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Le D Lucex MAYET Cnarge te cours L'iantarsquusgeæ a lumaine 2 Dee de qe , L à 4 M_ Jean PISSOT mere 7 avec 402 figures dans le texte et EUV planches durs texte # LYON | PARIS ! - IMPRIMELR - ÉDITEUR | LIBRAIRIE J.-8. BAILLIÈRE et FILS _& Rue Gentil Rue Hautefeuiile. “st ANNALES DE L’UNIVERSITÉ DE LYON EN VENTE A LYON | A PARIS Chez A. REY, Imprimeur - Éditeur | Chez les Libraires spéciaux 4, RUE GENTIL | SUIVANTS La imention en chiffres romains qui précéde le numéro du fascicule indique, pour les ouvrages parus dans la nouvelle Série, qu'ils appartiennent soit au groupe Sciences-Médecine (I), soit au groupe Droit-Lettres (11). EzÉCHIEL SPANHEIM. — Relation de la Cour de France en 1690, nouvelle édition, établie sur les manuscrits originaux de Berlin, accompagnée d'un commentaire crilique,;de fac-similés, et suivie de la Relation de la Cour d'Angleterre en 1704, par le même auteur, publié avec un index analytique par Emile BourGxgois (II, Fasc, 5) . . 40 fr. Arthur ROUSSEAU. 14, rue Soufflot. Histoire de la Compensation en droit Romain, par C. APPLETON (Fasc. 21). . . . . "7 fr. 50 Caractères généraux de la loi de 1884 sur les Syn- dicats professionnels; justification de cette loi; réformes possibles. Etude de législation indus- nelle par Re GoNNArD (Fac D l'Enseignement secondaire dans le Rhône La Représentation des Intérêts dans les Corps de 1789 à 4900, par C. CHaBoT et S. CHARLÉTY Mélanges Ch. Appleton : Etudes ‘histoire du droit, dediees à M. Ch. APPLETON, professeur à la Faculté de Droit de !.yon, à l'occasion de son XXVe anni- | versaire de professorat (1], Fasc. 13) . 45 tr. Physique sociale. — Emploi combiné du système du Quotient vrai et du système du Quotient fictif Bibliographie critique de l'Histoire LA Lyon, depuis les origines jusqu’à 4789, par Sébastien CHARLÉTY ES ESE PEN RR ENRPRRN EE RE UE à Re Bibliographie critique de l’histoire de Lyon, depuis élus, par Charles François (II, Fasce. 2). 8 fr. mecs 27). LUE RE 1789 jusqu'à nos jours, par Sebastien CHAKLÉTY : xp Re : (Pas LTh ES TT. LR TN PATES pour la répartition des sièges dans la Représen- ; tation proportionnelle, par le Dr Monoyer (I, Pythagoras de Ne par Henri Lecxar (Il, one. TONER a Cet SRE Fasc. 14). ... RC Po Les Philosophes et la Société Française au xvinie siè- | cle, par M. Rousran (II, Fase. 16) . . 6 fr. Documenti per la Storià dei rivolgimenti politici del Comune di Siena, dal 4354 al 1369; pubblicati cou introduzione ed indici da Giuliano LUCHAIRE | (I, Fase. 17):57 208 00e OS OP TIR TERRE Bibliographie de la Syntaxe a français, 4840-1905, par P. HorLucet G.MariNer(Il, Fasc 20). Gfr. Etude sur les Relations de la Commune de Lyon avec Charles VII et Louis XI TRE ob. par L. CaiLLET (M, Fascr 21) 0e 4, OR Le mouvement EL cobn et AR à Lyon ét dans le Rhône-et-Loire en 1793 (29 mai-45 août), par C. RiFFATERRE (Il, Fasce. 24). 2 vol. 40 fr. L’Asie centrale aux XVI° et XVIIIe siècles, Empire Kalmouk ou Empire Mantchou ? par Maurice Couratr (NP asc. 26). 41225 OCR MAMIE Etudes sur le Furtum Fan Le ès ancien Droit ro- main, I. les 5 et par P. Huvezin (II, Fusc. 29) 4 MR NE 1. 2 En Félix ALCAN, 108, boulevard Saint-Germain. Lettres intimes de J.-M. Alberoni adressées au comte I. Rocca, ministre des finances du duc de Parme, et publiées d’après le manuscrit du collège de $S. Lazaro Alberoni, par Emile BourGkois (Pase, 8). M2. set … ONE Essai critique sur | er Fra atomes dans la science contemporaine, par Arthur HANNEQUIN (Fasc/124) (Epuisé), 7.00, . ‘7 fr.59 Saint Ambroise et la morale chrétienne au 1ve siècle, par Raymond THAMIN (Fasc 15). . "7 fr. 50 La République des Provinces-Unies,la France et les Pays-Bas espagnols de 1630 à 1650, par A. Wap- DINGTON, 2 vol. (Fasc. 18 et 31). . LOUE AR re RG Le Vivarais. Essai de Géographie régionale, par Louis Contribution j: l'étude de deux réformes judiciaires BOURoIN FA ST) TU . . . Gt au XVIIIe siècle : Le Conseil supérieur et le grand Bailliage de Lyon (1771-1774. 1788), par Paul Alphonse PICARD et Fils, 82, rue Bonaparte. MerTzeén (Il, Fasc. 27). . . LION | . ; | : Jane Austen, sa vie et son œuvre (775. 1817), par La doctrine de Malherbe d’après son commentaire sur À IL, F 39 5 RE AE eee 1e: qÈ Mie Léonie VILLARD ( asc. 31 o'tr, Desportes, par Ferdinand BRuNoT (Fasc.1er) AQfr. pe Le Fondateur de Lyon. Histoire de L. Munatius Plancus, par M, JULLIEN/(Pasc9) se nr. . |. GB fr. La Jeunesse de William Wordsworth (1770-1798). Etude sur le « Prélude », par Emile Leaouis A. FONTEMOING, 4, rue Le Goff. 7 . à Onomasticon Taciteum, par Ph. Fagia (II, Fase, EE (Fusc. 22) . . .. ee 7fr.80 l'OMS: COL RER NN. La Question des Dix Villes impériales d'Alsace .| L’«Agamemnon » d'Eschyle, texte, traduction et com- depuis la paix de Westphalie jusqu'aux arrêts mentaires, par Paul REGNAUD (il, Fasc. 6). 6Gfr. de « Réunions » du Conseil souverain de Brisach | Netes critiques sur quelques Traductions allemandes (1648-1680), par Georges Banpor (11, asc. de poemes français au moyen âge, par J. Fir- LEE NN URSS TEE, BD Mañ TC sc, 8) "SR RAS y NET. ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE DE PRÈS PONCIN (AIN) LE ROCHER DE LA COLOMBIÈRE ET LA RIVIÈRE D AIN vu de la route de Lyon à Genève, par Nantua. # F4 7 | ANNALES DE L'UNIVERSITÉ DE LYON | NOUVELLE SERIE 1. — Sciences, Médecine. — Fascicule 39. —_——— © ABRISOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE "4 Ü | 3 N=. : DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) PAR Le D' Lucien MAYET Chargé de cours d'anthropologie et paléontologie humaine à la Faculté des sciences de Lyon. E T M. JEAN PISSOT de Ponecin. Ouvrage avec 102 figures dans le texte et XXV planches hors texte comprenant 684 figures. Q VAPSSAS FH LYON | PARIS A, REY, IMPRIMEUR- ÉDITEUR LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE et FILS e. > 4, Rue Gentil Rue Hautefeuille, 19. 19109 CT REA PEN OT PE PRE Er ES ROSÉ no de 2 GR AE de 5 LG! Hé da te tp ARE or og # ; û « 4" s - " - q e®* ‘ 2 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE que leur zèle ne dura jamais plus d’une heure malgré le — et peut-être à cause du — beau soleil qui éclairait les tranchées. Près d'un millier de mètres cubes de terre ne se déplacent pas, ne se criblent pas, sans entraîner des dépenses élevées. Il nous aurait été matériellement impossible de les engager avec nos seules ressources personnelles. Aussi adressons-nous nos premiers remerciements à ceux qui nous ont aidés à solu- tionner le difficile problème financier des fouilles : M. le Ministre de l’Instruction publique et M. le Directeur de l'Enseignement supérieur qui — sur l'avis favorable de la Com- mission centrale du Comité des Travaux historiques et scien- üfiques, après rapport bienveillant de M. Ernest Chantre, membre de la Commission des Monuments préhistoriques — ont bien voulu allouer à nos recherches un encouragement de 800 francs : MM. Alexandre Bérard, sénateur de l’Ain ; Eugéne Chanal et le regretté Pierre Goujon, députés de l’Ain, dont l’inter- vention contribua efficacement à faire obtenir cette subvention aux fouilles de la Colombière : M. X..., qui, en adressant à M. le Doyen de la Faculté des Sciences de Lyon une somme assez élevée destinée à « faciliter des recherches de Paléontologie humaine », permit de com- mencer sans retard les travaux : MM. Henry Heer,de Lyon; Pierre Goujon et Etienne Goujon, de Neuville-sur-Ain ; D' Boccard, de Jujurieux, qui ont géné- reusement participé aux frais occasionnés par ceux-c1. Grâce à ces encouragements notre tâche a été relativement aisée et c'est une joie pour nous d'exprimer notre reconnais- sance à ceux qui nous l’ont ainsi facilitée. Nos remerciements vont également aux propriétaires de la Colombière : sans leur accueil désintéressé, sans leur concours empressé, l'étude de ce gisement nous eût été interdite. Mais ils nous ont autorisés à clôturer leur terrain, à y entreprendre ous les déblaiements nécessaires, à conserver tous les docu- ments présentant un intérêt scientifique. Trop rarement se DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 3 rencontre, dans un milieu peu préparé aux choses de la préhistoire, une compréhension aussi élevée de l’idéal scien- tifique pour que ne soient pas cilés les noms de MM. Auguste Bernard, sabotier à Poncin ; Joseph Bernard, facteur à Poncin ; Baptiste Bussillet, messager, à Poncin; M. et M'° Noir, née Bernard, à Neuville-sur-Ain ; feu Me veuve Morel, de Poncin, et M. Morel, à Jujurieux. La sincère amitié et la grande affection que nous avons pour le D' Boccard ne répondent que faiblement à son inlassable dévouement et à son affectueuse sympathie. Un concours scientifique non moins précieux que les précé- dents nous a été donné par notre excellent maître, M. le Doyen Ch. Depéret, membre de l'Institut, qui a bien voulu s'inté- resser tout spécialement à la Colombière et aux débris de Mammifères recueillis, comme aussi venir avec nous étudier la terrasse quaternaire dans laquelle sont inclus les niveaux archéologiques ; par Sir E.-T. Newton, de Londres, qui, très aimablement, assura la difficile détermination de nombreuses espèces d'oiseaux dont nous avons recueilli les débris fossiles ; par M. Gustave Sayn, de Montvendre (Drôme), dont on lira avec intérêt quelques pages consacrées à la faunule des mol- lusques et que seul un savant spécialiste pouvait écrire; par M. Edouard Harlé, de Bordeaux; par M. KarlJ. Maska, de Telc (Moravie); par M. le professeur Trouessart, de Paris; par M. l'abbé Tournier, de Belley; par M. CI. Gaillard, conser- vateur du Muséum de Lyon; par M. le D° Fabien Arcelin, de Lyon ; par M. Richard, de Lyon ; par M. Rouquet, de Poncin, par M. Changarnier, conservateur du Musée de Beaune, qui nous ont communiqué avec une extrême obligeance d’utiles matériaux de comparaison pour l'étude soit de la faune, soit de l'industrie lithique de la Colombière. Des remerciements sincères doivent encore être adressés tout spécialement par nous à M. Charles Crottet, maire de Poncin : grâce à son initiative éclairée, bien des difficultés furent aplanies, bien des obstacles écartés — età M. Tissot, de FE NET TRORUR | rte He ET 2, € . 4 4 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Saint-Jean-le-Vieux, qui atüira notre attention sur cet abri sous roche. Nous ne saurions oublier M. Laurent Maurette, aide de paléontologie à la Faculté des Sciences de Lyon, notre dévoué collaborateur pour la mise en train des fouilles et par qui fut recueillie la presque totalité de l'outillage magdalémien; M. Auguste Bernard et M. François Laurent, de Poncin, par lesquels ont été exécutés la plus grande partie des terrasse- ments et déblaiements. À cette longue énumération, nous devons encore ajouter M. Joseph Cottin, de Lyon. Nous lui devons quelques-unes des photographies illustrant le présent ouvrage et l'exécution des planches en phototypie. Avec les clichés souvent défec- tueux remis par nous, 1l est parvenu à élablir des figures satisfaisantes. [Il à mis à notre service une habileté technique qui n'a d'égale que celle avec laquelle M. A. Rey a réalisé l'impression du présent volume. Celui-c1 n'aurait certainement pas vu le jour — tout au moins tel qu'il se présente aujourd'hui — sans l'avis favorable du Comité des Annales de l'Université de Lyon et du Conseil de l'Université de Lyon. À M. le recteur Paul Joubin, à M. le doyen Depéret, et à M. le professeur Lameire, agent des Annales de l’Université de Lyon, nous exprimons notre res- pectueuse el profonde reconnaissance. Le 25 Juillet 1914. S) F1G. 2. — La vallée de l'Ain entre Poncin et Neuville-sur-Ain. Vue prise à l'Est du rocher de la Colombière, juin 1914. Au premier plan, à droite, le rocher et les déblais des fouilles ; à l'horizon, Neuville-sur-Ain. HISTORIQUE DU GISEMENT ET DES FOUILLES DE LA COLOMBIÈRE INVENTAIRE SOMMAIRE DES STATIONS PALÉOLITHIQUES DU DÉPARTEMENT DE L'’AIN Dès 1867, au II° Congrès international d’Anthropologie et d Archéologie préhistoriques, M. Adrien Arcelin — qui, dès la première heure, apporta de précieuses contributions à la préhistoire, et dont le nom restera lié très étroitement à celui de Solutré — signalait, dans une communication intitulée : Séa- tions des bords de la Saône et du Poncin, l'existence du gise- ment de la Colombière. L’Abri sous roche de Poncin, dit M. A. Arcelin, n’a pour moi d'autre intérêt que d'être la première station préhistorique explorée dans le grand 6 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE massif jJurassique du Bugey, compris entre le Rhône et l'Ain, et de don- ner la preuve de la présence de l'homme dans ces montagnes dès l'époque néolithique. L'état des lieux est le même que partout ailleurs et ne ma permis aucune observation nouvelle. L'abri est formé par une vaste saillie de la roche supérieure formant corniche au-dessus d’une assez large esplanade. Son exposition est en plein midi, sur le flanc d’une belle vallée, à ro ou 15 mètres au-dessus de l'Ain, dont les sables anciens forment le sol primitif de l’abri sous roche. Les conditions d'exploration étaient d’ailleurs nations la plus grande partie de la couche archéologique avait été enlevée et répandue dans les champs voisins. Nos fouilles ont donc porté sur un espace très restreint. J'en ai extrait, en présence de M. Sérulaz, membre de la Société d’ Ets lation de l’Ain, de nombreux éclats de silex, des os brülés et fragmentés, mais indéterminables, des débris de poteries. Ces objets forment, sur certains points, un conglomérat calcaire très dur. Je m’appuie, pour rap- porter cette station à l'âge néolithique, sur l'examen des débris de pote- ries, ramassés en place, dans la couche ancienne, parfaitement analogues à ceux des stations du bord de la Saône et sur un objet en pierre polie et dont je n’ai pas eu encore l’occasion de rencontrer l’analogue. Il n’est pas en silex, mais en pierre oxfordienne corallienne, parfaitement travaillée et polie, malheureusement brisée à ses deux extrémités. D'assez nombreux fragments d'os paraissent avoir été appointés pour servir de flèches. Les silex employés sont des silex de la craie ; ils se présentent à l’état de très petits fragments ou éclats ; cette matière ne devait pas être abon- dante pour les gens de Poncin, car je ne crois pas qu'il en existe de gise- ment dans le voisinage. [l m'a semblé qu'ils avaient dû la recueillir parmi les graviers et galets de l'Ain. Quelques éclats, en effet, présentent des surfaces polies qui doivent provenir de galets !. Il est intéressant de relire, un demi-siècle plus tard, la courte ngte consacrée à la Colombière par ce savant éminent qu'était Adrien Arcelin. Le niveau néolithique qui attrait toute son attention n’existe plus ; le niveau magdalénien sous- 1 Arcelin (Adrien), Stations de bords de la Saône et du Poncin {11e Congrès international d'Anthropologie et d'Archéologie préhistorique, Paris, 1867). : X “ A A AT F5, ie DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 7 jacent a été remanié, mélangé aux reliquats des niveaux plus récents et actuels. Comme lui, nous avons constaté la rareté du silex dans les petits lambeaux à industrie de la pierre restés intacts, et l'abondance relative des outils en roches siiceuses variées ; comme lui aussi, le débitage de silex roulés provenant du lit de l'Ain. IL est probable que les # TT VE HI Lens" nt & ln LJ = RS ù = à Un, D > z the Liute de 2 à TFUE TE 7 [A ES F1G. 3. — Vallée de l'Ain, entre Poncin et Neuville-sur-Ain et vallée du Suran au Nord de Neuville-sur-Ain. x Abri sous-roche de la Colombière. # Abri-sous-roche de Châteauvieux (à gauche, au-dessous de blay, Soblay). fouilles faites superficiellement par M. Adrien Arcelin ont entamé surtout le niveau néolithique — encore assez impor- tante à l'époque — el remué quelque peu le niveau magdalé- mien et les couches de transition — si tant est que la Colom- bière ait été occupée aux temps pré-néolithiques. Quelques années plus lard, en 1875, M. Louis Moyret, de Neuville-sur-Ain, attirait à son tour l'attention sur l'habita- tion par l’homme aux temps préhistoriques du rocher de la Colombière. Le 25 novembre de cette année 1855, 1l faisait, à 8 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE la Société d’Emulation de l’Ain, une communication dont voici le texte J'ai la bonne fortune de pouvoir faire à la Société d'Emulation une communication qu’elle accueillera, je n’en doute pas, avec intérêt. Il s’agit de la constatation bien certaine d’une station antéhistorique sur les rives de l’Ain. On n'avait trouvé jusqu'ici, que nous sachions, dans notre départe- ment, aucune trace de l’établissement de l’homme aux temps antérieurs à l'histoire. Cela tenait, sans doute, au défaut de recherches raisonnées. Là aussi, cependant, l'homme a établi sa demeure en des cavernes ou abris ouverts par la nature au flanc des rochers ; là aussi, il a chassé, pêché, défendu son existence contre les grands animaux de l’époque qua- ternaire, contre les rigueurs d’un climat assez froid pour la vie du renne, du bouquetin, de l'élan, aujourd’hui réfugiés bien haut dans le nord ou les monts élevés, Et la chose n’a rien qui doive nous étonner. Les vallées de la partie montagneuse de notre département offrent de toutes parts des eaux poissonneuses, des roches percées de cavernes ou d’abris spacieux à toutes les expositions. Nos plaines, les plateaux de nos montagnes devaient, aux temps où nous nous reportons, être couverts d'épaisses forêts, séjour de choix pour le grand et le petit gibier. Enfin, le climat de notre région, alors comme de notre temps, offrait sans aucun doute la plus grande analogie avec celui des environs de Genève, de la Belgique, des départements du nord-est et du centre de la France, où de nombreuses stations de l’âge du Mammouth, du Grand Ours et du Renne ont été découvertes dans le cours des dernières années. La station dont j'ai à entretenir la Société avait son siège sous une roche isolée, connue sous le nom de la Colombiere, et qui émerge du coteau sur la rive droite de l'Ain, au nord-est et à un kilomètre et demi environ du pont de Neuville; elle se creuse en une sorte de caverne au- dessus de laquelle sa partie supérieure forme comme une toiture avancée. La plus grande hauteur de la voûte est de 10 à 12 mètres; sa largeur est de 20 mètres; sa profondeur, de 4 à 5 mètres. | Dans la paroi qui forme le fond de l'abri, s'ouvre une petite grotte d'accès assez difficile, dont la profondeur est de 5 à 6 mètres. Au centre de la caverne, un peu en avant, se trouvent deux blocs de rochers juxtaposés, de 1 mètre environ de hauteur, contre lesquels était peut-être établi le foyer. Enfin, et pour en terminer avec les détails topographiques, le sol de la caverne est à 20 mètres environ au-dessus des eaux moyennes de l'Ain. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 9 C'est dans le courant de juillet dernier que j'ai fait ma première visite à la roche de la Colombière. Quelques fragments de silex, des débris d'ossements, ont éveillé mon attention. De nouvelles visites, des recher- _ches plus soigneuses, bien qu’exécutées à l'aide d'instruments peu propres à ce genre de travail, ont achevé de me démontrer que j'étais bien en face d'une station préhistorique. Tel sera, je n'en doute pas, le sentiment de la Société quand j'aurais placé sous ses yeux les objets que j'ai retirés du sol de la caverne ou de ses abords. Je n’ai trouvé sous la roche de la Colombière aucun ossement humain, aucun débris de poterie, aucun objet de métal, mais seulement des éclats de silex et des ossements d'animaux divers, On sait que tout morceau de silex taillé ou éclaté est la preuve de l'ac- tion plus ou moins intelligente, plus ou moins habile de l'homme. Si quelques-uns des silex que je puis présenter à la Société n'ont pas la forme bien définie de tel ou tel instrument à l'usage de nos premiers ancêtres, il ne semble pas douteux que plusieurs ont servi de grattoirs ou racloirs, de couteaux, de pointes de flèches ou de marteaux. Il ne m'a pas été possible de déterminer avec précision à quels animaux appartenaient les ossements que j'ai recueillis ; toutefois, la dent assez bien conservée, qui appeile plus particulièrement l'attention, paraît être une dent d'élan (Cervus alces). Les autres débris d'ossements appartien- nent à des animaux de tailles et d'espèces bien différentes, quelques-uns à des oiseaux. La plupart d'entre eux offrent la cassure significative qui avait pour but l'extraction de la moelle destinée à l'alimentation de l'homme ou à la préparation des peaux d'animaux. : La grotte supérieure ne renferme rien qui doive être signalé ; on trouve à son extrémité quelques stalagmites. Tels sont les résultats de mes premières recherches dans la caverne de la Colombière. Ces résultats pourront être complétés ultérieurement ; en l'état, ils peuvent servir de base à des conclusions de quelque impor- tance. Ils nous fournissent la preuve que notre pays a été habité à une époque bien antérieure à l’âge dit de Bronze ou de la Pierre pole, si l’on en juge par le travail peu perfectionné des échantillons de silex recueillis, par l'absence complète de tout débris de poterie. D'autre part, il n'est point téméraire de penser que des recherches intelligentes, sur d'autres points des vallées rocheuses de notre région, dans les cavernes ou les abris naturels, analogues à celui formé par la roche de la Colombière, pourront être couronnées de succès et enrichir le domaine de la science antéhistorique. Il ne manque pas dans notre département d'esprits cultivés, ouverts aux idées nouvelles, avides des 10 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE satisfactions que procurent les travaux de l’ordre archéologique. Nous nous estimerions heureux si le résultat de recherches, modestement commencées, pouvait engager quelques-uns de nos compatriotes à en entreprendre de semblables". Cette communication de M. Moyret et une courte note de de M. Ch. Tardy à la Société d'Anthropologie de Paris°? atti- rèrent l'attention des collectionneurs de silex taillés et d'objets préhistoriques sur la station de la Colombière. Nombreux ont été ceux qui, au cours de ces trente dernières années sont venus s'y approvisionner. Il est résulté des fouilles (?) pratiquées par eux, comme aussi de divers travaux de culture (plantation de vigne), un abaissement assez important du sol primitif de l'abri sous roche ; 1l a été « raclé » sur une épaisseur que nous pouvons évaluer à environ o m. 50 à o m. 75. Aussi n'est-il pas étonnant qu’une des premières constata- tions faites par l’un de nous, lors de la prospection du gise- ment, en avril 1915, fut de constater le remaniement du sol actuel sur la presque lotalité de son étendue, le mélange de tessons de poteries gallo-romaines, avec de rares débris d’ou- ullage néolithique et de nombreux silex taillés magdalémiens ; de voir des os de chien et de chat actuels voisiner avec des man- dibules de renne. | Quelques sondages pratiqués en des points variés de l’abri- ‘ Depuis la lecture de cette note, un compatriote, M. Ch. Tardy, a bien voulu soumettre à l’examen de M. Gaudry, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, quelques ossements et un petit silex que nous avions recueillis ensemble sous la roche de la Colombière. M. Gaudry a reconnu un fragment de côte de rhinocéros ou d'éléphant, une mâchoire de musaraigne insectivore, un fémur dioiseau indéterminé ; le premier de ces ossements offre un aspect fossile bien caractérisé. Le silex est un joli échantillon de grattoir ou de cou- teau des temps préhistoriques. — Moyrer, la Grotte de la Colombière (commune de Neuville) {Annales de la Société d’Emulation de l'Ain, 1876, P. 39). ? Station préhistorique à Neuville-sur-Ain (Bulletins de la Société d'An- thropologie de Paris, 1876, p. 68). F1G. 4 . — Exploration sommaire du sol de la Colombière, en avril 1913, Vue de l’abri-sous-roche dans la direction Ouest-Est. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 13 sous-roche montrèrent cependant que celui-ci n'avait pas été bouleversé sur toute sa surface et que, exploré méthodique- ment, il pourrait peut-être fournir des matériaux susceptibles de lui faire prendre un rang honorable sur la liste des sta- lions préhistoriques du département de l’Ain!. Celles-ci ne sont pas très nombreuses. Du moins la plupart sont-elles particulièrement intéressantes. Au PALÉOLITHIQUE ANCIEN a été rapportée une trou- vaille, qui aurait été faite à Hautecour, d’un silex taillé amygdaloïde du type de Chelles ou de celui de Saint-Acheul. Il a été accordé à cette découverte une valeur documentaire et une importance qu'elle ne mérite pas. Aussi nous paraît-1l nécessaire de l'exposer et de la discuter ici de façon aussi exacte et aussi imparliale que possible. En 1882, la route de Bourg à Nantua était l'objet de travaux d'élargissement dans la partie de son trajet qui franchit le Revermont au col de Thur, un peu au nord de la Tour de Bohan, pour descendre ensuite dans la vallée du Suran. Au cours de ceux-ci, un cantonnier occupé aux terrassements aurait mis au jour, dans un limon rougeàtre superficiel, une série d'instruments en pierre taillée qui attirèrent son attention. Il y en avait sept, disent M. Tardy* et, d'après lui, M. Arce- lin; plusieurs, déclara le cantonnier à M. l'abbé Béroud. Le contenu de ce «nid », vraiment unique, de haches chelléennes fut jeté au remblai. Une seule échappa au désastre, qui fut remise un peu plus tard à M. Ch Tardy. C'est l'unique docu- ment qui témoignerait de la présence de l'homme chelléen ou 1 C'est ce qu'avait supposé l'abbé Tournier en visitant la Colombière. « Les silex que nous avons ramassés nous-mèême à la surface ne présentaient pas des caractères suffisamment nets pour se rapporter à des types connus. Il est à supposer loutefois que l'exploration méthodique des endroits épargnés ou négligés par le propriétaire donnerait des résultats plus concluants ».— Tour- nier et Ch. Guillon, les Hommes préhistoriques dans l'Ain, Bourg, 1895. ? Tardy (Ch.), l'Homme quaternaire dans la vallée de l’Ain {Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire, t. VI, 186-1880, p. 11-24). 14 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHBISTORIQUE acheuléen dans l'Ain, — à moins que ce soit une pièce à rayer définitivement de la préhistoire de l'Ain. Silex taillé trouvé en 1882 dans le quaternaire de la Vallée de l'Ain à Bohan. lmp.L MARCEAV, Chalon 4/9, F16. 5. — D'après Tarpy floc. cil.). ‘__ Dessin reproduit en demi-grandeur naturelle. Nous ne connaissons cette pièce que par le dessin, reproduit ici en demi-grandeur, d’une planche des Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Saône-et-Loire (t. VI, pl. I, fig. 1 et z). Ce dessin, de M. Ch. Tardy, représente une DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 15 superbe hache, taillée à grands éclats, longue de 23 cm. 5, large de 8 cm. 5, mince el terminée par une pointe acérée. Il convient de dire que cefle pointe à élé ajoutée en faisant le dessin de la pièce (Tardy, loc. cit.). Cette hache est-elle vraiment une pièce acheuléenne? ou bien ne pourrait-on pas la rapprocher de certaines pièces beaucoup plus récentes ? Diluviur final . Lehm quaternaire S Silextaillé chelléeen dessin ajout: fiqures let2. . Allumons avec cailloux des Alpes. æ) 4 o E. "y ts 5 e ÈS a Alluvioné 2x quaternaires É w F16. 6. — Coupe donnée par M. Tardy de la région de Hautecour-Bohan. M. Tardy l’a entourée de mystère. L'abbé Béroud ne fit que l'entrevoir en 1883. M. Arcelin', en 1901, écrit bien : « J’ai vu chez M. Tardy la hachette en question, très belle pièce chelléenne, taillée à grands éclats dans une chaille jurassique, comme beaucoup d'instruments du département de l'Ain, où les gisements naturels de silex pyromaque font défaut... » Mais M. E. Chantre disait récemment, à la Société d’Anthro- pologie de Lyon, que, malgré ses excellentes relations avec le regrelté Ch. Tardy, il n'avait jamais pu examiner la hache de 1 Arcelin (Adrien), la Vallée inférieure de la Saône. Note supplémentaire : la hachette chelléenne de Hautecour {Bulletin de la Société des Sciences natu- relles de Saône-et-Loire, nov.-déc 1901). 16 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISFORIQUE Hautecour. Il nous a été impossible d'arriver à savoir où elle se trouve aujourd'hui. Toute discussion sur les caractères de la pièce elle-même reste donc interdite. Les conditions de gisement des haches de Hautecour ne sont absolument pas celles indiquées par M. Tardy. La coupe qu'il a donnée pour montrer leur position géologique — et que nous croyons devoir reproduire 1c1 à titre documentaire (fig.6) — est manifestement erronée. | M. Chantre avait déjà signalé qu'aucun dépôt erratique (lehm ou alluvions) ne se voit près du point où M. Tardy prétend que lesdites haches ont été trouvées". Au IX° Congrès Préhistorique de France, à Lons-le-Saunier, 1913, M. l'abbé Béroud — dont on ne saurait contester la parfaite connaissance d’une région étudiée par lui depuis près de trente-cinq ans et où 1l a fait les belles fouilles de Ville- reversure, — est revenu sur la question et a mis parfaitement les choses au point : Dans les notes différentes qu'il (Tardy) fit paraître à ce sujet, soit dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Saône-et-Loire (1883), soit dans son Esquisse géologique de la Bresse (1892), soit enfin dans les Annales de la Société d’Emulation de l'Ain (1895), les renseignements qu'il nous fournit sur la position stratigraphique de ces instruments sont des plus confus et ne paraissent nullement concorder avec l’état réel des choses. C'est du reste ce que M. Arcelin avoue lui-même dans une Vote sup- plémentaire à son Elude sur la vallée inférieure de la Saône, parue en 1901 dans le Bullelin de la Société des Sciences naturelles de Saône-et- Loire, et dans laquelle il a pour but de justifier ce qu'en avait dit M. Tardy, à savoir : « que ces instruments ne peuvent être que post- glaciaires, attendu que leur propriétaire n’a pu les perdre là qu'après le retrait des glaciers ». Je ferai foutefois remarquer que la coupe dressée alors par M. Arcelin, dans le but de fixer enfin la position géologique de ces outils, ne peut, à mou avis, nous fournir que des indications insuffisantes au sujet de leur âge. { Chantre, l'Homme quaternaire dans le bassin du Rhône / Annales de l’Uni- versité de Lyon, 1901, p. 35). 2 « W 4 : 3 « a 4 Pas 27 DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 17 De plus, elle a été faite trop longtemps après la disparition des docu- ments pour qu'elle puisse nous fournir des renseignements exacts sur un état de choses que M. Tardy lui-même n'était point parvenu à fixer et à préciser dès l'abord. _ Elle se borne uniquement, en effet, à indiquer la nature et la disposi- tion relative des dépôts caillouteux, ou autres, absolument insignifiants et, somme toute, sans importance stratigraphique réelle, qui, sur une assez faible épaisseur et un espace fort restreint, 1"5o environ, se trou- vaient logés dans les fentes des bancs calcaires bordant alors la route, alors que, par ailleurs, elle ne tient pas suffisamment compte du terrain erratique qui tapisse les pentes de la montagne et en couronne les hau- teurs... D'après les renseignements puisés sur les lieux auprès de l’auteur de la découverte, quelques mois après, el lorsque les travaux d’élargissement venaient à peine d'être achevés, ces instruments auraient été trouvés au- dessous d’une couche de terre végétale rougeâtre, au sein même d'un dépôt de limons brun-rougeâtre avec cailloutis et roches d'origine locale et quelques galets alpins, le tout logé dans une dépression ou anfrac- tuosité des bancs calcaires servant auparavant de talus à la route. Ne m'étant pas trouvé sur les lieux au moment précis de la découverte et alors que ces matériaux étaientencore en place, pas plus d'ailleurs que M. Tardy et surtout M. Arcelin, c'est tout ce que je puis dire de positif au sujet de la position de ces instruments. Cependant, comme le terrain erratique qui, également sous une faible épaisseur, tapisse les pentes voisines, se présente généralement sous le même aspect, il me semble que l’on pourrait soutenir, avec non moins de raison, que ces outils faisaient partie de ce terrain au même titre que les autres matériaux d'origine locale et alpine auxquels ils se trouvaient associés. On peut donc, en modifiant la phrase de M. Tardy, tout aussi bien affirmer que ces instruments sont préglaciaires, attendu que leur proprié- taire n'a pu les perdre là qu'avant l'occupation de ces hauteurs par les glaces. A notre tour nous sommes allé à Hautecour et l'abbé Béroud a bien voulu nous y accompagner. Il nous a — malgré son âge et la fatigue d'un tel déplacement — précisé les rochers qui se prolongeaient sur l'emplacement de la route actuelle et dans une anfractuosité desquels le cantonnier d’alors, aujour- d'hui décédé, lui a dit avoir trouvé les haches taillées (fig. 7), Uxiv. pe Lyon. — L. Mayer 2 18 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE et la vigne qui recouvre aujourd’hui l'emplacement où furent jetés des déblais — avec les haches — lors de l'élargissement de la route (fig. 8). F1G. 7. — La route de Nantua à Bourg-en-Bresse, au col de Thur. M. l'abbé Béroud indique le gisement des haches de Hautecour (en X) : « Mes souvenirs sont restés précis. Vers 1882-1883, M. Tardy vint visiter mes fouilles de Villereversure et me fit part de la trouvaille du cantonnier de Hautecour. Trois semaines après, je vins ici. Le cantonnier, placé comme je le suis en ce moment, me dit : « C'est dans une des fentes de cette roche que j'ai «trouvé les pierres taillées ; j'en ai gardé une par curiosité, les autres sont parties au remblai. » Cet homme paraissait sincère. L’était-il? jouait-il son rôle dans une mystification ? je ne saurais le dire... » ‘ Nous avons pu constater qu'en ce point le sol est formé par l’affleurement du calcaire jurassique supérieur, très fissuré. Les affleurements sont recouverts d’une mince couche de terre végétale rougeàtre, limoneuse. Ce même limon superficiel emplit les fissures de la roche et s’y trouve mélangé, dans DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 19 quelques-unes, à de rares cailloux calcaires. L'abbé Béroud nous a dit avoir eu l'occasion d'y rencontrer — tout au moins dans certaines d’entre elles — des cailloux de roches alpines. Comment donc, dans de telles conditions de gisement, — si gisement il y a eu — parler de préglaciaire ou de post- glaciaire ? Fc. 8. — La route de Nantua à Bourg, au col de Thur, entre Hautecour et Bohas. S Endroit indiqué comme étant l'emplacement du gisement, près du bord de la route actuelle. — — Vigne en contre-bas de la route, actuellement plantée sur les déblais déposés en 1882 et dans lesquels se trouveraient les six haches en pierre taillée, jetées là par le cantonnier de Hautecour. On ne saurait plus accorder aujourd'hui à la hache de Hau- tecour l'importance que M. Boule lui avait donnée il y a vingt- cinq ans!, en acceplant sans contrôle suffisamment sévère les Marcelin Boule, Essai de paléontologie stratigraphique de l'homme {Revue d'Anthropologie, 1889, p. do du tirage à part). « Une découverte récente à laquelle j'attribue beaucoup d'importance... En 1837 M. Tardÿ a annoncé la trouvaille d'un instrument quaternaire du type de Saint- Acheul sur la rive droite de l'Ain, près du château de Bohan, au-dessus d’alluvions à la base desquelles on observe souvent des moraines intactes, etc. » 20 __ ABRI-SOUS-ROCHE 4PRÉHISTORIQUE conclusions de M. Tardy, ni admettre avec M. Boule que « l’homme qui a taillé les hachettes de la vallée de l’Ain date probablement de l’époque interglaciaire ». Il ne paraît guère possible non plus de rattacher à la vallée de l’Ain, le col de Thur, ou de Bohan, situé entre la vallée gla- claire de Hautecour et la vallée du Suran. Pour l’atteindre, en 1! | ( non +: f: 11, ‘a a RS “ DA TON ET nn LT Û Un. | / CU rninnt le 70 RITES U 1 . “ = = F1G. 9. — Carte de la région d'Hautecour-Bohas. 