I 4 TVP. D'ALRX. J AM AH. . J/r i/nr/e *A/ôn:; QQOTa2,(DG»Q:J'J3 5*35» Diana 3, p. 3. ihn fitiubrn, ooctrih en 'ancii.s «t i* «imcrn, il'MkkR DK l’aCaDUIIB DIS ICIMCIS, PII LIT TRIS BT DIS ItltlI'ARII D> SUCIQII MOrMIIOR PB ZOOLOUIR RT d'aüATOMIS COimtl A L'CIlTlRlIîi DR LOUVAIS, «TC., ITC l.'Anntomie comparée rsl rAnaluoiie prise le plus pii grand qu’il soit possible Fomtibbau* L'anatomie est une science i|iii a pour objet la structure des êtres organisés, animaux ou végétaux. L'anatomie de l'homme, des animaux ou des plantes, étudiée séparément, fournil les faits qui doivent servir de fondement à cette étude; ces faits généralisés constituent la science. On la désigne communément sous le nom d’anatomie comparée ou de zootomie, quand elle a les animaux pour objet. L’anatomie descriptive d'une espèce quelconque ne présente pas les caractères d’une science, et toute anatomie qui a des animaux pour objet n’est pas de l’anatomie comparée. On peut étudier toutes les espèces animales, comme on étudie l’homme, sans faire de l’anatomie comparée. Jusqu'à latin du siècle dernier, la structure del’homme a pres- que seule occupé les anatomistes; l’anatomie était considérée simplement comme une branche de l’art de guérir. Depuis lors toutes les classes du règne animal ont fourni leur con- li ANATOMIE COMPARÉE. tingent de faits, el la science anatomique est née; c’est un pro- duit du xtxc siècle. On peut bien connaître l’anatomie descriptive d’une espèce sans comprendre les organes ; car dans cette étude, on se borne et on doit se borner à leur description pure el simple avec l’indication des rapports qu’ils ont entre eux. Il y a longtemps qu’on a dit au sujet de l'architecture: « Celui qui n’a vu qu’un monument n’en a pas vu ;» il en est de même de celui qui ne connaît que l’anatomie d’une espèce. Si les animaux n’existaient pas, l'homme serait beaucoup plus incompréhensible, dit BulTon. C’est en effet par les animaux que l’on doit comprendre l'homme. Les organismes les plus simples, les êtres qui ne sont, pour ainsi dire, qu’un seul organe et qu’un seul tissu, sont ceux qui font le mieux comprendre la na- ture des organisations si diverses et si compliquées qui cou- ronnent le règne animal. U Anatomie comparée aura donc pour objet d’étudier les or- ganes et les modifications qu’ils subissent dans les diverses classes du règne animal, de comparer les faits entre eux et d’ar- river à la connaissance des lois qui président au développement et à la coordination des divers êtres de ce règne. Au premier abord, cette science paraît d’uneétendue effrayante et inabordable pour ceux qui ne veulent pas en faire une élude spéciale; que l’on se rassure! Celui qui connaît l’organisation d’une espèce élevée, de l’homme surtout, connaît bien vite l’or- ganisation des diverses classes; comme celui qui a étudié le style ogival en architecture apprend aisément à connaître les divers styles dont il dérive el qui l’ont précédé. C’est aussi une erreur de croire qu’il est nécessaire de con- naître d’abord l’anatomie de l’homme; cette connaissance est utile, mais elle n’est pas indispensable. On peut étudier les faits puisés dans l’observation de telle ou telle espèce, soit en com- mençant par le haut de l’échelle, l’homme par exemple, soit en prenant pour type un insecte ou un ver; on peut aussi bien procéder du simple au composé, que du composé au simple. Voici la marche que nous allons suivre. Votre but est. disons-nous, d’étudier les divers organes ou appareils qui coin- IlNTKODI CTiO.N posent les animaux de toutes les classes; il nous faut donc d’abord connaître ces classes; il faut que nous ayons devant nous un tableau qui les représente dans leur ordre naturel; et, connue nous ne pouvons étudier tous les appareils à la fois, il faut aussi que nous les placions dans un certain ordre; c’est ce qui nous fait résumer, dans deux tableaux differents, le régne animal et les appareils anatomiques. Voici le tableau du règne animal distribué en classes : Maniuii fères u/i/'eu i. vertébrés ^ Oiseaux (coq). o|| Reptiles tortue). u v pocoty i f.no> es. I Batraciens (grenouille). Poissons (carpe). VRTICCLÉS ou ÉPIl.OTY I.ÉROX KS. \ / Insectes (hanneton). Myriapodes (scolopendre). Arachnides (araignée). Crustacés' (crabe). MOLLI SCO-R VIM AIRES \ ou \ LLOCOT YLÉDOX ES. j M offusques (limaçon). Vers (lombric). Eehinmlcrmes (oursin). Polypes (liijdre). Rhi/.opodes (noctilnque). Infusoires (monade). (Vi*\ri à lu Oii. note I. pour une explication plut üéltttllee île ce tableau-) Ce tableau comprend les diverses classes du règne animal dans l'ordre de leur perfection: elles sont réparties en trois embranchements, d’après la place que le vitellus * occupe dans le cours du développement. Ce vitellus est situé en dessous du l.«» v t le) 1 us est ia partie de l’œuf que I on nomme communément le jaune ; il se trouve dans tout œuf, depuis celui du polype jusqu'à celui «lu singe et de l'homme. K AN VTO.MIK CO.MI’AHËK 'entre dii ns le premier embranchement, ci' lui des vertébrésttiÿ. I i: il esl situé sur le dos dans le second emliniiiclieiiienl, celui des Fig. 1. — £mhi)oii île verlébrü. articulés (lig. 2); et il n occupe plus ni le dessous du corps, ni le dessus, dans les autres ani- maux (lig. 5), i \ i lotîmes el allovilellintts,e'esl-à-iliie vilellns en dessous, en dessus, ete , I.Yl'ItODl < TIO.N <1 clic/. Ic^ dernier:» ci, lin par le dos cl le venlrc Miuullaiié- IDCIll. ÿ lrr. — I H K IC OKXKHAI.E SI K I.A SNtl UTtHK UES VXIMVIX. Pour iloiincr mie idée des principes qui ont présidé à la cnn feclion du second laldeau, nous allons entrer dans quelques dé- tails et profiler de cette occasion pour jeter un coup d'eeil sur ranimai en général. Les êtres organisés habitent la surface du sol ou la profondeur des eaux, et tous, tant qu'ils sont, animaux et végétaux, depuis le monieiil de leur naissance jusqu'à la mort, doivent, sinon lou- jours respirer, du moins constamment se nourrir. Il \ a dans tous un mon veiiient continuel de composition et de décomposi- tion, el, sous peine de mort, l’animal, comme la plante, doit ré- parer régulièrement ses perles. C'csl une locomotive qui s'arrête à défaut d'eau ou de combustible. La piaule lire directement sa nourriture du sol. j’allais dire son charbon; mais ranimai, qui u'csl pas condamné à l'immobi- lité, sait choisir sa nourriture ; il se meut el se transporte libre- ment d'un lieu à un autre, et ne peut, par conséquent, pas sucer sa nourriture comme le végétal. L'acte de la nutrition ne pouvant pas s’interrompre, la perte devant régulièrement se réparer, il faut à l'animal un sac ou une poche, comme il faut un lender à la locomotive pour loger sa provision de nourriture; c'est pour ce motif que les animaux ont en général un estomac, tandis que les végétaux en sont privés. C'est autour de ce sac que les vaisseaux se distribuent comme des racines qui plongent dans le sol. L’animal porte ses racines dans son ventre, selon la pitto- resque expression du célèbre Boerhaave. Mais tout n’est pas dit quand l'animal a bu et mangé; il lui faut encore de l'air, et cet air lui est aussi indispensable que nous eussions été plus facilement compris ; mais, outre l'inconvénient que le mot serait composé de deux racines prises dans deux langues diffé- rentes, »»t que le vitellus animal correspond au cotylédon végétal, nous avons in l’avantage de voir désigner les grandes divisions des deux règnes organiques par des noms qui ont en partie la même signification. I. 10 ANATOMIE COMPARÉE. l'aliment; l’oxygène de l'air doit pénétrer dans l’intérieur de l’organisme, pour produire, par la combustion, la chaleur et le mouvement; ce phénomène est désigné sous le nom de respira- tion. Quand cet air est reçu dans une poche conformée de ma- nière à mettre le sang en contact avec lui, cette poche s’appelle poumon ou trachée, ou bien branchie quand l’animal respire dans l’eau. L’aliment et l’air étant introduits dans l’économie animale, un autre besoin se fait sentir; chaque organe réclame sa part dans la distribution de ces matériaux; ce n’est pas comme une loco- motive qui n’a qu’un seul foyer de combustion; il y a ici autant de foyers qu’il y a d’organes distincts, et il faut pourvoir à toutes les pertes dans toutes les parties du corps. La distribution de celte part est faite par un appareil semblable en partie à celui qui distribue le gaz dans une ville. D'un tronc principal partent des tuyaux donnant naissance à des tuyaux moins grands qui à leur tour se divisent en tuyaux plus petits; or. pour faire circuler le liquide ou le gaz, il faut un organe assez puissant pour produire son effet jusque dans les dernières ramifications. Le cœur, en se contractant, produit cette force nécessaire pour chasser le sang dans les derniers rameaux, et on peut dire que le cœur est le gazomètre de l’appareil circulatoire. Mais, outre les tuyaux qui conduisent le sang vers la péri- phérie * du corps, il y en a aussi qui ramènent le sang vers le cœur. Il en résulte un double courant : l’un du centre vers la circonférence et l’autre de la circonférence vers le centre. Le premier comprend les vaisseaux qui pourvoient à la distribution, ce sont les artères pleines de sang rouge; l’autre comprend les vaisseaux qui ramènent le sang au cœur, ou les veines pleines de sang noir. Il existe ainsi dans l’économie animale un mouvement centri- fuge et un mouvement centripète, un courant de l’intérieur vers l’extérieur, et un autre de l’extérieur vers l'intérieur. Il y a des vaisseaux qui portent aux organes les matériaux qui * Les parties externes AN VTO.Vlli: COMPAREE. glandes sécrètent, l’individu animal peut vivre, mais pour sou compte individuel. La vie s’éteint avec lui. Une autre grande fonction, pour l'accomplissement de la- quelle l'individu est souvent sacrifié , c’est la fonction de repro- duction, qui a pour but de conserver l’espèce. La nature veille avec une constante sollicitude à ce qu’elle s'accomplisse régulière- ment et sans obstacle; il n’y a pas de soins dont l’acte qui doit assurer la conservation de l’espèce ne soit entouré. Une mère qui vole au secours de sa progéniture eonnail-elle des dangers? Elle expose sa propre vie pour sauver la vie de l’es- pèce ! La nature ne veille plus avec ce même soin à la conserva- tion de celui qui a accompli le grand acte de la reproduction: souvent elle l’abandonne à lui-même et ne se soucie plus qu’il vive ou qu’il meure. L’appareil qui a pour but la conservation de l’espèce dans le temps, n’apparait dans toute la plénitude de son développement que quand l’animal est complet ou adulte. L’animal a eu besoin jusqu'alors de toute la nourriture pour se développer lui-même: mais quand il est complet, la nourriture qu’il continue à prendre va servir au développement du nouvel être qu’il doit procréer, et le sang se porte vers l’appareil sexuel. C’est alors que l’ovaire de la femelle produit des œufs et l’organe mâle la liqueur sémi- nale qui doit les féconder; cet appareil s’épanouit comme la fleur qui va donner son fruit et sa semence. Il y a des animaux, comme lescampanulaireseltes tubulaires, qui entrent en floraison absolument comme les plantes. Indépendamment deces fonctions q u i sont communes aux plan- tes et aux animaux, qui servent directement à la conservation, et dont l’ensemble constitue la vie végétative, l’animal a besoin d’élre mis en rapport avec le monde extérieur; il n’est pas lixé au sol, il doit chercher sa nourriture, et, tout en la cher- chant, éviter de devenir la proie des autres. Il faut donc qu’il soit constamment sur le qui-vive, comme une armée en pays ennemi. C’est le rôle qui est dévolu à ses organes des sens: les cinq organes sont des sentinelles qui veillent constam- ment : l’œil et l’oreille informent l'animal de la présence d’une proie ou d’un ennemi, souvent à une grande distance; il.» IM 1(01)1 l. l ION 13 .•.oui iui|>rt>s>ioiiiu>s de loin, sans coulai*! immédiat. Les lroi> antres sens, l'odorat, le ^oùt et li* loucher, exigent an con- traire le contact de l’objet ; chacun d’eux doit discerner les (|iiali!és des corps dans un des trois états où ils peuvent se pré- senter, gazeux, liquide ou solide. Le sens de l’odorat veille à la qualité de l’air, à rentrée de la voie pulmonaire ; celui du goût à l’entrée du tube digestif pour discerner la qualité des aliments : et le sens le moins délicat de tous, celui du loucher, s’exerce quelquefois par toute la surface du corps et fait connaître les qualités des corps solides, line bonne surveillance s'exerce donc tout autour de l'animal, et ou peut dire, avec un savant natura- liste, que ces organes forment un pont entre l’animal et le monde extérieur. L’animal est, par le secours de ces organes, informé de ce qui se passe autour de lui; il reçoit des impressions, on pourrait même dire des avis ou des rapports; des cordons blancs et arrondis sont chargés de transmettre les impressions de l’organe des sens à la télé ou au chef de l’organisme. Ces cordons blancs sont les nerfs: et le point central, le chef, c’est le cerveau. Ces cordons blancs ou plutôt ces nerfs pénètrent dans toute l’économie (nous ne pouvons pas piquer notre peau avec une pointe d’épingle sans en sentir l'effet ); ils jouent le même rôle que les (ils conducteurs d'un télégraphe électrique. Il y en a qui conduisent de la périphérie vers le centre et d’autres qui vont du centre vers la périphérie; ils ne transmettent que dans un sens: les uns servent à la transmission de la demande et les autres à la communication de la réponse: ceux qui conduisent de la surface à l’intérieur sont appelés les nerfs de sentiment : les autres, qui transmettent les ordres aux muscles et qui les font agir, sont les nerfs de mouvement. Dans un pays sillonné par des télégraphes électriques, avec un bureau central et des bureaux secondaires dans la province, nous trouvons une image parfaite du système nerveux: que l'on se représente ce pays en temps de guerre et se tenant constam- ment >ur la défensive, on comprend que le bureau central sera le lieu où >e décideront toutes les grandes questions : la frontière est strictement gardée sur tous les points : des nouvelles ANATOMIE COMPARÉE arrivent constamment et réclament des mesures. Mais les affaires intérieures, les affaires de ménage, si je puis m’exprimer ainsi, se régleront a l’insu du bureau central ; les bureaux secondaires eommunb| lieront directement entre eux ; ils agiront de concert; ils établiront l'unité dans les mesures et ils correspondront enlreeux sans en informer le chef; c’est là le rôle du nerf grand sympa- thique dans l’économie animale. Le cerveau est assez occupé îles affaires extérieures, et laisse les petits cerveaux, qui sont éparpillés sous le nom de ganglions, veiller eux-mêmes à l’admi- nistration locale et à leur conservation. Mais il arrive encore que des impressions ou des rapports, au lieu d’être reçus au bureau central, sont arrêtés en route à cause de leur peu d’importance, et que le bureau secondaire remplace la direction centrale; des mouvements, quoique déter- minés par des impressions venues du dehors, se produiront à l’insu du chef; l'animal n’aura pas la conscience de l’acte qu’il pose; il agira machinalement. C’est ainsi que le cœur bal malgré nous; que les fonctions de digestion, de respiration, etc., s'ac- complissent à notre insu; les fonctions les plus essentielles delà vie, nous ne sommes pas libres de ne pas les accomplir. C’est encore ainsi que le hoquet, l’éternuement, la toux et d’autres phénomènes se produisent par une cause extérieure, sans que notre intervention puisse en rien en altérer l’effet. Au centre de l’organisme loge l’organe qui représente le bu- reau central; ce puissant organe qui domine tous les appa- reils est le cerveau. C’est là que tous les fils aboutissent en dernière analyse. 11 établit l’harmonie entre les diverses parties du corps, il donne les ordres, diete la loi, et c’est par son intermède que, chez l'homme, l’âme transmet sa volonté. Nous venons de voir comment l’animal reçoit une impression, comment cette impression se transmet au cerveau et comment du cerveau émanent les ordres qui vont animer un antre appa- reil, celui de la locomotion. C’est cet appareil qui permet à l’a- nimal de se mouvoir, de se transporter d’un lieu à un autre, de fuir ou de s’approcher selon l’impression qu’il a reçue. Cet appareil est exclusivement propre aux animaux; il se compose, lu d’organes actifs, qui ont une couleur rouge dans INTRODl'CTION I !i les animaux supérieurs et que l'un nomme communément la chair; ce sont les muscles; 2° d’organes passifs, de véritables leviers, des corps durs et solides, les os. Les os réunis consti- tuent la charpente solide ou le squelette. Cet appareil est pour l’individu ce qu'est l’armée pour un pays; d’après les rapports qui sont faits par les organes des sens qui veillent à la frontière, le chef donne ses ordres et l’armée marche. Les organes des sens, le système nerveux, composé de cer- veau, de moelle épinière, de ganglions et de nerfs, et l’appareil de locomotion, exécutent un ensemble de phénomènes que l’on désigne sous le nom de vie de relation ou vie animale, parce qu’ils sont l’apanage exclusif des animaux. Tous les organes indistinctement qui entrent dans la compo- sition d'un animal appartiennent à l’une ou à l’autre des catégo- ries que nous venons d’énumérer. Le tableau suivant résume la coordination des appareils, dan- un ordre physiologique. AlMVAItlllM de la vie f l'individu, i végétative ( \ pour la ■ conserva- j l’espèce. I lion de de la vie animale. Appareil digestif. respiratoire. — circulatoire. Organes sécrétoires. Appareil reproducteur. Organes des sens. Système nerveux. Appareildelocomotion. Après cet exposé, passons à l’élude des divers appareils dans l'ordre que nous venons d’indiquer. Examinons les modifications qu’ils subissent dans les diverses classes d'animaux depuis les infusoires jusqu’aux quadrumanes, afin de connaître chaque appareil dans son ensemble. L’observateur aura donc sous les yeux chaque organe, depuis la forme la plus simple qu’il affecte dans les animaux les moins élevés jusqu'à son plus haut degré de complication dans les animaux supérieurs; il comprendra chaque organe en lui-même lli ANATOMIE COM P Ail ÉE <‘l il sp rendra aisément compte ou îles modifications nornuilps dans la série, ou des aberrations monstrueuses qui surgissent quelquefois. Mais si le luit de l’analomie comparée est d’étudier les ani- maux élevés dans les organismes simples, et de découvrir les lois d’après lesquelles tous ces organes se développent et se coor- donnent, et, nous l’avouons, nous n’en voyons pas d'autre, on comprendra aisément combien il serait absurde de réduire l’ana- tomie comparée à l’étude des animaux vertébrés ou des classes les plus élevées. C’est vouloir réduire l’histoire de l’architec- ture au style ogival, et prétendre que lout ce qui a précédé ou suivi le \n*' ou le xmc siècle ne mérite pas l'attention. L’anatomie comparée est, à notre avis, une étude qui doit ser- vir d’introduction ou de complément à tous ceux qui s’occupent d’une branche quelconque de l’organisation. $2. — COMPLICATION l)ES ORGANISMES. Tous les animaux ne présentent donc pas un mêtne degré de com- plication dans leur structure ; tous vivent et se reproduisent, mais les moyens par lesquels ils vivent et se reproduisent varient. Qu’il me soit permis de présenter ici une comparaison, afin de bien faire saisir la nature des complications qui distinguent les diverses classes d’animaux. Celte comparaison parfaitement juste a été faite depuis longtemps. Les animaux les plus simples sont dans le même cas que les peuplades chez lesquelles la civilisation n’a pas pénétré; quand il n’y a encore ni commerce ni industrie, chacun pourvoit lui- même à son entretien. Chaque homme se construit sa cabane, fait son vêtement, se nourrit par le produit de sa pêche ou de sa chasse, fabrique ses meubles et ses outils, en un mot, chacun se pourvoit et se suffit à lui-même. Plus tard des échanges s’établissent avec les peuplades voisines, certains individus plus habiles construisent les uns les demeures, les autres les outils, et insensiblement la division du travail amène la per- fection. Celui qui fait tous les jours le même objet, le fera mieux qu’un autre qui se livre à divers travaux. Tout le monde sait à IN I HOIM CTION 17 quel degré de perfection ont été portées certaines industries par l'application de ce principe. Eh bien, dans le règne animal nous voyons se produire exactement le même phénomène, ou, pour mieux dire, il semble que la division du travail a été calquée sur la division des fonctions dans les animaux. Dans les ani- maux si simples qui occupent l’extrémité de l'échelle animale, toutes les fonctions de la vie s’accomplissent par un seul et même organe, ou plutôt il n’y a pas encore d'organe spécial. Le corps entier se compose d’un tissu homogène, et dans chaque partie s’accomplissent toutes les fonctions essentielles de la vie. la nutrition, la respiration et la reproduction. Aussi coupez ces êtres en morceaux, divisez— les en une infinité de fragments, et chaque partie continue à vivre; chaque fragment reprend même la forme de l’animal dont il est provenu. C’est plus que l'histoire de l’hydre de la fable; ce ne sont pas seulement les tètes qui re- poussent quand on les coupe, mais chaque partie détachée de- vient aussitôt un animal complet. Ce phénomène, connu déjà depuis un siècle, a été découvert par Trembley, pendant son séjour en Hollande, sur des polypes d’eau douce que Linné a désignés depuis sous le nom poétique d'hydres *. Quels sont les moyens les plus simples et en même temps les plus puissants pour la locomotion aquatique? Ce sont des nageoires ou des rames, ou bien encore des filaments en forme de cils qui battent l’eau comme l’aile de l’oiseau bal l’air. Ces cils se trouvent dans tous les animaux inférieurs et servent souvent seuls, à défaut de levier, d’organe locomoteur. Le corps en est quelquefois couvert. Un des exemples les plus remarquables de l'accumulation des fonctions nous est fourni par ces cils; quand il n’existe ni muscles ni nerfs, quand le corps ne se compose que d’un seul tissu mou et homogène, souvent l'animal nage avec autant de célérité que le plus fringant poisson; son corps est couvert de lamelles ou de filaments qui échappent à l'œil nu, mais que le microscope nous montre sous la forme de rames effilées ou de Celte heureuse comparaison entre la division du travail et la compli- rat ion des organismes est due à M Ml lue F.dwards. 2 18 ANATOMIE COMPARÉE. roues de bateau à vapeur; c’est ce que l’on désigne sous le nom de cils vibratiles. Au lieu de rames, l'homme a fait des roues quand il a trouvé le moyen d’utiliser la force de la vapeur, et ces puissantes roues font mouvoir de petits mondes. Ici les extrêmes se touchent. L’infusoire microscopique porte des cils en forme de soies, ou en forme de roues chez les rotifères, et chez quelques animaux qui ne semblent formés que d’une gelée vivante, au lieu de cils tout le corps est couvert de lamelles et représente une roue vivante. C’est ce que l’on voit bien dans le singulier animal connu sous le nom de cydippe *. C’est encore un problème que de savoir par quel mécanisme ces 111s ou lames se meuvent; on admettrait volontiers des muscles plus microscopiques encore que les animaux, mais la simplicité d’organisation ne permet pas l’admission de cette hypothèse. Quoi qu’il en soit, nous voyons ces cils sous l’une ou l’autre forme servir à la progression de l’animal. Ce n’est toutefois pas seulement la fonction de locomotion qui s’exerce par ce puissant moyen. L’animal, souvent fixé au sol et. logé au milieu d’une masse d’eau, épuise bientôt l’oxygène par ses organes respiratoires; sous peine d’asphyxie l’eau qui l’entoure doit se renouveler. Quel moyen plus simple que des lamelles ou des soies agissant comme la roue d’un bateau à vapdur pour mettre l’eau en mouvement et pour chan- ger le milieu ambiant? Le nouveau milieu apporte de nouvel oxygène et l’animal sait respirer. Ces cils deviennent inutiles quand, par un autre mécanisme, l’animal peut chasser avec force l’eau sur les branchies, comme dans les poissons. Si l’eau qui baigne l’animal ne peut rester immobile, le li- quide intérieur ou le sang ne peut le rester davantage; le sang doit porter sur place, comme nous l’avons vu plus haut, les maté- riaux d’entretien. Le cœur est chargé de ce rôle, ou bien le vais- seau lui-même se contracte pour chasser le sang dans telle ou telle direction et pour produite le mouvement circulatoire. Mais * C’eslun animal transparent, qui a la forme d’un œuf, et qui présente l’aspect d’un cristallin de l’œil doué de vie. Il appartient 5 la classe des polypes. ivrnonn riov i:> s'il n’y :i pas île cœur ou de vaisseau contractile, ce sont les cils <1 ii i viennent jouer le rôle de cet organe. Ils établissent un cou- rant par leur action et chassent le sang comme le ferait le cœur. Mais ce n’est pas tout, la matière alimentaire doit se mouvoir dans l’intestin et dans tout le tube digestif, et à défaut d'or- ganes de préhension, les aliments doivent être attirés vers la liottclie. Ici encore ce sont les cils vibratiles qui sont chargés de ce nouveau ride : on voit à l'entrée du canal intestinal des cils qui attirent la nourriture par un courant rapide qu’ils forment vers la bouche. Les aliments introduits dans l'estomac doivent de nouveau se mouvoir, puisque l'estomac n’a pas de couche musculaire dans la composition de ses parois, et quand l'ali- ment est digéré, le résidu doit être évacué par l'intestin. C’est un nouveau rôle dévolu aux cils situés autour du pylore, du côté de l'estomac et du côté des intestins. Enfin ce sont des cils qui déterminent le mouvement des spermatozoïdes et qui leur permettent de se transporter d'un lieu à un autre connue un animal. Le spermatozoïde ' est mu par les cils qu'il porte lui-méme, mais l'œuf esl éconduit ordinaire- ment par des cils qui garnissent la surface interne de l’appareil sexuel femelle. En résumé les fonctions de locomotion s'accomplissent dans quelques animaux par un seul organe microscopique, et ce même organe vient en aide à la respiration, à la circulation, à la digestion, et même à une partie de la fécondation. Ceci est un exemple remarquable de l'étonnante simplicité avec laquelle certaines fonctions peuvent s'accomplir dans l'é- conomie animale. En voici un autre exemple : Chez les animaux qui ne présentent plus le dernier degré de simplicité, une enveloppe propre se forme autour de l'animal: une peau apparait. et c'est par les modifications qu'elle subit que En examinant le sperme au microscope, on observe des corpuscules «lui se meuvent cl «pie l’on a. pendant «quelque temps, considéras comme des animalcules, d\ui le nom d animalcules spermatiques. Ce ne sont pas des animalcules, et on les nomme atijourd hui spermatozoïdes Ils sont au sperme ce que les globules du sang sont au sang. ANATOMIE COMPAHÉE '20 se forment les appareils de digestion, de respiration, de sécré- tion, y compris même la reproduction. En effet, à mesure qu’on s’élève dans l’échelle des êtres, des organes particuliers apparaissent; les fonctions se limitent, des divisions s’établissent et on arrive de division en division à une complication qui dénote un travail d’autant plus parfait et des produits d’autant mieux élaborés, que l’animal est formé d’un plus grand nombre d’organes. C’est ainsi que la première mo- dification qui a lieu dans l’animal (fig. 4) qui n’a pas de tube di- gestif consiste dans une dépression (fig. 5) qui pénètre bientôt plus profondément dans le tissu de l’animal (fig. 6) et qui finit, Fig. 8. Fig. 10. Fig. 9. Formation du lulic d igest if. en prenant une plus grande extension encore, par percer tout le corps (fig. 7). Il existe alors un tube droit et régulier, mais, à proprement parler, il n’y a encore ni intestin, ni estomac; mais bientôt le tube se dilate vers le milieu (fig. 8), les aliments s’ar- rêtent dans cet endroit et il existe un estomac; en même temps, il se forme un tube (un œsophage) au devant de l’estomac et un intestin derrière, l/inleslin s’allonge ensuite (fig. !), 10 et 1 1). la surface qui doit absorber la matière nutritive augmente, INTUODI T/riON 'i I (les replis se forment à l’intérieur, l;i cavité de l'estoniac se sépare même à l’aide de cloisons en divers compartiments et on obtient le canal digestif le plus complet des animaux supérieurs. La division des organes a entraîné la division des fonctions. L’œsophage livre passage à l’aliment, l’estomac le digère, l’in- testin grêle l’élabore et le gros intestin évacue le superflu. On comprend aisément que la peau qui tapisse d’abord uniformé- ment tout ce tube se modifie également selon les besoins de chaque région, et que la surface interne de l’estomac ou de l'œsophage doit offrir un aspect différent de la surface interne de la partie de l’intestin, qui doit absorber la nourriture. Il en est de même des organes qui doivent produire le liquide nécessaire à la digestion; sur le trajet du canal intestinal il se forme d’autres dépressions; mais au lieu d’absorber elles doi- vent exhaler; je. veux parler des glandes (fig. 12 et lô). A me- sure (lue l’appareil digestif se complique, ces glandes augmen- tent de volume et de surface (tig. lô. Il et lô). Plus la surface Formation drs glandes. Fig. ifi exhalante sera grande, plus l’organe sécrétera: quand cette glande aura acquis tout son développement et que le produit ne doit plus constamment servir ou se répandre, il se forme sur le trajet une autre dépression qui sert de réservoir au liquide tfig. Iti. «). C’est ainsi que la bile, sécrétée par le foie, n’étant utilisée que pendant la digestion ou immédiatement après, est tenue en réserve dans la vésicule du tiel. et l’urine dans la vessie urinaire. C’est de la même manière que se forment toutes les glandes 2. ANATOMIE COMPARÉE 'lit véritables, et si, dans les animaux inférieurs, l’élaboration des aliments s’accomplit avec une grande simplicité, il faut, au con- traire, dans les animaux supérieurs des glandes particulières pour la salive, une glande spéciale pour la bile, une autre encore pour le suc pancréatique, sans compter toutes les petites glandes qui apparaissent si abondamment sur toute l’étendue de l’appareil digestif, depuis la bouche jusqu’à l’anus. Il faut même ici des glandes dont le produit est exclusivement destiné à lubrifier la surface pour prévenir les inconvénients du frottement. En somme, tous les appareils de la vie de conservation, celui de la digestion comme celui de la circulation, celui de la res- piration comme l’appareil reproducteur, dérivent les uns des autres et ne forment primitivement qu’un seul et même organe. L’appareil sexuel sécrète un germe comme le foie sécrète la bile; la formation d’un nouvel individu et l’accroissement de l’animal lui-même ne constituent en dernière analyse qu’un seul et même phénomène. SUBORDINATION DES CARACTÈRES. La forme des divers animaux semble, au premier abord, l’effet du caprice; on ne se rend que rarement compte de la bizarrerie des formes affectées par les animaux ; cepen- dant, en y regardant de près, on voit que tout est soigneuse- ment calculé, que tout est prévu et coordonné d’après des principes que la science parvient quelquefois à découvrir. C’est par un exemple que nous allons faire comprendre que l’ordre règne là où l’on ne voit au premier abord que variations ou chan- gements sans but et sans fin. Cet exemple nous fera comprendre en même temps avec quelle certitude presque mathématique Cuvier est parvenu un des premiers à reconstruire ces animaux dits antédiluviens, dont les races étaient depuis longtemps éteintes avant même l’apparition de l’homme sur la terre. Plu- sieurs de ces animaux fossiles, comme on les appelle, sont tout aussi bien connus dans leur structure, et souvent même dans leurs mœurs, que s’ils vivaient encore de nos jours. Si nous comparons l’un à l’autre un tigre et un bœuf (un car- IYI UOLH criON 25 nassier et un herbivore), nous observons de notables diffé- rences non-seulement dans la forme de l'animal, mais dans les organes intérieurs et dans l'instinct. Cela devait être. Tous les animaux doivent se trouver dans les conditions appropriées à leur existence. Le premier besoin du carnassier est de se pro- curer sa proie; il ne saurait vivre d’herbe; mais tous veillent avec soin à leur conservation; le carnassier prend donc l'offen sive; l’autre, l’herbivore, la défensive; il faut au carnassier des organes des sens plus délicats et plus parfaits que ceux de l’her- bivore; sans quoi, malgré ses crocs et ses redoutables griffes, le tigre ne serait pas aussi dangereux. Aussi, voyez la linesse de l’oreille, la justesse du coup d'oui des chats et des aigles; tout le monde connaît la délicatesse du sens de la vue des lynx; les oiseaux de proie, comme le condor, descendent du sommet du Cliimborazo pour fondre sur une proie dans la vallée! Tons ces animaux doivent vivre de chair, et leurs organes des sens doivent surpasser en sensibilité tous les autres. Mais il ne suffit pas à ces rois du désert et de la montagne d’apercevoir une proie, il faut encore l'atteindre; et. à moins de tendre avec intelligence des pièges ou de réussir par une heureuse combinaison instinc- tive, le carnassier doit être rapide à la course et joindre, à la grande souplesse do ses mouvements, la puissance nécessaire pour terrasser sa proie. Il faut donc île la force et de l'agilité. Aussi voyez comment le tigre et tous les chats sont bâtis ! Quelle étonnante souplesse dans les articulations! Ce n'est pas tout ; l’animal n'est pas comme l'homme, qui supplée par son intelligence à tout ce qui lui manque; il n'a. lui. que les instruments que Dieu lui a donnés. Quand il a atteint sa proie et qu’il s’en est rendu maître, il doit la dépecer et souvent la couper, pour la faire passer par l’ouverture étroite de son œsophage; ses instruments tranchants sont ses dents et ses griffes; ses deux rangées de dents molaires sont disposées comme une paire île ciseaux pour couper la chair et broyer les ns; l’estomac qui doit recevoir cette nourriture substantielle ira qu'une très-petite capacité et l’intestin est fort court; il ne doit pas loger, comme l’herbivore, une énorme quantité d herbe pour n‘en extraire que peu de nourriture; en un mot. depuis la ANATOMIE COMPARÉE 24 tète jusqu’il la queue, depuis les poils jusqu’aux os, tous les organes indistinctement se ressentent de l’obligation où se trouve l’animal de poursuivre sa proie ou de défendre son existence. L’herbivore nous montre un contraste frappant sous tous les rapports; il se nourrit d’herbe, lui, et toute son attention doit porter sur le moyen de se la procurer. Il n’attaque jamais ; à quoi cela lui servirait-il? Ces luttes entre l’éléphant et le rhinocéros sont des contes. Aussi l’herbivore seul a des orga- nes de défense! Dieu a armé son front de bois élégants ou de puissantes cornes qui le rendent aussi redoutable dans la dé- fense que les autres sont violents dans l’attaque. Les organes des sens n’ont que tout juste assez de puissance pour mettre l’animal sur ses gardes; l’instinct conduit en général l’herbi- vore dans la plaine ou dans la vallée, où il trouvera toujours une nourriture abondante. L’herbe ne manque pas; aussi l’her- bivore peut vivre par troupeaux; le carnassier doit s’isoler. Le bœuf ne saurait jeûner plusieurs jours comme le carnassier; il ne perd pas de temps ù guetter sa proie; il mange ou il rumine. Ses membres antérieurs ne servant ni à attaquer ni à dépecer une proie, ce sont des colonnes de sustentation qui doi- vent simplement le porter et quelquefois le soustraire, par la fuite, à la voracité de son ennemi. Il ne faut donc plus ni doigts libres, ni ongles acérés, mais un pied large pour servir d’appui; aussi, au lieu de cinq doigts, on en voit un ou deux enveloppés d’un ongle énorme, qui a pris la forme d’un sabot et qui est désigné communément sous ce nom. Le pied est fourchu quand il existe deux ongles, comme chez le bœuf, et c’est le nombre que l’on trouve généralement chez tous ceux qui se nourrissent d’herbes. Le cheval n’a qu’un seul doigt à chaque pied avec un ongle énorme, et qui est devenu d’autant plus vo- lumineux qu’il a reçu à lui seul toute la nourriture qui est or- dinairement destinée aux cinq doigts. Les dents, qui servent à la trituration des aliments, sont aplaties à leur surface et agissent les unes sur les autres comme une pierre meulière; elles ne sont plus tranchantes et pointues comme chez les carnassiers; elles ne doivent pas cou per, mais broyer; au lieu d'un instrument tranchant, il faut un INTKODICTIO.N r.> instrument con tondu ni. L’estomac, destiné à recevoir l'herbe, offre une immense capacité, et les intestins ont une longueur extraordinaire. Il y a des herbivores dont l’intestin a vingt-huit fois la longueur du corps. Enfin, tous les organes sont appro- priés au régime végétal, depuis les os du squelette jusqu’aux or ganes des sens et aux parties molles des viscères. Il n’y a pas deux espèces d'animaux douces du même instinct, vivant et se nourrissant de la même manière ; aussi le plus léger changement dans le mode d'alimentation retentit dans toute l'économie; les parties molles, les os et leurs facettes articu- laires se ressentent de la plus légère modification. De là résulte que chaque organe, que chaque osselet change avec le régime, et qu'entre des espèces voisines on trouve souvent encore des dif férences notables qui se traduisent dans les diverses parties du corps. Ce rapport intime et constant entre la forme des organes et le régime permet en même temps de conclure, dans plusieurs ani- maux, d’après le caractère de la forme, à la nature du régime et des mœurs, de même que les mœurs commandent certaine struc- ture. lin mammifère herbivore doit avoir les dents à couronne aplatie pour broyer les aliments, l'estomac d’une grande capa- cité, etc., tandis que le carnassier aura les dents tranchantes pour eo: per la chair et un petit estomac pour la loger. C’est ce grand principe, celte hiérarchie que l’on observe dans les organes, celte dépendance, celte subordination des ca- ractères, qui a conduit les naturalistes à ces grandes et belles découvertes du monde antédiluvien, et qui ont fait dire, souvent à la vue d’une dent ou d’un osselet : « Voilà le débris d'un animal nouveau ! » Cn principe qui découle du précédent, c’est que chaque ani- mal a besoin d’organes particuliers, en harmonie avec l'ensem- ble de l’économie. Un animal destiné à brouter l’herbe sur le sol. comme le bœuf et la chèvre, doit avoir la longueur du cou proportionnée à la hauteur des membres antérieurs; car si ce cou était trop court, il ne saurait brouter l'herbe, à moins de se mettre à genoux. IJn autre principe, qui marche parallèle- ment avec le précédent, c’est que le volume de la tète soit prn- ANATOMIE COMPARÉE g<> portionné avec l’étendue du cou. Une tète grosse et pesante, chargée de défenses et de dents volumineuses, ne saurait être placée au bout d’un cou long; il en résulte que certains ani- maux ne sauraient vivre et remplir les premières conditions de la vie s’ils avaient la conformation ordinaire. L’éléphant est un animal remarquable sous ce rapport; il nous servira d’exemple pour montrer avec quelle sagacité et quelles hardies combinai- sons les conditions d’existence ont été remplies. La tète de cet herbivore est volumineuse; d’énormes défenses, de dix pieds de long souvent, sont implantées dans des alvéoles; des dents molaires, d’un énorme poids, garnissent les mâchoires, et les membres antérieurs sont plus élevés que ne le comporte la lon- gueur du cou. Ce cou est en rapport toutefois avec l’énorme volume de la télé, mais il est en disproportion avec les mem- bres. Un cou ordinaire ne saurait porter et surtout mouvoir une si énorme masse, et s’il était proportionné à la hauteur des membres antérieurs, il ne pourrait porter celle énorme tète. Un cou court, mais robuste et puissant, peut seul mettre cette télé en mouvement. Aussi, pour faire rentrer l'éléphant dans les conditions d’existence, un nouvel organe, ou plutôt un organe ordinaire, le nez, a dû prendre des proportions colossales pour remplir l’office d’organe de préhension. L’animal ne pouvant plus prendre lesaliments par la bouche, son nez s’est allongé, la couche musculaire a pris une grande extension, et l’organe de l’olfac- tion est pour ainsi dire devenu un bras pour arracher l’herbe du sol et pour pomper l’eau qui doit le désaltérer. C’est là un bel exemple de cette variété dans l'unité que l’on observe dans toutes les productions de la nature, mais qui se montre rarement comme ici dans toute son évidence. La girafe nous présente un autre exemple : son long cou ne porte qu’une tête petite et bien proportionnée avec la hauteur du corps; celle tête se trouve donc dans les conditions ordinaires; mais les membres antérieurs, malgré leur hauteur, sont trop courts de quelques pouces pour «lue la girafe puisse atteindre l’herbe du sol avec la bouche. La girafe ne remplit donc pas les conditions voulues? Non, elle ne les remplit pas comme animal herbivore; mais ce bel animal du désert est phyllophago ; au lieu de brouter l’herbe du sol, il vit INTRODUCTION ■27 îles feuilles qu'il arrache des arbres; el si par accident il doit prendre sa nourriture par terre, en écartant les jambes anlé- rieures, il abaisse assez le tronc en avant pour saisir ses ali- ments. C’est un phénomène dont on peut être témoin tous les jours dans les ménageries. § ô. — LES ORGANES ANALOGIES 01 HOMOLOGIES. Une autre loi, que les observations du \iv siècle ont dévoi- lée, c’est que des organes, souvent très-di lièrent s en apparence, sont au fond analogues et ont même eu. dans le principe, une forme identique. Comme l’ogive la plus fleurie esl sortie du plein cintre, de la même manière des organes, en apparence très-compliqués, sortent d'autres formes qui conservent quelque part leur sim- plicité primitive. Si nous examinons le premier embranchement du règne ani- mal, les animaux vertébrés, nous voyons le poisson conformé d’après le même plan que le mammifère, absolument comme s’ils étaient sortis l’un et l'autre d’un moule primitif commun. Dans tous les animaux vertébrés, les divers appareils se composent des mêmes pièces plus ou moins développées et qui conservent exactement les mêmes rapports entre elles, quelle que soit la diversité de forme qu'elles affectent. Prenons pour exemple le squelette. On trouve un squelette osseux dans une carpe aussi bien que dans une grenouille ou un serpent, dans un oiseau comme dans un singe. Chez ces divers animaux, ce squelette présente pour partie principale une colonne vertébrale, et cette colonne vertébrale est formée de petits osselets placés bout à bout, el connus sous le nom de vertèbres. Quelques vertèbres, les antérieures, se modifient pour loger le cerveau el les organes des sens, et de cette modification liait le crâne. Le crâne humain, comme le crâne du poisson, est formé par des vertèbres légère- ment déformées. Le poisson et le singe, comme l'oiseau, portent tous des côtes, et on voit en outre des appendices ou des mem- bres qui varient d’après le milieu dans lequel l’animal esl appelé à vivre. Ces appendices ou membres sont des jambes ou de.- ANATOMIE COMPARÉE. 28 imites dans les mammifères qui sautent, qui courent, qui grim- pent ou qui fouissent ; dans les chauves-souris et les oiseaux, ces membres s’allongent et se transforment en ailes pour les soute- nir dans l’air, ou bien encore, ces organes se raccourcissent et affectent la forme d’une rame ou d’une nageoire pour la vie aqua- tique chez les cétacés, les phoques et les poissons. Ces pattes, ces ailes eu ces nageoires montrent au fond la même composi- tion; on* y trouve les os de l’épaule, du bras, de l’avant-bras jusqu’aux phalanges des doigts, et ils renferment chacun les mêmes pièces, mais, comme on le pense bien, plus ou moins modi- fiées dans leur forme, selon les exigences du milieu. En effet, ces os sont grands ou longs chez les uns, petits ou courts chez les autres, rudimentaires ou tout à fait cartilagineux chez les troisièmes; mais ce ne sont pas moins les mêmes pièces qui doivent porter en anatomie le même nom. C’est ce que l’on appelle des os analogues ou mieux encore des homo- logues. Il en est ainsi de toutes les parties du squelette, depuis le simple poisson jusqu’au quadrumane et même jusqu’à l’homme. Ainsi le crâne humain comme celui de tout animal vertébré, non-seulement présente toujours la même composition, mais il est. formé des mêmes os, il loge les mêmes organes, et ces os portent le même nom, depuis les poissons jusqu’aux quadrumanes. Le singe a des os frontaux, comme le bœuf et l’oiseau, le lézard et le poisson. Mais si tous les animaux vertébrés sont formés d’après un plan commun, peut-on en dire autant d’un insecte ou des ani- maux articulés? Évidemment non! Les articulés sont formés d’après un autre plan, du moins quant aux organes de la vie de relation. L’insecte a un squelette, mais il est emprunté à la peau ; il n’est plus logé à l’intérieur de l’animal, mais à l’extérieur ; les ailes du hanneton ne sont plus des pattes transformées, et les pattes ne sont plus des appendices analogues aux membres des vertébrés; en un mot, depuis l’apparition des premiers ru- diments de l’embryon, depuis le premier moment de la formation du germe, le vertébré et l’articulé diffèrent l'un de l'autre. On peut dire que le mammifère est un poisson perfectionné, mais INTRODUCTION 211 on ne peut pas dire que le vertébré ait passé par l’âge de l'articulé ! En tète de chaque appareil nous placerons des considérations générales qui auront surtout pour but de montrer comment et sous quelle forme les organes apparaissent chez les animaux inférieurs et quelles sont les complications successives qui sur- gissent dans chaque classe en procédant du simple au composé. Tout notre cadre est ainsi tracé d’avance ; nous savons le but que nous voulons atteindre et la marche que nous allons suivre. ANATOMIE COMPAREE. APPAREILS DE LA VIE DE CONSERVATION Nous avons vu dans le tableau page IS que les divers appa- reils de l’économie animale se divisent en deux catégories : les uns servent directement à la conservation, et sont communs aux végétaux et aux animaux; les autres servent aux relations avec le monde extérieur et sont exclusivement propres au règne animal. Les premiers constituent la vie végétative, les seconds servent à la vie animale. Les appareils de la première catégorie offrent ceci de remar- quable, qu’ils ont une même origine dans lesanimaux inférieurs; ils ne se séparent que quand l’animai acquiert un certain degré d’organisation ; tous mangent et respirent, tous se reproduisent, et chez tous aussi il \ a une circulation et des sécrétions, mais 32 ANATOMIE COMPAREE. toutes ces fonctions peuvent s’accomplir dans un tissu parfaite- ment homogène, quand il n’existe encore aucune division du tra- vail organique. Nous voyons les méduses recevoir l’eau du dehors, chargée de nourriture et d’oxygène, dans une grande cavité qui repré- sente l’appareil digestif et respiratoire, et de celte cavité s’é- tendent, tout autour, des canaux qui représentent l’appareil circulatoire ; et si nous considérons que l’accroissement d’un animal constitue au fond une reproduction, nous verrons toutes les fonctions de la vie végétative s’accomplir dans les rangs infé- rieurs quand il existe à peine des organes distincts. L’hydre est formée d’un tissu homogène, et elle donne naissance à autant de jeunes hydres que l’on détache de fragments du corps mère. C’est ce qui avait fait dire depuis longtemps à de Blainville que tous ces appareils dérivent les uns des autres et ne sont qu’une modification de la peau. APPAREIL DIGESTIF. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. Les animaux, n’étant point comme les plantes fixés au sol, portent généralement une cavité qui sert de réservoir aux aliments et dans laquelle ces aliments subissent les changements qui les rendent propres à la nutrition. Tous les animaux ne sont toutefois pas pourvus de cet appareil. Il y en a qui, comme plusieurs vers intestinaux (tamia), vivent dans la nourriture de ceux qui les hébergent et qui absorbent leurs aliments par toute la surface delà peau extérieure; ils n’ont pas besoin de poche pour transporter les aliments avec eux. D’autres, comme les hydres, montrent une simple dépression de la peau dans une région du corps déterminée; la fonction se localise. Puis chez d’autres encore, cette simple dépression pénètre plus profondément dans le corps, et finit même par le traverser de part en part. Dès ce moment il y a une ouverture à. ANATOMIE COMPARÉE. 34 pour livrer passage aux aliments et une autre ouverture pour l’évacuation du résidu de la digestion; en d’autres termes il existe une bouche et un anus. La division du travail se mani- feste ensuite dans le tube digestif; vers le milieu, il se dilate c’est là surtout que les aliments s’accumulent et l’estomac est formé. Tout ce qui précède l’estomac est connu sous le nom d’œsophage, tout ce qui suit forme l’intestin. Des étranglements se montrent ensuite, et le premier de ces étranglements oblige l’aliment de séjourner quelque temps dans l’estomac. Il est connu sous le nom de pylore. L’intestin, d’abord droit, n’offrant plus une surface assez grande pour l’absorption de la matière nutritive, forme des circonvolutions, puis un autre étranglement ou valvule apparaît, l’intestin se sépare en deux, intestin grêle et gros intestin, et une division semblable se montre en avant, où nous voyons se former une cavité buccale, et une arrière- bouche, au devant de l’œsophage. Des replis apparaissent pour fermer les fosses nasales, le voile du palais; un autre pour fermer l’entrée de la trachée-artère, l’épiglotte; et enfin, pour arriver à la plus grande complication, nous n’avons qu’à diviser l’estomac lui-même par quelques étranglements qui établissent des poches distinctes, et qui jouent chacun leur rôle dans l’acte de la digestion. L’appareil dont nous nous occupons est donc formé par une rentrée de la peau; mais celle-ci, acquérant une destination spéciale, se modifie dans sa composition. En effet, si la peau à l’extérieur sert à la défense de l’animal et à lui conserver sa forme, la peau à l’intérieur est surtout destinée à absorber, puisque c’est elle qui doit introduire la matière nutritive ou le chyle dans l’économie. Dans la région où cette absorption de- vient active, elle se réduira presque à un réseau vasculaire ; tandis que les autres parties de la peau, devenues inutiles, tendent à disparaître. Cette peau perdra donc quelques ca- ractères de la peau ordinaire, aussi les anatomistes la désignent- ils sous le nom de membrane muqueuse. La membrane muqueuse n’est donc que la peau ordinaire légèrement modifiée pour un besoin spécial. La peau porte des poils, des plumes, des écailles, des ongles, APPAREIL DIGESTIF 5a des cornes, des dents. Tous ees organes sont désignés sous le nom commun de phanères; ils sont visibles et fort distincts. De tous ces phanères il n’y a guère que les dents qu’on observe sur la membrane muqueuse; tous les autres disparaissent. Ces organes sont en effet destinés à triturer les aliments, et, quand ils manquent, comme chez les oiseaux, la couche musculaire, avec, l’épiderme, prend un développement excessif, et il se forme un gésier qui broie avec autant de puissance que l'appa- reil dentaire. Enfin, pour prévenir l’inconvénient qui résulte du passage continuel des corps étrangers ou des aliments, la surface de celte peau rentrée est non-seulement garnie encore à son entrée d’un épiderme, mais sa surface est constamment lubrifiée pardes mucosités, que sécrètent les innombrables cryptes glandulaires répandues sur toute la surface. Tl BK DIGESTIF DES MAMMIFÈRES. I. 