Digitized by the Internet Archive in 2017 with funding from IMLS LG-70-15-0138-15 https://archive.org/details/anatomieetmonogrOOunse li. ^x ' '’T*>f- . h. 7 V if ; C- ?■:«: I i . i:- I 4' ? ■ f :f>' •'r '/ ' 4* v*-- 'C. ^ =' / . ■n. "i-- .. ANATOMIE ET MONOGRAPHIE DU GENRE DENTALE, PAR M. G.-P. DESHAYES. (LUE A LA SOCIETE d’hISTOIRE NATURELLE , LE l8 MARS l825.) INTRODUCTION. Ay ANT eu occasion de me procurer, en nombre sufEsant, r Animal du Denlale lisse qui habile en tres-grand nombre sur nos cotes, je me hasardai a en faire I’anatomie : le peude donnees certaines que I’on pouvalt acquerir en consultant les auteurs , soil anciens soil modernes , les notions inexactes et contra- dictoires qui resultaient de ces recherches , me donnerent I’es- poir de pouvoir presenter a la science un fait interessant , puis- qu’il pouvait decider completement la question de la place des Dentales parmi les Inverte'bres. Linne avail pressenti plutot par analogie que par une connaissance complete de la chose, que les Dentales appartenaient aux MoUusques. Les auteurs plus modernes penserent au contraire que ces Animaux devaient faire parlie des Annelides. Les partisans de ces opinions n’avaient pour les soutenir que des notions fort incompletes j tons les zoo- 2 ANATOMIE ET MO]N'OGRAPHIE logistes le seiitaient, et de-la le dome dans lequel ils durent rester. J’entrepris done de faire Fanatomie des Dentales dans le but de decider la question, et je crois y etre parvenu, mais en fa- veur del’opinionlinneenne, e’est-a-direque je crois avoir gi’ouve que les Dentales sont de veritables Mollusques. Je ne voulus pas pnblier cette opinion sans I’avoir soumise a un homme qui, par ses lumieres, est plus que inoi capable de la juger. M.deBlainville la regarda conuue snffisamment e'tablie , et ce savant anatomiste Fadopia dans son article Mollusques du Dictionnaire des sciences naturelles. Je coniptais ])orner inon travail a la partie purement anato- Jiiique; quelques reclierclies que je lis pour la completer m’en- gagereni a les etendre et a esquisser Fliistoire du genre : e’est ce qui forma le nu^muire que jc lua a la cooio'tdPhiloiiiatique, et que je communiquai a la societe' d’histoire naturelle. Je n’avais point observe FAnimal des Dentales a son e'tat de vie j conserves dans la liqueur, tons ceux que j’ai disseques etaient entierement contracte's. M. d’Orbigny file, qni a fait sui' les Mollusques de nos cotes line suite d’observations du plus grand inidi et, et qni les a presque tons dessines sur le vivant, a bien voulu me communiquer ses dessins de Dentales, ce qui m’a mis a meme d’ajouter quelques observations sur les usages de certaines parties, et de donner d’apres lui des notions sur les habitudes de ces Animaux. J’avais observe depuis assez long-temps qu’il existait de la confusion dans la synonymic d’un grand nombre d’especes de Dentales ; qu’il e'tait difficile , pour ne pas dire impossible , de determiner la plupart d’entre elles : il m’avait ete facile de re- marquer en meme temps que Linne et M. Lamarck avaient place' parijii leurs especes des corps qui ne peuvent y rester , comme DU GENRE DENTALE. 3 on le verra bientot , et que ces auteurs avaient neglige' un assez bon nombre d’especes que nous avons dans nos collections; la mienne en re'unissait deja plus de trente , et ce nombre pouvait s’accroitre encore par la facilite que me donnerent MM. DucloS, Dufresne , Menard de la Groye, de Boue , Michelin, de Masse'na , de prendre dans leurs riches et savantes collections les mate'riaux qui pourraient me manquer. Je profitai avec empressement d’offres si obligeantes, et je me decidai a joindre la monographie des Dentales a I’anatomie que j’en avais deja faite. La collection de M. Masse'na m’a e'te pour ce travail d’lin secours d’antant plus pre'cieux , que renfermant celle de M. Lamarck , il m’aurait e'te' impossible sans elle de rapporter et de faire connaitre plusieurs des especfis qne cet illustre professeiir a signalpfis dans son der- nier ouvrage. Qu’il me soit permis d’exprimer ici toute ma gra- titude aux personnes bienveillantes qui ont si ge'ne'reusement mis leurs collections a ma disposition. Dans la collection du Museum, les especes du genre Dentale ont e'te' de'termine'es et nomme'es par' M. Lamarck; les noms sont e'crits de sa main, et cette collection sous ce rapport a e'te' tres-utile a mon travail pav la facilite' que j’ai eue de rectifier plusieurs erreurs. Je ne pretends pas que mon travail soit exempt d’inexactilude; il doit meme avoir des imperfections : pour les e'viter il aurait fallu que je pusse avoir sous les yeux beaucoup plus de mate'riaux , que rassemble's de toutes parts je pusse en tirer les comparaisons qui conduisent toujours a de bons re'sultats.. Mais borne' a ce que renferment ma collection et les principals de la capitale , mon travail, aux yeux des naturalistes qui auront recueilli plus de mate'riaux que je n’ai pu en avoir, pre'sentera des lacunes et des inexactitudes que je laisse au temps et a une saine critique de me de'couvrir. ANATOMIE ET MONOGRAPHIE DU GENRE DENTALE. La forme allouge'e, tubiileuse, plus ou moins courbee, peu syme'trique en apparence qu’oftVentlesDentales, devait presenter a I’esprit d©s obsprvatpiirs des donnees incertaines, desmoyens insuffisans pour les placer dans la serie des etres ; aussi voyons- nous deux opinions qiii out peu varie parmi les auteurs qui se sont occupes de cette partie des sciences naturelles qui traite des Mollusques ou des Animaux qui les avoisinent, soit pour les rattacher aun systeme ge'ne'ral, soit pour enfaire le sujel d’etudes particulieres. La premiere de ces opinions , est celle de Rondelet. II conside'ra les Dentales comme des Vermisseaux marins, et les confondit avec eux , en les indiquant cependant d’une maniere particuliere. La seconde, moins ancienne, est plutot indique'e qu’e'tablie par Lister, qui mit les Dentales a la fin des Patelles. Laugius , dans sa Methode , suivit a peu pres la meme marche que Lister ; seulement apres les Patelles il fit une section se'pare'e , dans laque lie , avec les Dentales, il ajouta tons les Tubes calcaires des Annelides counues alors. Breyne qui, comme on sait, divisa le premier les Coquilles en deux grands ordres, les Monothalames et les Polythalames, ANAT. ET MONOGR. DU GENRE DENTALE. 5 coiiimenga le premier de ces ordres par son genre Tuhulus , qui contient les Dentales , les Entales et Solenes univcilvi auc~ toribus dicti. Ce genre, on pin tot celte section, se trouve separe'e des Patelles par toutes les autres Coqnilles univalves comprises dans les Cochlidium , ainsi que par la se'rie des Polythalames. Loin de se trouver en rapport , ils sont done eloignes de tout I’intervalle des Mollusquos univalves , Breyne ayant probablement considere' les Patelles comme un passage des univalves aux bi- valves, puisqu’il les met immediatement avant elles. Tournefort adopta a pen pres I’idee de Breyne, avec ce seul changement, de mettre en tete des Coqnilles, les Patelles ouLepas, et a la fin, avant les bivalves, les Dentales, les Entales et les autres Tubes marlns. Le premier et le seul auteur qui jusqu’a ce jour ait doune' quelques notions stir FAnimal des Dentales, est d’Argenville , dans sa Zoomorpliose. Ces notions , trop incompletes pour de'cider en rien la question de la place de ces Animaux , e'taient le re'sultat d’une note et d’un dessin qui lui avait ete envoye' de I’Inde. Quoique cet auteur aitdu etreplus instruit sur ces Animaux que ceux qui I’avaient precede', cela ne Pempechapas de re'unir les Dentales aux autres corps dontl’assemblage bizarre et monstrueux forme la troisieme division de son Systeme, sous la de'nomina- tion de Multivalves. Enfin Linne, cet illustre re'formateur des sciences naturelles, qui en jalonna toutes les routes et qui eurendit tousles accesplus faciles, genie immortel qui embrassait aussi bien les rapports generaux que ceux des details, quis’est montre superieur a son siecle en devangant, par ce tact particulier des rapports des etres , les temps d’un savoirplus approfondi; Linne' montra la place que devaient occuper les Dentales en les rangeant pres des Patelles. 6 ANATOMIE ET MONOGRAPHTE Bruguiere , I’imitateur cle Liiiiie, et qui commenga a apporter quelques changemeiis clans son Systeme, conserva avec juste raison les rapports indiques par le savant auteur du Sy sterna natiirct : il faut dire que Bruguiere aussi bien que Linne eurent tort de mettre a cote des Dentales les Serpules, les Tarets, les Sabelles et surtout les Arrosoirs, qui s’e'loignent beaucoup des uns et des autres. Apres les travaux de Bruguiere vinrent ceux d’un savant que son genie a place a cote de Linne, et lui a justement accpis le litre de Linne frangais. Lamarck va marcjuer I’influence de ses opinions sur celles de ses contemporains, et alors elles sont prescjue les seules regues. Des 1801 , dans son Systeme des Ani- maux sans vcrtebres, sGpjj rant, dans une classe differente, les Vers d’^ivec les Mollusques et mettant en rapport les Dentales avec les Tere'belles et autres genres analogues en apparence, il les en- traina dans cette noiivelle coupe rien c[ue d’apres des rapports exte'rieurs. Plus tard, dans la Philosophie zoologique, il separa la classe des vers du Systeme en deux autres classes , et forma les Anne- lides avec la section des Vers exte'rieurs. Il eleva cette nouvelle division assez hautdansla se'rie des Invertebres, la presence d’un coeur et d’une circulation la rapprochant des Mollusques, tandis que les V ers , bien inferieurs en organisation , resterent entre les Badiaires mous et les Insectes. C’est dans cette nouvelle classe que nous trouvons les Dentales dans une meme section que les Serpules, les Spirorbes et les Siliquaires. Get arrangement resta le meme dans I’Extrait du Cours public en 1811. Mais dans le grand ouvragedes Animaux sans vertebres, M. Lamarck, profitant des travaux de M. Savigny, conduit d’apres la conside'ration de I’empatement en forme d’entonnoir cj[uitermine I’Animal des Dem DU GENRE DENTALE. 7 tales , d’apres ce qu’en avail clit d’Argenville , et troinpe aussi par les communications que lui fit M. Fleuriau de Bellevue , il consideVa les Dentales comme fort voisines des Cljmenes , et les plaga dans la famille des Maldanies de M. Savigny. Les auteurs system atiques, qui ne connurent comme M. La- marck que le tube des Dentales, suivirent son opinion ; celle de M. Cuvier y est conforme , puisqu’il les range dans les An- nelides tubicoles , avec les Tere'belles serpules , etc. M. Savigny cependant, dans son Systeme des Annelides, donna une description sommaire de I’Animal des Dentales, description trop incomplete pour decider la question, cependant suffisante pour detruire ce qu’en avait dit M. Fleuriau de Bellevue. Le Dentalium entalis qui fut envoye par Leach a ce savant observatcvir, lui suffit poui’ dlro Lt’ctvau aucuue trace d’an- neaux, qu’il n’avait point de soies sur les parlies laterales ducorps, qu’il etait essentiellement musculeux , et qu’il ne pouvait rester parmi les Chetopodes. On verra bientdt combien M. Savigny avait raison , et nous devons regretter que cet habile natura- liste ne soit pas entre alors dans plus de details. Tel est a peu pres I’eiat actuel des connaissances sur les Den- tales, et, commeonadiileremarquer', deux opinions qui puisent leur origine dans les auteurs les plus anciens, ont e'te' les seules qui se soient manifestees depuis Rondeletet Lister, jusque dans ces derniers temps. II est fort remarquable , en outre, que de ces deux opinions, la plus conforme a la verite' ait e'te' modifie'e et adoptee par le plus petit nombre des auteurs, lorsque I’autre, au contraire, a e'te ge'ne'ralement admise , et meme par les auteurs les plus modernes , conduits a cette erreur par des rapports dont il est facile , xl’apr As ce que nous venous d’exposer, d’appre'cier et les causes et les motifs ; petrt-etre I’aurait-on e'vite'e en faisant 8 ANATOMIE ET MOxVOGRAPHIE attention que les tests cles Dentales sont bien syme'lriques , tandis que ceux des Annelides ne le sont jamais. La Dentale qui a ete I’objet de nos recherches est de la meme espece que celle qui a ete envoye'e a M. Savigny ; c’est la Dentale lisse, DentaUum entails y qui se trouve aussi bien sur nos cotes que sur celles d’Angleterre et dans la Mediterrane'e. Elle a une coquille longue d’un pouce et demi environ, conique, lisse ou seulement marquee par des accroissemens , blanche ou grisatre et souvent teinte de rose pale an sommet; celui-ci est le plus souvent aigu,perce d’un trou fort petit et jamais fendu,mais sou- vent tres-linement strie en long; d’autres fois ce sommet est tronque' accidentellement; a sa place il existe une surface plane, une sorte de diaphragme solide, perce'e dans son milieu; on voit quelquefois aussi le troude cette surtace se pi cAongoi* on nn potit lulje il’un. cliametre beaucoup plus petit qu’elle, et quiremplace en quelque sorte la partie qui manque. L’ouverture occupe toute la base ; elle est mi peu oblique, ronde, entiere, mince, traiichante dans ses bords; en dedans, la coquille est lisse et brillante, et quoiqu’on ait sup- pose que r Animal n’adlierait point a la coquille, qu’il pouvaitla quitter ety rentrer a volonte, cette supposition qui ii’estappuyee d’aucun fait positif, et qui aurait facilement e'te' detruite si on s’e'tait donne' la peine de couper en deux une Dentale d’un assez grand volume, doit etre desormais abandonne'e. Nous avons fait,, pour plusieurs especes, dilfe'rentes coupes, soit dans le sens de la courbure, soit sur la convexite, soit sur la concavite, et nous avons trouve une impression musculaire en fer a cheval embrassant tout le contour de la cavite, mais plus large anterieurement ou du cote de la face abdominale que du cote de la face dorsale, ou elle n’est point interrompue ; c’est un anneau musculeux qui a laisse son impression ; elle est situe'e DU GENRE DENTALE. 