SS SR NS SSS SS À SN À SSS RS ES SSS S à ù SE HN SS S NS à KE KT ERRS & KS NT RSS Sa SO Ve RSR RON SSSR NS NŸ NS Sù RS à x È SR Us SS ST as à SSSS SSSR Na © SS NS SSS S Ÿ SS NS NS S à NE SISSSS À NS SSSS À NS RSS À Ÿ S SSS KISS ISS SS SES Ÿ LS NS RSS KES NES S SSÈS SNS N SR INENES S SSSR NS D NS N ST à : SN Q FOTOS NN RSS SRE RSS SR KSS Ÿ KRR SN Ÿ SS Ÿ N SSSS Ÿ SS SSS SK À RRENNSSS ENS KR AS RSS à SSS à à SOS NS SSS RUES À RSR à Ÿ RS ÈS SS ÈS NS S SNS SES SKIS LL SEEN FRRS à RS SS ss SNS SNS RS SES EEE ES à SNS Me NE | LS LIBRARY 07 28) Denon arme KÉ GIVEN BY THE TRUSTEES OF 2 Se IBIA UNIV ai ER Wbibaon: fnvi> tds D): CAT ANT ES | x CS! PPAQTÉ na IL af REA PES MUR , AN LE INRIA T ART “ L " 0 la pr vabk + à ” 6 D d Ass AD UN | AA tps à é Ki ph AN > L "] ve, 0? (} 4 t9 AS UNIVERSILÉ DE PARIS ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE Année 1905-1906. N° 9 ANATOMIE COMPARÉE DE LA FEUILLE DES CHÉNOPODIACÉES CES \ THÈSE Pour l'obtention du Diplôme de Docteur de l'Université de Paris (PHARMACIE) Présentée et soutenue le Juillet 1906. PAR MEAUE: MONTETE PHARMACIEN DE {re CLASSE ( MM. PERROT, Président JURY 4 GUEGUEN, Chargé de Cours. GUERIN. Agrégé. EE LONS-LE-SAUNIER IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE LUCIEN DECLUME 1906 F A. =" ET US F- +. A ed) UNIVERSITÉ DE PARIS ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE Annee 1905-1906. M 9 ANATOMIE COMPARÉE FEUILLE DES CHÉNOPODIACÉES nn THÈSE Pour l'obtention du Diplôme de Docteur de l'Université de Paris (PHARMACIE) Présentée et soutenue le Juillet 1906. PAR M. Paul MONTEIL PHARMACIEN DE 1l'e CLASSE MM. PERROT, Président. JURY GUEGUEN, Chargé de Cours. GUERIN, Agrégé. LONS-LE-SAUNIER IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE LUCIEN DECLUME 1906 ADMINISTRATION Membre de l'institut, #, # L. “y [., Assesseur. MM. Guicnarp, Directeur, BOUCHARDAT, %#, E. Musso, Secrétaire, $> [. PROFESSEURS MM. Juncrceiscn, x, & L Chimie organique. Boucaarpar, #, 4. Hydrologie et Minéralogie PRUNIER, X, &à [. ... Pharmacie chimique. GUIGNARD, membre de lfns- titut, x, $ I. . Botanique générale. VLLLIERS- Monnet BOURQUELOT, *#, GAUTIER, $ I. . Rapais, > [. BÉHAL, #, PERROT, Aro COUTIÈRE, $ÿ A... JERTHELOT, £#ÿ [., PERSONNEL DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE pr’ Chimie anal lique. Plarmacie galénique. Chimie minérale. Cryptogamie. Toxicologie. Matière médicale. Zoologie. Physique, MM. BerrueLor, Membre de l’Institut, G. G. x, & [. Professeurs honoraires : MARCHAND, ne Ricue, O X, &ÿ I. Morssan, GC. #> LE, membre de l’nstitut. LE Roux, a a L. AGRÉGÉS EN EXERCICE MOUREU, À. TAssiLLY, à [. GRIMBERT, &ÿ L. Lurz, £> A ES oc en ns F {y A. DELÉPINE, {> A. CHEFS DES TRAVAUX PRATIQUES MM. DErAcQz, &ÿ A. CousIN, £> À .. PELTRISON | GUÉGUEN, Chimie générale. Chimie analytique. Micrographie. MourLor &ÿ A. Physique. BARTHELAT, & L Microbiologie. ei Chef du Laboratoire des Re M. CHASTAING, + 42 L CES Bibliothécaire : M. Donveaux, M. 5 [. Y A Monsieur 7e Pnorxecnut E, PERROT. Sy Hommage de respectueuse gratitude. A LA MÉMOIRE DE MA MÈRE A MON PÈRE A MON ONCLE, Paur BOISTEAUX Témoignage de sincère reconnaissance er de vive affection. k D UV LIN = NOV 1 7 1906 = — histologique de la feuille chez les Chénopodiacées. PREMIÈRE PARTIE «4 INTRODUCTION Re Parmi les organes végétaux qui présentent le plus grand nombre de variations intéressantes pour l’histologiste, il faut citer sans contredit la feuille. L'histotaxie, pour employer l’heureuse expression de Duvar-Jouve, emprunte la majeure partie de ses caractères différentiels à cette étude, qui peut très fréquemment apporter au classificateur des éléments sérieux d'identification de l'espèce, si l’on a bien soin de s'adresser à un matériel varié et judicieusement choisi. C'est la raison pour laquelle, sur les conseils de M. le profes- seur PErrOT, nous avons cherché à compléter dans la mesure du possible, avec des matériaux assez nombreux, l'étude Cette étude ne constitue pas une monographie, ce n’est qu'une modeste contribution qui viendra augmenter les résul- tats déjà acquis en ce qui concerne la structure anatomique des plantes de cette famille et permet d'esquisser une vue d’en- semble sur leurs affinités. Nous nous sommes surtout attachés à la description exacte de la structure interne des feuilles des principaux genres. L'appareil pilifère et l’étude de la gaine endodermique, si parti- culière dans un grand nombre de représentants de cette famille, ont particulièrement attiré notre attention. Avant d'aborder l'exposé de nos recherches, qu'il nous soit permis d'adresser nos remerciements les plus chaleureux et les plus sincères à M. le professeur Perror, pour les conseils qu'il nous a donnés et pour l'intérêt qu'il nous a sans cesse témoi- gné au cours de nos études. Nous assurons aussi notre ami, M. le D' Albert Gonis, pharmacien des Hôpitaux de Paris, de toute notre gratitude pour son obligeance continuelle ; aussi nous lui renouvelons ici l'expression cordiale de nos sentiments affectueux. Nos remerciements vont également aux personnes qui nous ont aidé dans l’accomplissement de notre travail, et particuliè- rement à M. le D' Frox, chef des travaux à l'Institut agrono- mique,qui a mis gracieusement à notre disposition de nombreux échantillons ; à M. HELor, directeur de la sucrerie de Noyelles- sur-l'Escaut, qui nous a ouvert si complaisamment l'entrée de son admirable bibliothèque ; à M. CourriEre, ingénieur-chef de culture à la sucrerie de Meaux, à qui nous devons des échantillons variés; à MM. Caïzze et JÉRÔME, pour la complai- sance avec laquelle ils se sont mis à notre disposition, ce qui nous à permis d'user largement des riches collections du Muséum d'histoire naturelle; enfin, à M. Jean Demizey, jardi- nier en chef de l'Ecole supérieure de Pharmacie, Nous n'oublierons pas que nous devons de nombreux rensei- gnements bibliographiques à l'amabilité éclairée de M. Dor- vEAUX, bibliothécaire de l'Ecole, et à l'érudition polyglotte de notre ami Vocr. Nous remercions M. Giicor, sous-bibliothé- caire, de la complaisance qu'il nous a toujours manifestée, et notre ami, le D' Maueu, des nombreux conseils qu'il nous a largement prodigués. PLAN DU TRAVAIL Nous diviserons notre travail en trois parties. Dans la pre- mière nous ferons un rapide exposé historique des recherches antérieures sur l'anatomie des Chénopodiacées, et nous donne- rons un aperçu sur les affinités, la classification ct la réparti- tion géographique des plantes de cette famille. Nous commencerons la deuxième partie par des généralités sur l’histologie comparée des feuilles, en nous servant des ke ae pr pour acute d'elles. ‘4 se La troisième partie comprendra trois chapitres réservés à 4 re énumération des Chénopodiacées médicinales, alimentaires et HISTORIQUE La première mention scientifique parue sur les feuilles des Chénopodiacées, se rapporte à la composition chimique de celles du Chenopodium vulearia ; en 1817, Cnevarrier (1) isola en effet de ces dernières des principes chimiques odo- rants dont il étudia longuement les propriétés. Mais c'est de 1840 que date le plus ancien travail important ayant trait à l'anatomie de cette famille, UxGEr (2) est le pre- mier auteur qui ait porté son attention sur la tige alors que GERNET (3) publiait quelques années plus tard, un travail com- plémentaire sur les racines. _ Cette étude d’ailleurs semble bien peu passionner les cher- cheurs, car REGxauLT (4), rapportant les travaux de ses devan- ciers, considère la question comme suffisamment mise au point à l’époque de la publication de son ouvrage sur la: « Tige des Cyclospermées ». Dès 1875, J.-L. pe LaxEssan (5) étudie la feuille des Spinacia pour décrire plusieurs ascidies observées dans cette espèce. (1) CHEVALIER et J.-J. LASSEIGNE. — Analyse du Chenopodium vulvaria. Journ. Pharm. Chim., Sér. I, t. HI, p. 412-417, 1817. (2) UNGER. — Ueber den Bau und das Wachsthum des Dikotyledonenstam- mes. Ac. des Se., St-Pétersbourg, 1840. (3) GERNET. — Notizen über den Bau des Holzkôrpers einiger Chenopo- diacen. Bull. Soc. Imp. des Sc. de Moscou, t. XXXII, 1859. (4) REGNAULT (Gust.). — Recherches sur les affinités de structure des tiges des plantes du groupe des Cyclospermées. Ann. Soc. Nat. Bot., 1860, p. 73. (5) J.-L. DE LANESSAN.— Observations sur des organes ascidiés de Spinacia oleracea. Bull. Soc. Linn. de Paris, 1876, N° 9, p. 8-10, 71-73. fui (x be ke DS LE e VE Puis paraissent successivement les travaux de Saxio (1, NAEGEL:I (2), Lerrces (3) sur la racine laissant complètement dans l'ombre le point particulier qui nous occupe. En revanche, Duvaz-Jouve (4) publia sur l'appareil foliaire de cette famille un travail important ; ses recherches portèrent sur le genre Salicornia dont il chercha à classer les espèces à l’aide des caractères anatomiques. Un peu plus tard, DaxGearp (5), montra que, dans une coupe transversale de Salicornia. les faisceaux corticaux sont inver- sés, c'est-à-dire qu'ils ont leur bois tourné vers l'extérieur, leur Liber vers l'intérieur. Vers 1890, Perrr (6), abordant l'étude comparée de l'anatomie du pétiole dans les Dicotylédones, étudie quelques types de Chénopodiacées et montre les caractères différentiels de ces organes avec ceux correspondants des familles voisines. Buxce (7), Weiss (8), HaserLaxDr (9) passent rapidement en revue l'anatomie comparée de la feuille, et il faut arriver au magistral travail de Socereper (10) pour voir exposer les pre- mières remarques relatives aux organes annexes de la tige. (1) Sanro (Dr CaRL). — Vergleichende Untersuchungen über die Zusam- mensetzuug des Holzkürpers. Botan. Zeit., 1863, p. 401. (2)-(3) NAEGLI et LEITGEB. — Entstehung und Wachstum der Wurzeln. Jahr. Wissensch. Bot., 1868. (4) DüvaL-JouvE. — Salicorniées de l'Hérault. Bull. Soc. Bot. de Fr., 1868, p. 132-140, pl. I. (5) DANGEARD. — Structure des Salicorniées et Salsolées. Bull. Soc. Lin. de Normandie, Sér. 4, t. IL. Caen, 1888, p. 88-95. Soc. Bot. de Fr., 1898, p. 197-197. DanGEARD. — Note sur la gaine foliaire des Salicorniées. Bull. Sec. Bot., t. 35, 1888, p. 197-160. DANGEARD. — Observations sur l'anatomie des Salsolées. Bull. Soc. Bot. t. 35, p. 197-198. (6) PEerir. — Le pétiole des Dicotylédones etc., Th. Se. Bordeaux, 1887. (7) BUNGE. — Répartition géographique des Chénopodiacées. Méim. Ac. Se. de St-Pétersbourg, 1880, Vile série, p. 27, n° 8. (8) Weiss. (Dr J.-E.). — Das markstondige Gefässbündelsystem einiger Dikotylelonen in seiner Beziehung zu den Blattspuren. Bot. Centralb., 1883, t. 15, p. 280-281. (9) HABERLANDT. — Pflanzenanatomie, Leipzig, 1884, p. 180. (10) SOLEREDER. — Systematische Anatomie der Dicotyledonen. Stuttgart, 1889, p. 742-748. tte Pascukis (1) et Droysex (2) indiquèrent également les carac- tères anatomiques permettant la reconnaissance de certaines de ces drogues et leur différenciation avec leurs suecédanés. Le premier travail anatomique d'ensemble sur la famille des Chénopodiacées a été fait par M. GueorGnierr (3) en 1887. Beaucoup d'espèces y sont étudiées avec détail, principalement au point de vue de leurs caractères histologiques. Ces recher- ches ont presque exclusivement porté sur la tige et très peu sur la racine et la feuille. En 1890, ArcaxGELt (4) signale la structure particulière de la gaine endodermique de quelques Atriplex. L'étude qui a été faite par Vorkexs (5) quelques années plus tard, présente un intérêt tout à fait spécial. Cet auteur résume très complètement les travaux antérieurs et y ajoute beaucoup d'observations nouvelles portant en partie sur les feuilles, tant au point de vue biologique qu'au point de vue anatomique. Puis, tandis que Vax Dex BERGHE (6), VAN THiEGHEM (7), Scuexck (8) continuent d'étudier les formations anormales péricycliques, PoregxiA reprend l'anatomie de la feuille dans quelques genres communs en Crimée (9), Vissoucnevrren (10) celles des espèces particulières aux marais salants, puis (1) Pascakis. — Chenopodium anthelminticum. Pharm. Journ. Trans. 1880, t. II, p. 44-45. (2) DROYSEN (K.). — Spaltoffnungen des Blattes von Beta. — Beiträge zur Anatomie und Entwickelungsgeschichte der Zuckerrübe. Inaug. Dissert. Halle, 1837. (3) GakorGuIErF (D'St).— Beitrag zur vergleichenden Anatomie der Cheno- podiaceen. Bot. Centralbl., 1837, p. 117. (4) ARCANGELI. — Stutt. delle foglie dell’Atriplex. Nuov. Giorn. bot., XXII, 1890, p. 426-430. (5) VoLkENs. — Pflanzerfamil. de ENGLER et PRANTL, (ILE, 1, a, p. 36, 1893). VokEens. — Die Flora d. ægypt. — Arab. Wüste. Berlin 1887. (6) VAN DEN BERGHE. —- Constitution des graines et germination du Sali- cornia. Bot. Centralbl., 1891, p. 181. (7) Van TiEGHEM.— Recherches sur les Thyméléacées (An. Soc. Nat. Bot.), t. XVII, 1893, p. 186. (8) ScHENCk (H.).— Beitr. zur Biologie und Anatomie der Lianen. Fischer, Iéna, 1893, p. 48. (9) PoTEBNIA. — Etude sur les Halophytes de la Crimée, 1894. (10) VizBoucHEvITeH. — Plantes des terrains salants. Rev, des Sc. nat. appliquées, 1893, Le — WarmixG (1) étudie les relations existant entre la constitution anatomique et la biologie de ces plantes. En 1899, Frox (2), dans son travail général sur la racine et la tige des Chénopodiacées, ne parle des feuilles que pour indi- quer leurs points d'insertion et la relation des faisceaux de ces dernières avec les formations vasculaires de la tige. Puis en 1901, Sous Laugsacx (3) et Cassax (4) revien- nent sur l'anatomie foliaire, l’un avec l'étude des Sa/sola et Salicornia, le second avec celle des Camphorosma. Comme nous le voyons, les Chénopodiacées ont fait en Europe l'objet d'importants travaux, mais l'étude histolo- gique comparée des feuilles dans les différents genres fut jusqu'à ce jour à peu près laissée de côté; c'est ce qui justifie notre série de recherches. Aîfinités des Chénopodiacées. La famille des Chénopodiacées appartient au groupe des superovariées. où elle se place près des Polygonacées ainsi que le montre le tableau suivant : | COTE chrono roues one Conc AD Robtoni es Urticacées. Fleurs APS CPCAHEC EN eee cer Pipéracées. | bermaphrodites orthotrope ...... Polygonacées. un calice, ovule campylotrope ... Chénopodiacées. / | 4 (1) WaARMING. — Halofyt stud., in K. Danske vid Selsk Skr., 1897. (2) FRON (G.). — Recherches anatomiques sur la racine et la tige des Chénopodiacées. Thèse Paris, 1899. (3) Sozus LAUBACH. — Ueber die in der Oase Biskra and in deren nächster Umgebg Waschsenden spiroloben Chenopodeen. Bot. Zeit, 1901, t. I, n° 59, p. 139. (4) Cassax (Félix).— Etude sur le Camphorosma Monspeliacum, 1901, page 1-46. Thèse Montpellier, anatrope....... . Protéucées. rover ’ar leurs fleurs hermaphrodites pourvues d'un calice et leur ovaire ordinairement uniovulé, les Chénopodiacées se ratta- chent assurément aux Polygonacées et par les Polygonacées elles se relient aux ÜUrticacées et aux Pipéracées. Mais elles différent des Polygonacées par l'absence de stipules et la super- position des étamines aux sépales. Au point de vue anatomique, les Polygonacées se rappro- chent également des Chénopodiacées par leurs feuilles présen- tant le plus souvent dans leurs nervures des faisceaux libéro- ligneux multiples en ares ouverts; par la mème forme des cellules épidermiques et des cellules de bordure des stomates. Mais les Chénopodiacées s'en éloignent par la présence de poils glandulaires n’existant pas dans la famille précédente. Par l'intermédiaire des Amarantacées que quelques auteurs considèrent comme une tribu des Cheénopodiacées, la famille des /Uécébracées s'en rapproche également, mais elle diffère par la présence habituelle des stipules, le calice vert concres- cent avec l’androcée et la structure normale de la tige. Les Phytolaccacées s'éloignent des Chénopodiacées par leurs feuilles isolées entières mais stipulées, petites, épineuses. parfois nulles; au point de vue anatomique, on sait que ces feuilles sont toujours glabres et que les cellules des paren- chymes des feuilles renferment des raphides que l’on n’observe jamais chez les Chénopodiacées. Quant aux Nyctaginées, elles se relient aux Chénopodiacées par l'intermédiaire des Phytolaccacées par suite de la diplosté- monie de l’androcée et la structure du pistil. Les tiges des Nyctaginées possèdent également des forma- tions tertiaires et les nervures des feuilles montrent comme dans nombre de feuilles de Chénopodiacées des faisceaux libéro-ligneux isolés disposés en ellipse. On trouve sur les épidermes des poils pluricellulaires coni- ques et aussi des poils glandulaires, ce qui rapproche cette famille de celle que nous étudions. La différence anatomique tient surtout en ce qui concerne la feuille, dans la présence de cellules à raphides, qui permet par contre le rapprochement entre les Phytolaccacées et les Nyctaginées. Le tableau suivant rend compte des affinités des Chénopo- diacees avec les familles voisines, — 13 — AMARANTACÉES —ILLÉCÉBRÉES Poils tecteurs pluricellulai- res. Faisceaux libéro-ligneux des feuilles distincts. Cellules à mâcles et à sable, CHÉNOPODIACÉES Faisceaux ter- tiaires danslessou- ches tubérisées. Poils tecteurs pluricellulaires. Poils tecteurs Ne glandulaires. POLYGONACÉES Cristaux pulvé- pe rulents ou mäcles PIPÉRACÉES” d’oxalate calcique Faisceaux libéro- ligneux des feuil- ‘les tendant à se réunir en ur seul. URTICACÉES. Re NN PHYTOLACCACÉES NYCTAGINÉES Feuilles glabres. Poils glandulai- Faisceaux ter- res. tiaires danslatige. Poils tecteurs Cellules à Ra- pluricellulaires. phides. Faisceaux libé- ro-ligneux isolés dans les nervures. Cellules à Ra- phides. Classification. — Les Chénopodiacées, d'après BENTHAN et Hooker, peuvent se diviser en tribus qui sont : Chénopo- diées, Atriplicées, Camphorosmées, Corispermées, Polycené- mées, Chénolées, Salicorniées, Salsolées, * Basellées, Bous- singaultiées. Au point de vue anatomique, cette division est assez ration- CAL PS ln — nelle et correspond bien aux faits que nous aurons à signaler dans cette grande famille d'Apétales. Toutefois, nous adopterons la manière de voir de Moquix- Taxpox. Le Maour et Decaisxe, Monor, qui font des Basel- lacées une famille spéciale intermédiaire aux Chénopodiacées et aux Amarantacées. La présence de liber interne signalé par Moror chez les Basella rubra L., Boussingaultia baselloides I. B., Ullucus tuberosus Lorenzo, ce qui n'existe jamais dans les autres tribus, et l'absence de faisceaux libéro-ligneux tertiaires déri- vés du péricycle qui existent au contraire chez toutes les Ché- nopodiacées, permettent et même nous obligent à en faire une famille distincte, Distribution géographique. — Les Chénopodiacées sont réparties sur toute la surface du globe : elles sont surtout localisées dans les régions où prédomine le sel. Cependant, on en rencontre en dehors de ces endroits, répandues un peu çà et là sur tous les continents, car, si la plupart des espèces sont exclusivement halophytes, d'autres au contraire peuvent vivre dans un sol exempt de chlorure de sodium. Mais les contrées où se trouvent les endroits propices pour le développement de ces plantes sont : 1° les plaines d'Austra- lie, 2° les pampas de l'Amérique du Sud, 3° les prairies de l'Amérique du Nord, 4° le bassin de la Mer Rouge, 5° les régions du Sud de l'Afrique, 6° la région méditerranéenne, 7° ies bords de la mer Caspienne, 8° le centre de l'Asie, et enfin 9 les steppes de l'Est de l'Asie. MoroT. — Note sur l'anatomie des Basellacées. Bull. Soc. Bot., 2 série, t. VI, 1884, p. 104. + Ce DEUXIÈME PARTIE. Anatomie comparée de la feuille. Epiderme. — Les épidermes inférieur et supérieur exami- nés de face sont le plus souvent formés par des cellules à parois d'apparence rectilignes peu épaisses (Suaeda fruticosa Forsk., Chenopodium) ; quelque fois elles sont plus ou moins sinueuses à la face inférieure (Obione stbirica Fisch.), tandis que certaines espèces ont les parois ondulées sur les deux faces (Chenopodium polyspermum L.). Cet épiderme est ou simple ou dédoublé en 2 ou 3 assises (Anabasis, Haloxylon). Les cellules épidermiques sont, dans la plupart des cas, ovoï- des régulières, un peu plus petites à la face inférieure (Coris- permuin Pallassii Stev., Roubieva, Kochia hirsuta Nolte) ou bien rectangulaires (Corispermum. Atriplex, Arenaria, Sym- pegma Regelii Bge)et peuvent même devenir tout à fait irrégu- lières ‘Beta, Chenopodium hybridum 1, C. graveolens Willd. Atriplex littoralis L., Lophiocarpus, etc.). Dans cer- taines feuilles, et en particulier dans celles qui présentent une section ovale, ces cellules s’allongent démesurément au niveau des ailes de certaines feuilles (Suaeda splendens Gren. et G.). La cuticule, le plus souvent lisse ou parfois striée (Suaeda herbacea), est tantôt tres fine (Xochia arenaria Poth., Antho- chlamys, Enchyloena, Chenolea muricata Moq., Chenopo- dium, en général, Beta) tantôt un peu épaissie (Suaeda fru- ticosa Forsk.) ; elle devient toujours un peu plus épaisse au bord du limbe, mais ne présente jamais de subérification. IT est — 16 — curieux de noter que, malgré l'adaptation de la plupart de ces plantes à la vie xérophytique, non seulement les cuticules res- tent très minces, mais on ne rencontre jamais de cellules épi- dermiques ou sous-épidermiques mucilagineuses, comme c'est le cas fréquent dans beaucoup d’autres plantes végétant dans des conditions biologiques analogues. Parfois, la cuticule est couverte par un revêtement granuleux de cire qui donne à la feuille un aspect blanc bleuâtre (Agliophyllum). Stomates.— Les sitomates, d'ordinaire nombreux, sont presque uniformément répartis sur les deux faces quoique, souvent plus nombreux à la face inférieure. [ls sont en disposition parallèle aux nervures, surtout dans les feuilles plates et minces : Chenopodium, Atriplex, Camphorosma, Corispermum, Echinopsilon, Polycnemum, Suaeda, Salsola. Dans les feuilles aciculaires, l'ouverture du stomate est oblique par rapport à la nervure médiane de la feuille (Camphorosma monspeliacum L., Echinopsilon, Halogeton, Salsola Kali L., S. longifolia Forsk, S. Soda L., Suaeda fruticosa Forsk. Dans les Salicornia (S. herbacea L.\, l'ouverture est parallèle à l’axe de la tige. Le nombre de cellules de bordures est très variable, généralement de 4 {Atriplex, Camphorosma, Polyc- nemum, Obione. Chenopodium. Ceratocarpus, Salicornia), de 5 (Atriplex nitens Schkuhr.\, ou se réduit à trois (Suaeda), enfin, sur la mème feuille, il peut varier de 3 à 4 (Chenopodium polyspermum L.. etc.). Les cellules annexes restent générale- ment semblables aux voisines ; parfois, les 2 cellules perpendi- culaires à l’ostiole, s'allongent démesurément (Suaeda herba- cea) ou bien toutes les cellules de bordure, sensiblement égales, forment, autour du stomate, une véritable auréole !PHlitum, Chenopodium Bonus-Henricus L.). Poils. — On trouve, chez les Chénopodiacées, trois sortes de poils : 1° Poils capités vésiculeux [aquifères 2° Poils tecteurs : 3° Poils glanduleux et oxalifèeres, ] rad Ce AE UFR #2 Er HANTTER NOT RE DRE EE PE ET en OT VE 2° Lg ENTER EG ee il 50 + ‘ VA nr & .. Tu. Docr. Üx. Pu., 1906. tie on FIG, L.— ÉPIDERME DES CHÉNOPODIACÉES. — 1. Beta vulgaris L.—2. Betterave sucrière.— 3. Betterave fourragère. — 4. Chenopodium polyspermum L. — 5. Atriplex sibirica L. — 6, Suæda fruticosa Forsk. — 7. Rhagodia hastata R. Br. — 8. Camphorosma monspeliacum Li. — 9. Ch. urbicum L. — 10. — Salicornia macrostachia Moric. ; ép. 8. épiderme supérieur ; ép. i. épiderme inférieur ; 1, 2, 3, 4,8, 9, 10, G = 150 D; 5, 6, G= 1% D ; 7,G = 120 D. A Dans quelques cas, les feuilles sont dépourvues de poils Beta, Suaeda splendens Gren. et G., S, fruticosa Forsk., S. mariima Dum., Atriplex littoralis L., Chenopodium glau- cum L., Anabasis tamariscifolia L., Lophiocarpus, Sym- pegma Regelii Bunge, Panderia pilosa Fisch, Nanophytum Juniperinum C. À. Meg.). Les poils glandulaires, en forme de vessie, existent dans un grand nombre d'espèces, tantôt à la face inférieure (Atriplex hastata L., Chenopodium hybridum L..), tantôt répartis uniformément sur les deux faces(Chenopodium, Atriplex, Rhagodia, Monolepis, Exomis, Salsola). Le pédicelle peut être unicellulaire (Æchinopsilon hyssopifolia Moq.), ou pluricellulaire (certains Roubieva, Chenopodium opulifolium Schrad.) ; quant à la cellule capitée, généralement ovoïde dans le jeune âge, plus tard elle peut affecter des formes irrégulières et très allongées (Atriplex patula L.), subtriangulaires (Che- nopodium opulifolium Schrad.), ou en forme de cornet (Atri- plex laciniata L..). D'autres se déjettent latéralement et devien- _nent pointues et excentriques, puis s’allongent alors des deux côtés à la fois, de façon à former un poil à deux bras qui n’est qu'une déformation du type primitivement ovoïde (Chenopo- dium ambrosioides L., Ch. vulvaria L.). On peut également trouver des poils glandulaires à tête pluricellulaire (Chenopo- dium Botrys L.). Chez les espèces indigènes, comme chez les exatiques, les cellules terminales de ces poils peuvent se déta- cher de leur pédicelle et tombent sur la feuille où elles forment ,ce que l’on appelle, dans les ouvrages de Systématique, la « farine des Chenopodium ». Ces poils jeunes et turges- cents constituent une réserve aqueuse et une zone de protec- tion. Ils empècheraient l’évaporation à la façon des autres pro- ductions épidermiques des plantes désertiques : cires, feutra- ges de poils, ete. Ce serait alors un renforcement du tissu aqueux, généralement très développé chez les Chénopodiées holophytes, qui souffrent fréquemment du manque d’eau. Pen- dant la durée de la pluie, les cellules terminales se remplissent d’eau et forment ainsi une couche dense par suite de la dispo sition en étage des poils glandulaires dont les pédicelles sont plus ou moins allongés. Au fur et à mesure que la chaleur et la sécheresse augmentent, leur contenu est absorbé, les cellules terminales crèvent et se collent sur la feuille pour former une masse feutrée retardant l’évaporation. Ce rôle de défense est encore indiqué par la présence, dans certaines espèces, de poils glandulaires à parois mucilagi- neuses (Atriplex halimus L., A. vesicaria Heward., A. calo- theca Fries, etc.). Au contraire, il est à remarquer que les espèces indigènes ou vivant sur les bords des eaux en sont complètement dépourvus (Atriplex littoralis L., Suaeda et Beta divers, Chenopodium glaucum L., Salicornia), ou pré- sentent une grande réduction dans le nombre de ces organes. Les poils tecteurs peuvent exister seuls ou conjointement avec les précédents (Chenopodium ambrosioides L., Ch. oppositifo- léum Willd., Ch. graveolens Willd., Ch. Botrys L.). Is sont unicellulaires (Xochia scoparia Schrad., Salsola Soda L., Sal- sola tragus L.), ou pluricellulaires à cellules sensiblement égales ; le plus souvent ils présentent une ou deux cellules ba- sales à parois fortement épaissies qui se terminent par une longue cellule à parois lisses ; il n’est pas rare, non plus, de remarquer sur ces poils de nombreux renflements en forme de nœuds (Xochia arenaria Poth., Corispermum canescens Kit.) Dans certaines espèces (Salsola, Camphorosma, Chenolea muricata Moq., Kochia arenaria Roth., A. hirsuta G. D., Kirilovia eriantha Bunge), ete. ; les parois de ces poils très allongés, dont la base est fortement épaissie, sont recouvertes de fines proéminences cellusosiques de dimensions parfois considérables. Certains poils tecteurs présentent deux bras (Petrosimonia), d’autres sont rameux ou bien étoilés (Graya, Eurotia, Axyris),et les ramifications se détachent d’une grosse cellule sphérique terminale. Enfin, nous citerons encore les poils pluricellulaires en candélabres comme chez le Corisper- mum agriophyllum Link. Nous avons trouvé des poils secréteurs chezle Camphorosma monspeliacum L., et dans les Chenopodium des sections Am- brina et Botrydium. Chezles Camphorosma, ce sont des files de cellules courtes cylindriques dont les supérieures renferment une goutte d'huile essentielle. Chez les Chenopodium, les poils sécré- teurs sont capités. Très fréquemment, la cellule sécrétrice est remplie par un nodule d'oxalate de calcium (Chenopodium Bo- Fr Dada 4 ALES ci Ç > : Le < Æ Chénopodiacées, Tu. Docr. Ux. Pu., 1906. 