'appareil digestif est entièrement membraneux dans les ani- maux de cette classe; on le divise : 1° en cavité de la bouche et œsophage; 2° en estomac; et 3° en intestins. Ea bouche est toujours fendue transversalement, comme dans lous les vertébrés ; elle est entourée de deux lèvres mobiles qui sont le moins dé- veloppées dans les cétacés et les mo- notrèmes. Ces der- niers, en effet, se rapprochent des oi- seaux sous ce rap- port. La lèvre supé- rieure est fendue dans plusieurs ron- geurs, comme le liè- vre (fig. 17). ainsi que dans le chameau et le dromadaire. Dans plusieurs ruminants. Ftg- — Bouche do lièvre. ANATOMIE COMPARÉE. .ï(i comme le bœuf, la lèvre supérieure s’épaissit, sc couvre d'une abondante mucosité et devient un mufle. La peau qui tapisse la face interne de la joue est poilue dans le lièvre, comme la peau extérieure. Les poches des abajoues, qu’on trouve chez quelques mammi- fères, sont formées par une extension de la peau des joues; on les observe seulement chez des animaux à régime végétal. Pres- que tous les singes de l’ancien continent en sont pourvus ; plu- sieurs rongeurs en portent aussi, et particulièrement le hamster ou rat d’Allemagne, qui peut loger dans son intérieur une quan- tité considérable de grain. Il y a aussi des rongeurs chez lesquels ces poches pendent au dehors, Ces abajoues sont pour ces ani- maux des greniers d’abondance. Les phanères de la bouche les plus importants sont les dents ; ils n’ont de commun avec les os que leur dureté. Presque tous les mammifères en sont pourvus; les dents manquent dans quelques édentés (pangolin, fourmilier), et chez l’échidné parmi les monotrèmes. Les dents sont toujours implantées dans des alvéoles et portées par les os maxillaires et incisifs. Elles sont de nature calcaire dans tous les animaux de cette classe, sauf Fin 18. — Ttke œ lamenim, l’estomac pi Mg. — fcslomac du (lotir. . j , J * sente deux poches en forme dccœcti (fig. 26); mais c’est dans les ruminants que cet organe acquit tig. *7 . — - Ksiomac de mouton. son plus grand développement (lîg. 27). Il se compose de quatre 4 42 ANATOMIE COMPARÉE. cavités : la panse, le bonnet, le feuillet et la caillette. La pre- mière esta elle seule plus grande que toutes les autres : elle est toujours remplie d’herbes. Le bonnet est situé au-dessus de la panse; il est arrondi et porte dans son intérieur des replis en forme d’alvéoles. Le feuillet se trouve au bout du bonnet et pré- sente dans son intérieur des plis longitudinaux comme les feuil- lets d’un livre. Enfin la quatrième renferme la substance qu’on emploie pour faire cailler le lait. Entre l’œsophage et le feuillet il existe une gouttière formée par deux lèvres très-mobiles, la gouttière œsophagienne; ces lèvres en s’écartant forment une rainure et, en rapprochant leurs bords libres, constituent un tube, qui conduit, après la seconde mastication, l’aliment de l’œsophage directement dans le feuillet; on a observé aussi cette gouttière œsophagienne chez l’arvicola amphibius, le mu- lot, le Icmming et d’autres mammifères. Les chameaux, les lamas et le chevrotain de Java n’ont que trois cavités dans leur estomac. On sait que les mammifères qui ruminent, mâchent leurs aliments à deux reprises différentes. Les herbes^ grossièrement divisées, passent d’abord de l’œsophage dans la panse, où elles séjournent jusqu’à ce que l’animal ait fait sa provision; elles reviennent ensuite à la bouche, et c’est alors que commence la rumination. Celle-ci achevée, les herbes arrivent parfaitement triturées au bout de l’œsophage, pénètrent dans la gouttière dont nous avons parlé plus haut, et passent cette fois-ci directement dans le feuillet. Dans la partie la plus déclive de la panse des chameaux, il existe de grands alvéoles qui font l'office de réservoirs dans lesquels ces animaux conservent leur provision d’eau. On sait que les chameaux, appelés avec raison les vaisseaux du désert, sont surtout précieux à cause de leur grande sobriété pendant leurs longs voyages dans les déserts. Chez les cétacés souffleurs, l’estomac est formé de trois cavités qui se succède. L’estomac des bradypes se rapproche par sa forme de celui des ruminants. Plusieurs mammifères ont, dans l’épaisseur même des pa- rois de l’estomac, un amas de glandules prenant quelquefois APPAREIL DIGESTIF 45 In l'orme d'une grappe de raisin (castor, etc.). Chez le loir, ces glandules sont réunies, comme chez les oiseaux, nu devant de l’estomac et forment une sorte de ventricule succcnturié. Intestins. — Dans tous les mammifères il existe entre l’esto- mac et l’intestin un bourrelet circulaire, connu sous le nom de pylore. Les intestins sont généralement divisés en deux por- tions; la présence d’un cæcum et d'une valvule sert de ligne de démarcation. La première portion est plus grêle et porte le nom d’intestin grêle; la seconde, beaucoup plus large, est nom- mée gros intestin. La surface interne de l’intestin grêle est quelquefois augmen- tée par des replis transverses ou bien par des replis longitudi- naux; chez quelques mammifères (divers cétacés) on voit en Fig. ïb. — Caecum de lagomys puMllus. u (iranri cæcum. — b Appendice vermiforme. — c Petit cæcum. même temps les uns et les autres; dans certains cas ces replis forment des alvéoles. La longueur de ce viscère est très-variable; il a trois à quatre fois la longueur du corps chez quelques chauves-souris et de 44 ANATOMIE COMPARÉE. vingt à vingt-huit fois cette longueur dans quelques ruminants, le mouton, par exemple. Les frugivores, comme les singes, ont, Fig. l2‘J. — Cæcum de hamster» Fig. 50. — Cæcum de daman. ainsi que l’homme, un intestin de six à sept fois la longueur du corps. L’intestin n’offre aucune trace de division, dans les martes et les putois, les cétacés et les loirs. Le cæcum et APPAREIL DIGESTIF. la valvule iléo-cœcale manquent dans ce cas. Le développement du cæcum est aussi en rapport avec le régime ; celui des lièvres et des lapins est le plus volumineux; il a jusqu’à septfois la capa- cité de l’estomac et montre une valvule spirale dans son inté- rieur. On a remarqué une sorte d'antagonisme entre l’estomac et le cæcum , par exemple : les cétacés et les bradypes ont un estomac compliqué et point de cæcum, beaucoup de rongeurs ont un cæcum énorme et un petit estomac. Le cæcum est petit chez les carnassiers. L’appendice vermi- forme qui termine cet organe dans l'homme ne s'observe que dans l’orang-outang et les gibbons. La surface interne des intestins est souvent couverte de villosités ou de papilles de forme très-variable. C'est dans le rhinocéros qu’elles sont le plus développées. Ces villosités renferment un réseau vasculaire qui plonge dans le chyle et absorbe le principal produit de la digestion. L’anus s’ouvre à la hase de la queue, et sauf les monotrèmes. il est toujours situé en arrière et au-dessus de l’ouverture de l’appareil génito-urinaire. Chez les monotrèmes seuls il s’ouvre dans un cloaque comme chez les oiseaux. En général, l’anus est entouré d’une ou de plusieurs glandes, souvent assez volumineuses ; elles sécrètent une huile ou une graisse dont l’odeur varie dans chaque espèce ; ce sont les glandes anales (lig. ô2). Rectum t. 46 ANATOMIE COMPARÉE. Chez les mouffettes, la fétidité de ce produit est si grande, qu’elle sert à leur défense. Chez tous les mammifères, les intestins sont maintenus en place par le péritoine, qui se comporte partout de la même manière envers les viscères abdominaux. Les épiploons sont très -étendus et fortement chargés dégraissé chez les mammi- fères hibernants, comme le blaireau, la marmotte, les loirs, etc. Cette graisse abonde surtout en automne avant que l’animal ne tombe dans son sommeil léthargique; elle lui sert de combus- tible pendant la durée de son sommeil et a complètement dis- paru à l’époque où il se réveille. Glandes de Peyer. — Les plaques de l’intestin connues sous le nom de glandes de Peyer se trouvent dans les divers ordres des mammifères; elles sont toujours situées vers la fin de l'in- testin grêle. Dans les singes, Bœhm en compte de six à seize. Elles diffèrent peu de celles de l’homme. Le cheval en a une cen- taine, le bœuf une trentaine dont les plus grandes ont l’étendue de la main. On peut facilement étudier ces plaques dans le mou- ton, chez lequel elles sont répandues comme de petites îles dans tout l’intestin grêle. Les glandes de Brunner ne s’observent que dans le duodé- num; elles sont toujours formées de plusieurs lobules en grappe de raisin ; chacune de ces glandes est pourvue d’un conduit ex- créteur. OISEAUX. L’oiseau se nourrit comme le mammifère; cette classe ren- ferme des carnivores, des frugivores, des insectivores, etc: mais l’oiseau n’emploie pas les mêmes moyens que le mammi- fère pour réduire sa nourriture. Tous les oiseaux sont privés de dents, et c’est dans l’intérieur même de l’estomac que les aliments sont réduits en pâte. C'est pour ce motif que l’on trouve une différence si grande entre l’estomac membraneux des mam- mifères et l’estomac généralement charnu et épais des oiseaux. Les deux mâchoires sont couvertes d’un étui corné, ou le bec. à l’aide duquel certains d’entre eux font subir aux aliments une A PPA II El L DIGESTIF. i première division. Le bec lènie dentaire, dans le- quel les dents, de nature cornée, seraient fondues les unes dans les autres. Il y a un certain rapport entre la forme du bec et la nourriture habituelle des oiseaux. peut être considéré comme un sys La cavité de la bouche diffère de celle des mam- mifères : l°par l’absence de lèvres; 2° par l’ab- sence de dents: au lieu d’un système dentaire, il se développe un étui corné qui recouvre les mâchoires; 3ü par l'ab- sence de voile du palais, et 4U enfin par l’absence d’épiglotte. La langue est généra- lement de forme trian- gulaire et souvent cor- née. Elle est molle dans les perroquets et les ca- nards; aussi c’est seule- ment dans ces derniers oiseaux qu’elle est le siège du sens du goût. La langue la plus remar- quable, parmi les oi- seaux, est celle des pics : ils ont cet organe vermiforme et prolraclile. C’est un véritable organe de préhension ; les insectes quelle touche restent collés a la viscosité qui recouvre sa surface. Elle est barbue dans le> toucans (lig. 31). 48 ANATOMIE COMPARÉE f 1 HR. Langue >le toucan Les fosses nasales s’ouvrent dans la cavité de la bouche par une fente longitudinale, couverte de papilles cornées qui font l’office de voile du palais. Des papilles semblables remplacent l’épiglotte. Chez le pélican , le cormoran et quelques autres oiseaux, la peau qui s’étend entre les deux branches de la mâchoire inférieure se dilate fortement et forme une sorte de poche semblable à une abajoue. Chez l’otis tarda mâle, un sac membraneux s’étend le long du cou. entre la peau et la trachée-artère, et s’ouvre en dessous de la langue (fig. 55). L’œsophage des oiseaux est fort long et très- large; sa capacité augmente généralement par les plis longitudinaux qui s’effacent et s’étendent sur toute sa longueur. Les oiseaux, surtout ceux qui se nourrissent de poissons, avalent souvent une proie d’un très-grand volume et sans la diviser. A sa partie inférieure, avant de pénétrer dans la poitrine, l’œsophage se dilate et forme une poche connue sous le nom de jabot (fig. 55). Celle poche est double chez les pigeons et exces- sivement développée dans la variété de pigeon appelée grosse (/orge. Après la période de l’in- cubation, il se forme dans les glandes du jabot un liquide blanchâtre qui sert à imprégner la nourriture que le pigeon donne à ses petits. C’est une sorte de lactation. Un peu en dessous du jabot, on observe une seconde poche; elle n’est pas très-grande; elle est surtout caractérisée par les cryptes qui pro- duisent un liquide nécessaire à la digestion. Cette seconde poche est appelée le ventricule succen- turié. Les glandules de l’estomac sont réunies ici au devant du gésier, à cause du rôle nouveau que les parois du gésier jouent dans Pacte de la digestion. APPAREIL DIGESTIF. 4<> Celte seconde poche s’ouvre immédiatement dans une troi- sième, qui représente l’estomac proprement dit. On la nomme Fig 35. — Outarde mâle. Fig. 56. — Estomac de héron. gésier. Cet organe est surtout très -développé dans les oiseaux granivores ainsi que dans le canard et les oies. Le gésier est de tous les organes qui apparaissent sur le trajet du canal intestinal celui dont la couche musculaire est la plus développée, ainsi que la couche d’épiderme. C'est dans son intérieur que les aliments doivent être broyés. Cet organe est conformé de manière à ce que le fer et l'acier s'usent et s'arrondissent dans son intérieur, et les petits cailloux que les oiseaux avalent font l'office de dents dans l’interieur de cette poche. Chez quelques oiseaux rapaces, échassiers et palmipèdes, il existe un appendice stomacal ou un estomac accessoire (fig. ôfi). Tout l’estomac ne consiste que dans un petit appendice sous forme de cæcum dans Veuphone. L'intestin forme chez tous les oiseaux, presque immédiate- :;o ANATOMIE COMPARÉE. ment après la naissance, une anse qui loge la glande pancréa- tique ou la glande salivaire abdominale. On ne trouve plus une grande différence entre l’intestin grêle et le gros intestin; ce dernier est souvent très-court. La valvule qui sert de ligne de démarcation dans les mammifères manque dans lesoiseaux, etau lieu d’un cæcum unique on en voit deux, souvent non loin de l’anus. Ces deux cæcums acquièrent un très-grand développe- ment chez les oiseaux omnivores et herbivores. Chez l’autruche, il y a une valvule spirale dans l’intérieur. Certains oiseaux ont en outre un cæcum impair. L’anus, au lieu de s’ouvrir directement au dehors, s’ouvre dans une poche commune avec le canal excréteur de l’urine et de l’appareil sexuel. Cette poche est désignée sous le nom de cloaque (fig. 57). Au devant du rectum on voit souvent, surtout dans le jeune âge, une bourse que l’on désigne sous le nom de bourse de Fabri- cius. C’est un organe qui se développe pendant l’époque fœtale pour disparaitre ou diminuer après la naissance. Dans le coq, quatre ou six glandes de Peyer sont répandues sur le trajet de l’intestin grêle. Elles se distinguent autant par Fig. 57 — Cluuqur du condor. APPAREIL DIGESTIF j| leur élévation que par leur couleur blanche. La disposition des plaques es! remarquable sous le rapport des villosités. Dans l’oie, il y en a de huit à dix, de la grandeur d’un ongle. On les trouve de même dans les canards. Les intestins sont maintenus en place par un mésentère; l’air peut passer des poumons entre les feuillets qui maintiennent ces viscères, et il se forme de cette manière des cavités remplies d’air ou des poches aériennes. Elles contribuent à diminuer le poids spécifique des oiseaux et servent en même temps de soufflet pour activer la respiration pulmonaire. REPTILES. •Nous ne trouvons pas dans les reptiles cette uniformité de Fig. 38. — OF0 ANATOMIE COMPARÉE. ou par une seule ouverture, chez les branchiosloines. Dans ces derniers poissons, la cavité communique avec l’appareil respi- ratoire; dans les plagiostomes, elle communique avec la cavité du péricarde. Il en résulte que l’eau du dehors peut baigner le cœur de ces poissons. Dans les insectes, comme dans tous les animaux articulés, la bouche consiste dans une fente longitudinale, tandis qu’elle est transversale dans les vertébrés, et au lieu de deux mâchoires qui agissent l’une de bas en haut et l’autre de haut en bas, il y a au moins une paire de mandibules et une paire de mâchoires qui agissent l’une sur l’autre, de gauche à droite et de droite à gauche (fig. 48). Il y a souvent une lèvre en avant et une autre en arrière, qui consistent, comme les autres pièces de la bouche, dans une lame cornée et mobile faisant partie du squelette. Entre ces deux lèvres on voit une paire de mandi- bules et une paire de mâchoires; ces dernières partent, comme la lèvre inférieure, des palpes. Chez les insectes suceurs, les pièces de la bouche s'allongenl foules et elles forment ou une trompe ou un suçoir, qui com- ANIMAUX ARTICULÉS OU ÉPICOTYLÉDONES. Fig. 48. — Pièces île In bouche (l’un carabe APPAREIL DIGESTIF 61 prend, malgré la diversité de sa forme, les mêmes pièces que l’on observe dans les broyeurs. C’est ainsi que nous voyons, chez tous les articulés, le même type varier presque à l'infini. Les insectes ont le tube digestif complet, comme du reste tous les articulés. La bouche comme l’anus sont situés sur la ligne médiane. L’œsophage s’abouche ordinairement dans un jabot, celui-ci dans un gésier, et outre ces deux poches on en voit ordinairement une troisième, nommée ventricule chylifique. L’intestin en gé- Fig. 50. — Tubtr digestif d’abeille. néral est divisé en deux parties comme dans les animaux vertébrés : la partie antérieure représente l'intestin grêle, la partie postérieure le gros intestin. La troisième poche, ou le ventricule chylifique, est considérée comme re- présentant à la fois l’estomac et la première partie de l'intestin grêle (fîg. 49, 50 et surtout ’il). Les arachnides ont le canal digestif droit. L’œsophage est fort étroit et ne livre passage qu'à des matières liquides. Chez les véritables araignées, les mandibules sont pourvues d'un crochet ouvert à son sommet, comme une dent venimeuse, et une» Fig. 40 — Tube dig. de lym ligusiri. ANATOMIE COMPARÉE. d-2 glande produit de la même manière que chez les serpents du venin qui leur sert à empoisonner instantanément les mouches ou les autres insectes qui viennent se jeter dans leurs filets. Chez quelques articu- lés, comme les crabes et les écrevisses, plusieurs paires de pièces viennent se joindre encore aux mandibules et aux mâ- Fig 5 i. Tube digestif d’écrevisse. choires ; ce sont les pieds- mâchoires. Les crustacés, comme les crabes et les écre- visses, ont jusqu’à six paires de pièces autour isiir. de la bouche, un œso- phage très-court, un es- tomac membraneux (lig. Îi2), armé de plaques calcaires, qui Fig. M. — Tu bu digestif de coléoptère i APPAREIL DIGESTIF. or» s'adaptent les unes aux autres et qui agissent comme de- dents pour produire une seconde trituration dans l’intérieur même de l’estomac (lig. 5ô). L’intestin est droit et l'anus va s’ouvrir au bout de l’abdomen. Fig. 33 Estomac de crabe, ouvert. Dans les derniers crustacés, le tube digestif ne montre plus a son entrée que des pièces rudimentaires (fig. 54), et il ne ron- Fig 54. — Piôcos do la bouche d’une tinguatulr. sisie que dans un tube droit sans renflement sensible, qui 3 — Mâchoire. Fig. 6*. Finir produite par lu morsure du côté du dosà la base de la ventouse. Quelques \crs ont le tube digestif simple ou bifurqué sans anus (trrmatodes) et d’autres en sont com- plètement dépourvus (cesloïdes). Ces derniers se nourrissent par toute la surface de la peau. Les échinodermes ont un appareil digestif complet, à l’exception de quelques étoiles de mer (tig. liîi). Les oursins ont pour la plupart la bouche armée de cinq pièces calcaires, soli- des, qui s'adaptent les unes aux autres et qui agissent comme des dents. On appelle cet ap- pareil lanterne d'Aristote. Le tube digestif, dans ces animaux, n’offre plus de renflement, à limites bien tranchées, pour représenter l'es- tomac. Il a. à peu près, le même calibre sur loule 1:1 longueur. Les parois en sont extraor- dinairement fines et délicates. Les acalèphes. \ compris les polypes, ont un appareil diges- m Ki|î. B-_>. 68 ANATOMIE COMPARÉE tif qui se simplifie beaucoup; il n’a plus de parois propres, et Kig. 05. — lluuclic d'astérie* il consiste dans une cavité [creusée au milieu du corps. L’eau chargée des aliments pé- nètre par une ou plu- sieurs ouvertures dans cette grande cavité. Les hydres (tig. 66) sont pourvues d’une dé- pression au milieu du corps , dans laquelle viennent se loger les ali- ments pendant quelque temps. Des bras creux entourent la bouche et communiquent a vec celle cavité. C’est tout l’ap- pareil digestif, il n’a pas de parois propres. La même ouverture sert de 'bouche et d’anus. Aussi, peut-on retourner l’animal comme un doigt de gant, de manière que la peau extérieure forme les parois digestives, et l’animal continue à vivre comme si rien APPAREIL DIGESTIF. (!•( n’était changé. La peau extérieure ne diffère guère de la peau intérieure. Dans d’autres polypes agrégés, la peau des divers individus est commune, la cavité de l’estomac communique di- rectement avec la cavité de tous les individus de la commu- nauté, de manière que Ions prospèrent et se développent, pourvu qu’il y en ail quelques-uns qui prennent de la nour- riture (lig. 07). On voit distinctement la nourriture cireu- Fig. C7. — Cavité commune de ihoa halccina. 1er et passer de l’estomac de l'un dans celui de l’autre. C’est un phénomène très-facile à observer sur les polypes vivants. G 70 ANATOMIE COMPARÉE. Les foraminifères n’ont pas de canal digestif. La peau peut former une excavation qui sert à loger les aliments. Chez les infusoires proprement dits, la matière alimentaire pénètre bien dans l’intérieur de l’animal, mais le tube digestif n’a pas de parois propres, et les cavités qui logent les aliments ne sont que des vacuoles formées dans l’épaisseur des tissus. Les infusoires proprement dits n’ont jamais de tube digestif complet, comme on l’avait supposé; il y en a qui n’ont pas même de bouche; d’autres ont une bouche et un œsophage, mais les aliments pénètrent ensuite dans le lâche parenchyme presque fluide qui remplit l’intérieur du corps. Les fèces sont évacuées chez quelques-uns par un anus, situé ordinairement du côté opposé à la bouche. La bouche est souvent garnie de cils vibratiles; chez quel- ques-uns il y a une sorte d’appareil de mastication. AIT A NKIL HKSIMII \ TOI MK. CO S SI l>K R ATI» N S (; F. S BR A LES. I.. 'introduction des aliments dans le corps de l'animal esl la première condition de la vie: celte fonction esl dévolue à l’ap- pareil dont nous venons de parler. I ne autre condition, non moins importante, c’esl l'absorption non interrompue de l'oxy- gène, fonction qui s'effectue par l'appareil dont nous allons donner l’esquisse. Comme l'aliment, cet oxygène doit pénétrer dans l’intérieur par la surface du corps, et la peau devient organe respiratoire dans les animaux inférieurs, sans subir aucune modification sen- sible. Dans quelques organismes cet appareil esl même confondu avec l'appareil digestif. L'eau, qui apporte à l'estomac la nour- riture, renferme en même temps de l'oxygène dissous, et l'un comme l'autre est absorbé par la même surface. Ou bien encore, comme dans les holothuries, l'aliment entre anato.mik <;o.\ii»aiii:k. 7-2 par lu bouche d’un côlé, lundis que l’eau pénètre pur une nuire ouverture existant du côlé opposé et circule dans un tronc ramifié, appelé arbre respiratoire ou appareil aquifère. Dans des organismes plus élevés, la peau, pour augmenter sa surface, montre des replis en forme de dents de peigne, ou bien des appendices sous la forme de tentacules qui flottent dans l’eau et absorbent l’élément gazeux. Ce sont les bran- chies. On les trouve sous des aspects divers dans les animaux aquatiques. Enfin dans des organismes plus élevés encore, chez les ani- maux qui vivent dans l’nir, il apparaît une poche plus ou moins grande qui loge l’air, comme l’estomac loge la nourriture, et qu’on désigne sous le nom de poumon. Le poumon, dans sa forme la plus simple, se présente sous l’aspect d’une dépression, dans laquelle petit se loger une bulle d'air. C’est ainsi qu’on le voit apparaître dans les têtards de grenouilles quand la respiration devient aérienne on que les branchies diminuent. Celte dépression au fond de la cavité de la bouche augmente insensiblement, et on voit enfin une poche remplie d’air. C’est sous celle forme simple que le poumon se montre quelquefois pendant toute la vie de l’animal. La seule modification que subisse ensuite celte poche pulmo- naire consiste dans des replis qui apparaissent en dedans de cet organe; ces replis augmentent la surface qui est destinée à absorber. Plus l’animal est élevé, plus la respiration est active, et plus la surface qui doit absorber est grande. Aussi ces simples replis ne formant d’abord que de simples brides, s’étendent-ils dans l’intérieur du poumon, d’autant plus que l’activité do la respiration est plus grande, et ils sc multiplient à tel point dans les animaux à sang chaud, qu’il ne reste dans le poumon que tout juste le passage nécessaire à l’air pour se mettre en contact avec le sang. Au lieu d’un seul appartement dans chaque sac pulmonaire, il n’existe plus, à force de cloisons, que des loges très-petites, connues sous Ici nom de vésicules aériennes. Le poumon, comme la hranchie, n’est donc constitue que par la peau qui s’est, modifiée pour faciliter l'absorption: ce n’est qu'une dépendance du tube digestif. I.e derme et l'épiderme. A PPA II E I L « ESP I R ATOI « E . 73 considérablement réduits, laissent à peine des traces de leur existence, tandis que la couche vasculaire a pris un grand déve- loppement. C’est pour ce motif que le poumon semble formé exclusivement d’un réseau vasculaire. C’est encore ici le lieu de dire pourquoi il y a de l'analogie entre le poumon et les glandes. Dans les deux cas, il s’agit d’augmenter la surface pour accroître l’activité de l'organe. Plus la surface est grande, en effet, soit pour exhaler, soit pour absorber, plus ces fonctions d’exhalation ou d’absorption seront actives. Le poumon reçoit l’air par un tube, appelé bronche, et les bronches se réunis- sent en un tube unique dési- gné sous le nom de tra- chée-artère (fig. (38). Ce tube se modifie ensuite au haut ou à la base: les anneaux car- tilagineux, qui écartent les parois et les empêchent de s’affaisser sur elles-mêmes pour ne pas fermer ainsi le passage à l’air, se modifient dans leur forme; ils se sépa- rent en plusieurs pièces por- tant des noms particuliers, et leur ensemble est désigné sous le nom de larynx ou F,* 68-Trarhë*-ar,"«-bronch« «poumon d’organe de la voix. L'absorption de l'oxygène devant se faire par le sang, on trouve, outre les vaisseaux ordinaires des poumons, et qui sont destinés à entretenir la vie de cet organe, des vaisseaux par- ticuliers qui s'épanouissent dans son épaisseur; de ceux-ci nais- sent d'autres vaisseaux qui ramènent le sang vers le cœur après qu’il a subi l'action vivifiante de l'oxygène. C'est l’artère et la veine pulmonaires, tandis que les vaisseaux ordinaires sont dé- ANATOMIE COMPARÉE. signes sous le nomi mpropre d’artère et de veine bronchiques, ou de vaisseaux nourriciers du poumon. L’oxygène ne vient donc en contact avec le sang qu’à travers les parois des vaisseaux ; une vessie remplie de sang noir de- vient rouge à l’air par l’action de l’oxygène qui traverse les parois. C’est le même phénomène ici ; l’oxygène agit à travers les parois des conduits qui renferment le sang. La respiration a donc lieu : 1° par la surface du corps ou pâl- ies parois qui renferment les aliments et sans que cette surface ou ces parois subissent aucune modification apparente. 2° La peau s’étend, forme un filament, une lamelle, une houppe, un feuillet baigné par l’eau, et il existe une branchie. 5° La surface externe ne remplissant pas bien toutes les conditions, l’eau va se rendre dans des canaux propres, rami- fiés au milieu du corps, et il existe une artère respiratoire ou un système aquifère; au lieu d’eau, l’air peut circuler dans de pa- reils canaux qui forment alors les trachées. L’air pénètre dans une poche unique ou double, tapissée par un riche lacis vasculaire, que le sang parcourt pour se ren- dre à la rencontre de l’oxygène : c’est le poumon. Ce sont les diverses formes sous lesquelles l’appareil respira- toire se présente dans la série animale. MAMMIFÈRES. Cet appareil consiste, chez tous les mammifères, en deux pou- mons ; ils sont logés dans l’intérieur de la cavité thorachique et toujours nettement séparés de la cavité abdominale par la pré- sence du diaphragme; celui-ci ne manque jamais dans les ani- maux de celle classe. Chacun de ces poumons est entouré, comme chez l’homme, d’une plèvre; ils flottent librement dans la cavité thoracique el n’ont d’autre adhérence que par le pédicule, formé par les bron- ches et par des vaisseaux. Le poumon du côté droit est en géné- ral plus grand que celui du côté gauche, el il est divisé aussi en un plus grand nombre de lobes. Quelques poumons ont jusqu’à cinq lobes. D’autres, comme celui du cheval, n’en ont qu'un \ PI' A H El L RESPIRATOIRE . seul, ou, eu d’autres termes, ce poumon u’esl pas divisé. I.a plèvre est surtout très-forte chez les cétacés, et se compose de libres élastiques que l’ou peut facilement diviser en deux couches qui renferment des vaisseaux et des nerfs. Les bronches se divisent dans l’intérieur du poumon en formant des ramifications dendritiques qui portent les vésicules aériennes sur leur trajet. Ces vésicules paraissent le plus dé- Fig. (9. — Poumon et cœur du lori paresseux. veloppées ou plutôt semblent avoir la plus grande dimension dans les cétacés herbivores. Elles ont la forme d'un entonnoir et montrent souvent des cloisons dans leur intérieur. L'air est conduit au poumon par un tube qui s’ouvre derrière la langue, se place au-devant de l'œsophage et varie de lon- gueur d'après le développement du cou. ('.'est la Irachée-artèrc. 7 fi ANATOMIE COMPARÉE. Dans la poitrine, cette trachée se bifurque et les deux tubes, qui conduisent directement l’air dans le poumon, sont nommés bronches. La trachée-artère est composée d’une série d’an- neaux cartilagineux qui se développent dans l’épaisseur des pa- rois et qui empêchent ce tube de s’affaisser sur lui-même pen- dant l’expiration. Le nombre de ces anneaux est très-variable; le chameau et la girafe en ont jusqu’à cent dix et au delà* tandis que les cé- tacés n’en ont que de sept à douze. Ces anneaux sont rarement complets de manière à entourer complètement le tube, et la partie postérieure reste membra- neuse. Dans les bradypes, la trachée descend jusqu’au diaphragme, revient sur elle-même et alors seulement elle donne naissance aux bronches. Fig 70. — Cartilage bronchique «lu dugong. Dans I epedeles caffer, la trachée est divisée en deux dans une grande partie de son trajet. Les cartilages des bronches du dugong sont eu spirale (fig. 70). OISEAUX. Cet appareil subit diverses modifications importantes dans les oiseaux (fig. 71 , p. 77). Les poumons ne sont plus libreset flottants dans la cavité de la poitrine, mais attachés aux côtes et à la co- lonne vertébrale dans toute leur longueur. Le poumon étant l’organe le plus léger, le centre de gravité se déplacerait con- stamment pendant le vol, si cet organe n’était pas solidement A 1*1* A li Kl L RESPIRATOIRE. 77 attaché. La plèvre recouvre le poumon seulement à sa face in- ferieure. Comme il n’y a plus qu’un diaphragme rudimentaire, la cavité du thorax, cl par conséquent les poumons ne sont plus aussi nettement séparés de la cavité abdominale et des viscères qu'elle contient. Les vésicules aériennes qui composent le poumon ne forment plus une grappe, comme dans les mammifères, mais elles communiquent directement les unes avec les autres et for ment des canaux labyrinlhiforines. Lue autre modification non Fig. 7l« — Appnrril rcspirnluirnlts oiseau*. moins importante, c’est que les bronches, sous foi me de tuyaux, traversent les poumons (fig. 7t). au lieu de se perdre complète- Fig. 7 i. — Poclies aériennes «lu r\gnr ment dans leur intérieur. Ces tuyaux conduisent l’air dans divers ). AI’P.UIEII. NESPIHATOIItE Kl Los n il i maux riiez lesquels un rencontre celle dernière il ispo- silion son I donc de véritables amphibies, puisqu'ils por- tent en même temps un organe pour respirer dans l'air et un autre pour respirer dans l'eau. Les poumons consistent tou- jours dans des poches membraneuses, cloisonnées à l'intérieur, I Fig. 76. — Hrmichirs de firéno. excepté les tritons ou salamandres aquatiques qui ont un pou mon lisse et uni sans apparences de replis intérieurs. On trouve des branchies en même temps que des poumons dans les protées, les axolols, les sirènes et les inénobranrhes: elles sont au nombre de trois paires; chez plusieurs, elles sont Fig. 77. - Itrnm'hirs isoltvs de prolrus. extérieures. Kilos ne sont point périmées comme dans les poissons, mais plutôt arborescentes, en panache ou en lanières (fig. 77». Kn tenant la bouche d’une grenouille forcément ouverte, on l'asphyxie: ces animaux respirent en avalant de l'air, comme ils 7. 82 ANATOMIE COMPARÉE avalent des aliments, et en écartant les mâchoires on les em- pêche d’avaler l’air. POISSONS. Les poissons ont des narines, mais qui ne communiquent plus avec la cavité de la bouche. Ces organes sont terminés en cul- de-sac chez les animaux de cette classe ; c’est par la bouche que pénètre l’eau qui doit céder son oxygène pour l’accomplissement de l’acte respiratoire. Cette modification est nécessitée par leur Fig. 78. — Arc branchial de perche. genre de vie aquatique. Les branchies sont plutôt des sacs re- tournés, dont la l'ace interne, en devenant externe, se met plus facilement en contact avec l’oxygène. En effet, l’eau ne peut pas pénétrer et circuler dans une poche comme le fait l’air et elle se renouvellerait difficilement. APPAREIL RESPIRATOIRE Ainsi le poisson avale l’eau par la bouche comme la nourriture, mais celle dernière seule passe dans l’œsophage; l’eau traverse sur le côté de la cavité une ou plusieurs fentes qui représentent l’entrée de la trachée-artère; dans ces cavités l’eau baigne les branchies et cède au sang l’oxygène qu’elle tient en solution ; elle échappe par une ou plusieurs ouvertures que l’on aperçoit sur le côté de la tète. Ces fentes connues sous le nom de fentes branchiales, sont communément désignées sous le nom d’ouïes, et ce sont elles que l’on examine pour s’assurer de la fraîcheur du poisson. Les branchies consistent dans des lamelles, insérées sur de- ares osseux comme les dents d’un peigne lixées à sa lige. Ces are- branchiaux (lig. 7S, p. 82) sont généralement au nombre de quatre Fig. 7«. — Lame branchiale de perche. paires. Chaque lamelle (lig. 71)) reçoit un tronc vasculaire de sang noir, ce tronc se ramifie et forme un réseau capillaire qui au côté opposé aboutit à un tronc unique; c’est pendant le pas- sage à travers ce réseau vasculaire que le contact entre le sang et l’oxygène a lieu et que le sang veineux est changé en sang artériel; mais les troncs chargés de sang artériel, au lieu de se rendre au cœur comme chez les animaux, se réunissent à la base de la colonne vertébrale et forment par leur réunion l’aorte. Il en résulte que, dans les poissons, le réseau capillaire branchial existe entre le cœur et l’aorte, tandis que dans les classes pré- cédentes l’aorte naît toujours du cœur. Le poisson peut donc respirer dans l’eau, à la condition tou- tefois que celle-ci contienne de l’air en dissolution. Un poisson, placé dans l'eau qui a bouilli récemment et dont on a par consé- 8 4 ANATOMIE COMl’AUÉF. <1 lien l chassé l’air, meurl. Quand le poisson sort de l'eau, les branchies, en contact avec l’air, se dessèchent, les parois des vaisseaux se contractent, le sang est arrêté dans son cours, l’animal meurt par asphyxie. Il va des poissons qui sortent de l'eau pour poursuivre les insectes; Cuvier a trouvé chez eux un réservoir d’eau qui maintient les branchies dans un état d'humi- dité convenable pendant que l’animal est à terre (fig. 80). Ces Kig. 80. — Aiittbas. Canaux labyrini Informes. poissons ont été nommés poissons à canaux labyriulhiformes. L’animal aérien ou à poumon est asphyxié au contraire dans l’eau et ne peut être aquatique qu’à la condition de venir de temps en temps respirer l’air à la surface, comme le font les dauphins, les baleines, les phoques, etc. Chez quelques poissons (plagioslomes et myxinoïdes), les branchies n’ont pas de bords libres, et, au lieu de flotter, elles tapissent les parois d’autant de cavités qu’il y a de fentes dans la bouche et à l’extérieur. C’est ce qui fait qu’au lieu d’une seule fente branchiale on en observe de cinq à sept de chaque côté du corps de ces poissons. Il existe en outre des évents dans les plagioslomes; ce sont des ouvertures qui, situées derrière les yeux, sont en communi- cation avec la cavité de la bouche et dans lesquelles on distingue APPAREIL RESPIRATOIRE quelquefois des valvules. Un les voit (lislinelemenldans les raies. Quelques poissons, au lieu d’avoir les branchies en peigne, les ont en houppe et ont reçu à cet effet le nom de loplio- branrhes (fig. Kl). Ces houppes ou feuillets sont situés dans Fig. 81. Sac l>r.inrliial de* •) liguai lit-. "■ Entrée de l'a'sophajfe. A. Entrée de l.i cavité branchiale. <•. Sortir. J. Houppes hranuhiales. une poche unique de chaque côté et dans laquelle l’eau pénètre par une seule •ouverture. Ces branchies sont adhérentes aux parois externes de l'œsophage (lig. K5>). Les poissons sont souvent pourvus d'un organe dont la fonc- tion n’est pas encore bien rigoureusement connue : c’est la vessie natatoire (fig. Mô). Celte vessie représente le poumon sous le rapport anatomique, mais elle ne sert aucunement à la fonction respiratoire. Elle est remplie ordinairement d'azote, mêlé avec un peu d’oxygène ou d’acide carbonique. Biol a remarqué que l’oxygène s‘\ trouve dans une plus forte propor- tion, lorsque le poisson \ il à de grandes profondeurs. Ce dont on se rend difficilement compte, c’est de trouver des poissons qui ne présentent guère de différences entre eux et dont les uns portent une vessie natatoire et les autres pas. Le maque- Fig. 82. — Sac bi'nnrlnul isole du même, montrant le courant d'eau. Fig. 83. 8G ANATOMIE COMPARÉE . rcau ordinaire n’a point de vessie natatoire, tandis qu’une autre espèce très-voisine en possède. Tout le genre polynôme en est pourvu, à l’exception du polynemus paradiseus. Cette vessie aérienne est toujours composée de deux membranes, dont l’une est interne et toujours fine, et l’autre fibreuse et solide; entre ces deux membranes, on découvre souvent un ganglion sanguin, très -développé, que l’on a comparé quelquefois au thymus. Cet organe est toujours attaché à la colonne vertébrale comme le poumon chez les oiseaux, et le péritoine le recouvre seulement à sa face inférieure. C’est une poche simple, quelquefois étran- glée au milieu et en communication, par une sorte de trachée- artère sans anneaux, avec la cavité digestive. Cette communi- cation a lieu ou dans l’œsophage, ou au fond même de l’estomac; quelquefois ce canal est complètement oblitéré de manière que la cavité ne communique point avec l’extérieur. Si la vessie natatoire des poissons devait leur servir, comme on l’a supposé, pour augmenter ou diminuer leur poids spéci- fique, d’après le degré de compression exercé sur cet organe par l’intermède des côtes, on ne trouverait pas chez quelques-uns d’entre eux cette vessie enfermée dans un étui complètement osseux; du reste le mode d’articulation des côtes semble s’opposer aussi à cette supposition ; celle articulation n'a pas lieu de manière à pouvoir comprimer la vessie. Celte vessie natatoire manque généralement chez les poissons qui vivent au fond de l’eau comme les pleuronectes et les raies; elle manque aussi dans ces excellents nageurs de la famille des squales, connus sous le nom de requins. AllTlCULÉS OU ÉPICOTl'LÉDONGS. Les animaux de la classe des insectes respirent par l’inter- mède d’un appareil qui leur est propre et que l’on désigne sous le nom de trachées. Ces trachées existent déjà dans les larves. L’absence d’un appareil circulatoire a nécessité la formation d’un appareil respiratoire particulier à ces articulés. Voici sa composition. Si l’on examine une larve d’un insecte, par exemple le ver XPPARF.I I. RESPIRATOIRE. 87 blanc ou la larve du hnnnelon si commun dans les jardins, on voit sur les flancs, à presque tous les anneaux, une plaque Fig. 84. - Larve de hanneton montrant *e» stigmnir- cornée que l’on appelle stigmate (lig. St). Celle plaque pré- sente à son milieu une fente semblable à une boutonnière. De Fig. 83.— Trachée de vanessa urtica. chacune de ces plaques liait à l'intérieur un tronc qui se divise en branches et en rameaux et finit par se perdre en toutes petites ramifications; c’est la trachée (lig. 85). En mettant un morceau 88 ANATOMIE COMPARÉE. de eetle trachée sur le porte-objet du microscope, on voit un fil, disposé en spirale, comme un ressort, et enveloppé dans une gaine (fîg. 86). Ce fil spiral tient les parois écartées et joue dans ces organes le même rôle que les cercles cartilagineux de la trachée-artère des animaux supérieurs. C’est de cette ressem- blance que vient leur nom de trachée. Par la fente des stigmates dans toutes les branches. On a dit que dans ces animaux l’air circule à la place du sang, que c’est l’air qui va chercher le sang, tandis qu’ailleurs c’est le sang qui va à la rencontre de l’air. Dans les myriapodes et une partie des arachnides, la respira- tion est également trachéenne. Les autres arachnides, comme l’araignée ordinaire ou les scorpions, ont à la base de l’abdomen deux ou quatre petites fentes, qui s’ouvrent dans une poche, au milieu de laquelle on distingue un feuillet dont la surface eststriée; c’est pour ainsi dire une lamelle branchiale dans un poumon. C’est ainsi que l’appa- reil respiratoire est conformé chez les arachnides pulmonaires. Tous les articulés, à l’exception des crustacés, sont aériens: aussi les crustacés seuls portent des branchies, et elles sont très- variables dans les animaux de cette classe. Il y a des crustacés, comme les lernéens, qui n’ont pas d’appareil spécial; d’autres, comme les a pus, ont des organes de locomotion foliacés qui servent à la locomotion et à la respiration ; d’autres encore portent de APPAREIL RESPIRATOIRE. S!) simples filaments ou îles lanières (tig. 87); les crabes el les Kig. M7. Kranrhie île squillc. écrevisses on les crustacés décapodes ont des branchies régu Fi*. 88. — Branchies el coeur de maia squinado. lièreinent conformées . logées à droite el à gauche en dessous du 8 90 ANATOMIE COMPARÉE. céphalo-thorax ou de la carapace (lig. 88), elles occupent une cavité assez spacieuse, qui communique au dehors par une large Fjg go. — nrancliics de l’argonaule en place. a Entonnoir. — b Yeux. — c Branchies. — il Oviducle. fente et qui s’étend de la première jusqu’à la dernière paiic de pattes; celte cavité se termine en avant par une gouttière ou- verte sur les côtés de la bouche. Celle gouttière sert au passage de l’eau de la respiration. APPAREIL RESPIRATOIRE. 9 1 Ces branchies sont en forme de pyramides; elles ne tiennent au corps que par un pédoncule. Chaque branchie est divisée en deux moitiés latérales par une cloison le long de laquelle s’é- tendent deux gros vaisseaux dont l’un reçoit le sang qui a res- piré, tandis que l’autre apporte celui qui vient de la périphérie par les lacunes. Dans le crabe commun, on compte de chaque côté du corps neuf branchies; dans le homard on en compte vingt-deux; les langoustes en ont dix-huit de chaque côté. ai,i,o((hvm:i)oai:n. Mollusques. — Ces céphalopodes ont à la face inférieure du corps une grande cavité au fond de laquelle se trouve générale- ment une paire de branchies (lig. 8!)p.!)0) lamelleuses et adhé- rentes sur toute leur longueur. Ce nautile en a deux paires de chaque côté. Parmi les gastéropodes, les limaces ont sur le bord du bou- clier une ouverture qui communique avec une cavité assez grande sur les billion des vaisseaux; c’est l’appareil Fig. 90. — Sac pulmonaire , «îchctix ai g> m. pulmonaire (fig. 90). Les autres gaste ropodes sonl pourvus de divers prolon- gements libres et flottants, situés sur le dos, sur les flancs (tig.D 1 1 92 ANATOMIE COMPARÉE. ou le long de leur disque charnu, et qu’on désigne encore sous le nom de branchies (fig. 92). Fig. 92. — Branchies et cœur de lissurelle. a Cœur. — b Oreillette. — c Anus. — d Branchies. — e Aorte. Ces acéphales, comme les moules el les huîtres, ont deux paires de lamelles branchiales sur toute la longueur du corps, s’étendant souvent depuis la bouche jusqu’à l’anus. C’est la forme de ces organes qui a fait désigner ces mollusques sous le nom d’acéphales lamellibranches. M. Valenciennes a constaté dans plusieurs mollusques acéphales la présence d’une seule branchie (lucines, corbeille, tellina crassa). l.es branchies man- quent même, ou sont remplacées, d’après le même savant, par deux bourrelets longitudinaux sans aucune lamelle secondaire, dans le soleil radialus, dont il a fait le genre leguminaria. Ces APPAREIL RESPIRATOIRE. 93 branchies flottent dans une large cavité, formée par la peau que l’on désigne ici sous le nom de manteau (tig. 93). Fig. 95. — Branchies de dreissenn. Les tuiliriers (tig. 94) cl les bryozoaires (tig. 93) ont au de- Fig. 9 4. — Sac branchial des ascidies. Fig. 95. — Branchies de l'alcyonelle. vaut de la bouche des vaisseaux régulièrement ciliés, droits et 94 ANATOMIE COMPARÉE. libres, comme des tentacules disposés en entonnoir ou bien anastomosés entre eux et formant une cavité prébuccale. Les organes qui constituent l’appareil respiratoire se montrent ainsi dans un état de grande simplicité. Plusieurs mollusques sont pourvus d’un appareil aquifère. Vers. — Ceux qui occupent la tête de celte classe ont des branchies sous forme de longues lanières qui recouvrent la par- tie antérieure du corps (lig. 90), ou bien le milieu du dos; ces organes flottent librement dans l’eau et présentent souvent un très-joli aspect, par le sang rouge ou quelquefois vert que l’on APPAREIL RESPIRATOIRE. 95 voit pénétrer dans leur intérieur. Les ncmertes ont sur le côté de la tète deux fossettes, garnies de cils vibraliles qui diffèrent de ceux re- couvrant le reste du corps; on les regarde pour des fossettes respiratoires. Les autres vers , et c’est le plus grand nombre, res- pirent par toute la surface Fig. 97 — Tige de campnnulairc. de la peau, aussi bien les sangsues que les vers intestinaux. L’appareil de circulation ou l'appareil aquifère qu’on a cru 96 ANATOMIE COMI'AHEE . observer dans plusieurs vers, particulièrement chez les tréma- todes et les cestoïdes, et dont quelques-uns même ont fait un appareil respiratoire, est un appareil sécréteur qui verse son produit au dehors, par le secours d’une vésicule contractile. Cette vésicule est située à la partie postérieure du corps et s’ouvre directement au dehors; nous en parlons plus loin au sujet des organes de la sécrétion urinaire. Échinodermes. — Quelques-uns de ces animaux respirent par des branchies qui entourent la cavité buccale, ou bien par des trachées qui conduisent l’eau du dehors, comme les trachées des insectes conduisent l’air. Ces organes qui conduisent l’eau sont désignés sous le nom d’organes aquifères. On en observe dans des animaux de diverses classes. Dans les échinodermes, on voit encore l’eau s’introduire dans l’intérieur du corps par diverses ouvertures et porter plus directement encore que par un arbre aquifère l’oxygène aux divers organes. Dans les holo- thuries, on voit de chaque côté du corps un arbre respiratoire s’ouvrir dans le cloaque. Polypes et acalèphes. — 11 n’existe plus d’organe spécial pour l’accomplissement de cet acte; l’eau qui apporte la nour- riture et qui la distribue, chez ces animaux, renferme en même temps l'oxygène, et les deux fonctions de nutrition et de res- piration se confondent. Dans les hydres, la cavité stomacale s’étend dans l’intérieur des longs bras contractiles, ce qui n'a pas lieu dans les autres polypes; cette disposition d’une cavité de l’estomac ayant des ramifications dans l’intérieur du corps et des appendices se reproduit dans les acalèphes. Infusoires et foraminifères. — Enfin, dans ces animaux si simples, l’absorption a lieu par toute la surface extérieure, et il n’y a plus guère d’organe spécial pour aucune fonction. Les cils vibraliles qui recouvrent le corps ou qui entourent la bou- che servent à la respiration, dans ce sens qu’ils renouvellent le milieu dans lequel les infusoires vivent, et par conséquent renouvellent l’oxygène. Les cils remplissent ici la fonction de la cavité thorachique. ANÀTOMIK COMIWKKK. •n !•. Il ALliX. JAMAIl 1 ■ Appareil femelle <1 argonaute. — 2. Appareil femelle de miisdenimanus. — Appareil femelle de kanpptiroo. |J. 3. tian (3ritrï>rn, DOCTKlft 1» SCI R&CRS RT IR H k l>|r I WK . *J*UBH* DS l.*AC40rNIR DBS tfilllCU, UR3 LKTTRR3 R T DU Ilil X tlT< Di MllIQri, DR zdOLoaiR tr D jurumt roimm* a t'mifiMiri pr loi'vam, rtc , trc. L'Anatomie comparée est l'Anatomie prise I.* plut en grain! qu'il soit possible. Fuiirmlli I I umwkkil cincn. vromiv COfISIOKR VTIONS UKVKK VI ES. Q'I'IikI l'aliment a subi ses diverses transformateur dans la Oreillette gauche. — r Ventricule droit. il Ventricule gauche. — e Veine cave supérieure. — /’ Veine cave in- férieure, — A Artère pulmonaire. — h Aorte. — i Veine pulmonaire. forme varie très-peu; dans les mammifères aquatiques, il est plus large que dans les autres. Le volume est généralement en rapport avec la taille de l’animal. L’intérieur de cel organe esl APPAREIL CIRCULATOIRE 103 divisé en <|iiatre cavités, deux oreillettes et deux ventricules; une cloison complète sépare les ventricules entre eux comme les oreillettes (fig. La communication que l’on observe dans le fœtus entre les oreillettes pur le trou de Dotal n’existe dans aucun mammifère adulte. Dans les cétacés herbivores, les deux ventricules sont séparés l’un de l'autre à la pointe par une échan- crure, ce qui donne au cœur de ces animaux une forme diffé- rente tlig. 100). Quelques mammifères herbivores portent un os dans les parois du cœur, c’est l'os du cœur (fig. 101). Le sang passe des oreillettes dans les ventricules, et des valvules s’opposent à son retour; ces valvules, que l'on a appelées tri- fflochine et mitrale ou valvule aurieulo-veutriculaire droite et uuriculo-ventrieulaire gauche, sont conformées de la même ma- nière dans tous les animaux de cette classe, sauf les mono- irèmes. Le tronc principal qui sort du cœur se recourbe à une courte distance de son origine, forme une crosse d’où partent les artères qui vont nourrir la tète et les membres antérieurs. Les artères sous-clavières, comme les carotides, naissent indirecte- ment de la crosse ou d'un tronc commun ; et sous ce rapport on 104 ANATOMIE COMPARÉE. remarque, chez les mammifères, certaines dispositions qui se reproduisent chez l’homme à l’état d’anomalie. Ainsi le cas d’anomalie chez l’homme est un état régulier et normal dans certains mammifères. L’artère sacrée-moyenne, si peu développée chez l’homme, est en général très-développée chez les mammi- fères et d’autant plus forte que la queue est plus volumineuse. L’artère brachiale est anastomosée avec la fémorale dans le hérisson. La distribution vasculaire du tapis de l’œil est très- variable d’une espèce à l’autre, quoique au fond la disposition soit la même. Afin de ralentir le cours du sang, certaines artères se divisent en une infinité de petites artérioles et forment ce que l'on appelle des réseaux admirables (lig. 102). On en voit ainsi a la hase du cerveau de beaucoup de mammifères (ruminants et sol i- pèdes), sans doute pour prévenir l’afflux trop abondant du sang et par conséquent les coups de sang, qui seraient facilités encore APPAREIL CIRCULATOIRE. 