1/50.000°. Feuille de Nantua Nord-Est. A droite, la vallée de l'Ain; à gauche, la vallée du Suran et Noblens. partant du thalweg actuel de l’Ain, à Serrières-sur-Ain, on s'élève de 270 à 420 mètres sur le flanc d’une falaise calcaire presque verticale, pour traverser ensuite, en descendant à l'altitude de 300 mètres, la vallée de Hautecour large d’envi- ron 2 kilomètres, puis remonter à l'altitude de 400 mètres (col de Thur) au-dessus de la vallée du Suran qui coule à 130 mètres plus bas (267 m.). Il y a douze ans, M. Ernest Chantre remarquait déjà très justement : « Ces objets sont actuellement perdus, et celui qui en fit la trouvaille (le cantonnier) est mort, de telle sorte qu'il est impos- EN + fin “Le D À Lo ne DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 21 sible d’attacher plus d'importance à cette découverte qu’à _ celle qui aurait élé faite, dans la même localité, ss une pièce quelconque de l’époque éotithiqués 1» _ Aussi avons-nous le regret de ne pouvoir suivre M. Hugo . Obermaier lorsqu'il accorde à la hachette de Bohan, dans le . mémoire qu'il a consacré au parallélisme des glaciations qua- . ternaires et des industries paléolithiques? un intérêt que pos- . sèdent seulement bien peu de documents de cet âge. % … Une magnifique trouvaille acheuléenne, consistant en un coup-de- - poing classique de l'Acheuléen supérieur, fut déjà signalée en 1887 par È Ch. Tardy. Il provient des environ de Challes de Bohan, près de Hau- . técour (Ain), et se trouvait, comme A. Arcelin eut l’occasion d'y insister … à nouveau en 1901, n situ dans un lehm rouge dont la couche sous- . jacente est formée d’alluvions glaciaires alpines. A. Penk se désintéresse - vite de cette importante découverte en déclarant qu'il ne s'agit que — « d'une découverte isolée » et que l'on peut d'autant moins en tirer des + conclusions que des outils très analogues aux haches chelléennes ont été souvent taillés à l'époque néolithique ancienne?. Je ne puis, devant cette vs que partager l'étonnement de M. Boule dans le passage _ suivant : « Cette assertion surprendra les personnes hahituées à manier des silex taillés. Nous savons d'ailleurs que la « hachette » de Bohan a été extraite du sein même d’une formation géologique qui n'avait rien de néolithique ». Il me reste à ajouter ce passage d'une lettre que, depuis longtemps, . eut la bonté de m'écrire M. l'abbé Tournier, l'archéologue bien connu, qui, à l'époque, visita le lieu de la découverte en compagnie de l'abbé Béroud, le savant géologue : « La hache chelléenne a été trouvée au col de Hautecour, sur le versant de la vallée de l’Ain, dans le /ehm rouge qui recouvre tous les calcaires et remplit les brèches de cette contrée. Au fond de ces brèches, de quelques-unes du moins, on trouve l’alluvion glaciaire bien caractérisée à cailloux calcaires et même alpins emballés dans un - sable grossier et parfois cimenté par les infiltrations calcaires. A la surface 4 7 de LL. D "eve + . { Chantre, l'Homme quaternaire dans le bassin du Rhône {Annales de l'Uni- _ versilé de Lyon, 1901). ? Obermaier, les Formations glaciaires des Alpes et l'Homme paléolithique (l’'Anthropologie, 1909, p. 514). $ Die Alpen im Eizeitaller..…., p. 708. # L'Anthropologie, XIX, 1908, p. 12, Lies ft nt CE 29 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE des calcaires, et particulièrement vers l'emplacement des haches chelléennes, cette moraine est réduite à quelques cailloux calcaires et alpins mélangés avec des débris de la roche sous-jacente, le tout emballé dans le limon Jaunâtre ou rougeâtre qui, de formation plus récente, a néanmoins emballé le tout. Cette formation en dehors des brèches a 20 centimètres d'épaisseur vers ledit emplacement ». A Nous avons donc affaire à une trouvaille in silu qui, par sa forme, porte en outre l'empreinte absolue et certaine de son âge et, par suite, est précieuse et suffisante même comme pièce isolée, En fait, il a dû exister en ce point un atelier, car M. l'abbé Tournier me fait connaître qu'en réalité on y mit au jour six haches chelléennes entières, mais dont cinq furent rejetées ! … Grâce à la stratigraphie certaine de Challes de Bohan, il est dès aujourd'hui établi que c'est le système paléolithique de Penck qui fait ici naufrage, Il est regrettable qu'un savant aussi averti que M. Ober- maier ait écrit cette dernière phrase. Certainement 1l eût été moins affirmatif s’il était venu à Hautecour constater l’inexac- titude du croquis publié par M. A. Arcelin, près de vingt ans après la découverte, et vérifier sur le terrain que la coupe donnée par M. Tardy était absolument fantaisiste. Quant à la hache elle-même, on ne la connaît que par le dessin « complété » de M. Tardy. Les six autres, personne excepté le cantonnier — et pas même M. Tardy — ne les a jamais vues : c’est aller un peu loin que dire qu’en fait 1l y avait au col de Thur un atelier acheuléen. Reste le « lehm rouge ». Ce mot se rapporte 1c1, sans doute possible, à un limon de surface qui ne mérite pas cetle appel- lation. Les termes mêmes successivement employés dans sa lettre, par M. l'abbé Tournier, indiquent suffisamment qu'il regarde les deux expressions comme synonymes. Or, le lehm du col de Bohan n’est pas du lehm au sens géologique du mot. C’est simplement un limon de décalcification {{erra rossa des pays calcaires). Il n'est pas jusqu’à la présence des « alluvions glaciaires alpines » qui ne serait à discuter ici. On voit trop facilement DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 93 du glaciaire dans le Jura, et on accorde trop aisément cette origine à des cailloux quelconques. Toute l’étude des formations glaciaires, sinon également celle du Pliocène, est à reprendre complètement dans le Jura. Sans insister plus longtemps — ayant mis sous les yeux du lecteur les principaux éléments de la discussion — et sans atta- cher plus d'importance qu'il convient aux dires du cantonnier d'Hautecour, nous conclurons avec M. l'abbé Béroud que la hache de Bohan n'est susceptible d'aucune interprétation quant à son âge préglaciaire (anté-rissien) ou post-glaciaire (anté- würmien). Si celte découverte est authentique — ce qui n'est pas certain, — elle indique simplement la présence de l'homme chelléen ou acheuléen entre la vallée du Suran et celle de l'Ain, mais ne permet d’élablir aucune concordance entre sa venue et telle ou telle glaciation. Klle n'a pas d'autre valeur documentaire. Les traces laissées par les /lommes moustériens ont une authenticité mieux établie. Elles se réduisent toutefois à peu de chose. Dans la vallée du Suran, à Meyriat, quelques rares silex de type moustérien ont élé trouvés par M. l'abbé Tournier en août 1882 !. | M. Dérognat, en trouvait quelques autres sur la rive droite du Suran, à Villereversure, en face du château de Noblens. À Villereversure également, dans les puits des Balmes de Villereversure, fouillés par l'abbé Béroud, de 1883 à 1898?, 1 Tournier, Station moustérienne de Noblens (Ain) (Association française pour l'Avancement des Sciences, Grenoble, 1885, p. 161). Tournier, les Hommes préhistoriques dans l'Ain, p. 7. ? Béroud (Abbé), la Grotte des Balmes, près de Villereversure-en-Rever- mont (Ain) {Association française pour l'Avancement des Sciences, Grenoble, 1885, p. 169). Béroud (Abbé), Matériaux pour l'Histoire... de l'Homme, 1884 (en colla- boration avec M. l'abbé Tournier). Béroud (Abbé), Matériaux pour l'Histoire... de l'Homme, 1886. 24 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE deux silex taillés moustériens ont été trouvés mélangés aux riches matériaux paléontologiques extraits par leur savant explorateur L. F1G. 10, — Les silex de type moustérien des Balmes de Villereversure. D'après un dessin communiqué par M. l’abbé Béroud, grandeur naturelle. Le PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR ou récent n'est repré- senté si l’on excepte les résultats de nos fouilles à la Colombière — que par des gisements d'âge magdalénien. Ce sont les suivants : Abri de Châteauvieux-sur-Suran, commune de Saint- Martin-du-Mont, sur le bord du chemin vicinal reliant cette localité à Neuville-sur-Ain, presque au fond de l’étroite gorge où coule, en cet endroit, le Suran et sur la rive droite de la rivière (cf. carte, p. 7). ! Villefranche, les Grottes des Balmes, près de Villereversure-en-Rever- mont { Bulletin de la Société Littéraire de l'Ain, 1886). DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 25 “4 Cette station fut fouillée partiellement en mars-juin 1882, _ par M. Jacquemin, de Bourg!. _ Résultats des fouilles : nombreux silex taillés de types mag- _ daléniens; quelques os travaillés; une faune représentée par _ Hyène des cavernes, Lion des cavernes, Loup, Mammouth, _ Bœuf, Cheval, Cerf tie grand Cerf d'Irlande, Renne, ete?. M. l'abbé Frédéric Marchand, qui s’est occupé de l'abri de Châteauvieux en 1905, le regarde comme une station mag- dalénienne, habitée également, dans la suite, par les Néoli- _thiques *. Au cours de l'été 1913, de nouvelles fouilles ont été entre- | prises à Châteauvieux par M. l'abbé Tournier et M. Costa de Beauregard, el ces nouvelles fouilles auraient abouti à la décou- _ verte d'un foyer pré-magdalénien*, ce qui indiquerait l'éta- _blissement des chasseurs de rennes dans la vallée du Suran, en même Lemps que dans la vallée de l'Ain. __ Grotte des Hoteaux, située à un kilomètre au nord- ouest de Rossillon, sur le bord de la route de Lyon à Genève, . dans la gorge des Hôpitaux, non loin d’une source abondante “ qui alimente le moulin des Hoteaux et les fontaines de Ros- _ sillon. 4 D. ! Jaquemin, les Fouilles de Châteauvieux {Bulletins de la Sociélé de Géo- … graphie de l'Ain, 1882, 1883, 1884). d- ? Cornevin, Station paléolithique de Châteauvieux (Ain) {Bulletin de la — Société d'Anthropologie de Lyon, 1884, p. 202). 24 Jarrin (Ch.), l'Ain aux temps préhistoriques {Bulletin de la Société de … Géographie de l'Ain, 1882-1883, p. 5). Jarrin (Ch.), Sur la vallée du Suran aux temps préhistoriques (Bulletin de la Société de Géographie de l'Ain, 1882-1883, p. 103). 3 Marchand, les Fouilles du Bas-Suran, in Hutinel /la Préhistoire dans la région lyonnaise, p. 115-116, Lyon, 1913). # Lettre de M. l'abbé Tournier à L. Mayet. Cf. aussi : _ Marchand (Abbé), Etudes archéologiques {Annales de la Sociélé d'Emulation de l'Ain, 1905, 1906, 1907). Id., Etudes archéologiques du département de l'Ain, _ Bourg, xgrr. Id., les Fouilles du Bas-Suran {Bulletin de la Société des _ Sciences roll de l'Ain, 1898, p. 103). 26 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Fouillée en 1894 par M. l'abbé Tournier et M. Charles Guillon, cette grotte comprend une série d’excavations s’en- fonçant profondément dans le rocher et, en avant de celles-ci, un vaste abri-sous-roche, long de 15 mètres, et large d’une dizaine de mètres, exposé au midi. | Cet abri a été occupé par l’homme à différentes reprises et présentait, exactement superposés et séparés par des couches stériles de limon et d'éboulis, six foyers de la fin de l’âge du Renne. Les matériaux paléontologiques et archéologiques recueillis dans ces différents niveaux sont conservés au musée Guillon, à Bourg-en-Bresse". Faune (par ordre d’abondance des débris de chaque espèce). — Renne, Bouquetin, Cerf élaphe, Sanglier, Marmotte, Castor, Lièvre, Hyène des cavernes, Elan, petits carnassiers, Oiseaux (Tétras à queue fourchue, Tétras blanc, Pie, Chouette). Le Renne est surtout abondant dans les foyers inférieurs (56 et 6°), le Cerf et le Bouquetin dans les foyers supérieurs. Industrie. — a) Plus de 5.000 pièces en silex ou, plus exac- tement, en éclats de nodules siliceux des assises Jurassiques des énvirons de la grotte : lames, grattoirs, racloirs, perçoirs, burins, nucléus, etc. b) Os travaillés : aiguilles à chas, pointes de sagaies. Deux « bâtons de commandement », dont l’un avec un Renne (ou cerf) bramant admirablement gravé. c) Objets de parure : coquilles percées, dents percées. Sépullure humaine découverte dans le sixième foyer. Sque- ? 4 “ “ # \ lette d'adolescent à peu près complet, coloré à l’ocre rouge, ! Béroud (Abbé), la Grotte des Hoteaux (Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ain, 1895, p. 26). Béroud (Abbé), Bulletin de la Société d'Anthropologie de Lyon, 1895 p. 38. Tournier et Guillon, les Hommes préhistoriques dans l'Ain, Bourg, 1895. COR DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 27 le fémur droit à gauche et le fémur gauche à droite, donc sépulture en deux temps, le squelette n'ayant été enseveli dans le foyer qu'après s'être décharné ailleurs. Le crâne indique un sujet jeune — 16 à 18 ans — doli- chocéphale (D. A.-P. max — 185 mm. : Diam. Tr. max. — 143 mm.), avec indice céphalique de 77,29. La face est à peu près complètement détruite. Avec le squelette : belles lames de silex, bâton de com- mandement. Dent percée d’un trou de suspension. Grotte de la Bonne-Femme. — Celte grotte située à la base du mont de Cordon à 30 mètres au-dessus du lac de Pluvis, commune de Brégnier, a été fouillée par M. l'abbé Tournier en 1894, puis en 1910 par M. l'abbé Tournier et M. Joseph Déchelette!. La faune rencontrée est analogue à celle des Hoteaux : Bouquetin (très abondant), Renne(relativement peu abondant), Élan, Cerf élaphe, Cheval, Hyène des cavernes, Marmotte. Industrie : Plus d’un millier d'instruments en roche siliceuse, de types magdaléniens : lames, scies, perçoirs, racloirs, etc. Grotte de la Grande-Baille. — S'ouvrant dans le bois des Clayettes, au-dessus de Leymiat, commune de Poncin, dans une situation difficilement accessible, cette grotte a été tout d’abord bouleversée par des « chercheurs de trésors », MM. A. et A..., pendant l'hiver de 1876-1877, — puis partiellement fouillée à nouveau par MM. Emile Chanel et Paul Catin il y a une dizaine d'années*. Nous-mêmes, après nombre d'autres visiteurs, en juin 1915, el tout récemment encore, avons fait quelques recherches dans 1 Tournier et Déchelette, Compte rendu de nouvelles fouilles de la grotte- abri de la Bonne-Femme, à Brégnier-Cordon, Belley, 1911. ? Chanel (Emile) et Catin (Paul), l'Abri de la Grand'Baille { Bulletin de la Société des Naturalistes de l'Ain, 15 mars 1903). 28 ” ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE le sol tant de fois remanié de cet abri et avons pu y recueillir, avec des débris d'âge néolithique, une industrie lithique magdalénienne assez abondante, des os travaillés et une faune nombreuse qui avaient échappé à nos prédécesseurs. Une partie de ces matériaux était enfouie dans un niveau vierge. Nous reviendrons, sur ce gisement qui n’est pas sans intérêt, dans une publication ultérieure. IL s'agissait probablement d'une halte de chasse à l’époque magdalénienne et de transi- tion, occupée ensuite par les NÉCRARSE et même plus tardi- vement (Période des métaux). Abri de Sous-Sac. — La TRANSITION PALÉOLI- THIQUE-NÉOLITHIQUE est représentée par l'abri de Sous-Sac, commune de Craz-en-Michaille, sur le rebord occidental de la vallée du Rhône, entre Seyssel et Bellegarde. Fouillé en 1902 par M. l'abbé Tournier et M. Ch. Guillon!. Faune : Cerf, Chevreuil, Chèvre, Sanglier, Bœuf, Blaireau, Loutre, Fouine. Industrie : Silex magdaléniens grossièrement taillés, et associés à des ossements de cerf travaillés, en un mot industrie probablement azilienne. Sépullture humaine, contemporaine dela première habitation de la grotte. Squelette de vieillard dont le crâne dolichocéphale — indice céphalique : 70,27 — a des caractères néander- thaloïdes assez accentués (arcades sourcilières projetées en avant, front fuyant, etc.). Tel est, de façon tout à fait sommaire, l'inventaire des gise- ments paléolhithiques du département de l'Ain. Ils nous per- mettaient d'espérer des résultats intéressants de l'exploration régulièrement conduite du sol de la Colombière. 1 Tournier et Guillon, les Abris de Sous-Sac et les grottes de l'Ain, Bourg, 1903, té tt 20 dt e] L DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 29 Les fouilles furent commencées dès la fin d'avril 1913 par le D' Lucien Mayet aidé de M. Laurent Maurette et d’un des propriétaires du rocher, M. Auguste Bernard. Les premiers résullats furent plutôt décevants. Le déblaie- ment progressif de la partie superficielle du sol ne donnait que des silex magdaléniens mélangés à des débris de poterie, des ossements de renne associés à des dents de mouton, et à des os à peine fossilisés sinon même tout récents, bref un gise- ment de surface réduit à peu de chose, bouleversé, saccagé. Divers sondages poussés assez profondément en avant de l'abri ne rencontraient que les sables de l'Ain en strates parfai- tement régulières. Une tranchée perpendiculaire à la paroi rocheuse eut la mauvaise chance de ne traverser que du sable et des éboulis stériles sur plus de 2 mètres de profondeur. Au point de vue archéologique, le gisement paraissait donc à peu près complètement épuisé par nos prédécesseurs. Au point de vue paléontologique 1l n'en était heureusement pas de même. Il y avait là une accumulation considérable d'ossements de petits Rongeurs, petits Carnassiers et Insecti- vores, Oiseaux, Batraciens, Poissons, etc., qui représentaient sur une épaisseur assez faible des reliquats de digestion, les « boules » vomies par les Chats-huants, Grands-ducs, et autres Rapaces nocturnes, encore actuellement gîlés dans les anfrac- tuosités de l'abri, et sur une épaisseur considérable, les mêmes débris accumulés par leurs ancêtres quaternaires. Ces pelits ossements élaient fossilisés, soit dans les sables de l'Ain, soit dans un limon argileux venant d’un couloir souterrain dont nous aurons à reparler. C’est en agrandissant une tranchée recoupant ce niveau à petits Rongeurs, qu'en juin 1913 le D' Mayet fut légèrement blessé à la main par un silex tranchant enchâssé dans la gangue argileuse durcie qui formait en cet endroit, avec les osse- ments, un magma assez résistant. Ce silex se trouvait à r m. 45 environ de profondeur au- dessous du sol, à près d’un mètre au-dessous de la base du A 30 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE. niveau archéologique magdalénien, dans les endroits où celui-e1 était resté intact. Aussitôt un sondage fut pratiqué dans la partie ouest de l'abri qui s'était montrée la plus riche en Magdalénien non remanié, et, après avoir traversé un peu moins d'un mètre de sables stériles, la tranchée abordait un niveau archéologique avec silex nombreux, très différents de ceux rencontrés jusque-là, non translucides, mais blanc por- celaine, complètement cacholonnés. Les fouilles furent reprises et poursuivies sans interruption jusqu'en juin 1914. | Le déblaiement a été fait aussi méthodiquement que possible. Chaque niveau fut soigneusement repéré. Le sol de l'abri présentant une légère pente Est-Ouest, un fil de fer a été tendu sur toute sa longueur, parfaitement horizontal; 1l nous a constamment donné un point de repère d’une rigoureuse précision. M. Momet, agent voyer du canton de Ponain, a bien voulu nous aider de son expérience technique pour tous les détails du nivellement des différentes couches succes- sivement déblayées et nous prémunir ainsi contre toute erreur involontaire. Cette extrême rigueur dans le nivellement des diverses couchesrencontrées sur toute l'étendue de ce vaste abri et dans le repérage des points importants, ou simplement intéressants, mis au jour au fur et à mesure de l'avancement des fouilles, élait absolument nécessaire. La stratigraphie exacte des divers niveaux archéologiques ou stériles se présentait ici comme pouvant fournir un document chronologique de premier ordre et c'était un devoir impérieux pour nous dé le préciser sans rien laisser dans l'incertitude. On pourra discuter l'interprétation des faits que nous exposons dans le présent travail, mais ceux-ci ne sauraient être contestés. r 0 € AT NO ON ST OUTRE HUE AT SEE TES ) : TT: 2 1 Le * L Fc. 11. — L'Ain, la terrasse de 20 mètres et le rocher de la Colombière. ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET STRATIGRAPHIQUE DE LA COLOMBIÈRE Le niveau du sol de la Colombière domine le niveau moyen des eaux de l'Ain, d'une hauteur de 23 mètres. Cette différence des niveaux a été relevée au baromètre, puis vérifiée par nivel- lement au niveau d’eau. Elle est absolument exacte. Les couches archéologiques se superposent sur une hauteur d'un peu plus de 3 mètres. Au-dessous d'elles, ce sont des sables fins régulièrement disposés en strates horizontales sur plusieurs mètres d'épaisseur. Le gisement est donc inclus dans la partie supérieure d’une terrasse de l'Ain : la terrasse de 20-25 mètres. Cette terrasse est entaillée immédiatement en avant de la partie ouest de l'abri par une sablière aujourd’hui comblée de 32 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE déblais, mais bien visible sur la photographie de la figure. 4 Le niveau supérieur de la coupe verticale de 6 mètres envi- ron donnée par l'exploitation du sable en cet endroit cor- respondait à la profondeur atteinte par nos fouilles et s'ajoute à la coupe que celles-c1 nous ont permis de relever, confir- mant l’existence d'une terrasse fluviatile formée de sables fins, avec lits horizontaux de petits cailloux calcaires anguleux non roulés ou à peine roulés, et de rares galets ou cailloux roulés plus ou moins volumineux, soit calcaires, soit de roches alpines provenant des graviers anciens qui existent encore en amont dans la vallée de l'Ain. Nous avons, avec M. le professeur Depéret et M. Sayn, cherché à suivre cette terrasse de 20 mètres en remontant la vallée de l'Ain. Nous en avons retrouvé des lambeaux bien nets. Tout d’abord, sur la rive gauche de la rivière, à Cham- peillon (où elle porte la route de Poncin à Serrières-sur-Ain) ; un peu après la Cueille, en-dessous de Merpuis, etc. ; sur la rive droite, entre Merloz et Chambod, etc. A Allemend, notamment, existe sous le village une surface topographique pouvant se relier à la terrasse de 20 mètres (non mesurée). Au fur et à mesure qu’en amont on s'éloigne de Poncin, l'Ain coule dans un étroit défilé, par endroits profondément en- caissé et très étroit, où, en temps de crue, les eaux prennent une allure presque torrentielle, aussi est-il tout à fait banal que les graviers quaternaires aient été depuis longtemps entrai- nés, ce qui explique la rareté de lambeaux de terrasses de cel âge. Nous avons attentivement cherché si, en quelque point, on pouvait observer le passage de la terrasse de 20 mètres à des formations glaciaires würmiennes auxquelles elle doit se relier. Nous n'avons pu trouver ces moraines du glacier récent. Certainement. 1l eût fallu remonter la vallée beaucoup plus haut, au delà de Bolozon et même plus loin encore. | Un peu en aval de Merloz (rive droite) nous avons observé des alluvions calcaires — assez régulières, mélangées de quel- ‘19-1199 9p JSH-PNS NE ‘249201-SN0S-11qU | 8p JUueEA u9 osr1d onAa ‘o191qu00") [ 2P 94901-SNO0S-11ŒR TT — MAaxver. Univ. De Lyon. — L. j | DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 35 ques pelits blocs (?) avec stries très douteuses — à l'altitude de 345 mètres (Ain, à Serrières, 270 mètres). Est-ce le lambeau glaciaire signalé en ce point par M. Dele- becque ‘? ou bien plutôt un cône fluvio-glaciaire? À Merpuis, une belle surface topographique peut être long- temps suivie à l'altitude de 340 mètres. Il s’agit là de formations anciennes — rissiennes proba- blement— très altérées, haut situées, formant terrasse de 70-75 mètres, sans aucun rapport avec la terrasse qui nous préoc- cupe el dont M. Delebecque ne parle d'ailleurs pas, n'indiquant à Champeillon, Poncin, Neuville-sur-Ain, qu'une basse terrasse prenant naissance un peu en aval de Chambod, formée exclu- sivement de cailloux roulés et élevée de quelques mètres seu- lement au-dessus de la rivière. Nous avons retrouvé en de nombreux points celte terrasse de 5 à 6 mètres. Comme nous l'avons déjà dit à propos de la hache de Haute- cour, l'étude géologique du Quaternaire de la vallée de l’Ain, en ce qui concerne les glaciers d'alors et les formations qui s’y rattachent, est encore à faire. Du moins, remarquerons-nous que les terrasses de cette vallée sont un peu plus élevées que dans la plaine : 20 à 25 mètres au lieu de 18 à 20 mètres et 70 à 75 mètres au lieu de 55 à 60 mètres. Cela tient vraisem- blablement à l'allure torrentielle de l’Ain et aux défilés étroits qu'elle doit traverser, d’où hauteur considérable des crues. Même encore actuellement, le niveau des eaux s'élève rapide- ment de plusieurs mètres lors d'un orage, de la fonte des neiges. de pluies abondantes. Cette remarque n'est pas inutile, car elle explique comment l'Ain a pu recouvrir les couches archéologiques du niveau D de la Colombière peu après l'édification de sa terrasse de 20 mètres et conserver en place un gisement d’alluvions, 1 Delebecque, Contribution à l'étude des terrains glaciaires des vallées de l’Ain et de ses principaux affluents { Bulletin des Services de la Carte yéolo- gique de France, fase. 90, t. XIIT, 1901-1902). a La + 36 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE par suite le dater nettement « fin du Würmien » ou « extrême début du Post-Würmien » puisque nous savons que la terrasse de 20 mètres est en relations avec la glaciation würmienne. Le rocher de la Colombière — dont les photographies (fig. 1, 2, 4, etc.) rendent superflue toute description — forme un Coupes I et I", Ouest IT, III, centre. IV, Est, F1G. 13. — L’abri-sous-roche de la Colombière et l'emplacement des coupes faites dans la direction Nord-Sud. abri-sous-roche long de 54 mètres, profond de 6 à 10 mètres suivant les points, avec une hauteur maximum de 12 m. 50. Il est orienté exactement Ouest-Est-Sud. Au Nord, répond la paroi rocheuse qui en forme le fond. Pour donner une idée d'ensemble des différents niveaux archéologiques, paléontologiques et stériles rencontrés au cours de nos fouilles, nous transerivons ici une coupe générale A relevée dans la direction Est-Ouest et des coupes I, IT, III et IV, perpendiculaires à celle-ci, c’est-à-dire, suivant la direction Nord-Sud. La coupe I donne la stratigraphie de la partie Ouest du sol OUEST II, — Repère horizontal pour le nivellementde Fa partie Ouest du sol de l'abri A. — Surface du sol au début des fouilles. B. — Magdalénien C. — Sables stériles stra- tifés horizontalement D, D'D". — Couches ar- chéologiques avec in- dustrie terminale de l'Aurignacien. E.— Sables stériles stra- tifiés horizontalement. Fic. 14. COUPE DE LA COLOMBIÈRE dans la direction Est-Ouest. (1/2 schématique) Echelle : 12 = 1007  2 6 Galets et os gravés dans la couche supérieure du niveau D Formation à petits Mammifères recoupant verticalement les différents niveaux Æ Industrie microlithique, prédominante dans la petite couche archéologique intercalée à 1 , dans le niveau C. ’ Partie grisée, au-dessous du niveau D, non encore fouillée en juin 1914 36 his. EST 1. Ligne horizontale répondant au sol de l'extrémité Est de l'abri 1 mètre. 2 mètres. er (l DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 37 de la Colombière. La légende détaillée de la figure 15 nous dis- E:. | pense d'insister sur la succession des niveaux. Du moins la 7 ir — Coupe I, relevée à l'Ouest de l'abri. I. Niveaux superficiels détruits et Mag- dalénien visible sur. o m. 30 II. Niveau stérile : sable mélangé C'épouls . "7 Lorterouter 1 M. IT. Aurignacien supérieur avec galets el os gravés Sin at a à te D'OILO6 os de Mammouth avec figuration humaine , 0, galet 4, galet 5 — galet 8. IV. Niveau stérile : sable mélangé d'éboulis . a m.10 V, Aurignacien supérieur peu abon- dant dans sables fins ,. o m, 45 VI. Niveau stérile : sables fins, strati- liés, avec débris de petits Mammi- or. PART 4 o m. 50 VII. Sables mélangés d'éboulis, quel- ques rares silex ne différant pas des formes de l'outillage de V et IT. o m. 45 VIII Niveau de base stérile : sables stratifiés, recoupés sur 10 mètres par la fouiile, visibles dans la sablière en avant de l'abri sur 10 mètres. For- mation très homogène sur quelques lits de cailloutis à éléments calcaires anguleux et petits cailloux roulés. Hauteur totale de la coupe Ouest 4 m. 40 TR PS: - photographie de la coupe permet-elle de se rendre compte exactement de la situation des galets gravés près du bloc de rocher qui devait certainement servir de siège, si l'on en juge Li I. Dépôts récents détruits. Magdalénien détruit. I bis, À et B. Magdalénien, o m. 30. II, C. Niveau stérile, 1 mètre. III, D. Aurignacien supérieur. IV, D’. Niveau stérile. V, D”. Aurignacien supérieur. VI, E. Sables stratifiés, stériles. Ossements de petits rongeurs ayant la teinte foncée des osse- ments fossiles après un long séjour dans l'eau. VIT, E’. Eboulis, quelques rares silex taillés. VIII. Sables de base stratifiés visibles soit dans la tranchée, soit dans la sablière en avant de l'abri, sur 9 mètres FiG. 16, — Coupe l relevée à l'Ouest de l'abri. Autre vue prise depuis le fond de la tranchée Ouest. Par suite de la perspective, les niveaux paraissent d'autant plus diminués d'épaisseur qu'ils sont plus superficiels. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 39 par l'abondance de l'outillage en silex sur tout son pour- tour. Nous remarquerons également que l’ensemble des deux niveaux archéologiques D et D’, séparés par une mince couche de sable et d'éboulis, a une épaisseur à peine égale à celle de la couche sableuse stérile, C, qui le sépare du niveau magdalénien. Il est impossible de préjuger de la rapidité des apports d'al- luvions par les crues de l'Ain sur sa terrasse de 0 mètres, mais 1l est à supposer que celles-ci ont diminué d'intensité au fur et à mesure que le retrait du glacier würmien s’accentuait, et qu'elles submergeaient le sol de la Colombière de plus en plus rarement au cours de la période post-glaciaire. Nous en voulons pour preuve la situation restée superficielle du Magdalénien à sagaies — qui n’est certainement pas un Magda- lénien tout à fait récent. Il nous paraît donc légitime de regarder comme ayant néces- sité un temps très long, l'édification, par les crues de l'Ain du niveau stérile C, sur une hauteur de 1 mètre. Les coupes IT et IIT ont été photographiées au centre de l'abri. Ce point est intéressant, parce que les niveaux archéolo- giques y sont interrompus par la formation à ossements de pelits mammifères. ; L'excavation supérieure du rocher de la Colombière est l’aboutissant d’un couloir souterrain collectant les eaux du sol situé au-dessus du rocher. Il ÿ a eu là — probablement lors des précipitations atmosphériques abondantes qui succédèrent au froid sec de l'époque magdalénienne — un déversoir d’une réelle importance, si l’on en juge d’après le polissage de la roche par l'eau à l'intérieur de la grotte où elle circulait. Cette grotte est en partie encombrée de limon argileux, absolument différent du sable fin de rivière du sol de l’abri-sous-roche proprement dit et en lous points comparable au limon qui remplissait le couloir souterrain du Four de la Baume, étudié 40 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE par l'un de nous”, — d’ailleurs banal limon rougeâtre de caverne ne présentant pas 101 de caractères bien particuliers. I. Couche superficielle remaniée, ren- fermant encore un maigre outillage mag dalémien TU, RSS TOR IL. Niveau-stérilé CuL\ See Il’. Niveau à silex microlithiques abon- dants &.9 508 eipe a We PRET II”. Niveau stérile PE IIT. AurvignaCien! supérieur ; «0. IV. Sable stérile, avec éboulis abon- dants recoupé par divers sondages SUPSENMITON. 6: 24 1 ne et le SAP o m. 30 o mm. do o m. 20 o m. 50 o m. 59 1 m,50 (visible sur la photographie sur o m. 55). ‘ FiG. 17. — Coupe IT, au centre de l'abri. ! Mayet (Lucien) et Mazenot (Joseph), le Four de la Baume, grotte préhis- torique découverte à rancion (Saône-et-Loire) (Travaux du Laboratoire d'Anthropologie el Paléontologie humaine de la Faculté des Sciences de Lyon, 1914). ln is. : D mm | Tr à a ; . DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) . A1 L'eau infiltrée à l'intérieur des terres se coilectait dans la « grotte », glissait sur le sol rocheux de celle-ci et, arrivée en — Niveau du sol au com- mencement des fouilles. — Surface su- périeure du « témoin » — Niveau cor- respondant au niveau ar- chéologique D, F16, 18. — Surface Ouest du « témoin » de la formation à petits Mammifères. Hauteur visible sur la présente photographie — environ 3 mètres. Sur sa face Nord, faisant face à la paroi rocheuse, le « témoin » présente une coupe verticale de 5 mètres de hauteur. surplomb de l'abri, tombait en formant une cascade de quelques mètres de hauteur. L'affouillement de la terrasse sableuse sur laquelle se faisait la chute en a complètement bouleversé les différents niveaux P 42 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE et les a remplacés par un dépôt argilo-sableux renfermant en abondance extraordinaire des ossements de petits Mammifères Paroi rocheuse verticale. I. Magdalénien superficiel visible sur. o m,20 II. Niveaustérile °C ST Mono Il". Niveau à industrie microlithique . o m. 25 Il". Niveau stérile 4:50 Ce NON III, Aurignacien supérieur déblayé sur o m. 50 Fémur de Mammouth avec Renne gravé. F1G. 19. — Coupe IT, à l'Est de l'abri. parmi lesquels prédominent des Rongeurs du genre Arvicola (Campagnols). Il s’agit ici des résidus de digestion des Rapaces nocturnes qui pendant le Quaternaire, comme encore de nos jours, ont habité la voûte du rocher. Les boules formées par DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 43 les os et les poils des animaux dont ils se nourissaient et dégorgées ensuite par eux tombaient au devant de la cascade. Le limon apporté par celle-ci les agglomérait et leur a donné par endroits la consistance d'une véritable brèche, Nous avons remarqué cette formation bien particulière sur près de 6 mètres de hauteur. Elle donne l'impression d'être assez homogène. Cependant, l'examen attentif de la coupe montre que sa base est presque exclusivement sableuse, puis des intercalations de sable argileux se font dans le sable fin meuble, non agglutiné; la proportion d'argile augmente au fur et à mesure qu on s'élève sur la paroi de la coupe; au milieu de celle-ci et jusqu’à la surface, les os ont une gangue formée de limon rougeûtre, durer, à peine mélangé de quelques élé- ments sableux. Cette constatation justifie la remarque faite plus haut que l'apport de limon par les eaux souterraines n'a eu lieu qu'assez tardivement. Les silex taillés sont exceptionnels dans cette formation à petits rongeurs. Cependant, c'est l'un d'eux qui nous a fait découvrir le niveau aurignacien non recoupé par les premiers sondages et non entamé par les tranchées des fouilles relative- ment superficielles des premières semaines. À 3 mètres de profondeur, nous y avons encore trouvé quelques silex dissé- minés. Vraisemblablement il s'agit de pièces remaniées et entraînées par les remous de la cascade dont les eaux glissaient en partie le long de la paroi rocheuse et s'étaient assuré, entre celle-c1 et les sables situés en avant, un véritable cours souterrain que nous avons mis à Jour et qui s'enfonce pro- fondément sous le rocher en surplomb. La grotte supérieure — s'ouvrant au milieu de la paroi rocheuse — a-t-elle été habitée? Son exploration ne nous a fait découvrir qu'un crâne et quelques ossements probable- ment néolithiques, peut-être paléolithiques, en tout cas sans présence d'aucun outillage. Disons cependant que le déblaiement du limon est extrême- - 4% ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE ment difficile. En effet, pour accéder à la cavité souterraine, 1l faut ramper sur une étroite corniche, très en pente, polie com- me du marbre, avec le danger constant ; d'une glissade, sans possibilité de pou- . voir se relenir, au | fond de la tranchée de 6 à 7 mètres, soit | 10 mètres de chute. | Dans la grotte, l’ex- traction du lJlimon, constamment humi- de. gras, très adhé- rent aux outils, aux mains, aux souliers, aux vêtements, est des plus malaisées et nous avons dû renon- cer — au MOINS pro- visoirement — à ef- fectuer l'exploration complète de la grotte supérieure, à cause des difficultés de la tâche et des résultats peu encourageants donnés par les pre- mières Journées de travail. La coupe IV, a été photographiée à l'Est de l'abri. Elle présente, avec des épaisseurs un peu différentes, les niveaux déjà indiqués sur les coupes précédentes. ) dÜ sÉÉi fe dd nl ‘ss DRE, à à 4 Dress hé. fé * 4 . « ” ° F1G. 20, — L’ascension à la grotte supérieure de la Colombière. AL + |. ta DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 45 . Le niveau D’ de la coupe Ouest 1, absent au centre de l'abri (coupe IT), existe également ici, à l'Est, mais n’est pas visible sur la photographie, parce que non encore entamé près de la paroi rocheuse où la photographie a été prise. Le Magdalénien superficiel est séparé ici de l’Aurignacien supérieur par o m. 90 de sables et éboulis stériles où s ttes un mince niveau avec oulillage microhthique assez abondant. C'est dans ce niveau à pelils ni particulièrement abondants, qu'a été trouvée une extrémité de sagaie épaisse de type archaïque et bien différente de la sagaie mince, allongée, du niveau magdalénien superficiel. Nous les figurons dans les planches hors texte. + L° re:r: Se EL U fe # fl ” # PER F1G. 21. — L'Ain au-dessous de la Colombière, près Poncin. ÉTUDE PALÉONTOLOGIQUE l. FAUNE MAMMALOGIQUE DU NIVEAU D ET DES NIVEAUX CORRESPONDANTS DE LA FORMATION A PETITS MAMMIFÈRES (Faune de l'Aurignacien supérieur de la Colombière ). Nous étudierons avec quelques détails la faune ancienne de la Colombière, celle accompagnant l’industrie du niveau D (Aurignacien supérieur). [Il nous paraît au contraire superflu d'insister sur la faune du niveau B, devenu superficiel (Magda- lénien, Néolithique, etc.) — parce que cette dernière se pré- sente dans des conditions défectueuses du fait des remanie- ments qui ont mélangé les animaux de diverses époques ; du fait aussi de la mauvaise conservation des ossements dans le 48 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE sable et les éboulis de la surface du sol, — et nous nous borne- rons à une simple énumération d'espèces. ONGULÉS IMPARIDIGITÉS Famille des ÉQUIDÉS FQUUS CABALLUS Evnnaer Cheval. [= Equus fossilis Meyer — Equus spelæus Owen]. Le cheval, si abondant dans les gisements du Paléohithique moyen de la vallée de la Saône — à Solutré, à Brancion, dans la vallée de l’Orbize, ete. — se montre très rare à la Colom- bière : quelques dents et quelques débris d’ossements témoi- gnent seuls de sa présence. En revanche, la fréquence des figurations de cet animal sur les galets gravés semble témoigner qu’il constituait un gibier de choix, vivement désiré. Les pièces que nous avons pu recueillir ne justifient aucune remarque spéciale et nous ne faisons que signaler Équus cabal- lus dans la faune du niveau D. Famille des SUIDÉS SUS SCROFA Linné, Sanglier. Quelques ossements brisés représentent, de façon nette, le S. scrofa dans le niveau D. Cette espèce a laissé des restes moins exceptionnels dans le ancètre direct de nos san- niveau B. Le Sanglier quaternaire glers actuels — est d’ailleurs un animal banal dans les gise- ments de cette époque el 1l suffit 1c1 de signaler son existence. