■ -fr a Agriculture Canada Direction générale Research de la recherche Branch Bulletin technique 1988-8F Alimentation et soin des jeunes veaux de remplacement et de boucherie CODE AGRICULTURE CANADA 88/10/05 NO. C b LIBRARY/BIBLIOTHEQUE OTTAWA KlA /%• Canada Digitized by the Internet Archive in 2013 http://archive.org/details/alimentationetso19888cana Alimentation et soin des jeunes veaux de remplacement et de boucherie KJ. JENKINS Centre de recherches zootechniques Ottawa (Ontario) Bulletin technique 1988-8F Contribution n° 88-23 du Centre de recherches zootechniques Direction générale de la recherche Agriculture Canada 1988 four obtenu des exemplaires de cette publication s'adresser au Directeur Centre de recherches Bootechnkjues Directioo générale de b recherche, Agriculture Canada Ottawa (Ontario) Kl \ IK (i rVoductk» du Service aux programmes de recherche Ministre des Approvisionnements el Services Canada 1988 v de cal \">t-s 1988-8F ISBN: 0-662-95050-X Also available in Knglish under the title Feeding and care of young replacement and veal calves Cette publication a été traduite en français par le Service de traduction de l'Agriculture Canada. couverture Les points sur la carte indiquent les établissements de recherche d'Agriculture Canada. (i) PRÉFACE Chez les producteurs laitiers, l'alimentation et la conduite des veaux et des jeunes bovins laitiers est une source de préoccupation constante. Des nombreuses demandes de renseignements qui nous parviennent , il ressort clairement que les éleveurs s'intéressent plus particulièrement aux problèmes qui surgissent au cours du stade préruminant. Cette situation s'explique probablement par le fait que, d'une part, le taux de mortalité est maximal chez les veaux âgés de moins de 6 semaines et que, d'autre part, les problèmes d'élevage les plus délicats ont trait à ces jeunes animaux. La présente publication traite précisément du stade préruminant chez les bovins laitiers. Elle complète la publication 1432 d'Agriculture Canada, qui décrit de façon générale les pratiques d'alimentation et la conduite des génisses jusqu'à la première lactation. Le Dr Ken Jenkins, spécialiste des veaux au Centre de recherches zootechniques, poursuit ses travaux depuis plus de 15 ans. Dans cette publication, il répond aux questions que se posent le plus souvent les producteurs laitiers. Il décrit en détail le vêlage, les soins à apporter aux veaux nouveau-nés, le logement et les conditions environnementales, la physiologie de la digestion, les divers régimes alimentaires, les méthodes d'alimentation et de sevrage ainsi que divers systèmes de production. Nous espérons que cette publication pourra aider les producteurs laitiers à réduire la mortalité chez les veaux et à améliorer la rentabilité de leur exploitation. juin 1988 Le directeur, Centre de recherches zootechniques, E.E. Lister Ottawa (Ontario) K1A 0C6 (ii) TABLE DES MATIÈRES Page PRÉFACE i TABLE DES MATIÈRES il RÉSUMÉ/SUMMARÏ iv INTRODUCTION 1 SOIN ET ALIMENTATION DES VACHES EN GESTATION 1 VELAGE ET VEAU NOUVEAU- NÉ 2 ALIMENTATION DU VEAU NOUVEAU-NÉ 3 CONDUITE ET ALIMENTATION JUSQU ' AU SEVRAGE 4 Assurer au veau un bon départ 4 Logement/environnement 4 Méthodes d'alimentation 8 Vache nourrice 8 Entraînement de veau à boire 8 Seaux 9 Modalités de l'alimentation 9 Fonction digestive chez le veau 9 Rat ionnement 10 Aliments lactés 11 Lait entier 11 Colostrum acidifié 12 Aliments d'allaitement 13 Décornage 14 Ablation des trayons surnuméraires 14 Identification 15 SEVRAGE 15 Méthodes 15 Aliments de démarrage 16 MALADIES ET PARASITES COURANTS 17 Diarrhées 17 Coccidiose 17 Pneumon ie 18 Teigne annulaire 18 Endoparasites 18 Ectoparasites et organismes nuisibles 19 PRODUCTION DE VEAUX DE BOUCHERIE 19 Introduction 19 Veaux de lait 20 Veaux nourris aux aliments concentrés (veaux lourds) 22 (iii) REMERCIEMENTS L'auteur tient à remercier le Dr D.M. viera et le Dr M. Hidiroglou, du Centre de recherches zootechniques, ainsi que le Dr L. Drevjany, M. B.B. Murray et M. J. Rodenburg, du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation de la province de l'Ontario, pour leurs observations et leurs précieux conseils. Les photos des figures 3a et 6 ont été fournies par le Dr Drevjany. AVERTISSEMENT La mention d'une marque de commerce, d'un produit breveté ou d'un appareillage particulier n'implique pas une recommandation à la défaveur d'autres produits ou d'autres dispositifs appropriés. (iv) RÉSUMÉ La mortalité chez les veaux peut facilement être évitée grâce à une conduite et à une alimentation appropriée. Pour obtenir des veaux en bonne santé, il faut avant tout fournir aux vaches en gestation un régime alimentaire et des soins appropriés, particulièrement pendant les deux derniers mois qui précèdent le vêlage, au cours desquels la croissance du foetus est maximale. La conduite du veau pendant les 24 premières heures qui suivent le vêlage est tout aussi déterminante pour la santé future du nouveau- né que les étapes ultérieures d'élevage. Pour le vêlage, il faut installer la vache dans un endroit propre et dépourvu de courants d'air et se tenir prêt à intervenir si le vêlage est difficile. Après la naissance, désinfecter l'ombilic du nouveau- né et voir à ce qu'il consomme du colostrum rapidement. Par la suite, une bonne partie des problèmes peuvent être évités en logeant les veaux séparément dans un endroit propre et dépourvu de courants d'air qui facilite l'alimentation ainsi que la détection et le traitement rapides des maladies. Les stalles et les cases amovibles donnent toutes deux de bons résultats. Les veaux achetés peuvent être élevés sans problèmes s'ils ont reçu de bons soins post- natals, ce qui est souvent difficile à déterminer. Le lait entier, les aliments d'allaitement de qualité supérieure et les surplus de colostrum constituent tous d'excellents aliments. Les veaux réagissent bien à une alimentation régulière, c'est-à-dire uniforme au point de vue de la qualité, de la température et de la quantité d'aliments distribuée. En évitant la sous- alimentation et la suralimentation, et en maintenant de bonnes conditions de salubrité et une ventilation suffisante, on peut réduire le plus possible la fréquence de la diarrhée et de la pneumonie, qui sont les causes principales de mortalité chez le veau. On peut sevrer la plupart des veaux à l'âge de 4 ou 5 semaines en leur fournissant des aliments de démarrage de qualité supérieure et en limitant la quantité d'aliments lactés. Le sevrage précoce permet de réduire les coûts et le travail liés à l'alimentation des animaux, tout en éliminant certains troubles digestifs qui apparaissent plus fréquemment avec la consommation d'aliments lactés. Les veaux mâles excédentaires peuvent être utilisés pour la production de deux types de viande, soit le veau blanc, produit à partir d'animaux nourris uniquement aux aliments lactés, et le veau lourd (veau rose), produit à partir d'animaux nourris au grain du sevrage jusqu'à l'obtention du poids de marché. La production de veau blanc de première qualité est coûteuse, complexe, et exige une habileté et une expérience considérables. (V) Un grand nombre de producteurs se sont tournés vers la production de veau lourd, qu'ils jugent plus économique. De fait, la production de veau lourd n'exige pas un investissement initial important. En outre, on obtient facilement un indice de consommation satisfaisant, et le produit fini peut généralement être vendu à un prix intéressant. SUMMARY Most calf losses can easily be avoided by good feeding and management practices. Keeping calves alive and healthy starts