé cbfervation , qu’on a tenté plufieurs de de donner le tartre émétique dans la dyf-# fenterie , ce qui a fouvent réuffi. Si la! premiere ou la feconde prife d’ipeca- | PU RAGAÏTUNWIES. 67 léuana ne guérit pas , il ne faut pas s0- IPiniâtrer a la référer. XLIIT. 4 ms age 1. Colocynthis fruêlu rorundo major C. B. 313. Colocynthis 1. B. Tom. IT. pag. 132. Dod, 66$. Cucurbita Agreftis Brunf. 2. Colocynthis fruiin rotundo minor C. B. 313. Colocynthis fungola & levis Cord. Hif. 118. Cucurbita flusftris fruëlu roturdo smnor Caf. 198. | ‘es fruits de ces deuxefpéces de colo- quinre , font employés indifférem- ment ; ils croiflent dans plufeurs endroits du Levant ; d’où on les apporte a Mar- feille. Ces fruits font femblables à des pommes dépouillées de leur écorce ; elles font léseres, blanches , bien féchces , remplies de femence, qui s’en féparent aifément, & qu'on rejette comme inuti- les : le refte du fruit où la pulpe eft d’une amertume intolérable , & purge avec beaucoup de violence ; auffi l'employe- t-on rarement feule, & fans préparation. Onla met en poudre, en l'arrofant d'huile d'amandes douces, de peur que la pou- dre , en s'envolant , n’incommode ceux qui la préparent ; la mêle enfuite avec le 68 FLANTES mucilage de gomme adragant , pour éf former des trochifques , lefquels féchésu {e donnent depuis quatre grains juiqu'à huit au plus ; on les appelle throchilqnesk alhandal., On tire aufli l'extrait de la com loquinte avec l’efprit-de-vini, qui fe don ie depüis trois jufqu’a fix graine, Ce pur-M gatif convient dans les maladies rebelles # comme l’afthme humide, la fciatique , le rhumatifme , l’hydropilie ; les vertiges &# les obftfuctions des vifceres. Les correc< tifs de la coloquinte en infuñon, font les vinaiore, l’eau-de vie dans laquelle on ai diflout la crème de tartre ou l'efprir_de# vin tartarifé. | La coloquinte a donné le nom à l Aie radiacolocynthidos : elle entre dans la con: fection hamech , dans les pilules cachec.i tiques de Charas , dans les pilules iliaques# de rhafis, dans les pilales d’euforbe & dé fagapenum de Quercetan , dans celle des deux de la pharmacopée de Londres } dans l'extrait catholique de Sennert, dans le panchimagogue de Crollius & d’Arth-M man, dans l'extrait colagogue , & dans -Fexcrait cacholique de Rolfinfius. PURGATIVES 69 RE LV F3 Ilcnons d'inde , ricin, palme de Ê Chrift, grains de cilli. 1. Ricinns vulgaris C. B. 432. Riciaus ab. ic. 776. X. B. Tom. III, pag. 643. Ri- ‘aus Dod. 367. Ricinus | five Catapucia sajor vulgaris . Park. Ricinns , frve Palma hriffi vel Kiki Ger. Nambu Guacn five ucians Americana Pifon. 180. Ricin. 2. RICIANs Americanus major fémine nigro Z. B. 432. Ricinosdes Americana Goffipi fo- 0 Jnff.. GG, Ricinus Americanus major. ’urcas dillus © faba purgatrix Indie Occi le I. B. Tom, 111. pag. G43. Murduy suacn Brafiienfibus Marg. 96. Pif. 179. ’ignons de Birbarie. ; 3. Ricinus Iadicus arboreftens grana tiglia liés Offcin. an Lignum AMoluccenfé Luga, :684. Pavana Incolis Acofte , Cluf: Exot. .77. Pinus Indica nucles purgante C. B, ko2. Pinei nuclei Malucant Lugd. 1874, Acoffe Cluf. Exot, 192, Pignons d'inde, Es pignons-d'indes font des fruits ou L_, des efpèces d'amandes , qu'on nous pporte des Indes Occidentales & de Amérique: onen trouve de trois {fortes ; a premiere & la plus commune eft le icin ou Palma Chrifh, qu'on diftingue 70 PL 'A NT ELS aifément , parce que fon fruit eft matbré de noir & de blanc : on le feme dans nos jardins , où on l’éleve ordinairement ; ïl purge avec moins de violence que les au- tres. Les Payfans & les Sauvages en pren nent huit ou dix grains, qui purgent par! haut & par bas; c’eit un dangereux re! mede, qui né convient qu'a des corps! robuftes , à moins qu’il ne {oit adouci &1 corrigé par le fel de tartre. On pile ñuiti ou dix de ces grains , on les délaye enfuitel avec nx-onces d'eau ticde, dans laquelle on a diflout un fcrupule de fel de tartre ; on y ajoûte deux ou trois œoutes d'huile de canelle ou d’anis ; ce remede ainfi pré- paré peur être employé avec fuccès dans lhydropilie. | La feconde forte de pignons-d'inde s'appelle pignons de barbarie ; ils font plusi gros , & flemblables à des amandes de noi fectes , mais noirâtres : trois ou quatrel fuffifent pour purger; il faut les prépa rer comme les précédens, On en peut} donner jufqu'a une once en lavement! dans l’eau de oraine de lin, ou l’eau de fon , pour la colique & pour lhydropile. On pourroit dans un befoin faire unel émulfñon purgative , comme nous avons! d’écrice ci-deffus, & prendre garde, en! la préparant, de les confondre avec les] EE PURGATIVYES. TI pignons blancs , qui font les amandes de a pomme de pin ; on tomberoit dans l’in- convénient qui arriva à une perfonne qui fe mloit de médecine, lequel peu inftruie dans la matiere médicinale , ordonna dans une violente colique d’eftomac , une once de pisnons d'inde dans un bouillon de poulet, en forme d’émulfion : il en auroit coûté la vie à la malade, fi les pi- gnons-d’inde avaient été communs, mais heureufement on n'en trouva point dans deux ou trois endroits , où on fur en cher. cher, | La troifiéme efpéce de pignons-d’inde ; ou les grains de tilli, font moins gros que les pignons de barbarie, mais un peu plus que les fruits de ricin , dont on les diftingue., parce qu'ils ne font point mar- brés. Ils font beaucoup plus violens que les précédens , & doivent être regardés comme un poilon , trois ou quatre grains étant capables de purcer avec la derniere violence. Les anciens tiroient des pignons-d’in- de, une huile par expreflion , appellée huile de Kerva, ou Oleum Picinum ue” quelle purgeoit les férofités en frottant feulement de cette huile leftomac & le bas-ventre, 72 PAL 'AINT-E:S X'L'Y. CRE TE) Succus Laxativus ex flavo rufefcens C. Bi 497. Succus x1 qui Ghitta geman dicitur! Clufi Exot, 81. Gummi quitta, Gutta gam-\ ba, Hutix gomandra | Gummi Pervanum \ Ghitta geman, Gummi de Pern , Gummi del Gemn, Gutia Cambodia. | Eft une forte de somme réfineufe, qu’on apporte des Indes, qui forts par incifion d'une plante épineule, si charnue comme la jombarbe, Cette plan ce eft remplie, comme le timale, d’un fuc laiteux , lequel épaiffi devient d'un jaune foncé, qu'on employe également pour la Médecine & pour la Peintrure.C’eft un très-violent émétique & purgatif; il évacue les férofités,& approche par {ons âcreté de Feuforbe :on ne lordenne gué- res fans préparation , foit en extrait , foit en magiftere ; l'extraic fe fair en dilolvant4 la gomme-soutte dans le vinaigre, l’efprit de foufre , ou celui de vitriol, & enfuite l’évaporent en confiftence d'extrait ordi-# naire ; le magiftere {e fair en diffolvanté cette gomme dans l'efprit-de-vin, ver fant enfuite de l’eau commune fur cet te folution, une poudre jaune dorée {el précipite PURGATIVES. | précipite au fond, laquelle féchée s'or- donne comme l’Extrait depuis cinq grains jufqu’à dix ou douze. La Gomme-Gutte entre dans l'Extrair Catholique de Sennert, & de Rolfinfius ! dans les Pilules Hydragogues de Bontius. dans l'Eleuaire Anti-Hydragogue de Charas :on prpare aufli des Pilules de Gomme - Gutte de la Pharmacopée de Londres. | PLANTES PURGATIVES QUI SONT RAPPORTEES DANS D'AUTRES CLASSES. ERBE aux puces, Pfjllinm. Sa fe- mence eft peu purgative par elle nème ; elle donne fon nom à l’Eleuaire le Pfyllio, dans lequel elle entre, plutét Jour adoucir l’âcreté des autres purgatifs ar fon mucilage , que pour en augmen- er la vertu. La dofe de cet Eleduaire ef le demi-once au plus. Voyez ci-après à a Clafle des Plantes rafraïichiffantes. Violier , Viola, La décoction d’une poi- née de fes feuilles ou de {es fleurs dans in demi-feptier d’eau eft laxative ; le firop Tome L, di PLANTES ? u’on fait avec {es fleurs , fur-tout lorf= qu'il elt nouveau , une once fur fix onces M de petit-lait, purge:leseérement. La fe mencé à la dofe d’une once pilée & dé- layée avec chopine d’émulfion ordinaire, rend l’émulfñon purgative : on la mêle“ aufli fouvent dans les émulfons purgati- vês. Voyez ci-après ‘aux Plantes Emoll lientes, 3, « ercurielle, Æfercurialis. Le fuc de fes feuilles , comme celui de la poirée, du 4 Seneçon , de [a Bouroche & de la Buglofe depuis quatre onces jufqu’a fix dansun pe-" tit boüillon au veau ; lâchentle ventre , 4 & conviennent à ceux qui l'ont parefleux, & qui ne veulent pas s'aflujettir à prenil dre des lavemens. Vovez ci-après la Claf- fe des Plantes Emollientes. M: Fumeterre , Fwmaria. Une poignée de feuilles infuftes dans demi-feptier de pe“ cit-lair pendant la nuit, & prife lé matins à jeun , entretient le ventre libre & faic couler la bile, Voyez ci-après aux Plantes: Hepatiques. | ET H33 4 Polipode, Polipodium. La racine eft ent ufage dans la plüpart des infufions pus= gatives depuis une once jufqu’a une once & demie en fubftance: Voyez aux plantes Hépatiques, JURS'D ‘c10 b 010 Epichym ou Cufcute, Epithymum. Deux où rois pincées de cette plante fe jettent PURGATIVES. “ dans les infufons purgatives. Vovye la même Clafle des Plantes Hepari- ques. Genelt , Genis. Les fommités des jeunes tiges & les boutons des feuilles : les fleurs & les femences bouillies lève rément , une où deux pincées dans un demi-feptier d'eau , purgent allez bien è même par haut & par bas; Les femen- ces ne purgent pas tant que les autres parties. Voyez la Claffe de Plantes À pÉ= ritives. Pié de veau , Ærgm. La racine féche en poudre à une ou deux dragmes en opiate purge aflez bien. Lorfqw'elle eft fraiché lle eft trop âcre, à moins qu'on ne la corrige. Voyez ci-après la Claffe des Hé. >atiques. Setpentaîre, Dracunculus. Sa racine ‘employe comme la précédente. Voyez à même Clafle. Digitale , Digitalis. La déco&ion d'u- le où deux poignées de fes feuilles pur- e violemment pär haut & par bas: Toyez la Clafle des Plantes Cephali. ues. Eupatoire d’Avicene , Epatorium. Les acines en infufion dans le vin blanc , une oigunée oUune once dans un demi-feptier, ont quelquefois vomit & vuider les féro2 tes, Voyez les Plantes Hépariques. ° D ij Led } Z pas] 75 PAL AN DE ST Sceau de Salomon , Polyzonatuin : qua" torze ou quinze de {es bayes provoquent le vomiffement. On dit qu'un gros de fa racine fait de même. Voyez la Clañe4 des Vulnéraires au Chapitre des Aftrin- gentes. | Raïfort , Raphanus. Deux onces de fa femence en décoétion dans huit onces de liqueur , ou uneonce de jus tiré de la raci- ne, purgent par le vomiffement. Voyez les Plantes Apéritives. | Triquemadare, Sedum minus. Le fuc de certe herbe, fur-tout celle qui eftt d'une faveur acre ; pifée depuis deux on ces jufqu'a quatre , eft un purgatif & un émétique aflez violent, Voyez ci- après la Ciafle des. Plantes Rafraichif. fantes. Lierre, Hedera. Ses bayes purgent pat haut & par bas affez violemment : le Payfans s’en fervent pour fe guérir de Le _ fiévre , ils en prennent dix ou douze Voyez ci-après la Claffe des Vulnéraire au Chapitre des Déterfives. 3 Nicotiane, AMicoriana. Les feuilles fes ches bouillies legerement à demi-on dans chopine d’eau, fe donnent en lave: ment dans l’apuplexie & dans les affec tions foporeules : dans les autres cas. c'eft un remede trop violent, &'qui pe être pernicieux : une cuillerée de cett PÜURGATIVES. #7 décottion prife par haut, eft un puiflant Emérique. Voyez la Clalle des Plantes Errhines. Herbe aux poux Staphis AagriA Sa fe- mence dequis douze on quinze grains ju{- qu'a un fcrupuleen poudre, eft ua violent Emétique. Voyez la même e Claffe des Er rhines. Morelle ou douce amere , Dulcamara. Le fuc de fes feuilles & de fes bayes pur ge aflez fortement à deux ou trois onces, Voyez la Clafle des Plantes Anodines, Bétoine, Betomica. La décoétion d’une poignée de fes racines purge avec vo- miflement. Voyez les Piantces Cephali- ques. Euphorbe , Enphorbinm. Six ou huit grains de cette gomme -réfine en pou- dre font un tres - 2 Ve purgatif & un émcti que, qu’on ne donne que dans lex- trémité. Voyez la Claffe des Plantes Er- rhines. Opoporax. On n’ordonne ce fuc gom- meux & réfineux que dans l'apoplexie a un fcrupule, Voyez ci-après les Plantes Hiftériques. Sagapenum. Cette drogue s’employe de même; on ordonne rarement ces gommes feules , elles entrent dans la compolition de quelques violens purgatifs. Voyez les Plantes Hiftériques. D iij 78 RLANTES | Sebeftes , A1yxa. La décoction de ces fruits eft laxative ; on en donne une ou deux onces dans chopine d’eau, fur-tout dans les maux de poitrine. Voyez les Plantes Béchiques. ON CNP TT UT | | B ECGH ROUES. 39 PR RAR RARE BR CPP PR OR PORC ER SECONDE CLASSE. Des PLONTES BECHIQUES CO U PECTORALES. N Ou s appellons Remedes Béchi- ques ceux qui appaifent la toux, & qui procurent l'évacuation des matieres pituiteufes , groflieres , & épaifles , lef- quelles compriment les veficules pulmo- naires , & font attach‘es à la furface in- terne de la Trachée-artere & de {es ra- meaux. Cette évacuation fe fait par les crachats , ce qui s'appelle Expeétoration ; & les remedes qui la procurent font ap- peilés Expectorans. Les crachats devien- nent plus ou moins abondans , felon que les marieres fon plus ou moins fluides & d'vifces : & la toux s’appaile d'autant plus aifément , que l’âcreté de fes matieres eft plus adoucie. C’eft pour cela qu'entre les Plantes Béchiques les unes font adoucif D ii 85 PLANTES fantes , comme la réglifle, les jujubes , les figues , les dattes, &cc. Les autres ont la. vertu de divifer la pituite épaiffie , & de la rendre fluide, comme les Capillaires , FAunée, le Lierre térréftre, la Pulmo» naire , &c. Les premieres conviennent dans les toux violentes & convulfives qui viennent par irritation, & les autres dans 4 lafthme, & dans la dificulté de refpirer. Foutes ces plantes w’agiflent point en cou- M Jant dans la poitrine par la trachée-arte_ # re ; la ftructure de PEpiglotte s’oppofe am leur pañlage, & il n’eft permis qu'a l'air de s’infinuer dans la cavité du poulmon par ce chemin ; mais elles y parviennent par la voye de la circulation du fang , & con- 4 jointement avec le Chyle par le canal thorachique, la veine fouclaviere & Par. tere du poulmon, 1 K Le APILLAIRE, ou Cheveux de Venus! (} N compte ordinairement entre les Capillaires quatre ou cinq fortesde plantes, dont'quelques-unesfont rates à Paris, & les Herboriftes ignorans leur. fubftituent les feuilles de Scolopendre & celles du Polypode , & même la racine de cette derniere plante qui eft très-com- hp” BECHIQUES. 8: mune. Les véritables Capillaires font le Capillaire noir, celui de Montpellier , le Politric, la Ruta-muraria & le Ceterac. Ces fortes de Plantes s’employent en ti_ fane ou en fyrop, en infulionou en dé_ coction. On fait boüillir legerement une petite poignée de chacune de ces plantes dans deux pintes d’eau, à laquelle on ajoûte un morceau de réoliffle, & on fait prendre cette tifane un peu dégourdie & par verrées, 1. Adiantum folus longisribus pulveru… Lentis pediculo nigro C. B. 355. Adiant. ni- g'um I. B. Tom. FT. pas. 743. Driopteris nigra Dod. 466. Filicula que adianihum ni- grum Officin. pinaulis obtufioribus Inft. 12, Capillaire commun. Cette plante eft d’un ufage trop fa- milier , pour ne pas entrer dans quel- que détail fur fes qualités. Un Médecin de Montpellier, nommé Formius , en a faic imprimer en 1644. un Traité parti- culier , dans lequel il lui attribue de fi grandes vertus , qu’il femble la resarder comme une panacée & un remde uni- verfel. On peut réduire fes qualites prin- cipales à celle de purifier le fang en ré- taoliffant {a fluidité naturelle , en corri- geant les humeurs féreufes ou bilieufes D v 82 PC ANNE ENS qui prédominent dans fa mañle, & enles évacuant par la voye des urines ou de linfenfible tranfpiration; ainfi le Capil- laireeft apéritif , diaphorétique , hépati- que & hyftérique; & c’eft fur ce fonde- « ment que Formius en ordonne la tifane 4 dans toutes fortes de fiévres fimples ou malignes , intermittentes ou continuës ; M dans [a plüpart des maladies caufées par « lembarras & l’obftruétion des glandes du Foye, du Mezenterre & des autres par- ties du bas-ventre; & par conféquent dans la jaunifle , dans la fuppreffion des mois & des urines , & dans les maladies des reins & de la matrice. Mais l’ufage de cette plante le plus commun, eft dans les maladies de poitrine, fur-tout dans celles qui font produites par une limphe épaiflie dans les vefcules du poulmon, qu'il eft. néceflaire d’évacuer par l'expeétoration , après lavoir rendue plus tenue & plus coulante. Le Capillaire commun convient à ceux qui ont une toux opiniâtre , foit qu’elle vienne d'une fluxion catarreufe , ou d’une affedtion pulmonique. On fubftitue au Capillaire commun celui de Canada, qui n'eft pas rarea Pa. ris, & qui eft plus agréable au goût : on fait. infufer lun & lautre comme le Thé; une bonne pincée fur un demi- féptier d’eau boüillante , à laquelle en- 22 BÉCHIQUES 8 fuite on ajoûte un peu du fucre. 2, Adiantum fruticofum Brafiliannm C. B. 355. Adianum Americanum Corn. 7. Capillaire de Canada. | Plufeurs préferent l’efpece fuivante, pour faire le fyrop de Capillaire, 3. Adiantum folis coriandri C. B. 355. Adiantum five Capillus veneris I. B. Tom. III. pag. 751. Raï Hifi, 147. Capillaïre de Montpelier. On eftime avec raifon le frop qui fe fait avec cette efpece , qui eit fort com- muneen Lanouedoc & en Provence. Dans les lieux où on netrouve pas com. môdément les Capillaires précédens , on peut fubftituer les feüilles de Feugere, entr'autres celles de lefpece fuivante , qu’on employe de la même maniere, 4. Filicula fontana major ; five Adiantum album folio fiicis ©. B. 38. Adiantum al- bum filicis folio I. B. Tom. III. pag. 715. Driopteris Candida Dod. 465. Capillaire blanc. et Trichomanes five Politricum Office. C. B. 356. I. B. Tom. III. pag. 754. Tricho- D v) 187 Sy PLANTES manne Doa. 371. Adiantum rubrum Lon, Capillus Veneris officin. Lé coétion dans lPhydromel fimple , büc 24 uue pinte par jour , emporte les obftruc- tions de la rate, fuivant l'opinion de quelques Auteurs, JET. | LA MURARIA. Aiantum album Tab.ic. 796. Ruta-mura: \ ria C. B. 356. E. B. Tom. LIT. pag. 753. Doi. 43 > Salvia vite Adv. Lob. ic. 811. Pa- romichia Math. Saxifraga [en Empetrum Fuch. Filicula petrea rute facie." Mor. Ox. pen ou le fyrop de cette plante eftun excellent remede pour les Pul. moniques , j'en ai vû de crès-bons effets ; J'ai même fait vuider un vomica ou abfcès dans la poi rine , à une malade qui avoit été mal guérie d’une pleurélie , en lui fai- fant ufer pour boiffon ordinaire , d’une ti- fane faite avec une poignée de cette plante fur une pinte d’eau boüillie pendant un demi-quart-d’heure , y ajoutant deux on- ess de fucre après avoir pallée. Hé : Ette efpece de Capillaire a les mé-* mes vertus que le communefa dé. # BECHTQIU ES 8; Mathiole eftime la poudre de certe plante pour les defcentes des enfans ; if faut leur en faire prendre vingt grains par jour pendant l’efpace d’un mois. Hoffman & le Docteur Michel afu- rent que cette plante eft bonne dans le fcorbut. Done Ceterac officin. C. E. 354. Afplenmm five Ceterac I. B. Tom. IE]. pag. 749. Dod. 468, Scolopendria vera Tragt ;s1. Scolopendrmm quorumdamn. EY: {}) N employe cette plante commeles précédentes : outre le fyrop ..les ti- fanes & les infufions qu’on en prépare. on met aufli quelquefois une poignée de ce Capillaire dans les boüillons , fur-tout dans celui qu’on fait avec un vieux cocq , le mou ou le poulmon de veau, & quel- ques autres herbes Béchiques. La pouflie- re dorée qui fe trouve fous les feüiiles , eft bonne dans la gonorrhce au rapport de Mathiole; il en faut donner un gros avec demi-gros de fuccin délayé dans un verre d’eau de Plantain. Quoique j'aye avancé ci-devant que les Capillaires étoient des Apéritifs , qu'on 86 PLANTES pouvoit employer avec fuccès dans les ob ftructions des vifceres , il eft cependant à remarquer, que comme ils {ont d’une qua- lité fort tempérée, ils ne réufliflent que lorfque ces obftruétions fout peu avan- cées, car elles font indomptables lorf. qu'elles ont un certain progres. La Langue de Cerf ou Scolopendre , que les Heïboriftes donnent tous les jours ! à la place des véritables Capillaires , auffi- 4 bien que les feüilles du Polipode, font des ! Plantes Béchiques & Expectorantes ; el- # L - les font ci-après à la Clañs des Plantes Hépatiques. MY : Désin 27 k 1. Pulmonaria maculofa Ger. Raïi Fifi. 488. Pulmonaria !talorum ad Bugloffur ac- 4 cedens 1. B. Tom. III. pag. sos. Symphy= | tum maculofim five Pulmonaria latifolia C. 4 B. 259. Pulmonaria vulgaris maculofo folie 4 Claf. Hiff. cixix. 2. Pulmonaria foliis Echit Lob. ic. 5 36: 0 Pulmonaria Angujtifolia rubente caruleo flo 4 re C. B. 260. Pulmon. Plirii ançgufhifolia 4 Tab. ic. 558. Pulmon. V. Pannonica Cluf. Hiff. c1xx. 3. Pulmonaria arborea offic. Pulmonaria t Trag. $14. Dod. 474. Mujins Pulrionai BÉCHIQUES: S+ eins C. B. 361. Lob. ic. 248. Lichen arbo- rum five Palmonaria arborea I. B. Tom. III, pag. 7 59. Pulmonaire de Chêne. L À premiere de ces efpeces eft com- mune dans les Alpes , les Pyrénées & les hautes Montagnes ; la feconde fe trouve en abondance dans tous les bois : on employe indifferemment les feuilles de l’une & de l’autre, foit pour les tifanes & les boüillons , dans lefquels on For- donne par poignées , une pour chaque botillon ou pour chaque chopine de ti- fane; foit pour en faire le fyrop, qui eft très-utile dans les maladies du Poulmon : on peut fe fervir de la racine conjointe. ment avec les feuilles. La troifiéme e£- pece vient communément fur les chênes & fur les autres grands arbres des forêts, fur-tout en Lorraine & en Franche-Com- té où on l’appelle Thé de Vauge, parce qu’on s’en fert à la maniere du Thé , une petite poignée en infufon fur chopine d'eau boüillante avec du fucre ; elle eft plus amere que Îes autres , & moins füre dans fes effets. La Pulmonaire de chène eft aftringente comme les autres efpeces de mouffe; ainfi on peut l’employer avec fucces dans les cours de ventre, les pertes de fang , & les hémorragies. Elle eft vulnéraire appk- 88 PLANTES quéeextérieurement , & prile intérieure- ment. Les premieres efpeces de Pulmos # naire ont la même vertu; elles font mé- me recommandées par quelques Auteurs pour les fuperpurgations & pour arrêter le vomifleiment, M. Ray rapporte que les Anglois fe fervent de la pulmonaire de chêne en fubftance & en poudre, ou bien en fyrop, # pour l’afthme , la toux & la phthifie : & qu'Andre Golieu, Marchand de la même Nation, avoit éprouvé que cette efpece de mouffe avoit réufli pour une jauniffe qui avoit éludé plufieurs autres remedes. Il faifoit bouillir une poignée de certe plante dans une livre de Biére légere .dans un pot bien couvert , & la réduifoit à la moitié, il en prenoit enfuite un verre le matin & autant le foir. RE re Glycirrhifa filiquo(a vel Germanica €. B. 3 52. Glycirrhifa radice repente vulgaris Ger- manica X. B. Tom. III. pag. 328. Glic. vul. garis Dod. 341. Liqmiritia Brunf. Dulois radix. Trag. 525. Ufage de cette racine eft f commun, qu’on ne fair point de tifanes où laRé- PÉECHIQUES 89 oliffe n'entre , foit pour corriger par fa douceur la faveur défagréable des autres ingrédiens , foit pour lui communiquer la vertu particuliere qu’elle à d’adoucir Pä- -creté des humeurs qui excitent la toux.On en met ordinairement demi-once dans chaque pinte d’eau ; on ne doit la faire bouillir qu'un bouillon , de peur qu’elle ne rende la liqueur trop épaifle & trop oluante. Lorfque cette racine eft bien fraîche, il fuffit de linfufer à froid dans les tifanes, ou même dans l’eau fimple : elle convient dans les maladies des reins & de la veflie, dans la pleuréfe & dans le crachement de fang. Le: fucs de régliffe noir ou blanc, font employés familierement dans les rhumes & dans la toux opiniâtre ; ce font des ex- traits faits par l'évaporation d’une forte . décoction de régliffe à laquelle on ajoute des gommes adragant & arabique, du fu- cre , de lamidon , & quelquefois de l'iris & de Pambre-oris. La réglifle entre dans un grand nombre de compolitions de Pharmacie ; entr’au- tres dans la Thériaque , dans les Pilules de Rhubarbe de Mefuc , dans les Poudres de trois Santaux , dans celle Diatragacant * froide, & celle Diarrhodon , dans les Trochilques de Gordon, &c. #0 PLANTES. VX I. P As-D'ASNE, Tuflilage. Tuffilago vulgaris C. B. 197. I. B. Tom. TIL. pag. 563. Bechinm five Farfara Dod. 596. Vngula Caballina Trag. 418. Ungula Afinina © Latluca uflulara Germanorum Cord. Chamaleuce Plin. Filius ante patrene quorundam. FT Es feuilles & les fleurs de cette Plante À fonrenufase, furtout les fleurs , lef. quelles entrent dans la plüpart des tifanes pectorales ; on en ordonne deux ou trois pincées pour chaque pinte de liqueur. On en fait une conlerve & un firop fim- le, dont la dofe eft d’une once comme Les autres: le firop de Tuffilace compofé : fe faitavec les racines, les feuilles & les fleurs de cetre Plante, aufquelles on ajoute les capillaires & la réglifle : l’eau diftillée des fleurs de Tufilage {fe donne jufqu’a fix onces, & la conferve à demi. once. Les feuilles de cette Plante ne font pas moins utiles que les fleurs. M. Ray rap- porte qu'Hillier, Medecin du Marquis de Brandeboure , a guéri plufieurs enfans étiques en les nourrifflant de feuilles de Pas - d'âne, qu'il failoir cuire avec le BECHIQUES. 01 beurre & la farine comme d’autres lé- gumes, On fait fumer ces feuilles aux Afthmatiques. Boyle confeille d'y méler la fleur de foufre & le fuccin en poudre; il dit que ce remede a guéri plufieurs Phti- fiques. _ Il y a des perfonnes qui eftiment la ra cine de Tuflilage autant que les feuilles &c les fleurs, & qui lemployent en décoc- tion & en tifane , lors même quelle eft feche. Fernel a employé le Tuflilage dans Je firop de Symphito. VIIL C OqueEricoc,Pavot rouge. Papauer erraticum majus , Rhæeas Diofe, Theoph. Plin. CB. 171. Pap. erraticum ru brum campefire. T. B. Tom. VII. pag. 305. Rhaas five caduco flore puniceo Adv. Lob, fc. 275- N employe les fleurs de cette plante; {oit en firop ou en infufon , à la ma- \niere du Thé, une pincée fur un demi- feptier d’eau , & en tifane une perire poi- née dans deux pintes de liqueur : on ne fes jette dans le coquemar que fur la fin, Jorfqu’on eft prêt de le retirer du feu & d'y jetter la régliffe ou les autre fleurs. On cire aufli de fes fleurs l’eau diftillée , »2 PLANTES | & on en fait une conferve. Dans les pleu-\ rcfes , efquinancies , fluxions de poitrine $« & toux opiniâtres , cette plante s'ordonren| avec fucces : elle m'a réuffi fouvent pou£m Ja colique venteufe , faifant prerfdre un ‘| infufion un peu chargce d’une petite poim gnée de fes fleurs avec peu de fucre; chaudement comme le Thé. En donnant une pareille infufon le trois ou le quatrie me jour de la pleuréfie, lorfque la fueur fe prefente , elle en devient plus abon- dante , & je l'ai éprouve plufeurs fois comme un fudorifique plus efficace que le fang de Bouc , la fiente de Mulet & le autres qu'on vante tant. Quand on a fai gné deux ou trois fois brufquement dans cette maladie, la fueur furvient ordinaire- ment, & pour peu que cette crife natu= relle foit aidée, la maladie fe termine bien-tôt avec fucces. On n’employe pas ordinairement le fruits ou les têtes de Pavot rouge, cepen= dant ils ne font pas fans vertu ; leur dé- coction eft très-adouciffante ; & mêmeun peu fomnifere : on en peut donner dans les pleuréfies , fluxions de poitrine, cra chement de fang , & autres maladies du poulmon. La tifane faite avec une dou zaine de ces têtes , cueillies avant que la#k fleur foit tout-à-fait pañlée , une poignée d'orge, & deux onces de réglifle pour trois B E G'BhI:QYEYS. »5 pintes d’eau , eft très-utile dans ces mala- dies ; j'en ai l'experience. L’extrait des têtes de Pavot rouge , depuis demi-gros juiqu’a un gros, eft anodin , & procure un fommeil aflez doux : on peut le don ner avec fucces dans la toux opiniâtre, Tout le monde fçait que le firop de Co- quelicoc fe fait avec l’infufion des fleurs réitérée deux ou trois, &: méme quatre fois fur de nouvelles fleurs, Dans les rhu- mes opiniâtres , la teinture de Coquelicoc chargée de deux ou trois infufions , eft tres-utile, particulierement fion diflout {ur chaque pinte de liqueur une once de fucre candi : on prend communément dans ces maladies l’infufion des fleurs de Coquelicoc à la maniere du The, une bonne pincée pour un demi-feptier d’eau, avec un peu de fucre, XL : TP CH A:T:r Graphaliun monianum flore rotundiore C. B. 263. Pilofella major © minor quibuf- dam, aliis Gaaphalii genus 1. B. Tom. III. Part. 1. pag. 162. Elichryfum montanum flore rotundiore Iaff. 453. Auricula muris Lon. Lagopron Hipp. Gefn. Lagopns 2. TrAg. 332. Ælwropus ; Hifpidula , Pes cam 8 Offic. 5£ FLANTES L Es feules fleurs de cette Plante font! employées par pincées dans les tifa- ñhes & apozèmes béchiques : le firop qu’on en prépare eft ou fimple , ou compofé ; dans ce dernier on ajoute les Dattes, les! Jujubes, les Sebeltes & les Béchiques adouciffans ; on l’ordonne dans les mêmes “ occafions que le Sirop de Coquelicoc, de Tuffilage, &c. Certe Plante n’eft pas feulement Béchi- ue & adouciflante , elle eft auffi vulnerai-« re & aftringente ; on en trouve des fleurs M dans le Faltran qu’on nous envoye de Suif- fe : on peut donner avec fuccès fon infu- fon ou fa décoction dans le crachement de fans, dans la diffenterie , & dans le flux immodéré des menftrues. On prépare en Pharmacie la conferve des fleurs de Pié de chat , qu'on ordonne depuis un gros ju{- qu'à demi-once dans les maladies de la oitrine. : x! TE : Ë : ÉRBE A COTTON. Garaphalium vulgare majus GC. B. 169: Graphalinm Germamenm 1, B. Tom. III. pag 158. Filago [en impta Dod. 66. 47% Uelqnes Medecins fubftituent cette Plante aux fleurs du Pié de Char BÉCATOUES os fur-tout pour arrêter le crachement de lang dans la pleuréfe ; ils en ordonnent iwec fuccès la tifane à la dofe d’une poi- pnée, feuilles & fleurs. pour une pinte l’eau. Les Auteurs conviennent qu’elle Ft vulnéraire & afringente, & qu'on Ven fert urilement dans les pertes de fang & dans les difflenteries : quelques-uns la fecommandent pour lefquinancie. Lobel Houte qu'en Anglererre le Peuple l’em.- ploye pour les contufons, en lappliquant fn forme de cataplafme fur la partie meurtrie, après avoir fait cuir cette Plan- [e dans l’huile où elle auroit infufé quel- fues heures auparavant. XI. How Rouwucer. | 1. Brafica Capitata rubra C. B. 117. LB. Tor. IL 831. Braffica rubra C'apitata Dod. 611. | 2. Braffica Capitata abba C. B. 111. I. B. Tom. IL. 826. Braffica Capitata ,‘albida Do, 613. Chou pommé blanc, Outes les efpeces de Chou font pro- À pres pour les maladies de Poitrine., mais on employe ordinairement la pre. niere pour la tifane & les bouillons Qu'on prefcrit aux Pulmoniques, La tifa. #6 PLANTES j ne fe fait avec la décoction de deux ot crois poignées de Chou rouge coupé par morceaux dans deux pintes d'eau, rédui- tes à trois chopines , à laquelle on ajoute“ enfuite demi- quarteron de miel blanc qu'on fait écumer. Dans les bouillons faits. avec le mou de veau on ajoute le Chou rouge avec la Pulmonaire, les Capillaires, &cc. Le Chou rouge a donné le nom aus Looch de Caulibus Gordon © Mejfne. Les Choux blancs font d’un ufage plus: commun dans la Cuifine que dans la Phar… macie ; cependant ils ont leur utilité dans Ja Médecine : le cataplafme faitavec leurs: feuilles & les Poireaux amortis dans la poele avec de fort vinaigre , eft un remes de familier aux Payfans dans la pleure- fie en l’appliquant fur le côté malade. Ca mérarius affure que les feuilles de Chou bouillies dans du vin font admirables pour les ulceres de la peau, & même pour! la lepre. Platerus dit que la faumure où Von conferve les Choux. en Allemagne! guérit les inflammarions naïffantes de la gorue : le Chou.entre dans le mondifica- tif d'Ache. X LI Nav ; 1, Napus Sativa radice alba C. B. 95.1 Napus BECHIQUES, 97 IVaptss I. B. Tom. I]. $ 2. Rapum fativum ælierum & Napus veterum Trag. 730. Bu. aas five N'apus Ad. Lob. ic. 300. 2. Rapum vulgare Dod. 673. Rapa [ativa rotunda , radice candida C. B. 89. Rapum fativum rotundum L BR. Tom. II. 838. Rave. L À Racine de Navet en décoction eft d’un ufage très - familier dans les bouillons propres pour la poitrine ; la dé 5 È À Bouroche & la Buglofe s’em- ployent communément enfemble, ow fe fubftituent l’une à l’autre , ayant la mê- me vertu : leurs fleurs fonc du nombre des quatre fleurs cordiales, & s’ordonnent pat pincées en infufon ; ou leur conferve de. puis deux gros jufqu'à demi-once. Leurs feuilles s’'employenc très-communément dans les tifannes pectorales & dans les bouilions rafraïchiffans, auffi-bien que les racines, fur-tout celles de la Buglofe : ces racines s’'employent en Hyver lorfque les feuilles fonc pafées. Le fuc de Bouro- che & de Buglofe tiré par expreflion & clarifié, fe donne avec faccès par prifes de quatre à cinq onces dans la pleuréfie, Pour le bien faire , il ne faut point le faire bouillir , car alors la partie mucilagineufe es feuilles fe met en grumeaux , &il ne Fefte qu’une eau claire qui n'a point de rertu.On ajoûte fouvent à ces plantes les euilles de chicorée fauvage & le cerfeuil ; quelquefois auffi le firop violat, à une puce pour chaque prife ; fur-tout lorfque on a intention de lâcher le ventre , & le difpofer le malade à la purgation : on Honne crois & quatre de ces priles par jour , entre les bouillons. Ce remede eft rcs-propre à rétablir le mouvement libre lu fang, lorfqu'il croupit dans les par | Eij 120 PEN TES ties, où fa circulation eft ralentie. Le fuc de fes Plantes entre dans le firop de lon- guevie, dans le Byfantin fimple & com- _peté, & dans le firop de S aUe de Fernel, La plüpart des Herboriftes fubftituent à la racine de Buglofe celle de la Viperine, : qui eft plus commune & de moindre vertu, | La Bouroche & la Buglofe entrent dans PEletuaire de Pfyllio de Mefue, dans fon ! firop de Fumeterre , dans fon firop du Roï ! Sabor , dans les firops d’Eupatoire &c d'E. pythim du même Auteur , & dans l'Opia-| te de Salomon. | EE Y, V IP£RINE, ou herbe aux Viperes: Echiwm vulgare C. B. 154. I. B. Tom.. IL. pag. 586. Lycopfis Cord. Anchufa m4- jor quorumdam. Echion Caf. 436. Bugloffam Sylvefire Lob, 16. 