18 13 17 FiG. IE. — Poics DES CHÉNOPODIACÉES. — 1, Chenopodium ambrosioides L. — 2, Cheno- lea muricata Moq. — 3. Kochia arenaria Poth. — 4, 5, Kochia hirsula G. D. — 6. Roubieva multifida Moq. — 7. Enchylæna tomentosa R. Br. — 8, Atriplex laci- niata L. — 9, Atriplex patula L. — 10. Chenopodium vulvaria L. — 11, 12, 13, 14, Ch. anthelminticum L. — 15. Agriophyllum arenarium Bge.— 16. Eurotia ceratoides C. À. Mey. — 17. Graya polygaloides Hook. et Am.— 18. Petrosimonia sibirica Bye. — 1,2, 3, 4, 5, 6, 8,9; 10, 11, 12, 13, 14 G — 280 D. — 7. G — 200 D. — 15, 16, 17, 18, d’après SOLEREDER. épars ie ee IAE NS EE Sn Li DE ; 14 L À Foy QT LEA es @- POSTS trys L., Ch. anthelminticum 1). Chez le Chenopodium vulva- ria, on peut voir des organes ayant tous les caractères morpho- logiques des poils capités sécréteurs, mais aucun d'eux ne nous a donné de réactions colorées par les réactifs habituels des huiles essentielles. Oxalate de calcium. — Ce dernier se présente sous des formes variables. Il n'existe qu'exceptionnellement en prismes ou en octaèdres isolés (Echinopsylon hyssopifolius Moq.), le plus souvent ceux-ci se rassemblent sous forme de mäcles (Echinopsilon, Salsola Soda L., Atriplex, Corispermunm, Polycnemum, Panderia), qui peuvent être ou très petites (Roubieva multifida Moq., Corispermum Pallassit Stev., Axyris amaranthoides L.), ou bien encore volumineuses. Rares dans la nervure, elles abondent dans le limbe ou parfois elles sont disposées régulièrement dans le parenchyme palissadique, et occupent de gros idioblastes à parois épaisses occuant toute la largeur du tissu palissadique (Axyris hybrida L., Chenopo- dium oppositifoliunm Willd.). Dans certaines espèces, les mâcles sont accolées à la limite du tissu lacuneux et de la zone palissadique (Salsola et Kochia divers) ; quélques-unes présen- tent des cristaux dans l’hypoderme, où ils forment, prétend Vorkexs, une sorte de manteau servant de défense contre les escargots ? (Salsola longifolia Forsk., Halogeton alopecuroides Moq., Traganum nudatum Moq.). Les mâcles peuvent enfin se rencontrer aussi dans quelques poils glandulaires {Chenopo- dium Vulvaria L., Ch. Botrys L.). Les cellules à sable cristal- lin sont nombreuses et les cristaux sont gros (Chenopodium botrys L.), ou au contraire très fins (Suaeda fruticosa Forsk., S. maritina Dum., Beta, Kirilovia eritantha Bge, Enchy- læna). Ces cellules peuvent acquérir une taille considérable et occuper la presque totalité de l'épaisseur du limbe (Oreobliton thesioides Dur.). Les mâcles d’oxalate de calcium et les cel- lules à sable peuvent coexister sur la même feuille (CAenopo- dium glaucum L., Camphorosma monspeliacum L.). Tissu palissadique. — Le tissu palissadique est soumis à de grandes variations dans sa répartition, son volume et la ER NT AE dimension de ses éléments. Dans un grand nombre d'espèces, il reste normal et cesse au-dessus de la nervure centrale. Il présente tantôt une rangée de cellules (Chenopodium hybri- dum L., Roubieva multifida Moq., Chenopodium Botrys L., Ch. oppositifolium Wild.), tantôt deux (Chenopodium graveo- lens Willd.), ou trois (Atriplex hastata L.), parfois mème le limbe devient subcentrique (Atriplex littoralis L., Chenopo- dium opulifolitum Schrad), ou dépourvu entièrement de palis- sades. Le tissu chlorophyllien cesse le plus souvent au niveau de la nervure médiane, mais, dans d'autres cas, il se développe même à ce niveau (Æchinopsilon hyssopifolius Moq., Kochia arenaria Poth., Chenolea hirsuta Archang.) Chez les espèces à feuilles engainantes, le parenchyme palissadique existe seule- ment à leur base et à la face inférieure externe ; mais il appa- rait à la face supérieure au moment où la feuille cesse d'être accolée à la tige (Salsola Kali L., S. Soda L., $. tragus L.) et disparait complètement dans la partie aciculaire (Ceratocarpus arenarius L.) Dans les feuilles charnues, à section transversale arrondie ou subtriangulaire, le parenchyme palissadique peut n'exister que sur une seule face (Chenolea muricata Moq., Corispermum Pallassii Stev., Nanophytum juniperinum C. À. Mey., Echi- nopsilon hyssopifolius Moq.) et se développer mème au-dessus du faisceau libéro-ligneux central (Chenolea muricata Moq:, Kochia arenaria Poth., Echinopsilon hyssopifolius Moq.). H peut aussi former, de chaque côté des bords du limbe de la feuille, des ares dont les branches se rejoignent au niveau du faisceau médian (Ceratocarpus arenarius L., Corispermum canescens Kit.), et il peut arriver, par suite de l'exagération de ce phénomène, que tout le pourtour de la feuille soit pourvu d’une zone chlorophyllienne comprenant soit une rangée (Suaeda splendens Gren. et!G., Lophiocarpus), soit deux (Panderia pilosa Fisch., Anabasis tamariscifolia L., Sympegma Regelii Bunge), soit trois rangées de cellules en palissades régu- lières (Xochia hirsuta G. D.) ou irrégulières (Suaeda fruti- cosa Forsk.). Les cellules palissadiques, au lieu d'occuper leur place habituelle immédiatement sous l’épiderme, pénètrent parfois profondément dans le parenchyme de la nervure et en- RS RUES tourent les faisceaux libéro-ligneux (Atriplex arenaria Nutt., Kirilovia ertantha Bge, A. vesicaria Hew., Kochia scoparia Schrad.}. Cette disposition peut s’observer à la base de cer- taines feuilles, tandis qu'à leur sommet, ces cercles s'ouvrent et chaque moitié gagne le bord de la feuille. Ces arcs palissa- diques se soudent par leurs bords pour former sur tout le pourtour du limbe un anneau continu de tissu palissadique (Camphorosma, Corispermum hyssopifolium L.). Les cellules en palissade, de dimensions parfois exagérées (Azxyris hybrida),sont, par contre, très réduites dans d’autres espèces (Axyris amaranthoides. Oreobliton thesioides Dur.) et même en s’arrondissant peuvent perdre leur apparence carac- téristique et devenir plus petites que les cellules mésophyl- liennes avoisinantes {Chenopodium glaucum L., Beta). Tissu aqueux. — Le tissu servant de réserve aquifère est représenté par de larges cellules plus ou moins régulières (1). Il est périphérique ou central, toujours dépourvu de cellules rameuses et peut se rapporter à différentes formes. Dans le premier cas, il comprend plusieurs assises de cel- lules situées sous l’'épiderme supérieur (Æhagodia Billardiert R. Bv. Dans le second cas, il est plus interne et forme pres- que exclusivement le parenchyme fondamental de la feuille repoussant le parenchyme palissadique vers l'extérieur de la feuille ou se condensant autour des faisceaux des nervures (Chenolea muricata Moq., Atriplex arenaria Nutt., Coris- permum hyssopifolium L.. Kochia arenaria Poth., Atriplex vesicaria Hew., Panderia, Kirilovira). Le troisième cas se ren- contre chez les feuilles ordinairement soudées intimement à la tige (Salicornia. Suaeda, Salsola) : le tissu aqueux est alors situé dans la partie centrale entourant soit la nervure médiane (Salsola Soda L., S. tragus L.. S. KaliL., Anabasis tamaris- cifolia L., S. altissima Pall), ou bien les faisceaux libéro-ligneux centraux (Suaeda maritima Dum.. S. fruticosa Forsk., Sym- pegma, Lophiocarpus, Panderia, Nanophytum.) Ce tissu aqueux présente souvent dans ce cas une zone exté- rieure gorgée d’amidon et en contact direct avec le parenchyme (1) SOLEREDERER. — Systematische anatomie der Dicotyledonen. Stuttgart, 1889, p. 742-748. — 26 — palissadique (//alogeton, Salsola tragus L., Corispermum. Enfin, dans un grand nombre de cas, le tissu aquifère est repré- senté par le mésophylle lui-même (Axyris kybrida L., Cheno- lea, Echinopsilon hyssopifolius Moq., Oreobliton thesioides Dur., Chenopodium. Roubieva, Corispermum Pallassii Stev., Chenopodium hybridum L., Axyris amaranthoides L.). Le tissu d'assimilation est relié au tissu conducteur de plu- sieurs façons : 1° Les produits d'assimilation sont conduits aux faisceaux de la façon ordinaire par des cellules conductrices non différen- ciées (la plupart des Chenopodium. les Corispermées), les Polycnémées, les Salicornices, les Suaedées, et quelques Atriplex voisins de l'Atriplex hastata L., Nanophytum, Sym- pegma). 2° [1 existe une gaïne caractéristique de nature endodermi- que, renfermant de l’amidon et formée de cellules qui séparent le tissu palissadique des faisceaux (Camphorosmées, Salsola- cées, certains Suaeda, Kochia, Atriplex arenaria Nutt.. A. dittoralis L., Corispermum, Echinopsilon, Chenolea). Dans les feuilles pourvues d'une gaine endodermique, cette dernière accompagne les faisceaux des nervures jusque dans leurs divisions les plus fines. De telles feuilles. regardées par transparence à la lumière, montrent un réseau de mailles ver- tes sur fond clair. C'est là un effet de la structure interne. La gaine, qui est toujours située au-dessus de la région périeycli- que, doit être considérée comme un véritable endoderme. Elle est constituée par des cellules larges, rectangulaires, à parois tantôt fines (Atriplex littoralis L., Corispermum, Chenolea), tantôt fortement épaisses (Awriplex vesicaria Heward). Ces cellules, le plus souvent nombreuses, peuvent atteindre de grandes dimensions et se réduire à deux ou trois seulement. Dans le plus grand nombre des cas (Kochia scoparia Schrad., Atriplex vesicaria Heward., Atriplex littoralis L., Corisper- mum Pallassit Stev., C. canescens Kit., Kirilovia, Echinop- silon), la gaine endodermique est circulaire ; dans d'autres elle n'existe qu’à la face supérieure en forme de croissant (A tr1- plex arenaria Nutt., Chenolea muricata Moq.). Tandis que chez certaines espèces la gaine est particulière à OT chaque faisceau dans toute la longueur de la feuille (Kochia scoparia Schrad.), dans d'autres, au contraire, les gaines s'ouvrent en deux arcs qui s’écartent de plus en plus du fais- ceau et gagnent l'épiderme le plus proche, où elles s'accolent par leurs extrémités aux fragments voisins ; elle devient alors commune à tous les faisceaux. Le parenchyme palissadique, lorsqu'il existe en anneau continu autour de chaque faisceau libéro-ligneux, éprouve la même transformation (Corispermum hussopifolium L., Kochia arenaria Poth.). Parfois. la nervure centrale seule est pourvue d'une gaine endodermique en arc. alors que les autres faisceaux sont complètement entourés par elle (Corispermum, Chenolea, Echinopsilon). Nervure. — Cette dernière, le plus souvent proéminente ‘Atriplex, Roubieva, Chenopodium Botrys L.), est à peine indiquée extérieurement dans les espèces à feuilles charnues (Chenolea muricataMoq., Eckinopsilon, Ceratocarpus, Kochia, Suaeda). La coupe transversale de la nervure médiane est tantôt plan convexe (Chenopodium rubrum), ou concave-convexe (Axyris hybrida L., À. amaranthoides L..), ou enfin bi-convexe (Oreobliton, Obione). Elle peut présenter sous les épidermes du collenchyme sur les deux faces (Salsola Tragus L., Atriplex hastata L., À. vesicaria Heward., Chenopodium hybridum L., Axyris, Beta, Chenopodium, Roubieva, Oreobliton), ou en être complètement dépourvue (S. Soda L., Kochia scoparia Schrad., X. arenaria Poth., Chenopodium Botrys L., Cerato- carpus, Chenolea, Echinopsilon). Exceptionnellement, on ren- contre du parenchyme palissadique au-dessus de la nervure centrale (C. rubrum). Gaînes foliaires. — Il existe, dans certaines espèces des œenres Salicornia, Arthocnemum, Halostachys, Halocnemum, des gaînes foliaires, provenant de 2 feuilles décurrentes appliquées contre les entre-nœuds, les recouvrant entièrement, soudées par leurs bords. et ne s'isolant qu'à leur pointe; ces gaines, avec tissu en palissade, sont tantôt distinctes de l’écorce de la tige dans tout l’entre-nœud (Arthrocnemum fruticosum Moq.), ou bien, parfois, concrescentes avec l'écorce dans la partie inférieure de l’entre-nœud ; elles renferment un Re grand nombre de faisceaux libéro-ligneux à bois externe. D'autre fois il n’est pas rare de trouver intercalées dans les éléments palissadiques ou au milieu du parenchyme aquifère, des cellules spiralées vraisemblablement aérifères, dont le rôle est indéterminé (Salicornia virginica L., Arthrocnemum fru- ticosum Moq., À. ambiguum Moq.). Système vasculaire des nervures. — Le système vasculaire est composé tantôt d’un faisceau (Atriplex arenaria Nutt., Salsola soda L., Atriplex hastata \., Axyris amaran- thoides L.), tantôt de plusieurs (Corispermum, Chenolea, Kochia, Suaeda, Chenopodium hybridum L., Beta, Antho- chlamys). Ces faisceaux sont assez souvent protégés par des assises peu volumineuses de collenchyme disposées au dos du liber ou à la pointe du bois. Le liber est constitué par du parenchyme à l'intérieur duquel les tubes criblés sont irrégulièrement répartis (Sa/sola, Coris- permum, Kochia, Atriplex hastata L., Axyris, Roubieva, Kirilovia, Panderia, Nanophytum Sympegma, Rhagodia, Lophiocarpus), ou groupés en îlots bien apparents ‘Chenopo- dium kybridum L., Chenopodium Botrys L.). Le bois, très développé, est constitué par des vaisseaux irré- gulièrement répartis à l'intérieur d’un parenchyme non ligni- fié. Dans quelques cas particuliers (Sympegma, Nanophytum), il existe d’abord au centre un faisceau libéro-ligneux bien déve- loppé et en plus de nombreux petits faisceaux libéro-ligneux à bois externe accolés au parenchyme palissadique partout où ce dernier existe. CHAPITRE PREMIER. Tribu des Chénopodiées. Les genres Chenopodium, Beta et Blitum auprès desquels se rangent les genres moins importants, des Acroglochin, Hablitzia, Rhagodia. Lophiocarpus, Aphanisma, Cycloloma, Monolepis, Teloxys, Roubieva et Oreobliton constituent la tribu des Chénopodiées. Elle comprend environ 95 espèces dont 50 environ pour le seul genre Chenopodium et 13 pour le genre Beta, 13 également pour le genre Æhagodia qui est originaire d'Australie. Les autres genres ne renferment cha- cun qu'une ou deux espèces. Les fleurs des Chénopodiées sont régulières, apétales, pen- tamères, hermaphrodites, à réceptacle légèrement concave, à préfloraison imbriquée {les Bettes, Beta, type des Bétées, ont un ovaire semi-infère). Les 5 étamines superposées aux divisions du calice sont libres ou légèrement unies par la base de leurs filets, pourvues d’une anthère introrse à deux loges libres déhiscentes par des fentes longitudinales. Le gynécée comprend un ovaire libre uniloculaire surmonté d’un style à 2 ou 3 bran- ches stigmatiques. Un seul ovule campylotrope dirigeant son micropyle en bas. Fruit sec accompagné du calice herbacé ou marcescent. Graines à téguments durs et coriaces, à albumen farineux abondant entouré complètement ou incomplétement par l'embryon; chez les Rhagodia, Lophiocarpus, le fruit est charnu. Au point de vue anatomique, la tribu des Chénopodiées ne nous fournira pas de bien grandes anomalies. Ce sont en général des plantes terrestres et ne présentant aucune des structures adaptées à des conditions biologiques spéciales. A part les poils tecteurs qui offrent des particularités intéressantes, l'anatomie est pour ainsi dire uniforme tout au moins en ce qui concerne la plus grande partie des plantes de ce groupe (Beta, Chenopodium, Rhagodia). Le mésophylle est toujours bifacial à un 1 ou 2 assises de cellules palissadiques ; toutefois dans les plantes vivant au bord de la mer(B. maritima L.), on remarque que ce mésophylle tend à devenir complètement homo- gène. Le système fasciculaire de la nervure médiane est géné- ralement disjoint comprenant rarement un et presque toujours plusieurs faisceaux libéro-ligneux, protégés par du collenchyme péricyclique et péridesmique. 1° GExre Ghenopodium LL. Nom vulgaire. — Anserine. Etymologie. — Du grec, ynv0s, d'oie; rous, pied: feuilles en forme de patte d'oie. Habitat. — Environ 50 espèces répandues à la surface de presque tout globe, très nuisibles aux cultures qu'elles infestent souvent, il importe de les faire disparaître par des sarclages fréquents et pratiqués avant la fructifica- tion. Caractères extérieurs. — Les plantes de ce genre sont le plus souvent grisätres, elles sont annuelles ou vivaces et pourvues de feuilles alternes, pétiolées, simples ou découpées, glabres ou poilues, souvent « farineuses ». Caractères anatomiques. — Epidermes à cellules hexago- nales, avec parois rectilignes. rarement sinueuses (C. polysper- mum L.). Stomates en nombre sensiblement égaux sur les 2 faces ; entourés par 4-5 cellules de bordure rarement 3, sem- blables aux cellules voisines. Poils épidermiques de deux sortes et de forme variables sui- vant les espèces, les uns simplement allongés tecteurs; les autres sphériques et glandulaires, pédonculés ou sessiles. Quel- ques espèces sont absolument glabres. Le mésophylle ne présente pas une grande variation dans sa structure générale, il est toujours bifacial avec 1-2 ou 3 assises de cellules palissadiques. Nervure médiane de forme variable, d'ordinaire peu proémi- nente. avec un ou plusieurs faisceaux protégés le plus souvent par un péricycle collenchymateux. LME Se Oxalate de calcium dans les parenchymes soit en mäâcles, plus rarement sous forme de sable cristallin (C.ambrosioides L., C. Botrys L.). Usages.— Les ansérines, au nombre de plus de 50, sont sur- tout répandues dans les parties tempérées des deux hémis- phères. Elles habitent partout, et principalement les champs arides, les lieux incultes, les décombres, les bords des chemins. Quelques-unes sont particulières aux plages maritimes et aux marais salants. Parmi les espèces les plus intéressantes, on distingue le Chenopodium Quinoa Wirro., plante du Chili et du Pérou, atteignant 1* de hauteur environ et dont les feuilles et les graines sont des aliments indispensables aux indigènes. On a introduit cette espèce en France, espérant tirer de sa culture des applications utiles; mais on a reconnu que ses feuilles sont moins bonnes que celles de l'Epinard, et sont douées d'une amertume désagréable. Le Chenopodium anthelminticum L. a pour patrie l'Améri- que septentrionale. On l’emploie comme vermifuge. Le Ch. scoparium L (Belvédère), originaire de la Grèce, est acclimaté dans plusieurs contrées de l'Europe, et aujourd'hui on le trouve à l’état spontané au bois de Boulogne: ses rameaux sont employés en Italie à la fabrication de petits balais. Le C. setigerum L. croit sur les bords de la Méditerranée. Les Espagnols en retiraient autrefois par incinération une partie de la soude, connue dans le commerce sous le nom de soude d'Alicante. Le C. maritimum L. habite le littoral de nos côtes et con- tient comme le précédent une certaine quantité de soude. Le C. Botrys L. propre au midi de la France est caractérisé par une odeur forte aromatique, et une saveur àcre et amère. On s’en est servi longtemps dans les affections nerveuses et diverses autres maladies. Son usage est aujourd'hui à peu près abandonné. Le C. vulvaria L. doit son nom spécifique à l'odeur méphiti- que et repoussante qu'il exhale. Il se reconnaît à ses tiges fai- blement couchées et à ses feuilles ovales. Les botanistes du moyen-àge le rangeaient au nombre des A/riplex. et quelques- RP SNS uns, persuadés qu'il était produit par l'urine des chiens, lui donnèrent l’épithète de canina; celle de vulvaria due à la nature toute particulière de son odeur a prévalu. Il est réputé antispasmodique, et croît le long des murs et dans le voisinage des lieux cultivés, aux environs de Paris. On le retrouve dans presque toute l'Europe et mème dans le nord de l'Afrique. Le C. Bonus Henricus L. habite les lieux incultes ; ses feuilles et ses jeunes pousses se mangent dans quelques can- tons de la France. On le dit émollient et résolutif ainsi que détersif ? Le C. glaucum L,. se distingue à la couleur glauque de la face inférieure de ses feuilles et est utilisé parfois en tisane dépurative. C. Borrys L. Noms vulgaires. — Ansérine botride. Piment botris. Habitat. — Europe méridionale, Asie, Afrique, Amérique du Nord. En France dans les lieux sablonneux, dans tout le Midi et aussi dans le Centre. Caractères extérieurs. — Cette espèce annuelle, qui peut atteindre par son développement Om. 20 à O0 m.50, de juin à septembre, est caractérisée par des feuilles inférieures longuement pétiolées, ovales ou oblongues, penna- tilobées à lobes obtus. Caractères anatomiques. — Cellules épidermiques supé- rieures, plus développées et à parois plus sinueuses que celles de l’épiderme inférieur. À signaler aux 2 faces, mais principa- lement à la face inférieure, deux deux sortes de poils : les uns capités sécréteurs, constitués par une seule cellule sphérique portée sur un pédoncule formé par 2 ou 3 cellules aplaties subérifiées. Les autres, tecteurs, allongés, à extrémité mousse, pluricellulaires unisériés. Mésophylle bifacial très caractéristi- que (Fig. II, 1). Sous l'épiderme supérieur dont la cuticule est très réduite, le parenchyme palissadique occupe une, par- fois deux rangées de longues cellules étroites occupant les 2/3 de l'épaisseur du limbe. Le parenchyme lacuneux renferme des cristaux d’oxalate de calcium en sable. Nervure médiane bi-convexe, à convexité inférieure tres marquée. Un seul faisceau libéro-ligneux à bois très réduit, à Sr ME liber peu développé, dans lequel les tubes criblés sont disposés en îlots. Endoderme à peine apparent. C. urBicum L. Syn. — C. intermedium M. et K. Nom vulgaire. — Anserine des villages. Habitat. — Asie occidentale et boréale, Amérique du Nord. Dans presque toute la France et en Corse. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0.30 à 0.80. Feuilles vertes ou parfois pulvérulentes en dessous, un peu épaisses, triangulaires en forme de coin, fortement et inégalement dentées, à dents presque toujours aiguës. Juillet et septembre. Caractères anatomiques. — Epiderme supérieur à cellules inégales, à parois minces, peu cutinisées. Celui de la face infé- rieure avec des éléments plus petits. Vu de face, l'épiderme supérieur est formé de cellules régulièrement hexagonales, à parois rectilignes; à la face inférieure, celles-ci sont sinueuses. Tous les deux sont pourvus de stomates accompagnés de 3 ou A cellules de bordure et de poils glanduleux et sessiles. Méso- phylle bifacial avec une assise palissadique occupant le 1/3 du limbe. Nervure médiane, dépourvue de collenchyme sous-épidermi- que un seul faisceaux libéro-ligneux en éventail, à bois réduit sur- monté de 3 ilots de tubes criblés. Présence d'énormes mâcles d'oxalate de calcium dans les parenchymes. Par son unique faisceau libéro-ligneux et ses îlots libériens isolés, cette espèce se rapproche de C. Botrys L., mais s’en distingue par la forme de ses poils. C. Boscraxum Moq. Habitat. — Texas. Caractères extérieurs. — Feuilles, petites, pétiolées, divariquées, linéaires, lancéolées, terminées fréquemment par un mucron. Elles sont entières, molles, à nervure proéminente. Les feuilles inférieures sont légère- ment dentées et de couleur blanchätre. Plante annuelle. Caractères anatomiques. — Epidermes formés de cellules irrégulières proéminentes en forme de saillies glandulaires, abondantes surtout à la face inférieure. Mésophylle bifacial à deux rangées de cellules en palissade, occupant le 1/4 de la hauteur. Nombreuses nervures secondaires entourées par un endoderme bien apparent. Sous l’assise palissadique on trouve une rangée de grosses cellules dont presque toutes renferment soit du sable cristallin, soit une volumineuse mâcle d'oxalate de calcium. La nervure médiane peu proéminente renferme un seul fais- ceau libéro-ligneux chez qui les tubes criblés sont disposés en ilots dans le parenchyme libérien. Cette particularité rappro- cherait cette espèce de C. Botrys L., mais elle diffère de cette dernière par la présence d’un péricycle collenchymateux. C. ANTHELMINTICUM L. Habitat. — Originaire de l'Amérique du Sud. Naturalisé et abondant dans l'Hérault, aux bords de l’Orb et du Lez. Caractères extérieurs. — Plante vivace dépassant souvent 1m., à odeur moins forte et moins agréable que le C. ambrosioides L. Les feuilles sont d'un vert clair, très longues, pétiolées, oblongueslancéolées, bordées de grosses dents aiguës et inégalement disséminées sur la tige. Leur épiderme supérieur présente de nombreux petits poils visibles seulement à la loupe. L'autre épiderme présente de nombreux points jaunes brillants (poils sécréteurs). Caractères anatomiques. — Les feuilles de cette espèce possèdent des stomates sur les deux faces. Les épidermes sont formés de cellules polygonales, et celles de l'épiderme infé- rieur sont de dimensions plus grandes que celles de la face supérieure. Sur ces deux épidermes et surtout aussi sur le pétiole, et la nervure médiane sont implantées des glandes d'aspect par- ticulier. Au dessus d'un pédicelle formé par 1 ou 2 cellules se trouve une poche volumineuse ovale, dont le contenu consiste en une masse granuleuse jaune clair ou sombre renfermant aussi parfois des concrétions cristallines (1). Ce contenu se (1) Pascanis. — Chenopodium anthelminticum L. The pharm. Journal, 4880, t. II, p. 44-45. be NT er colore en brun par la potasse, il se dissout dans l'alcool bouil- lantet se colore légèrement en rose par l’orcanette acétique. Entre ces glandes particulièrement nombreuses sur la ner- vure, il existe deux sortes de poils. Les uns pluricellulaires unisériés à contenu jaunâtre, les autres constitués par un pédicelle pluricellulaire, reposant sur 2 cellules épidermiques surélevées et supportant à angle droit ou à angle aigu une longue cellule plus ou moins large. Cette dernière, disposée parallèlement au limbe, peut atteindre dans certains cas des longueurs considérables. Elle est de plus pourvue d’un talon en forme d’arc et i: arrive même, assez rarement d’ailleurs, que cette crosse s’allongeant le poil prend la forme d'un T. Dans le cas où il existe deux branches inégales, la plus longue est parfois partagée par une cloison transversale. Comme nous le voyons, il existe chez une même espèce un grand polymorphisme de ces organes épidermiques qui, à notre avis, sont dérivés d’un seul et même type. Aussi ne convient-il pas de se baser uniquement sur la forme des poils pour séparer, ainsi que le prétend Pascuxis (1), les trois Chenopodium utilisés en pharmacie (Ch. anthelminticum L., C. Botrys L., C. pulvaria L.). Les cellules à sable et à mâcles d'oxalate de calcium sont très abondantes dans le mésophylle qui est bifacial et comprend 2 assises palissadiques. Les mâcles sont disposées le long des faisceaux vasculaires dans des cellules prismatiques très allon- gées qui accompagnent les vaisseaux. Nervure médiane bi-convexe avec collenchyme sous-épider- mique, avec un seul arc libéro-ligneux, ouvert et protégé par une bande de collenchyme péricyclique. Endoderme bien différencié. C. AMBRoOSIOIDES L.. Noms vulgaires. — Thé du Mexique. Fausse ambroisie. Habitat. — Presque tout le globe, mais surtout l'Europe méridionale. Cette espèce originaire d'Amérique a été importée en Europe en 1619 et (4) PascaxkIS. — Herba und Fructus. — Chenopodii anthelminthici. — Zeitschrift des Oesterr Apotheker Vereins, 1880, p. 425. — 30 — depuis cette époque elle s’est acclimatée dans nos provinces méridionales et en Corse. Caractères extérieurs. — Plante annuelle ou vivace de 0,30 à 0.80, pubérulente ou presque glabre, à odeur pénétrante et agréable, à feuilles longues, courtement pétiolées, presque sessiles, oblongues et lancéolées, à peine sinuées-dentées ou presque entières. Feuilles occupant presque toute la tige. Juillet-Novembre. Cette espèce est voisine de la précédente dont elle ne constitue pour beau- coup d'auteurs qu’une simple variété. Caractères anatomiques. — Epidermes avec poils glan- duleux. de formes variables et identiques à ceux décrits dans l'espèce précédente. Mésophylle bifacial avec une seule rangée de cellules palissadiques. Nombreux stomates : sur un milli- mètre carré, il en existerait 184 à la face supérieure, 156 à la face inférieure (1). Le faisceau libéro-ligneux unique, dont les extrémités sont très recourbées, est presque fermé ; les tubes criblés montrent la disposition en îlots comme dans C. Botrys L., C. opuli- folium Schrad. Il est protégé par une petite coiffe de collen- chyme péricyclique. Les feuilles du C. ambrosioides 1. ne présentent guère de différences anatomiques avec celles du C. anthelminticum L.. sauf toutefois qu'elles possèdent un nombre plus petit de glandes sécrétrices épidermiques, et il ne faut attribuer à ce caractère quantitatif isolé aucune valeur taxinomique. C. ruBruM L. Syn.— C. crassifolium de Thuillier. Noms vulgaires. — Patte d'oie rouge. Anserine rougeûtre. Habitat. — Europe. Asie occidentale, centrale et boréale. Açores. En France et en Corse ; dans les décombres et les lieux sablonneux ou humides. A. WEISs. — Jahrb. f. vissenseh, Bot., t. IV, 1865. p. 130. M. AÏf. REYNIER (Bull. Soc. Bot., 1906, t. LIL, 6-17) vient de montrer dans ces derniers temps que ces deux plantes doivent être considérées comme des formes polymorphes d’une même espèce. Le Chenopodium issu de semences, à l’état jeune, possède un pivot grêle et présente les caractères de l’ambro- sioides ; au bout de deux ans apparait une souche compacte, il y a métamor- phose des parties aériennes, l'ambrosioides senescent passe à l’état de l'anthelminticum. Rs ne” 1, le Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,80, rougeätre, dressée ou couchée. Feuilles larges, épaisses, luisantes, hastées-lancéolées ou triangulaires-rhomboïdales, à dents profondes obtuses, surtout les 2? inférieures, Le limbe se prolonge un peu sur le pétiole. Juillet-Octobre. Caractères anatemiques. — Epidermes présentant deux sortes de poils : 1° Poils tecteurs pluricellulaires droits à parois cutinisées ; 2° Poils glanduleux sphériques et sessiles. Mésophylle avec une seule rangée de cellules palissadiques. Nervure centrale peu proéminente dont le système fasciculaire comprend 5 à G faisceaux libéro-ligneux isolés. Mäcles d'oxalate de calcium rares dans les parenchymes. C. vuzvaria L. CP À Syn. — Ch. olidum Curt. Noms vulgaires. — Vulvaire. Arroche puante. Habitat. — Europe. Asie occidentale. Afrique septentrionale, la France et la Corse ; dans les décombres, les murs, chemins, cultures, Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,50, à odeur musquée, désagréable. Feuilles petites, pétiolées, ovales, rhombhoïdales entières, les supérieures souvent opposées. Elles sont très entières et toutes pulvérulentes blanchâtres. Juillet-Septembre. Caractères anatomiques. — Epidermes à cellules irrégu- lières avec des glandes vésiculeuses à parois minces et supportées par des pédicelles de 1 à 2 cellules. Ces poils, surtout abondants à La face inférieure, contiennent de petits cristaux d’'oxalate de calcium généralement prismatiques ou sableux. Ces poils ne sont colorés par aucun des réactifs des huiles essentielles (réactifs à l’orcanette ou au Soudan ou bien l'acide osmique. Mésophylle bifacial, avec 2 rangées de cellules palissadiques irrégulières, allongées, inégales. La nervure médiane est convexe seulement à la face inférieure qui seule montre une petite zone de collenchyme sous-épidermique. Le système fasciculaire comprend un faisceau de forme ovoïde protégé par un péricyele collenchymateux. Absence de (1) À. CuevaLLier. — Lutetiæ Flora generalis. Paris, 1836, p. 382, ‘) — ,) — cellules à sable, mâcles très abondantes dans tous les paren- chymes. C. Bonus Hexricus L. Noms vulgaires. — Epinard sauvage, Toute-bonne ; le nom de « bon Henri » lui est commun en France et en Allemagne. Habitat. — Europe, Sibérie, Amérique boréale. Caractères extérieurs. — Feuilles sur toute la tige, longuement pétiolées, larges, un peu ondulées, triangulaires hastées, ou sagittées, entières ou faiblement sinuées-dentées. Leur couleur est d'un vert foncé, quuique d’ailleurs elles soient ainsi que la tige recouvertes de grains farineux. Juin- Septembre. Caractères anatomiques. — Epiderme formé de cellules rectangulaires allongées, à cuticule à peine épaissie ; les cellules de la face inférieure sont plus petites. Stomates nom- breux dont les cellules de bordures de dimensions égales, disposées sysmétriquement, simulent une sorte d’auréole. Les deux épidermes portent des poils glandulaires sessiles et des poils pluricellulaires à parois épaisses, contournés en crochets. Mésophylle bifacial à 2 assises palissadiques, dont la 1° particulièrement développée occupant la moitié de l'épaisseur du limbe. Le mésophylle contient de grosses cellules isolées à parois épaisses renfermant une mâcle volumineuse. Nervure médiane avec des stéréomes collenchymateux sous- épidermiques. Faisceau libéro-ligneux' unique à liber peu développé. Le système fasciculaire est protégé sur les 2 faces par des cellules collenchymateuses à parois épaisses. L’ilot de collenchyme supérieur se continue sans interruption avec la petite zone de collenchyme sous-épidermique. Nombreuses mâcles dans tous les parenchymes et cà et là de rares cristaux prismatiques d'oxalate de calcium. , Certains auteurs ont placé cette espèce dans le genre Blitum, mais si elle sé approche des Blitum par quelques caractères apparents, ses affinités ana- tomiques obligent à la ranger dans le genre Chenopodium. P. Moxreiz. — Chénopodiacées. Tu. Docr. UN. Pu., 1906. (CA % "a \ SES DRE west © Vate SAR LE HORLU DUR FIG. IIL. — ANATOMIE DES FEUILLES DE CHÉNOPODIÉES. — 1. Chenopodium Botrys L. G — 120 D.—2. Ch. hybridum L. G — 120 D. —3. Ch. polyspermum L. G— 220 D — 4, Ch. graveolens Wild. G — 90 D. 1 DES C. aysripuum L. Syn.— C. angulosum Lamk. Noms vulgaires. -- Ansérine à feuilles de stramoine. Ansérine batarde. Habitat. — Asie, Afrique et Amérique boréales, Europe, cultures et décombres dans presque toute la France ; il n'existe pas dans la plaine méditerranéenne. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,30 à 0,80, verte, à odeur désagréable, feuilles vertes sur les deux faces longuement pétiolées, larges, ovales, triangulaires, tronquées. en cœur à la base, terminées en longue pointe lancéolée, bordées de chaque côté de 2 à 4 grosses dents triangulaires aiguës. Caractères anatomiques. — Les épidermes ne diffèrent de ceux des espèces précédentes que par les pédicelles des poils glanduleux qui sont pluricellulaires. Mésophylle bifacial à 1 rangée de cellules palissadiques, occupant le 1/3 du limbe ; cellules du tissu lacuneux allongées tangentiellement. La nervure médiane bi-convexe est garnie sur ses 2 faces d’une petite zone de collenchyme. À l'intérieur d’un endoderme commun peu différencié, on observe 7 à 9 faisceaux isolés disposés en fer à cheval, et isolés par des bandes plus ou moins développés de parenchyme ; ils sont protégés par des amas de collenchyme péricyclique. Entre les branches du fer à cheval on observe fréquemment un faisceau à orientation inverse. (Fig. IT, 2). Màcles petites et rares dans le mésophylle lacuneux et le parenchyme de la nervure médiane. C: murare L, Nom vulgaire. — Patte d’oie des murs. Habitat. — Europe et presque toute la surtace du globe. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,30 à 0,80, verte ou rougeatre. Feuilles vertes ou un peu pulvérulentes en dessous, un peu épaisses, ovales-rhomboïdales en coin, du lancéolées fortement et inéga- lement dentées, à dents aiguës. Juin-Novembre, RO ES Caractères anatomiques. — Epiderme présentant tous les caractères du type Chenopodium, mais à culicule épaisse, et portant des poils glandulaires longuement pédonculés. Mésophylle bifacial pourvu de deux assises palissadiques occupant les 2/3 du limbe, et recouvrant un parenchyme dense, non lacuneux parcouru par de nombreuses nervures secondaires régulièrement espacées avec des màcles d’oxalate de calcium réparties partout vers la face inférieure. La nervure centrale concave convexe est protégée sur ses deux faces par des assises de collenchyme. Le système fasci- culaire est, lui aussi, protégé au sommet et à la base de chaque faisceau par du collenchyme, ce qui est fréquent chez la plupart des Chenopodiacées et en particulier dans le genre Beta. C:cLaucun L: Nom vulgaire. — Patte d’oie glauque. Habitat. — Asie occidentale et boréale, Groënland, Europe. En France, décombres, sables et cultures. On ne le trouve pas dans la région Méditer- ranéenne. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,50. Feuilles assez petites, vertes en dessus, blanches et glauques en dessous, un peu épaisses, oblongues-obtuses. sinuées-dentées, à dents courtes, inégales et écartées. Juillet-Septembre. Caractères anatomiques. — Epidermes glabres à stomates du type Chenopodium. Mésophylle d'apparence homogène, les assises en palissades étant peu distinctes ; mäcles d’oxalate de calcium rares. Nervure plan convexe présentant du collenchyme sur les deux faces et un seul faisceau libéro-ligneux ovoïde à péricycle non collenchymateux entouré par un endoderme bien apparent. C. ALBUM L. Nom vulgaire. — Ansérine blanche. Habitat — Europe et presque toute la surface du globe. Lieux cultivés et incultes de toute la France. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0.20 à 1 m. Feuilles blanches farineuses en dessous, ou parfois vertes sur les 2 faces, 2 fois plus longues que larges, la plupart entières, rarement ovales rhomboïdales ou lancéolées, sinuées-dentées. Juin-Octobre. DAC Caractères anatomiques. — Les caractères anatomiques rapprochent cette espèce de la précédente, dont elle ne diffère que par l'absence de collenchyme sous épidermique dans la nervure centrale, la taille volumineuse des mäcles d’oxalate de calcium et le mésophylle à tissu palissadique bien différencié. Poils glandulaires rares surtout à la face inférieure de la feuille, C. oPurrroLiuu Schrad. Nom vulgaire. — Ansérine à feuille d’osier. Habitat. — Asie occidentale et boréale. Afrique septentrionale. Europe centrale et méridionale. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,30 à 0,80. Feuilles courtes, glauques farineuses en dessous, les inférieures et moyennes presque aussi larges que longues, ovales-rhomboïdales-obtuses, subtrilobées ou irrégulièrement sinuées-dentées. Les supérieures semblables mais plus étroites. | Caractères anatomiques. — Limbe à structure bifaciale avec 2 rangées de cellules palissadiques bien différenciées. Tout ce tissu est dépourvu de mâcles. Nervure médiane biconvexe offrant une proéminence exagérée à la partie supérieure, ce qui différencie cette espèce des voisines. À l'intérieur d’un endoderme très net, trois faisceaux libéro-ligneux se touchant par leur bois, caractère que nous retrouverons mais moins accentué, chez le C. aristatum L. où les faisceaux en nombre identique sont au contraire très isolés. Chaque faisceau de forme elliptique est protégé par un-péricycle collenchymateux. Le bois est également protégé à la pointe par un tissu analogue. Nombreuses mâcles dispersées dans le parenchyme de la nervure médiane. C. riciFoLIUuM Sm. Habitat. — Afrique septentrionale, Sibérie, Europe centrale et méridio- nale. En France, principalement dans l'Est. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,20 à 0,60. Feuilles assez petites, d’un vert glauque, les inférieures et les moyennes trois fois plus longues que 4arges, trilobées-hastées, les lobes latéraux munis chacun d'une PR À ARTS dent à la base ; le médian grand oblong-lancéolé, sinné-denté. Jnillet-Sep tembre. Caractères anatomiques. — Cette espèce est très voisine du C. opulifolium Schrad : elle s'en rapproche par son limbe à structure bifaciale et ses trois faisceaux libéro-ligneux ; mais elle en diffère par la présence de mâcles dans le limbe et les poils qui sont ici sessiles : de plus le collenchyme péricycelique est moins développé, mais les éléments en sont plus épais. C. poLYspErMuM |. Syn.— (. acutifolium Kit. Nom vulgaire. — Ansérine polysperme. Habitat. — Asie occidentale et boréale. Europe, commun dans presque toute la France. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,80. Feuilles alternes, ovales ou oblongues, obtuses ou les supérieures lancéolées-aiguës, toutes entières. Juillet-Septembre. Caractères anatomiques. — Se rapproche du type de C. opulifolium Schrad. Les épidermes glabres présentent cependant un caractère particulier : c’est que les stomates ont seulement trois cellules de bordure et de plusles parois des cellu- les épidermiques sont ondulées. Le mésophylle bifacial à une rangée de cellules palissadiques peu développées comme dans le C. glaucum L., et renferme de nombreuses mâcles (Fig. IV). La nervure médiane plan convexe est caractérisée par la pré- sence de faisceaux libéro-ligneux inégaux, disposés en anneau et non protégés. C. craAv£oLENs Willd. Habitat. — Mexique. Caractères extérieurs. — Feuilles courteinent pétioles, lancéolées, linéaires, terminées par une pointe courte; elles présentent une nervure peu proéminente et sont garnies de poils nombreux. Caractères anatomiques.— Epiderme portant deux sortes de poils : poils glandulaires sessiles et poils tecteurs pluricel- lulaires unisériés, Mésophylle bifacial à deux rangées de cel- lules palissadiques. Nervure médiane plan convexe dépourvue de collenchyme et renfermant deux faisceaux vasculaires Fi. IV. —- Chenopodium polyspermum L. — Nervure très proéminente à la face inférieure ; faisceaux non vasculaires non protégés ; mésophylle bifacial et mâcles volumineuses. TAG == ovoïdes à vaisseaux rares, avec un liber réduit dont les cellules ont leurs parois un peu épaissies (Fig. 111, 4). Le péricyele est collenchymateux et l'endoderme bien diffé- rencié. Pas de cristaux d'oxalate de calcium. C. Quixoa Willd. Habitat.— Amérique australe. Caractères extérieurs. — Plante herbacée, peu rameuse, à feuilles dressées, triangulaires, ovales, obtuses à peine mucronées, faiblement dentées ou entières, à nervure tendre. Les inférieures deltoïdes-rhomboïdales, les supérieures deltoides-lancéolées. Caractères anatomiques. — Epidermes portant à la face inférieure seulement des, poils glandulaires sphériques sessiles. Le tissu palissadique ne comprend qu'une assise de cellules passant au dessus de la nervure médiane où il n'y a qu'un très petit amas de collenchyme. Système fasciculaire, constitué par trois faisceaux à péricyele non collenchymateux. Nombreuses màcles d'oxalate de calcium surtout dans le parenchyme de la nervure centrale. C. Auricouuu Lind. Habitat. — Australie, Caractères extérieurs. — Plante herbacée, portant de rares feuilles ovales allongées, à peine dentées et à nervure peu proéminente. Caractères anatomiques. — Les caractères anatomiques sont très voisins de ceux de l'espèce précédente ; le mésophylle bifacial avec trois rangées de cellules palissadiques. Contrairement à ce que lon a vu chez le Chenopodium Quinoa Willd., le péricycle des trois faisceaux vasculaires de la nervure est collenchymateux. L'oxalate de calcium se présente aussi de temps à autre en sable et non pas toujours sous forme de màcles. C. ARISTATUM L.. Habitat.— Sibérie, Chine, Mexique. Caractères extérieurs. — Feuilles alternes, subsessiles, entières, linéaires ou lancéolées, étroites à la base un peu mucronées au sommet, elles sont molles, vert pale et à nervure médiane proéminente. Caractères anatomiques. — Se rapprochant à la fois des deux espèces précédemment décrites ; du C. auricomun Lind. par ses trois faisceaux à péricycle collenchymateux et son mé- sophylle à trois rangées de cellules palissadiques et du C. quinoa Willd., par l’ensemble de ses autres caractènes. 20 GENkE Roubieva M. T. i Habitat. — Amérique du Sud. Caractères extérieurs.— Feuilles pennatiséquées, à divisions obtuses, inégales, linéaires, entières ou dentées, légèrement charnues. R. murririna Moq. Habitat. — Originaire de l'Amérique du Sud. Naturalisée en Espagne et Portugal, Italie, Sicile ; elle croit aussi sur les décombres et chemins dans le midi de la France : Var, Hérault, Aude, Tarn, Haute-Garonne, Caractères extérieurs. — Plante vivace de 0,30 à 0,70 à odeur péné- trante, agréable. Feuilles petites, pubérulentes-glanduleuses, courtement pétiolées, pennatiséquées-multifides, à lobes lancéolées ou linéaires. Juin- Septembre. Caractères anatomiques. — Lss épidermes inférieur et supérieur sont formés de cellules à parois sinueuses, présen- tant des stomates du type Chenopodium à quatre cellules de bordure. Cuticule bien développée, principalement au niveau de la nervure médiane. On y trouve des poils tecteurs à parois souvent subérifiées rappelant ceux du Chenopodium Botrys L. quelques poils glandulaires sphériques et des poils en forme de T à pédicelle pluricellulaire. La nervure centrale bi-convexe, protégée par du collenchyme sur ses deux faces, possède un système fasciculaire formé de 2NT4 quatre à cinq faisceaux libéro-ligneux à péricyele collenchy- mateux (Fig.V, 3). Mésophylle peu épais bifacial à une rangée de cellules en palissade occupant letiers de l'épaisseur du limbe ; le parenchyme lacuneux renferme quelques màcles d’oxalate de calcium. Ce genre se rapproche au point de vue anatomique des Che- nopodium et principalement des espèces à faisceaux multi- ples telle que CA. opulifolium Schrad. Au point de vue systématique, certains auteurs considèrent cette espèce comme un Chenopodium etla classent sous le nom de Ch. multifidum L. (1) tandis que d’autres comme Gillet (2) la rangent nettement dans le genre Roubiepua. 3o GENRE Rhagodia R. Br. Habitat. -— Onze espèces surtout répandues en Océanie. Caractères extérieurs. — Arbustes à feuilles alternes ou opposées, deltoides, ovales ou linéaires, le plus souvent couvertes d'une poudre fari- neuse, FR. nasrara R. Bw. Habitat. — Australie. Caractères extérieurs. — feuilles opposées, rhomboïdales, hastées, obtuses, mucronées, paraissant glabres. ; Caractères anatomiques. — Les stomates sont nombreux sur les deux épidermes et des poils glanduleux, courtement pé- donculés, sont fréquents surtout sur la face supérieure de la feuille. La nervure peu proéminente, plan convexe, formée par un parenchyme homogène, à grands éléments, montre au centre un faisceau unique d'aspect triangulaire dans lequel le bois secondaire est bien développé (Fig. V, 1). Péricycle ni sclérifié ni collenchymateux. (1) Cosre (H.). — Flore descriptive etillustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. Paris 190%, T. IT, fase. 2, page 169. (2) Grcuer et MAGNE. — Nouvelle flore française: Paris 1887, p. #15. Tu. Docr. Ux. Pu., 1906. ass.p. LAASRGON D \y= P ,7 De. Ai TL j | ITS | KE 1" ’ LOS Se 2 Cù 4e = È : D VA = FiG. V. — ANATOMIE DES FEUILLES DE CHÉNOPODIÉES. — 1, Rhagodia hastata R. Br. G = 175 D. — 2. Oreobliton thesioides, Dur. et Moq. G = 190 D. — 3, Roubieva multifida Moq. & —150 D. — #. Lophiocarpus polystachys Turez. G — 175 D.; ép. _épiderme ; ass. p. assise palissadique ; f. 1. L., faisceaux libéro-ligneux ; col. collen- chyme ; pér. c. péricycle collenchymateux ; pér. s., péricycle scléreux. eg ie Endoderme non apparent. Tubes criblés irrégulièrement répartis dans la plupart des plantes de cette famille. Mésophylle à deux assises palissadiques occupant la moitié de l'épaisseur du limbe et subsistant même au dessus de la nervure médiane. Mäcles peu nombreuses dans les divers parenchymes. 4° GExre Oreobliton Dur. et Moq. Habitat. — Afrique. Caractèrés extérieurs. — Arbrisseaux à feuilles glabres elliptiques ou lancéolées à bords entiers. O. rnestoines Dur. et Moq. Habitat. — Algérie. Caractères extérieurs. — Sous-arbrisseaux à feuille atténuée à la base en un pétiole court, terminée en pointe ou légèrement mucronée. Les feuilles inférieures sont spatulées, les supérieures presque linéaires. Caractères anatomiques.— Epiderme présentant des poils glandulaires rares sur les deux faces. Nervure centrale bi-convexe avec collenchyme sous-épider- mique. Système fasciculaire réduit à un seul faisceau protégé par un péricycle sclérifié. Mésophylle bifacial. Les cellules pallissadiques disposées sur une seule rangée sont, comme dans le genre Beta, très larges et peu allongées de sorte qu'au premier abord le mésophylle semble être homogène. Dans tout le limbe on observe de très volumineuses cellules à sable cristallin occupant parfois presque toute l'épaisseur du mésophylle (Fig. V, 2). 3 Par ces caractères anatomiques, ce genre se rapproche des Beta dont il ne diffère que par ses poils glandulaires épider- miques et ses cellules à sable dont les dimensions sont ici particulièrement considérables. 00 GENRE Lophiocarpus. L. porysracuys Turez. Habitat. — Afrique australe. Caractères anatomiques. — Ce genre dont la place est douteuse se rapproche, au point de vue anatomique, par les feuilles, du genre Ænchylæna.Mais ici les épidermes, formés de cellules irrégulières dépourvues de poils, recouvrent une seule rangée de cellules palissadiques. Le centre du tissu aquifère est occupé par trois faisceaux libéro-ligneux sans gaine ni péricyele différencié. Ces faisceaux sont dépourvus d'anastomoses comme dans les Ænchylæna. Elle diffère surtout de ces dernières par les cristaux d’oxalate de calcium qui sont màâclés au lieu d’être sous la forme de sable cristallin (Fig, V, 4). Au point de vue anatomique, ce genre se distingue bien des Chénopodiées précédemment étudiées ; les recherches sur la morphologie interne viennent ainsi confirmer les doutes des Systématiciens au sujet de la place que doit occuper le genre Lophiocarpus dans la famille des Chénopodiacées. À notre avis il serait préférable de la ranger dans la tribu des Chénolées. 