with proper nutrition and care of the dam and this is particularly important during the last two months of gestation when fetal growth is most rapid. Management of the calf during the first 24 hours of life influences the future health of the calf as much as any other aspect of calf management. Important factors include a clean, draft-free environment for calving, prompt assistance in delivery if necessary, umbilical disinfection and early administration of colostrum. Many subsequent problems can be avoided by isolating each calf in dry, clean, draft-free housing where adequate nutrition can be ensured and diseases detected and treated early. Both pens and hutches can be used successfully. Purchased calves can be raised satisfactorily if they have received good postnatal care, but frequently this is difficult to determine. Whole milk, high quality milk replacer and surplus colostrum are excellent feeds. Calves respond well to regularity of feeding - where there is uniformity of quality, temperature and quantity of feed. Avoiding underfeeding and overfeeding, and ensuring good sanitation and ventilation conditions, will go far to minimize scours and pneumonia, the major causes of calf losses. Most calves can be weaned at 4 to 5 weeks of age by providing a good quality calf starter and limiting the amount of the liquid diet. Early weaning has the advantages of reducing feed costs and labor, as well as avoiding some of the digestive upsets that are more common with liquid diets. Surplus male calves can be utilized for two types of veal production - white veal, where only liquid diets are fed, and heavy (pink) veal, where calves are fed a grain ration from weaning to market weight. Producing prime white veal is a costly, sophisticated operation requiring considerable skill and experience. Many producers have found heavy veal to be a more economic alternative. A heavy veal enterprise requires a relatively low initial investment. A good feed conversion is readily obtained and favorable prices are usually achieved for the finished product. - 1 - INTRODUCTION L'élevage des veaux est l'un des aspects les plus importants de la production laitière, mais aussi l'un des plus négligés. Or, le remplacement des génisses a des répercussions considérables sur la production et la rentabilité futures du cheptel. La production de viande de veau et de boeuf laitier d'une exploitation dépend elle aussi de l'efficacité des méthodes d'élevage. Comme dans toutes les autres activités de l'exploitation laitière, la gestion joue un rôle clé dans l'élevage des veaux. Une bonne gestion s'amorce avant même la naissance du veau. En effect, il faut veiller à ce que la vache reçoive une alimentation appropriée durant la gestation et qu'elle soit en bonne santé au moment du vêlage. Le rendement et la survie des jeunes veaux dépendent largement du logement et de l'alimentation fournis dès la naissance. La mortalité survient principalement au cours des premières semaines, pendant lesquelles les veaux sont plus sensibles au stress et à la maladie. Pendant cette période, l'expérience et l'attitude de l'éleveur sont d'une importance capitale. Actuellement, on trouve une grande variété de programmes de conduite et d'alimentation dans les diverses fermes laitières. Cependant, dans la majorité d'entre elles, les veaux reçoivent des aliments d'allaitement, du lactosérum ou une quantité limitée de lait entier. Puis, lorsqu'ils ont atteint l'âge de 5 à 8 semaines, les veaux sont sevrés et nourris aux aliments secs. Les régimes au colostrum fermenté se sont répandus dans certaines parties du Canada. D'autres régimes consistent à donner aux veaux un seul repas par jour et à leur fournir des aliments d'allaitement acidifiés, mais ces pratiques sont plus rares. Le présent bulletin décrit les méthodes de conduite et d'alimentation qui, appliquées avec patience et avec soin, assureront le succès de l'élevage des veaux jusqu'au moment du sevrage. Une courte partie traite de la production de veaux de boucheries. SOIN ET ALIMENTATION DES VACHES EN GESTATION La première règle à observer pour obtenir des veaux bien portants est de fournir aux vaches en gestation une alimentation appropriée, particulièrement au cours de la période de tarissement. Une alimentation déficiente avant le vêlage produira des veaux faibles, de petite taille, dont la croissance sera plus lente et le taux de mortalité plus élevé. Il est important d'accorder aux vaches laitières une période de repos de 6 à 8 semaines avant la nouvelle lactation. Il peut être nécessaire d'augmenter l'apport calorique chez les vaches plus maigres. Après le tarissement, il faut nourrir la vache de manière qu'elle maintienne son poids et ses réserves - 2 - Figure 1. Un veau fort et bien portant. minérales, ce qui favorise le développement du foetus, éviter la suralimentation. Il faut cependant La vache gestante doit donc recevoir un régime alimentaire équilibré comprenant un choix de fourrages de qualité et un supplément minéral. Il faut ajouter de la vitamine A à la ration si les fourrages ont été entreposés. VELAGE ET VEAU NOUVEAU-NÉ Quelques jours avant le vêlage, placer la vache dans une stalle propre munie d'une bonne litière ou dans un enclos près de l'étable où elle pourra être surveillée. Habituellement, la vache met bas sans problème, mais l'éleveur doit tout de même se tenir prêt à intervenir ou à appeler le vétérinaire au besoin. Le foetus se présente normalement avec la tête entre les membres antérieurs. L'engagement par les pattes postérieures constitue aussi une présentation normale, mais le vêlage est alors plus difficile. Un - 3 - principe général à suivre est d'appeler le vétérinaire si le travail dure depuis 2 ou 3 heures dans le cas d'une vache adulte (ou 4 heures dans celui d'une génisse) sans que le veau ait été expulsé ou que le vêlage ait semblé progresser. Après le vêlage, laisser la vache lécher le veau, lui faire boire de l'eau et la garder au chaud. Par la suite, observer la vache chaque jour pendant plusieurs semaines afin de détecter rapidement tout symptôme de cétose, par exemple la perte de l'appétit, l'odeur sucré de l'haleine et du lait, et un comportement nerveux. Si le placenta n'a pas été expulsé 2 jours après le vêlage, appeler le vétérinaire. Le plus tôt possible après la naissance du veau, désinfecter l'ombilic avec une solution d'iode. Administrer une préparation injectable du commerce contenant des vitamines A, D et E. Un veau vigoureux cherche à se lever au bout de 15 minutes et s'allaite généralement une heure après la naissance. Les veaux plus faibles sont parfois incapables de s'allaiter seuls; il faut alors les aider, au moins pendant les premières heures. On peut laisser le veau avec sa mère pendant 2 ou 3 jours, et traire la vache pour soutirer le surplus de lait produit, mais il est préférable de les séparer après une période de 12 à 18 heures. À cet âge, il est beaucoup plus facile de montrer au veau à boire seul et une séparation hâtive réduit les risques d'infection chez le veau. Placer le veau dans une stalle propre et sèche, bien éclairée et ventilée, débarrassée de tout parasite. ALIMENTATION DU VEAU NOUVEAU-NÉ Il est important que le veau nouveau-né reçoive du colostrum, le premier lait produit par la mère. Le colostrum est à plusieurs égards un aliment essentiel à la survie du veau. Il est riche en calories et constitue une solution concentrée de protéines, de vitamines et de minéraux. Plus important encore, le colostrum contient des anticorps permettant de résister à la maladie. La mère ne transmet pas au foetus une grande immunité active, mais le colostrum confère au nouveau-né une immunité passive contre la maladie. Idéalement, le veau doit recevoir 2 litres de colostrum dans les 2 heures suivant la naissance, période pendant laquelle il absorbe plus efficacement les anticorps. Il doit recevoir une deuxième fois du colostrum dans les 12 heures suivantes pour obtenir une meilleure immunisation. Il continue ensuite à recevoir du colostrum deux fois par jour (3 % du poids corporel par repas) jusqu'à l'âge de 3 jours. Les vaches très productives donnent un surplus de colostrum qui peut être congelé ou conservé sous forme de colostrum fermenté pour être utilisé plus longtemps ou encore, pour immuniser des veaux achetés (il faut alors le diluer avec de l'eau à raison de 3 parties de colostrum pour une partie d'eau). 