579, C Efalpin confirme ce que Diofcoride | & les Anciens rapportent des ver tus de certe Plante, pour la morfure de la Vipere & des autres bêtes venimeules; cet. Auteur donne Îa maniere de s’et feswir : Ü faut prendre une poignée deg feuilles , & environ demi-once de la ras! cine Îes piler & les infufer dans trois vers kes de vin ; on en fais boire le jus au mas BE GHAQ DE Sa 161 laide, & on applique le marc fur [a blef… füre, Le nom de cette plante vient plutôt de la figure de fa graine qui reffemble à la tête d’une Vipere , que non pas de fa pre- tendue qualité de guérir fa morfure, X V I: A UNEE, Enule-Campane. Helenium vulsare C. RP. 276. Helenium fr- ve Enula-campana I. B. Tom. IIT. pas. 108. Afer omninm maximus Helenium ditlus Ia. 483. Panax Chironiwm Theoph. Ang. Ele- ion Trag. 170. | O N n’employe ordinairement que Îæ 1: ‘‘ne de cette plante, ou fraiche , ou féc: n en poudre, Lorfqu’elle eft fraich. :n la donne en décottion dans » lestifai. 5, ou apozêmes Béchiques : elle fait cracher les afthmatiques , & foulage » fort ies pulmoniques. On lordonne de- 5 demi-once jufqu’a une once dans les. ouillons : on en fait une conierve , dont Ja dofe eft d’une once. Elle eft tres-utile . dans les maladies de l’eftomac, fur-rout pour les indigeftions , les crudités , les vents & Îles rapports aigres.Certe racine » neft pas feulemenc Béchique , elle eft auffi » Sromachique, Hyftérique , & Apéritive ; elle divife les matieres épaiffies , & em- , NT 4 "à 102 P L A N T'ES porte les obftru@ions. C’eft pour cela qu'elle pouffe les régles & les vuidanges upprinées : on fait macerer pendant deux ou trois jours la racine d’Aunée dans Je vin blanc ; & on en donne un verre le matin à jeun pendant quelques jours aux filles affligées des pales couleurs. Le fuc de la racine infufce dans le vin , ou {a décoction dans cette liqueur, détruit les vers des inteftins. On prépare un vin en faifant infufer la racine d'Aunée dans le mouft ; ce vin eft ftomacal & poufle les urines. Cette racine féche ef Âromatique & {ent l'iris; on la donne à deux gros au plus. On faitun Onguent avec l’Aunée trés-utile pour la galle, & pour les ma- fadies de la peau. On y mêle quelquefois le mercure à la dofe d’un gros de précipi- té blanc, far une once d’onguent. L’Au- née eft extérieurement réfolutive : Par- infon en recommande la décoction pour les douleurs de la fciatique , & même pour les mouvemens convulfifs. Cette plante entre dans le firop d’Armoife , dans Je firop Hydragogue de Charas Le firop Anti-Afthmatique du même, le Look- Sain, & dans le Loock-Pectoral. Elle en- tre aufli dans lOpiate de Salomon de Joubert, dans le Catholicon fimple de Fernel , dans l'Onguent Martiatum , dans” lEmplâtre de Vigo de du Renou , & Fe, BECEMIQUES 10; dans le Diabotanum de M. Blondel, XVII. IzrRE terreftre, Terrette, herbe de S. Jean , Rondotte. | Hedera terreftris vulgaris C. B, 306. : Chamaciffus five Hedera terreftris I. B. Tom. IL. Ap. 855. Calamintha humilior folio retundiore Inff. 194. Malacociffos Lugd. 1311. Chamaclema Cord. Elaïine Brunf. Humilis Hedera corona terre Lob. 10, GT3, Oute la plante eft en ufage en déco- tion , ou en infufion, une petite poignée fur une pinte d’eau : elle eft ne- Étorale & incifive ; outre cela elle eft fort apéritive, elle eft aufli vulnéraire dérer- five. On prépare l’Extrait, la conferve & le firop des fleurs & des feuilles ; fon fi- rop eft excellent pour lafthme, j'en ai vu de très-bons effets : la dofe de ces prépa- rations eft la mème , que celle des autres de même efpece, c'eft-a-dire d’une once pour le firop & la conferve , & demi-on- ce pour l’Extrait. Simon Pauli faifoit boire la poudre de cette plante avec autant de fucre détrem- pée dans fon eau diftillée, & Willis la xecommande pour l’afthme, la roux opi- E üi} FO4 PLAN TE: niatre & la phtyfe: il l’ordonne depuis demi-gros jufqu'à an gros. Jean Banhin ‘aflure que le Lierre terreftre appliqué en cataplafme appaile les tranchées des fem- mes en couche : felon cet Auteur {à pou- dre mêlée avec l’avoine , fait rendre beau. Coup de vers aux chevaux : elle n’eft pas moins utile à ceux qui ont la pouffe on en mer une bonne poignée dans un pico… tin d'avoine. Quelques -uns prétendent que le fuc de Lierre térreftre tiré par le 4 nez , guérit la migraine la plus violente, “ Cette plante eft utile dans les ulceres in_ térnes, fur-tout ceux dela poitrine & des reins : Lobel l’ordonne pour prevenir la Goutte & déboucher les vifceres. L'huile d'olive où on a fait infufer tren- té OU quarante jours le Lierre terreftre 5 eft tres-anodine, & appaife la colique ven- teufe à la dofe de trois on quatre cuille_ rées. On pile une partie de notre plante à & on l’enferme dans une bouteille qu'on Expole au Soleil ; elle s’y pourrit & fe ré duit en huile ou fuc épais , qui et excel- lent pou Îes Piqueures des tendons. M. Maréchal premier Chirurgien du Roi, l’a employée avec fuccès. | XVIII. : \ ELAR, Tortelle. nl 0 OR Ce VE, «À As ",BEGATOUES. tof T. Eryfimum vulgare C. B. 160. Eryft- Mmum Tragi flofculis luteis , juxta muros pro- veniens l.. B. Tom. II. pag. 863. Eryfimnm Trio 1. Tab. ic. 448. Hierobotane fœmina Brunf. Verbena fœmina © Jinapi 7. Trag. 102. Cleome Oftavi Ang. Eruca hirfuta , flique cali appreffa Eryfimum difla | Raï Hifi. 810: 2. Eryfimum Latifolium majus glabrum C. B. 1071. Îrio Apulns alter Levi folo eruce Col. part. 1.265. Sinapi Syluefire Mon/pef- fulanum , lato folio , flofculo luteo , minima’, Siliqua longiffoma I. B. Tom IT. pag. 858. Eryfimum Monfpeffilanum finapeos folus Raï. Fiff. 81 2. | N employe ordinairement la pre- | miere efpece, & à fon défaut la: feconde , pour faire le firop du Chantre , fi eftimé, pour rétablir la voye & guérir lenrouement ; ce firop peut fe faire {im plement avec une forte decoétion,ou avec le fuc: de la plante & du facre, dont la dofe:eft depuis demi-once jufqu'a une, dans un verre de tifane pectorale. Le fi- rop d'Eryfimum de Lobel eft fort com- pole ,.car outre plufeurs plantes Bécht- ques , quelques Céphaliques y font em- ployces ; fçavoir , les fleurs de Romarin, de Stæcas & de Béroine. On fait avec les _ feuilles & les fleurs du Velar une tifane .. E y #06 P'E ANIT'ES | en mettant une poignée de la plante für chaque pinte d’eau réduite à trois demi- fepriers ; on y ajoûte la réglifle : ces prépa- rations font excellentes pour la toux invé- térée , & l'embarras du poumon caufe par des matieres épaiflies. Diofcoride recom- mande la graine d’Ery/imum à ceux qui crachent des matieres purulentes. Lobel confirme les obfervations de cet Auteur, XIX. UEuE DE PourcEeaAu, Fe- noüil de Porc. . - Pencedanum Germanicum C.B. 149. Peu. cedanum minus Germaricum \. B. Tom. II. part. 2. 36. Peucedanum Feniculum porci- aum Lob. ic. 781. Peucedanum Dod. 317. Trag. 881. A racine de cette plante eft ordinai- À; rement d’ufage; on la donne inté. rieurement en poudre & en décoction, & ons'en fert extérieurement pour net- toyer les playes & les ulceres. Les Au- teurs conviennent que cette planteef in- cifive & apéritive, béchique & hifteri- que ; qu’elle eft propre dans l’Afthme & dans la diffculté de refpirer , en aidant l'expeétoration ; elle pouffe aufli les uri- nes , les mois & les vuidanges, Son fuc BE'ERHIQUES er: épaifli & réduit en poudre eft très-utile dans la toux opiniâtre fuivant Tragus, qui l'eftime auili pour la difficulté d'u: ner ,en mélant cette poudre avec le miel ; à dofe eft d’une dragme avec une once de miel blanc. On eftime cette racine pour les maladies hypocondriaques; elle eft employée dans la poudre Diapraffi de Nicolas , dans l'Electuaire Lithontripti- que, & la Triphea magna du même Au- teur, XX. R Osr'Es du Soleil Ros Solis folio fubrotundo C. B. 357. Ro. rida Jive Ros Solis major Lob. ic. 811. Solf. rora five Sponfa Solis Thal. Rorella minor 1, Tab. ic. 816. Oute cette plante eft en ufage pour ; lafthme, la toux invétérée , & lul- cere du poulmon : on ordonne en infu… fion jufqu’a deux gros, & à un gros en | poudre; on en fait un firop fort eftimé pour les mêmes ufages, qu'on ordonne à une once, XXI. LA ne: Amygdalns [ativa | fruflu majori C. B. #41 AMY£A. duiçis I, B. Tom. 1, pag: | E vj tros: PLANTES 174. Amyodalus Tab. ic. 296. Amygdrle Matth. Lob. Nux graca Cord.. " E fruit de cet arbre eft fort en ufage- .dans. la Médecine & dans. les ali mens ; on.le confit étant encore verd avec fon écorce ; on couvre l’amande de fucre. & on: en fait des dragées : on la mange: dans les meilleures tables & on l’employe: ordinairement dans les émulfions rafrai-- chiffantes au nombre de douze ou quinze fur chaque pinte d'eiu avec les autres fe. mences froides. L’amande eft peétorale &- adouciffante ; huile qü’oir en tire par ex. preflion fans le fecours du feu ,mêléeavec partie égale de firop de Capillaire ou au-- tre. &. fucee a petite dofe & à plufeurs. répriles avec un petit bâton de réglifle: émoulflé en forme de brofe;eft un remede très-propre pour adoucir lâcreté de la: toux opiniatre , fur-tout pour les enfans. L'huile d Amandes douces eft très-ano- dine :on en donne avec fuccès pour ap païfer les tranchées dans la. Colique & dans. la Dyffenterie ; on en mêle dans les. Juleps adouciffans , à la dofe d’une once. avec autant de firop de Nenuphar ou de: Pavot blanc; on en donne aufli dans les ia ,emens émolliens à deux ou trois onces.… é BECHIQUES roy XXÉE : ROUE Ficus communis C. B. 457. Ficus I: B:. Tom. I. pag. 18. Raï Hifl..1431.. Ficus. pale vel carice Cffic. Es figues s'employent dans les tifanes: pectorales avec les fruits fuivans : om en met cinq ou fix fur chaque peinte d’eau. qu'on fait bouillir legerement. On s’ex .iert auffi dans les- fluxions {ur la gorge & fur la luette , en gargarifme & bouillies dans du laît. Elles font propres à adouci la toux & les. rhumes. opiniâtres : lorf. qu'ells font appliquées extérieurement , elles font réfolutives-& émollienres. Tout le monde fçait que les Figues fraîches font très-agréables au goût ; on les man- ge.auffi féches, & onen faitun-firop pro- pre pour les maladies du poulmon. Foreftus & A. Minfit confirment par leurs obfervarions, que la:décoétion des: figues & des raïñns fecs foulage dans la petite verole & la rougeole ceux qui ont mal à la gorge. Les figues rôties & mifes en poudre avec un peu de miel, font un onguent excellent. pour les engelures ; étant appliquées {ur les hémorroïdes elles en-appaifent la douleur & l'inflammation.. *10 PLANTES + Le füc faiteux des feuilles de Figuier eff res-cauftique & dangereux. R ÂISINS. XXIII. On employe ces fruits dans les Apozé: | mes & dans les tifanes qu'on ordonne pour les rhumes, dans les fuxions de poi- trine, & pour la toux opiniatre, Trois .€fpeces de Raïfin font en ufage dans la Médecine , fcavoir. 1 Vins Apiana C.B. 108. Paule majo- res feu Vue Maffiliotice guorumdam : Von mufcatela Car. Steph. Pred. Rff. 341. Mu. cats de Provence, 1. Vus palla major , Bcluaree Gracis C. B. 209. Paule maxime fen Damafcens , zibede diéle Schr, Vue zibede Tab. ie, 891, Raïfins de Damas. 3. Vue Pafe minores, vel Paule Co- Fynthiace C. B. 299. Paffile Trag, 1054. Raïfins de Corinthe. N fe fert plus ordinairement des deux O premieres efpeces : onmonde les rai. fins fecs de leurs Pépins , qui ont quel- que faveur auftere & fiptique, &onen met une petite poignée fur chaque pinte de tifane:on employe les Raifins comme les figues dans l Médecine & dans les BECHIQUES. IT alimens ; ils entrent commeelles dans les fisops compolfés , préparés pour les mala- dies de la poitrine; comme dans le firop Aati-afthmotique de M. Daquin , dans celui d'Eryfimum de Lobel , dans celui d'Althæa, &c. Les Raïfins de Corinthe entrent dans les tifanes peétorales , demi once pour une pinte d’eau ; on compofe | avec cette efpece de raifins un firop laxa. tif, qui en retient le nom , & qu’on ap- pelle Syrnpus paffularum laxativus ; le Sé- né & la Manne en font la vertu purgati- ve; on Fordonne jufqu’à deux ences, X XIV. P OmmireEr de Renette. Malus fativa fruëiu fibrotundo à wiriai Palefcente acido dulcr Int. 634. Mala Pra- fomiliaC. B. 433. | '@. N préfére le fruit de cette efpece de pomme pour faire la gélée & le firop qu’on donne aux malades pour adou- cirles âcretés de la gorge & l'enrouement. Les pommes font pectorales elles appai- fent la foif & la toux ; elles font cracher : on en met une ou deux coupées par rouel- les dans les tifanes Béchiques & rafraï-. chiffantes.Il y a plufeurs préparations dif frentes du firop de pomme, fur-rout de #r2 P'LANTES celui qui eft compofé. Celui qui eft le plus en ufage , eft le firop de pomme du Rof Sabor , dans lequel'outre les fucs de pom= me , de bouroche & de buglofe, les feuil- les de Séné, le tartre foluble, le faffran & le fucre font employez. On doit ju- ger par la qu'ileft plutôt purgatif que bé: ! chique; auf lordonne-t-on ordinaire ment aune once dansles infufons ou po: tions purgatives.Le firop de pomme com- pofé magiftral , & celui qui eft compofe avec l’Ellebore, font encore plus char- # gez de drogues; on en peut voir la dif. penfation dans la Pharmacopée univer- . felle de Lemery pag. 172. r83. Je ne parlerai point ici du Cidte, liqueur auffi agréable au goût qu'utile pour la fanté: Voyez le Traité des Alimens de Lemery PAB-. 504. XX V. | L Urugier, Jujubes. Jujube majores oblonge C. B. 446. Zizi- pha [ativa I. B. Tom. I. pag. 40. Zixiphus: Doa, 807. Rutila Jonft. Jujuba Offic. TL E fruit de cet arbre qui croît en Pro- _ vence vers Toulon, eft fort eftimé pour les maladies de laypoitrine ; on en met une douzaine dans une peinte de tifa- ñne ;. on l’ordonne communément avec | BE CIPIQU ESS 113 Jes Sebeftes, les Dattes, & les autres fruits pectoraux ; mais il faut prendre gar- de. à la dofe; car au lieu d’une tifane le_ gere qui fe diftribue facilement dans le fang pour le délayer , on fait fonvent une décoction trop épaifle & trop chargée, laquelle dégcoûre un malade, fatigue fon eftomac & le gonfie , & par conféquent augmente fouvent l’oppreflion & la dif culté de refpirer , loin de l’adoucir : quand Ja tifane fe trouve trop épaifle , il faut y ajoûter de l’eau. Les Jujubes entrent dans Ja plüpart des firops compolés qu’en pré- pare pour le poulmon ; entr'autres dans celui qui en retient le nom , qui eft de la compolition de Mefue, dans Je firop d'Hyfope, dans le ZLooch fanum & dans le Lénicif fin. PLANTES ETRANGERES, Ses Sebefiena domeffica C. B. 446. Mixa five Sebellen I. B.Tom. I. Part. 1.pag. 197. Sebeffen Trag. 1021. Myxa Dod. 806. Pru- aus Sebeflena Lugd. 359. Myxara. Myxa- ria. Trunus Malabarica fruilu racemofo , calice excepto Raï Hiff. 1563. Vidimaram Hort, al, XIV. 114 PLANTES Es Sebeftes font les fruits d’un arbre . quicroït en Âfie ; on nous les appor- te de Syrie & d'Egypte: la décotion d’u- ne once ou deux dans chopine d’eau avec la manne & la cafle, eft un purgatif doux » qui convient dans les maladies du poul« mon, car ces fortes de fruits font laxatifs comme les pruneaux.Ils font adouciflans, émolliens , propres à modérer l’âcreté des humeurs; aufli les ordonne-t-on avec fuccès dans les catharres , les fluxions de. poitrine , la toux , le rhume & dans l’ar- deur d’urine. On les mêle en nombre égal avec les Jujubes dans les tifanes peétora- les. Ils entrent dans le Lénitif, & dans lElectuaire qui porte leur nom. XX VII. | à ue Daëkil; Officin. Palmnle , Caryote , Caro- des, Phenicobalan: fruëles palme. Les Dattes font les fruits d’une efpece de Palmier qui croît en Afrique & en Egypte, dont voici les noms. | Palma major C.B, 506. Palina Raïi Hif. 1252. Palma Daildyfera major vulgaris Jorff. Palma five Dachel Alp. èÆg. 18." Phanicobalanns quer umdam BECHIQUES. 116 O N employe ordinairement les Dat= tes dans les tifanes pecterales au nombre de dix ou douze pour deux pin tes d’eau, après les avoir mondées de leurs noyaux. Elles font propres dans les cours de ventre, comme adouciffantes & lege- rement aftringentes & déterfives. Elles fourniffent un aliment affez doux , lorf- qu'elles font fraîches & nouvelles : des Peuples entiers s’en nourriffent dans lO- rient , & les Solitaires de la Paleftine n'a- voient gueres d'autre aliment, fuivant leurs Hiftoriens. La pulpe ou la chair des Dattes cuire dans l'Hydromel , & pañlée par le tamis , eft la bafe de l’Eleétuaire Diaphenit , dont la vertu purgative de. pend de la Scammonée & du Turbich : fa dofe eft jufqu’à une once en lavement , plus communément qu’en potion, XoQN LIL Ps Piflacia peregrina , frutlu racemofs , five Terebinthus indica Theoph. C. B. 401. Pif- tacia I. B.Tom. I. pag. 175. Nux Piflacie Park. Rai Hiff. 1682. Fifhici Lem. Drog. E Piftacier eft un arbre qui croît en L. Perle, & en d’autres lieux de lAfie ; T16 PLANTES On léleve aifément dans la Provence & dans les Pays chauds. Son fruit appellé # Pifaches , eft en ufage dans la Médecine comme dans les alimens ; on en ordonne juiqu’a une douzaine dans une pinte d’é- mulfion pectorale , avec les amandes & les Pignons blancs ; on les couvre de fu- cre, & on en fait des dragées : elles font: 4 fort nourriffantes , & tres-agréables ou” goût, XXIX. Cou " Goffipium frutefcens [emine albo C. B. 430 Xylon frve Coffipium Herbaceum 1. B. Tom. 1. pag. 342. Bonbax Officin. Cottus jeu cottæ © Bonbax Serapioni. 4 E Coton croît en Egypte, en Syrie & dans les Ifles de Cypre & de Can-* die ; il croit aufli abondamment dans les Ifles de l'Amérique. Sa graine eft en ufa- ge pour les maladies du poulmon; fa dofe eft depuis deux gros jufqu’a demi - once dans chopine d’émulfion , peur adoucir la toux & faciliter le crachement ; elle eft auffi aftringente,& propre dans la dyffen… terie & les cours de ventre. On la donne avec fuccès dans le crachement de fang. +. BECHIQUES. 117 de 24 dl PE Benzeim Offic. Belzoinum C. B. 503. Belzoe , Belzoim , vel Belznirum vuloo Lugd. 1781. Benjndeum Rue. 721. Bene- @inum Linfc. Benivi Garc. Cluf, Exot. 155. Berjoinum cujus arbor felio ciri 1. B. Tom. III. Part, 2. pag. 310. Arbor Virginiana citriæ vel limonie Benzoinum fundens Hort. Am/f. E Benjoin eft une somme-réfine très- À _odorante, laquelle entre dans la com. polition des parfums les plus précieux: On nous l'apporte des Indes Orientales de Sumatra & de Siam. On en trouve chez les Droouiftes de deux fortes ; celui qui eft en mafle orenue eft le commuir, le plus rare eft en larmes , d'une odeur plus douce & plus aromatique, Les prépara. _£ions du Benjoin font les fleurs, la teinture avec l’efprit-de-vin & le magiftere; la dofe des fleurs qu’on ordonne avec fuccès dans Pafthme & dans la difficulté de ref. pirer, eft depuis fix jufqu’à dix grains dif. fous dans deux gros d’eau de Canelle or. gée, & quatre onces d'eau de Coquelicot ou de Tuffilage: on y ajoûte une once de Hrop de Gyimauve , de Capillaire , ou 118 PLANTES autre pour faire une potion Béchique & Expectorante: il faut obferver de ne pas ordonner une trop forte dofe de fleurs de # Benjoin , car le fel âcre volatile qui domi- ne en.elles eft capable en augmentant le ” mouvement des humeurs, d'augmenter la toux au lieu de l’appaifer. Le Benjoineft auf fudorifique , & pro- pre dans les rhumatifmes & dans la {ciati. } que. La teinture de Benjoin fe donne de... » puis demi-oros jufqu’a un ; & fon magif- tere à un {rupule au plus. Il entre dans la poudre Cephalique odorante de Cha- ras, dans les Trochifques Ælipte Moftha.. te ; on S'en fert aufi pour faire la Poudre a embaumer les corps: il entre encore dans l’emplâtre ftomachique & cephali- que, & dans la Pommade ordinaire des boutiques. S vers XX XI. Arundo Saccharifera C. B. Hern. 110: Arundo Saccarina I. B. Tom. II. pag. 531. Raï Hift. 1273, Arundo € calamus Sac- charinus Tab. ic. 257. Mélicalamns Cord. Cannamellea Caf. 182. Sacchar , Saccha- rum, Zucharum, Tabaxir , Mel arundi- naceum , Mel Cannæ Lem. Drog. Tacoma- rée Pif. 108, BECHIQUES. 115 # À Canne à Sucre ou Cannamel, eft une efpece de rofeau qui croît natu- tellement dans les Indes, au Brefil, & dans les Ifles Antilles. Le fuc exprimé de ces Cannes eft leur {el eflentiel mêléavec une petite portion de foufre qui s'appelle Sucre :on le prépare dans le Pays, & on le purifie avec l’eau de chaux & les blancs d'œufs ; après l'avoir cuit en une confif.. rence raifonnable, on l'appelle Mofcova. de grile; certe Mofcovade purifiée de noue veau, fe nomme Caffonade , & fert aux Apothicaires & aux Confifeurs pour leurs Conferves, Syrops , Confitures, &c. Le fucre en pain eft une purification de la Mofcovade srife avec les blancs d'œufs & la chaux , & verfée enfuite dans des mou Jes ; ce fucre extrêmement purifié par des clarifications réitérées, s’appelle Sucre Royal : plus il eft rafiné, plus il eft dé pouillé de fes foufres grofliers, & par con. fequent plus il fe candit & fe criftallife ai= fément ; c’eft pour cela que les confitures faites avec la Caflonade fe candiflene moins qu'avec le fucre. Les préparations de fuere en ufage dans la Medecine font , 1. Le Sucre rou ge ou la Chypre, qui eft une efpece de Mofcovade faite des Syrops des fucrese pain; on l'ordonne 3 une once dans les 120 PLANTES F lavemens , furtout aux enfans qu’on foup2 _gonne avoir des vers. 2°. Le fucre Candi qui ef un fucre criftallifé, qu’on employe communément pour adoucir la toux & les âcretés de la gorge & de la poitrine, dans le Rhume. 30. Le fucre d'Orge quis eft un fucre diffout dans l’eau d'Orge, ou! dans l'eau fimple , lequel étant très-cuit, {e forme en bâtois longs de la groffeur du doiot. 4°. Le fucre tors , appellé Pé- nides , Epénides , ou Alphænix , eft un fucre cuit comme ie précédent , & réduire! en pâte, ou feul, ou avec l’amidon qu’on forme enfuite en bâtons tortillés. $°. Le fücre Rofar eftaïnfi nommé , parce qu’on! employe l'Eau-Rofe pour le diffoudre, Jorfqu'il eft bien cuit. On le met en gre- nailles ou en tabletres; on le préfere au Sucre commun pour mettre dans le petits lait. L Le fucre entre dans plufieurs Compoñi-A tions, Tablettes , Syrops, &c. Comme auffi dans plufeurs Alimens, dont il eft un affaifonnement de même que le Sel ; on doit en uier avec une égale modéra- £ion. aie PLANTES } EN BECHIQUES. t25 PLANTES BE CHIQUES QUI SONT RAPORTEES DANS D’AUTRES CLASSES. P OLvrope. Sa racine & fes feuilles {e fubftituent aux Capillaires. Voyez la Claffe des Plantes Hépatiques. Guimauve, Althea, Saracine,fes fleurs & fes fommitez, font d’un ufage très-fa- milier dans les tifanes pectorales. Voyez la Claffe des Plantes émollientes. Bouillon blanc , Ferbafcum. Ses fleurs s’'employent par pincées dans les infu-- fions qu'on ordonne pour adoucir la toux & les âcretez de la poitrine. Voyez ci- apres la Claffe de Plantes Emollientes. Grande Confoude, Symphytum. Sa raci- ne en conferve avec le miel blanc , ou en tifane , eft très-utile dans le crachement de fang & dans les ulceres du poumon. Voyez la Clafle des herbes Vulneraires , au chapitre des Aftringentes. Fougeres. Ses feuilles en tifane fe fub- ftituent aux Capillaires, Voyez ci-après les Plantes Hépariques. Iris de Florence. Sa racine féche entre dans plufieurscompoÿtions deftinées pour Tome I. F ea 122 PLANTES l'afthme & pour les autres maladies de [4 poitrine, Voyez ci-devant & Clafle des Plantes Purgatives. Cerfeuil d'Efpagne, ÆA4yrrhis. Ses feuil- les féches fumees , comme celles du Ta- bac, paflent pour être propres à l’afthme, Voyez la Claffe des Plantes Hépatiques. Marrube blanc, Praffium. Ses feuilles & fes fleurs en firop ou entifane , font très. propres à exciter lecrachat, & foulagent « les Afthmatiques.Vovez ci-apres les F'ian- ! tes Hyftériques. Paquertte & Marguerite , Bellis major G°\ sninor.Les fleurs & les feuilles de ces Plan. : tes conviennent en tifane & en infufon dans les ulceres du poumon ,auffi-bien que pluñeurs autres Vulneraires Aftringentes. Voyez la Claffe qui traite desVulneraires, au chapitre des Aftringentes. ’ Pié de veau, Arwm. Sa racine fraîche mife en conferve avec le miel blanc, & prife à demi-once, excite le crachat , &: Ts à foulage dans l'Afthme. Voyez les Plantes Hépariques. Ortie, Urtica. Les grappes de fleurs en conferve , appailent le crachement del fang ; aufli-bien que le fuc épuré de fes feuilles bu à deux ou trois onces. Voyez ci-après les Plantes Vulneraires. au chapi- | re des Aftringentes, de Véronique, Les feuilles & les fleurs del à he BECHIQUES. 123 cette plante, que quelques-uns ont appel lée le Thé de l'Europe, fe prennent en in. fufion comme le Thé , dégagent le pou mon des Afthmatiques,& les font cracher. Voyez la clafle des Plantes Vulneraires,aw chapitre des Aftringentes. | … Scabieufe. L'eau diftillée de cette plan= te à trois ou quatre onces,& l’infufion de fes feuilles & de fes fleurs, precurentune expectorarion facile dans la pleurelie. La plupart des Plantes Diaphoretiques font le même effet. Voyez la Clafle des Plan tes Diaphoretiques. . Safran, Crocus. Une pincée de fes fleurs infufces dans un demi-feptier de lait , eft un bon remede pour le rhume & pour les Pulmoniques. Voyez ci-après les Plantes Hiftériques. s , Oliban. Une dragme en poudre enfer- mée dans une pomme, ( qu’on aura creu- fée pour cet effet, & cuire enfuite auprès du feu.) fait fuer dans la pleurefie,& fou- lace confidérablement les malades. Voyez crapres la Claffe des Plantes Diaphoreti. ques. Ariftoloche. Sa racine en poudrea une dragme , faic le même effer que celle de lIris dans lAfthme. Voyez les Plantes Hyfteriques. Calament. L'infufñon de {es feuilles & de es fleurs n’eft pas moins urile dans Îz | F à 124 PLANTES 7 toux opiniâtre , & pour faire cracher ,qué celle de lOrigan, du Pouliot, de FHyflo- pe , des Fleurs de Stæcas & de quelques autres aromatiques. On en fait un firop excellent pour l’afthme, pour la difficulté M de refpirer , & pour les autres maladies M du poumon , qui font caufces par une pituite ou lymphe épaiflie dans les bron.. ches de cette partie. Voyez ci-après la Claffe des Plantes Cephaliques, ERRHINES. 125 Le Le Le Le Le Ce D de ie Lette de dt CE 2e de Re Ge LE LL GER LE LE Le Le di dt de Le Le LE Le di Ce TROISIEME CLASSE. DES PLANTES. ENRKR HINES O U STERNUTATOIRES ET SALIVANTES. Ï Es remedes qui par leur âcreté font capables de piquoter la menbrane du nez,&c d’exciter par cetteirrita- tion l’écernuement , s'appellent Errhines & Sternutatoires. Ces plantes font ordi nairement miles enufage dans les maux de tête , dans la léthargie, l'apoplexie & les autres difpoñitions foporeulfes ; on les or donne communément en poudre , qu’on prend par le nez , ou qu’on fouffle dans cette partie par le moyen d’un tuyau de plume,lorfque les malades font privez de mouvement & de fentiment.On employe aufli ces remedes par la bouche en ma- * chicatoire:on les nomme alors Salivans ; en Latin Æpophlegmatifmi , parce qu'ils ont la vertu d'exprimer quantité de f. live & de férofité , en irritant les glan- F ii 126 PLANTES des du palais & de la bouche , lefquelles font d'ailleurs comprimées dans la mafti- cation par les mouvemens de la machoi- re, des mufcles buccinateurs & de la lan- gue. Lorfque la membrane pituitaire & les finus frontaux qu'elle tapiffe , fontab- . breuvez d'une pituite trop abondante ou trop épaifle , les Errhines font ordonnez, comme étant tres-propres par leurs {els ! acres & volatiles à excirer un picotement qui oblige cette membrane à fe refferrer, & à fe dégager de l'humeur dont elle ef : furchargce, I. IcoTiANE, Tabac, Herbe à la Reine , Petun. Quoique cette plante foit étrangere ; elle croît fi aifémenr en France qu'elle y « eft comme naturalifée,ainfi je la com- prendrai dans le nombre des plantes de notre climat : il yen a trois efpeces qui font toutes d’ufage. 1. Nicotiana major latifolia C. B. 169. . Nicotiana major five Tabacum majus 1. B. ! Tom. III. pag. G219. Hyofciamus Peruvir- aus Dod. 452. Sana Sanila Indorum Adv. Lob. 5S4. Perebecenns Ouiedo Lug. 1901, | ÉRRHINES. 127 Herba Sanile Crucis femima Caft. Tornabo- na Cef. 344. Perum latifolinm Cluf Exot, 309. Pocyelt. Aexicanorum Hern. 312. 2. Jicotiana major angujt. folia C. B. 470. Nicotiana five Tabacum folio anguf- tiore I. B. Tom. III. pag. 630. Hyofciami Pernviani altera icon. Dod. 4521. Tabacum five Herba Sanêtla minor. Lob.ic. 584. Her ba Santle Crucis mas Caff Petum Angujh… folium Cluf: Exot. 310 3. Nicotiana minor. C. B. 170. Priapeia quibufdam Nicotiana minor I. B. Tom. IL. pag. 630. Dubius Hiofciarnus luteus flanifo+ bns Lob. ic. 269. O N employe indifférement les feuil- les des deux premieresefpeces pour faire le Tabac en corde & en poudre, dont lufage eft fi commun. Le Tabac croit naturellement dans les Ifles de l’A- merique & au Brefl; je n’expliquerai -point la préparation du Tabac en corde & en poudre , dont il y a pluñeurs fortes, qui font employées pour le plaifir autant que pour la neceffité, & dont l'excès ou l'abus ne font pas moins dangereux, qu'un ufage reglé en eft utile; il me fufht de parler ici de la maniere dont on s’en fert pour les ufages de la Medecine, Les feuilles du Tabac féchées & mifes en poudre, ou celui quieft en corde étant F iii] 428 PLANTES rapé & pris par le nez , excitent Peter: nuement , & procurent une abondante évacuation de ferofitez , fur - tout à ceux qui n’en ont pas contracte l’habitude. On mâche aufli les feuilles de cette plante féchées & mifes en corde , lefquelles par M le fel âcre & piquant qui domine enelles, « expriment des glandes du palais & de Ja : bouche une quantité de falive aflez confi- M derable pour décharger le cerveau d’une limphe dont la trop grande quantité ou la 4 mauvaife qualité caufent de dangereufes maladies ; ainfile Tabac pris par lenez, mâché ou fume , eft très-utile pour préve- nir l’Apoplexie , la Paralyfie, les Cathar- res, les Fluxions, la Migraine & le Rhu- matifme. D L'ufage du Tabac en fumée eft aflezcon- | nu ; outre les vertus dont nous venons de parler , il a celle encore d’être afloupif- dant & anodin, puifqu'il calme les dou- leurs les plus aiguës du mal de dents , & qu’il procure le fommeil par une efpece d'yvrefle. Maïs fi le Tabac pris avec mo- deration & avec fagefle eft un remede ca- pable de guérir de grandes maladies ; il faut avouer auffi que l'excès en eft d’une » conféquence infinie , & fuivi fouvent d’une mort précipitée , que ceux qui en abufent n’ont garde de lui attribuer. Car ileft conftant qu’il affoiblit la mémoire, \ ERRHINES! 129 qu'il caufe des tremblemens pat les irri- tarions qu'il excite dans les nerfs de ceux qui en prenent fans mefure,& qu’il con- fomme en eux cette limphe douce qui iert de nourrtiure aux parties; c’eft pour cela qu'il les maigrit & les conduit à un defé_ chement mortel , particulierement ceux qui font naturellement maigres , & dont le temperament eft vif & bilieux. Le fe. jour habituel dans un lieu rempli de Ta bac en corde maigrit confiderablement ; & je {çais une perfonne, laquelle après avoir habité quelque temps, fut obligée de le quitter par cette raifon. Le Tabac en poudre , fur-tout d’Efpa- gne , eft fi dangereux à ceux qui n’y font pas accoutumez , qu'un de mes amis en ayant inconfidérément pris par le nez une trop forte dofe | tomba dans le moment en défaillance avec une fueur froide & des accidens qui firent craindre pour fa vie. Si le Tabac aide les Soldats à fup- porter la faim , il ne faut pas pour cela le regarder comme une plante capable de nourrir , mais plütôt comme une efpece de poifon qui femblable à lOpium é- moufle les levains de l’eftomac , & affoi.. blit les fibres nerveufes dont le mouve- ment ne contribue pas peu a la digeftion ; & cela par cette falive gluante qui coule du palais dans l'Efophage , & de-là tom F v 30 PLANTES be dans l'eftomac de ceux qui ont perpez tuellement la pipe à la bouche. Le Tabac eft un puiffant vomitif & ur ! purgatif des plus violens. Diamerbrock 2 # vu des perfonnes bien suéries de la Dyf- fenterie après avoir vomi par l'infufon: du Tabac : Fépreuve de ce remede mé paroit délicate,a moins qu’on n’aita trai- tér des corps vigoureux & rem plis demau- vaile nourriture La décoion légere d’une once de Tabac en corde coupe par morceaux, dans une chopine d’eau, prile en lavement dans les affeétions foporeu- fes , fait fouvent plus d'effet que les pur. gatifs les plus âcres ; mais il faut en ufer 89 avec difcretion ; car j'ai vu‘des malades 4 lefquels ayant prisun femblablelavement, après être revenus de ces efpeces d’aflou- piflemens léthargiques, & avoir recouvré le fentiment & la connoiïflance , étoient: * tombez dans des convulfions accompa- nées de vomiffemens, de fueurs froides. d'un pouls foible & frémiffant , & autres | accidens funeftes, quoiqu'ils euffent ren- du ce remede auffi-tôt après lavoir reçu ; & s'ils n’avoient été promptement fecou- rus par l’eau tiede,le lait & l'huile d’aman- des douces pris par haut & par bas ils au- roient peri malheureufement. La fumée du Tabac corrige le mauvais air, & Dia- le) merbrock le recommande pour la pete, ERRHINES. 