60 GEexre Polycnemum l. Étymologie. — Du Grec xolvc,beaucoup et zwiun,articulation. Habitat. — Trois ou quatre espèces habitant l'Europe, l'Asie centrale, l'Afrique septentrionale. Caractères extérieurs.— Plante annuelle rigide, à feuillesnombreuses, alternes, raides, linéaires, en alène, sessiles et dilatées à la base. P::maïus L. Habitat. — Caucase, Sibérie, Europe centrale et méridionale. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,05 à 0,25 de hauteur, glabre. Feuilles allongées, presque imbriquées souvent étalées, raides, spi- nescentes. — Juin-Septembre. Caractères anatomiques. — Epiderme à cellules rectan- gulaires dépourvu de poils. Mésophylle bifacial, présentant une seule rangée de cellules palissadiques occupant le tiers de l'épaisseur du limbe. La nervure centrale peu proéminente ne renferme qu’un seul faisceau libéro-ligneux subtriangulaire à liber peu développé recouvert par un péricycle scléreux. Mâcles très développées, disposées régulièrement autour du faisceau de la nervure centrale et formant une ligne presque continue au-dessus du péricycle. à) ee (5 > A /) /\ ae Fic. VI. — Polycnemum arvense L. — b., bois ; L., liber; pér. sc., péricycle scléreux. P. ARvENSE L. Syn. — P. minus Gard. Habitat. — Caucase, Sibérie, Europe centrale et méridionale. Lieux sablonneux et argileux dans une grande partie de la France, Nul dans le Nord et la Corse. Juin-Septembre. Caractères extérieurs. — Voisin du précédent, mais plus petit. Feuilles imbriquées, dressées, longues seulement de quatre à huit millimètres, plus fines, plus molles, à peine piquantes. { Caractères anatomiques. — Identiques à ceux de l'espèce précédente, mais la nervure est moins saillante et le mésophylle palissadique à peine différencié. Les màcles sont moins nombreuses. 70 Genre Blitum T. Noms vulgaires. — Epinard, Blette. Etymologie. — Du celtique: Blith, insipide: plante sans saveur. Habitat. -- Asie tempérée, Afrique septentrionale, deux espèces habitent l'Europe. Caractères extérieurs. — Plantes annuelles, à feuilles pétiolées, triangulaires, acuminées, irrégulièrement et profondément dentées, quelque- fois presque entières. Caractères anatomiques. -- Leurs caractères histologi- ques sont très voisins de ceux des Chenopodium, dont ils se rapprochent par la présence de poils capités glandulaires, mais s’en éloignent par l'absence de poils tecteurs et de collenchyme péricyclique. Usages. — Les Blettes en tête ou Æpinard fraise (B. capi- tatum L.) ont des fruits d'un rouge vif ayant la forme et l'ap- parence d’une fraise, d’une saveur fade, dont on retire une couleur rouge très fugace. On s'en sert encore pour colorer les vins trop pâles. Quelques personnes les mangent comme des fraises, assaisonnées avec du sucre. Ses feuilles sont, dit-on émollientes, et passent pour « adoucir l'acreté de la bile ». B. cAPITATUM L.. Noms vulgaires. — Ayrroche fraise, Blite ou Blette en tête. Habitat. — Origine incertaine, adventice dans toute l'Europe, rare dans le Centre, l'Est et le Nord de la France. Caractères extérieurs. — Plante annuellede 0,20 à0,50, glabre, pourvu seulement dans le bas de feuilles touteslargement pétiolées, non cordiformes, friangulaires hastées, faiblement sinuées-dentées ou presque entières. Juin- Septembre. Pet ER de 29% Caractères anatomiques. — Examinésde face, les épider« mes sont formés de cellules hexagonales, avec des stomates assez nombreux dont les cellules de bordureformentautourde ce dernier une véritable aréole comme dans le Chenopodium Bonus Henricus L. Les deux épidermes portent de rares poils, globu= leux, glandulaires, souvent ovoïdes, avec un long pédicelle composé de trois cellules étroites très allongées. Mésophylle bifacial à une assise palissadique occupant la moitié du limbe ; çà et là dans le parenchyme lacuneux, quel- ques mâcles très réduites d’oxalate de calcium. La nervure plan convexe présente comme système vasculaire un faisceau libéro-ligneux unique en éventail, à péricycle collenchymateux. B. vircaTum L. Noms vulgaires. — Epinard fraise, Blite effilée. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,20 à 0,60, glabre, tige feuillée jusqu’au sommet. Feuilles inférieures longuement pétiolées, ovales - cordées, les caulinaires triangulaires-hastées ou lancéolées, toutes bordées de grosses dents aiguës. Juin-Septembre. Habitat. — Asie centrale, occidentale et boréale, Afrique septentrionale, Europe. En France: cultures et décombres, dans l'Est, les Alpes, les Pyrénées ; subspontané dans le Centre et le Nord. Caractères anatomiques. — Les poils épidermiques, qui sont ici sessiles et rares n'existent que sur l’épiderme supérieur. Cette espèce présente tous les caractères généraux du B. capi- tatum L., on y trouve peut-être une plus grande quantite d’oxalate de calcium. 8o GENRE Beta L. Nom vulgaire. — Bette-Poirée. Ce nom vient du Celte bett, rouge, allusion à la racine rouge de la betterave alimentaire. Caractères extérieurs. — Ce sont des plantes annuelles ou bisan- nuelles ayant des feuilles alternes, ovales ou rhomboïdales, plus ou moins charnues et disposées sur toute la tige. Ces feuilles sont larges, pourvues de pétioles luisants à côtes épaisses et charnues. Les feuilles caulinaires sont CPHERTEE petites, rhomboïdes ou lancéolées. On en connait des variétés et races innom- brables. Habitat.— Plantes de l'Europe, de l'Orient et de l'Afrique septentrionale, cultivées partout en grand pour la fabrication du sucre et comme alimentaires. Subspontanées çà et là dans la région méditerranéenne et surtout l'Orient. Caractères anatomiques. — Epidermes glabres formés de cellules à parois non rectilignes et recouvertes par une cuticule de plus en plus épaisse à mesure que l'on s'approche de la nervure centrale. Nombreux stomates sur les deux faces. Nervures peu proéminentes, présentant du collenchyme dans toutes les crètes. Faisceaux libéro-ligneux en nombre variable, disposés en éventail et protégés par du collenchyme péricycli- que et péridermique. Le mésophylle de constitution variable renferme, sauf chez le B. eulgaris L., de volumineuses cellules à sable cristallin. B. vuccaris L. {B. cycla L.). Noms vulgaires. — Belterave. Poirée. Habitat. — Europe, Afrique boréale, répandu un peu sur tout le globe. Origine. -— Les botanistes n2 sont pas d’accord sur l’origine de cette espèce. Les races actuelles dérivent de sept à huit espèces sauvages, parmi les- quelles dominent B. cycla L., B. vulgaris L., B. maritima L., originaires des pays méridionaux el principalement du littoral de la Méditerranée. D’annuelle qu’elle était, elle est devenue bisannuelle, sous l'influence de la culture, du climat, de la sélection, etc. Elle ne donne de nombreuses tiges florifères qu’en seconde année, la première année étant employée à la cons- titution du pivot (1). Il existe un grand nombre de variétés de B.vulgaris L. : Ex., var. rapacea Heget., esculenta Salisb., rapa Dum. etc. La plus employée est la variété cycla L. et ses nombreuses sous-variétés races ou sélectionnées qui sont cultivées de nos jours sur la plus grande échelle pour la nourriture des bestiaux et dans l’industrie du sucre et de l'alcool. Caractères extérieurs. — Les feuilles du B. vulgaris L. sont grandes, ovales, oblongues ou obtuses, élargies à la base, épaisses, plus ou moins longuement pétiolées ; elles sont lisses ou crispées, dressées ou tom- bantes, vert foncé ou clair, parfois rougeâtres. Les tiges qui apparaissent la 2° année sont dressées, robustes, cannelées, simples à la base, rameuses au sommet, et atteignent un mètre cinquante à deux mètres de haut. Les feuilles caulinaires sont petites, sessiles et entières. (1) GEscHwiIND (L.). — Production de la graine de Betterave. Bull. trimes- triel du Syndicat des fabricants de sucre de France, 1898, p. 40-41. CTENERNES 6 ra NT Sy ty Caractères anatomiques. — Epidermes formés de cellules à parois rectilignes ou courbes, protégées par une cuticule mince, sauf au niveau de la nervure centrale où elle est épaissie et plisssée. Les épidermes montrent sur les deux faces de nombreux stomates; c’est ainsi que par millimètre carré nous en avons compté 115 à la face inférieure et seulement 75 à la face supérieure. Fic. VII. — Beta vulgaris L. G — 150 d. — cot. prd. collenchyme pérides- mique ; b., bois ; L., liber ; col. pér., collenchyme péricyclique. Le mésophylle bifacial comprend trois rangées de petites cellules arrondies chlorophylliennes recouvrant un tissu formé de cellules volumineuses laissant entre elles des méats très » 3 » / , T \ développés (Fig. VIT). Le limbe renferme seulement quelques rares faisceaux libéro = ligneux des nervures secondaires, présentant la même consti- tution que ceux de la nervure centrale. La nervure médiane peu proéminente est formée par un parenchyme à grands éléments qui devient collenchymateux sous les deux épidermes. Il renferme en son milieu 5 à 6 fais- ceaux disposés en are très ouvert. Chaque faisceau allongé dans le sens radial est constitué par un bois à vaisseaux groupés irrégulièrement dans un paren- chyme ligneux cellulosique. Le liber est formé de cellules hexagonales, protégé par un péricycle collenchymateux. Vers la face supérieure de la feuille, le bois est également protégé par un tissu de même nature que le collenchyme péricyclique. Chaque faisceau présente un endoderme particulier à gros élé- ments irréguliers. Les poils épidermiques et les cristaux d’oxalate de calcium font défaut dans le PB. eulgaris L. ‘ Les variétés de culture (Betterave du Nord ou du Midi, four- ragères, sucrières, etc.) présentent les mêmes caractères ana- tomiques que les espèces ancestrales en dehors de quelques variations sans importance. Mais les stomates, qui dans l'espèce type sont au nombre de 75 à la face supérieure de la feuille et de 145 à la face inférieure par millimètre carré, varient de taille et de nombre, suivant les conditions imposées par la culture : les betteraves fourragères, par exemple, dans lesquelles les feuilles ont un limbe plus développé et surtout une souche radicante volumineuse et riche en principes utiles, ont un nom- bre beaucoup plus considérable de stomates. B. marrrima L. Habitat.— Plante du littoral de la Manche, de l'Océan, de la Méditerranée et de la Corse, Belgique, Angleterre ; on la rencontre dans toute l'Europe occidentale et méridionale, en Asie occidentale jusqu’à l'Inde, en Afrique septentrionale. Fleurit de Juin à Septembre. Caractères extérieurs. — Plante vivace ou bisannuelle de 0,30 à 0,80 glabre ou peu velue, à tige couchée puis étalée; avec feuilles inférieures ovoides ou rhomboïdales, brusquement rétrécies en pétioles un peu charnus, à nervures peu épaisses. Les feuilles caulinaires"sont ovales où lancéolées parfois méme aiguës. rene Caractères anatomiques. — Epidermes toujours identi- ques plus réguliers mais dont les éléments ont une cuticule plus épaisse que dans B. vulgaris L. Le mésophylle est entièrement formé de cellules allongées, disposées perpendiculairement à la surface du limbe ; il est par conséquent homogène, et renferme de rares nervures secondaires à endoderme bien apparent. La Lit so Fi. VILL. — Beta maritima L. G = 80 d.: end., endoderme ; col. prd. collenchyme péridesmique ; col. pér. collenchyme péricyelique ; cell. s., cellules à sable. nervure médiane très saillante est pourvue de collenchyme dans toutes ses crêtes et présente au centre trois à quatre faisceaux libéro-ligneux. Ces derniers ont chacun leur endoderme parti- 60e culier et au lieu d'être séparés les uns des autres comme dans l'espèce précédente ils demeurent groupés. Chaque faisceau possède un liber plus développé que dans le B. vulgaris L., tandis que par opposition le collenchyme péricyclique protec- teur se réduit. Parfois, même à la partie supérieure de ce sys- tème libéro-ligneux disjoint, ilexiste des faisceaux à orientation inverse peu développés et quelques fois même réduits à un ilot libérien (Fig. VII). Signalons encore au milieu du parenchyme palissadique de grosses cellules à sable cristallin d'oxalate de calcium. B. Loxcespicara Moq. Habitat. — Syrie, Arménie. Caractères extérieurs. — Plante bisannuelle, herbacée, à feuilles supérieures pointues, lancéolées linéaires, terminées par une longue pointe tendre. Les feuilles inférieures sont longuement pétiolées, de forme trian- gulaires terminées en pointe courte et à bords ondulés. Elles sont toutes glabres. Caractères anatomiques. — Se rapproche beaucoup du B. maritima L. par ses faisceaux libéro-ligneux isolés et nombreux : elle s’en distingue toutefois par sa nervure beaucoup moins proéminente et son mésophylle à une seule rangée de cellules palissadiques. Les parenchymes et particulièrement le tissu lacuneux du mésophylle renferment de rares cellules à sable. B. ProcuMBENS Chr. Habitat. — Région maritime des Iles Canaries. Caractères extérieurs. — Plante annuelle herbacée à feuilles longue- ment pétiolées, sagittées, cordées ou légèrement triangulaires. Elles sont fai- blement dentées et terminées par une légère pointe. Les feuilles supérieures sont plus courtement pétiolées, plus arquées et les terminales sont sensible- ment sessiles, entières et présentent une nervure un peu proéminente. Les feuilles sont glabres, de couleur vert tendre. Caractères anatomiques. — Contrairement aux espèces précédentes, la nervure médiane ne comprend plus qu'un unique RTS ER faisceau libéro-ligneux, ce qui donne à cette espèceun caractère absolument particulier. D'autre part, le limbe qui présente sous l'épiderme supérieur une rangée de cellules cubiques jouant le rôle d’assise palissadique, rapproche cette plante du B. lon- gespicata. Les cellules à sables sont rares. B. pirrusa Coss. Habitat. — Espagne. Caractères extérieurs.— Plante bisannuelle, à feuilles longuement pétiolées, à limbe entier, présentant des bords légèrement ondulés, Caractères anatomiques. — Epiderme à éléments de taille irrégulière. Le limbe homogène est complètement dépourvu de cellules en palissades et ne renferme que de très rares cellules à sable. Par les autres caractères notamment, les nombreux faisceaux libéro-ligneux et la nervure centrale peu proéminente, il faut rapprocher cette espèce du B. vulgaris L. CHAPITRE IT. Tribu des Atriplicées. Les Arroches (Atriplex) donnent leur nom à une tribu spé- ciale des Chénopodiacées, les Atriplicées, qui comprennent environ 8 genres avec une trentaine d'espèces dont 20 pour le seul genre Atriplex. Les autres genres Spinacia, Exomis, Graya, Suckleya, Eurotia, Ceratocarpus, Pleuroperantha, renferment un petit nombre d'espèces réduit à un ou deux par chacun d'eux. Les Atriplicées ont des fleurs mâles à cinq sépales égaux, et à androcée isostémone, entourant ou non un gynécée rudimen- taire. Les fleurs femelles sont de deux sortes: ou bien pourvues d'un périanthe régulier, avec un ovaire déprimé dans lequel la graine et l'embryon sont plus tard horizontaux, ou plus sou- vent d'un ovaire comprimé verticalement autour duquel s’'ac- croissent et persistent deux grands pétioles membraneux induviés ; dans ce cas, la graine et l'embryon sont comprimés latéralement et verticaux. Les Spinacia ont des fleurs généralement dioïques, di- morphes, les mâles à réceptacle en forme de coupe peu pro- fonde, sur les bords de laquelle s'insèrent quatre à cinq sépales imbriqués et autant d'étamines. Dans la fleur femelle, il y a sur les bords d’un réceptacle également eupiliforme, de 2 à 4 folioles unies dans une portion variable de leur étendue. Le fruit est analogue à celui des Atripler, il est membraneux et est pourvu de deux épines. Les Æurota, Graya. Suchleya, Ceratocarpus sont très voisins et caractérisés surtout par leur fruit qui est entouré par — 063 — deux feuilles modifiées formant un grand sac englobant com- plètement le fruit. Au point de vue anatomique, les Atriplicées commencent à s'éloigner des Chénopodiées par l'apparition d'éléments plus ou moins modifiés dans leur structure. Certains Atriplex (A. hastata L., A. portulacoides L., etc.) ont des structures analogues à celles des genres Beta et Chenopodium, tandis que certaines espèces, À.arenaria Nutt., A. rosea L., présententune différenciation analogue, mais moins profonde que celle observée chez les Chénopodiées véritable- ment halophytes. Ce serait, si l'on veut, un groupe de passage entre les plantes véritablement terrestres et les plantes des terrains salés. Dans ce groupe, le mésophylle présente des dispositions anatomiques nombreuses. La structure tantôt bifaciale, centri- que, sub-centrique où homogène, la disposition des nervures avec où sans gaine, nous font voir que ces plantes subissent différemment les transformations que leur impriment les con- ditions biologiques sans avoir pu trouver encore la forme définitive qui les amènera à leur maximum de résistance. GENRE Spinacia L. Nom vulgaire.— Epinard. Etymologie. — Du latin : spina, épine : allusion aux pointes du fruit. Habitat. — Trois ou quatre espèces sont spéciales à l'Orient ; elles sont cultivées partout. Caractères extérieurs. Plantes annuelles de 0,30 à 0,80 à feuilles alternes pétiolées, triangulaires, entières ou sinuées-dentées. S. oLERACEA L. Nom vulgaire. — Epinard commun. ; Habitat. — L'épinard, qui est connu en France depuis deux siècles, nous vient du Levant. Suivant les uns, il est indigène de la Perse; d’autres, au contraire, affirment que l’Asie Mineure est sa patrie. Il parait avoir été ignoré des Anciens. Caractères extérieurs.— Plante annuelle de 0,30 à 0,80 à larges feuilles, alternes, pétiolées, sagittées et souvent incisées à la base. Il existe — 64 — des variétés à feuilles triangulaires oblongues (S. glabra Mill, S. inermis Moench.).Juin-Septembre. Caractères anatomiques.— La structure histologique est la mème, que l'on s'adresse à la forme type ou aux variétés. Les deux épidermes sont formés de cellules irrégulières à parois courbées présentant de nombreux stomates et quelques poils glanduleux rares, ovoïdes et sessiles. Le mésophylle est bifa- cial, les cellules palissadiques occupent la moitié de l'épaisseur du limbe. Elles sont petites et donnent au mésophylle une apparence de tissu homogène. Les cellules du parenchyme lacuneux s'orientant aussi perpendiculairement à la surface du limbe contribuent encore à augmenter cette apparence. Dans ce parenchyme lacuneux, on trouve quelques volumineuses cellules hypertrophiées renfermant une mâcle d'oxalate de calcium. Nervure médiane plan convexe protégée sur ses deux faces par une zône de collenchyme et renfermant à l'intérieur d’un endoderme peu différencié un seul faisceau ovoïde à liber très développé, recouvert par un péricycle très peu collenchyma- teux. GExre Atriplex 1. Nom vulgaire.— Arroche. Etymologie. — lu grec : & privatif, rpégeuv, nourrir; Ans non ali- mentaires. Habitat.— Environ vingt espèces, habitant les régions tempérées et sub- tropicales ; certaines infestent parfois les cultures où elles sont très nuisibles. Caractères extérieurs. — Plantes tantôt ligneuses, tantôt herbacées à feuilles parfois opposées (A. portulacoides L.) mais généralement alternes. La plupart sont franchement pétiolées. Elles sont aiguës, lancéolées-ovales (A. græca Willd., À. pedunculata L.), parfois même presque trilobées (A. crassifolia CG. À. Mey), entières à la base et de forme rhomboïdales (A. crassifofolia C. A. Mey, var. farinosa): elles peuvent présenter une base cordiforme et une surface glauque (A. hortensis L.). Enfin quelques espèces sont pourvues de feuilles lancéolées, parfois oblongues (A. patula L.); d'au- trefois linéaires, ni hastées, ni dilatées à la base (4. littoralis L.). La forme des feuilles varie suivant la région considérée ; tandis que les supérieures sont deltoïdes ou lancéolées-linéaires ou aiguës, les inférieures sont hastées (4. græca Willd.). GE La forme des feuilles sert pour la ciassification de ce genre, et a pu être employée pour établir un certain nombre de variétés (A. hastata, var. del- toidea Badingt, microsperma W. et K., 4. oppositifolia DC.) à feuilles oppo- sées). Description histologique du genre.— Les épidermes examinés de face sont formés de cellules irrégulièrement poly- gonales à parois plus ou moïns rectilignes ; la cuticule est peu développée et les deux épidermes portent de nombreux sto- mates elliptiques entourés de quatre cellules semblables aux cellules voisines. La nervure médiane est biconvexe et parfois proéminente en arête à la partie supérieure, elle présente sous les deux épidermes un tissu collenchymateux plus ou moins développé. Le système fasciculaire est constitué tantôt par un faisceau unique tantôt par 4-5 HisCeaue libéro-ligneux à péri- cycle collenchymateux. La constitution du mésophylle varie avec les espèces et peut se rapporter à deux types. Certaines espèces sont pourvues d'une gaine caractéristique entourant les faisceaux libéro- ligneux sur toute leur longeur et autour de laquelle se dispo- sent les cellules palissadiques. Dans le second cas, elle fait totalement défaut. Cette gaine est formée de cellules à parois plus ou moins épaissies. elle renferme de l’amidon et accom- pagne les nervures jusque dans leurs extrèmes ramifications. Dans beaucoup d'espèces à feuilles minces ou peu épaisses on trouve à côté de cette gaîne un tissu aqueux, incolore, sous- épidermique ayant l'apparence d’un hypoderme. Le plus souvent, les deux faces du limbe portent de nom- breux poils en vessies, parfois sécréteurs. Tandis que quelques espèces sont à peu près (A. portula- coides L..) ou totalement dépourvues de cellules mucilagineuses (A. patula L.), d'autres montrent un collenchyme péricyelique et des poils dont les parois sont fortement colorées par l’hé- matoxyline (A. italinus, A. halimus L., À. vesicaria Hedward. A. calotheca Fries, etc.). Enfin chez À. rosea L., presque tous les parenchymes sont pourvus de matières gommeuses. Les mâcles d'oxalate de calcium sont assez nombreuses dans ce genre. D'après les caractères anatomiques, le groupe des Atriplex — 06 — se rapproche, par les espèces dépourvues de gaïnes, des C’heno- podium, mais les autres s’en distinguent franchement ; aussi les Atriplicées doivent-elles subsister comme groupe autonome dans la famille des Chénopodiacées. A. ARENARIA Nutt, Habitat.— Amérique boréale, sur le littoral de la Méditerranée, Cali- fornie, Caroline du Sud. | Caractères extérieurs.— Plante herbacée annuelle. Feuilles alternes, à peu près sessiles de forme oblongues, ovales, obtuses à limbe entier. Les feuilles supérieures sont plus courtement acuminées que les autres. Toutes sont couvertes par une poudre farineuse blanchître. nn N7200 274 CR “ 4 Fi. IX. — Atriplex arenaria Nutt. & = 100 d. : col., collenchyme ; €, p., cellules palissadiques; f. 2. L., faisceaux libéro-ligneux ; end., endoderme ; pér. e., péricycle collenchymateux, Caractères anatomiques. — Cellules épidermiques irré- gulières, plus allongées à la face inférieure, à parois minces. Les deux épidermes présentent des poils que nous retrouve- rons identiques chez toutes les espèces de ce genre. Ils ont la forme d’une sphère ovoïde, le plus souvent munis d’un pédi- celle unicellulaire ; ils se colorent bien par l’orcanette acétique. Ces poils éclatent au bout d’un certain temps et forment par leur affaissement une sorte de zône protectrice. Le limbe peu épais montre au-dessous de chaque épiderme de grosses cellules irrégulières, à parois minces constituant un véritable hypoderme. Les nombreuses nervures secondaires sont entourées par une gaine de nature endodermique et les cellules palissadiques sont groupées en éventail tout autour de ces nervures régulièrement espacées (Fig. IX). La nervure médiane biconvexe peu saillante est glabre sur ses deux faces, et présente un collenchyme sous-épidermique peu développé. Système fasciculaire composé de trois faisceaux entourés par un endoderme très apparent. Liber à cellules irrégulières. Péricycle collenchymateux. | Mäcles d’oxalate de calcium dans la nervure et le mésophylle. À, LACINIATA L, Habitat.— Asie, Afrique septentrionale. Lieux sablonneux et décombres dans le Midi de la France et la Corse. Caractères extérieurs.— Plante annuelle de 0,30 à 1 m. Feuilles al- ternes plus longues que larges, oblongues, deltoïdes hastées, à la base pro- fondément sinuées dentées ou incisées parfois presque entières, blanchessur les deux faces ou vertes en dessus, à nervures saillantes. Juillet, Octobre. Caractères anatomiques. — Mème constitution que l'es- pèce précédente. Cependant la nervure présente un seul fais- ceau libéro-ligneux, ayant tendance à se fragmenter. Les poils. au lieu d’être sphériques comme dans cette dernière, sont étalés en éventail pédonculés et se colorent en rouge par l’orcanette acétique. À, ROSEA L. Habitat.— Asie occidentale et boréale. Afrique septentrionale. Europe. Caractères extérieurs. — Feuilles alternes bien plus longues que larges, triangulaires rhomboïdales, non hastées, les supérieures ovales ou oblongues, sinuées-dentées, argentées sur les deux faces, à nervures saillantes — 68 — Caractères anatomiques.