4 - Figure 2. La consommation de colostrum est d'une importance vitale pour le veau. CONDUITE ET ALIMENTATION JUSQU'AU SEVRAGE Assurer au veau un bon départ De bonnes conditions d'hygiène, un environnement et un régime alimentaire appropriés sont les conditions essentielles à l'obtention de veaux en bonne santé. Il est particulièrement important de respecter ces conditions pour le veau nouveau-né, gui est très sensible aux troubles digestifs, aux infections des voies intestinales et respiratoires et aux stress environnementaux. Une bonne conduite globale dès la naissance du veau peut permettre de maîtriser les facteurs gui prédisposent à la maladie et de réduire au minimum l'administration de médicaments. Logement /environnement Après l'étape de l'alimentation au colostrum, les nouveau- nés doivent être transférés dans un bâtiment séparé spécialement conçu pour l'élevage des - 5 Figure 3. Stalles individuelles surélevées. veaux. Idéalement, l'étable sera bien ventilée, sans courant d'air et sans grandes fluctuations de température. L'accès sera restreint de manière à réduire au minimum l'introduction de maladies. Jusqu'au sevrage, le rendement est généralement supérieur si les animaux sont élevés individuellement plutôt qu'en groupe. Cette méthode assure une meilleure surveillance des animaux et diminue les risques de propagation de maladies. En outre, ultérieurement, le sevrage peut être pratiqué individuellement, en fonction de la consommation d'aliments de démarrage. La plupart des producteurs laitiers préfèrent élever les veaux dans des stalles munies d'une litière. Cependant, les stalles surélevées (60 x 150 cm) peuvent également être utilisées et offrent l'avantage de réduire l'espace requis par animal tout en facilitant la distribution des aliments et le nettoyage. Généralement, les parois des stalles surélevées sont faites de panneaux de contre-plaqué et le sol est recouvert d'un caillebotis ou de métal déployé. Un tapis de caoutchouc, placé à l'avant des stalles à plancher métallique, aide à prévenir l'endolorissement et l'enflement des genoux. - 6 - La détermination des meilleures conditions environnementales pour l'élevage des veaux soulève de nombreuses controverses. Cependant, il est établi qu'en hiver, une plage de température de 5 à 21 °C est satisfaisante. On recommande généralement une température minimale de 21 °C pendant les deux premières semaines et une température minimale de 15 °C en hiver dans les stalles munies de plancher à claire-voie ou à treillis. On peut suspendre une lampe infrarouge au-dessus de la stalle d'un jeune veau pour en augmenter la température. L'humidité relative doit varier entre 50 et 70 %. Une faible humidité tend à assécher les voies respiratoires et à augmenter la sensibilité aux infections. Dans des conditions très humides, on doit augmenter la température des stalles et veiller à l'absence de courants d'air. Le débit de ventilation doit être de 0,40 m^/min par veau en hiver, de 0,91 m^/min par temps doux, et de 3,40 m3/min par temps chauds. Pendant les 2 ou 3 premières semaines, il est recommandé de prendre la température du veau chaque jour. Cette pratique permet souvent de détecter très tôt tout problème de santé. Pour éviter que le thermomètre ne tombe sur le sol pendant la prise de la température, on peut l'attacher à une corde que l'on fixe à la queue de l'animal avec une pince à linge. On peut aussi élever les veaux à l'extérieur dans des cases amovibles individuelles. La croissance et l'état de santé des veaux élevés dans des cases est généralement très bon, même à de basses températures en hiver. En fait, les casses constituent un meilleur environnement pour les veaux qu'un espace improvisé dans l'étable des bovins adultes ou même qu'une étable réservée aux veaux, mais impropre à leur élevage à cause des courants d'air, des fluctuations de température et des mauvaises conditions d'hygiène. Les cases amovibles constituent un mode économique de logement et permettent souvent de réduire efficacement la mortalité liée à des maladies graves et survenant de façon répétée. Le principal inconvénient des cases est la difficulté de nourrir les veaux à l'extérieur en hiver, par temps rigoureux. Par ailleurs, le logement en case peut être difficile à supporter pour les veaux dans les régions où l'hiver apporte des vagues de froid intense et des tempêtes qui durent longtemps. Dans les régions où les températures hivernales ne descendent pas beaucoup au-dessous du point de congélation, les veaux peuvent sans danger être logés dans des cases après avoir reçu du colostrum pendent 3 jours. Les aliments lactés doivent être à la température du corps et il faut donner de l'eau tiède une fois par jour, entre les repas. Des aliments de démarrage frais doivent être fournis en tout temps. Au moment du sevrage, les veaux sont transférés à l'intérieur, dans des loges collectives. Les cases doivent être suffisamment grandes et bien construites. Leur emplacement est un autre aspect important. Elles doivent reposer sur un sol bien drainé, et la porte doit être orientée vers le sud. L'expérience dictera les meilleurs endroits pour éviter les problèmes d'accumulation de neige. Laisser un espace suffisant entre les cases pour pouvoir les déplacer sur un emplacement propre avant d'introduire de nouveaux sujets. La paille constitue - 7 - Iél— jt 1-Mm » ^ "^ ****«»* *•■■ Figure 4. Les cases amovibles constituent un mode économique de logement 8 - Figure 5. Veau apprenant à boire d'un seau. une Litière appropriée et assure une bonne isolation contre le froid. La case doit être soigneusement nettoyée après le départ d'un veau et doit être laissée vide pendant une courte période avant l'introduction d'un nouveau sujet. Méthodes d'alimentation L'éleveur doit choisir une méthode d'alimentation en fonction des considerations financières, des aspects pratiques et du succès de la méthode. Il lui faut comparer les diverses méthodes d'alimentation des veaux et choisir celle qui est le mieux adaptée aux caractéristiques de sa ferme. Vache nourrice : C'est la méthode naturelle d'élevage des veaux. Il s'agit d'un système d'alimentation efficace qui engendre peu de problèmes. Les vaches nourrices du troupeau allaitent plusieurs veaux. Il faut également fournir aux veaux des aliments de démarrage et du foin. Entraînement du veau à boire : La meilleure façon de montrer à un veau à boire d'un seau est sans doute d'introduire les doigts dans la bouche du veau et de guider la tète de l'animal vers le seau de lait, puis de retirer graduellement les doigts. Certains veaux commencent à boire dès le première tentative alors - 9 - que d'autres ne réussissent qu'après plusieurs essais. La règle d'or est de ne pas perdre patience et de répéter le procédé autant de fois