9 vers I’extre'mite' poste'rieure^ a peu pres au cinquieme de la longueur a partir de cette extre'mite. L’Animal coritenu dans cette coquille conique et tubuleuse esi lui-meme d’une forme conique, allcnge'e; il y est place de maniere a ce que la face dorsale re'ponde a la .convexite' de la coquille , et la face abdominale a la concavite; il est lisse , tronque oblique- ment ante'rieurement , pre'sentant au centre une legere saillie pyramidale qui est I’extremite' du pied ; poste'rieurement il est plus aminci, parait moins musculeux , etle plus souvent est termine par un empatement en forme d’entonnoir ; c’est le pavilion qui, dans certains individiis, est ferme et bien developpe, tandis que dans d’autres il est affaisse et si peu apparent, qu’il semble ne pas exister. Lorsqu’il est developpe, il est separe du reste du corps par un etranglement.Dien marque'; c’est au-dessus de cet e'tranglement que I’on apergoit un anneau musculaire , plus large du cote de la face abdominale que de la dorsale ; il s’insere dans la coquille, y attache rAnimal,et donne lieu a I’impression que nous y avons remarque'e. La face dorsale pre'sente vers le tiers ante'rieur une le'gere elevation qui indique Fendroit oil estplace'e la tete ; au-dessous, le reste de cette surface est occupe par deux muscles de chaque cdte';ils sout syme'triquement place's, aplatis, se dirigeant obli- quement des parties late'rales du pied ou nous les reverrons un peu plus tard , pour gagner insensiblement la face dorsale et parvenir a Fextre'mite poste'rieure , ou ils dounent origine au muscle d’insertion et se confondent avec lui. Les parois abdominales e'tant tres-minces et transparentes , ces muscles quiy sont compris se voientparfaitement sans aucune dissection. La face abdominale nous olfre e'galement vers le tiers ante'rieur 10 ANATOMIE ET MONOGRAPHIE etdechaque cote deux orgaiies parfaitement semblables, profon- de'ment lacinie's ; ils sont d’uue couleur bruii-foiice', c’est le foie: aii-dessous de cetorgane et a I’aide de la transparence des parois abdominales, on voit des granulations contenues dans un ovaire tres-grand qui reniplit presque a lui seul toute la capacite de 1’ ab- domen, ainsi que I’intestin qui descend en droite ligne vers le pavilion oii il se termine par un anus median. Toute la partie ante'rieure de rAiiimal est enveloppee d’une membrane mince et fixee a I’origine du pied poste'rieurement, libre anterieiirement,etepaissie dans cette partie en un bourrelet perce a son centre; c’est ce que I’on est convenu de nommer manteau. Ce bourrelet qui forme une sorte de collier est forme par un muscle constricteur circulaire qui, dans son etat de con- traction, fronce la peau, embrasse clans son ouverture Textremite' du pied qui lui sert de bouchon , et s’oppose ainsi a toute espece de communication avec I’exterieur : telles sont les parties que foil apercoit sans le secours dela dissection, lorsque I’on examine 1’ Animal contracte et conserve dans la liqueur. N’ayant jamais euToccasion d’examiner 1’ Animal des Dentales pendant sa vie, il nous etait impossible de le representer et de le decrire dans son etat d’expansion ou de dilatation : c’est une lacune cjue j’aurais laisse'e a regret dans mon travail. M. d’Orbigny fils qui, pendant plusieurs anne'es, a consacreses loisirs a I’etude des Mollusques de nos cotes , qui les a presque tous dessines sur le vivant , n’a pas neglige les Dentales ; il en a fait deux dessins qu’il a eu la bonte de nous communiquer pour en prendre copie; il y a joint avec une rare complaisance toutes les observations qu’il a.eu occasion de faire sur les habitudes de ces Animaux : nous en parlerons plus tard. Nous avons copie', pi. II, lig. 1, 2 , les deux figures de M. d’Orbigny; la premiere represente DU GENRE DENTALE. 1 1 I’Animal au moment oil il fait sortir de sa coquille son pied dont il dilate les lobes; dans cet etat, cette partie represente assez bien une flenr dont la corolle ondulee et pen etendue porterait a son centre un pistil renfle dans son milieu, fusiforme et pointu a son extremite libre; cette figure donne I’idee de la belle couleiir de I’Animal. Cette couleur, aureste, esl variable dans le Den- taliuin entalis qui a servi aux observations de M. d’Orbigny ; il est d’un beau rose, quelquefois briquete lorsque la coquille elle- meme est de cette couleur ; il est d'autant plus rose, que la co- quille Test davantage, mais aussiil palit coinme elle, de sorte que lorsqu’elle est blanche, I’Animal est blanc ou a peine rosatre ; il serailcui ieux d’observer s’il en estde memepourtoutes lesautres especes vivantes, et cela nous semble probable. La figure 2 repre'sente I’Animal encore vivant dans son etat de contraction ; la coquille a ete' casse'e anterieurement pour faire jiiger de la profondeur a laquelle il atteint lorsqu’il se contracte. Pour apercevoir les autres parties de la Dentale, nous allons d’abord fendre le manteau, en dirigeant I’iucision sur la ligne mediane et dorsale ; nous le de'tacherons a gauche et a droite de son insertion pour le renverser en has et a droite ; alors nous aurons sous les yeux lepied, la tete et les branchies. Le pied est allonge, subcylindrique , un peu conique, aplati de haul en bas ; il est entierement cliarnu , place a la partie in- fe'rieure et ante'rieure de la tete ; la face superieure et la face in- fe'rieure pre'senient dans leur milieu une gouttiere peu profonde , I’extre'mite' ante'rieure est la plus grosse ; sa partie moyenne est occupe'e par une sorte de mamelon conique qui a une large base, couverte en partie par deux petits lobes laieraux coupe's en festons dont les e'chancrures correspondent aux gouttieres que nous venons de mentionner. L’extre'miie' poste'rieure parait se bifur- 12 ANATOMIE ET MONOGRAPHIE quer parce qii’elle donne attache aux muscles re'tracteurs ; c’est sur les parties laie'rales qu’ils s’y insereiit ; la partie raoyenne fait une le'gere saillie dans lesac abdominal, ellesert d’appui a I’estomac et aux autres principaux visceres ; ce pied , qui n’a aucuiie ressem- blance avec le plan locomoteur des autres Mollusques , ne pent avoir les memes usages ; les Dentales vivant enfonce'es dans le sable , la petite extre'mite en bant, comme nous Pap prend M. d’Orbigny , leur pied ne pent leur servir qu’a agiter le sable en- vironnant, pour mettre enmouvement les corps qui leur servent de nourriture; il pent elre aussi destine, comme le pied des Solens avec lequel il a beaucoup d’analogie, a operer dans des trons creuses par Iblnimal, des mouvemens d’ascension ou de descento. La tete, qui n’est composee que d’une bouche, est campa- nuliforme , aplatie d’avant en arriere ; elle est situe'e supe'rieure- ment vers I’extremite posterieure du pied; elle a une face ante'- rieure convexe et lisse, et une face posterieure convexe aussi: on voit vers les parties laterales et a travers les parois, deux points noirs que I’on pourrait prendre pour des yeux , mais ce sont des machoires. Le bord superieur est compose' de deux levres profondement decoupe'es, ou plutot pourvues de tentacules labiauxau nombre de troispairespour chaque levre; ceux de la le vre posterieure sont les plus grands, et surtout la paire moyenne; ces tentacules sont symetriquement de'coupes, et font ressembler assez bien I’ensemble de la tete a une corolle;la levre ante'rieure a un espace nu dans le milieu ; cet espace indique I’ouverture de la bouche; de chaque cote cette levre estmunie de trois petits tentacules simples. En e'cartant les levres , on voit dans la cavite buccale deux petits corps sphe'riques qui sont fixe's dans les parois; ils sont noirs, corne's, chagrine's a leur surface DU GENRE DENTALE. exterieure , fendus dans leiir milieu , ayaiit assez bien la forme d’une tres-pedte coquille bivalve; ce sont les machoires dont les bords eiitr’o averts et tranchans sont libres dans la cavite buccale, et destines sans contredit a contordre et a lacerer les matieres nutritives. Cette bouche se re'trecit en tin oesophage court , charnu, forme une sorte de col , qui aboutit bientot a un estomac pyri- forme a parois epaisses, s’appuyant et adherant fortement a I’ex- Ire'mite posterieure du pied^ et contenant dans son interieur un appareil dentaire assez complique, place' a son ouverture car- diaque; les alimens, pour pouvoir parvenir a Fextremite' pylo- rique de Festomac, sont obliges de passer a travers cet appa- reil , qui leur fait subir une seconde mastication. A la hauteur de Festomac de chaque cote des parois abdomi- naux , on remarque deux organes brims profondement de'coupe's et parfaitement semblables ; c’est le foie divise en deux lobes symetriques qui versent le produit de leur se'cretion directemeut dans Festomac, chacun par un vaisseau biliaire qui lui est propre. L’estomac, apres avoir regu les vaisseaux biliaires, se termine infe'rieurement en un intestin grele, transparent, droit, me'dian, quise rend sans de'tour au pavilion, oil ilse termine par un orifice exte'rieur. Cette position rnediane de Fanus a la partie poste'- rieure de F Animal, est le seul exemple qu’on en puisse citer jus- qu’a pre'sent dans les Mollusques : celui-ci pre'sente done plus qu’aucun d’eux des parties paires et symetriques meme dans les organes qui le sont ordinairement le moins, ceux de la digestion. Des organes de la circulation nous avons reconnu le coeur, qui est syme'trique , place au-dessus de Festomac; il est contenu dans un pericarde pyriforme, subdivise infe'rieurement par un raphe moyen d’oii partent quelques rides transverses re'gulieres. 1 4 ANATOINIIE ET MONOGRAPHIE . A la partie anterieure de ce sac on voit un tronc vasciilaire qui se dirige vers le col , en se divisant eii deux grosses branches pour chacun des paquets branchiaux. Ils se subdivisent ensuite en quatre rameaux dans leurs pedicules. Nous ne connaissons rien du resie de la circulation, mais il est bien probable qu’elle a beaucoup d’analogie avec celle des autres Mollusques. Les brancliies sont paires, placees sur les parlies laterales et poste'rieures du col , oil elles sont supportees par un pedicule divise , on mienx par uiie membrane branchifere en forme de jabot ; elles sont formees par une multitude de filamens ten- taculaires tres-fins, mous , flexibles, lermines en massue , et devant remplir, d’apres leur position, deux fonciions, celle de re- tenir les molecules alimentaires et de les diriger vers la bouclie j la seconde et la plus importante de donner au fluide sanguin la dose d’oxigeue necessaire a I’entreiien de la vie : cette seconde fonction est d’autant plus celle de ces orgaues, que le cceur, qui en est tout voisin , y envoie de gros et de nombreux vaisseaux. L’appareil de la generation nous est fort peu comm; un ovaire qui remplit presque totalemenl la cavite' abdominale, et qui pro- bablement a son orifice exte'rieur dans le pavilion, est le seul organe que nous ayons pu reconnaitre. Quant a I’organe mMe, s’il existe , quoique tres-important a connaitre , si ce n’est dans tons ses details, au moins dans sa position et ses rapports, a en- tierement e'chappe a nos moyens de recherclies. Une observa- tion que nous avons faite , et qui me'rite d’etre verifiee sur un grand nombre d’individus, c’est que les individns qui sont pleins d’ocufs sont ceux dont le pavilion est bien developpe, tandis qu’il semble s’affaisser et meme disparaitre a mesure que le nombre des oeufs diminue ou qu’il n’y en a plus dans I’ovaire. D’apres cela cette partie semblerait destinee a remplir quelque DU GENRE DENTALE. i5 fonctioii inconnue pendant la generation. La petitesse de I’espece que nous avons soiimise a nos observations ne nous ayant pas permis de pousser nos recherches sur cette partie aussi loin que nous I’aurious desire', nous sommes force's de laisser une lacune que la connaissance des plus grandes especes pourra seule fermer. Le systeme nerveux est encore plus difficile a observer que les organes de la ge'ne'ration : cependant nous avons bien reconnu la forme et la position du ganglion cerebral; il est petit, quadrilatere, fort allonge et place' longitudinalement sur la partie moyenne de la face poste'rieure de la tete ; de ses angles infe'- rieurs , partent deux filets tres-petits qui se contournent sur foesophage, oii nous n’ avons pu les suivre, mais qui bien proba- blemenl passent au-dessous des branchies, se dirigent a la partie ante'rieure du col pour former I’anneau nerveux qui existe dans tons les Mollusques ce'phale's. Si les Dentales eussent eu un systeme nerveux semblable a celui des Annelides , c’est-a-dire une moelle longitudinale noueuse, il aurait e'te' facile de I’apercevoir : mais cette moelle n’existant pas, elle est certainement remplace'e par un systeme ganglionnaire comme dans les .Mollusques, et la connaissance seule du ganglion cerebral en donne la conviction. Les Animaux dont nous venons de de'velopper les traits principaux d’organisation, n’ont point de rapport avec les Cheto- podes, n’ayant jamais le corps annele', ne pre'sentant ni soies ni tubercules lateraux : ils n’en conservent que la forme exte'rieure ; et quoique les branchies semblent avoir de I’analogie avec celle des Amphitrites, leur forme et leur position les en distinguent facilement. Les Dentales e'tant de veritables Mollusques , il est essentiel 1 6 ANATOMIE ET MONOGRAPHIE de rechercher a quelle classe, a quel ordre elles doivent appar- tenir ^ et voir parmi ceux-ci le type d’organisation qui pent pre- senter le plus d’aualogie. Si par la comparaison du test, qui est syme'trique, nous trou- vons quelques rapports, ce sera avec lesPatelles, et notamment avec les Fissurelles, qui sont aussi percees au sommet : c’est lale rapprochement de Lister, de Linne et deBriiguiere. Mais si nous faisons attention que Fouverture de la Fissurelle ne revolt pas directement Fanus , qu’elle correspond a uae ouverture du man- teau, lequel forme la cavite' branchiale, cette difference nous suflira, ainsi que la non-existence d’yeux et de tentacules pour les en se'parer. Si nous recherchons les points cFanalogie qui existent entre les Dentales et les Nucle'obranches , nous trouverons un grand nombre de rapports, surtout pour le groupement, sur la partie dorsale et me'diane des principaux organes; mais au lieu de trouver une petite coquille engainante pour le Nucleus seule- ment , nous en trouvons une qui renferme FAnimal tout entier ; mais au lieu d’une tete pourvue d’yeux bien organises, nous la trouvons dans une autre position et sans ces organes essentiels. D’autres differences s’observent encore' dans la forme et la posi- tion des branchies , et surtout celle de Fanus ; neanmoins malgre les anomalies singulieres des Dentales, nous pensons qu’on ne pent les mettre en rapport cju’avec Fun ou Fautre des groupes que nous venons de mentionner , et peut-etre avec tous deux , en pla^ant la famille que les Dentales formeront desormais entre Fune et Fautre. Telle est pour ceci Fopinion de M. de Blainville qui , ayant eu connaissance des premiers materiaux de ce travail, a fait des Animaux qui nous occupent un ordre nouveau de la sous-classe des Paracephalophores , sous le nom de Cirrhobranches qui leur DU GENRE DENT ALE. 17 convient parfaitement, et que nous avonsadopte. C’est a I’article MoIIusqiie du Diet, des Sc. nat. (t. 62, p. 286 ), que M. de Blainville a e'tabli les rapports que nous venous d’indiquer. D’apres ce que nous avons dit de I’anatomie des Dentales , il reste constant que ce genre doit maintenant faire partie des Mollusques. Conside're dans ses nouveaux rapports, on ne pent plusle caracteriser comme il I’etait avant ce changement, et la rectification des caracteres les rendant plus rigoureux , il est desormais necessaire d’en dter plusieurs corps qui ne peuvent plus y rester : c’est ainsi que d’abord nous en eloignerons le Dentalium corneum Lin. qui n’est pas la meme espece que le corneum de Lamarck , qui a e'te' reconnu par M. d’Orbigny et d’autres pour etre I’etui d’une larve de Frigane : aussi il est bien certain , d’apres toutes les observations et tons les ren- seignemens que nous avons pu nous procurer sur ces corps , que c’est toujours dans les eaux douces qu’on les trouve, quelquefois fixes les uns aux autres par une sorte d’appendice de I’Animal et entierement clos aux deux extre'mite's, lorsque la larve est de- venue nymphe ou chrysalide. On reconnait cette soi-disant Den- tale a sa couleur brunatre, a la flexibilite' de.ses bords, et a leur elasticite'. Sowerby, trompe comme le plus grand nombre de ses devanciers, a figure dans son Genera of Scheel deux de ces e'tuis d’Insectes parmi les Dentales : il est vrai qu’il ne les y place qu’avec doute. C’est d’apres les memes raisons que nous rejetterons e'galement du genre Dentale , I’espece que M. La- marck a nommee Dentalium nigrum, rapporte'e par ron : elle a la meme taille , la meme couleur seulement plus foncee; elle est elastique, flexible, cornee, toute semblable, en un mot, au corneum deLinne. M. Lamarck avail cru recon- naitre son analogue fossile dans une espece trouvee par M. Du- 3 1 8 ANATOMIE ET MONOGRAPHTE fresne en Bourgogne, mais on ne pent admettre cette analogie. Uneseconde espece que I’on doit rapporter aux Serpules, est le Dentalium radicula de M. Lamarck. Nous I’avons examinee avec soil!, et comme elle est contournee a la maniere des Ser- sules, et par consequent qu’elle n’est point symetrique , nous avons dll I’tdoigner du genre, puisque ses caracteres n’y tr on- vent pas leiir application. Une troisieme espece, le Dentalium deforme ^ Lamk., se trouve dans le meme cas que le precedent, c’est-a-dire qu’il doit se reporter parmi les Serpules et pour la meme raison. Nous pensons que le Dentalium pellucidiim de Linne', qui est flexible et come , doit etre, comme son Dentalium Cor- nell ni, rejete des veritables Dentales. Uii assez grand nombre d’erreurs se trouve dans la synonymic des Dentales. Nous allons signaler les principales : pour le Den- talium elepliantinum y Gmelin , dans la treizieme edition de Linne, confoud avec lui une espece bien distincte , en citant tons les auteurs qui out figure I’lm et I’autre, a I’exception de Gualtieri, dont il reserve une figure pour faire le type de son Dentalium recurvitm, ce qui indique un double emploi , puisque les figures de meme espece des autres auteurs ont e'te' rappor- tees au Dentalium elepliantinum : ceci a besoin d’une expli- cation precise pour ne point donner lieu a I’erreur. Ainsi Gmelin cite les figures de Lister y Buonaniy F"on-Borne, d’ A rgenville y etc. , qui ont donne pour la meme espece tantot I’une, tantot I’autre, ou qui les ont representees toutes deux en les confondant. De ce nombre est Gualtieri; mais Gmelin, pour celui-ci, prend seulement une de ses figures pour le Den^^ talium elepliantinum , et reserve I’autre pour son Dentalium recurvum ; cette derniere espece etant bien distincte de Vele- DU GENRE DENTALE. 