— Epidermes à cuticule mince avec stomates sur les deux faces, accompagnés de cellules de bordure semblables à leurs voisines (Fig. X.). Poils globuleux sur la face inférieure de la feuille et pourvus d’un court pédicelle ; ils ne se colorent pas par l’orcanette. Le mésophylle est centrique avec une rangée de cellules palissa- diques sur chaque face. Les nervures sont pourvues d'une gaîne bien déterminée précédemment décrite. Système fasciculaire comprenant quatre faisceaux qui proviennent de la dislocation d'un faisceau central. Le péricyele est légèrement collenchyma- teux. Dans le limbe et le parenchyme de la nervure centrale se trouvent des mâcles d’oxalate de calcium (Fig. X}. Tr ee ee Sn Ta LEERE cu Sms ESS > iNosss FiG. X.— Atriplex rosea L. — col., collenchyme:; ép., épiderme; hyp., hy- poderme; f. L. L., faisceau libéro-ligneux: pér. c., périeycle collenchy- mateux. A. vesicariA Heward. Habitat.— Australie. Caractères anatomiques. — Même constitution anatomi- que que À. rosea L., mais la nervure présente cinq faisceaux libéro-ligneux. De plus, les nervures secondaires montrent une — 09 — saine bien différenciée constituée par des cellules trapézoïdes à parois assez fortement épaissies. La structure du mésophylle est centrique comme dans A. rosea L. avec une assise hypo- dermique sur les deux faces de la feuille. Très nombreuses pe- tites mâcles d'oxalate de calcium dans tous les parenchymes. AAA LENUS 1 Habitat.— Région méditerranéenne. France, Corse. Caractères extérieurs.— Arbrisseau de 1 à 2 mètres à feuilles alternes, persistantes, ovales-rhomboïdales ou oblongues, atténuées en court pétiole, entières, faiblement nervées. Août, Septembre. Caractères anatomiques.— Epiderme à cellules régulières, couvrant un hypoderme peu développé. Poils épidermiques nombreux, énormes, sphériques, recouvrant la feuille sur les deux faces d’une sorte de feutrage atteignant même l'épaisseur totale du limbe. : Mäcles localisées surtout autour des faisceaux libéro-ligneux. Espèce se rapprochant de l'A. pesicaria dont elle diffère surtout par les cellules de la gaine périfasciculaire qui conser- vent leurs parois toujours minces. A. PATULA L. Habitat. — Asie occidentale et boréale, Afrique et Amérique septentrio- nales, Caractères extérieurs.— llantes annuelles de 0,20 à 0,80. Feuilles alternes ou opposées, toutes allongées et atténuées en pétiole court, lancéolées ou lancéolées-linéaires; les inférieures souvent subhastées et dilatées au-des- sus du pétiole, Juillet-Octobre. Caractères anatomiques. — Poils peu nombreux, ovoïdes, n’existant qu'à la face inférieure seulement. Cette espèce se rapproche par tous ses autres caractères de l'A. rosea L. À. HASTATA L. Habitat. — Europe et Asie boréale. Caractères extérieurs. — Plantes herbacées, à feuilles alternes pé- tiolées, triangulaires-hastées, entières ou largement dentfes, glabres ou légè- rement pubescentes. Les supérieures sont lancéolées à bords entiers. J Te Caractères anatomiques.— Epiderme à cellules allongées tangentiellement, irrégulières et plus volumineuses à la face supérieure. Stomates sur les deux faces. Poils en massue cour- tement pédicellés. Mésophylle bifacial avec trois rangées de cellules en palissade qui occupent les deux tiers du limbe ; le reste du mésophylle est lacuneux et formé de cellules arron- dies. Le système fasciculaire de la nervure médiane est consti- tuée par quatre faisceaux avec un endoderme commun. Le liber est protégé par un péricycle collenchymateux. Cristaux d'oxalate de calcium en mâcles dans le mésophylle et le paren- chyme neural (Fig. XI). ne ae es ET FRET Fi. XI.— Atriplexz hastata L.: ép., épiderme; f. 1. L., faisceaux libéro- ligneux ; pér. e., péricycle collenchymateux ; col., collenchyme. À. rirroraLis L. Habitat. — Asie occidentale, centrale et boréale, Amérique septentrio- nale, Europe. Caractères extérieurs. — Plante annuelle des 0,30 à 1 m. Feuilles toutes étroites, linéaires ou linéaires-lancéolées entières ou les inférieures un peu dentées, atténuées et non dilatées au-dessus du pétiole. Juillet-Sep- tembre. Caractères anatomiques. — Epidermes complètement glabres. Mésophylle sub-centrique montrant trois assises palis- DE :, P. MowrgiLz. — Chenopodiacees. LH, UOCT. UN. LII., 1YU0. FiG. XIL.— Atriplez portulacoides L.: col., collenchyme; b.,bois ; £,, liber; pér., péricycle. Fig. XIII. — Poils d’A4. porlulacoides. a sadiques supérieures bien différenciées, interrompues par de volumineuses cellules renfermant une mâcle et 2 assises palis- sadiques inférieures. Les nervures secondaires rares sont dépourvues de gaine. Nervure centrale à trois faisceaux libéro-ligneux disposés en éventail. La constitution anatomique rapproche cette espèce de l'A. kastata L,. dont elle s'éloigne par l'absence de poils. À. CALOTHECA Fries. Habitat. — Europe, Asie, Caucase. Caractères extérieurs. — Plante herbacée à feuilles alternes parfois opposées à la base, de forme triangulaire, hastées accuminées. Le limbe est à bords crénelés ou légèrement dentés et glabre. Les feuilles supérieures sont lancéolées hastées et entières. Caractères anatomiques. — Poils ovoïdes franchement pédonculés, sécréteurs, se colorant par l’orcanette acétique et uniquement répartis à la face inférieure de la feuille. Méso- phylle sub-centrique ne présentant que deux rangées de cel- lules palissadiques supérieures et une à la face inférieure, renfermant de volumineuses cellules rondes avec chacune une mâcle d'oxalate de calcium comme dans l'A. Uttoralis L., duquel cette espèce se rapproche beaucoup. À. PORTULACOIDES L. (Obione portulacoides Moq.). Habitat. — Asie occidentale, Afrique et Amérique septentrionale, Europe. | Caractères extérieurs. — feuilles opposées, obovales ou oblongues- atténuées en pétiole, entières, uninerviées. Sous-arbrisseau. Juillet-Octobre. Caractères anatomiques.— Epidermes entièrement recou- verts par de gros poils arrondis formant revètement protecteur contre l’évaporation (Fig. XII). Mésophylle à structure cen- trique ne présentant que de rares nervures secondaires dépour- vues de gaïne. Une rangée de cellules palissadiques sous chaque épiderme, entre lesque:les existe un tissu homogène à grosses cellules arrondies plus ou moins développées. Re, Système libéro-ligneux de la nervure formé de quatre faisceaux à liber protégé par du péricycle collenchymateux (Fig. XII). À. srBiRicA L. (Obione sibirica Fisch.). Habitat. — Sibérie, Mongolie. Caractères extérieurs. — Plante annuelle herbacée à feuilles courte- ment pétiolées de forme ovale ou deltoïde, terminées par un mucron allongé, Le limbe entier est pulvérulent à la face inférieure. Caractères anatomiques.— Les deux épidermes examinés de face, montrent de nombreux petits stomates, mais tandis que les cellules de l’épiderme supérieur sont hexagonales à parois rectilignes, celles de la face inférieure ont leurs parois ondulées. La nervure médiane très proéminente est bi-convexe:; elle renferme trois faisceaux libéro-ligneux disposés en-arc ouvert. Le mésophylle ne présente pas de cellules en palissade dif- férenciées, et le tissu homogène qui le compose renferme ça et là des mâcles d’oxalate de calcium. CGrEexRE Geratocarpus Buxpb. Habitat. — Sibérie, Tartarie, Caucase, Perse, Afghanistan. Caractéres extérieurs. — Plante à feuilles alternes, sessiles, entières coriaces. Elles sont linéaires, allongées, terminées en pointes effilées rigides et présentent une nervure large, légèrement proéminente. C. ARENARIUS L. Caractères anatomiques. — Constitution rappelant d’un peu Join celle des Suaeda. La coupe de la feuille à la base est elliptique. Le tissu palissadique fait défaut au-dessus et au- dessous de la nervure médiane formant ainsi deux arcs laté- r'aux. Au centre de la feuille, au milieu d'un tissu parenchymateux à larges éléments existe un unique faisceau protégé par un Le 7e péricycle scléreux. Nombreuses mäcles d’oxalate de calcium dans le parenchyme (Fig. XIV). Si par des coupes successives on s'élève dans la feuille à une certaine distance de la base, le parenchyme palissadique dispa- rait à la face inférieure. Enfin au sommet de la feuille la coupe de forme triangulaire ne montre plus qu'un tissu homogene, non palissadique, entourant l'unique faisceau libéro-ligneux. Fig. XIV. — Ceratocarpus arenarius L. G = 150 d.: ép., épiderme; b., bois; L., liber, pér. f., péricycle fibreux; as. p., assise palissadique. GENRE Graya Hook. et Arn. G. pozyGazoines Hook. et Arn. Habitat. — Amérique boréale et occidentale. Californie. Caractères extérieurs.— l'euilles alternes ou fasciculées, subsessiles, entières, oblongues lancéolées ou obovales, cunéiformes à la base. Elles sont slauques, charnues ou subcoriaces. Caractères anatomiques. — Epidermes à cellules régu- lières, dépourvus de poils. Mésophylle bifacial ne présentant qu'une rangée de cellules en palissade occupant le tiers de l'épaisseur du limbe. Paren- chyme lacuneux renfermant de nombreuses mâcles d'oxalate de calcium. FiG. XV.— Graya polygalvides Hook. G — 150 d.: f. 1. L., faisceaux libéro- ligneux; pér. s., péricycle scléreux. Nervure médiane centrale. peu proéminente, dépourvue de collenchyme, renfermant en son centre un seul faisceau libéro- ligneux de forme triangulaire protégé par un péricycle sclé- rifié. CHAPITRE III. Tribu des Camphorosmées. Les Camphorosmées forment une petite tribu des Chénopo- diacées ; elle se compose des genres Camphorosma, Axyris, Microgynæcium, Panderia, Kirilovia, ne comprenant que 14 espèces. Cette tribu est caractérisée par un calice enveloppant et un fruit sec à graine dressée pourvue de téguments membra- neux. Le genre Camphorosma est le plus important de cette tribu ; les fleurs sont groupées en courts épis au sommet des rameaux et chacune d'elle est cachée par sa bractée. Le calice oblong et comprimé est gamosépale à quatre ou cinq dents dissemblables. Les étamines sont hypogynes et exertes et l'ovaire uniovulé est surmonté d'un style divisé en 2 ou 3 bran- ches stigmatiques. La graine autour de son albumen contient un embryon arqué et vert. Chez. les Camphorosmées, certaines espèces présentent comme dans les Atriplicées des structures adaptionnelles. Toutefois, chez certains Axyris par exemple, nous ne trou- vons aucune déformation anatomique due aux conditions biolo- giques de végétation. Gexre Camphorosma L.. Nom vulgaire. — Camphrée. De camphora, camphre ; o7uñ, odeur : plante exhalant par le froissement une odeur de camphre. Habitat. — Environ 8 espèces habitant l'Europe, l'Asie, l'Afrique. Caractéres extérieurs. — Plantes vivaces ligneuses, gazonnantes : feuilles petites, la plupart fasciculées, linéaires en alènes. 1/0 = C. moxsPeLzracuu L. Nom vulgaire. — Camphrée de Montpellier. Habitat. — Le C. Monspeliacum L. est la seule espèce du genre Cam- phorosma qui appartienre à la flore française. Elle se retrouve également dans les autres contrées méridionales de l'Europe et s’avance jusque dans le Nord de l'Afrique. Elle croit dans les lieux arides sablonneux et exposés au soleil du Sud de la France. Elle fut découverte pour la première fois aux envi- rons de Montpellier d’où lui vient son nom spécifique (1). Caractêres extérieurs. — Sous-arbrisseau de 0 m. 20 à 0 m. 60, velu. Feuilles denses petites, linéaires en alène, raides, alternes ou la plupart fasciculées. Les feuilles de la Camphrée de Montpellier, élargies à la base, ont leurs bords membraneux minces ; elles s’atténuent ensuite et s’arrondis- sent progressivement et se terminent par une pointe mousse. La structure anatomique se modifie elle-même par transitions successives de la base au sommet de la feuille.— Juillet, Septembre. , Caractères anatomiques. — Les deux épidermes ont une structure à peu près identique. Ils se composent de cellu- les irrégulièrement polygonales à parois rectilignes, pourvues d’une cuticule moins développée que sur la tige. Les stomates sont entourés par 4 cellules de bordure. Les poils assez abon- dants, allongés, pluricellulaires unisériés, à parois fortement épaissies, à lumen étroit, sont hérissés de petites pointes cellu- losiques. Nous avons également trouvé, en très petites quan- tité, des poils glanduleux situés surtout à la face supérieure de la feuille. A son point d'insertion, la feuille est très élargie ; un seul faisceau libéro-ligneux y pénètre. Le limbe s'étend des 2 côtés de la nervure médiane en une marge membraneuse. Le faisceau libéro-ligneux est formé d’un liber sans éléments de soutien et d’un bois presque complètement parenchymateux avec 3 ou 4 files de faisceaux. Ce faisceau est protégé par un arc péricycli- que très épais collenchymateux. Le tissu palissadique manque à ce niveau et le faisceau n’est entouré que de grandes cellules parenchymateuses incolores. Ce parenchyme se simplifie encore sur les bords du limbe où les deux épidermes arrivent en con- (1) CHENU. — Encyclopédie d'Histoire naturelle Botanique, Paris, 1856, t. TL, p:109 Tr. Docr, Ux. Pu., 1906. _— ETS EN Pa lee ss fs SR tes DT RAA) de. b, ( (Er "6 OS 4 en Re ET TZ \ N7 FAR à C2 \ 5 CES HS LPS D assise palissadique ; f. L. L, faisceaux libéro: ., péricycle. 55 D, LA PR CHSIES P, Moxteiz. — Chénodiacées, Fic., XVI. — Camphorosma monspeliacum ES: g. end., gaine endodermique; & ligneux : hyp., hypoderme ; b., bois ; L., liber; per —. S1 — tact pour former des ailes membraneuses. La coupe, faite un peu au-dessus du point d'insertion du limbe, montre plusieurs faisceaux libéro-ligneux secondaires à orientation inverse, pré- sentant chacun une gaine qui doit être, sans aucun doute, con- sidérée comme endodermique. Sur les deux faces de la feuille, le tissu palissadique cesse au niveau de la nervure principale. Un peu plus haut, les deux assises de cellules palissadique et endodermique forment chacune deux arcs concentriques sur les bords latéraux du limbe de la feuille. L'arc extérieur formé par une assise unique de cellules en palissade étroitement unies et rayonnantes, est séparé de l’épiderme à la partie supérieure et inférieure par un hypoderme à une rangée de cellules. Quant à la gaine. elle est ici tellement éloignée des faisceaux, que beaucoup d'auteurs n'ayant pas vu les états intermédiaires lui renient son origine endodermique (1). De la base vers le sommet de la feuille, ces deux arcs tendent de plus en plus à se réunir l’un à l’autre par leurs parties supérieure et inférieure (Fig. XVL. Dès lors, ils forment un cercle complet autour des faisceaux. Ces derniers, à la base de la feuille, occupaient le mi. lieu du limbe. En s'élevant, dans la feuille, à mesure que leurs gaines s'ouvrent pour se réunir sous le mésophylle palissadique. les faisceaux se disloquent, se divisent, et chaque îlot, ainsi formé, gagne la face la plus proche en laissant son bois tourné vers l'extérieur. Le faisceau central se modifie lui-même de sa base au sommet dulimbe.Le stéréome péricyclique prend une im. portance de plus en plus grande sans que cependant le bois et le liber disparaissent complètement, car on les voit former encore tout près du sommet un petit ilot situé dans la concavité de l'arc péricyclique. Nombreuses mâcles d'oxalate de calcium dans les parenchymes. Cette étude montre la nature vraiment endodermique de la gaîne générale provenant des gaines endodermiques particu- lières à chaque faisceau, disloquées d’abord et se rejoignant pour se souder par leurs extrémités et former autour du limbe un anneau continu concentrique à l'assise palissadique. (1) Gassan (Félix). — Etude sur le Camphorosma Monspeliacum, 1901, pp. 41-46. Thèse Montpellier. Genre Kirilowia Bunge. K. ERIANTHA Bge. Habitat. — Sibérie. Caractères anatomiques. — La structure anatomique de ce genre rappelle de très près celle des Atriplex par la pré- sence d’une gaine endodermique. D'autre part, la présence de poils à pointes cellulosiques le rapproche des Camphorosma. Ces poils sont très longs, unisériés, constitués par deux cellu- les basilaires petites, surmontées par une troisième plus longue, constituant pour ainsi dire le poil lui-même et présentant à sa surface de nombreuses pointes cellulosiques (Fig. XVIH. ass.p. À an none ss s ne bre Le a Fe TE <= 3e FiG. XVII. — Kirilovia eriantha Bge.: pér., péricycle ; g. end., gaine endodermique ; ass. p., assise palissadique. Le mésophylle de la feuille est occupé par de nombreux fais- ceaux libéro-ligneux arrondis, recouverts par un péricycle PURES AS HS Si Lire: Pre ac Ge NÉ RSR ES a HT LELE P. MoNrEIL. — Chénopodiacées. Tu. Docr. Ux. Pn., 1906. æ ----pér. sc: D2esemses Fi. XVIII. — Axyris amaranthoides L. G — 150 d.: col., collenchyme ; pér., péricycle, Fi, XIX, — Axyris hybrida L. G = 120 d.: col., collenchyme:; b., bois; L., liber ; pér. s., péricyele scléreux. —— dédoublé à grands éléments non collenchymateux entourés par une gaine endodermique complète formée de cellules irrégu- lières. : Le parenchyme palissadique est disposé autour des faisceaux et le tissu lacuneux très réduit occupe les espaces libres situés entre les faisceaux secondaires ainsi constitués. GENRE Axyris L. Habitat. — Dans le Nord et le Centre de l'Asie. six espèces. Caractères extérieurs. — Herbes à feuilles entières, alternes, pétio- lées, elliptiques ou ovales, couvertes d'un fin duvet. Ce genre se rapproche des Camphorosmées par la morphologie des fleurs, mais la structure anato- mique le rapproche des Eurotinées. A. AMARANTHOIDES L,. Habitat. — Asie centrale. Caractères extérieurs. — l'euilles ovales-elliptiques ou lancéolées, er minées en pointes ou mucronées, Caractères anatomiques. — Epiderme à cellules irrégu- lières ; à la face inférieure, nombreux poils en candélabres pédonculés contrairement à l'opinion émise par Vorkexs qui prétend les avoir toujours rencontrés, sessiles et étalés sur le limbe (voir Fig. XVIIT). Nervure médiane centrale convexe avec une dépression correspondante à la face supérieure. Cette nervure est protégée, sur ses deux faces, par une seule rangée de col- lenchyme. Au centre, un seul faisceau disposé en éventail dans lequel le liber est recouvert par un péricycle à peine différen- cié. Limbe peu épais montrant en coupe transversale un tissu d'apparence homogène ; cependant, les cellules situées sous l'épiderme supérieur, plus volumineuses, se disposent de façon à donner l'aspect d’un tissu palissadique. Tous les parenchymes de la feuille de cette espèce renferment de volumineuses mâcles d'oxalate de calcium. 6 — S6 — À. uyBripA L. Habitat. — Sibérie, Indes Orientales. Caractères extérieurs. — feuilles alternes, pétiolées, ovales, mucro- nées, couvertes de poils très fins et à bords entiers. Ces feuilles, à nervure médiane proéminente, ont une longueur de neuf centimètres et trois à quatre de largeur. Caractères anatomiques. — Les cellules épidermiques sont rectangulaires et beaucoup plus grandes que dans l’espèce précédente. Poils en candélabres. Le mésophylle est nettement bifacial, avec une rangée de cellules palissadiques très longues, occupant les deux tiers de l'épaisseur du limbe. Un seul faisceau libéro-ligneux protégé par un péricycle sclérifié. 4 Mäcles d’oxalate de calcium dans les parenchymes et dans le liber. Volumineuses cellules à sable dans le mésophylle. N.-B. — Certains auteurs réunissent cette espèce à la précédente. Les caractères anatomiques sont assez différents pour que nous ayons eru devoir les séparer. ‘ ME CHAPITRE" AY: Tribu des Corispermées. Les Corispermum, au nombre de 10 à 12 espèces, donnent leur nom à une tribu, celle des Corispermées qui se distinguent par des fleurs hermaphrodites en épis et par un fruit comprimé entre l’axe et sa bractée axillaire qui le déborde et le cache en grande partie. La graine dressée, albuminée, remplit toute la cavité du péricarpe, et possède un embryon annulaire. Les deux autres genres, Anthochlamys et Agriophyllum, se caractérisent : le premier, par des fruits à aile circulaire margi- nale ; le dernier, par un fruit comprimé déhiscent, surmonté d'une aile terminée par deux épines qui répond à la base du style, Les Corispermum ont une structure anatomique particulière due à leurs conditions de végétation ; les Anthochlamys, au contraire, ont une structure régulière, Gexre Anthochlamys Fenzl, A. poLyGALOIDES (Fenzl?) Moq. Habitat.— Caucase, Perse, près de Téhéran. Caractères extérieurs. — Feuilles alternes, sessiles, elliptiques ou linéaires lancéolées, entières. Les feuilles sont uninerviées, les inférieures trinerviées. Caractères anatomiques. — Epidermes glabres à cellules rectangulaires et régulières, moins développées à la face infe- rieure, — 88 — Le mésophylle bifacial présente deux rangées de cellules palissadiques occupant plus de la moitié de l'épaisseur du limbe. Le parenchyme lacuneux renferme de nombreuses mâcles disposées surtout dans la région limite des tissus palis- sadique et lacuneux (Fig. XX). La nervure centrale peu proéminente présente une dépression correspondante à la face supérieure, elle est dépourvue de collenchyme et renferme un seul faisceau libéro-ligneux en éventail recouvert par un péricycle non collenchymateux. Endoderme à peine apparent. F1iG, XX — Anthochlamys polygaloides Moq. G — 9 d.:b., bois; L., liber; pér., péricycle. Gexre Gorispermum !.. Ethymologie.— Du grec : z60i7, punaise, -réouu, semence. Habitat. — Environ dix espèces habitant l'Europe, l'Asie, l'Amérique boréale, sur les bords du Volga. Caractères extérieurs. — Plantes annuelles herbacées, feuilles ongues de deux à quatre cm., alternes, linéaires lancéolées. Caractères anatomiques. — Nervure médiane plan-con- vexe, rappelant de très près la constitution observée chez les Camphorosma. Présence de longs poils pluricellulaires cou- ne — verts de granulations cellulosiques et parfois, mais plus rare- ment, des poiis ramifiés en candélabres. Faisceaux libéro- ligneux, pourvus d’une gaine endodermique plus ou moins différenciée, pouvant devenir commune à tous les faisceaux. Mésophylle palissadique sur les deux faces de la feuille. Oxa late de calcium en cristaux mâclés: C. nyssopitroLiuM L. Nom vulgaire. — Corisperme à feuilles d’hysope. Habitat. — Asie tempérée, Amérique boréale, Europe méridionale et orientale ; en France, lieux sableux du midi, vallée du Rhône, littoral de la Provence et du Languedoc. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,4, à feuilles alternes, dressées, longues de 2 à 3 cm., linéaires, mucronées, à nervure unique et pubescente. Fc. XXI. — Schéma de la disposition des faisceaux dans une feuille de Corispermum hyssopifolium L.: 1, sommet de la feuille ; 2, partie mé- diane ; 3, base de la feuille. — 90 — Caractères anatomiques. — Epiderme bien développé à cellules subrectangulaires, portant des poils allongés pluricel- lulaires, droits ou ramifiés en candélabres. La nervure médiane, qui présente seulement une légère émergence à la face infé- rieure, renferme un faisceau ovoïde avec péricycle collenchy- mateux. 11 est couvert à la. face supérieure par une gaine en croissant, tandis qu’au-dessus du liber les cellules de cette gaine ne sont pas différenciées. Tous les parenchymes renferment ça et là des màcles d'oxa- late de calcium. CORISPERMUM CANESCENS Kit. Habitat. — Hongrie. Caractères extérieurs. — Plante herbacée annuelle, portant de petites feuilles à pointes courtes, parfois terminées par un petit mucron ; elles sont rigides, uninerviées à nervure proéminente. Caractères anatomiques. — (Cette espèce se rapproche beaucoup de la précédente, par ses caractères anatomiques. Le mésophylle palissadique qui existe sur les deux faces et pré- sente deux rangées de cellules, est interrompu au niveau de la nervure médiane. La nervure de la feuille, protégée en haut et en bas par du collenchyme, possède un faisceau vasculaire ovoïde avec un péricycle collenchymateux et un bois protégé lui aussi par une petite zone de même nature. Les deux bords du limbe qui sont disposés en ailes renferment également un petit amas de cellules collenchymateuses. Les faisceaux secon- daires ainsi que celui de la nervure médiane, sont entourés par une gaine très nette. La feuille montre à la base 4 ou 5 fais- ceaux libéro-ligneux, répartis au milieu d'un parenchyme aqui- fère et entourés chacun d’un endoderme formant encore une gaine bien différenciée. À mesure qu'on s'éloigne de la base de la feuille, chacun de ces faisceaux se dédouble. Chaque moitié de faisceau et ses annexes {gaine et tissu palissadique) se rap- proche des deux faces de la feuille, en conservant leur bois tourné vers l'extérieur. En dernier lieu, une coupe faite au 3/4 supérieurs de la hauteur du limbe montre: une zone palissadi- que formée d’une seule rangée de cellules disposées tout ua en Re EE Sa CAETRS RC RE £ - î RES ELLEE x P. Moxres. — Chénopodiacées. Tu. Docr. Ux. Pu., 1906. les rte © ot At À seat \ Ke } ? v ART II ART NN Ti H] \ RTE OS Dr ESA CS BA Fig. XXII.— Anatomie des feuilles de Corispermum. G= 150 d.: En haut, Corispermunn orientale Lam.; en bas, C. canescens Kit.; g. end., gaine endudermique ; f.{. L., fais- ceaux libéro-ligneux ; pér., péricycle; b., bois: L., liber ; pér. e., péricycle collenchy- mateux; col., collenchyme. 99e autour du limbe sur les deux faces, contre laquelle s'applique la gaine, formée par la réunion des gaines partielles de chacun des faisceaux. En contact avec cette dernière, nous trouvons une rangée de petits faisceaux libéro-ligneux séparés par un tissu aquifère à éléments très développés et occupant tout le centre de la feuille (Fig. XXIT. CorISPERMUM ORIENTALE Lam. (Corispermum Pallassii Stev.) Habitat. — Caractères extérieurs.