10.1 pur lu position horizontale de la tète ou même inclinée comme chez les herbivores, Ces réseaux s’observent aussi aux bras, aux jambes et à la t|iieue (fourmiliers) de plusieurs mammifères, comme, par exemple, les stenops et les bradypes ; en dessous des cotes, dans les cétacés (dauphin, etc.), où ils forment comme des réservoirs île sang artériel. Il y a un rele mirabilr ophlhalmique dans le dial. Kig. lUÏ — Artrrrs iliaques rxlrrnrs «le lori- Les veines ramènent chez tous les mammifères le sang noir vers le cœur, par les veines caves supérieure et inférieure. La valvule d'Euslnehe manque dans la plupart des mammi- fères. La seule modification de quelque importance consiste dans 10. ANATOMIE COMPARÉE I0(! l’énorme développement du système veineux abdominal des mam- mifères aquatiques et la présence d’une sorte de sphincter chez ces mêmes mammifères à l’entrée de l’oreillette; ce sphincter montre des fibres musculaires striées, il empêche le sang d’ar- river au cœur pendant la submersion ; il paraît s’ouvrir à la volonté de l’animal. Par ce moyen ils peuvent rester assez long- temps sous l’eau sans s’asphyxier. Les veines de divers cétacés semblent dépourvues de val- vules. On trouve des plexus veineux sur le muscle psoas, dans les dauphins ; sur les reins, dans les phoques. La veine porte, qui ramène le . y. sang des viscères abdominaux , pour le conduire au foie, est la t\V| même chez tous les mammifères; on y remarque des valvules chez quelques-uns d’entre eux. Le système lymphatique se com- porte aussi de la même manière dans tous les animaux de cette classe; les lymphatiques de l’in- testin grêle ou plutôt les vaisseaux chylifères versent leur produit dans des ganglions mésentériques épar- pillés sur le mésentère, ou réunis en une masse, quand l’intestin est court, comme dans les carnassiers; ces ganglions forment alors le pan- créas d’Aselli, et ils montrent gé- néralement plusieurs canaux effé- rents. Les vaisseaux lactés des phoques sont très-larges, un seul canal efférent verse leur contenu dans le canal thorachique, c’est le canal de Rosenthal (lig. 103). C’est à un réservoir unique, le réservoir de Pecquet, que. viennent aboutir en général tous les vaisseaux lymphatiques, y1) Canal J jjf Thi racijrué | Acr/c Cr mal j;. rjftrctü C.' tlcJtosenthiim >' k1 1 hjici ras a scUi. Fjg. 103. — Canal de Rosenthal. APPAREIL CIRCULATOIRE. IH7 pl p;ii un ou plusieurs canaux tliorachiques, le contenu est verse dans les veines caves supérieures. Il reste encore quelque doute sur la communication dans celle classe des veines avec les vaisseaux lymphatiques, ailleurs qu’avec la veine sous-clavière. OISEAUX. Comme il n’existe qu’un diaphragme rudimentaire dans les oiseaux, le cœur n’est point contenu dans la cavité thorachique et il descend jusqu’au milieu des lobes du foie. Il est entouré d’un péricarde. Le cœur des oiseaux est pointu et plus long que celui des mammifères. Il esl divisé intérieurement, comme celui de la classe précédente, en deux oreillettes et deux ven- tricules à cloisons complètes, mais il est toujours facile à reconnaître par le grand développement du ventricule gauche, et par la valvule qui empêche le sang, après avoir pénétré dans le ventricule, de revenir dans l’oreillette. Celle valvule est une bande muscu- laire qui s'applique sur les pa- rois du ventricule gauche, de manière à oblitérer complètement le passage (lig. 104). L’artère aorte forme une crosse qui donne naissanccanx sous- clavières et aux carotides (fig. 105, pag. 108), mais chez plu- sieurs oiseaux on n’observe qu’une seule carotide, qui est placée d'un côté du cou. L’artère thorachique est extraordinairement développée pour nourrir les muscles pectoraux qui sont les or- ganes actifs principaux du vol. L’artère tibiale antérieure se divise souvent en un réseau admirable. Fig. 104- — Cœur dt* r\gnc. 108 ANATOMIE COMPARÉE. Dans les oiseaux plongeurs, les veines offrent souvent des Fig. 1 03- — Appareil circulatoire «le grélie. dilatations 1res— fortes, comme chez les mammifères aquatiques. Il n’y a qu'une veine cave inférieure, mais deux supérieures. I.e appareil circulatoire. 10!) nombre de valvules dans les veines n’est plus aussi grand que dans la classe précé- dente. Le système porte est unique ; il reçoit le sang des extrémi- tés postérieures. Les ganglions lymphati- ques sont beaucoup moins nombreux que dans les mammifères et le canal thorachi- que se divise souvent en deux troncs anas- tomosés. lies valvules sont plus rares. Quel- ques lymphatiques de la région caudale se réunissent dans un sinus à parois mus- culeuses pour former un cœur lymphati- que sans contractions rhythmiques. C'est surtout dans l’autru- che et le easoar que l'on a observé ces cœurs. Leur inté- rieur montre des co- lonnes charnues et il existe des valvules à leurs orifices. On avait soupçonné leur existence par analo- gie. KiÇ. 106. — Appareil rirrulainirr de létarii. I Kl ANATOMIE COMPARÉE. KEPTILES ET IIATIt IC'IEAN. La circulation tics reptiles et des batraciens a lieu encore d’après le même plan que celui qui est suivi dans les classes pré- cédentes, avec cette différence, toutefois, que le sang rouge se mêle avec le sang noir comme dans le fœtus des animaux à sang chaud. C’est la représentation d’un âge fœtal (lig. I0(i, p. 109). Le cœur est encore entouré d’un péricarde, auquel il est attaché dans les chéioniens ; il est situé à peu près à la même place; chez les chéioniens, crocodiles et ophidiens, il est toute- fois situé un peu à gauche et plus en arrière; dans les cliélo- niens il est très-large, tandis qu’il est long et étroit dans les serpents. On voit dans son intérieur deux oreillettes qui sont séparées par une cloison complète. Il existe deux valvules à l’entrée des veines du corps dans l’oreillette droite; ces val- vules manquent à l’orifice de la veine pulmonaire. La cloison interauriculaire donne naissance, en se prolon- geant, à une valvule semi-lunaire, plus développée du côté droit que du côté gauche; elles forment l’orifice aurieulo-vcn- triculaire pour empêcher le retour du sang. L’artère pulmonaire naît d’un sinus dans le ventricule droit et montre près de son origine deux valvules semi-lu- naires. Les batraciens (fig. 107, p. 111 ) n’ont qu’un seul ventricule, tan- dis qu’il y en a deux dans les reptiles; toutefois ces deux ventri- cules ne sont séparés par une cloison complète que dans les croco- diles. Ces derniers, sous ce rapport comme sous bien d’autres, se rapprochent donc des mammifères. Malgré la présence des cloisons interauriculaires et interventriculaires complètes, les crocodiles ont du sang mélédanslesartères qui naissent de l’aorte vers le milieu du tronc (fig. 108, p. 1 12). Chez ces animaux, le canal artériel, qui s’oblitère dans les mammifères immédiate- ment après la naissance, non-seulement persiste ici, mais il prend même un assez grand développement, au point qu’on l’a considéré comme une seconde aorte. Par ce canal artériel, le APPAREIL CIRCULATOIRE. I I I sniig veineux est conduit île l’artère pulmonaire dans l’aorle Fig. 107. - Vppnrtil cireirlnfoire de protfus nngnmu'. 1 12 ANATOMIE COMPARÉE. proprement dite. Une antre disposition propre aux crocodiles, c’est que les deux bulbes de l’aorte et de l’artère pulmonaire sont accolés l’un à l’autre comme un seul tronc, et que la paroi qui sépare les deux cavités est percée par une ouverture; c’est comme un autre trou de Bolal. Toutefois il y a très-peu de sang a Ventricule droit. — b Id. gauche. — c Veines caves. — d Aorte droite. — e Artères sous-clavières. — f Artères carotides. — y Artères pulmo- naires. — li Veines pulmonaires. — « Rulbe, montrant une cloison, per- cée par un orifice ; la flèche indique la direction. — Il Canal artériel on aorte gauche rempli de sang noir. — / Jonction de ce canal avec l’aorte. noir qui peut se mêler avec le sang rouge à travers cette ouver- ture, trop petite pour livrer passage à un courant de quelque importance. Les artères ne présentent rien de remarquable. L’artère pul- APPAREIL C.IRC.l I.ATOIRE H 3 monairc et l’aorte naissent du côté droit du ventricule; leur' orifices sont séparés par une cloison qui force en grande partie le sang rentré au coeur, par l’oreillelte gauche, de passer par l'aorte, tandis que celui qui rentre par l’oreillette droite, doit passer dans Tarière pulmonaire. On a vu des réseaux admirables dans une vipère (ripera redi\, au-dessous et en arrière de la glande venimeuse, et dans les crocodiles, sur les artères maxillaire externe, ophllialmique, postérieure, elhmoïdale et maxillaire interne. Quant aux veines, plusieurs sont dépourvues de valvules et il y a deux systèmes portes, un du foie et un autre des reins. Toutefois, le système porte rénal ne semble pas avoir l’impor- tance physiologique de l’autre. Les veines du corps aboutissent à un sinus contractile, qui, pourvu défibrés musculaires, s'ouvre dans l'oreillette droite. Les vaisseaux lymphatiques sont trôs-développés ; on ne dis- tingue guère de ganglions; il y a un ganglion mésaraïque dans les crocodiles; les valvules sont rares dans les vaisseaux lym- phatiques de cette classe, mais il y a quelquefois de larges sinus ou varices dans lesquels la lymphe s’épanche, et sur le trajet des vaisseaux lymphatiques il existe deux on quatre cœurs qui sont des cœurs de ce nom. Dans les grenouilles, par exemple, en plaçant l'animal le dos en haut, on aperçoit de chaque côté, dans le pli formé entre la cuisse et l'abdomen, à une très-petite distance de la colonne vertébrale, un cœur lym- phatique doué de mouvements rhythmiques, et deux autres aux épaules à la hauteur de la troisième vertèbre cervicale. Ces cœurs lymphatiques communiquent avec les veines. Ils ont été découverts en même temps, à Berlin, par .1 Muller, et à Pavie, par Panizza, en I8ôi. Enfin, une particularité remarquable des vaisseaux lymphatiques, c’est qu'ils forment souvent une gaine autour des artères et des veines, de sorte que les parois de ces derniers vaisseaux sont baignées dans la lymphe. Il y a ainsi des vaisseaux rouges au milieu de vaisseaux blancs. Les cœurs lymphatiques ont été observés dans les divers ordres de reptiles comme dans les batraciens. Leurs contrac- tions rhythmiques ont été remarquées surtout chez les chélo- 10 I U ANATOMIE COMPARÉE. niens et les batraciens. Ces cœurs poussent la lymphe dans les veines. On distingue dans leurs parois des fibres musculaires striées transversalement. A l’entrée des vaisseaux lymphatiques dans les veines, on voit des valvules qui empêchent le sang d’arriver dans le cœur. Cet appareil subit dans les poissons des changements assez notables, tant dans la conformation de quelques organes que dans la marche qu’il fait suivre au sang (fig. 109). Le cœur est généralement situé dans une cavité distincte, en dessous des lames branchiales. Un péricarde l’entoure. Il se compose de deux cavités seulement, d’un ventricule très-muscu- leux à parois très-épaisses et d’une oreillette souvent spacieuse POISSONS. Fig. 100. — Appareil circulatoire iddal des poissons. APPAREIL CIRCULATOIRE 115 .i parois minces el pourvue de valvules (lig. 1 10). Il ne contient <1 ne du sang veineux. La cavité, dans laquelle le coeur est sus- pendu, communique dans les poissons plagiostomes avec la ca- vité abdominale, qui, à son tour, communique avec l’extérieur, par deux orifices situés à côté du cloaque. La membrane interne porte un épithélium vibratile. Le tronc principal artériel, qui naît de l’extrémité antérieure du coeur est renflé à sa base el a des parois contractiles. Ce bulbe présente à son origine, dans les poissons osseux et cyclo- stomes, deux valvules semi-lunaires, tandis que les poissons ga- noïdes et plagiostomes en ont de deux à cinq rangées transver- sales. Dans ces derniers poissons le bulbe artériel est, pour ainsi dire, la continuation du ventricule. Ce vaisseau se divise, à l’ori- gine de l’appareil respiratoire, en autant de rameaux qu’il y a de branchies, et le sang, après avoir traversé le réseau capil- laire branchial et subi le contact de l’oxygène, est reçu par un rameau, qui abandonne la branchie et se réunit à tous ceux qui proviennent des autres branchies. C’est par celle réunion que se forme l’aorte. Elle est située immédiatement au-dessous de la colonne vertébrale (fig. 111, p. 110). Quelques poissons ont un canal artériel, c’est-à-dire un vaisseau qui part du tronc artériel ou d'une artère branchiale pour se jeter directement dans l’aorte. Les veines des poissons sont remarquable par la ténuité de ANATOMIE COMPARÉE. I lf> leurs parois, ainsi que par les sinus qu'elles forment souvent sur leur trajet. Elles por- tent rarement des val- vules. Il existe deux veines- portes comme dans les reptiles, une pour le foie et une autre pour les reins; mais il est évident que le sys- tème-porte rénal, si on peut lui donner le nom de veine-porte, ne rem- plit pas plus que dans les autres vertébrés des fonctions analogues à celles que remplit le système-porte qui se rend au foie (tig. 1 12, p. 117). La réunion des veines qui rappor- tent au cœur le sang de la périphérie donne naissance fi un large si- nus veineux qui s’ou- vre dans l’oreillette unique de ces animaux. Il y a diverses veines dont les parois sont contractiles; ainsi, on trouve quelquefois un cœur à la veine-porte thraneliioslomes et my- xinoïdes), et dans un grand nombre de pois- sons un cœur veineux à la base de la queue. Dans l’anguille, où on a découvert ce cœur, on distingue les Kig. ni. Appareil vasculaire *!«•» poissons osseux. APPAREIL CIRCULATOIRE. 117 contractions rhythmiques à travers l’épaisseur delà peau, sans faire subir aucune préparation au poisson. Chez les torpilles cl les chimères, les artères axillaires présentent un cœur à leur origine. Les branchies accessoires sont des organes sanguins qui tan- lot ressemblent à des branchies véritables, tantôt sont recou- verts par la peau et présentent une apparence glanduleuse. Hiles ne manquent que chez un petit nombre de poissons. Ces organes ne sont, comme la glande choroïdienne, que des réseaux admirables. Fig. 112. — Sjsicmc veiueui de baudroie. « Rullie artériel. — b Ventricule. — e Oreillelle. — il Veines ilu foie. — r Veines de la partie antérieure du corps. — f Veines de la vessie, de l’oriducle, etc. — ij A'eines de la partie postérieure du corps. — li Reins. L’artère de la hranrhie accessoire a plusieurs origines : elle se divise comme vaisseau afférent dans cet organe, et les rameaux efférents forment par leur réunion l’artère ophthalmique. La glande choroïdienne est formée en partie par celle artère. Les veines hépatiques el l'artère cœliaque forment un réseau ndmi- 10. 1 I s ANATOMIE COMPARÉE. râble dans quelques poissons (lamna), ainsi que la veine-porte el les vaisseaux de l’estomac (Sq. vulpes). Les poissons, comme tous les vertébrés, ont le sang rouge, ù l'exception des branchiostomes ; dans ces poissons, si remarqua- bles sous tous les rapports, il est blanc comme dans les animaux sans vertèbres; au lieu d’un cœur, ces poissons ont des vais- seaux contractiles comme les annélides. Les vaisseaux lymphatiques des poissons se distinguent par leur plus grand calibre, l’absence de valvules et la disparition des glandes; non-seulement les vaisseaux lymphatiques se rap- prochent des veines par leurs caractères anatomiques, mais les différentes sortes de vaisseaux se rapprochent ou se confondent. Les vaisseaux lymphatiques recouvrent les vaisseaux sanguins, et particulièrement les veines, au point de les cacher sous leurs ramifications, surtout lorsqu’ils sont injectés. Ils se réunissent en avant pour s’ouvrir par deux troncs dans les veines caves su- périeures; ils communiquent cependant aussi avec la veine cave inférieure. Le canal thoracique est un lacis vasculaire. Fohmann a pris diverses veines, surtout autour des bran- chies, pour des vaisseaux lymphatiques. Marchai Hall * a découvert le cœur veineux, situé à droite el à gauche du corps de la dernière vertèbre caudale chez l'anguille. On voit ses pulsations ù l’œil nu el sans aucune préparation. M. Hirll “ a trouvé, chez presque tous les poissons, sur le même corps de vertèbre, un organe qu’il nomme sinus caudal (tig. 114, 1 15 et 116, p. 119). Cesinus caudal ne présente pas toujours des pulsations; il est double, et chaque partie communique avec l’autre par une anasto- mose transversale à travers la colonne vertébrale (lîg. 116). Ses parois se composent de trois couches dont une est musculaire. De chaque côté il est en communication avec le vaisseau latéral logé dans le canal du même nom. Ce vaisseau occupe toute la longueur de la ligne latérale, el fournit sur son trajet un nombre très-variable de branches qui 9 Critical and experimental Kssay on the circulation. ** Muller’s Archiv.t 1813. Ann. sc. nat., oclob. 1843, vol. 29. APPAREIL CIRCULATOIRE. II!) vont se perdre à lu peau en formant de nombreuses anasto- moses au milieu desquelles sont logées les écailles. Il communique en avant avec le sinus de la veine cave, se rend à la tète jusque dans les orbites et forme des sinus, dans lesquels llirll a vu des pulsations et qu’il appelle sinus cépha- liques. Il contient un liquide blanc comme de la lymphe. ► ig. 1 1 1. Sinus catnl'ii do !t*uci$rus dubnia. Le liquide contenu doit partir du milieu de la ligne latérale, se diriger en avant et en arrière, pour se rendre dans les veines, de manière qu'il doit y avoir un courant double, l'un allant en avant et l'autre en arrière. Hirtl pense que cet appareil est absorbant, ei qu'on doit le comparer plutôt aux cœurs lymphatiques des reptiles qu’au cœur veineux des poissons (anguille). » Les genres (pie llirll a examinés sont : Accipenser, salmo, perça, abramis, leuciscus, gadus, gobio, sil unis, esox, cypri- nus, 7.eus, lophius, notacanlhus. eallichlys, sternoptyx. lorica- ria, gymnetrus, exocetus et seriola. ANATOMIE COMPARÉE. 1 "JO M. Gervais a injecté les raies entre la peau et les muscles, et il a vu la matière d'injection pénétrer dans le cœur. Le cœur de l’esturgeon est entouré d’un sinus lymphatique d’apparence glandulaire. (V. Siebokl.) AIITICILÉÜ OU ÉPICOT1XÉDONES. Les animaux de cet embranchement ont le sang incolore et dépourvu de globules réguliers; ils ont un cœur, quelquefois des artères, mais pas de veines. La circulation veineuse se fait toujours par des lacunes. Si on trouve encore des globules, ils sont irréguliers et n’ont jamais la couleur rouge. Les vaisseaux lymphatiques ont complètement disparu dans tous les animaux sans vertèbres. Insecies. - Le sang est généralement blanc ou plutôt inco- lore, et contient une faible quantité de corpus- cules ou globules. Il n’est pas contenu dans des vaisseaux propres, mais répandu dans les cavités du corps de manière à baigner les di- vers organes. Le long du dos, on aperçoit, à travers l’épaisseur de la peau de plusieurs larves, un vaisseau qui se contracte régulièrement d’ar- rière en avant; c’est le cœur, désigné aussi sous le nom de vaisseau dorsal (tig. U 7). Ce cœur est divisé par des étranglements en plu- sieurs chambres, généralement au nombre de huit; chaque chambre présente sur le côté une ouverture, qui laisse entrer le sang du dehors, mais ne le laisse plus sortir que par la cham- bre qui précède. Cette ouverture est produite par deux lèvres qui s’écartent pendant la dia- stole et se rapprochent pendant la systole. Le sang passe toujours d’arrière en avant; les confluents veineux aboutissent ;i la chambre postérieure; de là le sang passe dans celle qui la précède et arrive ainsi jusqu’à l’antérieure en passant Fig. 117. Cœur des insecies APFAIIEIL CtllCUI.ATOlltE . <31 pur toutes les autres el en augmentant sa masse de liquide de celui qui pénètre par les ouvertures latérales de chaque compar- timent. Arrivé à la dernière chambre, le sang est poussé dans une artère très-courte d’où il est versé ensuite dans les cavités du thorax et de l’abdomen; on le voit former dans les pattes deux courants en sens inverse, comme s'il se mouvait dans des vais- seaux. Il n’y a ni artères ni veines dans les insectes ; la circulation en dehors du cœur a lieu par des courants; les viscères sont baignés dans le sang. L'appareil circulatoire des myriapodes ressemble beaucoup a celui des insectes; ainsi le coeur s'étend dans toute la longueur du corps ie long du dos; il se divise aussi en chambres qui cor- respondent généralement aux anneaux • mais si chacune de ce> chambres présente en dessous une couple d’orilices comme dans les insectes, elle présente de plus de chaque côté un tronc vasculaire; à son extrémité antérieure, ce cœur se prolonge en une aorte. Il existe ainsi dans les myriapodes, de plus que dans les insectes, des canaux véritablement artériels. On a reconnu dans ces derniers temps que h cœur de certaines arachnides ne porte aucune trace de rameaux latéraux, et qu'il est enveloppé d’un péricarde membraneux n olTrant aucun indice de perforation latérale. Dans d'autres arachnides il existe cependant des rameaux latéraux tout le long de cet organe; l’existence des artères est un fait mis hors de tout doute. Plusieurs arachnides semblent aussi dépourvues, non-seule- ment de vaisseaux, mais même de cœur: il n’y aurait dans les arachnides, qui occupent les échelons les plus basde cette classe, aucune circulation régulière; le fluide nourricier remplirait les interstices du corps et ne serait mis en mouvement que par les contractions de celui-ci. Dans les crustacés décapodes, l’appareil circulatoire est assez complet. Le sang se rend des branchies au cœur, celui-ci l’en- voie vers la périphérie par diverses artères et le sang revient à un large sinus, situé à la base des branchies, en passant par les ANATOMIE COMPARÉE. 1-22 lacunes et les interstices qui existent entre les viscères (fig. 118). Le cœur est enveloppé d’un sinus qui reçoit d’abord le sang des branchies et qui n’est ni une oreillette ni un péricarde (fig- H 9, p. 123). Tout cet appareil, et même le cœur, semble manquer dans quel- ques crustacés des derniers ordres. Il occupe toujours, quand il existe, le milieu du corps à la partie postérieure du céphalo- K«g. 118. — Figure 'liéoriquc «le l'appareil circul.iloit e «lu ni aï a* thorax. Dans les crabes et les écrevisses il a une forme carrée, ses parois sont assez épaisses et on aperçoit dans son intérieur des colonnes charnues. Les vaisseaux qui aboutissent au cœur, comme ceux qui en partent, sont pourvus de valvules qui empê- chent le sang de revenir sur scs pas. Le cœur contient du sang qui a passé par les branchies, et des artères distinctes le conduisent du cœur vers les organes. Ces artères manquent seulement dans les ordres inférieurs, et les veines, au contraire, manquent dans tous les animaux de la classe. Si nous prenons pour exemple les crabes et les écrevisses, nous voyons les divers courants veineux se concentrer à la base des pattes, se rendre ensuite aux branchies, revenir de là et sc porter dans un sinus qui enveloppe le cœur tout entier. APPAREIL CIRCULATOIRE. H*. Le sang pénètre ensuite dans le Fig. 119. — Appareil circulatoire a pas ]e sang roUge fait qui de brochet. . ' , . « Estomac. - b Dnode- 'lent « > »PP«' de 1 OpiIllOIl (le Ceux qui num. — c Pancréas. — attribuent.) cet organe un rôle important, d Rale‘ soit dans la formation des globules du sang, soit dans leur destruction. On prétend en effet avoir constaté que les veines afférentes sont plus chargées de glo- bules que les efférentes, d’où il faudrait conclure que la rate sert à la destruction des globules qui sont mis hors d’usage. APPAREIL CIRCULATOIRE 135 TIIYHIM < ET COR PS THYROIOC. Ces organes on! été reconnus dans tous les ordres de mam- mifères, à très-peu d'exceptions près; ils occupent la même place que dans l’espèce humaine. Le thymus occupe toujours le médiastin antérieur; il s’étend en bas jusqu'au cœur et en haut ses cornes font souvent saillie hors de la cavité thoracique. Il paraît manquer dans les marsu- piaux. Le thymus n’acquiert tout son développement que chez les mam- mifères. C’est vers la fin de la période fœtale que cet organe paraît atteindre tout son développement; il diminue après la période de lactation, mais il peut exister pendant toute la vie. Entre les deux couches qui composent la vessie natatoire des poissons, on observe un ganglion vasculaire que des anato- mistes ont comparé au thymus. Le corps thyroïde est toujours situé sur le larynx ou au-des- sous de cet organe, d’où il s’étend quelquefois sur la trachée artère. Il se compose de deux lobes souvent réunis par une bande et qui sont quelquefois, mais rarement, réunis directement. Chez la loutre, les deux moitiés sont très-écartées et touchent de chaque côté «i la glande sous-maxillaire. Cet organe est en forme de rouir dans les cétacés et situé devant la trachée. Dans les oiseaux, comme dans les reptiles, on trouve ù côté du larynx inférieur, ou dans le voisinage du cœur et des gros troncs vasculaires, des organes peu volumineux, arrondis ou allongés, sans canal excréteur, et qui sont très-riches en vais- seaux: ces organes sont ordinairement lixés à la carotide ou à la veine jugulaire; ils correspondent au thymus et au corps thyroïde. On trouve encore des traces de ces organes dans les batra- ciens, mais il n’en existe plus chez les poissons et les animaux sans vertèbres. 1 Le riz «le veau, en termes de cuisine, est le thymus «In reau. ANATOMIE COMPARÉE. 130 CAPSVLES M'RRÉ.l.HEM. Ces organes oui été observés aujourd’hui dans les diverses classes de vertébrés. Ils sont situés, chez les mammifères, en de- dans ou en avant des reins, ont une forme variable et montrent généralement dans leur composition une substance médullaire et une substance corticale; leur volume est variable, et souvent, au moment de la naissance, ces organes sont plus petits qu’à l'état adullq. Dans les oiseaux, les capsules surrénales sont grises ou d’un jaune doré ; elles sont logées en avantdans l’épaisseur des reins; elles n’ont point de cavité et sont souvent en contact avec le testicule ou l’ovaire. Dans les reptiles et les batraciens, ces organes existent géné- ralement, mais souvent, comme dans les salamandres, ils sont formés d’un amas de granules jaunes placés en dessous des reins. La présence des capsules surrénales a été constatée chez les poissons osseux et les plagioslomes; ce sont souvent des gra- nulesarrondis de couleur jaune, ou quelquefois des bandelettes étroites qui recouvrent les reins ou les uretères. APPAREILS GLANDULAIRES, Los divers appareils que nous venons d’esquisser sonl char- gés d’assimiler la matière nutritive, de la convertir en sub- stance propre de l’animal. Il appartient à la physiologie do faire connaître comment cette assimilation a lieu. La connaissance de l’appareil est seule du domaine de l’anatomie. Il nous reste à parler dans ce chapitre d’une série d’appa- reils qui sont chargés, les uns, d’éliminer des substances deve- nues inutiles à l’économie animale, comme l'urine; les autres, au contraire, doivent produire certaines matières nécessaires à l’entretien de la vie, comme la bile, la salive, etc.; d’autres enfin ont pour destination spéciale de produire de nouveaux individus; ce sonl les organes qui pourvoient à la procréation : ils perpétuent l’espèce et forment un appareil particulier connu sous le nom d'appareil générateur ; nous en parlerons dans un autre chapitre. Tous ces organes, qui sécrètent ou produisent une substance particulière, sont désignés sous le nom de glandes. Elles sont toutes conformées d’après le même type; elles consistent dans 12 158 ANATOMIE COMPAUÉE . une portion de peau rentrée, un crypte, et leur surface est en général d’autant plus étendue que le produit auquel elles donnent naissance est plus abondant. Ce repli de la peau pénètre quel- quefois profondément dans les tissus. Les glandes sont situées et s’ouvrent aussi bien dans la peau ou la muqueuse qui forme le canal intestinal que dans la peau externe ou la peau propre- ment dite. Le type de ces organes, quels que soient leur forme, leur vo- lume, leur situation et leur couleur, est une vésicule terminée en cul-de-sac, ou un cæcum simple ou multiple, droit, flexueux, ramilié et montrant quelquefois des anastomoses (tig. 152). Fig. 132. — Diverses formes de glandes. La plupart des glandes, quelle que soit leur complication dans les classes supérieures, se montrent dans l’une ou l’autre divi- sion du règne animal sous leur forme primitive, pendant toute la vie de l’animal ; c’est ainsi que les glandes salivaires sont formées dans les insectes par de longs tubes, qui enveloppent le canal intestinal. Le caractère d’une véritable glande est de communiquer au dehors soit directement, soit indirectement, et de répandre son produit par un orifice. Quelques-uns de ces organes ne sont pourvus que momentanément d’une issue. Entre la glande et l'orifice extérieur, il existe en général un conduit que l’on appelle le canal excréteur ; su i le trajet de ce AI’I’AKKII.S ülandulaiucs. conduit on voit souvent une dépression, une vésicule qui sert de dépôt au produit (fi},'. 1 33). C’est ainsi que l’urine n’est pas évacuée à mesure qu’elle se produit; elle s’accumule dans la vessie. C’est de la même manière que la bile est re- cueillie dans la vésicule du fiel, pour pénétrer dans l’in- testin pendant l’acte de la di- gestion. Avant de parler des glandes particulières qui se trouvent à l’extérieur de l’animal, nous dirons un mot des trois glandes principales qui jouent, par l’action de leur produit, un rôle im- portant dans le phénomène de la digestion. GLANDES SALIVAIRES. Ces organes qui, comme l’indique leur nom, produisent la sa- live, sont au nombre de trois dans le plupart des mammifères; on les ap- pelle les parotides, les sous-maxillai- res et les sublinguales. Elles s’ouvrent séparément dans la cavité delà bouche. Chez les phoques, ces organes sont peu développés, et ils manquent dans les cétacés. Dans quelques rongeurs et édentés, ils atteignent, au contraire, le plus grand développement. C’est tantôt la parotide et tantôt la sous-maxillaire qui est la plus volumineuse. On trouve quelquefois une vésicule sur le trajet du canal excré- teur de la glande sous-maxillaire. Les oiseaux montrent ordinairement les trois glandes sali- vaires à l’état rudimentaire. La parotide seule acquiert chez quelques-uns un grand développement. Chez les reptiles et les batraciens, on ne trouve guère ces or- ganes que dans les ophidiens; mais le produit change de desti- Kig. 1 53. — UlanUe». o Tubes sécréteurs. — A Canal ex- créteur. — c Vésicule de dépôt. — J Orifice. HO ANATOMIE COMPARÉE nation . le canal excréteur s’abouche à la base de la dent creuse des serpents venimeux, et la glande, au lieu de salive, produit le venin. Les glandes salivaires manquent chez les poissons. Les insectes ont souvent des glandes salivaires assez déve- loppées; elles consistent toujours dans un cæcum simple, isolé et libre dans la cavité du corps. Ce cæcum s’étend parfois jusqu’à l’extrémité postérieure de l’animal et présente même des circonvolu- i ions. Il y a deux paires de ces glandes chez certains insectes; Fig. 135. Glandes salivaires «l’insecte. a Tète. — b Canal digeslif. i- Glande salivaire. Fig. 136. — .Mollusque cephulojiode. Cavité buccale avec les mâchoires cornées. — b Le commencement de l'œsophage. — c Les glandes sali- vaires antérieures. — d Les glandes salivaires postérieures. elles s’abouchent dans la cavité de la bouche, sur le côté de la languette. Dans la larve du bombyx, qui produit la soie et qui est communément nommée ver à soie, les deux glandes salivaires s’abouchent à une petite ouverture commune, située au milieu de la lèvre inférieure. Le produit de ces glandes se durcit au contact de l’air pour former un fil de soie. A I • I * A U E ! LS G I . A N D 1 1. A I H K S Ul Dans presque toutes les arachnides, on voit sur le côté de lu cavité de la bouche des cæcums glandulaires que l'on doit re- garder comme des glandes salivaires. On trouve encore des glandes salivaires dans les mollusques céphalopodes (lig. 130, p. 140) et dans les gastéropodes; elles ont le même aspect que dans les animaux supérieurs et se sépa- rent en divers lobes, qui, de chaque coté, donnent naissance à un canal excréteur commun : celui-ci est mince et fort long, traverse avec l’œsophage le collier œsophagien pour s’ouvrir dans la cavité buccale. Il n’y a qu’une seule paire de glandes salivaires dans les gastéropodes et deux dans les céphalopodes, une en avant et l’autre en arrière du collier nerveux. Ou ne trouve plus ces organes chez des animaux placés plus bas dans l’échelle animale, si ce n’est peut-être chez quelques animaux de la classe des vers, et peut-être aussi chez quelques échinodermes. FOIE. C’est la glande la plus volumineuse et en même temps la plus importante, puisqu’on la voit encore, chez les animaux infé- rieurs, quand les autres ont déjà entièrement disparu. Tous les vertébrés montrent un système- porte du foie que l’on ne retrouve plus chez aucun invertébré. Tous les mammifères ont un foie très-grand, logé dans la ca- vité abdominale, immédiatement en dessous du diaphragme et du côté droit du corps. Il a une sur- face supérieure convexe, en rap- port avec le diaphragne, et une surface inférieure concave, en rapport avec les intestins (fig. 137i. C’est dans les mammifères à estomac composé, que le foie est le moins développé, et chez les carnassiers qu'il est le plus volumineux. Il se compose d'un 12. Fig. 157. — Foir et estomac d'orang- outang. Dovernoy. ANATOMIE COMPARÉE. U2 lobe principal qui maintient l’organe en place par le ligament suspenseur, et de quelques lobes latéraux dont le nombre est va- riable. Sur le trajet du canal excréteur, on trouve généralement une vésicule de dépôt, la vésicule du fiel, qui manque tou lefois dans plusieurs espèces appartenant à divers ordres *. Un canal unique conduit ordinairement la bile dans l’intestin, non loin du pylore. Dans les oiseaux, le foie est toujours volumineux; il est d’un brun rougeâtre et très-consistant; il est formé surtout de deux lobes qui entourent en partie le cœur. La vésicule du fiel manque aussi quel- quefois comme dans les mammifères, et on voit dans ce cas deux conduits ex- créteurs s’aboucher séparément dans l’in- testin 2. Les reptiles (fig. 158) ont un foie comparativement plus volumineux que dans les deux classes précédentes; sa lédoque. — c Canal forme est très-variable et change avec la hépatique. — d Vési- forme du corps. Les ophidiens ont le foie eule de dépôt. , , „ 1 le plus allongé. Cet organe n est souvent pas divisé en lobes et présente des échancrures sur son bord libre. Le canal hépatique est quelquefois d’une longueur remar- quable, et la vésicule du fiel manque rarement. Le foie des poissons est toujours remarquable par la grande quantité d’huile qu’il contient; il est volumineux et s’étend sou- vent dans toute la longueur de la cavité abdominale. Sa couleur Fig. 13b. — Vésicule biliaire avec canal hépatique et plusieurs canaux cxeré- leurs du python d’après Poel ma n. a Intestin. — tCanalcho- 1 Elle manque : Pachydermes : éléphant, tapir, daman, rhinocéros; Cétacés : slellére, baleines ; Eliminants : cerf, chameau; Edentés : aï (elle existe dans l’unau); Honneurs : érethison et ' coendou (se trouve dans le porc-épic). a La vésicule manque dans le coucou, plusieurs perroquets, la pin- tade, la gelinotte, quelques pigeons et l'autruche. AI* l’AIÜULS GLANDULAIRES. US est très-variable; on voit des poissons à foie jaune, brun, noi- râtre, verdâtre et même d’une belle couleur rose ou rouge de minium, il est souvent divisé en deux lobes très-longs unis à la base par une commissure. Cet organe n’est pas toujours dans la partie droite de la cavité abdominale. La vésicule du liel manque rarement ; il en existe quelquefois deux et d’un volume considé- rable. Cette vésicule est souvent isolée. Malpighi a découvert dans les insectes des vaisseaux nui en- tourent le canal intestinal et qui abouchent dans le ventricule chy lifîque ; ils portent le nom de cet ana- tomiste (vaisseaux de Mal- pighi) et représentent le foie dans celte classe d’ani- maux (fig. 139). Ces vais- seaux sont en nombre très- variable; on en voit de deux â huit; ils sont toujours repliés sur l’intestin. Ils sont terminés en cul-de- sac, et le bout est quel- quefois renflé ou vésiculeux: tantôt ils s’insèrent tous séparément, tantôt ils se réunissent pour former un ou plusieurs canaux hépa- tiques. On remarque aussi quelquefois des réservoirs bien caractérisés qui font fonction de vésicule biliaire. Dans tous les insectes sans exception, dit M. Léon Dufour, les vaisseaux hépatiques s’abouchent uniquement dans le ven- tricule chyliflque, et, dans tous, la sécrétion biliaire est incon- testable. Il est probable que tous les articulés, sans distinction, sont pourvus d'un foie ; mais c’est surtout dans les crustacés, tels que 1 U ANATOMIE COMPARÉE. les crabes et les écrevisses, que cette glande acquiert un grand développement; en effet, le foie forme dans ces articulés deux masses assez volumineuses dans lesquelles on distingue, même à l’œil nu, les cæcums ramifiés el pleins de bile. Ce foie entoure l’eslomac, il remplit une grande partie du céphalothorax el il verse son produit par un court canal, très-près du pylore. Ce foie a très-peu de consistance, les parois des cæcums étant ex- traordinairement minces et délicates. Les céphalopodes ont tous un foie très-volumineux, de cou- leur jaune, formant une masse arrondie, entourée d’un feuillet péritonéal. La bile se répand généralement par deux canaux hépatiques qui se réunissent en un canal commun près du cæcum spiral. Le foie est encore volumineux dans tous les gastéropodes; il estsouvent d’une couleur terreuse eltoujours nettement séparé du canal intestinal. Il se compose de plusieurs lobes distincts qui versent leur produit par deux ou trois canaux excréteurs dans l’intérieur de l’intestin. Dans les autres ordres de mollusques, celle glande devient de plus en plus simple ; elle existe encore constamment dans les acéphales et enveloppe si étroitement l’eslomac qu’on ne peut guère isoler l’un de l’autre. Le foie verse la bile dans la cavité de l’estomac par de larges orifices. Chez plusieurs luniciers, le foie ne se compose plus que de cryptes peu nombreux entourant l’estomac ou le commencement de l’intestin, et ne formant plus un organe d’un aspect glandulaire. C’est à peine si on en voit encore des traces dans les bryozoaires. Parmi les vers, on trouve chez les annélides généralement un foie à l’état rudimentaire. On voit, chez quelques animaux inférieurs à ceux qui précè- dent, les paroisde l’eslomac ou de l’in leslin pourvues de cellules coloriées, dans lesquelles se produit sans doute la bile nécessaire è la digestion des aliments. C’est la dernière trace d’un organe hépatique. Dans les étoiles de mer, chaque rayon loge un cæcum vo- lumineux, pourvu d’un grand nombre de vésicules qui lui donnent l’aspect d’une grappe de raisin et dans lesquelles il se forme un APPAREILS GLANDULAIRES 145 liquide jaune qui esl versé dans l'estomac ordinairement par un double conduit : c’esl le foie. PANCRÉAS. Le pancréas ou glande salivaire abdominale existe chez tous les mammifères. Il présente toujours un aspect blanchâtre chez les animaux de celle classe; il se compose de plusieurs lobes, et verse son produit dans l'intérieur de l’intestin, en unissant son canal excréteur A celui du foie. On observe quelquefois deux Fig. 140. — Glande pancréatique du pvlhon hivit laïus d apres Poelinan. n Intestin. — 4 Pancréas. — c Canal hépatique. canaux qui s’ouvrent séparément dans la cavité du duodénum. On n’a pas reconnu encore de rapport entre 1e volume ou les modifications de cet organe, et le régime de l'animal. Le pancréas est très-volumineux chez les oiseaux; il est tou- jours de couleur blanchâtre et situé dans l’anse formée par le duodénum. Il se compose quelquefois de deux lobes accolés dans le sens de leur longueur. Les conduits excréteurs sont au nombre de deux ou de trois et s’abouchent séparément dans l’in- ANATOMIE COMPARÉE. U6 lestin . Il est à remarquer que le grand volume du pancréas com- pense chez les oiseaux le faillie développement des glandes salivaires. Il est à supposer que le produit du pancréas et la bile agissent séparément sur la matière nutritive, puisque nous voyons dans l’autruche le canal cholédoque s’aboucher près du pylore et le canal du pancréas à trois pieds de distance du pré- cédent. Claude Bernard prétend que le canal pancréatique et le canal cholédoque se contractent de la manière la plus évidente avec une forme rhylhmique dans les oiseaux. Le pancréas est facile à découvrir chez tous les reptiles et les batraciens (fig. 14-0); il a souvent une teinte jaune; il est gé- néralement moins développé chez les reptiles aquatiques que chez les terrestres. Cet organe contracte aussi, chez quelques- uns de ces animaux, une union assez in- time avec la rate. Le canal excréteur est rarement double et il s’insère générale- ment vis-à-vis du ca- nal cholédoque. Dans la classe des poissons, il existe un pancréas vérita- ble dans les sturio- niens, les poissons plagiostomes ( les raies et les squales), et dans un grand nombre de poissons osseux, indépendam- ment des cæcums pyloriquesC II a un aspect glanduleux dans ces poissons comme 1 On en a vu dans le salmo salar, elupea harengus, jjadns, callarias ent- tus «corpins, perça fluviatilis, pleur, platessa, pl. maximus, belone lon- girostr is, et cyprin, brama, d'après Brnkniann. Fig. 141. — Estomac et cæcums pj toriques de salmo fario. APPAREILS GLANDULAIRES I 47 dans les vertébrés supérieurs ; aussi le liquide pancréatique est versé dans l’intestin par un canal unique à une petite distance du pylore. Chez les poissons osseux, on trouve en général des cæcums autour du pylore, que l’on nomme cæcums pyloriques et que l'on a longtemps considérés comme représentant le pancréas (lig. Hl). Le nombre et le volume de ces cæcums sont très-va- riables; ils sont d’autant plus volumineux qu'ils se trouvent en plus petit nombre. On en voit depuis deux, trois ou quatre, jusqu’au delà de cent. Ils s’abouchent dans l’intestin par plusieurs ouvertures; on les trouve généralement pleins. Dans d’autres animaux de cette classe, ceux qui terminent la série des verté- brés, les cæcums pyloriques et le pancréas manquent complète- ment. Les seuls animaux sans vertèbres chez lesquels on observe un pancréas, sont les mollusques céphalopodes. Il existe à la base du foie et sur les conduits hépatiques, des tubes glandu- laires ramifiés ou des cæcums formant des lobes et qui s’abouchent par divers orifices dans le canal excréteur du foie; celte glande, qui a été vue depuis longtemps, représente évidemment le pan- créas. GLANDES SPÉCIALES. Il existe dans les mammifères, comme dans d’autres classes, un grand nombre de glandes qui s’ouvrent à l’extérieur et dont on ne connaît guère l’importance. Dans le chevrotait! porte-musc comme dans le rat et un grand nombre d’autres mammifères, il s’ouvre au prépuce une glande assez volumineuse, qui, comme la glande anale, a une odeur spécifique. Tout le monde connaît le musc fourni par celte glande du chevrotain de ce nom. Les antilopes et les cerfs ont au-dessous de l’œil une glande formée par un amas de cryptes, dont le produit coule comme des larmes, mais qui n’a cependant rien de commun avec ce liquide; c'est le larmier. L’éléphant a une glande qui s'ouvre au milieu de la jonc; le chameau en a une derrière l'oreille. Le pécari en a une énorme au milieu, et en arrière U 8 ANATOMIE COMPARÉE . du dos. Dans les musaraignes, on en voit plusieurs sur les flancs, qui sécrètent aussi un liquide musqué. Quelques chauves- souris et la marmotte souslik ont un sinus de la peau dans lequel s’ouvrent divers cryptes. Les desmans en ont sur le côté de la queue. Plusieurs antilopes en portent dans le pli de l’aine. Dans l’écartement des doigts des chamois et à la racine du sabot des rennes et d’autres ongulés, on trouve aussi un amas de cryptes. La prétendue glande venimeuse du mâle des ornitho- rynques, située sur la cuisse, appartient aussi à cette caté- gorie. Les oiseaux, surtout les oiseaux aquatiques, ont à la base et au-dessus du coccyx, une glande assez volumineuse qui porte ce nom ; elle sécrète l’huile qui doit rendre les plumes imperméa- bles. La bourse de Fabricius n’est pas une glande, mais un or- gane tlélri à l’état adulte, propre seulement à la vie embryon- naire. Dans les reptiles et batraciens, il existe encore plusieurs glandes cutanées. Les crocodiles en ont une vers le milieu et entre les deux branches de la mâchoire inférieure; les chélo- niens ont quelques glandes anales comme les ophidiens; mais plusieurs sauriens ont des glandes qui s’ouvrent régulièrement Fig. <42. — Télé de merlan. a Cryptes cutanés. APPAREILS GLANDULAIRES 149 sur les cuisses et dont le nombre est constant dans chaque espèce ; on les appelle pores fémoraux. Cependant les glandes les plus remarquables sont celles que l’on observe sur la nuque ou au cou des crapauds et des sala- mandres; elles forment une légère saillie et s’ouvrent au dehors par un grand nombre d’orifices visibles à l’œil nu. On les appelle à tort parotides. Presque tous les poissons ont des cryptes cutanés, situés avec symétrie, et variant d’une espèce à l’autre; on les découvre aisé- ment à la téleflig. 142, p. 148). Chez plusieurs poissons, les raies par exemple, ces cryptes sont formés de tubes très-longs, que l'on peut met- tre à nu sans difficulté et qui sont si- tués en dessous de la peau. Comme glandes cutanées dans les animaux sans vertèbres, il faut men- tionner surtout les glandes sucrées des pucerons, les filières des araignées fileuses, etc., etc. Dans les mollusques céphalopodes, on voit une glande remplie d’une sub- stance noire et d’une ténuité extrême; elle s’ouvre au dehors à côté de l’anus. C’est la bourse du noir. Elle est logée en partie dans le foie chez quelques espèces, ce qui l’avait même fait re- garder comme la vésicule du fiel. Chez d’autres, elle n’a aucun rapport avec a Fo.lf‘ ~ 6 linr 7" le foie, et elle s’ouvre toujours à l’ex- noir d'ouvrant A cAlé dr térieur pour répandre son produit au 1 *""*• dehors. C’est une glande spéciale qui sert à la défense de l’ani- mal (fig. 143). fc? f - * I ? Fig. 143. — Vésicule «lu noir •les céphalopodes. APPAREIL URINAIRE. L’appareil urinaire existe sans exception dans tous les verté- brés et se trouve, sous des formes différentes, dans un grand nombre d’animaux sans vertèbres. Dans le cours du développement, on voit dans les embryons îles mammifères des organes, désignés sous le nom de corps de WolIT; ces corps se modifient etperdent leur premier aspect, sauf dans la classe des poissons, où ils deviennent les véritables reins. Dans les batraciens, une partie de ces corps semble se modifier encore, quand toutefois la masse principale conserve son caractère primitif. Les batraciens font ainsi la transition : dans les vertébrés allanloïdiens, le corps de WolIT se transforme en épididyme ; dans les batraciens, une partie du corps de WolIT reste rein, une autre devient épididyme, et dans les poissons, le corps de WolIT reste avec tous ses caractères pour remplir les fonctions de reins. Sous le rapport de la forme, de la situation et même de la APPAREIL IRINAIRE Cil couleur, les reins ne présentent guère de modifications dans toute la classe des mammifères. Ils affectent partout la forme de haricot; tantôt cet organe se compose d’un seul lobe, tantôt au contraire il est formé de plusieurs, au point que la surface pré- sente l’aspect de dalles, comme dans les dauphins. Les divers mammifères aquatiques, les loutres, les phoques et les cétacés, * ig. I 44. — items. o Rein non divisé ou simple. — b Rein divisé en lobes. — e Rein très-divisé. ont cet organe le plus divisé (fig. Lii c). Dans le cochon, il n’y a aucune trace de division à l’extérieur, tandis qu’il est bos- selé dans le bœuf. Cet organe est toujours double; il est situé dans la cavité abdominale en dessous du diaphragme et couvert par le péri- toine à sa face inférieure. On distingue toujours une couche cor- ticale, qui entoure tout l’organe comme une écorce, et une substance médullaire qui est formée par les cæcums ou les ca- naux sécréteurs. Les corpuscules de Malpighi 1 se retrouvent dans tous les animaux de cette classe. Ces canaux sécréteurs se réunissent ordinairement en grou- pes et versent leur produit par une papille dans une pre- mière poche, le calice; de là, le produit passe dans le bassinet, qui est le réceptacle de toute l’urine sécrétée; le canal excréteur, l’uretère, n'est pour ainsi dire que la continuation du bassinet; 1 I.pn corpuscules (lt* Ma)pi<|lii soûl formas <1 mi vaisseau capillaire, pe- lotonné aur lui-mèmc, et loçé dans un can.il secréteur I fo). ) Îi2 ANATOMIE COMPARÉE il descend le long de la colonne vertébrale et s’ouvre dans le col de la vessie. Celte poche de dépôt ne manque jamais et ne présente que peu de différence dans les animaux de cette classe. De la vessie, l’urine passe, chez les mâles, dans un canal com- mun qui reçoit en même temps le produit du testicule et que l’on désigne sous le nom d’urètre. Ce second canal répand l’urine au dehors. Les oiseaux ont deux reins comme les mammifères, mais leur urine, au lieu d’étre liquide, est toujours solide ; cette urine est évacuée avec les fèces sous la forme d’une pâle blanche qu’on voit à la surface des excréments. Il n’existe pas de vessie. Les reins sont situés dans la cavité abdominale, derrière les poumons, et accolés comme eux à la colonne vertébrale; ils s’enfoncent dans les excavations du sacrum. Leur couleur est toujours terreuse, ou d’un rouge-brun foncé. Leur forme a complètement changé et ils se présentent sous l’aspect d’une bande allongée, découpée en dehors en plusieurs lobes. Les conduits excréteurs des lobules se réunissent de chaque côté en un canal commun pour former les uretères. Ceux-ci sont contractiles, passent derrière le rectum et s’ouvrent dans le cloaque en dedans des orifices des organes génitaux. On trouve aussi les corpuscules de Malpighi chez les animaux de celle classe. Les reins des reptiles et des batraciens ne sont pas sans analogie avec ceux des oiseaux. Ils sont aussi au nombre de deux et logés dans la cavité abdominale dont ils occupent toute la partie postérieure. Ils sont très-allongés, surtout chez les ophidiens. Quelquefois ils se touchent sur la ligne médiane et se confondent même parfois en une seule masse à la partie postérieure. Souvent ils sont composés d’un grand nombre de lobes séparés les uns des autres par des échancrures. Les ca- naux sécréteurs sont ordinairement fiexueux et rarement droits. Les corpuscules de Malpighi sont volumineux, surtout chez les batraciens. Le canal de l’urètre est souvent très-long et s’ouvre dans le cloaque, soit isolément, soit en se réunissant aux conduits des organes génitaux. APPAREIL URINAIRE 1 53 Ou a constaté dans les canaux excréteurs de l’urine, chez quelques batraciens, la présence de cils vibraliles sur une partie de leur longueur (fig. 1 i’j). Pig- 145. — Corpuscule* de Malpighi de la grenouille. Il existe généralement une vessie dans les reptiles véritables comme chez les batraciens, mais elle ne reçoit jamais directe- ment les uretères et elle s’ouvre dans la paroi antérieure du cloaque. Tous les poissons sont pourvus de reins. Ils sont situés chez les plagioslomes dans la partie postérieure de la cavité abdo- minale. Ils sont composés de plusieurs lobes, qui envoient sé- parément leur canal excréteur vers un point commun où com- mence l’uretère. Il existe, comme dans les reptiles, une vessie, mais qui n'a pas de communication avec l'uretère et qui s’ouvre en avant dans le cloaque. Dans les poissons osseux, les reins sont ordinairement disposés comme deux longs rubans, de couleur rouge ou brune, s’étendant dans toute l'étendue de la cavité ab- dominale, entre les vertèbres et la vessie natatoire. Ces organes ont en général très-peu de consistance. Ils sont séparés l'un de l’autre, ou quelquefois réunis plus ou moins complètement sur 1 5 ANATOMIE COMPARÉE . leur trajet. Les uretères s’unissent souvent en un seul canal, qui s’ouvre dans le corps de la vessie. Celte vésicule de dépôt paraît manquer rarement dans les poissons. La vessie répand son contenu par un court canal de l’urètre, qui s’ouvre derrière l’anus. Plusieurs animaux sans vertèbres produisent de l’urine; on a constaté la présence de l’urée chez plusieurs d’entre eux, mais il y a peu d’organes qui sont positivement reconnus pour des reins. Dans les insectes, les vaisseaux de Malpiglii ont donné de l’acide urique à l’analyse chimique; on a trouvé des calculs urinaires dans leur intérieur, aussi peut-on les regarder peut- être comme faisant simultanément fonctions de foie et de rein ; mais avant tout ce sont des organes biliaires. On trouve des organes semblables dans les arachnides et les myriapodes, et qui donnent sans doute nais- sance au même produit. On n’en a pas encore reconnu dans les crustacés, toutefois on voit certains organes autour du canal intestinal qui pourraient bien, après une étude approfondie, être reconnus pour un appareil urinaire. Dans les mollusques céphalopodes, on voit à côté de l’anus, un canal excréteur provenant d’une glande qui contient le noir, connu sous le nom de sépia. Depuis longtemps, cet organe a été regardé comme le rein, mais tout récem- ment on a cru reconnaître le rein dans les corps spongieux qui recouvrent la veine cave de ces mollusques. La présence de l'urée dans ces appendices et leur rapport avec les vais- seaux sont des conditions favorables à celle détermination. Dans les gastéropodes, on voit également une glande dont le canal excréteur accompagne le rectum et <1 ii i s’ouvre aussi à côté de l’anus. Depuis longtemps, celle glande est regardée comme le rein de ces animaux L’analyse chi- APl’AREIt. L'RIMAIUK. 