19 phantinum , nous I’avons conservee ; seulement nous y avons rapporte toute sa synonymic. M. Lamarck est tombe dans la meme erreur, et M. Sowerby en a commis une autre en donnanl dans son GeneraXe Dentalium sexangulareyOommeYimdXo^ue fossile ({n recurvu/n y ^len&^ouv Velephantinurn. Cette erreur, il faut le dire , est occasionee par M. Brocchi cpii, au lieu de fairefigurer le JDentcdium sexangiilare dans son entier, n’a fail representer que son extrernite poste'rieure trouque'e dans I’endroit oil les stries interme'diaires ne se sont point encore montrees ; nous renvoyons pour le reste aux descriptions des diffe'rentes especes. Une autre erreur non moins palpable que la premiere est relative au Dentalium aprinum. Gmelin cite seulement la figure 4 B de Martini, pi. I, ci lupporte la lig 5 B du meme auteur, quiest absolument la meme vue d’un autre cote, a son Dentalium striatulum pour lequel il ajoute la fig. de Lister. M. Lamarck a rectifie la synonymic, mais il n’a pas reconnu le double emploi puisqu’il ne I’indiqiie pas j il laisse meme dans le doute a I’egard du Dentalium aprinum de Gmelin qu’il ne rapporte au sien qu’avec hesitation. Le Dentalium coarctatum deM. Lamarck a ete le sujet d’une erreur de la part de M. Brocchi, qui a cru le reconnaitredansl’analogueduZ?e/zto/iz/77z corneum de M. Lamarck , que nous nommons Dentalium strangulatum , pour ne plus laisserle moindre rapport avec le corneum de Linne'. M. Sowerby , dans son Genera , a represente' le ve'ritable Dentale re'treci de M. Lamarck, mais il lui a donne' le nom de Dentalium gadus. , Un double emploi se remarque dans I’ouvrage de M. Lamarck ; il est relatif aux Dentalium novem-costatum olfasciatum qui appartiennent a des individus de meme espece, dans deux etats 20 ANATOMIE ET MONOGRAPH IE differens, I’un mort, roiile dans la vase et ayaut change de couleurs, I’autre frais et ayant conserve toutes les siennes. Lemenie auteur a fait un autre double emploi pour le Dcjitalium tarentinum qui est a peine une variete du Dentalium eiitalis. Nous pourrions ajouter aux erreurs que nous venous de signaler quelques autres d’une moindre importance, nous les indiquerons dans nos des- criptions, et on les reconnaitra aux changeniens que nous avons apportes dans la synonymie de plusieurs especes. Plusieurs hoiis caractcu es peiivent servii a etablir dans le genre Deniale quatre coupes principales : dans la premiere seront placees les especes qui n’oiit aucune fissure a leur extre'mite; dans la seconde celles qui sont plus on moins profonde'ment feiidues. La troisienie ne comprendra qu’une seule espcce qui a deux fentes a rextre'mite' posteiieure et rouverture re'trecie; dans la quatrieme seront re'unies toutes celles qui sont e'tranglees ou retrecies a leur ouverture ante'rieure : les deux premiers groupes pourraient etre, si cela devenait iie'cessaire par le grand iiombre des especes, sous-divisees en especes a cotes ou a stries et en especes lisses. Nous nous sommes servis de ces moyens pour etablir le tableau place en tete du genre ; il renferme toutes les especes que nous coiinaissons range'es d’apres leurs rapports. Ou rencontre quelquefois des Dentales qui , ayant e'te cassees a leur extremite, presentent un petit prolongement tubuleux que 1’ Animal a forme' apres I’accident. Ce mode singulier de re'paration s’est perpe'tue dans une de nos petites especes fossiles dont Fex- iremite posterieure semble forme'e de deux tuyaux engages Fun dans Fautre, et dont le plus petit fait saillie hors du plus grand Une structure analogue en apparence se remarque dans le corps que M. Defrance a nomme Entale. Lorsque FEntale est entiere, on voit un petit tube sortir par Fextremite d’un plus grand ^ DU GENRE DENTALE. 21 mais lorsque Ton vient a casser celui-ci , on s’apergoit que le plus petit est libre et nullement soude comme dans les Dentales. II re'snlte ne'cessairement de ce fait, que I’Animal qui habitait les Entales devait etre fort different de celui des Dentales. Comme les Entales ne sont encore connues que fossiles dans des couches crayeuses de Maestricht, et que ces couches, dans certains endroits, renferment de ces corps en tres-grande qnantite', on aurait pu croire que le hasard avail donne lieu a I’introduction de deux lubes I’undans I’autre. Mais on sera de'trompe facilement par plusieurs raisons : la premiere est le grand nombre qu’on en trouve avec les deux tubes ; la seconde, c’est qu’il y a toujours un de ces tubes plus court et plus mince que I’autre : c’est celui qui est inte'rieur; et la troisieme, est que ce tube inte'rieur n’est pas de la meme struciure que Eexierieur, et que, vu isole'ment, il devraitcoustituer une espece differente. Cette structure singu- liere n’a rien de semblable dans les Dentales ; aussi nous n’avons point compris les Entales dans le genre. Un assez grand nombre de Dentales pre'sentent une fente pos- te'rieure plus ou moins profonde, plus ou moine large, suivant lesespeces, mais qui est constante pour chacune d’elles. Cette fente est presque constamment place'e sur la ligne me'diane et dor- sale de la coquille, c’est- a-dire sur sa face convexe. Nous en pos- sedonsune espece quiacette fente surle milieu de la face concave ou ventrale ; doit-on supposer que I’Animal est retourne' dans sa coquille sans autre changement dans la position de ses organes, ou bien que I’organe qui passe par cette fente et qui la produit est dans une direction inverse? On ne pourra re'pondre a ces questions qu’apres I’examen des Animaux de cette espece. Parmi les auteurs qui ont parle des Dentales , nous ne trouvons que M. Lamarck qui ait menlionne la fente qui en caracte'rise im 52 ANATOMIE ET MONOCxRAPHIE certain nombre ; encore il parait qne ce zoologiste attachait peu d’importance a ce caractere, puisqu’il ne I’a pas indique pour son Dentalium striatum , qui en preseiite cependaiit une tres-large et tres-profonde, comine nous nous en soinmes assures par I’exanien des individus de sa collection, individus qne nous avons figures. Cette omission a dii ue'cessairement jeter dans I’erreur les auteurs qni out clierche, d’aprcs la phrase caracteris- tique deM. Lamarck, a reconnaitre le Dentalium striatum y el il est facile de concevoir que cette erreur est de toute maniere independante de leur savoir et de leur sagaclte. Nous venons de signaler une anomalie dans la position dela fente posterieure des Dentales; en void une autre non moins singuliere : elle se remar- que dans le Dentalium coai'ctatum de M. Lamarck. Cette espece a deux feutesj mais ces femes, an lieu d’etre daiisle plan longitu- dinal ou dans le sens del’axe,sont place'es sur les parties laterales, Ceci ne s’observe que sur les individus bien entiers, et il est a pre'sumer que ceux que M. Lamarck a eus pour caracteriser I’espece ne I’e'taient pas , car il n’a pas mentionne ce caractd’e , qui seul pourrait suffire : ceci pourrait expliquer jusqu’a un certain point Terreur de M. Brocchi, qui a pris I’analogue du Dentalium corneum pour celui-ci. Les Dentales , qui sont retrecis a leur ouverture, forment un groupe bien naturel , non-seulement sous le rapport de ce carac- tere commun,mais encore par aw facies qui leur est particulier; elles n’ont point de stries longltudinales ; elles ne presentent que des traces souvent peu regulieres de leurs accroissemens ; le Den- talium coarctatumae doit point faire partie de cette section; il ne porte aucun des caracteres qui puissent Ty faire admettre. Son ouverture, quoique retrecie, n’est pas muuie d’un bour- relet. DU GENRE DENT ALE. 23 Les caracteres specifiques dans les Dentales sont pris principa- lement dans la courbure, la forme generale, le nombre et la disposition des coles on des stries j la couleur qui est assez constante pour les especes qui en ont, enfiu la taille qui, dans les especes,ne depasse pas certaines limites; ces caracteres gene'raux peuvent servir pour toutes les sections que nous a vous etablies dans ce genre; mais chacune d’elles, excepte la premiere, en presente de particuliers auxquels I’observateur doit s’altacher de preTe- rence; dans la seconde, outre ceux-la on a de pluslafenle poste- rieure qui, le plus souvent, on pent meme dire generalement, a une forme et des proportions deprofondeur etdelargeur particulieres a I’espece , de maniere que ce caractere, faute d’autres, pourrait sulfire a leur distinction la troisieme section, qui ne contient qu’une espece, est facilement caracterisable , nous ne nous y ar- reterons pas; dans la quatrieme, outre les caracteres gene'raux qui ont leur application, la forme, la longueur du bourrelet et surtout la proportion de I’ouxerlure par rapport a la longueur du test et a son e'paisseur, sont les moyens les plus certains pour arriver sans erreurs a la distinction des especes. Pour qu’on puisse facilement arriver a la connaissance des especes et reconnaitre ce que nous avons dit de chacune d’elles en particulier, il est ne'cessaire qu’on les examine dans la meme position que nous, et voici de quelle maniere nous les avons observe'es. Nous les avons placees devant nous sur un plan hori- zontal, la grosse extre'mite' oula base en avant,la petite extre'mite' ou le sommet en arriere , la face concave ou ventrale en bas , la face convexe ou dorsale en haul ; alors nous nommons ante'rieure la grande ouverture de la coquille qui occupe toute sa base ; noujs nommons poste'rieure la petite qui se irouve au sommet. Nous irouvons quatre faces , I’une infe'rieure qui est la ventrale. 3 4 ANATOMIE ET MONOGRAPHIE I’autre siiperieure qui estla dorsale, et deuxlaterales,l’imedroite et I’autre gauche. Cette distinction des faces qui parait puerile en ce qu’elles n’existent reellement pas parce que les corps sur lesquels on en fait I’application , sont arrondis, est cependant ires-utile a bien etablir pour reporter dans des plans connus , et de'terminer les parties que I’on de'critj cette methode, adoptee ge'ne'ralement, abrege beaucoup les descriptions en ce qu’elle rend inutiles des circonlocutlons ou des pei iphrases souventfastidieuses. Comment exprimeralt-on , par exemple , que la fente posterieure est supe'- rieure, Inferieure ou laterale? commeut pourrait-on dire qu’un certain nombre de cotes sont dorsales, qu’un certain nombres d’autres sont laterales, etc. , si on ne s’est pas entendu d’avaiice sur la position respective de ces regions ? Nous n’avons que fort peu de de'talls sur les moeurs des Den- tales ; elles preferent, d’apres ce que nous en a dit M. d’Orbigny, les plages sablonneuses entremelees de rochers ou elles se tiennent au niveau des plus basses marees ; elles sont enfoncees perpen- diculairement dans le sable a peu de profondeur ; elles n’y peuvent plusrentrer une fois qu’elles en sont sorties j alors elles continuent de vivre dans une position horizontale. Nous ignorons dans quel temps de I’anne'e se fait la ponte des oeufs ; nous savons seulement que dans certains endroits, les Dentales s’y multiplient conside'rablement; aussi on voit leurs coquilles en tres- grand nombre rejetees sur les plages; 1’ Animal parait tres-timide, comme la plupart des Mollusques ; il se retire dans sa coquille au moindre mouvement, au moindre choc qu’il eprouve, il reste tres-long-temps sans se remontrer ; il rentre dans sa coquille avec une extreme rapidite, et il parait qu’il en sort avec une rapidite non moins grande. GENRE dp:ntale. Nota. Tonies les especes marquees d’un ast^risque sont nouvelles. DU GENRE DENTALE. NOMS DES ESPECES. / SECTION. COQUILLE non fendue a son extremity poslerieure. II« SECTION. COQUILLLE fendue a son extremity poslerieure. 1. Elephanlinum. 2. Arcualum. 3. Sexangulare. 4. Aprinum. 5. Octogonum. 6. Abbreviatum. * A. Especes a cotes | 7. f^ariabile. * ou a slries Ion- ) 8. Dentalis. gitudinales. < 9. Sulcatum, 10. Fossile. 1 1 . Bouei. * 12. Noi>em costatum. 1 3. Lessoni. * 14. Acuticosta. J 1 5. Pseudo-sexagonum. \ i6. Multi striatum. * \i7. Pseudo-entalis . (18. Entalis. 19. Politum. 20. Dufresnii. * 21. Translucidum. lungiiuainaies. 22. Lacteurn. * 23. Incertum. * 14. Rubescens. * 5. Duplex. i6. Bicarinatum, * ' . . ... I in. Striatum. A.Especesacotes Grande. ‘ i / 20. Hreaifiss,. gitudinales* \ 13,; 132. I 29. Brevijissum. * j 3o. Substriatum. * Semistriatum. * Sectum. * L £. Especes lisses. III« SECTION. COQUItLE a deux fenles , ouverture retreaie. IVe SECTION. COQTJIELE ayant un bourrelet marginal, non fendue post4rieurement. '33. Eburneum. I 34. Fissura. * 35. Acuminatum. * \ 36. Nebulosum. , 37. Jnuersum. * .38. Coarctatum. , 39. Strangulatum. \ 4o. Subulatum. * lii. Crassum. * 1 42. Clava. 4 V:.k \ u* ' \> *• *►' .V\^.‘. U ■■ 'S I VcK?- ' ;nt^ .- v.-;_. - I ' * *V’ . • u,!' .. * * . , v'l* 4W. . .)' . ' T^' ,_:3fit-Wi»! j;; , •c^. fWi' • » ' » • %, '*-rT r.,.). ■( ■i , .if' ’ 1. f. ; •V,. .'K ■ '*• '* ' • l; .•••■•,... Uf.\> («•. \*! .i.o i, : .iaij-vV- ,,Sn,|,., •■- ■' 'WvllU A*' ■ • • j . . J'* ’ • t- i , V , * ' -/ * , ■*. > ■ ■'- ■' .''I .-. i- . ^ i ^ ■ »s .* f -. . • ' 1 4 : •■.V. .i'.. < ■> ■ ■>'- .iK i\* .“l,) ,.,... .1- •, j . , ■" i .;,i' - '. '' 5l,i ' i- . .1 ’ ■* V. ; (.' I' ^ 1 • . - I' ■ ''•'■, i »n' \> --yiT r id !i , • ■^' ^ ■ . . ■■] .. V.:.-.,v, ' . ■ ' .. ' .. ;f0IT.vW /"■' ; .' •, ■ , iyMiv;> . <>*( JifM.''! . (»J -., liirimfyxifllO' ' ' I ' ► it ' (' . '. •'• -i ? ^ di'j (ti * It^A iVii*'' j •■■'feiKi' lAlDNOGRAPHIE DU GENRE DENTALE.. GENRE DENTALE. DENTALIUM. CARACTtRES GENERIQUES. AnimaI.. Corps allong6, conlque^ tronqrf^ ant^rieurement, envelopp^ d’un manteau terming ant^r^uremenl par un bourrelet spbinct^rolde , frang^ ou pliss^. Pied anl^rieur pro- boscimforme , termini par un appendice conique re^u dans une softe de calice i bords festonnes. Tete distincte, pediculee. Zet'/’ej munies de tentaculesj point d’yeux nl do tentacules oculiferes. Branchies cirreuses en deux paquets cervicaux et sym4- triques. Une paire de mdchoires laterales cornees, ovales, fendues. Anus terminal median dans une sorte de pavilion infundibuliforme post^rleur, pouvant sortir de la coquille. Organes de la generation Inconnus. COQDILLE. Coquille reguliere, conique , allongee, syrndtrique , plus ou moins courbee ; con- cavite ventrale , convexite dorsale , ouverte aux deux estremites ; ouverture anterieure plus grande , simple, le plus souvent oblique; la post^rieure plus petite , quelquefois continuee par une fente le plus souvent mediane et dorsale. PREMIERE SECTION. Coquille non fendue a son extremite posterieure. A. Especes a cotes ou a stries longitudinales. 