— Plante herbacée annuelle, feuilles allongées; linéaires, sans mucron terminal, ces feuilles sont rigides à nervure unique peu proéminente. Caractères anatomiques. — Epidermes à cellules régu- lières à cuticule, peu développée. Poils unis et pluricellulaires. Le mésophylle débute par un parenchyme pallissadique à cellules courtes, les nervures secondaires sont protégées par une gaine endodermique complètement fermée dans toute la longueur de la feuille, cette gaine mal définie est représentée par 4 ou 5 grosses cellules différentes de celles du parenchyme aquifère environnant. Nombreuses mâcles d’oxalate de calcium dans le parenchyme lacuneux central, surtout autour des fais- ceaux libéro-ligneux, et quelques cellules à sable au voisinage du tissu palissadique (Fig. XXII). CHAPITRE V. Tribu des Chénolées. La tribu des Chénolées comprend les genres Chenolea, Kochia, qui sont très connus, et d’autres genres peu repré- sentés dans les herbiers, Didymanthus, Enchylæna, Babbagia, Sclerolæna, Anisacantha, Trelkeldia, Cypselacarpus. Les genres Chenolea et Kochia renferment ensemble 50 espèces, et les 7 autres environ 29 espètes en tout. Les fleurs sont le plus souvent hermaphodites avec un calice gamosépale, qui d'ordinaire persiste autour du fruit, lequel renferme une graine presque constamment horizontale, et un albumen très souvent adhérent aux téguments séminaux. Le calice est urcéolé (Kochia!, globuleux ou turbiné Chenolea), à cinq lobes plus ou moins profonds, valvaires où légèrement imbriqués ; ils sont pourvus à une hauteur variable, d'ailes horizontales libres ou confluentes grandissant graduellement autour du fruit. L'androcée est isostémone et hypogyne et l'ovaire analogue à celui des Chenopodées est surmonté d'un style grêle divisé au sommet en 2 ou 3 branches stigmati- fères. Au point de vue anatomique la plupart des plantes de ce groupe présentent des particularités intéressantes analogues à celles rencontrées chez les autres Chénopodiacées. Gexre Kochia Roth. Habitat. — Environ 40 espèces habitant l'Europe, FAsie, l'Afrique, l'Amé- rique boréale. P. MoxrëinL. — Chénopodiacées. Ta. Doct. Un. Pu., 1906. “ee: ie, RE Fic. XXIIL. — Structure anatomique des feuilles de Xochia ; en haut, X. arenaria Roth. G= 2,7 d.: en bas, K. scoparia Schrad.: ép., épiderme; f. L. L., faisceaux libéro- ligueux; g. end., gaine endodermique; as. p , assise palissadique; L., liber ; b, bois ; pér., péricvcle; cel. s., cellule à sable. ps, Caractères extérieurs. — Plantes velues, herbacées ou sub-ligneuses, Feuilles alternes, sessiles ou subsessiles, linéaires ou étroitement lancéolées, entières, Usages.— En Chine, on cultive le X. scoparia Schrad. pour la fabrication des balais et pour « faire monter » les vers à soie. Caractères anatomiques. — Les caractères anatomiques rapprochent ce genre des Atriplex par la présence d’une gaine endodermique bien développée et d’un parenchyme palissadi- que sur les deux faces. K. ARENARIA Roth, Nom vulgaire. — Soude des sables. Syn.— Salsola arenaria Roth. Habitat. — Asie occidentale et centrale, Afrique septentrionale, Europe méridionale et orientale. Lieux secs et arides du Midi: Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Bouches du-Rhône. Habite aussi les licux sablonneux et argi- leux de l'Alsace, Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,20 à 0,50. Feuilles molles, filiciformes en alènes, munies d’un sillon en dessous, longuement ciliées inférieurement. Les feuilles florales dépassent beaucoup les glomé- rules. Août-Octobre. Caractères anatomiques. — L'épiderme montre sur les deux faces des stomates nombreux entourés de quatre cellules dont deux perpendiculaires à l’ostiole et démesurément allon- gées comme dans les Suaeda. Nombreux poils pluricellulaires, à cellules basilaires courtes, à parois épaisses, la cellule terminale exagérement développée renferme de nombreuses granulations cellulosiques analogue à celles des Camphorosma. A la base de la feuille les faisceaux libéro-ligneux sont entiers, et situés au milieu d’un parenchyme aquifère. Chacun d’eux est pourvu d'une gaîne endodermique bien marquée et couvert sur les deux faces par un arc de tissu palissadique (Fig. XXII). A mesure qu'ils s’'avancent vers le sommet de la feuille, les faisceaux marginaux se divisent en deux. Ces deux séries de faisceaux ainsi formées se trouvent séparées par un paren- chyme aquifère, et gagnent l’une la face supérieure, l’autre la face inférieure de la feuille et se disposent suivant une ligne concentrique à l’'épiderme. En même temps les arcs palissadiques et les fragments des gaines endodermiques qui ont été entraînés avec les faisceaux s étendent et se soudent pour former dans la partie terminale des feuilles des anneaux continus ou presque continus ; le tissu palissadique faisant toujours défaut au-dessus de la nervure centrale. Le faisceau libéro-ligneux central dépourvu de gaine ne subit pas de morcellement, son péricycle n'est pas collenchy- mateux, mais est constitué par de grands éléments. Le paren- chyme central renferme de nombreuses mâcles d'oxalate de calcium. K. scoparra Schrad. Nom vulgaire. — balais. Habitat. — Asie jusqu'au Japon, subspontané dans l’est et le midi de la France. Caractères extérieurs.— Plante annuelle de 0,40 à 1 m. Feuilles vertes, lancéolées ou lancéolées-linéaires, aiguës, atténuées en pétiole, planes, ciliées, trinervées, les feuilles florales plus étroites dépassant longuement les glomérules. Août-Septembre. Caractères anatomiques. — Se rapproche beaucoup de l'espèce précédente. Mais cette feuille dont la nervure est plus proéminente en diffère par un faisceau médian à péricyele collenchymateux et une gaine incomplète, située seulement au- dessus des vaisseaux du bois. Tous les autres faisceaux secon- daires sont entourés dans tout leur trajet par une gaine endo- dermique fermée. Les cellules palissadiques se groupent au- dessus de ces faisceaux et dans les nervures terminales arrivent à les envelopper complètement. Nombreuses mâcles dans les parenchymes (Fig. XXII). K. minsurA Nolte. Habitat. — Asie occidentale et Sibérie, en Europe, littoral de la Médi- terranée, Provence, Languedoc, Roussillon. ’ Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,20 à 0,60. Feuilles linéaires, obtuses, demi-cylindriques, charnues, molles, velues-cendrées, uninerviées. Les feuilles florales souvent appliquées dépassent les glomé. rules. PE Gr SE D ÈS F D } = 09 — Caractères anatomiques. — Très voisins des espèces précédentes. Les poils nombreux sur les deux faces, avec proé- minences cellulosiques, sont bien différents de ceux de K. arenaria Roth. ; leurs cellules basilaires sont en effet beau- coup plus élargies et moins hautes; elles présentent en outre de fines stries longitudinales. Parenchyme palissadique compre- nant 3 rangées de cellules disposées tout autour du limbe. Au- dessous de ce dernier, les faisceaux secondaires très réduits sont disposés suivant une ellipse, dont le centre est occupé par le faisceau libéro-ligneux principal avec un péricycle collenchy- .mateux. Mâcles plus rares que dans X. arenaria Roth. (Fig: XXIV). - ass.p. AU TRS Ur NUE ÉEREES : pér Hs FiG. XXIV. — Kochia hirsula Nolte. G& — 120 d.: ass. p., assise palissadique ; b., bois: L., Liber ; pér., péricycle. — 100 — + GENRE Enchylaena K. Br. E. romexrosa R. Br. Habitat. — Australie, Nouvelle-Hollande. Caractères extérieurs. — Sous-arbrisseau, très rameux, à feuilles allternes, sessiles, oblongues, linéaires et charnues. Caractères anatomiques. — Cellules épidermiques isodia- métriques : poils allongés, plusieurs fois coudés et hérissés de pointes cellulosiques très longues. < FiG. XXV. — Enchylæna tomentosa R. Br. G — 190 d.: end., endoderme ; pér., péricycle; cel. s., cellule à sable. A l'intérieur d’un parenchyme formé de grandes cellules allongées radialement jouant le rôle de tissu palissadique, nous trouvons trois faisceaux libéro-ligneux réunis par des anastomoses transversales (Fig. XXV). Le parenchyme fondamental renferme des cellules à sable peu nombreuses mais de dimensions volumineuses, * HA VAT — 101 — (Gexre Chenolea Thunh. C. MuricarA Moq. Habitat. — Mexique. Caractères extérieurs. — l'euilles alternes sessiles, charnues. Ces feuilles sont peu nombreuses et très espacées sur la tige. Caractères anatomiques. — Epiderme formé de cellules ovales irrégulières, à cuticule très mince portant de très nom- breux poils pluricellulaires unisériés présentant deux cellules basilaires à parois épaisses el surmontées par une longue cellule terminale présentant sur toute sa surface des pointes cellulosiques. Le faisceau libéro-ligneux de la nervure est protégé par un selérenchyme péricyclique bien développé. Les autres fais- ceaux secondaires situés au-dessous de la rangée de cellules palissadiques à la face supérieure, montrent ainsi que le faisceau principal une gaine endodermique différenciée en un arc seulement vers la face supérieure (Fig. XX VI). Le reste du parenchyme est formé de cellules irrégulières, arrondies, contenant cà et là de volumineuses mâcles d’oxalate de calcium. & À A ass. te TITRES UE BAIE \1620 se Ê nn — N ee Be); (KL Ye 2 LE Fi. XXVI. — Chenolea muricata Moq. G — 120 d.: ass. p., assise palissadique; g. end., gaîne endodermique ; pér. s., péricycle scléreux. i — 102 — GEexRE Echinopsilon Modq. Habitat. — Caucase, Sibérie et dans la région méditerranéenne. ' Caractères extérieurs. — Plante herbacée, à nombreuses feuilles alternes, sessiles, étroites, linéaires, planes ou demi arrondies, pubescentes ou villeuses. E. nyssorirozius Moq. Habitat. — Perse, Tartarie, Mongolie, Nord de l'Afrique. Caractères extérieurs, — Plante annuelle herbacée à feuilles linéaires oblongues, pointues, tendres, cotonneuses, de couleur blanc cendré, Ces feuilles sont molles à nervure proéminente et ont une longueur de 5 à 6 cen- timètres sur 1/2 à 1 de largeur. @J(e, FiG. XXVII.— Echinopsiion hyssopifolius Moq. G—120 d.: end., endoderme; [. 1. L., faisceaux libéro-ligneux; g.end., gaine endodermique; pér., péricycle. Caractères anatomiques. — Ces caractères rapprochent : cette espèce des Chenolea. Certains auteurs même n’en font qu'un genre. On y trouve des faisceaux libéro-ligneux situés sous les ilôts de cellules palissadiques de la face supérieure et. présentant la même structure anatomique que dans les Chenolea. Toutefois, dans le cas particulier, la gaine endoder- — 105 — mique entoure complètement le faisceau au lieu de former seulement un arc à la face supérieure, comme cela s'observe chez les Chenolea Fig. XXVID. _ Les mäcles d'oxalate de calcium sont nombreuses comme dans les Chenolea, par contre les poils tecteurs font défaut et sont remplacés par des poils glanduleux assez peu abondants. CHAPITRE VI: Tribu des Suaedées. Les Suaedées comprennent le genre Suaeda avec 45 espèces et les 4 autres genres /lypocylix, Alexandra, Borsczovia, Bienertia renfermant chacun seulement une espèce, qui appar- tiennent tous à l'Ancien monde. Ce sont des plantes herbacées ou frutescentes des bords de la mer et des terrains salés des deux mondes. Les fleurs, herma- phrodites ou polygames, à réceptacle-cupuliforme, portant sur les bords un périanthe et un androcée qui sont ou bien hypo- œynes ou bien légèrement périgynes. Le calice a 5 sépales imbriqués dans le bouton. Les étamines leur sont superposées, à filet libre, aux anthères biloculaires introrses, ovaire renfermant un ovule campylotrope biloculaire. Fruit sec conte- nant une graine dressée horizontale ou oblique, à embryon spiralé, accompagné ou non d’un albumen peu abondant. Au point de vue anatomique les plantes de cette famille ont la structure particulière aux plantes halophytes. Toutefois les conditions biologiques n'ont pas cependant provoqué de diffé- renciations à un point aussi marqué que dans d’autres groupes connus telles que les Salsolées et les Salicorniées. Genre Suaeda Forsk. Etymologie, — De Suaeda, Soude : plantes riches en soude. Nom vulgaire. — Soude. Habitat. — Environ 45 espècessur les rivages etles lieux salés de presque toute la surface du globe. ‘+ * — 105 — Usages. — llles servaient autrefois comme les Salicornia à la prépa- ration des Soudes naturelles, mais elles sont détronées aujourd'hui par les procédés chimiques de fabrication. Caractères extérieurs. — Ce sont des plantes à feuilles alternes, charnues, linéaires, subcylindriques avec un parenchyme palissadique à plusieurs rangées de cellules et de faisceaux libéro-ligneux disposés sur une ligne suivant le grand axe de la section transversale du limbe des feuilles. Pas de poils ni de concrétions d’oxalate de calcium. Fi. XXVIIT. — Suæda fruticosa Forsk. G— 150 d.: g. end., gaine endo- dermique ; ép., épiderme ; ass. p., assise palissadique ; f. L. L., faisceaux libéro-ligneux. S. FRuTICOSA Forsk. Habitat. — Europe méridionale et une grande partie du globe. Existe en . France sur le littoral de la Manche, de l'Océan, de la Méditerranée et en Corse. LU TR FAUNE — 106 — Caractères extérieurs. — Sous-arbrisseau de 50 c/m à 1 m. toujours vert, dressé, buissonnant, à rameaux blanchàtres, très divisés et très feuillés. Feuilles d’un vert glauque, rapprochées, courtes (5 à 6 m/m.) subeylindriques, obtuses ou brièvement apiculées, atténuées à la base, noircissant par la dessi- cation ; celles des rameauxflorifères dépassentles glomérules qui contiennent de 1 à 3 fleurs. Mai-Octobre. Caractères anatomiques. — l'épiderme est pourvu de nombreux stomates accompagnés de 4 cellules de bordure dont les deux latérales sont plus allongées et entourent presque complétement l'ouverture du stomate formant ainsi une auréole, comme dans le genre Blitum. La coupe transversale de la feuille est ovoïde ; l’épiderme est constitué de grands éléments cubiques et il est dépourvu de tout revêtement protecteur. Mésophylle centrique, et entre les 3 rangées de cellules en palissades inférieures et supérieures existe un parenchyme formé de grosses cellules arrondies renfermant de nombreux faisceaux libéro-ligneux disposés en ligne suivant le grand axe de la section de la feuille. Ces faisceaux serrés les uns contre les autres présentent de fréquentes anastomoses et sont protégés par un péricycle très faiblement collenchymateux. La gaine endodermique est peu différenciée. Absence de cristaux d'oxa- late de calcium (Fig. XX VII). S. MARITIMA Dum. Hahiütat. — Presque toute la surface du globe. Littoral de la Manche, de l'Océan et de la Méditerranée, en France. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,50, glabre, d'un vert glauque ou rougeâtre. Feuilles nombreuses, les caulinaires allongées 0.01 à 0,03, linéaires, demi-cylindriques, obtuses ou aiguës, élargies à la base, opaques, glaucescentes ; les florales plus petites dépassant les glomérules à 2 ou 3 fleurs. Juillet-Octobre. Caractères anatomiques. — Cette espèce présente des caractères très voisins de l'espèce précédente. L'épiderme est formé de cellules irrégulières à cuticule mince. Dans cette espèce le faisceau central seul prend un grand développement et s’entoure d’un tissu parenchymateux à gros éléments. Les faisceaux secondaires minuscules sont disposés suivant une « L £a: LU RIRE Pas À P. MoNreir. — Chénopodiacées. Ta. Docr. Ux. Pu., 1906, IX A 9e Es TR FiG. XXIX. — Suæda maritima Dum. G2 4 D. Fc. XXX. —- Suæda splendens Gen. et &. G — 120 d.: pér., péricycle: end., endoderme ; f. L. L., faisceaux libéro-ligneux ; ass. p., assise palis- sadique ; hyp., hypoderme ; ép., épiderme, = ÿ ligne légèrement courbe par rapport au grand axe de la feuille. Ces faisceaux sont séparés les uns des autres par une ou deux cellules parenchymateuses (Fig. XXIX. SUÆDA SETIGERA Moq. (S. splendens Gren. et G.). Syn, — S. setigera Moq. Habitat. — Asie occidentale et centrale, Afrique tropicale, Europe méditerranéenne. Littoral de la Méditerranée, en Provence, Languedoc, Roussillon. ; Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,40, glabre. Feuilles rapprochées, longues de 8 à 20 m/n, linéaires, demi-cylindriques, acuminées-mucronées et souvent terminées par une soie fine et caduque et demi-transparente. Les feuilles florales dépassent à peine les glomérules. Caractères anatomiques. — Absence de poils. Epiderme formé de cellules volumineuses constituant un véritable tissu aquifère. Le tissu palissadique est séparé de l’épiderme par un hypoderme formé de grands éléments moins développés, cependant que les cellules épidermiques. Les faisceaux libéro-ligneux sont disposés au milieu d’un parenchyme à larges éléments. Absence d'oxalate de calcium. Fig. XXXI. — Suædaaltissima Pall, G = 150 d.: ass.p., assise palissadique : pér., périeyele ; cel. s., cellule à sable. — 110 — S. ALTISSIMA Pall. Habitat. — Hongrie, Caucase, Asie mineure, Egypte, Espagne, Italie. Caractères extérieurs. — Plante herbacée à feuilles longues cylin- driques droites, rigides et pointues. Ces feuilles longues de 3 à 5 ‘/" et larges de 1/2 centimètre sont de couleur vert glauque. Caractères anatomiques. — Epiderme à cellules arrondies à cuticule mince, dépourvu de poils. Mésophylle centrique ; accolé aux cellules palissadiques inférieures et supérieures, nous trouvons une rangée de grosses cellules qui peut être considérée comme une gaine endodermique commune à tous les faisceaux. Ceux-ci sont disposés suivant le grand axe de la section de la feuille. Le faisceau central peu développé présente un péricycle à peine differencié, Les parenchymes renferment de rares mâcles d'oxalate de calcium et çà et là quelques cellules à sable (Fig. XXXI. ({ + STORES y CHAPITRE VII. Tribu des Salsolées. Les Salsolacées ont des fleurs régulières, hermaphrodites, apétales 5 mères, 5 sépales menbraneux à préfloraison quin- conciale et 5 étamines superposées, à filets libres et à anthères biloculaires introrses déhiscentes par deux fentes longitudi- nales. Le réceptacle est en iorme de coupe et le gynécée se compose d’un ovaire supère uniloculaire, surmonté de deux branches chargées à la partie supérieure de papilles stigmatiques. Le fruit est un akène à paroi ténue ou molle autour duquel persistent souvent les étamines et aussi le pé- rianthe fréquemment prolongé en aïles dorsales. La graine renferme, sous de minces téguments, un embryon fortement enroulé en spirale, généralement de couleur verte, à radicule latérale, descendante et quelquefois, mais rarement, ascen- dante. La tribu des Salsolacées renferme 21 genre avec 125 espèces dont 40 pour le seul genre Sa/sola qui forme avec les genres voisins Serdlitzia, Arthrophytum, Traganum, Cornulaca, Horaninovia et Haloxylon, la sous série des Æusalsolees. Les Anabasis, qui comprennent environ 15 espèces habitant le sud de l’Europe, le nord de l'Afrique, l'Asie occidentale et centrale, constituent également une sous-série des Sa/solées caractérisée par son embryon spirale vertical, sa radicule infé- rieure plus ou moins ascendante. A côté de ces plantes se rangent les genres Girgensohnia, Noœa, Ofaiston, Petrosi- monta, Nanophytum, Halanthium, Halocharis, Halarchon, Halimocnemis, Piptoptera, Halogeton et Sympegma qui constituent avec les Anabüsis la sous-série des Anabasées. ire La structure anatomique des Salsolacées présente des parti- cularités intéressantes qui avaient déjà été signalées par DANGEARD. Vous avons fait porter nos investigations sur les Salsola, Anabasis, Nanophytum, Sympegma. La structure anatomique des Noæa et en particulier des N. spinosissima Moq. et N. Tournefortii Moq. étudiée par DanxcEarb se rapproche de celle des Sa/sola ; on y trouve d'après cet auteur : 1° Un épiderme ; 2° Une assise de palissades interrompues de place en place ; 3° Une assise de cellules cubiques (gaine) ; 4° Sous cette gaine un grand nombre de faisceaux à orien- tation inverse ; 5° Un parenchyme incolore à grands éléments avec des fais- ceaux corticaux localisés aux angles. Cette structure se rencontre aussi chez l'Ofaiston monandium Moq. avec cette différence qu'aux endroits où les cellules palis- sadiques font défaut on trouve un petit conduit trochéiforme courant sous l’épiderme. Les faisceaux corticaux situés sous l’assise palissadique avec bois en dehors se rencontrent aussi dans les genres Girgen- sohnia, Halanthium, Caroxylon, Horaninovia, montrant ainsi l'homogénéité de structure présenté par la tribu des Salsolées. La gaine est souvent rejetée loin des faisceaux. É Crexre Salsola. Etymologie.— Du latin salsus, salé : plante des lieux salés. Habitat.— D'après Boissier environ 40 espèces habitant les régions temn- pérées et subtropicales des deux mondes. Caractères extérieurs. — Plantes annuelles très rameuses à ra- meaux non articulés. Feuilles les plus inférieures opposées, les autres al- ternes, linéaires-triquêtres, charnues. (1) DANGEARD. — Structure des Salicorniées et Salsolées. /n Bull. Soc. Linn. de Normandie, Série 4, T. If, Caen 15, p. 88-95. Soc. bot. de Fr., 188$, p. 157-197. — 113 — Usages. — (Quelques personnes mangent les jeunes pousses et leur saveur, dit-on, n’est pas désagréable. Les Soudes fixent les sables maritimes etleurs débris accumulés par le temps finissent par exhausser les côtes, moins exposées alors à l’action des vagues et permettant l’établissement d'une végétation plus abondante et plus variée. Ces plantes plaisent aux bestiaux, surtout aux moutons. Du reste, on prétend qu'elles ont la propriété de leur donner des forces et de conserver leur embonpoint. A l’appui de cette opinion, DE CANDOLLE rapporte que dans les environs de Narbonne on donne des grains de Soude en guise d'avoine aux bœufs de labour. Mais la principale utilité de ces végétaux est de donner par incinération le sel connu dans le commerce sous le nom de Soude, et qui est employé dans les arts et l’économie domestique, pour la fabrication du savon, du verre dans le blanchissage, ete. Outre le séjour du littoral, que semblent préférer ces végétaux, on en trouve encore dansles marais salants, placés dans l’inté- - rieur des terres, dans le voisinage des salines, et sur le bord des déserts. comme en Barbarie où le sable est mêlé à une quantité considérable de sel. Les Soudes réussissent même assez bien dans un terrain ordinaire ainsi qu’on peut l'observer dans les jardins botaniques. Le Salsola saliva L., appelé Barille, Soude d’ Alicante, qui fut cultivée en Espagne dans le royaume de Valence, fournissait autrefois la soude la plus estimée. SÉSOnDATE LS Noms vulgaires. — Herbe au verre, Marie vulgaire, Soude com- mune. Habitat.— Europe méridionale, Algérie, Asie occidentale, Japon. En France : littoral de la Méditerranée et de l'Océan jusqu’au Morbihan, On la trouve aussi en Corse. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,20 à 0,60, glabre. Feuilles charnues, molles, longues, demi-cylindriques, sub-obtuses ou termi- nées par une fine soie et non piquantes. Les feuilles supérieures très élar- gies à la base sont demi embrassantes. Caractères anatomiques. — Epiderme formé de cellules cubiques dont quelques-unes s’allongent légèrement pour for- mer un poil court et pointu, cuticule bien développée. La coupe de la feuille montre du parenchyme palissadique sous l’épiderme inférieur, c’est-à-dire à la face convexe opposée à la tige vers l'extrémité de la feuille, ce parenchyme apparait alorr sur tout le pourtour. Versle milieu de la feuille (Fig. XXXIT), on trouve quatre amas de cellules palissadiques disposées systématiquement, deux à la face supérieure, deux à la face inférieure. Ces amas de tissu \ £ TER NET ANT EVE VF en Nues palissadique sont séparés de l'épiderme par une assise hyÿpo- dermique renfermant de grandes quantités de mâcles d’oxa- late de calcium. Au dessous de ces cellules palissadiques, nous trouvons la gaine signalée déjà dans toutes les Chénopodiacées halophytes. Immédiatement adossés à la gaine sont déposés un grand nombre de faisceaux à orientation inverse constitués par un petit amas de liber et un bois réduit le plus souvent à une unique trachée. Dans le parenchyme aquifère en trouve des gros cristaux d’oxalate de calcium (Fig. XXXII). Au centre d’un'‘parenchyme très lâche, il existe un unique faisceau libéro-ligneux et deux petits faisceaux latéraux proté- cés par un péricycle collenchymateux et un amas de collen- chyme situé à la pointe du faisceau. col. x EE —© \ OO] ss? CO LA AT 2 2 "e" FrG. XXXIT. — Salsola Sodu L.: col., collenchyme ; yp., hypoderme ; ép., épiderme ; f. L. L., faisceaux libéro-ligneux ; ass. p.. assise palissa- dique; g. end., gaine endodermique. \ * D PO UESr U PONT eL AT CN : P, Montrez, — Chénopodiacées. Tu. Docr. Ux. Pu., 1906. g-end KZ XS 2 FiG. XXXIIT. — Salsola Soda L.: hyp., hypoderme ; ép., épiderme ; g. end., gaine endodermique; f. L. L., faisceaux libéro-ligneux ; ass. p., assise palissadique. P. Monreir, — Chénopodiacées. Tu. Docr. Ux. Pu., 1906. es Q FiG. XXXIV.— Salsola Kali L.: 4. end., gaine endodermique ; f. L. L., fais- ceaux libéro-ligneux ; col, pér., collenchyme péricyclique ; ép., épiderme ; ass. p., assise palissadique. b) — 119 — SD ÉAEL L- Nom vulgaire.— Soude Kali. Habitat. — Asie, Afrique, Amérique, Europe, littoral de la Manche, de l'Océan, de la Méditerranée, alluvions du Rhône, du Tarn, Corse. Caractères extérieurs. — Plante annuelle de 0,10 à 0,60, hispidule ou glabre. Feuilles épaisses, linéaires en alène, atténuées en pointe épineuse, les feuilles florales courtes, subtriangulaires, épineuses, un peu élargies à la base. Juillet-Octobre. Caractères anatomiques.— Poils peu nombreux. le pa- renchyme palissadique n’est jamais continu, il est disposé ainsi que la gaine sous forme de deux arcs se regardant par leurs branches et interrompus au-dessus et au-dessous de la nervure médiane. Le tissu palissadique n’est pas séparé de l’épiderme par une assise hypodermique comme dans le S. sopa L. (Fig. XXXIV). : ee A ) [/] L Se 4) TE 22 RQ LA cpl. Fic. XXXV. — Salsola Tragus L.: f. 1. L., faisceaux libéro-ligneux : g.end., gaîne endodermique; ép., épiderme; ass. p., assise palissa- dique ; col.” collenchyme. SCTRAGUS L: Nom vulgaire.