1 55 mique a révélé la présence de l’acide uriijue dans son iiilérieur. Dans les mollusques acéphales, on connaît depuis longtemps un organe dont la nature est problématique et que l’on désigne sous le nom de poumon de Bojanus. On y a découvert des con- crétions qui contiennent de l’acide urique, de manière que ces animaux seraient encore pour- vus d’un rein, d’après quelques auteurs. Enfin, on doit regarder comme reins les canaux excréteurs qui parcourent toute la longueur du corps dans les vers trémalodes et ccsloïdes (fig. 146, p. 184); ils ont été pris jusqu’à présent pour un appareil circulatoire; ils s’ouvrent sou- ({ vent à l’extérieur par l’intermède d’une vésicule pulsatile, et les canaux portent de longs cils vibratiles qui ne se meuvent que dans un seul F,f.» 77i.'r*"TJ sens (fig. 147). Cet appareil existe dans les di vers ordres de vers, depuis les hirudinées jusqu’aux planaires, et les rolifères. APPAREIL GENERATEUR . Tous les appareils dont nous avons parlé jusqu’ici concourent à un seul et même but: au développement ou à la conservation de l’individu; l’animal peut vivre par l’accomplissement de ces fondions. Mais un but plus élevé doit être atteint et pour lequel souvent tout l’organisme est sacrifié, il faut en effet pourvoir à la conservation de l’espèce. L’animal, comme tout être orga- nisé, n’est appelé à vivre que pendant un certain temps ; comme la plante, il est né, il doit mourir ; sans la reproduction, la sur- face du globe serait bientôt complètement dépeuplée. Cet appa- reil conserve l’espèce dans le temps. Ceux qui parlent encore de génération spontanée ou d’ani- maux se formant de toutes pièces, doivent prendre rang parmi les naturalistes qui font provenir les poissons de la boue des étangs; on conçoit que celte doctrine ait pu régner du temps d’Aristote, mais de nos jours l’observation en a fait justice. Le génie de l’homme a inventé des machines bien admirables, mais quand elles sont usées et mises hors d’usage, il en faut d’autres; Dieu, en créant ces autres machines, qu’on appelle plantes et animaux, les a douées elles-mêmes de la faculté de se reproduire et de perpétuer ainsi sur notre planète ces formes APPAREIL GÉNÉRATEUR 137 infinies, telles qu’elles sont sorties de ses mains. Tous les efforts de la nature semblent concourir à ce but suprême : de conserver la vie à la surface du globe; l’individu n'est rien en présence de l’espèce. Les individus souvent disparaissent aus- sitôt que le développement de la progéniture est assuré. L'ani- mal, en général, ne semble vivre et se développer que pour se reproduire, car à peine a-t-il atteint l’àge adulte et complet, que l’appareil générateur entre en fonctions et domine; les autres besoins souvent se taisent devant celle haute nécessité. Voyons comment la reproduction s’opère dans le règne animal et par quelle gradation l’appareil chargé de celle fonction passe successivement. Considérée dans tout le règne animal, la reproduction se confond d’abord avec l'accroissement; l’animal, ayant atteint un certain volume, se divise en divers fragments qui deviennent bientôt chacun un individu complet, semblable à celui qui leur a donné naissance. C’est la reproduction scissipare qu'on observe surtout dans quelques infusoires. Les diverses parties du corps se séparent les unes des autres, continuent malgré cela à s'ac- croître, et deviennent toutes semblables entre elles et à celui dont ils proviennent. Dans les polypes, cet accroissement se localise; il se forme un boulon dans une région déterminée du corps, ce bouton s'ac- croît, des tentacules apparaissent et bientôt ce bouton ressem- ble au polype qui lui a donné naissance. C’est la reproduction par gemme ou par bourgeon. Il pousse des bourgeons sur le corps de l’animal comme sur les arbres. Dans d’autres animaux plus élevés, au lieu d'un boulon formé par continuation des tissus, il apparaît, dans une région du corps, une cellule isolée qui présente dès le principe un caractère d’individualité, c’est l’œuf; la reproduction alors est ovipare. Mais du moment que l'oeuf existe, il faut le concours d’un autre produit qui le rende fécond; il faut le produit d'un organe mâle ou d'un testicule; le contact d’une liqueur spermatique est nécessaire pour rendre l’oeuf fécond. Quelle est l’action de celte liqueur mâle sur l’œuf? C'est ce que l’on ignore; tout ce ANATOMIE COMPARÉE. I 58 que l’on sait, c’est que le contact est indispensable pour produire la fécondation. Il y a donc trois modes de reproduction et à la rigueur seulement deux, car les reproductions scissipare et gemmipare diffèrent bien peu l’une de l’autre; ces modes sont : la reproduction ovipare, la reproduction gemmipare et la re- production scissipare. Pour cette première reproduction, il faut des sexes; elle est sexuelle. Il n’en faut pas pour les deux autres; ces reproduc- tions sont agames. Ces sexes peuvent se trouver réunis dans un seul et même individu, c’est ce qui constitue l’hermaphroditisme, et cet étal d’hermaphrodite est complet quand l’individu se suffit à lui- même; il est incomplet quand, comme dans les sangsues, deux individus, pourvus chacun des deux sexes, agissent réciproque- ment l’un à l’égard de l’autre, à la fois comme mâle et comme femelle; après la copulation tous les deux produisent des œufs féconds. Dans tous les animaux supérieurs, les organes sexuels sont portés sur des individus distincts et l’espèce se compose de mâles et de femelles. Ainsi, tous les vertébrés et articulés ont les sexes séparés, tandis que plusieurs mollusques, un grand nombre de vers ont les sexes réunis; les acalèphes et les polypes ont souvent les sexes portés par des individus distincts comme dans les animaux supérieurs. On peut dire d’une manière générale que les animaux qui sont tixés au sol comme les plantes, sont hermaphrodites comme celles-ci, et que ceux qui jouissent de toute la liberté de leurs mouvements sont cà sexes séparés; ces derniers peuvent seuls aller à la recherche les uns des autres, pour accomplir le grand acte en faveur de l’espèce. On peut considérer comme une transition de la réunion des sexes ou de l’hermaphroditisme à la séparation des sexes sur des individus différents, l’exemple des salpa, qui agissent comme mâles ou comme femelles, selon leur âge. D’autres her- maphrodites semblent agir comme mâles ou comme femelles, selon la saison. APPAREIL GÉNÉRATEUR. I Ît9 La séparation des sexes peut être considérée comme une division du travail, la femelle et le mâle ont à accomplir des devoirs différents selon les circonstances dans lesquelles ils sont placés. Dans plusieurs animaux, les deux modes de reproduc- tion sont réunis; la même espèce est ovipare et gemmipare. I. ’liydre d’eau douce produit des gemmes en été, des œufs en automne. L’individu qui produit des gemmes, s’il vit dans des condi- tions différentes de celui qui est ovipare, présente une forme souvent bien différente, et comme on voit des distinctions entre les mâles et les femelles, ou en voit aussi entre les gemmipares et les ovipares; cette différence de forme dans une seule et même espèce a produit des phénomènes bien singuliers et dont on ne s’est rendu compte que dans ces dernières années. C'est ainsi qu’un individu gemmipare, provenant d'un œuf, produit un individu ou toute une génération qui ne lui res- semble pas; et si, comme cela arrive dans quelques animaux, l’animal est alternativement gemmipare et ovipare : si celui qui provient d’un œuf donne un bourgeon et celui qui provient d'un bourgeon un œuf, il y a deux formes qui alternent, et la fille, au lieu de ressembler à sa mère, ressemble à sa grand’- mère. Les individus ovipares produisent des individus gemmi- pares, ceux-ci de nouveau des ovipares, et ainsi de suite; de manière que l’individu ovipare ressemble à sa grand’mère, ovipare comme lui, mais pas à sa mère, qui est gemmipare. C’est ce phénomène que l’on a désigné sous le nom de génération alternante (Steenstrup) et que nous considérons comme un simple phénomène de double reproduction ou de en est d’autant plus grand, qu’ilsont moins de chances de se trouver ( ; dans des conditions favorables; les V. mammifères produisent souvent un F’k iso. — oEtifs il, ninuioïifr œuf ii la fois, ceux qui ont une paire de mamelles; les oiseaux pondent un ou quelques couples d’œufs, les reptiles en pondent des ( 1 64 ANATOMIE COMPAltÉË. centaines, les poissons en général des milliers, et les vers in- testinaux, dont les œufs et les embryons trouveront si diftici- lement leur destination, c’est-à-dire l’animal ou l’organe qui doit les nourrir, en produiront par cent mille. Ou lit parfaitement dans le nombre, le volume et la forme de l’œuf les chances de vie du futur embryon. Tous les animaux produisent des œufs: ils sont donc tous ovipares ; mais chez les uns, les œufs sont évacués avant que l’embryon ne soit visiblement développé, comme chez les oiseaux par exemple; ce sont les ovipares proprement dils. L’embryon accomplit son évolution après la ponte de l’œuf, ou après sa sortie de la mère. Les œufs sont couvés dans un nid, c’est-à- dire qu’ils sont maintenus à la température du corps de l’oi- seau; ils peuvent également être couvés par une chaleur arti- ficielle dans une couveuse. L’œuf des mammifères, au lieu d’être déposé dans un nid, s’attache à la matrice de la mère; il est couvé dans l’intérieur du corps; la matrice correspond au nid de l’oiseau. L’embryon, en contractant adhérence avec la mère, se nourrit de son sang à l’aide d’un placenta et d’un cordon ombilical; il sort du corps de la mère comme le jeune oiseau sort de son nid ; il est tout formé en venant au monde; c’est un animal vivipare. Au lieu d’être pondu, l’œuf peut continuer à séjourner dans le corps de la femelle, et l’évolution embryonnaire s’effectuant comme si l’œuf était pondu, l’animal est ovovivipare; l’em- bryon ne contracte pas d’adhérence avec la mère. On peut obli- ger certains animaux à retenir leurs œufs, et d’ovipares qu’ils sont naturellement, on les rend forcément ovovivipares. Il y a des ovovivipares dans presque toutes les classes du règne animal, à l’exception des oiseaux. C’est dans la classe des mammifères que l’on trouve les véritables vivipares, et de toutes les autres classes, ce sont certains poissons plagiostomes, les émissoles, par exemple, qui s’en approchent le plus. C’est à l’embryogénie à donner les détails de la formation em- bryonnaire. A 1*1* A U El L GÉNÉHATKIH l«:i SPERMATOZOÏDES. Comme l’ovaire produit un œuf qui conlienl le germe, le tes- ticule produit un œuf qui est rempli de globules pourvus d'un appendice vibralile (lig. 1 i ) ; ce sont les animalcules sperma- Fig. 151.— Formation dus sperui«tloti»ïdes. tiques des anciens, les spermatozoïdes des modernes. On en trouve dans tous les animaux qui produisent des œufs. Il y a donc un œuf mâle et un oeuf femelle Les spermato- zoïdes sont analogues aux globules vilellins de l’œuf femelle. Ces globules vilellins deviennent libres dans les mâles et ils for- ment, dans les femelles, les matériaux organiques pour la fabri- cation des embryons. Les spermatozoïdes forment l’essence de la liqueur mâle, comme les globules du sang forment l’essence du sang dans les animaux vertébrés. Ce ne sont évidemment pas des animalcules parasites. L’action de l’appendice vibralile donne un air de vie qui les avait fait regarder comme des animalcules. Ou les a même, il n’y a pas si longtemps, regardés comme formés de divers organes qu’on avait cru remarquer dans leur intérieur. Ce sont les spermatozoïdes qui rendent la liqueur mâle féconde; le liquide qui a perdu ces corps ne produit plus aucun cfTel sur les œufs. Pour produire cette fécondation, il ne faut autre chose que le contact de l’œuf avec le spermatozoïde, ou plutôt la pénétra- it. )66 ANATOMIE COMPARÉE. lion de celui-ci ù travers les enveloppes, soit dans l’intérieur île l’ovaire, soit dans l’oviduete ou la matrice, soit hors du corps de la mère. On peut produire la fécondation artificielle comme dans les plantes. Chaque espèce a une forme de spermatozoïdes qui lui est propre (lig. 1 52). Fig. 152. — Spermatozoïdes de l’homme, du rat, du coq, du bombinator, de la loche, du colimaçon, de crabe, d’écrevisse et d'ascaris. Les différences principales que l’on remarque entre eux con- sistent dans le développement plus ou moins grand de l’appen- dice vihratile qu’on a désigné sous le nom de queue. Il est généralement unique, plus ou moins long, quelquefois immobile et triple; mais la disposition la plus remarquable est celle que nous montrent les céphalopodes. Aussi bien que le vitellus s'en- toure d'une coque et de blanc fournis par l’oviducte après sa sortie de l’ovaire, aussi bien le spermiducte forme quelquefois une gaine propre autour des spermatozoïdes, et ceux-ci sont renfermés dans un tube qui est lancé par le mâle, sur le corps de la femelle et éclate comme une fusée. On l’appelle sperrna- topbore (fig. 153 et 154, p. 167). C’est par ce singulier moyen que la fécondation s’opère chez ces animaux. APPAUEIL GENERATEUR 1Ü7 Chez le cyclops castor, un tube cylindrique, rempli d’un li- quide spermatique, s’échappe de l’ouverture sexuelle du male immédiatement après l’embrassement ; le mâle saisit ce tube et le colle contre le ventre de la femelle, au-des- sous de la vulve. Les spermatozoïdes sont des organes de l’économie qui servent ù la fécondation ; la durée de leur vie est plus ou moins longue après leur séparation du corps. Dans la poche copulutive des insectes, la vitalité se conserve pendant plusieurs mois. Nous croyons qu’elle peut se conserver des années chez les linguatules et chez plusieurs vers. MAMMIFÈRES. Appareil mâle. — Cet appareil comprend : le testicule, le canal déférent ou le spcnniducle, la vé- sicule séminale, le canal éjacula- teur, la vésicule prostatique, le pénis avec le canal excréteur com- mun qui le parcourt dans toute sa spermotophore de longueur, et enfin des glandes qui J" ”,rhe: sont destinées ù sécréter le liquide qui doit lubrifier les surfaces. Le testicule est toujours double chez les mammifères; dans le jeune âge, il est logé dans l’abdomen où il reste pendant toute la vie chez quelques-uns d’entre eux, surtout chez les rongeurs. Cet organe est toujours arrondi et enveloppé de plu sieurs membranes, quand il est situé à l’extérieur. L’intérieur se compose de canaux très-fins, anostomosés entre eux, qu'on appelle vaisseaux séminifères et qui communiquent avec le canal excréteur (fig. 155). L’épididyme ne manque jamais dans cette classe. Le canal déférent est très-long et se rend h la base du canal Kig. 154. Spcnnatopho- re de cyclops castor. 168 ANATOMIE COMPARÉE de l’urètre, en montrant la vésicule séminale près de sa termi- naison. Celte vésicule séminale n’existe pas constamment, mais Fig. I î>5- — Testicule injecté au niei eui e on trouve toujours entre les deux canaux une petite poche qui représente la matrice mâle (fig. 150, p. 109). La vésicule séminale, en effet, manque chez beaucoup de carnassiers et de marsupiaux, chez les monotrèmes, les cétacés et les rongeurs. Il y en a trois dans le cheval et une très-grande dans le lièvre. Un canal commun, le canal de l’urètre, conduit ensuite au dehors, à travers le pénis, l’urine et la liqueur spermatique. Il y a un pénis dans tous les animaux de celle classe, mais dans chaque espèce il a une forme particulière. Le gland qui ter- mine cet organe est quelquefois couvert de soies ou même de petites écailles. Un os est logé dans l’intérieur du pénis chez beaucoup de mammifères, c’est l’os pénial. Chez quelques mam- mifères, comme les singes et les quadrumanes, le pénis est peu- APPAREIL GÉNKUATEl H 169 duiil; tandis que d’aulres, comme les ruminants, le portent dans une gaine située le long des parois de l’abdomen. Les glandes, qui s’ouvrent à l’intérieur de l'urètre, et dont le produit est destiné à lubrifier sa surface, sont la prostate et les glandes de Cowper. La prostate est souvent mullilobée et très dé- veloppéedans plusieurs rongeurs et insecti- vores. Ou en compte trois paires dans le hérisson et autant dans le rat. La glande de Cowper existe dans la femelle quand ou l’ob- serve dans le mâle. Elle est très- grande dans le rat et les chau- ves-souris en général : très- petite, au contrai - re, dans le chat et nulle dans le chien. Appareil femelle. — Il se compose d’un ovaire, d’un oviduete, d’une matrice, d’un vagin et d’un clitoris. L’ovaire est toujours double et symétrique. Il est logé à l'in- térieur. Sa forme se rapproche de celle du testicule, à moins que les œufs ne soient assez grands, comme dans quelques mammi- fères, et ne lui donnentun aspect bosselé ou en forme de grappe. C'est l’ovaire qui produit l’œuf, comme le testicule produit les spermatozoïdes. l/œuf, arrivé à sa maturité, quille l’ovaire, pénètre dans l'oviducle et va se loger dans la matrice pour un temps variable dans chaque espèce. Ces deux oviductes s’ouvrent souvent dans une poche distincte, ou bien s’ouvrent l’un dans l’autre en se dilatant à la partie inférieure, et ils donnent de celle manière naissance à des matrices de forme très-différente, mais qui se Fig IS6. — Appareil *r\uel mttr ti'u» lapin Agé tir « rois tutus. i Vessie urinaire. — b Testicule. — r Canal déférent. — d Utérus mâle. — t Pénis. 170 ANATOMIE COMPARÉE. rapportent à un seul et même type. C’est la partie inférieure de l’oviduete qui se sépare plus ou moins nettement et qui devient matrice. Comme l’oiseau couve l’œuf dans son nid après la ponte, le mammifère couve son œuf dans la matrice. L’œuf de l’oiseau, au moment de la ponte, correspond à l’œuf du mammi- fère au moment d’entrer dans la matrice. L’époque de la ponte correspond au moment où l’œuf quille l’oviducte. L’oviducte se termine supérieurement en entonnoir, et cet entonnoir est plus ou moins bien situé pour recevoir les œufs murs qui se détachent de l’ovaire. La matrice est simple dans les singes, les chéirop- tères et quelques édentés; elle est bicornue dans les ruminants et les cétacés, divisée dans les carnassiers et double dans la plupart des rongeurs. Le vagin s’ouvre directement en dessous du canal de l’urètre. Chez plusieurs mammifères, il existe à l’entrée du vagin une valvule qui a été désignée sous le nom de membrane de l’hymen. Le clitoris ressemble en général au pénis du mâle. Il est très- grand et percé comme le pénis chez le maki et le lori, simple dans les mammifères monodelphes, double ou plutôt bifurqué dans les didelphes; le clitoris de la loutre porte un os pénial. Chez tous les mammifères, l’embryon ne séjourne pas dans la matrice jusqu’au développement complet de ses principaux or- ganes; les mammifères de l’Australie, que l’on nomme didel- phes ou marsupiaux, portent sous le ventre une bourse, dans laquelle se trouvent les letines des mamelles; les petits quit- tent la matrice quand ils sont encore à l’état embryonnaire, ils séjournent dans celle bourse un temps déterminé, entés sur les letines, et dans cette seconde matrice ils prennent leur dévelop- pement complet. Ces singuliers animaux naissent pour ainsi dire deux fois, et ils peuvent rentrer encore dans cette poche sous-abdominale aussi longtemps qu’ils sont trop faibles pour se défendre. Leur appareil sexuel se compose de deux ovaires et de deux oviductes, d’une matrice assez petite et de deux vagins qui s’ou- vrent dans un canal urétro-sexuel unique (fig. 157). Quelque- fois la matrice (macrop. Benettii ) s’ouvre directement dans le eanal urétro-sexuel (Paelman). APPAREIL GÉNÉRATEUR 171 Les mâles ont un pénis dirigé en arrière pendant le repos, et le gland est divisé en deux parties, correspondant aux deux vagins. Les monolrèmes ont à droite et à gauche un ovaire bosselé comme celui des oiseaux, et un oviducle qui se dilate à sa partie infé- rieure avant de péné- trer dans le canal uré- tro-sexuel. C’est l’appa- reil sexuel des oiseaux, I mais au lieu d’ètre simple comme dans ceux-ci, il est double (lig. 158). Les mamelles sont l’apanage exclusif de la première classe du règne animal ; c’est à cause de la présence de ces glan- des qu’on les appelle mammifères. Elles sont formées, comme les autres glan- des, de cæcums ramifiés qui s’abouchent à un ou Fig. 4 57. — Appareil femelle dr ktnguroo. quelques canaux excré- teurs. Ce canal est terminé par une papille (le mamelon ou le telin), â l'exception des monolrèmes. Il existe un rapport entre le nombre de petits que l’animal produit à la fois et le nombre de mamelles; on voit une paire de mamelles pour un jeune. Ces organes varient beaucoup quant à leur situation et leur nombre; les mamelles sont : pectorales, abdominales ou ingui- nales, selon qu’elles occupent la poitrine, l'abdomen ou le pli de l’aine. Quelques mammifères portent ces trois sortes a la fois. Elles sont situées à l’extérieur dans les divers ordres de 172 ANATOMIE COMPARÉE. mammifères; dans les marsupiaux, elles sont situées au fond de la bourse (fig. 159). Les mamelles sont pectorales dans les quadrumanes, les chéiroptères, les bradypes, les cétacés herbivores et l’élé- phant. Chez les carnassiers et les rongeurs, elles sont sur- font abdominales; les rumi- nants et les pachydermes les ont souvent inguinales. — Appareil femelle d’ornilho- rh> nque. Fig I î>9 . — Hourse et mamelles de didelpbis opossum. Les lelines du coïpou sont situées, au nombre de quatre, sur les flancs, le long d’une ligne qui partirait au-dessus de l’œil et se dirigerait vers les hanches. Elles sont situées sur l’épaule chez le porc-épic. Les cétacés véritables portent deux mamelles a coté de l’anus. , , , i Oiseaux.— Les testicules sont doubles, de couleur blanche, de forme arrondie et de grandeur très-variable selon l’époque de l’année Les testicules des coqs sont au moins quatre fois plus grands au printemps qu’en hiver. Ces organes sont toujours logés dans l’intérieur de la cavité abdominale, en dessous de la partie antérieure des reins. Ils sont composés de vaisseaux ou AIM’AISKIl. (if.NKHATKlMl . «75 plulol de tubes séminifères très fins, comme dans les mammi- fères. Les canaux excréteurs forment à leur sortie un renflement qui représente I épididyme du testicule des mammifères. Chacun de ces canaux excréteurs ou déférents s’ouvre dans l'intérieur du cloaque, a côté de I uretère. A l'exception de quelques oi- seaux, comme l’autruche et le cnsoar, ainsi que les oiseaux pal- mipèdes, ils sont tous dépourvus de pénis véritable. Cet or- gane, quand il existe, présente le long de sa face inférieure une gouttière qui conduit la liqueur spermatique. I. appareil sexuel femelle des oiseaux se distingue de celui île tous les vertébrés, parce qu'il ne se compose que d’un seul ovaire et d’un seul oviducle, celui du côté gauche. L’autre est de bonne heure atrophié (fig- 160). Cet ovaire estsitué è la même place que le testi- cule gauche dans le mâle; il a un aspect bosselé ou prend même l’aspect d’une grappe de raisin. Il est beaucoup plus développé à l’époque des amours et contient des œufs ù tous les degrés de déve- loppement. L’oviduclc diffère aussi considérablement de diamètre; il est terminé su- périeurement en entonnoir et reçoit l’œuf mûr qui se déta- che de l’ovaire. Cet œuf ne consiste que dans le jaune. Les parois de l’oviducle sé- ***• i«o. — organrsgtfniMui J» poni*. crètcnl d’abord le blanc ou l’albumen qui doit envelopper le jaune et, à sa partie inférieure, au milieu d’un renflement qui est une sorte de matrice, un liquide blanc est sécrété par ces parois et devient, en se solidi- 174 ANATOMIE COMPARÉE. liant, la coquille de l’œuf. Ce canal excréteur s’ouvre aussi dans le cloaque, et on trouve un clitoris dans les femelles dont les mâles portent un pénis. Les oiseaux, à l’époque de l’incubation, perdent les plumes de l’abdomen, et les vaisseaux de la peau prennent un dévelop- pement extraordinaire; il en résulte une augmentation consi- dérable de température dans celte région. Quoique les organes sexuels soient toujours cachés, dans les mâles comme dans les femelles, on châtre cependant les oiseaux aussi bien que les mammifères, pour rendre leur chair plus délicate. Le coq devient chapon après celle opération, et la poule poularde. Parmi les oiseaux, les pigeons sont pourvus d’organes qui ne sont pas sans quelque analogie avec les mamelles. Après l’éclosion, il se forme dans le jabot une sécrétion assez abon- dante d’un liquide lactescent qui imprègne la nourriture que la mère dépose d’abord dans son jabot avant de la donner à ses petits. Ilepliles. — Les testicules ne sont généralement pas placés à la même hauteur dans la cavité abdominale, et ils diffèrent en même temps entre eux par la forme. Ils sont situés au-devant ou au-dessous de la partie antérieure des reins. On y reconnaît encore les canaux séminifères. Le canal déférent est eu général très-long et s’ouvre dans le cloaque. Les tortues et les croco- diles ont un pénis simple, logé dans le cloaque; les autres sau- riens et les serpents ont un pénis double, logé en dessous de la peau, à côté du cloaque, et qui se déroule comme un doigt de gant. Il existe deux ovaires dans tous les reptiles, à la même place où se trouvent les testicules dans les mâles. Les oviducles sont au nombre de deux, et contrairement à ce qui se voit dans les deux classes précédentes, ils sont placés au coté externe des ovaires. Ils sont souvent bien longs et décrivent des circonvolu- tions. Ces ovaires sont creux et les œufs se développent dans leur intérieur. Batraciens. — Les deux testicules sont encore de forme ar- rondie, de couleur blanche et sont situés au fond de la cavité APPAREIL GÉNÉRATEUR - abdominale. On reconnaît encore des canaux séminifères dans leur intérieur. Le canal déférent se confond dans un canal commun avec I uretère chez la grenouille; il est assez large, descend le long du bord externe des reins et s’ouvre dans le cloaque. Il n y a pas de pénis, mais il existe une pa- pille qui en tient lieu chez les tritons et qui e>t surtout déve- loppée à l’époque des amours. Il y a souvent des glandes qui s’ouvrent directement dans le cloaque et que l’on a comparées à la prostate. Les ovaires sont aussi au nombre de deux; ils sont très-volu- mineux, surtout à l’époque des amours. Ils consistent dans des sacs assez larges, dans l’intérieur desquels se développent les œufs. Les oviductes sont toujours séparés des ovaires: ils for- ment de longs canaux qui présentent de nombreuses circonvolu- tions et qui s’ouvrent dans la paroi dorsale du cloaque. Poissons. — Les organes sexuels s’éloignent, sons divers rapports, de ceux des classes précédentes. Quoiqu’il y ait des poissons à un seul testicule (myxinoïdes), la plupart en portent cependant deux; le testicule est toujours très-volumineux. occupe souvent toute l’étendue de la cavité abdominale et varie beaucoup de couleur et de consistance, il ressemble, dans quelques poissons, par exemple les anguilles, tellement Fig. 161. — Testicule cl canal déférent de raie. Fig. 162. — Torpédo, d'après Muller. a Testicule. — b Kpididynie. à l’ovaire, qu’on ne le distingue pas à l’œil nu et que l'on a cru 170 ANATOMIE COMPAREE. pendant longtemps que ces poissons n’avaienl qu’un seul sexe. Cet organe est creux (fig. 165), très-long, inlesliniforme chez quelques-uns; les spermatozoïdes se forment dans l’intérieur. Il est composé de granulations très-fines. On reconnaît aussi dans plusieurs poissons les canaux séminifères qui sont ano- slomosés entre eux et qui se réunissent en un canal déférent. Les testicules sont entourés en partie par le péritoine, et ils ont en outre une tunique propre, qui enveloppe les canaux sper- matiques. Les poissons plagiostomes ont les testicules composés de ca- naux ou plutôt de cloisons qui divisent leur substance en cavités plus ou moins grandes ; chacune de ces cavités renferme une vésicule, qui est remplie de cellules dans lesquelles on trouve les spermatozoïdes ; des canaux afférents assez larges aboutissent à un canal déférent, après avoir formé un épididyme composé de nombreu- ses circonvolutions (fig. 161 et 162 p. 175). Le canal excréteur s’ouvre dans le cloaque conjointement avec le canal excréteur des reins. D’autres poissons n’ont pas de traces de canal déférent, la liqueur spermatique est directement évacuée par une ouver- ture située derrière l’anus, ou bien encore la liqueur tombe dans la cavité abdominale et se répand ensuite au dehors par une ouverture post-anale (eyclostomes). Les deux canaux défé- rents se réunissent souvent en un ca- nal commun qui s’ouvre ensuite dans une petite papille située derrière l’anus (pleuronectes). * Le canal déférent des esturgeons s’ouvre dans la cavité abdominale, à son origine, comme Poviducte des classes supérieures, et s’abouche dans l’uretère. Les males des poissons plagiostomes portent à l’extérieur Fig. 165. — Appareil mâle* Uu trigla. a. Rectum. — b. Anus. — c. Testicule. — d. Canal déférent. — e. Reins. — /'. Uretère. — y. Vessie. APPAIIF.II. GÉNÉRATEUR 177 deux appendices à la base de la queue, dont la nature fonction- nelle n’est pas connue. Cel organe s’ouvre et se ferme, présente souvent dans son intérieur une lame tranchante qui peut devenir une arme dangereuse, et dans l’intérienrest logée une glande se- crétant un liquide lactescent, composé de très-petits globules. I. 'ovaire des poissons est souvent un sac, dans l’intérieur duquel se développent des replis longitudinaux ou transversaux, sur les parois desquels se forment les œufs. Un repli du péri- toine le maintient en place. L’ovaire est quelquefois simple, mais plus souvent cependant double et toujours très-volumi- neux. Il y a des poissons chez lesquels les ovaires occupent toute la cavité abdominale, au point de laisser à peine de la place pour les autres viscères. L’oviducte manque quelquefois et les œufs tombent alors dans la cavité abdominale, d'où ils sor- tent par un orilice situé derrière l’anus, mais devant l'orifice du canal de l’urètre. Quand il y a deux ovidurtes, souvent ils si* réunissent en un seul et s’ouvrent, comme dans le cas précé- dent, derrière l’anus. Ou bien, comme dans les plagioslomes, où l’ovaire est comparativement petit, et quelquefois unique, les deux oviducles sont larges et n’ont qu’un orifice abdominal; ils présentent sur leur trajet, chez les ovipares, une forte glande qui sécrète la coque cornée des oeufs et ils se renflent sur leur trajet pour former une matrice véritable dans les ovo-vivipares. comme les mustelus; avant de s’ouvrir dans le cloaque, les deux oviducles se réunissent en donnant naissance à une sorte de vagin. Chez les saumons et les anguilles, l'ovaire est lisse d’un côté, couvert de feuillets de l'autre, et les œufs qui se forment sur ces feuillets tombent dans la cavité abdominale pour se ré- pandre au dehors par le pore génital. Il n’y a pas d’oviducle. Les esturgeons ont l’oviducte ouvert dans la cavité abdo- minale par un entonnoir, comme le canal déférent dans les mâles; les ovaires sont très-volumineux et laissent tomber les •rufs dans la cavité abdominale. Les oviducles s’ouvrent ensuite dans un canal commun avec les uretères (fig. UH p. 178) Chez les syngnathes et les hippocampes, poissons lophobran- ches. les mâles portent derrière l'anus une poche d’incubation 15. 178 ANATOMIE COMPARÉE. formée par la peau et dans laquelle les embryons achèvent leur développement. Insectes. — Tous les insectes ont les sexes séparés; quelques- uns, comme les abeilles ou les fourmis, ont, outre le sexe male et femelle, le sexe neutre, et l’espèce se compose de trois sortes d’individus. On dit que les neutres sont des femelles, dont l’appareil sexuel est dans un arrêt de développement. Les insectes sont ovipares, tous s’ac- Fig. 164. — O'iduclt'S, elc., d'esturgeon. a. Entonnoir. — b. Ovi- ducte. — c. Uretère. — d. Orifice commun. — c. Oviducledu cAlé opposé. Fig. 105. — Appareil mâle de carabe. a. Muscles. — b. Pénis. — c. Canal éjaculaleur. couplent; les pucerons et quelques autres sont en outre gemmi- pares pendant une partie de l’année. Les femelles portent souvent au bout de l’abdomen un organe particulier qui leur permet de déposer les œufs dans les lieux les plus convenables à leur développement. Ces œufs ont des formes très-variées. Les deux sexes présentent souvent de grandes différences, non-seulement dans la couleur, la taille et la forme, mais dans tous leurs organes. Ainsi, dans le ver luisant, la femelle est aptère, ressemble à une larve, sécrète une pulpe phospho- rescente, tandis que le mâle est un insecte ailé, et qui ne semble avoir aucun rapport d’organisation avec sa femelle. APPAREIL GÉNÉIlATEl'R 179 ï-es œufs sont fécondés avant la ponte. Appareil mâle. — Les testicules sont doubles et symétri- ques; ils consistent souvent en un tube flexueux très-long qui se pelotonne quelquefois sur lui-même, mais que l’on peut aisé- ment dérouler (flg. 1(55 et 1(5(5); le canal déférent est également double; il n’est que la con- tinuation du vaisseau sémi- nifère ; les deux canaux se réunissent en un canal éja- eulateur qui s’ouvre der- rière l’anus. Les canaux déférents se dilatent quel- quefois pour former une vésicule séminale, et l’on trouve habituellement sur le trajet du conduit éjacu- lateur deux cæcums sim- ples, qui représentent la prostate. Les canaux séminifères qui constituent le testicule varient considérablement en nombre, forme, volume, étendue, etc., au point de ressembler à des corps très-différents et d’affecter par- fois la forme de Heurs. A l’extrémité postérieure de l’abdomen, on voit les organes de la copulation qui sont extraordinairement variables d’une espèce à l’autre. Outre le pénis, les mâles portent des pièces cornées en forme de stylets ou de pinces, qui varient beaucoup et qui servent â retenir la femelle; on voit souvent des organes pareils sur les antennes ou sur les pattes. Dans quelques insectes, il y a une intumescence dans le pénis qui fait qu’après l’accouplement, les organes de la femelle, re- venant brusquement sur eux-mêmes, saisissent le pénis et l'ar- rachent au mâle. C’est ce qui a permis à Huber de s’assurer que la reine d’une ruche d’abeilles qu'il observait, était fécondée- à son retour. Elle portail l’organe mâle avec elle. Appareil femelle. — Il existe toujours un ovaire double: sa forme varie extraordinairement, tout en conservant tou- jours le type glandulaire. Chez plusieurs de ces animaux, on ISO ANATOMIE COMPARÉE. voit des tulies effilés et terminés en pointe s’ouvrir dans une cavité commune et montrer des œufs en voie de développement sur toute leur longueur ; ce sont les ovaires (6g. 1(>7). Ils s’ou- vrent directement dans un oviduele, et ces deux con- duits excréteurs s’abouchent ensuitedans un vagin unique. On remarque dans les insec- les sur le trajet du canal sexuel femelle une poche qui est remplie souvent de li- queur mâle; c’est la vésicule copulative. Le sperme s’y conserve longtemps sans per- dre sa faculté fécondante. Pendant l’accouplement, la verge du male s’introduit dans celle poche pour y déposer le sperme. Souvent l’appareil femelle extérieur est très-compliqué? On voit des appendices à l’extrémité postérieure du corps, qui ser- vent ou comme organe de défense, ou comme organe particulier pour la distribution des œufs (oviscapte et aiguillon). Les pucerons sont agames en été et se reproduisent par gemmes; en automne, les appareils sexuels se développent dans toute une génération, et au lieu de donner des gemmes, ils sont ovipares. La femelle du grillon, pendant l’accouplement, monte sur le mâle, qui fait saillir une capsule transparente, remplie de sperme; celle capsule entre dans i’orilice vaginal et la femelle se relire en l’emportant, une partie de la capsule restant de- hors. Le mâle n’a pas de pénis. (Ébrard.) Myriapodes. — Les myriapodes ont les sexes séparés comme tous les vrais articulés; les orifices génitaux mâles sont situés dans le septième segment, les orifices de l’appareil femelle dans le troisième, du moins si nous prenons pour exemple les iules. (/appareil mâle dans ces derniers est composé de deux longs cordons, garnis de cæcums latéraux sur une grande partie du Fig. i67. — Appareil femelle d’insecte, a. Ovaire. — b. Poche comilative. APPAREIL EÉNÉRATEliR 181 trajet (fig. 168). Vers le milieu, ees cordons sont réunis par des iinastomoses. Les canaux déférents sont collés l’un contre l’autre et se séparent tout près de l’orifice. L’appareil femelle est encore plus simple (fig. 16!)). L’ovaire est formé d’un sac unique très-allongé, qui s’étend dans toute la longueur du corps, et les œufs se dévelop- pent simultanément dans toute l’étendue. Tout près des orifices, il se forme deux canaux excré- teurs par la bifurcation du canal unique; ils se rendent à l’extérieur aux deux orifices. Il existe un réceptacle du sperme. Les orifices de cet appareil s’ou- vrent à la partie postérieure chez les scolopendres; il n’y aurait chez les lilhobies qu’un seul testi- cule d’après Tréviranus, et un seul orifice génital ; et les femelles n'au- rig. raient de même qu’un seul ovaire m‘'led0 lB,e frmeii* * lui*, s’ouvrant dans le dernier segment du corps. Sur le côté de l’extrémité de l’oviducte, on découvre aussi une vésicule sper- matique. Arachnides. — Les araignées véritables ont un appareil sexuel mâle très-simple (fig. 170 p. 182). Il consiste en deux tubes plus ou moins flexueux, logés en partie entre les lobes du foie; chacun de ces tubes continue sous forme de canal déférent, sou- vent très -grêle et qui vient s’ouvrir dans une fente transverse, située à la base de l’abdomen. Les palpes de ces mâles sont profondément modifiés et acquièrent souvent un grand volume. On a même cru que ces organes contenaient le testicule dans leur intérieur. Les araignées recueillent la liqueur mâle à l’aide de ces palpes, et elles les appliquent ensuite sur l’orifice de l’ap- pareil femelle. ANATOMIE COMPARÉE. 182 L’appareil femelle des aranéides est tout aussi simple que celui des mâles; il existe deux ovaires très-simples, de forme ovale, qui s’abouchent dans un oviducte, lequel s’ouvre à son tour dans le vagin; l’orifice de cet appareil est situé à la base de l’abdomen, entre les deux sacs pulmonaires. Il existe deux réservoirs séminaux à côté l’un de l’autre. Crustacés. — Tous les crustacés, à l’exception des cirrhipèdes, ont les sexes séparés. Les para- sites même ne font pas exception. Les spermatozoïdes des mâles sont souvent con- tenus dans une capsule (spermatophore) qui doit ... éclater dans le voisinage de l’appareil sexuel fe- Appareil môie melle. V. Siebold a vu le male, dans le cyclops , el dans quelques cas les deux testicules communiquent FiK r*K- 173 Fig, (71. App. niAle i(e l'écrfvUtr App. mâle de l’agurus beriilmniu* A|»p mile dr homanl par une anastomose. Dans le homard, deux cæcums assez larges se réunissent de chaque côté en un canal déférent: les antérieurs sont réunis par une anastomose assez large, les autres sont sé- parés dans toute leur largeur. Dans l’écrevisse, on voit trois lobes glandulaires se réunir et donner naissance à deux canaux (lexueux assez larges, qui aboutissent à la hase de la cinquième paire de pattes. Les deux testicules sont des tubes terminés en cæcums très-longs, entortillés el sans communication l'un avec l’autre dans les pagures. Dans Poniscus murarius, les deux tes- ticules sont séparés aussi, mais ramifiés au bout ; dans le genre anchorella (lernéen), le testicule consiste dans un tube assez large, divisé en lobes el terminé par un court canal déférent. A l’époque du frai, on distingue toujours aisément le sperraiducle par sa couleur blanche (lig. 175). ANATOMIE COMPAREE. IK4 Le ce nul déférent se déroule souvent, comme'un doigt de gant, pour servir de pénis, ou bien le premier appendice abdominal, Fig- 175. — Aiichorclla rugosa mâle. «. Testicule. — b. Orifice. — c. Bouciie. — d. Intestin. — e. Anus. quelquefois même le second, se modifie en se creusant dans une partie de sa longueur et fait l'office d’organe copulateur. Il se forme des spermalophores dans plusieurs animaux de cette classe; ils affectent des formes différentes et qui se réu- Fig. 1 7G. Fig. 177. Spermatozoïdes de gnlathca strigosa. Spermatophore de pagurus. nissenl quelquefois en grappe; nous en voyons un exemple cu- rieux dans le galalbea striosa et le pagurus bernliardus(fïg. I7(i et 177). Le testicule est unique dans les linguatules et consiste dans une longue poche à parois minces ; deux canaux déférents con- APPAREIL GÉNÉRATEUR. J8;; (luiseiil le sperme à deux poches dans lesquelles esl logé, de chaque côté, un pénis extraordinairement allongé (tig. 178). L’orifice de l'appareil mâle esl situé non loin de la bouche, sur la ligne médiane. Les ovaires sont formés, dans les crustacés décapodes, de quatre cæcums, dont deux se réunissent par anastomose (lig 1 79) (les an- térieurs). Ils aboutissent à un ca- nal excréteur, un vagin, qui s’ou- vre à droite et à gauche, à très- peu d’exceptions près, à la basede la troisième paire de pattes. Dans les crabes, il y a de plus un or- Kig. 4 7». — Appareil mâle de lingtiAtuI*. ». Testicule. — b. Canaux défé- rents. — c. Fouet du pénis — ,1. Poche logeant le pénis. wî* *7»' ~ AP'!nr'n ° r femeiletlrni.ua. gane sous forme de poche ou de glande, situé près de l’origine du vagin et sur la nature duquel on n’est pas d’accord. Cet appareil esl logé en grande partie en dessous du cépha- lothorax ; chez les macroures, les deux cæcums postérieurs s étendent dans la cavité de I abdomen, et dans les pagures, tout I appareil esl logé à I origine de la cavité abdominale. L’ovaire forme une masse composée de trois lobes comme le testicule dans l’ccret isse, et les oviductes sonl très-courts. It> 186 ANATOMIE COMMUÉE. Fig, 180 — Apiiaml femelle d'oniseu». Dans plusieurs autres crustacés isopodes et amphipodes, l’ovaire consiste en deux tu lies simples qui s’ouvrent séparément à la base de la cinquième paire de pattes (tig. 180). L’ovaire est ramifié dans les limules et s’ouvre de chaque côté à la base de la pre- mière paire de pattes abdominales, près de la ligne médiane. Outre les deux cæcums qui forment l’ovaire, on trouve encore souvent une glan- de accessoire, desti- née à sécréter , selon tonte apparence, une enveloppe aux œufs. Les crustacés fe- melles portent, en gé- a. Ovaire, b. Ovidiulc. néral, leurs œufs jus- qu’au moment de l’éclosion, soit dans de longs tubes, comme chez les lernéens (fig. 181), soit le long des appendices ab- dominaux, auxquels ils sont solidement attachés à l’aide d’une matière visqueuse. Les ovaires sont logés dans l’intérieur des pattes dans les pyenogonons (fi- gure 183), mais nous igno- rons si les œufs sont con- tenus dans les canaux gas- tro-vasculaires, ou s’ilssonl situés en dehors; nous ne savons pas davantage par où se fait la ponte. On ne connaît pas l’organe mâle. L’ovaire des linguatules est double en avant et consiste dans un tube long, à parois minces, qui s’étend dans toute ia longueur du corps. 11 y a deux oviductes pairs, deux vésicules copu- 2 I i H "3 C 0) a. a. < o u Fig. <82. — Tube ovifôrcgioitl* APPAREIL GÉNÉRATEUR. 187 lalives el un second oviducle i de l'anus (lig. 1 Si). Fi*. I 8.V _ Pallc de |») L'nogouoti. Cirrhipèdes. — F, es sexes sont réunis; ce sont peut-être les seuls hermaphrodites de celle classe. Le testicule est formé d’un cordon blanc sinueux plus ou moins ramilié, situé de chaque coté sur les flancs. Pif*. 185. — Anaiifv lôpîis. a. Ovaire. — b. Ovisac — c. Poche commune. air très-long, s'ouvrant à côté Fig. 184. — Appareil femelle de lingoatule. Collier œsophagien. — b. Cordons nerveux. — e. Ganglion. — d. Filels nerveux. — f. Rectum. — g. Ovaire. — h. Premier oviducle. — «'. Vésicule copulative. — l. Second oviducle. Les spermatozoïdes ont la forme ordinaire, un disque et un très-long filament. L’ovaire est situé en dehors du corps (fig. 185), à la partie la 188 ANATOMIE COMPARÉE. plus tinsse chez les balanes, à In partie supérieure et dans l’in- térieur de la lige des anatifes. Les œufs sont de couleur bleu de ciel dans l’anatife ordinaire. Dans le pied, les œufs ont encore leur vésicule germinative et ils sont très-petits; ils se forment là; on les voit encore en- tassés dans les cæcums de l’ovaire. Ils passent par un canal unique, situé en dessous entre les deux valves, et s’ouvrent là dans une poche à droite et à gauche qui renferme des spermatozoïdes. Les œufs fécondés se logent e. Glande de Needliam. — f. Canal éjacula- (|uji dans les bryOZOai- teur. -g. Glande. - h. Membrane. ^ j ^ dernjer degré de simplicité. On trouve tantôt les sexes séparés, tantôt réunis ; et dans l’ordre le plus élevé, les céphalopodes, si quelques mâles se distinguent à peine de la femelle, d’autres montrent une différence assez grande. Les mollusques sont en général ovipares; ce n’est que dans ensuite entre deux feuillets situés en de- dans des valves, et se distinguent aisément par leur belle couleur bleue. Ils sont vivipares; on voit des embryons tout formés dans les œufs encore renfer- més dans ces ovaires comme dans les ler- néens. v pareil reproducteur su- V bit les plus grandes modifications dans les Mollusques. — L’ap- c animauxdecetteclasse; d’une complication as- sez grande dans les 189 APPAREIL GÉNÉRATEUR 1rs deux derniers ordres qu’il existe aussi une reproduction par gemmes. Céphalopodes. — Tous les céphalopodes ont les sexes séparés; les individus des deux sexes se ressemblent souvent, au point qu’on a de la peine à les distinguer à l’extérieur. L’appareil mâle est formé d’un testicule unique, logé au fond de la cavité abdominale (lig. 186); il est sphérique et formé d une réunion de cæcums qui s’abouchent au centre de l’organe; il est entouré d’une membrane propre. Le canal déférent n’est pas la continuation des vaisseaux séminiféres; il existe, comme dans l’appareil femelle des classes supérieures, une solution de continuité entre la glande et le canal excréteur. Ce canal défé- rent est unique; il offre quelques circonvolutions et s’ouvre en- suite dans un canal plus large sur le trajet duquel on découvre Fig. 187. — Spermatnphore de l’octopus vulgaris. souvent deux glandes assez fortes, dont la supérieure porte le nom de Needham. Elle produit des gaines membraneuses autour des spermatozoïdes et elle donne ainsi naissance aux sperma- 16. 190 ANATOMIE COMPTÉE. lophores (lig. 187), qui, pendant longtemps, ont été désignés sous le nom de corps de Needham. L’orifice de l’appareil se trouve au côté gauche de l’animal, à la hauteur à peu près de l’anus. Dans quelques céphalopodes, le spermatophore va s’unir à l’un des bras du mâle qui l’a produit (fig. 188); ce bras est con- formé de manière à se détacher périodiquement, et c’est par son Fig. 189. — Appar. fcm. d’nrgonatilc. n. Ovaire. — b. Oviducle. — c. Commencement. — d. Fin. intermède que la fécondation s’opère. Ces bras, chargés de sper- matophores, ont été désignés sous le nom d’heclocolyles; on les prenait pour des vers parasites. Il y a peu de temps, on les prenait pour des mâles complètement défigurés; on sait aujour- APPAREIL GÉNÉRATEUR. 101 d’hui, surtout depuis les travaux de H. Muller, que riiectoco- tylc n’est que le bras du mâle chargé du spermatopliore et qui se sépare du corps pour aller opérer sur une femelle. Le bras continue un certain temps à vivre après sa séparation (lig. 188). L’appareil femelle est formé d’un ovaire unique, situé à la même place où se trouve le testicule (lig. 1 89) ; il existe deux oviductes qui s’ouvrent séparément en dehors, ce qui permet de distinguer à l’extérieur les sexes entre eux. Sur le trajet de chaque oviducle, on voit souvent une glande assez forte, destinée â sécréter les enveloppes des œufs. Gastéropodes. — Les uns ont les sexes séparés comme les patelles, les antres sont hermaphrodites comme les limaces et les colimaçons, mais l’hermaphrodisme est incomplet. Il parait Fi*. 