1. Dentale ELEPHANTINE. Lin. PI. Ill, fig. 7. D. testa duodecim costatd , angulatd, sulrectd, alhidd ; costa minore unicd inter alias. Linne, Gmel. , pag. 8736, n. 1 , et Dentalium rectum, pag. 3788, 'n. 12, Lister, Synops Conchil. , tab. 547 » ^S’ Dargenville, la Lithol, et la Conch. , pi. 3, fig. h. h. Bonani, Mus. Kirker. et Recreat , i'* part. , fig. 8. Gualtieri, Index testar. , tab. to, fig. h. ANATOMIE ET IMONOGRAPHIE Scilla, Ja Vana specul. , tab. i8, fig. 6. (Fossile.) Brocchi , Conchil. Subap. , pag 260, n. 1 ? ( Fossile. ) Mercati , Metallo. vat. , pag. 3o2 , fig. sup. ( Fossile. ) ' Dargenville, Zooinorph., tab. i, fig. h. • Aldrovande, de Testaceis, pag. 283, n. i. Martini , Concliil. Cabin., toni.i , tab. 1 , fig. 4 «• Guettard, M6in. sur les arts et lesseien. , tom. 2, pi. 6g, fig. 7, copic^e d’apres eelle de la Zooinorph. de Dargenville. An Bourguct jietrif, , pi. 56, fig. 384 ?? (^pessima. ) Comment. Bonou., tom. 2 , 2' part. , pag. 296, fig. 6, g. Peliver, Apiboin. , tab. i6 , fig. 33. Ibid. Gazopbil., tab. i3, fig. 9. ’ Knorr, les Di^lices des ytux , part. , tab. 29, fig. 3. Sclicuchzer , Piscium querela , pi. 5. Var. a. ) Nob. Testa , costis ah originc aqualibus. Gmclin, dans la treiziemc edition de Linn^, a evidemment coiifondii plusieurs es- peces avec celle-ci , et fait plusieurs doubles emplois : e’est ainsi qu’il ctablit le Den- taliu/n recluni ct le Dentaliuni recun’um aux depens dc Vdephantinum ; que malgre cela il donne pour ec dernier la synonymic des deux autres, ct qu’il y rapporle des figures qui appartiennent blen certainement a I’un et k I’aulre. Si on otedu Denlaliuin elcphantinum le Dentaliuni rectum el le Dentaliuni recurvum , il ne restera plus rien ipourV elephantinum. Nous n’avons pu adopter de parcilles erreurs; et senlantla neces- site de separcr Tune des deux especes , nous avons adopts le Dentalium recurvum , el nous avons laisse le Dentalium rectum pour servir de base a \' elcphantinum . En eomparant nos figures et en verifiant notre .synonymic , on verra facilemcnl la dislinc- tion que nous, iaisons , et on rapprcciera davantage en eomparant nos descriptions., Le Dentalium elephantinum , tel que nous I’entendons maintenant, est une grande coquille tubuleuse, assez large a la base , presque droite ou fort pen ar(ju(!‘e, blanche d’apres les individus que nous avons vus , avec des zones transversales , d’un vert |nile d’apres les auteurs , pr^sentant constamment au soinmet douzc coles bicn syrn^triijue- raent dispos^es , el un peu au-dessus on apercoit I’origine d’une cole plus pelitc qui \icnt s’interposer entre chacune des premieres, cl (jni a la base est presque aus.si grosse ((u’elles j alors dans cet endroit on en eoraple vingt-qualre. Le veritable analogue fossile de celtc espece se trouve en Italic a Saint-Miniato , et ce n’est pas lui quo SoAverby a figure dans son G'c/iera, n. 1 5, fig. 2, eet auteur ayant, eomme plu- sieurs autres, confondu le Dentalium sej:angulare dans son enlier dd'veloppcment a\ ee cclui-ei. D’apres la collection du Museum , etiquetee de la main de M. Lamarck , ce savant serait tombe dans une erreur non moins grave en consid(5rant le sexangulare eomme I’analogue fo.ssile du recurvum. DU GENRE DENTA^. 29 Nous devons a M. Bou^ la counaissance de noire vari6t4 ; elle est fossile et ellea ete d(5couverte par ce savant g^ologue a Baden pres Vienne en Aulricte ; elle se distingue facilement par un peu mq^ns de volume et par les cotes qui sont au nombre de vingt- qualre des le sommet; elles sont un peu moins regulieremeiit dispos^es , el on en voit quelquefois d’aulres plus pelites interposees , ce qui augmente leur nombre a la base. Les individus vivans se trouvent dans les mers de I’Inde et dans la M^diterranee ; ils ont quatre-vingts a quatre-vingl-dix millim. de longueur et treize a quinze millira. de diametre a la base. 2. Dentale arquee. Dentalium arcuatum. Lin. PI. II ,fig. 3, 4,7, 8. D. testa albo-virescente , tereti , arcuata, decern costatd , costis inferioribus majori- bus ; stria unicd inter costas. Nob. Linn^, Gmcl. , pag. 3738 , n. i6. Dentalium elephantinum. Lamk. , Anim. sans vert. , tome 5 , pag 343 , n. i. Dentalium elephantinum. Sow. , the Genera, n. i5, fig. i. Gualtieri, Ind. test. , tab. lo , fig. G. I. Rumph. , Mils. , tab. 4* > fig- L Martini., Conehil. Cab., tab. i , fig. 5 A. Von Bornn. , Test. Mus. Caes. Vind., pag. 43o, vignet. Var. rt. )Nob. Testa noi'em costala. On verra facileinent, d’apres ce que nous avons dit du Dentalium elephantinum que celui-ci doit faire une espece bien distincte. II existe plusieurs especes admises depuis long-temps parmi les auteurs, et qui reposent sur des caracteres de moindre valeur. Celle-ci est grande, arqude, verte et d’un vert fonce .a la base ; blanehatre ou d’un vert jaunatre au sommet ; quel que soil son age , elle prt^sente toujours invaria- blementle m6me nombre de cotes de la base au sommet. Dans le plus grand nombre des individus, on rcrnarqueentre chaquecote une strie peu prononcee ; les cotes sont .saillantes, au nombre de dix , et de neuf pour la vari(^t4 ; celles qui sont dorsales sont aplaties, (^cras^es; celles qui sont ventrales ou dans la concavite , sont beaucoup plus saillantes ; les coupes transversales, 3 a pi. 2 , et 8 a pi. 3 , indiquent cette disposi- tion. Le sommet n’est pas tres-aigu : il est entier ; les bords de I’ouverture sont minces Iranchans et festonn^s en dedans par les ^chancrures qui se remarquent dans cliaque cote. Nous ne connaissons point cette espece a I’etat fossile ; elle est vivanie dans ies mers de I’lnde et a Amboine, d’oti notre ami M. Lesson I’a rapport^e ; elle est longue de quatre-vingts millimetres et plus, et son diametre a U base est de onze millimetres. 3o ANATOMIE ET MONOGRAPHIE 3. Dentale SEXANGULAIRE. Dentalium sexangalare. Lamk. PI. Ill, fig. 4,5, 6. D. testa tercti , arcuata^ subulatd , duodecim costatd; costis sex eminentioribiis ; striis transversis minimis. Lanik. , Anim sans vert., tom. 5, pag. 344, n. 8. Dentalium sexangulum. Lin. , pag. 37.39, n. ai. Ibid. Brocchi, Conchil. Subap. , pag. 262 , n. 4, pL t5 , fig. i5. Knorr. , Petrif. , tom. 1 , 2* part. , pi. J a , fig. 5 b. Mercati, Mctall. vat. , pag. 3o2, fig, mf^rieure ? Dentalium elephantinum. Sow., the Genera , n. i5, fig. 2. Var. a. ) Nob. Testd minore , costis minus eminentibus . Var. b. ) Nob. Testd minore sex costatd, striis binis vel tribus inter costas. Cette espece a encore donne lieu a plusieurs erreurs. La maniere dont M. Brocchi 1 a figuree a contribu6 a les propager, et si nous n’avions pas eu sous les yeux un grand nombre d’individusde tous les ages, nous auriuns pu nous tromper comme nos devanciers. Cette coquille commence, lorsqu'elle est tres-jeiinc et qu’elle n’a que si.x lignes de longueur, par presenter six cotes saillantcs et aigues ; lorsqu’elle prcnd plus d’accroissement , elle produitentre les six premieres cotes six autres plus pctitcs qui finissent, lorsque I’aniinal est adulte et la coquille dans tout son developperaent, par devenir presque ^gales aux premieres. M. Brocchi n’a figure que le premier age ou peut-6tre,et cela nous semble plus certain, un morceau de I’cxtr^mite. II n’estpas etonnant , d’apres cela, que M. Lamarck, qui a parfaitement reconnu I’cspece, n’ait rapport^ qu’avec doute le Dentalium sexangulum de Gmel. , tandis que M. Brocchi le donne avec certitude dans la Synonymic; mais on doit 6tresurpris que M. Sowerby aitconfondu cette espece avec le recurvum de son Genera, cav elle est tres-facile A dis- tinguer :cUe est tres-grande , ^troite, assez fortement arqu^e , presentant constamment douze cotes , dont sixsont plus pro^minentes et prolongc^es jusqu’a I’extr^mit^, tandis que les six autres ne naissent que plus tard, et restent presque toujours plus petites. Quelquefoisles c6tesdeviennent strides, s’efFacent et disparaissenl insensiblement vers I’ouverture ; cela a lieu dans les plus vieux individus. Des stries transversales , tres- fines et peu regulieres, indlquent les accroissemens ; le sommet est assez aigu et cons- tamment hexagone ; I’ouverture est oblique, les bords sont tranchans et simples. La variete a est toujours plus petite, un peu moins courbee, el les cotes sont beaucoup moins sailiantes; elle est aussi plus gr^le. La vari^t^ b est egalement plus petite et d’autant plus remarquable, qu’clle n’a dans toule sa longueur que six cotes, et que les six autres sont rcmplac6es par deux ou trois stries bien marquees. Cette raodifica- DU GENRE DENTALE. 3i tion tient sans doute a la locality , car elle vient de Baden pres Vienne. La premiere m’a ^te communiquee par M. Michelin, et la seconde par M. Bou4. La longueur dea plus grands individus est de dix ou onze cenlimetres j et le diametre de 1 ouverture de dix ou onze millimetres. La vari^t^a est longue de cinquante millimetres; la variate h n’en a que quarante. Cette espece ne s’est encore Irouv^e que fossile, principalement dans le Plaisantin ou elle est commune. 4. Dentale corne de Bouc. Dentalium aprinum. Lin. PI. II, 6g. 18, 19. D. testa mrescenle ^ tereti ^ subsulcatd.) decern costatd ^ striis transversis nullis ) apice acuminato. Linn., Gmel. , pag. 8736, n. 2. Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 5 , pag. 343 , n. 2. Lister, Sjn. Concliil.,tab. 647 , fig- 1 > inftrieure. Martini , Conch il. Cab. , tom. 1 , e striis inter costas. Lumk. , Anim. sans vert., tom. 5 , pag. 344 1 5. Var. a. ) Nob. Testd septent costatd. Esp6ce que M. Lamarck a fait connaitre le premier, et qui n’a point ^te figur^e par Ics auteurs. Elle est blancbe, stibdiaphane , m^diocrement courb^e , d’une taillc mojenne, presentant huit cotes r6giilicrcs qui s’^tendent du sommet a la base ; elles sont etroites, arrondies, bien sym^triqucs , et dans leur intervalle on voit deux et quelquefois trois stries fines; il n’y a pqjnt de stries transversalcs, si cc n’est quelques- unesqui indiquent des accroissemens. Le sommet est pointu , perc6 d’un trou fort petit; I’ouverture est r^gulieremcnt octogone, tranchante et peu oblique. La vari^t^ est en tout semblable , si oe n’eaf quVlIe n’a que sept cotes : c’est M. Diiclos qui nous I’a fait connaitre. Longueur, qiiarante cinq millimetres; diametre de i’ouverture, cinq milli- metres. Elle se trouve dans lesmers de la Cbine. 6. Dentale raccourcie. Dentalium abbreviatum. Nob. PI. IV, fig. 21 , 22. D. testd minutd , ahhrcviata, subrcctd , extremitate recurvd , septem angulatd , crassd ; apcrturd rotundd , rectd, incrassatd. Cette espece que nous avons decouverte dans les sables dcs environs de Soissons, pourrait servir de passage entre cette section et la derniere. Sans aj/oir d’^tranglc- ment au-dcssous de rouverture,les bords en sont cependant dpaissis et non tranch^ns; elle est droite ou peu courbde lorsqu’elle est petite , mais lorsqu’elle atteint tout son developpement , elle se courbe davantage , surtout vers son extr^mit^ post(5rieure qui est fort pointue et entlererhent lisse : c’est un peu au-dessus que se voit I’origine de sept angles salllans bien symetriques dont le median se trouve sur le dos ; ils se ter- minent sur le bord. L’ouverture est ronde et droite , ses bords sont dpaissis , obtus , sans former de bourrelet marginal ; tout le test est epais. Longueur , onze millimetres ; diametre de I’ouvGrture , un millimetre el demi. 7. Dentale variable. Dentalium variabile. Nob. PI. II, fig. 3o. D. testd tereti , subarcuatd, albidd ^ luteoldve; quinque ad novem costata ; strds exiguis interpostitis. DU GENRE DENTALE. 33 Nous sommes obliges d’esprimer vaguement des caracteres qui sont trcs-variables, t-t a moins que d’etablir une varietepour cbaque I^gere modification, ce qui les mul- tiplierait presque :i I’infini, il est impossible de caract^riser autrement cette espece ; die est d’une taille petite, legerement arquee, ordinalrement peu pointue , le plus souvent d’un blanc laiteux, assez rarcment jaune-serin peu fonce; les cotes, au nornbre de cinq a neuf , sont g^n^ralement plus proeminentes sur la face concave que sur la convexe ; aussi dies sont les dernieres qui disparaissent vers I’ouverture. Les cotes sont plus saillantes a Textr^mite posterieure ; tantot elles s’afifaiblissent et dis- paraissent vers I’ouverture , tantot dies persistent et se raontrent jusque sur le bord. Tantot enfin les dorsales ont disparu lorsque les ventrales, au nornbre d’une , trois ou cinq, existent encore; ces cotes, dans les individus bien frais, ofiFrenl des series de points d’un blanc grisatre , sur le fond blanc laiteux de la coqullle ; des stries variables en raison du nornbre des cotes, sont d’autant plus nombreuses, qu’il j a moins de celles-ci, et reciproquement : el^s sont d’abord tres-fines, s’accroissent et deviennent presque ^gales et meme egales aux cotes avec lesquelles on pent les con- fondre ; dies persistent toujours jusqu’a I’ouverture. Cette coquille, que .j’ai trouvee chez un marchand avec beaucoup de petites coquilles de I’Inde , pourrait etre de ce pays. Elle est longue de vingt-cincja Irente 8. Dentale a petites cotes. Dentalium dentalis. Lin. PI. II, fig. 9, 10. D. testa tereti subarcuata ^ costellata , rubra ; costellis octodenis aut viginti ; alternis minoribus. Lamk. Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 5 , pag. 344 > n. i o. Linn6, Grnd. , pag. SySfi , n. 3. Olivi, Zool. Adriat. , pag. 192, n. 1. Von Born. , Mus. Caes. Vind. , tab. 18 , fig. i3. Rumph. , tab. 4i > fig- 6 ? Broccbi, Concbil. Sub. , pag. 261 , n. 3. An Knorr , Petrif. , tom. i , part. , pi. J. a. fig. 3,4? Mercati , Metal, vat., pag. 3o2 , fig. in medio. Var. a. ) 2'estd majore., costis majoribus planulatis. Var. b. ) Testa duodecim ad sexdecim costata. Dent, attenuatum. Say, Mem. sur les foss. du Maryland, Journal de I’Acad. dePhil., tom. 4) p^g- i54) pi. 8, f. 3. (Fossile.) Coquille rouge, arquee*, subulee, pr^sentant dix-huit a vingt cotes rapproebees , saillantes, entre chacune desquelles on en voit une plus petite. Ces cotes se prolon- 5 34 AjNATO^IIE ET MONOGRAPHIE gent Ic plus souvenl dc la poinlc a la base , sur qiielqucs individus, dies diininuetit iiiseiisiblemciit et disparaissent vers I’ouverture ; ellcs sent saillantes, arrondies et regullercs ; le sommet est aigu , subule , perce d’uii tres-petit trou ; I’ouverture est arrondie , un pen oblique ; les bords sont tres-minces et Ires-trancbans. La varicte a est fossile ; die est plus grande que les individus vivans quenous avons yus ; le nombre dcs cotes est le nicme; dies sont aplalies. Elle se trouve dans le Piedmont : e’est a M. Menard de la Groje que nous cn devons la connaissance. M. Say a decrit , dans son Memoire sur Its fossiles du Maryland , insure dans le Journal de la Soeietc des Sciences naturellcs de Philadelpliic , une cspece de Dcntale qui, d’apres !a figure et la description, pent dtre consid^r6c comnie une varide de cdle-ci. Ce fait , quoique fort ctonnant, le paraltra moins lorsqu’on saura qu’unassez grand nombre de fossiles du Maryland rctrouvent leur analogbc parmi ceux de I’ltalie. Outre la Pa nopce et VIsocardia cor, nous pourrions citer eneore plusieurs Cytlierd'cs et deux Buceines. La Dentale a petite c^te se trouve vivante dans la M^diterran^e ; die est longue de cinquante millimetres ; die a quatre millimetres de diametre a la liase. g. Dentale sillonnCe. JOemuHuni ndcatum. Lamk. PI. IV, fig. i5. D. testa subarcuatd, subulatd , costatd; costis regularibus, continUis, sexdecim. Lamk., Anim. sans vert. , tom. 5, pag. 343, n. 3. Dans la phrase caractc-ristique, M. Lamarck dit que celte espece a de douze a quinze cotes. Nous presumons que M. Lamarck aura confondu avec celle-ci quel- que autre espcce , car nous avons compte les cotes surplus de quinze individus , et nous les avons constarnment trouvecs an nombre de seize. Cette erreur de M. Lamarck nous semble d’autant plus probable , que nous avons reconnu, parmi les Dentalcs de la collection du Museum, plusieurs individus d’une autre espece accol^s a quelques- unsde ceux-ci , et portanl le meme nom. La Dentalc^sillonniie a beaucoup d’analogie avec le Dentalium dentalis quant a la disposition des cotes ; mais elle en dilfere par le volume , par la courbure et par le nombre des cotes ; elle est petite , pointue , peu courbcc , assez large a la base, 61cgammenl et r^guliereinent couvertc de seize cotes obtiises, continues de la base au sommet; dans la moiti^ anti*rleure, se voit entre chaqiie cote une strie peu prononc^e; I’ouverturc est tres-mince, tranchante et feston- nee par les cotes qui y aboutissent. Nous ne connaissons cette esp^;ce qu’a I’^tat fossile. C’est a Grignon principalement qu’elle se trouve. On la rencontre aussi, mais plus rarement , a Parnes et a Mouchy-le-Chatel. DU GErsIlE DENTALE. 