— Soude épineuse. Habitat. — Identique à ceux de l’espèce précédente mais vivant plus à l'intérieur des terres. Caractères extérieurs. — (uelques auteurs, comme l'abbé COSTE, GiLLET et MAGNE, considèrent cette plante comme une simple variété de l'espèce précédente dont elle diffère par ses feuilles finement linéaires peu charnues. Caractères anatomiques. — L'’histologie fournit des caractères différentiels dont la valeur taxinomijue nous semble d'ordre assez élevé entre le Kazr L. et sa variété S.rraGus L. que, histologiquement nous considérons comme une espèce auto- nome. La section de la nervure médiane a la forme d’un crois- sant, et les bords du limbe sont développés en ailes. Le paren- chyme palissadique et la gaine n'existent plus ici qu'à la face inférieure de la feuille où ils sont disposés suivant deux arcs systématiquement placés de chaque côté de la nervure médiane. Au-dessus de cette nervure le tissu palissadique est remplacé par un amas de collenchyme peu développé. L'assise palissa- dique n’est pas séparée de l’épiderme par un hypoderme comme dans le S. sopa L. (Fig. XXX V). Le système fasciculaire est ici représenté par un faisceau principal et deux petits faisceaux situés dans le parenchyme aquifère et des petits faisceaux situés dans la gaine endoder- mique. Les mâcles sont plus rares que dans S. sopa L. Genre Anabasis. Habitat. — Dix-sept. espèces, habitant les régions méditerranéennes, l'Ouest et le Centre de l'Asie. Caractères extérieurs. — Herbes vivaces ou arbrisseaux à feuilles opposées, allongées, charnues, mucronées, en forme d’écailles ou réunies par paires en une gaine bilobée, élargie à la partie supérieure en forme de calice tandis que la base est attachée à l’entre-nœud. Ré. ni] — 121 — A. TAMARISCIFOLIA L. (Salsola tamariscifolia Cav. Habitat. — Espagne. Caractères extérieurs.— Feuilles alternes, rares arrondies, filiformes, mucronées, caduques. Les supérieures petites et squamiformes. Fig. XXXVI. — Anabasis tamariscifolia L. G —150 d.: b., bois ; L., liber ; end., endoderme ; pér., péricycle. Caractères anatomiques.— Les caractères anatomiques rapprochent ce genre des Kochïa. La feuille à section ellipti- que présente un épiderme complètement dépourvu de poils, faiblement cutinisé, ce qui la distingue de celles du genre Kochia. Mésophylle centrique avec deux rangées de cellules palis- sadiques allongées disposées tout autour de la feuille. Au centre d'un tissu parenchymateux, un seul faisceau libéro-ligneux non protégé, quatre à cinq faisceaux secondaires très réduits, à bois externes, sont disposés en ellipse dans le parenchyme tout autour du faisceau principal (Fig. XXXVT. Nombreuses mâcles d’oxalate dans les parenchymes dispo- sées à la limite du tissu palissadique et lacuneux formant ainsi une ligne extérieurement concentrique aux faisceaux. GENRE Sympegna Bunge. S. REGELII BGE. Habitat. — Turkestan. Caractères anatomiques.— La structure d'un Sympegma se rapproche beaucoup de celle d’un Anabasis. La coupe de cette feuille est ovale. Epiderme à cellules rectangulaires irré- gulières, dépourvu de poils. Le parenchyme palissadique est représentée par deux rangées de cellules entourant un paren- chyme aquifère à larges éléments. Le centre de la feuille montre un faisceau libéro-ligneux bien développé. Au-dessous du parenchyme palissadique tout autour de la feuille existe de petits faisceaux libéro-ligneux à bois externe. Toutes ces for- mations vasculaires sont dépourvues de péricycle différencié et sont entourées de mâcles d'oxalate de calcium (Fig. XXXVID. Fic. XXXVIL. — Sympegma Regelii Bge. G — 150 d. : «ss. p., assise palissadique ; f.1.L., faisceaux libéro-ligneux; pér., péricycle. 2 — 123 — GENRE Nanophytum Less, N. carsicuu Less. (N. jJuniperinum C.-A. Mey.) Habitat. — Asie centrale, Caractères extérieures.— Feuilles embrassantes soudées latéralement et à la base pour former une gaine autour de l’entre-nœud. Disposition rap- pelant celle de certain Suaeda. Ces feuilles sont dures, terminées par une pointe raide, glabre, et présentant une nervure à peine apparente. Caractères anatomiques.— La coupe présente un épiderme à cellules irrégulières sans poils. La partie convexe de la feuille, c'est-à-dire la face inférieure montre une rangée de cellules palissadiques à peine interrompue au niveau de la nervure médiane. Au centre, le faisceau libéro-ligneux principal est constitué par un liber développé, du bois réduit à quelques vaisseaux et un péricycle scléreux. Au-dessous du parenchyme palissadique il existe de nom- breux faisceaux libéro-ligneux très réduits, à orientation inverse. Autour du faisceau principal, les mäcles sont disposées en forme d’anneau presque continu, tandis qu'’au-dessus de l'épi- derme supérieur les cellules à sable forment une ligne cristal- line presque continue. CHAPITRE VIII. Tribu des Salicorniées. Les Salicornes sont des herbes annuelles ou frutescentes, glabres et charnues. Elles ne sont pas aphylles comme le pré- tendent certains auteurs, mais les feuilles sont opposées, sou- dées par leurs bords et recouvrent chaque entre-nœud, vers le haut duquel elles se séparent et s’'isolent un peu en formant une saillie plus ou moins longue similant une articulation. Les fleurs sont groupées en épis de cymes disposés au som- met des rameaux. Au-dessus de chaque bractée, se trouve une fossette qui loge une inflorescence partielle, formée de trois fleurs dont les deux latérales plus jeunes, parfois femelles ou stériles, ou bien encore de quatre à huit fleurs disposées en cyme contractée. Ces fleurs sont hermaphrodites ou polyga- mes, leur calice est gamosépale ‘en forme de sac plus ou moins irrégulier ; membreneux tout d’abord, il devient par la suite plus ou moins épaissi ou même charnu. Son sommet porte une ouverture étroite, découpée de trois ou quatre petites dents inégales. Deux ou parfois une seule étamine hypogyne, formée d’un filet à sommet atténué exsert et d’une anthère biloculaire. Le gynécée est libre, composé d’un ovaire unilo- culaire, surmonté d’un style dont le sommet stigmatifère est finement lacéré ou partagé en deux branches. Un seul ovule dressé et sessile campylotrope ; fruit membraneux indéhis- cent, renfermant une semence dressée dont les téguments recouvrent un embyron charnu condupliqué. Les autres genres qui constituent la tribu des Salicorniées sont au nombre de dix. Ce sont les Kalidium. Halopeplis, Spi- — 125 — rostachys, Heterostachys, Halocnemum, Tecticornia, Arthroc- nemum, Pachycornia, Microcnemum. La structure anatomique du genre Salicornia a surtout été étudiée par Duvar-Jouve. Pour s'expliquer les particuliarités anatomiques que l’on rencontre, il faut admettre l'hypothèse que la partie verte et charnue, couvrant les entre-nœuds jeunes des Salicorniées, est constituée par des feuilles appli- quées contre la tige et soudées latéralement. D'ailleurs, dans le Kalidium foliatum Moq., type voisin, ies feuilles alternes sont fortement décurrentes, et la décurrence, qui renferme de nombreuses ramifications des faisceaux foliai- res, persiste après la chute du limbe. Si les feuilles, au lieu d'être alternes, étaient opposées, les deux décurrences, en s'unissant, constitueraient une gaine absolument comparable à celle décrite chez les Salicornia et Arthrocnemum. Cette hypothèse, que la partie verte et charnue couvrant les entre nœuds, est constituée par des feuilles appliquées contre la tige et soudées latéralement, s'explique si l’on suit le développe- ment de ces plantes. Après quelques mois, cette enveloppe se flétrit, jaunit, prend la teinte feuille morte et bientôt se détache des entre- nœuds par plaques sèches plus ou moins grandes dans les- quelles on retrouve tous les éléments d’une feuille. Nous ne nous sommes pas étendus sur l'anatomie des Sali- corniées, car ce genre à lui seul mériterait une étude parti- culière ; nous nous sommes bornés à donner l’anatomie des S. herbacea L., S. fruticosa L., S. patula, S. macrostachya Moric., qui ont d’ailleurs fait l’objet d’une étude très détaillée de Duvar-Jouve. La structure anatomique de la tribu des Sali- corniées mériterait, comme nous venons de le dire, d'être reprise en entier ; nous n’avons pu le faire, faute d'échantillons suffisants. Toutefois, les observations que nous avons pu faire permettent de dire que l’on ne doit pas séparer les Salicorniées des Chénopodiacées pour en faire une famille spéciale. La structure anatomique se rapproche beaucoup de celles de cer- taines Chénopodiacées, en particulier des Salsolacées, etc., et la complication que l’on rencontre provient de la soudure laté- rale des feuilles et aussi de la soudure de ces feuilles avec l’axe de la tige. — 126 — S. FRUTICOSA L. Caractères extérieurs.— Sous-arbrisseatf de 0 m. 30 à 1 m., glauque, à articles deux fois plus longs que larges, habitant l'Europe méridionale et une grande partie du globe. Caractères anatomiques. — Une coupe transversale d'un article montre au-dessous d'un épiderme à cellules irrégulie- res, deux assises de cellules allongées, perpendiculaires, à l'épiderme et constituant le parenchyme en palissade de ces feuilles. Parmi ces cellules, on en trouve d’autres incolores, dépourvues de chlorophylle présentant des épaississements spiralés se déroulant au moindre tiraillement, ce sont des cel- lules aérifères ; ces cellules ne sont pas disposées sans ordre. mais au contraire situées au-dessous ou au voisinage des sto- mates. Le parenchyme lâche et méatique situé au-dessous de ce tissu chlorophyllien est formé de grandes cellules incolores, et sillonné par un réseau de faisceaux fibro-vasculaires présen- tant entre eux des anastomoses transversales. Cette gaine foliaire se termine par une assise de petites cellules, dont la grandeur et la forme correspondent à celles des cellules épider- miques et représentent l’épiderme supérieur de la feuille. D'ailleurs, dans la partie libre de la gaine foliaire, les dents des articles offrent la même structure anatomique, avec deux épidermes bien distincts. Dans le milieu de l’entre-nœud {arti- cle), l'axe de la tige présente la structure normale d'un dicoty- lédone. L’assise, directement appliquée contre la couche repré sentant l’épiderme supérieur de la feuille, est reconnaissable à l'aspect particulier de ses cellules qui sont petites, tabulaires et souvent subérifiées de très bonne heure, Au-dessous, vient le parenchyme cortical réduit, puis un liber, un bois et une moelle présentant tous les caractères ordinaires, mais noyés dans un amas de cellules fibreuses. Le S. sarmentosa D. J.et S. patula D. J. sont très voisins au point de vue anatomique de S. fruticosa L. et n'en diffèrent que par la forme des stomates qui sont arrondis dans le S. sarmentosa, ovales dans le S. fruticosa, ovales et larges dans le S. patula, " Fee PAUSE RNA ER ART Re ? “HSE . P. Mori. — Chénopodiacées, Tu. Docr. UN: PY Ty b FR / ®, { ne, AA og il j [TS | Ü {] Ï Hi D) ÿ © > È ITR —/ = EX. G/7 ” 07) EE, Z 1 Q et (/ if CR = Re Œ /| || Fic, XXXVIIL. — Salicornia patula D.J.: ép., épiderme ; palissadique ; més., mésophylle; b., bois ; m., moelle; sc. f. 1. 1., faisceau libéro-ligneux. Fic, XXXIX. — Cellules aérifères du Salicornia patula D, J, & — 220 d: Pu., 1906. ee sC: ln ass. p., assise ,Ssclérenchyme ; 271902 S. HERBACEA L. Caractères extérièurs.— Plante annuelle de 0 m. 10 à 0 m. 40, herba- cée, à tige dressée, raide, rameuse, à rameaux inférieurs très étalés, articles plus longs que larges. Habite l’Europe et une grande partie du globe. En France : littoral de la Manche, de l'Océan, de la Méditerranée et de la Corse, Caractères anatomiques. — La structure anatomique dif- fère peu de celle du S. fruticosa. L'on ne peut signaler comme 2) EE = ee 15 OR ON RERO) : OOSE 12202200 © de FiG, XL, — Salicornia patula D. J.: sc., sclérenchyme ; 4., liber ; b., bois ; moelle, — 130 — différence, que la très petite quantité de cellules spiralées (cel- lules aérifères) rares où mal formées. FiG. XLI. — Salicornia macrostachya Moric. G — 290 d.: ass. p., assise palissadique; g. end., gaine endodermique; sc, sclérite; f. EL L., fais- ceaux libéro-ligneux ; cel. sp., cellule aérifère. SALICORNIA MACROSTACHYA Moric. Caractères extérieurs. — Sous-arbrisseau de O0 m. 30 à 1 m., des régions méditerranéennes, articles de’ couleur glauque, puis d’un vert jau- nâtre, aussi larges que longs. Caractères anatomiques. — Structure anatomique sem blable à celle du S. ruticosa L., mais sans cellules aérifères. Dans le voisinage de l’assise palissadique on trouve des cel- lules à parois épaissies, se colorant par le vert d'iode, présen- tant par suite l'aspect de sclérites (Fig. XL). TROISIÈME PARTIE. Les Chénopodiacées utiles. L CHAPITRE PREMIER. Espèces Médicinales. Les Chénopodiacées sont le plus souvent des herbes molles, aqueuses, sans saveur, émollientes, sans propriétés bien spé- ciales, mais qui fournissent cependant leur contingent de pro- duits utiles à la thérapeutique, à l'alimentation ou à l’industrie, Cette famille ne renferme pas d'espèces toxiques. Quelques-unes sont riches en une essence odorante qui les rend digestives et les autres anthelmintiques ; les plus connues sous ce rapport sont les Chenopodium ambrosioides L., C. anthelminticum L., C. Botrys L., C. caudatum Jacq. Le Chenopodium ambrosioides L. est le thé du Mexique. Cette espèce d’Ansérine a une odeur agréable et son infusion théiforme est réputée comme tonique et béchique. On lui subs- titue souvent, sous le nom de Botrys, le Chenopodium Botrys L. du Mexique qui est particulièrement utilisé chez les femmes en couche et contre l’hémoptysie (1). En Europe, le thé du Mexique a été employé par PLENK qui en a obtenu de bons résultats dans les affections nerveuses. I l'administrait sous forme d’infusion (8 grammes pour 230 gr. d'eau bouillante) mélangé avec de la menthe, à la dose de 2 cuillerées à soupe le matin et le soir. Il cite des cas où ce remède a réussi; là où d’autres avaient échoué. Le D' Mrex de Vienne a constaté également les effets salutaires de ce remède dans les maladies du même genre. Mais il l’associait au quinquina. Au Chili, d'après Horwes (2), cette plante est employée comme stimulant et emménagogue. Dans les Etats-Unis, elle est réputée vermifuge, propriété qui paraît être inconnue au Chili. Au Brésil, on emploie aussi les sommités de la plante comme vermifuge à la dose de 6 à 8 grammes, en infusion. En les associant à l'huile de Ricin, on compose un remède très actif, mais désagréable au goût, que l’on donne à plus petite dose, comme carminatif, diaphorétique. emménagogue et aussi contre la congestion pulmonaire. Le Chenopodium anthelminticum L. jouit également d'une grande réputation comme vermifuge; aux Etats-Unis, son huile volatile est employée comme remède populaire chez les enfants. Le Chenopodium anthelminticum L., souvent confondu avec le Chenopodium ambrosioides L., en diffère par son inflores- cence, ses feuilles moins nombreuses, son odeur plus forte mais moins agréable. Le Chenopodium Botrys L., qui dans certains pays (Etats- Unis) partage avec le CA. anthelminticum 1... le nom de Chêne de Jérusalem, a été employé en France contre le catarrhe et l'asthme. (1) J.-J. VIREY. — Des plantes usitées en place dethé.— Journ. de pharm., 1815, 2e sér., t. II, p. 89. (2) HoLmEs. — Recent Donations to the Museum. — The Pharmacent. Journal and Transaction, 1892, t. XXII, 3 sér., p. 879. TT «8 FONEES PU ÉE RE Parmi les nombreuses plantes appartenant à la famille des Chénopodiacées, quelques-unes seulement ont donné lieu à des recherches chimiques particulières. Il serait cependant inté- ressant de connaître et d'isoler les principes actifs auxquels bon nombre de ces plantes doivent leurs propriétés pectorales, toniques. stimulantes, diurétiques et vermifuges. En dehors des matières gommo-mucilagineuses qui existent dans la plupart d'entre elles, d'autres renfermentune substance azotée qui est la triméthylamine {Chenopodium Vulvaria L.; Chenopodium olidum S.,ete.). Certains auteurs ont même attribué l'odeur forte et particulière de certaines de ces plantes à cette substance, ce qui fut d’ailleurs démontré pour la première fois par Desaïexes, chez le Cheno- podium olidum S. Signalons encore une huile essentielle brune, du tannin, une huile insipide et dans quelques cas une substance amère non cristallisable (Chenopodium anthelminticum L., Chenopodium Botrys L., Chenopodium vulvaria L.). Cette huile peut même présenter une odeur qui rappelle celle de la Menthe poivrée (Chenopodium ambrosioides L.\. Dans toutes les espèces pro- ductrices d'huile essentielle, celle-ci est surtout abondante dans les fruits. On a souvent constaté chez les Chénopodiacées l'exis- tence d'un acide, en proportion plus ou moins grande, et, dans quelques rares exceptions, la présence d’alcali à l’état libre. Dans le Chenopodium vulvaria L., l'essence a une odeur fétide de poisson pourri. Cette plante a été vantée comme stimu- lante emménagogue, antispasmodique, antihystérique, etc. Le Chenopodium pulvaria L. contiendrait, d'après CHevaLiER et J.-J. LasserenE (1), un alcali libre quine serait autre que l'’ammoniaque. Une certaine quantité de cette plante pilée avec de l’eau distillée et exprimée, a fournit à cet auteur un suc verdâtre qui laissa précipiter une matière colorante verte. Le suc filtré présentait les réactions suivantes : 1° Il bleuissait la teinture de Tournesol. (4) CHEVALIER et J.-J, LASSEIGNE. — Analyse du Chenopodium vulvaria. — Journal Pharm. et Ghim., 1817, sér. 2, t. ILE, p. 412-417. — 134 — 2° Il donnait par la potasse un dégagement d'ammoniaque. 3° Le nitrate d'argent y produisait un abondant précipité et la liqueur était décolorée ; le précipité était en partie soluble dans l'acide azotique. 4° L'eau de chaux, la noix de galle, le chlore, l'acétate de plomb donnaient également des précipités abondants. 5° Les acides sulfurique et nitrique concentrés le troublait en et y formaient des précipités blancs floconneux au bout d'un cer- tain temps ; pendant cette coagulation, il se dégageait de l'acide acétique. Une grande quantité de cette plante, soumise à la distillation au bain-marie, sans addition d'eau, a fourni aux mêmes au- teurs une liqueur laiteuse d’une odeur de poisson pourri, moins forte que celle de la plante. Cette eau verdissait le sirop de violette et donnait avec le nitrate de mercure, l'acétate de plomb, un préeipité bleuâtre. 11 est donc très vraisemblable que Cnevarier et LasseiGxE entrevirent la triméthylamine sans parvenir à l'identifier. | Arxaup (1) a constaté la présence de la carotine dans les feuilles de Spinacia glabra Mil. et de Sp. oleracea L. L'asso- ciation constante de cette substance avec la chlorophylle est due, d’après l'auteur, aux relations chimiques qui existent entre ces deux corps. En Afrique, le Chenopodium baryonium a une odeur et des propriétés analogues au C. pulvaria L. La variété rouge de Chenopodium Quinoa Willd., que l'on cultive au Pérou et au Chili, contient dans ses graines un principe amer. Elle est employée comme émétique et antipériodique. On utilise également en Angleterre le Chenopodium oli- dum S. L. à odeur désagréable, forte et persistante. Il est très dificile de se débarrasser de cette odeur formée dans les glandes de la feuille. Desaiexes à démontré qu'elle était due à de la triméthylamine. Une autre espèce, Chenopodium Bonus Henricus L., appelé aussi Herbe du Bon Henri et Herbe de la bonne voule possède des propriétés légèrement purgatives. (1) ARNAUD. — Recherches sur les matières colorantes des feuilles; identité de la matière rouge orangé avec la carotine. — CG. AR. Ac. Se., 1885, p. 751-753, — 135 — L'huile volatile de Chenopodium a une odeur et un goût caractéristiques, quelle que soit l'espèce productrice. Les pro- priétés anthelmintiques de cette huile en font un médicament à l'usage desenfants ; ces derniers ne pouvant prendre de capsules, c'est la forme « d'émulsion » qui, supprimant en partie l'amer- tume désagréable est, le meilleur mode d'administration. Cooke (1) a proposé une formule d'émulsion qui donne de bons résultats. Chaque cuillerée à café de celle-ci contient environ quatre gouttes d'huile de Chenopodium. L'Atriplex hortensis L. est diurétique, émollient et tinctorial; ses graines au contraire sont citées comme purgatives et vomitives. Les mêmes propriétés se retrouvent chez les À. Las- tata L., A. laciniata L.. A. latifolia Wahl., À. nitens Schk., A. oblongifolia Host., A. patula L., A. tartarica L. Les Salicornia procumbens Sm., S. originica Del., S. pros- trata Pall., S. fruticosa L., S. indica R. Br., S. radicans Mert.. passent pour antiscorbutiques, pectorales et toniques. Les Beta sont considérées comme laxatives ; leurs feuilles servent en médecine populaire au pansement des brülures et des panaris. Arrcuison, dans un de ses voyages en Afghanistan, observa (2) sur le Salsola fœtida une manne aromatiqne qui se rassemble en gouttes à la surface de la plante et qui est employée dans la médecine indigène. Les propriétés thérapeutiques s’affirment davantage dans la Camphrée de Montpellier {Camphorosma monspeliacum L.)qui doit son nom à son odeur particulière et qui passe, dans le midi pour stimulante diaphorétique, diurétique, antirhumatis- male, anti-asthmatique, etc. Elle jouissait autrefois d’une grande réputation comme expectorant surtout en médecine populaire. Bruicr la prescrivait fréquemment à la dose de 30 gr. en infu- sion, dans un litre d’eau. Borpanp la vante beaucoup (3) dans la coqueluche. Dans ces derniers temps, M. AcLaxeau l'employa (1) CookE (M. A.).— Chenopodium Quinoa.