190. — Organes de la génération de l'hélix asprrsa a Testicule-ovaire. — h. Canal excréteur commun. — f. Canal déférent. — H. Oviducle. — e. Glande des enveloppes. — f. Pénis. — g. Fouet. — h. Membre rétracteur. — i. Poche du dard. — i. Dard isolé. — I. Glande et conduit de la vésicule copulalive. — ti. Vésicule copula- tive. — o. Prostate. — p. Ouverture commune. que, pendant l’acte de l’accouplement, lesdeu.x individus agissent 1 92 ANATOMIE COMPARÉE. simultanément comme mâles et comme femelles, qu’ils fécon- dent et qu’ils sont fécondés. L’appareil sexuel des colimaçons, que nous prendrons pour type est très-compliqué, et malgré la ressemblance que l’on ob- serve souvent entre les coquilles, l’appareil générateur montre des différences assez notables. Il n’y a guère d’appareil sur la signification duquel on ait été moins d’accord jusqu’en ces der- niers temps ; les divers organes ont été le plus diversement in- terprétés par les anatomistes les plus distingués. Cuvier ne partageait pas l’avis de Swammerdam, et ni l’un ni l'autre n’avait raison. Dans le tortillon 4 formé en grande partie par le foie, on voit collée sur cet organe une glande dont l’aspect et la couleur con- trastent ordinairement avec le foie (fig. 190a); c’est à la fois le *>g. i»i. «. Testicule. — h. Logé dans l’ovaire. testicule et l’ovaire. Il est formé de deux cæcums emboîtés; 1 On appelle tortillon la partie postérieure de l’animal qui est enrou- lée et toujours cachée dans la coquille. appareil générateur. 193 celui du milieu représente le teslicule, l'autre l’ovaire; les spermatozoïdes se formenlau milieu des œufs, mais sans venir en conlacl avec eux (lig. 191). Le cæcum de l’ovaire entoure donc le cæcum du teslicule. Le canal déférent est de même logé dans l’oviducle, jusqu’à la glande que Cuvier avait regardée comme le testicule; là ils se séparent. Le canal déférent se rend au pénis, il est mince et fort grêle; l’oviducle est beaucoup plus large et se rend directement ou indirectement à une même cavité ou aboutit le pénis. A l’extrémité de l’oviducte s’insère un canal excréteur d’une glande sous forme de tube allongé et grêle, en meme temps qu’un long tube y aboutit, provenant d’une vésicule qu’on a nommée longtemps vésicule du pourpre : c’est une poche copulative. Le pénis est ensuite terminé par un long filament (un fouet), qui se déroule comme un doigt de gant et qui flotte dans la cavité abdominale; un muscle rélracleur se montre sur son trajet. A coté de l’extrémité de l’oviducte, on voit encore la poche du dard, qui sert à exciter les sexes et qui loge dans son intérieur un dard que l’animal perd souvent pendant l’accouple- ment ; et dans cette poche du dard s’ouvre en outre une double glande formée de plusieurs cæcums et qu’on a comparée à une prostate. Le dard est un organe solide de la consistance du cristallin de l’u'il. Nous l’avons représenté séparément. Le pénis et le vagin s’abouchent dans un cloaque génital qui s’ouvre du côté droit de l’animal à la base des tentacules (Og. 192). Fig. 19i. — l.imace montrant le pénis. o. Pénis. — b. Orifice pulmonaire. Cet appareil dédoublé et placé sur deux individus forme l’appareil sexuel des gastéropodes à sexes séparés. — Dans m ANATOMIE COMPARÉE. l’appareil femelle ainsi isolé manque souvent la glande qui pro- duit l’enveloppe des œufs, et on ire reconnaît ordinairement pas le réceptacle du sperme. Les mollusques acéphales sont aussi en partie hermaphro- dites, en partie à sexes séparés, mais les derniers sont beau- coup plus rares que les autres. L’appareil, dans l’un et l’autre spxe, est très-simple, et souvent, sans l’examen du produit, on ne saurait distinguer les mâles des femelles. Le testicule comme l’ovaire consiste dans une cavité, où s’abouchent diyers tubes ou lobes, avec un court canal excré- teur qui s’ouvre sur le côté à la base des branchies (fîg. 193). On ne distingue ni glande secondaire, ni aucun organe de copu- lation. Ces organes sont accolés contre le foie et se distinguent Fig. 193. — A noclon te (appareil sexuel avecoilflce). facilement à l’œil par une couleur différente. Chez quelques acéphales hermaphrodites on distingue aussi le testicule de l’ovaire par la couleur. Ces organes sont logés ordinairement dans le pied, ou, quand le pied est petit, ils se répandent même dans le manteau. Les œufs sont mis en contact avec les spermatozoïdes, quand les sexes sont séparés, par l’intermède de l’eau. Chez quelques-uns de ces mollusques, comme les anodonles, les embryons séjournent un certain temps dans les branchies, comme dans une matrice, jusqu’à leur parfait développement. Il en est de même des huîtres. Tuniciers. — Les ascidies simples et composées sont herma- phrodites; voici ce que nous avons vu surl’Asc/d/e ampulloïde. Le testicule et l’ovaire ne forment en apparence qu’un seul et APPAREIL GÉNÉRATEUR. 105 meme organe, qui est logé dans une anse intestinale près du rectum. Cet appareil est double et occupe le milieu du corps. Le testicule forme une sorte de cadre autour de l’ovaire; il est d’un blanc lactescent, tandis que l’ovaire est noirâtre. Cet organe mâle est composé d’une infinité de courts cœcurns entor- tilles qui ne sont pas sans oiïrir de l’analogie avec les canaux séminiféres des animaux supérieurs. A la suite de rengorgeaient du testicule, la liqueur male se fraye un passage par trois ou quatre mamelons du coté du cloaque (fig. lili). Fig. 494. — Apparfii sexuel complet d'asc idie, o. Anse intestinale. — b. Anus. — e. Testicule. — d. Ovaire. La plupart des tuniciers se reproduisent aussi par gemmes. Les bryozoaires sont pourvus d’un appareil sexuel très-dis- linel, mais comme tous vivent en communauté, et que le sang qui estjpropreà toute une colonie sert de véhicule aux spermato- zoïdes, il est sans importance que les sexes soient réunis ou sépa- rés. En tous cas le testicule et l’ovaire sedéveloppenl séparément. Ces organes ne sont guère distincts que lorsqu’ils sont gonflés par leur produit. Le testicule est situé chez plusieurs bryozoaires derrière le cul-de-sac de l'estomac; les cellules mâles se déve- loppent dans son intérieur, et lorsque les spermatozoïdes ont acquis à peu près leur développement, les parois se déchirent, et ils se répandent dans le liquide qui baigne le canal digestif. L’ovaire apparaît souvent à la même place où se trouve le les- 196 ANATOMIE COMPARÉE. ticule; comme lui, il n’esl bien distinct que lorsqu'il est rempli d’œufs; mais il est à remarquer qu’il y a un moment où les œufs mâles, avant la formation des spermatozoïdes, sont tout à fait semblables aux œufs femelles. Les œufs échappent lorsqu'ils sont murs et se répandent dans le même liquide commun qui a reçu les spermatozoïdes. C’est ainsi que les œufs sont fécondés avant la ponte sans accouplement quand même les sexes sont séparés. Nous avons vu les œufs se développer aussi en dedans de la peau non loin de la couronne de tentacules. Nous avons vu, dans une colonie de bryozoaires, des individus mâles, des individus femelles et des individus hermaphro- dites. Ces trois sortes d’in- dividus sur un même pied reproduisent dans le règne animal la vingt-troisième classe des plantes de Linné ou la polygamie (fig. 195). Tous les bryozoaires se reproduisent aussi par gem- mes. Vers. — La reproduction par bourgeons est assez commune dans cette classe ; souvent les bourgeons adhè- rent longtemps à la mère, et on voit des groupes formés de plusieurs individus ap- partenant â diverses géné- rations. On voit dans celte classe la reproduction scissipare et gemmipare se confondre. Tous les vers ont en outre un appareil sexuel. Chez les uns ces sexes sont séparés, chez d’autres ils sont réunis sur un seul et même individu. Dans ce dernier cas, la fécondation s’opère souvent par accouplement réciproque, mais il y en a aussi plu- ANATOMIIi COMPAKKE. T VI*. D AL KX. JAMAH. boite cartilagineuse du sepia officinalis. Squelette de gorille. Squelette cutané du calosonia 'Uc 30(3^30,3033(13 03031.U.U.1. ^v^vyYy )J. 3. Utm Ætncîieii, bOCICtn M Mlt.V.h ET 11 H L‘l>l il» I, Il t M I) Il K UE L*ACA1)I,||IB UI3 uni, n, DI» LITtHVl IT IX* llll\ AMI» Ül ItLblv* B, i> non is ne n pi ioolooii tr d'anatomic iu*r.ni* a i'iiiviiaitI l»l LOUVAIN, I TC- , ITC. l.’Ana'omic comparée cl l'Annlniiile pri*e le plu» en -;raiul qu'il »«*ii possible Kontiaillc. I I I v-) Société pour rémancipation intellectuelle, ■*. -KOITBIIR. *?// —JS, ■ *"■ T~ APPAREIL GÉNÉRATETR 107 sieurs qui se fécondent eux-mémes par un accouplement so- litaire. Dans aucune classe on ne trouve des moyens de reproduction plus puissants, ni aussi varies, ni des germes plus nombreux. Ce sont les derniers animaux que l’on aurait du invoquer pour soutenir le système de la sponteparité ou de la génération spontanée. Les vers à sang coloré, et qui sont brancliifèrcs, ont les sexes séparés, mais leur appareil de reproduction est le plus simple de toute la classe; ils se trouvent avec raison à la tète de celle classe par tous les autres appareils. Les testicules, comme les ovaires, présentent la forme glandu- laire la plus simple et ne consistent souvent que dans un sac ou un tube sur les parois desquels se développent les œufs dans les femelles, les spermatozoïdes dans les mâles. Ces organes sont logés dans la cavité péri -intestinale, on les voit â peine hors la saison du frai. Il n’y a pas d’accouplement cl quand le produit est mûr, les parois se rompent en répandant les œufs ou le sperme dans le liquide qui baigne le canal digeslif.il n’y a point de canaux excréteurs. Les nématoïdes ont aussi les sexes sé- parés; l’appareil mâle consiste dans un ca- nal semiuifère très-long, qui s’étend dans la longueur du corps (fig. 196). L'extrémité qu’on regarde comme testicule sécrète le sperme, une autre partie le conduit au dehors, c’est le canal déférent ; à l’extérieur on voit un ou deux pénis cornés qui sont logés dans une cavité â côté de l'anus. Quel- ques mâles portent des ventouses à côté de l’appareil sexuel pour mieux s'attacher à la femelle. L’appareil femelle est très-développé tout en conservant son type simple. Il s’ouvre souvent en avant ou vers le milieu du corps. On y distingue un vagin, souvent deux oviductes, un rendement que l’on pourrait comparer à une matrice et un 17 Fig. 196 — App. mile de némüti>îd«. a. Pénis. — b. Canal déférent. — e. Tes- ticule. I î»8 ANATOMIE COMPARÉE. double ovaire sous la forme ü’un long lube simple C’esl à l'extrémité que se forment les vésicules germinatives, et plus loin apparaissent les {globules vi tel I i ns qui les enveloppent brus- quement pour compléter l’œuf (fig. 197). C’est un phénomène reconnu maintenant chez les ccstoïdes, les planaires et les tré- ma iodes. Les échinorhynques laissent tomber les œufs et les spermatozoïdes dans la cavité générale, où on les voit se mouvoir; à la suite d’une légère pression, nous avons vu les œufs sortir par deux ouvertures dis- tincles situées à la partie postérieure du corps. Les sexes sont séparés dans les némer- liens; le testicule et l’ovaire ont la forme d’un sac qui s’ouvre à côté de l’anus. Il n’y a pas d’appendice copulateur (fig. 198 et 199). nématoïde Les II i p ii cl 1 1 1 ees ou les sangsues sont ber- n. Orifice fem. A.Ovl- maphrodites incomplets. Ces vers portent ducte. — c. Ovaire. , , , en dessous du corps, vers le tiers anté- rieur, deux ouvertures situées sur la ligne médiane à une courte distance l’une de l’autre (fig. 200); l’antérieure est l’ouverture mâle, l’au- tre l’orifice femelle. L’appareil mâle consiste en plusieurs paires de testi- cules (fig. 201) placés sur le côté du corps et unis entre eux par un canal déférent; celui-ci, non loin delà poche du pénis, se pelotonne sur lui-même et forme une sorte d’épididyme. Le pénis est simple, flexible et loge dans une gaine musculaire. Le nombre de testicules varie selon les espèces. L’appareil femelle consiste en deux ovaires, deux oviductes, un vagin assez long et une vulve, Fig. 19V Ovnirr Htr t) inoplii lut APPAREIL GÊNÊIIATKIR 10!» siUi«*e, comme nous venons de le dire, à nue petite dislance en dessous de l'ouverture du pénis (fig. 202). Dans les restoïdes , les sexes sonl réunis el s’ou- vrenl l’un à côté de l’aulre (lîiç. 203j. Il existe un tes- ticule, composé de vésicules transparentes, un canal dé- férent, faisant fonction aussi de vésicule spermatique, sous la forme d’un vaisseau simple el unique, très-long et logé dans la partie anté- rieure du corps. Ce vaisseau se déroule au bout comme un doigt de gant et forme un pénis souvent couvert d’aspérités. La vulve s’ou- vre à côté; on voit un long vagin qui s’étend jusqu'à la partie postérieure du corps; il porte au bout une vésicule copulalive. Les vésicules germinatives el les globules vitellins se for- ment dans deux glandes distinctes qui s’abouchent au même endroit et où l’on voit, par un mouvement brusque, le vitellus se précipiter autour de la vésicule du germe et compléter instantanément l'œuf. Ces œufs se logent dans une matrice, mais ils ne sont évacués que pour autant que les enveloppes du corps se déchirent. Le vagin ne sert qu’à l’entrée des spermatozoïdes et pas à l’évacuation des œufs. Il y a fécondation solitaire. Dans les trématodes, l’appareil est au fond le même, mais souvent le testicule est composé de vaisseaux séminifères ana- stomosés et logés vers le milieu du corps. Les ovaires sonl dou- bles el très-grands; ils s’étendent souvent dans la longueur du Fig. *00. — lia pis vurax- Fi«C- *01. Ilæmopis vorftt Système nerveux. — b. Vésicule sé- minale. — e. A|>|>. femelle. — H. Tes- ticules.— (. Pénis. 200 ANATOMIE COMPARÉE corps, consistent en canaux ramifiés, qui, à l’aide de deux ovi- dudes, versent leur produit dans une sorte de matrice qui s’ouvre à côté du pénis. Les vésicules germinatriees et le vilellus se for- ment aussi séparément. Les planaires sont hermaphrodites; les deux appareils s’ouvrent en dessous l’un de l’autre à une très-courte distance. Le testi- cule est formé de deux cæcums assez larges, du mHieu desquels naît de chaque côté un canal déférent qui s’ouvre dans une vésicule sémi- nale unique, située au milieu; il existe gé- néralement un pénis. L’ovaire est double Hæmopij comme le testicule; il est formé, de chaque côté, d’un cæcum assez large, du milieu du- quel naît l’oviducte: ce canal excréteur s’ouvre dans le vagin, Fig. 202 . vorax. A p|». fem. isolé Fig. 203. — Appareil sexuel de colloïde. a. Testicule. — b. Canal déférent. — c. Pénis. — d. Bout se du pénis. — c. Ouverture du vagin. — (. Vagin. — g. Vésicule séminale. — h. Ger- niigène. — t. Germiducle. — l. Endroit où les globules vitellins sont versés dans le germiducle. — ni. Vitellogène. — n. Yilelloducle. — Oviducte. — «y. Matrice. — r. Canaux longitudinaux. sur le trajet duquel on voit souvent un autre organe glandulaire. APPAHEIL (JÉNFItATKlltl . SOI Nous ne serions pas surpris qu’il y eùl aussi dans les planaires une fécondation solitaire comme dans le groupe précédent, d’autant plus que, d’après O. Sclunidl et Scliullze, il existe un organe spécial pour la formation du vitellus et des vésicules germinatives (lig. 204). Fig. 204. — Appareil sexuel idéal de planaire. a Tcuticulc. — 4. Canal déférent. — c. Vésicule séminale. — il. Pénis. — i. Ovaire. — f. Oviduete. — g. Vaçin. — A. Orifice. Les planaires d’eau douce n’ont, en général, qu’un pore gé- nital, tandis que les planaires marines en ont deux, un, mâle, devant et l’autre, femelle, derrière. hchinodemies. — Tous les échinodertnes ont les sexes sé- parés, mais souvent on ne distingue les sexes entre eux qu’à l’aide du microscope. Le testicule et l’ovaire occupent la même place, présentent la même structure et ils ont jusqu’à la même couleur. La reproduction par gemmes n’est pas connue dans celle classe. Al’époquedu frai, les organes génitaux acquièrent unénoruie volume et remplissent une grande partie de la cavité du corps. 2(12 ANATOMIE COM PAH ÉE. Dans l’asleracanlhion rubens, l'espèce commune de nos côtes, chaque rayon loge deux grands ovaires qui consistent dans un sac plus ou moins spacieux, dont toute, la surface est couverte de lobes. Les œufs se forment sur les parois internes. Chaque ovaire a un canal excréteur qui s’ouvre du côté du dos près de l’angle rentrant (Muller et Tros- chel) et qui répand son contenu par plusieurs pores. Il existe donc dix ovaires dans ces animaux, et dans chacun d’eux se développent des milliers d’œufs (fig. 205). Le testicule est conformé de la même manière et s’ouvre au même en- droit. L’eau sert de véhicule pour la fécondation. Les oursins ont cinq testicules ou cinq ovaires formés de cæcums ramifiés, qui s’ouvrent séparé- ment dans le voisinage ou autour de l’anus. Le testicule et l’ovaire des holothuries sont formés de cæcums très-longs, fort nombreux et flottant dans la cavité du corps; il n’y a qu’un seul canal excréteur qui est situé entre les tentacules buccaux (fig. 20(i). Polypes. — Les polypes et acalèphes ne forment qu’une seule classe. Ils offrent les trois modes de reproduction : par scis- sion, par gemmes et par œufs. Les sexes sont en général portés sur deux individus. Plusieurs de ces animaux n’ont été connus, jusque dans ces derniers temps, que dans le jeune âge, d’autres seulement à l’état adulte ; c’est pour ce motif que l’on n’a pas reconnu plus tôt leurs affinités. On connaissait les individus agames dans les polypes, et les individus sexués dans les acalèphes; il manquait une forme dans l’un et l’autre groupe. Dans quelques classes, les individus sans sexes ou à sexes sont semblables ; ici ils diffèrent souvent les uns des autres sous Fig. 205. — Ovaire d’astérie (asteraconlhion rubens). APPAREIL GÉNÉRATEUR. 20A lous les rii|i|>orts, parce qu'ils vivent dans des conditions diffé- renles. Ou remarque mie analogie frappante entre ces animaux cl les Fig. «106. — Testicule d'hololhuria lubrrlo*;». plantes. On voit sortir de la graine végétale un individu sans sexe, sous la forme d’un bourgeon; celui-ci produit un autre bourgeon et ce second produit une troisième génération sous la même forme; un arbre est formé ainsi d’un nombre considé- rable d’individus qui vivent agrégés. Mais après un certain nombre de générations agames, d’autres boulons apparaissent et deviennent des fleurs ou des bourgeons A sexes. La fleur, en effet, produit toujours une semence et le germe femelle est tou- jours fécondé par un germe mâle. Il y a donc ainsi alternative- ment des individus sans sexes sons une telle forme, et d’autres individus à sexes sous une autre forme, et l’espèce se compose d’individus différents. C'est exactement le cas de plusieurs polypes, les campanu- laires, les tubulaires, etc. Il sort de l'œuf des individus polypes sans sexes, qui produi- sent des bourgeons, d'où sortent plusieurs autres générations de bourgeons formant ensemble une colonie de polypes, comme il se forme dans le règne végétal un arbre. Quand cette colonie a 20i ANATOMIE COMPARÉE. atteint un certain développement, il pousse des bourgeons diffé- rents, d’où sortiront des individus qui n’ont presque pas de rap- ports par la forme avec les générations précédentes. Ce sont les bourgeons floraux, et ce nouvel animal, comme la fleur, porte un sexe dans ses flancs et produit des œufs. Nous n’avons donc pas la moindre différence à signaler entre ces phénomè- nes des deux règnes. Il y a plus : les organes floraux ne sont pas indispensables pour la production de la graine, l’essentiel c’est l’étamine et le pistil ; le calice, la co- rolle et les autres parties peuvent manquer sans porter aucune perturbation dans l’accomplissement de ce grand acte. Eli bien! dans ces mêmes polypes, le même phénomène se reproduit. L’enveloppe animale et la gaine vivante peuvent disparaître, pourvu que les œufs et les spermatozoïdes arrivent à terme, pourvu que la conservation de l’espèce soit assurée. Peu importe si le mâle ou la femelle deviennent adultes, s’ils s’affublent de leur robe de noces ou non; quand l’œuf est fécondé et quand il est mis à même de se développer, le but est rempli. Nous avons, dans celte classe, des animaux réduits à l’état de testicule ou d’ovaire. Les béroés ont en dedans et le long des côtes un testicule dans les mâles, un ovaire dans les femelles; ces organes s’ou- vrent en avant. L’un et l’autre a la forme simple d’un sac. Les méduses ou du moins la médusa aurita est gemmipare dans le jeune âge, scissipare à un âge plus avancé et ovipare à l’état adulte. Les sexes sont séparés. Les tesliculeset les ovaires ont le même aspect et sont logés tout autour de la grande cavité • digestive dans laquelle pénètre l’eau. L'un et l’aulre se répand par déhiscence. Fig. 207. — Cyteis donnant des bourgeons. APPAREIL GÉNÉRATEUR 205 D’aulres méduses (eyteis), sous leur forme adulte, produi- sent des bourgeons à la base de la lige centrale, et les embryons deviennent directement méduses sans passer par la phase polypiaire (lig. 207). Les campanulaires et les tubulaires sont gem- miparcs d’abord, et ovipares plus tard sous leur forme adulte. Les sexes sont séparés. L’appareil de génération est disposé comme dans la médusa aurita. Les actinies ou anémones de mer ont les sexes séparés et ne sont qu’ovipares (fig. 208). Les organes sexuels onl la forme de rubans si- tués en dessous ou en dehors de l’estomac ; les . . ’ eij. *08 — Actinie. œufs tombent dans la cavité commune cl sont n °. Ur^ane* évacués par la bouche. Les deux organes mâle sexuels.— *. E»- et femelle sont conformés de la même manière. lomac Les hydres donnent naissance à des bourgeons mobiles et porlenl les deux sexes sur le même individu. Toute- fois, d’après notre interpré- talion, Vovisac comme le spermisac sont deux indivi- dus distincts, mais qui sont arrêtés dans leur dévelop- pement. Ils sont réduitsl’un et l'autre à l’étal de gaine. C’est la fleur réduite à l'état d'étamine ou de pistil. D’après quelques obser- vations, des colonies entiè- res de polypes appartien- draient à l’un ou à l’autre sexe; tous les individus se- raient exclusivement mâles ou femelles. C’est ce que Fig.*o». - sortuiari» cuprcMoïrff j fcmtiic. gr(j| a observé dans le ve- retillum cynomorium et l’alcynnium ; Krolin dit l'avoir remarqué 18 206 ANATOMIE COMPARÉE. dans les sertulairos. Ce serait la monœcie de Linné dans le règne animal (fig. 209). Ni les organes sexuels ni le mode de reproduction ne sont bien connus dans les rliizopodes. Infusoires. — Les animaux appartenant véritablement à cette classe n’ont pas d’organes sexuels; du moins jusqu’à présent on ne les connaît pas. Leur reproduction a lieu généralement par scission et quelquefois par gemmes (fig. 210). Celte scission est souvent très-simple: l’animal se divise spontanément en plu- sieurs parties, quelquefois il se désa- grège, il se décompose physiquement, mais bientôt on aperçoit que la vie continue dans chaque fragment et que chaque particule qui s’est détachée af- fecte bientôt la forme de l’individu dont Fîg. 210. Loxodet bursario. e||e est provenue. Ce moyen de re- “• Vésicules contractiles, production est extraordinairement ra- — o. Embryon qui estsur ., le point de se détacher. p IG G . Outre cette reproduction par divi- sion, qui paraît avoir lieu régulièrement pendant plusieurs générations, on a vu des infusoires donner naissance à de jeunes infusoires d’une autre forme et décrits sous d’autres noms; on en voit un exemple dans les vorlieelles; celte reproduction, qu’elle ail lieu par gemmes ou par spores, représente le mode de reproduction ordinaire, commun à plusieurs classes des rangs inférieurs. Il paraît que la multiplication par division s’épuise au bout de quelques générations et qu’il faut alors une nouvelle souche provenant d’un bourgeon ou d’un spore. ANATOMIE COMPARÉE. APPAREILS DE LA VIE DE RELATION Les végétaux portent les divers appareils dont nous avons parlé jusqu'à présent aussi bien que les animaux ; les uns et les autres se nourrissent et se reproduisent ; aussi l'ensemble des phénomènes que présentent ces appareils est désigné sous le nom de vie végétative. Il nous reste à parler maintenant de la vie animale ou de la vie de relation, qui est exclusivement pro- pre aux animaux. Cette seconde partie comprend l 'appareil locomoteur, l'ap- pareil ou le système nerveux, et l’appareil des organes des sens. APPAREIL LOCOMOTEUR Cet appareil sert surtout au transport de l’animal d’un lieu dans un autre et à produire certains mouvements dans l’inté- rieur même de l’animal. Il est exclusivement propre aux ani- maux, et on observe sa présencejusque dans les rangs inférieurs du règne animal. Les moyens de locomotion sont très-différents dans les gran- des divisions du règne animal ; on trouve des os et des muscles dans les animaux supérieurs, et des organes d’une extrême sim- plicité dans les rangs inférieurs. Les muscles sont les organes actifs de cette fonction; les os ou les autres parties solides sont des organes passifs, des le- viers, comme nousen employons constamment quand nous vou- lons faire un certain effort. Dans les derniers degrés de l’échelle animale, ce sont des cils mobiles ou de petites soies, qui agissent comme les planchettes d’une roue de bateau à vapeur et qui font mouvoir l’animal en prenant leur point d’appui dans l’eau. Ces cils sont très-petits : on ne les aperçoit qu’à l’aide du microscope; on les appelle cils vibratiles, parce qu’ils sont dans un mouvement continuel. Les organismes microscopiques que l’on connaît sous le nom d’infusoires, et qui se développent en si grande quantité dans APPAREIL LOCOMOTEUR 209 toute eau renfermant des débris organiques, jouissent de ce mode de locomotion ; ceux qui ont des cils disposés en cercle autour de la tète, et qui produisent un mouvement semblable à celui d’une roue en mouvement, ont été nommés pour celte raison rotateurs. Placés longtemps parmi les infusoires à cause de leur taille microscopique, ils en sont aujourd’hui bien éloi- gnés. Un grand nombre d’animaux ont, à l’Age embryonnaire, des cils pour premiers organes locomoteurs et qui disparais- sent quand les organes ordinaires de celte fonction se sont dé- veloppés. Chez les limaçons, la peau tout entière est contractile, el dans l’absence de parties solides servant de levier, les mouve- ments sont très-lents et l’animal avance en rampant. La coquille dans laquelle les limaçons s’abritent ne leur sert que de pro- tection.. Dans ies insectes el les articulés, l'élément musculaire se sépare de la peau pour former des bandelettes distinctes; cette peau se durcit, devient cornée ou calcaire, se divise en segments mobiles les uns sur les autres el devient un squelette extérieur. C’est donc un squelette formé aux dépens de la peau. C’est pourquoi on l’appelle cutané. Dès ce moment l’animal peut se mouvoir avec rapidité; la course, le saut, le vol devien- nent possibles. On peut donc dire qu’il existe un squelette dans le hanneton, mais il n’est point interne; au lieu d’èlre composé d’os et de former une charpente, ce squelette est externe; il est formé aux dépens de l’enveloppe de l’animal. Enfin, dans les classes supérieures, il se forme des muscles et des pièces solides, de nature calcaire, qui s'unissent entre elles par des ligaments et qui forment la charpente de l’animal. Par le secours de cette charpente, qui est le squelette, les ani- maux peuvent atteindre de grandes proportions. L’appareil lo- comoteur est ici formé d’os et de muscles. APPAREIL LOCOMOTEUR DES VERTÉBRÉS OU DES HYPOCOTYIÉOONES Les muscles ou la partie active, cl les os ou la partie passive, 18. 210 ANATOMIE COMPARÉE sont toujours nettement séparés les uns des autres dans tous les animaux supérieurs; mais, tout distincts qu’ils sont, ils se trou- vent toujours dans une dépendance réciproque; tel mouvement exige tel ou tel muscle en même temps que telle ou telle con- formation des os. Il en résulte que l’on peut juger des muscles par les os et des os par les muscles. SQUELETTE. Le squelette joue dans l’économie animale un triple rôle: il sert d’abord à soutenir les diverses parties molles qui compo- sent l’animal ; il sert ensuite à protéger les organes les plus im- portants de la vie ; et enfin les diverses pièces qui le composent servent de levier aux muscles. C’est en considérant les os sous ce triple point de vue que l’on parvient à se rendre compte des variations infinies qu’ils présentent dans leur forme et dans leur développement. C’est surtout dans l’étude du squelette que l’on découvre clairement l’uniformité du plan suivi dans la conformation des animaux qui composent un embranchement. Le squelette est conformé d’après un seul et même type, depuis les poissons jusqu’aux mammifères, comme s’il sortait d’un seul et même moule ; mais comme chaque espèce a un rôle particulier à jouer dans l’économie de la nature, que certains animaux sont destinés pour la vie aquatique, les autres pour la vie aérienne et quel- ques-uns même pour une vie souterraine, que les uns vivent de chair et les autres d’herbes, ces organes se sont successivement modifiés, dans le cours du développement, pour les besoins particuliers de chacun d’eux. Pendant l’âge embryonnaire, c’est une matière première qui est la même dans le poisson comme dans le mammifère; mais, dans le cours du développement, elle subit un travail particulier, selon l’usage auquel elle est desti- née. D’après cela, on concevra aisément que les mêmes os se trouvent partout, dans la tête de l’oiseau comme dans la tête du poisson, peu importe la consistance des pièces ou la différence de leur volume et de leur nombre. Celui qui connaît la composition de la tête d’un animal quel- APPAREIL LOCOMOTEUR. •211 conque, comme le médecin connaît les os de la tète de l’homme et leurs rapports, peut aisément déterminer les os qui forment la tète du poisson ou de tout autre vertébré, en ayant égard aux principes suivants : 1° Les mêmes os conservent les mêmes rapports avec les mêmes organes; ainsi la partie supérieure de l'orbite est tou- jours formée par l’os frontal; le trou qui livre passage à la moelle est toujours formé dans l’occipital ; ces deux os, qui par là sont très-faciles à reconnaître, conservent partout les mêmes rapports avec les autres os du crâne, comme le pariétal, le tem- poral, etc., et la détermination en est toujours aisée. Les mêmes nerfs crâniens traversent les mêmes os dans l'homme et dans tous les vertébrés, même dans les poissons. Il su fli l donc de se rappeler les rapports dans une seule espèce pour les connaître dans toutes les autres. Ce principe des rapports est d’un im- mense secours dans la détermination des organes dont nous nous occuperons. 2" En comparant la tète d’un poisson avec celle d’un mam- mifère, on est tout surpris de voir un si grand nombre d’os en- trer dans la composition de la première, et on désespère bien Vite de découvrir dans un poisson les os du squelette d’un singe. Celte différence provient surtout de ce que dans les mammifères adultes plusieurs os, qui étaient d'abord séparés, se sont réunis pour ne former qu’une seule pièce, tandis que ces mêmes pièces, dans les poissons, restent séparées pendant toute la vie de l'ani- mal. Il faut donc choisir, pour établir celte comparaison, un fœtus de mammifère dont les os sont encore tous séparés; alors on découvre aisément les parties analogues. Le poisson présente, à l’état permanent, une forme passagère du mammifère. 5° On a reconnu une loi de balancement dans le squelette, de laquelle résulte qu’un os ne prend jamais un grand dévelop- pement sans qu’un autre se rapetisse dans la même proportion ; ce qui explique un grand nombre de modifications dont on ne se rendrait guère compte sans cela. Ainsi, quand les membres se raccourcissent ou s’atrophient, la colonne vertébrale s’allonge, et le lézard, en perdant ses pattes, acquiert la forme et la longueur du serpent. Quand, au 212 ANATOMIE COMPARÉE. lieu de cinq doigts, il n’y en a plus qu’un seul, comme dans le. cheval, ce doigt unique devient énorme, ainsi que l’ongle qui le termine. En résumé donc, nous trouvons partout ici la variété dans l’unité et l’unité dans la variété. Le squelette se compose toujours d’une série de pièces con- nues sous le nom de vertèbres, et qui sont jointes entre elles pour constituer l’échine ou la colonne vertébrale; c’est la partie essentielle de la charpente osseuse. Celte colonne vertébrale est terminée en avant par la tête, qui se compose du crâne et de la face. Le crâne consiste d’abord dans une boîte cartilagineuse; dans l’épaisseur de ce cartilage se dépose du phosphate calcaire dans divers centres qui constituent autant de points d’ossifica- tion ; c’est ainsi que se forment les os du crâne primitif. A ce crâne viennent s’ajouter d’autres pièces qui ne passent pas par l’état de cartilage et qui ne lui appartiennent pas. De ce nombre sont diverses pièces dont nous parlerons tout à l’heure. Le crâne est formé par la modification de quatre vertèbres, tandis que les os de la face proviennent des appendices latéraux auxquels les vertèbres crâniennes donnent naissance. Les os qui viennent se joindre aux os du crâne et de la face forment avec eux la tête osseuse. Les autres pièces latérales des vertèbres sont l’os hyoïde et les côtes. Enfin deux autres paires d’appendices complètent le squelette et servent principalement à la progression : ce sont les deux paires de membres, les antérieurs qu’on appelle thorachiques et les postérieurs ou abdominaux. Colonne vertébrale. — Celte partie du squelette est toujours formée de la même manière, en ce sens que ce sont diverses pièces solides qui se meuvent les unes sur les autres et qui sont toutes formées d’après le même type. Quel est ce type? Il entre dans la composition d’une vertèbre trois éléments correspondant au triple but que remplissent les os; la partie principale, c’est le corps (fig. 211. I), qui sert surtout à tenir les diverses parties en respect et qui fait l'office de charpente. APP.VRKIL I.OCOMOTKUU 2 1 5 Ce corps est surmonté de deux pièces disposées eu toit, for niant un arc et servant à la protection des organes les plus es sentiels à la vie; c’est le second élément (lig. 21 1 , 2 et ti). Le troisième élément sert à fournir des attaches aux muscles et se développe d’au- tant plus que le mouvement sera plus éten- du; celte partie est toujours en rap- port avec la force des muscles; elle se développe en dessus et en dessous, et on la désigne sous le nom d'apo- physe épineuse (lig. 21 1 , 3 et 7). Sur le côté du corps il se développe d’autres pièces qui deviennent apo- physes transverses ( fig. 211, 4) ou côtes (idem, 5), et qui prennent quel- quefois un développement prodigieux. Toutes les vertèbres se modifient d’après la région quelles occupent et d’après la différence du rôle qu’el les on t à jouer; c’est ainsi que les vertèbres lombaires, qui doivent unir le train de devant à celui de derrière, se dis- tinguent par le grand développement du corps de la vertèbre. Les vertèbres crâniennes, destinées à protéger le cerveau, montrent un développement extraordinaire dans les parties latérales; l’arc, qui sert à la protection, absorbe pour ainsi dire les deux autres éléments de la vertèbre. Enfin les apophyses épineuses sont extrêmement développées vers le milieu de la colonne vertébrale, où les muscles sont le plus vo- lumineux et où s’exerce la plus grande force musculaire. Dans la région de la queue, où les muscles sont faibles, vers le bout, par exemple, et où il n’y a plus de moelle à protéger, la vertè- bre se réduit au corps en perdant ses deux autres éléments, et le corps de la vertèbre prend l’aspect d'un osselet allongé, comme une phalange des doigts ou comme un osselet du sternum. C’est dans les poissons que le cerveau est le moins volumi- Fig ill — l ue Ttrlébre d'après H. Owen. I . Corps de la vertèbre. 2. Neurapophyses. — 3 Neurépine. — i. Parapo- pbyses. — 5. Pleurapo- pbyses. — 6. Hœmapopny- ses. — 7. Ilœmèpine. — 8. Diapopbyscs. 2 U ANATOMIE COMPARÉE lieux et que les vertèbres crâniennes ont le moins perdu leurs caractères de vertèbres. C’est vers le commencement de ce siècle que, presque si- multanément, en Allemagne et en France, des naturalistes phi- losophes ont comparé le crâne à une série de vertèbres. Il a fallu une trentaine d’années pour faire accepter cette idée. Ce crâne est toujours composé de quatre vertèbres (fig. 212): une postérieure, formée par l’os occipital, et qu’on appelle ver- tèbre occipitale; une moyenne, formée en dessus par les parié- taux, en dessous par le sphénoïde postérieur, et sur les côtés par les tem- poraux, c’est la vertèbre pariétale; la vertèbre ap- pelée frontale est formée en dessus par l’os de ce nom, et en dessous par le sphénoïde antérieur. Il est à remarquer que le sphé- noïde chez l’homme adulte est le résultat de la réu- nion de plusieurs points d’ossification ou d’os dis- Fig. 212. — Tète idéale, divisée en quatre ver- tèbres. Le corps de la vertèbre antérieure repré- sentée par le vomer (a); celui de la ver- tèhre fron Ule, par le sphénoïde an lé- lent tous séparés, même rieur (A); le corps de la troisième vertèbre ou de la pariétale, par le sphénoïde pos- térieur (c) ; celui delà quatrième, par la partie basilaire de l’occipital (d). 1. Vertèbre nasale. — 2. Vertèbre fron- tale. — 5. Vertèbre pariétale. — 4. Ver- tèbre occipitale. tincts, et qui, dans les poissons en général, res- it tous séparés, mèi à l’âge adulte. Ainsi le corps du sphénoïde est di- visé en deux, une moitié antérieure et une moitié postérieure; la première comprend les petites ailes et forme la partie inférieure et laté- rale de la vertèbre frontale; la moitié postérieure comprend les grandes ailes et les apophyses ptérygoïdes, de manière que toutes ces pièces, étant séparées, forment huit osselets distincts dans les poissons et un seul dans l’homme. L’os temporal mérite aussi une mention spéciale. Il se coin- APPVRKII. I.OCOMOTEl II 21". ,ttC I & pose de quatre pièces dislinetes, la portion écailleuse avec l’apophyse zygomatique, le cercle du tympan ou le lympanal, le mastoïdien et le rocher. Le lympanal reste toujours séparé dans les ovipares et forme l’os carré; il se place entre la mâchoire inférieure et le crâne. Dans la dernière classe des vertébrés, tous ces os resten t distincts et se séparent même les uns des au- tres; il y en a qui restent fixés au crâne et d’autres qui s’en dé- tachent pour se joindre aux pièces de la face. Enfin la quatrième vertèbre, ou la première en com- mençant la colonne vertébrale en avant, se com- pose d’un corps qui est connu sous le nom de vomer, d’un arc supérieur formé par les frontaux antérieurs par l’ethmoïde et par les os propres du nez, et d’un arc inférieur formé par les maxil- laires supérieurs et par les intermaxillaires. Si nous apercevons une si grande uniformité dans la composition des vertèbres, nous ne trou- vons pas une uniformité moins grande lorsque nous comparons entre eux les extrémités ou les membres des animaux vertébrés. La composition est toujours la même au fond, que ce membre serve à la course, au vol ou à la nage; il n’y a que les diverses proportions qui varient. Ainsi, dans le bras ou la jambe d’un mammifère, dans i0“°P|a,e-1— l’aile ou la patte d’un oiseau, ou dans la nageoire d’un poisson, on trouve d’abord une ceinture qui unit le membre au squelette : c’est l 'épaule pour le membre thorachique, le bassin pour le membre abdominal (fig. 213). Cette ceinture se compose de deux ou de trois pièces. Le membre lui-même aaaJ 5 0 SV. 3 Fig 215. — Mfmbre thormhi- que idéal. montre ensuite une seule pièce, un os long, b. Clavicule. — r. Coracoï- (tien. — (/.Hu- mérus. — t. Radius el cu- bitus.-/". Pro- carpe. — g. Mésocarpe. — h. Métacarpe. — t. Plialann gcs. — k Pha- langines. — /. Phalanget- tes. qui est V humérus ou le fémur ; ensuite deirx piè- ces, le radius et le cubitus en avant, le tibia et I e péroné en arrière; vient après le carpe ou le tarse, qui est formé de deux rangées d’osselets que l’on peut considérer comme formées, la supérieure ou procarpe de trois os, et l’inférieure ou mésocarpe de quatre; le métacarpe ou ANATOMIE COMPAHÉE. 2 1 (i le métatarse, qui se compose, dans un membre complet, de cinq pièces, et qui est suivi enfin de cinq doigts, dont quatre se com- posent de trois phalanges placées à la lile les unes des autres, et dont le cinquième, l’interne ou le pouce, n’en a que deux. Les trois rangées d’os, situées entre Pavanl-bras ou la jambe et les phalanges des doigts, ont été désignées dans ces derniers temps sous le nom de procarpe ou prolarse, mésocarpe ou mé- sotarse et métacarpe ou métatarse, dénominations qui doivent être acceptées. Comme le corps des animaux articulés est formé de plusieurs segments semblables que l’on a appelés zoonites, de même le squelette des animaux supérieurs est composé de vertèbres, qui se ressemblent toutes quant à leurs éléments, et que l’on appelle par lies homologues. Delà même manière, chez les animaux vertébrés, les mem- bres antérieurs se composent des mêmes éléments que les mem- bres postérieurs, et tous les os se répètent exactement dans chacun des appendices. Dans ces derniers temps, M. Gervais a émis une opinion d’après laquelle les membres sont envisagés sous un point de vue nouveau : au lieu d’un appendice simple, chaque membre est composé, d’après le savant professeur de Montpellier, de cinq appendices soudés complètement à leur base et séparés seulement au bout; ces cinq appendices appartiendraient, quant aux membres antérieurs, aux quatre dernières vertèbres cervi- cales et à la première dorsale, parce que ce sont ces cinq ver- tèbres qui fournissent les cinq paires de nerfs pour constituer le plexus brachial. En d’autres termes, le membre antérieur d’un animal vertébré différerait des cinq pattes des écrevisses, par exemple, en ce que dans ces dernières, ces appendices sont sé- parés dans toute leur longueur, tandis qu’ils ne sont séparés, dans les vertébrés, que jusqu’à la région métacarpienne, ou même ne sont pas séparés du tout, comme dans les cétacés. L’omoplate et l’iléon correspondraient à des portions de côtes soudées entre elles, tandis que la clavicule et le coracoïde en avant, l’ischion et le pubis en arrière, ainsi que l’os marsupial, ne seraient que des côtes sternales. A I* PAREIL LOCOMOTEUR. ï 1 7 Ces vues théoriques, quand même elles ne satisfont pas com- plètement l’esprit, ne laissent pas que de rendre des services en servant de liens entre les divers faits. Tous les os du squelette n’appartiennent pas au squelette in- terne; il y en a qui dépendent de la peau ou du squelette cu- tané, et d’autres qui font partie du squelette viscéral. Il entre donc trois sortes d’os dans la composition du squelette. Tous les os q u i constituent la boite crânienne appartiennent- ils au squelette proprement dit ou au squelette interne? L’attention de quelques anatomistes a été attirée sur ce point dans ces derniers temps. Les os du squelette interne sont d’abord cartilagineux; avant le crâne osseux, il y a un crâne cartilagineux; c’est le crâne primitif; puis des pièces du sque- lette cutané, qui ne passent pas par l’étal de cartilage, viennent s’y joindre. Quels sont-ils? C’est un point sur lequel on est loin de s’entendre et, si l’on s’en rapportait à quelques anato- mistes, toute la nomenclature des os du crâne de quelques classes devrait être modifiée. Tous les animaux vertébrés n’ont pas un squelette osseux ; les os, avant d’être solides, ont passé pour la plupart par l'étal de cartilage, et, avant l’étal de cartilage, ils ont été à l’état fibreux; c’est ainsi que l’on trouve d’abord chez l’embryon une cordc fibreuse qui représente le premier rudiment de la cojonne vertébrale; à celte corde fibreuse succède une colonne cartila- gineuse, et enfin celte colonne cartilagineuse devient solide et se divise en un grand nombre de pièces connues sous le nom de vertèbres. Depuis les derniers des poissons jusqu’aux primates, nous voyons la même marche. Mais ce qui n’est que temporaire dans la plupart de ces ani- maux devient permanent chez quelques-uns, et la colonne ver- tébrale, comme tout le squelette, est représentée chez certains poissons par une simple corde fibreuse, sans os et sans carti- lage; chez d’autres, le squelette est plus avancé, les cartilages se sont formés, mais ils ne vont pas jusqu’à l'état d’os; il y a déjà un certain nombre de poissons à squelette cartilagineux, il n’y en a que bien peu sans cartilage. Enfin, les cartilages se transforment en tout ou en partie en ns, et dans quelques ré- 10 218 ANATOMIE COMPARÉE. gions du corps, des os d’une origine différente viennent se joindre à ceux-ci pour compléter le squelette. Mammifères. — La co- lonne vertébrale est divisée en six régions, savoir : la crânienne, la cervicale, la dorsale, la lombaire, la sa- crée et la caudale ou coccy- gienne (fîg. 211). La région crânienne est formée par le crâne. C’est une boîte osseuse qui loge le cerveau et dont les quatre vertèbres qui la composent sont soudées entre elles. La vertèbre occipitale (fig. 215) se distingue toujours par la U présence de ses deux con- dyles articulaires. Dans le jeune mammifère, on trouve un occipital inférieur a, ou le corps de la vertèbre, deux occipitaux latéraux b, ou l’arc supérieur, et l’occipital supérieur c, ou l’analogue de l’apophyse épineuse. La ver- tèbre pariétale est formée en dessous par le sphénoïde postérieur, par une partie du temporal et par les pa- riétaux, entre lesquels on trouve quelquefois un parié- tal impair ou un interpa- „ , , , riétal. Le cercle du tympan à est généralement soudé avec les autres parties du temporal, la portion écailleuse y comprise. La vertèbre frontale comprend supérieurement l’os de ce nom APPAREIL LOCOMOTEUR. 219 el en dessous le sphénoïde antérieur. Comme l’os frontal forme toujours la voûte de l’o'i'’1** i’iu*<*iniini pièces sont toujours faci autres par conséquent aussi, |hiim|uc ics ru |»— ports restent toujours les mêmes. VprUbpf oecipila- Enfln la vertèbre nasale comprend le vomer et ,e Vïïdt les maxillaires supérieurs, qui sont très-déve- a Cor(s bas|_ loppés chez tous les animaux de celle classe. taire nu occipi On trouve dans les mammifères les mêmes os J/' 1 ** *î , ié~ de la face que chez l’homme : Velhmoïde est rau*. — ' r. Oc- toujours situé en avant entre les frontaux; le vo- ciP>1.- Sl,l,é- mer forme la cloison de la cavité des fosses na- sales; le maxillaire supérieur, étant l’os le plus volumineux de la face, donne insertion aux dents canines el molaires; l’in- termaxillaire ou l’os incisif, est placé en avant entre les précé- dents pour former le bout de la face; les os propres du nez, forment la voûte des fosses nasales et sont refoulés loin en ar- rière dans les cétacés véritables, à cause du déplacement des narines; les lacrymaux, situés en dedans de la cavité orbitaire, livrent passage au conduit excréteur de la glande de ce nom; l’os malaire, ou l’os de la pommette, forme la partie antérieure de l’arcade zygomatique'; en tin les palatins continuent en ar- rière la voûte du palais, formée en grande partie par les maxil- laires. La mâchoire inférieure ou le maxillaire inférieur ne forme, û l’état adulte, qu’une seule pièce, parce que les deux branches se soudent de bonne heure en avant. Dans les didel- phes, cet os porte en arrière une apophyse assez forte qu’on ne trouve que dans ces mammifères australiens. La région cervicale eompte sept vertèbres, quelle que soit la longueur du cou; les seules exceptions sont : le lamantin, qui n’en a que six quelquefois, el les bradypes, qui en ont huit ou neuf. Dans les cétacés véritables, elles sont minces et aplaties souvent comme une feuille de carton ; dans le chameau ou la girafe, elles sont très-longues. Les deux premières vertèbres, Vatlas el l 'axis, sont toujours distinctes des autres el elles sont plus volumineuses. Il n’y a que deux ou trois exceptions à celle livre toujours passage 2-20 ANATOMIE COMPARÉE. règle. Les vertèbres de cette région n'ont pas de côtes et par conséquent ne portent pas de surface articulaire pour ces os. L’axis n’a pas d’apophyse odontoïde dans les cétacés. Le corps de l’allas reste toujours à l’état de cartilage dans plusieurs marsupiaux, et quand il s’ossifie, il reste séparé. Les apophyses épineuses sont nulles ou peu développées, mais il existe souvent dans cette région des apophyses épineuses inférieures, chez des carnassiers, des pachydermes et des ru- minants. La région dorsale comprend autant de vertèbres qu’il y a de côtes et on les distingue au grand développement de leurs apo- physes épineuses comme à la fossette articulaire des côtes. Le nombre est très-variable, on en compte de dix à vingt-trois. Le nombre le plus commun est douze ou treize. Les monotrèmes ont des apophyses épineuses inférieures à quelques vertèbres dorsales. La région lombaire est sans côtes, mais le corps des vertèbres est souvent très-développé et il existe des apophyses transverses très-grandes. Le nombre est variable de deux à neuf. On en compte ordinairement de cinq à sept. Chez quelques mammifères, par exemple, chez l’oryctérope et le lièvre, il y a des apophyses épineuses inférieures sur quel- ques vertèbres de celte région. La région sacrée, formée de trois ou quatre vertèbres, se distingue des autres régions, parce que les vertèbres se sou- dent plus ou moins entre elles pour ne former qu’une seule pièce. La région caudale varie à l’infini, quant à la forme et quant au nombre des vertèbres; on en trouve jusqu’à quarante, et comme chez l’homme et les orangs, quatre ou cinq. Les dernières ver- tèbres perdent toutes leurs apophyses et se réduisent en un os- selet allongé et arrondi comme une phalange. Les mammifères à queue longue, et surtout les cétacés, mon- trent des arcs vertébraux inférieurs ou des os en V, pour abri- ter les vaisseaux ; ces os montrent souvent leurs deux pièces simplement réunies sur la ligne médiane, et sont toujours placés sur le point de jonction de deux corps vertébraux. APPAREIL LOCOMOTEUR. 22 1 Les vertèbres sont articulées entre elles, surtout parle corps, au moyen de disques fi bro-carti lagi neux qui sont quelquefois re- couverts de lamelles osseuses; ces lamelles osseuses sont très- développées dans les cétacés, et c’est aussi dans ces mammifères aquatiques que l’on voit les disques les plus épais; l’espace entre les corps des vertèbres est surtout très-grand à la base de la région caudale, tandis que les vertèbres de la région cervicale sont souvent soudées entre elles. La surface articulaire du corps des vertèbres est en général aplatie; toutefois, dans les rumi- nants surtout, les vertèbres de lu région cervicale sont convexes d’un coté et concaves du côté opposé. Les côtes sont divisées en vraies et en fausses, selon qu’elles s’articulent directement avec le sternum. Leur nombre est très- variable comme le nombre des vertèbres dorsales. Elles sonl divisées en deux moitiés, l’une supé- rieure, qui descend des vertèbres ou les côtes vertébrales, et une autre qui part du sternum et qui va à la rencontre de la précédente ou la côte sternale; celte dernière est généralement à l’état de car- tilage. Les côtes s’articulent en général par la tète avec une facette articulaire, formée par deux corps de vertèbres ; et par leur tubérosité avec l’apophyse trans- verse. Les côtes sont aplaties et étroites, à l’exception de quelques édentés, où elles se recouvrent de manière à ne pas laisser d’espace intercostal. Le sternum (lîg. 21(5) est formé d’une série d’osselets assez semblables, en gé- néral, aux dernières vertèbres de la ré- gion caudale. Quelquefois tontes ces pièces se réunissent et forment une sorte de bouclier. Le milieu du sternum porte une crête dans les mammifères qui ont les muscles pectoraux très -développés, comme les chéiroptères et les taupes. i!L U Fig il fi. — Sternum idéal de mammifère. 