35 10. Djentale FOSsiLE. Dentolium fossile. Lin. PI. Ill, fig. 12. D. testa vix arcuatd , longitudinaliter striata j crebris striis regularihus , ohtusxs , cequalibus.^oh. Lin. Gmel. ,pag. SjSS, n. i4. Brocchi , Conchil. Subapp. , pag. 261 , n. 2. Scbraeter , Einl. in "Verst. 4; talj- 3, fig. 7. An Dentalium costatum. Sotv. , Mineral. Concb., pi. 70, fig. 8. Quoiijue tres-voisine de la pr^c^dente, cette espece en e.st cependant Lien distincte. Lb'ndividu que nous avons figure nous a ^te communiqui^ par M. Menard de la Groye. M. Lamarck , qui avait consulte la collection de ce savant, n’a point reconnu, a ce qu’il parait, cette coquille pour I’espece a laquelle elle appartient, et il I’a rcgardee comme I’analogue de son Dentalium striatum qui est une e.spece entierement diBFcrente, puisqu’elle est largemenl fendue a son extremite, lorsque celle-ci est conslainment entiere. Nous avons cru , d’apres cela , qu’il etait n^cessaire de r^tabiir le Dentalium Jbssile de Linn^. II est d’une tailic lueJioure, peu courb^e, plus large a la base que le Den tails ; il est aussi moins acumine au sommet. Cette partie reste lissej les stries prennent leur origine un peu plus baut inscnsiblement , et s’accroissent avec le reste de la coquille, et arriv^es vers I’ouverture, elles conservent toute leur elevation ;elles sont nombrcuses, serr^es les unes pres des autres , arrondies, separ^es seulement par un sillon etroit; on n’aper^oit d’autrcs stries transversales que quelques-unes , en petit nombre, qui indiquent des accroissemens. Elle se trouve fossile aux environs de Sienne en Toscane, d’apres M. Menard, et a Loretto, d’apres Brocchi. Elle est longue de quarante-cinq millimetres, et elle a cinq millimetres de diametre a la base. ® 11. Dentale de Boue. Dentalium Bouei. Nob. PI. IV, fig. 8» D. testa tereti subarcuatd longitudinaliter tenuissime striatd , striis transaersalibus decussatd. An Dentalium decussatum? Sow. Min. Concb. , pi. 7 fig. 5. An Dentalium intcrruptum ? Lin. Gmel. , pag. SySg , n. 19. Les nombreuses ressemblances que nous trouvons entre notre espeVe et celle des auteurs que nous citons, nous font penser que c’est probablement la meme. Cependant , la figure de Sowerbj etant insuffisante puisqu’elle ne represente qu’un fragment , nous nc pouvons I’admetlre qu’avec doute, et nous devons «5galement en conserver pour ccllc del.inne dont la pbrase caraetc^ristique differe un peu de la noire, et ne 36 ANATOMIE ET MOAOGRAPHIE peut s‘ap|)lii[ucr dans toutes ses expressions aux caractcres de notre espece. C’est aux infaligables reeherches de M. Bone que I’on doit la connaissance de cette belle Dcn- tale ; c’est avec le plus grand plaisir que nous la dedions au savant g6ologue dont Ics travaux out puissamment contribu6 a ravancemcnt de la Gdognosie. Lc Dentalium Boueii est grand , l^gereinent arque, ^troit , subule, alt^nue a I’ex- trcinitd post6rieure; la surface exterieure est eouverte dc stries fines, peu saillantes, serrees ; elles sont plus elev6es a l’extremit6 posterieure que vers I’ouverture ou elles disparaissent quelqiiefois. Ces stries sont couples transversalement par des stries non moins fines et plus serrees , ce qui forme sur la coquille un r6seau tres-fin. Outre ces stries transversales , on en voit d’autres plus grosses, plus enfoncdes, plac^cs irrcgu- lierement ; elles indiquent des accroissemens. Cette coquille vient des argiles bleues tertiaires des environs de Bade pres de Vienne en Autriche. Elle est longue de quatrc- vingts a quatre-vingt-dix millimetres; son diametre est dc sept a huit millimetres. 12. Dentale a neuf cotes. Dentalium novem costatum. Lamk. PI. II , fig. II, 12. D. testa suharcuatd , rosed , albtddr^^ 4,oxintA, basi sublczvigatd. Lamk. , Anim. sans vert. , tom, 5 , pag. 344)^“ 7- Dentalium fasciatum. Ibid., 343, n. 4. ^ ar. a. ') Eadem albidd decern costatd. Nob. • En examinant comparativemenl le Dentalium novem costatum et le fasciatum , on s’apercoit bientot que ce sont deux ^tats dilF^rens d’une meme espece; elles out toutes deux le meme nombre de cotes, la m6me forme, la meme longueur; seulementl’une, leyajc/a/um , pr^sente une coquille niorte dont les couleurs sont alt^rees par suite de son sejour prolooge dans la vase. En r^unlssant ces deux especes , nous ne ci^ignons pas d’etre contredits par les personnes qui auront pu voir un assez grand nombre d’individus de cette espece. Elle est d’une taille mediocre, peu courbde , ayant cons- taramentneuf cotes peu saillantes, continues depuis le sommet jusque vers les deux tiers de sa longueur, plus saillantes au sommet; elles diminuent inkensiblement et finissent par disparaltre vers I’ouverture, Quand elle est bien fraiche, cette coquille est d’un rose un peu briquet^ avec des zones transversales dc la m^me couleur , plus fonc^c, qui • accomjiagnent ordinaircment des .stries irr^gulieres d’accroissement ; d’autres fois elle est d’uri blanc grisatre uniforme, et souvent elle est rose au sommet et blancbe a la base. Le sommet est ordinaircment tronqu6 ^ et on y remarquc quel- quefois un petit prolongement tubuleux semblable a celui represent^ par la fig. 2, pi. 2. La variete eSt blanche et elle a une cote de plus ; nous n’en avons vu qu’un seul individu sur plus, de trente que nous avons eus a notre disposition. On Irouve cette coquille vivante dansla Manche , aux environs de la Rochelle et dans la Milditerranee ; DU GEP^RE DEP5TALE. 3^ son analogue fossile vient des faluns de la Touraine. Les plus gtands individus ont quarante millimetres de longueur et quatre millimetres de diametre. i3. Dentale de Lesson. Dentaliam Lessoni. Nob. PI. II, fig. i:i. D. testa suhrectd, tereti, albido-grised , octo ad decern costatd , cosfrs obtiisis , depressis, ad aperturam evanescentibus. CetteDentale nous a ete donnee parnotre estimable amiM. Lesson, qui a rapporte de la Nouvelle-Guin^e un collier a quatre rangs qui en etait entierement compose ; nous nous empressons a payer a cet infatigable et savan.t naturaliste notre tribut de reconnaissance pour les nombreux objets entierement nouveaux dont^ses recherches ont enriebi la science. Cette espece, quoique voisine du novem costatum , s’en dis- tingue par sa forme aussi bien que par la courbure et la disposition de ses cotes ; elle est plus ^troite, plus longue , moins courb6e, constamment d’un blanc jaunatre , uni- lorme , sans zones transversales ; ses cotes au nombre de huit , neuf, ou dix , se touebent par la base , s’elevent m^diocrement et s’arrondisBent; elles sont plus ^levees vers le sommet ; elles diminuent insensiblement et disparaissent vers I’ouverture ; elles sont interrompues par quelques stries d’accroissement ; I’ouverture est etroite relati- vement ii la longueur de la coquille. Elle est longue de cinquante millimetres, et son diametre- est de quatre millimetres seulement. • 14. Dentale a cotes aigues. Dentalium acutieosia. Nob. PI. IV, fig. 3. D. testd tereti, subarcuatd , suhulatd , duodecim ad sexdecim costatd; ' cost is tenuibus angustis , acutis , ad aperturam evanescentibus. Dentalium striatum. Sow. , Mineral. Concbil. , pi. 70, fig. 4. Nous sommes Jansl’obligation de donner un autre noma cette espece , M. Lamarck ayant deja employe la meme denomination pour une autre entierement diff^rente. Celle-ciest allong^e , Etroite, pointue, lisse vers I’ouverture , couverte de cotes dans le reste de son ^tendue. Ces cotes , au nombre de douze a seize, sont petites, etroites, peu elevees, aigues, assez distantes^ elles diminuent insensiblement du sommet vers la base ou elles finissent par disparaitre plus ou moins promptement , suivant les individus; des stries tran^verses d’accroissement sont assez multipli6es ; la longueur des plus grands individus est de soixante-quinze millimetres ; ils n’en ont que quatre de diametre a la base; on ne connait encore cette espece qu’a I’etat fossile, et elle parait particuli^re a I’argile de Londres e’est a Barton principalement qu’elle se rencontre. 38 ANATOMIE ET MONOGRAPHIE i5. Deistale pseudo-sexagone. Dentaliurn pseudo-'sexagonum. Nob. PI. 11 , fig. i4, i5, i6. D. testa teretiy subulatd , subarcuatd , grised , tenue striatd , extremitate postied sex angulatd. Celle espeee presente des caracteres Lien facilesasaisir; ellc estd’un blanc grisatre, deini-transparenle, pen eourbee, pointuc ; le soiumel presente eonstaniment six angles assez saillans el bien reguliers ; entre ebacun de ees angles naissent un grand noinbre de slries <]ui couvrent la coquille; les angles disparaissent promptement vers le quart ou le tiers infdricur. Nous avons chercli^ a exprimer eette disposition par les figures i5 et i6. La premiere presente la coupe transversale vers I’ouverture, et la seconde line coupe transversale vers rextremite. On remarque dcs slries d’accroissement assez fines et souvent regulicrcs (jiii coupent transversalenient les strics longitudinales. Nous possedens jilusieurs individus de cetlc espeee. Nous ignorons sa patrie ; elle est longue de qnarante-cinq a einquantc millimelrcs, et son diametre est de quatre mil- limetres a la base. i6. De.ntale a STRfES NOMBREESES. D'mtaliuTn muhistriatum. Nob. PI. IV , fig. 1 1 . •D. testa tereti , subreetd ^ albidd, multistriatd; striis tenuibus , confertissimis , ali- (jiiantisper seriatim subinaculatis • An Dentaliurn fascialum? Lin., Gmel. , pag. 3787 , n. 10. Celle espeee est pelile, etroite, generalcmcnt peu courbtJe, blanche , jaunatre on •o-rlsalre • elle est enlierement couverle de slries fines , serrees , continues de la base au sommet. Dans quelques individus, ees slries sont un peu plus grosses, moins serrees, et alors il nalt entre elles une strie tres-fine ; dans le plus grand nombre ellcs sont egales , arrondics , quelquefois assez regulicrement tachees de gris ou de blanc translueide sur un blanc mal. Le sommet est ordinairement mousse, les slries j sont souvent plus profondes qu’a la base ; I’ouverture est legerement oblique ; les bords sont tres-tranehans. Nous avons Irouve cette espeee avec notre Dentale variable ; nous presumons qu’elle est de I’Inde. Elle est longue de trente millimetres, son dia- metre a la base est de trois millimetres. t 17. Dentale fausse antale. Dentaliurn pseudo-enialis. Lamk. PI. Ill , fig. 21 . D. testa tereti, subarcuatd , acuminata , antice Iceeigatd , poslice costulis sulcata. Lamk. DU GENRE DENTALE. 3g Lanik. , Anim. sans vert., tom. 5, pag. 345, n. ii. M. Defraricc , dans le DIctionnaire des Sciences nalurelles , tome i3 , article Dcn- lale,en parlant de celle-ci, dit qu’elle est fendiie a son extremitc posterieure ; cela prouve que M. Defrance a pris une espece de la section suivante pour celle qut aous occupe ,puisqu’ellc n’a jamais lafente posterieure. La Dentale fausse anlalea beaucoup dc rapports avcc I’espece suivante, la Dentale lisse ; mais outre qu’elle est toujours plus petite et plus etroite, elle a constarament des cotes a son extr^mit^, lorsque I’autre est quelquefois simplement strice au meine endroit. Ces cotes, en nombre variable , sontaigues el plus elevecs a I’extremit^ ; elles dimUiuent insensiblement et se perdent vers le tiers de la longueurj dans quelques individus, elles se continuent jusque vers le milieu, mais cela est rare. L’ouverture est parfaitement ronde , peu oblique, et ses bords sont bicn tranchans. Nous ne connaissons pas cette espece a I’^tat vivant , mais nous, la possedons de Grignon , des faluns de la Touraine , des environs de Bordeaux , dc Saucal?- parliculierement. Elle est longue de vingt-einq a trenle millimetres, B. Especes n* ay ant ni cotes ni stries longitadinales. i8. Dentale lisse. Dentalium entails. Lin. PI. I , fig. 7 , et pi. II , fig. 2. ( Tres-grossie. ) . D. testa tereti , subarcuatd , IcEvigata, continud , alhd, vel rubsscente. Linn., Gmel. , pag. 8736, n. 4. Lamk, ,Anim. sans vert. , tom. 5, pag. 345, n. i3. Olivi, Zool. Adriat. , pag. iga , n. 2. Ginan. Adriat, , tom. 2 , tab. 1 , fig. 2. Pennant, Zool. Britan, tom. 5, tab. 9, fig. i54. Lister, Synops. Coneb. , tab. 547 > ^ (^pessimd ), et lo56, fig. 4. Bonani , Mus. Kirk, et recreat, impart., fig. 9. Petiver, Gazopbil. , tom. 1 , tab. 65, fig. 9. Gualtieri, Ind. test., tab. 10, fig. E? Dargenvillc, Concbil. , tab. 3, fig. K. , et tab. 29 , fig. 2. ? ( Fossilis. ) Von Bornn. , Mus, Caesar. Vind., pag. 432 , n. 4- Martini. , Concbil. Cab. , tab. 1, fig. 1. Brocebi , Concbil. .Subap. , pag. 263, n. 8. Scilla , la Vana specul. , tab. XV^, fig. ( inferiore dextra ) > et pi. XVIII , fig, 7, 8. An Dentalium entalis? Sow., Min. Conchol. , tab. 70 ,fig. 3. Burtin, Oryctbol. des env. de Bruxelles , pi. 8, fig. T. An eadem species , fig. y ^ et pi. 17 , fig. 0 ? 4o ANATOMIE ET MONOGRAPHIE Janus Plancus, de Conch. Min. Not. tab. 2 , fig. 2. An Knorr , Petrif. , tom. i , 2® part. , pi. J fig. i. ? Var. a. ) Nob. ILadem apice ruhescente. Denlaliiun tarentinum. Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 5 , pag. 345 > n. i4- Var. b. ) Nob. Eadem alhidd , ruhescente apiceve suhtilissinie striata. Nous avons sous les ^ cux les coquilles qui ont servi a M. Lamarck pour etabllr Ic Dentalium tarentinum. C’esl M. Menard de la Groje qui les lui avait communiquees. Ce savant professenr a bien voulu nous les confier pour les examiner de nouveau. Apres les avoir compareesininutieuscmcnt,nous avons inutilcment cbercb^ leur carac- terc sp6cifique, et nous n’avons trouve qu’une teinte rosee plus forte et plus prolongee vers rextremit^, tout le reste 6lant absolument semblable. Si nous ajoutons que sur nos cotes de la Mancbe ou de I’Ocean on trouve tres-souvent cette vari^t^ rose de la Dentale lisse pcde-mele avec un trcs-grand nombre d’individus de I’espece , et enfin si nous disons que nous avons vu I’Aniinal de I’un et de I’autre et qu’on n’y apercoit ])as la plus petite difference , on sera forc^ de convenir qu’il ctait necessaire de reunir les deux n.'