131 Quercetan à donné la compoftion d’un firop defTabac ou de Petun , qui eft ex- cellent dans l’Afthme & la toux opiniâtres il procure une expectoration facile & abondante fans faire vomir, tout l’art con- fifte à dépouiller LeT'abac de fa vertu éme- tique , par une digeftion du fuc de fes feuilles dans l'Hydromel & l'Oximel pen- dant deux ou trois jours. Cet Auteur nous à laiflé deux fortes de firops de Tabac ; Pun fimple, qu'on donne depuis demi- cuillerée jufqu’a une quelques jours de fuite ; l’autre compolée , dont la dofe’eft depuis une once jufqu’à deux; dans ce dernier on ajoûte les Plantes Pectorales & Béchiques ; fçavoir les Capillaires , le Tuflilage , &c. Le Sené même & l’Aga- tic y font employez. Neander nous a donné la compofition d'un firop de Nicotiane qui eft très-bon pour PAfthme & pour faire cracher ; il emporte aufli les obftructions du Mezen- tere | & foulage les Hydropiques. Selon Rechi , la fumée du Tabac reçue dans le vagin appaife dans le moment les accès des vapeurs hiftériques. Les feuilles fraîches du Tabac ont des vertus differentes de celles qui font f€- ches, car elles font Vulneraires déterfives étant appliquées fur les ulceres & fur les vielles playes , elles les netroyent & les F v) 132 PLANTES conduifent à une heureufe cicatrice ; of es écrafe ou on les fait macérer dans le’ vin ; ou infufer où bouillir dans l'huile 2 elles font aufli très-réfolutives , & on en fait un emplâtre qu'on applique fur les tumeurs avec fucces. Les feuilles de Ni- cotiane entrent dans l’eau d’Arquebufade: ou Vulneraire, dansle Baume tranquille ,, " dans l’Onguent de Nicotiane de Jouberr,, & dans l’'Onguent fplenique de Baude- ton. EE M OuUTARDE ,Senevé. Sinapi Rapi folio C. B. 29. Sinapi filiqua: latinfcula , glabra , femine rufo five vulgare. LB. Tom. II. pag. 855. Sinapi fativum prius Dod. 706. Sinapi fativum Ger, Raï Hifi, 803. À Graine du Senevé eft d’ufage; c’eft un puiflant Sternatatoire & un Ma- chicatoire des plus efficaces. On enferme une dragme de cette graine dansun linge apres l'avoir concaffee leserement , & on Ja fait mâcher aux malades menacez d’A- poplexie ou de Paralyfie ; ce remede Îles fait cracher abondamment, & foulage auffi ceux qui ont la têre pefante & char- gée de pituite. Aïnf la graïne de Mou- tarde eft utile dans les affections foporeu à Je ‘ ÉRRHINES. 133 fes & léthar giques ; elle eft bonne auffi aux perfonnes fujettes aux vapeurs hyf- tériques & hypocondriaques , dans les pâles couleurs, & dans le Scorbut; & dans les indigeftions on l'employe avec fuc- cès. Ainfi cette plante eft Aperitive, Sto- macale , Anti-fcorbutique & Hyfteri- que. 2 | La Moutarde qu'on prépare pour re- lever le goût des viandes, approchée du nez des perfonnes de l’un & de l'autre fexe fujertes aux vapeurs, les foulage dans leurs accès; elle réveille auffi les Léthar- giques. Le cataplafme fuivanteft un bon réfolutif propre dans la Goutre fciati. que, les rhumatifmes & les tumeurs fchir- reufes. Faite frire des Poireaux avec de fort vinaigre après les avoir hachez me- nu, & lorfqu’ils feront cuits, faupoudrez- les avec de la oraine de Moutarde pi- lée ; fi vous y en ajoutez beaucoup, ce caraplafme deviendra un veficatoire aflez cauftique. Quelques-uns en font un avec la fiente de pigeon, la Moutarde & la Therebentine pour l'appliquer dans les endroits où la Goutte fe fait fentir; mais je crois qu’il faut attendre que linflam_ mation foit pañlée. Un pareil cataplafme feroit très-capable de faire revenir des dartres , dont la fuppuration fupprimée auroit donné occafion à quelque dépôr t24 PLANTES | fur la poitrine ou fur quelqu’autre par | tie. La graine de Moutarde entre dans IE compolition Aurea Alexandrina Nicyl Alex. & dans l'Emplâtre velicatoire. ELT: H ERBE aux poux, Staphis-aigre. Staphis-agria C. B. 324. B. Tom. IT. sat. Matth. 1231. Dod. 366. Trag. 902. Delphinnm Platani folio , Staphis-agria dic-\ um inf. 418. Herba Pedicularis Cord. Al- beras Arabum. Aconitum urens Ricini fere fois , flore cœruleo magno , Staphis - agria dilum Pluz. Pituitaria quorumdam. | S À femence concaffée 8 mife en pou dre , eft employée en mâchicatoire , # de la même maniere & à la même dofe M que celle de la Moutarde; elle eft très-dé« terfive & vulneraire : on la met auffi dans les cheveux pour détruire la vermine, EVS H ERBE à éternuer. Dracunculus pratenfis ferrato folio C. B, 08. Ptarmica vulgaris folo longo jerrato ; flore albo 1. B. Tom. I. pag. 247. Draco Sylveftris five Prarmice Dod, 710, Pyrec= \ Ærs . FR RÉEN'ES: T5 thrum. E rurf. Mentha Sarracemica Myconi Luçd, 672. Tanacetum album [eu acutum Zrag. 159. Es feuilles & les fleurs de cette Plans : te féchées & mifes en poudre dansle nez, font érernuer : elles font le même efler fraîches & broyées entreles doigts : on peut aufli les mâcher pour faire cra= cher dans la douleur des dents. V. L OquErouroDet. Pul{atilla folio craffiore & majors? flore G. B. 137. Pul/atilla purpurea ceruleave. Y. B. Tom. INT. pag. 409. Pulfatilla Dod. 4334 Herba Vent Trag. 113. Herba Sardoa Dod. Gal. Anemone Sylveffris Fufch. Es feuilles & les fleurs de cette Plan: te s’employent comme celles de la précedente : elle eft encore plus âcre ; car au rapport de M. Tournefort, la feule va- peur des feuilles broyées entre les doiots, & miles dans le nez, femble le bruler, & porter fon action jufques dans Îe cerveau : c’eft pour cette raifon qu'il la croit pro- pre aux difpoftions foporeufes. Les feuil. les pilées s'appliquent avec fuccès fur les vieux ulceres , fur-tout fur les bleflures ‘des Chevaux, dE à r 136 PLANTES VE 5 PE Pr Caftanea folio mulrifido C. B. 419. 1. B:0 Tom.1lI. pag. 128. Caffanca Equina Dod. 814. Hippocaftanum vulgare Infi. 612. 1 E fruit de cet Arbre rapé & pris par le nez , comme le Tabac, fait crer- nuer affez violemment. J'ai vu quelques F LATE E. perfonnes foulagées de [a Migraine apres £e remede; la dole en eft de deux ou trois pincées. VIT. SP Nerion floribus rubefcentibus C. B. 464: | Âerion five Rhododendron flore rubro X. B. Tom. II. 141. Oleander, Laurus Rofea Lob. 4. 364. Rhododaphne Caf. 118. Es feuilles de cet Arbufte féchées & mifes en poudre font un violent Ster- nutatoire ; il eft longtemps à operer ; mais quand il fait une fois fon effet , cela PR ne fétt dure long-tems, & avec tant de violence 2 / s\ e ; qu'on cternue jufqu'a faigner du nez : ceux qui font même habituez à prendre du Tabac, & qui n’érernuent pas aifé- ÉRORSREN ES: 137 ment, ne font pas à l'épreuve de cette ÆErrhine. Tous les Auteurs conviennent après Diofcoride que cette Plante eft un poifon également dangereux aux hommes & aux animaux; cependant Camerarius & Cefalpin difent qu’elle eft très - utile contre le venin des ferpens; onen fait infufer les feuilles & les fleurs dans le vin apres y avoir ajouté de la Rhue: il fe peut faire que ce correctif adoucifle l'âcreté naturelle & la qualité pernicieufe de cet Arbriffeau, PLANTES ETRANGERES, VIII. Érre Zingiber C. B. 35. Zingiber Bene Lugd. 1980. I. B. Tom. Il. 713. Raï Hiff. 1314. Zris Latifolia tuberofa , Zingiber ditla , flore . albo Mor. Oxon. Zingibel [en Lingibel à Cerm. Mangaratia five Zinziber Pif. 127. Chill! Indie Orientalis five Zinziber fœmi- na Hérn. 169. E Gingembre croît dans les Indes O- rientales , à la Chine & dans l’Ifle de Ceylan , d’où on apporte aux Indes Oc- cidentales , où on le cultive dans un ter- rein gras & bien arrofé. La racine de 138 PLANTES | Gingembre lîche le ventre lotfqu’elle et& fraiche ; on la confit dans le Pays avec let fucre: après lavoir dépouillée de fon écorce , on la laifle tremper une ou deux heures dans le vinaigre , puis on la féche au Soleil, & on la confit enfuite. Lorf- qu'elle eft ainfi préparée , fa dofe eft de puis demi-once jufqu’à une once dans le Scorbut , dans la Colique, dans les Indi- geftions , & dans les Vents. On la trouve ordinairement féche en ce Pays, & on l’employe en poudre dans les mâächica= toires , au poids de huit ou dix grains : on la mêle fouvent avec les autres épices,; dont on fe fert dans les ragoûts de cui. fine ; mais plufieurs la banniffent de leurs tables à caufe de fon âcreté. | La racine de Gingembre entre dans la Theriaque, dansle Mithridat, le Diafcor… dium , l’'Elettuaire de Satyrio , le Diaphe- nit, la Benedidte Laxative , l'Elecuaire Caryocoftin, la Confection Hamech, E- lectuaire Diacarthami , celui de Citro M les Trochifques d’Agaric , les Pilules Fe“# : D tides , les Polycreftes , &c. | IX. Ms 0 à ; Mafriche Officin. Refina Lemifcina M afe che diéla Raï Hifi, 158, L ERRHINES. 129 Le Mañtic eft une Gomme-réfine qui coule d’un Arbre qu’on appelle Lentif- ue. : Lentifcus vulgaris C. B. 399. I. B. Tom. I. pag. 285. Raw Hift. 1579. Lentifeus vera ex Infula Chio, cortice © foliis fufcis Comm. | Et Arbre eft commun dans les Indes, en Egypte , & dans l’Ifle de Chio. Quelques-uns rapportent que les Lentif- ques qui font auprès de Toulon don. nent aufli du Maftic : celui qui eft en pe- tits grains ou larmes d’un blanc citronné, _eft préférable à celui qui eft mêlé de ter- re & d’impuretez, qui s'appelle Maftic en forte. Cette réfine eft aflez communé. ment employée dans les mâchicatoires à un gros en poudre, ou bien on la mâche toute feule comme on fait de la cire, pour exprimer une falive plus abondante par le mouvement des mâchoiïires. Outre cette vertu le Maftic eft regardé comme un Af- tringent aflez efficace: on lordonne pour arrèter le vomiflement , le cours de ven- tre , le crachement de fang , même pour “prévenir l'avortement. Dans la mauvaife haleine & le relichement des fibres de Feftomac le Mañic a fon utilité ; la dofe eft de quinze ou vingt grains en poudre & en opiate. Le Maftic entre dans la poudre Diar- 140 PD'ÉEPAN F ES | rhodon , l’Electuaire de Suc de Rofes, les! Trochifques de Karabé , d'Hedycroi , les! Pilules d’ Ammoniaque de Quercetan, les, Pilules Sie quibus , les Pilules de Rhu- barbe & les Pilules Catholiques de Pote- rius : il entre auffi dans plufeurs emplà- tres , cerats , 8: onguens. X. | à YRETHRE, ou Racine Salivaire. Pyrethrum Flore Bellidis C. B. 148. Py" rethrum vulgare Officin. Park. Raï Hifi. 353. Dod. 347. Byrethrum veteribus X. B. Tom. II. Part. 2. 2. Pyrethrum umbelliferum C. B. 481. I. B. Tom. III. Part. 2. 20. Pyrethrum um- belliferum Matth. Lugd. 1170. Pic d’Ale- xandre , Pyrethre fauvage. EL Es tacines de ces deux efpeces font également en ufage , ayant la même âcreté. La plus commune eft la premiere ;. on en fait mâcher un petit morceau pour faire cracher dans les maux de dents , & la paralyfe de la langue. Elle n’eft pas moins utile dans les affe&ions foporeu- fes, & dans les maux de tête; la dofe en fubftance eft d’une demi-dragme: dans les lavemens on en donne une once en décoction, ERRHINES T4f La Pyrethre entre dans la Philonium Romanum & dans la poudre Sternutatei- re de Charas. XL P O1VRE. 1. Piper rotundum nigrum C. B. 411: Piper rigrum 1. B. Tom. II. 181. Raï Hiff. 1341. Aelanopiper Officin. Lada , aliis Mo- Langa , five Piper mas Pif. Mant. Arom, 180. Poivre noir. 2. Piper rotundum album C. B. 412. Pi. per albumi. B. Tom. IL. 184. Raï Hif, 1342. Piper fœmina ibid. Sabanh pute Indo #um. Leucopiper Offcir. Poivre blanc. 3. Piper longum Orientale C. B. 412. Piper longum 1. B. Tom. I. 185. Raï Hifi. 1343. Macropiper Officin. Mexacuchit. A- mericanorum Pimpilim five Piper longum. Pif, Mant. Arom. 182. Plat- lancnaye Hern. 126. Poivrelons. EL E Poivre croît aux {Indes Orientales : Æ a Malaca, Java, Sumatra & Malabar: on employe communément les deux pre- mieres efpeces dans les alimens & les ra- gouts, & la derniere dans la Médecine, La maniere de s’en fervir eft en poudre ou concafle fimplement , à la dofe de cinq ou fix grains avec les autres ingrediens X42 PLANTES âcres pour faire cracher. Outre cette ver. tu, il réveille l’apperit, appaïfe la colique, | f | fortifie l’eftomac , & chafñe les vents | 3 à pour cela on avale trois ou quatre orainst de poivre blanc tout entier après le repas, ou la pefanteur de huit ou dix grains en poudre dans un verre d’eau tiéde. On em ploye le poivre en poudre au bout d’une Efpatule pour reflerrer la Luette relà- chée , pourvu que l’inflammarion foit ap-# pailée. Quelques Aureurs,entr'autres Pi-4 {on, aflurent que le Poivre blanc n eft au-f tre chofe que les gios grains du Poivrek noir dépouillez de leur écorce, apres les! avoir trempez dans l’eau falée qui les son-4 fle; on les fait fécher enfuite: ce fentimenet eft appuyé fur l'experience. Le Poivre fait# la bafe des Epices qu'on mêle fi familie# sement dans les faufles de la cuifine; on y ajoute le Gingembre , la Mufcade, le Gi. rofle, l'Anis verd & la Coriandre. Le Poivre noir entre dans la Theriaque & dans l'Electuaire des Bayes de Lau- sier ; le blanc entre dans le Michridat , le, Diaphenit, & dans ?’Hiera-dacolocynthi.. dos. Le Poivre noir n’eft pas employé dans les Michicatoires , parce qu'il eft moins agréable que le blanc, mais il entre dans la Thériaque d’Andromaque, dans le Mi chridat , le Diafcordium, l'Electuaire d ERRINES. 143 Satyrium , celui des Bayes de Laurier, & dans la Benedicte Laxatique. AE O1vere de Guinée ou d'Inde. Corail de Jardin. Poivre du Brefil, Piment. E. Piper Indicum vulgarffinum C. B. 102. Piper Indicum five Calecuticum , five Piper filiquaffrum X. B. Raï Hifi. G76. Capficum filiquis longis propendentibus Inff. 152. Cap- ficum Anar , five Canimum Zinriber, Ê'c. Lob. ic. 314. Solanum , Caplicum diilum ulgatfimum Herman. Quiya Brafiienfibus Pif. 225. Chilli Piper filiquojum Mexica- oum Hern. 135. @ Ette Efpece de Poivre croît naturel lement dans les Indes & au Brefil. on l’'éleve aifément de graïne dans l Ame- rique, en Efpagne, en Portugal , au Lan. guedoc, en Provence , & même dans nos ‘Jardins, Le fruit ou les capfules de cette Plante ne font guéres en ufage dans la Mélecine ; la femence eft d’une âcreté in. tolerable ; la feule gouffe ou capfule qui J'envelope eft fuportable ; on la confit au fucre, & on en mange une demi-once au plus pour diffiper les vents, aider à la di_ geftion , & fortifier l'eftomac, Les Vinai. “griers s'en fervent pour donner plus de 144 PLANTES. | force au vinaigre , fuivant le rapport de | quelques-uns. Les Efpagnols , auffi bien que les Indiens , s’accoutument des leur jeunefle à manger ce fruit crud, qui nous mettroit la gorge en feu fi nous voulions k en goûter. L’ufage de ce fruit peut caufer# la Dyffenterie. | Poivre de la Jamaïque ou de Thevet, Voyez la Clafe des Plantes Alexiteres, 4 nu ALIE clans Euphorbium C. B. 387. Dod 378. Eu= phorbia Cord. Enphorbium verum antiquo- sum Comm. Tithymalus aizoides | triangu-W baris , nodofus € fpinofus , lalle tnrgens acrit Pluck. Schadida Caili Hort. Malab. Ruii! Hit. 873. fé ‘Euphorbe eft une Gomme qu’on nous apporte d Afrique, de la Libye & du Mont Atlas, où la Plante d’où elle cou- Je croît communément, Cette drogue eft d’une âcreté fi exceflive , qu’il faut pren-4 Îre des précautions pour la mettre en pou-# dre , fans lefquelles on auroit long-tems ja gorge, le nez & les yeux enflammez:onM ne l'employe en Médecine que dans desk maladies extrêmes.comme dans la Léthar-M gie , l'Apoplexie , &c. On la donne à la® doie 2 | Ÿ | RS Ÿ 4 fternutatoires , qu'on fouffle dans le nez ERRHINES. 145 dofe de cinq ou fix grains dans les poudres des malades, Quelques-uns s’en fervent pour purger les {eroftez dans PHydropi. fie après l'avoir corrigée comme on fait la Scamonée:pour cela ils la mettent en pou- dre dans un citron ou un coing envelopé | de pâte; qu'on fait cuire enfuite dans le four : ; d’autres font difloudre l'Euphorbe dans le vinaigre, le fuc de limon , de gre- nade ou quelqu’autre acide; onen don- ne ainf corrigé cinq à fix grains en pi- lules, Comme ce purgatif eft très vio_ lent, on l’ordonne plus communément pour la galle & le farcin des chevaux, que pour les hommes. On en prépare les Pilules d'Euphorbe de Quercetan . dont la \dofe eft d’un fcrupule jufqu'a demi-gros, pour Les fiévres intermitrentes les plus ma- lignes & les plus rebelles. Cette Gomme entre auffi dans les Trochifques Alhan- dal , PAgaric , l'Euphorbe avec quelques autres Gommes purgatives qui y fon employées;on lesmonfeille dans l'Hydre- piñe & la Cachexie. L'Euphorbe entre pareillement dans la compofition des Pi. lules de Nitre de Trallian , celles d'Her. modattes de Mefuc , les Ferides, & le Philonium Romain, Tome L, 6 146 PLANTES PLANTES ERRHINES! ET SALIVANTES CE OA, Z QUI SONT RAPPORTEES DANS D'AUTRES CLASSE SA Le. les Plantes purgatives , il y en 24 plufieurs qui par leur âcreté font ca- pables de faire éternuer & cracher ;entre# autres, le fruit de concombre fauvage misk dans le nez, fait couler beaucoup de féro_# fitez du cerveau, & foulage les maux def têre ; le peuple eft dans l’ufage de ce ref mede , quipar fa violence attire quelque fois la Auxion fur le vifage , & caufe uné mal plus grand que celui qu'on veut gué-# rir principalement lorfqu'on met ce fruiek dans l'oreille. Voyez ci-devant dans la Claffe des Purgatives. . L'Ellebore blanc. La racine en poudre entre dans les violéfis fternuratoires. Voyez la même Clafle. #4 L'Iris. La racine feche en poudre , eftl un Errhine plus doux, lequel ef employé dans les poudres Cephaliques, Voyez cix devant la mêmeClaile, + La plus grande partie dès Plantes Aro mariques & Céphaliques , font fternurash ERRHINES. ke IÉoires : entr’autres les Plantes fuivantes. La Béroine, Ses feuilles féchées & mi- fes en poudre font éternuer,& font cou ler par le nez une frofité abondante ; elle foulage par-là ceux qui font fujets à la migraine & aux Auxions catarreufes. On en prend le matin à jeun deux ou trois pincéess. Le Muguer. Ses fleurs mifesen poudre aprés les avoir fait fécher à l'ombre, font un Sternutatoire plus puiffant que la Be toine. La Mirjolaine & l’Origan. Leurs fom- mitez au{li bien que celles du Pouliot, du Serpoller & du Thym , entrent dans la compofition de la poudre Céphalique fi fameufe pour décharger le Cerveau des erfonnes fujettes aux catarres & aux étourdiffemens.Certe poudre eff d’un ufa- pe très-familier & très-urile à ceux qui ne peuvent fupporter le Tabac, & fe prend ar le nez le matin à jeun à deux outrois pincées. La Sauge eft une plante falivante très- falutaire à ceux qui font fujets aux Au- kions fur les dents ; car en mâchant des euilles de Sauge,on eft obligé de cracher peaucoup , ce qui foulage ces maladies. La Saponaire, Je l’avois mile dans la >remiere Editidn entre les Plantes Errhi. es ; je l’ai placée dans cetre ur dans 1] 148 PLANTES la Claffe des Plantes Vulnéraires Déterfi-l ves pour les raifons que j’expliquerai ci-! apres. Cette Flante féche a la proprieté de faire éternuer , lorfque vous en mettez, quelques feuilles broyces dans le nez. Le Tarafpic. Sa femence eft âcre,& ap- proche des vertus de celle de la Moutar.! de ; ainf on pourroit dans un befoin s'exg fervir pour les mächiçatoires, ” S HYSTERIQUES. 149 CARO ÉO LEO LC EO LEE Bo LC LC Lo Le LP LT SOSC | QUATRIEME CLASSE. DES:PELANT ES VS ILE:R I'OU ES N appelle Remedes Hyfteriques ou Emmenagogues, ceux qui font pro pres a rétablir les évacuations naturelles au Sexe, On les employe ordinairement pour procurer les mois aux Filles , & guérir la plüpart des maladies que cette fuppreffion leur caufe | comme font les pales couleurs , la jaunifle , les coliques, les migraines , &c. On donne auffi ce nom aux remedes capables. de guérir les ma- Jadies de la matrice , aufquelles les fem mes font fujettes, foit par la mauvaife qualité ou la petite quantité de leurs men- ftrues, foit après l'accouchement, lor{que les évacuations qui doivent furvenir s’ar- rêtent , ou ne coulent pas aféz abondam ment. Ces remedes iont aufli donnez avec | fuccès dans les Vapeurs qui font accompa- gnées de convulfons ,de difficulté de ref- pirer , de ris & de pleurs fucceflives , & d'autres accidens qui arrivent le plus fou- veut aux femmes , à l’occafion de la fup- G üij en 250 PLANTES preflion de leurs ordinaires. La pläpart de ces remedes ont une odeur forte,pene- trante & défagréable , comme la Ruë, la Sabine, laValeriane & les Gommes étranz M geres : d’où on peut conjecturer qu’elles M abondent en principes fulphureux , âcres M & volatiles, par lefquels elles excitent# dans le fang une fermentation capable d'augmenter {on mouvement & fa fluidi-# té, &dele rendre plus propre à furmon- & ter les obftacles qui s’oppofent à fon évas guation périodique. I. Âr ISTOLOCHE. 1. Ariffolochia rotunda flore ex purpuræ _#igro €. B. 307 Ariflolochia rotunda X. B.% Tom. III. pag. 559. Ariff. 1. Cluf. Hifi zxx. Ariff. rotunda vera Trag. 768. Arif- toloche ronde. 2. Ariffolochia longa vera C.B. 307. Arifl #olochia longa I. B. Tom. III. pag. 560. Ariff, altera radice pollicis craffitudine C'ef. 566. Arifi.longa Math. Clemaritis Pene O1 Lob. Lugd, 977. Ariftoloche longue. 3. Ariffolochia Clematitis relila C. B 307. Ariff. Clematitis vulgaris I. B. Tom IIL, pag. Go. Arifiolochia Sarracenica Dod. 326. Ariftolochia longa Math. Fuch[i Âriftoloche clematite, at Po ên H Y SÉEIRPOUTES. Liirr | O N employe ordinairement les ra- , cihes des deux premieres efpeces,& on fubftitue la inc à PAriftoloche longue. Ces racines s’ordonnent en pou- | dre depuis demi-dragme jufqu’à deux, ou | en infufion jufqu’à demi-once. Elles font |très-propres à faire venir les regles , & à | purger la matrice après l'accouchement, {comme dit Hippocrate dans fon Traité | des maladies des femmes. Elles empor- tent les obftructions des vifceres, pouflent | les urines , facilitent le crachement dans | Vafthme, & s’employent avec fuccès dans les décottions vulneraires & déterfives. J'en ai vu de très -bons effets en lave- ment dans des hemorroïdes internes, lefquelles ayant fuppuüré , étoient prêtes à produire des fiftules. La décoétion d’une demi-once d’Ariftoloche ronde avec les fommitez d’Abfnthe , environ une poi- gnée pour chaque remede, pris tous les matins pendant huit jours , a guéri des perfonnes qui rendoient le pus par le fon- dement. L’Ariftoloche entre dans les lotions & les teintures vulneraires. La ronde eft employée dans la poudre Diapraffii de Nicolas Alexandrin , dans la Dralacca magna de Mefuë , dans les Trochifques de Cappres , dans l'huile de Scorpion com- G üij 152 FLAINTES p pofée de Mefué , & dans celui de Ma: « thiole , dans l'Onguent de Nicotiane de, Joubert, dans lOnguent des Apôtres d’A- vicenne, & dans PEmplâtre Vulneraire de Paracelfe. L’Ariftoloche longue entre dans l'Aurea Alexandrina , dans V Hiera-” Lagodn , dans les Trochifques de Lacea de Mefuë , dans Er plâtre divin , &c. On les employe toutes deux dans la poudre de l'Electuaire de Juftin , dans l'Emplâtre pour les defcentes de Nicolas Prepofitus , & dans l'Emplâtre ftiptique de Crollius. Quelques-uns prétendent que la racine de PAriftoloche clematite eft la terms des Anciens , qui entre dans la Theriaque d'Andromaque, & dans celle appellee , Diatefferon de Meluë. Ses feuilles s’em- ployent dans PEau Vulneraïre , autre ment appellée Eau d’Arquebufade. Tou- | tes les troisefpeces d’Ariftoloche entrent dans l'Emplatre Diabotanum de Monfieur | Blondel. Armet Artemifia vulgaris major C.B. 137. Arte= mia 1. B. Tom. IL. pag. 184. Artemifia Parthenii 8. fpecies Brunf. Artemifia mater berbarum Lob. ic, 764. Ariem. 1, vulgaris ! Lusd, CH | PF HYSTERIQUES 15 T Es feuilles & les Asurs de cette Plan- te,font d’un ufage très-familier dans les infufons & dans les décocions hyfté_ tiques : on en fait bouillir legerement une poignée dans un bouillon de veau, ou dans une chopine d’eau, On les éemploye aufi dans les demi-bains & les lave-pieds , où onles mêle avec autant de Mercurielle, On emplit des fachets d'Armoife pour les appliquer en maniere de cataplafme fur le nombril des femmes qui fe plaie gnent de fuffocation de matrice. Cette Plante à donné le nom au fitop d’Armoife de Fernel & de Rhafis, qu'on ordonne fi communément à une once dans les po tions Hyftériques, Apéritives, & Céphali. ques. Elle entre dans la poudre de l’Elec- tuaire de Fuftin dans le Catholicon fimple de Fernel,dans lOnguent A£artiatum , & dans la poudre contre la rase de Paul- mier. L’Armoife eft auf employée dans Eau Vulneraire ; on prépare un Extrait d'Armoile & une conferve pour les mèê- mes ufages. Boris 1. Botrys Ambrofioides vulgaris C. B. 138. Botrys Dod. 34. Chenopodium Ambro- fioides folio finnato Iaff. $06. Atriplex odora à do G y PE 154 PEANLES feu faaveolens Morif. Hiff. Botrys plerifque Botanicis X, B. Tom. II. Part. 2. 296. 2. Botrys Ambrofioides , Mexicana C. B. 138. Chenopodinm Ambrofioides Mexica- aum. Int. 506. Atriplex odorata Mexicana Hern. 156. Ai cru devoir placer ces deux plantes j après l'Armoile , non pas tant par la déference dûe à l'autorité de Diofcoride & de Pline, qui ont regardé la premiere comme uñe efpece d’Armoife, qu'a caufe des qualitez qu’elles ont communes. L’o deur forte & aromatique du Botrys fem ble indiquer qu’elle abonde en fel volatile aromatique huileux , comme lafiure Emmanuel Konig : ainfiles Auteurs ent eu raifon de lui attribuer la vertu de poufler les ordinaires & les vuidanges ; É. {oit qu’on l’applique exterieurement fur 4 la région de la matrice en forme de cata- plafme , après lavoir fait beuillir legere- ment dans le vin, foit qu’on en donne interieurement l’infufion à la maniere du Thé. La conferve qu’on en prépare avec le fucre ou le firop ont les mêmes ver- tus. Ces préparations font aufli tres-uti- les aux Affhmatiques & à ceux qui ont de la peine à refpirer. Matthiole aflure qu'il a guéri des perfonnes qui crachoïent eh aie” : fes dm Ep HYSTERIQUES. 1çs Je pus ,en leur faifant ufer de cette Plante réduite en poudre , & liée enfuite avec le miel en confiftence de l'Éleétuaire. M. Hermans loue l’eau diftillée de no- tre Plante pour les enfans qui ont le ven- tre enflé, & pour diffiper les vents ; il : | faut leur en donner par cuillerées : il or donne de faire bouillir deux poignées de cette plante dans le vin , & d’y ajouter un peu de miel pour ceux qui ont une refpi- ration difficile. On met le Borrys dans les habits & dans le linge pour les garantir de la vermine , & pour leur communiquer fa bonne odeur. Hernandes avance que la feconde ef_ pece cuite avec les alimens fortifie les Afthmariques & les Phrhifiques, aufquels elle fournit un aliment agréable: il ajoûte que la décoétion de fa racine arrête la Dyffenterie & diflipe l’inflammation, LV Ni ne Matricaria vulgaris feu fativa C. B. 133: Matricaria vulgo minus Partheninm 1. B. Tom. WI. pag. 139. Arthemiia tenui folis Tab. ic. 8. Amaracus Galeno Ê e Æginete , Crifpula quornmdam. Matricaria Parthenii 1. fpecies Brunf, G vi 156 PLANTES N employe les feuilles & les fleurs de certe plante, dans les infufñons & dans les décoétions Hyfériques : on en laifle infufer une poignée dans un demi- feptier de vin blanc pendant la nuit, & on en donne l'infufon à jeun pendant quelques jours pour les pâles couleurs. Quelques-uns prérenden tque la feule ap- plication des feuilles fous la plante des pieds , provoque les mois. j’ai vü des gens qui pour fe guérir du mal dedents ; # avoient mis dans leurs oreilles des feuilles de Matricaire broyées entre les doigts , lefquels n'ont aluré avoir été ouéris;mais c'elt un remede violent,qui en foulageant d’un côté , attire fouvent une fluxion fur les oreilles , plus dangereufe que le mal des dents. : Chêneau louë le cataplafme fait avec les feuilles de Matricaire appliquées fur la tête pour appaifer la Migraine ; ce re- mede n’eft pas à méprifer , fur-tout lorf- que les malades fe plaignent du froid dans certe partie,où quelques-uns difent qu’ils fentent comme des glaçons. Cette plan- te pilée & appliquée fur les endroits où la Goute fe fait fentir , en foulage les dou. leurs. La Matricaire n’eft pas feulement Hyf- sérique & Céphalique , elle eft aufli crès- H YSTEÉRIQUES 20087 Propre contre les vers: l’eau où elle a ma- cerc les tue, & rétablit les levains de l’ef- tomac par fon amertume. Simon Pauli : préparoit une lesere infufion avecla Ma- tricaire, les Fleurs de Camomille & un peu d'Armoile, & la failoit boire aux femmes fujettes aux Vapeurs : ces plantes en lavement les foulagent beaucoup, fur- tout lorfqu’on y ajoûte une once de miel de concombre fauvage. La Matricaireentre dans le firop d’Ar- moile de Rhafis , dans l'Onguent contre les vers, & dans l’'Emplâtre de Vigo de Ranis. Y: M Ezrssx, Citrorelle, Melia Hortenfis C. B. 229. 1.B. Toy: ZIT. Part. 2. pag. 232. Dod. 91. Meliffophil- lum vulgare vel Adulterinum Fuchf. Apiaf- trum Aiath. Adv. Lob. Apiafirnm Citraga Lob. ic. 514. Es feuilles & les fleurs font d’un ufx- getres-familier , non-feulement dans les maladies des f:mmes, mais encore ‘dans celles du Cerveau. Cette Plante eft Hyftérique, Céphalique & Stomachique, On prend linfufion des feuilles à la ma- niere du Thé , une bonne pincée lorf- qu'elles font féches, ou une petite poi- 155 PLANTES à. gnée toutes fraiches pour un demi-feptier # d’eau; on en met auffi une poignée bouil- lir leserement dans un bouillon de veau. M Sa préparation ordinaire eft fon eau diftil: M le, laquelle eft ou fimple ou compolée : M l'Eau de Meliffe fimple s’ordonne dans les potions Cordiales & Hyftériques jufqu'à fix ou huit onces, comme les autres: mais a l'égard de l'Eau de Melifle compofée où # magiftrale , elle ef beaucoup plus fpiri- # tueufe ; {oit par les aromates qu'on y4 ajoûte , foit par l’eau-de-vie, dans laquel- 4 le on la fait infufer. Quelques perfonnes # fontun grand fecret de cette préparation, M qui ne confifte que dans les differentes dofes des drogues qu'ils joignent aux feuilles de Meliffe; la difpenfarion la meil-# leure eft celle de M. Lemery, que voici.# Prenez feuilles fraîches de Meliffe fix 4 poignées, Ecorce de Citron féchée , Noix# Mufcade, Coriandre, de chacune une on ce, Girofle & Canelle de chacun demi once; les feuilles pilées, & les autres dro gues concaflées , feront miles dans un vaiffeau propre à les diftiller , avec deux livres de vin blanc & demi-livre d’eau-de- vie ; on laïflera ce mélange trois jours en# digeftion , après avoir couvert le vaifleau de fon chapiteau, auquel on joindra le re- cipient , dont on bouchera exactement les ouvertures ; enfuice on fera diftiller! HYSTERIOUES PNR Cette matiere au feu de {able mederé , ou au bain-marie. Cette Eau et fort eftimée pout l’Apa- plexie, la Léthargie & l’Epileple, pour les Vapeurs, les Coliques , la fuppreffion des Ordinaires, & celle des Urines: En- fin cette Eau s’eft acquife une réputation égale à celle de l'Eau de la Reine d'Hon- grie, à laquelle même plufieurs la préfe- rent. On en donne une cuillerée , ou pure ou mêlée dans un verre d’eau, fui- vant les différentes maladies plus ou moins violentes. | Foreftus fecommande la Méliffle pour les palpitations de cœur & pour les dé- faillances ; Rondeler pour la Paralyfie, le mal caduc & le Vertige;Simon Pauli pour la Mélancolie & pour poufler les regles , -& Riviere pour k, Manie. La Méliffe entre dans le fyrop d'Armoi. fe de Rhañs , dans la poudre de PElec- tuaire Latificans du même, dans le Ca- tholicon fimple , &c. R UE. Ruta hortenfis latifolia C. B. 336. 1. B. Tom. WI. p. 197. Ruta graveolens hortenfis Dod. 19. Ruta domeflica Trag. GS. Ruta la= tifolia Tab. ic, 333. CU 160 PLANTES “4 ufage dans la Médecine en infufon# & en décotion , comme elles font d’uneñ odeur très-forte , & même défagréable ,1 la dofe en eft moindre que des autresi Plantes, La Rue n’eft pas feulementHyfté-4 rique , elle eft auffi Céphalique, Sroma- cale & Vermifuge , Carminative, Anti-! {corbutique, Cordiale & Vulneraire. Une ou deux pincées de feuilles fraîches in- fufces dans un verre de vin blanc , ou une dragme lorfqu’elles font féches & en poudre, eft très-propre à rétablir le cours des mois , & à appaiïfer les vapeurs hyfté-# riques. Mifaldus préfcrit la Rue avec l'Hyflope boüillie dans du vin, & ent donne un verre pour la même maladie. 4 La Conferve des feuilles & des Fleurs de x Rue diffipe les indigeftions ; en Italie on | la manse en falade. Simon Pauli la loue pour les vers; & pour cela on met dans le nombril des enfans qui y font fujets du coton imbibé de quelques gouttes d'huile de Rue, ou à fon défaut du fuc de fes feuilles fraîchement pilées : on peut mé- me en donner quelques cuillerées. par la bouche à jeun mélées dans l’eau de chien- dent ou de Scordium. Ce mème Auteur! s'étend beaucoup fur les qualitez de la Rue, fur-tout pour la colique, foit qu’on HYSTERIQUES 16Y &n donne la décoétion en lavement , foit qu'on mêle quelques cuillerées de fon huile dans les décoétions Carminatives ; foit enfin qu'on :lapplique en cataplaf- me fur le ventre. L'huile d'Olive dans laquelle on a fait infufer les feuilles & les femences de cette planre, eft un puif- fant remede dans les mêmes maladies : cette huile bûe à une cuillerée , & prife à trois onces en lavement, foulage confide- rablement dans la Colique humorale ; Phuile effentielle de Rue eft plus eftimée, fur-tout pour la paflion hyftérique. On prépare avec les feuilles une conferve, une eau diftillée, & un vinaigre pour les mê.. mes wlages. La Rue eft propre pour les écrouelles ; on en fait prendre le matin à jeun, trois ou quatre feuilles aux enfans affligez de cette maladie, ils les mangent avec leur pain, & continuent long-tems ce remede qui nelt pas à meéprifer, On peut leur faire avaler deux ou trois onces de {uc de Rue dépuré , lorf- qu'ils ne peuvent pas manger les feuil- les. | On prétend que la Rue fervoit de bafe a ce fameux Antidote de Mithridate. Dans les maladies contagieules, & pour {e cärantir du mauvais air, deux cuillerées de fuc de Rue avec autant de bon vin , eft un remede tres-utile; on peut mêmeen 162 DL A N'E'ES 4. augmenter la dofe jufqu'à un verre le» Matin à jeun, & autant quatre heures après le diner. Le vinaigre de Rue dont nous avons parlé ci-deflus fait le même effet; on Le prépare en Italie de cette ma. niere: On fit infufer les feuilles de Rue dans le plus fort vinaigre ,on y ajoûte de la Pimprenelle, de la Betoine . quelques goufles d'ail, des noix & des bayes de Geniévre avec fort peu de camphre : la dofe eft d’une cuillerée. Zacutus loue fort la Rue pour l'Epilep= fie, & Valeriola ordonne pour la même maladie une once de fon fuc avec demi once de Miel fcillitique. Sylvins & Fabri=l cius Hildanus Comptoient fort fur la mé me Plante dans le même cas. Dolæus en! failoit mettre dans le nez des Epilepri- ques dans le tems de l'accès. La décottion des feuilles de Rue eft un excellent gargal rifme pour les gencives des Scorbutiques, ! & pour ceux qui font attaquez de la pes tite verole; ce gargarifime réfout les grains qui fatiguent la gorge: on en peut baffi- ner aufli le tour des Yeux. La Rue entre dans Ja compofition du Vinaigre febrifuge deSylviusiDelboë, dans le fyrop Apéritif cachectique deCharas, lei fyrop Anti-Epileptique, & le fyrop Mar tial apéritif cathartique du même Auteur, dans les Trochifques de Cappres, ceux de HYSTERTOUES:: 1483 Myrrhe , l’Electuaire des bayes de Lau_ rier, la poudre contre la rage de Paulmier le fyrop de Stæcas, le fyrop d’Armoife & la décoétion Céphalique. Elle entre auffi dans la poudre Dyahif- fopi de Nicolas d'Alexandrie, dans ? Au rea du même Auteur, dans l’'Huile de Cappres; dans l'Onguent ÆAregor, dans le Aartiatum, & dans le Beaume tranqui- le. La femence de Rue eft employée dans les Pilules optiques de Mefue, dans les Pilules fetides , dans celles des Hermo- dates & dans les Trochifques de Rhubar- be du même Auteur. L | NE R S ABINE, Sabinier. 