qu'il le faut. Seaux : Les seaux ouverts et les seaux munis d'une tétine sont tous deux satisfaisants, mais les premiers sont plus pratiques. En effet, les seaux à tétine sont plus difficiles à nettoyer, et les tétines se détachent souvent du seau ou encore se font grignoter par les veaux. De nombreux éleveurs expérimentés ne font que rincer les seaux lorsqu'ils passent d'un veau à l'autre. Cependant, ils nettoient soigneusement les seaux après chaque repas. Pour éviter la propagation des maladies, il faut nourrir d'abord les veaux en bonne santé, puis les veaux à rendement plus faible et, en dernier, les veaux malades (dans ce dernier cas, il faut se servir d'un seau différent pour chacun des veaux). Les nourrisseurs automatiques ne sont généralement pas utilisés sauf quand les veaux sont élevés en groupe ou quand il s'agit de veaux de boucherie. Cette méthode présente cependant certains inconvénients : l'équipement est coûteux, le risque de propagation des maladies est plus grand, et les animaux peuvent se têter et se blesser les uns les autres. Modalités de l'alimentation : Il est important de nourrir les animaux selon les mêmes modalités chaque jour. Le veau boira mieux et aura moins tendance à souffrir de troubles digestifs. Les aliments doivent être distribués vers la même heure chaque jour. Ils doivent être tièdes et à peu près de la même température d'un repas à l'autre. Les veaux de plus grande taille sont nourris deux fois par jour et les veaux plus faibles, trois fois par jour jusqu'à ce qu'ils boivent bien. Aux États-Unis, certains producteurs obtiennent de bons résultats en limitant les veaux à un seul repas par jour, c'est-à-dire en leur donnant la ration quotidienne totale en un seul repas. Cette méthode est généralement plus efficace si l'on utilise du lait ou des aliments d'allaitement de qualité supérieure. Elle permet généralement de sevrer les veaux un peu plus tôt, mais la diarrhée est alors plus fréquente. Une méthode de sevrage souvent utilisée consiste à donner des aliments lactés deux fois par jour pendant 2 à 4 semaines, puis une fois par jour pendant 2 semaines, en fournissant en tout temps beaucoup d'eau fraîche et d'aliments de démarrage. Fonction digestive chez le veau : Pour nourrir le veau correctement, il est bon de savoir comment fonctionne son apareil digestif. A la naissance, comme chez tous les ruminants, l'estomac du veau est divisé en quatre compartiments, mais seul l'abomasum (dernier compartiment) est fonctionnel. Les liquides contournent les trois premières parties de l'estomac et se déversent directement dans l'abomasum par l'intermédiare de la gouttière oesophagienne. La gouttière se forme lorsque le veau tète des liquides. L'acte réflexe qui induit la formation de la gouttière faiblit à mesure que le veau vieillit. Au cours de premières semaines de vie, les éléments nutritifs des aliments lactés qui sont le mieux métabolisés sont les protéines du lait, les graisses animales (et quelques graisses végétales), les sucres - lactose et glucose, ainsi que tous les minéraux et les vitamines dont le veau a besoin. L'amidon - 10 - et les protéines végétales sont faiblement métabolisés. Les protéines du lait (caséines) offrent l'avantage de former un caillé dans l'abomasum. A mesure que le caillé est dégradé, les caséines sont libérées lentement dans l'intestin grêle (en même temps que les graises incorporées dans le caillé), où elles sont digérées à un rythme lent et efficace. Ce phénomène compense l'absence d'enzymes digestives dans le petit intestin, qui se maintient chez le veau pendant les quatre premières semaines. Il faut éviter de donner au veau de trop grandes quantités d'aliments. A noter cependant qu'une surconsommation de lait ou d'aliments d'allaitement de qualité supérieure est moins grave qu'une surconsommation de lactosérum ou d'aliments d'allaitement de qualité inférieure. Le lactosérum ne contient pas de caséines permettant la coagulation; par conséquent, la plus grande partie du lactosérum consommé quitte l'abomasum trop rapidement. Les protéines végétales contenues dans les aliments d'allaitement de qualité inférieure ne coagulent pas non plus et sont en outre partiellement indigestes. Une trop grande quantité de protéines non digérées dans la partie supérieure de l'intestin grêle peut provoquer des troubles digestifs, de la diarrhée et des réactions antigéniques, manifestations que l'on observe parfois après la consommation de lactosérum et d'aliments d'allaitement de qualité inférieure. Pour éviter ces problèmes, il faut offrir des quantités modérées de lait ou d'aliments d'allaitement de qualité supérieure pendant les 2 ou 3 premières semaines, au cours desquelles les troubles digestifs sont plus fréquents. Après 3 ou 4 semaines, le veau est en mesure de digérer des volumes plus importants d'aliments lactés et supporte mieux les aliments lactés de qualité inférieure. Lorsque le veau consomme une bonne quantité d'aliments de démarrage, la qualité des aliments d'allaitement devient moins importante. En effet, avec la consommation d'aliments solides, le rumen commence à fonctionner efficacement et les microorganismes transforment les éléments nutritifs en metabolites directement utilisables par l'organisme. Rationnement : Pour un veau de remplacement, un gain de poids journalier d'environ 0,5 à 0,7 kg, de la naissance au sevrage, est généralement considéré comme satisfaisant. La consommation d'aliments lactés et d'aliments de démarrage de bonne qualité produit facilement un tel taux de croissance. Pour un sevrage précoce, l'aliment de démarrage doit constituer la principale source d'éléments nutritifs pendant les deux dernières semaines avant le sevrage. À l'exception des cas de suralimentation ou de sous-alimentation extrêmes, le type de régime alimentaire fourni aux jeunes génisses ne semble pas affecter leur rendement à maturité. Il semble cependant qu'une sous-alimentation poussée pendant les premières semaines de vie peut avoir des conséquences défavorables et permanentes sur la croissance du veau. Par ailleurs, une suralimentation poussée peut provoquer des troubles digestifs et de la diarrhée. Pour éviter ces réactions défavorables, il faut pendant les premières semaines nourrir le veau avec des quantités modérées d'aliments de qualité supérieure. - 11 Figure 6. Distribution de lait de remplacement par un nourrisseur automatique. Les rations augmentent avec la taille du veau. Une méthode efficace consiste à donner chaque jour une quantité d'aliments lactés équivalente à 10 % du poids corporel. Il faut cependant diminuer sensiblement cette ration pendant les quatre premiers jours suivant la naissance, alors que le veau s'adapte à son nouveau régime alimentaire et à son nouvel environnement. Le tableau 1 présente quelques plans de rationnement qui ont permis d'obtenir des gains de poids modérés et le sevrage des veaux à l'âge de 4 à 6 semaines. Pour les éleveurs qui ne pèsent pas les veaux nouveau-nés, il existe une méthode simple qui permet de nourrir efficacement les veaux de l'âge de 3 jours jusqu'au sevrage. Cette méthode consiste à fournir pendant la totalité des 6 semaines 2 repas de lait ou d'aliments d'allaitement par jour, à raison de 2 kg par repas si le climat est doux, et de 2,5 kg par repas si le climat est plus rigoureux. Des suppléments d'eau fraîche doivent être fournis aux veaux âgés d'environ 3 semaines et plus. Outre sa simplicité, cette méthode a l'avantage d'encourager la consommation précoce d'aliments de démarrage à mesure que les besoins nutritifs du veau augmentent. Aliments lactés