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 49 Famille des RHINOCÉRIDÉS RHINOCEROS TICHORHINUS Fischer, Rhinocéros à narines cloisonnées. [= Rh. antiquitatis Blumenbach — Rh. Jourdani Lortet et Chantre|]. Le Rhinocéros à toison laineuse donne un cachet archaïque à la faune de la Colombière. Il fait complètement défaut dans le. niveau supérieur à industrie magdalénienne typique. Dans les niveaux inférieurs du gisement, nous avons recueilli diverses molaires en mauvais état de conservation, mais présentant fort nets les caractères des M du Z?hinoceros lichorhinus : Molaires relativement basses, allongées dans le sens antéro- postérieur, avec collines obliques d'avant en arrière et île d'émail entre la vallée médiane et la muraille externe de la dent. La figuration du Rhinocéros poilu sur un des galets gravés confirme son existence lors des premiers temps de l’occu- pation de cette station par les chasseurs de rennes. Nous savons parfaitement que le /hinoceros tichorhinus na émigré qu'au cours du Quaternaire récent, qu’on le retrouve dans quelques gisements magdaléniens : Kessler- loch (Thaingen), Niedernau, caverne de Gudenus, non loin de Krems!, etc.: ces gisements de l'Europe centrale repré- sentent l'exception et nous devons également remarquer que dans les débris de cuisine de la grotte des Hoteaux — où le Renne figure avec une extrême abondance — que dans la faune de la grotte de la Bonne-Femme — pour ne citer que ces deux stations du département de l'Ain — comme dans la 1 C£ Breuil, Revue mensuelle de l'Ecole d' Anthropologie, 1906, p. 50. ONIV. pe Lyon. — L. Mayer. 4 50 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE presque totalité de nos gisements français du second âge du Renne, le Rhinocéros fait défaut. Aussi ne nous parait- -1l pas exagéré de regarder sa présence dans les couches du niveau D comme un caractère d'ancienneté de celles-ci. ONGULÉS PARIDIGITÉS Famille des CERVIDÉS CERVUS TARANDUS Linné, Renne. [— Rangifer tarandus H. Smith sp. Linné|. Le Renne est l'animal dominant dans la faune de l’Auri- gnacien supérieur de la Colombière. Nous figurons quelques-unes des pièces sur lesquelles on s'appuie généralement pour reconnaître la présence du Renne en dehors des fragments de bois : molaires supérieures typi- ques, molaires inférieures, os terminaux des membres indi- quant une patte élargie, modifiée pour la course sur la neige, sensiblement différente de celle des autres Cervidés. CERVUS ELAPHUS Linné, Cerf noble. Le Cerf élaphe est commun dans les gisements quaternaires. Il se rencontre en Europe depuis le Pliocène, comme d’ailleurs le Bouquetin et le Bison; dans le Quaternaire supérieur. A la fin du quaternaire, le Renne disparaît et le Cerf noble devient prédominant. Il se rencontre habituellement associé au Renne. À défaut des caractères de l'émail des dents plus ridé, des lobes des M supérieures moins écartés, etc., les dimensions plus grandes des molaires du C. elaphus suffiraient pour éviter de le confondre avec le C. {arandus. Nous le trouvons dans le niveau D représenté par mn débris de dentition et du squelette. Il est également figuré sur des galets gravés. LéRéS. ds At ts fi 2 DS DÉS “ Û DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) O1 nn BOS PRIMIGENIUS Bojanus, Bœuf primitif. = Bos urus Boyd-Dawkins — Bos giganteus Owen] Nos Bœufs actuels descendent du Bos primigenius qui, dans les gisements qualernaires, se trouve fréquemment associé au Bison priscus, l'aurochs, souche du Bison d'Europe. F1G. 22, — Bison priscus H. v. Meyer. Bison d'Europe, Aurochs. Crâne bas, zone frontale plate, excessivement large et relativement courte. Cornes cylin- driques dirigées en dehors et en haut, situées à une faible distance en arrière des orbites fort saillantes, Pariétaux courts, larges, mais toujours développés comme section indépendante de la voûte cranienne. Portion faciale courte, os nasaux courts et larges en arrière (Zittel), Fi. 23, — Bos primigenius Bojanus, bœuf primitif. Urus, d'après Owen. Frontaux d'une énorme étendue, formant toute la voûte cranienne ; pariétaux extrêmement courts et absolument refoulés sur l'occiput. Insertion des broches frontales reportées jusque dans les angles externes postérieurs du crâne (Zittel). La détermination des dents isolées ou des débris apparte- nant à l'une ou l’autre espèce est assez délicate si l’on n’a pas de matériaux de comparaison précis. Au Laboratoire de Paléontologie de la Faculté des Sciences de Lyon existent de nombreuses séries de dents et d'os de squelette de Bison de la terrasse de Villefranche dont la faune quaternaire d'âge moustérien n’a, comme Bovidés, donnéencore que du Bison, — et des dents de Bœuf primitif provenant des fouilles faites aux Balmes de Villereversure par l’abbé Béroud. DR ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Or, les dents de Bovidés trouvées dans notre niveau D, beaucoup plus hautes que larges, de grandeur dépassant nota- blement les plus fortes dents de Bison, se rapportent exclu- sivement au Bos primigenius. D'autre part, le Bison, si abondant dans les peintures et gra- vures magdaléniennes, n'est figuré sur aucun des galets ou os gravés que nous avons recueillis. Nous pouvons donc conclure à son absence de la Colombière. ONGULEÉS PROBOSCIDIENS ELEPHAS PRIMIGENIUS PBlumenbach, Mammouth. Le Mammouth est représenté à la Colombière par divers débris du squelette, notamment une portion de fémur gravée avec art et par des débris de molaire en fort mauvais état de conservation. Le Mammouth représente un élément ancien dans la faune de la Colombière. Sans doute, comme pour le Rhinocéros, 1l y a eu des retardataires dans la migration vers le nord de l'Elephas primigenius. Il s'est prolongé en France pendant une partie du Pleistocène supérieur et, dans quelques gisements de l’Europe centrale : Kesslerloch, Sirgenstein, Kastihäng, Niedernau, etc., on trouve des débris de Mammouth associés à une industrie magdalénienne ancienne. Mais conclure de sa persistance dans ces régions à un rajeunissement de la faune du Mammouth, et, pour un peu, la regarder comme contem- poraine de celle du Renne, nous paraît vraiment exagéré : nous ne nous croyons pas autorisé à dater comme magdalénien le niveau D de la Colombière parce qu'il renferme, associés, Mammouth et Rhinocéros. PRES | | | DE LA COLOMBIÈRE PRÈS* PONCIN (AIN) 53 RONGEURS Famille des SCIURIDÉS SCIURUS VULGARIS Linné, Ecureuil. Cette espèce est représentée par une seule mandibule gauche trouvée à mi-hauteur de la formation à ossements de petits Mammifères. ARCTOMYS MARMOTTA Linné, Marmotte. À. primigenia Kaup|. La Marmotte est représentée à la Colombière : Dans le niveau magdalénien, où elle est relativement abon- dante ; | Dans le niveau aurignacien, où elle n’est indiquée que par d'assez rares débris. Il en est de même dans la formation à à petits Mammifères. Néanmoins il y a réellement intérêt à constater la présence de cet animal de la faune alpine actuelle dans la vallée de l'Ain quaternaire. Famille des ARVICOLIDÉS La détermination des débris fossiles de ce groupe de petits — Rongeurs n’est pas sans présenter de réelles difficultés pour les : F L2 . P P . . . - préhistoriens peu familiarisés avec la paléontologie et il nous a semblé utile d'exposer avec quelques détails les notions _ générales qui ont trouvé leur application dans l’étude du 4 niveau à ossements de pelits Mammifères de la Colombière. On sait les caractères de la famille des Arvicolidés : Rongeurs de petite taille, à tête relativement volumineuse. Maxillaire inférieur avec apophyse coronoïde grêle et haute ; Dentition très réduite (pas de canines, comme d’ailleurs ion les Rongeurs), pas de prémolaires ; trois molaires prismatiques #. "54 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE sans racines vraies ou à racines imparfaites, composées de deux séries longitudinales de prismes triangulaires alternant, qui forment des arêtes sur les faces interne et externe : sur la sur- face masticatrice, l'émail forme des lignes sinueuses à angles aigus (Zittel). La couronne est toujours plane, même chez les jeunes. Formule dentaire : CE 2m De PE 2 > : 3 à g 10 dents. Il est très malaisé de séparer les espèces fossiles, car les espèces actuelles sont surtout caractérisées par leur taille, la grandeur des oreilles, la longueur de la queue, l'aspect et la couleur de la fourrure. Trois genres se rencontrent dans le Quaternaire d'Europe : Arvicola Lacépède. Campagnols : Arvicola amphibhius Desm., A. cam- pestris Blasius, À. glareolus Wagner, etc., etc. Myodes Pallas. Lemming : Myodes lemmus. Guniculus Wagler. Lemming : Cuniculus lorquatus. Lemming à col- lier. Ce genre est souvent réuni au précédent et, dans notre Quaternaire, on peut regarder les Arvicolidés représentés par ces deux groupes : les Campagnols et les Lemmings. Il y a un grand intérêt à séparer les Lemmings, rongeurs arctiques caractérisant la faune des toundras, des Campagnols appartenant à la faune des steppes !, laquelle traduit un climat moins rude que la précédente. Nehring ? avait remarqué que « chez tous les Campagnols et Lemmings on constate une grande similitude dans la conforma- tion des molaires ; leurs caractères différentiels résident moins dans le nombre que dans la situation dissemblable qu'occupent les prismes internes et externes les uns par rapport aux autres, ! Nehring (Alfred), Ueber Tundren und Sleppen der Jetz- und Vorzeit…., Berlin, 1890. ? Nehring, Fossile Lemminge und Arvicolen dem Diluviallehm von Thiede bei Wolfenbüttel {Zeitschrift f. ges. Naturwiss., XLV, p. 1-28, 1875). Let MTTT le sd... ML ie. it vod n DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 55 et de la disposition qui résulte de la fusion ou de l’indépen- dance de ces prismes. Le genre Myodes se sépare du genre Arvicola essentiellement par la troisième dent de la mâchoire supérieure ; dans chacun de ces deux genres les distinctions caractéristiques se font surtout par la première dent de la mâchoire inférieure et par la troisième dent de la mâchoire supérieure. » Dans les gisements, ces petits Rongeurs sont surtout repré- sentés par leur mandibule qui se trouve avoir résisté aux cau- ses de destruction mieux que la têle osseuse. C'est ainsi qu'à la Colombière, à côté de plusieurs centaines de mâchoires inférieures d'Arvicola, nous avons recueilli seulement un nombre très réduit de màchoires supérieures. Pour la détermination des mandibules d'Arvicola, au point de vue spécifique, la plupart des préhistoriens se bornent à mesurer la longueur de la série des molaires et à donner un nom d'espèce d’après celle longueur, ce qui ne présente pas une précision rigoureuse, ni une méthode bien recommandable. Lorsqu'il s'agira de différencier rapidement une mandibule d'Arvicola d'une mandibule de Lemming, les pièces fossiles étant assez fréquemment dépourvues de leur dentition com- plète, voici les principaux caractères sur lesquels on pourra s'appuyer : Arvicola. La racine, très longue, de l'inci- sive se termine presque sous le con- dyle articulaire et soulève au niveau de sa terminaison la paroi externe de la mandibule qui, très amincie, est presque toujours perforée à cet endroit, sur les pièces quaternaires. La racine de l'incisive, en se pro- longeant au delà de M,, passe en dedans delaracine de Met en dehors de la racine de M, ; celle-ci se trouve déjetée sur la face interne de la man- Myodes. La racine de l’incisive, beaucoup plus courte, s'arrête sous la paroi interne de la mandibule contre la racine de M;. La racine de M, ne fait pas sail- lie sur la face interne de la mandi- bule. ( : CC dc erèu hs di à De ? n | AA / d' Abbas ALP ITR CASE ICE TEA dal ds du ile boue. Ms Mat ir dr Arvicola. dibule et fait une forte saillie sur cette face quiest presque toujours brisée sur les pièces quaternaires, d'où disparition de M. La présence de la racine del'inci- sive dans la branche montante de la mandibulé détermine un épaissis- sement de cette branche montante et la formation d’un profond sillon en dedans de l’apophyse coronoïde. M, 5 ou 6 prismes externes 4 ou 5 prismes internes. M; 3 prismes externes. 3 prismes internes. M; 3 prismes externes. 3 prismes internes. M, Les prismes alternent assez régulièrement, les prismes internes étant toujours en arrière des prismes externes, de sorte que toujours un prisme interne et un prismeexterne se présentent obliquement l’un par rapport à l’autre. M. Les six prismes simples primi- üfs se trouvent toujours confondus en trois doubles prismes à deux arêtes généralement très petites et très minces. 56 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE ER RD a PR ET VS CRTC dot UN PC ET ANNEES Myodes. M; manque rarement. L'apophyse coronoïde s'élève, droite, grêle, sans que soit creusée une gouttière entre elle et la rangée des molaires. M, 4 ou 5 prismes externes. 5 ou 6 prismes internes. Mo 3 prismes externes. 3 prismes internes. M, 3 prismes externes. 3 prismes internes. Même structure, mais avec quel- ques différences dans la situation réciproque des prismes. M; de structure semblable à M. Cette presque identité de structure de M, et M, est un des principaux caractères différentiels des Myodes et des Arvwicola; chez ceux-ci, en effet, M, diffère notablement de M. La détermination spécifique des Arvicola est encore plus délicate et nous ne pouvons que renvoyer aux ouvrages de Blasius!, de Nehring?, etc. Ce dernier auteur a donné un tableau qui est un document utile pour l'étude des Arvicolidés fossiles. Le voici : ! Blasius, Naturgeschichle der Säugethiere Deutschland.…., t. 1, 1857. 2 Nehring, loc. cüil. \ Éd h RE ER LP TE us / $ \ - 1 p", Le » ‘ ‘ é SC SE nn PAS € PA ee DUR ee De GA A AE SET SE \ PA er L \ ‘ ” al ' i Le #1 P | ‘€ ‘WU © UOIAU9,P 971009 SN[d a1JUOU 98 2MONMPJUI 911EJU9P 09BUCI EI SIOJIE L - “oogdse ououwu eun mod ofe$9 quewejqisues MonBUO] aun JUO 2INAMQJUI AIOUIEU €] 9P 9109 79 O1noHHdNS ONOUOEU EJ 8P SAIR[OU S9P 9198 ET j F. | | | w né ET ent à LC “RS MORT D ) ESO A ER ie à ‘1 SOIJQUIIIIIUT U9 SOIR] 2 RE SP 91H9S E[ 9p anonsuorT 4 RO AT | VOY, Pa EPP Pen LE ST NET Por1 7 € ‘oinonmpdns 211049 A DRM ere let D let he Eee LV POUEE TENUE Ÿ & -QU E[ 9P SJU9P Sop soutaqui : S € L ? 9 9 9 9 8 : G 4 : 1 € ‘ainaniodns o11oyoeuw ef 9p Fe, } } } } U ÿ d d (g) 9 © [squop sop sowsud ep o1quo É G G € G G c g ç g |(9)£ H | | % Re ee s-: Clan € le: Pos miuse be:exleTs € “DNOHJUT 241049 de - Move hr:er sie ct lee lesedv'e Lt: st t -BUI E[ 9P SJU9P S2Pp sauaqut à N pie lois loir le:t lo:t loie le:s le:t lo:ce lo:s ” 19 SOU19)X9 S9J918 S9P 91QUON L | +4 £ £ € £ £ £ € ÿ 2 : £ *9IN91IQJUT 211OHOEU EI & Re C (£) € (g) € € G G G î $ | 9p SJU9P s9p sowsHd 9p a1QWON À 6 6 L L (g) £ (g) 6 L L 6 o1 1 . + > > > è où > 3 = Ë = + Dr. 3 fa a 3 On à 42 è CES =. e 3 = Re SES a & RE — e. ? 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Longueur de la série des M inférieures — 8 mm. 5 à 10 millimètres. Longueur condylo-alvéolaire — 24-25 millimètres : , M, inférieure : M; supérieure : 7 prismes ; 4 piliers (ou arêtes) externes; 5 — _— internes. 5 prismes ; 4 piliers (ou arêtes) externes ; 3 — — internes, DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 59 Certains auteurs séparent A. amphibius d'A. {errestris. En réalité, le Schermaus actuel ne diffère du Rat d’eau que par une queue un peu moins allongée, un museau un peu plus court et une coloration plus claire du pelage. A l’état fossile, représentées généralement par les seules mandibules et & Mâchoire inférieure. Mächoire supérieure. F1G, 25. — Arvicola amphibius, d'après Blasius. Dix fois la grandeur naturelle. des os du squelette isolés, ces deux formes ne sauraient être séparées. A. ratliceps, Campagnol à tête de rat, vit actuellement dans le Nord de la Russie, de la Suède, dans la Laponie. La denti- tion inférieure ressemble beaucoup à celle de l'A. amphibius, dont elle diffère surtout par une longueur moindre de la série des molaires (6 millimètres au lieu de 8 millimètres). Il est à craindre que dans certaines listes de formes quaternaires À. ralticeps ait élé inscrit d’après des petites mandibules de Ar el 60 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Schermaus ou d'A. aquatique (femelles ou individus n'ayant pas encore atteint tout leur développement). Les variations de la taille chez À. amphibius peuvent être assez considérables pour que Freudenberg, dans un ouvrage récent sur les Mammifères du Quaternaire ancien de l'Europe centrale, croie devoir distinguer deux races — grande et petite — dans cette même espèce !. | Mâchoire inférieure. Mâchoire supérieure. F1G. 26. — Arvicola nivalis, d'après Blasius. Dix fois la grandeur naturelle. ARVICOLA NIVALIS Martins”, Campagnol des neiges (= Arvicola alpinus Wagner = nivicola Schinz|. Quelques mandibules nous paraissent rappeler cette espèce assez forte (longueur du corps — o m.14-0 m. 15) parleur première molaire dont { W. Freudenberg (de Gôttingen), Die Säugetiere der älteren Quartärs von Mitteleuropa.…. {Geol. u. palæontol. Abhandl., Bd. XIT, H.4-5, juin 1914). ? Revue zoologique, 1842, p. 331; Annales des Sciences naturelles, XIX. Cf. J'-FT. Blasius, Naturgeschichle der Säugethiere Deutschlands und der Angrenzenden 1 änder von Mitteleuropa, Brauschweig, 1857, t. TI. Ph SAR er cd - 2 CORPS OÙ NT a SRE 7 nn. lo nant “he fes as : Lén L | | DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 61 le premier prisme antérieur coiffe la dent en s’élargissant et en se recour- bant au lieu de s'avancer en pointe, La longueur de la rangée dentaire inférieure — 6 mm. 2. La longueur de la mandibule (du condyle au rebord alvéolaire de l'incisive) : 17- 18 millimètres. Il eût été intéressant de rencontrer en abondance dans le niveau D ce Campagnol des neiges, qui, dans les Alpes, actuellement, ne descend pas au dessous de 1.000 mètres et se retrouve à près de 4,000 mètres d'altitude. Mais il est fort possible que les mandibules de taille un peu plus faible, les dents de structure légèrement différente ne soient que de simples variations d'âge ou de sexe d'Arvicola amphibius. ARVICOLA ARVALIS Pallas, Campagnol des champs — Arvicola agrestis Linné — campestris Blasius = — vulgaris Desmarets|. Espèce plus petite que la précédente (longueur du corps = 0 m. 08 à O m. 10). | Longueur de la série des M inférieures : 5 mm. à 6 mm. — condylo-alvéolaire : 16 millimètres. M, inférieure : 9 prismes. 5 piliers (ou arêtes) externes. 6 — — internes. Nous rapportons à À. arvalis la grande majorité des petites mandibules d'Arvicola de la Colombière. Peut-être un certain nombre pourraient-elles être attribuées à une forme dont la taille est un peu plus faible (longueur du corps — o m. 08 à o m. 09) et qui présente des caractères de dentition presque identiques : Arvicola sublerraneus De Selys. La différencia- ton entre les restes fossiles de ces deux espèces, ou de ces deux formes d’une même espèce, est à peu près impossible!. 1 Cf. J.-V. Woldrich, Diluviale Arvicolen aus den Stramberger Hôhlen in. Mähren {/ Wiener Acad. d. Wissenschaften, p. 397, 1884). A. Nebring, Die kleineren Wirbelthiere von Schweizerbild bei Schaffausen (Denkschriften d. Schweiz. Naturf. Gesellsch., B. XXXV, 1895). CA sé LAf ar : E 62 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE un ENS ND LL So \ C1 Re = VUE Mâchoire inférieure. Mâchoire supérieure. F1G. 27. — Arvicola arvalis, d’après Blasius. Dix fois la grandeur naturelle. Famille des MURIDÉS MUS cf. ALEXANDRINUS Geoffroy, Rat d'Alexandrie. Une mandibule gauche de Rat avec M,-M, a été trouvée à environ 1 m. 25 de profondeur dans la formation à petits Mammifères. Nous rapportons à Mus alexandrinus celte pièce dont les molaires se présentent avec des tubercules disposés par paires et opposés sur une même ligne légèrement oblique : M, avec trois rangées de tubercules, M, avec deux rangées seulement. Longueur de la série M;-M3. . . . 7 millimètres. — de Mii":és IDR TOME — — condylo-alvéolaire . . . 17 — DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 63 MUS cf. SYLVATICUS Linné, Mulot. Une autre mandibule, M,-M,, trouvée dans une couche notablement plus élevée que la précédente, appartient à une espèce plus petite, probablement Mus sylvaticus Linné. Longueur de la série M;-M3 . . . . . 4 mm. 5. — US ANT RE NAS UE DER | — condylo-alvéolaire . . . . . 13 mm. 5. Ces dimensions indiquent un Rat environ un tiers plus petit que le Rat noir actuel, ce qui est bien en rapport de la taille de celui-ci à la taille du Mulot. Famille des LÉPORIDÉS LEPUS TIMIDUS Linné, Lièvre commun. Le [Lièvre est représenté dans la faune ancienne de la Colombière par d'assez nombreux ossements, par des fragments de mandibules et de mâchoires supérieures. La distinction entre le Lièvre commun des champs et des bois {Lepus limi- dus Linné, Lepus europaeus Pallas) et le Lièvre blanc {Lepus vartabilis Pallas) est assez délicate. Nous avons tout d’abord admis la présence ici de cette dernière espèce, aujourd’hui émigrée dans les Alpes, à 1.800-2.500 mètres d'altitude. Mais il semble bien — en dernier examen — que nous ayons affaire au Z. timidus. On attribue trop volontiers, trop facilement — sans aucune raison bien sérieuse — au L. variabilis les ossements de lièvre rencontrés dans les gisements quaternaires. En réalité, on n’est autorisé à élablir une distinction spécifique que s1 l’on possède la mâchoire supérieure avec P,. On sait que cette première molaire supérieure du L. varta- bilis est incurvée en dedans et qu'eile présente deux bandes d'émail ou piliers en forme d’arêtes latérales, 64 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE L. limidus n'a qu'un seul pilier d’émail, arrondi, à P, d’en haut. Voici, d’ailleurs, la définition donnée par Blasius de cet unique caractère différentiel : | Lepus timidus. Dentition : vingt-huit dents. La première molaire supérieure présente en dedans une arête unique arrondie... Des six molaires supérieures, la dernière est la plus petite et se trouve formée par un fût unique, simple, à section ovale, presque circulaire. La première, beaucoup plus grosse que la dernière, est,comme elle, formée d'un fût unique, avec bord interne arrondi, tendant à ne former qu'une simple aréte. En avant, trois plis d’émail dirigés obliquement en dedans et en avant entament la surface de la dent. Lepus variabilis. Dentition : vingt-huit dents, de même forme que celles du lièvre commun... La première molaire de la mâchoire supérieure a son bord antérieur doublement creusé par des plis d’émail dirigés obliquement en dedans et en avant ; elle est donc à deux arétes obtuses sur son bord interne. INSECTIVORES Famille des SORICIDÉS SOREX VULGARIS Linné, Musaraigne carrelet. Ce petit Insectivore est assez abondamment représenté à la Colombière par de nombreuses mandibules et quelques rares débris de mâchoire supérieure. La petitesse des dents, la coloration rouge des pointes de leurs denticules, les incisives inférieures très allongées, den- telées sur leur tranchant supérieur, la cavité triangulaire, pro- fonde, ereusée à la base et sur la face interne de la branche, montante de la mandibule, font reconnaître assez facilement les fragments de mâchoires ayant appartenu à la Musaraigne commune. l Blasius, Naturgeschichtle der Säugethiere.…., 1857. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 65 À ces caractères génériques s'ajoutent les caractères spéci- fiques suivants : Un seul denticule à C inférieure Deux denticules à P, d'en bas, la seule existante : [ supérieure avec talon, presque aussi développé que le _ denticule principal, ce qui donne à la dent un aspect fourchu. Re P, supérieure, plus petite que le denticule antérieur de P, _ (carnassière) qui cache P, presque entièrement, lorsqu'on _ regarde la mâchoire supérieure, perpendiculairement à sa face externe. Parmi les nombreuses mandibules de Musaraignes fossiles, recueillies à la Colombière, un certain nombre se distinguent È par leurs plus grandes dimensions, leur aspect moins grêle, . une incisive plus courte, moins crénelée, etc., tous caractères - qui font penser à Sorex alpinus Schinz, Musaraigne des Alpes, animal de plus grande taille que S. vulgaris (longueur de la tête et du corps — 0 m.070 à o m. 075, au lieu deo m. 060 . à o m. 065, longueur moyenne de la Musaraigne commune). Mais nous n'avons pu constater de C inférieure à deux den- | ticules ni, sur aucune des màchoires recueillies, de I supérieure à talon très réduit, de P,, plus petite que le talon de P, {car- - nassière), et entièrement visible du dehors. Nous ne pouvons . donc indiquer comme certaine la présence à la Colombière de la Musaraigne des Alpes, bien que cette espèce ait été rén- . contrée associée dans cerlains gissements quaternaires à la À Musaraigne commune. SOREX PYGMÆUS Pallas. Musaraigne naine — Sorex minutus Linné — Sorex minimus Geof.. Nous rapportons à cette très petite espèce un certain nombre de mandibules de Musaraignes, notablement plus petites que la grande majorité de celles recueillies à la Colombière. Malheureusement. nous n'avons pas de mâchoire supérieure Univ.-pe Lyon. — L. Mayer 5 66 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE nous permettant d'affirmer la présence de cette espèce qui se différencie de la précédente surtout par la constatation d’une I, de même grandeur que I,. CROCIDURA ARANEUS Wagner, Crocidure musette. Nous n'avons recueilli à la Colombière que quelques rares mandibules fossiles de Crocidure aranivore. Elles res- semblent beaucoup à celles de Musaraigne, mais les denticules ne sont pas colorés en rouge et I inférieure n’a pas son bord supérieur dentelé; I supérieure en hameçon, avec talon pointu. Ces caractères — auxquels on peut ajouter que la canine supérieure, ou dernière pelite dent intermédiaire, dépasse notablement en hauteur le tubercule antérieur de la grosse prémolaire de forme de carnassière — permettent de recon- naître aisément, les dentitions de Crocidura araneus, dans les gisements quaternaires. Famille des TALPIDÉS TALPA EUROPÆA Linné, Taupe commune. La présence de la Taupe commune, dans le gisement de petits Mammifères quaternaires de la Colombière, est indiquée par quelques débris de dentition et par une grande quantité d’os du squelette, l’'humérus, très court, excessivement large, aplati à ses deux extrémités, étant facilement reconnaissable el caractéristique. | La formule dentaire est : ‘ 3 1% 4 3 I z C— Pa M 5 Mächoire supérieure.— I, petites, uniradiculées, à couronne aplatie ; C, grandes, recourbées, triangulaires, plus convexes en DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 67 dedans qu'enjdehors ;fsillon vertical, parcourt la partie anté- rieure et sa surface interne, à deux racines. Sa couronne des- cend verticalement très bas. P,, P,, P,, petites, coniques, à une seule pointe, P, et P;, sensiblement de même grandeur. P,, volumineuse, à trois racines, avec une grande pointe antérieure, une pointe postérieure plus petite et un talon interne. M,, M, M, triangulaires, avec deux tubercules externes et un tubercule interne, tous en forme de V. Le bourrelet basi- taire forme, du côté externe, trois pointes secondaires. Mächoire inférieure. — T, petites, simples, uniradiculées, obliques, en forme de ciseaux. C, semblables aux incisives. P, fortes, les deux postérieures avec des denticules acces- soires. M à trois denticules pointus dans sa partie antérieure ; talon à deux pointes. M, est la plus petite! Famille des CANIDÉS ALOPÉCOIDÉS CANIS VULPES Linneé (— Vulpes vulgaris Owen Vulpes major Schmerling. Çanis vulpes fossilis Pomel) (M Le Renard, banal dans les gisements quaternaires, est représenté à la Colombière par plusieurs fragments de man- dibule et divers os des membres. La fossilisation de ces débris, la coloration foncée de certains d’entre eux, indiquant un séjour prolongé dans l’eau, etc.,ne sauraient les faire attribuer à des animaux venus creuser leur terrier dans le gisement “et 1 Cf, pour plus de détails : Zittel, Traité de Paléontologie, t. IV; Saint- Georges Mivart, Notes sur l’ostéologie des Insectivores {Annales des Sciences naturelles, 1867, p. 220); Blainville, Os{éographie, INsecrivores. 68 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE témoignent de la présence du C. vulpes à l’époque où l'Homme taillait les silex du niveau D. Famille des MUSTÉLIDÉS PUTORIUS FOŒTIDUS Gray, Putois — Mustela putorius Linné — Fœtorius putorius Keys. et Blas.!. Représenté a la Colombière par quelques débris de mà- choires. Cette espèce esl beaucoup plus forte que P. vulgaris et que P. ermineus : Longueur de la série des P-M . . . . . 19 mm.-20 mm 5. — de P; supérieure (carnassière) . 8 millimètres — de M, ‘infeñneure. fer EH — PUTORIUS VULGARIS Owen, Belette [ Mustela vulgaris Briss. Mustela nivalis Linné Fœtorius vulgaris Revs. et Blas.]. IR La Belette est relativement peu abondante dans les niveaux à petits Mammifères de la Colombière. Elle y présente des variations de taille assez notables, sans toutefois atteindre la grandeur de l’'Hermine. Voici, d’ailleurs, les chiffres donnés sur les mensurations de nos séries de mandibules : , P. vulgaris P, ermineus Longueur de la rangée des molaires. 7 mm.-g mm. 12 mm.-13 mm. Longueur de M, {carnassière). . . 4mm.-4mm.5 5 mm.-5mm.6. Il est probable que ces variations de taille sont surtout des varialions sexuelles. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 69 PUTORIUS ERMINEUS Linné, Hermine = Mustela erminea Linné — Fœtorius erminea Keys. et Blas.]. L'Hermine est très voisine de la Belette (Mustela vulgaris), mais sa laille est un peu plus forte que celle de la Belette et son corps est plus allongé (o m. 25). Les mensuralions des diverses mandibules de M. erminea de la Colombière nous donnent : Longueur de la série des molaires P. . . . . 12 mm.-13 mm. = & _— M, (carnassière) 5 mm, 5-6 mm. Les restes de cet animal ne sont pas rares dans les gisements à faune de steppes, et Nehring cite Thiede, Neumühle, Saal- feld, Steeten!, etc. Mais à la Colombière, il n’est que faiblement représenté. Famille des URSIDÉS URSUS SPELÆUS Rosenmüller, Ours des cavernes Le grand Ours, l'Ours à front bombé de Cuvier, n'était pas inconnu des troglodytes de la vallée de l'Ain quater- naire. Il est figuré dans leurs gravures sur pierre et sur os, et dans le niveau D nous avons trouvé divers os des pattes et une canine. Ces documents permettent d'inscrire 1c1 l'Ours des cavernes. 1 Nehring, Ueber Tundren und Steppen..., 1890, p. 195. Cf. aussi Winterfeld, Ueber quarläre Musteliden-Reste Deutschlands (Zeitschrift d. K..Geolog. Gesell., 1886). 70 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE MEÉLES TAXUS. Pallas, Blaireau — Ursus meles Linné — Meles vulgaris Desmarest — Meles europæus Desmarest|. F L Nous avons trouvé à la Colombière : 1° Des ossements peu abondants de Blaireaux, fragmentés, disséminés, de même fossilisation que les autres débris de petits Mammifères et très certainement contemporains de ceux-C1 ; 2° Des ossements de Blaireaux entiers, réunis par groupes et d'aspect assez différent des précédents : il s’agit probable- ment là des restes de quelques-uns de ces animaux venus creuser leur terrier dans le limon et les sables du gisement. Cette dernière constatation est extrêmement fréquente, quel que soit le gisement en cause. Nous ne pouvons tirer aucune conclusion des pièces du deuxième groupe, et celles du premier groupe ne sauraient être étudiées. Il n'y a pas à le regretter beaucoup, le Blaireau étant un animal banal, remontant jusqu'à la fin du Tertiaire, assez répandu pendant le Quaternaire comme de nos jours, par suite, ne pouvant fournir aucune indication bien précise au sujet de l’ancienneté des animaux de la Colombière. Il. FAUNE MAMMALOGIQUE DU NIVEAU B ET DU NIVEAU CORRESPONDANT DE LA FORMATION A PETITS MAMMIFÈRES d (Faune magdalénienne et plus récente). Equus caballus, Cheval. Sus scrofa, Sanglier. Défense d’une bête de très forte taille. Divers os du squelette du tronc et des membres. CP ” n L LUF M VU UNIES MS CR DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 71 Cervus tarandus, Renne. Le plus abondamment représenté des animaux de ce niveau. Mandibules, nombreuses dents isolées, os des mem- bres, fragments de bois, etc. Cervus elaphus, Cerf noble. M et P supérieures el inférieures, fragment de côte; extrémité inférieure de tibia. Cervus sp. (cf. GC. capreolus, Chevreuil ?). Mandibule d’une bête jeune, fragment de mâchoire supérieure avec M,, phalanges, etc., d’un Cervidé de la taille du chevreuil. Capra sp. ? Chèvre? M, inférieure. Bos primigenius ? Bœuf primilif, Trois fragments de mandibule, l’un avec P,-P, ; les deux autres avec M, et M.. Un fragment de cubitus (extrémité inférieure), une moitié de phalange, sectionnée longitudinalement, de la patte postérieure. Ce grand Bovidé, de plus forte taille que le Bison, ne se différencie en rien du /. primigenius du niveau D. Arctomys marmotta, Marmotte. Deux mandibules, fémurs, humérus, tibia, etc. Lepus sp., Lièvre. Nombreux débris d'un lièvre de forte taille : L. fimi- dus(?). L. vartabilis (?). Lepus cuniculus, Lapin. Le Lapin, absent du niveau D, est représenté dans le niveau superficiel B par des fragments de mandibules, des os des membres, calcanéum, etc. 12 ? +. à, L rà R L x ét ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Rongeurs et Insectivores. La plupart des genres représentés dans la partie infé- rieure de la formation à petits Mammifères : Arvicola, T'alpa, Sorex, Crocidura, etc., se retrouvent dans la partie supérieure de celle-ci, sans modifications bien apparentes. Nous avons examiné avec soin et compara- üvement des échantillons pris à diverses hauteurs sur la coupe verticale de plus de 5 mètres pratiquée dans cette formation. Il ne nous a pas été possible de saisir des variations nettes dans les caractères spécifiques des ani1- maux dont les débris ont été ainsi recueillis et 1l semble que ces petits animaux aient une réelle fixité morpho- logique. Peut-être serait-il possible de constater dans l'ensemble une taille des diverses espèces un peu moin- dre dans le niveau le plus inférieur. Cette diminution de la taille n'est vraiment évidente que si l'on compare les espèces des couches supérieures de la Colombière à celles du Quaternaire ancien de l'Europe centrale étudiées à Hundsheim par M. Freudenberg. Cet auteur remarque d’ailleurs que les Arvicola d'Hundsheim (associées à Rhinoceros elruscus, Elephas cf. anti- quus...)sontnettement plus petits que les Rats d’eau du Quaternaire récent des cavernes de la Souabe, lesquels vivaient en même temps que le Rhinoceros lichorhinus. Canis vulpes, Renard. Mandibule, os des membres, etc. [Canis familiaris, Chien, dentition et os d'un squelette, probablement récent, d’un chien venu mourir sous le rocher de la Colombhière ou enterré là. F'elis catus, Chat, même remarque que pour C. familiaris.] Ursus sp. Ours, probablement Ursus arctos. Deux métatarsiens. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) Liste des Mammifères constituant la faune es de la Colombière. | espèces indiquées en petit texte sont celles figurées sur les galets gravés , du niveau D, ni op: urig CS | : ui rien en Magdalénien et plus récent Equus caballus, Cheval. Equus caballus. Rhinoceros tichorhinus, Rhinocéros à narines cloisonnées. Rhinoceros lichorhinus. Sus scrofa, Sanglier. Cervus larandus, Renne. Cervus larandus. Cervus elaphus, Cerf élaphe. Cervus elaphus. Cervus capreolus?, Chevreuil, Anlilope rupricapra, Chamois. Capra sp. ? Ovibos moschalus, Bœuf musqué. Bos primigenius, Bœuf primitif. Elephas primigenius, Mammouth. Scturus vulgaris, Ecureuil. Arclomys marmotlla, Marmotte. Arvicola amphibius, Campagnol amphibie. — nivalis (?)}, — des neiges. — arvalis, — des champs. Mus alexandrinus, Rat d'Alexandrie. — sylvalicus, Rat mulot. Lepus limidus, Lièvre. Lepus sp. Lepus cuniculus L., Lapin. T'alpa europæa, Taupe commune. Sorex vulgaris, Musaraigne vulgaire. — alpinus(?), — des Alpes (?). — pygmaæus, — pygmée. Crocidura araneus, Crocidure aranivore. Canis vulpes, Renard commun. 