^peces. Unc autre e.spcce <|uo I’on jnliulra probablcment aussi a celle-ci comme vari(5t(^ de localitc, cst \c Dentalium arietinum de Linne, que nous n’avons pu nous procurer, cl que nous n’avons trouve dans aucune collec.'.ion. Mais d’apres ce qu’en ditGmelin, clle ne paralt en differer essentiellement que par la taille qui est beaucoup moindre, ainsi que par un peu plus de courbure. La Dentale lisse est de taille mediocre , assez fortement courbee, assez large a la base , blanche ou grisatre, souvent teint^e de rose au sommet ; elle est entierement lisse , pr^sentant quelquefois des stries d’accroisse- ment. Sonextr^mite posterleure. le plus souvent acuminee, est quelquefois tronqude; alors une surface plane s’y voit, et surquelques individus on remarque un petittube qui fait saillie hors de rouverture,et qui indique d’une maniere bien «5vidente le passage d’un organe de I’Animal par cette ouverture. L’ouvcrture de la base qui est assez grande est parfaitement circulaire ; ses bords en sont tranebans; la variate b, que M. Lamarck avait indiquec seulemcnt pour son Dentalium tarentinum , se trouve aussi bien dans les individus entierement blancs que dans ceux qui ont I’extremit^ rose,ce qui donne un motif de plus pour confondre les deux cspeces. Cette variete se reconnait aux stries longiludinalcs tres-fines, visibles seulement a I’aide d’une loupe , qui sont a son extre- mite postcrieure. Cette espece a I’etat frais se trouve dans presque tout I’Occan euro- peen et la Meditcrranee ; a I’etat fossilc, elle se trouve en Italic dans le Plaisantin , en France aux environs de Bordeaux et a Dax; dans les faluns de la Touraine, a Hauteville pres Valognes , et aux environs de Paris a Grignon ; ce fait d’analogie parfaite viendra augmenter la liste de ceux que Ton connait deja. Cette espece cst longue de quarante-quatre millimetres et large de cinq a la base. DU GENRE DENTALE. 4i 19. Dentale polie. Dentalium politum.'Lm. PI. 11, fig. 17. • D. testa, tereti^ suharcuata, continud , albidd, politd, striis annulanbus confertis- simis, tenuissimis. Linn. , Gmel. , pag, 3787, n. 7. Lamk. , Aniin. sans vert. , tom. 5 , pag. 349 ) ^7* Olivi, Zool. Adriat. , pag. 192, n. 3. Martini, Conchil. Cab. , tom. 1, tab. i , fig. 3 A? Gualtieri, Ind. Testar. , tab. 10, fig. F. Rumph., Mus. , tab. 4i , fig. 5. Von Bornn. , Test. Mus. Caesar. Vind. , pag. 4-33 , n. 5. Grande et belle Dentale assez fortement courbee , pointue , polie, brillante, d un blanc de lait pur subdiaphane. Quoique Grnelin disequ’elle est quelquefois rosatre ou presentant des anneaus verts et blancs, nous n’en avons jamais vu de ces couleurs. Nous en avons cependant examine un assez grand nombre pour pouvoir constater ces nuances si elles eussent Des stries tres-nombreuses, transverses, a peine sensibles a I’oeil nu , couvrent toute la coquille depuis la base jusqu’au sommet; elles ne sont point r^gulierement espac^es; les unes sont plus grossieres que les autres, ce qui fait voir qu’elles sont dues a des accroissemens multiplies. Le sommet est fort aigu, ne presente jamais de stries longitudinales ; I’ouverture est oblique , les bords sont tres-tranchans et tres-minces. Cette espece, qui se trouve parliculierement dans les mers de I’lnde , est longue de soixante-sept millimetres deux pouces et demi ; son diamctre a la base est de six millimetres. 20. Dentale de Dufresne. Dentalium Dufresnii. Nob. PI. Ill, fig. 18. D. testa tereti^ arcuatd, laevigata, continud , acuminatd. C’est a M. Dufresne, preparateur en cbef du cabinet du Museum d’histoire nalurelle, que I’on doit la connaissance de cette espece , et nous nous plaisons h la lui dddier. M. Lamarck avait cru y trouvcr I’analogue de son Dentalium mgrum, mais par les motifs que nous avons exposes pr^c^demment, le Dentalium nigrum dtant corn^etbien probablementl’etui d’une larve d’insectes , npiis I’avons rejet6 du genre. L’espece prise pour son analogue est une veritable Dentale a test calcaire. Nous la conservons ; elle est de taille mediocre, fortement courbee, pointue, llsse, sans aucune trace de stries soit longitudinales, soit transversales ; elle est etroite et sa base est peu large ; I’ou- vcrture est parfaitement circulaire, a bords minces et trancbansj elle est fossile de 6 4* ANATOMIE ET MONOGBAPHTE Marcigiiy en Bourgogne. Elle est longue de vingt-deiix milliinetres , et laraje clc deux et deini a sa base. 21. Dehtale translucide. Dentaliurmtra?2shici(fum. Nob. PI. II , fig. 26. D. testa tereli subrecta , translucida, Iiyalina , glaberrima, nilidd subvi/idubd. Quoique vitree et transparente, nous ne pouvons rap porter a ccUeespccc le Dentaliuin vifreum de Linn6 qui est fossile et que nous nc connaissons, aussi bien que M. Brocebi, que d’apres I’ouvrage de Schroeler, ou elle est indiquee d’unc inamere trop im- parfaile pour qu’on puisse la rapporter a une espi^ce connue. La notre est vivante, et nous la connaissons par la collection de M. Duclos , qui a bien voulu nousla confier. Elle est dc taille mediocre, brillante, transparente, d’unjaune verdatre comme de la come blonde ; elle n’est point clastique , flexible ni cornce ; la muliere est calcaire et solide ; sans stries quelconques. Sa patrie m’est inconnue. Elle est longue dc vingt-cinij, millimetres; son diametre a la base est de deux millimetres et demi. 22. Dentai.e laptee. Dentalium lacteum. Nob. PI. II, fig. 28. D. testd tereti , subarcuatd, Icevigatissirnd , nitidissimd , albidd ^ lacted, subtrans- lucidd. Cette espece sc reconnait assez facilement, quoiqu’on soit porte ala confondre avec le Dentalium enlalis^ 6tant lisse comme elle ; mais ce caractere seul ne peut suflire, et on la distinguera a sa taille, qui est toujours moindre , a son diametre qui est pro- portionnellement plus petit, a sa couleur laiteuseet subtransparente invariable, ce qui ne sc voit jamais dans Venlalis ; au peu d’epaisseur de son test, enfin en ce qu’clle ne presente jamais de stries a son extremity , comme la vari4t<^ de Ventalis, et qu’elle est constamment lisse et brillante. Cette coquille vieut de I’lnde, et cette difference dc localite est un motif de plus pour la s^pa'rer de I’espece avec laquelle nous venons de la comparer. Elle est longue de trente millimetres; elle n’a que deux millimetres et demi a la base. 23. Dentale incertaine. Dentalium incertuni. Nob. PI. Ill , fig. 17. D. testd tereti, angustd , subarcuatd , apice acutissimd, Ice^’igatd , nitidd. An Dentalium nitens Sow. , Min. Conch. , pl. 70 , fig. 1,2? Nous ne connaissons cette espece qu’a I’etat fossile ; e’est surtout aux environs de Bordeaux qu’elle se trouve abondamment ; nous I’avons aussi rencontr^e aux environs DU GENRE DENTALE. 43 fie Paris, specialemeiit a Maiilctle pres Houdan. Ses caractercs sont assez vagues et assez ineertains ; elle a presijuela forme du Dentalium pseudo-entalis , mais elle n’en a pas les stries ; elle est lisse coinnie Ventalis , niais elle est beaucoup plus ^troite , plus courbee et plus pointue; elle a aussi des rapports avee I’espeee pree^dente , ce- peridant elle s’en distingue par plus de courbure, par une plus grande taille, par un soinmet plus aigu et par plus d’epaisseur dans le test. Toutes ces resseinblances ont dii laisser du doute dans notre determination, et il est probable, lorsque Ton aura en assez grand nombrele Dentalium lacteum, qu’on y r^unira eelui-ei eomme variety, ee que nous n’avons pu faire n’ayant eu de ce dernier qu’une trop petite quantite a notre disposition ; longueur, quarante millimetres ; largeur a la base, trois millimetres. 24. Dent ALE rouge atre. Dentalium rubescens. Nob. PI. II , fig. 23 , 24. D. testa lereti , suharcuatd, translucidd , rube^ejite , Icevigatd , acuminata ; extre- ■mitate intiis sulco dorsali. - • • La Dentale rougeatre peut servir de passage i la section suivante ou sont r(5unies les especes fondues post^rieuremonf • I;, fonic n’esisie pas encore ici , mais elle est indi(|uce a I’lriterieur par un sillon dorsal median, assez court, qui est creuse dans I’epaisseur du test sans le fendre a I’ext^rieur. Cette disposition peut servir a faire rcconnaltre I’espece avee la plus grande facility ; elle est de plus d’un rouge briquet^, peu fonce, translucide, tres lisse et tres-brillante ; la courbure est peu consid«lrablej sonouverture bicnarrondie ,un peu oblique et sesbords trds-tranchans ; on n’aper^oit sur toute la surface aucune trace de stries, soit longitudinales, soit transversales. Ayant trouve cette espece avee le Dentalium dentalis et d’autres coquilles de la Me- diterranee , nous pensons qu’elle est de cette mer. Elle est longue de trente millime- tres ; sa base a trois millimetres do diametre. * 25. Dentale double. Dentalium duplex. Def. PI. IV , fig. 9> 10* D testa tereti , angustissimd ^ subeylindried , extremitate duplicatd. ^ Defrance, Diet, des Scienc. nat. , tom. i3 , pag. 71. Nous avons fait observer , en parlant du Dentalium entails , qu’il arrivait quelqueiois que la coquille ^tant cass6e a son extremity posterieure , 1’ Animal reproduisait un petit tube qui semblait sortir du plus grand, mais qui est soude au pourtour de I’ou- verture post^ricure de celui-ci : ce qui n’e.st qu’accidentel dans cette espece , devient un caractere constant pour celle qui nous occupe. Elle est tr^s-^troite, aciculaire , subcylindrique, le plus souvent tronqti^e au sommet, et de cette troncature nait de 44 ANATOMIE ET MONOGRAPHIE I’ouvcrlure posterieure un tube court , d’un diametre beaucoup plus petit et qui semble sortir du plus grand. Cette coquille est entierement lisse , peu courb^e et di- ininuant tres-peu de la base au somraet. Nous ne la connaissons que fossile des en- virons de Paris a Fames et a Mouchy-le-Cbatel , dans le calcaire grossier. M. Defrance dit qu’il ignore si elle est ouvcrte aux deux bouts. Nous nous en soinmes assures en passant un crin au travers. Lc plus grand individu que nous connaissons a vingt mil- limetres de longueur et un millimetre de diametre a la base. 26. Dentale bicarinee. Dentalium bicarinatam. Nob. PI. IV, fig. 16, 17. D. testd. tercti, angustissiniu , suhrecld , ovato-subeylindried ^ intus duabus carinis oppositis ini tract d. Voici une des especcs les plus yngulieres que nous connaissions ; elle est petite, tres-etroit(j, presque aussi large ai^p^imet qu’a la base; sa courbure est presque nulle; elle est lisse, brillantc, marqqee Icgerement par des accroissemens ; elle n’est point arrondie, mais ovale dans son contour, et quoique I’extremite posterieure assez large se termine par un trou unique , o« dans sa coupe transversale qu’elle est munie dans toute sa longueur de deux carenes oppos^es qui repondentit I’aplatissement des deux cdtds. Ces carenes sont plus prodminentes ve.'s I’extrdmvtd posterieure ; elles diminuent insensiblement jusque vers I’ouverture , ou dies disparaissent. L’ouverture est ovale , oblique, trcs-mince et a bords tranchans. Nousavons ddcouvert cettc espece singuliere dans les sables de Parnes et de Moucbj-le-Chatel ou elle est assez rare. On pourrait croire que I’organisation de cette Dentale est le resullat d’un accident individuel, mais nous pouvons aflirraer qu’il n’en est pas ainsi , puisque nous cn avons vingt individus. Le plus grand d’enlre eux a dix-huit millimetres de longueur, et un millimetre dans son grand diamelfe a la base. DEUXIEME SECTION. Coquille f endue d son extrernite posteriew'e. A. Especes a cotes ou a stries longitudinales. * 27. Dentale striee. Dentalium striatum. Lamk. PI. IV, fig. 4, 5. D. testd albidd, longitudinaliler costatd , costis crebris , obtusis , subeequalibus ; exlremitate postied profundi fissd. Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 5 , pag. 344 > 9- DU GENRE DENTALE. 45 II etait impossible de confondre plus long-temps le Denlaliiim fossile , qui n’est jamais fendu post^rieurement, et celui-ci qui Test constamment. Les auti'es caracteres sont tellement difiF^rens , que Icur separation est des plus facilcs. C’est a la complai- sance de M. de Rivoli que nous devons d’avoir pu rectifier cctte erreur , car , d’apres la collection du Museum , les coquilles fossiles qui sont etiquetees sous le nom de Denlalium striatum sont difierentes, non-seulement de I’espece vivantc, mais encore duDentalium fossile que M. Lamarck j rapporte. L’espece qui nous occupe est grande, blancLe, presque droite, pr^sentant douze ii quatorze grosses cotes continues du sommet a la base; elles sont arrondies ; entrc chacune d’elles se remarque une cote plus petite ou seulement une slrie peu saillante ; le sommet un peu pointu ; il pr^sente sur la partie mMiane etdorsale une fente large et profonde , plus large ant^rieurement que postdrieurement ; ses bords sont coupes obliquenient aux depens de la face interne; I’ouverture est grande , peu oblique; ses bords sont peu trancbans , quelques stries transversales indiquent des accroissemens. Cette coquille est longue de soixante-treize millimetres, et large de cinq a la base. 28. Dentale grande taille. Dentalium grande. Nob. PI. Ill , fig. 1 , 2 , 3. D. testd magnd , tereti , subarcuatd, s trial d ; striis numerosissimis , confertis, tenuihus ; fissurd posticali profundd , angustd. Ce sont des troncons plus ou moins complets de eette belle et grande espece que M. Lamarck a pris pour la raeme que la precedente. II est bien certain que si, eomme nous , M. Lamarck eut eu quelques individus entiers , il les aurait bien distingues de toutes les especes connues. Celle-ci, qui parvient ala plus grande taille, est bien facile a reconnaitre : elle est peu courb^e, toute couvertede stries fines et nombreu- ses qui s’aplatissent vers I’ouverturej ou elles sont toujours moins saillantes qu’au sommet; elles ne sont point eoupees par des stries transversales, si ce n’est quelques- unes assez races qui marquent les accroissemens. Le sommet n’est pas tr^s-pointu ; il I’est plus que dans I’espece pr^c^dente ; il pr^sente constamment une fente dorsale m^diane profonde, mais ^troite et egalement large danstoute son ^tendue; I’ouverture est 16gerement oblique ; ses bords en sont tres-minces et tres-trancbans. On remar- que sur quelques individus de cette espeee un appendice au trou posterieur ; elle repr^sente le petit tube que nous avons fait observer a I’extr^mit^ du Dentalium entalis; seulement superieurement , cet appendiee est fendu de la meme maniere que lereste. Nous retrouvonsla mfime disposition dans d’autres especes; cela estacciden- tel et non sp^cifique. Le Dentalium grande est long de onze centimetres , il n’a que neuf millimetres de diametre diabase. Nousne la connaissons que fossile et seulement des environs de Paris, de Grignon , de La Chapelle pres Senlis et de Valmondois. 46 ANATOMIE ET IMONOGRAPHIE % 29. Dentale a courte fente. Denlalium brevifissum. Nob. PI. Ill , fig. i3 , 14. D. testii tcrcliy subrecUi, postice costatA, antlce IcevigatA ; coslis Ircdecim ad sex- decim , obtusis , extremitate eminent ioribus / rimulA angustA abbreviatA. Cette espece est grande, peu courb^e , assez large a la base ; son soiumet est un peu pomtu ; elle est chargee de treize a seize cotes continues du sominet jusque vers I’ou- verture ; plus ^levdes au sominet, dies s’^largissent et s’aplatissent insensiblenient, et dies diiparaissent entierement avant d’y parvenir; dies sont lisses, arrondies et obtusesjdes stries transverses d’accroisseiiient sont ^parses irr^gulierement dans la longueur de la coquille ; elles se multiplient beaucoup vers I’ouverture a mesure que les cotes disparaissent ; dies sont tres-fines ,a peine perceptibles a I’oeil nu. Nous avons I’obllgation a M. Dufresne de placer convenablement catte coquille dans la section qui lui appartient. Nous n’en avions eu que des niorceaux Incomplets ; nous en avons trouve un bd individu dans sa collection , nous I’avons fait figurer. 