Lait entier : Quel que soit l'âge de sevrage, il est beaucoup plus coûteux de nourrir les veaux avec du lait entier qu'avec des aliments d'allaitement, et ce, même s'il s'agit d'un surplus de lait produit à la ferme. Si l'on dispose de lait écrémé, une solution plus économique consiste à servir du lait entier pendant les trois premières semaines, puis du lait écrémé jusqu'au sevrage, - 12 - TABLEAU 1. Ration quotidienne d'aliments lactés pour les veaux* Âge Lait entier Aliment d'allaitement^ (kg/ jour) (kg/ jour) 3,5 - 4,0 0,50 - 0,60 4,0 - 5,0 0,60 - 0,70 4,5 - 5,5 0,65 - 0,75 4,5 0,65 4,5 0,65 4,5 0,65 4 à 7 jours 2e semaine 3e semaine 4e semaine* 5e semaine 6e semaine *Servir du colostrum pendant les trois premiers jours après la naissance. Les rations minimales sont prévues pour les veaux de plus petite taille et les rations maximales, pour les veaux de plus grande taille. +Mélange constitué d'une partie d'aliments d'allaitement pour 6 parties d'eau (en poids) . fPour sevrer le veau, donner en un seul repas la moitié de la ration quotidienne d'aliments lactés et cesser complètement l'alimentation lactée lorsque le veau aura consommé 500 g d'aliments de démarrage par jour, pendent trois jours consécutifs. qui sera effectué assez rapidement. Il est nécessaire de passer progressivement du lait entier au lait écrémé, et de voir à ce que le veau consomme une bonne quantité d'aliments de démarrage lorsqu'il ne boit plus que du lait écrémé. Le lait écrémé étant pauvre en calories, il est préférable de ne pas recourir à cette solution quand la température de l'étable est basse. Si l'on n'utilise que du lait entier, il faut suivre le plan de rationnement proposé au tableau 1 et veiller à ce que le veau ait accès à de l'eau fraîche en tout temps. Lorsque le veau a atteint l'âge de 2 ou 3 semaines, on peut lui servir du foin de qualité supérieure, d'abord modérément, puis en plus grande quantité à mesure qu'il y prend goût. Colostrum acidifié : La vache produit quatre à six fois plus de colostrum que peut en ingérer le veau pendant les 3 jours qui suivent sa naissance. Le surplus de colostrum peut être congelé ou laissé à la température ambiante jusqu'à ce qu'il se soit acidifié par fermentation. La congélation du colostrum dans des sacs est une bonne méthode de conservation, mais il faut alors disposer de congélateurs et laisser décongeler le colostrum avant de s'en servir. Au Canada, de nombreux producteurs laitiers choisissent plutôt de nourrir les veaux au colostrum acidifié. Pour la plupart d'entre eux, cette méthode a donné d'excellents résultats et a permis de réaliser de économies considérables. Pour obtenir du colostrum acidifié, combiner le - 13 - colostrum produit au cours de plusieurs traites et l'entreposer à la température ambiante. Grâce à un processus de fermentation naturelle, on obtient un produit très acceptable qui comble très bien les besoins nutritifs des veaux. Si la température est élevée ou que l'entreposage se prolonge, la putréfaction et la croissance de moisissures peuvent survenir. Une grande variété de préparations du commerce peuvent toutefois être ajoutées au colostrum pour favoriser la conservation et limiter la fermentaton. Pour obtenir du colostrum acidifié, conserver le colostrum produit par la vache au cours des six premières traites dans un contenant fermé, doublé d'un sac à ordures en plastique résistant. Le colostrum de plusieurs vaches peut être ajouté au contenant pendant une période de 5 à 6 jours; brasser complètement le mélange deux fois par jour. Ne pas exposer directement au soleil. Laisser le mélange s'acidifier pendant plusieurs jours à la température ambiante. Pour obtenir de meilleurs résultats, commencer à distribuer le colostrum acidifié 3 jours après la dernière addition de colostrum frais. Le colostrum acidifié ainsi obtenu peut être utilisé pendant quelques semaines. Lorsque l'alimentation au colostrum frais est interrompue, on peut d'abord servir le colostrum acidifié après dilution avec du lait frais dans une proportion de 1:1. Le veau s'adapte spontanément à cette modification de son régime alimentaire. Après quelques repas, offrir un mélange composé de 3 parties de colostrum acidifié pour une partie d'eau tiède. Ce mélange a une teneur en solides semblable à celle du lait entier et peut par la suite être utilisé selon le même plan de rationnement. Aliments d'allaitement : On trouve sur le marché des aliments d'allaitement qui permettent d'obtenir un taux de croissance comparable à celui que produit le lait entier. Les aliments d'allaitement de qualité supérieure sont constitués principalement de produits laitiers en poudre (lait écrémé, babeurre et lactosérum), parfois additionnés d'une petite quantité de matière végétale. Les aliments d'allaitement à haute teneur en produits de céréales ne doivent pas être utilisés chez le veau jusqu'à ce qu'il soit âgé de 2 ou 3 semaines parce qu'ils peuvent engendrer de graves troubles digestifs, de la diarrhée et un faible rendement. Des études récentes ont montré que les protéines de poisson partiellement digérées et certains produits de soja spécialement traités peuvent être métabolisés efficacement par le jeune veau. Les aliments d'allaitement de choix pour le veau nouveau-né sont les produits tout lait, de qualité supérieure. Les veaux étant sevrés dès l'âge de 4 à 6 semaines, l'utilisation d'aliments d'allaitement de moins bonne qualité ne permet pas de réaliser des économies importantes et peut même s'avérer très coûteuse si elle cause la perte de quelques animaux. La plupart des aliments d'allaitement du commerce ont une teneur en protéines de 20 à 24 %, une teneur en matières grasses de 3 à 20 %, et sont additionnés des vitamines et des minéraux essentiels à la croissance du veau. Pour obtenir une bonne croissance chez les veaux de remplacement, on recommande l'utilisation d'un aliment d'allaitement contenant environ 20 % de protéines et 15 à 20 % de matières grasses. 14 Figure 7. Le produit d'un élevage réussi. Le plan de rationnement pour les aliments d'allaitement est présenté au tableau 1. Habituellement, on mélange une partie de poudre pour 6 parties d'eau, mail il est recommandé de suivre le mode d'emploi proposé par le fabricant. Décornage Le décornage doit être effectué lorsque les veaux sont âgés de 2 à 4 semaines L'utilisation d'un décorneur électrique est la méthode la plus courante. Le coeur de la corne doit être échoppé délicatement dès que la couche extérieure a été brûlée. On peut également utiliser des préparations caustiques. Il faut alors couper les poils qui entourent le bourgeon de la corne et enduire la base de la corne de vaseline pour éviter les lésions de la peau autour de la corne. Ablation des trayons surnuméraires Les trayons surnuméraires sur le pis d'une génisse ne sont pas esthétiques et gênent souvent la traite. Idéalement, il faut procéder à l'ablation des trayons surnuméraires lorsque le veau est âgé de 4 à 6 semaines. - 15 - Tirer sur le trayon et le sectionner là où il se joint au pis, au moyen de ciseaux bien aiguisés et stérilisés. Désinfecter la plaie avec de l'iode. Lorsque 2 trayons sont reliés sur toute la longueur, il est préférable de demander l'aide d'un vétérinaire pour procéder à l'ablation du trayon surnuméraire. Identification Dès que possible, les veaux doivent être identifiés par des marques permanentes comme les étiquettes d'oreille ou les tatouages. Les photographies sont utilisées pour l'identification des animaux de race pure. La date de naissance ainsi que le père et la mère de l'animal doivent être enregistrés. Les