222 ANATOMIE COMPARÉE. Tous les mammifères ont deux paires de membres, à l’ex- ception des cétacés. Les antérieurs sont unis au squelette par la ceinlurede l’épaule, les postérieurs par la ceinture du bassin. L’épaule montre toujours une omoplate qui s’unit au ster- num par la clavicule, quand celle-ci est très-développée; l’apo- physe coracoïde de l’omoplate, qui est toujours distincte dans le jeune âge, se soude plus tard, mais conserve un certain dé- veloppement dans les chéiroptères. Les clavicules existent dans ceux dont les membres antérieurs jouissent de mouvements très- étendus, comme chez les quadrumanes; elles s’atrophient dans les carnassiers et les rongeurs, et disparaissent complètement dans les pachydermes et les ruminants, où les membres ne jouis- sent plus que du mouvement d’extension et de flexion. Le bassin se compose de trois os dans les mammifères : l’iléon, l’ischion et le pubis; un quatrième os vient s’y joindre dans les marsupiaux, l’os marsupial, qui se place au devant du pubis dans l’épaisseur des parois abdominales. Dans les cétacés, quoique les membres postérieurs manquent, le bassin est en- core représenté par deux osselets placés au milieu des muscles, ce sont les ischions. Au milieu de toutes les modifications que subissent les mem- bres,soitpour voler, ou pour fouir, soit pour nager, pourcourir, pour grimper, on reconnaît toujours très-bien le plan primitif. C’est dans les cétacés qu’ils sont le moins développés et c’est dans les chéiroptères qu’ils le sont au contraire le plus. Les doigts sont toujours formés pardeux ou bien par trois phalanges, qui sont d’autant plus volumineuses que leur nombre est moins grand. Dans les cétacés, le nombre de ces phalanges dans les doigts est beaucoup plus élevé. La dernière phalange varie beaucoup d’après l’ongle qu’elle doit porter. Elle a souvent une forme singulière. L’humérus est très-court chez les mammifères aquatiques, ainsi que chez les fouisseurs, comme la taupe; ces derniers se distinguent en même temps par le grand développement des apophyses de cet os. Il est très-long et grêle chez les paresseux. Cet os présente souvent deux trous à son extrémité inférieure; l’un traverse le condylc interne et l’autre est formé par l’ab- APPAREIL LOCOMOTEUR 223 sence de cloison entre la fosse de l’olécrane et la caxilé coro- noïdienne. Chez quelques chéiroptères, il existe une rotule au coude. Le radius et le cubitus forment l’avant-bras; ce dernier est souvent rudimentaire. Le carpe se compose de plusieurs os disposés en deux rangées et dont le nombre est variable ; les os de la rangée supérieure ou du procarpe sont généralement plus grands. C’est dans le carpe de la taupe qu’on trouve le nombre d’os le plus élevé. Le métacarpe (lig. 217) varie beaucoup, aussi bien sous le rapport du nombre de pièces qui le composent que de sa longueur. Ce nom- bre correspond en général au nombre de doigts; il n’y a qu’un métacarpien principal très-long et fort dans les ru- minants et les solipèdes. C’est le ca- non des vétérinaires. On trouve sou- vent des stylets à côté qui sont des métacarpiens rudimentaires ou arrêtés dans le cours du développement. Il existe cinq métacarpiens, en général, quand la main est complète. Le nombre de doigts est très-varia- ble; il n’en existe jamais plus de cinq à l’état normal ; on voit quatre, trois, deux et même un seul doigt dans quel- ques mammifères, par exemple, dans les solipèdes; le nombre de deux s’observe surtout chez les ru- minants. Dans ce dernier ordre, on découvre encore souvent deux doigts rudimentaires, qui, plus élevés que les autres, ne touchent pas le sol, et sont quelquefois nommés crijots. Ils ont aussi leurs phalanges et un ongle. Le fémur est en général court dans les mammifères aquati- ques, les solipèdes et les ruminants; on le reconnaît toujours à sa tête, au col et aux trochanters. On trouve généralement une rotule. La jambe est formée principalement par le tibia ; le pé- roné est souvent faiblement développé. Kig. i!7. — Carpe idélat normal. Le premières! dirigé — e. Pouce. — f. Ro- en arrière et désigné sous le nom de lule‘ pouce; il comprend deux phalanges; le second, qui est placé en dedans, comprend trois phalanges; le triosième ou médian, quatre phalanges; et le quatrième ou externe, cinq (fig. 226). Par ce moyen on connaît les doigts qui manquent dans certains oiseaux et on s’assure que chez l’autruche d’Afrique, qui n’a que deux doigts, ce sont les doigts médians qui seuls sont restés. L’os hyoïde est composé d’un corps qui consiste dans un Fig. 226. — Membre posté- rieur d'oiseau. APPAREIL LOCOMOTEUR. 251 osselet grêle, allongé el muni d’une pairedecornes qui sont très- allongées el qui sont formées de deux ou de trois pièces placées bout à bout. Le corps de l’os hyoïde pré- sente souvent en avant un osselet qui sou- tient la langue, c’est l’os lingual, et quel- quefois il y en a encore un autre en arrière, Puro-hyal. Cet os lingual se trouve déjà dans quelques mammifères. Reptiles. — Le squelette subit ici des mo- difications notables; il présente des diffé- rences d’un ordre à l’autre; une ou deux paires de membres manquent chez quel- ques-uns; chez d’autres c’est le sternum qui manque, et chez d’autres encore ce sont les côtes, si on réunit les batraciens aux reptiles. Région crânienne. Les os du crâne res- fi*, w. — o» hyoïde tent séparés pendant toute la vie de l’ani- dol,e,u- mal. Ces os sont généralement durs. On divise très-facilement le crâne en quatre vertèbres. La vertèbre occipitale est formée généralement de six pièces : l’occipital basilaire, qui produit principalement le condyle arti- culaire unique; l’occipital supérieur et de chaque côté deux occipitaux latéraux; souvent les deux occipitaux latéraux con- courent également à la formation du condyle occipital. Fig. 2i8. — Ti'tc de crocodile. Les pariétaux sont doubles ou quelquefois impairs. Le sphé- ANATOMIE COMPARÉE. 232 noïde forme toujours une selle turcique. Chez les ophidiens, le mastoïdien et le tympanal sont placés l’un au bout de l’autre et écartent fortement les deux branches de la mâchoire en arrière. Le frontal est tantôt pair tantôt impair, et montre quelque- fois en avant un frontal antérieur, en arrière un frontal posté- rieur, et sur le bord de la cavité orbitaire des os sus-orbitaires, qui dépendent de la peau. Chez quelques reptiles, la boite crânienne n’est pas com- plètement ossifiée. On retrouve la plupart des os de la face; il n’existe quelque- fois qu’un seul os nasal, et il manque même dans quelques sauriens et dans les chéloniens. Dans les ophidiens, presque tous les os de la face sont mobiles; les palatins et les ptéry- goïdiens forment une chaîne qui, couverte de dents, s’étend dans toute la longueur de la base du crâne et s’articule postérieurement 'au tympanal ; l’os jugal manque dans les ophi- diens. La mâchoire inférieure des ophidiens se distingue surtout par les deux branches qui, n’étant point soudées, peuvent s’écarter d’une manière considérable par le secours d’un li- gament élastique. Chacune de ces branches est composée de plusieurs pièces. „„„ , La mâchoire inférieure des crocodiles est Fig. 229, — Mâchoire inférieure de croco- composée de six pièces, comme on peut le voir J,lc‘ dans la tigure 229. l Le denta.re. ~ D’après Cuvier les os intermaxillaires, ma- 2. L operculaire. 1 —3. L angulaire, xillaires, nasaux, lacrymaux, jugaux, pala- — 4. Le surangu- ijns se reconnaissent dans les crocodiles laire. — 5. Le . , ... complémentaire, comme dans les mammifères; ils occupent les — 6. L’articu- mêmes places et remplissent les mêmes fonc- tions, comme dans la première classe des vertébrés. L ’ethmoïde est formé de même d’une lame cribleuse, d’ailes latérales, de cornets supérieurs et d’une lame verticale; mais il demeure en grande partie cartilagineux. APPAREIL LOCOMOTEUR. 135 Deux pièces paraissent représenter le bas de sa lame verti- cale ou vomer; deux autres, quelques parties de ses anfractuosi- tés supérieures. Le frontal occupe la même place que dans les mammifères, mais ses apophyses anté et post-orbitaires sont des os distincts. L’occipital reste divisé en quatre parties comme dans le fœtus. Sphénoïdal. — Le corps du sphénoïde est il la même place et remplit les mêmes fonctions que dans les mammifères, mais il n’est point séparé du sphénoïde antérieur. Les grandes ailes demeurent toujours séparées du corps de l’os comme dans les fœtus de celte classe; elles embrassent une grande partie de l’espace des ailes orbitaires. Il ne reste de ves- tiges de celles-ci que de petits points d’ossilicalion libres dans la membrane qui ferme cet endroit. Les ailes ptérygoïdes restent toujours séparées du corps de l’os, comme dans beaucoup de mammifères, et s’unissent entre elles en dessous pour prolonger le tubenasal, commedans les fourmiliers. L’os de la caisse tympanique ou le lympanal donne la facette pour l’articulation de la màehoire inférieure. Le mastoïdien s’étend un peu plus en arrière. Le rocher se prolonge dans les os voisins. Il reste entre la caisse et le jugal un os qui ne peut répondre qu’ù la partie zygomatique du temporal; et entre l’aile ptéry- goïde, le jugal et le maxillaire, un autre os qui répond, mais assez faiblement, à une apophyse ptérygoïde externe du sphé- noïde, qui serait entièrement détachée de son os principal, ce qui n’arrive jamais chez les mammifères. Toutes les différences essentielles se réduisent donc à cette dernière distinction et à la division du frontal. Colonne vertébrale. — Elle est divisée en régions dans les cro- codiles comme dans les mammifères, tandis que chez les ophi- diens elle ne présente plus de régions distinctes. Généralement les vertèbres caudales ont des arcs vertébraux inférieurs ou des os en V attachés entre le corps de deux vertèbres. Le corps des vertèbres est en général convexe d’un côté, et 20. 234 ANATOMIE COMPARÉE. concave du côté opposé; mais tantôt le côté concave est en avant et tantôt en arrière. Les vertèbres des geckos sont biconcaves d’après les obser- vations de M. Gervais. Les chéloniens ont la colonne vertébrale divisée en plusieurs régions : la région cervicale est la seule qui jouisse d’une cer- taine mobilité; la région dorsale est complètement immobile; ses apophyses épineuses et les côtes, au nombre de huit, se re- couvrent de plaques osseuses cutanées et s’étendent en largeur, s’engrènent les unes dans les autres et forment la carapace de ces singuliers reptiles. La partie inférieure de ce bouclier ou le plastron est formée par le sternum et les côtes sternales. Les pièces qui unissent la carapace au plastron, et que l’on a long- temps prises pour des côtes sternales, appartiennent au sque- lette cutané. La pièce médiane (enlosternal de Geoffroy-Saint- Hilaire) représente seule le sternum ; les autres pièces paires correspondent aux côtes sternales. Les vertèbres de la région caudale sont petites et mobiles les unes sur les autres. Les crocodiliens ont sept vertèbres cervicales, douze dorsales, cinq lombaires, deux sacrées et une trentaine de caudales. Il n’y a plus de régions distinctes chez les ophidiens. Le nom- bre des vertèbres est très-grand et elles portent presque toutes des côtes libres et flottantes. Sternum. — On s’est mépris sur la signification des os qui composent le plas- tron des tortues. Ce plastron a la môme composition dans tous les chéloniens; il se compose, comme nous venons de le di- re, d’une pièce impaire qui est le sternum Fig. 230. _ piastron de véritable (fig. 230, a), et de quatre piè- tortuc grccquo. ces pajres qUj sont |es côies stgrnaigs ou très pièces paires re- abdominales. On a reconnu une paire de présentent les côtes pièces de plus dans des chéloniens fos- sternales. Si|gS. Le sternum des crocodiles n’a non plus qu’une seule pièce osseuse, allongée, libre antérieurement, et enchâssée dans une APPAREIL LOCOMOTEUR 2 3fi lame cartilagineuse en arrière (fig. 231, a). Celle-ci reçoit les os coracoïdiens, et deux paires décotes sternales; puis une autre lame cartilagineuse qui se bifur- que bientôt et qui fournit les au- tres côtes. I.es côtes s’élèvent au nombre de douze, sans compter les fausses côtes. La ligne blanche longitudinale et transverse est aussi cartilagi- neuse, ce qui fait qu’il se trouve un sternum avec des côtes sterna- les le long de l’abdomen. Le sternum des vrais sauriens (fig. 232) ne consiste également que dans une pièce osseuse unique située sur la ligne médiane entre les os qui forment la ceinture de Fig. 431. Sternum des crocodiles, o. l’épaule. Les crocodiles, qui se rapprochent par tant de caractères des mammifères, portent sur les côtes les mêmes apophyses que nous avons signalées dans les oiseaux. Les côtes des dragons soutiennent la peau des flancs; au lieu de se recourber autour du thorax et du ventre, quelques- unes d’entre elles se dirigent comme des bras directement en dehors. Ceinture de l'épaule. — Elle se com- pose généralement d’une omoplate, d’un os coracoïdien et d’une clavicule. Celle cla- vicule manque dans les caméléons et les crocodiliens. L’épaule et le sternum man- 1 quenl chez quelques sauriens et chez tous les ophidiens. Les chéloniens ont une omoplate avec un long acromion, et un coracoïdien distinct, qui concourt avec l’os 235. — Sternum de Idiard. Slernum. — b. Cein- ture de 1 épaule. 236 ANATOMIE COMPARÉE précédent à la formation de la cavité glénoïde (fig. 255). Dans les crocodiles, l’épaule est composée de deux os : l’omo- plate et l’os coracoïdien. Ces os se res- semblent beaucoup entre eux ; on a même dit que les crocodiles ont deux omoplates. La clavicule manque. ( ___ 6 ~ Ceinture du bassin. — Elle manque complètement dans les ophidiens, et se trouve réduite à l’état rudimentaire dans plusieurs sauriens. Le bassin est formé en général de trois os qui concourent tous les trois à la formation de la cavité cotyloïde; Fig. 253. — ceinture de chez les crocodilles, l’os que l’on a consi- l’épaule de tortue. «. Omoplate. — b. Acro- deré corame Pubis ne co,ltnbue pas a for- mion.— c. Coracoï- mer cette cavité; celle ceinture ressemble dien- beaucoup, surtout chez les chéloniens, à la ceinture antérieure. Les membres se divisent comme dans les classes précédentes ; il y a un os unique dans le bras et la cuisse, deux os dans la composition de l’avant- bras et de la jambe, le radius et le cubitus, le tibia et le péroné; plusieurs osselets dans le carpe (fig. 254) et le tarse (fig. 255); plusieurs aussi dans le métacarpe et le métatarse; et enfin un nombre variable de phalanges dans chacun des doigts. L’os hyoïde est très-varié dans les tortues se- lon les genres et même selon les espèces (fig. 25(5). Il est plus compliqué que dans les crocodiles. On y trouve le corps, qui, tantôt unique, est tantôt constitué par plusieurs pièces; sur les côtes il porte deux, quelquefois trois paires de cornes, et en avant, au-dessous du corps, et non Fig î5i _ M'em en avant comme dans les oiseaux, se trouve l’os arc antérieur a I a e mî è r e ^ire^dè ,eS VeFlél,rés> elleS Se SOllllent Pi,r pattes. — c. Mdsotborax avec juxtaposition ; on les nomme apo- une paire d'ailes et la seconde dèlllCS Un animal de cet embranche- ment est toujours formé d’une série d’anneaux (lig. 2i!)) joints ensemble et qui se modifient d’autant plus profondément que les appendices qu’ils portent sont plus développés. Les myria- podes ont, comme les larves en général, les appendices et les anneaux semblables entre eux. Fig. 24‘J. — Squelette cutané «I u cal os nm a. Tète avec les antennes, les paire de pattes. — d. Méta- l borax avec la deuxième paire d’ailes et la troisième paire de pattes. — e. Abdomen. VIM'.VRKIL LOCOMOTEUR. Chaque anneau ou segment est divisé en deux pièces au moins dont les bords dépassent pour se réunir. Tous ces anneaux peuvent porter des appendices. Ces appendices sont toujours articulés et se composent com- munément de cinq pièces pour former une patte; ces pièces sont : la hanche, le trochanter, la cuisse, la _ «•il» 11 uii aruruic Dans le premier embranchement, une patte ( (( peut se transformer en aile; dans les animaux •_> Trochanter articulés, les ailes sont des appendices diiïé- - 3. Cui»e renls, qui ne deviennent jamais des pattes. Les 5' Tarse.' ailes sont toujours insérées à la partie supé- rieure du corps, les pattes toujours à la partie inférieure. Comme chaque article d’une patte a reçu un nom, chaque pièce du segment a reçu aussi un nom particulier, et ce nombre peuvent servir comme pattes et comme pièces de la bouche pour la mastication. Il n’y a jamais plus de deux paires de membres dans les ver- tébrés; il en est qui n’en ont qu’une seule paire; d’autres en sont complètement privés. Quand il n'en existe qu'une seule paire, c’est tantôt la paire antérieure qui persiste, et tantôt la paire postérieure. Quelle que soit la forme ou la longueur de la patte, on peut toujours la réduire à ces di- verses pièces, comme le membre d'un animal vertébré. *’.0. — Pâlir d'un articulé a. Præsrutmn. — h. Scutum. — r. Sc ii tel - I II 111 — f/. Post- scu loi I ii ni . Ki* *5*. - Pro- itiornx «I «* lasau- l« relie vrrli*. i. O peut s’élever, dans les seg- ments les plus compliqués (ceux qui portent des pat- tes et des ailes), à quatre en dessus : sternum, épi- sternum, épinière, eullio- rax (tig. 2îil), et quatre en dessous : præseutum , scu- tum , sculelltim et postscu- lellum (tig. 252). I.es mêmes appendices 21. ANATOMIE COMPARÉE 240 Il y a au plus deux paires d’ailes dans les animaux articulés; elles sont toujours insérées sur le deuxième et le troisième an- neau du thorax. Comme pour les membres des vertébrés, une paire manque quelquefois; d’autres fois elles manquent toutes les deux. Les pattes des articulés sont au nombre de deux paires dans quelques crustacés inférieurs; elles sont au nombre de trois dans les insectes, de quatre dans les arachnides, variables de deux à sept dans les autres crustacés parasites et libres, et enfin au nombre de plusieurs centaines chez les myriapodes. Il n’existe plus de pattes hors des articulés. Dans tous les insectes la bouche se compose de six pièces (fig. 255):deux impaires: la lèvre supérieure et l’infé- rieure; deux paires : les man- dibules et les mâchoires. Les mâchoires et la lèvre infé- rieure portent en outre des palpes. Toutes ces pièces n’ap- partiennent pas au squelette cutané; il y en a qui doivent être rapportées au squelette viscéral. Ces six pièces de la bou- che s’allongent pour former une trompe ou un suçoir chez les insectes suceurs; elles restent courtes et distinctes dans les insectes broyeurs. Chez les mollusques, il se forme généralement dans l’épaisseur de la peau des pièces soli- des, ordinairement calcaires, et que l’on appelle communément coquilles. Il n’y a que chez les oseubrions qu’elles présentent de l’analogie avec le squelette des animaux articulés. Celte coquille n'est formée en général que d’une ou de deux pièces qui servent plutôt à la protection de l'animal qu’à la lo- comotion. r Fig. 253. — Pièce de la bouche de l’bydrophilus pieeus. «. Lèvre supérieure. — b. Lèvre infé- rieure. — c. Palpe labial. — d. Pal- lie maxillaire. — e. Mâchoire. — Mandibule. APPAREIL LOCOMOTEUR ‘Z 47 Fig. itii. — Coquill» » eoni que* qui l'tt'OuIruL Toutes les coquilles, quelle qu’en soit la forme, peuvent se réduire ù un cône diversement enroulé (fig. 234). Il n’y a pas de mue dans les mollus- ques : la même coquille continue ù croi- Ire pendant la vie de l’animal. Les mollusques qui vivent en colonie, comme les bryozoaires, et qui ont aussi une enveloppe calcaire de protection, forment souvent des tiges ramifiées, semblables à des plantes, et que l’on a appelées polypiers. Quelques mollusques (les tuniciers) présentent, dans la compo- sition de leur squelette cutané, une substance semblable, sous le rapport chimique, à la cellulose végétale. Plusieurs vers ont, comme les cestoïdes, des corpuscules cal- caires de forme arrondie dans l’épaisseur de leur peau. Beaucoup de vers à sang rouge portent des soies de forme très-variée (tig. 235), quelque- fois en si grand nombre qu’elles forment une sorte de feutre sur le dos de l’animal, comme dans l’aphrodile. Ces soies deviennent quelquefois lamel- leusesetse recouvrent comme des écailles (fig. 25(5), par exemple dans les polynoés. D’autres vers ont le corps revêtu d’un épithélium vibra- lile (les lurbellaires des au- teurs), et portent souvent dans l’épaisseur de la peau des corpuscules en forme de bâtonnets qui semblent carac- téristiques de ces animaux. Le squelette cutané se réduit dans quelques échinodermes et plusieurs polypes à des spiculés d'une forme constante qui in- crustent la peau et qui permettent de distinguer les principaux- groupes entre eux. On en voit en forme d’ancre chez lessynaptes (fig. 237). 4 )M eig. *ss. - — Soie lumbricus coni- planat u$. K «g. ÎN6. — Aphro- dite héritsér; ies «oie* rn duvet sont rn levées du cdU* droit. 248 ANATOMIE COMPAKEE. Cils vibratiles. — Chez les animaux inférieurs, la locomotion aquatique a souvent lieu à l’aide de poils très-fins, qui battent l’eau comme les planches d’une roue de bateau à vapeur et que l’on désigne sous le nom de cils vibratiles (fig 258). On ne distingue ces organes qu’à l’aide du microscope. U, {■'/ 'O® Fig. 258 — Jeune al- cyonclle, couverte de cils vibratiles. On voit des cellules de forme variable former un épithélium, et au bout de chaque cellule, des poils hyalins terminés gé- néralement en pointe. C’est un épithélium vibratile (fig. 259). La plupart des infusoires, les vers lurbellaires, les embryons de vers à sang rouge, les embryons de mollusques en général, sont pourvus d’un épithélium vibratile, chez les uns sur toute la surface du corps, chez les autres dans quelques régions seu- lement. Cet épithélium vibratile existe dans les animaux supérieurs et même chez l’homme, non pour la locomotion de l’individu, mais pour la locomotion de certains produits qui sans eux ne pour- raient être mis en mouvement. Le pro- duit mâle, le spermatozoïde porte lui- même le cil vibratile pour se mouvoir, mais dans l’appareil femelle ce sont les cils des trompes ou des ovidueles qui déterminent le mouvement de l’œuf. Dans d’autres cas, les cils sont évi- demment destinés à faire mouvoir les liquides qui baignent les surfaces que ces cils recouvrent. On a comparé avec raison le mouvement vibratile de la sur- face d’une membrane à l’ondulation d'un champ de blé ballotté par le vent. Fig. 259. — Tentacule b ry «zoo ire, couvert d épithélium vibratile. APPAREIL. LOCOMOTEI U . 2 S9 MUSCLES. L’appareil locomolcur actif esl constitué par un tissu dont l’aspect est très-variable, selon le rang que l’animal occupe dans la série, et qu’on nomme tissu musculaire. Dans les dernières classes de l’échelle, ce tissu esl fondu avec les autres, et l’animal présente l’aspect d’une masse homo- gène. On ne voit que des cellules plus ou moins développées, dont plusieurs servent au mouvement et d'autres à la sensa- tion. Les premières, en se contractant d'une manière régulière et déterminée, produisent l’effet d’une libre qui se raccourcit, tandis que les cellules de la seconde catégorie transmettent et reçoivent les impressions comme une libre nerveuse et agissent en même temps comme les cellules ganglionnaires des animaux supérieurs. Quand l’organisme se complique, au lieu de cellules dispo- sées en chapelet, des libres apparaissent et les contractions gagnent en force et en précision. Ces libres, d’abord irrégulièrement réparties au milieu d'au- tres tissus, se groupent ensuite ensemble, constituent des fais- ceaux qui se réunissent en masses distinctes nommées muscles. Dans les classes inférieures, ces libres sont toujours blan- ches, lisses et unies; dans les classes supérieures, ces libres lisses persistent dans les appareils de la vie végétative; mais les appareils de la vie de relation sont pourvus de libres striées, rouges, qui se durcissent à leurs extrémités, s’attachent à des leviers et produisent, par leur action combinée, la marche, le saut ou le vol, et tous ces mouvements variés qui distinguent les animaux supérieurs. Les muscles forment ce qu’on appelle communément la chair; ils sont toujours rouges dans les animaux à sang chaud; ils sont souvent blancs dans les autres. L'appareil actif de la locomotion ne consiste donc que dans des libres, diversement réunies en faisceaux, qui prennent leur point d'attache sur des parties solides fournies par le squelette interne ou par la peau. 250 ANATOMIE COMPARÉE. Chaque groupe de faisceaux a reçu un nom particulier; on en compte plusieurs centaines dans un animal. Le squelette avec les muscles forment le véritable appareil locomoteur. il est inutile de faire remarquer que le cadre restreint dans lequel nous devons nous renfermer ne nous permet d’énumérer que quelques modifications du système musculaire dans les prin- cipales classes du règne animal. Dans les classes inférieures du règne animal, y compris même les articulés, l’appareil locomoteur est fourni par la peau. Dans le premier embranchement, qui comprend les classes supérieures, on trouve un appareil de locomotion spé- cial qui leur est propre. En général, les muscles de la peau persistent jusque dans les rangs les plus élevés, même avec les parties solides osseuses ou cornées; mais ils ne servent plus à la locomotion proprement dite; ils servent plutôt à la pro- tection. VERTÉBRÉS OU HYPOCOTYLÉDONES. Mammifères. — La disposition des muscles a lieu dans toute la classe des mammifères d’après un plan uniforme. Ils sont partout faciles à reconnaître, si on les connaît dans une espèce quelconque. Les muscles des membres sont ceux qui présentent le plus de variations. Le peaussier, ou muscle de la peau, acquiert un grand développement chez les mammifères en général; il enveloppe souvent tout le corps, comme chez le hérisson ou le porc-épic, qui ont la faculté de se rouler en boule, ou bien il prend seule- ment du développement le long de la colonne vertébrale, par exemple chez le chien et le chat, pour faire le gros dos. Les muscles de la colonne vertébrale des cétacés se prolon- gent en avant et en arrière sans présenter de modifications importantes, et ils se groupent à la partie inférieure de la région caudale comme à la partie supérieure. Le diaphragme existe chez tous les mammifères; quelques- uns, comme les chameaux, ont une partie du centre aponévro- lique ossifiée. APPAREIL LOCOMOTEUR 251 Les muscles de l’abdomen, surtout le grand oblique et le grand droit, sont en général très-volumineux chez les mammi- fères, et s’étendent quelquefois sur toute la face inférieure du Ironc. Le pyramidal est surtout développé chez les marsupiaux. On ne voit pas les intersections tendineuses du grand droit ab- dominal chez les cétacés, et le bassin étant à l’état rudimen- taire, les intersections postérieures de ces muscles offrent d'assez notables modifications. Le muscle grand dentelé est bien développé chez les animaux de cette classe; il s’attache ordinairement à toutes les côtes et jusqu’aux apophyses transverses des dernières vertèbres cervi- cales. Le trapèze s’unit souvent avec le deltoïdien et le cléido-mas- loïdien, pour former une large bande musculaire sur le cou et l’épaule, surtout quand la clavicule manque. Dans la plupart des mammifères, on voit un muscle étendu depuis l’acromion jusqu’à l’apophyse transverse des première, deuxième et quelquefois quatrième et cinquième vertèbre cervi- cale, et quelquefois aussi jusqu’à l’apophyse basilaire; c’est l’acromio- basilaire. Le pectoral est surtout développé chez les mammifères fouis- seurs et chez les chéiroptères; le petit pectoral manque ordinai- rement avec la clavicule. Les chéiroptères ont un muscle parti- culier destiné à tendre la membrane de l'aile et qui s'insère sur l’humérus. Les muscles qui meuvent la mâchoire inférieure, le masseler, le temporal et les deux plérygoïdiens sont généralement très- développés chez les mammifères; le digastrique manque quel- quefois, et souvent il n’a qu'un seul ventre. La queue se meut ordinairement à l’aide de huit muscles : deux releveurs : le sacro-coccygien supérieur et Pinler-épineux supérieur ; quatre abaisseurs : l'iléo sous-caudien, le sacro-sous- eaudien, le sous-caudien inférieur et le pubo-sous-caudien ; et enfin deux latéraux : l’ischio-caudien et l’interlransversaire. Oiseaux. — Les muscles des oiseaux ont en général une couleur plus foncée que ceux des mammifères, et ils se distin- guent, indépendamment de leur couleur, par leurs fendons lui- 2 ri 2 anatomie comparée. siinls, qui sont souvent ossifiés et séparés entièrement de la portion eliarnue. Quelques oiseaux, par exemple les coqs de bruyère (genre tétrao), ont les muscles de la poitrine pâles et foncés. Les ex- ternes sont pour ainsi dire noirs, tandis que les profonds sont tout blancs. Le peaussier ou les muscles cutanés sont souvent très-déve- loppés dans certaines régions du corps; ce sont eux, en effet, qui relèvent les plumes de la tète pour former une huppe ou qui font dresser les pennes de la queue pour faire la roue. Dans les kakatoès, nous voyons les exemples les plus remarquables de la huppe; les paons et les dindons nous fournissent des exemples remarquables de la roue. Les membres antérieurs des oiseaux devenant les seuls et uniques organes de la locomotion aérienne, les muscles pecto- raux qui abaissent l’aile deviennent tellement volumineux qu’à eux seuls ils forment souvent une masse plus considérable que tous les autres muscles du corps réunis. Le long antérieur du cou prend naissance sur les crêtes des corps des vertèbres dans l’intérieur de la poitrine et envoie des bandelettes à toutes les vertèbres du cou. L’os ptérygoïdien et l’os tympanal ont un muscle particulier, formé de deux portions qui les élèvent et les tirent en avant; on reconnaît encore les temporaux, les masseters, les plérygoï- diens et le digastrique; les temporaux sont souvent formés de trois ou de quatre portions distinctes. Les muscles abdominaux manquent souvent ou sont peu dé- veloppés, à cause du sternum, qui recouvre une partie de l’abdomen. Le diaphragme est formé de quelques chefs charnus venant des côtes et du sternum ; le centre est toujours aponévro- lique. La queue de l’oiseau, surtout de l’oiseau rapace, porte huit paires de muscles comme celle des mammifères : deux en des- sus, qui sont releveurs; quatre en dessous, qui sont ahaisseurs, et deux sur les côtés. Reptiles. — Les reptiles ont en général les muscles de lu APPAREIL LOCOMOTEUR 2i>3 peau très-peu développés, et chez plusieurs d’entre eux on n’en voit pas même de traces. Un muscle peaussier s’étend sur tout le ventre et sur les côtes des ophidiens; il s’insère en partie sur les côtes cl en partie sur les écailles. Ceux qui ont les mâchoires très-mobiles, ainsi que les os pa- latins, comme les serpents, ont de nombreux muscles, parmi lesquels on distingue encore facilement les deux plérygoïdiens, le temporal et le masseter, et qui forment deux grandes masses, dont l'externe est la plus volumineuse. A ces muscles, que l'on trouve avec les mêmes caractères dans les diverses classes, viennent s’ajouter quelques nouveaux muscles qui agissent sur les os palatins et les maxillaires. Chez les serpents venimeux, une partie du muscle temporal comprime la glande venimeuse au moment de la morsure et pousse le venin dans la dent. Le muscle digastrique est encore distinct. Comme il y a une grande différence dans la mobilité des ver- tèbres, selon les régions ou selon les ordres, il existe une diver- sité très-grande dans les muscles du dos. Chez plusieurs d’entre eux, les muscles du dos et de la queue se divisent par tranches, comme on le voit dans les poissons en général. Les muscles inter-osseux manquent chez les chéloniens, mais acquièrent un grand développement chez les ophidiens, et em- brassent souvent plusieurs côtes dans ces reptiles. Les muscles abdominaux s’étendent jusqu'au tronc, et on voit le muscle droit se confondre avec le sterno-hyoïdien. Les inter- sections tendineuses que ce muscle présente correspondent au nombre de côtes. Un diaphragme rudimentaire existe chez les reptiles et les ba- traciens; on le reconnaît surtout chez les chéloniens. Les muscles perdent en général leur couleur rouge chez les reptiles comme chez les batraciens. Poissons. — Le système musculaire se simplifie considéra- blement chez les poissons; il n’y a plus qu’un petit nombre de muscles à signaler, mais quelques-uns prennent un développe- ment excessif et forment presque tout le corps du poisson. 22 254 ANATOMIE COMPARÉE Faisons remarquer d’abord que le poisson frappe en général l’eau par des flexions alternatives du tronc et de la queue, et que les apophyses épineuses supérieures empêchent le mouve- ment dans le sens vertical; c’est pour cela que nous voyons, de chaque côté du corps, depuis la tête jusqu’à la nageoire caudale, un énorme muscle qui représente les faisceaux du sacro-spinal. Ce muscle est remarquable par ses lames aponévrotiques qui le divisent en autant de couches de fibres qu’il y a de vertèbres; elles sont souvent disposées en zigzag, surtout à la partie pos- térieure, et elles rappellent la composition annulaire des ani- maux articulés. Ce sont elles aussi qui donnent souvent à la chair des poissons un aspect feuilleté, surtout quand la gélatine des lames a été dissoute par la cuisson. On l’appelle communé- ment muscle latéral. Ce muscleest divisé en une bande supérieure, qui représente, d’après Cuvier, l’épineux du dos; en une bande moyenne, qui re- présente le long dorsal avec le lombo-sous-caudien latéraldes mam- mifères à queue, et en une bande inférieure qui répond, dans la partie qui règne sous la queue, au lombo-sous-caudien inférieur. Sur la ligne médiane, en dessus et en dessous, on voit un muscle longitudinal qui rappelle en dessous les muscles droits abdominaux. Les nageoires paires et impaires ont un grand nombre de pe- tits muscles, dont on compte trois sortes différentes dans la nageoire caudale. Il n’existe pas de muscles cutanés proprement dits, mais les muscles adhèrent en général intimement à la peau, par exemple chez tous les poissons plagiostomes. On sait combien ces pois- sons sont difficiles à écorcher. Les rayons de la tète du lophius piscatorius portent des muscles abducteurs, des fléchisseurs et des extenseurs, dont les premiers surtout sont très-développés. L’opercule à un muscle externe qui le relève et un interne qui l’abaisse; mais les muscles les plus forts de la tète sont ceux des mâchoires. Ils constituent la masse charnue de la joue et semblent représenter à la fois le temporal et le masseter. Il n’y a ni ptérygoïdien ni digastrique chez les poissons. A P 1» A R F. I L L 0 CO M ÜT E U R 2î>!> f.es tires branchiaux se meuvent par de nombreux petits mus- cles, dont quelques-uns s’insèrent à la base du crâne et agissent comme élévateurs, tandis qu’un muscle très-fort part de la face inférieure de la colonne vertébrale, s’étend à la par- tie supérieure des arcs branchiaux et lire cet appareil en ar- rière. Enfin un muscle s’étend de l’os hyoïde au pharyngien in- férieur et agit comme antagoniste du précédent. Les muscles des poissons sont en général blancs ou jaunâ- tres; quelquefois ils sont roses ou même rouges, comme dans le saumon et le thon. Certains poissons, par exemple l’esturgeon, ont quelques muscles rouges connue des muscles d’animaux à sang chaud, et la couleur parait même varier dans le même poisson, selon des circonstances que l’on n’a pu apprécier jus- qu’à présent. ARTICULÉS OU ÉPICOTYLÉDONES. Tous les genres de vie se rencontrant dans l’embranchement des animaux articulés ou épicotylédones, nous observons chez eux un système musculaire très-développé; mais, comme il n’existe plus de squelette interne, les muscles doivent s’insérer sur les segments cornés ou calcaires du squelette cutané. Les muscles sont formés de libres encore parfaitement dis- tinctes, incolores ou légèrement jaunâtres, et montrant toutes des stries transverses, même quelquefois les fibres organiques. Les muscles sont insérés généralement sur des prolonge- ments du têt, qu'Audouin a désignés sous le nom d'apodème et qui s’allongent quelquefois comme des tendons. Les véritables tendons manquent. Les muscles se rendent en général d’un segment à celui qui le suit et produisent ainsi le mouvement des pièces qui se sui- vent. Dans la région thorachique qui fournit insertion aux pattes et aux ailes, outre les muscles des segments, on trouve encore ceux qui meuvent ces appendices, et la masse musculaire y de- vient très-considérable. Le système musculaire est d’autant plus développé que les segments ou les appendices sont plus mobiles. C’est ainsi que, dans les derniers articulés, les lernéiens para- ANATOMIE COMPARÉE. 2aG sites, qui ont l’abdomen atrophié et complètement immobile, toute trace de fibres musculaires a disparu. Quand les segments du corps sont tous semblables, comme chez les larves d’insectes, les muscles sont disposés de la même manière dans toute la longueur de l’animal ; mais après les mé- tamorphoses, les appendices étant survenus, des différences considérables se remarquent sous ce rapport entre la région ihorachique et la région abdominale. ALLOCOTYLÉDONES. Mollusques. — Le système musculaire est encore très-déve- loppé dans les mollusques; il est formé de fibres lisses et non striées qui se réunissent en faisceaux distincts et qui prennent ordinairement leur insertion sur la coquille. Souvent aussi les fibres s’enlre-croisent et tendent ù se fondre dans les autres tissus. Les céphalopodes présentent les muscles les plus développés; on en voit deux paires entourer l’entonnoir et s’insérer sur la boîte crânienne et deux autres moins volumineux qui permet- tent à ces animaux de contracter l’entonnoir avec force pour faire jaillir le contenu de la bourse du noir. Les bras sont formés de fibres musculaires longitudinales, circulaires et rayonnantes qui en font un organe d’une flexibilité extraordi- naire. Les gastéropodes ont un pied qui est musculaire dans toute son étendue, et dont les fibres s’enlre-croisent en tout sens. Il y a dans les hélix, par exemple, un muscle rélraeleur du pied qui va s’attacher à la columelle de la coquille, et un second muscle columellaire qui s’unit antérieurement aux parois mus- culeuses de la cavité de la bouche. On trouve ensuite les muscles propres des tentacules et un muscle de la verge. Plusieurs mollusques acéphales montrent encore trois mus- cles bien distincts, deux transverses adducteurs et un longitu- dinal rétracteur. Le muscle Iransverse postérieur est ce petit cordon blanc et assez dur qui reste attaché à une des valves des moules après leur cuisson. APPAREIL LOCOMOTEUR ijT Chez les tuniciers, ce système se simplifie considérablement, puisque nous ne trouvons plus que des libres musculaires iso- lées, les unes circulaires, les autres longitudinales, en dessous de la peau. Nous pouvons en dire autant des bryozoaires. Des fibres musculaires isolées se groupent ensemble pour former des faisceaux, mais ces fibres ne s’unissent point les unes aux au- tres. Il y a des muscles rétracteurs de l’animal qui vont s’insérer d’nn coté à la base de la couronne tentaculaire et de l’autre côté a la paroi interne delà loge. Les cordons musculaires qui composent ces faisceaux sont très-longs. Vers. — Les vers nous montrent un système musculaire beau coup plus simple que celui des mollusques. Chez les vers à sang rouge, une couche musculaire, formée de deux ou trois plans de libres, les unes circulaires, les autres longitudinales, tapisse la peau dans toute sa surface, et donne au ver la même sou- plesse dans toute son étendue. Quelquefois ces couches muscu- laires forment à l’intérieur du corps des cloisons, qui le divisent en autant de loges. Ou trouve encore des libres musculaires tapissant la peau chez les vers les plus simples, et on voit les ventouses des ténias exclusivement formées de libres musculaires lisses. Chez plusieurs vers toutefois, le mouvement du corps ou des appendices qui le couronnent a lieu par la contraction des cellules qui le composent. Cela se voit distinctement chez plu- sieurs trématodes et quelques ccstoïdes. Ecliiiioilermes. — Les échinodermes ont encore des muscles distincts. Les holothuries ont une couche de libres circulaires et de libres longitudinales tapissant la peau, et dans les étoiles de mer comme dans les oursins, on voit des muscles qui don- nent, chez ces derniers, le mouvement aux piquants. Polypes. —Enfin, chez les polypes, on voit encore des mou- vements très-réguliers et distincts, qui sont dus à In contrac- tion de cellules et qui se distinguent à peine des autres cellules du corps. Les divers éléments du corps, en se réunissant, forment une masse homogène qui fait à peine supposer qu'il entre des éléments différents dans sa composition. '22. APPAREIL NERVEUX Cet appareil, désigné plus communément sous le nom de système nerveux, se composesurtout de trois parties distinctes : 1° de nerfs qui transmettent les impressions ou les ordres; 2° de ganglions qui les reçoivent, et 5° de commissures qui établis- sent des communications entre les ganglions et qui produisent l’harmonie dans l’économie animale. Les impressions reçues du dehors par les organes des sens sont communiquées au cerveau, soit directement, soit indirectement, parles nerfs;lesordresqui émanent du cerveau sont transmis par des nerfs semblables qui marchent parallèlement à ceux-ci : les premiers nerfs sont nommés nerfs de sentiment; les seconds, nerfs de mouvement, et l’ensemble de ces organes, qui établis- sent ainsi le rapport avec le monde extérieur, constitue le sys- tème nerveux de la vie animale. Mais il existe en outre des ganglions et des nerfs qui prési- dent au mouvement de divers organes qui sont soustraits à l’empire de la volonté, comme le cœur, les intestins, etc., et dont l’animal ne peut ni activer l’action, ni ralentir la marche. Le cœur bat sans notre intervention; ce sont les nerfs et les APPAREIL NERVEUX 25!) ganglions qui forment le système du grand sympathique ou de la vie végétative. Il y a très-peu d’animaux chez lesquels on n’ait pas trouve un système nerveux plus ou moins développé. Gel appareil n’est point conformé sur le même plan dans les divers embranchements du règne animal; il est dillicile de re connaître dans les animaux sans vertèbres les parties analogues des vertébrés. On dit : « le cerveau d’un insecte, le cerveau d'un mollusque; » mais il n’est pas démontré que ce cerveau corres- ponde à celui des animaux supérieurs. Le système nerveux se manifeste dans les animaux inférieurs sous une forme très- simple : on voit des ganglions, réunis entre eux par des commissures, entourer l'œsophage sous forme de collier, et de ces ganglions on voit naître tous les nerfs. Ce collier se trouve dans la plupart des animaux sans ver tèbres. Dans l’embranchement des articulés, les ganglions inférieurs du collier se répètent autant de fois qu’il y a d’anneaux dans le corps, et de là résulte une chaîne ganglionnaire qui s’étend dans toute la longueur de l’animal. Quand ces anneaux sont semblables entre eux, les ganglions le sont aussi, mais comme les anneaux thoraehiques sont gé- néralement plus développés que les autres, à cause de l’inser- tion des pattes et des ailes, les trois paires de ganglions corres- pondantes sont modifiées aussi. Dans quelques-uns de ces ani- maux, les anneaux sont serrés les uns contre les autres, comme dans les crabes, et la chaîne ganglionnaire prend l’aspect d'une étoile. Ce n’est au fond cependant que la même disposition. Ces nerfs appartiennent à la vie de conservation; ils établis sent les rapports entre l’animal et le monde extérieur. Mais déjà dans ces classes peu élevées, le long du canal in testinal, on voit quelques ganglions qui distribuent leurs filets nerveux exclusivement aux organes digestifs et qui, par consé- quent, président à la vie de conservation ; ces ganglions, avec les nerfs qui en naissent, représentent le grand sympathique des animaux supérieurs. Ils sont en relation avec les ganglions du “200 ANATOMIE COMPARÉE. collier par une double commissure, et se trouvent déjà dans des mollusques qui n’ont qu’un simple collier œsophagien. On les désigne sous le nom de stomalo-gastriques ou de nerfs splanchniques. ANIMAUX VERTÉBRÉS OU H YP OC 0 T YL ÉD 0 NES - Le système nerveux est exactement conformé d’après le même plan dans tous les vertébrés, depuis les mammifères jus- qu’aux poissons. Il est formé par une moelle épinière, un cer- veau ou encéphale, des nerfs et un système du grand sympa- thique. La moelle épinière, qui est la partie principale, consislc dans un long cordon blanc, logé dans l’intérieur du canal spinal, et se compose de quatre faisceaux intimement unis entre eux; de cette moelle on voit naître autant de paires de nerfs qu’il y a de vertèbres, et toutes ont deux racines, une antérieure et une postérieure. Les célèbres observations de Bell ont fait connaître que les racines antérieures des nerfs spinaux président au mou- vement; les postérieures, au sentiment. La section des premières produit la paralysie, la section des dernières l’insensibilité. Il parait en être de même des faisceaux qui composent la moelle épinière; les antérieurs sont des faisceaux de mou- vement et les postérieurs des faisceaux de sentiment. Celle dis- tinction semble s’étendre jusqu’aux animaux sans vertèbres. La chaîne ganglionnaire des articulés est formée de deux cou- ches superposées; la couche supérieure, quand l’animal est placé sur ses pattes, correspond à la couche du mouvement, l’autre à celle du sentiment. En plaçant l’articulé sur le dos, les rapports sont les mêmes que dans les vertébrés. Nous trouvons ces doubles faisceaux jusque dans les bras des mollusques céphalopodes; dans chacun de ces appendices pénètre un cordon nerveux droit naissant du bord antérieur des ganglions œsophagiens, et un autre cordon ganglionnaire, s’anastomosant de dislanceen distance avec le précédent, s’étend aussi dans toute la longueur de cet organe cl joue, à ne pas en douter, le rôle d'un nerf de sentiment, ou plutôt du grand sym- APPAREIL NERVEUX 2 modifications qui sont survenues dans les vertèbres crâniennes. Il y a Irois divisions principales dans l’encéphale : les hémi- sphères, les tubercules quadrijumeaux et le cervelet; cette divi- sion correspond à la première division qui se manifeste dans le cours du développement: on voit en effet d’abord chez les embryons trois vésicules qui, plus tard, se divisent et dont le nombre s’élève jusqu'à cinq. Dans le cerveau on distingue en avant deux ganglions, ordi nairement les plus volumineux, et qui ne sont pas sans avoir des rapports avec l’intelligence; ce sont les hémisphères. Leur commissure est désignée sous le nom de corps calleux ou mésolobe. Derrière les hémisphères, on voit deux autres ganglions, qui, divisés souvent par une rainure transverse, donnent nais- sance à quatre éminences : ce sont les tubercules quadrijumeaux ou les lobes optiques. Ils portent au-dessus d’eux la glande pinéale. Le cervelet forme la troisième partie et occupe toujours la ligne médiane. La cavité de la moelle pénètre en avant au-des- sous du cervelet, et forme ce qu’on appelle le quatrième ventri- cule; elle passe ensuite en dessous des tubercules quadriju- meaux, eldonne naissance, dans les hémisphères, aux ventricules latéraux et en dessous au troisième ventricule. I.es lobes du cervelet ont quelquefois une forte commissure, que l’on désigne ANATOMIE COMPARÉE 2G2 sous le nom de pont de Varole, mais qu’on ne rencontre que dans les vertébrés supérieurs. Outre la glande pinéale que l’on voit au-dessus des corps quadrijumeaux, on trouve aussi dans les diverses classes de ver- tébrés la glande pituitaire ou l’hypophyse, qui est toujours logée à la même place en dessous du cerveau et acquiert son plus grand développement dans la classe des poissons, A la base du cerveau, naissent douze paires de nerfs crâniens qui doivent se réduire à quatre paires, correspondant aux quatre vertèbres crâniennes. Nous avons vu plus haut qu’à chaque vertèbre correspond une paire de nerfs. Le cerveau, comme la moelle épinière, est entouré constam- ment de trois enveloppes, sans compter l’étui osseux formé par les vertèbres; ces enveloppes sont : la dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère. Les nerfs consistent dans des cordons blancs qui longent souvent les vaisseaux et se ramifient en filets de plus en plus minces pour se perdre dans les organes. On ne voit pas de différences entre les nerfs de sentiment et ceux de mouvement. On peut dire qu’il n’y a pas d’organe qui ne reçoive des nerfs, saufle cerveau etla moelle, et iciencoreles vaisseauxconduisent quelques fines ramifications du grand sympathique. Le grand sympathique consiste d’abord en autant de paires de ganglions qu’il y a de vertèbres ; des ganglions plus ou moins nombreux, qui président au mouvement du cœur, de l’estomac, des intestins, des vaisseaux, etc., apparaissent dans le voisinage de ces organes; ils sont unis au système nerveux de la vie animale par l’intermède des commissures et des nerfs spinaux et cérébraux. Nous trouvons le type du système nerveux des vertébrés dans le branchiostoma, ce poisson si remarquable sous tous les rapports; le centre nerveux céphalo-rachidien consiste en un cordon allongé qui représente la moelle épinière; il n’y a pas de ganglions propres pour représenter le cerveau, et les nerfs spinaux naissent comme les nerfs crâniens sur toute la longueur de la moelle par deux racines distinctes, une antérieure et une postérieure. Al'l’AIU.IL NEItVKUX. Le système nerveux est uniquement formé de deux éléments aiiiitomiques, de fibres nerveuses et de corpuscules ganglion- naires; ces derniers peuvent souvent être considérés comme l’origine de certaines libres. Une fibre nerveuse se réduit au total à un cylindre axial, qui, suivant les circonstances, est enveloppé par une écorce simple. Dans les pétromyzons, cette couche manque; elle n’est donc pas isolante. Mammifères. — La moelle épinière (fig. 200) occupe presque £ toute la longueur du canal vertébral. Elle est protégée par les arcs vertébraux cl les autres Kig. î«o.