74 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Niveaux Tr D: B. Aurignacien Mazgdalénien supérieur et plus récent ? Canis familiaris. e Ursus spelæus, Ours des cavernes, Ursus spelæus. + Ursus sp. + + Meles taxus, Blaireau. Je — Puatlorius fœtidus, Putois. + = — vulgaris, Belette. + +- — ermineus, Hermine. Felide sp. ? Felis catus. . Homo sapiens, Homme. Homo sapiens. + + OISEAUX. 2e BaTRACIENS et REPTILES. + LE Poissons. + LE MoLLusqQuEs. La faune du niveau superficiel B diffère de celle du niveau D, surtout par l’absence du Mammouth, du Rhinocéros à toison laineuse, de l’'Ours des cavernes — qui donnent à la faune du niveau D un caractère archaïque qu'il importe de souligner. La faune du niveau B est une faune banale de la fin du Quaternaire avec Renne abondant. III. FAUNE D'OISEAUX DU NIVEAU D ET DES NIVEAUX CORRESPONDANTS DE LA FORMATION p A PETITS MAMMIFÈRES Les Oiseaux sont assez largement représentés à la Colom- bière, non seulement parmi les ossements accumulés par les Rapaces nocturnes, mais aussi parmi ceux trouvés disséminés dans les foyers. 1 io déérthtidé ds DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 75 La distinction entre ceux des oiseaux mangés par l'homme et ceux qui ont pu être entraînés des couches à petits Mam- *mifères jusque dans les débris de cuisine est impossible. Si l’on excepte le Pyrrhocorax alpinus déterminé d'après des spécimens de la collection de M. le professeur Depéret, les espèces énumérées ci-dessous ont été identifiées avec une extrême amabilité par un savant dont la haute compé- tence est universellement connue : sir E.-T. Newton, de Londres. Nous lui sommes d'autant plus reconnaissant de la peine qu'il a bien voulu prendre, que la très grande majorité des os d'oiseaux trouvés par nous étaient en fort mauvais état. La longue liste dressée néanmoins par M. Newton indiquera la variété que présente la faune aviaire du Pléistocène de la Colombière et l'intérêt qu'il y aurait à ce qu'elle soit étudiée par un spécialiste. Nous ne pouvons que signaler cet intérêt et conserver la série des ossements pour les remettre, le cas échéant, entre des mains plus auto- risées que les nôtres. Voici les espèces reconnues par sir E.-T. Newton 1. OISEAUX DE PROIE Falconidés. Falco tinnunculus Linné, Faucon crécerelle. Strigidés. Strix flammea? Linné, Effraie commune. Bubo ignavus Forst., Grand-duc (— B. maximus Flem.), Laniidés. Lanius sp., Pie-grièche. Il. PASSEREAUX Corvidés. Corvus corax Linné, grand Corbeau. Corvus monedula Linné, Corbeau choucas (= C. septentrionalis Brehm ). Garrulus glandarius Linné, Geai ordinaire. / - "à . * PEN PT) Ti 7 Nr e 25: … rat de on. ts RC CORRE CE CP 1 + PME: ee tan «1e 76 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE ll. FRINGILLIDÉS Fringilla montifringilla Linné, Pinson d’Ardenne. ” Plectrophanes nivalis Linné, Plectrophane des neiges (— Plectro- phenax Stejneger). À IV. TURDIDÉS Turdus viscivorus Linné, Merle (grive) draine, Saxicola æœnanthe, Traquet motteux. V. GALLINACÉS Tétraonidés. Lagopus mutus Martin, Lagopède muet ou Perdrix blanche (— L. al-. pinus Nilss.). Lagopus sp., Lagopède. Perdix cinerea Lath., Starne grise (— Starna cinerea Charlet). VI. ÉCHASSIERS Scolopacidés. Galligano cœælestis Frenzel, Bécassine ordinaire (— G. scolopa- cina Bp.). Gallinago gallinula Linné, petite Bécassine. VII. PALMIPÉDES Anatidés. Anas boscas Linné, Canard sauvage. Anas sp. Querquecula crecca Linné, Sarcelle d'hiver. Clangula glaucion Linné, Garrot vulgaire, Nombreux autres ossements indéterminés. À celle liste, nous pouvons — comme il a été dit plus haut — ajouter un corbeau assez répandu dans nos gisements quaternaires du Sud-Est : Pyrrhocorax alpinus Vieill., Cho- card des Alpes — que M. Newton a hésité à reconnaitre n'ayant pas les matériaux de comparaison nécessaires pour la détermination de cette espèce, qui ne se rencontre qu'acci- dentellement en Angleterre, TS OS PESS DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 77 La présence dans cette faune aviaire du Lagopède muet, du Chocard des Alpes, du Corbeau choucas, du Pinson d'Ardenne, du Plectrophane des neiges, elc., la parallélise bien avec la faune de Mammifères quelle accompagnait. IV. FAUNE DE REPTILES, BATRACIENS, POISSONS DU NIVEAU D ET DES NIVEAUX CORRESPONDANTS DE LA FORMATION A PETITS MAMMIFÈRES Des débris nombreux de Lézards, de Grenouilles, de Pois- sons viennent compléter la série des vertébrés de la Colom- bière. Leur détermination spécifique n'a pas élé faite. V. FAUNE DE MOLLUSQUES DU NIVEAU D Dans le niveau D, nous avons pu recueillir une petite série de Mollusques terrestres et d'eau douce. qui sont à ranger dans deux catégories distinctes : l’une comprend des espèces plio- cènes, l'autre, des formes qui se retrouvent dans la faune actuelle et qui sont contemporaines de la constitution du niveau D. Nous n'avons pas trouvé de mollusques dans aucun des niveaux de la formation à petits Mammifères. M. G. Sayn (de Montvendre, Drôme) a bien voulu se char- ger d'étudier cette faunule. Il était difficile de trouver un spé- cialiste plus aimable et d'une aussi haute compétence. Nous -exprimons toute notre reconnaissance à M. Sayn pour sa pré- _cieuse collaboration représentée par les pages qui suivent. ls 2 di ao ga à Le er eat DR +. (4e ‘ai ES CUS AN Le Ce mt DC 78 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Mollusques de l’Aurignacien supérieur de la Colombière, près Poncin (Aïn) par M. Gustave SAYN. I. Espèces pliocènes. VIVIPARA FUCHSI Neumayr Vivipara Fuchsi Neumayr in Depéret, Bresse, p. 119, pl. VIIL fig. 17- 22 —= V. Dresseli Tournouër. F1G. 28. — Vivipara Fuchsi. Coquilles perforées ayant été utilisées comme objets de parure. Grandeur naturelle. C'est de beaucoup le Mollusque le plus abondant à la Colom- bière. J'en ai sous les yeux une cinquantaine d'individus en général bien conservés. Je les ai minutieusement comparés à de nombreux échantillons de Vivipara Fuchsi provenant du Pliocène des Boulées près Miribel (Ain) et 1l ne me reste pas de doute sur leur détermination. Vivipara Fuchst n'est connue en France que du gisement des Boulées près Miribel, où elle est très commune, et des marnes extraites d’un puits creusé à Vancia où quelques échantillons seulement ont été recueillis. Aucun gisement de cette espèce n'ayant jamais été signalé près de Poncin, 1l est vraisemblable que les individus que j'ai étudiés ont été ramassés aux Boulées. ‘ VIVIPARA LEIOSTRACA Brusina Vivipara leiostraca Brusina in Depéret, Bresse, p. 80, pl. VIL, fig. 3-5. Cette espèce, que sa forme conique, écourtée et le méplat de son dernier tour permettent de distinguer facilement de la DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 79 précédente, est représentée par deux échantillons. Klle abonde dans le Pliocène inférieur du ravin de Mollon près Meximieux. NERITINA PHILIPPEI Locard. Neritina Philippei Locard in Depéret, Bresse, p. 82, pl. VII, fig. 8. Espèce que l'on rencontre aussi bien dans le Pliocène des Boulées que dans celui de Mollon. Un seul échantillon de grande taille. La présence dans l’Aurignacien de la Colombière d'un grand nombre de Paludines pliocènes, dont les gisements connus sont situés (rès en aval, ne peut s'expliquer que par l'intervention de l’homme qui a dû recueillir et apporter ces coquillages afin de les employer comme ornement. La plupart des échantillons portent en effet sur le dernier tour, le plus souvent un peu au- dessus de l'ouverture, soit un trou rond, soit une fente oblique : 1l paraît donc certain qu'elles ont été destinées à être suspendues et à servir d'ornement (ou peut-être d'ins- trument d'échange). La présence de coquilles fossiles perforées a été indiquée par Fischer ‘ à la grotte de Bruniquel, et, d'après les indications du même auteur, l'emploi de colliers faits de coquilles percées et enfilées était courant à l'époque magdalénienne. Il semble cependant que la fragilité de Vivipara Fuchsi la rendit peu propre à cet usage et c'est probablement faute de mieux qu'elle a été employée. Il est à remarquer qu'aucune coquille marine ou étrangère à la région n’a été rencontrée, les habi- tants de la Colombière n'avaient probablement pas encore avec leurs contemporains ces relations dont sont la preuve les nombreuses coquilles marines ou fossiles citées par Fischer dans les grottes magdaléniennes de l’Aquitaine et de la Ligu- 1 Bull. Soc. Géol. France (3), t. IV, p. 329. t ‘ Se Cr nan aral-m. “syï. 7 +. nn. LÀ COST CR a" sde 2 K SE 1 à ù L + . Éd \ Der bb ne En PR 0 rt. l'pldaenh dteds n PE LADE UE > RE ne ( AT RP En PR RS CAT” 80 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE rie!. Quant au petit Neritina Philippet dont la valeur orne- mentale paraît bien médiocre, 1l a été sans doute apporté par mégarde avec les Paludines ou extrait de l'intérieur de l’une d'elles : toutes, en effet, ont été vidées soigneusement et leur gangue primitive est remplacée par le sable argileux un peu rougeàtre, très particulier, qui enrobe tous les fossiles de la Colombière. II, Espèces quaternaires. HYALINIA cf: H,°CELLARTA Müller. 1774. Helix cellaria Müller, Verm. hist., IL, p. 38. 1881. Hyalinia cellaria Locard, Prodrome, p. 35. Il m'a été remis trois échantillons de petite taille que leur galbe comprimé et leur accroissement lent et régulier me paraissent rapprocher de l'espèce de Müller, mais qui sont trop jeunes pour être déterminés avec rigueur. IH. cellaria a été signalé fossile dans les tufs de Crémieux. HELIX (CHILOSTOMA) FONTENILLEI Michaud. 189. Helix Fontenilli Michaud in Bull. Soc. Pinn., Bordeaux, HI, p. 267, fig. 19-14. 188». Helix Fontenilli Locard, Prodrome, p. 92. 1913. Helix Fontenillei Germain, Mollusques de la France, etc., p.141, fig. 134-135. Je rapporte à cette espèce, qui vit actuellement en Dauphiné, entre 800 el 1.400 mètres d'altitude, deux échanüllons très bien conservés dont voici les dimensions : 1) D 18 millimètres, H—8 millimètres. 1 Dans la grotte de Leymiat, non loin de la Colombière, habitée au cours de l’époque magdalénienne, c'est-à-dire beaucoup plus tardivement que l'époque où vivaient les derniers Aurignaciens, campés près du rocher de la Colombière, M. Richard (de Lyon) et l’un de nous ont découvert un petit Pectoncle méditerranéen, en place dans une couche archéologique. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 81 >) D = 16 millimètres, H — 7 mm. 1/2. C'est surtout à cause de leur grande taille que Je les rap- . porte à A. Fontenillei plutôt qu'à Helix glactalis Thomas. - Locard' seul, je crois, a fait remarquer combien ces deux espèces étaient voisines et lorsque la coloration est détruite, comme c'est ici le cas, leur distinction devient délicate à dia- mètre égal. De plus les échantillons de la Colombière, par leur forme aplatie, leurs costules transverses très accusées, FiG. 29, — Helix (Chilostoma) Fontenillei., La Colombière. Deux fois grandeur naturelle. Photographie de M. Fr. Roman. leurs premiers tours proporlionnellement plus étroits que chez H. Fontenillei, se rapprochent d’/1. glacialis plus que le type actuel de la Chartreuse, mais /1. glacialis ne dépasse pas un diamètre de 10 millimètres, ce qui est la taille minima de V'H. Fontenillei. Quant à A. alpina (Ferrussac) il est norma- lement plus bombé et plus convexe-tecluiforme, mais ces caractères varient beaucoup suivant les colonies et au Glandaz par exemple, d'où provient le type de l'espèce, 1l ne serait pas difficile de trouver des individus aussi comprimés que nos Fontenillei de la Colombière. /1. Fontenillei, H. alpina, H. glacialis sont trois formes très voisines qui ne sont proba- blement que des variations fixées d'un type primitif unique, lequel, si l’on en juge par nos échantillons fossiles, se rappro- chait beaucoup d’Æ. Fontenillei. On ne connaissait pas jusqu'ici, en France, de représen- 1 Var. malac. Univ. ne Lyon. — L. Mayer (à 82 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE tants quaternaires du groupe des Campylées ; il n’en est que plus intéressant de rencontrer, dans le terme le plus supérieur de l’Aurignacien, leurs représentants associés à une faune mammalogique relativement froide qui suppose l’existénce d’un climat assez analogue à celui des régions alpestres, habitat actuel de ces Helix. HELIX (HELICELLA) ERICETORUM Müller. Li 1794. Helix ericetorum Müller, Verm. hist., II, p. 33. 1882. Helix ericetorum Locard, Prodrome, p. 97. F1G. 30. — Helix {Helicella) ericetorum. Deux fois grandeur naturelle. Photographie de M. Fr. Roman. Deux échantillons de moyenne taille ont été trouvés à la Colombière : 1) D= 14 mm. 1/2, H — 7 millimètres. 2) D —ux3 mm. u/2 06 mme Par leurs proportions ils rappellent les individus d’Aix- les-Bains cités par Locard', alors que par leurs sutures pro- fondes, ils se rapprochent des échantillons du lehm étudiés par le même auteur. Helix ericetorum existe dans le lehm du Lyonnais et dans les tufs de Crémieu, il est représenté dans les tufs de la Celle par une forme assez voisine de celle de la Colombière. l Var. malac., p. 149; Faune malacologique des lerrains quaternaires des environs de Lyon, p. 41. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 83 HE LIX (ARIANTA) ARBUSTORUM 1798. Helix arbustorum, Syslem. naluræ, p. 771. 1879. H. arbustorum var. major Locard, Terrains quaternaires des environs de Lyon, p.52, fig. 28-30. 1813. À. arbustorum Germain, Archives Muséum Lyon, t. XI, p. 43 et 70, pl. HI, fig. 85-101 et 103-105, pl. IV, fig. 148 et 166- 170, pl. VI, fig. 282 el 286-293. Un seul individu de grande taille (D — 23 millimètres, H = 16 millimètres) ne différant pas du type actuel, il paraît avoir été rempli d'une gangue sableuse et son aspect est moins ancien que celui des autres coquilles des gisements. Fossile dans le limon des berges de l'Ain, les tufs de Crémieu et les argiles de Gerland, HELIX [ARIANTA) ALPICOLA Charpentier. 1837. Helix alpicola de Charpentier, Catal. moll. Suisse, p. 37. 1879. H. arbustorum var. minor et var. intermedia Locard, Faune malacologique qualernaire des environs de Lyon, p. 53, fig. 22 27. 1913. H. arbustorum var. alpicola Germain, Archives Muséum Lyon, t. XI, p. 71, pl. II, fig. 104. Fic. 31, — Helix ( Arianta) alpicola. Deux fois grandeur naturelle. Photographie de M. Fr. Roman. Je n'ai de cette espèce qu'un seul échantillon de grande taille (D — 18 millimètres, H — 14 millimètres) bien con- | F 84 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE forme à la figure donnée par M. Germain : seule l’ouverture est un peu plus courte, plus large et plus arrondie en avant, l’avant-dernier tour est bien ee et le dessous de la coquille bien convexe. H. alpicola est très commun dans le lehm de la vallée du Rhône, mais la majorité des échantillons sont plus petits que celui de la Colombière, J'en connais cependant d’identiques dans le lehm de Ponsas (Drôme). Actuellement }. alpicola est une forme montagnarde vivant entre 1.500 et 2.000 mètres, avec À. arbustorum type. Cette dernière espèce s’élève en effet assez haut dans les Alpes et je l'ai recueillie, encore de belle taille, à 1.700 mètres au mont Glandaz dans la Drôme et tout près de 2.000 mètres, au Schneeberg, près de Vienne (Autriche). La faunule malacologique de l’Aurignacien récent de la Colombière comprend donc les espèces suivantes : Hyalinia cf. H. cellaria Müller. Helix { Helicella) ericetorum Müller. Helix (Chilostoma) Fontenillei Michaud. Helix (Arianta) arbustorum Linné. Helix {Arianta) alpicola Charpentier. Ilest probable que de nouvelles recherches augmenteraient beaucoup cette liste, car J'ai vu des débris de trois ou quatre espèces qui n y figurent pas. Il est indéniable que la présence d’H. Fontenillet et dd’. alpicola donne à cette faunule un caraclière nettement alpestre, indiquant un climat plus froid et plus humide que le climat actuel des environs de Poncin, indication qui concorde du reste avec celle donnée par la ‘faune mammalogique de cet Aurignacien tout à fait terminal que représente le niveau D. Cette faunule est par malheur trop incomplète pour qu'on puisse utilement la comparer aux faunes malacologiques bien connues du bassin du Rhône. C’est d’autant plus regrettable que bien rarement 1l est donné, dans notre région, de récolter DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 85 des Mollusques quaternaires associés à des ossements de Mammifères et à des documents archéologiques permettant de les dater avec quelque précision. Tout ce que l'on peut dire, c’est que la présence d'espèces alpestres émigrées — {elix Fontenillei et Helix alpicola — lui donnent un cachet un peu plus ancien que la faune des tufs de Crémieu et de la Buisse, des argiles de Gerland et du limon des berges de l'Ain. C'est avec la faune du lehm qu’elle paraît avoir le plus de rapport. Quant à la faune des tufs de Baume-d’'Hostun, qui com- prend, avec une espèce éteinte /1. Depereti Locard, de nom- breuses espèces émigrées, dont quelques-unes d'un habitat plutôt méridional, 71. ciliata, H. limbata, Pomatias patu- lus, ete., je la crois plus ancienne et à peu près de l’âge de celle des tufs de la Celle-sous-Moret avec laquelle elle a en commun une grande variété éteinte de Æyalinta subnitens. En tout cas, elle n’a pas d'espèce commune avec la Colombière. Rapports et différences de la faune de Mammifères de la Colombière. La faune du niveau B de la Colombière ne saurait prêter à des considérations bien intéressantes. Elle comprend des ossements relativement récents et assez bien conservés — Chien, Chat, Blaireau, etc., et le crâne hu- main n° 2, — d'autres plus anciens, peut-être néolithiques — Homme, Chèvre, Sanglier, etc., — d’autres enfin franchement quaternaires — faune du Renne. Ces derniers ossements, dans les parties non remaniées par les plantations de vigne sous l'abri ou par les premières recherches archéologiques, étaient fort mal conservés, comme nous l'avons déjà dit. La faune du niveau D est très homogène et présente une ancienneté qu'il est difficile de contester. Mammouth, Rhinocéros à toisôn laineuse, Ours des cavernes, \ 2 d at TT 2 Fi Lu sin Le. Ps 1” 004 ” A, HU n'a. Lan NE, fes à Ta FA. RTS MST EUR à « -+ Lot n é COM ORNE he NT CDN A LA ft te LD 7 PS LE 10% D E. es; L x Ô * 4 L - « 4 86 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE _Bœuf musqué, Cheval, etc., constituent un ensemble archaïque et qui — malgré la présence du Renne— ne peut être regardé comme contemporain de la faune du Renne proprement dite. Nous n'ignorons pas que dans quelques gisements français : Pair-non-Pair, Brassempouy, Bruniquel, etc., le Rhinocéros, le Mammouth ont persisté tardivement, pendant une partie du Quaternaire supérieur, et que dans divers gisements, au nord des Alpes, le Mammouth se retrouve pendant le Magdalénien, par exemple à Kesslerloch, Kastlhäng, Niedernau, Sirgenstein, Gudenushôühle (Autriche, à 20 kilomètres de Krems). Le Rhino- céros servait également à l'alimentation des chasseurs de rennes du Kesslerloch, de Niedernau, de Gudenus, etc. Cette plus longue survivance, en certains points, d'animaux en voie d’ex- tinction dans l'Europe occidentale et centrale tient vraisembla- blement à des conditions climatériques différentes de celles de la France et aussi de celles de la basse vallée de l'Ain où l'absence de Lemmings et autres animaux des steppes plaide en faveur d'un climat moins rigoureux. Nous ne pouvons sacrifier à l’hypothèse d'une survivance locale d'animaux émigrés vers les régions septentrionales, la notion classique de la plus grande ancienneté de la faune Mammouth-Rhino- céros-Renne et de la moins grande ancienneté de la faune proprement dite du Renne. Au point de vue paléontologique, le niveau D de la Colom- bière ne peut donc pas être rattaché aux derniers termes de l’ige du Renne. Puis, ce qui fait une grande partie de l'intérêt de la faune de la Colombière, c’est l'énorme accumulation d’ossements de petits Mammifères fossilisés pendant toute la durée du Qua- ternaire supérieur. À ce point de vue, l’abri du Schweizerbild (Suisse) est devenu classique. | Au Schweizerbild, au pied des rochers de ce nom, près de Schaffhouse, les niveaux archéologiques reposent sur des #4 d . VF PTE ni trés ap dl nl, | DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 87 alluvions postérieures à la dernière glaciation. Le D' Nüesch! y a découvert des couches à ossements de petits Rongeurs qui sont à rapprocher de la zone à ossements de petits Mammifères de la Colombière. Il convient toutefois de remarquer que la situation géogra- phique de notre abri-sous-roche, dans la basse vallée de l’Ain, lui a permis de se trouver hors du glacier würmien probable- ment bien avant qu'il ne laissât libres les vallées de Herblin- gen et de Merishaufen entre lesquelles se trouve le Schwei- zerbild. D'autre part, les conditions de gisement se présentent nota- blement différentes. A la Colombière les ossements de petits Mammifères — résidus de digestion des Oiseaux de proie et des Rapaces nocturnes — forment, sur une hauteur de plus de 5 mètres, un amoncellement de débris qu'aucune interposition de couches stériles, aucune variation nette dans la faune représentée, aucune variété de fossilisation des ossements ne permet de séparer en niveaux distincts, d'âge différents. Au Schweizerbild, les débris de rongeurs ont la même origine aviaire, mais, suivant les niveaux, ont été notées des différences importantes dans la faune, et stratigraphiquement ces niveaux pourralent être séparés. Voici d'ailleurs comment se présentait leur succession au-dessus du cailloutis fluviatile représentant le niveau de base : ! Dr J. Nüesch, Fouilles au Schweizerbild {C. R. de la LXXVIIe Session de la Société helvétique des Scienees naturelles, Schaffouse, 1894). Id. Das Schweizerbild, eine Niederlassung aus paläolithischer Zeit (Neue Deuthsch. d. Allg. Schweiz. Ges. [. d. gesamten Naturuin., XXXV, 1902. Professeur Studer, Animaux trouvés au Schweizerbild {/C. R. de la LXX VIe Session de la Société helvétique des Sciences naturelles, Schaffouse, 1894). M. Boule, la Stalion quaternaire du Schweizerbild, près de Schaffouse (Suisse) et les fouilles du Dr Nüesch {Nouvelles Archives des Missions scien- tifiques et littéraires, 1893, 19 fig., 4 pl.). ft on di | + 4 POP TP TS LATE al, M [4 LE US. "e PA.TIAN : eo Tr) AM EE Xp Ada G nat À € 6 SN pd Le 1 88 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE 6° Humus. 5° Néolithique. TRANSITION : 4° Couche à rongeurs su- périeure, o m. 80 à 1 m. 20 d'épaisseur. Faune de passage de la faune de steppes à la faune de forêts. PALÉOLITHIQUE : 3° Couche à silex jaune, o m. 3o d'épaisseur. Faune subarctique de step- pes (caractère boréal moins marqué ; les Lemmings ont disparu). PALÉOLITHIQUE : 2° Couche à rongeurs infé- rieure, o m. 5o d'épaisseur. Faune arctique de toun- dras,. 1° Alluvions de base. o m. 40 d'épaisseur. Fer et Bronze. o m. 40 d'épaisseur. Cervus elaphus (Cerf), Bos primigenius, Bos taurus brachyceros, Equus caballus (Che- val), Vulpes vulgaris (Renard), Meles taxus (Blaireau), etc. à Le Arvicola amphibius (Campagnolaquatique), A. ratticeps (Campagnol à tête de rat), Lago- mys pusillus, Sciurius vulgaris (Écureuil), Mustela martes (Marte), Sorex vulgaris (Mu- saraigne), Fœtorius erminea (Hermine), Fœto- rius vulgaris (Belette). Rangifer tarandus (Renne), etc. | Arvicola amphibius, A. arvalis, Spermophi- lus rufescens, Cricetus vulgaris, Lepus varia- bilis, Vulpes vulgaris, V. lagopus, Mustela martes, Mustela vulgaris, Gulo borealis, Talpa europæa, Sorex vulgaris, Crocidura araneus, Equus caballus, Rangifer tarandus, Cervus elaphus, Bison priscus, etc. [Disparition des Lemmings, du Cricet gris, du Campagnol des neiges, etc.] Myodes torquatus (Lemming à collier), Ar- vicola amphibius, A. nivalis, A. gregalis, A. ralticeps, Cricetus phæus, Lagomys pusil- lus, Lepus variabilis, etc. Sorex vulgaris, S. pymæus, Crocidura sp. Lynx cervaria (Lynx cervier), Vulpes lagopus (Renard du Nord), Gulo borealis (Glouton), Rangifer tarandus, Bison priscus. Rhinoceros tichorhinus. Equus caballus, etc. Par ses petits Mammifères les plus inférieurs, la Colombière se paralléliserait avec la troisième couche (à silex jaunes) du Schweizerbild. Mais comme celle-ci est incontestablement plus récente au point de vue archéologique et comme, d'autre part, il n’y a pas dans l'épaisseur de la zone à petits Mammifères de la Colombière une faune spéciale de toundra, la conclusion s'impose que dans la basse vallée de l'Ain le climat était, dès la fin de la dernière période glaciaire, moins froid que dans la région de Schaffhouse. | Ces conditions locales de climat moins rigoureux peuvent expliquer l'absence de Lemmings, et la remarquable homogé- DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 89 néité, dans toute son épaisseur, de la formation à petits Mam- _mifères de la Colombière. Ur. _ Dans les couches inférieures du Kesslerloch, a été trouvée la faune suivante! : Ælephas primigenius. — Rhinoceros dichorhinus. — Bos primigenius. — Ovibos moschatus. — Felis leo spelæa. — Rupicapra traqus, ete. C’est bien certainement une des stations de l'âge du Renne dont le niveau inférieur se rapproche le plus du niveau D de la Colombière. À Sirgenstein (Souabe), l'association des petits Mammifères _ de steppes au Mammouth et au Rhinocéros accompagne l’indus- trie de l’Aurignacien supérieur. Le Mammouth persiste jusque dans le Magdalénien ancien. . Voici la coupe donnée par R.-R. Schmidt? : AGE DU BRONZE _ Couches supérieures à Rongeurs : _ Niveau à 1 ed pusillus Magdalénien récent. Miveau à Myodes lorquatus avec Mammouth, Renne, Cheval, Ours des cavernes : Magdalénien ancien. : Mammouth, Rhinocéros, Renne, Cerf noble, Cheval, Ours des caver- nes, etc. : Solutréen. - Mammouth, Rhinocéros, Renne, Cerf noble, Cheval, Lion des cavernes, Hyène des cavernes, Ours des cavernes, etc. : Aurignacien. Couche inférieure à Rongeurs, avec Myodes obensis. L . Mammouth, Bison, Renne, Cheval, Ours des cavernes, etc. : Moustérien. COUCHES STÉRILES 1 Nüesch, Das Kesslerloch, eine Hôhle aus Paläolitischer Zeit {Denkschr. Schweizer. Naturforsch. Gesellschaft: 1904). D. Heïerli, Das Kesslerloch bei Thanigen {Neue Denkschriften d. Schweize- rischen Naturforsch. Gesellschaft, 1907, 13). . ? Die diluviale Vorzeit Deutschlands, p. vo. 90 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE En Belgique, dans la troisième caverne de Goyet (vallée du Samson), M. E. Dupont a rencontré, avec une industrie se rapportant à l'Aurignacien supérieur, la faune suivante ! : Ursus spelæus, Elephas primigenius, — ferox. Sus scrofa. Meles taxus. Equus caballus. Canis lupus. Cervus larandus. — vulpes. — elaphus. Vulpes lagopus. Antilope rupricapra. Hyæna spelæa. Ovibos moschalus. Felis leo. Bison europæus. Lepus timidus. Capra sp. Au Trou-Magrite, dans la vallée de la Lesse, M. E. Dupont a également trouvé l’Aurignacien supérieur avec une faune identique à la précédente (Lemming en plus). Cette faune a les plus grandes affinités avec celle de la Colombière. Dans la même étude des couches à faune arctique des caver- nes de Belgique, M. Rutot conclut, d’après les documents fournis par celles-c1 et aussi par Sirgenstein, Wildscheuer, Ofnet, Schweizerbild, etc., « qu'après le règne d’un climat assez froid, pendant le Moustérien, le froid arctique a envahi nos régions pendant l’Aurignacien inférieur, y faisant dominer un régime de toundras un peu adouci; puis que, la vague de froid, passée, un long régime de climat plus ou moins froid et sec de steppes a pris naissance à partir de l’Aurignacien moyen et s’est perpétué jusqu'à la fin du Solutréen, ou même du Magdalénien inférieur, époque à laquelle une seconde vague de froid à régime de toundras s’est produite, dont le maximum concorde avec la transition du Magdalénien inférieur 4 x a+ au Magdalénien moyen ». S1 la faune de la Colombière présente entre son niveau D l À. Rutot, Note sur l'existence des couches à Rongeurs arctiques dans des cavernes de la Belgique {Bulletin de l'Académie royale de Belgique, Sciences, Mai 1910, p. 330-379). } | } | DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 91 et son niveau B une différence très nette due à la disparition du Mammouth, du Rhinocéros, du grand Ours, etc., nous n’y avons pu saisir, quelle qu’ait été l’attention avec laquelle nous avons examiné les différents niveaux du dépôt à petits Mammi- fères, aucune variation sérieuse traduisant des phases de refroi- dissement ou de réchauffement très accentués du climat pen- dant le Quaternaire supérieur. Il est fort possible que, dans la région de Poncin, où la vallée de l'Ain se trouve très abritée, ces varialions clhimatériques aient été beaucoup moins mar- quées que dans les plaines de la Belgique, qu'en Württemberg, qu'au Nord de la Suisse. Si, pour Lerminer, nous rapprochons la faune du niveau D de la Colombière de celle des stations magdaléniennes du Haut-Rhône, nous pouvons aisément constater que cette der- mière faune a un caractère de moins grande ancienneté. La grotte des Hoteaux (Ain, près de Rossillon) a livré : Renne, Cerf élaphe, Elan, Bouquetin, Sanglier, Marmotte, Lièvre ordinaire, Castor, IHyène. Pas de Mammouth, ni Rhinocéros, ni Ours des cavernes. La faune de la grotte de la Bonne-Femme (Ain, à Brégnier- Cordon), comprenant : Renne, Cerf élaphe, Elan, Bouquetin, Cheval, Marmotte. Celle de l'Abri de Châteauvieux-sur-Suran, éloigné de quelques kilomètres seulement de la Colombière, a livré des animaux qui se synchronisent mieux avec ceux de cette dernière station : Mammouth, Renne, Bœuf primitif, Cheval, Loup, Hyène, Tigre des cavernes..., malheureusement Chà- teauvieux a été fouillé sans séparer les niveaux où furent recueillis les divers ossements, et, d'autre part, nous avons toutes raisons de penser que ce gisement de la vallée du Suran a dû commencer à être habité à la même époque que le niveau D de la Colombière, d'où association du Mammouth et du Renne dans ses foyers anciens. 92 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE À la Balme (Isère), presque au débouché de la vallée de l'Ain dans celle du Rhône : Renne, Cerf élaphe, Bison, Cheval, Sanglier associés à un outillage magdalénien (sagaies, aiguilles, etc.). À Veyrier-sous-Salève, faune analogue à celle des stations magdaléniennes de l’Ain et de l'Isère et assez différente de celle de la Colombière : Renne, Cerf élaphe, Bouquetin, Bœuf pri- mitif, Sanglier, Cheval, Marmotte, Castor, Lièvre blanc, Lapin, Renard, Loup, Lynx, Ours qris, Blaireau. Nous arrêtons cette énumération estimant qu'elle est suffi- sante pour nous permettre cette conclusion : Dans les stations magdaléniennes du bassin supérieur du Rhône, la faune est loin d'avoir le caractère archaïque présenté par la faune du niveau D de la Colombière; donc le niveau D est plus ancien que ces stations magdaléniennes. | VI. OSSEMENTS HUMAINS DES NIVEAUX ARCHÉOLOGIQUES DE LA COLOMBIÈRE L'abri-sous-roche de la Colombière nous a livré deux cranes : Crâne 1 : dansle sol même de l’abri à o m. 50 de profondeur de la surface du sol en 1913, à environ 1 m. 25 du niveau du sol primitif, c’est-à-dire dans le niveau archéologique super- ficiel. Ce crâne 1 n'offre pas grand intérêt. C’est un crâne rela- ivement récent, d’une jeune femme, avec suture métopique conservée. [Il n’est qu'incomplètement fossilisé. Indice céphalique : 82,14. Les débris d’os des membres, métacarpiens, elc., rencon- trés à ce même niveau ne méritent qu’une simple mention. D h zé 7 « DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 93 Crâne 2 : dans la grotte ouverte à mi-hauteur de la paroi - rocheuse ou, si l'on préfère, dans le couloir souterrain qui vient _ s'ouvrir dans la paroi du rocher. Ce crâne 2, complètement fossilisé, gisait dans un limon 1 compact — noirâlre autour du crâne, jaune rougeûtre pour . Je reste de la masse argileuse — sous un énorme bloc de rocher détaché de la voûte et en partie écrasé par lui, avec quelques débris de squelette. Il est beaucoup plus intéressant. 4 Rien autre avec lui que deux dents de cheval, trouvées ] dans le limon déblayé. L'absence de tout mobilier funéraire, de tout outillage lithi- . que, nous engage à penser quil s'agit de l’utilisation de la . grotte de la Colombière pour une sépullure du début du Néolithique. Les grottes sépulcrales naturelles datant de cette époque ne - sont pas rares dans le Revermont et dans la vallée du Suran (recherches de l'abbé Marchand). Généralement les squelettes L y étaient accompagnés d'un outillage en pierre polie ou … taillée, de poteries, elc., qui permettaient de les dater. Le caractère négatif d'absence de tout objet industriel paraît “ spécial aux ossuaires plus anciens que les précédents. L'aspect et la fossilisation du crâne autoriseraient à penser qu 1l peut s'agir d'un squelette de la fin du paléolithique.…. + si nous avions autre chose pour les dater que deux dents de _ Cheval. Sans insister sur cetle question d'anciennelé qui ne peut . être solutionnée avec les éléments dont nous disposons actuel- lement, nous admettrons provisoirement qu'il s’agit d’un Néo- hthique et nous rapprocherons la grotte sépulcrale de la - Colombière de celle de la Cabatane, près Treffort !, qui a donné des ossements humains — ossements appartenant à huit adultes et à deux enfants — accompagnés de poteries, ! Tournier (Abbé) et Baux (Jules), la Grotte de la Cabatane {Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ain, 1902). V r t 4 i USE « + un Coll la à ns \ es 1 Ce 0 mes Es en dt LS à 16 og GE À ° d L : ne 94 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE de silex taillés, de haches polies, en diorite, serpentine, Jadéite, etc. Il est intéressant de remarquer que les deux crânes exhumés de la Cabatane dans un état de conservation suffisant pour Fir. 32. — Cràne 2 de la Colombière. Norma fracialis, demi-grandeur naturelle. permettre de calculer leur indice céphalique, se rapprochent beaucoup par ce caractère du crâne des FHoteaux. Cabatane Cabatane Les Hoteaux re , crâne 1 crâne 2 — crâne 2 Diamètre antéro - postérieur MARIN : + NS Ne. uE 181 178 180 179 Diamètre transverse maxi- UNS SOMMES PEAU TR 138 124 143 192 Indice céphalique . . . . 76,24 : 69,62 77,29 % 70,42 DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 95 D'où l’on peut conclure à une longue persistance des doli- , chocéphales paléolithiques chez les Néolithiques de l'Ain. | 73 Mais si l'on voulait regarder le crâne 2 de la Colombière comme paléolithique, il n’y aurait pas grande objection à tirer de la morphologie de ce crâne — bien au contraire. Fi. 33. — Cràne 2 de la Colombière. Norma laleralis, demi-grandeur naturelle. Voici ses principales mensurations : Homme âgé d'environ vingt-cinq ans (M; g. non encore poussée; toutes sutures non soudées). Millimètres Diamètre antéro-antérieur maximum. . . . . . 179 — transverse maximum ... . ‘. : : …. 132 baie 2 2. L 0 an ua à 700 AS Diamètre bimastoïdien maximum . . . . . . . 121 Hauteur basilo-bregmatique. . . . , . . . . 137 Pramètre auriculo-bregmatique. . . . . . . . 114 96 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Millimètres Diamètre nasié-alvéolaires. L 2 SEEN ere CON AGE —. + ;hasto-basilaïrer 50. RES ins Hauteur du.nñér. 206 CR PNR EC EURE Largeur du nez 7: 7. CV SPR RMRSRE CR RE RRES Indice nasal. fs SES SRE CPR Hauteur érbitaire :: SUCER TRS Du RS Largeur sorbitaire 17e Re NE" AE Indice orbitairé 5 rer RER RE RSS RE Prognathistré; LH RS Tr Ne ARRET. D Dolichocéphalie moyenne, front haut s’élevant en suivant une courbe harmonieuse, glabelle et arcades sourcilières peu accentuées, face courte et large, orbites plutôt basses avec indice de hauteur-largeur : 81,08, nez saillant... sont des caractères du type du Cro-Magnon très nets sur le crâne de la Colombière. Toutefois le nez assez large et plutôt court avec indice de 56,3 diffère notablement du nez mince et étroit des dolichocé- phales paléolithiques. En revanche on retrouve sur le crâne de la Colombière le grand développement des pariétaux, la projection en arrière de l’occipital, la descente oblique de la courbe sagittale en arrière, elc., tous caractères morphologiques des hommes de la fin du Paléolhithique et du début du Néolithique. Nous conclurons donc en disant que : la Colombière nous a livré un crâne humain que son état de fossilisation et ses caractères anthropologiques permettent de rapporter soit à la fin du Paléolithique, soit au début du Néolithique. ! Cf. Lucien Mayet, les Néolithiques de Montouliers {(l'Anthropologie, XXII, 1912, p. 23-92). | ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE I — NÉOLITHIQUE ET TEMPS PROTOHISTORIQUES Les Néolithiques ont-il occupé, en grand nombre, et pendant longtemps, la Colombière ? Nous ne saurions le dire, le niveau archéologique tout à fait proche de la surface du sol ayant été détruit — sans qu'il soit nécessaire de remonter très haut dans le passé, — tant par les propriélaires de l'abri lors de l’utilisation agricole de son sol, ainsi que M. A. Arcelin le remarquait 1l y a déjà un demi- siècle, — que par les nombreux collectionneurs venus depuis chercher des objets préhistoriques dans ce gisement d’un abord facile. Présentement, quelques rares silex taillés qu'il est malaisé de séparer de l'outillage magdalénien avec lequel ils sont mélangés, quelques tessons de poterie grossière, nous ont seuls témoigné de l'occupation de l'abri au cours de l’époque néoli- thique et des temps protohistoriques. Mais M. Ernest Chantre nous a dit que, visitant la Colombière 1l y a une quarantaine d'années, le Néolithique lui avait paru y être abondant, et qu'il … y avait recueilli un certain nombre de pièces de cet âge, entre autres, une belle hache polie aujourd’hui dans quelque tiroir du Muséum de Lyon. C'est, comme nous l'avons dit plus haut, probablement au début du Néolithique qu'il convient de rapporter le crâne humain fossile que nous avons exhumé de la grotte existant Univ. DE Lyon. — L. Mayer 7 98 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE dans la paroi de l'abri-sous-roche. Mais nous redisons 1ci que ce crane peut tout aussi bien être celui d’un chasseur de rennes. Le parachèvement des fouilles nous permettra peut-être d'apporter plus tard des précisions impossibles aujourd’hui. Il. — PALÉOLITHIQUE L'étude du Paléolithique doit 1c1 envisager quatre questions : 1° Industrie magdalénienne ; 2° Absence de Solutréen :;: 3° Industrie aurignacienne supérieure ou de passage de l'Aurignacien récent au Magdalénien ancien; 4° Art préhistorique de la Colombière. Les deux premières ne sauraient prêter à de longs déve- loppements. Les deux autres retiendront davantage notre attention. 