étiquettes d'oreille à cran d'arrêt sont particulièrement satisfaisantes pour l'identification; utiliser un système de numérotation adapté aux besoins de l'exploitation. SEVRAGE Méthodes Depuis quelques années, on tend à sevrer plus tôt les veaux de remplacement. Bien qu'un bon nombre de producteurs sèvrent encore leurs veaux à 6 semaines ou plus, le sevrage à l'âge de 4 ou 5 semaines devient plus courant, parce que le lait et les aliments d'allaitement coûtent plus cher et demandent plus de travail que la nourriture sèche que l'on donne après le sevrage. En outre, les troubles digestifs sont plus fréquents avant le sevrage. Il y a plusieurs façons de sevrer les veaux avec succès, mais pour réaliser un sevrage précoce, il faut à un certain moment réduire l'alimentation lactée et encourager la consommation de nourriture sèche. Les aliments de démarrage doivent être frais, nutritifs et palatables. Pour sevrer un veau correctement, il faut tenir compte de son âge, de son gain de poids et de sa consommation d'aliments de démarrage. Un bon nombre de veaux peuvent être sevrés à 3 ou 4 semaines, mais pour éviter tout problème, il vaut mieux attendre qu'ils aient atteint l'âge de 4 semaines avant de les sevrer. Il faut également qu'ils aient pris 10 kg ou plus depuis la naissance. Ces conditions remplies, l'animal peut être sevré brusquement lorsqu'il aura consommé au moins 500 g d'aliments de démarrage par jour pendant trois jours consécutifs, ce qu'on peut encourager en fournissant chaque jour une ration de démarrage fraîche et de bonne qualité à partir du 4e ou du 5e jour et en limitant l'alimentation lactée à un repas par jour à partir du 21e jour. En mélangeant une petite quantité d'aliments de démarrage dans le seau vers la fin du repas lacté, on peut aider le veau à s'habituer à consommer de la nourriture sèche. Certains producteurs ont constaté qu'après le sevrage, le passage d'une alimentation liquide à une alimentation solide peut être facilité si l'on répand un peu d'aliments d'allaitement en poudre sur la ration de démarrage de l'animal. - 16 - TABLEAU 2. Exemples de rations de démarrage pour les veaux Ingrédients Aliments de démarrage complet* Orge, aplatie ou grossièrement moulue Avoine, en flocons ou broyée Maïs, concassé ou grossièrement moulu Epi de maïs, moulu Son de blé Tourteau de soja (50 %) Farine de luzerne Mélasse Graisse animale stabilisée Phosphate dicalcique Sels d'oligo-éléments Vitamine A+ vitamine D+ - - 50 - 28 25 20 25 40 30 - 17 - - - 15 - 15 - - 20 28 18 29 5 - 5 - 5 - 5 10 - - - 2 1 1 1 1 1 1 1 1 --2200 Ul/kg dans toutes les rations- -- 330 Ul/kg dans toutes les rations- *Servi seul, sans fourrage grossier complémentaire. +Pour le sevrage à l'âge de 6 à 8 semaines. Augmenter ces quantités de 50 % pour le sevrage à l'âge de 3 à 5 semaines. Aliments de démarrage Il existe sur le marché plusieurs types d'aliments de démarrage appropriés pour l'élevage des veaux. La plupart des préparations du commerce sont constituées de mélanges simples de céréales, additionnés de protéines, de minéraux et de vitamines. Certains aliments de démarrage sont constitués d'un mélange complexe d'ingrédients incluant des grains de céréales, des sous-produits de meunerie, des aliments azotés d'origine végétale et animale, des minéraux, des vitamines et, parfois, des antibiotiques. Il est facile de préparer à la ferme de bons aliments de démarrage pour les veaux, mais pour obtenir de petites quantités d'aliments, il est habituellement plus pratique d'acheter des préparations du commerce, qui offrent l'avantage d'être variées, fraîches et agglomérées en granulés. Les veaux préfèrent les aliments de démarrage composés d'ingrédients grossiers ou en flocons. Les grains grossièrement concassés ou en flocons stimulent davantage la consommation précoce d'aliments de démarrage que les grains finement moulus, même si ces derniers sont agglomérés. En outre, les moutures fines entraînent une plus grande fréquence de troubles digestifs. L'addition de mélasse au mélange de démarrage le rend plus palatable et moins poussiéreux. - 17 - Comme sources d'énergie principales, l'avoine et l'orge sont les plus palatables. Pour ce qui est des sources de protéines, le veau semble préférer les tourteaux de soja aux tourteaux de lin, au lait en poudre et aux farines de poisson, de viande et d'os. Il est généralement recommandé de donner des aliments de démarrage 4 ou 5 jours après la naissance, avec de l'eau à volonté, mais d'attendre 2 ou 3 semaines avant de donner du foin et des fourrages grossiers. Après le sevrage, on continue généralement de fournir des aliments de démarrage, jusqu'à ce que la consommation atteigne environ 2 kg par jour. On passe ensuite aux aliments de croissance, dont on limite la ration quotidienne à environ 2 kg pour encourager la consommation de fourrages grossiers. Le tableau 2 présente quelques mélanges d'aliments de démarrage. MALADIES ET PARASITES COURANTS Diarrhées La diarrhée est l'une des maladies les plus courantes et les plus graves chez le jeune veau- Elle peut être d'origine nutritionnelle, bactérienne ou virale. La diarrhée nutritionnelle peut être causée par la suralimentation, par la distribution des repas à des heures irrégulières et par l'utilisation d'aliments de mauvaise qualité. Les infections bactériennes peuvent survenir si les veaux ont reçu une quantité insuffisante de colostrum, s'ils sont en contact avec des animaux nouvellement arrivés à la ferme, s'ils sont élevés en présence d'animaux plus âgés ou encore s'ils sont logés dans des conditions humides et non hygiéniques. Elles peuvent aussi être transmises par des seaux mal nettoyés ou par la personne chargée de nourrir les animaux. Pour traiter les cas de diarrhée légère, réduire de moitié la quantité d'aliments lactés pendant 2 ou 3 repas, tout en donnant de l'eau pour combattre la déshydratation. Si le veau ne réagit pas rapidement au traitement, il faut l'isoler dans un endroit chaud et confortable et poursuivre le traitement jusqu'à ce qu'il soit guéri. Dans les cas de diarrhée grave, remplacer un repas sur deux par une solution d' electrolytes et réduire de moitié la quantité d'aliments distribués pour les autres repas. Si la diarrhée persiste, que l'animal a une forte fièvre et un faible appétit, il faut consulter un vétérinaire. Coccidiose La coccidiose est une maladie des voies intestinales qui survient chez les veaux âgés de 1 à 9 mois. Elle provoque une diarrhée grave, caractérisée par la présence de sang et de mucus dans les selles. L'hémorragie peut affaiblir l'animal et parfois même, entraîner sa mort. Le diagnostic repose sur l'observation des symptômes et sur l'identification de l'agent infectieux dans le - 18 - fumier par des méthodes microscopiques. Le traitement consiste généralement à administrer des sulfamides. Pour prévenir la maladie, il faut nettoyer soigneusement les stalles et éviter la contamination des aliments et de l'eau, mais il est difficile d'empêcher la propagation de la maladie dans les lieux infectés. Pneumonie La pneumonie apparaît habituellement lorsque les veaux sont exposés à des courants d'air et à une baisse soudaine de la température, ou lorsque leur litière est mouillée. Elle peut se propager très rapidement chez tous les veaux du troupeau. Une ventilation insuffisante contribue à la propagation de la maladie. Les animaux affaiblis par une diarrhée grave contractent plus facilement la pneumonie. Les symptômes de la pneumonie sont le manque d'énergie, la toux, la perte d'appétit et la fièvre. Rapidement, la respiration devient plus difficile