— simi» enveloppes; tantôt elle se termine dans la ré- gion sacrée, tantôt dans la région lombaire; dans un petit nombre de mammifères, elle ne s’étend pas plus loin que le milieu de la région dorsale. C’est dans l’échidné et le hérisson qu’elle est le plus courte. Le canal central de la moelle ne subsiste que chez quelques mammifères. Fig. î<î|. — Cerveau <]•' rhat. 264 ANATOMIE COMPARÉE La moelle présente toujours un renflement dans les points où naissent les nerfs qui se rendent aux membres. Ce renfle- ment est assez considérable chez les kanguroos à cause du grand développement des membres postérieurs. Le cerveau se distingue toujours par le grand développement des hémisphères (fîg. 261); ils recouvrent souvent les tuber- cules quadrijumeaux et même quelquefois le cervelet. Le corps calleux ou la commissure de celte première paire de ganglions est très-d éveloppé dans tous les mammifères monodelphes et Fig. 202. — Cervca11 de delphinus phocæna. n’existe plus qu’à l’état rudimentaire dans les autres. Ce qui distingue surtout le cerveau des mammifères à l’extérieur, c’est le pont de Varole ou la prolubérance annulaire, et à l’intérieur la voûte à trois piliers. Les lubercules quadrijumeaux sont tou- jours petits et divisés en quatre éminences. Ce sont tantôt les antérieurs et tantôt les postérieurs qui sont les plus volumi- r-r ^ neux. Le cervelet est grand cfj 'c§ et pourvu de lobes latéraux. On voit chez beaucoup de mammifères des lobes au devant et en dessous des hé- misphères qui donnent nais- sance aux nerfs olfactifs. Ce sont les lobes de ce nom. Ils sont creux et leur cavité communique directement avec les ventricules latéraux. Derrière la prolubérance annulaire, on voit généralement sur la moelle allongée des saillies que l’on désigne sous le nom de corps trapézoïdes. Les hémisphères des mammifères présen- tent à leur surface des circonvolutions, qui, pour être très-variables d’un groupe à l’autre, ne sont pas moins constantes dans une espèce. Elles ne sont point l’effet du hasard; il y a un principe qui préside à leur arrangement. Les quadrumanes, les carnassiers, les céta- cés (fig. 262) et l’éléphant ont de nombreuses circonvolutions; les rongeurs (fig. 265) en ont peu; l’ouislili parmi les singes Fig. 26S. — Cerveau de castor. APPAREIL NERVRIX. 2155 n’en a pas, ainsi que le microcèbe parmi les lémuriens. D’après M. Camille Dareste, il y aurait dans les mammifères une relation constante entre le degré de développement des circonvolutions du cerveau et la taille de l’animal, de manière que dans tous les groupes, comme les ouistitis parmi les qua- drumanes, les espèces de petite taille auraient le cerveau le moins pourvu de circonvolutions. Le cerveau et la moelle sont entourés des mêmes enveloppes: pie-mère, arachnoïde, dure-mère et étui osseux. La faulx, formée par la dure-mère, ainsi que la lente du cervelet sont souvent ossifiées. Le cerveau remplit complètement la boîte crânienne. Les nerfs crâniens existent tous chez les mammifères comme chez l’homme, à l’exception de la première paire, qui manque chez quelques cétacés. La cinquième paire acquiert souvent une grande importance. Les autres nerfs de la moelle aussi bien que le grand sym- pathique ne présentent guère de modifications importantes a signaler; ils sont disposés comme chez l’homme. On pourrait faire remarquer toutefois que, dans la plupart des mammifères, le grand sympathique s'unit intimement dans la région cervicale avec le pneumo-gaslrique, et que souvent des ganglions de la région cervicale se confondent les uns dans les autres, de ma- nière à ne plus trouver sept ganglions correspondant aux ver- tèbres cervicales. Il n'y en a souvent que trois. Oiseaux. — La moelle épinière est, en général, très-allongée à cause de la longueur du cou; elle est généralement creuse dans toute la longueur. Les faisceaux supérieurs de la moelle s’écartent, au milieu du renflement formé â l’origine des nerfs qui se rendent aux pattes, et forment les/nus rhomhoïdal, qui est caractéristique de la moelle des oiseaux. Celle-ci remplit toute la longueur du canal spinal. Les hémisphères du cerveau ont une forme triangulaire (fig. 264); on distingue â peine à leur surface des traces de circonvolutions. Les parois de ces hémisphères sont très-minces. On voit en avant les lobes olfactifs dont la cavité est aussi en communication avec les ventricules latéraux. Les tubercules •266 ANATOMIE COMPARÉE Fig. 2C4. — Cerveau du coq. a. Vu en dessus. — b. Vu en dessous. quadrijumeaux occupent les flancs du cerveau; le cervelet se réduit à la portion moyenne ou au ver. Le pont de Varole man- que, ainsi que le corps calleux. Le cerveau remplit la cavité du crâne; il est entouré des mê- mes membranes or- dinaires. Les nerfs crâniens se retrouvent tous, et les mêmes nerfs se rendent aux mêmes organes. Les nerfs optiques sont souvent très-gros et lamelleux. Le nerf lingual de la cinquième paire manque. Les nerfs vertébraux ne présentent rien de particulier. Le grand sympathique est très-distinct; les ganglions de la région dorsale se voient facilement le long de la colonne vertébrale; mais dans la région cervicale, ce nerf pé- nètre dans le canal vertébral formé par les apophyses transverses des vertèbres. Reptiles et batraciens. — La moelle épinière est très-longue, par exemple, chez les serpents, et fort courte dans les batraciens anoures, comme les grenouilles et les crapauds. Le ven- tricule persiste pendant toute la vie. La moelle surpasse le cerveau en vo- lume. Il existe des renflements assez grands dans la moelle à l’origine des nerfs des membres. Chez les ophidiens on a observé aussi des renflements à l’origine des autres nerfs. Le cerveau (fig. 265) a quelque ressemblance avec celui des oiseaux, avec cette différence toutefois que les corps quadriju- APPAREIL NERVEUX . 267 roeaux sont situés à la même place que chez les mammifères, c’est-à -dire en dessus entre les hémisphères et le cervelet. Les batraciens anoures ont un cervelet rudimentaire; il ne con- siste que dans un mince cordon placé en travers comme un pont sur le quatrième ventricule. Le cervelet est le plus déve- loppé dans les crocodiles. Les nerfs crâniens, comme les nerfs vertébraux et le grand sympathique, ne présentent rien de particulier. Les ganglions de ce dernier sont plus délicats et sont cachés chez quelques- uns dans le canal vertébral. Il présente des anastomoses avec le trijumeau, l’abducteur, le facial, le glosso-pharyngien, le pneu- mogastrique et l’hypoglosse. Sous divers rapports les batraciens se rapprochent plus des poissons, et les reptiles véritables, des vertébrés supérieurs. Poissons. — La moelle occupe la longueur du canal spinal, à l’exception de quelques poissons, comme le poisson lune et la baudroie, qui ont une moelle extrêmement courte et chez les- quels la queue du cheval commence 5 la hauteur des premières vertèbres. Elle est généralement cylindrique et creusée par le ventricule; elle a quelquefois la forme d'un ruban. On distingue facilement les quatre cordons qui la composent. Les nerfs nais- sent tous par deux racines. Elle se teimine chez les poissons osseux par un renflement ganglionnaire. Le cerveau des poissons ne remplit pas la cavité de la boite crânienne. Entre la pie-mère et la dure-mère, il existe une sub- slancegélalineuse, contenant dans ses mailles une grande quan- tité de graisse, qui remplit l’espace entre le cerveau et les parois du crâne. Le cerveau des poissons se distingue encore de celui des autres classes, par les ganglions qui sont à peu près éga- lement développés et qui sesuiventcommeun chapelet (fig. 2t>0). Le nombre de ces ganglions est très-variable. Le cervelet se distingue toujours facilement parce qu'il est impair et qu’il termine postérieurement l’encéphale. Quelque- fois il ressemble, comme dans les batraciens, à une simple commissure située comme un pont au-dessus du quatrième ventricule. Le cervelet est au contraire très-développé dans le thon {thynnus vulgaris). Au devant du cervelet on voit sou- 268 ANATOMIE COMPARÉE. vent deux autres paires de ganglions que l’on peut regarder comme les corps quadrijumeaux et les hémisphères, et au de- vant de ces derniers on aperçoit souvent les tubercules olfactifs. En dessous ou trouve les lobes inférieurs dont il est difficile de reconnaître la signification. L’hypophyse est en général très-dévelop- pée dans celte classe. Il n’est pas rare de trouver dans quel- ques poissons un lobe impair et médian, derrière les hémisphères : c’est le lobe du troisième ventricule. Il y a souvent derrière le cervelet des rendements que l’on désigne sous le nom de lobes postérieurs; ce sont des ganglions qui existent à l’origine de la racine pos- térieure des premiers nerfs spinaux ou du pneumogastrique, quelquefois aussi à l’origine du trijumeau. Le cerveau des poissons est très-peu volumineux relativement à la moelle épi- nière et aux nerfs. Souvent le cerveau ne semble en être qu’une dépendance. Ce sont les poissons plagioslomes qui ont proportionnellement le cerveau le plus volumineux parmi les poissons. Les nerfs olfactifs sont très-volumi- neux; ils ont un rendement à leur base et quelquefois deux, ou bien ils portent le rendement au boula l’entrée des fosses nasales. Les nerfs optiques sont aussi très-vo- lumineux; souvent ils s’enlre-croisent complètement et passent l’un au travers de l’autre (fig. 207) ou bien l'un au-dessus [de l’autre sans échange de fibres (fig. 268). Ils ne se croisent pas chez le bdellosloma. Ces nerfs consistent chez quelques pois- sons en une membrane plissée. Fig. 20(1 — Cer' eau de carpt*. a. Lobes olfactifs. — b. Hémisphères. — c. Tubercules quadri- jumeaux. — (l. Cer- velet.— e. Ganglion du pneumogastrique. — f. Ganglion im- pair. APPAREIL NERVEUX. H>9 Les nerfs des muscles de l’œil manquent rarement; ils se rendent aux mêmes muscles que dans les classes précédentes. Les nerfs trijumeau et pueumo-gastrique sont d'une gros- seur remarquable; le premier, outre les branches principales, fournit encore un tronc qui passe à travers la voûte du crâne et s’étend jusqu’aux dernières vertèbres caudales. Le second souvent plus volumineux encore que le précédent, outre les nerfs qui se rendent à l’appareil branchial, à l’estomac, au cœur et à la vessie natatoire, fournil une branche importante qui se loge dans le canal laté- ral en dessous de la ligne et qui s’étend dans toute la lon- gueur du corps. Ce nerf pueumo-gastrique naît en général de deux racines distinctes chez les poissons osseux. Les nerfs acoustiques sont ordinairement très-développés , tandis que le facial manque. Un nerf facial n'a été observé que chez les cycloslomes, et chez ces derniers par contre le glosso-pharyngien manque. Lesglosso-pharyngiens fournissent une bran- che assez forte qui se rend au premier arc bran- chial, et chez les cyprins quelques-uns de ses rameaux se perdent dans l’organe que l’on considère comme le siège du sens du goût. Les nerfs hypoglosses semblent manquer dans les poissons, tandis que l’accessoire de Willis existe encore et s’unit par des rameaux avec le pneumo gastrique. On découvre le grand sympathique dans les poissons, mais les nerfs et les ganglions sont plus tendres et parlant plus dif- ficiles â découvrir; il est cependant conformé d’après le même plan et on aperçoit les ganglions sur le trajet de la colonne vertébrale. C’est dans les poissons osseux que ces nerfs sont le plus développés; ils le sont beaucoup moins dans les plagio- stomes et on doute même de leur existence dans les cycloslomes. Fig ilis. S70 ANATOMIE COMPARÉE. ANIMAUX SANS VERTÈBRES Il est assez remarquable que le système nerveux des animaux sans vertèbres se rapporte à un seul et même type légèrement modifié, et qui s’éloigne considérablement du premier em- branchement; si on admet encore un cerveau dans ces animaux, c’est plutôt par les fonctions qu’il remplit que par son analogie anatomique. Le système nerveux se compose ici des mêmes éléments : ganglions, commissures et nerfs; ce sont les mêmes parties que l’on observe chez les vertébrés. Les ganglions sont des corps arrondis contenant des corpuscules particuliers d’où partent des filets nerveux; les commissures sont des nerfs qui vont d’un ganglion à l’autre et qui les mettent en relation; les nerfs sont les cordons qui partent des ganglions et qui y aboutissent, et qui se perdent dans les organes ou bien y prennent leur origine. Les modifications du système nerveux dans les animaux sans vertèbres portent sur le nombre de ganglions, leur séparation ou leur coalescence, et la place qu’ils occupent au milieu des autres organes. Il n’est pas sans importance de faire remarquer que si la plupart des animaux sans vertèbres ont encore des nerfs et des ganglions de la vie organique (grand sympathique), ces nerfs et ces ganglions sont placés chez les articulés au-dessus du tube digestif et chez les mollusques au-dessous. Ce que nous venons de dire est sans doute applicable encore aux vertébrés ; chez eux aussi il n’y a que ganglions, commissures et nerfs, mais ces diverses parties ne sont pas aussi bien connues dans cet embranchement. Les dernières recherches microscopiques font entrevoir que d’ici à peu de temps nos connaissances sur cet appareil pourront notablement s’accroître. ARTICULÉS OU ÉPICOTYLÉDONES. Tous les animaux de cet embranchement ont un collier lier veux autour de l’œsophage (fig. 270) et un chapelet de ganglions APPAREIL NERVEl'N 27 1 parlant de la partie inférieure du collier pour s’étendre dans toute la longueur du corps (lig. 271). Ce collier est formé de deux ganglions situés au-dessus de l’œsophage (les ganglions sus-œsophagiens), et de deux ganglions sous-œsophagiens. Ces quatre ganglions sont unis entre eux par des commissures qui forment un cercle complet. Ces ganglions sus-œsophagiens que l’on a corn- *70. , . , Collier nerveux. parés au cerveau, donnent naissance aux nerfs qui se rendent aux yeux ou nerfs optiques, aux antennes et à d’autres organes de la tète; les ganglions sous-œsophagiens donnent surtout nais- sance aux nerfs qui se rendent aux pièces de la bouche. Des deux ganglions sous-œsophagiens partent deux commissures qui se rendent aux premiers ganglions du thorax; elles sont placées dans l’axe du corps tandis que les premières commissures sont trans- verses; nous avons ainsi des commis- sures longitudinales et des commissures transversales. Comme le corps de tous ces animaux est divisé en anneaux, on doit compter que chaque anneau pos- sède sa paire de ganglions, et, si les anneaux sont semblables entre eux, les ganglions le sont aussi. Chaque anneau possède en effet sa paire de ganglions; ils sont tous unis en avant et en arrière par une commissure longi- tudinale et une commissure transverse. L’ensemble de ces gan- glions forme la chaîne ou le chapelet double situé en dessous du canal digestif et que l’on a cherché en vain à comparer à la moelle épinière des vertébrés. Quand les anneaux sont bien distincts les uns des autres, les ganglions le sont aussi; c’est ce que l’on voit en général dans les articulés qui ont le corps allongé, comme les larves (fig. 272). Quand au contraire les anneaux sont peu distincts, qu’ils se confondent entre eux et que le corps se raccourcit, les ganglions Fig. <71. — Collier ner- veux avec chaîne gan- glionnaire. 272 ANATOMIE COMPARÉE . se rapprochent, les commissures longitudinales disparaissent, et les diverses paires de nerfs, au lieu de former une chaîne, donnent naissance à une masse nerveuse centrale qui affecte souvent, par les nerfs qui en partent, la forme d’une étoile (fig. 275). De même que les commissures longi- tudinales disparaissent et que les gan- Fig. 272. — Système nerveux de paliuurus qundricornis» Fig. 275. — Système nerveux de ni nia squinado. glions se rapprochent d’avant en arrière, les ganglions laté- raux ou pairs se rapprochent par la disparition des commis- sures transverses, cl au lieu d’une chaîne double on ne voit plus qu’un chapelet simple. Dans tous ces animaux la forme du corps traduit parfaite- ment la disposition du système nerveux. On trouve aussi des ganglions et des nerfs qui agissent indé- pendamment de la volonté, qui se rendent surtout à la bouche, à l’œsophage et à l’estomac, cl qui remplissent les mêmes fonc- APPAREIL NERVEUX. 273 lions que le grand sympathique des animaux supérieurs; on les appelle slomato-gastriques. Ils naissent par des commissures des ganglions sus-œsophagiens ou du cerveau. Des recherches intelligentes oui fait connaître que la chaîne ganglionnaire est formée de deux faisceaux juxtaposés : un faisceau supérieur sans rendements ganglionnaires et un faisceau inférieur à ganglions; le supérieur correspond, à ce qu'il parait, au faisceau an- térieur de la moelle el présiderait au mouve- ment tandis que l’autre correspondrait au sen- Cig. 471. Système nerveux de cantharide. Fig. 275. Système nerveux de hanneton. liment. Les nerfs naissent généralement des ganglions, mais on en trouve aussi qui naissent de l’espace interganglionnaire. On peut souvent s’assurer qu’ils naissent de plusieurs racines 274 ANATOMIE COMPARÉE. transverses et longitudinales, ce qui rend compte de la simul- tanéité d’action des divers segments du corps. Insectes. — Les insectes ont souvent les deux ganglions sus-œsophagiens réunis en une seule masse qui forme le cer- veau. La chaîne ganglionnaire est toujours distincte, et, à l’état adulte, les trois paires de ganglions, correspondant aux trois anneaux thoracliiques, sont toujours les plus développées et les moins régulières (fig. 274 et 275). Les ganglions cervicaux donnent naissance aux nerfs optiques, pour les yeux à facettes comme pour les yeux simples, et aux nerfs des antennes. Les pièces de la bouche et les palpes re- çoivent les nerfs des ganglions sous-œso- phagiens. Le système stomato-gastrique consiste souvent en un cordon nerveux impair por- tant trois ganglions et en deux autres paires de ganglions qui tirent les uns elles autres leur origine des ganglions sus-œsophagiens (fig. 270). * Les ganglions viscéraux des insectes sont unis au système nerveux animal par des com- missures qui se rendent toujours aux gan- glions sus-œsophagiens. Arachnides. — Ces articulés montrent en général un collier nerveux, formé supé- rieurement par un ganglion cérébral; infé- rieurement, les ganglions du collier sont réunis en une seule masse avec ceux de la chaîne (fig. 277). Les scorpions, qui ont un corps allongé, montrent la chaîne ganglionnaire étendue dans toute la longueur du thorax et de l’abdomen et les commissures longitudinales très-développées. Myriapodes. — Les anneaux étant très-nombreux et le corps excessivement long, le système nerveux est composé d’un grand nombre de ganglions et la chaîne est très-développée en longueur. On a signalé dans ces articulés quatre sortes de ra- cines aux nerfs : une longitudinale qui s’étend jusqu'au collier, Fig. 27G. — Nerfs splanchniques. a. b. c. Ganglions médians. — d. e. Ganglions pairs. A PPA U K IL NERVEl'X 27 r, une nuire qui suit la même marche, mais seulement jusqu’au ganglion précédent, une troisième transverse qui se rend dans le ganglion voisin, et une quatrième qui lire directement son origine du ganglion d’où le nerf sort. Nous n'oserions dire que ceci ne repose pas plutôt sur des vues théoriques. Ces articulés possèdent comme les précé- dents un système stomato- gastrique double, l’un pair et l’autre impair. Crustacés. — Le système nerveux des crustacés déca- podes est très-remarquable; le corps des uns étant très- allongé et celui des autres très-court (lig. 272 et 27Ô), nous voyons clairement la démonstration de ce que nous venons de dire plus haut. L’écrevisse possède une longue chaîne ganglionnaire étendue dans toute la longueur du thorax et de l'abdomen; les crabes au contraire ont tous les ganglions réunis en dessous du cépha- lothorax sous la forme d'une étoile. Dans les uns et les autres les ganglions sous-œsophagiens sont éloignés du cerveau, de manière que les commissutes latérales du collier nerveux sont très-longues. Dans les crustacés inférieurs, les deux cordons longitudinaux tendent à s’éloigner l’un de l’autre, les ganglions diminuent à mesure que les anneaux s’effacent ou même disparaissent, et la chaîne ganglionnaire s’éloigne du type des articulés. Les crustacés, surtout les supérieurs, possèdent des ganglions et des nerfs stomatogastriques (lig. 278). Il naît en général, des commissures longitudinales du collier, un cordon qui se rend aux parois de l’estomac où il aboutit à un ganglion d’où partent divers lilels nerveux pour les parois du canal intestinal. Parmi les crustacés suceurs, on en voit qui ont la chaîne ganglionnaire réunie en avant, comme chez les articulés, et 27G ANATOMIE COMPARÉE. écartée en arrière, (dichelestium) (fig. 279), comme dans beau- coup de vers et d’autres dont les deux moitiés sont complètement séparées dans toute la longueur (achlères et Penella). Cette dernière disposition se montre aussi dans les pentaslomes, où l’on voit de plus les ganglions complète- ment disparaître, et la chaîne présenter l’aspect d’un cor- don (fig. 280). On distingue encore, dans ces articulés si simples qu’on les a confon- dus jusque dans ces derniers temps avec les helminthes, des ganglions slomato-gastri- ques (fig. 280 e. f). ALIOCOTYLÉDONES. Mollusques. — Le système Fig. 28«. - système nerveux des mollusques dif- un7uaUtuî""’l>letdtS fêre (1(' celui des articulés par a. Ganglions sous- l’absence de chaîne ganglion- œso|)h. — b. Col- naire; tout le système est ganglionnaire.11- réduil à 11,1 Collier d’où l)ar' c. f. ha i»olé. res, ont ce système à l’état rudimen- a. La première paire de gan- laire. On distingue un ou deux corps rc|,ons- — * La secondi- ganglionnaires au-dessus de la cavité buccale (fig. 28;>), un collier rudimen- taire ou incomplet et quelques filets qui partent de la masse centrale. Les gan- glions et les nerfs sont extraordinairement mous et délicats. Vers. — Ces animaux nous présentent des différences très- grandes sous le rapport de leur système nerveux, et c’est en accordant une importance exagérée à cet appareil quel’on a si peu compris jusqu'à présent leurs affinités. Quelques-uns, en effet, ont une chaîne ganglionnaire sous-intestinale, comme les arti- paire (ganglions sons- o-sophagiens). — t. La troisième paire. — <1. Corn- miss ure sus-a-sophagien- ne. — *. Bouche. 280 ANATOMIE COMPARÉE. Fig. 285 . — Gan- glion nerveux d’alcyonella l'un gosa. culés, tandis que d'autres ont cet appareil extrêmement simple, et d’autres encore semblent en être entièrement privés. Les annélides, sans en excepter les hirudi- nées (fig. 286), sont pourvus d’un collier œso- phagien complet, ù deux ganglions sous-œsopha- giens, souvent assez volumineux, quelquefois réunis par coalescence, et d’une chaîne de gan- glions qui ne correspond pas toujours au nom- bre apparent d’anneaux du corps (fig. 286); souvent aussi les deux ganglions pairs sont con- fondus en un seul comme les ganglions cervi- caux, de manière qu’on ne trouve qu’un chapelet simple ou un collier sans renflements. Le plus important à noler, c’est le passage de la chaîne ganglionnaire, formée par deux cordons réunis, aux deux cordons complètement séparés et sans ganglions. On trouve chez quelques anné- lides des nerfs et des ganglions qui naissent des ganglions cervicaux, se répandent sur l’œsophage en dessus et en dessous, et qui représentent évi- demment le système stomato-gas- trique. Dans 1 ’albione et d’aulres hirudi- nées, les corpuscules des ganglions sont très-volumineux et placés avec symétrie (lîg. 287). Les nématoïdes ont souvent sur le côté du corps deux cordons longitu- dinaux sans renflement ganglionnaire, et unis en avant par une commissure sans collier œsophagien. Plusieurs trémalodes ont un sys- tème nerveux un peu moins développé que les précédents ; il Fig- 28(5 — Système nerveux de sangsue (de Qunirefages). a. Cerveau. — />. Ganglions sous-œsophagiens. — c. Gangiionsfroulaux. XI'I’A IlEII. NKUVKHX. 281 consiste chez la douve (distonna hepaticum) eu deux ganglion s. situés à coté de l'œsophage, d’où partent deux cordons, un de chaque côté; il n’y a pas de collier nerveux, mais une com- missure sous-œsophagienne. I.es planaires ont aussi deux ganglions unis ordinairement Fig *r>7. — S) nerveux de l'ulbiune. f i . Collier nerveux livrant passage à l*Œ»opli.i(ye. — fi. Chaîne nerveuse, vers le milieu du corps, montrant les ganglions avec les corpuscules. par une commissure très-courte; ces ganglions donnent nais- sance è divers filets nerveux, dont deux surtout sont très-déve- loppés et se rendent sur le côté du corps d’avant en arrière (fig. "288). On a observé aussi des ganglions entre les ventouses des scolex de cestoïdes. Dans les cesloïdes à l’état de proglotlis, il n’y a pas de traces de ce système, comme il n'y a pas de traces de canaux digestifs. Échiiwdmnes. — Le système nerveux des oursins se réduit à un simple anneau nerveux qui entoure le commencement du lulie digestif. Les filets qui le constituent se réduisent à une 24. 282 ANATOMIE COMPARÉE. ténuité extrême. A chaque rayon correspondent deux filets qui portent un renflement ganglionnaire à leur origine (fig. 289). Polypes. — On voit des ganglions isolés chez quelques-uns Fig. 288. — Stylochus palmula. a. Ganglions. — b. Estomac. — c. Bouche. de ces animaux et des filets nerveux, mais point de collier œsophagien. Dans le béroë pileus, il n’existe pas de collier nerveux, quoi qu’on en ait dit, mais bien un ganglion mulli- lobé, à côté de l’otolilhe et qui donne quelques filets nerveux aux côtes. Chez les polypes proprement dits, toute trace de ganglions ou de cordon nerveux a disparu. Ces animaux et ceux placés encore plus bas dans l’échelle manifestent évidemment l’exis- tence de sensations, mais on ne reconnaît plus une substance nerveuse isolée. APPAREILS DES SENS. Les organes des sens se divisent en deux catégories : la pre- mière comprend ceux qui sont impressionnés à distance, qui ne demandent pas le contact immédiat pour percevoir; ce sont l’œil et l’oreille; la seconde catégorie renferme ceux qui ont besoin du contact immédiat pour être impressionnés: ce sont les fosses nasales pour l’olfaction, la langue pour le goût et la surface de la peau ou quelquefois les soies pour le toucher. La vue et l’ouïe ont cela de commun qu’elles s’exercent l’une et l’autre à la suite d’ondulations produites parles corps à une distance plus ou moins grande; les trois autres sens ont ceci de remarquable que celui de l'olfaction doit juger les qualités des corps gazeux; le sens du goût, les qualités des corps liquides; et le loucher, les corps solides. Il y a ainsi un organe de sens particulier correspondant à chacun des états dans lesquels peu- vent se trouver les corps, et deux autres organes qui sont im- pressionnés par les corps en mouvement. Tout le monde sait qu’il existe une grande différence entre l'œil et l’oreille, et cependant chez les animaux simples leur ressemblance est si grande, que nous avons cru devoir admettre la possibilité d’un seul et même organe pouvant servir à la fois d’œil et d’oreille. 284 ANATOMIE COMI’AIIÉK Ces deux organes, si parfaits dans les animaux supérieurs, sont formés de parties essentielles et de parties accessoires ou de perfectionnement, et les différences qui surgissent provien- nent surtout des modifications que subissent ces dernières. Dans l’œil comme dans l’oreille complètement développée, il existe une capsule renfermant un liquide au milieu duquel nage un corps solide, et autour de ce corps solide s’épanouit un filet nerveux. Celle capsule est nommée sclérotique dans l’œil, ves- tibule membraneux dans l’oreille; le corps solide de l’œil est le cristallin, celui de l’oreille est l’otolilhe. Le nerf est nommé optique et forme, par son épanouissement, la rétine; il est nommé acoustique dans l’oreille. On pourrait pousser celte analogie encore beaucoup plus loin. Dans l’œil, une sorte de couvercle transparent vient se placer sur la sclérotique pour le passage de la lumière, c’est la cornée transparente; un repli de la peau se forme au devant de l’œil et prend le nom de paupières. Une glande apparaît pour sécréter un liquide qui doit lubrifier la surface de la cornée et lui con- server toute sa transparence; c’est la glande lacrymale, et un conduit du même nom transporte dans les fosses nasales le liquide qui a servi à la lubréfaclion. Des muscles particuliers se forment pour mouvoir le globe dans tous les sens et une cavité osseuse existe pour l’abriter ; enfin dans l’intérieur, cer- taines parties se modifient pour produire une plus grande net- teté de l’image qui vient frapper la rétine, et un diaphragme apparaît avec une ouverture mobile pour ne laisser pénétrer dans le globe de l’œil que certains rayons et une certaine quan- tité de lumière. Ce diaphragme, c’est l’iris avec sa pupille. Il faut un pareil organe, bien conditionné quant à ses parties essentielles, pour recevoir une image, pour distinguer les ob- jets; mais il ne faut pas nécessairement un œil pour voir. Pour distinguer le jour de la nuit, cet appareil optique n’est pas in- dispensable; il suffît de quelques plaques de pigment, et même quelques animaux sont sensibles à la lumière, sans pigment, par toute la surface de la peau ; c’est dans ce sens que l’on peut dire qu’il ne faut pas d’yeux pour voir. L’animal vivant dans l’air ou dans l’eau doit nécessairement APPAREILS DES SENS. 4H5 montrer dons la composition de l’œil des modifications en rapport avec le milieu dans lequel il est appelé à vivre; si la cornée transparente devient très bombée dans les oiseaux, qui sont de tous les plus aériens, nous voyons au contraire la cornée s’affaisser dans les poissons; nous voyons de plus les chambres s’effacer, par le rapprochement du cristallin de la cornée, et par la sphéricité que ce cristallin acquiert. El ces modifications s’étendent encore aux parties accessoires, par exemple aux paupières et aux glandes lacrymales. Si dans les animaux supérieurs il n’y a jamais plus de deux yeux, on en voit souvent par centaines ou par milliers dans les animaux articulés, et chacun de ces yeux renferme les divers éléments anatomiques de l’oeil véritable. Ce que nous venons de dire de l’œil s’applique également à l’oreille. Dans les vertébrés supérieurs, à l’oreille interne qui comprend les organes essentiels, viennent se joindre une oreille moyenne et une oreille externe destinée à recueillir les ondes sonores. Aux parties essentielles s’ajoutent des organes de per- fectionnement, mais qui sont autrement disposés que dans l’œil. Ainsi il ce vestibule viennent se joindre deux ou trois canaux, dont on ne commit pas précisément le rôle et qui ont reçu le nom de canaux semi-circulaires; puis un organe de forme coni- que, souvent allongé, qui s’enroule même en spirale comme une coquille, et qu’on désigne sous le nom de limaçon; on n’en connaît pas non plus l’usage. Cet organe est intérieurement divisé par une cloison incomplète, d’où résultent deux rampes: l’une communique avec le vestibule et l’autre avec la caisse du tympan. Ce vestibule a un couvercle comme la conjonctive de l’œil, cl son orifice est connu sous le nom de trou ovale, tandis que l’autre, communiquant avec le limaçon, est le trou rond. Cet ensemble est désigné sous le nom d'oreille interne. En dehors de l’oreille interne, on voit une cavité, souvent assez spacieuse, qui communique avec la cavité de la bouche par la trompe d’Euslache, qui est limitée en dehors par la mem- brane du tympan et qui renferme dans son intérieur une chaîne d’osselets mobiles. Ces osselets ont reçu le nom d’étrier, d’en- clume et de marteau. 286 ANATOMIE COMPARÉE . L’oreille externe est formée par la conque auditive ou le pa- villon de l’oreille et comprend tout ce que l’on voit de l’oreille à l’extérieur. C’est une partie de perfectionnement comme la précédente, car on peut très-bien entendre en ne possédant, comme les poissons, que l’oreille interne. Les trois autres organes de sens ne montrent point de modi- fications importantes; la peau qui tapisse les fosses nasales et devient organe de l’olfaction n’a besoin, pour acquérir une grande perfection, que de très-légères modifications ; il faut seu- lement que cette peau s’amincisse légèrement, qu’elle se lubrifie et qu’elle offre une très-grande surface pour recevoir le contact des gaz. La délicatesse de ce sens est en raison de l’étendue que peut prendre la surface dans les cavités qui lui sont assi- gnées. La peau, qui est le siège du sens du goût, ne demande que l’apparition de quelques prolongements connus sous le nom de papilles, et un certain degré de mollesse. Enfin le sens du toucher peut s’exercer par toute la surface de la peau, pourvu que celle-ci soit molle et non couverte d’ap- pendices qui empêchent le contact immédiat. APPAREIL DE LA VISION Il existe des yeux jusque dans les animaux les plus simples; mais, dans ce cas, ces organes servent simplement pour distin- guer la lumière; il faut un appareil optique pour recevoir l’impression d'une image. Dans le premier cas, l’œil est représenté par quelques taches de pigment; dans le second cas il existe une capsule ou mem- brane sclérotique, un corps solide et transparent nageant au milieu d'un liquide, un lilet nerveux et une portion amincie de l’enveloppe, qui devient transparente, pour le passage de la lu- mière, une cornée. Les parties essentielles de l’œil sont donc : le nerf optique, la rétine, la sclérotique, le cristallin et la cornée transparente. A ces parties essentielles viennent se joindre des parties de per- fectionnement qui sont : une membrane noire derrière la rétine pour absorber la lumière, ou la choroïde: un diaphragme en avant, ou l'iris avec son ouverture, la pupille; un prolongement de la peau, qui peut oblitérer complètement l’ouverture, ou les paupières; une glande lacrymale avec son conduit, pour lubri- fier la surface et conserver la transparence à la cornée, et enfin des muscles pour mouvoir le globe de l’œil. 288 ANATOMIE COMI'AHÉE Les yeux sont simples et au nombre de deux seulement dans les vertébrés; ils sont souvent composés, et on en compte alors par centaines ou par milliers, dans les animaux articulés. Mammifères. — Presque tous les mammifères sont pourvus d’yeux (fîg. 290); ils manquent seulement chez quelques-uns d’entre eux, qui vivent sous terre. Ils sont le plus grands chez quelques quadrumanes nocturnes. Ils sont toujours logés, comme chez tous les vertébrés, dans la cavité orbi- taire, qui est formée supérieurement par l’os frontal. Ces yeux sont diri- gés tous les deux en avant chez les quadrumanes, qui se rapprochent le plus de l’homme; généralement, ils sont situés sur le côté de la tête, chez les autres mammifères. L’œil se meut, comme dans tous les vertébrés, par quatre muscles droits et deux obliques ; mais quel- quefois un muscle en forme d’en- tonnoir entoure le nerf optique, s’insère au fond de la fosse orbitaire d’un côté, tout autour du globe de l’œil de l’autre, et reçoit le nom de muscle choanoïde. Il double l’action des muscles droits. Outre les deux paupières supérieure et inférieure, il part souvent de l’angle interne de l’œil une troisième paupière, qui correspond à la membrane clignotante des oiseaux, mais qui ne recouvre jamais qu’une partie du globe de l’œil; elle est tout à fait rudimentaire dans l’homme. Une glande, située à l’angle interne de l’œil, la glande d’Harderus, s’ouvre à la face posté- rieure de celte troisième paupière. Chez tous les mammifères, on trouve l’appareil lacrymal au complet : une glande, deux points lacrymaux sur le bord des paupières cl un canal en communication avec les fosses na- sales. I.e globe de l’œil a une forme sphérique; la sclérotique est U Kig 29U. — OEM de mammifère d'apte» Eschrit lil. «. Cornde transparente. — b. Sclérotique. — c. Cris- tallin. — d. Iris. — e. Kd- line. — f. Choroïde. — (j. Nerf optique. APPAREILS DES SENS 2S9 extraordinairement épaisse dans les cétacés souffleurs; le fond du globe de l’œil présente, chez plusieurs mammifères, un éclat métallique que l’on désigne sous le nom de tapis; ce tapis est écailleux dans le chat et s’observe surtout dans les ruminants. En dessous de la choroïde, M. Rainey a observé un muscle à libres striées, qui a pour effet d’écarter la choroïde de la sclérotique; il l’appelle muscle choroïde. La tache jaune n’existe que chez quelques quadrumanes. La cavité qui s’étend du cristallin à la cornée transparente est sé- parée par un diaphragme; la partie antérieure est désignée sous le nom de chambre antérieure, l’autre, derrièrele diaphragme, sous le nom de chambre postérieure; la capacité de ces chambres ne varie guère d’une manière importante dans cette classe. Ce diaphragme ou l’iris est très-mobile; son ouverture ou la pu- pille est généralement ronde; toutefois dans quelques mammi- fères elle s’allonge verticalement, elles bords peuvent se rap- procher au point d’oblitérer complè- tement le passage de la lumière; les chats nous montrent un exemple de cette disposition. Chez d’autres, la pupille est allongée horizontalement comme dans beaucoup de ruminants et de pachydermes, mais les bords sont arrondis au lieu d’être anguleux. Le cristallin est sphérique dans les mammifères aquatiques ; chez les au- tres il est aplati. L'entre-croisement des deux nerfs optiques est partiel dans les mammifères. Oiseaux. — L’œil des oiseaux (fig. 201) diffère notablement quant à sa forme; son diamètre antéro-postérieur est beaucoup plus petit que le diamètre vertical. Les yeux ne manquent dans aucun oiseau, et ils sont proportionnellement plus volu- mineux que dans les mammifères. Dans les rapaces noctur- nes, ils sont dirigés en avant comme dans les quadrumanes; dans tous les autres, ils sont dirigés sur le côté. La troi- sième paupière ou la membrane nirlilanle existe chez tous les 2?) Fig. *91. — OP.il d'aigle. O. Cornée. — b. CrisUllin. — c. Sclérotique. — rf. Peigne. — e. Nerf optique. 290 ANATOMIE COMPARÉE oiseaux; elle passe comme un rideau au devant du globe de l’œil, de manière à le recouvrir complètement; elle est mince, demi-transparente et pourvue de deux muscles qui sont situés derrière le globe de l’œil. Il existe également une glande d’Har- derus avec son canal excréteur. Dans l’épaisseur de la sclérotique il se forme en avant chez quelques oiseaux (les rapaces nocturnes) un cercle osseux (fîg. 292) qui s’attache à la cavité de l’orbite; ce cercle est formé de plusieurs osselets qui sont imbriqués et dont le nombre s’élève quelquefois jusqu’à trente. La choroïde forme au fond du globe un repli dont la surface est régulièrement striée et que l’on désigne sous le nom de peigne. Ce prolonge- ment s’étend en avant au milieu du corps hyaloïde. La cornée transparente est très-bombée, ce qui rend les chambres très-spacieuses. L’iris est très-mo- bile; la pupille est toujours arrondie; la cou- leur jaune de l’iris est due à des gouttelettes F>g. 292. — corde d’huile de cette couleur. La couleur de l’iris est rotiqucfdc grand- très-variable. On distingue des fibres musculai- ,luc- res entre la paroi externe du canal de Fontana et le cercle osseux ; c’est le muscle de Cramplon ou le muscle ciliaire ou bien encore l’anneau fibreux de Treviranus. Malgré la différence de position, M. Rainey le considère comme ana- logue du muscle choroïde. Le cristallin est aplati à sa face antérieure, surtout chez les oiseaux de proie diurnes, tandis que chez les nocturnes il est très-convexe. Reptiles. — Lesorganes de la vision sont tout à fait rudimen- taires chez quelques animaux de cette classe et ils ne sont jamais très-développés. Ils sont situés sur le côté de la tète; outre ies six muscles qui meuvent ces organes, on trouve souvent encore un muscle choanoïde comme chez les mammifères. Les paupières manquent souvent et ne sont en général que médiocrement développées quand clics existent. On en voit gé- néralement une en dessus et une en dessous, mais chez les ca- méléons la paupière est circulaire et les yeux se meuvent indé- pendamment l’un de l’autre. On trouve souvent encore une membrane niclitante, et la glande d’Hardcrus dans l’angle interne APPAREILS DES SENS *91 de l’orbite. On trouve aussi, du moins dans les reptiles propre- ment dits, une glande lacrymale, et un canal nasal qui conduit le liquide lacrymal dans la cavité du nez. Chez les serpents, la peau passe au devant du globe de l’œil et laisse entre elle et la cornée transparente un certain espace pour le passage du fluide lacrymal. Quand le serpent mue, l’épi- derme se détache tout d’une pièce et sans montrer d’ouverture au devant du globe de l’œil. Le globe de l’œil des reptiles (tig. 2D3) proprement dits ressemble à celui des oiseaux, tandis que celui des batraciens se rapproche plutôt des poissons. La sclérotique devient souvent carti- lagineuse ou même montre dans son épaisseur un cercle osseux; la choroïde est très-épaisse et forme un repli qui pénètre dans le corps hyaloïde comme le peigne et qui mérite ce même nom. L’iris est mobile, diversement colorié; la pupille est tantôt arrondie, tantôt fen- due transversalement ou verticalement; on distingue encore les deux chambres, le corps cl les procès ciliaires, etc. Poissons. — Les poissons portent quelquefois de très-grands yeux, surtout ceux qui vivent à de grandes profondeurs. Ordi- nairement ils sont situés sur le côté de la tète, mais se trouvent aussi quelquefois au-dessus, comme dans l’uranoscope. Dans les pleuroneeles, les deux yeux sont situés du même côté du corps dans l'âge adulte. Le globe de l’œil, ordinairement un peu aplati en avant et hémisphérique en arrière, se meut ù l’aide des mêmes muscles, au nombre de six, que nous avons vus dans les autres classes. Ces muscles manquent dans un très-petit nombre. Le branchioslome n’a pour tout organe de la vision que deux taches de pigment, et tout organe accessoire manque dans ces singuliers poissons. L’œil eslaussi rudimentaire danslesmyxi- noïdes. Chez quelques animaux de celle classe (les plagiostomes), l’œil est porté sur un pédicule et reproduit la disposition que l’on voit dans la classe des crustacés. Fig. Î93. A. Œil d'emys ourop.'Bj. — B. Cercle osseux. 292 ANATOMIE COMPARÉE. Il n’y a pas d’appareil lacrymal. Ce qui distingue surtout l’œil des poissons (fig. 29-4), c’est le peu de convexité de la cornée transparente, la sphéricité du cristallin et le peu de mobilité de la pupille. Les chambres sont presque nulles, tellement le cristallin est rapproché de la cornée trans- parente; les paupières et la glande lacrymale manquent. C’est exceptionnellement que l’on observe Fiperd,è (cu?feii')de chez quelques poissons (certains plagiostomes) des paupièreset même une membrane nicti tan te. L’immobilité de la pupille est corrigée par un prolongement sous forme de voile qui descend du bord supérieur de la pupille et qui peut ainsi oblitérer l’ouverture (les raies). L’iris pré- sente en général des couleurs très-vives et très-variées. L’iris des poissons est mobile et se contracte sous l’excita- tion directe de la lumière et sans intervention de la rétine et de l’encéphale. Cette mobilité est un peu plus grande chez les plagiostomes que chez les autres; elle est due à des fibres mus- culaires. La sclérotique est en général fort épaisse et d’une grande dureté; la choroïde se sépare en deux couches qui s’éloignent notablement l’une de l’autre et entre lesquelles se trouve un réseau vasculaire qui a reçu le nom de glande choroïdale. La tissure de la rétine livre souvent passage à la membrane interne de la choroïde (la ruyschienne), qui plonge dans le corps vitréquelquefois jusqu’au cristallin et forme ce que l’on nomme la campanule de llaller. Articulés ou êpicotylédones . — Dans cet embranchement, on voit des yeux simples comme dans les vertébrés (on les désigne sous le nom de stemmates), et des yeux composés ou à facettes dont le nombre peut s’élever à plusieurs milliers. On trouve quelquefois les deux sortes dans le même animal (fig. 295). Les yeux simples ou stemmates se composent d’une cornée transparente, d’un cristallin sphérique ou cylindrique, d’une rétine formée par le nerf optique et d’une couche de pigment qui représente la choroïde. APPAREILS DES SENS. 293 Les yeux composés ou à facettes sont formés d'autant de cônes ou de cylindres qu’il y a de facettes à la surface. Chaque facette représente une cornée ; derrière celte cornée on trouve Fig. 295. — Tilr il’abtillt. o. Yeux simples. — b. Yeux à facéties. un corps solide, allongé, d’une forme pyramidale, qui repré- sente le cristallin ; derrière celui-ci on trouve un corps vitré qui est entouré d’un calice formé par un filet optique, la rétine; ce filet optique provient du rendement ganglionnaire que l’on remarque sur le nerf optique. Ces divers organes sont entourés d’une choroïde qui tapisse le cylindre et laisse derrière la cor- née une ouverture qui sert de pupille. Une sorte d’yeux intermédiaires, formés d’yeux simples réunis et couverts d’une cornée commune s’observe chez quel- ques crustacés. Ces deux sortes d’yeux présentent dans les diverses classes de cet embranchement de notables changements, surtout quant à leur position et leur nombre. Il y a des articulés qui ont des veux dans le jeune âge, lors- qu’ils vivent librement, mais qui, à l’étal adulte, les perdent, lorsqu’ils deviennent parasites. Insectes. — Les yeux simples sont placés sur le côté de la tète quand ils existent seuls; on en trouve quelquefois jusqu’à soixante de chaque côté et ils font le passage aux yeux compo- sés; quand les deux sortes d’yeux existent simultanément, les 25. 29 i ANATOMIE COMPARÉE. Fig. 290. A. Coupe d'un œil composé de libellule. — B. Coupe de quelques yeux du même, vus A un plus fort grossissement. stemmatcs sont placés ou sur le front, souvent au nombre de (rois, ou bien sur la nuque. Les yeux à facettes (fig. 295 et 29G) sont toujours placés sur le côté de la tète ; ils forment deux globes bom- bés qui se touchent par- fois au-dessus; le nom- bre de facettes ainsi que leur grandeur varient beaucoup d’un groupe à un autre. C’est chez les libellules et les diptères que ces yeux sont le plus développés. On compte plusieurs milliers de fa- cettes ou d’yeux dans quelques insectes. Arachnides. — Il n’existe que des yeux simples dans celle classe (tig. 297), et souvent ces organes manquent complète- ment, surtout chez ceux qui occupent l’extrémité de cette classe et qui vi- vent en parasites. Ils sont très-variables quant au nombre et quant à la si- tuation. On en voit quel- quefois deux à la partie antérieure du dos, d’au- tres fois sur le côté et qui sont portés sur des pédoncules. Chez d’autres on en voit quatre, mais dans la plupart des aranéides, il y en a huit près du bord antérieur du céphalothorax. Ils sont toujours groupés avec symétrie et montrent le même arran- gement dans la meme espèce. C'est chez les scorpions qu’on en trouve le plus grand nombre; ils en ont souvent deux grands au milieu et plusieurs petits sur le côté (fig. 298). Myriapodes.— Ils sont simples et placés sur le côté de la tète en formantdes séries régulières composées de quatre, six, huit ou un Fig 297. — Larve d’nca- rus pourvue d’yeux. Fig. 298. — Scorpion spinifer (Gcrvais) APPAREILS DES SENS 2!>j nombre plus considérable, qui s’élève quelquefois jusqu’à qua- rante. M. P. Gervais a observé que ce nombre augmente avec l’àge. Crustacés. — Dans celle classe on trouve les deux sortes d’yeux. Les crustacés décapodes cl stomapodes ont des yeux à facettes, portés sur deux pédoncules (fig. 300) situés sur le Fig. 300 — Veux pédicules crustacé déco poil e. a. Yeux. — b. Tige mobile. a. Yeux en place . b. Yeux isoltV Flf. *99. — Yeux d'iule luc»f«»*r« (Grrvait). bord antérieur du céplialotliorax, et qui peuvent se cacher dans des fossettes particulières où ils sont parfaitement abrités. Clic/ plusieurs crustacés on trouve des yeux composés sans facettes; ils consistent en un certain nombre d’yeux sim- ples qui sont couverts par une cornée commu ne. Ces yeux sont situés sur le côté de la tête. Quelques crustacés ne montrent plus qu’un Kî* 3(io.— oF.ii a# seul œil au milieu du céphalothorax, et, chez ixclops <| il ,i ). Les rapaces nocturnes ont un conduit auditif ijiii, d’un côté, est dirigé de haut en bas, et, du côté opposé, de lias en haut. Reptiles et batraciens. — Les reptiles écailleux ri*- îl S. — rinillon el Irou nmltllfdtilryi olu» montrent encore dans leur ReP’‘ médian. — 4. i)é|>re»«ion »upé- ... . . rieure. — e. Dépression inférieure. — oreille interne un vesti- Trou alldllif: _ s,,iitie oueu%P. bulc avec une OU plusieurs — f Limite» antérieures de ce même concrétions calcaires (olo- l,aïillo,,• “ »• Li,niles P°slërieure‘- lilhes), trois canaux semi-circulaires et un limaçon ; ce dernier organe, dans les crocodiles, ressemble parfaitement à celui des oiseaux. La caisse ou l’oreille moyenne manque complètement dans les ophidiens et plusieurs sauriens, ainsi que la membrane du tympan. On voit l'os eolumcllaire appliqué sur la fenêtre ovale. Il existe une trompe d’Eustache quand la caisse ne man- que pas. Le labyrinthe des batraciens montre encore les trois canaux semi-circulaires . mais point de véritable limaçon. Il existe en- core toujours une fenêtre ovale formée par une columellc quand l'oreille moyenne existe, ou bien cette fenêtre est cou- verte par les muscles et la peau quand elle manque. La caisse du tympan est pourvue aussi d’une trompe d’Euslache. Il n’existe plus d’oreille externe. Poissons. — Les branchioslomes sont les seuls parmi les poissons qui n'ont point d’oreille. Cet appareil est toujours ré- duit au labyrinthe dans celle classe; il 11'y a ni oreille moyenne ni conduit auditif externe. Ce labyrinthe est formé d’un vestibule avec deux sacs lalé- raux renfermant des ololithes, de canaux semi-circulaires, 304 ANATOMIE COMPARÉE. généralement au nombre de trois, souvent fort grands et qui portent chacun une ampoule; celles-ci reçoivent chacune un lilet nerveux qui ne s’étend pas jusque dans les canaux. Il n’y a point de limaçon; il n’existe que deux canaux semi-circulaires dans les lamproies, et ils manquent complètement dans les myxinoïdes. L’ololithc principal est souvent très-développé et dur, par exemple dans les diverses espèces de gades. Comme nous venons de le dire, un filet nerveux se rend dans chaque ampoule, mais il en existe en outre encore un pour chaque ololithe ; il s’épanouit autour de cette concrétion. Chez quelques poissons, les harengs entre autres, la ves- sie natatoire s’étend jusqu’à l’oreille interne et représente jusqu’à un certain point la cavité de l’oreille moyenne et une trompe d’Eustache qui s’ouvre dans l’estomac. Il y a, sous ce rapport, des différences très-grandes dans les poissons. Le lœpidoleprus trachy- rhynchus est pourvu de deux conduits auditifs qui s’ouvrent sur le côté du crâne, en arrière et un peu en dessus. Articulés. —Tout le monde est persuadé que la plupart des animaux articulés entendent; mais jusqu’ici on n’est parvenu à constater la présence d’un organe spécial que chez quelques insectes et chez les crustacés décapodes. Insectes. — Chez les orthoptères de la famille des acridides, on distingue deux fossettes au milieu d’un anneau corné, et au fond desquelles se trouve une membrane tendue que l’on regarde pour une membrane de tympan. Derrière celle membrane on trouve une vésicule remplie de liquide et à laquelle se rend un APPAREILS DF.S SENS Art.» nerf provenant du troisième ganglion thorachique. V. Siebold a trouvé un organe semblable dans les jambes antérieures des locuslides et achélides. Crustacés. — - Les crustacés décapodes montrent à la base des antennes externes une saillie au centre de laquelle on dis- tingue une membrane avec une tissure au centre ; c’est la mem- brane du tympan. Derrière celte membrane se trouve une poche, remplie d’un liquide transparent, sur les parois de laquelle s’épanouit un nerf qui liait avec le nerf antennaire ex- terne, sur le côté des ganglions sus-œsophagiens; c’est le ves- tibule. Cet organe ne s’observe pas dans d’autres crustacés. Mollusques. — On trouve cet organe de sens dans tous les mollusques, excepté dans les deux derniers ordres: les tuniciers et les bryozoaires. Chez les céphalopodes (lig. ÔI7), il part des ganglions sous- Fi», 3|7 Bol l« cartilagineuse, avec cerveau, yeux cl appareil auditif de sepia olficinalis, d’après Scarpa. A. Cerveau. — 6. Nerf optique. — b'. OEil. — c. Nerf auditif avec le vestibule. œsophagiens deux lîlels nerveux qui plongent dans les parois de la boîte crânienne et se rendent à un sac membraneux qui, rem- pli d’un liquide, est situé au milieu d’une excavation formée dans l’épaisseur du cartilage crânien. Dans ce sac on trouve une ololilhe blanche de texture cristalline. C'est toute l’oreille. Il n’y a aucune communication avec l’extérieur. Dans les gastéropodes, on rencontre deux capsules auditives, adhérant aux ganglions œsophagiens, remplies d'un liquide dans lequel on trouve un ololilhe unique ou un amas de granulations calcaires dont le nombre s’élève quelquefois jusqu’à quatre- vingts: ces otolilhes exécutent un mouvement de balancement et 506 ANATOMIE COMPARÉE Fig. 318. — Oreille île la carinaire» . Nerf. — l. Capsule. — c. Faisceaux de cils vibra- liles. — d. Ololilhe. de rolalion qui semble dû à la présence de cils vibraliles, qui tapissent la cavité (fig. 518) Ces capsules sont situées en dessous des ganglions œsopha- giens chez les uns (fig. 519); derrière les yeux et à la partie supérieure du corps chez les autres. Les acéphales ont une oreille sem- blable, située dans l’intérieur du pied, au-devant des ganglions pédieux qui correspondent aux ganglions sous- œsophagiens. Les otolilhes sont sphé- riques, d’une structure cristalline, et exécutent également des mouve- ments de rotation. On peut fort bien voir cet organe dans le pied comprimé des cyclas de nos eaux lluvialiles. Vers. — Dans différents vers à sang coloré, on trouve également, à côté du collier œsophagien, des cap- sules auditives dans lesquelles nagent des otolilhes. Nul doute que ce ne soient de véritables oreilles. Polypes.