1° INDUSTRIE MAGDALÉNIENNE (Niveau B). Outillage en pierre. — S1 nous en Jugeons par ses lam- beaux reslés intacts, le niveau magdalénien de la Colombière devait être d’une grande richesse archéologique. Il est tout à fait regrettable qu'il ait été saccagé. Trait d'union entre les gisements du Sud-Ouest de la France et ceux de la Suisse, de l'Allemagne du Sud, voire même de l’Europe cen- trale, 1l eût probablement fourni en abondance une documen- tation dont les quelques séries de pièces recueillies au cours de nos fouilles ne sauraient donner qu’une idée très imparfaite. M. l'abbé Tournier nous a aimablement communiqué de belles pièces qu'il publiera peut-être et que, en conséquence, nous mentionnons simplement 1c1. » ] RS dE Sn Ed che Un à DE LA COLOMBIÈRE PRÉS PONCIN (AIN) 99 MM. Richard, Rouquet, etc., nous en ont remis un petit nombre d’autres intéressantes. | Les quelques centaines d'instruments que nous avons re- cueillis personnellement se rapportent aux types classiques du Paléolithique récent : lames utilisées ; lames en scie ; per- çoirs ; burins ; grattoirs sur bout de lames, simples ou doubles ; racloirs ; rabots ; nucléi, etc. Il serait superflu de les décrire et les figures que nous don- nons hors texte des formes les plus fréquentes, ou les plus caractéristiques, permettront d'avoir une idée suffisante de l'outillage lithique magdalénien de la Colombière. Nous ferons remarquer cependant que, dans cet outillage, les instruments en vrai silex translucide sont l'exception. La grande majorité a été taillée dans diverses roches siliceuses, — quartzite, grès, etc. — et sont opaques, de coloration géné- ralement foncée, gris, marron, chocolat, noir; pour beaucoup, la matière première provient des « chailles » jurassiques. On donne ce nom à des rognons ou nodules siliceux de plus ou moins grand volume, de forme souvent très irrégulière, inclus dans des étages très différents des calcaires Jurassiques et mis en hberté par la décalcification de ceux-c1. Ces chailles ont été largement mises à contribution par les Magdaléniens des diverses stations du département de l'Ain, qui n'avaient guère d’autres roches siliceuses à utiliser. Nous verrons qu'au contraire l'outillage aurignacien est fait avec du silex à grain fin, aujourd'hui cacholonné et pré- sentant une coloration claire : blanc crème, blanc bleuté, blanc porcelaine. Outillage en os. — Ce qui frappe dès le premier coup d'œil jeté sur l'industrie magdalénienne de la Colombière, c'est le contraste entre l'abondance de l’outillage lithique, silex _débités, utilisés, ou taillés, — les pièces de la première caté- gorie étant de beaucoup les plus nombreuses, — et l'extrême réduction de l’industrie de l’os. Peut-être faut-il attribuer la 100 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE rareté de l'outillage en os à la situation depuis longtemps su- perficielle du niveau magdalénien et à la nature du sol formé en grande partie d'éboulis, qui ont placé les os dans les conditions les plus favorables à leur destruction? Nous trouvons un argument en faveur de cette hypothèse dans la mauvaise conservation des débris de cuisine de ce même niveau : la plupart des ossements s’effritaient, tombaient en poussière aussitôt découverts. Les dents elles-mêmes présentaient pour la plupart la même fragilité. Expliquer cette destruction des objets en os par les causes naturelles est d’ailleurs beaucoup plus vraisemblable que d'invoquer l'inhabileté des Magdaléniens de la basse vallée de l'Ain à travailler l'os, d'autant plus qu'aux Hoteaux leurs proches voisins y excellaient. Sans insister sur ses causes possibles, le fait à inscrire ici est que l'outillage magdalénien en os de la Colombière est encore plus misérable que l’outillage en os du niveau aurigna- clen sous-jacent. Pas de harpons, pas de bâtons de commandement, pas d’ai- guilles,... aucun de ces multiples objets ornés de dessins gra- vés, d’ornements, de coches, d’entailles, etc., dont l'abondance dans certaines stations permet de dater le gisement de façon précise. Dans le niveau magdalénien de la Colombière, nous n'avons pu découvrir qu'un petit nombre d’os appointés ou utilisés et une seule pointe de sagaie arrondie, assez longue, à base biseautée et entaillée sur son méplat de lignes peu profondes. M. Rouquet, de Poncin, qui avait, 1l y a deux ans, employé quelques heures de loisir à fouiller un peu le niveau archéolo- gique,superficiel, a bien voulu nous communiquer une autre pointe de sagaie, plus courte, à faces aplanies, à double biseau NOÉ ut gravé de lignes obliques. Plus petite encore est une sagaie à biseau très allongé, à fût arrondi terminé par une pointe conique trouvée dans le Magdalénien de la partie est de l'abri. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 101 - Cette petite pointe de sagaie voisinait avec une pointe arron- - die, à base fourchue, qu'il ne faut pas confondre avec les à F pointes aplaties, à base fendue, du type d'Aurignac. ; | Les morceaux d'os utilisés ou appointés n'offrent rien de bien spécial à signaler, et nous nous bornerons à en figurer quelques-uns. 2° ABSENCE DE SOLUTRÉEN (Niveau C). L'industrie solutréenne fait défaut à la Colombière, comme d'ailleurs dans tous les gisements de l'Ain actuellement connus. Le Magdalénien succède directement à l’Aurignacien supé- rièur avec interposilion de sables stériles — niveau C — indi- quant une assez longue durée d'abandon par l'homme de l'abri de la Colombière. Il était très probablement inhabitable pendant cette période où, dans beaucoup de gisements, les niveaux solutréens s’inter- calent entre les niveaux aurignaciens et les niveaux magda- léniens. Nous voulons pour preuve de l'impossibilité d'occupation de la Colombière par l’homme, pendant une partie du Paléo- hthique récent, la présence de o m. 75 à 1 mètre de sables stratifiés déposés par l’Ain au-dessus de l'Aurignacien. La présence de ces sables déposés en remblaiement par la Q . rivière au-dessus de sa terrasse de 20 mètres indique un trou- | ble profond dans le creusement de sa vallée, soit une élévation du niveau moyen des eaux, soit des crues fréquentes et, par | suite, l'impossibilité pour l’homme d’habiter la station. Seuls les oiseaux de proie en occupèrent la voûte sans in- terruption accumulant les ossements de petits Mammifères, de façon continue. Il faut toutefois remarquer qu'à la partie inférieure du gisement ceux-ci sont fossilisés dans du sable fin, puis dans 102 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE du sable plus ou moins mélangé de limon descendu de la grolte supérieure, puis dans du limon argileux pur. Cette succession des niveaux à petits Rongeurs correspond bien à celle des niveaux tee Les uns et les autres indiquent qu’ après l'occupation de la Colombière par les derniers Aurignaciens l’Ain est venu fréquemment reprendre possession du sol de l'abri et que cette phase, sinon d'inondation permanente, du moins d'inva- sion répétée des eaux, correspond vraisemblablement à l'époque solutréenne. | Mais il est fort possible que les conditions d’habitat défavo- rables ne soient pas seules à expliquer l’absence d'industrie solutréenne à la Colombière. Cette absence est générale dans l'Ain. Elle n’a, d’ailleurs, rien de très extraordinaire. L’indus- trie solutréenne est plutôt une industrie locale appartenant à des tribus établies en certains points et vivant en même temps que vivaient ailleurs — et souvent pas très loin — des tribus aurignaciennes, au début, et des tribus magdaléniennes, à la fin. Il y a un véritable engrènement entre l’industrie solu- tréenne venue de l'Est! et les industries aurignaciennes et SE PE d'origines différentes : « Le Solutréen manque entièrement à l’est du Rhône et T7 la Péninsule ibérique, et aussi en Sicile, dans l'ArIqEe algérienne et en Phénicie. « Ce n’est -donc pas vers le Sud qu'il faut en rechercher Tr et la province méditerranéenne, y compris les Pyré- nées proprement dites, n'a probablement pas connu cette industrie. Elle semble, au contraire, devoir provenir de l'Est de l'Europe, et les dernières années de fouilles dans les grottes hongroises indiquent dans le pays un grand développement du ! Breuil, les Subdivisions du Paléolithique supérieur et leur signification (Congrès international d'Anthropologie et d'Archéologie préhistoriques, Genève, 1912). DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 103 vieux Solutréen, tandis que jusqu’à présent le véritable Auri- gnacien n'y a pas été rencontré. » Entre les industries aurignaciennes venues du Sud-Ouest! et magdaléniennes apportées peut-être de l’Asie sibérienne et du Nord-Est de l'Europe — périodes extrêmes de l’âge du Renne — fréquemment est absente l’interposition de Solutréen, par exemple : Thiede, Wildscheuer bei Steeden a. d. Lahn, Bockstein im Lonetal, Hohlefels bei Schelklingen, etc., en Allemagne, tous gisements où a été observée une superpo- sition directe du Magdalénien sur l’Aurignacien. On peut y observer une transition insensible entre les formes industrielles du plus récent Aurignacien et du Magdalénien ancien. 3° AURIGNACIEN SUPÉRIEUR (Niveau D). I. Industrie lithique du niveau D de la Colombière. Les silex livrés par le niveau D sont au nombre de plusieurs milliers : approximativement 12.000. Les pièces taillées avec une forme intentionnelle bien déterminée ne représentent qu'une minorité dans cet outillage abondant, où dominent les silex utilisés au hasard de la forme des éclats de débitage et où ne sont pas rares de véritables « éohthes ». On y retrouve néanmoins nombre de types classiques et quelques formes un peu spéciales qui nous paraissent devoir retenir plus spécialement l'attention. Il serait, en effet, superflu 1 Breuil, loc. cit. : « Les Aurignaciens ont colonisé certainement presque toute la périphérie de la Méditerranée et toute l’Europe centrale et occiden- tale, Des motifs ethnographiques et des ressemblances dans les types hu- mains plaideraient plutôt pour une origine africaine, mais il ne semble pas qu'on puisse songer à la région algérienne ; on ne peut guère penser, en tout cas, à une origine orientale, car les facies primitifs de l’Aurignacien n'ont pas encore été rencontrés dans l'Europe centrale et orientale. » (p. 174-175.) L. fes DS D 104 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE de donner une description détaillée des nombreuses lames à tranchant ébréché par l'usage, des éclats de débitage pointus ou arrondis, ou aplatis, etc., ayant été employés ou non à des usages variés sur lesquels l'imagination peut se donner libre carrière. Pareils silex forment une sorte de fonds commun à tous les gisements et n'offrent qu'un intérêt tout à fait relatif. Burins. — Le terme de « burin » doit être pris dans un sens fort large. L'outil robuste, généralement épais, que carac- térise la présence d’un angle dièdre à l'extrémité d’une lame, ou sur le côté de celle-ci, ne pouvait servir qu’exceptionnelle- ment à graver; son usage devait être le gros travail de l'os, de l’ivoire, de la corne, du bois, et le débitage de ces matières dures. C'est là, d'ailleurs, l'interprétation aujourd’hui généra- lement admise des burins!, contrairement à celle de G. et À. de Mortillet en faisant exclusivement des outils pour l’exécu- tion des gravures et des sculptures paléolithiques *. Ils ne sont pas extrêmement nombreux dans l’outillage de la Colom- bière. Faut-1l établir une relation entre leur rareté et celle des os travaillés? Avec quelques burins ordinaires à biseau intentionnel médian « en bec de flûte », nous avons trouvé surtout des burins latéraux simples ou doubles, associés ou non à la trans- formation en grattoir d'une partie de la pièce et rappelant en ce dernier cas les burins busqués de l'Aurignacien moyen. Parfois, l'enlèvement de la lamelle latérale est fait sur l'angle d’un ciseau, c’est-à-dire d’une lame épaisse, façonnée en forme de ciseau à froid par des retouches qui entaillent son extrémité presque verticalement. MM. Bardon et Bouyssonie ont décrit semblables pièces * à Noailles (Corrèze). ; ! Capitan, Congrès de Monaco, 1906, p. 404 ; Capilan, Breuil, Clergeon et Peyrony, ibid., p. 406. ? De Mortillet (G. et A.), la Préhistoire, p. 186. % Bardon (L.) et Bouyssonie (J.-A.), Un nouveau type de burins {Revue mensuelle de l'Ecole d'Anthropologie, mai 1913, p. 166). DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 105 Nous figurons (fig. 34) un de ces ciseaux du type Noailles, obliquement retouché, en gratloir (?), à sa partie inférieure avec burin sur son angle supérieur droit. Lames tronquées (ciseaux). — Nous désignons ainsi un certain nombre de pièces allongées, retouchées en forme de ciseaun à froid tout à fait comparables à celles que MM. Bardon et Bouyssonie ont décrites à Noaïlles! (fig. 77, 5; 78, 1, 7 à 10). La ligne de retouche est, soit oblique par rapport au bord de la lame, soit perpendicu- laire à celui-ci, soit creusée en forme de gouge. Lames à dos rabattu. — Ces pièces sont nombreuses. Elles présentent des dimensions très différentes, mais 1l y a une prédominance marquée des pelites pièces d'industrie micro- hthique. Beaucoup sont de véritables réduc- Fic. 34. Æ Ciseau-burin du tons des lames du type de la Gravelte. type Noailles. De telles petites lames à dos rabattu ont été La Colombièére. Niveau D. signalées comme abondantes dans l’Aurignacien Demi-gr, nat. de Krems* (Autriche); elles sont fréquentes aussi dans un grand nombre de gisements magdaléniens. Lames diverses. — Nombreuses aussi sont les lames plus ou moins étroites, plus ou moins épaisses, plus ou moins volu- mineuses. Les unes sont retouchées sur un bord, d'autres sur deux bords. Un grand nombre est représenté par des lames simple- ment utilisées par leur bord le plus tranchant, ainsi qu’en 1 Bardon (L.) et Bouyssonie (J.-A.), Monographie de la grotte de Noailles (Corrèze) { Revue de l'Ecole d'Anthropologie de Paris, août-septembre 1904). ? Strahl et Obermaïer. | Le ï 106 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE témoignent les écaillures et les ébréchures dues à l'usage de celui-ci. Ke Grattoirs et racloirs. — Le grat- LA toir est un instrument banal et très A abondant dans tous les niveaux du Paléolithique moyen et supérieur. Nous SV en avons recueilli un grand nombre qui présentent les formes les plus variées: grattoirs sur bout de lame, simples ou doubles; grattoirs avec retouches laté- rales ; grattoirs sur grands éclats plats, la portion retouchée étant en forme d’arc de cercle, tout à fait analogues à ceux figurés dans la Monographie de la Grotte de Noailles (fig. 76, 1)et à certains racloirs moustériens de la Terrasse de Villefranche (Rhône). Quelques grattoirs sont carénés, cer- tains mêmes nucléiformes et deviennent de véritables « rabots ». Il nous paraît difficile de systématiser l’évolution des grattoirs paléolithiques et prématuré de vouloir en tirer des conclusions chronologiques précises. Fic. 35.— Pointe en silex Ë ; taillé, avec cran d’em- Pointes, perçoirs, etc. — Nom- manchement. La Colom- breux sont les silex laillés en pointe bière, niveau D. Gran- uns l’industrie du niveau D. deur naturelle. ! : ; 4 Ce sont, soit de simples pointes résul- lant de la rencontre, à angle aigu, des faces de la pièce ; soit des pointes dégagées de l'extrémité d’une lame par des retou- ches nombreuses et habiles, et formant de solides perçoirs. Nous figurons un certain nombre de ces pointes. Armatures et lames foliacées non retouchées. — Ces F «r DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 107 formes de silex, très abondantes, rappellent les pièces folia- cées solutréennes, pièces ayant ici cette forme non par les retouches serrées et si spéciales de l'outillage solutréen, mais simplement par un habile dégagement du nucléus corrigé, le cas échéant, par quelquesraresretouchesaux extrémités. De telles pièces constituent d’ail- leurs une sorte de fonds commun à la plupart des stalions du Paléolithique supérieur, et 1l serait superflu d’insister ici sur elles. Outils avec pédoncule en scie ou cran d'emmanchement. — Lans l'outillage hthique des niveaux infé- rieurs de la Colombière, nous avons rencontré un très grand nombre de silex taillés — de façon non douteuse — en vue d’être fixés à un manche ou à une hampe en bois. Pour certains, 1l s’agit d’une simple diminution de la largeur de linstru- ment à sa base. Pour d’autres, le pédoncule est dé- gagé par des retouches nombreuses. Lorsqu'on a affaire à des armatures de flèche, de javelots, etc., le silex à Fic.36.— Silex taillé avec élé taillé de façon à ménager soit un butoir pour l'emmanche- Lis.) it : Lt ment. La Colombière, cran latéral, soit une soie médiane. M US Gé CR Il est à remarquer que la taille en est turelle. très habile, mais toujours très simple, sans aucune des retouches compliquées par lesquelles se trouve dégagé le cran des pointes solutréennes. Certaines de ces pièces ont des affinités incontestables avec les pointes à cran atypiques de l’Aurignacien. Dm UT ee PT VONT PP ES ER RP ee SR PUR LR TEST EE © qe RP ag £ :76 108 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE D'autres rappellent les pointes à soies du Magdalénien du Sud-Ouest de la France et de la Suisse. Pièces à butoir. — Un certain nombre de pièces nous paraissent devoir mériter une mention spéciale : ce sont des lames épaisses, terminées très diversement, — pointes, ra- cloirs, etc., — et portant généralement au tiers moyen de leur hauteur une sorte de butoir, de crochet latéral robuste et assez profondément entaillé. La figure 36 représente une de ces pièces, que nous figurons à nouveau, accompagnée de quelques autres, dans les planches hors texte. De ces pièces nous rapprocherons une série beaucoup plus nombreuse où le crochet de butée, au lieu d’être latéral est dorsal, c’est-à-dire est façonné aux dépens du dos de la lame par enlèvement d’une lamelle épaisse au tiers, à la moitié ou aux deux tiers de sa longueur, du côté opposé à l'extrémité utilisée. On retrouve cette technique spéciale sur d'assez nombreuses lames foliacées, destinées à être fixées à l’extrémité d’une hampe : une ébauche de butoir s’y associe au biseau d’'emman- chement. Elle existe également sur beaucoup de pièces de l'outillage microlithique qui, très certainement, étaient emmanchées. Gros outillage. — Nous désignons ainsi une série nom- breuse de pièces volumineuses, largement débitées et affectant des formes variées : lames épaisses, quadrangulaires, avec biseau tranchant, sur leurs bords allongés, robustes perçoirs sur extrémité de lame, solides couteaux avec poignée, volu- mineux racloirs rappelant les outils carénés de l’Aurignacien ancien, rabots nucléiformes, larges éclats utilisés, mais sous forme spéciale, etc. | Cet outillage spécial contribue à donner à la Colombière un aspect bien particulier et contraste étrangement par son allure primitive, son épaisseur, son débitage à grands éclats, limités par de longues arêtes, celles-ci quelquefois abattues par des DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 109 retouches serrées pour faire disparaître leur tranchant, etc. avec l'outillage délicat, affiné, très mince, et plus encore avec les nombreux outils microlithiques du même niveau. En étudiant une intéressante série de silex taillés provenant des fouilles faites en 1835 par le D' Méray dans la grotte de (Grermolles (Saône-et-Loire) et conservés au musée de Mont- ceau-les-Mines, nous avons re- trouvé des pièces façonnées avec cette même technique. On se rendra aisément compte de la parenté qui existe, à ce point de vue entre l'Aurignacien ré- cent de la Colombière et l'Au- rignacien ancien de (Germolles en rapprochant la pièce figurée ci-contre d'une autre presque identique figurée dans une de nos planches hors lexle. IT. Outillage en os. L'industrie de l'os est très Fi. 37. — Silex taillé, avec talon pauvrement représentée dans réservé. Aurignacien ancien. Ger- molles. Musée de Montceau-les - le niveau D de la Colombière. a Mines. Grandeur naturelle. _ On peut imaginer avec quelle attention nous avons cependant recherché les moindres pièces. D'ailleurs, comme nous l'avons dit déjà, 1l y a un contraste évident entre l'abondance du silex dans les sables du niveau archéologique et le nombre extrêmement réduit des ossements que nous avons pu recueillir. _ Deux hypothèses seulement peuvent expliquer dans le ni- veau D la rareté de l'os travaillé et des débris de cuisine : Rrcta st M LA LE m'adté TR À À PR Er es % 4 L # PTT AUS TETE a odanete dément éutriod omis à où L DRE 110 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Ou bien la Colombière n'était qu'une dépendance du campement des chasseurs de rennes qui venaient travailler sous l’abri, mais habitaient sous des huttes à proximité ; Ou bien l'abri était effectivement leur habitation princi- pale, mais la plupart des os abandonnés étaient entraînés par les crues de l’Ain, tandis que les silex, plus lourds, n'étaient guère déplacés. Voici l’énumération des pièces de l'outillage en os du niveau D : Lames d'os en forme de coupe-papier. — Lissoirs. — I. La pièce que nous figurons hors texte, et qui a été décou- verte dans la partie ouest du niveau aurignacien, n’est pas une forme fréquente de lissoir, encore que ces minces lames os- seuses, polies et amincies au maximum, aient été trouvées dans divers gisements du Quaternaire récent. Elles ont été signalées : dans l’Aurignacien (grotte des Cottés!, grotte de Pair-non-Pair{[?}), dans le Magdalénien ancien * (couches supérieures de Laugerie-Haute), dans le Magdalénien plus récent (Laugerie-Basse”). Aurensan* (Hautes-Pyrénées). Grotte d'Arlay” (Jura). Enfin la grotte du Placard (Charente), dont l'industrie de ! Breuil, les Cottés, une grotte du vieil âge du Renne, à Saint-Pierre- de-Maillé (Vienne) {Revue de l'Ecole d’'Anthropologie de Paris, 1906, p. 47 à 6). ? Cartailhac et Breuil, les OEuvres d'art de la collection de Vibraye au Mu- séum (l’Anthropologie, 1907, p. 1 à 36). 3 Girod et Massénat, les Stations de l’âge du Renne dans les vallées de la Vézère et de la Corrèze, Paris, Baillière, 1900. ‘ Frossard (Emilien et Charles), Etudes sur une grotte renfermant des restes humains de l’époque paléolithique {Bulletin de la Société Armand, 1870, 2° éd., Paris, 1880). ® Viré (Armand), Recherches préhistoriques dans le Jura... : Grotte magda- lénienne d’Arlay / Bulletin de la Société d'Anthropologie de Paris, 1897, p. 13 à 28). DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 111 l'os a été remarquablement étudiée par M. Gustave Chauvet, dans un ouvrage récent. Notre lissoir en forme de coupe-papier, qui paraît brisé à son extrémité, mesure 0,13 de longueur, o,o1 de largeur et son épaisseur n'atteint pas 2 millimètres. II. Cette même dénomination de « Hissoir » pourrait s'appli- quer — et plus justement — à un robuste instrument en bois de renne, cylindrique, allongé, fortement usé à l’une de ses extrémités, celle par laquelle 1] paraît avoir été utilisé. Comme particularité : deux sillons profondément creusés comme pour extraire une pointe de sagaie de ce morceau de bois de renne. IT. Laissoir encore, où spalule, ou tout autre instrument analogue, est un fragment de côte, poli par l'usage, orné de dessins en hachures demi-effacées et comme incrustées de sanguine. Sur la photographie de cette pièce, on pourra remar- quer quatre trous symétriques d'une des extrémités. Ils sont peut-être de date récente et entament la patine de l'os, sans le perforer complètement : amusement d'un visiteur? cet os étant resté quelque temps abandonné sur une des roches de labri, ou toute aulre cause. ù IV. Une autre pièce est un fragment de spatule ou hssoir en forme de coupe-papier, mais un peu plus épais et plus large que celui signalé ci-dessus. | Autres instruments. — Une pointe de sagaie brisée. Il ne reste que son extrémité conique, épaisse, lisse, sans trace d'aucun ornement, de type tout à fait archaïque. Longue, quadrangulaire, avec traits incisés profondément, de type non moins ancien est une autre sagaie 3 également figurée dans les planches hors texte. Une autre armature intéressante, quoique brisée également, a été dégagée d'un fragment d'os très dur et présente un - 1 Chauvet (Gustave), Os, ivoires et bois de renne ouvrés de la Charente (extr. du Bulletin de la Sociélé Archéologique et Ilistorique de la Charente, | 1910). ES EE PT pal “hs. | 112 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE pédoncule avec cran à gauche pour la fixation au sommet d’une hampe ou d’un manche (fig. 38). Le même cran à gauche se retrouve sur une autre pointe en os. Comme perçoirs, nous signalons deux os & polis dont l’un présente un dessin assez fruste Th d'une ramure de Cervidé bifurquée ; un os | utilisé, à pointe cassée; une pointe dégagée \ d’un os dur, avec traits gravés illisibles. l De destination incertaine est un petit instru- ment en ivoire, travaillé avec grand soin, poli : par l'usage. Nous nous abstenons également de toute interprélalion au sujet d’une série de frag- ments d'os utilisés figurés hors texte comme les précédents. Cet outillage en os du niveau D de la Co- lombière est donc des plus réduits compara- tivement à l'outillage lithique qui se chiffre par milliers de silex. C'est d'autant plus regret- table que c’est surtout dans l’évolution de l’industrie de l'os que l’abbé Breuil propose de chercher les éléments essentiels des subdi- visions des dernières phases du Paléolithique. Il nous paraît suffisant cependant pour dater comme antérieur au Magdalénien le nivau RE F6. 38. —.Arma- Nous n'avons pas rencontré de pointes d'os lure en os s + à es MEN base fendue, type d’Aurignac. Elles démon- trent et précisent sans discussion possible l’âge des dépôts dans lesquels on les rencontre, mais on sait qu'elles apparaissent assez vite et disparaissent dès le milieu de la phase archéologique (Cartailhac, les Grottes de Grimaldi, fig. 242). On ne saurait donc s'étonner de leur absence dans le niveau D postérieur à elles. Quant à vouloir classer exactement d’après son outillage en DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 113 os ce niveau D à l’extrème début du Magdalénien, plutôt qu'à la fin de l’Aurignacien, la distinction nous paraît subtile, le Solutréen faisant défaut, et nous n’y attachons qu'une impor- tance tout à fait secondaire. | FiG. 39. — Pointe en os avec F1G.40.— Ramure de Cervidé ? coches produites par la liga- Dessin sur perçoir en os. ture qui la fixait à une hampe. La Colombière, niveau D. La Colombière, niveau D. Grandeur naturelle. IIT. Objets de parure. _ Ce chapitre, si développé dans les mémoires ayant trait aux gisements de l’âge du Renne, se réduit, 1c1, à trois hignes: Une perle en calcaire blanc et un petit caillou en calcaire noir percé d'un trou de suspension : Quelques coquilles percées de paludines du Pliocène infé- rieur ; Un petit morceau de fer oligiste pour tatouages, sont les seuls objets de parure que nous ayons découverts. Uxiv. pe Lyon. — L. Mayer à hs. ds. ds Er pr es k ae Fi ES L $ ” Eu GS kg 5° 08 gravé - … 14 | »8! Foyer A + > F'0Yer B Foyer C LORS 4, 3 2 [2 j ; | +8! LU F16. 41. — Foyers, galels gravés et os gravé dans le niveau D (ouest). En gris foncé, les sièges en pierre; en gris clair, les foyers!; + 1, + 2, + 3, etc., gisements des pièces gravées. Echelle : 1" = 130". L'ART PRÉHISTORIQUE À LA COLOMBIÈRE GALETS ET OS GRAVÉS DU NIVEAU D Au commencement d'octobre 1913, l'avancement des fouilles de la Colombière nous permit d'arriver à un véritable atelier _ de graveur aurignacien. Dans la partie ouest de l'abri sous roche, à : m. 50 de profondeur au-dessous du sol primitif de celui-ci, el sur un espace de quelques mètres carrés, gisaient, enfouis dans le sable fin, des galets calcaires et os gravés. des galets et des os prêts à l'être, des burins, des pointes de silex, tout un outillage nombreux de silex variés... cela, dispersé autour de blocs de rocher à surface aplanie et devant vraisemblablement avoir été utilisé comme sièges. Sans hasarder une hypothèse trop téméraire, nous regarde- rons comme très possible la fuite des artisans de ces œuvres 1 Foyer A : Long., 2 mètres ; larg., 1 m.50; épaisseur moyenne, o m. 20. Foyer B: — om.7o; — om. 50: —— o m. 20. Foyer C: — 6 mètres; — 2 m. 50; — | o m. 0. L'emplacement de ce dernier foyer n’est figuré qu’en partie. Lu 772 ha d % > n ? > nt tale af dt hs ad, d-sailut 116 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE d'art devant une brusque crue de l’Aïn. Les sables fins apportés par la rivière recouvrirent outillage et productions artistiques ; ils nous les ont restitués intacts, leur propriétaire n'étant pas venu les rechercher après la baisse des eaux. Peut-être avait-il péri durant l’inondation ? La série des gravures préhistoriques sur pierre et sur os de la Colombière mérite de retenir l’attention. Elles proviennent exclusivement du niveau D, de la partie ouest de l'abri pour les galets ; de la partie ouest et de la partie est pour les os. Galet 1, 4. — Ce galet affecte la forme d’un disque aplati d'environ 10 centimètres de diamètre. Il est en calcaire couleur jaunâtre, à grain fin, et a été trouvé à 10 mètres à l’est de la perpendiculaire abaissée sur l’extrémité ouest de l'abri, à 4 mètres de la paroi rocheuse de celui-ci et à 1 m. 90 de profondeur, Sur sa face a, ce galet présente un lacis inextricable de traits enchevêtrés, demi-effacés par le frottement qui a comme poli sa surface. Nous avons pu lire : Un Chamois. Un Cerf dont la base du bois est seule indiquée. Un Félidé {Lion des cavernes ?). Un Bœuf primitif mal tracé, en parte effacé, dont le museau et la patte antérieure se superposent sur l’ébauche d’un autre animal, un cheval probablement. | Un Cervidé, dont seul le bois, un peu la tête et la ligne inférieure du cou sont visibles. Galet 1, b. — L'usure et le polissage par usure de la surface du galet ont effacé les nombreux dessins qui étaient tracés sur cette face b. Ils sont absolument illisibles. Des animaux représentés sur ce galet 1, deux sont particu- lièrement intéressants : le Félidé et le Chamois. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 117 E ds Ce. È ae ee” (@ Ve” c) F1G. 42. — a) Chamois ; b) Cerf ; c) Félidé. Gravures sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 1, a. Grandeur naturelle. 118 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE F1G. 43. — Bœuf primitif (?). Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 1, a. Grandeur naturelle. En effet, les gravures et figurations de Félidés sont plutôt exceptionnelles dans l'Art préhistorique. Le Chat sauvage sculpté d'Arudy (Basses-Pyrénées) et la statuette de Félin d’Isturits (Basses- Pyrénées) ne sont pas à rapprocher de notre gravure sur galet de la Colombière ; le « Lion des caver- nes (?) » et le « Félin » de Font-de- LD Gaume — gravures pariétales — et le Félin de Gourdan — gravure sur galet — le rappellent plus volontiers. 7 ne Le Chamois est également peu NE) fréquemment représenté : on le re- trouve dans les gravures pariétales np de Castillo, mais les seules bonnes gravures de chamois sont celles de Frobule RC AO Gourdan (bois de renne et pierre). a“. Grandeur naturelle, Les Cervidés et Bovidés sont, au , 1; à dt at tnt tnt de étend dti DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 119 contraire, en abondance extrême et ceux du galet 1 de la Colombière ne prêtent pas à des considérations spéciales. Galet 2, 4 et b. — Galet en calcaire jaune à grain assez fin sur lequel ont été gravés plusieurs dessins effacés ensuite et finalement, en {raits profonds et épais, un Cheval (fig. 45). Sous le ventre du cheval, ébauche d'un autre cheval, plus volumineux, dont la crinière seule est nettement tracée. \f FiG. 45. — Cheval. Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 2, a. Grandeur naturelle, La face opposée, b, ne porte aucun dessin. Ce galet a été trouvé à 12 mètres à l’est de la perpendicu- laire abaissée sur l'extrémité ouest de l'abri, à 4 mètres de la paroi rocheuse et à 1 m. 55 de profondeur. Galet 3, à. — Ce galet en calcaire gris bleuté a été trouvé à 13 m. 6o à l'est de la perpendiculaire abaissée sur l'extrémité ouest de l'abri, à 3 m. 55 de la paroi rocheuse et à 1 m. 55 de profondeur. Primitivement de forme ovale, il a été brisé sur un de ses bords devenu ainsi rectiligne. Celte cassure était recouverte d’incrustlation calcaires, de l’époque. La face à est couverte de dessins enchevêtrés et incomplets, de lecture malaisée. On y reconnait : une tête et un cou de Cheval; le corps d’un Cervidé. 120 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Galet 3, b. — La face b de ce même galet ne présente que ee. NN SAS a + STE \ N$ SN, AN nt PNY à NS NC \ Î N N © À \ SEE = Ne EE b) ae br = \ \ | \ Ÿ Ÿ NE \ A Ï UN N RARE OU \ nd VIN # 16. 46. — Cheval, Cervidé, etc. Gravures sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 3, face a et face h. Grandeur naturelle. des fragments de dessins incomplets. Il est regrettable que l’un d'eux en traits ponctués échappe à toute lecture. TL . < . DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 121 Galet 4, 2.— Le galet4, en calcaire, a été découvert à rom.60 à l’est de la perpendiculaire abaissée sur l'extrémité ouest de - l'abri, à 3 m. 50 en avant de la partie rocheuse de celui-ci et à 1 m. 65 de profondeur. Comme les précédents, 1l présente un lacis de traits en apparence inextricables, mais dans l’enche- <& “ji All F1G. 47. — Cerf, Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 4, a. Grandeur naturelle. vêtrement desquels nous avons pu dégager les contours sui- vants : Un Cerf, peut-être un Renne, la ramure étant réduite à peu de chose et la partie supérieure de la tête effacée. Le reste du corps est tracé avec soin. Une flèche empennée est fixée dans le ventre de la bête, une autre sous son menton. Une tête de Cheval avec crinière fortement accentuée : carac- tère assez spécial qu on retrouve sur la plupart des figurations de cheval de la Colombhière. Une esquisse de tête de Cheval. Un Félin tout à fait analogue à celui du galet 1. LL PES, Se S ." L à « L, TUE A A > = L LT: + s PAT" # { Er fi ME: Corte k É 3 A Ar , F1G. 48. — a) Cheval ; b) Cheval; c) Félin. Gravures sur galet calcaire. | % La Colombière, niveau D, galet 4, a. Grandeur naturelle. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) Galet 4, b. — L'autre face, b, du galet 4 est encore plus lement lisible que la face à. 2 a. tuuté- 4 = Fi, 49. — Renne, Gravure sur galet calcaire. La Colombière, "4 . niveau D), galet 4, b. Grandeur naturelle. D Ne, | 4 On arrive à distinguer un Renne, la tête regardant à droite, E. _ . Fiac. 50. — Bœuf musqué. Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 4, b. Grandeur naturelle. be “ ps l'on retourne le galet, le contour à peine distinct d'un 3œ1 uf (?} (Bœuf musqué (?) d'après la forme de la corne), la 124 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE tête tournée vers la gauche, et celui d’un Chamois (?) ou d'un Bouquetin (?), la tête tournée vers la droite. Les dessins de ce galet 4 ne peuvent être interprétés que comme des esquisses, des ébauches inachevées : seul le cerf de \ la face a est travaillé avec habileté. Galet 5, a et b. — Ce caillou calcaire ie 55. Chaude @) gisait à 8 m. 45 de la perpendiculaire Gravure sur galet abaissée sur l'extrémité ouest de l'abri à calcaire. La Colom- 2 m. de la paroi rocheuse et à 1 m. 55 de bière, niveau D, ga- ER, CH profondeur. Il présente sur sa face à l’esquisse d'un cheval. Le contour du dos et du cou dela bête épouse celui de ne JS PS F1G. 53.