1. Sabina folio T'amarifei Diofcoridis C.B. 437. Sabina baccifera & fferilis 1. B. Tom. L. 288. Savina was Tab. ic. 945. Sabina mirifolio Cod. 2. Sabina folio Cupreffi C. B. 487. Sa bina baccifera Math. Savina fœmina Tab. ic. 946. (} N empleye indifferemment les feuil- les de l’une & de l’autre efpece , qui viennent de la même graine , en infufion ju{qu'a demi-once, & en fubftance ou en poudre à une dragme dans le vin blanc : on en prépare aufli l'Excrait, l’huileeflen- É64 - PLANTES M tielle & l’eau diftillée: l'écorce & le bois font aufli d’ufage. Cette Plante pouffeles mois avec violence; on s’en fert pour aidet. Faccouchement laborieux , pour les vui- danges, & pour faire fortir le fœtus lor{= qu'il eft mort dans le ventre de fa mere.. Les femmes ou filles qui font affez mal-4 heureufes d’ufer de ce remede pour fe pro curer l'avortement, n’y réufliflent pas: toujours , & rifquent fouvent leur vie a- vec celle de leur enfant. La Sabine eft fort" réfolutive ; on l’applique avec fuccès fur les loupes , après lavoir fait bouillir danç: le vinaigre. + 1 La Sabine eft employée dans la pous dre pour l'accouchement laborieux de! Charas, & dans la poudre pour les petite ulceres de la verge. | | VIII. Nr Me | 1 F 1. Caltha vulgaris flore pallido. C.B. 2741 Caltha flore fimplici 1. B. Tom. IIL 101.4 Calendula Dod, 154. Chryfanthemum GO Caltha Poëtarum Lob. ic. 552. | 2. Caltha arvenfis C.B. 176. Caltha mi nima TI. B. Tome III. pag. 103. Calendulal arverfis Tab. ic. 335. Soucy de visne , ou, Soucy fauvage, À HYSTERIQUES. 16S O N emplove les Fleurs de ces pa efpeces pour faire une conferve dont la dofe eft depuis deux dragmes jufqu’à demi-once: l'Extrait s’ordonne à la même dofe, la teinture qu’on tire des Fleurs avec l’efprit de vin, s’ordonne à une dragme ou deux. Ces préparations font excellentes dans la jaunifle, les pâles cou. eurs , & toutes les maladies caufées par quelque obftruction dans les vifceres.Les feuilles de Soucy fauvage fe mangent en falade & en décoction pour les écrouel- les ; j'ay vû des enfans qui s'en font fort bien trouvez ; c’eft un bon apéritif & un grand fondant. Le fuc des Fleurs de Soucy où à jeun depuis une once jufqu’a quatre, pouffe les mois & les vuidanges ; on peut ajouter à une once de ce fuc un Bros de poudre de Lombris , imbibée au. paru de quelques gouttes d’efprit vo- atile de Sel armoniac. Cefalpin ordon- ioit le Soucy dans les maladies conta.. pieufes , & faifoit feringuer le fuc de Soucy dans les oreilles pour en faire mou- cir les vers: il confeiiloit l’ufage desFleurs en bouton confites au vinaigre pour réta_ blir lappetit. Il y a des endroits où on applique les feuilles de Soucy fur toutes fortes de tumeurs , & fur Îes ulceres qui ont des bords calleux, Une perfonne dis 166 PLANTES gne de foi m'a afluré qu’en frottant {eg verruës avec les fleurs de Soucy, ou en les appliquant defflus pendant cinq ou fix jours , cela Les emportoit. La femence de cette Plante a les mêmes proprietez que les feuilles, mais on l’'employe rarement. L'Extrait du Soucy eft mis en ufage dans la plupart des Opiates apéritives , auffi-bien que le fyrop qu’on prépare a+ vec les fleurs. . 1h, € G IROFLIER jaune, ou Violier. Lencojum luteum vulgare C.B. 102. Len- cojum lutenm vulgare Cheyri flore fimplici LB Tom. I. pag. 872. Viola lutea Trag. 560. Keiri vel Cheïri offic. Viola petrea lurea Tab. ic. 305. Lescojum aureum Math. Es feuilles & les fleurs font en ufage en infufion dans le vin blanc, une poi- gnée pour une chopine, Ce remede con- vient aux filles qui ne font pas encorere. glées. Je lai vu réuffir dans la retention d'urine; il eft propre a defopiler les vifce- 5 res, & emporter les obftruétions. L’huile des fleurs du Violier jaune , faite par in- fuñon , eft bonne pour le Rhumatifme : elle eft auf réfolutive, fur-tout l'huile qu'on prépare par infufion de fes fleurs, HYSTERIQUES. 167 Le Giroflier eft auf Céphali que : on employe fes fommitez entre fleur & graine : leur infufion ou Maceration à froid , eft utile aux perfonnes fujettes aux étourdiflemens, aux mouvemens convul. » fifs Se aux engourdifflèmens de quelque partie du corps, & à ceux qui font me= _ nacez de Paralyfe. | X NME: Meur foliis Aneibi C. B. 148. Aenm wulzare five Radix urfina I. B. Tom. III, Pag. 211, Dancus Creticus Trag, 445. Lob. 40. 776. Tordylinm Cord. Meum Athaman- | ticum Officin. Meum Dod, 30$. e L n'y a que la racine feule qui foit en à ufage lorfqu'elle eft féche & mife en | poudre, demi-gros Où Un gros au plus |: dans un verre de vin blanc : on double [2 || dofe en infufon. Cette Plante reffémble | au Fenouil par la découpure de fes feuil. | les ,& par {es proprietez ; car elle poufle également les mois & les urines ; clle dif | fipe les vents, fortifie l’eftomac, fait cra- cher, & foulage fort les Afthimati ues, | Elle à une odeur trés-aromatique ; elle | fortifie & fait fuer quelquefois, L'ufage à appris aux Payfans des Aipes 468 PLANTES où cette Plante eft très-commune, qu'elle’ convient aux perfonnes qui ont des accès! de*fiévre accompagnez de grand friflon. La racine de Meum entre dans le Diæ AT _APERITIVES. #99 TON AXES SAS CINQUIÈME CLASSE, | :':DES PLANTES APERITIVESEXY DIURETIQUES. O us appellons remedes Diure- tiqués, ceux qui font propres à | procurer l'évacuation de la fe- fofité fuperfluc du fang , par la voye des hretéres & des urines : on leur donne auf le nom d'Apeéritifs, parce qu'ils n'ou- krent pas feulement les reins en levant Les obitructions formées dans les clandes He ces parties : mais auffi parce qu'ils {ont sapables de faire le même effet dans les zlandés du foye , du mezentere, & des autres parties du bas-ventre : c’eft pour perte raifon , que les remedes Hépariques lon Apéritifs , & réciproquement les Plantes Apéritives font Hépatiques. Il rive aufli que les remedes Diuretiques leviennent quelquefois fudorifiques , & que les Diaphoretiques font plus urinet que fuer , parce que les uns & les autres rocurent dans le fang une fcparation plus bondante de la férofité, & les glandes I ii) 260 P E A;N T ES de la peau étant deftinées auffi bien que celles des reins à la filtration de cette {é-" rofité , elle s'échappe par les unes auffi-" bien que par les autres, felon que ces glandes font plus ou moins difpofées 4 la laifler paffer. Il eft à propos de faire obferver ici qu'entre les Plantes Diuretiques, la plü-« part excitent dans le fang une fermenta:! tion confiderable | par le fel âcre & les foufre volatil qui dominent en elles. Elles! font par cette raifon appellées Diureti- ques chaudes ; telles font les racines Apéritives, les femences de Perfil, d’A-2 che , de Fenouil, la Rave, lOignon, &c.l Ces Plantes font des Apéritifs puiffans , pour emporter le fable & les glaires des reins & de la veflie ; mais ileft d’une con.A fequence infinie dans la. pratique , de nel les ordonner qu'avec circonfpection 3 c'eft-2-dire , de s’en abftenir lorfqu'il y à difpofition inflammatoire dans la veflie } ou qu'on foupconne que'que ulcere dans: les parties deftinées à la féparation de Pu- rine ; car alors on aug menteroit l’inflam- mation, & les autres accidens , par l@ trop grande fonte du fang , & l’affluenc d'une férofité chargée ds fels urineux fur les parties foufrantes : dans ce cas, il faut avoir recours à la faignée, au bain, ou de mi- bain, aux remedes adouciflans à. A PERITIVES. 201 émoiliens , & employer les Plantes Diu- retiques appellées froides , comme la Chicorée fauvage, le Piffenlit, l'Ozeille, le Fraizier , &c. oula Mauve, la Guimau- ve, la graine de Lin , le Nenuphar , les quatre femences froides , &e. | Pour mieux faire connoître la différence des Plantes Diuretiques chaudes , & des froides, nous commencerons cette Claffe par les froides , qui agiffent avec plus de | douceur ; étant de la bonne methode de | commencer la guérifon des maladies par les remedes les plus moderez , avant de recourir aux plus aétifs, à moins que la | qualité des fymptomes ne demande 1e contraire. Nous pafferonsenfuite aux ra- | cines Apéritives majeures & mineures , | & aux autres Plantes Diuretiques , dont | le nombre eft affez confidérable, Ï | '@ Hi:corEFeE fauvage: Cichorinm Sylveffre five Offcinarum C.. 12$. Cichorinm Sylveftre Picris Dod. 63. Seris Picris Diofcoridis, Amaruso Theophraf. ti, Hippocheris Dalec, Lugd. 63. Cicho_ | rium Sylusftre I. B. Tom. II. pag. 107. Hieracium latifolium Ger. Cichorum fai bus erratica Tab. ic. 170. Ivy 202 PLANTES k } Outes les parties de cette plante font enufage, la racine s'emploie dans la plüpart des rifanes apéritives & ra-\ fraichiffantes ; les feuilles ont la même ! PUS : on En met une poignce dans es bouillons , on en exprime le fuc après les avoir fait bouillir legerement dans très-peu d’eau : ondonne ce fuc à trois ou quatre onces dans la pleurefie & dans les fluxions de poitrine; on y joint les fucs de Bouroche & de Cerfeuil ; ce re- mede facilite le crachement , & foulage beaucoup les malades. Le fuc de Chico- rée fauvage dépuré , convient fort dans les fiévres continuës & intermitrentes ; on en donne trois ou quatre prifes par jour entre les bouillons , & chaque prife eft de trois ou quatre onces ; on y ajoûte quelquefois demi-once de firop violat. Ce fuc eft aufli crès-propre dans les ma- ladies du foye, dans la jaunifle , & dans les obfructions des vifceres ; car c’eft un bon defopilatif, {ur-tout fi on y ajoùte à chaque pr'fe demi-gros de teinture de mars, ou demi-once de firop des cinq ra- cines. Spigelius & Simon Pauli remar- quent que les feuilles de cette Plante ,4 cueillies au Printems & féchées à l’on bre, puis mifes en poudre, fonc très utiles aux Gouteux d’un tempérament bilieux. J} nd APERITIVES. 203 faut leur en donner une dragme ou envi- fon dans un bouillon de poulet fans fel quatre heures avant diner, & deux heures après un fouper lecer ; on leur continué cer ufage pendant quelque tems. Plufieurs boivent l’eau de Chicorée fau- vage pour leur boiffon ordinaire, en infu- fant quelques feuilles coupées menu dans l’eau commune à froid ;ou tiéde ; ils pré: tendent qu'un remede fi fimple purifie le fang , & les préferve de maladie. D’autres mangent fes feuilles en falade avec le fu. cre. Les fleurs de Chicorée font cordia- les , &.la femence eft une des quatre fe- ences froides mineures. On prépare la conferve des Fleurs, & PExtrait de touté la Plante pour les mé- mes ufages ; la dofe eft depuis demi-on- ce jufqu'à une once, dans les bols & les opiates apéritives. Cette plante à donné le nom au firop lie Chicorée de Nicolas Florentin lequel Frant compolé de plufieurs plantes apéri- FHives , Hépatiques , Béchiques & rafraï- chiffantes, s’ordonne avec fucces dans les maladies où ces plantes conviennent, juf- qu'a deux onces , dans les potions & dans tes Juleps. Le firop de Chicorée compo- lé avec la Rhubarbe eftle même, dans le- quel on mêle une infuñon de Rhubar- be, faire dans Peau diftillée de notre Plan- | I vj 204 PLANTES te , à laquelle on ajoûte le fel de Chicorce fa dofe eft depuis demi-once jufqu'a une once & demie: fon ufage eft fur tout dans les cours de ventre, & pour les enfans , dans lefquels on foupconne des vers. IX Mn SENLIT, Dent de Lion. Dens Leoms latiore folo C.B. 126. He- dypnois five Dens Leonis Fuchfit 1. B. Tom. IT. pag. 1035. Aphaca Theoph. Plini He- dypnois major Euch. Dalech. Lugd. ;6;.Ta- raxacon Officinarum. | N employe cette Plante comme la précedente , avéc laquelle elle a bsaucoup de rapport par la figure de fes euilles, & par les vertus ;l& tifane faite avec {ès racines tempere l’ardeur des urines , & convient dans les fievres, dans la colquenephietique & dans la gra- velle. Pour appailer la roux violente, & gucrir le Rhumatifme , on fait boire loir & matin un poiflon de lait de Vache, fur Isquel on verfe autant de décoction de“ q Piflenlit coute bouillante : on y ajotteun y peu de frcre candi. Tragus ordonne l’eau de Piffenlit dans les inAammations intéz “ rieures S: extérieures , comme dans les » collyres. Marchiole ordonne le Piffenlit APERTTIVES. 20$ bouilli avec des lentilles dans la Dyflen- terie, Parxin{on recommande les racines & les feuilles bouillies dans le vin ou dans du boillon pour la Cachexie , la Phthifie & pour les fiévres i intermittentes. | Tout le monde fça't qu'on mange les jeunes feuilles du Pilenlir en flade,. apres les avoir laiflé tremper quelque temps dans l’eau pour adoucir leur amer tUmMEX RFI O ZEILLE, Surelle , Vinette. 1. Aceto{a a pratenf. îs C. B. 114. Oxalis vulgaris folio iongo I. B. Tom. IT. pag. «89. Rumex acetofns © Rriel. Lapat um quartum Diofc. Sylueltre Phaï. Oxilapathum Gal. Lapathum minimum. Oxals ditlum major Cefn. Ozeille Jongue. 2. Acetofa rotundifolia Hortenfis C. B, 114. Oxalis folio rotundiore repens 1.B.T om. FT. pag. 890. Oxalis Romana © veterin. An. re tertinm Dioft. Ozeille ronde, () N employe également l’une eu lau- tre de ces efpeces : mais la premie- re eftla plus commune en ce pays ;c’eft Ja plus ufuelle de toutes les fintés pa tagerés , & un des plus utiles alimens pour ceux qui font d’un temperament bi- 2c6 PLANTES lieux. La racine entre dans la plüpart des Apozémes, & des tifanes Apéririves & ra- fraichiflantes, comme très-propre a pro- curer le mouvement du fans, lorfqu'il eft rallenti dans le tiffu des vifceres: les feuil- les-font au contraire plus capables de mo- dérer la fermentation du fang , que d’au- gmenter fon mouvement ; leur acidité tempere la bile , & calme l’ardeur de la fiévre continué ; elles appaifent la foif, & foulagent fort les Scorbutiques : on les mêle pour cela avecle Creflon; & l’her- beaux cuilliers, dans leurs bouillons & leurs autres alimens. Les œufs à la farce d’ozeille, ou l'omelette dans laquelle on mêle de l’ozeille hachée menue , eft un aliment utile dans cette maladie : on fait prendre à ces malades en même tems un demi-oros de teinture de mars tirée avec le fuc d’ozeille des le matin. Les An- glois ordonnent lozeille fous les noms de Lujnla ou d’Agrefla. Bartholin remarque dans fes Obferva- tions , que l’ezeille & l’herbe aux cuilliers naifflent enfemble dans le Grocnland , comme fi on nedevoit pas employer l’une fans l’autre; l'une abondant en {el volatil, & l’autre en fel acide ; de ce mélange il rcfulte un feul moyen très-utile dans le Scorbut & dans les maladies chroniques, Plarerus fit boire avec fuccès la tifane | APERITIVES. 207 d'Ozeille avec le jus de Grenade à un Phrenerique , qui la prit pour de bon vin. Les feuilles d’ozeille font tres-réfoluti- ves, étant appliquées en Caraplafme avec le levain, après les avoir fait cuire fous la cendre chaude dans une feuille de chou; elles avancent la fuppuration des tumeurs La {emence d'Ozeille peut entfer dans les Emulfions Apéritives rafraîchiffantes , à la dofe de deux oros fur chopine de li- queur. M. Ray foupçconne qu’elle eft af- tringente comme celle des efpeces de Pa= tience, La graine d'Ozeille entre dans la pou- dre Dia Margariti frigidi , dans la Confe- -étion d'Hyacinthe : le fuc des feuilles en- tre dans les Trochifques de Ramich de Melue ; & la conferve d'Ozeille eft em- ployée dans l'Opiate de Salomon de Jou- it : on fait aufli le firop d'Ozeille. VE D P ATIENCE, Parelle. 3. Lapathum Horten(e folio oblongo five 2. Diofc. C.B. 114. Lapathum lativum Laepal. I. B. Tom. II. pag. 985. Hyppila- patum Sylv. Math. Rumex Nortenfis vel 2. Trag. 314. | 2. Lapathum folie acuto plano C. B. 115. Lapathum acmum five Oxylapathum I, B. 5 PELAINTES Tom. II. 983. Lapathum Sylveffre five Oxÿ* lapathum Dod, 648. Patience fauvage. N employe les racines de ces efpe- ces comme celle de l’Ozeille, à la- M quelle on les fubftitue ; on en ratiffe une ou deux onces qu’on fait bouillir dans les M décoétions, tifanes , ou bouillons Apéri- # tifs. Quelques- uns ajeûtent demi-gros de ! Tartre martial foluble fur chaque bouil- ! lon. La tifane de Patience eft utile à ceux : qui ont des dartres, de la galle , ou quel- qu'autre maladie de la peau, fur-tout lorf- qu'on y ajoûte aurant de racine d’Aunée ; ces deux racines font la principale vertu de lOnguent pour la galle , fi familier dans les Hôpitaux & dans les campagnes : pour le faire, on fait bouillir dans peu d'eau & affez de beurre , quatre onces de racine de patience fauvage , & autant de celle d’Aunée coupée menu ; on les pale par un tamis, & on mêle une once & de- mie de fleur de foufre , avec fix onces de ce qui eft paffe ;cet Onguent ne réufñlit jamais mieux , que lorfqu'on en frotte les malades après les avoir fait faigner & purger une ou deux fois. Wilis eftime l’infufion de la racine de Patience faire dans la Bierre comme un excellent Anti-Scorbutique. Simon Pau’ out fort la décodion de certe racine fai’ APERITIVES. , 209 Avec la fiente de cocq ou de poule pour en baffiner les parties galleufes. Le même Auteur fe {ervoit de la poudre de cette racine mêlee avec du vinaigre pour arrè- ter le feu volage. - Cette racine pilée s'applique avec fuc-= cès fur les ulcéres des jambes : la tifanne de Patience eft bonne dans l’ébullition de fang, & l’érefipele ; fa femence en poudre eft propre dans le cours de ventre. M. Ray y ajoûte la racine de la poudre de Tormentille avec le fucre rofat . & la poudre de coquille d'œuf. La Patience entre dans lOnguent Martiatum de Nicolas d'Alexandrie, rues Fragaria vulgaris C. B. 316. I. B. Tom. IT. pag. 394. Fragula Cord. Fragum © Tri- felium Fragiferum T ab. ic. 118. 2 V, À racine de cette Plante eft fort enu- fage dans les tifanes ordinaires rafrai. chifantes,& apéritives ; dans celle qu'on appelle le bouillon rouge , à caufe que la racine d'Ozeille qui y entre, lui don- ne cette couleur. Le Fraifer eft utile dans toutes les longues maladies, fur tout lorfqu'on foupçonne quelque alteration 210 PE:A NT ES, dans le Foye. Rulandus failoit la boiflon ordinaire de fes malades de la décottion* de la racine de Fraifier bouillie avec les “ raifins fecs & la réolifle , & un peu de Canelle. Cette boiflon eft -utile dans“ l'Afthime & dans la vieille toux. Son fruit “ eft un aliment aufli fain , qu'il eft d’une faveur agréable; il fournit une eau diftiL lée , égaiement propre intérieurement « pour temperer l'ardeur des entrailles , qu'extérieurement , pour embellir & dé- craffer la peau. Il entretient le cours des ürines, adoucit l’acrete de la bile & con- vient dans les fiévres. Pour empêcher les engelures de revenir ,on frotte en été les endroits qui en font afiligez pendantl’hy- ver avec les fraifes, & on les applique def- fus pendant la nuit. On employe les feuil- les de Fraifier dans le mondificatif d'A. che ,& dans le Adartiatum. V I. À LKkEKkENGE, Coquerelles. . Alkekengi Officin. Inff. 151. Solanum Veficarium C. B. 166. Solanum Halicaca- bum vulgare I. C. Tom. IIT, pag. 659. Sa- xifraga rubra © 4. Brunf. Halicacabum ve- ficarimm Cam. Hort. Veficaria Cora. de cette Plante ; onécrafe dans un O° n’employe que les bayes ou fruits APERITIVES. 117 verre de vin trois ou quatre de ces fruits, iqu'en fait prendre dans la retention d'u rine, & aux Hydropiques. Le vin d’Alke. kenge à la dofe de quatre onces pris tous les matins, eft un remede très-utile à ceux qui ont la gravelle : on le fait ainfi. Dans le tems de vendanges , on laiffle cuver lavec le mouft une quantité de ces fruits la peu pres egale aux raifins , puis on l’en- tonne, & on leconferve pour le befoin. Dans la colique nephretique quatre ou Icinq fruits de coquerelles écrafez dans june émulfon ordinaire , foulage les ma- lades. | Diofcoride fe fervoitde ces fruits dans la jaunifle , aufli-bien que dans la reten- tion d'urine. Le fuc tiré par expreflion & clarifié, s'employe à la dofe d’une once dans les mêmes occafons; on le fait épaif- fir en confiftence d’extrait qu’on donne demi-once au plus. Braffavole affüre qu’u- ne perfonne qui fouffroit de cruelles dou- leurs de nephritique , fut ouérie par l’ufa- ge du fuc d’Alkekenge.On en prepare des Trochifques dont M. Lemery donne une bonne defcription. Ces fruits entrent dans le firop de Chicorée, & dans le firop An- ti-Nephritique de Charas. Les cinq racines Apéritives maj-ures fo nt celles d’Ache , de Perfil , d’Afperge, de Fenoiil & de petit Houx, | =. | fl 212 PLANTES VIL À Cue & Celeri. 1. Apium palufire & Apium Officin. CA B. 154. Apium vulgare ingratins I. B. Tom. III, pag. 100. Eleofelinnm Dod. C9. Palu= dapium Adv. Lorfque cette Plante eft adoucie par la ! Culture , &‘blanchie par le fumier, dans lequel on l’enrerre, on Pappelle Celerr, on « la mange en falade & dans la foupe, 2. Apium dulce Celeri Italorum Hort. Reg. Par. Seliqum five Apium dulce Park. A racine & les feuilles d’Ache font en ufage dans les bouillons apéritifs, à mp ler a lin die En , God une poignce fur chaque chopine d’eau ;# on les employe aufli dans les tifanes , les Apozémes , & dans les firops que l’on prépare pour défopiler les vifceres. On ordonne le fuc d'Ache dans les fiévres in termitrentes avec fuccès : on en fait pren-! dre fix onces au commencement du frif- fon , & on couvre le malade qui fuë ordi- nairement: ce füc eft un bon gargarifme | dans le Scorbut, pour nettoyer les ulcéres de la bouche, & raffermir les gencives. On bane les cancers & les ulcéres avec. le fuc 4 Ache.On fait avec les fommirez d'Âche & le fucre une conferve , eftimce APERITIVES. 213 Pour les maux de poitrine, pour les vents pour pouffer les mois & les urines, on en donne demi-once, J. Bauhin défend aux Epileptiques l’ufage du Celeri, comme leur étant très-nuilible. Les feuilles d’A- che mangces en falade, m'ont reufli pour guérir uneextinction de voix affez ancien- ne, La femence d’Acheeft une des femen- ces chaudes mineures. | La racine d’Ache entre dans le firop de | Chicorée, le firop apéritif Cachecique | de Charas, le firop anti-Afthmatique du | même , le firop Byfantin, le firop des | cinq racines, & dans celui deChamæpy- |tis, d’Eupatoire , d'Endive. La femence | d'Ache entre dans la poudre Lichontrip… | rique de Du Renov , & dans la Benedicte | Laxarive. VIII. | AcEron, gros Perfil de Mace: doine | Smyraium Matth. 773. Hippoftlinum Thapphrafti vel Smyrninm Diofcoridis C. B. | 354 Macerone quibufdam. Smyrnium [e- | sine magno nigro I. B. Tom. III. Part, 2, 1226. Perrojeinum Alexandrinum Trag, | 436. Olnfatrum Cord. in Diofc. | À racine & les feuilles de cette Plante Ï 4 POUSTOIENTÈLTE dans un befoin fubfti… 214 PLANTES tuées à celle de l’Ache, puifque M. Ray nous apprend qu'elles fonc employées « dans les bouillons qu'on ordonne pour“ purifier le fang ; mais fa femence eft la partie la plus en ufase. Les Herboriftesh l'appellent gros Perfil de Macedoine ; elle entre dans quelques compofitions cordia- les & carminatives, à la place de la femen- ce du Perfil de Macedoine : la plüpart de fes femences ont la même proprieté, en ce qu’elles abendent toutes en huile effen- w tielle. La femence entre dans l’Ele&uaire “ Lithontriptique de Nicolas d'Alexandrie, 4 & dans la poudre de l’Eletuaire de Ju£ tin. : AE AR 1. Apium Hortenfe [eu Petrofelinum vu. oC. B. 1,3. Apium Hortenfe multis quod vulso Petrotelinum palato gratum planum # ' IX. | I. B. Tom. LIT, pay. 97. Selinum [en Apium Theophrefi S Diofc. Oreofelinum Fuchf. 2. Apium Macedoninm €. B. 154. Apium 4 five Petrocelinurn Macedonicum muitis I. B. Tom. 111: pag. 153 Daucus 2. Diof&. Col, pas. 1. 107. Perfil de Macedoine, 1 À racine, les feuilles, & la femence À 4 | u Perfil , font d’un ufage très-com- gun dans la cuifine , & dans la Pharma- APERITIVES. 21 cie ; la racine s’employe dans les bouil. dons, & dans les tifanes Apéritives, on la met auffñ dans le potage : on {çait affez l'ufage des feuilles dans les alimens, elles font refolutives & vulneraires , & on les applique avec fuccès fur les bleflures & es contufions, après les avoir broyées en- tre les doigts, ou pilées. on y ajoûte un peu d'Eau-de-vie : elles diflipent aufi le ait des mamelles. La racine de Perfil eft Diaphoretique; {a décoction eft utile dans la petite verole, & dans les fiévres mali. pnes. La femence du Perfl eft une des mences chaudes majeures , & celles du Perfl de Macédoine lui eft fabftiruée ; cette derniere entre dans la Thériaque, X. SPERGE. | 1. Afparagus fativa C. B. 489. À [par 4m qus Hortenfis € pratenfis 1. B. Tom. III. Dag. 715. Afparagus fatiuus Ger. | Afparagus Sylusflris tenuiffimo folio C. B, k90. Afparagus Sylueftris Math. À racine de lAfperge s’'employe comine celle d’Ache dans les bouil_ ons , daris les tifanes apéritives, & dans e firop de cinq racines. Les jeunes tiges jou pouffes appellces proprement Af perge 216 PL ANTE:S e mangent comme perfonne -n'ignore ;\ elles ne font pas moins Diuretiques ques les racines ; l’urine méme eft d’uneodeurs très-forte, après qu'on en a mangé. Van helmont prétend qu’un de fes amis devints afflicé de la pierre pour avoir trop man= gé d’Afperves, La femence de PAfpers ou fes bayes ne font pas d’un grand ufaz ge. La racine de l’Afperge fauvage eftun Apéritif plus moderé que celle de la cule tivce. Les racines dela premiere éfpece font employées dans la Benediéte Laxarive,, dans les Pilules Artritiques de Nicolas de Salerne , dans le firop d’Armoile de Rhaë fs, dans celui des cinq racines de Meluë, dans la decottion Apéritive Hépatique dans le firop de Guimauve de Fernel , & dans le firop de Chicorée compofé. Less femences entrent dans la poudre Lichon. triptique de DuRenou. ‘. Fos cn 1. Fœciculum vulgare Germanicum C. B. 147. Fœniculum vulgare Raï Hifi. 457. Fœniculum vulsare mans acriori © migriori, {emine À B. Tom. 1. Part. 2, pag. à. Fœnd culum Dod. 137. Fœniculum five Marar thrum vulgatins Adv. 347. | ) À Pr | >, Fœniculum APERITIVES. 217 2 2. Fœriculum dulce Offcin. C. B. i47. Fœniculum dulce majore € albo femine X. B. Tom. II. part, 2. p. 4. Fœniculum five A1a- rathrum vulgatins dulce Lob. ic. 37 fé Es racines de fes efpéces font égale. ment apéritives , & s’'employent, ‘comme celles dont on a parlé ci-deflus. Outre cette propriété, le fénouil eft une plante fudorifique , ftomacale , péétorale & febrifuge, Plufieurs Auteurs » CHEL AU tres Simon pauli, eftiment la déco@ion de fes racines & de fes graines dans la fiévre maligne, la petité vérole, & dans ‘la rougeole ; on fait boire le fuc des raci nes depuis trois jufqu’a fix onces au com. -mencement de l’accès des fiévres inter mittentes Zacutus s’en fervoit comme d'un bon fudorifique. Arnauld de Ville. neuve recommande l’ufage de Ia graine du fénoüil pour conferver & pour réta- blir la vüe. Tragus eft de ce {entiment : l'eau diftillée eft en ufage dans les colly- res & pour en baffiner les veux. L'huile effentielle de la graine de fénoüil prife. à douze ou quinze gouttes dans un verre de lait coupé, ou de tifane pectorale ; fou- Jage les afthmatiques , & calme la toux opiniâtre : elle eft auffi très-utile dans 12 colique à fix ou huit gouttes, La fénoüil_ letce , qui n’eft autre chofe que l’efprit-de.. Tome I, K 218 PLANTES vin imbu de cette huile effentielle, fait les même effet à une ou deux cuillerées , fur tout dans la colique venteufe & dans les indigeftions. On employe la femence de fenoüil con- caflée avec les femences réfolutives pour les fomentations. Les feuilles & les raci- nes boüillies dans de l’eau d’orge ou de ris , font venir le lait aux nourrices. La femence de la feconde efpéce eft une des quatre femences chaudes ; on la fait infufer a Paris , lorfqu’elle eft encore verte, dans l’eau-de-vie ; le péuple efti- me beaucoup cette liqueur pour chañer les vents, & guérir la colique ; la dofe eft d’une ou deux onces : on appelle impro- prement cette graine , anis doux , & cet- te eau-de-vie, eau d’anis. La racine de fenoiil entre dans le fyrop d'armoife, dans celui de bétoine , dans ce- lui d’eupatoire & d’hyflope de Mefue, dans celui de Praffio & des cinq racines du même Auteur. On employe la graine dans le fyrop de chicorée cempofé , dans celui d’épithime , dans le looch des pou- mons de Renard de Mefuë, dans fa pou- dre Diagalanga, dans le mithridat, dans la thériaque , dans la confection hamech , dans les pilules optiques de Mefuë, & dans ! les pilules de rhubarbe, Les feuilles en rrenc dans la compoñtion de Feau vulné- Faire; APERITAENES, 219 XAL. D ETiTr Houx, Houflon, Fragon ; Houx Frelon, Bois piquant. Rufcus C. B. 470. I. B. tom. I. PAL. 79. Rafcus frve Brufcus Offc. Rujeus myrtifolins aculeatus Inff. 79. Centromyrini Theoph. & Oxymirfine Anguil. Diyrins Sylv. Turn. Myrtacanta murina , fpina five Myrthns Sylueffris Lob. ic. 633. Es" racines de cette plante s’ordon: nent communément comme les pré- cédentes dans les bouillons, les tilanes & les apozémes. Elles fonc propres pour Pmporter les obftructions des vifceres , & bour faire pafler les urines, Dans la jau- hiffe , l'hydropifie , les pâles couleurs, la pravelle & la néphritique , leur ufage-eft fort utile. Jean Bauhin & Riviere aflurent qu'ils ont vû guérir des Hydropiques dé- lefpérés, par la décoétion de ces racines. our aider la réfolution des tumeurs fero- Faleufes , On a fait boire pendant plu- leurs jours un demi-feptier de vin blanc, Haus lequel on fait infufer un gros de racine de petit houx, avec autant de {el He grande fcrophulaire & de filipendule, La conferve de bayes du petit houx , elt Jonn€ dans l’ardeur d'urine à une once: Ki 1 : ' 220 PLANTES on employe les femences dans la benedicte Jaxative. | | Les racines apéritives mineures font celles d’arrête-beuf , de caprier , & de ga- rence , de chien-dent & de Chardon-ro-| land, | L'AIL RRESTE-BEUF, Bugrande , Bu grane. Anonis fpinofa Flore purpureo C. B. 389] Anonis five Refla bovis vulgaris purpurcal [. B. rom. II. pag. 395. Ononis Cord. Acu- tella Adv. Lob. Remora Aratri quornmdamil O> employe la racine de cette ne comme les précédentes . écorce fur: tout en efttrès-efficace pour pouller le fa= ble & les urines ; l’eau diftillée de routelæ plante en fleur a la même vertu. Elle efë utile auffi dans la jaunifle , la fupprefloi des mois, & dans les hémorroïdes en flammées. Quelques-uns font infufe deux gros de racine d’arrète - beuf dans un verre de bon vin blanc, & le font boï re dans la colique néphritique, après avoi préparé le malade par le bain. On préten qu'un gros de cette racine pris dans u botillon , eft très-propre pour les carno fiés, Plufeurs Prariciens, après Mathio Ci] APEÉR PPEVIERSS.: rs e, eftiment ce remede excellent pour la larcocelle. La décoétion des feuilles & des racines ft déterfive , & propre en gargarifme pour le fcorbut , les maux de gorge, & l'enflure des gencives. X FEV: APRIER. Capparis fpinofa fruiiu minore , folio ro= udo ©. B. 48. Capparis fpinofa I. B. tom. (I. pag. 63. Dod, 746. Capparis retufo folie ob. 16. 6 3$: ’Ecorce de l1 racine ;eft la partie de cette plante qui eft d’ufige en Méde- ine ; on l’employe en fubitance, & en oudre , une dragme dans un verre de vin lanc , & en infufion une once dans une ivre de liqueur ; c’eft un affez puifflant liuretique , & un des plus efhcaces que es Anciens ayent connu, ils eftimoient e remede dans les duretés du foye, de a ratte, du pancréas, & des glandes du nezentere. Sennert , Foreftus, Riviere , cxenxius & d’autres modernes l’onr con- rmé. On confit les boutons des fleurs au inaigre avant qu’ils foient épanoiis ; on :s mange dans les falades, dans la foupe, : dans plufieurs autres mets qu'on aprète K iij 222 PLANTES dans les cuifines. Les câpres rappellent l'appetit, &c fondent les matiéres glaireu- ies qui occupent fouvent les premieres voyes. La décoétion de toute la plante fair venir les régles , & préferve de la pa ralyfe. L'huile faite par l’infufion de cette! plante dans l’huile d'olive , réfout les tu-1 meurs extérieures. La racine de caprier a donné le nom aux trochifques de cäpres, dont la dofe eft d’une demi-dragme dans les obftructions des vifceres ; certe écorce entre dans le fyrop hydragogue de Cha- ras , dans l’huile de fcorpion de Mefuë , & dans la poudre Diapraffii de Nicolas d'Alexandrie. A7 Vs Ad ° À Rubia tintlorum fativa C. B. 333. I. B. tom. III. pag. 714. Rubia major fativa = ve Hortenfis Park Erithrodanum. Diefcé Thzoph. Thapfia Afclepiadis Ans. Es racines de cette plante pouffent L égalemen: les régles & les urines ; on les employe en infufion à une once fur demi-feptier de vin blanc , eu en décoc= tion dans une pinte d’eau. Elles font I même effet en poudre, au poids d'un fcrupule avec douze grains de fuccin. Le remede fuivant eft très. utile dans Phydro: APERITIVES. 233 pile naiflante, dans la jaunifle, & pour si obftruétions du bas-ventre. Prenez une dragme de poudre de racine de ga- rence , douze grains de faffïan de mars apéritif, & deux fcrupules d'aloës fucco- trin , faires-en un bol avec le fyrop des cinq racines. " La racine de garence cuite dans la bie- te, eft d’ufage en Hollande pour les chü- tes confidérables , étant prile intérieure. ment. Elle entre dans le fyrop d’armoile de Fernel , & dans le fyrop apéritif & purgatif du même Auteur. X:Y.L Roots Gramen craninum arvenle five Gramen Diofc. C. B. 1. Dod. 5 8: Gramen loliaceum radice repenté five Gramen Officin. Inff. $16. Ntre une infinité d'efpéces différentes de chien-dent, celle dont je viens de rapporter les noms, eft préférée, fes ra- cines étant plus grofes & mieux nourries ue celles des autres efpéces qui font plus communes en ce pays. Il n’y a point de tifanes, ni d’apozémes apéritifs , où on n'employe le clfsn-dent. Quelques-uns prétendent que la premiere eau de chien- dent fait mourir les vers. Dans la Proven- K iiij 224 PE AUNTYETS : ce & les pays chauts , l'efpéce fuivantés eit en ufage. 