et la toux plus marquée. Dans certains cas, on pourra observer des sécrétions nasales épaisses. Il est important de consulter un vétérinaire dès l'apparition des symptômes de pneumonie. La maladie est habituellement traitée au moyen de sulfamides ou d'antibiotiques. Teigneannulaire La teigne annulaire est une maladie fongique caractérisée par des zones de dépilation circulaires où se forment ultérieurement des croûtes noires. Pour traiter la teigne annulaire, il faut décoller les croûtes en les frottant à l'aide d'une brosse à poils rudes et d'eau tiède et savonneuse. Il faut ensuite appliquer un médicament à base d'iode. Les stalles doivent être nettoyées soigneusement et désinfectées. Pour lutter efficacement contre la teigne annulaire, il faut en déceler les signes rapidement et traiter les animaux sans tarder. Endoparasites L' infestation par des endoparasites est rare chez les veaux préruminants, particulièrement s'ils sont logés dans des stalles individuelles. Elle apparaît plutôt lorsque les veaux sont élevés en groupe dans des loges trop petites ou lorsqu'ils sont logés dans des endroits récemment occupés par des animaux plus âgés. Les némathelminthes (vers ronds) peuvent infester l'estomac et le tractus intestinal des veaux lorsque ces derniers ingèrent des larves. On observe alors de l'anémie et un ralentissement de la croissance. 19 La présence de strongles dans la trachée et les poumons se manifeste par une respiration difficile, de la toux, la perte de l'appétit et une diarrhée intermittente. L' infestation apparaît habituellement lorsque les jeunes veaux sont élevés dans les lieux contaminés par des animaux plus âgés, qu'il s'agisse de pâturages ou de stalles. L' infestation par des endoparasites entraîne généralement des problèmes complexes. Si l'on soupçonne de telles infestations, il faut consulter un vétérinaire. Ectoparasites et organismes nuisibles Au Canada, les principaux ectoparasites et organismes nuisibles des bovins laitiers sont les poux, les acariens, les hypodermes et leurs larves, la mouche faciale et les diverses mouches qui colonisent les étables et les granges. La plupart des mouches se reproduisent dans le fumier humide et les résidus d'aliments. Pour prévenir 1' infestation, il faut donc éliminer régulièrement ces déchets et nettoyer soigneusement les stalles et les planchers. Les infestations de poux sont particulièrement fréquentes en hiver. Pour obtenir des renseignements précis sur la lutte contre les ectoparasites, s'adresser à un spécialiste de l'élevage ou à un vétérinaire local. PRODUCTION DE VEAUX DE BOUCHERIE Introduction Il existe essentiellement 3 types de viande de veau. Elles proviennent soit de veaux de lait (veaux blancs), de veaux naissants, qui sont abattus immédiatement après la naissance, ou de veaux lourds. L'alimentation des veaux varie en fonction du type de viande désirée. Les coûts de production du veau blanc de première qualité sont élevés à cause du matériel complexe utilisé pour le réglage précis des conditions environnementales et l'alimentation automatique. En comparaison, la production de veaux naissants est relativement économique, mais elle ne permet d'obtenir qu'un faible rapport viande/os à l'étape du conditionnement et ne constitue donc pas une exploitation judicieuse du bétail. L'élevage de veaux de grain semble être la solution indiquée pour la production d'une viande de bonne qualité à prix raisonnable. Quel que soit le type de viande produite, l'élevage des veaux est une activité hautement spécialisée. Il est donc plus prudent de commencer avec un petit troupeau et d'attendre d'avoir obtenu de bons résultats pendant plusieurs années avec un système de production particulier avant de passer à l'exploitation à grande échelle. - 20 - Veaux de lait La production de veaux de lait fait intervenir de nombreux facteurs interreliés qui influent à la fois sur le rendement des animaux et la rentabilité globale de l'exploitation. Sur le plan financier, il faut tenir compte du prix d'achat de l'animal, de la valeur des aliments et de la viande produite, de l'importance et de l'efficacité de la main-d'oeuvre et des sommes consacrées aux bâtiments d'élevage et au matériel d'alimentation. La conduite et l'alimentation du veau blanc est à la fois un art et une science. Pour obtenir une viande blanche de première qualité, il faut veiller à ce que le veau soit bien en chair, de conformation trapue, et à ce qu'il ait accumulé une mince couche de graisse sous-cutanée. Chez un veau bien engraissé, on observe une petite quantité de gras à la base de la queue, une couche de tissu adipeux autour des reins et du persillé entre les côtes. Pour être cotée de première qualité, la viande doit être blanche, ce qui signifie que l'animal doit recevoir une alimentation lactée à faible teneur en fer. Le poids de marché du veau de lait varie de 150 à 160 kg. Les veaux destinés à la production de viande blanche reçoivent uniquement une alimentation lactée, selon un plan de rationnement qui assure un gain de poids maximal jusqu'à l'abattage. On trouve sur le marché d'excellents aliments d'allaitement pour l'élevage des veaux de boucherie. Une conduite et une alimentation appropriées produisent des gains de poids de 1 kg/ jour ou plus, et un indice de consommation de 1,4 à 1,5 kg de matière sèche pour un gain de poids de 1 kg. À la fin de la période d'engraissement, il est courant d'observer des gains de poids de 1,4 kg/ jour. On commence habituellement par donner une quantité limitée d'aliments pendant 1 ou 2 semaines, pour passer ensuite à la ration maximale jusqu'à la fin de la période d'engraissement. Les aliments d'allaitement du commerce ont une teneur élevée en lait en poudre, et contiennent une quantité variable de lactosérum, de caséine ou d'autres produits laitiers, de graisses animales ou de mélanges de graisses animales et végétales, de sucres, de vitamines et de minéraux. Généralement, ils contiennent 15 à 25 % de graisses homogénéisées et 20 à 24 % de protéines. Pendant la période de finition, on utilise des aliments à plus forte teneur en matières grasses et à plus faible teneur en protéines. Le coût des aliments d'allaitement augmente avec la teneur en matières grasses. Les veaux mâles de race Holstein offrent l'un des meilleurs rendements. Le spécimen idéal pour l'élevage est un veau vigoureux, sain, de conformation trapue et pesant entre 40 et 50 kg. De préférence, il faut acheter des veaux qui ont reçu du colostrum. Cependant, la plupart des importants producteurs de veaux dépendent des ventes à l'encan pour se procurer un grand nombre d'animaux en peu de temps; l'origine diverse des veaux peut favoriser l'introduction des maladies. Les éleveurs doivent consulter un vétérinaire et des fabricants d'aliments pour mettre sur pied un programme de lutte contre les maladies. A tout le moins, avant d'acheter des animaux, il faut vérifier s'ils ont l'oeil vif et semblent en bonne santé. Les veaux d'une étable doivent être achetés en un seul lot de façon à pouvoir nettoyer et laisser reposer les lieux entre les cycles de production. - 21 - Pour obtenir un rendement maximum, il faut loger l'animal dans des lieux confortables où régnent de bonnes conditions. L'étable doit être munie d'un système de ventilation et de chauffage approprié. Au début de la période d'engraissement, la température ambitante doit être d'environ 20 °C; elle peut ensuite être abaissée graduellement jusqu'à 15 °C. Il faut également maintenir l'humidité relative entre 50 et 70 %, et s'assurer d'une bonne ventilation et de l'absence de courants