— Cheval. Main humaine (?). F1G. 52. — Cheval, Gravure sur Gravure sur galet calcaire. La Co- galet calcaire. La Colombière lombière, niveau D, galet 5, D. niveau D, galet 5, a. Grand. nat. Grandeur naturelle. la pierre. Nous retrouverons cette utilisation de la forme natu- relle du galet sans la figuration du Bœuf musqué du galet 8. Sur la face h, une autre esquisse de cheval, mal rendue DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 125 par la photographie donnée hors texte, parce que le trait est à peine incisé sur la pierre; une main humaine (?) et deux traits entrecroisés à rapprocher de ceux existant sur l'os de mam- mouth avec figuration humaine. Galet 6, à et b. — La situa- lion de gisement du galet 6 — mis au jour, en présence de M. Thillier, juge de paix à Poncin, et de M. J. Pissot, par le D' Boccard, de Jujurieux, venu travailler aux fouilles de la Co- L . 24. — Cervidé. Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 6, a. Grandeur naturelle. lombière — était : à 7 m. 90 à l’est de la perpendiculaire qu +, TPE qe nn 7 RE nl mm le F1G. 55. — Cheval. Gravure sur galet cal- caire. La Colombière, niveau D, galet6, b. Grandeur naturelle. abaissée sur l'extrémité ouest de l'abri, à 1: m.45 de la paroi de celui-ci el à 1 m.45 de profon- deur. En calcaire jaune clair, à grain très fin presque hthographique, il devait convenir tout spécialement à la gra- vure, car 1l a été, sur une grande partie de ses deux faces, aminci par le grattage souvent répété de gravures suc- cessives. Les effaçages ont été faits avec habi- leté, donnant à la pierre une surface presque po- lie, couverte en tous 126 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE sens de stries fines dues au dernier passage du burin ou du racloir en silex. Sur la face a : un Cerf dont la ramure se trouve réduite à la base des cornes. Nous avions pensé, tout d’abord à un Bovidé, idée évoquée par l'allure générale de la bête, mais la disposition de la naissance des cornes nous paraît imposer le diagnostic de Cervidé. Sur la face D : partie antérieure du corps d’un Cheval galo- pant, la crinière au vent. Cette gravure est d’une belle facture, bien certainement, la meilleure de celles de la Colombière. Nous ne savons comment interpréter les lignes ondulées qui accompagnent le Cheval sur ce galet. Elles rappellent quelque peu les ornements de la pendeloque en ivoire gravé de Predmost, figurée par M. Obermaier dans son ouvrage Der Mensch der Vorzeit (t. I‘, p. 300). C’est le seul élément de comparaison que nous connalssions. Galet 7, a.— Découvert à o m. 5o en avant du précédent Fic, >6. — Rhinocéros à toison laineuse. Gravure sur galel calcaire. La Colombière, niveau D. Galet, 7, a. Grandeur naturelle. et à la même profondeur, en présence du D' Boccard et de M. Thillier. L'une des faces de ce galet 7 de la Colombière représente un D PR DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 127 Rhinocéros et, en sens inverse, un Capridé (Bouquetin?) ou peut-être un Chamois. La tête de cet animal n'est pas figurée. EL Fi. 57. — Capridé (Bouquelin?) Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D. Galet, 7, a. Grandeur naturelle. SRE Le pointillé indique la ligne du dos du Rhinocéros. Le Rhinocéros esl complètement dessiné : corps aux formes massives, trapu, pattes avec leurs trois doigts bien tracés, ER Le FiG. 58, — Galet gravé d'âge aurignacien. Rhinocéros, Grotte du Trilobite, à Arcy-sur-Cure. Dessin de l'abbé Breuil. Demi-grandeur naturelle. « _ épaisse el longue toison, formant crinière retombant sur la par- lie antérieure du corps, corne frontale robuste, indiquée par 128 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE deux traits épais, corne nasale arquée à convexité antérieure, excessivement longue, mais non démesurée puisque nous savons que chez certains mâles du Rhinocéros bicorne africain actuel. longs de 3 m. 5o et hauts de 1 m. 70 au garrot, la corne anté- rieure peut atteindre 1 m. 35 de longueur. Une série de flèches empennées pénètrent dans le ventre de la bête. Ce n’est pas là chose exceptionnelle et l'excellent Répertoire ER L WA / F1G. 59. — Rhinocéros de Font-de-Gaume. Peinture pariétale. D’après l'abbé Breuil. de l'Art quaternaire de M. Salomon Reinach permet aisément de retrouver des animaux ainsi percés de flèches à Chaffaud (Vienne), aux Eyzies (Dordogne), à Miaux (Ardèche), etc. Le Cerf de notre galet 4 est également transpercé de deux flèches. S'agissait-1l de figurations destinées à assurer une chasse heu- reuse à l’heureux possesseur d’une telle gravure en fait, le Rhinocéros devait être un gibier de choix et plutôt exception- nel — ou d’un dessin commémoratf d'une chasse fructueuse ? Nous laissons de côté toute interprétation de ce Rhinocéros si sérieusement blessé, pour le rapprocher de celui trouvé dans la grotte du Tribolite (Yonne) et des autres figurations de Rhino- céros de l’époque glyptique. Elles ne sont d’ailleurs pas nom- breuses. Comme on pourra le vérifier par le petit livre de M. S. Reinach qui vient d’être cité et en lisant le chapitre que MM. Capitan, Breuil et Peyrony ont consacré — dans le DE LA COLOMBIÈRE PRÉS PONCIN (AIN) 129 superbe volume de Font-de-Gaume — au Rhinocéros dans l'Art qualernaire. Le niveau aurignacien supérieur de la grotte du Trilobite, à Arcy-sur-Cure, dans lequel l'abbé Parat a découvert un galet schisteux avec gravures de Rhinocéros, paraît un peu plus ancien que celui où gisaient les galets gravés de la Colombière. Il y a cepen- dant une réelle parenté entre la techni- que très primitive de la gravure du Rhinocéros et des autres esquisses dont les traits s'entre-croisent, se superpo- sent sur les deux faces du galet de la grotte du Trilohite (fig. 58) — et celle plus évoluée de la Colombière. fs Era Ici également nous avons une sil- ceros lichorhinus gravée houette sans modelé, un corps d'animal sur stalagmite. Gour- dont le contour se. montre presque PRES el a Le ’ f sur harpon. continu et sans reprises, des attaches sf : l D'après un dessin de l'abbé de membres n'empiétant pas sur la Breuil, in Piette: Classifi- surface du co pre Es | : cation des sédiments for- TPS — caractères Srapni- més dans les cavernes pen- | £ - ques primitifs sur lesquels l'abbé Breuil rectilr le Le ape - a insisté en décrivant le galet gravé de fig. 2). à grotte du Trilobite. Les gravures . magdaléniennes ont des caractères différents et beaucoup plus perfectionnés. À Font-de-Gaume, l'abbé Breuil a relevé une peinture parié- » tale représentant un Rhinocéros (fig. 59), datant aussi d’une phase ancienne de l’âge du Renne. A Gourdan, une tête de Rhinocéros également figurée par l'abbé Breuil (fig. 60). S1 nous terminons cette courte énumération par la gravure - sur bois de renne de Laugerie-Basse, où 1l faut beaucoup de bonne volonté pour voir un Rhinocéros, nous en aurons cité … 1 Breuil, Rhinocéros gravé sur schiste de la grotte du Trilobite, à Arcy- sur-Cure (Yonne) / Revue de l'Ecole d'Anthropologie, juillet 1906, p. 243). Uxiv. DE Lyon. — L. Mayer - 130 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE les différentes figurations quaternaires auxquelles s’ajoutera désormais celle livrée par le niveau D de la Colombière. cu = ke FR l LES KW F1G. 61. — Ours des cavernes. Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 7, b. Grandeur naturelle. Galet 7, b. — L'autre face du galet 7 représente un lacs” de traits enchevêtrés de façon inextricable, dans lesquels se devine un museau de Cheval (?) et dont la pièce capitale est ae. A e D F1G. 62. — Ours des cavernes, de Massat (Ariège). un Ours à front bombé, aux cinq doigts de la patte antérieure bien séparés, d’allure bien rendue, etc. Mais sur ce dessin aussi nous notons l'absence de modelé, le contour simple, le dessin en silhouette avec indication d’une seule patte anté- % | : DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 131 rieure et d'une seule patte postérieure, une technique non sans habileté, mais de caractère archaïque qui s'oppose absolu- l'16G, 63. — Ours des cavernes. Dessin incisé dans la grotte des Combarellest, ment au rajeunissement d'une telle pièce qui ne saurait être rapportée à la période récente de l'âge du Renne. . Comme figurations d'Ours quaternaires pouvant être rappro- F1G. 64. — Deux ours / Ursus arclos?). Petite gravure sur cascade stalagmitique de Teyjat (Dordogne !). chées de celle du galet 7 de la Colombière, nous ne pouvons guère citer que la gravure sur galet bien connue de Massat . (Ariège), les deux ours de Teyjat et celui des Combarelles. 1 Capitan, Breuil et Peyrony, Carnassiers, Rhinocéros figurés dans les cavernes du Périgord {Congrès de Monaco, 1906, p. 387-393). é * ” à RER "Ne ! Æ La ne, 132 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE On remarquera facilement que ces derniers animaux sont représentés en perspective avec leurs quatre membres, la tête seule complètement de profil, les deux oreilles visibles, les lignes du corps sont pénétrées par celles des membres qui se détachent nettement, etc. ; en un mot, ces pièces sont d’un art plus évolué, plus récent que celui qui a présidé aux gravures de la Colombière. Galet 8, a. — Peu après la découverte de l'os de Mam- mouth avec figuration humaine, fut mis au Jour — en pré- sence de M. Richard, de Lyon, — le fragment supérieur du galet 8 (8’), à 9 m. 60 de la perpendiculaire abaissée sur l’extré- mité ouest de l'abri, à 3 m. 50 de la paroi rocheuse de celui-ci et à 1 m. 50 de profondeur. Nous avons tout d’abord pensé que la tête de l’animal représentée sur ce galet était celle d’un Mou- flon. L'aspect du nez, en partie dégagé de la pierre, par sculpture du bord gauche du galet, une série de stries au burin accentuant | le profil de la face, l'aspect de la corne recourbée, etc., nous entraînaient à cette détermination au moment même d'envoyer le texte de la « note » que M. Douvillé voulut bien communiquer en notre nom à l’Académie des Sciences, le 20 octobre 1915. À l’Institut français d'Anthropologie, quelques jours après, M. l'abbé Breuil remarqua que l'oreille située en arrière de la corne et la direction vers le bas de la pointe de celle-ci devaient faire regarder cette pièce comme une bonne figure d'Ovibos moschalus mâle. La découverte du fragment 8” vint confirmer avec évidence qu'il s'agissait bien du Bœuf musqué. Cette partie inférieure du galet fut trouvée par le D' Boccard, en présence de M. Ch. Crottet, maire de Poncin, et de M. J. Pissot, à 19 m. 40 de la perpendiculaire abaissée sur l'extrémité ouest de l'abri, à 1 m. 50 de profondeur et à 4 m. 50 de la paroi rocheuse. On retrouve, en effet, sur le dessin gravé une série des carac- tères morphologiques de cet animal : museau court, corne DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 133 large, recourbée vers le bas, striée dans le sens de sa longueur ; - corps ramassé avec cou non visible; pattes courtes, à sabots - bien séparés, fourrure épaisse et longue, etc. Nous ne savons quelle interprétation donner de la double D 1) me \ F1c. 65, — Bœuf musqué. Gravure sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 8, a. Grandeur naturelle, hgne sinueuse qui limite la toison de l’animal et laisse dégagée - la partie centrale du corps. Le Bœuf musqué n'a été que rarement représenté par les - artistes de l’âge du Renne. La sculpture sur os du Kesslerloch a été regardée par M. Cartailhac comme représentant un Bouquetin aux cornes 134 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE retournées !. Il semble bien qu’on puisse avec l’abbé Breuil la rapporter au Bœuf musqué : les cornes sont fortes et larges, leurs bases viennent se rejoindre au milieu du front et se diri- gent en bas en passant derrière les yeux et devant les oreilles : la tête s'insère sur une encolure convexe et poilue?. Un fragment de propulseur de Bruniquel {les Forges) est sculpté en forme de tête de Bovidé. Toutefois, l’ensemble de celte tête fait penser à un « mouton » bien plus qu’à un « bœuf ». F1G. 66. — a) Bœuf musqué. Sculpture sur bois de Renne, Bruniquel (les Forges), British Museum. Demi-grandeur naturelle. — b) Bœuf musqué. Sculpture sur bois de renne, Kesslerloch (Thaingen). Demi-grandeur naturelle. D'après D' Capitan, abbé Breuil et Peyrony, la Caverne de Font-de-Gaume, aux Eyzies, p. 198, fig. 2. En réalité elle présente des caractères assez bien précisés du Bœuf musqué (F'ont-de-Gaume, p. 198, fig. 182, 2 et 2’). Beaucoup plus douteuse est la tête gravée sur une lame d'os de Chancelade-Raymonden, citée comme Ovibos, en réalité Bison (Hardy, Raymonden, pl. TITI, 2 ; Font-de-Gaume, p. 222, fig. 211; Alfamira, p. 126, fig. 104). Nous ne connaissons donc que deux figurations en sculp- ture — limitées à la tête — du Bœuf musqué quaternaire. Notre galet 8 de la Colombière en donne une image gravée, beaucoup plus complète. Il est à remarquer que ce galet fut brisé avant son enfouissement par une crue de l'Ain, car les surfaces répondant aux cassures étaient recouvertes de concré- ! Congrès international d'Anthropologie, Paris, 1900, p. 129. ? Font-de-Gaume, p. 197. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 135 tions calcaires au point qu’on pouvait difficilement penser que les morceaux trouvés relativement éloignés les uns des autres appartenaient à une même pièce supportant la première figu- ration gravée connue d'Ovibos moschalus. F1G. 67. — Bœuf musqué. — Muséum d'Histoire naturelle de Lyon. Photographie communiquée par M. CI. Gaillard, conservateur du Muséum. Galet 8, b. — Sur la face opposé b du même galet 8 sont gravées en traits légers deux esquisses d'un même animal : l’une représente la tête, le dos et une partie du train postérieur vu ‘en raccourci; l’autre, un animal identique, beaucoup plus petit, dessiné de façon complète. De quelles bêtes s’agit-11? On pourrait songer à de jeunes Rhinocéros encore sans cornes (?), à un Bœuf musqué également sans cornes (?), à un Sanglier (?)... En réalité 1l s'agit d’une forme animale à peu près indéterminable. 136 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE F1G. 68. — Animaux gravés sur galet calcaire. La Colombière, niveau D, galet 8, b; 1. grandeur naturelle; >. ensemble du dessin, demi-grandeur naturelle. Galet 9. — En terminant les fouilles de la Colombière, nous nous sommes demandé si quelque galet gravé n’au- rait pas été jeté accidentellement dans les déblais de notre grande tranchée ouest, ou bien ne pourrait pas être resté enfoui dans un prolongement du niveau D recouvert par ceux -CI. Au moment où elle fut commencée — juillet-août 1913 — nous ne pouvions nous débarrasser des déblais, et force nous fut de les accumuler sur le pourtour de l'abri. Plus tard, il nous fut permis de les déverser dans une des sablières ouvertes en avant de celui-ci, mais une centaine de mètres cubes de terre avaient été accumulés qui étaient à transporter dans cette sablière. Ce travail fut exécuté en juin 1914 et nous a permis de retrouver sur un morceau de calcaire rugueux une gravure de tête de Cheval que [l’on trouvera figurée hors texte. . | DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 137 Cette gravure aurait été invoquée par M. Piette en faveur de sa théorie du chevêtre, ou licol paléolithique, impliquant la semi-domestication du cheval à l’âge du Renne. Il nous semble quelque peu risqué d'interpréter ainsi le trait qui recoupe la face du Cheval. Os de Mammouth gravé avec figuration humaine. — Le 3 octobre 1913 fut découvert, à 9 m. 10 à l’est de la perpen- diculaire abaissée sur l'extrémité ouest de l'abri, à 3 m. 20 de la paroi rocheuse et à 1 m. 50 de profondeur, un fragment assez considérable d'os plat de Mammouth — omoplate ou os coxal — sur lequel se trouvent gravés plusieurs dessins dont les traits s'entre-croisent, se mélangent et, par endroits, se superposent. On peut isoler, nous semble-t-il : 1° Un Homme: 20 Une silhouette féminine; 3° Un Ours des cavernes: 4 Un bois de Renne : 5° Des lignes droites, se recoupant par des angles variés, d'interprétation incertaine. L'homme est étendu sur le dos, le bras levé verticalement. La tête, volumineuse, a un front bombé, s’élevant un peu obli- quement ; la face est haute, comme étirée dans le sens de sa longueur; l'œil est indiqué par deux traits courbes et a une expression indéfinissable; le nez se présente long et gros; le menton, proéminent, a une courte barbe indiquée par quelques 1 Quelques jours plus tard, fut trouvée une plaque en os couverte de des- - sins illisibles, presque complètement effacés par l'usure qui avait comme poli . la surface de l’os. Débarrassée des incrustations calcaires qui recouvraient les bords, cette plaque s’est montrée être un fragment de celle décrite ici et qui avait été brisée probablement peu après le moment où elle fut travaillée. Ce fragment a été identifié après l'exécution de nos planches en phototypie . et n’a pas pu être figuré. Il est d'ailleurs sans grand intérêt. 138 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE hachures; prognathisme net, mais sans exagération. Le corps est sectionné au niveau du bassin par le bord inférieur de la plaque d'os; sa pilosité est représentée abondante. La silhouette du corps féminin, tournée à droite, est placée au-dessus du corps de l’homme. {/]} D Ÿ Re MN TEE onde Le CNE F1G. 69. — Figuration humaine gravée sur os de Mammouth. La Colombière, niveau D. Grandeur naturelle. Sa ligne antérieure commence à la partie inférieure du sein, peu volumineux; elle se confond au niveau du ventre et de la portion supérieure de la cuisse avec le contour du bras de l'homme, recoupe (donc passe en avant) le corps de celui-ci et s'arrête au genou qui est indiqué fléchi. Sa ligne postérieure est visible à partir de la base de la région dorsale, où elle se superpose au contour du dos de l’ours dont elle s’écarte pour indiquer une fesse volumineuse. Ce contour féminin ne rappelle que d'assez loin les énormes matrones callipyges, aux seins et aux cuisses extraordinaire- ment volumineux, que les sculptures aurignaciennes de Bras- DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) mpc 4 de Villendorf, de Laussel, nous ont fait connaître. Fe fois, si la partie supérieure du tronc (terminée par le 1 de la plaque au milieu du sein droit) est relativement Fi. 70. — Silhouette féminine gravée sur os de Mammouth. | La Colombière, niveau D. Grandeur naturelle. él 0" cée, presque gracile, si son galbe traduit un corps juvénile, faut bien constater que le bassin a un contour fortement acce entué, et fait penser à un certain degré de stéatopygie. 140 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE L'ours figuré ici a un front remarquablement bombé : c’est bien l’Ours des Cavernes. Rien de bien particulier à dire au sujet du bois de Renne — visible au-dessous du dos de l’homme — et des lignes droites \ Pa ? f F1G. 71. — Ours des cavernes, gravé sur os de Mammouth. La Colombière, niveau D. Grandeur naturelle. tracées à la partie supérieure et à droite de la plaque. Celles- c1 pourront être regardées par certains comme des « marques de chasse », comme des « signes alphabétiformes », etc. Nous nous abstenons de toute hypothèse à leur sujet. De même nous n’exposerons aucune des interprétations plus ou moins fantaisistes des autres dessins gravés, interprétations aussi nombreuses que les calques possibles de ceux-c1. : Nous avons présenté cette plaque d'os de Mammouth comme étant le plus ancien document graphique représentant l'homme du Paléolithique moyen. LS RÉ eh ES 0 mt nd dé Œ SR Sd D HS à ln D " : 0 DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 141 Elle a soulevé des discussions assez vives auquelles nous tenons à répondre 1c1 en quelques mots. On à nié l'authenticité de la découverte. La chose n’est pas faite pour nous surprendre. Mais attribuer à un de nos contem- porains les gravures de la Colombière sans même être venu Fic. 72. — Bois de Renne et lignes entrecroisées gravés sur os de Mammouth. La Colombière, niveau D. Grandeur naturelle, les voir et, en ce qui concerne l’os de Mammouth, sans avoir jugé de sa patine brune, sous laquelle la moindre éraillure récente fait apparaître l'os fossilisé blanc porcelaine, nous semble quelque peu excessif. | On a nié l'existence des contours masculin et féminin : nous prions simplement le lecteur de se reporter à la planche hors texte et aux figures 69 et70, tracées directement sur un agran- _ dissement photographique au double, puis ramenées à la grandeur réelle. PO OA ER , < RCE SR EU RS, mt 24, : s 142 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Certains ont contesté notre interprétation des situations respectives des deux silhouettes : L'homme est étendu sur le dos. Au-dessus de lui est placé, verticalement, le corps de la femme. Le bras droit de l’homme s'élève verticalement et la main, les cinq doigs écartés, vient s'appliquer sur le ventre du corps féminin dont la cuisse droite passe en dehors du corps masculin. D'autres l’ont confirmée. Nous la donnons comme une simple hypothèse, sans y attacher plus d'importance qu’elle n'en mérite. Les critiques que nous a adressées M. Boule (/’Anthropo- logie, 4-5, 1913, p. 590-592) retiendront davantage notre attention. « Le nouveau dessin de Poncin, même en ne considé- rant que la partie la plus nette, celle qui représente la tête, est une caricature, comme en témoignent l'absence de propor- tions entre le crâne cérébral et le crâne facial, et le manque total d'équilibre des diverses parties. Il n’y a pas que l’expres- sion de l'œil qui soit indéfinissable ; tout est visiblement incorrect dans la facture de ce dessin. Un tel document, loin de nous apporter des Jumières sur les caractères physiques des populations de l’âge du Renne, ne pourrait qu'induire en erreur. Heureusement, nous avons aujourd'hui, pour con- naître ces hommes, mieux que quelques gribouillages mala- droits et inesthétiques, puisque nous possédons leurs sque- lettes mêmes trouvés à Cro-Magnon, à Laugerie-Basse, à Chan- celade, à Menton, etc. » Ces critiques sont quelque peu tendancieuses. Nous n'igno- rons pas les Hommes fossiles du Quaternaire supérieur, puisque leur étude fait l’objet de l’enseignement de l’un de nous, depuis déjà un certain nombre d’années, et nous n'avons pas eu la naïveté de vouloir inventer la morphologie de l’homme de la Colombière d’après la « caricature » gravée par lui. Du moins était-il intéressant de retrouver sur celte carica- _ Laugerie, voyez Lourdes, etc., etc. » DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 143 ture quelques-uns des principaux caractères de l'homme fossile de Chancelade. Une caricature peut n'être pas exempte d'habileté dans son exécution, et meltre en évidence les particularités de celui qui en est l'objet. C’est le cas pour la gravure de la Colombière qui accentue le type humain, d’après lequel elle a élé tracée Nous continuons à penser que ce document préhistorique n est pas dénué d'intérêt. Si des spécialistes jugent aisément de l’aspect de l'individu, d'après un coup d'œil jeté sur son crâne, les préhistoriens moins familiarisés avec la paléontologie humaine — et c'est la majorité — comprendront plus aisé- ment la caricature de la Colombière, que des contours craniens exécutés au dioptrographe ou autrement. L'inhabileté du tracé de la figuration humaine de Poncin est toute relative. Sans doute, elle est « enfantine », si on _ la compare à un dessin de Raphaël ou de Léonard de Vinci; elle est « innocente el maladroite », si on la place à côté du « Renne broutant » du Kesslerloch et d’autres gravures marquant l'apogée de l’art magdalénien; mais nous sommes ici encore dans l’ancien âge du Renne (que ce soit la fin de l'Aurignacien ou l'extrême -début du Magdalénien, peu importe) et nous maintenons notre phrase : « Avec l'habi- leté que l'on admire dans les nombreuses gravures d’ani- _ maux, exécutées par les chasseurs de rennes », étant expliqué qu'il s’agit de ceux ayant gravé les galets de la Colombière, et nullement de ceux du Magdalénien récent du Périgord ou d'ailleurs. Nous avons dit : « Nous apportons la première figuration humaine gravée sur os de mammouth... »,et on nous a objecté aussitôt : | « Mais vous êtes d’une ignorance lamentable. On connais- sait déjà de nombreuses silhouettes humaines : voyez à Font- de-Gaume, voyez à Marsoulas, voyez aux Combarelles, voyez pp 4: “sg cc ‘CR D © ST" din ps he LÉ. cle ca et. do. …… . ré 6 um. - 14% ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Bien avant que M. Salomon Reinach ait publié son très utile Répertoire de l'Art quaternaire, qui permettra aux plus pro- fanes de faire montre d’une érudition facile et qui rendra aux plus savants de grands services en leur évitant des recherches fastidieuses, nous avions repéré dans nos dossiers personnels la plupart des figurations humaines quaternaires. Elles étaient plutôt rares et moins anciennes que celle de la Colombière. Nous en donnons les esquisses, en faisant remar- quer qu'ici cest un dessin sur paroi de caverne, là une minuscule esquisse sur un fragment d'os, etc., et l’objection faite sera vite contredite par ce rapide examen des pièces connues avant celle que nous avons eu l’heureuse chance de découvrir. Quant aux sculptures, elles n’ont pas à être envisagées iCl, OÙ nous apportons une pièce gravée et non une pièce sculptée. M. Boule ajoute : « Cette figuration humaine... ressemble à beaucoup d’autres, antérieurement connues, depuis le fameux « chasseur d’Aurochs » de Laugerie-Basse, jusqu'à certaines productions de l’art pariétal des cavernes découvertes dans ces dernières années, et notamment aux bonshommes de Font- de-Gaume, des Combarelles et de Marsoulas, sans parler de toutes les figurines à masques et des prétendus rafapas de S. Reinach. » Qu'on laisse de côté les ratapas qui n'ont rien à voir 101 et qu'on veuille bien comparer l’homme de la Colombière aux figurations citées, dont l’âge est d'ailleurs, pour la plupart, Pda plus récent. Chacun appréciera, puisque ayant sous les yeux les pièces du procès. Nous ferons remarquer, toutefois, que notre figuration humaine doit être examinée en la plaçant dans sa position normale, c’est-à-dire l’homme couché sur le dos. En le redres- sant, on fausse absolument l'impression donnée par le tracé, qui paraît alors tout à fait défecteux. 145 La femme est couchée sur le dos, en arrière du Renne. Elle est nue, parée de bracelets et porte un collier. La tête manque. Le ventre est énorme ; la femme parait enceinte. On remarque de nombreuses villosités sur les cuisses et sur le ventre ; celles du ventre forment des bandes ver- ticales. F1@. 793. — La « Femme au Renne », de Laugerie-Basse. Gravure au champ-levé sur palme de Renne (fragment). Grandeur naturelle. D'après Piette, l'Art pendant l'âge du Renne, pl. XXVII et XX VII. di shsarà se F1G. 74. — « Le Chasseur d’Aurochs », de Laugerie-Basse. Gravure sur bois de Renne. Rs dt. Pot. Ds TS A SSSR de SR di ÉD: à a) Homme et Bison, pièce entière, demi-grandeur naturelle. D'après Girod et { Massénat, Stations de l'âge du Renne, Laugerie-Basse, pl. XI, fig. 1. — b) Homme isolé, deux tiers grandeur naturelle‘, id. — c) Esquisse de l’homme, isolé et dessiné debout, deux tiers grandeur naturelle. D'après Piette, l'Art pendant l'âge du Renne, pl. XXVII, fig. 6. 1 L'homme mesure, de la plante des pieds au sommet de la tête, o m. 086. La hauteur de la tête, de l'extrémité de la barbiche au sommet de la touffe de cheveux, o m. 015. Univ. De Lyon. — L. Mayer 10 AT EE PU 4 Te OL ER BEI EE AE Rs LES 146 F1G. 75. — Gravure sur bois de Renne. La Madeleine (à Tursac, Dordogne). Grandeur naturelle. D'après le dessin de H. Breuil, in Emile Cartailhac et abbé Henri Breuil, La Caverne d'Altamira, 1906, p. r25, fig. 103, 102. — Jd., Lartet et Christy, Reliq. aquitlan., B, ph IE, F1G6. 76. — Représentation hu- maine, gravée sur bois de Ren- ré, signes x, y, plusieurs fois répétés, (Gourdan. Assise à gravures simples. Demi-gran- deur naturelle. Daprie Plate, FA pendené Fdge Rio. 77. — Môme gravure dé pl. XXVIL fig. 7, Ratapa? pour roulée et ramenée dans un M. S. Reinach. plan. 147 LA Fc. 78. — Pierre sur laquelle est gravé le bas d'une représentation humaine. Grotte des Espelugues, à Lourdes, demi-grandeur naturelle, d'après Piette, l'Art pendant l'âge du Renne, pl. C, fig. 2. Authenticité contestée, F1G. 79. — Peinture d'apparence humaine, tracée en rouge sur paroi de cavernes avec utilisation des saillies et accidents de cette paroi. Grotte de Portel (Ariège), 1/6° environ grandeur naturelle. D'après Jammes et Jeannel, Association française pour l'avancement des =. | Sciences, Congrès de Lille, 1909, p. 8rr, III. _« Le personnage est cerné par de larges traits rouges et mesure 36 centimètres de haut sur 13 de large Le corps, en station verticale, se présente de face, la tête tournée de profil vers la gauche de l'observateur. La tête et le tronc sont nettement visibles, les membres restent m oins à parents. _« La téle est dolichocéphale et présente un museau prognathe. Le front est bas, le crâne fuyant. L'œil est indiqué par une tache ovale. Il existe peut-être une barbe. Le tronc est épais et massif, nullement modelé. A sa base, un énorme phallus, disproportionné, indiqué par une saillie rocheuse, se dresse verticalement. Les principaux détails en sont indiqués au trait rouge. Les jambes sont proportionnellement courtes, inégalement repliées. Le pied gauche est plus bas que le droit Les bras sont indiqués, semble-t-il, à gauche par une amorce assez courte, à droite par un seul trait plus long et presque horizontal. » 118 DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) Fic. 80. — I. Homme à masque d'animal (?) Gravure sur rondelle en os (omoplate). Mas d’Azil (assise des gravures à contours découpés.) — IT. Autre gravure sur le revers du fragment de rondelle. D'après un dessin de l'abbé Breuil, in Piette, Bulletin de la Societé d'Anthropo- logie de Paris, 1902, p. 772 (dessin original = 105 millimètres de hauteur). — Dessiné également in l’Anthropologie, 1903, p. 531 (— 155 millimètres de hau- teur). — Dessiné encore in Déchelette, Manuel d'Archéologie préhistorique, p. 223, fig. 88, 1 (— 55 millimètres de hauteur). « On peut se demander quelle est la nature de cet être aux formes mi-humaines et mi-bes- tiales, nu, éthyphallique, les bras tendus, le dos ployé, d’ailleurs manifestement apparenté aux silhouettes humaines à marques d'animaux reconnues sur les parois des cavernes... L'emploi de masques à têtes d'animaux .… est fréquent chez les primitifs. Telle parait être l'interpré- tation la plus satisfaisante qu'on ait donnée de ces pseudo-singes anthropomorphes. » (Déche- lette, loc. cit.) « Il semble que cette gravure représente un singe anthropomorphe voisin du Pithecan- thropus.., Toutefois, il est prudent de ne pas se prononcer hâtivement. » (Piette, loc. cit.) FiG. 81. — Petite tête humaine(?) sur lame osseuse, Laugerie-Basse. Demi-grandeur naturelle. D'après Girod et Massénat, les Slalions de l’âge du Renne, Laugerie-Basse, pl. XXII, fig. 1, b. . ET PR PNR Se En RAD 0 MAS: ETUDES Re 2 " , 17: . chu .# 3,65 v ln - D “« + « y AT ” Le f a É ne. 4 f ER à ., Û N'a * » à ; fe Lio 2 "113 ‘ ue, 7 : R : - Ê Ne #3 4,2 ‘ . . , « \ n à 149 3 a ‘5 Fic. 8». — Quelques-uns des graffiti paraissant représenter des êtres 1,5 humains — probablement affublés de masques et levant presque tous les 1’#"2 _ bras en l'air — sur les parois de la caverne d'Altamira. — {.0 m. 60 de É hauteur; 2, o m. 22 ; 3, o m. 35; 4. o m. 32 ; 5. o m. 48. D'après Emile Cartailhac et abbé Henri Breuil, la Caverne d'Allamira, à Santillane, D. près Santander (Espagne), 1906, fig. 41, 42, 43. + 18 “ be 1° Fc. 83, 84 et 85. — Gravures pariétales. Croquis de figures humaines. Marsoulas (Haute-Garonne). Quart de grandeur naturelle. Relevé et dessin de l’abbé Breuil, in l'Anthropologie, 1905, p. 437. « L'homme est rappelé, à Marsoulas, par une douzaine de croquis et, comme à Altamira, ce sont des dessins très incomplets, tout à fait insuffisants. Ce ne sont guère que des têtes. La figure n'est nullement traitée avec cette sûreté de burin qui distingue les gravures d'ani- maux. On dirait des œuvres d'enfant... » (Cartailhac et Breuil, loc. cit.) À 74 Ÿ 4 è “ 2 s \ P " A à +230 4 2 200 150 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE \ j J) ] ET. F1G. 86. — Représentation d'un 1 / )] Ÿ Re homme barbu. Gravure sur N | 1] E pierre. Grotte de « les Espe- à. [| = AN lugues », à Lourdes (Magda- | F Fa lénien avec harpons, aiguilles, | er LP # etc.). Demi-grandeur natu- ] en VA RREEER à relle. >= : D'après Obermaier, der Mensch | | | ii der Vorzcit, p. 208, fig. 128 b. nn. —s rt. s pme mes F1G, 87. — Gravure pariétale. Tête humaine. Font-de- Gaume, aux Eyzies (Dordo- gne). Quart de grandeur naturelle. D'après un dessin de l'abbé Breuil, in D'Capitan, abbé Breuil et Peyrony, la Caverne de Font-de-Gaume, 1910, p. 130, fig. 97. FiG. 88. — Figures anthropomorphes ou humaines de la caverne des Combarelles. - D'après D: Capitan, abbé Breuil et Peyrony, Congrès de Monaco, 1906, I, p. 408, 12! i fig. 147, 148, 149, 150, 151, 152, 153. K ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Fic. 89. — Tête humaine gravée sur bois de Renne. Grotte du Placard (Charente). Demi-grandeur naturelle D'après G. et A. de Mortillet, Musée préhistorique, fig. 241. Cf. aussi Bourgeois et Delaunay, Matériaux pour l'histoire primitive, 1875, p. 192, fig. 76. F1G. 90.— La « Femme de Cro- Magnon », gravure sur frag- ment de côte de Renne, long de o m. 10. mcm tertsre « Ratapa » (?) Couches supérieures de Cro- Magnon (Musée de Périgueux) Demi-grandeur naturelle. FiG. g1. — Figuration anthro- pomorphe, gravée dans un cadre à bords convexes. Mas D’après un dessin de l'abbé d’Azil, rive droite (assise des # Breuil,in Allamira. — Id., Dé- chelette, in Manuel d'Archéolo- gie préhistorique, t. I, p. 223, fig. 88, 3. — Cf. aussi Rivière, Nouvelles recherches à Cro- Magnon, Bulletin de la Société d'A nthropologie de Paris, 1897, p. 507, fig. 2, gravures à contours décou- pés). Grandeur naturelle. D'après Ed. Piette, Classification des sédiments formés dans les cavernes pendant l’âge du Ren- ne, l’Anthropologie, 1904, p. 141, fig. 15, DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 153 Fémur de mammouth gravé. — [a partie est de l’abri sous roche nous a livré quelques os gravés. Le plus impor- tant est l’extrémité supérieure d’un fémur de Mammouth, sur lequel se reconnaissent : NAS LE. à” F1G. 92. — Renne. Gravure sur fémur de Mammouth, La Colombière. Grandeur naturelle. Une tête de renne {au milieu du coû de la bête est planté un javelot); Une corne qui peut s'interpréter aussi bien comme une corne nasale de rhinocéros, que comme une corne de bou- quetin ; Une extrémité de museau d’un Cervidé, encrassé de blane, sur la photographie donnée hors texte et placée en sens inverse de celui du renne, L’œil est commun aux deux animaux, 154 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Outils gravés. — 1° Une sagaie allongée, quadrangulaire, avec traits longitudinaux et transversaux ; 2° Un poinçon; 3° Un autre poinçon portant des traces de gravure illisible. Cet instrument, formé d’une pointe dégagée d’un fragment d'os, a gardé la teinte brune des ossements ayant séjourné osteee dans l’eau ; | 4 Un fragment de côte, sur lequel on retrouve les dessins en zigzags formés de courtes hachures. Ces divers outils sont figurés hors texte. F1G. 93. — Rocher et village de Solutré, vers 187». L'emplacement d'une fouille faite alors par l'abbé Ducrost et M. Ad. Arcelin est indiqué par le signe X. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES De ce qui vient d'être dit dans les pages précédentes du gisement de la Colombière, on peut retenir : 1° L'existence de deux niveaux archéologiques distincts, nettement séparés par une forte épaisseur de sable stérile, d’une extrémité à l’autre de l’abri-sous-roche ; 2° Le Renne est relativement abondant dans l’un et l’autre niveau ; Le Mammouth et le Rhinocéros ont été rencontrés seulement dans les couches du niveau inférieur : 3° L'outillage en os est réduit à peu de chose dans les deux niveaux ; 1l convient toutefois de remarquer que, si cette pau- vreté est certaine pour le niveau inférieur où les os sont admi- | L 156. ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE rablement conservés dans le sable calcaire qui leur sert de gangue, elle peut parfaitement être due, pour le niveau supé- rieur, à la destruction de la presque totalité des os qui se réduisaient en poussière aussitôt mis à découvert dans cette partie superficielle du gisement et au bouleversement du sol par nos prédécesseurs ; 4° De nombreux types industriels en silex du niveau infé- rieur se rencontrent dans le niveau supérieur. Sans revenir sur ce qui a été dit plus haut, 1l est à remarquer que : a) Les silex blancs, cacholonnés, sont rares dans le niveau supérieur ; 1ls représentent au contraire la presque totalité de l'outillage du niveau inférieur ; b) Les instruments en roches siliceuses autres que le silex, abondants dans le niveau supérieur, sont exceptionnels dans le niveau D sous-jacent; c) Les pierres taillées du niveau supérieur appartiennent incontestablement à un niveau magdalénien ; 1l ne semble pas que ce soit du Magdalénien tout à fait récent, car la sagaie trou- vée là est à fûl arrondi, allongé, légèrement courbé, à biseau simple, tous caractères donnés par l’abbé Breuil comme précé- dant le règne des sagaies avec double biseau à la base, associées avec les harpons à simple et surtout à double rangée de barbe- lures!, harpons qui manquent complètement à la Colombière ; d) Le niveau inférieur D est géologiquement beaucoup plus ancien que le niveau supérieur B et la présence du Mammouth (os du squelette, débris de dents), du Rhinocéros (os, dents, galet gravé), du Bœuf musqué (galet gravé), etc., donne à sa faune un caractère d'ancienneté qui s'accorde bien avec sa situation stratigraphique au sommet de la terrasse de 20 mètres de l'Ain. Comme 1il n’y a pas d'interposition de Solutréen entre les niveaux D et B, le problème de l’âge exact de l’industrie du ! H. Breuil, les Subdivisions du Paléolithique supérieur {Congrès inter- nalional d'Anthropologie de Genève, 1912, p. 209). PV DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 157 _ niveau D est assez délicat à solutionner et trois hypothèses sont à envisager : Cette industrie représente-t-elle du très ancien Magdalénien ? Représente-t-elle de l'Aurignacien tout à fait récent ? Représente-t-elle une (ransilion directe entre l'Aurigna- cien et le Magdalénien, le Solutréen faisant défaut ? Il nous paraît difficile de conclure fermement en faveur de l'une ou l’autre de ces hypothèses du fait de l'absence d’outil- lage en os caractéristique et, d'autre part, de l'extrême difficulté à séparer les formes de l’outillage hthique de la fin de l'Auri- gnacien de celles du Magdalénien qui en bien des points sont fortement influencées par elles, si même elles n'en dérivent pas directement. L'abbé Breuil ne tend-1l pas à admettre que l'industrie de la grotte des Enfants, à Grimaldi, est restée pour ainsi dire immuable pendant toute la durée de l’âge du Renne, ou presque ? À la Colombhière, cette influence des Aurignaciens sur leurs successeurs magdaléniens est d'autant plus certaine qu'il n'y a pas de niveau solutréen intercalaire et que si, à l’ouest, une couche de sable stérile, épaisse de près de r mètre, sépare le Magdalénien B à sagaies de type relativement ancien de l’Aurignacien supérieur D à galets gravés, — à l'extrémité est, dans la partie la plus élevée où le sol de l'abri pouvait être occupé alors que l’eau recouvrait l'extrémité ouest, et où ce sol se trouve formé non pas seulement de sable, mais surtout d'éboulis anguleux et de limon venu par ruissellement, la pré- sence de foyers intermédiaires témoigne d’une succession moins longuement interrompue des divers occupants de laColombière. Néanmoins nous regardons comme beaucoup plus probable l’âge aurignacien supérieur du niveau D. L'examen comparatif des principaux gisements de la même époque et celui des prin- cipaux gisements magdaléniens plus récents nous permettront d'apporter des arguments pour appuyer notre opinion. La troisième hypothèse — transition aurignaco-magdalé- nienne — ne peut sappuyer encore, comme comparaison, sur aucun gisement connu. PP" PORN RS ce SP PS 158 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE |. — GISEMENTS AURIGNACIENS AYANT DES AFFINITÉS AVEC LA COLOMBIÈRE L’Aurignacien supérieur de la région de la Vézère et de la Corrèze est bien connu depuis les belles recherches faites près de Brive par les abbés Bouyssonie et Bardon. Ce sont donc les stations de Noailles, de la Font-Robert, de Planchetorte, etc., que nous rapprocherons tout d’abord de la Colombière. F1G. 94. — Grotte de Noailles (Corrèze). 1, burin ; 2, pointe fine soigneusement retouchée, d'une extrême délicatesse; 3, id.; 4, petite lame très peu épaisse avec retouches très fines et très nettes; 1, 2, 9, grandeur naturelle; 4, deux tiers grandeur naturelle. D’après MM. Bardon et Bouyssonie. Grotte de Noaïlles. — Dans le vallon de la Corrèze et sur la rive gauche de cette rivière, au sud de Brive, s'ouvre la grotte de Noailles, découverte en 1879 par MM. Gay et Soulingeas, et fouillée 1l y a dix ans par MM. L. Bardon, J.et À. Bouyssonie!. { Bardon, J. et À. Bouyssonie, Monographie de la grotte de Noailles (Cor- rèze) (Revue de l'Ecole d'Anthropologie de Paris, août-septembre 1904, et Bulletin de la Société Historique et Archéologique de la Corrèze, 1905). DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 159 L'outillage que ces savants préhistoriens ont recueilli dans celte station est d'âge Aurignacien supérieur et nous intéresse tout particulièrement. Nous y retrouvons des lames à dos rabattu ou écrasé, des / F1G. 95. — Grotte de Noailles (Corrèze). 1, burin ; 2,lame retouchée ; 3, id.; 4, perçoir à pointe effilée par retouches latérales; 5, ciseau. 1, grandeur naturelle; 2, 3, 4, 5, trois quarts grandeur naturelle. D'après MM. Bardon et Bouyssonie. lames appointées, des pièces microlithiques, des perçoirs, des grattoirs, des burins, des lames épaisses retouchées transver- salement en forme de ciseau à froid.…., qui constituent la plus grande partie de l'industrie de la Colombière. Le rapprochement des quelques figures reproduites ici d’après MM. Bardon, J. et A. Bouyssonie, et des photographies de nos silex — reproduits dans nos planches hors texte — nous dispense d'insister sur le parallélisme qui s'impose entre l’industrie de la grotte de Noailles et celle du niveau D de la Colombière. L nn « GA À. HR LD ee “e ET Ti . ù Ds CRT CDI TD TE «2 160 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Grotte Lacoste. — L'outillage lithique de la grotte Lacoste se rapproche beaucoup de celui de la grotte de Noailles et ces deux gisements sont très probablement contemporains. L’en- semble de la grotte Lacoste doit être rattaché à un niveau aurignacien supérieur. Or, parmi les pièces figurées dans l'étude publiée par ses explorateurs, MM. les abbés A. et J. Bouyssonie et L. Bardon, nous retrouvons aisément de nom- breux types de l’Aurignacien supérieur de la Colombière burins de types divers, lames retouchées, lamelles à dos rabattu, perçoirs, etc. Il nous paraît superflu d’insister. Grotte de la Font-Robert. — Près de Brive également, MM. les abbés L. Bardon, A. et J. Bouyssonie ont exploré, dans le vallon de Planche-Torte, la grotte de la Font-Robert, voisine de la grotte Lacoste. La Font-Robert a livré un bel outillage comprenant des pièces ordinaires de l’époque glyptique et d’autres plus parti- culières et caractéristiques ; au total 2.500 pièces, plus de 1.100 lames diverses, dont 227 limes à dos rabattus, 587 bu- rins, 268 grattoirs, etc. Cette très riche industrie lithique, a beaucoup d’analogie avec celle de notre niveau D. Sans doute, nous n'avons pas trouvé, dans notre gisement de la basse vallée de l’Ain, de pointes à pédoncules — pointes de traits à double cran — taillées avec la même habileté, et en aussi grand nombre que celles de la Font-Robert; du moins, nous avons retrouvé la même abondance de pièces lancéolées qui font penser aux 1 Bouyssonie (A. et J.)et Bardon, Stations préhistoriques de Planchetorte, près Brive (Corrèze), de la grotte Lacoste { Bulletin de la Société Historique et Archéologique de la Corrèze, 1910); grotte Lacoste, près Brive {Revue de l'Ecole d’Anthropologie, 1900). | | 2? Bardon, À. et J. Bouyssonie, Stations préhistoriques du château de Bas- saler, près Brive (Corrèze). La grotte de Font-Robert {Bulletin de la Société Historique et Archéologique de la Corréze, 1908, et Congrès international de Monaco, t. II, p. 172, 1906). 4 DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) (61 pièces foliacées du Solutréen, dont elles sont peut-être une _ première expression, de lames et lamelles à dos rabattu, ete. | _ La station de la Font-Robert représente-t-elle du Solutréen inférieur ? ou de l’Aurignacien supérieur? ou une transition entre ces deux niveaux ? - On peut discuter ces hypothèses. Quelle que soit celle adoptée, celle industrie n'en restera pas moins placée entre l'Aurignacien qui s'y achève, et le Solutréen qui s'y annonce, — exactement comme notre niveau D de la Colombière - se place à la fin de l'Aurignacien, tout en laissant constater - l'influence des Magdaléniens qui vont y succéder aux Auri- gnaciens, D ent el sans occupalion de l'abri par les Solutréens. te + _— — | Grotte de la Coumbâ-del-Bouïtou. — [ans le vallon de Coumbà-del-Bouïtou {vallon du Boiteux), près de Brive (Cor- rèze), MM. L. Bardon, À. et J. Bouyssonie ont découvert en 1900, puis fouillé, au cours des cinq années suivanies, une grotte qui a fourni des silex aurignaciens. Ceux-ci appar- tiennent à deux niveaux distincts : Un niveau inférieur, dont les foyers ont livré un riche outil- lage aurignacien à affinités moustériennes, el qui n’a pas à nous préoccuper 1c1. . Un niveau supérieur, d'âge aurignacien moyen, dans lequel à il est intéressant de constater la présence de formes indus- à trielles annonçant celles de l'Aurignacien supérieur et y per- | sistant. 54 . » , = a . Les Rebières II. — À quelque soixante kilomètres à l’ouest | de Brive et à une vingtaine de kilomètres au nord de Périgueux, & se trouve une station de laquelle le professeur Eugène Pittard LÉ 1 Bardon, À. et J. Bouyssonie, la Station préhistorique de la Coumbà-del- - Bouïtou, près Brive (Corrèze) / Revue de l'Ecole d'Anthropologie, avril 1907, P. 120-144). S Univ. DE Lyox. — L. Mayer {1 4 A62 © - ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE et M. Raoul Montandon, de Genève, ont présenté à la XIV® Session du Congrès international d’Anthropologie et Terre stérile. — 1. Terre jaune avec Sa SE < de la Gravette. . . Oo Mm.20 — 2. Terre rouge riche en débris d'os et de silex. Lames microlithiques. Indus- trie aurignacienne Ney Un a galet Qave se s : CO METS — 3. Terre grise mélée de cailloux et de terre noire . 4 «Mi. ete CRIS — 4. Terre très noire. Foyer avec silex plus frustes et plus volumineux qu'en 2 (niveau inférieur de l'indus- trie aurignacienne supérieure). , . © m. 15 — 5, Eboulis: 4.5 2. Le Sa SOC SRE — 6. Couche à industrie aurignacienne moyenne, 0 20 40 60 80 centimèlres. F1G. 96. — Les Rebières IT. Coupe verticale. D'après MM. Pittard et Montandon. d'Archéologie préhistoriques une remarquable étude abon- damment illustrée : l’Outillage de la station aurignactenne «les Rebières IT » (Station Durand-Ruel). Ce gisement est tout particulièrement intéressant à comparer à celui de la Colombière, et cette comparaison est grandement facilitée re 1 | 4 Cal L DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 50 nombreuses figures qui accompagnent le texte des 7 7 BUTS. . Dans cette slalion, siluée non loin de Brantôme (Dordogne), l'outillage est nettement aurignacien : moyen, pour les couches FiG. 97. — Galet gravé de Rebières. 3/4 grandeur naturelle. | D'après l'Anthropologie, 1912, p. 309. es plus profondes (6) ; supérieur, pour les couches superficielles n 2 et partie inférieure de 1). is silex, recueillis dans ces derniers niveaux, ont une telle ressemblance avec notre industrie lithique de k Colombière, que nous pourrions faire la plus grande partie de l'illustra- tion n de celle-ci, en choisissant pour les diverses catégories de p ièces les ESS correspondants publiés par MM. Pittard et Montandon. 164 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Nous reliendrons surtout l’existence — à la station Durand- Ruel — d’une industrie de la lame, très richement repré- sentée dans les foyers supérieurs : lames non retouchées, lames retouchées, lames à dos rabattu ; pointes lancéolées avec retouches plus où moins soignés — probablement pointes de lances ou de javelots — qui semblent annoncer l'approche de la feuille lancéolée solutréenne; pièces mircolithiques, habile- ment taillées et, pour un grand nombre, retouchées avec soin ; enfin un galet gravé dont nous reproduisons 1c1 le dessin, à utre documentaire... industrie dont l’âge aurignacien n'a pas élé, que nous sachions, contesté, et dont 1l faut retenir la res- semblance avec les pièces découvertes à la Colombière. D’autres gisements seraient encore à citer dans le Sud- Ouest de la France qui ont présenté un niveau aurignacien supérieur : le Ruth, près le Moustier (Dordogne); Laussel (Dordogne), etc. Nous pourrions même ajouter, comme terme de comparai- son, Combe-Capelle !, et l'Abri-Blanchard ? (Dordogne) (com- mune de Sergeac), dont l’Aurignacien moyen n'est pas telle- ment éloigné de l’Aurignacien supérieur de la Colombière, qu'on ne puisse y trouver des formes industrielles très voi- sines. Plus près de la vallée de l’Aïn, est Solutré, dont l’industrie du niveau aurignacien moyen des foyers inférieurs se rap- proche beaucoup de l’industrie du niveau D de la Colom- bière, et dont l'industrie du magma de cheval se parallélise exactement avec la même industrie du niveau D. ‘ ! L. Didon, l'Abri Blanchard des Roches, gisement aurignacien moyen (extr. du Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, Périgueux, 1911). 2? Breuil, l'Aurignacien présolutréen, épilogue d’une conbroverse {Revue Préhistorique, octobre 1909). ra AL 0 ] i 1 7 DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 165 . Solutré (niveau inférieur). — Les admirables recherches de l'abbé Ducrost et d'Adrien Arcelin. à Solutré, ne laissent plus — depuis longtemps — aucun doute sur la stratigraphie de ce célèbre gisement". QOROT DU CHAN NWIEES Foyers superieurs solutréens Amas d'ossements de chevaux /” \} « RU À A aurignacien supérieur. l} Foyers sous-jacents au magma — / de cheval et de même âge. Foyers inférieurs Eerses yurs 1 du l'as Aurignacien moyen ? ————— ———_—_—_——————…— e” . ee”: .— «* [Lei Niveau inférieur | FiG. 98. — Deux coupes du Crot-du-Charnier (échelle deux fois plus petite pour À que pour B). D'après Adrien Arcelin, les nouvelles Fouilles de Solutré (l'Anthropologie, 1890, p. 299). Sans parler du niveau supérieur classique avec ses pointes de flèche ou de javelot en forme de feuille de saule, de feuille de laurier, etc., nous ne voulons retenir ici que l’industrie aurignacienne, rencontrée dans le magma de cheval et dans les foyers immédialement sous-jacents. Le rapprochement de cette industrie lithique avec celle de la Colombière s'impose : « Lames allongées nombreuses, avec ou sans retouches, lames appointées, lames à dos rabaltu, lames à retouches marginales formant coches, grattoirs ovoïdes, grattoirs simples, droits ou incurvés, grattoirs doubles sur bout de lame, burins de divers types. perçoirs, parfois même grattoirs carénés... et avec eux on trouve des os, des bois de renne, des fragments d'ivoire façonnés en bâtons de commandement, poinçons, marques de chasse, sagaies, perles, pendeloques, lissoirs, etc. : mais d'ins- truments solutréens, aucune trace : tout au plus peut-on dire ! Arcelin (A.), les nouvelles Fouilles de Solutré {l'Anthropologie, 1,p. 295). L « L ph «& a X LL MR MTS +. 2 “1 es VS «i cn: té À sù Hits ARS ER Dé 2 6 4 166 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE que certains menus débris de fines lames appointées, très bien retouchées, approchent de la retouche solutréenne sur une seule face. Ce n'est donc pas non plus du Solutréen... Mais cela, c'est de l’Aurignacien!. » Ces quelques lignes de l'abbé Breuil, si on en excepte deux ou trois mots, semblent avoir été Foyers solutréens KT Magdalénien. soutien. Os brulés HS Magma d’ossements de chevaux. Foyers É= sous-jacents' : | Aurignacien. Foyers inférieurs. F1G. 99. — Coupe à Solutré le 12 août 1907. Hauteur maxima : 7 mètres. D'après l'abbé Breuil, l’Aurignacien présolutréen, Revue Préhistorique, 1909, p. 267. écrites pour l’Aurignacien de la Colombière tout autant que pour celui de Solutré. | Le D' Fabien Arcelin a très aimablement mis à notre disposition sa belle série de pièces types recueillies par lui dans l’Aurignacien de Solutré : 1l n’y a pas seulement une ressem- blance évidente entre ces silex et ceux de l’Aurignacien de la Colombière, 1l y a identité absolue. On en jugera facilement lorsque l’importante monographie de Soluiré que termine le D' Arcelin sera pubhée, el ce sera prochainement. Nous regardons donc les niveaux D, E, de la Colombière comme élant du même âge que les niveaux immédiatement présolutréens de Solutré — magma de cheval et foyers sous- jacents — qui appartiennent à l'Aurignacien supérieur et final, ! Breuil, la Question aurignacienne., Etude critique de slraligraphie compa- rée {Revue Préhistorique, juin 1907); l'Aurignacien présolutréen. Epilogue d'une controverse {Revue Préhislorique, octobre 1909, p. 265). + DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 167 . les foyers les plus inférieurs de Solutré étant peut-être de l'Aurignacien moyen. Grotte des Enfants. — Un rapprochement lout parlicu- lièrement précieux pour la Colombière serait à faire entre son mveau D et la grotie des Enfants (Baoussé-Roussé) fouillée avec un soin si méliculeux sous la direction de M. de Ville- neuve et dont l'industrie a été étudiée par un savant éminent, M. Carlailhac, dans l’un des splendides volumes que le prince de Monaco à consacrés aux grottes de Grimaldi. Nous retrouvons dans celle grotte des Enfants, dès les foyers inférieurs, nos formes les plus fréquentes de l'outillage en silex du niveau D, et, dès le sixième foyer, notre outillage microlithique du niveau D”, qui n’est pas une des caractéris- tiques les moins intéressantes de la Colombière... mais nous ne saurions regarder comme une preuve absolue de l’âge aurignacien du niveau D la ressemblance de ses formes indus- trielles avec celles de la grotte des Enfants. Cela peut sur- prendre ceux qui, en lisant le volume Archéologie des grottes de Grimaldi, paru en 1912, ont pu voir avec quelle netteté M. Cartailhac concluait à l'âge aurignacien des foyers étudiés par lui. Cependant, la même année, nous pouvions entendre un autre préhistorien éminent, M. l'abbé Breuil, dire au Congrès de Genève (seplembre 1912) : «À Grimaldi, noustrouvons d'épaisremplissages des cavernes où l'outillage varie fort peu de bas en haut: Aurignacien sans doute, avec la pointe en os caractéristique, contemporain, à ses débuts, des derniers Rhinoctros de Merck lardant Jusqu'à la venue, dans leurs extrèmes pointes vers l'Italie, des plus migrateurs des rennes. « Nous voyons à Menton s'élaborer, au milieu d'un ensemble qui évoque bien un facies de l'Aurignacien supérieur, avec la pointe à eran commune à Willendorf, un outillage de silex rappelant l'Azilien par l'évolution vers des formes géométriques de la pointe à cran, et par la multitude de petits graltoirs ronds. s dl. als 168 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE «Et nous devrons admettre qu'en effet le remplissage de Menton correspond à toute la durée du Paléolithique supérieur, quand nous songerons que le renne n'a pu venir si au sud qu'à l'époque de son maximum dans toutes les autres régions, c'est-à-dire à une période avancée du Magdalénien, corres- pondant au niveau des harpons barbelés. C’est avec eux qu’on l'a en effet rencontré à Valle (Santander), à Atzhitarte (Gui- puzcoa), à Serinya (Catalogne). Les niveaux supérieurs de Menton doivent donc é{re mis en parallèle avec le Magdalé- nien supérieur, bien que l'outillage soit de l’Aurignacien supérieur à peine transformé par son évolution prolongée !. » Les caractères morphologiques d’un outillage hthique, en- visagés isolément, n'ont “once qu'une valeur très relative Mais heureusement pour l'ancienneté de notre niveau D, les conditions géologiques et la stratigraphie du gisement concordent avec les caraclères de l'outillage et interdisent absolument de songer à y voir un outillage d'aspect aurigna- cien dans un niveau terminal du Magdalénien. Il. GISEMENTS MAGDALÉNIENS A RAPPROCHER DE LA COLOMBIÈRE Si les affinités du niveau inférieur de la Colombière nous paraissent évidentes avec les divers gisements de l’Aurignacien supérieur, nous ne saurions méconnailre celles qu'il PréRoe avec divers gisements magdaléniens. Les comparaisons les D intéressantes seraient à faire avec ceux ayant livré du « vieux Magdalénien ». Malheureusement ces comparaisons ressorlissent surtout à l'os ou au bois de renne travaillés et cette industrie spéciale est presque absente de Cf, Breuil, les Subdivisions du Paléolithique supérieur et eur significalion (CG. R. du XIV: Congrès inlernalional d'Anthropologie el d'Archéologie pré- hisloriques, 191%, p. 217). DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 169 la Colomhière, ce qui nous oblige à citer simplement le Placard (Charente), Badegoule, Laussel, Laugerie-Haute, (Dordogne), Bruniquel (Tarn-et-Garonne). En ce qui concerne l'outillage en silex, l’industrie hithique ne présente pas dans le niveau inférieur de la Colombière la véritable décadence que signale l'abbé Breuil dans le Magdalénien ancien des stations précédentes : éclats de silex massifs, lourds, mal venus, souvent Fic. 100. — « Renne bramant », gravé sur bâton de commandement. Grandeur naturelle. Grotte des Hoteaux. D'après une photographie communiquée par M. l'abbé Tournier. de mauvaise qualité, mal relouchés, parfois d'une manière presque éohithique ; les outils de fortune, perçoirs, coches, burins sur éclats quelconques sont abondants (Breuil, loc. cit.). Les stations magdaléniennes du Bugey ont élé occupées sur- tout à la fin de l'âge du Renne et cependant, à Châteauvieux- sur-Suran, M. l'abbé Tournier à récemment mis au jour un foyer plus ancien que ceux déjà découverts ; à la Maladière, non loin du Rhône, le même savant préhistorien a trouvé un gisement malheureusement très pauvre qui pourrait bien être une halte de chasseurs aurignaciens. Nous-même, en étudiant au musée Guillon, à Bourg-en-Bresse, les nombreuses séries de silex, d'os travaillés et de débris de cuisine extraits par l'abbé Tournier et M. Ch. Guillon, de la grotte des Hoteaux. 170 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE nous n'avoñs pu nous défendre d'une réelle surprise en y retrouvant un certain nombre de silex taillés, tout à fait analogues à d’autres pièces recueillies dans le niveau D de la Colombière, surprise d’un instant, car, en réalité, cette pré- sence d'instruments de facture aurignacienne dans un outillage magdalénien, dérivant très probablement d'une industrie locale plus ancienne, n’a rien de bien extraordinaire. De plus, 1l est fort possible que le niveau le plus inférieur de la grotte des Hoteaux — sixième foyer avec sépulture d’un adolescent — doive être placé dans le Magdalénien, à une époque plus ancienne qu'on ne l’admet habituellement. La succession des niveaux archéologiques rencontrés aux Hoteaux fut la suivante : mètres À. Terre jaunätre stérile REA SRE NT JOvET SL MO EM PME TRE B:'lerre Jaunätre. hs 0e ARR RSS DR AOYÉR 4 EL RS RER PART NES G.'Terré lavée sablense, ce FES MR MR 0 D foyer SUR A ER ST CS Se CEE D. Terre livée sableuse Sr RE A TONER LM En NL ve SEE à 0,10 É: Terre lavée sableuse : LL ASE AN DS OPEL MP SO EE E CTEEES F. Ferre boteuse argreuse 7" 200% MATE Glover 5." 47 SX MAN TARA PEER G. Terre jaunâtre-et.caillouteuse 9:21 me ee Hauteur des dépôts... 2020 Roche vive. Un repère précieux date le niveau E, entre le quatrième et le cinquième foyer: un bâton de commandement que la gravure d'un Renne bramant dont il est orné, a rendu classique (fig. 99"). ! Figuré également par Breuil, (. R. du Congrès de Genève, 1912, p. 228. Cf, encore Matériaux pour l'Histoire primilive de l'Homme, 1898 ; Revue de l'Ecole d'Anthropologie, 1898, p. 158. Chantre, l’Iomme quaternaire dans le bassin du Rhône {Annales de l’Uni- versité de Lyon, 1901, p. 165). 7 1 DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 171 Ce dessin, tout à fait remarquable, est à placer à côté du « Renne broutant » de Thaingen-Kesslerloch, et marque l'apo- gée de l’art des chasseurs de rennes. Il se localise, dans la stra- tigraphie des Hoteaux, au moment où le Renne, très largement représenté dans les sixième el cinquième foyers, commence à être remplacé par le Cerf et le Bouquetin qui deviennent très abondants dès les quatrième el troisième foyers. Il est regrettable que l'industrie de chaque foyer n'ait pas été classée séparément par l'abbé Tournier. Certainement une réelle parenté se serait révélée entre celle du sixième foyer et celle, antérieure, du niveau D de la Colombhière, comme aussi le parallélisme du niveau B de ce dernier gisement avec les cinquième et quatrième foyers des Hoteaux eût été facile à meltre en évidence. La grotte de la Bonne-Femme, à Brégnier-Cordon (Ain), fouillée par M. l'abbé Tournier, puis par MM. Tournier et Déchelette, semble avoir été habitée à la fin de l’âge du Renne. el son industrie, conservée au musée Guillon, à Bourg-en- Bresse, ne présente de ressemblance qu'avec celle du niveau B de la Colombière. L'abri de la Maladière, sur la rive gauche du Rhône, près du défilé de Pierre-Châtel, à 12 kilomètres au nord-est de la grotte de la Bonne-Femme, récemment fouillé par M. l'abbé Tourmier, a été occupé après le retrait du glacier würmien par les Paléohithiques. Mais les quelques silex recueillis ne permellent pas de dater avec précision le moment où 1l leur servit de campement ou de halte ‘de chasse. Aussi malgré l'aspect quelque peu archaïque des pièces figurées par M. l'abbé Tournier dans sa notice récente sur ce gisement, el qu'il a bien voulu nous communiquer, ne pouvons-nous établir de rappro- chement entre la Maladière et la Colombière. Découverte en 1534, par M. Tallefer, fouillée depuis à différentes reprises, la station magdalénienne de Veyrier-sous- SR SE m4. dm RES D se”, Rene re 172 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Salève, près de Genève, a fourni une abondante industrie lithique et se trouve datée par des sagaies, des harpons, des aiguilles, trois « bâtons de commandement », etc. L'une de ces dernières pièces — conservée au musée de Genève — est ornée sur l’une de ses faces d’un « rameau feuillé », sur l’autre d’un « bouquetin ! ». Veyrier est du Magdalénien relativement récent de par son industrie et de par sa faune qui ne comprend pas le Mammouth, n1 le Rhinocéros. Cette station ne saurait être parallélisée avec la Colombière malgré quelques ressemblances dans le fonds industriel hthique. De même âge que Veyrier, est la grotte magdalénienne de Scex, près de Villeneuve, à l’autre extrémité du Léman *, fouillée en 1869 par M. H. de Saussure, puis en 1900 par MM. Schenk et À. de Molin, de Lausanne. La grotte du Kesslerloch. à Thayngen ou Thangen, non Fig. 101, — Fragment d’un bâlon de commandement avec gravure d’Équidé- Kesslerloch, grandeur naturelle, d’après Schenk (loc. cit.). loin de Schaffouse, représente le Magdalénien le plus ancien de la Suisse — ce qui ne veut pas dire que ce soit du Magda- l Favre, Station de l'Homme de l’âge de la Pierre à Veyrier, près de Ge- nève {Archives des Sciences physiques el naturelles, Genève, mars 1868). Thidy, l'Epoque du Renne au pied du Salève {Revue Savoisienne, mars 1868). Thioly, Documents sur les époques du Renne et de la Pierre polie dans les environs de Genève {Bulletin de l'Institut genevois, 1. XV, Genève, 1869). Schenk, {a Suisse préhistorique, p. 111. ? Saussure (Henri de), la Grotte de Scex, près Villeneuve, station suisse du Renne { Archives des Sciences physiques el nalurelles, XXXVIIT, 1870). ne ns 2 | Loue di ms à à …— De | DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 3 EE Jénien ancien puisqu'il esl caractérisé par un art de la gra- vure très évolué, très perfectionné — témoin | « Equidé » ur bois de renne (fig. 101) et le « Renne debout et broutant » fig. 102) — par des harpons barbelés, des bâtons de comman- LL - 75 . 4 - 1 . e fer f : mg LES < . men lili 22,4 4 . : CRU V ” En hs Met Mir . L ni - pe f l'es de Û PT. ; - F1G. 102. — Le « Renne broutant » du Kesslerloch, à Thaingen. Dessin développé, grandeur naturelle, de M. Naudin!. Le « Renne broutant » est tracé avec un art si consommé el une perfection telle qu'il suffit RS : { . de rapprocher cette gravure magdalénierne sur bois de Renne de nos gravures de la Colom- ne ducer qu'un tel progrès dans la technique implique une distance, dans le temps, _ considérable. } . + ! Par _dement au nombre de-vingt-neuf, de fines aiguilles à chas, des _ sagales, etc. tre 7! VTT ES ) , es _ { Alexis Bertrand, le Renne de Thaïngen (Revue Archéologique, 1874, _t. XX VII, p. 290-307, pl. X). Parmi les très nombreuses reproductions de cette gravure sur bois de renne, M.S. Reinach cite celle de M. Naudin, publiée par M. A. Bertrand comme élant de beaucoup la meilleure, bien qu'un peu molle, Cf. Alluvions et Cavernes, p. 211. : F FT < L L > 4 Moda e AS on à Burt TT: RAURE, Es 174 16 à, 7 FATAL nd 0 are au ur L AV 6 or Er k Li AA frs d'edt-rs Fi JL y jé x Va A très Ps udies À 2 sniper | cent re à i eut VE {2 Ru 2 x | 1 Le . ‘= 4‘ th M ; C2 L à : 2 \ js AS Lis Ste ga ro à # PLAT Ne Hi i g : wi * +. ù L4 TS ! er 174 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE L'abri du Schweizerbild, au-dessous de niveaux néolithi1- ques tout particulièrement intéressants, présentait un niveau magdalénien récent avec harpons, aiguilles, elc., avec, aussi, de nombreux silex de lypes magdaléniens qui, comme ceux du Kesslerloch, sont sans plus de ressemblance avec le niveau D de la Colombière que tout autre gisement du Magdalénien récent ou supérieur. Nous avons parlé assez longuement du Schweizerbild à propos de ses niveaux à petits rongeurs pour ne pas insister davantage. En terminant, nous citerons encore, en Allemagne, les crottes de Bockstein (dans le Lonetal), Wildscheuer (près Steeden-sur-Lahn), de Wildhaus, etc., qui présentent du Magdalénien superposé à l'Aurignacien sans interposition de Solutréen ! et sont rapprochés par là de la Colombière. Ü Cf. R.-R. Schmidt, Die diluviale Vorzeit Deutschlands ,Slutigart, 1912. GLACIATIONS QUATERNAIRES, INTERGLACIATIONS ET INDUSTRIES HUMAINES PRÉHISTORIQUES Presque chaque fois où la Colombière se trouva mise en cause, 1l nous a paru que ces différents mots : Quaternaire inférieur, Quaternaire moyen, Qualernaire supérieur, Paléo- luthique ancien, Paléolithique moyen, Paléolithique récent, Glaciations, Interglacialions, Périodes qlaciaires et intergla- . ciaires, elc., étaient pris dans des acceplions très différentes, ou employés sans leur attribuer un sens toujours identique. De là une réelle confusion dans les discussions. La seule différence de l'étendue du Quaternaire dans l'ouvrage classique de De Lapparent et dans le traité récent $ I PI de M. Haug, suffirait à dérouter les préhisloriens peu familia- risés avec la complexité des problèmes géologiques. La lecture des travaux d'archéologie préhistorique vient souvent encore augmenter l'embarras en présence d'opinions personnelles - P [ présentées comme généralement admises, et de théories données comme définitivement établies. alors qu'elles sont très . discutées ou mème déjà abandonnées. Aussi sommes-nous amenés — en terminant ces pages consacrées au gisement de la Colombière — à dire quelques mots du parallélisme des industries humaines paléolithiques _ avec les périodes glaciaires el interglaciaires. C'est là une question encore très discutée, qui mel en présence deux opinions extrèmes : 1° Celle de M. A. Penck qui place l’industrie chelléenne dans l’interglaciation Mindel-Riss : 2° Celle de M. Boule et de M. Obermaier qui synchroni- sent le Chelléen avec l’interelaciation Riss-Würm. re) L 176 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE TABLEAU- DE M;-44. "PENCKE * glaciation ou Günzien. 1e interglacialion : Günz-Mindel. 2° glaciation ou Mindelien. 2° interglaciation à faune chaude: Mindel-Riss 3° glaciation ou /tissien 3° interglacialion Zitss- Wi ürm, a) à faune chaude. b) à faune des steppes . 4° glaciation ou Würmien. Post-Glaciaire : a) oscillation d'Achen. b) stade de Bühl c) stade de Gshnitz. d) stade de Daun. Chelléen. Moustérien froid. Moustérien chaud. Solutréen. Magdalénien. TABLEAU DE :M; BOULES Günzien. ire interglaciaire. Mindelien. 2° interglaciaire. Rassien. 3° interglaciaire Würmien Post- Reel Chelléen. Moustérien. Solutréen. Magdalénien. TABLEAU DE M. OBERMAIER* 1 époque glaciaire. 1" période interglaciaire. époque glaciaire. € période interglaciaire. ‘ il Penck, Die Alpinen Eiszeitbildungen und der prähistorische Mensch (Archiv für Anthropologie, neue Folge [, 1903, p. 78-90). 2? Boule, Observations sur un silex taillé du Jura et sur la chronologie de \N. Penck {l'Anthropologie, XIX, 1908, p. 1-13). Obermaier, les Formations gk iciaires des Alpes et l'homme paléolithique (l'Anthropologie, 1909, XX, p. 497-522). Sn. ana > à à DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 177 3° époque glaciaire. 3° période interglaciaire. a) à faune chaude. , , , Chelléen. b) à faune de steppe. . . Acheuléen. Moustérien ancien. 4° époque glaciaire . . . . . . . Moustérien. Post-glaciaire. . . , . , . Aurignacien. Solutréen. Magdalénien. La comparaison des tableaux précédents montre que MM. Boule et Obermaier rajeunissent considérablement — comparalivement à à M. Penck — l’arrivée de l’ homnig quater- nare sur notre sol européen. Ce rajeunissement est-il justifié? Dans les gisements chelléens, l'industrie humaine est asso- ciée à une faune chaude (Elephas antiquus, Rhinoceros Mercki, etc.) d'âge interglaciaire, Mais s'agit-il de l’intergla- ciation Riss-Wiürm comme le veulent MM. Boule et Ober- maier? ou de l'interglaciation Mindel-Riss indiquée par M. Penck? Aucune découverte d'instruments chelléens dans les formations glaciaires des Alpes n'a encore été faite qui puisse donner une réponse à celte question. Les relations de l’industrie acheuléenne et des formations glaciaires alpines ne sont pas mieux connues. Nous avons vu que les deux principaux arguments invoqués pour justifier l’âge post-rissien de l’Acheuléen étaient la « hachette » de Hautecour et le « coup-de-poing » de Conliège. Il a été ex- posé plus haut (p. 13-23) qu'il était impossible d'accorder une valeur documentaire quelconque à la hache de Hautecour- Bohan. Le récent mémoire de M. l'abbé Béroud sur le Paléo- hthique dans le Revermont indique sans réticence que le coup- de-poing de Conliège est tout aussi suspect !. La question du Moustérien à faune chaude demande encore 1 Béroud (Abbé J.-M.), le Paléolithique dans le Beaujolais et le Revermont (IXe Congrès préhistorique de France, Lons-le-Saunier, 1913). Univ. DE Lyon. — L, Mayer. 12 178 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE de nouvelles recherches, mais, dès maintenant, elle ne nous paraît pas pouvoir être tranchée par la négative aussi facile- ment que le fait M. Obermaier (loc. cit., p. 510 et 514). Nous ne pouvons, avec lui, admettre comme prouvé le mélange par remaniement des ossements fossiles de la Terrasse de Ville- franche. Ce remaniement a été affirmé sans aucunement approfondir l’étude du gisement et contre lui s'élèvent les constatations faites par M. Ch. Depéret et l’un de nous. Une monographie de la Terrasse de Villefranche est en préparation, qui permettra d'envisager le Moustérien « interglaciaire » avec tous les développements nécessaires. Remarquons en passant qu'à cette question du Moustérien interglaciaire se rattache celle, non moins intéressante, de l’interglaciaire de Zürich avec Elephas antiquus et Rh. Mercki .., c'est-à-dire une faune chaude très franche. Quels sont les deux glaciaires qui encadrent les lignites contenant cette faune ? Peut-être le Néo-Rissien est-il en cause? Il n’est pas possible de l’affir- mer et, jusqu'à de nouvelles découvertes, le débat paraît devoir rester encore ouvert.. La présence, dans la basse vallée de l'Ain, d’un gise- ment de la fin de l’Aurignacien inclus dans une terrasse en relations avec la glaciation würmienne — gisement nettement daté par ce fait que l’Ain n’a pu l’enfouir sous le sable apporté lors de ses crues que peu après le moment où elle coulait au niveau de la terrasse de 20 mètres, c'est-à-dire à l'extrême début du post-Glaciaire — nous oblige à reporter l'évolution de cette longue phase du Paléolithique que représente l’Au- rignacien, pendant la glaciation würmienne. Si l’on croit. devoir regarder la Colombière comme étant la transition : aurignaco-magdalénienne, voire même comme du vieux Mag- dalénien, il faudra vieillir davantage encore l’Aurignacien. Il nous paraît impossible de synchroniser avec la glaciation würmienne, de durée relativement courte, les deux longues phases archéologiques de l’Aurignacien et du Moustérien. Force est donc d'admettre que le Moustérien a évolué dans DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 179 sa plus grande partie, sinon en totalité, pendant l’interglacia- tion Néoriss- Würm et pendant la glaciation néo-rissienne. Sans insister davantage, nous reproduisons ci-après le tableau qui résume l’enseignement de l’un de nous sur ce sujet. Ce dernier tableau indique : L'inégale durée des trois divisions géologiques du Quater- naire ; La succession des glaciations mindelienne, rissienne, néo- rissienne, würmienne et leur étendue chronologique respective ; Le parallélisme de ces termes géologiques avec les termes archéologiques : Le Chelléen se place au cours de l’interglaciation Mindel- Riss ; L'Acheuléen répond à la glaciation de Riss et peut-être à l'interglaciation de Riss-Néoriss ; Le Moustérien ancien commence à la fin de celle-ci et se développe pendant la glaciation néo-rissienne — terme nou- veau des périodes glaciaires, dont l'existence a été signalée par M. Depéret dans une communication récente à l’Académie des sciences — pour se terminer un peu avant la glaciation de Würm. (La longue durée du Moustérien ne saurait, en effet, être contestée.) L'Aurignacien débute avec celle-ci, c'est-à-dire à la fin du Quaternaire moyen, et se continue, dans le Post-glaciaire, par le Magdalénien. Le Solutréen, comme nous l'avons dit plus haut (p. 102), est, en quelque sorte, une industrie collatérale ayant évolué en même temps que se succédaient les dernières phases de l'Auri- gnacien et les premiers termes du Magdalénien. C’est là une thèse qui se présente en opposition avec les idées couramment admises, mais qui, cependant, nous paraît confirmée par des faits bien constatés. Elle ne diminue en rien la très large part qu'il convient d'accorder aux Solutréens dans l’évolution de en» QUATERNAIRE SUPÉRIEUR La IN ERIEUR QUATERNAIRE MOYEN QUATERNAIRE ER | F « RS À, ou ST 284 a OU Et LR VON TE _ : = * à =” À #2 € x RUE CE TABCEAU DEL MAVYET SE | 4 (. < NEOLITHIQUE EDR ES POSE D Cu CR SRE DONNE GS COS PERS CN EUR Œue GRRe SENS EN DE en \ Azilien Magdalénien récent. S ien Post-glaciaire MAdAlents 0 œd ui ns un ue Ré en mi De il l Oscillation d'Achen. Magdalénien ancien. I SO Aurignacien récent. J [ 8 De me pe qu on ; Aurignacien Glaciation de Würm | : Le Aurignacien ancien. ou 4° époque glaciaire. Moustérien récent. Interglaciat. Néoriss-Würm ou 3° période interglaciaire. Moustérien Glaciation néo-rissienne pe : Lame Moustérien ancien. Interglaciation Riss-Néoriss. Glaciation de Riss Acheuléen ou 3° époque glaciaire. EL Chelléen Interglaciation Mindel-Riss ou 2° période interglaciaire. , Glaciation de Mindel ou 2° époque glaciaire. "7" à» "À DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN AN) 43 Ç . Elle signifie simplement qu'il y a développement dns né de la civilisation aurignaco- magdalénienne et de la at on solutréenne, civilisations qui ont évolué séparé- nt t ici; - qui, là, se sont influencées réciproquement sans se stratigraphiquement qui, ailleurs, se sont engrenées nr ant l'illusion d'une superposilion cHrotoldgique régu- quelle n’est vraie que pour la station considérée et ne L êre généralisée. cêtres | quaternaires vers un perfectionnement pro- Ÿ AUNr » fn 219. 