2. Gramen Daiklon, folio arundinaceo majus , aculeatum forte Plin. C. B. 7. Gras men repens cum panicula graminis manne 1. B. tom. II. pag. 439. Gramen Daüklon ra- dice repente five Officin. Iaft. s10. Gramen W Legitimum Cluf. Hifi. ccvri. | Le chien-dent entre dans le fyrop de cuimauve de Fernel , &c. VIE HaArpDon Roland , Panicaut ; Chardon à cent têtes. Eringinm vulgare C. B. 386. I. B. tom. III. pag. 85. Erynginm Mediterraneum fr-4 ve Campeltre park. Adv. Lob. ic. 22. Irin< gus quibu{dam. À racine & la femence de cette plan: te font en ufage dans toutes les mala- dies où il y a des obftruétions & des em- barras dans les vifceres , particulierement dans la difhiculté d’uriner. Les racines del paniçaut s’'employent dans les tifanes , & dans les bouillons apéritifs, comme les autres racines , environ une once fur ch que pinte d’eau. Il eft bon d'animer ce fortes de remedes avec le mars, en met tant une once où environ de limaille de fer dans trois pintes de cette tifane. La d APERITIVES. 225 femence s’ordonne à demi-once dans les émulfons. L'eau diftillée des feuilles naif- fanres de chardon-roland büûë à pluleurs verrées feule ou mêlée avec parties éga- les d’eau de noix, purifie le fang , & eft febrifuge ; elle guérit la jaunifle & la boufhflure. La racine d’Éringium confite au fucre n’eft pas défagréable ; & dans les mala- dies chroniques les malades s’en trou- vent bien. On préfére dans ce cas l'ef péce qui vient au bord de la mer, qui eft crès-utile dans la phchyfe, & pour les ulceres des reins, La racine de chardon_ roland entre dans le fyrop hydragogue de Charas, & dans le fyrop anti-{cor« butique du même. | X VERT C Haxpbon étoilé , Chauffe-trape. Carduns ffellatus fois papaveris erratich C.B. 387. Carduns fhellatus five Calcitrapa I. B. tom. III. pag. 89. Spinatella Tab. 10, 701.Hippophaltum Col. Phitob. 107. CFA Qute la plante eft en ufage; la raci- ne s’'employe comme la Toit: dans les tifanes apéritives ; fa premiere écorce cueillie vers la fin de Septembre, infufée à la pefanteur d’une dragmeï dans & v 226 PLANITÉS de vin blanc , apres lavoir fait {écher à Pombre , & mile en poudre fubtile, eft tres-utile dans la colique néphriique : il faut la boire le matin à jeun le vingt-hui- tiéme jour de chaque mois. Voyez M. Tournefort , hiftoire des plantes des en- virons de Paris, page 13. Les feuilles & les jeunes tiges {e donnent en décoétion pour la même maladie. Quelques-uns pré- tendent que les feuilles en poudre, un gros dans un verre de vin blanc, ou leur {uc au poids de quatre où cinq onces pris au commencement du friflon, convien- nent dans les fiévres interminentes. La fleur fechée & mife en poudre , employée à la même dofe , & de la même maniere, fait le même effet; d’autres la donnent en bol à éemi-eros avec huit grains de {el detartre martial , ou l'extrait de toute ja plante à deux gros , mélé avec un gros de quinquina. Simon Pauli fait un collyre avec les fleurs de chaufletrape macerées dans lesu de rofe , ou dans l’eau diftillée de toute la plante. Le fuc des feuilles de cette plante eft déterfif, appliqué exté- ijeurement fur les ulceres , & propre pour emporter les tayes des yeux appli- qué deflus la femence de chaufletrape fe donne à un gros dans un verre de vin blanc pour faire vuider les matieres glai- reufes , qui embarraflent les conduits de PP ET 4 TP EE. Ge TNT NO NU D sue os ccm d'age dé, Lin Le LR St tnt à mt. APERITIVES. 227 Turine. Charles Etienne avertit de n’en pas faire un trop fréquent ufage, de peur de pifler jufqu’au fang. TX, : DA ane Raphanus minor oblongus €. B. 96. Ra- Phanus 1. B. tom. II. pag. 846. Radicula fa- #rva minor Dod. 676. A racine de cette plante eft un ali- ment très-familier : on l’appeile Ra- 4e à Paris, mal-a-propos ; car le nom de Rave ne convient qu'a une efpéce de gros navet qu'on mange dans le Limou- fin & dans l'Auvergne, qui eft rond , lar- ge & plat; les raiforts cuits ont la même vertu que les navets. Le fuc de raifort s’employe dans les maladies des reins & de la veflie , caufées par des glaires ou de gravier : on en donne trois ou quatre on- ces avec demi-once de miel le matin, trois ou quatre jours de fuite; Peau aiftil- Ice s’ordonne jufqu’a quatre onces dans les potions apéritives : il ne faut pas en donner a ceux qui ont la pierre ; car cette eau charie trop les fels urineux dans la veflie, K v] 22$ PLANTES Pa Cepa vulgaris floribus © tunicis candidis vel purpurafcentibus C. B. 71. Cepe five Ce- pa rotunda alba vel rubra X. B. tom. I. PA. 547: à À racine de cette plante eft autant employée dans les alimens que dans les remedes ; on en connoît affez l’ufage dans la cuifine : à l’égard dela Médecine, fix onces du fuc de la racine 87 des feuil- les d’oignon , avec un peu de fucre candi, eftun puiflant Diuretique; il faut appli- quer en même-tems fur la région de fa veflie un cataplafme fait avec les feuilles de parietaire & de mauve , & les oignons cuits & pallez par les tamis pour les ré- duire en une pulpe ou bouillie épaiffe. Ce cataplafme appliqué fur le nombril & la potion ci-deflus ont quelquefois reuffi dans l’hydropifie : les oignons feuls cuits fous la cendre & écralés , appliqués enfui- te comme une emplâtre fur la région de la matrice , après un accouchement labo- rieux , on fait vuider une matiere puru- lente & les reftes de l’arriere-faix d’un enfant qu'on avoit tiré par morceaux. Un oignon coupé par rouclles infufe dans XX. APERITIVES: 229 an demi-feptier de vin blanc, pris les trois derniers jours de la lune, eft un remede éprouvé pour la néphritique. L'oignon eft pectoral & apéritif , quand ileft cuit &amortit fous la braife & mau- gé avec de l'huile & du fucre , il appaife la toux, & foulage les Afthmatiques. La falade d'oignons cuits de même, pouffé les urines,& foulage le rhumatifme fur les reins. Fernel & Ambroife Paré aflurent qu'un oignon écrafé avec un peu de fel ;, & appliqué fur la brûlure toute récente , en appaile la douleur , & empêche qu'il ne s’y forme des cloches. Dans la migraine on applique avec fuccès fur la rète des oignons partagés en deux & imbibés d’ef. prit-de-vin.L’oignon pilé & mêlé avec du beur frais, appaile les douleurs des he- morroïdes : le jus d’oignon dont on à imbibé du cotton, mis dans l’oreille en difipe le brouiffemenr. L'oignon n’eft pas feulement apéritif, | il eft auffi diaphoretique & propre dans la pefte. On donne aux peltiférés le fue exprimé d’un oignon dont on a ôté le cœur , qu'on a rempli de chériaque, & qu'on a fair cuire enfuite dans un four;on a foin de les couvrir pour aider la fueur que ce remede procure : on applique en même-tems un pareil ojguon écralé fur le bubon peftilentiel, o PLANTES è LE] XXI. OrRE AU. Porrum commune capitatum C. B. 92. Borrum Dod. 688.1. B. tom. II. pag. 51. Erfonne n’ignore lufage de cette plante dans le potage ; mais pour la Médecine , le poireau eft apéritif, réfolu- tif & bechique : on fait cuire fous la cen- dre dans une feuille de chou une ou deux poignées du blanc des poireaux , qu'on applique enfuite fur le côté dans la pleu- relie : ou bien on les fricaffe dans la poële avec de bon vinaigre. Les poireaux cruds ou bouïillis légerement , étant pilés & ap- pliqués fur les tumeurs des articles, font excellens pour les diffiper. Les bouillons aux poireaux & aux navets, conviennent dans l’extinction de voix, & fortiñie la poitrine. J'ai connu une perfonne qui faifoit un grand fecret du fyrop de poi- reau pour les poulmoniques. Le poireau n'eft pas fi pénétrant que l'oignon : leurs femences font apéritives aufli-bien que leurs racines ; on en donne un gros après les avoir concaflées |, & infufces dans un verre de vin blanc, ? | APERFTIVES. Z5È XXIE M nubvee à 1. Cicer fativum flore candido C. B. 347 Cicer arietinum 1. B. tom. IE. pag. 291. Cicer fativum five arictinum nigrum rubrum vel album Offic. 2. Cicer rubrum Offic. Cicer floribus € [e- minibus ex pnrpura rubefcentibus C. B. 347. Uelques-uns prétendent que ces deux efpéces viennent de la même graine : quoiqu'il en foit , on employe leurs femences indifféremment , les pois- chiches rouges font cependant plus apc- ritifs :.c’croit un aliment familier aux An- ciens , qui foutenoient que les pois-chi- ches brifent la pierre, & préfentement on Îles mange en Italie, comme nous faifons les pois verds. Leur décoction eft utile dans la néphritique ; elle fait jetter aux malades quantité de glaires , comme fi c’étoit des pierres fondués, C’eft par cette faufle apparence que les Charlatans en impofent à ceux ari ont la pierre, en leur faifant prendre plufeurs verrées de certe décoction , à laquelle ils ajoûtent les Jombris, & dont ils font un remede uni verfel pour la pierre & la gravelle. L’ex- périence de la fonde fair bien-tôt voir 232 PrÉASN TES | leur tromperie ; & ce remede en dépouifs, lant la pierre des glaires qui l’encouroient, fait fouvent fouftrir les malades plus qu'auparavant. Les pois. chiches font utiles dans la jau- nifle , pour tuer les vers, faire venir le Jait aux nourrices , retablir les régles , & faciliter l'accouchement ; on s’en fert. beaucoup en Efpagne: la farine de ces fe- mences eft propre pour réfoudre les tu meurs , fur-tout celles des tefticules. Les pois-chiches entrent dans le firopi de guimauve de Fernel. X XIII. P ERCEPIERRE, Saxifrage. On a donné ce nom à plufieurs plantess d'un genre fort différent , RE quelques Anciens avoient attribué la pro- pricré de rompre ou de difloudre la pierre dans les reins ; mais c’eft une fuppofition! que l’expérience a convaincue de fauffe- té : comme elles ont cependant la faculté de poufler le fable par les urines , & d'é tre de quelque fecours dans ces fortes de maladies, nous les rangerons dans cette Claffe ; il y en a quatre, dont onfe fert plus communément ; les autres ne fon pas d'un ufage fi familier, APERITIVES. 233 7. Saxifraga rotundifolia alba C. B. 399. Saxifraga alba radice grannulo{a 1. B Tom. IT. pag. 706. Sedum foliis fnbrotundis crena- ts. Saxifraga alba diftum Raï Hifi. 148, Saxifrage. La figure de fa racine, qui eft compo= fée de plufieurs petits tubercules femb'a- bles à de petites pierres rondes , comme des noyaux de cerifes , a donné occafion de croire qu’elle pourroit être bonne pour Je calcul humain , d’où vient le nom qu’elle porte. L'expérience a confirmé que la décoction de cette racine eft apéritive , aufli-bien que fon infufion dans le vin blanc ; on fait bouillir une poignée dans une pinte d’eau, ou infufer demi-once pendant la nuit dans un demi-feptier de vin b'anc. Fuchfius affure qu’elle poufle les régles, & qu'elle débarrace le poulmon de certe limphe grofliere qui enduit fes vefcules dans Pafthme. - _ 2. Saxifraga antiquorum quibu[dam \. B. Tom. TITI. pag. 338. Cariophillus Saxifragus C.B. 271. Lychais minor Saxifraga Pluk, Gypfophiton | S° fymphitum petraum Chab. On a donné le nom de faxifrage à cette efpéce , parce qu’elle vient dans les pier- res & dans les fentes des rochers des pays chauds : elle eft commune en Provence & cn Languedoc ; j'en ai trouvé dans la hau- 234 PLANTES te Auvergne près deSalers. La racine efti un puiflant diuretique en décoétion , ou fon eau diftillée apres l'avoir infufé dans le vin blanc ; la dofe en eft de trois à quatre onces. 3. Saxifraga magna Dod. 31 5. Pimpinel. la Saxifraga majorum bella candida C. B. 159. Saxifraga hercina major 1. B. Tom. TL. pag. 102. Tragofelinur» majus umbella cand… da Inff. 309. Boucags , Perfil de Bouc. Il y a plufeurs efpéces de cette plante, qui ne différent que par la grandeur & la découpure de leurs feuilies , ou par la couleur rouge ou blanche de leurs fleurs. M. Lemeryena fait mention dans fon traite des drogues ; elles ont toutes la même vertu ; celle ci eft la plus commune « dans les prez des montagnes. La racine, # les feuilles & la femence font en ufage dans la Médecine , en décoétion & en in= fufon ; quelques-uns eftiment fa racine & fa graine autant que celle du perfil or-# dinaire , d’autres fubfticuent fa femence à celle du perfil de Macédoine. 4. Saxifraga Anglorum , foliis fœniculi 4 Latioribus radice nigra , flore candido firilis filao 1. B. Tom. IL. part. 1. pag. 171. Se- Je pratenfe filaus forte Fimo €. B. 162. Sefeli pratenfe Monfpelirfium. Lob. ie. 738. Siler alierum pratenfe Dod. 310. Argelca pratenfis, Api folio Enff. 313. AP ER APTIRN ES. nes . Cette plante eft auffi commune dans nos prez, qu'elle left en Angleterre, où fon ufage eft très-familier pour la gravelle , d'où vient le nom qu’on lui a donné. On employe toute la.plante en décoétion , ou bien on en exprime le fuc, qu’on donne à deux ou trois onces. Son eau diftillée a les mêmes vertus, aufli-bien que fa femen- ce en poudre , au poids d’une dragme dans un verre de vin blanc; elle eft pro- pre dans la colique venteufe , cette plan- te ctant également carminative & diu- retique, #4 AE MY ASSEPIERRE, Fenouil marin! . Bacile , Herbe de S. Pierre. Chritmum five Fœniculum maritimum minus C. B. 288. Chritmum five Fœniculum mari- aum À. B. Tom. WU. pag. 194. Fœaiculim snarirum five empetrum , ant Calcifraga. Lob. ic. 392. Baticula five parva Baitis Cef. 196, Ette plante croît naturellement dans Cu. lieux pierreux fur le bord de la mer , & on l’éleve dans les jardins le long des murailles; on confit fes feuilles au vi- naigre avec cette efpéce de concombre qu'on appelle cornichons ; on les mange enfuite en falade, & on les mêle dans cer- tains mets pour réveiller l’appetit : cette 226 PLANTES plante eft apéritive, & emporte les ob- ftruétions des vifceres ; mais elle eft plus en ufage dans la cuifine , que dans la. pharmacie, XX V. REA) Camphorata hirfuta C. B. 486. Campho= rata ]Monjpehenfinm 1. B. Tom. 1. part. 2. 379. Camphorata Monfp. an Chamapeuce W five humilis picea Plinis Adv. Lob. 174. Set Lago Dlinu five Camphorata Lugd. 12101. Es Botaniftes anciens & modernes | ! n'ont prefque fait aucune mention des vertus de cette plante. M. Burlet pre- mier Médecin du Roi d’'Efpagne , & Mé- decin de la Faculté de Paris, eft le pre- mier qui nous ait inftruit de fes proprié- tés par un mémoire qu’il luten 1763 dans les conférences de l’Académie Royale des Sciences , où il étoit alors. Voici l’extrait de ce qu'on en a fait imprimer dans les mémoires de cette année, La meilleure maniere d'employer la camphrée , eft en tifane à la dofe d’une once ou deux , bouillies dans une ou deux pintes d’eau, ou infufées dans le vin blanc, on la prend auffi a la maniere du the; plus elle eft nouvelle & aromatique , meilleure elle eft ; fon odeur approche alors du cam. La \ il | APERITIVENS. 237 phre d'où vient fon nom. On s’en fert à Montpellier pour l'hydropifie , mais elle n’eft d'aucune utilité dans celle qui eft ancienne; il n’y a que dans lhydro_ pifie naiflante dans laquelle les malades ont peu de fiévre & d’altération, qu’elle réuffit ; mais il faut en continuer l’ufage long-tems & l'aider de quelques purga- tifs. M. Burlet eftime certe plante pour l'afthme ; il ajoûte alors à fa tifane cinq ou fix gouttes d'eflence de vipere, & au- tant de laudanum liquide. Son effet le plus fenfble eft de porter par la voye des urines & de la tranfpiration , ce qui m'a déterminé à la placer dans certe claffe, d'autant qu'elle eft très-utile dans les obftruétions récentes des vifcéres, dans les pales-couleurs, le fcorbut , & dans les maladies chroniques : ainfi cette plante peut-être regardée comme apé- ritive , & felon Lobel comme vulné, faire. X XVI. Ax CHOLIE, Gants de Notre-Dame, Aquilegia Syluefiris C. B. 144. Aquilecia flore fimplict 1. B. Tom. III. 484. Aquilegia Dod. 181. 1foyyrum Diofc. Col, Aquilina Math. Ado, Lob, 339, ) 238 PLANTES A racine , les fleurs & la graine fonts en ufage : ces parties font apéritives, diureriques , fudorifiques , déterfives & anti-fcorbutiques. M. Tournefort s’efti J étendu fur les différentes qualités de lancholie dans fon hiftoire des plantes# des environs de Paris, en rapportant ce que Îles meilleurs Auteurs en ont dit; je me contenterai dans cet abregé de confir- mer ce que l'expérience a le mieux auto-! rifée. La poudre de fa racine à un gros, büc dans un verre de vin, appaife la co . / CR . A lique néphritique, Sa graine a la même dofe mile en poudre , mêlée avec un peu de faffran, & délayée dans un verre de vin, eft très-utile dans la jauniffe. On fait avec cette femence concaflée & bouillie“ légerement dans l’eau d’orge, un gargarif-# me propre a nettoyer les ulcéres des gen cives dans le fcorbut, & ceux de la gorge L ‘ dans l’efquinancie : pour bien nettoyer! la bouche & affermir les gencives , la teinture des fleurs d’ancholie tirée avec l'efprit-de-vin eft excellente ; pour la rendre plus efficace, on peut la méler! avec deux fois autant de teinture faite avec deux onces de gomme lacque & deux gros de maftic en larmes difloutes dans’ chopine d’efprit-de-vin , & bouillies lege. ‘xement pendant demi-quart d'heure fur un feu clair, APÉERITIVES vi XXVII Ne Nigella arvenfis cornuta C.B 145. Me-= anthium Sylvefire five arvenft 1. B. Tom. 11, 209. Melanthinm Sylueffre Dod. 303. [ER la graine qui eft dans cette plante ee partie d’ufage en Médecine : fon nfufion eft apéritive , & rétablir les ordi. aires , elle eft auffi incifive & procure expectoration : {1 dofe eft d’un gros, “huile qu'on en tire par expreflion ou ar infufion , a les mêmes vertus : dans [a olique venteufe on fait une tifane avec 2s fommités de camomille , de mélilor £ de graine de nielle. Cette femence eft ui très-propre à réfoudre les matieres laireufes qui s’amaflent dans les finus de rtète, & font les rhumes du cerveau & enchiffrenement : pour cela on fait inf. 2 une pincée de feuilles de matjolains ans un verre de vin blanc où l’on à jetté n gros de graine de nielle ; on pañle Je ut par un linge, & on tire cela par Je ez. La graine de nielle entre dans le firo ’armoiüe, dans l’électuaire des bayes de urier de rhafis, dans les trochifques de ipres de Mefué , & dans lhuile de for. ion de mathiole, 243 PLANTES XXVIIL A V OT cofrnu. Papaver corniculum majus Dod. 448. Pas paver cormculatum , luteum 1.B. Tom. III 398. Papauer cormculatum , lutenm Ceratitis Diofcoridis , Theophrafhi | Sylueftre Ceratitis Plimio C. B. 171, Glancinm flore luteo Iaff 254. lofcoride aflure, & fes Gp Dod, 39. Lappa minor , Xan- thium Diofcoridis C. B. 1:58. Xanihmn frve Lappa minor 1. B. Tom. VI. $ç2. Xanthinm five Strumaria Adv. Lob. 254. A décoétion de toute la Plante, fon fuc ou fon extrait, font en ufage dans les obftruétions des vifceres , pour les écrouelles , les datres, & pour puri- fier le fang : la dofe du fuc eft de cinq à fix onces ; & de l’extrair, d’un gros feule- ment : les feuilles pillées font réfolutives comme celles de la Bardane. Konig aflure que la femence de certe Plante, infufée dans l'Efprit-de-vin , pouffe le fable puif- famment ; fur ce témoignage on pour- roit l'employer puur la gravelle : j'aime- rois mieux alors la donner en poudre a la dofe d’un demi-gros dans du vin blanc. ANXXT: Plus Filipendala vulgaris an Molon Plini C. B, 103. Filipendnla I, B. Tom. III. Part. 2. L ij 244 PEANTES pag. 189. Dod, 56. Ocnanthe Fuchf. Cord, Lod, ic. 719. À racine de cette Plante, particulie- rement fes petits rubercules, font en _ufage en Médecine ; on les fair fécher & réduire en poudre qu'on donne à une dragme dans un verre de vin blanc , ou d’eau de Pariéraire , pour la gravelle, Taberna - Montanus après Sylvaticus , Peyrus & Lobel recommande ce remede pour l’Epilepfe ; & quelques autres ont compare les vertus de cette racine à celle &e la Pyvoine. Simon-Pauli loue la pou- dre de Ë racine pour les Fleurs blanches: Mercatus & Prævotius pour la Dylfen- terie. Dans le Médecin des Pauvres, elle eft eftimce pour l’Afthme ; Sennert en donnoit la poudre pour les écrouelles ; mais il y ajouroit la grande Scrophulaire, & quelques autres drogues propres à fondre ; d’autres la louent pour la Dyf- fenterie , & pour les Fleurs blanches, C'eft un excellent diuretique. X X X I: «et Aparine vulgaris C. B, 334. Aparme Ger.I.B. Tom. 11. pas. 713. Raï Hifi, 484 APERITIVES. 245 Aparine afpera Thal. Philantropen Diofc. C Plin. Omphalocarpon. Lappago quorumdam. F2 Oute la plante en décoction,une poi- once fur une piite d’eau,ou deux on- ces de fon fuc , foulage confidérablement les malades aflligés de la oravelle ; fon eau diftillée eft cree pour Îa pee XXXIIL G REMIL, Herbe aux Perles, I. Lithofbermum majus ereclum C. B. 258, Lithofpermum five milium folis 1. B. Tom. JL. pag. 592. Saxifraga tertia Brunf. An- Chufe tertie fimilis altera Cafalp. 435. Li- bo [permum minus Dod. 83. 2. Lithofpermum majus repens latifolium C. B. 258. Lithofpermnum majns Doedonei Flore purpureo , femine Anchufe X. B. Tom. II. pag. 572. Lithofpermum vulgare majus Park. (); employe en Médecine la femence | de ces Plances . fur-tout celle de Ja premiere : on Poidoriné depuis deux sros jufqu’à demi-once en émulfion dans une chopine de liqueur ou de tifane apériti- ve : j'en ai vû de bons eflets dans la ré tention d'urine : on peut auffi faire infu- fer pendant la nuit demi-once de certe fe- mence concaflée dans un verre de vin blanc , & le prendre le matin à jeun. L iij 246 PLANTES Mathiole donnoit un demi-oros de fa graine de Aflium-folis dans le lait de fem mes a celles qui étoient en travail; & Freiragius en faifoit prendre jufqu’a deux onces en pareil cas : on la recommande pour l’inflammation des proftates ; alors on fait boire aux malades cinq ou fix on- ces d’eau de laitue ou de plantain, dans la- quelle on délaye un gros & demi de cette graine en poudre , demi-gros de femence de Cererac , & deux fcrupules de Karabé, La graine de Gremil entre dans PElec- tuaire de Juftin , & dans l’Ele&tuaire Li- thontriprique de Nicolas d'Alexandrie, dans la Benediéte Laxative , & dans les PilulesArthritiques de Nicolas de Salerne, Me T- LP DE Joz. Lithofpermum arundinaceum forte Diofco- ridis & Plini C. B. 258. Lacryma Job. Cluf. cexvi, 1. B. Tom. Il. pag. 49. Lacrymaæ Chriffi quorumdam. Arundo Lithofpermos Ger. "À femence de cette Plante fe fubfi. ; tue a la précédente : on l’employe de la même maniere , & à la même dofe, APERITIVES. 249 XX XV. 7 Ennioze,Turquette, Herbe du Turc. Herniaria glabra aut Hirfnta X. B. Tom. ÏL. pag. 378. Polygonum miaus five mille- grana major glabra ant Hirfnta C. B. 2817. Empetrum Trag. 527. Herba Turca five Herniarin Lob. ic. 411. Epipaëlis Ang. N empleye toute la Plante en décoc- tion , ou en infufñon dans l’eau , ou dans le vin blanc , une poignée fur cha- que pince de liqueur. On la donne auf en poudre dans le boüillon , ou dans un opiare convenable ; fa dofe alors eft d’un gros. On fait du vin avec l’Herniole dans le tems des vendanges , en la faifant en- ver avec le mouit, C’eft un excellent diu- retique , pourvü qu'il n’y ait point de pierre; car alors ilirrite les douleurs com- me les autres diuretiques. Le nom que cette Plante porte , marque fa principale vertu , qui eft par rapport aux Hernies; en effet, elle gucrit les defcentes appli- quée en cataplafme fur laine après avoir fait la réduction ; il faut en même tems en faire boire deux onces du fuc, ou quatre onces de l’eau diftillée. Hoilerius veut qu'on en continue lufage pendane Li 248 P LA -N:T°E :S quinze jours, pourvüû que la defcente foit redu“ible ; car frelle eft adhérente , il en faut venir à operation. On a obfervé que la décoction d’Herniole appaife la douleur des dents; il faut s’en laver la bouche pendant qu'elle eft encore chaude. L'Her- niole eft excellente pour la rétention d’u- rine & la colique neéphritique ; j'en ai vû de bons effets dans l'enflûre & dans Phy- dropilie : cette plante employée entifane, defféche & diflipe la férofité répandue dans . l'intervalle des mufcles & de la peau : elle convient auffi dans [a jauniffe. Cette Plante entre dans la poudre de Bauderon pour les defcentes des enfans. AIX NE Cac 1. Genifta angulofa © [coparia C. B. 395: Genifla angulofa © trifolia. X. B, Tom. I. pag. 388. Cytife Genifla Scoparia vulgaris Flore luteo Int. 649. Spartinm Adv. Genifrelle fpartum Lob. ic. 89. 2. Geniffa Juncea X. B. Tom. I. pag. 395 Spartium arborefcens feminibus lent: fmilibus C. B. 396. SpartinmOffic. Spartum Hifpans- cum frutex vulgare Park, Spartinm Diofco- rideum, Narbonenfe © Hifpanicum Lob. ic. 90. Geneft. d’Efpagne. APÆRITIEIVNES. 249 N employe en Médecine les fommi- | tés des jeunes tiges, les Fleurs, & les femences de ces deux efpéces, fur-tour de la derniere, dont la décoétion fait quelquefois vomir. On cire par expreffion. e fuc des branches tendres, qui purge par haut & par bas donné à uneonce, La con- ferve des Fleurs s'ordonne à demi-once, & les femences en poudre à uu ou deux gros. On prépare le firop des Fleurs, ou leur infufñon dans l’eau commune, qu’on fait botillir Iégerement avec les fommités de Menthe ou de Sariette; on les ordon… ne depuisune once jufqu’à deux dans Fhy- dropifie , la goutte ,. le rhumatifme , & dans les maladies du fove, dela ratte & du Mezentere.La fu migation defes Fleurs eft utile aux hydropiques pour défenfler Jes jambes. Les deux efpéces de Geneft. font très-apéririves &: diuretiques ; les cendres du Geneft commun infulées dans. . du vin blanc, foulagent les hydropiques. Dodonée qui recommandoit ce remede , ordonnoit auffi Pinfufion des tendrons de: Geneft pout faire paller les eaux & les arines des hydropiques. Claudius yajou- toit du fel d’Abünthe ; & il a publié ce: remede comme un grand fecret pour l’hy- dropilre ; l'extrait des feuilles de Geneft & les mêmes vertus , les Fleurs du Ceneik RAT 5ç6 PLANTES commun infufées dans du lait chaud, font propres pour les dartres & pour les mala- dies de la peau en fomentation. Dans plufeurs endroïts on mange en falade les Fleurs de cette efpéce, qui ne font au- cunement purgatives non plus que leurs boutons qu'on confit au vinaigre ; & qui de cette maniere font ftomachiques , & excitent l’appetit. On fçait que les acides. affoibliflent les purgatifs , c’eft pour cette raifon que ceux quien ufent de cette ma- niere , ne fe plaignent d'aucune envie de vomir. Cependant Simon-Pauli prérend que Pinfañon de deux gros de fes Fleurs eft purgative ; la conferve & l'extrait des Fleurs font propres pour les maladies de Peftomac ; on les employe dans les Pilu- les Balfamiques , que l’on fait prendre au commencement du repas. Les Fleurs de Gencft entrent dans la décoction Apéritive, Hépatique, & dans le Sirop Hydragoyue de Charas. XXX VIL. pts xs . Cinara Hortenfis folis non acaleatis C. B. 383. Carduns five Scolywus [ativus on Spinofus 1. B. Tom. UI. 48. Cinara Dod, za. Scolymus non aculeatus Tab. ic. Cas. APPERROITHV ES. 257 2. Cinara fpinofa cujus pediculi efitantur C. B. 383. Scolymus acnleatus Tab. ic, 696, Caraones Cefalp. 26. Caïdons. N fçait affez l’ufage de ces deux ef péces d’Artichauts par rapport à la cuifine ; l'un & l’autre fournifflent un alu ment également utile & agréable : à Fée gard de la Médecine, on s’en fert rare- “ment dans les maladies ; il eft a propos cependant de dire que les Artichauts aufli- bien que les Cardons font apéritifs, qu'ils emportent les obftruétions & pouflent par les urines : ainfi ceux qui font fujets a la gravelle & à rendre des urines bourbeufes & en petite quantité , peu ent s'accommoder de ces alimens. Ko- nis afflure que les fevilles d’Artichaut cuites dans le vinaigre avec celles de Tanaifie & d’Abfinthe , & appliquées en cataplafme fur le bas-ventre après avoir ajouté un peu de Mithridat, {ont capables de tuer les vers. R XXE IE C HERU1I. Sifarum Germarorum C. B. 155. Sifæ- um multis À. PB. Tome. ANT, Part. 2. 163. Si farum Dod, 6£1, | L v) PLANTES ha Le F2 Out le monde fçait que de toutes fes racines qui.fe mangent au Printems, celle de Cherui eft une des meilleures & des plus agréables au goût. Cordus fou- tient qu’elle eft une des plus utiles pour Ja fanté ; cependant Dodonée aflure qu’el- le ne fournit pas beaucoup d’aliment, quoiqu'’elle {e digere plus aifément qu’une autre : elle à cela de commun avec la plüpart des racines & des lécumes , qui eft d’être venteufe. A l'égard de fes ver- tus médicinales, Céfalpin convient après les anciens Botaniftes , quelle poufle les urines ; quelques autres ajoutent qu’elle eft vulnéraire : en général elle-eft plus en ufage dans la euifine que dans a Pharma cie. : SEy Fraxians excelfior C. B. 416. Fraxinus valgatior 1. B. Tom. I. pag. 174. Raï Hiff. 1702. Fraxinns vulgaris Park. Fraxinus Doa. 8 3. XXXEX. ’Ecorce & le bois de Frêne font em ployez en décoétion dans le vin. pour les obftructions du foye & de la ra- te, & pour vuider les férofités fuperfluës: APERITIVES. às3 on l’ordonne avec fuccès dans les boüiil. lons , les potions & les tifanes pour les: pâles-couleurs. Cefalpin eftime la décoc- tion du bois de Frêne , employée comme celle de Gayac, pour un fudorifique pro- pre pour la vérole ;. les cendres de fon écorce font cauftiques , & peuvent fervir de cautere dans le befoin.Lobel ledit ainfr. & confeille le parfum des feüilles , de la graine & de l'écorce de cet arbre pour la furdité : ce parfum eft conftamment réfos Juif, L'eau qui coule par les extrémités des branches mifes au feu , a la même ver- tu, il faut la feringuer dans l'oreille, qu'on bouche enfuite avec du coton trempé dans la même liqueur. On appelle fa femence Langue d'Oïleau, Linona avis , [en Orur- thogloffa Oficinarnm : eile eft auffi apériti- ve & auffi hepatique que l'écorce : on con- fit ceite femence quand elle eft verte, comme on fait des Cappres-dans le vinai- gre. Le fel fixe de Frène poule par les urines , & s’ordonne depuis un fcrupule jufqu'a un demi gros. On.louë l’ufage de ce {el dans l’eau de Chardon-bénit. mêlé avec le Sirop de Grenade ou de Framboi- fe pour la petite verole ou la rougeole, 286 D 09 264 PLANTES À dirt Betula C. B. 4216. I. B. Tom. L. r48- Do4. 839. © aliorum, Populo alba fimilis in Alpibus Caefalp. 121. XXE; Ï Ecorce , les fetilles , & l’eau qui cou: le du tronc de cet arbre par laterebra- tion font en ufage dans la Medecine. L’e- corce moyenne du Bouleau eft fi fine , qu'elle fervoit autrefois de papier , & TFragus rapporte avoir vû des Vers écrits fur cette écorce dansune Bibliotheque de Suifle : on employe aujourd’hui toute l’é- corce à faire des cordes à puits. Les fetil_ les de Bouleau font apéritives, déterfives & cofmetiques , c’eft-à-dire , propres à décraffer la peau : leur fuc & l’eau diftillée ont les mêmes vertus. L'eau qui fort du tronc de cet arbre par le trou qu'on ya fait avec unetariere dans le Printems , eft préferable à fon fuc & à fon eau diftil- ice : la dofe eft depuis deux jufqu’à quatre onces. Vanhelmont s’érend fur la maniere detirer cette eau ; il préfere celle qui coule d’une branche de lépaifleur de trois doigts , a celle qu’on tire du tronc près de ja terre , laquelle eft infipide & moins ai- gretre que l’autre, Cet Auteur aflure que LL. APERTITIVES: 25< c'eft une efpece de Baume très-adoucif- fant ; & propre à calmer les douleurs de la pierre & de la gravelle, On peur faire provilien de cette eau dans les mois de Mars & d'Avril , & la conferver pendant l’année, pourvû qu’on verfe un peu d’huile d'olive deflus , pour garentir la faperficie de Pimpreffion de l'air qui la pourroit cor= rompre. | LG 2% À I AMKARES = Tarmarifcus Germanica Lob, ic. 218.1. B. Tom. T, pag. 351. Tamarix fruticofa felio craffiore five Germanica C. B. 485. Myricæ 7: ag. 95$+ Myrica Sylvefir Altera Cluf. ULA 40" À racine , fon bois & leurs écorces: font en ufage dans la Medecine pour faire vuider les urines , pour lhydropifie, les opilations du foye , de la rate & des autres vifceres. On les employe dans les apozémes , tifanes & boüillons apéri- ufs : uneonce pour chaque pinte de li- queur qu'on fait réduire à deux tiers, L’extrait de l'écorce fait avec le vin blanc, ou l’eau-de-vie , eftun puiffant apéritif : on en prend depuis deux dragmes jufqu’à une. Son fel fixe eft d’un ufage tres-fa- miliet dans les botüillons , depuis douze 2-6 PLANTES grains jufqu'a vingt pour chaque prife: L'efpece de Tamaris fuivante , qui croit dans la Xaintonge & dans le Languedoc, a les mêmes vertus. | Tamarifcus Narbonesfis Lob. ic. 218. Tamarix altera folio tenuiore five Gallica €. B. 485. Tamarix major five arborea Narbonenfis 1. B. Tom. I. pag. 351. ax UE XÆET r. Abies conis furfun fpellantibus five HA. CD: sos. Abies five elati Taie I. B: Tom. I. pag. 231. Abies taxi folio , fruëlu furfum fpeélame Inff. $8s. Abies Bellon. 28. Abies taxi foliis Ra Hifi. 1394. Sapin fe. melle, 2. Abies tenuiore fohio frutlu deorfum ir fiexo Inff. $8s. Picea major prima frve Abies rubra ©. B. 493. Picea latinorwin five elati apur Abies maf. Theoph. 1. B. Tom. I. pag. 238. Abies conis deorfuin fpetlantibus Raï Hifi. 1396. Sapiaus Bellon. 17. Picea ou Epicias , Sapin mâle ou Epiffas. € Es deux efpeces de Sapin fourniffent à la Medecine plufieurs bons reme- des ; la décoétion des jeunes branches eft utile dans le Scorbat : leur réfine eft d’un 22 HENÉ ‘ $ grand ufage pour la Chirurgie : on en tire L EL APERITIVES. 257 de pluñeurs fortes; la premiere efpece en fournit deux , une liquide qu’on appelle Térebentine de Strafbourg , ou de Venife ; c'eft une liqueur qui s’amaffe dans des tu- bercules, dont l'écorce de cet arbre eft couverte , lefquels font gros comme des noifettes , & même plus ;elle eft plus efti- mée que la Terebentine quicoule par lin- cifion de l’écerce , qui eft moins claire & moins odorante. La feconde forte de refi ne qui fe tire du Sapin femelle eft féche & femblable à l’Encens , ou au Galipot , qui fe tire du Pin : elle s'amaffe fur les fruits de cet arbre, & quelquefois fur letronc, & fur les groffes branches. La Terebentine eft un des plus sûrs apéritifs que nous ayons, & des meilleurs remedes pour la rétention d'urine, & pour la colique néphritique ; comme nous di- rons ci-apres. Le: Chirurgiens ne peuvent s’en pafler pour leur digeftif, pour le Bau- me d'Arceüs & leurs autres principales préparations. Le Sapin mâle fournit une réfine, dont ily a plufieurs efpeces d’un ufage très- commun. La premiere eft la réfme com- mune , qui {e tire aufli du Pin , du Mele- ze , du Cyprès, & du Terebinte ; laquelle eft endurcie par la coion , ou par la chaleur du Soleil. La feconde eft la Poix liquide. La troifiéme , la poix féche ou de 365$ PLANTES | Bourgogne. La quatriéme , la Colophone; VArcan{on , ou le Bray fec ; toutes ces ré- fines differentes fe tirent des arbres nom- mez ci-deflus , & font des matieres que la diftillation produit autant que la nature. Voyez M. Lemery, Traité des Drogues fimples , pag. 564. 