d'air. Les stalles individuelles surélevées, munies d'un caillebotis, sont confortables et facilitent la distribution des aliments et le nettoyage. L'utilisation de stalles collectives peut aussi donner de bons résultats. De tous les aspects de l'élevage des veaux, l'alimentation est sans doute celui qui soulève les avis les plus partagés. Cependant, il est généralement admis que l'objectif premier des programmes d'alimentation consiste à traverser sans problème les deux ou trois premières semaines d'élevage, puis à nourrir les veaux à profusion jusqu'à l'abattage. Un bon nombre d'éleveurs donnent une quantité très restreinte d'aliments pendant la première ou les deux premières semaines, qui constituent la période critique de l'élevage. Bien que la consommation de quantités relativement importantes d'aliments de bonne qualité induise chez la plupart des veaux nouveau-nés un bon rendement, elle peut occasionner des problèmes chez certains sujets. Pour éviter la perte de jeunes veaux, les solutions extrêmes comme le jeûne et la suralimentation sont à éviter. Il faut plutôt distribuer des quantités modérées d'aliments pendant la première ou les deux premières semaines. La quantité d'aliments d'allaitement fournie aux veaux de boucherie dépend du poids de l'animal, de son appétit, du taux de croissance désiré et du poids visé à l'abattage. La quantité totale de matières solides de même que la quantité d'aliments d'allaitement distribuées sont augmentées graduellement pendant toute la durée du programme d'alimentation. Le tableau 3 présente un guide général d'alimentation. Il est important que les 2 repas de lait soient distribués aux mêmes heures chaque jour et qu'ils soient à peu près à la même température. La production du veau blanc réclame les mesures d'hygiène les plus strictes. Il existe une grande variété de dispositifs, depuis les dispositifs maison jusqu'aux appareils complexes du commerce, pour simplifier la distribution d'aliments liquides à un grand nombre de veaux. La quantité de liquide donnée à chaque veau est dans certains cas réglée selon le nombre de repas distribués et la ration individuelle. Certains appareils vaporisent automatiquement un désinfectant sur la tétine après chaque utilisation. En Grande-Bretagne, on a largement utilisé un système de pipelines pour la distribution du lait de remplacement refroidi. Le lait de remplacement utilisé est composé d'ingrédients incoagulables et le produit reconstitué est acidifié pour retarder la putréfaction. Les aliments liquides circulent dans des pipelines à partir d'un réservoir réfrigéré et les veaux ont accès au lait en tout temps. Avec ce système, les animaux boivent peu, mais plus souvent, car la consommation est limitée par l'acidité et la basse température des liquides. Grâce à ce système de pipelines, les animaux se nourrissent d'eux-mêmes, il n'est pas nécessaire de réchauffer les aliments et il est possible de préparer des - 22 - TABLEAU 3. Guide d'alimentation pour les veaux de lait (2 repas par jour) Age Aliments d'allaitement Eau (kg/repas) (kg/repas) Matières solides totales (%) 4 à 7 jours 0,15 8 à 10 jours 0,18 11 à 12 jours 0,22 13 à 14 jours 0,25 15 à 16 jours 0,27 17 à 18 jours 0,30 19 à 20 jours 0,35 4e semaine 0,40 5e semaine 0,50 6e semaine 0,65 7e semaine 0,85 8e semaine 0,95 9e semaine 1,10 10e semaine 1,20 1 Ie à 15e semaine 1,30 1,1 1,3 1,6 1,8 1,9 2,1 2,4 2,6 3,0 3,8 4,8 5,3 6,0 6,2 6,4 12,0 12,2 12,1 12,2 12,4 12,5 12,7 13,3 14,3 14,6 15,0 15,2 15,5 16,2 16,9 réserves importantes d'aliments 3 ou 4 jours à l'avance. Le système comporte cependant des inconvénients majeurs. En effet, les laits de remplacement peuvent se gâter en dépit de leur acidité élevée. Le réglage de la consommation individuelle, essentiel lorsque les veaux souffrent de diarrhée, est difficile, voire impossible, et l'infection peut se transmettre facilement d'un veau à l'autre. Par ailleurs, la sédimentation des particules en suspension dans les aliments liquides peut causer le blocage des pipelines. À cause des problèmes occasionnés par ce système d'alimentation, un bon nombre d'éleveurs britanniques sont revenus aux autres méthodes d'alimentation. Le choix d'un système d'alimentation pour les veaux de lait dépend des préférences personnelles, du coût des dispositifs d'alimentation, et de la disponibilité de la main-d'oeuvre et des moyens financiers. Quelle que soit la méthode utilisée, l'élevage du veau de lait exige une surveillance attentive de chacun des animaux ainsi qu'un respect constant des bonnes pratiques d'élevage. Veaux nourris aux aliments concentrés (veaux lourds) Au cours des 10 dernières années, la consommation de veau blanc par habitant a diminué régulièrement en raison du coût élevé de cette viande et de l'apparition sur le marché de viande de porc et de volaille de grande qualité, vendues à prix plus raisonnable. À l'heure actuelle de nombreux éleveurs sont 23 - convaincus que l'alimentation au grain est la solution la plus économique pour l'élevage du veau et se sont lancés dans la production de veau lourd. De fait, l'alimentation au grain permet de produire facilement une viande de bonne qualité, accessible au consommateur moyen. Les veaux nouveau-nés destinés à devenir des veaux lourds reçoivent le même traitement que les veaux de remplacement quant au logement, à l'alimentation et à la conduite générale de l'élevage. Ils reçoivent des aliments d'allaitement jusqu'à l'âge de 4 ou 5 semaines et sont sevrés rapidement pour réduire le coût de l'alimentation. La production du veau lourd peut être plus rentable si l'on débute avec des veaux nouveau- nés plutôt qu'avec des veaux sevrés, mais la conduite des veaux nouveau-nés est plus délicate. L'un des nombreux plans de rationnement appliqués pour la production de veau lourd se déroule comme suit. Après le sevrage, les veaux reçoivent des aliments de démarrage et de l'eau à volonté pendant 2 semaines. Ils sont alors âgés de 7 ou 8 semaines et pèsent environ 70 kg. A la 9e semaine, on sert a volonté une ration composée de 6 parties d'aliments de démarrage et de 4 parties d'un mélange 3:1 de maïs et d'un supplément protéique aggloméré. Le supplément doit contenir environ 35 % de protéines, en plus des vitamines et des minéraux nécessaires à la croissance du veau. Pendant les 10e et 11e semaines, la proportion d'aliments de démarrage de la ration est abaissée respectivement à 30 % et 10 %. Pendant la 12e semaine, le veau reçoit uniquement un mélange de maïs entier et de supplément préparé dans des proportions de 3:1; lorsqu'il atteint un poids vif de 120 kg, le mélange est préparé dans des proportions de 4:1. Enfin, lorsque le veau atteint 180 kg, on lui donne un mélange 5:1 de maïs et de supplément et ce, jusqu'à ce qu'il atteigne le poids de marché, soit environ 225 kg. Certains producteurs optent pour un plan de rationnement plus simple, qui consiste à servir un mélange 3:1 de céréales et de supplément entre les 9e et 14e semaines, puis un mélange 4:1 jusqu'à la finition. Avec des veaux mâles de race Holstein pesant initialement 45 à 50 kg, le gain de poids moyen est de 1 kg/ jour ou plus, et l'indice de consommation varie de 3,5 à 4,0 (kg d'aliments pour un gain de poids de 1 kg). Une bonne ventilation de l'étable est essentielle pour éviter l'apparition de troubles respiratoires au cours de l'élevage de veaux lourds. La diarrhée peut affecter les jeunes veaux, mais elle est bien maîtrisée si l'on applique de bonnes pratiques d'hygiène et une conduite appropriée. ,jjlBJ?*pV iîimi IOTHI ,,,i AGRICIJI [IIRf CANADA OTTAWA K 1 A 0 3 ci0?3 000STÔ43 S