2 1e 11 UT | +" ave NC pr 4 à Te m$ dl à Lis * 2 £ où Ce 0 fi Le … ÉD - Ga 4 « ve | | RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS I. Géologie. — Le niveau inférieur du gisement préhisto- rique de la Colombière — niveau D — est inclus dans une terrasse fluviatile quaternaire de la vallée de l'Ain : la terrasse de 20 mètres. L'homme occupa donc la station dès le moment où la rivière commençait à creuser son lit au-dessous de la surface de la terrasse de 20 mètres, mais pouvait encore s'élever au-dessus de celle-c1 lors de ses crues importantes, et enfouir dans le sable les documents archéologiques. Ceux-c1 sont restés en place dans des alluvions déposés à la fin du Würmien ou à l'extrême début du Post-Glaciaire. L'âge géologique du niveau D est ainsi bien précisé. II. Paléontologie. — 1° Faune du niveau inférieur (niveau D) : Elephas primigenius, Rhinoceros tichorhinus, Ursus spelaeus, Ovibos moschatus, Cervus elaphus, Cervus tarandus, Équus caballus, Arctomys marmotta, etc. ; 2° Faune du niveau supérieur {niveau B) : Cervus {tarandus, Bos primigenius, Ursus sp., Canis vulpes, Meles tazus, etc. ; 3° Interrompant, au centre du gisement, toute l'épaisseur des couches archéologiques et des couches stériles, existe une formation argilo-sableuse renfermant une quantité extraordi- naire d'ossements de petits Rongeurs, de petits Carnassiers, d’Insectivores, d'Oiseaux, etc. ; 184 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE 4° Présence dans le niveau D d’une faunule de Mollusques quaternaires : Ayalinia cf. H. Cellaria, Helir (Helicella) ericetorum, Helix (Arianta) arbustorum, Helix (Arianta) alpicola, Helix (Chilostoma) Fontenillei. Cette dernière espèce, actuellement alpine, non encore connue à l'état fossile (Sayn). III. Archéologie. — Plusieurs niveaux archéologiques ont été successivement mis à découvert sur toute la longueur de l’abri, excepté au centre de celui-ei, où la formation à petits Mammifères recoupe verticalement tous les niveaux sur plus de 6 mètres de hauteur. Niveau À. — Réduit à rien, ou presque, représentait le Néolithique et É les temps plus récents. Niveau B. — T'ransiulion (détruit). Magdalénien (en partie détruit). Magdalénien conservé. Ce Magdalénien est à sagaies de type ancien, mais sans harpons ni aiguilles, donc plutôt ancien que récent. Niveau C. — Stérile : en moyenne, 1 mètre de sable fin, stratifié hori- zontalement. Niveau D. — Comprend plusieurs couches à industrie lithique assez homogène : silex utilisés, silex taillés... blanc porcelaine fortement cacholonnés pour la très grande majorité ; galets et os gravés, de style archaïque ; outillage en os peu abondant et assez fruste ; Paludines pliocènes utili- sées comme objets de parure. Trois hypothèses pour dater le niveau D : Très vieux Magdalénien; Liaison — ou transition — Magdalénien ou Aurignacien (il n’y a pas de Solutréen interposé) ; Extrême fin de l’Aurignacien. Après avoir donné toute notre attention à chacune de ces trois opinions possibles, nous avons adopté la dernière. DE LA COLOMBIÈRE PRÈS PONCIN (AIN) 185 Par son niveau D, la Colombière se parallélise avec Solutré magma de cheval et foyers immédiatement sous- jacents; Moailles, la Font-Robert, les Rebières IT, etc. IV. Art préhistorique. — Une grande partie de l'intérêt présenté par la Colombière tient à la découverte, dans le niveau D, d'une nombreuse et remarquable série de galets et d'os gravés. La pièce capitale est un os de Mammouth avec figuration humaine. Sur les autres, on trouve figurés : le Bœuf musqué, le Rhinocéros, l'Ours des cavernes, le Cheval, le Chamois, le Renne, des Félidés, des Cervidés, des Bovidés..., une véri- table iconographie de la faune quaternaire. Ces dessins sont gravés avec habileté, mais représentent un art primitif dont l'ancienneté se traduit par une technique franchement archaïque : dessins contour simple, silhouettes sans modelé, ni perspective, avec tracé d'une seule patte anté- rieure et d'une seule patte postérieure, trait presque toujours continu, attaches des membres n’empiétant pas sur la surface du corps de l'animal (Breuil). Conditions de gisement et caractères graphiques s’accordent pour dater, du plus l'ancien âge du Renne, les gravures sur _ galets et sur os du niveau D de la Colombière. | . | . | V. Importance chronologique. — Le niveau D de la Colombière est en place dans des alluvions non remaniées. Il acquiert de ce fait une importance chronologique qu'il est nécessaire de souligner. Si nous remarquons que, géologiquement, sa situation au sommet de la terrasse de 20 mètres oblige à le rapporter à la fin du Würmien ou à l'extrême début du Post-Glaciaire : Qu'au point de vue paléontologique, la faune Mammouth, Rhinocéros, Ours des cavernes, etc., correspond bien à la situation stratigraphique : PDP i anttee so R E fait 186 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE Que, par son industrie, 1l appartient vraisemblablement au dernier terme de l’Aurignacien ; Il s'impose de placer l’évolution de l’Aurignacien pendant la dernière glaciation, tout au moins pendant une partie de celle-ci. Comme il est impossible de localiser la longue phase industrielle aurignacienne et celle — certainement plus longue encore — du Moustérien pendant la courte période glaciaire Würmienne, on arrive forcément à la conception d'un Mousté- rien en partie interglaciaire Riss-Würm, en partie glaciaire (peut-être Würmien dans sa terminaison, sans aucun doute Néo-Rissien à ses débuts), et il n'y a aucune difficulté à placer le Chelléen, infiniment plus ancien, à la fin de l’inter- glaciation Mindel-Riss. La hache de Hautecour-Bohan, à laquelle il est impossible d'accorder la moindre valeur documentaire, ne peut être un argument à invoquer pour rajeunir le Chelléen. xs du) | L | | | TABLE ANALYTIQUE Ain. La terrasse de 20-25 mètres dans la vallée de l'— , Terrasse de 70-75 mètres. ARCELIN (Adrien) . ArceLiN (Fabien) . _ Arclomys marmotta . _ Armatures foliacées . Armatures à soies ou à cran Art préhistorique. : Arvicolidés (Famille dei). a. Caractères dentaires différentiels des — . Arvicola amphibius . _ Arvicola nivalis Arvicola arvalis . Arvicola sublerraneus , | +4 Aurignacien. Industrie de l' — du niveau D de la Colombière Gisements de l’ — ayant des affinités avec la Colombière . Gisements — immédiatement sous-jacents au Magdalénien sans Solutréen interposé. TD UE nue Parallélisme de l — avec la glaciation de Würm Balme (Grotte de la). Baron et Bouyssonnie (Abbés) . . . . . . . 158, DONS: . . Béroun (Abbé). Blaireau. Bœuf musqué . _ Bœuf primitif. _ Bohan (cf. Hautecour). Bonne-Femme (Grotte de la) . . . . . . . 178, 199, 160, 16 à 23, 129, 115 740 27 91; + Per “US - 188 TABLE ANALYTIQUE Bos prinmgenins 5 0e COR NE ll cd tte TOO RES Boure (Marcellin). :.:4 +: 0 RSS RS SR NE Brguz (Abbé)... "5 y. 12 to m0 NS, ni A 167, 169 Doris CSS LUI RENE Se EEE NRA PRE Butoirs (Pièces à) : "55.6 MISES TR RE CES RS Cabatane (Crânes néolithiques de la grotte de la) . . . . . . . 94 Campagnol aguatigque + 4 72 4 ue TS RS OS Campagnol à fête Neal "Le -ce Gr.le MR n Campagnol des neiges 2..." 2. 0 Campagnol des champs. . ". . 2. 2 Ce SP Cantis vulpes. : 7, 2% 258, SON TORRES Can (Panl) 2 224 US RE Re ES Cerf élaphe et Gervidés . ,. . . . . … 50, 247,58 1 Cervus, sp. (cf. C. FR se tee ee TS GOSSES Gerous elaphus "0." ER 7 0 Cervus farandis "02 2 SR Ce AS Ghamots”!."", Lin 4 TS RS PO RES Cnanez (Emile) -: 5. SO RNA ES CuanrRe (Ernest). : . . 0 Chasseur d’Aurochs (Le) de Le Ro RP GChâteauvieux-sur-Suran (Abri de) ….. . +, . .\.1.: 24 070 Cheval EE . … 48, 70, 71, 119, 120, 122, 124, 429,007 Chronologie Paléo the d'après Penck : 7: LCR — — d'après Boule . °°. "CSS — — d'après Obermaier . . = — —- d'après Mayet: 2: + Colombière { Abri-sous-roche.de 14}, 2%. CMS 5 Historique |. : . > - RE 5 Etude géologique et RATE TEA state en de CDS Etude paléontologique. :.: 7... 4 2 CORRE Etude archéologique . . ns PONS ON ENS Etude de l'Art préhistorique d 7 — 4 ve Lo RSC OO Rapports et différences . . pe, fe COR ORS Conliège (Coup de poing chelléen de). se + Se Det SSSR Coumhä del Boïtou (Grotte de la) *..-. : … .- . LORS Crocidure araneus 7. ‘SR RE ES CRE DELEBROQUE À. , Me US MO A RS Dzréner (Charles): 1 "500042 00e OR EN RS Durant-Ruel {Station) ‘57 re. es PO RS sh ao gg 2 à NE de Ed a PRE or À ee DE ES at € ci ER à + ue À. { à \ , | or £ : . : | F* . n TABLE ANALYTIQUE 189 | Ecureuil. LE PTE PB fr0 ei Mr A tue SU 2 NS) Mers 53 L Elephas primi nus ML Lisa etat sb ET a OR j : OT nn lé nes 11 Ti «4 SN 3 Faune mammalogique du niveau D. . . . . . . . . . . 47 Éd Faune mammalogique du niveau B. . . PAT Feine RE | Faune d'Oiseaux du niveau D. . . . . + Riche: “OU LIRE | Faune de Reptiles, Batraciens, Poissons du niveau D SD 64h SE Faune de Mollusques du niveau D . . . . 4 ÉR k Faune quaternaire de la Colombière, Rapports ai FREE PR a 2 Dos. . . . RC. LAS. doi DRE LR. Femme au Renne (L a) Fe Lan AS 2 Lt PSV à Figurations humaines de la Colombière . . . . . . . 137 à 144 a. Figurations humaines préhistoriques . . . . . . . . 145 à 152 : Flèches, Figurations d'animaux quaternaires atteints par des —. 121, 126 , Font-de-Gaume (Grotte de) . MP “a 1m hote) 35 CLR ARS e Font-Robert (Grotte de la). LR Ne t2lo DUO “à Galets gravés de la Colombière . . . . . . . .°. . 115 à 137 F' L Galets gravés de la grotte du Trilobite. . . . . . . . . . 127 Ex: 0 y 4 . . . . , Ù . 179 : MON 60 rissienne. . . . . . .… . . . . . . 178, 179 Goyet (Troisième caverne de). . . . | - 40 Grande-Baille 26 de la), à Leymiat, près ide Finite s à) ÉCRIS Ç Grattoirs. . . RO enr 0 à ie US UE Grimaldi (Grotte 2 Enfanite à) ÉCRIT CCS Hautecour. La hachette acheuléenne de — est une pièce suspecte, sans aucune valeur chronologique . + . . . . . . ,. . . 13 a OR I TE A IE RE CE é 5 A en LS RS ER $ 0 ea PE SR 0 8 ne, 2e Hermine . . SAR LT SAS Historique du TE et i& Ris d la Calrshises PRPARATE 5 Homme. Figuration humaine de la Colombière, gravée sur os de | ON ER E cr AUS Mo A NE 190 TABLE ANALŸTIQUÉ Figurations humaines préhistoriques . . . . . . . 145 à 152 Ossements humains de la Colombière . S RS Hoteaux (Faune de la grotte des) . . . . . . . . . . . 26, 01 Industrie de la — : 4 0 ue ce à 207 NRC Sépulture humaine de la — . + 4 -. . . «4. . * 20,070 Succession des niveaux archéologiques dans la — . 170 Le « Renne bramant » de la — . 169 Hyalinia cellarta. 80 Inventaire sommaire des stations paléolithiques du département de l’Ain 5 Kesslerloch (Grotte du —, près Thaingen). :., |. > en Le « Renne broutant » du —. TA Lacoste (Grotte) 160 Lames (Silex taillés en). 10 Lames tronquées . 109 Lames à dos rabattu . 105 Lames foliacées .. . RP REP Lames d'os façonnées en Fe me “de PES papier . 110 Lapin 63 Lemmings . 54 Lepus limidus. 63 Distinction d'avec bte ue 64 Lepus cuniculus . 71 Lièvre commun 63 Lièvre blanc 63 Lissoirs . 110 Magdalénien. Industrie magdalénienne du niveau B de la Colombière. 98 Mammifères constituant la faune du — de la Colombière . 73 Rapports etdifférences de la faune magdalénienne de la Colombière. 85 Mami; 71H CESSER , Rat 52 Marmokle = . . SE es à OT et PS NET CARTES 53. 71 Maladière (Station- be S 1° Lg te EM US ESSOR Mancæanp (Abbé). … . 2.70. Lo nie SCORE Mayer (Lucien) (Chronologie préhistorique et tableau de —) 189 Meles {anus 10 RG STUNT TUE 0 GREEN A4 70 23 Meyriat (Silex moustériens de). TABLE ANALYTIQUE Mollusques de la Colombière nn interglaciaire . : . . . . . .:. ,, . .:,978, Moyner (Louis) Mulot . Mus (cf. drine) Mus (cf. sylvalicus) . Musaraigne carrelet . Lot os Musaraigne naine LT CANTINE + | Myodes. Caractères différentiels de la dibule ER — et L s man— dibule des Arvicola Néolithique. Lo, Néorissien. Mlciation néorissienne , Neritina Philippei - Noblens (Silex moustériens de) Noailles (Grotte de) et ii ue, 215 376, Oiseaux. . Os gravés Os travaillés . TE Un 06, Paléolithique. Inventaire sommaire des stations paléolithiques dans le département de l'Ain Le — de la Colombière Paludines pliocènes . rs, Pexck. Chronologie ed el she — . Perçoirs. Prrranrp . Putois PUR EE - Putorius vulgaris. Putorins ermineus Racloirs. . . DST QT" Rapports et nice PET RE NRA 1° Gisements aurignaciens ayant des affinités avec la Colombière. 2° Gisements magdaléniens à rapprocher de la Colombière 106 158 168 192 TABLE ANALYTIQUE Rat d'Alexandrie. Rebières IT (Station des) Renard . Renne L] L . . . . . . . . . ie e )0, Le — broutant du Kesslerloch . Le — bramant des Hoteaux . Rhinoceros tichorhinus. ES Caractères principaux des molaires du —. Rongeurs. Sagales . Sanglier. Scex (Grotte de) . Sayx (Gustave) gravé sur galet de la Colombière . ; gravé sur galet schisteux de la grotte du Tr flobite. peint sur paroi de la grotte de Font-de-Gaume gravure sur stalagmite de Gourdan | Schweizerbild (Abri du). Différents niveaux du — . Faune du —. Sciurus vulgaris £ Sirgenstein. Solutré . Solutréen Absence de — . Sous-Sac (Abri de) Sorex vulgaris. Sorex pymæus. Sus scrofa . T'alpa europæa. Tarpy (Charles) Taupe commune . Terrasse de 20-25 mètres de la vallée de À 4% Terrasse de Villefranche Thaingen (cf. Kesslerloch) . Tournier (Abbé) SEA UE Transition aurignaco-magdalénienne 22: A9 44 Trilobite (Rhinocéros gravé de la grotte du). Trou-Magrite (Faune de) 8, md 67, 72 123, 193 53, 72 194, 101, 31, 39, 178, 182 169, 62 161 173 169 4 49 À 49 126 127 129 4 129 178 172 1710 197 . 129 90 TABLE ANALYTIQUE RS R Veyrier-sous-Salève (Station de). Villefranche (Terrasse de) . Villereversure (Silex moustériens de). Vivipara Fuchsi . Vivipara leiostraca . Zurich (Lignites interglaciaires de) Univ. 02 Lyox., — L. Mayer 13 AIS CITRON "te 4 an x ÿ " L Pere nan & $ & »? ve» % , tue L {1 vf Ah} … OR DEC * A Ÿ \1 à 11 PLAN CHES ARR "PE hi % - + 15 615 La 2800 & \suotoz PS EURE PET ea EN Pt TEAM ES CASE EME UE des 2 7 2. Se ne Bee " re ER ÉTAT . é . \ RE EP ae UT PE DE PS den SRE SE Oo EP CE NP TON IEEE : : #4 s 5 “Ta Le = Bite ee DE ga te F re A Aer ee L Are. a (SALE + 4 . A ; Ce » f »” Me 1 je æ 3 æ e “ L RATES Lee # 2 4 « » - 1 4 N é ART M RP AL L'et SE # SES # ip TE < he ra a Fe Ft > + Re ct ve, 1 fes De È F- x és 1 € “ _ « ae | : ENS: # _ C4 “2 Er à - F Sauf indications spéciales données pour jan d'entre A elles, les 684 figures des vingt-cinq planches hors texte reprodui- sent les pièces correspondantes en grandeur naturelle. Ÿ Les photographies ont été obtenues à l'éclairage rte sous A. un angle de 45°, et la planche photot He a été faite sans aucune | L É- retouche des clichés.» 2 2°" ! USSR D: pe + ae 3 3 ‘ PLANCHES PLANCHE I Faune quaternaire du niveau D (Aurignacien récent). 1. Sorex vulgaris (p. 64). Demi-mandibule gauche, face interne, grandeur naturelle. 1a. Id, Cinq fois grandeur naturelle. ». Id. Face externe, grandeur naturelle. 2a, Id, Cinq fois grandeur natvrelle. 3. Crocidura araneus (p. 66). Demi-mandibule droite, face externe, grandeur naturelle. 4. Id. Face interne, grandeur naturelle. 5. Mus, cf. Alexandrinus (p. 63). Demi-mandibule gauche, face interne, gran- deur naturelle. [Terme de comparaison pour l'étude des Campagnols de la Combière : Lemnings quaternaires des grottes de la Moravie. 6. Myodes torquatus, demi-mandibule gauche, face interne, grandeur naturelle. 7. Id. Demi-mandibule droite, face interne, grandeur naturelle. 7a. Id. Demi-mandibule gauche, face externe, cinq fois grandeur natu- relle. b. Id. Demi-mandibule droite, vue d’en haut, cinq fois grandeur natu- relle. ] 8. Arvicola amphibius (p. 58), demi-mandibule gauche, face externe, gran- deur naturelle. 8a. Id. Demi-mandibule droite, face externe, cinq fois grandeur naturelle. 9. Id. Demi-mandibule gauche, face interne, grandeur naturelle. 9a. Id. Demi-mandibule droite, face interne, cinq fois grandeur naturelle. 10. Id. Demi-mandibule gauche, vue d’en haut, cinq fois grandeur naturelle. ar. Id. Mâchoire supérieure, vue d'en bas, cinq fois grandeur naturelle, . 12. Arvicola arvalis (p. 61). Demi-mandibule droite, face interne, grandeur k. naturelle, and hs ed, , “x L 7 , sé LE à # .ù L: RE TES A ait” _ à à 2 1 L ET 2 Son Mn AE 22 RC De UD dE TR CT 7 7 tu RSS 5 LL, Ne A ‘ , \ ‘ 4 , P l séles pt nEn Dr At, hrs à. 198 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE DE LA COLOMBIÈRE 13. Id. Demi-mandibule gauche, face externe, grandeur naturelle. 13a. Id. Demi-mandibule droite, face externe, cinq fois grandeur naturelle. 14. Id. Demi-mandibule droite, vue d’en haut. [La cire fixant cette pièce pour la photographie n’a pas été détourée lors de l'exécution du cliché phototypique.] | 15. Id. Demi-mäâchoire supérieure, vue d’en bas, cinq fois grandeur naturelle. 16 Arvicola subterraneus(?) Demi-mandibule gauche, face interne, grandeur naturelle, PLANCHE II Faune quaternaire du niveau D (Aurignacien récent). Outillage lithique du niveau B (Magdalénien moyen et ancien). 1, Talpa europæa (p. 66). Demi-mandibule droite, face externe, grandeur naturelle. 2. Id. Demi-mandibule gauche, face externe, cinq fois grandeur naturelle. 3, Id. Partie antérieure du crâne, côté gauche, face externe, cut fois gran- deur naturelle. 4. Id. Humérus gauche, face interne, grandeur naturelle. 4a. Id. Humérus gauche, face externe, grandeur naturelle. [Lors de l'établissement du cliché phototypique, cette figure a été retour- née et la partie supérieure se trouve, ici, placée en bas.] 4b. Fémur gauche, face externe, grandeur naturelle. 4c. Id. Fémur gauche, face interne grandeur naturelle. 4d. Id, Cubitus gauche, face interne, grandeur naturelle. 9. Putorius fœtidus (p. 68). Fragment de mâchoire supérieure gauche, face externe, grandeur naturelle. 6. Id. Demi-mandibule gauche, face externe, grandeur naturelle, 7. Putorius vulgaris (p. 68). Demi-mandibule droite, face externe, grandeur naturelle. 8. Id. Demi-mandibule gauche, face externe, cinq fois grandeur naturelle. 9. Id. Demi-mandibule droite, face interne, SadBur naturelle. 10, Id. Demi-mandibule droite, face interne, cinq fois grandeur naturelle. 11. Putorius ermineus (p.69). Demi-mandibule gauche, face interne, grandeur . naturelle. 12. Id. Demi-mandibule droite, face externe, cinq fois grandeur naturelle. 13-19. Os des membres : Arvicola, Putorius. (Clichés détruits accidentellement lors de l'établissement de la planche phototypique et n'ayant pu être remplacés, les auteurs étant mobilisés.]} 20-34. Outillage magdalénien ancien et moyen en roches siliceuses diverses. PLANCHES 199 PLANCHE III Faune quaternaire du niveau D (Aurignacien récent). Outillage lithique du niveau B (Magdalénien ancien et moyen). Les figures de cette planche — se rapportant aux animaux suivants : Rhi- noceros tichorhinus, Bos primigenius, Sciurus vulgaris, Canis vulpes, Meles laæus, et à dix-neuf pièces d'outillage magdalénien en roches siliceuses et silex taillés (dont cinq aimablement communiquées par M. l'abbé Tournier, de Belley) — n'ont pu être exécutées, les clichés photographiques ayant été détruits accidentellement et l'absence des auteurs, mobilisés, n'ayant pas permis de les faire à nouveau, PLANCHE IV Faune quaternaire du niveau D (Aurignacien récent). Outillage lithique du niveau B (Magdalénien). 1. Cervus larandus (p. 50) {Mâchoire supérieure droite, avec les trois M. et P, P,, face interne, grandeur naturelle. 1a. Id., ibid., vue par en dessous, grandeur naturelle. >, Id. Partie de mandibule droite avec les trois M. face externe, grandeur naturelle. 2a. Id. ibid., vue d'en haut, grandeur naturelle. 3. Id. Portion inférieure du métatarse, vue par devant, grandeur naturelle, 4. Id. Calcanéum, grandeur naturelle. 5. d. Phalange unguéale, vue par devant, grandeur naturelle, 6. Id. Astragale, grandeur naturelle. 7. Id. Première phalange, vue par devant. 8. Cervus elaphus (p. 50). Partie de mandibule, côté droit, avec les trois M, face externe, grandeur naturelle. 9. Id., ibid., vue d’en haut, grandeur naturelle. 9 et ga. Ursus (probablement U. spelæus). Phalanges unguéales, grandeur naturelle. 10. Carnassier (Felis) : première phalange, grandeur naturelle. {Cette phalange a été retournée lors de l'établissement du cliché phototy- pique. La partie supérieure se trouve donc être en bas.] 11. Putorius ermineus (p. 69). Demi-mandibule gauche, face interne, cinq fois e grandeur naturelle. 12-19. Roches siliceuses et silex taillés. Outillage lithique magdalénien du niveau B. nl se She - D, MO NS sn gp TE 200 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE DE LA COLOMBIÈRE PLANCHE V Industrie du niveau B : Outillage lithique magdalénien. 43. Grattoirs, racloirs, perçoirs, lames diverses, burins, etc., pour la presque totalité en roches siliceuses variées, pour quelques pièces seule- … ment en silex. PLANCHE VI Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacién récent. 1 à 10. Gros outillage (cf. p. 108). 11 à 15, Autres pièces trouvées mélangées avec les précédentes. 4. Silex taillé à rapprocher de celui figuré p. 109, provenant de Germolles. 15, Racloir avec ébauche d’un pédoncule d'emmanchement. | À PLANCHE VII Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. 4 Racloirs, rabots, grattoirs et pièces carénées. | (Cette planche est restée inachevée, les auteurs, mobilisés, n'ayant pu remplacer neuf clichés photographiques destinés à être placés ici et détruits accidentellement.] PLANCHE VIII ‘4 Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. 1, 3, 9, 6, 11, 12, 18, 19. Gros outillage. : 7. Ciseau-burin du type Noailles (cf. fig. 34, p. 105). 8, 9. Pièces carénées. 17. Armature à affinités moustériennes. ‘ PLANCHE IX Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Ciseaux et burins du type Noailles. PLANCHES 201 PLANCHE X Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. 1, 2, 9, 5, 6. Pièces à butoir. 6. Grattoir à arête médiane surélevée. 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 19. Outils et armatures avec scie ou cran d'emman- chement. 16. Armature foliacée avec butoir dorsal. 17. Pointe avec butoir dorsal et biseau d'emmanchement. PLANCHE XI Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Pointes et pièces diverses en silex taillé, dégagées par une technique simple, habile et très assurée, avec retouches réduites au minimum, PLANCHE XII Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Percçoirs et pointes diverses. PLANCHE XIII Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Racloirs, grattoirs et pièces diverses. PLANCHE XIV Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. 1, 4, 7, 8, 9, 10, 11. Lames allongées, couteaux, etc. 2, 6, 12, 13. Pièces foliacées. 14, 16. Pièces arquées. 17 à 26. Burins d'angle et burins divers. 202 ABRI-SOUS -ROCHE PRÉHISTORIQUE DE LA COLOMBIÈRE PLANCHE XV Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Armatures, perçoirs et pointes diverses. PLANCHE XVI Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Armatures foliacées de type présolutréen. PLANCHE XVII Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. 1 à 49, 63, 64. Lames à dos rabattu. 50 à 62, 65. Outillage microlithique. PLANCHE XVIN Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Lames à dos rabattu, lames tranchantes, petites armatures de flèches. PLANCHE XIX Industrie du niveau D : Outillage lithique aurignacien récent. Armatures de traits, pièces microlithiques, etc. ( PLANCHE XX Art préhistorique de la Colombière : Os et galets gravés (niveau D) 4 1. Galet 14. — Chamois, Cerf, Félidé, Bœuf primitif, Cervidé, etc. (cf. … p- 116-118). d : CORRE PLANCHES 208 2. Galet 2 a, — Cheval (cf, p. 119). 3. Galet 3a. — Cheval, Cervidé (cf. p, 119-120). 4. Galet 3 b. — Dessins en hachures (cf. p. 120), _ 5. — Fragment de fémur de Mammouth avec tête de Renne gravée(cf. p. 153), SE [Nous rappelons que toutes les figures sont grandeur naturelle et sans aucune retouche. Les photographies des os et galets gravés de la Colombiëre ont été obtenues de la façon suivante : traits des dessins encrassés de blanc pour les rendre visibles par badigeonnage avec un mélange de sous-nitrate de bismuth et de carbonate de chaux précipité délayé dans de l'alcool-éther; essuyage avec un linge fin ne laissant la poudre que dans les creux; éclairage artificiel à 45 degrés de la pièce posée sur la glace porte-objet horizontale d'un appareil photographique vertical. Les tracés reproduits dans le texte ont été obtenus par agrandissement au double de l'épreuve photographique; noircissement exact des traits blancs en conservant avec soin leur épaisseur, leurs accidents, etc.; lavage de l'épreuve au ferricyanure ne laissant subsister sur fond blanc que les traits repassés à l'encre de Chine; clichage pour l'impression en ramenant à la grandeur naturelle. PLANCHE XXI Art préhistorique de la Colombière : Galets gravés (niveau D. . Galet 4 a. — Cerf avec flèches, Cheval, Félidé, etc. (cf. p. 121-122). . Galet 4 b. — Renne, Bœuf musqué(?), Chamois, etc. (cf. p. 123-124). . Galet 5 a. — Cheval (cf. p. 124). Galet 5 b. — Cheval, main humaine(?) (cf, p. 124). : . Galet 6 a. — Cervidé (cf. p. 125). . Galet 6 b. — Cheval, ornements (?) (cf. p. 125-126), PLANCHE XXII Art préhistorique de la Colombière : Galets gravés (niveau D. Galet 7 a. — Rhinocéros percé de flèches, Capridé (cf. p. 126-130). Galet 7 b. — Ours des cavernes, etc. (cf. p. 130-132). . Galet 8 a. — Bœuf musqué (cf. p. 132-135), . Galet 8 b. — ? (cf. p. 135-137). Pr ces : tes.‘ : cote à die té CS SA rs T- € - ÿ rs des 1 Fe NE is MT > 2 PE RERO Le en re s RES SE Le ASS TR LR NRe = PAT SN : À We + a C À À | PS ER nd TT NDS RRT ce 204 ABRI-SOUS-ROCHE PRÉHISTORIQUE DE LA COLOMBIÈRE NZ. PLANCHE XXII à 4 Art préhistorique de la Colombière : Galet gravé. — Mollusques È du niveau D. — Industrie du niveau D : outillage en os et outillage 2 lithique. “s I. Galet 9. — Cheval (cf, p. 136). Ce galet, paraissant avoir été frotté au fer oligiste lors de son exécution, n’a pas été encrassé de blanc. IT. Mollusques du niveau D. | Ia Vivipara Fuchsi pliocène apportée par l'Homme à la Colombière pour être utilisée comme ornement (cf. p. 78). T0 Il b. Helix Fontenillei (cf. p. 80-82). ; 4 ITc. Helix ericetorum (cf. p. 82). Il d. Helix alpicola (cf. p. 83-84). Photographies exécutées par M. F. Roman. III. Os travaillés et utilisés du niveau D. IV. Silex taillés du niveau D : perçoirs, grattoirs, pointes, outillage microli- thique. PLANCHE XXIV Art préhistorique de la Colombière : os gravé (niveau ke Industrie du niveau D : outillage en os. 1. Os de Mammouth gravé. — Figuration humaine; Ours des cavernes; bois de 4 Renne, etc., grandeur naturelle. 2 . Fémur de Mammouth avec tête de Renne gravée. Environ demi- “grandeur À naturelle. 3, Sagaie quadrangulaire avec ornementation linéaire, de type très archaïque. 4. Petit instrument en ivoire poli. 5. Extrémité d'un lissoir. 6 “hi w . Stylet appointé en forme de poinçon à tête. 12. Divers os travaillés ou utilisés. PLANCHE XXV Industrie du niveau D : silex taillés et os travaillés Industrie du niveau B : outillage en os. Niveau B (Magdalénien) : 1. Sagaie arrondie avec biseau simple, de type magdalénien peu évolué. PLANCHES 205 2. Perçoir en os poli, avec dessin gravé représentant une ramure de Cervidé (?) (cf. p. 113, fig. 40). 3. Pointe de sagaie à double biseau. [Pièce communiquée par M, Rouquet, de Poncin.] 4. Pointe en os arrondie, à base fourchue brisée. 5, Petite pointe de sagaie à fût arrondi et à biseau très allongé. 6. Perçoir en os poli avec traits gravés. 7: 8, 9. Spécimens d'os utilisés et d'os appointés (niveau B). Niveau D (Aurignacien récent) : 11-19. Spécimens d'os utilisés et d'os appointés (niveau D). 20. Lame d'os en forme de coupe-papier (cf. p. 110). 21. Fragment de spatule ou lissoir. 22. Lissoir aplati avec dessins en hachures (cf. p.111). 23. Lissoir arrondi en bois de Renne. 24. Partie inférieure d’une armature en os dur, avec cran à gauche (cf. p. 119, fig. 38). 25. Stylet de Renne utilisé. Perçoir (?). 26-30. Silex taillés du niveau D. Lyon. — Imprimerie A. Rey, 4, rue Gentil. — 68145 +: ; #E Îv ra 4 Yi HONTE ARS € U * Ve e ve” ie be FLAT | ae EN WC} A L # f: { en a L. { LE LT 8a Phototypie J. Gorrix. | niveau D : Ars es ee Phot. L. Mayer et CiNTRAcT. D Heune du ; icola, Soreæ, Cr ocidura, etc. ÿ di 62 Jdt * Y L'er, LL] { PA TA Lr EX j PEN RE CPP PA TOR PT 33 34 Phototypie J. GoTriN. 12 Phot. L. Mayer et Cinrracr. p II Face du niveau D: Mtillage lithique du niveau B. LANCHE ANS Re Eee 2 2 on me ee are CI SR RP mm Phot. Lucien Mayer. CA Les chichés photographiques s Le lisés, n'a pas permis de les cel La guerre contre l'Allemagne se | prol l'achèvement du volume, les 27 te Lyon, le 25 mai 1915. PLANCHE III, —- Faun ; l : fi < UE Pa PAPE : RASE létruits accidentellement lors de l'éta- ri nce des auteurs, l’un et l’autre mobi- , it, et pour ne pas retarder plus longtemps : planche sont supprimées. Nore pe L'EbiTEuUR. ustrie lithique du niveau B. » ‘(+ CNET FOR - | * #71 : Ê - (l ê (EL i 4. » RTE A PA qUiAN Se da Chr à «NOTES PR PE ENTRETIEN EME jé fa: PO 2er és, CA D Non D" { : Lu | L £ » pi ei 6 À ä L L : a L e le | e II Phototypie J. Corrin. Phot, L. Maver et CiNTRAcGT. i nivel : k IV. — Faune du Dé outillage lithique du niveau B PLANCH L _ . 2 .., 0 UE Mayer. Phot. Lucien Phototypie J. Corn. énien. 2 gdal illage lithique ma out ==) A = __ Industrie du PLANCHE V. 10 Phot ns . Lucien M4 YET. niveau Phototypi ypie J. Co . CoTTiN. PLAN cHE VI . — Industri dé ... 10 D Uillage lithi ique auri urignaci ien réce nt. Phot. Lucien Mayer. PLancEe VII. — Industrie du niveau D Phototypie J. Corrix. age lithique aurignacien récent. D a \à 164 3 Phot. Lucien Mawer. , : veau D till À Phototypie J. Corrix. PLancne VIIL — Industrie du niveà ‘8€ lithique aurignacien récent. 14 [A a l' TT J | D al Le LEA dde qu dr dt L Phot. Lucien Mawxer. PLANCHE IX. — Industrie du niveau Phototypie J. Corrix. outillage lithique aurignacien récent. { di 14 » | KrÉ | % ù A ri cé .e ' it f NN AR RC TN ER A Ve dé Poe 21208 à DATA AFTER S/ANSSES Phot. Lucien Mayer PLANCHE X. — Industrie du niveau D! Phototypie J. Corttix üillage lithique aurignacien récent. ucien MaAvEr. | Phot D ” PLANCHI Phototypie J. CorrTix. illage lithique aurignacien récent. Dir di Li + J'AMINAE CIN dl NN 20 à , h è gré 141 | 4 PL ( . E (1 1Y LV Pen ° La wh AT MT TA Ù TA hi ) f PT ’ À ‘ à : 1 : } M y PSCRDRNATL CE IT à PLancme XII. — Industrie du niveau ien MAYET. Luc Phot,. Phototypie J. CorTrix. {. 2 gnacien récen utillage lithique auri ; Tr pu Las & F An, ve > / = , v Le * ; : lu W L À ’ ‘ ' “ { 354 | ' j , ' L t Phot, Lucien Mayzr PLancue XIII — Industrie du niveau Phototypie J. Corrix. Ilage lithique aurignacien récent. Phototypie J. CoTrIN Phot. Lucien Mayer. u nivei Prancue XIV. — Industrie d ‘ Outillage lithique aurignacien récent. Meet ge So . e” Phot,. Lucien MAYET. PLANCHE ÀÂXV. — Industrie du nivea n CoTTIx. pie J. à Phototy utillage lithique aurignacien récent. Las “4 hou en V ROMANE INT + AMEN SORT TETE LT + Phot, Lucien Mayer. PLancme XVI. — Industrie du niveau D Phototypie J. Corrix. lage lithique aurignacien récent. h 2 Li : F | ; F | à L° À désté | , ï : £ 3 à ; a # » À,» : | | E * = * of { ; L rf . £ | | — … , . » L # x a : | | , ; ‘ Fr. 4 £ à ed ER , ss ee.» “ L 2 } Ld Le | | | J L . à . L à “ ® . r | : - A AE k x fab \ 3 | ST” - >: : | | É " 2 À « - . } LE « | pe 2" vÉ = 5 k s 7 | , ni : es . 1e Cul » a M pe dun … x | ‘ CRT TRS ts . , . à | , ° . : LÉ 2 6 | | La * — » y ù | ; C eæ se PA LE - qi 2 4 FA art à . - + ; si 2e , = L = CA T7 gi y E | | à * 4", e à L 2) | É L ‘ 7 0 Hi } ‘ TR OPEN DR ET E EN ONE HSE LA PNR ETES T OT Pr KES La ja Phot. L,. Mayer et J, Corrin. PLAncHE XX. — Art préhistorique de la CorTTIN. Phototypie J os et galets gravés. bière Phototypie J. Corrin. Phot. L. Mayer et J. Corrin. PLancne XXI. — Art préhistorique de la Colombière : os et galets gravés. 14 Nit ne Ce FAR PA] ‘ L OL : CHVAIR tr 1 £ = de. 4 w RS OT De 0") à, |? 4 ’ sn | L Le 1 SOU RTS à . | ‘ 4 L'HUP } 17,22 h24 ; + ; x ati } t ” . L {ot H LE J .. t f dr} PE | "Un L d d FAT d à t 1 A Ne TEL CE . ‘ TRE <<” | à PT L on st ‘ EN / ta L ' ( i 4 . « 9 at \ | UC FC - et À L'EAU : à VE - LES ÿ LITE ‘ nc }, . ‘ : 2: ’ DRAM EE 1 J | (au i HE ] ' Û ! S'EA d î À È & ! \ î 0 ; [ee ue. 14 j ; « f 2) - + + ñ £ : : = à È { = 5 € : . ù « À ] L 4 d & Titus PART FR y i C+tx Li ’ è (1 hi d' de h K] dd. Pa | k 4 H é \ h : ' . … 1! 4 Lin LE : : - L LE £ t N Le * t ES A (y + l : L. È fl \ mm. } = | : + | L., L 3, : : : . 4 Te L : + = 1 u \ l De V"t i TT : EM : L gl * 2] ‘ ra L2 i . : F2 ? ‘€ 3 ‘ A À rt, He de 4 4 (. nu FE Phototypie J. Corrin. Phot. L, Mayer et J. Corrin. PLancne XXII. — Art préhistorique de Ja Colombière : galets gravés. L L! Phot, Lucien Mayer. Y trax PLaANcHE XXII. — Galet gravé, os Phototypie J, Corrix. %Ks et silex taillés du niveau D. L Phototypie J. CorriN. Phot. L. Mayer et J. Corrix. PLaAncHe XXIV. — Art préhistorique de la Colombière : 05 gravés, outillage en os, niveau D, | ha: : - PE CP ( (! ’ ne X pad dal 1L AE, Hu 4 È a à AMP LRU: JA | LAN AUONL + L à 2! à TT ; 20 AA À A | n ‘2 LU LE Su i F FATIOR 4 M LA LANTA : 4 À ne « LRU re e r Y de PO pi 21 1 0 \A 1e Jel ENT | PE OCT : + PARUS A ALCE EN, 1 Ca OA RE LARG : à < d 4 LA RER : | " An ! :: ' d n 14 LA À «4 : CONTES" D'AUTRE : RE UR Ne Dranl Pa MA (I ' 4 FR. FALAL 7 \ ! ‘ Î TS IPS RTE TEST : Æ rs PARUS JAM EU "4 AA Pis re c Un 1 L LALt 5 Pa “b:.. e- ES \S à 1 +, à LE 4, à CA ? Ca at 5 1 Ne LINUX à i RU p va ET TA Ce | L * A1) " NW) à à (0: ’ 1 l'Eur : { AR F À n Au” d à ol - LR 5 OL (1 AAA! ï «l'ai l'INSEE 0 Ne TA tre CN 7 ŒTL * RE. sh EAP QUE UN \ t CF ENCRES D CNSS Ro Tr CA 4 W Fr 1 GE: } } fa # AL ' . : à (pl M + { (l AURA À A4 ML ne e l UM A A4 NE CAT jee ‘ F TA ‘ e , T'ad vu, De EN E ; TAMRAUT À FAN hr 2 + ETS 1 à Tai et 4 L M = [La LA , . A Ce it Le Ar | | ! 1 n : # | æ 1 2 . Le | + * « TA "1 a Dr! ñ r (We 1 & n à | PE | É j l: ! F l Li 4% LA 19 Ê 2/4 Phot. Lucien Mayer. Phototypie J. Corrix. PLancne XXV. — I i ; : as de L À ndustrie du niveau B : os travaillés et os utilisés. — Industrie du niveau D : os travaillés et os ulilisés ; silex taillés. INT + ; F4 4 h L à . = > = « : : EVE 5 L L . : ne Fe. Ci ù A Pr L -. : = : .. x ñ . _ ee —_ e D re ais de , * - = L . £ __. : a = % Le . 0 = —. _ - L -- ue “ de : : - s = . ” = a 2 = e L PE = - = - - _ Le . 2 = 5 “ - - e De — L r 1 " _ . = _ x : - = 7 _ ne a 2 L : - =: “ : ® x h L : . CR ss L L Es n E — =, æ - = 4 - ' ou : . . _ Le . < —— Je À Can - CRC € > . sr - . So - = - “ 2 . . .e e à L L + - .— 2 - _ LR : CR # - - : > : ï - : . LL . > re _— ES “> : L u « .— + _ L e . sn _ El . + hate : : Le de L ne = ni © pe er): a + - … 0 - ” Ep: : - » .- - x a Se Es : L = LU Le _ L : CE A : : L L _ : . un = …. ati « …… L 3 L : . = . u + - er nr . La à ==: © _— : + em re = : L +. L . 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