604. 648. XLIIL | ÉREBINTEÉ. Terebinthns vulgaris C.B. 400. T'erebifre thus. I. B. Tom. I. pag. 278. Dod. 830. Tere- binthus angufliore folio vulgatior Park. À veritable Terebentire la plus re- cherchée pour la gravelle , eft celle : qui coule de cet arbre dans l’Ifle de Chio à il eft commun, elle eft plus épaille que la Terebentine de Venife qui coule du Meleze ; elle eft d’un blanc jaunâtre , & prefque fans odeur ni faveur , par rap- port aux autres efpeces. On donne la Te- rebentine de Chio en bol, depuis une dragme jufqu’a une dragme & demie , ou roulée dans le fucre en poudre ,ou enve- loppee dans le pain à chanter. Comme elle eft rare, on lui fubftituc les autres efpe- ces de Terebentine, dont il y en a de quatre fortes. La'premiere & la plus eftimég ,eft celle APERITIVES. 2ç9 du Terebinte, la feconde coule du Me- leze, dont nous avons parlé dans la Claffe des Purgatifs aux articles dela Manne & de l’Agaric : celle-ci eft plus coulante & plus claire que la précédente ; c’eft pro- prement [a Terebentine de Venile. La troifiéme , à laquelle on donne ce nom mal à propos , coule des efpeces de Sapin comme nous l’avons dit ci-dellus ; & vient du mont Pila dans le Forèt,des montagnes d'Auvergne &c des autres endroits de France où ces arbres font communs. La quatriéme efpece enfin, eft la Terebentine commune , qui eft d’un blanc jaunatre , épaifle, pleine d’ordures, laquelle coule du Pin dépotillé de fon écorce ; elle a la con- fiftence du miel; on la prépare dans le Languedoc ,& dans les Landes de Bour- deaux , dans les lieux où les Pins fe trou- vent en quantité ; on ne lemploye en Medecine qu'après lavoir lavée plufñeurs fois ; on la donne jufqu’à une once diflou- te avec un jaune d'œuf & délayée enfuire dans une décoétion apéritive , en lavement pour la néphritique, ou cuite en confiften- cefolide ,& en bol à la dofe d’un demi- _ gros dans la Gonorrhée. L’efprit de Terebentine, ou fon huile = fe tire par la diftillation ; elle pouffe les urines, & s’ordonné depuis dix goutes juf- qu'a vinor. Elle eft aufli vulneraire , ré :60 PLANTES folutive & déterfive. La Terebentiné eft employée dans la plüpart des emplâtres. PLANTES ETRANGERES. XLIV. B Os nephritique. Lignum peregrinum aquam cæruleam red. dens C. B. 426. Ligaum nephriticum cerw- leo © flavo tingens X. B. Tom. J.pag. 492. Coaïli feu aqueus ferpens Herr. 119. E Bois Nephritique vient de fa Nou- velle Efpagne , & du Royaume de Mexique, où il eft appellé Couit € Tla- palcypatly : on le coupe en petits mor- . ceaux , ou bien onferape , & on en met une où deux onces dans une chopine d’eau a laquelle en moins d’une demi-heure, it communique une couleur brune tirant fur le bleu ; on en donne dans la rétention d'urine jufqu’à quatre onces ; & l'infufñon confommée , on remet de l’eau fur le mé- me bois , qui lui communique la même teinture ; on la renouvelle jufqu’a ce que l’eau ne change plus, ou qu’elle ait acquis tres-peu de couleur;ce bois pour être bon, doit être folide , pefant , d’un jaune rou- geatre tirant fur le brun:;il faut le nettoyer de fon écorce & de fon objet qui eft blanc: A P.ÉRATEN ES. 20r orfqu’on employele vin blanc pour lin- Eufion , au lieu d’eau, la liqueur purge & fait uriner , & on la donne a deux on. ces feulement, X LV: AREYRA BRAVA,ou Vigne bä tarde. Butua , overo Brutua Zan. pag, $9. Am= batua legno cjufdem Tab, xx1. | À figure que Zanoni donne de PAr- L. bre que je viens de nommer , & fur- tout de fa racine , repréfente affez bien celle qu'on nous envoye des Indes fous le nom de Pareyra-brava ; & quoique cet Auteur ne fafle aucune mention de fa ver- tu apéritive , j'ai crü que je devois la rap. porter dans cette Clafle ; cette propriété étant confirmée par des expériences jour- nalieres, j’ajouterai feulement ici que Za_ noni affure que les Indiens s’en fervent pour les abcès intérieurs & extérieurs, & même pour les hemorragies , ils la pren- nent en poudre dans de l’eau & dans du lair ;cet Auteur n’en. donne point la dofe, Nous devorrs cette racine a M. Amelor, Ambalfadeur en Portugal , qui l'a apporté Le premier en France : elle nait au Mexi- e 262 PLANTES que , & poufle des tiges & des feüilles femblables à la vigne ; les Portugais l'ont apportée de ce Pays , & s’en ferventcom- munément dans les rétentions d'urine & dans les maladies des reins : on en donne depuis quinze jufqu’a trente grains en poudre dans du vin blanc le matin a jeun, ce remedeeft bon pour pouffer les matie- res glaireufes contenues dans la vefie. On peur faire boüillir dans demi-feptier de vin deux gros de Pareyra-brava, le re- duire au quait , & en donner alors une cuillerée dans la colique nephritique. pi He. Thea Officin. The Sinenfinm five Tia J aponenfious Breyn.Cent, 1,c. 52. Raï Hif. 1619. Chaa CB. 147. Chaa Herba Japonis LB. Tom.l']. Part. 2. pao.s.Evonymo adfinis arbor Oriestalis aucifsra flore rofeo Pluck. X LVL N nous apporte les feüilles de Fhé de la Chine & du Japon; le meil. leur eft d'un verd bleuâtre, d’une odeur approchante de celle de la violette, & font d’uneinfufon jaune verdätre&citronnée. Les feüilles qui font noires ou brunes ont été moüillées. La maniere d'employer le APERITIVES. 263 Thé eft aflez connuë ; dans fix onces d’eau boüillante ou environ , on jette une dou- zaine de feüilles au plus,on couvre le vaif_ feau,on laiffe quelque tems certe infufion, jufqu'a ce que les feüilles foient tombées au fond ; alors on verfe la liqueur dans une tale , & on y ajoute environ deux gros de fucre , ou une cuillerée de miel de Narbonne ; cette teinture eft utile dans la gravelle & dans Îa rétention d'urine : il faut en prendre avec moderation , caril ÿ en a qui outrent tout , & qui en pren- nent des dix ou douze tafles le matin ; cet xcès peut être nuiñble, & caufer une in. continence d'urine. La plûpart des Auteurs modernes exal. rent beaucoup les rares qualités du Thé, qu'ils regardent comme un remede uni- verfel ; entr’autres Emmanuel Konis , après Riedlin, Waldfchmit ,Pechlinus, Mappus & plufieurs autres. Cet Auteur fe récrie fur {es vertus , & en fait une lon- gue énumeration : je n'entrerai point dans ce détail , qui pafleroit les bornes que je me fuis prefcrites dans cet Abregé ; il me fufhr de dire , que l'infufion du Thé prife avec difcretion, eft capable de détruire les mauvais levains des premieres voyes, & de diffoudre ces matieres vifqueufes qui fe rencontrant dans l’eftomac,corrompent & alterent le chyle ; & par confequenc 264 PEANTES forment les obftructions des glandes du Méfentere & des parties voilines , d'où naiflent une infinité de maladies rebelles & opiniâtres. Le Thé n’eft pas moins pro- pre aux maladies du cerveau & de la poi- trine, qu'a celles du bas ventre; car il ap- paile la migraine , réveille les efprits, diffi- pe les vapeurs , les écourdiffemens & Faf- foupiffement ; rétablit la mémoire, rend lefprit plus libre & prévient l’apoplexie, la paralyfie & le catarre. Il eft utile auffi aux Afthmatiques aux Phchifiques & aux Pulmoniques pris avec le lair. En un mot, il entretient dans le fang cette fluidité na. turelle , dans laquelle confifte la fanté. Uneinfufion , par exemple, d’un gros fur un demi-feptier d’eau , ouvre le ventre & purge doucement. PLANTES APERITIVES LA QUI SONT RAPPORTEES DANS D'AUTRES CLASSES. Utreles Plantes nommées ci-deffus ; il y en a quantité d’autres capables de facilirer le cours des urines : fcavoir , la plüpart des Emollientes & des Rafraïchif- fantes , qui peuvent être employées tres- utilement lorfque la fuppreffion d'urine eft caufée APERMEUVES 26$ _caufée par quelque diipofition inflamma- toire dans les reins ou dans la veffie : dans cette circonftance les Plantes Emollien= tes font en ufage , entr’autres : La Mauve & la Guimauve. Leurs raci- nes ; on en metune poignée toute éplu- chée fur deux pintes d'eau qu'on fait bouillir très lecerement, ou bien deux ou trois pincces de leurs Fleurs qu'on jetre dans la tifane enla retirant du feu. Voyez ci-apres la Clafle des Plantes Emollientes. Le Lin. Demi once de cette femence enveloppée dans un linge, fe jette dans les tifänes, dans les apozémes & dans les _décoétions émollientes apéritives : on [a fair bouillir legerement, de-peur de faire une liqueur gluante , & une efpece de mucilage. Voyez là même Ci:ffe La Parietaire. Ses feuilles entrent dans les décotions émollientes & apéritives : fon eau diftillée s’ordonne fréquemment jufqu'a fix onces dans Jes juieps & dans les potions propres à la néphritique : an . y ajoute l'huile d'amendes douces, & le Sirop de Limon, une once de chacun pour les fix onces. Ces mêmes Plantes s'employent auffi _exterieurement en cataplafme , & en fo _mentation fur la region de la veflie, Entre les Plantes Rafraïchiffäntes , on fe {ert avec fuccgs des Emulfons faire Tome I, at ‘: deu 266 PLANTES avec les femences froides , avec les amari: des douces, les pignons blancs, la femen- ce de Piyilium , &c. on ordonne auffi les eaux diftillées de lairuë, de pourpier, & le Sirop des Fleurs de cette derniere Plan. te. Voyez ci-après la Clafle des Plantes Rafraïchiffantes. Dans les fuppreffions d'urine, dans Îa cravelle & dans les obftructions des vif- ceres ; les vulneraires apéritives, comme la Verge d’or, le Mille-pertuis, le Chamæx- pitis, Chamædris, &c. font très-uriles, . La Pimprenelle infufée à froid dans leau ou dans le vin , a la même vertu. Voyez la Clafle des Plantes Vulneraires au cha. pitre des Vulneraires apéritives. Entre les Vulneraires Aftringentes, il y en a quelques-unes , dont on peut fe fer. vir avec fuccès, comme l'Ortie-srieche , dont la racine & les grappes de Fleurs s’'employent utilement dans les tifanes apéritives. Voyez ci-après la Clañle des Vulneraires au chapitre des Aftringentes. La plûüpart des Plantes Hépariques ayant la propriété d'emporter les obftru. étions, ont auff celles de poufler les urines entre autres l’Aigremoïne, dont on met une poignée de feuilles & de jeunes tiges chargées de Fleurs , dansune pinte de ti fane, L'Eupatoire, {es feuilles & fes Fleurs une petite poignée en décoction ou en tn. APERITIVES bér Æufion dans pareille quantité de liqueur , font un bon effet. Voyez ci-après la Claf- fe des Plantes Hépatiques. Le Cerfeuil. Son jus épure depuis deux jufqu’a quatre ences, s’ordonne dans la difficulté d’uriner, aufli-bien que fes feuil- les dans les bouillons apéritifs. Voyez la " Claffe des Plantes Hépatiques. La plus grande partie des Plantes Su. dorifiques pouflent les urines, & recipro- quement pluñeurs Apéritives deviennent Diaphoreriques, les unes & les autres é- tant propres à évacuer la ferofité par les voyes les plus convenables à la difpof- tion des humeurs. Entre les Plantes Su- dorifiques, l’Imperatoire , fa racine prin- cipalement s’ordonne en décoétion dans la gravelle. Voyez la Clafle des Plantes Sudorifiques. Le Geniévre. Ses bayes en infufion ou en décoction , une demi-poignée fur une inte d’eau , ou leur eau diftillée fpiritueu- e , depuis une once jufqu’a deux. Voyez la même Claffe. Le Chamaras ou Scordium. Ses feuil_ les , une petite poignée en infufon a la maniere du Thé avec un peu de fucre pour en corriger lamertume, Voyez ci-apres la Clafle des Plantes Sudorifiques. La Livêche, le Panais , le Melilot, la Camomille, ont auffi la proprierc de fou- Mi 208 PLANTES lager les malades dans la colique néphrt, tique, & dans la rétention d'urine. Voyez ci-apres la Claffle des Plantes Carina tives, DIAPHORETIQUES. 269 bdd EE SIXIÈME CLASSE. ‘DÉS PLANTES DIAPHORETIQUES ET SU Di GuREB FA: QIU: ES: Left démontré par des experiences fs , que le fans fe dépure par uné continuelle ( A RE. ble)évaporation, d’une quantitéficonfide- cable d’humeurs,qu’elle furpaffe toutesles autres évacuations enfemble ; & que lorf- que cette tranfpiration imperceptible ef diminuée ou fufpendue par quelque cau- fe que ce foit , on tombe dans des mala- dies tres-funeftres. Les rernedes capables de rétablir cette forte d'évacuation, enla rendant plus abondante & plus aïfée, s’ap- pellent Diaphoretiques, & cenx qui l’aug- mentent au point de la rendre fenfible fous la forme de fueur, s'appellent Sudo- rifiques ; les uns & les antres ne different que du plus au moins, & les mêmes Plan tes font quelquefois fimplement Diapho- M ii 279 PLANTES retiques, & quelquefois Sudorifique uivant la difpofition du fang & des hu meurs, felon qu’il eft plus ou moins agité par une fermentation qui procure la fepa- ration d’une ferofité plus ou moins fubti- lifée : & comme l’humeur qui fe fepare dans les glandes des reins, & qui forten« fuite par la veffie fous le nom d’urine, eft à peu près de la même nature que celle qui fe filtre dans les glandes de la peau, & qui s’échape par La pores fous le nom de fueur ; c’eft pour cela que les Plantes Diuretiques , dont nous venons de parler, font quelquefois Sudorifiques ; & que re- ciproquement les Plantes Sudorifiques €- vacuent par les urines : c’eft par lamême raifon aufh que lorfqu’on fuc beaucoup ; on urine peu. | K Éprt bénit, 1. Carduus beneditlus . B. Tom. TI, pag. 75. Cnicus Sylveliris hirfutior fvè Carduss benediilus C. B. 378. Carduus [antlus attrac- sylis Diofc. Caf. 534. Attraëlyhis hirfutior Fajch. Acanthium Cord, Es feuilles & la femence font en ufa: ce; l’eau diftillée de toute la Plante eft fouvent ordonnée comme la bafe des po DIA PHORETIQUES: at tions Sudorifiques & cordiales , depuis uatre onces jufqu’à fix : cette eau ma CNP. réufi feule , avec les germes de fix œufs dans la nleurefe ; il faut la don- ner, lorfqu'après deux ou trois faignées le malade a de la difpofition à fuer , ce remede eft affez commun. Une poignée de feuilles de cette Plante amortie dans le bouillon , & donné après le friflon des fièvres intermittentes , a fouvent procuré une fueur aflez abondante pour terminer la fiévre. C. Hoffman prefere la décoction de cet- te Plante dans le vin pour la fiévre , à la poudre de fes feuilles, & à lon eau diftil- lée :le même Auteur en fait cas pour la migraine , la furdité, les vertiges , l’épi- lepfie, le catharre, & même poutl’hydro- pile & la fiévre quarte. Demi-dragme de graine de Chardon-béuit infufée pendant Puit heures dans un verre de bon vinblanc pañlé & donné au malade deux heures avant le friflon, eft un remede éprouvé dans la fièvre quarte. Le vin fait avec cette Plante dans le tems des vendanges , eft d’ufageen Alle- magne , fur-cout pour les maladies chro- niques, comme le Scorbut. La femence de M + fe donne feule, ou avec l1 Coralifie pour les vers. Le fuc de certe Plante donné dans la pleurefe après les M ii 2Y2<. 2 FRPIDRENETNES remedes generaux, procure une expecto= ration tres-favorable: on prépare des émulfons avec {a femence, fon eau diftil- lée & le firop de Pavot pour la même ma- Jadie, Simon Pauli recommande la poudre des feuilles pour les vieux ulceres chan- creux, les baffinant avec l’eau diftillée, & les faupoudrant enfuite : il eft bon de fai- re boire aux malades quelques verrées de la décoétion des feuilles. Cet Auteur rap- porte l'exemple d’une femme, dont les - mammelles étoient rongées jufques aux côtes, quien fut guérie. Arnaud de Ville- neuve, dit avoir vû un homime , dont la chair de la jambe étoit rongée jufqw’a Pos par un vieil ulcere, qui fut œueri de même, Plufeurs Apoticaires fe fervent de la Plante fuivante pour faire l’eau diftillée de Chardon bénit, elle peut lui être fubfti- tuée avec fucces. Le Chardon-bénit eft employé dans le Vinaigre Thériacal dans le Sirop de Melifle compolé , dans le Si- op Anti-Scorbutique , FHuile de Scor- pion de Mathiole , & dans le Aartiatum de Nicolas d'Alexandrie : on employe les femences dans l'Opiare de Salomon’ de joubert. Fe, 2. Attrailyls Lutea C. B. 379. Cricus Autraëbylis Luica dillus Hort.Mlmsd. Bat. Atiraëlylis vera 1. B. 383. Artraëlÿlis Dod. 736. Carthaimum Sylveffre Cafal, s32. DIAPHORETIQUES. 275 E-Ë [HArDonMAnr1E, Artichaud lauvage. _ “Cardius albis maculis notatns vulcaris C B: 381. Carduus Marianus five laticis ma- culis notatis I. B. Tom 1. pas: 2. Carduus Lencographus Dod. 722. Leucacantha Lac. Sylibnm Carduns Marie, Ec. Lob.ic. Tom. 11, pag. 7. Spina alba Hortenfis Fachf. () N employe les feuilles & la fer en- ce de cette Plante, comme celles du Chardon-bénit, dont elle a les mêmes proprietez , foit par rapport à l’ufacein- terieur dans la pleurefe & dans la fiévre, qu'a l'exterieur pour les ulceres , fur lef_ quels on applique des linges imbibez de {on eau diftillée. Mathiole croit cette plante apéritive , propre à déboucher les okftruétions du foye & des reins, bonne dans la jaunifle, l'hydropife & la -né- phritique. Lindanus-regarde comme un rémede fpecifique pour la rage, deux gros de femence de Chardon-Marie dans du vin, M y 274 PLANTES 151 R EI1nE des Prez. Ulmaria Cluf. Hif. cxovunr. I. B. Tor. TT, pag. 488. Barba capra fleribns compa cuis C. B. 164. Regina Prati Dod. ;3. Po_ tentilla 1. Ang. Argentilla major Thal. Me. defufium Cord. Hift. FE racine & les feuilles font en ufage: l’eau diftillée de certe plante eft Su- dorifique & cordiale ; fa dofe eft la mé- me que celle du Chardon-bénit : la dé- coétion de la racine eft eftimée dans les fiévres malignes. Cette plante eft aufli vulneraire déterfive : on l’employe com- me celle de Scorzonere , à laquelle quel- ques-uns la préferent; l'extrait de cette racineeft Sudorifique à un gros , mais il en faut prendre matin & foir, & même deux ou trois jours de fuite, & ajouter à la prife du {oir un grain de Laudanum, I V. S Corzonerez, Cerciñ d'Efpagne: x. Scorzonera latifolia finuata C. B. 176: Tragopogon Hifpanicum frve Efcorzonera aut Scorzonera 1, B. Tom, Il. pag. 1060, DIAPHORETIQUES. ài7; Scorzonera major Hifpañica 1. Cluf. Hifi. cxxxvij Viperaria Hiffanica Hiurilis Ger. IC. 2. Scorzonera auqu/fi folia fubcarulea €. B. 275. Tragoporoms fpscies five Scorzone- ra major angufhfolia fnbcarulco Flore 1. B. Tom, Il. pag. 1062. Cercifh ou Salcifi commun, JL Es racines de ces plantes s'employens indifféremment dans les tifanes qu’on ordonne dans toutes les maladies où on foupçonne de la malignité ; elles paffent pour cordiales & fudorifiques. On préfe- re la premiere efpece qu'on apprête dans la cuifine, & qui fournit un bon aliment. Les feuilles & les Fleurs fervent à faire l'eau diftillée , qu’on ordonne comme les précedentes : il y a des Apoticaires qui employent la plante fuivante pour leur eau diftiflée ; comme l’eau de Scorzo- nére n'eft guére fudorifique , celle-ci fair à peu près le même effet. 3. Tragopogon pratenfe luteum majus €, B. 274. Tragopogon flore luieo 1. B. 2. 1058. Barbula Hirci Trag. 180. Geronto- pogon flore luteo Gefn. Barbe de Bouc, M v] 76: 1 MPERASN TES V. ue 1. Scabio[a pratenfis hirfuta , qua Officina zum C. B. 1 Go. Scabiofa major communior , birfusa , folio laciniato 1. B. Tom. TI. pag. 2. Scabiofa arvenfis five Segetalis Tab. 16. z$9. Scabio{a vulgaris major Dod. 122. FH Es feuilles & les fleurs de cette Plante font employces pour faire l’eau diftil- le de Scabieufe, qu'on ordonne commu- nément avec celle de Chardon-bénit, & a même dofe , pour les portions Diapho- retiques & cordiales. Cette Plante eftauffi très-propre à faciliter l'expeétoration dans les maladies de la poitrine ; fon fuc depuis trois onces jufqu’à fix eft Sudori- fique, Alexitere, Béchique & Vulneraire. On prétend quil eft excellent dans les ul- ceres & les ahcès des parties internes. Dans la petite verole, la rougeole & les févres malignes on fait fuer avec un gros de T'heriaque, & un grain de Laudanum dans fix onces d’eau de Scabieufe. On fait un firop avec le fuc exprimé de toute la Plante, qui eft très-propre pour les mala- dies de la peau; il faut en même tems baf finer les parties malades avec la décottion DIAPHORETIQUES. 27- de la Plante , à laquelle on ajoûte trois cuillerées d’eau-de-viecamphrée fur cha- que pinte de liqueur , qu’on pale enfui- te pour en féparer le camphre, qui fe glace fur la furface : cétre décoction eft bonne pourles dartres , mais il faut les baffiner avec pendant un mois , & ufer pendant ce tems-là du firop. L’eau diftil- lée de Scabieufe bûe par cuillerées*ab-. bat les vapeurs. Taberna-Montanus dit que fon fuc mêlé avec un peu de Borax & de Camphre, emporte ces taches blanches que l’on voit fouvent fur la eor- _ née, Au défaut de la Scabieufe , on peut employer la Plante fuivante pour les mc- imes ufages. « 2. Succifa Hirfuta C. B. 169. Succifz Ji- ve Morfns Diaboli I. B. Tom. III. pag. 11. Scabiofa folio integro Cafalp. 541. Inft. 466. AMorfus Diabol: Trag. 146. Dod. 114. Re- morsou mors du Diable. | La Scabieufe entre dans la décoction peétorale , dans le Vinaïgre Febrifuge de Sylvius Deleboë , dans le firop de Meliffe compofeé de Charas, & dans le firop de Simphyto de Fernel. VI. Cor'p1u M ou Chamarraz Germae drée d’eau, 278 PLANTÉS 1. Scordium C. B. 2657. I. P. Tom. IL 295$. Dad. 126. Chamadris paluffris cane/— Jcens feu Scordinm Oficinarum lnft. 205. Trixago Adv. Lob. ic. 497. Scord'um Le- gitimwm Park. Chamediis Palufiris allium redolens Mor. Oxon. N employe les feuilles & es fleurs Jde cette Plante en décoction & en infufion , une petite poignée fur chaque pinte d’eau, ou une bonne pincée à la ma- niere du Thé pour un demi-feptier de li. queur. Cette Plante eft Cordiale, Dia- phoretique, Aperitive ; Béchique & Vul- néraire dérerfve ; c’eft aufliun bon fon- dant, & capable par fon amertume de ré- tablir Pappetit , & faire mourir les vers. On en fait boire l’infufion avec fuccès dans les fiévres malignes,la petire-verole, la rougeole , & dans les maladies de la peau. L’extrait de toute la Plante à demi- once en bol, fait fuer, & poufle quelque- fois les urines. On prépare aufli un vin & un vinaigre, dans lefquels on fait infufer le Scordium, qui font le même effet de- puis quatre onces jufqu’a fix. La conferve qu’on fait avec les feuilles fait fuer , & s'ordonne utilement pour faire cracher les Afthmariques & lesPhthifiques. Elle foulage auffi les filles qui ont la jaunifle, & qui ne {ont pas reglées; la dofe eft d’une £nce, | | DIAPHORETIQUES. 275 Cette Plante à donné fon nom à l’'E- | Teétuaire Diafcordiam de Fracaftor : elle | entre dans le vinaigre Theriacal, dans la | Thériaque , le Mithridat , l’'Orvietan , la | poudre contre les vers , l'huile de Scor- | pion, & dans plufeurs autres confections | Alexiteres. On l'employe auffi dans les lo. | tions vulnéraires, pour baffiner les parties | ulcerées & menacées de gangrene. Lef. | pece fuivante approche des vertus du | Scordium, & luï eft quelquefois fubfti- | tuée, 2. Scordeum alterum five falvia agreftis | C. B. 247. Scorditis five Scordeum folio [al | VI&T. B. Tom. TIL. pag. 1295. Salvia agre- (fs five fphacelus Dod. 191. Scorodonia Offic. Rivin. Chamadris fruticofa Sylvcftris | Melia folio inft. 120$. Chamadris elatior. | falvie folio flore ochroleuco AMor. Oxon. Quelques Auteurs ordonnent la décoc- | tion de cette derniere Plante comme un | bon fudorifique dans les maladies véné- riennes. On linfufe dans le vin blanc, & | on en fait boire un verre de quatre heures | en quatre heures aux Hydropiques , que | cela foulage quelquefois. Cette Plante | fortifie l’eftomac, tuë les vers, pouffe les urines , & convient dans la jaunifle &c dans la fiévre tierce, pre 480 PLANTES VIT. G ENIEVRE, Petron, Petrot. Juriperus vulgaris fruticofa C. B. 488. Juniperus vulgaris, baccis parvis, purpureis L B. Tom. 1: par. 293. Juneperus Doa, 8,2. Ë Bois de Geniévre, les fommitez des” branches, & les bayes font en ufage. La décoétion du bois eft prefqu'auffi fu- dorifique que celle de Saffaffras : on en coupe une once par petits morceaux qu'on fait bouillir dans trois chopiînes d’eau, & réduire à une pinte; on la fait boire en- fuite par verrées dans les’ maladies où il eft néceffaire de purifier le fans par lin- fenfible tran fpiration ; ileft bon, quand faire fe peut, d'yajouter une petite poi- gnée de bayes bien mures, & un peu con- caffées, On prépare avecla décoétion du bois un demi-bain qui foulage les Goutteux. Les fommitez du Geniévre bouillies dans le vin, le rendent propre à faire uriner ; & quelques Auteurs s’aflärent avoir fou- lagé des Hydropiques pat l’ufage de ce vin. Tragus, Mathiole & Simon Pauli font de ce fentiment ; & M. Tournefort en a vü guérir avec les Pilules faites avec deux parties d’Aloë & une de bayes de Genièvre, Les bayes de cet arbre fournif- DIAPHORETIQUES 181 {ent à la Pharmacie plufieurs excellens re= medes : on en tire par la diftillation une eau fpiritueufe , & une huile efflentielle qui nage deflus ,& qu'on en fépare. L'eau fe donne depuis deux onces jufqu’a fix : elle eft Sudorifique | Cordiale , Hyftéri- que, Stomachique, Carminative , Apéri- tive, & Béchique. L’experience fait con- noitre que le Geniévre eft propre à réta- blir les fonctions de l’eftomac, qu’il diffi- pe les vents & les matieres qui caufent les tranchées ; qu'il décharge le poulmon d'une Iymphe sroffiere quicaufe fouvent la difhculté de réfpirer ; qu'ilemporte les obftruétions des vifceres , qu’il provoque les ordinaires , & qu’il fait paffer les u- sines. Pour la Par:lyfe , prenez une livre de bayes de Geniévre des plus nouvelles & encore vertes, autant de vers de terre noyez dans l’eau de bêurre, autant d’eau- de-vie, infufez vingt-quatre heures dans un pot de terre neuf; preflez enfuite, & en tirez le fuc dont vous frotterez la par- tie pre graine de Genicvrebien pilée & mêlée avec dela graïfle de Porc, puis bouillie enfemble dans un pot de ter- re bien bouché , fait un onguent admira- ble pour la teione des enfans ; il faut les purger fouvent avec fix ou huit grains de Diagrede , & autant d’Aquila alba en bol dans un peu de confiture. En un mot , 282 PLANTES le Génievre pañle dans l’efprit de plu- fieurs perfonnes pour un remede univer- {el. On en fait un extrait qu’on peut ap- peller la Theriaque des pauvres , parce- qu'elle eft facile à faire & coute peu ; la dofe eft depuis un gros juiqu'à deux. Quelques uns lappellent la Thériaque des Allemans ; on l'employe dans la Thé- riaque réformée, dans laquelle on la pré- fere au miel. Cet abregé ne me permet pas d'en dire davantage fur toutes les au- tres préparations & les proprietez du Ge- niévre, dont l’ufage eft fi commun; car on en fait une teinture , un rataña, un élixir , un miel, une conferve : on en mange trois ou quatre grains après le re- pas pour les vents, & pour aider la digef- tion. On le couvre de fucre , & on en fait des dragées ; enfin on le brûle pour chafler le mauvais air, & on enveloppe les jambes enflées des convalefcens avec des linges expofez à fa fumée ; certe fu- migation les fortifie & facilite la tranf- piration. Le Genicvre entre dans plufféurs con- fections cordiales, comme dans lélixir de vie de Fioraventi, dans l'elixir de Tri- bus, dans l’élixir peftilentiel de Sennert, dans celui que Zuvelfer a nommé l'élixir Afthmatique, dans l'Electuaire de Juftin, dans lOpiate de Salomon de Joubert , DIAPHORETIQUES. 28; ans l'huile de Scorpion de Mathiole ,& dans plufñeurs autres compolitions. VIE NGELIQUE. 1. Angelica Jativa C. B. 155.1. B.Tom: III. pag. 140. Imperatoria fativa Inf. 317. s mirawm Cord. Laferpitium Lac. Radix Spiritus Sanili. Agyrtarum Hoffm. Ar- chanvelica quorumdam. Angelique de Bo hême , ou de Jardin. _ 2. Angelica Sylueffris major C. B. 155. Angelica Sylueffris magna vulgatior I. B. 3. 144. Jinperatoria pratenfis major Iaff, 327. Angelique fauvage. L_‘ premiere efpece que quelques-uns appellent Archangelique ou racine du Saint-Efprit a caufe de fes grandes ver= tus , nous étoit apportée autrefois de Bo hème , où elle croît abondamment : elle vient aufli en France, & s’éleve ais fément dans nos Jardins, où elle fe féme d'elle-même tous les deux ans, On em- ploye fa racine ,les côtes de fes feuilles, ou pour mieux dire leurs pédicules , & fes AV : la racine & les feuiiles ont une odeur mufquée très-aromatique. On les confit au fucre lorfqu’elles fonc frai- ches ; on les ordonne dans les fiévres mas 394 PLANTES - lones, dans la petite verole , dans les in- digeftions , & pour les vents. La décoc- tion d’une once de la racine feche, bouil- lie dans trois chopines d’eau , & buë par verrces , eft fudorifique & cordiale ; elle m'a reufli plufieurs fois dans les flévres pourprées : on donne auffi certe racine en fubftance & en poudre à un gros dans un demi-verre de vin, ou quelqu’autre li- queur appropriée. L’Angelique fauvage eft réfolutive ; une poignée de fes feuilles broyées & appliquées fur les loupes, en la renouvellant deux fois par jour , les diffipe peu à peu. L'eau diftillée d’Ange= lique eft bonne pour les piqueures des a- nimaux venimeux, fur-tout fi on y appli- que les feuilles pilées, avec autant de celles de Rue & du miel, Quelques-uns employent la femence d’Angelique com- me les femences chaudes , & la mettent infufer avec les autres dans l’eau-de-vie, pour en faire un ratafa propre dans la colique venteufe, les eruditez, & dans les indigeftions. La racine d’Anvelique de Boh°me eñt employée dans plufeurs con- fections Alexireres, comme dans l'Or- vietan , dans l’Flectuairé du même nom d'Hoffman, dans l’Antidote de Mathiole, dans la Thériaque, dans l’Opiate cordia- ke de la Pharmacopée de Lyon, dans la Confection Thériacale de Mynfiét , dans — DIAPHORETIQUES. 28; l'Elixir de Tribus, qui entie dans l’Elixir peftilentiel de Crollius , dans PElixir de vie de Mathiole & de Quercetan , dans la fleur des cordiaux, ou le grand Cordial de Batæus , dans l'Eau Epidemique, & dans le Lait Alexitere diftillé du même Auteur, dans l'Eau Cordiale de Gilbert, dans l'Eau Anti-Epileptique de Mynficht, dans l'Eau celéfte, dans l'Eau Prophilacti- que ou le Vinaivre diftillé de Sylvius Delaboc, dans l'Eau Carminative du me. ie, &c. On lui fubftituc la racine de la feconde efpece , qui n’a pas tant d’odeur hi de vertu. Quelques-uns recomman- dent l’Angelique fauvage comme un fpes cifique dans l'Epileplie, I X, MPERATOITE, Auftruche, Ben- join François. Timperatoria major C.B, 156.1. B. Tom. TIT, pag. 137. Affrantia Dod. 310. Cluf Hifi, cxciv Smirnion hortenfe Trag. 433. Herba Rena Cal. 309.0Offrutium. Lon. Stru- thion Cord, Magiffrantia Cam. epit. $ 32. ( N employe ordinairement la racine de cette Plante en décoction a une once en poudre, & en fubftance a un gfôs; de la méme maniere que celle d’Angeli. 286 PLANTES que, & à peu près dans les mêmes mala- dies. J'ai vû de bons effets de fa tifane dans la rétention d'urine & dans la né- phritique ; on en prend une poignée lorf- qu'elle eft cueillie fraîchement, qu'on fait bouillir dans deux pintes d’eau pen- dant demi-quart d’heure, & qu’on fait boire enfuite par verrées. Quelques -uns en font infufer demi once dans chopiue de vin blanc pendant la nuit ; un verre de cette infufon eft Sudorifique, & quelque- fois Diuretique. L’Imperatoire n’eft pas feulement Dia phoretique , elle eft aufli Stomacale , Cordiale, Céphalique & Febrifuge : demi poignée de fes feuilles infufées dans une pinte de vin dans un vaifleau bien bouché, eft un remede utile aux enfans épilepri- ques, il faut leur en donner un petit verre le matin à jeun. Ce vin eft bon pour Pafth- me , pour la colique venteufe, & pour l'Hydropife: on le donne aux femmes en travail dans les Alpes. Avant la décou- verte du Quinquina en France , la racine d’Imperatoire pafloit pour Febrifuge, On cire par la Chimie une huile effentielle des racines d’Imperatoire , qu'on donne juf- w’à fix goutes ; l’Extrajt s’ordonne juf- qu'a deux dragmes , & Île vinaigre dans lequel on la fair infufer jufqu’a deux on- ces, Êllé entre comme PAngelique dans _ DIAPHORETIQUES. 1287 la plüpart des compofitions Alexiteres, dansl Eau Anti-Scorbutique de Mynfchr, dans l'Eau de Petafites compofée, dans le Diafcordium de Sylvius, & dans le Bau me du Chevalier de Sainte-Croix, X. P ETAS1TE, Herbe aux teigneux. Petafites major © vulgaris C. B. 197] Petäfites rubens rotundiori folio Y. B. Tom. JUL. pag. 566. Tuffilago major Math. Pera fonata ant Perfolata quorumdam. À racine de cette Plante eft Sudorifi: que, Alexitere, Apéritive & Hyfteri- que : on s’en fert avec fuccès dans les fié_ vres malignes & dans la petite verole. Elle fait aufli cracher dans lafthme, & dans la toux opiniètre : quelques-uns leftimene propre à poufler les urines & les ordinai. res. On l’employe en Aécoétion jufqu'à deux onces dans deux pintes d’eau, ou en infufion dans le vin blanc une once fur une chopine , dont on donne enfuite un demi-verre : on prépare avec la racine un vinaigre par infufon , lequel mêlé avec le fuc de Rue & la Thériaque, eft un puif. fant Sudorifique. On joint or@inairement cette racine avec celle de Bardane, qui eft auffi cordiale, Quelques Auteurs confone 288 PL A: N TIENS dent ces deux Plantes , foit à caufe de 2 reflemblance de leurs feuilles, foit par l'analogie de leurs vertus , mais leurs fleurs & leurs femences font très-diffe- “rentes ,aufi-bien que leurs racines. TL. P EÉrcrMoussE. Muicus capillaceus major , pediculo € “capitulo craffioribus Inff. Politricum anrewm majus C. B. 346. Politricum Apulei majus “géubufdam 1.B. Tom. II. 760. Uoique la plüpart des efpeces de Q moufle foient plütot Aftringentes que Sudorifiques , le témoignage de M. Tournefort mérit: bien que nous rangions celle-ci dans la Clafe des Plantes Diapho- retiques. Cet Auteur rapporte qu'un habile Medecin de Normandie fe fervoit utilement de fa décoction dans la pleure- fie ; mais qu’il eftimoit encore plus l'ef_ prit qu’on en vire par la diftillation; pour cela on pile la Plante, on l’arrofe avec de l’eau, on la diftille après trois jours de macération ; on repalñle l'eau diftillée fur de nouvelle Plante jufqu’a fix fois , & a- près fix diftillations réitcrées , ON a-un efprit très-fudorifique qu’on donne par cuillerées, FAC XL DIAPHORETIQUES. 