11 nous a appris que I’espiic la fente est dorsale, fort courte et fort etroite. Cette espece est longue de soixante-un £k soixante-cinq millimetres , et large de six millimetres a la base. C’est aux environs d’Anger principalcment quo se rencon- tre cette espece ; on la trouve aussi , mais en mauvais ^tat, dans les faluns de la Tou- raine. 3o. Dentale substriee. Dentalium substriatum. Nob. PI. IV, fig. 1,2. D. testa tereti subreetd , antice Iceaigatdy postice leviter striutA; striis ininutissimis ; rinid abbreviatd , subangustd. ^ Dentalium fissura. Sow. , The Genera , n. *5 , fig. 3 , 4* Le Dentalium fissura de M. Lamarck dant une espece entierement lisse, beaucoup plus petite et d’une courbure differente, il est ^vTdent q^ue le d^faut de figure aura tromp^M. Sowerby, qui n’aura eu pour se diriger que la phrase caract^ristique. Elle dit cependant testa levi , subarcuatd , ce qui aurait pu I’empecher de confondre une coquille^resque droite et striee au sommet. C’est indubitablement I’espece que nous allons d^crire, que M. Sowerby a prise pour la fissura. Elle est grande, peu courbee , etroite, tout-a-fait lisse dans les deux tiers anterieurs de sa surface^ prdentant des stries fines et peu saillantes a son cxlremite posterieure , plus ou moins nombreuses, plus ou moins prolong^es selon les individus, mais passant rarement le tiers inf^rieur de la longueur ; une fente plus large et un peu plus profonde que dans I’espece pre- eedente se voit a Textr^mlle sur le milieu de la face dorsale. On voit par la fig. de DTJ GENRE DENTALE. 47 Soweiby qu’elle est suscepULle, coinme le Dentalium grande, i^a\o'\T des appendices. La longueur des plus grands individus est de quatre-vingls a quatre-vingt-cinq milli- metres ; ilsont sept millimetres de diamctre a la base. Nous ne connaissons oette espece qu’a I’etat fossile et seulemenl dans le bassin de Paris , a Parnes , Chaumont et la Fcrme de I’Orine. 3i. Dentale demi-strie. Dentalium semi-striatum. Nob. PI. Ill, fig. t5, i6. D. testa tereti , suharcuatd , extremitate posticd recurva , striata j parte antica leevigata; Jissurd subprof undo., angustd. La forme de cette esp^Jce lui est toute parliculiere : presque droite dans sa partie anterieure , elle se courbc fortement vers son extremite. Elle offre constamment huit a dix stries tres-fines, peu saillantes, qui parviennent en diminuant jusque vers le milieu de la coquille’ou un peu plus haut oii elles disparaissent ; entre ces stries principales, k I’aide d’une forte loupe, on en aper^oit deux ou trois beaucoup plus fines qui disparaissent avant les premieres ou qui , sur quelques individus, se prolongent jusque vers I’ouvertuj-o. Cdlc-ci est assez grande , un peu oblique , ajant des bords tres-minces et tres-trancbans ; la fente est parfaitement m^diane et dorsale; elle est assez profonde, mais fort ^troite, I’extr^mitd est pointue et fragile, et lorsqu’elle est cassee au-dessus de la fente, ce qui se voit quelquefois, on serait ported alors a confondre ces individus mutil^s avec le Dentalium pseudo-entalis qui n’est jamais fendu. Cette espece se trouve fossile, avec la prec^dente, ^Parnes, Cbauraont, Mouchy et Senlis. Elle est longue de quarante millimetres ; sa base est large de cinq millimetres. 32. Dentale coupee. Dentalium sectum. Nob. PI. IV, fig. <2,13, 14. D. testd tereti, angustd, subreetd, alhidd , subtranslucidd , postice tenuissimi stritatd , oblique seetd ; rimd angustd , in sectione. II sera toujours impossible de confondre cette espece avec une autre, tant ses ca- racteres sont tranches et faciles a saisir ; elle est peu courb^e , etroite, subeylindrique, blanche, translucide, tres-finement stride posterieurement , lisse anterieurement ; stries nombreuses secretes, capillaires, imperceptibles a I’oeil nu ; extremity post^- rieure non pointue , coup6e obliquement du edt^ du dos ; une section oblique beaucoup plus petite du cotd du ventre vient rejoindre la premiere ; la fente posterieure ne dd- passe pas la hauteur des deux sections ; elle se voit faiblement sur la face ventrale , parce que la section est tres-courte; elle est plus prolongee sur la face dorsale parce 48 AINATOMIE ET MONOGRAPHIE cjue la section de ce cote remonte plus haul; I'ouverlure est cHroite, mince ct tran- cliante dans ses Lords. Nous pr(^sumons que cette espece vient des Indes, I’ayant eue avec d autres especes et dcs coquillcs de ce pays. EUe est longue de vingt-six milli- metres; clle n’en a quo deux de diametre a la base. B. Especes n’ayant ni cotes ni stries longitadinales. 33. Dentale ivoire. Dentalium ehurneum. Lin. • PI. Ill , 6g. 8, 9, 10, 11. D. testa tercti , siibarcuatd , nitida, acutissimd ; striis annularibus regularibus ; plus minusve remotis ; apice fissurd tenuissinid pralongd.^oh. Lin. , Gmel. , pag. 3787 , n. 9. Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 5 , pag. S-id, n. i8. An Schroeter, Eiiilhint. in Concli., tom. 2 , tab. G, lig. 17 ? Sovverbj, The Genera of schels , etc. n. 1 5 , fig. 6. Dcf. , Diet, dcs Sc icnc. nat. , tom. 1 3 , pag. 72. Var. a. ) Nob. testa nnsrustiore ; striis annularibus creberrimis ; Jissurd longiore. Dentalium circinatiim. Soxv. , loc. cit., Iig. a. Si on examine avec quelque soin Ics deux figures cities dc Sowerby , on s’apercevra • bientot fju’il a donn6 un nom spccifique a une simple vari(?t6 de I’esp^ce, ce qui nous permet de Tadmcttrc a litre de vari^t(5 seulement. Lc Dentalium eburneum est sans contredit un de ceux qui se distinguent le plus facilemenl : il est assez grand, arque, brillant, poli, pointu , assez 6troit , blanc de lait , subdiapbane , compost d’une serie d’anneaux subtransverses , obliques, si^par^s les uns des autres par une strie assez profonde , Lien apparenle , oblique , transverse comme eux ; I’extr^mit^, qui est trtfs-pointue et tres-profondcliment fendue, a quelquefois un tiers de la longueur totale- Cette fente est capillaire, a peine sensible a I’oeil nu. La vari^t^ differe en ce qu’elle est loujonrs plus etroite et que les anneaux dont elle est form(5e sontplus ^troits et beaucoup plus multiplies; la fente est aussi un peu plus profonde. On trouve cette cspece vivante dans les mers de I’lnde , et son analogue identique a Grignon , Parnes ct beaucoup d’autres lieux des environs de Paris. Nous ne connaissons la variety qu’a I’etat fossile. Les grands individus ont jusqu’a cinquante-cinq millimetres de longueur, un diametre de quatre millimetres a la base. La variety a une longueur presqu’egale , mais elle n’a pas tout-a-fait trois millimetres dc diametre. 34- Dentale entaille. Dentalium jissura. Lamk. PI. IV, fig. 6, 7. D. lesld tereti f subarcuatd , angustd , subulatd , lavissimd; fissurd tenuissimd y , dorsali , postied. 49 DU GENRE DENTALE. Lamk., Anim. sans vert., tom. 5, pag. 856, n. 20. Le Denlahum fissura auquel nous ne pouvons rapporter le jissura dc M. Sowerby, comme nous I’avons dit pr^cedemenl , cst unecoquille de taille mc^diocre, entierement lisse , brillante , l^gerement arqu^e, tres-pointue , ^troite , subtransparente , ne presentant pas meme de stries d’accroissement ; son extremite est fendue dans la partie mediane de la face dorsalejla fente est profonde et ^troite; dansquelques individus, elle estprolong^e par le tube fendu que nous avons remarque a plusieurs autres especes; I’ouverture est petite, peu oblique, tre.s-mince et tres-fragile. L’individu qui a servi k M. Lamarck pour 6tablir I’espece, est fossile de Grignon : c’est cet individu qui, grace a la complaisance de M. le due de Rivoli , est figur^ dans nos plancbes. M. Michelin , amateur distingu^ , nous en a communique , depuis, quelques individus du d^pot coquillicr de Monlmirail , et enfin nous possedons I’analogue vivant que nous avons trouv^ avec des coquilles de I’lnde. Cette espece est longue de trente- deux millimetres; elle est large de trois millimetres a la base. 35. Dentale acuminee. Dentalium acuminaium. Nob. PI. Ill, fig. 19,20. D. testa tereti f minutd^ subreetd , ar.titisrimaf Itevigaldj jissura capillari^ profunda. Cette petite espece est fort remarquable ; nous avions et4 d’abord port^ a la regarder comme de jeunes individus de I’espece pr^c^dente, mais en ayant v.u un certain nombre ^d’individus constamment les raemes, nous avons reconnu qu’ils pouvaient constituer une espece distinctc ; elle est petite , tres-lisse , brillante , pointue comme une aiguille post^rieurement ; la base est assez large, bicn plus large proportionnellement que dans de plus grandes especes; I’extremlt^ , quoique tres-fine, est neanmoins ouverte par une fente mediane et dorsale : cette fente est profonde mais tres-^lrolte , capillaire, non visible a I’oeil nu. Nous avons trouv^ cette eoquille dans les sables de Paines et de Mouchy-le-Chatel , dans le bassin de Paris. Elle est longue de quinze millimetres , et large d’un millimetre et demi a la base. 36. Dentale nebuleuse. Dentalium nebulosum. Lin. ‘ PI. II , fig. 20. D. tesld albidd, Icevissimd subarcuatd , extremilate postied maculatd , viridula , snbtilissime striatd; maculis albidis , opacioribus ; fissurd postied laterali. Lin., Gmel. , pag. SjSS, n. 1 1 ? Nous conservons quelques doules sur I’idcntlte parfaite entre la eoquille que nous signalons iei et celle indiqui^e par Linn6 ; comme il ne cite aucune figure, nous n’avons pu nous guider que par sa phrase earacl^ristique ; el elle n’indique pas le ca- ractere essenliel. Elle est d’un blaac laileux, subdiaphane, peu courbecj lisse, bril- 7 5o ANATOMIE ET MONOGRAPHIE lante, ajant a son extr^mite des strics courles excessivement fines, visibles seulenient a unc forte Joupe; cette extremity est leplus souvent d’une teinte l^gerenient vcrdatre ou jaunatre; elle presente sur cette couleur des laches en zig-zag plus ou moins regu- lieres d un blanc opaque; ces tacbes grossissent en se confondant insensiblement et en se perdantvcrs le milieu de la coquille,et quelquefois plus haul, et disparaissent tout-a-fait. L ouverlure n’est pas fort grande; elle est tres-raince et ses bords sont Iranchans. Par une singularite ^tonnante, qui fait voir dans presque toutes les cir- constances que la nature emploie des transitions insensibles pour arriver d’un ^tat a un autre, nous trouvons dans cette espece que la fente posterieure, au lieu d’i^tre dorsale et incdiane, se trouve rejetde sur le cote droit. Si nous n’avions eu qu’un seul exemple de ce fail, nous I’aurions regards comine une anomalie ; mais plusieurs se trouvanl semblables, ils font voir le passage A I’espece suivante qui a la fente posterieure mcdiane , mais sur la face ventrale au lieu de la dorsale, c’cst-a-dire dans une position diam^lralement oppos^e. Linni* indique cette cspece des mers de la Sicile. Les individus que nous possedons vienncnt, a ce que nous pr^sumons , des mers de 1 Inde , les ayant Irouv^s avec des coquilles de ces regions. Elle est longue de trente-cinq a quarante millimetres, et large de Irois a trois millimetres et demi a la base. 57. Dentale inverse. Dentalium hwersum. Nob. PI. II , fig. 21 , 22. D. testii tereti , suharcuata , subulala , angusta , hyalina , postice tenuissimi striata, rubescenie , antice laaigatd , albidd ; fissurd anguslissimd , profundd , ventrali. Nous avons ainsi nomme cette cspece par la singuliere position de sa fente poste- rieure; nous avons vu dans toutes les especes fendues, que la fissure est sur la face dorsale, et qu’elle est constamment mcdiane; elle indique le diametre perpendi- culaire de la coquille. Nous venons de remarquer dans I’espece precedente une ano- malie qui fait une premiere exception a la regie ; celle-ci en presente une plus forte dont la premiere nous a en quelque sorte averti , puisque la fente se trouve sur la face concave ou ventrale de la coquille : elle est done dans une position diametralement opposee a ce qu’clle devrait etre. Outre ce caractere de premiere valeur , cette espece en presente d’antres qui pourraient la faire reconnaitre si elle avail I’extremite rompue ; elle est d’un blanc laiteux, subcliapbane a la base, et cette couleur , vers le milieu , se change insensiblement en rouge pale , briquet^ , ^gale- ment transparent ; de plus , on commence a apercevoir , un peu au-dessous de la jonction des deux couleurs , des stries trcs-multiplides mais excessivement fines qui se voient jusqu’au sommet, qui est tres-aigu ; la fente qui est au soinmet est pro- fonde mais etroitc ; la coquille^ en general , est etroite et asscz fortement courbee. DU GENRE DENTALE. 5i Nous ignorons sa patrie. Nous en poss^dons une vingtaine d’individus qui constatent I’espece irrevocablement. Elle est longue de trente-cinq millimetres et large de deur millimetres ou un peu plus, suivant les individus. t TROISIEME SECTION. Coquille d ouverture retrecie j deux fentes d Vexiremite posterieure. 38. Dentale retrecie. Dentalium coarctatum. Lamk. PI. IV, fig. 1 8. D. testa minutd , subarcuatd , Icevissimd , tenui , in medio inflatd ; aperturd coarctatd , non marginatd y exlremitate posticd hifidd. Nob. Dentalium gadus. Sow. , The Genera , n. i5 , fig. 7 , 8. Var. a.') Nob. Testa majore. An Dentalium minutum. Lin. Gmel , pag. 3787, n. 9 ? En conservant a cette espece le nom de coarctatum , nous suivons I’exemple de M. Lamarck , qui I’a ainsi nomm^e dans la collection du Mus<^um, et qui probable- ment a cru la reconnaitre dans la figure qu’il cite de M. Brocchi. Cependant cette figure se rapporte a une espece bien di£Ferente , qui est I’analogue fossile du Dentalium corneum Lamk. Nous aurions pu adopter la denomination que lui a impos^e M. Sowerby ; mais etant connu sous le nom de coarctatum dans le plus ^rand .nombre de collections , nous avons prefcre adopter ce dernier nom. Cette petite espece est fort remarquable ; elle est mince , fragile, tr^s-lisse, polie , sans aucune strie ; elle est peu courbee , peu pointue , enfl6e et bossue dans son milieu, diminuant insensiblement vers I’extremit^ posterieure , beaucoup plus irusquement vers I’ouverture , ce qui la retredt sensiblement. Cette ouverture est fort oblique , tres-mince , fragile , non munie d’un bourrelet marginal comme dans les esp^ces de la section suivante ; rextremite posterieure est singuliere en ce que dans les individus bien conserves, elle presente constamment deux fentes ; mais ces fentes, au lieu de se trouver dans la ligne du diaraetre perpendiculaire , sont placees dans celle du diametre horizontal, c’est-a-dire qu’elles sont laterales. Nous ne con- naissons cette espece qu’a I’etat fossile, en Italie , ou elle est plus grande : elle cons- titue notre variete; a Dax , a Bordeaux et aux environs de Paris; a Grignon, a Parnes, Courtagnon , les plus grands individus n’ont que neuf h dix millimetres de lon- gueur. La variate en a quatorze ou quinze. 53 ANATOMIE ET MONOGRAPHIE QUATRIEME SECTION. Coquille ayant iin hourrelel marginal ; non fendue d son extrendte posterieure. 