— Chez les cydippes (béroë pileus) (fig. 520), on trouve 5 côté du gan- glion nerveux unique II y | une capsule auditi- ve avec un otolilhe qui tourne lentement dans sa cavité; il ne nous paraît pas douteux que ce ne soit une véritable oreille. Tout autour de l’ombrelle, on voit, dans la plupart des mé- duses, des organes que nous ne pouvons nous empêcher de 1 M. Kôlliker a vu des cils vibraliles dans la capsule auriculaire des mollusques gastéropodes cl des embryons de céphalopodes. Le mouve- ment particulier des otolilhes est dû 5 rcs organes. Fig. 319. — Ganglions sous - œsophagiens de l'aiupliicora, avec cap- sules auditives et les ololillx s. a. Ganglions —b. Cap- sules. — c. Otolilhes. Fige 320. — Oreille de r.ydippc pileus. APPAREILS DES SENS 507 regarder comme des organes de l'audition ; ce sont des capsules dans lesquelles on découvre des otolillies quelquefois clairs et transparents, d’autres fois coloriés (tig. ôw2l). Ces organes varient d’une espèce à l’autre par le nombre, 1a dimension, la couleur et le volume des ololi- llies. Un les voit également dans les polypes médusiformes. Les organes marginaux de plusieurs méduses (carybdea, pclagia , epliyropsis et rliuo- stoma) sont composés d’un appareil auditif et d’un organe de vision. Les yeux consistent dans une masse hémisphérique de cellules à pigment, dans lesquelles est enfoncée à moitié une lentille sphérique, dont la partie libre est parfaitement à nu et baignée par l’eau de mer. (Uegenbauer.) Fig. 3il. — Capsule auditive de thau •xanlias c\ iubal««i Je*. APPAREIL DE L’OLFACTION. Cavités nasales. — L’organe qui esl le siège de l’olfaction ne consiste que dans une peau légèrement modifiée par un plus grand développement du réseau vasculaire et par la présence d’un nerf spécial ; dans l’olfaction, la plus délicate, la seule mo- dification qui survient, consiste dans une augmentation de sur- face. Il s’agit en effet de mettre la plus grande surface possible en contact avec l’air. On ne connaît avec certitude cet organe •lue dans les animaux vertébrés et dans les mollusques cépha- lopodes. Chez tous les vertébrés, il existe deux fosses qui s’ouvrent à l’extrémité du museau; ces fosses sont tapissées par la peau qui a reçu le nom de membrane pituitaire; la première paire de nerfs se perd dans ses parois. Ces fosses présentent souvent en avant un réceptacleautourdesouverluresque l’on nomme les na- rines, et chez tous les vertébrés qui vivent dans l’air, elles com- muniquent postérieurement avec la bouche. Les fosses nasales forment l’antichambre de l’appareil pulmonaire; elles veillent comme des sentinelles, à rentrée de celte voie, pour surveiller APPAREILS DES SENS. 30D la qualité de l’air que l’animal respire. Cette cavité est toujours tapissée par un épithélium ciliaire. Mammifères. — Les narines sont situées au bout du museau, à l’exception des cétacés souffleurs; le réceptacle qui les entoure est désigné sous le nom de nez, ou bien il prend une forme al- longée et devient un groin, ou bien encore il s’allonge outre mesure pour devenir une trompe, comme chez l’éléphant. Dans quelques chauves-souris, les narines sont entourées d’une conque semblable à une conque auditive, pour concentrer les émana- tions odorantes. Chez les phoques, les ouvertures des fosses nasales sont entourées d'un sphincter qui, en se contractant, empêche l’eau de pénétrer pendant la submersion. Dans les cé- tacés souffleurs, il n’y a point de nez, et les narines, qui sont désignées sous le nom d’évents, sont situées à la partie supé- rieure de la tête. Il n’y a qu’une seule cavité et une seule narine dans les dauphins; une cloison les sépare dans les baleines. Dans tous ces animaux, ce tube aérien montre à son extrémité supérieure une poche assez volumineuse, dont les parois sont de nature musculaire. Dans une espèce de phoque (slemmatopus) de la mer du Nord, les cavités nasales s’étendent sur le côté, à la partie supérieure de la tète, et l’animal, en les remplissant d’air, prend une tète volumineuse, d’un aspect monstrueux; c’est le phoque à capuchon. Sur le côté de ces cavités nasales, on voit généralement trois cornets, à replis d’autant plus nombreux que l’odorat est plus étendu; ils remplissent tellement la cavité, qu’il ne reste que tout juste la place pour le passage de l’air; c’est dans les pho- ques que l’on voit ces cornets prendre le plus grand développe- ment. Les feuillets se divisent et se subdivisent, de manière que leur coupe présente le même aspect que l’arbre de vie dans le cervelet. Le cornet supérieur est généralement formé par l’cthmoïde. Les os frontaux, maxillaires et sphénoïdaux se creusent souvent, forment des sinus qui portent le nom des os dans lesquels ils se trouvent et qui contribuent également a augmenter la surface de la pituitaire; ces cavités emprisonnent ensuite l’air pour quelque temps et font sentir encore des odeurs quand on ne se trouve plus au milieu des émanations. 310 ANATOMIE COMPARÉE. Les sinus frontaux s’étendent, chez l’éléphant, tout autour de la tête; les sphénoïdaux sont très-grands dans ces mêmes pa- chydermes, et les sinus maxillaires sont en général assez volu- mineux. Les sinus frontaux s’étendent, dans les ruminants à corne creuse, jusque dans l’intérieur de la cheville des cornes. Tous les mammifères possèdent cet organe de sens, à l’ex- ception des cétacés souffleurs, et encore si les dauphins sont privés de nerfs olfactifs, et si leur ethmoïde n’est point criblé d’ouvertures pour leur passage, au moins Eschricht signale' dans les baleines deux gros nerfs olfactifs. Dans la plupart des mammifères, on trouve une glande nasale qui est située de chaque côté sur les parois externes. Son canal excréteur est situé au devant du cornet inférieur. L’organe de Jacobson (fig. 522) consiste en un tube mem- braneux, formé d’une en- veloppe riche en vais- seaux et en nerfs, et d’une gaîne cartilagineuse, si- tué le long de la branche interne de l’os intermaxil- laire, sur le plancher des Fig- 32i- fOSSeS nasales, à CÔté de Tu',e «kJacoUoB ouvert I)0ur montrer le ' bourrelet, a; les cryptes, b ; et l orifice la cloison ; ce tube est du tube dans le conduit de Slénon, c clos en arrière et s’ou- (cochon), vre en avant dans le canal de Sténon. Cet organe est très -petit chez l’homme et les quadrumanes, un peu plus développé chez les carnassiers, mais il acquiert ses plus grandes proportions dans les herbivores. Oiseaux. — Cet organe de sens se trouve chez tous les oi- seaux, et à très-peu d’exceptions il offre partout la même com- position. Les narines s’ouvrent séparément à la base du bec; il n’y a point de réceptacle, c’est tout au plus si on peut considérer comme tel les tubes cornés des pétrels. Les narines extérieures paraissent manquer chez quelques oiseaux. Les fosses nasales sont séparées par une cloison du voilier, mais celte cloison est souvent incomplète. On distingue, en général, trois cornets qui AIM’AUEILS DES SENS 31 » sont <1 uelq ucfois ossiliés. Selon les oiseaux, l'un ou l’aulre de ces trois cornets se développe; c’est le supérieur dans les oi- seaux aquatiques, c’est le moyen dans les gallinacés et l’infé- rieur dans les passereaux. Il existe une glande nasale avec un canal excréteur; sa place varie selon les ordres. Les fosses na- sales s’ouvrent, chez tous les oiseaux, dans l'arrière-bouche par une fente longitudinale; des papilles cornées en recouvrent le bord et font fonction de voile du palais. lleptiles et batraciens. — Les fosses nasales sont, comme chez les oiseaux, sans réceptacle et s’ouvrent à l’extrémité du museau. Les cornets sont rudimentaires. Elles s’ouvrent pos- lérieuremenl dans la cavité de la bouche, mais, ù l’exception des crocodiles, pas loin du bord antérieur du palais. On a observé encore une glande nasale chez quelques-uns d’entre eux. Les narines des protêts sont fort grandes, du moins les ca- vités, et présentent des replis en forme de branchies, comme on en voit communément dans les poissons. Poissons. — Ce qui distingue surtout les fosses nasalesdes pois- sons, c’est qu’au lieu de s’ouvrir dansla cavité de la bouche comme pour montrer la disposition la- mrllrtisr de la pituitaire dansles classes précédentes, elles se terminent postérieurement en cul-de-sac. Dans les poissons cyclostomes, elles communiquent 312 ANATOMIE COMPARÉE. par exception avec la cavité buccale, et les narines sont situées sur la ligne médiane. Celle fosse s’ouvre souvent au dehors par des ouvertures non loin l’une de l’autre et dont l’antérieure est souvent prolongée en tube. Chez beaucoup de poissons, la ca- vité olfactive est fort grande et tapissée par une membrane ré- gulièrement plissée comme une branchie. Souvent les narines se ferment par des replis membraneux qui agissent comme des valvules ; c’est ce qu’on voit surtout dans les poissons plagio- slomes où les organes sont toujours très-éloignés l’un de l’autre; on les voit à chaque angle de la bouche et affectant une forme différente dans chaque espèce. M. J. Muller a signalé un tétro- don sans narines exlérieures, avec des nerfs olfactifs pénétrant dans des tentacules ou barbillons. A la base de la première paire d’antennes (petites antennes), il existe dans plusieurs crustacés décapodes un sac dont Ro- senthal a donné la description, et qu’il considère comme un or- gane olfactif. Les mollusques céphalopodes, les seuls parmi les animaux sans vertèbres qui portent ces organes de sens, présentent dans le voisinage des yeux une fossette, ouverte à l’extérieur et mon- trant au fond une papille; un nerf naissant des ganglions sus- œsophagiens ù côté des nerfs optiques se rend à ces organes. C’est avec raison qu’on les regarde comme un organe de l’odorat. Il n’est pas douteux que la plupart des animaux sans vertè- bres jouissent de ce sens, qu’ils distinguent les odeurs et que la délicatesse de ce sens est même portée à un haut degré, mais jusqu’ici on n’a pas reconnu un organe que l’on puisse considérer comme en étant le siège. APPAHEII. DK LA GUSTATION L’organe qui est le siège principal du sens du goût est la langue. Dans tous les vertébrés celle langue est facile ù recon- naître, tandis qu’elle est en général peu distincte chez les ani maux sans vertèbres. La plupart des animaux distinguent la nature de leurs aliments; mais, chez beaucoup d'entre eux, il n’y a aucune modification à l’entrée du tube digestif, et chez quelques-uns le tube digestif manque, comme chez les vers ces- toïdes et acanthocéphales. La langue de tous les mammifères est molle, musculeuse, baignée par la salive et couverte de papilles. Ces papilles sont — A — Fi*. 3Î5. A. Langue de ronsselle. — B. Papilles grossies. cornées chez quelques-uns et servent à retenir la proie, comme chez plusieurs carnassiers, ou bien elles sont charnues et ne manquent guère que chez les cétacés. Le hérisson a la langue en avant couverte «t’écailles très- 27 3 U ANATOMIE COMPAREE. dures; chez d’autres mammifères, ce sont des soies ou des épi- nes (lig. 325) qui la recouvrent. Les papilles les plus remarquables par leur taille et la con- stance de leur nombre sont placées à la base de la langue en forme de V; on les appelle, à cause de leur forme, papilles calyciformes. Elles semblent manquer dans plusieurs cétacés; on en voit une seule chez les kangu- roos, deux chez quelques édentés, deux à trois chez les chéiroptères, les car- nassiers en général et les chevaux; cinq dans quel- ques quadrumanes, et le nombre chez d’autres s’élè- ve parfois jusqu’à dix et douze (fîg. 526), par exem- ple chez l’ours. La constance du nombre et de la forme dans chaque espèce semble bien indiquer que ces organes se rattachent au sens du goût. La langue des oiseaux (fig. 327) est généralement peu molle, et, à l’exception de quelques oiseaux, comme les perroquets et les canards, elle est peu propre à l’exercice de ce sens. Elle varie beaucoup dans sa forme cl sa grandeur; elle est rudimentaire chez le pélican, très-grande, au contraire, chez les cygnes, les oies et les canards ; aussi ces derniers oiseaux sont comptés parmi le petit nombre de ceux chez lesquels la langue est un organe de gustation. Elle est généralement rigide, dure cl couverte d’un étui corné; elle est quelquefois pénicillée, comme chez les colibris, ou en forme de plumes comme chez les toucans. Les reptiles ont en général une langue molle; sa forme et son développement sont extrêmement variables. Fig. 32G. — Langue d’ours. a. Papilles ordinaires. — b. Papilles calyciformes. Fig. 327. — Langue île Tlialassi- droiua pelagica. APPAREILS DES SENS. 315 Elle est lellenieiit rudimentaire chez les crocodiles, que les anciens niaient son existence; et, en eiïel, elle ne consiste que dans un simple repli qui s’étend le long des deux branches de la mâchoire. La langue est au contraire extrêmement développée chez les caméléons: elle est devenue protractile et sert à la préhension. On a toutefois remarqué une partie gustative au bout; la pointe est garnie de papilles et se tourne vers le gosier. La langue des chéloniens est peu développée, large et plate (fig. 328). Elle est divisée eu avant et souvent aussi en arrière : Ifig. 318.— Langue lie tortue. Fig. 319. — Langue de trigonuclplialr. celle division est faible chez les geckos et les iguanes, plus pro- fonde chez les lézards et semblable à celle des serpents chez les varans. Elle est très-longue, étroite et profondément échancrée chez les serpents ; on l’appelle souvent dard. Elle est logée dans une gaine formée aux dépens de la muqueuse de la bouche (tig- 32D). La langue des batraciens est toujours molle; elle est formée de quelques rides chez les sirènes et les pipas, au point que cet organe semble manquer complètement. Elle est petite chez les cécilies, proleus et salamandres; grande, aplatie, tronquée et libre en arrière chez la plupart des anoures, â l’exception des rainettes. La langue des poissons parait peu propre à l’exercice du sens du goût; elle est rudimentaire et sans mouvement intrinsèque; souvent elle est dure et garnie de dents. Les cyprins et surtout les carpes portent en arrière du palais 3(6 ANATOMIE COMPARÉE. un organe contractile que les gourmets connaissent sous le nom de langue de carpe; cet organe reçoit un grand nombre de nerfs, et si on considère que ces poissons sont phytophages, il ne pa- raîtra pas trop hasardé de le considérer comme étant le siège de ce sens. Les autres poissons sont carnassiers, avalent leur proie sans la dépecer et sans l’imprégner de salive, ce qui est peu fa- vorable à l’exercice de ce sens. Chez les articulés, le sens du goût s’exerce sans doute dans la cavité de la bouche, et le nerf spécial provient probablement des ganglions sous-œsophagiens; mais on ne connaît rien de certain à ce sujet. La cavité de la bouche est tapissée par une membrane délicate et imprégnée généralement de salive, mais il n’y a pas d’organe spécial pour l’exercice de ce sens, pas plus que dans les dernières classes du règne animal. APPAREIL DU TOUCUEU. Considérons d’abord la peau sous le rapport du sens du tou- cher, qu’elle exerce quelquefois sur la plus grande partie de son étendue. Toucher. — Le siège de ce sens peut résider dans toute l’étendue de la peau ; elle ne reçoit ù cet effet d’autres modilica- Fig. 330. — p.ipillt* tirs doigts (Hollikt-i ). « Corpuscule cciilul. — b. Nerfs. — c. Terminaison 2 g osseuses disposées avec symétrie et qui sont revêtues d’une couche d’émail comme les dents. La peau des animaux articulés est distinctement composée Fig. 338. Ecaille cycloïde de salnio fario. Écaille eténoïde de perça Ecaille ganoïde de lluviatilis. glyptolcpis clcgans. encore d’une couche épi- dermique et d’un derme ou chorion. On distingue dans l’épiderme les cellules lamel- lées ou polyédriques et dans le derme des couches fibreu- ses singulièrement juxtapo- sées et formant des dessins réguliers. On voit souvent des écailles microscopiques for- mant un duvet autour du corps et qui se détachent avec une grande facilité, comme les écailles des papillons. La peau de ces animaux se divise toujours en anneaux ou segments qui, avec les appendices cutanés, forment le squelette cutané dont nous avons parlé plus haut. Elle est ordinairement cornée ou calcaire et montre dans sa composition une substance chimique désignée sous le nom de chitine. Celte chitine se combine souvent intimement avec le carbonate et le phosphate de chaux dans les têts de nature cal- caire comme chez les crustacés. Deux espèces de pigments se présentent quelquefois en cris- APPAREILS DES SENS. 327 taux réguliers de diverses formes et de diverses couleurs chez les crustacés. L’écrevisse présente ces deux substances réunies. Au pigment rouge est mêlé un pigment bleu en cristaux prisma- tiques qui se détruit par l’action de la chaleur et des acides, et se dissout lentement dans l’alcool. Voilà pourquoi ces animaux deviennent rouges après l’ébullition et après leur séjour dans les liqueurs spiritueuses. La composition de la peau est la même dans les cirrhipèdes, dont les coquilles ne sont qu’un état d’incrustation calcaire de l’épiderme. La mue n’est que la chute de l’épiderme comme dans les vertébrés. La peau des mollusques céphalopodes se distingue sous plu- sieurs rapports. D’abord elle est toute distincte et s’unit aux muscles sous-jacents par du tissu cellulaire très- lâche. Elle montre distinctement les deux couches ordinaires, le derme ei l’épiderme. Le derme est assez épais et formé de tissu fibreux contrac- tile; c’est dans ce tissu que se forment les mailles au milieu desquelles se logent les cellules chroma lophorcs , dont nous parlerons tout à l’heure. Il y a des céphalopodes à corps nu, comme les poulpes; d’autres ont une coquille interne, comme les calmars; d’autres encore ont une coquille externe dans laquelle ils peuvent s'abri- ter amplement, comme les nautiles et les argonautes. Les bras sont armés de ventouses, et dans ces ventouses on trouve ordinairement, sinon toujours, un cercle corné qui dé- pend de la peau. Dans l’épaisseur de la peau des céphalopodes se trouvent des cellules en partie remplies de granules de pigment; quand les fibres du chorion se contractent, ces cellules paraissent déchi- quetées; et lorsqu’elles se relâchent, les cellules s’arrondissent par leur propre élasticité. Les granules de pigment peuvent s’accumuler vers la périphérie en abandonnant le centre de la cellule; c’est ce qui produit alors l’effet d’un noyau an milieu. On a observé des cellules chromalophores sur d’autres mol- lusques, entre autres chez les cymbulies. 328 ANATOMIE COMPARÉE Le chorion est dense chez les gastéropodes, et, chez tous ceux qui sont aquatiques, il est couvert d’un épithélium vibratile. La couche musculaire est intimement confondue avec le derme et rend la peau très-contractile. Les gastéropodes sont en général pourvus d’une coquille univalve en spirale et qui sert d’abri à l’animal. Il y en a quel- ques-uns qui ont une coquille interne, et d’autres en sont com- plètement dépourvus. La peau des mollusques acéphales montre généralement dans son épaisseur une coquille à deux valves, qui protège puissam- ment l’animal contre ses ennemis. Les tuniciers ont une peau membraneuse, coriace ou même d’un aspect cartilagineux et qui contient de la cellulose. Les bryozoaires portent dans l’épaisseur de la peau un dépôt membraneux, corné ou calcaire qui constitue le polypier. C’est la coquille d’une colonie. La couche musculaire est intimement unie au derme, dans les régions du corps qui ne sont pas in- crustées. Une grande partie du corps est couverte, comme chez les précédents, de cils vibratiles. Les vers ont un épiderme qui offre exactement la structure de l’épithélium à cylindre, et au-dessus de cet épiderme s’étend une membrane finement rayée et pourvue de nombreux pores, nommée cuticule par quelques naturalistes. Les couches les plus profondes de l’épiderme contiennent du pigment. Le derme a souvent plusieurs fois l’épaisseur de l’épiderme. Il consiste en couches nombreuses de fibres entre-croisées, réunies par du tissu cellulaire, et contient des filets nerveux assezabondants, surtout chez lesannélides sans tube. Ce derme montre souvent un réseau de vaisseaux sanguins capillaires assez développés dans les vers à sang rouge. Plusieurs vers portent dans l’épaisseur de la peau des in- crustations calcaires ou cornées, qui deviennent chez quel- ques-uns d’entre eux des tubes dans lesquels l’animal peut s’abriter. La surface de la peau exhale souvent une viscosité qui se transforme en tube membraneux. La peau des vers intestinaux se distingue par la facilité avec APPAREILS DES SENS. 32!> laquelle e|le absorbe l’eau, el cette faculté d’absorption conti- nue encore après la mort. Tout ver intestinal se gonfle dans ce liquide. Les échinodermes, à très-peu d’exceptions près, possèdent un squelette cutané conformé d’après un plan particulier. Plusieurs polypes dans l’épaisseur de la peau possèdent une charpente solide de nature cornée ou calcaire. C’est le polypier. Dans plusieurs acalèphes, le contact de l’ani- mal avec la surface du corps produit une sensa- tion brûlante ; c’est que la peau de ces animaux est garnie d’organes particuliers connus sous le nom d’organes urticaires (fig. 339). Ce sont des cap- sules renfermant un filament contourné en spirale, qui sort au plus léger contact et se détache avec sa capsule. Il existe en outre des organes 0> Capsule. — L Filament urticaire, de préhension dans ces mêmes acalèphes; ce sont des amas de soies qui font saillie sur divers organes. Outre les organes urticaires, plusieurs polypes ont, comme les hydres, des organes en hameçon, qui consistent en vésicules, d’où sort un filament renflé et visqueux 5 son extrémité libre et qui continue avec le col de la vésicule. Les polypes ont le corps couvert de cils vibratiles dans le jeune âge au sortir de l'œuf. Les infusoires ont une peau lisse et distincte ou couverte de cils vibratiles serrés et placés régulièrement à la surface du corps. Elle est gélatineuse et sécrète tantôt une couche tout autour du corps pour l’enkyster, tantôt une cuirasse ou un étui. f i« Organe urticaire enroulé. 339 Organe urticaire épanoui. 28. APPAREIL ELECTRIQUE. Cet appareil établit des rapports entre l’animal qui le porte et le monde extérieur, c’est pourquoi nous en parlons ici après les organes des sens. Quelques animaux dégagent l’électricité et portent ù cet effet un appareil spécial souvent assez volumineux; d’autres déga- gent de la lumière pour éclairer le milieu dans lequel ils vivent. Jusqu’il présent les poissons sont les seuls animaux chez les- quels on a trouvé un appareil électrique, et ceux qui portent ces singuliers organes appartiennent à des ordres divers. Ces organes n’ont ni le même volume, ni la même structure; ils n’occupent pas la même région du corps, et s’ils sont tou- jours riches en nerfs et en vaisseaux, ils tirent leurs nerfs comme leurs vaisseaux d’une source différente. Les uns en effet reçoivent leurs nerfs directement du cerveau (torpille), les autres de la moelle (gymnote). On a trouvé cet appareil chez les poissons suivants : tor- pille, narciue, gymnote, mormyre, gymnarche et malapterure. Dans la queue des raies on a observé un organe particulier construit comme l’appareil électrique, mais que l’on n’a pas vu APPAREILS DES SENS. :«3i dégager de fluide électrique, malgré les essais que l’on a tentés. Chez les torpilles (tig. 310), on voit deux organes sur le côté de la tète, entre les parois du crâne et les membres antérieurs, immédiate- ment en dessous de la peau; ils sont formés d’autant de colonnes verticales qu’on voit de ligures polygones à la surface. Chaque colonne est composée de nombreux diaphragmes membraneux qui séparent l’intérieur en un grand nombre de cavités closes ou de cham- bres, remplies d’un liquide gélatineux ou albumineux. Les fibres qui compo- sent ces colonnes et ces cloisons tien- nent beaucoup du tissu élastique. Quatre troncs nerveux se rendent dans chacun de ces organes; le premier liait de la troisième branche du nerl trijumeau, les trois autres proviennent des nerfs branchiaux du pneumogastrique. Ces nerfs vont se répandre avec les vaisseaux entre les parois des cloisons et l’épithélium qui les recouvre, au milieu d’une substance transparente. Les gymnotes électriques ont quatre organes électriques placés dans la queue au-dessus de la nageoire anale, dont les supérieurs sont plus grands que les autres qui sont placés en dessous. Les colonnes sont disposées horizontalement, et les nerfs, au nombre de plus de deux cents, proviennent des nerfs spinaux. Les phénomènes physico-physiologiques de cet appareil si singulier ont été étudiés avec le plus grand soin par Malteucci, mais il est bien loin d’èlre suffisamment connu dans tout ce qu'il offre d’important. Fig. 3it). — Torpille montrant en-dessus les deux organes électriques et les nerfs qui partent du cerveau pour s'y rendre. POSTFACE Nous avons promis dans l’introduction (page 7) de donner, dans une note, quelques explications sur la distribution des ani- maux en trois embranchements et de faire connaître les modi- fications que nous proposons d’introduire dans l’arrangement de quelques classes. Nous publions ici cette note et nous la faisons suivre de divers tableaux qui ont pour objet la réparti- tion des groupes principaux dans chacune des classes du règne animal. Nous profiterons en même temps de cette occasion pour faire connaître les principaux ouvrages dans lesquels nous avons pris un certain nombre de figures, qui sont intercalées dans le texte. Nous avons pensé qu’il serait non-seulement inutile de donner toutes figures originales dans un ouvrage comme celui-ci, mais que souvent même on ne réussirait pas à en donner de meil- leures que celles qui existent. Ces ouvrages sont : Cuvier, Histoire naturelle des poissons; M Une Edwards, Éléments de zoologie; Carus, Erlauterungs- tafeln, Owen, Todd’s Cyclopedia, de Quatrefages, Gervais, Blanchard, Dugès , Kolliker , Eschricht , Vrolik, Brandi, Busconi, Newport, Wagner, Tréviranus, V. Siebold, Schle- gel, etc., divers mémoires. POSTFACE 333 Il est inutile, pensons-nous, d’y ajouter que nous n’entendons aucunement nous attribuer toutes les descriptions que renferme le texte. Nous avons puisé la plupart des faits dans les mêmes ouvrages et nous les avons coordonnés d’après le plan que nous avons fait connaître dans l’introduction. Nous avons évité autant que possible les citations; il serait inutile et fastidieux, dans un ouvrage élémentaire, de faire à chaque auteur la part qui lui revient dans les découvertes. La nature de cet ouvrage demandait avant tout une exposition sim- ple et précise des faits qui sont entrés définitivement dans la science; si, dans quelques cas, nous avons cru devoir nous écar- ter de cette règle, en citant des noms propres, c’est que nous avons voulu laisser aux auteurs l’honneur de la découverte ou la responsabilité des faits. En parlant de la reproduction dans les dernières classes du règne animal, nous avons employé des expressions dont la ri- goureuse exactitude pourrait être contestée. Ainsi, en fai- sant mention des polypes, nous avons dit que la médusa aurila estgemmiparedansle jeune âge, scissipareà un âge plus avancé (nous aurions dû dire également gemmipare) et ovipare à l’étal adulte. Cela est vrai, en prenant les générations qui se succè- dent, depuis la sortie de l’œuf jusqu’au développement des or- ganes sexuels, pour des générations qui changent avec l’âge; la médusa aurita est ovipare, non pas quand l'individu a atteint son dernier terme de développement, mais quand les générations qui sont sorties d’un œuf sont arrivées à ce terme. Dans ces animaux, ce n’est pas l’individu qui se métamorphose, ce sont les générations; ce n’est pas la chenille qui se change en papil- lon, c’est une colonie de polypes, sortie d’un seul œuf, composée de plusieurs générations engendrées par gemmes, et dont les dernières seules portent des œufs. C’est comme si une chenille produisait plusieurs générations de bourgeons et que les indivi- dus, nés par bourgeons, pussent seuls devenir papillons; une génération de chenilles dans celte supposition serait suivie d'une génération de papillons; la chenille elle-même ne se transfor- merait pas en papillon, et celui-ci à son tour ne passerait pas par l’àge ou la forme de la chenille. La chenille est morte agame POSTFACE. ô li avant que les ailes et les organes sexuels ne soient développés. La première génération, après la sortie de l’œuf, meurt avant d’avoir pris la forme adulte, mais avant de mourir elle a pro- duit, par voie gemmipare, une autre génération. Celle-ci com- mence son évolution moins bas que la première; en naissant, elle a presque la forme que l’autre avait en mourant et cette seconde génération devient adulte et sexuée. On peut donc dire que les individus de la première génération représentent le jeune âge et que les autres représentent l’àge adulte. Les animaux qui présentent ce phénomène d’une double re- production par gemmes et par œufs, agame et sexuée, nous les appelons digénèses. Quand il existe une succession de générations formées d’indi- vidus de forme différente, nous disons qu’il y a digénèse avec hétérogonie, comme c’est le cas dans la méduse citée plus haut. Quand, au contraire, des générations se succèdent par œufs et par gemmes et que les individus sont tous semblables, nous disons qu’il y a digénèse avec homogonie. La digénèse avec hétérogonie correspond à la génération al- ternante. On peut encore établir ensuite la digénèse hétérogone com- plète et incomplète. Quand elle est complète, les générations parcourent entièrement leurs métamorphoses; les individus sexués prennent leur robe de noces; c’est la méduse qui a été engendrée par le polype, comme dans plusieurs campanulaires. La digénèse hétérogone est au contraire incomplète, quand la robe de noces avorte et que l’animal est réduit à un sac qui porte les œufs ou les spermatozoïdes. Les sertulaircs en géné- ral nous en fournissent un exemple. Les individus de la première génération ou agames, nous les avons appelés scolex ou proscolex dans la classe des vers, et on pourrait étendre ce mol aux autres classes ; par proglollis, nous désignons les individus adultes et complets qui portent les or- ganes sexuels. Ainsi les individus qui forment les générations entre deux reproductions sexuelles etqui sontagames, portent, suivant la génération, le nom de scolex, de proscolex ou de deutoscolex. POSTFACE 335 Les classes de l'embranchement des vertébrés ou des liypo- colylédones et des épicolylédones sont les mêmes que celles qui sont généralement admises; l'embranchement des alloeotxlé- dones demande quelques mots d'explication. Nous réunissons dans un seul groupe les mollusques et les radiaires de Cuvier, auquel nous ajoutons encore les vers et les annélides, que plusieurs zoologistes placent dans le second em- branchement. On observe, il est vrai, quelques animaux qui établissent le passage entre les annélides cl les articulés; les vers à sang rouge ont une chaîne nerveuse ganglionnaire semblables à celle des articulés, mais l'embryogénie fournit des caractères qui doivent primer les autres et qui en font un allocotylédone. Du reste, n’y a-t-il pas de vrais articulés dont les cordons de la chaîne ganglionnaire se séparent? La classe des mollusques comprend cinq ordres : les céphalo- podes, les gastéropodes, les acéphales, les luniciers et les bryozoaires. Les ptéropodes de Cuvier doivent prendre place parmi les gastéropodes, cl plusieurs d’entre eux, conservant les caractères de l'âge embryonnaire, doivent se trouver à la queue des gastéropodes. Dans les deux derniers ordres, on peut reconnaître une gé- nération préparatoire (scolex), dans le têtard des luniciers et dans la larve ciliée des bryozoaires. Les vers forment une classe très-riche qui comprend tous les animaux que le vulgaire désigne sous ce nom. Les ordres prin- cipaux sont à peu près les mêmes que ceux qui sont générale- ment admis, mais ils sont autrement groupés; celte classe ren- ferme deux groupes parallèles dont l’un est dioîquc et 1 autre monoïque. La première idée de celle répartition appartient à M. de Qualrcfages. La classe des échinodermcs comprend les divisions qui sont généralement admises. Par contre, la classe des polypes est complètement boule- versée; d’abord les bryozoaires en ont été définitivement retirés pour prendre place parmi les mollusques, puis I embryogénie nous a montré que les polypes cl les acalèphes sont beaucoup 5ÔG POSTFACE. plus voisins les uns des autres qu’on ne le croyait; le même animal est polype à telle génération et acalèphe à telle autre. De quelques-uns de ces animaux, on n’a connu pendant long- temps que les dernières générations; d’autres, on n’a connu que les générations préparatoires; et d’un grand nombre, on ignorait et le développement et l’organisation. Un remaniement général de ces animaux est devenu nécessaire; il y a encore bien des desiderata, mais nous n’hésitons pas à réunir dans une seule et même classe les acalèphes et les polypes de Cuvier. Les trois premiers groupes cténophorides, siphonophorides et discophorides sont les mêmes que ceux qui sont généralement admis, avec cette différence seulement, que nous avons ajouté à ce dernier les campanulaires et les tubulaires qui ne peuvent plus en être séparés. Les siphonophorides constituent un groupe extrêmement naturel ; tous ces animaux vivent en communauté et constituent des colonies vivantes, dans lesquelles on reconnaît les scolex (vessie flottante), les strobila et les progloltis; ces derniers ont la forme de méduse. La division du travail est poussée jusque dans ses dernières limites. Les diverses fonctions sont remplies par des individus d’une forme propre. C’est ici que la digénèse hétérogone est le plus développée; on voit des individus man- geurs, nageurs, propagateurs, etc., etc. Les hydres et les serlulaires forment aussi un groupe dis- tinct, quoiqu’il y ait entre eux cette différence fondamentale, que les hydres ont les bras rétractiles et une cavité digestive qui s’étend jusqu’au bout de ces appendices. Us ont de commun entre eux qu’ils sont digénèses incomplets par arrêt de dévelop- pement. La dernière division ou les anlhophorides forment un groupe également très-naturel. Ces polypes sont digénèses incomplets, non par arrêt de développement, comme les précédents, mais à la manière des bryozoaires dont les diverses générations sont semblables, qu’elles proviennent d’un œuf ou d’un bourgeon. Ces polypes sont gemmipares, vivent en colonies fixes ou flot- tantes, ont des parois digestives distinctes et des tentacules creux en communication avec la cavité périgastrique. Les œufs POSTFACE. 357 se développent toujours dans l’intérieur même du corps le long de cloisons membraneuses. La classe des rhizopodes ou foraminifères a pour noyau les prétendus céphalopodes microscopiques dont M. Dujardin nous a révélé le premier la simplicité de structure, auxquels viennent se joindre les noctiluques, les dilllugies et selon toute probabi- lité les grégarines. Ces derniers organismes, si problématiques jusque dans ces derniers temps, projettent des filaments dans le jeune âge et ne prennent une surface unie que dans l’àge adulte, d’après les observations de M. Lieberkiibn. Enfin la dernière classe, celle des infusoires correspond aux infusoires polygastriques d'Ehrenberg; les rotateurs ont pris place parmi les vers et les nombreux végétaux que l’on y avait placés en sont également retirés. -2«.» REGNE ANIMAL. Car. Les animaux sont des êtres organisés qui se meuvent spontané- ment. Règne animal ; le vilellus rentre par le ventre. Vertébrés, ou mieux hypoco- tylédones. par le dos, Articulés, ou mieux êpicotylè- eloncs. ni par le ventre, ni par le dos. Mollusco-radiaires, ou mieux allocotylédones. ! Mammifères. | Oiseaux. \ Reptiles, f Batraciens. ^ Poissons. (Insectes. Arachnides. Crustacés, v Myriapodes. / Mollusques. I Vers. ' Echinodermes. 1 Polypes. ' Uhizopodes. ' Infusoires. niiirmn i:n mt \ !vrm: si i;m. LES ItyPOCOTVtÉDONES. Car. Animaux dont le vilellus moelle épinière. ÎA allantoïde et am- nios; la tempéra- ture du corps est sans allantoïde et sans amnios rentre par le ventre et qui ont une 5 mamel- les et J poils. Mammifères, sans ma- melles et J plumes. Oiseaux, variable selon le mi- lieu. Reptiles. A poumons. Batraciens, sans poumons. Poissons. ■ constante; Oiseaux à doigts RÈGNE ANIMAL 35‘J Gl-ASSE I. — MAMMIFÈRES. Car. Des mamelles; le corps couvert de poils. / Primates (qua- I druuiaues). / eu disque. ' Chéiroptères. ^ ) Insectivores. Mammifères Monodelplics ou v.vipa- en zolie res; placenta \ diffus. Rongeurs. Carnassiers. Edentés. ^ Proboscidiens. -, Ongulés. I Sirénoïde». . Cétacés. I Didelphcs ou embryopares isans pla- Didclpbes. centa). Ornilhodelpbes ou pulcinipares. Monotrémes. ORDRE. PRIMATES (qUADRUMASKS). Car. Généralement quatre mains ; mamelles pectorales; pénis pendant verticales. Simiens. i Dents i proclives. S i incisives. i taillées en biais. '£ ) F en Lémuriens. Chéiromyens. Galéopilhéciens en peigne. CLASSE It. — OJSE.UX. Car. Vertébrés à température invariable; le corps couvert de plumes. Préhen- \ arrondies Perroquets, seurs; ailes ) aiguës. Rapaces. chanteurs Passereaux. Non pré- \ non chan-/ faibles. Colombes, henseurs. | teUrs,tar- '■seset bec. \ forts. Gallinacés. I libresnon l palmés; l * Tarses, ordinaires, j >longs, jambes imparfaitement t coureurs. Strulhions. I emplumées. ) palmés. marcheurs. Echassiers. Palmipèdes. CLASSE lit. — REPTILES. Car. Vertébrés allantoïdieus à température variable. J i / pénis . \ sans c; \ s,“Ple ) 3 car; a rapace, a rapace. I très-dilatable I double bouche >, en \ ordinaires ) non dilatable, en ailes. Membres antérieurs ) en ' nageoires. Crocodiliens. Chéloniens Ophidiens. Sauriens. Ptêrodaclyliem. Simosauriem. I Plésiosauriens . J Ichlhyosauriens 540 REGNE ANIMAL. CLASSE IV. — BATRACIENS. Car. Vertébrés anallantoïdiens, respirant par des poumons. de grande taille, fossiles. Labyrinthodontes. (sans membres (serpenti- formes). Péroméliens. , , i sans queue. Anoures, à membres. ! , 1 la queue. Uroueles. vivants r 1 '. . . Couverts de grandes écailles. Lépidosiréniens. CLASSE V. POISSONS. Car. Ils respirent par des branchies; le cœur est formé d’une oreillette et d’un ventricule, ou remplacé par un vaisseau contractile. Plagiostomes. Teleostei. Cyclostomes. Leplocardii. en travers. Poissons, i Sang: jj rouge : bouche UI j ordinaire, i ) écailles, f en cercle. DEUXIÈME ESinRSNCIIEMFXT. EPI COTYLEDON ES OU ARTICULES. Car. Animaux dont le vilellus rentre par le dos; ils n'ont pas de moelle épinière; leurs pattes sont articulées. à l’aide de tra- (Trois paires de pattes. Articulés i chdes ou de j Quatre paires. ' / poumons. \ Plus de six paires, i espn an i sans tracj,^es poumons, à l’aide de bran- \ chies en général. Insectes. Arachnides. Myriapodes. Crustacés. CLASSE I. INSECTES. Car. Trois paires de pattes ; corps divisé en tête, thorax et abdomen ; une paire d’antennes. t n’ayant pas leur forme dé- finitive au mo- i ment de l’é— I closion. ' broyeurs; ailes quatre deux suceurs; (quatre ailes jdeux ayant à peu près leur forme défi- nitive en naissant, ayant leur forme définitive au mo- ment de l’éclosion ; abdomen. , 2 ailes cornées I membraneuses | nues, écailleuses. i broyeurs. ( suceurs, i à appendices. 1 sans append. Coléoptères. Neuroptères. Strepsiptères. Hyménoptères. Lépidoptères. Diptères. Orthoptères. Hémiptères. Th ysanoures. Parasites. HÈGNE ANIMAL. 3 il CLASSE II. ARACHNIDES. Car. Quatre paires de pattes ; sans ailes et sans yeux à facettes. !des poumons; ab- j articulé. domen ) non articulé, des trachées, la surface de la peau. Scorpioniens. Araniens. Acariens. Tardigradiens • .Myriapodes. CLASSE UI. — MYRIAPODES. Car. lin grand nombre de paires de pattes. Pattes à chaque J deux paires. Diplopoda. Chilopoda. segment, I une paire. CLASSE IV. — CRUSTACÉS. Car. Système respiratoire aquatique, se faisant par des branchies ou par la peau ; embryons naissant avec des pattes articulées au nombre de deux J cinq paires. ... , , , , . C cachées. Décapodes. ( Pëd0nCU,éï; brancb,,,> 1 nues. Stomapode. /■distinctes. ) .déveloi feux sess.les; ( lle§ ~ « , i \ abdomen i =J.ï; ) ' \nul. 1.2 'peu distinctes. Pattes tho- ( nombreuses. rachiqties. I peu nombreuses. Lophyropodes. Xiphosures. Siphonostomes. ^développé i inégales. Amphipodes. j égales. Isopodes. Loemodipodes. /peu distinctes. Pattes tho- l nombreuses. Phyllopodes. 1 I Vnon maxillés. } broienl avec la base des Patles- I sucent. ... i Corps nu et mobile. Mvzoslomes. 1 0I‘IU s 1 Corps écailleux et fixe. Cirrhipédes. THOISIKMK KMIIItAKCHKMKNT. Car. ALLOCOTYLEDONF.S OU MOlLUSCO-RAnlURF.S. Animaux dont le vitellus ne rentre plus ni par le dos ni par le ven- tre ; ils n’ont plus de pattes articulées. / ™ symétrique; ( | ^ corPs court, mou et souvent cou- vert d'une coquille. 1 . Mollusques généralementaliongé, an- nelé et couvert de soies ou de corpuscules cal- caires. 2. Vers. F . I org. disp, parsyst.quinqnennaire. 3. Eehinoderne* \ rajODD • J „ „ „ „ quaternaire. 4. Polypes. .... i des appendices rétractiles. ',5. Rhiiopodes. caché et inconnu. } sanj a^endices rétractiles. v6. Infusoires. 1 Ils naissent avec trois paires de pattes, comme les acariens. 20. 342 RÈGNE ANIMAL. lrc CLASSE. — MOLLUSQUES. Car. Le corps est enveloppé d’une peau molle, incrustée souvent de plaques calcaires, sans divisions annulaires et sans appendices ar- ticulés. tr1 | Tête | très-distincte, armée de bras mobiles garnis de ventouses. distincte, sans bras. ! portant deux lèvres mobiles en lobes. précédée de canaux ciliés, non libres. \ précédée de bras ciliés libres. Céphalopodes. Gastéropodes. Acéphales. Tunieiers. Bryozoaires. IIe CLASSE. — VERS. Car. Corps généralement allongé, sans jamais porter des appendices articulés; la peau est souvent incrustée de soies ou de corpuscules calcaires : / Dioïques r Monoïques. \ Les cils ! coloré, incolore. ^ non vasculaires. / g ^ vasculaires l =" j non i à ventouses. J s vasculaires. I sans ventouses. J èà la tête en forme de f existent j roues. \ (.sur tout le corps. j Malacopodes. I Annélides. l Siponculides . t Nèmertides. \ Némaloïdes. I Acanthocéphalides . t Scoléides. j Ilirudinides. Trématoden. Cesloïdes. Rotifêrldes. Planarides. ÉCHINODF.RMES. Car. Animaux rayonnés dans lesquels le nombre quiriquennaire prédo- mine dans l'arrangement de leurs organes ; la peau est pénétrée de cor- puscules calcaires qui forment souvent une charpente dont les pièces sont quelquefois mobiles; ils sont généralement dioïques etdigénéses. a.. . (Nonpédiculé:(cyli.nd.riqUe- Leninoder- 1 rorn .globuleux, sans rayons. ) (.ddprimd, à rayons. Pédiculé. J/ulothuridcs . E ch inides, Slellerides. Cvinnïdes. mes. UÈGNK ANIMAL. 343 POLYPES. Car. Forme du corps rayonnée à organes disposés généralement dans un ordre quaternaire ; peau molle ou incrustée, sourent ge at.neuse de cil» vib.at.les ou des organes url.ea.res ; ils sont d.oïques, la plupart digénëses. jCydippe. /Monogénéses Clinophorides. JBéroé. COUI[) loin \Si / Iphonophorides. Velelle. Porpile. Ditraphoridt». il j i)8 des logea, \ ... hors du corps. jUydrut" | incomplets. V Les œufs) se déve-) . distincte. ' /l)i payes 'Pbjrsalie. I Hluzoslouie. 'Il éduse. iCampanulai.es. 'Tubulaires 1 Hydres. ) Serlulaires. Corail, l Gorgone. * Vérélille. ■ l'ennalule. ! Actinie. Madrépore. \ Alcyon. IUIIZOPOOKS OU FOR.VMtNIFÉKÉS »• >\ » Car. Animaux d’une organisation très-simple sans cavité digestive (du moins permanente), portant des appendices mobiles simples ou ra- . Jnifiés et ordinairement rétractiles. Nodosaire. Textulaire. Discorbite. Gromia. Miliola. Euglyplta. Dilllugia. Noctiluca. Grégarines. INKU50IIIKS. Car. Corps nu ou couvert de cils vibratiles; organisation très-simple: reproduction par scission. Vorlicelles. Vaginieoles. V Urcéolaires. * Triehodes. Infusoires. \ Plœseonies. ! Péridinies. f Actinopl.rys Monas. CIA TABLE DES MATIÈRES. Pages. Introduction 5 Définition ib. Marche à suivre 6 Tableau du règne animal 7 Développement comparé 8 5 1er. Idée générale sur la structure des animaux 9 Comparaison entre les plantes et les animaux ib. Vie végétative. Les organes de nutrition, de respiration, de circulation, de sécrétion, de reproduction ib. Vie animale 12 Organes des sens, système nerveux, appareil de locomotion. Tableau des appareils 15 § 2. Complication des organismes _ 16 Subordination des caractères 22 § 3. Organes analogues ou homologues 27 APPAREILS DE LA VIE DE CONSERVATION. 31 Appareil digestif 33 Considérations générales ib. Des mammifères 35 Bouche ib. Dents 36 Langue 38 Estomacs 40 TABLE DES MATIÈRES. 345 P*g<“- Intestins 43 Glandes de Peyer et de Brunner 40 Oiseaux ib. Reptiles SI Batraciens 55 Poissons 57 Articules ou épicotylédoncs 00 Insectes, arachnides, myriapodes et crustacés 01 Allocotylédones 64 Mollusques ib. Vers 07 Echinodermes et polypes ib. Foraminifères, infusoires 70 AI'PAKKIL KCsrill.lTOlHK. Considérations générales 71 Mammifères 74 Oiseaux 70 Reptiles 79 Batraciens R0 Poissons 82 Articulés ou épicotylédoncs 80 Insectes ib. Arachnides, myriapodes 88 Crustacés 89 Allocotylcdones • 91 Mollusques ib. Vers 94 Echinodermes, polypes, infusoires 90 XPPAHBIL C 'inc ’l'UTOIRK. Considérations générales 97 Sang et globules de sang 401 Mammifères 102 Oiseaux 107 Reptiles et batraciens 410 Poissons H 4 Articulés ou épicotylédoncs 120 Insectes ib. Arachnides, myriapodes, crustacés 121 34-6 TABLE DES MATIÈRES. Pages. Mollusques 123 Vers 127 Echinodermes, polypes 130 Infusoires .132 Ganglions vasculaires I33 La rate 2y,. Thymus et corps thyroïde 135 Capsules surrénales 136 APPAREILS GLANDULAIRES. Considérations générales 1 37 Glandes salivaires 139 Foie 141 Pancréas ... - 145 Glandes spéciales . 147 APPAREIL MllVAIIIi:. |05 Considérations générales ISO Modifications 15 1 APPAREIL GÉNÉRATEUR. Considérations générales 156 Composition de l’appareil 160 OEufs 161 Spermatozoïdes 165 Mammifères 107 Oiseaux 172 Reptiles, batraciens . 174 Poissons 175 Insectes 178 Myriapodes ISO Arachnides 181 Crustacés 182 Spermatophores 184 Mollusques 188 Céphalopodes 189 Gastéropodes 191 Acéphales et tunicicrs • . . 194 Bryozoaires 195 Vers 190 TAULE DES MAT1ÈUES. 347 Pages. Ëchinodcrmes 201 Polypes 202 Khizopodes et infusoires 200 APP.tltML l>K LA Vlli DK IIILITIOV. 207 Appareil locomoteur . 208 Des vertébrés 209 Squelette des vertébrés 210 Mammifères 218 Oiseaux 225 Reptiles 234 Batraciens 242 Poissons 244 Mollusques 230 Squelette cutané des articulés et des allocotylédoncs . . . ib. Muscles 236 tPPIHKIL SKRTKl'I. Animaux vertébrés ou hypocotylédones . . Mammifères Oiseaux Reptiles et batraciens Poissons Animaux sans vertèbres Articulés ou épicotylédones Insectes Arachnides . . Myriapodes Crustacés Allocotylédoncs . .Mollusques Vers Ëchinodcrmes Polypes 1PP.IRKIL8 DK» SENS. 200 263 265 266 267 270 ib. 274 ib. ib. 275 276 ta. 279 281 282 283 Appareil de la vision 287 Mammifères 288 Oiseaux 289 548 TABLE DES MATIERES. Pages. Reptiles 290 Poissons 291 Insectes 293 Arachnides et myriapodes 294 Crustacés 295 Mollusques 295 Vers et polypes 298 Appareil de l’audition 300 Mammifères ib. Oiseaux 302 Reptiles et batraciens 303 Poissons ib. Insectes 304 Mollusques 305 Vers et polypes 306 Appareil de l’olfaction 308 Mammifères 309 Oiseaux 310 Reptiles et batraciens 3 M Poissons ib. Appareil de la gustation 313 Appareil du toucher 317 Peau ib. Papilles 318 Cryptes et phanères 321 Mammifères ib. Oiseaux 323 Reptiles 324 Batraciens 325 Poissons ib. Appareil électrique 330 Postface 332 Règne animal 338 FIN DE LA TABLE DES MATIERES. ’? z-; 1 D V H\S \ '-y AAATUMIE COMPAREE i> j n\ KMms Doetrur rn sricnpf» fl en médecine. Membre de l'Académie de» «riences «Ira lettre» el de* heau\-nrl* de Belgique. l»roff»**ur de Zoologie et d'Artalomie comparée k PI’ni*«r»iU: de l.ouvain, «te IIHI IKII-RA* Sutirl* pour rÉmmfipli»* i»l»llfrt»*!l» m a ou iIMltii H" 10. P o ' A ^ ENCVClOPÉDIK POPULAIRE SOUS LE PATRONAGE Sciences Naturelles et Médicales. Directmîr : M. QUETELET, Secrétaire perpétuel de l’Académie directeur de l’Observatoire, etc. (X/v 6m> OCX ANATOMIE COMPARÉE j> j m BmiM lioeleur en tchspres et en tnmmnf Membre il» l'Acidémie du» •«>«•»«* dre leilece et dre beatit-aee» dr Belgique. Profceeeur de Zooloeu et d'Anatemie cumi-aede A I*f*ill«*»ei4 .!>■ l*i*aln, rie H n V * K A. I. * * Sm I#te I*»ur rÉcBAïf lyalid!» i*I< «01 DH KUtlMU, H° 10. HMYCLOPÉDIK 1*01*1 LAIKH SOUS LE PATRONAGE et Médicale* Dirkctkvh : M. QUETELET, Secrétaire perpétuel de l'Académie directeur de l'Obier* yloirç, etc. r / o- S F. lil E «\ VjjJ if v*JFv 1 \^sO» V’ l\] 0 iclen ce* Naturel le* ANATOMIE COMPARÉE I* J U* HKNKOO lio«l«Ur en »cienee* et et» méMN'. MnnbiT de l'Académie de» icienm , «le» lettre» et de» beaui-art# de Belgique, Professeur de Zoologie et d* Anatomie comparée A l*t’oieer»ité de touvain, etc. HRilKLLKA. v Sw irU puor l'Émanr pslion inlellrdvrllr i" KKC.IilUll'KÜIE l’OflUlltK SOUS LE PATRONAGE aicleiicc» S#(urcl le* cl Médicale». Diiikgtruh : M. QUETKLË T, Secrétaire perpétuel de l’Académie directeur de l’OIiserviitoirc. etc.