285 6 à BP Oùürs ou Buis. Buxus arborefcens C. B. 471. Buxus I. B. Tom. I. pag. 496. Dod. 782. Math. £" alie- HA. E bois de cet arbre rapé entre dans a 15 tifanne fudorifique , & peut fort bien être fubftitué au Gayac , fuivant le fenti- ment d'Etmuller , & de quelques Prati- ciens. Je fçai des Chirurgiens quis’en fer vent avec fuccès dans la verole: onen met une once dans une chopine d’eau , qu’on fait boüillir un quart d'heure ; on y joint quelques racines fudorifiques , & on aug- mente la liqueur à proportion de leur quantité. L'huile fetide qu'on tire du Boüis eft propre pour l'épilepfie, pour les vapeurs & pour le mal de dents ; la dofe eft depuis douxe gouttes jufqu’a vingt, mélées avec le fucre ou la poudre de re. oliffe : cette huile eft aufli adouciffante & anodine mêlée avec le beurre fondu ; on en graifle le cancer , fur-tout lorfqu’elle a érc rectifiée & circulée avec un tiers d’'Ef- |prit-de-vin :elle eft excellente pour les dartres ; pour les rhumatifmes on en fai: un liniment avec l'huile de Millz-pertu's Tom, I. N 19e PLANTES Nés Nux juglans five Regia vulgaris C. B. at7. I. B. Tom. I. pag. 241. Dod. 816. Ju- glans vulgaris Park. AAA, Es Noix font fudorifiques dans plu lieurs de leurs parties, leurs feüilles & Isurs fleurs ou chatons ont la même ver- tu. On diftille les Fleurs dans leur faifon; on fait macerer dans l’eau qu’on en retire les Noix lorfqu'elles font parvenues au iers de leur groffeur, on les diftille enfui- te, & on garde la liqueur diftillée, dont on fe feit pour y mettre en digeftion les Noix lorfqu’elles font bonnes à confire , c’efl- à-dire avant leur maturité ; ces trois dif- tillations differentes ainfi réünies , for- ment l’eau des trois Noix qui eft fudori- fique , apéritive , cordiale , ftomachique & hyftérique. On l’ordonne avec fuccès depuis quatre jufqu’a fix onces dans les fiévres malignes , dans la petite verole, les vapeurs hyfcriques , les indigeltious, la colique venteule & l’hydropifie. Les coquilles de Noix font auffi fudorifiques , plufieurs les employent dans les tifanes avec la fquine , la falfepareille , & les au- tres ingrediens qui entrent dans la tifane DIA PHORETIQUES. 39r {udorifique Propre pour [a verole. Les zeftes de Noix mis en poudre, & donnez juiqu'à demi gros dans un verre de vin rofé, guériffent la colique venteufe ; rien ne foulage plus dans cette maladie , qu'un lavement fait avec un quarteron d'huile de Noix, un verre de vin, &-demi-feptier d'eau de fon , ou de décoction émolliente. J'ai donné avec fuccès dans la même ma- ladie un verre de bon vin rofé, dans le- quel on avoit éteint à huit ou dix re- prifes des Noix féches allumées. L'eau de Noix à la dofe d’une ou deux cuille- rées avec un peu de fucre, redonne le lait aux nourrices, & peut être utile à répa- rer ceux qui fe font épuifés avec des fem- mes.Les feüilles deNovyer font employées utilement pour la brûlure , étant graiflées d'un onguent fait avec parties égales d'huile de Noix & de cire jaune. Tout ie monde fçait qu'ontire par l’ex- preflion des Noix une huile également en ufage dans la Medecine & dans les ali- mens ; elle eft très-adoucifflante & très- rélolutive, pa N ij 202 PL LAÏN MGEXS PLANTES ETRANGERES. XI V: Ga: A c , ou bois Saint. Guaiacum five lignum [anilum Park. Guaiacum foliis lentifci C. B. 448. Guaya- can, Cluf. Exot. 112. Guayacan Hern. 63. Cuniacum Jamaicenfe Lentifci [ubrotundis folis lete virentibus flore allo Pluk. O N employe en Medecine le bois & fon écorce , comme auffi [a refine qui en coule naturellement , & l’huile que l’Analyfe Chimique nous fournit. Le Gayac croît dans la nouvelle Efpagne, & dans les Ifles de Amerique , dans lef_ quelles on s'en fert avec fuccès pour la verole , qui y eff très-commune. Ce bois ne fait pas le même effet en Europe, où le Mercure eft d’un grand fecours pour la guérifon de cette maladie.La décoction de Gayac poufle par les fueurs , & quel- quefoispar les urines : elle convient dans les ulceres veroliques , dans la goutte & dans lafthme : on en ceupe par petits morceaux une once qu'on fait infufer vingt - quatre heures dans trois pintes d'eau.on les fair bouillir enfuite, & réduire à la moitié : quelques-uns y joutent deux DIAPHORETIQUES. 293 énces d'Antimoine crud enveloppé dans un linge : on en fait prendre deux ou trois verres pendant le jour à diftances à peu près égales , obfervant qu’il y ait trois heures qu’on n'ait pris de nourriture. La refine de Gayac fe donne en bol à une ou deux dragmes, y ajoutant quinze ou vingt grains de mercure doux,& quelques gou- tes d'huile de Gayac ; ce remede réüflit dans la Gonorrhée. Le Gayac entre dans la tifane fudorifique ordinaire, UN ASSAFRAS, Bois de Canelle , Pa- vame, Saffafras arbor Monardi Cl: Exot. 310. Lusd. 1756. Arbor ex Florida ficulneo folie C.B. 431. Saffafras Hern. 61. Saffafras five Lignum Pavanum X, B. Tom. I. pag. 483. Pavame Indorum. L E bois de Saffafras ou Saxafras vient: de Amerique , où il croît abondam- ment, fur-tout dans cette Province de la Nouveile Efpagne ,appellée la Floride ; il en vient auffi du Brefñl. On employe ce bois rapé ou haché : on le fait infufer depuis une once jufqu’à deux , dans trois chopines ou deux pintes d’eau ; on fait prendre cette nfahon dans les rhumatif.. N ii) 294 PLANTES mes, dans la goutte , dans les fiévres mali- gnes, dans la verole,& dans toutes les ma- ladies où ileft néceflaire d'augmenter la tran{piration , & de poufler les fueurs. Plufeurs préferent avec raifon l’écorce au bois ; on la donne en fubftance en poudre fine , a un gros ; on y ajoute la poudre de Vipere & le Mercure doux de chacun vingt orains , avec fufifante quantité de Carholicon pour en faire un bol , qu'en prefcrit avec fuccès dans la Gonorrhée, L'huile effenrielle de Saflafras, qu’on tire par le fecours de la Chymie, fe donne dans les mêmes maladies , depuis quinze coutres jufqu'a vingt. XV A: ÂLSE-PAREILLE, ou Sarce-pa- reille. Smilax afpera Pernviana five Salfa pa. FiIle C.B. 296. Smilaci affims Salle parilla LB. Tom. IL. pag. 117. Sarea parilla Officir. Synilax viticulis afperis Virginiana , folie bederaceo leni, Zarca nobiliffima Pluk. Jua pecanga vulgo çarça parilla. Pifon. 258, AMecaptali Paratla Hern. 288. À Selfe pareille croit dans cette partie * de l'Amerique, qu'on appelle Me- xique ; elle viens aufli dans le Brefl & DIAPHORETIQUES. 329, dans le Perou. Cette racine eft la prin- cipale drogue de la tifane fudorifique qu’on ordonne dans la verole , on choïfit celle qui eft rouffe en dehors & blanche en dedans ; qui fe fend aifément-par le milieu comme lozier ; celle qui eft menué & dela grofleur d’une plume eft préfera- ble à celle qui eft plus groffe , qui vient de Marignan; cette derniere eft noirâtre, La dofe de la Salfe pareille eft depuis une once jufqu’a deux , qu'on fait boüillir dans trois ou quatre pintes d’eau, & ré- duite a la moitié ; on l’ordonneavec fuc- ces dans le rhumatifme & dans la ooutte , elle convient auffi dans l’hydropifie ; car cette racine a la proprieré de deflécher : on en fait boüillir deux gros coupés par petits morceaux avec un poulet ou un morceau de veau pour faire deux botiiil. Jons ; on y ajoutela racine fuivante à pa reille dofe. XVII. EF SQUINE,ou Squine. China radix C. B. 206. Cina, Cisna Ca falp. 423. China radix T. B. Tom. II. pag. 120. China orientalis [eu fmilax a'bzra Chr= nenfis Lampatam ditla Herm. Dalc. N iii} Ette racine nous vient de la Chine & des Indes Orientales. On l’employe &e la même maniere & à la même dofe que la précedente , élle a les mêmes ver us , & onles mêle communément enfem- ble, 106 PLANTES | | X VIIE 4 Epoatïrr,®& Zerumbeth. r. Zedoaria longa C. B. 35. Zedoaria Cey Etnica Can phor am redblens Hort. Lugd. Bat, 6:5. Harankaka Xeylanenfinm. Arnabi ve. te um altera (ecies Longa radice Cord. Za- diaria , Zadvra vel Zadura quorumidam. 2. Zedoaria rotnnda C. B 36. Zerumbab Serapioms Lob. ic. 74. Zingiber latifolims Sylvelire Hort. Lugd. Bat 6:36. Zerumbet Garz. Valighurn five Zingiber Syluctre Zeylanenfibus Kua Fort. Malaë. Es deux racines , ( que plufeurs croyent être les differentes parties de la même , ) nous font apportées des gran. des Indes , de l'Ile de Ceylan , & de Ma- labar. La racine qui eft longue , nommée Zedoaire | palle pour ètre la partie infé_ rieure ; celle qui eft plus près de la tige & vers le coller, eft plus renflée, & pref- que ronde , on la coupe en travers , & on uous l'apporte en cet état {ous le nom de DIAPHORETIQUES. 2987 Zerumbeth. L’une & l’autre abondent en felâcre volatile & huileux, & font pro. pres à poufler les fueurs : elles convien- nent auffi dans l2s maladies de l’eftomac ; elles tuent les vers , elles font cordiales , hyftériques & bechiques. On les donne en infufon dans le vin blanc, ouen dé. coction dans l’eau commune , depuis deux dragmes jufqu’à demi-once danschopine, c'eft-a-d're dans une livre de liqueur : en fubftance & en poudre , la dofe eft de quinze à vingt grains, On en tire l'extrait avec lEfprit-de-vin ou lEau-de-vie , qu'on donne a une dragme , & fon huile tirée par la diftillation à quinze grains = On en prépare un vinaigre Anti-peltilene tiel. La Zedoaire entre dans le vinaigre Thé- riacal , dans le vinaigre Febrifuge ou l’eau Prophilaétique de Sylvius Deleboë , & dans la poudre réjoüilfante. XIX. O L 18 A N ou Encens mâle, Thus five Olibanum Offcinarum C. Bi sort. Mélax | Thus mafculum , quorumdæm Lovan, Arab. Conder Avicenna Garz, & Lire, Ÿ 2 293 PLANTES ] "Encens mâle eftune refine en lârmes jaurâtre , laquelle jettée fur le feu. exale une odeur très-pénétrante & aflez agré.ble. Elle coule d’un arbre qu'on ne connoît pas bien diftinétement , qui croît dans PArabie. On nous lappotte des In. des Orientales & de la Turquie : cette drogue eft fudorifique, propre pour faire cracher dans l’afthme , & dans la pleure- fie. On en met une dragme en poudre dansune pomme creufce à ce deflein ; on la fait cuire enfuite près le feu, & on la fait prendre dans la pleuréfie, lorfqu’après deux ou trois faignées le malade ef difpo. JE à la fueur ; alors la fueur vient plus abondamment par ce remede , qui pafle pour un fpécifique dans cette maladie. L'Oliban eft vulneraire déterfi£ , on femploye dans plufieurs Onguens , com- me BR celui de Bétoine , dans le Divin, & quelques autres. Il entre aufli dans la poudre de fray de Grenoüille de Crol- Hus, dans la Thériaque, dans le Mithri… dat , dans les Trochifques de Karabé , dans Jes Pilules de Cynogloffe , &c. DIAPHORETIQUES. 295 PLANTES DIAPHORETIQUES QUI SONT RAPPORTEZS DANS D'AUTRES CLASSES. O N pourroit ranger entre les Plantes Sudorifiques, la plüpart des Plantes Céphaliques & Aromatiques ; car comme elles abondent en principes volatiles & huïleux , elles font capables d'augmenter la tranfpiration , & d’excirer la fueur ,en agitant la mafle du fang au-delà de l'étac naturel. Une infufon de Sauge , de Romarin , d'Origan , ou de quelqu’autre Plante Aro- matique , à laquelle on ajouteroit un peu de Mufcade,de Girofle ou de Canelle; fait fuer abondamment; & les gens de la cam- pagne , ou ceux dont les corps font robuf- tes , {e guériflent fouvent du rhumatifme avec cette forte de Sudorifique. Les per- fonnes plus délicates, & qui agiflent avec plus de ménagement & de prudence , fe contentent d'employer ces Plantes exté- rieurement , & fe font fuer à Ja vapeur d’une forte décoction d’herbes aromati- ques dans un tonneau ou dans une efpece: de boëte faite exprès. Ce Sudorifique oué. rit quelquefois le rhumatifme le plus opi- N vj 300 PEANTES niètre, fortihe les paralitiques , & foula… ge ceux qui {ont affligez de la fciati. que. | | Le marc du raifin eftencore un puif- faut fudorifique ; mais il faut s’en He avec difcretion , & fe conduire par l'avis: d’un fage Medecin : car les violens fudo- rifiques occafionnent quelquefois des fon- tes d'humeurs , qui caufent dans la fuire des maladies très-dangereules. Les feüilles d’Aulne , de Frêne, de Bou- leau, d'Hyeble, de Sureau , & plufeurs autres , échauffées dans un fac ou dans un étuve , deviennent un excellent fudo- rifique , en enveloppant le corps tout en- tier , ou la partie qu’on veut faire fuer dans ces feüilles ainfi échauffées. La racine de Bardane en tifane fe fub- ftitue avec fuccès à celle de Scorzonere à la même dofe , fur-tout dans les fiévres. malignes , & dans la petite verole. Voyez. ci-devant la Clafle des Plantes Diureti- ques. | Les Fleurs de Sureau & celles de Pru- mier fauvage diftillées dans le vin blanc après une legete digeftion , fourniffent une eau {piritueufe , dont cinq ou fix on. ces données dans la pleurefie , font fuer affez raifonnablement. Voyez ci-devant à Claffe des Plantes purgarives. Les habiles Praticiens fçavent que PO- DIAPHORETIQUES. 3or pilum mêlé avec les Aromates & Îles Vo- faciles , devient un fudorifique excellent. C’eft un remede qu'il faut employer avec _ prudence & à petire dofe ; il eft difhcile de la déterminer en général , & je me con. tente ici de l’indiquer. Voyez ci-apres la Claffe des Narcotiques. | Coquelicoc. Une forte infufion de fes: fleurs , environ une poignée fur demi_-fep- tier d’eau boïtillante , prife comme le Thé avec un peu de fucre ; elt un fudorifique affez doux , propre dans les fuxions de poitrine , la pleuréfie & les rhumatifmes, Voyez ci-devant la Claffe des Béchiques. Entre les Llantes Cordiales , fur-tout celles qui nous font apportées des Païs Etrangers, il y en a plufñeurs qu’on pour- roit rapporter à cette Clafle , comme la racine de Contrayerva, celle de Spicnard, Je bois de Santal , & quelques antres qui entrent dans la compofition de la Théria- que , qui eft quelquefois fudorifique. Les racines de Fraxinelle & de Carline,, font auffi fudorifiques , comme je le dirai dans la Claffe fuivante. Dompte-venin. Ea décoction d’une de- mi livre de fa racine dans deux livres de vin réduites aux deux tiers , fair fuer con- fiderablement , fuivant Tragus, qui aflure : que ce remede foulage les hydropiques, Voyez la Claïle fuivante, 302 PLANTES La Tanaïifñe & l’Abfinte mifes en di- geftion dans le vin pendant quelques jours & diftillces enfuite , fourniflent une eau fpiritueufe utile dans les fiévres malignes, & qui eft fudorifique à deux onces ; mêlée avec un gros de Thériaque. Voyez ci- après la Claffe des Plantes Stomachiques. ALEXITERES. so SEPTIEME CLASSE DES PLANTES CoRDIALES ET ÂLEXITERES. Ous appellons Plantes Cor- Î diales celles qui pañlent pour avoir la propriété de fortifier le cœur , & qu'on emploïe avec fuccès dans Jes maladies qui femblent attaquer par- ticulierement cette partie, comme font les fyncopes, les défaillances, les évanouif- femens , &c. dans lefquelles le mouve- ment du cœur eft fufpendu ou interrom- pu. Neanmoins à parler avec jufteffe , les Cordiaux ne fortifient pas plus le cœur que les autres parties du corps ,entr’autres l'eftomac , que le vulgaire confond avec le cœur , en difant qu’on a mal au cœur, lorfque leftomac fonffre par quelque naufée ou autre maladie. On appelle auffi ces Plantes Alexiteres , parce qu’elles con- viennent dans les maladies contagieufes & peftilentielles , contre les poifons &la morfure des bêres venimeufes , dans les fiévres malignes & pourprées ,. & dans les 304 3 EP LMINTE SA maladies dans lefquelles la chaleur natu- relle eft prefque éteinte :car dans celles où il y a inflammation dans quelque vif- cere, les Cordiaux, particulierement ceux qui font volatiles font très contraires ; & dans ce cas ceux qui font temperés doi- vent être misenufage, comme nous le di- rons dans la fuite de cette Clafle. En un mot les Plantes Cordiales & Aléxireres font celles qui rétabliffent le cours libre du fang & des efprits , non feulement dans le cœur , mais aufli dans toute l'habitude du corps. C’eft par cette raifon qu’elles deviennent quelquefois Diaphoreriques , en ce qu'elles augmentent linfenfible tranfpiration + & c’eft ce qui m'a déter- miné à les placer dans la feconde édition après les Diaphoretiques , & dans le rang des Plantes que nous appellons Evacuan-- tes. I À Ir € Rocambole. 1. Allium fativum €. B. 73. Allium ouk. gare © Jatvum 1. B. Tom. EI. pag. ja. Dod. 682. Aïl. | 2. Allium fativum , alterum , Allioprafim caulis fummo circum-voluto C. B. 73. Alkà genus Ophiofcordon diélum quibufdam TX. B. Tom. IL pag ç59. Scorodoprafum 11, Cluf. 1 Hiff. 191. Rocambole, A LE X ITHE:RFES. 30€ À racine de l’Ail paffe pour un con- crepoifon des plus efhcaces ; quel ques-uns le croïent à l'épreuve du mau- vais air lorfqu’ils en ont fur eux , d’autres ont foin den prendre un petit mor- ceau dans [a bouche en approchant d'un malade. On mêle dans certains païs lAil avec les alimens , comme en aflaifonne- ment qui en releve le goût. Les proprie- tés de l’Ail les plus éprouvées , font de ré- filter à la mal'gnité des humeurs , de pouf. fer le gravier & les urines , & de guérir Ja colique venteufe : pour cela on le prend intérieurement bouilli dans le lait , en la- vement,ou appliqué extérieurement fur le nombril ; on l’ordonne aufli avec fuccès de_cette derniere maniere pour tuer les vers des enfans. L’Ail eft très-capable de réchauffer Peftomac , & de réveiller Pap_ petit. Les Gens de la campagne le revar dent comme un cordial univerfel, & lef=. timent autant que la Thériaque & l’Or- vietan , c’eft pour cela qu’on l'appelle la Thériaque des Pauvres. Plarerus n'avoir pas de meilleur remede dans la pelte , que de faire fuer les malades avec deux onces d’hydromel , dans lequel on avoit fait bouillir de l’Ail. Galien , Schenkius , Za- cutus & Borel confirment par leur expé. rience la vertu de lAil dans la colique & 306 PE ANTES pour appaifer les tranchées ; quelques-uns : font avaller de grands verres d’eau tiéde dans laquelle on a jetté une goufle d’Aïl hachée groffierement. Foreftus rapporte des obfervations qui prouvent que l’ufage de VAil fait pafñler les eaux des hydropi- ques , Lauremberg affure que rien ne fou- lage plus les Scorbutiques que l'Ail , & il confirme ce que j’ai dit ci-deflus de fon utilité pour la gravelle , le lait où on l'a fair bouillir étant capable d’appaifer la douleur de la pierre. Quelques Auteurs le recommandent pour l'Afthme , & pour faciliter l’expectoration. On emploie or- dinairement lAil en fubfance à petite dofe ,eninfufion dans le vin blanc , une goulle dans un demi-feptier : lorfqu’on le fait bouillir dans le lait , on en met deux ou trois goufles au plus dans une cho. pine. | Les racines d’Ail pilées dans un Mor- tier , & réduites en onguent avec de huile d'olive verfée peu-1-peu deflus , font un puifflant réfolutif pour les hu- meurs froides , & pour faire tomber les corps des pieds : la puanteur de cet on- ouent l’a fait nommer moutarde du Dit le. Quelques-uns s’en fervent pour adou- cir le cancer. Les Païfans de Provence Femplorent pour faire mourir les vers ; ils en frottent le nombril des enfans. Le | ABESTETEMR ES. 407 fac de l’Ail mêlé avec du miel & dubeurre non falé, guérit la teigne & la galle la plus opiniätre : ce fuc mêlé avec du falpé- tre & du vinaigre , fait mourir les poux. L’Ail à donné le nom à l’Eleétuaire de Allio , eftimé pour les maladies conta- gieufes. La Rocambole eft plus douce & plus en ufage dans les alimens. L’efpece fui- vante eft celebre , & {e fubftitue quand elle eft récente au Spica-nard : mais elle n'en a pas à beaucoup pres la vertu. 3. Allium montanum latifolinm macula- tum C.B. 74. Allium Alpinum X. B. Tom. IT. pag. 566. Vilorialis , longa Cluf. Hifi, 189. IT. Y'RAxINELLE , ou Dictame blanc, Diptram. Ditlamnus albus vuleo [eu Fraxinella C, B: 222. [. B. Tom. III. pag. 494. Fraxinellæ Cluf. Hif. 99. Dod, 338. Polemoninm Tab. ic. T om. II. 96. N nous apporte la racine de cette Plante du Languedoc & de la Pro- vence toute féche & mondée. Elle pañle pour Cordiale & Alexitere ; elle poufle les fueurs , les urines & même les ordinaires, elle fait aufli mourir les vers, L'experien… 308 PLANTES ce d'un Herborifte de Sernsaifé près de Noyon , nommé Poulet , confirme ces vertus. I] fit jetter un ver de cinq à fix pieds de long à un Paifan qui fouffroir des douleurs d’entrailles exceflives , avec une faim canine, & cela en lui faifant ufer d’un {yrep fait avec linfufion de la racine de Fraxinelle pendant quelques jours. Le même Herborift: fit vuider deux crapaux à un autre Païfan , dont l’un étoit déja corrompu & affez gros , & l’autre vivant, & de la groffeur d’une noîx ; il les jetra par la bouche avec deux écuellées de fang : ce malade fut guéri en même tems des {yncopes & foibleffes dont il étoir af- fligé , après avoir pris pendant quinze jours d’une tifane faire avec la racine de Fraxinelle , & avoir été purgé enfuite avec unémetique. Les fleurs & lés feuilles de certe Plante prifes comme le Thé, fou- lâgent les perfonnes fujettes aux vapeurs, on l’emploie en poudre a une dragme , ou eninfufion dans fix onces de vin blanc jufqu’a demi once ; quelques-uns lefti- ment pour l'Epilepfie , & pour les mala dies du Cerveau. La racine de Dipram entre dans plufeurs compolitions cordia- les , entr'autres dans l'Orvietan , dans l'Opiate de Salomon & dans quelques autres Antidotes. Zuvelfer & Charas ont raifon de fubfti. ARE RPRERE S. eos tuer la Fraxinelie aux Orobes pour les Trochifques deSquiile, qui entrent dans la Thériaque. EYE | ARLINE, Cameleon blanc Chardonerette, , Où Carlina acaulos magno flore C. B. 38. Carlina caulifera vel acaullos Y. B. Tom. IIL pag. G4. Chamaeleum alèus Math. Lugd, 1453. Carduus Xerantemos flore albo am- pliore acaulis Mor, Oxon. Carlina altra Dod. 717. Cardopatinm. Spina Arabica. Txine quorumdarn, À racine de cette Plante eft en uface;, on la croît propre pour les maladies, contagieufes , pour la pefte , la petite ve- role , &c. Elle eft Sudorifique , Cordia- le , Apéritive , Hyftérique , & ruë les vers. On l’emploie comme la précédente a un oros en fubftance , & en infufon au double : on peut auffi s’en ferviren tifane, en faifant boüillir une once dans quatre livres d’eau commune , réduites aux deux tiers. Elle eftutile dans l’hydropifie naïf fante , dans l'Aftme , &aidans toutes for- tes de fiévres. On mange les têtes de Car lineen ragoût, de même que celles d’Ar- tichaut. 310 PLANTES La Caïrline entre dans l'Orvieran & dans quelques autres Antidores. EM. à Dj ma RGO: LR A{clepias Albo flore C. B. 30. Afclepias five Vincetoxicum multis , floribus albican- tibus X, B. Tom. Il. pag. 13c. Vincetoxicum Dod. 407. Hirundinaria Trag. 180. Hirun- dinaria flore albo Park. Ciffion. Cifophyllen , Hederalis Ruel, 728. A racine du Domte-venin eft Alexite- re, Sudorifique , Apéritive & Hyfte- rique ;les feuilles font réfolutives. On fait bouillir cette racine dans le vin , demi- livre dans une chopine qu’on réduit au tiers ; cette décoction fait fuer & foulage les hydropiques au rapport de Tragus. La décoction d’une once dans une pinte d’eau commune ,eft préferable à la Scorfonere dans les fiévres malignes. On prépare l’ex- trait des racines & des feuilles de certe Plante , qu'on donne à un gros pour les mêmes maladies. Pour les tumeurs des mammelles le cataplafme de l'herbe amor- tie, & mife deflussefttrès-utile. La racine en poudre eft déterfive , & nettoye les ul- ccres, comme celle de l’Ariftoloche. Quel- ques-uns la fubftituent a la racine de l’ef- ALEXLTER ES: 311 ce appellée Ar1ffolechia tenuis , à laquelle lle reffemble par fa figure & par {on eur. Ass ÆAconitum falutiferum [en Anthora C. B. 184. Antithora flore luteo Aconiti X. B. Tom. IL, pag. 66o Anthora Zedoaria, Aconitum alutifernm Tab. ic. 112. Napellus Moyfis AVI. V. À racine de cette Plante paffe pour être le contre-poifon de lAconit, & n remede propre pour ouérir les mor- ures des bêtes venimeufes ,& les bleflures mpoifonnées ; on la fait prendre en pou- ire dans le vin blancaun oros. Elle entre ans quelques compofitions Alexiteres. Pyenvas 1. Doronicum radice fcorpri CLUBS Fu Doronicum Rormanuin , Aconitum Pardalian- bes antiquorum Doa. 437. Luid. 1737. Doronicum majus Officisarum Ger. Dor. Lati- oium Cluf. Hifl. xvr. VI. Ette Plante eft de peu d’ufage dans Ls la Pharmacie ; il 1°eft pas même 312 POANTES trop sûr de s’en fervirinterieurement , car la plpart des Auteurs conviennent qüe les Chafleurs s’en fervent pour tuer les loups. Les chiens & les autres bêtes à quatre pieds n'en mangent point fans danger ; cependant Gefner a ofé en faire l'expérience fur lui-même ; & on peut apres le témoignage de ce Philofophe en ufer hardiment : il s’en fervoit avec luc- ces dans l'Epilepfie & le vertige , la mé- Jant avec le Guy , la Gentiane & l4- ffrantia. Quelques-uns après Mathiole , la croyent propre aux morlures du f{cor- pion , à caufe de la figure de fa racine ; elle entre même dans la compofition de quelques remedes Alexireres : & M. Ray dans fon Hiftoire , aflure que les gens de la campagne s’en fervent pour les verti- ges. On prétend que les Danfeurs de Corde mangent fouvent de la racine de Doronic our fortifier leur cerveau , & les garan- tir du vertige. La racine de cette Plante eft employée dans la poudre de l'EleŒuaï- re Diambra de Mefue , dans celle D'amar- | gariti frigidi , dans celle Déamofthi dulcis de Mefue , dans lEleétuaire de Gemimis du même , dans le Philozinrs Perfionm , & dans la poudre de lElectuaire Latificans Rh:fr. L'efpece fuivante s'emploie ind f2- recemment ALERIYEERES: 314 temment au lieu de la premiere. 2. Doronicum radice dulei C. B. 184. Do- roricum folis [ubrotundo férrate I. B. Tom. TT. 17. Dor. 111. Æuffriacum 13. Cluf. if, xv17. | VII. QG R'AINE d'Ecarlate, Chermes. Chermes , Kermes, Coccum Infeélorium ; Coccus Baphica , Granum tinélorium , Scar- latum Offcir. TT Ette drogue eft une forte de tuber- cule où petite coque rouge & lui fante, de la groffeur d’un grain de Ge- nievre ; elle {e trouve fur les feuilles d2 l'efpece fuivante de Chêne-vert. Tlex aculeata coccislandifera C. B. 421$. Ikx Coccigera I, B. Tom. 1. pag. 106. Coc- cus Tnfelloria Lob.ic. 153. Granum @ Coc. cus Baphica Anguil. Kermes fèn Chermes Offisin. On a cru long-tems que cette ofaine étoit une baye ou une efpece de fruit ; mais on a découvert que c'étoit un tu- bercule attaché aux feuilles de cet arbre: fon origine vient de la piqueure des infec- tes, à l’occafion de laquelle le fuc nour- ricier de l'arbre étant extravafé , s’épaif= fit & forme de petites veffies par le con- flement & la dilatation de l'écorce délite Tome LI. Q 314 BELEANTES - des feuilles, ces veflies deviennent par la fuite dures, rondes, & femblables à des fruits : l’Infecte dépofant aflez ordinaire- ment quelques œufs après s'être nourri de ce fuc, il s’en trouve d’enveloppez dans cette liqueur , & enfermez dans la veflie qui leur fert de matrice, dans laquelle après être éclos, ilsconfomment la fub. ftance qui s’y étoit amaffée, de forte qu'il ne refte qu’une peau vuide & lesere, Ces arbres font communs dans le Languedoc & la Provence ; on a foin de ramafler le Chermes fi-rér qu'il eft mûr & d’un beau rouge, on l’arrofe de vinaigre avant de le laifler fécher : on fait mourir par ce moyen les vers, & on conferve ainf le fuc de ces tubercules. La graine d’Ecarlate eft évalement utile a la Medecine & aux teintures, on prépa. re dans le Pays un Sirop avec fon fuc ex- primé & repolé, & partie égale de fucre ; ce Sirop a donné le nom à la confection d’Alkermes qu’on ordonne avec fuccès dans les fyncopes, les palpitations de cœur, & les défaillances; la dofe eft d’une once & d’un gros pour la confection: les grains ou le Sirop conviennent aflezbien pour prévenir l'avortement ; on en donne aux femmes sroffes lorfqu'il leur eft arri- vé quelque accident qui les menace d’un accouchement prématuré, Le Chermes ALEXEPER ES: 31$ s'employe aufli en poudre à quinzé ou vingt grains dans deux ou trois cuillerées de vin rofé, ileft aftringent & retient cet- te vertu de l'arbre fur lequel il a pris naif- fance: on ledonne dans les foibleffes d’ef tomac & les vomiflemens. Le Sirop & la confection d’Alkermes font encore mieux que la poudre. CT ue 1. Caryophyllus altilis major C. B. 107. Betonica coronaria , five Caryophyllus ma- jor flore vario I. B. Tom. III. Pag. 327. Caryophyllus multiplex Lob, ic. 441. Ca- ryophyllea Trag. 574. Herba tunica quibuf- dam. Cantabrica Turn. Viola Flammes Scan Lg. É 2. Caryophyllus pleno Flore minor ©. E. 208. Hortorum Caryophyllus mulriplex, minor , rubroffriatus , verficolor, peramenus Lob. 16. 442. ANTFEL L: Es Fleurs de cette Plante ne font pas feulement l’objet de la curiofité des Fieuriftes, elles font encore tres-utiles à la Medecine. Entre le grand nombre d’ef- peces d'Oëiller qu'on éleve dans les Jar- dins, on choifit les Oeillets les plus fim- ples , & entre ceux-ci les plus roupEs & es odorans : on en fait un firop & une Oij 316 PLANTE S conferve qu'on ordonne fous le nom de Turica, depuis demi-once jufqu’a une on- ce & demi. La décoction de ces fleurs eft un excellent Cordial ; Simon Pauli aflure avoir guéri une infinité de perfonnes avec ce remede, lefquelles étoient affligées de fiévres très-malignes ; cette décoction les failoit fuer , ou uriner felon les divers ef. forts de la nature ;elle leur fortifioit le cœur & calmoit leur foif. Dans les potions cordiales les plus temperées, le: Sirop d'Oeillet eft employé , lors même que la ficvre eft violente; on le délaye alors dans Peau diftillée d’Alleluia, fans y ajouter de Thériaque ni d'autre remede volatile , ou fudorifique, Il y en a qui font infufer les Fleurs d'Oeillet dans l'eau-de-vie, & y ajoutent du fucre pour en faireun raraña qu'ils eftiment comme un excellent reme- de pour les indigeftions, & pour les vents, Lx. À LieLu1A. Pain à Coucou, Trifolium acetofum vulgare €. B. 330: Oxys five Trifolium acidum Flore albo 1. B. Tom. 11. pag. 387. Oxys Flore albo I1f, 88. Trifolum acetofum Dod. 78. Acetofélla, Lujula, Oxytriphyllon , Alleluia Offcin. Pa. ais cuculi Brunf. _ ALEXITERES. 317 N employe toute la Plante par poi- nées dans les tifanes & dans les in- fufions propres à moderer la trop violen- té fermentation du fang ; on la préfere a POzeille pour les bouillons dés malades , dans les fiévres malignes & ardentes dans lefquelles le cerveau eft menacé d’inflam- mation, & attaqué par les délires: elle eft propre lorfque la langue eft noire & 1{c- che, & que les feignemens de nez fréquens marquent la diflolution du fang par un âcre volaul trop exalté ; alors les acides végeraux tels que cette Plante, le Citron, l'Orange, les fucs de Grenade , d Epine- vinette, &c. font d’une orande utilité , auffi bien que les Alcalis fixes & abfor- bans, comme les Coraux, les yeux d'£- creville , &c. L’Alléluia ou fon eau diftil. le, eft employée avec fuccès dans ces circonftances ; elle appaife la foif excefti- ve des malades , & rempereles ardeurs de Ja fiévre ; on l’ordonne en Julep depuis quatre jufqu’a fix onces , avec une once de Sirop de Limon ; ou bien on metune poignée de feuilles fraîches infufer dans un bouillon de veau. Toute la Plante macerce dans de l’eau tiede lui commu- nique une faveur agreable , fi Pon y ajou- te un peu de fucre. On en fait un Sirop & une conferve très-utile dans les mêmes O ii] 318 PLANTES maladies. Cette Plante eft auffi Apéritive & Hépatique ; on s’en fert avec fuccès dans les maladies du foye & des reins , Jorfque ces vifceres font menacez d’in- flammation, & qu’il commence à fe for- mer quelqu’obftruétion dans leurs glau- des. L’Alleluia entre dans l'Onguent Af4r- BLATATI. i. 03 L 1 C ITroN. Limon. 1. Malus Moedica C.B. 43 5. Citreum vulgare Inff. 621. Malum Citreum vulgare Fer. Hefp. 61. Medica malus five Cidro- mela Adv. Lob. ic. 143. Cadrus Thcoph. Diofc. Citron. 2. Malnus Limonia acida C. B. 436. Of- fic. Park. I. B. Tom. I. pag. 96. Limon vul- gare Ferr. Hefp. Limones Lob. ic. 143. Li- mon. Es fruics de ces arbres & leurs femen. ces font en ufage dans la Pharmacie ; on confit leur écorce qui pañle pour cor- diale & ftomachique : car elle fortifie le cœur , elle aide à la digeftion ; elle rend l'haleine agreable, & ranime le mouve- ment du fang & des efprits : l'écorce de Citron féche & en poudre entre dans plufieurs compofitions Alexiteres ; elle eft très-propre à corriger le mauvais goût, l'odeur defagreable, & lacreré des infu- te due ee | À EEXDTERES. 319 fions purgatives, lorfqu’on la fait infufer a froid avec le Sené & les autres ingré- diens : mais il faut qu'elle foit fraiche ment coupée par zeftes & exprimée dans de la liqueur : on y ajoute auili le refte du fruit coupé par rouelles; le Citron rend les tifanes laxatives plus fupporta- bles , à caufe de fon agréable acidiré. Le fuc de Citron ou de Limon, parti- culierement de ceux qui ne font pas doux, rafraichit ,en moderant la violente fer- mentation du fang , & convient dans les fiévres ardentes &, malignes : on en fait une limonade avec l’eau & le fucre ; c’eft upe boiflon agreable qui défaltere , fait uriner , & tempere l’ardeur d’une bile exaltée ; maisil ne faut pas la donner en trop orande dofe, à caufe de fa froideur : ue pinte ou deux au plus fufhfenc dans la journée ; dans les Pays chauds & dans l'Eté fon excès eft moins dangereux : cec- « te boiffon eft aufli utile qu'elle eft agrea- ble. On fait un Sirop avec le fuc du LGimon aigre , dont lufage eft très-familier dans la Medecine; on lordonne à une once battu dans un demi feptier d’eau, il entre auffi dans les potions cordiales, & dans les juleps temperez & rafraichiflans. Une on- ce de ce Sirop avec autant d’huile d’'aman- des douces dans quatre onces d'eau de O ïiij 320 PAL AN FES Parietaire, eft un excellent remede pour Ja retention d'urine & la néphritique ; deux ou trois gouttes d'huile des zeftes de Citron , appellée Neroli, mêlées dans les Juleps apéritifs, en augmentent l’a- grément & la vertu. La femence de Ci- tron eft flomachique & propre à tuer les vers :elle entre dans 'Opiate de Salomon FAntidote de Mathiole & celui de Corte- fius. L'écorce de Citron confite ,& celle qui eft féche, entre auf dans l'Opiare de Salomon. A rent 1. AAajus arantia major C. B. 436. Aran- ta malus I. B. Tom. I. pag. 97. Aurantium acri medulla vvlgare Ferr. Hefp. 377. Bi- garade, 2. Anrantinum dulci medulla vulgare Ferr. Hefp. 377. Malus anarantia Dod. 792. Arangius five citrins arbor Cord. Orange douc@y X I. Es Oranges douces & les Bigarades fonten ufage dans la Medecine & dans lesalimens ; leurs Fleurs fourniflent par la diftillation une eau qu’on appelle Eau de Naphe, laquelle eft fort eftimée pour fon odeur & pour fes vertus : elle ré- ALÉXITERES. 