— Pharm. Journ. and Trans., 1872-1873, t. ILL, p. 281. (2) AircHiISON. — In Jahr. d. Pharmak. u. Toxikologie, 1887, p. 58. (3) DEBREYNE. — Camphrée de Montpellier, son emploi daus l'asthme. — Journal Pharm. et Chimie, 1851, p. 461. lu ln — 136 — dans plusieurs cas de dyspnée périodique intermittente accom- pagnée de suffocations. IT prescrivit l'infusion édulcorée avec le sirop de Menthe poivrée. Les accès de suffocation et d'angoisse disparurent rapidement, dit-il. Desreyxe s'en est servi avec succès dans les cas d'asthme, contre lesquels avaient échoué les ressources ordinaires de la thérapeutique. Il prescrit par jour 3 ou 4 tasses d’une infusion faite en vase clos, à la dose de 30 à 50 gr. de plante pour un litre d’eau. Quelquefois même il a sufli de respirer les vapeurs de la plante pour arriver au soulagement. L'Halocnemum fruticosum Pall. s'emploie comme vermifuge sur les bords de l’Adriatique. Le Kochia scoparia Schrad passe en Allemagne pour carmi- natif, diurétique, dépuratif et anti-rhumatismal. En Espagne, les graines de l'Anabasis tamariscifolia sont usitées comme anthelmintiques et, en Orient, celles de l'A. aphylla s'em- ploient comme les feuilles, au traitement des affections uréthra- les (1). Cette plante sert, en Perse, à blanchir le linge. D'après Cnarces Foon et Enx. Crow, le Basella rubra L. est préconisé en Chine comme remède contre la dysenterie (2). Beaucoup de ces plantes sont riches en sels alcalins qui les rendent diurétiques et sudorifiques. C’est surtout aux Salicor- niées et aux Salsolées qu'on s'adresse pour l'extraction des bases alcalines. On cultive à cet effet les Salsola soda L. et S. kali L. qui contiennent des acétates, oxalates et citrates de soude (3). L'action du feu convertit ces sels en carbonates. On n'emploie plus guère aujourd’hui ces soudes naturelles que l’on peut encore extraire de beaucoup d’autres Sa/sola, de quelques Salicornes, des Suaeda, des Atriplex, ete. Le Salsola tragus L. a été conseillé dans le traitement de la gravelle à cause de sa richesse en sels de potasse et de chaux. (1) BAILLON. — Traité de Botanique médicale. — Les Chénopodiacées, Paris, 1884, p. 1181-1186. (2) Jahresb. d. Pharmak-Pharm. und Toxikologie, 1887, p. 58. (3) GurBourT. — Les Chénopodiacées. — Histoire des Drogues simples, t. II, p. 436-437. Qi. à CHAPITRE [Il Espèces alimentaires. Beaucoup de Chénopodiacées à tissu charnu, dépourvues de principes àcres ou aromatiques, riches au contraire en sels et en mucilage sont comptées au nombre des aliments légèrement nutritifs et de facile digestion. Ces espèces peuvent servir de légumes à la façon de l'Epinard commun (Spinacia oleracea L.). Les Spinacia où Epinards sont des plantes très répandues et dont l'usage est familier à tout le monde. Les feuilles pré- parées de diverses manières, constituent un mets agréable, sain et léger, recommandé aux convalescents. On emploie sur- tout comme plantes potagères le S. oleracea L. (Epinard commun); S. #nermis Mœnch. (Epinard de Hollande) et S. spinosa Mœnch (Epinard d'hiver. On connait un grand nombre de variétés d'Epinard qui toutes semblent dériver du Spinacia oleracea L., type aujour- d'hui très rare dans la culture. Parmi ces variétés, les unes sont particulières aux environs de Paris: Epinard mons- trueux de Viroflay, Epinard à feuille de Laitue, Epinard lent à monter, Epinard de Catillon, Epinard vert foncé): les autres sont d'origine anglaise (Epinard d'Angleterre) ou belge (Epinard de Flandre. En Savoie, on cultive l'Epinard à feuille de « Chou Milan ». Ce qu'on trouve en Allemagne sous le nom d'Epinard de Hollande n'est autre chose que l'Epinard à feuille de Laitue. Quelques plantes de même nature sont employées de la même façon ; tels sont. principalement les Chenopodium album L.. C. viride L., C. ficifolium Sm., C. opulifolium — 138 — Schrad., C. arabicum L., C. urbicum L., C. hybridum L., C. intermedium Mert. et Koch., C. polyspermum L., C. ru- brum L., C. capitatum Aschers., et ceux qui avec des plantes d'autres groupes également riches en eau et à feuillage tendre constituent ce qui se mange dans les colonies sous le nom commun de Breides. Durerir-Taouars (1) a fait des recherches fort curieuses sur les diverses plantes d’une saveur plus ou moins fade qu'on a coutume de manger dans les pays chauds avec quelques assai- sonnements, . Durerir-Tnouars croit que le mot breide ou brette vient de « blette » ou du mot portugais bredos, lequel est une altération du grec Blitor, blitum. Quelle que soit la vraisem- blance de cette étymologie, ne devrait-on pas plutôt la rechercher dans les termes bread (anglais), brod (allemand), qui signifient nourriture ou pain, comme le mot breidrum des Latins ? Au reste, les anciens Romains faisaient grand usage de la Bêtte et des Mauves considérées comme aliments doux, fades et rafraïchissants. De même, le groupe des Atriplex ou arro- ches, des Chénopodiées ou ansérines, des Amaranthacées ou blettes offrent beaucoup de plantes propres à l'usage culinaire et donnent des Breides plus ou moins agréables. Les Betteraves, Arroches, la Belledame, le Pourpier marin (Atriplex halimus L. et A. littoralis L.) sont en effet des herbes usitées par beaucoup de personnes, principalement dans les pays méridionaux. Les Breides du Bengale se font avec une plante considérée à tort comme un Chenopodiwm importé depuis peu et nommé Epinard de Chine; cette Breide que les Indiens nomment Sal-sag n'est autre que l’Amaranthus gangeticus RoxsurGu. Le Chenopodium Bonus Henricus L. servait beaucoup jadis comme aliment et il était cultivé autour des habitations où on le retrouve encore de nos jours. Cet Arroche Bon-Henri, vivace et rustique, peut produire abondamment pendant plu- (1) DuPETIT-THOUARS. — Sur les herbes dont on se nourrit en différentes contrées sous le nom de Breides ou Brettes. Journ. l’harm, 2 série, t. VIII, 1822, p. 70. / — 139 — sieurs années, sans autre soin que quelques binages. On mange les feuilles en guise d'Epinard et on a proposé aussi d'employer à la façon des asperges les pousses blanchies au moyen d'un simple buttage. Le Chenopodium Quinoa Wild. est la breide servant à l'alimentation ordinaire des Péruviens et des Chiliens. Les graines de cette espèce riches en fécule sont comestibles, aussi l'appelle-t-on « petit-riz du Pérou ». On a pu croire autrefois qu'il y aurait intérêt à la cultiver en France comme succédanée des Epinards. Peu de personne l'ont trouvée d’un goût agréable. Elle offre l’inconvénient d'une amertume et d'une àäcreté assez prononcées qu'on ne peut enlever que par plusieurs lavages (1). Pour les habitants de Lima, le Quinoa est un mets de prédi- lection et pour cela se classe parmi les plantes économiques de première utilité (2). On emploie ses graines en potage, en gâteaux, et même pour fabriquer une bière après les avoir fait bouillir dans l’eau pour les débarrasser d’un principe âcre qui autrement en rend le goût désagréable (3). Les Arroches sont souvent potagères, principalement l’Atri- plex hortensis L., dont on connaît plusieurs variétés : l’arro- che blonde à feuilles vert pâle presque blond, l’arroche rouge foncé, la Deep read orache des Anglais, et une autre variété dont les feuilles sont d’un rouge pâle ou cuivré. En France, on consomme les feuilles cuites à la manière des Epinards ; on les mêle fréquemment à l’oseille pour en adoucir l'acidité parfois trop forte. Les Basella sont également employées pour les mêmes usages. La Baselle blanche (Basella alba L.) peut être consi- dérée comme une variété du Basella rubra L. Elle est employée comme potagère à la façon des épinards et est cultivée dans (1) A. Parzrreux et D. Bois. — Le potager d’un curieux. Histoire, culture et usages de 250 plantes comestibles peu connues ou inconnues. Paris 1899, p. 523. (2) DE SanTa-Cruz. — Note sur le Quinoa, Bull. Soc. d'Acc. Vol. IX, 1862, p. 226. (3) VILMORIN et ANDRIEUX. — Les plantes potagères, Paris, 190%, 3: édition. ele Tate CV RS > Ê = 440 = toutes les parties de l'Inde où elle est connue sous le nom de Poi par les indigènes qui en tapissent leurs habitations. Aux Indes et en Amérique, on cultive dans les jardins le Basella rubra L. dont on mange les feuilles cuites (Brèdes), assaisonnées de diverses manières ; épicées et pimentées, elles forment la base du mets qu’on appelle alors Calalou-Baselle (1). MM. Vrcuonimx et Axprieux ont étudié (2), sous le nom de Baselle de Chine à très larges feuilles, le Basella cordi- folia Lamk., rapporté de Chine par le capitaine GEorrroy. Cette plante serait préférable aux autres espèces de Baselle à cause de l'ampleur de ses feuilles larges et succulentes qui donnent à la cuisson une pulpe moins sèche que celle des Epinards. Associée à un peu d’oseille, la Baseïle constitue un légume qui plaît généralement à tout le monde. La culture de cette plante ne paraît pas s'être répandue en France, probablement à cause de la difliculté qu'on éprouve à la faire sermer. Le Chenopodium auricomum Lindl., grande plante rameuse à assez petites feuilles, a été recommandée il y a quelques années ; elle ne paraît en rien supérieure à l’arroche des jar- dins. Les pays chauds seuls pourroient peut-être trouver un avantage à cette culture. On a également conseillé dans nos pays la culture du C. erosum que mangent les Austräliens. Le Boussingaultia baselloides Kunth. est originaire du Mexi- que et du Chili; on avait pensé, lors de son introduction en France, que l'on pourrait manger ses feuilles comme celles des Epinards et ses tubercules comme les pommes de terre; mais bientôt on reconnut que ni les uns ni les autres ne pouvaient servir d'aliments : les feuilles étant très acides et les tubercules mous et gluants. : Ménar (3), puis Puaicippar (4), avaient fait remarquer que (1) A. PAILLIEUX et D. Bois. — Le potager d'un curieux. Histoire, culture et usages de 250 plantes comestibles peu connues ou inconnues. Paris, 1899, p. 49. (2) VILMORIN-ANDRIEUX. — Les plantes potagères. Paris, 1904, 3-édit., p. 33. (3) MÉRaT. — Notice sur les tubercules proposés pour remplacer la pomme de terre. — Librairie agricole de la Maison rustique, Paris, 1836. (4) Pnicrppar. — Notice descriptive, culturale et économique sur deux plantes tuberculeuses. Bull. Soc. d'agr., 2° sér., t. IV, p. 425, 1848, . LE: ” — 141 — leur nature visqueuse et leur saveur désagréable ne permet- taient pas d’en faire un usage alimentaire. On ne sait pas au juste à quelle époque la betterave est entrée dans les cultures. Les anciens la connaissaient, mais il n'est pas certain qu'ils l’aient cultivée. Ocivier DE SERRES la mentionne et prétend qu'elle a été introduite d'Italie peu avant l’époque où il écrivait. Les Betteraves potagères se cultivent pour leurs racines que l’on consomme soit cuites, soit confites au vinaigre. Les Japonais cultivent la Betterave pour ses feuilles qu'ils consomment cuites à la façon des Epinards. Les variétés à feuilles rouges {Krva-Yen-Sai et Sangojuna) servent à décorer les plats. Sous l'influence de là culture, la Betterave sauvage a donné naissance à un grand nombre de races que l’on peut diviser en trois catégories : 1° Les Betteraves potagères chez lesquelles la sélection a développé les éléments colorants et les principes sucrés de la racine. 2° Les Betteraves fourragères, plus volumineuses et plus productives. cultivées en grand pour l'alimentation du bétail. 3° Les Betteraves à sucre et à alcool, d'une culture et d’un emploi uniquement industriel et dont nous nous occuperons dans le paragraphe suivant. En Colombie, l'Ullucus tuberosus Lazano se mange comme légume ; ses tubercules ont été signalés comme succédanés de la pomme de terre, mais le rendement de la plante importée dans nos pays n’est pas considérable. Ces tubercules appelés Uyaca ou Rouba, bien cultivés sont farineux et ont le goût de pomme de terre. Au Venezuela, on les emploie principalement confits dans le vinaigre avec des Piments (1). En France, ces tubercules ont été unanimement déclarés immangeables. (1) A: PAILLIEUX et D. Bois. — Le potager d’un curieux. — Paris, 1899, p. 439-441, WEDDELL. — Remarques sur quelques tubercules comestibles, — Revue horticole, 1852, p. 148. J. DECAISNE. — Ullucus tuberosus. — Revue horticole, 1848, p. 4#1. CHAPITRE II]. Espèces Industrielles. Plusieurs plantes appartenant à la famille des Chénopo- diacées renferment aussi des sels de potasse, de soude et de chaux (Sa/sola Soda L.,8.sativa Herb.,$. KaliL.,S.TragusL., divers Suaeda, Salicornia, etc.) Un certain nombre de ces plantes ne contenant que des sels de soude furent employées à la fabrication des soudes artifi- cielles, comme nous l'avons déjà indiqué précédemment au genre Salsola. D'autres au contraire, comme ie S. tragusL., ne ne contiendraient que des sels de potasse et de chaux, ainsi que le prouve l'analyse des cendres faites par Guibourt (1) qui les a trouvées composées de : Carbonate de potasse........ AN CT UNE Chlorure de potassium... ROME. Sulfatedepotasse. rte are =. "4303 Carbonate dechaux 207 nl 20 Phosphate derchaux 5 %""07 LE Oxyderdeen re de DL sis 100 De tous les produits fournis par les plantes de cette famille, le sucre est sans aucun doute le plus important. Aussi depuis que Marcrarr démontra qu'on pouvait en retirer du sucre identique au sucre de canne la culture de quelques espèces de Beta est-elle devenue par toute l'Europe l'objet d'une culture immense et d'une prodigieuse exploitation. (1) GuisourT. — Les Chénopodiacées. — Histoire des Drogues simples, t. II, p. 436-437, — 143 — La Betterave était déjà connue 5 ou 600 ans avant J.-C. Elle fut introduite en France vers le XVI: siècle et presque à la même époque en Allemagne. On commence à la cultiver comme plante fourragère vers le X VII' siècle, tandis que son utilisation comme plante de grande culture pour la production du sucre cristallisable est relativement récente. C’est en 1747, que le chimiste berlinois, Marerarr, assura qu'il avait retiré du sucre de la betterave blanche. De nombreux essais furent aussitôt effectués, et de toutes parts on essaya la culture de la betterave à sucre. En 1775, Vizmornx l'introduisit en France et en 1780 elle est déjà cultivée en Russie. En 1786, Acar»d, un Français élève de Marcrarr, créa des grands champs d'expériences sur ses terres, à Baulsdorff, puis à Franzoezich Bucholtz; il fonda en 1802 à Cünern, la première fabrique de sucre de betterave qui fut subventionnée par le roi Frédéric-Guillaume III. Le blocus continental en fournissant l’occasion, cet exemple fut bientôt suivi en France. ES Deressert perfectionna les essais d'AcHarn et MATHIEU DE DousasLe créa la première sucrerie Française ; à peine cette nouvelle industrie s’installait-elle qu'une crise profonde faillit lui être fatale. Elle fut heureusement surmontée et de rapides progrès furent effectués sous la Restauration. En 1837, survint une nouvelle crise qui fit disparaitre nombre d'usines, tandis que d’autres mieux outillées ayant suivi le progrès purent subsister. Dès 1850, VizmoriN se consacra à l'amélioration des races de betteraves et l’on sait actuellement quel fut le fruit de ses efforts. Le sucre n'existe pas seulement dans la racine, Deneranx le premier a signalé sa présence dans les feuilles. Plus tard en 1876. Corexwinper (1) reprit des recherches analogues à l'effet de déterminer si les feuilles de Betteraves contenaient du sucre et quelle en était la proportion. Il a constaté que c’est principalement dans les nervures des feuilles qu'on trouve cet hydrate de Carbone. Dans le limbe, la quantité en est beaucoup plus faible et il est assez facile de la déterminer avec exactitude. Le sucre contenu dans les nervures est de (1) CORENWINDER. — Sur la présence du $ucre dans les feuilles de Bette- raves. — CG. R.'Ac. Sce., 1876, p. 1238. Li ne | r . "NY TeR li — même nature que celui trouvé précédemment par le même auteur dans les jeunes pousses qui se forment sur les betteraves que l'on conserve en silo ; il dévie à droite, il réduit abon- damment le tartrate cupro-potassique ; c'est d'après quelques auteurs du glucose. Le jus extrait des nervures contiendrait : Glucüsé..... 2 gr. 086 par décilitre; les nervures elles-mêmes donneraient : Glucose asset eu Let. 007 nouraLUUs La quantité de sucre varie nécessairement dans les nervures médianes des feuilles suivant l’époque de leur croissance et aussi suivant différentes conditions. En 1875, Ch. Viocerre (1) démontra d'une façon définitive que l'effeuillage de la betterave devait ètre considéré comme nuisible. L'effet de cette pratique étant, d'après cet auteur, de diminuer la proportion de Sucre dans les racines. Dans un sol argilo-siliceux de la ferme de Wattine, relati- vement épuisé par les deux récoltes de blé et de navets faites en 1874, il ensemença, le 7 mai 1875 sans addition d'engrais préalable, la graine provenant d'une betterave mère appar- tenant à l'espèce rose n° 2 de la maison Despretz, de Capelle (Nord) ; cette betterave mère analysée en 1874 contenait 14 pour 100 de sucre. Au 29 juillet, les feuilles ayant atteint 0 m. 25, il effeuillait à l'aide d’un instrument tranchant une partie des betteraves, ne leur laissant que la rosette centrale de feuilles, les plus longues ayant à peine 7 à 8 centimètres. Le 11 août, fut pratiqué un deuxième effeuillage. puis un troisième le 1° septembre ; le 27 septembre, deux lignes furent arrachées dans chaque earré d'essai pour ètre soumises à l’ana- lyse. Les betteraves effeuillées ont les feuilles d'un vert foncé, elles sont plus petites que les autres quoique de forme régulière et elles ont plus de radicelles. Chaque betterave fut soumise à l'analyse et l’auteur obtint les résultats suivants. (1j Ch. VIOLETTE. — Sur l’effeuillaison de la Betterave. Réponse à une note de M. BEnNarD. — C. R. Ac. Sc., 1875, p. 974. us HT — 145 — L. — Pour les betteraves effeuillées : Le rendement à l’hectare est de 23.425 Kgr. Le poids variant de 120 gr. à 480 gr. Le sucre varie de 12 gr. 082 à 8 gr. 48 0/0. La moyenne arithmétique en sucre est de 10 gr. 54. IE. — Pour les betteraves non effeuillées : Le rendement à l’hectare est de 44.950 Kgr. Le poids variant de 80 à 960 gr. Le sucre varie de 15,88 à 10,26 0/0. La moyenne arithmétique du sucre est 13.11. Les Betteraves de chaque lot furent rapées et le jus obtenu soumis à l'analyse a donné les résultats suivants : Bett. eff. Bett. non eff. Dénsitétdemus a 1508 2 naeer-erececre 10,48 10,60 SUCTE PAR LITE de JUS ere eesee..-ee 102 135,2 Matières organiques autres que le sucre par ANCINÉTATION etes rene des A RE ADE 12,6 10,8 Cendres réelles par litre de jus.........,... 6,6% 6,20 L'effeuillage a donc eu pour effet de diminuer le rendement en poids et le rendement en sucre d’une manière notable. CONCLUSIONS. En résumé, en dehors d'une mise au point concise de l'état actuel de nos connaissances sur la famille des Chénopodiacées, au point de vue de la morphologie externe et interne et d'un court exposé de l’utilisation pour l'industrie, l'alimentation et la médecine de bon nombre d’entre elles, la partie originale de notre travail a porté exclusivement sur l'étude comparée de la feuille de ces plantes. La variabilité des caractères est assez grande dans cette famille pour que les botanistes systématiciens aient cru nécessaire de faire un très grand nombre de coupures arülicielles, qui se sont manifestées par la création d'une quantité de genres dont la plupart ne renferment qu'un seul ou tout au plus 4 ou 5 représentants. | Il ne fallait pas penser, dans les conditions où nous nous trouvions, entreprendre une monographie ; elle était impossible étant données la trop grande diversité de genres et d'espèces et leur répartition géographique si spéciale due en grande par- tie. Cependant, l'étude aux conditions biologiques de leur végé- tation que nous venons de faire sur la structure histologique des feuilles de Chénopodiacées et qui a porté sur 75 espèces environ et de plus sur plusieurs échantillons d’une mème espèce, ajoutent aux connaissances acquises antérieurement, un certain nombre de faits nouveaux. Nous pouvons dire que, en général, le stéréome des feuilles des Chénopodiacées est très réduit; il ne se compose, pour la plupart du temps, que du collenchyme situé à la base et au sommet de chaque faisceau libéro-ligneux. Cependant, dans la tribu des Atriplicées, le péricycle est, d'ordinaire, formé d'élé- ments fibreux ou de nature scléreuse. — 147 — Le péricycle est presque toujours dédoublé et ses éléments qui, dans la plupart des cas, forment le stéréome (collenchy- mateux ou fibreux), protecteur de la base du faisceau, sont par- fois purement cellusosique et acquièrent alors des dimensions anormales. Quelques rares espèces ont des cellules mucilagineuses et dans ces espèces: À. italicus, A. halimus, À. viscaria, À. calotheca, les poils ont également la partie interne de leur membrane plus ou moins gélifiée. Les poils, que l'on rencontre chez les Chénopodiacées, sont le plus souvent tecteurs, rarement glanduleux ; ils affectent des formes et une répartition particulières qui en font des organes de réserve aquifère leur permettant de jouer un rôle physiolo- gique important dans l’évolution de la plante. Dans certains cas, les poils véritablement tecteurs sont hérissés de pointes cellulosiques. L'oxalate de chaux est fréquent chez les Chénopodiacées, sauf chez les Suædées où il est très rare; il se présente tou- jours sous forme de màcles, disposés tantôt sporadiquement dans tous les parenchymes, tantôt spécialement à la limite des tissus lacuneux et palissadique, tantôt enfin, au pourtour des faisceaux, formant ainsi un véritable cercle autour de l’endo- derme. Les cellules à sable ne sont pas rares chez les Chénopodia- cées, et, dans certains cas (Oreobliton), ces éléments acquièrent des dimensions, exagérées. On ne trouve jamais de raphides ce qui les distinguent des Phytolaccacées et Nyctaginées. Le genre Ceratocarpus, jusqu'alors rangé avec doute parmi; les Chénopodiées, doit prendre place parmi les Suædées dont il se rapproche beaucoup par les caractères anatomiques. Le Chenopodium Bonus Henricus, considéré par quelques auteurs comme un Plitum, présente des caractères anatomi- ques qui en font nettement un Chenopodium. Les Suædées sont caractérisées par l'absence de poils, de cristaux d'oxalate et la présence de stomates dont les cellules de bordure forment une sorte d’auréole. Le genre Lophiocarpus, dont la place est douteuse, se rap- proche du genre Enchylaena de la tribu des Chénolées. — 148 — , La cullure n'a pas modifié les caractères anatomiques du genre Beta. Seul, le nombre des stomates a varié de taille et de nombre suivant les conditions imposées par la culture. Les Chénopodiacées sont des plantes halophytes par excel- lence et cette condition de vie amène des modifications externes et internes nombreuses. Il n'est pas douteux que ces modifica- tions soient le fait de leur facon de vivre, car, si certaines plantes sont exclusivement halophytes, on sait très bien que d'autres plantes, Salsola Kali par exemple, peuvent se rencon- trer au bord de la mer, ou sur des champs de sable à l’inté- rieur des terres dans des endroits privés de sel marin et que les deux individus ne se ressemblent pas. Les végétaux qui croissent dans ces conditions acquièrent alors, sous l'influence de l'eau salée, des caractères spéciaux ; ils sont moins sveltes, plus charnus, plus succulents, plus transparents, d’une couleur verte différente de celle des plantes normales. Le système aqueux exagère le nombre et la grandeur des éléments qui le compose ; par contre, on constate une réduc- tion des lacunes aérifères, une diminution et peut-être une modification chimique de la chlorophylle. Dans certains cas, il se fait un développement spécial et surabondant du système pileux, un renforcement des parois des cellules épidermiques avec où sans cutinisation, l'appari- tion d'un hypoderme, et aussi dans certaines plantes, une dis- position spéciale des cellules palissadiques. En général, on peut dire que ces plantes acquièrent sous l'influence de la végétation littorale des caractères de plantes xérophytes. C'est même un fait curieux de voir des plantes qui vivent au voisinage de l’eau se comporter parfois absolument comme des plantes désertiques. Cependant, il faut retenir que ces plantes absorbent par leurs racines une solution concentrée de sels minéraux, ne peuvent vaporiser celte eau qu'en augmentant la concentration de la solution saline se trouvant dans leurs tis- sus. Cette concentration irait sans cesse s’accentuant et, par suite, pourrait faire courir de graves dangers à la plante, d'autant plus que l'assimilation est en partie entravée par une trop grande concentration du suc cellulaire. —— 149 — Celle-ci résiste donc en diminuant le plus possible l'évapora- tion et elle le fait par les mêmes moyens que les plantes xéro- phytes. La première modification anatomique que l’on peut entrevoir consiste en la transformation de la structure du mésophylle de la feuille qui tend à devenir homogène, les cellules ayant sensiblement la même forme et la mème disposition ; c'est le commencement de la formation d'un tissu aqueux. Dans d'autres cas, ce tissu aqueux est situé au centre de la feuille et il est protégé de l'extérieur par une épaisse couche de tissu palissadique dont les corpuscules chlorophylliens sont très réduits en volume et en quantité. Les faisceaux libéro-ligneux sont disposés normalement au milieu de ce tissu aqueux. Une modification anatomique importante consiste dans le développement excessif des cellules de l'endoderme. Celles-ci forment au-dessus du liber une sorte de gaine semi-circulaire qui, dans les espèces très halophytes, s'étend sur le pourtour entier du faisceau, lui constituant ainsi une gaïîne circulaire spé- ciale. La disposition des éléments du tissu palissadique dont la réduction a été déjà signalée à la face supérieure et inférieure des faisceaux ou même tout autour de ces derniers, formant une sorte d’auréole adjacente à la gaine endodermique, est en- core une des conséquences de l'adaptation halophytique. La modification la plus profonde consiste dans la dislocation des faisceaux fibro-vasculaires secondaires occasionnée par le développement excessif du tissu aqueux. Dans cette dislocation, la gaîne endodermique et les cellules palissadiques adjacentes sont entraïnées et forment alors sous l'épiderme deux assises concentriques discontinues ou bien con- tinues, communes à tous les faisceaux et au mésophylle central. Les vaisseaux secondaires, dont le rôle va sans cesse dimi- nuant, se réduisent à un petit ilot libérien et seulement à une ou deux trachées. Les Salicorniées présentent des modifications adaptation- nelles si profondes, que certains botanistes s'étaient demandé s’il fallait les séparer du reste des Chénopodiacées. Selon nous, il ne semble pas qu'il faille les ranger dans une = 10 7# . 2 Lo + famille spéciale ; leur structure anatomique compliquée n'est que le fait d'une adaptation intense à leur mode de vie. En général, ces modifications anatomiques sont tellement profondes que la forme la répartition de certains éléments, leur présence ou leur absence peuvent ser sir de caractère diffé- rentiel à deux espèces voisines des genres Salsola, Kochia, ete. Les Chénopodiacées sont donc spécialement des plantes qui, dans la lutte pour l'existence, ont dû s'adapter à des conditions de végétation spéciales qui ont entrainé l'élimination de celles des espèces ne pouvantsupporter, par suite de qualités hérédi tairesn ayant pas permis l'évolution de leurs organes,une concen- tration forte de sel marin. Cette adaptation ne s'est pas faite sans apporter de nombreuses modifications dans leur aspect exté- rieur et aussi surtout dans leur structure intime. Notre modeste travail permet de faire apprécier quelques-unes de ces modifica- tions anatomiques. Vu : Bon à imprimer, _ Vu, Le président: Perrot. Le Directeur de l'Ecole : Guicxanr». Vu et permis d'imprimer, Le Vice-Recteur de l'Académie de Paris: L. 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GORE ODINOCID een» core sometimes Ru Lt PR AR EE ET Chapitre IT. — Tribu des Camphorosmées Re : 77 Genre Camphorosma Ne ti Ve Kurtlopia ee Eee HA 82 — M ATYTISS. Re SR RARE. 85. Chapitre IV. — Tribu des Corispermées............. 87 Genre Anthochlamys. "RE 87 —" MCOTISDERNUM I UE eo Le 88 Chapitre V. = Tribuydes Chénolées” ARE PES 94 Genre KoCMa A 4... 70e RES 94 — Enchylæna........ TÉCATOCE ss 100 — CC HEROIER ARR es RE 101 — Echinopsilon..... Re 0 102 Chapitre VI. — Tribu des Suædées...... AR: 10% (rente Suede. TRES A 104 Chapitre VIT. — Tribu des Salsolacées............... 111 : Genre Sa/sola sr. "Ce Se Nr 112 2, MANGDASIS AN Este Te en cale 120 — Sympesema..........1...... . 122 = ANAMOPRITUM ire cre 1238 Chapitre VII. — Tribu des Salicorniées......... se 124 Genre Salicannig... ee Fri ee ? 126 TROISIÈME PARTIE, Les Chénopodiacées utiles ..... Sein ee TR 151 Chapitre |. — Espèces médicinales ..,......... see 131 Chapitre II. — Espèces alimentaires........... te À 137 Chapitre III. — Espèces industrielles... . aires 142 Conclusions PAPERS PER PE FPysous her 146 Index bibliographique . ...... RESTES SRE 151 Lons-le-Saunier. — Imprimerie et Lithographie L. Declume. RAS : PV Pre RON Lee #4 cu à J'igts 0 Ve New York Botanical Garden Libra F | Monteil, Paul/Anatomie comparee de la fe | SS RSS < RS SS 5 RARES SES É Ÿ S à à S È : RSS à | | Se — où