39. Dentale etranglee. Dentalium strangidatum. Nob. PI. 11 , fig. 28. D. testa tereti, subarcuatd, cinered , interruptd , opacd , aperturd coarctatd ; tubi margine antico injlexo. Dentalium corneum. Lamk. , Anim. sans vert. , torn. 5 , pag. 345 , n. i5. Dentalium coarctatum . Brocchi , Conchil. SuLap.,p. 264, n, 9, pi. 1 , fig. 4- Scilla , la Vana Specul., etc., pi. 18, fig. infer, sinistrorsiim. Plancus, de Conch. Min. not. , lab. 2, fig. 2. Dentalium incrassatum. Sow. , Min Conch., pi. 79 , fig. 3,4* . Lcs differcns noins qui ont (?te donnes a cette espece ont et^ pour nous iin premier motif de n’en adopter aucun , pour dviter a I’avenir toute espece de confusion. Un second motif plus puissant encore qui nous a fait prendre cette determination, e’est que le Dentalium corneum de M. Lamarck n’est pas du tout la meme espece que le corneum de Linn6 ; et comme celui-ci n’est autre chose qu’un etui de larve d’in- secte, qu’il doit par cela seul etre rejete du genre, nous n’avons pu conserver un nom qui aurait induhitahlement conduit a I’erreur dans laquelle M. Lamarck est tomhe, et qui ne peut produire autre chose que la confusion. Nous avons reconnu que le Dentalium strangulatum etait I’analogue vivant du Dentalium coarctatum de Brocchi et de V incrassatum de Sowerby. Les personnes qui pourront, comme nous, non- seulement comparer les figures de ces divers auteurs , mais encore les eoquilles elles- mdmes, ce que nous avons fait pour ^tablir notre opinion , reconnaitront avec nous qu’elles a] partiennent a une seule et merae espece qui a eprouv6 quelques l^geres modifications locales , d’ou sont venus les diiferens noms qu’on lui a donnds. Cette espece est peu courb^e, d’une couleur gris-cendr^ , attcnu6e a son extr6mit(^ poste- rieure , r^tr^cie vers I’ouverture , qui est garnie d’un hourrelet plus ou moins ohtus, qtielquefois ayant les bords mousses et d’autres fois en biseau et tranchans ; des stries transverses, serre^es, tres-fines, plus ou moins regulieres , quelquefois assez grossieres, interrompent I’uniformite de la surface ; I’ouverture ant^rieure n’est point oblique. Les individus vivans ont et^ rapportes par Peron de son voyage aux Terres-Australes, et les fossiles se trouvent en Italic , a Dax et a BordeauxT^n An^terre dans I’argil^ DU GENRE DENTALE. 53 de Higligfite , et tres-commun^ment aux environs de Paris , dans presque tons les lieux ou le calcaire grossier se trouve d^sagr^g^. Sa longueur est de trente milli- metres. Scilla en a repr^sente de plus grands , mais nous pensoiis que ses figures sont grossics. 4o. Dentale sebulee. Dentalium subalatum. Nob. PI. II, fig. 29. D. testa tereti , arcuatd , angusta, suhulatd , acuminatd , albido-fuscd ; maculis nebulosis fuscis ; aperturd coarclatd. Quoique cette espece ait beaucoup d’analogie avec la pr^c6dcnte , on ne saurait cependant la confondre avec elle ; elle est plus grande , plus pointue , plus arquee , plus ilroite ; I’ouverture retrecie n’a pas un bourrelet si court et si gros ; apres le bourrelet , la levre, au lieu de se renverser, se continue , s’amincit et devient tran- chante ; le sommet est beaucoup plus aigu et perce d’un trou plus petit ; la couleur est aussi fort difierente. Le strangulatum est d’un gris cendre uniforme; celui-ci est blanc au sommet , d’un fauve claIr dans le reste de son etendue , .avec des taches nebuleuses irregulleres de la meme c.nnleur plus foncee ; la surface ext^rieure est en- tierement lisse ; on n’y aper^oit aucune strie soit longitudinale , soit transversale. Cette espece , dont nous ignorons la patrie, est longue de trente-un millimetres ; elle a deux millimetres et demi a la base. 41. Dentale epaisse. Dentalium crassum. Nob^ PI. IV , fig. 2m D. tcstd arcuatd , abbreviatd , crassd , septern costatd ; aperturd coarclatd. Cette espece fort remarquable se trouve , avec la suivante , fossile a Cjpli pres Mons , dans une craie semblable a celle de Maestricht ; elle a ^t6 rapportc^e derniere- ment par M. Ducbastel, de Versailles, qui a eu la complaisance de nous la commu- niquer. Elle est courte , arquee , Epaisse , solide , ayant une base large qui est due plutot a r^paisseur du test qu’a la grandeur de I’ouverture ; elle prcsente sept cotes saillantes , grossieres , bien sym^trlques, dont I’impaire est sur la ligne mediane dor- sale. Ces cotes parviennent dans toute leur bauteur jusque pres de I’ouverture , oii elles s’effacent promptement dans le bourrelet marginal. Ce bourrelet est gros , etroit , et s^par6 du reste par une l^gere depression ; anterieurement il s’amincit , devient en biseau aux d^pens de la circonftrence externe , et donne lieu a des bords tranchans non refl^cnis ; des stries irregulieres et transverses indiquent les accroissemens de la coquille. Elle a vingt-un millimetres de longueur, sept millimetres de largeur au bourrelet , et trois millimetres de diametre pour I’ouverture. 54 ANATOMIE ET MONOGR. DU GENRE DENTALE. 42. Dentale massue. Dentalium clava. Lamk. PI. IV , 6g. 19. D. testa tereti , clavatd , suharcuatd , crassd ; stn'is transi’crsis , incequalibut ; aperturd untied s/rictiore. Lamk. , Lamk. , Anira. sans vert. , tom. 5 , p. 346 ,0.19. Cette coquille , qu’on trouve avec la prec^dente a CypU aux environs de Mons , a une forme qui lui donne la plus grande ressemblance avec une petite come de boeuf. M. Menard de la Groje a eu la complaisance de nous confier , pour le faire dessiner, le plus bel individu de sa collection ; depuis , M. Duchastel nous en a communique plusieurs autres du meme endroit et de plus grande taille : elle est assez fortement courb^e ; son test est 4pais , mais moins proportionnellement que dans I’espece pr^- cedente ; le sommet est peu algu ; I’ouverture qui s'y trouve est petite , la surface exterieure presente des stries irr^guli^res , in^gales , plus ou moins multipliees ; uu etranglement surmont^ d’un bourrelet marginal accompagne I’ouverture : ce bour- relet est ant6rieurement coupe en biseau, pour donner lieu h un bord droit et tran- chant. La longueur de cette coquille esi Jc trento -neuf millimetres ; son diametre « la base est de sept millimetres ; son ouverture a quatre millimetres de diametre. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I. Fig. 1. Animal de la Dentale lisse vu du cote de la face abdominale. Fig. 2. Le meme,vu ducote de la face dor- sale. Fig. 3 et 4- Extr^mile de la Dentale lisse couple en denx et fort grossie. On voit en a et en 3 I’impression musculaire. Fig. 5. Extr6mit6 de I’Animal grossi,vu de profil ; a, le pavilion \ b , c , partie des muscles retracteurs du cot^ droit. Fig. 6. La meme exlr6mit6 vue de face, u , portion de I’intestin se rendant directe- ment au pavilion h; c, I’anus ; d , col ou etrangleinent du pavilion ; e, f, g,h, partie des muscles retracteurs du pied. Fig. 7. La coquille de la Dentale lisse de grandeur naturelle. Fig. 8. Animal entier tres-grossi, vu du cote de la face abdominale; a, extremite du pied ; b, le collier ; CfC, le manteau ; d, d, le foie ; e, I’intestin ; fj I’ovaire ; g, mus- cle d’inser^on; y\, A , le pavilion et son col; i, Tanus. Fig. 9. Le meme Animal tres-grossi , vu du cole de la face dorsale ; a , extremit6 du pied ; A ^ le collier ; c, le manteau ; d, legere saillie produite par la tete et le paquet des branchies ; c, c, muscles re- tracteurs internes ; J,J^f muscles retrac- teurs externes; g, col du pavilion ; h, le pavilion. Fig. 10. Tete detachee de la Dentale ; elle est tres-grossie et vue du cdtc inferieur; 1 , 2 , 3 , 4) 5, 6 , les trois paires supc- rieures de tentacules bureaux ; 7 , 8 , g, 10,^ 11, 12, les trois paires inft- rieures plus courtes ; a, I’ouverture de la bouche;A, bride musculaire ; c, le col. Fig. 11. Preparation dans laquelle on voit la tete , le ganglion cerebral, le coeur, I’estomac, les deux lobes du foie et partie de Tintestin. Toutes ces parties sont vues du cdt6 de la face dorsale. 1 , 2,3,4, 5,6, les trois paires superieures de tentacules bureaux •, a, \c ganglion cere- bral divise en deux parties, et duquel naissent de son extremitii cervicale deux Ires-petits blets; b, b, les inachoires que Ton apercoit a travers les parois de la bouche ; c, c, le col, autour duquel sont restAs les p^dicules des branchies dans lesquelles rampent plusieurs vaisseaux branchiaux c , c; h , Testomac ; n , Tin- testin ; m, m, les deux lobes du foie pro- fondement et sjmetriquement d^coupes; If If les vaisseaux biliaires perforant Testomac;^, le coeur dans son p^ricar- de : il pr^sente une sorte de raphe avee des rides transversales ; if if les deux troncs des vaisseaux branchiaux. Fig. 12. Animal grossi ; le manteau a ^te fendu dans la ligne dorsale et imidiane , d^tache en partie de son insertion poste- rieure et renversc en dessous ; on voit alors : Textremite du pied qui bouche ^ Touverture y, du collier If m f du manteau n f 0 f p , h f b f les lobes du 56 EXPLICATION DES PLANCHES. pled; c , \e pled lui-menie presentant une gouttiere dans toulc sa longueur ; d, la tete; e, le ganglion cerebral les deux maeboires buccales ; g, g , les pcdiculcs ou membranes branchiferes ; hf h, i , i, les brancbies;/), q, q, les muscles retracteurs ; le muscle d’in- sertion , et le col du pavilion t. Fig. i3. L’appareil denlaire cardiaque de I’estomac. Cette parlie cst grossie au mi- croscoj)e. Fig. i4- Cette figurefait voir I’Aniraal gross! du cot^ droit, d(?pouiIle de son manteau ; a, I’extremitc du pied; ^ , le lobe droit du pied \ c , d , I’insertion a I’extrc^mit^ posl6r:eure du pied etsurles cot^s, des muscles retracleurs, dont run,c^ r, a et^ enleve enpartie; ils se confondent dans I’anneau musculaire g qui s’insferc i la coquillc. La tete est relevce, et vue de profil ; e, I’ouverture de laboucbe;/", le ganglion cerebral ; g , la machoire ; h, la membrane branchifere sorlaquelle se Irouvent encore quelques filamens brancbiaiix ; O I’estomac ; j , I’intestin ; I ,t ,t, partie de I’enveloppe abdomi- nale ; m, le pcricarde \ n , le foie avec les canaux biliaircs ; p , la position de I’anus dans le pavilion s. Fig. i5, i6. Les maeboires ou dents buc- cales Ires-grossics : ellcs se composent des deux parties h, b, laissant entre elles un baillement a semblable a celui d’une petite coquille bivalve entr’ouverte. PLANCHE II. Fig. 1. Represente 1’ Animal de la Dentale lisse tres-grossi au moment ou il sort de sa coquille ; son pied, a,b , dont les lo- bes se developpent en forme de corolle; c est une partie du collier. Fig 1. La raeme coquille cass^e dans une partie de sa longueur, powr montrerl’A- nimal dans son etat de contraction ; a , extr^mite post^rieure se prolongeant en un petit tube accidentel. Dentale ARQDEE. Dentaliumarcualum. Lin. Fig. 3. De grandeur naturelle. Fig. 4. La coupe transversale pres de I’ou- verture. Var. a. ) Nob. A neuf cotes. Fig. 7. De grandeur naturelle. Fig. 8. La couj)e transversale pres de I’ou- verture. Dentale octogone. Dentalium octogonum. Lamk. Fig. 5- De grandeur naturelle. Fig. 6. Coupe transversale grossie. Dentale a petites eAtes. Dentalium den- tails. Lin. pig. 9. De grandeur naturelle. Fig. 10. Portion grossie. Dentale a neuf cotes. Dentalium novem costatum. Lamk. Fig. 1 1. De grandeur naturelle. Fig. 12. Coupe transversale tres-gi’ossie. Dentale de Lesson. Dentalium Lessoni. Nob. Fig. i3. De grandeur naturelle. Dentale pseudo -sexagone. Dentalium pseudo-sexagonum. Nob. Fig. i4* De grandeur naturelle. Fig. i5. Coupe transversale pres de I’exlr^- mitA post^rieure. Fig. 16. Coupe transversale pres de I’ou- verture. EXPLICATION DES PLANCHES. 57 Dentale polie. Dentalium potitum. Lin. Fig. 17. De grandeur naturelle. Dentale corne de Bocc. Dentalium apri~ num. Lin. Fig. 18. De grandeur naturelle. Fig. 19. Coupe transversale pres de I’ou- verture. Dentale nebvi.e,vs^. Dentalium nehulosum. Lin. Fig. 20. De grandeur naturelle , vue du cot^ droit, ou se trouve la fente post^- rieure. Dentale inverse. Dentalium inversum. Nob. Fig. 21. De grandeur naturelle. Fig. 22. Extr^mite post^rieure gro.^sif*, vne obliquement , de maniere a faire voir la fente posterieure qui se trouve sur la face concave ou abdominale. Dentale rodgeatre. Dentalium ruiescens. Nob. Fig. 23. De grandeur naturelle. Fig. 24. Extr^mite posterieure grossie. Fig. a5. Ouverture posterieure. Dentale translucide. Dentalium translu- cidum. Nob. Fig. a6. De grandeur naturelle. Dentale lactee. Dentalium lacteum. Lin. Fig. 27. De grandeur naturelle. Dentale etranglee. Dentalium strangula- tum. Nob. Fig. 28. Un peu grossie. Dentale sdbulee. Dentalium subulatum. Nob. Fig. 29. De grandeur naturelle. Dentale variable. Dentalium variahile. Nob. Fig. 3o. De grandeur naturelle. PLANCHE III. Dentale grande t kVLi,^. Dentalium grande. Nob. Fig. 1. De grandeur naturelle. Fig. 2. Extremity posterieure avec uii petit tube accidentel. Fig. 3. Evtr^mite posterieure un peu gros- sie, vue du cote du dos pour en faire apercevoir la fente. Dentale sexangdlaire. Dentalium sexan- gulare. Lamk. Fig. 4- De grandeur naturelle. Fig. 5. Coupe transversale vers I’extreniite pnstoncurc. Fig. 6. Coupe transversale vers I’ouverture anterieure. Dentale elephantine. Dentalium elephan- tinum. Lin. Fig. 7. De grandeur naturelle. Dentale ivoire. Dentalium eburneum. Lin. Fig. 8. De grandeur naturelle. Fig. 9. Extrcmite posterieure vue du cote du dos , pour faire voir la fente poste- rieure tres-longCie et capillaire. Var. a.) Nob. Fig. 10. Dc grandeur naturelle. Fig. 1 1 . Extreniite posterieure vue du cote du dos. Dentale fossile. Dentalium fossile. Lin. Fig. 12. Dc grandeur naturelle. Dentale a codrte fente. Dentalium bre- vifissum. Nob. Fig. 1 3. De grandeur naturelle. Fig. 14. Extremite posterieure vueducdie du dos. 8 58 EXPLICATION Dentale demt-striee. Dentaliuni semi- striatum. Nob. Fig. i5. De grandeur naturelle. Fig. iG. Exlreinil^ posl^ricuie grossie du cole dll dos. Dentale incertain e. Dentalium incertum. Nob. Fig. 17. De grandeur naturelle. Dentale de Ddfresne. Dentalium Dufres- nei. Nob. Fig. lb. De grandeur naturelle. Dentale acdminee. Dentalium acumina- tum. Nob. Fig. 19. Un peu grossie. Fig. 20. Extrc^mite poslerieure tr^s-grossie, vue du c6ti^ dll dos. Dentale f ausse antale. Dentalium pseudo- entalis. Lanik. , Fi >' 21. Dc grandeur naturelle. PLANCHE IV. Dentale de Boue. Dentalium Bouei. Nob. Fig 8. De grandeur naturelle. Dentalescbstriee. Dent a liu m substriatum. Nob. Fig. 1. De grandeur naturelle. Fig. 2. E.xlrrinite posterieure vue du cdt6 du dos ou est la fente. Dentale striee. Dentalium striatum, Lanik. Fig. 4. De grandeur naturelle. Fig. 5. Extremite posterieure vue du c6t^ du dos- Dentale entaicle. Dentalium fissura. Laink. Fig. 6. De grandeur naturelle. DES PLANCHES. Fig. 7. Extr6mit6 posterieure grossie, vue du cote du dos. Dentale a cotes aigdes. Dentalium acuti- costa. Nob. Fig. 3. De grandeur naturelle. Dentale bicarinee. Dentalium bicarina- tum. Nob. Fig. 16. Dc grandeur naturelle. Fig. 17. Coupe transvcrsale grossie. Dentale double. Dentalium duplex. Def. Fig. 9. Dc grandeur naturelle. Fig. 10. Extreinite posterieure tr^s-grossie. Dentale COUPEE. Dentalium sectum. Nob. Fig. 12. De grandeur naturelle. Fig. i3. Extreinite porterieure grossie , vue du cote du dos. Fig. 14. La memc exlremite vue de profil. Dentale sillonnee. Dentalium sulcatum. Lamk. Fig. i5. grossie du double. Dentale a stries nombreuses. Dentalium multistriatum. Nob. Fig. It. De grandeur naturelle. Dentale raccourcie. Dentalium abbrevia- tum. Nob. Fig. 21. Grossie du double. Fig. 22. Coupe transversale grossie. Dentale betrecie. Dentalium coarctatum. Lamk. Fig. 18. Grossie du double. Dentale epaisse. Dentalium crassum. Nob. Fig. 20. De grandeur naturelle. Dentale massue. Dentalium clava. Lamk. Fig. 19. De grandeur naturelle. CuyC*'^ 'hJ/ V. I"— f> / Ji^-y/4 fS . J I p/H I a4<^i >p/ \ 4% » ' m % *» ■<• 'f . ^ .V- ^ ' X' , ^• - .- •- ,9;- ^ r ■ -I; .■ Ir ,e . 4 * A- * 4 *v t • 1 ' ft# v.i >• T- * W”' /I. . ' : A i'.V ♦« • * 4 ■ -I V - ■■ ■ i-.- . . f V. • . € • lV, ' ; \ i’ \ . •' t - -4 .. •*^. * ,• ■ r . .•'' . - C'^ ft ■f! • >4 •.'^' ii'* « • Il^ ‘ , ’►A.^ ■•?; ; V"' - U'' >•>' -, -T. v fu ‘ ^ A V • ~- ' ’ i 46^ ♦ ^ ■ 4fe - .► ' »,, A-: I *" % .-.ft ]D J^n/^a/is M .'I- t: / y i f f-.