321 jouit le cœur & l’eftomac , elle ranime le fang & les efprits, elle ruée les vers, elle aide à la diseition, elle abbat les vapeurs des fémimes ; ainfi elle eft Cordiale, Hyf- térique, Cephalique & Vermifuge: onen fait prendre une ou deux cuillerées ou pure ou dans un verre d'eau. On l’em- ploye aufli dans les potions & dansles Ju- leps à une once; elle eft utile dans les fyncopes, dans les fiévres malignes, dans la pefte, & pour faciliter la tranfpiration, On fait auffi une conferve avec fes Fleurs qu'on emplove dans quelques Opiates ftomachiques à demie-once. Les feuilles de POranger ont à peu près la même vertu. | On confit les jeunes fruits avant [eur maturité, comme on fait les noix, les a_ mandes , & quelqu'autres fruits ;on pre- pare de même leur écorce entiere, ou cou- pée fuperficiellement par zeftes ; fes par- ties ont la même proprieté que l'écorce &: les zeftes de Citron : Pécorce d'Oran- ge fcche & en poudre, & fa femence s’em- ployent aufli de même & entrent dans les mêmes compofitions Alexiteres. On fait avec le fuc de la Bigarade , l'eau & le fucre une liqueur appellée Grangear, ou Oran- geade , qu'on permet aux Febricitans , & qui fair le même effet que la Limonade ce jus aune once mêlé dans un bouillon Ov 322 PLANTES Ou dans un verre de vin blanc, pouffe les Ordinaires & les urines, Tout le monde Içait que la Bigarade & fon écorce féche fout des affaifonnemens de la Cuifine. AR R Aïis1xn de Renard. Solanum quadrifolium Bacciferum C. PB. 167. Herba Paris I. B. Tom III. pag. G1;. Dod. 444. Vvaverfa, Vva vulpina Germaæ- norum Solanum tetraphyllon Adv. Lob ic. 267. Aconitum falutiferum Tab. ic. 112. Aconitum Pardalanches ionococcon Cord. A racine & les fruits de cette Plante font en ufage, & même les feuilles , elle paffe pour Alexitere , Céphalique ; Réfolutive, & Anodine. On fait fécher toute la Plante, on la met en poudre ,& onen donne une demi-cuillerée, c’eft en- viron un ores, à jeun pendant vingt-qua- tre jours. Quelques Auteurs afluréut que ce remede {oulage les Maniaques, & gué- rit la colique. On fait avec lherbe & les bayes macerées dans le vinaigre, féchées & mifes en poudre, un Antidote qui n’eft pas à méprifer ; on en donne deux gras dans un verre de vin. Tragus affure que cette Plante pilce & appliquée en Cara- plafme, adoucit l’inflammation , & réfour ATOS RER EAN Le la tumeur des Bourfes ; elle eft aufli fou- veraine pour les Panaris , & fon eau dif- tillée guérit inflammation des yeux. ALL I Suites, 1. Orchis morio mas folius maculeris C. B.. 81. Orchis major tota purpurea macuia{o fo Lo I. C. Tom. Il. pas. 763. Téfhiculus morio- mis mas Dod, 136. Cynoforchis imorio mas Tab. ic. GG. 2. Cinoforchis militaris major C. B. $r. Orchis militaris major. Inff. 432. Orchis frateumatica major Y. B. Tom. Il. 7,8. Orchis latifolia altera Cluf. Hiff. 267. D Ntre un grand nombre d’efpeces de cette Plante, qui font communes dans les prez & dans les bois humides,on choi- fir ordinairement les précedentes ou celles qui ont les racines les plus charnuesonen fait une conferveeftimce pour augmentez la femence & pour fortifier les parties de la generation, on les fair auffi fécher & on en donne une demi-dragme en poudre dans un vêrre de bon vin: cette Plante eft une de celles dont on a conjecture les proprietez fur la feure extérieure de leurs parties ; & parce que la racine de cette Plane reffemble aux ceiticules, on a juge 324 PLANTES qu’elle pourroit être utile à la generation. Elle a donné le nom à l'Eleuaire de Sary- rio, qu'on donne à une dragme pour ré- veiller les efprits , & rétablir les forces épuifces; mais les ingrediens âcres, comme Ja femence de Roquetre, le Poivre, le Gingembre ,les Aromates fpiritueux & volatiles, comme les huiles de Canelle & de Girofle, le Mufc ,l'Ambre-oris , & les autres drogues de cette nature , qui for- ment cette compolition, en font plutétla vertu, que les racines de la Plante dont il s'agit. XIV. Crus Galega vulgaris Floribus cæruleis C. B. 352. Galega I. B. Tom. II. pag. 342. Ruta Capraria Fenum Gracum Sylucfire Tab. ic. Caprago Cafalp. 149. Ette Plante pañle pour un Antidote &__ excellent, propre dans la pefte , les fiévres malignes,& pour pouffer les fueurs; on l’eftime auff pour les maladies du cer- veau ,entre autres pour l’Epilepfie ; la maniere de s’en fervir eft de la cueillir en Fleur, de la broyer dansun mortier, & la laiffer enfuite en digeftion dans fufhfante quantité de vin blanc, pendant cinq ou fix jouis : on la difille après au bain de ALEXITERES. 322$ fable & on entire une eau, dont la dofe eft depuis une once jufqu'à quatre ; on peut auffi employer la Plante en décoc- tion & en tifane. Camérarius louë Île fuc e cette Plante & fa graine pour faire mourir les vers, dans la rougeole , la pe- tite vérole & l’Epilepfe des enfans. On mange fes feuilles en falade en Italie. M. Boyle éleve le Galega au-defius de toutes les Plantes pour chaffer le mauvais. air. Quelques-uns appellent Kata-szpra- ria , parce qu'elle en a la vertu fans en avoir la mauvaile odeur, X V. À GRIPAUL:ME. Cardiaca X.B. Tom. WU. pag. 310. Dod 94. Marrubinm Cardiaca ditlum forte 1. Theoph, C. B. 130. Lycopffs Branca lupinæ Ang. Cardiaca vel Lycopus Fuchf. L Ë nom qu’on a donné à cette Plante indique fa vertu cordiale ; & quel- ques Auteurs aflurent qu’elle eft propre dans la palpitation de cœur , & la car dialgie des enfans ; elle eft auffi apéritive & poufle les mois & les urines, elle tuë les vers ; ainfi elle pafle pour hyftérique, apéritive , ftomachique & même hépari- 326 PLANTES que. On l’employe en tifane ou en dé- coction par poignée. ANT à HLAsprou Tarafbic. 1. Thlafpi vaccarie incano folio majus C, B. 106. Thlafpi vulgatius 1. B Tom. II. pag. 921. Thlafpi alternm Dod. 712. 2. T'hlafpi arusnfe fliquis latis C. B, 105, Thlafpi cum filiquis latis X. B. Toi. II. pag. 923. Thlafpi latins Dod. 71 1. Thlafpi latifo- L'un Fuchf. Ette Plante n’eft pas d’un grand u{a- ce; il eftbon cependant de la con- hoitre, parce qu'elle eft très-commune & que les Auteurs de la Thériaque em- ployent la femence de l’une ou de l’autre efpéce dans cette compofition f1 fameule. C'eft pour cela que je l'ai rangée dans cet- te Claffe. Schroder aflure qu'elle eft pro- pre à poufler les ordinaires, & a faire vuider les abcès internes. Sa femence e& âcre & piquante au goût ; étant machce elle fait cracher, ainfielle peut pafler pour être falivante. L’efpéce de Thlafpi fuivan- te eft plus curieufe qu’utile en Médecine, Thlafpi Rofa de Jerico ditlum Mor. Oxon, Rofa Hiericuntea vulgo ditta C. B. 484. Lob, ie. Tom. XL, 103. Roie de Yérico. ALEXITERES, S2y PLANTES ETRANGERES, XVIL HAS NE be ZAmomum racemofim C. B. 413. Amomum quod verum credimus Raï. 1657. Amomurt novum. Cardamomi vulgaris facie five Inc cus racerus I. B. Tom. IL. pag. 195. Elttæ. r1 1. Hort, Mal. Amome en grappe eft un fruit qui vient des grandes Indes; les Auteurs font fort partagés fur la Plante qui porte le véritable Amome que les Anciens de- mandent dans la compofition de la Thé- riaque, Je n'entre point ici dans une queftion qui nous meneroit trep loin, on peut confulter M. Rai ou Jean Bauhin:; il me fufit de dire que ce fruit n’eft pas rare en Europe , c’eft une efpéce de grap- pe longue de deux pouces ou environ, fort ferrée , compofée de grains attachés le long d’un nerf qu’elles entourent jufqu’à fon extrémité; chaque fruit eft une efpé- ce de gouffe triangulaire, dont les angles font arondis & terminés vers le fomimert par un bouton; ce fruit eft divife en trois. cellules remplies de femences ferrées les unes contre Îles autres, d’un rouge brum 328 PL ANT ESS & fonce, d’une odeur & d’une faveur qui approche de celle du Camphre; ces 1e. mences font fort âcres & aromatiques, elles font affez femblables à celles de la Maniguerte , ce qui fait que plufeurs les confondent & les fubftituent l’une à Pau- tre ; l'inconvénient n’eft pas grand , car elles ont à peu près la même vertu. L’'Amome pafle pour un contre-poifon, & un cordial capable de ranimer un fang trop rallenti , & de réparer les efprits diflipez ; la dofe eft une dragme en poudre infuiée dans fix onces de vin blanc. Il entre dans la Thériaque d’Andromaque le Pere, dans celle qui eft réformée, & dans la Benedicte Laxative. | On donne le nom d’Amome à pl'ufeurs autres fortes de fruits ; 1°. à la graine de Girofie ; 2°, au Poivre de la Jamaïque, Voyez ci-après ; 3°, à une Plante Umbel- lifere, dont la femence eft Carminative. Voyez la Clafle des Plantes Carminatives, 4°. Enfin au fruit d’une efpéce de Morelie appellée Solarum fruticnfum Bacciferum C. B. 166. Amomum Plinis Offcin. Lob.ic. 165. Pfendocapficum Dod. 718. Amome de Pline. XVIIT. ARDAMOMF,Maniouette cu grai. ne de Parag:ss. ALEXITERES 329 Fs Auteurs ne conviennent pas fur le nombre des efpéces de Cardamome. Bontius dans fes Obfervations far Garcie | du Jardin en décrit deux , fcavoir le Pe- tit & le Grand, dont il donne la figure : on en admet ordinairement trois chez les Droguiftes , la grande Cardamome, la | moyenne & la petite. Pommet dans fon | Hiftoire des Drogues en reconnoït quatre | efpéces : fçavoir le plus grand Cardamo- | me qu'il croit être la Maniguette, & Îles | trois autres efpéces dont je viens de par- | ler, Enfin Schroder après Gafpard Bauhin, | Taberna-Montanus & quelques autres en diflinguent cinq efpéces différentes. Quoi | qu'il n’y ait que la Maniguette & le pe- | tit Cardamome qui foient en ufage, les | autres étant très-rares & peu connues, jé | ne laifferai pas d'indiquer ici les cinq efpé- | ces par leurs noms les mieux diftingues. 1. Cardamomim maximum Amm. pag. | 100. Cardamom: genus maximum , Grana | Paradifi, Cfficin. C. B. 413. Mellegetta [en | Cardamomum piperatum Cord. Mallaguetta | Garz. Cardamomum 1. Cam. epit. 11. Card. | alternm Caef. 300. Card, Arabum majus | Tab. ic, 915. Maniguette ou graine de Pa- | radis, |. 2. Cardamemum majns Officin. C. B. 413. | Tab. ic. 915. Card. majus Bontis 127. Sacce- 330 PLANTES | lan Arabum, aut Sacoule Avicenna Elachi Mauritanis, Card. majus vulgare Cluf. exct. 187. Card. 1. Cam. epit. 11. 3. Cardamormum medium C. B. 414. Adv. Lob. ic. Tom. IL. 204. Tab. ic. 915. Card. mediocre Cord. 4. Cardamomum miaus Bontit 116. Math. Ad. Lob, ic.Tom. IL. 204.Tab. ic. g15.Car- damomun fimpliciter in Officinis diélum. C. B. 414. Helbane Arab. Card. miaus vulçare Cluf. exot. 183. Cardamomi cum filiquis five thecis longis © brevibus 1. B. Tom. II. pag. 205. Cardamome ordinaire. s. Cardawomum minimum C. D. 444. Lob. ic, 203. Tab. ic. 915. Card. 4. Cam. epit. 17. Les Cardamomes naiffent dans les In- des Orientales, & font apportées en Eu- rope par PEgypte à Marfcille, ou par FO- céan à Saint-Malo & en Hollande. La Maniguette ou Malaguette eft ainfi appel- le , parce qu’elle nous venoit autrefois d’une Ville d Afrique , appellée Adclega ; elle eft 2ffez commune en France, & ere fouvent à falfifier le Poivrea it de fon acreté. La perite Cardamome qu'on em- ploye ordinairement comme la meilleure, & la plus recherchée doit avoir une odeur de Camphre & une faveur âcre & amere. Les Cardamomes raniment le fang & les efprits, fortifent le cœur & le cerveau , préviennent l’Apoplexie & la Paralyle., | | L 1 + en PR TT AMITEXATERES. 337 corrigent les indigeltions de leftomac, diffipent les vents , & pouflent les ordi- naires ; ainf elles ne {ont pas feulement Alexiteres & Cordiales , elles font auffi Stomachiques, Céphaliques & Hyfteri- ques. Leur dofe en fubftance & en poudre eft depuis quinze jufqu’a trente grains & en infufion dans fix ou huit onces de vin blanc, depuis demi-once jufqu'’a fix drag- mes. Leur huile diftillée fe donne à deux Ou trois gouttes. La petite Cardamome eft employée dans le vinaigre Fhériacal , dans les Tablettes courageufes , dans la poudre Aromatique de Rofes , dans celle qui eft appellce Diarrhodon , dans le Mithridat , dans PE- Jectuaire de Saryrium & dans la Benediéte Laxative. XIX. C U 3#8#s, Poivre à queuc. Cubebe vulgares nec Arabum Cnbebe, mec Galeni Carpcfium Math. €. B. 412. Cubebe 1. B. Tom. II. pag. 190. Arbor Bac- cifera Brafilienfis fru£lu Piper reipiente Raï Hiff. 1593. an Pindaiba Pif. 144. Arbor Bifragarica MAyrti ampliorbus folus , per fccitatem nigris | Cubebe fapore ?luk- dis . ‘2 APID TNPTIEIS : Es Cubebes font de petits fruits affez femblables au Poivre noir, qu'on nous apporte des Indes Orientales , en- tr'autres de F'Ifle de Java ; quelques Dro- guiftes les ‘appellent Poivre à queué ou Poivre mufqué , foit à caufe de leur figu- re : foit par rapport à leur faveur âcre & aromatique , mais plus douce & plus agréable que celle du Poivre ; aufli quel- ques-uus er mâchent pour corriger la mauvaife, haleine ; leur vertu eft de pre. venir lapoplexie &la paralyfhe, les vetri- ges & les étourdiflémens. Les- Cubebes fortifient le cœur & l’eftomac, ils ai- dent à la digeftion , & réfiftent à la mali- gnite des kümeurs , ils font auffi cracher, & dégagent le cerveau; ainf ils ne font pas feulement Alexiteres & Céphaliques, ils font encore Stomachiques & Sali- vants. La dofe eft en fubftance depuis fix grains jufqu’à douze ; & en infufion de- pu's une dragme juiqu'àa une & demie, Leur huile diftillée fe donne à deux ou trois gouttes. Les Cubebes ont donné le nom à FE- letuaire Diacubebe , ils entrent dans le vinaigre Thériacal , & quelques autres compolons Alexiteres. Quelques - uns leur fubftituent la plante fuivante, ALEXITERES 3 Vo y, X X. H>O1ivere, de la Jamaïque ou graine de Girofle. Poivre de Thevet ou petit Girofle rond. Amome des Anglois & des Holandois. 1. l'iper odoratum Jamaïcenfe noffratibus Raï Hift. 1507. ar Cocculi indici aromatici jufdem ul. Reg. (oc. 1218. Pimenta Offic. Dale 411. Myrtus arborea foliis laurinis aro. matica Tranf. Phil, n. 292. fig. Cat. Jamaïc. pag. 161. Caryophyllus aromaticus America aus, Lauri acuminatis foliis fru£lu orbiculari Pluk. Phit. Tab. 155. Poivre de la Jamaï- que. 2. Amorum quorumdam'odore Caryophyl. L 1. B. Tom. IL. pag. 144. Caryophyilus aro- maticus frutlu rotundo Caryophyllon Plinii C. B. 411. Amomum quorumdam Cluf Exot. 17, Xocoxochilt, feu Piper Tavafti Hern. 30, Caryophyllus aromaticus Indie Occidentalis folis © fruêiu rotunds , dipyrenis feminibus ferme orbiculatis planis Pluk. id. Poivre de Thever. Es deux fortes de fruits font con- Fr fondus par quelques Auteurs, M. Lemery apres Pomet croit que le Poivre de la Jamaïque eft le fruit du bois d'Inde, que les Hollandois appellent Amomi, & 334 PLANTES le vulgaire mal à propos graine de Gi2 rofle. Cette drogue eh connue en Euro- pe que du commencemeut du dernier fi£- cle :les Anglois s’en fervent aflez fami- lierement dans leurs faufles ; elle leur went lieu de Mufcade , de Canelle & de Girofle, cet Amorate raflermblant en lui feul les faveurs de tous les trois : les Sau- vages de l Amérique l’'emploïent dans leur Chocolat fous le nom de Malaguette. Le Poivre de Thevet eft affez femblable au précédent ; les Anglois l'ont auffi ap- pellé Amome , & d'autre Girofle rond, a cauie de {a faveur & de fa figure : il eft beaucoup plus rare & moins en ufage que Je Poivre de la Jamaïque, M. Rai femble diftinguer ces deux efpéces fous des noms didérens , & reconnoit enfuite que ces noms ne conviennent qu’au feul Poivre de la Jamaïque; cependant Samuel Dale qui fuit la méthode de M. Raï, a rapporté les fynonimes différens de ce Botanifte à la Canelle girofle des Droguiftes, dont nous parlerons ci-après dans la Clafle des Cephaliques ; & il a fait une efpéce diffé- rente du Poivre de la Jamaïque, fans par- ler du Poivre de Thevet.Je n’entrerai poinc ici dans l'examen & dans la critique de ces Auteurs , il me fufht d'avoir indiqué les noms de ceux qui les ont le mieux diftin- gués , & de dire un mot de leurs proprié- tés les plus connues, ALEXITERES, 335 Le Poivre de la Jamaïque fortifie le cœur & l'eftomac, il diffipe les vents ; poule les urines & les mois, foulage 12 Colique & la pafion Iliaque ; en un mot H ranime le fang & les efprits, & empor- te les obftructions ; ainfi il eft Cordial k Céphalique , Apéritif, Hyftérique , Sto- machique & Carminatif. Le petit Girofle rond a les mêmes vertus , & approche de celle du Girofle ordinaire ; quelques-uns le fubftituent au fruit du bois de Baume appellé Carpobalfamnm , dont nous allons parler , ou bien le Poivre de la Jamaïque, qui eft plus commun. La dofe & la ma- niere de fe fervir de l’un & de l’autre eft la même que celle des Cubebes ; ainft il eft inutile de la sepeter. lis peuvent auffi être employés dans les mêmes compofitions, X XL B O1s de Baume. Xyloballamum Offcin. C. B. 4or. I. B. Tôm. I. pag. 198. Alpin. Liguum Balf[ami ex Arabia felici Linf. O N nous apporte de l’Ecypte à Mar- feille les branches & les petits ra- meaux de cet arbrifleau dépouiliées de leurs feuilles & de leurs fruits ; elles reflemblent à de petits fagots de verges 336 PLANTES féches remplies de nœuds, dont l'écorce eft brune & rougeätre , & l’intérieur aflez blanc. Elles n’ont prefque aucune odeur de baume , laquelle fe aiffipe en peu de terms : car comme l’affure Profper Al- pin , on ne reconnoit dans ce bois au- cune odeur , ni faveur manifefte quelques mois après qu'il a éic coupé. Il n’eft pas d’un grand ufage dans la Médecine , ex- cepté dans la Thériaque où il eft employé, parce qu’il entre dans la compofition des Trochifques d’Hedicroi. _X XIL F R u1T ou graine de Baume. {Carpobalfamum nigrum Officir. C. B. 400. I. B. Tom. I. pag. 298. Balfami vers frutius Alp. 1ÉË E fruit de Baume eft une graine de la grofleur & de la figure des Cube- bes , qu'on lui fubftitue à caufe de fa ra- reté ; on l’employe dans quelques com- policions Cordiales & Alexiceres, XX TIL AS mi 1. Aracardium C. B. s11.1.B. Tom. I. pag. 33 5-Ocpata Hort, Malab.Baladar Zra- bibus F ALEXITERES. 337 éfrabibus : Faba PAalaccana Lufitanis. An arbor India frnfs convide , Cortice pului. #410 nucleur uricum nullo officulo tech clandente Ras Hifi, 1566. E fruit vient des Indes Orientales. H eft très - rare en Europe, & celui qu'on y débice n’eft pas le véritable au rapport de Samuel Dale; mais une autre efpece qui vient dans le Brefil, & à Mala- bar ,en voiciles noms. 2. Anacardium Occidentale Jonff. Anac. Occidentale Cajons diélum officulo rem lpo- ris fgura Hort. Lugd. Bat. 36. Anacardi alla fpecies C. B. 22. Cajous I. B.Toin. PAL. 536. Kapa Mava Hort. Malab. Ar- bor. Æcaju, Välgo Caju Pif mant. 195. Acaiaiba Afarc. 94. Pomifera Jen potiss Prunifera Indica nuce reniformi Juinmo po 210 inafcente, Cajous diéla Raï Hifi. 1649. La figure des anacardes leur a fait don- ner ce nom; & quelques Auteurs les met- tent au rang des drogues aléxiteres, parce qu'Avicene & après lui Mefuë {e font avi {és de faire une confection corciale & céphalique, qu'ils ont appellée ana-ardi_ ne , dans laquelle les anacardes entrent en aflez petite dofe : cette confection 'eft plus en ufage, parce qu'on n'a pas re- connu qu'elle produisit les bons effets que ces Arabes Jui attribuoient. Tome I. P 338 PLANTES XXI V. C ONTRAYERV A. Draxena Contrayerva Officin. Draxe- ne radix I. B.Tom. Il. pag. 740. Contrayer- va Hifpanorum five Draxena radix Cluf. Exot. 83. Cyperus longus odorus © inodo- vus Pernanus C. B. 14. Bezoardica radix Tab. ic. 902. Clematis Paffionalis folio br. fido Mor. Oxon. Flori paffionis five Grana- dille affinis Dale 257. Coancepelli five Con- trayerva Hern. 307. it Ette racine nous eft apportée du Pe- rou, comme un contre poifon des plus aflurés , aufli en porte-t'elle le nom fpecialement.Hernandes cn dit merveille, & s'étend beaucoup fur {es proprietés ; il enordonne une demi- dragme ou une éragme felon les forces du malade & la grandeur de la maladie : on la fait pren- dre dans cinq ou fix onces d'eau tiede pour procurer la fueur: on réïtere ce re- mede jufqu'a deux ou trois fois : il n’eft as feulement capable de préferver de la pete, & de guérir les morfures de toutes fortes d'animaux venimeux ;il convient aufli dans les douleurs de tête, de côté, d’eftomac ; dans le rhumatifme & la fcia- tique. L'eau ou le vin dans lequel cette À I'ECXTI'T E RIE'S. 339 racine a infufé , bû tous les jours au re- pas , eft un préfervatif contre toutes for- tes de maladies contagieufes, contre l’af- fection hypocondriaque , & contre les vents. Il aide à la digeftion & forrifie l’ef- tomac ; en un mot cet Auteur la préfere au bozoard , & à la thériaque. Quelques-uns mélent cette racine en poudre avec le double de fon poids au quinquina pour la fiévre ; d’autres la mé-. lent en rar proportionnée avec le dou- ble d’ipecacuanha pour la dyffenterie. La racine de contraverva entre dans la poudre de la Comrelle de Kent & dans quelques autres compoftions cordiales. XX V. IPERINE , Ou ferpéntaire de Vir- ginie. Viperina [eu SerpentariaW'irginiana ; an Piffolochia cretica C, B. Jonf. Contrayerva Virginiara quorumdam. Senagruel D. Le- mer y. Ette racine vient de la Virginie dans @ l’Amerique, où elle eft eftimée com- me un contrepoifon, particulierement à Pégard d’un ferpent appellé par les In- diens Boicininga ou ferpent afonnette; elle eft propre auffi pour guerir la morfure de Pi 340 PLANTES la vipere, d’où vient fon nom, Je ne fcaif tran{portée en ce Pays elle auroit d’auff grandes vertus que celles qu’on lui attri- buë dans la Virginie ; on l’employe au lier & comme la racine de contrayerva. RENE a 1. Nardns Indica, qua fpica, fpica Nar- di, © fpica Indica Office. C. B. 13. Nar- dns Indica vulgaris. 4, B. Tom. Lil. Part. 2. PAG. 162. Gramen Cyperoides aromati- cum Indicum Brein. Prod. Ftte racine vient des Indes Orien< tales, par la voye d’Alexandrie fon odeur eft tres-penetrante & aromatique : comme elle eft rare on lui fubftitue la plante fuivante , qui croît dans le Tirot & dans les Alpes, Le fpic-nard eft pro- pre à fortifier le cerveau & l’eftomac ; il pouffe auffi les urines & les mois , réfifte a la pourriture, & excite la tranfpirarion: on ne l'employe gueres feul, mais il en tre dans la thériaque & dans quelques au- tres compofitions alexiteres. Sa dofe en poudre eft de quinze à vingt grains , & en infufion jufqu’à deux fcrupules. 2. Nardus Celtica Diofc. C.B. 165.1. B. Tom. 1. Part, 2. p, 20c, Valeriana Celticg ALEXITERES. 341 nf, 131. Salunca quorumdam. Nardus Eeltica © Gallica Lug. 513. Cette racine n’a pas, à beaucoup pres, Podeur & la vertu de la précedente, & fa dofe peut être au double : elle eft em- ployés dans la thériaque de marhiole; & dans plufeurs autres femblables compo- fitions. S Crisrx 1. Scilla vulgaris radice rubra C.B. +3. Squilla Tragi 908. l'ancratium Dod. 67. Scilla rnfa magna | vulgaris X. B. Tom. II. pag. G1,. Ornithogalum maritinmum | fem Scilla radice rubra Int. 381. Scille rouge. 2. Scilla radice alba C. B. 7;. Scilla Dod. 690. Scilla magne albe X. B. Tom. 1. pag. G18. Ornithogalum maritimum [eu Salla ra dice alba Inft. 381. Scille blanche. AXNAET Es racines de fcille font des oignons 4 qui nous font apportés d'Efpagne & de Sicile, où ïls croïflent fur le bord de Fa Mer; quelques uns prétendent qu’il en vient en Normandie {ur les côtes. On fair plufieurs préparations de {cilles, fça- voir ; les trochifques, le vinaigre, & même le miel :les deux premieres foncles plus en ufage. Les trochifques entrent dans la thériaque. Le vinaigre fcillitique P ii 341 PLANTES | qui eft eftimé propre à réfifter au venis | & à purifier le fang ; on le donne auf. pour lépilephe , & pour chaffer les vents ; la dofe eft depuisune once jufqu'à | trois. Celle des trochifques eft depuisun fcrupule jufqu’à deux ; ils ont la même vertu , on préfere pour cela la fille) blanche. KV TIT F Eürzze d'inde ,ou malabatre. Cadegi Indi , ideft , folium Indum, Aræ bibus C. B. 410. Tamalapatra Cluf. Exot. 178. Malabathrum € Folium Indum Of- foin. I. B. Tom. I. pag. 430. O N nous appotte cette feuille des grandes Indes : elle reffembleacelle du laurier royal ; elle n’a gueres. d'odeur| ni de faveur ; cependant les Anciens la font entrer dans la compofition de la] thériaque , ainf il eft bon de laconnoître! on n'ordonne point ces. feuilles feules . mais feulement dans quelques compolr tions aléxiteres , entr’autres dans la the-| riaque , & dans le michridat ; elles en. crent-aufi dans l Hiera-diacolecynthidos.. | ALEXITERES. 343 RRCEX. S CHÆNANTE, ou jonc odorant. Juacus odoratus | five aromaticus C. B. 11. Sceranthos fivc Juncus odoratus I. B. Tom I]. pag. s15. Gramen Daëkilon aro- Mmaticum , multiplici paricula , fpicis bre vibus tromento cendicantibus ex eodem pe- diculo binis Pluk Phyt. Palea de Mecha& Paflus Camelorum vulgo. ( Ette efpece de chiendent , croît en Arabie , fur-tout au Mecnt-Liban, où ileften fi grande abondance , qu’on en fait la litiere des Chameaux. On nous en apporte les fleurs ou Îes épis , qui fonr d'une odeur aromatique & très-agréable, Quelques uns tirent les fleurs du refte de: l'épi, pour l'employer dans la thériaque , & dans les autres compofitions dans lef. quelles elles entrent; d’autres n’y font pas: tant de façon & y mettent tout l’épi. On peut ordonner des fleurs de Schænante en poudre |; depuis un. demi-fcrupule jufqu'a trente grains, dans les maladies contagieufes ; elles font propres auffi dans celles du cerveau , pour poufèr les mois & les urines, & pour lever les. obftru. ions des vifceres. Les fleurs de Schæ-. nante entrent dans la thériaque & dans: quelques autres confections aléxiteres,. er PLANTES X XX. S ANTAL, Nous trouvons dans les boutiques des Drosuiftes trois fortes de bois de fantal , qui fe diftinguent aifément par la couleur fcavoir , leblanc , le citrin & le rouge; on les employe indifleremment , & fou- vent tous les trois enferxble. 1. Santalum album €. B. 302. AAath, Lugd. 3708. Tab. ic. 392. I. B. Tom. F, pag. 48c. Licrum odvratum candidnm Cae- fal. Santal blanc. 2. Santalum pallidum C.B. 392. Mark. Lucd. 1:08. Santaluin flavum Tab. ie. 933. Santalum Civrinrim \. B. idem Cord. € Officin. Savtal citrin. 2. Sartalum rubrum C. B. 392. Math. Lugd. 1768. Tab.ic. 933: Lissnm odoratur Cajal. 1161. B. idem Lotus veterum. San- dalus rubea Officin. Cord. Santal rouge. n 44 Es fantaux viennent dans les Indes h_, Orientales; le cicrin eft le plus eftime- & d’une odeur plus douce & plus agréa- ble. Le blanc approche de fes qualités, & le rouge leur eft inferieur ; ce dernier vienr de Coromandel. Toutes ces efpe- ces de bois paffent pour cordiales; elles raniment Je mouvement du fang, & cor- L 4 AÉFEXETÆERES. 345$ rigent l’acide malin qui épaiffit fa mafle & ralentit fa circulation. On les emplaye en infufion après les avoir rapé , depuis une once jufqu’a deux, dans deux ou trois pintes d’eau ; on les fait bouillir enfuite a la diminution du tiers de la liqueur , & on fait boire cette tifane par verrées dans les fiévres malignes. On les ordonne auffi en poudre , depuis demi-gros jufqu’a un gros , pour fortifier l’eftomac & détruire les rapports aigres, & les mauvaislevains qui empêchent la digeftion. On fe fert des fantaux dans la palpitation de cœur, dans le vomiflement, dans les catharres, & dans les obftruétions du foye, & des autres vifceres. = Le fantal citrin entre dans l’opiat de Salomon , dans le fyrop hydragooue de Charas, le fyrop de Myrte, la poudre aro- matique rofat, & la confeétion alker. mes ; le rouge entre dans le fyrop liente. rique de Charas ; lun & l’autre font em- ployés dans la poudre Diarrhodon, & dans celle qu'on appelle Diamargaritifi- gi. Les trois fantaux ont donné leurs noms à la poudre Diatris-Santalum , & on les employe dans la confection d’hya- cinthe , & dans l’éleétuaire du fuc de rofes. 346 PLANTES XXXI. C ORAIL. Entre plufieurs efpeces de corail qu’on diftingue principalement par la couleur , celui qu'on employe le plus ordinaire- ment eft le corail rouge ; le blanc eft auñfi d’ufage, mais le noir l’eft beaucoup moins a caufe de fa rareté. 1. Corallium rnbrum C. B. 366. Coral- um rubrum Offcin. 1. B. Tom. III. pag. 8o3. corial rouge. | 2. Corallinm album C. B. 66. Corallium album Officinarum oculatum 1. B. Tom. V1]. pag. 805. Madrepora vulgaris In. 573. Corallo bianco fifulofo lmper. 617. corail blanc. 3. Corallium nigrum €. B. 366. Coral- Lim nigrum five Antipaihes 1, B. Tom. II. pag. 804. Lob. ic. Tom. Il. pag. 151. corail noir. E Corail eff une plante pierreufe qui L croit au fond de la mer ; on en trou. ve beaucoup dans la Méditerranée. La maniere ordinaire de s’en fervir , eft dele réduire en poudre fubtile, pafce fur le porphire , & d’en former enfuire de pe- tits crochifques avec leau-rofe ; on le: laifle fécher & on les conferve pour 1 AILEARCUT E RES. : 447 beloïn, ils fe réduifenr fic lement en poudre; on l’ordonne depuis vingt grains juiqu’a un demi-gros dans les potions cordiales abforbantes ; car le corail eft un alcali très-propre à detruire & à cor- tiger les acides qui épaiffiffent le fang. & à rétablir fa fluidité naturelle lorfqueile eft ralentie, & c’eft en cela qu'il peut paller pourcordial & alexitere. On ledon- ne rarement feul, mais ordinairement en bol ou en opiate avec d’autres ingrédiens aftringens & abforbans. Le corail con- vient dans le cours de verre, dans Ja diflenterie & dans les rapports aigres de l’eftomac. Il y a plufeurs préparations de corail, {cavoir, le fyrop qui fe fait avec le fuc d’épine vinette & le fucre ; le {el qui eft une folution de corail par le vi- naïgre qui le reduit en une poudre blan- che , le magiftere qui fe fait par l’addi- | tion de l'huile de tartre fur cette folu- tion qui occafionne la précipitation d’une poudre blanche femblable à la préceden- te. Toutes ces préparations , aufli bien que différentes teintures & fyrops com- | polés avec le corail & les drogues aftrin- gentes ou anodines, font inferieures à la préparation fimple dont nous avons parlé d’abord. Schroder recommande la poudre de corail pour cicatrifer les ulceres, pour appailer l’écoulement involontaire des 346 BE ANNEES larmes & pour éclaircir lavüë, en met. tant un peu dans les coilyres. Le corail rouge entre dans plufeurs compofitions cordiales,comme l’antidote de machiole , la confection d’hyacinthe , dans la poudre de l’électuaire de Gemmis de Mefuc, dans l’Aurea- Alexandrina dans les trochifques de Carabé dans la con- fection theriacale de Minficht , dans l’é- lectuaire de Guidon contre la pelte , &c. Jl a donné le nom aux trochifques de corail de Nicolas, qui font eftimes pour fortifier le cœur & leftomac, donnez à cemi-gros : leur vertu vient autant des aromates & des plantes cordiales étran- geres qu'on y employe , que du corail quinyentre qu'en petite quantité. PLANTES ÉORIDEMESE TS OUT SONT. LS APPDONMIE LE DANS D'AUTRES CLASSES: JL À plûpart des plantes fudorifiques qui font capables de ranimer le mou- vement du fang & des efprits , font auffi cordiales, & propres àcorriger la mali- cnité des humeurs. Qn employe ordi- nairement dans les potions aiexireres les eaux diftillées de chardon-bénit , de fcor- fonere ( ALEXITERES 349 fonere , & quelques autres dont nous avons auffi parlé ci-deflus , dans la claffe des fudorifiques. Entre les plantes hyftériques , plufñeurs font aufli cordiales, entr’autres la melifle.. dont l’eau diftillée eft employée comme les précédentes , depuis quatre jufqu'à fix onces. Voyez ci-devant la claffe des hyftériques. | 7 La canelle, Son eau diftillée avec l’or- ge, s’ordonne jufqu'à demi - once dans une potion. Voyez ci-après la clafle des plantes céphaliques. | Le geniévre. Son eau fpiricueufe à de Mi-once ,& fon huile eflentielle a cinq ou fix gouttes , peuvent être aufli employées dans les compoftions cordiales ; fon ex- trait à un gros , s'ordonne comme la thé- riaque. Voyez ci-devant la clafle des plantes füdorifiques. Les racines d’angelique & d’imperatoi- re. Voyez ci-devant la clafle des plantes fudorifiques : celles de tormentiile & de biftorte. Voyez ci-après la clañle des vulnéraires ,au chapitre des plantes af tringentes. Ces quatre fortes d'herbes en trent dans la plüpart des éleŒuaires cor« diaux. La racine de bardane en tifane , comme celle de fcorzonere , m'a plufeurs fois Tome L. Q 3ço PLANTÉS ÂLEXITERES. réufli dans les fiévres malignes & dans Îa petice verole. Voyez ci-après la claffe des plantes apéritives. Ees fleurs cordiales ; fcavoir ,ceïles de bourache , de buglofe , de violette & de rofe , s’employent par pincées en infufion à la maniere du thé. Le girofle , la canelle-oirofiée & quel. ques autres aromates étrangers font auffi aléxiteres , & s’employent dans les con- fections cordiales. Voyez ci-après la claf. fe des plantes céphaliques. | Plufieurs plantes hyftériques , comme la racine d’acorus , les feuilles de rue , les racines de meum , de valeriane & d’arif- toloche., font aufli cordiales, & font em- ployées dans la thériaque , l’orvictan , &cc. Quelques-uns mangent deux outrois feuilles de rue le matin à jeun , pour fe préferver du mauvais air. Voyez ci-de- yant la clafle des plantes hyftériques, Fin da Tome premier. Fr PCR ENEA Le or: CRE: en. en